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HARVARD UNIVERSITY.
L I B R A R Y
OF THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY.
GIFT OF
ALEXANDER AGASSIZ.
^"^c^ A^^i.-^^^^AUa '^^, \>^-
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAHIS. â iMPni.MnRiE uautiiikr-villabs, olai des gkands-augustins, 55.
COMPTES RENDIS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PlĂźlil.lKS,
CONFORMĂMENT A UNE DĂCISION DE L'ACADĂMIE
Ch oate Du 4$ f^uiUel 4835,
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CENT TRENTE-SEPTIEME
JUILLET â DHCEMIĂKE 1903.
n
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
iUt 30 nos 1903
l)(i'X^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
'''il! lu
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAraES PERPĂTUELS,
TOME CXXXVII.
W 1 (6 Juillet 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'AGADĂMIB DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS |
Adopté dansles séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 |
âșâąâąâŠ<
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des exlrails des travaux de
ses Membres et de ranaĂź_5se des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à i'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
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Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de i'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de Ja semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 P^ges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ait
\
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savant,
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'}
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui lait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f
pour les articles ordinaires de la correspondance <
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rem
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă teir
le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ré,
actuel, et l'extrait est renvoyé an Compte rendu i
vaut et mis Ă la fin du cahier. j
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planchej
figures. Ăź
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures ser^
autorisées, l'espace occupé par ces figures comA
pour l'étendue réglementaire. J
Le tirage Ă part des articles est aux frais deai
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
un Rapport sur la situation des Comptes rendus a]
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
Le. savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P-Pj^^f ^ -°^jf *^;
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise ù
JUl 30 1903
COMPTES RENDUS
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI 0 JUILLET 1903,
PRĂSIDĂE PAR M. MASCART.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Secrétaire perpétuf.l annonce à l'Académie la perte qu'elle vient
de faire dans la personne de M. J.-W. Gibbs, Correspondant pour la Sec-
tion de Mécanique, décédé à New-Haveii (Connecticut), le 28 avril rgoS,
et insiste sur l'importance de ses travaux de Chimie mathématique.
HYDRODYNAMIQUE. â Sur un mode simple d'Ă©coulemenl des nappes d'eau
d' infiltration Ă lit horizontal, avec rebord vertical tout autour, Lorsqu'une
partie de ce rebord est enlevée depuis la surface jusqu'au fond. Note de
M. J. BOUSSINESQ.
« I. AprÚs avoir étudié le cas simple ( ' ) de dénivellations h trÚs petites
par rapport aux profondeurs H de la nappe sous le plan horizontal du seuil
de la source, considérons le cas, opposé, oßi le fond imperméable se con-
(*) Voir l'avant-dernier Compte rendu (séance du 22 juin igoS, t. CXXXVI,
p. i5i i).
6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
fond avec ce plan horizontal et oĂč, par suite, H s'annule. J.es Ă©quations (a)
et (3) de ma Note précédente deviennent
( (sur le cont. libre /) h = o, (sur le cont. paroi /, ) â = o.
). L'équation indéfinie n'étant pas linéaire, l'intégration générale de ce
systĂšme paraĂźt inabordable. Aussi nous bornerons-nous Ă Lui chercher une
solution particuliĂšre, celle qui exprimera la forme vers laquelle tend la
surface libre, s'il lui arrive de se régler comme dans le cas précédent, c'est-
à -dire de garder trÚs sensiblement, aprÚs une période préparatoire, d'inva-
riables rapports entre toutes ses ordonnées h, ensemble décroissantes.
)i IL Prenons pour Ă©tat initial cette forme limite, que nous appelle-
rons h^, censée acquise ainsi par la fonction h au bout d'un certain temps;
et, en comptant désormais t à partir de la fin de ce temps choisie comme
nouvelle origine, nous aurons pour >^ le produit, h,T, de Aâ, fonction de x et
de j, par une fonction, T, Ă valeur initiale i, du temps t seul. Or l'Ă©quation
indĂ©finie ci-dessus, divisĂ©e par ^Th, c'est-Ă -dire par [y.T=Ăâ, devient alors
,1-' â _L.
^'/k^'U4^^k^)1.
dx \ d.x ) "^ dyy-"^ dy
» Ses deux membres, indépendants, le premier, de x et de j, le second,
de t, se rĂ©duisent nĂ©cessairement Ă une constante, â 2«. L'on a donc,'
d'une part, grùce à une intégration immédiate,
(2) i, =. 1 + a/, ou T = -^â. h =
1 ĂŻ -U ^/ /
o.
i-hcit ]-hy.t'
et, d'autre part, pour dĂ©terminer, avec a, la forme de Aâ, le systĂšme
(sur le cont. libre 7) /?â = o, (sur le cont. paroi -/,)â" =
» Les flux R^/z, ou (^K/^,^°jT^ à travers l'unité de longueur de
coupes verticales quelconques faites dans la nappe, seront tous propor-
tionnels à T=. Par suite, le débit Q du seuil ou de la source décroßtra
comme l'inverse du carré (1 -h c/.t)-.
y> m. Supposons que, fy., R étant constants et la coordonnée y disparais-
SĂANCE DU 6 JUir.LET igo3. 7
sant des équations, le plan de la nappe soit la bande, de longueur indé-
finie et de largeur L, comprise entre h seuil rectiligne x = o et la crĂȘte
parallĂšle a; = L, thalweg el faĂźte oĂč l'on aura ainsi, respectivemenl, ^0 = 0
et -7^ = o. En vue de simplifier nos Ă©quations, posons
formules oĂč ç, vi seront, pour tenir lieu de x etde /?â, une nouvelle variable
indépendante et une nouvelle fonction, croissantes toutes deux de zéro à i,
oĂč, par consĂ©quent, M est la valeur de />â pour x = L et oĂč, enfin, c dĂ©-
signe une constante positive, convenablement choisie. Le systĂšme (3),
dans lequel les dérivées pourront s'indiquer par des accents, deviendra
\ -^ + 3c-r, = 0, ou 2-^ + 3c-=-n = o,
(5) â , ^^ ^ ''-â
\ (pour E = o) Yj = o, (pour Ăź = i) '-i' = o et r, = r .
» Multiplions l'équation indéfinie par riV«?^ ou par r, c?-/-,; et intégrons,
en tenant compte des conditions relatives Ă ^ = i . Nous aurons l'Ă©quation
différentielle premiÚre du profil de la surface :
(6) -^-r/- = c^(.-r,'); .dou --^ = ^^
Et une deuxiĂšme intĂ©gration, effectuĂ©e, aprĂšs sĂ©paration des variables, Ă
partir de la limite infĂ©rieure ^ = o oĂč r, s'annule, donnera l'Ă©quation finie
du mĂȘme profil :
(7) ^^= / 1=.-
» L'abscisse proportionnelle c de la surface libre est donc une certaine
intégrale elliptique de l'ordonnée analogue-fi. Enfin, comme ç, ri atteignent
en mĂȘme temps leur limite supĂ©rieure i, la constante c est, d'aprĂšs (7),
» Pour la calculer, posons r, = y' ! ^^ 1"'' transformant l'expression
' y»^'(i â y)'-"' t/y, donne l'intĂ©grale eulĂ©rienne jB (f, j),
8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Ă©galeĂ i^ll^^Ji-) OU Ă ^ ^J, vuquer(i)=:vĂetque|r(f) = r(f).Donc
(o) c = ^--^,= 0,86236 (environ),
le calcul numérique s'elïecluant par la Table de Legendre pour les loga-
rithmes décimaux de r(/?) dans l'intervalle des deux limites ri^= i et «^ 2.
)) Il n'v a ainsi, pour l'équation de la nappe entre ses deux coordonnées
relatives 'i, r,, qu'une forme unique (sans aucun paramĂštre variable) qui
assure sa propre conservation aux diverses Ă©poques i. Et, en effet, l'on
rend indĂ©pendante de la donnĂ©e M l'expression, h^T ou M/iT == ^â>
de A, en l'Ă©crivant, grĂące Ă la derniĂšre relation (4), â.-'(- -+-') ' et
en posant - + / = - ou reculant de -, dans le passé, l'origine des temps t,
que l'on désigne alors par t. Il vient, d'abord, ])our la dénivellation h, et,
ensuite, pour sa valeur maxiuia actuelle (correspondant Ă v) ^ 1) que
nous dĂ©nommerons //,â :
(10) h =
2al.-^ n
./ â â ,- â Ăź
3c-k T
llm =
2 [J. \S^
ic-K-z
» IV. Ce résultat s'étend au cas plus général des équations (3). Effec-
tivement, on remarque, en divisant la premiĂšre de ces Ă©quations par a- et
les deux antres par a, qu'elles ne contiennent plus, au lieu de Aâ et de a,
que leur rapport mutuel ââą Appelons, par exemple, C ce rapport, fonction
de X et de y que l'analogie avec le cas traité ci-dessus porte à regarder
comme unique, mais qui, de toute maniÚre, est indépendante de la hauteur
initiale M delĂ nappe; et la substitution, Ă /, de la nouvelle variable t pour
exprimer le temps, donnera, Ă la derniĂšre relation (2), la forme
(11) h=\-
» V. Revenant à l'hypothÚse d'une nappe à fond rectangulaire de lon-
gueur indéfinie, j'appellerai A, par unité de longueur, le volume initial
rt/yj«re«i (c'est-à -dire y compris la terre ou le sable interposés) delà nappe
liquide. Il Ă©quivaut Ă l'aire de sa section verticale faite suivant les x. Or,
dĂ©composons cette section en bandes horizontales de dimensions L â x
SĂANCE DU 6 JUILLET 190.3. q
I M r^
et (lliâ, on L(i â Ă) et ^\(h,. Elle aura poin- valeiu' ^â | (c â cl) drr,
et il viendra, à raison de l'excédent de (8) sur (7), puis grùce à une inté-
gration par parties évidente, dans laquelle s'annule le ternie intégré,
2LM
(12)
ti ou M = â - -j- = 1,293^ y--
3c
» La crĂȘte de la nappe est donc, au-dessus du seuil, Ă une hauteur h^
valant 1,2935 fois la hauteur moyenne, quotient de l'aire par la largeur L.
» Si nous éliminons maintenant M, par la derniÚre formule (12), de
l'expression (4) de a, constante qu'on peut, jusqu'Ă un certain point,
appeler le coefficient de tarissement, il vient
/ o\ <j,& KA ^ KA
» Ce coefficient de tarissement prend ainsi (à part le facteur numé-
rique 9c', remplaçant le carré plus grand tt") la forme qu'il avait dans le
cas d'une nappe profonde Ă©tudiĂ© d'abord, oĂč le volume apparent A, alors
peu variable, Ă©galait sensiblement le produit LH. Mais la fonction T,
dans h, était ^ "', ou l'inverse de e°" et non, comme ici, de i -l-a/.
» Le débit de l'unité de longueur de la nappe, à travers la section
verticale d'abscisse x, est R-7-A, c'est-Ă -dire, d'aprĂšs (10), â rr^^rx-i^ ,
d.r ' ^ ' gc'lVT-
OU â TT^-rVi â 7)' en vertu de (6). Sur le seuil, oĂč n s'annule, on aura
donc successivement, vu la seconde relation (10), pour ce débit qui est
alors celui de l'unité de longueur de la source alimentée par la nappe,
oĂč I reprĂ©sente la pente superficielle moyenne de la nappe, quotient de la
hauteur actuelle A,â par la largeur L. On remarquera que cette formule
de q reviendrait à celle, ^^tcKHL du cas plus simple examiné dans ma pré-
cédente Note (derniÚre formule 5), si l'on prenait ici, comme section H de
dĂ©bit, la fraction ^ (les 7^) de la section maxima /?,â.
» VL II reste à savoir si la forme primitive, arbitraire, de la nappe tend
G. R., 1903, 3« Semestre. (T. CXXXVII, N" 1.) ~
lO ACADEMIE DES SCIENCES.
effectivement à se régler, c'est-à -dire s'il y a un régime, et quelles fractions
on de la hauteur, ou du volume, primitifs, qu'on peut supposer connus
dans chaque cas, subsisteraient encore au moment oĂč le rĂ©gime pourrait
ĂȘtre censĂ© atteint, fractions Ă©quivalant prĂ©cisĂ©ment aux donnĂ©es M ou A
de nos formules ci-dessus. J'ai pu seulement établir qu'il faut répondre
affirmativement Ă la premiĂšre de ces questions.
» Supposons, en effet, que la forme initiale de h présente, par rapport
Ă celle, hâ, qui est persistante, d'assez faibles Ă©carts pour permettre de
négliger leurs carrés dans les calculs. Prenant le cas général des équa-
tions (i), (2) et (11), soit ^ ce que sont devenus les Ă©carts en question,
ou ce qu'est h â /*oT, aprĂšs un temps t modĂ©rĂ©, laissant encore i petit. Les
expressions de h et de /r seront alors respectivement, avec nos notations,
l'une, //âT+ ^, l'autre, hlT- + a^Teou ;i;,T=+ 25cTe; et l'Ă©qualion (i).
divisĂ©e, aprĂšs suppression des termes oĂč ne figure pas i, par 2aT, c'est-
à -dire multipliée par ^t, sera
Ă a-z rtx\ d.r / dy\ dy J
» Si nous adoptons provisoirement comme variable indépendante, au
lieu de t, logT, que nous appellerons 6, cette Ă©quation deviendra
/ r\ V- dt d f^ di\ d i .. d-^
Complétée par les deux relations définies évidentes
ÂŁ = o (sur le cont. libre y) et â ^ = o (sur le cont. paioi /, ),
elle nous ramĂšne, comme dans ma Note du 22 juin, au problĂšme du refroi-
dissement d'une plaque plane, encore à bases c imperméables, avec
contour -f maintenu à la température zéro et contour y, imperméable,
mais de conductibilité et capacité calorifiques tout autres qu'alors. En
appelant 0^ la valeur initiale (â loga) de 0, soient : CVe~P'^'"^«' la solution
simple yb/if/amew/a/e de ce nouveau problĂšme de refroidissement; g-P''"-Âź.'
l'exponentielle de la solution particuliÚre (simple ou composée de plu-
sieurs solutions simples) venant aprĂšs la solution fondamentale; enfin,
ÂŁâ, la petite fonction de x et de y qui exprime les valeurs donnĂ©es de s
pour 0 = 0â. Comme on pourra, en modifiant le coefficient a auquel sont
SĂANCE DU 6 JUILLET IQoS. XI
proportionnelles les valeurs initiales de la solution réglée hoT, faire varier
les valeurs correspondantes ÂŁâ de quantitĂ©s en raison directe du change-
ment mĂȘme de a, rien n'empĂȘciiera de choisir a par la condition d'annuler
l'intégrale J'Yi^da, c'est-à -dire le coefficient C de la solution fondamen-
tale. L'expression de £ commencera donc au terme en e"^''^-^»', que l'on
pourra, si W désigne, dans chaque cas, une fonction de x et de y généra-
lement comparable Ă l'unitĂ©, Ă©crire ÂŁâ VVe-'^'''"^»' : ce sera l'expression
asymptotique ou la partie principale de s. Et la substitution, Ă 6 â Gj, de
log-7 + logo, = log(i -I- y.t), donnera
(iG) ÂŁ = (environ) "" â
» Le cas simple d'une nappe homogÚne de longueur indéfinie, comprise
entre le contour libre a; = o et le contour-paroi x = L, permet de se ren-
seigner sur l'ordre de grandeur de l'exposant jĂź' et de reconnaĂźtre qu'il
excÚde notablement l'unité : fldt d'oii résulte l'évanouissement rapide des
écarts p comparativement à la partie réglée, ^^^^' de ^. Mais, à raison
du coefficient variable, et mĂȘme transcendant, que contient le premier
membre de l'équation indéfinie (i5), cette constatation exige quelques
âądĂ©veloppements d'Analyse. Ils feront l'objet d'uneNote spĂ©ciale. »
CHIMIE ORGANIQUE . â Sur de nouvelles synthĂšses effectuĂ©es au moyen de
molécules renfermant le groupe méthylÚne associé à un ou deux radicaux
né"atifs. Action de V épichlorhydrine sur les éthers acétonedicarboniques
sodés III. Note de MM. A. Haller et F. I^Iarcu.
(c Dans une Communication précédente (') nous avons montré que,
parmi les produits de la réaction de l'épichlorhydrine sur les acétone-
dicarbonates de méthyle et d'éthyle, on pouvait isoler des combinaisons de
la formule
CO-CH^-CO^K
I
GH-CH'--CH-CH='CI
1 i
GO- O
(1) Comptes rendus, l. GXXXVl, p. 434-
12 ACADEMIE DES SCIENCES.
sortes de célolactones chlorées et d'éthers sels qui donnent avec la semi-
carbazide des composés parfaitement cristallisés. Nous avons continué
l'étude de ces molécules complexes et nous avons cherché tout d'abord ù
les éthérifier par ouverture de la chaßne hictonique.
» On salure une soluliuii alcoolique de la cétolactone élhylique par de l'acide
chlorliydrique sec, et, aprĂšs avoir abandonnĂ© le mĂ©lange Ă lui-mĂȘme pendant 48 heures,
on le réduit sous une cloche à vide. Le résidu est traité par de l'eau et agité avec de
l'éther. La solution élhérée, lavée à plusieurs reprises avec du carbonate de soude, est
décantée, séchée sur du sulfate de soude anhydre et distillée. On obtient par fraction-
nement, sous 17âą", une huile bouillant Ă 198-199" avec un bon rendement.
» A l'analyse, ce produit fournil des nombres un peu faibles en carbone, trop élevés
en chlore, résultant d'une fixation probable d'acide chlorhvdrique sur la molécule
nouvelle, mais correspondant néanmoins à C"H"0^C1, comme le montrent d'ailleurs
les réactions ultérieures.
» Le nouveau composé ne donne plus de précipité avec l'acétate de
cuivre, et ne se combine pas Ă la semicarbazide. Ces faits montrent que la
fonction cĂ©tonique a disparu et que le complexe â CO.CH-CO-R a Ă©tĂ©
modifié.
» Si l'on chaufTe cet élher avec de l'eau et du carbonate de potasse à l'ébullilion,
pendant 48 heures, on obtient, par refroidissement, des cristaux qui résultent de la
prise en masse de l'huile qui s'était déposée. La solution aqueuse ne contient pas de
chlorure de potassium; évaporée et épuisée avec du chloroforme elle donne une huile
qui se dĂ©compose Ă la distillation on fournissant le mĂȘme produit cristallisĂ©.
» Ces cristaux fondent Ă 57-58" el bouillent Ă i4i-i43° sous 17âąâą. Ils sont trĂšs
solubles dans l'éther et dans l'alcool, possÚdent une odeur rappelant celle des dérivés
hydrofurfuraniques et répondent à la composition C'-'H'^O^Cl.
» Ce corps diffÚre de celui ilout il dérive par les éléments de l'alcool et
de l'acide carbonique, plus i'""' d'eau.
» Sa formation au moyen de la cétolactone peut s'interpréter de la façon
suivante. L'éthéritication de cette lactone donne d'abord naissance à l'éther
suivant :
CH^CO^C--H^ CH^CO^OIP
1 I
ce CO
(1) I -i-CqĂź50H= I
^ ' CH-CH-^-CH-GH^Cl CH â GH'--CH0H-CH-G1
I 1 I I
CO O CO^CMP
» Mais cetéther, une lois préparé, se déshydrate par suite de sa transfor-
mation en sa forme tautomÚre énolique, el donne naissance à un dérné
SĂANCE DU 6 JUILLET igo^.
hydrofurfuraniqiie chloré (C'-H'^OHll)
i3
CH'-CO^C^H^
(")
COH
II
C-CH^
CHOHâ CH^Cl
H^O
CH"-.CO'C'H'
I
C-
-0\
II
C_CH^-
CH-CH'CI
» La teneur en chlore un peu élevée qu'accuse ce dernier éther peut
s'interpréter en admettant qu'il s'est additionné de l'acide chlorhydrique,
grĂące Ă la double liaison qu'il renferme.
» La production du composé cristallisé C H"0'C1 aux dépens de
l'Ă©ther dihydrofurfuranique, ainsi que
prĂȘter de la façon suivante :
a constitution, peuvent s inter-
(Tii;
I
G- O,
II
C^CH--GHâ CtPGI
I
GO^G-^H^
.H2 0=G0^ + C'-H^0H
GtP.GO-G^Il^
G O
Il \
CH-GtP-GH-GH-Gl
(a)
cm
1
G â
â O,
C-CH--CH.GH^GI
I
GO^G-H'
)) Pour établir à laquelle des deux formules (a) ou (6) répond le corps
cristallisé, nous avons éthérifié l'acétyl-chloro-y-valérolactone obtenue
par MM. Traube et Lehmann (') dans l'action de l'Ă©pichlorhydrine sur
l'acétvlacétate d'éthyle sodé
Cit^CO.CH-GO CH^.GO.GH-GOOC^Hs
GH-
GH-
I
GFPGI
O
+ G^H2 0H =
GH^
I
GHOH
I
GH^Gl
GH^
G O
-^ Il \
G-GH\GH.GH-GI
I
IPO.
(') Tkaubi; el Ldumanx, Ueut. chc/n. Ges., l. XXXIV, p. 19S0.
l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Nous avons ainsi obtenu, avec un trĂšs bon rendement, le mĂȘme pro-
duit fondant à 57-58°. Sa conslilution répond donc bien à la formule (b),
c'est-à -dire à l'élhor éthylique de \'acide-v.-chloromélhyle-a.'-methyl-oL^j-diliy-
drofurfiirane-'^' -carbonique.
» L'acide lui-mĂȘme s'obtient facilement par saponification de son Ă©ther
au moyen de la potasse alcoolique et fond à 108-109°.
» Action de l'eau sur la cĂ©tolaclone chlorĂ©e. â Celte lactone a Ă©tĂ©chaulTĂ©e Ă l'Ă©bul-
lilion avec une solution aqueuse étendue de carbonate de potasse en quantité équi-
moléculaire pendant 48 lieui-es. On observe un abondant dégagement de CO^ Quand
toute l'huile a disparu, on Ă©puise avec TĂ©ther qui n'enlĂšve presque rien au liquide, on
Ă©vapore Ă sec la solution aqueuse et on lave avec de l'alcool absolu. La liqueur
alcoolique est distillée et l'alcool étant éliminé, on fractionne le produit restant. On
obtient de la sorte un produit bouillant à 170-175° sous jS'""", de formule C^H'^O^
identique au composé CH'.CO.CIP.CH^CHOH.CH-OH, déjà décrit par MM. Traube
et Lehmann {loc. cit.), dans l'action de l'eau sur l'acétylcliloro-Y-valérolactone.
» Avec notre cétolactone chlorée la réaction s'est donc passée suivant l'équation :
'co â CIl^co'-c^^p\
CH.CH-.CH.CH^Cl I ^ iH^O+CO'K^
.co o /
= aC^H^OH -H 2KCI -f- 5C0=+ 2(CH\C0.Cir-.ClP.CH0H.CH20H).
» Copulation des cétolactones chlorées dérivées des élhers acélonedicar toniques
et benzoylacĂ©tique avec les chlorures de diazobenzĂšne et p-diazotoluĂšne. â Si l'on
fait agir sur la solution alcoolique du dérivé sodé de la cétolactone éthylique une solu-
tion de chlorure de diazobenzÚne à 0°, on obtient sur les parois du vase une masse
visqueuse qui se solidifie au bout de quelques heures. On recueille ce produit, on le
lave Ă l'Ă©lher et on le fait cristalliser dans l'alcool bouillant. Fines aiguilles fondant
à i83-i84° et répondant à la formule C"H"0=N^C1 :
CO.CH2GO'-C2H^
CH.aP.CH.CH^CI+HOir-.C'-lP
I I
CO O
CO^'C^'U'
-C\r- +c^ii».]\2- CH-CH^CIl-CIPCl.
I I I
CO^ll CO o
C'H'.NII.N =C- CH2- CH.CH^CI.
i I
CO o
» Pour corroborer notre maniÚre de voir, quant à la] constitution de ce nouveau
dérivé, nous l'avons préparé par une autre voie et nous nous sommes adressés à la ben-
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. l5
zoyl-chloro-Y-valéroIactone obtenue il y a quelque temps par l'un de nous ('). Cette
lactone, traitĂ©e par le chlorure de diazobenzĂšne dans les mĂȘmes conditions que
ci-dessus, a fourni le mĂȘme dĂ©rivĂ» azoique ou la mĂȘme hydrazone fondant Ă 183-184°,
en mĂȘme temps que de l'acide benzoĂŻque
C^H'.CO.CHâ GO
CH â G
HON-.C«H»
CH^Cl
= C«H5C0°-H + CH'NH.H = Gâ CH^CH.CIIâąC1.
I I
GO 0
» Nous avons également répété la réaction avec l'étlier méthylique de notre céto-
lactone chlorée dérivée de l'acétonedicarbonate de mélhyle et avons encore obtenu'les
mĂȘmes aiguilles fondant Ă iSS^-iS/J".
I) En substituant au chlorure de diazobenzĂšne le chlorure deyo-diazolo-
/CH'
luĂšne, on obtient une toIyihydrazoneC"H'v^^jj^_^_^j^, ^^ CH=C1
I I
co o
cristallisant en aiguilles incolores et fondant à 210°. Ce corps est trÚs
soluble dans l'alcool bouillant.
1) Nous continuons l'étude de ces composés. «
MĂDECINE. â De r action du sĂ©rum humain sur les Trypanosomes du Nagana,
du Caderas et du Surra. Note de M. A. L-vverax.
« J'ai signalé déjà l'action remarquable que le sérum humain exerce
surleTrypanosome du Nagana, Tr. Bruceii^^). J'ai continué mes recherches
sur cette question et je les ai Ă©tendues Ă deux autres maladies Ă Trypano-
somes : le Caderas et le Surra ; je me propose de résumer, dans cette Note,
les résultats de mes derniÚres expériences (').
(') A. Haller, Comptes rendus, t. GXXXII, p. i45o. â Bull. Soc. chiin., 3' sĂ©rie,
t. XXI, p. 564-
(^) Comptes rendus, séance du i^'' avril 1902.
(') Nous avons montré, M. Mesnil et moi, que le Nagana, le Caderas et le Surra
étaient trois entités morbides distinctes : Comptes rendus, 17 novembre [902 et
22 juin 1903.
l6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Le sérum humain est rarement recueilli avec pureté ; aussi s'altÚre-t-il,
en gĂ©nĂ©ral, au bout de quelques jours, mĂȘme si l'on prend soin de le main-
tenir à la glaciÚre. Le sérum qui a été recueilli avec pureté conserve plus
longtemps son activité que le sérum impur mais, lui aussi, il perd plus ou
moins rapidement ses propriétés. Du sérum humain trÚs actif au début,
conservé à la glaciÚre et resté limpide, avait perdu, au bout de i mois,
toute son activité sur le Trypanosome du Nagana.
» Pour remédier à ces difficultés, j'ai renoncé à conserver le sérum
humain à l'état liquide, je le fais dessécher dans le vide ('); lorsque je
veux injecter du sérum humain à un animal, je pÚse la quantité voulue de
poudre et je la fais dissoudre dans de l'eau distillée stérilisée. Le sérum
humain desséché est aussi actif que le sérum frais et il conserve longtemps
ses propriétés ; j'ai de la poudre de sérum humain conservée dans un tube
en verre, bouché par un tampon d'ouate, à l'abri de la lumiÚre, qui, au
bout de 6 mois, est encore trĂšs active.
» Neuf échantillons de sérum humain formant un total de 437"'' ont
fourni, aprĂšs dessiccation, 42''', 26 de poudre; on peut donc admettre, dans
la pratique, que 0^,10 de poudre correspondent à 1'°'' de sérum humain.
» Le sérum des nouveau-nés s'est montré beaucoup moins actif que
celui des adultes qui seul a été employé dans mes derniÚres expériences.
» 1° Action du sĂ©rum humain sur le Trypanosome du Nagana. â Si Ton injecte
sous la peau d'une souris naganĂ©e, o*^"', 5o Ă \âą' de sĂ©rum humain, on constate que
les Trypanosomes disparaissent en 24 ou 36 heures, Ă moins que l'infection ne soit
trop avancĂ©e au moment oĂč le sĂ©rum est injectĂ©.
» Pour un rat de 200s environ, une dose de 2""' de sérum suffit en général pour
faire disparaĂźtre les Trypanosomes.
» 4 à 5 heures aprÚs l'injection du sérum humain les Trvpanosomes présentent, dans
le sang des animaux traités, des formes d'involulion, et leur nombre diminue rapide-
ment Ă partir de ce moment.
» Les Trypanosomes disparaissent souvent pendant 4 à 8 jours aprÚs une injection
de sĂ©rum; ils ne reparaissent parfois, dans le sang, qu'au bout de 12, 18 et mĂȘme
19 jours.
» En rÚgle générale, la disparition des Trypanosomes n'est que temporaire; nous
avons observé cependant, M. Mesnil et moi, des cas de guérison (-).
» Chez 4 souris, la disparition des Trypanosomes, à la suite d'une ou deux injec-
tions de sérum humain, a été définitive. Deux de ces souris réinociilées de Nagana,
(') Ce mode de conservation des sérums utilisés en thérapeutique est aujourd'hui
bien connu.
(') Annales de l'Institut Pasteur, t. XVI, novembre 1902, p. 800.
SĂAN'CE DU 6 JUILLET igo^. i-j
aprÚs guérison, se sont infectées de nouveau ; Tatteinle légÚre de Nagana qu'elles
avaient subie n'avait donc pas suffi à leur donner l'immunité.
» En repétant les injeclions de sérum liinnain, on peut, dans tous les cas, prolonger
de beaucoup la vie des animaux.
» 2° Action du sĂ©rum humain sur le Trypanosonte du Cnderan. â Le sĂ©rum
humain est aussi actif contre le Caderas que contre le Nagana.
» Lorsque, à une souris de 20^ environ, ayant des Trypanosomes du Caderas rares
ou mĂȘme assez nombreux dans le sang, on inocule o'^'"', 5o Ă i"^""' de sĂ©rum humain ou
oS, 10 de poudre de ce sĂ©rum eu dissolution dans l'eau, on constate, au bout de 24 Ă
36 heures, que les Trypanosomes ont disparu. La disparition est d'autant plus rapide que
les Trypanosomes sont moins nombreux, au m.oment oĂč le sĂ©rum est injectĂ©. Quand
les Trypanosomes sont trĂšs nombreux, le traitement est souvent inefficace; la mort
arrive avant que le sérum ait eu le temps d'agir.
» Les Trypanosomes disparaissent pendant 6 à 8 jours, aprÚs quoi ils reparaissent
en général, et il est nécessaire d'intervenir de nouveau. Une fois seulement, sur 10,
une souris a guéri aprÚs une injection de sérum humain.
» En pratiquant des injections successives, on prolonge beaucoup la vie des ani-
maux; les souris non traitées meurent en 6 à 8 jours, tandis que, chez les souris trai-
tées, la moyenne de la survie, aprÚs l'inoculation du Caderas, a été de 57 jours. Les
chiffres de 68 à 70 jours ont été atteints plusieurs fois; une souris a survécu ii3 jours.
Il arrive un moment oĂč le sĂ©rum humain n'agit plus sur les hĂ©matozoaires.
» La souris qui a guéri n'avait pas l'immunité pour le Caderas; elle n'a pas résisté
Ă une nouvelle inoculation de sang virulent.
» Chez les rats infectĂ©s de Caderas, l'action du sĂ©rum humain est la mĂȘme que
chez les souris. Pour un rat de i5os à 200» on injectera 2""' de sérum ou os, 25 à oS, 3o
de poudre de sérum en dissolution dans l'eau.
I) Le mode d'action du sĂ©rum humain sur les Trypanosomes du Caderas est le mĂȘme
que sur les Trypanosomes du Nagana.
)) Si l'on examine à différentes reprises le sang d'un animal cadéré traité par le
sérum humain, on constate ce qui suit :
» I heure aprÚs l'injection de sérum les Trypanosomes ont l'aspect normal et leur
nombre n'a pas sensiblement diminué.
» 2 heures aprÚs l'injection, à cÎté de Trypanosomes d'aspect normal, on trouve des
formes d'involution plus ou moins nombreuses : Trypanosomes dĂ©formĂ©s en tĂȘtards ou
en boules; le protoplasme des Trypanosomes en voie d'involution se colore mal, il finit
par disparaĂźtre et l'on ne trouve plus que les flagelles et des restes des noyaux.
» 5 heures aprÚs l'injection, le nombre des Trypanosomes a sensiblement diminué et
l'on est frappé de l'inégalité de forme et de dimensions des Trypanosomes ; les parasites
en voie d'involution sont nombreux; le type en boule est le plus commun.
» H n'y a pas de leucocytose marquée; certains leucocytes renferment évidemment
des débris des Trypanosomes mais la jjhagocytose ne s'exerce que sur des parasites
déjà profondément altérés; je n'ai jamais vu un leucocyte en train d'englober un Try-
panosome encore mobile.
u Dans les heures qui suivent, le nombre des Trypanosomes continues décroßtre.
» 3° Actio/t du sĂ©rum humain sur le Trjpauosome du Surra. â L'action du sĂ©iiiiu
C. K., 1903, ..âą Semestre. (T. C\X.\V11, N" 1.) ^
l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
humain sur le Trvpanosome du Sunaest toul à fait semblable à celle de ce sérum sur
les Trypanosomes du Nagana et du Caderas. Chez une souris de i5e à 2oS infectée de
Surra, si l'on injecte i"""' de sérum ou oS, lO de poudre de sérum, on voit disparaßtre
les Trypanosomes en 24 ou 36 heures; au bout de 8 Ă 11 jours les Trypanosomes repa-
raissent en général. Je dois dire que je n'ai fait encore qu'un petit nombre d'expé-
riences de traitement du Surra par le sérum humain.
)) En résumé, le sérum humain injecté à des animaux atteints de
Nagana, de Surra ou de Caderas, fait disparaĂźtre temporairement, parfois
mĂȘme d'une façon dĂ©finitive, les Trypanosomes qui sont les agents patho-
gÚnes de ces maladies. Cette action du sérum humain est d'autant plus
remarquable que l'Ă©volution naturelle de ces maladies aboutit toujours Ă
la mort chez les espÚces animales qui ont servi à nos expériences et qu'au-
cun autre moyen de traitement n'a donné de guérisons (').
)> Aucune espÚce animale ne fournit un sérum ayant des propriétés
analogues à celles du sérum humain ; dans ma Note antérieure j'ai dit que
le sérum de singe était aussi peu actif contre les Trypanosomes du Nagana
que le sérum des autres MammifÚres, je n'avais eu à ma disposition que
du sérum de CercopithÚque, il était intéressant de savoir si le sérum des
singes AnthropoĂŻdes ne serait pas actif. GrĂące Ă l'obligeance de M. Metchni-
koff nous avons pu M. Mesnil et moi faire l'expérience suivante: le sérum
d'un Chimpanzé ùgé de deux ans a été inoculé, à la dose de i""°, à deux
souris infectées de Nagana, pesant l'une 23^ l'autre ï3^. Au moment de
l'injection, les Trypanosomes Ă©taient trĂšs rares dans le sang des souris.
L'injection du sérum n'a eu aucun effet sur l'évolution de la maladie; les
deux souris sont mortes aussi rapidement qu'une souris témoin.
» L'action du sérum humain sur les Trypanosomes du Nagana, du
Surra et du Caderas qui ne peuvent pas se développer chez l'homme, est
intéressante au point de vue tliéorique, au point de vue de l'étude de l'im-
munitĂ©; il est possible aussi qu'en poursuivant ces recherches on arrive Ă
des résultats pratiques.
» Il ne peut pas ĂȘtre question de traiter de gros animaux infectĂ©s de
Nagana, de Surra ou de Caderas au moyen de sérum humain, il faudrait
pour cela de trop grandes quantités de ce sérum, mais on connaßt depuis
peu des maladies ;i Trypanosomes qui s'attaquent Ă l'homme.
(') L'acide arsénieux. administré, à dose suffisante, aux rats ou aux souiis infectés
de Nagana, de Surra ou de Caderas, fait disparaĂźtre temporairement les Trypanosomes
de la grande circulation ; il ne guérit pas.
SĂANCE DU (J JUILLET 1903. 19
(( Dutton a décrit une fiÚvre irrognliÚre assez répandue dans certaines
régions de l'Afrique, en Gambie notamment, qui est produite par un Trypa-
nosome et il résulte des recherches récentes de Castellani. confirmées par
Bruce, que la Maladie du sommeil, une des endémies les plus graves de
l'Afrique Ă©quatoriale, a Ă©galement pour agent pathogĂšne un Trypano-
some.
» Il V aura lien d'étudier l'action pathogÚne de ces nouveaux Trypano-
somes sur les MammifÚres et d'expérimenter ensuite le sérum des animaux
réfractaires dans le traitement de la Maladie de Dutton et de la Maladie du
sommeil. »
BOTANIQUE. â Remarques sur la formation du pollen chez les AsclĂ©piadĂ©es.
Note de M. L. Gcigxakd.
« La formation du pollen chez les Asclépiadées a été étudiée dans ces
derniÚres années par plusieurs auteurs, dans le but de vérifier l'opinion
d'aprĂšs laquelle les cellules-mĂšres primordiales de l'anthĂšre qui lui donnent
naissance, an lieu de se diviser, conformément à la rÚgle générale, chacune
en quatre cellules poUiniques, se transformeraient au contraire directement
en grains de pollen. On sait que, dans l'ovule des Phanérogames, la cellule-
mÚre primordiale du sac embryonnaire se divise fréquemment, comme les
cellules-mĂšres primordiales du pollen, en quatre cellules-filles, dont une
seule s'accroĂźt ordinairement pour donner le sac embryonnaire. Mais, par-
fois, cette division n'a pas lieu, et le sac embryonnaire est fourni directe-
ment par la cellule-mÚre primordiale. Une réduction analogue dans l'onto-
genĂšse semblait donc pouvoir se rencontrer aussi dans le sac poUinique de
quelques plantes, et Sydney H. Vines('), en particulier, admettait qu'elle
.existe efTectivement chez les Asclépiadées.
)) En 1901, M. Strasburger (-), reprenant cette Ă©tude, remarqua
d'abord que, dans ĂAsclepias Cornuti, les cellules-mĂšres primordiales sont
disposées en une assise unique qui dérive, comme à l'ordinaire, de l'assise
sous-Ă©pidermique primitive. Il observa, en outre, que, dans chacune de ces
cellules-mÚres, orientées et allongées dans le sens radial, la premiÚre divi-
(') Sydney H. V'ixes, A sludenls text-book of Bolany , 1890, p. 4^5.
(- ) Strasburger, Einige Beinerkungen zu der PoUenbildung bel Asclepias {Ber.
d. deutsch. bot. Gcsellsck.,. 29 juillet, 1901).
20 ACADKMIE UES SCIENCES.
sion nucléaire, leconnaissable à son caractÚre hélérolvpiqiie, est suivie du
cloisonnement transversal de la cellule. Les deux cellules-fdies se divisent
ensuite et se cloisonnent dans la mĂȘme direction, de sorte que la cellule-
mÚre primordiale fournit quatre cellules polliniques disposées en une file
radiale. Tl n'v a donc pas exception à la rÚgle générale, au point de vue du
nombre des grains de pollen dérivés de chacune des cellules-mÚres. Mais,
par le mode de cloisonnement, la formation du pollen de VAsclepias esl
analogue à celle que l'on connaßt chez les Monocotylédones, à part les Or-
chidées ('); il n'existe qu'une différence d'importance secondaire : la dis-
position en file des cellules de pollen, surtout générale et réguliÚre dans
la région médiane du sac poUinique.
)) Presque en mĂȘme temps, M. Frye(^) Ă©tudiait aussi l'origine du pollen
dans plusieurs Asclcpias. S<m travail Ă©tait Ă l'impression, dit-il ('), lorsqu'il
prit connaissance de celui de M. Strasbnrger, dont les résultats généraux
concordaient avec les siens.
» Au commencement de 1902, paraissait un Mémoire de M. Gager (*)
sur le mĂȘme sujet. La formation des cellules-mĂšres primordiales et leur
division, accompagnée du cloisonnement successif indiqué par M. Stras-
bnrger, s'y trouvent trÚs nettement décrites et figurées. Dans un Appendice
à son Mémoire, l'auteur fait remarquer (') qu'il n'a connu les résultats de
ce savant qu'aprÚs avoir achevé ses observations.
» Vers la fin de la mĂȘme annĂ©e, M. Frye(") publie, sur l'ovule des
Asclépiadées, une étude dans laquelle il commence par rappeler ses
recherches antérieures sur le pollen; il \ mentionne également (')les
observations de M. Strasburger, déjà signalées par lui dans son premier
MĂ©moire, ainsi que le travail de M. Gager.
(') J'ai monlré, en effet, que, chez les Orchidées, le cloisonnement ne se produit
qu'aprÚs la seconde division nucléaire, comme chez les Dicotylédones [/?ec/ie/T/ie5 .
sur le développemenl de l'anthÚre el du pollen des Orchidées (Ann. des Se. nat. :
Bot., 6' série, t. XIV, i883)].
(') T.-C. Fin'E, Development 0/ the pollen in some AsclepiadaceĆ {Bot. Gazette,
nov. 1901, p. 325).
(') Note, p. 33o.
(') C-Stlaut Gager, The deielop ment of the pollinium and sperm-cells in Ascle-
pias Cornuti (Ann. of Botany, vol. XVI, mars 1902, p. i23).
(») Page i4i.
(^) T.-C. Fryf, A morphological sludy of certain AsclepiadaceĆ {Bot. Gazette,
déc. 1902).
(') Page 4ii.
SĂANCE DU () JUILLET rgoS. 21
» Ce court aperçu historique était nécessaire pour les raisons suivantes :
» En effet, dans deux Notes publiées à la fin de 1902, l'une sur le pollen,
l'autre sur l'ovule des Asclépiadées ('), M. Dop paraßt ignorer les travaux
dont le pollen avait été l'objet antérieurement. Il n'en est pas davantage
question dans le Mémoire plus détaillé qu'il vient de faire paraßtre (-). En
admettant qu'il n'en ait pas eu connaissance au moment de la publication
de ses deux Notes préliminaires, on est d'autant plus surpris de le voir
passer sous silence, dans ce MĂ©moire, les recherches de MM. Frve,
Strasburger et Gager sur le pollen, qu'il cite le travail de M. Frye sur l'ovule,
oĂč se trouvent prĂ©cisĂ©ment les indications relatives aux recherches de ces
trois auteurs sur la question.
)> Quant aux résultats énoncés comme nouveaux sous ce rapport par
M. Dop, ils Ă©taient dĂ©jĂ connus et l'on peut mĂȘme ajouter que la question
de l'origine des cellules-mĂšres et du mode de formation du pollen dans les
Asclepias avait été résolue d'une façon beaucoup plus approfondie par les
observations antérieures.
» Cependant, sans quitter ce sujet, il restait encore au moins une
question intéressante à élucider. On sait, en effet, que dans la tribu des
Périplocées, le pollen ne forme pas de pollinies, comme dans les autres
groupes de la famille, mais des tétrades polliniques isolées. Celles-ci ont
Ă©tĂ© dĂ©crites et figurĂ©es, notamment par M. Schumann (âą') dans le Periploca
Preussii et V Alherandra piibescens ; les quatre grains ou cellules polliniques
peuvent ĂȘtre groupĂ©s de façons diverses, parfois en une fde unique, plus
souvent en une tétrade allongée comprenant deux cellules au centre et une
Ă chaque extrĂ©mitĂ©. Dans le Periploca grĆca, M. Strasburger ( ') n'a ren-
contré que cette derniÚre disposition.
» A ma connaissance, M. Dop paraĂźt avoir Ă©tĂ©, cette fois, le premier Ă
étudier le développement des sacs polliniques et de leur contenu dans le
(') Paul Dop, Sur le pollen des Asclépiadées {Comptes rendus, 27 octobre 1902).
Sur le développement de l'ovule des Asclépiadées {Comptes rendus, 10 no-
vembre 1902).
(^) Recherches sur la structure et sur le développement de la fleur des Asclé-
piadées {ThÚse présentée pour le doctorat à la Faculté des Sciences de Paris; Tou-
louse, 1903).
(^) Engler et Prantl, Die nalurliciien Pjlanzenfamihen {AsclepiadaceĆ, t. IV,
2« partie, p. 196 et fig. 64, V et H).
(*) Einige Bemerkungen, etc., p. 456.
22 ACADĂMIE DKS SCIENCES.
Ppn'pinra girpca ('). Ici. l'anthĂšre possĂšde quatre sacs, an lien de deux
comme chez les antres Asclépadées. Chacun d'eux débute, comme à l'ordi-
naire, par la difFĂ©riencialion d'une assise de cellules sous-Ă©pidermiques,
qui se divisent langentiellement; les celhiles internes ainsi formées
deviennent les cellules-mĂšres primordiales. Cette assise a la forme d'un
arc qui, suivant l'auteur, se courbe et rapproche progressivement ses
branches, de sorte que les cellules-mĂšres primordiales arrivent Ă se toucher
et Ă se disposer sur deux rangs parallĂšles ( -).
» Une modification analogue, dil-il, a lien anx^ quatre ani^les de TanthÚre, et ainsi
s'Ă©tablissent quatre sacs polliniques elliptiques par un processus qui diffĂšre non seu-
lement de ce qtii se passe chez les antres Asclépiadées, mais aussi chez la plupart des
Angiospermes. BientĂŽt les cellules externes, qui enveloppent les cellules-mĂšres primor-
diales, se divisent par des cloisons radiales et tangentielles, de façon à donner nais-
sance Ă une masse de tissus parenchymateux enveloppant les cellules-mĂšres. Ce cloi-
sonnement se fait sans ordre et. de plus, aucune différenciation spéciale n'apparaßt
dans ce parenchyme. 11 ne renferme, en effet, ni ansise nourriciÚre nettement diffé-
renciée, ni assise intermédiaire, ni assise mécanique ('). Les cellules-mÚres primor-
diales s'isolent les unes des autres, puis se divisent chacune en quatre cellules-filles.
Je n'ai pas pu suivre en détail ce cloisonnement, mais j'ai tout lieu de penser que les
deax cloisons se forment successivement comme dans les autres Asclépiadées.
«Insuffisante quant au mode de formation des tétrades de pollen, puisque
l'auteur n'a pas réussi à l'observer, cette description est complÚtement
inexacte relativement Ă la disposition des cellules-mĂšres primordiales et Ă
la structure de la paroi du sac polliniquc.
» J'ai constaté, en effet, que l'arc formé, aux quatre angles de l'anthÚre,
par l'assise des cellules-mĂšres primordiales ne s'incurve pas en rappro-
chant ses branches de façon que ces cellules arrivent Ă se toucher et Ă
se placer sur deux rangées parallÚles: au contraire, l'arc reste toujours
trÚs ouvert, comme chez les autres Asclépiadées et les cellules-mÚres dont
il se compose conservent leur disposition primitive en une seule assise
presque toujours réguliÚre.
» AprÚs la premiÚre bipartition tangentielle qui se produit dans l'assise
sous-Ă©pidermique primitive et donne en dedans les cellules-mĂšres primor-
diales, en dehors une nouvelle assise, celle-ci se divise en direction cen-
( ' ) ThĂšse de doctorat, p. 84.
(2) Page 84, figures 33-34-
(2) Ces mots sont mis en italique par 1 auteur lui-mĂȘme.
SĂANCE DU (3 JUILLET igo3. 23
trifiige par deux cloisonnements tangentiels successifs. Des trois nouvelles
assises ainsi formées, la plus interne deviendra l'assise nourriciÚre, la
médiane l'assise intermédiaire, l'externe l'assise mécanique.
» Les cellules de l'assise nourriciÚre s'allongent rapidement dans le
sens radial en divisant leur noyau primitif en deux nouveaux novaux qui
restent libres dans le cytoplasme : caractÚre bien connu pour les éléments
de l'assise nourriciÚre chez un grand nombre déplantes. Parfois aussi une
cloison transversale vient séparer les deux noyaux. L'assise nourriciÚre se
distingue également d'une façon trÚs nette du reste de la paroi du sac pol-
linique par l'abondance de son protoplasme et la maniĂšre dont elle se com-
porte au contact des réactifs. Sur la face interne du sac, dans la concavité
de l'arc des cellules-mĂšres primordiales, elle se continue par des cellules
qui sont moins allongées et deviennent presque isodiamétriques ; elles se
disposent au centre de la cavité en un groupe assez épais, que les réactifs
permettent cependant de délimiter facilement par rapport au parenchyme
adjacent.
» Les cellules-mÚres primordiales, allongées radialement comme les
cellules nourriciÚres recouvrant la face convexe de l'arc, présentent dans
le jeune ùge une certaine ressemblance avec ces derniÚres ; mais, à défaut
de leur aspect gĂ©nĂ©ral, leur noyau unique et plus gros suffirait Ă lui seul Ă
les en distinguer. Les deux sacspolliniques situés du cÎté externe de l'an-
thĂšre sont un peu plus larges que les deux autres sacs voisins de la face
interne; dans leur plus grande largeur, ils montrent, sur la coupe trans-
versale, un arc d'une quinzaine de cellules-mÚres elliptiques allongées,
bien caractérisées par rapporta celles de l'assise nourriciÚre. Il est étrange
que M. Dop n'ait pas réussi à les en dislinguef et qu'il ait pu croire à l'ab-
sence d'assise nourriciĂšre, confondant ainsi, sans doute en raison de leur
grand développement, les cellules de celte assise avec les cellule-mÚres pri-
mordiales elles-mĂȘmes.
» L'assise située immédiatement sous l'épiderme de la paroi externe du
sac agrandit ses cellules d'assez bonne heure. Assez longtemps aprĂšs la for-
mation des tétrades poUiniques et vers la fin de la résorption de l'assise
nourriciÚre, elle commence à montrer, sur les parois internes et latérales
de ses cellules, des épaississements caractéristiques qui la transforment en
assise mécanique. Sur la face dorsale de l'anthÚre, la lignification n'occupe
guĂšre que la paroi mĂȘme des deux sacs polhniques externes; mais, sur la
face ventrale, elle finit par s'Ă©tendre sans interruption entre les deux sacs
internes. Et pourtant M. Dop ne l'a pas aperçue!
24 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» L'assise intermédiaire, beaucoup plus mince, et située au-dessous de
la précédente, au contact de l'assise nourriciÚre, lignifie aussi par endroits
ses membranes cellulaires; elle ne paraĂźt pas jouer un rĂŽle bien important
dans la déhisceiice des sacs polliniques.
). Enfin, contrairement Ă l'opinion de M. Dop, les cellules-mĂšres pri-
mordiales ne s'isolent pas les unes des autres au moment de la formation
des tétrades polliniques; leur séparation n'a lieu que plus lard. En outre,
l'étude de leur division m'a montré que le fuseau nucléaire de la premiÚie
bipartition se place en général parallÚlement au grand axe de la cellule,
comme chez les autres Asclépiadées; mais cette division n'est pas suivie de
la formation d'une cloison transversale; les deux noyaux frĂšres se reconsti-
tuent comme Ă l'ordinaire et ne tardent pas Ă se diviser Ă leur tour dans des di-
rections variables. C'est seulement aprÚs la seconde bipartition nucléau-e
que le cloisonnement apparaßt et délimite les quatre cellules polliniques.
La tétrade, de forme allongée, présente ordinairement deux cellules au
centre et une à chaque extréniilé; parfois aussi, les cellules sont groupées
en tétraÚdre, mais trÚs rarement en fde.
» Parce mode de formation des tétrades polliniques, le P<'/Y}:>/oca diffÚre
donc des Asclépiadées appartenant à d'autres tribus; il ressemble aux
autres Dicotylédones (' ) et aux Orchidées. Cette question méritait, je crois,
d'ĂȘtre dĂ©finiti\ement rĂ©solue. «
TOPOGRAPHIE ET AĂROSTATION. â Sur un moyen rapide d'obtenir le plan
d'un terrain en pays de plaines, d'aprĂšs une vue photographique prise en
ballon. Note de M. Lacssedat.
« On emploie, depuis assez longtemps déjà , des photographies de
paysages prises en ballon, ou mĂȘme Ă l'aide de cerfs-volants, pour opĂ©rer
la reconnaissance du terrain Ă distance; mais, pour reconstituer le plan
d'aprÚs ces vues aériennes, il faut exécuter des constructions gra|)hiques
longues et laborieuses.
(') Dans sa monographie des Apoonées {Natiir. /'Jla/izeii/am., t. IV, 2,
p. ii3), M. Sclnimann fait remaĂŻquer qu'il est assez surprenant que dans celle famille,
pourlanl si voisine des Asclépiadées, on ue rencontre un pollen en tétrade que dans
le g. Condylocarpus.
Cette exception n'est pas la seule, car j'ai eu l'occasion de constater la présence de
tétrades dans le g. Apocrnii/n.
SĂANCE DU (t JUIT.y.ET igoS. aS
» Dans les pays de plaines ou peu accidentés, en dirigeant verticale-
ment l'axe optique de l'appareil, on a toutefois obtenu immédiatement
le plan de la partie du terrain venue sur la plaque. Cette expérience a été
faite Ă plusieurs reprises, et l'on peut citf^r comme l'une des plus remar-
quables celle qui a été effectuée, dÚs juin 1 885, par MM. Gaston Tissan-
dier etDucom, d'un ballon monté, à son passage au-dessus de la pointe
de l'Ăźle Saint-Louis, Ă 600"" de hauteur.
» Seulement la surface ainsi relevée est toujours nécessairement d'assez
médiocre étendue, à moins de donner au ballon une grande hauteur, ce
qui finirait par trop réduire les détails de l'image.
» D'ailleurs, on n'est pas toujours en état d'amener le ballon exacte-
ment au-dessus de la région que l'on veut explorer. Il est donc indispen-
sable, dans la plupart des cas, de recourir Ă des vues prises avec un appa-
reil dont l'axe optique a été dirigé obliquement. Il est aisé de voir que,
pour la mĂȘme hauteur du ballon, Ă mesure que l'obliquitĂ© augmente, la
pyramide quadrangulaire, opposée par le sommet à celle qui est déter-
minée par le centre optique de l'objectif et les rayons lumineux aboutis-
sant aux quatre angles de la plaque, découpe sur le terrain un trapÚze qui
s'Ă©largit rapidement.
» Dans le cas oĂč l'axe est vertical, et oĂč, par consĂ©quent, les limites du
terrain embrassĂ© ont la mĂȘme forme que la plaque, rectangulaire ou
exceptionnellement carrée, l'échelle du plan obtenu sur la plaque se
trouve immédiatement déterminée par le rapport de la distance focale de
l'objectif Ă la bauteur du ballon. Il en pourra ĂȘtre de mĂȘme dans le cas
d'une vue oblique, aprĂšs sa transformation en plan, comme nous allons le
voir.
» Pour fixer les idées, nous prendrons un exemple. Supposons le
ballon élevé à une hauteur de Soo" au-dessus du sol, la distance focale do
l'objectif de o", i5, la plaque du format de l'^'^'^x i^""" (ce qui donne un
champ angulaire de 62° dans le sens de la largeur) et l'axe optique incliné
de 3o° au-dessous de l'horizon ou, si l'on veut, relevé de 60° par rapport
à la direction verticale qui lui aurait d'abord été donnée.
» Dans ce premier cas, avec une plaque exceptionnellement carrée de
1 8^-" X I S'^'", l'Ă©chelle Ă©tant alors de âr^^ »" ^e 3^ , la surface correspon-
dante du terrain serait de 3G''".
» Dans le second cas, le trapÚze qui circonscrirait le terrain relevé cor-
C K., 19^3, 2- Semestre. (T. CXXXVU, N» 1.) 4
26 ACADĂMIE DES SCIENCES.
respondrait Ă une surface de 45o'"' environ, et la distance des points les
plus éloignés de la projection du ballon atteindrait 3""".
» En employant le procédé, graphique de transformation, les construc-
tions réussissent encore trÚs bien, en pareil cas; nous en avons fait l'expé-
rience sur plusieurs vues photographiques prises de 4ooâą Ă 600'" de hauteur
avec un objectif d'une distance focale de oâą, 18 et une inclinaison de l'axe
voisine de 3o°; mais le moyen optique immédiat que nous cherchons à lui
substituer ne serait peut-ĂȘtre pas satisfaisant jusqu'Ă l'extrĂȘme limite de 3'^'°
de distance,
» Nous sommes, au conlraire, autorisé à croire qu'en inclinant l'axe de
rapj)areil à 35°, la transformation optique dont nous allons indiquer le
principe s'opérerait bien, c'est-à -dire donnerait les images nettes d'un bout
à l'autre; seulement la distance des points relevés les plus éloignés serait
rĂ©duite Ă 2''âą, 5, et la surface du terrain embrassĂ©e ne serait plus que de
25o''^ environ.
» Pour faire d'un seul coup, d'une station aérienne, le panorama entier
du terrain, on a construit (en Russie notamment.) des appareils, destinĂ©s Ă
ĂȘtre suspendus au-dessous d'un ballon, qui .se composent de six chambres
noires réparties sur les milieux des cÎtés d'un hexagone régulier en char-
pente, enfin d'une septiĂšme qui occupe le centre de cet hexagone et dont
l'axe est vertical ( ' ).
M La station Ă©tant toujours supposĂ©e Ă la hauteur de 500âą, en inclinant
les axes des six autres à 35°, la surface totale embrassée serait encore,
dans ce cas, de iSoo''* au moins.
» En faisant varier les données du problÚme, on trouverait des résultats
entre lesquels on pourrait choisir, selon les circonstances. Celles que nous
avons adoptées dans l'exemple précédent, et dont il conviendra générale-
ment de ne pas trop s'écarter, répondent à des conditions qu'aprÚs la com-
paraison de nombreuses Ă©preuves prises avec des objectifs dont la distance
focale avait variĂ© de oâą, 10 Ă o'",36, Ă des hauteurs comprises entre 100âą
et 2000âą, nous considĂ©rons comme les plus favorables j)our atteindre le
but proposé.
» Ce but, nous l'avons dit, est d'obtenir la transformation en plan
d'une vue du terrain prise d'une station aérienne opliquemenl et sans opé-
ration graphique.
(') Pour doMiiLM- iiiimédialement le plan d'un espace non atteint par les secteurs
trapézoïdaux qu'embrassent les chambres à axes inclinés.
SĂANCE DU 6 JUILLET igo.^. 27
» La solution suivante est déduite du principe de ia photographie sans
objectif dont la théorie a été si bien établie par M. le Commandant Golsou.
» Les figures i et 2 sont destinées à faciliter rintellio;ence de cette
solution.
Si«3l';'2S
130°
F^3Kil25
» La premiÚre représente le plan horizontal mené par le point P, situé
sur l'axe optique de l'objectif O de la chambre noire dont on se sert pour
Fis
prendre les vues, dirigé verticalement et tel que OP, = OP distance focale
de cet objectif, O et P Ă©tant rabattus sur le plan horizontal.
» La chambre noire étant supposée conserver une orientation constante,
les inclinaisons successives de son axe optique de3o°, 35° et 45" au-dessous
de l'horizon déterminent, sur la trace du plan vertical décrit par cet axe.
28 ACADĂMIE DES SCIENCES.
les distances correspondantes de ses rencontres avec le terrain au point P,
qui marque la projection de la station sur le plan horizontal.
» Si l'on considĂšre les arĂȘtes de la pyramide quadrangulaire aboutissant
aux angles de la plaque, pendant la rotation de la chambre noire autour
d'un axe horizontal que l'on peut toujours supposer passer par le centre
optique de l'objectif, Ă cause de la grande hauteur de la station, on voit
que les arĂȘtes dĂ©criront un cĂŽne droit Ă deux nappes dont l'axe se con-
fondra avec l'axe de rotation et qui sera coupé par le plan horizontal sui-
vant les deux branches d'hyperbole tracées sur la figure. C'est à ces hyper-
boles que s'arrĂȘteront, pour chaque position de Taxe optique, les traces
des faces de la pyramide, qui correspondent Ă la largeur de la plaque.
» Les trapÚzes résultant pour les inclinaisons de So", de 35° et de 45°
de l'axe optique sont indiqués sur la figure, et, en tenant compte de
l'Ă©chelle qui est ici de ^^^^ X -^) on v peut mesurer toutes les distances Ă
la station P, et les surfaces des diffĂ©rents trapĂšzes que l'on trouve ĂȘtre de
45o''''', 2.J0'"' et enfin 100'"' seulement pour l'inclinaison de 45°.
» Le trapÚze correspondant à l'inclinaison de 35° est seul représenté
en lignes pleines sur la figure. Un autre trapĂšze CDEF, ayant pour bases la
plus grande de celles qui correspondent à l'inclinaison de 3o°EF et la plus
petite de celles qui correspondent à l'inclinaison de 45° prolongée jusqu'aux
bords latéraux de la plaque eu C et en D, s'appuie à ce qui reste de cette
plaque (ABCD)et forme ainsi le fond ABCDtF de la boite destinée à servir
de chambre noire sans objectif pour la transformation des Ă©preuves obte-
nues en ballon avec la premiĂšre.
M Cette boĂźte est reprĂ©sentĂ©e sur la figure 2; Ă sa [jartie supĂ©rieure, Ă
gauche, et un peu au-dessous d'une échancrure pratiquée dans le couvercle,
en O, est placée une lame mince métallique percée d'un trÚs petit trou qui
remplace l'objectif. Cette échancrure est bordée d'une platine rectangu-
laire à laquelle est fixée l'une des extrémités d'un soufflet dont l'autre est
Ă la petite base d'une seconde chambre mobile eu forme de pyramide tron-
quée à la grande base de laquelle on peut disposer l'épreuve à transformer.
Il va sans dire que le sommet de la pyramide doit se confondre rigoureu-
sement avec le centre du petit trou pratiqué dans la lame mince dont la
surface restera parallĂšle aux bases de la pyramide, c'est-Ă -dire au plan de
l'Ă©preuve.
» Pour cela, cette lame nimce suit les mouvements de la boite pyrami-
SĂANCE DU 6 JUiLI.ET igoS. 29
claie c|ui sonl réglés par la rotation de deux armatures métalliques accro-
chées par l'une de leurs extrémités aux deux cÎtés o[)posés de la grande
base, dans le sens de la largeur, et, de l'autre, aux flancs de la boĂźte fixe,
oĂč elles sont engagĂ©es sur deux pivots qui se prolongent Ă l'intĂ©rieur jusqu'Ă
la rencontre de la lame mince qu'ils soutiennent, leur axe géométrique
couiinu!! passant par le centre du petit trou pratiqué dans cette lame que
M. le Commandant C'olson désigne sous le nom de sténopé.
» L'inclinaison liu plan de l'épreuve, ou plutÎt celle de l'axe optique qui
a servi à l'obtenir et qui doit passer par le centre du trou du sténopé, est
mesurée sur l'arc d'un secteur divisé, fixé à la grande chambre, le long du-
quel se meut un vernier porté par l'une des armatures qui entraßnent la
petite chambre pyramidale.
» Il ne nous semble pas nécessaire d'entrer ici dans d'autres détails.
)i II est aisé de voir, en effet, que, si l'on place sur le fond de la grande
chambre une pellicule sensible (les dimensions du sup[)ort Ă employer
excluant en général l'emploi du verre), l'épreuve à reproduire ayant reçu
l'inclinaison convenable et étant exposée à la lumiÚre, on obtiendra sur la
pellicule le plan cherché.
» Il y aurait peut-ĂȘtre lieu d'examiner le cas oĂč l'Ă©preuve contiendra des
images d'Ă©difices plus ou moins nombreux, d'arbres et surtout de bois ou
de forĂȘts se projetant obliquement et dont la saillie n'est pas nĂ©gligeable,
mais l'expérience nous a appris qu'en exceptant les grandes agglomérations
(villes ou villages étendus), les plans construits d'ajjrÚs des vues aériennes
prises en pays de plaines ou peu accidentĂ©s pouvaient ĂȘtre comparĂ©s aux
meilleurs plans levés par les méthodes dites réguliÚres, et il en serait sûre-
ment de mÎme avec les plans restitues immédiatement par le procédé qui
vient d'ĂȘtre indiquĂ©.
» Avec les données que nous avons supposées, les dimensions de la
grande chambre noire seraient extĂ©rieurement de iâą environ, de oâą,95 de
largeur Ă l'une de ses extrĂ©mitĂ©s et de oâą, 20 Ă l'autre extrĂ©mitĂ©. En suppri-
mant l'inclinaison de l'axe optique de oâą,3o et en partant de celle de 35",
pour la mĂȘme distance focale de oâą,i5 et la mĂȘme largeur de plaque
de o'^.ib, la longueur de la boßte serait réduite à o^.So et sa grande largeur
Ă o'",72, la petite restant deoâą,2o et la hauteur Ă©tant, dans les deux cas,
deo",i7 Ă oâą,i8.
» Il n'y a pas lieu, d'ailleurs, de trop se préoccuper des dimensions de
cette sorte de caisse qui peut ĂȘtre improvisĂ©e partout et la petite chambre
noire destinée à recevoir l'épreuve à transformer avec ses armatures, son
3o ACADĂMIE DES SCIENCES.
cadran divisĂ© et le stĂ©nopĂ© appropriĂ© ont seuls besoin d'ĂȘtre trĂšs bien
construits et adaptés avec soin à la grande. Au surplus, l'expérience mon-
trera le parti que l'on |)eut tirer de cette disposition et les modifications
qu'il y aurait lieu d'y apporter dans la pratique. »
MĂ3I0IRES PRESENTES.
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â ExpĂ©riences sur la rĂ©sistance de T air.
Mémoire de M. G. Eiffel, présenté par M. Mascart (Extrait par l'auteur).
(Commissaires : MM. Maurice LĂ© vy, Sebert.)
« Les nombreuses expériences faites pour déterminer la résistance
qu'oppose l'air à une surface en mouvement conduisent à des résultats
trĂšs discordants. L'incertitude augmente encore quand, au lieu d'une lame
mince frappée normalement, on considÚre un corps solide concave ou
convexe, dont les parois plus ou moins évidées sont en partie protégées
par les voisines.
» Comme cette rĂ©sistance peut ĂȘtre assimilĂ©e Ă la pression du vent sur
une surface immobile, au moins pour un vent régulier et sans à -coups, sa
dĂ©termination prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt pratique. Il est nĂ©cessaire de la
connaßtre soit pour utiliser le vent, soit pour calculer la pression exercée
sur les grandes constructions, oĂč l'effet du vent est souvent Ă©gal ou supĂ©-
rieur, pour beaucoup de parties, Ă l'effet des charges et des surcharges.
» Il paraßt bien démontré que, pour une action normale, la pression est
proportionnelle au carré V- de la vitesse, au moins jusqu'à 5o" par seconde.
Si l'on admet qu'elle est aussi proportionnelle Ă la surface S, on peut la
représenter par KSV% le coelficient K. désignant la pression par mÚtre
carré à la vitesse d'un mÚtre par seconde.
» On admet généralement R = o"«, 123, mais on sait que les résultats
ainsi obtenus sont trÚs exagérés.
» Dans les expériences anglaises on avait évalué la vitesse par les indi-
cations d'un anémomÚtre Robinson comparé à l'étalon de Rew, en adop-
tant pour cet instrument le facteur 3, mais les recherches de M. Dines ont
montrĂ© que ce facteur doit ĂȘtre ramenĂ© Ă 2,20. D'autre part, M. Langley
trouve la valeur R = o, 08, qui réduit les effets il'un tiers.
., On réalise généralement la vitesse à l'aide d'un manÚge. Il est bien
SĂANCE DU 6 JUILLET ipoS. 3l
difficile iilors de corriger les effets dus à la réaction centrifuge, aux entraß-
nements d'air et aux courants secondaires. Quand on utilise les trains de
chemin de fer, le passage (!e cette masse développe des reu)ous considé-
rables qui influent beaucoup sur les résultats.
)) Le mouvement rectiligne de la plaque, isolée autant que possible dans
l'espace, écarte ces inconvénients. C'est ainsi que MAI. CaiUetet et Colar-
deau ont opéré en observant la cliiitt; d'un corps léger tombant du
deuxiĂšme Ă©tage de la Tour Eiffel et reliĂ© Ă un tambour siqiĂ©rieur oĂč se fait
l'enregistrement. On dĂ©terminait la vitesse Ă partir du moment oĂč le mou-
vement devenait uniforme.
» L'appareil qui nous a servi est relativement trÚs lourd, i2o''5 environ. 11 tombe en
chute libre, à peu prÚs comme dans le vide, guidé seulement par un cùble vertical, et
porte les organes d'enregistrement, savoir :
» I" Un galet roulant sur le cùble et entraßnant un tambour enregistreur;
B 1° Un diapason qui inscrit le temps;
» 3° La plaque d'essai portée par des ressorts tarés et reliés à une plume qui inscrit
la pression sur le tambour,
» On élimine ainsi l'influence des frottements et de toutes les causes qui retardent
la chute, puisque la vitesse réelle est donnée par l'enregistreur.
» Avec une chute de 90âą, la vitesse atteignait 4oâą par seconde et la pression i3''e
environ.
)i Pour Ă©viter la rupture de l'appareil Ă fin de course, le cĂąble augmente de diamĂštre
à la hauteur de 20'" au-dessus du sol et détermine, par l'intermédiaire de puissants
ressorts, un freinage Ă©nergique qui ralentit l;i chute et arrĂȘte le mobile aprĂšs un par-
cours d'environ iS"".
» Si l'on avait pu éviter tout glissement entre le galet et le cùble, la courbe inscrite
aurait permis de déterminer la pression en fonction de la vitesse sur toute la trajec-
toire. A cause des glissements, nous n'avons retenu que les résultats obtenus pour la
chute totale de 90"" et de /is".
» Les premiÚres expériences ont eu pour objet l'étude de l'appareil et son applica-
tion aux cas les plus simples : plaques minces, rondes, carrées ou rectangulaires,
frappées normalement.
» Les moyennes de toutes les expériences, exécutées en janvier igoo à la Tour Eiffel,
ont donné :
Plaques rondes. Plaques carrées. Plaques rectangulaires.
Surfaces
relatives.
Diani.
K.
Cc'ité.
Iv.
CĂčtĂ©s.
K.
Petites plaques . . ,
I
0,21
0,045
0,19
0,04s
»
»
Moyennes plaques
2
O,.T0
o,o54
0,27
0,0.57
»
)>
Grandes plaques . .
4
0,42
o,o6t
0,38
0 , 064
0,
,53 X 0,27
0,067
» Il en résulte les con.séquences suivantes :
» 1° Le coejficientY^ cruil avec la surface, au moins dans la limite de nos
32 ACADĂMIE DES SCIENCES.
expériences. Ce fait a donné lieu jusqu'à présent à des opinions contradic-
toir-fs.
» 2" A sur/ace égale, le coejficient augmente avec le pérunÚlre p. M. Hagen
avait déjà indiqué ce résultat.
» Nos expériences se représentent trÚs exactement par la formule
K =- o, o'32 + o, 022 p.
» I.a valeur moyenne o,o54, applicable à une plaque ronde de o'",3o de
diamĂštre pour un vent de 40" par seconde, est plus faible que toutes celles
qui ont été obtenues jusqu'à présent.
» Pour une plaque carrée de o"', 10 de surface, notre formule conduit
à K = 0,06, c'est-à -dire la moitié de la valeur o,r2j en usage.
» I.e coefticient de D'Aubuisson est 0,1 13; l.i formule de M. lßagen
donne o,o85. Le coefficient de M. Dines est o,o85; celui de M. Langiey,
0,08, et celui de MM. Cailletet et Colardeau, 0,07.
)) Nous avons l'intention de continuer ces recherches, en apportant
diverses modifications à l'appareil et en étendant les expériences à des sur-
faces plus grandes, de contours variés, à des plans inclinés et à des formes
difiérentes. »
M. E. Fraichet adresse un Mémoire portant pour titre : « Nouvelle
méthode d'essai des métaux magnétiques ».
(Commissaires précédemment nommés : MM. Maurice Lévy, Sarrau,
Potier.)
M. H. Arnaud adresse un Mémoire intitulé : « Etude sur quelques Rosa-
cées, ou plantes prétendues telles ».
(Renvoi Ă la Section de Botanique.)
CORRESPONDANCE .
M. le SecrĂ©taire PERPĂTrEL signale, parmi les piĂšces imprimĂ©es de la
Correspondance, un opuscule de M. Cli. Lallemand, intitulé : « Volcans
et tremblements de terre, leurs relations avec la figure du globe ». (Extrait
du Bulletin de la Société astronomique de France, mai 190;;). (Présenté par
M. Darboux.)
SĂANCE DU 6 JUILLET igo3. 33
ASTRONOMIE. â Perturbations sĂ©culaires d'importance secondaire.
Note de M. Jean Mascart, prĂ©sentĂ©e par M. LĆwv.
« Parmi toutes les perturbations des divers ordres que Jupiter peut faire
subir à une petite planÚte, il nous paraßt intéressant de séparer la partie
qui dépend exclusivement des cosinus des multiples de l'élongation de la
planĂšte : le groupement rationnel de nos calculs se prĂȘte aisĂ©ment Ă cette
connaissance et nous avons pu indiquer les valeurs des coefficients M (')
des termes en question . La connaissance de ces coefficients permet de con-
struire, en coordonnées polaires, la trajectoire relative de la planÚte : ces
trajectoires ont des formes trÚs variées suivant la région de l'anneau qui se
trouve intéressée, et leurs déformations successives permettent de suivre
la valeur d'une perturbation bien définie, d'un à l'autre bord de l'anneau
des astéroïdes (-).
» Jusqu'ici les perturbations que nous calculons représentent, en
quelque sorte, une partie résiduelle : étant indépendantes de l'excentri-
cité, cela revient à dire que, par bypothÚse, la petite planÚte possédait
originellement une orbite circulaire. Néanmoins nous avons montré l'im-
portance de ces déterminations numériques pour le calcul des orbites, la
construction d'éphémérides, et surtout leurs corrections; en effet, ces per-
turbations sont assez considérables pour qu'il soit impossible d'identifier le
mouvement final de la planĂšte avec un mouvement elliptique, fut-il
approximatif: mĂȘme sans se placer dans des cas extrĂȘmes, le rayon vec-
teur d'une planÚte peut fréquemment éprouver, du fait de ces termes
seuls, des modifications ra[)ides susceptibles d'atteindre le centiĂšme de sa
valeur, rĂ©agissant dans la mĂȘme proportion sur l'axe ou sur l'excentricitĂ©.
» Et, en se bornant ainsi aux termes indépendants de l'excentricité, nos
recherches théoriques ont déjà une conséquence pratique : l'éphéméride
d'une planĂšte peut ĂȘtre en dĂ©faut, soit par suite d'une mauvaise orbite,
soit Ă cause des perturbations au moment de la nouvelle opposition. Con-
sidérons le cas d'une planÚte observée pendant assez longtemps, ou lors
de plusieurs oppositions, c'est-Ă -dire dont le moyen mouvement et l'axe
sont assez exacts : nous serons dans le second cas (voir lac. cit. la Note du
(') Comptes rendus, i5 décembre 1902, 16 lévrier et 2 mars igoS.
(') Bullelin astronomiijue. avril igoS.
C. R., 1903, j- Semestre. (T. CXXXVll, N° 1.)
34 ACADĂMIE DES SCIENCES.
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3,442
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164
- 88
- 83
720
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29
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- 291
â3275
3,029
2-997
2,956
2,922
2,901
2-879
- 742
- 53.
- 347
.68
1.3
7 .12. IO~"
- 4i4
â 296
- .94
747
496
3oi
â 602
â 456
â 3.7
â .2.
â i3i
â .14
â 194
â i46
â 10.
â 2 321
-i863
-.336
â 247
â 204
â 164
4406
3497
2 685
- '37
â 1.5
â 9016. .0-"
i9>
.73
1.3
â 234
â 201
â 1 607.10-"
â ..5
â 780.. 0-"
â gSo
-7394..0-"
â6368
â 5 o34
â 1080
- 844
- 778
â 5ii
2,824
â 98.4.10-"
i4o6
â5345
5706.10-»
â 992
â 721
â3071
2,77»
2,751
â6066
745
â3 279
2973
- 627
â 528
â1912
â 339
â 5072
598
â2759
2723
â 525
- 467
â i5g5
â 289
2,733
-434.
48 1
-2 347
2061
â 455
â 396
â'377
â 246
2,705
-3354
359
â1790
I28p
â 35i
- 347
â io53
â 201
â i56
2,673
â2 553
237
â 1336
84o
â 267
â 281
â 792
2 ,65o
-2o85
180
â1094
620
- 2.8
â 240
â 642
â 129
2,618
-,5S7
.21
â 826
398
â .65
â 193
- 484
â .00
2,598
â I 3i I
91
â 676
288
â i36
â .5.
â 392
â 8129.10-"
2,583
â [ .71
758.. 0-»
â 6o5
23.
â 123
- .44
â 355
-7344
2,572
2,5oo
â 1068
670
- 549
202
â I.O
- .43
â 319
â 685i
â 58o
196
â 294
5.
â 3 170. .0-'^
â 848.. 0-'*
- 167
â3873
2,433
â 326
.44
â .6.
67.10-'^
â3254
â 493
â 8g57.io-"
â 2 .35
2,424
â 3o3
763.. 0-»='
â i49
5o
â 3oi4
- 454
-8 299
â .954
2,4l2
â 272
541
â i?3
â 6
â2680
â 428
â7354
-â 777
2,395
â 23.
366
- 1.3
- 37
â2 269
â 358
â6.55
â . 5o4
3,371
2,353
â 192
164
â 92..10-M
â 21
â1857
â 291
-4999
â I 210
â i65
9"
â 794
â io3
â .5g4
â 264
-4263
â106g
2,33i
â .37
2
â 652
- .i5
â . 3o5
â 221
â3463
â 880
2,3oo
â .06
- 497
â 1.8
â 992
- -73
â 2600
- 672
3,256
â 725. 10-"
â Ij5
â 336
â .09
â 666
.21
-,7.5
â 446
2,2l4
â 507
â i3i
â 23l
- 89
- 455
â 849.io-'«
â Il52
â 3l2
2,187
2, .55
â 400
- 3o3
â 100
- .24
â 182
â .35
â 82
â 7'
â 356
â 262
â 68.
â 521
â 892
- 645
- 245
â .83
2,i36
â 2 56
â i3[
- ..4
â 65
â 220
- 446
â 538
- 154
2,123
- 232
â 99
â 102
- 73
â '97
â 396
- 480
â .36
2,108
â 2o3
- .o5
â 88
- 48
â 169
_ 339
â 409
â ii6
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. 35
Bull, astr.); la Correction de l'éphéméride provient généralement alors de
ce qĂčĂš, Ă sa nouvelle opposition, la planĂšte est dans une rĂ©gion critique;
Ă une Ă©longation telle de Jupiter que son rayon vecteur Ă©prouve de rapides
perturbations. Rien n'est plus aisé que de reconnaßtre si cette circonstance
se présente et, le cas échéant, d'y remédier à l'aide des termes M : la
petite variation qui en résulte pour le rayon vecteur permet de corriger
rapidement sur place l'ascension droite et la déclinaison sans autrement
toucher à l'éphéméride.
M Les termes que nous donnons à présent concernent les corrections
importantes, dans le cas oĂč la planĂšte n'a pas Ă©tĂ© observĂ©e pendant une
ou plusieurs oppositions intermédiaires. »
GĂOMĂTRIE. â sur les lignes de courbure de certaines surfaces,
Note de M. E. Blutel.
« Nous avons signalé, dans deux Communications antérieures {^Comptes
rendus, t. CXXVIII), la détermination de certaines surfaces (S) qui sont
caractérisées par la propriété géométrique suivante : Lorsqu'un point M
décrit Une ligne de premiÚre courbure C d'une surface S, la sphÚre
principale de seconde courbure g' relative au point M coupe une sphĂšre
fixe 1 sous un angle constant 6. (La sphĂšre 1 et l'angle 6 varient d'ailleurs
avec la position de la ligne C.)
» Cette propriété donne naissance à d'autres propriétés égalenoient
caractéristiques des surfaces (S); nous allons en signaler quelques-unes.
» (a). Si deux surjaces S e^ S, ont mĂȘme reprĂ©sentation sphĂ©rique de leurs
lignes de courbure, les deux développables normales à deux lignes de premiÚre
courbure correspondantes C et C, sont homothétiques.
» Cette proposition, énoncée seulement sous forme directe dans la
seconde des Notes mentionnées plus haut, entraßne la réciproque, c'est-
à -dire que, si deux surfaces s et *, ayant mÚtne représentation sphérique de
courbure sont telles que les deux développables engendrées par les plans
normaux Ă deux lignes de premiĂšre courbure correspondantes quelconques
cetc, soient homothétiques, ces deux surfaces s et s, appartiennent à la
famille des surfaces (S).
« ([i). Soient M et m deux points correspondants de S et de sa repré-
sentation sphérique; soient Pet/>' les plans osculateurs en ces points à la
ligne de seconde courbure C'surS et à sou image sphérique c' sur la sphÚre
36 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de rayon i (plans parallÚles comme on sait). Les deux développables A' et t',
engendrées par P' et p' lorsque M et m décrivent respectivement une ligne C
et son image sphérique, sont homothétiques .
âąÂ» La proposition rĂ©ciproque est vraie.
» Comme conséquence, les deux développables A' et A', correspondantes
dans deux surfaces S et S, qui ont mĂȘme reprĂ©sentation sphĂ©rique, sont
aussi homothétiques.
1) Le centre I de la sphĂšre i et le centre de la sphĂšre de rayon i, sur
laquelle on a pris la représentation sphérique, sont deux points homo-
lo£;ues dans l'homothétie qui fait correspondre les deux développables A'
etV.
» Il résulte de là que, si l'on mÚne par le point I une parallÚle à la nor-
male en M Ă S, et si l'on prend son point de rencontre H avec le plan
osculateur F' relatif Ă ce point M, la longueur IH reste constante lorsque
M décrit C. Inversement, on pourrait de cette proposition déduire la pré-
cédente.
» En particulier, si la longueur IH (variable avec C en général) est
constamment nulle, les plans P' relatifs Ă tous les points d'une mĂȘme
courbe C passent par le point I. Chaque développable A' est alors un cÎne.
Ce cas particulier est réalisé quand les sphÚres q coupent la sphÚre II sous
un angle droit.
» Ces propositions se modifient naturellement lorsque la sphÚre 1 est
remplacée par un plan H, le point I étant alors rejeté à l'infini. A la pro-
position (P) il faut substituer la suivante :
» (y). Chaque développable §' relative à la représentation sphérique est alors
un cĂŽne.
» Mais on sait (loc. cit.) que cette représentation sphérique particuliÚre
convient aux surfaces à lignes de premiÚre courbure sphériques.
» La propriété (y) est donc caractéristique de l'image s|jhérique des sur-
faces à lignes de courbure sphériques dans un systÚme.
» D'ailleurs, on sait aussi (ibid.) que, si une surface admet des lignes
de premiÚre courbure sphériques, on peut la regarder comme étant une
surface (S), en associant Ă chaque ligne C une sphĂšre 1 quelconque prise
dans un faisceau convenablement choisi. Parmi ces sphĂšres 1 il en existe
une pour laquelle l'angle e est droit, de sorte que la développable A' est
Ă©galement un cĂŽne.
» Le cas oĂč la dĂ©veloppable S' est un cylindre et oĂč, par suite, toutes les
développables A' relatives aux surfaces admettant celle représentation (T)
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. 3r,
sont des cylimlres, est évidemment contenu dans le précédent. On peut
classer ces réseaux sphériques (T) en deux catégories :
» 1° Les courbes c du réseau sont des cercles (la développable S' est
alors Ă©videmment une droite).
» 2° Le réseau (T) est l'image sphérique de surfaces S à lignes de premiÚre
courbure sphériques pour lesquelles la développable A' est une droite. Ces
derniÚres coïncident d'ailleurs avec les surfaces signalées par Bonnet et
pour lesquelles la sphÚre contenant la ligne sphérique C coupe S sous un
angle droit. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les groupes de Mathieu. Note
de M. DE Séguier, présentée par M. C. Jordan.
« En poursuivant l'analyse indiquée dans une Note précédente
{Comptes rendus, avril 1902), je suis arrivé aux propositions suivantes
qui complÚtent certains résultats partiels obtenus depuis peu par M. Fro-
benius {Sitz. Akad. Berl., avril 1902).
» Soient C un champ de Galois d'ordre ~ = p"" (p \wemier); i une
racine primitive de C; Jla^(7u) (^divisant 7; â i) le groupe d'ordre -Kq
formĂ© des substitutions ((y>'s + p) (^gq = tc â i) oĂč a, p parcourent C sauf
que a est ^o; .1^(2,77) le groupe d'ordre -(t:- â i) des substitutions
{^_ â \\, a, p, y, S, 5 parcourant C et od sauf que aS â py est ^o;
â 0(2,77) d'ordre k'^-ij^'â^) le diviseur de J^ oĂč ocĂź) â (iyssi; U(2,7ĂŻ)
d'ordre 77(7;^ â i) le groupe des substitutions |aj; -f- [ĂŻy, y.r -+- Sy|, a, fi,
y, %, X, y parcourant C sauf que a S â fiy ^ i .
M Les Ă©quations de X^{t.) peuvent s'Ă©crire aĂŻ=^^=i, b/,bj^= b^b,â
a- 'b,,a = bi,k {li,k ^ i , i, ... , t'"-' ; si Ăź? = ir' ap, i\ b,, = n;;'-' b^^- ; Ăš,, re-
présente (z + if)].
M Les Ă©quations de ^jU^-, (77) peuvent s'Ă©crire (^Comptes rendus. Le.)
a«-' = 6^ = I , bĂ©b = a^bd-, 1^ = 1 â i^, r, = ^ â Ăź: + ^ (77 - i) (mod. -izâi)
si/*>2, Yi^s^ â 'C (mod. 7Tâ i)si/> = 2;^ parcourt une sĂ©rie de valeurs
(mod. 77 â i) telles que les Ă©quations rĂ©pondant aux valeurs restantes
résultent du systÚme.
» 1. Si dans un groupe transitif C|' de degré tt + i le diviseur fixant un
symbole est ^^(77), d faut que q soit Ă©gal Ă 77 â i ou Ă j (7; â i) ou que
l'on ait 77 = 2" â I =/J, avec q ^ 1 on n (^n premier impair).
H Si q = - â i,<jest nĂ©cessairement 4^(2,77). Cette proposition a Ă©tĂ©
38 ACADĂMIE DES SCIENCES.
établie récemment par M. Miller (^Comptes rendus, février igoS). Mais la
démonstration actuelle fournit les équations de ^, qui s'écrivent en adjoi-
gnant Ă celles de Xâ ^_^ (tu) prises sous la seconde forme
c'- = (ca)- =; i^cby := I
{cL Journal de MalhĂšmaliques, 1902, p. 267).
» Si ^r = i(77 â i), g <"st nĂ©cessairement 0(2, 7:), sauf si r = â y, auquel
cas il y a un seul autre type'Ă>(7). Les Ă©quations de t)(2, tc) s'Ă©crivent en
adjoignant Ă celles de Jl>^_,(':u) les suivantes, cĂš,-pc = i_,f caPZ'_,f, p par-
courant une sĂ©rie de valeurs mod. (77 â i) telles que les Ă©quations rĂ©pon-
dant aux valeurs restantes résultent du systÚme.
» Si -JT = 2" â I = /? et ^ = I , ç coĂŻncide avec Xpi^ 2"). Si - := 2" â i = ^
et ^ = n, ç a une forme unique '<i'(p), sauf si /? = 7, auquel cas Q peut
encore ĂȘtre 0(2, 7). '<?(/>) est un groupe rĂ©soluble contenant normalement
X,(2") dont il divise l'holomorphe et a pour Ă©quations celles de ^^(2")
(prises sous la premiĂšre ou la seconde forme) jointes Ă c^ = i, cĂąc = a'\
Cb ^ bc(b ::^ b,).
» 2. Dans aucun groupe transitif 5e de degré tc + 2 le diviseur fixant un
symbole ne peut ĂȘtre 0(2, r) ni ^(2,7:). Si ce diviseur est '9(yo), X est
nécessairement le groupe des automorphismes de 4^(2, 2") et ses équations
s'Ă©crivent en adjoignant Ă celles de -(^(2, 2"), d" z= 1, d~'ad =. a' , db = bd,
de = cd.
» 3. Un groupe d'ordre 77(7:* â i) dont un des groupes facteurs
est 13(2,7:) n'a que trois formes possibles : 4^(2, 7r); le produit direct
de 0(2, 7k) par un groupe d'ordre 2; U(2, 7ï) qui est défini par les équa-
-1 itâ 1
tions de u(2, 7:) oĂč l'on remplace a ^ =1 par a '' = rf et auxquelles on
adjoint ^/^ = i , db/, = bf,d, de = cd.
» 4. Ainsi se trouve établi, indépendamment de la théorie des carac-
tÚres, ce théorÚme de M. Frobenius, que les seuls groupes de degré p,
ayant p -f- I sous-groupes d'ordre />, sont 4^(2,3), «(2, 5), '0(i, -j),
t3(2, II) (')âą "
(') Je profile de l'occasion pour signaler une inadvertance qui enlĂšve toute valeur
à la seconde partie de ma Noie du 6 octobre dernier. M. Schur a d'ailleurs publié
depuis {Sà z. Akad. BcrL, octobre 1902) une démonstration élémentaire d'un
théorÚme plus général de M. l'robenius.
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. 89
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les fonctions fondamentales de M. PoincarĂ©
et la méthode de Neiimann pour une frontiÚre composée de polygones
curvilignes. Note de M. S. Zarejiba, présentée par M- Poincaré.
« Considérons la fonction /(s) de la variable z définie par l'équation
suivante
dt.
» Cela posé, rapportons le plan à un systÚme de coordonnées rectangu-
laires, désignons par r la distance de deux points {a, h) et {x, y) et con-
venons d'appeler potentiels logarithmiques généralisés de simple couche et
de double couche, les fonctions déduites des potentiels h)garithmiques
ordinaires de simple couche et de double couche par la substitution de la
fonction /([^,r), oĂč p. reprĂ©sente un nombre rĂ©el et positif, Ă la fonction
logr. Ces potentiels logarithmiques généralisés seront des intégrales par-
ticuliĂšres de l'Ă©quation
d"- u ()'- Il
T-- -^ T^ â y-'" = *'âą
oa- ay- '
intégrales qui, dans la théorie de cette équation, joueront le rÎle des poten-
tiels logarithmiques ordinaires dans celle de l'Ă©quation
0' u d"- u
» Ces remarques faites, on étendra aisément la théorie que j'ai exposée
dans mon Mémoire : Sur l'intégration de l'équation Au-hlu = o (Journal
de Mathématiques pures et appliquées, 1902), et dont j'ai résumé les résul-
tats dans ma Note, présentée à l'Académie le 24 juin 1901, au cas de deux
variables indépendantes, quitte à y apporter de légÚres modifications néces-
sitées par ce fait qu'un potentiel logarithmique ordinaire de simpl^e couche
reprĂ©sente une fonction harmonique qui, en gĂ©nĂ©ral, n'est pas rĂ©guliĂšre Ă
l'infini. Il en est ainsi, Ă condition, cela va sans dire, de maintenir l'hypo-
thÚse d'aprÚs laquelle l'angle formé par les normales élevées à la frontiÚre
en deux points quelconques est inférieur au produit d'une constante fime
par la distance de ces points. Dans quelle mesure est-il possible d'Ă©tendre
Tes thĂ©orĂšmes Ă©noncĂ©s dans ma Note du il\ juin 1901 au cas oĂč U frontiĂšre
/|0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
se composerait de polygones curvilignes? L'Ă©tude de cette question m'a
conduit au résultat suivant : désignons par (S) un polygone curviligne ou
un svstĂšme de polygones curvilignes, frontiĂšre commune de deux domaines
dont l'ensemble constitue tout le plan; soit (D') celui de ces domaines qui
s'Ă©tend Ă l'infini et (D) le second d'entre eux; convenons de compter les
angles de nos polygones curvilignes à l'intérieur du domaine (D) et soit 0 un
de ces angles; désignons par R la plus petite valeur que prend le rap-
port - â '^-TT qi'and on envisage successivement tous les angles de (S).
Supposons que R^ i, reprenons les notations de ma Note citée plus haut
et considérons un potentiel de simple couche u et un potentiel de double
couche f» vérifiant les équations suivantes :
+ 2-7,,
/ du \ / du \ « r/ '^" \ / '^'"
l,^;,~ \d^')=''\\jh'),^\7Ă».
Oà l'on a représenté par >. un paramÚtre variable et par a^ et I^ deux fonc-
tions données, définies sur (S), continues en général, mais pouvant cesser
de l'ĂȘlre, d'une certaine façon, en un nombre fini de ])oinls.
» Cela posé, les théorÚmes de ma Note du 24 ji'in 1901 seront appli-
cables aux fonctions u et r dĂ©finies par les Ă©quations prĂ©cĂ©dentes, mais Ă
condition de n'envisager que les valeurs de X vérifiant l'inégalité |l| <[ R.
En outre, si l'on désigne par ç(A) la densité en A delà simple couche dont
dérive une des fonctions fondamentales de M. Poincaré et par M un des
sommets de l'un des polygones (S), le produit ç(A).AM , on p représente
un nombre positif inférieur à l'unité, pouvant avoir pour des fonctions fon-
damentales différentes des valeurs différentes, reste fini lorsque le point A
tend vers le point M. »
ACOUSTIQUE. â Sur les caractĂ©ristiques des voyelles, les gammes vocaliques
et leurs intervalles. Note de M. l'abbé Rousselot, présentée par
M. Mascart.
« Helmholtz nous a dotés d'une méthode simple et assez facile pour dé-
terminer les caratéristiques des voyelles; aprÚs avoir donné à sa bouche la
forme propre Ă une voyelle quelconque, il cherchait, au moyen de diapa-
sons de diverses hauteurs, à quelle note était accordée la masse d'air con-
SĂANCE DU G JUir.LET 1903. /,!
tenue dans la cavité. Miis il n'a trouvé que les caractéristiques de trois
voyelles (o, a, e); il s'est trompé pour celles de ou, i, qui ont été détermi-
nĂ©es plus tard par KĆtnp. Nous connaissons donc les caractĂ©ristiques de
oĂč, ĂŽ, Ăą, Ă©, Ăź, Ă savoir : si\;^, «'[?.,, sV^,,, si\^^^, «[,â.
» Helmhollz a eu encore le mérite de voir que sa méthode pourrait
servir à définir des vérités dialectales. C'est ce qui me détermina, dés 1886,
Ă faire construire par Kcenig^ un dia|iason Ă poids glissant, qui donne de
1720 à i856 V. s. Je m'en servis dans mes recherches de phonétique et je
reconnus qu'effectivement des différences de timbre trÚs légÚres avaient
pour correspondantes des différences de hauteur trÚs sensibles. De plus,
aidé par des remarques sur les variantes d'audition, j'eus la pensée que
les gammes vocaliques des diverses langues sont transposables et que l'a
pourrait ĂȘtre pris comme diapason. Je ne pus pas alors pousser mes re-
cherches plus loin, faute d'appareils. Mais l'acquisition faite, par Yinstilut
de laryngologie et orthophonie, du grand lonomĂštre universel de RĆnig,
qui embrasse toute la sĂ©rie des sons simples, depuis ut.^ (32 v. s.) jusqu'Ă
ut^ (8192) et au delĂ jusqu'Ă 180000, m'a permis de les reprendre.
» Mes premiÚres rectierches ont porté sur mes propres voyelles et, en vérifiant sur
moi-mĂȘme les dĂ©terminations de Helmlioltz et IvĆnig, j'ai constatĂ© que, pour ce qui
me concerne, les intervalles d'octave se retrouvent entre les voyelles oĂč (boue), d (beau),
« (pùte), é (fée), ß (pie), comme dans les voyelles correspondantes del'Allemagne du
Nord, malgré le changement de hauteur que j'avais observé pour mon ù, soit, en rap-
prochant les notes prĂ©cisĂ©es par KĆnig en vibrations simples de celles que j'ai dĂ©ter-
minĂ©es moi-mĂȘme :
oĂč. ĂŽ. Ăą. Ă©. i.
K
R
» MĂȘme rĂ©sultat pour les voyelles correspondantes de l'agenais, du rouergat, de
l'anglais, du roumain que j'ai eu l'occasion d'Ă©tudier. Il y a donc lieu de supposer que
la hauteur de Va grave rĂšgle celle des autres voyelles et qu'il existe des systĂšmes
vocaliques composés de quatre octaves transposables.
>i I^es voyelles intermédiaires ou {boiilcille), o (or), o (botte), a {patte), à {part
dans la prononciation parisienne), Ăš {fĂȘle), e (leste), i (Paris) se rangĂšrent comme
d'elles-mĂȘmes dans des intervalles que je jugeai d'abord trĂšs voisins de ceux de notre
gamme musicale et que je reconnus ensuite Ă©gaux Ă des huitiĂšmes exacts :
448
896
1792
3584
7168
456
9'^
1834
3648
7?.96
1.
9 10 U j2 13 14 15
8" 8' 8' 8' 8' s' 8"
ou. ou. ĂŽ.
456 .i^ » )i 68) 1) I) 11' 912
G. H., 19U.I, 2" Semestre. (T. r.WXVII, N" 1 ) 6
/,2 ACADEMIE DES SCIENCES.
9 Ul n 1? 13 Ăźi ĂÂŁ 9
'â s' „" 8 â 8 â 8 â 8 â 8 â
o. o. ĂŽ. Ă .
QI3 » )i » i368 » 'SgÎ » 1824
d. a. Ă . p. e. Ă©.
182/4 2o52 2280 " 2786 )l 3192 » 8648
Ă©. i- l-
3648 » » » 5472 » » » 7296
» Le français ne possÚde, on le voit, pour ses voyelles-types, que cer-
tains intervalles; mais on en trouverait d'autres si l'on relevait les diverses
variétés de timbre que produisent les combinaisons de la phrase. Et, de
fait, on a pu les observer en rouergat.
» Les voyelles mixtes eu (heure), eu (bĆuf), eu (bĆufs), u (lu), Ă (lue)
possĂšdent, comme leur constitution physiologique l'indique, deux carac-
téristiques et correspondent à deux des voyelles précédentes :
eu Ú 4- «, eu e-^o, eu e -h o,
u e + o, M i -h ou.
Les voyelles nr.sales ont, outre leurs résonances propres, celles de cer-
taines voyelles pures dont elles se rapprochent plus ou moins :
on 1 38o, ai/i ^696,
an i836, eun: 2704.
» J'ai vérifié la méthode par trois moyens différents :
)) 1° Une série harmonique de 32 résonnateurs a confirmé pour les
voyelles roumaines les déterminations déjà obtenues;
)) 2° Une sirÚne à ondes donnant les 16 premiers harmoniques repro-
duit exactement un a dont le tracé a été soumis à l'analyse et qui a pour
harmonique le plus intense le ^*son composant. Or, la fondamentale Ă©tant
de i36,34 V. s., celui-ci est de 1660 et se trouve le plus voisin de la carac
téristique.
» 3° Les oreilles des sourds sont privées de la faculté d'entendre cer-
tains sons qu'il est fiicile de déterminer par les diapasons, elles tamisent
en quelque sorte les composés sonores du langage et deviennent en pho-
nĂ©tique de vĂ©ritables analyseurs au mĂȘme litre que les prismes en Optique.
Or, elles perçoivent les voyelles dont les caractéristiques font partie de
SĂANCK DU 6 JUILLET l()o3. 43
leur champ auditif et non les autres qui, ou bien ne sont pas identifiées,
ou bien se confondent avec d'autres voyelles dont les caractéristiques se
trouvent parmi les sons non interceptés. »
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. â Sur une espĂšce d' oscillation de la perception
chromatique. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. E.-H. Amagat.
« Dans le numéro d'avril 1902 du Journal de Physique, nous avons
publié un Iravad sur les phénomÚnes de la rétine. Un des phénomÚnes
étudiés alors était l'existence d'une espÚce d'oscillation irréguliÚre du mini-
mum lumineux dans le temps. J'ai depuis cherché s'il n'existe pas aussi une
oscillation dans les perceptions chromatiques.
» Pour cela, j'ai d'abord examiné dans le spectroscope un faible spectre
de bandes; je tournais la lunette de façon à observer une bande rou£;e
seule. Celle-ci, si son intensité est assez faible, oscille ets'effuce complÚte-
ment, aprĂšs avoir subi une faible diffusion par le contour, |niis la percep-
tion de la couleur revient, la lumiĂšre s'efface de nouveau et ainsi de suite,
sans que cette bande paraisse incolore. Mais les autres bandes lumineuses,
surtout la violette, deviennent trĂšs vile incolores.
» Pour mieux examiner l'oscillation dans les lumiÚres colorées, nous
avons pris dans la chambre obscure une flamme de gaz d'Ă©clairage de
dimensions miiiimes, ne présentant aucun point brillant. J'observais cette
flamme trĂšs faible, et qui paraĂźt blanc bleuĂątre, Ă travers des verres colo-
rés (rouge, vert et bleu).
» Outre le cas dĂ©jĂ connu oĂč l'on se trouve trĂšs loin de la flamme et
l'on ne distingue plus la couleur, et celui de la distance moyenne oĂč la
lumiÚre, de diffuse et presque incolore, devient nette et colorée, puis s'ef-
face et vice versa, nous avons Ă signaler le cas oĂč nous nous trouvons asses^
prĂšs de la flamme (So*^âą) pour qu'on distingue bien sa couleur et sa forme
à travers les verres; alors la lunnÚre, de couleur pure devient lavée, en
passant par diverses dĂ©gradations de la mĂȘme couleur et enfin elle s'efface,
sans devenir avant l'effacement, incolore. Et quand la perception de la lumiĂšre
revient, elle parait de couleur pure, aprÚs c|uoi elle paraßt se mélanger avec
du blanc. Ce cas est trÚs intéressant. Il nous montre que la lumiÚre colorée
peut s'effacer comme couleur sans passer par la perception incolore.
» Dans ces nouvelles observations j'ai essayé de mesurer l'intensité de
la trĂšs faible et minime flamme.
44 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Malheureusement aucun des photomÚtres connus ne peut servir. Seul
le photomÚtre Bunsen pourrait donner une idée peu précise des phéno-
mĂšnes. Mais iiouspouvt)us employer comme photomĂštre une petite sphĂšre,
à sui'face catoptrique, eu la plaçant trÚs prÚs de la faible flamme et loin
d'une bougie allumée. Nous voyons ainsi dans le globule catoptrique deux
petites taches lumineuses de la mĂȘme façon que dans le photomĂštre de
Wheatstone.
» Tel est le photomĂštre simple que je propose, et qui n'est pas peut-ĂȘtre
trĂšs juste, mais il est d'Ă©gale justesse Ă celui de Wheatstone, et peut-
ĂȘtre le seul dont on peut faire usage pour une lumiĂšre trĂšs faible et de
dimensions minimes. Nous avons mesuré ainsi l'intensité de la flamme
(40""""' de section maxima) ayant le sommet brillant, et nous l'avons
trouvĂ©e Ă©gale Ă ^p â de bougie. De mĂȘme, l'intensitĂ© de la flamme sans
aucune partie brillante a Ă©tĂ© ti'ouvĂ©e Ă©g.ile Ă - â de bougie. »
CHIMIE PHYSIQUE. â CunsĂ©quences de la thĂ©orie des aciers au nickel.
Note de M. Ch.-Ed. Guillaume, présentée par M. Mascart.
« La théorie des anomalies des acier» au nickel expliquée par la trans-
formation du fer de l'étataà l'état y ou inversement, plus ou moins modifiée
dans son allure, abaissée dans l'échelle des températures, affectée ou non
d'hystérÚse thermique, conduit à quelques résultats intéressants.
» 1" L'allure anormale de la variation du module d'élasticité, observée
aux températures ordinaires dans les alliages irréversibles ou réversibles,
conduit Ă admettre qu'il se produit, dans l'une des transformations du fer
pur, un renversenientdaiis le sens du changement du module. Or, des deux
transformations du fer, une seule, le passage .S Ă y, s'effectue avec une va-
riation importante du volume, et, si l'on admet que les réactions élastiques
à l'intérieur d'un solide sont une fonction des distances molécuLiires, on
sera tout naturellement amené à prévoir une variation [)Ositive importante
du module dans le passage, à température ascendante, du fer .i au fer y.
Certaines expériences de M. Howe, restées inexpliquées, trouvent dans
cette indication leur cause naturelle.
» 2" La réalité de la Iransformatiou du fer permet de préciser l'expli-
cation que j'ai donnée des résultats trouvés par iNLVL Nagauka et Honda
dans l'clude des variaLiuiis de volume des aciers au nickel sons l'action du
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. 45
champ magnétique. Je rappellerai que ces variations sont jusqu'à 5o fois
j)lus grandes dans ces aciers que dans le Ter, et que le maximum d'action
du champ se produit sur les alliages d'une teneur telle que, à la tempéra-
ture de l'expérience, ils se trouvent dans la premiÚre période de leur trans-
formation à température descendante, caractérisée à la fois par l'apparition
du magnĂ©tisme et la dilatation virtuelle, c'est-Ă -dire dans l'Ă©tat oĂč ils seront
le plus sensibles aux causes de modification de leur Ă©quilibre.
» Or, M. P. Curie a trouvé autrefois (^Thése, p. 90) que les courbes
représentant la susceptibilité magnétiqiK^ du fer |)our des champs d'inten-
sités croissantes s'écartent légÚrement, sur l'axe des températures, flans la
région de la chute la plus rapide du magnétisme, c'est-à -dire vers 700°. Il
semble donc que le champ magnétique précipite la transformation qui fait
apparaßtre le ferro-magnétisme. Comme, dans les aciers-nickels à haute
teneur, les deux transformations se protluisent simultanément, cet accrois-
sement de l'état magnétique par l'effet d'un champ intense entraßne néces-
sairement une augmentation de volume à température constante.
» On voit ainsi que, pour le fer isolé ou en dissolution dans du nickel,
l'état actuel dépend non seulement de la température et de la pression,
mais aussi du champ magnétique, qui devient ainsi un troisiÚme facteur
d'action dans l'expression de la rÚgle des phases appliquée aux aciers.
» 3° On |>eut se demander si d'autres alliages que les aciers-nickels
possÚdent des propriétés analogues.
» D'abord, toutes les anomalies observées étant liées aux transforma-
tions du fer, on ne devra s'attendre Ă en rencontrer de semblables que
dans les alliages contenant une forte proportion de ce métal. On a bien, en
effet, constatĂ© des changements de mĂȘme nature, toujours irrĂ©versibles,
dans les alliages du 1er avec le manganÚse. Mais les propriétés réversibles
anormales, telles que la faible dilatabilité, n'ont pas été observées jusqu'ici
ailleurs que dans les aciers-nickels. Or on sait, par les belles Ă©tudes de
M. Ch. Maurain sur les propriétés magnétiques des couches de passage, que
le fer à l'état trÚs disséminé n'est pas sensiblement magnétique, à moins
de se trouver sur un support constitué par un métal magnétique. Il en ré-
sulte que le fer trÚs dilué dans le nickel sera magnétique ou non magnétique
en mĂȘme temps que son support, c'est-Ă -dire qu'il prendra la tempĂ©rature
de transformation du nickel.
» Ainsi se trouvent levées les difficultés signalées par M. Osmond, dans
l'application de la théorie de M. L. Duinas, fondée sur l'ulée, appuyée de
belles expĂ©riences, que les propriĂ©tĂ©s essentielles des aciers-nickels Ă
/,6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
haute teneur en nickel sont dues aux transformations de ce métal. Puisque
la transformation du nickel entraĂźne celle du fer, les rĂŽles des deux trans-
formations sont nettement délimités; la premiÚre est essentielle dans la
production des phénomÚnes observés, mais la transformation du fer en-
gendre seule les anomalies de dilatation, d'élasticité, etc., ainsi que la
presque totalité du dégagement de chaleur.
)) Si cette théorie est exacte, les anomalies réversibles sont le résultat
nécessaire de la dissémination du fer dans un dissolvant constitué par un
métal magnétique à température de transformation plus basse que celle du
fer. Le nickel Ă©tant seul dans ce cas, les aciers au nickel sont seuls sus-
ceptibles de possĂ©der les propriĂ©tĂ©s exceptionnelles qu'ils ont montrĂ©es Ă
l'expérience. »
THERMODYNAMIQUE. â Sur la diminution du potentiel pour tout changement
spontané dans un milieu de température et de pression constantes. Note de
M. AriÚs, présentée par M. Mascart.
« L'objet de cette Note est de démontrer, d'une façon qui nous a paru
Ă la fois simple et rigoureuse, la proposition suivante, qui joue un rĂŽle
important dans la statique chimique:
» Si un systÚme, placé dans un milieu à la température et à la pression
duquel d reste constamment soumis, vient à sulnr un changement spontané,
<rrĂące Ă ta suppression de cerlcnnes liaisons epd empĂȘchaient ce changement,
quand un nouvel Ă©tal d'Ă©quilibre sera Ă©tabli, le potentiel de ce systĂšme aura
diminué.
» Ce potentiel, exprimé en fonction de la pression p et de la tempéra-
ture absolue T, Ă©tant reprĂ©sentĂ© par H, sa variation AH doit ĂȘtre nĂ©gative.
» Dans le changement irréversible qui s'est produit, l'entropie 2 de
tout l'ensemble constitué par le milieu et par le systÚme aura augmenté.
, On doit donc avoir, pour la variation M de cette entropie :
Ai>o.
» Cette variation comprend la variation AS de l'entro[)ie du systÚme et
la variation d'entropie du milieu, qui est -r^, AQ représentant la quantité
de chaleur dégagée dans le milieu par le systÚme. L'inégalité précédente
devient donc
^.^+AS>o
SĂANCE DU 6 JUILLET ipoS. ^n
on
(i) AQ+TAS>o.
» Le travail effectuĂ© par le systĂšme est Ă©gal Ă la pression constante p, Ă
laquelle il reste soumis, multiplié par l'accroissement AV que subit son
volume; en sorte que, d'aprÚs le principe de conservation, la quantité AQ
obéit à la relation
(2) â AQ + AU +/;AV = o,
AU Ă©tant la variation d'Ă©nergie du systĂšme. Cette variation s'obtient en
dilĂŻĂ©rentiant l'Ă©quation connue
U = H+ TS-/;V,
dans laquelle T et p sont à considérer comme des constantes, ce qui donne
AU= AH + TAS -pW.
Cette valeur de AU étant transportée dans l'équation (2), il vient
AQ + AH + TAS = G,
d'oĂč l'on tire, d'aprĂšs l'inĂ©galitĂ© (i).
AH < o,
qui était l'inégalité à démontrer. »
ĂLECTROCHIMIE. â Action de l'iode sur les pellicules de cuivre obtenues
par ionoplastie , Note de M. Houllevigue, présentée |)ar JVI. Mascart.
« i" DĂ©termination de l'Ă©paisseur des pellicules. â Le procĂ©dĂ© que j'ai eu
l'honneur de présenter à l'Académie (') |)ermet d'obtenir, sur verre, des
dépÎts réguliers de cuivre, d'épaisseur variable à volonté. Pour déterminer
celle épaisseur, j'ai eu recours au jirocédé optique indiqué par Fizeau pour
l'argent, et qui réussit également bien avec le cuivre.
» Dans l'application de celle méthode, j'ai modifié le procédé classique d'ioduralion,
d'une maniÚre qui me paiail avantageuse; le grain d'iode n'est plus déposé sur la
lame de cuivre, mais suspendu au-dessus d'elle à l'aide d'une pince placée dans un
(') Comptes rendus, t. CXXXV, p. 626.
/(S ACADĂMIE DES SCIENCES.
entonnoir; on peut, en réglant la distance de l'iode à la lame, donner aux anneaux
l'Ă©panouissement qu'on dĂ©sire, en mĂȘme temps qu'on Ă©vite la macule que le contact
de l'iode laisse toujours dans la tache centrale.
» Ce procédé donne rapidement le produit nz de l'épaisseur de l'iodnre formé par
l'indice moven n Ae cet iodure; mais comme on ne connaßt ni n, ni la densité de
l'iodure, on a dû, pour en déduire l'épaisseur e de la lame de cuivre, procéder comme
suit :
» Une lamelle de verre mince de Soâą'" x /40'""' Ă©tait pesĂ©e avant et aprĂšs mĂ©talli-
sation, ce qui donnait, à fj de milligramme, le poids p du cuivre déposé (poids
compris entre i"'s,2 et a""?). On en déduit l'épaisseur moyenne e =r
3o X 4o X 8,9
Puis, cinq groupes d'anneaux formés sur la lame de cuivre peimeltent d'évaluer son
Ă©paisseur optique moyenne nz; enfin l'ioduration totale de la lame montre si la pel-
licule est assez réguliÚre pour que ce procédé n'entraßne pas d'erreurs notables.
» La movenne de quatre déterminations bien concordantes a donné
13,7
)) 2" Epaisseur limite pour l'attaque du cuivre par Viode. â En appli-
quant le procédé décrit ci-dessiis à des pplliciiles de plus en plus minces,
on constate qu'il ne donne plus rien pour les dépÎts d'é|)aisseur inférieure
Ă 40'^*' environ ; toutes les tentatives ])our indiirer ces couches trĂšs minces
ont échoué, et cependant leur méthode de formation, leur spectre d'ab-
sorption, leur oxvdabilité prouvent qu'elles sont bien constituées par du
cuivre métallique.
)) D'autre part, un nouveau fait vient confirmer cette inaltérabilité des
pellicules trĂšs minces de cuivre : Lorsque, aprĂšs avoir produit sur une
pellicule d'épaisseur supérieure à 40*^*^ "ns série d'anneaux colorés par
ioduratioi), on procÚde ensuite à l'ioduration complÚte du métal, on devrait
s'attendre à voir disparaßtre toute trace des anneaux précédents; or, il n'en
est rien ; quel que soit le procédé emplové, // reste toujours, autour de la
tache centrale d' iodure, une zone complÚtement ou partiellement inaltérée.
» Cet effet s'inter|)rÚte aisément en admettant que la couche de cuivre
trÚs mince, laissée autour de la tache centrale d'iodure par la premiÚre
ioduration, est inférieure à l'épaisseur pour laquelle la vapeur d'iode peut
agir sur elle. Tout le reste de la laine est donc att;iqué dans l'ioduration
totale, sauf la zone trĂšs Ă©troite qui borde la tache centrale.
» Celte explication est justifiée par les remarques suivantes :
» 1° L'hvposulfite de soude en solution trÚs étendue, qui dissout l'iodure formé,
laisse persister la trace de la premiĂšre ioduration; cette trace paraĂźt ĂȘtre constituĂ©e
par du cuivre inaltéré.
SĂANCE DU 6 JUILTJ-T ipoS. /Jg
» 2° Bien que l'iodure de cuivre soit trÚs peu altérable à la lumiÚre, on pourrait
attribuer l'efTel observé à cette altération; or les phénomÚnes restent exactement les
mĂȘmes lorsqu'on opĂšre Ă l'obscuritĂ©.
B 3° Une lame trÚs épaisse (3°"°) de cuivre ne donne jamais lieu à la persistance
d'anneaux qu'on observe avec les lames minces.
» 4° Une condition nécessaire de la persistance des anneaux est que l'ioduration
totale ne commence que lorsque la premiÚre ioduration est totalement achevée (il
suffit de quelques secondes d'intervalle entre les deux opérations), sans quoi la
deuxiÚme réaction n'est que le prolongement de la premiÚre, et la surface est unifor-
mément iodurée.
» 5° Sur une lame de cuivre d'épaisseur aussi uniforme que possible, j'ai formé six
systĂšmes d'anneaux ayant au centre les Ă©paisseurs optiques suivantes :
Numéros
1. '2. 3. 4. 5. 6.
«s en ix]j. ii5i 948 747 600 43o 3o6
» Le n° 1 correspondait à la transformation totale de cuivre en iodure. Puis toute
la lame a été iodurée. AprÚs cette opération, on a pu constater que les taches 1, 2, 3
étaient nettement visibles, !^ à peine discernable, 5 et 6 n'avaient laissé aucune trace.
D'aprĂšs cela, la couche de cuivre incapable d'ĂȘtre iodurĂ©e ultĂ©rieurement aurait une
, . .... . n5i â 600
épaisseur intérieure a = lioV-r.
^ 12,7
» 6° J'ai fait, sur de multiples échantillons d'épaisseurs variables, les détermi-
nations suivantes : sur une lamelle de verre cuivrée on formait, par le procédé décrit
plus haut, de larges anneaux d'iodure; la lame était ensuite coupée en deux par le
milieu des deux anneaux; l'une des moitiĂ©s Ă©tait iodurĂ©e totalement, puis recollĂ©e Ă
cÎté de l'autre moitié; en examinant l'ensemble des deux demi-lames dans un appareil
à projection, il était possible d'apprécier (non sans quelque incertitude) quelles
couches avaient résisté à l'ioduration totale.
» Si m et m' sont les épaisseurs optiques correspondant à la tache centrale et au
bord extérieur de la zone qui a résisté à la deuxiÚme ioduration, l'épaisseur maxima
â , . . n(t â t')
du cuivre inaltĂ©rĂ© est j; = â âą
12,7
B Voici quelques résultats obtenus par cette méthode (') :
«c en iA[ji i652 1376 1258 1258 i334 747
ne' ii5i 1101 843 826 747 332
X 39 22 33 34 46 32
» Les épaisseurs limites déterminées par les différents procédés qui
(') L'argent donne naissance au mĂȘme phĂ©nomĂšne : une pellicule d'argent a donnĂ©
27 â 1621
9
C. R., 1903. 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 1) 7
I c J. âą 1927 â 1621 .
ne = 1927, «^'= 1621, d ou X z= -2-1 z= i[^V-V-
5o ACADĂMIE DES SCIENCES.
viennent d'ĂȘtre dĂ©crits sont du mĂȘme ordre de grandeur que les couches
de passage définies à l'aide de la résistance électrique, ou par d'autres
procédés. En tous cas, on peut représenter les résultats de cette étude en
disant que : La plus petite molécule de cuivre capable de réagir chimiquement
sur la vapeur d'iode a des dimensions de l'ordre de liO^^. Son poids est de
l'ordre de 5 xio~*^ milligramme. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Siinplificalion de l' analyse des silicates par V emploi
de l'acide formique. Note de M. A. LeclÚre, présentée par M. Ad. Carnot.
« La plupart des méthodes d'analyse des silicates sont fondées sur le fait
qu'en solution aqueuse, et dans les conditions favorables Ă la formation
des sels basiques, les sesquioxydes comme l'alumine, et les bioxydes comme
la silice se précipitent à l'état de sels basiques beaucoup moins solubles
cjue ceux des proloxydes.
» On a reconnu depuis longtemps que, dans la pratique, les séparations
obtenues sont souvent incomplÚtes, et les difHcnltés qu'elles paraissent
entraßner sont attestées par les innombrables variations des procédés en
usage. J'ai découvert que ces difficultés proviennent simplement de ce que
l'acide employé à la dissolution du silicate et à la formation des sels basiques
n'est pas approprié à cette opération. T/acide nitrique, qui est ie plus géné-
ralement prĂ©fĂ©rĂ©, n'est j)as lui-mĂȘme tout Ă fait le plus convenable.
» En effet, si l'on considÚre un état d'équilibre momentané entre une
solution renfermant des molécules d'acide et un précipité de sel basique,
on peut prévoir que la substitution d'une molécule d'oxyde supérieur, dans
la molécule d'acide dissous, doit apporter à cet équilibre une perturbation
d'autant plus considérable que le poids moléculaire de l'acide dissous est
lui-mĂȘme plus faible. Or l'acide nitrique, bien que d'un poids molĂ©culaire
assez bas, ce qui justifie la préférence dont il a été l'objet jusqu'à ce jour,
n'est cependant pas le plus léger des acides connus; cette propriété carne-
téristique appartientà l'acide formique.
» J'ai dÚs lors vérifié, par de nombreux essais, que l'analyse des silicates
et les diverses séparations qu'elle comporte s'opÚrent avec la plus grande
facilité de la maniÚre suivante :
» AprÚs la fusion avec l'une quelconque des bases qui sont employées pour rendre
le silicate attaquable aux acides, on traite la matiÚre par une quantité convenable
d'eau bouillante dans laquelle on verse immédiatement de l'acide formique de maniÚre
SĂANCE DU 6 JUILLET I903. 5l
Ă obtenu- finalement un liquide renfeinaant environ 5 pour 100 d'acide l'ormique libre,
et l'on maintient ce liquide Ă 100" pendant deux jours.
» La silice et mĂȘme l'acide litanique se prĂ©cipitent entiĂšrement, sans passer par
l'Ă©tat gĂ©latineux, et peuvent alors ĂȘtre facilement sĂ©parĂ©s par fillratioii. En neutralisant
par dé l'eau ammoniacale le liijuide ißltré, et en le portant de nouveau à la tempéra-
ture de l'ébnllition, on détermine la précipitation complÚte du (er et de l'alumine, sans
autre entraßnement que celui de la base en grand excÚs qui a été employée pour rendre
le silicate attaquable.
» La filtration est facile. La précipitation du fer à l'état de fonniate est connue
depuis longtemps. J'ai constaté que celle de l'alumine s'eflFectue aussi, dans ces con-
ditions, avec la plus grande exactitude, et il est facile dé le vérifier en opérant sim-
plement sur de l'alun de potasse dissous dans l'eau chaude et additionné successive-
ment d'acide formique et d'ammoniaque jusqu'à neutralisation. On précipite ainsi
toute l'alumine et l'Ă©vaporation Ă sec du liquide fournit toute la potasse de l'alun.
» En combinant l'emploi de l'acide formique à celui de l'oxyde de plomb, dont il a
déjà été question dans une Note du 29 novembre 1897, on obtient une méthode
d'analyse qui permet de déterminer avec beaucoup de précision et de facilité tous les
éléments d'un silicate.
» Il paraßt probable qtie l'acide formirpie est l'agent le plus important
delà séparation j)ar laqtielleles végétaux puisent clans le sol, avec exclusion
de l'aluraine, les bases qui se rencontrent dans leurs cendres. Les acides
organiques d'un poids moléculaire supérieur dissolvent eu effet l'alumine
avec une facilitĂ© croissante et arrivent mĂȘme Ă empĂȘcher sa prĂ©cipitation
par l'ammoniaque en excÚs. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur les conditions de production et de stabUitĂ© de
l'acide hy pus ulfureux. Note de M. J. Aloy, présentée par M. H. Moissan.
« Lorsque l'acide hyposultureux est mis en liberté par l'action d'un acide
sur un hyposulfile, il se détruit aussitÎt et donne lieu, ainsi que l'a montré
M. Berlhelot ('), Ă un Ă©quilibre trĂšs complexe d'i)Ăč rĂ©sulte la formation
simultanée d'acide sulfureux et des acides thioniques.
» Pour déterminer la quantité d'acide hyposulfureux existant à un
moment donné, dans un tel mélange, j'ai d'abord, pai- uu premier titrage
Ă l'iode, Ă©tabli une relation entre les proportions des acides liyposulfureux
et sulfureux ; j'ai cherché ensuite la quantité d'acide sulfuretix eu dosant
l'acide suUurique avant et aprÚs le titrage à l'iode. Cette méthode suppose
(') Berthelot, Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XVU, p. 006.
52 ACADĂMIE DES SCIENCES.
évidemment que l'iode est sans action, du moins immédiate, sur les acides
tri- et pentathioniques. Ce fait a été vérifié par M. Berlhelot.
» Production d'acide hvpostilfureux par Vaclion de l'acide sulfiireiur sur le
soufre. â L'on peut obtenir des quantitĂ©s apprĂ©ciables d'acide liyposulfureux en
saturant par du gaz sulfureux une solution d'alcool Ă gS" tenant en suspension du
soufre neutre lavĂ©. La prĂ©sence de l'acide peut ĂȘtre constatĂ©e dĂ©jĂ aprĂšs 5 minutes de
contact par la réaction de Rose à l'aide du nitrate d'argent; aprÚs i heure, j'ai trouvé
is, 8 d'acide par litre à la température de 20°. La proportion d'acide est beaucoup plus
faible dans l'alcool méthylique et à peu prÚs nulle dans l'alcool amylique et l'éther.
» StabilitĂ©. â Comme terme de comparaison je me suis servi de deux solutions
S^O'Na^ (79?= 2') et HCl (i"°'=: 2'). J'ai suivi la transformation de l'acide hypo-
sulfureux. résultant du mélange des deux solutions à la température de l[^° environ :
Acide hyposulfureux.
h m
AprĂšs o . 5 . . . 82
AprĂšs o.i5 61,8
AprĂšs o . 3o 56
AprĂšs 2 44)2
» Diverses influences augmentent ou diminuent la stabilité de l'acide.
» Influence du dissolvant. â L'acide hyposulfureux est plus stable dans l'alcool
que dans l'eau. Une solution, dans l'alcool Ă gS", qui contient 4^ d'acide par litre
reste limpide et ne dĂ©pose pas de soufre, mĂȘme aprĂšs plusieurs heures; une solution
aqueuse de mĂȘme titre se trouble aprĂšs quelques minutes. L'addition d'eau Ă la solu-
tion alcoolique produit presque immédiatement un précipité de soufre.
» La présence des sels neutres augmente aussi la stabilité de l'acide. Ainsi, en
mélangeant les deux solutions types aprÚs les avoir saturées de sel marin, j'ai trouvé :
Acide hyposulfureux.
t] m
AprĂšs o. 5 83,5
AprĂšs o.i5 64,5
AprĂšs 2 47 > 8
» Influence de la lumiĂšre. â La lumiĂšre diffuse est sans action apprĂ©ciable sur la
vitesse de décomposition de l'acide hyposulfureux, la lumiÚre solaire l'accélÚre légÚre-
ment :
Acid<- hyposulfureux.
A Tobscurité à 24°- Au soleil à 24°.
h m
AprĂšs o. 5 80,4 79)9
AprĂšs o . 1 5 Sg , 7 57,7
AprĂšs I 47 44)2
» Influence des acides. â Une solution dacide hyposulfureux contenant 3s, 2 d'acide
par litre a été préparée par l'action de l'acide sulfurique sur la quantité théorique
d'hvposulfile de baryum. A lo"^âą' de cette solution j'ai ajoutĂ© i'^âą' d'acide chlor-
SĂANCE DU 6 JUILLET igo3. 53
hydrique ou des proportions équivalentes des acides sulfurique, trichloracélique et
acétique.
» Au moment oĂč 5o pour loo de l'acide avaient disparu dans le lot normal, les pro-
portions décomposées dans les autres lots atteignaient :
Lot normal. HCI. SO«H=. CCl'CO'H. CH'CO^H.
S-O^NaMécomposé. . . . 5o 72 65 64 52
» La présence des acides favorise donc la décomposition, et ce sont les acides les
plus ionisés qui agissent le plus efficacement.
» Influence de l'acide sulfureux. â La dĂ©composition de l'acide hyposulfureux
semble surtout réglée par la proportitßn d'acide sulfureux existant dans la solution :
Si Ă 10""' d'une solution S-O'iVa- (798^ lo') l'on ajoute oS, i de sulfite de sodium, puis
10"'" d'une solution HCI (1"'"'^ 10'), le mélange reste parfaitement limpide, le dépÎt
de soufre n'a pas lieu. Si au contraire on enlĂšve l'acide sulfureux au fur et Ă mesure
de sa production, par un courant de gaz carbonique, la décomposition devient rapide
et totale.
» En résumé : 1° On peut produire rapidement de l'acide hyposulfu-
reux par l'action d'une solution alcoolique de gaz sulfureux sur le soufre.
» 2° La présence d'alcool et des sels neutres augmente la stabilité lie
l'acide hyposulfureux; la présence des acides et l'action des rayons solaires
facilitent sa décomposition.
» 3° Le mode de destruction de l'acide dépend de la proportioa d'acide
sulfureux existant dans la solution.
» Je me propose de faire une application de ces résultats à l'étude des
hyposulfites acides. »
CHIMIE GĂNĂRALE. â Sur V Ă©ihĂ©rificalion des hydracides.
Note de M. A. Villiers, présentée par M. H. Moissan. (Extrait.)
« Lorsqu'un mélange d'hydracides et d'alcool a atteint l'équilibre cor-
respondant Ă une tempĂ©rature dĂ©termiiice, s'il est ensuite abandonnĂ© Ă
des températures inférieures, on observe des modifications profondes. La
lenteur avec laquelle ces variations se produisent et celle avec laquelle
l'acide chlorhydrique s'éthérifie ne m'a pas permis de les étudier d'une
maniÚre complÚte, mais cependant les résultats actuellement acquis
en indiquent nettement le sens.
» Avec l'acide sulfurique, une fois qu'on a atteint le terme de la rétrogradation
lente, due Ă la production de l'Ă©tlier ordinaire, on constate que l'Ă©quilibre final est
stable et indépendant de la température. Ce résultat est dû à la stabilité des hydrates
5\ ACADĂMIE DES SCIENCES.
de l'acide sulfuiique. Il n'en est pas de mĂȘme pour les hvdracides (' ), et, sous l'in-
fluence d'un abaissement de température, un nouvel équilibre tend à s'établir. S'il ne
s'était pas formé d'éther ordinaire, la nouvelle limite, inférieure à la précédente,
serait probablement la mĂȘme que si l'Ă©tliĂ©rificalion s'Ă©tait faite Ă la nouvelle tempĂ©-
rature à laquelle on maintient le mélange par suite de la recombinaison partielle des
éléments des hydrates dissociés des hydracides. Mais l'éther ordinaire s'est produit,
lorsque la température était plus élevée, en proportion plus grande que celle qui cor-
respondrait à la température actuelle. Il en est résulté la mise en liberté d'une plus
grande quantité d'eau, et la proportion d'éther éthérifié tend à s'abaisser non seule-
ment jusqu'à la limite correspondant à cette derniÚre température, mais jusqu'à une
limite inférieure correspondant à un mélange initiai 'j)lus hydraté, et l'on peut, par
suite, observer des différences considérables entre les proportions éthérifiées dans
deux mélanges de composition initiale identique, ayant tous deux atteint leur équi-
libre final Ă une mĂȘme tempĂ©rature, mais dont la tempĂ©rature de l'un a Ă©tĂ© maintenue
constante, et dont l'autre a été chauffé au delà de celle température.
» Une rétrogradation semblable peut naturellement se produire, el la limite
d'éthérificalion peut varier légÚrement sans que l'on ait eu recours à un échauffement
artificiel et simplement par suite de variations successives de la température ambiante,
variations dont il ne peut résulter qu'un abaissemenl définitif de la limite.
» Pour l'acide chlorhydrique, la lenteur de l'éthérification est telle que les solutions
préparées il v a aS ans paraissent encore fort loin d'avoir atteint la limite correspon-
dant à la température ordinaire, et l'on observe encore un trÚs grand écart entre les
résultats donnés par l'éthérification directe et par la décomposition inverse de l'éther
chlorhydrique.
» L'éther ordinaire ne se produisant, avec cet acide, qu'à des températures élevées,
il est probable qu'on ne doit pas, à des températures inférieures, constater les der-
niers faits signalés pour les acides bromhydrique et iodhydrique. Dans un mélange
ayant atteint son équilibre à une température déterminée et abandonné ensuite à une
température inférieure, la proportion éthérifiée ne doit s'abaisser que jusqu'à la limite
correspondant à cette derniÚre. Mais la lenteur de l'éthérification est trop grande pour
que je puisse espĂ©rer pouvoir le vĂ©rifier et dĂ©terminer les limites d'Ă©thĂ©rificalion Ă
la température ordinaire.
» Acide chlorJiyiJrique et alcools dĂč-ers. â Les analyses rĂ©centes confirment les
observations faites autiefois, relativement à la vitesse d'éthérificalion de ces alcools.
L'alcool bulylique s'éthérifie avec une lenteur exceptionnelle, et sa limite est proba-
blement moins élevée à la température ordinaire comme à loo°. Pour les autres alcools
monoalomiques, la vitesse dĂ©croĂźt lorsque le poids molĂ©culaire s'Ă©lĂšve; cependant, Ă
partir d'un certain moment, elle devient plus grande pour l'alcool araylique que pour
l'alcool isopropylique.
» Au contraire, l'éthérification du glycol et de la glycérine est beaucoup plus rapide
que celle de l'alcool élhylique, si l'on tient compte de la limite qui est moins élevée.
Cette limite paraßt actuellement atteinte, pour ces alcools, à la température ordinaire.
(') Comptes rendus, t. CXXX'Vl, p. i4o2 et i55i.
SĂANCE DU 6 JUILLET ipoS. 55
Elle est moins élevée qu'à ioo°, ainsi que cela a lieu avec l'alcool ordinaire et les
acides bromohjdiique et iodhydrique, mais elle est la mĂȘme qu'Ă 44°, ce qui semble
indiquer une différence dans le mode d'action des hydrates de l'acide chlorhydrique
sur le gljcol et la glycérine et sur l'alcool ordinaire. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur T acĂ©tylĂšne hibromĂ© : purification, cryoscopie,
analyse. Note de M. P. Lemoult.
« Dtins une Note antérieure {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i333),
nous avons décrit la préparation de l'acétylÚne bibromé et la caractérisa-
tion de ce corps par quelques-unes de ses propriétés. Nous sommes
parvenu à l'obtenir pur et à vérifier sa pureté par la délermiiiation du
poids moléculaire et de sa teneur en brome.
» PrĂ©paration. â L'impossibilitĂ© de distiller le produit dĂ©crit antĂ©rieurement, en
raison de son instabilité, nous a mis dans la nécessité de l'obtenir pur de premier jet;
on constate facilement que l'éthylÚne tribromé CHBr=;CBr= (matiÚre premiÚre) est
entraßnable par la vapeur d'alcool et sa présence élÚve le poids moléculaire des échan-
tillons bruts; on Ă©limine ce corps par fractionnement au moment mĂȘme de la prĂ©pa-
ration : l'appareil est un de ceux dont on se sert pour les fractiounements sous
pression réduite, les flacons collecteurs étant, pour plus de commodité, remplacés par
des ampoules Ă deux robinets, et le tout est rempli d'eau bouillie; le ballon dans
lequel on a mis le mélange de CIIBr = CBi'° et de KOU alcoolique et le réfrigérant
Ă©tant constamment parcourus par un courant dazote (sans oxygĂšne). DĂšs que les
vapeurs commencent à passer, le thermomÚtre placé dans le col du ballon marque 76"
et reste assez longtemps stationnaire entre 76° et 77°; la portion correspondante
condensĂ©e se rassemble en lourdes gouttes, sans produire les stries lĂ©gĂšres dues Ă
l'alcool; on recueille une seconde portion de 77° à 80°, puis une autre, au delà , formée
d'un liquide qui ne s'enflamme pas spontanément à l'air, mais donne seulement
d'abondantes fumées.
» La premiÚre portion, la plus importante, est constituée par GBr^GBr pur,
comme nous allons le montrer, et l'on doit admettre que ce corps bout à ']6°-y]''
sous la pression ordinaire.
» Poids molĂ©culaire. â La valeur de celle donnĂ©e importante nous a paru le
meilleur critérium de la pureté, car elle renseigne à la fois sur la présence de
CHBr^GBr^ et sur les polymérisations (que nous espérons déterminer ultérieure-
ment) que la molécule paraßt apte à subir, ces deux causes tendfmt à augmenter le
poids moléculaire. L'acide acétique, auquel l'acétylÚne bibromé s'incorpore facilement,
est trĂšs propre Ă la dĂ©termination ; toutefois ce corps ne doit ĂȘtre sĂ©parĂ© de l'eau qui
le recouvre et le protĂšge (sans s'y dissoudre) que dans un tube muni d'une longue
pointe trĂšs capillaire.
56 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Voici le résultat obtenu :
P = 23,79, /) = i,2872, «=i°,i5.
M = 3900-^ =i83,3. Théorie pour CBr = CBr: 184.
» Avant ce fractionnement, les résultats variaient entre 200 et 220.
» Analyse : dosage du brome. â Cette opĂ©ration n'est pas possible sur le produit
tel quel, la clialeur (dosage par la chaux) le décomposant violemment et le contact
avec AzO^H (procédé Carius) étant éminemment dangereux; on fait alors une solu-
tion titrée du composé étudié dans l'acide acétique exempt de composés halogÚnes
(2S,34o5 dans 6^,9720, soit 25,i32 pour loo du mélange) et la solution obtenue, trÚs
maniable, est traitée comme d'ordinaire; encore faut-il, pour éviter les explosions et
les projections, s'abstenir de chaufTer directement l'ampoule, dont la température
s'Ă©lĂšve par rayonnement et dont le contenu distille lentement en cĂ©dant son brome Ă
la cliaux.
» 06,5760 de la solution précédente, prélevés à l'abri du contact de l'oxygÚne atmo-
sphérique et contenant, par conséquent, 0,14476 du corps étudié, ont donné
06,2980 de AgBr, soit Br pour 100 : 87,57.
Théorie pour CBrE= CBr : 86,95.
» Nous avons donc obtenu, par action de la potasse alcoolique et frac-
tionnement au moment de la préparation, racétyléne bibromé pur, dont
la complexité inoléculaire et la teneur en Br correspondent à la formule
CBr ^ CBr et dont nous nous proposons de continuer l'étude. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la lactase.
Note de MM. E.m. Bourquelot et H. HĂ«rissey.
« Lorsque Emil Fischer a publié ses premiÚres recherches sur les
enzymes et fait connaßtre, en particulier, le dédoublement thi sucre de lait
par l'émulsine des amandes, l'un de nous a émis l'opinion que ce dédou-
blement ne devait pas ĂȘtre rapportĂ© Ă l'Ă©mulsine proprement dite (ferment
hydrolysant des glucosides), mais à un enzyme spécial, la lactase, accom-
pagnant l'émulsine en question dans le produit employé par le chimiste
allemand. Il s'appuyait sur ce fait que, avec une émulsine conservée depuis
longtemps dans son laboratoire, il n'avait pu réussir à hydrolyser le sucre
de lait, alors que cependant cette émulsine dédoublait encore les gluco-
SĂANCE DU 6 JUILLET 190.3. 5n
sides naturels sur lesquels l'aclion hydrolysante du ferment des amandes
douces avait été signalée jusqu'à cette époque ( ' ).
» Dés 1895, c'est-à -dire une année aprÚs la publication d'Emil Fischer,
nous avons fait deux observations venant Ă l'appui de cettte maniĂšre de
voir. La premiÚre est relative à la solution obtenue en faisant séjourner de
l'eau distillée sous une culture d'Aspergillus niger développée sur liquide
de Rauliu, solution qui, tout en ilédoubhint tous les glucosides naturels
dédoublés par le produit des amandes, est sans action sur le sucre de
la.t( = ).
» La seconde concerne le suc d'un grand Champignon basidiomvcÚte,
le Polyporus sulfureiis Fr., qui se conduit exactement comme le liquide
d'Aspergillus (^). La conclusion la plus satisfaisante Ă©tait que l'Ă©mulsine,
telle qu'on la prépare avec les amandes douces, est un produit com-
plexe C) qui renferme de la lactase, cette derniĂšre n'existant ni dans le
liquide d'Aspergillus, ni dans le suc de Polyporus sulfureus.
» L'émulsine, en tant que ferment dédoublant des glucosides lévogyres,
étant, connue l'on sait, un ferment trÚs répandu dans le rÚgne végétal (^),
les faits que nous venons de rappeler conduisaient Ă rechercher, au moins
pour un certain nombre de cas, si cette émulsine est accompagnée de lac-
tase. Il y avait en outre Ă se demander si, d'autre part, la lactase peut exis-
ter sans Ă©mulsine.
» Nos recherches sur le premier point ont porté sur les semences de quatre Rosa-
cĂ©es, amandes amĂšnes, amandes de PĂȘcher, amandes d'Abricotier, semences de Pom-
mier, et sur les feuilles du Laurier-cerise; tous ces organes sont bien connus comme
renfermant de l'Ă©mulsine.
» Tous ces organes, les amandes aprÚs avoir été mondées de leur tégument, et les
feuilles aprÚs avoir été lavées et essuyées, ont été triturés finement, puis misa macérer
dans de l'eau chargée de toluÚne, pendant un temps qui, suivant les cas, a varié de 12
à 24 heures {i =r. i5°-i7'').
)i Les macérés ayant été filtrés, on les a fait agir sur le lactose, comme l'indiquent
(^) Em. BouROiiELOT, Travaux de M. Emil Fischer sur les ferments solubles
{Journal de Pharmacie et de Chimie, 6= série, iSgS, p. 827 et ojÎ).
(*) Em. Bourqlelot et H. IIérissey, Sur les propriétés de l'émulsine des Cliampi-
gnons {Journal de Pharmacie et de Chimie, &" série, t. W, iSgS, p. 435).
(' ) Em. Bourquelot et H. IIĂ©rissey, Les ferments solubles du Polyporus sulfureus Fr.
{Bull. Soc. mycol. de France, t. XL i8g5, p. 235).
(*) Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, igoS, p. 219.
(^) H. HĂ©rissey, Recliercltes sur l'Ă©mulsine \^ThĂšse doct. Univ. {Pliarm.), Paris,
1899]-
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, ^âą 1.) 8
58 ACADĂMIE DES SCIENCES.
suffisamment les Tableaux et les détails suivants, qui se rapportent aux amandes de
pĂȘches :
1. MacĂ©rĂ© cru 5oâą''
Lactose Ss
ToluÚne . o"^"',»
2. Macéré porté à loo". . . oo""'
Lactose 5s
ToluĂšne o'^"', 5
3. Macéré cru So'^"'
Eau quantité suffisante pour atteindre les volumes précédents
ToluĂšne o""', 5
k. MacĂ©rĂ© portĂ© Ă loo".. . 5oâą'
Eau quantité suffisante pour atteindre les volumes précédents
ToluĂšne oâą',5
» Tous ces mélanges ont été maintenus à l'étuveà 35"- '|0° pendant 3 jours: puis on a
procédé à l'essai de chacun d'eux, afin de rechercher s'il v avait eu hvdroiyse du lac-
tose dans le n" 1. Pour cela, on a eu recours à deux procédés : le procédé de Fischer
et le procédé au polarimÚtre. Le premier repose sur les propriétés que possÚdent les
produits d'hydrolyse du lactose, glucose et galactose, de donner avec l'acétate de phé-
nylhydrazine des osazones insolubles dans l'eau bouillante, tandis que la lactosazone
est soluble. Le second repose sur ce fait, que le mĂ©lange de ces mĂȘmes produits
d'hydrolyse possÚde un pouvoir rotatoire plus élevé que le lactose qui lui a donné
naissance, en sorte que, si le lactose d'une solution est dédoublé par un ferment so-
luble, la rotation droite de cette solution doit augmenter.
« Ces deux procédés ont donné, pour les quatre semences, des résultats positifs
et concordants.
» Avec les amandes de PĂȘcher en particulier, la rotation primitive de la solution
n° 1 a augmenté de i°8' (/=o"',2), et il s'est formé une quantité de glucose et de
galactose qui a fourni 28,1/4 d'osazones insolubles dans l'eau bouillante.
» Quant au macĂ©rĂ© de feuilles de laurier-cerise, alors mĂȘme qu'on avait pris soin
de broyer ces derniÚres avec du sable, il est demeuré inactif sur le lactose. Un essai
particulier avait d'ailleurs montrĂ© que ce mĂȘme macĂ©rĂ© dĂ©doublait, assez faiblement
cependant, l'amvgdaline. On se trouve donc ici en présence d'un cas semblable à celui
du liquide d'Aspergiiliis ou du suc de Polyporus sulfureux.
» On sait, d'autre part, depuis longtemps, que les grains de képhir contiennent un
ferment capable de dédoubler le lactose. Nous avons contrÎlé le fait et, à cette occa-
sion, nous avons essayĂ© sur l'amygdaline ce mĂȘme produit, qui n'a provoquĂ© aucun
dédoublement du glucoside.
» lĂči rĂ©sumĂ©, on peut rencontrer la lactase accompagnant l'Ă©ratilsine
(amandes diverses de Rosacées, etc.), l'émulsine sans lactase (Aspergil/us
niger, Polyporus suif ureus, feuilles de Laurier-cerise), et enfin la lactase sans
SĂANCE DU G JUILLLT 1903. 'hj
émiilsine (képhir) : tous ces faits sont d'accord aVec l'hypothÚse de l'indi-
viduahté des deux ferments. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action du sodium sur le tĂ©trachlorure du carbone et
là betizine chlorée ; formation du triphénylméthane et d' hexaphényléthane.
Note de M. Jules Schmidlix. (Extrait.)
« Quoique le tétraphénylméthane soit un hydrocarbure d'une structure
trÚs simple et d'une grande stabilité d'aprÚs ses propriétés chimicpies et
thermochimiques, il ne s'obtient pas par une des méthoiles simples
usitées j)Our la synthÚse des hydrocarbures : c'est ce qui résulte de
nombreuses expériences. L'action du chlorure d'aluminium sur la benzine
et le tétrachloruie à w carbone ne forme que du triphénylméthaue. Le té-
trachlorure de carbone et la benzine chlorée, traités par le sodium, m'ont
fourni du diphcnyle, et un mélange d'hydrocarbures, parmi lesquels j'ai
isolé et itientifié le triphénylméthane et, en petites quantités, l'hexaphé-
nyléthane.
» J'ai étudié siulout l'aciinn du sodium sur la benzine chlotée et le tétractiloruré
du carbone étendu avec beaucoup de benzine, à température ordinaire. Elle est lente
d'abord, mais, aprÚs une journée, le liquide entre en ébullition et la réaction devient
tumultueuse. Le liquide brun, filtré et concentré, est soumis à la distillation dans une
cornue. Entre i5o° et 270° on récolte du diphényle presque pur; à partir de 270° on
obtient des liquides qui déposent aprÚ= quelque temps des cristaux, de triphényl-
méthane et d'hexaphénjléthane. La séparation se fait par l'acide acétique, rhex.aphé-
nyléthane reste insoluble sous forme d'une poudre blanche. La dissolution dépose des
cristaux, on les distille entre 35o° et 35.ß° et recristallise dans l'alcool; ils fondent Ă
920,5. Pour identifier complÚtement celte substance avec le triphénylméthane, je l'ai
transformé en pararosaniline selon la méthode de Fischer. Quant à la poudre blanche
recristallisée dans la benzine elle se présente sous forme de petits cristaux incolores
brillants, qui fondent à 227°. C'est le point de fusion de l'hexaphénylélhane. L'analyse
a confirmé ce résultat ainsi que la cryoscopie, et l'oxydation au moyen du bichromate
de soude et l'acide acétique.
â n On peut se rendre compte de ces rĂ©sultats en admettant que l'actiori
du sodium sur la benzine chlorée et le tétrachlorure du carbone fournit
d'abord du chlorure du triphénylmélhane. Pendant la distdiation ({ui forme
le triphénylméthane, ou remarque un dégagement du gaz chlorhydrique.
» Triphénylméthane :
3C«H*CI + CCI' -(- 6Na = (C'HO'CCl + 6NaCl,
(CH^'CCI + H^ = (C"H')^CH + HCI.
6o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» L'hexaphéiiyléthane :
2(C«H0'CC1 + 2Na = (C'''H')'C - CfC Wy + 2NaCl.
» Le fait que l'on n'obtient pas du létraphénylmélhane ne semble pas
provenir d'une destruction du produit préalablement formé; mais il s'ex-
plique plutĂŽt, parce que l'action du sodium s'arrĂȘte au chlorure du triphĂ©-
nylméthane et que sou action ultérieure se borne à lier les molécules iden-
tiques et à former, d'une part, avec la benzine chlorée, du diphényle et,
d'autre part, de l'hexaphénylméthane avec le chlorure du triphénylmé-
thane. »
CHIMIE ORGANIQUE. â PrĂ©paration des alcools primaires au moyen des acides
correspond anl s. Note de MM. L. Bouveault et G. Blanc, présentée par
M. A. Haller.
« Nous avous généralisé le procédé de réduction ilécrit dans notre
récente Note {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1676). Il s'applique aussi
bien aux acides du poids moléculaire le plus faible qu'à ceux qui sont les
plus avancés dans la série; mais, dans ces cas comme dans l'autre, nous
avons rencontré des difficultés expérimentales assez sérieuses.
» Nous avons tenu à démontrer la transformation en alcool ordinaire des éthers-sels
de l'acide acétique; il fallait pour cela opérer dans un milieu tout à fait exempt de
cet alcool. Nous avons réduit Tacétale d'amyle au moyen de sodium et de Talcool
amylique. Nous avons pu recueillir et caractériser une petite quantité d'alcool éthy-
lique.
» L'acide butyrique a été réduit, à l'état de butjrate de méthyle, au moyen de
sodium et d'alcool absolu. L'alcool butylique formé est entraßné par la vapeur d'eau
aussi rapidement que l'alcool ordinaire. On cniilinue la distillation tant que le liquide
donne deux couches par addition de carbonate de potassium solide.
B On traite ensuite tout le liquide distillé par ce sel en excÚs, on décante la couche
supérieure, mélange des deux alcools, et on l'abandonne avec une nouvelle quantité
de carbonate, puis on distille à la colonne le liquide ainsi desséché.
» loos de butyrate de méthjle ont fourni 3ob d'alcool butylique primaire normal et
aSs d'acide butyrique ont été extraits de la liqueur aqueuse sodique. L'alcool ordinaire
entraßne avec lui une notable quantité d'alcool but\lique qui lui communique son
odeur et qu'on ne peut séparer que par des fractionnements rigoureux.
» Le butanol i bout, comme l'indiquent les auteurs, à i 16°; pour le caractériserai!
moyen d'un dérivé cristallisé, nous avons préparé sa /)/ie«j^/Hre7/(a/ie par combinaison
avec le carbanile. Celte combinaison forme de magnifiques aiguilles incolores, fondant
SĂANCE DU (j JliILLET igo.^. 6l
à 57", trÚs sohibles dans tous les dissolvants organiques, sauf l'étlier de pétiole, qui
ne les dissout abondamment qu'Ă chaud.
» La réduction de caprale (décanoate) de métlijle se fait sans aucune difficulté et
avec un rendement qui atteint 70 pour 100; de plus, tout l'acide qui n'a pas été réduit
est retrouvé; il ne se fait en ell'et dans cette réaction, ni dans les suivantes, aucun
produit de polymérisation.
» Le décanol-i avait déjà été obtenu par Krafft à l'aide de l'aldéhyde; nous lui avons
trouvé des propriétés décrites par cet auteur. Il bout à 120° sous 12""".
» La réduction du myristate de méthyle est des plus aisées, mais la séparation de
l'alcool qui prend naissance, d'avec le savon qui l'accompagne, est des plus délicates.
Quand on a chassé l'éthanol par le courant de vapeur d'eau, il se forme à la surface de
la solution alcaline une huile qui, par refroidissement, se concrÚte en une croûte solide,
aisée à séparer de la lessive alcaline. Elle est formée d'un mélange de tétradécanol et
de myristate de sodium.
» On ne peut en extraire complÚtement l'alcool que par la distillation dans la vapeur
d'eau surchauffée.
» L'épuisement à l'éther de la croûte concassée en petits morceaux permet de retirer
la majeure partie de l'alcool. Le résidu de la distillation de l'éther est ensuite rectifié
dans le vide.
» On ne peut songer à se débarrasser du savon par un épuisement à l'eau, car il y
est trop peu soluble; de plus, l'agitation Ă l'Ă©ther de ces solutions savonneuses donne
des émulsions d'une stabilité désespérante.
» Le télradécanol-i fond à 38° et bout à 160° sous 10'""'; il est identique au produit
décrit par Kraflt.
» Acides aromalifjues. â Nous avons constatĂ© avec Ă©tonnement que notre mĂ©thode
appliquée au benzoate d'éthyle ne donne aucun résultai.
» Il se forme, au contact du benzoate d'éthyle et de l'éthylate de sodium, un com-
posé solide grùce auquel le premier échappe à la réduction. Nous nous proposons de
vérifier si cette propriété négative est le fait de tous les acides à carboxyle directement
lié au noyau aromatique.
» Les autres acides aromatiques, à carboxyle non immédiatement lié au noyau,
semblent en eflet se comporter comme les acides gras.
» Le phénylacétate d'éthyle se réduit en donnant l'alcool phényléthylique primaire,
que nous avons caractérisé par sa phényluréthane fondant à 80°. Le groupement car-
boxéthyle a été réduit, mais le noyau aromatique est resté intact.
» Il était intéressant de vérifier si le noyau hexahydroaromalique s'opposerait aussi
à la réduction des acides du type hexahydrobenzoïque. Nous avons pu nous procurer
ce dernier acide grùce à l'obligeance de M. Brunel, préparateur au Conservatoire des
Arts et Métiers, qui a bien voulu nous abandonner une certaine quantité d'hexahydro-
benzÚne monochloré. Nous avons aisément transformé ce dernier en acide par la
méthode de Grignard, puis l'acide en élher éthylique que nous avons réduit.
» La réduction s'opÚre avec un rendement excellent et sans la moindre difficulté.
L'alcool liexahydrobenzylique constitue une huile assez peu mobile, Ă odeur mixte
d'alcool amylique et de menthe; il bout Ă 82" sous i iâą"'.
» Nous l'avons caractérisé au moyen de sa phényluréthane qui forme de beaux
6-i ACADĂMIE DES SCIENCES.
cristaux, aiguillés blancs, fondant à Sa", trÚs solubles dans tous les dissolvants orga-
niques, sauf Télher de pétrole qui les dissout peu à froid.
» Les élhers de l'acide benzoiqtie et de ses homologues à carboxyle fixé
au noyau sont jusqu'ici les seuls que notre méthode n'ait pas permis de
réduire. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Oxyde d' ĂšthylĂšne du 'i-cyclohexanediol-i .1 et dĂ©rivĂ©s.
Note de M. Léon Bkunel, présentée par M. A. Ha lier.
« J'ai signalé antérieurement (') la formation transitoire de l'éther oxyde
interne du ^-ortliocyclobexanediol dans la préparation de ce glycol. Dans
la présente Conimunication, j'ai poursuivi l'étude de cet éther oxyde et de
quelques composés qui en dérivent.
» RĂ©actions gĂ©nĂ©ratrices. â L'oxyde d'Ă©thylĂšne hydroaromatique se forme dans
des conditions diverses en partant de la monoiodhydrine OH â C'H'" â I.
» L'action de la potasse ou de l'oxyde d'argent sur la solution éthérée de monoiod-
hydrine fournil l'oxyde hydroaromatique avec un rendement de 75 Ă 80 pour 100. La
quantitĂ© thĂ©orique de potasse en solution alcoolique donne le mĂȘme Ă©ther. La potasse
en solution aqueuse agit Ă chaud en produisant l'oxyde interne, mais en moindre quan-
tité que précédemment, le produit s'hydralaul rapidement dÚs 80°. Sous l'action du
chlorure de calcium fondu, l'iodindriiie en solution éthérée e=t rapidement transformée
en éther oxyde interne, ce qui explique la restriction apportée dans une précédente
Noie C'), à propos de la dessiccation au chlorure de calcium de la solution éthérée de
monoiodhydrine; l'aclion est due vraisemblablement Ă l'oxychlorure de calcium que
renferme le chlorure fondu; toutefois la chaux n'agit pas dans ces conditions.
» PrĂ©paration. â La premiĂšre rĂ©action donnant les meilleurs rendements doit ĂȘtre
employĂ©e. On dissout dans 3oo'^'°' d'Ă©ther sec loos d'iodhydrine OH â CH'" â I, puis
on ajoute au liquide refroidi et agité, le double environ de la quantité théorique de
potasse récemment fondue et finement pulvérisée; la réaction s'opÚre au début avec
dégagement de chaleur. AprÚs 48 heures, pendant lesquelles le mélange a été fréquem-
ment agité, on isole la liqueur éthérée et l'on épuise le résida à l'éther. Les solutions
éthérées réunies sont distillées. A SS^-SS" passe une petite quantité de cyclohexÚne.
Entre i25° et i4o° on recueille un liquide qu'on soumet à la distillation fractionnée.
La portion bouillant à i3i°-i32° est l'oxyde d'éthylÚne hydroaromatique pur.
» PropriĂ©tĂ©s. â â L'Ă©ther oxyde interne du p-cyclohexanediol-1.2 est un liquide inco-
lore, trÚs mobile, de densité 0,975 à i5°, bouillant à i3i",5 sous 760"", ne cristalli-
sant pas Ă â 10". Il possĂšde une odeur forte, une saveur brĂ»lante. Ce corps est insoluble
(') Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 384.
{'') Comptes rendus, t. CXXXV, p. io55.
SĂANCE DU 6 .lUlLLFT IQoS. 63
dans l'eau, trÚs soluble dans l'alcool, Téther, l'acétone, l'acide acétique. L'analyse et la
dĂ©termination de sa densitĂ© de vapeur lui assignent la formule C/H"'=0. Il est Ă
remarquer que, suivant la rÚgle générale, il bqut notablement plus bas que son iso-
mÚre, la cyclohexanone. Ses réactions sont trÚs voisines de celles de l'oxvde d'éthjlÚne
de Wurtz.
» Action de l'hydrogĂšne. â L'action de l'amalgame de sodium Ă froid syr la sqIu-
tion hydroalcooliqMe d'oxyde d'Ă©thjlĂšne du ^-glycol, celle du sodium sur la solution
alcoolique bouillante t]u n^Úme éther ne m'ont fourni aucun résultat satisfaisant. J^u
contraire, en employant la méthode d'hydrogéDation si féconde de MM. Subatier et
Senderens, c'est-à -dire en faisant passer l'oxyde d'éthylÚne hydroaromatique entraßné
par un excÚs d'hydrogÚne sur du nickel réduit chauffé à i70°-i8o°, j'ai obtenu par
fjjpation de H- le cyçlohexanol avec ijn rendement trÚs voisin de la théorie
OW>= O -h H2=: CH" - OH.
n Cette réaction, à la méthode d'hydrogénation prÚs, est calquée sur celle de Wurtz
qui par hydrogénation de l'oxyde d'éthylÚne obtint l'alcool éthylique. Il est probable
que le procĂ©dĂ© est susceptible d'ĂȘtre appliquĂ© aux oxydes d'Ă©thylĂšne en gĂ©nĂ©ral.
T) L'alcool ainsi préparé présente une odeur amylique, bout à 161°, aprÚs dessiccation
sur la baryte caustique, et cristallise en une masse fusible à j6''-I7°. Ces propriétés
physiques concordent pj^actement avec celles attribuées par M. Baeyer et par }i. Mar-
kownikoff au cyclohexanol C^H" â OH.
» Action de l'eau. â L'action de l'eau sur l'Ă©ther oxyde hydrobenzĂ©nique m'a
fourni le p-orthocyclohexanediol précédemment décrit,
C'^H'»-|-H^0 = C«H"0H.
O
» L'hydratation commence vers 80°. A iio°-ii5° elle est trÚs rapide. La facilité avec
laquelle elle s'effectue justifie la formule donnée plus haut à l'éther oxvde. Elle est en
effet caractéristique d'un orthodérivé.
» J'ai cherché si, en variant les proportions relatives d'eau et d'éther oxyde, il ne
se formerait pas de corps analogues à ceux obtenus par Wurtz, résultant de l'union,
avec fixation d'eau, de deux ou plusieurs molécules; si, par exemple, on n'obtiendrait
pas un composĂ© OH â CH'"â 0 â CH'»â OH. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© nĂ©gatif. Le P-cycIo-
hexanediol s'est formé seul avec rendement théorique.
» Action du bisulfite de sodium. â Lorsqu'on met en contact Ă froid une solution
de bisulfite de sodium et l'oxyde d'Ă©thylĂšne du P-cyclohe\anediol, et qu'on agite vive-
ment, le mélange ne tarde pas à se garnir de petites écailles brillantes; il s'est formé
un orlhocyclohexanolsulfonate de sodium :
C''H'«-h SO^Na H = OH - C«H'«- SO'Na.
O
» Comme il n'y a pas de dégagement de chaleur sensible, la réaction est lente et
encore incomplÚte aprÚs plusieurs jours. Elle est trÚs rapide à chaud. Pour préparer
64 ACADĂMIE DES SCIENCES.
le sulfonate, on place clans les tubes 5s d'Ă©tlier interne hjdroaromatique, et une solu-
tion aqueuse de bisulfite de sodium renfermant environ 78 de sel, bien exempte d'anhy-
dride sulfureux. Les tubes scellés à la lampe sont chauffés 2 heures à iioo-iiS». Le
sulfonate peu soluble se dépose par refroidissement. On l'essore et on le fait recristal-
liser dans l'eau.
» Le cjclohexanolsulfonale de sodium- 1.2 ainsi obtenu OH â C H'" â SO'Na -+- H'O
se présente sous forme de paillettes brillantes, incolores, inodores, peu solubles dans
l'eau, à peu prÚs insolubles dans l'alcool. Il cristallise avec une molécule d'eau qu'il perd
à 100°. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. â Sur la teneur des vins mistelles et des autres vins,
en acides solubles dans Véther, comme moyen de différencialiGn. Note de
M. Ch. Bi-aiĂźez.
« La question de la différenciation des mistelles ou moûts de raisins
non fermentes, et additionnés d'alcool, d'avec les vins liqueurs propre-
ment dits, n'est pas encore pratiquement résolue.
» MM. Armand Gautier et G. Halphen viennent de proposer d'appliquer
dans ce but les résultats d'expériences qu'ils ont faites, relativement aux
variations des composés azotés, aux variations de l'acidité volatile et totale,
à la nature des sucres et aux variations dans la teneur en glycérine, varia-
tions qui sont corrélatives de la fermentation des jus sucrés.
» J'ai déjà , en 1902, indiqué qu'on pouvait mettre à profil les résultats
de l'analyse des matiÚres sucrées, et celle des eaux-de-vie que l'on peut
retirer par distillation de ces produits; mais cela est insuffisant dans bien
des cas.
» Le but du travail dont je donne ici les résultats est d'appeler l'atten-
tion des chimistes sur les déductions que l'on peut tirer de la détermina-
tion, au cours de l'analyse des liquides dont il s'agit, des acides solubles
dans l'Ă©ther. Ces acides sont l'acide malique, qui se trouve en trĂšs petite
quantité dans les raisius, généralement trÚs miirs, avec lesquels on fait les
mistelles, et l'acide succinique qui se forme pendant la fermentation
alcoolique du moût. Donc, un moût de raisins étant donné, qu'd .soit
alcoolisé ])ar addition d'alcool, ou cpi'il ne le soit pas, si l'on dose les acides
solubles dans l'Ă©ther qu'il renferme, on n'a guĂšre que l'acide malique.
Si ce moût a subi une fermentation plus ou moins avancée, on ii, en plus
de l'acide malique préexistant, de l'acide succinique engendré pendant la
fermentation, plus quelques autres acides partiellement solubles dans
l'Ă©ther.
SĂANCE DU (â ) JVWA.KT lC)o3. 65
» Il résulte de là un mode analytique que l'on peut mettre à profit
pour aider à différencier les moûts non fermentes de ceux ayant subi une
ferment;Uion.
" Les résultats d'expériences que je vais relater dans le Tableau ci-des-
sous montrent que cette détermination de l'acidité soluble dans l'éther
peut entrer trĂšs utilement dans l'analyse des vins mistelles ou des vins
liqueurs.
» J'ai opéré chaque fois sur 25"""' de vin, réduits à lo""' par évaporation au hain-
marie. J'ai épuisé par cinq traitements successifs au moyen de 25"'' d'éther pur chaque
fois. Tout l'éther réuni a été évaporé; le résidu, dissous dans un peu d'eau distillée,
a été titré avec de la soude décinormale en présence de phénolpntaléine.
» Les résultats sont rapportés au litre et exprimés en acide sulfurique monohv-
draté.
Teneur en acides
DĂ©signation des vins. solubles dans l'Ă©ther.
⹠ç
Mistelle de l'année 1900 0,264
Mistelle de l'année 1901 o,333
Mistelle de l'année 1902 o,2i5
Vin blanc d'Algérie sec 1902 0,9996
Vin blanc de la Gironde 1900 0,882
Vin blanc de la Gironde 1902 i , loo
Vin de XĂ©rĂšs trĂšs vieux o , 820
Vin d'Alicante trĂšs doux 0,920
» Comme on le voit, les différences sont trÚs importantes, les mistelles
ne renfermant qu'environ le tiers de la quantité d'acides soluble sdi ns
l'éther, que nous avons dosés dans les autres vins. »
THERMOCHIMIE. â Chaleur de neutralisation de l'acide ferrocyanhydrique ;
chaleur de formation de ses combinaisons avec V éther et l'acétone. Note
de MM. CunĂTiEN et GuiiVciiant, prĂ©sentĂ©e par M. A. Dilte.
« Nous avons montré, dans une Note précédente, que l'acide ferrocy-
aniiydrique sec absorbe les vapeurs de différents composés organiques :
l'éther, l'acétone, l'oxyde d'éthylÚne, l'épichlorhydrine, l'alcool allylique.
» Pensant étudier les courbes de dissociation des deux premiers coin-
poses, nous avons déterminé leur chaleur de formation afin de pouvoir
contrĂŽler les mesures de tension de vapeur par la formule de Van't Iloff
d. Log p '/ ., ,, .,,,,...
-ji^ = -^,- Comme nous 1 avons signale, la dissociation ne se produit
G K , 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII N- 1.) ()
66
ACADEMIE DES SCIENCES.
pas en l'absence de vapeur d'enu aux lempĂ©ratures infĂ©rieures Ă celles oĂč
commence la décomposilion de l'acide ferrocyanhydriqile.
« Nous avons délerminé la chaleur de formation des combinaisons de
l'acide ferrocyanhydrique avec l'éther et avec l'acétone en les décompo-
sant dans un calorimÚtre par la potasse diluée (i> = lo).
» Acide ferrocyanhydrique. â Le calcul fait intervenir la chaleur de neutralisalion
de l'acide pour laquelle on trouve des valeurs discordantes.
» M. Joaniiis (') donne
Acide dissous 4- 4 K.OH dissous.
Acide soluble + eau .1 ,
on en déduit
Acide soluble h- 4 KO H dissous = 54'^"', 8.
M. J.-.\. Muller(*) donne
Acide dissous + 4 KOH dissous =: .')6'^=',a
1) Nous avons repris ces déleriuinations avec de l'acide cristallisé dans l'alcool, l'ana-
lyse et le dosage volumélrique en avaient démontré la pureté. Nous dissolvions
23 à 3s d'acide pulvérisé et sec dans 600"°' de potasse ( c r= 10), la chaleur de dilution
de la potasse i-estanle est nulle à cette concentration. Trois mesures nous ont donné
les nombres suivants rapportés à i"°^ d'acide.
âą'y >9
58^'^'. 2
57<^">,6.
B !^Nous admettrons pour la chaleur de neutralisation de i"'"' d'acide ferrocjanh V'
drique par 4'"°' de potasse la valeur moyenne 57'"""',9 à 12°.
» Les autres nombres nécessaires au calcul des difTérents cycles ont été pris dans
l'ouvrage de M. Berthelot.
» Combinaison de l'acide ferrocyanhydrique avec l'Ă©ther. â En dĂ©signant par n
le nombre de molécules d'élher fixées sur une molécule d'acine, nous déterminions la
chaleur de combinaison au moyen des deux cycles suivants:
Ăther liq. =^ Ă©ther vap
Ac. sol. -{- Ă©ther vap. =
Comb. + 4 KO H
=z FeCy« Iv* diss
â (,'âą
X n
Combinaison X.
+ Eth. disSi <f.
l'>liier liq. -(- eau = Ă©ther diss. 4- ĂŽ*^"', 9 x/i.
Ac. sol. 4- 4 KOH = FeCy'^K'diss. -1- 5;' "',9
d'oĂč
X = â tf. H- 57,9 4-12,6 X/i
» En désignant par '* la chaleur de décomposition par la potasse rapportée au poids
(') Hertuelot, Thermocliiinie : Données numériques.
{'-) Ann. de Chim. et de Phys., t. XX, 1900, p. 384-
SĂANCE DU 6 JUir.LET igo'i. (\j
de combinaison qui renferme i""' d'acide, par r la chaleur de combinaison rapportée
à 1'"°' d'élher a; = --> nous avons trouvé
ri
37 = 1,957 if=z6l,2 Xr=2I,3 XTzz 10, g
â 2,006 59,0 32,8 ir,o
1,028 59,6 11,2 10,9
2,537 62,5 27,3 10,8
2,376 60,9 26,7 II, (
0 Ainsi, la combinaison d'une molécule d'acide Jerrocyanhydrique solide avec
l'éther en vapeur dégage 1 iC»' par molécule d'élher fixée.
1) l^a clialeur de combinaison à partir de l'éther liquide dégagerait seidemenl
II â 6,7 = 4''"'i3. M. Browning (') signale qu'en mettant de l'acide solide dans
l'éther liquide le dégagement de chaleur est suffisant pour porter l'éther à l'ébullition.
En versant quelques gouttes d'éther ordinaire sur l'acide pulvérisé la réaction est, en
effet, assez rapide pour élever notablement la température, mai? l'éther rectifié sur le
sodium ne donne ni foisonnement ni dégagement de chaleur.
» La combinaison de l'acide dissous avec l'Ă©ther liquide dĂ©gagera 4,3 â o,4 = 3'^"', 9.
Lorsqu'on abandonne pendant 24 heures une dissolution aqueuse d'acide ferro-
cyanhydrique à la surface de laquelle on a versé une couche d'éther pur, il se forme
lentement, à la surface de séparation, de beaux, cristaux incolores en octaÚdres
cubiques. Ces cristaux, qui peuvent atteindre 2'""' %. .3""", s'effleurissent lr,Ăšs rapi-
dement Ă l'air en perdant leur Ă©ther.
» Combinaison de l'acide ferrocyanliydrique avec l'acĂ©tone. â Nous avons
adoptĂ© de mĂȘme les donnĂ©es numĂ©riques indiquĂ©es dans les cycles suivants :
AcĂ©tone iiq. -r:^ acĂ©tone vap â âą 7''"', 5 x n
Acide sol. -i- acétone vap.= combinaison X
Comb.-i- 4K01I = FeCy«K'dis.-4- acétone dis +9
Acétone lif[. -\- eau =r acétone dis -h 3,5 x «
Acide sol.-t-4KOH = FeCy»K»dis +57,9
d'oĂč
X = â (j>-i-57,9-!-iox/i.
» Les mesures calorimétriques ont donné les nombres suivants :
71 â 1,474 (pt=:57,99 X = i4,4 « = 9,7
j , io5 58,5 10,4 9,0
0,870 58,1 8,5 9,8
» Im combinaison de l'acide ferrocyanliydrique solide avec l' acétone en vap,eur
dégage 9' "',7 par molécule d'acétone.
» Ces chaleurs de combinaison sont voisines des chaleurs dégagées
(') Trans. Chem. Soc.,l. LXXVII, 1900, p. i233. Berichte, t. XXXV, 1902, p. 93.
6S ACADĂMIE DES SCIENCES.
dans la combinaison de l'ammoniaque avec les chlorures mélalliques : les
tensions de dissociation devraient ĂȘtre du mĂȘme ordre pour les deux
genres de composés, d'aprÚs la remarque empirique de M. de F'orcrand (' i.
Par exemple, CaCl='+ 8AzH» dégage ii*^^' par molécule d'ammoniaque et
sa tension de dissociation est de 2'3i"""' à io°,4. Nous ne nous sommes
donc nullement trouvés en présence d'une tension de dissociation trÚs
faible ayant pu échapper aux mesures entre io° et 5o°. L'absence de
tension d'Ă©ther est due seulement Ă l'absence d'agent catalysaleur;
M. Baker (") a signalé un cas analogue pour la dissociation du chlorhy-
drate d'ammoniaque, qui peut ĂȘtre distillĂ© sans dĂ©composition s'il est
parfaitement sec. »
CHIMIE ANIMALE. â Sur les acides gras de la lĂ©cithine de l'Ćuf.
Note de M. H. Cousin, présentée par M. H. Moissan.
« La composition des acides gras qui entrent dans la constitution de la
lĂ©cithine de l'Ćuf a dĂ©jĂ Ă©tĂ© l'objet d'un certain nombre de travaux et
l'on admet généralement que ces acides gras sont un mélange des acides
oléique, stéarique et palmitique. On sait peu de chose sur les proportions
relatives de ces différents corps dans le mélange, et je me suis proposé de
déterminer approximativement ces proportions; dans le cours de ces
recherches, j'ai pu caractériser, en plus des acides déjà connus, l'acide
linoléique dont la présence n'avait pas été signalée jusqu'ici. J'ai étudié
dans ce but un certain nombre d'échantdlons de lécithines; dans tous
les cas, les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© Ă peu prĂšs les mĂȘmes.
« Pour isoler les acides, uue certaine quantité de lécithine est saponifiée au bain-
marie par la potasse alcoolique, et les acides gras sont séparés par l'acide chlorliy-
drique.
» En admettant, comme on l'a fait jusqu'ici, que le mélange est constitué d'une
part par l'acide oléique G'^Ii^'O', acide non saturé, d'autre part par l'acide stéa-
rique C'*H"0- et l'acide palmitique C"H^-0-, qui sont tous deux saturés, on pourra
employer les méthodes suivantes, qui permettent de déterminer la proportion de
chaque catégorie d'acides :
» 1° Transformer les acides gras en sels de plomb et traiter ceux-ci soit par l'éther,
soit par la benzine qui, tous deux, ne dissolvent que l'oléate de plomb; on régénÚre
(') Ann. de Cliini. et de Phys., t. X.X.V1II, igoS, p. 384 et t. XXIX, p. 5.
(-) Chein. Soc., iSg^, p. 6ia. Bull. Soc. chirn. de Paris, t. XIV, 1896, p. 6.
SĂANCE DU 6 JUILLET I9o3. 6q
par l'acide chlorhydrique les acides de chaque partie, ce qui permet de déterminer,
d'une part la quantité d'acide oléique, d'autre part le poids des acides saturés.
" On peut plus simplement dĂ©terminer l'indice d'iode de l'acide total. Ătant donnĂ©
qu'il n'y a comme acide incomplet que l'acide oléique qui possÚde un indice d'iode
éi,'al à 90, on pourra trÚs simplement calculer la proportion de chaque catégorie
d'acides.
» Or en employant sur un mĂȘme acide total les deux mĂ©thodes indiquĂ©es ci-dessus,
j'ai constaté que les chiffres obtenus étaient trÚs différents. Tandis que le procédé
d'extraction par les sels de plomb me donnait des proportions de 32 Ă 38 pour 100
d'acide oléique, j'ai obtenu des indices variant de Îi à yS, ce qui donne une proportion
de 56 à 80 pour 100 d'acide oléique.
» Celte divergence s'explique facilement en admettant dans la lécithine la présence
d'acides moins saturĂ©s que l'acide olĂ©ique et possĂ©dant par cela mĂȘme un indice d'iode
plus élevé. J'ai donc cherché à isoler ces acides, et pour cela j'ai employé une méthode
indiquée par Farnsteiner. Cet auteur a reconnu que, quand on traitait à chaud par un
mélange de gà *"' de benzine cristallisable et 5^"' d'alcool absolu, un mélange des sels
de baryum des acides oléique, linoléique et linolénique, seuls les sels des acides lino-
léique et linolénique étaient solubles à froid, l'oléate de baryte se déposant en grande
partie par le refroidissement : il en est de mĂȘme du palmitate et du stĂ©arate, qui sont
insolubles dans le mélange benzine-alcool. En opérant sur 20s des sels de baryum,
épuisés en trois l'ois par i' de benzine-alcool, j'ai constaté qu'une proportion assez
forte de sels de baryum restait en solution : les acides régénérés de leur solution con-
stituent un liquide brun donnant avec les vapeurs nitreuses une masse molle et non
un produit solide et possédant un indice d'iode variant, suivant les échantillons, de i3o
à i5o; il n'y a donc pas de doute sur la présence d'acides moins saturés que l'acide
oléique.
)) D'aprĂšs ce qui prĂ©cĂšde, on peut, en partant de la lĂ©cithine de l'Ćuf, isoler des
acides gras appartenant à trois catégories distinctes, et cela de la façon suivante :
» 1° Un certain poids d'acides est transformé en sel de baryum, puis le mélange est
traité par la benzine mélangée d'alcool. En régénérant les acides de la solution benzé-
nique des sels baiyliques, on obtient la fraction n" 1 ;
» 2° On transforme en sels de plomb le résidu de l'opération précédente et les sels
de plomb épuisés, soit par l'éther, soit par la benzine, donnent par un traitement de la
solution éthérée ou benzénique la fraction n'^ 2;
1) 3" Enfin du résidu de l'opération précédente on isolera les acides formant la frac-
lion n" 3.
i> Voyons quelle est la composition de chacune de ces portions.
« Fraction n" 1. â L'indice d'iode Ă©levĂ© de celle partie des acides gras indique
qu'elle contient des acides moins saturés que l'acide oléique. H résulte d'autre part de
l'examen de l'indice d'iode que la fraction n" 1 n'est pas constituée par l'acide lino-
léique pur dont l'indice d'iode est i8i, mais qu'elle est formée vraisemblablemenl par
un mélange d'acide oléique et linoléique. Four caractériser la présence de l'acide lino-
léique, j'ai utilisé la méthode d'oxydation par le perruanganale de potasse en solution
alcaline, méthode qui a été proposée par Hazura pour caractériser les acides non saturés
dans un mélange, llazura a montré en effet que dans l'oxydation des acides incomplets
70 ACADEMIE DES SCIENCES.
par le peinianganale en solution alcaline, il se formait des acides oxyetéariques, acides
alcools contenant autant de groupements oxhydrjles OH qu'il y a de valences libres
dans l'acide : l'acide oléique C'H^'O' donne ainsi un acide dioxystéarique
G" H'*( on )-0-, l'acide Jijioléique C"tP-0'^ mÚne à un acide tétraoxysléarique
C* 1P^(0H)*0^; on peut séparer les acides dioxy et tétraoxystéarique par des cristal-
lisations répétées dans l'alcool. Par cette méthode j'ai pu, dans les produits d'oxyda-
lion, isoler l'acide dioxystéarique et des aiguilles blanches fondant à i^i^-i^a", point
de fusion de l'acide tétraoxystéarique; des combustions de ce dernier corps ainsi que
des dosages d'argent dans le sel d'argent montrent qu'il possĂšde bien la formule
Qi8jp6Q6^ formule de l'acide tétraoxystéarique. Cette portion des acides est donc
formée par un mélange d'acide oléique et iKacide linoléique.
» II. Cette fraction est constituée par de l'acide oléique, ainsi que cela résulte de
l'indice d'iode (84 à 88) et de l'examen des propriétés.
p III. Les acides de la fraction n" 3 se présentent sous forme d'une masse solide,
blanche, fondant de 55°, 3 à 5G°, formée par un mélange d'acide stéarique et d'acide
palmitique : j'ai trouvé des chiiTres variant de 3o à 4o pour loo d'acide stéarique et
70 Ă Go pour loo d'acide palmitique. Il n'existe pas vraisemblablement d'autres acides
que les deux corps indiqués ci-dessus : c'est là du reste un point que je me propose de
reprendre.
» En résuiiié, dans ce tfavail,, j'ai tjémontrié qu'il existe dans lalécitljine
(ie l'Ćuf, en outre des lĂ©citliines dĂ©jĂ dĂ©terminĂ©es (stĂ©arique, olĂ©ique et
piilinitique), an produit du mĂȘine ordre dĂ©rivĂ© de l'acide linolĂ©ique. »
CHIMIE ANIMALE. â I/ijection intraveineuse de glycĂ©rine : dosage de la glycĂ©-
rine dans le sang; Ă©lirninalionpar V uitne. Note de M. Mai]rh;e IVici.oux,
présentée par M. Armand Gautier.
« La séparation de la glycérine à l'état de pureté, son dosage inÚnie en
trÚs petites quantités, par des méthodes qu(! j'ai tait connaßtre antérieu-
rement ('), m'ont permis d'aborder la qusslioa de savoir comment se com-
porte la glyc>Ă©rine introduite dans le torrent circulatoire dans les hein-es
qui suivent l'injeclion et si cette injection est suivie d'une Ă©limination par
l'urine.
» Injection dans la sang . â Dosages. â Les expĂ©riences sont conduites de la façon
suivante : les animaux, chiens ou lapins, reçoivent par la veine saphÚne (chien), par
la veine jugulaire (lapin), 2= ßle glycérine pure en solution étendue à 20 pour 100, par
{') M/iURice NiCLOiUX, Méthode de dosage de la glycérine dans le seing {(yOinptes
rendus, i. GXXXVI, 1908, p. Sag).
SĂANCE DU 6 JUILLET JC)n3. 71
kilog. de leur poids. L'injection est faite le plus rapidement possible. On fait ensuite
des prises successives de sang à des intervalles de temps déterminés et l'on dose la
glycérine.
» ExpĂ©rience J. â Lapin du poids de 2'',(j65. GlycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e ;
34'^"''j65. Durée de l'injection : 3o secondes. On trouve, pour 100'^"' de sang :
a minutes aprĂšs la fin de l'injection 0,87
4 minutes 3o secondes aprĂšs la fin de l'injection 0,27
3o minutes » 0,18
» ExpĂ©rience II. â Lapin du poids de 2'',44j- GlycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e :
24'^°'', 45. Durée de l'injection : 1 minute 4o secondes. On trouve, pour loo'^"'' de sang :
3o secondes aprĂšs la fin de l'injection o,54
5 minutes » 0,33
4o » » 0 , 1 5
» Les expériences sur le chien permettent un plus grand nomijre de dosages.
» ExpĂ©rience m. â Cliien du poids de 7''!. GlycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e: 70"'"".
Durée de l'injection: >. minutes i5 secondes. On trouve pour 100''"° de sang:
g
3o secondes aprĂšs la fin de l'injection o,54
5 minutes » 0,37
3o minutes » 0,21
I heure 3o minutes » o, 1 15
I heure » 0,01
» ExpĂ©rience IV. â Chien du poids de 9''S, 750. GlycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e :
97"'"°, 5. Durée de l'injjclion: 5 minutes. On trouve pour 100""' de sang:
1 minute aprĂšs la fin de l'injection o,38
3o minutes » o, i5
2 heures » o,o3
3 heures 3o minutes » 0,008
7 heures 3o minutes » o,oo4
» Elimination par l'urine. â Four rĂ©soudre celte question, il Ă©tait nĂ©cessaire
d'établir tout d'abard un procédé de dosage de la glycérine dans l'urine. Si l'on opÚre
sur une quantitĂ© d'urine qui nĂ© dĂ©passe pas 5'^"" ( ' ) âą! suffit d'entraĂźner simplement
la glycérine (*) dans l'appareil à entraßnement tel que je l'ai décrit. Les résultats dÚs
(') L'urine normale chez le chien renferme une trÚs petite quantité d'une substance
susceptible d'ĂȘtre entraĂźnĂ©e par la vapeur d'eau dans le vide et qui rĂ©duit le bichro-
mate. En opérant sur 5'^"', comme il est indiqué, et a fortiori sur a*^""', comme nous
l'avons fait pour tous nos dosages, la proportion de cette substance est négligeable,
(^) Une petite quantitĂ© d'urĂ©e est entraĂźnĂ©e en mĂȘme temps; elle ne gĂȘne pas le
dosage.
--2 ACADEMIE DES SCIENCES.
expériences de conlrÎle justifient celte teclmique trÚs simple. En possession rie la mé-
thode de dosage nous avons opéré ainsi : L'urine cliez les animaux est recueillie par
le sondage de la vessie à un moment déterminé. Le dosage de la glycérine se fait
sur 2'^°''.
)> ExpĂ©rience V. â Chien du poids de i 4''. GlycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e: i^o''"'.
Durée de Tinjection 2 minutes i5 secondes.
Quantité de glycérine
Temps compté
Quan
depuis la fin
Vulume de
de l'injection.
l'urine recueillie.
pour loocni' (
h m h ni
de 0. 0 Ă 0. i5
i3
o'se
de 0. i5 Ă I . 3o
144
2, i3
de t .3o Ă 2.37
52
2,71
de 2.87 Ă 5.87
69
0,28
éliminée.
1
0,
, 112
3
,067
I
.409
0
,1.58
Volume de
l'urine recueillie.
Quantité
de
glycérine
pu
â ur
100âą' d'
'urine.
éliminée,
cm'
78
3' 18
2' 48
46
4,93
2,268
22
2,32
o,5io
44
0,28
0, ICI
io5
o,o4
0,042
» Soit éliminés en 5 heures 87 minutes : 4^'">746 de glycérine sur 28e'' injectés.
Pour 100 : 17.
» ExpĂ©rience VI. â Chien du poids de 9"'^, 750, glycĂ©rine Ă 20 pour 100 injectĂ©e 97f'',5;
durée de l'injection 5 minutes.
Temps compté
depuis la fin
de l'injection,
h m h m
de o. o Ă o.3o
de o.3o Ă 2
de 2 Ă 8.80
de 8.80 Ă 5.20
de 5.20 Ă 7.45
» Soit éliminés en 7 heures 45 minutes : Ss'', 4oi de glycérine sur 19?'', 5o injectés.
Pour 100 : 27,7.
» L'examen de ces Tableaux permet de tirer les conclusions suivantes :
)) 1° La glycérine injectée dans le sang disparaßt avec une trÚs grande
rtipidité. A supposer qu'à l'origine la glycérine restùt entiÚrement dans le
torrent circulatoire pend;inl le temps trĂšs court que dure l'injection, sa pro-
portion dans le sang serait approximativement 3 pour 100. Or 3o minutes
aprĂšs la fin de l'injection on trouve o,5 pour 100; .5 minutes aprĂšs, o,3
Ă 0,4 pour 100; 2 heures aprĂšs, o, o3 pour 100.
» 1° La glycérine est éliininée par l'urine en proportion notable, et
cela en un temps relativement court.
» 3° Il se fait au niveau du rein une sélection de la glycérine d'une
intensité trÚs grande. Je n'en veux pour preuve que les chiffres tirés
des expériences IV et "VI dissociées pour la compréhension facile du texte,
SĂANCE DU 6 JUIM,1-T (9o3. .y^
mais qui ont Ă©tĂ© en rĂ©alitĂ© faites sur le mĂȘme animal et le mĂȘme jour. On
voit, par exemple, alors que la teneur du sang en glycérine oscillait entre
o,38 et o, i5 pour loo pendant les 3o premiĂšres minutes, que l'urine Ă©li-
minée contenait 3,i8 pour loo de glycérine, soit environ lo à 20 fois plus;
alors que la teneur du sang oscillait entre o, i5 et o,o3 pour 100 coires-
ponilant Ă l'intervalle de temps compris entre 3o minutes et 2 heures,
l'urine éliminée contenait 4>93 pour 100 de glycérine, soit 3o à 100 fois
plus; pour l'intervalle de temps suivant la proportion est encore plus
grande. C'est là un fait trÚs remarquable qui constitue un parallÚle inté-
ressant entre la glycérine et un produit normal de l'organisme : l'urée.
L'épithélium rénal fonctionne pour la glycérine introduite dans le sang
comme il le fait pour l'urée. »
CHIMIE VĂGĂTALE. â Les hydrates de carbone de l'orge et leurs trartsjorma-
tions au cours de la germination industrielle. Note de M. L. Lixdet, pré-
sentĂ©e par M. SchlĆsing.
« I. Mode opĂ©ratoire. â La plus grosse difficultĂ© que l'on rencoiUie dans une Ă©tude
d'ensemble sur les transformations que les hydrates de carbone de l'orge subissent au
cours de la germination industrielle (') vient de ce que l'orge et surtout le malt ren-
ferment des diastases, l'amylase et la sucrase, qui, au cours des Ă©puisements par l'eau,
modifient la nature de ces hydrates de carbone. L'épuisement à l'eau glacée évite ces
inconvénients, mais présente des difficultés matérielles. L'alcool est d'un emploi dan-
gereux; il s'hydrate en présence du malt, que l'on ne peut sécher sans en modifier la
composition, et j'ai constatĂ© que la sucrase invertit le saccharose, mĂȘme en prĂ©sence
de l'alcool à 70° G. L.
» J'ai obtenu d'excellents résultats en épuisant l'orge, à la température ordinaire, par
l'eau additionnée de sulfate de bioxyde de mercure. Celui-ci précipite les matiÚres
azotées et spécialement les diastases qu'il immobilise. La liqueur filtrée est sursaturée
par la baryte, filtrée, puis saturée par l'acide sulfurique. On peut alors sans crainte
concentrer les liquides pour pratiquer ensuite les précipitations fractionnées par
l'alcool.
» Le précipité barytique est susceptible de renfermer la lévosine dont M. Tanret a
constaté la présence dans l'orge verte; la teneur de celle-ci en lévosine diminue parla
germination, jusqu'à ne plus représenter queo, i pour 100 de l'orge mûre. Je n'ai pas
rencontré de lévosine dans le précipité barytique du malt poussé et, dans ces condi-
(') Je remercie M. Sachs, directeur de la distillerie Springer, Ă Maisons-Alforl,
d'avoir bien voulu mettre Ă ma disposition des Ă©chantillons d'orge en cours de germi-
nation.
C. R., 1903, ,⹠Semestre. (T. CXXXVII, N° 1.) lO
n[^ ACADEMIE DES SCIENCES.
lions, j'ai cru devoir négliger de )a rechercher dans les produits inlermédii)ires de I9
gernnination.
» II. Ălude des gommes. â Quand on iraite par des additions successives d'alcool
une eau d'orbe ou de malt ainsi préparée, on précipite d'abord des gommes, dont le
pouvoir roialoire est francliemcnt gauche et s'Ă©lĂšve jusqn';! â i3-'',5; puis des gommes
dont le pouvoir rotatoire devient de plus en plus droit, pour atteindre le chilTre de
4-78°. t^es gommes, dont le pouvoir rolqloire est intermédiaire, copime celle de
M. Linlner (â26", 8), peuvent ĂȘtre, par l'alcool, dĂ©doublĂ©es en gomme gauche et en
gomme droite.
» Je n'ai pas rencontré de dextrine, contrairement à ce qu'a trouvé M. Jalowetz.
D'ailleurs, les liquides ne donnent aucune coloration par l'iode, comme ils en donne-
raient s'il v avait eu saccharification diastasique à l'intérieur du grain.
» Ces considérations m'autorisent à admettre que l'orge et le malt ne renferment
que deux gommes.
» La premiĂšre semble identique Ă la p-amylane de M. O' Sullivan (a,, â â i46°).
Elle ne possÚde aucun pouvoir réducteur. Les produits d'hydrolyse m'ont donné un
mélange de sucres réducteurs, (21, = -)- 53° à 4- 09°), qui représentent non pas du glu-
cose, comme ce savant l'avait annoncé, mais un mélange de sucres en C"', que j'étudie
en ce moment.
» La gomme droite répond aux caractÚres de l'a-galactane que M. Miintz a extrait,
sous le nom Aa galacline, des semences de luzerne ( «1,= + 84°, 6). Son pouvoir réduc-
teur est compris entre 3o et 35. L'hydrolyse de cette gomme fournit du galactose et
probablement aussi du lévulose.
» Elles ne sont ni saccharifiab),es par la diastase, ni fermentes,Gibles par la levure.
» Dans les conditions ci-dessus indiquées, on peut, en présence d'une gomme préci-
pitée par l'alcool, déduire de son pouvoir rotatoire sa composition élémentaire eij
galactane et amylane.
» J'ai appliqué cette méthode à l'élude de l'orge en germination, et j'ai précipité, par
des quantités d'alcool identiques, des extraits d'prg.e, prplevé^ dans Jes (Ji^^rentes
couches du germoir, préparés comme il a été dit précédemment, et amenés pAr l'évar
poration dans le vide au mĂȘme yoUjjpe. J'ai pu constater que les deux gommes
préexistent dans l'orge crue, que la gglactqne augmente prpgressivement ppr )a gerpii-
nation, tandis que |e poids d'arpylane reste sensiblement statjpnnaire. L'orge crue
renferme, par exemple, os, 46 de galjiclane p.oijv loq d'orge §Úche; ce chiffre passe
Ă 08,91 aprĂšs 3 jours de gerniination, ^ 18,46 ap'',Ăšs 6 jours, et Ă 2?, 28 aprĂšs 9 jpurs,
tandis que l'amylane reprĂ©sente, pour les mĂȘmes pĂ©riodes, 05,54, os, 56, os,65, p?,-7.i;
Dans une autre expérience, j'ai constalé iß,oi, is,46, '",77, 25,25 de galactane et o5,5o,
os,5o, os,6o, oS, 53 d'amylane.
» m. $tude des sucres. â J'ai, dans les liqueurs alcooliques, dosĂ© les sacres non
précipités et, en comparant Je^ résultats phtenus par l'inversion Clerget, qui ne touche
pas au maltose et, par l'inversion à 100°, j'ai pu constater que, à aucun moment de sa
germination, l'orge ne renferme de maltose. Ce fait est en opposition avec l'opinion de
M. O' Sullivan, de M. Jalowetz, de M. Kniber, de M. Ling el s'accorde, au contraire,
avec les expériences de M. Diill. L'absence de maltose et de dextrine prouve qu'il n'y
a pas de saccharification interne pendant la germination.
SĂANCE DU 6 JUILLET IQoS. 73
» L'orge fcriie renferme de o,5 à i jjoiir 100 de saccliai-ose, et celui-ci augmente an
germoir dans la proportion de 1 à 3. Le sucre réducteur s'y rencontre en quantité
extrĂȘmement faible (0,1 pour 100): son pouvoir rotatoire est tel que l'on peut sup-
poser le sucre formé exclusivement par du glucose. BientÎt la sucrase entre en jeu, four-
nissant du glucose et du lévulose, dont la somme augmente parallÚlement au saccha-
rose; ce fait a été d'ailleurs observé par M. Petit. Mais le pouvoir rotatoire du sucre
rĂ©ducteur diminue progressivement; il a, dans une expĂ©rience, passĂ© de -t- 46° Ă
+ 28°, 7 ; dans une seconde, de -\- ^']° à -+- So", 6 et à 17°, 7 dans une troisiÚme. Le grain
utilise probablement les deux sucres de façons différentes, comme je l'ai montré pour
les feuilles de betteraves, le glucose présidant à la respiration, le lévulose assurant la
poussée cellulosique du germe et des radicelles. Le lévulose, qui était largement uti-
lisé au début, l'est plus lentement quand la germination se ralentit.
» IV. Ătude de l'amidon. â L'amidon, au cours de la germination, diminue dans
la proportion de \ environ. En rapportant les chiffres à loos de l'orge, supposée sÚche,
primitivement employée, j'ai constaté 60,2 d'amidon dans l'orge crue, puis 55,7 aprÚs
3 jours de germination, 53,9 aprĂšs 6 jours et 47)4 aprĂšs 9 jours. La transformation
de l'amidon en saccharose a été reconnue bien des fois. A-t-elle lieu par l'intermé-
diaire instable du maltose, comme le supposent MM. Brown et Morris? Peut-elle du
contraire se passer de cet intermédiaire? La production d'amidon aux dépens du sac-
charose est classique, et ce que nous savons de la réversibilité des actions diastasiques
nous permet de supposer que la transformation est directe. D'ailleurs, si le maltose
Ă©tait utilisĂ©, que deviendrait la dextrine qui se formerait en mĂȘme temps?
» Les grains d'amidon s'attaquent progressivement par la surface; il suffit, pour le
démontrer, d'isoler l'amidon à différents moments de la germination et de constater le
volume occupĂ© par un mĂȘme poids d'amidon dĂ©posĂ©. Ce volume diminue dans la pro-
portion de 100 Ă 79, ce qui indique que les grains d'amidon deviennent de plus en plus
petits. »
HISTOLOGIE. â Recherches sur la conslitution et sur la structure des fibres
cardiaques chez les Ver-tébn's inférieurs . Note de M. F. Marceau, présentée
par M. E. Perrier.
« A la suite d'tine premiĂšre sĂ©rie de recherches faites uniquement Ă
l'aide de coupes de cĆur colorĂ©es Ă l'hĂ©matoxyline ferriqne ('), j'avais
admis que les fibrilles sont absolument continties dans toute la longueur
des travées musculaires et qu'on ne peut observer les limites de leurs pré-
lendiies cellules constitutives, isolables par la solution de potasse caus-
tique à 40 pour 100, lesquelles sont fusionnées complÚtement en un véri-
tablesyncytium. De nouvelles recherches, faites en dissociant des fragments
(') ConipLes rendus Soc, de Biologie, séance du 19 juillet 1902.
â 76 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de cĆur de Truite, de Grenouille, de LĂ©zard, de Tortue et d'Alligator, Ă
l'aide de la solution concentrée de potasse caustique et surtout de l'acide
azotique à 20 pour 100, ont modifié légÚrement mon opinion, tout en ne
contredisant aucune de mes observations antérieures.
» Les travĂ©es ou les parois compactes du cĆur des VertĂ©brĂ©s infĂ©rieurs sont consti-
tuées par des faisceaux de fibres plus ou moins allongées et disposées parallÚlement,
mais Ă©mettant des branches trĂšs obliques plus ou moins nombreuses dont les unes
s'anastomosent avec des fibres voisines et dont les autres se terminent librement
par des extrémités longuement effilées ou un jjeu obtuses. Ces fibres, aprÚs un par-
cours plus ou moins long, se terminent elles-mĂȘmes par des extrĂ©mitĂ©s effilĂ©es ou
obtuses, cédant ainsi le pas à d'autres fii)res, ou bien s'anastomosent avec des brandies
issues de fibres voisines et continuent leur chemin dans la mĂȘme direction. Lorsque
les extrémités effilées, terminées librement, sont nombreuses, elles sont placées cÎte
à cÎte en se dépassant réciproquement à la façon de celles des fibres du bois. Les
fibrilles qu'elles renferment sont situées exactement dans le prolongement les unes des
autres, ce qui fait qu'à l'examen de coupes longitudinales des travées, elles paraissent
absolument continues dans toute l'Ă©tendue de celles-ci. En d'autres termes, les tra-
vées ou la paroi compacte du muscle cardiaque des Vertébrés inférieurs sont consti-
tuées par des fibres musculaires d'un faible diamÚtre, anastomosées en un réseau trÚs
compliqué à mailles allongées, mais qui est hérissé de branches aveugles plus ou
moins nombreuses, de forme et de longueur variées. Si par la pensée on supposait la
travée distendue latéralement par une injection interstitielle de liquide qui sépare ses
fibres constitutives sans les romjjre, elle prĂ©senterait une disposition assez analogue Ă
celle du réseau de cellules laticifÚres des Composées liguliflores.
). Dans le cĆur des VertĂ©brĂ©s infĂ©rieurs, les travĂ©es se bifurquent et s'anastomosent
entre elles, Ă la façon des fibres elles-mĂȘmes dans chaque travĂ©e. AprĂšs un nombre
plus ou moins grand de ces anastomoses et divisions successives, elles aboutissent
toutes, en définitive, soit à la base du bulbe aortique, soit aux anneaux fibreux des
orifices auriculo-ventriculaires, oĂč elles se terminent par des extrĂ©mitĂ©s coniques Ă
pointe éraoussée, absolument semblables à celles qu'a figurées von Ebner pour les
fibres cardiaques des Vertébrés supérieurs.
H Les fibres cai-diaques des Vertébrés inférieurs, d'un faible diamÚtre en général,
sont toutes constituées d'une façon analogue. Elles comprennent une colonne sarco-
plasmique contenant les noyaux à la périphérie de laquelle sont situées des fibrilles
striées. Celles-ci sont le plus souvent disposées en une seule assise, mais parfois aussi
il peut y en avoir deux ou trois dont les éléments sont alors répartis sans ordre
apparent.
» Ces fibres sont en contact direct dans les travées et le plus souvent aussi dans les
parois compactes, puisque dans ces derniÚres régions les capillaires et les cellules
conjonctives sont rares. Il arrive assez souvent que ces fibres, toujours indistinctes
dans les coupes longitudinales des faisceaux des travées et de la paroi compacte,
quelquefois aussi paraissent mal limitĂ©es dans les coupes transversales. Cela tient Ă
ce que la rétraction de leur sarcoplasma, sous l'induence du réactif fixateur ou des
SĂANCE DU 6 .TUILLl-T IQoS. â yn
déshydratants, se produit d'une façon trÚs irréguliÚre, ce qui en laisse plusieurs en
contact, alors que d'autres sont fragmentées.
» Les fibres des Cliéloniens et des Crocodiliens ont beaucoup d'ajialogie, au point
de vue de leur taille et de la disposition des fibrilles, d'une part avec celles des Oiseaux,
et d'autre part avec celles des MonotrÚmes (Echidné). Comme celles de ces derniers,
elles sont aussi quelquefois, surtout cliez les Crocodiles, séparées par des cellules
conjonctives rameuses et quelques capillaires; de plus, elles sont entourées par un
sarcolemme chez le Crocodile.
» Ainsi la transition entre les fibres cardiaques des Vertébrés inférieurs
et celles des Vertébrés supérieurs, s'établit par l'intermédiaire de celles
des Cliéloniens et des Crocodiliens. »
ANATOMIE COMPARĂE. â Sur la capsule surrĂ©nale des Arnphihiens. Note de
M. Ed. Grynfeltt, présentée par M. Alfred Giard.
« Les capsules surrénales des Amphibiens possÚdent-elles en dehors des
cellules du type cortical et des cellules chromaffines, éléments essentiels
de la capsule surrénale chez tous les Vertébrés, une nouvelle espÚce d'élé-
ments histologiques? C'est la question qu'a soulevée Ciaccio dans une Note
récente.
» Ayant étudié, depuis plus d'une année, la capsule surrénale de divers
Amphibiens urodĂšles et anoures et ayant recueilli un certain nombre de
matériaux, je désirerais présenter quelques observations à ce sujet.
» Slilßing a décrit en 1898 dans la capsule surrénale de Rana esculeiila des cellules
particuliÚres qu'il a appelées cellules d'été, parce qu'elles apparaissent avec la bonne
saison, puis diminuent de nombre et prennent des caractĂšres moins nets, se conservant
jusqu'Ă l'annĂ©e suivante oĂč elles reprennent tous leurs caractĂšres et tout leur dĂ©velop-
pement. Depuis les recherches de Stilling, on a retrouvé ces cellules avec leur caracté-
ristiques principales pendant tout le cours de l'année. C'est ainsi que Bonnamour et
Pûlicard les signalent chez des Grenouilles observées pendant l'hiver. De mon cÎté, je
les ai également retrouvées chez ces animaux pendant toute l'année. Ciaccio a observé
aussi d'une façon permanente les cellules qu'il décrit comme troisiÚme élément de la
capsule surrénale des Anoures et qui paraissent répondre, ainsi que l'avait briÚvement
indiqué Bonnamour et Policard, au.x cellules d'été de Stilling.
» Cela n'implique pas, du reste, une erreur de la part de Stilling, car il signale
l'absence des cellules d'Ă©tĂ© chez des animaux retirĂ©s de la vase oĂč ils s'Ă©taient enfouis
pour passer l'hiver, par conséquent à l'état d'hibernation. Il est possible que les Gre-
nouilles observées par Ciaccio et par moi, vivant dans des climats plus méridionaax,
ne subissent pas une hibernation aussi marquée. D'autre part, il se peut que les Gre-
nouilles étudiées par Bonnamour et Policard aient été conservées dans le laboratoire,
«8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
et, par t.iiite, ne soient pas comparables à celles de Stilling au pbinl de vue de l'Hibér-
nation. En ce qui me concerne, j'ai trouvé pendant tout l'hiver des cellules d'été cdrafc-
téristiiiues aussi bien dans les Rana esculenla conservées dans le laboratoire que dans
celles cjui Ă©taieiit pĂȘchĂ©es dans les mares autour de Montpellier.
I) Il ne s'agit donc pas là d'éléments aussi fugaces que pourrait le faire petisër
l'e-cpression de Stiliing. Leur forme, leurs divers fcaraclĂšres montrent clairement que
cellules de Ciflccio et cellules de Slilling sont un seul et mĂȘme Ă©lĂ©ment, et qU'il est
probable que Giaccio en a jugé autrement en prenant t^op à la lettre le mot de
Somnierzellen.
» Ces Ă©lĂ©ments prĂ©sentent, ed outre, la parlitularitĂȘ trĂšs singuliĂšre de se rencontrer
seulement parmi les anoures dans le geiire RcOia. C'est uh fait remarquable et absolu-
ment hors de doute. En effet, dans les belles recherches de Giacomini, ils ne sont
signalés que chez Rana temporaria, alors que cet auteur a étudié en détail la capsule
surrĂ©nale de Rana, Bombinalor, Bufo et Hyla. J'ai Ă©tudiĂ© moi-mĂȘme avec soin une
série de capsules surrénales à 'Hyla et de Bufo recueillis pendant toute l'année dans
lÚs serres du Jardin des Plantes de Montpellier, et je n'ai jamais rencontré de cellules
d'été chez ces Anoures. ßl ii'y eh a pds non plus chez les UiodÚles examinés par Giaco-
mini {Salamandra, Salamandrina, Spelerpes, Triton, Euproctus), ni dans les divers
Tritons que j'ai vus (7'. niannoratus et T. palmatas). La rareté des cellules d'été
mĂ©rite d'ĂȘtre remarquĂ©e, et il ne faudrait j)as se hĂąter de conclure de la capsule surrĂ©-
nale de la Grenouille Ă celle de tous les Amphibiens.
» Les cellules d'été présentent des caractÚres spéciaux, que Stiliing a bien indiqués :
forme globuleuse oĂč ovoĂŻde, noyau excentrique et fortement colorable, protoplasma
se teio^nant trÚs énergiquement par l'éosine aprÚs certains réactifs. La forme ùrroiidiÚ
de ces cellules se rencontre toujouts: jamais elles ne deviennent polygonales pour
constituer des masses épithéliales, et dans quelque partie de la capsule surrénale
qu'elles se placent, soit dans les cordons de cellules corticales, soit autour des cellules
médullaires ou au milieu des amas que ces derniÚres forment, elles demeurent globu-
leuses, sans modeler en rien leurs contours sur ceux des espaces que pourraient laisser
libres les cellules. Elles se montrent donc un peu comme des corps Ă©trangers Super-
posĂ©s en quelque sorte aux Ă©lĂ©ments des organes oĂč on les rencontre. Ce caractĂšre, la
disposition excentrique de leur noyau et quelques propriétés colorantes, m'ont porté
Ă penser que ces cellules sont peut-ĂȘtre tout sitaplemĂšnt des leucocytes Ă©migrĂ©s dans
la capsule surrénale, et qui prennent des caractÚres spéciaux dans cet organe. Leur
protoplasma se teint par mĂ©tachromasie en roĂčge tĂźolet pdr le bleu de Unna, comme
le fait celui des Mastsellen.
» Là présence de grains de sécrétion décrits par CiSccio dans ces cellules auxquelles
il donne justement, à cause de ces grains, le norti de granalifÚres, ne prévaut pas
contre cette maniÚre de voir. Il y à liea de poursuivre l'étude de ces cellules, et l'idée
de laur nature leucocytaire pourra bien ĂȘtre confirmĂ©e pSr la suite, surtout lorsqu'on
arrivera à constater le moment précis de leur apparition, ce que je n'ai pas pu faire
jusqu'ici.
» En tout cas, il faut insister sur ce faity qu'on ne les a trouvĂ©es jusqu'Ă
présent que dans le genre Rana. Slilling les signale chez R. esculenla.
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. nq
Giacomini ne les a jias Irouvées chez R. csculenta, mais chezR. temporaria.
Ciaccio les reprcsenle chez R. csculenta, tt donne anss-i B. lempcraria
comme un bon exemple pciir l'élude de ces cellules. Par conséquent leur
présence ne paraßt bien élablie jusqu'ici que dans le genre Rana et
peut-ĂȘtre pas dans toutes 1rs r s; Ăšces indigĂšnes de ce genre. »
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMEISTALE. â La segmentation parlhĂ©nngĂ©nĂ©tiqiie expĂ©-
rimentale chez les Ćufs de Petroniyzon Planeri. Note de M. E. Bataillox,
|irésenléc par M. Y. De1a£;e.
« Pour élucider les phénomÚnes intimes de la segmentation provoquée
chez les Ćufs vierges de VertĂ©brĂ©s, je me suis adressĂ© Ă un type autre que
nos Amphibiens vulgaires et présentant sur lui de sérieux avantages.
L'Ćuf de Lamproie, par sa constitution et son mode de segmentation, rap-
pelle celui de la Grenouille; mais l'absence de gangue et de pigment, la
présence d'un micropyle et la netteté de certains phénomÚnes consécutifs
à l'imprégnation permettent une expérimentation plus précise avec un
parallélisme intéressant entre l'évolution normale et l'évolution parlhé-
nogénétique.
» Les Ćufs vierges portĂ©s 3o minutes h 35°, suivant la technique empruntĂ©e Ă Delage,
et que j'avais employée avec succÚs pour fià na temporaria, sont restés inertes. Une
tempĂ©rature de So" ne m'a pas mieux fĂ©ussi. Le m^ĂȘme matĂ©riel immergĂ© dans les
solutions fortes salines ou sucrées (valeur : i pour loo de NaCl), pendant i lieurie,
I heure 3o minutes, 2 heures, i5 heures, et reporté dans l'eau pure, ne m'a fourni que
quelques rares débuts de segmentation. Mais j'ai obtenu réguliÚrement de trÚs belles
njorulas et mĂȘme des blastulas Ă Ă©lĂ©ments plus ou moips Ijiis, en plongeant et mq.in-
tenant les Ćufs dans des solutions de saccharose Ă 5 ou 6 pour 100 oij dans des solu-
tions isotoniques de ?^aCI.
» C'est un premier point à noter. Je rappellerai que, l'an dernier, avec Ranafusca,
je superposais avantageusement Ă l'action de la chaleur celle des solutions sous une
concentration identique. Mon objectif était de réagir contre la réhydratation inévi-
table sur des Ćufs volumineuv et Ă Ă©volution lente. L'interprĂ©tation est d'autant plus
plausible que cette annĂ©e, j'ai tirĂ© du mĂȘme type Amphibien, avec le seul contact
permanent du sucre Ă 6 pour 100, des foruies morniaires ou blastulaires plus belles
que toutes celles obtenues antérieurement.
» C'est la clef du phĂ©nomĂšne enregistrĂ© chez la Lamproie. L'Ćuf a une surface rela-
tive plus grande puisqu'il est plus petit, et son Ă©volution est sensiblement plus lente.
Une modification brusque de l'Ă©quilibre par le milieu extĂ©rieur peut n'ĂȘtre que tran-
sitoire ets'eflPacer dans l'eau pure avant la segmentation. On comprendrait ainsi com-
ment, chez les Amphibiens et les Cyclostomes, la meilleure condition de l'Ă©volution
8o ACADĂMIE DES SCIENCES.
expĂ©rimentale paraĂźt ĂȘtre le contact permanent de la solution la plus faible qui en-
gendre la division.
» A ces faits s'en joignent d'autres, non moins suggestifs et qui viennent tous Ă
l'appui de mon hypothÚse de la déshydratation.
» Sur l'Ćuf vierge friiĂźchement Ă©mis, le chorion n'apparaĂźt pas : il est strictement
accolé à la masse ovalaire. Ajoutez le sperme et presque immédiatement (au bout de
I minute au plus), le chorion se dĂ©tache au niveau du micropvle oĂč l'Ćuf montre une
dépression cratériforuie. On voit s'étendre progressivement vers le pÎle opposé une
contraction qui chemine comme une onde annulaire. L'Ćuf devient libre dans son en-
veloppe; il a réduit son volume; il est devenu sphérique, et le point micropylaire qui
correspondait à une extrémité de l'ovale passe à peu prÚs au pÎle supérieur à la suite
d'une rotation de go".
» L'Ćuf vierge soumis aux solutions dĂ©shydratantes prĂ©sente le mĂȘme phĂ©nomĂšne
au bout de 2^ heures, 48 heures, ou mĂȘme plus lard. Jamais il ne se divise sans avoir
subi au préalable ce changement d'allure, et je me suis assuré que ce changement
précÚde tout mouvement nucléaire.
» Mais voici d'autres détails également significatifs. Dans le sel à o,5 pour loo, on
trouve, au dĂ©but du sixiĂšme jour, beaucoup d'Ćufs restĂ©s inertes; depuis 72 heures,
aucun d'eux n'a séparé son chorion; leur surface est légÚrement ridée. On les porte
dans le sucre Ă 6 pour 100; le lendemain, la plupart d'entre eux sont en mouvement
et donnent ultérieurement de belles blastulas. Le passage inverse a été pratiqué au
bout de 7 jours avec des Ćufs non divisĂ©s dans le sucre Ă 6 pour 100; immergĂ©s dans
la solution de NaCl à o,65, ils se sont segmentés. Bien mieux, au bout de 7 jours, un
stock de ces Ćufs restĂ©s immobiles dans les milieux artificiels a pu ĂȘtre fĂ©condĂ©.
» Les Ă©bauches issues des Ćufs vierges ne dĂ©passent pas le stade blastulaire. Non
seulement les blastomÚres renferment des noyaux dÚs le début de la segmentation;
mais, dans certains cas, presque tous ces noyaux sont en mouvemnnt. Il y a prédo-
minance des figures pluripolaires.
» Ces expériences mettent en évidence le rÎle trÚs net de la déshydrata-
tion et l'avantage du contact permanent de la solution saline ou sucrée à la
concentration minima oĂč elle soit encore efficace ».
BOTANIQUE. â Le mĂ©ripkyte chez les CycadacĂ©es. Note de M. H. Matte,
j)résentée par M. Guignard.
« Depuis quelques années, on tend à accorder au systÚme libéroligneux
de la feuille (mériphyle de M. Lignier) une importance de plus en plus
grande. C'est donc dans le but de rechercher si celui des Cycadacées peut
donner des indications sur la valeur phylogénétique de ce groupe si inté-
ressant que nous avons entrepris sur le parcours des faisceaux une Ă©tude
résumée dans la présente Note.
SĂANCE DU 6 JUILLET IpoS. 8i
« La structure de l'arc foliaire des Cj'cadacées est trÚs constante, mais sa forme est
rendue assez variable par des plissements longitudinaux qui l'altÚrent d'une façon
parfois considérable.
» La rentrée des faisceaux foliolaires dans le rachis ne se fait par une trace réelle-
ment unifasciculée que dans le genre Cycas.-dam tous les autres genres, elle est pluri-
fasciculée. En effet, s'il est vrai que dans les genres Dioon et Ceralozamia, ainsi que
dans la plupart des espÚces du genre Zaniia, celle trace ne paraßt constituée que par
un seul faisceau rentrant, le nombre de ses poinlements trachéens démontre cependant
qu'il équivaut à une trace plurifasciculée. Parfois, d'ailleurs, comme chez le Dioon
edule Lind. et certains Ceralozamia, un ou plusieurs faisceaux marginaux externes
de la foliole restent indépendants de leurs congénÚres plus internes et se terminent en
pointe libre dans la base d'insertion sur le pétiole.
» De bonne heure, chez les Cycas, Dioon. Ceralozamia, la plupart des Zamia el
certains Macrozamia, l'arc libéro-ligneux péliolaire subit, vers le plan du pétiole,
un plissement longitudinal rentrant d'oi^i résulte la forme classique en £2. C'est sur ses
marges que s'insĂšrent tonjours les traces foliolaires.
» Dans le genre Encephalarlos, la forme en 12 est profondément modifiée et peut
mĂȘme ne plus se reconnaĂźtre. En effet, chaque trace foliolaire, nettement plurifasci-
culée, subit, dÚs sa rentrée, une torsion qui ramÚne le ou les premiers (') de ses fais-
ceaux soit vers les derniers, soit simplement vers la partie antérieure du pétiole. Dans
ce dernier cas, le trajet inférieur des faisceaux devenus antérieurs est variable : ou
bien, sans modifier notablement leur position, ils se mettent en rapport avec ceux des
traces foliolaires sous-jacentes, ou bien, se rapprochant plus ou moins du plan de symé-
trie pétiolaire, ils se placent soit dans la partie antérieure du segment médullaire, soit
dans sa partie postérieure ; là encore, ils se comportent de façons diverses suivant les
espÚces et certains peuvent s'intercaler dans l'arc pétiolaire. Les autres faisceaux des
traces foliolaires s'accolent au bord de l'arc libéro-ligneux et contribuent à son
accroissement, mais jamais ils ne le font qu'aprĂšs avoir subi, eux aussi, vers le plan de
symétrie du pétiole, une déviation qui fait songer au plissement de l'U.
» La résultante de tous ces faits est la constitution, à la base du pétiole, d'un sys-
tÚme libéro-ligneux foliaire k faisceaux dispersés et orientés en tous sens, systÚme
dans lequel il semble impossible de discerner une disposition type.
» Chez quelques espÚces, notamment chez VE. Lehrnanni Lehni. et chez VE.
horridus Lehni., les faisceaux foliolaires rentrants peuvent, en outre, en se tordant,
former des cordons libĂ©ro-ligneux trĂšs arquĂ©s ou mĂȘme Ă structure absolument con-
centrique.
» Le Zamia muricnta Willd. montre, dans la partie antérieure de son pétiole, un
systĂšme de faisceaux qui, par son mode de formation el sa disposition, rappelle celui
du g. Encephalartos; il en diffÚre, cependant, par le niveau plus inférieur oii se fait
la torsion des traces foliolaires.
» Enfin, chez quelques Macrozamia, M. spiralis Miq., M. Fraseri Miq., entre
autres, il n'y a que le premier faisceau des traces foliolaires successives qui subisse la
(') C'est-à -dire ceux qui sont le plus rapprochés du plan de symétrie pétiolaire.
C. R., 190.3, -i' Semestre. (T. CXXXVII, N- 1.) II
82 ACADĂMIE DES SCIENCES.
lorslon, el il en résulle ia formation d'un systÚme fa*ciculalre disposé réguliÚrement
suivant une bande antérieure parallÚle à la marge de l'arc pétiolaire et orientée in-
versement.
» On sait que chez le Stangeria paradoxa Tli.Moore, les deux premiÚres folioles
inférieures sont insérées en avant du pétiole et de pari et d'autre de sa ligne mé-
diane antérieure, et qu'elles sont, en outre, conliguës à la paire suivante qui est la-
térale. Il résulte de celte disposition que les traces des deux premiÚres folioles se
placent en avant et dans le prolongement des branches de l'arc ondulées el un peu
rentrantes vers le plan pétiolaire. Ainsi complété, cet arc prend ia forme de deux fers
à cheval accolés par leurs extrémités ; plus bas, le fer antérieur se creuse dans le
plan pétiolaire.
» Chez le Bowenia spectahilis Hook., les traces foliolaires, aprÚs une torsion en
avant de leur premier faisceau, constituent un systÚme libéro-ligneux qui, à la base
du pétiole secondaire, prend la forme d'un cercle de faisceaux fermé antérieurement.
» Les cercles des deux pétioles secondaires terminaux ' unissent en un seul dans le
rachis principal en isolant temporairement un faisceau dans son intérieur.
» Aux niveaux des rentrées des pétioles secondaires inférieurs, leurs cercles se
fondent de mĂȘme dans le cercle unique un peu dĂ©formĂ© du rachis principal, et, chaque
fois, il s'isole encore un ou plusieurs faisceaux permanents dans son intérieur. Ces
rentrées successives déterminent ainsi, dans la base du rachis, la formation d'un cercle
externe de faisceaux entourant complĂštement un second cercle interne excentrique
qui enserre lui-mĂȘme Ă son intĂ©rieur un faisceau reprĂ©sentatif d'un troisiĂšme
cercle. C'est là une disposition qui rappelle d'une façon frappante celle de VAn-
giopteris evecta.
» RĂ©sumĂ©. â Les traces foliolaires ne sont rĂ©ellement iinifasciculĂ©es que
clans le g. Cycas ; ailleurs elles sont plus ou moins plurifasciculées.
» La forme typique en Ăč ne se montre visible que chez les Cycas, Dioon,
Ceratozamia, la plupart des Zamia et certains Macrozamia, mais partout il
y a indication de pli latéral qui caractérise cet arc.
» Dans le g. Enccphalarlos, chez certains Zamia et Macrozamia, l'arc
foliaire présente, dans la base du pétiole, une complication parfois consi-
dérable due à des tensions et à des déplacements de faisceaux que nous
attribuons Ă des plissements de l'arc foliaire.
» Dans les g. Stangeria et liowenia, l'arc foliaire est assez différent des
prĂ©cĂ©dents et celui du second a la mĂȘme forme que dans V Angioptens.
» Cette étude s'apph'que à des feuilles adultes de troncs d'un ùge mûr;
la forme de l'arc foliaire dans les feuilles de jeunes individus est généra-
lement plus simple et elle peut mĂȘme prĂ©senter d'autres caractĂšres. »
SĂANCE DU 6 JUILLET 1903. 83
GĂOLOGIE. â Sur deux horizons Ă CĂ©phalopodes du DĂ©vonien supĂ©rieur dans
le Sahara oranais. Note de M. Emile Haug, présentée par M. Munier-
Chalrnas.
« L'existence de terrains paléozoïques dans le nord du Sahara est connue
de longue date, mais ce n'est qu'en 1901 que le Dévonien fut signalé dans
l'ExtrĂȘme Sud oranais par M. Flamand ('), d'aprĂšs des Ă©chantillons recueillis
pr^s de Charouin, dans le Gourara, par M. le commandant LaquiĂšre.
Calceola sandalina démontre bien la présence, en ce point, de l'étage
inférieur du Dévonien moyen. C'est à M. Emile Gautier (^) qu'est due la
dĂ©couverte, dans la mĂȘme rĂ©gion et dans l'oued Saoura, de CĂ©phalopodes
indiquant l'existence du Dévonien supérieur (*).
» Je parlerai d'abord d'un lot de fossiles, recueilli par M. Emile Gautier à Fgagira,
dans le Gourara, qui représente un horizon bien connu en Europe, appartenant à la
partie inférieure du Dévonien supérieur, à l'étage Frasnien. M. Gautier (') a publié
une coupe de la localité de Fgagiß-a, dans laquelle il attribue, sur des déterminations
provisoires, au sommet du Dévonien moyen les « minces couches calcaires avec bancs
» Ă©pais d'argiles intercalĂ©s », d'oĂč proviennent les fossiles en question. J'ai sous les
yeux plusieurs plaquettes de calcaire cristallin, couvertes Ă la surface de nombreux
fossiles, en général d'une belle conservation. Sur quelques-unes prédominent des Or-
thoceras indéterminables, sur d'autres se trouvent en grand nombre de trÚs beaux
exemplaires de Baclrites carinatus iMunst. sj).
» Les Goniatiles sont plus rares, mais Tornoceras simplex Buch et Gepliyroceras
intumescens Beyr. sont représentés par plusieurs échantillons. Enfin, sur une autre
plaquette, se voient plusieurs exemplaires de Biichiola retrostriala Buch sp.
» L'association de Tornoceras simplex, de Gephyroceras intumescens et de Bac-
trites carinatus indique avec certitude la présence, à Fgagira, de la zone à Gepiiyro-
(') Comptes rendus, 1" juillet 1901.
(') Ibid., 8 décembre 1902.
(') M. Emile Gautier ayant bien voulu, sur la demande de M. Douvillc, mettre Ă
ma disposition les matériaux recueillis dans ses deux voyages (1902 et 1900) dans
l'ExtrĂȘme Sud oranais, je suis Ă mĂȘme de donner aujourd'hui le rĂ©sultat de mes dĂ©ter-
minations paléontologiques. Je dois également à M. le lieutenant BaviÚre, du poste de
Beni-AbbÚs, -un lot de Céphalopodes qui m'a été obligeamment remis par I\L Paul
Lemoine. Je tiens Ă adresser ici tous mes remerciments Ă MM. Gautier et BaviĂšre,
ainsi qu'à MM. Douvillé et Lemoine.
(') EjiiLE-F^. Gautier, Sahara oranais [^Annales de GĂ©ogr., n" 63, i5 mai igoS,
p. 235-259; Carte l'I. IV, 8 figures {\ow jig. 2, p. 244)].
84 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ceras intuniescens, second uiveau du Dévonien supérieur, dans la classification publiée
récemment par M. Frech (').
» Cet horizon se rencontre, comme on sait, à CabriÚres, au Marlenberg, à Budes-
heim, etc., ainsi que dans le Timan.
» Un niveau incontestablement plus élevé a fourni à M. Gautier des séries beaucoup
plus riches. Il est reprĂ©sentĂ© en deux points, distants d'ailleurs d'environ 220'^", Ă
Charouin, dans le Gourara, au nord-est de Fgagira, et Ă Benl-.\bbĂšs, sur l'oued
Saoura, au sud-est d'igli.
» Le gisement de Beni-AbbÚs était faiblement représenté dans la série d'échantil-
lons rapportés par M. Gautier lors de son premier voyage; en revanche, j'ai mainte-
nant entre les mains un lot trĂšs important recueilli Ă la mĂȘme localitĂ© en mars igoS
par M. Gautier et par M. le lieutenant BaviĂšre. Les CĂ©phalopodes sont remarquables
par le nombre des exemplaires, la variété des espÚces et leur bel état de conservation.
Ce sont des moules internes calcaires, colorés en rouge par du sesquioxyde de fer
anhydre; les détails de l'ornementation et les cloisons y sont nettement visibles,
» J'ai été frappé de la ressemblance extérieure que présentent les échantillons de
Beni-AbbÚs avec ceux de certaines localités dévoniennes de l'Allemagne centrale. On
va voir par la liste ci-dessous que la ressemblance n'est pas seulement extérieure et
qu'elle porte également sur le caractÚre paléontologique de la série. Voici l'énuméra-
tion des espÚces que j'ai pu reconnaßtre parmi mes matériaux de Beni-AbbÚs :
» Chiloccras siibpartitum Miinsl.; Sporadoceras subbilobatum Miinst.; id. var.
meridionalis Frech.; Sporadoceras n. sp. (ou Meneceras, avec le péristome muni
d'une apophyse jugale) ; Aganides sulcatus Munst.; Clynienia lĆvigala Miinst.; Cl.
cf. pygmĆa Miinst.; Cl. cf. flexuosa MĂ»nsl.; Cl. annulata Miinst. (nombreux
exemplaires); Cl. subnautilina Sandb.; Cl. n. sp. afT. inlracoxLata„v^Q\\.\ Cl. n. sp.
aff. plurisepia Phil.; Cl. n. sp. (tours beaucoup plus embrassants que la précédente,
section ovale); Cl. n. sp.; Cl. spinosa Miinst.; Oxyclyinenia striata Miinst.; Or-
thoceras pi. sp.; Phacops cĆciis Giirich.; Capiiliis (?) (Dkevermann, Fauna der ober-
dev. TuiĂŻbreccie von Langenaubach, PI. XIV, fig. 11); Buchiola retrostriata Buch.;
Posidonomya venusta Munst.
» Ce qui frappe d'ailleurs, dans cette liste, c'est la prédominance des espÚces du
genre Clynienia s. str. et l'absence totale des Gonioclyincnia. C'est précisément là le
caractÚre qui différencie le niveau inférieur du calcaire à Clyménies de la Westphalie
et du Nassau, la zone Ă Clynienia annulata de MM. Denckniann et Lotz (-), du niveau
supérieur, de la zone à Gonioclyinenia speciosa.
» Je ne doute pas que ce soit le niveau inférieur qui se trouve représenté à Beni-
AbbÚs à l'exclusion du niveau supérieur. Le reste de la faune milite également en
faveur de cette conclusion. Il est rare de trouver, à des distances aussi considérables
que celle qui sépare le Sahara oranais du Nassau, une association de formes aussi
remarquablement identiques dans des couches appartenant au mĂȘme horizon.
(') Fn. Frech, Ueber devonisc/ie Animoneen (Beitr. z. Pal. a. Geol. Ćster.-Ung.,
t. XIV, p. 27-112, PL II-V; 1902).
('â ') V. FitECH, loc cit., p. io4-
SĂANCE DU 6 JUILLET ipoS. 85
» Quant à la seconde localité de calcaires à Ciyménies, celle de Charouin, dans le
Gourara, elle a fourni jusqu'à présent un nombre d'espÚces bien inférieur à celle de
Beni-AbbÚs. Parmi les matériaux recueillis par M. Gautier ne se trouvent que quelques
exemplaires de Clymenia lĆvigata, assez bien conservĂ©s, mais toutefois partielle-
ment polis par le sable, et plusieurs Gonlatiles indéterminables. Le niveau est proba-
blement le mĂȘme qu'Ă Beni-AbbĂšs, quoique le faciĂšs minĂ©ralogique soit assez diffĂ©rent.
Les calcaires rouge violacé sont beaucoup plus compacts et rappellent beaucoup cer-
tains marbres griotte.
» En résumé, on connaßt aujourd'hui dans le Sahara oranais, grùce aux
explorations de M. Gautier, deux niveaux fossilifÚres du Dévonien supé-
rieur, nettement définis par des faunes riches et bien caractéristiques. Leurs
affinitĂ©s palĂ©ontologiques avec les couches de mĂȘme Ăąge de l'Allemagne
centrale sont tout Ă fait remarquables et accentuent encore le caractĂšre
« hercynien » ou mieux « armoricain-varisque » des chaßnes paléozoïques
du Sahara septentrional, sur lequel plusieurs auteurs ont déjà insisté. »
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE. â Sur les variations de la Meuse Ă l'Ă©poque quater-
naire. Note de M. Paul Bois, présentée par M. de Lapparent.
« Létude attentive des riviÚres, de leur régime, de leurs terrasses, la
comparaison de la section des vallées avec la surface qu'elles drainent,
l'interprétation des formes topographiques du sol, montrent qu'à partir
de l'époque paléolithique, le bassin de la Meuse française a éprouvé des
variations considérables, qui ont laissé de profondes empreintes dans la
physionomie actuelle du pays ( ' ).
» Ce bassin englobait, à l'est, les hautes vallées de l'Orne, du Rupt de
Madt, du Terrouin et celle de la Moselle en amont de Toul; Ă l'ouest, la
Voire, la Marne avec ses affluents dans la région du Perthois, l'Aisne en
amont d'Attigny et l'Aire.
» Il était limité à l'ouest par la falaise crétacée et à l'est par l'ancienne
falaise corallienne du Jarnisy et du pays de Haye.
» Un grand nombre de ses affluents avaient une assez grande puissance.
» La SaÎnelle drainait tout le pays oolithique entre Coussev, Cliaumont et Langres.
Le Vair, outre son bassin actuel, occupait celui du Haut-Madon en amont de Mire-
court. La Haute-Moselle tout entiĂšre, au lieu de rebrousser Ă Toul, continuait son
(') Voir notamment les travaux publiés par .\L W. Morris-Davis.
86 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cours vers l'ouest et venait, par le Val-de-l'Ane, confluer Ă Pagny-sur-Meuse. Ses
eaux coulaient à 45'" au-dessus du fond de la vallée actuelle. La Loison et l'Olhain
prenaient leur source plus au sud et recueillaient les eaux du plateau corallien qui
recouvrait cncoie tout le pays de Woëvres.
» Enfin, un affluent, que nous désignerons sous le nom de Marne-Bar, prenait sa
source au nord de Chaumont, suivait le cours de la Marne jusque Saint-Dizier; puis,
se dirigeant vers le nord par-dessus le seuil delĂ forĂȘt de Belnoue, venait rejoindre le
cours de l'Aisne, passait au défilé du Grand-Pré et atteignait la Meuse par la vallée de
l'Agron puis celle de la Bar. Il recueillait au passage tous les affluents de la Marne et
de l'Aisne compris entre la falaise crétacée et la Meuse actuelle.
» Le bassin de cette riviÚi'e avait 8000*""' de superficie; celui de sa voisine, la Meuse,
avait à Mouzon gSoo'*'"' d'étendue. Aussi s'explique-t-on que les vallées creusées par
ces deux cours d'eau, Ă travers les calcaires oolithiques, aient Ă peu prĂšs une Ă©gale
importance.
» L'ancienne Marne-Bar coulait à 70" en moyenne au-dessus du lit de l'Aisne
actuelle et à oo* au-dessus de la Marne; son altitude, repérée au seuil de Belnoue par
les alluvions, atteignait i85âą.
» A la mĂȘme Ă©poque, l'Aube ne recevait pas le tribut de la Voiie, la Marne prenait
naissance sur le plateau crayeux delà Champagne et l'Aisne nedépassait pas vers l'est
le bombement jurassique voisin d'Atlignj'.
» Ces affluents de la Seine étaient fortement en contrebas du cours de la Marne-Bar.
Tous avaient la limpidité et l'allure tranquille des riviÚres de contrées perméables; ils
imposaient leur régime au collecteur en a\al de Paris. Aussi la Seine, dans son cours
infĂ©rieur, remplissait-elle sa vallĂ©e d'une Ă©paisse couche de tourbe, oĂč l'on a recueilli
des restes humains.
» A droite de la Meuse, la Meurlhe quaternaire coulait, vers Metz, à 45'" au-dessus
de son lit actuel. Ses affluents de rive gauche, relevés d'autant, ne dépassaient pas les
limites du Jarnisy et du pays de Haye.
» La Seille, à Pournoy-la-Chélive, tournait à droite et, longeant la faille de
MĂ©cleuves, rejoignait la Nied Ă Courcelles.
» Toute la contrée comprise entre la Champagne et les Vosges était
fermée au nord par les massifs forestiers de l'Ardenne, du Luxembourg et
du Palatinat, au sud par ceux de Clairvaux, du Bassigny et des Faucilles.
Une série de riviÚres parallÚles, violentes ou marécageuses, alternant avec
de longues bandes continues de forĂȘts orientĂ©es du sud au nord, rendaient
la pénétration trÚs difficile par l'est ou par l'ouest.
» Aussi les restes de l'industrie paléolithique, qui sont trÚs répandus dans
la Champagne, sont-ils presque inconnus entre celte contrée et le Rhin.
)) Tel était l'état du pays, lorsqu'une série d'événements, en pratiquant
des trouées à travers tous ces obstacles, vint ouvrir la région à l'activité de
l'homme.
» La Meurthe à Frouard avait un bassin plus étendu et plus ramassé que
SĂANCE DU 6 JUlLLĂŻĂŻT igoS. 87
celui de la Moselle; elle recevait un puissant appel du Rhin; aussi creusait-
elle son lit avec plus d'énergie. A un moment donné, un de ses affluents, le
Terrouin, dans son allongement vers l'ouest, vint surprendre la Moselle Ă
Toul et l'entraßna vers FriJuard. Les deux riviÚres, désormais réunies, joi-
gnant leurs efforts, creusÚrent leur vallée commune avec une énergie dou-
blée, et l'enfoncÚrent d'environ 45"".
» Les affluents, sous leur impulsion, entreprirent une violente campagne
d'érosion régressive.
» Le Bas Madon capturait le Haut Vair et dĂ©capitait l'Arol. La Saille, surprise Ă
Pounioy, était entraßnée dans la Moselle. Le Rupl de Madt, l'Orne et le Terrouin
sapaient le support argileux de la falaise corallienne et, la faisant reculer jusqu'aux
cÎtes de Meuse, nivelaient sur son emplacement les plaines des Woëvres. Par le fait
de ces captures, la Meuse perdait sur sa droite 4>oo'"" de bassin. l'rappéede paralysie,
elle cessa de rouler ses alluvions pour les déposer dans son lit.
» Pendant ce temps l'Aube, la Marne et l'Aisne continuaient lentement leur évo-
lution et creusaient progressivement leur sillon.
» L'Aube atteignait bientÎt la Voire; puis la Marne champenoise capturait sa voi-
sine du Vallage, déblayait le Perthois et allait conquérir jusqu'à Ghauniont la haute
vallée de la SaÎnelle. Enfin, l'Aire perçait le bomijcment d'Attigny et venait détourner,
au défilé de Grand-I^ré, tout le reste de la Marne-liar. Avec cette derniÚre, la Meuse a
perdu 7600'""'- de son bassin. Des 21600'""- qu'elle drainait autrefois en amont de
MĂ©ziĂšres, il ne lui en reste plus que 7000 Ă l'heure actuelle.
» L'Aube et la Marne ainsi renforcĂ©es se sont partagĂ© les tĂȘtes champenoises des
riviĂšres de Brie.
» La Marne et l'Aisne, devenues torrentielles, entraßnÚrent leurs troubles jusque
dans la basse Seine et recouvrirent son fond tourbeux d'une couche de 4"' de fertiles
alluvions.
» La Lorraine et le liarrois avaient dÚs lors leur aspect actuel; mais la
lutte entre les riviÚres ne semble pas terminée et il est permis d'entrevoir
dans l'avenir que les derniers restes de la Meuse française seront soutirés
par les vallées de la Bar et de l'Ingressin, et que la Seine sera alors direc-
tement aux prises avec le Rhin.
M Par toutes les captures, de larges brÚches ont été creusées dans les
anciennes barriĂšres, les grandes voies historiques se sont ouvertes de
l'ouest à l'est au commerce comme à la guerre, l'homme a pu pénétrer
en Lorraine, ainsi que le prouvent les restes de l'industrie néolithique qui
s'y sont rencontrés.
» Plus tard les routes, les canaux et les voies ferrées ont utilisé les
mÎmes passages naturels, dont l'ouverture avait été si laborieuse.
» En terminant, il est curieux de remarquer que la lutte épique des
88 ACADĂMIE DES SCIENCES.
riviÚres, qui a livré à l'homme l'accÚs des plateaux lorrains, n'a fail que
préparer le théùtre ou devaient se dérouler les guerres acharnées de deux
races, depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur la rĂ©lro gradation de l'empois d'amidon.
Note de M. L. M.*que.\xe, présentée par M. Roux.
« On sait depuis longtemps que certaines variétés d'amylodextrines
perdent d'elles-mĂȘmes leur solubilitĂ© dans l'eau, mais jusqu'ici on n'a encore
signalé explicitement aucune transformation moléculaire de l'amidon sim-
plement gélifié. La seule indication précise qui, à ma coimaissance, se
rapproche des faits exposés dans cette Note nous a été fournie par M. Lindet,
qui attribue le rassissement du pain à une rétrogradation de l'anivlodexlrine
ou de l'amidon muqueux et montre, en effet, que dans la mie la quantité
d'amidon inattaquable par l'acide chlorhydrique dilué, à la température de
36°, augmente à mesure qu'on s'éloigue du moment de la cuisson (' ).
» Il suffit cependant de maintenir pendant quelques jours, en milieu
aseptique, une gelée homogÚne d'amidon, pour la voir, de translucide
qu'elle était d'abord, devenir peu à peu opaque et finalement déposer des
grumeaux dont l'apparition rappelle le phénomÚne delà contraction du
coagulum, étudié autrefois par Grimaux. J'ai reconnu que ce changement
d'aspect est dĂ» Ă une transformation de l'amidon, qui tend Ă prendre la
forme d'amylocellulose décrite par Brown et Héron.
» Non colorable par l'iode, inattaquable par le malt, trÚs lentement
hydrolysée par les acides minéraux étendus et bouillants (-), cette matiÚre
se dissout au contraire assez bien dans une lessive de potasse, et la liqueur
neutralisée se colore à nouveau par l'iode en bleu pur : ce caractÚre,
déjà reconnu par Brown et Héron, semble indiquer dans l'amylocellulose
la présence d'une fonction lactonique, résultant sans doute d'une désh\-
dratation partielle de la molécule primitive d'amidon.
» La transformation est progressive; sa vitesse décroßt avec le temps
sans devenir nulle aprĂšs 20 jours de conservation ; elle s'observe enfin avec
(') Comptes rendus, l. CXXXIV, p. goS ei Bull. Soc. ciiiin., 3" série, t. WVII,
p. 633.
(â -) 11 se forme ainsi du glucose ordinaire, que l'on a rĂ©ussi Ă faire cristalliser,
comme avec l'amidon normal.
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. 89
la pseudo-solution d'amidon préparée à i3o° atissi bien qu'avec l'empois
ordinaire et par conséquent est de nature purement chimique, indépen-
dante de l'intervention de tout enzyme ou microorganisme.
» Les résultats suivants donneront une idée suffisante de l'allure géné-
rale du phénomÚne.
» ExpĂ©rience I. â as de fĂ©cule (non dessĂ©chĂ©e) par essai; on gĂ©lifie par un chauf-
fage de 5 minutes à 100° avec ^o*^"' d'eau, on conserve avec quelques gouttes de
toluĂšne, puis on saccharifie Ă froid, par 20"'' d'une mĂȘme solution d'amylase. AprĂšs
24 heures on filtre et l'on dose l'extrait sec dans la liqueur claire, en négligeant la
matiÚre soluble apportée par le malt (environ os, 3).
Perte en matiĂšre
Extrait soluble
sec ~"~ â ^ â -^ ~
total. absolue. pour 100.
DĂ©but 2,0682
AprĂšs 2 jours i,95i8 o,ii64 5,6
» 4 joui's i,9i52 o,i53o 7,4
» 8 jours 1,8384 0,2298 11,1
» 10 jours > 77898 0,2784 i3,4
» ExpĂ©rience II. â 28 de fĂ©cule dans 4©'^"'' d'eau; on gĂ©lifie par 2 minutes de
chauffe dans un bain d'eau bouillante, puis on maintient pendant i5 minutes en auto-
clave à 110° et l'on conserve sans addition. La saccharification est faite à froid
par 10''°'° d'une mĂȘme infusion de malt (i5s pour iSo"^"' d'eau) et en prĂ©sence de
toluÚne. AprÚs 24 heures, on dose dans les liqueurs filtrées l'extrait sec et le maltose,
en tenant compte, celte fois, des apports imputables Ă la solution de diastas". (05,174
de matiĂšre soluble et 0^,0828 de maltose pour lo"^""').
» Le dosage du maltose a été effectué par la méthode à riivposulfite de sodium,
que j'ai décrite il y a quelques années (').
Différences pour 100. Rapport du
MatiĂšre Maltose â â â maltose Ă
soluble. formé. Extrait sec. Maltose. l'extrait sec.
se
Début .. 1,710 1,206 » » 0,70»
AprĂšs 2 jours.... i,634 t,i36 4)4 5,8 0)690
» 4 » â âąâąâą i,6o4 1,123 6,2 6,9 0,700
» 6 » .... 1,584 1,110 7,3 8,0 0,701
» 8 » .... i,56i 1,100 8,7 8,8 0,705
» 12 » .... 1,546 1,080 9,6 10,4 0,698
» 16 » .... i,53i i,o66 10,5 11,6 0,696
» 20 » .... i,5ï5 i,o53 11,4 12,7 0,695
» Ces chiffres montrent que l'extrait sec renferme constamment la mĂȘme propor-
(') Bull. Soc. chini., 3"' série, t. XIX, p. 926.
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, M» 1.)
1-2
go ACADEMIE DES SCIENCES.
lion centésimale de nialtose; la portion li'empois qui reste attaquable est donc tou-
jours identique Ă elle-mĂȘme, ce qui tĂ©moigne de l'homogĂ©nĂ©itĂ© de la matiĂšre pre-
miÚre et exclut l'hypothÚse d'un dédoublement possible de la fécule en deux principes
distincts, dont l'un serait transformable en maltose et l'autre non saccharifiable.
» ExpĂ©rience III. â aoos d'empois de fĂ©cule Ă 4 pour loo par essai; on stĂ©rilise par
i5 minutes de chauffe à 120° et l'on saccharifie par 20""° d'extrait de malt, à froid. Au
bout de 24 heures on dose le ré.^du insoluble, par dessiccation sur filtre taré à iio".
HĂ©siclii insoluble
absolu. pour' 100.
DĂ©but 0.108 1,35
AprĂšs 2Jours o,2i3 2,66
» 4 « 0)429 5,36
» 6 » o , 566 7 , 07
» 8 » ... o , 665 8 , 3 1
» 12 » 0,730 9)13
)) On voit qu'aprÚs deux semaines la rétrogradation de l'empois atteint environ le
dixiĂšme de la masse totale, sans ĂȘtre encore complĂštement arrĂȘtĂ©e. Celte substance
est donc susceptible de se transformer sponlanément en amylocellulose, c'est-à -dire
en un corps qui n'est plus attaquable par les diastases du malt; sa transformation
s'accomplit lentement, avec une vitesse décroissante, ce qui porte à croire qu'elle est
limitée; enfin il semble qu'elle soit d'autant plus rapide que l'amidon a été moins
forlement chauffé au moment de sa gélificalioii.
« Il est vraisemblable qu'elle est influencée par la présence des matiÚres minérales
que renferme la fécule ou que l'eau arrache au verre pendant la stérilisation; c'est un
point sur lequel je me propose d'entreprendre de nouvelles recherches. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur une bactĂ©rie oxydante, son action sur l'alcool
et la glycérine. Note de M. R. Sazekac, présentée par M. Roux.
« En étudiant un vinaigre de vin, je fus frappé de la propriété qu'il
possédait de réduire forlement à froid la litiueur de Fehling, alors que la
cuve d'acétification ne contenait pas la bactérie du sorbose dont la pré-
sence eût pu expliquer le pouvoir réducteur du liquide, par son action sur
la glycérine du vin. On sait en effet depuis les travaux de M. G. Bertrand,
que la bactérie du sorbose transforme la glycérine en un sucre possédant
le pouvoir réducteur à froid, la dioxyacétone (').
» En ensemençant quelques gouttes du vinaigre en question sur du
(') Comij Les rendus, t. CXXVi, 1898, p. 842.
SĂANCE DU 6 JUILLET IQoS. 9I
bouillon lie levure glycérine, j'obtins des cultures qui au bout de peu de
temps réduisaient le réactif cupropotassique. Le voile microbien formé
contenait un microbe fort différent, par sa forme, du mycoderma aceti et
de la bactérie du sorbose. Isolé avec soin sur plaques de gélose glycérinée
à 2 pour 100, il donna constamment, sur bouillon glycérine, des cultures
bien homogÚnes et possédant le pouvoir réducteur à froid.
» C'est un bactérium assez gros, dont les articles croissent isolés ou associés deux,
par deux, quelquefois en forme de V.
» Il se colore facilement par les couleurs basiques d'aniline, de préférence par le
violet de gentiane. Il ne prend pas le Gramm.
» Son milieu d'élection est le bouillon de levure glycérine à 2 pour 100. Sa tempé-
rature d'élection est au voisinage de 28°-3o°.
» Il ne cultive pas sur bouillon de viande. On n'obtient pas de colonies sur pomme
de terre. Sur gélose glycérinée, la culture est facile et donne des colonies épaisses. Je
n'ai pas réussi à obtenir de cultures sur le milieu artificiel de Pasteur qui convient
bien au mycoderma aceti.
» Provenant d'une cuve d'acétification en pleine marche, ce bactérium
pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©, jusqu'Ă un certain point, comme un microbe acĂ©li-
fianl. Toutefois l'expérience montre qu'il consomme difficilement l'alcool
éthylique. Il cultive mal sur le bouillon de levure alcoolisé et le rendement
maximum en acide acétique correspond à peine à la combustion de 5o
pour 100 de l'alcool à acétifier, comme il résulte de l'expérience suivante :
» Une sĂ©rie de matras coniques contenant 5o'^'"' de bouillon de levure alcoolisĂ© Ă
4 pour 100 sont ensemencés avec le bactérium et mis à l'étuve à So". L'acidité totale
calculée en acide acétique donne pour des intervalles de 48 heures les cliifTres sui-
vants :
AprĂšs
3 jours. 4jours. 6 jours. 8 jours. lojours. lajours. i5 jours.
08, i35 qs, 432 os, 639 08,585 os,852 os, 555 os, 495
» On obtient donc un poids maximum de oS,852 en acide acétique, alors que le
liquide de culture contient environ 28 d'alcool.
M Ces résultats différencient encore le microbe étudié du mycoderma
aceti et de la bactérie du sorbose qui, tous deux, acétifient rapidement et
en totalité l'alcool qui leur est offert.
» Toutefois ce microbe oxydant semble se rapprocher sensiblement de
la bactérie du sorbose au point de vue de son action biochimique sur les
92 ACADĂMIE DES SCIENCES.
alcools polyatomiques. Vis-à -vis de la glvcérine son action est identique.
A ce titre il s'éloigne encore du mycoderma aceti dont l'action sur la glycé-
rine, bien que trĂšs lente, correspond Ă une combustion complĂšte, ainsi
qu'il résulle d'un travail publié en collaboration avec M. Bertrand (' ).
» L'extraction du corps réducteur contenu dans les cultures de bouillon glycérine
peut ĂȘtre faite par la mĂ©thode indiquĂ©e par M. G. Bertrand pour la dioxyacĂ©tone des
cultures de bactérie du sorbose (^). Le sirop obtenu est combiné au bisulfite de
sodium en solution concentrée. La combinaison résultante correspond au composé
bisulfitique donné par la dioxyacétone comme le prouve le dosage du sodium à l'état
de sulfate ;'en effet, le poids de sodium contenu dans is de la combinaison bisulfitique
est de os, 11^5; dans le cas du composé bisulfitique de la dioxyacétone, le poids du
sodium'combiné est de o?, 1 186.
» En décomposant la combinaison bisulfitique par l'acide sulfurique, on obtient
un corps présentant toutes les propriétés de la dioxyacétone. Il possÚde une légÚre
saveur sucrée et fond aux environs de 60°. Le dosage du carbone et de l'hydrogÚne a
donné les chiffres suivants calculés pour 100:
C=:39,95, H =6,75
qui concordent bien avec les chiffres calculés dans le cas de la dioxyacétone
C = 4o, 11:= 6, 66.
» J'ai pu voir, en outre, que ce baclérium consomme d'autres alcools
polyatomiques, tels que l'Ă©rythrite et la sorbite, en donnant des corps qui
réduisent à froid la liqueur de Febling, tandis qu'avec certains autres
alcools, tels que la mannite, il n'y a pas formation de corps réducteur.
» Les faits précédents montrent qu'il existe, dans certains vinaigres, une
bactérie oxydante, toute différente, par sa forme et l'apparence de ses
cultures, de la bactérie du sorbose, et capable d'oxyder rapidement la gly-
cérine pour la transformer en dioxyacétone. Cette bactérie se distingue,
en outre, des microbes des vinaigres décrits jusqu'ici, par sou faible pou-
voir acétifiant. Je propose donc de la ranger dans la classe des microbes
oxydants, en dehors des microbes acétifianls par excellence, tels que le
mycoderma aceli. »
(') Comptes rendus, t. CXXXll, 1901, p. io54.
(') Comptes rendus, t. CXXVI, 1898, p. 984.
SĂANCE DU 6 JUILLET ipoS. 98
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMENTALE. â De la proclucĂčon du glucose, sous l' in-
fluence de la vie asphyxique, par les tissus du Bombyx mori, aux diverses
phases de son évolution. Note de M. F. Maignox, présentée par M. A.
Chauveau.
« Dans des Notes précédentes, publiées avec M. Cadéac {Comptes ren-
dus, 28 avril igo2, 16 juin 190 i, i âą?. janvier igoS, avril igoS), nous avons
Ă©tabli que les tissns de MammifĂšres Ă©laborent du glucose, lorsqu'on les
soumet, in vivo on in vitro, Ă diverses influences, telles que les trauma-
tismes, ou la vie asphyxique.
» Il était intéressant de vérifier la constance de cette fonction dans les
autres groupes de la série animale. Dans ce but, j'ai entrepris une série de
recherches, en m'adressant à des représentants des différentes classes de
Vertébrés ou d'Invertébrés.
» Dans cette Communication, je fais connaßtre les résultats obtenus avec
les tissus du Bombyx mori (race à cocons jaunes), expérimenté sous forme
de larve, de chrysalide ou de papillon.
» Claude Bernard a déjà signalé la |)résence du glucose chez les
insectes adultes, et l'absence de ce mĂȘme Ă©lĂ©ment dans les formes lar-
vaires; le sucre apparaissant pendant le stade de chrysalide. Sur le Bom-
byx mori, j'ai observĂ© les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes.
» J'ai constaté en outre, que les tissus de larve, de chrysalide ou d'in-
secte adulte, renfermant ou non du glucose, Ă©laborent toujours du sucre
lorsqu'on les soumet Ă une vie asphyxique de 18 Ă 24 heures.
» Pour les larves, il est nécessaire d'opérer sur les tissus des parois du corps, le
contenu intestinal renfermant du glucose en abondance. Pour cela, il suffit d'inciser
la larve sur toute sa longueur, et de désagréger la masse viscérale sous un filet
d'eau.
» Pour les chrysalides et les papillons, on peut se servir de l'insecte entier et vivant ;
l'animal étant à jeun, son tube digestif est privé de sucre.
» L'asphyxie des tissus ou des animaux, vivants est réalisée par leur immersion dans
un bain d'huile. Ce dernier est stérilisé et privé d'air, par une ébuUition préalable.
» Les tissus, ou animaux, entiers, avant d'ĂȘtre placĂ©s dans l'huile, sont plongĂ©s pen-
dant quelques instants dans une solution de fluorure de sodium Ă 2 pour 100, pour
opérer la destruction des germes qui pourraient se trouver en surface.
» En prenant ces précautions, on se met à l'abri de toute putréfaction, les tissus
sont retirés de l'huile, absolument intacts, aprÚs un séjour de 24 heures.
» Le bain d'huile est maintenu à la température du laboratoire.
94 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» La reclierche du glucose porte sur les bouillons de tissus, préparés et déféqués
comme il a été dit dans les Notes précédentes. La reclierclie qualitative est effectuée
au moyen de la pliénylhydrazine, et le dosage à l'aide de la liqueur de Fehling.
» Les résultats en glucose, donnés dans la suite, sont toujours ramenés h loos de
tissus.
ExpĂ©rience I (20 juin 1902). â Lan.es sur le point dĂ©filer.
Parois du corps débarrassées de la masse intestinale.. Ahsence de glucose
Quantité de glucose formée aprÚs une aspliyvie de
26 heures 2'"?, 5
E.xpĂȘrience // (20 juin). â Jeunes cocons de un ou deux jours.
)> Les uns renferment déjà des chrysalides, les autres renferment encore des larves.
Chrysalides et larves sont séparées et font l'objet de deux expériences.
Larves (on a opéré sur l'animal entier) Al)sence de glucose
Quantité de glucose formée aprÚs 22 heures d'as-
phyxie 8''ĂȘ, 8
Chrysalides jeunes Absence de glucose
Quantité de glucose formée aprÚs 22 heures d'as-
phyxie 3''s, 7
ExpĂ©rience Itl {id juin). â Cocons dĂ©jĂ anciens
(le cinquiĂšme jour avant la premiĂšre Ă©closion).
Chrysalides Traces de glucose
Quantité de glucose formée aprÚs 17 heures d'as-
phyxie S""?, 6
I"' juillet. â Cocons sur le point d'Ă©clore
(mĂȘme origine que les prĂ©cĂ©dents, jour de la premiĂšre Ă©closion).
Chrysalides Présence de glucose
(il s'en est formé 4''"> 4 depuis le 26 juin).
Quantité de glucose formée par une asphyxie de
17 heures o""?, 7
ExpĂ©rience /F (7 juillet). â Cocons sur le point d'Ă©clore.
Chrysalides Présence de glucose
Quantité de glucose formée aprÚs 17 heures d'as-
phyxie, 6'^5, 5
ExpĂ©rience V (7 juillet). â Papillons.
De mĂȘme origine que les cocons de l'expĂ©rience prĂ©cĂ©-
dente. La plujjart sont fécondés et ont déjà pondu. . Présence de glucose
Quantité de glucose formée pendant 2^ heures d'as-
phyxie 6'B, 6
SĂAXCE DU (i JUILLET igoS. r)5
)) Conclusions. â Des expĂ©riences qui prĂ©cĂšdent, il est permis de tirer
les conclusions suivantes :
» 1° Les tissus de vers à soie ou de jeunes chrysalides ne renferment pas
Inice de glucose, mais ils peuvent en produire par une asphyxie de
i8 Ă 24 heures ;
» 2° Le sucre fait son apparition dans les tissus de l'animal vers la fin
du stade chrysalidaire. A partir de ce moment, il augmente jusqu'Ă la trans-
formation de la chrysalide en insecte parfait, dans les tissus duquel on le
retrouve d'une façon constante;
» 3" Les chrysalides anciennes et les pjqßillons, bien que renfermant
normalement du glucose, jouissent de la faculté d'en élaborer à nouveau,
sous l'influence do l'asphyxie. »
CIUMIE BIOLOGIQUE. â Sur la production d' /lydrogĂšne sulfurĂ© par les extraits
d'organes et les matiÚres albuminoides en général. Note de MM. J.-E,
Abei.ous et H. Ribaut, présentée par M. Bouchard.
« En 1888, M. J. de Rey-Pailhade a montré que, si l'on mélange du
soufre à de l'extrait de levure de biÚre, ce mélange dégage de l'hydrogÚne
sulfuré. Cet auteur, pour expliquer ce fait, admit qu'il existait dans l'extrait
de levure un principe immédiat, qu'il n^\)e\a. philothion, jouissant de la pro-
priété d'hydrogéner le soufre à froid en milieu légÚrement acide. Il observa
des faitsanaloguespour des extraits d'organes ou de tissus animaux et végé-
taux et conclut plus tard que le philothion Ă©tait un ferment soluble hydro-
génant, une hydrogénase.
» Les recherches que nous avons entreprises tendent à montrer que
cette derniĂšre conclusion ne saurait ĂȘtre acceptĂ©e el que la production
d'hydrogÚne sulfuré par les extraits organiques additionnés de soufre ne
présente pas les caractÚres d'une action diastasique.
« Avant nous, M. Ernst Rosing (ThÚse de doctorat de Rostock, 1891)
étudiant l'oxydation de l'ovalbumine en présence du soufre avait constaté :
I" que la production d'hydrogÚne sulfuré était limitée; 2° que les anti-
septiques, mĂȘme Ă forte dose, ne l'empĂȘchaient pas et concluait que ces
deux ordres de faits plaidaient contre la nature diastasique de la réaction;
la production d'hydrogÚne sulfuré était la conséquence de l'oxydation (de
l'hydroxyiation selon ses propres termes) do l'albumine en présence de
l'eau.
gĂ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Voici les faits que nous avons observés :
>) 1° Si l'on fait un extrait de foie (de cheval ou de veau) en présence de fluorure
de sodium à n pour loo ( ^. «« ) ; si l'on mélange cet extrait avec du soufre et si
' \ loie ) /
l'on acidifie légÚrement par de l'acide tartrique, le mélange abandonné à une douce
température ou mieux à la température de 4o" produit de l'hydrogÚne sulfuré.
» 2" Si l'on soumet l'extrait à l'ébullition pendant quelques minutes et si, aprÚs
refroidissement, on ajoute du soufre, il se produit de l'hydrogÚne sulfuré, que la
réaction du mélange soit légÚrement alcaline, neutre ou légÚrement acide. Non seule-
ment l'ébullition préliminaire n'a pas supprimé cette réaction, mais elle en a accru
au contraire l'intensité.
» 3° On peut mĂȘme soumettre l'extrait Ă la tempĂ©rature de 120° et i3o° pendant
quelques minutes. AprÚs refroidissement et addition de soufre, on observe un déga-
gement abondant de H=S, plus marqué que dans les cas précédents. La température
élevée paraßt avoir favorisé cette réaction.
» /jo On acidifie lĂ©gĂšrement l'extrait de foie par de l'acide tartrique; on porte Ă
rébullition; les albumines se précipitent. On filtre. Le filtrat clair additionné de soufre
noircit, mais faiblement, le papier à l'acétate de plomb. Le résidu composé d'albumines
coagulées, lavé à plusieurs reprises, puis additionné de soufre, noircit rapidement et
énergiquemenl le papier réactif.
» 5° Si l'on chaufïe au bain-marie bouillant de l'extrait de foie légÚrement acidifié
par l'acide tartrique, on observe la production d'un peu d'hydrogÚne sulfuré. Si, aprÚs
un quart d'heure, l'extrait Ă©tant toujours dans le bain-marie bouillant, on ajoute un
peu de soufre, le dĂ©gagement de H-S s'accentue manifestement. Les mĂȘmes faits
peuvent ĂȘtre observĂ©s avec l'extrait de levure de biĂšre.
)) 6° Dans ces conditions (mélange d'extrait de foie et de soufre au bain-marie
bouillant), nous avons pu obtenir au bout de 2 heures os,oo38 d'hydrogÚne sulfuré.
» 7° Nous avons observé des faits semblables avec une solution d'ovaibumine pure.
» 8° D'autres matiÚres nibuminoïdes : gélatines, peptones, caséine, additionnées de
soufre, ne donnent pas d'hydrogÚne sulfuré à 4o°, mais en produisent au contraire à la
température de IVbullition; l'ovalbumine donne de l'H-S à la température de 4o°.
» Nous concluons :
» i" Que la production d'hydrogÚne sulfuré par les extraits d'organes
seuls ou additionnĂ©s de soufre ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un phĂ©-
nomĂšne de nature diastasique;
» 2° Que les matiÚres albuminoïdes ])ossÚdent à des degrés divers le
pouvoir de dégager de ThydrogÚne sulfuré quand on les chauffe soit seules,
soit en présence de soufre.
» Nous nous proposons de donner, dans une prochaine Note, le résultat
de nos recherches sur le mécanisme de cette réaction. »
SĂANCE DU 6 JUILLET igoS. g'^
PHYSIQUE DU GLOBE. â Ătude de la circulalion marine.
Note de M. J. Thoulet.
« Dans l'intention d'Ă©tudier la circulation sous-marine, j'ai cherchĂ© Ă
caractériser les eaux de mer par un certain nombre de caractéristiques,
permettant de reconnaĂźtre si deux Ă©chantillons pris Ă faible distance l'un
de l'autre font partie de ce mĂȘme fleuve sous-marin qu'est un courant. En
procédant ainsi de proche en proche, je me suis proposé de suivre et par
conséquent de découvrir ce courant depuis son lieu de départ jusqu'à son
lieu d'arrivĂ©e. J'ai employĂ©, pour caractĂ©ristiques statiques, la densitĂ© Ă
zéro ou densité normale de l'échantillon, l'halogénie ou poids total des
halogÚnes, dosé par litration à l'azotate d'argent contenu dans i''^ de
l'Ă©chantillon, et, dans la mĂȘme quantitĂ© d'eau, le poids d'acide sulfurique
obtenu par précipitation à l'aide du chlorure de baryum. Comme caracté-
ristique dynamique, j'ai choisi la densité in situ, c'est-à -dire ramenée à la
température possédée alors par le titre de l'échantillon et corrigée de
l'effet de compression exercée par les couches d'eau sus-jacentes. Dans un
mĂȘme plan parallĂšle Ă la surface, quelle que soit la profondeur, l'eau
s'écoule de l'échantillon de plus faible densité in situ vers l'échantillon de
plus forte densité in situ, avec une vitesse proportionnelTe au gradient de
densité, c'est-à -dire à la différence de ces deux densités à l'unité de
distance.
» Le procédé pratique consiste à recueillir le plus grand nombre
possible d'Ă©chantillons d'eaux sur une mĂȘme verticale, opĂ©ration singu-
liÚrement facilitée par l'emploi de bouteilles Richard ; à multiplier les
séries et à les analyser au point de vue des quatre caractéristiques dyna-
miques et statiques. On les dispose ensuite en schĂ©mas correspondant Ă
chacune des stations. Chaque irrégularité insolite des courbes est l'indice
probable d'un courant, dont la profondeur est ainsi indiquée. Pour établir
le réseau des courants sur un espace de mer déterminé, on coupe la
masse des eaux océaniques à des distances connues de la surface par des
séries de plans parallÚles, sur chacun desquels on trace les aires isopycnes
ou d'égale densité in situ, à l'aide des schémas verticaux des stations. En
multipliant le nombre des stations, on parvient Ă reconnaĂźtre la circu-
lation océanique dans la région considérée, absolument comme un zoolo-
giste se renseigne sur la structure interne d'un animal mou par l'examen
C. R., igoS, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 1.) l3
q8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de chacune des sections parallĂšles qu'il aura pratiquĂ©es au microtome Ă
travers son corps.
» Le Prince de Monaco a bien voulu me confier les échantillons d'eaux recueillis
par lui pendant plusieurs de ses campagnes océanographiques dans l'Atlantique nord;
environ 120, dont 73 compris entre la surface et 6o35", proviennent de la campagne
de 109a aux Açores.
» Tous ces échantillons ont été analysés (densité à zéro, densité in situ, halogénie,
acide sulfurique, ammoniaque libre, ammoniaque albuminoïde) et les résultats mis
sous forme de graphiques. Les densités normales à zéro étant comptées en abscisses,
l'halogénie et la teneur en acide sulfurique étant comptées en ordonnées, on reconnaßt
qu'aucune caractéristique ne donne une courbe linéaire, mais que l'ensemble des points
marqués constitue une bande notablement plus large, surtout pour l'acide sulfurique,
que ne le comporte l'erreur expérimentale évaluée et représentée graphiquement.
» Je me réserve d'étudier en détail les variations de chacune de ces va-
riables. Mais, dĂšs Ă prĂ©sent, la vue seule du graphique, en montrant qu'Ă
une mĂȘme densitĂ© normale correspondent plus d'une seule valeur de l'une
quelconque des caractéristiques, permet d'établir trois conclusions :
» 1. L'eau de mer ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme de l'eau distillĂ©e
contenant en solution une quantitĂ© plus ou moins considĂ©rable d'un mĂȘme
mélange de sels.
» 2. I.a densité normale à zéro, l'halogénie et la teneur en acide sulfu-
rique sont bien réellement des caractéristiques statiques des euux de mer,
dont elles laissent reconnaßtre la personnalité et qu'elles permettent, par
conséquent, de suivre de proche en proche, à quelque profondeur que ce
soit, dans la masse mĂȘme des eaux ocĂ©aniques.
» 3. Les Tables de ces diverses variables, et d'autres encore, calculées
d'aprĂšs des moyennes ou autrement, et ne donnant qu'une valeur unique
de chaque variable pour l'une quelconque d'entre elles prise comme terme
de comparaison, ne sont pas conformes à la réalité. »
M. V. Génin adresse, par l'entremise de M. Haller, une Note intitulée :
a Calcul rapide du mouillage et de l'écrémage du lait ».
(Commissaires : MM. SchlĆsing, Marey, Haller.)
A 3 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures un quart.
M. B.
SĂANCE DU 6 JUILLET igo3. qq
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OOTRAGES REĂUS DANS LA SĂANCE DU 29 JUIN igoS.
Cours de Physique mathématique de la. Faculté des Sciences. Théorie analytique
de la Chaleur mise en harmonie avec la Thermodynamique et avec la théorie méca-
nique de la lumiĂšre, par J. Boussinesq, Membre de l'Institut. Tome II : Refroidis-
sement et échauffement par rayonnement, conductibilité des tiges, lames et masses
cristallines, courants de convection, théorie mécanique de la lumiÚre. Paris,
Gautliier-Villars, igoS; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Etude sur les deux derniers cyclones ressentis à Madagascar, lo, ii, 12 dé-
cembre 1902 et 22, 23, 24 mars igoS, par le R. P. Colin, Directeur de l'Observatoire
de Tananarive, Correspondant de l'Institut. Tananarive, Imprimerie officielle, igoS;
I fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.)
Le livre des appareils pneumatiques et des machines hydrauliques, par Philon de
Byzance, édité d'aprÚs les versions arabes d'Oxford et de Constanlinople et traduit en
français par le Baron Carra de Vaux. (Tiré des Notices et extraits des manuscrits de
la BibliothĂšque nationale et autres BibliothĂšques, t. XXXVIII.) Paris, Imprimerie
nationale, 1902; i vol. in-4''. (Présenté par M. Berthelot.)
L'architecture du sol de la France, essai de GĂ©ographie tectonique, par le
commandant O. Barré. Paris, Armand Colin, 1908 ; i vol. in-8°. (Présenté par M. de
Lapparent. )
Etude géologique de la Tunisie centrale, par L. PervinquiÚre. Paris, F.-R. de
Rudeval, igoS; i vol.in-4°. ( Présenté par M. Munier-Chalmas. Hommage de l'auteur. )
Philosophie des Sciences sociales, par René VVorms. I. Objet des Sciences sociales.
Paris, V. Giard et E. BriÚre, 190.^; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giard.)
7 raité théorique et pratique des moteurs à gaz et à pétrole, par Aimé Witz;
4' édition, refondue et entiÚrement remaniée. T. I : Histoire et classification des
moteurs, étude du gaz de ville, de l'air carburé; gaz pauvre, gaz des hauts fourneaux,
acétylÚne, pétrole, gazoline et alcool. GazogÚnes, théorie générique et expérimentale
des moteurs, mesure et calcul de la puissance, résultats des essais. Paris, E. Bernard,
igoS; I vol. in-4°. (Présenté par M. Haton de la GoupilliÚre. )
Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Ins-
titut; t. XV, n° 17i, livraison du i5 juin igoS. Paris, Librairie générale de l'ensei-
gnement; I fasc. in-8°.
DĂ©termination de la parallaxe annuelle de l'Ă©toile BD-t-Sy" 4i3i, par Osten
Bergstrand. Upsal, Edv. Berling, 1902; i fasc. in-4°.
Las ultimas erupciones del volcan Coliina, por Severo Diaz. Mexico, igoS; i fasc.
in-i2.
lOO ACADĂMIE DES SCIENCES.
Louisiana purchase centennial. dedicalion cérémonies Saint-Louis, U. S. A.,
april 3o âą'' and ntay i" a""! igoS. ( World' s F air Bull., vol. IV, n" 8.) Saint-Louis,
(Ălals-Unis), igoS; i fasc. in-4°.
Report of the State geologist on the minerai industries and Geology of certain
Areas of Vermont, 1901-1902, George-H. Perkins. Albany, 1902; i vol. in-S".
Synoptische Tabellen der tĂąglichen NiderschlĂąge an allen meteorologischen
Stationen der Ostseeprwinzen im Jahre 1900, zusammengestellt von Prof. D"' B.
Sresnewsky. Jurief, G. Mattiesen, igoS; i fasc. in-8°.
Meteorologische Beobachtungen angestellt in Jurjew im Jahre 1902, 37"^
Jahrgang. Jurief, igoS; i fasc. in-8°.
ERRATA.
(SĂ©ance du 29 juin igoS.)
Note de MM. Em. Vigouroux et Bugot, Sur l'amidure et l'imidure de
silicium :
Page 1670, ligne 16, au lieu de dimidure, lisez diimidure.
MĂȘme page, ligne 27, au lieu de un rĂ©cipient de fer, lisez un rĂ©cipient de verre.
MĂȘme page, ligne 2g, au lieu de est continuĂ©e, lisez est constituĂ©e.
Page 1671, ligne 2, au lieu de l'une avant l'autre, aprÚs l'amenée, lisez l'une avant,
l'autre aprÚs l'amenée.
r 1.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 6 juillet 1903.)
MEMOIRES ET COMMUIVIC A TlOIVS
DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
i\I. le Skcretaire perpétuel annonce à l'Aca-
démie la mort de M. J.-W. Gibbs., Cor-
respondant pour la Section de MĂ©canique. 5
iM. J. BoussiNESQ. â Sur un mode simple
dMcouIcment des nappes d'eau d'inllhra-
tion Ă lit horizontal, avec rebord vertical
tout autour, iorstju'une partie de ce rebord
est enlevée depuis la surface jusqu'au fond. J
MM. A. Hallek et F. Marcii. â Sur de nou-
velles synthÚses elTectuées au moyen de
molécules renfermant le groupe méthylÚne
associé à un ou deux radicaux négatifs.
Pages.
Action de l'Ă©pichlorhydrine sur les Ă©thers
acétonedicarboniques sodés 111 1 1
M. A. Lavehan. â De l'action du sĂ©rum
humain sur les Trypanosomcs du Nagana,
du Caderas et du Surra ij
M. L. GuiGNARD. â Remarques sur la for-
mation du pollen chez les Asclépiadées. . ly
M. Laussedat. â Sur un moyen rapide
d'obtenir le plan d'un terrain en pays de
plaines, d'aprĂšs une vue photographique
prise en ballon 24
ME3I0IRES PRESENTES.
M. G. Eiffel. â ExpĂ©riences sur la rĂ©sis-
tance de l'air
M. E. Fraiciiet adresse un MĂ©moire por-
, tant pour tilre : " Nouvelle méthode
d'essai des métaux magnétiques "
M. H. Arnaud adresse un Mémoire intitulé :
« Ătude sur quelques RosacĂ©es, ou plantes
prétendues telles »
CORRESPOrVDAlVCE.
M. le SECnĂTAiRE PERPĂTUEL Signale un
opuscule de M. C'A. Lallemand, intitulé :
Volcans et tremblements de terre, leurs
relations avec la hgure du globe â ii
M. Jean Mascart. â Perturbations sĂ©cu-
laires d'importance secondaire ii
M. E. Blutel. â Sur les lignes de courbme
de certaines surfaces V\
M. DE Seuuier. â Sur les groupes de
Mathieu 3;
M. S. Zarkmba. â Sur les fonctions fonda-
mentales de M. Poincaré et la méthode
de iNeumann pour une frontiÚre composée
de polynĂŽmes curvilignes 3y
M. l'abbĂ© Rousselot. â Sur les caractĂ©ris-
tiques des voyelles, les gammes vocaliqnes
et leurs intervalles /|0
M. C. MaltĂ©zos. â Sur une espĂšce d'oscil-
lation de la perception chromatique !\'i
M. Ch.-Ed. Guillaume. â ConsĂ©quences de
la théorie des aciers au nickel 'l'i
M. .A.RIĂS. â Sur la diminution du potentiel
pour tout changement spontané dans un
milieu de température et de pression con-
stantes i"
M. Houllevigue. â Action de l'iode sur
les pellicules de cuivre obtenues par iono-
plastie \-
M. A. LeclĂšre. â Simplilication de l'ana-
lyse des silicates par l'emplni de l'acide
formique 5o
M. J. Aloy. â Sur les conditions de pro-
duction et de stabilité de l'acide hyposiil-
f ureux -51
M. A. ViLLiERS. â Sur l'Ă©thĂ©rification des
hydracides 53
M. P. Lemoult. â Sur l'acĂ©tylciie bibromĂ© :
purification, cryoscopie, analyse 55
M.Vl. Esi. Bourquelot et Herissey. â Sur
la lactase 56
M. Jules Sciijiidlin. â Action du sodium
sur le tétrachlorure de carbone et la ben-
zine chlorée : formation de triphénylmé-
thane et d'hcxaphényléthane Îy
MM. L. Bouveault et G. Blanc. â PrĂ©para-
tions des alcools primaires au moyen des
acides correspondants '"'
M. LĂON Brunel. â Oxyde d'Ă©thylĂ©ne du
fl-cyclohexanediol-i .2 et dérivés '^2
M. Cii. Blarez. â Sur la teneur des vins
mistelles et des autres vins, en acides
sĂčlubles dans l'Ă©ther, comme moyen de
différenciation ^k
MM. ChrĂ©tien et Guinchant. â Chaleur
de neutralisation de l'acide ferrocyan-
liydrique; chaleur de formation de ses
combinaisons avec l'éther et l'acétone... Oj
M. II. Cousin. â Sur les acides gras de la
lĂ©cUhine de l'Ćuf. ''**
M. Maurice iNicloux. â Injection iiitravei-
Kl
SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
Pages,
lieuse (Je glycérine; dosage de la glycé-
rine dans le sang : Ă©limination par l'urine. 70
M. L. LiNDET. â Les liydrales de carbone
de l'orge cl leurs transfoniialions au cours
de la germination industrielle ^3
M. F. Marceau. â Hecherches sur la con-
stitution et sur la structure des fibres
cardiaques chez les VcrLcbrés inférieurs. . . 73
M. Ed. Grynfeltt. â Sur la capsule surrĂ©-
nale des Amphibiens 77
M. E. Bataillon. â La segmentation par-
thénogénétique expérimentale cliez les
ceufs de Petromyj^on Plancri 79
M. H. Matte. â Le mĂ©riphyte chez les
Cycadacées 80
M. Emile Hauo. â Sur deux horizons Ă âą
Céphalopodes du Dévonien supérieur dans
le Sahara oranais 83
M. Paul Bois. â Sur les variations de la
Bulletin bibliograpiiiouk
Errata
Meuse Ă l'Ă©poque quaternaire
M. L. Maouenne. â Sur la rĂ©trogradation
de l'empois d'amidon.
M. R. Sazerac. â Sur une bactĂ©rie oxydante,
son action .sur l'alcool et la glycérine
M. K.Maignon. â La production du glucose,
sous rinflucnce de la vie asphyxique,
par les tissus du Bombyx mon, aux
diverses phases de son Ă©volution
MM. Abelous et H. Hibaut. â Sur la pro-
duction d'hydrogÚne sulfuré par les extraits
d'organes et les matiĂšres albuminoĂŻdes
en général
M..I. TiiouLET. â Ătude de la circulation
marine
M. V. GĂNIN adresse une Note intitulĂ©e :
« Calcul rapide du mouillage et de l'écré-
mage du lait »
Pages.
, . 85
88
90
93
95
97
99
100
PARIS. â IMPRIMlĂźlĂźIE GAUTHtlĂź 1\-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, 5b.
Le GĂ©rant : Gauthier -Villars.
1903
^^^' ''^^ SECOND SEaiESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TO»IE CXXXVII.
K 2 (13 Juillet 1903
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1862 E^24 MAI 1875
hes' Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro ties Comptes rendus a
ZjS pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
i
Article 1". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus i^lus de 5o Y>ages par année.
Toute ISote manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise
le iour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auti
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanc
blique ne font pas partie des Comptes rendus
Article 2. â Impression des travaux des Savanb
étrangers à l'Académ' 2. |
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vi
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires 1
tenus de les réduire au nombre de pages requis
Membre qui fait la présentation est toujours nom
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rei
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă te
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte 1
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rende
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancha
figures.
âą Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sei
autorisées, l'espace occupé par ces figures con
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais d
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc
les Instructions demandés par le Gouvernemer
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrĂąt,
un Rapport sur la situation des Comptes rendus
l'impression de chaque volume.
I Les Secrétaires sont chargés de l'exécution c
1 sent RĂšglement.
"J;;;;;^;" par mm. les secrétaires P^n^^^^^'.^^nc^
. avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance
ALIG 18 1901
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 15 JUILLET 1905,
PRĂSIDĂE PAR M. MASCART.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIQUE MATHĂMATIQUE. â Sur la StabilitĂ© d' un certain mode d'Ă©coulement
d'une nappe d'eaux d'infiltration. Note de M. J. Boussinesq.
« 1 . La stabilité du mode d'écoulement étudié dans ma Note du 6 juillet (')
dépend, comme on a vu à la fin de cette Note, elen se bornant au cas d'une
seule coordonnée x ou E, de la seconde racine de l'équation transcendante
caractĂ©risant un certain problĂšme (fictif) Ăźle refroidissement, oĂč la tempĂ©-
rature £ est régie par l'équation aux dérivées partielles
V / r ^f\ 1 2 ^'2
l'abscisse E y croßt de zéro à i et, le temps (fictif) 9, d'une valeur donnée Î^
à l'infini; de plus, j;., K., L, c désignant des constantes positives, dont la
derniÚre est l'intégrale elliptique complÚte
(2) r= r' -5=^ = 0,86236,
-'o V'â ^l''
X, désigne, d'aprÚs les formules (11) et (lo) de la Note citée, l'expres-
sion ,, , . - r, , Oà 71 est la fonction, croissante, comme E, de zéro à i (et in-
verse de la mĂȘme intĂ©grale elliptique), dĂ©finie par l'Ă©quation
(3) c.E=r^..
» Cette équation indéfinie (i) se trouve enfin complétée par les deux
(') Voir le précédent CompLe rendu, p. 5.
C. R., 1903, 1!= Semestre. (T. CXXXVII, N" 2.) l4
I02 ACADĂMIE DES SCIENCES.
conditions aux limites
(4) (pourE = o) ÂŁ = o, (pour^ = i) -^ = o.
» On sait que les solutions simples de ce systÚme ont la forme Ce~i'''V,
avec V fonction de ^ et C, |3 constants; que, de plus, V, [ß résultent, si C
reste arbitraire, des relations ou conditions :
(^') „ + T^^ = °' (pourE = o)V = o, (pour': = r) f =oet V = i.
» Or la premiÚre (5), multipliée par Y de, et intégrée entre les deux
limites, donne, comme on le sait Ă©galement,
» Cela posé, si laplus petite des racines p (correspondant à une fonction V
positive de ç = o à ^ = i) atteint pour le moins l'unité, la racine suivante,
appelée P' à la fin de la Note citée, excédera notablement i; et l'on a vu
qu'alors la fonction s tendra vers zéro assez rapidement pour rendre stable
le mode particulier d'écoulement étudié dans cette Note. Proposons-nous
donc de reconnaßtre que la premiÚre racine [ß n'est pas inférieure à i .
» II. A premiÚre vue, le calcul effectif des fonctions V et des racines p,
déterminées par le systÚme (5), ne paraßt guÚre praticable que si l'on
suppose r) constant. Dans cette bypolhÚse, il vient immédiatement, en
appelant i l'un quelconque des entiers o, i , 2, 3, . . .,
(7) V = ±sm^ ^, -dß = - ^ ^'"'^ 1 '
et comme les deux carrés du sinus et du cosinus ont pour valeur moyenne ~
entre les deux limites ^ = o, E = i, la formule (6) devient simplement
(8) Sc^^O^ij^,
donnant ainsi, pour racine fondamentale ou premiĂšre, j-~{ et, comme se-
conde racine p', neuf (ois celte expression.
» III. Pour se faire une idĂ©e, ici oĂč r, est variable, de la grandeur de p
ou de P', il est naturel d'assimiler le corps hétérogÚne proposé, d'une capa-
cité calorijique ^ fonction de ;, à un corps homogÚne, qui aurait pour capa-
SĂANCE DU l3 JUILLET 1903. [o3
cité calorifique constante une certaine moyenne entre les diverses valeurs
de -âą Le plus simple sera donc, Ă ce qu'il semble, de prendre la moyenne
arithmĂ©tique mĂȘme de ces valeurs : hypothĂšse conduisant Ă remplacer,
dans (8), le facteur - par / â 'âą Mais on peut ĂȘtre tentĂ© aussi, aprĂšs mul-
tiplication de la formule (8) par -/), de remplacer, non moins simplement,
Y] par sa valeur moyenne / r, dl. On aura donc, pour la racine fondamen-
mentale p cherchée, les deux estimations
(9) ^^7^- ^ = »^ /'"''=âą
6c- / â
et, pour la racine suivante p', g fois ces valeurs respectives.
» Elles sont aisément calculables. L'équation (3) différentiée permet
-i
d'introduire -o comme variable d'intégration; et il vient, en posant ?) =: y^ :
(10)
D'ailleurs, d'aprĂšs (2), c a, de mĂȘme, pour valeur, 0 / y' (' ~ '{)' ^A'>
ou -^ B ( 5 » - ) ; de sorte qu'il vient
. . . __ â ni)r(l) _ r(f)r(|)
<^"> '^-s r(t) -^-nW
Et la multiplication, membre Ă membre, des deux formules (10), (11)
donne, en appliquant trois fois la relation d'Ruler r(«) rfi â /i) = . " â ,
ri T , / , â ' sin/ir.
. t:
I ^ sin -
valeur qu'il suffira de porter dans la premiĂšre estimation (9).
» Pour ce qui est de la seconde (9), on y substituera la valeur moyenne
3^» de râ rĂ©sultant des formules (12) de ma derniĂšre Note, et qui est le
,o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
quotient de l'aire A par le rectangle LM. Il viendra donc, vu, finalement,
la valeur numérique (o, 86236) dec, pour donner une idée de la racine
fondamentale p, les deux appréciations de sentiment
(i3) p = ^==.,36o3, a = ^ = 1,7100.
>, Elles dépassent, toutes deux, l'un.té; et, comme la racine suivante, p',
paraĂźt devoir ĂȘtre environ 9 fois plus grande, il y a lieu de penser qu elle
excĂšde assez fortement I.
« IV. Mais un examen attentif fait voir que la solution fondamentale
et la racine ^ correspondante sont trĂšs simples.
â Observant que Y est de l'ordre de petitesse de ^ prĂšs de la limite infĂ©-
rieure zéro, alors que l'équation (3) y donne 0 de l'ordre de sfl, introdui-
sons dans l'équation indéfinie (5) le quotient, que j'appellerai U, de V par r, -,
quotient dÚs lors fini à cette limite inférieure et, de plus, atteignant une
valeur maxima ou minima i , comme -n et V, à la limite supérieure, ou s an-
nulent les deux dérivées premiÚres de 0 et de Y. La substitution Y - r,-U,
si l'on remplace finalement^ par sa valeur -3r=-,, puis qu'on divise
par Y), change l'équation indéfinie (5) en
(.4) i^-s) -^^ S -^<^ â >"=<âąâ
â Or celle-ci, multipliĂ©e soit par -n'dĂŻ,, soit par rrVdl, et intĂ©grĂ©e de
^ = o Ă ^ = I , donne, en effectuant sur le premier terme, dans les deux cas,
une intĂ©gration par parties, oĂč le terme intĂ©grĂ© s'annule aux deux limites :
(,5) 3.^(1 -i)|'urA/^ = o, 3c^(^-i)^'uV./^=|'v^%/?.
,> La seconde formule, qui remplace (6) et oĂč les deux intĂ©grales ont
leurs éléments positifs, montre que ^ n'est jamais inférieur à 2. Quant a la
premiÚre formule, elle fait voir que p égale nécessairement 2 pour la solu-
tion oĂč U a partout le mĂȘme signe, cest-Ă -dire pour la solution fondamen-
tale. Mais alors l'Ă©quation (i4). ou la seconde (i5), exigent l'annulation
partout de la dérivée^, comme à la limite supérieure; de sorte que la
SĂANCE DU l3 JUILLET igo3. Io5
solution fondamentale revient Ă poser
(i6) p=2, U = i, V'=-^^ (V).
» V. On aurait pu le prĂ©voir, mĂȘme pour le cas gĂ©nĂ©ral de deux coor-
données a; el y. Car, dans le problÚme à l'occasion duquel se sont présen-
tées les équations précédentes, les petits écarts, p. les plus simples qu'on
(') A une troisiÚme étude, je m'aperçois, en introduisant y] au lieu de ?, comme
variable, dans l'équation différentielle (i4)i ainsi devenue
que les autres racines p sont Ă©galement des nombres entiers et, les autres fonctions U,
également des polynÎmes en r,. L'expression générale de ceux-ci est, à part un facteur
constant.
(«') '-+- TTTùT^'"-^ 7772^ r77r;^."-+-TToT T7:5T '-TT^^
Zi^.3 , /(^ /(3),c , /(o)/(3) /(6)
cf(3) ' '^ 0(3) «(6) ' "^ <p(3) o(6) <p(9)'
oĂč les deux fonctions /, o sont elles-mĂȘmes les deux polynĂŽmes
(6) /(X) = 2X^-H7X-3(P-2), '^(X) = 2(X2+2X),
et oĂč les racines p successives s'obtiennent en posant /(o) = o, /(3) = o, /(6) = o,
/(9) = o> âą âą âą. c'est-Ă -dire
2 X- + " X
(c) P = 2 H '' ', avec X multiple de 3.
Pour la deuxiĂšme solution simple, celle qui nous donne la formule asymptotique
des Ă©carts, on a donc
{d) P'=i5, U = i-â T)^.
10
La seconde estimation (i3) attribuait Ă p' presque la mĂȘme valeur, savoir
1 ,7100 X 9 =: lĂąjBg.
Quand |3 reçoit des valeurs autres que (f), l'expression {a'), toujours intégrale de
l'équation différentielle {a), devient une série, convergente de fj = o à 0 = 1, mais
dont la dĂ©rivĂ©e grandit, prĂšs de t) = i, Ă la maniĂšre de (i â f)^)"-'; en sorte que le pro-
duit de cette dĂ©rivĂ©e par y/i â r,^ ne peut pas y tendre vers zĂ©ro comme l'exigerait la
condition relative Ă cette limite.
Si la condition concernant l'autre limite tj =0 n'obligeait pas le produit tj^U Ă s'annu-
jer avec â r\, l'Ă©quation diffĂ©rentielle («) admettrait une seconde intĂ©grale en-sĂ©rie, savoir
(e) â I /(-^), I /(-2) /(!).., /(-2) /(i) /(4)
^ ^ v^ TĂT^'^'-TĂT TĂT" ^ --^Ăź^- ,Ă») ^''^â â â -
Io6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
puisse imaginer, d'avec une premiĂšre forme se conservant.
«ç
consistent dans l'excĂ©dent, sur cette premiĂšre forme Aâ, d'une autre infini-
menl voisine se conservant aussi, et obtenue par une variation infiniment
petite <5- du paramĂštre -âą Il vient ainsi, comme Ă©carts ^, l'expression
- + n S-; ce qui donne e proportionnel Ă - â V7^' ^''' comme cette
formule a mĂȘme signe dans toute l'Ă©tendue de la nappe, elle constitue bien
la solution fondamentale ( ' ). »
(') Une généralisation analogue s'étendrait-elle aux autres solutions simples? Il est
aisé de voir que non, du moins en général. Car V, fonction de deux variables x et y,
ne peut dĂ©pendre de la variable unique Ă, que dans l'expression, tout au plus, d'Ă©carts
initialement fonctions de Ă seul, comme, par exemple, quand les deux formes, l'une,
se conservant, l'autre, un peu altérable, de la nappe sont de révolution autour de l'axe
des z, avec des coefficients K, \]. fonctions de la distance /âą Ă l'axe.
Effectivement, multiplions par Ă^ l'Ă©quation indĂ©finie en V,
et retranchons-en le produit, par V, de l'équation indéfinie en t,
11 vient, en appelant encore U le quotient de V par Ă- :
Cela posĂ©, si U varie uniquement avec Ă, les deux produits K^'-r- -s'Ă©criront
^ , - d{jr,y)
^3 j _ â â â ; et cette Ă©quation (i^), dĂ©veloppĂ©e en y utilisant (/), sera
Or, elle ne devient une équation différentielle en U et ?, dans le genre de [a), que
si l'Ă©quation (/) en l, admet une intĂ©grale premiĂšre reliant explicitement â (Ai')^Ă t.
Par exemple, dans le cas d'une nappe de rĂ©volution, oĂč K, [>., 'C dĂ©pendent seulement
de r ^=^ \J x^ + y"^ , cas oĂč l'Ă©qualion (/) est
« d (.. ^dl\ 1 d{K
- -j-iKrl-j- ou - '
/â dr \ dr I r
^^ii^=-,r, ./.(K,-u.O--(H.lv.^)<^(^)'
une telle intégrale premiÚre ne paraßt exister que si l'on a, tout à la fois, |j.K/-^=: const.
SĂANCE DU l3 JUILLET Tgo3. lo
PHYSIOLOGIE. â Sur les mouvements de torsion de V Ćil pendant la rotation
de la tĂȘte. Note de M. Yves Delage.
« Les mouvements Ăźle torsion de l'Ćd, c'est-Ă -dire ceux qu'exĂ©cute le
globe oculaire autour d'un axe situé sur le prolongement du nerf optique
lorsque la tĂȘte tourne autour d'un axe horizontal antĂ©ro-postĂ©rieur, n'ont
été étudiés que trÚs incomplÚtement et seulement pour les trÚs faibles
amplitudes correspondant aux inclinaisons de la tĂȘte vers l'une ou l'autre
épaule. On n'a employé, pour cette étude, que l'observation objective au
moyen de quelque tache de l'iris servant de point de repÚre, procédé infi-
dÚle, ou les images accidentelles, procédé sûr, mais d'une application
difficile. J'ai songé à utiliser pour la pousser plus loin l'astigmatisme
myopique dont je suis atteint. Ce vice de réfraction est d'autant plus pré-
cieux, dans ce cas, qu'on ne peut y suppléer par les besicles cylindro-
convexes qui, cependant, rendent l'emmétrope myope et astigmate. La
cause en est que les besicles suivent les mouvements de la tĂȘte et non ceux
du globe oculaire.
» L'image d'une tache lumineuse ronde, sur la rĂ©tine d'un Ćil myope et
astigmate, est une ellipse d'autant plus grande que la tache est plus Ă©loi-
gnée du punctum remotum et dont le grand axe est dirigé parallÚlement
au méridien le plus myope. Quand l'oeil tourne autour de son axe antéro-
postĂ©rieur, le grand axe de cette ellipse tourne dans le mĂȘme sens que
1 Ćil et exactement du mĂȘme angle. Il suffit, pour mesurer celui-ci, de tra-
cer, sur le fond oĂč le sujet projette cette image elliptique, les diverses
et K/- = consl., c'est-Ă -dire si les deux coefficients physiques |a, Ksont, tous les deux,
M
inversement proportionnels Ă /âą. Alors, en posant t^ â T| (avec v; variable de zĂ©ro Ă i),
d'une part, l'intégrale premiÚre obtenue donne
I^ / . rN2_ 2 W-crXl^ _ 2M I - T,'
et change l'Ă©quation {g') en («); d'autre part, la mĂȘme intĂ©grale peut, si l'on pose aussi
/â =:const. ± L; (avec ; variable de zĂ©ro Ă i en mĂȘme temps que â i\), s'Ă©crire
,rfr,= 2jJ.aL-
On retombe donc, exactement, sur le prolilÚme d'Analyse déjà traité.
Io8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
directions que prend le grand axe de l'ellipse dans les positions successives
qu'occupe la tĂȘte pendant un tour complet.
» L'appareil dont je me suis servi est une grande caisse, oĂč j'Ă©tais assis
et fortement assujetti par des liens, et qui tournait au moyen d'un fort
tourillon autour d'un axe antéro-postérieur passant par la racine du nez.
Des aides font tourner la caisse de i5° en iS", de maniÚre à faire un tour
complet. A quelques mĂštres de la caisse, en face du sujet qui y est assis,
est un tableau au centre duquel est une petite tache lumineuse ronde,
juste sur le prolongement de l'axe de rotation de la caisse. C'est cette tache
qui donne l'image elliptique dont le grand axe tourne exactement comme
l'Ćil.
» Pour marquer d'une façon précise sa direction dans chacune des posi-
tions successives de la tĂȘte, une autre tache lumineuse est placĂ©e Ă l'extrĂ©-
mité d'une tigelle qui peut tourner autour de la tache centrale, de maniÚre
que la tache lumineuse périphérique décrive une circonférence autour de
la tache centrale comme centre. La tache périphérique fournit, elle aussi,
une image elliptique, et l'on rĂšgle la longueur de la tigelle, de telle maniĂšre
que les deux ellipses soient tangentes aux extrémités de leurs grands axes.
Un aide manĆuvre la tigelle jusqu'Ă ce que cette tangente soit obtenue et
la tigelle indique alors exactement la direction du grand axe de la tache
lumineuse centrale et par conséquent la direction du méridien le plus
myope <le l'Ćil.
» J'ai pu ainsi dĂ©terminer, pour toutes les positions de la tĂȘte de i5°
en i5° pendant un tour complet, les directions correspondantes d'un
mĂ©ridien invariablement liĂ© Ă l'Ćil, et par consĂ©quent les angles successifs
de rotation de ce dernier.
» J'ai Ă©tabli ainsi pour les deux yeux, et pour les rotations Ă droite et Ă
gauche, les courbes de rotation de l'orbite et de torsion de l'Ćil. Elles ont
été établies en prenant pour ligne des abscisses une circonférence sur
laquelle sont marqués les degrés de i5 en i5, correspondant aux positions
successives de la tĂȘte et en marquant sur les rayons correspondants les
ordonnĂ©es indiquant les torsions correspondantes de l'Ćil. Les torsions
positives, c'est-Ă -dire de mĂȘme sens que la rotation de la tĂšte, sont prises
sur le prolongement des rayons, en dehors de la circonférence des
abscisses, et les nĂ©gatives sur les rayons eux-mĂȘmes, en dedans de la cir-
conférence. Les points successifs marqués sur les rayons sont réunis par
un trait continu.
» Ces courbes, que je mets sous les yeux de l'Académie, seront publiées
SĂANCE DU i3 JUILLET igoS. lOQ
clans le travail i/i extenso qui paraĂźtra incessamment clans les Archives de
Zoologie expérimenlale.
» Voici les conclusions qui résultent de lem- étude.
» Pour un mĂȘme Ćil :
)) i°Pour chaque inclinaison donnée de l'orbite, les torsions corres-
pondantes de l'Ćil ne sont pas indĂ©pendantes du sens de la rotation qui a
amené l'orbite à l'inclinaison qu'il présente. C'est l'inverse de ce qui a lieu,
d'aprĂšs la loi de Donders, pour la position de l'Ćil par rapport Ă l'orbite
dans les orientations diverses de la ligne de regard, l'orbite Ă©tant dans la
position primaire.
» 2° Pour une mĂȘme inclinaison de l'orbite, obtenue d'abord par rota-
tion Ă droite puis par rotation Ă gauche, non seulement il y a une grande
diffĂ©rence entre les torsions correspondantes de l'Ćil, mais ces torsions
sont de sens inverse.
» 3° Au contraire, il y a une certaine ressemblance entre les torsions cor-
respondant aux inclinaisons symétriques par rapport à la verticale, c'est-
Ă -dire ayant une valeur angulaire Ă©gale de part et d'autre de la verticale.
» 4" L'allure générale de la variation de la torsion est la suivante. Quand
l'orbite parcourt la circonfĂ©rence entiĂšre, l'Ćil, au lieu de se laisser
entraĂźner passivement dans le mouvement de l'orbite, suit d'abord ce mou-
vement avec un certain relard et par conséquent se tord autour de la ligne
de regard, en sens inverse de la rotation de l'orbite {torsion négative).
» A mesure que le mouvement de l'orbite se poursuit, cette torsion
nĂ©gative s'accentue, passe par un maximum qui atteint i5° Ă 2o<* ou mĂȘme
plus, puis diminue jusqu'Ă s'annuler. Puis, le mouvement continuant, la
torsion de l'Ćil change de sens et devient /?05mVe, c'est-Ă -dire de mĂȘme
sens que la rotation de l'orbite : l'Ćil prenant l'avance, en quelque sorte,
sur le mouvement de celui-ci. Cette torsion positive s'accentue, passe par
un maximum toujours moindre en valeur absolue que celui de la torsion
négative (10° à \i° au plus), puis diminue pour retomber à zéro quand le
tour est achevé. Le zéro intermédiaire ne coïncide pas avec le milieu du
mouvement de rotation, c'est-Ă -dire avec le point 180° oĂč la tĂȘte est en bas.
Il en reste écarté de 10° à 60°.
» 5° Malgré la ressemblance générale indiquée au paragraphe .3 et définie
au paragraphe 4, il y a des différences notables entre les courbes de tor-
sion d'un mĂȘme Ćil, selon que l'orbite tourne Ă droite ou Ă gauche. Cela
s'explique par le fait que les torsions que l'on compare se font en dehors
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 2.) l5
no ACADĂMIE DES SCIENCES.
dans un cas, en dedans dans l'aulre ou inversement, et par conséquent
sous l'action de muscles différents.
» 6° Dans les rotations de l'orbite en dehors, le zéro inférieur des torsions
correspondantes est au delà du point i8o°; dans les rotations en dedans,
il est en deçà et la différence va jusqu'à 70°. Les torsions négatives sont
plus fortes et plus Ă©tendues le long de la courbe des abscisses dans la rota-
tion en dehors que dans la rotation en dedans; les positives au contraire
sont plus fortes et plus Ă©tendues dans celles-ci que dans celles-lĂ .
M Pour les deux yeux :
» '7° Si l'on compare les deux yeux on constate, ce qui est implicitement
contenu dans les conclusions précédentes, que les courbes de torsion de
l'Ćil droit et de l'Ćil gauche tournant du mĂȘme cĂŽtĂ© (adroite ou Ă gauche)
sont trĂšs diffĂ©rentes, tandis que les courbes de l'Ćil droit tournant Ă droite
et de l'Ćil gauche tournant Ă gauche, ou inversement, ont une allure sem-
blable : ce qui s'explique parce que l'une et l'autre sont alors des rotations
en dehors ou des rotations en dedans, tandis que dans le premier cas les
yeux, tournant du mĂȘme cĂŽtĂ© par rapport aux directions cardinales de l'es-
pace, tournaient morphologiquement en sens inverse.
» 8° Entre les courbes de torsion des yeux droit et gauche tournant l'un
et l'autre en dedans ou l'un et l'autre en dehors, il reste des différences.
Mais celles-ci sont contingentes et dépendent du coefficient individuel,
variable, comme dans les questions de physiologie, il'un individu Ă l'autre,
et variable aussi, dans le cas actuel, d'un Ćil Ă l'autre chez le mĂȘme
individu. »
M. Alfred Picard, en présentant à l'Académie le troisiÚme V^olume de
son « Rapport général sur l'Exposition universelle de 1900 », s'exprime
comme il suit :
« Une moitié de ce Volume est consacrée aux palais et autres édifices
dont la monographie n'avait pu trouver place au Tome IL Toutes les dispo-
sitions des bùtiments y sont soigneusement décrites en ce qu'elles avaient
d'essentiel. Comme précédemment, j'ai eu soin de rappeler les principes
qui ont servi de base aux calculs de résistance des charpentes métalliques.
» La deuxiÚme Partie traite des installations hydrauliques, mécaniques
et électriques, ainsi que de la distribuli<iu du gaz et de l'éclairage à l'acé-
tylÚne, à l'alcool ou au pétrole.
» Quelques Chapitres me paraissent dignes de fixer l'attention de
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. HI
l'Académie. Elle me permettra de lui signaler notamment les installations
mécaniques et électriques.
» L'immense usine aménagée pour la production de l'énergie néces-
saire Ă l'Ă©clairage et au service de la force motrice comprenait 92 chau-
diĂšres et 35 groupes Ă©leclrogĂšnes, formĂ©s par l'association de machines Ă
vapeur et de dynamos.
» Se rattachant aux types les plus divers, les généraleurs avaient une
surface de chauffe totale de 17 000'"'. La production horaire de vapeur par
mÚtre carré variait de 8'-s, y à 32'-s el atteignait prÚs de 1 S'-e en moyenne.
Tous les organes étaient essayés en vue d'une marche nonnaleà la pression
de I l'^P effectifs par centimÚtre carré.
» Il y avait 87 machines motrices, dont la puissance oscillait entre 400"'"'
et 2400'='"'; la force totale dépassait 36 000' '"". Presque tous les construc-
teurs employaient la vapeur au maximum de pression; quelques-uns la
détendaient à 7'^*^ ou 8'-^ avant l'admission aux cylindres. La triple expan-
sion et la surchauffe de la vapeur attestaient leur développement, surtout
dans les groupes Ă©trangers. Enfin, on pouvait constater une augmentation
considérahle des vitesses moyennes imprimées aux pistons, vitesses qui
allaient jusqu'Ă 5", 40.
» Les dynamos fournissaient, soit du courant continu à la tension
de aSo''""' ou de 5ooâą"% soit du courant alternatif simple ou, plus gĂ©nĂ©ra-
lement, du courant triphasĂ© dont la tension s'Ă©levait Ă 5oooâą'^^ Elles
donnaient une puissance disponible totale de 20400 kilowatts.
» Deux convertisseurs et de nombreux transformateurs appropriaient
le courant Ă ses usages.
» Les cùbles de jonction des groupes électrogÚnes aux tableaux géné-
raux de distribution mesuraient i5'^âą; les canalisations principales, 60'^âą.
» Pour le seul éclairage public, il existait 335o lampes à arc et
40000 lampes à incandescence. Le nombre des moteurs répartis dans
l'enceinte n'était pas inférieur à 680.
» Aux ressources de l'usine s'ajoutait le contingent des secteurs de la
région.
» Parmi les installations spéciales demandant, à certaines heures, le
plus d'électricité, se plaçait le groupe du Chùteau d'eau, composé des fon-
taines lumineuses et du ChĂąteau d'eau proprement dit. L'appareillage
électrique de ce groupe n'avait pas exigé moins de 86 lampes à arc,
8000 lampes Ă incandescence et 270'-'" de conducteurs. Le Volume que j'ai
l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie fournit des indications
112 ACADEMIE DES SCIENCES.
intéressantes sur les dispositifs au moyen desquels s'obtenaient les jeux de
colorations. Pour les fontaines lumineuses, la manĆuvre des verres de
couleur interposés entre les foyers lumineux et les réflecteurs à 45" était
assurĂ©e Ă l'aide d'armatures en fer et de solĂ©noĂŻdes, oĂźi l'on envoyait Ă
volonté le courant par les touches d'un clavier; ces touches recevaient
elles-mĂȘmes leur mouvement de cylindres analogues Ă ceux des boites Ă
musique et susceptibles de réaliser toutes les variations voulues. Des cla-
viers et des cylindres semblables commandaient les sĂ©ries de lampes Ă
incandescence du ChĂąteau d'eau.
» Quelques points particuliers méritent encore une mention dans cette
analyse succincte.
» Ce sont d'abord les formes géométriques employées pour les étoiles
qui garnissaient la crĂȘte du palais de l'ĂlectricitĂ© et pour les stalactites
de la salle des Illusions. L'architecte, M. EugÚne Hénard, a eu spéciale-
ment recours à des icosaÚdres, au sujet desquels il avait, dÚs i885, adressé
une Communication à l'Académie.
)i Je citerai encore des expériences relatives aux pertes de charge dans
les conduites d'adduction et de distribution des eaux de Seine. Ces pertes
de charge n'ont guÚre déjiassé la moitié des chiffres qui résultaient des
formules de Prony. Ma pratique d'ingénieur m'avait amené déjà à des
constatations du mĂȘme ordre sur des conduites en fonte neuves et de gros
diamÚtre, avec des eaux ne charriant pas de détritus anguleux.
» Enfin, il me sera permis de relater des observations précises, concer-
nant la dépression et la température des gaz à la base des deux grandes
cheminées, ainsi que les résultats de la ventilation mécanique organisée
dans la salle des FĂȘtes, le palais de l'Agriculture et la galerie des groupes
Ă©lectrogĂšnes, m
'»"â
CORRESPONDANCE.
GĂOMĂTRIE INFINITĂSIMALE. â Sur l'hahillage des surfaces.
Note de M. 31. Servant.
« Nous avons, dans une Note récente ('), montré l'analogie qui existait
entre le problÚme de la déformation des quadriques et l'habillage de cer-
tains éléments linéaires; nous allons montrer ici la raison de cette analogie.
(') Comptes rendus, 2'' semestre 1902.
SĂANCE DU l3 JUILLET I9o3. Il3
» Habiller une surface c'est ramener son élément linéaire à la forme
(i) ds- = dy:- + d'f- -+- 2F doL <i.
)) Soit
(2) ds-='Edu- + iYdiidv^Gdi.'-,
un élément linéaire donné; pour le ramener à la forme (i), on voit facile-
ment qu'il suffit d'intégrer le systÚme d'équations :
(3)
d"-ll
II
du du
12 1
f du dv du dc\
22
)dv
di'
d^ d'^ "^
I
cJa (>?
I i
\d^d^i ~^ dĂŻd^J ~^
I
dyi
d'^
d':
22
2
C^c d^- \
da r);i + (
1 2 )
2 )
1 du di' du di'\
21
3
\du
'\doi
du
dp
= o,
» Considérons alors les deux problÚmes suivants :
» I. Ramener de toutes les façons possibles l'élément linéaire (2) à la
/orme (i).
» II. Ătant donnĂ© un Ă©lĂ©ment linĂ©aire :
ds- = E, du- -f- 2F, du dv +âą G, dv'- ,
trouver toutes les surfaces qui admettent cet élément linéaire et cherchons dans
quels cas ces deux problĂšmes se ramĂšnent l'un Ă l'autre.
» Le problÚme II dépend de l'intégration du systÚme d'équations (Dar-
boux, Th. des surf., t. III) :
/ d'y
di.d't>
(4)
di.d'{>
(5)
(^)
11) t) , ~\ du du
12 ) I (? 1 n (du di-
» Pour que les deux problĂšmes soient les mĂȘmes, il suffit que l'on ait
(i>i) J'-^l ("/
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2 (9«
3 c) ,
2 dv "' '
âąogpM
Il4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Les équations (5) signifient que les éléments linéaires (2) et (2') se
correspondent géodésiquement; on en conclut de suite, d'aprÚs les résul-
tats de Dini, que l'on peut prendre pour (2) une des trois formes :
( â ^^ ds- = Li"(V///- + f/<;^) surface de rĂ©volution,
(8) ds- = 2(Vh -+-Y,)diuh' forme de S. Lie,
(9) ds- = (« â (â ) (V-du-~hY^di'-) forme de Liouville,
et pour (2') les formes correspondantes bien connues.
» Il suffit alors pour achever le problÚme de satisfaire aux équations (G)
qui se réduisent à la suivante :
(i3) ail = U,f\
» Considérons d'abord la forme (-). I/oquation (i3) est alors une
équation différentielle ordinaire qui s'intÚgre aisément : on trouve, pour
l'élément linéaire (lo), les quadriques de révolution les plus générales,
(10 ) as, â- â â tt:. ^ h L-«('-.
» L'élément linéaire (7) peut s'écrire sous la forme
( 7 ) ds- = 5 'â^ 3 h 9- rt(- .
Si c ^ o, l'élément linéaire (10') convient à un parabolouie de révolution ;
par conséquent, on saura habiller de toutes les façons possibles l'élément
linéaire
(7") ds^-=--4^-^o\h'\
» Dans le cas gĂ©nĂ©ral, l'habillage de (7') est un problĂšme Ă©quivalent Ă
la déformation de la sphÚre.
» Considérons maintenant l'élément linéaire (9); l'équation (i3) est
alors une équation fonctionnelle qui s'intÚgre aisément : on trouve pour (i 2)
la forme classique de l'élément linéaire des quadriques et pour (9)
du- r/i-
(9)' ^f<-=[{
I I
II
_(â_a)(«-S)(«-j) (,.-a)(r-a)(r-j)
Par conséquent l'habillage d'un élément linéaire de la forme (9)' se
ramÚne à la déformation d'une quadrique et inversement. Ceci nous per-
met de signaler des éléments linéaires que l'on saura habiller de toutes les
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. Il5
façons possibles; en effet, on sait dĂ©former les parabolo'Ăčies,
ds^ ^ (il â v) -, r rr
ds- = ( K â ç») ( M dii- â (' (/v- ),
on saura donc habiller les éléments linéaires
,2 / 1 > \ r du- dv-
u
(ii â iy (i' â 0^
» Si l'on rapproche les résultats précédents de ceux obtenus dans la
Note citée plus haut, on est conduit facilement à la proposition suivante
qui peut avoir «ne certaine utilité pratique :
» Ătant donnĂ©e une surface dĂ©finie intrinsĂšquement par ses deux formes
quadratiques fondamentales
f/*= =E(lu- -+- 2 F du d' + G di'-' .
<ĂŻ) = D du- + 2D' du dv 4- D" dv",
il faut et il suffit pour que la surface soit une quadrique que les deux
formes quadratiques ds- et p'I» se correspondent géodésiquement
lv = â -
ĂLECTRICITĂ. â Sui la mesure des coefflcieiUs de selj-inducdun au moyen
du téléphone. Note de M. R. Doxgiek, présentée par M. Lippmann.
K I. On peut utiliser plusieurs dispositifs pour compenser le décalage
provoqué sur un courant alternatif sinusoïdal de pulsation a) = 2 7i:N
(N étant la fréquence) par une bobine de coefficient de self-induction L.
» 1° On met en série avec le circuit de la self-induction le systÚme
composé d'un condensateur de capacité C et d'une résistance non induc-
tive en dérivation aux bornes du condensateur, systÚme qui provoque une
avance de phase. On arrive Ă compenser le retard de phase dĂ» Ă la self-
induction en accroissant d'une maniÚre continue la résistance non inductive.
Si r, est la valeur de la résistance pour laquelle la compensation est réa-
lisĂ©e, l'expression du coefficient de self-mduction est L = ' ,' , ., âą
Ilb ACADEMIE DES SCIENCES.
» 2° Au lieu de réunir le^s bornes de la capacité avec les extrémités de
la résistance non inductive, on les met en communication avec les extré-
mités du circuit comprenant, disposées en série, la self-induction à mesurer
et la résistance non inductive. En faisant varier d'une maniÚre continue la
grandeur de celte résistance, on parvient à annuler l'inductance du sys-
tÚme total. La relation L = C(/-^ + L-w^) est alors satisfaite. (r\ représente
la résistance de la portion du circuit comprise entre les deux bornes de la
capacité.)
» 3° Si l'on connaissait la fréquence du courant alternatif, chacune de
ces relations pourrait servir au calcul de L, au moyen de la capacité
connue C et de l'une des résistances r, ou r.^ déterminée expérimenta-
lement. L'élimination de w entre les égalités précédentes conduit à l'ex-
pression trĂšs simple
L = Cr,r.,.
» Cette expression, indépendante de la fréquence, permet le calcul de L
en fonction de la capacité C, ainsi que des résistances r, et r.^, lesquelles,
pour une mĂȘme valeur de la frĂ©quence, annulent l'inductance du circuit
dans chacun des deux cas dont il vient d'ĂȘtre fait mention.
» II. On obtient la compensation en intercalant successivement chacun de ces dis-
positifs dans l'une des branches d'un pont de Wheatstone avec alternateur et téléphone ;
les autres branches du pont sont constituées par des fils métalliques tendus, associés
ou non à des boßtes de résistance non inductives. L'extinction complÚte du son dans le
téléphone dénote l'existence, dans son circuit, de deux courants sinusoïdaux, de sens
inverses, prĂ©sentant la mĂȘme pĂ©riode, la mĂȘme amplitude et le mĂȘme dĂ©calage. Cette
derniÚre condition, c'est-à -dire l'égalité des décalages, est léalisée si les inductances
des différentes branches du pont, en particulier l'inductance de la branche qui contient
la self-induction Ă mesurer, sont nulles.
» Afin d'arriver systématiquement à l'extinction téléphonique, la résistance en dé-
rivation sur le condensateur est complétée par un lil tendu le long duquel se déplace
un curseur de prise de contact A; deux autres branches consécutives du pont sont
rĂ©alisĂ©es avec un mĂȘme fil tendu, le long duquel peut ĂȘtre dĂ©placĂ© un curseurde prise
de contact B. On amĂšne successivement les curseurs B et A dans les positions qui
correspondent au minimum d'intensité du son dans le téléphone; le curseur B assure
l'égalité des amplitudes, le curseur A celle des décalages. Ces réglages, répétés plusieurs
fois dans le mĂȘme ordre, conduisent Ă un son inapprĂ©ciable Ă l'oreille, c'est-Ă -dire pra-
tiquement nul. On s'assure qu'il en est ainsi en disposant un interrupteur avec godets
de mercure dans le circuit du téléphone; le fonctionnement de l'interrupteur ne pro-
voque alors aucun changement dans l'audition téléphonique. Mise en pratique sous
cette forme, la méthode n'exige la connaissance que de la résistance étalonnée en déri-
vation aux bornes du condensateur. Les résistances des autres branches du pont
SĂANCE DU l3 JUILLET ipoS. [17
demeurent arbitraires et elles n'interviennent pas dans le calcul flu résultat. On les
choisit de maniÚre à réaliser les conditions de sensibilité maximum.
» III. Faibles self-inductions. â Il n'est pas possible, mĂȘme avec des fils tendus, de
rĂ©aliser un pont de Wheatstone oĂč cliaque branche prĂ©sente une inductance nulle.
Aussi, lorsqu'on se propose de mesurer de trĂšs faibles coefficients d'induction, est-il
nécessaire, avant l'introduction de la self-induction et de la capacité compensatrice,
d'annuler le son dans le téléphone, en rendant identiques entre elles les constantes du
temps â des diffĂ©rentes branches. On satisfait Ă cette condition, en mettant dans l'une
des branches du pont une inductance variable, composée d'une résistance variable en
dérivation sur les bornes d'un condensateur. Cette précaution une fois prise, il est
certain que la capacité compense exactement la self-induction à mesurer lorsque,
aprÚs leur introduction, on a annulé le son dans le téléphone.
» La précision des mesures dépend de la sensibilité du téléphone employé. Avec le
téléphone ordinaire et la bobine avec trembleur-diapason qui nous a servi, à M. Lesage
et à moi, dans les mesures de résistivité des liquides de l'organisme ('), j'ai pu mesu-
rer au ^ prĂšs des self-inductions de l'ordre de grandeur de Soo'"âą ou 3 X ro-' Henry
et au â â ^ prĂšs, des self-inductions voisines de 2000'^'" ou 2 x lO"" Henry.
» Moyennes et grandes self-inductions. â â Lorsqu'il s'agit de mesurer des coeffi-
cients de self-induction supĂ©rieurs Ă lO"' Henry, on est gĂȘnĂ© par les harmoniques qui
se superposent au son fondamental fourni par le diapason-interrupteur. L'inductance de
la capacité ne compense en effet celle de la self-induction que pour une valeur donnée
de la période du courant alternatif. On n'obtient, a\ec le téléphone ordinaire, qu'un
minimum de son et ce minimum est d'autant moins accusé que le coefficient de self-
induction à mesurer est plus considérable.
» Grùce au monotéléphone de M. Mercadier (-), j'ai pu effectuer au ~
prĂšs des mesures de self-induction de l'ordre de i o~- Henry. Cet instrument
ne renforce, en effet, que les sons de période bien déterminée et reste insen-
sible aux harmoniques provoquées par la capacité ou par les substances
magnétiques contenues dans le noyau de la I)obine. Il présente les mÎmes
avantages que le tĂ©lĂ©phone optique de M. Max Wien et pourrait ĂȘtre
employé avec profit dans les différents dispositifs que M. Max Wien,
M. Preraner, ainsi que M. Graetz (^) ont utilisés dans la mesure des coef-
ficients d'induction. »
(') DoNGiER et Lesagr, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 612 et 834; t- CXXXV,
p. lit et 3'>.g.
(-) Journal de Physique, 1" série, t. 'VI, p. 464! 3'' série, t. IX, p. 676.
(3) Wied. Ann., 2" série, t. XLII, XLIII, L, LUI.
G. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 2 )
l(i
Il8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE. â Combinaison dit sulfate ferrique avec l'acide sidfurique,.
Note de M: A. Recocra.
« Dans des Notes antérieures (Comptes rendus, 29 février iSpa et
12 juin 1893) j'ai montré que le sulfate chromique vert se combine trÚs
facilement avec l'acide siilfurique, en donnant naissance Ă des acides com-
plexes que j'ai appelés acides chromosulfiiriques et qui proviennent de
l'union de i""' de sulfate chromiijue avec i""', 2"°' ou 3âąÂ°' d'acide sulfu-
rique. Ces acides possÚdent des propriétés curieuses qui ont fait, depuis,
l'objet de nombreuses recherches.
» Je me propose de montrer, dans cette Note, que le sulfate ferrique se
combine lui aussi trĂšs facilement avec T acide sulfurique, en donnant naissance
Ă un acide, qui provient de l'union de 1âąÂ°' de sulfate ferrique avec 1"°' d'acide
sulfurique et qu'on peut appeler acide ferrisulfurique.
» Pour réaliser cette combinaison, je me suis placé dans les conditions
les plus variĂ©es; mais j'ai toujours obtenu le mĂȘme composĂ©, c'est-Ă -dire
qu'il m'a été impossible de combiner le sulfate ferrique avec plus de i""'
d'acide sulfurique, contrairement Ă ce qui a lieu pour le sulfate chromique.
» PrĂ©paration. â On peut ol)tenir 1res rapidement celle combinaison en procĂ©dant
de la façon suivante : on fait une solution concentrée de sulfate ferrique anhydre
dans l'eau (i""»' de sulfate dans 5oo° d'eau). Dans cette solution on verse de l'acide
sulfurique concentré (environ 3'"°' d'acide pour une de sulfate). La solution de
sulfate ferrique, qui était fortement colorée en brun, reste brune. Mais au bout de
quelques heures la combinaison commence Ă s'effectuer, la liqueur se dĂ©colore peu Ă
peu, en déposant une poudre lilanche; au bout de 5 ou 6 heures, la décoloration est
complÚte. On obtient ainsi une bouillie qui est un mélange d'une poudre blanche,
l'acide fenisulfurique solide, et d'un liquide incolore formé d'eau et d'acide sulfu-
rique. La totalité rlii sulfate ferrigue s'est donc combinée avec de l'acide suif uriqi/e,
et la combinaison, insoliilile dans la solution d'acide sulfurique. s'est séparée
Ă l'Ă©tat solide. On Ă©limine la majeure partie du liquide par essorage et l'on achĂšve en
Ă©tendant la substance sur des plaques de porcelaine poreuse. On lave alors le produit
sec avec de l'acétone, puis on l'abandonne dans une atmosphÚre sÚche.
» On obtient ainsi une poudre blanche, trÚs légÚre, dont la composition est expri-
mée par la formule brute (') Fe-0',4 SO^.g H- O, mais qu'il convient, comme je le
montrerai, de représenter par la formule : Fe'0',3 S0',S0'H-,8 H°0,
» En augmentant la proportion d'acide sulfurique que l'on verse dans la dissolution
(') Trouvé: Ve'-0^=\, SO' = 4,oo5, H'-0 = 8,98.
SĂANCE DU l3 JUILLET lyoS. lit)
de bulfate feniqui;, on obtient une combinaison plus rapide. C'est ainsi qu'en ajou-
tant 6'""' d'acide sulfurique, au lieu de 3âąÂ°', j)Our une de sulfate, la combinaison se
produit en 2 ou 3 minutes, mais le composĂ© obtenu a exactement la mĂȘme compo-
sition (').
» Si au contraire on opÚre avec des liqueurs plus étendues ou moins riches en
acide sulfurique, la combinaison est beaucoup plus longue Ă se produire, et l'acide
ferrisulfurique ne se dépose à l'état solide que par concentration de la solution.
Mais, quelles que soient les conditions réalisées, la composition du produit est toujours
la mĂȘme.
» PropriĂ©tĂ©s. â L'acide ferrisulfurique est une poudre blanche lĂ©gĂšre qui se dissout
trÚs rapidement dans l'eau, en donnant une liqueur légÚrement colorée en jaune
paille.
» 11 était intéressant de rechercher si celte solution possédait des propriétés ana-
logues Ă celles de l'acide chromosulfurique Gr^0^,3S0', SO*H-, Aq. On sait que ce
composé est un acide bibasique à radical complexe, dans lequel le chrome et l'acide
snlfurique sont dissimulés à leurs réactifs habituels ; toutefois, il n'en est ainsi que
dans les solutions récentes; au bout de peu de temps l'acide chromosulfurique est
détruit par l'eau et sa dissolution se transforme en un mélange de sulfate violet de
chrome et d'acide sulfurique.
» J'ai constaté qu'il n'en est pas ainsi pour l'acide ferrisulfurique; il est instanta-
nément détruit par l'eau, et sa solution se comporte iminédlalernent comme un
mélange de sulfate ferrique et d'acide sulfurique libre. On peut constater en effet que,
ni le fer, ni l'acide sulfurique ne sont dissimulés et que, en particulier, la totalité de
l'acide sulfurique est immĂ©diatement prĂ©cijjitable par le chlorure de baryum, mĂȘme
en liqueur trĂšs Ă©tendue et refroidie Ă o".
» D'autre part, si l'on détermine l'abaissement du point de congélation d'une so-
lution d'acide ferrisulfurique qui vient d'ĂȘtre faite dans l'eau glacĂ©e, on constate que
cet abaissement est la somme des abaissements partiels du sulfate ferrique et de
l'acide sulfurique que renferme l'acide ferrisulfurique, ce qui prouve bien que ces
deux, corps ne sont pas combinés dans la solution. On trouve en effet les résultats
suivants :
Abaissement moléculaire de l'acide Ici] isulfurique. . . 78,2
et dans les mĂȘmes conditions de dilution :
Abaissement moléculaire du sulfate ferrique 38,8
Abaissement moléculaire de l'acide sulfurique 4o,9
Dont la somme est 79>7
» La légÚre différence que l'on observe entre 78,2 et la somme 79,7 provient de ce
que, dans l'eau pure, le sulfate ferrique étant plus hydrolyse que dans le mélange, qui
renferme de l'acide sulfurique libre, son abaissement est légÚrement plus élevé.
(') Toutefois en employant un grand excĂšs d'acide sulfurique, plus de 40"""' d'acide
pour une de sulfate, on obtient un hydrate Ă 3"""' d'eau au lieu de 8.
120 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Il faut donc en conclure que l'acide ferrisulfurique est immédiatement
dédoublé par l'eau en sulfate et acide sulfurique, tandis que l'acide chro-
mosulfurique ne l'est que lentement. Ce fait est Ă rapprocher de celui que
je signalais dans un travail récent (^Comptes rendus, 3 novembre 1902).
Ayant réussi à ]:)réj)arer deux composés pareils de chrome et d'aluminium
CrSO^'CUÎ H-0 et AlS0'Cl,6H-0, j'ai montré que le premier présentait
toutes les propriétés d'un composé complexe et n'était détruit par l'eau
qu'au bout de quelque temps, tandis que le second, qui avait Ă©videmment
la mĂȘme constitution, Ă©tait immĂ©diatement dĂ©truit par l'eau.
» 11 en serait donc des com[)osés complexes du fer comme de ceux de
l'aluminium; la dissolution les détruit immédiatement, tandis que les
composés correspondants du chrome, quoique fragiles, ne sont pas détruits
tout de suite et on peut manifester leurs propriétés spéciales.
» Malgré cela, il est possible de démontrer que le composé
Fe-0%4S0%fjH-0
est bien un véritable acide à radical complexe; on peut notamment pré-
parer ses éthers, comme je me propose de le montrer ultérieurement. «
CHIMIE MINĂRALE. â Sur l'action de V oxyde de carbone sur le fer
et ses oxydes. Note de M. Georges Chaupï, présentée par
M. H. Moissan.
« L'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes a fait, en
raison du rÎle important qu'elle joue dans les réactions métallurgiques,
l'objyt de plusieurs séries de recherches, mais les résultats en sont contia-
dictoires. Il semble que, dans la plupart de ces Ă©tudes, on ait insuffisam-
ment séparé l'action du gaz sur le métal et la dissociation propre de l'oxyde
de carbone, en anhydride carbonique et carbone, qui a été découverte par
Sir Lowthian Bell, mais dont le mécanisme n'a été définitivement élucidé
que par les recherches récentes de M. Boudouard.
» I. En ce qui concerne l'action de l'oxyde de carbone sur le fer métal-
lique, de nombreux essais nous conduisent Ă adopter la conclusion de
Margueritte, savoir que l'oxyde de carbone agit sur le fer comme un
cément.
B Nos essais ont consisté à cliaufTer du 1er claiis un courant lent d'oxyde de carbone
soigneusement purifié. Dans chaque expérience, on déterminait l'augmentation de
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. 121
poids du mĂ©tal et la quanlilĂ© d'anhydride carboniijue dĂ©gagĂ©; on biĂčlait ensuite le
métal dans l'oxygÚne pour déterminer la quantité de carbone absorbé par ce métal.
Pour éliminer le carbone qui aurait pu, dans certains cas, se déposer à l'état libre,
sur la surface du mĂ©tal, on employait ce mĂ©tal sous l'orme de fils qui pouvaient ĂȘtre
facilement séparés de tout dépÎt pulvérulent avant qu'on en efTectuùt la pesée et la
combustion.
» On a constaté ainsi que, au-dessus de 75o° environ, le dépÎt de carbone pulvéru-
lent est pratiquement nul. Le métal reste parfaitement propre et brillant, mais se
carbure trÚs nettement. Dans la plupart des expériences, on a obtenu des chifires
concordants en cherchant à déterminer cette carburation, soit d'aprÚs l'augmentation
de poids du métal, soit d'aprÚs la combustion du métal, soit d'aprÚs le poids d'anhy-
dride carbonique dĂ©gagĂ©. Aux tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă 75o°, il y a, en mĂȘme temjis,
dépÎt de caibone pulvérulent et carburation du métal; nous avons obtenu la cémenta-
tion à 560°.
i> Le Tableau suivant donne quelques-uns des chillies ainsi obtenus :
Carbone li^é sur le métal, d'aprÚs
Durée
l'auj
Smentation
la combustion
le
poids de CO'
Température.
du chauffage.
de po
ids du métal.
du métal.
dégagé.
56o". . . .
h
8
0, 10
0,09
DĂ©pĂŽt de charbo
600 ....
8
0,22
0,17
)>
715....
8
0,26
0,28
»
825...
3
0,56
0,57
0,60
925...
2
0,69
0,72
»
935....
2
oAi
o,4i
0.49
102.5. . . .
2.3o'"
0,60
0,58
o,58
io5o. . . .
2
0,44
0,4-
0,44
1080. . . .
2
0,53
0,53
o,58
1 125. . . .
2
0,46
o,5o
0,47
1 170. . . .
2
0,47
0,47
o,5i
ii85
2
0,53
0,53
0,47
1190
2
o,3o
o,36
0,33
» On voit que la vitesse de cémentation n'augmente pas sensiblement
pour les températures supérieures à 900°; il n'y a cependant pas satura-
tion, car, lorsqu'on prolonge suffisamment le contact du fer et de l'oxyde
de carbone, on peut, comme nous l'avons indiqué dans une Noie précé-
dente, arriver à la séparation de graphite dans le métal.
» La cémentation sera limitée au contraire si, au lieu d'opérer dans un
courant de gaz, on chauffe de l'acier en présence d'une quantité limitée
d'oxyde de carbone; dans ces conditions, la carburation s'arrĂȘte lorsque
la proportion d'anhydride carbonique formé atteint une certaine valeur.
Ili2 ACADEMIE DES SCIENCES.
» IL En ce qui concerne l'action de l'oxyde de carbone sur les oxydes
de 1er, les données connues sont contradictoires.
» Dans les expériences que nous avons effectuées en chaulfant du
sesquioxytle de fer dans un courant continu d'oxyde de carbone, la réduc-
tion de l'oxyde a été complÚte et a laissé du fer métallique [)lus ou moins
carburé, suivant la réaction décrite plus haut, à toutes les températures
comprises entre 200" et 1200"; la réaction est, naturellement, plus rapide
aux températures élevées : à 280°, il a fallu 27 heures de chauffage pour
obtenir un mélange de charbon pulvérulent et de fer ne contenant plus
d'oxygÚne; au-dessus de 1 100°, il se forme, au contact de la porcelaine, un
silicate de protoxyde de fer fondu et trÚs difficilement réductible; mais, si
l'on opÚre dans une nacelle de magnésie, on obtient la réduction complÚte
à l'état de fer métallique. »
CHIMIE. â Sur l'argent dit colloĂŻdal. Note de M. Ha.vkiot,
présentée par M. Armanil Gautier.
« Dans une précédente Note (^Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 680 et i44^)
j'ai montré que la substance désignée sous le nom de coUargol, et celle
dĂ©crite par C. Lea comme argent colloĂŻdal, ne peuvent ĂȘtre envisagĂ©es
comme des modifications allotropiques de l'argent, mais sont des corps
complexes renfermant de l'argent métallique, une substance étrangÚre
(albumine, oxyde de fer), et donnant par calcination de l'acide carbonique
et de l'hydrogĂšne gazeux.
» Pour établir l'origine de cet hydrogÚne, j'ai préparé un argent colloïdal
oĂč la substance Ă©trangĂšre n'a pas de propriĂ©tĂ©s rĂ©ductrices. Je me suis
adressé à une réaction signalée par Ruspert (Z). cli. Gesellsch., t. XXV,
p. 281 5 et 4066), à savoir l'obtention de solutions brunes, en réduisant par
l'aldéhyde formique le nitrate d'argent en pi'ésence d'un grand excÚs de
carbonate de sodium.
» Kusperl n'ayant pas isolé le pioduit qui se forme, j'ai opéré de la façon sui-
vante :
)) On prépare une solulion de i56 de SiO^K^ dans iSo^""" d'eau, on ajoute 6'^^'"° de
formol, puis, en agitant, 6*^'"' d'une soluliou de nitrate d'argent. Le liquide de\ieni
jaune brun. On ajoute alors de l'acide acétique, en évitant d'en mettre avec excÚs (la
liqueur doit rester alcaline). Au bout de quelques instants on obtient un magma géla-
tineux, renfermant l'acide silicargolique mĂȘlĂ© Ă un trĂšs grand excĂšs de silice. Un le
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. 12,3
divise et on le lave à l'eau jusqu'à ce que la liqueur de lavage ne soit plus réductrice;
puis on épuise le magma un grand nombre de fois par une solution concentrée de
CO'K- qui dissout la silice en excĂšs, sans toucher Ă l'acide silicargolique. Le mao-nia
devient alors pulvérulent et la solution se colore en jaune brun. On termine par un
lavage à l'eau du précipité.
» Le corps qui reste contient toujours un grand e\cÚs de silice et vraisemblablement
une petite quantité de carbonate de potassium; en cITet, l'eau laissée en contact avec
le précipité finit toujours :par devenir un peu alcaline. Séché à l'air, il constitue une
poudre brune, insoluble dans l'eau, fort peu soluble dans l'ammoniaque, trĂšs soluble
dans les lessives alcalines quand la dessiccation n'a pas été poussée trop loin. Ces solu-
tions sont précipitées par les sels métalliques et les acides les plus faibles : ainsi, il
suffit de les agiter avec de la silice gélatineuse pour en précipiter tout l'acide silicar-
golique.
» Pour purifier cette masse, on la dissout dans la potasse étendue et on la sature
par l'acide carbonique. La précipitation n'est pas immédiate, mais, le lendemain, on
obtient la prise en gelée de toute la masse. On la lave à l'eau et on la sÚche. Elle a donné
Ă l'analyse des chiffres variables, mais ici encore on peut pousser loin la purification
sans insolubiliser le produit. Celui qui m'a servi pour la plupart de ces expériences
renfermait :
H^O, 12,82; SiO% 66,93; Ag, 14,43;
KOH,3,83; Al-O'Fe'O', i ,71 ; CO', » ; Totalgg,;!;
mais j'ai eu Ă plusieurs reprises des corps plus riches en argent (17 pour 100).
» Les acides dilués n'attaquent que trÚs lentement l'acide silicargolique, mais, si
on le met en contact avec de la potasse concentrée, il est décomposé; la solution se
décolore et renferme du silicate, tandis que tout l'argent est contenu dans le précipité
brun, devenu insoluble dans les alcalis.
» La chaleur décompose l'acide silicargolique ; la masse, soulevée par le dégagement
gazeux, semble en Ă©bullition comme le fait l'oxalate ferreux, et la masse est par-
tiellement projetée dans la trompe quand on opÚre dans le vide. Sur 2? de produit, j'ai
recueilli CO-, 4'"'%'; H-, 4"'°', 5. Cette composition, rapportée à l'argent, correspond
Ă Ag'3H=.
» Ainsi, comme pour les autres variétés d'argent colloïdal, la décomposition par la
chaleur dĂ©gage de l'hj'drogĂšne libre. Il semble donc que ces composĂ©s se rattachent Ă
un hydrure d'argent.
» Du reste, en agitant un poids connu de silicargol avec une solution titrée d'iode,
puis déterminant la quantité d'iode absorbée, on trouve que celle-ci est plus forte
de |- environ que celle qui correspondrait Ă la saturation de l'argent. Or Ă froid, ni
l'aldhéyde formique employée, ni l'acide formique n'ont d'action sur la solution d'iode.
On ne peut donc attribuer cette action réductrice à une petite quantité de ces corps,
restée combinée avec le silicargol.
» Conclusions. â 1° Les « argents coUoĂŻdaux » que j'ai examinĂ©s sont
constitués par des espÚces chimiques différant, non seulement par leurs
propriétés, mais par leurs compositions.
124 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 2" Il y fi lien d'admeltre que la matiÚre albnminoïfle clans le collargol,
l'oxyde de fer dans le corps de C. LĂ©a, la silice dans le silicargol, ne consti-
tuent pas des impuretés, mais font partie intégrante de la molécule, non
seulement parce qu'il parait impossible de les séparer sans détruire l'argent
colloïdal, mais aussi parce que ces corps y ont perdu leurs réactions et
solubilités habituelles.
» 3° Tous ces corps, chauffés dans le vide, dégagent de l'acide carbonique
et de l'hydrogÚne, et ont un pouvoir réducteur plus grand que celui de
l'argent qu'ils renferment. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action de C acide hypophosphoreux sur la diĂ©lhyl-
celone cl sur l'acétophénone. Note de M. C. i^^ARiE, présentée par M. H.
Moissan.
« DiĂ©thylcĂ©tonc. â On fait bouillir au rĂ©frigĂ©rant Ă reflux un mĂ©lange de cĂ©tone
(3°>°' Ă 4""°') et d'acide lij'perphosphoreux (iâą"'). Au bout d'une vingtaine d'heures la
condensation est elTectuée; on distille alors l'excÚs de cétone dans le vide à Îo^-So",
et l'on obtient finalement un sirop à peine coloré en jaune. On sépare l'acide
PO^H'(C^H')CO(C=H^)
formé en traitant par l'eau le produit de la réaction et saturant par le carbonate de
plomb la solution acide obtenue; on Ă©vapore ensuite Ă sec et en reprenant par l'alcool
bouillant on dissout le sel de plomb de l'acide clierché. Ce sel recristallise par refroi-
dissement et correspond Ă la formule
[(C^H-')-COPOMr^]^Pb.
» Pour avoir l'acide, on décompose le sel dissous dans l'eau par un courant de H-S
et l'on Ă©vapore la solution ; il reste un sirop incolore, incristallisable mĂȘme Ă â 20° et
soluble dans les divers solvants organiques. Par oxvdation au brome ou au chlorure
mercurique il donne facilement l'acide oxjphosphinique PO'H'(G-H')-CO. Toutes
ces réactions s'efl'ectuenl comme pour les cétones que j'ai étudiées précédemment.
» L'acide POMI' (C-H»)-CO- est soluble dans l'eau, l'alcool, l'acétone, l'acétate
d'Ă©lhyle et insoluble dans le benzĂšne et le chloroforme. Pour le purifier, le mieux est
de le précipiter de sa solution dans l'acétone par un excÚs de chloroforme ; il fond alors
Ă ToS". Il donne comme tous les acides oxyphosphiniques des sels de plomb et d'argent
insolubles.
» AcĂ©tophĂ©none. â On chauffe pendant i5 ou 20 heures au bain-marie l'acĂ©-
tophénone (3""°') avec PO^H'(i"'°'). Les liquides se mélangent peu à peu; le
produit est versé dans l'eau pour séparer l'excÚs d'acélophénone et la solution est
saturée à chaud par un excÚs de carbonate de plomb. Le précipité obtenu est séché el
SĂANCE DU l3 JUILLET IQoS. 123
dissous dans l'alcool bouillant. Par refioidissemenl on obtient le sel
[(CIPC0C'^H^)P0-^II-]-^Pb2
cristallisé en houppes brillantes. Ce sel est trÚs peu soluble dans l'eau; par CII-S il
fournit l'acide PO-H'CIPCOC''H', sirop incolore, Ă©pais, qui ne cristallise f(ue trĂšs
lentement, en une masse rayonnée fusible à 70°.
» Cet acide s'oxyde facilement par le brome ou le chlorure mercurique, mais le
produit de la rĂ©action n'est pas le mĂȘme dans les deux cas. Pour Ă©liminer l'acide
bromhydrique ou chlorhydrique produit il faiit en effet procéder à une série d'éva-
porations à sec qui ne vont pas sans une certaine décomposition du produit. Cette
décomposition est évitée par l'évaporation rapide dans le vide à 60° qui dans le cas
de l'oxydation mercurique laisse l'acide oxyphosphinique sensiblement pur; dans le
cas de l'oxydation au brome on n'obtient pas l'acide lui-mĂȘme mais sa combinaison
avec une molécule d'acide bromhydrique. Cette combinaison se différencie par son
point de fusion (190°), sa plus faible solubilité dans l'éther et son analyse qui répond
Ă la formule POMl'CIFCOC'H', HBr.
» Ce produit traité par l'oxyde d'argent, en solution aqueuse, donne Ag Bi' et
l'acide oxyphosphinique qu'on peut avoir alors par une simple Ă©vaporation. On
le purifie par dissolution dans l'acétone et précipitation par CHCP. 11 fond à 170" et
est soluble dans les divers solvants organiques sauf CHCl'.
» Il régénÚre facilement la combinaison bromhydrique précédente par une simple
évaporation dans le vide en présence d'un excÚs de H Br.
» Conclusions. â L'existence de ces acides, rapprochĂ©e de celle des
acides préparés au moyen de PO^H' et des autres cétones, symétriques ou
non, grasses ou aromatiques, montre que la réaction qui leur donne
naissance est générale ; il en est de mÚiaie de la réaction d'oxydation qui
fournit les acides oxyphosphiniques correspondants. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur le chlorure de phcnyljtropargylidĂšnt
C«H' - C = C- CHCI^
Note de MM. Eunest Charon et Edgar Dugoujon, présentée par M. Haller.
« Nous nous sommes proposé d'étendre nos recherches précédentes sur
le chlorure de cinnamylidÚne à des composés renfermant dans leur molé-
cule le groupement acétylénique.
» Nous nous sommes adressé au mieux connu des aldéhydes acétylé-
niques, Ă l'aldĂ©hyde phĂ©nylpropargylique CH^ â C:^C â CHO. Il existe
C. R., 1903, 2« Semestre. (T. GXXXVIt, N° 3.) '7
12(3 ACADĂMIE DES SCIENCES.
deux méthodes de préparation pour ce composé, celle de Claisen ('),
celle de MoLireu et Delange(-). Nous a\oiis donné la préférence à cette
dernieie.
» On jjeul arriver à coup sûr à d'excellenls rendements dans la préparation des
aldéhydes acél^déniques, en modifiant le procédé décrit.
» 11 est capital d'opérer avec des produits absolument anhydres et purs. Le phényl-
acétylÚne et le formiale dVthyle sont faciles à obtenir tels. Quant à Téllier em])loyé
comme dissolvant, il doit ne donner aucune rĂ©action au sodium, mĂȘme par un contact
prolongĂ©. Une trace d'eau suffit pour donner de mauvais rendements et mĂȘme pour
qu'ils soient tout Ă fait nuls.
» On fait réagir le dérivé sodé du carbure sur iéther forniique peu à |ieu, en main-
tenant vers o°, et l'on suit la dissolution de ce dérivé. Quand elle est complÚte ou
presque, il est inutile d'attendre, on détruit à o" la combinaiso.i formée en ajoutant
goutte à goutte de l'acide acétique en trÚs léger excÚs. On étend d'eau et l'on épuise
à lélher.
» La destruction du composé intermédiaire par l'acide acétique permet d'é\iler la
résinificalion d'une grande partie du produit, toujours inévitable par l'eau. En effet,
on forme ainsi de la soude caustique qui résinifie rapidement les aldéhydes non
saturés. Nous avons obtenu des rendements dépassant 5o pour loo du carbure
employé.
» L'action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde bien pure a été conduite de
la façon suivante :
» Le perchlorure en quantité un peu supérieure à la théorie est introduit dans un
ballon bien sec. On laisse tomber goutte à goutte l'aldéhyde à la température ordi-
naire. La réaction s'annonce de suite et le mélange s'échauffe peu à peu. Pour com-
pléter cette réaction, on cliauffe quelques instants au bain-marie.
» Le liquide, dĂ©barrassĂ© du perchlorure de phosphore non dissous, peut ĂȘtre ensuite
traité de deux façons différentes :
» 1° On détruit l'oxychlorure de phosphore par l'eau glacée en agitant bien et l'on
reprend le chlorure organique par l'éther. La solution séchée sur le chlorure de cal-
cium et redistillée dans le vide donne le composé cherché;
» 2° On distille dans le vide sans traiter par l'eau, l'oxychlorure passe d'abord et il
distille ensuite un liquide incolore trÚs réfringent passant à i3i''-i32" sous 22""".
» Ce composĂ© a une odeur assez agrĂ©able. Refroidi il cristallise Ă â i^"- ChauffĂ© Ă
l'air libre il se détruit en partie mais distille trÚs bien sous pression réduite. Sa den-
sité à 0° est de i,2435.
» AbandonnĂ© Ă lui-mĂȘme, on remarque de suite qu'il est plus stable que le chlorure
de cinnamylidÚne. Il reste d'abord incolore puis jaunit lentement; il se dégage bientÎt
de l'acide chloihydriiiue, mais mĂȘme aprĂšs jilusieurs jours on peut par distillation
(') Cl.\isen, PĂ©riclite der dcntschen chemischen Gesellschaft, \ol. WXl, p. 1022.
(â -) MoLHEU et DiiLANcii;, Cui>i//tcs rendus, t. CXXXIIl, p. io5.
SĂANCE DU l3 JUILLET rpo.S. 1 2y
régénérer la plus gi-aiule partie du composé primilil'. Par l'eau la destruction est éga-
lement trĂšs lente. L'eau s'acidule, mais mĂȘme au linut de deux: jours on constate en
dosant l'acide libre qu'une faible partie seulement du chlorure est détruite.
» Ou peut chauflTer au bain-marie, la décomposition s'accentue, elle est loin cepen-
dant d'ĂȘtre complĂšte. Il n'y a pas fixation de l'acide naissant sur la triple liaison et l'on
peut dans ce cas régénérer une partie du chlorure inaltéré.
» Celte stabilitĂ© de CH^â G = C â CHGI-, beaucoup plus grande que celle
de C«H=â Cil =CHâ CHCI-, se remarque dĂ©jĂ dans la prĂ©paration de ces deux
composés d'une façon trÚs nette.
» Contrairement aux idées admises sur l'énergie particuliÚre du groupement acétv-
lĂ©nique C^H'C = C â CIICI- doit, au point de vue qui nous occupe ici, ĂȘtre rangĂ©
entre le composé saturé et le composé élhylénique.
» La saturation du groupement acétylénique stabilise complÚtement le groupe-
ment ciicr-.
» On obtient ainsi avec le chlore un liquide incolore distillant Ă i65"-i67° sous 28âą"".
Refroidi énergiquement ce composé se solidifie mais sans apparence cristalline. Son
analyse correspond Ă la formule CH'â CIICl = CIICI â C1ICI-. A. l'air ou sous l'eau
il est trĂšs stable.
» L'action du brome en solution acétique ou chloroformique donne un corps cristallisé
en fines aiguilles blanches fondant Ă 107° de formule CH'â CIIBr = CHBr â CIICI'.
Ce chlorobromure est extrĂȘmement stable.
» La stabilité de ces dérivés malgré leurs liaisons éthyléniques n'a rien qui doive
surprendre aprÚs les faits observés avec les chlorures de chloro- et de bromo-cinnamy-
lidĂȘne.
» Si l'on excepte les transformations isomériqiies des hydrocarbures,
le cas étudié ici est le premier exemple de l'action de la triple liaison snr
te groupement hydrocarboné voisin et sur les substitutions chlorées dans
ce groupement.
» Nous croyons pouvoir affirmer que, pour ĂȘtre trĂšs rĂ©elle, celte action
est cependant, dans le cas des substitutions chlorées, moins accentuée
que celle de la double liaison.
» Celte affirmation semble contradictoire avec ce que l'on admet cou-
ramment, mais en somme on n'a jusqu'ici étudié que la saturation du
groupement â CssG â et confondu deux phĂ©nomĂšnes diffĂ©rents : d'une
part cette saturation et d'autre part un phénomÚne tout autre, le reten-
tissement de ce groupement sur le reste de la molécule. L'étude des
composĂ©s Ă©thylĂ©niques Ă ce point de vue est elle-mĂȘme Ă peine Ă©bauchĂ©e.
» De ce qui prĂ©cĂšde il rĂ©sulte que cette confusion doit ĂȘtre Ă©vitĂ©e, il
ne faut pas, sans aucun fait expérimental, admettre que l'action extérieure
Ă lui-mĂȘme du groupement acĂ©tylĂ©nique est plus accentuĂ©e que celle du
120 ACADEMIE DES SCIENCES.
groLipemeul cthyléniqiie. C'est l'inverse qui est vrai pour les substitutions
chlorĂ©es. Il peut en ĂȘtre d'ailleurs tout autrement pour des substitutions
d'autre nature. »
CHIMIE ORGANIQUE. â PrĂ©paration des ainides secondaires . Note
de M. J. Tarbouriech, présentée par M. A. Haller.
« On ne connaßt jusqu'à ce jour que trois amides secondaires : la
diacétamide, la diprojjionamide et la diisobutyramide, ces deux derniÚres
obtenues d'une façon tout à fait fortuite. J'ai essayé de préparer quelques
nouveaux termes de cette sĂ©rie et, dans ce but, j'ai mis en Ćuvre deux
procédés : le premier, indiqué depuis 1868 par M. Armand Gautier (')
et considéré comme la méthode classique et générale d'obtention de ces
composés consiste dans l'action ties acides sur les nitriles correspondants;
la deuxiÚme méthode, toute personnelle, consiste à faire réagir les chlo-
rures d'acides sur les amides primaires en tube scellé.
M La reaction de M. Armand Gautier donne lieu Ă la formation des
amides secondaires par simple addition des deux constituants; j'ai pu
obtenir ainsi !a dibulyramide normale et la diisovalĂ©ramide. Mais il est Ă
remarquer que la combinaison s'effectue avec une difficulté croissante et
avec des rendements de plus en plus faibles, en mĂȘme temps qu'on aug-
mente le nombre d'atomes de carbone dans la molécule.
» L'action des chlorures d'acides sur les amides permet d'obtenir ces
composés à des températures bien inférieures à celles exigées par la
méthode précédente et avec de meilleurs rendements. Enfin, en faisant
intervenir des chlorures d'acides d'un nombre d'atomes de carbone
diffci'ent de celui de l'amide primaire, on obtient des amides secondaires
mixtes ou dissymétriques, série dont on ne connaissait jusqu'à présent
aucun terme.
» Je ne décrirai, dans cette Note, que les composés symétriques :
u DiBUĂŻĂŻRAMiDE NORMALE. â 1° PrĂ©parcUioii par le nitrile et l'acide butyriques.
â On chaufle Ă 2o5° en lube scellĂ©, pendaiiL 4 heures, iSs, 8 de nitrile butyrique et
ĂŻ-8,6 d'acide butyrique. AprĂšs refroidissement, on distille le liquide sous la pression
ordinaire : hi plus grande partie passe avant la température de 180". Le tliernioraÚtre
(') Comptes rendus, t. LXVII, 1868, p. laĂŽo.
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. 129
s'élÚve ensuite rapidement jusque vers 218°. A partir de cette température, le liquide
qui distille se condense par le refroidissement en une masse blanche cristalline.
» Mais, à partir de 200°, il y a toujours une décomposition plus ou moins avancée
du produit. Aussi, est-il avantageux d'arrĂȘter le fonctionnement dĂšs que l'on atteint
cette température. Par le refroidissement, et au bout de quelques heures, le liquide
resté dans le ballon se prend en une masse cristalline que l'on purifie par essorage,
lavage à l'eau distillée et cristallisation dans l'alcool. La dibutjramide fond à 107°.
» 2° PrĂ©paration par la biUyramide et le chlorure de hutyrile. â Les deux corps
mélangés dans la proportion de leur poids moléculaire sont chaufles en tube scellé
à i20°-i3o'' pendant 6 heures. Au bout de ce temps, le tube contient un liquide sur-
nageant une petite quantité d'une matiÚre blanchùtre cristalline. On distille le liquide
au bain-marie dans le vide; dans ces conditions, la plus grande partie passe Ă la dis-
tillation. Le résidu se solidifie par le refroidissement en une masse cristalline que l'on
purifie comme il vient d'ĂȘtre dit. Ce corps a le mĂȘme point de fusion que celui obtenu
par l'action de l'acide butyrique sur le nitrile, soit 107°. L'analyse démontre qu'il a la
composition centésimale de la dibutyramide.
» Le produit solide qui s'est formé en petite quantité sous le tube scellé est du chlo-
rure d'ammonium. La formation de ce corps paraĂźt ĂȘtre corrĂ©lative de la production
en proportion correspondante, c'est-Ă -dire trĂšs minime, de tributyramide, qui pren-
drait naissance d'aprĂšs l'Ă©quation
2C'l]'OAzH2H-C*H'OCIr=AzIPCl-H(C'H'0)^Az.
» Quant au liquide qui a passé à la distillation, il contient une certaine quantité
de nitrile qui résulte de l'action déshydratante du chlorure d'acide sur l'amide
primaire.
» Diisohiityramide. â Hofmann (') a constatĂ© la formation de ce corps Ă cĂŽtĂ© de
l'isobutyramide par l'action de l'ammoniaque sur le chlorure de butyrile. En
chaulTant à iio^-iiS^en tube scellé de l'isobutyramide et du chlorure d'isobutyrile
en proportions molĂ©culaires, on obtient un liquide qui, abandonnĂ© Ă lui-mĂȘme, laisse
cristalliser spontanément la diisobutyramide en gros cristaux flexibles, incolores, fon-
dant à 1730-174°. La diisobutyramide est presque insoluble dans l'eau et l'alcool
froids. Elle est plus soluble dans ces liquides bouillants, trĂšs soluble dans l'Ă©ther.
» DiisovalĂ©ramlde. â Si l'on chauffe Ă 20o"-2o5", poids molĂ©culaire d'acide valĂ©-
rique et de valéronitrile, on n'observe, quelle que soit la durée de l'opération, que la
formation en proportion insignifiante d'amide secondaire. On obtient ce corps en
quantité notable en portant la température à 24o''-25o° pendant au moins 3o heures.
AprÚs distillation sous pression réduite de la partie qui n'a pas réagi, on obtient un
liquide qui, par refroidissement, se concrĂšte en aiguilles blanches fondant Ă 9^'. Ce
corps a la composition élémentaire de la diisovaléramide.
» On obtient encore ce composé par l'action du chlorure d'isovaléryle sur l'isovalé-
ramide dans les conditions décrites au sujet de la dibutyramide normale. Ici encore
on observe la formation de chlorure d'ammonium et d'une proportion notable de ni-
(') D. eh. G., t. XV, p. 977,
l3o ACADĂMIE DES SCIENCES.
Irile. Pour faire cristalliser l'amide secondaire, on reprend par l'eau bouillante le
liquide qui reste aprĂšs la distillation au bain-marie dans le vide, et, par le refroidisse-
ment, on obtient la diisovaléramide sous forme d'un amas feutré de fines aiguilles
blanches.
1) DivaU-mmide normale. â L'action du chlorure de valĂ©rvle sur la valĂ©ramide en
tube scellĂ© Ă i io°-i i5° donne lieu de la mĂȘme maniĂšre Ă la formation de la divalĂ©ra-
mide normale. On la sépare comme les composés précédents en se basant sur son inso-
lubilité dans l'eau froide. C'est une substance blanche, cristalline, fondant à loo".
Elle est assez soluble dans l'alcool bouillant, trÚs soluble dans l'éllier. »
CHIMIE MINĂRALE. â Action du persulfale d'ammoniaque sur les oxydes
métalliques. Note de MM. A. Seyewetz et P. Tuawitz, présentée par
M. A. Haller. (Extrait.)
« En faisant agir le persulfate d'ammoniaque sur les oxydes métalliques,
nous avons obtenu des réactions qui diffÚrent notablement de celles que
donne l'eau oxvgĂ©nĂ©e â
)i Conclusions. â Il rĂ©sulte de nos expĂ©riences que le persulfate d'am-
moniaque donne Heu à des réactions variées en agissant sur les oxydes
métalliques :
)) 1° Avec les protoxydes, il peut y avoir soit déplacement d'ammo-
niaque avec formation probable du persulfate correspondant, soit produc-
tion de sesquioxydes ou de peroxydes.
» Cette derniÚre réaction est particuliÚrement intéressante pour la pré-
paration du peroxvde de plomb précipité.
1) 2° Avec les sesquioxydes ou [nf, peroxydes, on peut, st)it [produire l'oxy-
dation (l'une partie de l'ammoniaque, en dĂ©gageant de l'azote en mĂȘme
temps qu'il se forme le sulfate correspondant Ă l'oxyde, soit former le sul-
fate de l'oxyde avec dégagement de l'oxygÚne d'une partie du persulfate,
soit enfin donner lieu Ă des peroxydations complĂštes, comme celles que l'on
obtient avec les hydrates de chrome et de manganÚse. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action du brome sur le pinĂ©ne en prĂ©sence de l'eau.
Note de MM. P. Gejsvresse et P. Faivhe. (Extrait.)
« L'action du brome sur le pinÚne a été l'objet de beaucoup de travaux
de la p:irt d'un grand nombre de savants, entre autres de MM. Tilden et
SEANCE DU l3 JUILLET IçjoS. l3l
Wallach. Us sont arrivés à des résultats conlradictoires : M. Tildea conclut
à la tétra valence du pinÚne ; M. Wallach, à sa divalence.
» Nous avons pensé qu'il serait bon de reprendre la question par une
autre méthode; nous opérons en présence de l'eau; nous avons seulement
soin que la température ne s'élÚve pas.
» ... Nous avons entraßné par la vapeur d'eau l'huile obtenue; il passe
d'abord un liquiile incolore, plus léger que l'eau, constitué surtout par du
pinÚne inaltéré, ensuite une huile colorée en jaune, plus lourde que l'eau,
dont nous avons extrait du cymĂšne, et enfui un liquide qui cristallise; il
reste dans l'appareil à entraßnement un résidu brun visqueux.
» Les cristaux fondent à i67°-i68" aprÚs cristallisation dans l'éther
acétique. Ils sont saturés et leur analyse correspond à la formule
G"'H"'Br%
dibromure de pinĂšne. M. Wallach les avait aussi obtenus par une autre
mĂ©thode. Us sont trĂšs importants, parce qu'ils permettent de; conclure Ă
la divalence du pinÚne. »
PHYSIOLOGIE. â Influence du syslĂšme nerveux sur l'ontogenĂšse des membres.
Note de M. P. Wi.vtkebert, présentée j)ar M. Edmond Perrier.
« En cludianl l'origine des membres chez les Batraciens, je fus frappé
de voir les cellules encore indifférentes du bourgeon naissant, entourées
par les fibrilles nerveuses, et je me demandais si la forme et la différen-
ciation du membre ne seraient point réglées par le systÚme nerveux.
R. Rubiii a |)récisé récemment l'intlueuce nécessaire du systÚme nerveux
pour la régénération du membre chez les UrodÚles; mais il s'agissait de
l'apparition premiĂšre de l'organe et les travaux de A. Schaper sur les
larves d'Anoures montrant cjue l'ablation de l'encéphale est sans action
sur la croissance en général et sur la région céphalique en particulier, ne
touchent pas le sujet d'assez |)rÚs. Je résolus d'expérimenter en supprimant
la seule innervation du membre lui-mĂȘme chez des larves de Batraciens
urodĂšles et anoures.
» OfĂ©rations et IIĂSULTATS. â .1 Sifedoti phciforiiiis. â Sur des larves d'Axolotl,
prises au moment oĂč apparaissent les doigts du 'iiembre postĂ©rieur, j'arrivai aprĂšs
plusieurs essais à pouv(jir sectionner complÚtement les nerfs qui s'y rendent, j° d'un
seul cÎté, 2" des deux cÎtés. Dans les deux cas, un grand nombre de larves lurent
j32 académie des sciences.
opérées; on ne retint pour l'appréciation des faits que celles dont le membre énervé
Ă©tait absolument inerte et insensible. Au bout d'un temps variable (G Ă 12 jours) on
constatait sur tous les membres, opĂ©rĂ©s ou non, la mĂȘme croissance de i ou 2 doigts;
pour continuer l'expérience, en évitant une régénération nerveuse possible, certaines
larves furent opérées de nouveau, et manifestÚrent encore aprÚs cela l'apparition
d'une ébauche plus avancée.
» II. Rana temporaria. â Les opĂ©rations furent toujours pratiquĂ©es sur les 2 cĂŽtĂ©s
des larves. Voici les rĂ©sultats relatifs Ă 2 lots de tĂȘtards :
» PremiĂšre sĂ©rie : DĂ©'.'eloppenient des doigts. â 19 larves furent rigoureusement
choisies au stade oĂč le pied commence Ă se distinguer sur le bourgeon par un Ă©tran-
glement sĂ©parant une palette terminale indivise. 5 jours aprĂšs l'opĂ©ration, 8 tĂȘtards
survivent, sur lesquels 6 ont l'Ă©bauche nette de 3 doigts, et 2 montrent 4 doigts.
Réopérés immédiatement, 4 seulement sont en vie 5 jours plus tard; 2 de ceux-ci n'ont
pas progressé, mais les 2 autres ont à ce moment l'ébauche de leurs 5 doigts, comme
les témoins; leurs membres étaient toujours restés inertes et insensibles.
» DeuxiĂšryie sĂ©rie : DĂ©i'eloppement des membr-es jusqu'Ă complĂšte mĂ©tamorphose. â
5o tĂȘtards, pris Ă un stade tout Ă fait prĂ©coce, subissent le 28 mai une opĂ©ration, qui
fut renouvelée les 28 mai, 2 juin, 7 juin, 22 juin, 2 juillet. AprÚs le 7 juin, le membre
était suffisamment développé pour qu'on pût se rendre un compte exact de sa sensibi-
lité et de sa molililé, et il devint possible d'attendre, pour intervenir à nouveau, que
la sensibilité reparût à la naissance de la cuisse. Du 22 juin au 2 juillet, les membres
postĂ©rieurs grandirent rapidement, et, Ă cette derniĂšre date, 18 tĂȘtards survivaient;
4 d'entre eux, plus avancés, avaient sorti leurs membres antérieurs, mais manifes-
taient aussi une sensibilité nette au pincement de la cuisse et de trÚs légers mouve-
ments volontaires de celle-ci; 8 autres, absolument insensibles, ou dont la sensibilité
restait limitée à la moitié supérieure de la cuisse, furent réopérés, et 6 d'entre eux
libérÚrent dans les jours suivants leurs membres antérieurs.
» Depuis ce moment, laissĂ©s Ă eux-mĂȘmes, les derniers, comme les premiers, rĂ©cu-
pérÚrent plus ou moins rapidement la sensibilité dans les segments des membres
postérieurs, traßnés inertes derriÚre l'animal, en des attitudes vicieuses, malgré l'appa-
rition de minimes contractions des cuisses.
» Ces membres, au point de vue de leur forme générale, de leur longueur totale, de
la proportion longitudinale de leurs divers segments, et de la comparaison entre les
deux cÎtés, ne diffÚrent pas des membres normaux, sauf lésions accidentelles trauma-
tiques.
» Dans les membres les plus inertes et les plus sûrement énervés on constate par-
fois, sous l'influence d'une excitation directe, des oscillations des doigts qui prouvent
l'existence de fibres musculaires.
» Nous pouvons donc conclure que le systÚme nerveux n'est pas néces-
saire dans la génération du membre, ni pour sa croissance, ni pour sa mor-
plßogénie générale, ni pour sa différenciation. »
SĂANCE DU \3 JUILLET igoS. l33
ZOOLOGIE. â La distrihution gĂ©ographique des ColĂ©optĂšres hoslrychldes dans
ses rapports avec le régime alimentaire de ces Ir\sectes. RÎle probable des
grandes migrations humaines. Note de M. P. Les\e, présentée par
M. Bouvier.
« L'ensemble des renseignements que l'on possÚde aujourd'hui sur le
régime ßles ColéoptÚres appartenant à la famille des Bostrychicles montre
que ces Insectes se développent, dans les conditions normales, aux dépens
des plantes ligneuses récemment mortes ou maladives. D'une façon géné-
rale, ils cherchent leur subsistance soit dans le bois, soit dans les tissus de
réserve des végétaux angiospermes; les espÚces du genre Slephanopachys, .
qui vivent exclusivement dans l'écorce des Abiétinées, sont les seules qui
fassent exception Ă cette rĂšgle.
» Si, mettant à part ce dernier genre, on étudie les espÚces dont l'aire
d'habitat est restée limitée à l'une des grandes régions zoogéographiques,
on est frappé de la diversité des essences auxquelles s'attaquent beaucoup
d'entre elles et de la facilité avec laquelle elles se jettent sur les arbres ou
les arbustes qui y ont été importés. Le régime polyphage est manifeste,
par exemple, chez le Sinoxylon sexdentatiim de la région méditerranéenne,
chez le Sinoxylon crassum de la région indo-malaise et chez les Psoa maculala
et Scobicia dec/ivis, de Californie. Une espĂšce du nord de l'Afrique, Liche-
nophanes niimida, a été observée une fois en nombre dans le tronc mort
d'un Eucalyptus globulus qu'elle avait réduit en poussiÚre (').
» La dureté et la texture des tissus végétaux ne paraissent pas jouer,
dans le choix des plantes nourriciĂšres, un rĂŽle plus important que l'indi-
génat des essences ou que les affinités botaniques. Ainsi, les larves de deux
espÚces méditerranéennes, Enneadesnms iris/iinosus et Phonapale fronlalis,
s'accommodent aussi bien du parenchyme de la nervure médiane des
feuilles coupées de Dattier que du bois de Tamarix, et plusieurs espÚces
appartenant aux genres Dinoderus et Rhizopertha, quoiqu'elles sachent
forer le bois aussi bien que les autres Bostrychides, et qu'elles s'y déve-
loppent fréquemment, vivent de préférence dans divers fruits ou tubercules
dessĂ©chĂ©s, dans les provisions de grains amassĂ©es par l'homme ou mĂȘme
dans les produits manufacturés, tels que le biscuit.
(') Maurice Girard, Annales de la Société entomologique de France, 1882, Bulle-
tin, p. 48"
C. R., 1903, 'i' Semestre. (T. CXXXVII, N° 2.) 18
l34 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ces faits expliquent la facilité avec laquelle certains de ces animaux
ont pu se répandre et s'acclimater dans des contrées fort éloignées de leur
pays d'origine et toutes différentes par leur végétation. (J'est ainsi qu'il
existe, soit dans l'Amérique du Sud, soit aux Antilles, au moins quatre
espÚces de Bostrvchides (') que tout porte à considérer comme étant
d'origine africaine. Leur large dispersion en Afrique oĂč deux d'entre elles
ont donné naissance à des races locales, leurs affinités trÚs étroites avec
leurs congénÚres restés tous cantonnés dans l'ancien continent et, d'autre
part, la conformité absolue des individus américains avec ceux vivant en
Afrique ne peu\ent guĂšre laisser de doutes Ă cet Ă©gard.
)> Or, si l'on étudie la distribution géographique de ces formes impor-
tées, on constate que leurs centres de dispersion en Amérique, Antilles et
BrĂ©sil oriental, sont les mĂȘmes que les centres d'habitat des populations
noires ou de gens de couleur et l'on est conduit Ă rattacher leur apparition
dans le nouveau continent au grand mouvement de migration forcée qui,
durant une période historique récente, jeta par dizaines de millions les
nÚgres captifs sur les cÎtes du Brésil et dans les Antilles. Il est certain que
les bùtiments négriers, au moment de quitter l'Afrique, embarquaient,
outre leur cargaison humaine, du bois, des ustensiles, des fruits et des
tubercules desséchés qui, dans bien des cas, recelaient des Bostrvchides
sous leurs différents états. Il n'est pas surprenant qu'à la faveur de leur
régime varié ceux-ci aient jju s'acclimater aux points d'atterrissage.
» D'autres particularités faunistiques, susceptibles d'une explication
analogue, semblent venir à l'appui de l'hypothÚse précédente. L'étude de
la faune des Bostrychidos de Madagascar révÚle la présence, dans la
grande ßle, de séries d'espÚces largement répandues, soit en Afrique, soit
dans l'Indo-Malaisie, et vivant cÎte à cÎte avec les formes endémiques. La
composition de cette faune, telle qu'elle est actuellement connue, est la
suivante :
EspÚces endémiques o
» existant à la fois en Afrique et à Madagascar i i
» )> dans l'Asie sud-orientale et à Madagascar .")
» » on Afrique, dans l'Asie sud-orienlale cl à Madagascar. . a
» cosmopolites 3
» Le mélange des types n'appartenant pas en propre à la faune insulaire
( ' ) A'yloperlha picea dans le Brésil et la Guyane, Ayiionulus transvei'sa au Brésil,
Apale terchvans au Brésil et dans les Antilles, Apate rnonachus aux Antilles.
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. l35
n'est pas sans analogie avec celui des races humaines peuplant l'Ăźle et tout
se passe comme si les nÚgres bantous, représentés aujourd'hui par les
Sakalaves, et les Hovas indonésiens avaient, les uns et les autres, apporté
de leur patrie d'origine un contingent d'espĂšces xylophages qui serait venu
se superposer aux formes autochtones. »
PHYSIOLOGIE. â A propos (V une diaslase lactique dĂ©doublant le salol. Note
de MM. A. MiELE et V. Willem, présentée par M. Alfred Giard.
(Extrait.)
« En 1901, Nobécourt et Mercklen(') ont publié une série d'expériences
tendant à prouver l'existence, dans certains laits, d'un ferment dédoublant
le salol en phénol et acide salicylique Spolverini (-) aprÚs des expé-
riences analogues, admet aussi l'existence de ce ferment. De mĂȘme que les
auteurs précédents, il constate qu'une réaction sensiblement acide du
milieu retarde beaucoup l'action du ferment et peut mĂȘme l'enrayer com-
plÚtement. Enfin A. DesmouliÚres et Pozzi-Escot (^) ont cherché, avec un
rĂ©sultat nĂ©gatif, si ce dĂ©doublement du salol ne peut pas ĂȘtre attribuĂ© Ă
l'action d'une lipase.
» Quelques expériences que nous avons faites montrent que l'existence
dans le lait d'un semblable ferment hydratant, dédoublant le salol, est tout
au moins problématique; presque tous les faits observés se peuvent expli-
quer par la simple alcalinité des liquides expérimentés.
» En efTel: i'^ une sohilion trÚs diluée de soude caustique (rj^-f^r^ environ), addi-
tionnée de salol, fournit, aprÚs quelque temps, la réaction caractéristique de l'acide
salicylique avec le perchlorure de fer. Cette réaction n'est pas instantanée à froid,
mais elle est trÚs sensible aprÚs 24 heures de maintien de la liqueur à 37°; elle est
beaucoup plus prononcée dans une solution d'alcalinité décuple; elle est absente en
milieu légÚrement acide.
» Le mĂȘme ensemble de phĂ©nomĂšnes se prĂ©sente si, au lieu d'eau, on emploie
d'autres liquides alcalinisés. C'est ainsi que du lait de vaclie cru ou bouilli, d'abord
(') NOBĂCOUKT et Mercklen, Un ferment de lait de femme et du lait d'Ăąnesse
{^Revue mensuelle des maladies de l'enfance, t. XIX, mars 1901).
Ă-) Spolveium, Sur les ferments soluĂčles du lait... {Revue d'Iifi^iĂ ne et de mĂ©de-
cine infantiles, t. I, igoa).
(*) P ozii-EscOT, DĂ©doublemc'/it dlastasique du salol [Comptes rendus, t. CXXXVt.
II mai igo3.)
l36 ACADĂMIE DES SCIENCES.
neutralisé (pour la phénolphtaléine) puis légÚrement alcalinité comme ci-ilessus
(une goutte de solution décinormale de soude pour 3'^^°'' de liquide), du lait de femme cru
ou bouilli, de la salive, une solution de pancréaline, ramenés à une alcalinité analogue,
décomposent tous le salol. La réaction est intensifiée par l'addition d'une quantité
plus grande de soude caustique; elle est annulée par l'acidification trÚs légÚre des
mĂȘmes liquides.
» Il est à noter que le carbonate de soude produit des efTets analogues, mais à une
concentiation supérieure : c'est ainsi qu'une solution au ^^-^ donne la réaction immé-
diatement à loo", lentement à la température de 4o".
» En résumé, dans ces essais, le (lédoiihlemeiit clti salol apparaßt comme
une fonclion de l'alcalinité du milieu et se montre indifférent aux autres
facteurs considérés : nature du lait, ébuUition préalable, présence de cer-
taines diastases. Or, il faut se rappeler que, dans les expériences de Nobé-
court et Mercklen, dans celles de Spolverini, ce sont les laits à réaction
alcaline qui ont fourni les phénomÚnes sur lesquels on se fonde pour
admettre l'existence du ferment en question. On pourrait donc nier déli-
bérément sa présence si Nobécourt et Mercklen n'affirmaient (p. i4i) que
du lait de femme, maintenu pendant un certain temps à des températures
supérieures à 65°, perdait son pouvoir de dédoubler le salol, et si on ne
lisait dans l'exposĂ© des expĂ©riences de Spolverini, sur une chĂšvre mise Ă
un régime omnivore, l'apparition au bout d'un mois de la réaction en
question (Tableau, p. 3o8), en mĂȘme temps que l'aciditĂ© du lait augmen-
tait (Tableau, p. 3o5).
» Il ne nous a pas été possible de répéter les expériences de Spolverini,
mais nous avons fait des essais analogues à ceux de Nobécourt et Mercklen,
et cela avec des résultats un peu différents.
» C'est ainsi qu'un lait de femme stérilisé à iio° pendant une demi-heure nous a
donné la réaction en question, trÚs nettement, quoique plus faiblement qu'à l'état frais.
Or, nous avons pu constater que l'ébullition avait modifié le degré d'alcalinité de ce
lait : frais, il avait fallu en additionner 5'"'' de o'"', 225 de solution décinormale de
soude caustique pour provoquer la coloration rose de la phénolphtaléine ; aprÚs stéri-
lisation, o'=âąÂ°, 36 devenaient nĂ©cessaires pour obtenir la mĂȘme rĂ©action. Cette diminu-
tion de l'alcalinité du lait, sous l'influence d'une température élevée, permet de com-
prendre que certains laits de femme, peu alcalins, perdent par la chaleur leur pouvoir
de dédoubler le salol.
)) Il nous semble donc que l'existence, dans certains laits, d'un ferment
dédoublant le salol est bien problématique; la démonstration péremptoire
d'une diastase Ă pouvoir hydratant devra, en tout cas, se faire au moyen
d'autres rĂ©actifs que le salol. Nous ajouterons que les mĂȘmes objections
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. \3']
s'appliquent Ă l'admission de semblable ferment dans les organes oĂč NobĂ©-
court et Mercklen ont cru l'avoir révélé ( ' ).
» Il résulte encore de nos expériences qu'il n'existe actuellement aucune
raison d'attribuer à la pancréatine, comme on le ftiit, plutÎt r|u'à l'alcali-
nité du liquide intestinal, le dédoublement que subit le salol dans l'intestin
grĂȘle. M
PHYSIOLOGIE. â Sur les modiftcalions du cJtimisme respiratoire avec l'Ăąge,
en particulier chez le cobaye. Note de M. Léopold Mavkr, présentée par
M. Alfred Giard.
« Sondén et Tigerstedt (-) ont étudié, dans les 5X;a/i«/m. Arch. fur Physio-
logie, les Ă©changes respiratoires chez l'homme, et l'influence du sexe et de
i'à gesur l'excrétion de l'anhydride carbonique: ils ont montré que l'homme
excrĂšte plus d'anhydride carbonique que la ft-mme et que le pourcentage
d'anhydride carbonique éliminé par kilogramme diminue notablement de
l'enfance Ă la vieillesse, comme l'avait aussi Ă©tabli Lorenzo Brillo (').
» Nous nous sommes proposé de rechercher comment varie, avec l'ùge,
pour diverses espÚces animales, l'intensité de ces combustions respira-
toires qui mesurent, en derniÚre analyse, les quantités d'énergie libérée
par l'organisme au repos ( * ).
» Nous avons ciioisi dans ce but le Cobaye, le Lapin, le Poulet et le Canard.
» Nous nous servons de la méthode de Ilalsdane, lédulte à la pesée de l'anliydride
carbonique, avec les modifications que nous avons décrites dans un travail anté-
rieur {'").
n Les dosages ont été entrepris dÚs la naissance des animaux et continués journelle-
ment pendant le premier mois, puis Ă des intervalles de deux, trois et quatre jours.
(') NoBĂcouRT et Merckle.\, PrĂ©sence d'un ferment dĂ©doublant le salol dans les
organes de V homme et de divers animaux, ainsi que dans le lait de femme et de
chienne {Comptes rendus de la Société de Biologie, 9 février 1901).
(^) Klas Sondén et RoBEiiT Tigerstedt, Unlersachungen iiber die Respiration und
den GesammtstoffiveclĂŻsel des Menschen {Skandinav. Arch. f. PhysioL, iSgS, p. i
Ă 225).
(') Lorenzo Brillo, Recherches sur la ventilation pulmonaire dans l'enfance
(La Sperimentale, 1898, p. 218).
(*) Erisesï Solvav, Formules d'introduction à l'énergétique physique et psycho-
sociologique, p. 6.
(*) Léopold Mayer, Injluence d'une révulsion cutanée sur le mécanisme et le chi-
misme respiratoire {Travaux du laboratoire de l'Institut Solvay, publiés par Paul
HĂ©ger, 1901, t. IV, f. 1, p. 98).
l38 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Dans leur ensemble, nos résultats confirment les données deSondén et Tigersledt;
mais, comme nous suivons les mĂȘmes individus pendant plusieurs annĂ©es â de leur
naissance Ă leur mort â au lieu de comj)ariM' entre eux des sujets difTĂ©rents Ă des
ùges différents, nous pouvons atteindre ainsi à une plus grande précision.
» Toutes li:s courbes de décroissance de poids de l'anhydride carbonique ai'ec
VĂčge ijuc nous avons rencontrĂ©es jusqu'ici reprĂ©sentent des hyperboles.
» La courbe ci-dessous résume une série de soixante-douze expériences pour deux
groupes, l'un <ledeux, l'autre de trois Cobayes; elle représente les moyennes des expé-
riences, les jioinls un peu aberrants «expliquant soit par des mouvements désordonnés
des sujets, soit par des variations excessives de température et de pression du milieu.
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» On voit que le taux de l'excrĂ©tion de l'acide carbonique, extrĂȘmement Ă©levĂ© pen-
dant les premiers jours de la vie, tombe rapidement de 4^)91 'ors de la naissance Ă 2^
vers le huitiĂšme jour, pour continuer Ă diminuer lentement avec l'Ăąge; Ă la fin du
troisiÚme mois, il oscille autour de ie,8o par kilogramme-heure, et les expériences
ultérieures montrent qu'il décroßt progressivement, suivant l'équation de la courbe,
pour atteindre, à l'ùge adulte, les chiflVes généralement admis (environ i6, lo).
» Nous avons tiré des chiffres de Sondén et Tigerstedt, et de ceux publiés par Magnus-
Levy et Falk ('), des courbes dont M. Louis Baslien a calculé les équations.
(') A. MAGNtJS-LEVY et E. Falk, Arch. fiir Anal. u. Physiol., 1899 {Physiol.
Abllt. SuppL, p. 323 et 329).
SĂANCE DU r3 JtUr.LET igoS. 189
» Ces formules sont, les abscisses x étant complL-es en années, les ordonnées y
représentant des centimÚtres cubes de CO" par kilogramme-minute :
Pour riiomnie .... (y -^ wx) (aj + x) â 27800^7 â 2.5ooj + 4G0000 -^ o;
Pour la femme. ... (j -H oo.r) (2/ + x) â 3i 3oox =: 2600/ -H .578000 := o ;
la sexualité femelle s'exprimanl ici encore (') par une valeur absolue plus grande des
constantes.
» Bastien trouve pour la courbe ci-jointe du (Cobaye, les abscisses étant comptées
en jours et les ordonnées en centigrammes de GO- ])ar kilogramme-heure :
{y + 75. f) (8/ -I- x) â 1 12800X â 5 3oo_y -1- 68000Q := o,
» Pour comparer les résultats, il faut remplacer dans l'équation du Gobave x
X os,oi
par -5â. et y par y x -r x t)0. »
CRYPTOGAMIE. â Sur la variation du Bornelina Coriiim suivant la nature
des milieux. Noie de MM. L. Mangix ot P. Viala, jjrÚsentée par
M. L. Guignard.
« Le Bornetina Corium présente un polymorphisme si remarquable que
nous aurions pu Ă©tablir plusieurs espĂšces avec leurs variations, si les nom-
l)reux essais de culture croisée ne nous avaient démontré, ilans la grande
diversitĂ© des formes, l'existence d'un seul et mĂȘme type spĂ©cifique.
» L'aspect des cultures sur milieu solide (gélose, gélatine, sable, imprégnés de solu-
tions nutritives) est constant; ce sont des lames plus ou moins Ă©tendues, parfois ondu-
lées et frisées, semblables au thalle des Champignons ou Lichens crustacés. Dans les
milieux liquides, le Bornetina constitue d'abord un mycélium floconneux qui bientÎt
développe une lame épaisse, gaufrée et frisée, d'une grande consistance; celle-ci est
formée parle mycélium stérile, à filaments épais et réfringents, que nous avons désigné
sous le nom de cuir. C'est Ă la surface de cette lauie que les spores apparaissent en
grand nombre. Quand la culture est vieille, lestùmes se couvrent d'ampoules à cavités
fruclifiées; chaque cavité, de forme lenticulaire, est remplie par un grand nonibre de
cordons ramifiés, dressés sur le plancher mycélien et s'élevant jusqu'à la membrane
qui forme plafond sans adhéier avec elle. Ces cordons, constitués par le feutrage du
mycélium stérile, servent de support au mycélium fertile; les spores les couvrent en
si grand nombre qu'elles remplissent tout l'espace resté libre entre eux.
« Dans les milieux trÚs sucrés ou dans les milieux minérau.x additionnés de sels
(') Voir M. Stefanowska : Sur la croissance en poids de la souris blanche
{Comptes rendus, 4 niai igoS).
l4o ACADĂMIE DES SCIENCES.
ammoniacaux, le liornetina est tout diuérenl : il est réduit à une menjbrane mince et
fragile, par suite de l'absence du cuir.
» La structure de ces diverses formes montre que le mycélium végétatif demeure
remarquablement co;istanl avec ses boucles caractéristiques et la gracilité de ses fila-
ments. Un seul milieu d'oĂč le sucre Ă©tait absent, la dĂ©coction de viande, nous a prĂ©-
sentĂ©, en mĂȘme temps qu'une vĂ©gĂ©tation trĂšs languissante, une forme rnvcĂ©lienne
aberrante, dont les articles renflés et variqueux s'épaississaient et se coloraient en
brun dans les cultures vieillies et semblaient présenter le premier stade de la forma-
lion des pseudospores, par dissociation du thalle. Le mycélium réfringent stérile offre
des modifications plus importantes : d'aboid, il n'apparaĂźt pas dans certains milieux
et, quand il s'organise, ses filaments demeurent cylindriques, comme dans les lames
qui couvrent les milieux solides, ou bien ils deviennent variqueux et prennent la forme
de chapelets.
» La variation la plus grande nous a été offerte par les spores. Nous savons qu'elles
naissent solitaires dans des sporanges fusiformes et, quand l'endospore est constituée,
l'épispore se développe, dans l'espace laissé entre cette derniÚre et la membrane du
sporange, avec des ornements variés.
)> Dans certains milieux sucrés (carotte, haricots, salades, etc.), les ornements sont
composés de bùtonnets assez longs, réguliÚrement espacés; la spore prend un aspect
étoile trÚs net. Si les bùtonnets sont plus rapprochés, ils se fusionnent en bandes
tuyautées ou fiangées qui couvrent la spore d'un réseau. La dimension de ces orne-
ments est de iV- Ă 3!^.
» Dans d'autres milieux sucrés (touraillon, pomme de terre, etc.), les ornements
sont plus réduits et forment des mamelons coniques à extrémité arrondie et plus ou
moins réguliÚrement disposés à la surface; ils n'ont pas jilus de oI^,5 à il'- de longueur.
Enfin, dans les décoctions sucrées de céréales (riz, blé, avoine), de lentilles, les orne-
ments font défaut et, sauf quelques exceptions, toutes les spores sont lisses.
» La dimension des spores peut varier aussi dans des limites étendues de 6H- à 7!^
ou mĂȘme jusqu'Ă ibv-.
» Nos recherches sur les relations du Bornetina Con'iim avec la compo-
silion chimique des milieux ne sont ])as assez avancées pour nous autoriser
Ă formuler encore des conclusions; nous signalerons seulement deux faits
intéressants : d'une part, l'apparition des ornements des spores dans des
solutions minérales (sucre et acide lartrique) par l'addition d'une petite
quantité d'ammoniaque; d'autre part, l'influence de la lumiÚre sur la dis-
parition des ornements.
» Les cultures de Bornetina, faites à la lumiÚre, dans des liquides pro-
duisant à l'obscurité des spores bien ornées, se sont d'abord développées
lentement; la germination a été retardée et la formation des spores n'a
commencé que 40 jours aprÚs la mise en culture : toutes les spores sans
exception sont sphériques, lisses, trÚs foncées, avec une exospore et une
endospore bien distinctes, Ă©paisses.
SĂANCE DU l3 JUILLET ir,o3. T/jl
» Le Bornelina Corhim offre donc In plus grande variabilité de forme et
de grandeur dans la spore, c'est-Ă -dire dans l'organe auquel les myco-
logues accordent assez de constance pour Ă©tablir uniquement sur lui la
diagnose d'un grand nombre d'espÚces. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Influence du chlorure de sodium sur la transpi-
ration et r absorption de l'eau chez les vĂ©gĂ©taux. Note de M. H. RicĂ.me,
présentée par M. Gaston Bonnier.
« Les végétaux cultivés sur un sol riche en sels minéraux contiennent
une proportion d'eau plus faible que ceux qui poussent sur un sol de
constitution moyenne ('). Ce résidtat ne tient pas nécessairement dans
tous les cas Ă la mĂȘme cause; il peut ĂȘtre Ă©m, soit Ă une gĂȘne dans l'ab-
sorption, soit à une exagération dans la transpiration. Je me suis proposé
d'Ă©tudier la question Ă ce point de vue, en comparant l'absorption Ă la
transpiration.
» Les expériences ont été faites dans une salle qui ne reçoit jamais dlreclemeni les
rayons solaires et qui n'est éclairée que par la lumiÚre diffuse. Elles sont nécessaire-
ment d'assez courte durée (a^ ou 36 heures). Les résultats que je donne ici ont été
obtenus aux. mois de mai et de juin, pĂ©riode oĂč la tempĂ©rature de la salle n'a pas
dépassé 19° et n'a subi, au cours d'une expérience, qu'un écart journalier inférieur
à 2°. Les appareils dont je me sers ne peuvent donner de résultats séiieux qu'à une
température presque constante. L'élévation de la température en juillet ne m'a pas
permis de continuer ces recherches. Je ne m'occuperai jjour le moment que de
l'influence du chlorure de sodium. Les résultats ont été ramenés à l'unité de poids de
la plante, d'aprĂšs le poids initial.
» J'ai au préalable étudié des fÚves et des ricins, cultivés sur un terrain dépourvu
deNaCl. Au cours de l'expérience, les racines plongeaient soit dans le liquide nutritif
de Knop pur (contenant au total 2 pour 1000 de sels), soit dans ce liquide additionné
de I pour 100 de NaGl. Dans le Knop pur : la transpiration a été inférieure à l'absorption
la nuit, supérieure au contraire le jour. L'absorption de l'eau parles racines est dimi-
nuée par la présence de NaCI dans le liquide nutritif. La transpiration est à peine
influencée au début. Il en résulte que la teneur en eau et la turgescence diminuent et
que la tige s'incline sous le poids des feuilles. 11 n'est pas indifférent, à ce point de
vue, de commencer l'expérience le matin ou le soir. Dans le premier cas, l'activité de
la transpiration à la lumiÚre fait bientÎt perdre à la tige sa rigidité. Dans le second
au contraire, la tige se maintient dressée toute la nuit à la condition que l'atmosphÚre
ne soit pas sĂšche. Dans les deux cas, au bout d'un laps de temps variable avec la tem-
(') Charabot et HĂ©bert, Comptes rendus, l. CXXXVL p. 160 et 1009.
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 2.) I9
l/j2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
péraUire et l'ctat liygromctrique de l'air, la transpiration se ralentit et devient beaucoup
plus faible qu'à l'étal normal. Ce ralentissement dépend-il de la pénétration de NaCl
dans les tissus ou de l'insuffisance de l'absorption, incapable d'assurer le renouvel-
lement de l'eau dans la plante?
)) Pour élucider ce point, il fallait comparer des plantes ayant poussé sur un sol
normal et observées dans le liquide nutritif (elles seront désignées par le signe con-
ventionnel TE) à des plantes cultivées sur un sol salé et observées les unes sur le
li,,uide nutritif pur (pieds SE), les autres sur ce liquide additionné de i pour loo de
chlorure de sodium (pieds SS). Les sujets Ă©taient des plantes vivant normalement sur
le bord de la mer {Malcolmia marUima, Alyssum inaritimurn).
» Voici, exprimés en milligrammes, les chiffres obtenus dans une expérience sur le
Malcolmia. is de plante a absorbé par heure :
Pieds TE. Pieds SE. Pieds SS.
La nuit 64 58 3o
Le jour 'â !\ 66 35
et Ifanspiré par heure :
La nuit 59 55 27
Le jour 91 83 59
)> Comparons d'abord les pieds TE et SE. Ces derniers ont moins absorbé et moins
transpirĂ© que les premiers. Le double phĂ©nomĂšne a suivi la mĂȘme marche; mais il est
moins intense dans SE que dans TE. Cela était à prévoir, les plantes des sols salés
étant mieux protégées contre la transpiration ; la transpiration s'y elTeclue moins acti-
vement et, par contre-coup, l'absorption y est plus faible. Cinq expériences sur les
Malcolmia et une suiï Alyssum ont fourni des résultats comparables aux précédents.
Dans deux autres expériences sur les Malcolmia, la marche du double phénomÚne n'a
pas différé sensiblement de ce qui s'est passé pour les pieds TE. Ce sont là sans doute
des divergences individuelles. Les Ă©chantillons TE et SE n'ont d'ailleurs pas rigoureu-
sement la mĂȘme organisation, puisqu'ils proviennent de sols de nature diffĂ©rente.
» La comparaison des pieds SE et SS est plus instructive. Dans toutes les expé-
riences, l'absorption s'est montrée bien moindre dans SS que dans SE, le sel ajouté au
liquide nutritif gĂȘnant le phĂ©nomĂšne chez les premiers. La transpiration, au dĂ©but
presque identique, n'a pas tardé à diminuer beaucoup dans les pieds SS. Donc les
pieds du sol salé transpirent plus dans le Knop pur que dans le Knop salé. La présence
de NaCl dans les tissus n'empĂȘche pas la plante de transpirer d'une façon assez intense
quand l'absorption est facilitée.
» Ainsi, d'une part, le chlorure de sodium extérieur à la plante entrave
l'absorption tle l'eau par les racines; d'autre part, ce sel contenu dans les
tissus ne diminue pas, au moins d'une façon trÚs notable, la transpiration.
Cette double constatation est en accord avec le fait que les végétaux des
sols salés sont protégés contre une transpiration trop active. Remarquons,
en outre, que la mĂ©thode de l'absorption doit ĂȘtre rejetĂ©e pour la mesure
SĂANCE DU i3 ji'n.!j:T iç,o3. 143
(le la transpiralion, les deux phénomÚnes étant dans une assez large mesure
indépendants l'un de l'autre. »
BOTANIQUE. â Sur une greffe en Ă©cusson de lilas. Note de M. Lucie.v Daxiel,
présentée par M. Gaston Bonnier.
« Lorsque l'on sÚvre une greffe en écusson au début de la pousse du
printemps, on réduit presque au minimum rap[)areil végétatif de l'associa-
tion tout en conservant intact l'appareil absorbant. Si l'on désigne sous le
nom de capacité fonctionnelle d'absorption Ca le pouvoir absorbant total
du sujet et sous le nom de capacité fonctionnelle de vaporisation et de
consommation Cv le pouvoir de consommation totale du greffon, l'Ă©tat bio-
logique de la symbiose, aprÚs sevrage, sera représenté par l'inégalité
Q.v<^Ca. Le svstĂšme total recevant plus d'eau qu'il n'en consomme est
placé en milieu humide et doit en manifester les conséquences ('). C'est
ce que j'ai cherché à vérifier expérimentalement, dans ce cas particulier.
» Je possédais un lilas vigoureux ùgé d'une dizaine d'années et pourvu d'une belle
charpente. A la base de la tige, en 1902, se développÚrent des drageons. Je conservai
le plus vigoureux et le taillai Ă 5o""' du sol ; j'obtins deux pousses de remplacement
Ă©gales SLir lesquelles, en aoĂ»t, je posai 4 Ă©cussons a Ćil dormarU. Ces Ă©ciissons rĂ©us-
sirent, et, en mars 1908, je procédai au sevrage. Je sectionnai la lige principale à 5'''"
environ de l'insertion du drageon et je taillai ensuite chaque rameau Ă quelques cen-
timÚtres au-dessus de l'écusson supérieur. J'avais dune bien réalisé les coudilions indi-
quées ci-dessus.
» Peu de temps aprÚs ce sevrage, les écussons poussÚrent pendant que des rameaux
adventifs nombreux se développaient sur le drageon et sur la tige principale du sujet.
Je supprimai radicalement la majeure partie des pousses de la base et pinçai à 3''"' ou
3'"' de leur origine les pousses du sommet du sujet. Je conservai ainsi Ă ces derniĂšres
deux à trois de leurs biaclées de la base. A ce moment les greffons étaient trÚs vigou-
reux; ils portaient des feuilles trÚs développées et 1res vertes; leur tige avait l'aspect
particulier de tout lilas suralimenté. Un peu plus tard des pluies survinrent pendant
quelques jours. Les écussons et certaines pousses du sujet ne tardÚrent pas à présen-
ter un rougissement caractéristique du sommet végétatif et des parties jeunes; la
réplétion aqueuse se produisit rapidement; les méristÚmes noircirent et furent enva-
his par le Dotrytis cinerea. La pluie ayant cessé au bout de quelques jours, le beau
temps fit disparaßtre en partie les effets morbides. L'attaque du i<oi/yij'.ç cessa ; la
(') Voir L. Daniel, La thcorie des capacités fonctionnelles et ses consé(iiiences en
agriculture (Rennes, 1902, in-S", 9-75 pages, 91 figures dans le texte et 9.0 planches).
l44 ACADĂMIE DES SCIENCES.
rĂ©gion inrĂ©rieiire de chaque rameau Ă©cnsson, plus aoĂčlĂ©e et plus rĂ©sistante, resta bien
vivante et donna Ă son sommet deux pousses de remjjiacement vigoureuses. De mĂȘme
le sujet Ijourgeonna trĂšs activement, mais je supprimai ses pousses en partie ou les
pinçai sévÚrement.
» Fin mai, les pluies étant revenues et persistant plus longtemps, la pourriture des
nouvelles parties jeunes du grefifon et du sujet a recommencé, avec l'envahissement
jirogressif du Botfylis. Pendant ce temps, les bractées laissées sur les pousses pincées
du sujet se sont modifiées d'une façon trÚs remarquable. Tandis que les bractées
tĂ©moins avaient, comme Ă l'ordinaire, 3=" Ă 4'" de long sur i''âą,!) Ă 2-âą de large, les
bractées des pousses de la région pincée avaient i8'°' à 19''⹠de long sur 9'⹠à 10'°' de
large. Au lieu de la teinte vert pùle normale, elles présentaient une couleur verte trÚs
intense, montrant bien leur rÎle actif dans la suppléance ph3siologique des feuilles
absentes, ou en nombre insuffisant pour vaporiser l'excĂšs d'eau des tissus.
» Au commencement de juin, craignant la mort comjdĂšle des Ă©cussons et mĂȘme du
sujet à cause de l'excÚs d'humidité, j'ai laissé se développer librement diverses pousses
du sujet, transformant ainsi la greffe ordinaire en greffe avec nombreux rameaux
d appel. GrĂące Ă ce systĂšme, j'ai arrĂȘtĂ© l'extension de la pourriture et celle du Botry-
tis. I^a rujjture d'équilibre constatée était donc bien la conséquence de la valeur trop
grande qu'avait prise la différence Ci^ < C<7 sous l'influence de variations climaté-
riques excessives. Il en Ă©tait de mĂȘme pour l'augmentation de la rĂ©ceptivitĂ© vis-Ă -vis
du BoLrylis. Enfin j'ai constaté que les modifications caractéristiques de la vie en
milieu Iiumide se trouvaient dans la structure du greffon et du sujet.
» De celte expérience 011 peut donc concltire que, dans le milieu
humide, la greffe en Ă©cusson avec Ă©bourgeonnement radical des pousses de
reinpiaceinent d'un sujet vigoureux est exposĂ©e Ă la potirriture, mĂȘme quand
il s'agit de plantes de capacités fonctionnelles voisines, et que la greffe avec
bourgeons d'appel permet d'attĂ©nuer l'action nuisible de ce milieu jusqu'Ă
ce que l'équilibre de nutrition soit rétabli par le développement de l'écus-
SMu. C'est ce que j'avais établi déjà théoriquement.
» Si l'on compare maintenant ces phénomÚnes à ceux qui se produisent
dans les greffes oĂč le mĂȘme' dĂ©sĂ©quilibre de nutrition, au lieu d'ĂȘtre tran-
sitoire, est constant par suite de différences fondamentales dans les capa-
cités fonctionnelles (ce qui est le cas de la Vigne française greffée sur la
Vigne américaine plus vigoureuse), on sera frappé de l'analogie que pré-
sentent ces deux cas au point de vue de certaines conditions biologiques
de la symbiose. Les mĂȘmes causes produisant les mĂȘmes effets, l'on com-
prendra :
» j° (^i\e V affinité relative , ou différence des capacités fonctionnelles entre
le sujet et le greffon aux divers moments de la symbiose, joue un rĂŽle trĂšs
important dans la réussite, la durée et la biologie de toutes les greffes;
» 2° Que les conditions du milieu extérieur et particuliÚrement les
SĂANCE DU l3 JUILLET IQoS. l45
variations brusques de ce milieu onl une répercussion considérable sur le
tout, répercussion plus grande que dans la plante normale;
» 3° Que le nombre d'accidents, considérés comme des maladies (ihvl-
lose, pourriture grise, etc.), sont, comme je l'ai indiqué antérieurement,
les conséquences d'une nutrition défectueuse résultant d'un greffage mal
assorti. Comme dans la greffe en écnsson du lilas que je viens de décrire,
greffon et sujet souffrent à dos degrés divers et chaque plante voit diminuer
sa résistance normale aux variations excessives du milieu et augmenter souvent
sa réceptivité pour tes maladies crypta gamiquts. »
MINĂRALOGIE. â La cordiĂ©rite dans les produits Ă©ruptifs de ta montagne
Pelée et de la SoufriÚre de Saint-Vincent. Note de M. A. L\ckoix, pré-
sentée par M. de Lapparent,
« La cordiérite a été signalée dans les roches volcaniques (andésites et
dacites) de quelques gisements; sa présence y est le plus souvent acci-
dentelle : elle y constitue en effet quelquefois le résidu non digéré d'en-
claves énallogÚnes de roches anciennes à cordiérite (granité, etc.); dans
d'autres cas, elle résulte de la recristallisation de semblables enclaves dis-
soutes dans le magma ; enfin, elle peut aussi provenir de la dissolution
dans celui-ci d'enclaves originellement dépourvues de cordiérite, mais
capables d'en fournir par leur mĂ©lange avec le magma fondu. Les cas oĂč
la cordiérite est d'origine magmatique sont peu nombreux et peuvent
mĂȘme ĂȘtre discutĂ©s.
» Ces considĂ©rations Ă©taient nĂ©cessaires pour montrer l'intĂ©rĂȘt que
présente la découverte de nombreuses roches à cordiérite parmi les |)ro-
duits des éruptions actuelles de la montagne Pelée et de Saint- Vincent.
Notons tout d'abord que ce minéral n'existe ni dans la lave actuelle de
ces volcans, ni dans leurs laves antérieures en place; il constitue un
élément essentiel de blocs de roches volcaniques inconnues in situ sous
leur forme présente, rejetées par les grandes explosions. Je distingue parmi
ces roches trois types :
» 1° La roche est blanche, formant, par rapport aux. andésites actuelles de la mon-
tagne Pelée, l'équivalent des ynicroti ailes que j'ai découvertes à Sautorin. Elle est
constituée par des plagioclases zones (allant de l'anorthile à l'oligoclase) et du quartz,
avec un peu d'hyperstliĂšne et de biotite. Cette roche est holocristalline, miaroli-
l46 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tique; le quartz grenu ou inicrogrenu remplit les iutervalles des feldspatlis enchevĂȘ-
trés. De petits cristaux bleus de cordiérite apparaissent çà et là dans les cavités mia-
rolitiques. Le plus souvent, la roche prend une structure porphyrique, les plagioclases
sont alors disséminés dans un magma raicrogrenu à grands éléments, constitué par du
quartz, un peu de plagioclases et plus ou moins de cordiérite; celle-ci, remarquable-
ment maclée, est xénomorphe quand la roche est holocristalline, automorphe s'il
existe un peu de verre. ĂĂ et lĂ , ce minĂ©ral s'isole avec des cristaliites d'hvpersthĂšne
pour former des nids distincts.
» 2° A la montagne Pelée, ces roches sont compactes, à aspect de porcelaine
blanche, avec taches bleuùtres ou noirùtres; elles sont fréquemment bréchiformes;
une pùte fine englobe alors des fragments à gros éléments. A Saint- Vincent, ceux-ci
sont absents et la roche est tachetée de bleu foncé.
» Au microscope, les blocs à grands éléments ont l'aspect de la lave actuelle de la
montagne Pelée, avec celte différence que le verre de celle-ci est remplacé par du
quartz finement grenu; de plus, si les phénocristaux de feldspaths sont intacts, tous
ceux des métasilicates ont disparu. Leur place est occupée par des cristaux nets de
cordiĂ©rite, entremĂȘlĂ©s ou entourĂ©s de cristaliites d'hvpersthĂšne. De semblables agrĂ©-
gats forment aussi des taches ou des traßnées, et corrodent les plagioclases. Quand il
existe un peu de verre, les cristaux de cordiérite ont des formes remarquablement
nettes. Dans les variétés bréchiformes, on voit que la formation de la cordiérite
est postérieure à celle de la brÚche, la structure des éléments de celle-ci influant
d'ailleurs beaucoup sur l'abondance et la forme des minéraux néogÚnes.
» Les tufs anciens de la montagne Pelée renferment un type d'andésite dont la pùte
contient du quartz microgrenu, comme dans nos roches, mais les métasilicates y sont
intacts, la cordiérite n'j" existe jamais. Il n'est donc pas douteux que celle qui est
décrite plus haut résulte d'une action métamorphif|ue produite au cours de l'englobe-
ment de blocs anciens dans la lave de l'Ă©ruption actuelle.
» 3° J'ai recueilli, sur l'emplacement de l'ancien lac des Palmistes, des blocs ayant
l'apparence d'une opale résinlte, blanche, noire ou verte, enveloppant et pénétrant des
fragments de la roche précédente; l'examen microscopique fait voirquen réalité cette
pseudo-opale est essentiellement constituée par de fort petits cristaux de cordiérite
à formes nettes, par des grains de quartz, des débris de plagioclases, avec plus ou moins
de verre renfermant des cristaliites d'liy])ersliiĂšne. Peut-ĂȘtre est-ce Ă ce mĂȘme type
qu'il faut rapporter un bloc plus cristallin formé par du quartz, de la cordiérite et du
verre, que j'ai recueilli Ă Saint-Vincent.
» Des faits qui viennent d'ĂȘtre exposĂ©s on doit conclure :
» a. La cristallisation en jjrofondeur du magma andésitique de la mon-
tagne Pelée donne des microtinites, comparables à des norites ou à des
micronoriles quartzifÚres leucocrates, pouvant contenir de la cordiérite.
La présence du quartz dans cette forme jjrofonde de l'andésite de l'érup-
tion actuelle, qui n'est pas quartzifÚre, ne doit pas étonner; il résulte
en effet du calcul des analyses (qui seront publiées ultérieurement) des
SĂANCE DU l3 JUILLET 1908. l4^
pro(iuits de l'Ă©ruplion en cours, qu'ils renl* rnient tous un excĂšs de silice
sur la quantité nécessaire pour saturer l'alumine, les alcalis et la chaux
pour donner des feldspaths, la magnésie et le fer pour produire des mé-
tasilicates. J'ai montré d'ailleurs déjà que les dacites, riches en quartz,
des pitons du Carbet ont sensiblement la mĂȘme composition chimique
que les andésites de la montagne Pelée. Des différences dans les condi-
tions de cristallisation du magma sont donc suffisantes pour expliquer les
différences minéralogiques de ces roches. Quant à la présence de la cor-
diérite, elle ne doit pas surprendre davantage, le magma renfermant de la
magnésie, en présence d'alumine en excÚs sui- la quantité nécessaire pour
former des feldspaths avec les alcalis et la chaux. Nous retrouvons en
outre ici cette association de cordiérite et d'hypersthÚne dont j'ai montré la
généralité et la signification en décrivant les norites à cordiérite du Pallet.
» b. La cordiérite des microtinites est d'origine magmatique; elle est
en outre vraisemblablement primaire, tandis qu'il est incontestable que,
dans les autres types, elle est d'origine secondaire. Dans le type 2, elle
résulte de la fusion partielle des silicates magnésiens de la roche, du
mélange du produit de cette fusion avec celui des éléments blancs ambiants
et de leur recristallisation, peut-ĂȘtre avec intervention d'Ă©lĂ©ments volatils.
C'est là un cas remarquable de différenciation à rebours, une roche miné-
ralogiquement homogÚne devenant hétérogÚne par refusion incomplÚte
qui permet des groupements chimiques différents de ceux la caractérisant
Ă l'Ă©tat normal.
» Quant au type .3, il semble avoir une origine plus complexe et ĂȘtre
lié à une décomposition partielle de la roche par éhmination de chaux et
d'alcalis, les feldspaths ayant parfois entiĂšrement disparu sans ĂȘtre rem-
placés par des minéraux néogÚnes renfermant leurs éléments; une série
d'analyses en voie d'exécution me permettra prochainement de discuter
cette question.
» c. La présence dans les produits du volcan de Saint-Vincent de roches
à cordiérite, offrant la plus grande analogie avec celles de la montagne
PelĂ©e, mĂ©rite d'ĂȘtre notĂ©e d'une façon spĂ©ciale, car elle apporte un Ă©lĂ©-
ment nouveau pour la discussion de la parenté des magmas de ces deux
centres volcaniques voisins. »
l48 ACADĂMIE DES SCIENCES.
GĂOLOGIE. â Sut r origine des plis el des recouçrements dans les PyrĂ©nĂ©es.
Note de M. Joseph Roussel, transmise par M. Micliel LĂ©vy.
K Dans une Note récente (')j'ai fait connaßtre les divers chevauche-
ments survenus dans la ride (ki faßte des Pyrénées. Or, dans chacun des
principaux plis de cette chaßne, il s'est produit des phénomÚnes analogues
dont l'Ă©lude met en Ă©vidence les faits suivants.
)) Les plis des PyrĂ©nĂ©es sont de trois sortes : i° les plis anciens oĂč
affleure le terrain archéen, et dus au premier des ridements par lesquels la
croûte terrestre se maintient au contact du magma fluide en voie de con-
traction; 2° les plis d'origine relativement récente, ayant pour noyau soit
un paquet de gneiss, soit un paquet de schistes cristallins ou autres qui, en
glissant, a soulevé les assises auxquelles il servait de substratum et les a
disposĂ©es en pli (ces glissements, que j'ai dĂ©jĂ eu l'occasion de signaler Ă
diverses reprises, ont joué un rÎle de premier ordre dans la formation de
la chaßne); 3° les plis superficiels, plus récents encore, ayant pour substra-
tum des strates plissées autrement et dus, le plus souvent, aux chocs pro-
duits par les détentes et leurs chevauchements.
» Tous les plis anciens sont déjetés vers le sud. Ceux qui sont d'origine
plus récente et sont situés dans les CorbiÚres, les petites Pyrénées et la
partie la plus septentrionale des Pyrénées proprement dites, sont les seuls
qui soient dé jetés vers le nord.
)) Les plis anciens présentent tous le phé nomÚne de l'imbrication et les
grands mouvements de détente et de chevauchement que j'ai signalés dans
la ride des faĂźtes.
» Ces grands mouvements orogéniques sont survenus à l'époque de l'or-
dovicien, du permien, du trias, du cénomanien, de l'emschérien, du cam-
panien, du maestrichtien, du thanétien, de l'yprésien ou du lutélien et de
l'aquitanien. Ils ont, le plus souvent, causé l'émersion du flanc chevauchant
et la submersion du flanc recouvert. Toutefois, ceux du permien, du céno-
manien, du thanétien et de l'aquitanien ont principalement produit des
émersions, etceux de l'oidovicien, du trias, de l'emschérien, du çampanien,
du maestrichtien et de l'yprésien des immersions.
(') Comptes rendus, 2 juin iqoS.
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. 149
» Mais les plus grandes émersions et les plus grandes submersions ont
été causées par les mouvements lents qui ont disposé les couches dans
l'Ă©tat de tension.
» Les mouvements de détente ont eu non seulement pour effet de sou-
lever les couches de la partie chevauchante mais encore de les dévier
de leur direction et de déplisser les superficielles, dont le glissement a été
maximum, de telle sorte que ces derniĂšres reposent en discordance sur
les profondes. Dans le flanc recouvert, au contraire, les couches se sont
non seulement affaissées, mais le plus souvent elles ont été soumises à un
plissement si énergique que, dans la vallée de l'Ara, au sud du cirque de
Gavarnie.j'ai compté jusqu'à sept chevauchements superficiels importants.
» L'étude attentive de ces mouvements orogéniques montre qu'ils ont
tous eu pour cause unique la contraction du magma fluide servant de sup-
port à la croûte terrestre.
» La partie de celle-ci qui correspond aux Pyrénées avait pour appuis,
en arriÚre, du cÎté nord, la masse émergée du Plateau central français
et des Cévennes et, du cÎté sud, le grand massif de la Meseta ibérique.
Elle tendait sans cesse à se séparer de son subslratum et l'observation
montre qu'aux époques de grande tension, elle s'en est détachée effective-
ment dans quelques-unes de ses parties.
» On sait que, dans la plupart des montagnes, et dans l'Himalaya
notamment, l'accélération de la pesanteur est plus faible qu'elle ne devrait
l'ĂȘtre, soit qu'il existe dans ces montagnes des vides internes ou un dĂ©ficit
en matiÚres lourdes ('). Or, l'observation des phénomÚnes de recouvre-
ment, dans les Pyrénées, tend à prouver qu'à l'époque des grands chevau-
chements, certaines parties de la chaßne ont cessé de se maintenir au contact
du magma fluide sous-jacent. Et cette observation a une certaine impor-
tance; car, lorsqu'elle sera confirmée, il suffira des indications du pendule,
du séismographe et du magnétomÚtre pour connaßtre les régions exposées
à des catastrophes prochaines. »
{') Voir DE Lapparent, Traité de Géologie, 4° édition, p. /Ig.
C. R., igoS, â >-' Semestre. (T. CXXXVH, N° 2.; 20
c ACADĂMIE DES SCIENCES.
lOO
profondeur du sommeil avec la nature de' rereu^oV^A^
(Exlrail.)
, Entre la nature des rĂȘves et la profondeur <lu somnitil, il y a un
ra por r Tle fait m'apparnt Ă©vident en ,809 Oft mes exper.ences,
llï^Z:^:^:::!^ ,^^Z.. P."= - r..es se réfÚrent .
"rr:â'nrar:p.u;-,e so..eil est >..er - supernael, plus les r.ves
r;reret;rrrei::-r^^^^^ - ^--'^
,;on':;rbelin. pour le repos. ,oe ^'^'ff^^^^^^l^Z
Lente et quelle v,ve dans ses "^^ ^rt Ă Ă©4" nce okns les cas
classés, vécus et qui demandent un peut «»" y'^', j., eom.tiaux, ces
destroublespsvchopathiquesetdesnevropathes mou lĂšse
faits ont nue grande in,portance ; ds -f^ ^"«" ^'^/J^.^'^ â, ^,, dire
SĂANCE DU l3 JUILLET igoS. l5l
pissent plus ou moins profondément, et leur sommeil est toujours super-
ficiel. Leur rĂȘve n'est qu'une continuation de la mentalitĂ© de la veille, et
ils n'arrivent pas à s'arracher à leurs préoccupations, ou à leurs obsessions,
le rĂȘve alimentant toujours d'une maniĂšre efficace et solide les construc-
tions mentales de la vie de la veille. Au point de vue de la psychothérapie,
la connaissance de ce rapport peut ĂȘtre d'une certaine utilitĂ©, surtout dans
l'aliĂ©nation mentale et la neurasthĂ©nie, oĂč les sujets font, Ă cause de leur
sommeil superficiel ou relativement superficiel, la culture, pour ainsi dire,
de leurs phobies, délires, obsessions ou impulsions. »
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 6 juillet igoS.
Volcans et tremblements de terre, leurs relations avec la figure du globe, par
Cn. Lallemand. (Extr. du Bulletin de la Société astronomique de France, mai igoS.)
Paris, au siÚge de la Société; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Darboux. Ilomraane de
l'auteur. )
Les conventions franco-anglaises des i4 juin 1898 et 21 mars 1899, par le
lieutenant-colonel Monteil; avec une Carte. (Extr. de la Revue hebdomadaire.)
Paris, Plon-Nourrit et C'', 1899; i fasc. in-12.
J. Willard Gibbs, sa vie et son Ćuvre, par II. Le Chatelier. (Revue gĂ©nĂ©rale des
Sciences pures et appliquées, i4° année, n° 12, 3o juin 1908, p. 644-648- ) Pa''is.
Armand Colin.
Loi des distances et des harmonies planétaires, par Azbel, précédée d'un Exposé
par Emile Chizat. Paris, Hugues Robert et C'", igoS; i fasc. in-S". (Hommage de
l'auteur.)
Annales de l'Institut national agronomique. Ecole supérieure d'Agriculture;
2" série, t. II, fasc. 1. Paris, J.-B. BailliÚre et fils, et librairie de la Maison rustique,
igoS; I fasc. in-S".
Luigi Cremona, cenno necrologico letto dal Socio Enrico d'Ovidio. (Extr. des
Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino, Vol. XXXVIII.) Turin, Carlo
Clausen, igoS; i fasc. in-8°.
i ^^^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
Président.) ^y./em. by sir James Grant. (Extr. de
Abnormal electrical storage in the Intman sysiem. j
Canada medĆalJournal,\nm., '^'^ "Jnpfs'trTsbour, Karl-J. Trabner,
Faniiliare Cysdndiathese, von Emil Abderhalden. Strasbourg,
(fir.7.-.cA-C..Ur./a/n7ca), von Em. Abderhalden. Bonn, Em.l Strauss, igoO,
in-8»
Z,».«,-e//^e« G,o..e nebst genahrten Oerten fur 1900.0- P^'^^^"'' '9°^'
''''Leorological observations made ai tke Adélaïde Obser.atory, and oU>er^
,^:ZZtk Ausu-alia and tke northern terrUory dur.ng tke year ,899, under
the direction of Charles TODD. AdĂ©laĂŻde, .902; . volume in-4 âą
Bulletin de la Société physico-mathématique de Kasan; .= ser.e . t. XII, n 2,
' S:;i ";'^;.;SJ;5^°-^-^'«- '⹠XC ^ XCI. Odessa, .9o3; . vol.
^"t£/:r^:S .e.,e .e Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie;
' Ăź::Lr .t?;r tĂŻ.:S. âą :t::n..... ---rv^ err
,,c.>nay?,«e. ..«/.âą.«. sous la direction de A. Mosso traducteur A. Bouchard,
f YVXIX fasc 1 Turin, Herniann Loescher, igoi; i vol. in-o . , . ...
âą^;r:Z'publieacion mensual cientifica, literaria y de /'^j^f-' f,^-/
director D^ Jesc Duz de LĂ©on; ano XX, num. 1, 2. Aguascahentes (Me.xque), igoS ,
2 fasc. in-8
ERRATA.
(SĂ©ance du 6 juillet igoS.)
Note de M. de SĂ©guier, Sur les groupes de Mathieu
Page 37, ligne i3, au lieu de avril 190s., lisez avril 1901.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Aiigustins, n° 55.
uis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année deux volumes in-'" Daii
l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
âąt du i" Janvier.
Le prix de Vabonnemenl est fixé ainsi qu'il suit :
Paris ; 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferra n frĂšres.
iChaix.
Jourdan,
Ruff.
Courtin-Hecquet.
l Germain etGrassin.
i Gastineau.
e JĂ©rĂŽme.
n RĂ©gnier.
I Feret.
as I Laurens.
( Muller (G.).
' Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouan.
ry Perrin.
rg....... j"«'"'y-
"1 Marguerie.
. -, I Juliot.
'â ^"-''- \ Bouy.
iNourry.
Ratel.
Rey.
( Lauverjat.
( Degez.
. l Drevet.
I I Gralier et C".
fOi elle Foucher .
l Bourdignon.
i Dombre.
( Thorez.
* ( Quarré.
chez Messieurs :
, ( Baumal.
Lorient !.. â. .
W- lexier.
Bernoux et Cumin
Georg.
Lyon l ElTantin.
Savy.
Vitte.
Uarseille RuĂąt.
( Valat.
Montpellier
( Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidol frĂšres.
( Guist'Uau.
Nantes J ,, ,
( Veloppe.
( Barma.
Nice .... .
( Appy.
Ntmes Thibaud.
Orléans LodJé.
â . . ( Blanchier.
Poitiers !..
( LĂ©vrier.
Rennes Plihon et Hervé.
Rocheforl Girard (M"").
â ( Langlois.
Rouen , ," .
( Lestringant.
S'-Ălienne Chevalier.
â , j Ponteil-Burles.
Toulon ! .,
( Kumebe.
_ . i Gimel.
Toulouse i â .
( PrivĂąt.
iBoisselier.
PĂ©ricat.
Suppligeon.
Valenciennes ! ,
( Lemattre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
A msterdam .
Berlin.
I As
iDa
Bucharest .
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C".
Ăąmes.
Friedlander et fils.
Mayer et Muller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
ILamertin.
MayolezetAudiarte.
LebĂšgue et C'*.
j Sotchek et C°.
\ Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BellelC".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
iCherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
Benda.
Payot et C'*.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig [ Koehier.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
Lausanne..
LiĂšge.
i Uesoer.
( Gnusé.
chez Messieurs :
iDulau.
Hachette et C'-.
Nutt.
Luxembourg . ... V. BUck.
l Ruiz et C.
Madrid ) Bomo y Fussel.
\ Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan. . j ^""^ca frĂšres.
' â â ( HĆpli.
Moscou Tastevin.
IVaples j Marghieri di Giu».
( Pellerano.
1 Dyrsen et Pfeiffer.
lVe>v-rork Stechert.
( LemckeetRuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C'.
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs el Mouii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome j Bocca frĂšres.
( Loescheret C".
Rotterdam KraĂŻuers et fils.
Stockholm Nordiska BogUanilal.
â, ,, ., , ( Zinseriing.
S'-Petersbourg..\^^^^
! Bocca frĂšres.
Brero.
Clausen. ,
Rosenberg etSellier.
Varsovie Gebethner et Wolfl.
VĂ©rone Drucker.
( Frick.
Vienne â , , . _,
( Gerold et C'.
Ziirich Meyer et Zeller.
Al.ES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t r83j Ă 3i DĂ©cembre iSJu.) Volume in-f; iSJJ. Pri.'c 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( \" Janvier iS3i Ă 3[ DĂ©combrc i.Si;5.) Volume iii-4°; 1870. Prix , 25 fr.
Tomes 62Ă 91. â ( 1°'' Janvier i8(56 Ă 3c Docombro rSSo.) Volume iii-4"; iSSy- Pi'ix 25 fr.
Tome.s 92 Ă 121. â ( 1'='' Janvier iSSr Ă 3i DĂ©cembre iSgS.) Volume in-.i"; 1900. Pri.\ 25 fr.
SIMPLEMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
- MĂ©moire sur quelques points de la Physiologie des Algues , p^u- MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - .MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouven l
, par M. Hansen. â MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le rĂŽle du suc p^incrĂ©utique dans les pliĂ©noinĂ©nos digestifs, particuliĂšrement dans la JigesUon aes
â virasses, par M. Claude Bernard. Volume ia-!^'', avec 3'2 planches; iS5G " "" âą
m^iir^ MĂ©moire sur les vers inlestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en iSĂŽo par l'AcadĂ©mie des Sciences
'encours de iSJ3, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisĂ©s fossiles dans les dillerents t';'''''" " "â
'aires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simu tance. â Keciierciicr la
'S rapports qui existent entre l'état actuel du rÚgne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur UiioNM. ln-:'i°, avec 7 planches; iSji...
i" il mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
L
W 2. âą
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 13 juillet 1905.)
MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. J. BoussiXESQ. â Sur la stabilitĂ© d'un
certain mode d'Ă©coulement d'une nappe
d'eaux d'infiltration loi
M. '^ VES DĂ©lace. â Sur les mouvements de
torsion de l'Ćil pendant la rotation de la
Pages.
tĂšte lo;
M. Alfred Pic.\rd. â PrĂ©sentation du
Tome III de son u Rapport général sur
l'Exposition universelle de ii)00 n iio
CORRESPONDAl\CE.
M. M. Servant. â Sur l'habillage des sur-
faces H2
M. R. DoNGiER. â Sur la mesure des coeffi-
cients de self-induction au moyen du télé-
phone n5
M. A. Recoura. â Combinaison du sulfate
ferrique avec l'acide sulfuriquc 118
M. Georges Ciiarpy. â Sur l'action de
l'oxyde de carbone sur le fer et ses
oxydes : 1 3o
M. Hanriot. â Sur l'argent dit colloĂŻdal.. 102
M. C. Marie. â Action de l'acide hypophos-
phoreux sur la diéthylcélone et sur l'acé-
tophénone 124
MM. Ernest Charox et Edgar Dugoujon.
â Sur le chlorure de phĂ©nylpropargyli-
dĂšne C^H^'â C = C â CIIGP i25
M. J. Tarbouriech. â PrĂ©paration des
amides secondaires 128
MM. A. Seyewetz et P. Trawitz. â Action
du persull'ate d'ammoniaque sur les oxydes
métalliques . . i3o
MM. P. Genvresse et P. Eaivre. â Action
du brome sur le pinéne en présence de
l'eau i3o
M. P. WiNTREBERT. â Influence du systĂšme
nerveux sur l'ontogenĂšse des membres... i3i
M. P. Lesne. â La distribution gĂ©ogra-
phique des ColéoptÚres bostrycliides dans
ses rapports avec le régime alimentaire
de ces Insectes. RĂŽle probable des grandes
migrations humaines
MM. A. Miele et V. Willem. â .\. propos
d'une diastase lactique dédoublant le salol.
M. LĂoroLD Mayer. â Sur les modifications
du chimismc respiratoire avec l'Age, en
particulier chez le cobaye
MM. L. Mangin et P. Viala. â Sur la varia-
tion du Bornetina Corium suivant la
nature des milieux
M. H. RicoME. â Influence du chlorure de
sodium sur la transpiration et l'absorp-
tion de l'eau chez les végétaux
M. Lucien Daniel. â Sur une greffe en
Ă©cusson de Lilas
M. A. Lacroix. â La cordiĂ©n'te dans les
produits cruptifs de la montagne Pelée et
de la SoufriĂšre de Saint-Vincent
M. .losEPR Roussel. â Sur l'origine des plis
et des recouvrements dans les Pyrénées..
M. N. Vaschide. â Recherches expĂ©rimen-
tales sur les rĂȘves. Du rapport de la pro-
fondeur du sommeil avec la nature des
rĂȘves
Bulletin bioliographiqui^.
Errata . . . . â
i33
i35
.37
i39
14.
â 43
.48
i5o
i5l
l52
PARIS. - IMPRIMERIE G A UĂŻ H I E R - V I L L ARS.
Quai des Grands-Augustins, ^3.
Le GĂ©rant ; Gautuicr-Villars.
3 I90S 1903
liO'^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
K 3 (20 Juillet 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMKUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L".CVDĂ.\IIE DES SCIENCES,
Quai (les Grands-Auguslin;;, 55,
1903
7
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute TNote manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 ptiges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein deTAca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séar
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Sa^
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des pet
qui ne sont pas Membres ou Correspondants d
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoir
tenus de les réduire au nombre de pages req
Membre qui fait la présentation est toujours D |
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils
pour les articles ordinaires de la correspondai
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus 1
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ăź
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rei
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part
Les Comptes rendus ne contiennent ni plan
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures
autorisées, l'espace occupé par ces figures c
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rap
les Instructions demandés par le Gouvernem
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administr;
un Rapport sur la situation des Comptes rend
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont )
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant B". Autrement la présentaUon sera remise à la seanc
AUG 1? ,903
ACADĂMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 20 JUIf.LET 1903,
PalĂŻSIDENGE DE M. ALBERT GAUDRY.
MĂMOIRES ET COMMUIVICATIOrV8
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIQUE MATHEMATIQUE. - Extension, Ăč des cas oĂč le fond est courbe,
du mode d'Ă©coulement qui se conserve dans une nappe d'eaux d'infUtralion
reposant sur un fond plat. Note de M. J. Boussixesq.
« I. On est conduit Ă d'intĂ©ressants rĂ©sultats d'Analyse, sinon mĂȘme Ă
un procédé d'intégration des équations aux dérivées partielles inconnu
jusqu'ici dans la Physique mathématique, en essayant d'étendre, à certains
cas oĂč la profondeur H d'une nappe d'eaux d'infdtration, sous le plan
horizontal du seuil de la source alimentĂ©e par cette nappe, cesse d'ĂȘtre
nulle pour devenir une fonction donnée de x el de r, le mode stable
d'Ă©coulement dans lequel l'altitude h de la superficie, au-dessus du mĂȘme
plan, est le produit d'une fonction positive, parfaitement déterminée, l,
de X et de y, par l'inverse de la somme t = t, + /, exprimant le temp.s
compté à partir d'une origine plus ancienne, d'une quantité arbitraire -r,,,
que le début du phénomÚne.
» La fonction l satisfait aux relations
(') ÂŁ('^^ÂŁ) + |:(Ăź^^|)--^^. (au contour) (Cou g) = o.
alors que, dans le cas général d'un fond courbe, l'altitude h de la nappe
est régie, à partir de valeurs initiales arbitrairement données en x et j
(pour T = Tâ), par l'Ă©quation indĂ©finie et les relations adjointes
dh cl \, ,â ,,, dk
''' d-z dx
^ dx
d
dy
(2)
C. R., igoS, 2> Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 21
(au contour) [h ou V^ ) = o.
\ ^ \ dnj
l5/| ACADEMIE DES SCIENCES.
» ir. A la condition de rendre la fonclion T du temps -r un peu plus
compliquée que l'inverse de t, un mode d'écoulement se conservanl, ou
exprimé par la formule h = (T, reste possible quand la profondeur H de
la nappe sous le seuil est partout proportionnelle Ă C- Posons, en effet, tout
Ă la fois, dans (2), si k est une constante positive quelconque,
(3) H = /Ăź-r, /a = 'CT; d'oĂč \\ + h = ^1< + 1)l, ^^^T- '^^
^-^ ' ^ ' H { i- '\f\ ,
d(j-.y) d{.r,y)
» Les conditions (2) au contour ne cessent pas d'ĂȘtre satisfaites; et
l'équation indéfinie (2) devient, en éliminant par (r) les dérivées de '(,,
T' -t- T(X- + ĂŻ) = o, ou '-Lh^^]\^j;'' '
d-.\l ' k V T ' /
« Intégrée de maniÚre que T fût infini à l'époque t = o (toujours anté-
rieure Ă l'instant tâ de dĂ©but du phĂ©nomĂšne), cette Ă©quation donne
(4) T = -^
si l'on pose
,1. p-kl. rVc^i, â â ^
d- " "^ d'h
(4 bis) '\ = e-^^ ; d'oĂč ^ = - /âą J, -"^
>i III. Mais, pour savoir si la forme A = (T est encore stable, il faut
Ă©tudier les expressions, qui en sont voisines, de la fonction h de x,y et t,
expressions que nous Ă©crirons
(5) /, = i:T+^'h = ^ + ^'^3,
avec £ fonction de x,y et t donnée initialement 1res petite. Il en résulte
,. dh /,-i y dl /,â :'-'!' dz
» Alors les relations (2), dĂ©barrassĂ©es des termes oĂč ne figure pas s,
deviennent
(C)
(au contou ^ (e ou -^- ) = o.
Ce sont les Ă©quations du refroidissement d'un certain corps diathermane.
SĂANCE DU 20 JUILLET igo3. l5l
dont la conrliictibilité, la capacité calorifique et le coefficient de rayonne-
ment varieraienl avec le temps t, ou, par suite, avec A.
« Leur solution particuliÚre la plus simple s'obtient en prenant la dif-
férence de deux formes voisines persistantes, c'est-à -dire en choisissant,
comme expression df 'i'^t. le produit de ^ par la dérivée de T en To, iden-
tique Ă T' ou Ă â T(X' -l-T). Il vient ainsi, Ă un facteur constant prĂšs, si s,
désigne cette solution particuliÚre, de signe invariable, et, par conséquenl ,
fondamentale,
(7) ^' = (t^'
)) IV. Cela posé, ayant écrit les formules (6) avec s, à la place de s,
multiplions pnr e l'équation indéfinie en s,, et retranchons les résultais, d:i
profluit, par s,, de l'Ă©quation indĂ©finie (CV) elle-mĂȘme. Il viendra, en appe-
lant u le quotient de i par j,, ou posant
(8)
équation indéfinie qui régit u :
dy
(9) _,K.-^)^-^i = ÂŁ:(KC-^:i;^) + ^(KC
» Bornons-nous au cas de nappes soit cylindriques, soit de révolution,
oĂč u varie seulement avec!:! et T. Alors les produits KĂź^^^"^-, â - â deviennent
dt \ (.,.-,>, du
\^^ d( r y\) ("'^^^d^/' ^t la relation (9), divisée finalement par [;."(, prend,
vu l'équation indéfinie (t) en 'i, la forme
(,â) -K.-W-*| = ^(A,0=|(Ăź=-*^)-(ç-**
» V. Or, avec une nappe soit cylindrique, à coefficients K, j7. constants,
soit de révolution , à coefficients K, [j. inverses de la distance à l'axe, '(, pourm ,
d'aprĂšs la fin de ma derniĂšre Note, ĂȘtre remplacĂ© par une variable propor-
tionnelle -0, croissante de zĂ©ro Ă i, et, ^J^X)', ĂȘtre remplacĂ© de mĂȘme
par 77 â 7Y^' Ă-' Ă©quation indĂ©finie en u sera donc
(") J ^(""'Ăź) = -o|(»"*Ăź:) - K""*Ăź) -â 3K-«v^*|-
l56 ACADEMIE DES SCIE^'CES.
Elle admet deux solutions particuliÚres, en série, de la forme
(12) U= kr,^ + Br,''+' -f- Cr,^-^" + Dr'+" -+-...,
avec coefficients A, B, C, D, ... fonctions de J/. Si l'on pose, en effet,
(13) 9().,i) = 2A(A + H-v), F(A,6) = A(2l + 5 + 2i).
la substitution d'une telle série (12) dans (1 i) conduit, par l'identification
des termes semblables en r. dans les deux membres, d'abord, Ă prendre
(ri) o(a,i)=o, c'est-Ă -dire a = soit zĂ©ro, soit â i â 6.
et, ensuite, Ă Ă©tablir, entre les fondions A, B, ('., ... de i, le systĂšme
d'équations différentielles linéaires
1 9(a+3,i)B = F(>,i)A -mi-'L)A',
c,5N ' o(x + 6,J;)C = F(a^"3,':)B-3ĂŽ(i-4')B'.
' p(;7.^9.f)D^ F(a + 6, '^KJ- 3-Xi--'^)C',
1) Mais celle des deux sĂ©ries oĂč a = â 1 â y rend indĂ©pendant de r, le
premier terme de l'expression correspondante (8) de e. Par suite, la con-
dition, ÂŁ = o, relative Ă la limite r, = o, oblige Ă y annuler A, puis B, C,
D, ... en vertu de (i5); et il ne reste, pour exprimer u, que l'autre série,
oĂč a = o. L'on y aura F(«, J/) =; o.
» VI. D'autre part, la relation concernant la seconde limite r = i re-
vient Ă annuler, Ă cette limite, le produit de \Ji â r,' par la dĂ©rivĂ©e en r,
de la sĂ©rie subsistante. Or le cas particulier, dĂ©jĂ traitĂ©, d'une nappe Ă
fond plat oĂč X- est infiniment petit, et qu'on retrouverait ici comme cas
limite en Ă©tudiant la fonction u au voisinage de kz = o, c'est-Ă -dire
dei =r I, montre que cette dĂ©rivĂ©e devient comparable Ă l'inverse mĂȘme
de V 1 â r/ , Ă moins qu'on ne rĂ©duise la sĂ©rie Ă un simple polynĂŽme, par
l'annulation de tous ses coefficients venant aprĂšs l'un r/uelconque d'entre eux.
Il faudra donc réduire aussi le systÚme (i5) soit à sa premiÚre équation,
en posant B = o, soit aux deux premiĂšres, en posant C =0, soit aux
trois premiĂšres, en annulant D, etc.
» Dans le premier cas, il vient A'=o, ou A = m = const., et la for-
mule (8) redonne la solution simple fondamentale l'j).
» Dans le second cas, à traiter pour avoir, comme on sait, l'expression
as%mptotique des petits Ă©carts, les deux premiĂšres Ă©quations (i5) de-
SĂANCE DU 20 JUILLI'T igoS- l57
viennent
n Et elles donnent (Ă un facteur constant prĂšs), vu qu'on peut y annuler,
pour A = o, A en mĂȘme temps que B, si l'on fait abstraction de la solu-
tion simple précédente // =-- const. (déjn trouvée) :
(17) 1> = H-TĂź' A = 2/ ^-f-^ â , ',,, fi'h.
(' â '->) .,'â (i â 'I')
11 Pour les petites valeurs du produit /{-, alors que âąl est Ă peine infĂ©-
rieur Ă I (Ăźle Xt). les deux coefficients B, A sont trĂšs grands, de l'ordre
de (1 â Yy " et, par suite, l'expression (8) de s l'est, elle-mĂȘme, de
l'ordre de (r â <J>)^'*, comme l'indiquait implicitement la deuxiĂšme racine,
P':= i5, obtenue dans ma derniĂšre Note. Mais, ici oĂč /c n'est pas nul et oĂč
<li tend vers zĂ©ro Ă mesure que - grandit, B et A finissent par ĂȘtre sensible-
ment â <li" et 7'',({'"- On voit donc que les Ă©carts '(^"^1 donnĂ©s par (8)
s'évanouiront comme ij/'-, alors que la partie régularisée i^T de h est,
d'aprÚs (4), Z,k'li, ou décroßt comme ii. Ainsi les écarts s'atténueront
comme le fait la douziÚme puissance de la partie réglée et, par conséquent,
incomparablement plus vite que celle-ci. C'est bien dire que la solution
réguliÚre est encore stable.
« VII. Pour la i'âą* solution simple, le dernier coefficient, que j'appel-
lerai I, du polvnome (12) résulterait de l'équation
â âą'â (/, â 1)â â^; d ou 1 =
» Or un calcul simple montre que, dans cette solution spéciale, le
coefficient précédant I et, de proche en proche, tous les autres jusqu'à A,
sont, aux deux limites 'i = i et <!/ ^ o, des mĂȘmes ordres, soit de gran-
deur, soit de petitesse, que I, comme on l'a vu déjà ci-dessus pour A, dans
les formules (17).
» Celte expression particuliÚre de u est donc, quand i tend vers i , de
l'ordre de grandeur de la puissance (/ â i) (6? -1- 1)""* de l'inverse
de I â (]^ et, quand i tend vers zĂ©ro, de l'ordre de petitesse de la puis-
sance {i â i) (Gi - i)"""" de 6.
» Ainsi, quoique les coefficients de l'équation indéfinie varient mainte-
nant avec le temj)s t, de véritables solutions simples continuent à exister,
encore distinguées les unes des autres par leur rapidité de variation el, en
IĂ8
ACADEMIE DES SCIENCES.
particulier, à ' évanouissement lorsque t grandit, rapidité croissante avec leur
numéro d'ordre. Seulement, elles ne sont plus le produit d'une fonction du
temps par une fonction des coordonnées ; et leur allure est devenue beaucoup
moins réguliÚre, ou plus difficile à saisir ( ' ). »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Sur une nouvelle mĂ©thode de recherche
et de dosage des traces les plus faibles d'arsenic. Note de M. Armand Gautieis.
« Au cours de mes publications sur la recherche et le dosage des faibles
quantités d'arsenic (^), surtout lorsque j'ai voulu donner la preuve de
l'existence normale et de la localisation de ce métalloïde dans les organes
des animaux (^), j'ai dû vérifier, avant fout, lé point important de savoir si
la méthode de carbonisation azotosulfnrique que j'emploie depuis 1875
permettait bien de recueillir la totalité de l'arsenic sans aucune perte. Dans
ces derniers temps, j'ai montré que cette méthode est, en fait, assrz pré-
cise pour permettre de retrouver sans perte 2 milliĂšmes et peut-ĂȘtre 1 mil-
liÚme de milligramme d'arsenic ajoutés à loo^ ou i 5o8 de matiÚre orga-
(âą) En dehors du cas de proportionnalitĂ© de H Ă Ă, une expression de /; rĂ©gularisĂ©e
et de grandeur notable, produit, iJT, d'une l'onction à des coordonnées .r et y par une
fonction T du temps -, est impossible. Car la division de l'équation indéfinie (2),
soit par ;iĂT% soit par jj-ĂT, suivie, chaque fois, de deux dilFĂ©rentiations en t,
montre que les deux expressions
ĂšlâąÂŁ)-Ă©("»|)]- ^
dx \ djc ) dy \ ' dy ) _
6e réduisent nécessairement à deux conslanles. Si donc k est le rapport de celles-ci, il
vient
d'^^ _ d_
7Ă»-
iv(ii-Ai;)
dx
K(ii_.r)^'
Ă©quation entraĂźnant, au moins dans les deux cas d'une nappe cylindrique et d'une
nappe de révolution ( pourvues toujours supérieurement d'un plan tangent horizontal ),
l'annulation, soit de 11 â A^, soit de la dĂ©rivĂ©e de t, c'est-Ă -dire ou la proportionna-
lité de H à t, ou l'équilibre de la nappe liquide.
(-) Voir Compter rendus, t. IjXXXI, p. 289. â Ann. de Cliim. et de P/iys.,
£⹠série, t. \ni, p. 384.
(âą') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 939 et 93G; t. GXXX, p. 28/i; t. CXXXW,
p. 189/4, et Bull. Soc. chini., 3= série, l. XXVII, p. i3j et 833.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. iSg
nique animale ou végétale, soit à 5o ou 100 millions de fois son poids de
matiĂšre organique Ă©trangĂšre ( ' ).
I) Il ne semblerait donc pus qu'U y ait lieu d'essayer de perfectionner
une méthode aussi exacte. Cependant, elle est si délicate à appliquer, sur-
tout, elle met en Ćuvre tant de substances diverses (eau distillĂ©e, acides
sulturique et nitrique, hydrogÚne sulfuré, ammoniaque, acide sulfureux
et bisulfites, zinc, etc.) qu'il peut rester quelque incertitude, lorsqu'il s'agit
d'affirmer l'existence de doses extrĂȘmement faibles d'arsenic, i milliĂšme
de milligramme, par exemple, dans des quantités relativement trÚs grandes
de matiĂšres animales ou vĂ©gĂ©tales oĂč ces rĂ©actifs servent Ă le rechercher.
J'ai trouvé, en effet, que l'eau distillée, l'ammoniaque prétendue pure,
l'acide nitrique, l'acide sulfureux en solution et, surtout, l'hydrogĂšne sul-
furé le mieux lavé, autant de réactifs employés dans la recherche de l'ar-
senic, contiennent toujours des traces de ce métalloïde. Dans les expé-
riences que je viens de terminer, malgré la purification de tous ces réactifs,
j'ai constaté que la quantité totale introduite par eux tous pour une
recherche d'arsenic dans loo^ de muscle ou de jaune d'oeuf, par exemple,
variait de ^ Ă t de milliĂšme de millioirammo.
» Une autre raison m'a fait essayer de modifier et perfectionner mon
ancienne méthode. Elle n'est pas applicable lorsqu'il s'agit de retrouver
l'arsenic dans des substances trĂšs riches en chlorures solubles telles que
l'eau de mer, les eaux minérales chlorurées, les viandes salées, le sel de
cuisine, etc. ou dans les solutions trop riches en fer, ainsi qu'on le verra.
Quoi qu'on fasse, l'arsenic est en j)artie perdu dans ces divers cas, soit Ă
l'Ă©tat de chlorure qui Ă©chappe mĂȘme Ă l'eau alcalinisĂ©e, soit Ă l'Ă©tat de
sulfarséniure de fer.
» La mĂ©thode nouvelle que je vais exposer est d'une extrĂȘme simplicitĂ©
et d'une prĂ©cision surprenante. Elle peut ĂȘtre employĂ©e Ă la recherche
des traces d'arsenic normal dans les organes, ou lorsqu'il s'agit d'expertises
légales, mais je me bornerai, pour le moment, à exposer sa marche et ses
rĂ©sultats pour les cas oĂč les anciennes mĂ©thodes sont inapplicables ou
incertaines.
» Elle est fondée, en principe, sur l'observation bien connue que lorsque
l'arsenic existe, mĂȘme en petite quantitĂ©, Ă cĂŽtĂ© du fer, dans une eau
potable ou minérale, le fer, en s'oxydant et se précipitant, entraßne tou-
jours avec lui tout ou partie de cet arsenic.
(') Bull. Soc. chim., 3« série, t. XXIX, p. 63;).
l6o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Mes recherches nouvelles démontrent que cette aptitude du fer est
absolue et que cet entraĂźnement de l'arsenic par le sous-sel polyferrique
qui se forme est si complet, dans les conditions expĂ©rimentales oĂč je me
place, que j^ de milligramme d'arsenic, ajouté sous forme d'arsénites ou
d'arséniates à un litre d'eau pure, ou chargée de sel marin ou d'autres sels,
est entiĂšrement enlei'Ăš par le fer et peut ĂȘtre exactement dosĂ©.
» Je prépare mon réactif de la façon suivante : loo*'' de sulfate ferreux
commercial sont dissous dans Soc^ d'eau distillée avec addition de aS^
de SO^H^ pur; cette solution est traitée par l'hydrogÚne sulfuré. On fait
bouillir, filtre et oxyde Ă chaud le sel ferreux par 28^ d'acide nitrique
exempt d'arsenic. De la solution, on précipite ensuite l'hydrate ferrique
par l'ammoniaque purifiée d'arsenic, et aprÚs lavage on redissout à froid
cet hydrate dans l'acide sulfurique pur Ă©tendu. Ce sulfate ferrique contient
encore des traces d'arsenic trÚs sensibles (trouvé: o"'s,oo2 à o'"^',oo3 d'ar-
senic pour 3 grammes Fe-0'). On les enlÚve en faisant digérer deux jours
la solution ferrique avec de la grenaille de zinc pur et portant Ă l'Ă©buUition
dans le A^ide (P. Clausnuinn). On réoxyde alors le sel par un peu d'acide
nitrique et sulfurique et l'on en précipite l'hydrate ferrique par un léger
excĂšs d'ammoniaque pure qui redissout l'oxyde de zinc. Il ne reste plus
qu'Ă laver Ă l'eau et ajouter Ă l'hydrate ferrique de l'acide sulfurique
pur étendu et froid. 100 centimÚtres cubes de ce réactif, contenant
3o grammes Fe^O^ au litre, m'ont donnĂ© un anneau correspondant Ă
moins de t, mUliĂšme de milligramme d'arsenic.
» Voici maintenant les constatations que j'ai pu faire avec ce précieux
réactif. Si l'on prend 2 litres d'eau distillée et qu'on ^les évapore en pré-
sence de 40^ d'acide nitrique et 10^ d'acide sulfurique sensiblement
exempts d'arsenic (') et si, aprÚs avoir chauffé jusqu'à commencement
d'apparition des vapeurs sulfuriques, on Ă©tend d'eau et verse dans l'appareil
de Marsh, on obtient :
Arsenic par litre.
Eau distillĂ©e Ă l'alambic de cuivre Ă©lainĂ© oâą8,ooo7
Eau distillée à la cornue de verre, aprÚs addition de 5»,
pour looos d'eau, de GO'Na- ]uir o"'s,ooi 1
» I litre de cette eau, si faiblement arsenicale, est porté à l'ébuUition
aprÚs addition de 5'^°'' de la solution ferrique précédente; aprÚs refroi-
dissement on sature par quelques gouttes d'ammoniaque pure et, aprĂšs
(') ils contenaient ensemble Ă peine o"?, 0001 d'arsenic.
SĂANCE DU 2(1 JUILLET 190.3. 161
avoir fait bouillir encore quelques instants, on filtre. La liqueur filtrée
totale, évaporée en présence d'acide nitrique et sulfurique pur, est chauffée
jusqu'au départ de l'acide nitrique, étendue d'eau et versée dans l'appareil
de Marsh. Elle ne donne plus trace d'arsenic (' ).
» A. 2 litres de cette eau ainsi complÚtement privée d'arsenic on ajoute
o'"s,oo2 d'arsenic (2 milliĂšmes de milligramme d'arsenic) sous forme d'ar-
sénite de soude, puis 5 cent, cubes de la liqueur ferrique ci-dessus. On
porte Ă l'Ă©bullition, on alcalinise par quelques gouttes d'ammoniaque et l'on
recueille le précipité qu'on dissout dans un léger excÚs d'acide sulfurique;
le sulfate ainsi, formé est versé directement dans l' appareil de Marsh. On ob-
tient :
Arsenic ajoutĂ© aux 2 litres d'eau.. . oâąs,oo3
Arsenic trouvĂ© oâąĂŽ, 002
» T.a totalité de l'arsenic a donc été entraßnée par le fer.
» Il en est de mĂȘme si l'eau ainsi additionnĂ©e de i milliardiĂšnie de son
poids d'arsenic est évaporée au préalable au quart de son volume et traitée
ensuite comme ci-dessus par le sel ferrique.
» Ainsi 1 milliÚme de milligramme d' arsenic par litre d' eau est entiÚrement
recueilli par le prĂ©cipitĂ© ferrique qui se forme Ă chaud, et oĂč l'arsenic peut
ĂȘtre exactement et directement dosĂ© Ă l'appareil de Marsh.
» Comme contre-épreuve de cette expérience, à i litre d'eau distillée on
ajoute o°'s,o5o d'arsenic, puis 5 cent, cubes de la liqueur ferrique; on porte
Ă l'Ă©bullition, et l'on filtre aprĂšs neutralisation par l'ammoniaque pure. La
liqueur filtrée est additionnée comme ci-dessus de 20^ d'acide nitrique et lo*'
d'acide sulfurique purs; on chasse l'eau et l'acide nitrique par la chaleur
et l'on verse dans l'appareil de Marsh : l'arsenic trouvé est totalement nul.
» Ainsi le sel polyferrique qui se précipite dans ces conditions entraßne
si bien la totalité de l'arsenic présent qu'on n'en retrouve plus la moindre
trace dans la liqueur et qu'une dose aussi faible qu'un milliĂšme de milli-
gramme par litre d'eau peut ĂȘtre ainsi exactement recueillie et dosĂ©e.
» Cette méthode permet donc de séparer et mesurer exactement une
substance qui représente la milliardiÚme partie de la masse en expérience.
M Je ne pense pas qu'il y ait jusqu'ici d'exemple, dans les Sciences expé-
(') Du moins plus de trace apprĂ©ciable, c'esl-Ă -dire une quanlilĂ© infĂ©rieure Ă
o"'i=,ûoo33 de As.
G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3) 22
102 ACADĂMIE DES SCIENCES.
rimentales on d'observation, d'une autre détermination se faisant avec un
degré de précision qui permette de mesurer une valeur un milliard de fois
vins petite que celle Ă laquelle il s'of^it de la comparer.
» Le dos;ige par celte mĂ©lhode de (races d'arsenic, iâą" Ă oâąs,ooi par
litre d'eau pure ou additionnée de 3oos de sel marin pur, de loo^ de sul-
fate de potasse, de nitre, de chlorate de potasse, etc., se fait avec la mĂȘme
prjcision.
» Elle permet de retirer facilement l'arsenic des eaux de mer, du sel
marin, des eaux minérales, des sels usuels, des acides et des bases, etc.,
avec une rapidité et une exactitude parfaites.
» Il faut seulement, s'il s'agit d'acides, de sels acides ou d'alcalis, les
saturer au préalable. Pour les gaz sulfureux, sulfiiydriques, etc., on les
oxyde par barbotement dans l'acide nitrique chaud oĂč l'on dose ensuite,
comme il est dit ci-dessus, l'arsenic condensé et oxydé.
» Par cette nouvelle mélbode, j'ai pu m'assurer aisément que l'arsenic
existe dans l'eau distillée la plus pure (environ o^^^ooi par litre), dans
l'ammoniaque prétendue pure du commerce (o'°s,oio par loo'"'"'), dans
l'acide nitrique le mieux purifié d'arsenic, dans le nitre pur, dans le bicar-
bonate de soude pur, dans l'acide chlorhydrique pur, dans le chlorate
de potasse fondu, dans le sel marin mĂȘme fondu au rouge, dans l'hydro-
gÚne sulfuré parfaitement lavé provenant du sulfure de fer et de l'acide
chlorhydrique pur ou non, dans l'acide sulfureux et les bisulfites, etc.
Ces constatations montrent les causes d'erreurs multiples auxquelles on
est exposé lorsqu'il s'agit de déterminer l'origine des traces d'arsenic que
l'on trouve dans les organes.
» En ce qui touche à l'application de la nouvelle mélhode à la recherche
physiologique ou médico-légale de ce métalloïde, on peut, aprÚs avoir dé-
truit les maliÚres animales ou végétales par le mélange nitrosulfurique,
reprendre le charbon azoté par l'eau bouillante, filtrer, refroidir, neutra-
liser partiellement, et ajouter le sel ferrique tant qu'il ne marque pas au
ferrocyanure. Le précipité qui se forme à froid, dans ces conditions, n'en-
traßne pas d'arsenic. On filtre, on ajoute 5 cent, cubes du réactif ferrique
pur et l'on porte la liqueur Ă l'Ă©bullilion. AprĂšs neutralisation par l'ammo-
niaque, on filtre encore, on redissout le précipité ferrique dans un mélange
d'acides nitrique et sulfurique purs, on chauffe tant qu'il se dégage des va-
peurs nilreuses et qu'il reste de l'acide nitrique, on Ă©tend d'eau et l'on
verse directement dans T appareil de Marsh. Mais, pour réussir entiÚrement.
SĂANCE DU 20 JUILLET IQoS. l63
cette méthode demande, dans le cas particulier des matiÚres animales ou
végétales, une série de précautions minutieuses'que je me réserve de I;n're
ultérieurement connaßtre. »
PHYSIOLOGIE. â Sur les mouvements de torsion de l'Ćil dans les oiientations
du regard, l'orbite restant dans la position primaire. Note de M. Yves
Delage.
« Dans ma précédente Note {Comptes rendus, séance du i3 juillet 1908 )
j'ai Ă©tudiĂ© les mouvement de torsion de l'Ćil dans la rotation de l'orbite.
On a vu que, pour l'étude de ces torsions, l'observateur est placé dans
une caisse tournant autour d'un tourillon dont le prolongement passerait
par la racine du nez.
» Dans une premiÚre série d'expériences, le tourillon était placé au
milieu de la paroi postérieure de la caisse, de telle façon que son prolon-
gement passait par le centre de gravité du svstéme, ce qui facilitait l'équi-
libre de l'appareil. Mais, dans ce cas, l'axe de rotation passant parle milieu
du dos de l'observateur et la lumiĂšre centrale Ă©tant sur le prolongement du
tourillon, la ligne de regard n'Ă©tait pas jierpendiculaire au tableau dont
cette lumiĂšre occupait le centre. Il en rĂ©sultait que l'Ćil n'Ă©tait jamais dans
la position primaire. Aux points o, 90, 180 et 270, le regard était dirigé en
haut ou en bas, Ă droite ou Ă gauche, et l'Ćil Ă©tait en position secondaire.
Cela n'avait point d'inconvĂ©nient, tous les physiologistes s'accordant Ă
admettre que, dans ces positions, l'Ćil ne subit aucune torsion. Mais en
Ă©tait-il de mĂȘme pour les positions intermĂ©diaires, lorsque le regard est
dirigé en haut et à droite ou à gauche, ou en bas et à gauche ou à droite?
Il était à craindre qu'il n'en fût pas ainsi, divers physiologistes admettant
que, dans cesorientations obliques, l'Ćil subit une torsion. C'est pour Ă©viter
celte cause possible d'erreurs que j'ai finalement disposé le tourillon comme
je l'ai indiqué dans la Note précédente.
> Cela m'a amenĂ© Ă rechercher si vraiment l'Ćil subit dans ces cas une
tor.iion.
» L'existence d'une pareille torsion semble résulter de l'expérience bien
connue de Ruete que je rappelle briĂšvement.
)> Si, l'orbile Ă©tant dans la posilion primaire, oa se procure une image accidentelle
d'une ligne horizontale et qu'on porte le regard dans une des directions secondaires
de maniÚre à projeter l'image bur une tenture sm laquelle est dessiné un quadrillage
l64 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Ă raies verticales et horizontales, on constate (pie l'image accidentelle reste en coĂŻnci-
dence avec une des lignes horizontales : il n'y a donc pas eu de torsion de l'Ćil. Mais
si l'on porte le regard dans une des directions tertiaires, il n'en est plus ainsi. Si, par
exemple, on regarde avec l'Ćil droit, en haut et Ă droite, on voit que l'image acciden-
telle est oblique en bas et Ă gauche, comme si l'Ćil s'Ă©tait tordu dans le sens indirect
(inverse des aiguilles d'un cadran). D'oĂč la croyance Ă cette torsion.
» Cette torsion est cependant bien improbable, l'orientation de l'Ćil,
dans ce cas, se faisant avec participation du muscle petit oblique, qui a pré-
cisĂ©ment pour action de faire tourner l'Ćil dans le sens direct.
)) D'autre part, si l'on fait la mĂȘme expĂ©rience avec l'image accidentelle
d'une ligne verticale, on constate que celle-ci est inclinĂ©e en haut et Ă
droite, comme si l'Ćil avait tournĂ© dans le sens direct. L'Ćil ne peut
cependant s'ĂȘtre tordti Ă la fois dans deux sens diffĂ©rents.
» Helmholtz, rapportant la situation de l'Ćil Ă celle du plan de regard
(passant par la ligne de regard et par une droite joignant les centres
oj)tiques des deux yeux), déclare que l'inclinaison de l'image horizontale
est seule semblable à celle de l'horizon rétinien par rapport au plan de
regard, car l'intersection de l'horizon rétinien avec la tenture est l'image
accidentelle de la ligne horizontale, telle qu'on la voit sur la tenture, et
l'intersection du plan de regard avec la tenture est horizontale; en sorte
que l'angle de l'image accidentelle avec l'horizontale sur la tenture est
dirigĂ© dans le mĂȘme sens que l'angle de l'horizon rĂ©tinien avec le plan
de regard : c'est-Ă -dire que l'angle de torsion de l'Ćil est tel qu'il l'a
indiqué.
M Au contraire, les lignes verticales de la tenture ne coĂŻncident pas avec
l'intersection de'Ja tenture et d'un plan passant par la ligne de regard et
perpendiculaire au plan de regard. Celui-ci est en effet, quand on regarde
en haut, incliné en arriÚre, en sorte que son intersection avec la tenture
est inclinée à droite quand on regarde à droite, à gauche quand on regarde
Ă gauche. L'inclinaison de l'image verticale par rapport aux verticales de
la tenture n'indique donc pas mĂȘme, d'une façon certaine, l'obliquitĂ© de
l'horizon rétinien par rapport au plan de regard.
)) Tout cela est juste en ce qui concerne l'angle de l'horizon rétinien
avec le plan de regard, mais ne nous dit pas si l'Ćil a rĂ©ellement subi une
torsion nĂ©gative, de mĂȘme ordre que celle que pourrait lui imprimer un
muscle oblique agissant seul.
)) Pour savoir ce qu'il en est, j'ai étudié par les procédés de la Géomé-
trie et de la Trigonométrie ce que devient la projection, sur un plan per-
SĂANCE DU 20 JUILLET igo3. l65
pendiculaire i\ la ligne de regard dans la position primaire, d'une croix tracée
sur une sphĂšre (l'oeil), lorsque celle-ci prend toutes les positions possibles
en tournant autour d'un axe passant par son centre et parallĂšle Ă la ten-
ture, sans qu'il s'y adjoigne aucune torsion, c'est-Ă -dire aucune rotation
autour d'un axe passant par son centre et perpendiculaire au plan de pro-
jection.
)) J'ai reconnu ainsi que ces projections prennent précisément les posi-
tions de la croix sur la tenture dans l'expĂ©rience de Ruete. D'oĂč cette
conclusion que l'obliquité des branches de la croix projetée, dans l'expé-
rience de Ruete, n'implique aucune torsion rĂ©elle du globe de l'Ćil.
» Mais, bien qu'il n'y ait aucune torsion du globe de l'Ćil, les plans car-
dinaux de l'Ćil, horizon rĂ©tinien (dĂ©terminĂ© par le centre optique et la
branche horizontale de la croix) et sagittal rétinien (déterminé par le
centre optique et la branche verticale delĂ croix), ne restent pas pour cela
horizontal et vertical. DĂšs que l'Ćil s'est placĂ© dans une des positions
tertiaires quelconque, ces plans deviennent obliques comme s'ils avaient
tourné autour d'un axe antéro-postérieur, et le sens de cette rotation est pré-
cisément l'inverse de celui qui a été admis par la plupart des physiologistes,
Ă la suite des recherches de Helmholl/..
» Ainsi, lorsque l'Ćil droit regarde en haut et Ă droite, l'horizon rĂ©ti-
nien est incliné vers la droite comme s'il avait tourné dans le sens direct et
non indirect; et la contradiction constatée plus haut, entre la rotation
admise et les conditions anatomiques et physiologiques de l'appareil moteur
de l'Ćil, disparaĂźt.
» Cependant, Helmholtz n'a pas commis une réelle erreur : la torsion
admise par lui est exacte si l'on rapporte, comme il l'a fait, la position de
l'Ćil non aux plans cardinaux invariables dans l'espace, mais Ă un certain
plan, mobile avec l'Ćil, qu'il a pris pour repĂšre. Ce plan est le plan de
regard, défini plus haut, dont l'intersection avec la tenture reste horizon-
tale, quand l'Ćil se place dans une des positions secondaires ou tertiaires.
>> Ainsi, lorsque l'Ćil droit regarde en haut et Ă droite, l'intersection du
plan de regard avec la tenture restant horizontale tandis que celle de l'ho-
rizon rétinien est inclinée en bas et à gauche, ce dernier plan semble avoir
tourné vers la gauche, dans le sens indirect, bien que, en réalité, il soit
incliné vers la droite dans le sens direct.
» Cette rotation indirecte esX. fictive; la rotation réelle est directe.
» Helmholtz fait comme une personne qui conviendrait de désigner la
position de la tĂšte en prenant pour position initiale celle qu'elle aurait si
i66 ACADĂMIE DES SCIENCES.
on l'avait, au préalable, fait tourner de 180" sens devant derriÚre. Quand
quelqu'un tournerait la LÎte de 3o° vers la droite, cette personne dirait
qu'elle l'a tournée de loo" vers la gauche : logiquement, cette personne
aurait raison ; pratiquement, ce serait absurde. C'est cette fĂącheuse con-
vention, fréquemment inaperçue, qui a été l'origine de la notion fausse
qui a pris naissance.
» J'ai donné les formules des angles que forment les branches de la
croix avec l'horizontale et la verticale. Si l'on appelle <p l'angle que fait
l'axe de rotation avec l'horizontale, u l'angle dont la ligne de regard a
tourné autour de cet axe, a et ji les angles des branches horizontale et
verticale de la croix avec l'horizontale et la verticale, on a :
taiiiio (i â cosco)
tanga â ' '
tangp
costo H- tang"-(f.
col'i (1 â cosco)
COSOJ + col- -Si
» Pour ç = w = 45°, valeur pratiquement maxima de ces variables, on
a : a= p = 9°36'.
» L'angle p que forme avec l'horizontale la ligne de plus grande pente
de l'horizon rétinien est donné par la formule :
COSp = t â COS-cp(l â COSoj).
« Pour cp = to ^ 45°, on a : p = 3i"24 âą
» Cette inclinaison est loin d'Úire négligeable. »
PHYSIQUE. â Sur une nouvelle action produite par les rayons n
et sur plusieurs faits relatifs Ă ces radiations. Note de M. R. Blo.xdlot.
« L'action des rayons n sur une petite flamme me donna l'idée d'essayer
s'ils n'exerceraient pas une action analogue sur un corps solide incandes-
cent. A cet effet, un fd de platine d'environ o""",i de diamĂštre et i5""" de
longueur, fut*porté au rouge sombre par un courant électrique. Sur ce fil,
on dirigea un faisceau de rayons /Ăź Ă©mis par un bec Auef Ă travers des Ă©crans
de bois et d'aluminium et concentrés par une lentille de quartz. On obser-
vait le fil Ă travers un verre dĂ©poli fixĂ© au mĂȘme support que lui, Ă environ
3'="' en avant. En déplaçant le fil, on trouve une série de foyers, comme
avec les autres procédés propres à déceler les rayons n. Le fil étant placé
SĂANCE DU 20 JUILLET (goS. 167
Ă l'un de ces foyers, lorsque l'on interpose un Ă©cran de plomb, ou simple-
ment la main, sur le trajet des rayons n, ou voit la tache lumineuse formée
sur le verre dépoli diminuer d'éclat; lorsque l'on enlÚve ces obstacles, la
tache reprend son premier éclat. Ces actions ne semblent pas instantanées.
)) J'ai généralisé les expériences précédentes en employant, au lieu d'un
fil chaufFé par un courant électrique, une lame de platine de 0""°, i d'épais-
seur, inclinée de 45° sur le plan horizontal, portée partiellement au rou£;e
sombre par une petite flamme de gaz placée [lar-dessous. Un faisceau hori-
zontal des rayons n concentrés par une lentille était dirigé sur la face infé-
rieure de la lame, de façon à produire un foyer à l'endroit chauffé; on
observait la lùche incandescente sur la face supérieure, sans interposition
d'im verre dépoli. Les variations d'éclat sont exactement analogues à celles
du fil. En observant, à travers un verre dépoli, l'intensité de l'éclairemcnt
produit sur la face inférieure de la lame de platine par l'ensemble de la
lĂąche incandescente de la lame et de la flamme, on constate des variations
toutes pareilles. On obtient encore les mĂȘmes rĂ©sultats si, au lieu de faire
tomber les rayons n sur la face inférieure de la lame, par conséquent du
cĂŽtĂ© oĂč se trouve la flamme destinĂ©e Ă l'Ă©chauffer, on les dirige sur la
face supérieure.
» Les différents effets produits par les rayons n: action sur l'étincelle,
sur la flamme, sur la phosphorescence, sur l'incandescence, conduisaient
Ă penser que ces rayons pouvaient agir en Ă©chauffant les corps qui leur
sont soumis. Pour soumettre celte question à l'expérience, j'installai une
])ile thermo-électrique de Rubens reliée à un galvanomÚtre à cuirasse.
L'action des rayons n sur cet appareil a Ă©tĂ© absolument nulle, mĂȘme dans
les conditions les plus favorables, bien qu'une bougie placée à 12" de la
pile donnùt une déviation de o'"'",5 environ de l'échelle; j'ai opéré tant
avec les rayons n provenant d'un bec Auer qu'avec ceux du soleil, le
i juillet dernier, Ă l'heure de mi4i : les rayons n Ă©taient trĂšs intenses, car
en plaçant devant la pile un tube contenant du sulfure de calcium faible-
ment insolé, son éclat était de beaucoup augmenté et diminuait par l'inter-
position d'un Ă©cran de plomb ou de la main. M. H. Rubens a fait la mĂȘme
constatation, comme il a eu l'obligeance de me l'Ă©crire ; son appareil Ă©tait
encore beaucoup plus sensible que le mien. J'ai cru néanmoins utile de
rechercher directement si le fil de platine incandescent ne s'Ă©chaufferait
pas sous l'action des rayons n. Pour cela, j'ai eu recours Ă l'Ă©tude de sa
résistance électrique. Le courant qui parcourt le fil est produit par 5 accu-
mulateurs; à l'aide de rhéostats trÚs résistanls, on rÚgle l'intensité de façon
l68 ACADĂMIE DES SCIENCES.
que le fil de platine toit rouge sombre. Ce fil est tendu entre deux pinces
massives de laiton A et B, qui sont reliées aux bornes d'un électromÚtre
capillaire; sur l'un des fils de communication est intercalée une force
électromotrice, réglable à volonté, jjroduite par dérivation du circuit d'une
pile auxiliaire ; cette force électromotrice est réglée de façon que l'élec-
tromÚtre soit au zéro. Toute variation de la résistance du fil de platine pro-
duit une déviation de l'électromÚtre. Or, les rayons n ayant été dirigés sur
le fil, on n'observa aucune déviation du ménisque; l'interposition d'un
écran de plomb ou d'un papier mouillé restait sans aucun effet sur l'élec-
tromÚtre, bien que l'éclat du fil éprouvùt les variations accoutumées. Cela
vérifie bien que les rayons n n'élÚvent pas sa température. Je me suis, du
leste, assuré que la méthode était suffisamment sensible |)ar les expériences
suivantes. A l'aitle d'un rhéostat à fil, un aide faisait varier la résistance du
circuit comprenant le fil de platine et les accumulateurs, et, parla, l'intensité
du courant, mais pas assez toutefois pour que l'observateur aperçût une
variation de l'éclat du fil ; malgré cela, l'électromÚtre était dévié de 3 divi-
sions du micromÚtre oculaire. Voici encore un autre contrÎle : une éléva-
tion de 1° de la température ilu fil changerait sa résistance dans le rapport
~ â i environ; la diffĂ©rence entre les potentiels de A et de B changerait
dans le mĂȘme rapport, puisque, la rĂ©sistance extĂ©rieure au fil Ă©tant trĂšs
grande, l'intensité ne change pas ; dans mes expériences, cette variation
dévierait l'électromÚtre de i5 divisions. Comme on ne constatait absolu-
ment aucune déviation, et que l'on eût d'ailleurs pu apprécier aisément
j de division, l'élévation de température était certainement trÚs inférieure
Ă â r X - = jT- de degrĂ© et, par consĂ©quent, tout Ă fait insuffisante pour
produire l'augmentation d'éclat observée. Il est ainsi surabondamment
Ă©tabli que l'augmentation d'Ă©clat produite par les rayons n n'est pas due Ă
une élévation de température.
» Dans les expériences sur une lame de platine qui ont été décrites plus
haut, l'augmentation d'Ă©clat se montrait sur les deux faces de la lame.
Ătant donnĂ© qu'il n'y a pas d'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature, ce fait semble
paradoxal : comme, en effet, les rayons n ne traversent pas le platine, il
semblait qu'il ne dût y avoir d'action que sur la face de la lame qui leur
est exposée. Pour tout concilier, il fallait supposer que les rayons n, qui
ne traversent pas le |)latine froid, traversent le platine incandescent. J'ai
alors repris l'appareil destiné à montrer l'action des rayons ji sur une
SĂANCE DU 20 JUILLET IQoS. 169
petite flamme, puis, derriÚre la lentille de quartz, j'ai disposé une lame de
platine plus grande que la lentille. L'interposition d'un Ă©cran de plomb
entre le platine et la source ne produisait aucun effet sur la petite flamme,
ce qui vérifie l'opacité du platine. La lame de platine ayant été ensuite
portée au rouge, on constata que l'interposition de l'écran de plomb dimi-
nuait l'Ă©clat de la petite flamme : les rayons n issus du bec Auer traversent
donc le platine incandescent. »
IVOMIIV AXIONS.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor-
respondant pour la Section de MĂ©decine et Chirurgie, en remplacement
de M. Ollier, décédé.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants Ă©tant 37,
M. Baccelli obtient 32 suffrages
M. Calmette » 4 »
Il y a un bulletin blanc.
M. Baccelli, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé
Ă©lu.
MEMOIRES PRESENTES.
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Ătude sur les dĂ©formations molĂ©culaires
d'un barreau d' acier soumis Ă la traction. MĂ©j^oire de M. L. Fraicuet.
(Extrait.)
(Renvoi Ă la Section de MĂ©canique.)
a Conclusions.â Les limites d'Ă©lasticitĂ© sont essentiellement fonction de
l'Ă©crouissage du mĂ©tal. Cet Ă©crouissage dĂ©pend lui-mĂȘme de l'effort appli-
qué, de la durée de l'application de l'effort et du temps écoulé aprÚs cette
application.
» La limite élastique que nous déterminons par notre méthode corres-
pond seulement aux premiers glissements moléculaires; mais nous ne
saurions affirmer que les éléments de volume n'ont pas déjà subi une moili-
fication permanente de structure. Nous ne sommes pas sûr qu'un effort,
0. R., 1903, â >.' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) 23
I^O ACADEMIE DES SCIENCES.
mĂȘme 1res petit, applicjiiĂ© Ă un barreau pendant un temps suffisamment
long, n'arrive pa*;'» produire une modification permanente de la structure
des éléments de volume du barreau, sans qu'il se produise, pour cela,
aucun glissement moléculaire permanent.
)> Mais les déformations permanentes totales semblent ne devenir réel-
lement appréciables que lorsque la variation de la réluctance du barreau
passe par un maximum. La charge qui correspond Ă ce maximum peut
donc ĂȘtre prise comme une valeur pratique de la limite d'Ă©lasticitĂ© vraie. »
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. â Photographies de la comĂšte Borrelly igoS c. Note de
M. OuĂNissET, prĂ©sentĂ©e par M. Wolf.
« Les photographies que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie ont
été obtenues à mon observatoire de Nanterre (Seine), à l'aide d'un objectif
Ă portraits de o^\o'jS de diamĂštre et de o"',3oo de distance focale. Elles
présentent les particularités suivantes :
» Celles du i4 juillet (de 2i''45"' à 32'' 1 > et de 22''3o'" à 22''j2'") ont
été combinées de façon à fournir une image stéréoscopique. Ces épreuves
sont des agrandissements de 2 fois les jihototypes. Si on les examine dans
un stéréoscope, on voit la comÚte bien détachée des étoiles environnantes
et paraissant comme suspendue librement dans l'espace. Cette sensation de
relief est surtout trÚs sensible en regardant d'abord dans le stéréoscope
avec un seul Ćil, puis avec les deux.
» Nous rappellerons que de semblables photographies stéréoscopiques
ont déjà été obtenues par M. Max Wolf à l'observatoire de Heidelberg pour
la comĂšte Perrine (1902 h) et par nous-mĂšme pour la comĂšte Swift (1899 a).
Ces photographies sont appelées à donner des renseignements intéressants
dans le cas de comÚtes à queues irréguliÚres, et pourront probablement
fournir des indications utiles sur le mouvement de rotation de ces astres.
)) Les ptiololypes pris le i4 juiliel nioiU] iiil une clievelure de 1 1' de diamĂštre el une
queue s'étendanl, en s'aflaiblissant et s'étalant légÚrement, sur une longueur de 5"4o'
au moins (car elle atteint le liord de la plaque sensible).
» Un phototype pris le i5 juillet, de 2a'' 17"' à 22''47"', accuse une queue plus fine,
moins longue el en courbure sensible vers le sud.
» La photographie des 18-19 juillet a reçu une exposition de i''6'" (de 23''4'i"'
Ă o''5oâą). Elle correspond Ă peu prĂšs au maximum d'Ă©clat calculĂ© de la comĂšte.
SĂANCE DU 20 JUILLET IQoS. I71
L'épreuve que je présente à l'Académie est un agrandissement de 2,8 fois. La clieve-
lure mesurée sur le prototype a un diamÚtre de 17' et la queue s'étend sur une longueur
d'(7« moins 6". La queue trĂšs lumineuse dans le voisinage de la chevelure donne Ă
celle-ci un aspect nettement piriforme. »
BALISTIQUE. â Sur la thĂ©orie du champ acoustique. Note de M. Charbonnier,
présentée jjar M. le général Sebert.
« I. DĂ©finition du champ acoustique. â Quand un corps solide se meut
dans l'atmosphĂšre d'une maniĂšre continue, son mouvement se communique
Ă l'air environnant; Ă l'instant / une certaine |jortion de l'espace se trouve
ébranlée. Cette portion sera désignée sous le nom de champ acoustique.
» Soit un Ă©lĂ©ment trĂšs petit de surface ti, se dĂ©plaçant normalement Ă
la surface avec une vitesse V. Appliquant à ce problÚme l'intégrale connue
de Poisson qui donne la solution de l'équation différentielle des petits mou-
vements dans l'air, au moyen de la somme de deux intégrales doubles, on
trouve que l'intégrale © du problÚme a pour expression
V a COS 1 / .V
a est la vitesse du son; \ l'angle que fait la droite qui joint Ă l'origine le
point oĂč l'intĂ©grale a la valeur fp; .v l'abscisse de ce point.
» On dĂ©duit de cette Ă©quation : 1° que les vitesses propres u=^ â des
molécules gazeuses sont parallÚles à l'axe des x et ont pour expression
Va .
u = -, â tCOsA;
l\T^a- 1-
2" que les compressions sont nulles comme elles l'Ă©taient Ă l'origine.
» n. Onde neutre. â Pour 1 = -> on a u =â o. Aucun mouvement ne se
2
fait donc sentir sur une normale Ă la direction du mouvement. Quand
l'Ă©lĂ©ment q se dĂ©place, le lieu des points oĂč ne parvient aucun Ă©branle-
ment est une certaine surface dite onde neutre. Elle limite Ă l'arriĂšre le
champ acoustique avant et Ă l'avant le champ acoustique arriĂšre.
» a. Le mouvement du mobile sur sa trajectoire étant représenté par
s =f{t) eu fonction de l'arc s et du temps/, l'Ă©quation de l'onde neutre est
s =f(^t); n = at : n est compté suivant la normale à la trajectoire.
172 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» b. L'onde neutre ne pénÚtre jamais à l'intérieur de la développée de
la trajectoire; elle est tangente à cette développée.
» c. L'onde neutre passe par la position actuelle du mobile et y est tan-
gente Ă un cĂŽne circulaire droit dont le demi-angle au sommet a pour
tangente un angle p tel que tangP = ^âą
» d. Pour un mouvement rectiiigne uniforme, l'onde neutre est un cÎne
circulaire ilroit; pour un mouvement cii'culaire uniforme, la trace de
l'onde neutre sur le plan du mouvement est une spirale d'ArchimĂšde.
» IIL Champ acoustique sphĂ©rique. â Quand V <[ a, le champ acous-
tique avant est limité à l'avant par une demi-sphÚre, à l'arriÚre par l'onde
neutre. Le champ acoustique arriÚre présente une disposition inverse.
» On représente le champ acoustique par les courbes d'égales vitesses
qui sont tangentes Ă l'onde neutre Ă la position actuelle du mobile.
M Pour un mouvement rectiiigne uniforme, les vitesses successives des
molécules d'air en un point situé à une distance h de la trajectoire ont
pour expression u = t^^, sinT^cos)., et le déplacement de l'air s = j uat
est donné par la formule
(sinaX sin2/.â . , \
-1 ^+^-^o>
Va /sinaX
» Le déplacement total de >. = o à >, := tt est exprimé par la formule
^ _ Va
"'~ %ah'
» Dans le cas général, comme le bruit n'est produit que par un chan-
gement brusque dans les vitesses des molécules d'air, l'observateur per-
cevra un bruit seulement au moment de son entrée dans le champ
acoustique.
)) IV. Champ acoustique conique. â Il correspond au cas oĂč V > a. En
chaque point de la trajectoire existe un cĂŽne circulaire droit dit cĂŽne sonore,
le long des génératrices duquel le son se transmet avec la vitesse a. Le
demi-angle au sommet de ce cĂŽne a pour expression cosij' = y âą
» Les cÎnes sonores admettent une enveloppe dite enveloppe sonore
qu'on peut tracer d'aprÚs ses propriétés géométriques,
» \JonJe de tĂȘte qui limite Ă l'avant le champ acoustique conique limitĂ©
Ă l'arriĂšre par l'onde neutre est une surface normale aux cĂŽnes sonores.
Elle passe par la position actuelle du mobile et est tangente en ce point Ă
un cĂŽne d'angle au sommet Ă©gal Ă - â (|/.
SĂANCE DU 20 JUILLET [903. 17,'^
» ThĂ©orĂšme. â a. L'onde de tĂȘte ne pĂ©nĂštre jamais Ă r intĂ©rieur de l'em>e-
loppe sonore; au contact elle présente un point de rebroussement qui se déplace
sur l' enveloppe sonore a^ec la vitesse du son.
» b. Le nombre des bruits perçus par un observateur est égal au nombre de
tangentes qu'on peut mener de l observateur Ă r enveloppe sonore et qui ren-
contrent la trajectoire ; la direction de ces bruits est la direction des tangentes;
leur intervalle est égal à la différence des longueurs de ces tangentes divisée par
la vitesse du son .
)) Corollaire. â Le nombre de coups de tonnerre produits par un Ă©clair
est Ă©gal au nombre de normales que l'on peut mener de l'observateur Ă
l'Ă©clair.
» V. Partie expĂ©rimentale. â 1° La thĂ©orie prĂ©cĂ©dente rend parfaite-
ment compte des photographies de projectiles obtenues en particulier par
le D'' Mach, de Vienne, et oĂč l'on distingue aisĂ©ment l'onde de tĂȘte, Vonde
neutre, le champ acoustique avant, le champ acoustique arriĂšre.
M 2° Elle est la base de la remarquable mcLliode de mesure des vitesses
des projectiles imaginée par le colonel Gossot, de l'artillerie navale, et qui
est en usage depuis plus de 10 ans à la Commission de Gavre. »
THERMODYNAMIQUE. â Contribution Ă l'Ă©tude de ta surchauffe.
Note de M. A. Petot.
« On traite d'ordinaire, dans les calculs industriels, la vapeur surchauffée
comme un gaz parfait; et l'on emploie diverses formules empiriques, parmi
lesquelles la plus usitée est la suivante :
(i) Q = 606,5 + o,3o5/, -h o,48(^â /,).
due Ă Regnault. Comme ces formules ont Ă©tĂ© Ă©tablies Ă une Ă©poque oĂč l'on
n'obtenait qu'une surchauffe trÚs modérée, on peut craindre qu'elles ne
soient plus suffisamment exactes, depuis que l'on atteint des températures
de 300", 35o", et plus, dans les surchauffeurs. Il semble donc qu'il serait
utile de reprendre l'étude de la vapeur d'eau surchauffée, afin de com-
pléter les résultats dus à Clausius, à Hirn et à Zenner.
» Dans cet ordre d'idées, en partant de l'équation de Clausius, mise
sous la forme
. . RT TO
174 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Oà 9 est une fonction arbitraire de t, j'ai obtenu en général, pour l'énergie
interne d'une vapeur surchauffée, l'expression
(3) U = y + pi^'^^V;'~'3V
oĂč 5^ et p ont leurs significations ordinaires, et oĂčw et u' dĂ©signent respecti-
vement les volumes du liquide et de la vapeur saturée sÚche, à la tempéra-
ture /.
» On remarquera que cette expression de l'énergie interne ne dépend
ni de 6, ni de la fonction arbitraire de t introduite par l'intégration des
Ă©quations de la Thermodynamique; et qu'il y entre seulement une des trois
constantes de Clausius. Cela permet de vérifier expérimentalement, d'une
maniĂšre relativement simple, si un fluide donnĂ© peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme
admettant, avec une approximation suffisante, une équation caractéristique
de la forme (2). âą
» Pour cela, aprÚs avoir amené ce fluide à l'état de vapeur saturée sÚche,
à la température t^, on le surchauffe jusqu'à une certaine température Z,
en le maintenant sous la pression ex, de saturation. En mĂȘme temps, on
mesure la chaleur de surchauffe Q et le volume final v. L'Ă©quation
(4) Q = U-(^, -^P,) + Acr, ((--?/, )
donne alors la valeur finale de l'énergie interne U, et l'on en déduit la
constante p, Ă l'aide de l'Ă©quation (3). Si maintenant on recommence un
certain nombre de fois cette expérience, en faisant varier les températures /,
et t, on devra, comme vérification, trouver toujours trÚs sensiblement
pour p la mĂȘme valeur. On pourra ensuite dĂ©terminer les deux autres
constantes R et a, sans particulariser la fonction G de la température /, en
opérant comme l'a fait M. Sarrau ('), pour interpréter les expériences de
M. Amagat. Enfin, on établira une Table numérique des valeurs de 6 en
fonction de /, Ă l'aide de la relation
.^. RT TO
qui n'est autre que l'équation (2), écrite pour le cas de la vapeur saturée
sĂšche.
)) Il serait, je crois, trĂšs utile de faire ces essais pour la vapeur d'eau.
(') Comptes rendus, l. XCI\ , p. 689; l. CI, p. 941.
SĂANCE DU 20 JUILLET tgoS. I^S
Regnaiilt n'a pas, en effet, mesuré réellenienl la chaleur spécifufue C de la
vapeur d'eau surchauffée, sous pression constante, dans des conditions
déterminées de température et de pression; mais seulement la valeur
moyenne C^ de cet clĂ©ment, sous la pression de 1"'âą, pour des
intervalles de tempĂ©rature dont les limites extrĂȘmes ont relativement peu
varié. Ses expériences ne prouvent donc pas que C soit une constante, ni
mĂȘme qu'il faille lui conserver dans tous les cas la valeur moyenne o,4i^.
Hirn (') a depuis longtemps exprimé cette opinion, et tout récemment
M. le professeur Bach (-) est arrivĂ© Ă la mĂȘme conclusion, Ă la suite d'ex-
pĂ©riences qui ont donnĂ© pour Câ, une valeur voisine de 0,60.
» L'expression (3) de l'énergie interne donne d'ailleurs, pour la cha-
leur spécifique sous volume constant, la valeur
(6)
d'oii l'on passe à celle de C. J'ai vérifié à l'aide des Tables de Zeuner que
cette valeur de c croßt avec la température, dans le cas de la vapeur d'eau
surchauffĂ©e, et qu'il en est de mĂȘme pour la valeur corres|)ondante de C,
aux environs du point de condensation. On arrive donc Ă la mĂȘme conclu-
sion que M. Bach, en supposant que la vapeur d'eau surchauffée admet une
équation caractéristique de la forme (2); et il y a là , sinon un argument,
du moins une prévention en faveur de cette hypothÚse. L'expérience seule
pourra élucider la question. »
CHIMIE. â Courbes de stthlimalion. Note de M. A. Bouzat.
« J'ai montré (^Comptes rendus, I. CXXXVi, p. iSgo^ que les courbes de
dissociation du groupe sol ^ sol +- gaz se déduisent les unes des autres
d'aprÚs une loi simple : le rapport des températures absolues correspon-
dant Ă une mĂȘme pression dans deux systĂšmes quelconques du groupe
reste constant quelle que soit la pression. La vaporisation et la sublimation
ont été souvent rapprochées de la dissociation ; il est naturel de comparer
les courbes de sublimation aux courbes de dissociation des systĂšmes
sol T^ sol -1- gaz.
(') Théorie mécanique de la chaleur, 3° édition, p. 435.
(â ^) Zeitschrift des Vereins deutscher Ingenieure, numĂ©ro du 17 mai 1902. â
Bulletin de la Société des Ingénieurs civils de France, numéro de juillet 1902, p. i43.
Iâ5 ACADĂMIE DES SCIENCES.
,, Je n'ai pu trouver qu'un petit nombre de corps solides dont les pres-
sions de vapeur aient été déterminées dans un assez grand mtervalle : ce
sont l'acide carbonique ('), le sulfure acide d'ammonium et le carbamate
d'ammonium (0. Les courbes de sublimation de ces trois corps sont assez
exactement reliées aux courbes de dissociation du groupe sol ß; sol + gaz
par la loi ^ = const. Pour faire la comparaison, je prendrai comme coin-
posé dissociable le corps AgCl,3AzH% dont les pressions ont été mesurées
par Isambert et corrigées au-dessous de i loo-- par M. Jarry.
Comparaison Ă©es courbes de sublĂčnanon de CO', AzH^S, CO^ Az^H» a.ec la courbe de dissociation de AgCl,3 AzH-.
, . use AgCl,3AzU3. CO'Az'U».
AgCl.aAlll". CO'. AgCI.SAzH. AZ . Pressiuns Temp.abs. Tcmp. abs. Rappoil.
Tressions. TBmp.abs. Temp.abs, Bapporl. Pressions. Teâ=p. abs Teu.l.. al,.. Rapporl. Pre.s.uns. P^^ ^ .
,« v,,."" .-'."s -.00"^ .,o.5t 3oo!'!'. 274,8 3i3,4 i,i4o 1
1000... 207 '95,4 o.faSS ouo... 2;^,^ 290,4 >,o^7 ' ,^
.800... 30,8 203,. 0,660 500... 282,8 299 .,057 000 28, , ^, J
2800... 3, 209,5 0,66, -00... 288,8 3o4 .,053 700... ^88,8 9 9
3500... 32a ^Xe 0,665 .000... 295,3 3,0,2 .,o.5o .000... 290,3 33â9 , 4
« Quoique i)eu nombreux, ces exemples paraissent suffisants pour ad-
mettre que les relations signalées précédemment à propos des courbes
sol ^ sol + gaz sont aussi vérifiées par les courbes sol ^ gaz. Les courbes
sol 5 sol + gaz et les courbes sol ^ gaz se déduisent les unes des autres
d'aprĂšs la loi ^ = const. Il est facile de montrer, en appliquant la formule
de Clapeyron, que cette proposition est Ă©quivalente Ă une autre : la varia-
lion d'entropie correspondant au passage d'une molécule de l'état solide
Ă l'Ă©tat gazeux sous une pression dĂ©terminĂ©e a la mĂȘme valeur dans tous
les systĂšmes sol ;t -sol + gaz et sol ^gaz; M. Berthelot a fait voir les con-
séquences que l'on peut tirer de semblables remarques {Thermochimie,
t. I, cliap. I, § 4). »
('â ) Faraday. , , ,
V) IsAMBEHT, Comptes rendus, l. -VCII, p. 9'9 et l. XCIII, p. 73.. Les vapeurs de
sulfure acide et de carbamate d'ammonium sont dissociées ; mais, comme la disso-
ciation est complĂšte (Is.uibert, Comptes rendus, t. XCV, p. i3d5 et t. AL.VI,
p. 340), le nombie de molécules gazeuses mises en liberté ne varie pas avec la tem-
péralure.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. l'j'j
ĂLECTROCHIMIE. â Sur la loi de recombinaison des ions. Note
de M. P. Langevin, présentée par M. Mascart.
« I. Les gaz rendus conducteurs de l'électricité justifient, par toutes
leurs propriétés, l'hvpothÚse que les charges disponibles y sont portées
par un nombre fini de centres éleclrisés ou ions, les uns positifs, les autres
nĂ©gatifs, ayant tous une mĂȘme charge Ă©gale en valeur absolue Ă celle que
transporte un atome monovalent dans l'Ă©lectrolyse.
» Ces ions participent au mouvement général d'agitation thermique des
molécules du gaz, et le déplacement nioven de chacun d'eux, nul en
l'absence d'un champ électrique extérieur, s'effectue dans le champ X avec
la vitesse k^ X dans le sens des lignes de force pour les ions positifs, et X\X
dans le sens opposé pour les ions négatifs. Les coefficients de proportion-
nalitĂ© k^ et ^2 sont les mobililĂȘs des ions des deux signes.
» L'attraction mutuelle des ions de signes contraires provoque une
recombinaison progressive des charges qu'ils transportent.
)) Si ^ et n sont les densités en volume des charges portées par les ions
positifs et négatifs, la recombinaison obéit à la loi
dp dn
-7- = â ^ = â o.nn.
di dt '
a. est le coefficient de recombinaison indépendant du champ qui existe dans
gaz.
» J'ai montré antérieurement (') que l'expression
le gaz.
4^(A-, + />-,)
représente le rapport du nombre des recombinaisons an nombre des collisions
entre deux ions désignes contraires. L'expérience vérifie que, conformément
à cette signification, le rapport e est toujours plus petit que l'unité et
tend vers cette valeur quand la pression du gaz augmente.
» II. J'ai pu, en suivant de plus prÚs, du point de vue cinétique, le
mécanisme de la collision, montrer que le rapport e doit, aux faibles
pressions, varier proportionnellement au carré de la pression; et j'ai vérifié
(') Ănn. de Chini. et de Phys., 7' sĂ©rie, t. XXVIII, p. 437.
C. K., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) ^^
l'^S ACADĂMIE DES SCIENCES.
que les résultats de mesures publiées antérieurement (') sont en accord
avec celte conclusion.
» La collision proprement dite entre deux ions de signes contraires
commence au moment oĂč, aprĂšs un dernier choc contre les molĂ©cules
neutres du gaz, les deux ions en présence peuvent graviter librement l'un
autour de l'autre en décrivant des coniques. Soit r^ leur distance moyenne
au moment du dernier choc contre une molécule neutre : cette distance
est de l'ordre du chemin moyen d'un ion et varie en raison inverse de la
pression.
» J'admets f/ue la recombinaison a lieu lorsque, dans leur mouvement rela-
tif, les centres des deux ions au moment du périhélie se trouvent à une distance
inférieure à une quantité donnée a. Si, par exemple, la recombinaison a lieu
quand les deux ions viennent effectivement en contact, la distance a est la
somme des rayons des agglomérations de molécules neutres autour d'un
centre chargé qui constituent les ions.
» Le rapport du nombre des orbites relatives qui satisfont à cette condi-
tion au nombre total des collisions fournit le rapport ÂŁ.
)) Si e est la charge d'un ion^ W son énergie cinétique moyenne, fonction
seulement de la température, on obtient pour le terme principal dans la
valeur de t aux basses pressions
(') M'
aW//-^
0
m est un coefficient numérique voisin de ^ fourni par la théorie cinétique.
M La seule quantité variable avec la pression étant r,,, l'expression (i)
est proportionnelle au carré de la pression.
» IIL Le Tableau suivant montre que les valeurs expérimentales de £
pour l'air et le gaz carbonique satisfont bien Ă cette condition que le quo-
tient â; reste constant aux pressions infĂ©rieures Ă la pression atmosphĂ©rique :
Air. i..(J-.
. ' â TiĂ I M^ ^-^â ^ iâ III â ^ â
e e
p en alm. e. â r. p eu alm. s. â r-
P'' p-
0,20 0,01 0,23 o,5o o, i3 0,52
0,49 0,06 0,25 0,74 0)37 o,5o
i 0,27 0,27 I o,5i o,5i
» De plus, il est remarquable que l'expression (i) peut ĂȘtre calculĂ©e au
(') Loc. cit., p. 483.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 179
moven des données relatives aux grandeurs moléculaires et qu'elle fournit
un résultat de l'ordre des valeurs expérimentales trouvées pour t.
» e, charge d'un ion, estvoisin de 4 X to^'° unités électrostatiques C.G.S.;
le quotient ^^ est connu en toute certitude : en effet, si nr est la pression du
gaz, M le nombre des molécules par unité de volume, la théorie cinétique
donne
3
et les lois de l'électrolyse, à la température ordinaire,
1,3 X lo^cj = Me,
d'oĂč, par division.
e
W
0,87 X 10''.
<j pris Ă©gal Ă la somme des rayons de deux ions est de l'ordre io~^ ; /â pris
Ă©gal au chemin moyen d'un ion est, dans l'air sous les conditions normales,
voisin de lo"". D'oĂč pour l'expression (i), en prenant m = -',,
ÂŁ = 0,20,
nombre tout à fait d'accord avec la valeur expérimentale 0,27.
)) IV. En combinant la loi que nous venons d'obtenir avec la loi de pro-
portionnalité inverse des mobilités k, et ki à la pression, on obtient ce
résultat que, aux pressions inférieures à la pression atmosphérique, le coef-
ficient de recombinaison ol est proportionnel Ă la pression.
» Ce résultat, que j'ai indiqué en mars dernier dans le Cours de Physique
du CollÚge de France, a été utilisé par M. Ch. Nordmann pour obtenir les
intéressants résultats de Physique cosmique qui font l'objet d'une Note
récente (' ). «
ĂLECTRICITĂ. â Essais sur la commutation dans les dynamos Ă courant
continu. Note de M. Inovici, présentée par M. Mascart.
« Dans l'étude expérimentale de la commutation, il est intéressant
d'Ă©tudier les questions suivantes :
» 1° Variation de l'intensité du courant dans la section en court-circuit,
pendant la durée de la commutation.
(') Comptes rendus, t. CXXXVI, i5 juin igoS, p. i43o.
l8o ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) 2° Variation de la force électromotrice induite dans la section.
» 3" Variation de la chute de tension entre un balai et une lame du col-
lecteur, pendant le lemjĂźs oĂč la lame touche le balai.
» 4° Variation de la chute de tension entre un balai et le collecteur, le
long (lu balai, pour une position déterminée du collecteur (et cela pour
plusieurs positions de celui-ci).
» Ces questions doivent ĂȘtre Ă©tudiĂ©es pour divers rĂ©gimes de fonction-
nement de la dynamo : en faisant varier la vitesse de rotation, la position
et la pression des balais, l'excitation, l'intensité du courant extérieur, etc.
» Les expériences ont été faites sur une dynamo tétrapoiaire de 20 kw.,
1 10 volts, 900 t. /m., enroulement tambour imbriqué; un balai couvrant
deux lames.
» 1° J'ai indiqué, dans une Note précédente ( ' ), deux méthodes pour la
mesure de l'intensité.
» 2° Pour étudier la variation de la force électromotrice induite dans
la section étudiée, je relÚve, par la méthode Joubert, la force électromo-
trice induite dans la bobine de fil fin dont j'ai parlé dans la Note citée.
C'est trĂšs approximativement la force Ă©lectromolrice induite dans la
bobine de l'induit.
» Il résulterait des courbes obtenues que le terme L -7- -t-DM-^j qui
provient du flux de self-induction et d'induction mutuelle, joue un rĂŽle
prépondérant, lorsque la dynamo est parcourue par un fort courant.
» 3^ Pour étudier la variation de la chute de tension entre un balai et
une lame du collecteur, on relie la lame Ă une bague sur laquelle frotte un
balai, et l'on relÚve par la méthode Joubert la courbe de différence de
potentiel entre ce balai et le point du balai de la machine le plus rapproché
du milieu de la lame considérée.
» J'ai obtenu des courbes pour diverses positions des balais. Lorsque
les balais sont dans la ligne neutre, en faisant varier l'intensité du courant
dans la machine, la chute de tension, qui ne varie pas beaucoup pour les
positions pour lesquelles la lame est couverte en entier par le balai,
augmente rapidement Ă la sortie de la lame de sous le balai, avec l'augmen-
tation du courant, c'est-Ă -dire avec la tendance Ă la production d'Ă©tin-
celles (-).
(') SĂ©ance du 22 juin igoS.
(-) A l'entrée la chute de tension diminue d'abord, puis change de signe et augmente
en valeur absolue.
SĂANCE DU 20 JUILLET igo3. ,8,
» En déplaçant les balais, les chutes de tension à l'entrée et à la sortie
varient dans le sens contraire: la chute de tension Ă la sortie diminue
lorsqu'on avance les balais dans le sens de rotation de la machine Je
contraire arrive lorsqu'on déplace les balais dans le sens contraire
» 4° Pour obtenir la distribution de la chute de tension sous le balai
pour une position déterminée du collecteur, on emploie la méthode su'i-
vante :
>' Un petit balai trÚs mince est monté sur une couronne graduée et frotte
sur le collecteur. Ce balai et le point du balai de la machine le plus
rapproche de son point de contact avec le collecteur sonc réunis aux balais
d un contact tournant. S. l'on donne Ă ces balais une position fixe et que
1 on déplace le balai auxiliaire le long du collecteur en face du balai de la
machine, on relĂšve, Ă l'aide du contact tournant la courbe de la chute de
tension sous le balai pour une position déterminée du collecteur
« En donnant aux balais du contact tournant une série de positions on
obtient une série de courbes qui nous montrent la distribution de la chute
de tension entre balai et collecteur pour une série de positions de celui-ci
Pour les positions intermédiaires on obtient les courbes par interpolation'
>' Ceci nous donne encore une méthode pour l'étude de la variation de
1 intensité du courant dans une spire en court-circuit, méthode pluslon^^ue
et moins précise que les précédentes, mais qui a l'avantage de la simplicité
du montage. De plus elle nous donne l'intensitĂ© du courant au mĂȘme
instant dans toutes les bobines court-circuitĂ©es en mĂȘme temps.
» En effet, par l'application des lois de Kirchhoff, on arrive à la for-
f hls, ou . = I - if^ â S,/^, /Ă©tant la longueur d'une lame
couverte par le balai, a:, l'arc de la circonférence du collecteur entre
1 entrée du bala. et la fin de la derniÚre lame qui précÚde la spire en court-
c.rcuit parcourue par le courant i, I le courant dans une branche de
linduit, et h la densité sous le balai au point situéà la distance .r de l'entrée
du h)alai pour la position considérée du collecteur.
« Or, on a e = « + ÚS, e étant la chute de tension entre balai et collec-
leur au point oĂč la densitĂ© est Kaetb des constantes faciles Ă dĂ©terminer.
» Un a donc
' = ^-i f \e-a)dx (âą).
^eitschrijt du 18 jiun 1908).
l82 ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) La courbe de i peut donc se déduire des courbes données par la
méthode 4°'
» On peut aussi déduire i des courbes données par le point 3°. »
OPTIQUE. â Influence de la tempĂ©rature sur le dichroĂŻsme des liqueurs
mixtes et vérification de la loi des indices. Note de M. Georges Mesli\,
présentée par M. Mascart.
« Parmi les liqueurs que j'ai signalées comme présentant le dichroïsme
dans le champ magnétique, ou seulement sous l'influence de la pesanteur
(dichroïsme spontané) ('), il y en a un certain nombre dans lesquelles le
liquide a un indice qui ne dépasse que d'une trÚs faible quantité (0,02 par
exemple) l'indice moyen du solide; ces liqueurs m'ont paru Ă©minemment
propres à fournir une vérification de la loi des indices, en vertu de laquelle
le signe du dichroïsme change avec le signe de la différence des réfringences
des deux corps en présence. En effet, une élévation de température agit
différemment sur les indices du solide et du liquide que l'on associe, atténue
plus fortement ce dernier et peut le rendre inférieur à l'indice du solide,
auquel cas il devra y avoir changement du signe du dichroĂŻsme.
» Cette circonstance se présentera en particulier pour le sulfate de potasse associée
la benzine, cas dans lequel les différents éléments sont connus et permettent de faire
exactement le calcul.
» Les divers indices du sulfate de potasse, relatifs à la raie D, sont compris entre
1,4973 et 1,4935; le coefficient de variation, sous l'influence de la température, est
Ă©gal en moyenne Ă â 0,00002 (^); si nous produisons une Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature de
40° (entre 20° et 60°), les indices diminuant de 0,0008 seront compris entre i,4965
et 1,4927; d'autre part, la benzine, dont l'indice à 20° est j , 5oo et dont le coefficient
de variation est bien plus considĂ©rable (â0,0006) prĂ©sente, dans ce mĂȘme intervalle
de température, une diminution égale à q,024; son indice devenant 1,476, le liquide
est moins réfringent que le sel et le dichroïsme doit changer de signe, J'ai constaté, et)
elßet, que cette liqueur, qui présente à la température ordinaire le dichroïsme positif,
devient négative si on la chauffe, au bain-marie, à 60°; par le refroidissement graduel,
elle devient d'abord inactive, puis enfin positive.
» Les nombres que l'on vient de donner pour les coefficients de varia-
tion par la température se retrouvent, à trÚs peu prÚs, pour les différents
liquides et solides; les coefficients des liquides sont toujours voisins de
(') Comptes rendus, séances du i5 juin et du 29 juin.
(-) TuTTON, J. of chem. Soc., t. LXV, 1894, p. 663.
SĂANCE DU 20 JUILLET ĂŻgoS. l83
â o,ooo5, ceux des solides se rapprochent de â o,oooo3 et sont gĂ©nĂ©rale-
ment de i5 à 3o fois plus petits que les premiers : le calcul précédent peut
donc ĂȘtre reproduit dans un grand nombre de cas et il permet de prĂ©voir
une inversion, toutes les fois que l'indice du liquide ne dépassera pas de
plus de 0,02 celui du solide à la température ordinaire.
» L'expérience m'a donné, en efßet, les résultats suivants :
Signe
du dichroĂŻsme
à 20°. à 60°.
Borate de soude et Esseace de tĂ©rĂ©benthine. . . â -f-
1,47 Ă 1,446 '-469
Sulfate de nickel et Benzine . . â +
I ,492 Ă I ,467 1 ,5oo
Slilfate de nickel et ToluĂšne â +-
1,492 Ă 1,467 1 ,49J
Sulfate de |)otasse et Benzine + â
1,497 Ă 1,493 i,5oo
» Si la diiTérence des indices atteint ou dépasse 0,02, il y a seulement aflTaiblisse-
ment du dichroïsme; on observe ce phénomÚne avec
Signe du dichroĂŻsme
Ă 20". Ă 6o">.
Sulfate de zinc et Benzine H- -t- (plus faible)
1 ,48 Ă I ,46 I ,5oo
Sulfate de zinc et ToluĂšne -+- -H (plus faible)
I ,48 Ă 1,46 1,495
Chlorate de potasse et Benzine -+- + (plus faible)
entre 1 , 47 et 1 , 45 1 , 5oo
Sulfate de fer et ToluĂšne -H (faible) inactif
I ,485 et 1,471 I ,495
» Ce phénomÚne se produit aussi bien dans le cas du dichroïsme spontané que dans
celui du dichroïsme magnétique:
Signe du dichroĂŻsme
à 30°. à 60°.
Spon- Magné-
lanc. tique. Spontané. Magnétique.
Acide borique et Essence de tĂ©rĂ©benthine. . -+- â + (plus faible) â (plus faible)
<t,44 1,469
Acide borique et PĂ©trole + â + (plus faible) â (plus faible)
<i,44 1,44
Acide borique et Chloroforme -t- â 4- (plus faible) â (plus faible)
<i,44 iĂź44
l84 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Il peut mĂȘme arriver qu'une liqueur soit inactive Ă la tempĂ©rature ordinaire par
suite d'une difTĂ©rence trop faible entre les indices et qu'elle devienne dicliroĂŻque Ă
chaud par suite d'un écart réalisé entre les réfringences; en voici un exemple :
Signe du dichroĂŻsme
à 20°. à fßo".
,Spon- Magné- Spon-
tané, tique. tané. Magnétique.
Essence de térébenthine..
Inaclif Inaclif H- -1- (plus Ă©nergique)
1,469
Carbonate de potasse et
entre i ,469. et 1 ,4 18
» J'ai étudié de la sorte tous les cas qui pouvaient donner lieu à de telles
modifications et chaque fois le résultat s'est trouvé d'accord avec celui que
l'on pouvait prévoir par la rÚgle des indices. Il est donc naturel d'attribuer
ces inversions aux changements de sens des réfringences plutÎt qu'à une
modification des constantes magnĂ©tiques qui aurait pu ĂȘtre considĂ©rĂ©
comme la cause du phénomÚne dans un cas isolé. »
PHYSIQUE. â S(ir la spectrophotomĂ©trie pholo graphique.
Note de M. C. Ca.michel, présentée par M. J. Violle.
« a. HomogĂ©nĂ©itĂ© des plaques photographiques du commerce. â J'ai
étudié cette question sur un trÚs grand nombre de plaques au gélatino-
bromure d'argent. Le dispositif employé est le suivant, il a été indiqué
pour la premiĂšre fois par M. Bonasse (') dans son MĂ©moire sur les actions
photographiques {Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 1894)-
» Une source de lumiÚre (lampe de Nernst), maintenue constante, éclaire la fente
d'un spectroscope à 3 prismes de flint. La radiation étudiée est isolée au moyen d'une
fente de 8"âą X iâą"',5 percĂ©e dans un Ă©cran mĂ©tallique mince. DerriĂšre cette fente se
trouve la plaque photographique, placée sur un chariot micrométrique. Sur cette
plaque je fais une sĂ©rie d'impressions, dont les centres sont sĂ©parĂ©s par 2"âą. La durĂ©e
de pose est maintenue invariable.
» La plaque photographique dĂ©veloppĂ©e, fixĂ©e et sĂ©chĂ©e est replacĂ©e sur le mĂȘme
chariot micrométrique; une lentille convergente forme, au centre d'une impression
photographique, une image réelle/ (o""", 3 x 5"") du filament rectiligne d'une lampe
de Nernst. Lme deuxiÚme lentille forme sur une pile thermo-électrique linéaire une
image réelle de/. La pile thermo-électrique est reliée à un galvanomÚtre. En tournant
la vis micrométrique, j'étudie la transparence des impressions photographiques pour
(') Je tiens Ă remercier tout particuliĂšrement M. Bonasse, qui a mis Ă ma disposi-
tion plusieurs appareils qu'il avait utilisés dans ses recherches sur la Photographie.
SĂANCE DU 20 JUILLET IC)o'i. 18:)
des points rigoureusement homologues, ce qui est essentiel, étant donnée la variation
de la sensibilité du gélatinobromure avec la longueur d'onde de la radiation qui l'im-
pressionne.
» En éliminant avec soin toutes les causes d'erreur, sur lesquelles il serait trop long
d'insister, j'ai trouvé que les plaques pl)Otograplii(|ues du commerce possÚdent, en
général, une homogénéité remarquable; par exemple, pour les plaques LumiÚre,
marque bleue, en désignant par a et a' les impulsions galvanométriques qui mesurent
les transparences de deux photographies séparées par une distance comprise entre C^"'
o . a â a' I . 1 âą .
et 6"^, le trouve < -^ â pour 00 pour 100 des plaques Ă©tudiĂ©es.
» h. Le produit de l' intensité I de la lumiÚre par le temps de pose t est
maintenu constant. â J'ai vĂ©rifiĂ© que dans ces conditions l'impression pho-
tographiqtie diminue quand le temps de pose augmente.
» Voici quelques nombres :
Intensités
en unités Durée de Déviation
arbitraires. pose. galvanométrique.
mtniite
3 i 61,0
1,5 2 66 , 1 .5
1 3 71,8
0,75 4 80,2
o,5o 6 90)7
» Les méthodes photométriques qui supposent l'impression photographique
constante, quand on maintient \t invariable, sont donc complĂštement inexactes.
» c. MĂ©thode spectrophotomĂ©trique . â Pour comparer les intensitĂ©s I et F
de deux radiations de mĂȘme longueur d'onde, j'emploie la mĂ©thode sui-
vante ( ' ) :
» Sur une mĂȘme plaque photographique, je fais, Ă des Ă©poques rĂ©guliĂšrement
espacĂ©es, une sĂ©rie d'impressions photographiques correspondant toutes Ă la mĂȘme
durée de pose et à des intensités
I, K,I', I, K,l', I, ...
r>I I>K,>K;>K,.
» Le cliché développé est étudié à la pile therniu-électrique. Soient a,, c<o, «3, ...
les impulsions du galvanomĂštre, qui mesurent la transparence des diverses impressions
(*) Cette méthode n'exige pas que la source de lumiÚre soit constante, mais varie
d'une façon continue avec le temps. De mĂȘme, la plaque photographique peut avoir
une hétérogénéité continue.
G. R., lyoS, 2° Semestre. (T. CXXWII, >⹠3.) 2,)
l86 ACADĂMIE DES SCIENCES.
phologfĂ phiques. Je construis deux courbes ayant pour abscisses Tune et l'autre les
divei'ses positions de la plaque photographique et, comme ordonnées, l'une les dévia-
lions coirespondanl aux impressions impaires, l'autre les déviations correspondant
aux inlpi-easiĂŽns paires. La premiĂšre de ces courbes permet de se rendre compte des
variations de la lampe et des défauts dliomoi;énéité de la plaque. Les deux courbes se
coupent en un |ioint A, correspondant Ă une certaine position /) de la plaque photo-
graphique. Soit »=/(!,/?) la fonction qui représente la variation de la transparence
des impressions photographiques avec l'intensité I de la radiation et la position p de
la plaque. Pour le point A,
/{I, /.)=,/{A-l',/>),
ce qui donne
» Les variables A- et p sont d'ailleurs liées par uhe relation simple, linéaire en
général, et que l'expérimentateur choisit arbitrairement.
» d. Du degrĂ© de prĂ©cision delĂ mĂ©thode prĂ©cĂ©dente. â Pour dĂ©terminer
les conditions les meilleures de l'expérience, j'étudie la courbe a = o(I),
la pose Ă©tant invariable; la plaque choisie est homogĂšne. Celte courbe
présente un point d'inflexion qui correspond à l'intensité dont les varia-
tions s'apprécient le mieux.
» Voici un exemple :
» ), = 01^,589; pose : 2 minutes; plaque LumiÚre, marque bleue.
I.
Intensités
en
unités
arbitraires.
a.
DĂ©viations
g.ilvà nométriqUes.
3ĂŽo
16
275
aSo
225
. . . . 20
26
34
200
A8
"75
i5o
71
108,5
I.
125
a.
i5o,5
j 00
204
75
5o
20
268
32Ă
348
0
36o
» Les nombres précédents indiquent que, dans la région du point d'inilexion,
a ara:r=i°"" correspond -;- r= ;
^ 1 222'
c'est-à -dire qu'une variation de j^_ de l'intensité de la radiation se traduit par un
changement dans la déviation galvanomélrique de 1 division (').
(1) Les divisions de l'échelle du galvanomÚtre sont de 1'"'"; il est facile d'ùppi'écßér
le quart de division.
SĂANCE DU 20 JUILLET 1903. 187
» La précision des mesures est limitée seulement par tes variations W inten-
sitĂ© des sources de lumiĂšre Ă comparer. â Si l'intensilĂ© des radiations Ă©tu-
diées est trop faible, pour que les mesures correspondent à la région du
point d'inflexion, il faudra voiler préalablement la plaque ('). »
CHIMIE. â RĂ©actions catalytiques diverses fournies par les mĂ©tauv ; influences
activantes et paralysantes. Note de M. A. Trillat, présentée par
M. Armand Gautier.
« L'emploi du platine et du cuivre m'a fourni l'occasion de faire quelques
observations intéressantes sur les différentes manifestations chimiques que
le contact de ces métaux peut provoquer et sur les influences activantes
ou paralysantes qu'ils peuvent subir.
» Action oaydante. â Le plaline et le cuivre se prĂȘtent trĂšs bien Ă l'oxydation des
alcools en présence de l'oxygÚne. J'ai anciennement conseillé l'emploi de cuivre pour
la fabrication de l'aldéhyde formique (^); la préparation de l'aldéhyde acétique
rĂ©ussit Ă©galement par le mĂȘme procĂ©dĂ©, comme je l'ai aussi indiquĂ©.
» Action dĂ©shydrogĂšnante. â J'ai dĂ©crit, en 1891, plusieurs expĂ©riences dĂ©mon-
trant qu'en l'absence d'oxygÚne les vapeurs d'alcools éthylique ou méthylique, en pas-
sant dans mon appareil (') sur le fil de platine incandescent, donnaient les aldéhydes
correspondantes. Le remplacement de platine par le cuivre fournit aussi les mĂȘmes
résultats : 100*^"' de chacun de ces alcools ont respectivement donné 4j8 pour 100 et
5, 2 pour 100 d'aldéhyde étbvlique et méthylique. C'est une véritable déshydrogénation
comme l'a fait observer M. Sabatier qui a fait une étude si complÚte de la déshydro^
génation cataivtique.
» Action de condensation. â La condensation de deux molĂ©cules d'alcool avec une
d'aldéhyde se fait aisément en présence du platine et du cuivre.
» En faisant passer dans mon appareil un mélange de vapeurs d'alcool méthylique et
d'aldéhyde formique, on obtient des quantités abondantes de métliylal d'aprÚs la
réaction
CH-0-(-2CH^0H=:CH=(CIP0y-+H^0.
» Cette formation de niéthylal est à rapprocher de la méthode de préparation des
acétals méthyléniqiies que nous avons publiée, M. Cambier et nioi (*), et qui démontra
(') C'est un procédé analogue à celui qui consiste à employer dans les relais des
électro^aimants polarisés.
(â âą') Dictionnaire de Wurtz, 2" supplĂ©ment ; article For maldĂ©hyde,.
(^) Bulletin de la Société de Chimie, igoa, p, 797,
(') Bulletin de la Société c/iitni'/ue. 1894. p. ~^]0-
1^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
que cette classe de combinaisons chimiques se produit facilement sous l'inlluence de
traces d'un agent catalytique.
)> Action de saponification. â En faisant passer des vapeurs de mĂ©thylai humide
sur la spirale incandescente de platine ou de cuivre, on trouve, dans les produits de
condensation, de l'alcool méthylique et de l'aldéhyde formique libre. Cette décompo-
sition a lieu en présence d'une molécule d'eau :
CH=<^^^Jj3 +H^0r=CH^0 + 2CIP0H.
» Obtenu dans un essai : 35,2 d'aldéhyde formique et 3?, 8 d'alcool méthylique.
n L'acétate d'éthyle et le bromure d'éthyle sont facilement saponifiés sous l'in-
fluence de platine ou de cuivre incandescent. Dans le cas de l'acétate d'éthyle, la
spirale de platine, ou de cuivre, reste incandescente pendant toute la durée de l'opé-
ration.
» On peut encore ajouter que l'influence catalytique se manifeste avec phénomÚne
d'incandescence sur d'autres combinaisons comme l'élher et l'acétone qui fournissent
de l'aldéhyde acétique et de l'aldéhyde formique accompagnées d'acide acétique. Cette
décomposition a lieu par rupture de la molécule :
C^IP.O.-C^H^ et Cfi^.CO. :CIP.
» RĂ©i'ersil/ilitĂ©. â En faisant passer des vapeurs de trioxymĂ©lhylĂšne humide sur la
spirale incandescente, j'ai obtenu du méthylai (28,3 pour loo du poids de trioxymé-
lhylÚne dans un cas). Or, la formation du méthylai ne peut s'expliquer que par celle
de l'alcool méthylique comme produit intermédiaire.
» Superposition des actions catalyticjucs. â Gomme exemple de superposition
des actions que je viens de signaler je citerai le cas de la diméihylaniline qui fournit,
aprÚs passage sur la spirale, une quantité notable de base tétramélhylée :
CH^[ceH'Az/CH;-| =
Or, la formation de cette base implique : i" l'oxydation du résidu CH'* ; 2" la conden-
sation de deux molĂ©cules de dimĂ©thylaniline avec l'aldĂ©hyde formique. J'ai mĂȘme pu
caractériser la présence d'une petite quantité de leucobase, ce qui impliquerait en
outre une nouvelle oxydation et condensation.
» Influences paralysantes et activantes. â \ oici quelques observations que j'ai
faites au cours de mes essais sur le cuivre. Le cuivre rouge, neuf, est impropre Ă la
bonne marche de l'oxydation des vapeurs d'alcools : il est nécessaire de le cuire dans
la flamme d'un Bunsen de maniÚre à faire naßtre à sa surface une légÚre couche d'oxyde.
L'activité du cuivre augmente avec l'usage, du moins dans le cas des alcools: il devient
alors friable et la poudre qui en résulte est quelquefois douée de propriétés voisines de
celles de la mousse de platine. Dans un cas, cette poudre chauffée à loS" a pu
enflammer des vapeurs d'alcool Ă©thylique. On peut observer aussi qu'une spirale de
cuivre, amorcée pour l'oxydation des vapeurs d'un alcool, se désamorce lorsque l'on
change la nature de l'alcool. Il v a donc lĂ comme une sorte d'accoutumance.
SĂANCE DU 20 JUILLET igo3. 189
» La présence de certains métaux ou sels favorise l'action catalytique du cuivre;
d'autres la diminuent ou l'empĂȘchent mĂȘme, en opĂ©rant dans des conditions iden-
tiques. C'est ainsi que la présence du palladium, du platine, du fer, du plomb, du
zinc, de l'arsenic et du soufre modifient les propriétés oxydantes du cuivre, les uns
comme le platine activant les oxydations, les autres comme le plomb, le soufre et l'ar-
senic, les diminuant. De mĂȘme, la prĂ©sence d'une impuretĂ© dans les vapeurs du produit
traité, diminue ou augmente les rendements de l'opération.
» On voit que l'action catalytique des métaux est trÚs complexe an point
de vue des réactions comme au point de vue du catalysme. »
CHIMIE. â Sur V acide ferrisulfurique et le ferrisulfale d'Ă©thyle.
Note de M. A. Recoura.
« Dans une Note précédente {Comptes rendus, 6 juillet iQoS), j'ai montré
que le sulfate ferrique se combine trĂšs facilement avec l'acide sulfurique,
dans les conditions les plus variées, en donnant naissance à un composé
solide Fe-0%3SO%SO'H-,8H-0 que j'ai appelé acide ferrisulfurique.
Scliarizer {Zeit. Kryst. Min., t. XXXV), qui a déjà obtenu ce composé dans
des conditions particuliĂšres, le considĂšre comme un sel Ă la fois basique et
acide auquel il attribue la constitution Fe-(OH)-(SO''H)'',GH-0.
» Contrairement à cette maniÚre de voir, je me propose de montrer
qu'il se comporte comme un acide bibasique, analogue Ă l'acide chromo-
sulturique. J'ai fait voir, il est vrai, que, contrairement Ă ce qui a lieu pour
l'aciile chromosulfurique, ce composé est immédiatement détruit par l'eau
et transformé en un mélange de sulfate ferrique et d'acide sulfurique libre.
On ne peut donc songer à préparer ses sels. Mais je vais faire voir qu'on
peut préparer ses élhers.
» Ferrisulfale d'Ă©thyle. â J'ai prĂ©parĂ© le ferrisulfale d'Ă©thyle de la façon suivante :
on dissout 208 d'acide ferrisulfurique dans 200s d'alcool à 96° à l'ébullition. On obtient
ainsi une liqueur brune, qu'on abandonne pendant plusieurs mois dans un flacon
bouché. Si on l'évaporé alors dans le vide absolument sec, on obtient une matiÚre
solide, jaune, friable, dont la composition est exjirimée par la formule
Fe^O', 3SO^SO'(Câ ^Hâą5)-^-4H2 0 (').
C'est le ferrisulfale neutre d'Ă©thyle. Je vais justilier celle formule par l'Ă©tude des pro-
priétés de ce composé.
1') Trouvé Fe-^0''= I S0^=4 C'''H«0 = 2,02 H20 = 4,o4
igo ACADEMIE DES SCIENCES.
» Si on le dibsoiil dans l'eau, on le dédouble en sulfate ferrique et sulfate neutre
d'Ă©lhyle; celui-ci se dĂ©double d'ailleurs lui-mĂȘme immĂ©diatement, ainsi qu'on le sait,
en acide suilovinique et alcool. La dissolution obtenue se comporte en effet comme un
mélange de :
Une molécule Fe^O'', 3S0'; une molécule SO'HG^H»; une molécule C-H'O.
» Cela résulte des faits suivants :
» i" La dissolution neutralisée est soumise à l'ébullition. Dans le liquide distillé, on
trouve une molécule d'alcool (trouvé : 1,02);
» 2" La dissolution titrée acidimétriquement accuse une acidité correspondant
à 3""°', 5 d'acide sulfurique (trouvé : 3,5), ce qui correspond bien au mélange
Fe^0^,3S0^-l- SO'HC^H'. On sait, en effet, que l'acide sulfovinique n'est pas détruit
par les alcalis,
» 3" La dissolution étendue, titrée par le chlorure de baryum, n'accuse que 3'""'
d'acide sulfurique précipitable. On sait, en efTet, que l'acide sulfovinique n'est pas
précipité par le chlorure de baryum.
» J'ajouterai que le produit solide, maintenu sur un bain-marie pendant 48 heures,
est complÚtement saponifié; il abandonne la totalité de l'alcool qu'il renferme, et un
titrage acidimétrique y décÚle alors 4°'"' d'acide sulfurique, au lieu de 3,5 que l'on
trouve dans la dissolution du produit non chaufFĂ©. Tous ces faits justifient pleinement
la formule que j'ai adoptée.
» Il esta noter que cet élher est beaucouji moins stable que l'acide sulfovinique. Si
on le maintient dans une atmosphÚre absolument sÚche, on peut le conserver indéfini-
ment inaltéré. Mais, si on le conserve dans une atmosphÚre qui n'est pas absolument
sÚche, au bout de quelques jours il est saponifié par la vapeur d'eau, transformé en
acide ferrisulfurique et le titrage acidimétrique y décÚle alors 4""°' d'acide sulfurique.
Par contre, exposé à une atmosphÚre trÚs humide, il tombe en déliquescence trÚs
lapidemenl, et il est alors, non pas saponifié, mais dédoublé par l'eau en sulfate fer-
rique, acide sulfovinique trĂšs difficilement saponifiable, et alcool; et le titrage acidi-
métrique n'accuse plus alors que 3^°', 5 d'acide.
» Ces faits prouvent bien que ce composé n'est pas une combinaison de
sulfate ferrique, d'acide sulfovinique et d'alcool, mais bien un Ă©tlier neutre
de l'acide ferrisulfurique.
» L'existence de cet éther caractérise bien la combinaison de sulfate
ferrique et d'acide sulfurique comme un acide bibasique Ă radical com-
plexe, analogue h l'acide chromosulfurique. *
» Action de la chaleur sur V acide ferrisulfurique . â L'action de la chaleur
sur l'acide ferrisulfurique Fe'-O', 3SO%SO''H-,8H-0 fournit des rensei-
gnements intéressants sur la coustituliou de ce composé.
» Chaullé entre 80° et 100°, il perd 6H'-0; jusqu'à i35°, il n'éprouve aucune nou-
velle perte d'eau. Mais, à cette température, il perd simultaiicn>eiit 50' H- H- 2H-O
et se tranforme en sulfate ferrique anhj'dre. Ce fait semble indiquer que ces deux der-
SĂANCE DU 20 JUILLET ipoS. 19I
niÚres molécules d'eau sont de leau de constitution et font partie intégrante de la
molécule de l'acide.
» Cela est confirmé par le fait suivant : l'acide ferrisulfurique solide, délayé dans
de lacide sulfuriqiie concentré et cliaufTé à 2:30", se transforme en sulfate ferrique
anhydre au sein de l'acide siilfurique. On est en droit d'en conclure que le sulfate
ferrique ne peut pas se combiner avec l'acide sulfui'icjue. ce qui confirme bien l'hypo-
thÚse précédente.
» On doit donc représenter l'acide ferrisulfurique par la formule
Fe'O', 3S0% SO'H-, 2H-O + 6H-0.
Tandis que ce composé se dissout immédiatement dans l'eau, le composé
Ă 2H-O ne s'y dissout que lentement. Mais les deux dissolutions ont des
propriétés identiques.
» Production d. acide ferrisulfurique par action de l'acide chlorhydrique sur
le Sulfate ferrique. -^ J'ai montré, dans la Noie précédente, que l'acide sul-
furique se combine trÚs facilement avec le sulfate ferrique; cette facilité de
combinaison est telle, que l'on obtient de l'acide ferrisulfurique dans des
circonstances tout à hit inattendues. J'ai fait voir dans des Notes anté-
rieures (21 juillet et 3 novembre 1902) que, quand on dissout le sulfaté
chromique et le sulfate d'aluminium dans l'acide chlorhydri([ue bouillant,
cet acide déplace le tiers de l'acide sulfuri(|ue du sulfate et l'on obtient des
chlorosulfates CrSO'Cl et AlSO'Cl. Si l'on dissout de mĂȘme le sulfate fer-
rique dans l'acide chlorhydrique bouillant, la dissolution dépose des cris-
taux d'acide ferrisulfurique et la liqueur renferme du chlorure ferrique.
Par conséquent, l'acide chlorhydrique a décomposé une portion du sulfate
ferrique, l'a transformé en chlorure ferrique, et l'acide sulfurique libéré
s'est combiné avec une autre portion du sulfjtte ferrique et Ta transformé
en acide ferrisulfurique. »
CHIMIE MINĂRALE. â Les bleus de Prusse et de Turnbull. Une nouvelle
classe de cyanures complexes. Note de M. P. Cßirétiex, présentée par
M. A. Dille.
« Les bleus de Prusse et de Turnbull ne sont ni des ferrocVùfi lires ni des
ferricyanures.
» Bleu de Prusse soluble.â On lui attribue la composition FeCy'^FeK ou Fe-Cy°K.
La préparation de ce bleu est connue. On peut l'obtenir trÚs pur en enlevant tous les
ig2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
produits étrangers par dialyse. Dans ces conditions, il n'a pas la composition précé-
dente. Deux bleus solubles obtenus, l'un en liqueur franchement acide, l'autre
en milieu trĂšs peu acide, avaient pour composition (Fe-Cy*)-.KH, 6H'-0 et
(Fe=Gy«)5K*H,3oH^O.
» En solution, les bleus solubles donnent, avec les sels métalliques, des précipités
bleus. M. Wyrouboft'('), qui a préparé ces bleus insolubles à chaud, admet qu'ils
doivent ĂȘtre des sels correspondant Ă deux acides hypothĂ©tiques Fe'Cy'^H'' et
Fe'Cy^'H*. J'ai préparé à froid le bleu correspondant au baryum; sa composition est
(Fe2Cy^)'^BaK2H-,i5H'-0, et c'est Ă ce type que se rapportent tous les autres; leur
composition complexe résulte de la concomittance de deux réactions : la double
décomposition de la coagulation du colloïde.
» Bleu de Prusse insoluble. â PrĂ©parĂ© en prĂ©sence d'un excĂšs de sel ferrique, sa com-
position est Fe'Cy'*, i3H-0 qui s'écrit (Fe=Cy«)^Fe"', i3H-0; c'est le sel ferriquecor-
respondant au bleu solubie. Il peut Ă©galement avoir la composition plus complexe d'un
sel double ( Fe- Cy«)'«Fe"K"'-^«.
» Bleu de Turnbull. â Sa composition est Fe»Cy'-,8H-0 ou (Pe-Cy«)-Fe",8H2 0,
c'est le sel ferreux correspondant au bleu solubie. Il existe Ă©galement des sels doubles
(Fe2Cy«)'"Fe"K"'--".
» Bleu solubie acide ou acide diferrocyanhydrique. â La dĂ©composition
spontanée de l'acide ferricyanhydrique aux environs de 20° donne nais-
sance à un bleu solubie qui est l'acide auquel se rattachent les bleus pré-
cédents, sa composition est Fe-Cy^H.SH'O. La présence du brome active
beaucoup la réaction, il y a formation de bromure de cyanogÚne. Le pro-
duit coagulé redevient en grande partie solubie lorsqu'il a été purifié par
dialyse.
» L'hydrogÚne uni au radical Fe^Cly" ne résulte pas de l'analyse; il est
nécessaire, pour expliquer l'acidité du produit, la formation des sels cor-
respondants et surtout l'action des alcalis qui donne lieu à la réaction
suivante :
Fe=Cy« H + /iKOH = FeCy''R^ + Fe(OH)' + H-0.
» Ce nouveau cyanure complexe se rattache immédiatement aux com-
posĂ©s dĂ©crits par MM. Ătard et BĂ©mond (^); l'acide ferrocyauhydrique
chauffé à l'abri de l'air leur a donné le composé Fe-Cy'H- qui bleuit à l'air
en donnant le cyanure Fe-Cy"H et en particulier le sel d'ammonium
Fe-Cy°.AzH'',3H-0.
» Traité par les sels alcalins cet acide complexe donne par double décom-
(') WvROUBOFF, Annales de ChĂčn. et de Phys., 5^ sĂ©rie, t. VIII.
(-) Ătard et BĂ©mond, Comptes rendus, t. LXXXIX.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoB. iq3
position, des sels acides; les chlorures de potassium et d'ammonium ont
donné les sels (Fe- C)'')- KH, 6H=0 déjà décrits et (Fe-C\^)- AzII '. H,6H^O.
Le nitrate d'argent donne un bleu insoluble, mais il est du mĂȘme type
(Fe^Cv'')-Ag. H.7H-O.
M Les sels métalliques donnent une réaction plus complexe. A froid le
chlorure de baryum donne un bleu qui contient 3 pour 100 de baryum;
obtenu Ă chaud il n'en contient plus. Les sels de manganĂšse, de cobalt et
mĂȘme de fer donnent des bleus insolubles dont la composition est iden-
tique Ă celle du bleu acide, il y a simple coagulation du colloĂŻde.
» Cette coagulation a également lieu sous l'action de l'acide chlorhy-
drique. L'absence de double décomposition avec les sels métalliques est
conforme aux données de la Thermochimie.
» Elude calorimĂ©trique. â â Celte Ă©tude a Ă©tĂ© faite en mesurant l'effet
thermique qui résulte de la décomposition du bleu par la potasse étendue.
IjCs différents cycles sont faciles à imaginer, les données correspondantes
ont été prises dans l'Ouvrage à M. Berlhelol ( ' ).
» J'ai obtenu ainsi
Fe2Cy«H,3H=0 sol. + 4K0H diss.
â FeCy" K' diss. + Fe(OH)' pr. -h 4IPO lie] + 2.5^=', 4
d'oĂč il rĂ©sulte
Fe^ -H Cj'' 4- H +3H201iq. = Fe^CvOU^SH-O sol +122^=1,1.5
>' On a de mĂȘme
Fe'Cy'»,i3H2 0sol. + laKOHdiss.
= 3FeCy«K* diss. + 4Fe(0H)'pr. -t- iSIl-Oiiq + 89'
Cal
â 9
d'eu
Fe' + Cy" + iSH^O liq. = Fe" Cy'% l'iWO sol +346'
,Cal
3
» M. Berthelot a donné
Fe' + Cy"* - Fe' Cy" pr +348':='', 1
» Les bleus de Prusse solubles précédemment décrits ont donné
Fe*+Cy'=+K+ H + 6H=0 liq.= (Fe^Cy')^KH,6H20 sol. . +288'"^', 64,
Fe'" + Cy^o + K' + H + aoH^O liq.=:(Fe2Cy'f K' H,2oH20sol. +795':''i, 5i .
» Ces nombres conduisent aux conclusions suivantes : si l'on désigne
(') Berthelot, Thennoclnmie : Données numériques.
C. R., igo3, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 26
194 ACADĂMIE DES SCIENCES.
par x la chaleur de clissokition inconnue du bleu acide, la double décom-
position en prĂ©sence du chlorure de potassium dĂ©gage (â 17,6 4- ^x)^'-^^,
cenombreestcertaineinenlpetitet, quelque soit son signe, la double décom-
position partielle a lieu. Mais il en est autrement avec les sels métalliques.
La formation du bleu de Prusse, par exemple, dĂ©gagerait â29^^', 9; elle
n'a pas lieu, il v a simplement coagulation du bleu acide comme avec les
autres sels métalliques.
M Mais Ă partir des deux bleus de Prusse solubles pris Ă l'Ă©tat solide, la
formation du bleu de Prusse insoluble dĂ©gagera â 3^^',^i5 pour le premier
et + S'^"' pour le second. Ces nombres montrent l'uifluence du potassium
qui, grùce aux loi'^''' dégagées par son chlorure dissous, détermine le sens
de la réaction.
» On peut encore de ces données thermiques tirer une autre conclusion ;
en désignant par a la chaleur de formation de l"e-Cy*H, 3H-0 à partir des
éléments, par b l'effet thermique correspondant au remplacemenl de
l'hydrogÚne par le potas.sium, et supposant que la complexité des bleus de
Prusse solubles résulte de la simple coagulation de l'acide avec le sel
saturé Fe-Cy'R, on peut écrire
5a 4- 4^ = 795,51,
2a + 6 =288,G/|.
)) On tire de lĂ
b = 49*^="' ,27 et a = 1 1 9^''' , 6 .
)) Ce dernier nombre est presque identique à celui qui a été déterminé
directement, et ce résultat semble bien indiquer que la coagulation du col-
loĂŻde joue un grand rĂŽle dans la complexitĂ© des rĂ©actions oĂč entrent les
bleus solubles. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la spariĂ©ine. CaractĂšres gĂ©nĂ©raux; action de
quelques réducteurs. Note de MM. Cu. Mouueu et A. Valeur, présentée
par M. H. Moissan.
(( La spartéine est un alcaloïde liquide et volatil qui, depuis une
vingtaine d'années, est employé en thérapeutique, sous forme de sulfate,
dans le traitement des affections cardiaques, comme succédané de la digi-
tale. H fut dĂ©couvert en 1 85 1 par Stenhouse, qui le retira du genĂȘt Ă balais
[Spartium scoparium), plante de la famille des LĂ©gumineuses {Lieb.
^n/Ăźa/., t. LXXVII],p. i5).
SĂANCE DU 20 JUILLET ipoS. igS
â â > Depuis cette Ă©poque, plusieurs chimistes se sont occupĂ©s de la spar-
téine, notamment Mills, Bernheimer, Bamberger, Peratoner, Ahrens et
Herzig et Meyer. Malgré leurs nombreuses recherches, on ne sait encore que
fort peu (le chose sur la structure intime de cet alcaloïde; certains résultats
sont mĂȘme demeurĂ©s contradictoires. Nous avons cru intĂ©ressant d'entre-
prendre une étude méthodique de la base, en vue de jeter quelque liuniÚrc
sur sa constitution chimique.
1) La matiĂšre premiĂšre qui a servi Ă nos recherches n'est autre que le sulfate officinal,
'sel blanc, trÚs soluble dans l'eau, qui nous a été livré dans un parfait état de pureté par
la maison Merck. Au moyen de la lessive de soude, on en déplace l'alcaloïde, qu'on
sÚche ensuite, en solution éthérée, successivement sur du carbonate de potasse sec cl
sur de la potasse fondue, et qu'on distille finalement dans le vide.
» ConsUmles physiques. â On obtient ainsi, passant entiĂšrement Ă 188" (corr.) sous
18°'"', 5, une huile épaisse, incolore, possédant une saveur trÚs amÚre et une odeur
spéciale analogue à celle de la pipéridine. Sous la pression de 754"'" et dans un cou-
rant d'hydrogÚne sec, elle distille sans décomposition à la température de 32.5" (corr.).
Dâ=::i.o34, et D, ,,= 1,0196; [«][, = â iG" 4a en solution dans l'alcool absolu;
nijzrijSagS à 19°. 100= d'eau n'en dissolvent, à la température de 32°, que os,3o4; la
base est, au contraire, trĂšs soluble dans l'alcool, l'Ă©ther et le benzĂšne. Elle est facile-
ment entraĂźnable par la vapeur d'eau. Au contact de l'air, elle s'altĂšre en brunissant
lentement.
» Formule brĂ»le. â Il rĂ©sulte d'une sĂ©rie d'analyses et de dĂ©terminations crvosco-
piques efTectuées par nous, que la spartéine est exempte d'oxygÚne, et que sa formule
brute e3tC'°H"Az2, celle mĂȘme qui lui fut attribuĂ©e par Stenhouse, et Ă laquelle
GerYxAYà ^. {Traité de Chimie organique, t. IV, p. 236) préférait à tort une formule
en C'«.
» La spartĂ©ine est une diamine bitertiaire. â La spartĂ©ine est une base forte, Ă
réaction alcaline, capable de neutraliser les acides les plus énergiques. On peut la
titrer trÚs exactement en présence du tournesol, de la phlaléine du phénol, ou de
l'hélianthine. La base se montre nettement monoacide au tournesol et à la phlaléine,
et diacide à l'hélianthine.
» Le chloroplatinate a pour formule C'Ml-^Az^ 2 HCl. PtCI''+ 2 H'-O, et le
picrate, qui fond Ă 208" (corr.), C'^H-'Az-. 2 C'^IP(01I)( AzO^)^
» Ces faits prouvent surabondamment que les deux azotes de la spartéine sont
basiques, et que la spartéine est une diamine.
» De quelle nature sont les deux fonctions arainc?
» Mills {Lieb. Annal., t.GXXV, p. 71) d'une part, et Bamberger (/.('eÎ. Annal. 1886,
p. 368) de l'autre, ont clairement Ă©tabli, en Ă©tudiant l'action des iodures alcooliques,
que l'une au moins des deux fonctions aminé était tertiaire. C'est ainsi que l'iodurede
mĂ©thyle fournit l'iodnre quaternaire C'^H-'' Az-.CII'I ([a]â = â 22°,75 en solution
aqueuse), dans lequel nous avons pu titrer acidimétriqueraenl la fonction basique
restée libre. Cette derniÚre, d'aprÚs nos expériences, est certainement aussi tertiaire :
la spartéine, en effet, ne forme ni dérivé nitrosé, ni dérivé benzoyié (par l'action du
chlorure de benzoyle en présence de soude caustique).
196 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» La sparléine est donc une diamine diteitiaire ; en d'autres termes, cliacun des
deux atomes d'azote est uni par ses trois valences au carbone.
» Dans la sparLĂ©ine, il n'existe aucun groupe mĂ©lhyle liĂ© Ă l'azote. â D'aprĂšs
Alirens {Berichte, t. XXI, p. 825), l'un des deux azotes serait méthylé; en chauffant
la spartéine à 200° avec de l'acide iodhydrique, il aurait obtenu des traces d'iodure
de méthyle et la base démélhylée C'H^'Az-. Ilerzig et Meyer {Monatshefte, t. XVI,
p. 606), au contraire, en appliquant leur méthode générale de déméthylation par
l'acide iodhydrique, ont abouti à un résultat négatif. Nous avons soigneusement
repété sur notre base pure les expériences de ces deux savants, et, comme eux, nous
concluons que la spartéine n'est pas méthylée à l'azote.
I) Essais d'hydrogĂ©nation. â Selon Ahrans {Berichte, t. XX, p. 2218), en traitant
la spartéine par l'étain et l'acide chlorhydrique, on obtiendrait une base secondaire,
la dihydrospartéine C'^H^'Az^. Nos expériences nous permettent d'affirmer que la
spartéine n'est pas attaquée dans ces conditions, et que le corps décrit sous le nom de
dihydrospartéine dans la littéralui-e classique n'existe pas.
» Deux autres essais de réduction, effectués l'un avec le sodium et l'alcool absolu,
l'autre avec le sodium et l'alcool amylique, nous ont donnĂ© le mĂȘme rĂ©sultat. Aussi
bien, cette résistance de la spartéine aux réducteurs concorde-t-elle avec ce fait
qu'elle ne décolore pas le permanganate en solution acide, réactif généralement con-
sidéré comme une excellente pierre de louche pour les doubles liaisons dans les
molécules.
» Nous avons voulu ainsi préciser les constantes physiques de la spar-
téine et donner quelques indications générales sur sa nature chimique. Sa
grande stabilité à l'égard des agents réducteurs permet d'affirmer presque
à coup sûr que la base est saturée, autrement dit que toutes les liaisons
entre ses atomes sont des liaisons simples. Il n'est d'ailleurs pas douteux,
d'aprÚs la seule inspection de sa formule brute, que la molécule de spar-
tĂ©ine renferme deux et peut-ĂȘtre trois chaĂźnes fermĂ©es. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les Ă©thers isonilrosomaloniques et leur transfor-
mation en éthers mésoxaliques. Note de MM. L. Bouveault et A.Wahl,
présentée par M. A. Haller.
« V. Meyer et A. Mûller ont démontré synlhétiquement (D. ch. G.,
t. XVI, p. 608) (jue l'acide nitrosomalonique est, en réalité, un dérivé
isonitrosé identique avec l'oxime de l'acide mésoxalique; il s'ensuit que les
Ă©thers isonilrosomaloniques AzOH = C' â.,â constituent les oximes des
mésoxalates correspondants C0('|- Ces derniers corps étant d'une .
préparation difficile, nous avons songé à les obtenir par saponification de
leurs oximes.
SĂANCE DU 20 JUILLET IpoS. I97
» Isonilrosomalonate d'Ă©lhylc. â Cet Ă©ther a Ă©tĂ© obtenu par Conrad et Bischoff
(D. ch. G., t. XIII, p. 599) dans l'action de l'acide nitreux. sur le malonate d'Ă©tliyle
sodé; ils le décrivent comme une huile d'un jaune clair se décomposant à la distilla-
tion. D'aprÚs Steyrer et Seng {Mon. f. Ch., t. XVII, p. 633), le dérivé nitrosé ainsi
prĂ©parĂ© se dĂ©compose Ă la distillation mĂȘme sous un vide de a""; celui qu'ils ont
obtenu dans l'action de l'hydroxylamine sur l'Ă©tlier dĂ©soxalique distille Ă 96° sous 5âą""
avec une légÚre décomposition.
» Nous préparons ce produit parfaitement pur avec des rendements d'environ
85-90 pour 100 de la thĂ©orie en dissolvant le- malonate d'Ă©thyle dans iâąÂ°' d'Ă©lhylate
de sodium et faisant passer, dans la solution maintenue vers io''-'iΰ, un courant de
nitrite de méthyle. La solution fortement colorée en orangé rouge est distillée sous
pression réduite pour chasser la majeure partie de l'alcool. On ajoute ensuite de l'eau,
puis de l'acide chiorhydrique qui met l'éther nitrosomalonique en liberté; aprÚs avoir
rassemblé à l'éther et lavé à l'eau, on distille dans le vide.
» \^ isonitrosomalotiate d'éthyle constitue un liquide incolore, épais, bouillant
Ă 172° sous 12âąâą sans dĂ©composition; il est plus lourd que l'eau (D^' ^ 1 ,206) dans
laquelle il ne se dissout pas; il est, au contraire, miscible avec les dissolvants orga-
niques.
» Si, dans la prĂ©paration d^ cet Ă©ther, on abandonne Ă lui-mĂȘme le rĂ©sidu de la
distillation de l'alcool, il s'y dĂ©veloppe des cristaux qui peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©s par esso-
rage et recristallisés dans l'alcool absolu bouillant. Ils se déposent sous forme de fines
aiguilles blanches qui constituent le sel acide de sodium de l'isonitrosomalonate
d'Ă©thyle :
/ COOC=H-' / COOC^H'
C<^ =AzOH +C/ =AzONa .
\ COOC^H^ \ COOC-^Il'
)) Ce sel se dissocie au contact de l'eau en donnant une solution jaune du sel neutre
et un précipité huileux de nitrosé qui se dissout lorsqu'on ajoute un alcali.
» Action du [jeroxyde d'azote sur le nitrosomalonate d'Ă©thyle. â Nous faisons
barboter des vapeurs de peroxyde d'azote (obtenu dans l'action du sulfate acide de
nitrosyle sur le nitrate de sodium fondu) dans l'isonitrosé maintenu à 0°. Il se déclare
une réaction assez vive accompagnée d'un dégagement gazeux. Quand celui-ci s'est
arrĂȘtĂ© et que le liquide contient un excĂšs de peroxyde d'azote, on retire le ballon de
la glace en surveillant le thermomÚtre, et, chaque fois que la température atteint 3o°,
on refroidit avec de l'eau. Lorsque la température est devenue constante, on soumet
le produit à la distillation fractionnée dans le vide. On constate la premiÚre fois une
légÚre décomposition qui ne se reproduit [ilus; on obtient deux fractions principales
bouillant, sous 12""" à iS"", à 95°-iio" et à iio°-i3o''.
» La premiÚre est d'un vert clair, s'échaulFe fortement au contact de l'eau qtii la
décolore aussitÎt et dans laquelle elle se dissout trÚs aisément. Refroidie, elle dépose
une abondante cristallisation d'hydrate de mésoxalate d'éthyle
/COOC°-IF
c/°"
^\0H
\C00C^H=
igS ACADĂMIE DES SCIENCES.
qui, reciistallisé dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole, forme de gros prismes
incolores fondant à 57° et identiquesà ceux décrits par AnsclUUz elParlalo [D. ch. G..
t. XXV, p. 36i5).
i< Quant au produit bouillant à i io°-i3o°, nous avons constaté qu'il donne, avec
l'ammoniaque alcoolique et avec la potasse, des sels bien cristallisés que nous avons
reconnus identiques à ceux, du nitromalonate d'élliyle. En décomposant le sel ammo-
niacal par l'acide chlorhydrique, nous avons obtenu du nilromaloiiale cVĂ©thyle par-
faitement pur, bouillant à i33''-i35°, sous i4°"", comme celui que nous avons décrit
il V a déjà quelque temps {Comptes vendus, t. CXXXII, p. io5i).
» Le peroxyde d'azote a donc agi, dans cette réaction, de deux maniÚres différentes :
1° à la maniÚre de l'acide nitreux, en ti-ansformant une oxime en la cétone correspon-
dante; 2° en cédant au produit un atome d'oxygÚne.
» isonitrosomaloriaCe de inĂ©Lliyle. â Le malonate de mĂ©tliyle a Ă©tĂ© nitrosĂ© de la
mĂȘme maniĂšre que son homologue supĂ©rieur; il distille dans le vide Ă i6S° sous 16""
et cristallise par refroidissement; aprÚs recrislallisation dans un mélange d'éther et
d'éther de pétrole, il constitue de magnifiques aiguilles blanches, fondant à 67°,
solubles dans l'eau. Cet éther a déjà été obtenu par M. Muller {Ann. de Cliim.
et de Phys., 7= série, t. I, p.- 536) en traitant l'isonitrosocyanacétate de méthyle par
l'alcool méthylique chlorhydrique.
B Si, dans la préparation que nous indiquons, on ajoute à la solution alcoolique
alcaline concentrée son volume d'eau, elle s'échauffe fortement et abandonne des cris-
taux qui se déposent, de leur solution alcoolique ou aqueuse, en magnifiques cristaux
jaunes. Ces cristaux constituent le sel de sodium
\ COOCH'
» L'élhef méthylique est donc doué de propriétés plus acides que son homologue
supérieur, car il donne un sel neutre stable.
j) Action du peroxyde d'azote. â L'opĂ©ration a Ă©tĂ© faite comme dans le cas prĂ©-
cédent, mais elle n'a donné qu'une assez faible quantité de nitromalonate de méthyle
dont nous avons analysé le sel ammoniacal obtenu trÚs bien cristallisé.
» Le produit principal de la réaction est le mélange de mésoxalate de méthyle et
de son hydrate; ce dernier, aprÚs une recristallisation dans un mélange d'éther et
d'éther de pétrole, forme d'admirables cristaux tabulaires, fondantà 81°, trÚs solubles
dans l'eau. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action de V ammoniaque sur l'oxyde d'Ă©thylĂšne du
<^-o-cyclohexanediol. Noie de M. LĂox Brukel, prĂ©sentĂ©e par M. Haller.
(( J'ai décrit, dans une Note précédente, la préparation de quelques
dérivés d'addition de l'oxyde d'éthylÚne du p-o-cyclohexanediol. L'étude
des composés obtenus par action de AzH^ sur cet éther fait l'objet de la pré-
sente Communication.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. ing
» Lorsqu'on chauffe en vase clos l'oxyde d'éthylÚne C«H'".0 avec un grand excÚs
de AzH' dissous dans l'eau ou l'alcool, il se forme en quantité sensiJjlement théorique
un orthoami nocyclohexanol suivant la réaction
C«H'».0 4-AzH'=;0H.C«H'» â AzH^
» En réduisant la proportion d'ammoniaque, on obtient en outre 2 di-oxycyclo-
hcxylaininca isomÚres, Famine primaire formée d'abord réagissant sur l'excÚs d'oxyde
d'Ă©thylĂšne :
OH-C''H"'-AzH^+C«Hi».0=OH--GII"-AzIl -QJ'W-QiW.
n 11 semble qu'en poursuivant la réaction on doive obtenir, par combinaison de cha-
cune des deux aminés secondaires précédentes à l'oxyde hydrÎaromatique, des aminés
tertiaires (OH â C''Ii'»)';EEEAz. Le rĂ©sultat est nĂ©gatif. " .
» Vorthoaminocyclohexanol, OH â C^H'"â AzH^, est une masse cristalline inco-
lore, à odeur faible de pipéridine, inaltérable à la lumiÚre, soluble dans l'eau et la
plupart des solvants organiques. Il fond à 66°, bout à 219° sans altération, est trÚs
hygroscopique et fixe avec avidité C0-.
» Le chlorhydrate cristallise en aiguilles fusibles à 175°. L'azotate fond à £44".
» Les di-oxycyclohexylamines, OH â C^H'»^ AzH â G=H"'â OH prennent nais-
sance quand on chauffe en tubes scellés i'"' d'o\yde d'éthylÚne et 2"i de solution
alcoolique de AzH^ AprĂšs refroidissement, les tubes sont garnis d'une abondante
cristallisation d'écailles nacrées, constituant la premiÚre aminé que je désignerai pro-
visoirement sous le nom de '^^-di-oxycyclohexylamine; la deuxiÚme aminé ou fi,-^/-
oxycyclohexylamine se trouve dans l'eau mĂšre alcoolique. On essore les cristaux et
l'on fait recristalliser de l'alcool bouillant. La Pi-amine est isolée par évaporation de
l'eau mÚre et traitement du résidu par la benzine bouillante qui abandonne la pj-amine
par refroidissement.
» La '^i-di-oxycy clohexy lamine CTiilSiWiiQ en paillettes incolores, fusibles à i5.3",
peu solubles dans l'eau et l'alcool. Le chlorhydrate fond en se décomposant à 266". La
nitrosamine (HO - C«H'»)'-= Az â AzO cristallise en prismes jaunĂątres fusibles
à i48°.
» La '^i-di-oxycyclohexylamine cristallise en petites aiguilles incolores, inodores,
lusibles à u4". Le chlorhydrate fond à 193°. La nUrommiiie cristallise en petits
prismes jaunùtres fusibles à 171°. «
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Recherches sur la niUrilwn des plantes Ă©tiolĂ©es.
Note de M. G. Asdhé.
« Mes essais faisant suite à ceux que j'ai jjubliés {Comptes rendus,
t. CXXXVI, p. i4oi et 1571) ont été disposés de la façon suivante ,
1) Des Haricots d'Espagne, semés le 12 juin 1902 dans de grands pots pleins de terre
végétale, à l'obscurité, ont été récoltés, dans une premiÚre série, le i^' juillet. L'ant-
200 ACADEMIE DES SCIENCES.
lyse a porlé sur les cotylédons d'une part et sur les planlules d'autre part. Daus une
deuxiÚme série, les plantes, étiolées du 12 juin au i"'' juillet, ont été privées de leurs
cotylédons à cette derniÚre date, puis abandonnées ainsi jusqu'au 17 juillet, époque
oĂč on les a retirĂ©es du sol et analysĂ©es. Enfin, dans une troisiĂšme sĂ©rie, l'Ă©tiolement a
été poursuivi du 12 juin au 17 juillet, époque à laquelle a été effectuée l'analyse sé-
parée des cotylédons et des plantules. Voici le Tableau des expériences :
PremiÚre série. DeuxiÚme série. TroisiÚme série.
Ătiolemcnt Plantes privĂ©es Eliuliinenl
du de du
12 juin au i" juillet. leurs cotylédons 12 juin au i-j juillet.
r.iaines. Cotylédons. Plantes, i"' au 17 juillet. Cotylédons. Plantes.
1. CE S ? S
Poids de 100 unités humides. 160,06 820,11 5i2,02 491^80 179,88 895,68
Poids de 100 unités sÚches... i4i;46 73,45 3.5,59 27,71 26,98 62,72
Poids des cendres totales .. . 5,918 4.48o 4,587 4,545 8,129 6,600
100 unités sÚches, cendres
déduites i85,547 68,97 3i,oo3 28,443 28,801 46,120
Azote total 5,284 2,592 2,800 2,070 0,988 3,727
Asparagine « ',189 2,477 3,835 0,702 7 1/07
Hydrates de carbone solubles
dans l'eau (calculés en glu-
cose) 10,453 4,228 0,904 0,068 0,191 0,079
» I. L'examen des chiffres consignés dans ce Tableau montre que l'ensemble de
100 unités sÚches de la premiÚre série pÚse, cendres déduites,
68?,970 -i-3is,oo3 =998,973,
alors que 100 graines sÚches, cendres déduites, pÚsent i358,547. Il y a donc eu une
perte de 35s, 574 de matiÚre organique pendant 18 jours de végétation à l'obscurité,
soit 26,2 pour 100. Les plantules ont élaboré 3is,oo8 de matiÚre organique aux dépens
seuls de leurs cotylédons, c'est-à -dire des graines initiales. L'ensemble de 100 unités
sÚches de la troisiÚme série pÚse, cendres déduites, 695,92 1 . Ce chiffre, comparé au poids
des graines initiales, accuse une perte de 65s, 626 de matiĂšre organique, soit 48,4
pour 100. Pendant ce temps, les plantules ont élaboré 46s, 120 de matiÚre organique
aux dépens seuls des cotylédons. Du j" au 17 juillet, elles n'ont donc augmenté le
poids de leur matiĂšre organique que de 46s, 1 20 â 3 iS,oo3 = 1 5s, 1 1 7.
» Les cotylédons des plantes de la premiÚre série, en perdant un poids de matiÚre
organique de i35s, 547 â 68s, 97 = 66s, 577, ont Ă©laborĂ© 3ib,oo3 de plante, soit 46
pour 100 de cette perte. Dans la troisiÚme série, les cotylédons ont perdu
i35s, 547 â 23s, 801 = 1 1 is,746
«it n'ont p."oduit que 46s, 120 de plante, soit 4i ])Our 100 de la perte de poids.
» Entre le i"'"' et le 17 juillet, la perte cotylĂ©donnaire s'est Ă©levĂ©e Ă
68s, 97 â 288,801 =: 45s, 169
SĂANCE DU 20 JUILLET rpoS. 20I
et le gain des plantules en matiĂšre organique ne s'est accru que de
465,120 â 3iK,oo3 = i5s,i ij,
soit 33 pour 100 de la perte de poids des cotylédons. L'examen des chiffres fournis par
la deuxiÚme série montre que les plantes qui ont végété sans cotviédons, du i'"''
au 17 juillet, ne pĂšsent plus, Ă cette derniĂšre date, ([ue 23s, 443, soit donc une perle
de 3iB, oo3 â 23s, 443 = 75,060 dans l'espace de 17 jours.
» IL Les cendres totales des plantes de la deuxiÚme série pÚsent sensiblement le
mĂȘme poids que celles des plantes de la premiĂšre (4s, 545 et 4^^,587)- Or si les plantes
de cette premiÚre série, encore munies de leurs cotylédons, n'ont pas pris au sol
d'acide phosphorique et ne lui ont emprunté que de trÚs faibles doses de potasse,
elles lui ont, au contraire, soustrait d'assez fortes proportions de silice et de chaux,
ainsi que je l'ai de nouveau vérifié (Comptes rendus, t. CXXX, p. 1198).
» Les plantes étiolées de la premiÚre série ont emprunté à leurs cotylédons Sg pour
100 de l'acide phosphorique que ceux-ci contenaient; celles de la troisiÚme série, dont
l'étiolement a duré 17 jours de plus, 74 pour 100.
» IlL La somme de Vazote total des cotylédons et des plantes (i" et 3'^ séries) est
inférieure de ^ à ^ à celle de l'azote des graines initiales. Les plantes de la premiÚre
série renferment 44 pour 100 de l'azote de la graine initiale ; celles de la troisiÚme série,
71 pour 100. La transformation de l'azote protéique en asparagine se poursuit, aussi
bien chez les plantes de la troisiÚme série pourvues de leurs cotylédons et pour les-
quelles la dose de cet amide est le double de ce qu'elle Ă©tait chez les plantes de la
premiÚre série (6,96 pour 100 de la matiÚre sÚche dans ce dernier cas et i4,6 dans le
premier), que chez les plantes dépourvues de leurs cotylédons (i3,84 pour 100 de la
matiÚre sÚche). C'est là un fait digne de remarque. L'azote de cette asparagine repré-
sente environ 22 pour 100 de l'azote total dans les plantes de la premiÚre série,
43 dans celles de la troisiÚme, 38 dans les plantes étiolées dépourvues de leurs coty-
lédons.
» Les hydrates de carbone solubles dans l'eau, à mesure que progresse l'étiole-
ment, disparaissent des cotylédons. Ceux-ci en contiennent 5,75 pour 100 de la ma-
tiĂšre sĂšche (i''" sĂ©rie) et seulement 0,71 (3"= sĂ©rie). La mĂȘme chose a lieu chez les
plantes : celles de la premiÚre série en contiennent 2,57, celles de la troisiÚme o,i5.
Les plantes dépourvues de cotylédons n'en renferment que o,23.
» Les cotylédons des plantes de la troisiÚme série ont transformé leurs hydrates de
carbone solubles dans l'eau et une grande partie des hydrates de carbone sacchari-
fiables par les acides Ă©tendus en cellulose, puis en vasculose. La cellulose, qui n'entre
que pour 10, 54 pour 100 de la matiÚre sÚche dans les cotylédons delà premiÚre série,
figure pour i5,85 dans ceux de la troisiÚme : la vasculose représentant respective-
ment 4>53 dans le premier cas et 7,81 dans le second.
» Les plantes attenant encore à leurs cotylédons et celles qui en sont dépourvues se
comportent Ă ce dernier Ă©gard comme les cotylĂ©dons eux-mĂȘmes. Chez ces derniĂšres
plantes, la proportion centésimale des hydrates de carbone saccharifiables, de la cel-
lulose et de la vasculose est sensiblement la mĂȘme que chez les plantes pour lesquelles
les cotylédons ont été maintenus jusqu'à la fin de l'expérience (17 juillet) : soit, pour
C. K., I9u3, -i' Semestre. (T. CXXXVII, N» 3.) 27
202 ACADEMIE DES SCIENCES.
les hydrates de carbone saccharifiables, t?. ,06 et 11,10; pour la cellulose, 2^,47
et 23,38; pour la vasculose, 5,58 et 5,96 pour 100 de la matiĂšre sĂšche.
» L'ensetTtble des résultats que je viens d'exposer montre par quel mé-
canisme la planttile étiolée se nourrit aux dépens de ses cotylédons et
quels sont les emprunts successifs qu'elle leur fait soit en matiĂšres orga-
niques, soit en matiÚres minérales. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur la matiĂšre phnspho-organique de rĂ©serve des
plantes à chlorophylle. Procédé de préparation. Note de M. S. Postek.vak,
présentée par M. Armand Gautier.
« J'ai décrit, il y a 3 ans (*), un principe immédiat nouveau que j'avais
isolé des graines de sapin l^^g^ ^t retrouvé plus tard dans toutes les
graines étudiées par moi (courge, pois, lentille, lupin blanc et jaune ),
ainsi que dans la pomme de terre. Il s'agissait d'un acide phospho-orga-
nique, entrevu déjà en 1872 par Pfeffer, comme faisant partie des globoïdes
inclus dans les grains d'aleurone, et que Palladine, Schnlze et Winterstein
ont signalé plus récemment dans les graines de moutarde noire. L'analyse
des mélanges de sels baryiiques et calciqties de cet acide m'a conduit à la
formule trĂšs simple CH^PO', qui diffĂšre de celle de l'acide phosphortqiie
par les éléments de Y aldéhyde formiqite.
» Cette constatation, jointe aux observations bien connues de Scliimper
sur l'influence de la lumiĂšre et de la chloropbylle sur l'assimilation des
phosphates minéraux, m'a paru démontrer que ces derniers sels subissent,
dans les feuilles, au cours de l'assimilation chlorophylienne, une transfor-
mation indépendante en molécules orgardques sans participer, a ce moment,
à la synthÚse des albuminoïdes qui s'v opÚre. Il semblait découler, en
outre, de la composition chimique tle la matiĂšre en question, une confir-
mation directe de l'hvpothÚse de Baeyer sur le rÎle de la formaldéhyde
comme stade intermédiaire de la réduction du gaz carbonique dans l'appa-
reil chlorophyllien.
» Ma premiÚre publication n'était pas de nature à mettre entiÚrement
hors de doute des notions d'une telle importance pour la physiologie végé-
tale. Aussi, ai-je poursuivi ces recherches, tant au point de vue de la mé-
(') Revue générale de Botanique, t. Xli, 1900, p. 5.
SĂANCE DU 20 JUILLET 1903. 2o3
ihode de prépiiralion de la matiÚre phospho-organique qu'au point de vue
de sa composition et de sa constitution chimiques.
» ProcĂ©dĂ© de prĂ©paration. â 11 s'applique surtoul aux graines olĂ©agineuses. Ces
graines, débarrassées de leur huile el finement pulvérisées, sont soumises à l'extrac-
tion répétée à l'acide chlorh^drique trÚs dilué. Aux extraits acides réunis, presque
complÚtement exempts d'albumiiioïdes, on ajoute de l'acétate de soude en quantité
suffisante pour remplacer l'acide minéral libre par l'acide acétique, puis de l'acétate
de cuivre jusqu'à ce que le liquide ne précipite plus par un excÚs de ce dernier sel.
Le précipité bleu vert, formé dans ces conditions, est essoré à la trompe, lavé et
soumis à l'action de l'acide sulfhjdrique. On sépare le sulfure de cuivre par filtralion,
on évapore dans le vide le liquide filtré jusqu'à consistance sirupeuse el l'on dessÚche
et pulvérise finalement le résidu aprÚs un traitement [)réalable à l'alcool.
I) J'ai obtenu ainsi des graines de sapin rouge, de cliÚnevis, de colza, de sésame et
de tournesol, de i ,5 Ă 2,2 pour 100 de leur poitls d'une poudre blanche, parfaitement
soluble dans l'eau, exempte d'azote el de phosphates inorganiques e.\.conlenanl prĂšsde
22 pour 100 de phosphore. Celle poudre est un mélange de sels acides de magnésie el
de chaux (avec un peu de fer et de manganĂšse) de l'acide phospho-organique en
question.
» Voici quelques chiflfres recueillis dans des essais quantitatifs; ils nionlrenl la
richesse des graines en acide phospho-organique. H a été trouvé :
V. (ic l'acidf
Phosphore phospho-organique V. de l'aciJe
total isolé isolé
pour 100 pour 100 en pour 100
Semonces. de semence. de semence. du P. total.
Sapin rouge 0,606 0,600 gij'ĂźiG
ChÚnevis décortiqué i,l|6o i,33o 9') 44
Tournesol décortiqué o,83o 0,720 86,26
» J'ai indiqué, dans le travail cilé plus haut, quelques raisons plaidant en faveur
de la localisation de la matiÚre phospho-organique dans les grains d'aieurone. La mé-
thode précédemment décrite, appliquée à ces formations morphologiques isolées des
graines, a fourni des résultats qui confirment celle maniÚre de voir.
F. de l'acide
Phosphore
liliospho-organique
P. de l'acide
total
isolé
isolé
pour lou
pour 100
en pour 100
de semence.
de semence.
du P. total.
2,67
2,58
96,8
3,83
3,61
94.3
2,78
2,71
97.5
Grains d'aieurone de :
Sapin rouge 2,67
ChĂšnevis
Tournesol
» Pour isoler la madÚre phospho-organique des graines de céréales et_de légumi-
neuses, il est plus avantageux de faire l'extraction avec de l'eau distillée. Les exlrails
aqueux sont alcalinisés fortement avec la soude, puis précipités par un léger excÚs de
2o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
chlorure de calcium. On filtre et lave le précipité, on le dissout dans l'acide chlorhy-
drique dilué et l'on procÚde ensuite, avec la solution qui en résulte, comme il a été
indiqué plus haut pour l'extrait acide des graines.
» J'ai pu isoler de celle façon la matiÚre phospho-organique des farines de froment,
de maĂŻs, de pois, de lentilles et de haricots blancs. Voici les rendements obtenus pour
ces trois derniĂšres graines :
P. de l'acide
l'iiospliciie phospho-organique P. de l'acide
total isolé isolé
pour 100 pour loo enpourioo
de senienci.. de semence. du P. total.
J'ois 0,067 0,260 70,8
Lentilles 0,299 0,2^7 82,6
Haricots blancs o,5i2 o,4i8 81,6
» Grùce à celle modification du procédé initial, il m'a été possible de préparer la
matiĂšre phospho-organique du suc des tubercules de dahlia, des hulhes, d'Ain uni cepa
et des carottes. Toutes ces préparations furent reconnues identiques, d'aprÚs des prin-
cipes qui seront développés ultérieurement.
» En résumé, il a été facile d'isoler, de toutes les graines étudiées, de
70 à 90 pour 100 environ de leur phosphore, sous forme d'un mélange
des sels acides d'un acide phospho-organique trÚs riche en ce métalloïde.
Le mĂȘme acide se trouve dans tous les tiirbercules, bulbes et rhizomes
examinĂ©s, c'est-Ă -dire dans les organes oĂč sont emmagasinĂ©es les matiĂšres
de réserve; dans les graines, il est localisé dans les grains d'aleurone. Ces
formations morphologiques étant d'origine métaplasmique, et les sub-
stances qui les composent jouant le rÎle de matiÚres de réserve, il n'est pas
douteux que le mĂȘme rĂŽle appartient Ă l'acide phospho-organique dont je
viens de parler.
» Il importe de rappeler, en terminant, que la quantité de lécithine
isolée des graines par différents auteurs (TÎpier, Schulze et Steiger, etc.)
est relativement trÚs faible et représente de i à 7 pour loo du phosphore
total. Au point de vue de la nutrition phosphorée de l'embryon végétal,
la lécithine n'occupe, par conséquent,' qu'une place tout à fait secon-
daire. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur des racines dressĂ©es de bas en haut, obtenues
expĂ©rimentalement . Note de M. H. KicĂme, prĂ©sentĂ©e par M. Gaston
Bonnier.
« La racine principale de la plupart des végétaux, celle de la FÚve no-
tamment, se dirige verticalement de haut en bas. J'ai réussi à obtenir des
SĂANCE DU 20 JUILLET tQoS. 2o5
racines de FÚve dressées vers le haut, au moyen d'un artifice d'expérience
a 1 aide du pendule. '
» Supposons qu'une racine, préalablement orientée de bas en haut, soit placée dans
cette posUion au bout d'un fil Ă plomb oscillant. A chaque oscUlation, la racine est
solhcuee par la pesanteur du cÎté gauche, par exemple, dans la premiÚre moitié de la
course du pendule, du cÎté droit dans la seconde moitié, de sorte qu'en définitive les
deux actions contraires se contre-balançant, la racine continue à pousser en ligne droite
et vers le haut, suivant la direction du fil. De cette façon, l'équilibre ne serait réalisé que
dans un plan ; ,1 est nĂ©cessaire, pour empĂȘcher l'incurvation de la racine, qu'il le soit
dans tous les plans. On obtient facilement ce résultat en faisant décrire au pendule
une elhpse et en hu imprimant un léger mouvement de rotation, à l'aide d'une torsion
du lit de suspension.
.. Ce dispositif ne réalise pas, il est vrai, un équilibre stable, à cause des inégalités
de la croissance sur les diverses faces de l'organe. Lorsque cette inégalité provoque un
déplacement de la racine, le mouvement pendulaire ne peut la ramener dans la posi-
tion primitive. Pratiquement, cependant, on obtient ainsi une forte proportion de ra
cines dressées (environ les trois quarts).
.. Les plantes étaient placées dans un vase et orientées de façon que les racines
fussent dirigées, les unes vers le bas dans leur position normale, les autres vers le haut
en position renversée^Le vase était attaché au bout d'un fil suspendu au plafond de la
salle d expériences. Divers milieux ont été employés : terre de bruyÚre, sable fin,
gélose Ils présentent tous quelque inconvénient. Celui qui a donné les meilleurs résul-
tats, bien que de prime abord il paraisse bien hétérogÚne, est la sciure de bois humide
sans excĂšs d eau. '
» On obtient de celte façon des racines qui, dans le cas le plus favorable
se sont allongées de i8- en 24 heures, tout en restant dressées. Les
racines dressées sont en tout point comparables aux racines normales.
» Il était intéressant de se demander comment s'effectue la croissance
dans des organes dont la position est inverse de la position normale par
rapport a la direction de la pesanteur. Il résulte d'une vingtaine d'expé-
riences qu'aucune modification ne se produit dans l'accroissement longitu-
dinal. °
..Il n'est pas rare d'obtenir cÎte à cÎte des racines dressées et des racines pendantes
parfaitement superposables, au bout de 24 heures d'expérience. Dans l'un et l'autre
cas, la croissance suit la mĂȘme marche. Les traits marquĂ©s Ă l'encre de Chine de mil-
limÚtre en millimÚtre se correspondent à peu prÚs rigoureusement à la fin de l'expé-
rience. La croissance s'effectue normalement. Elle est maximum dans le troisiĂšme
mulimetre a partir de l'extrémité, décroßt de part et d'autre de cette région, devient
trĂšs faible a partir du septiĂšme millimĂštre. Enfin aucun allongement ne se produit Ă
partir du onziÚme millimÚtre. Les racines soumises à l'expérience avaient une longueur
totale vanaut de loâą Ă 25"^".
2o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Par coDtre, les différences d'humidité el d'aéralion du milieu d'inclusion jjro-
voquent des modifications considérables de la croissance. Mais ces modifications sont
les mĂȘmes dans les deux catĂ©gories de racines.
» En résumé, il est possible de faire croßtre des racines en sens inverse
(le leur direction normale, c'est-Ă -dire de bas en haut. On ne constate
aucune différence d'accroissement longitudinal entre les racines dressées
el les racines normales pendantes, bien que la pesanteur soit dirigée vers
la base de l'organe dans le premier cas, vers le sommet dans le second. La
pesanteur n'a donc ni action accélératrice, ni action retardatrice sur la crois-
sance en longueur des racines. »
BOTANIQUE. â Une PassiJIorĂ©e Ă rĂ©sine. Note de M. Henri Jumelle,
présentée par M. Gaston Bonnier.
« Cette Passiflorée, appelée ola-boay par les Sakalaves dans le Boina,
est \ Ophiocaulon Firingalavense D. d. C.
» Sans vouloir trop empiéter sur la description que donnera sans doute
prochainement de cette nouvelle espĂšce M. Drake del Castillo, disons que
c'est une liane Ă tige glabre, munie de vrilles simples, avec des feuilles
longuement pétiolées, cordées à la base, trilobées, le lobe médian étant
plus grand que les deux latéraux. Les fleurs mùles, disposées en grappes,
sont à lobes calicinaux linéaires aigus, plus longs que les pétales, qui sont
blancs. Les fleurs femelles et les fruits sont inconnus.
» Une des principales particularités de la plante est le volumineux renflement, en
forme de pain de sucre, que présente la partie inférieure de son tronc. La tige peut
ainsi Ă sa base atteindre So'^" de diamĂštre, et davantage, et n'en plus avoir que 5
Ă iâą,5oplus haut. « De plus, nous dit notre correspondant, M. Perrier de la Balliie,
» l'Ă©corce est recouverte d'un enduit de cire verte qui peut avoir !â ='" d'Ă©paisseur. »
» Ce dernier caractÚre n'est, d'ailleurs, qu'un point de contact de plus entre notre
Ophiocaulon de Madagascar et les trois espÚces déjà connues, et qui sont VOphio-
caulon cissampeloĂŻdes Hook. f., de Feruando-Po, du Gabon et de l'Angola, VOphio-
caulon cynanchifoliuni Mast., des mĂȘmes rĂ©gions, el V Ophiocaulon gunimiferuni
Mast., du Zanguebar.
» Pour tout le genre, en effet, il est dit, par exemple, dans le PflanzenfamUien
d'Engler, que la tige est « recouverte d'une couche cireuse blanchùtre ».
» Et l'on remarquera que c'est toujours le mĂȘme qualificatif de « cire » qu'on re-
trouve dans toutes ces descriptions. Or ce ne peut ĂȘtre que la localisation superficielle
du produit sécrété qui a amené à employer ce terme; car, si nous en jugeons par
l'échantillon de substance que nous avons reçu, c'est plutÎt le nom de résine que
celui de cire qui convient, du moins potxv V Ophiocaulon l'iringalavense.
SĂANCE DU 20 JUILLET 190,3. 207
» La substance qui nous est parvenue a été recueillie par notre correspondant lui-
mĂȘme, qui a frappĂ© et raclĂ© l'Ă©corce de la base du tronc, puis a mis le tout dans un
linge et l'a fondu dans leau bouillante.
» Il nous a ainsi envoyé un petit bloc ovoïde d'une matiÚre vert brunùtre et terne
extérieurement, brillante, au contraire, sur la coupe, qui rappelle assez bien celle
d'un fragment de résine de Gardcnia de 7sou\el\e-V.a\é(\on\e. L'ensemble paraßt comme
formé de nombreuses larmes brillantes, incluses dans une petite quantité de poussiÚre
vert pĂąle qui dessine des veines sur les cassures.
» C'est donc déjà là l'aspect d'une résine plus que d'une cire. Et, d'autre part, le
produit se comporte à l'égard des dissolvants comme une résine.
» Etant trÚs friable, il est facilement pulvérisé; et la poudre se dissout dans les
proportions suivantes : gi pour 100 dans le chloroforme, 83 pour 100 dans le sulfure
de carbone, l'Ă©ther sulfurique et la benzine, Si pour 100 dans l'alcool froid et le
toluÚne, 78 pour 100 dans l'acétone.
» Dans tous les cas, ces dissolutions ont, aprÚs évaporation, laissé au fond des
cristallisoirs une couciie d'une matiĂšre amorphe, comme celle qu'on obtient lorsqu'on
prĂ©pare par les mĂȘmes procĂ©dĂ©s la rĂ©sine de GardĂ©nia.
» On sait, par contre, que les cires animales ou végétales, trÚs solubles dans le
chloroforme, l'Ă©ther ou la benzine, le sont trĂšs peu dans l'alcool froid.
» Mais que penser, dÚs lors, de la localisation, en apparence extérieure, de la sub-
stance dans la plante? Pour s'en rendre compte, il eût été désirable, évidemment, de
pouvoir examiner un fragment de la base du tronc, dans la partie Ă©paissie oĂč le pro-
duit est recueilli. Malheureusement, ne possédant pas un tel échantillon, nous avons
dĂ» nous contenter de l'Ă©tude d'un petit fragment de rameau que nous a obligeamment
communiqué M. Drake del Castillo.
» Sur la section transversale de cette branche, de 2""" environ de diamÚtre, liber
et bois forment un anneau, en dehors duquel le péricycle présente une rangée de
faisceaux fibreux liien séparés. Mais ce qui frappe tout de suite est la présence de
nombreuses cellules résineuses, qu'on trouve : i" dans l'écorce, princi|)alemenl dans
la région profonde; 2° vers la périphérie du liber, immédiatement en dedans de la
couche péricyclique; 3° dans la zone périmédullaire sclérifiée qui borde la partie
interne de l'anneau ligneux; 4" dans la moelle. En toutes ces régions, ces cellules
sont disposées suivant des files longitudinales, particuliÚrement nonjbreuses dans
l'Ă©corce et dans la moelle.
» La feuille possĂšde, au reste, les mĂȘmes cellules sĂ©crĂ©trices.
» Dans le pétiole, dont le centre est occupé par un groupe circulaire de faisceaux
libéro-lignenx, se touchant presque par leurs pointes, les plus grandes de ces cellules
se trouvent dans le parenchyme, surtout au voisinage des faisceaux et dans leurs inter-
valles. Des Ă©lĂ©ments plus petits se remarquent toutefois aussi dans le liber, et mĂȘme
quelques-uns, quoique plus rares, dans le bois.
» Dans le mésophylle du limbe, les cellules analogues occupent les deux paren-
chymes palissadique et lacuneux.
» Donc, bien qu'extérieure, en apparence, à la base du tronc, la substance est, en
réalité, intracellulaire, et sa localisation est comparable à celle des résines de
Gardénia.
2oS ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Toutefois, contrairement à ce qui a lieu pour ces derniÚres, il n'y aurait pas de
sécrétion résineuse de la part des cellules épidermiques de la tige, et sur le renflement
du tronc, ce ne serait ainsi qu'Ă la suite de l'exfoliation des assises corticales externes
non résinifÚres, aprÚs l'apparition d'un périderme que nous n'avons pu voir dans le
tout petit fragment de jeune rameau que nous avons examiné, que les éléments rési-
neux deviendraient superficiels et formeraient cette épaisse couche périphérique.
» Et notons qu'on s'expliquerait assez bien, de celte maniÚre, le résidu relativement
fort que laisse, mĂȘme avec le chloroforme, la solution de notre substance. En raclant
l'écorce, on recueille nécessairement les débris cellulaires qui sont mélangés à la
résine.
» Quant à la partie (lo pour loo environ) soluble dans le chloroforme, mais inso-
luble dans les autres liquides, il est possible qu'elle corresponde au revĂȘtement cireux
de l'Ă©piderme. Lorsqu'on reprend par l'alcool la portion qui s'est dissoute dans le
chloroforme, il reste en dépÎt, au fond de la solution alcoolique, une substance
blanche, un peu grasse au toucher.
» Mais, en tout cas, on voit qu'il reste, au moins sur la masse totale, 83 pour loo
de résine, 8 pour loo environ représentant, d'autre part, des impuretés constituées
essentiellement par des débris végétaux.
» Telle que nous l'avons reçue, cette masse avait pour densité 0,980 environ; mais,
aprÚs qu'elle a été refondue et pétrie, la densité a été de i,oi4 à 1,020.
» Dans l'eau chaude, la résine commence à se ramollir vers 65° et est complÚtement
pùteuse entre 85° et 90°.
» Enfin, d'aprÚs les dosages qu'a bien voulu faire, sur notre demande, M. Duvillier,
la quantité d'iode fixé par 100 parties de la portion soluble dans le chloroforme est
de 34,7. On sait encore que, d'aprĂšs M. Buisine, le litre d'iode est ordinairement
beaucoup plus faible (6 à 11 pour 100) pour les cires animales ou végétales. »
ZOOLOGIE. â Contribution Ă Tel tide de l' JEpyornh de Madagascar.
Note de M. Guillaume Grandidier, présentée par M. Edmond Perrier.
« A cûlé de la faune actuelle de Madagascar, déjà si caractéristique de
ce petit continent zoologique qui semble ĂȘtre restĂ© le tĂ©moin unique d'un
ùge géologique disparu, vivait à une époque encore récente, tout un autre
groupe d'animaux dont les plus remarquables étaient les grands lémuriens
des genres Megaladapis et ArchĆolemur et les Mpyornis. Leur exlinclion ne
remonte pas à un nombre trÚs considérable de siÚcles, car ils ont été con-
temporains de l'homme et sur beaucoup de leurs vestiges on trouve des
traces de travail humain.
» Le premier reprĂ©sentant de cette faune sub-fossile a Ă©tĂ© signalĂ© Ă
l'Académie des Sciences, en 1 85 1 , par Geoffroy Saint-Hilaire, qui avait reçu
de la cĂŽte sud-ouest de Madagascar des Ćufs et quelques ossements. Il les
avait décrits sous le nom (WEpyornis jnaximits.
SĂANCE DU 2() JUILLI-T 1903. 209
» Pendanl la longue période qui s'est écoulée (le i85i à 1893, sauf les
travaux de MM. Milne-Edwards et A. Griindidier ('), aucun document
j-Epyornix ingens, (néduclion au ili\iÚme environ.)
important n'a été publié à ce sujet et l'étude paléontologique de Mada-
(') Observations sur le gisement des Ćufs d'JE^yorm%, par A. Grandidier,
C. R., 1903, 2> Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 28
2IO ACADEMIE DES SCIENCES.
gascar n'a été reprise que dans ces derniÚres années, pendant lesquelles
plusieurs voyageurs ont recueilli des collections importantes d'ossements
fossiles.
)) Le but de la présente Note est de montrer la reconstitution (' ) de
la partie inférieure du squelette du plus grand des .Epyornis qui est, en
mĂȘme temps, je crois, le plus grand des oiseaux connus.
» J'ai rapporté ces ossements, dont plusieurs sont nouveaux, de la
cĂŽte ouest de Madagascar, des environs de Belo, oĂč ils Ă©taient enfouis dans
les dunes de sable qui bordent la mer.
» Ces restes qu'il faut attribuer, momentanément au moins, à V.Epyornis
ingens (Milne-Edwards et Grandidier) [car peut-ĂȘtre dans l'avenir faudra-
t-ii ramener celte espÚce à VjEpyornis Titan (Andrews) décrit quelques
mois avant VjEp. ingens^, Ă©taient mĂȘlĂ©s Ă de nombreuses coquilles d'Ćufs.
Nous avons pu nous assurer qu'elles avaient appartenu Ă des Ćufs Ă©normes
d'une contenance de 9' Ă 10' semblables Ă ceux que Geoffroy Saint-Hdaire,
dans son Mémoire de i85i, avait attribués à WEpyornis maximus . C'est une
erreur qu'il importe de signaler et de réparer, car tout semble indiquer
que ces Ćufs doivent ĂȘtre rapportes Ă l'espĂšce qui nous occupe.
» La partie du squelette de WEp. ingens tel qu'il vient d'ĂȘtre recons-
tituĂ© peut ĂȘtre comparĂ©e au squelette d'autres groupes d'oiseaux et aider
ainsi à placer la famille des .Epyornis dans la série zoologique ; il en est trois
avec lesquels il y a des analogies frappantes, ce sont \ç,?, Aptéryx, les Emeus
delà Nouvelle-Hollande et les Linornis. H est intéressant de remarquer que
tous ces animaux appartiennent à la faune océanienne avec laquelle la
faune malgache a déjà des liens si étroits. N'y aurait-il pas là une nouvelle
jjreuve Ă apporter de l'existence de la LĂ©murie?
» Les principales dimensions sont :
» Fémur : Longueur totale, o",/i4; largeur de la partie supérieure (y compris la
tĂȘte fĂ©morale), o",i9; de la partie infĂ©rieure, oâą,2o; circonfĂ©rence au point le plus
Ă©troit de la diaphvse, o"',265.
(Comptes rendus du 9 septembre 1867). â Sur les dĂ©coui'ertes zoologĂčjues faites Ă
Madagascar, par A. Grandhher (Note de M. H. Milne-Edwards dans les Comptes
rendus du 14 dĂ©cembre 1 868 ). â Nouvelles observations sur les caractĂšres zoologiques
et les affinités naturelles de l'Mpyovnis de Madagascar, par A. Milne-Edwards et
A. GrandidU'R. {Annales des Sciences naturelles, Paris, 1869).
(') Cette reconsliUilion a élé faite au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, sous
la direction de M. Oustalel, par les soins de M. Terrier, chef du Laboratoire de taxi-
dermie.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 211
)i Tibia: Longueur totale, o"',78; largeur de la partie supĂ©rieure, o", 18; delĂ
partie inférieure, o'",i6; circonférence au point le plus étroit de la diaphyse, o^^ai ;
Ă©paisseur antĂ©ro-postĂ©rieure en ce mĂȘme point, o'", o46 ; Ă©paisseur latĂ©rale en ce mĂȘme
point. G", 08.
» MĂ©tatarsien : Longueur totale, o^j/ls", largeur de la partie supĂ©rieure, 0âą,i7;
de la partie infĂ©rieure, o"',i6; Ă©paisseur des trociiiĂ©es : i'''' trochlĂ©e externe, 0âą,O45;
3"^ trochlĂ©e mĂ©diane, ©'".oĂŽ; 3" trochlĂ©e interne, oâą,o45. »
MINĂRALOGIE. â Les enclaves basiques des volcans de la Martinique
et de Saint-Vincent. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. de
Lapparent.
« J'ai signalĂ© dĂ©jĂ Ă l'AcadĂ©mie l'existence d'enclaves homĆogĂšnes semi-
cristallines parmi les produits rejetés par les premiÚres éruptions de la
montagne Pelée (1902); j'ai recueilli depuis lors un grand nombre de ma-
tériaux nouveaux permettant de compléter cette étude. Ces enclaves sont
essentiellement constituées par des plagioclases basiques, accompagnés
d'hypersthÚne, d'angite, de hornblende et de titanomagnétite : elles ont
une structure diabasique ou une structure Ă deux temps distincts de conso-
lidation, dont les éléments, toujours de grande taille, sont accompagnés
d'une quantité plus ou moins grande de verre incolore. Ce sont de véri-
tables ségrégations, plus basiques que l'andésite, formées en place et na-
geant dans le magma à la façon déglaçons; elles rappellent d'une façon
frappante certaines enclaves des andésites à hyperstbÚne récentes, des
andésites à hornblende anciennes de Santorin, des dacites de Milo, etc.
» Je les ai rencontrées aussi dans les andésites anciennes de la montagne
Pelée, constituant le morne La Croix et le morne qui domine vers le nord
l'emplacement de l'ancien lac des Palmistes; leur présence dans ces laves
complÚte l'analogie frappante que celles-ci offrent avec l'andésite de
l'Ă©ruption actuelle. Je signalerai aussi cotnme fort importante, Ă ce point
de vue, l'existence d'enclaves tout Ă fait semblables, mais plus cristal-
lines encore, dans les dacites des Pitons du Carbet, minéralogiquement
différentes des andésites qui nous occupent, mais chimiquementanalogues.
» J'ai observé en outre ( particuliÚrement ilans les projections du 3o août),
une autre catégorie d'enclaves, holocristallines et grenues, qui constituent
des norites passant à des gabbros et à des tliorites; ce sont de véritables
roches de profondeur, en relation intime avec le magma andésitique, mais
elles en constituent un terme Ă©volutif beaucoup plus basique. On peut y
ai2 ACADEMIE DES SCIENCES.
reconnaĂźtre la forme grenue des divers Ivpes de labradorilesĂ hypersthĂšne
qui sont si fréquents parmi les laves anciennes de l'ßle. Ces norites présen-
tent des variétés leucocrates à grands éléments, quelquefois associées, sous
forme de traßnées ou de véritables fdons, à des types mésocrales, d'ordinaire
finement grenus et trĂšs amphiboliques. A l'inverse des enclaves semicristal-
lines, celles qui sont holocrisfallines et grenues ont dĂ» former des masses
importantes, consolidées en profondeur; elles ont été arrachées par le
magma en voie d'ascension et ont subi, au cours du réchauffement qui en
est résulté, des transformations métamorphiques souvent intenses, essen-
tiellement caractérisées par la fusion de l'amphibole et des minéraux
voisins et recristallisation chondritique d'augite, d'hypersthĂšne, d'olivine
et parfois de feldspath, transformations qui ne s'observent jamais dans les
enclaves semicristallines qui n'ont point changé de milieu.
» El) résumé, réru|jtion actuelle de la Martinique rapporte toutes les
catĂ©gories d'enclaves homĆogĂšnes dont j'ai cherchĂ© depuis de longues
années à suivre la production dans un grand nombre de centres volca-
niques; c'est-Ă -dire â des enclaves de formation trĂšs profonde, holocristal-
lines et grenues, ayant, les unes sensiblement la mĂȘme composition chi-
mique que le magma englobant, mais avec, souvent, des variations de
composition minéralogique (microtinites à cordiérilé) ('), les autres des types
plus basiques, permettant de suivre les phases de l'Ă©volution successive du
magma (^noriles dĂ©crites plus haut), et enfin â des enclaves semi-cristallines
qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des agrĂ©gats de phĂ©nocristaux de la
roche et dont la production, beaucoup plus récente, se continue vraisem-
blablement pendant la derniĂšre phase de l'ascension intratellurique du
magma.
» A Saint-Vincent, les enclaves homĆogĂšnes (-) sont beaucoup moins
variées comme origine, mais infiniment plus abondantes comme nombre.
Ce volcan peut ĂȘtre citĂ© comme l'un de ceux dans lesquels la quantitĂ© de ces
produits est le plus considérable. Ce sont des enclaves holocristallines gre-
nues, essentiellement caractérisées par des plagioclases basiques (allant
jusqu'à l'anorthite), vitreux, accompagnés par un péridot trÚs ferrifÚre,
par de la hornblende, de l'augile et un peu de titanomagnétite. Certaines
éruptions, et particuliÚrement celle d'octobre, ont rejeté une quantité
considérable de morceaux transparents de feldspaths, provenant de la
(') Comptes rendus de la séance précédente, p. i^ù-
(-) Ces enclaves sonl aussi abondantes dans les tufs anciens de la SoufriĂšre : c'est
SĂANCE DU 2() JUILLET iqoS. 2l3
démolition de ces enclaves, alors que dans les cendres de la vallée de la
Wallibu, on rencontre des blocs de ces roches pesant jusqu'Ă des milliers de
kilogrammes. On y dislingue des types pétrographiques variés, suivant que
l'élément ferromagnésien associé au feldspath est du péridot ( troclolite), de
la hornblende (^dlorile) ou du pyroxĂšne et de l'olivine {gabbro Ă olivine).
Leur structure varie de la pegmatoĂŻde Ă la finement grenue. L'examen des
gros blocs montre que ces types n'ont pas d'indépendance individuelle;
ce sont des faciĂšs de variation d'un mĂȘme magma, les termes les plus diffĂ©-
rents s'associant les uns aux autres sous forme de traßnées, de lits rubanés
ou entrelacés de pseudo-filons, etc.
» Toutes ces roches sont nettement plus basiques que la lave actuelle et
mĂȘme que les laves anciennes de la soufriĂšre de Sainl-Vincent, qui sont
des labradorites Ă hypersthĂšne, augile et olivine; l'hypersthĂšne v constitue
une raretĂ©. L'Ă©volution calcique du magma est Ă©vidente, et peut-ĂȘtre
n'est-il pas mutile Ă cet Ă©gard de faire remarquer que les mĂȘmes tufs de
projection renferment avec une certaine abondance des enclaves Ă©nallo-
gÚnes provenant à l'évidence du métamorphisme de roches sédimentaires
calcaires qui n'affleurent nulle part dans le voisinage. La cristallinilé de
quelques-unes de ces enclaves métamorphiques n'est pas moins grande que
celle des roches similaires de la Somma; j'v ai observé en particulier des
roches Ă anorthite, pyroxĂšne et woliastonite, d'autres Ă anorthite, pyroxĂšne
et amphibole, enfin des quartzites, riches en anorthite et en pyroxÚne. »
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. â Contribution Ă l'Ă©tude des altĂ©rations
congénitales du systÚme nerveux : pathogénie de l'anencéphalie. Note de
MM. Ci-AUDE VuRPAS et André Léki, présentée par M. Bouchard.
« Les diverses opinions sur le mécanisme des pseudencéphalies et des
anencĂ©phalies peuvent, d'une façon gĂ©nĂ©rale, ĂȘtre groupĂ©es sous deux
chefs : une premiĂšre conception est celle de l'hydropisie embryonnaire
(Marcot, Morgagni, Virchow); plus tard, d'aprÚs les résultats de l'examen
anatomique du névraxe d'anencéphales, celte hydrocéphalie a été consi-
dérée, ainsi d'ailleurs que la plupart des malformations observées à la
l'une d'elles que j'ai décrite en i8g3 dans mes lïnclaves des roches volcaniijaes (476),
d'aprÚs un échanlillon que m'avait communiqué M. de Lapparent, auquel il avait été
donné comme provenant de ïriuidad.
2l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
naissance, comme Ă©tant de nature toxi-infectieuse [Pierret (*), Ruffer (-),
Vaschide et Viirpas (')]. La seconde opinion est celle de l'arrĂȘt de dĂ©ve-
loppement, qu'il soit dĂ» Ă une compression de la tĂȘte de l'embryon par le
capuchon céphalique de l'amnios [Dareste (''), Péris] ou qu'il ait pour
origine des modifications de la lame médullaire, provoquées par des incur-
vations exagérées du corps de l'embryon pendant les premiers stades de
la vie intra-utérine (Lebedef).
» Dans trois cas de pseudencéplialie qu'il nous a été donné d'observer, la concep-
tion de l'tiydrocéptialie infectieuse intra-utérine nous a paru confirmée à la fois [jar
l'histoire pathologique des parents, par les particularités de la gestation, par l'état
anatomique des organes, aussi bien celui du systĂšme nerveux que celui des autres
viscĂšres.
» Dans les trois cas il y avait eu infection de la mÚre pendant la grossesse; dans
l'un, congestion pulmonaire au huitiÚme mois et accouchement prématuré à 8 mois | ;
dans le second, syphilis secondaire en pleine Ă©volution; dans le troisiĂšme, signes
d'infection utérine depuis un précédent avorlement, rÚgles irréguliÚres, douloureuses
et abondantes, urines albumineuses.
» Dans deux cas oĂč les membranes n'Ă©taient pas rompues Ă l'entrĂ©e de la parturienle,
on a pu noter un hydramnios abondant (6' J dans un cas, 5' dans l'autre).
» L'examen anatomique nous a montré une rupture nette au niveau, soit de l'extré-
mité cervicale de la moelle, soit du bulbe, au-dessus desquels un tissu inllammatoire
vasculo-conjonctif occupait la place du cerveau; dans un cas, on voyait Ă la partie
antérieure de cette néoforniation une petite zone de substance nerveuse cérébrale trÚs
nettement séparée des centres nerveux sous-jacenls ; il y avait ainsi une véritable
solution de continuité entre les parties antérieures du cerveau et la moelle, à l'endroit
oĂč avait eu lieu sans doute l'Ă©clatement du cerveau.
» Nous avons enfin noté l'existence d'une méningite trÚs intense tout autour du
systĂšme nerveux central; le tissu inllammatoire entourait les nerfs jusque dans leurs
canaux osseux et enveloppait les ganglions. Dans un cas mĂȘme, outre la mĂ©ningite
hĂ©morragique formant Ă la moelle un manchon aussi Ă©pais que la moelle elle-mĂȘme,
il y avait une inflammation trÚs nette de toutes les séreuses : le péritoine, les plÚvres,
le péricarde trÚs épaissis contenaient une certaine quantité de liquide, leurs faces
pariétales et viscérales étaient recouvertes de granulations brunùtres, peu adhérentes,
rappelant l'aspect en langue de chat. Dans uu cas, un caillot sanguin occupait tout le
bassinet du rein droit.
» Les divers phénomÚnes que nous avons observés dans l'histoire pathologique de
(') PiKRRET, ThĂšse Jaboulay, i886. âSoc. Anthropologie, Lyon.
(-) RiiFFER, ThĂšse Unif., Oxford.
(') Vaschide et Vlrpas, Essai sur In psychoji/iysiologie des monstres humains,
p. io8.
(*) Dareste, Rechcrclics sur la production artificielle des monstruosités, p. 384.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 2l5
celle monstruositĂ© par l'examen soit des parents, soit des fĆtus ont donc Ă©tĂ© les sui-
vants : maladies toxi-infeclieuses de la mĂšre au cours de la grossesse, hjdramnios
abondant, inflammalion particuliĂšrement intense non seulement du systĂšme nerveux,
mais encoie de toutes les sĂ©reuses viscĂ©rales. L'hjdraranios peut ĂȘtre diversement
interprété : mais, qu'il soit dû à une sécrétion exagérée delà séreuse amniotique ou
Ă rĂ©clatement d'une liydrocĂ©plialie fĆtale (la solution de continuitĂ© complĂšte consta-
tée dans un cas entre la moelle cervicale et les parties subsistantes du cerveau nous
fait paraßtre cette seconde hypothÚse beaucoup plus probable), d'une façon comme de
l'autre on se trouve toujours ramenĂ© Ă l'idĂ©e d'une infection soit maternelle, soit fĆ-
tale. Le processus inflammatoire et hémorragique caractérisé par une méningo-myé-
lile trÚs intense, un tissu réactionnel de néoformation et la présence d'hémorragies,
non seulement au niveau du systĂšme nerveux, mais encore au niveau d'autres viscĂšres
(bassinet du rein droit par exemple) sont la signature de l'infection.
)) Nos constatations apportent une confirmation clinique et analomique
aux faits décrits par Pierret, Ruffer, Vaschide et Vurpas et montrent
que :
» 1° L'anencĂ©phalie et la pseudencĂ©phalie ne sont pas dues Ă un arrĂȘt
de dĂ©veloppement fĆtal.
» 2° Elles sont dues à l'éclatement d'un cerveau en voie de développe-
ment sous l'influence de l'hypertension ventriculaire provo juée par une
hydrocéphalie intra-utérine.
» 3° Cette hydrocéphalie s'accompagne d'inflammation de tout l'axe
cérébro-spinal, surtout des méninges, et, dans certains cas, de toutes les
séreuses viscérales.
M 4° Toutes ces lĂ©sions sont sous la dĂ©pendance d'une mĂȘme cause, l'in-
fection ou la loxi-infection.
» D'une façon plus générale, ces diverses considérations parlent dans
le mĂȘme sens que les rĂ©centes recherches de Charrin et LĂ©ri (' ) sur les
lésions des centres nerveux des nouveau-nés issus de mÚres malades, et
portent à penser que les altérations dites congénitales des différents
organes, du systÚme nerveux en particulier, sont en réalité « acquises »
au cours de la vie intra-utérine et sont la conséquence de toxi-infections
de la mÚre ou de l'enfant pendant la gestation. »
(') Charki.n et LĂ©ri, CompLes rendus, 16 mars lyoS.
2l6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. â Sur les gaz organiques de la respiration
dans le diabÚte sucré. Note de M. J. Le Goff, présentée par M. Armand
Gautier.
« Dans l'haleine des personnes atteintes de diabÚte sucré grave, on a
signalé une odeur attribuée à l'acétone; mais la caractérisation définitive et
le dosage de cette substance n'ont pas été faits.
« J'ai eu à ma disposition un homme de [\i ans, diabétique depuis 6 ans ; ce malade
a maigri de lo''^ depuis 6 mois. 11 Ă©limine chaque jour de 3' Ă 5' d'urine contenant de
4o§ à 75» de glucose et une assez forte proportion d'acétone. Ses urines prennent nette-
ment la coloration rouge sang par le perchlornre de fer (réaction de Gerhardt).
» Les globules rouges de son sang m'ont donné d'une façon trÚs caractéristique la
réaction basophile ; fixés par l'alcool et l'éther anhydres, ils se colorent par les cou-
leurs basiques, refusant de prendre les couleurs acides.
» 11 m'a été facile d'amener ce malade à faire barboter l'air qu'il expire dans un
flacon laveur contenant de 25o3 à 3oos d'eau distillée bouillie : pendant i5 à 3o minutes
et mĂȘme i heure par intervalles de 3 minutes suivis chacun d'un repos d'Ă©gale durĂ©e.
Dans l'eau de lavage j'ai pu caractériser l'acétone par la réaction bien connue
deLieben, encore sensible avec une liqueur contenant un millioniĂšme de ce corps.
J'ai obtenu un précipité caractéristique avec 25oS d'eau dans laquelle l'air expiré avait
passé seulement pendant 5 périodes de 3 minutes, soit en tout i j minutes.
» Pour doser l'acétone j'ai fait barboter pendant 3o minutes l'air expiré dans un flacon
laveur muni des billes de \ erre mouillées par 3oo= d'eau distillée bouillie; j'ai trans-
formé en iodoforme l'acétone dissous en ajoutant à cette eau quelques gouttes d'une
solution de soude et un excĂšs de la solution suivante :
Iode I
Kl 10
Eau 100
» Le précipité d'iodoforme a été dosé par la méthode d'Argenson {'). J'ai obtenu les
résultats suivants :
i3 juin 1900. â QuantitĂ© d'acĂ©tone Ă©liminĂ©e par les pou-
mons en a4 heures i^iOyS
(') Elle consiste Ă transformer l'iodoforme en iodure de potassium par la potasse en
solution alcoolique et à doser, par le nitrate d'argent, l'iodure formé.
SĂANCE DU 20 JUILLET ipoS. 217
» Ce mĂȘme joui- le malade a rendu 4' d'urine contenant, par litre, yS'Ăź de glucose
et o», 885 d'acétone.
18 juin. â AcĂ©tone Ă©liminĂ©e en 24 heures par les poumons. i",856
» Quantité d'urine, 3',5oo, contenant par litre /i8s,5 de glucose et is,i35 d'acétone.
26 juin. â AcĂ©tone Ă©liminĂ©e en 2^ heures par la respiration. 28,760
>> Quantité d'uriné, 4',5oo, contenant par litre 58s, 2 de glucose et is, 212 d'acétone.
M II est difficile de préciser le rÎle joué par l'acétone dans l'atmosphÚre
pulmonaire, mais il est probable que ce corps doit ralentir les Ă©changes
respiratoires; d'ailleurs, on ne le rencontre que dans les cas de diabĂšte
grave.
» M. Armand Gautier m'a fait remarquer que de l'alcool et d'autres corps
analogues peuvent se rencontrer aussi dans les gaz expirés et donner nais-
sance à la réaction de Liebén ; qu'il y avait donc lieu d'éliminer l'action de
l'alcool en remplaçant, suivant sa méthode, la solution de soude par celle
d'ammoniaque.
» Pour cela, j'ai pris 246»"' d'eau dans laquelle les gaz expirés s'étaient lavés pendant
une heure. Je les ai divisés en deux parties de 12.3""' : dans la premiÚre, j'ai ajouté de
la soude el la solution iodoiodurée; j'ai obtenu Go"'s d'acétone. Dans la deuxiÚme, j'ai
ajouté de l'ammoniaque et la solution iodoiodurée. Je n'ai obtenu que 55"S d'acétone.
Ce résultat semble indiquer qu'à cÎté de l'acétone il existe, dans les gaz de la respira-
tion des diabétiques, d'autres substances donnant la réaction de Lieben et que je me
propose d'étudier. »
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMENTALE. â Sur l'entretien de r irritabilitĂ© de certains
organes séparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif artificiel.
Note de MAI. E. HĂȘoo\ et C. Fleig.
« L'expĂ©rience de Locke nous a appris que l'irritabilitĂ© du cĆur des
MammifĂšres persiste fort longtemps par circulation, dans les coronaires,
d'un liquide nutritif artificiel necontenant que des sels, un peu deglycoseet
saturé d'oxygÚne. D'autre part, Conheim ayant montré que, pour l'intestin,
la simple immersion de l'organe dans du sang défibriné suffit pour entre-
tenir les contractions péristaltiques pendant plusieurs heures, il y avait lieu
(le se demander si le mĂȘme rĂ©sultat pouvait ĂȘtre obtenu avec le liquide de
Locke, ou un autre liquide mieux approprié.
c. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) 29
2l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Un segment d'intestin grĂȘle de lapin, sacrifiĂ© par saignĂ©e, est excisĂ© et plongĂ© dans
li' liquide de Locke à la Icmpérattire de 3~°,C. Immédiatement les contractions péris-
taltiques apparaissent trĂšs Ă©nergiques, et l'on peut en observer les ondes avec la plus
grande facilité, grùce à la transparence du liquide; ces contractions persistent fort
longtemps, s'affaiblissent peu Ă peu et disparaissent au bout de 4 Ă 5 heures.
» Nous avons cherclié alors à obtenir une survie plus longue, en modifiant et com-
plétant la solution de Locke. Celle-ci manque, en effet, de beaucoup d'éléments miné-
raux du plasma sanguin, ou contient certains de ces éléments en trop faible proportion.
Comme elle est privée de Ph, S et Mg, nous y avons introduit ces éléments, sous forme
de phosphate disodique et de sulfate de magnésie, et corrélativement avons abaissé le
litre en NaCI; comme, d'autre part, son alcalinité est trÚs faible par rapport à celle
du sang, nous avojis augmentĂ© la dose de bicarbonate de soude en la portant de o6,3 Ă
is,5 et mĂȘme 2°, 5 par litre. La composition du liquide ainsi modifiĂ©e devient donc :
pour looos d'eau, NaCI, 6; KCI, o,3; CaClS 0,1; SO'Mg, o,3; PO'HNaS o,5;
CO^NaJl, 1,5; glucose, 1; oxygĂšne Ă saturation. Un fragment d'intestin grĂȘle de
lapin, plongé dans ce liquide, continue à se mouvoir pendant g-ia heures à 87°.
» Avec ce liquide et cette technique simple, on peut maintenant recher-
cher l'influence d'un élément chimique déterminé sur l'irritabilité.
» Locke a dĂ©jĂ montrĂ©, pour le cĆur, que les conti actions rythmiques ne persistent
longtemps que si le liquide salin (liquide de Ringer qui est la base de cette composi-
tion) est additionné de glucose et saturé d'oxygÚne.
» Pour l'intestin, nous avons vu que la présence du glucose dans le liquide n'est
pas nĂ©cessaire, et que cet organe est loin d'exiger autant d'oxygĂšne que le cĆur; car,
dans un liquide sans glycose et sans oxygénation spéciale, la durée des contractions
péristaltiques ne paraßt pas sensiblement diminuée.
» Pour les sels, comme il a été dit plus haut, SO*Mg et PO'HNa" ne paraissent pas
nécessaires, mais leur présence augmente notablement la durée de la survie. Au con-
traire, parmi les autres éléments, CO'NaH et CaCl- sont absolument indispensables.
Sans bicarbonate de soude ou sans sel de calcium, les mouvements péristaltiques ne
persistent que peu de temps, et l'intestin devient complĂštement inerte ; mais ses mou-
vements peuvent nĂ©anmoins ĂȘtre rĂ©veillĂ©s par l'addition de ces sels au liquide, mĂȘme
aprÚs plusieurs heures d'immobilité.
» L'expérience est particuliÚrement remarquable avec le sel de calcium. Lorsqu'on
a préparé un liquide nutritif absolument dépourvu de calcium, l'intestin, aprÚs une
période d'activité généralement trÚs courte, devient complÚtement immobile. Si alors
on ajoute au liquide le sel de calcium, les mouvements péristaltiques apparaissent
instantanément el, à partir de ce moment, continuent comme dans le liquide complet.
Cette expĂ©rience, d'une grande simplicitĂ©, revĂȘt ainsi une forme trĂšs saisissante. La
quantité de sel de calcium nécessaire pour provoquer le péristaltisme est d'ailleurs
trÚs inférieure à la dose indiquée dans la formule, qui est déjà plutÎt une dose for-
tement stimulante, qu'on pourrait avec avantage abaisser Ă o,o5 par litre; car l'in-
testin peut encore accuser, par un péristaltisme évident, quoique faible et passager.
SĂANCE DU 20 JUILLET IQoS. 219
la prĂ©sence fie o""?, 002 Ă oâąs, oo5 de Ca CP par litre. D'autre part, les divers sels de Ca
ont la mĂȘme action que le chlorure.
)) La conservalion de l'irritabilité avec ce liquide nutritif se manifeste
aussi pour d'autres organes que l'intestin grĂȘle.
» Le gros intestin, le rectum, la vessie, l'utérus grsvide, et en général tous les
organes à fibres lisses et pourvus de ganglions, présentent des contractions rythmiques
spontanées au contact du liquide. Dans un cas, les mouvements spontanés dun utérus
de lapine pleine persistÚrent pendant 20 heures. I)'autres organes ne présentent aucun
mouvement spontané, mais conservent cependant trÚs longtemps leur irritabilité,
comme on s'en aperçoit en y appliquant un excitant artificiel. Ainsi, l'Ćsophage du
lapin reste immobile (sauf au niveau du cardia, animé de mouvements ryllimiques),
mais se contracte chaque fois qu'on l'excite par un courant induit, et cela pendant
plus de 12 heures.
» La durée de la survie dépend d'ailleurs de la température du liquide.
» L'intestin grĂȘle du lapin prĂ©sente dĂ©jĂ des contractions rythmiques vers 26°C. et,
maintenu à cette température, il conserve son irritabilité plus longtemps. Si l'on
lefroidit trĂšs progressivement le liquide, les contractions pĂ©ristaltiques continuent Ă
une basse tempĂ©rature (jusqu'Ă i5°C. ). Dans le liquide refroidi Ă o°C, et maintenu Ă
la glaciĂšre, l'intestin conserve son irritabilitĂ© pendant un temps trĂšs long (5 et mĂȘme
6 jours), phénomÚne sur lequel nous nous proposons de revenir.
» I^es expĂ©riences qui viennent d'ĂȘtre exposĂ©es constituent une
technique trĂšs simple pour diverses recherches sur la physiologie des
fibres musculaires lisses et striées. Il est facile, avec l'intestin, d'étudier
les contractions d'un organe ganglionnaire et l'influence de divers agents
chimiques sur ces mouvements. On peut se servir d'un Ćsophage de la|)in,
relié à un myographe, pour l'étude du muscle strié des MammifÚres, avec
le mĂȘme avantage que d'un gastrocnĂ©mien de grenouille isolĂ©. ExcitĂ© par
des chocs d'induction, cet organe donne une série de secousses, et, aprÚs
épuisement complet, se restaure spontanément dans le liquide nutritif.
» L'excitabilitĂ© des muscles du squelette et des nerfs moteurs peut ĂȘtre
entretenue pendant quelques heures aprĂšs la mort, par une circulation du
liquide nutritif dans les vaisseaux; mais, pour ce qui concerne les centres
nerveux, ce liquide paraĂźt impuissant Ă prolonger, d'une maniĂšre notable,
leur irritabilité. Les neurones sympathiques périphériques paraissent, pour
leur nutrition, beaucoup moins exigeants que les neurones centraux; car
il nous paraĂźt Ă©vident que les mouvements rythmiques des organes comme
l'intestin témoignent d'une intégrité de fonction des ganglions périphé-
riques entretenue par le liquide nutritif. »
220 ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIRURGIE. â De la formation du cal.
Note de MM. V. Corml et P. Couduay, présentée par M. Lannelongue.
" A. Fractures fermĂ©es. â Les expĂ©riences ont Ă©tĂ© faites sur les cĂŽtes
et le radius du lapin. Les premiers phénomÚnes de la réparation doivent
ĂȘtre Ă©tudiĂ©s Ă la surface de l'os, Ă une certaine distance de la fracture.
» Déjà , aprÚs un jour, les éiémenls conjonclifs du périoste prolifÚrent et devenus
de véritables ostéoblastes, ils forment à sa partie interne deux couches; ces grandes
cellules accolées à l'os envahissent déjà les canaux de Havers superficiels.
» Au bout de deux Jours, ces ostéoblastes, souvent en karyokinÚse, accompagnent
les vaisseaux qui, du périoste, pénÚtrent dans les canaux de Havers superficiels;
ceux-ci s'agrandissent eu se remplissant de cellules qui résorbent le tissu osseux voi-
sin; le mĂȘme phĂ©nomĂšne existe dans les canaux de Havers longitudinaux. Il en rĂ©sulte
que, sur les coupes transversales, la périphérie osseuse est festonnée ou crénelée. Sur
les coupes obliques, les dépressions de la surface paraissent plus allongées. L'os découpé
ainsi à sa superficie paraßt soulevé par places. C'est en ce point que va naßtre, au troi-
siÚme jour, l'ossification nouvelle sous-périostique.
» AprÚs trois jours, les ostéoblastes sous-périostiques et ceux de la moelle se sont
multipliés et découpent plus profondément la surface de l'os, aprÚs avoir envahi une
couche de canaux de Havers situés au-dessous. C'est au niveau des lamelles ainsi
découpées que se montrent des travées ossiformes, bordées d'ostéoblastes et contenant
dans leur intérieur de gros ostéoplasles, travées en continuité directe avec l'os ancien
et qui doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme de l'os nouveau.
» Au bout de quatre Jours, l'ossification sous-périostique est trÚs étendue, parfois
mĂȘme exubĂ©rante. Des travĂ©es osseuses parties de la surface de l'os oĂč elles sont
Ă©paisses s'Ă©lĂšvent du cĂŽtĂ© du pĂ©rioste oĂč elles se terminent en pointes libres, sans
atteindre la portion fibreuse externe de cette membrane.
» Les vaisseaux anciens des canaux de Havers et du périoste qui, déjà le deuxiÚme
jour, montraient des divisions directe et indirecte de leurs cellules, pénÚtrent dans l'os
nouveau avec le tissu conjonctif et les ostéoblastes.
» Du cÎté du foyer de la fracture, les extrémités présentent une modification des
cellules des ostéoplastes et des signes d'ostéite raréfiante.
» AprÚs quatre ou cinq Jours, l'ossification sous-périostique étant déjà trÚs éten-
due, on voit apparaßtre des cellules et des capsules de cartilage immédiatement sous le
périoste. Les grandes cellules fusiformes se cerclent d'une mince capsule qui se colore
en violet par l'héraatoxyline. Les cellules plus volumineuses, plus turgides, s'entourent
de la mĂȘme capsule. Ces capsules cartilagineuses deviennent plus Ă©paisses, s'Ă©cartent
les unes des autres, et la substance fondamentale qui les sépare devient cartilagineuse.
Cette couche cartilagineuse sous-périostique est séparée des lamelles osseuses en voie
de formation par des ostéoblastes; le cartilage ne concourt généralement pas encore
Ă l'ossification.
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 221
» C'est aussi au bout de quatre ou de cinq jours que les fragments qui ont pré-
senté les signes d'ostéite raréfiante que nous avons signalés commencent à donner des
signes de réparation.
» Des travées ossiformes se montrent à Pextrémité de ces fragments; on en voit
également sur l'os ancien qui forme la paroi du grand canal médullaire. Toutes ces
néoformations osseuses sont l)ordées d'osléoblastes, et l'on n'y voit pas de cellules car-
tilagineuses.
» L'ossification médullaire se poursuit les jours suivants ainsi que celle des extré-
mitĂ©s, en mĂȘme temps qu'augmentent l'os et le cartilage sous-pĂ©riostiques.
» AprÚs neuf jours, l'os périostique nouveau, formé de travées anastomosées, s'unit
aux travées analogues venues de l'extrémité des fragments pour former à chacune de
ces extrémités une masse exubérante à la périjdiérie de laquelle se trouve un tissu
cartilagineux abondant. Cette virole cartilagineuse trĂšs Ă©paisse ayant, sur une coupe
longitudinale, la forme d'un conoïde à base sous-périostale, s'enfonce entre les deux
bouquets osseux et les sépare au niveau du centre de la fracture qu'elle remplit. Les
esquilles microscopiques plus ou moins nombreuses, primitivement entourées de sang
et de fibrine, sont détruites par des cellules géantes qui s'y accolent dÚs le quatriÚme
jour et disparaissent vers le dixiĂšme jour.
» Lorsque les deux extrĂ©mitĂ©s osseuses, au lieu d'avoir la mĂȘme direction, sont
disposées à angles obtus, c'est dans le sinus de cet angle que la formation ostéo-carti-
lagineuse est la plus abondante.
» A partir du quinziÚme et jusqu'au vingt-cinquiÚme jour, ce cartilage, examiné
aux bords des lamelles osseuses, ofi're des indices d'ossification et disparaĂźt peu Ă peu,
si bien qu'il n'en reste qu'un petit Ăźlot au vingt-cinquiĂšme jour. Ce cartilage a servi Ă
l'ossification qui unit les bouquets osseux provenant de chacune des extrémités des
fragments. On observe du cartilage sérié dont les capsules s'ouvrent dans l'espace mé-
dullaire vascularisé en contact avec elles.
» Le plus souvent, la transformation osseuse du cartilage est irréguliÚre, les travées
qui s'ossifient à leurs bords contenant, à leur intérieur, de nombreuses capsules carti-
lagineuses. Ces derniĂšres peuvent s'ossifier, la cellule cartilagineuse se transformant
directement en ostéoplaste. La multiplication des cellules cartilagineuses se fait par
division directe ou indirecte de leurs novaux. Le premier mode est de beaucoup le
plus habituel.
» Dans le bouquet des lamelles osseuses qui s'élÚvent de la surface et des extrémités
des deux fragments et qui confinent au cartilage sous-périostique et au cartilage inter-
fragmentaire, les lamelles-tenant Ă l'os sont Ă©paisses, tandis que celles qui s'unissent
au cartilage sont minces et les aréoles qu'elles forment sont à petit diamÚtre.
» B. Fractures ouvertes. â Nous avons Ă©tudiĂ© comparativement des frac-
tures du radius, avec plaie, chez des lapins.
» Deux fois sur trois cas, il existait du pus dans le cal lui-mĂȘme sur des animaux
sacrifiés au bout de ta et de ao jours. Nous avons constaté l'existence du cartilage
dans ces deux cas. Dans la fracture de ao jours, l'os nouveau, trabéculaire, coifi'ant
les deux, extrémités de l'os était considérable, formé de travées minces. 11 y avait,
222 ACADEMIE DES SCIENCES.
entre les deux agglomérations osseuse?, une virole cartilagineuse épaisse sous le pé-
rioste, mince entre elles. Ce cartilage Ă©tait en voie d'ossification trĂšs active; la plu-
part des travées en train de s'ossifier contenaient des cellules cartilagineuses dans leur
intérieur.
» En rĂ©sumĂ©, le processus du cal est celui de l'ostĂ©ite oĂč l'ossification nouvelle est
visible dés le quatriÚme jour, comme Va montré M. Lannelongue dans l'ostéomyé-
lite. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â Observations concernant 1rs variations du niveau de
la mer depuis les temps historiques et p'^Ă©historiqiies. Noie de M. Pu. NĂ«gris,
présentée par M. Gaiidry.
« On reconnaßt sur la carte de l'Amirauté (Roadstead of Santa Maura,
1864), à l'entrée sud du détroit de Leucade, entre cette ßle et le continent,
deux mÎles dirigés l'un vers l'autre. J'ai observé sur les lieux que la plaie-
forme supérieure de ces mÎles, large de 8" environ, se trouve aujourd'hui
de 2âą, 40 Ă 2âą, 60 sous l'eau. Elle est trĂšs sensiblement rĂ©guliĂšre, ne prc-
sentant que les irrégularités inhérentes au mode de construction par enro-
chement. Les lieux bras laissent entre eux un espace libre de 80âą environ,
avec luie profondeur de 7âą Ă 8", Ils n'atteignent ni l'un ni l'autre la cĂŽte :
celui de l'Ouest s'arrĂȘte Ă 80âą ou 100"' du rivage de Leucade, qui en cet
endroit s'abaisse en pente douce sous la mer, pour atteindre contre le
mĂŽle la profondeur de 3'"; ce dernier commence aussitĂŽt Ă la profondeur
de 2âą, 60. Le bras oriental se termine Ă 2"" de profondeur, contre le talus
plus raide d'un Ăźlot rocheux, qui a dĂ» fournir les blocs de ce br.is; mais il
ne tarde pas à prendre, lui aussi, la profondeur de 2", 4o:i 2"", Go, que pré-
sente la surface des deux mĂŽles qui s'Ă©tend sur une longueur de SSo"* et
plus, sans compter le vide qui sépare les deux bras.
)) On est en droit de conclure de ces données que le rivage occidental,
tel qu'il Ă©tait Ă l'Ă©poque de la construction des mĂŽles, se trouve aujour-
d'hui sous la mer, Ă l'origine du mĂŽle occidental, Ă la protondeur de 3'" :
que, d'autre part, le bras oriental qui partait des carriÚres a eiupiété dÚs
l'origine sur l'ancien rivage, pour faciliter le transport des blocs : c'est
pourquoi le mÎle commence ici à un niveau un peu plus élevé, qu'il con-
serve pendant quelques mĂštres setdement.
» Les mÎles sont élevés sur un sol sableux qui exclurait toute idée de
tassement, si d'ailleurs cette crainte n'était coiubattue par l'état régulier
de la plate-forme, aussi bien sur Jes points oit l'on a les plus grandes pro-
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 223
fondeurs qu'aux extrĂ©mitĂ©s opposĂ©es, sauf tout contre l'Ăźle rocheuse, Ă
l'Est, oĂč la surĂ©lĂ©vation du mĂŽle a Ă©tĂ© suffisamment justifiĂ©e. C'est donc
de 3⹠que se serait élevée la mer depuis la construction des mÎles, qui
doivent sans doute dater de l'établissement des Corinthiens dans le détroit
oii ils bĂątirent l'ancienne Leucade et creusĂšrent un canal de navigation.
Le mÎle paraßt destiné à former un port excellent devant cette ville antique
et à protéger le canal de navigation contre les apports de la mer. Comme
les Corinthiens s'Ă©tablirent Ă Leucade 255oans environ avant notre Ă©ijoque,
on peut conclure que c'est depuis 2600 ans environ que la mer est montée
de 'i"".
» Il est trÚs remarquable que ce chiffre soit trÚs sensiblement d'accord
avec les chiffres trouvés par d'autres observateurs dans des régions trÚs
éloignées les unes des autres. Ainsi le professeur Anton Gnirs a trouvé
que, depuis l'Ă©poque romaine en Istrie, il y a un mouvement positif de la
mer de 2'" au moins {Jahreshericht des K. u. K. Mar. Unterrealschide in Pola,
1900-1901, p. 20, note); et le D'' Schweinfiirth arrivĂ©e la mĂȘme conclu-
sion Ă Alexandrie (F. NoACK, Millheilungen des K. d. Arch. Inst. Ath. Ab-
thedung, t. XXV, 1900, p. 228). Il s'agit, dans l'un et l'autre cas, d'Ă©poques
éloignées de nous de 2000 ans environ, et le mouvement positif est donné
approximativement comme un minimum, tandis que le chiffre de 3"",
trouvĂ© par nous, est donnĂ© comme un chiffre exact et se rapporte Ă
25oo ans.
» Si, d'autre part, on observe que, sur toutes les cÎtes de l'Asie mi-
neure, de l'Egypte, de la GrĂšce, de l'istrie, de l'Italie, les exemples d'en-
vahissement de la mer sont nombreux, tandis que les exemples de recul
de la mer sont rares et plus que douteux, on peut considérer comme
démontré, dans la Méditerranée, que la mer a envahi les continents depuis
2 5oo ans, et que le mouvement positif est de 3".
» I^ouvons-nous trouver le point le plus bas que la mer ait atteint dans
son mouvement de rĂ©gression? Les surfaces d'abfasion qui se trouvent Ă
Modon, dans le PéloponÚse, taillées aussi bien sur le flysch redressé que
sur le calcaire qui perce à travers ce flysch, vont nous permettre de ré-
soudre cette question. La carte de l'Amirautc de Modon nous montre que
ces surfaces d'abrasion, qui avaient été observées pour la premiÚre fois
par les géologues de l'expédition scientifique de Morée {Géologie, p. 338),
s'arrĂȘtent trĂšs exactement Ă la profondeur de 3 brasses, aussi bien Ă l'ouest
de Modon, oĂč Philippson marque du calcaire, qu'Ă l'est, oĂč le mĂȘme gĂ©o-
logue marque du flysch. A l'est, les surftices d'abrasion sont dues aussi
224 ACADĂMIE DES SCIENCES.
bien au flot qu'aux courants; Ă l'ouest, au contraire, elles proviennent
seulement du Mot. Il est clair que ces surfaces taillées sur des surfaces
fortement redressées, dont les tranches apparaissent tout le long de la
surface d'abrasion, donnent, par leur extrémité la plus profonde, le point
limite que la mer n'a pas dépassé, soit que l'érosion soit due au flot ou
aux courants. Cette limite est donc 3 brasses ou 5"", 48.
» Occupons-nous maintenant de déterminer le temps qui s'est écoulé
depuis que la mer a atteint cette limite.
» Le flélroit de Leucade va nous pernieUre de résoudre celte question. Pendant le
creusement du nouveau canal de navigation M. Sakellaropoulos, le directeur des tra-
vaux, a constaté que la lagune à travers laquelle était creusé le canal présentait o",3o
Ă o'",4o d'eau, /4âą Ă 4'"i5o de boue, dont ĂŻĂź^jSo Ă 3âą de boue molle et i",25 Ă iâą,75
de boue tenace, mais de mĂȘme aspect, et contenant les mĂȘmes ct)quilles marines que
la boue supérieure. La surface de séparation des deux couches de boue se trouvait
donc Ă trĂšs peu prĂšs Ă la profondeur de 3âą, qui correspond au niveau que devait avoir
la mer à l'occupation du détroit par les Corinthiens et plutÎt au-dessous. On en con-
clut que la boue molle s'est déposée depuis cette époque, et la boue tenace avant
cette époque. La différence des deux dépÎts doit sans doute tenir au trouble jjroduit
dans la lagune par les courants auxquels l'ouverture du canal donna lieu, ou Ă
d'autres circonstances en rapport avec ce fait, telle que la plus ou moins grande
salinité de la lagune avant et aprÚs l'ouverture du canal.
)) Admettons les chiffres moyens de4'")25 pour la boue totale, de 'i'",'jo pour la
boue molle. Les deux espĂšces de boue proviennent toutes deux des eaux superficielles
des cÎtes qui entourent la lagune. On peut admettre que les quantités de boue
déposées sont proportionnelles aux temps employés pour leur formation. On trouve
ainsi que, puisque la boue de 2^,'j5 d'épaisseur a mis 2 5oo ans pour se déposer, la
boue totale de 4âą, 2.5 aura exigĂ© 386i ans. C'est lĂ l'Ă©poque Ă partir de laquelle les
boues ont commencé à se déposer dans la lagune, c'est-à -dire l'époque à partir de
laquelle la mer l'a occupée, et, à ce moment, elle se trouvait à 4"', 6o environ au-
dessous du niveau actuel, tandis que, aSoo ans environ avant notre Ă©poque, elle se trou-
vait Ă â 3. Ces profondeurs sont proportionnelles aux temps correspondants. Si nous
admettons la mĂȘme proportionnalitĂ© pour la profondeur limite de 5âą, 48, nous trouve-
rons qu'elle aura été atteinte 4566 ans avant notre époque. Mais il est peu probable que
celte profondeur limite ait été atteinte, car il est certain que la mer commence son
travail d'Ă©rosion au-dessous de son niveau moyen.
» Nous pouvons donc admettre que le point de régression limite a été
atteint 4ooo Ă 45oo ans avant notre Ă©poque et qu'il est compris entre la
profondeur limite de 5'"48 obtenue Ă Motion par les surfaces d'abrasion,
et la profondeur de 4"'>6o qu'atteignent les boues dans la lagune de Leu-
cade. »
SĂANCE DU 20 JUILLET igoS. 2-2'
HYDROLOGIE. â Sur l'application de la fluorescĂšine Ă V hydrologie souterraine.
Note de M. E.-A. Mautel.
(I L'emploi de la fluorescĂšine pour la recherche des relations entre les
pertes et les réapparitions de riviÚres (imaginé par Ten Brinken 1877 et
de plus en plus généralisé) a donné lieu récemment à divers Mémoires ou
Notes, dont certaines conclusions me paraissent tout au moins prématurées
et établissent en tout cas que ce sujet est trÚs insuffisamment élucidé.
Comme je l'Ă©tudiĂ© moi-mĂȘme assidĂ»ment depuis 1896, aussi bien Ă l'air
libre que sous terre, en examinant la marche des eaux intérieures parmi les
obstacles qu'elles rencontrent, je demanderai la permission de fixer un peu
les idées, en résumant trÚs sommairement ce qui paraßt acquis actuellement
sur la question :
» i" La solution de fluorescĂšine, mĂȘme trĂšs concentrĂ©e, se dĂ©colore au
soleil en moins de 24 heures.
» 2° Au ..otià uanw ^" plein jour, mais à l'ombre, elle ne commence à se
décolorer qu'au bout d'une semaine au moins.
» 3° Dans l'obscurité complÚte je conserve, depuis 1897, des échan-
tillons de solutions absolument inaltérées.
)i 4° La décoloration partielle par l'argile, reconnue par M. Trillat
{Comptes rendus, i3 mars 1899) est moindre sous pression qu'Ă l'air libre,
remarque importante, puisque j'ai montré que, dans les réservoirs des
cavernes, l'eau peut atteindre plusieurs atmosphĂšres de pression (Comptes
rendus, 28 décembre 1896).
" 5° La fluorescĂšine, mĂȘme dans une eau trĂšs chargĂ©e d'argile, ne se.
décante pas, contrairement à ce qui a été admis jusqu'ici; au jour sans
soleil {voir 2") elle se dĂ©colore lentement, sans ĂȘtre entraĂźnĂ©e par l'argile qui se
dépose au fond du vase d'essai.
» (3" La coloration n'est modifiée ni par le filtre en papier, ni par la
bougie du filtre Chamberland, systĂšme Pasteur.
» 7° La vitesse de propagation souterraine peut varier dans la propor-
tion de I Ă 200 au moins; j'ai constatĂ© 5âą, 5oĂ l'heure Ă Padirac(mai 1908)
et loSoâą Ă l'heure Ă Bramabiau (septembre 1897), soit 182'" Ă 25""" par
jour. Les causes de ralentissement dans l'Ă©coulement des eaux souterraines
sont les Úboulements rocheux, amas de sable ou d'argile, rétrécissements,
siphonnements ou conduites forcées, expansions en bassins; bref, toutes
les diminutions de section, multiplications de frottement et stagnations.
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 3o
220 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 8° L'accélération est produite par l'augmentation de la pente et sur-
tout par celle du débit (vitesse de Bramabiau, S",! 8 par minute, avec débit
inférieur à i'"' par seconde, et 17'", do par minute avec 3"'' par seconde;
vitesse du Rhin à Ragaz, 8*"" par heure pour 200"^° par seconde et 4 pour
1000 de pente; vitesse de la Tamina à Ragaz, 3''" par heure, débit 9"°' par
seconde et 5o pour 1000 de pente; le torrent coule moins vite que le fleuve
(août 1900).
» cf Les expériences de TenBrink et Knop (187 7) au Danube-Aach et de
MM. Miquel et Dienert (^Rapports de la Commission de Montsouris sur les
sources du bassin de la Seine, 1901-1903) ont fourni des vitesses Ă©gales Ă
celles de la fliiorescéine, pour les dissohitions de sel et la levure de biÚre
(et mĂȘme parfois infĂ©rieures).
» 10° La remise en marche de colorations souterraines est bien l'Ćuvre
des crues internes ; mais, en raison de l'absence de dĂ©cantation (§ 5° et i â 7°),
on ne doit pas se prononcer encore sur la façon dont elle se réalise; je
pense qu'elle provient d'une baisse qui, aprÚs le jet de Ui fluorescéine,
arrĂȘte l'eau colorĂ©e de bassins de retenue, momentanĂ©ment privĂ©s d'Ă©cou-
lement, puis remis en mouvement (voire mĂȘme anastomosĂ©s) par une
chasse de crue. Elle peut aussi élre fictive, par subdivisions inégales du
cours souterrain.
» 1 1° Les eaux troubles des torrents glaciaires et des crues diminuent,
jusqu'Ă l'annulation complĂšte, la coloration mĂȘme trĂšs forte.
» 12" Mais l'expérimentateur peut remédier à cela par la décantation
ou le filtrage des particules argileuses (§ 5° et 6°).
» i3" Il est exact que la propagation de la fluorescéine semble moins
rapide que celle de l'eau qui la vĂ©hicule; en eau trĂšs calme, j'ai trouvĂ©, Ă
Padirac (22 mai i<)o3), une vitesse de 12'° par heure pour la tĂȘte d'une
coloration et de Z[âą seulement pour la queue, soit un retard des | pour la
fin de la couleur. En espaçant les jets de couleur, les derniers finissent
toujours par rejoindre les premiers.
» Mais il pourrait bien y avoir là (le fait étant contraire aux consé-
quences physiques de la paifaite incorporation moléculaire de la fluores-
céine dans l'eau, § 5° et 6°) une illusion, produite par une notion insuffi-
sante des conditions maiérielles de l'écoulement, et surtout des variations
incessantes de vitesse causées par les obstacles rencontrés. Ici, surtout, la
circonspection s'impose.
» i4° En tout cas, ce retard, s'il est réel, et surtout les risques de
retenue dans l'argile (§4") qui peuvent aboutir à la dilution et à l'invisi-
SĂANCE DU 20 JUILLET IçjoS. in'j
bilité complÚtes, en cas de 1res long ou de trÚs lent parcours, permettent
de dire qu'un résultat négatif tiendra le plus souvent à la trop petite quan-
tité de fluorescéine employée. Quelque soit l'inconvénient d'un excÚs de
coloration, c'est le seul moyen de compenser les nombreux éléments d'in-
succÚs des expériences. Et le précieux fluorescope de MM. Trillat et Mar-
boutin doit ĂȘtre utilisĂ© bien plus comme correctif de ces Ă©lĂ©ments que
comme moyen d'Ă©pargner la substance ou d'en restreindre les effets.
» i5° Il faut jeter la fluorescéine, non pas lentement et par petites quan-
tités à la fois, mais, au contraire, rapidement et abondamment, afin de
commencer toute expérience avec le maximum possible de coloration.
» 16° L'absence de décantation se manifeste aussi sous terre : à Padirac,
du 23 mai au 7 juin igoS, avec 750^ de fluorescéine, j'ai maintenu coloré,
pendant i5 jours, un bassin de Sooo""' Ă Gooo""', sans qu'aucune trace de
couleur soit demeurĂ©e ensuite perceptible (Ă l'Ćil nu), mĂȘme sous 5"" de
profondeur; la décoloration a été lente et progressive à partir du troi-
siĂšme jour.
» ï']" La propagation de la couleur en eau 1res calme se fait en minces
filaments vasculaires, Ă la surface ou entre deux eaux, mais sans chute vers
le fond (^ 3° et 17").
» 18° Toute expĂ©rience devrait ĂȘtre faite de prĂ©fĂ©rence lors des crues
et mĂȘme dans les trois Ă©tats d'eaux basses, moyennes et hautes, les diffĂ©-
rences de rĂ©sultats devant ĂȘtre Ă©minemment instructives. »
A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures trois quarts.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet 1908.
Exposition uni^'er selle inter nationale de 1900. Rapport général administratif
et technique, par M. Alfred Picard, Membre de l'Instiuit; t. III. 1" Partie: Palais et
autres édifices ou bùtiments généraux de l' Exposition universelle internationale
de 1900 ; parcs et jardins; tour de 3ooâą ( suite). â 5' Partie : Eaux ; force motrice ;
éclairage. Paris, Imprimerie nationale, 1908; 1 vol. in-4°. (Hommage de l'aïUeur. )
228 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Recherches su/' les instruments, les méthodes et les dessins lopographiques, par le
Colonel A.. Laussedat, Membre de l'Institut; t. II. 2' Partie : DĂ©veloppement et pro-
grĂšs de la MĂ©trophotographie Ă l' Ă©tranger et en France. Paris, Gaulhier-Villars,
igoS; I vol. in-S". (Hommage de l'auteur.)
La Phthiriose de la Vigne, parL. Mangin et P. Viala; avec rj planches et 55 figures
dans le texte. Paris, bureaux de la. Bévue de Viticulture, igoB; i fasc. in-4°. (Présenté
par M. Guignard. Hommage des auteurs.)
Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-
Lettres du département de F Aube; t. XXXIX, 3* série, année 1902. Troyes, Paul
Nouel; 1 vol. in-8°.
Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; 2" série,
t. XXXI, années 1902-1903, fasc. 1. Le Mans, imp. de l'Institut de Bibliographie,
1903 ; I fasc. in-8°.
{A suivre.)
ERRATA.
(SĂ©ance du 6 juillel igoS.)
Note de M. Maurice Nicloux, Injection intraveineuse de glycérine ; dosage
de la glycérine dans le sang; élimination par l'urine :
Page 72, ligne 6, au lieu de 2 minutes i5 secondes, lisez 6 minutes.
MĂȘme page, ligne 8 en remontant, au lieu de 3o minutes, lisez 3o secondes.
(SĂ©ance du \'i juillet 1903.)
Note de M. LĂ©opold Mayer, Sur les modifications du chimisme respira-
toire avec l'Ăąge, en pnrticidier chez le Cobaye :
Page 137, ligne 21, au lieu de Halsdane, lisez Haldane.
MĂȘme page, ligne 34, au lieu de physique, lisez physio-.
MĂȘme page, ligne 37, au lieu de respiratoire, lisez respiratoires.
MĂȘme page, ligne 38, au lieu de HĂ©ger, lisez Heger.
Page i39, ligne 4, au lieu de 3i3ooa; r= 2600}', lisez 3i3oox â 2600 k-
MĂȘme page, ligne 7, au lieu de Bastien, lisez M. Bastien.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
. Quai des Grands-Aiigustins, n° 55.
is i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent rĂ©guliĂšrement le Dimanche. Ils forment, Ă la Hn do l'^nn^n h»,,. â . âą , â
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j Germain etGrassin.
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c j Laurens.
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Renaud.
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s....... j"«"''y-
( Marguerie.
Juliot.
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Ratel.
Rey.
Lauverjat.
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Drevet.
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'le Foucher.
l Bourdignon.
1 Dombre.
i Thorez.
( Quarré.
â Ferr..
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' M"' lexier.
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^-yon ( ElTantin.
l Savy.
I Ville.
Marseille Ruai.
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Martial Place.
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Mmes Thibaud.
Orléans LodJé.
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Bochefort Girard (M"").
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Bouen , "
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Moulins . . ..
Nari tes
Nice . . . .
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Poitiers.
_ , 1 Ponleil-Burles.
Toulon
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Toulouse..
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' ' ' \ Privai.
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Tours j PĂ©ricat.
' Suppligeon.
Valenciennes ,
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Barcelone Verdaguer.
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Berlin ) Dames.
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Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
Lamertin.
Bruxelles MayolezelAudiarte.
* Lebégue et G'*.
â , ( Sotchek et C°.
Bucharest . , ,
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BelletC'
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽsl et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
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GenĂšve Georg.
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Payol et C'V
Barlh.
Brockhaus.
Leipzig ( KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
, Desoer.
LiĂšge.
Lausanne..
\
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Londres
âą âą Hachette et C'-.
Nuit.
Luxembourg . .
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Madrid .
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encours de iSoo cl puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dill'érenls terrains
laires, suivant I ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher lu
les rapports qui existent entre letalactuel du rÚgne organique et ses étals antérieurs.., par M, le Professeur Bronn. In-4% avec 7 planches; 1861... 25 fr.
mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, d les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
r 3.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 20 juillet 1903.)
MĂMOIRES ET COMMUNIGATIOIVS
DES MEMBIĂRS ET DES COKRESPONDANTS DE 'L'ACADĂMIE.
Pages.
M. J. BoussiNESQ. â Extension, Ă des cas
oĂč le fond est courbe, du mode d'Ă©coule-
ment qui se conserve dans une nappe
d'eaux d'infiltration reposant sur un fond
plat '53
M. Armand Gautier. â Sur une nouvelle
métliode de recherche et de dosage des
traces les plus faibles d'arsenic i58
Pages
M. Yves Delage. â Suj' les mouvements de
tcĂźrsion de l'Ćil dans les orientations du
regard, l'orbite restant dans la position
primaire
M. K. Blondlot. â Sur une nouvelle action
produite par les rayons n et sur plusieurs
faits relatifs Ă ces radiations 166
63
IVOIVIMATĂONS.
iM. Baccelli e
Section de
si Ă©lu Corrcspoiiilanl pour la
MĂ©decine et Chirurgie, en
remplacement de M. OUier, décédé i6g
MĂMOIRES PRESENTES.
M. L. Fraichet. â Ătude sur les dĂ©forma-
tions moléculaires d'un barreau d'acier
soumis Ă la traction .
169
CORRESPOXDANCE.
M. QuĂNisSET. â Photographies de la co-
mĂšte Borrelly, igo3 c
M. Charbonnier. â Sur la thĂ©orie du champ
acoustique.
M. A. Petot. â Contribution Ă l'Ă©tude de
la surchaufTc
M. A. Bouzat. â Courbes de sublimation..
M. P. Lanoevin. â Sur la loi de reconibi-
naison des ions
M. Iliovici. â Essais sur la commutation
dans les dynamos Ă courant continu
M. Georges Meslin. â Influence de la tem-
pérature sur le dichroïsme des liqueurs
mixtes et vérification de la loi des in-
dices
M. C. Camichel. â Sur la spectrophoto-
métrie photographique
M. A. Trillat. â BĂ©actions catalyliques
diverses fournies par les métaux ; inllucnees
activantes et paralysantes ,
M. A. Becoura. â Sur l'acide ferrisulfurique
et le ferrisulfate d'Ă©thyle.
M. P. ChrĂ©tien. â Les bleus de Prusse et
de Turubull. Une nouvelle classe de cya-
nures complexes
M.M. Ch. Moureu et A. Valeur. â Surla
spartéine. CaractÚres généraux; action de
quelques réducteurs
MM. L. Bouveault et A.. Wahl. â Sur les
Ă©thers isonitrosomaloniques et leur trans-
formation en éthers mésoxaliques
M. LĂON Brunel. â Action de l'ammoniaque
surl'oxyde d'Ă©thylcncdu fl-o-cyclohexauc-
bulletin bibliographiqui':
Errata
.70
â 7'
173
175
"77
â 79
182
iS4
.87
.89
'9'
196
diol 198
M. G. ANDRE. â Becherches sur la nutri-
tion des plantes étiolées 199
M. S. Posterxak. â Sur la matiĂšre phospho-
organique de réserve des plantes à chlo-
rophylle. Procédé de préparation 202
M. H. R1GĂME. â Sur des racines dressĂ©es
de bas en luiut, obtenues expérimentale-
ment 204
M. Henri Jc.melle. â Une PassiflorĂ©e Ă
résine 206
M. Guillaume Guandidier. â Contribution
Ă l'Ă©tude de V.Epyornis de Madagascar.. 208
M. A. Lacroix. â Les enclaves l3asiques
des volcans de la Martinique et de Saint-
Vincent 211
MM. Cl. Vurpas et A. LĂ©ri. â Contribution
à l'étude des altérations congénilales du
systÚme nerveux ; patbogénie de l'anen-
céphalie 2i3
.M. J. Le GoFF. â Sur les gaz organiques
de la respiration dans le diabÚte sucré... 216
MM. E. IlED0>ret C. F.'.eig. â Sur l'entretien
de l'irritabilité de certains organes séparés
du corps, par immersion dans un liquide
nutritif arlificiel 217
M.\L V. CoRNiL et P. CouDR.iY. â De la for-
mation du cal 220
M. Pu. Negris. â Observations concernant
les variations du niveau de la mer depuis
les temps historiques et préhistoriques... 222
M. E.-A. Martel. â Sur l'application de
la (luorescéine à l'hydrologie souterraine.
225
i'7.7
228
PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH lE R - V ILL ARS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant .-' Gauthier .Villars.
^ >'âą> 1903
Ă,6ft5) SECOND SEMESTUE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
K 4(27 Juillet 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1862 ET l[\ MAI iSyS
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
H y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
an plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne j)ourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qi
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séa
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Sa
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des pe
qui ne sont pas Membres ou Correspondants <
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou 1
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoi
tenus de les réduire au nombre de pages re
Membre qui fait la présentation est toujours
mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce
autant qu'ils le jugent convenable, comme il
pour les articles ordinaires de la correspondĂź
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Menabre doit ĂȘtrt
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plu
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Com^
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte n
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă par
Les Comptes rendus ne contiennent ni plai
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures
autorisées, l'espace occupé par ces figures <
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frai
teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra
les Instructions demandés par le Gouvernen
I
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administi 1
un Rapport sur la situation des Comptes ren(<
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécutio 1
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont I
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séan
1? 1903
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 27 JUILLET 1903,
PRĂSIDĂE PAR M. MASCART.
MEMOli'.ES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
CHIMIE MINĂRALE. â PrĂ©paration et propriĂ©tĂ©s d'un siliciure de ruthĂ©nium ( ' ).
Note de MM. Henri Moissax et Wilhem Maxchot.
« Lorsque l'on chauffe au four électrique un mélange, de 1^,5 de
ruthénium en poudre et de 7^ de silicium cristallisé, placé dans une nacelle
de charbon au milieu d'un tube de mĂȘme substance, on obtient rapide-
ment la fusion du mélange, puis la combinaison se produit; elle est accusée
par un rapide dégagement de vapeur, enfui le liquide redevient tranquille
et, Ă ce moment, on arrĂȘte l'expĂ©rience. Cette derniĂšre ne demande pas
plus de 2 Ă 3 minutes avec un courant de 600"âą'' sous 120^°"**. Au moment
de la combinaison, une certaine quantité de métal a été volatilisée sous
forme de vapeur brune. Il est important que le courant du four Ă©lectrique
soit trÚs constant; sans quoi, les résultats ne sont pas comparables. Cette
expérience a été répétée plusieurs fois dans un creuset de charbon et a
toujours donné les mÎmes résultats.
» On obtient, dans ces conditions, un culot métallique bien fondu et
qui prĂ©sente toujours le mĂȘme aspect lorsque l'on fait varier le poids du
silicium du simple au double. Cette substance est concassée, réduite en
poudre, puis traitée par une lessive de soude au bain-marie et, ensuite, par
un mélange d'acide fluorhydrique et d'acide nitrique. 11 reste, aprÚs ces
traitements, des cristaux blancs, brillants, mélangés à des quantités va-
(') Nous avons poursuivi ces recherches au moyen d'un bel échantillon de ruthé-
iiiuni mĂ©lallique qui nous a Ă©tĂ© remis par M. Malhey, de Londres. Aous tenons Ă
adresser Ă ce grand industriel tous nos remerciements.
C. K., 19UO, 2' Semestre. (T. CX.\\VH, \' 4.) 3l
23o ACADĂMIE DES SCIENCES.
riables de carbnrundum que l'on peut séparer, grùce à leur différence de
densité, au moyen de l'iodure de méthylÚne.
» Le mĂȘme composĂ© peut ĂȘtre obtenu dans un Ă©tat de puretĂ© plus
grand, en chauffant au four Ă©lectrique, dans un creuset de charbon, un
mélange de 1^,5 de ruthénium, iS'' de silicium et 5^ de cuivre. La réaction
se pi'oduit alors avec plus de régularité à la température d'ébuUition du
siliciure de cuivre et, aprĂšs le mĂȘme traitement que prĂ©cĂ©demment, on
obtient un siliciure de ruthénium trÚs bien cristallisé, exempt de siliciure
de carbone et répondant à la formule Ru Si. Le rendement est d'environ
80 pour 100 du poids du ruthénium mis en expérience (').
)) PropriĂ©tĂ©s physiques. â Les cristaux que l'on prĂ©pare ainsi se prĂ©sen-
tent en prismes terminĂ©s par des pyramides, ou sous forme de dendrites Ă
arĂȘtes bien arrĂȘtĂ©es. Ces cristaux trĂšs brillants possĂšdent une couleur
blanche et un aspect métallique. Dans certaines préparations, nous avions
obtenu une substance de couleur plus foncée, mais cela tenait à une oxy-
dation superficielle. Ces derniers cristaux reprennent tout leur Ă©clat dĂšs
qu'on les maintient quelques instants au contact de fluorhydrate de fluo-
rure de potassium fondu.
)) Leur densité est de 5,4o à la température de -l- \". L'action du sili-
cium sur le ruthénium fournit donc un siliciure formé avec augmentation
de volume. Ce siliciure de ruthénium est trÚs dur. Il raye avec facilité le
cristal de roclie, la to[>aze et le rubis. Sa poussiĂšre est sans action sur une
surface bien polie de diamant. Il est volatil au four Ă©lectrique.
» PropriĂ©tĂ©s chimiques. â Ce siliciure de ruthĂ©nium est un composĂ© trĂšs
stable. Cependant le (luor l'attaque Ă froid eu produisant une vive incan-
descence. Le chlore l'attaque lentement et incomplĂštement vers 5oo".
Mais au rouge, la combinaison se produit avec un dégagement de chaleur
notable. iMÚme à plus haute température, l'attaque n'est pas complÚte.
» Les vapeurs de brome et d'iode réagissent lentement sur ce sili-
ciure en poudre, à une température de 600°. La réaction est, en tous
points, comparable Ă celle du chlore.
» Brusquement chauffé, le siliciure de ruthénium brûle dans l'oxygÚne
avec une belle incandescence. Du reste, les oxydants, tels que le chlorate
(') Lorsque l'on emploie dans celte préparation une quantité de cuivre plus grande,
il se forme un autre siliciure moins riche en silicium qui, léi;Úremenl chaufTé, prend
feu dans un courant de chlore.
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 23l
de potassium en fusion, l'attaquent d'une façon progressive, mais sans
incandescence. On perçoit en mĂȘme temps l'odeur dn peroxyde de ruthĂ©-
nium RnO*. De mĂȘme le bichromate de potassium en fusion l'attaque
lentement.
» La vapeur de soufre au rouge sombre décompose ce siliciure; à la
miĂȘme tempĂ©rature il est lentement attaquĂ© par le sodium et le magnĂ©sium
en fusion.
» Le siliciure de ruthénium n'est pas attaqué par tous les acides à leur
température d'ébullition, et le mélange d'acide nitrique et d'acide fluorhy-
drique, qui ne fournit aucune action à froid, ne réagit à chaud qu'avec
une extrĂȘme lenteur.
1) La potasse et le carbonate de potassiiun fondus attaquent plus diffici-
lement le siliciure que le mĂ©tal. Il en est de mĂȘme pour le mĂ©lange de ces
composés avec l'azotate de potassium. Par contre, un mélange de bisulfate
et d'azotate de potassium attaque lentement ce siliciure, avec production
de perruthénate.
» On sait avec quelle facilité l'hypochlorite de potassium attaque le
ruthénium. Celte solution n'exerce aucune action sur le siliciure. Cette sta-
bilité du siliciure de ruthénium, soit en présence des hvpochlorites alcalins,
soit en présence d'un mélange d'acide nitrique et d'acide fluorhydrique,
démontre bien que notre nouveau composé ne renferme ni métal ni sili-
cium libre.
» Analyse. â Ce dosage est assez dĂ©licat. Pour attaquer le siliciure de
ruthénium, nous avons employé un artifice indiqué par Joly dans ses belles
recherches sur les composés de ce métal (' ). Nous avons fait agir sur un
poids déterminé de siliciure un mélange, bien exempt d'oxygÚne, de chlore
sec en excĂšs et d'oxyde de carbone. Il faut avoir soin de faire cette attaque
au-dessous du rouge naissant poiu' que le chlorure anhydre sublimé ne
soit pas trop difficile à détacher du verre. Le chlorure de silicium produit
dans cette réaction est recueilli, transformé en silice et, du poids de cette
derniÚre, il est facile de déduire le poids de silicium du composé. Le
mélange formé de chlorure de ruthénium et du résidu de siliciure non
attaqué (résidu trÚs faible lorsque l'attaque a été assez longue) est chauffé
dans un courant d'hydrogÚne pour réduire le chlorure à l'état de métal,
([') A. Joly, Aclio/i du chlore sur le rutliriiiuin {Comptes rendus, t. GXIV, 189-^,
p. 191).
232 ACADĂMIE DES SCIENCES.
puis pesé aprÚs refroidissement dans mie atmospliÚre d'acide carbonique.
On reprend ensuite par une solution d'hypochlorile Ă chaud, qui dissout le
ruthénium et laisse le résidu de siliciure. La différence entre les deux pesées
donne le poids de ruthénium.
» Dans la plupart de nos analyses, en partant de 0,2 de siliciure, l'at-
taque Ă©tait complĂšte aprĂšs l'^So"^. Nous avons obtenu ainsi les chiffres
suivants :
3.
22, 10
Ruthénium. . . .
1.
âą 77.94
2.
77.65
Silicium
»
20,17
Théorie
âą'1.
pour Ru Si.
77.98
78.17
21 ,o3
21,83
» Conclusions. â En rĂ©sumĂ©, Ă la tempĂ©rature de fusion du ruthĂ©nium,
ce métal se combine avec facilité au silicium pour donner un siliciure de
formule Ru Si de densité 5,4o, parfaitement cristallisé, possédant une
grande dureté et trÚs stable en présence de la plupart des réactifs. »
CHIMIE GĂNĂRALE. â Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel
de cuisine, les eaux minérales, etc. Son dosage dans quelques réactifs usuels.
Note de M. Arsiand Gadtiek.
« On savait depuis longtemps que les eaux de mer contiennent une
faible proportion d'arsenic; je viens de m'assurer qu'à la façon du phos-
phore il y est en partie dissous, en partie organisé et contenu dans les
constituants du plankton, tout particuliĂšrement dans les algues microsco-
piques oĂč il accompagne l'iode ('). Mais jusqu'ici la difficultĂ© de recueillir
la totalité de traces d'arsenic en présence des masses de chlorures de l'eau
de mer a rendu impossible pour ces eaux toute dĂ©termination exacte, mĂȘme
en bloc, de cet important élément.
» La méthode que j'ai décrite {voir p, i:")8) m'a permis, au contraire, de
doser facilement l'arsenic dans les eaux de mer, le sel marin, le sel gemme,
les eaux minérales. Dans le but de poursuivre utilement mes recherches
sur l'arsenic physiologique normal, je l'ai dosĂ© de mĂȘme dans l'eau distillĂ©e
et dans les réactifs généralement utilisés dans ce cas.
» A. Eau de mer; sources salĂ©es. â Dans l'eau de mer de l'Atlantique
(') Comptes rendus, l. CXXXV, p. 833.
SĂANCE DU 37 JUILLET IQoS. 233
(cÎtes de Bretagne), j'ai essayé de doser l'arsenic sous ses trois formes:
minéral, organique et organisr.
» L'eau filtrée sur biscuit de SÚvres a été additionnée, par litre,
de 10 cent, cubes de solution de sulfate ferrique pur d'arsenic ( ' ), portée
alors à l'ébuliition, saturée d'ammoniaque et filtrée. L'arsenic minéral a
été dosé en recueillant le précipité ferrique, le dissolvant dans l'acide sulfu-
rique Ă©tendu et versant direclement dans l'appareil de Marsh, comme il est
dit (p. i6i); on dose ainsi l'arsenic minĂ©ral. La liqueur oĂč s'Ă©tait produit ce
prĂ©cipitĂ© a Ă©tĂ© additionnĂ©e, aprĂšs fiitration, de 3oâą' d'acide nitrique pur et
distillée à sec au bain de sable dans une cornue de verre vert (-), munie
d'un récipient suivi d'un réfrigérant et d'un tube terminal de Will et Wa-
rentrapp garni de solution de potasse pure et chaude, le tout assemblé par
rodages à l'émeri. Les vapeurs acides non condensées et le chlore s'échap-
paient bulle Ă bulle Ă travers une solution de potasse pure (^), destinĂ©e Ă
recueillir et détruire les vapeurs de chlorure d'arsenic qui pouvaient se
produire. AprÚs dessiccation complÚte et légÚre calcination du résidu sec
de la cornue, la liqueur acide distillée et la solution alcahne des tubes
de W. et W., furent mélangées, neutralisées, additionnées de lo""" de solu-
tion ferrique, portées à l'ébuliition, etc. On précipite et dose ainsi l'arsenic
organique.
» Toutes corrections faites des faibles traces d'arsenic introduites par le
réactif, cette expérience a donné :
Pour I litre^
. r, , âą . . 1 1 , , { Arsenic minĂ©ral. . . oâąs,ooq
A. tau de mer puisée a io^'^ des cÎtes \ ^
, n , , - -,â , y , \ Arsenic organique. o"s 0008 (environ)
de Bretagne et a .i"^ de profondeur . j n t 1 \ 1
' Arsenic organisé. . . Indosable en i litre
B. MĂȘme eau de mer Arsenic total.
o"'6, 010
» Les déterminations suivantes sont aussi intéressantes, parce qu'elles
ont été faites sur l'eau de l'Atlantique puisée au voisinage des Açores,
et sur la mĂȘme verticale, mais Ă diffĂ©rentes profondeurs . Elles avaient Ă©tĂ©
(') Cette solution ferrique contenait So^ de Fe'O^ au litre.
(^) On s'était assuré que dans ces conditions le verre ne cédait pas à l'acide une
quantité sensible d'arsenic.
(') Elle contenait o'"f, oo44 de As pour 100 et o-"s,ooo4 pour la quantité employée.
234 ACADĂMIE DES SCIENCES.
recueillies, avec toutes les précautions convenues d'avance, par les soins
et sous les yeux de son Altesse le Prince de Monaco que je ne saurais trop
remercier :
Eau (le rAtlantique (Açorcs).
Sondages. Profondeur. .As par litre.
S. iSg^... loâą o,025
Id ]335 o,oio
S. 1/427 (/=2°,7) 0943 (à (3"' ou S'" du fond) 0,080
» Il semble donc que dans les parages volcaniques l'arsenic abonde
surtout dans les grands fonds. Nous verrons, en efFet, tout Ă l'heure, que
les Ă©manations venues des profondeurs terrestres entraĂźnent avec elles des
vapeurs de chlorure de sodium trĂšs arsenical. A sa surface, l'eau de la mer
s'enrichit moyennement en arsenic grĂące peut-ĂȘtre Ă la fois au plankton
qui la peuple et Ă l'Ă©vaporation.
» Les eaux des sources salées sont toutes, on le sait, plus ou moins arse-
nicales, particuliÚrement les eaux ferrugineuses et les chlorurées sodiques.
Ma nouvelle méthode permet d'y doser l'arsenic avec grande précision et
rapiditĂ©. Le chlorure de sodium n'empĂȘche en rien l'entrainement de l'ar-
senic par le sel ferrique qui s'insolubilise Ă chaud. J'en donnerai comme
exemple le dosage que j'en ai fait dans l'eau salée de Misserey, prÚs Besan-
çon, eau provenant d'infiltrations naturelles passant sur une couche sali-
fÚre de .^4⹠d'épaisseur placée à i^S*" de profondeur. Cette eau est presque
saturée de sel dont elle contient 326°' par litre. Elle a donné :
Arsenic par litre o"'s,oio.
)) C'est la richesse en arsenic des eaux de mer de surface à l'entrée de
la Manche (').
M B. Sel marin, sel gemme, â Il m'a paru probable que le sel marin
i.ssu des eaux de mer arsenicales devait contenir une proportion sensible de
cet élément. C'est ce que confirment les analyses suivantes :
(') J'ai des raisons de penser que l'arsenic et l'iode varient beaucoup dans les eaux
de mer mĂȘme prises sur un mĂȘme point, et suivant des conditions qui nous Ă©chappent
encore et n'ont pas de relation sensible avec les saisons.
SĂANCE DU âąi'] JUILLET I9o3. 235
Arseoic
pour lOoE
Origine. de seL
Sel Ijlanc fin CĂŽtes de Bretas^ne o,oo3
Sel blanc fin Sables d'Olonne o,ooi
0,045
e , . , . . Sables dOlonne, Partie soluhle oâąs, o3a
bel <;ris de cnisine. < ,, . , âą r. â âą , , ,
( sur I Atlantique./ l-'artĆ insoluble 0°'^, 010 \
Sd dit anglais ('). (Acheté chez Potin à Paris) o,oi5
As pour lOoLui'
Origines. de sel.
Stassfurth (trĂšs bel Ă©chan-
uiç
Sel »emnie < ' ... , o,oo25
( tiilon transparent) )
,, (Salines de Saint-Nicolas, ) /"«///f .ço/w6/e. .. . oâąs,ooq ) ,
la. { , ^^ ââąâą,,, - i 0,014
( prĂšs Nancy ] Partie insoluble.. o'"s,ooo )
I Montagne de sel de Djebel- 1
Amour ( Sud-Oranais) l o,oo5
(bel Ă©chantillon ) )
Chloi'ure de sodium fondu au rouge (Origine inconnue) , o,o3o
Chlorure de sodium recueilli dans une fissure volcanique du VĂ©suve. . . 0,17:)
» Le chlorure de sodium conlient donc toujours de l'arsenic, surtout
s'il est d'origine volcanique directe et lors mĂȘme qu'il a Ă©tĂ© fondu au rouge.
)) Nous tirerons de ces analyses un autre enseignement. De tous les sels
usuels, le sel gris de cuisine est le plus riche en arsenic.
» Le sel marin me paraĂźt donc constituer l'une des sources principales Ă
Liquelle nous puisons tous les jours l'arsenic qui nous est nécessaire et
(pie certains de nos organes emmagasinent avec une surprenante avidité.
» Au point de vue médico-légal, il y a lieu de tenir compte aussi de cette
introduction continue d'arsenic dans l'Ă©conomie par le sel de cuisine. Mais
il faut remarquer que les quantités ainsi absorbées sont trÚs minimes
(environ un décimilligranmie par mois). Surtout il ne faut pas oublier que
l'ai montré que le foie, le sang, l'estomac, les muscles, etc. des mammi-
fÚres ne contiennent pas d'arsenic à l'état normal ou une quantité qui ne
paraßt pas généralement supérieure à -j-j^ de milligramme par loo^^ {- ).
)) C. Eaux minĂ©rales. â J'ai eu la curiositĂ© de doser l'arsenic, par ma nou-
velle méthode, dans quelques eaux minérales oßi plusieurs habiles analystes
l'avaient déjà déterminé. J'ai particuliÚrement examiné, à ce point de vue,
les eaux de Vichy oĂč l'arsenic avait Ă©tĂ© dosĂ© suivant d'autres procĂ©dĂ©s et
(') Ce sel, fin, opaque, paraßt mélangé d'une trÚs faible proportion d'épices.
(â -) Si l'on corrige l'arsenic obtenu de celui qu'apporte l'ensemble des rĂ©actifs.
236 ACADĂMIE DES SCIENCES.
en ;igissant sur de grandes quantités d'eau, en particulier par M. VVillra,
dont on connaßt la haute précision.
» Voici nos résultats comparatifs :
Arsenic par litre.
Sources de Vicliy ("j. A.Gautier. E. AVillui.
lug m?
Grande Grille 0,28 0,82
Puits ChĂŽmai 0,24 0,82
HĂŽpital o,i4 0,48
Célestins (-) 0,12 »
Haulerive o,3i 0,82
M Mes analyses ont été faites sur 100 cent, cubes d'eau seulement.
» Sauf pour la source de VHÎpital, on remarquera la concordance trÚs
satisfaisante des nombres de M. Wdlm et des miens. Pour l'eau dile de
VHÎpital, deux dosages faits sur loo et 200 cent, cubes d'eau m'ont donné
ce mĂȘme poids de t4 cenlimilligramnies d'arsenic par litre. Cette eau
aurait-elle subi quelques variations en arsenic avec le temps?
» D. RĂ©actifs divers. â J'ai voulu me servir enfin d'une mĂ©thodes! com-
mode et si sûre pour déterminer les quantités d'arsenic que les réactifs
prétenilus purs ordinairement employés à la recherche physiologique ou
médico-légale de ce métalloïde introduisent dans les dosages faits par les
anciens procédés. Voici mes résultats :
Arseuic.
Eau distillée à Talambic de cuivre étanié, aprÚs nié-
me
lange de is CO'Na- par litre 0,0007 par litre
Eau distillée à la cornue de verre avec i pour 1000
de GO''iNaH pur 0,0011 »
Ammoniaque dite pure du commerce 0,0010 pour 100'^"''
Ammoniaque faite avec du sulfate de potasse pur
d'arsenic et de la soude caustique dite /j«/c o,oo33 »
Bicarbonate sodique pur du coiniiierce 0,016 pour loos
Nitre pur du commerce 0,001 5 »
Sulfate de potasse dit /)«/⹠0,006 »
Le mĂȘme purifiĂ© par (SO'')^Fe^, ce rĂ©actif conte-
nant 3o8 Fe-0' au litre 0,0000 »
Sulfate ferrique jjurifié, contenant 3os Fe-0'' au
litre o,ooo4 pour loo"^
-.cm-'
(') Eaux puisées par moi et embouteillées sur place.
C) L'eau dite des Célestins provient de trois sources analysées séparément par
M. Willm. Nous n'avons pu savoir exactement celle qui correspondait Ă notre analyse.
SĂANCE DU 27 JUILLET ipoS. aSy
Acide nitrique spécialement pniillé o, 00028 en jocs
Solution concentrée dans l'eau de gaz sulfureux.. . . o,oo5 en loo'''"'
HydrogÚne sulfuré obtenu par FeS ordinaire et HCl
ordinaire et lavĂ© attentivement aux acides et Ă
'eai' quantité considérable (')
HydrogÚne sulfuré purifié 0,0008
Zinc pur 0,0000 en 20s
» Ainsi, la plupart des réactifs prétendus purs dont on se sert habi-
tuellement dans les recherches d'arsenic par les anciennes méthodes :
l'eau distillée, l'acide nitrique, l'acide sulfureux, les bisulfites, l'ammo-
niaque et son carbonate, et surtout l'hydrogÚne sulfuré, contiennent
tous une trace, et ce dernier gaz une quantité relativement trÚs grande
d'arsenic. On peut à peu prÚs négliger la dose inappréciable d'arsenic
qu'introduit la mĂ©thode au fer, mais il n'en est pas de mĂȘme quand on
recourt aux anciennes. J'ai calculé que, avec mon ancienne méthode, la
plus perfectionnée, on peut apporter, par l'emploi de 100^' d'acide nitrique
spécialement purifié et l'ensemble des autres réactifs, de o'"°,ooi à o^s^oooa
d'arsenic. Quoique trÚs faibles, ces quantités deviennent inquiétantes s'il
s'agit de s'assurer de l'existence ou de l'absence de l'arsenic physiolo-
gique dans des tissus et des organes oĂč l'on n'en trouve que des traces de
l'ordre de grandeur de celle qu'introduisent les rĂ©actifs eux-mĂȘmes.
» Je reviendrai sur ce point trÚs important dans une prochaine Commu-
nication. »
MĂCANIQUE. â Sur les ondes-cloisons. Note de M. P. Duiiem.
« Nous avons montré (-) que, en un fluide visqueux, les seules ondes
possibles sont des ondes qui sĂ©parent constamment les deux mĂȘmes masses
fluides. Une de ces ondes incapables de propagation Ă©tant d'un certain
(') L'arsenic apporté par un courant de bulles de rapidité moyenne, venant barboter
durant 2 heures dans de l'acide nitrique pur porté à 100° placé dans un ballon à long
col qui ne cédait pas d'arsenic à l'acide, a été de o"*?, oSo. Je donnerai ailleurs la mé-
thode de purification de l'hydrogÚne sulfuré.
(-) Des ondes qui peuvent persister en un fluide visqueux {Comptes rendus,
t. CXXXIII, i4 octobre igoi, p, 579). â Recherches sur l'Hydrodynamique,
II" Partie {Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 2" série, t. IV, 1902).
G. R., iyo3, 2' Semestre. (T. CXX.WII, N° 4.; 32
238 ACADĂMIE DES SCIENCES.
onlre n par rapport aux composantes u, <-, w de la vitesse, est seulement
d'ordre (n â i) par rapport Ă la densitĂ© p. Nous avons ensuite Ă©tendu (' )
cette proposition à tous les milieux élastiques dénués de viscosité, qu'ils
soient vitreux ou cristallisés, afFectés de déformations trÚs petites ou de
déformations finies.
» Ces ondes dénuées de propagation, semblables à des cloisons étanches,
partagent le milieu en cellules telles qu'aucune masse matérielle ne puisse
passer d'une cellule Ă l'autre.
» Considérons celles de ces ondes-cloisons qui sont du premier ordre
par rapport Ă u, v, w; le long d'une des ondes, la vitesse relative des deux
masses qu'elle sépare est nulle. Une telle onde est, en général, surface de
discontinuité pour les six quantités
» Considérons la quadrique Q des pressions, représentée par l'équation
4- 2(T,-+- T^)YZ + 2(T, + T^)ZX + 2(T, 4- t,)YZ = i.
» Lorsqu'on s'approche d'un mĂȘme point M d'une onde-cloison, la qua-
drique Q tend vers deux formes limites distinctes Q,, Q,, selon que l'on
chemine du cÎté 1 ou du cÎté 2 de l'onde. Entre ces deux quadriques Q, -
Q existe une relation. Si a, p, y sont les cosinus directeurs de la normale
à V onde- cloison, menée, par exemple, du cÎté 2 au cÎté 1, on a, au point M,
» Le plan diamĂ©tral conjuguĂ© Ă la direction (a, p, y) de la normale Ă
(') Sur le mouvement des milieux vitreux, affectés de viscosité, et trÚs peu dé-
formĂ©s {Comptes rendus, t. CXXXVl, 9 mars igoS, p. Sga). â Sur les ondes au
sein d'un milieu vitreux, affecté de viscosité, et trÚs peu déformé {Ibid., i3 mars
iQo3, p. 733)- â Des ondes du premier ordre par rapport Ă la vitesse au sein d'un
milieu vitreux, doué de viscosité, et affecté de mouvements finis ( Ibid., 6 avril igoS,
p. 858). â Des ondes du second ordre, par rapport Ă la vitesse au sein des milieux
vitreux, doués de viscosité, et affectés de mouvements finis {Ibid., 4 mai igoS,
p. loSĂą).
SĂANCE DU 27 JUILLET IQoS. aSg
V onde-cloison a mĂȘme orientation en la quadrique Q, qiien la quadnque Q,.
» Cette relation n'empĂȘche pas les deux quadriques Q,, Q^, d'avoir, en
général, leurs axes principaux orientés différemment.
» Supposons le milieu limité par une surface libre soumise à une pres-
sion normale II, cette pression étant uniforme ou continûment variable
d'un point Ă l'autre de la surface libre. Soient \, il, v les cosinus directeurs
de la normale à la surface libre, cette normale étant dirigée vers l'intérieur
du milieu. Nous aurons, en tout point de la surface libre,
(N, + v^) X + (T, + T,) <j. + ^r^ + T,) V = n A,
(T, + T, ) 1 + (N, + v^.) ;.. + (T, + -,) V = n|...
Ces égalités nous enseignent que la normale à la surface libre marque, en
chaque point de cette surface, l'un des axes principaux de la quadrique Q
relative au mĂȘme point.
» Nous avons vu qu'en général l'orientation des axes principaux de la
quadrique Q subissait un changement brusque au travers d'une onde-cloi-
son du premier ordre par rapport à u, v, w. Si donc L désigne la ligne d'in-
tersection d'une telle onde-cloison avec la surface libre, la normale en M
Ă la surface libre subira un brusque changement de direction lorsque le
point M traversera la ligne L. D'oĂč la proposition suivante :
» V intersection d'une onde cloison, du premier ordre par rapport aux com-
posantes de la vitesse, avec la surface libre qui limite le milieu, est une arĂȘte
de celle derniĂšre surface ; celte arĂȘte peut d'ailleurs se dessiner en saillie ou en
creux.
» Au cours de ces derniÚres années, les expérimentateurs ont observé,
dans les conditions les plus variées, qu'un milieu continu en mouvement
pouvait se diviser en cellules persistantes et que les surfaces cloisonnant le
milieu se marquaient Ă la surface libre par des arĂȘtes saillantes ou ren-
trantes; M. H. BĂ©nard (') a Ă©tudiĂ© ce phĂ©nomĂšne, avec un soin extrĂȘme,
dans les liquides qu'un échauffement inégal anime de mouvements tour-
billonnaires; IM. G. Cartaud (-) l'a rencontré en diverses autres circons-
tances. Ces observations semblent trouver leur explication complĂšte et
(') H. Bénard, Journal de Physique, 3° série, t. IX, 1900, p. 5i3; t. X, 1901,
p. 254.
(-) Jlei'ue générale des Sciences, 14" aiince, lyoS, p. 1 14.
24o ACADĂMIE DES SCIENCES.
générale dans les lois qui président aux mouvements des milieux vis-
queux. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur le cyclohcxane cl ses (JĂ©rivĂ©s chlorĂ©s.
Note de MM. Paul Sabatieu et Ai.pii. BIailhe.
(( En appliquant au benzÚne la méthode générale d'hydrogénation
directe par calalvse que l'un de nous a instituée avec M. Senderens, on le
transforme trÚs aisément en cycluhexane C'H'- semblable à celui qui existe
dans les pétroles du Caucase ('). C'est un corps d'odeur agréable qui,
lorsqu'il est pur, cristallise facilement au voisinage de o". Point de
fusion 6", 5. Point d'cbullilion (dans la vapeiu) sous n55'"'" : 81", o.
Densité à i3",5 0,7843
» à 44"; 6 o,755i
» M. le professeur Evkman, de Gioningiie (Pays-Bas), a bien voulu en
étudier la réfraction; il a trouvé comme indices à i3°,5 :
«a ''42777
«« 1 , 4353 1
«1 1,43972
» Ce cyclohexane est identifié [)ar ses propriétés physiques à celui que
Zélinski a préparé synlhétiquement à pariir de l'acido piniélique (-).
» L'existence du noyau aromatique a été établie daas le carbure de Zélinsivi, par
l'action du brome qui le change en tétrahroinobenzÚne.
» La tempĂ©rature trĂšs basse (70° Ă 180°) oĂč a lieu la fixation d'hydrogĂšne dans la
synthÚse du cycloliexane à partir du benzÚne en présence du nickel réduit ne permet
pas de penser qu'une transposition molĂ©culaire ail pu s'accomplir. ĂS'ous avons pu
démontrer que le novau aromatique persiste réellement dans le carbure : en ellet, les
vapeurs de cjciohexane synthétique issu du benzÚne, dirigées seules sur du nickel
récemment réduit, maintenu entre 270° et 280", sont décomposées réguliÚrement en
régénérant du benzÚne et de l'hydrogÚne qui, à cette température, réagit aussitÎt
sur le benzÚne pour le transformer en méthane, qu'on recueille sensiblement pur. Le
benzÚne formé a été caractérisé jiar sa transformation en nilrobenzÚne de point d'ébul-
lition bien défini. La réaction définitive peut se formuler :
3C'"'I1'2=3C''JI« + 6CH4.
(') Paul Sabatier et J.-B. Senderens, Comptes rendus, t. CXXXII, 1901, p. 1284.
{-) ZĂ©i-insky, Ber. dcr c/etitsc/t. vkcni. Ces., igoi, ]i. 2799.
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 24l
» La présence du noyau aromatique dans le cyclohexane se trouve ainsi
établie : on verra plus loin qu'elle est également démontrée par les réac-
tions des dérivés chlorés.
» DĂ©rivĂ©s chlorĂ©s. â Les travaux antĂ©rieurs de Markownikoff et de
Fortey sur le cyclohexane du pétrole avaient indiqué la formation directe,
par l'action du chlore sur le carbure, d'un dérivé monochloré bouillant
vers 142°, puis de dérivés dichlorés mal étudiés et de dérivés poly chlorés
liquides indiqués sans aucune précision. Pouvant disposer de quantités
importantes de cyclohexane synthétique absolument pur, nous avons
étudié sa chloruration directe. On a fait agir le chlore sur le carbure
refroidi au voisinage de o" : l'action, qui est d'abord trĂšs Ă©nergique, donne
lieu à une substitution d'autant plus avancée qu'elle est plus prolongée.
La présence du chlorure d'iode ou d'anliuioine n'a aucune utilité. Celle du
chlorure d'aluminium est nuisible en donnant naissance Ă des corps gou-
dronneux trÚs condensés.
» Le produit de chaque opération est agité avec un excÚs de potasse
diluée, lavé à l'eau pure et, aprÚs dessiccation, soumis à des distillations
fractionnées. On sépare facilement le dérivé monochloré, puis, par un
grand nombre de distillations fractionnées effectuées sous 5o'"'°, nous
avons pu isoler les dérivés dichlorés, trichlorés, tétrachlorés.
» MoNOCULOROCYCLOHEXANE. â C'est un liquide incolore d'odeur agrĂ©able, un peu
piquante, qui bout sans décomposition à 141", 6-1^2°, 6 (corr.) sous 749°"". Sa densité
est voisine de celle de l'eau, savoir dl:=.i ,0161 ; (r/j-:= 0,9976.
» Traité par la potasse alcoolique pendant plusieurs heures au réfrigérant ascen-
dant, il donne du cyclohexÚne CH'" bouillant à y3°-84°.
» DiCHLOROCYCLOHEXANES. â La distillation fractionnĂ©e sous 5o">'" sĂ©pare deux,
liquides distincts, d'odeur piquante non désagréable.
» Le premier passe en deuv fractions égales :
de io5°,4 à io6",4 £^;i=:i,ao56
de 106", 4 Ă 107", 4 dl^ii ,2060
» Sous 761""° il bouta 189" en se décomposant assez fortement el perdant de l'acide
cldorhydrique. Soumis Ă un refroidissement intense au moyen de neige carbonique,
il se prend en une masse qui, ramenée à la temjiérature ordinaire, dépose un peu de
composĂ© cristallisĂ© de mĂȘme formule fondant Ă 90 ".
» Chauffé longtemps au réfrigérant ascendant avec de la potasse alcoolique, il se
transforme surtout en chlorure de naphtylĂšnc C^'' H'CI, bouillant Ă 143°, identique Ă
celui qu'avait obtenu Markowiiikofl", et qui fournil avec l'acide sulfurique concentré
une coloration rouge intense. Ce chlorure est accompagné d'une petite quantité d'hexa-
Icrpéne Cil*, qui donne avec l'acide sulfurique une réaction violette.
2 '[2 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Le deuxiĂšme, liquide, </â =1,2222, bout Ă 1 12°,4 - 1 13'',4 sous 5oâąâą, et Ă 196°
sous 760""" en se détruisant fortement. La comparaison des densités et des points
d'ébullilion avec les dérivés similaires du benzÚne, conduit à penser que c'est le
dérivé 1.2.
» Tbichloroctclohexanes. â Nous avons pu isoler deux dĂ©rivĂ©s liquides et un
solide: ils possÚdent une odeur piquante, trÚs persistante, qui est fort désagréable
quand elle est trÚs diluée.
» Le premier, ÂŁ/J = i,3535, bouta iSg", 5-141", 5 sous 5o""". Sous 745°'âą, il bouta
221° en se décomposant assez fortement.
» Le second, d^z= ),36ti, bout à 143», 5-i4ΰ, 5, sous 50°""; l'ébullition sous 745"""
a lieu à 226° avec destruction partielle.
» Le troisiÚme est formé de cristaux incolores, épais, issus d'un prisme incliné, trÚs
solubles dans le chloroforme, d"oĂč ils cristallisent aisĂ©ment. d\^} , 5io3. Il fond Ă 66",
et bout Ă i5o'',4-i5i'',4 sous 50"". Il bout Ă 233° sous 745âą'", avec dĂ©composition par-
tielle. Les analogies amÚnent à croire que c'est le dérivé I.3.5. Traité à 100° en tube
scellé par la potasse solide un peu alcoolique, il perd 3 HCI et se change en benzÚne
pur, qui a été caractérisé par sa transformation intégrale en nitrobenzÚne. C'est une
nouvelle preuve de la persistance du noyau aromatique dans le cyclohexane primitif.
» TĂ©trachlorocyclohexanes. â L'action du chlore poursuivie au soleil dĂ©termine
une chloruration plus avancée avec dépÎt abondant de tétraclilorocyclohexane cristal-
lisé. Celui-ci, recrislallisé dans le chloroforme, se présente en prismes allongés, sans
doute anorthiques, dont les faces latérales forment un angle pian voisin de 54°. La
densité est o?° = i,64o4. Chlore pour 100 : calculé, 63,9; trouvé, 63,2. Son odeur
dĂ©sagrĂ©able rappelle un peu celle de l'iodoforme. Il fond Ă 173° et peut ĂȘtre sublimĂ©
sans se détruire. ChaufTé en tube scellé à 100° pendant 20 heures avec de la potasse
solide un peu alcoolique, il perd 3 HCI et se transforme complĂštement en monochloro-
benzÚne C^H'Cl, l)ouillant à i3i°-l32°. C'est une troisiÚme démonstration de la for-
mule hexagonale du cyclohexane.
» Le liquide qui a déposé le dérivé précédent nous a donné, par distillations frac-
tionnées, un dérivé télrachloré liquide, épais, d'odeur désagréable, «ij:^ 1,5674, qui,
sous 5oâąâą, bouta 170°, 5-172°, 5.
)) I-a cliloruration peut ĂȘtre poussĂ©e encore plus loin grĂące au concours
des rayons solaires. Nous poursuivons l'étude des produits obtenus. »
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. â Photographie de la comĂšte Borrelly, 1903 c. Note
de M. QuĂNissET, prĂ©sentĂ©e par M. Wolf.
« La photographie de la comÚte Borrelly, que j'ai l'honneur de pré-
senter à l'Académie, a été obtenue à mon observatoire de Nanterre le
e
SĂANCE DU 27 JUILLET igo3. 243
24-25 juillet 1903 Ă l'aide d'un objectif Ă portraits de o'^,o'j5 de diamĂštre
et o-^.Soo de distance focale. L'exposition de la plaque sensible a duré i»»
de 23'' 9" Ă o''9'". '
» Le phototype présente les particularités suivantes :
» La chevelure mesure 16' de diamÚtre, c'est-à -dire un peu plus que la moitié du
diamĂštre apparent de la Lune. On distingue plusieurs queues : une premiĂšre aigrette
lumineuse assez fine, la plus occidentale, de 55' de longueur; une deuxiĂšme branche
plus large, mais bien moins lumineuse, que l'on suit facilement sur le phototype
sur une longueur de S-So'; une aigrette, plus lumineuse, trĂšs fine vers la chevelure'
mais s'elargissant insensiblement jusqu'à un centre de condensation bien marqué'
situe a 10 3o' du noyau de la comĂšte; ensuite cette aigrette se prolonge, en devenant
plus faible, jusqu Ă 3" 20' environ; enfin, vis-Ă -vis du centre de condensation de l'ai-
grette précédente, mais rejelée plus à l'est, on observe une queue, la plus large la
plus lumineuse et la plus longue, qui atteint au moins 7060'. Cette branche est elle-
mĂȘme trĂšs irrĂ©guliĂšre. »
CHRONOMĂTRIE. - Sur les conditions de la synchronisation.
Note de M. Andrade, présentée par M. H. Poincaré.
« RĂ©gime d'une horloge synchronisĂ©e. â Soient I le moment d'inertie
d'un balancier synchronisĂ©; ?i l'Ă©cart au point mort; I(Râ-f-,.)M le mo-
ment de rappel oĂč la fonction /- est une fonction paire fort petite, Ă laquelle
se rattachent les perturbations d'isochronisme; I(),â4-/)^ le couple
d'amortissement oĂč / est une fonction de la vitesse ^ = W ; nous suppo-
sons cette fonction et sa dĂ©rivĂ©e petites par rapport Ă \ qui est lui-mĂȘme
petit. Soit encore lF(t) le moment de la force synchronisante, fonction
périodique du temps, de période T.
>. Pendant que l'Ă©chappement n'agit pas sur le balancier, le mouve-
ment de celui-ci est défini par l'équation
(0 S^ + (^oH-/)§+(Râ4-r)« = F(0;
posons alors k'T = 27., k^- = r; . Râ _ r; = ,^ ; et faisons le changement
de variables
(^)
1 u =y sink' t -h zcosA't,
I ji=ycosA'tâ s sink't.
2/|4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) Soit /â une Ă©poque quelconque, mais fixe dans le raisonnement qui va
suivre; soient j^, -â leS; valeurs de y, s Ă l'Ă©poque /â et Yâ, Zâ les valeurs
des mĂȘmes variables Ă l'Ă©poque tâ + T'. Nous envisagerons l'Ă©chappement
comme agissant instantanément à l'époque /, et si nous considérons luie
fonction Ă» de yâ et z^ qui dĂ©pend sensiblement du seul argument
y/j^ + z-l â pâ, et qui, mĂȘme dans une certaine Ă©tendue des amplitudes uti-
lisables, est sensiblement constante, nous aurons en faisant -^7^^ = [j..
k' -'â '
(^)
Yâ =~^.zâ-^(i- ^) j-â + p. cos/Ăź:' /, + / ^^, df.
l'Ă©chappement frappant presque au point mort, on aura sensiblement
[ c)aâ COSaâ
2 ' (^«0 ' <^po ' ] ^ _ _ sing(i
» Soit (jo, :?(,) le point double de la substitution (3) et posons
AX = 7 â Jo. A:: = 3 â sâ ;
(3) pourra s'Ă©crire dans un voisinage suffisant de (jo, z^) :
(4) AYâ = - ;. A.-â + (I - 1) Arâ - o slnk'f, (^ Ajâ - ^ A.â),
(5) AZâ = (i-A)A;â+i..Ayâ-i2cosÂŁ/,(^Aro-^^"Ar.â).
» Posons encore
AYâ = r/sin/: AjKâ=ÂŁsinO;
AZ(| = -ricos/; Asd = ÂŁCosO;
en formant les combinaisons
(4) cosZ:7, â (5)sin^7, ; et (4) sinX-'i, + (5) cos^-'/,.
nous obtenons
n sin (x â ^>'f,) = â ;âą'â ÂŁ cos(0 â k'/,) + ( i â >.) s sin (0 â k'/,),
riCOs(x â k't,)â â [j.ssin(0 â /i'^,) + (i â A)ÂŁcos(0 â /c' t,) â ^ÂŁsin(0 â aâ).
SĂANCE DU 27 JUILLET iQoS. a.^S
d'oĂč l'on dĂ©duit
71 = ÂŁ [7.,siM(0 â ;^) + (i _ ^ ) cos (ĂŽ â 7) â - SID (6 - aâ ) cos (v -/?:'/, )
L pu
» Si le module de la parenthÚse facteur de £ est moindre que i dans un
voisinage suffisant de (jâ. sj, la substitution dont (3) est l'expression
approchée sera convergente, à la maniÚre des substitutions à une variable
de M. KĆnigs.
M Or, on a
I ,j. sin (0 - y) + ( I _ \) cos(9 - /.) |< ^{i-\y + u?.
» La condition
(6) v'(i-^)^^ + r+^-^<i
assurera donc la convergence des substitutions rĂ©pĂ©tĂ©es | y^, z., 1 1 „â, Zj et
par suite un régime limite périodique pour le mouvement du balancier de
l'horloge synchronisée.
» RĂ©glage de la force synchronisante. â On peut d'ailleurs rĂ©gler la force
synchronisante pour que la valeur de pâ soit donnĂ©e Ă l'avance.
)) Soit, en effet, donné en série de Fourier
F(/) = Aâ + A, cos^'/ â C, Ă»nk' t +. ..;
faisons
y«â Po sinaâ, :^ = ^c6s|3,
=â = pâcosaâ, (A â ^ sin [3;
le point double de la substitution (3) sera donné par
ÂŁ^ sinaâ-h -p, sin(o(â + [i) = ~^^,
(7) _ V
f iicosao-h^-,oâcos(aâ+[i)= ~i:â
qui définiront à leur tour la force synchronisante dans ses éléments in-
fluents.
» Quelques consĂ©quences. â (6) nous apprend que l'on pourra, avec
l'amortissement naturel de l'horloge, réaliser la synchronisation tant que
I [j. I est suffisamment inférieur à \/il.
» Quand les valeurs de | u. | deviennent plus considérables, il sera néces-
C. H., icjo3, â .." Semestre. (T. CXXXVII, N° 4 ) 33
246 ACADĂMIE DES SCIENCES.
saire d'employer l'amortissemenl additionnel électromagnétique de Cornu.
» L'influence des levées de l'échappement ne doit pas modifier d'une
maniĂšre bien notable les conclusions que nous venons de former pour un
échappement à impression instantanée.
» GĂ©nĂ©ralisation (fun thĂ©orĂšme de Cornu. â Si l'on suppose /= o = z et
si l'on supprime l'Ă©chappement, la substitution | jo, ;J | Yâ, Z,, | devient
rigoureusement une transformation du plan par similitude directe, et le
théorÚme relatif à un régime limite périodique établi par Cornu (Mémoire
de 1894) pour une force synchronisante petite et un atnortissemenl petit,
devient débarrassé de ces hypothÚses restrictives par la considération du
pÎle de similitude de la transformation précédente. »
OPTIQUE. â Sur la mesure du dichroisme des cristaux.
Note de M. Georges Mesi.in, présentée par M. Mascart.
« Lorsqu'on reçoit dans la loupe dichroscopique de Haidinger un ftiis-
ceau de lumiÚre naturelle et que, aprÚs avoir intercalé un cristal en avant de
la loupe, les deux images prennent des colorations différentes, on dit que
le cristal est dichroique. Pareillement on dit qu'il y a dichroisme lorsque ce
cristal présente des teintes différentes suivant la direction dans laquelle la
lumiĂšre le traverse.
» La cause fondamentale de ce phénomÚne réside, comme on le sait,
dans l'inégale absorption des vibrations suivant leur orientation ; mais la
production des deux couleurs provient essentiellement de ce que la loi de
l'absorption qui varie avec la direction, varie aussi dans le spectre avec la
loneueiir d'onde, c'est-à -dire avec la radiation considérée, de telle sorte
que, si l'on envisage, d'une maniÚre générale, le dichroisme comme la pro-
priété en vertu de laquelle les vibrations principales sont inégalement mo-
difiées, il peut arriver qu'avec certains cristaux les deux images soient
colorĂ©es de la mĂȘme façon, si l'inĂ©galitĂ© de modification s'Ă©tend suivant
la mĂȘme loi Ă tout le spectre. Pourtant, de tels cristaux manifesteront encore
la propriété dont ils jouissent, en donnant deux images dont les intensités
seront diffĂ©rentes; elles pourront mĂȘme ĂȘtre blanches si le cristal absorbe
également les différentes teintes, tout en présentant une absorption variable
avec la direction. Il est vrai que ce dernier cas, qu'on pourrait appeler le
dichroisme blanc, s'observera malaisément s'il est peu intense, la loupe
dichroscopique ne présentant pas une grande sensibilité pour apprécier,
SĂANCE DU 27 JUILLET ĂiJo'k 2^7
dans ces conditions, des différences d'intensité. Pareillement, de tels cris-
taux n'offriront pas deux teintes lorsqu'on les observera par transparence
dans diverses directions; ils seront seulement plus ou moins colorés ou
mĂȘme plus ou moins absorbants sans coloration.
» J'ai pensé que, sur de semblables corps, la propriété fondamentale
(inégalité d'absorption) avait pu échapper à l'observation ordinaire, et j';ii
cherchĂ© Ă la mettre en Ă©vidence par un dispositif qui donnĂąt naissance Ă
des couleurs, mĂȘme dans le cas du dichroĂŻsmc blanc.
» On peut y parvenir en remarquant que si l'on fait tomber un faisceau
de lumiĂšre naturelle sur un tel cristal, que nous supposerons, pour fixer les
idĂ©es, ĂȘtre un cristal uniaxe dont nous mettrons l'axe horizontal, les deux
composantes V et H, primitivement égales, seront inégalement modifiées
par l'absorption; elles constitueront, Ă la sortie, un faisceau de lumiĂšre
partiellement polarisée qui, reçu sur un polariscope à teintes, donnera des
colorations caractéristiques.
» J'ai utilisé un polariscope à lame biquartz, de Soleil, c'esi-à -dire un polariscope
à lunules d'Arago dans lequel la plaque de cristal de roche est remplacée parla double
lame à deu\ lotalions dont l'analyseur biréfringent fournil deux images. En tournant
cet analyseur à 45° de l'ate du cristal à étudier, on amÚne l'une des deux images à se
former à droite et au-dessus de l'autre, et c'est dans cette position que les différences
de couleurs apparaissent le plus nettement avec les cristaux dicliroĂŻques.
» Par exemple, avec une tourmaline trÚs mince et à peine colorée (cristal négatif),
les parties inlernes placées en regard sont roses, tandis que les deux demi-disques
extérieurs sont verts; avec une plaque de quartz enfumé (cristal positif) qui manifeste
Ă la loupe de Haidinger un dicliroĂŻsme Ă peine sensibLe, les deux demi-disques
internes, voisins l'un de l'autre, sont colorés en vert, tandis que les parties externes
présentent une teinte rose, le polariscope étant orienté comme précédemment. On sait
que dans les cristaux négatifs la vibration perpendiculaire à l'axe est la plus absorbée,
tandis que dans les cristaux, positifs, c'est la vibration parallÚle à l'axe qui présente la
modification la plus importante.
» On verra donc de suite, par la disposition des colorations, à quelle espÚce de
dicliroïsme on aura affaire et cette méthode présentera son maximum de sensibilité
pour les corps qui ne donnent que de faibles indications avec la loupe de Haidinger.
» De plus, on pourra mesurer ce dichroïsme de la façon suivante : il suffit de con-
stituer la lumiÚre naturelle qui éclaire l'appareil par un faisceau de lumiÚre polarisée
traversant une lame épaisse de quartz taillée parallÚlement à l'axe; la dépolarisation
est complÚte lorsque le polariseur est à 45° 'les axes de la lame, et le polariscope
permet d'ailleurs de s'en assurer; lorsqu'on intercale ensuite le cristal convenablement
orienté, des couleurs prennent naissance et l'on tourne le polariseur jusqu'à ce qu'elles
disparaissent; les deux composantes V et II sont alors inégales entre elles, puisque les
amplitudes redeviennent ensuite Ă©gales lorsqu'on les modifie par des absorptions dif-
2'|8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
férentes dans le cristal; si l'on désigne par A^ el A./, les coefficients (|ui multiplient les
ani|ilitudes, on a, lorsque la lumiÚre naturelle est reconstituée,
A; V
VAi,= HA/,, d'oĂč â ^ â â = tança,
Aâ H
a étant l'angle qui définit la position du polariseur par rapport à la lame dépolarisante.
On pourra en déduire immédiatenaent la dilTérence des coefficients d'absorption de la
lame cristalline.
» Si l'on veut appliquer celte mĂȘme mĂ©thode aux cristaux colorĂ©s ou Ă
ceux dont l'absorption varie dans l'étendue du spectre pour les différentes
directions de vibrations, on ne pourra plus employer le polariscope de
Soleil dont la grande sensibilité tient à l'eimploi de la lumiÚre blanche.
I/adjonclion d'un producteur de teinte sensible ne suffisant pas toujours Ă
rendre la méthode utilisable, j'ai alors modifié le dispositif en employant
un polariscope Ă franges (de SĂ©narmoni); en intercalant des verres colo-
rés et en produisant la disparition des franges, on mesure le dicliroïsine
dans les différentes régions du spectre. Pour les petits cristaux, on utilisait
le systÚme convergent convenablement modifié d'un microscope polarisant
dont l'oculaire était remplacé par le polariscope de Sénarmont. »
OPTIQUE. â Du dichroĂŻsme Ă©lectrique des liqueurs mixtes.
Note de M. J. Chaudii r, présentée par M. Mascart.
« Dans une série de Notes sur le dichroïsme magnétique ('), M. Meslin
a étudié les modifications que subit la lumiÚre naturelle, lorsqu'elle tra-
verse certaines liqueurs mixtes (liquides contenant en suspension des par-
ticules cristallines), placées dans lui champ magnétique. Il a également
signalé une modification analogue produite dans un champ électrique avec
la liqueur constituée par le sulfure de carbone et l'hélianthine; sur ses
conseils, je me suis proposé de vérifier si d'autres liqueurs mixtes présen-
taient cette propriété et de déduire les lois du phénomÚne de cette élude
expérimentale.
» Une cuve en verre est placée sur un support en ébonile, entre deux plateaux mé-
talliques circulaires et parallÚles, soigneusement isolés. Un faisceau de lumiÚre paral-
lÚle aux plateaux traverse la cuve; il est reçu à sa sortie sur un polariscope à biquartz
(') Comptes rendus, séances des 6 et 14 avril, 4 mai, 2 et 5 juin igoS.
SĂANCE DU 27 JUILLET IpoS. 249
de SoleiL L'un des plateaux, communique avec le sol, l'autre est relié soit à l'un des
pĂŽles d'une machine de Wirashurst, soit Ă l'armature interne d'une bouteille de Lejde
dont l'armature externe est au sol.
» On vérifie d'abord que le cliamp éleclrique produit ne donne pas naissance au
phénomÚne de Kerr : pour cela, on constate que le liquide constituant de la liqueur
mixte, placé dans la cuve, ne manifeste pas de biréfringence, puis on ajoute au liquide
des particules cristallines, et, en maintenant le champ primitif, on observe au polari-
scope les modifications subies par la lumiÚre. Un certain nombre de liqueurs présentent
un dichroĂŻsme sensible; mais, avec ces liqueurs actives, le dichroĂŻsme exige un cer-
tain temps pour apparaĂźtre et pour disparaĂźtre aprĂšs la suppression du champ. Par ce
caractÚre, le phénomÚne étudié se différencie du phénomÚne de Kerr, qui est instantané.
» La plupart des liqueurs actives présentent le dichroïsme spontané ('), qu'il faut
déduire du dichroïsme total observé.
» RĂ©sultais. â 1° Les liquides qui entrent dans la composition des
liqueurs actives sont des composés non oxygénés, à constante diélectrique
peu élevée. Les principaux liquides employés sont :
Le sulfure de carbone. Le xyléne.
La nitrobenzine. L'essence de térébenthine.
Le cinnamÚne. Le tétrachlorure de carbone.
Le cumĂšne. Le chloroforme.
La benzine. Le pétrole lampant.
Le toluĂšne. L'aniylĂšne.
» L'eau, les alcools, les aldéhydes, les acétones, les acides et d'une
façon gĂ©nĂ©rale les liquides Ă constante diĂ©lectrique Ă©levĂ©e, associĂ©s Ă
divers solides, n'ont pas donné de dichroïsme appréciable.
» Les solides actifs présentent, sans exception, une structure cristalline;
les principaux sont les suivants :
L'acide gallique. L'acide borique.
L'acide pyrogallique. Le citrate de potasse.
L'acide picrique. Le benzoate de chaux.
La chrysophénine. Le benzoate d'ammoniaque.
L'hélianthine. Le bicarbonate de soude.
» Il ne paraßt pas exister de relation directe entre les caractÚres chi-
miques du solide et le dichroĂŻsme Ă©lectrique qu'il peut produire lorsqu'on
l'associe à un liquide convenable; le phénomÚne semble dépendre de la
constitution physique des particules cristallines (forme lamellaire, indice,
densité).
(') Comptes rendus, séance du 29 juin igoS, p. 1642.
25o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 2" Comme le dichroïsme magnétique, le dichroïsme électrique est
susceptible d'ĂȘtre caractĂ©risĂ© par un signe; mais, pour un mĂȘme solide,
le dichroĂŻsme peut ĂȘtre positif ou nĂ©gatif suivant le liquide qui le tient eu
suspension. Ainsi, l'acide borique présente le dichroïsme positif avec
l'amylÚne, et le dichroïsme négatif avec le cinnaméne, le cumÚne, la
benzine, l'essence de térébenthine et le pétrole. Le benzoate de chaux
présente le dichroïsme positif avec le pétrole et l'amylÚne, et le dichroïsme
négatif avec le cinnaméne et le cumÚne.
» Des changements de signe peuvent aussi se produire, lorsqu'on associe
Ă un mĂȘme liquide des solides diffĂ©rents : la benzine avec la chrysophĂ©-
nine, le citrate de potasse et le benzoate de chaux donne naissance Ă un
dichroĂŻsme positif, tandis que ce liquide donne naissance Ă un dichroĂŻsme
négatif avec l'hélianthine, l'acide borique, l'acide gallique et le benzoate
d'ammoniaque.
» De ces inversions il résulte que, dans le champ électrique comme
dans le champ magnétique, le signe du dichroïsme dépend des deux con-
stituants des liqueurs mixtes, et que l'effet observé est un effet relatif.
)) 3° Le dichroïsme des liqueurs actives à la fois dans un champ magné-
tique et dans un champ Ă©lectrique, n'est pas toujours affectĂ© du mĂȘme
signe : avec le sulfure de carbone, l'hélianthine présente un dichroïsme
positif dans le champ magnétique et négatif dans le champ éleclricjue; on
constate un changement de signe analogue en associant la chryso[jliénine
au sulfure de carbone.
» De plus, les modifications subies à la sortie de la liqueur par les com-
posantes principales de la lumiĂšre parallĂšles et perpendiculaires aux lignes
de force du champ, sont différentes dans le chamj) magnétique et dans le
champ électrique. Tandis que la lumiÚre émergente est polarisée en
général rectilignement dans le champ magnétique, elle est polarisée ellipti-
quement dans le champ électrique et j'ai observé une biréfringence notable
avec toutes les liqueurs étudiées. «
PHYSIQUE. â Sur la sĂ©paration des mĂ©langes gazeux par la force centrifuge.
Note de MM. G. Claude et E. De.moussy, présentée par M. d'Arsonval.
« Parmi les moyens que l'un de nous a été amené à envisager en vue de
l'extraction Ă©conomique de l'oxygĂšne de l'air, un des premiers qu'il ait eu
à expérimenter a été l'action de la force centrifuge sur les éléments inéga-
lement denses qui constituent l'atmosphÚre. Les essais effectués à ce propos
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 25l
n'avaient fourni, aux allures employées, que des résultats négatifs, et la
méthode n'avait paru susceptible d'en donner d'appréciables qu'à la con-
dition, peu pratique, d'atteindre des vitesses de l'ordre des vitesses molé-
culaires des gaz. Aussi cette voie avait-elle été abandonnée pour d'autres,
lorsque, dans ces derniÚres années, des recherches analogues furent entre-
prises, tant en France qu'en Italie. Ces recherches, au dire de leurs auteurs,
auraientdonnéd'assezbons résultats pourfournir, en quantités abondantes,
avec des vitesses voisines de celles employées dans nos propres essais, de
l'air suroxygéné au taux de 3o pour 100.
» Nous avons jugé alors qu'il était intéressant d'instituer de nouvelles
expériences plus précises, pour fixer, autant que possible, les conditions
de la séparation.
» Voici le dispositif auquel nous nous sommes arrĂȘtĂ©s : le mĂ©lange gazeux Ă Ă©tudier
est introduit dans un solide tube d'acier, de 3"^'" environ de diamÚtre intérieur, et d'une
longueur de 5o''âą. Ce tube, fermĂ© Ă ses deux extrĂ©mitĂ©s par des bouchons Ă vis munis
de robinets pointeaux, est divisé en trois compartiments, par deux cloisons internes
symétriquement placées au voisinage des deux extrémités. Ces cloisons servent de
siÚge à des soupapes appliquées au repos par des ressorts. Le tube est fixé perpendi-
culairement par son milieu Ă un axe horizontal, qu'un moteur Ă©lectrique peut faire
tourner à la vitesse angulaire relativement élevée de 36oo tours par minute, ce qui
représente, pour l'extrémité du tube, une vitesse linéaire de 94'" par seconde. 1! n'a
pas paru prudent de dépasser cette vitesse, d'ailleurs notablement plus grande que celles
des appareils industriels cités plus haut.
» Sous l'action de la force centrifuge, les soupapes s'ouvrent vers la périphérie dÚs
que le tube est en mouvement, de maniĂšre Ă Ă©talilir une large communication entre
le compartiment central et les deux petites chambres périphériques, qui reprennent
leur indĂ©pendance Ă l'arrĂȘt. L'Ă©lanchĂ©itĂ© absolue des soupapes et des robinets et leur
parfait fonctionnement ont été soigneusement vérifiés au cours de chaque essai,
)) Le mélange gazeux à séparer est introduit sous pression, cette condition augmen-
tant la différence de densités, paraissant favorable à la séparation et favorisant les
diverses opérations. Il est introduit dans le tube par un ajutage central, obturable
par le jeu d'un bouchon à vis. Les robinets des extrémités étant ouverts, les sou-
papes se lÚvent et une forte purge balaie l'atmosphÚre préexistante. On ferme les ex-
trémités, puis l'ajutage central; le tube plein de gaz sous pression est mis en mouve-
ment pendant un temps qui a varié, suivant les essais, de 1 demi-heure à i heure. Le
tube Ă©tant arrĂȘtĂ©, des Ă©chantillons de gaz sont prĂ©levĂ©s dans les trois compartiments^
recueillis sur le mercure et analysĂ©s Ă l'aide de l'eudiomĂštre SchlĆsing.
» Voici quel(pies-uns des résultats obtenus :
» Air. â Pression du mĂ©lange, 5^""; vitesse de rotation, 36oo tours; durĂ©e do
l'expérience, 3o minutes.
Composition initiale : oxygĂšne 20,96 pour 100
^ âą.âą/-! I Compartiment du milieu. .. . 20,00 »
Composition imaie. .. . l /^ . . â
j Compartiments extérieurs. . 20,86 »
252 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Les petites différences de composition, d'ailleurs inverses de celles que l'on pou-
vait attendre, sont de l'ordre des erreurs d'expérience. Donc, pas de séparation obser-
vable.
» Itn vue d'augmenter non seulement les différences de densités, mais encore lenr
rapport, de nouveaux essais ont été effectués sur des mélanges gazeux autres que l'air.
)) OxygĂšne et acide carbonique. â Pression du mĂ©lange, 6""^; vitesse, 36oo tours;
durée de l'expérience, i heure.
Gaz initial.
CO^ pour loo 46>7
0 pour 100 48 j 4
)) L'oxygÚne renfermait une petite quantité d'azote. Ici
appréciable.
» HydrogĂšne et acide carbonique. â Pression du mĂ©lange, ^a'"»; vitesse, 36oo
tours ; durée de l'expérience, 40 minutes.
Gaz
final.
Extrémités.
Milieu.
1.
0
46,2
46,3
46,1
48,9
48,6
48,7
zote. le
:i encore, pas
de séparation
Gaz
final.
M
-^^. â â
â
Extrémités.
Milieu.
1.
2.
52, I
52,3
5 '2, l
46,9
46,9
47,1
Gaz initial.
CO- pour 100 52,3
II pour 100 47,1
» Pas plus que dans les expériences précédentes, il ne paraßt y avoir de séparation.
» Répétons que ces essais ont été faits avec tontes les précautions dési-
rables; ils ont été renotivelés plusieurs fois, et les différences observées
n'ont jamais dépasséo,3 pour 100, dans l'un ou l'autre sens. L'eudioinÚtre
de M. SchlĆsing permet des analyses rigoureuses ; toutes les conditions,
chambres périphériques petites par rapport au compartiment central,
vitesse de rotation considérable, durée de l'expérience trÚs prolongée,
mélange gazeux sous pression, gaz de densités trÚs différentes, paraissent
propres Ă amplifier les diffĂ©rences de composition finale, Ă supposer qu'Ă
ces vitesses il y ait une tendance appréciable à la séparation. Pourtant nos
résultats montrent que, si une telle tendance existe, elle ne saurait pro-
duire que des modifications de l'ordre des faibles erreurs d'expérience. Si
la contradiction entre nos conclusions et celles des expérimentateurs ita-
liens, par exemple, tient seulement à la différence entre notre appareil
tubulaire et l'appareil en forme d'essoreuse de ces auteurs, il y aurait lĂ
quelque chose de curieux à élucider au point de vue de la théorie des gaz.
» Mais il conviendrait, avant tout, d'ĂȘtre fixĂ© exactement sur les rĂ©sul-
tats des autres expérimentateurs, et jusqu'à plus ample informé il nous
faut admettre que la séparation des mélanges gazeux par la force centri-
SĂANCE DU 27 JUILLET rgoS. 253
fuge ne peut donner que des résultats infiniment inférieurs aux résultats, si
remarquables, obtenus par l'intermédiaire de la liquéfaction. »
MĂCANIQUE CHIMIQUE. â Sur les lois et les Ă©quations de l'Ă©quilibre chimique.
Note de M. AriÚs, présentée par M. Mascart.
« Considérons un systÚme chimique en équilibre et partagé en ç phases.
Les changements réversibles qu'il peut subir obéissent, avant tout, à cer-
taines Ă©quations de liaisons, qui expriment que les corps en jeu passent
d'une phase Ă l'autre sans changer de masse, ou se transforment en suivant
les rÚgles des proportions définies.
» Parmi les modifications virtuelles, c'est-à -dire compatibles avec les
seules Ă©quations de liaisons, on peut en concevoir qui consistent Ă rendre
minimum le nombre ^ des corps coexistants; ce nombre est toujours le
mĂȘme, quelle que soit la modification choisie. Ces q corps, que nous dĂ©si-
gnerons para,, «., ..., «y, sont les constituants indépendants Au systÚme.
Les r autres corps A,, h..,, .. ., A^, qui existent aussi dans le systĂšme en
Ă©quilibre, ne pourront ĂȘtre produits qu'aux dĂ©pens des premiers.
» cj|, cjj, . . ., B7y et II|, Ho, ..., n^ étant respectivement les poids molé-
culaires des corps a et A, leur Ă©quivalence qualitative s'exprimera au
moyen de r Ă©quations distinctes de la forme
(i) ii.= /-;rj, + /t;ni,-4-...+ ^-Jr:T^ {i=i,i,...,r),
k], k], . . ., k] étant des constantes numériques simples.
M Si l'on représente, d'une façon générale, par x'^ ou .r] ^- la proportion
moléculaire du corps a^ ou du corps A, existant à l'état de mélange dans la
^leme phase, le potentiel H, de cette phase, fonction de la pression p et de
la température T, sera aussi, évidemment, une fonction homogÚne et du
premier degrĂ© en x\ , Ći, . .., x'^, x'^_^^ a-^^^. On aura donc, d'aprĂšs la
formule d'Eu 1er,
H, =2^- /'' i=(i, 2, .. ., (/, q -hi, ..., q + r).
en posant
» AJ est le potentiel moléculaire et individuel à e l'un des q -f- /⹠corps en
jeu ; i\ est du degré zéro par rapport aux. x.
G. R., iguS, i« Semestre. (T. CXXXVII, N» 4.) 34
254 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Le potentiel total H du systÚme est, d'ailleurs,
H =11,4- H, 4-... + 11^.
» Si le systÚme est en équilibre dans un milieu de température et de
pression données, sans qu'aucun changement compatible avec les liaisons
ait une tendance à se produire, c'est que l'entropie de l'ensemble constitué
par le milieu et par le systÚme ne peut plus augmenter et que, par consé-
quent, le potentiel du systĂšme ne peut plus diminuer ('). Il est minimum,
ainsi que l'exige le principe de Lejeune-Dirichlet que l'on retrouve dans
la Statique chimique, et l'on doit avoir, quelles que soient les variations dx
compatibles avec les liaisons,
(2) dH = o et d'^R'io.
» L'équation différentielle (2) exprime que le potentiel d'un systÚme en
équilibre chimique reste constant pour toute modification virtuelle élé-
mentaire du systĂšme. C'est encore le principe des modifications ou des
vitesses virluelles de la Mécanique rationnelle, appliqué à la Statique chi-
mique.
» De ce principe on déduit, sans avoir autrement besoin de former les
équations de liaisons, les deux lois données par Gibbs, et qu'observent les
potentiels h, lois fondamentales qui suffisent Ă poser toutes les Ă©quations
de l'Ă©quilibre.
» PremiĂšre loi. â Si l'on considĂšre la modificadon virtuelle consistant
simplement Ă faire passer d'une phase s Ă une autre phase s' la proportion dx
de l'un des q -\- r corps actifs, V Ă©quation (2) 5e rĂ©duira Ă
f/H = {h] â l,';)dx â o,
d'oĂč l'on tire
(3) a;=A;'.
» Le potentiel d' une mĂȘme masse de l'un cpidconque des corps a la mĂ ne
valeur dans toutes les phases que ce corps occupe.
» L'indice supérieur qui affecte la lettre h devient sans objet, ou pourra
le supprimer.
» DeuxiĂšme loi. â ConsidĂ©rons la modification qui consiste Ă faire i^arier
de dx, dans l'une des phases, la proportion moléculaire du corps A,, celte
(') Voir Comptes renc/iis du 6 juillet igo3.
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 255
variation devant ĂȘtre compensĂ©e dans des phases quelconques par des variations
correspondantes des proportions de ses constituants a,, a^, . . ., a^. Ces der-
niĂšres variations seront, d'aprĂšs la formule (i),
â k] dv, â kf dcc, .... â k'I dx,
et r Ă©quation ( 2 ) deviendra
d\\ = (Ayâ - /(âą; h, - k-.h., -...- k'I h g) dx = o,
d'oĂč l'on tire
(A) /i,,^, = klh,+Ăj/i.-h. . . + kj/i^ (i = i,2 r).
» Toute rĂ©action chimique se produit avec la mĂȘme Ă©quivalence entre poten-
tiels moléculaires qu'entre poids moléculaires, et, notamment, le potentiel
fie lout corps composé est égal à là somme fies potentiels de ses consti-
tuants.
» Les équations (3) sont en nombre égal au nombre des x diminué de
q -h r; il existe r Ă©quations (4), en sorte qu'il manquerait encore q Ă©qua-
tions pour déterminer tous les x en fonction de p et de T, étant entendu
que la fonction H est connue; mais les dérivées h de cette fonction sont du
degrĂ© zĂ©ro par rapport aux x : les Ă©quations (3) et (4) suffisent donc Ă
fixer la composition de chaque phase.
» Les proportions absolues des constituants indépendants, qui peuvent
servir à définir entiÚrement le systÚme, donnent lieu à q équations de
liaisons, et interviennent pour déterminer d'une façon complÚte toutes
les quantités x, et, par suite, les masses des diverses phases du systÚme. »
CHIMIE. â Sur une combinaison de deux corps qui, par Ă©lĂ©vation de tem-
pĂ©rature, s'unissent, puis se sĂ©parent au-dessous de â 79°. Note de
M. D. Gernez, présentée par M. L. Troost.
« J'ai démontré antérieurement (^Comptes rendus, t. CXXXVL P- 889 et
i322) qu'avec les nombreux dissolvants de l'iodure mercurique on peut
préparer des solutions qui ont pour caractÚre commun d'abandonner, par
refroidissement, Ă toute tempĂ©rature jusqu'Ă â192", l'iodure sous la forme
jaune instable. Les solutions dans l'acétone ont en outre, aux basses tem-
pératures, des propriétés spéciales que je vais indiquer.
» Dans un iLhbe de verre liés propre, de 2""" do diamÚtre intérieur, fermé à l'une
256 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de ses extrémités, on fait tomber quelques cristaux d'iodure mercurique rouge et l'on
introduit, à l'aide d'un entonnoir en verre étiré, une couche d'acétone de 6"" à 8'" de
hauteur; on chauffe le tube au bain-marie vers 56°, 4, température d'ébullition de
l'acétone, en le maintenant presque horizontal pour obtenir une solution saturée
homogĂšne. On dresse ensuite le tube verticalement et on le maintient dans cette posi-
tion environ un quart d'heure pour que les parcelles solides en suspension dans le
liquide aient le temps de se déposer. On le retire, l'essuie rapidement avec du papier
buvard et on l'enfonce dans un ballon plein d'air liquĂ©fiĂ©. AprĂšs un sĂ©jour qui peut ĂȘtre
indifféremment prolongé un quart d'heure ou plusieurs jours, on l'enlÚve rapidement,
on se hĂąte d'en mouiller la surface avec une goutte d'alcool qui empĂȘche la vapeur
d'eau ambiante de se congeler sur le tube et permet d'en voir le contenu. On constate
qu'il est solide, d'un blanc Ă peine jaunĂątre d'abord, mais qu'il passe rapidement, par
les nuances intermédiaires, au jaune citron. Au bout de quelques secondes, échauffé
à l'air ambiant par l'intermédiaire du verre, le solide fond en un liquide sensiblement
incolore, laissant un noyau cylindrique jaune qui diminue rapidement et disparaĂźt.
C'est le phénomÚne que présentent les solutions d'iodure mercurique dans les dissol-
vants qui ont été solidifiés par refroidissement dans l'air liquéfié ou ailleurs et que
l'on chauffe ensuite au delà du point de fusion du dissolvant. Mais avec l'acétone il
s'en produit un autre tout à fait imprévu : à peine la masse intérieure est-elle fondue
que, dans le liquide qui continue à se réchaufier, commence une solidification partant
spontanément des deux régions du liquide qui s'échauffent le plus vite : l'extrémité
effilée du tube et la surface libre du liquide en contact avec l'air. Deux masses opaques
de couleur jaune orangé naissent de ces deux régions, vont à la rencontre l'une de
l'autre et envahissent en quelques secondes la totalitĂ© du liquide. Cet effet est tout Ă
fait semblable Ă la solidification d'un liquide surfondu. On peut du reste le provoquer
en chauffant un point du tube avec le bout du doigt. DĂšs que cette solidification s'est
produite, si l'on immerge le tube dans de la neige carbonique mouillée d'un peu d'acé-
tone qui donne une bouillie dont la tempĂ©rature constante est de â 79°, la masse solide
qui remplissait d'abord le tube diminue graduellement, elle n'occupe plus, aprĂšs
quelques minutes, que les -j^ de la hauteur initiale et, aprÚs une heure, la température
Ă©tant toujours â 79°, elle estrĂ©duite Ă y^,. Ce rĂ©sidu se transforme lui-mĂȘme en iodure
mercurique rouge au bout d'un temps plus long.
» Lorsque l'on retire le tube de l'air liquide, si, au lieu de le maintenir vertica-
lement dans un bain froid à température constante, on le tient horizontalement dans
l'air, on observe la succession des mĂȘmes phĂ©nomĂšnes : solide jaunĂątre, devenant
jaune citron par Ă©chauffement, fondant bieniĂŽl en un liquide incolore, envahi aussitĂŽt
aprĂšs par une masse solide Ă partir des deux points extrĂȘmes. Peu aprĂšs, cette masse
se rĂ©sout en un liquide incolore qui dĂ©pose des flocons dont le volume diminue peu Ă
peu et qui ne forme qu'un dépÎt mince lorsque le tube a pris la température ordi-
naire. Ce dépÎt est formé d'iodure mercurique jaune qui peu à peu se transforme en
rouge.
» Tels sont les effets que l'on observe dans des tubes de verre de aâąâą de diamĂštre
intĂ©rieur et dont l'Ă©paisseur est de oâą"',6 Ă o"", 8. Si l'on emploie des tubes trĂšs
minces, de oâą'",2 d'Ă©paisseur, l'Ă©chaufi'ement par l'air ambiant est plus rapide et les
effets analysĂ©s ci-dessus peuvent se mĂȘler : ainsi, il arrive dans ce cas que la solidifi-
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 257
cation en masse jaune orangé commence à se produire, quand la fusion du solide jaune
cilron n'est pas encore terminée, mais la solidification de l'un accélÚre la fusion de
l'autre.
)> On peut interpréter ces phénomÚnes de la maniÚre suivante : dans
l'air liquide, l'acétone s'est solidifié en retenant l'iodiire mercurique
dissous et il présente la couleur des solutions solidifiées à ces basses tem-
pératures qui est presque blanche, comme l'iodure orlhorhombique.
Réchauffée, cette masse solide jaunit graduellement jusqu'à la teinte
citron : arrivĂ© Ă â 94°. 9» tempĂ©rature de fusion de l'acĂ©tone, le dissol-
vant fond, mais l'iodure, au lieu de se déposer, comme il arrive au sortir
des autres dissolvants, contracte avec l'acétone une combinaison molécu-
laire solide. Cette combinaison persiste inaltérée entre des limites assez
Ă©troites de tempĂ©rature. Au-dessous de â79°, elle se dĂ©truit graduellement
et presque complĂštement en i heure, abandonnant l'iodure sous la forme
instable jaune qui, elle-mĂȘme, devient ultĂ©rieurement la forme rouge qua-
dratique ('). On peut donc admettre que l'acétone forme avec l'iodure
mercurique une combinaison jaune orangé solide qui se produit par l'élé-
vation de la tempĂ©rature un peu au delĂ de â 94°, 9» mais qui n'est stable
que jusqu'Ă une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă â 79°, puisqu'elle se dĂ©truit
complÚtement à cette température.
» Cette combinaison, amorcée en un point, puis plongée dans l'air liquéfié
ne s'y développe pas ; mais la partie formée se comporte comme un corps
distinct, car sa couleur orangĂ© pĂąlit, mais trĂšs peu, et son aspect est tout Ă
fait diffĂ©rent de celui que prĂ©sentent les deux iodures Ă la mĂȘme tempĂ©-
rature, Si, aprĂšs l'avoir produite dans tout le tube, on l'immerge dans l'air
liquide, elle y persiste en une masse tout Ă fait homogĂšne, ayant les pro-
priétés que j'ai indiquées; on peut en conclure qu'elle est stable aux tem-
pĂ©ratures infĂ©rieures Ă celle oĂč elle s'est formĂ©e. »
(') Si le tube est maintenu horizontal et si le dépÎt n'est pas trÚs épais, la transfor-
mation des cristaux jaunes en rouges commence en quelques points espacés ; chaque
cristal rouge grossit aux dépens de la matiÚre jaune ambiante de maniÚre à former
des taches transparentes circulaires de diamĂštie graduellement croissant, dont le
cristal d'iodure rouge est le centre.
258 ACADĂMIE DES SCIBffCES.
CHIMIE ANALYTIQUE. â SĂ©paration et dosages simultanĂ©s de la baryte, delĂ
strontiane et de la chaux. Note de M. Lucien Robin, présentée par
M. Ad. Carnot.
« J'ai cherchĂ© Ă doser successivement les terres alcalino-terreuses âą
baryte, strontiane, chaux, en mettant en Ćuvre des mĂ©thodes simples et
cependant capables de fournir des résultats satisfaisants.
» Voici le mode opératoire que je propose :
» Les substances à analyser étant traitées de telle sorte que les terres
alcalino-terreuses se trouvent réunies en dissolution, sous forme de
chlorures ou de nitrates, on opérera ainsi qu'il suit :
» Si la liqueur est acide, la rendre légÚreineiit ammoniacale, ajouter du sel ammo-
niac (2 pour 100 environ) bien exempt d'acide sulfurique, et ajirÚs avoir acidifié
légÚrement par l'acide acétique, porter à ébullition, puis ajouter dans le liquide
bouillant, d'une solution saturée de bichromate de potasse jusqu'à excÚs assez notable
(la liqueur doit posséder une teinte rougeùtre).
)) Laisser bouillir 5 minutes encore, faire refroidir sous un courant d'eau, et
recueillir le chromate de baryte sur un filtre taré; le laver d'abord avec une solution
à 0,5 pour 100 environ d'acétate d'ammoniaque légÚrement alcalinisée par de l'am-
moniaque, et tiĂšde ; puis terminer par une solution alcoolique (alcool Ă y5 ", i o parties ;
eau distillée, 90 parties).
» Porter le filtre à l'étuve ioo°-iio° pendant 2 heures au moins et peser le chro-
mate de barjte pour calculer.
» Le liquide débarrassé de la baryte est rendu ammoniacal puis mis à bouillir. On
Introduit alors environ 3 à 4 pour 100 de sulfate d'ammoniaque cristallisé pur etaprÚs
avoir maintenu à 100° pendant un quart d'heure, en prenant soin de maintenir la
liqueur un peu alcaline, par l'addition d'ammoniaque, faire refroidir et recueillir le
sulfate de strontiane. (La liqueur doit posséder une teinte jaune d'or.)
» Laver avec de l'eau chaude renfermant à peu prÚs o,5 à i pour 100 de sulfate
d'ammoniaque et rendue légÚrement ammoniacale, puis avec la solution alcoolique
Ă 10 pour 100.
B Sécher à l'étuve, incinérer et peser le sulfate de strontiane.
» Le filtrat, étant porté à 80° environ, sera additionné d'oxalate d'ammoniaque et,
aprÚs agitation, abandonné au repos pendant une demi-heure.
» L'oxalate de chaux sera recueilli sur un filtre, lavé à l'eau chaude légÚrement
ammoniacale, séché puis calciné, pour transformer en carbonate ou en sulfate.
» Nous avons pratiqué des dosages sur des liqueurs, dont la teneur a été
déterminée par les méthodes les plus parfaites :
» Dosage de la baryte à l'état de sulfate. Dosage de la strontiane à l'état
de carbonate. Dosage de la chaux Ă l'Ă©tat de sulfate.
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 239
» Ces dosages ont Ă©tĂ© faits sur des volumes croissants 5"âą', 10''"', 20""',
Ă©tendus Ă 200'^'"' Ă peu prĂšs, afin de pouvoir contrĂŽler si la concentration
pouvait avoir quelque influence fĂącheuse.
» Enfin, nous avons, dans une derniÚre série de dosages, prélevé 80""'
de la liqueur calcique, afin d'augmenter la teneur en chaux, et voir si dans
de telles conditions, cette derniÚre n'était pas entraßnée d'une fliçon ap-
préciable par le précipité de snlfate de strontiane.
M Voici les résultats obtenus :
Baryte. Strontiane. Chaux.
5'^'"' de liqueur renferment o,o565 o,o368 o,oi5-
Chiffres fournis par la méthode exposée :
sur 5''"'' 0,0175 o,o353 o,oi63
sur 10'"' 0, 1 162 0,0706 o,o3io
sur 20âą' . o,23oo 0,1432 o,o6o4
sur aoâą" pour la baryte et la strontiane )
O cmJ 11 0,2287 0,1411.) O,2o8o
et sur 80âą pour la chaux \ ' ' -âą j â >
» On voit, par l'examen de ce petit Tableau, que les teneurs trouvées
ont augmenté presque mathématiquement et que, par conséquent, le pro-
cédé décrit fournil des résultats trÚs satisfaisants, en un temps trÚs court
et sans difficulté ojiératoire.
» Il est évident que cette méthode peut parfaitement s'appliquera la re-
cherche et à la séparation qualitative des alcalis terreux, aprÚs leur préci-
pitation en bloc par le carbonate d'ammoniaque, et redissolution dans l'eau
chlorhydrique. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la condensation des Ă©lhers acĂ©tylĂ©niques avec les
alcools. Note de M. Ch. Moureu, présentée par M. H. Moissan.
« J'ai montré derniÚrement, en commun avec M. Delange, que les
acides acétyléniques fixaient i"""' d'eau sous l'influence des alcalis à l'ébul-
lition, en donnant des acides ^-cétoniques. En vued'éclaircir le mécanisme
de cette hydratation, j'ai pensĂ© qu'il y aurait intĂ©rĂȘt Ă connaĂźtre tout
d'abord le mode d'action des alcoolates alcalins sur les mĂȘmes composĂ©s,
et c'est ainsi que j'ai été conduit à faire réagir sur les éthers acétyléniques
les alcools sodés, en solution dans l'alcool correspondant et en l'absence
d'eau.
» Il résulte de mes expériences qu'il se forme ainsi des produits de
condensation résultant de l'addition pure et simple d'alcool aux éthers
26o ACADĂMIE DES SCIENCES.
acélyléniques. La présente Note a spécialement pour objet la condensation
du phénylpropiolate de méthyle avec l'alcool méthylique, cas particulier
dont j'ai fuit une Ă©tude approfondie.
» Lorsqu'on traite le phénylpropiolate de méthyle par le mélhylale de sodium en
solution méthylique, une vive réaction se déclare presque aussitÎt, qui colore légÚre-
ment le mélange et provoque rapidement l'ébullition de l'alcool. Suivant les conditions
dans lesquelles on opĂšre, l'Ă©lher acĂ©tylĂ©nique peut fixer iâą"' ou 2âąÂ°' de mĂ©tlianol.
» 1. Fixation de 2âą"' d'alcool mĂȘthvliqle sur le phĂ©nylpropiolate de mĂ©thyle. â
L'élher acétylénique (278,7) est ajouté avec précaution à une solution de métliylate
de sodium dans l'alcool méthylique (4^ de sodium dans 928 d'alcool méthylique absolu ).
AprÚs avoir chauffé le mélange à reflux pendant i5 heures, on l'introduit dans des
tubes scellés, que l'on maintient ensuite au voisinage de i25° pendant 4 heures. La
liqueur ainsi obtenue, limpide et à peine colorée, esl versée peu à peu dans un excÚs
d'eau glacée, et le tout est immédiatement agile avec de l'éther. On décante la couche
élhérée, et, aprÚs l'avoir lavée à l'eau et séchée trÚs soigneusement sur le sulfate de
soude anhydre, on évapore l'élher et l'on distille le résidu dans le vide.
» Acétal dimélhyliqiie du benzoylacétatc de méthyle
censâ C(OCH^)^â CH-â CO^CH^.
La majeure partie de ce résidu passe, aprÚs reclification, à i46"-i47° sous 16""", sous
la forme d'une huile incolore, fortement réfringente, et possédant une odeur agréable-
ment aromatique; Nu=i,5oo4 à 21°; Dj;'=zi,ii2. D'aprÚs sa composition centési-
male et son poids moléculaire déterminé par la cryoscopie, ce liquide répond à la
formule brute C'^H"^0* (soit G«H°â G = G â CO^CH^-f- 2GH*0). Nous allons
montrer que toutes ses propriétés l'identifient complÚtement avec l'acélal diméthy-
lique du benzoylacélale de méthyle.
» a. La réfraction moléculaire concorde trÚs exactement avec la constitution sup-
posée.
1) b. Si l'on traite le produit, en solution alcoolique, par quelques gouttes de solu-
tion Ă©tendue de chlorure ferrique, la liqueur obtenue, d'abord Ă peine jaunĂątre, rougit
progressivement jusqu'au rouge vif (au bout de i heure). Ge fait se conçoit aisément :
l'acidité du sel ferrique, si faible soit-elle, a suffi à hydrolyser la fonction acétal, et
l'élher j3-cétonique qui en résulte, à mesure qu'il esl mis en liberté, colore en rouge la
solution de sel ferrique.
» c. Acide CH'â C (OGH')= â GH'^ â GO^H. â En saponifiant le produit par la
soude aqueuse (Ă 12 pour 100) Ă froid, ou obtient de belles aiguilles incolores, dont
l'analyse concorde avec la formule G^H^â G(0GH3)-^â GH'^â GO^Na + 5 H^ĂźO.
L'acide correspondant (beaux prismes blancs) s'isole en traitant à 0° le sel alcalin par
la quantité calculée d'acide sulfurique dilué, et en agitant la liqueur avec de l'éther.
» Il s'altÚre lentement, dÚs la température ordinaire, en perdant de l'anhydride car-
bonique, et en dégageant une odeur aromatique de plus en plus forte; la décomposition
s'accélÚre avec la température et est trÚs rapide vers gS". L'odeur aromatique observée
est due Ă la production d'une huile qui passe Ă la distillation vers 94° sous 23âą", et
qui, d'aprÚs l'analyse élémentaire et ses réactions, est constituée par un mélange de
SĂANCE DU 27 JUILLET igo.S. 26 r
deux produits : l'acĂ©tal dimĂ©thylique G" H»â C(OCIF)^ â GIF et le a-mĂ©thoxystji-o-
lĂšne G«II'â G(0GH3) = CH^
» d. MĂ©thoxyslyrolĂšne G«H^â C(OGH')= CH^â Getle huile, en effet, sous l'ac-
tion du chlorure d'acétyle en présence de pyridine, fournit un liquide aromatique
bouillant sans décomposition à 197° (corr.) sous la pression normale (Do:=i,oi58;
/ïB^ijSgSS à 21°), et dont la composition élémentaire est celle du méthoxyslyrolÚne.
Ce nouveau corps, hydrolyse par l'acide sulfurique Ă 5 pour 100, se transforme en
acĂ©lophĂ©none G'^H' â CO â GIP, qui a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e par son point d'Ă©bullition, son
point de fusion et celui de sa semi-carbazone.
M II. Fixation de 1âąÂ°' d'alcool mĂ©thĂŻlique sur le phĂ©nylpropiolate de mĂȘtqyle. â
Si l'on opÚre à la température d'ébullition du mélange réagissant (éther acétylénique,
mélhylate de sodium, alcool méthylique), on obtient constamment, quelles que soient
les proportions relatives des corps mis en Ćuvre, Ă cĂŽtĂ© d'un trĂšs grand excĂšs de l'Ă©ther
dimĂ©thoxylĂ© qui vient d'ĂȘtre dĂ©crit, de petites quantitĂ©s de l'Ă©ther monomĂ©lhoxylĂ©
C^H^- C(OCH') = CH - CO'-GH'.
» La présence de ce dernier est attestée par l'analyse et la saponification du produit;
l'acide monomĂ©thoxylĂ© C^H^ â C(OCH') := GH â GO-H est facile Ă sĂ©parerde l'acide
diméthoxylé, grùce à sa faible solubilité dans l'éther et l'alcool méthylique. 11 se pré-
sente au microscope en parallélogrammes plus ou moins allongés; il se décompose
lentement à partir de 160°, et presque instantanément vers 190°, en gaz carbonique et
méthoxystyrolÚne identique à celui dont il a été parlé plus haut.
» Get acide est donc l'acide oc-méthoxycinnami([iie encore inconnu
G'^H»â C(OGIP)=Gll â GOni.
» Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©es, nous rappellerons que Nef a obtenu l'oj-Ă©thoxystyro-
lĂšne G^H^ â GH = CH(OG-II') en chauffantlephĂ©nylacĂ©tylĂšne avec de l'alcool en prĂ©-
sence de potasse caustique solide {Lieb. Annal. 1899), et que Ruhemann et ses Ă©lĂšves,
en traitant le phénylpropiolate d'éthvle par divers phénols sodés, ont donné naissance
Ă des dĂ©rivĂ©s cinnamiques, tels le composĂ© C'H'' â G(OG'^H'') = GH â GO^C-H^
{Chern. Soc, 1900-190 1).
» RĂ©sumĂ©. â Le phĂ©nylpropiolate de mĂ©lhyle peut fixer, sous l'action
du méthylate de sodium, 2"°' ou i""*' d'alcool méthylique, par saturation
totale ou partielle de la fonction acétylénique. Les composés nouveaux
ainsi formés se rattachent aux acides benzoylacétique et cinnamique.
Nous ajouterons que le rendement est en général voisin des | du rendement
théorique. »
C. R., i9(.3, 2« Semestre. (T. CXX.WII, N' 4.) - âąâą'-'
262 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la constitution du cyanure d'allyle. Note
de M. II. Lespieau, présentée par M. Haller. (Extrait,)
« Le cyamire d'allyle provenant de l'action à froid du cyanure de
potassium sur le bromure d'allyle, il serait naturel de l'Ă©crire
CH= = CH â CH=-CAz;
cependant, à l'heure actuelle, celte formule n'est point admise, on en pré-
fĂšre une autre, CH' â CH=^CHâ CAz, proposĂ©e par RekulĂ© et confirmĂ©e
par le fait que la fixation de brome sur le cvanure d'allvle fournirait le
ni (ri le CH' â CH Br â CHBr â CAz (Palmer, American chemical Journal,
t. XI, p. 89)...
» Ayant repris ces recherches, j'ai obtenu des résultats trÚs différents :
1) J'ai fait agir 84^ de brome parfaitement sec sur Sgs de cyauure d'allyle desséché
par distillation sur l'anhydride phosphorique; les deux corps étaient fortement dilués
dans du chloroforme pur; la température, pendant les 9 heures que dura l'addition,
fut maintenue entre â 14" et â 10°. (Avec des corps moins secs, entre 4- 10 et -t- 3o,
on obtient (|uaiitativenient les mĂȘmes rĂ©sultats que ci-dessous.)
» 11 s'est fait un peu d'acide bromhydrique; à la distillation, sous iS"'", il se pro-
duisit 58 de résidu carbonisé ; deux fractions s'indiquÚrent nettement : i" de 60" à 100°,
2° de laS" à i35° (environ 45°)- De cette derniÚre j'ai isolé [\o^ d'un nitrile bouillant
de i38°,5 à 189° sous so""'",.^, présentant toutes les propriétés du composé
CH^ Br ^ GH Br - CH^ â CAz
que j'ai précédemment décrit [Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i265).
» En particulier, saponifié par l'acide chlorhydrique, il donne l'acide
CH^Cl â CHBr â Cll=â CO=H,
tandis qu'avec l'acide bromhydrique, on a trĂšs nettement l'acide
CtPBr â CHBr CH^ _ CO^'H
fondant à 5o°.
» Quant à la portion, assez abondante, qui passe de 60" à 100", je ne crois pas qu'elle
renferme, du moins en quantitĂ© sĂ©rieuse, le nitrile CH* â CHBr â CHBr â CAz; elle
paraĂźt bien plutĂŽt ĂȘtre un mĂ©lange de produits de substitution raonobromĂ©s du cya-
nure d'allyle : son contact produit des brûlures douloureuses ; si on la fractionne de
5° en 5° à la distillation et qu'on fasse l'étude cryoscopique de ces diverses portions,
on trouve des nombres variant de i5o Ă 160; les acides qu'on eu tire par saponifica-
tion m'ont donnĂ© le nombre i65 Ă la cryoscopie, ce qui correspond exactement Ă
C*H=BrO^
SĂANCE DU 27 JUILLET igo3. 263
)) Je crois donc pouvoir, à la suite de ces recherches, considérer le
cyanure d'allyle comme répondant bien à la formule
CH'= CH-CH-CAz. »
CHIMIE ORGAMQUE. â Contribution Ă l'Ă©lude des qainones-dicĂ©tones.
Note de M. OEchsner de Coninck, présentée par M. II. Moissan.
« J'ai montré récemment que l'attaque de l'acide chrysophanique par
un excÚs d'acide sulfurique, à chaud, fournissait une certaine quantité
d'anhydride carbonique et une trĂšs forte proportion de gaz sulfureux se
dégageant brusquement vers la fin de la réaction. Or, d'aprÚs les recherches
de Liebermann et de O. Fischer, l'acide chrysophanique est une dioxy-
méthylanthraquinone; il m'a donc semblé intéressant d'étudier l'action
de SO^ H- sur d'autres quinones en me plaçant dans les mĂȘmes conditions
expérimentales.
» Anthraquinone. -^ J'ai fait l'expérience avec un échantillon d'anlhraquinone du
commerce. Celle-ci présente une trÚs grande résistance; il se dégage une certaine
quantité de GO^, puis le gaz sulfureux apparaßt et se dégage brusquement.
» Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© le mĂȘme avec un Ă©chantillon pur et bien cristallisĂ© d'anthra-
qulnone.
» Alizarine. â L'expĂ©rience a Ă©tĂ© faite avec de l'alizarine du commerce et avec de
l'alizarine purifiée et sublimée.
» Les résultats ont été conformes aux précédents. J'ai remarqué, toutefois, que
l'alizarine est un peu moins résistante que l'anthraquinone.
» Purpurine. â La purpurine, commerciale ou purifiĂ©e, se comporte comme
l'alizarine; à jseu prÚs aussi résistante que cette derniÚre, elle est moins résistante que
l'anthraquinone Ă l'action de SO*LP en excĂšs.
» PhĂ©nanlhrĂšnequlnone. â âą Cette quinone prĂ©sente linĂ© rĂ©sistance remarquable;
puis elle fournit peu à peu CO-, et, vers la fin, le dégagement de SO- devient trÚs
abondant.
» 'j.-Naphloquiiioiie. â Elle se comporte, d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, comme les
autres quinones étudiées.
» En réfléchissant à ces résultats fournis par toute une série de dérivés,
j'ai été amené à penser que la molécule de ces quinones-dicétones,
quinones-phénols, etc., se coupe, à une température donnée, et sous l'ac-
tion puissante de SO^H^, entre les groupements (CO) et les groupements
benzéniques, substitués ou non; ensuite, ces derniers groupements se dé-
composent et agissent par leurs groupes (CH)sur l'acide sulfurique qui est
264 ACADĂMIE DES SCIENCES.
alors énergiquement réduit. Ainsi peut s'expliquer le dégagement brusque
et trÚs abondant de SO' que j'ai observé dans presque toutes mes expé-
riences.
» L'alizarine et la purpurine sont sensiblement moins résistantes que
l'anthraquinone; ce fait n'est pas isolé; je l'ai rencontré en étudiant, au
mĂȘme point de vue, d'autres fonctions aromatiques. Il peut s'expliquer en
remarqam\l que toute subslituiion dans une molécule aromatique diminue la
stabilité de celle-ci. Je développerai ce point dans tm Mémoire plus étendu. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Les matiĂšres alhuminoĂŻdes du grain de mais.
Note de MM. Doxaud et Labbé, présentée par M. A. Ditte.
« Nous avons décrit, dans une Note précédente, les propriétés spéciales
de la maĂŻsine, matiĂšre albuminoĂŻde extraite du maĂŻs au moyen de l'alcool
amylique bouillant.
)) Les quantités de maïsine ainsi extraites restent toujours inférieures
aux teneurs du maïs en zéïne, indiquées par Ritthausen. Il y a lieu de
penser qu'il existe simultanément dans le grain de maïs diverses matiÚres
albuminoĂŻdes plus ou moins analogues. Nous avons fait le dosage complet
de ces albuminoĂŻdes dans le grain de maĂŻs et nous avons reconnu ainsi
qu'ils étaient en plus grande quantité que Ritthausen ne l'avait trouvé.
» Pour déterminer la teneur du grain de maïs en matiÚres albuminoïdes
totales, nous avons utilisé la propriété la plus générale des albumines du
groupe des glutens de céréales qui est leur solubilité dans l'alcool potas-
sique. Nous avons soumis à une longue agitation à froid répétée à diverses
reprises avec de nouveaux liquides de lavage alcoolo-potassiques, du maĂŻs
blanc préalablement déshuilé et desséché, et contenant alors, d'aprÚs le
dosage en azote, i4,<32 pour 100 de matiÚres azotées totales.
» 20G de maïs ont été agités S heures consécutives avec 200°""' d'alcool à 70°, con-
tenant 3s de KO II par litre, et celte opération a été recommencée quatre fois avec
d'égales quantités du liquide potassique.
» La quantité de matiÚres organiques solubilisées était fournie par l'extrait des
liquides de lavage complétés à un volume donné, aiminué du poids des cendres dans
âąchaque cas. On a obtenu ainsi 9,84 pour 100 de matiĂšres albuminoĂŻdes. Il y a donc
dans le maïs li,']8 pour 100 de matiÚres azotées qui ne sont pas des albumines, ou du
moins des albumines ayant les propriétés des glutens.
» D'autre part, la composition des 9,84 pour 100 des matériaux albuminoïdes a été
établie de la façon suivante :
Solubles
dans
l'alcool
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. 265
» a. La maĂŻsine du mĂ©lange Ă©tant exclusivement soluble dans l'alcool amylique Ă
chaud, la masse totale ainsi traitée à trois reprises successives a abandonné un poids
correspondant Ă 5,27 pour 100 de maĂŻsine dans le grain de maĂŻs.
» b. L'alcool étliylique, bon dissolvant de la maïsine, dissoutaussi d'autres albumines,
mais non pas la totalitĂ© de celles du maĂŻs. Si l'on traite le mĂȘme maĂŻs par l'alcool Ă
90°, on obtient 6, go pour 100 d'albumine solubilisée.
» Nous sommes ainsi amenés à admettre que l'albumine du grain de
maïs est un mélange de trois matiÚres albuminoïdes distinctes, au moins.
S La maĂŻsine a, soluble dans l'alcool amylique ;
La maĂŻsine |3, insoluble dans l'alcool amjlique et soluble dans
1 l'alcool élhylique à 90°;
, / La maĂŻsine 7, insoluble dans l'alcool amylique et insoluble dans
potassique Ă©tendu ,,,,,,,..
^ 'â \ 1 alcool etiiylique a 90°.
» On peut obtenir sĂ©parĂ©ment ces trois maĂŻsines d'un mĂȘme Ă©chantillon
de maĂŻs.
» 20S de maïs épuisés par l'alcool amylique donnent une masse correspondant
Ă 5,27 pouf 100 de maĂŻsine a. Le mĂȘme maĂŻs Ă©puisĂ© Ă nouveau par l'alcool Ă©thylique
Ă 90" donne i,43 pour 100 de maĂŻsine p, alors que par difTĂ©rence le mĂȘme Ă©chantillon
accusait 1,60 pour 100.
» Epuisé finalement par l'alcool potassique, à quatre reprises consécutives de huit
heures d'agitation chacune, il abandonne encore 2,2 pour 100 de maĂŻsine, alors que le
dosage par difTĂ©rence n'en accusait que 1,61 pour ioo.
)) Si, en résumé, on ramÚne ces chiffres au maïs naturel, sa teneur en
ces diverses variétés de maïsine est la suivante :
MatiÚres azotées totales (par l'azote) 1 1 ,86 pour ;oo
Maïsine a, 4)82 »
MaĂŻsine ^ 1,82 d
Maïsine ^ i , 33 »
MatiÚres azotées non extractibles 4, 90 »
» La maïsine p, qu'on peut obtenir aisément en traitant par l'alcool à 90°
du maïs ou du résidu d'amidonnerie de m;iïs préalablement épuisé pendant
637 heures Ă l'alcool amylique, est une matiĂšre tout Ă fait analogue comme
aspect et propriétés à la maïsine a. Mais elle est moins riche en azote. Sa
composition centésimale est la suivante: C: 55, 5o; H: 7,85; 0(pardifF.):
20,73; Az : i4)58; Soufre : 0,62; Cendres : 0,72. Elle est insoluble dans
l'alcool amylique bouillant Ă la pression ordinaire; cependant, sous l'in-
fluence d'une ébullition trÚs prolongée, elle se dissout peu à peu dans ce
solvant, dans la proportion des ~ environ. Elle est transformée de cette
266 ACADĂMIK DES SCIENCES.
façon en une matiÚre de propriétés identiques à la maïsine a. Ces faits, et
divers autres que nous publierons prochainement, nous amĂšnent Ă penser
qu'il n'y a, entre les diverses maïsines que des différences trÚs faibles de
constitution, comme par exemple des degrés d'hydratation différents. »
CHĂMIĂ BlOLOGIQtJE. â Emploi rie la bombe calorimĂ©trique pour dĂ©montrer
l'existence de V arsenic dans l'organisme. Note de M. Gabriel Bertrand.
« Dans Un Mémoire paru il y a peu de temps (' ), j'ai réussi à expliquer
les contradictions qui se sont élevées entre les chimistes, nombreux et
habiles, qui se sont occupés de la question de l'arsenic normal. J'ai montré
que, jusque-lĂ , aucune des expĂ©riences, du moins sous la forme oĂč on les
avait publiées, ne contenait de preuves définitives, ni de l'absence, ni de
l'existence de ce métalloïde chez les animaux et les plantes.
;> Les quantités d'arsenic qui existent à l'état normal dans les tissus sont
en ÂŁ;Ă©nĂ©ral trop petites pour qu'on puisse les dĂ©couvrir avec certitude Ă
l'aide des méthodes alors en usage. D'autre part, les réactifs incomplÚte-
ment purifiés introduisent toujours des traces d'arsenic au cours des expé-
riences.
» Dans ces conditions, si l'on opÚre sur un organe facile à détruire, et,
par suite, qu'on emploie peu de réactifs, l'arsenic introduit, joint à l'arsenic
normal, peut ĂȘtre en quantitĂ© trop faible pour ĂȘtre reconnaissable.
» Si, au contraire, on examine un organe résistant beaucoup à la des-
truction, on est obligé de prendre une plus forte quantité de réactifs :
l'impureté s'accumule dans le résidu de l'attaque, et il arrive un moment
oii. le degré de sensibilité de la méthode de recherche étant atteint, on
voit apparaĂźtre de l'arsenic. Plus la destruction est difficile, plus on est
exposé à trouver de métalloïde.
» C'est en perfectionnant la méthode classique de Marsh, au point de
pouvoir déceler aisément un demi-milliÚme de milligramme d'arsenic, et
en trouvant des procédés de purification des réactifs qui permissent d'uti-
liser une méthode aussi sensible, que j'ai rendu possible une bonne
démonstration de l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme.
M D'assez nombreuses expériences sur des matériaux bien choisis m'ont
(M Sur la recherche et sur la preuve de l'e^vistence de l'arsenic cliez les animaux
{Aiin. de Chimie et de Physique, 7" série, t. XXVIII, igoS, p. 242-275).
SĂANCE DU 27 JUILLET igoS. ofi^
alors forcé d'admettre que l'arsenic existe vraiment à l'état normal chez les
animaux et les plantes, et, qu'au lieu d'ĂȘtre localisĂ© dans certains organes,
il se rencontre au contraire, sans doute au mĂȘme titre que le soufre, le fer
ou le phosphore, dans tous les tissus de l'organisme. D'aprÚs ces expé-
riences, les poils, les ongles, les cornes, et, en général, les tissus kérati-
niques sont les plus riches de tous; la glande thyroĂŻde, trĂšs difficile Ă
détruire, est relativement pauvre.
') Néanmoins, j'ai cru nécessaire de trouver une méthode de démon-
stration plus précise encore que celle dont je me suis servi. Or, toutes les
difficultés actuelles résident dans la destruction, d'ailleurs incomplÚte, des
matiÚres organiques, destruction qui entraßne l'emploi de quantités no-
tables d'acides sulfurique et nitrique, puis de gaz sulfureux, d'hydrogĂšne
sulfuré, d'ammoniaque, sans compter l'usage d'objets en verre, de papier
Ă filtrer, etc. J'ai pensĂ© qu'on arriverait peut-ĂȘtre au but dĂ©sirĂ©, en brĂ»-
lant, d'une maniÚre intégrale, la substance organique sÚche dans un vase
clos, tout en platine, en présence d'oxygÚne pur.
» M. Berthelot' avait déjà proposé et mis en pratique l'emploi de sa
bombe calorimétrique pour le dosage des divers corps simples contenus
dans les composés organiques.
» J'ai essayé si des organes secs, d'origine animale ou végétale, subi-
raient, malgré leur structure et leur richesse en sels alcalins, une combus-
tion aussi complÚte que des composés organiques définis, et si, aprÚs cette
combustion, on pourrait retrouver les traces d'arsenic qui y Ă©taient con-
tenues. Le succÚs de mes expériences a été si complet (' ) que je considÚre
aujourd'hui l'emploi de la bombe de M. Berthelot comme absolument
indiquĂ© dans tous les cas oĂč il s'agira de la recherche et du dosage de trĂšs
petites quantités d'un élément quelconque contenu dans un organe.
)) Ij'alUimage de la substance est assuré, d'aprÚs ua artifice de M. Berllielot, à l'aide
d'une mĂšche de lulmi-coton, prise dans une boucle du fil de platine au travers duquel
on envoie le courant électrique. Mais ici, on doit prendre du fuhni-coton préparé avec
des acides absolument purs. S'il est nécessaire, on accumule dans la bombe le produit
de jjlusieurs combustions.
« Celles-ci terminées, on transvase le contenu de la bombe dans une capsule, et l'on
évapore à sec avec précaution pour chasser l'acide nitrique dû à la combustion par-
tielle de l'azote; on reprend le résidu par quelques gouttes d'acide sulfurique et un
peu d'eau, et on introduit directement la solution dans l'appareil de iMarsli.
(') La bombe en platine donne seule des résultats exacts; avep les bombes émaillées,
on introduit toujours des traces d'arsenic.
268 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Avec du camphre ou du sucre purs, on n'obtient pas la plus petite trace
d'enduit arsenical; au contraire, quelques grammes d'écaillé de tortue de
mer, d'Ă©pongĂ©, de blanc ou de jaune d'Ćuf, etc. suffisent Ă donner des
anneaux d'arsenic trĂšs nets.
» Ces résultats, d'une méthode trÚs simple et trÚs précise, vérifient
ceux que j'avais déjà publiés et lÚvent tous les doutes concernant l'existence
normale de l'arsenic dans l'organisme. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Influence de la tempĂ©rature sur la production d'hy-
drogÚne sulfuré par les matiÚres alhuminoïdes , les extraits d'organes ani-
maux et les extraits de levure de biÚre, en présence du soufre. Note de
MM. J.-E. Abelous et h. Ribaut, présentée par M. Bouchard.
« Dans une Communication précédente, nous avons montré que l'on
pouvait soumettre des solutions d'albumine, ou des extraits de foie de
cheval et des extraits de levure de biĂšre, Ă la tempĂ©rature de ioo° et mĂȘme
de i20°-i3o°, sans leur faire perdre la propriété de dégager de l'hydrogÚne
sulfuré à froid en présence de soufre, en milieu légÚrement acide.
)) Nous avons étudié l'action de diverses températures sur l'activité de
cette réaction, afin d'en établir la courbe en fonction de la température.
)) Nous nous sommes servis d'albumine desséchée, d'extrait de foie de
cheval et d'extrait hydro-alcoolique de levure de biĂšre.
» 1° Albumine. â On broie, dans un mortier, is d'albumine dessĂ©chĂ©e avec
25<^âą' d'eau distillĂ©e, 18 de soufre lavĂ© et oâą', 5 d'acide lartrique Ă ,^ (' ).
» Un tel mélange est introduit dans un ballon maintenu par un bain-marie pendant
2 heures, aux températures de 45°! 6o°-62°, 80°, 95°. Pendant tout ce temps un cou-
rant de gaz inerte, azote ou hydrogÚne pur, entraßne l'hydrogÚne sulfuré formé, dans
une solution d'iode centinormale. On apprécie la quantité de H^S formé par le dosage
de l'iode restant, par l'hyposulfite de soude. Voici les résultats obtenus :
H- S formé,
mg
A 45° â o,56i
A 6i°-6a'' 0,612
A 80° 0,710
A 950 o,833
(') L'acidification du mélange est nécessaire pour éviter la production dell'S, due
Ă l'action de l'alcali du verre sur le soufre.
SĂANCE DU 27 JUILLET ipoS. 269
» 2° On répÚte re\périence avec de l'exlrail de foie de cheval préparé par macéra-
tion de loos de foie piilpé dans 1006 d'une solution de fluorure de sodium à 2 pour 100.
Cette macération, aprÚs avoir été abandonnée à 40° pendant 24 heures, est filtrée.
» lo'^"'' du filtrat sont mélangés à is de soufre lavé. On ajoute 20'^"'" d'eau distillée et
o""',5 d'acide tartrique au jL.
» Résultais :
H- S formé.
A4''''' o,74o
A 63° 0,986
A 80" 1 , 27
A 95° 1,56
» Enfin, dans une derniÚre série d'expériences, nous avons étudié l'action de la tem-
pérature sur de l'extrait hydro-alcoolique de levure de biÚre, préparé par le procédé
indiqué par De Rey-Pailhade pour extraire ce qu'il appelle le /j/u7ofA/o«.
» io""° de cet extrait filtré et limpide étaient additionnés de is de soufre et de
20'^"' d'eau. L'extrait de levure étant franchenjent acide, il n'était pas nécessaire
d'ajouter de l'acide tartrique comme dans les cas précédents.
» Résultats :
H^ S formé.
A 45° o"4l6
A 65° 0,595
A 80° 0,782
A 95° i,i3o
M En présence de ces fiiils il était indiqué d'étudier l'influence de tem-
pératures plus élevées.
» On introduit dans une ampoule 10'^"' d'extrait de levure, is de soufre et 20''°'' d'eau.
On fait le vide, on remplit l'ampoule par un gaz inerte, puis on fait le vide de nou-
veau. On scelle à la lampe, et on laisse dans l'autoclave à i25° le mélange pendant
I heure 3o minutes. Au bout de ce temps on introduit le contenu de l'ampoule dans
un ballon plongé dans un bain-marie d'eau bouillante, en opérant dans un courant de
gaz inerte qui balaie l'hjdrogÚne sulfuré formé. Le mélange est ainsi traité pendant
3o minutes au bain-marie bouillant. Le résultat est le suivant :
H' S formé.
A 95° i"?, 10
A I 25° 2"'8, 3o
)) On voit que la production de H-S, dans ces trois séries d'expériences,
croßt avec la température. Ces faits sont absolument contraires à l'hypo-
thÚse d'un ferment soluble hvdrogénant le soufre. Des expériences ulté-
rieures pourront seules expliquer le mécanisme de la production d'hydro-
C. R., 1903, !⹠Semestre. (T. CXXXVII, N» 4.) 36
270 ACADEMIE DES SC1E^â CES.
gÚne sulfuré. Mais, d'ores et déjà , on peut conclure que le philothion en
tant qu'hydrogénase n'existe pas. »
PHYSIOLOGIE. â Recherches sur l'immiuiitc naturelle des VipĂšres et des
Couleuvres. Note de M. C. Phisalix, présentée par M. Edaioud
Perrier.
« En 1781, Fontana, aprÚs avoir fait mordre des VipÚres entre elles, ou
leur avoir inoculé du venin avec une lancette, arrivait à cette conclusion
que « le venin de la VipÚre n'est point un poison pour son espÚce ».
Duméril, Guyon, Viaud-Grand-Marais, Waddeli ont répété ces expériences
et sont arrivĂ©s au mĂȘme rĂ©sultat.
» D'autres expérimentateurs comme Mangili, Cl. Bernard, Weir-
Mitchell, Fayrer affirment que les Serpents peuvent ĂȘtre empoisonnĂ©s par
leur venin; seulement la mort serait trÚs tardive : dans les expériences de
Weir-Alitchell, elle survenait dans un délai de 36 heures à i4 jours. Wad-
deli, critiquant les expériences de Weir-Mitchell, attribue la mort tardive
des Crotales à une septicémie ou à d'autres causes accidentelles. Dans
21 expériences faites avec le venin de Cobra, cet auteur a toujours constaté
le mĂȘme fait : « le Cobra inoculĂ© avec son ])ropre venin n'Ă©prouve aucun
» symptÎme d'empoisonnement » .
» C'est pour élucider la cause de ces contradictions que j'ai entrepris
de nouvelles expériences.
» Voici comment jai procédé : du venin sec de VipÚre est dissous dans l'eau salée
pliysiologique au titre de i pour loo, et la solution est injectée, à doses progressive-
ment croissantes, dans la cavité péritonéale de VipÚres ou de Couleuvres. Jusqu'à la
dose de 40"°) le venin ne produit pas de troubles appréciables. A partir de 45"'S jus-
qu'Ă 6oâąs, on commence Ă observer des troubles chez l'animal inoculĂ©. Ils consistent
dans une sorte de torpeur qui rend le serpent moins sensible aux excitations, plus
paresseux Ă se mouvoir et moins actif dans ses mouvements.
» Cet état de torpeur somnolente peut durer plusieurs jours avec quelques inter-
valles de réveil relatif pendant lesquels le reptile se déplace lentement. On observe
des contractions spasmodiques du rectum et de lauus, et des Ă©missions abondantes
d'urine.
» Puis, peu à peu, les accidents s'atténuent, l'animal redevient plus vigoureux et
plus vif; au bout de 4 à 5 jours il a repris ses allures habituelles. l-*oiir déterminer
sûrement la mort, il faut arriver aux doses massives de lOO'""' à 120"".
» Les accidents é\oluenl alors plus rapidement. Au bout d'une heure, il y a dimi-
uulion de la sensibilité el faiblesse murcul;iiie, la respiration est ralentie. BientÎt, les
SĂANCE DU 27 JUILLET IpoB. 271
symptĂŽmes s'aggraveiii, la parĂ©sie augmente, le corps reste Ă©tendu, flasque, et rĂ©agit Ă
peine aux excitations; la sensibilité et le mouvement disparaissent en commençant par
l'extrémité caudale. La respiration devient de plus en plus rare, et l'animal meurt par
arrĂȘt respiratoire, le cĆur continuant Ă battre. La survie est de 20 Ă 3o heures.
» A l'autopsie, on trouve un peu d'extravasation sanguinolente autour du foie et le
long de l'aorte; cependant, les globules rouges sont intacts et riiémoglobine ne diffuse
pas. L'expérience directe m'a montré, d'autre part, qu'une solution de venin à i pour 100
dans l'eau salée n'a aucune influence sur les globules de VipÚres ou de Couleuvres lavés
ou non lavés.
» D'aprÚs l'évolution des symptÎmes, il est évident que le systÚme nerveux est frappé
par le venin; mais on pourrait croire, si l'on en juge par la dose Ă©norme de poison
nécessaire à produire les premiers phénomÚnes d'intoxication, que ce systÚme nerveux
possÚde une trÚs grande résistance; il n'en est rien. Si, au lieu d'inoculer le venin sous
la peau ou dans l'abdomen, on l'introduit dans la cavité crùnienne, il suffit de doses
trĂšs faibles pour dĂ©terminer l'empoisonnement. J'ai fait l'expĂ©rience sur la Couleuvre Ă
collier. Avec une fine canule, introduite par le trou occipital, j'injecte quelques gouttes
d'une solution concentrée de venin. Or, tandis que chez des Couleuvres témoins, ino-
culĂ©es dans les mĂȘmes conditions, mais avec de l'eau salĂ©e, il ne se manifeste aucun
trouble, les Couleuvres qui ont reçu de 2âąb Ă 4""? de venin sont immĂ©diatement prises
d'accidents caractéristiques. Tout d'abord, c'est un tremblement généralisé que l'on
perçoit à la main, dÚs que le venin a touché les centres nerveux. Puis les muscles s'af-
faiblissent et leurs mouvements sont incoordonnĂ©s, de telle sorte que l'animal posĂ© Ă
terre ne peut fuir; dĂšs qu'il lĂšve la tĂȘte, celle-ci est agitĂ©e de petits tremblements et
retombe bientÎt affaissée sur le sol. Quelquefois, il y a de l'emprostotonos. La respi-
ration, trÚs ample au début, ne tarde pas à s'affaiblir; elle devient rare et intermittente.
La parésie augmente rapidement, et, au bout de quelques heures, la couleuvre enveni-
mée est absolument flasque; les réflexes sont faibles et limités. Cet état peut durer
pendant plusieurs jours, et se termine le plus souvent par la mort.
» A l'autopsie, on trouve une vive inflammation des méninges, surtout au niveau
des hémisphÚres cérébraux. Ces faits sont à rapprocher de ceux que MiVL Roux et
Borrel ont constatés avec la toxine tétanique, et c'est là un nouveau point d'analogie
entre les toxines et les venins.
» Il résulte, des expériences précédentes, que, chez la VipÚre et la Couleuvre, les
symplĂŽmes d'empoisonnement sont sensiblement les mĂȘmes, que le venin soit introduit
dans le péritoine ou dans la cavité crùnienne. Mais, dans le premier cas (injection
intra-pĂ©ritonĂ©ale), il faut 25 fois plus de venin pour produire le mĂȘme rĂ©sultat. Il est
donc certain que la plus grande partie du poison n'arrive pas aux centres nerveux.
Que devient-il? C'est ce que j'examinerai dans un prochain travail.
)) En résumé, rimmiinité naturelle des VipÚres et des Couleuvres n'est
pas absolue; si elle est trÚs élevée (5oo à 600 fois plus grande que celle du
cobaye) quand le venin pénÚtre par la voie cutanée ou péritonéale, elle est
beaucoup plus faible (elle n'est plus que 25 Ă 3o fois plus grande que celle
du cobaye) quand le venin est misdircrtement en contact avec le cerveau.
272 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Une VipĂšre pourrait donc ĂȘtre tuĂ©e dans un combat avec une de ses sem-
blables si les crochets venimeux pénétraient dans le crùne; mais, en raison
delĂ duretĂ© des os, cette Ă©ventualitĂ© doit ĂȘtre, sinon impossible, du moins
extrĂȘmement rare, et l'on peut admettre l'aphorisme de Fontana en le mo-
difiant de la maniÚre suivante : « Le venin de la VipÚre n'est pas un poison
» pour son espÚce » dans les conditions naturelles de l'inoculation.
)) S'il en Ă©tait autrement, l'arme qui sert Ă procurer la nourriture de
l'individu deviendrait un instrument pour la destruction de l'espĂšce; l'ex-
périence et l'observation s'accordent pour montrer que la VipÚre ne fait
pas exception aux lois générales de la Biologie. »
ZOOLOGIE. â Sur la spermato genĂšse des CrustacĂ©s DĂ©capodes.
Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. Yves Delage.
« Voici le résumé succincUdes résultats que m'a donnés l'élude de la
spermatogenĂšse chez les DĂ©capodes (Homarus, Palinurus, GalathĆa, Eupa-
gurus, Porcellana, Maia, Stenorhynchus, Inachus, Carcinus, Cancer, etc.),
Ă l'exception des CaridĆ et >.VAstacus, faite au laboratoire de Roscoff.
» Divisions mataratives. â Rien n'aulorise Ă affirmer, comme le fait Sabalierj
l'origine conjonclive des spermatogonies. Les divisions des spermatocytes se suivent
rapidement, mais sont précédées d'un long stade synapsis, dans lequel le filament nu-
cléinien est déroulé, quoique condensé à un pÎle. Les tétrades s'organisent par une
premiĂšre division longitudinale, et une deuxiĂšme division qui me paraĂźt ĂȘtre Ă©gale-
ment longitudinale. Le cenlrosome n'est pas visible aux pÎles du fuseau. Le nucléole
libéré à la premiÚre division persiste dans le cytoplasme, jusqu'à la spernialide.
j) Transformations de la spernialide. â l^es phĂ©nomĂšnes de transformation de la
spermatide en spermatozoĂŻde peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©s ainsi :
» a. Apparition dans le cytoplasme de la spermatide, à cÎté du noyau, d'une vési-
cule {vésicule interne) plus colorable que le reste du cytoplasme; cette vésicule
grandit, refoule le noyau, se creuse d'un canal {canal acrosomien) par la convergence
de deux invaginations, l'une distale, l'autre proximale par rapport au noyau ; cette
vésicule prend la forme, suivant les genres, d'une sphÚre, d'une amphore, d'une coupe
ou d'un cylindre. â b. Disparition presque complĂšte du cytoplasme qui ne persiste
que sous forme de /^/â o/ort^''e//ie«^5 /'ad/tei' partant d'un anneau au-dessus du noyau. â
c. Persistance de la membrane cellulaire de la spermatide, sous la forme d'une vésicule
externe qui peut se dédoubler, se cliver, ou présenter des étranglements, c'est-à -dire
qui peut revĂȘtir les formes les plus variĂ©es suivant les espĂšces Ă©tudiĂ©es. â d. Appari-
tion d'anneaux mitochondriens avec grains mitochondriens, à des places déterminées
autour de la vĂ©sicule interne. â e. Persistance du novau au-dessous des prolongements
radiĂ©s et de la vĂ©sicule interne. â f. Enfin, apparition entre le noyau et le fond de la
SĂANCE DU 27 JUILLET (()o3. 2.j'i
vésicule interne d'une petite éminence (tigelle des anciens auteurs) qui croßt en
remontant plus ou moins haut dans le canal acrosomien et que j'appellerai Vappareil
acrosoinien : cet appareil se trouve constitué, dans la rÚgle, d'une base en forme de
ligne ou d'angle triĂšdre, vivement colorable par les colorants basiques, et d'un petit
cylindre achromatique au haut duquel on reconnaĂźt une pointe conique fortement
chromatique : tout cet acrosome se colore plus Ă©nergiquement que la chromaline.
M On reconnaßtra, avec quelques détails de plus, dans ce bref énoncé,
les descriptions déjà données du spermatozoïde des Décapodes par Gilson
et Hermann. Cet ensemble compliqué de vésicules, de coupoles, de
tigelles avait donné aux spermies de ces animaux une place à part, et
l'on n'aurait su y reconnaĂźtre les organes ordinaires du spermatozoĂŻde des
autres animaux. C'est qu'en effet, on n'avait pus trouvé les spermatozoïdes
mûrs définitifs, qui sont bien différents de la description précédente.
» Chez Homarus, le spermatozoïde mûr est formé d'un appareil acrosomien, court,
semblable Ă celui que je viens de dĂ©crire ; d'un anneau cytoplasmique d'oĂč parlent les
trois prolongements radiés, et d'un noyau longuement cylindroïde. Chez Mdia, le sper-
matozoïde mûr est à peu prÚs semblable, sauf que l'appareil acrosomien est long et
aigu, et le noyau vésiculeux. Dans les autres genres que j'ai étudiés, la forme du sper-
matozoĂŻde varie peu et ne diffĂšre de ces deux types extrĂȘmes que par des diffĂ©rences
de détail. Je puis affirmer que les descriptions faites jusqu'ici des spermatozoïdes des
Décapodes ne s'appliquent qu'à des spermatozoïdes non mûrs.
» Les transformations qui légitiment cette affiruiatioii se font soit dans les sperma-
tophores, soit dans le corps de la femelle. La fécondation, chez les Brachyures tout au
moins, est interne, quoi qu'on en ait pu penser, et, aprĂšs la copulation, on trouve de
nombreux spermatozoĂŻdes, mĂ»rs, entre les Ćufs. C'est sous la forme que je viens de
décrire que se produit la fécondation. Le spermatozoïde-, tel qu'on le connaissait, subit
deux séries de transformations :
» a. Une invaginalion. L'appareil acrosomien remonte dans le canal acrosomien,
jusqu'à ce qu'il arrive à son orifice supérieur, et il entraßne avec lui toute la partie
inférieure, c'est-à -dire les prolongements radiés et le noyau. Lorsque l'invagination
est complÚte, le spermatozoïde a sa forme définitive, mais se trouve entouré d'une
sorte de coque protectrice formée par les vésicules externe et interne. Ce phénomÚne
est facile Ă voir chez le Homard et le Maia;
» b. Une dévagination par disparition des enveloppes vésiculaires protectrices. Le
résultat est un spermatozoïde muni d' un acrosome antérieur, un anneau cytoplas-
mique avec prolongements radiés, et un noyau. Il y a, du reste, de nombreuses
variantes, sur lesquelles je ne puis insister. Chez Maia, par exemple, on trouve deux
formes de spermatozoïdes, les uns nucléés, les autres anucléés, qui ont une évolution
différente.
» Ces phénomÚnes, quelque étranges qu'ils puissent paraßtre, sont bien
en rapport avec l'imiDobilité des spermatozoïdes des décapodes; la conden-
274 ACADĂMIE DES SCIENCES.
salion du cytoplasme, ou mieux de ses parties albumineuses dans la vési-
cule interne, la corrélation entre l'accroissement de ces vésicules et la dis-
parition du cytoplasme, montrent que cette vĂ©sicule a peut-ĂȘtre iin rĂŽle
nutritif pour le spermatozoïde, qui, par suite de son immobilité dans les
spermatophores ou les poches copulatrices, peut attendre longtemps le
moment d'entrer en action. Les phénomÚnes osmotiques me paraissentjouer
un rÎle considérable dans toute l'histoire des spermatozoïdes des Déca-
podes, notamment dans le clivage des vésicules externes, dans l'invagina-
tion et la dévagination des spermatozoïdes.
» Ces résultats ainsi que les considérations théoriqtses qui y donnent
lieu seront développés dans un Mémoire ultérieur. »
EMBRYOLOGIE. â Production arliftcielle de larves gĂ©antes chez un Echinide.
Note de M. F. -A. Jaxssexs, jjrésentée par M. Alfred Giard.
« On sait que .Tacqucs Loeb a publié en i8r)3, dans les Biolog'ical lectures,
de Woods Holl, une méthode pour produire artificiellement des larves
doubles Ă l'aide des Ćufs Ă ' Arhacia.
» Le savant amĂ©ricain fertilise les Ćufs de cet Echinide dans l'eau de mer normale.
Entre lo Ă 3o minutes aprĂšs la fĂ©condation, il transporte les Ćsifs dans l'eau de mer
additionnée de loo pour loo d'eau douce. Dans ces conditions il voit se former des
hernies dont les dimensions atteignent parfois celles de l'Ćuf lui-mĂȘme. Il arrive qu'il
ne se forme qu'une hernie semblable. D'autres fois il s'en forme deux et parfois un
grand nombre. Ces hernies persistent aprĂšs qu'on a remis les Ćufs dans l'eau de mer
normale. Il les appelle e,rfAY/-or«/. D'aprĂšs Loeb, les deux parties de l'Ćuf se dĂ©ve-
loppent et il se forme ainsi des larves géminées plus ou moins complÚtes.
» Pendant un séjour à la station de Naples, sur le conseil de"M. Cnrt
Herbst. j'ai entrepris de contrÎler les conclusions de Loeb et je suis arrivé
à des résultats trÚs différents des siens.
» Mon mode opĂ©ratoire est absolument le mĂŽme que celui de LĆb, mais j'ai eu tou-
jours bien soin d'wo/er depuis le premier moment de leur dévelo|)pement les indiviflus
dont je voulais poursuivre l'évolution. Il se présente d'ordinaire deux cas. Ou bien
l'extra-ovat se sĂ©pare immĂ©diatement de l'Ćuf dĂšs son retour dans l'eau de mer nor-
male, et dans ce cas jamais les deux parties ne se développent. Ou bien l'extra-ovat
reste adhĂ©rent Ă l'Ćuf. Dans ce dernier cas ie sort ultĂ©rieur de l'Ă©volution est fonction
du degré d'adhérence. Si cette derniÚre est forte, il ne se produit jamais qu'une seule
blastule plus ou moins dĂ©formĂ©e et monstrueuse. Cette blastule peut donner naissance Ă
une larve pliilciis qui, elle aussi, sera plus ou moins déformée. Mais il se peut que
SĂANCE DU 27 JUILLET tgoS. 275
l'extra-ovat ne tienne que faiblement Ă jrĆuf, et dans ce cas, aprĂšs le stade de la morale,
il se fçrnie deux^ blastules diflerenles qui se séparent aprÚs un temps plus ou moins
long. Je ne suis pas parvenu à obtenir plus que des yastrules réduites dans ce dernier
cas. Le développement ne semble pas aller au delà .
M Au cours de ces recherches de contrÎle j'ai conslaté que souvent les
Ćufs Ă hernie sont capables de se souder deux Ă deux. J'ai isolĂ© de ces
Ćufs agglutinĂ©s depuis le premier moment de leur soudure jusqu'Ă leur
transformation en pluteus et j'ai trouvé des monstres doubles se compé-
nétrant plus ou moins. Les images sont analogues jusqu'à un certain point
Ă celles qui ont Ă©tĂ© dĂ©crites par LĆb comiiic provenant A' un seul Ći\f, et
par Morgan et Driesch comme jumeaux provenant de deux Ćufs diffĂ©rents
plus ou moins fusionnés.
» Mais il arrive que certains de ces monstres ont des dimensions telles
qu'il me parut dĂšs l'abord impossible d'admettre qu'ils provenaient de
deux Ćufs seulement. Je pus observer alors, en y regardant de plus prĂšs,
un fait trĂšs intĂ©ressant et qui, Ă ma connaissance, n'a pas Ă©tĂ© signalĂ© jusqu'Ă
prĂ©sent. J'ai trouvĂ© dans l'ovaire Ăč'Arbacia un parasite dont je n'ai pu,
jusqu'à présent, établir l'identité, mais qui appartient certainement à la
grande subdivision des Rhizopodes. Les dimensions de cet animal sont trĂšs
variables. 11 Ă©met d'Ă©normes pseudopodes qui parviennent parfois Ă
englober un Ćuf entier et Ă l'introduire dans la masse de l'animal. Il est
souvent possible de reconnaĂźtre, dans un seul individu, deux, trois ou un
plus grand nombre d'Ćiifs encore sphĂ©riques. Ces Rhizopodes restent bien
vivants dans l'eau de mer normale Ă cĂŽtĂ© des Ćufs qui se dĂ©veloppent
aprĂšs la fĂ©condation. Dans l'eau de mer mĂȘlĂ©e d'eau douce, ils ne meurent
pas immĂ©diatement. Mais, quand on reporte les Ćufs et les parasites dans
l'eau de mer normale, ces derniers se contractent brusquement et meurent.
Il arrive souvent que les Ćufs s'accolent par leurs hernies Ă ces masses
désormais inertes et constituent avec elles des sphÚres plus ou moins irré-
guliÚrement bossuées. J'ai isolé de ces sphÚres composées d'un parasite et
d'un nombre variable d'Ćufs. Ce nombre peut aller jusqu'Ă dix et je suis
j>ersuadĂ© qu'il peut le dĂ©passer. Les Ćufs se dĂ©veloppent. Au stade de la
morule on voit encore trĂšs bien les Ă©minences appartenant Ă chacun d'eux,
AprÚs ce moment, les contours se régularisent et bientÎt la sphÚre plus ou
moins rĂ©guliĂšre se met en [iiouvement. Les Ćufs d'Arbacia sont encombrĂ©s
d'enclaves colorées en rouge. Par suite, il est malheureusement impossible
d'observer ce qui se passe Ă ce moment. Toujours est-il que, aprĂšs 5 Ă
8 jours, on voit apparaĂźtre une larve plus ou moins globuleuse pourvue
276 ACADĂMIE DES SCIENCES.
(l'un systÚme cilié avant une unité remarquable, dune bouche et d'un
anus. Souvent l'archentĂ©ron fait dĂ©faut. D'autres fois il n'est pas visible Ă
cause de l'opacité de la larve. Parfois on voit un archenléron en relations
avec l'anus, mais n'allant pas jusqu'Ă la bouche. Dans ce cas on trouve
dans ce tube diÂŁ;estif embrvonnaire les mĂȘmes parties que dans celui des
larves pluteiis normales. Le squelette fait souvent défaut à ces larves
géantes. D'autres fois il est représenté par des baguettes de forme plus
ou moins complexe. Dans les larves plus petites le squelette est souvent
mieux formé.
» Je n'ai jamais trouvé de monstres doubles ou multiples, ni de larves
géantes dans les cultures ne renfermant /ja^ de parasites, w
PHYSIOLOGIE. â Inscription de rĂ©lai variable de la tension du Jii de l'ergo-
graphc; Ă©quation du momement et expression du travail. Note de MM. A.
Imbeut et J. GagxiÚre, présentée par M. Marey.
« Voici l'appareil que nous avons employé pour obtenir cette inscrip-
tion :
» Nous nous sommes servis d'un lamliour ordinaire entouré d'un cercle en acier
dont le plan est perpendiculaire Ă celui de la membrane du tambour et qui est fixĂ© Ă
la face métallique de celui-ci; en outre, une mince tige métallique réunit la plaque
d'aluminium, collée sur la membrane de caoutchouc, au point du cercle en acier dia-
métralement opposé à celui auquel la face métallique du tambour est fixée. Le cercle
en acier est réuni d'une part à la piÚce mobile qui porte le stylet inscripleur du sou-
lÚvement et d'autre part au fil qui se rend au médius, de telle sorte d'ailleurs que la
tige aboutissant Ă la membrane du tambour soit dans le prolongement de ce fil. Le
tambour entouré du cercle en acier eil relié à la maniÚre ordinaire avec un tambour
inscripleur. Grùce à celle disposition, toute traction exercée sur le fil déforme le cercle
en acier, celte déformation agit en soulevant la membrane du tambour explorateur et
le stvlet du tambour inscripleur trace sur le cylindre les valeurs successives de cette
traction.
)) Les tracés, obtenus dans les conditions indiquées dans nos Notes
précédentes, montrent que la tension du lll, c'est-à -dire la force motrice,
augmente rapidement au début de chaque contraction et atteint un maxi-
mum aprĂšs un temps trĂšs court, alors que le soulĂšvement du poids est
encore trĂšs minime. AprĂšs ce temps, qui est environ de i trentiĂšme de
seconde, la tension du lil baisse, tandis que le poids continue son ascension,
mais cette tension ne devient jamais nulle, sauf dans quelques cas oĂč le
SĂANCE DU 27 JUILLET IQoS. 277
poids soulevé est faible (i'^''')- AprÚs avoir passé par un minimum, la tension
augmente de nouveau pour atteindre sa valeur initiale et se maintenir
constante pendant toute la durée du soutien, puis elle diminue de nouveau
pendant le relĂąchement musculaire et reprend sa valeur primitive aprĂšs
une série d'oscillations dues à l'élasticité des diverses piÚces de rere;o-
graphe.
» Si l'on réalise l'inscription d'une assez longue suite de contractions
successives, la fatigue se traduit, sur le tracé de la tension du fd, par des
modifications analogues à celles que nous avons décrites antérieurement
pour le soulĂšvement et la force de contraction musculaire : ralentissement
dans la vitesse d'augmentation et de diminution de la tension aux diverses
pĂ©riodes d'une mĂȘme contraction et diminution de la tension maxima du
début.
» On peut obtenir simultanément l'inscription du soulÚvement du poitls,
de la force de contraction musculaire et de la tension du fil.
)) En appelant M la masse du corps soulevé, l'équation du mouvement
réalisé pendant le travail à l'ergographe est
(â ) M'^^f-mg.
On tire de lĂ
f=mg^M%
» Or les valeurs successives de/ aux diverses époques du mouvement
peuvent ĂȘtre mesurĂ©es sur nos tracĂ©s. DĂšs lors, connaissant /"en fonction
du temps t, l'Ă©quation (i) peut ĂȘtre intĂ©grĂ©e, et la vitesse -.- du mobile
peut ĂȘtre connue pour chaque instant.
» On peut profiter de l'équation (i) pour étudier le travail effectué pen-
dant la période ascensionnelle du mouvement. En effet, le travail de la
force f pendant le déplacement dy sera/dy et le travail total, pendant la
durée T du soulÚvement, sera
T=f]fdy=f^\Mgdy + M'-^dy) = m\gy+^(^y],
car la constante est nulle, puisque, Ă l'origine, j' = o et que la vitesse du
mobile est nulle aussi.
» Nos équations et nos graphiques nous donnent les valeurs successives
C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVIl, iN" 4.) ^7
2«j^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
(le y et de â ; el nous permettent ainsi de pĂ©nĂ©trer plus intimement dans
la question, puisqu'il est possible, non seulement de calculer le travail
total entre des limites de temps déterminées, mais d'en connaßtre la valeur
à chaque instant et d'en suivre les variations. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur quelques processus de gommijication.
Note de M. G. Delacuoix, présentée par M. Prillieux.
« Canne Ă sucre. â La production de gomme dans la tige de la Canne
à sucre est un phénomÚne qui s'observe fréquemment à la suite de plaies
d'insectes, de blessures quelconques, d'atTections cryptogamiques, pour
lesquelles, le plus souvent d'ailleurs, une plaie d'insecte est la porte
d'entrée du champignon. La cause premiÚre de cette formation gommeuse
n'est pas nettement Ă©tablie, et il en a Ă©tĂ© de mĂȘme jusqu'ici de son mode
de formation. C'est ce dernier fait seulement que je veux faire ressortir ici.
» A la suite de l'attaque du Borer {DiatrĆa striatalis), par exemple, on voit
souvent, dans le voisinage de la galerie, la gomme jaune pĂąle sourdre en trĂšs fines
gouttelettes, el fréquemment ces régions gommipares montrent une teinte rouge pùle,
dont l'apparition semble liée à la réaction de la plante, car on l'observe dans l'attaque
de parasites' fort divers de la Canne.
» Des coupes transversales, fixées par l'alcool fort et rapidement colorées par le
carmin aluné ou le rouge de ruthénium, montrent des sufi'usions gommeuses abon-
dantes, que l'on voit s'amasser généralement dans le vaisseau annelé qui occupe la
pointe du faisceau, et qui ne tarde pas à se déchirer dÚs que le faisceau grandit.
» L'espace schizogÚne qui environne le vaisseau de la pointe s'emplit également de
gomme. Cependant, il est facile de se rendre compte que ce n'est point lĂ le lieu de
formation de cette gomme. Les parois des vaisseaux et aussi parfois des tissus paren-
chymaleux du bois se colorent souvent en jaune brunĂątre, mais on ne les voit pas se
liquéfier et se transformer en gomme. C'est exclusivement le liber qui est le siÚge de
la gommification. Quand on suit les phases du phénomÚne depuis son début, on voit
les éléments du liber, plus spécialement les cellules annexes, épaissir notablement
leur membrane à partir delà région la plus externe du liber.
» Une observation attentive montre que cet épaisslssement siÚge dans le cadre
intercellulaire. Puis, comme on l'observe dans la gonimose des Amygdalées, les cellules
s'isolent peu Ă peu, en mĂȘme temps que leur membrane propre s'amincit, semblant se
liquéfier du coté .externe, el la cellule disparaßt au milieu de la masse gommeuse.
» Je n'ai pu voir bien Bellement comment la gomme arrive à s'épancher à la pointe
du faisceau, dans la région du vaisseau primaire. Il m'a semblé, en plusieurs circons-
tances, que c'est la discission des éléments du parenchyme ligneux de la région moyenne
du faisceau (lui permet le ])as«age.
SĂANCE DU 27 JUILLET igo3. 279
» AurantiacĂ©es. â Chez les Citrus, Orangers, Mandariniers, Citronniers,
la formation de la gomme se montre assez souvent sans qu'on puisse non
plus en préciser la cause. Le Fasariiim Lirnnnis Briosi n'est pas en tout cas
la seule. Sur des Orangers venant de l'Ăźle de Chio, oĂč j'ai Ă©tudiĂ© la forma-
tion de cette gomme, je n'ai pu découvrir d'autre organisme que de trÚs
nombreuses cochenilles.
» Sur les Aurantiacées, comme l'a déjà déclaré Savastano, la gomme prend nais-
sance par un processus identique à celui de la gomme des Amygdalées. L'évolution
des Ăźlots de parenchjnie est seulement un peu dillerenle; il ne s'y accumule pas de
réserves amylacées, et généralement la liquéfaction débute par le bord du massif de
parenchyme gommipare, alors que, chez les Amygdalées, c'est généralement au centre
qu'elle commence.
» Khaya Senegalensis. â On observe Lien souvent une formation abon-
dante de gomme sur cette plante à la suite des blessures fréquentes dont
elle est le siĂšge. La goiiime qui prend naissance ne paraĂźt nullement affec-
ter la santé de l'arbre, d'aprÚs M. Dybowski qui m'a communiqué les échan-
tillons.
» M. MallÚvre a bien voulu, il y a quelques années, examiner, sur ma demande,
cette gomme au point de \ue chimique. Elle est constituée par un mélange d'arabane
et de galactane et, comme la plupart des gommes, fournit des cendre> riches en chaux.
Elle est peu soluble dans l'eau et la partie dissoute contient une oxydase qui bleuit la
teinture de gaĂŻac.
» La formation de la gomme dans les tissus est exactement la mĂȘme que celle des
Amygdalées et des Orangers. L'évolution du parenchyme gommipare est identique;
néanmoins, là non plus, on n'observe pas d'accumulation de réserves amylacées dans
ce parenchyme. »
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE. â Sur les effondrements de la plaine de Sevran.
Note de M. Gcstave-F. Dollfus, présentée par M. de Lapparent.
« Le 21 juin dernier, aux environs de Paris, sur la plaine située entre
Sevran et Aulnay, prĂšs de la ferme de Fontenay, par 56'" d'altitude, il s'est
produit un effondrement elliptique de 12'" sur i5'", avec des parois descen-
dant Ă pic sur une profondeur de iS'" Ă 17'". Jusqu'Ă i"',io du sol, le trou
s'est rempli d'une eau verdà tre et séléniteuse.
» Le phĂ©nomĂšne n'est pas rare dans la contrĂ©e, oĂč on l'a observĂ© notam-
ment en ]G85 et en j858. Des entonnoirs a^ant cette origine, connus dans
28o ACADEMIE DES SCIENCES.
le pays sous les noms de torrents et de bouillons, se voient au Bois Saint-
Denis, aux Bois Rovaux, entre Bondy et le Petit Groslav, sur la rive droite
du canal de l'Ourcq.
» D'aprÚs la constitution géologique de la région, il est visible que ces
effondrements affectent, avec le limon superficiel, l'Ă©paisseur entiĂšre du
cAca'we d'il de Saint- Ouen, et atteignent l'assise des sables de Beauchamp.
C'est donc à ce niveau qu'il est naturel de chercher la cause du phéno-
mĂšne.
)) D'un autre cÎté, en remontant versGressy, la série des effondrements
semble jalonner un parcours souterrain, qui continuerait au sud-ouest la
direction du ruisseau de l'Arneuse et celle du cours supérieur de la Beu-
vronne. Cette derniĂšre, descendant des hauteurs de Dammarlin, court au
sud-ouest jusqu'Ă Gressy-Souilly, point oĂč elle se coude brusquement Ă
l'est, pour rejoindre la Marne par le défilé de Claye. D'autre part, tandis
qu'en amont de Souilly la pente moyenne du thalweg est de 2" par kilo-
mÚtre, dans le cours inférieur, au lieu de diminuer, comme c'est la rÚgle,
elle atteint 3",3o. Mais la Beuvronne supérieure trouverait son prolonge-
ment naturel, Ă l'O.-S.-O., avec une pente kilomĂ©trique de iâą, 3o, dans la
dépression oßi a été creusé le canal de l'Ourcq, devant Villeparisis, Vau-
jours et Livry.
» Ces caractÚres, et notamment l'excÚs tout à fait anormal de la pente en aval de
Souilly, indiquent que l'ancienne Beuvronne débouchait à Sevran dans la plaine
Saint-Denis, et que son cours supĂ©rieur a dĂ» ĂȘtre capturĂ© par un petit aflluent de la
Marne.
» Or, cette ancienne Beuvronne trahit une disposition générale du sol qui portait
les eaux Ă s'Ă©couler vers Sevran. Il est tout naturel que cette disposition se soit tra-
duite, non seulement Ă la surface, mais en profondeur, et que, par suite du relĂšve
ment gĂ©nĂ©ral des couches vers Damraartin, oĂč se fait sentir le prolongement de l'axe
du pays de Brav, un cours d'eau souterrain, engendré par l'absorption des eaux sur
l'aftleuremenl des sables bartoniens, ait Ă©tĂ© amenĂ© Ă suivre la mĂȘme direction. PrĂšs
de Sevran, oĂč toutes les assises dessinent un pli synclinal, prolongeant celui qui a Ă©tĂ©
nettement reconnu Ă Saint-Denis, ce cours souterrain serait Ă©tabli au niveau mĂȘme
des sables, oĂč il a Ă©chappĂ© aux consĂ©quences de la capture de la Beuvronne, et il irait
déboucher dans la berge de la Seine vers Saint-Denis.
» En circulant à travers la couche des sables bartoniens, le ruisseau caché délaie-
rait et emporterait peu à peu cette assise essentiellement meuble, de façon à provoquer
de temps Ă autre un effondrement partiel de la nappe calcaire qu'elle supporte. Les
puissantes venues d'eaux profondes qu'on observe dans les forages des environs de
Saint-Denis trouveraient une explication dans l'existence de cette riviĂšre souterraine;
existence qu'il y aurait intĂ©rĂȘt Ă vĂ©rifier par quelques travaux., en vue de l'alimentation
des communes du nord de Pans, si mal pourvues en eau potable.
SĂANCE DU 27 JUILLET igo'i. 281
» Diverses considérations donnent à penser que la décapitation de la
Benvronne n'a dii avoir lieu qu'à l'époque fin pléistocÚne moyen. Jusque-là ,
l'importance des érosions, dont la plaine Saint-Denis porte le témoignage,
exige l'intervention d'un plus grand volume d'eau. La capture parla brĂšclie
de Claye aurait pu ĂȘtre facilitĂ©e, lors du plĂ©istocĂšne moyen, par la grande
crue à la faveur de laquelle la Marne a réussi un moment à déverser ses
alluvions jusqu'Ă Livrv. AprĂšs la retraite de la Marne, l'affluent de Glaye
aurait capturé la haute Beuvronne, et, tandis que la partie occidentale de
cette derniÚre, la plus rapprochée du coude de capture, devenait, sous la
forme de l'Arneuse, tributaire de la Marne, il restait, entre l'Arneuse
d'une part, la Morée et la Mollette devenues sans force, de l'autre, une ré-
gion intermédiaire marécageuse. »
PHYSIQUE INDUSTRIELI-E. â Sur une nouvelle mĂ©thode physique de recherche
et de détermination du mouillage des vins. Note de M. GeorgesManeuvrier,
présentée par M. E.-H. Amagat.
« Parmi les procédés variés de falsification des vins, l'addition d'eau ou
mouillage est celui qu'on rencontre le plus fréquemment. Les chimistes
mettent le mouillage en évidence en déterminant préalablement, par l'ana-
Ivse quantitative, les principaux éléments constitutifs du vin suspect et en
appliquant à ces résultats une série de rÚgles empiriques (telles que la
Somme alcool-acide) dont chacune constitue un degré de probabilité de
mouillage et dont l'ensemble Ă©tablit une quasi-certitude. Mais ils ne
peuvent aller plus loin, c'esl-à -dire déterminer la proportion du mouil-
lage, qu'autant qu'ils ont Ă leur disposition un Ă©chantillon du mĂȘme vin,
non mouillé, et qu'ils peuvent en comparer les éléments avec ceux du
vin suspect.
» J'ai pensĂ© qu'on pourrait arriver aux mĂȘmes conclusions, plus
sûrement et beaucoup plus rapidement, par la considération et l'étude de
l'une des propriétés physiques du vin, pourvu que celle-ci fût susceptible
d'une mesure prĂ©cise, et que les variations dues Ă l'addition d'eau â toutes
choses Ă©gales d'ailleurs â en fussent aisĂ©ment ajjprĂ©ciables. J'ai trouvĂ©
qu'en particulier la conductibililé électrique, ou son inverse, la résislivUé,
répondait précisément à ces conditions. On peut établir par l'expérience :
» 1° Qu'un vin quelconque, bien déterminé par sa provenance et par
son ùge, est doué d'une résistivité électrique caractéristique, qui varie
entre des limites restreintes pour les diver. Ă©chantillons dudit vin ;
282
ACADEMIE DES SCIENCES.
» 2° Que la résistivité d'un vin donné augmente nettemp.nt et nolable-
nienl dĂšs qu'on l'additionne d'eau, mĂȘme en faible proportion, sans tou-
cher, bien entendu, à aucun des autres éléments, car l'addition d'une
substance soluble, saline ou acide, ferait varier la résistivité en sens inverse.
Courbe de mouillage d'un vin type.
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Oar, Les abscisses donnent, en millimĂšlres, IfS doplacemenls d'un curseur, qui correspondent aux
résistances de compensation du vin mouillé.
Or, Les ordonnées donnent en centimÚtres cubes l'eau ajoutée à un volume donné ( alcDu) du vin pur.
» Cela étant, voici comment on peut établir une méthode physique de recherche,
qui me paraßt pouvoir prendre place à cÎté de la méthode chimique.
» Dans le cas oĂč Ton n'a pas d'Ă©chantillon du vin type, non mouillĂ©, on dĂ©terminera
la résistivité du vin suspect. Si elle dépasse nettement les limites fixées par les
mesures antĂ©rieures (consignĂ©es dans des Tableaux numĂ©riques) sur les vins de mĂȘme
provenance, on peut en conclure que le vin est mouillé. Et la probabilité de cette
conclusion est au moins égale à celle qu'on déduit de l'application des rÚgles empi-
riques des chimistes.
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74
SĂANCE DU 27 JUILLET ipoS. 9.83
» Dans le cas, qui esl frĂ©quent, oĂč l'on possĂšde un Ă©chantillon du vin type, on n'a
plus besoin de déterminer la résistivité absolue du vin suspect. On préparera, avec
le vin type, un certain nombre de mélanges de vin et d'eau dans des proportions
déterminées et croissantes, par exemple ^5,^,^, ..., jusqu'à |, ^ell. Puis on
comparera les résistances de deux colonnes identiques, l'une du vin type non mouillé
et l'autre des mélanges successifs. L'opération consiste à équilibrer, dans chaque expé-
rience, par une résistance compensatrice, l'accroissement de résistance de la colonne
à vin mouillé par rapport à la colonne à vin sec. En portant ensuite en abscisses les
nombres ainsi obtenus (résistances compensatrices) et en ordonnées les fractions de
mouillage, on construira une courbe, que j'appelle courbe de mouillage. Il suffira
ensuite de faire une seule expérience avec le vin suspect, c'est-à -dire « mettre dans
» l'appareil de mesure une colonne de ce vin, identique aux colonnes précédentes, et
» établir la compensation ». En portant en abscisse sur la courbe le nombre ainsi
obtenu, on obtient immédiatement la fraction de mouillage par l'ordonnée qui corres-
pond Ă cette abscisse.
» Toutes les mélhodes connues de mesure de conductibilité des liquides
peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour ce genre de recherches, pourvu qu'elles soient
Ă la fois commodes et sensibles. La plus prĂ©cise paraĂźt ĂȘtre la mĂ©thode de
M. Lippmann, par l'emploi de rĂ©lectromĂčtre capillaire et du courant con-
tinu. La méthode que Kohlrausch a fondée sur l'emploi des courants alter-
natifs, du pont de Wheatstone et du tĂ©lĂ©phone, paraĂźt ĂȘtre plus expĂ©ditive
et, par suite, plus pratique. C'est par cette méthode (récemment employée
avec succĂšs pour d'autres usages par MiVL Dongieret Lesage) que j'ai con-
struit les courbes de mouillage dont j'ai donné ci-dessus un spécimen. »
MM. HĂ©do\ et Fleig adressent une nouvelle Note relative Ă l'influence
de la tempĂ©rature sur la survie de certains organes sĂ©parĂ©s du corps et Ă
leur reviviscence dans un liquide nutritif artificiel.
MM. FovEAU DE CouRMELLES et P. Barberix adressent une Note ayant
pour titre : « Pouvoir bactéricide comparatif de diverses lumiÚres ».
M. W. DE FoxviELLE adrcssc une Note « Sur l'explication donnée par
Fontenelle de la nature des queues des comÚtes ».
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
fja séance est levée à 4 heures un quart.
G. D.
28/i ACADĂMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBI.IOGItAPHIQUIi:.
Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet igoS.
(Suite.)
Sur le Mémoire présenté au CongrÚa inlernaLional des Sciences liisloricjues, par
M. Ernest Lebon. (Extrait des Memorie délia Societa degli Spetlroscopisti italiani,
vol. XXXII, année igoS.) Catane ; i fasc. in-4°. (Hommage de M. E. Lebon.)
Magnetische und nieleorologisclte Beohachlungen an der K. K. Sternwarte zu
Prag im Jahre 1902; auf ĂŽfTentliche Kosten heiaiisgegeb. v. Prof. D'' L. Welnek;
63. Jahrgang. Prague, 1908; i fasc. in-4°.
The seven ùges of création; cosmos and the mysleries expoanded, by John-
M. Russell. San-Francisco, 1902; i vol. in-S". (Hommage derauteur.)
Circular of the school of industrial art of the Pennsylvania Muséum; twenty-
seventli season, 1908-1904. Philadelpliie; i fasc. in-8°.
The geographicalJournal, including llie Proceedings of the Royal geographical
Society; vol. XXII, n° 1. Londres; 1 fasc. in-8°.
Tlie Journal of the Franklin Institute devoted lo Science and the mechanic Arts:
vol. CLVI, n" 1, july 1908. Philadelphie; i fasc. in-S".
Census of India igoi :
Vol. VII : Calcutta, town and suburbs; parts I, III, IV. 3 vol. in-f°.
Vol. XII : Hyderabad ; parts I, IL 2 vol. in-f°.
Vol. XVII : Punjab and nort-west frontier prosHnce ; pari I. i vol. in-f".
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Granfls-An£;ustins, n° 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, dcuT volumes in-4'' Doux
blés, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
part du i" Janvier. ,
Le prix lie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
st.
cher Messieurs :
en Ferrsn frĂšres.
Chaix.
Xer { Jourdan.
Ru«f.
>.iens Courtin-Hecquet.
Germain etGrassio.
' ' Gaslineau.
vonne JĂ©rĂŽme.
ançon Régnier.
Feret.
deaux | Laurens.
Muller (G.).
irges Renaud.
Derrien.
F. Robert.
Oblin.
( Uzel frĂšres.
'n Jouan.
imbéry Perrin.
j Henry.
( Marguerie.
Juliot.
Bouy.
Nourry.
on i j Ratel.
( Rey.
I Lauverjat.
\ Degez.
1 Drevet.
( Gratier et C'v
Rochelle Foucher.
Rourdignon.
Dombre.
Thorez.
Quarré.
'.rbourg..
rmont-Ferr...
'â noble.
Havre.
Lorient.
chez Messieurs :
1 Baumal.
! M"' Texier.
! Bernoux et Cumin
\ Georg.
Lyon ( EfTanlin.
Savy.
Vitte.
Marseille RuĂąt.
1 Valat.
Montpellier , . .n
' f Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
/ Jacques.
Nancy ! Grosjean-Maupin.
1 Sidot frĂšres.
I Guist'hau.
\ Veloppé.
\ Barma.
\ Appy.
NĂźmes Thibaud.
Orléans LodJé.
\ Blanchier.
( LĂ©vrier.
Rennes. : Plihon et Hervé
Rochefort Girard ( M»" )
\ Langlois.
I Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
( PoQteil-Burles.
( KumĂšbe.
I Gimet.
I PrivĂąt.
Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
' Suppligeon.
j Giard.
( Lemaitre.
Nantes
Nice
Nime
Orléa
Poitiers..
Rennes
Roche/
Rouen.
S'-Ătie
Toulon.. .
Toulouse..
Tours
Valenciennes .
On souscrit, Ă l'Ătranger,
chez Messieurs :
, . , I Feikema Caarelsen
Amsterdam
' et C'V
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
I \sher et C'V
â ,. ' Dames.
Berlin
J Friedlander et fiU.
' Mayer et Muller.
Berne . Schmid Francke.
Bologne ZauichelH.
I Lamertia.
Bruxelles j MayolezetAudiarle.
1 LebĂšgue et C".
( Sotchek et G».
! Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BellelC».
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
i Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
1 Stapelmotir.
La Haye. ..... . Belinfante frĂšres.
i Benda.
â I Payot et C'V
Bucharest .
Lausanne..
Leipzig..
LiĂšge.
Barth.
Brockhaus.
KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
Gnusé.
Londres .
Luxembourg. . .
chez Messieurs :
iOulau.
Hachette et C».
Nutt.
V. BUck.
!Ruiz et O'.
Rome y Fussel.
Capdeville.
F. FĂ©.
Milan.... \ ^°<=" f''*"»-
â ! HĆpli.
Moscou Tastevin.
Naples i Marghieri di Gius
' " ( Pellerano.
( Dyrsen et PfeilTer.
Neiv-rork Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C".
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs et Mouii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
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Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nonllska Bogbandtl.
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I Clausen.
[ RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolfl.
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'''«""'' i Gerold et G-.
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TABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 3i. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3t DĂ©ceinbro iS5o.) Volume in-4°; i85'3. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janvier i83[ Ă 3i DĂ©cembre iS65.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â (:«'' Janvier 1S66 Ă 3[ Dooembro iS.So.) Volume iii-/(°; 18.S.). Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( i" Janvier 1881 Ă 3i DĂ©cembre 1895.) Volume iii-/|"; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
orne I. â MĂ©moire sur quelques points de la Physiologie des Algues , par MU. V. Derbes et A.-J.-J. Solikr. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
ComĂštes, par M. Hansen. â MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le rOle d.i suc |i,iiicr<;.mque dans les phĂ©nomĂšnes digestif-S, particuliĂšrement dans la digestion des
I.iéres grasses, par M. Claude Bernard. Voluiie in-'t", avec 3i planches; tSiIj 25 tr.
orne II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
av le concours de i8Î3, et puis remise pour celui de i85(j, savoir: « Etudier les lois de la distribulion_des corps organisés fossiles dans les différents terrains
« Ă©dimentaires suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercherla
alure des rapports qui existent entre l'état actuel du rÚgne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-'|°, avec 7 planches; 1861...
A la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
25 fr.
N° 4.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 27 juillet 1905.)
MĂMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS
DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
MM. Henri Moissan et Wilhem Manchot.
â PrĂ©paration et propriĂ©tĂ©s d'un sili-
ciure de ruthénium .... 229
M. Armand Gautier. â Arsenic dans les
eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de
. . Pages,
cuisine, les enux minérales, etc. Son do-
sage dans quelques réactifs usuels 282
M. P. DuiiEM. â Sur les ondes-cloisons 287
MM. Paul SabaĂŻier et Alph. Mailhe. â
Sur le cyclohexane et ses dérivés chlorés. 240
CORRESPONDAĂVCE.
M. QuĂNissET. â Photographie de la comĂšte
Borrelly, 1908 c :
M. Axdrade. â Sur les conditions de la
synchronisation
M. Georges Meslin. â Sur la mesure du
dichroĂŻsme des cristaux
M. J. Chaudier. â Du dichroĂŻsme Ă©lec-
trique des liqueurs mixtes
MM. G. Claude et E. Demoussy. â Sur la
séparation des mélanges gazeux par la
force centrifuge â .
M. AriĂ©s. â Sur les lois et les Ă©quations
de l'Ă©quilibre chimique
M. D. Gerxez. â Sur une combinaison de
deux corps qui, par élévation de tem-
pérature, s'unissent puis se séparent au-
dessous de â -y"
M. Lucien IĂźobix. â SĂ©paration et dosages
simultanés de la baryte, de la strontiane
et de la chaux
M. Ch. Moureu. â Sur la condensation des
éthers acétyléniques avec les alcools
M. K. Lespieau. â Sur la constitution du
cyanure d'allyle
M. ĆoHSNER DE CoNiNCK. â Contribution
à l'étude des quinones-dicétones
MM. Donard et Labbe. â Les matiĂšres
albuminoĂŻdes du grain de mais
M. Gabriel Bertrand. â Emploi de la
bombe calorimétrique pour démontrer
l'existence de l'arsenic dans l'organisme..
MM. J.-E. Abelous et H. Ribaut. â In-
fluence de la température sur la produc-
tion d'hydrogÚne sulfuré par les matiÚres
Bulletin bibliographique
242
243
246
24s
25o
253
255
25S
25r,
2G
26,
264 i
266
albuminoĂŻdes, les extraits d'organes ani-
maux et les extraits de levure de biĂšre,
en présence du soufre 268
M. C. Phisalix. â Recherches sur l'immu-
nité naturelle des VipÚres et des Cou-
leuvres 2-0
M. Alphonse Labbe. â Sur la spermatoge-
nése des Crustacés décapodes 272
M. F.-A. Janssens. â Production artifi-
cielle de larves géantes chez un Ecbinide. 274
MM. A. I.MBERT et J. GagniĂ©re. â Inscrip-
tion de l'Ă©tat variable de la tension du
fil de l'ergographe; Ă©quation du mouve-
ment et expression du travail 276
M. G. Delacroix. â Sur quelques processus
de gommilicution 218
M. Gustave-F. Dollfus. â Sur les elTondre-
ments de hi plaine de Sevran 279
M. Georges Maxeuvrier. â Sur 'une nou-
velle méthode physique de recherche et
de détermination du mouillage des vins.. 281
MM. HĂ©don et Fleig adressent une nou-
velle Noie relative Ă rinOuence de la
température sur la survie de certains
organes séparés du corps et à leur revi-
viscence dans un liquide nutritif artificiel. 283
MM. FovEAu de Gourmelles et P. Barberin
adressent une Note ayant pour titre : «Pou-
voir bactéricide comparatif de diverses
lumiÚres » 283
-M. W. DE FoNviELLE adresse une Note
!( Sur l'explication donnée par Fontenelle
de la nature des queues des comÚtes «... 283
PARIS. â IMPRIMERIE G A UT UI E R - V I L L ARS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
ie GĂ©rant : Gauthier -Villars.
1903
SECOND SEMESTRE,
"^o-x'
âą^
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 5 (3 Août 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMI^UR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'A'^IADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
(Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". âą â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
. Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-«
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'.
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f
pour les articles ordinaires de la correspondance (
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rem
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă lem
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rer
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂźi des figures serait
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptt
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des a
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative f
un Rapport sur la situation des Comptes rendus api
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p:
sent RĂšglement. (
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai)
ot
ACADĂMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 3 AOUT 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUIXICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADĂVIIE.
PHYSIQUE. â Relations entre les piles Ă plusieurs liquides;
par M. Beutiielot.
« Soit lin élément de pile, M | A | M', à un seul liquide et dont les deux;
électrodes sont constituées par deux métaux différents. M, M'. Soit lu force
Ă©lectromolrice a^, correspondant Ă la somme des trois potentiels existant
aux contacts MA, AM', MM'; soient ĂȘj pour le mĂȘme liquide et les Ă©lec-
trodes M' et M", et y^ pour M et M " : le calcul indique entre ces trois forces
la relation
L'J =^A + ĂȘ, = 7
\»
relation que j'ai vérifiée expérimentalement d'une maniÚre générale pour
divers liquides A, B, C, . . . ( ' ).
» Je me propose d'établir une relation analogue, tant a priori qu'expé-
rimentalement, pour les éléments de pile constitués par la réaction de
deux liquides, A et B, contenus dans deux vases différents, concentriques
par exemple; l'expression a^(. représentant la force électromotrice d'un tel
élément, et la somme AB, le potentiel développé au contact de ces deux
liquides; je montrerai, en outre, comment la force Ă©lectromotrice d'un
élément de pile à deux liquides est liée avec celles des éléments renfer-
mant un seul liquide, les deux électrodes étant supposées différentes entre
elles. Je comparerai, comme toujours, les résultats du calcul avec ceux
de l'expérience.
(') Comptes rendus. 29 juin igoo, p. i6o3.
C. R., 1903, j« Semestre. (T. GXXXVII, N" 5.) 38
'.86 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Commençons par la derniÚre élude.
» Soit l'élément à deux liquides et deux électrodes différents
M|A.B|M', et a^i,
sa force Ă©lectromotrice; elle peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par la somme des poten-
tiels existant aux quatre contacts suivants :
a^â = MA + AB + BM' + MM'.
» Envisageons l'Ă©lĂ©ment rĂ©ciproque : M'|A.B|M et a.â^, on aura
aâ^=MB + BA +AM'+MM'.
» Comparant la somme de ces deux quantités avec la somme des deux
quantités a.,^ relatives à un élément à un seul liquide et à deux électrodes
différentes, on obtient l'équation
''-Ali + ='-BA = *A + aâ + AB + BA .
» En admettant que la somme AB -t- BA (') soit nulle, â ce qui revient
Ă admettre AB = â BA , Ă©galitĂ© non Ă©vidente a priori, â l'Ă©quation prĂ©-
cĂ©dente se rĂ©duit Ă
[2] ='ab+*1!a= ='a+»'ii-
» Or voici des déterminations qui établissent l'exactitude de la rela-
tion [2]; en tenant compte, bien entendu, du signe Ă©lectrique de chacune de
ces déterminations et des limites d'erreur résultant de la combinaison de
quatre valeurs expérimentales distinctes, ainsi que des petites différences
Ă©lectriques qui existent d'ordinaire entre les Ă©tats de deux Ă©lectrodes d'un
mĂȘme mĂ©tal.
(') Au bas de la page 1607 des Comptes rendus du 26 juin 1900, nu lieu de
A Bh- AB , o« doit lire AB + BA .
J
SĂANCE DU 3 AOUT igoS.
287
l
so*z
Il =
A;
BO
M =
= Zn;
M' =
Cu.
='AB=I
,08
,o3
2
I I
'-«A =1
«H =1
,o3
M
2
07
o,38
0,13
0,3;
» 2. SO^Na^= A('); BO'H' = B.
M = Cu; M'= Pt.
0,34 )
0,72
«An=i,o9
«l!A=I>OI
«A =; I ,o3
a,. -= 1 ,ol^
âą 2,07
0,29
0,43
0,35
o,,:>7
» 3. SO'Na^^A; SO'H==B.
«A[l=' ,o3
«BA=:I , 12
«A =i,o3
«B =1 ,06
>) 4. SO'Na^z
«AB-=I,00
«BA^IiOĂ
ĂŻ ^ =: I , o3
2,1 =^ I , o3
2,09
A; SO^Zri =B
2 ,06
2,06
o,3o
o,56
0,35 /
0,43
5. SO*H" = A; BO-'H' = B.
=<AB = 0,83
«HA =1,46
a,v =1,06
o(,i =1,04
2,29
, 6. SO''Zll=:
A; SO^H-.
5<AI1=I ,o3
«BA=',I9
2 ,22
a 4 = I , o3
2,( =1,06
. 2,09
0,55 j
0,54 (
0,57 (
0,37 i
= B.
o, :i3
0,43
0,57
0,80
0,72
0,86
, 0,92
o,38 )
0,52 I "'9"
0,35
0,78
1,09
0,94
0,93
1 ,00
M = Zn; M'= Pt.
9,89
1,45 1
âą,44
i,4i
1,33 I
1,45 (
.,35 )
.,4> i
1 ,3i /
.,5o i
1,35 }
1,61 S
'.39 1
1 ,55 (
1,35 I
1,44 i
1,58 I
1,58 i
[,6i /
>,4i »
r,58
1 ,60
1,44
1,61
2,«,T
2,78
2,76
2,96
2,94
3,79
3,16
3,02
3,18
3,o5
(âą) Les chiffres indiquĂ©s pour CuPl, ZnPt, avec «a et SO'Na-, Ă la page i6o3, ne
sont pas exacts.
288 ACADĂMIE DES SCIENCES.
II.
» Comparons maintenant des éléments de pile, constitués chacun par
la réaction de deux liquides A et B.
» Soit a^B pour l'élément terminé par le systÚme d'électrodes MM', et
a,,^, par M'M; soit ?4â par M'M"; soit y^,, par MM", elc.
'Afl"
zi,.v répond à la somme de- potentiels MA + AB + BM'h- MM' +- MB -H BA + AM'+ MM'
^Al! -I- °\\.K
g,,. _ â M'A-t-AB+BM" + M'M" + Al'B + BA -hAM' + M'M"
Somme : MA-)-AM"+BM"h-MB +AB +BA +AB -+ BA + aMM"
rAi! + ĂŻi!A rĂ©pond Ă la somme des potentiels MA + AB + BM"+ MM"-f- MB + ĂB + AM"+ M"M
» La troisiÚme somme sera égile à la somme des deux autres, pourvu que
l'on admette l'égalité AB + BA + AB h- BA =^ AB + BA, et l'on aura alors :
[3] «AU-H ß'eA + ^^A
|AU
)i En fait, j'ai reconnu que cette équation se vérifie, par la comparaison
d'un grand nombre de données expérimentales; comparaison que je sup-
prime pour ne pas trop allonger cette Note.
>i Je rappellerai la relation constatée dans ma Note précédente entre la
force électromotrice des piles à deux liquides et deux électrodes diffé-
rents, avec celles des mĂȘmes piles Ă Ă©lectrodes identiques. Soient
a^ij la force de l'élément M I AB | M,
f?,â celle de l'Ă©lĂ©ment M'(AB)M',
/^, celle de l'élément M"(AB;M";
on aura, en comparant les éléments à électrodes MM' différentes aux
éléments à électrodes identiques, MM et M'M',
|4] «AH â ''-BA = «Ai. -t-'^h.
^Aii â ^li.v = 'Im! -+-./ai:.
Yak "i'iiA ^^ ''^Ai; "^ ' \i\-
SĂANCE DU 3 AOUT rgoS. 28f)
» En réunissant les équations [3 ] et [4 |
[ 5 ] '-i '/-A,, = ( a, ,, + (), â ) -+- ( a , -+- aâ ) ,
^«ßiA = - {<^XV. + <^An ) + («A + «b).
lelations susceptibles d'ĂȘtre utilisĂ©es dans les vĂ©rifications,
m.
» En tenant comjjte seulement des inversions entre les deux électrodes
terminales, pour les éléments de pile constitués par des liquides identiques
et disposĂ©s dans le mĂȘme ordre relatif, les relations [3] et [4] demeurent
applicables aux; piles Ă 3, 4> 5, ... liquides contenus dans des vases poreux
concentriques, ou consécutifs. Il suffit, pour le montrer a priori, d'observer
que les formules précédentes ne dépendent que de ces électrodes, et de
remplacer la valeur relative au contact entre deux liquides, tels que AB
et BA, par la somme des valeurs des deux contacts entre liquides conli-
gus, AB -f- BC et CB + BA; ou par un plus grand nombre, s'il s'agit de piles
Ă 4. 5 liquides, etc.; bien entendu pourvu que l'on admette par hypothĂšse
que la différence électrique entre les deux sommes AB + BC et CB + BA
et analogues est nulle.
» J'ai vérifié en fait l'exactitude approximative de ces résultats du calcul
pour 3, 4. 5 liquides; mais je supprime ces vérifications expérimentales
pour abréger.
» On dĂ©montre de mĂȘme l'exactitude de la relation suivante entre les
éléments à trois liquides et les éléments à deux liquides :
» Soient les forces des éléments de pile constitués par trois liquides iden-
tiques, mais distribués dans un ordre différent, avec deux électrodes iden-
tiques MM :
M|ABC|M répondant à «abc!
M|BAClM Ă a,,,; M|ACB|M à «,,â;
» Soient encore les éléments à deux liquides
M|AB|M...a^â; M | ACj.M . . . a^^; M| BC| M . . . r?,,,..
[(j] «ABC + «BAt + «ACB = «AB + «Ac + «hc (éleclrodcs MM ).
» Pour le démontrer, il suffit d'admettre entre la somme de deux contacts
liquides la relation AC H- CB = AB. On nmiÚne ainsi les éléments à trois
liquides aux éléments à deux liquides.
290 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On peut Ă©galement formuler, sous les mĂȘmes rĂ©serves, une relation
entre les piles Ă trois liquides et les piles Ă un liquide, avec deux Ă©lectrodes
différentes MM'; relation analogue à l'équation [2], relative à deux liquides;
soit :
[ 7 ] =^Aiic + «^niiA + o^BAC + «cvR "+- «Acii -âą- ='rca = ^ ( a.^ + a^ 4- a,, ).
» En général, soit un élément de pile constitué par une suite de n liquides
concentriques ou consĂ©cutifs. A,, A;, A^, . . ., Aâ, compris entre deux Ă©lec-
trodes M et M'; la force Ă©lectromotrice de cet Ă©lĂ©ment Ă©tant aA,A... aâ; ^e
nombre des éléments qui pourront résulter des arrangements différents de
ces éléments et électrodes sera représenté par r.2.3.../i. Si l'on admet
les compensations sus-indiquées entie les différences de potentiel des
liquides en contact, on obtient la relation que voici entre la somme des
forces Ă©lectromotrices des Ă©lĂ©ments Ă n liquides et celles des Ă©lĂ©ments Ă
un seul liquide compris entre les mĂȘmes Ă©lectrodes.
^Ă^A.A,. . A,, = I . 2 . 3 ...(«.- I ) ! 7.,, + a.,, + .
M II est facile de construire des formules analogues aux précédentes et
d'autres encore pour les éléments de pile à 3, 4, 5, . . . liquides; ces res-
tions se vérifiant approximativement, d'aprÚs les données expérimentales.
Cependant, la valeur de semblables vérifications devient moins certaine,
Ă mesure que l'on y fait concourir Ă chacune d'elles un plus grand nombre
de données, en raison de la proximité des valeurs numériques observées
dans les comparaisons et des compensations qui en résultent entre les
quantités similaires, ainsi que je l'ai montré plus haut. Ces compensations
ne fournissent d'ailleurs aucune indication sur les valeurs individuelles
relatives aux contacts AB et analogues et n'autorisent pas à les considérer
comme nulles.
» Les mĂȘmes circonstances rendent difficile l'Ă©valuation exacte de l'in-
fluence réciproque des liquides interposés; quoique cette influence soit
nettement manifeste dans bien des cas. A cet Ă©gard, il convient de rappeler
aussi l'égalité entre certaines sommes ou différences de potentiels, telle
que celle que j'ai Ă©tablie entre la force Ă©lectromotrice du systĂšme :
acide + base, et la somme de celles des deux systĂšmes : acide -+- sel, et
base + sel. »
SĂANCE DU 3 AGIT 1903.
^91
Remarques concernant les relations entre les piles constituĂ©es par les mĂȘmes
liquides, compris entre deux électrodes différentes ou identiques ; par
M. Beutiiei.ot.
« Voici les mesures obtenues avec divers éléments de pile, terminés
par deux électrodes métalliques différentes, en opérant toujours avec des
liqueurs de mĂȘme concentration molĂ©culaire.
» SystÚme à trois liquides et deux électrodes différentes, dont l'une au moins est
chaque fois en contact avec un liquide différent :
SO'Na' : SO'Zn.SO'H-.
ZnCu : 0,97 -I- CuZn : i , ii = 2,08
ZnPt : 1,52 -+-PtZn : 1,36=2,88
CuPt : 0,57 H- PtCu : 0,32 := 0,89
» Deux liquides :
SO<Zn.SO«Na^SO'H'.
I , o3 + r , 1 2 =: 2 , 1 5
1 ,63 + 1 ,55 =: 3, 18
0 , 5 1 + o , 4o = o , 9 1
SO'Na^SO<H^SO*Zn.
I ,o3 + 1 ,i6 = a, 08
i,44-i-i,4o = 2,84
o , 39 + 0 , 3 1 := o , 70
SO*Na-.SO*Zn.
SO'Na=SO<H-.
S0>Zn.S0'H2
ZnCu : 0,94 â +âą CuZn : 1 ,06 = 2,00
l,o3-f-I,I2^2,l5
1 ,o3 + 1 , 1 C) = 2 , 22
ZnPt : I ,394- PtZn : i, 55 = 2,94
1 ,49 + 1 ,3o = 2,82
1 ,60 -t- 1 ,58 r= 3. 18
GuPl : o,38 + PtCu : 0,52 = 0,90
o,3o + o,56 =0,86
0,53 -h o,4o =r 0,93
» Un liquide :
SO'Na-.
SO'Zn.
se M'.
ZnCu : 1 ,o3 X 2 = 2,06
I
, o3 X 2 := 2 , 06
I , 08 X 2 =: 2 , 1 6
ZnPt : 1 , 19 X 2 = 2,38
I
,44 X 2 â 2,88
1,61 X 2 =: 3, 22
CuPt : 0,35 X 2 = 0,70
.
,57 X 2 = 1,1 4
0,
59 X 2 = 1 , 1 8
» On remarquera que les piles ZnCu et réciproques offrent des valeurs à peu prés
identiques, malgré la diversité des liquides en contact avec chaque métal. Imi outre,
ces valeurs sont Ă peu prĂšs les mĂȘmes pour les piles Ă deux liquides et pour les piles
à un seul liquide; comme si la force électroniolrice dépendait seulement des deux
métaux, quel que fût le liquide en contact. Cette relation a été observée également en
prenant pour les liquides A, B, G :
» Les trois systÚmes formés par SO*Na-, SO'Gu, SO'H';
» Les trois systÚmes formés par SO'Na-, SO'Zn, SO*H-
)> Les trois systÚmes formés par SO'Na'^, SO'Gu, SO'Zn;
» Les trois systÚmes formés par SO'JNa^, SO'Zn, NaOH;
» Par SO*Na'-, SO'Cu, NaOH; par SO'Zn, SO'Gu, NaOH^
» Par SO'NaS SO'HS NaOH; par SO'Gu, SO'HS NaOH;
» Par SO'Zn, SO'H-, NaOH; par SO'Zn, SO'Cu, NaOH; à l'exception des sys-
tĂšmes oĂč l'Ă©lectrode Zn est en contact avec un alcali libre, ou bien avec un sel de
cuivre.
» Avec tous ces systÚmes les valeurs ZnCu et GuZu sont presque identiques; les
2f)2 ACADEMIE DES SCIENCES.
Ă©carts sont plus iii;iiquĂ©s, lorsque le platine forme l'une des Ă©lectrodes, sans ĂȘtre ce-
pendant considérables.
» On peut rendre compte de ces observations jusqu'à un certain point,
en remarquant que les valeurs observées paraissent dépendre surtout de
la différence électrique qui résulte du contact des deux métaux avec l'oxy-
gÚne (de rair),Vest-à -dire de la différence de leurs chaleurs d'oxydation,
plutÎt que de la nature des liquides qui sont en contact avec ces métaux,
laquelle joue un rÎle secondaire. En effet, Zn + O dégage : 83*^'"', 5;
Cu -f- O : 37''''', 7; Pt + O : environ 18*^"'. DÚs lors la différence ZnCu,
estimée pour une seule valence, d'aprÚs la loi de Faraday, équivaudrait
Ă i(83,,^ â 37,7) = 22'^''',9, ce qui rĂ©pond Ă r°",o sensiblement. ZnPt
Ă©quivaudrait Ă 32^"', 7 esiâą'S4; CuPt Ă 9^^', 8EEso"""",4;toules valeurs voi-
sines des forces électromotrices observées.
» Il y aurait dÚs lors une diversité essentielle entre les forces électro-
motrices des éléments de pile à deux électrodes métalliques différentes,
lesquelles dépendraient principalement de l'opposition des deux métaux
extrĂȘmes, le rĂŽle des contacts entre liquides et mĂ©taux Ă©tant subordonnĂ©;
et les forces électromotrices des éléments de pile à électrodes identiques,
lesquelles dĂ©pendent au contraire des contacts entre un mĂȘme mĂ©tal et
deux liquides différents. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur un carbure double de chrome el de tungstĂšne.
Note de MM. Henri Moissan et A. Kouzxetzow.
« Nous ne connaissons jusqu'ici qu'un trÚs petit nombre de carbures
doubles métalliques.
M MM. Carnot et Goûtai (*) ont indiqué l'existence de plusieurs de ces
composés dans les ferrochromes et dans les aciers.
» D'autre part, à la suite de longues recherches publiées par l'un de
nous sur les carbures métalliques (-), M. Williams nous a appris à pré-
parer les carbures doubles de fer et de tungstĂšne, de fer et de chrome, de
fer et de manganĂšse ( ' ).
(') Carnot et Goutal, Recherches sur l'Ă©tal oĂč se trouvent le silicium et le chrome
dans les produits sidérurgiques {Comptes rendus, t. CXXVI, 1898, p. 12^0) et
Recherches sur la constitution chimique des fontes et des aciers, par MM. Carnot
et Goutal (/F'' CongrÚs de Chimie appliquée, t. 1, p. 4' 8).
(2) H. Moissan, Le four Ă©lectrique. G. Sleinlieil, 1897.
(^) I-". Williams, Sur un carbure double de fer et de tungstĂšne {Comptes rendus,
SĂANCE DU 3 AOIT ipoS. agS
» En étudiant différents alliages de tunï;stÚne, nous avons on l'occasion
de préparer un carbure double de chrome et de tungstÚne que nous dé-
crivons dans cette Note. Nous rappellerons, tout d'abord, qu'il existe
diffĂ©rents carbures de chrome (') tels que (J-''C â Cr'C- et deux carbures
de tungstĂšne de formule Tu-C et TuC.
» Lorsque l'on prépare au four électrique un certain nombre d'alliages
de tungstÚne et de chrome, en partant d'un mélange d'oxydes que l'on
réduit par le charbon, on s'aperçoit que. si ces alliages ne renferment que
de 20 Ă 36 pour 100 de tungstĂšne, ils sont assez facilement attaquables
par l'acide chlorhydrique concentré. Dans ce cas, si l'on n'a pas employé
un trop grand excĂšs de carbone, il reste toujours le mĂȘme rĂ©sidu cristallisĂ©
dont la composition constante répond à la formule d'un carbure double :
Tu=C, 3Cr^C\
» PrĂ©paration. â Pour prĂ©parer ce carbure double, on chauffe au four
électrique, dans un creuset de charbon, un mélange de loo^ de sesqui-
oxyde de chrome, 45*^ d'acide tungstique et 3o^ de coke de pétrole ou de
charbon de sucre. La durée de la chauffe est de 5 minutes, et il est utile
de ne pas employer un courant d'une trop grande intensité : l\oo ampÚres
sous 75 volts sont suffisants. Nous obtenons ainsi un culot d'apparence
mélallique, homogÚne et bien fondu, présentant dans sa cassure l'aspect
de cristaux enchevĂȘtrĂ©s.
» Ce culot métallique est pulvérisé, puis traité à chaud par l'acide
chlorhydrique; on lave à l'eau et l'on fait digérer ensuite avec une solu-
tion ammoniacale concentrée, de façon à dissoudre les parcelles d'acide
tungstique qui peuvent se trouver comprises entre les lamelles cristal-
lines. Cette poudre est enfin lavée à l'eau et séchée.
» Nous avons pu, en outre, prĂ©parer le mĂȘme carbure double par une
autre méthode. Nous fondons au four électrique, toujours en évitant
autant que possible la vapeur de carbone de l'arc, un mélange de chrome
et de tungstÚne métallique additionné d'ime petite quantité de charbon
de sucre en présence d'un grand excÚs de cuivre. Nous avons employé les
proportions suivantes : tungstĂšne, 7*^,5; chrome, 10^; carbone, o^', 2;
cuivre, iSo''. La masse est fondue rapidement, dans un creuset de char-
bon, et l'on maintient le cuivre Ă l'Ă©buUition pendant i ou 2 minutes.
AprÚs refroidissement, il reste dans le creuset un culot métalli(|ue homo-
t. CXXVII, p. 4'o) et Carbures doubles de fer et de chrome, de fer et de man-
ganĂšse {Comptes rendus, t. CXXVII, 1898, p 483).
(') II. MoissAN, Le four Ă©lectrique, p. 208.
C. R., 1903, >' Semestre. (T. CXXXVU, N" 5.) ^9
204 ACADĂMIE DES SCIENCES.
gÚne qui est attaqué par un excÚs d'acide nitrique et qui abandonne de
petites gĂ©odes cristallines Ă aspect mĂ©tallique, qui sont formĂ©es du mĂȘme
carbure double :
Tu-C.3CrM:-.
» PropriĂ©tĂ©s physiques. â Ce carbure double a une densitĂ© de 8,4 1 Ă 22°,
Il se présente sous forme de grains cristallins gris, d'aspect métallique et
trÚs durs. Il rave en effet le quartz et la topaze avec la plus grande facilité.
Sa poussiĂšre produit sur la surface bien polie d'un rubis trĂšs dur des stries
profondes; il ne rave pas le diamant tendre; il n'est pas magnétique.
» PropriĂ©tĂ©s chimiques. â Le carbure double de chrome et de tungstĂšne
est attaqué par le chlore gazeux vers ^oo" ; il produit des chlorures chro-
mique et tungstique et laisse un rĂ©sidu de carbone amorphe; le brome, Ă
la tempĂ©rature de 5oo°, rĂ©agit beaucoup plus lentement et, Ă cette mĂȘme
température, l'iode n'exerce aucune action.
» Chauffé sur la lame de platine dans l'air, ou à la pointe du dard bleu
du chalumeau à oxygÚne, sur un fragment de chaux vive, il ne présente
aucun phénomÚne de combustion. Il se scorifie lentement à la surface, dans
la flamme du chalumeau.
» Au rouge sombre, la vapeur de soufre n'exerce aucune action sur ce
nouveau composé.
» Il présente d'ailleurs une trÚs grande stabilité et n'est attaqué ni par
l'acide nitrique, ni par l'acide sulfurique, ni par les acides chlorhydrique
ou fluorbydrique. L'eau régale n'a pas d'action sur lui et le mélange d'acide
nitrique et d'acide fluorbydrique ne l'altĂšre pas.
» La potasse et les carbonates alcalins en fusion ne l'attaquent qu'avec
une extrĂȘme lenteur. Mais, au contraire, une dĂ©composition assez vive se
produit lorsque l'on ajoute Ă ces composes de l'azotate de potassium ou de
sodium. De mĂȘme, le chlorate de potassium en fusion le transforme rapi-
dement en un mélange de chromate el de tungstate alcalin.
» Une autre réaction assez curieuse nous est fournie par l'acide chlor-
hydrique gazeux au rouge sombre. Lorsque l'on chauffe ce chlorure double
dans une cloche courbe, au contact d'une atmosphÚre limitée d'acide
chlorhydrique, ce dernier gaz est en partie décomposé; il se condense,
au-dessus du carbure double, du protochlorure de chrome blanc, un peu
plus loin, du chlorure de tungstĂšne marron, et l'on retrouve, mĂ©langĂ©e Ă
l'acide chlorhydrique, une notable quantité d'hydrogÚne et de méthane.
» Analyse. â Ce carbure double a Ă©tĂ© attaquĂ© dans un creuset de platine par un
mélange de carbonate et d'azotate alcalin : une partie de carbonate de soude el
SĂANCE DU 3 AOUT iyo3. ag5
huit parties de nitrate. AprÚs refroidissement, la masse a été traitée par l'eau et
acidifiée par l'acide nitrique. Nous portons ensuite à l'ébuUition et nous ajoutons
quelques gouttes d'alcool pour réduire l'acide chromique à l'état de sel de chrome. La
solution est ensuite exactement neutralisée par la potasse de façon que le tungstÚne et
le chrome restent en solution. Le tungstÚne est alors séparé sous forme de tungstate
mercureux. Dans le liquide filtré, on précipite le mercure par l'hydrogÚne sulfuré,
puis, aprÚs une nouvelle filtration, le sel de chrome est ramené à l'état d'acide chro-
mique au moj'en du brome, linfin, cet acide chromique, précipité en solution acétique,
par le nitrate mercureux, permet de doser le chrome sous forme de sesquioxyde.
» Le dosage du carbone a été effectué de la façon suivante : 3» de carbure ont été
attaqués par le chlore sec, bien exempt d'oxygÚne à la température du rouge sombre.
AprÚs refroidissement, la nacelle contenant le résidu de carbone a été chauffée dans
un courant d'hydrogÚne sec, puis pesée. Cette nacelle a été disposée dans un tube de
verre traversé par un courant d'oxygÚne pur. Le carbone est brûlé puis pesé sous
forme d'acide carbonique. Ces différents dosages nous ont donné les chiffres suivants :
Théorie pour
1. Ăź. 3. Tu=C, 3Cr3C-.
Chrome 5o , g? n , 27 » 5 1 , 1 1
TungstÚne 39,61 39,68 » 39,80
Carbone » » 8,71 9 , 09
» Conclusions. â En rĂ©.sumĂ©, nous avons prĂ©parĂ© par diffĂ©rents pro-
cédés un carbure double de chrome et de tungstÚne de formule Tii^C,
SCrHl'^ Ce carbure double est comparable aux composés analogues indi-
qués par MM. Carnotet Goulal dans les produits sidérurgiques. Sa den-
sité est de 8,4i. C'est un carbure trÚs stable, inattaquable par les acides
et par les principaux réactifs et remarquable par sa trÚs grande dureté. Ce
fait nous amÚne à penser que l'addition de tungstÚne aux aciers chromés
pourrait peut-ĂȘtre donner naissance Ă ce composĂ© et produire en mĂȘme
temps dans ces aciers des propriétés nouvelles et spéciales. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. â L'arsenic existe-l-il dans tous les organes
de l'Ă©conomie animale? Note de M. Ar.mand Gautier.
<( Lorqu'il y a trois ans j'annonçai que l'arsenic existe normalement
dans certains tissus de l'économie animale et spécialement dans les organes
ectodermiques, 58 années s'étaient écoulées depuis le mémorable Rapport
de la Commission nommée en i84i par l'Académie des Sciences, Rapport
qui avait conclu Ă l'absence absolue de l'arsenic dans les tissus de l'homme
et des mammifÚres. A la suite des expériences de cette Commission, com-
posée de Thénard, J.-B. Dumas, Boussingault et V. Regnault, tous les
chimistes admirent, d'une maniĂšre absolue, que l'arsenic n'existe pas chez
les animaux.
296 ACADĂMIE UES SCIENCES.
» Je montrai, eu 1899 ('), que non seulement l'arsenic fait partie
constiluante cir réconoiiiie, mais qu'il se localise particuliÚrement dans cer-
tains organes et paraßt absent de plusieurs autres, « soit que ce métalloïde
» ne s'y trouve rĂ©ellement pas, soit que sa quantitĂ© puisse ĂȘtre infĂ©rieure
» à la limite de sensibilité de la méthode ». Je cite ici mes paroles.
» J'Ă©tablis en mĂȘme temps que l'arsenic s'Ă©limine par la desquamation
Ă©pidermique, les poils, les cheveux, les plumes et le sang menstruel.
M En annonçant ces faits, je prévoyais assurément des doutes et des
objections.- Elles me vinrent d'abord de l'Allemagne oĂźi quelques savants
toxicologistes ou physiologistes avaient voulu reproduire mes expériences.
Elles Ă©taient trop dĂ©licates pour ĂȘtre rĂ©|)Ă©tĂ©es et rĂ©ussies d'emblĂ©e.
M Depuis, les essais se sont multipliés, et, sur mes indications directes
ou indirectes, MM. Lepierre Ă Porto, Pagel Ă Nancy, Imbert Ă Montpellier,
G. Bertrand à Paris, et d'autres, ont retrouvé l'arsenic dans les organes oßi
j'avais annoncé sa présence.
» (^e dernier savant, continuant ces recherches, est arrivé, depuis, à pen-
serque l'arsenic existe dans tous les organes des animaux, et que sa pré-
sence est nécessaire à toute cellule vivante. Danslesmuscleset testicules de
poissons, organes oĂč, pour les mammifĂšres que j'ai examinĂ©s, j'avais admis
l'absence d'arsenic, ou du moins une [jroportion inférieure à la limite que
je considérais alors comme étant inappréciable ou incertaine, il a trouvé
pour 100 grammes (Ă©tat frais) : testicules de squale, 3 milliĂšmes de milligr.,
muscles de grondin, o'"«, 00 1 2 ; muscles de serran, oâąÂ», 00 1 5.
» Avant de chercher la signification de ces résultats et d'essayer de les
confirmer ou infirmer par de nouvelles déterminations, il fallait étudier de
prĂšs les causes d'introduction et de pertes de l'arsenic par chacun des
réactifs employés et par leur ensemble. Voici mes déterminations :
» a. QuantitĂ© d'arsenic introduite. â En opĂ©rant par ma mĂ©thode de
destruction des matiĂšres organiques (celle qui a fourni Ă M. G. Bertrand
les résultats ci-dessus), on utilise les réactifs suivants contenant, d'aprÚs
mes expériences les plus récentes, les quantités d'arsenic que j'indique ici :
l'iiur : Arsenic introduit.
loos d'acide nilru|ue oâąe, 00020
20s d'acide sulfurique indosable
5os de zinc pur indosable
I lilre d'eau distillĂ©e oâąs,ooo6
Courant de ll'-S, purijié de As, et passant ensuite
dans l'acide nitrique chaud durant 2 heures .... oâąs,ooo6
(') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 929; t. GXXX, p. 2S4; t. GXXXIV, p. 1394 et
Bull. Soc. chini., 3« série, t. XXVII, p. i35 et 843.
SĂANCE DU i AOUT igoS. OQT
M Si l'hydrogĂšne sulfurĂ© obtenu avec FeS et HCl n'a Ă©tĂ© que lavĂ© Ă
travers plusieurs flacons à acide chlorhydrique étendu et eau distillée
(comme le fait l'auteur cité), il apporte, dans le résultat final, un supplé-
ment d'arsenic que j'ai dosé plusieurs fois et qui est, en moyenne, de
o"'s,ooo7 (').
)) I>ar conséquent, dans une recherche d'arsenic, aprÚs destruction de la
matiÚre organique par les quantités moyennes de loos d'acide nitrique pur
et i58 d'acide sulfurique exempt d'arsenic (y compris celui qu'on verse
dans l'appareil de Marsh) et en se servant d'hydrogÚne sulfuré non spé-
cialement purifié, on augmente trÚs approximativement le résultat des
quantités d'arsenic suivantes :
Pour loos d'acide nilrique oâą6, ooo23
Pour i58 SO'H^ indosable
Pour 3oos Ă 3.5os d'eau distillĂ©e oâąB, 00020
Pour H'^S incomplĂštement pur o"s,ooo7
Total de l'arsenic introduit. , . o^s, 001 13
» Soit environ i milliÚme de milligramme.
» Si l'hydrogÚne sulfuré a été purifié, l'arsenic introduit par les réactifs
se réduit à o'°s,ooo43 ou o"s,ooo5.
)) b. QuantitĂ© d'arsenic perdue. â D'autre part, les pertes en arsenic
sont-elles sensibles? J'ai pensé que si ma méthode de destruction des ma-
tiĂšres organiques faisait perdre de l'arsenic, cette perle serait d'autant plus
forte que la masse d'arsenic prĂ©sente serait plus grande. AprĂšs m'ĂȘtre
assurĂ© que la chair naltirelle de bĆuf ne donnait pour ainsi dire pas d'ar-
senic, j'ai ajouté à looK de cette chair des quantités variables d'arsenic et
j'ai dosé ensuite à l'appareil de Marsh les quantités de ce métalloïde que
j'en retirais. Voici mes dosaejes :
As inti-oduit. .\s li-oiivé.
uiK m;:
loos de muscle de bĆuf -i 2
» » I 0,88
» » 0,010 0,010
» » 0,002 0,0023
» » 0,0000 0,0006
» Il ne semblerait donc pas y^avoir de perte sensible d'arsenic dans l'at-
taque et la carbonisation des matiÚres animales par le mélange nitro-sulfu-
rique. Toutefois, puisque ajoutant Ă loo^ de chair musculaire 2 milliĂšmes de
(') En faisant passer H^S impur Ă travers quatre Ă cinq laveurs Ă HCl pur de plus
en plus étendu, puis dans de l'eau, la totalité de ce gaz, en barbotant bulle à bulle
en .\zO''U chaud, m'a donué o'^SjoSo d'arsenic.
Ă
2,^a ACADĂMIE DES SCIENCES.
milligramme d'arsenic, on les retrouve à peu prÚs exactement, les réactifs
avant introduit un minimum de oâą8,ooo5, et la chair musculaire en conte-
nant une trace, comme on l'a dit, on devrait obtenir :
jiiiĂź
Arsenic ajouté 0,002
» naturel de la chair 0,0006
n introduit par les réactifs .... o,ooo5
Total o.oo3i (Au lieu de oâąs,oo23 trouvĂ©)
» Il y a donc bien une perte. Elle se t'ait surtout par le charbon azoté qui
reste aprÚs lavage à l'eau. En effet, quand on reprend ce charbon résiduel
d'une premiÚre attaque par une nouvelle quantité d'acides azotique et
suKurique, on y trouve encore une trace d'arsenic qui, pour loo^ de ma-
tiĂšre initiale, est d'environ o'"s,ooo5 Ă o"s,ooo6. L'arsenic introduit par les
réactifs étant de o'"8,ooo5 (voir plus haut), il s'ensuit que, à i ou 2 dix-
milliĂšmes de milligramme prĂšs, le gain compense la perte si l'on agit
avec H- S pur, et que le gain d'arsenic est de o""", 0007 si l'on se sert d'hydro-
gÚne sulfuré impur.
» Ces faits établis, il est possible maintenant de répondre à la question
de savoir si les traces d'arsenic, qu'on peut trouver dans les organes que
j'ai jugés trÚs pauvres ou privés d'arsenic, y préexistaient ou non, puisque
je viens de montrer qu'en employant loo» d'acide nitrique contenant
o'"8,ooo23 d'arsenic, los à lo^de SO*H- pur, et un courant de WS purifié,
les pertes compensent à peu prÚs exactement les gains. Les résultats que
j'ai obtenus dans ces conditions n'ont donc pas Ă subir de corrections sen-
sibles. Les voici :
Acide .arsenic reel
nitrique Arsenic calculé pour lOO"
MatiÚres examinées. employé. trouvé. de matiÚres fraßches.
K uiB iiiB
looB viande fraĂźche de bĆuf 100 0,0006 0,0006
I(j. 100 0,0008 0,0008
loos viande fraĂźche de jeune veau 60 0,0006 0,00072
\^ 80 0,0010 l),OOI
loos chair de grondin (bien privée de
peau et d'arĂȘtes) .- 9° ' "''^'^'^ "'*^°*'
loos chair de maquereau (bien privée
d'aponĂ©vroses et d'arĂȘles) go 0,0020 o,oo25
2006 leslicule de taureau 80 o,oo25 0,0012
y. 140 0,0020 0,0010
46,5 membrane coquiliĂšre Ćuf de poule. '-'.0 0,001 o,o23
nos jaune dĆuf de poule 12a o , ooo4 (faible) o,ooo3
1 litre de lait (Ferme d'Arcy ; M. JNi-
colas) (') 160 0,0008 ..,0007
(') J'ai trouvé en outre, dans la biÚre de Maxéville : arsenic par litre : o-^SjOooa
à o"'s,ooo3, quantités insignifiantes dans ce cas.
SĂANCE DU 3 AOUT tgoS. 299
)» Ainsi, toutes corrections faites, l'arsenic paraßt bien présent à l'état
de minimes traces dans la chair des mammifĂšres. Ce qui semble encore
confirmer cette conclusion, c'est la prĂ©sence du mĂȘme mĂ©talloĂŻde dans la
chair de poisson en quantités cette fois trÚs supérieures à toute erreur
possible. M. G. Bertrand l'avait déjà annoncé pour cette chair que je n'avais
pas examinĂ©e. Mais je dois remarquer qu'il a trouvĂ© Ă peine oâąs,ooi5 d'ar-
senic dans la chair de poisson (') et qu'il introduisait par l'hydrogĂšne
sulfuré impur qu'il employait et par l'eau distillée une quantité d'arsenic
que j'ai montrĂ© plus haut ĂȘtre de o'"s,ooo7 Ă o^s^ooog, ce qui rend ses
rĂ©sultats discutables. La membrane coquillĂšre de l'Ćuf est fortement arse-
nicale, comme l'avait dit le mĂȘme auteur.
» Je dois relever maintenant quelques lignes du Mémoire publié par
lui aux Annales de Chimie el de Physique (-), juin igoS, oĂč ce savant, sans
s'attribuer à proprement parler la découverte de l'arsenic normal, semble
en revendiquer, ou à peu prÚs, la démonstration. Il écrit (p. a48) :
» Ce n'est pas seulement le métalloïde (l'arsenic) qui était contenu dans la matiÚre
organique qu'on isole par l'appareil de Marsli, c'est aussi celui qu'on y introduit par
les réactifs. . .. Dans toutes les recherches qui ont été publiées jusqu'ici concernanl
l'existence de l'arsenic dans l'organisme, on a négligé d'établir ce rapport (entre
l'arsenic préexistant et l'arsenic introduit).... En général, la quantité d'arsenic existant
à l'état normal dans les organes était bien inférieure à celle qu'on pouvait découvrir
avec l'appareil de Marsh, et l'on n'a obtenu des résultats positifs qu'avec des réactifs
incomplÚtement purifiés.
» L'auteur oublie qu'avant de me servir des réactifs que j'avais pré-
parés et purifiés pour mes études, j'y ai recherché l'arsenic à plusieurs
reprises en évaporant jusqu'à fumées blanches un mélange de 3oos d'acide
nilricjiie et loo^ d'acide sulfaritjue, étendant d'eau le résidu et faisant subira
la totalité de cette solitlion le traitement complet pour la recherche de l'arsenic
par r appareil de Marsh (â '). C'est aprĂšs m'ĂȘtre assurĂ© par deux fois que,
dans ces conditions, je n'avais aucun anneau que j'ai commencé mes
attaques oit j'employais généralement des quantités d'acides beaucoup plus
faibles. Je m'étais donc demandé, comme il le suggÚre, « quelle propor-
tion de l'arsenic obtenu revenait à l'organe examiné et quelle proportion
(') Il paraßt trÚs variable dans la chair de poisson. Dans une expérience que je n'ai
pas citée dans le Tableau ci-dessus, j'ai trouvé, pour loos chair de grondin, o^e.oÎy,
résultat extraordinaire que je ne donne que pour mémoire.
C^) 7" série, t. XXVIII, p. 342-
(') Voir rUill. Suc. chini.. 3- série, t. XXMl, p. 8/47.
3oo ACADĂMIE DES SCIENCES.
Ă©tait (lue Ă l'emploi des rĂ©actifs »; celle-ci Ă©tait nulle dans les conditions oĂč
je me plaçais.
» Si, contrairement à ces calculs de probabilité, mes réactifs avaient
introduit l'arsenic que j'obtenais, ils l'auraient introduit dans tous les cas.
Or, j'ai trouvé constamment ce métalloïde dans la thyroïde, le thymus, la
peau, les poils, les cheveux, les cornes, les plimies, les os, le sang mens-
truel ; je ne l'ai pas trouvé dans le sang ordinaire ni dans les autres organes,
oĂč il n'existe pas, ou du moins oĂč il n'existe qu'en quantitĂ© excessivement
faible comme dans les muscles de mammifÚres. Ces centaines d' expériences
négatives suffiraient à établir la pureté des réactifs employés ( ' ).
» J'ai démontré l'existence de l'arsenic dans [\i^ de cheveux et de
poils (") attaqués par 6os d'acide nitrique et 4^ d'acide sulfurique alors
que4oo^ du mélange de ces deux acides n'en donnait pas trace . Dans loo^de
corne de bĆuf, j'ai trouvĂ© oâą^,o33 d'arsenic ('), M. G. Bertrand en trou-
vait oâą^, 5oo (^). Il a trouvĂ© oâą^,oi/i3 d'arsenic au minimum dans loo^de
jauned'Ćuf ('); je n'en ai trouvĂ© que o"^, 0004. Tout ceci me paraĂźt dĂ©mon-
trer que, s'il y a eu introduction d'arsenic, ce n'est pas dans mes expé-
riences.
» Quant au choix des matériaux d'études sur lesquels il insiste, je pense
que ma démonstration de l'existence de l'arsenic dans la peau et ses
annexes, le cerveau, la thyroĂŻde, le thymus des animaux terrestres, alors
que tous leurs autres organes en sont à peu prÚs dénués, est plus convain-
cante comme preuve de la présence non fortuite de l'arsenic dans l'éco-
nomie que l'observation de son existence chez les poissons et les ĂȘtres
inférieurs marins qui vivent et se nourrissent au sein d'un milieu essen-
(') Toutefois, je m'empresse de reconnaßtre que mes premiÚres expériences faites
sur la glande thyroïde et la glande mammaire, m'ont donné des résultats beaucoup
trop élevés, soit que l'hydrogÚne sulfuré que j'employais alors, et que j'ignorais d'abord
contenir de l'arsenic, en ait introduit une quantité sensible, soit pour toute autre cause
qui m'Ă©chappe. J'ai fait moi-mĂȘme toutes les expĂ©riences de mĂ©thode et de contrĂŽle,
j'ai assisté à toutes les autres; mais l'on comprend que les détails de nombreuses mani-
pulations aient dĂ» ĂȘtre confiĂ©s Ă des tiers, et qu'il ait pu se glisser, surtout au dĂ©but,
quelque manque de précaution dont ils méconnaissaient l'importance, celle, par
exemple, de placer un tube Ă coton Ă la suite du dernier laveur Ă II-S pour arrĂȘter
les moindres gouttelettes d'un liquide pouvant contenir des traces d'arsenic.
{') Comptes rendus, t. CXXX, 1900, p. 284.
(') Comptes rendus, t. CXXX, p. 286.
(*) Et oâą8, 020 dans loo^ de corne de bĂ©lier.
(5) Comptes rendus, t. CXXXVI, p. io84. âTrouvĂ© -^ de milligramme d'arsenic,
en moyenne, en un seul Ćuf, dont la moitiĂ© au moins, dans le jaune qui pĂšse de i6sĂ 18'.
SĂANCE DU 3 AOUT rpo';}. 3oi
tiellement arsenical. Un bĆuf des pĂąturages de Normandie qui possĂšde de
l'arsenic dans sa peau, ses poils, sa glande thyroĂŻde, et qui n'en a qu'une
quantité infinitésimale ou nulle dans son sang et ses muscli's, donne une
démonstration autrement frappante de la présence non accidentelle de ce
métalloïde dans les tissus que si l'on vient à le rencontrer dans une
Ă©ponge, une holoturie ou mĂȘme un poisson, animaux vivant en pleine eau
de mer arsenicale et se nourrissant d'algues riches en arsenic. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Transformation des aldĂ©hydes et des cĂ©lones en alcools
par hydrogénation cataly tique. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B.
Senderens.
« Dans plusieurs Notes antérieures (^Comptes rendus, l. CXXXVI,
i" sem. 1903, p. 738, 921 et 983), nous avons fait connaĂźtre que l'emploi
du cuivre réduit permet d'obtenir facilement par catalyse le dédoublement
régulier des alcools primaires ou secondaires en aldéhydes ou cétones
correspondantes et hydrogÚne libre. Le nickel récemment réduit est d'un
usage beaucoup moins recommandable, parce que, aux températures
mĂȘmes oĂč il agit sur les alcools, il exerce dĂ©jĂ sur les aldĂ©hydes et les
célones une destruction calalytique assez énergique.
» Au contraire, en opérant avec du nickel réduit à des températures
plus basses, nous avons pu appliquer d'une maniĂšre trĂšs avantageuse notre
méthode générale d'hydrogénation directe aux aldéhydes et aux cétones,
qui sont ainsi transformées en alcools correspondants. La réaction se pro-
duit déjà à température 1res peu élevée, mais, pour la poursuivre pratique-
ment et conserver au métal son activité, il convient de maintenir la tempé-
rature de ce dernier un peu au-dessus du j)oint d'Ă©bulUtion de l'alcool qui
est engendré.
» Ainsi, de l'aldéhyde élhylique (bouillant à 21°), dont les vapeurs étaient entraß-
nées par l'hydrogÚne sur le nickel réduit, a loiirni immédiatement à la température
ordinaire une réaction intense, manifestée par réchauffement local du métal et par
une forte diminution du volume gazeux : aprÚ^ quelque temps, l'alcool formé demeu-
rant en partie au contact du nickel, celui-ci a perdu son activité, mais l'a recouvrée
complÚtement par chauffe au-dessus de 80°, et dans ces conditions, il a continué indé-
finiment à produire l'hydrogénation. La temjiéralure de i4o» était d'ailleurs encore
plus favorable Ă la transformation, qui s'acconqjlit rapidement sans aucune perturba-
tion, ni aucune destruction. Le gaz dégagé est de l'hydrogÚne pur. Le liquide recueilli
distille à partir de 70°, et fournit :
I volume, passant entre 70° et 75°
8 volumes » « 75° et 78"
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 5.) 4o
3o2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
>i 11 ne resle qu'une queue de dislillalion, extrÚmemenl faible, constituée par un
peu d'acétal. On voit que la transformation en alcool éthjlique a été presque totale en
une seule opération.
» AldĂ©hydes. â Les vapeurs de mĂ©thanal, produites en chauffant dans le courant
d'hydrogÚne du trioxyméthylÚne solide, ont donné lieu, sur le nickel maintenu à 90°,
à une transformation réguliÚre en alcool métlijlique, qu'on a recueilli.
» Le propanal a été réguliÚrement transformé, à i02°-i45"i en alcool propjlique,
sans aucune réaction accessoire.
» Le méthyl-'ß-propanal (aldéhyde isohutyrique) a fourni facilement, de i35"à 160",
l'alcool isobutylique (bouillant à 107"). Ce n'cal qu'au-dessus de 200" qu'une décom-
position de la molécule se produit d'une maniÚre appréciable.
» Le mélhyl-2-butanaI-/) ( aldéhyde amylique), qui bout à gS", est transformé régu-
liĂšrement, Ă i35"-i65", en alcool amylique ordinaire (bouillant Ă \ii'',b), sans aucune
destruction ni aucune production accessoire appréciable.
1) CĂ©tones. â La propanone (acĂ©tone ordinaire), traitĂ©e Ă ii5"-i25", donne lieu Ă
une transformation trÚs avancée en alcool isopropylique, sans aucune production de
pinacone. Le liquide recueilli est formé d'alcool secondaire avec une petite proportion
de cĂ©tone, qui peut ĂȘtre aisĂ©ment sĂ©parĂ©e par distillation et soumise Ă une nouvelle
hydrogénation.
» La méthyléthylcétone, ou butanone (l)ouillanlà 80", 6), fournit aisément à i3o°
le bulanol-2 (bouillant Ă 99")> sans aucune formation accessoire.
» La diélhylcétone, ou pentanone-3 (bouillant à 102"), donne rapidement, à i3o"-i4o",
le pentanol-3 (bouillant Ă 116").
» La méthylpropylcélone, ou pentanone-2 (bouillant à 102"), fournit facilement,
à i3o°-i5o°, le pentanol-2 (bouillant à 118").
» La mélhylisopropylcétone ou mÚthyl-2-pentanone-3 (bouillant à 95°) se transforme
rapidement à i3o°-i.")o° en métl]yl-2-pentanol-3 (bouillant à 112", .3).
i> La méthylbutylcétone ou hexanone-2 (bouillant à 127") fournit aisément à i5o°
rhexanol-2 (bouillant à i36°).
)) Autres mĂ©lau.r. â Le cobalt rĂ©duit agit Ă la maniĂšre du nickel, mais avec une
activitĂ© moindre : ainsi, avec un mĂȘme appareil, dans des conditions identiques de
température, de vitesse de FliydrogÚne, de débit du liquide à hydrogéner, nous avons
trouvé, pour la butanone, avec le nickel, un rendement de f ; avec le cobalt, un rende-
ment un peu inférieur à \.
)) Le cuivre rĂ©duit peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©; mais, vi.^-Ă -vis des aldĂ©hydes, il
n'agit guÚre au-dessous de 200" et ne révÚle une activité hydrogénante réelle qu'à des
tempĂ©ratures oĂč dĂ©jĂ il effectue facilement le dĂ©doublement de l'alcool en aldĂ©hyde et
hydrogĂšne, ce qui limite nĂ©cessairement la rĂ©action. Avec l'aldĂ©hyde propyli(jue, Ă
âą200", on a pu atteindre un rendement de ^.
» Avec les cétones, le cuivre agit à partir de températures plus basses, mais il peut
fournir des produits d'hydrogénation incomplÚte : nous aurons l'occasion de revenir
sur ce sujet.
)) La mousse de platine n'agit que trÚs faiblement et ne peut pas servir à réaliser
])ratiquement l'hydrogénation des aldéhydes et des cétones.
SĂANCE DU 3 AOUT H)o3. 3o'3
)) En résumé, l'action direcLe de l'hydrogÚne en présence liu nickel ré-
duit permet de transformer trÚs aisément les aldéhydes et les cétones for-
mcniqiies en alcools correspondants. Cette méthode présente sur le pro-
cédé habituellement suivi (action du sodium ou de l'amalgame de sodium
en présence de l'eau) le grand avantage de ne donner aucun produit ac-
cessoire, tel que les pinacones, et de fournir du premier coup un rende-
ment trÚs élevé en alcool. Les propriétés catalytiques des mitaux permet-
tent donc d'effectuer facilement les deux réactions inverses : le cuivre
réduit réalise commodément la scission des alcools en hydrogÚne et aldé-
hy<les ou cétones; au contraire, le nickel, en présence d'hydrogÚne à tem-
pérature moins haute, transforme ces derniÚres en alcools. »
CORRESPONDANCE .
ASTRONOMIE. â RĂ©sidu des perturbations sĂ©culaires. Note de M. Jean
Mascart, présentée par M. O. Callandreau.
« AprÚs les perturbations qui ne dépendent que de l'élong.ition, l'action
de Jupiter sur une petite planĂšte se manifeste principalement par les termes
séculaires du premier degré par rapport à l'excentricité, et, si leur carac-
tĂšre sĂ©culaire n'est qu'apparent, ces termes pourront du moins ĂȘtre utilisĂ©s
pour une amplitude trĂšs suffisante de l'Ă©longation 9; et, connaissant les
coefficients M, on est conduit Ă calculer ceux, N, qui importent dans la
perturbation R du rayon vecteur de la planĂšte au Soleil. Si l'on conserve
les notations que nous avons adoptées ( ' ), o;i voit que tous les termes en N
du groupe sont donnés par les termes séculaires de S/> et Sy, respec-
tivement des formes B,q^ el â B|/?0; par l'intermĂ©diaire des (Quadratures
./"( â HTW9 et /(â GT)'/0, ces quantitĂ©s proviennent donc de l'une des
cinq formes
V cos kf) 4- <V/ sin /?-0, ^.Pl±±ll, Zp cV/ sin 2 kh + VllzllZ! cos i/cO,
^p^c/l^ps[n3Afi - }i(/cos-5kH] + '^=^ [Vcos3/cO + Sy sin3/tO],
(') Comptes rendus, i- février iqo2.
3o4
ACADEMIE DES SCIENCES.
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- 39
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â 276
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- 76
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10
- 45
â 18
SĂANCE DU 3 AOUT 1903. 3o5
» Les propriétés caractéristiques des coefficients N correspondants sont
les suivantes : ils sont en gĂ©nĂ©ral supĂ©rieurs aux coefficients M de mĂȘme
ordre, pour les petites valeurs de l'indice, et au bord de l'anneau voisin de
Jupiter; mais il faut tenir compte de ce qu'ils sont multipliés par l'excen-
tricité; ils décroissent plus vite que les M, en revanche, soit pour n crois-
sant, soit pour a décroissant.
» Ces termes prĂ©sentent les mĂȘmes applications que les termes en M
dans les questions qui touchent aux calculs d'orbites, et il importe parti-
culiĂšrement d'en tenir compte dans les cas suivants :
» i" Le calcul d'une orbite avec de peu nombreuses observations;
)) 2° La correction d'un éphéméride dans le cas d'une forte excentricité ;
» 3° La correction d'un éphéméride quand la planÚte n'a pas été
observée pendant une ou plusieurs oppositions intermédiaires.
') Par une interpolation Ă vue les chiffres que nous donnons suffisent
dans l'appréciation des parties principales de ces diverses erreurs; pour
connaßtre plus rigoureusement encore le mouvement de l'astre troublé, il
faudrait également calculer les termes périodiques des divers ordres par
rapporta l'excentricité, et ceux qui dépendent de l'écart (a) avec une
relation de commensurabilité, termes qui fourniraient une interpolation
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les fonctions quasi-pĂ©riodiques. Note de
M. EscLANGON, présentée par M. P. Painlevé.
« Dans une Note parue aux Comptes rendus en novembre dernier (')
j'avais indiqué une extension de la notion de périodicité en étudiant une
classe de fonctions que j'ai appelées quasi-périodiques et qui jouissent de
certaines propriétés analogues à la périodicité.
» Par une lettre datée de Riga et adressée par M. P. Bohl à M. Pain-
levé, j'ai appris que cette conception n'est pas nouvelle. M. Bohl y avait
été amené avant moi en se posant le problÚme suivant, qu'il traite dans
sa ThÚse et dans un trÚs intéressant Mémoire publié en russe, intitulé :
Sur la représentation des fonctions d'une variable par des séries trigonomé-
( ' ) EscLANGON, Sur une extension de la notion de périodicité ( Comptes rendus.
l. CXXXV, i[\ novembre 1902).
3o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
triques avec plusieurs argumenls proportionnels, Dorpat, i8g'3. Voici le pro-
blÚme résolu par iM. Bohl :
n A quelles conditions une fonction t( () définie pour toutes les valeurs
réelles de t est-elle développable en série uniformément convergente
(l) U, -\- U.,-i- ... -j- U^~h ...
dans laquelle u., est un polynĂŽme entier en
sin 2 7: â cos 2-7: â (a = i , 2. ... ,ot)?
On peut toujours supposer, bien entendu, qu'entre les nombres
n'existe aucune relation linĂ©aire homogĂšne Ă coefficients entiers, le cas oĂč
il n'en est pas ainsi se ramenant exactement Ă ce dernier. M. Bohl trouve
comme condition nĂ©cessaire et suffisante celle-ci : | /('-t-"^)â ./(')j tloit ĂȘtre
infiniment petit lorsque 7^' â ' âąâąâ ' 7â diffĂšrent infiniment peu de nombres
entiers.
» A la forme de la définition prÚs, les fonctions '\i(t) ainsi obtenues sont
les fonctions que j'ai appelées quasi-périodiques. J'ignorais entiÚrement ces
recherches de M. Bohl ; je tiens à lui restituer la priorité qui lui est due,
X Poursuivant un but un peu différent de celui de M. Bohl j'ai été amené
Ă Ă©tudier l'ensemble des pĂ©riodes oc qui, vis-Ă -vis d'une mĂȘme fonction
quasi-pĂ©riodique/(a-), peuvent jouer le rĂŽle attribuĂ© Ă a,, a^, . . ., a,â, et
j'ai été conduit ainsi à définir exactement Vordre périodi'pie et le corps des
périodes attachés à la fonction f(x). Relativomenl à l'ordre de périodicité,
j'ai établi quelques résultats sur les fonctions de fonctions simplement
périodiques, notamment le théorÚme suivant :
)) Soit F(Uf,u,,..., u^,) une fonction des variables m,, w^, . . . , «^,, qui n est
constante par rapport Ă aucune de ces variables. Si l'on remplace u,, u^. â . ., u^
par les fonctions périodiques non constantes u,(x'), u.,(a-), .... Uj,(.x) dont
les périodes respectives a,, a^, . . ., ap sont indépendantes, la Jonction quasi -
périodique
/(a;) = F[//,(a;), u.,{x) Up{x)]
est exactement d ordre p.
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 3o7
» J'ai étudié ensuite les développements en série des fonctions quasi-
périodiques en recherchant surtout des développements caractéristiques
uniques pour chaque fonction. Outre le développement (i) qui sert de
définition à M. Bohl, mais qui n'est pas unique, il est clair qu'on peut,
sous certaines conditions analogues aux conditions dites de Dirichlet, dévt_-
lopper une fonction quasi-périodique/(a-) en série de la forme
COS-IT.X [ â â +...-]
a,
â m.,. ...,â sin27Ta; -- ' ' '
a
développement unique et uniformément convergent si/(.x) est continu, et
si «,, «j, . . ., ttj, constituent une base minimum de périodes.
» Enfui, sous d'autres conditions en général remplies, j'établis qu'une
fonction quasi-[)ériodique est développable en une série uniformément
convergente
dans laquelle le terme général Sa (a;) est une fonction simplement pério-
dique. Les ])ériodes correspondant aux: divers termes de la :iérie sont
incommensurables deux à deux et appartiennent au corps des périodes.
De plus, ce développement, s'il est possible, ne l'est que d'une maniÚre,
et enfin une fonction quasi-périodique continue quelconque peut toujours
ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e avec une approximation donnĂ©e e par une sĂ©rie de cette
forme.
» Les termes Sa(icj peuvent Úlre calculés de plusieurs maniÚres, dont
l'une est basĂ©e sur cette propriĂ©tĂ© trĂšs importante que, si /('â ) est une
fonction quasi-périodique, la cjuantité
J, \J{^) ^ A^' -I- ^0 +âąâą --^/[-^ H- (« - y)h] I
a une linule pour ti luliui, et ceia quels que soient x et h. Celte limite est
une constante si h est extérieur au corps des périodes. Celte jiropriété
paraĂźt d'ailleurs caractĂ©ristique, mais s'applique au cas plus gĂ©nĂ©ral oĂč
l'ordre de périodicité est infini. Elle est susceptible d'une application
curieuse, en permettant de donner aux moyennes calculées dans les obset-
A'ations météorologiques une interprétation précise. «
3o8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les fondions de n variables reprĂ©sentĂ©es par
des séries de polynÎmes homogÚnes. Note de M. H. Dulac, présentée par
M. P. Painlevé.
« La théorie des séries de Taylor et de Mac-Laurin à plusieurs variables
présente, dÚs ses débuts, une importante lacune qui a été signalée par plu-
sieurs mathématiciens ('). Pour nous borner au cas de deux variables, soit
(i) „{x,y)= 2^f,Xx,y)= 2Ă ^aâ^,,x" + aâ_,^,x"-' y + ...+ aâ_ây")
une série de polynÎmes homogÚnes. Dans les théories classiques, on sépare
chaque terme yj, en ses éléments et l'on considÚre la série double :
(2) ^ap,,xPy'^.
Si cette sĂ©rie (2) converge absolument pour x = a;â, y =-- y^, elle converge
absolument dans le domaine | ic } < | a:-â |, | J' | <C y^, et reprĂ©sente, dans ce
domaine, une fonction analytique et holomorphe de x, y. D'oĂč une suite
de conséquences classiques.
» Mais si on laisse intacts les termes de la série (i), que peut-on dire sur
la convergence d'une telle série et sur la fonction qu'elle représente? En
|)articulier, si une série (^i) converge uniformément pour toutes les valeurs réelles
de x, y suffisamment petites, converge-t-elle pour les valeurs imaginaires et
représente-t-elle une fonction analytique de x, y, holomorphe pour x = o,
7 = o?(^). ..,..â
» L'aifirmative paraissait trÚs probable; mais il n'en existait pas de
(') Voir une iVote de M. l^ainlevé {Comptes rendus, 2" semestre 1899, p. 27).
(-) En dehors de son intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, la question se pose dans des applications ira-
porlaules. Par exemple, dans sa discussion des équations diflérentielles du premier
ordre (théorie des centres), M. Poincaré établit la convergence uniforme d'une certaine
série (i) pour ic, y réels et petits. Mais la fonclion F(x, j) ainsi représentée est-elle
sĂźirement holomorphe pour x = o, y=:o? C'est un point de rigueur qui restait Ă
trancher. En réalité, la démonstration citée de M. Poincaré établit la convergence
dans un domaine D bien plus étendu que le domaine réel voisin de l'origine, mais ce
domaine D ne comprend pas l'ensemble des valeurs complexes de x et de y voisines
de zéro.
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 3o9
démonstration rigoureuse. J'ai pu établir cette démonstration : une série
dont les termes sont des polynĂŽmes homogĂšnes, Ă un nombre quelconque de
variables, dĂ©finit une fonction holomorphe dans le voisinage de V origine, Ă
condition que cette série soit uniformément convergente dans le domaine D
formé par l'ensemble des valeurs des variables réelles et voisines de zéro. Ce
thĂ©orĂšme reste vrai, mĂȘme en supposant le domaine D bien moins Ă©tendu.
Par exemple, la série (i) définit une fonction holomorphe pour x = y ^ o,
si cette série (i ) converge uniformément pour x et y coordonnées des dif-
férents points d'un arc de courbe (autre qu'une droite passantpar l'origine)
tracé dans le plan réel xoy.
» Lkmme. â Si un polynĂŽme f(^x^, x.,, ...,x^) homogĂšne ou non, de
degré au plus égal à npar rapport à chacune des variables, reste inférieur en
module Ă un nombre M, lorsque les aj/ixes des variables x^, x.,, . .., x^ occu-
pent, chacune dans son plan, toutes les positions possibles, respectivement sur
des arcs de courbe C,, C,, . . ., C^, les coefficients du polynÎme sont inférieurs
en module à MX"; \ ne dépend ni des coefficients du polynÎme, ni de son
degré, et ne dépend que des arcs C,, C.>, . . ., C^ considérés.
» Avant d'établir le cas général, je considÚre les deux cas particuliers
suivants : i° un polynÎme /(a?), de degré n, reste inférieur en module
à M, lorsque x est réel et varie entre o et i ; 2° le module def{x) reste
inférieur à M, quand x décrit un arc de courbe C.
» ThĂ©orĂšme. â La sĂ©rie F =; lf(x^ , x.^, . . ., x^), dont les termes sont des
polynÎmes homogÚnes de degré égal à l'indice, définit une fonction holomorphe
pour x^^ x,^...^= x,j^= o, sila série F est uniformément convergente lorsque,
x^ ayant une valeur fixe, les ajfxes de x^, x.^, . . ., a'^ , occupent, chacune
dans son plan, toutes les positions possibles respectivement sur des arcs de
courbe Ci, C2, .-., Cq-t- »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les intĂ©grales de S. Lie.
Note de M. N. Saltykow, présentée par M. Appell.
« Les considérations que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie con-
cernent les critiques sur les intégrales de S. Lie. Soient les 2« -H i variables
X,, X.,, . . ., xâ, z, Pi, p.-,, ...,/?â vĂ©rifiant la relation diffĂ©rentielle
( I) dz =p,dXi-i- p., dx.;, + . ..+ pn dx,â
liées par une équation
(2) F(x,,x.,, ...,x,âz,p,,p., ,p,,) â o,
c. R , 1903, 2* Semestre. (T. CXXXVII, N» 5.) 4'
3lO ACADĂMIE DES SCIENCES.
la dĂ©rivĂ©e -â ne s'anniilant |)as. S. LieHĂ©finit l'intĂ©grale de l'Ă©quation (2).
comme un systÚme des « + i équations identifiant les égalités (i) et (2).
L'intégrale contenant n constantes arbitraires, dont l'élimination des équa-
tions la représentant ne donne que l'équation (2), est dite son intégrale
complÚte. Par conséquent, d'aprÚs S. Lie, le systÚme
(3)
5 = (p (a?, , a-,, .... a;â_y, />,
. h,. .
...hâ)
ocâ^,i^i = (p,-(a:', , .r., .... .:râ_^, h,.
, />,. .
â .J>.,)
(« = I. 2, .
...y).
P^ â dx, ZĂ Ă x, P"-1-''
(/t=I,2, .
. ., n â
?).
/>,, b.^, . . ., b^ étant n constantes arbitraires, représente une intégrale com-
plĂšte que nous dirons de classe q. Les n Ă©quations quelconques du sys-
tĂšme (3) Ă©tant rĂ©solubles par rapport Ă />,, b.^, .... bâ, il suffit de supposer,
par exemple, que le déterminant fonctionnel
D
?> ?1. ?S^ âą â âą) ??. '^2.4'3. âą â âąâ '>«-?
*i, ^'2, â â -1 *?+n ^Ăź+2,
est distinct de zéro, en y désignant
» Par consĂ©quent, l'intĂ©grale (3) peut ĂȘtre mise sous la forme implicite
suivante :
(F(a',,.r, xâ,z,p,,p.â...,p,,) = o
(4) â . _ N_/ {r=U'i, ..., n).
» Comme l'intégrale étudiée est de classe q, il est nécessaire que le déter-
minant fonctionnel
s'annule identiquement, ainsi que tous ses mineurs depuis le premier ordre
jusqu'Ă l'ordre q inclusivement. De plus, le systĂšme (3) Ă©tant complet, il
s'ensuit que les Ă©quations (4) forment aussi un systĂšme complet. Ces deux
derniÚres propriétés des équations (4) sont non seulement nécessaires,
mais aussi suffisantes pour définir une intégrale complÚte de classe q.
)i II en résulte, en écrivant l'équation (2) sous la forme suivante
(5) /'i â +- ^'^{oc,\x.,....x,âz,p.;âp^ /;ââ ) = G,
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 3ll
quelesfonctionsFj.F,,..., Fâ sont les intĂ©grales de l'Ă©quation linĂ©aire aux
dérivées partielles d'une fonctiony"
i^._H^ + [n,/] = o.
OU Lien les n â y derniĂšres Ă©quations (4) sont les intĂ©grales du systĂšme
canonique généralisé, correspondant à l'éqnation (.5).
» Il y a donc une analogie entre les problÚmes de Jacobi, pour la
recherclip des intégrales complÚtes de Lagrange et de S. Lie concernant
ses intégrales. Or, les intégrales de Lagrange existent dans un certain
domaine. Quant aux intégrales complÚtes de S. Lie, elles n'existent que
pour des Ă©quations d'une forme toute particuliĂšre (').
» Par exemple : Pour admettre une intĂ©grale complĂšte de classe /i â i,
l'Ă©quation { 2) doit ĂȘtre linĂ©aire par rapport Ă p,, p.,, ..., p^ou indĂ©pendante
de ces derniÚres variables; pour avoir une intégrale complÚte de classe n,
l'Ă©quation (2) doit ĂȘtre indĂ©pendante de toutes les variables p.
» Eniin, pour admettre une intégrale de classe q, l'équation (2) doit satis-
faire Ă la condition que les n â q Ă©quations (\) quelconques, la premiĂšre y
comprise, Ă©tant rĂ©solues par rapport Ă p,, p^, ...,pâ-g, deviennent linĂ©aires pur
rapport Ă toutes les variables p.
Il Le fait constaté introduit un désaccord dans les considérations tradi-
tionnelles sur la généralité des notions de S. Lie. Car ce n'est que pour
des équations exceptionnelles qu'il y a à considérer, outre les intégrales
complĂštes classiques, encore celles de S. Lie. De plus, il y a encore Ă noter
que, en liant les variables x,, a:^, . . ., .ȉ par des relations, on modifie le
caractÚre primitif des équations aux dérivées partielles, en leur substituant
de nouvelles relations obtenues par S. Lie, comme résultat de certaines
Ă©liminations.
» Cependant, on lie intimement les recherches de S. Lie à la théorie des
équations aux dérivées partielles. Or, aprÚs tout, ce point exige bien des
réserves. Une intégrale complÚte de S. Lie étant un systÚme des intégrales
des équations canoniques, on conçoit manifestement que i'éminent géo-
mÚtre ne traite, en réalité, que de la théorie des équations canoniques. En
effet, toutes ses méthodes d'intégration ne cherchent qu'à associer les inté-
(') Gel érainenl géomÚlie s'en est occupé en 1898 dans son Méaioiie : Uebr
Beruhrungslransforinationen und Diffeienlialgleichungen {DericItLc u. cl. v. d.
/c. s. Gesel. der ]\ is., Leipzig).
3 12 ACADĂMIE DES SCIENCES:
grales des équations canoniques de façon à en tirer n -h i équations for-
mant un systÚme complet, sans se soucier d'ailleurs s'il détermine une in-
tégrale complÚte de Lagrange ou bien celle de S. Lie. Quant à la théorie
des Ă©quations aux dĂ©rivĂ©es partielles, son point le plus dĂ©licat consiste Ă
former un systĂšme complet de n -h i Ă©quations, de la maniĂšre que les va-
leurs/),, p^, ...,pâ prĂ©sentent prĂ©cisĂ©ment les dĂ©rivĂ©es partielles du pre-
mier ordre de la fonction z par rapport Ă x^, x.^, . ,., x^, ce qui n'arrive
que si notre systÚme complet est résoluble par rapport às et à toutes les/?.
Donc, pour tirer des recherches de S. Lie une conséquence relative aux
équations aux dérivées partielles, des considérations complémentaires sont
indispensables, concernant les relations entre les intégrales des équations
canoniques et celles des équations aux dérivées partielles. »
OPTIQUE. â Sur les changements de phase par rĂ©flexion normale dans le
quartz sur l'argent. Note de MM. J. Macé de Lépinay et H. Buissox.
« Les résultats qui font l'objet de cette Note ont été obtenus au cours
de recherches préliminaires sur l'application, à la mesure des grandes
épaisseurs, de la méthode que nous avons eu l'honneur de communiquer
antérieurement à l'Académie ( ' ).
» Pour cette mesure, on observe les anneaux des lames épaisses à faces
parallÚles (Lummer-Michelson), soit en lumiÚre réfléchie, soit en lumiÚre
transmise. Dans ce dernier cas, les deux faces de la lame doivent ĂȘtre fai-
blement argentées (Boulouch, Fabry et Pérot). Lorsque l'épaisseur de la
lame s'accroĂźt, cette derniĂšre disposition s'impose de plus en plus.
» En lumiÚre réfléchie, les divers systÚmes d'anneaux dus à la radiation
principale et Ă ses satellites s'enchevĂȘtrent d'autant plus que l'Ă©paisseur
de la lame est plus grande. En lumiĂšre transmise, chaque anneau brillant
étant trÚs étroit, ces divers systÚmes se séparent et il devient possible de
faire porter la mesure exclusivement sur la radiation principale.
» Mais alors se présente une difficulté. Des deux faisceaux interférents,
l'un a traversé directement la lame, l'autre s'est réfléchi deux fois dans
l'intérieur de la lame sur l'argent. Or, chacune de ces réflexions sous inci-
dence normale est accompagnĂ©e d'un changement de phase, par rapport Ă
la réflexion sur l'air, qui modifie l'ordre d'interférence. Il importe donc
d'en connaĂźtre la valeur.
(') Comptes rendus, l. CXXXV, p. 2S!3.
SĂANCE DU 3 AOUT ipoS. 3l3
» A ce sujet, nous ne pouvions considérer comme suffisants les résultats
des expériences de Wernicke (') et de Kath (^).
» Le dispositif mĂȘme des mesures d'Ă©paisseur nous a permis d'Ă©valuer
ce changement de phase. Nos expériences ont porté exclusivement sur le
quartz.
» Dans une premiÚre méthode, la lame étudiée (^) est argentée simultanément sur
les deux faces, à mi-hauteur seulement. Elle est recouverte d'un écran percé de deux
petites ouvertures : l'une. A, en face de la partie argentée ; l'autre, B, en face de la partie
découverte. tJne image monochroniatique de la source de lumiÚre ( tube de Michelson)
tombe sur l'ouverture B. On mesure en lumiĂšre rĂ©flĂ©chie le diamĂštre dâ du premier
anneau sombre. Déplaçant la lame, de maniÚre à substituer l'ouverture A à B, on
mesure en lumiĂšre transmise le diamĂštre c/, du premier anneau brillant.
» On en dĂ©duit les ordres d'interfĂ©rence au centre, pâ -+- hdl dans le premier cas et
^2 -+- lid\ dans le second, /?â et/?, Ă©tant des nombres entiers, dont l'un au moins est
inconnu, et h un coefficient connu.
» A part une petite correction, correspondant à la différence des épaisseurs
en A et en B, l'accroissement d'ordre d'interférence dû aux deux réflexions quartz-
argent est donné par
P-. âPo + ft {d\ âd-;) = qi + Ă2
7-2 Ă©tant entier et z^ fractionnaire.
» Ce nombre mesure le retard de phase, évalué en période, produit par la double
réflexion.
» Dans une seconde méthode, la région A n'est argentée que sur l'une des faces,
celle qui est opposée à la source, et l'on mesure les diamÚtres des anneaux sombres
réfléchis, c?, en A et d^ en B. A part la correction des différences d'épaisseur, le retard
de phase, produit cette fois par une seule réflexion, est
u De ces deux méthodes, la premiÚre s'impose dans le cas des fortes argentures ; la
seconde, dans le cas des faibles argentures. On réalise ainsi, chaque fois, les meil-
leures conditions de visibilité des anneaux.
» Pour les argentures moyennes, les deux mĂ©thodes ont pu ĂȘtre
employées simultanément, et nous ont donné un contrÎle et un renseigne-
ment précieux, nous permettant de déduire l'effet d'une seule argenture de
celui d'une argenture double, donné par la premiÚre méthode.
» Nous pouvons ainsi réunir l'ensemble de toutes nos déterminations
(') Wernicke, Wied. Ann., t. LI, p. 448 et I. LU, p.5i5; 1894.
C) Kath, Wied. Ann., t. LXII, 1897, p. SaS.
{') La lame a i"^"' d'Ă©paisseur. J^es satellites de la raie princi[iale n'interviennent
alors pas.
3l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dans un Tableau unique, s'Ă©tendanl depuis les argentures extrĂȘmement
faibles jusqu'Ă celles qui sont presque opaques.
Ăpaisseur d'argent
enitji(')- 'Ăź- V. B(').
73 » {') o,63 o,65
4o o,65 0,655 0,67
3- 0,63 0,64 0,65
3i 0,59 0,63 0,64
i5 0,61 o,63 o,63
i3 o,5o 0,56 0,57
7 o,5o o,3i o,36
5 o,i3 0,18 o,3o
» De l'examen de ces nombres ressortent les conclusions suivantes :
« 1° Pour chaque radiation, l'excédent fractionnaire e, tend vers zéro
avec l'Ă©paisseur d'argent. Comme il en est de mĂȘme du changement de
phase 7, +ÂŁ,, nous en concluons que y, = o. Il s'agit donc bien d'un
relard de phase, dont les valeurs se confondent avec celles de ^^ et sont
données par le Tableau précédent (^).
» 2° Ce retard de phase croßt d'abord avec l'épaisseur de la couche
d'argent, mais ne tarde pas à atteindre une valeur limite indépendante de
l'Ă©paisseur.
» 3° Celte valeur limite dépend peu de la longueur d'onde. Elle croßt
légÚrement quand celle-ci diminue. »
OPTIQUE. â FocimĂȘlre phologramrnĂ©lnque pour l'upUque microscopique
{instrument vérificateur de microscopes). Note de M. V, Legrqs, pré-
sentée par M. Marey.
(( Cet instrument, combiné par nous sur la demande et avec le concours
du constructeur M. Stiassnie qui l'a établi, est destiné à transporter, dans
la pratique courante de l'atelier de construction et des centres d'Ă©tudes
(') Les épaisseurs d'argent ont été mesurées par la méthode Fizeau.
('â ') R, V, B dĂ©signent les radiations rouge, verte, bleue du cadmiun.
(') La mesure n'a pu ĂȘtre faite, l'argenture Ă©tant opaque pour le rouge.
(*) S'il y avait ar«/jce de phase, comme nous avons toujours compté t, positive-
ment, 17, serait un entier nĂ©gatif, Ă©gal Ă â i ; l'avance aurait la valeur absolue i â ^i,
et comme cette avance doit tendre vers zéro quand l'épaisseur d'argent diminue,
e, tendrait vers 1, ce qui est contraiie au\ observations.
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 3l5
microscopiques, les résultais qui ont fait l'objet de notre Communication
(lu 29 janvier 1900.
» La base C est un cercle divisé : du centre iln plateau portant le vernier
s'élÚve une colonne verticale D, terminée par un manchon horizontal T.
Dans ce manchon coulisse, sous l'action d'une crémaillÚre et d'un pignon />,
une maĂźtresse-tringle, sur laquelle se meuvent, Ă©galement sous l'ac-
tion de pignons //, //', deux autres manchons portant les organes de la
partie optique. Ces divers manchons peuvent chevaucher l'un sur l'autre :
leurs déplacements sont mesurés par des verniers. Le manchon conduit
par// a en outre un mouvement lent commandĂ© par une visa tĂȘte divisĂ©e V.
» L'un des organes. A, de la partie optique représente le corps d'un
microscope ordinaire avec sa platine P. Son objectif peut recevoir, sur un
élément de revolver, un léger déplacement pour la mise au point paral-
lactique.
» La platine et la sous-platine sont pourvues de mouvements de cen-
trage et de rotation. La platine P peut recevoir les micromĂštres sur ses
deux faces. L'ouverture de la sous-platine est armée de mùchoires à vis de
serrage pour recevoir les systĂšmes optiques.
3l6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Distance FOCALE principale d'un objectif. â Cet objectif est ajustĂ© enO, et centrĂ©. Un
micromÚtre est fixé sur la platine P, la graduation tournée vers O, les traits verticaux.
» Le microscope est mis au point sur ce micromÚtre, et l'objectif O est amené en
contact avec lui, et baigné s'il y a lieu clans son liquide d'immersion. \ l'aide exclu-
sivement d'un seul des mouvements de la sous-platine, l'un ou l'autre selon la longueur
à mesurer, on met au point sur le micromÚtre l'image d'une verticale trÚs éloignée
fournie par l'objectif. La marche de la sous-platine donne déjà la distance frontale.
Par un mouvement de totalité de la maßtresse-tringle on amÚne à l'estime le point
nodal d'avant du systĂšme optique O, Ă l'aplomi) de l'axe de rotation. En agissant alors
sur le cercle on amĂšne successivemeut l'image de la verticale en coĂŻncidence avec
deux traits du micromÚtre symétriques par rapport au trait central. Si 2 /est l'inter-
valle de ces traits, 2 a l'angle observé, on a pour la longueur focale y,
/â = l cota.
» La différence entre/ et la distance frontale donne la position du point nodal.
» On dĂ©termine les mĂȘmes Ă©lĂ©ments pour l'autre extrĂ©mitĂ© de l'objectif en retour-
nant celui-ci entre les mĂąchoires de la sous-platine. Pour un objectif Ă court foyer il
pourra ĂȘtre nĂ©cessaire dĂ©faire usage dans cette dĂ©termination d'un micromĂštre minus-
cule, monté sur un tronc de cÎne qui s'engage dans l'objectif. Il peut arriver encore
que le foyer principal de ce cĂŽtĂ© tombe Ă l'intĂ©rieur de la lentille extrĂȘme. En ce cas,
on trace sur le sommet de cette lentille une petite croix noire, et l'on met successi-
vement au point avec le microscope cette croix et l'image des objets éloignés donnée
par l'objectif. L'intervalle dont le microscope a avancé représente la profondeur du
plan focal à l'intérieur de la croix noire.
» Oculaires. â La dĂ©termination des constantes des oculaires s'effectue de la mĂȘme
maniĂšre; et avec les mĂȘmes variantes selon les types.
0 Angle d'ouverture. â La sous-platine est complĂštement enlevĂ©e. L'objectif Ă
essayer est monté sur le microscope, et son foyer est amené sur l'axe de rotation. A
cet effet on fixe le micromÚtre sur la face postérieure de la platine. On amÚne le plan
de celte face à passer par l'axe de rotation, au moyen de repÚres tracés sur les man-
chons. On met au point sur le micromĂštre et on l'enlĂšve. L'angle d'ouverture est dĂšs
lors l'angle pour le parcours duquel le champ optique reste illuminé par une source
lumineuse unique et étroite située dans le plan d'horizon de l'axe optique, l^'ouvet-
titre numérique s'en déduit selon les conventions établies.
» Distorsion. â L'objectif Ă essayer est fixĂ© en O. Le microscope est pourvu d'un
grossissement faible, exempt de distorsion appréciable pour l'étendue du champ de
l'objectif O; ainsi que de la chambre claire à angle variable du D'' Malassez, M, calée
dans une position telle que les arĂȘtes du prisme soient verticales. On fait choix d'une
vue comprenant un certain nombre de verticales, qui donnent pour images, dans la
chambre claire, des droites verticales; dans l'objectif, des lignes plus ou moins incur-
vées. On amÚne l'une des droites à constituer la corde de l'une des courbes; et on lit
sur le micromĂštre la distance du sommet de la courbe au centre, la longueur de la
flÚche et la hauteur de corde correspondante. Il ressort de là une idée nette de l'erreur
dont peut ĂȘtre affectĂ©e du fait de la distorsion la mesure de la longueur focale ('). »
(') L'instrument se distingue essentiellement d'une simple réduction en miniature
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. S i -7
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Sur le tĂ©lĂ©ldnc. Note de M. L. Tokres,
présentée par M. Appell.
" Les appareils de dĂ©monstration que j'ai l'honneur de prĂ©senter Ă
l'AcadĂ©mie (' ) constituent un systĂšme que j'ai nommĂ© tĂ©lĂ©kine, destinĂ© Ă
commander de loin la manĆuvre d'une machine au moyen d'un tĂ©lĂ©graphe
avec ou sans fd.
» Il y a lieu d'établir une différence radicale entre le télékine simple et
le télékine multiple. Le premier sert à commander seulement un mouve-
ment à un degré de liberté (par exemple celui d'un levier qui tourne
autour de son axe); le second sert Ă commander plusieurs mouvements
dilférents.
» Le tĂ©lĂ©kine simple est constituĂ© par un appareil tĂ©lĂ©graphique qui, Ă
chaque signal transmis, fait avancer d'un pas une aiguille qui tourne sur
un cadran, comme dans le télégraphe Bréguet, et d'un servomoteur dont
les mouvements sont commandés par celte aiguille. On a recours à un
servomoteur Ă©lectrique, et le rĂŽle de l'aiguille se limite Ă entraĂźner un ou
plusieurs balais, qui glissent sans frottement appréciable sur un disque
garni de plots; la position de l'aiguille détermine l'établissement ou l'inter-
ruption des contacts qui peuvent avoir lieu entre les balais et les plots, et
rĂšgle, par ce fait, la marche du servomoteur.
>) La commande peut se faire de plusieurs maniĂšres; j'en indiquerai trois, qui me
paraissent particuliÚrement intéressantes. Nous supposerons, pour fixer les idées, que
l'aiguille de l'appareil tĂ©lĂ©graphique commande un servomoteur destinĂ© Ă manĆuvrer
la barre du gouvernail d'un bateau.
» 1° Commande directe. â L'aiguille sert elle-mĂȘme de commutateur; elle doit
admettre trois positions, qui correspondent au repos, Ă la marche en avant et Ă la
marche en arriĂšre du moteur. Cela permettra d'amener chaque fois le gouvernail Ă la
position voulue.
» 1° Orientation arbitraire du gouvernail par rapport au bateau. âSur le mĂȘme
axe que l'aiguille de l'appareil télégraphique est monté un disque D, en matiÚre iso-
lante, qui porte deux plots, P, P', en forme d'arc de cercle, embrassant chacun un.
du banc d'optique classique, par la méthode photogramraétrique de détermination
des constantes fondamentales. Les détails de son emploi et la discussion des erreurs
de la méthode, tant en Photographie qu'en Microscopie, sont exposés dans un Ou-
vrage : la Focimétrie photogramniétrique, actuellement à l'impression.
(') Une boßte pourvue d'une hélice et d'un gouvernail, dont les mouvements
peuvent ĂȘtre commandĂ©s Ă distance au moyen de la tĂ©lĂ©graphie sans fil.
C. K., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N« 5.) 4 2
3l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
angle presque égal à deux droits et laissant entre eux deux espaces E, E' diamétrale-
ment opposés. Ce disque n'a aucune liaison niécaniijue avec l'aiguille et peut tourner
librement. L'aiguille porte un balai qui glisse sur les deux plots P, P'. Un courant
Ă©lectrique qui passe par le balai et par le plot avec lequel il est en contact, fait que le
disque D, commandé directement par le servomoteur, tourne dans un sens quand le
contact a lieu avec P et dans le sens contraire quand il a lieu avec P' ; cela a pour
clï'et, un moment de réflexion le fait comprendre aisément, de ramener un des
espaces E, E', toujours le mĂȘme, en contact avec le balai; en d'autres termes : le disque,
entraĂźnĂ© par le servomoteur, marche de telle sorte que le diamĂštre E, E' prend la mĂȘme
orientation que le balai.
» 3° DĂ©lermination arbitraire du rhiimb du bateau. â Imaginons un disque A
qu'on peut orienter arbitrairement, comme le disque D du cas antérieur; montons une
boussole sur l'axe de ce disque, et dans sa périphérie deux buttoirs B, B', entre les-
quels est emprisonnée une des extrémités de la boussole, tout en lui laissant un cer-
tain jeu, de façon qu'elle ne touche pas les deux buttoirs en mĂȘme temps. La boussole,
en touchant un des buttoirs, Ă©tablira un courant et fera marcher le servomoteur dans
un certain sens si le courant passe par B, et dans le sens contraire s'il passe par B' ; le
servomoteur agira directement sur le gouvernail et le déviera, dans chaque cas, de
façon à faire que le diamÚtre du disque A équidistant de B et de B' vienne se placer
dans la direction du méridien magnétique. Or, comme l'on peut orienter arbitraire-
ment ce diamĂštre par rapport au bateau, on peut, en somme, orienter le bateau par
rapport au méridien magnétique.
» Le tĂ©lekiiie multiple sert Ă manĆ ivrer plusieurs appareils A,, Ao,
A3, ... avec une seule ligne de télégraphie sans fil. Pour faire que chaque
signal agisse sur l'appareil auquel il est destiné, et non pas sur un autre, on
met Ă profit la diffĂ©rence de durĂ©e de ces signaux, diffĂ©rence analogue Ă
celle qui existe entre les points et les traits du télégraphe Morse. A cet effet,
il y a un appareil, nommé distributeur, qui envoie chaque trait dans un cir-
cuit Y et chaque point dans un circuit a.
>) En passant dans le circuit y le courant fait avancer d'un pas une
aiguille C, qui sert de commutateur.
M Le courant du circuit y. agit chaque fois sur l'un des appareils A,, A^,
A, ... ; sur celui qui est en circuit quand le courant passe, et c'est préci-
sément l'aiguilleC qui, par sa position, que nous pouvons régler arbitraire-
ment, dĂ©terminera l'entrĂ©e en circuit de tel appareil que nous voudrons, Ă
l'exclusion de tous les autres.
» Les organes mécaniques du commutateur et de chacun des appareils A,, Aj, A3 . . .
Ă©tant les mĂȘmes que ceux d'un tĂ©lĂ©kine simple, il me suffira de donner une description
sommaire du distributeur.
» Il comprend : i" une piÚce M, d'inertie relativement considérable, qui porte deux
plots P, P', et tend Ă tourner autour d'un axe, sous l'action d'un ressort qui la pousse;
2° une piĂšce N, qui, dans sa position normale, empĂȘche la piĂšce M de tourner, et qui
SĂANCE DU 3 AOUT IQoS. 3ig
porte un plot ti, lequel peut, dans certains cas, entrer en contact soit avec P, soil
avec P'.
» Tout signal électrique reçu, point ou trait, agit sur un éiectro E, qui déplace la
piÚce N et permet le mouvement de la piÚce M, entraßnée par le ressort; dÚs que le
courant cesse, un ressort antagoniste de l'Ă©lectro R ramĂšne la piĂšce N, et dans ce
mouvement de retour, le plot-n: vient en contact soit avec P, soit avec P'; cela dépend
de l'angle parcouru pendant la durée du signal, point ou trait, par la piÚce M qui est
Ă entraĂźnement lent Ă cause de son inertie.
» Quand le courant passe par P, il agit sur le commutateur ; quand il passe par P', il
agit sur l'appareil A,- qui se trouve en circuit; dans les deux cas, il agit sur un Ă©lectro
dont l'action remet les piĂšces M et N dans leur position normale, prĂȘtes Ă recevoir un
nouveau signal.
» Parmi les nombreuses applications dont le télékine est susceptible, on
peut signaler les essais de ballons dirigeables, qui pourraient ĂȘtre rĂ©alisĂ©s
avec une économie trÚs considérable et sans aucun danger jiour l'expéri-
mentateur; et la direction des torpilles sous-marines, qui serait particuliĂš-
rement intéressante, si l'on peut obtenir la syntoniedu télégraphe sans fil,
pour empĂȘcher que l'ennemi puisse envoyer des signaux et perturber la
commande de l'appareil ('). »
CHIMIE PHYSIQUE. â Nouvelles lois de tonomĂ©trie, quon peut dĂ©duire
des expériences de Raoulf. Note de M. E. AVickersiieimer.
« Nous adopterons, dans ce Travail, les notations de Raoult ainsi que
le numérotage des équalions qu'il fait figurer dans son Ouvrage Tono-
métrie (-).
» L'équation de Clapeyron-Clausius devient, par une transformation
facile,
/désignant la tension de vapeur du dissolvant, T la température absolue,
M' le poids moléculaire, L^ la chaleur latente de vaporisation, d' la densité
de vapeur latente réelle, rfla densité de vapeur théorique.
)) Si l'on considĂšre une dissolution aqueuse Ă©tendue dont l'abaissement
(') Qu'il me soit permis de remercier M. KĆnigs, qui m'a ouvert son laboratoire
de Mécanique de la Sorbonne et m'a donné toute sorte de facilités pour y construire
le télékine, et aussi à M. 0. Rocliefort, qui m'a prÚle les appareils de télégrapliie sans
fil nécessaires à mes expériences, et m'a aidé à les régler en vue de cette application.
(-) Collection Scienlia, igoo. C. Naud, Ă©diteur, Ă Paris.
020 ACADEMIE DES SCIENCES.
du point de congélation est C et qui, à cette température de congélation,
possĂšde une tension de vapeur/', ou a
oĂč L est la chaleur latente de fusion de la glace, T la tempĂ©rature de
congélation de l'eau pure.
)) D'autre part, d'aprĂšs la loi de Raoult et Recoura, '^âjâ est propor-
tionnel à -y» quelle que soit la température; on peut donc écrire, quelle
que soit la température T',
(r5)
(^X-
â âąs»*,.,.
xCV
/ Jt
substituant T'
Ă T dans (2),
on a
(i5)'
a
~ L, X M'
X 5
dV ^ '
988.
» Dans cette Ă©quation, on peut remplacer-^ par - â « si l'Ă©lĂ©vation
» de la température d'ébullition (ici T) de la dissolution n'excÚde pas
» trop un degré « comme le dit textuellement Raoult. Divisant ensuite,
membre Ă membre (i ')) et (i5)', il vient
/ N CL, T^
» Je crois ĂȘtre le premier Ă signaler cette loi qui a Ă©chappĂ© Ă Raoult
aubsi bien qu'aux auteurs tels qu'Arrhénius et Van't Hoff qui ont discuté
les résultats de Raoult. Cette loi peut s'énoncer ainsi :
» PremiĂšre loi. â Les dĂ©penses de chaleur nĂ©cessaires pour sĂ©parer d'une
dissolution une mĂȘme fraction du dissolvant Ă l'Ă©tat solide ou Ă l'Ă©tat de
impeur sont dans le rapport du carré des températures absolues de congélation
et d'Ă©buUuion.
» Raoult, se^bornaiiL Ă comparer les Ă©quations ( i ) et (i3) oĂč T reprĂ©-
sentait le point de glace dans chacune d'elles, était arrivé à l'équation
CL, =:-- A [.2
et la loi qu'elle exprime est un cas particulier de la mienne. Il va de soi
que la loi que je viens de formuler n'est valable que d.ins les limites, indi-
quĂ©es par Raoult, oĂč les Ă©quations (i3^ et (r5) sont vraies, c'est-Ă -dire
pour les dissolutions Ă©tendues.
SĂANCE DU 3 AOUT igo^. Sai
>) La premiÚre loi tonométrique, dite loi de Eaoult, s'écrit ainsi :
(21) PP '^' = ^ '^"''^^ âą '
A s'appelle la diminution moléculaire de tension de vapeur, M désigne le
poids moléculaire de la substance fixe dissoute, P le poids de cette sub-
stance dissoute dans loos du dissolvant.
» La deuxiÚme loi, dite de Raoult et Recoura, s'écrit ainsi :
(«'.)
/ â /' iMxioo d'
M
M'
28,8
! 1
l'oĂč
_ A
X
roo
/.P M' ~~ ci
» Comparant (i4) à (21), il vient
/ox A X 100 d'
» Or, par définition, r/~
(P') rf'=Ăźl^ = Bconsl.
» Avant d'interpréter ce résultat, il faut se rappeler que la loi de Raoult
est restreinte Ă un mĂȘme dissolvant, tandis que celle de Raoult et Recoura
est tout à fait générale; mais l'une et l'autre supposent les dissolutions
Ă©tendues.
» Revenons à l'équation (P') ; elle peut s'énoncer ainsi :
» DeuxiĂšme loi. â Quelle que soit la substance fixe (^non Ă©leclrolYte) dis-
soute dans un dissohanl donné, la densité de la vapeur saturée de la dissolution
est constante, c est-à -dire indépendante de la nature et du poids de la sub-
stance dissoute, lorsque la dissolution est Ă©tendue.
» Si l'on mesure la densité de la vapeur émise par un dissolvant conte-
nant des substances organiques quelcon<jues, ma deuxiĂšme loi permettra
de fixer le degré de précision de celle de Raoult; ensuite, si l'on répÚte
l'opération successivement avec des dissolvants différents, on vérifie de
mĂȘme celle de Raoult et de Recoura.
» Lorsque les dissolutions sont concentrées, la densité de vapeur
saturée devient une fonction assez compliquée de la tension de vapeur, du
poids de la substance dissoute, de son poids moléculaire et de celui du
dissolvant
' _ / â /' iooM + l\\l'
u) " â '^7^ ^ 28,8.PMM' '
par application de la formule {11 bis) de l'Ouvrage^de^Raoult.
32 2 ACADĂMIE DES SCIENCES,
» Je signalerai, pour terminer, unecorrection à faireau coefficient 1,988,
qui est trop élevé de jf^ environ.
1) Ce coefficient provient de la réduction de l'expression numérique
18,596 X 760 X 28,8
-it5 X 373 X I , agS^
}> En effectuant les opérations arithmétiques, on trouve 1,9833.").
» Remarque. â T' dĂ©signant la tempĂ©rature absolue dĂ©bullilion, la for-
mule d'Arrhénius (27) s'écrit
A T'^
p X M = 0,01988 J-;
T désignant la température de congélation, la formule de Van't Hoff (28)
s'Ă©crit
p X M = 0,01988 y--
Divisant membre Ă membre, on a
AL= _ T'^
ce qui est exactement ma premiÚre loi. »
PHYSIQUE. â Courbes de pression des systĂšmes unwananls qui comprennenl
une phase gazeuse. Note de M. A. IĂźouzat.
,< J'ai montré {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i395 et t. CXXXVH,
p. 175) que les courbes de dissociation des systĂšmes sol. ^ sol. + gaz. et les
courbes de sublimation (courbes sol. ^ gaz.) peuvent ĂȘtre rangĂ©es dans un
mĂȘme groupe et sont reliĂ©es par la loi suivante : le rapport des tempĂ©ra-
tures absolues correspondant Ă une mĂŽme pression dans deux systĂšmes
quelconques du groupe est constant quelle que soit la pression.
» Les courbes liq.^^ sol.+ gaz. ne se déduisent pas des courbes du pre-
T
mier groupe d'aprĂšs la loi =^ â const.; mais elles forment un deuxiĂšme
groupe, dans lequel la mĂȘme relation est vĂ©ri fiĂ©e. Les courbes sol. ^ liq. H-g:!/..
constituent de mĂȘme un troisiĂšme groupe. J'ai trouvĂ© sept e\.emples du
deuxiĂšme groupe; le troisiĂšme groupe comprend la classe importante des
hvdratesde gaz. Les courbes liq.^liq.-t- gaz. sembleraient devoir former
un quatriĂšme groupe, qui comprendrait aussi les courbes de vaporisation
(courbes liq.^gaz.); mais les exemples de courbes liq.^ liq . -t- gaz.
manquent jusqu'ici.
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 323
» Il y a lieu d'observer que les systÚmes du premier groupe
(sol. ^ sol. + gaz. et sol. ^ gaz.)
ne renferment que des phases jjures. Au contraire, dans les autres sys-
tĂšmes, le liquide peut dissoudre partiellement le solide et le gaz; on con-
çoit que, par suite de ce phénomÚne secondaire, la loi soit vérifiée avec
moins d'exactitude; les hydrates de gaz trĂšs solubles, comme ceux Ăźle
l'acide chlorhydrique et de l'acide bromhydrique, s'Ă©loignent mĂȘme nette-
ment des autres composés de leur groupe.
T
» De la relation ^ = const. il résulte que, lorsque deux courbes d'un
mĂȘme groupe ont un point commun, elles doivent coĂŻncider. Qu'arrive-t-il
quand deux courbes de groupe différent se rencontrent? Pour s'en rendre
compte, il n'y a qu'à comparer les rapports des températures absolues qui
correspondent à deux pressions déterminées dans chaque systÚme. On voit,
de celte façon, qu'en un point déterminé du plan une courbe sol.^liq. -h gaz.
fait en général avec l'axe des températures un angle plus grand qu'une
courbe sol. ;^ sol. -f- gaz. ou sol. ^ gaz. ; celle-ci un angle plus grand qu'une
courbe liq. ^ gaz. ; cette derniĂšre enfin, un angle plus grand qu'une courbe
liq.^ sol.-t- gaz.
» A litre d'exemple, j'indiquerai pour quelques systÚmes de chaque groupe
le rapport =7^ des tempĂ©ratures absolues qui correspond aux. pressions de 900âą"' et
de Soo"""; les Tableaux complets paraßtront dans un Mémoire détaillé.
T
Valeurs de ^' - â
Groupe 1.
sol. ^^ liq. -+- t;az.
Hydrate de CH=' Cl.... i,o33
Hydrate de Cl i ,o32
(iroupo \\-
sol. :^ sol. -(- gaï et sol. :;± gaz.
AzH<Cl,3 .VzH' 1,070
ZnCF,6 KĂŻW 1,070
CO-Az^H'' (sol^gaz). 1,062
Groupe III.
liq. z^z^z.
Cl
G«HM''
ÂŁ ,100
CH^COCH
' ."97
<iruii)ic IV,
liq. ;-- 5ul. â +- gaz.
-VzO'AzHMAzH'... i.ioç,
SeO-,2HCl 1,111
AzH'I, 3AzH3 1,098
» En résumé, on peut distinguer quatre groupes de systÚmes univariants :
le groupe I des systÚmes sol. ç^ liq. -f- gaz, le groupe II des systÚmes
sol. ^ sol. -f- gaz et des systĂšmes sol. "gaz, le groupe III des systĂšmes
liq. ^liq. -i- gaz et des systĂšmes liq.-^gaz, le groupe IV des systĂšmes
liq. ^sol. -t- gaz. A ces quatre groupes s'applique la loi suivante : le rapport
des tempĂ©ratures absolues correspondant Ă une mĂȘme pression dans deux sys-
tĂšmes quelconques d'un mĂȘme groupe est constant quelle que soit la pression.
324 ACADĂMIE DES SCIENCES.
D'aprĂšs la formule de Clapeyron, cette proposition est Ă©quivalente Ă une
autre : la vanalin/i d'entropie rjiii résulte de la mise en liberté d'une molécule
de gaz sous une pression dĂ©terminĂ©e a la mĂȘme valeur pour tous les systĂšmes
d'un mĂȘme groupe. D'autre part, quand quatre courbes de groupes diffĂ©rents
se rencontrent, les angles formés par leurs tangentes avec l'axe des tem-
pératures vont en général en décroissant de la courbe I à la courbe IV. Il
résulte de là , d'aprÚs la formule de Clapeyron, que les variations d'entropie
qui correspondent au passage d'une molécule de l'état solide ou de l'état
liquide à l'état gazeux sous une pression déterminée décroissent aussi du
groupe I au groupe IV. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Dosage de la pyridine en solution aqueuse.
Note de M. Maurice François, présentée par M. H. Moissan.
« Il n'existe pas de procédé exact permettant de doser la pyridine en
solution. Le dosage au moyen d'un acide titré, en présence des indicateurs
colorĂ©s, ne donne pas de rĂ©sultats satisfaisants, mĂȘme entre des mains
habiles. J'ai essayé une méthode employée pour les alcaloïdes et consistant
Ă ajouter, Ă la solution Ă titrer, un excĂšs de solution d'iode dans l'iodure de
potassium et à titrer l'iode resté en solution aprÚs dépÎt du periodure de
pyridine cristallisée décrit par MM. Prescott et Trowbridge ('). Malheu-
reusement, je me suis aperçu que la pyridine n'est pas entiÚrement préci-
pitée et que la composition du dépÎt est variable.
» Le dosage à l'état de chloraurate m'a fourni, au contraire, des résultats
trÚs précis. Les développements que j'ai donnés sur l'existence de plusieurs
combinaisons de pyridine et de chlorure d'or (-) montrent qu'il n'Ă©tait pas
permis de décider a priori si le dosage à l'état de chloraurate était appli-
cable; je demande la permission d'exposer briÚvement la méthode.
» Elle repose sur les faits suivants :
» i" Les diverses combinaisons de pyridine et de chlorure d'or étant chaufTées en
présence d'acide chlorhjdrique et de chlorure d'or retournent toutes à l'état de chlor-
aurate ordinaire C^H» AzHGl. AuCP.
M 2° Le chloraurate ordinaire supporte la température de ioo° sans changer de
poids et sans s'altérer en aucune façon. Si Ton met dans une petite capsule tarée un
(') Prescott et Trowbridge, Amer. chem. Society, t. X\ 11, p. 865.
(^) Comptes rendus, 22 juin igo3.
SĂANCE DU 3 AOUT ipoS. 325
poids déterminé de cldoraurate, si on le dissout dans l'eau additionnée de quelques
gouttes d'acide cidoihydrique, qu'on Ă©vapore au bain-marie bouillant et qu'on pĂšse
aprÚs séjour dans un exsiccateur, on observe que le poids du cliloraurate n'a en aucune
façon varié.
» 3° Le cliloraurate C H' AzH CI .Au CP est sensiblement insoluble dans l'éther pur,
tandis que le chlorure d'or y est trÚs soluble. En laissant en contact prolongé à une
température constante de 30° l'éther pur avec un excÚs de cliloraurate pur, pesant le
rĂ©sidu d'Ă©vaporation de looâą' d'Ă©lher saturĂ© et renouvelant plusieurs fois la mĂȘme
expĂ©rience sur le mĂȘme cldoraurate, j'ai trouvĂ© que loo""' d'Ă©tlier dissolvent os, oo8
de chloraurate (à la température de 20"), correspondant à o5,ooi5 de pyridine.
» Marche du dosage. â La pyridine Ă©tant supposĂ©e amenĂ©e Ă l'Ă©tat de solution
aqueuse diluée ou à l'état de chlorhydrate dissous, on mesure de cette solution une
prise d'essai correspondante os, loo au moins de pyridine; on la place dans un verre de
BohĂȘme cylindrique de I25'">% y ajoute 20 Ă 3o gouttes d'acide chlorhydrique, puis un
excÚs de chlorure d'or pur dissous. Il se forme un précipité et l'on est assuré qu'il y a
un excĂšs de chlorure d'or si la liqueur surnageante est fortement jaune. On porte alors
sur un baia-marie, de préférence en faisant plonger la partie inférieure du verre dans
la vapeur; on évapore à siccité. AussitÎt que l'évaporation est complÚte et qu'on ne
perçoit plus l'odeur d'acide chlorhydrique, on porte dans un exsiccateur pour éviter
que la matiÚre desséchée absorbe l'humidité. On lave alors le dépÎt rapidement par
décantation avec de l'éther pur exempt d'aldéhyde et l'on reçoit les liquides de lava<^e
sur un fdtre sans plis; on fait ensuite passer le précipité sur le filtre au moyen d'un jet
d'éther et on lave le fdtre à l'éther. La présence d'un excÚs de chlorure d'or se reconnaßt
au début à ce que l'éther s'est coloré en jaune, la fin du lavage à ce qu'il passe inco-
lore. Ces opérations exigent au plus 50'^^"'' d'étlier.
» Le verre retenant un peu de chloraurate adhérent, on le lave avec de l'eau dis
tillée bouillante qui dissout le chloraurate; on réunit cette eau de lavage dans une pe-
tite capsule de Saxe tarĂ©e et on l'Ă©vaporĂ© au bain-marie; dans la mĂȘme capsule on
ajoute le filtre, on recouvre d'un couvercle et l'on chaufl^e trÚs modérément pour char-
bonner le filtre. La capsule est ensuite découverte et la calcination peut se faire sans
crainte de pertes. On pÚse l'or resté comme résidu.
» A 196,6 d'or correspondent 79 de pyridine.
» La pyridine se laissant entraĂźner par la vapeur d'eau avec une extrĂȘme facilitĂ©, il
est généralement possible de l'amener à l'état de solution aqueuse ou de chlorhvdrate
dissous en la mettant en liberté par un réactif approprié et faisant un entraßnement
par la vapeur d'eau. Il convient de faire suivre le réfrigérant de Lieblgd'un tube effilé
plongeant de quelques centimÚtres dans l'acide chlorhydrique dilué qui retient les
vapeurs de pyridine entraßnées au début. Cet acide est placé dans un matras jaugé et
l'on recueille 100''°'". La pyridine est si facilement entraßnée qu'elle passe presque en
entier dans les 10 ou 20 premiers centimÚtres cubes. Pour les composés contenant de
l'iodure de mercure et de la pyridine, on place la prise d'essai dans un petit ballon
avec i5s d'iodure de potassium et is de potasse en solution Ă©tendue et l'on fait passer
la vapeur.
» VĂšrificaUons. â Pour vĂ©rifier l'exactitude de ce procĂ©dĂ© de dosage, on a emplovĂ©
des solutions de pyridine de titre dĂ©terminĂ©. Celles-ci ne peuvent guĂšre ĂȘtre obtenues
C. R., 1903. 5« Semestre. (T. CXXXVII, N" 5 ) V'
336 ACADĂMIE DES SCIENCES.
en parlant de pvridine libre qu'il est difficile d'obtenir absolument pure et sĂšche. On a
préféré préparer et purifier par plusieurs cristallisations des sels de pvridine et Ton a
choisi parmi ceux-ci l'azotate et le tartrate acide. Ce dernier, que l'on obtient facilement
trÚs pui-, est un des rares sels de pvridine non déliquescents.
>t Qn pesait exactement une prise d'essai de ces sels dans un matras, on mettait la
pyridine en liberté par addition de soude et l'on entraßnait par la vapeur d'eau; on
recueillait ainsi à l'état de dissolution un poids absolument déterminé de pyridipe.
» Ep efiecluant alors le dosage suivant le mode indiqué plus haut, on a trouvé
En partant de o8,25oG d'azotate o?,347 d'or Théorie : o?,346
En partant de 0% 2^6 de tartrate acide os,2o8 d'or Théorie : o«,2io
CHIMIE ORGANIQUE. â Si/r les amides secondaires. Note de M. Tarbouriech,
présentée par M. A. Ha lier.
« \. Amides mixtes ou dissymĂ©triques. â Dans une Noie prĂ©cĂ©dente ('),
j'ai montré que les chlortires d'acides agissant sur les amides primaires en
tube scellé à la température de iio"-ii5° donnent lieu à la formation
d'amides secondaires.
). L'un des avantages de cette méthode est de permettre l'obtention
d'amides secondaires mixtes ou dissymétriques, de formule générale
R- AzU -R',
dans laquelle R et R' représentent deux radicaux différents d'acides gras.
1) I^a préparation de ces corps se fait dans les conditions indiquées au sujet des
amides secondaires symétriques, c'est-à -dire en chaufl'ant l'amide et le chlorure
d'acide, mélangés en proportion moléculaire pepclsnt siv heures. Toutefois le rende-
ment est moins avantageux que dang le cas précédent. Il y a souvent forniation de
chlorure d'ammonium et d'une quantité variable de nitrile. La séparation de l'amide
secondaire se fait en distillant dans le vide au bain-marie l'excĂšs de chlorure 4'^cide
et le nitrile formé ef. dissolvant dan^ l'eau bouillante le résidu. J'ai pu obtenir par cette
méthode les composés suivants :
» Butyropropionamide. â Be)le^ lamelles blanches fontjant Ă log".
!> /ioĂM^/roprpyOJo^flw/f/p. â Fines-aiguilles fondant Ă i4o".
» hovalĂ©ropropionnmide . â Amas feutrĂ© d'aiguilles blanc|ies fondant Ă 68°.
)) hçhulyrotmlyrqmide. â Point de fusion, io3".
» IsovalĂ©rohutyramide. â Point de fusion, 88".
» ^obntyroisovali>ramide. â Point 4e fusion, 94".
» IsobutvrovalĂ©rainide. â I^oint de fnsion,84''.
(') Comptes rendes, t. C.VXXVll, p. 128.
SĂANCE DU 'i AOUT I(j()3. 'iij
» II. Quelques propriétés des amides secondaires.
» SolubilitĂ©. â Les amides secondaires sont trĂšs solubles dans l'Ă©lher, assez, solubles
dans l'alcool forl, le benzĂšne, le xyiĂšne. L'Ă©vaporaiion de ce dernier dissolvant permet
en général de les obtenir sous forme de trÚs beaux cristaux. La solubilité dans l'eau
va en diminuant au fur et à mesure qu'augmente la richesse en carbone; la diacéta-
niide se dissout facilement dans l'eau, la dipropionamide est peu soluble, la dibulyra-
mide et ses homologues supérieurs sont à peu prÚs insolubles.
» VolatilitĂ©. â Les amides secondaires se volatilisent Ă des tempĂ©ratures relati-
vement basses. Quand le point de fusion est assez élevé, comme pour la propiona-
mide (iSS"), le corps se volatilise avant que l'on atteigne le point de fusion. D'une
maniÚre générale, la volatilisation de ces composés est déjà notable à partir de 100°.
» RĂŽle chimique. â On pourrait penser (|ue les amides secondaires possĂšdent, de
mĂȘme que les amides primaires, la propriĂ©tĂ© de se combiner Ă divers chlorures mĂ©tal-
liques pour donner des sels doubles, tels que chloroplatinates, chloroaurales, etc.
Cependant il n'en est rien.
» Si l'on dissout dans la plus petite quantité possible d'alcool froid i molécule de
chlorure de platine et si l'on mélange cette solution avec une deuxiÚme solution faite
à chaud de 3 molécules d'amide secondaire (dipropionamide) dans l'alcool, on con-
state, par le refroidissement de la liqueur, que la dipropionamide recristallise sans
qu'elle soit entrée en combinaison avec le chlorure de platine.
» Si d'autre paßt on évapore justju'à siccilé au bain-marie le mélange ci-dessus aci-
dulé par l'acide chlorhydrique, on observe pendant l'évaporation le dégagement d'acide
propionique et la formation d'un précipité nettement cristallin, qui, aprÚs lavage avec
un mélange éthéro-alcoolique, présente à l'analyse la composition du chloroplatinate
d'ammoniaque.
» Dans le mĂȘme sens, une solution benzĂ©nique concentrĂ©e et froide d'acide picrique
étant mélangée avec une solution benzénique et chaude de dipropionamide, on cons-
tate, par le refroidissement, la formation de cristaux qui, aprĂšs plusieurs recristallisa-
tions dans le benzĂšne bouillant, possĂšdent le point de fusion de la dipropionamide
pure.
» Il résulte des faits ci-dessus : i" que l'introduction dans sa molécule
d'un deuxiĂšme radical d'acide fait perdre Ă la propioiiarhide son caractĂšre
basique et la propriété qu'ont les amitiés primaires de se combiner à cer-
tains chlorures métalliques et à l'acide picrique; 2" qu'eu présence des
acides minéraux la dipropionamide est rapidement hydrolysée avec trans-
formation en sel ammoniacal. »
;i-28 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGAMQUF,. â RĂ©duction des Ă©llicrs-sels des acides Ă fonction
complexe. Note de MM. L. Ißouveallt et G. Ißlaxc, présentée par
M. A. Haller.
« Nous avons soumis à la réduction, au moyen du sodium el de l'alcool
absolu, des élhers-sels d'acides non saturés, d'acides-alcools, d'acides
[i-cétotiiques et d'acides bibasiques.
» Acides non saturĂ©s. â L'olĂ©ate tl'Ă©lli^ le, dans lequel la double liaison esl Ă©loignĂ©e â
du carboxélliyle, nous a fourni l'aZcoo/ o/cï^ß/e C* H'" O, liquide incolore bouillant
Ă 207° sous i3âą"\ Cet alcool se combine Ă l'isocyanale de phĂ©nyle en donnant une phĂ©-
nvlurélhane cristallisant partiellement; les cristaux fondent à 38°.
» Le p-hexylcrolonale d'Ă©thyle ^°i|^'^G = CH â GO^CMJ-', produit de dĂ©shydra-
tation du |"ip-lieN.ylniétliyl-fi-oxypropionate d'élliyle (obtenu par la condensation de la
métliylhexylcétone avec l'iodacétate d'élhyle sous l'inlluence du zinc), a donné nais-
sance Ă un alcool saturĂ©, le 3-mĂ©tliylnonanol ^^CH â CH-â CII-OII, liquide
incolore bouillant Ă ) i4°-i iB" sous i4âą"'.
» La double liaison a été également réduite dans le cinnamate d'étliyle (jui a fourni
de l'alcool phénylpropylique.
» Acides-alcools. â Les Ă©tliers des acides-alcools que nous avons expĂ©rimentĂ©s ne
se réduisent pas d'une maniÚre réguliÚre. Le phénylglycolate d'étliyle ne nous a fourni
qu'une trace de phényiglycol.
)> Le p-oxy-^p-hexylmétliylpropionate d'étliyle et l'Iiydroxygéraniate d'étliyle qui
proviennent de la condensation de la métli>lliexylcétone et de la méthylliepténone
avec l'iodacétate d'étliyle, subissent dans l'hydrogénation la décomposition inverse;
ils donnent les produits d'hydrogénation (alcool secondaire et pinacone) des acétones
génératrices et de l'acétate d'éthyle.
» Acides ^-cĂ©toniques. â Mes recherches ont portĂ© sur les Ă©thers acĂ©tylacĂ©tiques
mono et disubstitués. Dans tous les cas, le phénomÚne d'hydrogénation est accom-
pagné du dédoublement de la molécule par fixation d'une molécule d'alcool
CH»- GO - G â GO^CHI' + G^H'O = CWâ GO^G^ IP + Cil - G(3^'GM1'.
/\ . /\
R R' R R'
)) Ghacun des deux Ă©thers est alors rĂ©duit pour son compte. La rĂ©action extrĂȘme-
ment nette pour les éthers acétylacétiques disubstitués se fait moins bien dans le cas
des éthers monosubslitués.
)) Nous avons préparé l'alcool isobutylélhylique par h\drogénation de l'éther iso-
butylacétvlacétique et l'alcool méthylpropyléthylique au moyen de l'éthei' méthylpro-
pylacélylacétique ; ces deux alcools étaient déjà connus.
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 829
i> Cette réaction est intéressante en ce qu'elle permet d'obtenir trÚs simplement des
alcools primaires de constitution compliquée.
» Acides hibasiques. â En principe, en rĂ©duisant les Ă©thers des acides bibasiques,
on obtient les glycols biprimaires correspondants, mais l'obtention de ces glycols est
extrĂȘmement laborieuse pour les acides bibasiques les plus simples, Ă cause de la
solubilité dans l'eau et de l'insolubilité dans l'éther des glycols obtenus; il est trÚs
difficile de les séparer de la soude et des sels.
» Nous avons, de plus, constaté que tous les étiiers d'acides bibasiques susceptibles
de se condenser sous l'induence du sodium ou de l'étliylate de sodium, se réduisent
trÚs mal : ils sont en efTet transformés en dérivés sodés qui les font échapper à la réac-
tion. C'est ce qui arrive pour les éthers de la plupart des acides des séries succinique
et adipique.
» Nous avons obtenu avec l'ofa-diméthylsuccinate d'éthyle le 2-dimélhyIbutane-
diol 1/4, liquide incolore et visqueux, bouillant Ă laS" sous 10âą'".
» L'oia-diméthylglutarate d'éthyle nous a fourni le 2-diméthylpentanediol i5 bouil-
lant Ă i34° sous joâą".
» La réduction de l'adipate d'éthyle est particuliÚrement laborieuse; elle nous a
fourni une trÚs petite quantité d'hexanediol iG, bouillant à iSi" sous 12""", fondant
à 35°, identique au produit récemment obtenu par M. Hamonet {Comptes rendus,
t. CXXXVI, p. 245).
» Le p-méthyladipate d'éthyle conduit au o-méthylhexanediol 16, liquide visqueux,
bouillant à i55° sous 12""".
» L'hydrogénation des éthers méthyliques des acides subérique et sébacique se fait
beaucoup plus facilement. On obtient, dans le premier cas, l'octanediol 18 qui distille
à 172° sous 20""", et forme, aprÚs cristallisation dans un mélange d'alcool et de benzÚne,
de beaux cristaux fusibles à 63°; dans le second cas, le décanediol 1. 10 qui bouta
179° sous 1 1'""' et cristallise aussitÎt. Il se dépose du benzÚne en magnifiques cristaux
incolores fondant à 71°, 5. »
CHLMIE ORGANIQUE. â Action de la phĂ©nylhydrazine sur les bromures et
iodures alcooliques. Note de M. J. Allain-Le Ca\u, présentée par
M. A. Ditte.
« M. Emile Fischer ('), eu faisant réagir à chaud le bromure d'éthyle
sur la phĂ©nylhydrazine, a montrĂ© qu'oĂč obtenait un ensemble de corps
d'oĂč l'on pouvait isoler facilement au moyen de la soude caustique le com-
posé C H' . Az'^ H- (C- IF)- Br.
» Avec l'iodure d'éthyle la réaction était si vive qu'elle devenait dange-
reuse ; aussi MM. Genvresse et Bourcel {-) ont-ils pris soin de dissoudre ce
corps dans l'alcool absolu. J'ai complété ce travail.
(') Deuls. chem. Gcs., t. IX, p. 885.
(^) Comptes rendus, t. CXX\ 111, p. 564.
33o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Successivement j'ai opéré avec le bromure d'éthyle, les iociures de
mélhyle, d'étliyle, de propyle normal, d'isopropyle, d'isobulyle et d'iso-
amyle, en variant les proportions des réactifs et les quantités d'alcool.
» J'ai pu isoler ainsiqnalresortesdecrislaux : descristaux formés par des
sels contenant une, deux et trois molécules de phénylhydrazine et dont
l'acidité se titre facilement à la phtaléine du phénol, et des cristaux ne s'y
titrant pas et contenant deux groupes alcooliques avec une molécule d'halo-
gÚne et une molécule de phénylhydrazine.
» Bromure d'Ă©thyle et phĂ©nylhyclrazine. â Si l'on verse de la phĂ©nylhydrazine
dans une solution alcoolique trÚs concentrée de bromure d'éthyle on obtient d'abord
un bromure de phénylhydrazine bibasïcjue (C'H^ Az-H^)'HBr, qui peu à peu se trans-
forme en un sel n'ayant plus qu'une molĂ©cule de phĂ©nylhydrazine, en mĂȘme temps que
se dépose le composé neutre C'^II'Az=H-(C-lP)-Br. Ce dernier est séparé du précédent
grùce à sa plus grande solubilité dans l'alcool absolu.
» lodures de inĂ©tiiyle, d'Ă©thyle et phĂ©nylhydrazine. â En solutions concen-
trĂ©es la rĂ©action de la phĂ©nylhydrazine sur les iodures de mĂ©thyle et d'Ă©thyle doit ĂȘtre
effectuée dans un mélange de glace et de sel; elle donne encore de Viodhydrate biba-
siqiie de phénylhydrazine (C^H'Az-H'j'-Hl ; mais celui-ci se change rapidement en
iodhvdrale monobasique en mĂȘme temps qu'il se dĂ©pose une grande quantitĂ© du sel
neuue. On les sépare au moyen de l'alcool absolu dans lequel le sel neutre est moins
soluble que les iodhydrates de phénylhydrazine.
» Les cristaux du composé C''H»Az-lI-(CH^)-I sont généralement liés gros, mais les
faces striées réfléchissent mal; tandis que les cristaux du composé C^H^Az^H^ (C^ H»)- 1
sont trĂšs brillants. Ils sont o/thorho/nbit/ues comme les cristaux du sel brome corres-
pondant (C'H^Az^H^) (C^ H» )=Br.
» lodure de propyle normal et phĂ©nylhydrazine. â L'iodure de propyle rĂ©agit
également sur la phénylhydrazine. Si l'on opÚre en solution concentrée, il se dépose
d'abord de l'iodhydrate tribasique de phénylhydrazine sous la forme de cristaux feu-
trĂ©s (CH^Ăz^H')'}!!. Cet iodhydrate passe rapidement Ă la forme bibasique et donne
en dernier lieu de l'iodhydrate monobasique. Il ne semble pas se déposer de sel
neutre CMI- A-II-(C'H' )'I ; maison peut en obtenir les cristaux en versant de l'Ă©ther
et de l'eau. Le liquide se sépare en deux couches. La couche aqueuse dissout l'iodhv-
drate de phĂ©nylhvdrazine ; la couche Ă©lhĂ©rĂ©e retient le sel neutre, d'oĂč il cristallise
alors, quoique di/Jicilcnient, par Ă©vaporalion dans le vide. En redissolvanl les cristaux
formés dans douze fois au moins leur poids d'eau chaude, on obtient par refroidis-
sement de petites aiguilles trÚs brillantes du corps cherché. Elles bont monocliniques.
» lodure d'isoamyle et phĂ©nylhydrazine. â Au fur et Ă mesure que le poids ato-
mique de l'iodure alcoolique grandit la phénylhydrazine réagit sur celui-ci plus len-
tement et moins complÚtement. Aussi doit-on opérer toujours en solution alcoolique
trĂšs concentrĂ©e et est-il bon mĂȘme de chauffer. Toutefois il ne faut pas que la tempĂ©-
rature s'Ă©lĂšve trop et l'on doit ajouter de temps en temps de l'alcool. Sans cela on
obtiendrait de Viodure d'anunonium, produit ultime de la réaction. En opérant avec
précaution on obtient successivement le^ iodhydrates tribasique et bibasique de
phénylhydrazine, mais il ne se dépose plus ici de cristaux monobasiques. Ils n'appa-
SĂANCE DU 3 AOIT rpoS. 33l
raissenl que si l'on évapore la solution. Quand l'acidité du liquide n'augmente plus,
on l'Ă©lend de deux fois environ son poids d'eau, en agitant fortement ; on voit alors
nager, au milieu d'une huile insoluble, une pondre cristalline.
» Elle constitue le composé neutre CH'^ A/.- H'(C'H")I. Il ne reste plus qu'à filtrer
Ă la trompe, Ă laver Ă l'eau et Ă l'Ă©ther. La poudre grise obtenue se dissout trĂšs facile-
ment dans l'alcool, d'oĂč elle se dĂ©pose en tahlea clinorhonibiques, Ă©paisses, brillantes,
légÚrement colorées, solubles seulement dans 80 fois leur poids d'eau bouillante et
presque insolubles dans l'eau froide.
» Dans toutes ces rĂ©actions, quand on augmente la quantitĂ© d'alcool, on enlĂšve Ă
l'acide une partie de la phénvlhydraz.ine qui lui était combinée.
» En rĂ©.sumĂ©, j'ai fait voir que, mĂȘme en solution alcoolique, le bromure
d'éfhyle jßouvait donner du bromlivdrale bibasique de phényihvdrazine,
qu'en.suile il .se formait eu mĂȘme temps le bromhydrate monobasique et un
sel neutre, le bromure de phĂ©nyihydrazine diĂ©lhylĂ©; qu'il en Ă©tait de mĂȘme
avec les iodures de méthyle et d'éthyle, ainsi qu'avec les iodures d'ordre
plus élevé, que toutefois ceux-ci donnaient d'abord de l'iodhvdrate triba-
sique fie phényihydrazine. Enfin, j'ai donné la préparation et fait connaßtre
les propriétés des iodures de phényihydrazine dipropylée et diamylée, »
THERMOCHIMIE. â Recherches thermochimiques sur les matiĂšres colorantes.
La rosaniline et la pararosaniline. Note de M. Jules Sch.midli.v.
« On envisage les matiÚres colorantes sous un point de vue général,
comme étant toutes des combinaisons non saturées, pourvues de doubles
liaisons. La double liaison, représentation usuelle d'un groupe non sa-
turé, entraßne nécessaii'ement sur quelques points de la molécule un excÚs
d'Ă©nergie, une endothermie locale qui donne lieu Ă une certaine tension
et qui est peut-ĂȘtre la cause directe de l'absorption de certains ravons
lumineux.
» Par des recherches thermochimiques sûr les phénomÚnes de neutrali-
sation, je me suis proposé de contribuer à la connaissance de la nature des
matiÚres colorantes en général, et de la rosaniline et pararosaniline en par-
ticulier. La faible solubilité de la rosaniline et de ses sels oblige, afin d'ob-
tenir une dissolution rapide, d'opérer dans des solutions d'acides étendues.
» Dans la suite des expériences on a rencontré une particularité trÚs
intéressante, mais qui rend l'expérimentation trÚs difficile. Ou remarque
qu'il y a en dehors de la neutralisation un second |)héaomÚne thermique
d'une durée prolongée qui est tantÎt négatif, tantÎt positif et accompagné
d'une coloration ou décoloration, causéeprobablement par une hydratation
ou phénomÚne inverse.
332 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ainsi la dissolution de la base de la rosaniline dans l'acide acétique
donne lien à deux phénomÚnes thermiques, correspondant à deux difTé-
rentes réactions d'une vitesse trÚs différente. Supposons que l'effet ther-
mique de la pr(>miĂšre minute soit di'i Ă la neutralisation, tandis que la
chaleur absorbée pendant les six minutes suivantes réponde à une déshy-
dratation. En mĂȘme temps on observe une augmentation de l'intensitĂ© de
la couleur rouge, proportionnelle Ă l'absorption de la chaleur chaque
minute. C'est ce que j'ai constaté à l'aide d'un colorimétre.
» Premier phénomÚne :
(AzH2C«H*)^C0H incolore + 0 H' O^
-v(AzH2C«H*fCG«H*AzIPC^H'0"- incolore 4- 7C''i, 8-.
1) DeuxiÚme phénomÚne :
(AzH2C«II')'CC«Il*AzH=C2H*02 incolore
_^H20 + (AzH2C«H»)2C =C«H*â AzFPCni^OĂź colorĂ© â Sc^i.Sg.
» Si l'on dissout l'acétate dans l'acide acétique, la réaction se termine
immédiatement, un phénomÚne secondaire n'a pas lieu, le composé
coloré reste coloré. Mais il en est autrement avec les acides minéraux
Ă©tendus (HCl+iooH'O, IPSO' H- 20'oH-O) , tous les sels dissous
donnent ici deux phénomÚnes successifs, un premier qui répond avec le
monochlorhvdrate à la fixation de 2"'°' H Cl et à la chaleur de dissolution
du Irichlorhydrate, et un second qui paraßt répondre h une hydratation du
dernier composĂ©. En mĂȘme temps on ol)serve une dĂ©coloration graduelle.
I. Phase: ( AzH2C»H')''C := G«H'= AzIf^Cl coloré -h 2HCI
^ (HClAzH2C'=H'')^C = G«H'' = AzII-Cl coloré -t- 4*^»', 18.
II. Phase: (IICI AzII^C«H*)'-C = GHP^ AzH'^Cl coloré -f- H'-O
->(IIGlAzH-C«H'')'COH incolore + 4'"-'i, 56.
I. Phase: (HGIAzIPC''H')^G=iC'ßH' = AzH2G1 solide coloré
-> ( H CI Az H^ G« H* )2 G = G« H* = AzIP- Gl diss. colorĂ© â 2'^''', t 5.
II. Phase: (HGlAzH-G'^H*)2G = C«H*= AzH^Gl + H-0 coloré
-^(HGIAzIPG''H*)^GOH incolore -4- /if"', i4-
» Quant à la base pure, en se dissolvant dans un acide minéral étendu,
elle donne une liqueur incolore.
» Avec le sulfate dissous dans l'acide sulfurique, on observe également
les deux phénomÚnes, avec deux dégagements de chaleur successifs :
I. Phase : Base incolore -t-6'^^',79 sel du ciirbinol incolore.
II. Phase : Sel du carbinol incolore.. -1- 4'''', '3 sel coloré anhydre.
SĂANCE DU 3 AOUT ujo3. 333
» De mĂȘme en dissolvant l'oxalate dans HCl :
I. Phase : Base incolore -i-Sf^'^oo sel incolore.
II. Phase : Sel incolore â +- 4"^'''',74 sel colorĂ© anhydre.
» On voit que tous ces phénomÚnes secondaires sont identiques; nous
aurions donc pour la chaleur d'hydratation, en moyenne : + 4'^='',4o.
» La rĂ©action inverse de la dĂ©shydratation de l'acĂ©tate fournit : â3*^"', 89.
M Les deux phĂ©nomĂšnes rĂ©ciproques sont de mĂȘme ordre, bien que les
deux quantités de chaleur n'aient pas une concordance bien nette, parce
que les deux rĂ©actions sont superposĂ©es et ne peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©es isolĂ©-
ment que d'une maniÚre approchée.
» A la transformation d'un sel incolore, dérivé du carbinol, en sel
anhydre coloré, répond une absorption de chaleur d'environ 4^^', énergie
qui est emmagasinée dans les doubles liaisons du systÚme qiiinoïde qui
s'Ă©tablit par suite de la perte d'eau.
)> Si l'on considÚre la chaleur dégagée par minute égale à la quantité de
substance transformée, on peut établir à l'aide des chiffres obtenus pour
le phénomÚne d'hydratation du chlorhydrate que cette réaction eslunimo-
T
léculaire et se représente par l'équation : log =; = S'a.
)) On trouve pour a., coefficient de vitesse de la réaction, une valeur
constante.
CHALEURS DK NEUTRALISATION DES SELS DE LA ROSANILINE ET PARAROSANILINE.
Pararosanilirie. Rosaniline.
Monochlorhydrates.
^ , Cal Cal
Base dissoute dans (HCl-t- looH^O) -n8,.53 4-18,7.5
Chlorhydrate dissous _l_ 8,89 M- 8,66
Base solide -t- HCl diss.= Chlorhydrate solide -H H^O -(-lo, i4 -t-io, i3
Trichlor hydrates.
Chlorhydrate dissous dans (HCl -H 100 H' O) + 8,89 + 8,66
Trichlorhydrate dissous 4- 1,99 -H 2,3i
Chlorhydrate solide -f- 2 HCl diss. = Trichlorhydrate solide. . -1- 6,3.5 -+- 6,4o
Sulfates.
Base dissoute dans (H-SO'-t- 200 H-0 ) -I-21 ,20 -)-2i ,5i
Sulfate 4-io,58 -f-10,92
Base solide -t- iHjSO* diss. = sulfate solide + H' O 4-10", 62 4-10,59
C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVII, N' 5.) 44
334 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Acétates.
Base dissoute clans acide acétique 2,7 pour loo -t- 5, 19 + 5 ,43
Acétate dissous -I- i,33 -1-1,59
Base solide -(- C^H'O' diss. âacĂ©tate solide 4- H'O -+- 3,86 âą+- 3,84
Oxalates.
Base dissoute (H Cl -h 100 H»0-i-|C^O'H^) +i9;7o +19,67
Oxalate diss. (Ha+ iooH'^0) -+-12,43 -+-12,74
Base solide +iC20*H2diss.âOxalale solide -I-Il-O +7,27 -+- 6,93
CHIMIE ANALYTIQUE. â Sur le dosage de F ammoniaque dans les rins, et son
rÎle dans la différenciation des mislelles d'avec les vins de liqueur. Note de
M. J. Laborde.
« La présence de l'ammoniaque dans les vins a fait déjà l'objet de
travaux assez importants ('), et, tout récemment {Comptes rendus,
8 juin 1903), MM. Gautier et Halphen ont étudié de nouveau le phéno-
mÚne de la disparition de l'ammoniaque des moûts de raisin pendant la
fermentation alcoolique de ces moûts.
» En 1898, j'avais employé, pour doser l'ammoniaque des moûts et des
vins, le procédé préconisé par M. Mûnlz : on sature l'acidité par le carbo-
nate de soude, on distille à basse température (35° environ) à l'aide
du vide, pour chasser les bases volatiles en les recueillant dans une quan-
tité suffisante d'acide sulfurique, puis on alcalinise le liquide distillé avec
de la soude et on le distille Ă 100° dans SC'H-â , qui est titrĂ© avec de l'eau
de chaux et de l'hélianthine comme indicateur.
» MM. Gautier et Halphen ont déplacé les bases volatiles par la ma-
gnésie et la distillation à 100"; ils ont vu que, en titrant alcalimétrique-
ment le liquide distillé, on trouvait un chiffre d'azote ammoniacal souvent
plus Ă©levĂ© que celui qui Ă©tait fourni par le mĂȘme liquide, acidifiĂ© par H Cl
et traité par PtCl* pour doser l'ammoniaque à l'état de chloroplatinate, la
différence provenant de l'existence de certaines bases cycliques accom-
pagnant AzH^ et les'bases acycliques.
(') Al. Muntz, Comptes rendus, t. GXXIV, p. 334. â Al. MiJWTZ et Rousseau.x,
Revue de ViticuL, 1897, p. 173. â J. Laborde, Annales de ilnstitiil Pasteur, 1898,
p. 517.
SĂANCE DU 3 AOUT igo'3. 335
» Il était intéressant pour moi de savoir si ce dernier fait se reproduirait
en employant la méthode de M. Mûnlz, car, dans ce cas, les réstdlats de
mon travad de 1898 devenaient incertains. Pour cela, j'ai procédé, dans
de nouvelles expériences, au dégagement des bases volatiles, comparati-
vement, par les deux méthodes de distillation, et au dosage de ces bases
dans les liquides distillés, d'abord alcalimélriquement, et ensuite par le
chlorure tle platine.
» Les liquides sur lesquels j'ai opéré étaient : i» des moûts de raisin conservés en
bouteilles, depuis la derniÚre récolte, par la pasteurisation; 2" des moûts conservés
par l'addition d'alcool qui en avait fait des inistelles; 3° des moûts de la premiÚre
catégorie ayant perdu la moitié environ de leur sucre par fermentation dans différentes
conditions. Le Tableau suivant indique ces conditions et les résultats obtenus pour les
liquides ci-dessus et pour des vins divers, les chiffres étant rapportés au litre :
Procédé MiinU : Procédé à la magnésie :
AzH' di)sé par AzH' dosé par
Nature des liquides. l'alcalinu-trie. le platine. l'alcalimétrie. le platine.
,. . 1 , . . '"3 "f "S ""S
Mout de cépages rouges pasteurise. 197,0 '97)5 181,0 181, 5
Mislelle de cépages rouges divers. . « » i.56,3 i.54 o
Moût de chasselas pasteurisé » » 67,5 66.5
Mistelle de chasselas » » 54,0 53 5
Moût de cépages blancs divers pas-
teurisé i3i,r» i3i,o 06,9 126,0
MĂȘme moĂ»t, incomplĂštement fer-
menté à 25° avec levure d'Algérie
P"^^ 29,9 29,8 29,9 29,8
MĂȘme moĂ»t, incomplĂštement fer-
mentĂ© Ă 35°avec mĂȘme levurepure 82,6 82,0 82,6 83 o
MĂȘme moĂ»t, incomplĂštement fer-
menté à 25" avec levure sauvage
pure 12^,8 124,1 122,5 123,2
MĂȘme moĂ»t, incomplĂštement fer-
menté à So" avec levure algérienne
et microbes de la tourne (') 4o,5 4'i5 4o, 1 4i 5
MĂȘme moĂ»t, incomplĂštement fer-
mentĂ© Ă 3o" avec mĂȘme levure et
ferment mannitique (') 92,2 92,3 91,2 91,0
Moût de cépages rouges divers, fer-
menté à 25° avec levure algérienne
Pui-e âą 75,5 74,3 70,8 74,3
Vin de la Gironde de 1899, forte-
ment tourné 69,5 69,8 68,6 69,0
Vin sain de la Gironde de 1902 .... »⹠» 8,4 8,5
Vin de Sauternes de i8g3 19" '9i4 '9)9 20,0
(') L'acidilĂš volatile de ces liquides Ă©tait voisine de 2S par litre.
'M6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On voit que : i° les résultats fournis par les deux méthodes de distillalion sont
presque toujours tout à fait comparables pour cette classe de liquides naturels; 2° la
quantité d'AzlI^, restant dans des moûts assez riches en ammoniaque et avant perdu
environ la moitiĂ© de leur sucre par fermeulalion alcoolique pure, peut ĂȘtre supĂ©rieure
à la teneur ammoniacale (') de beaucoup d'autres moûts non fermentes; 3° sauf
quelques rares exceptions, le dosage de AzlP, par alcalimétrie ou par le platine, a
donné des résultats parfaitement concordants, soit dans les moûts cl mistelles, soit
dans les liquides fermentes normalement ou en présence de microbes.
» Le fait de l'existence de bases cycliques volatiles, et de leur augmen-
tation pendant la fermentation, signalé par MM. Gautier et Halphen dans
des moiits et des vins du midi de la France, ne se retrouve donc pas, d'une
maniÚre sensible, pour les moûts et les vins du Bordelais : la réaction par
le brome, caractĂ©ristique de ces bases, n'ayant pu, en outre, ĂȘtre jamais
obtenue.
» Au contraire, les résultats de mes dosages de 1898 par la méthode de
M. Miintz sont pleinement confirmés, ainsi que les conclusions de mon
travail, qui sont les suivantes, au sujet de l'ammoniaque seulement :
M D'une maniÚre générale, l'ammoniaque contenue naturellement dans
le moût de raisin est utilisée avec avidité (-) par les levures, comme l'avait
déjà montré M. Duclaux, mais il peut en rester, dans le vin, des quantités
plus ou moins grandes, en relation avec la nature du moût, sa richesse
ammoniacale, la variété de levure, les conditions physiques et chimiques
de la fermentation, et avec l'influence qu'exercent, sur le milieu fermen-
tescible et sur la levure, les ferments de maladie qui peuvent se développer
en mĂȘme temps qu'elle.
» Ces conclusions, vraies pour des liquides complÚtement fermentes, le
sont aussi, comme l'ont montré d'ailleurs mes derniÚres expériences, pour
des moûts incomplÚtement fermentes tels que ceux qui servent à la fabri-
cation des vins de liqueur. Ces derniers, mĂȘme produits par des fermenta-
tions tout Ă fait exemptes de microbes, peuvent donc contenir des quan-
tités d'azote ammoniacal trÚs supérieures à la limite de lo*"» par litre,
atlmise par MM. Gautier et Halphen, et j'ai rencontré, notamment, bien
des vins de Sauternes, qui sont des vins de liqueur par excellence, conte-
nant de i6°'s à 25"s à ' azote ammoniacal par litre. :>
(') Elle peut varier depuis quelques milligrammes jusqu'Ă plus de 200 milligrammes
par litre.
(2) Mes expériences de 1898 montrent en elTet que AzlP est utilisé dÚs le début
de la fermentation.
SĂANCE D⏠3 AOUT igoS. 33-;
CHIMII' ORGANIQUE. â 5a,'- le ferment du scdul contenu dans certains laits.
Note de M. A. DesmouuĂšre. (Extrait.)
« MM. Miele et Willem ont présenté à l'Académie (séance dti i 3 juil-
let 1903), une Note ayant pour \:\\.\q A propos d'une diastasc lactique dédou-
blant le salol. Cette Note présente, sur nombre de points, une grande simi-
litude avec une Communication que nous avons faite au mois de février
dernier à la Société de Pharmacie de Paris ('). Rappelons d'ailleurs que
nous avons fait abstraction de l'existence d'un ferment, et montré, par une
série d'expériences relatées dans notre travail, que la seule réaction des
liqueurs expliquait les faits constatés.
» Nous avons mĂȘme donnĂ© l'explication de certains faits qui avaient pu
faire croire à l'existence d'un ferment, et signalé une cause d'erreur dans
le procédé indiqué |)ar MM. Nobécourt etMerkIen, pour caractériser dans
les laits ce ferment du salol, dont l'existence, aprĂšs nos recherches, appa-
raissait comme bien hypothétique. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur les propriĂ©tĂ©s et la composition chimique de la
matiÚre phospho-orgamque de réserve des plantes à chlorophylle. Note de
M. S. PosTER.VAK, présentée par M. Armand Gautier.
« J'ai montré dans une Note antérieure (-) qu'il est possible d'isoler de
tous les tubercules, graines et rhizomes ex;iminés, une matiÚre phospho-
organique de réserve que l'on obtient sous forme de mélange des sels
acides de magnésie, de chaux avec un peu de fer et de manganÚse.
» Il est facile de préparer, à partir de ce mélange, par une méthode qui
sera déci'ite adleurs, l'acide phospho-orga nique libre et ses sels définis
dont les propriĂ©tĂ©s mĂ©ritent d'ĂȘtre Ă©tudiĂ©es de prĂšs.
» Acide libre. â L'acide libre dessĂ©chĂ© dans le vide sur l'acide sulfurique se prĂ©-
sente sous l'aspect d'un liquide trÚs épais, transparent et coloré en jaune. II est soluble
en toutes proportions dans l'eau distillée, assez soluble dans l'alcool absolu, insoluble
(') A. DjiSJiouuĂRE, Sur le ferment du salol contenu dans certains laits (Journ.
de Physique et de Chimie, i"' mars igoS, et Bulletin des docteurs en Pharmacie,
février igoS).
C) Comptes rendus, t. GXXXVII, p. 202.
338 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dans l'éther, le benzÚne, le chloroforme et l'acide acétique glacial. D'une saveur acide,
il ne paraĂźt prĂ©senter aucune tendance Ă la cristallisation. Refroidi Ă â 20°, le
liquide s'Ă©paissit davantage et se laisse Ă©tirer en fils. CliaulTĂ© au bain-marie, ou mieux,
encore, à l'étuve au-dessus de 100°, l'acide libre brunit fortement. A la température
de 125°, on observe mĂȘme la formation de menus flocons d'une substance raĂ©lanoĂŻde
insolubles dans l'eau et dont je n'ai pas encore fait l'Ă©tude.
» Les solutions aqueuses de cet acide, neutralisées avec la potasse ou la soude au
méthylorange ou à la phénolphtaléine et évaporées à sec, donnent des vernis transpa-
rents. Tous les essais pour faire cristalliser les sels d'alcalis sont restés sans résultat.
» Les conditions de précipitation de l'acide phospho-organique, par les sels métal-
liques, ressemblent, en général, à celles de l'acide phosphorique. Cependant, le per-
chlorure de fer précipite les solutions de l'acide libre, si elles ne sont pas trop diluées
el le nitrate d'argent donne un précipité blanc avec le phosphate organique neutre de
soude. L'acétate d'urane agit comme sur les phosphates minéraux.
» Les précipités des phosphates organiques de magnésie, de chaux., de baryte et de
strontiane sont amorphes. Le premier est facilement soluble dans l'acide acétique, le
deuxiĂšme moins, les deux derniers y sont presque insolubles. Ils sont tous facilement
solubles dans les acides minéraux. Les solutions des sels de magnésie et de chaux
dans l'acide acétique se coagulent par la chaleur. Le coagulum, qui se redissout aprÚs
refroidissement, est composé de corpuscules sphériques ressemblant à s'y méprendre,
par leur aspect et leurs propriétés, aux globoïdes décrits par PfelTer dans les grains
d'aleurone.
1) L'acide phospho-organique est précipité par la liqueur magnésienne à l'état de sel
ammoniaco-magnésien amorphe ; le sel de soude, complÚtement saturé, est précipité
par la mĂȘme liqueur Ă l'Ă©tat de globoĂŻdes assez grands pour ĂȘtre visibles Ă l'Ćil nu.
» La liqueur molybdiiiue, préparée d'aprÚs les prescriptions de Fresenius, ne donne
aucune réaction à froid lorsque la concentration de l'acide est faible (au-dessous de
I pour 100). A l'ébullilion, on observe l'apparition des cristaux caractéristiques de
phosphate molybdoammoniacal, due à la décomposition de l'acide phospho-organique.
Avec les solutions plus concentrées on obtient un précipité blanc, et la quantité de la
liqueur molybdique nécessaire pour provoquer cette réaction est en raison inverse de
la concentration de l'acide. Le prĂ©cipitĂ© e=t extrĂȘmement soluble dans l'eau distillĂ©e
et insoluble dans l'acide nitrique de i , 2 de densité.
» Les solutions des sels phospho-organiques de soude possÚdent la propriété de dis-
soudre des quantités notables de sels neutres de magnésie, de chaux et de manganÚse,
complÚtement insolubles dans l'eau distillée. De ces dissolutions, lorsque la concen-
tration totale des matiÚres en présence ne dépasse pas 5 pour 100, cristallise aisément
un sel double de chaux et de soude en longues aiguilles trÚs fines et molles, se réunis-
sant en houppes. C'est la seule combinaison cristallisée de l'acide phospho-organique
que j'aie pu obtenir jusqu'ici.
» La quantité d'alcali nécessaire pour saturer l'acide en question varie suivant l'in-
dicateur colorĂ© mis en Ćuvre. En titrant l'acide avec une solution dĂ©cinormale de
soude, on constate que, pour faire virer la phénolphtaléine ou la teinture de tournesol,
il est nécessaire d'ajouter une fois et demie le volume de soude que l'on emploierait
pour le changement de la coloration du méthylorange. Pour précipiter tout l'acide de
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 339
la solution avec de la baryte décinormale, il faut employer deux, fois ce volume. C'est
ce qui établit que l'acide étudié par nous est au moins télrabasique.
⹠» Enfin, pour terminer avec les propriétés de l'acide jjhospho-organique, notons
qu'il précipite d'une façon parfaite toutes les solutions neutres ou acides des albunai-
noïdes d'origine animale ou végétale, y compris les solutions naturelles, comme le
sĂ©rum sanguin et le blanc d'Ćuf. Le prĂ©cipitĂ© obtenu avec des albumoses est formĂ© de
globules énormes, trÚs solubles dans les acides et les alcalis dilués, dans les sels
neutres Ă froid et mĂȘme dans l'eau Ă la tempĂ©rature d'Ă©bullition. Le prĂ©cipitĂ© se
reforme aprĂšs refroidissement.
» Composition chimique de l'acide. â Nous ne communiquerons ici que les rĂ©-
sultats de l'analyse de l'acide libre et du sel cristallisé double de soude et de chaux.
On a trouvé pour deux préparations différentes, sécliées à i lo" jusqu'à poids constant :
Calculé pour
1. ','. C-H»P-0'. CH'PO*.
P 25,89 26,00 26,07 2/j,23
C 9,87_ 9,97 10,08 9,-^7
H 3,70 3 , 66 3,36 3 , 90
» L'analyse du sel double de soude et de chaux a donné, pour deux préparations
différentes séchées à 110°:
Calculé pour
1. 2. jC'H'P-O'iNa'+C^H'P^O'Ca^
G 7,2.5 7,43 7,45
H 1,34 1,49 1,24
P '9>42 '9! '3 19,26
Ca 8,4i 8,16 8,28
Na i8i79 19,02 19,08
Cendres 81, 3o Sr,33 81, 36
Ce sel cristallise avec 8'"°' d'eau.
» La composition centésimale de l'acide libre correspond donc à la formule
C'^H'P^O' qui se distingue de celle indiquée antérieurement par moi par \ moléc. d'eau.
» Il résulte de ce qui précÚtle que l'acirle phospho-orgaiiique de réserve
des plantes vertes présente des propriétés caractéristiques qui permettent
de le différencier facilement des autres combinaisons phosphorées connues
et de l'identifier avec certitude. Les faits que je viens d'exposer seront,
comme on le verra prochainement, d'une grande utilité pour la discussion
de la constitution chimique de ce corps intéressant. »
34o ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'HYSiOLOGil- AMMALE. â De l'excrĂ©tion chez les HvdroĂŻdes. Note de M. A.
Billard, présentée par M. Edmond Perrier.
« Fraipont('), Clans (^), de Varenne ('), Merejkowsky ( '), Jickeli (^)
et Zoja (") ont signalé, en certains points de l'ecloderme de différentes
espĂšces d'HvdroĂŻdes des cellules glandulaires granuleuses. Jickeli, chez
Y Obelia plicata et le Plumularia halecioĂŻdes, leur attribue un rĂŽle dans la pro-
duction du périsarque. Il s'appuie sur cette observation, entachée d'erreur,
que ces cellules n'existent qu'Ă l'extrĂ©mitĂ© mĂȘme des branches, oĂč le
périsarque est trÚs mince, et disparaissent lorsque l'épaisseur du péri-
sarque augmente.
» J'ai repris l'étude de ces cellules chez différentes espÚces (^Campanu-
laria angulata, C. Jlexiiosa, Obelia dichotoma, 0. longissima, 0. geniculala,
Sertularia piimUa, Plumularia echinulala) oĂč l'on peut trĂšs facilement les
observer à l'état vivant à cause de leurs contours nets et de la réfringence
de leurs granulations.
» Chez le C. angulata, VO. dichotoma, VO. geniculata, le P. echinulala, il y en
a de deux sortes, les unes finement, les autres grossiĂšrement granuleuses. Les pre-
miÚres représentent le stade jeune des secondes. Le C. flexuosa et VO. longissima ne
possĂšdent que des cellules finement granuleuses, tandis qu'on ne voit jamais que des
cellules Ă grosses granulations chez le S. pumila.
» Comme l'a déjà remarqué de Varenne chez les C. angulata et C. flexuosa, ces
cellules sont douées de mouvements amiboïdes et j'ai constaté ce fait chez toutes les
espÚces citées plus haut. Chez VO. dichotoma, une de ces cellules m'a montré un
déplacement de 171^,2 en i minute.
» Ces cellules, contrairement à l'opinion de Jickeli, se rencontrent dans- toutes les
parties de l'Hydroïde, elles sont surtout abondantes à l'extrémité des stolons et des
branches, mais, dans ces derniĂšres, elles sont moins nombreuses que dans les stolons.
Dans les colonies ĂągĂ©es d'O. dichotoma, dans les stolons qui ont donnĂ© naissance Ă
une grande quantité de jeunes colonies, l'ectoderme est trÚs riche en cellules granu-
leuses. Dans certains endroits, elles sont si nombreuses qu'elles se touchent. J'ai ob-
servĂ© le mĂȘme fait dans les colonies ĂągĂ©es du C. angulata et du P. echinulata.
(âą) Arch. Zool. exp., t. VIII, 1879-1880.
(^) Arb. Zool. Inst. Wien, Bd. IV, 1881.
(') Arch. Zool. exp., t. X, 1882.
(») Arch. Zool. exp., t. X, 1882.
( = ) Morph. Jahrb., Bd. VIII, i883.
C) BoU. scient. Ann., 15, 1893 et Alillh. Zool. Stat. Neapel, Bd. X, iSgS.
SĂANCE DU '6 AOl T Ii)ol 'l'|l
» Ces derniÚres observations permeUent d'expliquer le rÎle de ces
cellules. Elles ne servent pas à la formation du périsarqiie, puisqu'elles
existent encore aux points oĂč celui-ci est trĂšs Ă©pais. Ce ne peul ĂȘlre des
cellules de réserve, car, au lieu d'augmenter en nombre avec l'ùge, elles
devraient diminuer ou mĂȘme disparaĂźtre.
» Il est doue naturel de penser qu'il s'agit là de cellules glandulaires
excrétrices, qui accumulent les substances de déchet dues à l'activité phy-
siologique.
» Cette hypothÚse explique trÚs bien l'abondance de ces cellules granu-
leuses à l'extrémité des rameaux et des stolons oii l'accroissement est
rapide et oĂč, par consĂ©quent, les produits de dĂ©sassimilation doivent se
former en grande quantité; elle explique aussi naturellement leur accumu-
lation dans les vieilles colonies ou dans les parties ùgées dont le fonction-
nement vital a entraßné la formation d'une quantité d'excréta d'autant plus
grande qu'il a eu plus de durée. L'excrétion chez les Hydroides, du moins
chez les Calyptoblastiques, semble donc localisée dans cetiaines cellules
de l'ectoderme. Ces cellules ne peuvent se débarrasser de leurs produits,
le périsarque au dehors et la lamelle de soutien au dedans leur opposant
une barriĂšre qu'elles ne peuvent franchir.
» J'ai essayé l'action de divers réactifs sur ces cellules, mais malheureusement les
résultats obtenus ne permettent pas de se prononcer sur la nature chimique des gra-
nulations. Ces essais ont porté sur les cellules granuleuses du C. angulala. L'eau dis-
tillée, les acides acétique, sulfurique, azotique, chlorhydrique à j^ dissolvent les gra-
nulations ('). Une solution Ă©tendue de soude, de carbonate de sodium, l'ammoniaque,
ne les dissolvent pas. Elles sont Ă©galement insolubles dans l'alcool, le chloroforme,
l'éther, la benzine et le xylol. Elles ne sont pas formées de matiÚre minérale, car elles
disparaissent par la calcination sur une lame de mica. D'ailleurs on ne peut pas
non plus reconnaßtre la présence de calcium ou d'acide phosplioiique. La réaction de
la murexide donne un résultat négatif, ce qui démontre l'absence d'urates. Dans l'ac-
tion de l'iode dans l'iodure de potassium Ă 2 pour 100, ces cellules montrent une Ă©lec-
tivité un peu plus grande pour l'iode que les autres, aussi peut-on affirmer que ces
granulations renferment une substance azotée.
» J'ajouterai que j'ai constaté l'action dissolvante des acides faibles sur les cellules
granuleuses de VO. dicholoma, du S. puinila et du P. echinulata. Celte facile
solubilité des granulations dans les acides explique leur disparition aprÚs l'action des
réactifs fixateurs acides, surtout lorsque l'action du réactif a été prolongée, comme
j'ai pu le constater sur des coupes.
» J'ai essayé l'action des colorants dans deux espÚces jusqu'à présent {C. angulata,
(') Il n'y a pas d'effervescence avec les acides.
C. R., igoS, 2- Semestre. (T. CXXXVII N* &âą) 4 ^
M< ACADĂMIE DES SCIENCES.
O. dichotoina). L'hĂ©maloxyline ferrique colore fortemenl les granulations, de mĂȘme
que le carmia à l'alun. Chez VO. dichotoina , j'ai observé que les granulations.n'élaienl
colorées ni jJar l'éosine, ni par la thionine (colorant de la niucine), mais prennent la
coloration rouge de l'orange en employant la solution triacide d'Ehrlich.
» Lorsque les granulations ont été dissoutes par l'action des réactifs, il reste dans la
cellule glandulaire un réseau piotoplasmii[ue plus ou moins régulier, en un point
duquel se trouve un noyau plus petit que celui des cellules voisines.
» En résumé, il existe des cellules excrétrices amiboïdes dans recto-
derme de beaucoup d'HydroĂŻdes calyptoblastiques, mais la nature de l'ex-
crĂ©tion n'a pu ĂȘtre fixĂ©e. »
ANAĂOMIE COMPARĂE. â Les lois mĂ©caniques dans le dĂ©veloppement du crĂąne
des Cavicornes. Note de M, U. Duerst, présentée par M. Edmond
Perrier.
« AprÚs avoir prouvé que c'est seulement à la suite de la production de
la couche Ă©pidt^rmique de corne que se constitue le noyau osseux, j'ai
essayé d'étudier l'influence du poids, de la grandeur et de la forme des
cornes sur la forme et les rapports des os du crĂąne.
» Je crois pouvoir formuler de la façon suivante les résultats de ines
recherches comparatives et expĂ©rimentales ( ' ) |ui ont portĂ© sur i 200 tĂȘtes
(le Bovidés et Ovidés :
» 1° Le poids, la grandeur el la forme de la corne sont les facteurs prin-
cipaux des caractÚres craniologiques chez les Bovidés et les Ovidés.
» 2" L'action des cornes dépend de leur poids et de la position de leur
centre de gravité qui est due à leur forme. Cette action s'étend aussi au dé-
veloppement des muscles et intervient ainsi dans les caractĂšres du sque-
lette qui sont sous leur dépendance.
» 3° Les influences extérieures qui agissent sur le développement des
poils et de la peau s'Ă©tendent Ă la corne, comme Ă©tant produite par la peau,
et à la cheville osseuse qui la suit à son développement; par cela à la con-
formation de la tÚte osseuse et par suite à celle de l'animal entier, déter-
minant ainsi les caractĂšres des races, des variĂ©tĂ©s et mĂȘme des espĂšces.
M 4° Lt's caractÚres les moins dénendants de l'influence du dévelop-
(') Eludes expérimentales sur la morphogénie du crùne des Cavicornes :\. U In-
fluence du décornage partiel sur le dc\eloppenienl des caractÚres craniologiques
(. Vierteljahrsschrifl naturforsch. Gesellsch. Zurich, igoS, llefl 111, p. SĂŽo-SjĂŽ).
SĂANCE DU 3 AOUT ipoS. 343
pement des cornes sont : la forme clés dents; la forme du corps des pré-
maxillaires; la forme des hyoĂŻdes; la forme des lacrymaux; la forme de;,
sutures (les pariétaux.
1) Selon l'espÚce des animaux le déplacement du centre de gravité produit des
caractÚres un peu dilTérents, mais on peut observer les conditions générales sui-
vantes :
» Si le centre de gravité des cornes lourdes louche la partie postérieure de l'occipi-
tfil ou assez loin en arriÚre la ligne de traction latérale entre les bases des cornes ou
chignon, il se produit un front bombé.
» Chez les Taurins la suture sagittale reste ordinairement normale et il ne se forme
f(ue deux bosses latérales sur les frontaux, correspondantes aux lignes de la plus
grande traction (ZĂ©bus des Indes Ă longues cornes), tandis que chez les Buffles tout
le front se bombe (Arnis). Un changement dans la direction des cornes de ces ani-
maux peut créer des fronts plans.
» En raison de la position des pariétaux et de l'occipital, cette conclusion ne s'étend
pas au Mouton, oĂč le bombement du front rĂ©sulte de la diminution des cornes.
» Le front devient />/«/« si le centre de gravité du crùne tombe à peu prÚs au-desxnus
du chignon; soit lorsque de longues cornes sont disposées presque verticalement, ou
que celles-ci sont des petits cÎnes de forme variée qui, par leur légÚreté, ne peuven!
pas produire d'eflTet sur la silhouette du front.
» Si la ligne de gravité tombe en avant du chignon, il peut en résulter chez les
Bovidés un front concave ou creux, ou du moins la formation d'un angle avec les
naseaux. Chez les OvidĂ©s Ă cornes trĂšs lourdes et grosses oĂč la ligne de gravitĂ© tombe
en avant du chignon et oĂč le dĂ©veloppement des sinus frontaux, qui dĂ©pend Ă©o-ale-
ment du poids des cornes, devient trÚs accentué, le front est aussi creux.
» Indépendamment de la forme de la corne, le poids et la grandeur agissent aussi
sur la formation de la ligne de traction latérale entre les bases des cornes. De lourdes
cornes, dirigées vers le cÎté, provoquent ordinairement un chignon tendu en ligne
droite. Si les bases des cornes se rapprochent et si les cornes sont dirigées vers le
haut, le chignon devient concave. Si le poids diminue, la traction diminue et le
chignon se relÚve pour former une bosse qui augmente jusqu'à celle de l'animal dé-
pourvu de cornes oĂč, chez les BovidĂ©s, le chignon ne forme qu'une pointe plus ou
moins aiguë.
» L'action des cornes se fait mĂȘme sentir dans l'arrangement des IrabĂ©cules osseux
qui se disposent exactement dans la direction de la traction ou se courbent sous l'in-
fluence de la pression.
i> L'action du poids des cornes se montre aussi dans la forme des autres os. La
situation des orbites, celle des trous susorbitaires et la longueur de la suture coronale
dépendent complÚtement de la grandeur et du poids des cornes.
» En général, on peut dire que la diminution des cornes permet au crùne de
s'Ă©tendre dans le sens de sa longueur, tandis que la corne le comprime dans le sens de
sa largeur.
11 L'action des cornes sur les angles des sutures fronto-pariétale et pariéto-occi-
pitale est faible; cependant on arrive, par certaines déformations des cornes, à changer
344 ACADĂMIE DES SCIENCES.
la direction normale de ces sutures. Les pariétaux sont plus larges cliez les animaux
Ă cornes fortes que chez ceux Ă cornes courtes. L'occipital est toujours plus large chez
les animaux Ă cornes lourdes. Les crĂȘtes des muscles y sont plus fortes, le trou occi-
pital plus petit, les condyies et le basioccipital plus larges et l'apophyse mastoĂŻdienne
plus forte. Avec la diminution du poids des cornes l'occipital se tire en longueur et
les crĂȘtes musculaires diminuent, le trou occipital s'agrandit et la boĂźte crĂąnienne
reçoit plus d'ampleur. Les os de la base du crĂąne sont influencĂ©s pareillement, mĂȘme
la rangée des dents du maxillaire devient plus arquée sous la pression des cornes. La
partie faciale, comme le sous-maxillaire, est moins influencée par un changement de
la forme des os que par la situation changée de leurs parties.
» Il convient de rappeler finalement la grande influence qu'exercent
sur le degré du développement de ces caractÚres l'ùge et le sexe de
l'animal et le milieu dans lequel il vit. »
ZOOLOGIE. â L'appareil digestif des Silphidte. Note de M. L. Bordas,
présentée par M. Edmond Ferrier.
H L'appareil digestif des SilphidĆ est remarquable par sa longuetir, ses
nombreux replis, par l'atrophie du gésier, la structure histologique de l'in-
teslin postérieur, et la présence d'une ampoule terminale offrant quelque
analogie avec la vésicule rectale des Dysticides. Mais, ce qui caractérise
surtout la partie postérieure de l'organe, c'est la présence de petites saillies
bémisphériques affeclant la forme de deux cercles concentriques : le
cercle interne correspond à une dépression et l'espace annulaire est
occupé par une rangée unique de grosses cellules. Cette structure histolo-
gique rappelle celle des glandes rectales des LĂ©pidoptĂšres.
» L'organe tout entier comprend, chez les Silpha atrata L. et Sdpha tho-
racica L., trois parties d'inégales dimensions. L'intestin antérieur est coiirl
et se trouve localisĂ© dans le thorax. Il ne comprend que l'Ćsophage et le
gésier. Ce dernier, tout à fait rudimentaire, est tapissé intérieurement par
tie loniiues soies chitineuses, barbelées et de couleur brunùtre, surtout dis-
posées le long de six bourrelets longitudinaux peu accentués.
» L'intestin moyen, cylindrique, est à peu prÚs rectiligne. Sa partie anté-
rieure est large et hérissée de tubercules courts et arrondis; la région pos-
térieure a un diamÚtre plus étroit que la premiÚre et porte, implantées
perpendiculairement Ă ses parois, des papilles tubuleuses, dont la longueur
Ă©gale presque le diamĂštre de l'inteslin.
» La région antérieure de l'intestin postérieur du Silpha atrata est courte et reçoit,
SĂANCE DU 3 AOUT I9o3. 345
à son origine, les quatre tubes de Malpighi. Ses parois présentent des stries lonoiuuli-
nales correspondant Ă des replis internes. Ces striations s'arrĂȘtent brusquement sui-
vant une ligne transversale à peu prÚs réguliÚre, marquant l'origine de la seconde
partie de l'intestin postérieur.
» Cette seconde partie est trÚs longue et décrit de nombreuses sinuosités. Sa surface
est recouverte des petites éminences signalées plus haut. Ces petits tubercules sont
presque tangents; ils cessent brusquement vers l'extrémité postérieure de l'intestin ;
la portion libre de cet organe qui va s'ouvrir dans l'ampoule rectale est trĂšs courte et
comprend deux assises de fibres musculaires obliques et longitudinales. Uainpoule
rectale est assez volumineuse; ses parois sont minces, transparentes et plissées.
» Histologie. â La plupart des enloinologistes, Frenzp' ( i 88()), Faussek
(1887), Mingazzini et Bizzozero (1889), Mobtisz (1897), Reiigel (i8()8),
Gorka (1901), etc., qui se sont occupés de l'hislologie du tube digestif des
ColéoptÚres, ont eu tout spécialement en vue l'intestin moven. h'inteslin
postĂ©rieur prĂ©sente cependant, chez les SilphidĆ, des particularitĂ©s histolo-
giques intéressantes que nous résumons ci-dessous.
» Une section, faite dans la premiÚre partie de VirUeslin terminal, présente à con-
sidérer, en allant de l'extérieur vers l'intérieur : 1° des fibres musculaires longitudi-
nales, disposées irréguliÚrement en groupes de faisceaux non contigus et assez éloignés
les uns des autres; 2° une assise de fibres musculaires circulaires, formant un revĂȘte-
ment régulier complet et bien compact. Les fibres sont généralement disposées en
deux, parfois en trois assises, étroitement unies entre elles, sans apparition de méats;
3" intérieurement, se trouve une trÚs mince membrane basilaire, supportant l'a.s-
si.fc épithéliale qui constitue la quatriÚme couche. Celte derniÚre présente, dans la
premiĂšre zone intestinale, en arriĂšre de l'embouchure des tubes de Malpighi, de nom-
breux replis, affectant quelque ressemblance avec ceux de l'intestin moyen. Dans la
seconde partie, au contraire, cette assise est à peu prÚs uniforme, réguliÚre, et le lumen
intestinal est ovale ou simplement triangulaire.
» Les cellules constituant la membrane Ă©pilhĂ©liale sont hautes, cylindriques et Ă
parois latérales généralement indistinctes. Le protoplasme cellulaire a])paraßl sous la
forme de fibrilles parallĂšles, trĂšs minces, rĂ©guliĂšres et Ă direction perpendiculaire Ă
la membrane basale. Parfois, cependant, il existe entre les fibrilles, et surtout autour
des noyaux, des plages de protoplasme finement granuleux. Les noyaux sont ovales et
toujours situés vers le quart interne de l'épaisseur de l'assise. Enfin, le bord libre des
cellules est recouvert d'une membrane ou intima chitineuse, hyaline et transparente,
qui se continue, par d'insensibles transitions, avec le protoplasme cellulaire.
» Nous savons que la plupart des insectes possÚdent, vers l'extrémité
postérieure de l'intestin, des bourrelets épithéliaux désignés par les histo-
logistes (Chun, etc.) sous le nom de glandes rectales. Le nombre de ces
formations est trĂšs variable. Ainsi, on en trouve 2 ou 4 chez les DiptĂšres.
Les HyménoptÚres, NévroptÚres et OrthoptÚres en ont 6, tamlis que les
â 1/|6 ACVPĂMIR DES SCIE^OKS.
LépidoptÚres en possÚdent jusqu'à 3oo. Jusqu'ici, on n'en a signalé ni
chez les ColéoplÚres, ni chez les HémiplÚres.
» Los replis épitlit'liaux concaves de l'intestin postérieur des Silphn peuvent
cependant ĂȘtre homologuĂ©s aux friandes raciales des autres insectes, attendu que ces
glandes ne sont que des modifications de IV-pithélium du rectum. Dans leur état
général, les bourrelets sont connexes et proéminent dans la cavité intestinale, mais ils
peuvent ĂȘtre moins saillants, peuvent s'aplanir, s'afTaisser, devenir peu Ă peu concaves
et finalement s'évaginer vers l'extérieur. C'est ce qui ariive chez les Silpha. dont la
seconde partie de l'intestin comprend :
)) 1° Quelques faisceaux de muscles longitudinaux externes, trÚs espacés les unsdrs
autres;
n 2° Des muscles circulaires comprenant une ou deux couches de faisceaux;
» 3° T/assise épithéliale interne, formée par deux sortes de cellules : les unes apla-
ties, rectangulaires, à protoplasme strié et à gros noyaux sphériques placés vers le
bord interne, et les autres formant une dépression à convexité externe, dont l'ensemble
peut ĂȘtre comparĂ© aux glandes rectales des LĂ©pidoptĂšres. Les cellules limitant ces dĂ©-
pressions sont généralement au nombre de huit et se continuent directement avec les
cellules aplaties de l'assise latérale. Leur hauteur est double de celle de leurs voisines.
Le protoplasme est finement strié et les noyaux, sphériques ou ovales, sont localisés
vers la base, contrairement Ă ce qui existe pour les cellules aplaties. Enfin, les hautes
cellules des dépressions sont bortiées intérieurement par une intima cliilineuse, assez
épaisse et légÚrement denticulée, tandis que celle qui recouvre le reste de l'épithélium
est trĂšs mince, n
ZOOLOGIE. â Sur les HĂ©tĂ©ropodes recueillis pendant les campagnes de l'W-
rondelle et de la Princesse-Alice faites sous la direction de S. A. le Prince
de Monaco. Note de M. A. VayssiÚre. présentée par M. Bouvier.
« Il est toujours assez difficile de déterminer des Mollusques à téguments
au.ssi fragiles que ceux que possÚdent les Hétéropodes; frais, ces téguments
se dĂ©chirent facilement, aussi ne pĂȘche-t-on souvent que des individus in-
complets. Mais lorsque ces lïiÚmes animaux ont séjourné de nombreuses
années dans l'alcool ou dans le formol, la difficulté n'a fait qu'augmenter,
les tissus ont perdu leur coloration, sont devenus plus ou moins opaques
et l'ensemble du corps est déformé.
» Dans ces conditions trÚs défectueuses, si l'on peut à la rigueur déter-
miner avec certitude le genre auquel appartiennent ces Mollusques, il n'en
est pas de mĂȘme au point de vue spĂ©cifique. La dĂ©termination serait trĂšs
douteuse si l'on ne s'adressait qu'Ă des caractĂšres externes; il faut<lonc
SĂANCE DU 3 AOUT igoS. 3^7
chercher parmi les caractĂšres organiques ceux qui, par leurs variations,
peuvent le mieux ĂȘtre utilisĂ©s.
» Il n'en est pas qui se prĂȘte plus coaimodĂ©menl Ă l'examen du natu-
raliste que l'étude des piÚces chitineuses de la cavité buccale, piÚces for-
mant les organes que Ion nomme radula et mĂąchoires. GrĂące Ă leur natui-e
chimique, ces piÚces ne sont pas attaquées par les liquides consecvalears
quels qu'ils soient, ni mĂȘme dĂ©formĂ©es, et peuvent ainsi ĂȘtre Ă©tudiĂ©es avec
|)resque autant de facilité que sur des animaux frais.
» Il est regrettable que la plupart des naturalistes qui s'occupent de la
détermination des Gastéropodes pourvus de coquille, ne se basent que sur
les caractÚres conchyliologiques pour établir leur diagnose. Ces détermi-
nations se trouvent par cela mĂȘme incomplĂštes et devront ĂȘtre plus tard
revues dans le sens que nous venons d'indiquer.
» Son Altesse le Prince de Monaco nous ayant confié l'étude des Hétéro-
podes recueillis pendant les campagnes d'exploration de VHirondelle et de
la Princesse-Alice (i 885- 1902), nous avons basé en partie nos déterminations
sur la structure des jjiéces raduLiires, ce qui nous a [lermis de mieux pré-
ciser les caractÚres spécifiques de ces animaux.
» Pendant ces différentes campagnes d'exploration, il a été pris quatorze
espÚces ou variétés d'Hétéropodes, réparties dans les trois familles que l'on
a créées depuis longtemps : Tlarinaridés, Firolidés et Atlantidés; dans ce
nombre il y en a cinq de nouvelles. Une Carinaria {Car. Grirnaldi), une
Cardiopoda (Gard. Hichardi), deux Firola ( Fir. Souleyeii et Gegenbauri^ cl
une Firoloida (^Fir. Kowatewskji) ( ' ).
» Voici l'énumération de ces divers types d'Hétéropodes :
Carinaria niediterranea Per. el Les.
» >) variété.
» Grinmldi, nov. sp.
Cardiopoda Ricliardi nov. sp.
Firola hippocanipus Philippi.
» Mu tic a Les.
» coronala Forsk.
Firola Souleyeii, nov. sp.
» Gegenbauri nov. sp.
Firoloida Desniarelii, Les.
>> Kowalewskyi, nov. sp.
Oayrus Keraudreni, Me. Anilr.
[llaiita Lesueuri SouiejeL.
» Ăuoyana Soulej.
» Les trois familles entre lesquelles ces diverses espĂšces peuvent ĂȘtre
(') Dans notre travail sur ces Mollusques, qui va paraĂźtre dans la luxueuse publica-
tion de S. A. le Prince de Monaco, nous faisons une description détaillée, avec noni-
breu.N. dessins à l'appui, de ces espÚces nouvelles, ainsi que de celles déjà connues qui
ont été prises pendant ces diverse» canopagnes scientifiques.
3/|8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
rĂ©parties n'ont pas toutes la mĂȘme valeur systĂ©matique, aussi croyons-nous
devoir insister sur la nécessité de diviser le groupe des Hétcropodes en
deux sections et non en trois d'Ă©gale valeur; en agissant ainsi nous ne fai-
sons que suivre l'exemple de quelques-uns de nos prédécesseurs (De Blain-
ville, Woodward, Rattray, P. Fischer, etc.).
» Les CarinaridĂ©s et les FirolidĂ©s peuvent ĂȘtre rĂ©unis et former la section
que nous dĂ©signerons sous l'appellation de PlĂ©rotrachĂȘacĂ©s, le nom gĂ©nĂ©-
rique de Plerolrachea, crĂ©Ă© en 1773 par Forskal, ayant servi Ă l'origine Ă
grouper des Mollusques appartenant aux genres Carinaria et Firola. Tous
ces Mollusques sont caractérisés « par la présence d'une masse viscérale
» arrondie, proéminente, placée à la partie médio-dorsale, ou postéro-dor-
» sale du corps, protégée ou non par une petite coquille ; lein- mésopodium
» est transformé en une nageoire arrondie ».
» Quant à la famille des Atlantidés, elle forme à elle seule la deuxiÚme
section que nous nommerons Atlantéacés ; section comprenant « les types
» ayant une masse viscérale allongée, complÚtement enfermée dans la
n cavité générale du corps; ce dernier est recourbé. et rétractile dans une
)) coquille spirale. »
GĂOLOGIE. â Coupes des terrains tertiaires de la Patagonie.
Note de M. AndrĂ© TouRxouiĂR, prĂ©sentĂ©e par M. Albert Gaudry.
« Malgré la multitude et la remarquable conservation des ossements de
MammifÚres terrestres trouvés dans les terrains tertiaires de la Patagonie,
il est difficile de fixer leur ùge, parce qu'ils sont tous complÚtement diffé-
rents de ceux de l'hémisphÚre boréal, soit en Europe, soit en Asie, soit
aux Ătats-Unis. Heureusement on voit en Patagonie un Ă©tage marin dont
les fossiles se rapprochent de ceux de nos p^ys et qui peut ainsi offrir un
point de repÚre. On a appelé cet étage le Palagonien et M. Ortmann en a
décrit de nombreuses espÚces rapportées par M. Hatcher; il les a attri-
buĂ©es au MiocĂšne. J'en ai recueilli des Ă©chantillons que j'ai soumis Ă
l'examen de nos plus savants s|>écialistes. M. Priem a déterminé les restes
de Poissons, M. Cossmann les coquilles de Mollusques, M. Canu les Bryo-
zoaires, M. Lambert les Oursins. Leurs déterminations confirment celles
de M. Ortmann : les fossiles marins se rapprochent de ceux du MiocĂšne ou
de l'OligocÚne supérieur de nos pays.
« M. Ameghino prétend depuis longtemps que le Patagonien est au-
SĂANCE Dr 3 AOUT 190.3. 'i/'ig
dessous des couches Ă Nesodon da Santacruzien et au-dessus des couches
à Pyrolherium du Deseado. On a élevé des doutes sur ces assertions. J'ai
relevé plusieurs coupes graphiques qui ne laissent pas d'incertitudes à cet
égard ; je les ai dessinées devant la Société géologique de France. En voici
le résumé :
i> 1° A la base sont des argiles colorées, avec concrétions ferrugineuses, dont on ne
peut dire l'Ă©paisseur, car elles descendent au-dessous du niveau de la mer. La partie
visible a 4'5'" de puissance. Vers le tiers inférieur sont intercalées des argiles blan-
chĂątres avec des restes de MammifĂšres trĂšs dilTĂ©rents de ceux de toutes les autres
assises. J'ai trouvé, à Casamayor, le Notostylops murinus, le Trii^o/iostylops IVnrl-
mani, le Notopithecus adapinus, etc.
» 2° Au-dessus des argiles du premier étage se" présentent d'autres argiles qui
renferment une riche faune d'animaux gigantesques et Ă©tranges : Pyrotherium
Romeri, Astrapotheriuni Voghti, Leonliiiia Gaudryi, grands ĂdenlĂ©s, etc. Dans
deux de mes voyages, j'ai fait, au Deseado, des fouilles qui m'ont procuré des séries
considérables de cette faune continentale.
» 3" Immédiatement au-dessus vient la formation marine du Patagonien dont les
fossiles ont été étudiés par MM. Lydekker, Smith Woodward, Ortmann, etc. J'ai vu,
dans le bas, des couches de sable avec coquilles fossiles mal conservées, et, dans le
haut, des bancs de grÚs qui ont fouini un grand nombre d'invertébrés, Ostrea Bene-
kei. Pecleii cenlralis, Isechiiius prĆcursor, etc.
)) 4° Au-dessus des couches marines, on observe trÚs nettement en concordance avec
elles les couches de la puissante formation continentale dont l'ensemble est connu
sous le nom Ă ''Etage santacriizcen. Le Nesodon y abonde avec VAstrapotheriuin, le
Protypotherium, le Prolerolherium, le Dindiaphorus, le Theosodon, nombreux
types d'Edenlés, etc. C'est dans le Santacruzien que MM. Ameghino, Moreno et
d'autres ont fait leurs plus belles récoltes de fossiles. J'en ai rapporté d'importantes
séries provenant du mont Leone et surtout des bords du Rio-Coyle.
» 5° Enfin, au-dessus du Santacruzien, apparaßt l'étage qui a été appelé le Téliuelch,
formé d'accumulations considérables de cailloux roulés, au milieu desquels sont des
fossiles marins, notamment VOstrea Feriarisi, qui ressemble beaucoup Ă VOstrea
patagonien.
» Puisque les couches marines du Patagonien sont du MiocÚne ou de
l'OligocÚne supérieur, les couches à Pyrotherium du Deseado et les couches
Ă Notostylops de Casamayor qui sont au-dessous sontoligocĂšnesou Ă©ocĂšue>;
celles du Santacruzien, qui sont certainement au-dessus, ne peuvent ĂȘtre
plus anciennes que le MiocĂšne. Cette constatation est d'une importance
considérable, car les fossiles du Santacruzien sont à un stade d'évolution
absolument différent de celui des animaux miocÚnes de l'hémisphÚre
boréal. C'est la premiÚre fois qu'on trouve une pareille inégalité dans
l'Ă©tat de dĂ©veloppement d'animaux du mĂȘme Ăąge. »
C. R., igo3, j" Semestre. {T. CXX.WII, iN° 5.) 4^
35o ACADĂMIE DES SCIĂ?ĂźCĂS.
GĂOLOGIE. â Sur la constitution gĂ©ologique des environs de Mirsa Matmuh
{Marmarie/uc). Note de M. D.-E. Pachundaki, présentée par M. Albert
Gaudry.
« Grùce à l'obligeance du général Hiinter pacha, directeur dn service
des Gardes-cĂŽtes d'Egypte, j'ai pu visiter les environs du port de Matroiih,
dans la Marmarique, situé à environ 260'^'" à l'ouest d'Alexandrie, prÚs de
la frontiÚre de la Cyrénaïque. Comme cette région n'a pas encore été
décrite, je crois intéressant de signaler à l'Académie les principaux résul-
tats de ma visite.
» Au point de vue gĂ©ographique, la rĂ©gion cĂŽtiĂšre peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e
comme formée de deux terrasses venant buter contre le grand plateau de
la Marmarique qui s'Ă©tend jusqu'Ă l'Oasis de Syouah. Ces deux terrasses
sont séparées par une chaßne de petites collines que les Bédouins désignent
sous le nom d' «el Haggou». La terrasse inférieure s'étend sur une largeur
de 2''" environ jusqu'Ă la mer. Son altitude moyenne est de 6"". La terrasse
supérieure a une largeur de prÚs de 5'^'°, avec une altitude moyenne
de 25".
» La falaise qui borde le rivage et sur laquelle est construit le. fort des
Gardes-cÎtes est formée d'un calcaire sableux qui renferme des espÚces
marines actuelles telles que Peclunculus violacescens, Strombus Meduerra-
neus, Arca barbala, etc., et ne peut ĂȘtre assimilĂ© qu'au tuffeau coquiller des
envuons d'Alexandrie. J^ai mĂȘme retrouvĂ© au-dessus de ce tuffeau les
sables Ă HĂ©lix avec Hetix nuculla Pari-eyss, H. Guimeti Bgt, H. serntlata
Befk, Chondrus sulcidens Mousson, Buliminus Gaillyi Kti,\..
» iva chaßne de iiauteur, placée entre les deux terrasses, est formée par
uii calcaire pisolithique qui est incontestablement l'Ă©quivalent du calcaire
du Mex des environs d'Alexandrie.
» Mon attention s'est surtout portée sur le plateau de la Marmarique,
el, eu tĂȘte de l'Oady el Chagg, qui en descend, j'ai pu relever la coupe sui-
vante de bas en haut :
n a. Calcaire ocreux de 2'", 70 d'Ă©paisseur visible contenant, outre de nombreux
ForaminilĂšres et plusieurs espĂšces de Bryozoaires : Arbacina&p. n., Teinneclnniis ail.
stellulatus Dune et Slad., Clypeaster psctidoplacu/iarius Fuchs, C. liuldj'si Fuchs,
lirissopsĂč sp., Ostrea Virleti De-,h., Peclen cristato-cosiatus Sacco, P. cf ZiziniĆ
Blanck., P. opercularis Lmk., P. ZiUelc Fnclis, P. siibstr/atus d'Orb., SpondyUis
crassicostatus Lmk., Turritella sp., Prato catkedraUs Basl.
SĂANCE DU 3 AOUT l<)o3. 35 1
» b. BrÚche calcaire de 2'»,3o d'épaisseur, coupée de iumaclielles épaisses à 'Oslrea
Virleli Desl),, et 0, vpstita Fuchs, tpĂȘlĂ©es Ă quelques Pecten.
» c. Calcaire rougeĂ tre de 2âą,5o d'Ă©paisseur coiUenant des masses de Bryozoaires,
Clrp. Rohlfsi et Clypeaster sp. n.
» cl. Calcaire plus clair de a⹠d'épaisseur à Kchinolampas amplus Fuchs et Pecleii
suhmalvinĆ Blanck.
-i e. Calcaire blanchĂątre de 3-,5o d'Ă©paisseur avec Spondylus crasĂčcosta Lmk.
Amphiope afr. arcuata Fuchs, SciUella sp. n., Clypeaster sp. n.
» /. Calcaire jaunùtre de 2⹠d'épaisseur dont la partie inférieure a été corrodée par
les agents atmosphériques sur une épaisseur de prÚs de o">,7.5. On y rencontre Ecld-
nolampas amplus Fuchs, Agassizia ZiUeli Fuchs, Clypeaster sp.'
>. Cette faune est caractĂ©ristique. Nous avons lĂ les mĂȘmes espĂšces, ou Ă
peu prÚs, que dans la faune de Syouah, si bien décrite par MM. Zittel et
Fuchs, et nous devons synchroniser l'ensemble de ce plateau avec la base
du deuxiÚme étage méditerranéen, V)\'i\M^\\(tn. sensu slriclo. La particularité
la plus remarquable de cette faune me semble ĂȘtre la prĂ©sence du genre
Temnechinus, que je suis le premier Ă signaler dans les formations du bassin
mĂ©diterranĂ©en, ce genre d'Ăchinide n'Ă©tant connu, jusqu'Ă ce jour, qie
dans l'Inde et dans le craff d'4nsleterre
» La région de Mirsa Matrouh semble donc composée par des formations
identiques à la région Alexandrine qui seraient venues buter contre le
horst miocÚne du plateau; le pliocÚne y semble mal représenté; mais
peut-ĂȘtre un jour pourra-t-on signaler la prĂ©sence de formations d'eau
douce appartenant à cet étage, car j'ai trouvé dans les éboulis, au pied du
plateau, Eelix quadridentata Blanckenhorn, qui est bien caractéristique des
formations similaires au sud du Mariout. »
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. - Les sensibilisatrices du bacUle tuberculeux.
Note de MM, J. Bordet et O. Ge\gou, présentée par M. Roux.
« L'un de nous a montré, en 1900, que si l'on met en contact des cellules
(globules rouges) ou des microbes avec l'immunsérum approprié (lequel
contient, on le sait, une sensibilisatrice spécifique), ces éléments deviennent
capables d'absorber Ă©nergiquement la matiĂšre globulicide ou microbicide
du sérum (alexiiie). S'appuyant sur cette donnée, Bordet et Gen^ou ont
décrit une méthode qui permet de déceler, dans les sérums, l'existence
d une sensibilisatrice, Ainsi, si l'on prépaie un mélange en proportions
,H52 ACADĂMIE DES SCIENCES.
convenables de bacilles typhiques, de sérum frais d'homme on d'animal
neuf, et de sérum, préalablement chauffé à 55°, de convalescents de fiÚvre
typhoïde, on constate que l'alexiue du sérum neuf est absorbée par les
bacilles; en effet, des globules rouges bien sensibilisés, introduits au bout
de quelque temps dans le mélange, n'y subissent pas l'hémolyse. En consé-
quence, le sérum des convalescents possÚde une sensibilisatrice, conférant
au bacille lyphique le pouvoirde fixer l'alexine. Nous avons recherché, en
employant cette méthode, si le cobaye peut élaborer une sensibilisatrice
active à l'égard du bacille tuberculeux; voici les résultats que nous avons
obtenus.
)i Si Ion injecte Ă des cobayes le bacille humain vivant, l'animal, chez
lequel la tuberculose se généralise bientÎt, ne produit pas de sensibilisa-
trice. L'essai du sérum donne réguliÚrement, à toutes les périodes de la
maladie, un résultat négatif. Au contraire, si l'on inocule à des cobayes,
sous la peau, Ă deux ou trois reprises, le bacille aviaire (notre Ă©chantillon
provenait du pigeon et avait été cultivé longtemps sur pomme de terre
glycérinée), lequel est, comme on sait, peu dangereux pour ces animaux,
ceux-ci résistent et jiroduisent bientÎt dans leur sang une sensibilisatrice
provoquant l'Ă©nergique absorption de l'alexine par le bacille. Chose assez
curieuse, celte sensibilisatrice manifeste une activité égale vis-à -vis du
bacille humain ou du bacille aviaire; eu effet, pour obtenir la fixation d'une
mĂȘme dose d'alexine par des volumes Ă©gaux d'Ă©mulsion, soit de bacilles
humains, soit de bacilles aviaires, il faut mettre en Ćuvre la mĂȘme quantitĂ©
de sérum sensibilisateur. Un sérum obtenu par injection du bacille aviaire
ne permet donc pas de distinguer l'une de l'autre les deux races du microbe
tuberculeux.
» Si l'on injecte à des cobayes neufs un mélange de bacilles tuberculeux
humains, tués par le chauffage à 70°, et de ce sérum sensibilisateur, puis,
au bout d'une quinzaine de jours, un mélange analogue, mais contenant
des bacilles simplement desséchés au préalable, on constate que les ani-
maux deviennent plus résistants vis-à -vis du bacille humain vivant. Si on
leur inocule ce microbe, ainsi qu'à des témoins non traités, ils survivent
notablement plus longtemps que ces derniers ; néanmoins, si on les sacrifie
au bout de 3 mois environ, on trouve que les organes internes sont farcis
de tubercules; il s'agit donc d'un simple ralentissement dans l'Ă©volution de
la maladie. Et si, à ce moment, on éprouve leur sérum, on trouve qu'il est
trÚs nettement sensibiUsateur. Si donc la propriété sensibilisatrice ne pa-
SĂANCE DU 3 AOUT r9o3. 353
raĂźt pas toiil Ă fait inutile, au moins est-elle incapable d'enrayer la maladie.
Au reste, des cobayes traités simplement par des injections de bacilles hu-
mains tués à 70°, puis de bacilles desséchés, peuvent acquérir le pouvoii"
sensibilisateur du sérum, et l'on sait depuis longtemps que leur résistance
au bacille vivant n'est pas considérablement accrue. »
M. T. SocRBK adresse une Note intitulée : « Alcoométrie pondérale ».
(Renvoi Ă la Section de Physique.)
M. O. Dony-Hénault adresse une Note « Sur la radioactivité du per-
oxyde d'hydrogÚne ».
M. C. deLiebhaber adresse, par l'entremise de M. Brouardel, une « Note
sur la thermographie sidérale ».
La séance est levée à 4 heures un quart.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 20 juillet 1908.
Service géograpldqae de l'Armée. Rapport sur les travaux exécutés en 1902.
Paris, igoS; 1 fasc. in-8°.
DĂ©partement de l' Eure. Rapports du Conseil central et des Conseils d'arrondis-
sement d' hygiĂšne publique et de salubritĂ©, annĂ©e 1902. Ăvreux, 1908; i fasc. in-8°.
Les lampes Ă©lectriques Ă incandescence et leur appareillage, par E. Sartiaux.
Conférence faite au Conservatoire national des Arts et Métiers, le 22 mars igoS. Paris,
F. Baranger, igoS; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Le second viaduc sur la Pclrusse Ă Luxembourg, par Eug. Ferron. Luxembourg,
imp. Huss, igoS; i fasc. in-4". (Hommage de l'auteur.)
354 ACADEMIE DES SCIENCES.
The iyel{oQme pliysiological reseçtrch laboraLoiles founded 189^, \Valter Dawson,
Director. Londres; i f^sc. in-8°.
The heat of a change in connection willi changes in dielectric constants and in
volumes, by G.-L. Spf.yers. (Exlr. de The american Journal of Science, vol. XV'I,
juin igoS.) I fasc. in-B".
A review of the Siluroid fishes or calfishes of Japon, by David Starr Jordan and
Henri-W. Fowler. (Exlr. de The proceedings of the United Siates national Muséum,
vi)l. XXVI, p. 897-911.) Washington, igoS; i fasc. in-8°.
On Iho relations of the fishes of thefamily LampridĆ or Opahs, by ThĂ©odore Gill.
(ß'-xtr. de The proceedings of the United States national Muséum, vol. XXVI,
]). gi5-924-) Washington, igo3; i fasc. in-S".
Atlas geologiczny Galicyi; z. XIV. Pilzno i Ciezhowice (si. V, p. 5); Brzostek
i Strzyzow (si. VI, p. 5); Tyczyn i Dynow (si. VII, p. .5); opracowal D"" Josef
Ghzybowski. Cracovie, igo3. Texte, i fasc. in-S". Allas, i fasc. in-f".
Nachrichten von der kĂŽnigl. Gesellschaft der Wissenschaften zu GĂŽllingen.
GeschĂąflliche Milteilungen, igoS, Ileft 1. GĆtlingue, igo3; i fasc. in-S".
Memorias de la Sociedad espanola de Ilisloria natural; l. II, Memorias i^ y 2".
Madrid, igoS; i fasc. in-S".
Ouvrages reçus dans la séance du 27 juillet igoS.
Institut de France. Académie des Sciences. Commission de Sismologie. Rapport
pré.ienté à l'Académie dans la séance du li juillet igo3, par M. A. de Lapparent.
Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-4°.
Association française pour l'avancement des Sciences: Compte rendu de la 3i^
session; Montauban, igo2; 2= Partie : Notes et MĂ©moires. Paris, Masson et G'", igo3;
I vol. in-8°.
Traité élémentaire de Physique, par Ganot-Maneuvrier ; 22= édition, entiÚrement
refondue conformément aux programmes officiels de TEnseignement secondaire, con-
tenant 822 gravures et i planche en couleur. Paris, Hachette et G'", igo3; i vol. in-12.
(Présenté par M. Amagat. )
La Géographie. Bulletin de la Société de Géographie; t. VIII, n° 1, année igoS,
i5 juillet. Paris, Masson et G'"; 1 fasc. in-4".
.AntrĂ ge an die internationale Association der Akademien seitens der von ihr
ernannten KommissionfĂčr Hirnforschu\ig. (Extr. des Berichten der mathem.-pltys.
Klasse der kÎnigl. sdchs. Gesellschaft der Wissencliaften zu Leipzig, séance
du 8 juin igo3.) 1 feuille double in-S".
Bericlitandie k. s. Gesellschajt der Wissenschaften ûber die am 5. Juni igo3 in
Londonabgehaltene Sitzung der von der internationalen Association der Aka-
demien niedergeselzten lĂźommission sur Gehirnerforschung, erstattel von den
Delegierten Paul Flechsig und Wilhelm His. (Extr. id. supra.) i fasc. in-8".
SĂAKCE DU 3 AOUT igoS. 355
Mondalengo i koit/attad framslĂ llning, af J. B. [J. Bergman]. GĆteborg,
Bonniers, 1902; i fasc. in-12 oblong. (Hommage de l'auteur.)
Fader var Îfversall till « Mondalango » { Verldsxpraket).... ;if J. B. [J. Bergman].
GĆteborg, Bonniers, 1902; i fasc. in-12.
Zieklen van rijsl, labak, thee en andere cuUuurgewassen, d'ip. door Insecten
worden veroorzaakt, door D' J.-C. KoNrNGSBERGER; met 5 platen. { Mededeelingen
uit S' Lands Planlenluin, LXIV.) Batavia, G. Kol(^etC'^ igoS; i l'asc. iii-S».
Orientation, déclinaison, inclinaison, variations du Jil à plomb et de l'aiguille
aimantée, par le C'= de Moriana; r" Partie. Saint-Sébastien, igoS; i fasc. in-f"; auto-
graphié; exemplaire n" 12. (Hommage de l'auteur.)
The fundamental theorem of chemistry, by Edward Bkckuam. Philadelphie, chez
l'auteur, igoS; i fasc. in-4°.
Carte de l'empire de Russie et des Ătats qui lui sont conligus, par E. Koverski ;
texte et atlas. Saint-PĂ©tersbourg, igoS; i Ă©tui in-S" oblong et i fasc. in-S".
Astronomische Arbeiten der k. k. Gradmessungs-Bureau, Bd. XII. LĂ ngenbe-
stimmungen. Prague, Vienne, Leipzig, 1900; i fasc. in-4°.
Ueber die RĂ©duction der aaf physischen ErdoberjlĂ che beobachtelen Sclnverebe-
schleunigungen auf ein gemeinsames Niveau, von F.-B. IIelmert; 2"= Mittheilung.
Berlin, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Jahresbericht der Direktors der kĂŽniglichen geodĂątischen Instituts fur die Zeit
von April 1902 bis April igo3. Potsdam, igoS; i fasc. in-8°.
Jahrbucher der k. k. Central- Anstalt fur Météorologie und Erdmagnetismus.
Officielle Publication, Jahrgang igoi ; neue Folge, Bd. XXXVIII. Vienne, igo2-i9o3 ;
f vol. et 1 fasc. in-4°.
Annual report of the Smithsonian Institution, igoo. U. S. national Muséum.
Washington, 1902; i vol. in-8".
Proceedings of the United States national Muséum; vol. XXIII, XXIV. VS^ashin"-
ton, iqoi, 1902; 2 vol. in-S°.
Bulletin of the United States national Muséum : N° 39, parts H-0. Washington,
1890-1899; 7fasc.in-8<>.N<' 50, part II. Washington, 1902; i vol. in-8". N" 51. Wasliing-
ton, igo2 ; i fasc. in-S".
The physical Revie^v, a journal of expérimental and theoretical Physics, con-
ducted with the coopération of the american physical Society, by Edward L. Nichols,
Ernest Merritt and Frederick Bedell; vol. XVII, number I. Lancaster, Pa. et
New-York, igoS; 1 fasc. iii-8".
The Journal of the CollÚge of Science, Impérial University of Tokyo, Japon;
vol. XVIII, art. 2; vol. XIX, art. 1 and 5. Tokyo, 1908; 3 fasc. iii-4".
356 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(SĂ©ance du 6 juillet iQoS.)
Note de M. C. Maltézos, Sur une espÚce d'oscillation de la perception
chromatique :
Page 44, ligne i4, «" Hl'h de ^^, lisez ïtoÎtt-
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
puis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Tls forment, à la fin do l'année, doux volumes in-4'. Deux
is, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
irt du i" Janvier.
Le prix de Vubonnemcnl est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
iChaix.
Jourdan.
Ruff.
ns Courtin-Hecquet.
Germain elGrassin.
Gastineau.
ine JĂ©rĂŽme.
çon Régnjer.
I Feret.
âąaux 1 Laurens.
' Muller (G.).
;es Renaud.
IDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouan.
béry Perrin.
1 Henry.
( Marguerie.
) Juliot.
I Bouy.
Nourry.
Ratel.
Rey.
\ Lauverjat
} Degez.
l Drevet.
I Gratier et C'v
chelle Foucher.
'â g-
â .ont-Ferr..
ble.
I Bourdignon.
( Dombre.
1 Thorez.
( Quarré.
Lorient.
chez Messieurs
\ Baumal.
Uontpellier .
n/aritea
Nice. . .
Rouen.
Toulon .
Toulouse..
Valenctennes.
f M"" Texier.
Bernoux et Cumin
1 Georg.
Lyon < EfTantin.
i Savy.
' Vitte.
lUarseille RuĂąt.
, Valat.
' Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
, Jacques.
Nancy Grosjean-Maupin.
! Sidot frĂšres.
I Guist'hau.
' Veloppé.
) Barnia.
' Appy.
NĂźmes Thibaud.
Orléans LodJé.
1 Blanchier.
Poitiers , . .
' LĂ©vrier.
Hennés Plihon et Hervé.
Rocheforl Girard ( M»" )
I Langlois.
' Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
( Poateil-Burles.
( KumĂšbe.
( Gimet.
' PrivĂąt.
Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
' Suppligeon.
( Giard.
\ Lemattre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam.
Berlin.
Buchareft .
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
AthĂšnes , Beck.
Barcelone Verdaguer.
j Asher et C*.
Dames.
Friedlander et fils.
f Mayer et Miiller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
( Lamertin.
Bruxelles.. ' MayolezetAudiarte.
( Lebégue et C*.
( Sotchek et C».
I Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighlon, BelleiC".
Christiania Cammerraeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
' Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
t Benda.
' Payot et C".
' Barlh.
\ Brockhaus.
Leipzig KĆhler.
I Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
chez Messieurs :
( Dulau.
^'""''â " Hachette et C'v
Luxembourg .
: Nutt.
V. Bttck.
Ruiz et C'v
Lausanne.
LiĂšge.
\ '
( Gnusé.
Madrid ' Romo y Fussel.
j Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan... ( Bocca frÚre».
.â ( HĆpll.
lHoscou Tastevin.
Naples j Marghieri di Giu».
( Pelleraao.
j DyTsen et Pfeiffer.
Ne>v-york Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C".
Palerme Reber.
Porto Magalhaés et Mouii
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bocca frĂšres.
Loescheret C"
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska BogbaoĂŻiel.
I Zinserling.
) Wolff.
I Bocca frĂšres.
Brero.
I Clausen.
[ RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolfl.
VĂ©rone Drucker.
Frick.
Gerold et C'-.
Ziirich Meyer et Zeller.
Rome.
S'-PĂ©tersbourg.
Turin.
Vienne .
BLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDDS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre i^jo.) Volume in-^"; i8i3. Pri.t 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â (i" Janvier iSii Ă 3i DĂ©ctinbro i865.) Volume 111-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i"' Janvier 1866 Ă 3( DĂ©ce'ubie 1880.) Volume in-4°; 1889. Pri.ĂŻ 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( i" Janvier iS8t Ă 3i DĂ©cembie 1895.) Volume 'm-.\"; 1900. Pri.x 25 fr.
iUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
te I. â MĂ©moire sur quelques points de la Physiologie des \lgues , par MM. A. Derbes et .A.-J.-J. Solier. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
BĂštes, par M. Hamsen. â MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le rĂŽle di suc piincrĂ©alique dans les phĂ©nomĂšnes digestifs, parliculiĂ©rement dans la digestion des
â es grasses, par M. Cl.\ude Bernard. Voluiie in-4'', avec 3'2 planches; iSVi .âą 25 fr.
le II. â MĂ©moire sur les vers inlestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question ilc leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â ' Rechercher la
ire des rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In -4°, avec 7 planches; 186 1. . . 25 fr.
A la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences,
Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences
I\" 5.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 3 août 1903.)
MEAIOIUES ET COMMUIXICATIOIVS
DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. Berthelot. â Relations entre les piles
Ă plusieurs liquides 285
II. Berthelot. â Remarques concernant
les relations entre les piles constituées
par les mĂȘmes liquides, compris entre
deux électrodes différentes ou identiques. 291
MM. Henri Moissan et A. Kouznetzow. â
Sur un carbure double de chrome et de
Pages.
tungstĂšne 292
M Armand Gautier. â L'arsenic existet-il
dans tous les organes de l'Ă©conomie ani-
male? 39.5
MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. â
Transformation des aldéhydes et des
cétones en alcools par hydrogénation
catalytiquc 3oi
CORRESPOIMDAXCE.
M. Jean Mascart. â RĂ©sidu des perturba-
tions séculaires 3o3
M. Esclangon. â Sur les fonctions quasi- .
périodiques 3o5
M. H. DuLAC. â Sur les fonctions de « va-
riables représentées par des séries de po-
Ijnomes homogĂšnes 3o8
JM. N. Saltykow. â Sur les, intĂ©grales
de S. .Lie ' 809
MM. J. MacĂ© de LĂ©pinay et H. Buisson. â .
Sur les changements de phase par réflexion
normale dans le quartz sur l'argent 3i2
M. \. Legros. â FocimĂštre photogrammĂ©-
trique pour l'optique microscopique (ins-
trument vérificiiteur de microscopes) 3i4
M. L. ToRHES. â Sur le tĂ©lĂ©kine 817
M. E. WicKERSHElMER. â Nouvelles lois de
tonométrie, qu'on peut déduire des expé-
riences de Raoult Sig
M. A. Bouzat. â Courbes de pression des
systĂšmes univariants qui comprennent
une phase gazeuse 322
M. Maurice François. â Dosage de la'pyri-
dine eu solution aqueuse 024
M. Tarbouriecu. â Sur les amides secon-
daires 326
MM. L. BouvEAULT et G. Blanc. â RĂ©duc-
tion des clhers-sels des acides Ă fonction
complexe 32S
M. J. Allain Le Canu. â Action de la phĂ©-
nylhydrazine sur les bromures et iodures
alcooliques 329
M. JuLiis Scumidlin. â Recherches ther-
mochimiques sur les matiĂšres colorantes.
La rosaniline et la pararosaniline 33i
M. J. Laborde. â Sur le dosage de l'ammo-
BuLLETiN bibliographiquh:
EURATA
niaque dans les vins, et son r61e dans la
différenciation des mistelles d'avec les
vins de liqueur
AĂ. A. Desmoulilre. â Sur le ferment du
salol contenu dans certains laits
M. S. PosTERNAK. â Sur les propriĂ©tĂ©s et
la composition chimique de la matiĂšre
phospho-organique de réserve des plantes
Ă chlorophylle
M. A. Billard. â De l'excrĂ©tion chez les
Hydroides
M. U. DuERST. â Les lois mĂ©caniques dans
le développement du crùne des Cavi-
cornes
.M. L. Bordas. â L'appareil digestif des
Silph idĆ
iM. A. VayssiĂ©re. â Sur les HĂ©tĂ©ropodes
recueillis pendant les campagnes de VHi-
rondelle et de la Princesse Alice, faites
sous la direction de S. A. le Prince de
Monaco '.
M. AndrĂ© Tournouer. â Coupes des ter-
rains tertiaires de la Patagonie
M. D.-E. Pachundaki. â Sur la constitu-
tion géologique des environs de Mirsa
Matrouh ( Marmarique)
MM. .1. Bordet et 0. Gengou. â Les sen-
sibilisatrices du bacille tuberculeux
M. T. SouRBE adresse une Note intitulée :
« Alcoométrie pondérale »
M. O. DoNY-HĂXAULT adresse une Note :
« Sur la radioactivité du peroxyde d'hy-
drogÚne »
AI. C. DE Lieehaber adresse une Note :
« Sur la thermographie sidérale »
334
337
337
340
342
346
348
35o
35 1
353
353
353
353
356
PARIS. â IMPRIMERIE G AUTH t E R - VILLA RS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant ; Gauthier-Villars
SLP 5 1..3 1903
^cjO-S second semestre.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
N'- () (10 Août 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à ^'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à & la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanc«
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savar
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des perso
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'ui
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requi
Membre qui lait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ei
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rer
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustar
jeudi Ă I o heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă te
le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte r
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu>
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sert
autorisées, l'espace occupé par ces figures comp
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappori
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administralivt
un Rapport sur la situation des Comptes rendus a]
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés <
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant S'. Autrement la présentation sera remise à la séance suil
SEP 5 1985,
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI 10 AOUT 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBEllT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Président, en annonçant à l'Académie la perte qu'elle vient de
faire dans la personne de M. Munier-Chalmas, s'exprime comme il suit :
« J'ai la douleur d'annoncer à l'Académie la perte bien inattendue de
M. Munier-Chalmas. M. Bergeron, sous-directeur de son laboratoire de
recherches Ă la Sorbonne, nous apprend par dĂ©pĂȘche la mort subite de
notre cher et éminent ConfrÚre, survenue à Aix-les-Bains. samedi 8 août.
M. Munier-Chalmas avait été nommé dans la Section de Minéralogie le
20 mai de cette année; il n'y a donc pas trois mois qu'il faisait partie de
l'Académie; vraiment, c'est nous quitter trop tÎt!
» Il était également habile en Géologie et en Paléontologie. C'était un
chercheur, un curieux de la Nature, découvrant sans cesse quelque chose
de nouveau dans la grande histoire des temps passés. Comme il avait la
passion de la Science, il la communiquait Ă ses Ă©lĂšves. Aussi il a eu un rĂŽle
considérable dans la chaire de Géologie de la Sorbonne; sa mort va pro-
duire un vide profond. I/Académie voit avec tristesse disparaßtre cet homme
encore jeune, d'une élounante vivacité d'esprit, qui semblait appelé à lui
faire longtemps honneur. Je lÚve la séance en signe de deuil. »
AĂRODYNAMIQUE. â Sur l' aĂ©rodynamique et la thĂ©orie du champ acoustique.
Note de M. le e;énéral Sebert.
« La Note de M. le commandant Charbonnier, de l'Artillerie coloniale,
sur la théorie du champ acoustique, que j'ai présentée à l'Académie dans
1^ sĂ©ance du i 5 juillet dernier, et la nouvelle Note du mĂȘme auteur, en
C. R., 1903, T Semestre. (T. CWXVU, N- 6.) 4?
358 ACADĂMIE DES SCIENCES.
date (le ce jour, sur l'application de celte théorie à la détermination du
frottement intérieur des gaz sont de nature à appeler de nouveau l'atten-
tion sur les phénomÚnes sonores, encore peu connus, qui se produisent
au passage, dans l'atmosphÚre, de mobiles animés de mouvements trÚs
rapides et sur les conséquences que la connaissance de ces phénomÚnes
peut entraßner pour les théories acoustiques et pour l'aérodynamique en
général.
» Il n'est peut-ĂȘtre pas inutile de rappeler l'Ă©tat de nos connaissances Ă
ce sujel, car les documents qui en contiennent l'exposé se trouvent presque
exclusivement consignés dans les jiublicalions spéciales d'artillerie, par ce
motif que les services militaires se sont trouvés, à peu prÚs seuls, en me-
sure, jusqu'à ce jour, d'étudier ces phénomÚnes ou de les utiliser.
» C'est en l'année 1887, au cours de ses études pour l'établissement du
nouveau fusil connu sous le nom à e fusil Lebel, que M. le colonel Journée,
alors capitaine, a observé, pour la premiÚre fois, dans le tir des armes
Ă grande vitesse initiale, la production d'un bruit violent analogue Ă une
détonation, parfois suivi d'une sorte de roulement prolongé, paraissant
Ă©maner du projectile mĂȘme et distinct du bruit produit par l'explosion de
la charge de l'arme (' ).
» Il avait constaté que ce phénomÚne n'apparaßt que lorsque la vitesse
initiale du projectile est notablement supérieure à la vitesse de propagation
du son dans l'air, et il avait reconnu que le bruit initial perçu par un ob-
servateur semble provenir du point de la trajectoire situé sur la normale
passant par la position de cet observateur.
» Par une série d'expériences ingénieuses, il avait cherché à déterminer
les conditions de production et les causes du phénomÚne, et il avait cru
pouvoir déduire de ses observations que tout projectile animé d'une vitesse
supérieure à la vitesse du son dans l'air émet, pendant son parcours, un
son continu analogue à une détonation.
)) Il avait signalé et vérifié, par ces expériences, que ce fait donnait
l'explication des anomalies constatées par les expérimentateurs qui avaient
cherché à déterminer la vitesse du son dans l'air, en utilisant le tir réel de
piÚces d'artillerie et notamment dans les essais récemment entrepris, par
(') JouiiNĂE, Noie manuscriie du aS octobre 1887 et Comptes rendus, l. CVl, iZ jan-
vier 1888, p. 2/i4- â Sebert, Bulletin de la SociĂ©tĂ© française de Physique, 1888,
p. 35. (l^ar suite d'une erreur d'impression, la formule qui donne la valeur de l'angle
au sommet du cÎne sonore a été substituée à celle de l'angle complémentaire.)
SĂANCE DU lO AOUT igoS. 35g
la Commission do Gà vre, pour effectuer cette détermination à l'aide de
bouches Ă feu nouvelles Ă grandes vitesses initiales.
» Ces essais avaient donné, pour la vitesse supposée du son, des valeurs
toujours trop grandes et M. le capitaine Jacob, de l'artillerie de la marine,
avait été amené à rechercher si ces écarts pouvaient s'expliquer par l'in-
fluence de la grande intensité des vibrations produites par le tir de la
piĂšce, mais ses calculs ne l'avaient, le plus souvent, conduit qu'Ă des
termes correctifs insuffisants (').
» Les travaux d'Hugoniot devaient d'ailleurs établir, peu de temps aprÚs,
que la formule de Laplace, employée pour le calcul de la vitesse du son,
s'Ă©tablit rigouieusement quelle que soit l'amplitude des vibrations ou la
vitesse de translation des particules gazeuses déplacées (-).
)) Vers la mĂȘme Ă©poque avaient Ă©tĂ© publiĂ©s les premiers rĂ©sultats des
remarquables expériences du D"" E. Mach, de Vienne, Sur la fixation pho-
tographique des phénomÚnes auxquels donne lieu le projectile pendant son
trajet dans l'air. Les photographies obtenues montraient, pour les projec-
tiles animés de vitesses supérieures à 340*", l'existence d'ondes à contours
permanents ou ondes stationnaires mises en Ă©vidence par les variations du
pouvoir réfringent des couches d'air ébranlées (').
» Contrairement à l'hypothÚse admise par M. Journée, le D'' Mach attri-
buait le bruit de détonation perçu par un observateur, lors du tir d'un
projectile animé d'une grande vitesse, à l'arrivée à l'oreille de cet observa-
teur du contour extérieur de l'onde condensée accompagnant le projectile
dans son parcours et il expliquait les bruits de roulement prolongé entendus
quelquefois, par les réflexions de cette onde sur le sol, les nuages ou les
autres obstacles naturels.
» Ces questions provoquÚrent, au cours des années suivantes, d'inté-
ressants travaux dus Ă MM. de Labouret, Gossot, Moisson, Jacob et Char-
bonnier, officiers d'artillerie de la marine, et à MM. Hartmann et Devé, de
l'artillerie de terre.
» M. de I^abouret, parlant des observations faites par M. Journée, avait
déterminé, par le calcul, les conditions dans lesquelles le son, paraissant
(') Jacob, MĂ©morial de l'Arlllkiie de la lUarliie, l. XVI, 1888', p. 56o.
(-) HuGOiMOT, Journalde Matliémallr/ues pures et appliquées, 4=série, t. 111, 1887,
P- 477-
(') E. Mach et \'. Salcuer, Sllzangsberlchtc dcr kaiserliche/i Akadcinic der
Wissenschaftea In ]\len, 1S87, Band. XCV.
36o ACADĂMIE DES SCIENCES.
émis par le projectile, devait parvenir à l'observateur et indiqué le moyen de
tracer, Ă chaque instant, le contour de la surface limite de l'onde sonore
émanée de ce projectile (').
» M. Gossot, dÚs l'année 1890, déduisit de ces résultats une méthode pour
la détermination de la vitesse des projectiles, au cours de leur trajet, sans
l'interposition des cadres cibles habituellement employés à cet effet et en
faisant simplement us.ige de résoiinateurs analogues à ceux déjà utilisés par
M. Journée. Cette méthode, consacrée aujourd'hui parla pratique, a rendu
les plus grands services pour l'Ă©tude des trajectoires des bouches Ă feu nou-
velles, Ă grande portĂ©e, de l'arlillerie de la marine (- ) et a pu ĂȘtre employĂ©e
également pour les essais balistiques ties nouveaux fusils étudiés par
l'artillerie de terre (').
» M. Hartmann, en 1890, analysa et commenta, dans Xa Revue d' Artillerie,
les expériences et les travaux ci-dessus mentionnés de MM. Journée, Mach,
de J^abouret et Gossot et fit également connaßtre les nouvelles expériences
de photogra|)hie de projectiles effectuées par le D'' E. Mach en collabora-
tion avec son fils I^. Mach et le professeur P. Salcher, ainsi que les
recherches de ce dernier, effectuées avec le concours du D"" Mach et de
M. Whitehead, sur les phénomÚnes c]ui accompagnent l'écoulement de
l'air à haute pression ( '), mais il ne déduisit de ces études aucune conclu-
sion au sujet des questions controversées de l'origine et de la nature du
bruit perçu (°).
» M. Moisson, en 1891, discuta ces expériences, au point de vue phy-
sique, en cherchant Ă concilier les hypothĂšses contradictoires Ă©mises. Il
rappelle accessoirement le phénomÚne de la production des auréoles qui
ont été souvent observées dans le tir des projectiles et il attribue le bruit
produit par le projectile et qu'il désigne sous le nom de claquement par
la rentrée brusque de l'air dans le vide qui se produit à l'arriÚre (").
(') De Labolret, MĂ©morial de l'Artillerie de la Marine, l. XVI, 1888, p. 366.
(-) Gossot, MĂ©morial de l'Artillerie de la Marine, t. XIX, iSgi, p. 181.
(') Devé, Hevue d'Artillerie, t. XLVll, 1S96, p. 478.
(') E. Mach et P. Salcder, Silzungsberichte, etc., Band. XCV'UI, Januar 1889.
â E. Mach et L. MjlCu, Sitzunffsberichte, etc., Band. XCVIII, Xoveraber 1889. â
E. Mach, Sitzungsberichle, etc., Hand. XCVIU, October 1889. â E. MKcn,Sitzungs-
berichte, etc., Band. XCVIII, October 1888. â P. Salcher, Mitlheiltingen ans
deni Gebiete des Seeuesens, t. XVIII, 1890.
('") Hartma.>n, /{eiue d'Artillerie, t. XXXVII, 1890-1891, p. 63, 897 et 493.
(') Moisson, MĂ©morial de l'Artillerie de la Marine, t. XX, 1891, p. 807.
SĂANCE DU lO AOUT 190.3. 36 1
» Enfin M. Jacob, en 1892, et M. Charbonnier, en 1893, ont cherché
à étaljlir la théorie analytifjue du problÚme, le premier en prenant, comme
point de départ, la loi adiabatique de l'écoulement desgaz('), le second
en développant et complétant la théorie exposée par M. de Labouret. et en
en faisant l'application à d'autres phénomÚnes physiques comme le bruit
de la foudre (-).
» Dans ses derniers travaux, M. Charbonnier a donné finalement une
nouvelle théorie, qui parait définitive et complÚte (').
» Cette théoriedonue le nioven d'établir, pour chaque point de l'espace,
l'équation qui définit l'état sonore de ce point quand l'atmosphÚre est
parcourue par un mobile dont le mouvement est connu. Elle permet de
déterminer les contours de la région ébranlée à chaque instant, qui est
dénommée par \ai champ acoustique, etelledonne la formede l'onde neutre
qui sépare, à chaque instant, les portions antérieure et postérieure de ce
champ acoustique, portions dans lesquellc^s les vitesses de déplacement
des molécules gazeuses sont de siirne contraire. Par le tracé des courbes
d'égale vitesse de ces molécules gazeuses, M. Charbonnier donne le moyen
de représenter complÚtement, à chaque instant, un champ acoustique
donne et il fait l'application de ce systĂšme Ă un certain nombre de cas
particuliers : d'abord à des mobiles animés de vitesses inférieures à la
vitesse du son, puis à des projectiles animés de vitesses plus grandes.
» Il retrouve ainsi, pour ces derniers, la forme de l'onde conique de
tĂȘte des photographies du D' Mach, et le cĂŽne sonore qui se dĂ©place avec
le projectile.
» 11 rend compte complÚtement des |)hénomÚnes sonores observés, en
admettant que l'oreille ne perçoit un bruit de détonation que lorsque la
vitesse des molécules gazeuses qui la frappent varie brusquement et non
par gradation continue.
» DÚs lors, il démontre que le bruit de détonation ou de claquement
du projectile ne peut ĂȘtre distinguĂ© du bruit de l'explosion de la piĂšce que
si ce projectile se meut avec une vitesse supérieure à la vitesse du son dans
l'air et si l'observateur se trouve placé dans une certaine région déterminée
(') Jacob, MĂ©morial de l'Arnllerie de la Marine, t. XX, 1892, p. 33 et 229.
(-) Charbonnier, MĂ©morial de l'Artillerie de la Marine, t. XXI, 1S93, p. 5^7.
(^) Charbonnier, Théorie du champ aeouslique, Mémoire manuscril. Ituelle,
juin 1903, et Comptes rendus, t. CXXXVIi, p. 171. (Cette Note a été présentée dans
ta séance du i3 juitlel 1903, bien qu'elle n'ait été insérée que dans le Compte rendu
de la séance du 20 juillet.)
362 ACADEMIE DES SCIENCES.
de l'espace. Il arrive mĂȘme Ă celle conclusion que, dans le cas de tirs Ă
grandes distances, l'observateur peut parfois percevoir deux détonations
émanées du projectile; ce son étant perçu dans la direction des tangentes
que l'on peut mener à une courbe qu'il dénomme enveloppe sonore et qui
est le lieu des normales Ă l'enveloppe des cĂŽnes sonores.
» L'application de ces mĂȘmes rĂšgles Ă l'Ă©tude des bruits produits par les
Ă©clairs en zigzag j)ermet d'expliquer les coups de tonnerre multiples et
montre qu'il n'est pas plus possible de déduire, de la durée d'arrivée du
bruit, la dislance du lieu de production de la foudre, que de mesurer, Ă
l'aide de tĂ©lĂ©mĂštres acoustiques, la distance des bouches Ă feu, tirant Ă
grandes vitesses initiales, dont on aperçoit le feu ou la fumée.
» M. Charbonnier rend compte aussi de la production des ondes dila-
tées observées par M. Mach à l'arriÚre des projectiles, ainsi que de celle
des ondes réfléchies à la rencontre des obstacles et il explique par des ré-
flexions de ce genre les roulements prolongés que l'on perçoit dans cer-
tains cas. Il donne encore le moyen de calculer les déplacements imprimés
aux molécules gazeuses et en verlu desquels peuvent fonctionner les ré-
sonnateurs employés, comme appareils enregistreurs, dans la méthode
des mesures des vitesses des projectiles proposée par M. Gossot.
» M. Charbonnier fait enfin l'application de la théorie qu'il a établie
à l'élude de quelques phénomÚnes particuliers, notamment à celle du son
produit, à différentes distances, par un diapason vibrant et à celle de la
rotation d'un corps animé d'un mouvement circulaire uniforme. Il évalue
aussi le déplacement de l'air dans le voisinage d'une automobile marchant
à une vitesse déterminée, ainsi que les effets du vent rencontrant un ob-
stacle tel qu'un mĂąt, elc.
» Ces travaux de M. Charbonnier me paraissent de nature à apporter de
grandes simplifications dans l'établissement des théories élémentaires
d'acoustique et d'aérodynamique, car ils jettent une grande clarté sur les
phénomÚnes complexes qu'étudient ces théories.
» La nouvelle Note qu'il adresse aujourd'hui à l'Académie en est une
preuve, car elle montre que la théorie du champ acoustique, établie par lui,
peut suggérer une façon nouvelle d'envisager la question du frottement
intérieur ou de la viscosité des gaz qui provoque encore en ce moment
d'importantes recherches.
» Si l'on adoptait cette maniÚre de voir, la façon de présenter les calculs
qui concernent la dĂ©termination de celle viscositĂ© devrait, sans doute, ĂȘtre
l'objet d'importantes modifications. »
SĂANCE DU lo AOUT igoS. 363
CHIMIE MINĂRALE. â Description cV un nouvel appareil pour la prĂ©paration
des gaz purs. Note do M. He.vri Moissan.
« Tous les chimistes savent combien la préparation des gaz purs est
longue et délicate. Cette préparation est le plus souvent trÚs difficile,
parfois mĂȘme impossible par suite des rĂ©actions ou de la forme mĂȘme des
appareils employés. Nous donnerons dans cette Note la description d'un
appareil trĂšs simple qui permet d'obtenir rapidement la plupart des gaz
dans un grand état de pureté.
» 1. Dessiccation des gaz. â Lorsque nous voulons dessĂ©cher un gaz,
nous employons soit des flacons Ă plusieurs tubulures, soit des Ă©prouvettes
desséchantes qui contiennent des matiÚres avides d'eau : ponce poreuse
mouillée d'acide sulfurique, chlorure de calcium fondu ou poreux, cliaux
vive, etc. Toutes ces matiĂšres sont imprĂ©gnĂ©es d'air, parfois mĂȘme de diffĂ©-
rents gaz. Elles donnent souvent naissance à des réactions secondaires
produisant des impuretés : telle l'attaque lente du caoutchouc des appareils
par l'acide sulfurique froid qui produit un dégagement continu de gaz
acide sulfureux. De plus les bouchons de liĂšge ou de caoutchouc ne perdent
que lentement l'humidité qu'ils contiennent.
» Description d'un appareil servaiit Ă la dessiccation des gaz. â Pour
toutes ces raisons, nous avons remplacé cet ensemble volumineux de
flacons et d'Ă©prouvettes par deux petits appareils en verre d'un trĂšs petit
volume {fig. I ).
» Le premier a, de So"""', a la forme d'un cvlindre fermé à ses deux
extrémités; il jjorte, à la partie supérieure, deux tubes souciés, l'un
plongeant jusqu'au fond de l'appareil et l'autre débouchant dans l'espace
annulaire.
» Le second tube b, qui va faire suite au premier, est un tube en U
de iS*^âą', portant sur l'une de ses branches quatre boules de moyenne
grandeiu" et, sur l'autre, deux plus petites. Cette série de parties cylin-
driques et de sphĂšres a pour but de changer Ă chaque instant la vitesse du
gaz, de le mélanger et de le forcer à s'étaler sur la paroi de verre refroi-
die. Ces deux appareils sont placés dans des vases de Dewar remplis de
liquides rĂ©frigĂ©rants Ă des tempĂ©ratures qui varient de âSe" Ă â200°.
Nous utilisons pour dessécher les gaz, au moyen de cet appareil, le pro-
364 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cédé purement physique de la condensation de l'eau à trÚs basse tempé-
rature (').
)) Nous nous sommes assuré d'abord que, lorsqu'un gaz saturé d'humi-
dilé traversait cet appareij avec la vitesse de i' en lo minutes, toute la
vapeur d'eau Ă©tait retenue Ă la tempĂ©rature de â 5o°. Une sĂ©rie de tubes
desséchants, pesés au préalable, n'augmentaient pas de poids lorsqu'ils
étaient traversés par un volume de 3' d'air ainsi desséché. En réalité, le gaz
renferme encore une trace d'eau qui correspond Ă la tension de vapeur de
la glace Ă â 5o". Mais, pour nous autres chimistes, celte petite quantitĂ©
est certainement plus faible que celle que peut nous fournir le verre ordi-
naire et les bouchons employés dans la plupart de nos expériences.
» Si nous voulons une autre preuve de la dessiccation suffisamment
trrande de ces gaz, nous la trouverons dans l'expérience suivante : de l'air
saturé d'humidité est lentement desséché dans notre appareil à des tem-
pĂ©ratures dĂ©croissantes de â lo", â20°, â 3o°, â 4o", â jo°, â80"
et _]oo°; c'est Ă peine si Ă la tempĂ©rature de â 3o" le gaz qui a traversĂ©
nos deux tubes fournit encore une trace de fumée perceptible avec le
fluorure de bore. L'appareil que nous proposons nous fournit donc une
véritable dessiccation physique sans adjonction de réactifs ou de matiÚres
poreuses pouvant amener nombre d'impuretés.
« Lorsque l'on veut dessécher un courant de gaz assez rapide, il faut
augmenter la longueur de l'appareil dessiccateur, ou mieux, le faire con-
struire en métal : plaline ou laiton. Dans ce cas, le refroidissement se fai-
sant plus vite à cause de la bonne conductibilité du métal, la ilessiccation
est aussi complĂšte que possible.
M \\. Purification des gaz. â Jusqu'ici, pour purifier les gaz, on s'Ă©tait
contentĂ©, le plus souvent, d'obtenir un dĂ©gagement trĂšs long de façon Ă
chasser, autant que possible, l'air des appareils le plus souvent trĂšs volu-
mineux. Cette méthode peut fournirdes résultats approches lorsqu'il s'agit
de gaz assez lourds comme le chlore et l'acide carbonique qui repoussent
devant eux l'air contenu dans tout l'appareil. Dans une préparation d'acide
(') Eu 1899, nous avions déjà eu l'occasion d'indiquer cette méthode, soit pour
séparer le fluor de l'acide fluorhydrique, soit pour dessécher les gaz { Comptes rendus,
t. CXXIX, 1899, p. 799). Nous sommes revenu sur le mĂȘme sujet Ă propos de l'action
de l'acide carbonique complÚtement desséché sur thydrure de potassium {Comptes
rendus, t. CXXXVI, 1908, p. 728).
SĂANCE DU lO AOUT igoS. 365
carbonique exécutée dans l'appareil classique formé d'un flacon à deux
tubulures, d'un flacon laveur et d'une Ă©prouvette Ă bicarbonate de soude,
nous avons trouvé que le quatriÚme litre de gaz ne renfermait plus que
0,88 d'air atmosphĂ©rique. Au contraire, la mĂȘme expĂ©rience faite avec un
gaz léger comme l'ammoniac nous a donné, pour les huit premiers litres
dégagés, les chiffres suivants :
Premier ]
Ire, air. . .
98 , 00
P
Dur
100
Ciiu[iiiĂšme
litre, air. . .
4, 10
po
ur roc
DeuxiĂšme
» . . .
âą 92,00
»
SixiĂšme
» . .
i,4o
»
TroisiĂšme
» . . .
. 48 , 00
))
SeptiĂšme
» . .
0,93
))
QuatriĂšme
» ...
21 , 10
»
HuitiĂšme
» . .
0,89
»
» Dans tous ces appareils, les tubes de sûreté qui permettent la rentrée
de l'air sont aussi l'iuie des causes qui empĂȘchent d'obtenir des gaz puis.
Enfin, mĂȘme avec des appareils continus, comme ceux de Deville ou de
Kipp, on sait que la solubilité de l'oxygÚne et de l'azote dans les liquides
acides que renferment ces appareils amÚne des traces d'impuretés.
» Le principe de notre appareil est des plus simples. Il consiste à liqué-
fier le gaz dans un tube de quelques centimĂštres cubes de volume, puis Ă
le solidifier et Ă faire le vide dans cet appareil au moyen d'une trompe Ă
mercure. Nous laissons ensuite le corps solide reprendre l'Ă©tat liquide,
puis l'état gazeux et se dégager par un simple retour à la température
ordinaire. Si le gaz solidifié est pur, on |)eut le recueillir dans des flacons
pleins de mercure si ce métal n'est pas attaqué. Si le gaz solidifié est mipur
par suite d'une préparation défectueuse, on détermine une distillation
fractionnée et l'on sépare les produits gazeux qui se dégagent au commen-
cement et à la fin de l'opération. On peut ainsi recueillir le gaz qui se pro-
duit loisque le point d'Ă©buUition est constant.
» Description de l'appareil. â Il se compose d'un petit tube cylindriques
{^fig- i) de verre de 16''"'° fermĂ© Ă l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure et la'.-.sant passer Ă
la partie supérieure deux tubes, l'un qui plonge dans l'appareil et l'autre
qui est soudé à la partie supérieure de l'espace annulaire. Cet appareil,
tout en verre, est d'environ 8""° à 10""'. Lorsque l'on veut condenser une
grande quantité de gazon en augmente un [)eu le volume.
» Pour obtenir un gaz pur par cette nouvelle méthode on dispose l'appa-
reil producteur de gaz comme pour une préparation ordinaire (//^. r et 2);
puis on le fait suivre de nos deux tubes dessiccateurs Ă la suite desquels se
trouve un robinet Ă trois voies qui permet d'envoyer le gaz dans le con-
densateur ou de le faire se dégager sur une cuve à mercure par un tube
de 80*^" de hauteur. Notre petit condensateur est reliĂ© Ă une trompe Ă
C. K., iyo3, j- Seineare. (T. CXXXVII, N" 6.) 4^
366
ACADĂMIE DES SCIENCES.
mercure au moyen d'un caoutchouc éjjais. Dans des expériences délicates,
nous remplaçons loujours les joints de caoutchouc épais, par des tubes de
Fig. I.
-^S
verre ou de plomb réunis à frottement doux au moyen de gomme laque.
» Lorsque la quantité de gaz solidifié est assez grande, on peut, vu le
l'iS. 2.
petit volume du condensateur, supprimer la trompe et laisser l'appareil
s'échauffer lentement au contact de l'air atmosphérique. On laisse perdre
SĂANCE DU lo AOUT igo3. 36;
les premiers 5oo""' et bientĂŽt on obtient du gaz pur. Dans ce cas le tube
de dégagement fait suite au condensateur.
» Par contre, s'il s'agit de recherches trÚs exactes on devra opérer
autrement. AprÚs avoir soUdifié le gaz, le vide est fait exactement dans
l'appareil, puis on Ă©tire et l'on ferme, avec un chalumeau, le tube de verre
qui réunit le condensateur à la trompe. DÚs lors on n'a plus à craindre la
petite quantité d'humidité que peut donner le tube de caoutchouc le mieux
desséché. Il est bon aussi, au préalable, de chauffer légÚrement le tube
abducteur de 80*=⹠de hauteur par lequel le gaz doit se dégager sur la cuve
Ă mercure.
» Nous indiquerons comme exemples les préparations suivantes :
» Acide carbonique. â L'acide carbonique est produit, comme d'habitude,
par l'action de l'acide chlorhydrique sur le marbre. Il est lavé dans une
solution de bicarbonate alcalin, puis [)urifié au moyen d'une longue
colonne de bicarbonate de sodium. Les deux premiers tubes dessiccateurs
sont maintenus Ă une tempĂ©rature de â 70° par un mĂ©lange d'acĂ©tone et
d'acide carbonique, puis on refroidit le condensateur dans de l'oxygĂšne
liquide Ă â 1 82°. Tout l'acide carbonique se solidiBe dans ce dernier appa-
reil sous la forme d'une croûte épaisse. On tourne alors le robinet à trois
voies, de façon à isoler l'appareil producteur de gaz du condensateur.
» Au moyen de la trompe, on fait le vide dans le condensateur (résultat
obtenu en quelques instants) jusqu'Ă ce que le mercure monte de 76*^^âą dans
le tube abducteur. Lorsque le vide est obtenu, on ferme le robinet de la
trompe, on retire le vase de Dewar contenant l'oxygĂšne liquide, et, par
Ă©chauffement, l'acide carbonique ne tarde pas Ă prendre l'Ă©tat gazeux et Ă
se dégager. On le recueille dans des flacons bien secs remplis de mercure
sec, et, si l'on a soin de rincer les flacons avec l'acide carbonique qui se
dégage, puis de les remplir à nouveau de mercure sec et de recueillir enfin
un Ă©chantillon de gaz, on obtient ainsi de l'acide carbonique pur.
47""", I, traités par une solution alcaline exempte de gaz, ne laissent dans
le tube gradué qu'une bulle presque imperceptible.
» Le dĂ©gagement d'acide carbonique du condensateur peut ĂȘtre arrĂȘtĂ©
à volonté en replaçant le condensateur dans l'oxygÚne liquide.
» Acide iodhydrique. â Ce gaz est prĂ©parĂ© par la mĂ©thode ordinaire :
action de l'iode sur le phosphore en présence de l'eau {.fig. i). Nous avons
utilisĂ© l'appareil classique de M. Ătard. Les deux tubes dessiccateurs a et b
sont maintenus Ă â 82° et le tube condensateur c Ă â 60". On obtient
dans ce dernier appareil un solide blanc sur lequel on fait le vide avec faci-
368 ACADĂMIE DES SCIENCES.
litc. Il fond par une élévation de lempérature d'une trentaine de degrés
en un liquide complĂštement incolore qui prend, peu Ă peu, sous l'action
de la lumiÚre une faible teinte rose. Le gaz qui se dégage par élévation de
température est pur, bien qu'il ait été préparé dans un appareil volumi-
neux renfermant un grand excĂšs d'air.
» Acide chlor hydrique. â PrĂ©paration au moyen de chlorure de sodium
fondu et d'acide sulfurique. Les dessiccateurs sont maintenus Ă â 80°, le
condensateur Ă â iSo". On obtient un solide blanc sur lequel le vide est
fait et qui donne ensuite par réchauffement un liquide transparent puis un
gaz entiĂšrement absorbable par l'eau bouillie.
» HydrogĂšne phosphore. â Ce gaz obtenu par diffĂ©rents procĂ©dĂ©s est
purifié et desséché dans nos premiers tubes, maintenus à une température
de â 80°; puis il est solidifiĂ© dans le condensateur, au moyen d'oxygĂšne
liquide Ă â 182°. AprĂšs avoir tournĂ© le robinet Ă trois voies, on fait le
vide dans l'appareil ; il reste un solide blanc qui fournit un liquide inco-
lore en dessous de â i3o°. Il suffit ensuite de laisser l'appareil se
rĂ©chauffer lentement pour obtenir un gaz qui se dĂ©gage sur la cuve Ă
mercure sans attaquer ce mĂ©tal et qui a perdu toute propriĂ©tĂ© d'ĂȘtre spon-
tanément inflammable au contact de l'air.
» HydrogĂšne sulfurĂ©. â Ce gaz a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par l'action de l'acide sul-
furique étendu sur le sulfure de fer. Les tubes dessiccateurs ont été main-
tenus Ă â 70° et le condensateur Ă - 100°. Pendant toute la durĂ©e de la
condensation, l'hydrogÚne a traversé l'appareil et s'est dégagé par la
trompe à mercure. On a séparé ensuite le condensateur de l'appareil pro-
ducteur de gaz et l'on a fait le vide dans le condensateur. Il est resté dans
cet appareil un solide blanc, qui, par élévation de température, fournit un
liquide incolore, puis un gaz complĂštement absorbable par une solution
alcaline.
» Oxyde azotique. â PrĂ©paration au moyen du cuivre et de l'acide azo-
tique Ă©tendu [fi g. 2(')].
» Le premier tube dessiccateur cylindrique a Ă©tait maintenu Ă â60°. le
second dessiccateur Ă boules Z» Ă â 100°; enfin, le condensateur c Ă â182°.
Pendant toute la durée de la préparation, une fois l'expérience mise en
marche et lorsque l'air a été à peu prÚs expulsé, nous avons recueilli du gaz
(') Nous avons choisi ce procédé de préparation parce qu'il fournit un gaz impur.
M. Berthelot a démontré depuis longtemps que, par l'action de l'acide nitrique sur une
solution bouillante de sulfate ferreux, on obtient de l'oxyde azotique pur.
SĂANCE DU TO AOUT ipo^Ăź. 369
azote qui traversait tout l'appareil sans se condenser. Puis, en Ă©tudiant les
composés solidifiés dans chacun de nos tubes, nous avons reconnu facile-
ment que le premier tube contenait de la glace provenant de l'humidité
entraßnée par le gaz, le deuxiÚme une petite quantité de protoxvde d'azote
solide, provenant de l'action complexe qu'exerce le cuivre sur l'acide
nitrique, enfin notre condensateur renfermait plusieurs centimĂštres cubes
de bioxyde d'azote solide. Ce dernier a été séparé de l'appareil producteur
soumis à l'action du vide et, par fusion puis ébuUition, il nous a donné du
bioxyde d'azote pur.
» Cette derniÚre expérience nous a donc permis, par des procédés pure-
ment physiques, de séparer, dans une réaction gazeuse complexe, l'eau,
l'oxyde azoteux, l'oxyde azotique et l'azote. »
CHIMIE AGRICOLE. â Sur l'analyne mĂ©canique des sols.
Note de M. Tu. SchlĆsixg pĂšre.
« On a vu, dans ma Communication du 29 juin, qu'il est possible de
classer en un certain nombre de lots, dans l'ordre de grandeur décrois-
sante, les sables 7?/75 d'une terre végétale, en ayant recours à la fois aux
temps que ces sables emploient Ă parcourir au sein de l'eau une hauteur
donnée, et aux poids des dépÎts formés pendant les intervalles successifs
de ces temps.
» Je me propose maintenant d'indiquer les moyens d'exécuter cette
sorte d'analyse.
» Je me sers d'un appareil figuré ci-dessous, dont la |)iÚce essentielle est
une allonge A, cylindrique sur une longueur de 33"", terminée d'un cÎté
par un goulot, de l'autre par un entonnoir évasé et un bout de tube qui
n'a pas plus de o"°,3 de diamÚtre intérieur sur i<^",5 de long. Ce tube est
assez étroit pour que l'allonge, remplie d'eau et placée debout sur un
support, le goulot bouché, retienne indéfiniment son liquide. Elle le
retiendra encore si le bouchon porte un tube bh deux fois recourbé et
plein d'eau jusqu'en n au niveau de l'extrémité de d. Mais, si l'on verse
en n la momdre quantité d'eau, aussitÎt une quantité égale s'échappera
de d. On voit tout de suite comment cette allonge, munie de son tube b et
remplie d'une eau chargée d'éléments terreux, peut servir à classer les
sables déposés par le liquide. Ceux-ci tombent tour à tour sur la paroi ßle
l'entonnoir et roulent de lĂ vers le tube d; ils ne s'en Ă©chappent pas
spontanément; mais l'opérateur peut les chasser dehors, à mesure qu'ils
arrivent, et en faire autant de lots successifs qu'il voudra, de la maniĂšre la
370 ACADĂMIE DES SCIENCES.
pins simple, en ajoutant de l'eau en «, goutte à goutte, dans la mesure
nécessaire pour que d ne s'obture pas.
» Voici quelques détails utiles sur l'emploi de cette allonge. Il est
entendu que l'échantillon de terre, d'un poids de lo^ à 12^, a été complÚte-
ment lavé avec de l'acide nitrique faible, puis mis à digérer avec de l'eau
distillée légÚrement ammoniacale, enfin débarrassé du sable grossier par
des lavages suivis de décantations. Les eaux décantées sont versées avec
tout ce qu'elles contiennent dans l'allonge dont le tube d a été bouché ; on
achĂšve de remplir avec de l'eau pure la partie cylindrique, en laissant libre
l'espace compris au-dessus, et, aprÚs avoir adapté au goulot un bouchon
plein, on agite fortement, en renversant et relevant vivement l'allonge;
puis, la tenant debout, on remplace le bouchon plein par un autre Ă deux
trous, qui porte le tube hb d'avance rempli d'eau jusqu'en n et bouché. On
SĂANCE DU lO AOUT igo3. 3jĂŻ
place l'allonge sur son support, on obture le deuxiĂšme trou de son bouchon,
on débouche bb, puis, plaçant une petite capsule tarée sousrf, on débouche
ce tube et l'analyse commence. Depuis le moment oĂč l'on a cessĂ© d'agiter
jusqu'Ă celui oĂč l'on dĂ©bouche d, il s'est Ă©coulĂ© 4o Ă 5o secondes, pendant
lesquelles l'agitation du liquide s'est presque entiÚrement calmée.
» J'ai adopté, pour les temps, une série commençant par 5 minutes, et
dont les termes croissent comme les puissances de 2. D'autre pari, la hau-
teur du liquide dans l'allonge, depuis la surface jusqu'au fond de l'enton-
noir, est de SGo""âą. Avec ces donnĂ©es, en prenant la minute pour unitĂ© de
temps et le millimÚtre pour unité de longueur, on peut dresser le Tableau
suivant oĂč sont inscrits :
)) Les temps pendant lesquels se forment les dépÎts successifs désignés
par les lettres D,,Do, ..., dans ma Noie du 29 juin; les poids des sables de
grandeurs décroissantes S, ,83, ... ; les vitesses de chute qui différencient ces
sables.
Temps de formation des dépÎts.
5 minutes pour D,
» Do
» D3
» Dj
» D,
» De
.) D,
» Ds
B D,
de
.50,
Ă
10'"
»
lO""
))
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»
20"
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5''20'°
»
lO^liO^
10'' 40'" » 2 il* 20âą
Poids des sa
blés
et vitesses de c/i
lUe.
S,= Di â D,.
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S3=2D3-D;.
))
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))
18
S;=2D,â D5.
i)
18
))
9
S5=iD5-D,.
))
9
))
4,3
Se = 2De-D,.
>;
4,5
)>
2,20
S,=:2D,-D8.
»
2,25
»
i,i3
Ss^aDs-Dg.
»
i,i3
»
o,56
S^C)
»
o,56
)>
0,28
Tout ce qui demeure en suspension dans le liquide de l'allonge aprĂšs
21 heures 20 minutes est considéré et dosé comme argile.
M Pendant la récolte des quatre ou cinq premiers lots, il est nécessaire
que l'opérateur surveille de prÚs l'arrivée ties sables en d et les expulse
avant que leur accumulation ne produise l'obstruction du tube. Toutefois,
il doit ménager autant que possible les additions d'eau en n, car chacune
d'elles fait sortir du tube, en mĂȘme temps que le sable, une petite quan-
titĂ© d'argile que la thĂ©orie n'a pas prĂ©vue. C'est surtout au moment oĂč l'on
va passer d'un dépÎt au suivant, qu'd convient de purger le Lube d de tout
le sable qu'il contient, afin que chaque dépÎt comprenne bien tout le sable
(') Les dĂ©pĂŽts s'arrĂȘtanl Ă D,j, on ne peut poser Sg = 2 D^ â D,,,; mais S9 peut ĂȘtre
déterminé par extrapolation, parce que les poids des derniers sables décroissent, en
général, assez réguliÚrement.
372 ACADĂMIE DES SCIENCES.
qui lui appartient. Ces précautions ne sont plus nécessaires par la suite,
les sables devenant beaucoup plus fins et moins abondants. Les additions
d'eau en n peuvent alors ĂȘtre confiĂ©es Ă un petit flacon de Mariotte F, dont
le débit est retardé par un tube capillaire ce d'un trÚs petit diamÚtre inté-
rieur. Le flacon que j'emploie donne 12""' en 24 heures, soit une goutte
en 8 minutes, et ce débit a toujours été suffisant. En somme, les additions
d'eau en n, pendant toute la durée d'une analyse, ne dépassent pas le
volume de i5""', en sorte que l'argile ajoutée de ce fait aux dépÎts D n'est
pas la centiĂšme partie de celle qu'on dosera plus tard.
» Une opération qui dure plus de 21 heures et qui, par suite, s'exécute
en partie pendant la nuit doit pouvoir se continuer sans ĂȘtre surveillĂ©e.
On vient de voir qu'un flacon de Mariotte à débit lent pourvoit à la sortie
des sables. Il reste à confier à quelque mécanisme le soin de changer en
temps voulu les capsules qui reçoivent les derniers dĂ©pĂŽts. J'ai recours Ă
une horloge dont l'aiguille des minutes a été supprimée et celle des heures
remplacée par un disque D, en métal mince de iS*-'⹠de diainÚtre, qui fait
une révolution en 12 heures. Quatre capsules tarées 1,2, 3, 4- en cuivre
élamé, à fonds plats, quadrangulaires, de 22"'" de large sur 40'"'" de long,
sont juxtaposées sur un chariot E qui, d'un cÎté, est tiré par un poids P
d'une dizaine de grammes, et, de l'autre, est retenu par un fil enroulé sur
un tambour en liĂšge G. Ce tambour, de 3*^^" de diamĂštre, porte, Ă la hauteur
du centre du disque D, quatre aiguilles m,, m.,, m.^, nit, de 4âąâą, (j"""> 8âąâą,
jQinm jg saillie, et plantées dans les prolongements de deux diamÚtres per-
pendiculaires entre eux. Dans le disque sont pratiquées des fentes/, , /j»
/,, de 3""", 5'"'", 7°"° de long, chargées de régler les déplacements du
chariot.
» La capsule i se trouve la premiÚre sous le tube d\ le chariot est alors
retenu par w, qui bute derriĂšre le disque. Mais, au bout de i heure 20 mi-
nutes, la fente/, arrive Ă la hauteur de /n, ; celle-ci passe, le tambour
tourne, le chariot marche; mais le tambour ne fait qu'un quart de révolu-
tion, m.^ venant buter Ă son tour derriĂšre le disque; la capsule 2 demeure
donc sous d; elle y restera pendant 2 heures 4o minutes, jusqu'Ă ce que la
fente /._, se présente devant m., et la laisse passer. Alors la capsule 3 rem-
placera la capsule 2 et restera sous (^/ pendant 5 hein-es 20 minutes, temps
au bout duquel / arrivera devant l'aiguille «13. Ce sera le tour de la
capsule 4 à remplacer la précédente. A partir de ce moment, l'horloge n'a
plus à intervenir; mais la nuit sera passée avant que ne soient écoulées les
10 heures 4» minutes assignées au séjour de la capsule 4 sous l'allonge, et
l'opérateur sera revenu au laboratoire pour mettre fin à son analyse.
SĂANCE DU lO AOUT rgoS. 3']'6
» Il est commode de commencer une analyse dans le courant de
l'aprĂšs-midi; l'opĂ©rateur doit ĂȘtre prĂ©sent pendant i heure 20 minutes;
aprĂšs ce temps, il se fait remplacer par l'horloge et le flacon de Mariette,
et l'analyse est terminée le lendemain dans la matinée.
» J>a maniÚre la plus simple de marquer sur le disque D les places des
fentes /, , J".^, f^ est de l'amener à un repÚre fixe qui servira désortnais de
point de départ, et de le laisser tourner au gré de l'horloge. Aux moments
prĂ©cis oĂč une montre bien rĂ©glĂ©e indique que i heure 20 minutes, puis
ensuite 2 heures 4o minutes, puis encore 5 heures 20 minutes se sont
écoulées, on marque sur la circonférence du disque des points coïncidant
avec les aiguilles w,, m.,, in^.
» Des vitesses différentes de chute au sein de l'eau sont un moyen pré-
cieux de classer des sables ; encore faut-il savoir Ă quelles dimensions de
ces sables elles correspondent. C'est Ă l'observation sous le microscope
qu'il appartient de fournir ces renseignements. Or les catégories S,, S^, ...
ne se trouvent pas séparées les unes des autres entre les mains de l'obser-
vateur; il faut les chercher dans les dépÎts successifs D,, D.j, . . .; heureuse-
ment, S, est formé des sables les j)lus gros de D,, S^ des sables les plus
gros de D^, et ainsi de suite; il suffira donc de chercher dans chaque dépÎt
les grains de dimension maxima.
» On ne peut se flalter, dans une recherche de ce genre, d'obtenir des
résultats précis. En effet, les vitesses de chute dépendent à la fois de
la pesanteur et d'actions retardatrices du liquide ambiant. Tous les
sables des sols ayant Ă peu prĂšs mĂȘme densitĂ©, on peut du'e que l'action
de la pesanteur est proportionnelle à leurs volumes, tandis que la résis-
tance de l'eau dépend surtout de leurs surfaces et de leurs formes, et
comme, pour un mĂȘme volume, formes et surfaces sont intiniment variĂ©es,
il arrive que des grains qui devraient ĂȘtre rĂ©unis en raison de leurs vo-
lumes sont en réalité répartis dans des ilépÎts différents en raison de
leurs formes ou de leurs surfaces. Le classement par les vitesses de chute
présente donc des imperfections (') qui se répercutent dans les résultats
de l'examen microscopique.
» En outre, il y a toujours de l'arbitraire dans le choix des grains qu'on
examine |)lus spécialement comme représentants de toute une catégorie.
(') Ces iinperfecLlons sont comiiuines à lous les modes de lévigalion; dans lous,
les séparations résultent de dillérences entre les vitesses en sens inverses du liquide et
des corpuscules solides.
C. K., iijoĂ», :â âą Semestre. (T. CXWVII. N° 3 , l'J
374 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Néanmoins, en mullipliant les observations, on arrive à trouver des
limites de dimensions, pour chaque catĂ©gorie, qui ne laissent pas d'ĂȘtre
instructives; en voici qui ont clé observées sur des sables de diverses
terres.
Limites des plus grands
Catégories diamÚtres des
de grains en milliĂšmes
sables. do millimĂštre.
S, 90-70
Sj 8o-65
S3 70-5o
S4 .5o-3o
S5 35-20
Se 20-l5
Si, Sg, s, 10- J
» Au-dessous de 5 milliÚmes de millimÚtre commence la série dessablés
argileux qui aboutit aux sables invisibles et capables de rester en suspen-
sion indéfinie dans l'eau pure, qui constituent l'argile colloïdale. »
Rectifications relatives à une Note de M. An.iiAXD Gautier, « Arsenic dans
les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de cuisine, les eaux minérales, etc.
Son dosage dans quelques réactifs usuels » .
Quelques erreurs (confusion de milligrammes avec milliĂšmes de milligramme)
s'étanl glissées pages 284 et 235, dans la !\ote du 27 juillet, on croit devoir rétablir
ici les deux petits Tableaux numĂ©riques tels qu'ils auraient dĂ» ĂȘtre composĂ©s :
Page 234 :
Eau (le l'Atlantique (Açores).
Sondages. Profondeur. As par litre d'eau.
S. 1394 10" 0,025
Id i335 0,010
S. 1427 (^ = 2°, 7) 5943 (à 6" ou 8" du fond) 0,080
Page 235 :
Arsenic
pour loos
Origine. de sel.
Sel blanc fin Cotes de Bretagne o,oo3
Sel blanc fin Sables d'Olonne 0,001
I Sables d'Olonne, ( Partie soluble oâą3, o35 . ,^
Sel gris de cuisine, j ^^^, i'Atlantiqae.'( Partie insoluble o-^oio ( °'''-'^
Sel dit anglais (Acheté chez Potin) o,oi5
SĂANCE DU lO AOUT igoS. 3^5
Arsenic
pour 100»
Origine. de sel.
Sel gemme. Stassfurth (trĂšs bel Ă©chantillon) o,oo25
-, (Salines de Saini-H'ico]as, \ Partie soluble... 0^8,009)
j prĂšs Nancy \ Partie insoluble. o"8,oo5 ) '
Id. Montagne de sel de Djebel-Amour (Sud-Oranais) (bel
Ă©chantillon) o,oo5
Chlorure de sodium fondu au rouge (Origine inconnue) o,o3o
Chlorure de sodium recueilli dans une fissure volcanique du VĂ©suve., 0,175
NĂCROLOGIE. â Sur la mort de M. Prosper Henry.
Note de M. Janssen.
« L'accident déplorable qui a causé la mort de M. Prosper Henry pen-
dant une excursion qu'il faisait en Suisse, m'a vivement peiné et c'est une
perte sensible pour la France.
1) J'estimais tout particuliĂšrement MM. Henry.
1) L'Astronomie leur doit de nombreuses découvertes de petites planÚtes
et d'intéressantes observations astronomiques; l'initiative de la Carte pho-
tographique du Ciel dont ils ont, avec l'aide de l'Observatoire de Paris,
exécuté d'importantes parties. Il faut rappeler encore les grands travaux de
construction d'objectifs et de miroirs qui ont répandu le nom des frÚres
Henry dans le monde entier. A Meudon, nous leur devons les objectifs de
notre Ă©quatorial, le plus grand qui existe en Europe, le miroir de i"' de
diamÚtre de notre télescope, miroir d'une rare perfection. Enfin je ne dois
pas oublier que MM. Henry ont généreusement donné à l'observatoire du
sommet du mont Blanc l'optique de la lunette de 16'=°' d'ouverture montée
en sidérostat qui y est placée. Cette mort sera bien cruelle pour M. Paul
Henry en raison de la tendre amitié qui unissait les deux frÚres : je lui offre
ici toutes mes condoléances. »
CORRESPOIVDAIVCE.
M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXV
des Comptes rendus (2^ semestre 1902) est en distribution au Secrétariat.
376 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les relations entre les intĂ©grales complĂštes
de S. Lie et de Lagrange. Note de M. IV. Saltykow, présenlée par
M. Appell.
« Le problÚme dont il s'agit a été traité dans mes deux Notes : « Consi-
dérations sur les travaux de MM. S. Lie et A. Maver » (Comptes rendus,
t. CXXVin, p. 274 et suiv.). Je veux lui apporter ici plusieurs simplifica-
tions.
» Considérons l'équation
(i) p^-hR{x,,x^,...,xâ,p.âp.â...,pâ) = o.
admettant l'intégrale complÚte de S. Lie,
" = '?C-r,,a:-o,...,.râ_^, A,,/^o h^^,)-^hâ
,.ĂŻ^â_,^_,= ©,(a-,,.r2 â Tâ_^,h,J>, />â_,) / ,-^,^ 2 a
(2) ? ,
I _ jh^ _ -^^ dj/ \A=J, 2, .. ., n â q
I P''~ dXk 2d~dXkP"^^'
' 1 = 1
Soit le déterminant fonctionnel
/^s, p /?!, 92) âą â â , ?7> 'K' 'W '>»-7
distinct de zéro, en décrivant
1=1
Formons le systĂšme canonique
(4) -7-^ = 1 ' -7r^ = â T (r=i,a, 3 nâi),
ou le systÚme canonique généralise formé par les équations (4) et la sui-
vante
n â \
r = l
SĂANCE DU lo AOUT igoS. 877
» Nous allons démontrer le théorÚme suivant :
" V intégrale générale du systÚme canonique (4) est déterminée par les
Ă©quations
(^)
a,, aâ «â_, Ă©tant n â i nouvelles constantes arbitraires. Pour avoir
l'intégrale générale du systÚme (4)-( j). il faut joindre aux équations (6) la
premiĂšre Ă©quation (aj.
" S. Lie a obtenu (') un résultat analogue en partant de la théorie de
Clebsch du problÚme de PfafF. Notre théorÚme formulé présente une ana-
logie avec la théorie connue de Jacobi. On obtient la démonstration en fai-
sant voir que les fonctions
A(^M^2 â 'râ<P2'P3 Pn) (S = l, 1 « â l),
z â „(x,, ar^, .... x,â p,,, pâ .... p^)
sont les intégrales de l'équation linéaire aux dérivées partielles correspon-
dant au systÚme (4)-(5). /, et F repré-^entant les résultats que l'on obtient
en Ă©liminant des fonctions
q
les valeurs h,, bâ bâ_^ dĂ©finies par les n â i premiĂšres Ă©quations (6)
que nous dĂ©signerons par F,, F,, . . ., Fâ_,.
» Le théorÚme énoncé présente lavanlagede donner les intégrales des
Ă©quations canoniques sou-, forme canonique, c'est-Ă -dire que les fonctions
Fj, fs, z â Y jouissent des propriĂ©tĂ©s suivantes :
(F,. F,) = o. (/â/,) = o.
O, -7^.9.
[Fâ3-F] = o. YJ\,z-Y\=fâ
pour toutes les valeurs des indices s et ^ de i Ă /z â i.
(«) Matheniatische Ann., Bd. VIII, p. 2i5.
3'y8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) Cela élant, il est aisé de former immédiatement les intégrales en invo-
liition des équations canoniques considérées définissant une intégrale com-
plÚte de Lagrange. En effet, le déterminant (3) ne s'annulant pas, il admet
au moins une paire de mineurs conjuguĂ©s d'ordre q et n â q â i dis-
tincts de zéro.
» Soient ces derniers déterminants
)) Il en résulte que les intégrales du systÚme (4).
F {x,,x., x,âp._,p^,...,pa')= b^,-r (r =i,...,n-q -i)
[ fv- (a-,, 'a:,, ...,a;â, /?,,/?,,...,/?â) = ai. (;x = i, 2, . . ., y)
étant en involution, sont de plus résolubles par rapport à toutes les
variables jo,,/?3, . ..,/?â, et l'intĂ©grale complĂšte de Lagrange de l'Ă©quation (i)
s'obtient par une quadrature.
» Le mĂȘme rĂ©sultat s'obtient par des Ă©liminations seulement, en remar-
quant que la fonction
'=1
est en involution avec les fonctions F,^,, F,^ ^2, ..., Fâ_, ,/,,/. /^.
» Par conséquent, l'inlégrale cherchée est définie par la formule
z. = (f[x,,a;.,..., x,,^^, ( F, ), ( F, ). . . . , ( F j, />,^, , /^^ ,,.... , bâ_, ]
1 = 1
les parenthÚses (F,) désignant le résultat de substitution dans les- fonc-
tions F, des valeurs /;â, p., p,â dĂ©finies par le systĂšme (7) et a, a,,
«2, ..., a^, /v,, V^' âą âą âą' ''"-' ^^*'"* " constantes arbitraires. »
AĂRODYNAMIQUE. â La thĂ©orie du champ acoustique et le frottement
intérieur des gaz. Note de M. P. Charbonnier, présentée par M. le
général Sebert.
« L On sait que le frottement intérieur ou viscosité des gaz est mis en
évidence et mesuré par le mouvement que prend un plan solide S, primiti-
SĂANCE DU lo AOUT ĂźgĂŽS. 379
vement au repos, quand, dans son voisinage, une autre surface plane
solide So parallÚle est animée d'un mouvement déterminé dans son plan.
La thĂ©orie cinĂ©tique des gaz attribue cette transmission de mouvement Ă
la pénétration de proche en proche dans le milieu de molécules gazeuses
animées, au contact de la surface Sq, d'une certaine vitesse.
» II. Or la théorie du champ acoustique (Com/j/e^re/ir/iw, 20 juillet igoS),
donne une explication beaucoup plus simple de ce phénomÚne.
» Au contact de la plaque mobile S,, la couche gazeuse voisine de cette
plaque prend une vitessey"V, formule oĂč V est la vitesse du point I consi-
dĂ©rĂ© de la plaque et oĂč / est le coefficient de frottement du gaz sur le
solide.
» La théorie du champ acoustique démontre alors que si l'on considÚre
dans le milieu un certain point P, Ă une distance rftlu point I, et si X est
l'angle de la direction PI avec la direction de la vitesse V, la vitesse dont
est animé l'air en P a pour expression
/Vc?cr
7 â jĂź cosl;
dn est la surface d'un élément de la plaque S^ en I.
» L'intégration de cette équation étendue à toute la surface q de la
plaque Sâ donnera, en un point quelconque de l'espace, la valeur de la
vitesse V résultante pour les molécules d'air qui s'y trouvent.
» On sait d'ailleurs que toutes ces vitesses V seront parallÚles aux
vitesses V de la plaque So.
» III. Il en rĂ©sulte que si la plaque en mouvement Sâ est, par exemple,
un disque circulaire horizontal mobile autour de son centre et la plaque
primitivement en repos S est une surface de mĂȘme nature mobile de la
mĂȘme maniĂšre, les vitesses V en chaque point de celle-ci auront une rĂ©-
sultante et la plaque se mettra à tourner, entraßnée par la vitesse V com-
muniquée à l'air par un mécanisme inverse de celui qui entraßne l'air au
contact de la plaque So.
» IV. Il résulte de cette explication que le frottement intérieur des gaz
peut ĂȘtre rattachĂ© Ă la thĂ©orie du champ acoustique et qu'il n'existĂ© pas, Ă
proprement parler, de propriété physique des gaz cà laquelle ce mot puisse
ĂȘtre appliquĂ©. Les mesures oĂč l'on essaye de dĂ©terminer ce frottement ne
font connaĂźtre que la valeur de/", coefficient de frottement du gaz sur le
solide employé comme surface fixe.
» On remarquera que la loi de l'indépendance à \x frottement intérieur &X,
38o ACADĂMIE DES SCIENCES.
de la pression cki ^az devient une loi analogue, entre gaz et solide, Ă celle
que l'expérience a vérifiée pour le frottement entre deux solides. »
MĂTĂOROLOGIE. â Le cercle de Bishop, couronne solaire de 1908.
Note de M. F. -A. Fokel.
« Je viens de constater, trois jours de suite, la réapparition de la cou-
ronne solaire que nous avons déjà vue en 1884, aprÚs l'éruption du Kra-
katoa et que nous avons appelée cercle de Bishop. Ce phénomÚne est assez
important par les conclusions qu'on doit en tirer; il est assez urgent d'en
faireconfirmer l'observation et la nature, pour que j'mcite, sans plus tarder,
les physiciens à en suivre l'apparition et le développement, et à collaborer a
l'Ă©tude de cette belle manifestation.
» Le cercle de Bishop (voir Comptes rendus, t. XCIX, 1884, p- 289 et 423, t. C,
i885, p. ii32) est une couronne circumsolnire, formée de deux parties : immédia-
tement autour du Soleil est un limbe d'argent bleuté, éclatant, avec un rayon de 10"
environ; il est bordé extérieurement par un cercle rouge cuivré, de quelque 20° de
largeur; le ravon moven du cercle rouge, ou plus exactement le rayon de la partie
moyenne de ce cercle, est de 15" environ (la mesure que j'en ai faite en 1884 m'avait
donné 12° à i5", celle d'hier 18°). Le cercle cuivré se fond en dedans avec l'argent du
limbe, en dehors avec le bleu du ciel; mais les contours sont mal limités, l'extérieur
spécialement, et cette décroissance donne à l'azur une teinte étrange, qui paraßt surtout
Ă©tonnante lorsque, comme hier, des alto-cumulus blancs passent devant ce fond
assombri et font contraste avec lui.
)) L'observation que je viens d'en faire reproduit absolument, dans tous
ses détails, celle du phénomÚne de 1884 ; c'est le cercle de Bishop qui
apparaĂźt de nouveau dans le ciel de notre Europe centrale.
» Rappelons quelques points de sa premiÚre manifestation, il y a 19 ans
de cela.
» Le cercle cuivré circumsolaire a été observé pour la premiÚre fois à Honolulu,
ßles Sandwich, par le révérend Sereno Bishop, le 5 septembre i883, g jours aprÚs
l'éruption du Krakatoa; il a été vu dans des latitudes de plus en plus élevées, pendant
l'hiver de i883-i884; dans l'été de i884, nous l'avons observé constamment en Suisse
et dans toute l'Europe centrale ; il a mĂȘme Ă©tĂ© vu en 1880 et jusqu'en juillet 1886. La
pùleur du phénomÚne était telle, qu'il était difficile à constater dans la plaine, à cause
de la lumiÚre diffusée sur une atmosphÚre inférieure chargée de poussiÚres éoliennes;
en revanche, sitĂŽt que nous nous Ă©levions Ă 1000'", Ă 2000'", Ă 4000" au-dessus de la
mer, le cercle cuivré devenait de plus en plus brillant. Il apparaissait surtout lorsque
SĂANCE DU lO AOUT igo'i. 38 C
le disque éblouissant du Soleil était masqué par un écran opaque assez éloigné de
nous, la cime d'une montagne ou un nuage Ă©pais; la couronne rougeĂątre illuminait
alors l'azur du ciel dans les Ă©cliancrures du nuage ou de la montagne.
» Nous avons tous interprété les phénomÚnes de i883-i886, en admet-
tant l'oxistence d'un anneau de poussiĂšres volcaniques extrĂȘmement fines,
entourant la Terre dans les hautes couches de l'atmosphĂšre; la couronne
du cercle de Bishop était un phénomÚne de diffraction, causé par ces
poussiĂšres.
» Ce phĂ©nomĂšne se reproduit presque exactement dans les mĂȘmes
conditions celte année; nous l'attendions à la suite des grandes éruptions,
si riches en cendres volcaniques, de la Martinique du printemps de 1902,
à la suite des phénomÚnes crépusculaires de l'été et de l'automne de 1902;
nous en avions recommandé la recherche et l'observation. Nous ne
sommes donc pas Ă©tonnĂ©s de le revoir et nous lui attribuons la mĂȘme
cause qu'au phénomÚne de 1884, des cendres volcaniques trÚs fines et
suspendues dans les couches de la haute atmosphĂšre.
» Le cercle de Bishop que je viens de revoir les i*'', 2 et 3 août, dans des
conditions trĂšs favorables, par une limpiditĂ© admirable de l'atmosphĂšre, Ă
Fin-Haut en Valais entre i4ooâą et 2100âą d'altitude, est beaucoup plus
pĂąle qu'en 1884 ; je ne l'aurais peut-ĂȘtre pas remarquĂ© si je n'avais Ă©tĂ©
habitué à le rechercher. Mais tout observateur prévenu saura le recon-
naĂźtre dans des conditions suffisamment propices, surtout dans de hautes
altitudes, au-dessus de 2000"", le soleil du milieu du jour étant masqué par
un Ă©cran opaque, cime de montagne, nuage ou corps d'un ballon.
» Je me permets d'en recommander l'étude aux alpinistes et aux aéro-
nautes; il serait fort intéressant de déterminer la constance ou l'incon-
stance de cette apparition.
» En effet, tandis qu'aprÚs l'éruption de Krakatoa nous avons eu, pen-
dant tout l'hiver, l'illumination constante des grands feux crépusculaires,
et, pendant les années suivantes, l'observation constante du cercle de
Bishop, tellement que nous avons pu parler d'un anneau continu de
poussiĂšres volcaniques entourant la Terre dans les hautes couches de
l'atmosphÚre; actuellement, aprÚs l'éruption de la montagne Pelée, il n'en
est pas de mĂȘme. Les manifestations du phĂ©nomĂšne crĂ©pusculaire ont Ă©tĂ©
discontinues. J'ai constaté des illuminations crépusculaires anormales du
6 au II juillet, du 3 au 22 août, les i3, 24 et surtout du 28 au 3o octobre,
oĂč elles ont eu l'Ă©clat des grands crĂ©puscules krakatoesques, les 12-14 no-
vembre, les 18-24 décembre 1902, les 6-8 janvier, les 22-27 janvier 1903.
c. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 6.) 5o
382 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Cette discontinuité, nous lavons expliquée en supposant que les poussiÚres
chassées dans la haute atmosphÚre par les volcans de la Martinique y for-
meraient, au lieu d'un anneau continu, des nuages discrets et isolés qui
passeraient successivement au-dessus de nos contrées.
» Tl serait donc trĂšs intĂ©ressant de constater si la mĂȘme discontinuitĂ©
existe dans les apparitions du cercle de Bishop de l'été de igoS, et si nous
pouvons en tirer une conclusion analogue à celle exigée par l'irrégularité
des illuminations crépusculaires de l'année derniÚre. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur quelques combinaisons binaires de l'uranium.
Note de M. A. Cola.m, présentée par M. A. Ditte.
« Par l'action de H* S sur le chlorure uraneux au rouge, Hermann a
obtenu le sulfure amorphe US(U = i2o); de mĂȘme Uhrlaub a prĂ©parĂ©
l'azoture U'Az^en chauffant le chlorure uraneux dans un courant de AzH'.
J'ai pensé qu'on pouvait généraliser ces réactions et réaliser, au moyen
de UCl', les combinaisons de l'uranium avec les métalloïdes des deuxiÚme
et troisiĂšme familles. Mais, au lieu du chlorure uraneux trĂšs avide d'eau et
facilement volatil au rouge, j'ai employé le chlorure double UCr',NaCl
de M. Moissan; ses avantages sont multiples : il est trĂšs maniable, peu
hygroscopique et n'est guĂšre plus volatil que Na Cl. On peut, de cette ma-
niÚre, opérer à des températures comprises entre la température de fusion
du chlorure double et 1000° environ, alors qu'avec UCl^ on ne peut
dépasser la température du ramollissement du verre, à cause de la grande
volatilité du chlorure.
» Sulfure. â En chauffant une nacelle contenant ce chlorure double dans un
courant de H'-S à une température qui peut varier de 5oo° à 1000°, on obtient direc
temenl le sulfure US cristallisĂ© en grandes tables carrĂ©es extrĂȘmement minces. On
reprend la masse par l'eau privée d'air, pour dissoudre Na Cl, on lave à l'eau, à l'alcool,
à l'éther et l'on sÚche dans le vide sec. Ilermann avait antérieurement préparé US
cristallisé par fusion avec du borax, de US amorphe. Au rouge US, comme tous les
corps dont il sera question, décomposant l'eau avec une grande énergie, il faut un
courant de H- S parfaitement sec. Il est plus aisé d'employer un courant d'hydrogÚne
rigoureusement sec, entraĂźnant de la vapeur de soufre.
)) Le mĂȘme composĂ© se forme encore, par fusion dans un courant d'hvdrogĂšne,
de UCl^,NaCl avec des sulfures de sodium, de magnésium, d'alnminium, d'anti-
moine, ou avec du protosuifure d'étain (procédé de iM. Mourlot). Le sulfure ainsi
préparé ne renferme que des traces du métal employé. Les cristaux ont toujours le
mĂȘme aspect, mais ils sont trop minces pour se prĂȘter Ă des mesures. Avec le bisul-
SĂANCE DU lO AOUT igoS. 383
fure d'étain, on a des cristaux qiiadi-atiques mesurables, doués d'un vif éclat métal-
lique. Us sont trĂšs aplatis suivant p (ooi). On observe les faces p (ooi), Z<^(iii) et
«'(ici), rare (mesures faites par M. de Schulten).
)> SĂ©lĂ©niiire. â J'ai obtenu par des procĂ©dĂ©s identiques le sĂ©lĂ©niure USe.
» Les cristaux, sont analogues à ceux, de US, mais excessivement minces et non
mesurables. Si USe a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e trop basse tempĂ©rature, il peut ĂȘtre pyrophorique.
L'acide azotique fumant réagit énerglquement sur lui, avec parfois inflammation du
séléniure. Pour l'analyse, on effectue l'attaque par l'acide chlorliydrique brome; elle a
lieu sans projection; on chasse le brome en excĂšs par un courant d'acide carbonique;
on précipite le sélénium par l'acide sulfureux et dans la liqueur filtrée on dose l'ura-
nium Ă l'Ă©tat de U'0*(').
>> Vers 1000°, avec un courant de H rapide entraßnant trÚs peu de sélénium, j'ai
obtenu une fois le séléniure cristallisé U'Se' analogue au sulfure U*S' préparé par
Alibegoff(2).
» Telluriire. â Un mĂ©lange d'hydrogĂšne et de vapeur de tellure rĂ©agit trĂšs mal
sur UCl-,i\aCl vers 650"; vers 1000° on obtient de grandes paillettes trÚs brillantes,
en quantité trop faible pour l'analyse. J'ai eu de meilleurs résultats par fusion, dans
un courant de H à 1000°, de UCl-=NaCl avec du Na^Te contenant un grand excÚs de
tellure. Ce tellurure est cristallisé en tables carrées, noires, à éclat métallique. L'ana-
lyse effectuée comme celle du séléniure conduit à la formule U'Te'. Je n'ai pu jus-
qu'ici préparer le tellurure UTe.
» Azoture. â L'azoture dĂ©jĂ connu U^Az^ se forme facilement par calcination au
rouge vif de UCr-,NaCl dans un courant de AzH' sec. AprĂšs dissolution de NaCl on
a une poudre cristalline, à éclat métallique (^).
» Phosphure. âLe phosphure PH^ rĂ©agit mal au rouge sur le chlorure double
uraneux ; on a seulement quelques paillettes cristallisées; Par fusion de UCP.NaCl
avec du phosphure d'aluminium dans un courant d'hydrogÚne vers 1000°, traitement
de la masse refroidie par l'eau, l'eau acidulée par l'acide chlorliydrique, ou l'élher, on
obtient une poudre noire cristalline, retenant toujours un peu de APO^ insoluble dans
les acides. Défalcation faite de cette impureté, son analyse conduite la formule U'P' (*J.
» ArsĂ©niure. â En faisant agir au rouge vif l'arsĂ©niure d'hydrogĂšne surUd'^NaCl
on obtient quelques tables carrées bien formées. Par double écliange avec l'arséniure
de sodium conlenaul un grand excĂšs d'arsenic, il se forme une poudre cristalline
répondant à la formule U'As2(^).
» Antiinoniure. â Enfin, par fusion du chlorure double uraneux en excĂšs avec un
mélange à équivalents égaux d'aluminium et d'antimoine, j'ai préjiaré un alliage blanc
d'argent d'antimoine et d'uranium, en poudre ou en masses spongieuses, infusible,
ne contenant pas d'aluminium libre. L'analyse a donné : U 42,2 pour loo, Sb 57,6. La
(') CalculĂ© pour USe : U6o,3 â SeSg.ĂŽ. TrouvĂ© : U59,5 â SeSg./J.
(') Calculé pour U'Se' : U66,9. Trouvé : 66,3.
(') CalculĂ© pour U^\z» : \J^'2,-j â Az7,2. TrouvĂ© : U 92,4 â Az 7.
(') CalculĂ© pour U^P^ :U85,3 â Pi4,6. TrouvĂ© : U 86,4 â P j/},2.
(') Calculé pour U^\s» : As 29,4. Trouvé : 3o,3.
38/| ACADĂMIE DES SCIENCES.
teneur élevée en antimoine lient à ce qu'une partie de raluminiiim sert à transformer
UCI'' en excÚs eu U-CI'. Cet alliage, cliauffé au four Leclerc et Forquignon dans un
courant d'iiydrogĂšne, perd lentement de l'antimoine sans qu'on arrive Ă la formule
U'Sb-.
» La partie non pulvérulente de cet alliage, agitée dans un flacon, donne des étin-
celles comparables Ă celles produites parle carbure et qui sont dues Ă la mĂȘme cause.
» Les combinaisons de l'uranium avec les métalloïdes trivalents brûlent
mal à l'air; mais, projetées dans la flamme d'un bec Bunsen, elles donnent
de vives étincelles. Elles sont toutes violemment attaquées par l'acide azo-
tique concentré. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. â La nature et f apprĂ©ciation de la rĂ©action alcaline
du sang. Note de M. H. Labbé, présentée par M. A. Ditte.
« Divers expérimentateurs ont déjà reconnu et cherché à mesurer l'al-
calinité du sang, pour en faire découler certaines conséquences physiolo-
giques ou chimiques. Mais la nature de cette alcalinité est spéciale et elle
dépend uniquement de la façon dont se comporte le sang vis-à -vis des
divers indicateurs colorés : d'aprÚs l'opinion classique, le sang serait, en
réalité, un liquide à fonction acide; sa réaction alcaline ne serait due
qu'à la présence, en quantités notables, de sels minéraux d'acides polyba-
siques, en particidier des phosphates et des carbonates. Les bicarbonates
alcalins, les seuls qui peuvent exister dans le sang, ne participent Ă aucune
alcahnilé, puisqu'ils sont neutres aux indicateurs colorés. Les phosphates
dimétalliques, comme le phosphate disodique, possédant au contraire une
réaction alcaline au tournesol, jouent un rÎle dans cette alcalinité. J'ai
reconnu que ce rĂŽle n'Ă©tait ni exclusif, ni mĂȘme prĂ©pondĂ©rant.
» Si l'on cherche, en efi'et, à mesurer non plus l'alcalinité apparente du sang, mais
son acidité réelle, provenant de la troisiÚme fonction acide trÚs faible de l'acide phos-
phorique, on doit}' parvenir en précipitant les phosphates par une solution titrée de
chlorure de baryum, sel neutre, et arriver ainsi à la neutralisation complÚte du sérum
sanguin. 11 n'en est rien, dans la réalité, et l'on n'observe jamais une disparition de la
réaction alcaline, il se produit seulement une notable diminution de celle-ci: l'alcali-
nité n'est donc pas due uniquement aux. sels acides d'acides polybasiques; elle est la
somme de deux alcalinités, dont l'une a bien cette nature, mais dont l'autre est une
alcalinité réelle qui ne peut provenir que de bases ammoniacales ou alcaloïdiques, dont
la présence constante est du reste connue, dans le sang, depuis les travaux de M. A.
Gautier en particulier.
» On peut aisément réaliser la séparation quantitative des deux alcalinités du sérum
SĂANCE DU lO AOUT IQoS. 385
sanguin : dans 2""' de sérum frais dilués avec 2"'" d'eau distillée, on fait tomber goutte
à goutte une solution centinoimale de SO'H', et l'on suit la décroissance de l'alcalinité
par la touche d'un papier de tournesol sensibilisĂ© et glacĂ©; on s'arrĂȘte lorsqu'il ne se
produit plus de tache visible. Si l'on tenait compte du champ assez Ă©tendu qui existe
entre la disparition de l'alcalinité et l'apparition de l'acidité, on diminuerait en effet la
sensibilité et la précision de la méthode. Dans ces conditions, les résultats concordent
à -j^ de centimÚtre cube prÚs. Ce premier chiffre mesure l'alcalinité totale.
» 2'^°'' du mĂȘme sĂ©rum sont ensuite neutralisĂ©s Ă froid par 2"^"' d'une solution con-
contrée de BaCP ; le résultat est du reste identique si l'on chauffe le mélange, on suit
encore la disparition d'alcalinité par addition de la solution sulfurique titrée. Le
nouveau chifi're obtenu mesure l'acalinité basique, toujours inférieure au chiffre pré-
cédent. La différence des deux chiffres est l'alcalinité apparente due aux phosphates
minéraux.
» Dans la série de déterminations ainsi faites, la moyenne de l'alcalinité totale (expri-
mée en centimÚtres cubes de solution sulfurique) a été, par centimÚtre cube de sérum,
de S''"', 65; la moyenne de l'alcalinitĂ© phospliatique de oâąÂ°,9; et la moyenne enfin de
l'alcalinitĂ© basique de 2'^âąÂ°, 7.5. Cette derniĂšre alcalinitĂ©, due aux alcaloĂŻdes ou leuco-
maïnes, vraisemblablement du genre de la guanidine, créatinine, etc., ne semble pas
jusqu'Ă prĂ©sent ĂȘtre due Ă l'ammoniaque elle-mĂȘme, car les nombres obtenus avant
ou aprĂšs Ă©bullition de la liqueur sont sensiblement constants.
» Pour vérifier si la mesure de l'alcalinité due aux phosphates dans ce dosage pour-
rait donner une indication approximative de la quantité réelle des phosphates du sérum,
j'ai déterminé l'alcalinité apparente au tournesol d'une solution titrée de phosphate
disodique contenant par litre 08,76 de sel anhydre. Le dosage, fait dans les mĂȘmes
conditions que ci-dessus, a exigé, par centimÚtre cube de la solution, o'='"%57 d'acide
cenlinormal; il s'ensuit que la concentration moyenne, en phosphates du sérum san-
guin, déterminée par cette méthode, est de 1,16 pour 1000 environ, ce qui est conforme
aux déterminations faites par divers auteurs. Quanta l'alcalinité basique du sérum,
en l'exprimant en ammoniaque, elle correspond Ă une teneur moyenne de 0,46
pour 1000 en cette base.
» 11 n'est pas inutile de rappeler que ces moyennes ne devront ĂȘtre Ă©tablies que sur
un trÚs grand nombre de déterminations.
» Cette méthode, dont la simplicité permet l'utilisation clinique, pourra
fournir des rĂ©sultats du plus haut intĂ©rĂȘt dans l'Ă©tude de diverses maladies.
DÚs à présent, on peut noter que les variations pathologiques observées
dans l'alcalinité totale semblent provenir surtout des variations de l'alcali-
nité basique. Cette conclusion provisoire est conforme aux théories qui
tendent à accorder, dans divers processus pathologiques et surtout l'uré-
mie, une grande |)art dans la production des phénomÚnes d'auto-intoxi-
calion, aux ptomaïnes, leucomaïnes ou toxines circulant dans le sérum
sanguin. »
38G ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. â PhĂ©nols libres el sulfoconjuguĂ©s. MĂ©thode de
dosage. Le soufre dit « neutre » exisle-t-il dans r urine? Noie de M. L.
MONFET.
« Les phénols produits dans l'intestin se divisent en deux groupes :
l'indol et le scatol, qui proviennent des albuminÎïdes; le phénol et le cré-
sol, des hydrocarbonés. Ils sont en partie neutralisés par la sultoconju-
gaison.
» L'agent de la sulfoconjugaison est l'acide sulfureux, qui provient, pour
la plus forte pari, de la transformation de la taurine en sulfites dans l'in-
testin, et de celle du soufre des aliments, en sulfures el en sulfites. Les
dérivés sulfoconjugués, sont des sulfites doubles d'indol, de scatol et de
potassium; de phénol, de crésol el de potassium, que l'on retrouve dans
l'urine Ă l'Ă©tal de sulfates doubles d'indol, etc.
» Dans l'ictĂšre, la sulfoconjugaison a lieu tout de mĂȘme, et cela aux
dépens du soufre des aliments azotés. Par contre, si de l'alimentation on
retranche ces derniers, la sulfoconjugaison se fait encore, et celte fois grĂące
Ă la taurine.
» Les dérivés sulfo se divisent en deux groupes : groupe indol-scalol et
groupe phénol-crésol; le premier, facilement décomposable par les acides
minĂ©raux et mĂȘme par l'acide oxalique.
)) Quant au groupe phénol, est-il, comme on le croit généralement, dé-
composé par les acides forts? Cette question sera résolue bientÎt, en éta-
blissant s'il y a identité absolue entre le phénolsulfale de potasse de l'urine
et le phénolsulfale synthétique. D'ores et déjà nous affirmons que ce der-
nier est indécomposable par les acides minéraux les plus énergiques, quelle
que soit la durée de l'ébullition; il ne l'est que par l'action combinée d'un
acide et d'un oxydant : par l'acide chlorhydrique et le chlorate de potasse,
ou par l'acide nitrique nitreux, par exemple. Cette question d'identité
résolue par l'affirmative, ce serait donc le soufre du groupe phénolsulfo qui
jusqu'à ce jour aurait passé pour soufre neutre de l'urine.
» Dosage des phĂ©nols libres et des phĂ©nols sulfoconjuguĂ©s. â On doit opĂ©rer sur
l'urine et les fĂšces de 24 heures.
» 1° A loo""' d'urine décolorée par le noir animal, on ajoute 2'="' d'acide acétique et
10'^"'' d'extrait de Saturne. On filtre, on prélÚve 55'""' du liquide filtré, qu'on étend
SĂANCE DU lO AOUT IQoS. 887
d'eau distillée; on ajoute goutte à goutte de l'ammoniaque, en agitant, jusqu'à préci-
pitation complÚte du sel plombique. Ce précipité est lavé à plusieurs reprises par
dĂ©cantation avec de l'eau ammoniacale; on le jette sur un filtre sans pli, oĂč l'on achĂšve
son lavage. On le dissout alors avec 5'âąÂ° d'acide nitrique ordinaire, on lave Ă l'eau dis-
tillĂ©e pour faire environ So"^âą' de liqueur, que l'on porte Ă l'Ă©bullition dans un ballon
Ă fond plat. AprĂšs 5 minutes d'Ă©bullition, on laisse refroidir et l'on ajoute peu Ă peu
jQcma ^ iS»:"'^ de solution saturée de carbonate de potasse; on filtre et l'on com-
plÚte 100'"°. Les phénols sulfoconjugués sont finalement amenés à l'état de picrate de
potasse. On les dose en comparant la teinte obtenue Ă celle de solutions types de
phĂ©nol pur, amenĂ© dans les mĂȘmes conditions Ă l'Ă©tat de picrate de potasse. Les
résultats sont traduits en phénol.
1) 2° Les fÚces sont employées pures ou diluées selon leur consistance. 100'"' du li-
quide filtré sont additionnés de is d'acide tartrique et distillés aux. deux tiers. Le
produit distillé est additionné de 5*^"' d'acide nitrique; on porte à l'ébullition et l'on
achÚve comme plus haut la transformation des phénols en picrate de potasse.
» L'urine ne contient que des traces de phénols libres, retenus par le
noir animal.
» Les fÚces ne renferment pas de phénols sulfoconjugués.
)) Nous nous proposons de faire connaßtre ultérieurement les résultats
qui concernent le phénolisnie et la sulfoconjugaison à l'état normal et dans
les principales maladies, résultats qui reposent déjà sur plus de deux cents
analyses d'urines et de fÚces. »
BOTANIQUE. â Une AcrascĂ©e baclĂ©riophage. Note de M. Padl VuiLLE.m.\,
présentée par M. Guignard.
« On sait aujourd'hui que les amibes se nourrissent de Bactéries vivantes
et l'on admet qu'une telle nourriture leur est absolument indispensable.
» En est-il de mĂȘme pour les organismes, tels que les MycĂ©tozoaires,
présentant une phase amiboide? Les résultats obterrus sur cette question
sont assez contradictoires.
» Lister avait bien vu que des Bactéries indéterminées sont englobées et digérées
par les zoospores et les amibes de diverses Myxogastrées, mais il n a pas établi que
ce mode d'alimentation fût habituel, suffisant, ni, à plus forte raison, nécessaire.
» Chrzaszcz a pu nourrir le Physaruni leucophĆum fernx de Saccharoniyccs et
de Mycoderma, mais non de Bactéries acétiques.
» Lad. Celakovsky a vu le Bacillus Megatlierium digéré par les zoospores de
Chondriodernia difforme, pourvu qu'il ait été, au préalable, tué par la chaleur.
388 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tandis que les Bactéries englobées vivantes restaient inaltérées au bout de 2 heures
et dentiie.
» Le D'' Pinoy réussit à cultiver le Chondrioderma difforme et le Didymitun
effusum en présence du seul Bacillus luleus Fliigge; mais il ne nous dit pas de quelle
nature sont les relations des deux ĂȘtres. De plus, il semble avoir eu recours seule-
ment Ă l'analyse pour Ă©tablir que les cultures fertiles ne contenaient pas d'autre orga-
nisme que la Myxogastrée et la Bactérie.
» En ce qui concerne les Acrasiées, le Dictyosteliurn mttcoroides a fait l'objet des
expériences de Nadson. Cet auteur annonce qu'il a obtenu des cultures pures du My-
cétozoaire sur des milieux liquides ou solides, en l'absence de tout microorganisme
différent; mais ces cultures étaient cliétives et ne présentaient aucune forme norma-
lement développée. Toutes les fructifications vigoureuses étaient accompagnées de
Bactéries variées. Le Bacillus Jluorescens liquefaciens Fliigge était son associé
habituel.
» Nadson croit que les deux organismes se rendent de mutuels services et que la
Bactérie favorise indirectement le Dictyosteliurn, en produisant de l'ammoniaque qui
rend alcalin le milieu de culture.
)) Depuis le i5 mai dernier, je ctiltive le Dictyosteliurn mucoroides clans
des tubes à essai bouchés au coton, placés à l'abri de la lumiÚre à la tem-
pérature du laboratoire, et contenant de la gélose additionnée de 5 pour 1 000
de peptone et de 20 pour 1000 de maltose.
» La semence prise dans les tĂȘtes blanches renferme souvent avec les spores une
Bactérie, qu'il est facile d'en isoler par des repiquages successifs. C'est un Bacille fluo-
rescent fétide, comme celui de Nadson, mais il ne liquéfie pas la gélatine. Tous les
tubes oĂč se montrent les Dictyosteliurn contiennent aussi des BactĂ©ries; les fructifi-
cations du Mycétozoaire reposent sur des colonies bactériennes. Les pédicelles capités
apparaissent au bout de 3 jours en été, dans les conditions indiquées.
» Si la semence n'a pas apporté de Bactéries, rien ne pousse; rien du moins n'est
visible Ă l'Ćil nu, car au microscope on dĂ©couvre des amibes issues des spores. Dans
ces semis en apparence stériles, il suffit d'introduire le Bacille isolé, pour mettre le
développement en train. L'expérience suivante est assez démonstrative pour nous dis-
penser d'en rapporter d'autres.
» Le 7 juillet, nous ensemençons trois tubes A, B, C. L'un (A) présente des Bac-
téries et des débuts de fructifications au bout de 3 jours (10 juillet). Bien de visible
dans les autres. Le 10 juillet, nous semons le Bacille pur dans le tube B; les fructifi-
cations apparaissent 3 jours plus tard (i3 juillet). Le tube C, oĂč l'on ne voit encore
rien, est ensemencé de Bacille le i3 juillet; les fructifications se montrent le 16 juillet.
« La culture pure mixte du Dictyosteliurn et du Bacille fluorescent est ainsi réa-
lisée par synthÚse.
» Dans tous les cas oĂč nous avons ensemencĂ©, de Bacille fluorescent, les cultures en
apparence stériles, de 3 à 7 jours aprÚs l'introduction des spores du Mycétozoaire, le
résultat a été positif.
SĂANCE DU lO AOUT igoS. 889
» Au lieu de Bacille fluorescent, nous introduisons la Bactérie pyocyanique dans une
culture de 5 jours, en apparence stérile. Le résultat est négatif. La Bactérie pousse
seule, bien que le microscope décÚle des corps amiboïdes. Etant données les propriétés
alcalinigénes de la Bactérie pyocyanique, cette expérience contredit l'opinion de i\ad-
son sur le rÎle de la Bactérie commensale.
» ElTectivenient l'examen microscopique nous montre que les Bacilles sont englobés
par les amibes et subissent dans les vacuoles les dégénérescences du type décrit par
PfefFer.
» Donc, dans les conditions de l'expérience, imMycétozoaire du groupe
des Acrasiées, le Dictyoslelium mitcoroicles, ne s'est développé que parallÚle-
ment à des Bactéries déterminées. Celles-ci n'agissent pas indirectement
en modifiant le milieu ; elles servent d'alimont aux corps amiboĂŻdes qui les
englobent et les digÚrent. «
GĂOLOGIE. â Sur le passage du Rhin par la vallĂ©e du Douhs et la Bresse
pendant le PliocÚne. Note de M. le général de Lamothe.
« L'étude des anciennes alluvions du bassin du Doubs, bien qu'elle ne
soit pas complÚtement terminée, m'a conduit à quelques conclusions inté-
ressantes au point de vue de l'histoire géologique de la région comprise
entre la Bresse et l'Alsace, conclusions que je vais résumer briÚvement.
» Dans le fond de la vallée du Doubs, jusqu'à 20" environ de hauteur,
on trouve des lambeaux d'une na\-i^& presque exclusivement formée de galets
roulés, empruntés surtout aux terrains du Jura (calcaires et chailles), et en
nombre moins considérable à ceux des Vosges (granité à amphibole, por-
phyrites vertes et brunes, quartzites du grĂšs vosgien, etc.). Je citerai
notamment les lambeaux d'Osselle, de Torpes, de Thoraize, du ChĂȘne
marié. La stratification est horizontale; les éléments sont de petite dimen-
sion (5*^^âą Ă 6*^'") ; ceux du Jura sont remarquablement arrondis; ceux des
Vosges ont souvent des formes polyédrales ; la plupart sont généralement
trĂšs frais.
» Au-dessus de cette nappe à éléments calcaires, et jusqu'à 140"° au
moins au-dessus du thalweg, on observe, depuis Rozet jusqu'Ă DĂ©lie, des
amas de galets remarquablement roulĂ©s, souvent trĂšs volumineux (oâą, 20
Ă oâą,3o de diamĂštre), et d'un aspect complĂštement diffĂ©rent. Ils sont trĂšs
altérés, sauf les quartzites; on n'y trouve ni granité des Ballons, ni por-
phyrites des Vosges, et les calcaires du Jiu'a y font défaut.
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N" 6.) 5l
390 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ainsi que je l'ai annoncé antérieurement ( ' ), les matériaux sont pour
la plupart identiques Ă ceux qui composent le gravier du Sundgau entre
Délie, Volkensberg et Allkirch, gravier dont l'origine rliéno-rhodanienne
a été nettement établie par Delbos et M. Gutzwiller. Les plus remarquables
parmi ces galets sont les quartzites jaunĂątres ou blancs avec mica blanc du
Trias du Valais, les quartzites gris verdĂ tre originaires probablement des
dépÎts miocÚnes du bassin du Rhin, les protogynes, les silex à radiolaires,
les calcaires noirs alpins, les grĂšs et calcaires du Flysch.
» Eu général, toute trace de stratification a disparu, et les galets sont le
plus souvent enveloppés dans un lehm jaunùtre.
M Bien que tous ces dépÎts soient trÚs démantelés, on peut y distinguer
plusieurs niveaux. Le plus net comprend une série de lambeaux que l'on
peut suivre depuis DĂŽle oĂč leur altitude relative est de 60âą jusqu'Ă Fesches-
le-ChĂątel oĂč elle atteint ^5âą. C'est Ă cette nappe que l'on doit rapporter la
majeure partie des cailloutis qui forment le sol des forĂȘts de Chaux et
d'Arne; en amont, elle est représentée par les cailloutis de Routelle, d'Os-
selle, de Montferrand, d'HyĂšvre, deBranne, d'Isle-sur-Doubs, de Lougres,
de Voujaucourt, de Dampierre.
» On remarque que partout les galets de la partie supérieure sont beau-
coup plus petits que ceux des parties profondes ; ils semblent en outre avoir
un caractĂšre plus vosgien. Une couche plus ou moins Ă©paisse de lehm
recouvre la plupart de ces lambeaux.
)i Au-dessus de ce niveau, on trouve, dans les bois de Vomaie et d'Olve-
ret, les débris d'une nappe plus élevée de 20"' à 25"", recouverts de limon.
Cette terrasse me paraßt avoir une individualité propre et j'y rattache
les cailloutis d'Etouvans, delà citadelle de Besançon et de la terrasse haute
de Montferrand, dont l'altitude relative est la mĂȘme.
» Enfin, les dépÎts les plus élevés semblent marquer le niveau supé-
rieur atteint par les alluvions; l'altitude au-dessus du thalweg de ceux qui
sont les mieux conservés (Col de Deluz, Bois de Branne, ferme le Faby au
nord-est de DĂ©lie Ă la cote 012) est trĂšs uniforme et comprise entre 140"
et iSo"; les gisements de galets Ă©pars de la CĂŽte des Buis, de Chaudanne
et de Plenise, se rattachent naturellement à ces dépÎts; il n'y a aucune
trace de limon.
» Le prolongement jusqu'au voisinage de Baie, à travers le Sundgau, de ces diflérents
(') De Lamothe, Bulletin de la Soc. géol. de France, 4° série, t. 1.
SĂANCE DU lO AOUT IQoS. 3^1
niveaux présente beaucoup d'incertitude. La dénudalion produite par les cours d'eau
issus du Jura a modifié complÚtement la topographie de cette région, et le lelim f[ui
recouvre presque partout les cailloutis masque les terrasses et rend les observations
trĂšs difficiles et incertaines. Comme je me propose de traiter cette question dans un
Mémoire en préparation, je me bornerai à faire remarquer que la surface supérieure
du niveau le plus Ă©levĂ© du Doubs prolongĂ© vers le Sundgau, mĂȘme avec la pente trĂšs
faible (|u'il présente, passe à 25⹠environ au-dessus des cailloutis d'Oberhagenthal.
La dénudation que ces derniers ont dû subir en raison de leur position topographique
suffit à expliquer cette particularité. Dans tous les cas, il faut en conclure que les
cailloutis les plus Ă©levĂ©s du Sundgau ne s'arrĂȘtent pas brusquement au dĂ©bouchĂ© du
Rhin dans la plaine d'Alsace, comme on l'a supposé, mais se prolongent à plus de 180'""
jusqu'au bord de la dépression bressanne.
» J'ajouterai que la séparation entre les alluvions vosgiennes et les alluvions rhénanes
est d'une remarquable netteté sur la lisiÚre ouest du Sundgau. Les premiÚres sont
cantonnĂ©es sur les hauteurs au noi-d et Ă l'ouest d'une ligne allant de MontbĂ©liard Ă
Fesches-le-Chùtel et de là à Montreux; elles ne dépassent pas la cote 426. C'est seu-
lement au pied de ces hauteurs, Ă -o"" ou 80âą au-dessus du thalweg, ([ue l'on voit les
cailloutis alpins se mélanger aux débris vosgiens.
» En résumé : 1° Le Rhin a, pendant une longue période, suivi les vallées
du Doubs et de l'Allaine entre Délie et DÎle; il les a creusées sur une pro-
fontleur de 1 20"- iSo", jusqu'Ă i5"'-2o" au-dessus du thalweg actuel.
» La date de ce phĂ©nomĂšne peut ĂȘtre facilement prĂ©cisĂ©e. Si les caillou-
tis d'Azans, dont j'ai reconnu également l'identité avec ceux du Sundgau,
sont réellement contemporains des sables de Trévoux, comme l'ont sup-
posé MM. Delafond et Deperet, on doit admettre que l'écoulement du
Rhin vers la Bresse avait déjà lieu pendant la période de remblai qui cor-
respond à la formation de ces sables. D'autre part, M. Gulzwiller a montré
que, Ă l'Ă©poque des cailloutis de Rheinfelden-Monchenstein-Schonenbuch-
Wenzweiler, le Rhin coulait déjà dans la direction du nord.
1) Le passage du Rhin par la vallée du Doubs a donc eu lieu pendant le
PliocÚne moyen et une partie du PliocÚne supérieiu'.
» 2° Postérieurement à cette époque, la vallée du Doubs a encore été
creusĂ©e de lĂ^-ao"" par le Doubs et ses affluents, remblayĂ©e sur 20"" avec
des matériaux jurassiens et vosgiens, puis déblayée. »
M. E. MossĂ adresse une Note relative Ă un systĂšme de voie automotrice,
permettant aux véhicules de circuler sans le secours de ntioteurs.
La séance est levée à 3 heures et demie.
M. B.
392 ACADĂMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 3 août 1908.
La paix par l'union des peuples, par J. Polo. Nantes, Bourgeois, igoS; i bro-
chure in-S». (Hommage de l'auteur.)
DĂ©partement of the interior United States geological survey : \" Preliminary
report on the Ketchikan mining district, Alaska; 1° A reconnaissance of the
north-western portion of seward peninsula, Alaska; 3° The geology and petro-
graphy of crater lake national park; 4° The forests of Oregon; 5° The forests of
Washington a revision of estimùtes; 6° Forest conditions in the cascade range,
Washington; 7° Forest conditions in the olynipic forest reserve, Washington ;
8° Forest conditions in the northern Sierra Nevada, California. Wasliington,
Government printing office, 1902; 8 vol. in-4°.
Report of the chief of the weather bureau, 1900- 1901 ; vol. II. Washington,
Government printing office, 1902; i vol. in-4°-
Memoirs of the national Academy of sciences, vol. YII. Washington, Govemmeot
printing office, 1902; i vol. in-4°.
On the lakes of south-eastern Wisconsin, Madison, Wis. Published by the
State, 1902; I vol. in-8°.
Il r. Istituto sperinientale per le coltivazioni dei tabacchi e la visita del VII
congresso internazionale d'agricoltura. Tovie Aanunziala., G. Maggi, 1908; i vol.
in-4''.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
jpuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux
es, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
art du i" Janvier.
Le prix de V abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
I Chaix.
Jourdan.
Ruff.
7is Courtin-Hecquet.
Germain et Grassin.
Gastineau.
nne JĂ©rĂŽme.
içon Régnier.
Feret.
eaux â ! Laurens.
Muller (G.).
^es Renaud.
Derrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouan.
ibéry Perrin.
Henry.
Marguerie.
I Juliot.
I Bouy.
iNourry.
Ratel.
Rey.
( Lauverjat.
I Degez.
Drevet.
Gratler et C".
oc/telle Foucher.
BourdigDon.
Dombre.
Thorez.
Quarré,
lon/Feir
â )ble.
Uontpellier .
JVantei
chez Messieurs ;
, I Baumai.
Lorient
( M°" lexier.
/ Bernoux et Cumin
\ Georg.
Lyon < Effantin.
Savy.
Vitte.
Uarseille RuĂąt.
( Valat.
( Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
[ Jacques.
I\'ancy . Grosjean-Maupin.
( Sidot frĂšres.
\ Guist'liau.
( Veloppé.
j Barma.
! Appy.
\imes Thibaud.
Orléans Loddé.
1 Blanchier.
Poitiers , .
( LĂ©vrier.
Rennes Plihon et Hervé.
Roche/on Girard (M"").
( Langlois.
Rouen , .
( Lestringant.
S'-Ălienne Chevalier.
I Ponleil-Burles.
) Rumébe.
) Gimet.
j PrivĂąt.
; Bolsselier.
Tours j PĂ©ricat.
( Suppligeon.
( Giard.
( Lemaltre.
Aice.
Toulon...
Toulouse.
Valenciennes.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam .
Berlin.
chez Messieurs :
j Feikema Caarelsen
( et C'-.
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C".
Dames.
Friediander et fils.
Mayer et Muller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
Lamcrtin.
Bruxelles.. Mayolezet Audiarte.
' Lebégue et C".
( Sotchek et G".
! Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C°.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
; Cherbuliez.
GenĂšve. . ...... . | Georg.
Stapelmobr.
Bucharest.
La Haye.
Lausanne.
Leipzig.
LiĂšge.
Belinfante frĂšres.
I BendĂą.
Payot et C".
' Barth.
I Brockhaus.
KĆhler.
Lorentz.
, Twietmeyer.
( Desoer.
( Gnusé.
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Oxford Parker et C".
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs el Mouii
Prague Rivnac.
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Rotterdam Kramers et fils
Stockholm Nordlsks Boghandol
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Varsovie Gebethner et Wolfl.
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S'-PĂ©tersbourg . .
Turin .
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IBLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â {'i AoĂ»t i8Ăź5 Ă U DĂ©cembre iSĂąo.) Volume in-j"; i8y;. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janvier i8Ji Ă 3i DĂ©oemljio i865.) Volume in-4°; 1S70. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( 1"'' Janvier i86lj Ă 3[ Uocembru 18S0.) Volume in-.-l"; 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( j" Janvier 1881 Ă 3r DĂ©cembre 1895.) Volume in-4''; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SĂANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES :
ne I. â MĂ©moire sur quelques points de la Pliysioloyie des Algues, par .\IM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
imĂštes, par M.H.vnsen. â .MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le riMe di suc p>mcrĂ©atique dans les phĂ©nomĂšnes digestifs, particuliĂšrement dans la digestion des
Tes grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', s'^'^c 3:! planches; '^io 25 fr.
Qe II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. VanBeneden. â K^sai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en r85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
celui de i856, savoir: « EliiJici- les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrain
le concours de iSĂŽS, et puis remise pour ( , â.,^ ^â.f,j â.bâ....,^., ............. ââ . ...., â...^.^...., ^^
imentaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
ure des rapports qui existent entre l'état actuel du rÚgne organiqueet ses et.its antérieurs », par .M. le Professeur Bronm. In-4», avec 7 planches; 1861... 25 fr.
A la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, ci les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
W 6.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du lO août 1903.)
MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS
DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pa;
Al. le Président annonce à l'Académie la
mort de M. Municr-Chalmas, Membre
de la Section de Minéralogie
M. le gĂ©nĂ©ral Sebert. â Sur l'AĂ©rodyna-
mique et la théorie du champ acoustique.
M. Henri Moissan. â Description d'un
nouvel appareil pour la préparation des
"7
Pages,
gaz purs 363
iM. Th. SchlĆsing pĂšre. â Sur l'analyse
mécanique des soU >,Cm
M. .Arm.knd Gautier. â Rectifications rela-
tives Ă la Note du 27 juillet 1908 074
M. Janssen. â Sur la mort de M. Prosper
Henry 3-5
CORRESPONDAIVCE.
i\l. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel annonce Ă
l'Académie que le Tome CXXXV des
Comptes rendus (2' semestre 1902) est
en distribution au Secrétariat
M. N. Saltykow. â Sur les relations entre
les intégrales complÚtes de S. Lie et de
Lagrange
M. P. Charbonnier. â La thĂ©orie du champ
acoustique et le frottement intérieur des
3y6
gaz.
M. F.-A. FoREL. â Le cercle de Bishop,
couronne solaire de 1903
M. A. CoLANl. â Sur quelques combinaisons
binaires de l'uranium
M. H. Labre. â La nature et l'apprĂ©cia-
tion de la réaction alcaline du sang
M. L. MĂ»nfet. â PhĂ©nols libres et sulfo-
conjugués. Méthode de dosage. Le soufre
dit i( neutre » e.viste-t-il dans l'urine'?...
M. P.iUL VuiLLEMiN. â Une \crasiĂ©e bactĂ©-
riophage
M. le gĂ©nĂ©ral de Lamothe. â Sur le pas-
sage du Rhin par la vallée du Doubs et
la Bi-esse pendant le PliocĂšne
M. E. MossE adresse une Note relative Ă un
systĂšme de voie automotrice, permettant
aux véhicules de circuler sans le secours
de moteurs .
Bulletin bibliographique.
384
3So
3«7
3S9
39,
3()2
PARIS.
I M P R U[ E 15 1 E G A U T H I E R - V I L L A R S ,
Quai des Grands-,\ugustins, 55.
Le GĂ©rant : Gauthier -ViLLARs
1903
m
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
âą HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
N" 7 (i7 Août 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-AugustJus, 55, .
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou IJfotes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésenlés j)ar un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute TNole manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à & la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont j)as com-
pris dans les 5o j)ages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne |)eut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit l'ail mentiofi, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
. Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savar
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des perso
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'ui
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requi;
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire celEß
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rei
l'Imprimerie le mercredi au soir,' ou, au plus tar
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă te
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte r
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures comp
pour l'étenaue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
un Rapport sur la situation des Comptes rendus a{
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du |
sent RĂšglement.
Le» Sayants étrangers à l'Académie qui désireut faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés c
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv'
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 17 AOUT 1905,
PRĂSIDENCE DE .\l. ALBERT GAUDRY.
ME3I0IRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Secrétaire pebpétukl rend compte du récent CongrÚs de l'Asso-
ciation géodésique internationale, qui vient de se tenir à Copenhague, du
4 au i4 août. Il indique les principales questions qui y ont été traitées et
signale avec reconnaissance l'accueil qui a été fait par le Gouvernement
danois aux Membres du CongrĂšs.
M. Bouquet de la Grye ajoute quelques mots.
M. le Président dit que l'Académie est heureuse que quelques-ims de
ses Membres les plus éminents aient été à Copenhague faire une fois de
plus honneur à la Science française.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. â Observations spectrales
de la comĂšte Borrelly (igoSc). Note de M. H. Deslandres.
« Le spectre de la comÚte Borrelly a été étudié à Meudon avec la grande
lunette double de l'observatoire. M. Millochau, aide-astronome, assisté de
M. Jacques, a pris une part active aux observations qui ont été, d'ailleurs,
fortement contrariées par le mauvais tem])S.
» La grande lunette n'est pas, à beaucoup de points de vue, l'instrument
le plus convenable pour ce genre d'Ă©tudes. On a dĂ» construire un spectro-
graphe spécial dont la chambre a une longueur focale (o*", 12) beaucoup
plus petite que le collimateur, long de o"', J»5, le prisme étant en flint léger
avec un angle de 60°. On obtient ainsi la concentration de lumiÚre qui,
avec une fente large du collimateur, est nécessaire dans le cas des comÚtes.
» Le spectre a été observé les 5, G et 7 août dans la région lumineuse et
ensuite photographié dans le bleu, le violet et l'ultra-violet avec une pose
G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) >^
Liij'i ACADĂMIE DES SCIENCES.
de 2 heures. La fente du speclrographe était dirigée dans le sens de l'allon-
gement du noyau, de la chevelure et de la queue.
» Or, d'une maniÚre générale, cette comÚte a le spectre ordinaire de
ces astres, observé dans la n)ajorité des cas, et constitué surtout par les
bandes du carbone attribuées aux hydrocarbures et au cyanogÚne. Quelques
raies supplémentaires, la plupart faibles, apparaissent prÚs du noyau, se
détachant ainsi sur un spectre continu peu intense. Le Tableau suivant
résume les résultats :
Lonj^ticurs
d'oiulc. Intensil(Ăź. BuiDarques.
4736,9 4 Bande tournée vers le violet, plus intense prÚs du noyau; est la
bande bleue la plus forte des hydrocarbures.
4715,3 3 Bande tournée vers le violet, plus intense prÚs du noyau; est la
bande bleue suivante des hydrocarbures.
4697,1 '4,5 Bande tournée vers le violet, plus intense prÚs du noyau; est la
bande bleue suivante des hydrocarbures.
468, i5 8 Bande iloue qui semble dégradée dans les deux sens.
' i' âą I Paquet trĂšs court, faible et flou.
( 43d6,2 \
43i4 ,4 7 TrÚs courte, fine, semble dégradée vers le rouge; est attribuable
aux hydrocarbures.
Courte et dégradée surtout vers le violet.
TrĂšs courte, coĂŻncide avec une bande du cyanogĂšne.
TrĂšs courte, coĂŻncide avec une bande du cyanogĂšne.
Large partie Iloue dégradée du cÎté rouge.
TrĂšs courte et fine.
Courte et floue.
Partie large et floue, un peu dégradée vers le rouge.
Large partie floue.
TrÚs longue, trÚs intense prÚs du noyau, dégradée vers le violet;
est la bande caractéristique du cyanogÚne.
386,90 5 Longue; est la bande suivante du cyanogĂšne.
w Le spectre est presque identique Ă celui de la comĂšte b i8g3 (Ror-
dame) qui a Ă©tĂ© aussi visible Ă l'Ćil nu dans la mĂȘme rĂ©gion du ciel et a
été observé par Campbell à l'observatoire Lick.
» A noter les parlicidarités suivantes :
» i" Les bandes qui composent le groupe bleu des hydrocarbures (^1 473)
sont séparées, alors que, avec la plupart des comÚtes, elles apparaissent
4299,0
2
4210,8
3
4193,0
1
j 4101, 4 j
,/.
j 4o63,3 t
4
4o52,2
7
4o43,2
3
S 4027,1 j
0
i 4ooS,i (
3998,1
J
3985 , i
388, 10
10
SĂANCE DU 17 AOUT tno3. 3()5
confondues. Le mĂȘme fait avait Ă©tĂ© signalĂ© dĂ©jĂ dans la comĂšte Rordame,
et avait permis d'affirmer avec une certitude plus grande la présence du
spectre des hvdrocarbures.
« 2° La bande idtra-violette >. 388 du cvanogÚnc, qui est la plus forte du
spectre, et la suivante 1 38^ offrent dans leur intervalle nue diminution
brusque de lumiÚre, qui se présente seulement dans l'illumination élec-
trique du gaz aux basses pressions et n'apparaßt pas aussi tranchée dans la
combustion du gaz cyanogĂšne et dans l'arc Ă©lectrique. Ou pourrait en
conclure que le gaz de la comÚte est illuminé par une cause d'ordre élec-
trique, et cette conclusion, en effet, a déjà été présentée par MM. Hassel-
berg et Vogel, à propos de certaines particularités des bandes lumineuses
du carbone observées dans les comÚtes antérieures. Mais, d'autre part, des
différences sérieuses apparaissent : les hydrocarbures et le cyanogÚne, illu-
minés électriquement aux basses pressions dans nos laboratoires, donnent
bien le spectre cométaire avec ses particularités, mais ils donnent en plus,
avec une intensité notable, le spectre de lignes de l'hydrogÚne et le spectre
de bandes de l'azote, qui ne se montrent pas dans les comĂštes. C'est ainsi
que, dans les épreuves précédentes, j'ai cherché vainement la bande ^392,
caractéristique de l'azote aux basses pressions, qui est la bande la plus forte
de l'aurore boréale terrestre. Cependant, les théories les plus récentes
attribuent Ă la mĂȘme cause la lumiĂšre de l'aurore borĂ©ale et la lumiĂšre des
comĂštes.
» On peut, il est vrai, concilier dans une certaine mesure ces résultats
en apparence opposés. I^a cause de la lumiÚre cométaire est électrique,
mais faible; elle est assez intense pour illuminer le corps composé, mais
insuffisante pour le dissocier (') et faire naĂźtre le spectre particulier des
composants, hydrogĂšne et azote. De plus, d'aprĂšs les trĂšs belles recherches
de MM. Liveing et Devar, l'apparition des bandes du carbone telles que
>k388 est considérée comme liée à la présence de l'azote (^); or, cette
dépendance est trÚs. probable, mais non absolument certaine.
(') On conçoit que, clans la comÚte, les conditions d'illumination soient dilTérentes
de celles du laboratoire. On peut admettre que les gaz cométaires, tout en étant illu-
minés électriquement, ont une température trÚs basse, qui gÚne la dissociation.
(') M. Bertlielot, d'autre part, a remarqué depuis longtemps déjà que les bandes
en question doivent ĂȘtre Ă©mises non par le cyanogĂšne, mais par l'acide cjaiiln'drique,
6i l'on admet la présence nécessaire de l'azote.
396 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 3° r.e 7 août, le spectre cornélaire a été pliotoß^raphié entre deux
spectres terrestres de comparaison, ainsi que dans les recherches spec-
trales antĂ©rieures sur les planĂštes el la loi de leur rotation. Or, de mĂȘme
qu'avec les planÚtes, la raie cométaire 1388 a été trouvée inclinée légÚre-
ment par rapport aux raies terrestres voisines. Les différents points de la
comÚte ont des vitesses radiales différentes par rapport à la Terre. Ces
différences, dans le cas d'une planÚte ordinaire, étaient dues à sa rotation,
mais, dans le cas présent, elles ont été rapportées à la force répulsive
émanée du Soleil que tous les auteurs admettent dejjuis Kepler pour
expliquer la queue, et qui éloigne du noyau les petites particules comé-
taires avec une vitesse rapidement croissante.
)) En effet, la fente du speclrographe, comme on l'a dit plus haut, Ă©tait
parallÚle à la queue cométaire, qui est directement opposée au Soleil ; elle
contenait le noyau et une partie de la chevelure du cÎté opposé au Soleil.
Or, d'aprĂšs l'inclinaison des raies, cette derniĂšre partie de la comĂšte se
rapproche plus, ou s'Ă©loigne moins delĂ Terre que le noyau; de plus,
le 7 août, la position de la comÚte était telle, par rapport au Soleil et à la
Terre, que la force répulsive rapprochait les particules de la Terre; donc
l'inclinaison observĂ©e peut ĂȘtre rapportĂ©e Ă la rĂ©pulsion solaire; et mĂȘme
ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une vĂ©rification expĂ©rimentale de cette rĂ©pulsion.
» Sur les trois épreuves obtenues, celle du 7 août est la seule qui offre
les spectres de comparaison disposés en vue de la recherche des mouve-
ments intĂ©rieurs; depuis, le mauvais temps persistant a arrĂȘtĂ© toute obser-
vation nouvelle et d'ailleurs la comĂšte, qui se meut rapidement dans le
ciel, n'est plus visible maintenant que trĂšs bas sur l'horizon, dans des
conditions peu favorables à la photographie spectrale. Aussi le résultat
expérimental précédent constaté sur une seule épreuve et son interpré-:
tation sont présentés avec de grandes réserves; ils sont publiés surtout
pour fournir une indication utile aux astronomes dont les stations sont
mieux situées que la nÎtre pour l'étude de la comÚte dans la seconde
moitié de sa course.
» Ce premier résultat affermit mes convictions antérieures sur l'utilité
de la méthode spectrale dite de l'inclinaison pour la reconnaissance des
mouvements intérieurs dans les astres et dans les comÚtes en particulier.
TrÚs probablement, cette méthode, a[)pliquée aux comÚtes dans les condi-
tions les plus favorables, avec des appareils bien appropriés au but, per-
mettra de déceler, d'une part, les mouvements dus à la force répulsive
SĂANCE DU I- AOUT igoS. ^97
solaire et, d'autre part, la rotation de l'astre qui, d'aprĂšs certains indices,
se ferait autour de la ligne joignant la comĂšte au Soleil. L'observation
devra Ă©lre poursuivie d'une maniĂšre continue pendant la course de la
comĂšte prĂšs du Soleil, la fente du spectrographe Ă©tant parallĂšle Ă la queue
pour l'étude de la force répulsive et perpendiculaire à la queue pour la
recherche de la rotation.
» L'obstacle principal est le faible éclat de la comÚte (le noyau étant
mis Ă part); d'oĂč la nĂ©cessitĂ© d'appareils astronomiques et spectraux trĂšs
lumineux, et aussi peut-ĂȘtre d'une station de grande altitude. Dans le spec-
trographe employé par nous, le rapport de l;i partie couverte de l'objectif de
la chambre Ă la distance focale Ă©tait ~; mais on pourrait, pour cette chambre,
comme pour l'appareil astronomique, atteindre le rapport ^, qui assure
cinq fois plus de lumiÚre. D'autre part, comme les comÚtes sont en général
prĂšs de l'horizon, les stations de montagne ont des avantages Ă©vidents sur
les stations de faible altitude, surtout lorsqu'on utilise le spectre ultra-
violet. »
ACOUSTIQUE. â Sur le phĂ©nomĂšne aĂ©rodynamique produit par le tir
des canons grĂȘlifuges. Note de M. J. Violle.
« Le tir des canons contre la grĂȘle donne lieu Ă un phĂ©nomĂšne acous-
tique curieux, qui m'a immédiatement frappé par l'analogie étroite qu'il
présente avec certains faits caractéristiques signalés dans mes travaux
antérieurs.
)) A la détonation proprement dite succÚde un long sifflement se pro-
longeant inégal pendant dix à quinze secondes. Ce sifflement, que nos
paysans bourguignons appellent la vibration, est pour eux le signe qui a la
vertu magiquede disperser les orages, de faire taire le tonnerre, de conjurer
la giĂȘle.
» Sans chercher pour le moment ce qu'il peut y avoir de vrai dans cette
vertu si désirée, je veux m'attacher uniquement au phénomÚne aérodyna-
mique trÚs intéressant qui se produit dans ces circonstances et que j'étudie
depuis quelque temps déjà . Je me bornerai aujourd'hui à ce que révÚle
l'observation immĂ©diate par l'Ćil et par l'oreille, sans l'emploi d'aucun
appareil. A l'oreille, premier bruit du coup mis Ă part, semble siffler une
fusée d'artifice : nature et variations du son qui procÚde par saccades, sui-
3q8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
vant une trajectoire irréguliÚre, rappellent le sifflement d'une fusée lancée
en l'air.
)) Le canon grclifuge lance effectivement un projectile, bien qu'il ne soit
chargé qu'à poudre (à la dose d'une centaine de grammes seulement).
GrĂące Ă la superposition d'un vaste cĂŽne en tĂŽle qui lui donne l'aspect d'un
Ă©norme tromblon, il se trouve Ă mĂȘme d'envoyer presque Ă chaque coup,
6n dehors d'une masse gazeuse qui peut ĂȘtre lancĂ©e Ă grande distance,
une belle couronne de fumée, en forme de tore, semblable à celle que sait
produire un fumeur habile, qui s'Ă©lĂšve dans l'atmosphĂšre, plus ou moins
chassée par le vent, tandis que, comme l'on sait, les particules compo-
santes roulent sur elles-mĂȘmes et autour de l'axe circulaire de la couronne,
le mouvement sur chaque section droite à l'intérieur de l'anneau étant de
mĂȘme sens que le mouvement de translation. C'est Ă l'existence de ce
remarquable projectile gazeux qu'est lié le sifflement jjrolongé qui frappe
l'oreille et qui se rattache manifestement aux principes développés si
heureusement par M. le commandant Charbonnier, et si nettement mis en
évidence par notre savant ConfrÚre M. le général Sebert dans la derniÚre
séance de l'Académie.
» Il importe d'en étudier avec soin les diverses circonstances, ainsi que
je l'ai entrepris. »
CHIMIE AGRICOLE. â Exemples d'analyse mĂ©canique des sols.
Note de M. Tu. SchlĆsixg pĂšre.
« Je me propose de présenter, dans cette Note, des exemples de l'ana-
lyse mécanique des sols telle que je la pratique, depuis que j'ai adopté le
procédé de classement des sables fins décrit dans deux Notes antérieures.
)) On a l'habitude, dans plusieurs laboratoires de chimie agricole, de
prélever des échantillons destinés aux analyses sur une provision de terre
sÚche et pulvérulente, qui a traversé le tamis conventionnel à mailles
de i""°. C'est une pratique à laquelle j'ai renoncé, aprÚs avoir reconnu que
je n'arrivais jamais Ă tirer d'un mĂȘme flacon deux Ă©chantillons identiques.
De quelque nature que soit la terre, je commence par la sécher ; j'en pÚse
i''e que je délaye dans l'eau ordinaire; le tout est jeté sur un tamis, au-
dessus d'une terrine. Le tamisage se fait ainsi sans broyage, les matériaux
restés sur le tamis sont pesés aprÚs lavage et dessiccation; leur poids, dé-
duit de i''B, fera connaĂźtre le poids de la terre fine et sĂšche.
SĂANCE DU ĂŻT AOL r igo3. 3^9
" Tous les éléments qui ont traversé le tamis se rassemblent rapidement
au fond de la terrine. AprÚs décantation du liquide éclairci, le dépÎt est
transvasé dans une large capsule et soumis à l'action ménagée de la chaleur.
Un moment vient oĂč il forme une pĂąte qu'on peut manier sans qu'elle
adhĂšre aux doigts. Alors on la corroie jusqu'Ă ce qu'elle soit bien homogĂšne,
on l'emmagasine à l'abri de la dessiccation. Ses éléments, intimement
mĂȘlĂ©s, ne pourront plus se sĂ©parer, et l'on sera certain que tous les Ă©chan-
tillons qu'on en tirera auront rigoureusement la mĂȘme constitution.
» Depuis que M. P. de Mondésir a fait connaßtre son excellent calcimÚlre,
je dose le calcaire fin et grossier Ă part avec son appareil, et n'ai plus Ă m'en
occuper au cours de l'analyse mécanique, ce qui permet de traiter immé-
diatement par l'acide nitrique étendu l'échantillon destiné à cette analyse,
sans prendre la peine de le délayer lentement dans l'eau, selon l'ancien
usage.
» La terre est ensuite lavée sur fdtre avec l'acide au milliÚme, puis
transvasée dans un flacon et mise en digestion avec de l'eau ammoniacale,
aprĂšs quoi elle est prĂȘte pour l'analyse; celle-ci commence par la çépa-
ration du sable grossier, opérée à l'aide de lavages suivis de décantations ;
ce qui reste à faire a été décrit en détad dans la Note qui précÚde celle-ci.
Preuier exemple. â Terre du domaine des Grands-Champs, prĂšs le ChĂątelet-en-Brie,
pour 100 parties de terre tamisée et sÚche. Sable grossier .⹠3i , 56.
Poids
des
dépÎts successifs.
D| 22,23 pour I GO S,
D-2 8,67 .. s,.
D3 6,87 >i 83
D; 4,89 » S,.
Dj 3, 5i » S5.
De 2,54 » Se.
D, 1 ,95 » S7.
I>8 1,49 » Ss .
Dg I > 29 » S9 .
Poids
des
Ăźbles fins.
l3,58 po
Lir 100
10,47
»
8,85
»
6,28
»
4,47
»
3, i3
»
2,4l
H
';%
))
1,21 (extrapolé)
D
3,46 52,09
Il On remarquera que le total des dépÎts D,, Do, . . .; dépasse celui des S,, Sj, . . ..
il en doit cUe ainsi, puisque les dépÎts J.'i, Do, . . . contiennent des éléiuenls argi-
leu.\ que le calcul proscrit des sables S,, So, . . . ; le poids de ces éléraenls est la diffé-
4oo ACADĂMIE DES SCIENCES.
reiice entre le total des dĂ©pĂŽts et celui dessables, et devra ĂȘtre ajoutĂ© au poids d'argile
dosé dans le liquide extrait de l'allonge.
Le dosage de l'argile dans ce liquide m'a donné i3,45 pour loo
Ajoutant la diffĂ©rence 53,46 â 62,09, "" ' '^7 »
On a pour l'argile totale 14,82 m
» On voit que la terre des grands champs est trÚs meuble; car, pour une proportion
trÚs modérée d'argile, elle contient 3i,56 pour 100 de sable grossier, et de plus la
somme des trois premiers termes de la sĂ©rie des sables fins Si, S^, S3, s'Ă©lĂšve Ă
32,90 pour 100.
» D'aprĂšs des expĂ©riences rapportĂ©es dans ma Note du 29 juin, l'argile, fĂčt-elle trĂšs
abondante, ne doit pas gĂȘner la chute des sables fins. Il Ă©tait utile de donner de ce fait
une preuve décisive. A cet effet, l'allonge a été remplie de nouveau avec le délayage
d'un second Ă©chantillon de terre de mĂȘme poids que le premier et-prĂ©parĂ© de la mĂȘme
façon. Mais, au lieu de recueillir les dépÎts successifs, on les a laissés s'accumuler au
fond de l'allonge pendant 21 heures 20 minutes, durée de l'analyse précédente; puis,
on a décanté le liquide argileux, le plus possible, sans entamer le dépÎt; aprÚs quoi
celui-ci a été remis en suspension dans un volume d'eau pure légÚrement ammoniacale
égal au volume du liquide argileux décanté; on a procédé alors à l'analyse. Dans cette
nouvelle opération, les sables étaient égaux en quantités et en dimensions à ceux de la
premiĂšre; seulement leur chute avait lieu au sein d'un liquide qui ne contenait plus,
en éléments argileux, que ceux qui s'étaient précipités avec ces sables pendant le repos
de 21 heures 20 minutes.
» Voici les résultats de cette épreuve. Je reproduis à cÎté des poids des sables ceux
qu'a donnés la premiÚre analyse, afin de faciliter les comparaisons :
Poids
des
Poids
Poids
sables fins
des
des
de la
d(
ipiMs successifs
sables (ins.
1" expérience.
D,...
22, 3o
pour loo
S,..
. i3,68 p(
Dur 100
i3,58 pour 100
D,...
8,62
»
s,..
10, 3j
))
10,47
»
D3..
6,89
»
S3..
âą 8,91
))
8,8.5
»
D,...
4,87
0
s^..
âą 6,37
>)
6,28
a
B,...
3,3;
»
S5..
. 4,37
»
4,47
)}
Do...
2,37
»
s«..
3 .02
»
3, .3
»
D,...
1,72
»
s,..
2,17
»
2,4o
u
Ds...
'.27
»
s«..
1,70
))
1,69
H*
D,...
o,84
»
Se-.
1 ,3o
âą>)
1,21
))
62,25 61,87 62,09
» Dans les expériences de ce genre, on ne peut demander une concordance plus
grande. La présence de l'argile n'a donc pas exercé d'influence sur le classement des
sables fins, et son élimination préalable serait une complication inutile.
» Pour doser l'argile dans la deuxiÚme analyse, il faut l'extraire de deux liquides ;
SĂANCE DU 17 AOUT 190.3.
4oi
celui d'oĂč les sables se sont dĂ©posĂ©s une premiĂšre fois, et celui qui a servi Ă les
classer.
Dans le premier liquide, j'ai trouvé 18,73 d'argile
Dans le deuxiÚme » » 0,94 "
Total i4;67 ))
La premiÚre analyse avait donné i4i82 »
» En présentant des exemples d'analyse mécanique avec classement des
sables fins, j'ai pour but essentiel de montrera la fois que l'argile n'inter-
vient pas dans ce classement, et que des analyses d'une mÎme terre répé-
tées dans des conditions différentes donnent des résultats concordants, ce
qui confirme l'exactitude de la méthode. Aussi pour abréger, je mettrai
tout de suite en regard, dans les Tableaux que je veux encore produire, les
nombres fournis par deux analyses exécutées l'une en présence, l'autre en
l'absence de l'argile.
DeuxiĂšme exemple.
Terre du domaine de Galande, par Moissy-Cramayel, en Brie,
pour 100 parties de terre tamisée et sÚche.
I. â Argile prĂ©sente.
Sable grossier i4, i3 pour 100.
D,.
D,.
D3.
D4.
DĂŽ-
De.
D,.
D,.
D,,
34 ,38 p. 100 S, . ,
12,o4
8,59
5,48
3,46
2,38
1,63
1 ,26
1 , 16
70,38
S,.,
S3..
S,..
s,..
Se..
S,..
s,..
22,36 p. 100
'5,49
1 1 , 70
7,5o
4,54
3,i3
2,00
1,36
o>97
69,05
Argile dans le liquide de l'allonge. i5,i7
Dans les dĂ©pĂŽts D : 70,80 â 6g, o3. 1,27
âą
Total 16,44
II. â Argile Ă©liminĂ©e.
Sable grossier 14,28 pour 100.
I),.. 34,67 p. 100 Si.. 22,68 p. 100
1 ) , .
D,..
Di.,
D...
r>o âą âą
I),..
D,..
âą'.99
8,. 56
5,37
3,39
2,27
1 ,53
1 , 10
_o_,_77
69,65
S,.
S3.
S4.
S5.
Se.
S,.,
S,..
S,..
l5,42
11,75
7,35
4.5.
3,0.
1,96
1,43
i,o4
69,15
Argile dans le liquide de l'allonge.
Dans le liquide de l'analyse
l5,02
','4
Total 16,16
» Ces analyses montrent encore que l'argile n'apporte aucun trouble dans le classe-
ment des sables fins; quant à la terre qui en a été l'objet, on peut conclure des nombres
ci-dessus qu'elle est encore assez meuble, bien qu'elle ne contienne que i4, i5 pour 100
de sable grossier; mais les premiers lots des sables fins, qui se rapprochent bien plus
du sable grossier que des sables argileux, donnent un total de 49,55 pour 100.
C. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) 5.3
402
ACADĂMIE DES SCIENCES.
TroisiĂšme exemi'ij;. â Terre de Lacauau {Giroruk), trĂšs argileuse et conlenaiit
'] pour loo de calcaire. Pour luo parties de terre tamisée et sÚche.
I. â Aiyilc prĂ©sente.
Sable grossier i
D,..
6,5i p
D,..
5, â ?()
D3..
G, 8a
D,..
6,98
D,..
6,07
De..
5,17
D,..
4,09
D,..
3,71
D,..
3,82
100
s,
s,
s,
s,.,
S7
s»
s,
85
I ,22 p. 100
3,76
6,66
7>89
fi, 97
6,2.5
3,60
2.90
48,40
43,72
Argile dans le liquide de l'allonge. 4o > 36
Dans les dĂ©pĂŽts D : 48,46 â 43,72 . 4,74
Total 4-5, i<)
11. -
- Aigi
le éliminée.
Sable grossier
. «,75
D,..
. 6,33 p.
lOO
S,..
1 ,01 p. 100
D.,..
. 5,32
s,..
3,98
D,..
. 6,66
s,..
6,46
D;..
. 6,86
S4..
7,88
Dj. .
. 5,84
S5..
6,91
D,..
âą 4,77
Se..
5,84
D,..
â 3,70
S,..
4,38
D,..
. 3,03
s,..
3,70
Do..
. 2,34
s,..
3,00
^4,84
43,ifi
Argile dans le liquide de l'allonge. 40,45
Dans le liquide de l'analyse 3,29
Dans les dépÎts D: 44,84 - 43,16. 1,68
Total 45,42
» Les poids des diverses catégories de sables fins sont encore ici concordatits,
malgré une proportion d'argile trÚs considérable.
w Dans cette leire de Lacanau, tout concourt Ă produire une extrĂȘme compacitĂ© : la
proportion du sable grossier est trÚs faible ; les premiÚres catégories de sable fin
donnent un total peu important, pendant que les derniÚres gardent presque l'égalité
avec elles; enfin l'argile atteint la proportion de 45 pour 100.
» J'ai analysé plusieurs autres terres, entre autres celle dé Joinville-
le-Pont, eKlrĂȘmement sableuse; une terre de lande, remarquable par une
proportion considérable de sable trÚs fin ; une terre du département de
l'Aisne, qui contient l'Ă©nonne proportion de 55 pour 100 d'argile; ces
analyses ont montré, comme les précédentes, que le classement des sables
fins réalisé par ma nouvelle méthode fournit d'utiles renseignements sur
la nature des sols, et que la présence de l'argile n'apporte aucun trouble
dans ce classement. »
SĂANCE DU 17 AOUT l9o3. 4oi
CORRESPONDANCE.
MĂCANIQUE ANALYTIQUE. â Sur le rapporl des travaux de S. Lie Ă ceux
de Liuuville. Noie de M. N. Sai.tykow, présentée par M. Appell.
« Dans la Noie qui va suivre, je reprends les résullats obtenus dans
ma Note précédente sous un point de vue plus général appartenant à J.
Liouville.
>i Considérons l'équation
(i) p, -+-H(a-,,a-, ,x^,p,,pj /?â) = 0,
et le systĂšme canonique correspondant
(2) ~-/^ = , -5^= Ăź (r= I, 2, .. .,/2 - i)-
» On simplifie le problÚme si, au lieu d'une intégrale complÚte de S. Lie
de classe c/ pour l'Ă©quation (i), on ne considĂšre que n â i intĂ©grales en
involution du systĂšme (2)
(3) FJx,,x.,, ...,xâ,po.,p3, .. â ,pa) = /-', (5=1,2 n â i),
donnant q relations liant les variables x,,x.., .... x^. En effet, la n'"^' Ă©qua-
tion contenant la variable z, dont l'ensemble avec les Ă©quations (r) et (3)
représente l'intégrale de S. Lie, s'obtient par une quadrature (').
(') Supposons, en effet, que les Ă©quations (1) et (3) donnent
a.-â_,+,= 'i,(x,, j:-2, . . .,xâ_,, Z>,, b,. . . ., 6,,^,) ((âą=:[, 2, . . .,q),
Pk = ^k{-ei, Xi, . . ., xâ_,â pn-q^u /'«>*!. âą âą âą' ^«-1) (^=1,2, . . ., n - /-/).
On voit aisément que les fonctions 'l'A- ont la forme suivante
les fonctions A/^. vérifiant les relations
<^A,- ^ ĂK,
dxt dxi.
4o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Or, il est ici nécessaire de constater Iç fait que la priorité de traiter
des intégrales en question revient à J. Liouville, qui a démontré l'impor-
tant théorÚme suivant :
» Ătant donnĂ©es n â i intĂ©grales en involution quelconques du systĂšme
canonique (2), son intégrale générale s'obtient par une quadrature.
» Effectivement, dans son article : Noie sur l'intégration des équations
différentielles de la Dynamique présentée au Bureau des Longitudes le
â 2g Juin i853 (Journal de Liouville, t. XX, i855, p. 137), en donnant les
formules relatives aux intégrales(3) résolubles par rapport à . p.,, p^, . . -, p,n
J. Liouville annonce que, dans ses Leçons au CollÚge de France, il a donné
de longs dĂ©veloppements sur la mĂȘme question pour le cas oĂč la der-
niÚre condition n'était plus satisfaite. Ce point important est étudié dans la
ThÚse de A. Lafon : Sur l'intégration des équations différentielles de la Méca-
nique; Paris, 1854. Les résultats en question s'interprÚtent aisément
comme il suit : Les équations (3) étant résolubles par rapport à /70,^3, ...,
/>« y. ^n-ç+i. âąâąâ , a',,, mettons le systĂšme (2) sous la forme d'un nouveau
systĂšme canonique
I Cij\ dpi; Ctj\ ĂXn-,,^i
(4)
(X-=2,3, ...,n â q).
^. ^ _ an ^ d.vâ_,+i ^ Ă H (i = i,n, ...,q).
dx^ Ă xu dxi d{â pâ-q+i) ^
» En vertu des Ă©quations (3), formant de mĂȘme un systĂšme des intĂ©-
grales en involution par rapport au systĂšme (4), la relation
f/s' = /j, dx^ -I-.. .-\-pn-iidXn_,iâ xâ_^+, dpn_^^^â...â xâdpn
est une différentielle exacte, dont l'intégrale s'obtient par une quadrature
Z = \(X 1^, X2, âą . ., >3?,;_y, /Jâ_y+| , . . ., P,t, Of, «2' âą âą âąâ > ^>l-i ) '^ ^n'
pour tous les indices A, / de i Ă 11 â q. 11 en rĂ©sulte donc immĂ©diatement que TintĂ©grale
n-,j
\/,.dx/,~i- bâ,
-f^
hâ Ă©tant une constante arbitraire, jointe aux Ă©quations (3), dĂ©finit l'intĂ©grale com-
plĂšte de S. Lie en question.
SĂANCE DU 17 AOUT 1908 . 4o5
h^ étant une constante arbitraire et le déterminant fonctionnel
\ h,, Ă ,, ..., bâ_^ /
ne s'anniilant pas. Cela étant, l'intégrale générale de tous les deux sys-
tĂšmes (2) ou (4) est dĂ©finie par les mĂȘmes formules
_ (A ^Y /^=2, 3,
"^t Opn-q+i \l = I, 2.
/<
('6) / "-''â - <Jl'n-q+i \l =1,2. ...,q
( ^^""^ (^ = 1,2.. ..,«-!).
» La théorie développée présente l'avantage de traiter la question sous
une forme tout à fait générale, en s'affranchissantdes restrictions de S. Lie
relatives aux intégrales (3).
» En effet, pour passer des intĂ©grales en involution (j) quelconques Ă
l'intégrale générale du systÚme (2), il nous appartient dÚs à présent le
choix des variables />«, p^, . . ., Ć^, x?^, . . . , de diffĂ©rents indices a, p, . . ., y,
S, ..., par rapport auxquelles il est le plus avantageux de résoudre les
équations (3), afin d'éviter les difficultés qui peuvent s'y présenter. Il va
sans dire aussi que les foruudes indiquées dans notre Note précédente :
Sur les relations entre les intégrales complÚtes de S. Lie et de Lagrange, ne
représentent qu'un cas particulier des formules (6).
» S'il s'agit, enfin, d'une intégrale complÚte de Lagrange de l'équa-
tion ( i), on tire immédiatement du systÚme (6) les équations nécessaires
pour former l'intégrale requise. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Les fonctions entiĂšres d'ordre zĂ©ro.
Note de M. Edm. Maillet, présentée par M. C. Jordan.
« Soit ( ' )
(0 ?.(^)=i
e/c{m) ^P âą^
(' ) Pour la notation, voir notre Communication du 9 février igoS, p. 348 : e^ {x)^a;.
ei(^) =:e-«, e,{j:) = ÂŁ=.(âą*', ... ; logo.2; â-Jc, logi*- = logj?, log,a,- = loglog,j,',
4o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
oĂč t peut ĂȘlre pris aussi petit qu'on veut dĂšs que m est assez grand et p fini.
Pour /{ = G, (p, (.r) est une fonction entiĂšre d'ordre fini p ; pour ^- > i , o, (.r)
est une fonction entiÚre à 'ordre zéro (au sens de M. Borel).
» Avec cette notation, la catégorie des fonctions entiÚres d'ordre zéro
apparaĂźt comme aussi Ă©tendue que celle des fonctions entiĂšres d'ordre fini
ou infini. Nous avons essayé d'en esquisser une classification.
» Posons
^ ^ ^ =E(;.r,>i', p).
e/,(m) ?
» DĂ©/ĂźnĂčion. â i" Soit ^ = i. Si l'on a, quel que soit |,r| = r,
M,.<E(r. i.p + ÂŁ),
Mr Ă©tant le maximum du module d'une fonction entiĂšre '^(-v) pour |a; | = r,
et £ tendant vers zéro quand r croßt indéfiniment, et si, pour une infinité
de valeurs de r indéfiniment croissantes
M,, = E(/-. i,p-ÂŁ,)
(e, analogue Ă e), nous dirons que <p(a;) est- d'ordre (o, i.p).
» 2° Soit^>i. Si l'on a, quel que soit I a; I =: r,
M,<E(/-,X-, p + e)
pour une valeur finie de p; et si, pour une infinité de valeurs de r indéfi-
niment croissantes,
M,>E(/-,/l-.p-ÂŁ,),
nous dirons que <p(a;) est d'indice k.
» En suivant la mĂȘme marche que pour les fonctions entiĂšres d'ordre
fini ou infini non transfini, nous avons obtenu les résultats suivants :
» I. La série
(2) q(x) ^^aâ,x"\
0
OĂ, dĂ©s que m dĂ©passe une certaine limite a finie, les termes sont tels que
(3) \aâ\<e
a son module au plus Ă©gal Ă
1 r-r-^ loi; I a- 1
\x\ *
SĂANCE DU 17 AOUT igoS. 407
(lés que | a; | dépasse une ceriaine limile finie ç (e, s, Jinis, positifs, aussi petits
qu'on veut, pourvu que [j. et 1, soient choisis sujjisamment grands).
» II. Tout étant posé comme ci-dessus, s'il y a dans la série (2) une infinité
de valeurs de m telles que
(4) |««|=e ⹠,
c est-à -dire si cp(a') est d'ordre (o, 1, pj, d y a une infinité de valeurs de x
telles que, pour \x\=^r,
1 i'-i
V^ m -> â r-lug''
» III. DĂFINITION. â Sij pour r=^\x\'^\, on peut trouver un nombre ç
fixe tel que
r^'"'-<m^<^^"'''\
quel que soit x, nous dirons que la fonction <p(a;) = V rtâ,a;"' est d'ordre
0
(o, I, p) et à croissance réguliÚre. Sinon la fonction a sa croissance irré-
guliĂšre.
» IV. Tout étant posé, comme dans I et II, soient m,, m., (m^ ^m^) deux
indices de coefficients «,â satisfaisant Ă (4), aucun coefficient a,â d'indice com-
pris entre m, et m., ny satisfaisant. Si lini â = = i, quand m, croit indĂ©fini-
ment, f(x) a sa croissance réguliÚre.
» Quand ^" > 1 , les résultats que nous avons obtenus sont moins précis :
)i V. La série
(ibis) f^{x)=yit,â.i-"',
oĂč, dĂšs que m dĂ©passe une limite finie a, les termes sont tels que
I «,«!=«*(/«) !" '
a son module au plus égala r('"^^')'°^*'' pour \x\^= r, dÚs que r dépasse une
certaine limile finie E.
» VI. Tout étant posé comme ci-dessus (V), s'il ^' a dans la série (a bis)
une infinité de valeurs de m telles que
\a,n\=ei,{m) 'â \
4o8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
c'est-à -dire si 9(^) est d'indice k, il y a une infinité de valeurs de x telles que.
pour \x\^ r.
y. a,,
> ..{I -E)l0g;/-
» Toutes ces propriétés s'étendent de suite aux fonctions monodromes
aux environs d'un point singulier essentiel isolé.
» Il Y a des fonctions d'ordre o et d'indice infini; exemple : V
0
leur module maximum pour |a;| = r, assez grand, est plus grand que celui
de tout polynÎme et plus petit que t-'"»^'', si grand que soit l'entier k, au
moins aux environs de cerlames valeurs de /âą.
» Il reste à étudier les modules des racines des fonctions entiÚres
d'ordre o. A cet égard nous avons indiqué déjà quelques résultats à pro-
pos des fractions quasi-algébriques (') qui sont des fonctions entiÚres
d'ordre o. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les intĂ©grales de Fourier-Cauchy .
Note de M. Caiu. Stormer.
(( Dans une Communication publiée récemment (-), j'ai donné un
résumé de quelques résultats que j'ai obtenus dans la théorie des inté-
grales définies à n dimensions contenant des paramÚtres, et qui seront
l'objet d'un MĂ©moire plus Ă©tendu.
» Comme application, j'ai traité une classe d'intégrales définies qu'on
peut convenablement ap|jeler intégrales de Fourier-Cauchy et qui ont des
propriétés remarquables, dont quelques-unes ont déjà été indiquées par
Cauchy {'").
(') Comptes rendus, 1901, 3" seni., p. 98g, et Journal de l'Ecole Polyteclini(jue,
1903.
(-) Videnskabs-Sehkabels Skrifter, I. Malli. nalurv. klasse, 1908, n" k, Chris-
tiania.
(^) Voir Mémoire sur l'intégration des équations linéaires au.r di (férences par-
tielles et Ă coefficients constan/s. par M. A.Caucuy {Journal de l'Ecole royale poly-
technique. Cahier XIX, iSaS, p. 5ii, etc.).
SĂANCE DU 17 AOUT rpoS. /jog
» Ayant complété depuis en certains points mes résultats, je me permets
d'en donner ici un court résumé.
» Soient n variables rĂ©elles ÂŁ,, ^j, ..., çâ assujetties Ă appartenir Ă un
domaine E, bornĂ©, parfait et mesurable; soit/(Ei, i-i, â âąâą, ^â) une fonction
réelle de E,, Eo, ..-, E« ayant une valeur bien déterminée pour tout point
(El, âąâą., Eâ) Ă l'intĂ©rieur de E et qui est bornĂ©e et intĂ©grable pour tout
domaine parfait et mesurable E' intérieur à E et sans point commun avec
sa frontiÚre. Supposons, de plus, l'existence de l'intégrale définie généra-
lisée Se/(E), e,, ..., 'in)de dans le sens de M. Jordan ( ' ).
» Cela posĂ©, soient « autres variables rĂ©elles a,, y..,, ..., aâ assujetties Ă
recevoir toutes les valeurs réelles possibles et désignons par D le domaine
infiniment grand constituĂ© par tous les points (a,, ao, ..., aâ) ; D sera, en
d'autres termes, l'espace Ă n dimensions. DĂ©signons ensuite par DE le
domaine à in dimensions constitué par l'ensemble des valeurs de a,, a^,
«3, ...,aâ, E,, i.., ..., Eâ. Enfin, soit r une quantitĂ© non nĂ©gative, dĂ©finie
par la relation
A-- = a^ -+- cCj -f- ... + aj;.
» Cela posé, j'ai démontré d'abord que l'existence de l'intégrale définie
généralisée Se/^(E,, E^, . . ., ^n)de entraßne l'existence de l'intégrale définie
généralisée suivante, que l'on peut appeler une inlégrale de Fourier-
Caucliy (") :
/2Tt)« i"^ ...t"" " y i^c,,, ç^, . . ., çâ ;c/c,
k étant un paramÚtre réel ou complexe tel que la partie réelle de k" soit
positive et x^, x^, ..., x^ ayant des valeurs réelles ou complexes finies
quelconques.
» Dans chaque domaine R, situé dans la partie du plan de la variable
complexĂ©e, oĂč k- a sa partie rĂ©elle positive, l'intĂ©grale existe et reprĂ©sente
une fonction analytique réguliÚre de /c. Considérons le cas oi!i le domaine'R
est situé à droite de l'axe imaginaire et appelons i{k) la fonction analy-
tique de k représentée par l'intégrale.
M J'ai démontré alors que cette fonction analytique I(i{:) est une fonction
entiĂšre transcendante (ou un polynĂŽme) de t et que, pour toute valeur de k
(') Cours d'Analyse, t. I el II.
(^) Voir le Mémoire de Cauchy précédemnifiU cilé, p. 5i2, etc.
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N" 7.) 54
4io ACADĂMIE DES SCIENCES.
différente de zéro, l(k) est une fonction entiÚre transcendante (ou un poly-
nĂŽme) de chacune des variables x^, x\, . . ., x^.
» Au lieu de l'intégrale de Fourier
SBEe».<^.-*.''. . .e»A-^""7(E,, ?,,..., Eâ) de
(2^r
que l'on obtient en faisant /c â o dans l'inlĂ©grale de Fourier-Cauchy et dont
l'existence n'est nullement supposée ici, nous considérerons cette fonction
analytique l(k) qui rend dans les applications les mĂȘmes services que l'in-
tégrale de Fourier.
» Cela posé, faisons tendre k vers zéro par valeurs positives. J'ai établi
alors avec toute rigueur la ()ropriété suivante, indiquée par Cauchy (')
sans démonstration suffisante :
» 1° Si le point ç, = a?,, t, = x.^, . . ., Eâ = -t,, est Ă l'extĂ©rieur de E, on
aura
liml(X-) = o;
» 2° Si, au contraire, ce point est à l'intérieur de E et si de plus la
fonction /(;,, çâ, . . ., çâ) est continue en ce point, on aura
liml(/-) âf(^x,, Xn, . . ., xâ).
A=0
» Cependant, je viens de voir qu'il y a encore des cas trĂšs Ă©tendus oĂč I (k)
admet une limite; en effet, j'ai réussi à établir un théorÚme qui comprend
comme cas particulier les cas i" et 2°.
» Introduisons à cet effet la notation de valeur moyenne sphérique
de/(^,, Ej, ..., Eâ)au point ic,,a;j, ...,xâ). Soit z' une hypersphĂšre de
centre (a;,, . . . , xâ) et de rayon e, dĂ©finie par l'inĂ©galitĂ©
(i, -x,y-^(l,-x,y -+-... +(Eâ-.râ)= = a='
et soitr(^,, L, ..,, Hâ) une fonction Ă©gale Ă /(;,, L,, ..., ;â)si le point
(E,, (^2. âąâąâą> ^n) *ist Ă l'intĂ©rieur de E et Ă©gale Ă zĂ©ro si ce point est Ă l'ex-
térieur ou sur la frontiÚre deE. Cela posé, l'existence de l'intégrale définie
gĂ©nĂ©ralisĂ©e Se /(;,, I2, ..-, ;â)«'« entraĂźne l'existence de l'intĂ©grale dĂ©finie
gĂ©nĂ©ralisĂ©e SĂŻF(E,, ^2. âąâąâą. ^n)^e pour tout point (x^, ..., xâ) apparte-
nant à E ou non. Comme, d'autre part, l'intégrale S^rfe représente l'étendue
(') Loc. cit., p. 5i4-5i6.
SĂANCE DU 17 AOUT igoS. 4ĂŻ I
de t' et possÚde une valeur finie etdifFérente de zéro, le rapport
S.F(^â$â ...An)de
M,=
Ss- de
aura, pour tout point .-f,, . . . , xâ et pour toute valeur ÂŁ finie et diffĂ©rente
de zéro, une videur finie qu'on peut appeler i^aleiir moyenne de
y(ç,, Eo, . . . , ?â) dans la sphĂšre t' .
» Alors, si Me lend vers une limite fixe qunnd e tend vers zéro, cette limite
sera a^]^e\éç:valeur moyenne spliĂ©rique Ae fĂi^,^^, .... Hâ) au point (a?,, ...,a7â)
et sera dĂ©signĂ©e par la notation lĂ»fĂXf , . . . , a;â).
» Cela posĂ©, si celte valeur moyenne spliĂ©rique existe au point (X,,...,Xâ),
le théorÚme en question est que
lim. I {k) = M/(x,, .To, ..., xâ).
» Dans une prochaine Communication, je me propose de développer
d'autres propriétés remarquables de cette fonction I (k). »
CHIMIE MINĂRALE. â Diagramme donnant les propriĂ©tĂ©s des aciers au nickel.
Note de M. Léon Guilleï, présentée par M. Ditte.
« Dans de précédentes Notes (') j'ai étudié la structure des aciers au
nickel bruts de forge et l'influence que pouvaient avoir sur certaine struc-
ture différents traitement'^.
)) J'ai pensé que, étant donnée la classification trÚs simple à laquelle
j'avais été conduit et la loi établie par M. Osmond de l'équivalence du
carbone de trempe, du nickel et du manganĂšse, il serait possible de tra-
duire ces résultats dans un diagramme trÚs simple.
» Dans les diverses séries d'aciers au nickel que j'ai étudiées, les pre-
miers aciers Ă structure martensitiques sont : l'acier Ă 0,120 pour 100 C
et 12 pour 100 Ni, et l'acier Ă 0,800 pour 100 C et 7 pour 100 Ni.
» Les premiers aciers à structure polyédrique sont : l'acier à 0,120
pour 100 C et 27 pour 100 Ni, et l'acier Ă 0,796 pour 100 Cet i5 pour 100 Ni.
» Sur deux axes de coordonnées je porte, d'une part, les teneurs en
carbone {Ox) et, d'autre part, les teneurs en nickel (Oy). Les points A, B,
A', B' représentent les aciers dont je viens de parler.
(') J'entends par acier martensilujue celui dont la structure est entiĂšrement mar-
tensitique; cela est facile à reconnaßtre au microscope, un tel acier ne présentant
aucune zone blanche non orientée.
/^12 ACADĂMIE DES SCIENCES.
â La droite AB est le lieu des points correspondant aux premiers aciers
martensi tiques; la droite A'B' est le lieu des points correspondant aux pre-
miers aciers polyédriques.
30
- E 29
E 2s
0.25 O.SĂ 0.75 I.ĂO
CarSoiie /o
â Ces deux droites coupent l'axe Ox en un mĂȘme point : i ,boo pourioo C.
Or M Osmond a montré que i ,65o pour loo C est le pourcentage le plus
favorable Ă la formation de l'austenile dans les aciers au carbonepar trempe
spéciale. , . ,,^,
â LadroiteABcoupel'axedesjaupointi3;ladroiteA'B aupomt^g.
â Pour vĂ©riHer ce diagramme, j'ai Ă©tudiĂ© par la micrographie un trĂšs grand nombre
d'échanlillons, mais j'ai porlé toute mon attention sur les aciers qu. se trouvent su. la
''T Pour les obtenir, j'ai procédé de la façon suivante : j'ai cémenté des ««ers extij-
doux contenant de o Ă .5 pour ,oo de nickel, jusqu'Ă ce que la couche supe, fic.el e
présentùt soit Taspect martensitique, soit l'aspect polyédrique, et cela sous un^ t
faible épaisseur. Cette couche était enlevée au tour et le carbone etaU dos . M.-U ce
expĂ©riences extrĂȘmement longues n'ont pu ĂȘtre faites qu'en trĂšs petu -- -^ Pâ
les aciers que nous avons examinés, certains étaient exactement sur a hmU Cec. e
trÚs facile i voir pour les produits qui se trouvent à la démarcation des ac.e n a. t
sitiques et des ac.ers Ă fer ,; en effet, leur structure est polyĂ©drique, â -';;" ^^^
sur les bords de polyĂšdres, des fers de lance qui annoncent un commencement
SĂANCE DU 17 AOUT If^oS. 4l3
transformation, ainsi que je l'ai déjà indiqué. Pour les aciers formant la limite entre le
premier et le second groupe, le microscope seul ne donne aucune indication; mais une
dĂ©carburation mĂȘme trĂšs faible, un recuit Ă 900" dans l'oxyde de fer, fait apparaĂźtre
des taches blanches non orientées de fer a.
» Par une autre série d'expériences, nous avons voulu déterminer les points qui se
trouvent sur l'axe Oy; à cet effet, nous avons préparé une série d'alliages fer-nickel,
ne contenant pas de carbone, en réduisant des mélanges d'oxydes de fer et de nickel
par raiuminium. AprĂšs de nombreux tĂątonnements, nous avons pu abaisser la teneur
en aluminium Ă 9, pour 100 ; dans quelques essais mĂȘme, nous n'en avons pas eu traces.
Les résultats micrographiques auxquels je suis arrivé sont les suivants :
» A 26,26 de nickel, on a de la martensite trÚs nette -1- du fer y.
» A 28,40, des polyÚdres nettement formés ; mais, au centre, de la martensite trÚs fine.
» DÚs les environs de 3o pour 100 de nickel, il r.'v a plus que des polyÚdres trÚs nets.
» Nous n'avons pu préciser l'autre point de l'axe des j : les expériences par alu-
minotherraie nous ont donné des résultats incertains.
» Quelques-unes de nos observations ont jjorté sur des aciers contenant de 0,900
à I ,65o de carbone; ils ont bien donné les résultats prévus par le diagramme.
» Enfin j'ai examiné des aciers renfermant plus de i,65o de carbone; rien n'était
changé dans la structure ordinaire de ces aciers par une addition de nickel.
» Dans l'établissement du diagramme, il faut tenir compte de zones de transition;
j'ai montré, en effet, que certains aciers étaient formés de fer cz et de martensite, ou
de fer y et de martensite.
» Mes expériences ont montré que ces zones correspondaient aux espaces
CDC'( fer a -I- martensite) et EDE', le point G' correspondant Ă 10 pour 100 Ni et le
point E' Ă 25 pour 100 Ni.
» En résumé, le diagramme divise le plan en quatre espaces, à savoir :
ODC correspondant aux aciers Ă mĂȘme structure que les aciers au carbone.
C'DC » formés de fer a -f- martensite.
CDE' » » de martensite pure.
E'DE » » de martensite -+- fer y-
EDF « » de fer y.
» Il permet ainsi de déduire de la composition de l'acier sa structure
et, par conséquent, ses propriétés mécaniques. «
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur le tĂ©tramĂ©lhyldiamino-diphĂ©nylĂšne-phĂšnyl-
méthane dissymétrique et le colorant qui en dérive. Note de MM. A. GuroT
et M. Granderve, présentée par M. Haller, (Extrait.)
« En 1901, M. Haller et l'un de nous (' ) avons fait remarquer que l'on
pouvait concevoir et préparer une série de colorants présentant, vis-à -vis
(') A. Haller et A. Guvot, IJiill. Soc. cliiin.. t, XXV, 3" série, 1901, p. jà o.
4l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
du (liphĂ©nylĂšiie-phĂ©nvlmĂ©lliane, les mĂȘmes rapports que les colorants du
tripliénylméthane vis-à -vis de ce carbure. A l'appui de celte maniÚre de
voir, nous avons préparé et décrit sous le nom à e bleu Jluorénique, un colo-
rant nouveau et nous avons préparé depuis un certain nombre de repré-
sentants de cette nouvelle série.
» Préparation du tétramélhyl-cliamino-diphénylÚne-phÚnylinéthane dissy-
mĂ©trique. â Le dĂ©rivĂ© o-aminĂ© de la leucobase du vert malachite a Ă©tĂ©
dissous dans l'acide sulfurique à i, et traité par une dissolution de nitrite
de sodium à basse température, puis à loo", de façon à décomposer ledia-
zoïque. Le rendement, dans ces conditions, a été de lÎpour loo du rende-
ment théorique.
M La différence est représentée par l'o-phénol, produit normal de la
réaction que nous avons identifié, ainsi que son dérivé acétylé, au corps
préparé par condensation directe de l'aldéhyde o-salicylique avec la dimé-
thylaniline.
» Le tétramélhyldiamino-diphénylcne-phénylniéthane dissymétrique se
présente, quand il a été plusieurs fois cristallisé par précipitation de la
benzine au moyen d'alcool bouillant, sous forme de fins cristaux blancs,
fondant Ă i49"; trĂšs solubles dans la benzine, trĂšs peu dans l'alcool.
» Colorant fluorĂ©nique correspondant an vert malachite. â La leucobase prĂ©cĂ©-
dente donne, sous l'influence des oxydants, une coloration violet sale.
» Pour préparer ce colorant en quantité notable, nous avons oxydé sa leucobase,
dissoute dans l'acide chlorlndrique Ă©tendu, au moyen de pĂąte de peroxyde de plomb.
» Son clilorliydrate est trÚs soluble dans l'eau bouillante, et se prend, par refroidis-
sement, en une masse cristalline feutrée.
» Ces aiguilles filamenteuses, longues, fines, noires ou brillantes, à reflets mordorés,
sont solubles dans l'alcool.
» Nous en avons préparé le nitrate
/ â \n/gh3
NO' \ /
par double décomposition au sein de l'eau bouillante, du chlorhydrate du colorant et
du nitrate de potassium ou de plomb; ce sel a le mĂȘme aspect que le chlorhydrate.
» Le colorant que nous avons ainsi obtenu n'est ni substantif ni fluorescent; il teint
légÚrement les bandelettes mordancées en alumine et en fer, ainsi que la laine, mais
avec beaucoup moins d'intensité que ne le fait le l>lcii fluorénique. La nuance est
d'un violet grisùtre, sans brillant. »
SĂANCE DU 17 AOUT igoS. 4' 5
ANATOMIE ANIMALE. - Un liquide fixateur isolonique m^ecl' eau de mer.
Note de M. M.-C Dekhuyzen, présentée par M. Yves Delage.
« Un liquide fixateur hypertoniqne à l'cfrard des tissus se com|)orte
comme un agent déslndratant et cause facilement des rétractions, tandis
qu'un fixateur hypotoniqiie tend Ă produire des gonflements. Ces remarques
ne peuvent certainement expliquer qu'une partie des phénomÚnes qu'on
observe lors de l'action si peu étudiée et si compliquée des réactifs fixateurs
sur le protoplasma vivant, mais il est inutile d'insister longuement sur
l'importance de l'emploi de fixateurs isotoniques. Le célÚbre liquide de
Flemming exerce une pression osmolique trois fois plus grande environ
quecelle'qui rĂšgne dans l'organisme Ă sang chaud, et c'est justement Ă
cause des rétractions considérables des cellules délomorphes des Mammi-
fĂšres que j'ai lĂąchĂ© de composer des liquides isoioniques, et je suis arrivĂ© Ă
de bons résultats.
» Je me bornerai ici à faire connaßtre un liquide fixateur pour les ani-
maux de mer, à l'exception des Téléostéens toutefois. La pression osmo-
tiqtie du sang ou de l'hĂ©molymphe des InvertĂ©brĂ©s et des SĂ©laciens est Ă
p( u prĂšs Ă©gale Ă celle de l'eau de mer (Bottjzi, Quinton, Rodier), La pres-
sion osmotique se mesure par le point de congélation, indiqué ordinaire-
ment par la lettre A.
» A a varié pour l'i^au de mer, à RoscofT, peiui;iiit mon séjour au mois de juillet,
entre â 2'',oo5 et â 2°,099G. Nous omettrons le signe â . L'hĂ©molymphe Ă '' Echinas
acutus a A^ 2°, 026, le sang de Sipunculus iiudus 2°, 088, celui de Maja squinado
'2'',o-o, celui de Mustelus lĆvis 2", 064, celui de ScylUuin canicula 2°,o4o, celui de
Raja mosaica 2'',o85, celui de Squadna angélus 2°, 064 : tous animaux de RoscofF.
Bottazzi a trouvé pour l'eau de mer de Naples 2", 29. Au Helder j'ai trouvé, 27 fé-
vrier igoo, Ade l'eau de mer : io,534 et i",5/|3 (jileiue mer et liasse mer) : l'induence
du Zuyderzée et des grandes riviÚres se fait sentir. Pour une station zoologique située
dans les parages de l'Atlantique, il nous faudra donc un liquide lßxaleur à A m 2°, 06
environ. J'en ai composé un qui m'a été inspiré par le liquide d'Altmanu (2,5
pour 100 K^Cr-0'', i pour 100 OsO') et qui donne des résultats satisfaisants pour la
fixation des cellules, trĂšs difficiles Ă traiter, du sang du Siponcle, pour le plankton,
es Cydippes, les granulations des cellules glandulaires, etc.
» Il fallait d'abord connaßtre A pour les dilTérentes concentrations d'une solution
deK-Cr-0' dans de l'eau pure, et puis i le coefficient d'ionisation. Les pour 100
désignent le poids du sel dissous dans loo" d'eau. Appareil de Beckmann.
4l6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
0 (i
a3,95o p. looKH'r^O'^ 0,682, « = 2,55 A 1,498 p. 100 K^Cr'O' = o, 295, i = 3,i^
A3,]g4 " = 0,535, «'= 2,67 Ao,98i6 » =^ o, 197, « := 3, 28
A_2,483 » = o,/435, « = 2,80 Ao,4925 » =: o, io4, < = 3, 07
A2,Il6 » :=: 0,38o, /=:2, 86 Ao,3l45 i> =: 0, 075, < = 3,81
A2,ooo >i =;o,358, « = 2,85 Ao,i563 » = o,o4o, « = 4>o8
Ai, 968 » :=o,35o, jr=2,83
» Le bichromate de potassium ne s'ionise donc pas en K, K, Cr^0'(/=:3), mais,
par hydrolyse, il se dissocie davantage. Aussi la couleur jaune des solutions diluées
semble-l-elle indiquer la présence d'ions CrO'.
» l'our l'OsO' j'ai trouvé :
Aa pour 100 := o", 162, «1=1,10,
Ao,927 pour ioo=:o°,o86, ß 1=1,26,
Ao, 4783 pour ioo^=o°,o5i, ?'-^i,47.
» Deux fois J'ai tùché d'aller plus loin dans la dilution de la solution aqueuse d'OsO',
mais les déterminations de A donnaient des résultats trÚs irréguliers et, dans l'une des
expériences, il s'était formé une poudre noire ; probablement de l'osmium a-l-il été mis
en liberté par le platine du mélangeur de l'appareil de Beckmann.
«Pour faire le liquide fixateur isoionique Ă l'eau de mer on prĂ©pare aSo''âą' d'une
solution à 2,5 pour 100 de bichromate de potassium dans l'eau de mer filtrée. Le poids
spécifique en est i ,o46 (à rg"), A ^ 2°, 822.
» On y ajoute 25'^"' d'acide nitrique à 6,3 pour 100 (la solution normale de la volu-
niĂ©lrie) : A du mĂ©lange s'Ă©lĂšve alors Ă 2°, 412; ensuite on ajoute 54"^"' d'une solution Ă
2 pour 100 d'acide osmique. A est alors abaissé jusqu'à 2",o43, à cause de la grande
quantitĂ© d'eau introduite. VoilĂ le liquide prĂȘt. Son poids spĂ©cifique est i ,o38 Ă 2o°C.
» Ce liquide a le grand avantage de pouvoir ĂȘtre mĂȘlĂ© Ă l'eau de mer sans que sa
pression osniotique varie. MĂȘme diluĂ© avec deux fois son volume d'eau de mer,
quoique ne contenant alors que o,63 pour 100 de K-Cr-C, 0,16 pour 100 d'acide
nitrique et o, i pour 100 d'OsO', il fixe admirablement les cellules du sang de
Sipunciilus nudus, si sensibles aux réactifs, si toutefois on a soin d'y laisser couler
lentement le sang, pris Ă l'animal par une pipette capillaire, et en agitant la pipette
dans le liquide fixateur, tandis que le sang coule. Il faut absolument que le liquide
viscéral du Siponcle se mélange trÚs rapidement et trÚs intimement au liquide
fi.xateur.
» Pour les Gydippes (pour lesquels ce fixateur léussil admirablement), les Térébel-
liens ou pour de toutes petites piÚces d'organes, il faut préférer le liquide non dilué.
J'y ai laissé les Gydippes pendant 3 heures : les cadavres, qui nagent d'abord auprÚs
de la surface, gagnent alors lentement le fond dn tube. On lave Ă l'eau de mer, puis
on passe dans des mélanges filtrés d'alcool et d'eau de mer de plus en plus riches en
alcool.
» Quant à l'acide osmique, il faut absolument le peser et non pas se fier au poids
indiqué du contenu du tube. Pour préparer rapidement l'acide nitrique à la concen-
tration dite normale, il convient de diluer l'acide fort avec de l'eau distillĂ©e jusqu'Ă
SĂANCE DU 17 AOUT igoS. 41-7
ce qu'on ait obtenu un mélange d'un poids spécifique de 1,060 à lo" G. Puis on
dilue 55,7 de ce mélange jusqu'à un volume de 100"'"''. »
CHIMIE ANIMALE. â De la prĂ©sence de l' acide lactique dans les muscles des
Invertébrés et des Vertébrés inférieurs. Note de M. Jeax Gautrelet,
présentée par M. Yves Delage.
« J'eus occasion, au sujet d'Ă©tudes hĂ©nao-alcalimĂ©triques, de faire Ă
Roscoff des recherches d'acide lacticjue dans le sang de divers Invertébrés
et Vertébrés. C'est ainsi que j'ai établi sa présence dans les hémolyniphes
de Maia, de Homaras, de Carcinus, dans le liquide cavitaire de Sacculina,
dans les sangs de Raja, Scyllium, Musiehis, Testudo et Emvs.
» Je n'entrerai pas dans les détails d'expériences que j'ai consignées
ailleurs ('). Je ne veux signaler ici que les recherches parallĂšles d'acide
lactique, que je fis dans les muscles de certains de ces animaux.
» ExpĂ©rience. â /400' de muscles de Scyllium caniciila Ă©taient rĂ©duits en menus
morceaux délayés dans six fois leur poids d'eau; le tout macérait 12 heures environ.
On passait à travers un linge et l'on exprimait à la presse. La masse exprimée était
reprise par une nouvelle quantité d'eau et filtrée, et ce, un certain nombre de fois
successivement.
» Les eaux de lavage de la viande étaient portées à l'ébuUilionjpour coaguler les
albumines.
» Le liquide était filtré, concentré et additionné d'un léger excÚs d'acétate neutre
de plomb qui prĂ©cipitait les chlorures, phosphates, sulfates. Pas d'acide urique Ă
signaler. On filtrait à nouveau et traitait le liquide par du sous-acétate de plomb
ammoniacal : nouveau précipité.
» Le filtratum était alors débarrassé de l'excÚs de plomb par un courant d'hydro-
gÚne sulfuré, évaporé au bain-marie et abandonné au frais. La créatine se séparait en
magnifiques cristaux fort abondants.
» Les eaux mÚres de la créatine étaient acidulées par .l'acide sulfurique et agitées
avec de l'éther à différentes reprises. Celui-ci dissolvait l'acide sarcolactique, que
mettait en évidence le réactif d'Ueffelmann.
» D'ailleurs, la solution éthérée, évaporée et saturée à chaud par le carbonate de
zinc, puis refroidie aprĂšs filtration, donnait des cristaux de sarcolactate de zinc.
1) Nous avons suivi une marche identique et mis en évidence la pré-
sence d'acide lactique dans les muscles de Mustelus parmi les SĂ©laciens,
(' ) Jean Gautrelet, Les pigments respiratoires et leurs rapports avec l'alcalinité
apparente du milieu intérieur {ThÚse Fac. Sciences. Paris, Schleicher et G'», édi-
teurs).
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) 55
4l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de Maia parmi les Crustncés. Notons que nous n'avons pas obtenu avec
ces derniers les cristaux de créatine, si remarquablement abondants chez
les Poissons, ou du moins chez les Sélaciens. »
ZOOLOGIE. â Sur la prĂ©sence de Microsporidies du genre Thelobania
chez les Insectes. Note de M. Edmond Hesse, présentée par M. Alfred
Giard.
« Les Microsporidies du genre Thelohanta, caractérisé, comme on le
sait, par ses pansporoblastes oclosporés, n'ont été jusqu'ici observées que
chez les Crustacés dont elles parasitent les muscles.
» J'ai rencontré aussi les Thelokania chez les Insectes et je décrirai briÚ-
vement, dans celte Note, deux espÚces que j'ai ti'ouvées : l'une, dans les
larves de Tanypus varius Meig. {Thelohania pinguis n. sp.); l'autre, dans
celles de Limnophilus rhombicus Linnc {Tlielohaniajanus n. sp.).
» Thelohania pinguis. â Celte Microspoiidie n'est pas frĂ©quenle ; sur looo larves
examinées 2 seulement étaient infestées. Le parasite envahit exclusivement le corps
graisseux de l'hĂŽte; il le distend, fornjanl des tumeurs trĂšs volumineuses qui
emplissent toute la cavitĂ© gĂ©nĂ©rale, compriment fortement les organes et parfois mĂȘme
se rompent en mettant en liberté dans le crelome les pansporoblastes qu'elles con-
tiennent.
» Ces pansporoblastes renferment chacun 8 spores; presque tous sont sphériques et
mesurent 6!"^ Ă 6!-'-, 5 de diamĂštre; quelques-uns ont la forme d'ellipsoĂŻdes mesurant 4^^
sur nV-. Les spores, d'une seule sorte, sont généralement ovoïdes, parfois piriformes;
leur longueur est de 3!^ Ă S!'-, 5 ; leur plus grande largeur, nV-. I^e filament spiral est
dévaginé par l'action de la glycérine sur les spores fraßches : il a 2oS^ de long.
» Thelohania janiis. â Je n'ai observĂ© jusqu'Ă prĂ©sent qu'une seule fois cette
Microsporidie, sans doute Ă©galement trĂšs rare. Elle parasite les larves de Limnophilus
rhombicus L., aux euvirons de Grenoble. Comme l'espÚce précédente, elle envahit les
corps graisseux en respectant les muscles.
» Dans le cas que j'ai étudié, le parasite formait des ßlots assez volumineux dans la
région thoracique et dans la partie postérieure de l'abdomen. Ces ßlots renfermaient,
en quantité à peu prÚs égale, des pansporoblastes à macrospores et des pansporoblastes
Ă microspores.
» Les pansporoblastes à macrospores sont sphériques (51^ de diamÚtre) ou ellip-
soïdes (41^,5 de large sur 51^,5 à 6i^ de long); ils renferment 4 macrospores incurvées
en forme de haricot et ayant iV- de large sur 6H- de long.
» Les pansporoblastes à microspores sont tous sphériques (51^,5 de diamÚtre) : ils
renferment 8 microspores ovoïdes, non incurvées, mesurant 2!^ de large sur 3H- de
long. L'action de l'eau iodée sur ces microspores provoque la sortie du filament, long
de 241^ à 25H-. Je n'ai pas observé sa dévagination chez les macrospores.
» Les caractÚres des pansporoblastes de celle espÚce la différencient donc nette-
ment des autres Thelohania dont tous les pansporoblastes renferment 8 spores sem-
SĂANCE DU 17 AOUT rgoS. /119
blables; mais je ne crois pas qu'ils soient suffisants, du moins dans l'Ă©tal actuel de
nos connaissances, pour justifier la création d'un genre nouveau.
» Ainsi les Microsporidies du genre Thelohania ne sont pas propres aux
Crustacés comme on pouvait le croire jusqu'ici; elles ne sont pas davan-
tage spécialisées comme parasites musculaires. J'ai, du reste, observé chez
les Insectes d'autres espÚces de Thelohania que je me propose de décrire
prochainement. »
ZOOLOGIE. â Sur le dĂ©veloppement posl-embryonnaire des Ixodes. Note de
M. A. Bonnet, présentée par M. Alfred Giard.
« Le développement des Ixodes comprend deux stades principaux avant
d'arriver Ă l'Ă©tat adulte : la larve hexapode et la nymphe octopode.
» En suivant attentivement révolution de la larve en nymphe et de la
nymphe en adidte de Y Ixodes hexagonus Leach, on constate que les larves
et les nymphes jeunes sont d'une couleur brune, qui s'Ă©claircit peu Ă
peu et qui devient finalement blanche.
» Par la mĂ©thode des coupes, j'ai vu qu'en mĂȘme temps que se fait ce changement
de couleur, il se produit une histogenÚse trÚs active, et j'ai été amené à subdiviser ces
états larvaires et nymphaux. chacun en deux stades, de telle sorte que le développe-
ment post-embrjonnaire des Ixodes comprend: 1" larve brune; 2" larve blanche;
3° nymphe brune; 4° nymphe blanche.
» La larve brune doit sa coloration à un vilellus abondant remplissant presque cojn-
plÚtement le coips. Le tube digestif n'est pas entiÚrement développé : il est formé
dans la région buccale, mais ne se prolonge pas au delà de sa sortie du cerveau; dans
la région anale le rectum seul est formé. Entre ces deux portions terminales, je n'ai
pu distinguer aucune indication du tube digestif, tout l'intérieur de l'animal étant
rempli par une masse vitelline sans difTĂ©renciation.
» Les muscles des piÚces buccales et des pattes sont bien constitués et se conser-
veront pendant toute la vie de l'animal; les muscles dorso-ventraux ne sont qu'Ă l'Ă©tat
d'Ă©bauches.
» Peu à peu ces larves brunes deviennent blanches, et, à mesure que se fait cette
modification de couleur, il se produit une rapide histogenĂšse. L'hypoderme prolifĂšre
activement, principalement aux points oĂč les muscles dorso-ventraux se rattachent
aux parois du corps. Les nombreuses cellules nées de celle prolifération se placent
immédiatement sous l'hypoderme, ou émigrent le long des muscles dorso-ventraux et
s'assemblent pour former la paroi des caicums digestifs et de l'estomac proprement
dit, et résorbent presque immédiatement le vitellus.
» Pendant la résorption progressive de la masse vitelline, la larve blanchit de plus
en plus et son rectum se remplit de concrétions uriques.
)) En mĂȘme temps les muscles dorso-ventraux jirennent un dĂ©veloppement de plus
en plus grand.
420 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Chez cette larve l'appareil yénilal apparaßt sous forme de deux ébauches indé-
pendantes : la glande génitale est représentée par un petit amas cellulaire au milieu
du corps de la larve; les conduits génitaux sont formés par une faible prolifération
hypodermique immédiatement en arriÚre du cerveau.
» La larve devenue complÚtement blanche, c'est-à -dire lorsque son tube digestif
est formé dans son entier et que le vitellus a disparu, se nourrit trÚs activement aux
dépens de son hÎte. Au bout d'un certain temps, elle accomplit sa premiÚre méta-
morphose en donnant la nymphe brune. L'Ă©tude de l'organisation de cette nymphe
montre qu'elle est remplie d'une substance vilelline analogue à celle que j'ai constatée
chez la larve brune, et, de mĂȘme' que chez cette derniĂšre, le tube digestif manque
dans la rĂ©gion moyenne. De mĂȘme, les muscles dorso-ventraux sont Ă l'Ă©tal rudimen-
taire et formés de filtres musculaires isolées.
» Cette n3'mphe brune va Ă©voluer de la mĂȘme façon que la larve de mĂȘme couleur et
deviendra progressivement blanche. Une nouvelle prolifération hypodermique se pro-
duit, et les cellules ainsi formées régénÚrent la région moyenne du tube digestif, les
rĂ©gions Ćsophagienne et anale ayant subsistĂ© ; le vitellus se rĂ©sorbe d'abord dans les
cĆcums digestifs, puis dans l'estomac, en mĂȘme temps que le rectum se remplit de
concrétions uriques.
» Les muscles dorsaux-ventraux se reconstituent également. Quant aux organes
génitaux, ils ont pris pendant la métamorphose un grand développement : la glande
génitale est devenue volumineuse et émet en avant deux prolongements latéraux; les
conduits génitaux sont bien développés et trÚs contournés; toutefois, ils ne sont encore
en relation ni avec la glande, ni avec l'extérieur.
)' La nymphe blanche se nourrit quelque temps aux dépens de son hÎte, puis subit
une derniÚre mue métamorphique et se transforme ainsi en adulte.
» L'évolution post-embryonnaire des Ixodes montre donc une répétition
de phĂ©nomĂšnes d'histogenĂšse absolument semblable, Ă l'Ă©tat de larve et Ă
l'Ă©tat de nymphe, qui ont pour effets principaux la reconstitution du tube
digestif moyen et la résorption du vitellus. »
M. AuBic adresse une Note « Sur l'existence probable d'un anneau
autour de Jupiter ».
(Renvoi Ă l'examen de M. Wolf.)
M. S. DE MoKitzECKY adrcsse une Note « Sur l'emploi de la thérapie
intérieure en cas de chlorose et autres maladies des arbres fruitiers et
des ceps de vigne ».
(Renvoi Ă l'examen de M. PriUieux.)
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Aii^ustins, n° 55.
lis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Doux
l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
t du i" Janvier.
Le prix rie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran (rĂšres.
i Chaix.
: Jourdac.
Ruff.
Courtin-Hecquet.
( Germain etGrassin.
1 Gastineau.
le..
JĂ©rĂŽme.
â >n
RĂ©gnier.
Feret.
ux.
Laurens.
Muller (G.).
s
Renaud.
Derrien.
\ F. Robei l.
, Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouau.
3'T
Perrin.
urg..
1 Henry.
' Marguerie.
nl-Feir
, Juliot.
' Bouj.
IS'ourry.
Ratel.
'Rey.
Lauverjal.
' Degez.
le
, Drevet.
1 Gralier et G'*.
helle
Foucher.
âąe
, Bourdignon.
( Donibre.
i Thorez.
1 Quarré.
Lorient.
chez Messieurs ;
{ Baumal.
) M"' Teiier.
â ' Bernoux et Cumin
1 Georg.
Lyon .* 1 Effantin.
i Savy.
' Vilte
Uarseille RuĂąt.
1 Valat.
Montpellier â , ^,
' / Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
( Jacques.
Nancy ! Grosjean-Maupin.
( Sidot frĂšres.
j Guist'liau.
\ Veloppé.
I Barnia.
I Appy.
iiimes Tliibaud.
Orléans LodJé.
1 Blanciiier.
Poitiers _
( LĂ©vrier.
Bennes Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M"")
f Langlois.
\ Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
) Ponleil-Burles.
{ Runiébe.
( Gimet.
( PrivĂąt.
, Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
' Suppligeon.
) Giard.
( Leriialtre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Nantes
Nice
Rouen.
Toulon. . .
Toulouse..
Valenciennes.
Amsterdam. .
Berlin.
chez Messieurs :
I Feikema Caarelsen
' et C".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
[ Asher et C'*.
Dames.
Friedlander et fils.
' Mayer et Muller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zaniçhelli.
i Lamertin.
Bruxelles MayolezetAudiarte.
' LebĂšgue et C'*.
â , 1 Sotchek et C».
Bucharest , . , ,
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighlon, BellelC".
Christiania Cammerineyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
Cberbuliez.
GenĂšve Georg.
( Stapelmohr.
La Haye Bel in fan te frĂšres.
t Beiida.
/ Payot et C".
Barth.
Brockhaus.
Leipzig i KĆhlcr.
Lorentz.
Twietmeyer.
I Desoer.
^''Se ,Gââ,^.
Lausanne..
chez Messieurs :
I Dulau.
^'""''"" Hachette et C'..
' Nutt.
Luxembourg . ... V. Buck.
/ Ruiz et C'v
Madrid ) Romo y Fussel.
I Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan.... ' ^°'=<'a frÚres.
â â ' HĆpli.
/Moscou Tastevin.
Naples ) Marghieri di Glu,.
( Pellerano.
. Dyrsen et Pfeiffer.
Neiv-york , Slechert.
LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C'.
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs et Mouiz
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome ! Bocca frĂšres.
( Loescheret C".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordßsk» Boghandel.
, Zinserling.
' Wolff.
Bocca frĂšres.
i Brero.
I Clausen.
RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolff.
VĂ©rone Drucker.
S'-PĂ©tersbourg .
Turin.
Vienne.
) Frick.
â ! Gerold et C'v
Zurich Meyer et Zeller.
LES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 .\oĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre i85a.) Volume in-4''; iSĂąi. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janvier i8Ji Ă 3i DĂ©cembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i"' Janvier 1866 Ă 3i UĂŽcombro 1880.) Volume iii-4°; 18S9. Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( i'"' Janvier i88i Ă 3i DĂ©cembre 1895.) Volume in-4°; igoo. Prix 25 fr-
PPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES^ SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES .
I. â MĂ©moire sur quelques points de la Physiologie des .\.lgues , par MM. V. Derbes etA.-J.-J. Solier. â .MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
;tes, par M.H.insen. â MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le rĂŽle dj su- ;. lacrĂ©atiquc dans les phĂ©nomĂšnes digestifs, particuliĂšrement dans la digestion des
1 grasses, par M. Cl.^ude Bernard. Volu-iie in-4°, avec 02 planches; iSjB 25 fr.
II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. â Kssai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
concours de i8o3, et puis remise pour celui de iS56, savoir: « Etudu-r les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
enlaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
edes rapports qui existent entre l'étatactuel du rÚgneorganiqueetscb .i,its antérieurs », par .M. le Professeur Bronn. In-^», avec 7 planches; 1861... 25 fr.
la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
N^ 7.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 août 1905.)
RIĂMOIUES ET COMMUIVICA ITOIVS
DES MKMHIIKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. le Secrétaire perpétuel rend compte
du CongrÚs de r,\ssociation géodésique
internationale, tenu Ă Copenhague du 4
au i4 août igoS SgS
M. Bouquet de la Grte ajoute quelques
mots 393
M. le Président ajoute quelques remarques
au sujet de ce CongrĂšs SgS
Pages.
M. H. Deslandres. â Observations spec-
trales de la comĂšte Borrelly (igoS c) 3g5
M. J. V10LLE. â Sur le phĂ©nomĂšne aĂ©ro-
dynamique produit par le tir des canons
grĂȘlifuges 397
M. Th. SchlĆsing pĂšre. â Exemples d'ana-
lyse mécanique des sols Sgg
CORRESPONDANCE.
!W. N. Saltykow. â Sur le rapport des tra-
vaux de S. Lie Ă ceux de Liouville 4o3
M. Edm. Maillet. â Les fonctions entiĂšres
d'ordre zéro 4''5
M. Carl Stormer. â Sur les intĂ©grales de
Fourier-Cauchy , 4°^
M. LĂON Guillet. â Diagramme donnant
les propriétés des aciers au nickel 4i'
MM. A. GuYOT et M. Granderye. â Sur le
tétraméthyldiamino-diphénylÚne-pliényl-
méthane dissymétrique et le colorant qui
en dérive 4'3
M. M.-C. Dekhuyzen. â Un liquide fixateur
isotonique avec l'eau de mer 4'^
M. Jean Gautrelet. â De la prĂ©sence de
l'acide lactique dans les muscles des
Invertébrés et des Vertébrés inférieurs... 4'7
M. Edmond Hesse. â Sur la prĂ©sence de
Microsporidies du genre Thelohania chez
les Insectes 4 âą ^
M. A. Bonnet. â Sur le dĂ©veloppement
post-embryonnaire des Ixodes 4'9
M. AURic adresse une Note « Sur l'existence
probable d'un anneau autour de Jupiter ». !^io
M. S. DE Mokrzecky adresse une Note n Sur
l'emploi de la thérapie intérieure en cas
de chlorose et autres maladies des arbres
fruitiers et des ceps de vigne » 4'-o
PARIS. â IMPRIMEKIE G A UTH I E R - V IL L ARS,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
Le GĂ©rant : Gautbier-'Villars.
1903
SECOND SE3IESTRE.
COMPTES IlENDUS
HEBDOMADAIUES .
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
K 8 (24 Août 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, lMFi:i â lEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂAMGES UC ;. 'ACADĂMIE DES. SCIENCES,
Quai des Grands-Aug^^riiiis, 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1 862 ET 24 MAI 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes Tendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à & la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
Us donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance ^
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext
autant qu'ils le jugent convenable, comme ds le I
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre ren
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar.
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă tei
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte n
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. - Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sen
autorisées, l'espace occupé par ces figures corn,
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux trais de:
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor
les Instructions demandés par le Gouvernement
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administra tiv
un Rapport sur la situation des Comptes rendus :
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
Le» Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance
leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P^'^P^u^ls sont prié,
.avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance
10^
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 24 AOUT 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIQUE. - Piles à plusieurs liquides différents avec électrodes métalliques
identiques, par M. Berthelot.
« J'ai montré quelles relations existent, d'aprÚs l'expérience et d'aprÚs
les hypothÚses de la théorie, entre les forces électroraotrices des éléments
de piles à électrodes métalliques différentes, constituées par i, 2, 3, ....
n liquides concentriques ou consécutifs. Je vais exposer d'autres expé-
riences sur les éléments de piles à plusieurs liquides, terminés par des
électrodes identiques, et comparer les données observées avec la théorie.
.) Lorsque les Ă©lectrodes sont identiques, il n'y a pas en principe de
différence de potentiel dans un élément renfermant un liquide unique;
mais seulement dans les éléments constitués par 2, 3, 4, 5, ... liquides
séparés, de composition différente. J'examinerai cette fois seulement les
éléments dans lesquels les deux liquides distincts et terminaux, c'est-à -dire
en contact avec les Ă©lectrodes mĂ©talliques, sont les mĂȘmes. J'ai opĂ©rĂ© avec
trois métaux : zinc, cuivre, platine. Toutes les dissolutions possÚdent
des concentrations équivalentes: i»°'=5' pour les corps monovalents.
o' pour les corps divalents.
L
» Soient d'abord les éléments terminés par deux sels chimiquement
neutres, tels que :
» 1° Le sulfatedezinc et le sulfatedesoude :SO'*Zn ^ A; SO*Na= â B- C D E
répondent à SO*HS SO'Cu.BO^H', NaOH, etc. ,,,...
» (1) ElĂ©ments Ă deux liquides : AB. â On a trouvĂ© :
Electrodes ZnZn : o"'''», 00. CuCu : o''°i',o3. PtPt : o'"'' 06.
C- R-, 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 8.) * .^6
422 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» (II) ĂlĂ©ments Ă trois liquides : ACB. â MĂȘmes contacts entre Ă©lectrodes et
C= BO'H'
liquides
C = SOMF.
ZnZn : 0,01
CuCu : o,o5
PtPt : o,o5
C = SO'Cu.
0,00
o,o8
o,o5
0,02
o , oo5
o,o3
C = NaOH.
O,00
o,o3
o,o5
» (III) ĂlĂ©ments Ă quatre liquides :
CD = SO'Cu.SO'H-.
ZnZn : 0,07
CuCn : o,o4
PtPt : »
ACDB.
CD = SO'H-.NaOH.
0,00
0,01
0,08
» 2" Sulfate de zinc et sulfate de cuivre. SO*Zn = A; SO'Cu
» (1) ĂlĂ©ments Ă deux liquides : AB
ZnZn : o'°",oi
CuCu
,07.
PtPt
»ult
. 02.
» (II) ĂlĂ©ments Ă trois liquides : ACB.
C = SO'Na^
ZnZn : 0,02
CuCu : 0,08
PtPt : 0,08
C = SO<H=.
o,o3
o,o4
0,07
C = BO'H'
o, 10
o,o5
o,o5
» (III) ĂlĂ©ments Ă quatre liquides : ACDB.
DC = SO'H".SO<Na-.
o,o3
0,02
0,06
DC = BO'JI'. Borax.
ZnZn : o,o3
CuCu : o,o4
PtPt : o,oi5
CD = SO'Na^SO'H-
ZnZn : 0,01
Cu Cu : o,o5
PtPt : 0,06
CD = SO'Na^.BO'H
O,o3
0, 10
0,07
CD = SO'H-.NaOH
0,01
0,07
CD = Borax. BO' H'.
0,02
0,08
o;oo
(IV) ĂlĂ©ments Ă cinq liquides : ACDEB.
CDE = SO'H-.NaOH.SO*Na=.
ZnZn : 0,07
Cu Cu : o, 1 1
PtPt : 0,04
EDC = SO'Na^NaOH.SO'H'.
0,o5
o,o4
o,oi5
M II convient de remarqtier ici que le sulfate de cuivre mis en rapport
avec une électrode de zinc donne bientÎt lieu à une précipitation du métal
et à une polarisation progressive, qui trouble les mesures ultérieures.
» 3° Je supprime, pour abréger, les éléments terminés parSO^Cu^ A;
SĂANCE DU 24 AOUT igoS. 4^3
SO*N;r = B, avec 2, 3, 4. 5 liquides, lesquels ont fourni des résultats ana-
logues aux précédents.
» Avant d'examiner les éléments terminés par un acide, ou par un alcali,
résumons les indications des Tableaux précédents. Ce qui fra|)pe d'abord,
c'est la petitesse générale des forces électromotrices (ou plutÎt des diffé-
rences de potentiel).
» Dans certains cas mĂȘme, â oĂč elles sont Ă peu prĂšs nulles, ou trĂšs voi-
sines de zĂ©ro, â le signe Ă©lectrique s'intervertit au bout de quelques
minutes. Je rappellerai d'ailleurs que ces mesures répondent à la période
initiale des phĂ©nomĂšnes, Ă partir du moment oĂč l'imbibition de la paroi
poreuse est devenue réguliÚre; la polarisation et le changement de com-
position résultant des échanges accomplis au travers de cette paroi ne
tardent pas Ă troubler ce premier Ă©quilibre relatif, dans un grand nombre
de cas.
» Quoi qu'il en soit, durant la période initiale que je viens de définir, les
valeurs observées sont trÚs faibles.
» Il doit en ĂȘtre ainsi, en effet, d'aprĂšs l'interprĂ©tation que j'ai donnĂ©e
(ce Volume, p. 292) des valeurs considérables et différant notablement
entre elles de la force électromotrice observable avec un élément terminé
par deux électrodes métalliques différentes, valeurs qui se retranchent
l'une de l'autre.
» Ces valeurs sont à peu prÚs proportionnelles à la différence des cha-
leurs d'oxydation des deux mĂ©taux. DĂšs lors, dans le cas oĂč le mĂ©tal des
deux électrodes est identique, les différences des deux potentiels devraient
ĂȘtre nulles; ou, du moins, ne manifester que de petites inĂ©galitĂ©s, attri-
buables, en partie, aux diffĂ©rences d'Ă©tat entre les Ă©chantillons d'un mĂȘme
métal, et surtout à la diversité des deux liquides neutres. A, B, mis en con-
tact avec le métal M.
» Dans les exemples cités, les ions acides de ces deux liquides (SO*) sont
d'ailleurs les mĂȘmes; mais cette condition n'est pas nĂ©cessaire.
» Quant aux liquides intermĂ©diaires entre les extrĂȘmes G, D, E, F, la
somme de leurs influences a Ă©tĂ© trouvĂ©e faible; mĂȘme dans le cas oĂč il
s'agit d'un alcali, tel que NaOH : en contact avec un acide auquel il se
combine; ou bien avec un sel métallique dont il précipite l'oxyde, comme
SO^Cu. Bien entendu ceci s'applique seulement aux premiers instants du
contact, avant que la composition des deux liquides et les matiĂšres conte-
nues dans la paroi poreuse aient été notablement modifiées.
B Avant d'aller plus loin, il est essentiel d'établir que la presque identité
424 ACADĂMIE DES SCIENCES.
des potentiels totaux observés avec les piles à 2, ,3, 4, 5 liquides, terminées
par les mĂȘmes liquides, en contact avec les mĂȘmes Ă©lectrodes, n'implique
nullement que les f otenliels individuels développés aux contacts des liquides
intermédiaires, pris deux à deux, soient nuls ou trÚs petits. En fait, cette iden-
tité résulte des compensations, altribuables pour la plupart à la loi des
contacts, et conformément aux développements donnés à cet égard dans
mes Notes précédentes. C'est ce que je vais préciser.
» Soient, en effet, M | A.B |M un élément formé par deux liquides diffé-
rents et sĂ©parĂ©s, A et B, compris entre deux Ă©lectrodes du mĂȘme mĂ©tal M;
» M I ACB 1 M un élément formé par trois liquides A, C, B ;
« M I ĂCDB I M ; M I ACDEB | M un Ă©lĂ©ment Ă 4 et 5 liquides.
» Les sommes des potentiels respectifs seront :
MA + BM (entre métaux)
AB (2 liquides),
AG + CB =AB( 3 liquides),
AGh-CDh-DB =:AB (4 liquides),
AC + CD H- DE -t- EB = AB (5 liquides).
)) Ces égalités résultent, bien entendu, d'une hypothÚse non évidente
a priori, d'aprÚs laquelle la loi des contacts serait supposée applicable aux
chaßnes de liquides différents. Les potentiels AB, AC, etc., peuvent avoir
des valeurs quelconques; mais on voit que leurs sommes se réduisent au
chiffre extrĂȘme, par suite des compensations.
IL
» Examinons maintenant un élément terminé à l'un de ses pÎles par un
acide, et Ă l'autre pĂŽle par un sel neutre.
» 10 S0*H2=A; SO*Na^=B.
» (I) Deux liquides AB :
ZnZn:o,ii. CuCu:o,o6. Pt:o,i8.
» (II) Trois liquides ACB :
C = SO'Zn.
C = SO<Cu.
ZnZn : 0,06
0,12
GuCu : 0,01
o,o5
PtPt : 0,26
0,20
SĂANCE DU 24 AOUT igoS.
2° S0*H2=A; SO'Zn = B.
(I) Deux liquides AB :
ZnZn:o,o8. CuCu:o,o8. PtPt : o,oS
(II) Trois liquides ACB :
C = SO*Cu.
ZnZn : o,o3
CuCu : 0,00
PtPt : 0,08
C = Sp<IVa2
0,11
o,o4
o, 10
3° SO'H^=A;SO'Cu = B.
(I) Deux liquides AB :
ZnZn : 0,02. CuCu : 0,06.
PtPt
0,11.
C = SO<Na'
0,11
o, t3
0,17
(II) Trois liquides ACB :
C = SO<Zn.
ZnZn : 0,12
CuCu : o, i3
PtPt : 0,18
4° SO"Znr=A; BO^H'=B.
(I) Deux liquides AB (' ) :
ZnZn : 0,01. CuCu : o,o4.
(II) Trois liquides ACB, C =r SO'Na^C) :
ZnZn : o,o3. CuCu : 0,02.
(III) Quatre liquides:
CD=SO'Na-SO'Cu
C = NaOH.
0,08
0,09
0,11
Pt : o
,02.
CD = SO*Cu.SO«H=.
ZnZn : 0,02
CuCu : 0,02
PtPt : 0,002
o,o3
0,002
0,02
PtPt : 0,02.
CD = SO^CuSO*Na^
0,02
o,oo5
0,02
425
.. D aprĂšs ces Tableaux, l'acide boriqtte. acide faible, et le sttlfate de
zmc ou de cuivre, Ă©tant liquides terminaux, leur influence sur la valeur
absolue du potentiel est analogue Ă celle des sels neutres, c'est-Ă -dire
presque nulle. Mats tl en est autrement, en fait, pour l'acide sulfurique
la eutr" """"iTl ''^"' ^'°" ^^^'â ""' ^^"^ ^«P-^-t acquĂ©rir'de
V urs excessives. Elles le sont particuliĂšrement avec les Ă©lecLdes de
(*) MĂȘmes valeurs sensibl
ement avec les systĂšmes SO'Gu.BO' H' et SO' Na^.BO^H^.
426 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Les écarts entre les groupes à deux liquides et à trois liquides sont ici
plus marqués que dans les Tableaux précédents. Cette divergence résulte
en majeure partie de la difficulté d'écarter les complications attribuables
au mélange des liquides, à travers la paroi poreuse. En effet, j'ai reconnu
par des essais spéciaux que la moindre trace d'acide sulfurique, ou d'un
acide fort, ajoutée à un sel neutre, fait varier la force électromotrice bien
plus rapidement que l'addition des sels neutres en faible proportion.
III.
» Soit maintenant un élément constitué par un sel neutre et un alcali
» 1° SO*Na°-=A; NaOH = B.
» (1) Deux liquides AB :
ZnZn : o,34. CuCu : 0,19.
» (II) Trois liquides ACB :
C=: SO'Zn.
C
= SO'Cu.
ZnZn : 0,82
0.32
CuCu : 0,19
0 , 20
PtPl ,: 0,28
0,34
» 2° SO'Zn = A; NaOHr^B.
» (I) Deux liquides AB :
ZnZn : o,34-
» (II) Trois liquides ACB:
C = SO'Cu.
ZnZn : 0,34
CuCu : 0,20
PtPt : 0,38
PlPt : o,4i
C = S0«H2.
0,35
0,20
0,22
u : 0,21.
PlPl : o,3i.
C = S0< Na'-.
C = SO'H=.
0,32
0,28
0,19
0,18
o,3i .
0,39
.. 3° SO*Cu = A; NaO = B.
» (I) Deux liquides AB :
:n : 0,33.
CuCu
0,26.
PtPt : 0,19
s ACB :
C = SO'Zn.
C
= SO<Na=.
C
= SO<H^
ZnZn : o,33
0,34
0,35
CuCu : o,25
0,27
0,28
PlPt : o,4o
o,38
0,39
SĂANCE DU 24 AOUT igoS. ^27
» On voit d'abord que les valeurs trouvĂ©es sont Ă peu prĂšs les mĂȘmes
pour les systĂšmes terminĂ©s par les mĂȘmes liquides, dans chacun des trois
groupes à deux et trois liquides envisagés séparément.
)i En outre, la comparaison des trois groupes entre eux fournit des va-
leurs d'ordinaire fort voisines. Mais, contrairement à ce qui a été observé
pour les systĂšmes oĂč les Ă©lectrodes sont en contact avec deux solutions
salines, les potentiels observés cette fois ont des valeurs notables. Avec les
Ă©lectrodes de zinc, ils sont voisins d'un tiers de volt, ce qui correspond Ă
8^»' environ; avec les électrodes de cuivre, ils sont voisins d'un quart à un
cinquiĂšme de volt, ce qui correspond Ă 5*^*' ou 6^^\ Avec les Ă©lectrodes de
platine, ils ont oscillé entre un et deux cinquiÚmes de volt, chiffres cor-
respondant à 5^"' et 9^^"'. Le contact d'un alcali avec les métaux mis en
Ćuvre exerce donc une influence toute particuliĂšre.
» Je suis porté à attribuer cette influence à la relation électrochimique
spéciale qui existe entre les oxydes de ces métaux: zinc, cuivre, ])latine
notamment et la base alcaline. En effet, les oxydes des métaux mis en pré-
sence des acides tendent Ă former des sels, dans lesquels les oxydes jouent
le rĂŽle Ă©lectropositif au point de vue chimique; et ce rĂŽle subsiste d'ordi-
naire vis-Ă -vis des sels neutres. Au contraire, ces mĂȘmes oxydes, ceux de
zinc et de platine en particulier, mis en présence des alcalis, tels que la
soude, tendent à former des sels dans lesquels les oxydes métalliques
jouent le rÎle d'acide, c'est-à -dire le rÎle électronégatif, au point de vue
chimique. Il en résulte que, dans les éléments de pile envisagés ici, les deux
électrodes, l'une étant mise en présence d'un sel neutre, l'autre en pré-
sence de la soude, tendent Ă ajouter, dans une certaine mesure, leurs
potentiels; au lieu de les retrancher, comme dans les cas oĂč le»rĂŽle Ă©lectro-
chimique des mĂ©taux qui constituent les deux Ă©lectrodes est le mĂȘme.
Ainsi, dans ce dernier cas, la différence des deux potentiels tend à devenir
nulle; tandis que, dans le cas d'un alcali, il en est autrement.
IV.
» Opposons un acide libre à une base libre, vis-à -vis de deux électrodes
mĂ©talliques identiques, dans un mĂȘme Ă©lĂ©ment de pile.
» Acide sulfurique et soude : SO*H- = A; NaOH=:B.
» (I) Deu\ liquides ĂB :
ZiiZu : 0,33. CuCu : o, lĂŽ. Pt : 0,60.
428
ACADĂMIE DES SCIENCES.
.) (II) Trois liquides ACB :
C = SO''Zn.
ZnZn : 0,20
Cu Cu : 0,11
PtPl : 0,53
» (III) Ouatre liquides ACDB :
CD = SO'Zn.SO'Na-.
ZnZn : 0,28
Cu Cu : o, i3
PlPt : 0,5;
= SO'Cu.
C = SO'Na=.
0,20
0, "9
0,09
0,12
o,56
0,52
CD = SO'CuSO Na-.
o, 19
o, l3
o,5o
M La relation fondamentale entre les piles formées de différents liquides
séparés est ici vérifiée. Mais les valeurs observées sont considérables; ce
qui se rattache évidemment à la réunion des deux influences, exercées l'une
Ă un pĂŽle par l'acide, l'autre Ă l'autre pĂŽle par l'alcali : influences qui
tendent Ă s'ajouter. Je ne veux pas entrer ici dans la discussion des hypo-
thÚses que l'on pourrait faire à cet égard, pour préciser davantage le calcul
des forces Ă©lectromotrices. Je me bornerai Ă constater une fois de plus la
vérification expérimentale, dans les conditions chimiques les plus diverses,
de la loi des contacts, en tant qu'applicable aux chaĂźnes liquides.
» L'étude du dernier groupe des liquides étudiés dans le présent
Mémoire nous ramÚne à la relation que j'ai signalée au début de ces études
entre les forces éleclromotrices des trois éléments constitués, l'un par la
réaction d'un acide sur une base donnant lieu à un sel, les autres par les
réactions de ce sel sur son acide et sur sa base séparément :
(0
E = e. H- s^
et plus généralement par la réaction de deux liquides entre eux et sur le
produit de leur action réciproque.
» Cette Ă©quation peut ĂȘtre envisagĂ©e Ă divers points de vue et notam-
rr.ent Ă celui des chaĂźnes liquides qui interviennent dans la mesure des
quantités E, £,, 23.
» Soient trois liquides séparés A, B, C et des électrodes constituées par
un mĂȘme mĂ©tal M; on peut former trois Ă©lĂ©ments de pile avec les liquides
SĂANCE DU 2/| AOUT HJoS. 429
pix'cédeiils, pris deux à deux selon l'ordre siiivanl :
M|Ă.R|M; M|A.C|M; IM|C.B|M.
» En admettant la loi des contacts pour les liquides, on obtient entre
les potentiels du premier clément et ceux des deux autres éléments, dis-
posés comme ci-dessus, la relation
E = ÂŁ, + ;,_, :
car
MA + BiVĂ + AV> = MA + cFl +- MC + HM -f- AC + CB.
.1 Or
CM 4- MC = o ; AC + CR = \ B.
» Les expériences relatives à la relation signalée [)lus haut j^euvent donc
ĂȘtre regardĂ©es comme fournissantunedĂ©monstralion delĂ loi des contacts,
en tant qu'applicable aux chaĂźnes liquides.
» Cependant, ainsi que j'ai eu occasion de le faire observer à diverses
reprises et de le démontrer par mes mesures d'intensité et mes expériences
d'électrolyses extérieures à la pile, l'égalité entre les deux termes de
l'Ă©quation (i) s'a|iplique uniquement aux potentiels Ă©lectriques, mais non
aux quantités de chaleurs dégagées de part et d'autre et au travail exté-
rieiu' accompli par les trois éléments. Tontes les fois que E répond à une
réaction exothermique, telle que : la combinaison d'un acide et d'une base;
ou l'action réciproque de deux sels formant immédiatement un sel double
trÚs stable à l'état ordinaire; ou bien encore une réaction oxydante ou
réductrice, accomplie presque instantanément au contact des deux liquides;
j'ai constaté que l'énergie intérieure correspondant à cette réaction et
entretenue par elle est susceptible d'intervenir, non seulement pour pro-
duire de la chaleur, mais aussi pour se transmettre en partie au dehors sous
la forme d'un courant électrique, qui développe un travail électrolytique
continu, extérieur à la pile : tandis que les réactions s, et t.^ (action d'un se!
neutre sur un acide, ou sur une base, etc.), â Ă rĂ©sultante thermique
presque nulle, sinon mĂȘme nĂ©gative, â puisent dans le milieu ambiant les
Ă©nergies qui entretiennent les potentiels de la pde qu'elles concourent Ă
former. Par conséquent, elles ne sont pas susceptibles d'entretenir un
travail électrolytique extérieur; et celui-ci ne tendra à se produire que
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N- 8. 5?
43o ACADĂMIE DES SCIENCES.
suivant la proportion, extrĂȘmennent faible, qui rĂ©pond Ă l'emmagasinement
conlinu de ces énergies extérieures.
» Dans le premier élément (acide -l- base), au contraire, le travail exté-
rieur est entretenu en raison de l'énergie fournie en un temps donné et
d'une façon continue par la réaction chimique. En étudiant les réactions
oxydantes en particulier, j'ai montré que l'on réalise ainsi, au moyen de
l'Ă©nergie fournie par le contact des deux liquides, accompli en dehors des
électrodes métalliques, on réalise ainsi, dis-je, dans plusieurs cas, des
piles qui travaillent en conservant une force Ă©lectromotrice constante;
c'est-Ă -dire qui possĂšdent les mĂȘmes caractĂšres que les piles ordinaires, oĂč
la force électromolrice est fournie surtout par la réaction chimique accom-
plie entre une Ă©lectrode mĂ©tallique et le liquide oĂč celle-ci est plongĂ©e.
Ce sont là , je le répÚte, des circonstances capitales au point de vue de la
théorie. »
M. Alfred Picard fait hommage à l'Académie du quatriÚme Volume de
son Raijport général concernant l'Exposition universelle de 1900.
« Ce Volume est presque exclusivement consacré à l'organisation et aux
traits caractéristiques des groupes et des classes de la Section française, y
compris les colonies et pays de protectorat,
)i Tous les membres de l'Académie des Sciences l'ayant reçu ou devant
le recevoir incessamment, M. Picard croit inutile d'en faire l'analyse, mais
il considĂšre comme un devoir de rendre hommage Ă ceux de ses Ă©minents
ConfrÚres qui, élus présidents de gioujjc ou de classe, ont bien voulu ac-
cepter ce mandat, le remplir avec tant d'Ă©clat, et contribuer pour une si large
part au brillant succÚs delà Section française : le regretté M. Faye( classe de
la GĂ©ographie, de la Cosmographie et de la Topographie); M. d'Arsonval
(classe des applications diverses de l'Electricité); M. le colonel Laussedat
(groupe des instruments et procédés généraux des Lettres, des Sciences
et ties Arts; classe des Instruments de précision); M, Marey (classe de la
Photographie); M. Mascart (groupe de l'ĂlectricitĂ©; classe tiela production
et de l'ulilisalion mécaniques de l'EleclricitÚ); M. Moissan (classe de
l'Ălectrochimie); M. Potier (classe de l'Ăchurage Ă©lectrique); M. Pril-
lieux (classe des Insectes utiles ou nuisibles); M. Sarrau (classe de l' AĂ©ro-
station) ; M. Troost (classe des Arts chimiques et de la Pharmacie). »
SĂANCE DU 24 AOUT IQoS.
43i
CORRESPONDANCE.
M. le Sechétaiise peiipétuel signale, parmi les piÚces imprimées do la
Correspondance, plusieurs MĂ©moires de M. le professeur G. CapeUini et
notamment des travaux sur les BaL-iiics fossiles trouvées en Italie.
(Présentés par M. Albert Gaudry.)
ASTRONOMIE PHYSIQUE. â Observations du Soleil faites Ă V Observatoire de
Lyon {Ă©quatorial Brimner de o"Si6) pendanl le deuxiĂšme trimestre
de 1903. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart.
« 11 y a eu 67 jours d'observation dans ce trimeslre; les j)rincipaux
faits qui en résultent sont les suivants :
TaĂši.eau I.
Taches.
I)ates Nooihre Pass. LaliluiJes moyennes Surfaces
exlrĂŽmcs iJ"(»bscr- au mer. â â ^* â ââ â - moyennes
(i'oijserv. valions, central. S- N. rcUuites.
28- 6
3-14
7- «
1 1
8-i3
a5-'26
27-2S
1 8-20
20
24
24-27
24- 2
3o- 5
24- 2
26- 5
8
1 1
2
I
6
2
2
8
3
8
22 j.
Avril
2,0
8,7
9,9
12,4
i3,-3
21,8
23, I
23,6
23,8
â 'âą5,7
27,8
28,7
29,0
29,4
900 .
0,09.
Mai.
-iG
-19
â iG
-14
â 20
7
2,1
2
G, 3
â 20
2
1
8,3
11,1
-i5
â 20
-20
-21
-22
-23
â 17°, 6 -1-20", o
0,23.
iGi
3oi
i3
10
10
J3
iG
I 33
87
8
9
4
I»,itc>: Nomliro Pass. l.aLiluilcs moyennes .Suiface
fxiromes d'oliser- an mĂȘr. â ^
(l'otiserp. Talions, central. .S. i>
1 G-22
2 3-27
3()
20-1 G
1 1-iG
12
S
i5
20-2 3
15-27
I G-27
18-20
I- 3
moyennes
rij.lijilcs.
Mai igoS (suite)
2Gi
r
I
3
I
I
3
10
9
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22 , 3
23,3
2t,9
25.6
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Juin. â fJ,'j6.
^, 1
7,1
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12,1
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21 ,G
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1 1
2/
4
â 5
3
2G
5G
78
-20", 6 -i-'io",8
432 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tableau II. â Dislribulion des lĂąches en lalUude.
Sud. Nurd. Surfaces
âą â "~~"^ "i^^^^""" ~ . â ^ â -~^ â .^ Totaux totales
1903. 90". iO'. 30". 20». 10'. 0'. Somme. Somme. 0*. 10". 20". 30". M". 90°. mensuels. réduites.
Avfil u u 1 6 » - - » 3 4 u u l4 772
iMai un I 3 » 4 5 1) 5 « » » 9 233
Juin » " 4 J " 7 4 " 2 2 » » II a3o
Tolaux.. I) » 6 12 i> 18 iG u lo 6 » » 34 I235
Tableau III. â Distribution des facules en latitude.
Somme. 0". 10". 20". 30". iO".
yVvril
3
1
4
4
I
Mai .
2
3
2
9
1 5
6
1
Toi
inuK . .
1 5
2
13 I-
â I
Surfaees
Tolaux
lotaloi
monsuols.
réduites.
3o
'5,9
^4
<4,2
3 1
i5,9
1 i 10 » 5 3 M. »
19 12 I 3 6 â ( »
4I) 39 2 12 i(i G 3 85 4G,o
» "lĂąches. â Le nombre des groupes de taches enregistrĂ©s est double de celui du
trimestre jirécédent (voir Comptes rendus, t. CWXVI, p. 994), soil 34 groupes au
lieu tie 17, mais leur surface totale n'a augmenté que d'un tiers environ ; on a, en cITet,
I 28 j millioniĂšmes au lieu de 701.
» En ce qui concerne leur répartition entre les deux liémisphÚres, le nombre des
groupes a augmenté de 10 au sud ( 18 ati lieu de 8) et de 7 au nord ( 16 au lieu de 9 )
)) Le groupe le plus important a traversé le disque solaire du i""'' au i5 avril, à 19°
de latitude australe; il a occupé, dans son plus grand développement, une surface
de 4oo inillioniémes de l'aire de riiémispliÚre visible. Sa tache principale a atteint la
limite de visibilitĂ© Ă l'Ćil nu; elle Ă©tait accompagnĂ©e d'autres trĂšs petites, et entourĂ©e
de belles facules.
» D'autre part, le nombre des jours oii le Soleil a été vu sans taches est de i3, d'oii
résulte un nombre proportionnel de 0,19, légÚrement plus faible que le nombre
obtenu (0,22) dans le trimestre j)récédent.
1) RĂ©gions d'activitĂ©. â Le nombre des groupes de facules a diminuĂ© de 5 au sud
de l'équateur (46 au lieu de 5i) et augmenté de S au nord (Sg au lieu de 3i); au
total, on a noté 3 groupes de plus que dans le |)remier trimestre (85 au lieu de Si).
» l^eur surface totale a augmenté d'un quart environ, soit 40, o milllÚincs au lieu
de 02,1. »
SĂANCE DU 24 AOUT igo3.
/,;«
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â St/r le problĂšme de s. Lie.
Noie de M. N. Saltykow.
« Considérons le systÚme de q équations en involution
(') /<(*âą,. ^2 â TCn^p^.p-,, ..., pâ) = o (X:=:i,2 q),
p,, P-2, ..., pâ clcsii^n;int les dĂ©rivĂ©es |);irliclles --^, -^, â âąâ , -j^, et le dĂ©ter-
niinnnt fonclinuriel
dĆ,.
D
fuU -..,/,
,Pu Pi- â â â ,/>.,,
étant distinct de zéro. Sii|)posoiis que le s\slÚme linéaire coinplct
(2) (,A./) = o (/!-=i,ii q)
admette /âą intc"i;r;dt.s di-tincics
telles que les parenthÚses de Poisson formées ßle ciiaque [jaire .le ces der-
niĂšres ne donnent plus de nouvelles intĂ©grales du systĂšme (2). Les r â q
derniÚres intégrales (3) n'étant pas en involution, S. [>ie a donné une
méthode pour achever l'intégration des équations (2) et (i) ('). Nous
allons la |:)résentcr comme ime généralisation de la lliéoiie des équations
canoniques. Commençons par chercher des fonctions $,, <ß>2, . . . des quan-
iitésy",,y2, ,..,/^, en involution avec ces derniÚres. En désigtiant par a,-^
les parenthÚses (fg^.,, /ç^,), fi)rmous le déterminant
«M
a.,,
-V -q. 1
«12
y..,.,
'â ,-,i,j
â \,r-q
'âą2,r-q
*'âą-?, «--y
S'il est nul, ainsi que tous ses mineurs (h^puis le premier ordre jusqu'Ă
ordre j^. â 1 , le nombre des fonctions $ est ^.. Par consĂ©quent, notre pro-
(') S. Lu;, Malh. Ann.. Bd. \ 111, p 278; Bel. M, p. 464.
434 ACADĂMIE DES SCIENCES.
blĂȘme revient Ă intĂ©grer le systĂšme linĂ©aire complet formĂ© par les Ă©qua-
tions (2) et les suivantes
(4) (<I'm/) = 0 (. = 1,2,. .â[..)âą
» Or comme on le sait, sans connailre les fonctions <!>,, on- forme, sans
clifficiiltĂ© un systĂšme Ă©quivalent Ă (4). De plus, le nombre r -^ q â u. Ă©tant
pair('), que nous désignerons par 2:, on parvient, par des intégrations
successives, Ă un systĂšme complet des « â p Ă©quations
(5) (/../) = « (/t = i, 2,.. .,./), B,(/) = o (.= i,2,..-.,«-y-f),
admettant un systÚme complet des n + p iulrgrales indépendantes
v^) yi' y^» âąâ âąâą .A/» J'i'\^ âąâąâą' /" /'+! /n+p
que l'on obtient, dans le cas le moins favorable, par un nombre des
rt â <y â [X â p opĂ©rations d'intĂ©gralion d'ordre
2« â 2y â 2;J. â 2p, 2// â 21/ â 2;y. â 20 â 2, ..., \, 1.
» Enfin, on obtient par une quadrature l'intégrale
(7) = â /,+r,+ ,.
formant avec les équations (6) le systÚme complet des intégrales du sys-
tÚme remplaçant le svstÚme (5), quand on considÚre / comme fonclion
des variables x, p et z, les parenthÚses de Poisson étant remplacées par
celles de Weiler.
» Les fonctions <ß> étant inconnues, nous résumons dans le setd
théorÚme suivant toutes les considérations compliquées de S. Lie, relatives
à l'intégration du systÚme (2) :
» Soient les Ă©quations (5) rcsolubles par rapport Ă -y^, -j^i â -, -j^
En Ă©galant les fonctions (Ă>) et {']) Ă des constantes arbitraires h ^, Bâ ^,,+p+i,
(') Pour le démontrer, S. Lie introduit sa théorie de. groupes. Or eelte conclusion
devient évrdeiite, en remarquant ([u'un délerininant gauche symétrique peut ne pas
s'annuler s'il n'est d'un ordre pair.
SĂANCE DU 24 AOUT igoS. 435
on en lire
"n^i)\ \ 1
,^ = i,i'..
le dĂšlerminant fonclionnel
p/?l. ?2. â â âąâ ?p. 'Il, â ^;, ..., 'j/,,
V 6,, 62, . ..; ..., /',,, + p"
cVrt/// dislincl de zéro. Cela posé, parmi les n - q -^- p équations
/e5 a, ^/a^i des constantes arbitraires, il existe un systĂšme de n â q ~ p Ă©qua-
tions distinctes rĂ©solubles par rapport Ă x^^,, .r,^, xâ^^. Les rĂ©sulta/s
d'Ă©limination de leurs premiers membres des valeurs b,, b. , Ăšâ^ reprĂ©-
sentent les intégrales requises du systÚme (2).
» La démonstration de ce dernier théorÚme se fait d'une maniÚre ana-
logue, comme dans la premiÚre méthode de Jacobi.
» Enfin, le systÚme complet des intégrales des équations (2) étant
connu, l'intégrale complÚte du systÚme (i) s'obtient sans difficulté.
» Le théorÚme énoncé présente un résultat trÚs important, dont S. Lie
a enrichi la thĂ©orie des Ă©quations Ă©tudiĂ©es, en indiquant en mĂȘme temps
un cas trÚs|:énéral, quand l'intégration du systÚme (2) s'achÚve par une
quadrature. En effet, il est aisé de formuler le théorÚme suivant :
» Le systÚme (2) admettant « + p(p <n - y) intégrales (6), telles que le
déterminant correspondant A s'annule, ainsi que tous ses mineurs depuis le
premier ordre jusqu'à r ordre n-q-p-i, l'intégration des équations (2)
5 achĂšve par une quadrature.
>) Le théorÚme de Liouville généralisé (Comptes rendus du 24 juillet 1899:
Sur la théorie des équations aux dérivées partielles) iw présente qu'un cas
particulier de ce dernier théorÚme correspondant à p = o; car, dans ce
cas, le nombre des intégrales connues se réduisant à n, et tous les mineurs
deAs'annulant, il s'ensuit que les intégrales données sont en involulion. »
436
ACADĂMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHĂMATI<.>UE. - Sur ^s mtĂ©graks de Fourier-Cauchy. Note de
M. Caiil Stormeii.
a Nous avons, dans une précédente Comnu,nical;on C), énoncé le
théorÚme fondamental, que
lim I (A-) = M/(a? , ^«)'
M/(^,.. . .^Jetant ce que nous avons .p^Aé valeur moyenne sphérique
fie f(a: , arâ) au point (.r,, ..., a',,)-
/ce n'est pas ic, TendroĂč de citer les nombreuses apphcafons <le ce
résultat. Nous nous bornerons à signaler la conséquence suivante.
â Supposons . = 3, et le point (.r., .â .^3) s.tuc sur une surfac de d.-
conZ^lĂ© pour la fonction /(;â L. ç,), de maniĂšre que cette onct:on
ende vers' les valeurs A et B, selon que (E.. E. l.) tend vers le po,nt
Z Z -3) suivant un cbemin situé de l'un ou de l'autre cÎte de cette
surface. Alors, si la surface admet un plan langent au po;nt (a.., ^â ^-3),
on aura ^
limI(A-) = -^--
A=0
,. Si, au contraire, le point (x., ^., a-,) est un point con,quc ord.naire. .
on aura
bmi(x-) = Vr^-'
quand le rapport des deux parties de la sphÚre s' séparées par la surface de
discontinuité tend vers^^ lorsque e tend vers zéro, etc.
1 T/7\ \i /"/'r a- ") donne un théorÚme
>, Le théorÚme que liml (A) = xM/ ^.r,, ..., J-,,)
li
A- = 0
important sur l'w/egra/e de Founer
(>) Comptes rendus, sĂ©ance du 17 aoĂčl .tjoS, p. 4oS.
SĂANCIi: DU 2/, AOUT i<)<.3. /i'i-j
dans le cas oĂč cette intĂ©grale existe, clanL dĂ©finie comme inlcgrale dĂ©finie
généralisée (' ).
» En effet, j'ai établi que si k lend vers zéro j)ar valeurs j)osilives, alors
l'intégrale
/2^)« ''dk'^ ' . . . e » " » /^^ç,, ,,, . . ., c,â)ae
tend vers (') la valeur Iâ obtenue en y substituant directement /t = o, c'est-
Ă -dire que Iâ = liml(^).
» En combinant cela avec le résultat précédent, on aura donc ce résultat que
Iâ= M/(a;,,,r,, . . .,j:â),
sous V hypothĂšse de l'existence non seulement de VintĂšgrale de Fourier, mais
aussi de la valeur moyenne sphĂ©rique defĂi^ , H^, . . . , ^â) au point (x , xâ).
» Quant à la fonction analytique I(^), il v a encore des propriétés inté-
ressantes Ă signaler Ă son sujet. En effet, comme I(^-) est une fonction
entiĂšre transcendante de x,,x.,, . . .,xâ, elle admet pour k^o des dĂ©ri-
vées de tous les ordres par rapport à ces variables. Si k est à l'intérieur du
domaine X-, alors ces dérivées s'obtiennent en dérivant dans rinté^rale
sous le signe d'intégration ('), ce qui donne
» Si l'on fait brusquement ^=0 au second membre, on n'obtient que
l'intégrale divergente :
-^S^.e».'^.--". . .e-^--'(^a.)H»-.y^- âą âą(^-«)y(^M ;., âą âą -, ln)de,
ce qui n'aura pas de sens; mais cela n'empĂȘche pas que la dĂ©rivĂ©e
dx\ dx\ . . . djr'li
7IW
(âą) Voir, par exemple, Jordan, Cours d'Analyse, l. Il, 1894, p. 81, elc.
(') Voir moQ Mémoire cité dans la Note derniÚre, tliéorÚme G.
(â ') Loc. cit., tliĂ©orĂšme 5 et p. 18.
G. R., 190:5, i> Semestre. (T. CXXXVIl, ^âą 8.)] fiH
438 ACADĂMIE DES SCIENCES.
peut tendre vers une limite déterminée quand k tend vers zéro par va-
leurs positives. En effet, j'ai démontré que si, par exemple, la fonction
/(^,, l,, ...,ln) est une fonction analytique de ^,, Eo, ..., lâ rĂ©guliĂšre au
point (a:,, x^, .... xâ), alors on aura, si ce point esta l'intĂ©rieur de E,
t)Ăč ^(E,,E., ..., Eâ) (lĂ©sigie la dĂ©rivĂ©e
d'i},d\l...ĂŽ\),
/('.n 'â â .'. '-:,)â
ĂLECTRICITĂ. â Sur le rĂŽle des noyaux mĂ©lalliques des bobines.
Noie de M. lß. Egi.vitis, présentée par M. J. Violle.
« Ea sensibilité de réchauffement des pÎles aux variations de la self-
induction du circuit de décharge nous a servi à étudier l'influence des
noyaux métalliques des bobines de self-induction. Les expériences ont été
faites en opérant sur des étincelles consécutives.
» Nous avons étudié l'influence du fer, du laiton et du cuivre. D'aprÚs
nos expériences, celle influence varie avec la valeur de la self-induction
de la bobine, la nature el le diamĂštre des noyaux, la nature des pĂŽles, la
distance explosive, etc.
» Les résultats de cette élude sont les suivants (') :
» L L'influence d'un noyau dĂ©pend de la forme de La bobine. â Deux bobines
ayant la mĂȘme self-induclion, dont Tutie est construite en longueur el l'autre en
épaisseur, donnent des résultats dilTérents. Avec une bobine longue, l'eiret d'un no\ au
esl plus grand qu'avec une bobine courte.
)) 2. Deux noyaux de mĂȘmes dimensions, mais dont l'un esl creux et l'autre
plein, n'ont pas le mĂȘme effet sur la dĂ©charge.â Ainsi, deux noyaux de fer de iS"""
de diamĂštre, dont l'un est creux et l'aulre plein, introduits dans une bobine, n'ont pas
donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats.
» 3. L'action d'un noyau diminue quand la self-induction augmente, et aug-
mente quand son diamĂštre augmente (au moins jusqu'Ă une certaine limite).
» 4. Un noyau peut n'avoir aucune injluence. â Ainsi, un noyau de laiton de
(') Quelques-uns de ces résultais ont été publiés l'année passée dans les Co/«/'ie«
rendus el dans un journal hellénique.
SĂANCE DU a/i AOUT IQoS. 43r)
20""" de diamĂštre, ou de cuivre de 4o""" de diamĂštre, introduits dnns une bobine de
0,0006 lienry, n'ont aucune influence.
» S. L'aclion d'un noyait dépend de la tempéraUire des pÚles, de leur nature et
de la distance explosive. â Nous citerons seulement, comme exemple, la destruction
de l'effet d'un noyau par l'augmentation artificielle de la température initiale des
pĂŽles.
» 6. Un noyau de fer a une action plus forte qu'un noyau de laiton, dont l'ac-
tion est elle-mĂȘme plus forte que celle d'un noyau de cuivre. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur la comlitulion de l'acide phospho-organique de
réserve des plantes vertes et sur le premier produit de réduction du gaz
carbonique dans l'acte de i assimilation chlorophyllienne. Note de M. S.
PosTER.\.4K, présentée par M. Armand Gantier.
« Nous avons montré (') que la composition de l'acide phospho-orga-
nique dé réserve, déposé dans lés graines, tubercules, rhizomes, etc.,
correspond ta la formule C'-H^P-O", dont quatre atomes d'hydrogĂšne sont
susceptibles d'ĂȘtre remplacĂ©s par des mĂ©taux monovalents.
» La constatation suivante domine toutes les autres au point de vue do
la constitution de ce corps : chauffé avec les acicies minéraux étendus, il
est décomposé quanlilalivement en inostle et en acide phosphorique.
» i6s,26 d'acide phospho-organique ont Ă©tĂ© soumis Ă l'action de 60âą' d'acide sulfu-
rique au tiers, et chauffés à i5o°-i6o°, pendant 3 heures. AprÚs refroidissement, on a
isolé du contenu du tube 4'', 01 d'inosite cristallisée pure, pesée anhydre. Elle repré-
sentait 97,8 pour 100 du carbone total de l'acide décomposé.
» De saveur douce, cette inosite n'agit pas sur la lumiÚre polarisée et donne les
réactions de Scherer et de Gallois. Elle fond à 218° (n. c); elle cristallise avec 2"'"' d'eau.
Elle répond à la formule C^li'-O^ Les mesures cristallographiques, que je dois à Tobli-
geance de M. Wyrouljoff, ne laissent aucun doute sur son identité avec l'inosite inac-
live isolée par Sclierer du tissu musculaire, et par VohI, Gintl, Tanrel, etc. des
feuilles et d'autres produits végétaux.
» A premiÚre vue, on serait enclin à admettre que cet ac.de phospho-
organique présente la structure chimique de l'élher hexaphosphorique de
l'inosite. Celte supposition doit ĂȘtre Ă©cartĂ©e.
» Une luemiÚre objeclioii résulte de la comjiosition centésimale de notre acide qui se
outre ])lus riche en eau que l'Ă©ther en question dont la formide s'Ă©ci-irait (Ctl^PO')^
m
(') Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 387.
44° ACADĂMIE DES SCIENCES.
Notre composĂ© phnspho-organique prĂ©sente, en outre, une rĂ©sistance absolue, mĂȘme Ă
loo", Ă l'action de tous les alcalis, quelle que soit leur concentration, ce qui ne saurait
ĂȘtre dans l'hypothĂšse d'un Ă©ther. Enfin, l'Ă©tude crvoscopique des solutions aqueuses
de l'acide pur a fourni des nombres confirmant bien notre formule.
Concentralioii Abaissement Poids
Proveniince en grammes d'acide du point moléculaire
de Tacide. poni iods d'eau. décongélation. trouvé.
Graines de sapin rou^e 1,64 0,177 '7'
» 3,28 0,345 177
Graines de colza 3,29 o,335 181
» 6,02 o,65o i85
Graines de chĂšne\iN .5, 08 o,5o8 i8.5
)> Le calcul, pour la formule C^H'P'^0'', donne 208. L'Ă©cart est dĂ» Ă la dissociation
électrolvtique de la substance dissoute et ^e rapproche de celui observé par M. Raoult
pour l'acide phosphoreux. Le poids moléculaire de l'éther inositophosphorique serait
de 660.
» La décomposition subie par l'acide phospho-organique sous rinflueiice
des acides minĂ©raux doit donc ĂȘtre exprimĂ©e par l'Ă©quation
3C2jj8paQ9 _^ 3H20 =(CH.OH)'' 4- 6H'P0'',
Inosile.
d'oßi il ressort que chaque molécule d'acide contribue à la synthÚse de
CH . OH -
l'inosite par le groupement 1 . DĂšs lors, en tenant compte de la
' ^ ^ CH.OH - '
tétrabasicité de l'acide et en élimißiaiil rhypothÚ>e de l'union directe du
phosphore au carbone â auquel cas, comme on le voit par l'exemi^le des
acides oxyphosphiniques, la décomposition par les acides minéraux serait
impossible â on peut ^e reprĂ©senter la constitution du corps Ă©tudiĂ© de
deux façons différentes :
/(OH)^ /H
CH.OH - O.P(^ /CH - O.PO(OHV
ou I I ^O , ou 0( .
CH .OH - O.Pr \CH - O.PO(OH)^
^(OH)- \h
» La premiĂšre de ces formules suppose l'existence de deux oxhydriles Ă
fonction alcoolique qu'il a été impossible de déceler par un traitement
répété de l'acide avec du chlorure de benzoyle en milieu alcalin. Il ne
reste donc que la deuxiĂšme formule qui est celle d'un acide anhydro-oxy-
niét hylÚn e - diph osp/i oriq ne.
SĂANCE DU 2/i AOUT IQoS. /j/|l
M Cette formule de constitution offr(> un i^rand intĂ©rĂȘt au point de vue
de l'assimilation chlorophyllienne.
» Les expériences de Sohimper (') ont montré que la transformation des
phosphates minéraux dans les feuilles en molécules organiques phospho-
rées est subordonnée au bon fonctionnement de l'appareil chloro[>hvllien.
On sait, d'autre part, que les produits de phosphosynthĂšse sont trans-
portés, au fur et à mesure de leur formation, vers les cellides parenchyma-
teuses et embryonnaires de la plante, et vers les lieux de dépÎt des matiÚres
de réserve. On en conclura que le groupement organique associé à l'acide
phosphorique dans noire composĂ© est nĂ© pendant l'acte mĂȘme de la rĂ©duc-
tion chlorophyllienne du gaz carbonique.
» Ce groupement n'est autre que l'éther d'un isomÚre alcoolique CH.OH
de l'aldéhyde formique, COH^.
» Cet isomÚre, à en juger par les résultats de la décomposition de l'acide
étudié, n'est pas capable d'exister à l'état isolé. Il donne naissance à l'ino-
site en se sextuplant, conmie l'oxyde de carbone réduit par le potassium se
condense en hexaphénol.
» Normalement, l'alcool CH.OH formé dans les feuilles est utilisé par
les chloroplastes, au moment mĂȘme de sa production, pour la synthĂšse de
sucres et hydrates de carbone, de l'acide anhydro-oxyméthylÚne-diphos-
phorique, des albuminoides, etc. Si, pour une cause quelconque, cette
utilisation ne peut avoir lieu, il y a formation d'inosite que l'on a retrouvée,
en effet, presque exclusivement dans les parties vertes de la plante.
» La production, par oxydation de l'inosite, de l'hexaphénol (il/«5'Me/(«e)
obtenu dĂ©jĂ Ă partir de l'oxyde de carbone (Lerch), peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e
comme une démonstration de la parenté de l'inosite avec l'acide carbo-
nique, dont elle dérive par simple réduction. »
PHYSIOLOGIE. â Sur l'Ă©quation gĂ©nĂ©rale des courbes de fatigue.
Note de M. Ciiakles Henry el de M"'= J. .Ioteyko.
« En faisant passer des courbes de sentiment par les sommets successifs
des ordonnées des ergogrammes, on obtient, comme courbes de fatigue,
parfois des droites, mais, d'ordinaire, des courbes qui présentent souvent
un point d'inflexion, trĂšs rarement deux, quelquefois aucun. Si nous cher-
chons une relation entre l'effort Ă chaque instant et le temps, nous trou-
vons pour l'équation de i3 ergogrammes, choisis parmi les plus caracté-
(') Botanische Zeitung, 1888, Jp. 65.
442 ACADĂMIE DES SCIENCES.
risliques, clans une série (]é']k éludiée (Comptes rendus, 3o mnrs ir)o3), une
relation du troisiÚme degré
(i) â r, = ĂŻl â at"^ bl- â cf,
V) Ă©tant l'effort Ă chaque instant, H l'effort maximum initial (en millimĂštres),
t le temps (unité = 2 secondes).
» Voici les constantes de ces ergogranimes, suivies de l'écart moyen e entre la courbe
calculée et la courbe observée :
Sujets. H. a. b. c. t.
S, 64 o,ooi3o9 0,1247 4jo6 i,33
Sj Sg 0,002433 0,1826 4 172 i,o5
S3 43 0,002285 o,i5ii 3,36 â o,386
D, . . . . 77 0,000933 0,0823 2,96 1,48
D2 . . . . 58 o,oo362 0,1736 3,77 0,7
D3 . . . . 52 0,00487 0,1 833 3,47 0,2
D4 i . . . 4^ 0,00247 0,0832 2,1 3 0,4
D3 . . . . 43 0,01266 0,3743 4jo6 0,1
K, 65 o,oo5336 0,2734 4,73 i ,53
Kj 57 0,00228 0,112 3 0,9
Kj 56 0,001 56 0,0778 2,06 1,3
K4 45 o,ooi5 ĂŽ,o45 i,5o 0,3
K;... . 44 0,007003 0,2253 3,02 0,44
M On voit que H diminue, a augmente avec la fatigue : h et c sont plus
capricieux, en attendant qu'ils se régularisent par le jeu dos moyennes sur
un grand nombre d'ergogrammes.
» Il est généralement admis que le muscle ne consomme pas, dans les contractions
initiales, les mĂȘmes substances que dans les contractions finales : normalement, il
consomme des hydrates de carbone et trĂšs peu d'albuminoĂŻdes; ce n'est que dans la
fatigue qu'il consomme notablement ces derniĂšres, d'oĂč production de dĂ©chets azotĂ©s
trÚs toxiques. Cette rémarque suggÚi'e une interprétation de la Constante négative a,
laquelle étant trÚs petite caractérise bien la perte de puissance, trÚs petite au bout du
temps 1, due Ă l'intoxication locale par ces toxines; en mĂȘme temps, cette perte de
puissance grandit trĂšs vile avec le temps, et c'est bieti le cas du terme en at''.
)) Quand a el b sont nuls, la courbe est une droite. On rencontre une droite poUr
courbe de fatigue quand on excite Ă©lectriquement les muscles de l'homme; or, dans
ces cas, la fatigue est toujours relalivemeul faible, car l'application des courants fara-
diques est trÚs douloureuse et l'on n'emploie que des poids beaucoup plus légers que
lors de l'excitation volontaire. Quand, au myograplie, le poids est soutenu par un sup-
port, lés tracés des muscles isolés de la grenouille sont des droites : ce qui n'arrive
plus quand le travail statique vient s'ajouter au travail dynamique (Kronecker).
Comme dans le cas des faibles fatigues, ce sont les hydrocarbonés seuls qui sont
SĂANCE DU 24 AOUT igoS.
443
consommés, nous devons considérer la constante c comme proportionnelle à la perte
de puissance due à la diminution des réserves disponibles d'hydrates de carbone.
» Au nombre des causes qui peuvent lutter contre la fatigue, on aperçoit l'action
des centres nerveux et l'excitation de la cellule motrice par les toxines trÚs diluées.
Mosso a montré, avec le ponomÚtre, que l'effort nerveux nécessaire pour produire la
contraction grandit quand le nombre des contractions grandit. On sait, d'autre part,
qu'un grand nombre de poisons, quand ils sont trÚs dilués, excitent, au lieu de tuer,
la cellule vivante. On est donc conduit Ă voir, dans la constante positive b, une mesure
de l'action nerveuse et de l'excitation par les toxines diluées.
» Il est d'ailleurs possible de vérifier celte conséquence. L'alcool, en général, excite
les centres nerveux et par lĂ le muscle. Or, si l'on compare les Ă©quations d'ergo-
grammes tracés avant et aprÚs ingestion d'alcool, on constate que dans ceux-ci la
constante b augmente, en général ('), « diminuant toujours. Exemples :
Ergogrammes normaux
Sujets.
R. . . .
R. . _.
J. J..
J. J..
H. a. b.
c.
29 0,006667 G
0,433
3i 0,02643 0,3364
2,021
28,5 0,005994 0,1699
2-7
33,5 0,0107 o,02g4
G, 385
O, I
0,2
0,1
0,5
Ergogrammes aprĂšs alcool ("-).
Sujets.
H.
a.
b.
c.
ÂŁ,
R
32
o,Oo49
0, 1195
I ,205
0,4
R. . . .
33
G,G0206
0,076
1,354
0, 2
J. J..
27
0,00288
0,1786
3,384
0,3
J. J..
36,5
0,0042
o>i79i
3,226
0,5
» Dans des cas de fatigue faible, la constante a peut ĂȘtre positive, quoique trĂšs
petite : elle marque sans doute l'excitation par une classe particuliĂšre de toxines dans
le cas suivant d'une courbe de fatigue de muscles de grenouille excités électriquement
avec quelques repos, dont l'Ă©quation est (e = o,4) :
ĂŻ) = 20 -+- G,oooG0i 335i'-H o, 0002997^2â o,2o8 45<.
» En résumé, l'équation générale des courbes de faligue est de la forme
âą/l = H ± a/' + ht- â cl ;
dans des cas trÚs rares elle atteint le quatriÚme degré.
» On peut facilement déduire de l'équation (1) la relation de l'effort
moyen
âąOo-
''u
{quotient de faligue de Jotejko) avec le temps.
» En inlégr;<at, on trouve, pour ce quotient Q :
Q
t^ n
dl = H
at'
l^^'
-cl-
2
(') La constante b Ă©tant la somme de deux termes, le terme marquant l'excitation
centrale peut augmenter toujours, b diminuant parfois.
(^) Les tracés ont été pris respectivement i''20'", i"", ihao" et 3o" aprÚs l'ingestion.
444 ACADĂMIE DES SCIENCES.
" L'aire de l'ertirogramme n'est nialhenreusemenl encore qu'une mesure
trÚs imparfaite de la puissance dépensée. »
La séance est levée à 3 heures trois quarts.
M. B.
ERRATA.
(SĂ©ance du 27 juillet 1908.)
Noie (le M. Andrade, Sur les conditions de la synchronisalion :
Page 244, lignes 7 el 8, supprimer le fadeur 2 clans les définitions do 1 el \x.
MĂȘme page, Ă©quations (3), au lieu de j , lisez j
Page 245, dans l'inĂ©galitĂ© (6) au lieu de iĂź(pâ), lisez |i>(pâ)|.
Page 246, ligne 4, au lieu de impression, lisez impulsion.
MĂȘme page, ligne 5, au lieu de 0^= z, lisez o = /âą.
Note de M. Moureu, Sur la condensalioii des clliers acélyléniqucs avec
les alcools :
Page 3.59, ligne 9 en remontant, au lieu de sous l'inlluence des alcalis Ă l'Ă©builition,
lisez sous l'influence des alcalis en solution alcoolique Ă l'Ă©builition.
On souscrit Ă Paris, chez GATJTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Aiiejustins, n° 55.
? i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, de\is volumes in-4°. Deux
'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Aiilcurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
u i" Janvier. . ,. .
Le prix de ^abonnement est fixé ainsi qu il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran ItĂšres.
ĂChaix.
Jourdan.
Ruff.
Courtin-Hecquet.
1 Germain etGrassin.
I Gastineau.
JĂ©rĂŽme.
RĂ©gnier.
I Feret.
; Laurens.
( Muller (G.).
Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšrea.
Jouan.
y Perrin.
( Henry.
'or j
° ( Marguerie.
Juliot.
Bouy.
I Nourry.
Ratel.
(Rey.
1 Lauverjat.
1 Degez.
1 Drevet.
I Gralier et C*.
elle Foucher.
t Bourdignon.
\ Dombre.
j Thorez.
j Quarré.
Lorient.
',-Ferr.
chez Messieurs :
Baumal.
M"' Texier.
Bernoux et Cumin.
Georg.
Lyon l Effantin.
Savy.
Vitte.
Marseille RuĂąt.
i Valat.
\ Goulet et fils.
Martial Place.
I Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
I Guist'liau.
I Veloppé.
I Barma.
I Appy.
Nimes Thibaud.
Orléans LodJé.
1 Blanchier.
Poitiers , âą
( LĂ©vrier.
Bennes Plihon et Hervé.
Bochefort Girard (M"").
( Langlois.
I Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
( Ponleil-Burles.
Montpellier .
Moulins.. ..
Nantes
Nice.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam.
Berlin.
Bucharest.
Bouen.
Toulon..
Toulouse.
( RumĂšbe.
I Gimet.
PrivĂąt.
iBoisselier.
PĂ©ricat.
Suppligeon.
) Giard.
( Lemattre.
Valenciennes.
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et G'v
Dames.
Friediander et fils.
Mayer et Muller.
Berne ..'. Schmid Francke.
Bologne.. Zanichelli.
iLamertin.
MayolezetAudiarte.
Lebégue et G".
Sotchek et C°.
Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BelletC».
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
/ Cherbuliez.
GenĂšve ! Georg.
( Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
( Benda.
I Payot et C".
Barth.
Brockhaus.
Leipzig { KĆhier.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
^'««â « iGnusĂ©.
Luxembourg.
Madrid .
IV a pies.
Lausanne..
chez Mesiieurs :
!Dulau.
Hachette et C".
Nutt.
V. Buck.
/ Ruiz et C'v
) Romo y Fussel.
I Capdeville.
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Milan j Bocca frĂšres.
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Moscou Tastevin.
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Tomes 62 Ă 91.
Tomes 92 Ă 121
25 fr.
( i" Janvier iSu Ă 3i DĂ©cembro isG5.) Volume" iiW"; 1870. Prix 25 fr.
- ( [âą='' Jauvier 1866 Ă 3i Uocembco is-io.) Volume in-.'r; 1889. Prix 25 tr.
â ( i" Janvier tS8i Ă 3i DĂ©eembi-o i^gĂą.) Volume iu-.l"; igoo. Pri,\ 25 fr.
PPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SĂANCES DE L ACALĂMIE DES SCIENCES :
I - MĂ©moire sur aaelcaes points de U. Physiologie des \lg.ie^ , par MM. .. Derbes et A.-J.-J. SoLiEa. - MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
tes, par M. tltvUr-MéL^ surle Pancréas et sur le rÎle d.i suc p M,.:réatique dans les phénomÚnes di.-e.lifs, particuliÚrement dans la digestion des
i grasses, par M. CL.iUDE BiCRM.iRD. Volu ne in-4°, avec -U planches; iS-u
II â MĂ©moire sur les vers inleslinaux, par M. P.-J. VanBeneden. â lĂŻ^sai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
â ccricours de iS53 et puis remise poui» celui de iS56, savoir: « Etudie.- les lois de fi distribution des corps organisĂ©s fossiles dans les diffĂ©rents terrains
ienlaires suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive Ou simultane^e. â Rechercher la
âąedcs rapports qui existent entre TĂ©lat actuel du rĂšgneorganique et ses Ă©' ' : antĂ©rieurs .., par M. le Professeur BiioN.v. In-4°, avec 7 planches; i8bi... Zb tr.
la n.in.e Liliairie les Méaoiies ie l'Acaéimie dts £citnces, ci 1 > Mfmcires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
L
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 24 août 1903.)
MĂMOIRES ET COMMIJNIGATIOIVS
DES MEMBRES ET DES COKRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. Berthelot.' â Piles Ă plusieurs li([uides
différents avec électrodes métalliques iden-
tiques '|2'
M. Alfred Picaud fait liornuiĂ ge Ă l'Aca-
Pages,
démit du quatriÚme Volume de son Rap-
port ^Ă©iu-ral concernant l'Exposition uni-
verselle de igoo 4^"
CORRESPONDANCE.
M. le SEeuETAiRE PERPETUEL signale plu-
sieurs MĂ©moires de M. G. Capellini et
notamnjent des travaux sur les Haleines
fossiles trouvées en Italie 'pi
M. .1. Guillaume. â Observations du Soleil
faites Ă l'observatoire de Lyon pendant le
deuxiĂšme trimestre de igoS 43i
!\I. N. Saltykow. â Sur le problĂšme de
S. Lie 4^3
M. Cahl StĂŽrmer. â Sur les intĂ©grales de
Fourler-Cauchy 43''
EkR4TA âą âą âą
M. B. EsiMTis. â Sur le rolc des noyaux
métalliques des bobines 4''^
M. S. PosTERNAK. â Sur la constitution
de l'acide phospho-organique de réserve
des plantes vertes et sur le premier pro-
duit de réduction du gaz carbonique dans
l'acte de l'assimilation cliloropliyllienne. . 4^9
M. Charles Henry et M"" J. Joteyko. â
Sur l'équation générale des courbes de
fatigue
44.
444
PARIS. â IMPRIMERIE GAUT HI E R- VILLARS,
Quai des Grauds-Augustins, bb.
Le GĂ©rant : Gauthibr-Villars.
1903
SECOND SEMESTRE.
â ^(i^^
â 1
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 9 (51 Août 19051
PARIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier 01; uimiéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il v a deux volumes par année.
ĂHTiciE 1*'. â Impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parun associéélrant;erderAcadémiecomprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages jiar année.
Toute Note iKanuscrile d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à & la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas- com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapjiorls et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pß'ges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne rejiroduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
lilique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des SavarĂ
étrangers à l'Académie. \
Les Mémoires lus ou présentés par des persoi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'nc
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requii
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ei
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
crelle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rei
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustai
jeudi Ă 10 heures du matin; laute d'ĂȘtre remis Ă le
le titre seul duMémoire est inséré dans le Compte)
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni platicli'
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures seij
autorisées, l'espace occupé par ces figures coai
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais d<j
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo
les Instructions demandés par le Gouvernemen
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrali
un Rai)port sur la situation des Comptes rendus
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d
sent RĂšglement.
Les Savants élraiigcrc i l'AcadéEie "vi désiieut faire présenter
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance
leurs KéiDoires par MK. les Secrétaires perpétuels sont pri<
avant 5\ Autrement la préseulaliou sera rDmiss à la séance £
SEF 22 190Ă
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 51 AOUT 1903,
PRĂSIDĂE PAR M. BOUQUET DE LA GRYE.
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance, quatre nouveaux Volumes de 1' « International Cata-
logue of scientific literature, first annual issue : K. Paleontologv ; O.
Human Anatomv; P. Physical Anthropology; Physiology, incluiiing expéri-
mental Psychology, Pharmacology and expérimental Pathologv, part II ».
M. le Secrétaire perpétuel rappelle, à cette occasion, qu'il a déjà entre-
tenu plusieurs fois l'AcadĂ©mie de l'Ćuvre du Catalogue international de
littérature scientifique, entreprise par la Société Royale de Londres, avec la
coopération des principaux Etals. Il indique que la réunion du Comité
international chargé du contrÎle de ce travail aura lieu l'année prochaine,
Ă Londres, au moment de la PentecĂŽte, en mĂȘme temps que l'assemblĂ©e
générale de l'Association internationale des Académies.
M. G. Baccelli, nommé Correspondant pour la Section de Médecine et
Chirurgie, adresse ses remercßments à l'Académie.
ANATOMIE ANIMALE. â Liquide fixateur isoionique avec l'eau de mer , pour
les objets dont, on ne veut pas Ă©liminer les formations calcaires. Note de
M. M.-C. Dekhuyzen, présentée par M. Y. Delage.
« Pour fixer les larves des Oursins, qui contiennent des formations cal-
caires extrĂȘmement dĂ©licates, il convient d'employer un liquide isotonique
avec l'eau de mer, et qui ne contienne pas d'acide libre. Si l'on voulait main-
tenir cette condition avec une rigueur absolue, je doute qu'on parvienne
jamais à la réaliser. Les réactifs fixateurs utilisables contiennent toujours
G. B., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N« 9.) Sg
446 ACADĂMIE DES SCIENCES.
une petite quantité d'ions H soit par impureté (la formaldéhyde conte-
nant de l'acide formiqiie, parce que COH" s'oxyde un peu en formant
CO-H-), soit par hydrolyse (le sublimé, le bichromate de potassium), soit
par ionisation (le chlorure de platine, qui n'e^t autre chose que du
PtCPH-). Si l'on se tient dans les limites pratiques, on pourra se servir
d'un liquide que j'ai composé par voie théorique et dont les résultais dans
la fixalion ont été salisfaisanls. Dans une Communication précédente, j'ai
décrit un liquide isotonique avec l'eau de mer. qui contenait du bichromate
de potassium, du tétroxyde d'osmium et de l'acide nitrique : nous l'appel-
lerons liquide A, et celui que nous décrirons maintenant liquide B.
» Pour composer un liquide analogue au liquide A, mais sans acide nitrique, nous
pourrons calculer comme suit. iVous avions pris de l'eau de mer, qui avait son point
de congélation à a",oo5. (Ici et dans tout ce qui suit, les températures sont comptées
au-dessous de zéro.) C'est moins que d'ordinaire; les grandes pluies l'avaient un
peu diluée. Avant d'y dissoudre le bicliromate de potassium, l'eau de mer fut refroi-
die à o°, pour rendre l'hydrolyse minime. Dans un volume de Soo'^'"' d'eau de mer
à lÎ", puis refroidie, on dissout I2S,5 de Iv-Cr-O" recristallisé et fondu. Le point de
congĂ©lation Ă©tait 2°, 355. Une autre portion de la mĂȘme eau de mer, dans laquelle on
avait dissous la mĂȘme quantitĂ© de K-Cr-O' sans refroidir d'avance, avait donnĂ© un
A = 2", 390. L'influence de l'hydrolyse est donc bien sensible. J'avais remarqué le
mĂȘme fait Ă l'occasion de dĂ©terminations de A de solutions de bicarbonate de soude.
Il est vrai que l'hvdrolyse se produira à la longue dans la solution préparée à l'eau
refroidie, mais nous sommes du moins avertis qu'il doit se former une toute petite
quantité d'ions H. C'est peu de chose, on ne pourra pourtant pas en éviter la forma-
tion, parce ([u'il n'est pratiquement pas possible d'exclure l'acide carbonique de nos
réactifs fixateurs, ni des autres réactifs de technique microscopique, mais on est, du
moins, averti.
» Il faut maintenant y ajouter de la solution de tétroxyde d'osmium ( l'acide os-
mique) à 2 pour 100 dans de l'eau distillée. Pour calculer combien il en faut mettre
nous appellerons x le volume de la solution de K^Cr^O'' à 2 { pour 100 à A = 2°, 355
et y le volume de l'OsO* à 2 pour 100 à A^o", 162. Nous voulons obtenir un mélange
à A = 2°, 060, point de congélation moyen de leau de mer et des hémolymphes, etc.,
des animaux marins Ă RoscolĂŻ. Nous avons maintenant la relation exacte Ă trĂšs peu prĂšs :
2,355j?-i-o,i62 v= 2,060 (x -I- 7),
donc
jp = 6,4347-
c'est-Ă -dire que toujours, en employant ces deux liquides originaux et en exigeant que
le point de congélation soit 2", 060, nous devrons diluer la solution de K'Cr-O'
X 2 ^ pour 100, c'est-Ă -dire Ă 2, iG pour 100, et la solution d Os O* Ă
pc
6,434
7,434
â y-^ X 2 pour 100 = 0,27 pour 100.
7,4'54
SĂANCE DU 3l AOUT IQOS. 4^7
)i Ces deux, concentrations ne s'éloignent que fort peu de celles usitées dans notre
liquide A avec de bons résultats. ^
» Pour composer pratiquement le liquide B on met x -)- y = 2oo"°'- et l'on calcule
la quantité des deux solutions originales qu'il faut mélanger. On trouve a6'^'°',9
d'OsO' Ă 2 pour loo et 178âą',! de Iv-Cr-C Ă 2,5 pour 100 dans notre eau de nner.
» Le résultat de l'expérience a bien confirmé le calcul. On avait pris par mégarde
j^jcm» , jg ]g derniÚre, et 26'''"', 9 de la premiÚre solution. On avait donc
2,355 X 172, 1 -t-0,162 X 26, 9=1 99 X A,
ce qui donne A =; 2°,o585. La détermination expérimentale a donné une fois 2°,o5o et
une fois â ß°,o!^5.
» J'ai confié à M. Y. Delage ces deux liquides pour des fixations trÚs
déficates de larves d'Astéries. Il m'autorise à dire que le résultat a été
absolument parfait et supérieur à celui que lui avaient donné tous les autres
réactifs. »
M. L. Belzecki adresse une Note « Sur la courbe d'équilibre d'un fil
flexible et inextensible, dont les éléments sont sollicités par les pressions
d'un remblai ».
La séance est levée à 3 heures et demie.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 10 août 1908.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, par MM.
les Secrétaires perpétiels; t. CXXXV, juillet-décembre 1902. Paris, Gauthier- Villars ;
I vol. in-4°.
Incendies en forĂȘt. Ăvaluation des dommages: contentieux ; mesures prĂ©serva-
trices; constatations; principes des expertises, etc., par A. Jacquot, Inspecteur des
Eaux et ForĂȘts. Paris-iVancy, Berger-Levraull et C'% igoS; i vol. in-S". (Hommage
de l'auteur. )
Le sport-pĂȘche sur le littoral breton, par M. A. -Y. Le Bras, retraitĂ© de la marine.
{Bull, de la Marine marchande, t. IV, livraison II, novembre 1902.) i fasc. in-8".
(Hommage de l'auteur.)
/J48 ACADĂMIE DES SCIENCES.
MinistĂšre de la Marine : Annuaire de la Marine pour igoS. Paris, Imprimerie
nationale; i vol. in-S".
Mémoires publiés par la Société nationale d'Agriculture de France; t. CXI,
Paris. Philippe Renouard, igoS; i vol. in-8°.
Mémoires de l'Académie de Stanislas, igoa-igoS; GLIII= année, 5" série, t. XX.
Nancy, Berger-LevraUlt et C'% igo3; 1 vol. in-8°.
Journal de Chimie physique : Ălectrochimie, Thermochimie, Radiochimie,
MĂ©canique chimique, SlĆchiomĂ©trie, pub. par P. -A. Guye; t. 1. n° 1, juillet igo3.
Paris, Gauthier-Villars; GenÚve, H. Kiindig; ) fasc. in-8°.
On the effect of absorption on the resohing power of prism trains, and on
methods of mechanically compensating ihis effect, by F.-L.-O. Wadswobth. (Extr.
de The philosophical Magazine, mars igoS.) Londres; i fasc. in-8°.
Einige Bemerkungen iiber die, in den neueren Werken der kosmischen Physik,
"C'^ebenen AuseinĂąndersclzungen in Bezug auf die Kometenschweife, von R. Jae-
GERMANN. (Bul. de l'Acad. imp. des Sciences de Saint-Pétersbourg, t. XVIII, n» 4,
avril igo3.) i fasc. in-8°.
The geological structure of Monzoni and Passa, by Maria M. Ogilvie Gordon.
( Transactions of the Edinburgh geological Society; vol. VIII, spécial part.) Edim-
bourg; I vol. in-S".
Prodronius Flora- batavĆ;\o\. I: PhanerogamĆ et Cryptogames vasculares;
^Ari\\:DicolyledonĆ-CalYciflorĆ;&Ă \Ăčod,\ien. NimĂšgue, F.-E. Macdonald, igo2;
I vol. in-8°.
Census of India, igoi; Vol. XIX: Central India, by captain C.-E. Luard;
parts 1-3. Lucknow, 1902; 3 vol. in-f".
On souscrit Ă Paris, chez. GAUTHIER- VITXARS,
Quai des Grancis-Augustins, n° 55.
epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Doux
es, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
art du i" Janvier. . , â , ^ âą â . , -,
Le prix de l abonnement est jixc ainsi qu il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chei Messieurs :
i Ferran frĂšres.
1 Cbaix.
<r Jourdan.
* Ruff.
eus Courlin-Hecquet.
j Germain ' Grassin.
^" I Gaslineau.
onne JĂ©rĂŽme.
nçon Régnier.
j Feret.
ieaux Laurens.
' Muller (G.).
"ges Renaud.
Derrien.
\ F. Robert.
' â ', Obiin.
' Uzel frĂšres.
1 Jouan.
mbery Perrin.
Henry.
Margueric.
Juliot.
Bouj.
Nourry.
m Ratel.
' Rey.
1 Lauverjat.
ai , ^
' Degez.
\ DreTet.
' Gralier el C".
Koucher.
, Bourdignon.
( Dombre.
Thorez.
Carient.
âąâąbourg
âąmont-Ferr
Lyon.
Marseille.. .
Montpellier .
Moulins.. .
Nancy
noble . . . .
Rochelle,
lavre. . .
I
Quarré.
!Vaiites
Aice.
\ inies . . .
Orléans .
Poitiers.
Rennes . . . .
Roche/ort .
Rouen
S'-Ătienne ,
Toulon. . .
routouse.
Tours.
Valenciennes,
chez Messieurs :
i Baumal.
I M"' Texier.
Bernoux el Cumin
\ Georg.
Effantin.
I Savy.
Ville
Ruai.
Valal.
Goulei el fils.
Martial Place.-
Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidol frĂšres.
Guisl'liau.
Veloppé.
Barma.
' Appy-
Thibaud.
Loddé.
, Blanchier.
' LĂ©vrier.
Plihon el Hervé.
Girard (M"").
, Langlois.
' Leslringant.
Chevalier.
, Ponteil-Burles
' HunĂŻĂ©be.
, Gimel.
I Privai.
Boisselier.
PĂ©rical.
Suppligeon
, Giard.
' Lemailrc.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam .
AthĂšnes. . .
Rarcelone.
Berlin. .
I Berne . . .
Bologne.
Bruxelles.
Bucharest.
Budapest
Cambridge
Christiania
Constantinople.
Copenhague. .
Florence
Gand
GĂȘnes
GenĂšve . .
La Ha) e.
Lausanne
Leipzig
LiĂšge.
chez Messieurs :
I Feikema Caarelsen
I el C'V
8eck.
Verdaguer.
Vsher el C'v
' Dames.
Friediander el fils.
' Mayer el Muller.
Schmid Francke.
ianichelli.
Lamertin.
.Mayolezet\udiarte.
' Lebégue et G".
Sotchek et C°.
VIcalay.
Kilian.
Ueighlon, BellelC".
Cammermeyer.
Ollo Keil.
HĂŽst el fils.
Seeber.
Hosle.
Beuf.
Cherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
Belinfanle frÚre».
, Benda.
' Payot el C".
Barth.
\ Brockhaus.
KĆblcr.
i Lorenlz.
, Twielmeyer.
I Desoer.
â ( GnusĂ©.
Kaples .
chez Messieurs :
; Dulau.
Londres: ' Hachetle et G".
' Nuit.
Luxembourg . . V. BUck.
Ruiz et C'V
Madrid ' Romo y Fussel
i Capdeville
F. FĂ©.
Milan.. . ' ^""^ '""'
â ' HĆpli.
Moscou Tasteviu.
Margiueri di Giu<
Pellerano.
. Dyrsen et PfeiiĂŻer.
New-York Stechert.
Lemckeet Buechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker el C''.
Palerme Reber.
Porto MagathaĂšs ei Mouil.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
I Bocca frÚre».
' Loescheret C'*
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordlska Bogbandel.
, Zinserling.
( Wolff.
Bocca frÚre»
) Brero.
Clausen.
' RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolff.
VĂ©rone Urucker.
, Frick.
^''«""^ (GeroldelC-.
Zurich Meyer et Zeller.
Rome.
S'-PĂ©tersbourg .
Turin
l
fABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre .s,3o.) Volume 111-4^; .8ii. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. - ( i" Janvier i85i Ă U Decc.nhio ibfai.) Volume m-4;; 1870. P ix ^& ir-
Tomes 62 à 91. - 1 1«- Janvier 1866 à 5. I)>)ooinb|Î .8bo.) Volurae m-4'ij^ ibbg. Pux ^a tr.
Tomes 92 Ă 121. â ( i" Janvier 1881 Ă Si DĂ©cembre iSgS.) Volume m-4''; 1900. Prix -ia ir-
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SĂANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES :
liĂšres grasses, par M. Cl,\uoe BĂ«rxard. Volunc in-V
i856
A la mĂȘme Libiairie k
s Mémoires de l'Académie des Sciences. < i les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
r 9.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 août 1903.)
CORRESPONDANCE.
Pages.
M. le SkoréTAIRK peiu'ETUEL sifinale quatre
nouveaux Volumes de « rintcniational Ca-
talogue of scienlific literatuie, first annual
issue > -'-I"'
M. G. Baccelli, nommé Correspondant pour
la Section de^ MĂ©decine et Chirurgie,
adresse ses rcmerciments à l'Académie . . . 'l'p
AI. M.-C. Dekhuyzen. â Liquide fixateur iso-
Pai
tonique avec l'eau de mer, pour les objets
dont on ne veut pas Ă©liminer les formations
calcaires
M. L. Belzecki adresse une Note « Sur la
courbe d'Ă©quilibre d'un fil flexible et inex-
tensible, dont les éléments sont sollicités
par les pressions d'un remblai >âą
H^
Vm
Bulletin bibliographiquk.
PAIUS. â IMPRIMERIE G A UTH I E R - V I L L ARS,
Quai des Grands-Augustins, 5d.
Le GĂ©rant : Gauthier -Villars.
«T â âą 1903
SECOND SEMESTUE.
^oa^
â 1
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 10(7 Septembre 1903).
:1
^^ PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMliUR-LlBKAlRE
DES COMPTES RENUDS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
i' Académie se composeiil des extraits des travaux de
Ăźes Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il \ a deux volumes par année.
Article l". âą â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne j)ourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise
le l'our mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Raj)ports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Bap-
J
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savan
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des perso
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de T
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'ui
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires'
tenus de les réduire au nombre de pages requi
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetEi
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondanct
cielle de l'Académie.
Article 3.
I
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre r
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
jeudi Ă I o heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă te
le titre seul duMémoire estinsérédans le Compter
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures ser
autorisées, l'espace occupé par ces figures coin|
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais de
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi
les Instructions demandés par le Gouvernement
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrativ II
un Rapport sur la situation des Comptes rendus n
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du'i
sent RĂšglement.
Le» Savants étrangers à l'Académie qui. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés)
dĂ©poser au SecrĂ©tariat au plus tard le Samedi qui prĂ©cĂšde la sĂ©ance, avant 5'. Autrement la prĂ©sentation sera remise Ă la sĂ©ance »n âą
»rT 1
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 7 SEPTEMBRE 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIOLOGIE ANIMALE. â Ălevage des larves parthĂ©nogĂ©nĂ©tiques d'AstĂ©ries
dues Ă l'aclion de Vaoide carbonique. Note de M. Yves Delage.
" Il y a quelques mois, j'ai eu l'honneur de faire connaßtre à l'Académie
(séance du 20 octobre 1902) le résultat de mes expériences sur l'acide
carbonique comme agent de choix de la parthénogenÚse expérimentale
chez les Astéries. J'avais obtenu, dÚs celte époque, des larves parfaitement
constituées, qui ont vécu 6 semaines, mais qui étaient si peu avancées
qu'elles rappelaient plutĂŽt les larves Auncalaria des Holothuries que les
Bipinnaria, beaucoup plus compliquées, des Astéries. C'étaient, en réalité,
des Bipinnaria arrĂȘtĂ©es au stade de leur dĂ©veloppement oĂč elles n'ont pas
encore de bras.
» Je me suis efforcé, cette année, de conduire le plus loin possible dans
leur développement ces larves parthénogénétiques expérimentales, afin de
déterminer si vraiment elles ont en elles ce qui est nécessaire pour pa-
rachever un dĂ©veloppement normal, comme celles qui proviennent d'Ćufs
fécondés.
» Mes larves de l'année derniÚre étaient restées stalionnaires et avaient
fini par mourir faute d'aliments. Mac Bride a montrĂ© que le mĂȘme phĂ©no-
mĂšne se produit chez les larves Pluteus des Oursins, provenant d'Ćufs
fécondés, et n'a pu les élever qu'en renouvelant chaque jour une fraction
importante de l'eau de mer oĂč elles vivent et la remplaçant par de l'eau
prise loin au large et chargée de cette poussiÚre alimentaire qui abonde
dans le plankton.
» J'ai employĂ© le mĂȘme procĂ©dĂ© et j'ai essayĂ© en outre l'alimentation
artificielle par du vitellus de jaune d'Ćuf et par une culture de Chlorelles.
C. R., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N° 10.) 6o
45o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Le simple renouvellement de l'eau de mer ne donne pas ici, tant s'en
faut, des résultats aussi favorables que pour les Pluteus. Les larves ainsi
traitées sont restées naines, avec des bras rudimentaires, et n'ont pas montré
les premiers rudiments des organes de l'adulte. L'alimentation au moyen
du vitellus ou des Chlorelles a donné, surtout la derniÚre, des résultats
bien meilleurs.
)) L'agitation de l'eau oĂźi vivent les larves, au moyen d'une lame
immergée mise en mouvement par un petit moteur, dont Fabre-Domergue
d'abord, puis Browne, ont fait connaßtre les avantages, s'est montrée, ici
aussi, trÚs utile, sinon au début, au moins pour les stades avancés du
développement.
» L'ombre est aussi trÚs nécessaire, ainsi que l'a montré Mac Bride.
Enfin, je crois pouvoir dire que l'aération de l'eau par injection de bulles
d'air donne de bons résultats, mais mes essais dans cette voie sont trop
récents pour que je puisse me prononcer.
» Malgré tous les soins apportés à cet élevage, le développement se
poursuit avec une grande lenteur, à tel point que mes larves, ùgées aujour-
d'hui de 3 mois, ne sont pas encore métamorphosées. Comme on n'a point
encore fait l'élevage méthodique des larves d'Astéries provenant d'ceufs
fécondés, il est impossible de dire si ces derniÚres se développeraient plus
vite que mes larves parthénogénétiqués.
» Je crois que si le développement naturel est plus rapide que celui de
mes larves, cela doit tenir plutÎt aux conditions défectueuses de l'élevage
en vase clos qu'au remplacement du spermatozoĂŻde par l'acide carbonique.
» Voici maintenant la description rapide de l'évolution de celles de mes
larves qui sont actuellement les plus avancées :
» Le Irailemeiit des Ćufs par l'acide carbonique a eu lieu les 7 et ii juin. Le len-
demain, les larves nagent sous la forme de blastules ciliées. Le surlendemain, elles
sont Ă l'Ă©tat de gaslrules. Le troisiĂšme jour, les vĂ©sicules enlĂ©rocĆles commencent Ă se
former; le cinquiĂšme jour, la larve est complĂšte avec bouche, estomac, intestin, anus
et deux vĂ©sicules entĂ©rocĆles entiĂšrement isolĂ©es, la gauche ouverte au dehors par
l'hydropore.
» A partir de ce moment, l'évolution continue plus lentement.
» A la fin du premier mois, les bras de la Bipinnaria commencent à poindre, les
deux vésicules s'avancent en bas vers l'estomac qu'elles tendent à englober et en haut
dans le lobe frontal.
» A la fin du deuxiÚme mois, les larves ont beaucoup grandi; tous les bras de la
Bipinnaria ont poussĂ© et sont trĂšs longs; les vĂ©sicules entĂ©rocĆles se sont rejointes et
fusionnées dans le lobe frontal; en bas, elles se sont divisées, fournissant chacune une
SĂANCE DU 7 SEPTEMBRE igo3. 45 1
vĂ©sicule splanchnocĆle qui entoure l'estomac, tandis qu'elles-mĂȘmes s'arrĂȘtent un peu
au-dessous de l'orifice Ćsophago-stomacal.
» Vers le milieu du troisiÚme mois, les trois bras à papilles adhésives et la ventouse
ciliée de la Brachiolaria se montrent, ainsi que les cinq lobes de l'appareil aquifÚre,
formĂ©s aux dĂ©pens de la partie infĂ©rieure de l'IiydrocĆle gauche, et cinq spicules, Ă
l'opposé de l'appareil aquifÚre, sur la face droite de l'estomac.
» C'est à ce stade que correspondent les photographies que je mets sous vos yeux
et qui sont dues à l'obligeance et à l'habileté de M. Bull.
« Enfin, aujourd'hui, les larves ùgées de 3 mois révolus approchent du moment de
la métamorphose.
» Les appendices adhésifs de la Brachiolaria sont trÚs développés, trÚs puissants. La
larve, devenue moins agile, se laisse passivement entraĂźner par le courant d'eau et
souvent tombe au fond oĂč elle se fixe pour un certain temps. L'appareil aquifĂšre, bien
développé, montre les cinq tentacules terminaux de l'Astérie, sous la forme d'autant de
protubérances digitiformes, environ deux fois plus longues que larges. Le disque
dorsal de l'Astérie est bien dessiné et dégagé du corps de la Brachiolaria, qu'il sur-
plombe comme un bouclier; son contour est divisé par cinq profondes échancrures en
autant de lobes correspondant aux cinq bras de l'Astérie. Enfin, les spicules se sont
développés en larges plaques ajourées dont cinq, logées dans les cinq lobes du disque,
sont les terminales de la future Astérie, tandis que, plus en dedans, alternant avec les
précédentes, on entrevoit les cinq premiÚres interradiales.
» Ainsi, l'Astérie est dessinée avec tous ses organes essentiels, et il n'y
a pas de doute que ces larves n'aient en elles tout ce qu'il faut pour former
des Astéries normales. Y arriveront-elles? La seule chose qui m'inquiÚte
est que leur nombre, trÚs grand au début de l'expérience, est aujourd'hui
bien réduit par les accidents, les pertes et les tùtonnements de l'élevage;
que ces accidents, ces pertes vont continuer et que les tĂątonnements de
l'élevage vont recommencer au moment du changement de régime aprÚs
la métamorphose.
» L'expérience continue. J'aurai l'honneur d'en soumettre les résultats
à l'Académie. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur la production de glycogĂšnc chez les Cham-
pignons cultivés dans des solutions sucrées peu concentrées. Note de
M. Emile Laurent.
(i La production de réserves hydrocarbonées est liée, chez les Champi-
gnons (glycogĂšne) comme chezlesplantesvasculaires (amidon), Ă une ali-
mentation abondante en substances sucrées ou analogues. Il me paraßt
intéressant de signaler une exception à celte rÚgle; je l'ai constatée à plu-
4^2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
sieurs reprises chez des moisissures qui s'étaient développées l'été dernier
dans des solutions organiques trÚs diluées, additionnées d'oxalate acide de
potassium Ă i pour looo et d'acide chlorhydrique Ă i pour 2000.
» Un certain nombre d'essais faits avec ce dernier corps ont montré que
le fait est exact, tout au moins chez les quatre espĂšces : Mucor racemosiis,
Sclerolinia Lihertiana, Botrytis cineira et Saccharomyces cerevisiĆ.
» \\,\\e.i ont d'abord élé cukivées à i8''-20'' dans la solution nutritive suivante :
eau, iooo''âą'; phosphate d'ammoniaque, i^; phosphate de potassium, iS; sulfate de
magnésium, os,5; sucre candi (trÚs pur), 2.5?.
« Le développement est relativement lent; si l'on prend, avec un fil de platine,
quelques filaments mycéliens et qu'on les plonge dans une goutte de solution iodée, on
les voit se colorer assez fortement en rouge; an microscope, ces filaments apparaissent
pourvus d'importants dépÎts de gljcogÚne.
>i On ol3ser\e la mĂȘme chose avec une goutte du liquida de culture de la levure de
biĂšre. Mais la production de glycogĂšne est encore bien plus abondante quand, Ă la
solution prĂ©citĂ©e, on ajoute i pour 1000, voire mĂȘme i pour 2000 d'acide chlorhy-
drique. La croissance des champignons ne semble pas en ĂȘtre contrariĂ©e; les filaments
mycéliens et le dépÎt de levure sont alors extraordinairement riches en glycogÚne.
L'iode leur communique une coloration trÚs foncée, et l'on voit au microscope les
cellules vraiment bourrées de réserves glycogéniques.
» Le procédé est excellent pour obtenir une forte production de glyco-
gĂšne par les moisissures. Avec la levure de biĂšre, il donne d'aussi bons
résultats que la culture dans des solutions à io-i5 pour 100 de saccha-
rose, que j'ai indiquées autrefois ('), avec cette différence que la produc-
tion cellulaire est moins importante.
» Comment convient-il d'interpréter ce résultat qui, de premier abord,
semble paradoxal?
» La solution minérale employée (phosphate d'ammoniaque et de
potassium, sulfate de magnésium additionné de sucre) convient au déve-
loppement de beaucoup de moisissures. Cependant, elles n'y végÚtent pas
avec la luxuriance qui caractérise ï Aspergilltis niger ensemencé dans le
liquide Raulin. Le mélange n'est pas parfait, c'est-à -dire ne renferme pas
tous les corps sini|iles nécessaires. Je soupçonne aussi que l'assimilation
des matiÚres albuminoides aux dépens du sucre et de l'ammoniaque est
moins rapide que la pénétration de l'aliment hydrocarboné. DÚs lors, la
croissance est relardée, et une quantité de substance sucrée devient dispo-
nible et constitue une réserve de glycogÚne.
(') Annales de l'Institut Pasteur, t. III, 1889, p. 120.
SĂANCE DU 7 SEPTEMBRE igoS. /|53
» Je me suis assuré que cette interprétation est fondée, eu cultivant les
espÚces étudiées dans la solution minérale sucrée additionnée d'extrait de
touraillons (maltopeplone) à 2,5 pour lonn. Toutes se sont développées
beaucoup plus rapidement que dans la solution minérale simplement
sucrée. Par contre, la production de glycogÚne était de beaucoup dimi-
nuĂ©e; mĂȘme les fdaments de Mucor racemnsus se coloraient en jaune par
l'iode. La différence était frappante. »
MEMOIRES PRĂSENTĂS.
M. EugĂšne Ferron adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Ins-
truction publique, un Mémoire intitulé : « Détermination analytique des
divers éléments géométriques de l'anse de panier rigoureuse à n centres,
étant données l'ouverture et la flÚche de la courbe ».
(Commissaires : MM. Maurice Levy, Boussinesq, Léauté.)
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. â Observations de la planĂšte MA (24 aoĂ»t ifjo'i) faites Ă
l'Observatoire de Besançon, avec l'équatorial coudé. Note de M. P. Ciio-
FARDET, prĂ©sentĂ©e par M. LĆwy.
Nombre
Dates. Temps moyen de
1903. Ătoiles. de Besançon. Aa\. ADP. comparaisons,
h m â s III s II!
Août 28 a II. 8.36 +0.52,28 4-4-5,2 12:9
3i b i3. 40.37 -hi.27,88 -1-5.54,6 12:6
Sept. I c 13.41.9 â 1.4>" â 2.10,4 12:9
2 c 1 4 . 59 . 24 â 1 . 5o , 35 -1-2.5,5 12:9
Positions moyennes des Ă©toiles de comparaison pour 1903,0.
Ascension RĂ©duction Distance RĂ©duction
droite au polaire au
Ătoiles. Gr. Catalogues. moyenne. jour. moyenne. jour.
h Ul s s n / ;/ Il
a... 9 Munich, 31572 22.42.22,47 -1-3,47 97.56.45,0 â 24,3
b . . . 9 ; ( Paris 32606
4-Munich, 31496) 22.39.31,71 -1-3,49 9^- 7-'^5,9 â2',, 4
c... 9 .Munich, 3i549 22.41. 20, 3i -t-3,5o 98.19.43,2 â 24,5
454 ACADEMIE DES SCIENCES.
Positions apparentes de la planĂšte.
Ascension Distance
Dates. droite Log. fact. polaire Log. fact.
1903. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe.
Il m s o I If
AoĂ»l 28 22.43.18,22 ĂŻ.ogin 98. 0.2.5,9 o,857â
3i 22. 4i- 3,08 Ăź.2i5â 98.13. 6,1 o,857â
Sepl. 1 22.40.19,70 Ăź.237â 98-'7- 8i3 o,856â
2 22.39.33,46 T.465â 98.21.24,2 o,846â
« Remarques. â Le 3i aoĂ»t, une Ă©toile de 12= grandeur, trĂšs voisine et sur le
mĂȘme parallĂšle que la planĂšte, contrarie un peu les pointĂ©s.
» Le 2 septembre, le ciel étant nébuleux, l'éclat de la planÚte est d'une faiblesse
extrĂȘme. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur une maladie bactĂ©rienne du tabac, le
« chancre « ou « anthracnose ». Note de M. G. Delacroix, présentée par
M. Prillieux.
« Les cultivateurs de tabac et les fonctionnaires préposés à l'inspeclioii
de cette culture connaissent bien une maladie désignée, suivant les loca-
lités, sous les noms à ' anthracnose, noir, charbon, pourriture. Des observa-
teurs trĂšs dignes de foi l'observent depuis 3o ans au moins, sans qu'elle
ait fait, Ă ma connaissance du moins, l'objet d'aucune recherche scientifique.
Elle a été généralement confondue avec cette affection mal définie, due
sans doute à diverses causes, la rouille. Cependant, quand on suit le déve-
loppement de la maladie que j'ai en vue, on observe des symptĂŽmes bien
précis permettant de la caractériser.
» Les premiÚres apparences du mal se montrent généralement vers la fin de juillet,
peut-ĂȘtre un peu plus tĂŽt dans les rĂ©gions plus mĂ©ridionales de la France (Lot, par
exemple), alors que les pieds de tabac repiqués ont atteint de o",2 à o°',3. Sur la tige
et sur la nervure principale des feuilles moyennes prennent alors naissance des taches
oblongues, oĂč le tissu se dĂ©prime irrĂ©guliĂšrement, oĂč la surface est comme un peu
bosselée. La coloration de ces taches, à peine modifiée au début, vire bientÎt vers le
jaune, puis vers le brun fauve, pour prendre ensuite une teinte souvent un peu noi-
rĂątre et livide. La tache s'Ă©tend en surface, se creuse dans sa partie centrale, et, de
mĂȘme aussi, l'extension en longueur est parfois considĂ©rable. Des taches trĂšs Ă©troites,
ayant à peine o<^'»,5 de largeur, peuvent occuper sur la lige, dans la direction de l'axe,
une dimension de o",! et plus. Lorsque de telles taches arrivent Ă rencontrer l'inser-
tion d'une feuille, elles bifurquent le plus souvent et gagnent la nervure principale.
SĂANCE DU 7 SEPTEMBRE igoS. 4^5
Mais, comme je viens de le dire, les nervures peuvent ĂȘtre envahies isolĂ©ment et pri-
mitivement.
» Les taches ùgées, sur tiges et nervures, se décolorent un peu avec l'ùge au moins
dans leurs parties centrales qui se dessĂšchent et blanchissent. Dans les parties super-
ficielles de la tache, les cellules mortes ont perdu leur contenu brun qui est remplacé
progressivement par de l'air. A ce moment, le centre déprimé se déchire irréguliÚre-
ment mĂȘme dans la profondeur des tissus, ce qui a fait supposer Ă tort l'action d'un
insecte.
» Le bord delĂ tache est maintenant occupĂ© par une marge brune proĂ©minente, oĂč
l'examen au microscope ne permet pas de trouver la trace d'une production subéreuse.
DÚs lors, la lésion, qui ne montre aucune tendance à la cicatrisation, est devenue un
véritable chancre.
» Au début, le parenchyme cortical est seul intéressé; le tissu s'y voit coloré en
brun intense sur une coupe Ă l'Ćil nu; au microscope les tissus montrent cette teinte
brune plus ou moins marquée, aussi bien sur la membrane que le contenu cellulaire,
oĂč le protoplasma, les leucites chlorophylliens, le noyau forment une masse coagulĂ©e
brunùtre, autour de laquelle fourmillent de nombreuses bactéries visiblement mobiles.
Un peu plus lard, la lésion gagnant en profondeur, le cylindre central et la moelle
dans la tige, les faisceaux, et le parenchyme dans la nervure sont attaqués à leur tour
et prĂ©sentent les mĂȘmes lĂ©sions. Le noyau volumineux des grandes cellules du paren-
chyme, de la moelle et de la nervure, conserve ici assez longtemps son apparence, et
les cavités cellulaires, riches en suc, montrent encore plus de bactéries que le paren-
chyme cortical.
» La tige et les nervures qui portent de ces chancres profonds conservent une rigi-
dité faible; l'action du vent suffit jjour les briser.
» Les nervures secondaires sont souvent envahies, comme la nervure primaire;
Félendue de la tache est simplement proportionnée à la dimension de la nervure. Le
limbe de la feuille prĂ©sente Ă©galement des lĂ©sions, qui peuvent ĂȘtre de deux sorles.
» L'infection peut se propager au limbe et, dans ce cas, c'est dans le voisinage
immédiat de la nervure atteinte que le mal débute. Le limbe attaqué se colore, sur
une ligne étroite et à bord irrégulier, en jaune bien net, puis en brun et cette colora-
tion gagne souvent, en se répartissant trÚs irréguliÚrement en taches de formes et de
dimensions variées, toute la partie verte comprise entre les deux nervures secondaires,
Ă moins qu'une pĂ©riode franchement sĂšche et chaude ne vienne arrĂȘter le dĂ©veloppe-
ment du mal. Le limbe envahi montre les altérations des nervures avec des bactéries
dans les cellules. D'un autre cÎté, lorsque la portion atteinte de la nervure principale
se trouve comprise entre deux nervures secondaires successives Ă©galement envahies,
et si le limbe circonscrit est resté intact, la croissance qui reste normale pour cette
portion de limbe est au moins retardĂ©e, sinon abolie dans les nervures. D'oĂč la pro-
duction de boursouflures, de cloques dans le limbe resté sain : c'est une lésion de
nature mécanique.
» La maladie du chancre, qui s'est montrée cette année, en France, dans
des régions fort éloignées entre elles, en Meurthe-et-Moselle, en Dor-
456 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dogne, dans le Lot, amÚne l'inutilisation des feuilles atteintes. Le dégùt a
atteint parfois le cinquiÚme de la récolte supposée.
» Les infections que j'ai faites m'ont montré la nature bactérienne de la
maladie. Je proposerai de nommer la bactĂ©rie qui la prodiiil Bacillus Ćrii-
ginosus, Ă cause de la coloration qu'elle imprime Ă certains milieux de cul-
ture. Je la crois non décrite. Son élude et celle de quelques particularités
relatives à la maladie feront l'objet d'une Communication ultérieure. »
M. Stodolkiewitz adresse une Note « Sur un mode d'intégration des
équations différentielles partielles du premier ordre ».
La séance est levée à [\ heures.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 17 août igoS.
Le PachyĆna de Vaugirard, par Marcellin Boule. {MĂ©moires de la Soc. gĂ©olo-
gique de France: Paléontologie, Mém. 11° 28.) Paris, 1908; i fasc. in-S».
Observations sur les cours d'eau et la plaie centralisées pendant l'année 1901 par
le Service hydrométrique du bassin de la Seine. Résumé, par M. Edmond Maillet,
sous la direction de MM. Salva et F. Launay. Ponts et Chaussées : Service liydromé-
trique du bassin de la Seine; texte, i fasc. in-8°; atlas, i fasc. in-f°.
Note sur la formation du systÚme solaire, par M. Auric. Montélimar, Astier et
Niel, 1894; I fasc. in-8°.
Annales des Ponts et Chaussées; 73" année, 8" série, l. IX, igoS, 1" trimestre.
I" Partie : MĂ©moires et documents relatifs Ă l'art des constructions et au service
de l'ingénieur. Paris, E. Bernard; i vol. in-8°.
{A suivre.)
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Granls-Augustins, n° 55.
Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le iJ/,««;^./... Ils forment à la fin d« l'.nnA» ^
blés rune par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs Terminent cßaqu volume ,-\'"'' '""'°- '''"''
part du i" Janvier. -m , leumneni enaque volume. L abonnement est annuel
Le prix r/e l'abonnemeni est fixe ainsi qu'il suit :
Pa^s : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
'e/'s
chei Messieurs :
'â n Ferrsn frĂšres.
1 Chaix.
er ( Jourdan.
(Ruff.
iens Courtin-Hecquet.
Germain etGrasiin
Gastineau.
â onne ... JĂ©rĂŽme.
inçon Régnier.
/ Feret.
deaux Laurens.
I Muller (G.).
rges Renaud.
I Derrien.
\ F. Robert.
Oblin.
' Uzel frĂšres.
Ăź Jouau.
mbéry Pernn.
.A- ( Henry.
'bourg â "
( Marguerie.
Juliot.
ISouy.
I Nourry.
"â Ratel.
(Rey.
jj j Lauverjat.
I Degez.
Drevet.
Gratier et C".
lochelle Foucher.
â avre j Bourdignon.
( Dombre.
Thorez.
Quarré.
Lorient.
Montpellier .
Moulins .. ..
Nantes
mont-Ferr.
loble .
chez Messieurs :
I Raumal.
I M"" Texier.
Bernoux et Cumin
Georg.
f-yon < Effantin.
I Savy.
1 Vitte.
Marseille RuĂąt.
) Valat.
( Coulet et fils.
Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
( Guist'liau.
\ Veloppé.
j Barma.
i Appy.
NĂźmes Thibaud.
Orléans Loddé.
^ .. . 1 Blanchier.
Poitiers , . .
( LĂ©vrier.
Rennes Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M"-)
Langlois.
Lestringant.
S'-Ă tienne Chevalier.
( Ponteil-Burles.
I KumĂšbe.
i Gimet.
( PrivĂąt.
, Boisselier.
Tours j PĂ©ricat.
I Suppligeon.
I Giard.
( Lemaltre.
Nice .
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam.
AthĂšnes. . .
Barcelone. .
Berlin.
Berne . . .
Bologne .
Bruxelles.
Bucharest.
Rouen.
S'-Ătie
Toulon. .
Toulouse
Tours... .
Vatenciennes.
Budapest
Cambridge
Christiania
Constantinople.
Copenhague ... .
Florence
Gand
GĂšnes
GenĂšve '
(
La Haye
Lausanne
Leipzig..
LiĂšge.
chez Messieurs :
( Feikema Caarelsen
' et C'«.
Beck.
Verdaguer.
Asher et C'V
Dames.
I Friedlander et fils.
I Mayer et Muller.
Schmid Francke.
Zanichelli.
iLamertin.
MayolezetAudiarte.
Lebégue et C'*.
1 Sotchek et C°.
' Alcalay.
Kilian.
Deighton, BelletC-
Cammermeyer.
Otto Keil.
Host et fils.
Seeber.
Hoste.
Beuf.
Cherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
Bel in fan te frĂšres.
Benda.
Payot et C".
Barth.
Brockhaus.
KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
Gnusé.
chez Messieurs :
, . [ Dulau.
t^onares . 1 ., ,
j Hachette et Cv
'Nutt.
Luxembourg.... V. BQck.
/ Ruiz et C".
Madrid ) Romo y Fussel.
) Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan i Bocca frÚre».
/ HĆpli.
^O'cou Tastevin.
Naples ( Marghicri di Gm».
( Pellerano.
j Dyrsen et Pfeiffer.
New-York Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C'v
Palerme Reber.
fo''to Magalhaés et Munir.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome I ^°"« '"â â "âą
I Loescheret C".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordisln Boriiandol.
j Zinserling.
( Wolff.
Bocca frĂšres.
Brero.
\ Clausen.
[ RosenbergeiSellier.
Varsovie Gebethner et WolS.
VĂ©rone Drucker.
... ( Frick.
Vienne ! â
j Gerold et C.
ZUrich. Meyer et Zeller.
S'-PĂ©tersbourg .
Turin .
ABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t i8:35 Ă 3i DĂ©cembre i85').) Volume 10-4"; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â (i" Janvier i83i Ă 3i DĂ©cembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix. . ............ 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i»'" Jauvier 1866 Ă 3i DĂ©cembre 1880.} Volume in-4°; 1S89. Prix .'.'.'.. 25 fr.'
Tomes 92 Ă 121. â ( i" Janvier 1S81 Ă 3i DĂ©cembre 1895.) Volume 111-4°; 1900- Prix '. .'. 25 fr.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
ne I. â MĂ©m3iresur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par M\I. A. Derbes et A -J -J Solier
T^^r.'rU'''' '^n;^u'^'l\7o^/Rj^vL'n"'' v.r''^"/-'' '' ""' '%'''^''i '^'i'"' I' ' ''5''«'"''I^'^ dans'les pl.enomÚnes digestifs, particulicrement dans la digestion des
.res yrassCs, par M. Llvude LSernard. Voluiic in-4", avec 02 planches: i.^jb d 7 i 25 fr
- MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
n.cmc Liliairie les Kémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences
N'' 10.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 7 septembre 1903.)
MĂMOlllES ET COMMUlXIGAnOJVS
DES MEMBHHS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages. I , Pages.
M. Yves Delage. â Ăleva^'edes larves par- i M. Emile Laurent. â Sur la production de
lliénogénétiqueà d'Astéries dues à l'action glycogÚne^chez les Champignons euUivés
de l'acide carbonique U'J 1 dans des solutions sucrées peu concentrées. 4^'
MĂMOIRES PRĂSENTĂS.
M. EugÚne Ferron adresse un Mémoire in- | rigoureuse à n centres, étant données
titulé : « Détermination analytique des I l'ouverture et la lléclic de la courbe »... 453
éléments géométriques de l'anse de panier I
CORRESPONDANCE.
,M. P. CiiOFARDET. â Observations de la
planÚte AL\ {34 août lyno), faites à l'ob-
servatoire de Besançon 4^3
M. G. Delacroix. â Sur une maladie bac-
térienne du tabac, le chancre ou anlhrac- I
Bulletin bibliograpimouk ^"^
nose 43^
M. Stodolkiewhz adresse une Note « Sur
un piode d'intégration des équations dif-
férentielles partielles du premier ordre ». 45'J
PA.IUS. â IMPKlMlilUE liAUTIItKK-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant : (lAUTHIER -ViLLARS.
OCT \t mz 1903
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES,
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 11 (14 Septembre 1903).
i
PARIS,
GAUTHIEK-VILLARS, IMPRIMEUK-LIBKAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"^. â impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
nu plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernemenl sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 piÚges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
ont imprimés dans les Comptes r endus , mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance p
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à C Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personn
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires se
tenus de les réduire au nombre de pages requis
Membre qui lait la présentation est toujours nomnr
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExtr
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f(
pour les articles ordinaires de la correspondance o
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre remi
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă tem
le titre seul du Mémoire est inséré da ns le Compte ren
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,,
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures serai»
autorisées, l'espace occupé par ces figures compt
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des i
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative!
un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d<
déposer au Secrétariat aii plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant S"-. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva
OCT 16 1903
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂATsCE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1905,
PRĂSIDĂE PAR M. BOUOUEĂŻ DE LA GRYE.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
SPECTROSCOPIE. â SĂčnplicilĂ© des spectres de la lumiĂšre cathodique
dans les gaz azotés et carbonés. Noie de M. H. Deslaxdres.
« Importance de la lumiĂšre cathodique. â La lumiĂšre cathodique (ou
négative) est la kiniiÚre spéciale qui entoure, ainsi qu'une gaine, le pÎle
négatif, dans riiiumination électrique des gaz raréfiés; elle se distingue,
par la couleur et le spectre, des autres parties de l'Ă©tincelle qui forment la
lumiĂšre dite du pĂŽle positif. Lorsque la pression diminue, la gaine catho-
dique s'Ă©largit; et, aux pressions trĂšs basses, elle envahit le tube avide tout
entier. A son contact, le verre devient phosphorescent, et c'est alors que
les rayons spéciaux issus de la cathode, dits rayons cathodiques, appa-
raissent avec netteté. Ils donnent une tache brillante sur le verre; de
plus, ils illuminent faiblement le gaz sur leur passage, l.i couleur et le
spectre Ă©tant Ă peu prĂšs les mĂȘmes qu'avec la gaine cathodique aux pres-
sions plus hautes.
» La lumiÚre cathodique est intéressante comme due à l'action des
rayons cathodiques sur le gaz, et aussi comme Ă©tant la seule lumiĂšre
connue des gaz aux trĂšs basses pressions. A ce point de vue, elle doit fixer
l'attention des astronomes qui rencontreut des gaz trÚs raréfiés dans l'at-
mosphÚre du Soleil, les comÚtes et les nébuleuses.
» RĂ©sumĂ© des observations. â J'ai cherchĂ© autrefois dĂ©jĂ la lumiĂšre
cathodique dans l'air et l'azote ('), et j'ai relevé avec soin son spectre spé-
cial, qui est un spectre de bandes. MĂȘme j'ai annoncĂ© que la bande la
(') Spectre du pÎle négatif de l'azote. Loi générale de répartition des raies dans
les spectres de bandes {Comptes rendus, t. CIII, i886, p. 87 5).
C. R., igoS, 2° Semestre. (T. CXXXVII, N° 11 ) 6l
458 ACADĂMIE DES SCIENCES.
plus forte (). 391) devait exister intense dans l'aurore boréale terrestre; sa
présence a été reconnue plus tard par Paulsen.
» Or j'ai fait rĂ©cemment la mĂȘme recherche sur les gaz carbonĂ©s (com-
posés oxygénés et hydrogénés). La comÚte brillante de cette année, qui
montre si nettement les bandes du carbone (') avait ramené mon attention
vers ces gaz dont j'ai relevé le premier en 1888 les bandes ultra-violettes,
mais dans la partie positive seulement. Il lestait Ă reconnaĂźtre la lumiĂšre
cathodique, au moins dans la région ulti'a-violette.
» Les gaz étudiés (oxyde de carbone, acide carbonique et acétylÚne pur
aimablement fourni par M. Moissan) ont été illuminés dans des tubes
spectraux, à partie capillaire et à électrodes d'aluminium, fermés par une
lame de quartz. Poui- chaque gaz, on a fait deux Ă©preuves distinctes :
a. Une épreuve qui offre juxtaposés les spectres de la partie capillaire
et delà gaine négative, la pression du gaz étant voisine de ^l""" ß ^- Une
épreuve qui présente juxtaposés deux spectres de la partie capillaire,
obtenus l'un à la pression de S"""", l'autre à une pression inférieure à ^ de
millimĂštre. La comparaison des deux spectres sur chaque Ă©preuve fait res-
sortir les raies et bandes propres Ă la lumiĂšre cathodique.
» Dans la partie lumineuse déjà reconnue et dans la premiÚie moitié de
la région ultra-violette (de "k l\oo à \ 3oo), la lumiÚre cathodique ou négative
offre Ă peuples le mĂȘme spectre que la lumiĂšre positive; mais, dans la
seconde moitié du spectre ultra-violet (de A 3oo à a 200), elle présente un
spectre spécial caractéristique, qui est un spectre de bandes nouveau et
s'ajoute aux cinq spectres de bandes liu carbone déjà connus. Ce spectre
nouveau est surtout net et intense avec les composés oxygénés; avec les
composés hydrogénés, l'hydrogÚne et le spectre continu intense qu'il émet
dans celte rĂ©gion sont une gĂȘne sĂ©rieuse.
⠻ Cependant ce sj)ectre est situé trojj loin dans l'ultra-violet pour avoir
un intĂ©rĂȘt astronomique; s'il est Ă©mis par les comĂštes, il est arrĂȘtĂ© par
l'atmosphĂšre terrestre. Mai» il a par lui-mĂȘme une importance rĂ©elle.
» La case 1 de la planche ci-contre donne une vue d'ensemble du spectre
nouveau; au-dessous (case II) est le spectre du j)Ăčle posilit dĂ©jĂ dĂ©crit et
publiĂ© en 1888, et qui offre dans la mĂȘme rĂ©gion deux spectres de bandes
distincts. D'autre part, les longueurs d'onde et nombres de vibrations des
( ' ) Spectre de bandes des composés hydrogénés et oxygénés du carbone [Comptes
rendus, l.CW, 1888, p.8!t2), elObser\'ations spectrales de la comĂšte IJorrelly (igoSc)
(^Comptes rendus, niĂȘiae Tome, p. 3()3).
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Oh CL, c3 ca
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4Go
ACADEMIE DES SCIENCES.
lĂȘtes des nouvelles bandes ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s par comparaison avec le
spectre dn fer de Kayser et Runge. Le Tableau suivant résume les
mesures (' ) :
Inlensité
(lo Ă©tant la
plus forte).
4....
I.ongurur d'onde
ramenée au vide
);
2190,31
2800, 36
3,325,93
4 2353,23
8 2420, 29
^^ 2446,69
4
24/5, 10
3 25o5,39
5 25oi , 20
G 25-8,89
i 4 2607,95
f 4 2639,63
[ 2 2694,80
I 3 2723,06
1 2753,65
1 2786,51
\ 10 2883,86
) 10 2897,11
Nombi-es de vibrations
ramenés au vide
N.
4565i ,4
43473,4
42995,5
42496,5
4i3i8,8
40872,9
4o4o3,6
39915,0
39198,1
38784,6
38344,8
37884,6
37108,7
36723,5
363i5,5
35887,1
34675,3
345 16, 8
Dispersion
cmplo^'Ă©e.
I qu.
2 sp.
2 sp.
2 sp.
2 sp.
2 sp.
2 sp.
I sp.
2 sp.
2 sp.
I sp.
I sp.
I sp.
I sp.
I sp.
I sp.
2 sp.
2 sp.
» Les seize premiÚres bandes du Tableau sont toutes semblables et
tournées vers le rouge; mais les deux derniÚres, trÚs intenses, qui sont
dégradées dans les deux sens, et ont une structure différente, d'ailleurs
trĂšs curieuse (^), doivent ĂȘtre mises Ă part. Tl sera question seulement des
premiĂšres bandes dans ce qui va suivre.
» Ces recherches expérimentales ont été faites avec le concours de
(') Pour avoir toutes les bandes, faibles et fortes, on a dĂ» employer trois spectro-
graphes de transparence et de dispersion diflérenles, comprenant successivement un
prisme de quartz, un et deux prismes de spath dislande. La derniĂšre colonne indique,
pour chaque raie, le prisme employé. Avec deux prismes de spath, les longueurs
d'onde sont mesurées à moins de o\io.
(') Ces deux derniÚres bandes, dont l'aspect rappelle les raies II et K des protubé-
rances photographiées au bord solaire extéiieur, ont été vues seulement avec les
composĂ©s oxygĂ©nĂ©s du carbone. Peut-ĂȘtre sont-elles dues Ă l'oxygĂšne ; on n'a fait
aucune recherche spéciale pour reconnaßtre leur origine.
SĂANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. 461
deux assistanfs, M. d'Azambuja et M. Kannapell, qui m'ont aidé, le pre-
mier dans les observations spectrales, et le second dans les calculs.
» PropriĂ©tĂ©s de la lumiĂšre cathodique. â Les bandes prĂ©cĂ©dentes forment
lin spectre bien net et distinct; car elles obéissent aux lois générales sui-
vantes que j'ai posées de i885 à 1888 et qui caractérisent le spectre de
bandes dĂ» Ă un mĂȘme corps : le spectre est formĂ© par la rĂ©pĂ©tition de
groupements de raies semblables tels que raies simples ou doublets, tri-
plets, ..., octtiplets, etc., et la rĂ©pĂ©tition, reprĂ©sentable par une Table Ă
trois entrées, est réglée par une fonction de trois paramÚtres m, n, p et de
la forme N =:/(«-/;2) x ot= -1- B/i- + ç(p^); N étant le nombre de vibra-
lions, m, n, p les nombres entiers successifs, B une constante, / et ç des
fonctions qui peuvent ĂȘtre quelconques.
» En effet, les arĂȘtes des bandes peuvent ĂȘtre groupĂ©es en sĂ©ries arith-
métiques égales, de la façon suivante :
SĂ©rie I.
SĂ©rie II.
SĂ©rie III.
SĂ©rie IV.
N
N
IN
N
observés.
Intervalles.
observés.
Intervalles.
observés.
Intervalles.
observés. Intervalles.
4565 I 4
21780
434734
2i546
4i3i88
21 207
4299,55
21226
391981
20893
408729
2o883
424965
20929
371087
387846
367235
2061 1
4o4o36
383448
363 r 55
20588
20293
399100
2o3o4
378846
'9975
358S7I
» A de faibles différences prÚs, les intervalles, dans chaque série, sont
en progression arithmétique, et les quatre séries sont superposables. Les
nombres de vibrations sont disposés de maniÚre que les intervalles égaux
des sĂ©ries sont sur une mĂȘme ligne horizontale.
» Les paramĂštres n ai p qui fournissent les arĂȘtes des bandes ont, dans
ce spectre, le premier huit valeurs différentes et le second quatre seule-
ment. Mais le paramĂštre /n, qui donne les raies d'une mĂȘme bande, a un
nombre plus grand de valeurs (de o Ă 3o ou 4o).
/,(Ă2 ACADĂMIE DES SCTEXCES.
)) Toutes les bandes du spectre sont en effet semblables, et formées de
raies dont les intervalles successifs sont en progression arithmétique. La
case III montre une de ces bandes résolue en raies fines et reprcsentable
tout entiĂšre par la formule
N = 4i3i865 â 0,0091 3/190(4 m 4- 3y.
Les écarts entre les nombres observés et calculés sont tous inférieurs à la
raison, et l'Ă©cart moyen quadratique a la valeur o,i47 qui correspond Ă
l'erreur de pointé.
» Mais le point capital, sur lequel je veux insister, est que les bandes
n'offrent qu'une seule série arithmétique, alors que, dans les cinq spectres
de bandes connus du carbone, observés au pÎle positif, le nombre des
séries est plus grand. Ainsi, le spectre de droite de la case II a des bandes
formĂ©es de deux sĂ©ries arithmĂ©tiques enchevĂȘtrĂ©es (voir le dessin des
Comptes rendus, l. CVI, 1888, p. 842) et les autres spectres du carbone
ont des bandes encore plus complexes. Autrement dit, le spectre du pĂŽle
négatif est formé par la répétition de raies simples, alors que les cinq
autres spectres de bandes du carbone observés au pÎle positif sont formés
par la répétition de doublets ou de groupements plus compliqués.
» Ces différences sont curieuses; or elles se retrouvent aussi avec le gaz
azote, qui a, comme on sait, un spectre de bandes spécial au pÎle négatif
et trois spectres de bandes distincts au pĂŽle positif. Le spectre de bandes
néc^atif est formé par la répétition de raies simples, alors que les trois
positifs prĂ©sentent au moins des triplets, l'un d'eux mĂȘme, le plus rĂ©fran-
gible, étant formé par des octuplets. Une bande négative de l'azote
(1391,45, N2554) est représentée, résolue en raies fines, dans la case IV
delĂ Planche, au-dessous de la bande nĂ©gative du carbone; elle offre Ă
premiÚre vue une .seule série arithmétique et est trÚs semblable à la bande
du carbone (').
» En résume, flans les gaz de l'azote et du carbone, la lumiÚre cathodique
a une simplicité remarquable, et cette propriété, qui est probablement
gĂ©nĂ©rale, devra ĂȘtre recherchĂ©e dans les autres gaz.
)) On peut chercher à pénétrer la nature intime du phénomÚne et pré-
(') Les fleiiK bandes difTÚrenl en ce sens qu'elles sont l'une tournée vers le rouge
et l'autre vers le violet; mais elles ont Ă peu prĂšs la mĂȘme raison et prĂ©sentent cha-
cune, Ă la mĂȘme distance de la tĂšte, un espace obscur, oĂč les raies sont Ă peine per-
ceptibles.
SĂANCE DU l4 SEPTEMBRE igo^. 463
senler le résultat d'une maniÚre plus saisissante, mais en s'appuyant un
peu sur l'hypothÚse. J'ai déjà développé en 1890 les raisons qui font
dépendre de la structure ou de la formule chimique du gaz illuminé, le
nombre et le groupement des raies dont la répétition forme les spectres
de bandes. Or les nombreux spectres du carbone et de l'azote énumérés
plus haut sont dus à des états allotropiques différents des corps simples
ou à des combinaisons avec les éléments de l'eau. Dans ces conditions, les
spectres du pÎle positil, formés par la répétition de raies multiples, cor-
respondent à de véritables molécules ayant plusieurs atomes; les spectres
négatifs, au contraire, sont dus à un atome unique; aussi peut-on dire :
Lorsque le rayonnement cathodique qui, Ă©tant faible, ionise les gaz, est assez-
fort pour les illuminer et donner un spectre de bandes, il les décompose en leurs
éléments chimiques les plus simples.
» Lorsque l'étincelle électrique est plu;:, nourrie, le spectre de bandes
disparaĂźt, comme on sait, et fait place Ă un spectre de lignes (qui est
d'ailleurs le seul spectre donné par certains gaz). Cette troisiÚme phase,
caractérisée par l'action du champ magnétique sur les raies, sera examinée
ultérieurement. »
CHIMIE MINĂRALE. â Action d'une trace d'eau sur la dĂ©composition
des hydrures alcalins par l'acétylÚne. Note de M. He\ki 3Ioissa.v.
« En étudiant l'action de l'acide carbonique sur les hvdrures alcalins,
nous avons démontré que, si cet acide carbonique est séché avec un trÚs
grand soin, il ne réagit pas à la température ordinaire sur les hydrures, et
que, au contraire, s'il renferme une petite quantité de vapeur d'eau cor-
respondant 'a la tension de la glace Ă â 75°, la combinaison se fait instan-
tanément avec production d'un formiate ('). Nous avons étendu ces
recherches à une autre réaction, celle de l'acétylÚne sur les hydrures alca-
lins, réaction que nous avons indiquée précédemment (-).
» Nous axons démontré que, ii la température ordinaire, sous pression
(') H. MoissAN, Ălude de la combinaison de l'acide carboniijue et de l'hydrure
de potassium {Comptes rendus, l. CXXXVI, igoS, p. 728).
(^) H. MoisSAN, Préparation des carbures et des acétylures acétyléui<jues par
l'action du gaz acétylÚne sur les hydrures alcalins et alcalino-terreux {Comptes
rendus, t. CXXXVI, 1908, p. 1022).
464 ACADĂMIE DES SCIENCES.
réduite, le gaz acélylÚne réagissait sur les hyilrures avec dégagement d'hy-
drogÚne et formation d'acélyline accly léniqiie
2RH-(- 2C-H-=C-R-,C-H-+H^
» Si l'on fait arriver le gaz acétylÚne sur l'hydrure de potassium ou l'hy-
drure de sodium à la pression ordinaire, la réaction est assez violente, et,
en mĂȘme temps qu'il se dĂ©gage de l'hydrogĂšne, la surface de l'hydrure
devient noire, charbone, et parfois mĂȘme il se produit une lĂ©gĂšre incan-
descence. Le dégagement de chaleur est en effet trÚs grand, et nous nous
proposons, par la suite, de le déterminer au moyen du calorimÚtre.
» Le gaz acétylÚne employé dans l'expérience précédente avait été des-
séché simplement au moyen d'un tube en U rempli de fragments de potasse.
Au contraire, si le gaz acétylÚne est parfaitement desséché, le résultat de
l'expérience est tout autre.
» Le gaz acétylÚne, préparé par décomposition du carbure de calcium
pur au contact d'un grand excÚs d'eau bouillie, a été desséché tout d'abord
par de la potasse, puis conservĂ© pendant deux jours, dans une cloche Ă
robinet en présence de potasse refondue avec soin au creuset d'argent.
Cette cloche est réunie par un tube de plomb avec un premier tube dessic-
cateur reni|jli de bùtons d'acide métaphosphorique vitreux auquel fait suite
le tube à hydrure alcalin; les joints ont été faits à la gomme laque, et tout
l'appareil, séché complÚtement, ainsi que nous l'avons établi dans nos
précédentes expériences.
» Le vide a Ă©tĂ© maintenu dans cet appareil au moyen d'un trompe Ă
mercure, et, aprĂšs 48 heures, en tournant lentement le robinet de la petite
cloche de verre contenant l'acétylÚne, on laissait arriver ce gaz au contact
de l'hydrure de potassium.
» En soulevant plus ou moins la cloche qui contient le gaz acétylÚne, on
produit dans le tube Ă hydrure une tension qui peut ĂȘtre mesurĂ©e.
» On étire ensuite et l'on soude l'extrémité effilée de ce tube ; un volume
déterminé de gaz acétylÚne sec se trouve au contact de l'hydrure. Aucune
réaction ne se produit à la température ordinaire. On refroidit peu à peu
une extrémité du tube dans de l'oxygÚne liquide. Le gaz acélylÚne se
condense aussitĂŽt sous forme d'une neige blanche; on retire le tube du
vase qui contient l'oxygÚne liquide; l'acétylÚne reprend l'état gazeux,
revient plus ou moins rapidement à la température ordinaire, sans produire
aucune réaction.
» On porte ensuite ce tube scellé dans un bain d'eau dont on élÚve trÚs
SĂANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. /,65
lentement la lempératuro. On remnrqiie alors qu'une réaction vive se pro-
duit, avec incandescence et mise en liberté de carbone qui noircit l'hydrurc.
à la température de -+- 42". L'expérience a été répétée plusieurs fois et a
toujours donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats. Entre â 80° et + l\i", rhvdrnre
n'exerce aucune réaction sur le gaz acétylÚne sec.
)) Nous préparons maintenant un tube scellé renfermant i'hydrure et l'acé-
tylÚne, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, et nous disposons
au préalable dans ce tube de verre une petite ampoule contenant quel-
ques milligrammes d'eau et un peu de mercure qui n'agira que par son
poids. L'ampoule restant fermée, nous vérifions une fois de plus que le gaz
acétylÚne sec n'a pas d'action sur I'hydrure de potassium. Nous refroidis-
sons l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du tube Ă â Go" et nous brisons l'ampoule. On
laisse alors le tube se réchauffer lentement et, i ou 1 miiuttes plus tard,
une réaction vive se produit en un point de I'hydrure avec mise en liberté
de carbone, puis la décomposition s'étend rapidement à toute la surface
du corps solide.
» Dans cette expérience on voit donc la réaction partir (Vun point
déterminé, puis se propager rapidement de proche en proche et gagner
la totalité de I'hydrure.
» Ces expériences ont été variées de Ijien des façons et nous ont sans
cesse donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats. En plaçant, par exemple, entre le tube Ă
hydrure et la trompe à mercure, un tube en caoutchouc qui avait été des-
séché au préalable par un courant d'air sec, on remarque que le gaz acé-
tylÚne qui a traversé le tube en caoutchouc réagit toujours sur I'hydrure de
potassium à la température ordinaire. Cela tient à ce que la dessiccation du
caoutchouc est illusoire et que ce corps renferme des quantités variables
d'humidité.
» Dans une autre expérience, faite avec un tube scellé, contenant de
l'acétylÚne sec, de I'hydrure de potassium et une ampoule renfermant
3âąe d'eau, nous avons remarquĂ© le phĂ©nomĂšne suivant : on a cassĂ© l'am-
poule lorsque le bas du tube Ă©tait Ă â 80", mais par suite du mouvement
imprimé au tube, une petite quantité d'hydrure était tombée à la partie
infĂ©rieure, au contact des 3âą^ de glace. Nous avons laissĂ© ensuite s'Ă©lever
lentement la température et nous avons été trÚs surpris de voir qu'aucune
réaction ne se déclarait entre le gaz acétylÚne. et I'hydrure de potassium.
L'hydrure avait gardé sa couleur blanche, aucun dégagement fie chaleur
ne s'était produit; mais lorsque, aprÚs quelques heures, nous avons agité
le tube et que les fragments de verre de l'ampoule sont venus Ă©rafier la
C. R., 1903, :âą Semestre. (T. CXXXVII, N" 11) (ili
466 ACADĂMIE DES SCIENCES.
surface de l'hvdrure alcalin, une réaction vive s'est déclarée dans toute la
masse, accompagnĂ©e mĂȘme d'une incandescence.
)i L'explication de cette expĂ©rience est des plus simples. Au fur et Ă
mesure que la température de la glace s'était élevée, la vapeur d'eau avait
été absorbée par l'hvdrure tpmbé au fond du tube, de telle sorte qu'il
s'était formé de la potasse à peine hvdralée. La tension de vapeur de ce
nouveau composé avait été suffisante pour produire à la surface de 1 hy-
drure une couche uniforme d'acétylure acétylénique tellement mince
qu'aucun point de l'hydrure n'avait atteint la température de -\-[\i°.
» Mais aussitÎt que les fragments de verre avaient déchiré cette couche
protectrice, la trace d'eau que renfermait l'acétylÚne avait déterminé la
transformation complĂšte de l'hydrure.
» Nous avons cité cette expérience parce qu'elle démontre bien l'in-
fluence de l'état phvsique des corps dans les réactions et qu'elle fait com-
prendre aussi la délicatesse de ces recherches.
» Conclusions. â Ces nouvelles expĂ©riences Ă©tablissent donc quelle
peut ĂȘtre l'action d'une trace d'eau sur une rĂ©action chimique. Elles sont
comparables à celles que nous avons décrites précédemment à propos de
la svnlhĂšse des formiates au moyen de l'acide carbonique et des hvdrures.
)> Le gaz acétylÚne sec ne réagit sur l'hydrure de potassium qu'à la tem-
pérature de 4- 42°. Si le gaz contient une trace d'eau, cette derniÚre
modifie les conditions de la réaction qui |>eut se produire dÚs lors à la tem-
pérature ordinaire. Nous attribuons, ici encore, ce changement au déga-
gement de chaleur qui, une fois commencé en un point, détermine une
élévation de température et cette derniÚre amÚne l'hydrure à -i- 42° et
détermine par conséquent une combinaison totale. »
CORRESPONDANCE.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les Ă©quations au.r diffĂ©rences qui possĂšdent
un systÚme fondamental d'intégrales. N^ote de M. Alfr. Gi'ldberg,
présentée par M. Emile Picard.
« L'importance des équations différentielles qui possÚdent un systÚme
fondamental d'intégrales est bien connue. Or, il est bien visible que les
raisonnements employés pour déterminer ces équations peuvent se répéter
pour le cas oĂč, au lien des Ă©quations diffĂ©rentielles, on regarde les Ă©quations
aux différences.
SĂANCE DU I 'j SEPTEMBKI- l(jo3. 467
» Considérons, en eOet, le systÚme d'équations aux différences
\Xi = „i(t^, .r,, X., .râ) (?'= 1,2 /?.),
et supposons que la solution gĂ©nĂ©rale de ce systĂšme a;,, . .., xâ s'ex[)rime
d'une maniĂšre dĂ©terminĂ©e, toujours la mĂȘme, par «z solutions particuliĂšres
(0 ^;", ...,<,...;<", ...,<»'
et n constantes arbitraires a par des formules
qui subsistent lorsqu'on y remplace les solutions (i) par m autres solutions
particuliÚres irréductibles quelconques.
» Il est clair que l'on peut démontrer, d'une maniÚre analogue à celle
employée dans le cas des équations dilTérealielles, que la solution générale
d'un tel systÚme est définie par les équations d'un groupe
âą^V = /(«'i ''«; ^'t. âąâą-, «â)
oĂč les variables e sont remplacĂ©es parles constantes d'intĂ©gration, et les
paramÚtres a par des fonctions de la variable indépendante /. De plus, ce
groupe est 7n fois transitif; on en conclut, d'aprÚs un théorÚme connu de
Sophus Lie, que m ne peut surpasser n -+- 3.
» Dans le cas « = i on aura les trois types d'équations :
» L'équation aux différences
Ax-=P(/).r,
dont l'intégrale complÚte est
Ć = f{t)a;
)) L'équation aux différences
dont l'intégrale complÚte est
X = f(l)a-i-o{t);
» L'équation aux différences
Ax-i-P(t){xAx-hx-) -i-Q(t)x -hR(l) = 0,
dont l'intégrale complÚte est
a(0«-H3(0
X = ~~ Vttt- »
Y(«;;«-t-o(0
4^^ ACADĂMIE DES SCIENCES-
MĂTĂOROLOGUE. â Descriplio/i d'an urage trĂšs localisĂ©. Note de
M. Jea.v Mascart, présentée par M. Deslaiidres.
« Dans la situation météorologique rapidement variable de ces temps
derniers, un orage local fut aperçu par différentes personnes, notamment
Ă Colombes (Seine) et Ă Mitry (Seine-et-Marne). Voici son aspect dans
cette derniĂšre station :
» Le jeudi 3 sejnembie, aprÚs une journée légÚrement orageuse (baromÚtre, 758"""),
le ciel se dĂ©couvrit vers le soir, et la Lune, qui devait ĂȘtre pleine 4 jours aprĂšs, se leva
dans un ciel d'une pureté absolue : dans la direction N-N-W, un nuage de peu
d'étendue, à peine élevé de i5° au-dessus de l'horizon, présentait une masse gris
bleu, de forme presque parfaitement rectangulaire. Vers 7''45"'i des Ă©clairs. trĂšs
brillants commencĂšrent Ă sillonner le nuage sans que l'on entendĂźt le moindre bruit et,
jusque vers 8'' 3oâą, un feu d'artifice ininterrompu illumina ce nuage. Le spectacle Ă©tait
saisissant et féerique : la forme et le tracé des nombreux éclairs, nettement visibles,
s'étendaient dans toutes les directions et illuminaient l'intérieur du nuage, faisant
ainsi saillir les formes de gros cumuli trĂšs pittoresques. Aucun bruit ne troublait la
nuit trÚs pure et constellée.
» Vers 9''i5⹠le phénomÚne était terminé (') : peu à peu, des nuages se formÚrent
sur place et, vers 10'', le ciel Ă©tait presque entiĂšrement couvert. 11 ne plut pas cette
nuit-lĂ .
» Or, quelle est la situation météorologique, particuliÚrement en ce qui concerne
le nord de Paris?
» Le mercredi 2, à Paris, éclairs toute la journée. On doit encore attendre un ciel
nuageux, en France, pour le lendemain jeudi : en edet, les observations du 3, -j^ du
matin, montrent qu'une dépression circonscrite, signalée la veille, a traversé la France
du sud-ouest au nord-est pour se trouver prĂšs de Hambourg, tandis qu'une zone de
hautes pressions se propage vers le nord de l'Europe. Effectivement, le jeudi, Ă Paris,
le ciel est nuageux avec une faible pluie.
» Le lendemain malin, vendredi 4) à 7'', la situation s'est modifiée dans l'ouest, car
des dépressions s'avancent du large sur le golfe de Gascogne et les lies Britanniques :
la température a tendance à se relever, a\ec orages dans l'ouest de la France. Ces
troubles, trĂšs circonscrits, qui traversent la France du sud-ouest au nord-est Ă partir
du golfe de Gascogne, peuvent prendre, au reste, une importance considérable avec
leur grande vitesse de translation ; c'est ainsi qu'une petite dépression, insignifiante
en apparence, signalée sur le golfe de Gascogne le dimanche malin 6 septembre, se
trouvait le soir mĂȘme au sud de Paris et, 12 heures aprĂšs, au sud de Hambourg. Sui-
\aul cette rapide trajectoire, on signale des pluies 1res abondantes, 84'"'" Ă Bilbao,
(') Le nuage paraĂźt s'ĂȘtre Ă©levĂ© trĂšs lĂ©gĂšrement sur l'horizon.
SĂANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. 469
43°"" Ă Biarritz, 29""âą Ă Bordeaux, 3oâąâą Ă Paris en 5 heures de temps (5^ Ă 10'»),
Si"»" à Saint-Maur, iS"'⹠à Bruxelles, etc.
» Existe-t-il un trouble analogue, suiceplible d'avoir engendré l'orage
local que nous signalons?
» Dans les dĂ©pĂȘches du Bureau mĂ©tĂ©orologique on ne signale rien, au nord de
Paris, en fait d'Ă©clairs ou de pluies; loin de lĂ , Ă Hambourg, dans la nuit du jeudi au
vendredi, on note une pluie inappréciable au pluviomÚtre. Seule, la station de Saint-
Maur signale un orage, jeudi soir, entre lo*" et 1 1*".
» Cependant, en examinant de plus prÚs les cartes du Bureau météorologique, ou
peut noter un foyer de perturbation dans le voisinage de notre phénomÚne. Le jeudi
matin, une petite dĂ©pression circulaire de 65"âą, trĂšs circonscrite, est apprĂ©ciable Ă
l'est-sud-esl de Paris, avec tendance Ă se diriger vers le nord : vent du nord Ă Paris,
sud-ouest à Belfort et Besançon, sud à Nancy et au-dessous de la dépression. Le jeudi
soir, ce petit mouvement a lĂ©gĂšrement remontĂ©, avec les mĂȘmes caractĂšres gĂ©nĂ©raux :
vent de nord-est Ă Paris, ouest-sud-ouest Ă Nancy, et sud-ouest Ă Belfort, mais tou-
jours Ă l'est et sud-est de Paris, une petite zone Ă GS"" au milieu d'un Ă©tat de hautes
pressions. La mĂȘme situation subsiste sur la carte de y"" du matin le vendredi, quoique
un peu moins nette.
» Nous ne voulons pas dire que l'orage local que nous signalons soiL dû
Ă la petite perturbation permanente que l'on peut retrouver sur les cartes;
mais, tant que l'on ne possédera pas d'autres données sur cet orage, il nous
a paru intéressant de rapporter l'aspect bizarre sous lequel il s'est pré-
senté, et de le rapprocher d'un examen plus complet de la situation
gĂ©nĂ©rale en France au mĂȘme instant. »
PHYSIOLOGIE. â Sur la rĂ©sistance des Ăpinockes aux changements de la
pression osmotique du milieu ambiant. Note de M. Michel Siedlecki (de
Cracovie), j)résentée par M. Alfred Gianl.
« Il est établi depuis longtemps que l'Epinoche (Gasterosleus aculeatus')
peut vivre aussi bien dans l'eau douce que dans l'eau saumĂątre. PrĂšs des
embouchures des ruisseaux allant Ă la mer, qui se remplissent complĂšte-
ment d'eau salée pendant le flux et ne contiennent que de l'eau douce
pendant le reflux, l'Epinoche vit aussi normalement que dans les endroits
oĂč jamais l'eau de mer ne peut arriver. M. Giard, qui a Ă©galement observĂ©
ces faits, a établi par des expériences que rE|)inocho peut passer direc-
tement de l'eau douce Ă l'eau de mer et vice versa, et s'adapte brusque-
ment Ă son milieu nouveau. Les observations de M. Giard, dont nous
47» ACADĂMIE DES SCIENCES.
avons constaté la jiarfaite exactitude au cours de nos recherches, et le fait
que l'Ejßinoche de l'eau douce transportée en eau de mer peut vivre dans
celte derniÚre d'une façon tout à fait normale pendant plusieurs semaines,
suggÚrent l'itiée que cet animal est trÚs réfractaire aux changements de la
pression osmotique du milieu ambiant. Nous avons alors tentĂ© d'Ă©tudier, Ă
Wimereux, la rĂ©sistance des Ăpinoches Ă des solutions possĂ©dant une
haute pression osmotique, comme celles du sucre, de la glycérine et des
sels divers.
» 1. Quelques Epinoches ont été placées dans une solution de i pour loo de sucre de
betterave. AprÚs 24 heures nous avons transporté les animaux dans une solutiou
à 2 pour loo de sucre, et les jours suivants nous avons renouvelé le liquide en aug-
mentant sa concentration de i pour loo par jour. Ainsi nous sommes arrivé à tenir
les animaux dans une solution contenant lo pour loo de sucre. Les Epinoches se sont
comportées d'une façon tout à fait normale; elles prenaient leur nourriture et nageaient
comme dans l'eau douce. Une cencehtration plus forte du liquide a provoqué un affai-
blissement des animaux, qui ont mĂȘme cessĂ© de prendre la nourriture; dans une solu-
tion Ă i5 ])our loo de sucre les animaux mouraient en 3 jours.
)i Les animaux pris dans l'eau douce et placés brusquement dans une solution
contenant i5 pour loo de sucre ont vécu aussi longtemps (3 jours) que ceux qui ont
passé préalablement par des solutions à conrentration croissante.
» Ces faits prouvent, d'un cÎté, une résistance trÚs prononcée à l'augmenlation de
la pression osmotique; d'un autre cÎté, ils. démontrent que cette résistance reste la
mĂȘme, aussi bien dans le cas oĂč il s'agit de s"o|)poser Ă l'action brusque d'une solution
fortement concentrĂ©e, que dans celui oĂč la (juanlilĂ© de sucre a Ă©tĂ© augmentĂ©e trĂšs
lentement dans les solutions.
» 2. Les expériences faites avec des solutions de glycérine ont été moins démon-
stratives que les précédentes pour le rÎle de la pression osmotique, par suite de
l'action trÚs compliquée de ce liquide. Les Epinoches supportaient une solution
de 6 pour lOO de glvcérine et ne mouraient que dans une solution de 7 pour 100,
aprÚs avoir vécu 4^ heures dans ce liquide. Traités par la glycérine, ces Poissons
présentaient les phénomÚnes d'hyperesthésie et perte du sens de l'équilibre; trÚs sen-
sibles à la moindre secousse, ils nageaient sur le cÎté ou sur le dos; ils tournaient sur
place et mĂȘme prenaient leur nourriture en exĂ©cutant des mouvements tout Ă fait
désordonnés. Il faut donc admettre que l'action de la glycérine ne consiste pas seule-
ment en une augmentation de la pression osmotique; ce liquide se comporte comme
un venin agissant sur le systĂšme nerveux et, en solution, peut tuer une Epinoche avant
que les limites de la pression osmotique à laquelle l'animal peut résister soient
dépassées.
» 3. Les expériences avec des animaux placés dans des solutions de sels alcalins ou
bien alcalino-terreux prouvent aussi que la toxicité de ces solutions n'est pas déter-
minĂ©e par leur pression osmotique et n'est mĂȘme pas proportionnelle Ă celte pression.
Nous avons déterminé, au moyen d'expériences, le minimum de la concentration
nécessaire pour chaque solution des divers sels, qui doit tuer une Epinoche en 24 heures
SĂANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. f\']\
environ. Pour KCI cette concentration est de o, i pour loo; pour NaCl 3,5 Ă 4 pour loo;
pour Na-SO' :j Ă 6 pour loo; pour M^SO' 6 Ă 7 pour 100, etc. La comparaison de ces
exemples démontre suffisamment l'action spécifique des sels et le rÎle tout à fait secon-
daire de la pression osmotique dans ces solutions.
» k. Les Ăpinoches sont aussi rĂ©fractaires Ă la diminution de la pression osmotique
du milieu ambiant qu'à son augmentation; placées dans l'eau distillée suffisamment
aérée, elles vivent dans ce liquide d'une façon tout à fait normale.
» Le degré de la résistance aux changements de la pression osmotique varie suivant
les propriĂ©tĂ©s individuelles des Ăpinoches. Les individus vigoureux, bien nourris et
d'une taille moyenne, sont les plus réfractaires; les jeunes Poissons, d'une longueur
de a'^'" à 3"^, et les grosses femelles à ovaires i;onnés succombent ordinairement trÚs
vite, mĂȘme dans des solutions relativement peu concentrĂ©es; mais, les petites
Ăpinoches aussi bien que les grandes femelles sont les plus difficiles Ă nourrir; par
conséquent elles s'affaiblissent et perdent leur résistance trÚs facilement.
» La pression osmotique du milieu atteint en premiÚre ligne la surface du corps et
des branchies. La protection de ces deux parties du corps est assurée par l'épilhélium
couvert d'un enduit de mucus. Nous crovons que cette couche épithéliale représente
une membrane résistante à la pénétration de certains corps dissous vers l'intérieur de
l'organisme et surtout vers le sang. Avec l'affaiblissement de l'organisme, provoqué
par une nutrition insuffisante, la résistance de cette couche diminue et les animaux
succombent trĂšs facilement. Le mĂȘme fait se pioduit quand on transporte les Epi-
noches dans des solutions par lesquelles la couche épithéliale est en partie désagrégée,
comme, par exemple, dans la solution de Na^CO'; la résistance des animaux diminue
tellement qu'ils succombent en quelques 7iiiniiles mĂȘme dans des solutions trĂšs
faibles.
» Nous pouvons conclure que la pression osmotique du milieu ambiant,
agent trÚs puissant pour d'autres animaux et pour les végétaux, n'a que
trĂšs peu d'influence sur les fonctions vitales des Ăpinoches, grĂące Ă leur
surface protégée par une couche pourvue de certaines qualités des mem-
branes hémiperméables. »
M. A. Berthier adresse, de GenÚve, une INole intitidée : « Transforma-
teur actino-Ă©lectrique, pour la transformation de l'Ă©nergie lumineuse en
énergie électrique ».
(Renvoi Ă l'examen de M. Mascart.)
La séance est levée à 3 heures et demie.
G. D.
/ 2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la sĂA^'CE du 17 aoĂ»t 1908.
(Suite.)
E.neriments in rad.oacLMty and ihe production of heluunfrom radium, by sir
,0 Volume delCatalogofotografico stellare, cor- nspondentc alla -' «' ,â > '
oftlTsoc. of Loidon, sĂ©HeB,vol.CXCVI,p. 99-8-) L°"<^-- 'SO^"' ' ^-^âą
'"^tĂȘlalive Sclnveremcssun^en in WarUcmherg. 111. Messungen auf der Unie :
^/,.,-mom.^er ««rf rfem Pendel gegen TempcraLurander-ur,gcn dĆ g leĆhe T, a,
JTvor D. ETRIQUE D ALMO.XK. (5o/../« ^/^ /« /?«,./5oc..^«^.^.o.,«;,/.c«, t. XLR ,
vof XXXIV, année ,90^, par le D^ H. H..obbrand HaoEBRA^ossoN. Upsal, .,o..,oi,
' 'Zu:tĂ©.Ă©orolog.,ue. lra.au. du roseau '"f -âąÂ«'°» ^f ^^:;'t;;rMast:
Russie. 1901-90-, ^^ -rie, vol. VI et Vil, pa,- A. Kuossovski. Odessa, ,9o3,
i""4°- (/l suivre.)
On souscrit Ă Paris, choz GAUTHIER-VITXARS,
Quai des Gnind-Augiistins, n° 55.'
Le prix de Vnbonnemeni e^/ fixé ainsi qu'il mit :
^ ''"'^ â 3° 'â 'â âą - DĂ©parteraenis 40 Ir. - Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
On souscrit, Ă l'Ătranger,
cbei Messieurs :
Ferran frĂšres.
j Chaix.
' Jourdao.
' Ruff.
' Courtin-Hecquet.
j Germain et Grassin
( Gastineau.
ie JĂ©rĂŽme.
'"} RĂ©gnier.
Feret.
ux Laurens.
' Muller (G.)
s Renaud.
iDerrien.
K. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres
âą â - Jouan.
â 'T Perrin.
( Henry.
\ Marguene
j Juliot.
! Bouj.
1 Nourry.
' Ratai.
' Rey.
\ Laurerjat.
( Degez.
, \ Drevet.
I Gratier et G".
elle Foucher.
, 1 Bourdignon.
( Dombre.
) Thorez.
I Quarré.
Lyon
Harseilte.. .
tfontfiellier ,
''âąg
It-Ferr
\ an tes
chez Messieurs :
Lorient j Baumal.
I M"' Texier.
, Bernoux et Cumi
\ Georg.
. Effantin.
i Savy.
' Vitte.
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( Valat.
/ Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
/ Jacques.
Nancy Grosjean-Maupin.
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( Guist'Uau
I Veloppé.
Nice \^""'^-
t Appy,
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Orléans LodJé.
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S'-Ălienne Chevalier.
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chez Messieurs :
Imsterdam | ''"«'â '«"'a Caarelsen
â " â ' et Ci*.
'ithénes Beck.
Barcelone Verdaguer.
I \sher et C".
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Cambridge Deighton, Bell et G".
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Copenhague Host et fils.
Florence 'ieeber.
Gand Hosle.
Londres
Luxembourg .
Herne ...
"â ologne. . .
Uruxeltes.,
GĂȘnes .
GenĂšve. .
La Haye.
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Toulon.
Toulouse.
r'aienciennes.
,â., ( Benda.
Lausanne
' Payot et G"
Leipzig.
LiĂšge.
Barth.
Brockhaus.
KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
) Desoer.
( Gnusé.
chez Messieurs :
1 Dulau.
Hachette et G'».
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V. Bûck.
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Madrid I Romo y Fussel
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Milan ( Bocca frĂštes.
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a rt.tn c Libiairie les Mémoires de l'Acade'mie des Sciences, cl les Mémoires présenté
s par divers Savants à l'Académie des Sciences.
w n.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 14 septembre 1905.)
MĂMOIRES ET COMMUiXICATIONS
DHS MRMIUiKS ET DES COHRRSPONDANTS DR L'ACADĂMIE.
Pat;es.
M. H. Deslandres. â SimplicitĂ© des spectres
de la lumiĂšre cathodique dans les gaz
azotés et carbonés H'7
Pages.
M. Henri Moiss.^n. â Action d'une trace
d'eau sur la décomposition des hydrures
alcalins |iar l'acĂ©tylĂšne .'.â 463
CORRESPOND A NCE .
M. Ai.FR. GULDBERG. â Sur les Ă©quations
aux différences qui possÚdent un systÚme
fondamental d'intégrales
M. Jean IMascart. â Description d'un ora^
trÚs localisé
M. Michel Siedlecki. â Sur la rĂ©sistance
Bulletin bibliographiquk
4G6
468
des Ăpinochcs aux changements de la
pression osmotique du milieu ambiant..
M. A. Berthier adresse une Note intitulée ;
« Transformateur aclino-éleclrique, pour
la transformation de l'Ă©nergie lumineuse
en Ă©nergie Ă©lectrique n
4%
47>
472
PAHIS. - IMPIUMEIĂIE G A UT 11 I li: R - V I L L A K S,
Quai des Grands-Augustins, bb.
Le GĂ©rani : Gautbieb-Villabs.
1903
^^^1 SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
N° 12 (21 Septembre 1903).
>ARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPKIMI^UR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-A\iguslins. 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
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niiiis les Secrétaires ont le droit de réduire cet E
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils If
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ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 21 SEPTEMBRE 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMENTALE. - La parlhĂ©nogenĂšse par V acide carbonique
obtenue chez les Ćufs aprĂšs l'Ă©mission des globules polaires. NoLe de
âą M. Yves Delage.
« J'ai montré antérieurement (') que, pour déterminer je dévelop-
pement parthĂ©nogĂ©nĂ©tique des Ćufs, chez les AstĂ©ries, au moyen de l'acide
carbonique, Ă» fallait faire intervenir cet agent pendant l'Ă©mission des glo-
bules polaires. Les Ćufs encore pourvus de leur vĂ©sicule germinalive ou
ceux ayant emis depuis quelque temps leurs deux globules sont absolument
retractaires au réactif,
» Ce n'est pas cependant le fait de posséder ou non la clironiatine des
globules polaires qui intervient ici. J'ai constaté, en effet, que le dévelop-
pement parthĂ©nogĂ©nĂ©tique s'effectue aussi bien chez les Ćufs n'ayant Ă©mis
aucun globule, chez ceux qui en ont Ă©mis un seul ou chez ceux qui ont
emis les deux. Mais, dans le cas oĂč aucun globule n'a Ă©tĂ© Ă©mis, il faut que
les phénomÚnes caryocinétiques précédant cette émission aient commencé,
et, dans le cas oĂč les deux globules ont Ă©tĂ© Ă©mis, il faut que les phĂ©no-
mÚnes caryocinétiques corrélatifs de l'émission du second globule ne soient
pas achevĂ©s. En d'autres termes, il faut, dans le premier cas, que l'Ćuf soit
deja sorti de l'état de repos qui précÚde l'émission des globules; dans le
second cas, que l'Ćuf ne soit pas retombĂ© dans l'Ă©tat de repos qui suit
1 Ă©mission du second globule. Il faut que l'Ćuf soit dans cet Ă©tat labile,
V) Comptes rendus, séances des i3 et 20 octobre 1902, et Arck. Zool. exp.,
i" série, t. X, 1902, p. 21 3-235.
0. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N« 12.) 6J5
474 ACADĂMIE DES SCIENCES.
d'équilibre instable, qui se rencontre pendant les phénomÚnes de cinÚse
et qui n'existe plus quand la cellule est à l'état de repos cinétique.
» J'ai montré aussi, dans mes recherches antérieures sur ces sujets, que
l'Ćuf de l'Oursin [Paracentrotus (=: Strongylocentrotus)] est absolument
rebelle à l'action de l'acide carbonique et expliqué que cela tient au fait
que les Ćufs de ces animaux Ă©mettent leurs globules dans l'ovaire maternel
et sont tous, au moment oĂč ils sont Ă©mis ou au moment oĂźi l'on peut les
recueillir efficacement dans la glande, pourvus de leur pronucléus femelle
et retombés à l'état de repos aprÚs l'émission de leurs deux globules.
)i Je me suis demandé s'il ne serait possible, par des moyens artificiels,
de faire passer les Ćufs d'Oursin Ă cet Ă©tat de labilitĂ© qui rend efficace
l'application de l'acide carbonique pour déterminer la. parthénogenÚse.
M Deux moyens se sont présentés à mon esprit : le secouage et l'élévation
de la température.
» Le secouage est depuis longtemps connu comme un agent excitant
passablement efficace : il permet de hùter la maturation spécifique des
Ćufs et, mĂŽme dans certains cas, de dĂ©terminer un commencement de
parthénogenÚse; on sait aussi qu'il est un agent trÚs actif de tératogenÚse ;
enfin, c'est lui qui permet l'ovolomie et la blastolomie quand on veut les
appliquer en grand sur un nombre considĂ©rable d'Ćufs ou d'embryons.
» Ici cependant, il ne suffit pas à déterminer la parthénogenÚse. J^es
Ćufs secouĂ©s, puis abandonnĂ©s Ă eux-mĂȘmes, ne se dĂ©veloppent pas. Les
Ćufs secouĂ©s, traitĂ©s ensuite par l'acide carbonique Ă froid, ne se dĂ©ve-
loppent pas non plus.
» La chaleur seule ne donne pas non plus de résultats. Mais j'ai réussi
en employant simultanément ces deux agents,
» Les Ćufs sont secouĂ©s dans l'eau de nier Ă la tempĂ©rature ordinaire, modĂ©rĂ©ment,
pendant 5 Ă 6 minutes. (Il faut absolument Ă©viter le secouage Ă©nergique habituellement
employé pour obtenir l'ovotomie ou la blastolomie). Us sont ensuite placés dans la
solution carbonique, comme dans mes expériences antérieures, mais à la température
de 28° à 3o°. La solution est préparée avec de l'eau de mer portée à 35° environ, de
maniĂšre qu'aprĂšs le refroidissement produit par le changement de vases et l'intro-
duction de la petite quantitĂ© d'eau de mer oĂč les Ćufs ont Ă©tĂ© secouĂ©s, la tempĂ©rature
finale soit de 28" Ă So". On abandonne le tout au refroidissement naturel et, aprĂšs
I heure environ, on remplace la solution carbonique par de l'eau de mer naturelle
(stérilisée, bien entendu), à la température amliianle.
» L'expérience ayant été faite dans la soirée, j'ai observé le lendemain matin que
Go pour 100 environ des Ćufs Ă©taient segmentĂ©s. Les plus avancĂ©s avaient une tren-
taine de blaslomÚres. J'ai j)u, par les réactifs colorants, mettre eu évidence le noyau
et démontrer ainsi que c'étaient des segmentations véritables. Un bon nombre, d'ail-
SĂANCE DU 21 SEPTEMBRE igoS. /j^S
leurs, étaient aussi belles et aussi réguliÚres que celles obtenues par la fécondation.
» Les Ćufs tĂ©moins n'ont pas montrĂ© une seule segmentation.
» D'autres Ćufs de la mĂȘme mĂšre, traitĂ©s par les procĂ©dĂ©s au chlorure de manganĂšse,
au chlorure de potassium, avec ou sans Iraltemenl consécutif à l'acide carbonique, ont
été le siÚge des phénomÚnes que j'ai décrits ailleurs sous le nom de dégénérescence
vésiculaire, mais aucun ne s'est véritablement segmenté.
» Il s'en faut de beaucoup, cependant, (jufi ce mode de traitement soit
aussi efficace que celui des Ćufs d'AstĂ©ries, en voie d'Ă©mission de leurs
globules, par l'acide carbonique seul et Ă froid. Tandis que ceux-ci m'ont
donné des larves ùgées aujourd'hui de trois mois et demi et en voie de
se mĂ©tamorphoser, les Ćufs d'Oursins, traitĂ©s par le procĂ©dĂ© ci-dessus,
n'ont pas dépassé le stade à 32 blastomÚres. Il sont ensuite entrés en dé-
générescence.
» J'attribue ce fait, en partie, à une cause accidentelle, le soleil ayant
frappĂ© directement le vase oĂč Ă©taient les embryons; en partie Ă l'imper-
fection du procédé, dont les conditions o[)times sont encore à trouver. Il
faudra faire varier les conditions du secouage et la température de la solu-
tion chaude de C0-; peut-ĂȘtre faire intervenir encore d'autres agents.
C'est lĂ le sujet d'une longue et patiente recherche que je n'ai pu entre-
prendre encore, vu l'époque avancée de l'année, qui ne permet plus de se
procurer un matériel suffisant. '
» Mais, dÚs maintenant, un point reste acquis, c'est que l'on peut, par
des agents mĂ©caniques (secouage) ou physiques (chaleur), mettre les Ćufs
d'Oursins réduits, au repos et, par suite, rebelles à l'action de l'acide car-
bonique, dans un état de labilité nucléaire qui les rend sensibles à cette
action et leur permet de se segmenter parthénogénétiquement. »
PHYSIOLOGIE. â Sur la production de sucre dans le sang pendant le passage
de ce dernier Ă travers le poumon. Note de MM. il. LĂ©pime et Boulud.
« D'aprÚs Cl. Bernard, le sang de la carotide renferme moins de sucre
que celui du ventricule droit; les dosages qu'il rapporte montrent, en effet,
que la diffĂ©rence pourrait atteindre le quart et mĂȘme prĂšs du tiers. Mais
Cl. Bernard'ne connaissait pas la cause d'erreur résultant de l'acide glycu-
ronique fortement conjugué (qui, dans quelques cas, est plus abondant
dans le sang de la carotide). De plus, il ne nouii renseigne pas sur les
conditions particuliĂšres oĂč se trouvaient ses animaux; aussi peut-on douter
/â (76 ACADĂMIE DES SCIENCES.
que ses cliilTres soient exacts et correspondent Ă nn Ă©tat normal. Dans nos
expériences, chez des chiens sains, nous n'avons jamais vu que le sucre
dans le ventricule droit (Ă»t en proportion supĂ©rieure d'un cinquiĂšme Ă
celui de la carotide. Dans l'expérience que nous avons rapportée à l'Aca-
démie le 4 m;ii de cette année, l'excÚs n'est guÚre que d'un sixiÚme.
» Quoi qu'il en soit, il demeure incontestable qu'il se détruit du sucre pen-
dant la traversée du poumon. Or, malgré cette perte, nous avons trouvé,
ce qui avait échappé à CI. Bernard, que, le plus souvent, chez des chiens
dans des conditions parfaitement normales, nourris de viande et Ă jeun
depuis i5 heures, les matiÚres sucrées étaient en proportion plus forte
dans le sang de la carotide que dans celui du ventricule droit. En effet, le
pouvoir réducteur, soit avant, soit, ce qui est plus important, aprÚs le
chauffage en présence de l'acide tartrique (pour décomposer l'acide glycu-
ronique fortement conjugué), étajt plus élevé dans le sang carotidien; de
plus, trÚs souvent, le pouvoir rotatoire à droite y était aussi plus prononcé.
» Nos expériences, au nombre de vingt, ont été faites avec le manuel
opératoire que nous avons décrit dans notre Note du 4 mai ('). Nous avons
préparé presque tous nos extraits de sang d'aprÚs la nouvelle méthode re-
commandĂ©e par MM. Bierry et Portier (-) qui consiste, comme on sait, Ă
précipiter les matiÚres albuminoïdes au moyen du nitrate acide de mercure
suivant les indications de M. Patein, et qui a l'avantage de donner des so-
lutions parfiutement limpides, trÚs Hivorables à l'examen polarimétrique,
et un précipité franchement rouge avec la liqueur de Fehling. Dans le plus
grand nombre de nos expériences, l'excÚs du pouvoir réducteur (évalué
en glucose) dans le sang carotidien aprÚs le chauffage a varié entre 0^,06
et 0^,20.
» On pourrait supposer que la moindre proportion de sucre dans le cĆur
droit tient à ce que, par un hasard singulier, la sonde aurait récolté du sang
de la veine cave supérieure, à l'exclusion de celui de la veine cave infé-
rieure, plus sucré. Mais, dans toutes nos expériences, la sonde était bien
introduite dans le ventricule, ainsi que le montraient ses oscillations, et il
(*) Dans quelques cas, au lieu de nous borner à recueillir simultanément les deux
sangs, nous avons fait une nouvelle prise à la carotide, immédialemenl aprÚs la pre-
miÚre, afin de nous renseifßiier sur le degré de rhjperglycémie qui peut éventuelle-
ment survenir aprÚs un frottement un peu prolongé de la sonde sur le ventricule droit.
Nous l'avons trouvée assez légÚre.
(-) 15iERRV et Portier, Comptes rendus de la Société de rtiologie. 1902, p. [276.
SĂANCE DU 2T SEPTEMBRE igoS. /177
est flifricile d'ndmcttre que ic sang des deux veines n'y soit pas parfaite-
ment mélangé.
« On peut encore moins supposer que l'augmentation du sucre dans la
carotide tienne à la concentration du sang pendant la traversée du pou-
mon ; car un calcul trÚs simple montre que la quantité d'eau exhalée pen-
dant quelques secondes par un chien est beaucoup trop faible, par rapport
Ă celle du sang qui circule Ă travers le poumon, pour expliquer une aug-
mentation de plusieurs centigrammes de sucre par litre. De plus, dans
cette hypothÚse, les différentes matiÚres sucrées du sang devraient aug-
menter parallĂšlement; or, il n'en est pas ainsi, et souvent le polarimĂštre
permet de reconnaĂźtre dans le sang carotidicn une augmentation relative an
pouvoir dextrogyre par rapport au pouvoir réducteur.
» Cet excÚs de matiÚres dextrogyres (et réductrices) ne provient pas du
poumon, mais du sang lui-mĂȘme :
» On sait depuis douze ans(') que, dans du sang normal, maintenu une
demi-heure environ à 58° (pour anéantir son pouvoir glycolytique), il se
produit une certaine proportion de sucre. Depuis plusieurs mois, nous
avons repris l'étude approfondie de cette glycogénie hématique, et, entre
autres faits nouveaux, nous apportons aujourd'hui celui-ci, que le sang
carotidien, reçu dans l'eau à 58°, produit, en général, moins de sucre que
le sang du ventricule droit, dans les mĂȘmes conditions, ce qui s'explique
en admettant que l'hydrate de carbone qui lui. donne naissance (et que,
pour ne rien préjuger, nous appellerons sacre virtuel'^ a subi pendant la
traversée du poumon une diminution corrélative de la production de
sucre.
» Ce sucre virtuel n'est pas de la zoamyltne; car on constate l'augmen-
tation du sucre dextrogyre et réducteur dans l'extrait de sang carotidien,
sans avoir besoin de le chauffer en présence d'un acide, c'est-à -dire dans
des conditions oĂč l'hydrolysation de la zoamyline est impossible. Il pourrait
ĂȘtre identique avec celui dont les travaux modernes, surtout ceux du pro-
fesseur F. Millier et de Schondorff, ont fait connaĂźtre l'existence dans la
molécule d'albumine, et que Blumenthal et Langstein ont particuliÚrement
étudié dans les albuminoïdes du sang. Nous nous proposons de revenir sur
ce point dans une Communication ultérieure.
» En attendant, nous résumerons celte Note en disant que, dans le sang
qui traverse le poumon, il faut admettre, non seulement un processus gly-
(') LĂ©pine et Barrai,, Comptes rendus, a5 mai ei surloiu 22 juin iSgi.
4^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
colytique, mais un processus glycogénique, qui a passé jusqu'ici inaperçu,
et qui rem|iorte le ])lns souvent sur le processus glycolytique dans les con-
ditions normales que nous avons précisées. >>
MEMOIRES PRESENTES.
M. Adbikn Mri.LEi! adresse un Mémoire intitulé : « Radio-activité et
ionisation; phénomÚnes généraux et théorie ».
(Renvoi Ă l'examen de M. Becquerel.)
CORRESPONDANCE.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les Jonctions monodromcs cl les Ă©quations
différentielles. Note de M. Edji. Maillet, présentée par M. C. Jordan.
« I. Nous avons obtenu le critÚre suivant de croissance irréguliÚre des
fonctions entiĂšres d'ordre infini non transfmi. Soit
(i) '^{x)=^aâX'
0
une fonction entiĂšre d'ordre infini (/â , p), oi^i p est fini : on sait qu'il y a,
pour m assez grand, une infinitĂ© de coefficients a,â tels que
(:») 7^=(log,«0~'^"^.
les autres Ă©tant plus petits que ne l'indique cette formule.
» Si 6, est un nombre positif satisfaisant à l'inégalité
log^^,(OT, + 0,)>(', logA+i'w,
(^v^ â I positif, aussi petit que l'on veut, dĂšs que m, est assez grand, mais
fini) et s'U y a une infinité de valeurs de rn^ telles que, parmi les coeffi-
cients d'indices m,, m, + r, . . ., «i^ + 0, consĂ©cutifs, un au plus satisfait Ă
la condition (2) dÚs que w, dépasse une limite fixe, la fonction <^[x) est
à croissance irréguliÚre.
» Les dĂ©rivĂ©es de <p(ĂŻ') sont en mĂȘme temps Ă croissance irrĂ©guliĂ©re.
SĂANCE DU 21 SEPTEMBRE igoS. [\'jr)
Ceci s'Ă©tend de suite aux fonctions monodromes, aux environs d'un point
critique isolé.
1) II. L'équation différentielle
d Y ci Y
oĂč A, , . . ., A/(4_, sont des polynĂŽmes en x Ă coefficients rationnels, possĂšde
k intégrales indépendantes qui sont des fonctions entiÚres d'ordre ^ j ou
des polynĂŽmes.
» III. Considérons le systÚme
â-fr â Q'{ { X i + . . . -f- a,âxâ,
Oà «,,,.. ., aââ sont des fonctions quasi-entiĂšres aux environs d'un point
singulier essentiel isolĂ© commun que nous pouvons supposer ĂȘtre l =ca.
» Si ces fonctions (') a,,. ..., aââ sont d'ordre au plus Ă©gal Ă celui
de e^+i (I ^ i'') pour t = co, ce,, ...,;»â sont d'ordre de grandeur au plus Ă©gal
Ă celui de e^^ n(\t jP"^^) (s positif, fini, aussi petit que l'on veut) pour t ^ co.
» Si, en particulier, «,,, .. ., rtââ sont des polynĂŽmes de degrĂ© au plus
Ă©gal Ă zĂŽ, ou Ă©gales Ă un polynĂŽme + un terme monodrome et fini pour
t = cci, on peut trouver un nombre 1 positif tel que |a:, | [a;â| soient
d'ordre au plus Ă©gal Ă e''"'"'*'.
« IV. Toute fonction ç quasi-entiÚre pour / = co solution (plus généra-
lement toute solution) d'une équation différentielle linéaire homogÚne,
dont les coefficients sont des fonctions quasi-entiĂšres pour / = co d'ordre
non transfini (k, p), est d'ordre au plus Ă©gal Ă (/t -i-i, p) ou Ă e^-^^d tf^^)- Si
l'équation différentielle a pour coefficients des polynÎmes, m est d'ordre
fini. De mĂȘme, pour les solutions de la forme x^u^, oĂč 1 = constante et u^
fonction quasi-entiĂšre pour t = x>.
» Dans le cas oĂč les coefficients des Ă©quations diffĂ©rentielles de III et IV
sont des fonctions méromorphes ayant le point singulier essentiel isolé
/ r= ao commun, les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s restent vraies en dehors de cercles
(') Notre procédé de démonstration est une extension d'une méthode de M. Liapou-
noff (Picard, Analyse, t. III, p. 362).
48o ACADĂMIE DES SCIENCES.
de mĂȘme rayon -n (â /] limitĂ© aussi i^elit que l'on veut) ayant pour centres les
pÎles des coefficients, cpiand ces fonctions méromorphes sont d'ordre fini
ou des fractions rationnelles.
» V. Soit a-,, ..., Ćâ un systĂšme de solutions d'un systĂšme linĂ©aire
homogĂšne d'Ă©quations difĂŻĂ©i'entielles entre x,, a;â, dont les coefficients
sont des |)olynomes ou des fractions rationnelles : si a-^, par exemple, est
une fonction entiÚre, son ordre est fini et sa croissance réguliÚre. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur les propriĂ©tĂ©s et la cojislilutioa des aciers au man-
ganÚse. Note de M. Léon Guillet, présentée par M. A. Ditte.
« Les aciers au manganÚse ont fait l'objet d'une étude importante de la
part de M. Hadfield ('). De plus, M. Osmond a montré que les aciers au
manganÚse, non magnétiques, possÚdent la structure polyédrique (-).
» J'ai repris l'étude complÚte des aciers au manganÚse, tant au point de
vue micrographique qu'au point de vue mécanique. Mes recherches ont
porté sur deux séries d'aciers trÚs purs : la premiÚre renferme de o,ioo
Ă o, 25o pour loo de carbone, le manganĂšse va en croissant de o Ă 33
pour loo ; la deuxiĂšme contient de o, 700 Ă o, q5o pour 100 de carbone et
le manganĂšse croĂźt de o Ă 12 pour 100.
» Les principaux rĂ©sultats de ces recherches peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©s ainsi :
» Micrographie des aciers bruts de forge. â Il y a une similitude trĂšs grande
enlre les aciers au manganĂšse et les aciers au nickel; mais il faut beaucoup moins de
manganĂšse (moins de la moitiĂ©) pour produire le mĂȘme effet que le nickel. De plus,
dans les aciers suffisamment carbures (renfermant plus de o,5oo pour loo de carbone
environ) on n'observe pas de martensite pure, mais bien de la martensite et de la troos-
tite, voire mĂȘme parfois de la trooslite pure.
» Le Tableau suivant résume la conslitulion des aciers bruis de forge :
Aciers carbures.
de o Ă 3 "/o Mn
de 3 Ă 7 7o Mn
teneur en Mn > 7 "/o
» Les aciers de la deuxiÚme classe sont à martensite lorsqu'ils renferment moins de
o,5oo pour 100 de carbone; ils sont Ă Iroostite, lorsqu'ils en contiennent davantage.
( ' ) Iron aiid Sleel Instilul.
('-) Bulletin dex Mines.
Classes.
Microstructuie.
Aciers Ă faible teneur en C.
I....
perlite
de 0 à 5 »/o Mn
II...
martensite ou trooslite
de 5 Ă 12 "/â Mn
III...
fer -;
teneur en Mn > 12 "/o
SĂANCE DU 2 1 SEPTEMBRE igoS. 48l
n Comme pour les aciers au nickel, cette deuxiĂšme classe doit subir une subdivi-
sion, suivant que l'acier est formé de fer et de marlensile; de martensite pure ou de
martensite et de fer âą(.
» Micrographie des aciers trempĂ©s. â Les transformations micrograpliiques obte-
nues par recuit, trempe, Ă©crouissage ou refroidissement sont identiques Ă celles que
nous avons déjà signalées pour les aciers au nickel.
» Les aciers formant la limite entre la deuxiÚme et la troisiÚme classe présentent les
phénomÚnes déjà signalés. C'est ainsi que le recuit, la trempe, l'écrouissage et le refroi-
dissement Ă â 78" ont produit de la martensite dans les aciers polyĂ©driques Ă 12,9
pour 100 Mn de la premiÚre série et 37,2 pour 100 Mn de la deuxiÚme série.
» PropriĂ©tĂ©s mĂ©caniques. â Nous avons pratiquĂ© sur ces aciers des essais Ă la trac-
tion, au choc par la méthode Frémont et à la dureté par la méthode Brinell.
» Les résultats obtenus sont en concordance absolue avec la microstrncture.
)) Les aciers perlitiques offrent une charge de rupture un peu plus élevée que les
aciers au carbone ordinaires, et cela d'autant qu'ils contiennent plus de manganĂšse.
Ils offrent une trÚs grande résistance au c/ioc. Ceci prouve nettement, au contraire
de ce qui a été admis dans le monde métallurgique à la suite des recherches de
M. Hadfield, que le manganĂšse ne rend pas, par lui-mĂȘme, les aciers fragiles et que
ceux-ci ne le sont que lorsque la somme C + Mn est en quantité suffisante pour
amener la structure martensitique.
» Les aciers Ă fer âą; ont des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques trĂšs remarquables qui ont Ă©tĂ©
indiquées pour la premiÚre fois par M. Hadfield,
)) Le Tableau suivant donne quelques résultats sur aciers bruts de forge :
Composition
Essais
ââ â -
au choc
Manga-
(méthode
Carbone.
nĂšse.
Structure.
|{.
E.
A p. Illll.
-;').
Frcmont).
0,0.73
1,3
Perlite
42,5
28,2
24,5
73,4
39
o,io4
i>7
Perlite
49w
28,6
i7>5
58,2
36
0,286
2,1
Perlite
55,7
40,7
i5,5
57,2
28
0,276
5,6
Martensite
7''9
7'. 9
0,2
3,9
3
o,o34
6,i
Martensite
118,3
84,3
0,2
0
3
0, i56
i'^,9
Ac
ier sur la limite
65,5
3o,o
3,5
6,0
12
0,296
33,5
PolyĂšdres
61, /,
34,2
4,5
74,6
28
0,873
0,5
Perlite
n4,9
59,5
6
9
3
0,840
2,0
Perlite
io5 , 4
79>i
I
3
3
0,934
3,0
Perlite
100, 9
82,8
0,5
0
3
0,762
5,1
Martensite h- fer â ,-
86,6
60,2
2
3
0
0,700
7>2
Acier sur la limite
56,5
4i,4
6,0
7,5
10
0,960
13 ,0
PolyĂšdres
89,6
61,8
i5,o
'4,7
23
(') On a adoptĂ© pour la striction S =: â ;=; â X 100.
G. R., iguD, â âą Semestre. (T. CXX.XVII, N° 12.) 64
482 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En résumé, les résultats que j'ai obtenus montrent la coïncidence par-
faite des essais métallographiques et mécaniques. De plus, j'ai pu établir
la grande similitude qui existe entre les aciers au manganĂšse et au nickel.
» Enfin les essais au choc montrent nettement que les aciers peu car-
bures et à teneur inférieure à 4 ou 5 pour loo de manganÚse, ne sont nul-
lement fragiles.
» J'espÚre pouvoir résumer ces résultats dans un diagramme aussi simple
que celui que j'ai donné pour les aciers au nickel. »
rATllOLOGlE. â Diagnostic des calculs biliaires par la radiographie prĂ©li-
minaire. Note de MM. Mauclaihe et Infiioit, présentée par M. Lanne-
« Ayant observé une malade chez laquelle des calculs biliaires vésicu-
laires avec péricholécystite et adhérences intestinales avaient donné le
syndrome de l'obstruction intestinale par cancer, l'un de nous, en présence
d'une autre malade, jugea opportun de faire pratiquer la radiographie de
l'hypocbondre droit avant l'intervention chirurgicale, qui fut pratiquée le
IQ août dernier à l'HÎtel-Dieu.
» Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie le cliché de cette
radiographie préliminaire : l'épreuve montre bien les calculs emprisonnés
dans le bas-fond de la vésicule. D'aprÚs nos recherches bibliographiques,
nous croyons ĂȘtre en prĂ©sence du premier cas, en France, pour lequel les
rayons X aient pu, d'une façon aussi nette, confirmer le diagnostic cli-
nique, qui avait d'ailleurs été posé.
» Jusqu'ici, la composition chimique des calculs biliaires a rendu
difficile leur projection en radiographie; leur situation dans une partie du
corps que la respiration met constamment en mouvement est déjà un
obstacle, mais le plus important paraĂźt dĂ» Ă la composition chimique de
ces calculs. Les uns sont exclusivement composés de cholestérine, corps
transparentaux rayons X; d'autres sont formés de cholestérine et d'une
faible quantité de matiÚres minérales; d'autres enfin sont surtout compo-
sés de substances minérales. Le plus grand nombre des calculs sont formés
de cholestérine. Jusqu'ici les résultats radiographiques ont été négatifs,
tout au moins Ă notre connaissance.
M Mais, si la composition chimique joue un grand rÎle, le manuel opé-
ratoire radiographique a aussi son importance.
SĂANCE DU 2Ă SEPTEMBRE ipo^. 483
» On a lecoinuiandc de faire coucher te malade sur le ventre, pour que la vésicule soil
le plus prĂšs possible de la plaque sensible. Mais, chez quelques malades, la pression
sur le cÎlé droit est trÚs douloureuse et rimmobilité est impossible. C'était le cas
chez notre malade.
» Or, voici de quelle façon l'un de nous a procédé. Un tube osmo-régulaleur petit
modÚle, fonctionnant sur une machine statique à huit plateaux, est placé à 75'"' de la
plaque sensible; la malade était couchée sur le dos, directement sur la table radiogra-
phique, avec interposition de la plaque. Une bande de toile de o"',3o sur o"','io com-
primait fortement l'abdomen, à l'aide de brides reliées à la table. L'ampoule était peu
pénétrante, et la durée d'exposition fut de lo minutes.
M En opérant ainsi, nous pensons que les insuccÚs de radiographies vésiculaires sur
le vivant seraient moins nombreux. On cherche trop souvent Ă diminuer le temps de
pose, ce qui oblige à employer des tubes trop pénétrants.
» Pour une autre malade de IFIolel-Dieu, chez laquelle la vésicule biliaire était
trÚs volumineuse, la radiographie donna un résultat négatif : il s'agissait, en elTet, du
cancer de la tÚte du pancréas. Une cholécystostomie fut pratiquée pour remédier mo-
mentanément à l'ictÚre par rétention.
» Nous avons recueilli quelques calculs secs qui ont Ă©tĂ© radiographiĂ©s sur une mĂȘme
plaque, en y joignant ceux provenant de notre malade aprÚs la cholécystostomie
simple, car la cholécysteclomie d'emblée, sans ouverture préliminaire de la vésicule,
n'avait pu ĂȘtre faite Ă cause des adhĂ©rences nombreuses et rĂ©sistantes.
» Sur l'épreuve de ces calculs, radiographiés à sec, on note que : i" leur degré de
transparence aux rayons X est en raison inverse de Ja quantité de matiÚres minérales
qu'ils contiennent; 2° le volume de ces calculs n'a aucune influence sur le résultat
positif ou nĂ©gatif de la radiographie; 3" dans une mĂȘme vĂ©sicule, on peut rencontrer
des calculs de compositions différentes, comme dans notre cas. On constate, en effet,
que deux calculs trĂšs opaques se voient trĂšs nettement; les autres ne laissent qu'une
traßnée d'intensité inégale.
» Nous notis proposons de continuer ces recherches pour des calculs
contenus dans le canal cholédoque (car ici la radiographie préliminaire
permettrait au chirurgien de se guider plus facilement dans le choix des
voies d'accÚs sur les différentes portions du canal cholédoque dans
lesquelles le calcul peut ĂȘtre enclavĂ©). Cela est important, car des adhĂ©-
rences anormales rendent souvent assez difficile l'exploration du cholé-
doque dans sa totalité. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â La germination des OrchidĂ©es. Note de
M. NoEi, Ber.vard, présentée par M. Gaston Honnier.
« Grùce à l'obligeant concours d'un amateur d'Orchidées, i\I. Magne,
j ai pu reprendre des observations et des expériences sur la gorinination
des Callleya et des LĆlia. J'en indiquerai ici les premiers rĂ©sultats.
48Zj ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Les graines des Calllcya, des LĆlia ou de leurs hybrides sont au
nombre de celles dont on obtient le plus facilement la germination dans
les serres, oĂč on les sĂšme gĂ©nĂ©ralement sur de la sciure de bois humide.
Au bout d'une quinzaine de jours, les embryons donnent de petites sphé-
rules Ă peine plus grosses qu'eux, mais rendues plus apparenles par leur
verdissement, lis restent plus ou moins longtemps Ă cet Ă©tat; parfois ils ne
le dépassent pas, et le semis est tÎt ou tard détruit par l'envahissement de
moisissures; sinon, aprĂšs un temps variable qui peut atteindre i ou 2 mois,
le dévelopi)ement s'accuse et se junirsuit. La germination est toujours
irréguliére et lente : souvent, aprÚs 4 ou 5 mois, les plantules les plus
avancĂ©es ne dĂ©passent pas 5âąâą. Ces plantules ont alors la forme de toupies
au pĂŽle Ă©largi desquelles se forme le bourgeon terminal; elles se montrent
toujours infestées à leur pointe, oi^i s'attache le suspenseur, par un cham-
pignon fdamenteux endophyte. Les expériences suivantes montreront que
la pénétration de ce champignon est, en sus des conditions qu'exige la
germination des graines en général, une condition supplémentaire néces-
saire et suffisante pour la germination de celles-ci. C'est ce que j'avais
suggéré antérieurement, sans pouvoir donner la déuïonstration précise que
je fournirai ici.
)) J'ai reçu de M. Magne des graines liybrides de Catlleya MossiĆ, LĆlia purpu-
rata et des plantules obtenues en serre parla germination de graines de mĂȘme origine.
Les graines Ă©taient incluses dans un fruit mĂčr; j'en ai fait un grand nombre de semis
aseptiques. Pour cela, en principe, j'ai projeté et réparti uniformément la fine
poussiÚre que forment ces graines sur de larges surfaces de gélose glycérinée stérile;
puis, aprÚs quelques jours, j'ai prélevé, pour les transporter dans des tubes de culture,
les graines qui restaient extérieures aux. colonies microbiennes qui s'étaient dévelop-
pées. Ces semis définitifs ont été faits en tubes inclinés, sur de la gélose à 3 pour 100
additionnée d'une décoction faible et limpide de salep; ils sont restés stériles. Les
jeunes plantules m'ont été envoyées dans des tubes flambés, j'en ai isolé quelques-unes
en les débarrassant de leur tégument et je les ai semées, aprÚs lavages à l'eau stérile,
dans des tubes de culture sur gélose au salep. Il s'est développé dans ces cultures un
InphomycĂšte et un coccobacille que j'ai cultivĂ©s sur le mĂȘme milieu, sĂ©parĂ©ment ou
ensemble. L'hyplioniycéte donne des filaments qui rampent à la surface du milieu de
culture ou s'Ă©tendent sur les parois humides du tube; il ne donne pas de filaments
dressés aériens.
» Dans les.semis aseptiques de graines, laissés à l'éluve à p.8° à une bonne lumiÚre
diduso, j'ai obtenu la formation des sphérules vertes, mais non la germination. L'em-
bryon ovoïde des graines mûres, qui a en moyenne aSol^- de plus grand diamÚtre, se
gonfle, verdit, et atteint 3ool^ Ă SSot'; quelques-unes de ses cellules Ă©pidermiques s'al-
longent en courtes papilles sans former jamais de véritables poils. Un embryon, dont
le développement est exceptionnel, a atteint Îoc!-", présenté des cloisonnements cellu-
SĂANCE DU 21 SEPTEMBRE IQoS. /|85
laires dans sa zone moyenne et formé quelques slomates. L'état de ces embryons reste
stationnaire aprĂšs loo jours de culture ; pour des semis d'autres espĂšces, datant de
5 mois et ou la plupart des embryons ont fini jiar se flétrir, il n'a pas été dépassé.
Mais, dĂšs que l'on transporte les graines Ă cet Ă©tat dans une culture pure de l'hy-
phomycÚle dont j'ai parlé plus haut, elles ne tardent pas à germer, soit ([u'on les
place sur le milieu de culture mĂȘme, soit simplement sur les parois humides du tube
oĂč ce champignon Ă©tend ses hyphes. Dans les premiers jours les filaments mjcĂ©liens
pénÚtrent dans la partie moyenne du suspenseur et envahissent rapidement les cellules
adjacentes de l'embryon; la germination commence aussitĂŽt, elle devient Ă©vidente dĂšs
les dix premiers jours ; au quinziÚme, les plantules ont pris leur forme caractéristique
en toupie et portent de longs poils absorbants. Au contraire, si les semis sont conta-
minés par des moisissures différentes ou par des bactéries, les graines sont détruites
rapidement. Pourtant, le coccobacille dont j'ai parlé, qui seul ne provoque pas la
germination, peut, sans dĂ©savantage, ĂȘtre associĂ© Ă l'hyphomycĂšte nĂ©cessaire. Des
graines semées depuis 87 jours dans l'épaisse zooglée que forment ces deux microor-
ganismes sont entrées et restent en pleine végétation ; aprÚs ce temps, les plantules ont
atteint 4âą" et formĂ© leurs bourgeons terminaux; la germination est parfaitement rĂ©-
guliÚre et le résultat comparable aux meilleurs de ceux qu'obtiennent les horticul-
teurs. Il y a donc bien là , en définitive, une action spécifique, particuliÚre à l'hypho-
mycÚte qui parasite normalement ces plantes et qui est nécessaire à leur germination.
Les expériences qui précÚdent donnent, pour identifier ce champignon, un critérium
décisif qui, jusqu'à présent, a manqué; je reviendrai par la suite sur ce point.
» Le cas que j'ai étudié ici donne, à ce que je crois, le premier exemple
certain d'un organisme qtii ne peut normalement pas dépasser un état
embryonnaire sans la pĂ©nĂ©tration d'un parasite, pas plus qu'un Ćuf ne
peut, en gĂ©nĂ©ral, poursuivre son Ă©volution sans ĂȘtre fĂ©condĂ©. En repre-
nant une expression qui a été appliquée aux Lichens, on pourrait dire que,
par ces expériences, a été faite la synthÚse de plantules d'Orchidées. Ces
plantules ne sont pas, en effet, comparables Ă celles de la plupart des
plantes, foriĂźiĂ©es des cellules qui dĂ©rivent d'un Ćuf; elles sont des com-
plexes formées de semblables cellules et d'un parasite nécessaire: elles
ont, en un mot, la valeur de Mycocécidies. »
La séance est levée à 3 heures trois quarts.
G. D.
486 ACADĂMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOCKAPIIIQUE.
Ouvrages reçus dans la séanch du 17 août 1900.
(Suite.)
Ve/handiun^^cn der russiscli-kaiserlichcn uiiiiei alogischen Gesellscliaft ziiSaint-
Petersburg : 1" série, Bd. XL, Lief. 1, mil 3 Tafehi. Saint-Pétersbourg, 1908; 1 fasc.
i.i-S".
Materialen zur GĂ©ologie Russlands, herausgegeb. v. der kaiserlichen mineralo-
gi'Schen Gesellschaft; Bd. XXI, Lief. i, luil 6 Tal'eln. Saiut-PĂ©lersbourj;, igoS; i fasc.
in-8°.
Bulletin de la Société ouralienne des Amis des Sciences naturelles: suppléments
au Tome XXII : i fasc, in-8° et i fasc. in-f"; Tome XXIII : 1 fasc. iu-8". Saint-Péters-
bourg, 1902.
Memorias de la Sociedad espanola de Ilistoria natural; t. I : Inlroduccion y
Memoria i-^. Madrid, 1900; i fasc. in-8°.
Boletin demografico de la Republica tnexicana, 1901; ana IV, num. G.
Mexico, 1902; I voL in-4°.
Censoy division territorial del Estado de Puebla verificados en \ 900. Mexico, 1 908 ;
I voL in-4°.
Censo de la Republica mexicana pracllcado en igoo.' Extranjcros résidentes.
Mexico, igoS; i vol. in-S".
Ouvrages reçus dans la séance du 24 août igoS.
Exposition universelle internationale de 1900. Rapport général administratif et
technique, par M. AlkrI'D Picard, Membre do l'Institut, Président de Section au Conseil
d'Ătat, Commissaire gĂ©nĂ©ral; t. IV. Paris, Imprimerie nationale, 1900; (vol. in-4".
(Hommage de l'auteur.)
M. Albert Gaudry présente en hommage, au nom de M. le professeur sénateur
Giovanni Capellini, les 8 Opuscules suivants :
Balenotlere mioceniche di San MichĂšle pressa Cagliari ; con due tavole.
Bologne, 1899; i fasc. in-'i".
Di uno uovo di Jipyornis nel Museo di Storia naturale di Lione, e di allre uova
e ossa Jossili dello stesso uccetlo raccolte a Madagascar nell' ultimo decennio del
secola JCIyY. Bologne, 1900; 1 fasc. in-4".
Balenottera miocenica del Monte Titano, Rcpubblica diS. Marino. Bologne, 1901 ;
I fasc. in-4°.
Discorso di apertura dĂ©lia A'.l'I Adunanza gĂ©nĂ©rale estiva tenuta dalla SocielĂ
geologica italiana in Spezia: seduta 7 settembre 1902. Rome, 1902; i fasc. in-8''.
SĂANCE DU 21 SEPTEMBRE igoS. 48^
Salle ricerche e osservazioni di Lazzaro Spallanzani a Porto Venere e nei din-
loriii dclla Spezia. Rome, 1902; i fasc. in-S°.
Nola espUcalive délia carta geologica dei dintorni del golfo di Spezia e val di
Magra inferiore ; 2» edizione 1881. Home, 1902; i fasc. in- 8°.
Dalenefossili toscane. I. Balaena etrusca. Bologne, 1902; i fasc. {11-4».
Avanzi di Squalodonte nella arenaria di Grami dei Frati pressa Schio; con una
tavola. Rome, igoS; i fasc. in-4<'.
Annual report oftheDirectorof theAlleghenyObservatory, for theYearendin.r
december 3i, 1902, bj F.-L.-O. Wadswobth. Cincinnati, 1908; i fasc. in-8<>.
The Institution of mechanical Engineers. Proceedings, n" 1, january-february looS
Londres; i vol. in-S". J J âą
Proceedings of the american Academy of Arts and Sciences; vol. XXXIX n" 1 3
june igoS. Boston, Mass.; 3 fasc. in-S". ' '
Analele Academiei romane; série II; t. XXIV, 1901-1902; t. XXV, iQoo-iqoS
Bukarest, 1902-1903; 2 vol. in-/;". '
Academia Romdna, Disciirsuri de receptiune : XXV. Mijloce de im'esti^atiune
aie meteorologiei; diseurs de Stefan G. Hepites, câ respuns de D- I. FĂ©lix. Bakarest
1903 ; I fasc. in-4". '
Ouvrages reçus dans la séance du 3i août 1908.
La question sardiniĂšre : Rapport de M. Charles Bernard Ă M. Camille Pelletan
Ministre de la Marine; Rapport de MM. J. Kunstler et Charles Bénard à la Chambré
de Commerce de Bordeaux. Bordeaux, imp. J. l'echade, 1908; j fasc. in-S".
Bapport sur la question de la sardine, par M. C. BĂ©nard et M. J Kunstler (Extr
du Registredes délibérations de la Chambre de commerce de Bordeaux- séance d,I
10 juin 1903.) Bordeaux, imp. F. Pech ; i fasc. in-40.
Ogmios ou Orphée, par H. Lizeray. Paris, Vi-ot frÚres, 1908 ; i fasc in-12
^éclairage électrique, revue hebdomadaire des transformations électriques' méca
niques, thermiques de l'Ă©nergie. Direction scientifique: A. d'Arsonval, A. Blondel
^â :^^ll^^^''^_-^^^^^^^,^-'Poy^CKy<t,K.Vo,^m, A. W.tz, J. Blond.n; 10» annĂ©e'
t. XXXVI, no.ia, i5 août 1903. Paris, C. Naud; i fasc. in-40.
On a probable relationship bet.veen the solar prominences and corona bv
William J -S. Lockyek. ( Extr. de Monthly Notices of the Royal astrononĂčcal Society
vol. LXIII, n° 8.) Londres, igoS; i fasc. in-8''.
A historical sketch of the expérimental détermination of ll.e icsislance the
air to the motion of projectiles, bj Fhancis Kasiiforth. Cambridge, iqo3- i fisc
International Catalogue of scie nli fie literature, first annual issue : Vol III part '> âą
(,). Physiology, including expérimental Psychology, Pharmacology and erperi
mental Pathology; Vol. XIII, O. Iluman Anatomy ; Vol. XIV, P. Pl^sical Anthro-
pology; Vol. XV : Paleontology. Londres, Harrison et fils ; Paris, Gauthier-Vilhrs âą
lena, Gustav Fischer, igo3; 4 vol. 10-8". '
Catalogue of canadian Birds ; part II: Buds of Prey, Woodpeckers, FLy-
488 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Catcher.':, Crotvs, Jnys and Blackbirds; by John Macoun. Ottawa, 190.3 ; i vol. in-8".
Concorsi a ]>remio delB. Islituto di Scienze, Letlere ed Arli. proclamait nelT
adunanza solenne del 2^ maf^gio igoS. Venise, 1908 ; i fasc. in-S".
Sislema allerno positiva, estiidio de malheniaticas que comprende los f adores
para resoher cxaclemenl todas las diinensioncs de distancias, pianos y cuerpos,
por J. rRANCisco Tadeo Palacios. Guatemala, igoS ; 1 fasc. in-12.
Natiiurlciindig lijdschrift voor Nederlandsch-Indië ; Deel LXII. Amsterdam, igo3;
I vol. in-S".
Archives du Musée Teyler : série II, vol. VIII. ?>' partie. Ilaarlem, Paris,
Leipzig, igoS; i fasc. \n-l\°.
Publications of Ihe aslronomical Laboratory al Groningen; n"' 10, 11. Gro-
ningue, 1902 ; 2 fasc. in-4°.
Obsenalions mode at Ihe Royal magnetical and ineleorological Observalory al
Batavia; vol. XXIV, 1901. Batavia, 1900; i fasc. in-f".
Annales du Musée du Congo : Botanique. Série V : Eludes de Syslématique et de
GĂ©ographie botaniques sur la flore du bas et du moyen Congo, par Eji. de
Wildeman; vol. 1, fasc. 1. Bruxelles, 1900; i fasc. iii-f".
ERRATA.
(SĂ©ance du 7 septembre iQoS.)
Note (le M. P. Chofardel, Observations de la planĂšte MA, etc. :
Au lieu de :
Lise: :
Log. fact.
Log. fact.
'Ăąge.
Dates.
parallaxe.
parallaxe
454
Août 3i
7,21 5â
T,2l5
»
Sept. I
T,237â
7,287
»
2
T. 465,,
7,465
On souscrit Ă Paris, clirz GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Gnmd'^-Ăugustins, n" 55.
)U!S i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent ré°iiliÚren,ent le Dinwnrlw. Ils forment, à la fin de l'année, Lux volumes in 4° Doux
i, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'aulre par ordre alphnl, lique de noms d'Auteurs, terminent chaque volum'e. L'abonnement est annuel
âąt du i" Janvier.
Le prix de l'abonnemciii at fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
I Chaix.
! Jourdan.
' Ruff.
s CourtJD-Hecquet.
Germain etGrassin.
Gaslineau.
ie JĂ©rĂŽme.
on RĂ©gnier.
/ Feret.
ux Laurens.
' Muller (G.).
âąs Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Joiian.
ery Perrin.
(Jenry.
«/âąÂŁ' ! â â '
( Marguerie.
\ Juliot.
( Bouj.
; Nourry.
Ralel.
(Rey.
( Lauverjat.
( Degez.
j Drevet.
i Gratier et C".
helle Foucher.
Bourdignon,
Dombre.
Thorez.
Quarré.
nl-Fevr..
le
Lorient.
chez Messieurs :
I Baumal.
\ M"' Texier.
/ Bernoux et Cumin
\ Georg.
Lyon ( Effantin.
1 Savy.
I Vilte.
Marseille RuĂąt.
^ . â ( Valat.
montpellier â , â,
' ( Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
! Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
( Guist'hau.
( VeloppĂš.
\ Barma.
( Appy.
IMmes Thibaud.
Orléans Loddé.
Blanchient
LĂ©vrier.
Rennes ' Plihon et Hervé.
Rochefort Girard ( M"" ).
I Langlois.
\ Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
j Ponteil-Burles.
l HumĂšbe.
j Gimet.
i PrivĂąt.
I Boisselier.
Tours j PĂ©ricat.
( Suppligeon.
j Giard.
( Lemaitre.
Nantes
Nice .
Poitiers-
Rouen.
Toulon.
Toulouse..
Valenciennes..
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam .
Berlin.
Bucharest .
chez Messieurs :
I Feikema Caarelsen
' et C".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C».
Dames.
Friediander et fils.
I Mayer et Millier.
Berne . Schmid Francke.
Bologne ZaDiclielli.
iLamertin.
Mayolezet Audiarte.
Lebégue et C*.
, Solchek et C«.
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell elC".
Christiania Canimermeyer.
Constanlinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beuf.
Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
( Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
I Benda.
\ Payot et C".
/ Barth.
\ Brockhaus.
Leipzig IvĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
( Desoer.
( Gnusé.
Lausanne..
LiĂšge.
Milan.
Naples.
chez Messieurs :
ĂDulau.
Hachette et C'.
Nutt.
Luxembourg. . . V. Buck.
[ Ruiz et C'V
Madrid ) Romo y Fussel.
) Capdeville.
\ F. FĂ©.
Bocca frĂšres.
HĆpli.
Moscou T.nstevin.
( Marghieri di Giu».
I Pellerano.
1 Dyrsen et Pfeiffer.
New-York Stechert.
' Lemckeet Buechncr
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et âŹâ âą.
Palerme Reber.
Porto MagalbaĂšs el Moniz.
Prague. Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
â i Bocca frĂšres.
Rome ,
( Loescheret G'"
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska Bogliandel.
I Zinserling.
( Woiir.
I Bocca frĂšres.
) Brero.
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Varsovie Gebethner et Wolfl.
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:tes, par .M. H.i\se.n. â .MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le riile d i suc pin lĂ©atique dans les pliĂ©nomĂŽnes diyestifs, particuliĂšrement dans la digestion des
grasses, par .M. Glvude Bern.^rd. Vol u ne in-i", avec 3'2 planches; is.:i ; 25 fr.
n. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. â Kssai <rune rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Eludim- ie^ lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
entaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
e des rapports qui existent entre l'étatactuel du rÚgne organique et ses éuii^ intérieurs», p.ir M. le Professeur BaoNN. In-4°, avec 7 planches; 1861.... 25 fr.
L la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et Ict MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
N^ 12.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 21 septembre 1905.)
MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOiVS
DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADĂMIE.
Pages.
M. Yves Delage. â La parlhĂ©nogciiĂšsc par
l'acide carbonique, obtenue cliez les Ćufs
aprĂšs l'Ă©missiondes ylobules polaires.. . . 47^
i\IM. li. LEriNi; et Boulud. â Sur la pro-
Pages.
duction de sucre dans le sang pendant
le passage de ce dernier Ă travers le pou-
mon âą âą . . 473
MEMOIRES PRESENTES.
iM. Adiuen Muller adresse un MĂ©moire inti-
tulé : <i Radio-activité et ionisation ; phé-
nomÚnes généraux cl théorie
47«
CORRESPONDANCE.
M. Ed.m. iMaillet. â Sur les fonctions nio- des calculs biliaires par la radiographie
nodromes et les équations différentielles. !f-S préliminaire 482
M. LĂ©on Guillet. â Sur les propriĂ©tĂ©s et M. NoĂ«l Bernard. â La germination des
la constitution des aciers au manganÚse. !\So Orchidées 483
MM. Mauclaire et Infroit. â Diagnostic
Bulletin bibliographiquic 48t>
Ebrata , 488
PARIS. â IMPRIMIĂIUE G A UT H I li R - V I L L A R S,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant : (jAL'thier-Villars.
1903
^{j'X'^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
T03IE CXXXVH.
r 13 (28 Septembre 1903).
- PARIS,
GAUĂHIEK-VILLARS, IM^>B!MEUR-L1BRA1RE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'AG/VDĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Ao tins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
J^es Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composenl des exlrails des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
4H pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l*"^. â Impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parun associéétrangerderAcadémiecomprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 piiges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3u pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposes par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autß
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance j
bliqué ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un ;
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s<
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomn
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fi
pour les articles ordinaires de la correspondance 0
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre remi
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă tera
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ren
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planclies,
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures serait
autorisées, l'espace occupé par ces figures compi
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais de
teurs; il n'y a d'exce])tion que pour les Rapports
les lustructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative f.
un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi
sent RĂšglement.
ail
Ăź
Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de
eposer au becrétanat au plus tard le Samedi çui précÚde la séance, avant S'. Autrement la présentation sera remise à la séance «uivM
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 28 SEPTEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
HISTOLOGIE. â Les myĂ©bcyles du bulbe olfactif.
Note de M. Joamves ChatijĂź.
« Le bulbe olfactif a été longtemps considéré comme un s.mple ren-
flement du nerf de la premiĂšre paire, Ă©tendant ses faisceaux avant de
s Ă©panouir sur le locus luteus de la membrane pituitaire.
» Les recherches histologiques n'ont pas ratifié cette conception des
anciens anatomistes : elles ont montrĂ© que, loin d'ĂȘtre uniquement formĂ©
par des fibres nerveuses, le bulbe renferme de nombreuses cellules ^^an-
g lonnau-es ; dÚs 1877, j'msistais sur la valeur fonctionnelle de ce « gangtion
oltact.f «, formant une sorte de relais nerveux disposé sur le trajet de l',m-
press.on olfactive, entre la membrane réceptrice et le centre percepteur
>. Les travaux ultérieurs ont pleinement confirmé mon appréciation, eu
précisant de mieux en mieux les détails relatifs à la structure du bulbe
Mais, comme il arrive souvent en pareil cas, plusieurs auteurs ont cru pou-
voir passer d'un extrĂȘme Ă l'autre : aprĂšs avoir d'abord assignĂ© au bulbe
une structure des plus simples, puisqu'on le réduisait à un amas de fibres
nerveuses, on ne tarda pas à le doter d'une série de couches réguliÚ-
rement stratifiées, à texture définie, tantÎt fibreuse et tantÎt celluleuse.
« Il s'en taut de beaucoup qu'il en soit toujours ainsi; dÚs qu'on multi-
plie les types d'Ă©tude, chez les Carnivores et les Rongeurs, on constate que
ce schéma se trouve souvent peu conforme à la réalité des faits. Je n'insiste
pas sur les variations topographiques, amenant Ă se confondre telles
couches présentées comme entiÚremjnt <lislinctes; je crois plus utile de
mettre en lumiÚre certains éléments qui ont été généralenrent méconnus.
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. GX.X.XVU, N» 13 ) (j5
^go ACADĂMIE DES SCIENCES.
« Tels sont les myĂ©locyles sur lesquels l'attention paraĂźt s'ĂȘtre rarement
arrĂȘtĂ©e, et qui offrent pourtant ici un intĂ©rĂȘt tout particulier.
» Il serait superflu de rappeler les caractÚres du myéiocyte nerveux :
dans une longue série de Mémoires (1888-1899), j'ai fait connaßtre son
mode de constitution, sa karyomégalie, sa fréquence dans divers groupes
zoologiques, etc. ; aussi me suffira-t-il aujourd'hui d'étudier sa répartition
dans le bulbe olfactif et de rechercher les particularités qu'il peut y pré-
senter.
» D'une façon gĂ©nĂ©rale et sans s'arrĂȘter Ă la notion des couches strati-
fiées, on peut regarder le bulbe comme limité en avant et en arriÚre par
deux zones de fibres (libres antérieures ou externes, fibres postérieures ou
internes) entre lesquelles se trouve disposé le relais ganglionnaire compre-
nant les glomérules, les cellules nerveuses proprement dites et les myélo-
cytes.
» Ceux-ci se rencontrent surtout (mais non exclusivement) vers les fron-
tiÚres antérieure et postérieure de ce relais. Ils s'y montrent avec leurs
caractĂšres habituels : noyau volumineux; cytoplasme somalique peu abon-
dant et réduit à une mince zone périnucléaire ; prolongements de dimen-
sions et de volume variables, pouvant se différencier en prolongements den-
dritiques et en prolongement cylindraxyle, ce qui distingue le myéiocyte
du grain, tel qu'on le définit maintenant.
» L'étude des myélocytes du bulbe olfactif établit donc, une fois de
plus, l'intime parenté de ces éléments avec les cellules nerveuses; d'autre
part, elle achÚve de dégager la réelle valeur que l'on doit.attribuer au gan-
glion ; enfin, elle vient à l'appui des rapprochements tentés, depuis quelques
années, pour homologuer le relais olfactif et le relais rétinien. «
M. Alfred Picard, en présentant à l'Académie le Tome V de son
« Rapport général adininistratil et technique sur l'Exposition universelle
internationale de 1900 », s'exprime comme il suit :
(( Ce Volume est principalement consacré aux Sections étrangÚres. Il
met en lumiĂšre l'immensitĂ© de l'effort que la plupart des Ătats ont fait
pour répondre dignement à l'iavitation de la France et dont notre pays ne
saurait leur ĂȘtre trop reconnaissant.
), Des indications sur les résultats de l'étude comparative à laquelle ont
donné lieu les produits français et les produits étrangers m'entraßneraient
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE I9o3. 49 I
beaucoup trop loin. L'Académie voudra bien cependant me permettre
deux observations capitales.
» Au début, beaucoup d'esprits clairvoyants n'étaient pas sans appréhen-
sion pour certaines branches de l'activité nationale, qui relÚvent plus
particuliÚrement des applications scientifiques. Les grands progrÚs réalisés
au delà de nos frontiÚres autorisaient, sinon des craintes sérieuses, du
moins des doutes au sujet de l'issue du concours. En fait, la France est
sortie de l'épreuve à son honneur. On peut le constater sans présomption.
Mais il serait imprudent de se dissimuler que nos rivaux ont Fait de vastes
conquĂȘtes et que, pour garder nos positions, nous devons plus que jamais
nous livrer Ă un travail opiniĂątre, Ă d'infatigables recherches, reculer sans
cesse les bornes de nos connaissances, entretenir chez nous l'Ă©mulation du
labeur et de la Science.
» Je viens de parler de la Science. Personne ne me reprochera d'attester,
et c'est lĂ ma seconde observation, que sur ce terrain les peuples Ă©trangers
ont rendu un hommage unanime aux qualités ataviques de notre race, à la
clarté, à la netteté, à la puissance synthétique de l'esprit français. Ce sont
des qualités que nous ont léguées nos devanciers et auxquelles nous ne
saurions rester trop fermement attachés.
» Parmi les Chapitres dont se compose ce Volume, il en est un qui me
paraßt mériter spécialement la bienveillante attention de l'Académie : celui
des musées centennaux. Les expositions ne constituent pas seulement
des manifestations économiques, des entreprises organisées pour le plaisir
des yeux; s'en faire une pareille conception serait réduire singuliÚrement
leur rĂŽle et leur portĂ©e. Elles doivent ĂȘtre avant tout des Ćuvres d'Ă©duca-
tion et d'instruction publiques. A ce point de vue élevé, les musées rétros-
pectifs formaient à la fois l'un des éléments les plus brillants et l'un des
foyers d'enseignement les plus féconds du concours de igoo. Jalonnant
par des repÚres habilement choisis l'évolution de l'activité française au
cours du siĂšcle et quelquefois mĂȘme depuis une Ă©poque plus lointaine,
disposĂ©s pour la plupart avec une extrĂȘme compĂ©tence, ils retenaient le
visiteur, lui montraient les anneaux successifs de la chaĂźne ininterrompue
qui relie les générations entre elles, l'éclairaient sur la solidarité humaine
Ă travers le temps et ranimaient sa foi en l'avenir.
» Quelques-uns de ces musĂ©es offraient un intĂ©rĂȘt spĂ©cial : tels ceux de
la Géographie, de la Topographie, des Instruments de précision, de la
Mécanique, de l'ElectricUé, de la Chimie, presque tous créés sous la haute
direction de membres de l'Académie des Sciences : le regretté M. Paye,
49^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
M. le colonel LaussedaL, M. Mascart, M. Troost. Grùce à la généreuse
obligeance des grandes institutions d'enseignement supérieur, des indus-
triels et des collectionneurs, les organisateurs ont pu édifier un véritable
monument à la gloire des savants français du siÚcle, accumuler les reliques
des hommes qui ont tant fait pour la Science et pour le pays. C'est ainsi
que, dans le musée de la Chimie, les appareils et instruments avant appar-
tenu aux laboratoires de l'immortel Lavoisieret de ses successeurs, jusqu'Ă
l'illustre secrétaire perpétuel de l'Académie, M. Berthelot, étaient religieu-
sement rangés et classés dans de vastes vitrines, avec les spécimens des
produits dus à leur génie : le salon contenant ces vitrines éveillait l'im-
pression d'un sanctuaire dédié à la Science.
)) Le souvenir des expositions rétrospectives est perpétué dans des
rapports admirablement illustrés qui resteront comme des documents de
premier ordre pour l'histoire du mouvement intellectuel ou matériel au
cours du XIX* siÚcle. »
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de
ses Membres pour faire partie, cette année, du Conseil de perfectionne-
ment de l'Ecole Polytechnique.
CHIMIE MINĂRALE. â Sur une combinaison du sulfate d'aluminium
avec l'acide sulfurique. Note de M. E.^Raud, présentée par M. H.
Moissan.
« Lorsqu'on attaque la bauxite par l'acide sulfurique étendu de son
volume d'eau, soit pour l'analyse de ce minerai, soit pour la fabrication
du sulfate d'aluminium, il arrive parfois, aprĂšs un certain temps de chauf-
fage, qu'il se dépose un magma cristallin qui occasionne de violents sou-
bresauts. Si on laisse alors refroidir, toute la matiĂšre se prend en une masse
avant la consistance du miel.
» Ce fait avait déjà été signalé en 1861 par Persoz, puis par Sainte-Claire
Deville ( ' ), mais le composé ainsi formé n'avait pas été étudié.
» Ce n'est cependant pas du sulfate d'aluminium ordinaire qui aurait
(') Ann. Chini. et Phys., "i" série, t. LXI, p. 809.
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE rpo.S. 4g3
été précipité par l'acide sulfurique, car le produit obtenu ne se dissout que
trĂšs difficilement dans l'eau froide.
» Si l'on répÚte l'expérience précédente en remplaçant la bauxite par
l'alumine hydratĂ©e pure, le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit. Il n'est donc pas
dû aux impuretés de la bauxite.
>. On arrive encore au mĂȘme rĂ©sultat si l'on chauffe une dissolution de
sulfate d'aluminium hydraté dans de l'acide sulfurique à yS pour 100
d'acide pur.
» C'est à ce dernier procédé que j'ai eu le plus particuliÚrement recours
dans cette Ă©tude.
» En employant des acides moins concentrés, on finit toujours, en pro-
longeant suffisamment l'ébullition, par obtenir le dépÎt cristallin, lorsque
l'acide a atteint la concentration de 70 pour 100.
» C'est ainsi que, dans l'attaque de la bauxite par l'acide étendu de son
volume d'eau, ce phénomÚne se produit lorsqu'on a laissé l'acide se con-
centrer jusqu'Ă celte limite.
« Le produit obtenu a été essoré à l'abri de l'humidité, puis comprimé entre des
plaques poreuses pour en extraire la majeure partie de l'acide retenu mécaniquement,
puis lavé à l'acétone comme l'a indiqué récemment M. Recoura pour l'acide ferrisul-
furique (').
» Enfin la purification a été achevée par un lavage à l'éther anhydre et un nouvel
essorage.
>> On obtient ainsi une poudre cristalline bien blanche, ayant pour composition
A1^0S4S0S 411^3 C).
» Cette composition est comparable à celle des acides chromosulfurique et ferrisul-
furique de M. Recoura. Ce corps se dissout trÚs lentement dans l'eau froide. En opé-
rant avec 28 de matiĂšre et 200âą' d'eau Ă 20° et en agitant continuellement, la dissolu-
tion n'est complĂšte qu'au bout de 3 heures.
» A chaud la dissolution est beaucoup plus rapide.
>. Ătant donnĂ©e l'impossibilitĂ© d'une mesure thermique exacte, il est
difficile de savoir s'il s'agit d'une simple juxtaposition de i"^"' d'acide sul-
furique et de I»»' de sulfate d'aluminium, ou s'il y a eu modification molé-
culaire (polymérisation ou formation d'un radical complexe).
(') Comptes rendus, t. CXXXVII, i3 juillet igoS, p. 118.
(^) Analyse: APO^=: 20,72; SO»=64,6o; H'^0=:i4,68.
Théorie : AP 0^=20, 65; 80^=64,78; H^0= 14,67.
49 'l ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ce sont ces deux derniÚres hypothÚses qui paraissent les plus vrai-
semblables.
» Les sels acides sont généralement plus solubles que les sels neutres
correspondants; d'autre part, la lenteur de la dissolution semble bien
indiquer une modification moléculaire et les particules, d'abord cristallines,
deviennent floconneuses avant de se dissoudre.
» La production du composé qui nous occupe est donc la résultante de
trois phénomÚnes concomitants : déshydratation partielle du sulfate d'alu-
minium hydraté AF(SO^)', 16H-O, combinaison avec l'acide sulfurique
et modification moléculaire.
» Action de l'acide sulfurique concentrĂ©. â Le sulfate d'aluminium hydrate se
dissout dans l'acide sulfurique concentré et la dissolution se maintient limpide à froid.
Mais il suffit de cliauffer celle-ci pendant quelques minutes à iio''-i20° pour qu'elle se
prenne en une masse pĂąteuse.
» AprĂšs lavages et essorage, le produit a la mĂȘme composition que le prĂ©cĂ©dent Ă
l'eau de cristallisation prĂšs.
» Celte solubilité du sulfate d'alumine dans l'acide sulfurique concentré est d'autant
plus curieuse que l'acide sulfurique diminue la solubilité des sulfates dans l'eau comme
Fa montré M. Engel (') et nolauimenl celle du sulfate d'aluminium.
» Ainsi, tandis que d'aprÚs Poggiale 100 parties d'eau dissolvent, à 20°, 106 parties
de sulfate d'alumine, j'ai constaté que 100 parties d'un mélange de P"' d'acide avec
2^"' d'eau n'en dissolvent que 6,45 parties.
» Je iTie propose d'étudier la solubilité du sulfate d'aluminium dans de
l'acide sulfurique à différentes concentrations, solubilité qui pourrait pré-
senter des particularités intéressantes. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur le nitrosite de la pidĂ©gone.
Note de M. P. Genvresse.
« Les nitrosites des cétones cycliques, possédant une ou plusieurs
doubles liaisons, n'ayant pas été préparés jusqu'à présent, nous avons
essayé de les obtenir. Nous avons opéré sur la carvone et sur la pulégone ;
nous n'avons pas encore pu avoir de produit cristallisé avec la carvone; il
n'en a pas Ă©tĂ© de mĂȘme avec la pulĂ©gone.
» Le nitrosite de la pulégone, C'^H'^O, Az'O^ peut s'obtenir de deux maniÚres :
soit avec le peroxyde d'azote, soit avec les vapeurs nitreuses, préparées par l'amidon
(') Comptes rendus, t. CIV, 21 février 1887, p. 5o6.
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE igoS. /JqS
et l'acide nitrique; Ă partir de ce moment la marche est la mĂȘme, soit que l'on parte
du peroxyde d'azote, soit des vapeurs nitreuses.
» On dissout la pulégone dans l'éther de pétiole; on place la solution dans un
mélange réfrigérant de glace et de sel, et on la sature soit par du peroxyde d'azote,
soit par des vapeurs nitreuses; une huile se sépare; on attend au lendemain pour que
la prĂ©cipitation soit bien complĂšte, on dĂ©cante la partie lourde et on la soumet Ă
l'entraĂźnement par la vapeur d'eau; peu de chose passe; on enlĂšve ensuite l'eau
condensĂ©e et l'on abandonne le liquide Ă lui-mĂȘme; au bout de quelques jours, huit
au plus, il se forme des cristaux qu'on essore et qu'on fait ensuite cristalliser Ă
plusieurs reprises dans l'alcool.
» L'analyse élémentaire de ces cristaux correspond à la formule Cil'", Az-0' ;
nous avons trouvé pour leur poids moléculaire, en opérant en solution acétique par la
méthode de Raoult, le nombre 289,5; la formule (;'"H'SAz^O' exigerait le nombre 22S.
)) Le nilrosite de la pulégone est formé de belles aiguilles soyeuses incolores, fondant
à 6<S°-69''; il est soluble dans l'alcool, plus à chaud qu'à froid, ce qui permet de le
purifier; il est aussi soluble dans le chloroforme, l'acide acétique, etc.; il agit sur la
lumiÚre polarisée; sa déviation pour la raie D est, en solution chloroformique, de
-t-23''i3' à la température de 23".
» Il est entraßnable, mais difficilement, par la vapeur d'eau; le groupe Az'O' se fixe
sur la double liaison de la pulégone; en effet, si l'on dissout le corps précédent dans Je
chloroforme ou la benzine, et que l'on traite la solution par le brome, ce dernier ne se
décolore pas. Ce corps possÚde le caractÚre des nitrosites ; en efFet, en présence de
l'acide sulfurique et du phénol, il donne une magnifique coloration vert émeraudc.
» Traité par l'hydrogÚne naissant, il donne de l'ammoniaque et une huile que nous
ne sommes point parvenu Ă faire cristalliser.
» Son oxime est également une huile incristallisable.
» Enfin nous ne sommes point parvenu à le combiner avec les ammoniaques, la ben-
zylamine ou la pipéridine. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la production d'hydrogĂšne sulfurĂ© par les extraits
d'organes et les matiÚres albuminoïdcs en général. Note de M. Emm.
Pozzi-EscoT. (Extrait.)
(( .... Si l'on fait un extrait de levure de brasserie, levtu-e bnsse, sui-
vant une des méthodes que j'ai indiquées, et en particulier au saccharose
additionné de chloroforme ou de fltiorure de sodium, et si l'on mélange
cet extrait avec du soufre en fleur, ce mélange dégage, à la température
ordinaire, une grande quantité d'hydrogÚne sulfuré, et cela en quelques
heures.
M Le mĂȘme extrait, additionnĂ© de chloroforme, mais non de soufre, ne
donne lieu à aucun dégagement d'hydrogÚne sulfuré, en 12 heures, à la
température ordinaire....
496 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Si l'on soumet l'extrait précédent à l'ébuUition pendant 3 minutes,
puis qu'aprĂšs refroidissement on l'additionne de chloroforme et de soufre
en fleur, on ne constate, en 12 heures, à la température ordinaire, aucun
dégagement d'hydrogÚne sulfuré.
)) â L'extrait aqueux de levure a Ă©tĂ© portĂ© Ă TĂ©bullition en prĂ©sence
de soufre : il a donné, immédiatement, un abondant dégagement d'hydro-
gÚne sulfuré, à chaud; mais, aprÚs refroidissement, le vase a été purgé de
toute trace de ce gaz par barbotage d'acide carbonique, et abandonné
pendant 12 heures à la température du laboratoire : il n'a dégagé aucune
trace d'hydrogÚne sulfuré.
» D'autre part, de l'extrait aqueux de levure, trÚs actif, a été abandonné,
en présence de bisulfite de soude : il a dégagé, au bout d'un certain temps,
de l'hydrogÚne sulfuré, de façon notable
» De ces expériences, et de quelques autres, il paraßt permis de con-
clure que la production d'hyth'ogÚne sulfuré en abondance et sans limite,
par les extraits d'organes, et en particulier par l'extrait de levure, est bien
due à un phénomÚne de nature diastasique »
ZOOLOGIE. â Sur la rĂ©sorption phagocylaire des produits gĂ©nitaux inutilisĂ©s,
chez /'Echinocardium cordatum Penn. Note de MM. Maurice Caullery
et Michel Siedlecki, présentée par M. Alfred Giard.
« Dans des recherches déjà assez anciennes ('), M. Giard a reconnu
les profondes transformations que subissent, en dehors de la période de
reproduction, les glandes génitales de certains Echinodermes et en \)Ar\.\-
calier de V Echinocardium cordatum Pennani, Oursin SpatangoĂŻde abondant
dans le sable de la plupart de nos plages. Ces glandes, aprĂšs l'Ă©poque de
la ponte (juin-juillet, dans la Manche) diminuent de volume, prennent une
teinte foncée et renferment, au lieu de cellules génitales, de grands
éléments sphériques vacuolaires. De plus, avec l'approche de l'hiver, se
produisent de nombreux cristaux. Sur les indications de M. Giard, nous
venons de reprendre l'étude de ces phénomÚnes, pour laquelle on dispose
maintenant de ressources techniques bien plus grandes.
( ') Sur une fonction nouvelle desglandes génitales des Oursins {Comptes rendus ,
t. LXXXV, 5 novembre 1877).
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE igo3. 497
» Nos observations sont limitées jusqu'ici à l'éiuile des glandes génitales de VEchino-
cardium, à l'époque présente de l'année {septembre).
» 11 est facile de constater, in vico, les principaux faits énoncés par M. Giard :
réduction de volume et changement de couleur des glandes, présence des cristaux et
des éléments vésiculeux. Ceux-ci sont sphériques et mesurent de 3bV- à ^o^ de dia-
mÚtre; leur protoplasme, concentré à la périphérie, enclave un grand nombre de
petites sphérules assez réfringentes, mesurant environ 2^'- et réparties sur un hémi-
sphĂšre; au milieu d'elles, on observe souvent un ou deux amas de pigment jaune bru-
nĂątre (c'est ce pigment qui, par son abondance plus ou moins grande, donne la teinte
générale à la glande); la vacuole centrale hyaline occupe piesque tout le volume de
l'élément.
» Considérons successivement les raà les et les femelles.
» A. MĂąles. â In vivo, on constate, sur des dilacĂ©rations, outre les Ă©lĂ©ments prĂ©-
cédents, de petits corps coniques, isolés ou en paquets. Ce sont des tÚtes de spermato-
zoĂŻdes. Mais nous n'avons vu aucun spermatozoĂŻile intact et mobile. Passons maintenant
à l'examen des matériaux fixés et colorés (coupes et dilacérations). Nous constatons
d'abord que les éléments vésiculeux sont unicellulaires. Chacun renferme un noj'au
unique, périphérique; le contenu de la grande vacuole ne se teint pas; les sphérules
décrites plus haut prennent une teinte brune par l'acide osmique et ne retiennent pas
les colorants; certaines d'entre elles offrent, à leur intérieur, de petites vacuoles. Au
milieu de ces sphĂ©rules on trouve : 1° des tĂȘtes de spermatozoĂŻdes agglutinĂ©es ou
isolées; 2° tous les stades de dégénérescence de ces spermatozoïdes et de leur trans-
formation en sphérules. Autour du spermatozoïde il apparaßt d'abord une gaine de la
substance brune formant bientÎt une sphérule ; puis le spermatozoïde se recourbe par
son extrémité effilée, prend une forme en croissant, devient une petite sphÚre qui se
colore massivement par la safranine ou l'hématoxjline et enfin se dissout graduellement
dans la sphĂ©rule qu'il a produite. Les mĂȘmes processus peuvent affecter un groupe
de spermatozoïdes agglutinés.
» De tout cela ressort que les cellules vésiculeuses, qui maintenant forment la masse
de la glande, sont des phagocytes, bien individualisés, ayant absorbé chacun un grand
nombre de spermatozoïdes; la digestion de ces spermatozoïdes produit les sphérules
qui finalement se dissolvent pour constituer le liquide de la vacuole centrale, en lais-
sant, comme résidu, du pigment jaune brunùtre.
» Les coupes montrent la disposition respective des phagocytes, pressés les uns
contre les autres, sans tissu interposé; contre l'épithélium pariétal on voit des cellules
spéciales que nous regardons comme des spermalogonies régénérant ultérieurement
la glande. Les coupes montrent aussi que tous les spermatozoĂŻdes reconnaissables
sont à l'intérieur des phagocytes. Donc, tous les produits génitaux restant dans le
testicule, à la fin de la période de ponte, sont phagocytés.
» B. Femelles. â Les ovaires offrent un tableau tout Ă fait semblable. In vico, on
y constate : a. des cellules vésiculeuses analogues à celles de la description précédente
et, en outre, b. de petits ovules d'apparence normale; c. des ovules réduits à la vési-
cule germinalive plus ou moins hypertrophiée avec nucléole souvent trÚs gros et aune
C. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 13.) 66
4^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
mince couche protoplasmique; d. de nombreux corps sphériques ayant jusqu'à aSl^
de diamÚtre, formés d'une substance compacte et finement granuleuse. A ces carac-
tÚres on distinguera immédiatement les femelles des mùles. Sur les matériaux fixés et
colorés, coupes ou dilacérations, on reconnaßt d'abord que les cellules vésiculeuses
sont des phagocytes digérant des fragments d'ovules (corps sphériques rf ci-dessus).
Les coupes montrent la structure générale des acini ; a. une paroi épithéliale sou-
tenue par de nombreuses fibres musculaires ; p. au contact de la paroi, se trouve encore
une couche Ă peu prĂšs continue d'ovules, plus ou moins petits, paraissant normaux,
par l'aspect du noyauel la colorabilité du protoplasme; y. immédiatement au-dessous,
vient une zone oĂč les ovules sont plus ou moins morcelĂ©s en fragments sphĂ©riques
(conf. d ci-dessus), entre lesquels on aperçoit des noyaux et un protoplasme appar-
tenant évidemment à des phagocytes. Les noyaux des ovules restent sphériques, ont
une tendance à s'hypertrophier ; le réseau chromatique gonfle d'abord puis disparaßt
peu Ă peu; le nuclĂ©ole grandit aussi, puis se fragmente, o. Enfin, intĂ©rieurement Ă
cette zone, on trouve les phagocytes vésiculeux, dont les plus périphériques ren-
ferment des fragments d'ovules bien reconnaissables. Ces inclusions se fragmentent
jusqu'à avoir la taille des petites sphérules que nous avons décrites plus haut. Les
colorations à la safranine et surtout à l'hématoxyline ferrique présentent toutes les
transitions depuis le protoplasme normal des ovules jusqu'à la teinte brune des sphé-
rules sous l'action du liquide de Flemming.
» Donc, chez les femelles aussi, il y a phagocytose totale des éléments sexuels non
Ă©vacuĂ©s et les produits terminaux de cette digestion sont les mĂȘmes que chez les mĂąles,
malgré la différence des matériaux initiaux.
» Si l'on rapproche les résultats précédents obtenus dans les deux
sexes, on constate un parallélisme complet et le fait dominant est la phago-
cytose totale des éléments sexuels différenciés, restant dans les glandes géni-
tales aprÚs In période de ponte. On remarquera qu'il ne se forme pas de
graisse. Nous n'avons pas pu, dans l'état actuel des tissus, résoudre deux
questions qui se posent partout oĂč il y a phagocytose : i" l'origine et la
nature des phagocytes ; 2" le moment exact de leur intervention.
» Dans de nombreux groupes du rÚgne animal, on a déjà constaté l'inter-
vention de la phagocytose pour amener la résorption des produits sexuels
inutilisés; mais l'intensité de ces phénomÚnes, chez VEchinocardium cor-
datum, fait de cet animal un exemple trĂšs favorable Ă leur Ă©tude et, d'une
façon générale, à celle des échanges entre la glande génitale et le reste de
l'organisme. Nous comptons les suivre aux diverses phases de leur cycle
annuel. »
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE igo3. 49g
BOTANIQUE. â Sur la formation de l'Ćuf et la multiplicalion d'une anti-
pode dam les Joncées. Note de M. Maucellin Laurent, présentée par
M. Gaston Bonnier.
« Différents auteurs ont étudié l'anatomie générale des Joncées, ainsi
que leur systÚme floral; mais on a en grande partie négligé l'embryogénie
et c'est cette lacune que je me suis proposé de combler dans les deux genres
Juncus et Luzula. Je vais exposer aujourd'hui la formation de l'Ćuf et d'un
tissu ïintipodial particulier, qui laisse son empreinte dans la graine mûre.
» Le sac embryonnaire des Joncées ne présente rien de particulier et les huit noyaux
se disposent normalement : l'oosphÚre placée entre les deux synergides renferme un
noyau avec un volumineux nucléole trÚs chromatiques: les synergides toujours plus
réduites se colorent faiblement et disparaissent de bonne heure, avant la fécondation.
J'ai toujours observé les deux noyaux polaires séparés ou contigus vers le milieu du
sac; malgré un grand nombre de coupes, je n'ai pu constater leur fusion. Les trois
antipodes, d'abord semblables, sont disposĂ©es cote Ă cĂŽte sur un mĂȘme plan, parfois
deux en avant et une en arriÚre, celle du milieLi. Toujours sphériques dans le genre
Jiuicus, elles peuvent s'allonger plus ou moins dans le genre ZM3<</a suivant les dimen-
sions de l'ovule : si celui-ci est resserré dans ro\aire, le sac est en eil'et plus étroit et
les antipodes sont ovoïdes. A l'approche de la fécondation, l'antipode médiane devient
proéminente, s'avance vers l'intérieur comme l'oosphÚre et se colore plus fortement que
les deux antipodes latérales restées plus petites. Les deux triades supérieures el infé-
rieures sont ainsi disposĂ©es de la mĂȘme façon.
» Au sujet de la pollinisation et de la fécondation, j'ai cherché à suivre la germina-
tion des tétrades polliniques : elles ne germent en chambre humide ni dans l'eau pure,
ni dans les différents liquides sucrés que j'ai essayés; bourrées d'amidon, elles n'ont
pas de pouvoir osniotique sensible et restent indifférentes; elles germent fort bien
dans l'eau en présence du stigmate et les tubes polliniques trÚs fins atteignent
environ 2âą'°. La fĂ©condation est directe dans certains Juncus et en particulier dans
/. bufonius dont les fleurs sont toujours cléislogames ; les trois branches du stigmate
se recourbent jusqu'au sommet des anthĂšres qui s'ouvrent par un pore terminal; mais
il n'en est pas partout ainsi, et dans le genre Luzula il y a toujours protandrie.
» Dans tous les cas, plusieurs tubes polliniqui'S s'engagent dans la partie mucila-
gineuse de l'Ă©piderme externe, particuliĂšrement abondant dans les Luzules; puis, Ă
leur sortie du micropyle, dans l'assise épilhéliaie du pucelle, et enfin, l'un d'eux tra-
verse la calotte formée de deux ou trois assises de cellules et arrive au contact de
l'oosphÚre qu'il contourne quelquefois; son extrémité se colore fortement par l'héma-
toxyline, mais sans prendre l'aspect brillant des noyaux du sac embryonnaire. Il en
est ainsi de l'anthérozoïde, en forme d'arc, que j'ai toujours observé aux cÎtés de
l'oosphÚre; à ce moment, il n'y a pas trace des deux synergides. AprÚs la fécondation,
300 ACADEMIE DES SCIENCES.
l'Ćuf se renfle vers l'intĂ©rieur oĂč se porte le noyau, tandis que son autre extrĂ©mitĂ© se-
remplit de vacuoles.
» Au pÎle opposé du sac embryonnaire, les trois antipodes existent encore, mais les
deux latérales en voie de régression ne lardent pas à disparaßtre. L'antipode médiane,
au contraire, a grandi considérablement; son noyau s'est divisé en plusieurs autres
(trois ou quatre) de taille inégale; ces nouveaux noyaux se multiplient à leur tour et
se portent sur le pourtour de l'antipode de plus en plus volumineuse; le protoplasme
forme à sa surface une gaine trÚs chromatique dans laquelle se disséminent les noyaux;
il ne se produit pas de membrane, et l'antipode mÚre en était également dépourvue,
puisque c'est à sa périphérie de plus en plus grande que se répandent les énergides.
Les premiers noyaux de l'albumen viennent au contact de la masse ainsi formée; elle
disparaßt lentement à mesure que l'albumen se développe, et elle fonctionne ainsi
comme un second endosperme absorbé par le premier. Mais la place qu'elle occupait
reste vide, entourée par un tissu membraneux que l'on retrouve dans la graine mûre
et qui sépare la graine en deux moitiés : d'un cÎté, l'embryon et l'albumen ; de l'autre,
le nucelle persistant au-dessous de la chalaze. AprÚs avoir joué un rÎle d'absorption,
la masse anlipodiale semble remplir mainleiiani un rĂŽle protecteur en empĂȘchant la
digestion du nucelle par l'albumen. »
Physiologie vĂ©gĂ©tale. â Variation morphologique des feuilles de Vigne
à la suite du greffage. Note de M. A. Jurie, présentée par M. Gaston
Bonnier.
« A deux reprises, en 1901 ('), j'ai signalé diverses variations produites
par le greffage mixte dans la Vigne, concernant le sexe, la résistance phyl-
loxérique, la précocité, etc. Cette année, j'ai obtenu des modifications
assez accentuées dans la nature morphologique de la feuille de certaines
Vignes, à la suite de leur greffage sur divers sujets américains. C'est ainsi
que l'angle des nervures, la forme générale de la feuille et les accidents de
la surface ont varié d'une façon trÚs sensible.
» 1° Angles des nervures. âDans ma premiĂšre sĂ©rie d'expĂ©riences, commencĂ©es
en 1900, j'ai grelTĂ© le SĂ©millon du Bordelais sur Rupestris du Lot.
1) On sait que les feuilles de ces deux Vignes sont trĂšs distincte's par les angles des
nervures médiane, primaire et secondaire, comme par la villosité relative des faces
inférieures.
» Dans le Sémillon, la somme des angles est de 110°, alors que dans le Rupestris
(âą) A. Jurie, 5m/- un cas de dĂ©terminisme sexuel produit par la .greffe mixte
{Comptes rendus, 2 septembre 1901). â Un nouveau cas de variation de la Vigne
à la suite du greffage mixte ( Comptes rendus, iZ décembre 1901).
SĂANCE DU 28 SEPTEMBRE cgoS. 5ol
du Lot elle est seulement de 71° environ; en outre, le premier a des feuilles velues
tandis que le second a des feuilles glabres.
» J'ai remarqué dans ces essais que les greffons avaient fréquemment des feuilles
dont les angles des nervures avaient varié plus ou moins et présentaient une valeur
totale moyenne de 90° environ, c'est-à -dire assez sensiblement intermédiaire entre la
somme des angles des feuilles du sujet et celle des angles du greffon. De plus, le sinus
pétiolaire, trÚs ouvert dans les feuilles du Rnpeslris et presque fermé dans celles du
Sémillon, était aussi nettement intermédiaire comme ouverture dans les feuilles
modifiées des greffons.
» Une deuxiÚme série d'expériences, commencées en 1902, est non moins caracté-
ristique. Le Limberger, cépage d'Autriche-Hongrie, a été greffé sur Colorado, toujours
comparativement avec des témoins. La somme des angles du premier est de 108°
quand celle du second est de 90° seulement; les feuilles des greffons ont présenté des
angles dont la somme n'est plus que de 92°, c'est-à -dire au voisinage de la caracté-
ristique du sujet. Les sinus pétiolaires présentaient des ouvertures sensiblement inter-
médiaires entre celles des types greffés.
» Or, l'on sait que ces sommes des angles ainsi formés par les nervures médiane,
primaire et secondaire, ont été considérées par M. liavaz comme des caractÚres de tout
premier ordre pour la dĂ©termination des variĂ©tĂ©s amĂ©ricaines. Peut-ĂȘtre la fixitĂ© de
ces caractĂšres n'est-elle pas aussi absolue que l'admet cet auteur; quoi qu'il en soit, si
la somme des angles considérés est quelquefois variable dans les Vignes franches de
pied, il est incontestable qu'elle varie beaucoup plus aprĂšs greffage et que la variation
observée est nettement spécifique, c'est-à -dire que le sujet imprime plus ou moins ses
caractĂšres propres Ă la feuille du greffon.
» 2° Forme gĂ©nĂ©rale. â J'ai greffĂ© en 1899 le Limberger sur ioi-i4 Millardet
=:Biparia-Bi/pestri.i. La feuille du Limberger est normalement semblable au type
gĂ©nĂ©ral du J'ilis vĂčiĂŻfera. De mĂȘme le Riparia Rupestris prĂ©sente une forme bien
connue et caractéristique bien différente du type Vinifera, par ses trois lobes pointus,
dont le médian est particuliÚrement allongé. Les greffons du Limberger sur ioi-i4
ont pris une forme sensiblement intermédiaire sous le rapport des lobes entre les feuilles
des types associés.
» 3° Accidenls de la surface. â Dans les greffes dĂ©jĂ dĂ©crites de SĂ©millon sur
Rupestris du Lot, j'ai remarqué que non seulement la somme des angles avait varié,
mais que les feuilles des greffons avaient perdu, en partie, leur tomentum sous l'in-
fluence du.sujet glabre. Mais cette variation a été plus sensible encore dans des greffes
de Furmint, cépage hongrois, sur Rupestris Martin, effectuées il y a une dizaine
d'années. Le Furmint présente un tomentum trÚs accentué, alors que le Rupestris
Martin est glabre. Tous les Furmint greffés, au nombre d'une douzaine, possÚdent
aujourd'.hui des feuilles presque glabres.
⠻ En résumé, le.s exemples que je viens de citer montrent la grande
variabilité de certains caractÚres morphologiques de la feuille de la Vigne
sous l'influence du greffage.
» Ils prouvent nettement que cette influence est spĂ©cifique et rĂ©alise, Ă
5o2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
des degrés divers, une sorte d'hybridation asexuelle entre les deux plantes
associées. Ils justifient, une fois de plus, la théorie de M. Lucien Daniel
sur la variation dans la greffe. »
GĂOLOGIE. â Sur les relations de structure des Alpes françaises avec les Alpes
suisses. Note de M. Kiliax, présentée par M. Michel Lévy.
« La structure de la portion des Alpes comprises entre l'Arve et le Rhin
est actuellement, grĂące aux beaux travaux de synthĂšse de M. Maurice Lu-
geon, expliquée d'une façon qui semble définitive, au moins dans ses grands
traits.
» Il est intéressant de rechercher si les grands accidents (plis à racines
externes et plis à racines internes), signalés par notre éminent confrÚre
suisse, se continuent dans les Alpes françaises et comment ils s'y com-
portent. Les lignes qui suivent résument les résultats auxquels nous ont
conduit une étude attentive de la question et jirÚs de vingt années d'explo-
rations sur le terrain ainsi que la lecture des travaux si lemarquables de
nos collÚgues de la Carte géologique de France.
» I. Les plis dits autochtones, c'esL-à -dire non charriés de M. Lugeon,
prennent en France un grand développement du cÎté externe de la chaßne
alpine. Ils comprennent la plus grande partie des chaĂźnes subalpines de la
Savoie et du Dauphiné avec leurs plis-failles (Chartreuse, Vercors), leurs
plis hésitants ('), déversés tantÎt vers l'ouest, tantÎt vers l'est dans le Ver-
cors et dont l'enracinement est clairement prouvé tant par la continuité de
faciÚs qui relie les sédiments de ces chaßnes avec ceux des régions extra-
alpines avoisinantes, que par la nature des dépÎts détritiques de l'époque
tertiaire qui s'y rencontrent. Cette zone exempte de grands charriages se
poursuit par le Diois, les Baronnies, Moustiers-Sainte-Marie, jusqu'au
nord-ouest de Grasse et de Nice, oĂč elle prend, dans ce qu'on'a rĂ©cem-
ment appelé les Préalpes maritimes, une structure particuliÚre caractérisée
par la fréquence des plis-failles déjetés vers le sud.
» I bis. A cette zone de chaßnes en place il convient de rattacher les
massifs cristallins des Aiguilles-Rouges, de Belledonne, de la Mure, dont
la disparition au sud de la Mure coĂŻncide avec l'apparition d'une ligne de
chevauchement séparant le Beauchaßne du Diois (M. Paquier).
(') Celte heureuse expression est due Ă M. Terniier.
SĂANCE DU aS SEPTEMBRE igoS. 5o3
» II. Si nous essayons de suivre, en France, les nappes (plis) à racines
externes de M. Lugeon, nous arrivons aux conclusions suivantes :
» a. Un premier faisceau {plis de Mordes, Diablerets, etc.) a sa continuaiion,
ainsi que l'ont excellemment fait voir MAI. M. Bertrand, Ritler et M. Lugeon lui-
mĂȘme, dans l'extrĂ©mitĂ© sud du massif du mont Blanc et le mont Jolj; ces plis ont Ă©tĂ©
charriés par-dessus, la zone de Belledonne au nord d'Albertville. Leur continuation
mĂ©ridionale comprend la zone isoclinale de Petit-CĆur, col de la Madeleine, avec les
noyaux cristallins de Rocheray, des Grandes-Rousses et du Pelvoux qui paraissent en
mains endroits n'ĂȘtre que les racines de plis couchĂ©s vers l'ouest et enlevĂ©s par l'Ă©ro-
sion. A ce faisceau appartient trÚs probablement aussi la région à structure imbri-
quée (') connue sous le nom de zone du Gapençais, en partie chevauchée (Erabru-
nais) par les plis du faisceau suivant et qui. comprenant l'aire synclinale de la
Haute-Bléone et du Ilaut-Var, s'infléchit au sud-est vers le massif du Mercantour.
» b. Un deuxiÚme faisceau, comprenant les nappes glaronnaises de M. Lugeon, a
ses racines au sud-est du mont Blanc, dans le val Ferret, et se poursuit en France par
la bande isoclinale desChapieux-Cormet d'ArÚches-Moûtiers que continue indiscutable-
ment la zone des Aiguilles d'Arves ou zone du Flysch. Représentée entre le col de la
Seigne et le Lautaret par un simple faisceau isoclinal (racine possible de plis couchés,
disparus?) celte bande présente au sud du PeU'oux de grandioses phénomÚnes de
charriage c\m atteignent leur maximum d'intensité dans l'Embrunais (E. Haug) et
dansl'Ubaye (W. Kilian et E. Haug) et recouvrent en partie le faisceau «; elle passe
ensuite Ă l'est du Mercantour oĂč elle reprend la structure imbriquĂ©e isoclinale (col de
Tende).
» c. Un troisiÚme faisceau, celui qui a fourni ]eA Préalpes internes de. M. Luo^eon,
passe en France dans le voisinage du Petit Saint-Bernard : il comprend le flanc ouest
de Yéventail houiller de la zone du Briançonnais, plis du versant ouest du mont Jovet,
de Salins-Mouliers, des Encombres, du grand Gaiibler, tous isoclinaux et souvent im-
briquées, puis au sud de laGuisane présente les nappes empilées et rep lovées éliidiées
par M. Termier, et celles que nous avons décrites prÚs de Guilleslre et d'Escrelns; la
structure isoclinale simple réapparaßt ensuite dans les chaßnes situées au nord-est de
Meyronnes et de Larche.
» C'est Ă ce faisceau, ou mĂȘme au prĂ©cĂ©dent, qu'il convient d'attribuer les lambeaux
de recouvrement de Sulens et des Annes en Haute-Savoie, rattachĂ©s par M. Lu^^eon Ă
des plis plus intérieurs.
» m. Les plis Ă racines externes sont sĂ©parĂ©s en Suisse des nappes Ă
racines internes, par un systĂšme de grands plis couches affectant notamment
les schistes lustrés du Siinplon. La continuation de ces plis, en France,
passerait Ă l'est de la zone houillĂšre, dans une rĂ©gion oĂč les accidents sont
actuellement (probablement par suite d'un phénomÚne postérieur à la
(') DĂ©crite par M. E. Haug.
5o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
smction alpine) (' ) déversés vers l'est. On doit, selon nous, leur rattacher
les schistef plissés du sommet du moût Jovet et la quatneme ecadle decr.te
par M. Termier dans le Briançonuais, qui ont leur origine dans la bordure
occidentale de la bande des schistes lustrés.
. IV Quant aux nappes Ă racines internes de M. Lugeon, toutes issues
d'une zone situé au sud, au sud-est et à l'est de la zone des schistes lustres.
rien dans l'Ă©tat actuel de nos connaissances, n autorise Ă supposer qu elles
aient existé dans les Alpes françaises, .'.ont toutes les masses charriées
signalées jusqu'à ce jour (Sulens, Annes, Ubaye, Embrunais, Bnanconnais)
appartiennent, ainsi que nous venons de le montrer, aux fa.sceaux des
plis à racines externes si nettement définis en Suisse par M. Lugeon.
>, Nous croyons donc, avec M. Lugeon, que les Alpes françaises ne
possÚdent plus que des témoins isolés de l'ancien manteau de nappes
charriées (pUs couchés) qui les recouvrait, mais il semble bien, d aprÚs
certains indices, que ce manteau n'y possédait ni la complexité, m l im-
portance qu'd atteignait dans les Alpes suisses et surtout a 1 est du Kliui. ..
M. René de Saussure adresse une Note intitulée : « HypothÚse sur la
nature de la force » .
M. EugÚne Mes.vaud adresse une Note intitulée : « Flotteurs à fil conduc-
teur, pour la Marine » :
J^e flotteur Ă /il conducteurs pour h.t, d'une part, d indiquer la position
de l-épave d'un navire supposé perdu corps et biens ; d'autre part, d aug-
menter les chances de sauvetage de cette Ă©pave.
La séance est levée à 3 heures trois quarts.
M. B.
(i) Plissement en retour ou Riickfailun^ (Heim)-
On souscrit Ă Paris, chez GAUTllIER-VILLARS,
Quai des Grar.<l-Aii^ustins, n" 55.
is i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réenliprr>n ,., , i. n- a h r
/-e prix de l'abonnement eu fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â Dcparleraents : ^0 fr. â Union postale : 44 fr.
-~ -V!?»^;
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
1 Chaix. .
( Jourdan.
f Ruff.
Courtin-Hecquet.
1 Germain et Grassin
( Gastineau.
JĂ©rĂŽme.
RĂ©gnier.
, Feret.
I Laurens.
I Muller (G.).
Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Obiin.
Uzel frĂšres.
Jouan.
" Perrin.
I Henrj.
( Margueric.
err... jJ"""'-
( Bouj.
. Nourry.
Ralel. â
( Rey.
( Lauverjat
! Degez.
l Drevet.
( Gratier et C'v
'le Foucher.
) Bourdignon.
I Dombre.
j Thorez.
( Quarré.
chez Messieurs
Lorient (Baumal.
f M"* Texier.
Lyon.
Bernoux et Cumjn
Georg.
Vontpetlier. .
< EfTantin.
Savy.
Ville,
Idarseilie .. RuĂąt.
Val a t.
Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
/ Jacques.
Nancy ! Grosjean-Maupin.
' Sidot frĂšres.
( Guist'hau.
f Veloppé.
1 Barma.
I Appy.
yimes Thibaud.
Orléans Loddé.
( Blancbier.
) LĂ©vrier.
Hennés . . Plihon et Hervé.
Hocheforl Girard ( M"- )
â ( Langlois.
Rouen "
( Lestringant.
S'-Elienne Chevalier.
\ Ponleil-Burles.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam.
MkĂšnes. . .
LSarcelone..
Vailles .
Nice
Poitiers...
Berlin.
Berne . . .
Bologne.
Bi uxelles..
Toulon. . .
Toulouse..
{ RuinĂšbe.
) Gimet.
{ PrivĂąt.
I Boisselier.
Tours .'.... ] PĂ©ricat.
( Suppligeon.
Valenciennes ,
( Lemaltre.
Buckarest. . .
Budapest
Cambridge. â
Christiania
Constantinople.
Copenhague . .
Florence
Gand
GĂšnes
GenĂšve. .
La Haye .
Lausanne..
Leipzig.
LiĂšge.
chez Messieurs :
( Feikema Caarelsen
' et G'-.
Beck.
Verdaguer.
Asher et G".
Dames.
', Friediander et fils.
I Mayer et Muller.
Schmid Francise.
Zanicbeili.
f Lamertin.
Mayolezet Audiarte.
( LebĂšgue el G'*.
( Sotcbek el C°.
' Ălcala V.
Kilian.
Deighton, BelielC».
Cammerineyer. |
Otto Keil. [
HĂŽst et fils.
Seeber.
Hoste.
Beuf.
Cherbuiiez
Georg.
Stapelmolir.
Bel in fan te frĂšres.
Benda.
Payot et O'.
Barth.
Broclihaus.
KĆbler.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
Gnusé.
Londres
Luxembourg .
Madrid . . .
Milan . .
Moscou.
Naples.
Netv-rork.
Odessa .....
Oxford. \ . . .
Palerme
Porto
Prague
Rio-Janeiro .
Rome .
Rotterdam .
Stockholm..
S^-PĂ©tersbourg .
Turin .
Varsovie.
VĂ©rone . . .
Vienne .
Ziirich.
chez Messieurs :
i Dulau.
â âą j Hachette et C'v
' Nutl.
. V. Ruck.
/ Ruiz et C'v
1 Romo y Fus^el
) Capdeville
' F. FĂ©.
( Bocca frÚre»
â I HĆpli.
âą Tastevin.
( Marghieri di Giu»
( Pellerano.
I Dyrsen et PfeifTer.
. 1 Stecheri.
' Lemckeet liuechi.er
Rousseau.
Parker et C'v
Reber.
. Magalhaés ei M.hiu
Rivnac.
Garnier.
I Bocca frĂšres
( Loescheret L".
Kramers et (ils
Nordiska Doiztiandel.
I Zinserling.
( Wolff.
! Bocca frĂšres
Brero.
Clausen.
RosenbergelSellier
Gebethner et Woin.
Urucker.
j Frick.
i Gerold et C'v
Meyer et Zeller.
:S GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre i85o.) Volume in-/,°; i853. Pri.K 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janvier i83t Ă 3i DĂ©eembro iS()5.) Volume in-4°; 1870. Prix .âą 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i"'' Janvier 1866 Ă 3i DĂ©cembre rSSo.) Volume iu-^"; 1889. Pri.v; 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â (1" Janvier 1881 Ă 3i DĂ©cembre i8<)j.) Volume in-4"; 1900. Prix. . . . ..... .... 25 fr.
'LĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
1" »i';"'M"w!M''.?v "'''"u ⹠P'"°'' "^^ 'f P''>'^''-'',°g'° ''^^ ^'S''^,^ P,*"- '^l'^I- '^- DEXBE3 et A.-J.-J. SOLIER. - Mémoire sur le Calcul des Perturbai.
â 1, P h Ăč ^ " '^'''^"°"'« '"'â e 'aiceas et sut- le r<ile d.. suc pauorealique dans les phĂ©nomCMies diyçslifs, p,irticuliereMienl dans
asses, par i\I. Llaude B3a>i.i.RD. Volu'iie in-4«, avec 3:; planches; iS5t3 ° '
â MĂ©n
hcour, .1. ,sV^ . n,Tf V ' P'','' ^\ ^-l-y'-'' Beneden. - Essa, d une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en .85o par l'ĂcadĂ©
'aires .llvân.'lvXd/f P°" '', "' ''' ' n^' ''âąV'- " '^'"''"!f "' '^" ''" 'âą distribution des corps organisĂ©s fossiles ^dans les d
esraloT' , l.v'l'nli^^^^^^ ~ Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive on simultanée
â i:s rapports qui existent entre! Ă©tat actuel du rĂšgne organique et ses Ă©tats antĂ©rieurs » " â - - ' - - â â âą
ons qu'Ă©prouvent
la digestion des.
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mie des Sciences
ifférents terrains
â Recberclier la
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par M. le Professeur BiioXN. In-:!", avec 7 planches
^ ^
mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, ei les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences
W 13.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 28 septembre 1903.
MERIOIRES ET COMMUIVICA l lOAS
DES MKMBIIRS ET DES CORRESPONOANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. JoANNES Chatin. â Les myĂ©locytes du
bulbe olfactif 4^9
M. Alfred Picard présente à l'Académie le
Pages.
Tome \ de son « Rapport général adminis-
tratif el technique sur l'Exposition uni-
verselle internationale de igoo » 4'jo
CORRESPOJNDAIVCE.
M. le .Ministre de la Guerre invite l'Aca-
démie à lui désigner deux de ses Membres
pour faire partie du Conseil de perfec-
tionnement de l'Ăcole Polytechnique 49^
M. E. Baud. â Sur une combinaison du
sulfate d'aluminium avec l'acide sulfu-
rique 49^
M. P. Genvresse. â Sur le nitrosite de la
pulégone 4')4
M. Emm. Pozzi-Escot. â Sur la production
d'hydrogÚne sulfuré par les extraits d'or-
ganes et les matiÚres albuminoïdes en gé-
néral 49^
MM. Maurice Caullery et Michel Sied-
LECKi. â Sur la rĂ©sorption phagocytaire
des produits génitaux inutilisés, chez
VEchiiiocardium cordatum Penn 49'3
M. Marcellin Laurent. â Sur la forma-
tion de l'Ćuf et la multiplication d'une
antipode dans les Joncées 499
M. A. Jurie. â Variation morphologique
des feuilles de Vigne Ă la suite du gref-
fage 5oo
M. KiLiAN. â Sur les relations de structure
des Alpes françaises avec les Alpes suisses. 5o2
M. Hem: de Saussure adresse une Note
intitulée ; « HypothÚse sur la nature de
la force » 3o4
M. EuGiiNE JlESNARD adresse une Note inti-
tulée ; « Flotteurs à fil conducteur, pour
la Marine « 5o4
I" A li I S. â I M P Itl M E Kl E G V U T 11 I li K - \ I L L A K S ,
Quai des Grands-Augustins, 5ĂŽ.
Lt; GĂ©rant: Ijauthier-Villars.
1903
^OV^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
N° 14 (5 Octobre 1903).
' PARIS,
GAUĂHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augusuns, 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". âą â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre
ou par un associé étranger de l Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes Tendus plus de 5o pages ])ar année.
Toute Wote manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu ^Gi la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanc
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Sava
étrangers à l' Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des perS'
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'i:
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoire?
tenus de les réduire au nombre de jiages requ
Membre qui fait la présentation est toujours no
mais les Secrétaires ont le droit de réduire ceti
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1
pour les articles ordinaires de la correspondanc
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre n
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t:
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă t
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp/e
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rena
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures se
autorisées, l'espace occupé par ces figures cor
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais d
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp(
les Instructions demandés par le Gouvernemer
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrĂąt!
un Rapport sur la situation des Comptes rendus
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance,
leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri<
avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance i
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 5 OCTOBRE 1905.
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAIIDRY.
MEMOIREvS ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
BOTANIQUE. â Influence de Veau sur la structure des racines aĂ©riennes
d'Orchidées. Note M. Gaston Bo.vnier.
« Tjorsqtie les racines aériennes des Orchidées épiphytes sont appliquées
Ă©troitement sur un support, sur le bols d'une liane, par exemple, ou sim-
plement sur les parois en bois du vase dans lequel on les cullive en serre,
cet aplatissement produit mécaniquement un eiïet sur la structure de la
racine; mais cette action n'a guÚre pour résultat que de déformer les tissus
de l'écorce, soit le tissu cortical proprement dit, soit le tissu du voile aéri-
fÚre qui l'entoure. Cette déformation se produit dans un plan perpendicu-
laire Ă la surface du support.
» Or, on constate, chez un assez grand nombre d'Orchidées cultivées en
serre, que ces racines aplaties contre le support présentent une tout autre
modification, uniquement lorsque la racine rampe horizontalement ou peu
obliquement sur la surface du support. Ce changement de structure, beau-
cou|:) plus important, consiste, le plus souvent, en une production anor-
male de tissus secondaires dans le péricvcle de la racine aérienne.
» Considérons, par exemple, une racine de Ladia crispa qui rampe hori--
zonlalement sur un support en bois et qui est aplatie Ă la surface, et faisons
une coupe transversale de cette racine {fig. i). Nous constaterons d'abord
la déformation du voile cp et du tissu cortical te (ßans un plan perj)endicu-
laire à la surface du support, mais nous serons frappés du changement qui
s'est produit dans le cylindre central de la racine. Un tissu /y, constitué |)ar
des assises réguliÚres, se trouve développé en forme de croissant dans le
péricvcle de la racine. De plus, ce tissu, ([n'on ne saurait confondre avec la
production d'une radicelle, a un plan de symétrie qui ne coïncide pas avec
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N° 14.) 67
5o6
ACADEMIE DES SCIENCES.
celui (le la déforniatioa de l'écorcÚ. Ce plan de symétrie fait un angle de 60°
à 90° avec le [)lan de symétrie de l'aplatissement général de la racine, et
c'est toujours au-dessus de la ligne de contact que se produisent ces tissus
secondaires/* dont la section a la Corme d'un croissant; la partie la plus
â ScliĂ©ina d'uno coupe transversale d'une racine aĂ©rienne de LĆlia crispa,
appliquée hotizonlaleincnt sur un support : s, support; e, eau; cp, voile;
as, assise subéreuse; te, tissu cortical; end, endoderme; b, bois;
l, liber; /i, tissu secondaire anormal.
épaisse de ce tissu anormal est donc toujours située vers le haut, c'est-à -dire
vers la partie latérale supérieiu'e de la racine croissant horizontalement
n Remarquons encore que, si la racine est ondtdeuse et ne s'appuie que
cà et là sur le su[)port, ou n'observera aucune déformation du cylindre cen-
tral dans les régions ou la racine ne touche pas le support.
)) Si l'on suit le dévelo[)peuient de ce tissu péricycli(pu; secondaire, on
constate d'abord c[ue les cellules qui sont entre le bois, le liber et l'endo-
derme ne se lignifient pas dans toute la zone oi!i doit se former le futur tissu
secondaire, tandis qu'elles se lignifient et se transforment en un tissu sclé-
reu\ sur le restedu pourtour dĂ» cylindre cculrai. Eu mĂȘme temps, l'endo-
SĂANCE DU 0 OCTOBRE IQoS. Soy
derme, dans toute la partie correspondant aux cellules pérjoyciiques à parois
cellulosiques, se diffĂ©rencie d'une maniĂšre interrompue, laissant çà et lĂ
des cellules non Ă©paissies (end, fi g. 2) entre les cellules lignifiĂ©es et Ă
parois Ă©paisses. BientĂŽt, on voit apparaĂźtre des cloisonnements tangentiels
l-ij:
end '
end
/>.
Portion de la coupe ((iie rcprésenle la ligure i, vue ,i un plus forl
grossissement : ec. Ă©corce; enrf, endoderme; e;(rf', parlii Ă©paissie de
l'endoderme; p, partie externe du péricycle; h, bois; /, lilier; fs, tissu
secondaire péricyclif[ue.
dans celles de ces cellules non lignifiées qui sont en dehors des faisceaux
du liijcr; puis le cloisonnement gagne les cellules péricycliques qui sont
en dehors des faisceaux du bois. Il se forme ainsi peu Ă peu une sorte d'as-
sise génératrice continue (/5, fig. 2) fonctionnant avec intensité, dont le
maxinuim d'épaisseur correspond nu fulur plan de symétrie de ce tissu
secondaire. Il se produit un certain nombre de cloisonnements radiaux et
c'est de la sorte que prend naissance ce lissu composé de files réguliÚres
<le cellules dont l'ensemble, comme surajouté au cylindre central, affecte
en coupe la forme d'un croissant. Pendant gssez longtemps ce tissu anor-
mal tranche nettement sur le reste du cylindre central, parce que celui-ci
est presque entiÚrement lignifié tandis que les tissus secondaires péricy-
cliques sont restés cellulosiques; mais, lorsque la racine devient trÚs ùgée,
l'assise génératrice péricyclique cesse de fonctionner et les cellules qu'elle
5o8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
a formées se ligtiifienL et se sclérifieiit à leur Loiir, se Iransforniaiit pour la
plupart en des sortes de fibres ponctuées dont on distingue 1res bien la
forme et la structure par des coupes longitudinales.
» Or ces fibres sont orientées dans le sens de l'axe de la racine; ces élé-
ments allongés seraient, au contraire, perpendiculaires à cet axe s'il s'agis-
sait de la naissance d'une radicelle; d'ailleurs, on ne voit dans ce tissu
péricyclique anormal ni vaisseaux, ni éléments libériens venant se raccorder
au bois et au liber du cylindre central; enfin, aucune différenciation quel-
conque n'indique la production d'une coiffe.
» Cette altération du cylindre centrid vers le haut, dans les racines
aériennes d'Orchidées, lorsqu'elles sont aplaties horizontalement ou peu
obliquement sur un support, est plus ou moins variable suivant les espĂšces
et sur une mĂȘme racine.
» On observe souvent, chez d'autres racines d'Orchidées, une formation
de tissus secondaires analogue à celle que nous venons de décrire, sinon
parfois plus intense {Caltleya cilrina) ou, au contraire, plus réduite
(SophronĂčis cĂ«rnua). La sclĂ©rificalion de tissus correspondants est souvent
rapide chez les racines des Cattleya MossiĆ et PhaUrnopsis grandiflora, mais
le tissu anormal y est formé par un moins grand nombre d'assises.
» D'autres Orchidées offrent dans le cvlindre central des modifications
d'ordre diffĂ©renĂź, mais orientĂ©es de la mĂȘme maniĂšre que les tissus secon-
daires anormaux et prĂ©sentant un maximum d'altĂ©ration correspondant Ă
la |)artie !a plus épaisse des formations précédentes. Par exemple, les ra-
cines aplaties et dirigées horizontalement sur le support du Dendrobiuni
speciosum n'ont pas de tissus secontlaires péricycliques, mais les tissus |)ri-
maires normaux présentent comme un secteur non sclérifié dont le rayon
médian fait un angle de 5o° h. 70° avec le plan de symétrie de l'aplatisse-
ment des tissus corticaux. La modification analogue qu'on observe chez le
Cirrhopetaliim pidchnun ne se révÚle que par une sclérification et une
lignification moindre dans le secteur intluencé. L'altération du cylindre
central est encore moindre pour les racines adhérentes horizontalement
au support dans d'autres Orc\m\Qe,?> {Aeranlhes Arachnitis, par exemple)
oĂč l'on trouve simplement un arc non sclĂ©rifiĂ© en dehors des faisceaux du
bois et du liber. Enfin, on n'observe aucune altération du cylindre central,
mĂȘme chez les racines les plus aplaties, chez plusieurs espĂšces Ă 'AngrĆcum
cl de TceniophyAlum.
M Restait Ă cherclier ijuelle pouvait ĂȘtre la cause de ces productions qu'on
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igoS. Sog
n'observe dans les racines normales d'aucune OrchidĂ©e ni mĂȘme, en gĂ©-
néral, d'aucune MonocoLylédone.
» Un examen microscopique des racines à l'élat frais ou traitées par
divers colorants ne pouvait indiquer de relation entre la formation de
ces tissus et l'attaque des racines par des insectes ou des champignons.
En effet, les racines observées n'a\aient aucune rhizocécidie due à des
insectes, et les mycorhizes constitués par les fdaments de champignons
microscopiques n'atteignaient jamais le cylindre central et présentaient
une distribution assez homogĂšne tout autour de la racine.
» Grùce à l'obligeance de M. Finet, qui a bien voulu mettre à ma dispo-
sition les serres oii il cultive de nombreuses espÚces d'Orchidées, j'ai pu
établir des expériences qui paraissent résoudre la question. J'ai laissé
croßtre des racines d'Orchidées, appartenant aux espÚces citées plus haut,
restant adhérentes aux plants qui les ont produites, dans des tubes conte-
nant ou ne contenant pas des sphagnnms maintenus constamment humides.
Certains de ces tubes Ă©taient en verre noirci, d'autres en verre transparent.
» I^a lumiÚre n'était pas une cause des modifications produites, car on
ne trouvait pas de différence de structure entre les racines s'étant allon-
gées dans les tubes transparents ou celles qui croissaient dans les tubes
opaques. Mais dans tous les tubes remplis de sphagnums imbibés d'eau,
partout oii les racines Ă©taient en contact direct avec le milieu humiile, il
se produisait des modifications analogues à celles qui ont été décriles plus
haut, sauf cjue la cou|)c t^ansver^ale ne [iresentait pas la forme d'un crois-
Mr^^*'^:
«
Ă '^,
Coupe Iraiisvcrsalo du cylindi'o ce;itv;ii d'imc racine de L'ulia crispa,
qui s'est accrue dans un tube rempli d'' -iphagnums humides.
santou d'un secteur dans les tissus secondaires ou dans les tissus altérés,
mais une forme irréguliÚre, en rapport avec le voisinage immédiat de
l'humiditĂ©. Parfois mĂȘme, les tissus secondaires pouvaient se former sur
tout le pourtour du cylindre central, dans une mĂȘme coupe transversale;
c'est ce que montre la ligure 3, pour une coupe de racine de LĆlia crispa
5lO ACADĂMIE DES SCIE.\CES.
pratiquĂ©e Ă un niveau oĂč la racine aĂ©rienne Ă©tait en contact direct avec les
spliagniims humides, de tous les cÎtés à la fois. En ne considérant que
cette coupe, on croirait avoir sous les yeux certaines racines de DracĆna
à formations secondaires péricycliqiies réguliÚres.
» Or, si nous revenons aux racines aériennes aplaties horizontalement
un peu obliquement sur les supports ou sur les lianes, et cultivées dans les
serres oĂč elles sont perpĂ©tuellement arrosĂ©es, on peut remarquer facile-
ment que l'eau vient se recueillir dans des sortes de gouttiĂšres Ă©troites for-
mées en dessus, à la jonction du support et de la racine qui s'y appuie
(e, fig. i). Il en résulte que la partie de la racine qui est la plus voisine de
cette eau correspond précisément au tissu /^ qui présente en section la forme
d'un croissant (^^. i).
» Les modifications des tissus, qui sont dues à l'humidité, comme le
montrent les expériences que je viens de citer, devraient donc se produire
de façon à présenter leur maximum d'épaisseur non dans le plan de symétrie
de l'aplatissement, mais dans un plan faisant avec ce dernier un angle plus
ou moins grand, et au-dessus de la ligne de contact de la racine avec le
su|)port; c'est précisément ce qui a lieu.
» Ainsi s'exj)lique également l'absence de modifications chez les racines
des mĂȘmes espĂšces lorsqu'elles rampent verticalement, ou presque vertica-
lement, puisque l'eau ne peut y ĂȘtre retenue entre la racine et le support.
)) En résumé, le contact de l'eau exerce une action sur les racines
aĂ©riennes de beaucoup d'OrchidĂ©es, soit en empĂȘchant la sclĂ©rification ou
la lignification des tissus du cylindre central, ce qui s'explique tout natu-
rellement lorsqu'on compare cette modification à celle que présentent les
racines aquatiques; soit, ce qui est plus remarquable, en provoquant
un tissu de réaction dans le péricycle, capable de protéger le reste du
cylindre central contre l'influence de l'eau.
» Remarquons en terminant que le voisinage de l'eau peut provoquer
en certains cas l'apparition de radicelles chez les racines non aplaties
d'Orchidées. Bien que les tissus surnuméraires que je viens de décrire ne
s'organisent en aucune façon de maniÚre à ébaucher de jeunes radicelles
latentes, il n'est pas moins remarquable que, sous l'influence d'une mĂŽme
cause, le mĂȘme tissu pĂ©ricyclique des racines puisse manifester son activitĂ©
de ces deux maniÚres dificrentes dans leurs résultats, mais trÚs analogues
dans leur origine. »
SĂANCE DU 5 OCTOBRE r9o3. 5ll
NOMINATIONS.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de
ses Membres qui devront faire partie, cette année, du Conseil de perfec-
tionnement de l'Ăcole Polytechnique.
MM. Hatox DELA GoupiLLiĂRE, H. PoixcARĂ rĂ©unisseut la majoritĂ© des
suffrages.
CORRESPONDANCE .
L'Académie avait liécidé de s'associer à la célébration du jubilé de M. le
professeur Graebe, et elle avait chargé M. Moissan de lui apporter la
médaille Lavoisier et la médadle Berthelot, qu'elle lui avait décernées
sur la proposition du Bureau.
M. Graebe adresse ses remercĂźmenls en ces termes :
« Je suis extrĂȘmement touchĂ© que l'AcadĂ©mie des Sciences ait bien
voulu charger un de ses Membres les plus illustres, M. Henri Moissnii,
de me remettre personnellement ces médailles. J'ai été trÚs heureux et
flatté que les noms de trois des plus grands représentants de la Science
française, ceux de Lavoisier, de Berthelot et de Moissan, aient figuré à mon
jubilé. C'est pour moi un témoignage d'honneur exceptionnel et bien
au-dessus de mes mérites. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Stir une classe cV Ă©quations diffĂ©reiilLelles linĂ©aires.
Note de M. Ai.exanuer Chessix, présentée par M. Appell.
« Il s'agit ici de généraliser les résultats obtenus dans la Note Sur une
classe d'équations différentielles réductibles à C équation de Bessel (^Comptes
rendus, 1 1 mai iqoJ).
» Soit, encore, jK une fonction de a; définie par l'équation dilférentielle
( I ) Jâą + «. 7».-, + «2 J,«-2 + â âąâą+- aâ,y = f{x),
oĂč 0|, a.,, . . . , «,â sont des constantes; mais, cette fois,
(2) j,,= D(")j/c-,. Jo=J. (lc = i,2, . . .,rn)
5l2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Oà D'"' dénote l'opération plus générale
d''
d"-'
^n<
les coefficients Aâ, A, Aâ Ă©tant des fonctions de x.
» Par un calcul tout semblable à celui employé dans ladite Note, on
amÚnera le problÚme à l'intégration d'une équation
(3) D("'(P=-0(r+/(a-).
)) Soient, encore, 0,, 0. 0,â les racines de l'Ă©quation
(4) «,â-a,â^.f) + aâ,_,'J-^-...±0"' = o;
soit, aussi, [n'],, la solution générale de (3) pour 0 = 6;;.. On s'assurera,
comme dans la Note précédente, que dans le cas de m racines distinctes
la solution générale de l'équation proposée est de la forme
(5)
j^y ^,1 «']/,âą
« D'ailleurs, les coefficients h,, sont donnés par les formules
< 0. 0;
[ eâ, 0:.
o;"^'
(i"'-i
M Dans le cas de racines multiples la formule doit ĂȘtre modifiĂ©e. La
solution générale de l'équation proposée est alors une fonction linéaire des
intégrales [w]^. et de leurs dérivées par rapport aux racines de (4). Par
exemple, si 0,= 6,_, = ... =0,, on aura
(6)
, â 1 Kl
df)\
M Comme les constantes arbitraires dans les fonctions ["'],,
do,
f^'^"'^', ... sont indépendantes, on voit bien que l'expression (6) contient
mn constantes arbitraires; c'est donc la solution générale de l'équation
proposée. »
SĂANCE DU 5 OCTOBRE l()o3. 5l3
CHIMIE PHYSigu]!:. â Conditions qui dĂšlerinincni le signe cl la grandeur
(le. r éleclrisalion par contact (III). Noie de M. .ßka\ I'eruix, présentée
par M. Mascart.
(1 Pour Ă©Uuiier le signe el la grandeur de la charge que prend un solide
par contact avec un liquide, j'ai continué à observer le mouvement que la
charge Ă©gale et contraire imprime Ă ce liquide sous l'action d'un champ
Ă©lectrique (osmose Ă©lectrique).
» J'ai dĂ©jĂ signalĂ© que des traces de certains Ă©lectrolytes suffisent Ă
déterminer le phénomÚne. Par exemple, tous les acides monobasiques,
mĂȘme trĂšs diluĂ©s, chargent d'Ă©lectricitĂ© positive la surface des paillettes de
chlorure de chrome. Plus briĂšvement, l'ion H"^ charge positivement cette
paroi; l'ion négatif OH~des bases la charge au contraire négativement. Les
autres ions monovalents agissent beaucoup moins, s'ils agissent (').
» Le rĂŽle des ions polyvalents me paraĂźl remarquable, en lui-mĂȘme, et
par ses conséquences.
» Ils ne chargent pas non plus trÚs notablement les parois. Si, par
exemple, Ă une solution trĂšs faiblement acide on ajouLe du nitrate de cad-
miiHu ou du chlorure de magnésium, la charge positive de la paroi ne varie;
pas sensiblement. De mĂȘme, si l'on ajoute Ă une solution faiblemenl alca-
line du sulfite ou du ferricyanure de potassium, la charge négative de la
paroi ne varie pas sensiblement.
» Mais, en de tels cas, l'ion polyvalent ajoutĂ© avait mĂȘme signe que l'ion
actif H'^ou OH^déjà prédominant. Si, au contraire, on ajouteà unesolution
maintenue alcaline un ion polyvalent positif, la charge négative de la paroi
décroßt beaucoup.
» De mĂȘme, l'addition d'un ion polyvalent nĂ©gatif diminue toujours
beaucoup, en solution maintenue acide, la charge positive de la paroi.
» Pour un mĂȘme ion polyvalent, cette action paralysanle croit avec la teneur :
une paroi qui prend une charge 100 dans une solution millinormale en 11+ jjrendra
une charge 23 si cette mĂȘme solution devient millinormale en sulfate, une charge 5 si
elle devient centinormale en sulfate.
» Pour une mĂȘme concentration, l'action paraissante croĂźt beaucoup avec la valence.
(âą) La charge positive causĂ©e par Ag"^ et TH sur le chloi iire de clnome lĂ©sulte du
fait que la solution devient alois faiblement acldi'.
G. K., it,oj, j- St-meslrc. (T. i..\XXVII. N° 14 , urf
514 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Dans les oondilions oii l'ion SO* abaisse au quart de sa valeur la cliarge positive d'une
paroi, l'ion FeCy« des ferricyanures l'abaisse au trentiÚme, et l'ion FeCy'"' des ferro-
cyanures ne laisse plus subsister de charge mesurable.
» J'ai étudié :
» Les ions positifs divalents : Mg, Ga, Ba, Go, Mn, Gd;
» Les ions négatifs divalents : SO*, GO', G-0' ;
» Les ions négatifs trivalents : PO*, FeGyS CO'H^ des citrates;
» Les ions négatifs tétravalents : FeGy^ des ferrocyanures.
» Le corps chargé par contact a été le plus souvent la variété insoluble de chlorure
de chrome, mais le silex, l'or mussif, le sulfure de zinc, l'alumine calcinée, m'ont éga-
lement fourni des rĂ©sultais. .Te donnerai ailleurs le dĂ©tail des dĂ©terminations. DĂšs Ă
présent, je remercie M. Baudouin qui a bien voulu m'aider au cours de ce travail.
» En résumé, et réservant ici toute théorie :
» a. L'osmose électrique donne un moyen facile d'étudier la charge de
contact entre un solide quelconque et un liquide.
)) h. Cette charge est en moyenne beaucoup plus grande, quand le corps
est un bon ionisant, tel que l'eau. Elle est due à des ions présents dans le
liquide.
» c. Les seuls ions directement trÚs actifs, dans l'eau, sont les ions H"^
et OH". Chacun d'eux charge la paroi de son signe. Quand leurs actions
sont comparables Ă concentration Ă©gale, la paroi n'a pas de charge dans
l'eau pure, et la sensibilité du phénomÚne pour un léger excÚs d'acide ou
de base atteint ou dépasse celle du tournesol. Sinon, le point de neutralité
est déplacé, comme il arrive avec certains indicateurs colorés.
» d. Tout ion polyvalent positif diminue l'action des ions OH" présents,
et tout ion polyvalent négatif celle des ions H+. Celte action paralysanle
grandit avec la concentration, et surtout avec la valence.
» Je croßs important de rappeler :
>) b'. Que les colloïdes en solution dans l'eau .sont probablement formés
de granules chargés électriquement (Picton et Linder).
» c'. Que le signe de cette charge est parfois extrĂȘmement sensible au
plus léger excÚs d'acide ou de base (Hardy).
)) d'. Que les colloïdes sont coagulés par addition d'électrolytes ; que
cette action coagulante devient trÚs grande quand l'électrolyte ajouté
contient un ion polyvalent de signe opposé à celui du colloïde, et d'autant
plus grande que la valeur de cet ion est plus élevée (Schulze, puis Hardy).
» Le parallélisme est évident; j'espÚre montrer qu'il en résulte diffé-
rents progrés dans la théorie physico-chimique des colloïdes et par con-
séquent de la matiÚre vivante. »
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igoS.
5l5
THERMOCHIMIE. â Les chaleurs de combmĂčon des composĂ©s organiques,
considĂ©rĂ©es comme propriĂ©tĂ©s addilives. Alcools et phĂ©nols. Ăthers-oxydes.
Aldéhydes et cétones. Note de M. P. Lemoult.
« Dans une Note antérieure {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. SgS), nous
avons montré comment on peut, à l'aide de cinq conventions fondamen-
tales, calculer la chaleur de combustion des soixante carbures qui ont été
l'objet de mesures directes et obtenir entre les deux séries de résultats une
concordance satisfaisante. Ces conventions, bases numériques du calcul,
sont :
f{c-c)= 5,
/{c'^c')â 210'
Cal
Cal
/(c-H)= 53cai.
/(c- = c=) et /(c'^ic^) rĂ©pĂ©tĂ©s dans une mĂȘmemolĂ©cide perdent 40^=»',
» Ces résultats ont été étendus à toutes les séries de composés orga-
niques.
» ComposĂ©s hydroxĂŻlĂ©s (alcools et phĂ©nols mono ou polyatomiques). â Ces corps
contiennent, outre les groupes Ă©lĂ©mentaires dĂ©jĂ connus, le groupe fonctionnel C â OH,
auquel correspond le « groupe Ă©lĂ©mentaire » c â OH.
» a. Alcools primaires et secondaires. â Admettons que rappointdĂč Ă ce groupe
s'élÚve ici à 8'^=''; la chaleur de combustion de ceux de ces corps qui dérivent de car-
bures saturés C" H-"+' (OU) est représentée par C = iSj/i + 10, c'est-à -dire par des
points réguliÚrement distribués sur une droite appartenant au groupe y = 107 a- -t- R,
dont il a été question déjà {loc. cit., p. 898).
» Pour ceux qui sont plusieurs fois alcool, le calcul se fait trÚs simplement, le
groupe relatif Ă chaque fonction intervenant avec sa valeur propre. Far exemple :
Mesuré. Calculé
Cal c
Alcool Ă©lhjlique 825,7 334
Alcool heptylique. .. . 11 18,9 iiog
Alcool isoamjlique. . . 796 795
Erjthrite 5o2,6 5o3
Mesuré. Calculé.
,, . Cal Cal
Maniiite 728,5 727
Camphol (moy. ) r472,6 1470
Rhamnose 718, 5 717
Inosile (moy.) 664 664
» b. Alcools tertiaires, phĂ©nols, naplilols, etc. â Pour ces corps, la convention
f{c â OH) ==: S'^"' conduit Ă des rĂ©sultats Uop Ă©levĂ©s et nous admettrons que l'appoint
de ce groupe se réduit ici à -1-2^^1; la convention s'étend aux alcools tertiaires acy-
cliques, ainsi qu'aux dérivés hydroxylés des c;iibures acycliques, mono ou polyva-
5l6 ACADĂMIE DES SCIEhXES.
lents; en voici quelques exemples ;
Mesuié. CdIcuIl-.
Cal Cal
Trimétlivlcarljinol .... 633,6 632
Diméllijléthylcarljiriol. 789,6 789
CrĂ©sol (mĂȘla) 881 883
.Mesuré.
Col
1188,5
Naplitol a
Naphtol p 1 190
llyclrotln inoquinone . i3o8,5
Calcule.
Cal
..89
i3o3
» c. DĂ©rivĂ©s hydi-oxylĂ©s Ă molĂ©cule non saturĂ©e. â La prĂ©sence d'une liaison
double ou triple diminue l'appoint du grouj.e fonctionnel; il faut annuler cet appoint,
puis retrancher 4''"'; voici quelques-uns des résultats obtenus :
Mesuré. Calculé
.\lcool allylique 442,7 4^2
Etlijlvinjlcarbinol . . . . ^53, 2 766
Allykiiméthylcarbinol
Diallylméthylcarbinol
Mesuré.
Cal
914
120 1,4
Calculé.
Cal
9i5
)> Dans le cas des alcools primaires et secondaires, la rÚgle précédente peut s"énon-
cei' : faire le calcul comme d'ordinaire, puis retrancher i2'-'''. Nous retrouverons cette
valeur â 12'^^'dans un grand nombre de sĂ©ries, comme Ă©tant la mesure du trouble
apporté par la présence d'une liaison multiple.
» Nous avons donné, à litre d'exemples, quelques-uns des résultats; le détail jiiiraitra
dans un autre Recueil (.4«/i. f/e C/»Vm. et de Phys.). Dans l'ensemlile, sur 62 cas
examinĂ©s, il y en a 10 (16 pour 100) oĂč l'approximation est infĂ©rieure au -j-j-j, (en
gĂ©nĂ©ral les premiers termes de sĂ©ries); 11 (18 pour 100) oĂč elle est comprise entre
T5o ^' Toci' ^^ ^t (66 pour 100) oĂč elle est supĂ©rieui'e, souvent de beaucoup, Ă ..-i-,,.
» Ethers oxydes. â Ces corps contiennent le groupe C â O â C auquel correspond
le groupe Ă©lĂ©mentaire c â o, reproduit deux fois, soit c â O â c pour le(|uel nous
admettrons la convention, absolument générale, pour les molécules saturées
/(c â 0 â c) = i8'"'i=2 X 9.
Ceci nous donne, pour les Ă©thers oxydes de formule C''H'
valeur de la chaleur de combustion
C = 107/; + âą
a condition que
"=--/'+/>
/'+i.
et
O â O'lV-p-
l'P
la
» Donc C est indépendant de p et p' el ne dé|)end que de leur somme; en oiilro
C est représenté par des points d'une nouvelli' ihoili
Mesuré. Calculé
groupe/
Ăther diĂ©thylique 65i'-'',7 65o'"'
» méthylphénylique 90.5'--'',5 901^'"'
Formol diéthyli(|ue. .
y/0 ,7J /y4
I'- 1 h e r i- 1 h V 1 p h Ă© 1 13 1 i q u e .
» diniélhylrésorcy-
lique
157./+ R.
.Mesuré. Calculé.
10.57'"'', 2 lO.jS''-''
323,:.]
=,(j.l
» Ouand la molécule n'est pas saturée, il faut (comme plus liant) l'aire le c.ilcul
comme on vient de l'indiquer,
exemple :
is reti'ancher a
Safrol
IsoeugéiKil
Mesuré.
1244'^"', 7
1278':^'
pu
Calculé.
1245'^"'
i'alt
olil
eiiue 13'
Mesuré.
Méthyleugénol l439'-"',4
Asarone i576'-''',8
Calculé.
1457-'-'
iSSiC»'
SĂANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 5i-j
» Sur 24 cas, il y en a I (4 pour 100) oĂč l'approximation est infĂ©rieure Ă ^h (c'est
le i'^'' terme de la sĂ©rie, oxyde de mĂ©thyle), 4 (17 pour 100) oĂč elle est comprise entre
ToĂŽ et Y^, et enfin 19 (79 pour 100) oĂč elle est supĂ©rieure, et souvent de beaucoup,
200-
» ALDfiuYDES ET CĂ©tones. â Le groupe fonctionnel de ces 2 sĂ©ries est C = 0, auquel
correspond le groupe élémentaire c-=0; nous admettons /(c-= 0) = 12*^"' pour
les aldéhydes et/(c''= o)r= 6'^"' pour les cétones dans le cas des molécules saturées et
la convention de relranclier i2C-'i (toujours la mÎme f|uanlilé) au résultat obtenu
quand la molécule ne sera pas saturée. Ceci nous conduit, pour les corps de formule
C/'H^/'-*-»â CO â C'''H2/''+' avec /J +/)'=«, p ou p' pouvant ĂȘtre nul, aux formules
C ==157/2 â 39 et G = i5j n â 45 (droites y = 137^ + A). Donc un aldĂ©hyde et une
cĂ©tone ayant mĂȘme nombre d'atomes de C ont des chaleurs de combustion diffĂ©rant
de 6''"' environ. Voici quelques-uns des résultats obtenus :
Mesuré. Calculé. | Mesuré. Calculé.
Cal Cal Cal Cal
Aid. propyhque 434,3 43:? (;nniplire (Bredt) i4i4.5 i4i5
Acétone 426,9 426 lßenzoïne 1672, .5 1670
Aid. benzoĂŻque 841,7 84o Aid. cinnaniique ''12,9 1109
Benzophénone i558,i i5.56 1 Benzalacétone 1263,5 1266
» A citer encore le furfurol, qui donne par la formule à deux doubles liaisons
adoptée ordinairement 564'''', alors que la valeur mesurée est 559''"', 8. "
CHIMIE ORGA\IQUE. â Acliofi de l'acide phosphoreux sur la mannite.
Remarque sur le mannide. Note de M. P. Gakré, présentée par
M. H. Moissan.
« L'acide phosphoreux (') réagit sur la mannite pour donner un éther
qui résulte de la combinaison de 2"°' d'acide avec 1'°°' d'alcool, sans qu'il
soit possible de constater au préalable la formation d'un éther monoacide.
Si l'action de l'acide phosphoreux estsuliisatnment prolongée, on détermine
une déshydratation de la mannite, ave<; |)rodnction de mannide, lequel
entre à son tour en réaction, pour donner un nouvel éther phosphoreux.
» 20S d'acide phosphoreux sont chauffés à i25"-i3o° dans le vide (18""") avec 45^'
de mannite (Ă l'air libre les rĂ©sultats sont les mĂȘmes, mais ils sont atteints moins rapi-
dement, et la limite d'éthérification est un peu moins élevée). L'élhér-ificaliou est tout
d'abord trĂšs rapide; elle diminue ensuite, passe [lar un minimum, cioĂźt de nouveau
C) P. C.tRitf:, Comptes rendus, t. CXX.XVl, 4 "lai i9o3, p. 1067.
5l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
pour atteindre un maximum sensiblement constant, ainsi que le montre le Tableau
suivant :
Temps Qu.intité pour loo
de chaulTe. d'acide éthérifié.
h III
I . 3o 58
3 4o,i
5 43
10 47,6
2o 57,4
5o 63,5
70 67
100 66,8
» Le dĂ©part d'eau est finalement compris entre a'""' et 3âąÂ°'.
» Afin de déterminer la nature des éthers formés, nous avons préparé les sels de
calcium correspondants. L'Ă©thĂ©rification est arrĂȘtĂ©e aprĂšs i heure de cliaufTe, et le mĂ©-
lange repris par l'eau est saturé par le carbonate de cliaux et la chaux à la phlaléine.
» La solution aqueuse, séparée du phosphite de calcium parfiltration et additionnée
d'alcool, fournit un précipité cristallin qui, lavé à l'alcool, essoré et séché à froid dans
le vide sulfurique, répond à la formule P-. (0H)"-.0-^Ca.0^(CH-)2(CH0H)\ ainsi
que le prouve l'analyse.
» Il en résulte que l'éther phosphoreux, formé à cet instant de l'éthérification, pro-
vient de la fixation de a'""' d'acide sur 1"'°' de mannite, et a pour constitution
» D'autres opérations, faites avec des proportions trÚs différentes de mannite et
d'acide phosphoreux, nous ont toujours conduit à l'éther précédent, aprÚs un temps
trÚs court d'élhérification.
» Les sels de calcium, préparés aprÚs 3 à 4 heures de chauffage, indiquent un mélange
de l'Ă©ther ci-dessus et d'un Ă©ther phosphoreux du inannide renfermant i"""' d'acide
pour 1âąÂ°' d'alcool.
» Le sel (le calcium, isolé aprÚs 100 heures de chauffage, répond à la formule
[O. P. (OH). OC«H«0']"Ca. Ce dernier nous indique la disparition totale de l'éther
phosphoreux formé tout d'abord avec la mannite; il ne reste plus qu'un éther du
mannide ayant pour constitution P.(OH)^.O.C*FPO''.
» Le minimum constaté lors de l'éthérification provient donc de ce que nous obser-
vons, au début, l'éthérification des alcools primaires de la mannite, et que l'éther
phosphoreux formé réagit sur un excÚs de mannite pour donner du mannide; ce der-
nier, qui ne renferme [)lusque des alcools secondaires (voir la remarque faite plus loin
sur la formule du mannide), s'élliérifie beaucoup plus lentement. La destruction de
l'Ă©ther mannitique Ă©tant plus rapide que la combinaison du mannide avec l'acide phos-
phoreux, il en résulte une diminution de la quantité d'acide éthérifié.
» Ea résumé, l'acide phosphoreux est éthérifié trÚs rapidement par la
mannite pour donner l'Ă©lher P^(OHy 0-(CH^)HCHOH)\
SĂAXCR DU 5 OCTOBRE igoS. Sig
» L'clhérification passe ensuite par mi minimum pour remonter trÚs
lentement, et touniit finalement un Ă©liiei- phosphoreux du mannide
P(OH)=O.C''H''0\
» Ces Ă©thers sont monoacides Ă l'hĂ©lianthine et Ă la phtalĂ©ine, de mĂȘme
que les éthers phosphoreux des autres alcools polyalomiques, déjà étudiés.
Ils sont peu stables en solution aqueuse et saponifiés lentement par l'eau
froide.
» Remarque sur la formule du mannide. â L'Ă©lhĂ©rification des acides phosphoreux
et phosphoriques par la mannite nous ayant conduit Ă des Ă©tiiers du mannide, nous
avons, aprÚs saponification, isolé le mannide ainsi formé.
» Ce produit nous a donnĂ© les mĂȘmes constantes physiques que celui obtenu par
M. Fauconnier (âą) en faisant agir l'acide chlorhydrique sur la mannite.
» M. Fauconnier attribue au mannide la formule suivante :
CH^OH-CH-CHâ CH-CH-CH^OII.
\ / \ /
O 0
» Si ce corps conserve deux fonctions alcools primaires, sa vitesse d'élhérification
doit ĂȘtre la mĂȘme que celle de la mannite. Or elle s'en Ă©loigne beaucoup et se rap-
proche bien plus de la vitesse d'élhérification, caractéristique des alcools secondaires,
ainsi que le montre le Tableau ci-dessus.
» Nous avons en outre, pour plus de certitude, préparé du mannide par le procédé
de M. Fauconnier, et avons chauffé ce mannide avec une quantité équimoléculaire
d'acide phosphoreux dans les mĂȘmes conditions que le mĂ©lange d'acide et de mannite.
Le Tableau suivant, indiquant la marche de l'éthérification, nous montre encore,
si on le compare au premier, que le mannide ne doit plus renfermer de fonctions
alcools primaires :
Temps Quantité pour loo
de cliaurt'e d'acide ctlicrifié.
Il III
1 . 3o 1 3 , 7
3 i6
5 22,6
lo 3/i,4
20 54,1
5o 66
70 7,
100 70,7
» il nous paraßt donc plus naturel d'admettre que le mannide conserve deux fonc-
tions alcools secondaires.
» M. Fauconnier décrit le mannide comme n'agissant pas sur l'oxychlorure de
(') Bulletin Soc. eh. de Paris, t. XLI, p. 1 19.
520 ACADĂMIE DES SCIE^â CES.
phosphore. Ce dernier, mélangé an mannide, nons a donné, vers So^-Go", un vil <K^ga-
gement d'acide chlorlivdrique, ainsi que cela >e piodnil avec tous les corps renfernianl
des fondions alcools. »
CHIMIE ORGAAigUE. â DĂ©rĂčcs cl produits d' oxydation de f acide nitropyro-
muciquc. Noie de M. K. Mauquis, préscnlée par ]M. H. Moissan.
« Dans une Noie précédente ('), j'ai montré comment on pouvait
prcj)arer le nitropvromiicate d'Ă©lhvle en nilrant le pvromiicate an moyen
(In mélange d'acide azoliquc fiimanl el d'anhvdride acétique.
» L'acide nilropyromucifjue s'ohlicnt iacilemeut en saponifianL l'élliei-
éthyliqiie i)ar l'eau à 180°; mais on peut éviter l'emploi des tubes scellés
en enectuant la saponification au moven d'acide sulfurique d'une concen-
tration convenable et bouillant, il convient d'employer un mélange de
i^°'SO*H- et Iâą' H^O, mĂ©lange qui bout vers loo"; lorsque la sa|)i)nirica-
lion est terminée, on étend d'eau et l'on extrait l'acide à l'élher, dans
lequel il est extrĂȘmement soluble.
» IS ilropy l'omiicale de inĂ©tiiyle. â On le prĂ©pare, soit par la nllration du pvro-
mncale de mélhyle, en opérant comme pour l'éther élhylique, foil en chaufl'ant
l'acide pendant 5 à 6 heures avec de l'alcool méthodique à i pour 100 de IICI. Le
nitropyromucate de méthyle cristallise en lanjelies nacrées fondant à -8°, 5; il est tout
Ă fait semblable Ă l'Ă©ther Ă©tiiylique, mais notablement plus soluble dans l'alcool.
» Chlorure de niliop) romiicyle. â Ce composĂ© s'obtient en traitant l'acide
nilropyromucique par la quantité convenable de perchlorure de jiliosphore, au baln-
marie. L'ox^chlorure de phosphore étant dislillé dans le \ide, au bain-marie, le résidu
refroidi cristallise peu Ă peu. On le dissout dans le chloroforme, qui laisse un peu
d'acide non attaqué et l'on éva|iore la solution dans le vide sec. Le chlorure de nitro-
pvromucjle cristallise en lamelles, grasses au toucher, fondant à 38°, trÚs solubles
dans le chloroforme et dans l'élher, insolubles dans l'éther de pétrole; il n'est décom-
posé qu'assez lentement par l'eau froide.
» Ainide nitropyromucique. â On dirige un courant de gaz ammoniac sec dans la
solution éthérée du chlorure, le précipité est lavé avec trÚs peu d'eau froide pour
enlever le chlorure d'ammonium, puis cristallisé dans l'alcool bouillant; on obtient
des cristaux soyeux blancs, fondant à 161°, assez solubles dans l'alcool, un peu solubles
dans l'eau, trĂšs peu solubles dans l'Ă©ther.
» A nilide nilropyromucique. â On ajoute goutte Ă goutte la quantitĂ© convenable
d'aniline dans la solution éthérée du chloriue, il se forme un abondant précipité jaune
qui, séché, est lavé à l'eau froide et cristallisé dans l'alcool bouillant. Il se dépose des
(') Comptes rendus, i. C\.W\ , p. 5o5.
SĂANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 02 1
aiguilles jaune citron fondant à 180°, peu solubles dans l'alcool froid, presqueMnso-
lubles dans l'Ă©ther, insolubles dans l'eau.
B P.-toluide nitropy romuciij ne . â Elle s'obtient comme l'anilide et cristallise en
prismes jaunes fondant Ă 162", un peu plus solubles dans l'alcool que l'anilide.
» Oxydation de l'acide nitropyrornuciquc. â Si l'on soumet l'acide nilropyro-
mucique Ă l'action du permanganate, de l'acide chromique ou de l'acide azotique, on
n'obtient guĂšre que des produits de destruction totale.
» L'oxjdalion réguliÚre se fait assez bien avec le bioxyde de sodium, mais l'emploi
de ce réactif présente un inconvénient à cause de l'action destructive de l'alcali formé
sur l'acide nitropyromucique.
» On évite cet écueil en employant, au lieu de l'acide, l'éther éthylique que son
insolubilité dans l'eau préserve, dans une certaine mesure, de l'action des alcalis; il est
saponifié peu à peu et oxydé à mesure; on ajoute le bioxyde de sodium par portions
et l'on rÚgle la température de façon à évilerque la liqueur se colore en rouge foncé.
» Lorsque tout l'éther a disparu, on étend d'eau et l'on sursature d'acide chlorhy-
drique; il se dégage des vapeurs nitreuses provenant de la destruction de l'azotite de
sodium formé et, par épuisement à l'éther, on peut extraire un acide que tous ses
caractĂšres, ainsi que la combustion et l'analyse du sel d'argent, permettent d'identifier
avec Vacide fumarique.
» Les rĂ©sultats de l'oxydation viennent confirmer la position, (p ou â () que j'avais
précédemment assignée au groupe AzO- dans l'acide nitropyromucique.
» En ce qui concerne le mécanisme de celte oxydation, on doit admettre que, par
une hydratation préalable, le noyau furfuranique a été ouvert, pour donner un composé
CO^H
/
(AzO»)CH = C, (AzO'')CH2 â CO â CO^H CH-CO-H
I )o +ir^o= I -> Il et AzO-u
AzO^ â C = CH/ AzO- â CH â CHO CH â GOMI
(I) (II) (III)
intermédiaire dont la constitution serait représentée par la formule (11), ce composé
étant transformé en acide fumarique par oxydation et perte de AzO-H. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Recherches sur la formation des azoiques. RĂ©duction de
l'éther- oxyde ortho'nitrobenzyl-méthylique. Note de M. P. Freundler,
présentée par M. H. Moissan.
« J'ai montré (' ) que la réduction de l'alcool o-nitrobenzylique au moyen
de la poudre de zinc et de la soude alcoolique Ă©tait extrĂȘmement complexe :
on obtient, en effet, divers produits dont la formation est due Ă la fois Ă l'oxy-
(') Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 870.
C. R., :9o3, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 14.) ^^9
52a ACADĂMIE DES SCIENCES.
dation de la fonction alcool et à la réduction totale du groupement nitré;
ces |)roduits renferment par conséquent des fonctions aldéiiyde, acide et
aminé. L'alcool o-azobenzylique CH=OH .(:MI\ Az = Az.C''H\ CH-OH,
produit normal de la réaction, prend également nai'^sancc en petite quan-
tité, mais il se transforme par distillation en alcool indazyl-o-benzyliquo
CHl''(^i '''^Az.t7'H\CH-0H; son existence m'avait échappé lors de mes
premiĂšres recherches.
» Désirant éviter les réactions secondaires c[ui résultent de la présence
de la fonction alcool, j'ai entrepris l'étude de la réduction de l'éther-oxyde
méthylique correspondant. Cet élher se préi)are facilement à parlir du
chlorure d'o-nitrobenzyle ( ' ).
» 57e d'étlier nitré sont dissous dans aSo""' d'alcool à 96 pour 100, additionnés de
25s de soude caustique et de 5o'"'' d'eau, et réduits à chaud par la poudre de zinc,
selon la méthode habituelle. AprÚs (ßltration, on traite jiar l'oxyde jaune de mercure, on
chasse l'alcool, et l'on isole successivement du résidu les produits neutres et basiques,
puis les produits acides.
» Dans ces conditions, on olitient environ lo? de substances neutres et basiques,
constitués par des proportions sensiblement égaies A''étlier-oxyde o-aminohenzyl-
mcthyliqiie AzlI^.CH'.CH^OCH' {oxalale fusible à 124°), d'rther-oxjde o-azo-
ben:.ylmĂȘlliyUque CH'O.CH^. C^m.Az = Az.CIP. CH^OCtP (prismes rouges
fusibles à 68", 5) et d'une résine jaunùtre, solubledans l'éther et les acides, qui possÚde
/ yCW
tous les caractĂšres de In benzYlĂšne-imine ( C'll'( I
â ' \ \AzH
» Quant aux produits acides dont la quantité totale est notablement supérieure à i56,
ils sont constitués principalement par de Vacide anlliranilique (8' environ) et par de
Vacide indazyl-o-benzoïquc déjà obtenu dans la réduction de l'alcool o-nitro-
benzylique.
» Il résulte de ce qui précÚde que l'éther o-nitrobenzyI-méthyli(|ue est
saponifié partiellement par les alcalis, contrairement à ce qui a lieu géné-
ralement dans le cas des Ă©lhers-oxydes. Cette saponification doit ĂȘtre
attribuée évidemment à la présence du groupement électronégatif AzO^ ;
un fait analogue a d'ailleurs été signalé à propos des éthers phénoliqiies
(anisol, etc.), qui sont hydrolyses peu Ă peu par la potasse alcoolique
bouillante. On remarquera toutefois que l'alcool o-nitrobenzy!ique qui
résulte de celle saponification n'a donné naissance qu'à des produits
acides.
(') y\nn. Clieni., t. CCCV, jj. 109.
SĂANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 5 .«3
» D'autre part, une portion de l'Ă©ther nitrĂ© a Ă©tĂ© rĂ©duite avant d'ĂȘtre
saponifiée; elle résiste alors à l'action des alcalis; mais ici encore, comme
dans le cas de l'alcool o-nitrobenzyliqiie, le produit normal de la réduction
(élher-oxyde aznqua) est accijmijagné de quantités notables du dérivé
aminé correspondant.
» Des résultats absolument identiques ont été obtenus avec l'éther
o-nitrobenzvl-Ă©tliylique.
M L'oxyde o-azobenzyl-méthyhque mentionné pins haut possÚde la pro-
priété curieuse de perdre une molécule d'alcool mcthylique et de se
tran»form<"r eu elher irtdazyl-benzylique lorsqu'on le chauife vers i5o'*-20o°
dans le vide :
'k%.
Az
^-\/\
CH-.OCH^ CH^O.CH-
/ \ / Az \
= (;h^oh +
I I
)Az(
"\
Cli-
CH-.OCH'
» Il en est de mĂȘme, d'ailleurs, du dĂ©rivĂ© Ă©lhyliqne.
» J'ai signalé (') déjà la facilité avec laquelle les azoïques à fonction
alcool orthosubstiluée se transforment en indazols par déshydratation; il
est singulier que celte tendance Ă la formation d'un noyau indazylique soit
assez forte pour provoquer l'élimination d'une molécule d'alcool. »
ZOOLOGIE. ^ Sur les affinités dit genre Oreosoma.
Note de jM. G. -A. Bol'laxger, présentée par M. Alfred Giard.
« Ătabli par Cuvier et Valenciennes pour un petit Poisson de forme
bizarre, le genre Oreosur?ia a été rapporté tour ;i tour à dilïérentes famdies,
placé par SCS fondateur^ [larnii les Jo/ies cuirassées, à la suite des Epin()che>,
IranslĂ©rĂ© par GĂčnther ;i la famille des PercidĂ©s, dans le voisinage du Pe/i-
taceros, par I.owe ta celle des Zéidés ou Cyltidcs, il a fait l'objet, il v a
quelques années, d'une Note de M. le piolesseiir Léon Vaillant, insérée
(') Comptes rendus, l. CXXXV'I, p. ii36.
524 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dans les Comptes rendus (t. CXVI, 1893, |). 598). Dans celte Note,
M. Vaillant complĂšte et rectifie sur quelques points la description de ses
prédécesseurs, détermine la provetiance de l'iiulividu type, recueilli par
PĂ©ron dans l'Atlantique, un ])eu Ă l'ouest de la colonie du Cap, mentionne
un second individu, un peu plus grand, acquis par le Muséum, et se pro-
nonce en faveur des Berycidés comme la famille la plus propre à recevoir
le genre Oreosoma.
» L'aspect de VOreosoma atlanticum semblait indiquer l'état jeune d'un
Poisson acanthoptérygien dont l'adulte restait à tlécouvrir. Grùce aux
récoltes faites i)ar M. J.-D.-F. Gilchrist sur le Peter-Faiire dans le voisinage
du cap de Bonne-Espérance, dont une partie m'a été souuiise par mon col-
lĂšgue, je crois ĂȘtre Ă mĂȘme de faire connaĂźtre cette forme adulte et en
mĂȘme temps de confirmer l'opinion Ă©mise par Lowe sur la position systĂ©-
matique (lu genre ci-devant si problématique.
» Le Poisson en question, mesuranl 945""° de longueur totale, provient d'une pro-
fondeur de 80°' environ, à quelques milles du cap de Bonne-Espérance.
» Il répond par sa forme au CjttuS, mais en diftere par le corps couvert d'écaillés
portant chacune un petit tubercule scléreux arrondi, rendant le Poisson trÚs ùpre au
toucher; les grands tubercules coniques qui donnent un aspect si bizarre au type
décrit et'figuré par Cuvier et Valenciennes ne sont représentés que par une série de
tubercules mousses, relativement beaucoup plus petits et assez irréguliers, de chaque
cÎté du ventre et par une double ou triple série de tubercules encore plus réduits sur
la ligne médiane, entre les nageoires ventrale et anale.
» La ligne latérale, un peu sinueuse, décrit une forte courbe en avant. La nageoire
dorsale, continue, se compose de 6 rayons Ă©pineux et de 3o rayons mous; le plus long
rayon épineux, le deuxiÚme, ne mesure que la moitié du plus long rayon mou;
l'anale a 3 rayons Ă©pineux et 28 rayons mous. La nageoire pectorale est courte et
arrondie; la ventrale, de mĂȘme longueur, est formĂ©e d'une Ă©pine et de 7 ra3ons
mous. La nageoire caudale, insérée sur un pédicule assez court et mince, n'a que
i3 rayons bien dĂ©veloppĂ©s et est tronquĂ©e arrondie. La tĂȘte est grande, mesurant
les I de la longueur totale (nageoire caudale exclue); il v a "ne trĂšs grande
fontanelle à sa face supérieure, couverte de petites écailles à plusieurs tubercules,
comme sur la nuque; l'Ćil mesure les 4 de la longueur de la tĂȘte; les prĂ©maxillaires
sont trÚs protractiles et le maxillaire s'étend jusqu'au-dessous du quart antérieur de
l'Ćil; les os ^superficiels du crĂąne, ainsi que l'opercule, sont rugueux et striĂ©s. La
rĂ©gion pectorale est tronquĂ©e en avant, prĂ©cĂ©dĂ©e d'une Ă©chancrure correspondant Ă
l'os urohyal. Il y a 7 rayons branchiostĂšges. Les branchies sont au nombre de trois
doubles et une simple, sans fente en arriĂšre de celle-ci; les branchiospines sont plus
longues que les fdaments branchiaux et au nombre de 20 à la branche inférieure du
premier arceau; les pseudobranchies sont trÚs développées.
M Tous ces caractĂšres indiquent des rapports trĂšs Ă©troits avec les
SĂANCE DU 5 OCTOBRE 190^. SaS
membres de la famille des Zéidés, dont notre Poisson Saint-Pierre (Ze«i
faber) est le type bien connu.
» La réduction des arcs branchiaux et des rayons de la nageoire
caudale s'oppose à tout rapprochement des Bérycidés; et en outre j'ai
pu m'assurer que les sous-orbitaires ne sont pas étalés en lame interne
soutenant le globe de l'Ćil et que l'os hypural ne porte pas le petit
tubercule ou éperon caractéristique des Bérycidés ainsi que de la |)lupart
des Perciformes.
» Il y a quelque temps ( ' ), j'ai fait ressortir les caractÚres que les Zéidés
possÚdent en commun avec les Pleuronectidés, qu'on a si longtemps asso-
ciés, à tort, aux Gades et autres Anacanthes. M. Thilo(-) était arrivé, de
son cĂŽtĂ©, aux mĂȘmes conclusions, sans que j'eusse connaissance de son
travail. Bien que les ZĂ©idĂ©s ne puissent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les ancĂȘtres
des Pleuronectidés, M. Thilo et moi avons fait voir qu'ils en sont néanmoins
trÚs voisins et qu'ils sont probablement dérivés d'un type commun. Ce
type semble représenté par un genre fossile de l'EocÚne supérieur, Amphi-
stium, dont j'ai publiĂ© une restauration, et il n'est pas sans intĂ©rĂȘt de faire
observer que le genre Oreosuma, sous le rapport de la briÚveté des rayons
épineux de la dorsale, formant une série continue avec le reste de la
nageoire, se rapproche davantage du type fossile que ne le font les autres
représentants connus de la famille des Zéidés.
» La famille des Zéidés renferme six genres dans la nature actuelle :
Grammicolepis, Oreosonia, Cyllus, Cyllopsis, Zenion et Zeus. Ce dernier a
laissĂ© des restes dans l'OligocĂšne et le genre Cytloides, du mĂȘme Ăąge, est
considéré comme voisin de Cyltus. Les prem.iers exemples de Pleuronec-
tidés, trÚs voisins de nos Turbots, ont été trouvés dans l'EocÚne supérieur,
ainsi que le genre Amphistium. »
PHYSIOLOGIE. â L'action des solutions des sels alcalins et alcalino-terreux
sur les Ăpinoches. Note de M. Michel SiiĂŻdlecki, prĂ©sentĂ©e par M. Alfred
Giard.
« Il est évident que les Epinoches, placées dans des solutions salines, sont
soumises aussi bien Ă l'augmentation de la pression osmolique, qu'Ă une
(') Ann. and Mag. nat. Hlst., t. X, 1902, p. 295.
(^) Zool. Anzeig., t. XXV, 1902, p. 3o5.
520 ACADĂMIE DES SCIENCES.
action spécifique de leur milieu nouveau. Nous avons déjà signalé que la
pression osmolique n'a que peu d'influence; ce fait constaté, nous avons
tenté d'étudier l'action spécifique des solutions des sels alcalins et alcalino-
terreux, qui se trouvent le plus souvent dans le milieu ambiant ou bien
dans la nourriture des Ăpinoches. Nous avons donc Ă©tudiĂ© l'action des
chlorures de R, Na et Li, ainsi que des sulfates, azotates, carbonates et
phosphates des deux premiers éléments; ensuite les chlorures de Ba, Sr, Ca
et Mg, et le sulfate de Mg.
» L'aclion de toutes les solutions de ces divers sels dépendait seulement de la con-
centration du liquide et pas de sa quantité; ce fait prouve que l'organisme des Epi-r
noclies n'est pas capable d'extraire les sels du milieu ambiant et de les accumuler dans
son intérieur; les sels agissent alors surtout sur les cellules qui entrent en contact
immédiat avec ces solutions. Le degré de la résistance à l'action de ces liquides varia
avec les individus, suivant les propriétés des parties touchées immédiatement par la
solution. Les animaux de taille moyenne, bien nourris et vigoureux, sont en général
plus réfractaires que les grands exemplaires qui s'affaiblissent trÚs vite en captivité;
chez ces derniers, l'affaiblissement général produit une diminution de la résistance de
la surface du corps et entraĂźne la mort assez rapidement.
« 1. Les sels de potassium sont trÚs toxiques pour les Epinoches. A concentration
mortelle, tous provoquaient les mĂȘmes symptĂŽmes; au moment de la mort le corps est
raide, toutes les nageoires fortement distendues, les épines se hérissent, les opercules
restent ouverts; tous ces sj'mptĂŽmes sont dus aux crampes de tous les muscles du corps.
» Le degré de toxicité des divers sels de Iv varie asssez considéraldemenl ; nous
l'avons représenté dans le Tableau suivant :
Sel
Concenlration des solutions
en quantités pour loo. . .
Mort provoquée, en heures.
B La toxicité des sels de k change donc suivant le degré de leur acidiié. les sels
légÚrement acides étant moins toxiques que les neutres, ceux-ci moins que les basiques.
K'CO' agit le plus énergiquement parce qu'il provoque une désagrégation de la couche
épithéliale recouvrant les branchies.
» 2. Les sels de sodium n'agissent qu'en solutions relativement trÚs concentrées;
seul Na-CO', qui provoque une dissolution de l'épithélium sur les branchies, tue une
Ăpinoche assez rapidement en solution de o, i Ă 0,2 pour 100. Aucun des autres sels
de Na n'est nuisible Ă ces poissons Ă cette concentration, qui peut se rencontrer dans
leur milieu naturel; de plus, les Epinoches sont trÚs réfractaires à l'action des sels qui
se trouvent le plus souvent dans leur milieu ambiant, comme Na Cl et Xa'SO*.
L'action nuisible de Na Cl commence à une concentration dépassant 3 pour 100, donc
voisine ou légÚrement supérieure à celle de Na Cl dans l'eau de mer; Na'SO' n'est
toxique qu'en solutions de 5 Ă 6 pour 100. Ces deux sels tuent les animaux trĂšs lente-
ment et ne provoquent ni excitation ni crarnpes avant la mort.
KUIPO'.
K AzO'.
K=SO'.
KCI.
K=CO'.
,4 Ă 0,5
0., 2 il 0 . âą>
0,3 Ă 0,3
0,2
0, i
24
â ĂŻi
18 Ă 20
2.',
5
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igoS. ^27
» 3. L'action du chlorure de lithium ressemble à celle des sels de potassium ; il pro-
voque une hypereslhĂ©sie suivie d'un grand afTaiblissement et lue les Ăpiiioclies en
2/4 heures Ă la concentration de o,5 Ă i pour loo.
» k. Les chlorures des alcalino-terreux sonld'autanlplusactifsque leur poids molé-
culaire est plus considérable. BaCl- en solution à o, 5 pour 100 provoque une forte
excitation de l'animal, des crampes tétaniques et la mort en 18-24 heures; Sr CP pro-
voque des symtĂŽmes analogues, mais plus faibles en solution de 2 Ă 3 pour 100. Par
contre CaCl= et MgCl^ Ă doses mortelles (3 Ă 4 pour 100 pour CaCl- et 5 pour 100
pour MgCl^), causent d'abord un alTaiblissement général et une apathie des animaux,
qui restent sans mouvement en respirant trĂšs peu et lentement ; la mort vient souvent
sans que l'animal change de position. Les mĂȘmes symptĂŽmes s'observent sur des ani-
maux placĂ©s dans une solution de 6 Ă 7 pour ĂŻoo. Les Ăpinoches se comportent en
prĂ©sence des sels de Ca et Mg de la mĂȘme façon qu'en prĂ©sence des selsde Na ; elles sont
donc particuliÚrement adaptées à résister vigoureusement à l'action de ces sels, qui
sont les principaux constituants de leurs cendres.
» Nous avons tenté, dans d'autres expériences, d'étudier l'action du mélange des
solutions des divers sels. P<nir ces expériences nous avons choisi d'abord le mélange
de KCI avec CaCP. Nous avons préparé quatre mélanges dont chacun contenait So"^"'
de la solution normale de KO, Ă quoi nous avons ajoutĂ© : dans le premier (I), 5oâąÂ°;
dans le deuxiĂšme (II), loo""'; dans le troisiĂšme ( III), iSo""'^'; et dans le quatriĂšme (IV),
200âą' de la solution normale de CaCl-, et en outre suffisamment d'eau pour avoir l'de
chaque liquide; KCI Ă©tait dans ces solutions Ă une concentration qui tue uneĂpinoche
en 10 à j8 heures. Les animaux ont vécu, dans la solution I, 20 à 28 heures; dans la II",
28 à 4o heures; dans la III'-', 36 à 90 heures; dans la IV=, i3 à 18 heures. Cette expé-
rience démontre que : i" l'action de KCI est atténuée par celle de CaCl-; 2° qu'en
mélangeant ces deux sels en diverses proportions, on arrive à un optimum du mé-
lange, dans lequel l'action toxique de K est presque entiÚrement neutralisée. Cet
oplimum était en notre cas la solution III; nous sommes arrivé à v faire vivre les
Epinoches pendant une semaine. Nous avons ensuite essayé beaucoup d'autres mé-
langes de divers sels, mais nous n'avons pas obtenu de résultats semblables à ceux du
mélange de KCI avec CaCP; au contraire, certaines solutions, inolTensives si elles
étaient employées seules, devenaient toxiques aprÚs avoir été mélangées. Nous nous
proposons de donner des détails sur ce sujet, dans notre travail définitif.
>i Le f;iit que les .sels de K peuvent Ăšlre rendus inoffensifs, par l;i seule
prĂ©sence des sels de Ca dans la mĂȘme sokilion, a une grande importance
pour les Epinoclies, qui souvent vivent dans des marais oĂč les sels de K,
provenant des débris organiques, peuvent facilement se trouver; les ani-
maux résistent dans la nature à la toxicité de ces sels, parce que toujours
dans les marais les sels de Ca sont aussi présents. »
528 ACADĂMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. â Sur le genre Ascodesmis. Noie de M. P. -A. Dasgeaud,
présenlée par M. Guignard. "*
« On sait qu'un certain nombre d'AscomycÚtes possÚdent à l'origine du
périthÚce des filaments copulateurs qui ont été assimilés à des anthéridies
et Ă des oogones, c'est-Ă -dire Ă des gamĂ©tanges. Un intĂ©rĂȘt spĂ©cial s'atta-
chait au genre Ascodesmis, découvert par M. Van Tieghem, parce que,
jusqu'ici, on admettait que la formation du périthÚce y résulte des dicho-
tomies successives d'un filament mycélien unique ( ' ).
» Nous avions été frappé cependant |)ar la ressemblance que présente
ce filament avec celui qui produit les rosettes chez le Pyronema : cette
analogie nous a conduit à la découverte de rameaux accouplés par paires,
semblables Ă ceux des Gymnoascus : leur nombre est variable pour chaque
périthÚce; on en trouve de six à dix environ dans V Ascodesmis nigricans.
» Chaque couple est constitué par deux rameaux enroulés l'un sur
l'autre en spirale; au début, ils ne présentent aucune différence bien sen-
sible; un peu plus tard, l'ascogone se distingue facilement Ă son contenu
plus riche en cytoplasme et à son diamÚtre légÚrement supérieur à celui de
l'anthéridie.
» Nos observations montrent que, dÚs les premiÚres dichotomies du fila-
ment générateur, la branche qui fournira les anthéridies se différencie de
celle qui donnera naissance aux ascogones; ces organes ne seraient donc
pas portĂ©s sur un mĂȘme rameau comme chez les Eremascus, mais provien-
draient de branches différentes comme chez les Pyronema.
» Les anthéridies et les ascogones sont plurinucléés : nous avons cherché
la trace d'une communication directe entre les deux rameaux accouplés,
mais sans parvenir à la découvrir : le cytoplasme se raréfie de bonne heure
dans les anthéridies et disparaßt sur place avec les noyaux qu'il contient.
Le cytoplasme disparaĂźt Ă©galement au sommet de l'ascogone; cette partie
qui s'isole par une cloison du reste de l'organe est donc identique au tri-
chogyne des Monascus.
» On ne voit ordinairement que trois ou quatre noyaux dans l'anthéridie;
l'ascogone en renferme sept ou huit; il n'en reste finalement que quatre
(') Van Tieghem, Sur le développement du fruit des Ascodesmis {^Bull. Soc. bota-
nique de France, l. XXllI, 1876, p. 271).
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igoS. 529
OU cinq aprÚs séparation dn trichogvne; mais ces derniers ont augmenté
de volume et ils possÚdent un gros nucléol(>; ce sont les seuls qui, lors du
bourgeonnement de l'ascogone, fonrnissenl, aprĂšs une on plusieurs bi|)ar-
tilions, les noyaux copulateurs des asques.
» Les paraphyses proviennent de ramifications basilaires du filamonl
initial; elles contiennent plusieurs noyaux.
)) Comment concilier l'existence de ces organes copulateurs clioz les
Ascomyccles avec l'absence de fusions nucléaires dans l'oogone, alors
qu'd s'en pioduit plus tard Ă la naissance des asques.
» Nous sommes en mesure maintenant d'en donner une explication
rationnelle.
» Lorsque les SiphomycÚtes ont passe de la vie aquatique à la vie
aérienne, leurs sporanges sont devenus des couidiophores de formes
variées, isolés ou inclus dans des conceptacles; or les gamélanges ne sont
que des sporanges Ă spores affaiblies ('); il est naturel qu'Usaient subi une
différenciation analogue à celle des sporanges; ils se sont transformés en
gamétophores à gamÚtes extérieurs. Le gamétophore fertile, ou ascogone,
Ă©quivalent d'un conidiopfiore Ă spores affaiblies, donne naissance Ă des
gamĂštes qui s'unissent |)ar deux grĂące Ă l'absence de cloison. L'origine dif-
férente des noyaux copulateurs montre bien qu'il s'agit de la formation
d'un Ćuf comme nous l'avons toujours soutenu : le mode de germination
est encore celui d'un Ćuf puisque le produit en est un asque ou sporange
comme chez les Péronosporées; enfin, la réduction chromatique qui, selon
nos observations, intervient Ă ce moment, ne laisse aucun doute sur la
nature sexuelle du |)hénomÚne.
» Avec cette interprétation, qui nous paraßt définitive, la sexualité
des Champignons supérieurs rentre dans le schéma général de la lécon-
dation. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Recherches sw la transpiration des feuilles vertes
dont on éclaire soit la face supérieure, soit la face inférieure. Note de
M. Ed. GniFFo.v, présentée par M. Gaston Bonnier.
« J'ai montré, dans une Note récente, que les feuilles vertes décomposent
moins énergiquement le gaz carbonique lorsqu'elles sont éclairées par la
(') Consulter notre Théorie de la sexualité {Le Botaniste, 6" série, p. 268)
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N* 14.) 70
53o ACAinĂźMiK ni- s sciences.
face infĂ©rieure an lien de l'ĂȘtre par la face supĂ©rieure, comme cela se pro-
duit dans les conditions naturelles; j'ai conclu, en outre, que le développe-
ment du tissu palissadique dans le mésophyllo est bien, comme on l'a sou-
vent avancé, favorable à l'assimilation chlorophyllienne.
» J'ai naturellement été amené à me demander dans quelle mesure ce
développement peut influer sur la transpiration des feuilles vertes que l'on
Ă©clairerait comme il vient d'ĂȘtre dit.
» A cet effet, prenons deux plantes en pot appartenant à la mÚnne espÚce et aussi
semblables que possible, puis ex.posons-les pendant le mĂȘme temps aux mĂȘmes condi-
tions de milieu; il sera facile, par la méthode des pesées successives, de calculer leurs
capacités Lranspiratoires propres. Renversons ensuite une d'entre elles et disposons
l'expérience de façon que la lumiÚre frappe directement la face inférieure comme elle
frappait auparavant la face supérieure. On verra alors que le rapport des deux capa-
cités transpiratoires sera changé par suite de la diminution de la quantité de vapeur
d'eau émise par la plante renversée. L'abaissement de la transpiration peut ainsi aller
de I Ă o,85 pour le Datura, Ă 0,74 avec l'Eiable, Ă 0,83 avec le Coletis, Ă 0,89 avec
un Musa, qu'il suffßt de retourner et non de renverser, l'unique feuille laissée sur la
lige étant peu inclinée par rapport à un plan vertical. Rien de semblable ne se pro-
duit à l'obscurité.
» Au lieu de faire l'expérience sur une plante entiÚre, faisons-la sur une feuille seu-
lement que Ton introduit dans un tube Ă essai, comme dans les recherches de Mariette
et de Gueltard et plus tard de Dehérain. Il est facile de découper, dans deux feuilles
bien comparables d'un mĂȘme rameau ou de deux rameaux voisins, des surfaces Ă©gales.
On assujettit chaque feuille Ă la bordure saillante et interrompue d'un petit cadre en
bois noirci, de façon qu'une face ne reçoive pas de lumiÚre, mais qu'il v ait néanmoins
au-dessous d'elle un certain espace communiquant avec la cavité du tube à essai, ce
qui permet Ă la vapeur d'eau Ă©mise de se diffuser dans l'air environnant. Dans ces con-
ditions, la transpiration est toujours plus faible si c'est la face supérieure qui reçoit la
lumiĂšre; elle passe de i Ă 0,74 avec le Laurier-cerise, Ă 0,69 avec le Phytolacca et
le Cerisier, Ă 0,75 avec la Vigne vierge.
» Mais si, tout en opérant avec la méthode de Guettard, l'on emploie des feuilles
coupées, l'augmentation de poids du tube ou encore la diminution de poids des feuilles
montrent que, comme dans la premiÚre série d'expériences, la transpiration baisse si
la lumiÚre éclaire la face inférieure (i à 0,80 avec le Laurier-Tin, à 0,90 avec la Vigne-
vierge, Ă o,85 avec le Dahlia, Ă 0,72 avec le ChĂȘne).
» Comment faut-il interpréter ces résultats? La transpiration est évi-
demment réglée parla plus ou moins grande facilité avec laquelle les gaz
s'Ă©chappent au travers de l'Ă©piderme, mais elle l'est aussi par la plus ou
moins grande rapidité avec laquelle l'eau se renouvelle dans les cellules
qu'elle quitte en se vaporisant.
» Or, dans les feuilles, les faisceaux libéro-ligneux ont leur bois tourné du cpté du
SĂAKCE DU 5 OCTOBRE 1903. 53 1
lissu palissadique; de plus, c'est dans ce tissu qu'ils se terminent quand ils ne s'anas-
tomosent pas avec d'autres. Le tissu lacuneux, au conlraire, ne reçoit pas directement
l'eau des vaisseaux ou des cellules vasculaires qui coiffent les terminaisons libres des
faisceaux. Aussi, quand un Ă©clairement intense le fait transpirer rapidement, comme
cela arrive dans la premiÚre série d'expériences (pot renversé), l'eau ne se renouvelle
pas assez vite et la transpiration baisse, d'autant que, dans ce cas, le lissu palissa-
di(jue, riche en chlorophylle et mieux pourvu en eau, vaporise peu de celte derniĂšre,
car il ne reçoit qu'une lumiÚre atténuée. Au contraire, quand la face supérieure reçoit
la lumiĂšre directe, le parenchyme en palissade transpire davantage; comme d'autre
part il est bien disposé pour la facile pénétration des rayons lumineux dans le tissu
bous-jacent qui est le tissu lacuneux, ce dernier fonctionne bien, lui aussi, quoique
plus lentement que dans le cas précédent au débul et son eau se renouvelle plus faci-
lement; la transpiration totale de la feuille doit donc augmenter.
» Si une feuille, tenant encore à la plante, est placée dans un milieu clos, comme dans
la deuxiÚme série d'expériences, la vitesse de la transpiration baisse de ce fait; alors,
quand la face inférieure regarde la lumiÚre, l'eau se renouvelant mieux celle fois dans
le tissu lacuneux Ă cause de la consommation plus faible, l'avantage d'un tissu trĂšs
poreux au point de vue de la transpiration l'emporle, et la feuille dégage au total plus
de vapeur d'eau.
» Enfin, si la feuille est coupée et mise aussi dans un espace clos, comme dans la
troisiÚme série d'expériences, l'avantage indiqué ci-dessus existe encore du fait de
l'air saturé, mais le renouvellement de l'eau est rendu trÚs difficile; le li^su palissadique
ne recevant plus d'eau en cĂšde peu au lissu lacuneux et la transpiration totale de la
feuille baisse.
» On ne peut guÚre faire intervenir à la place des considérations précédentes le rÎle des
stomates. D'abord les expériences ne durent pas longtemps ; ensuite, dans la deuxiÚme
série d'expériences, les stomates frappés |iar lu lumiÚre auraient dû se fermer et
poui'lant la transpiiation a été plus grande surtout au débul; enfin, dans la premiÚre
sĂ©rie (pot renversĂ© ), on obtient les mĂȘmes rĂ©sultats Ă la lumiĂšre diffuse si les feuilles
sont placées au-dessus d'un écran qui diminue l'éclairement de la face inférieure.
» Le tissu palissadique, s'il favorise l'assimilation chlorophyllienne, tend donc, toutes
choses égales d'ailleurs, à réduire, mais aussi, par suite de ses relations avec les
réserves d'eau des faisceaux, à régulariser la transpiration des feuilles restées à la
lumiÚre. En l'absence de ce tissu les plantes des lieui secs ne pourraient résister à la
grande Ă©vaporation dont elles sont le siĂšge et au manque d'eau du sol. Mais, en outre,
son orientation du cÎté de la lumiÚre fait que, dans les lieux suffisamment pourvus
d'eau, les fortes chaleurs, au moins dans un grand nombre d'espĂšces, ne dessĂšchent
pas trop le tissu lacuneux situé du cÎté de l'ombre et, l'irrigation des parenchymes
étant assez rapide, la transpiration se poursuit sans péril pour les feuilles et permet
à ces derniÚres de profiter de la lumiÚre vive pour assimiler activement. »
53 i ACADĂMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. â Sur !e dĂ©veloppement de l'embryon des JoncĂšes.
INule (le iM. Marcelm.v Laurent, |jiéseiUée par RI. Gaston Bonnier.
« J'ai mnnlic dans une Note [iréccdcnte (') comment s'opÚre la forma-
tion de l'Ćuf des JoncĂ©es; j'etudie maintenant, dans les mĂȘmes espĂšces, le
développement embryonnaire :
11 AussitĂŽt l'oospliĂšre fĂ©condĂ©e, l'Ćuf se divise transversalement et donne deux
cellules inégales : la cellule supérieure, plus volumineuse, constitue rembrjon pro-
prement dit; la cellule inférieure, le suspenseur (je considÚre rembr^on dans la
position qu'il occupe pendant la germination). C'est en général la cellule inférieure
qui se divise ensuite dans le mĂȘme sens, et Ton compte alors trois Ă©lĂ©ments superposĂ©s
dont deux appartiennent au suspenseui-; la troisiĂšme segmentation frappe la cellule
embryonnaire et elle a toujours lieu dans le sens vertical ; elle peut d'ailleurs se pro-
duire la premiĂšre aprĂšs la division de l'Ćuf. Au stade suivant, la cellule supĂ©rieure du
suspenseur se divise transversalement pendant que les deux cellules emiirvonnaires,
par dos cloisonnements rapides en tous sens, forment déjà un épiderme de plusieurs
cellules coilTant deux cellules centrales; ces derniĂšres en se multipliant vont former le
corps mĂȘme de l'embryon, et c'est leur dĂ©veloppement qui dirige celui de l'Ă©piderme.
» La cellule supérieure du suspenseur se divise plus tardivement par des cloisons
verticales; elle forme un plateau qui sépare la partie provenant de la cellule embryon
des deux cellules inférieures du suspenseur; ces derniÚres, d'abord trÚs vacuolisées,
grandissent considérablement, puis leur protoplasma se réduit à une couche de plus
en plus mince autour du noyau également en voie de régression.
» L'embryon qui jusque-là était ])yriforme, la pointe dirigée vers le mlcropyle,
devient ovoĂŻde par suite de la multiplication en hauteur et en diamĂštre de l'assise
plateau du suspenseur persistant; les cellules pĂ©riphĂ©riques de cette assise se relient Ă
l'épiderme général et permettront plus lard par leur grande taille de séparer les tissus
provenant de la cellule embiyonnaire initiale de ceux provenant de la cellule sus-
penseur. C'est dans la région apiiarlenajit an suspenseur que l'activité cellulaire plus
faible au début se concentre maintenant; pendant que les deux cellules inférieures
du suspenseur disparaissent complÚtement, l'extrémité de l'embryon de plus en plus
large vient s'appliquer contre le tĂ©gument oĂč il subsiste jjourtant encore un reste de
la calotte. Celte extrémité se dillérencie en radicule pendant que la région supérieure,
plongée dans l'albumen, constitue le cotylédon; les deux organes se continuent exac-
tement sans aucune ligne de démarcation, mais le développement nous a montré que
l'un provient de la cellule suspenseur et l'autre de la cellule embrvonnaire ])rimilive.
» La diftĂšrenciation s'arrĂȘte Ă ce stade dans les Jtincus Ă rhizome vivace et souvent
aussi dans les Jiincus annuels; mais, chez ces derniers, elle peut ĂȘtre poussĂ©e plus
(') Comptes rendus, 'j8 septembre \ljo6.
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igoS. 533
loin : on voit, en effet, la gemmule apparaßtre à la base du cotylédon, au-dessus du
méristÚrae radiculaire; elle présente aussitÎt un épiderme de grandes cellules et elle
s'accroßt dans une gaine dont les bords serrés s'entr'ouvrent lentement devant elle;
elle ne se montre au dehors que plusieurs jours aprÚs la germination. L'axe hypocotylé
peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme nul.
» Dans le genre Luzula, l'embryon atteint toujours ce degré de différenciation; son
développement ne diffÚre de celui des Juncus que par une nouvelle division de la
cellule suspenseur dont trois éléments au lieu de deux disparaissent.
» Certains auteurs ont considéré l'embryon des Joncs comme indiffé-
renciĂ©. GĆbcl ('), en parlant du /. glaucus, dit que, « mĂȘme au moment
» de la germination, l'embryon n'est qu'un amas cellulaire sans aucune
M différenciation ». Je viens de montrer que, dans la graine encore .-ittachée
au placenta et à peine mûre (les capsules ont été incluses dans la paraf-
fine avant la déhiscence), l'embryon des différentes espÚces de Juncus
(/. glaucus, ./. maritimus, J. lampocarpus, ,1. supinus, J. bufonius, J. lenuis)
était au moins différencié en une radicule avec ses trois initiales bien appa-
rentes et un cotylédon beaucoup plus dévelop[)é. L'embryon des Joncs
vivaces comme /. glaucus est tout au plus incomplet, n'ayant pas de gem-
mule. Il n'y a pas à tenir compte de la ligelle qui apparaßt généralement
trÚs tard dans les Monocotylédones.
» En dehors de la différenciation assez grande de l'embryon, il ressort
de cette étude que, dans les Joncées, le suspenseur persiste en [partie, et
joue un rÎle trÚs important : réduit d'abord à quelques cellules, il se
développe tardivement, puis il devient le [principal centre d'activité cellu-
laire et il constitue la radicule. Cette radicule est endogĂšne, car la coiffe ne
se développe qu'aprÚs l'exfoliation des deux ou trois éléments inférieurs
du suspenseur. »
MINĂRALOGIE. â Sur les granitĂ©s Ă cegynne et riebeckile de Madagascar
et sur leurs phénomÚnes de cunlact. Note de M. Lacroix, présentée par
M. Michel LĂ©vy.
« Les granités alcalins d'Ampasibitika (-), sur la cÎte nord-ouest de Mada-
gascar, constituent des types pétrograpliiques n'ayant pas jusqu'à présent
(') Biologisches Centralblatt du i" septembre igoo, n" 17, t. XX, p. Syi.
(^) Le développement de cette Note sera donné dans un Mémoire étendu des Nou-
velles Archives du Muséum (igoS). Les collections étudiées m'ont été envoyées par
M. Villiaume.
534 ACAOĂMlli DĂS SCIENCES.
d'équivalents. Ils sont essentiellement caractérisés par la grande abondance
d'un pyroxĂšne et d'une amphibole ferrosodiques, i'aegyrineetlariebeckile,
dont la teneur peut atteindre prĂšs de [\o pour loo. Ils constituent des
fdons, souvent rubanés; leurs salbandes sont alors finement grenues et
exclusivement segyriniques, tandis que leur centre est pegmatoĂŻde et riche
en riebeckile, dont les cristaux peuvent atteindre prÚs d'un décimÚtre.
» Les feldspà ths sont tuas alcalins : orthose, anorthose et parfois albite;
ces roches renferment beaucoup de zircon et un niobotanlalate octaé-
drique du groupe du pyrochlore.
» La composition chimique de ces granités n'est pas moins remarquable; ils con-
tiennent de 64 Ă 71 pour 100 de silice, sont trĂšs peu alumineux (7 Ă 10 pour 100), ne
contiennent que fort peu de chaux (o Ă i,3 pour 100) et de magnĂ©sie (o,25 Ă
0,64 pour 100), mais par contre, ils sont riches en oxvdes de fer (10 Ă 11 pour 100) et
en alcalis (6,3 Ă 8,6 pour 100). Le fer s'y trouve essentiellement Ă l'Ă©tat de Fe-O' et
ce n'est que dans les types riches en riebeckite que la proportion de FeO dépasse
1,5 pour 100; parmi les alcalis, la soude l'emporte sur la potasse, et d'autant plus que
la teneur en mélasilicates est plus élevée.
» On ne peut guÚre comparer ces roches qu'à celle {rockhallite) qui, d'aprÚs
M. Judd, constitue le petit ßlot de Rockhall, avec cette réserve toutefois que cette
derniĂšre roche ne contient pas de potasse. Elles se rapprochent au point de vue chimique
des grorudites de NorvÚge, décrites par M. Brogger; dans la série des roches volca-
niques, on peut, Ă ce mĂȘme point de vue chimique, les comparer aux pantcUĂ©rites.
1) Mais il existe une caractéristique fjui manque à tuutes ces roches qui
viennent d'ĂȘtre Ă©numĂ©rĂ©es : c'est la richesse en zircon qui, dans nos gra-
nitĂ©s, n'est jamais infĂ©rieure Ă r pour 100 et peut mĂȘme dĂ©passer 7 poiu' 100;
de plus, Ă l'inverse de ce qui a lieu d'ordinaire dans les roches granitiques,
le zircon, au lieu d'ĂȘtre le plus ancien minĂ©ral formĂ©, est ici l'un des der-
niers; il constitue des plaques xénomorphes, grouj)ées en grand nombre
au milieu du quartz, pour constituer des pseudomorphoses d'amphibole.
Sa production, sous l'influence d'émanations, ayant accompagné la mise
en place des granités, n'est pas douteuse ; la présence de celles-ci est
encore précisée par la fréquence, dans les mÎmes roches, de mouches de
galÚne et surtout par les importants phénomÚnes de contact qu'il me reste
à décrire.
» Les granités d'Ampasibitika traversent et métamorphisent les assises
gréseuses du lias.
« Certains grÚs sont transforinés en quartzites, d'un noir bleuùtre, conte-
nant de l'orthose, beaucoup de riebeckite, un grenat mélanite manganési-
fÚre et un peu de fluorine. Ils sont injectés par de nombreux lits, de
quelques centimĂštres d'Ă©paisseur, de granitĂ© Ă Ćgyi'ine, riche en grenat
SĂANCE DU 5 OCTOBRE ipo^. 535
mélanite; dans d'autres cas, ces graniles contiennent enx:-mÚmes de la
riebeckite. Il est souvent difficile de distinguer ces quarlzites feldspathisés
et amphibolisés de véritables microgranites.
» Des grÚs argilocalcaires présentent un autre type de métamorphisme;
ils sont, eux aussi, injectes, lit par lit, par le granité; ils sont alors essen-
tiellement constituĂ©s par de grandes plages pĆcilitiquos de biotite, d'nr-
those et de quartz, englobant de petites paillettes de biotite, des grains de
pyroxĂšne et des cristaux automorphes de plagioclases basiques; ces roches
métamorphiques rappellent, par leur composition, des micromonzonites.
Les veinules granitiques injectées ont subides modifications endoraorphes;
leur amphibole sodique est, en effet, accompagnée par de la biotite. Enfin,
il faut noter, an milieu d'elles, l'abondance d'une épidote de cérium
{allanile) biréfringente, qui, à leur voisinage, se développe dans la roche
métamorphique en plages de plusieurs millimÚtres de diamÚtre.
» Une derniÚre catégorie de roches métamorphiques est caractérisée par
des cornĂ©ennes, micacĂ©es, pyroxĂ©niques (augite Ćgyrinique ou rogvrine)
ou amphiboliques (arfvedsonite plus ou moins riche en fer), renfermant
en abondance de \n Jluorine microscopique, réguliÚrement distribuée.
» Les diverses roches mĂ©tamorphiques dont il vient d'ĂȘtre question ont
donc un grand intĂ©rĂȘt minĂ©ralogiquc. Mais elles ont une portĂ©e plus gĂ©nĂ©-
rale; la réalité d'apports émanés du magma éruptif y est, en effet, aussi
frappante que dans le cas des contacts des Iherzolites, si éloignées de
composition; leur Ă©vidence est mise en lumiĂšre, dans le cas qui nous
occupe, par la nature des minéraux métamorphiques développés dans
les sédiments; ce ne sont pas, en effet, seulement des feldspaths alcalins
qui apparaissent dans ceux-ci, m.ais encore le pyroxĂšne et l'amphibole
sodiques caractéristiques du magma modificateur, minéraux jusqu'à pré-
sent inconnus dans les roches métamorphiques de contact.
» La présence de \a fluorine est, en outre, pour la pi'emiÚre fois signalée
dans de semblables conditions; il semble que le fluor soit l'un des éléments
les plus fréquents des émanations des granités alcalins; j'ai signale déjà ,
en effet, la présence de la fluorine dans les granités à riebeckite de
l'Yemen et de Corse, je rappellerai en outre que le gisement de crvolite et
de fluorures voisins, de Pike's Peak au Colorado, que j'ai eu l'occasion
d'étudier sur place il y a quelques années, se trouve au milieu d'un granité
à riebeckite; il est associé à des veines quartzeuses, trÚs riches en zircon,
dont la comparaison s'impose avec le développement secondaire de zircon
que je viens de signaler. »
536 ACADĂMIE DES SCIENCES.
GĂOLOGIE. â Sur le rĂŽle des Charriages dans les Alpes delphino-provençaks
et sur la structure en éventail des Alpes briançonnaises . Noie de M. VV.
KiLiAN, présentée par M. Michel Lévy.
« Une étude attentive delà tectonique des Al|)es delphino-provencales
permet de formuler les constatations suivantes (') :
» a. Il existe des passages nombreux et graduels entre les plis (anti-
clinaux) normaux et les plis-failles {faille de Voreppe, pli-faille de la mon-
tagne de Lure) comme entre ces derniers et la structure isocliuale imbri-
quée (Charmant-Som, nord de Saint-Pierre d'Entremont, etc.); cette
derniÚre passe à son tour fréquemment (Grand Galibier-Col de l'Eychauda,
Escreins-Haute-Ubaye, elc.) et d'une façon trÚs nette aux plis couchés
et aux nappes charriées les mieux caractérisées. Ces modifications se pro-
duisent parfois le long d'un mĂȘme axe anticlinal.
» b. Les nappes de charriage ne sont donc qu'une simple forme du plis-
sement de l'Ă©corce terrestre dont elles reprĂ©sentent un terme extrĂȘme;
leur production apparaßt partout comme relativement récente, quoiqu'elles
aient souvent subi elles-mĂȘmes des ploiements et des ondulations subsĂ©-
quentes (exemple : environs de Giiiliestre, Briançonnais méridional).
» c. Elles ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme antĂ©rieures au plissement prin-
cipal, les traces d'une phase initiale de bossellement (dĂŽmes, cuvettes, etc.)
étant manifestement prouvées [Dévoluy, Castellane (^), etc.] dans les
rĂ©gions mĂȘmes qu'ont affectĂ©es postĂ©rieurement les plis-failles et les autres
accidents contemporains des charriages ou mĂȘme antĂ©rieurs Ă ces derniers,
» d. Les massifs cristallins déjà plissés à l'époque hercynienne et repris,
aprĂšs une immersion souvent trĂšs longue, par les plissements alpins, ont
eu parfois sur la propagation des charriages une influence incontestable
en en limitant l'extension horizontale vers les régions plus externes; absence
des charriages et réduction de la structure isoclinale à l'ouest de Belle-
(âą) Plusieurs des faits Ă©noncĂ©s dans celte Note ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ signalĂ©s isolĂ©ment par
nos confrÚres et amis, MM. Haug, Lugeon et Termier; en les présentant ici avec
d'autres observations, dans un enchaĂźnement logique qui nous a conduit Ă des conclu-
sions nouvelles, nous tenons Ă rendre hommage aux beaux travaux de ces savants et Ă
reconnaßtre le charme profond de leur amitié.
(') D'aprĂšs MM. P. Lory et Ph. Zurclitr.
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igo3. 537
donne, mais grand développement des plis couchés et charriés dans l'in-
tervalle compris entre les massifs du Peivoux et du Mercantour, coĂŻnci-
dence de la présence des klippes de Siilens et des Annes avec l'atténuation
(abaissement des axes anticlinaux) de la zone cristalline de Belledonue vers
le nord et l'ennovagede l'extrémité sud du mont Blanc; ils ont été escalades
par les plis couchĂ©s et ont, en les relevanl ainsi, empĂȘchĂ© le dĂ©roulement
de ces plis vers des rĂ©gions dĂ©primĂ©es oĂč ils auraient Ă©chappĂ© Ă l'action
destructive de l'Ă©rosion.
)> e. Les régions dans lesquelles la structure isoclinale, imbriquée,
rĂšgne exclusivement, ne sont souvent autre chose que les emplacements
des racines de plis couchés et charriés, actuellement détruits par l'érosion.
C'est le cas notamment en arriĂšre des massifs cristallins qui avaient
motivé un relÚvement de ces nappes charriées (Moutier en Tarentaise,
Galibier, etc.).
>> /. Toutes les masses charriées (') des Alpes delphino-provençales
])roviennent manifestement, sauf quelques accidents minimes, des chaĂźnons
les plus externes, de plis couchés et déversés vers l'extérieur <\e la chaßne;
il en est de mĂȘme pour la structure imbriquĂ©e.
» g. Les plis situés à l'est de la zone axiale de l'éventail alpin ont une
allure différente de ceux qui constituent le flanc occidental de cet éventail ;
ils sont déversés vers l'intérieur de l'arc alpin, mais on n'y a point constaté
de plis couchés et de charriages dirigés vers l'est. Leur acuité paraßt moins
grande et les phénomÚnes d'étirement y sont moins accentués.
» h. On a signalé, au sommet de cet éventail asymétrique [que nous
considérons (-) comme un massif central comparable à celui du Peivoux,
mais possédant encore en grande pai'tie sa couverture sédimentaire^, en
Savoie (Lias plissé du mont Jovet, décrit par M. Bertrand) et dans le
Briançonnais (4^ écaille de M. Termier) des paquets de couches plissées
paraissant provenir de racines situées plus à l'est, c'est-à -dire dans une
rĂ©gion oĂč les plis sont actuellement dĂ©versĂ©s vers l'Italie. »
(') Les plus grands charriages constatés dans les Alpes delphino-provençales ne
dépassent pas 35'^" à 40''°'. (On sait qu'en Suisse M. Lugeon cite des déplacements
de 80""".)
(^) A. F. A. S. CongrĂšs de Boulogne, 1899.
C. P... iqo3, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N- 14.) 71
538 ACADĂMIE DES SCIENCES.
M. Emm. Pozzi-Escot adresse une Noie relative à « l'action de la chaleur
sur les levures ».
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
BULLETIN BlBLIOGliAPIIIQUE.
OUVRAGRS REĂl'S DANS LA SĂANCE Ull 7 SEPTEMBRE igoS.
Recueil des travaux du Comité consultatif d' HygiÚne publique de France et des
actes officiels de l' Administration sanitaire; t. XXXI, année 1901. MinistÚre de
l'Intérieur el des Cultes, Direction de l'Assistance et de l'HygiÚne publiques. Alelun,
Imp. administrative, igoS; i vol. in-8°.
Recherches de Biologie expérimentale appliquée à l'Agriculture: Travaux du
Laboratoire de Botanique de l'Institut agricole de l'Etat, Ă Gembloux, pub. par Emile
Laurent; t. I. Bruxelles, igoi-igoS; i vol. in-S". (Hommage de l'Auteur.)
AusgewĂąhlte Methoden der analytischen Chemie, von Prof. D'' A. Classen; Bd. II,
unter Mitwirkuiig von H. Cloeren, mit i33 Abbildungen und 2 Speclraltafeln.
Brunswick, Friedrich Vieweg el fils, igoS; i vol. in-S".
M. N. Passerini adresse les deux Opuscules suivants :
. Sopra la valutazione délia energia calorifica immagazzinala dai vegetali.
Pise, igo3; i fasc. in-8°.
Prove di fecondazione incrociata sul frumento, esseguite presso Tlslituto agrario
di Scandicci (Firenze). Pise, igoS; i fasc. in-8°.
Calculde hautes colonnes, par Alberto Leuschxer. Coimbre, igoS; i fasc. in-12.
Guide to the search departnient of the patent office library, witli appendice;
2"'' Ă©dition. Londres, igoS; i fasc. in-12.
Ti'orba zeme a jeji sopky, napsal Jan Rak, igo3; 1 fasc. in-12.
Sistema alterno positiva, por J. Francisco Tadeo Palacios ; parte I. Guatemala, igo3;
I fasc. in-12.
Publications of the United States naval Observatory; second séries, vol. III : Eros
and référence stars: zodiacal stars: prime vertical observations 1 882-1 884-
Washington, igoS; i vol. in-4°.
List and catalogue of the publications issued by the U. S. Coast and geodetic
Survey, i8i6-igo2, by E.-L. Burchard, librarian. Wasliington, igo2; i vol. in-4''.
U. S. Coast and geodetic Survey. Geodesy. A bibliography of Gcodesy ;
2"'' Ă©dition, by James Howard Gore. Washington, igoS; i vol. in-4".
SĂANCE DU 5 OCTOBRE igo^. 539
Uniled States Geological Survey :
Minerai resoiirces of the Uniled Stales, calendar year igoi. Washioglon, 1902;
I vol. in-S".
Bulletin; n"^ 191, 191-207. Wasliington, 1902; i4 fasc. in-8°.
Proceedings of the Boston Society of naltiral Uistory: vol. XXX, 11°^ 3-7; vol.
XXXI, n° 1. Boston, igoa-iooS; 6 fasc. in-8".
Memoirs of the Boston Society of natiiral History; Vol. V; n° 8 ; Observations
on lii'ing Brachio/joda, hy Edward-S. Mohse. N" 9 : The skeletal systeni of Nec-
turus maculatiis Raf., by Marris Hawthorne Wilder. Boston, 1902-190^-» ; 2 fasc. in- 4°.
Ouvrages reçus dans la séance du i4 septemrre igoS.
Annals of Harvard CollÚge Observatory ; vol. XLVIII, n°= 3, 4. Cambiidge.
Mass., 1908; 2 fasc. in-i4°.
Index-Catalogue of médical and vcterinary Zoology, parts 2, 3. Was-
hington, igoS; 2 fasc. in-8°.
Technology quarlerly and proceedings of the Society of Arts. Massachusetts
Institule of Technology ; vol. XVI, n° 2. Boston, igoS; i fasc. in-S".
The american Ephemeris and nautical Ahnanac 1880 and 1906; supplément
for 1866. Washington, 2 vol. et i fasc. in-S".
The Atlantic coaster's nautical Alnianac, 1884-1892. Washington, 1884-1891 ;
9 fasc. in-8°.
The Pacific coaster's Alnianac, i885, 1886, 1888, iSgo-igoS. Washington, i885-
igo2 ; 17 fasc. in-8''.
Alnianac catalogue of zodiacal stars. Washington, 1864 ; i fasc. in-S".
Tables of the Moon, by Benjamin Peirce. Washington, i865; i vol. in-4''.
Tables of Melpomene, by E. Schubert. Washington, i86o; i fasc. in-4°.
Tables to facililate the réduction of places of the fixecl stars. Washington, 1873;
I vol. in-8'' cartonné.
The éléments of the four inner planels and the fundamental constants of Astro-
nomy, by Simon Newcomh. Washington, 189.5 ; i vol. in-8°.
Report to the Secretary of the ISavy on récent improvements in astronomical
instruments, by Simon Newcomb. Washington, i884; i fasc. in-S".
Rapport sur les travaux du Bureau central de V Association géodésique interna-
tionale en 1902, suivi du programme des travaux pour l'exercice igoS. E.-J. Brill,
Leide, igoS; i fasc. in-4°.
Société industrielle de Mulhouse : Programme des prix proposés à décerner
en igo4. Mulhouse, V'" Bader et C'", igo3; i fasc. in-S".
Royal Society: Reports of the sleeping sickness Commission, n" 1. London, igo3;
I vol. in-8'>.
The journal of the CollÚge of Science, impérial University of Tokyo, Japan.
Vol. XVII, art. 11; vol. XVIII, art. 3; vol. XIX, 6 et 7. Tokyo, Japan ; 1908 ; 4 broch.
in-8°.
5^0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Ouvrages riïçcs dans la séance du 21 septembre iqoS.
Annales de la Sociale d' Agricullare, Sciences et Industrie de Lyon, t. IX, 1901,
t. X, 1902. Paris, 1902-1903; 2 vol. in-8°. . ^ , . vm
Mémoires de f Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, l. Vlll.
Paris, iQ03; I vol. in-S".
Determinazioni di azimut e di latitudine eseguite nel 1880; nella stazione aslro-
nomica di Termoli, n° XLII. Ulrico HĆpli, 1 fasc. in-4°.
Archives itaUennes de Biologie, t. XXXIX, fasc. II. Turin, .90.3 ; 1 hroch ui-8°.
Rendiconlo délie tomate e deila^ori, dell' Accademia di Archeologia, Lettere e
Belle-Arti : gennaio ad aprile 1902, maggio a dicembre 1902. Napol., 1902-1903; 2 vol.
'""Ăndice gĂ©nĂ©rale dei lavori pubblicati dal MDCCLVII al MDCCCCII : Napoli,
igoS; I fasc. in-S".
Atti délia reale Accademia di Archeologia, Lettere e Belle-Art,, vol. XXll, 1902.
Napoli, 1902; 1 vol. in-4°. , â ro
Catalogo fotograjico stellare zona vaticana: vol. I. Roma, 1903 ; i vol. 111-4 âą
Annuaire géologique et minéralogique de la Russie, voL VI, livr. 4-3. Novo-
Alexandria, 1908 ; i fasc. iii-4°. .
Monlhly n'ealher Revie^v, vol. XXXI, n° 6, igoS. Washington, 1903 ; i fasc. .0-4°.
Sitzungsberichte der kĂŽnigl.-bĂŽhmischen Gesellschafl der Wissenschaften. Ma-
thematisch-naturwissenschaflliche Classe, 1902. Prag, 1908; i vol.m-8°.
Annals of the Cape observatory, vol. I. London, 1898; 1 fasc. in^".
Greenwich: observations, 1S96. London, 1898; i vol. in-4<'.
Greemvich spectroscopic and photographie results, 1896-1897. Loudon, 1898; 2 vol.
>n-4°.
Pracematematyczno-fizyczne, t. XIV. Warszawa, igoS; i vol. in-8°.
Rendiconti e Memorie délia R. Accademia di Scienze, Lettere ed Arti degli
ZelantiAcireale; 3= série, vol. I, igoi-igo2. A,cireale, igoS; i vol. in-i".
Flora of the upper Gangetic plain, and of the adjacent siwalik and sub-hima-
layan tracts, vol. I, part I. Calcutta, igoS; i vol. in-12.
Bollettino tecnico délia coUivazione dei tabacchi, n« 3-4. Terre Annunziata, igoS;
I vol. in-8'\
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grai.ds-Augustins, n° 55.
Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisseniT^^^rement le Din,â'nche. Ils forment Ă la fin de I'«nn^<.- h
Tables 'une par ordre alphabétique de|matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'A.tourc Telnet elle vo^UlVn "'' '"-^°- '^'"^
et part du I" Janvier. âą '"â '-"^1"Âź ^"'un^e- i- abonnement est annuel
Le prix i/e V abonnement est fixe ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : H fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
ctiez Messieurs :
igen Ferran IrĂšres.
1 Chaix.
ilge/- I Jourdan.
i Ruff.
imiens Courtin-Hecquet.
^ I Germain ctGrassIn
Ingers !
( Gastineau.
iayonne JĂ©rĂŽme.
tesançon Régnier.
( Feret.
tordeaux , . Laurens.
I Muller (G.).
'ourges Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
, Uzel frĂšres.
<^en Jouan.
hambery Perrin.
herbourg | "«"ï-
( Marguerie.
Lorient.
Lyon.
Marseille. .
Montpellier .
Moulins.. ..
Nancy.
lermont-Ferr.
\ Juliot.
; Bouy.
Nourry.
!/o« jRatel.
Rey.
Lauverjat
Degez.
-enoble j Drevet.
Gratier et C'«.
t Hochelle Fouctier.
Bavre. j Bourdignon.
) Donibre.
Thorez,
Quarré.
N ail les,
Nice .
Ile.
i
luĂźmes . .
Orléans .
Poitiers
Rennes ....
Bochefort .
Rouen
S'-Ătienne
Toulon
Toulouse..
Tours.-
Valenciennes.
chez Messieurs :
I Baumal.
' M°" Texier.
' Bernoux et Cumin
I Georg.
( EiTantin.
Savy.
Vitte
Ruai
\ Valat.
I Coulei et fils.
Martial Place.
I Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
( Guist'bau.
( Veloppé.
( Barnia.
( Appy.
. Thibaud.
LodJĂ©.
I Blanchier.
( LĂ©vrier.
Piihon et Hervé
Girard (M"")
I Langlois.
I Lestringant.
Chevalier.
I Ponleii-Burles.
' RuniĂšbe.
I Gimet.
' Pjivat.
Boisselicr.
. PĂ©ricat.
Suppligeon.
I Giard.
! Lemaltre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam .
' A thénes . . .
, Barcelone..
I erlin. .
Berne . . .
Bologne .
Bruxelles..
Bucharest .
Budapest
Cambridge. . .
Christiania. . .
ConstantinopU
Copenhague...
Florence
Gand
GĂšnes
GenĂšve. . . .
La Haye.
lM,usanne..
Leipzig... .
LiĂšge.
chez Messieurs :
1 Feikema Caarelsen
â ' et C".
Beck.
Verdaguer.
I Asher et C'".
' Dames.
, Friedlander et fils.
' Mayer et Muller.
Schmid Francke.
Zanichelli.
I Lamertin.
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' Lebégue et C*.
\ Sotchek et C°.
' Alcalay.
Kilian.
Deighton, BelletC'
Cammermeyer.
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HĂŽst et fils.
Seeber.
Hoste.
Beuf.
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Belinfante frĂšres.
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' Payot et C. .
Barth.
I Brockhaus.
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Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
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Milan . .
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New- York.
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Oxford. . . .
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Bio-Janeiro .
Rome .
Rotterdam-
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S'-PĂ©tersbourg.
Turin .
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Vienne.
ZUrich.
chez Messieurs :
Dulau.
Hachette et C'v
Nutt.
V. Buck.
Ruiz et C".
Romo y Fussel.
) Capdeville
F. FĂ©.
l Bocca frĂšres.
I HĆpli.
Tastevin.
Margbicri di Gius
Pellerano.
I Dyrsen et Pfeiffer.
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LemckeeĂBuechner
Rousseau.
Parker et C'«.
Reber.
MagalhaĂšs et Mouii
Rivnac.
Garnier.
Bocca frĂšres.
Loescheret G'*.
Kramers et fils.
Nordlsks Bogbandel.
Zinserling.
Wolflf.
Bocca frĂšres.
Brero.
Clausen.
RosenbergelSellier.
Gebethner et WolB.
Drucker.
Frick.
Gerold et C.
Meyer et Zeller.
TABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1'^' Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre iS5o.) Volume in-4''; i853. Pri.K 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janviei- i83i Ă 3i DĂ©cembre i865.) Volume 10-4°; 1870. Pri.\. . ............ 25 fr.'
Tomes 62 Ă 91. â ( 1°'' Janvier 1866 Ă 3[ DĂ©oembra 1880.) Volume in-4^; 1889. Pri.'t 25 fr'
Tomes 92 Ă 121. â ( i'='' Janvier 1881 Ă 3i DĂ©cembre iSgS.) Volume iiH»; 1900. Prix. . . . . . . . . . . '. '. 25 fr'.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES :
ime I
omĂštes
res gra
' ^ntrXxVZ'iT^'^''^vyT"'' "^^ 'f Phy^'°l«Sie des Algues par .\I,M. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbùt,
'^ll\ n'^^r r,\7r,r rT^'J^,""'v â '"'=''""%'=' sur le rĂŽle d.. sue pmcreatique daus les phĂ©iiarnĂšnes digestifs, partieuliĂšrenieat dans
asses, par iM. Ol.iude Kervard. Volu ne m-4°, avec ii planches; iSoo
16 II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la Question de Prix DrooosĂ©e en i85o nir l'ArVdĂ©
e concours de ,853, ,et^P-s/f_-ise pour celui de .8^6, savoir: ,< Etudier les lois delà distribu't?o^' dés cor^s o?ga'n?sls fossiles ^dans les d
edimentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou^deïem-lïsprrUion Incc^ssi;! orsimuftanée."
egne organique et ses eta(s antérieurs », par M. le Professeur Bkonn. ln-\% avec 7 planches ;
lature des rapports qui existent entre l'Ă©tal actuel du rĂšg
ons qu'Ă©prouvent
la digestion des
25 fr.
mie des Sciences
ifférents terrains
â Recherclter la
1861 25 fr.
A la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers SavaEts Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
W 14.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 6 octobre 1903.)
MĂMOIRES ET COMMUIXIGATIOIVS
DES MRMBIIRS ET DES COlUiESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. Gaston Boxnier. â Influence de l'eau
sur la slruclure des racines aériennes
d'Orcliidées.
Pages.
. . 5o5
I\03I1XATI0IVS.
MM. Haton de la GouriLLiĂRE, H. Poix-
CARà sont désignés pour faire partie du
Conseil de ijerfectionnement de l'Ecole
Polytechnique 3"
COIUIKSPONUANCE.
M. Graebe. â Lettre de rcmercimenls Ă
l'Académie, pour la médaille Lavoisier et
la médaille Bcrllielot qu'elle lui a décer-
nées à l'occasion de son Jubilé
M. Alexander Chessin. â Sur une classe
d'équations dilTérenlielles linéaires
M. Jean Perrin. â Conditions qui dĂ©termi-
nent le sigue et la grandeur de l'Ă©lectri-
sation par contact
M. P. Lemoult. â Les chaleurs de combus-
tion des composés organiques, considérées
comme propriétés additives. Alcools et
phĂ©nols. Ălhers-oxydes. AldĂ©hydes et cĂ©-
tones âą
M. P. Carre. â Action de l'acide phospho-
reux sur la mannile. Kemarque sur le
luannide
M. R. Marquis. â DĂ©rives et produits
d'oxydation de l'acide nitropyromucique.
M. P. FuEUNDLER. â Recherches sur la for-
mation des azoĂŻques. RĂ©duction de l'Ă©ther-
oxyde ortho-nitrobenzyl-méthylique
M. G.-A. BouLANĂ»ER. â Sur les affinitĂ©s du
017
520
521
genre Oreosoma
M. Michel Siedleoki. â L'action des solu-
tions des sels alcalins et alcalino-terreux
sur les Epinoches
M. P.-A. Dangeard. â Sur le genre Asco-
desmis
M. Ed. Griffon. â Recherches sur la trans-
piration des feuilles vertes dont on Ă©claire
soit la face supérieure, soit la face infé-
rieure
M. Makcellin Laurent. â Sur le dĂ©velop-
pement de l'embryon des Joncées
M. Lacroix. â Sur les granitĂ©s Ă aegyrine
et riebeckile de Madagascar et leurs phé-
nomĂšnes de contact
M. W. KiLiAN. â Sur le rĂŽle des Char-
riages dans les Alpes delphino-provençales
et sur la structure en Ă©ventail des Alpes'
briançonnaises
i\L Em'm'. Pozzi-Escoi adresse une Note rela-
tive Ă " l'action de la chaleur sur les le-
vures »
Bulletin bibliographique.
523
525
528
529
53 -i
533
536
538
538
PARIS. â IMPRIMERIE G AUTH lE R- VI L LARS
Quai des Grands-Auguslins, 55.
Le GĂ©rant : Gauiuier-Vili-ahs.
^Ăi^a.^
1903
SECOND SEMESTRE .
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 15 (12 Octobre 1903).
4
" PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
\
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1*'. â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoiresprésentés par un Membre
ou parun associé /'IrangerderAcadémiecomprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis, Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 p^ges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance p
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personr
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A'
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un 1
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s(
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomn
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExti
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f
pour les articles ordinaires de la correspondance c
cielle de l'Académie,
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rem
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă I o heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă teff
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re\
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu \
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures compi
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du |
sent RĂšglement.
tes Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés c
déposer a» Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance sniv
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI Ă2 OCTOBRE 1905.
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.GADĂ,MIE.
M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient
de faire dans la personne de M. Ihidolf Lipschitz, Correspondant pour la
Section de Géométrie, décédé à Bonn, le 7 octobre igoS.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les relations entre la thĂ©orie des intĂ©grales
doubles de seconde espÚce et celle des intégrales de différentielles totales. Note
de M. Emile Picard.
« 1. J'ai déjà appelé l'attention sur les difficultés qui se présentent dans
l'évaluation précise du nombre po des intégrales doißbles distinctes de
seconde espÚce relatives à une surface algébrique
/â (a-,j, ^) = o,
que nous supposons avoir seulement, comme il est permis, des singularités
ordinaires et ĂȘtre placĂ©e arbitrairement par rapport aux axes (voir en par-
ticulier Acta mathemalica, t. XXVI). En désignant par Q(a7, y, s) un poly-
nĂŽme en X, y, z s'annulant sur la courbe double, le point capital consiste
à reconnaßtre si l'on peut avoir l'identité
A et B Ă©tant des fonctions rationnelles de x,y et z (bien entendu, dans les
dérivations, z est regardée comme fonction de .x et j). La grande difficulté
provient de ce que A et B peuvent devenir infinies le long de certaines
lignes pour lesquelles le premier membre de l'identité précédente reste
fini.
G. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N» 15 ) 72
542 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 2. Il était essentiel d'approfondir la question plus que je ne l'avais
fait précédemment ; j'indiquerai ici la marche suivie dans le fascicule qui va
bientÎt paraßtre du Tome II de ma Théorie des fondions algéhnques de deux
variables. Dans l'identité ci-dessus, on peut faire disparaßtre les lignes d'in-
fini inconnues de A et B et les remplacer par uil nopibre déterminé de lignes
d'infini. D'aprÚs un théorÚme fondamental que j'ai établi antérieurement,
on peut tracer sur la surface p â i courbes algĂ©briques particuliĂšres
C,, (jo. .... ^fâ 1
telles qu'il exis|;e une intégrale de différentielle totale de troisiÚme espÚce
ayant seulement pour courbes logarithmiques une autre courbe algébrique
arbitrairement choisie et la totalité ou une partie des courbes C,, Co
Cp_, et de la courbe à l'infini de la surface; de plus cette intégrale n'aura
aucune antre ligne d'infini en dehors de lignes du type j = const.
» Ceci posé, désignons par
ft. (^'j) = 0' âąâąâąâą ^p-<(^'7) = "
les projections des p â i courbes C sur le plan des xy. On peut alors
démontrer que si
Q
n
peut se mettre sous la forme (i), on ne diuiinue pis la généralité en suppo-
sant que A ^/ B sont de la forme
oĂč M et N sont des polynĂŽmes en .x et z, Ă coelficients rationnels en y,
s'annulant sur la courbe double; pour y arbitraire, les quotients
M N
â o\ â
o- . <> .
/r> ' !^ i
deviennent infinis seulement, Ă distance finie, sur la courbe C,-. Nous avons
ainsi éliminé toute courbe d'infini de A et B en dehors des courbes déter-
minées C,, . . ., Cp_, (en laissant de cÎté bien entendu les courbes du type
y =: const.).
» .3. La recherche théorique du nombre des intégrales doubles de
seconde espÚce ne présente plus maintenant de difficulté essentielle. Ce
problĂšme se ramĂšne Ă reconnaĂźtre si, pour un polynĂŽme Q en x, y et z
SĂANCE DU T2 OCTOBRE igoS. 543
dont le degré est limité, on a
/'. dx Ă y
» Prenons d'abord le cas le plus simple oĂč p = i. Alors A et B sont de
la forme
M et N Ă©tant des polynĂŽmes en a; et z, Ă coefficients rationnels en /, s'an-
nulant sur la courbe double.
» Considérons maintenant la courbe entre x el z
f{x,y,z.) = o,
renfermant le paramÚtre y. Nous pouvons former, par des opérations
rationnelles en y, un systÚme d'intégrales abéliennes relatives à celte
courbe :
fl,dx, ..., i^ipdx, j i,dx, ..., j i,ndx;
les ip premiÚres forment un systÚme d'intégrales distinctes de seconde
espÚce, et l'intégrale
/ 'ii^dx
est une intégrale de troisiÚme espÚce, ayant comme seuls points singuliers
logarithmiques les points à l'infini O, et O,-, avec les périodes logarith-
miques + 1 et â I (nous dĂ©signons par O,, O,, ..., 0â, les m points Ă
l'infini de la courbe, qui sont distincts au point de vue de la rationalité par
rapport Ă y). Les I et les J sont rationnels en x, y et z.
» On démontre que l'on peut supposer que B est de la forme
B = a^ I, -+-. ..+ a.:,pl..p + c.J^+.. .-^ CiJ,â,
les a et les c Ă©tant des fonctions rationnelles de y. Nous avons maintenant
Ă Ă©crire que
*^^^ /; dy
est la dérivée par rapport à x d'une fonction rationnelle de x, y et z. En
exprimant ce fait, on trouve 2p -hm â i relations linĂ©aires entre
5/(4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
et leurs dérivées premiÚres; aucune irrationalité par rapport à y ne s'in-
troduit, et ces relations contiennent rationnellement/. Il est alors aisé de
montrer que, si l'on peut satisfaire Ă ce systĂšme de ip -\-m â \ Ă©quations
différentielles linéaires à coefficients rationnels en y entre les a et les c,
on pourra mettre ^ sous la forme demandée. Or c'est là un problÚme
élémentaire (').
» 4. Dans le cas oĂč p est quelconque, la solution repose sur une analyse
analogue. Aux fonctions rationnelles I et J, il faut en adjoindre d'autres
se rapportant à chacune des courbes C. On forme une intégrale abélienne
/ Ridx (H, rationnelle en x, y el z)
relative Ă la courbe entre x et :;, f{x, y, z") = o, qui a pour points singu-
liers logarithmiques le point Ă l'infini O, et les points de la courbe C, ayant
la valeur considérée du paramÚtre y, avec les périodes logarithmiques + i
en ces points et âdi en O, (rf, Ă©tant le degrĂ© de C,). On montre alors que
l'on peut mettre B sous la forme
B = a,I, +. . .-4- ao/,Io^+ Y2J2+. . .-I-Yâ,J,â + Yi,H, -h. . .+ 7ip_,H,
-t 1
les a et les y Ă©tant des fonctions rationnelles de y et les r, des constantes.
» On écrit alors, Bayant cette nouvelle valeur, que la différence (2)
est la dérivée par rapport à x d'une fonction rationnelle de x, y et z. Ceci
nous donne 2p-+- m â i relations linĂ©aires entre les a, les y, leurs dĂ©rivĂ©es
premiĂšres et les constantes n.
» Le problÚme est donc ramené à reconnaßtre si l'on peut déterminer
les constantes âą/], de maniĂšre que les Ă©quations diffĂ©rentielles linĂ©aires prĂ©-
cĂ©dentes puissent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es par des fonctions rationnelles de j, pro-
blÚme ne présentant aucune difficulté théorique.
» En résumé, quand on connaßt un systÚme de courbes C, il est possible
de reconnaßtre si une identité de la forme (1) est possible, et par suite de
dénombrer les intégrales distinctes de seconde espÚce.
C) li n'esl pas sans inlérÚlde remarquer que le problÚme que nous venons de traiter
généralise le problÚme fondamental relatif à l'existence des intégrales de différentielles
totales de seconde espĂšce (transcendantes). Dans ce problĂšme, Q est nul, ainsi que
les c; en suivant la méthode du texte, on forme immédiatement le systÚme d'équations
différentielles donnant les a, d'une maniÚre plus rapide qu'à la page i65 du Tome I de
ma Théorie des foncLions algébriques de deux variables.
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 545
» 5. Ajoutons quelques remarques importantes. On peut, à chaque
courbe C,-, faire correspondre une expression ^, oĂč O, est un polynĂŽme
en Ć, y, z susceptible de la forme indiquĂ©e. De plus, aucune combinaison
linéaire à coefficients constants
C.Qi + ... + Cp,,Qp_,
f-
ne peut se mettre sous la forme
f-.
)rme
'Ă ^KjJ
+
d
(7Ă'
U et V Ă©tant des polynĂŽmes en x et z, Ă coefficients rationnels en y Enfin
g
toute expression -jj, susceptible de la forme (i), peut s'Ă©crire
A,Q. + ...+ Ap_iQp_, 0 JIJ\ Ă /\\
les A Ă©tant des constantes, U et V ayant la signification ci-dessus.
» Toutes les considérations que nous venons de développer sont utili-
sables, quand on a pu déterminer un systÚme de courbes C. Elles sont
numériquement applicables à une surface donnée, mais on comprend
qu'elles ne permettent guÚre d'énoncer sur le nombre p^ des intégrales
doubles distinctes de seconde espÚce des propositions générales. C'est en
les combinant avec l'étude des périodes de certaines intégrales doubles
que je suis arrivé, aprÚs bien des efforts, à obtenir quelques lois générales
que j'mdiquerai dans la prochaine sĂ©ance. ArrĂȘtons- nous seulement
aujourd'hui sur des cas particuliers trĂšs simples, qui nous donneront cepen-
dant l'occasion de faire une remarque générale sur le nombre o
» 6. Nous avons déjà eu l'occasion d'utiliser la facilité avec laquelle
s'appliquent nos théories générales aux surfaces dont l'équation est de la
forme
(3) ^â '-=A^;y).
» A la vérité, elles ne rentrent pas dans la catégorie des surfaces à sin-
gularités ordinaires, mais cependant, avec peu de modifications, les théo-
rÚmes généraux trouvent leur application. Il y a en particulier, pour ces
surfaces, un nombre p qui a une assez grande analogie avec la lettre
dĂ©signĂ©e plus haut de la mĂȘme maniĂšre (voir, en particulier, An/iaks de
l' Ăcole Normale, igoi et i9o3).
546 ACADĂMIE DES SCIENCES.
. Si, pour la surface (3), le nombre ? est nul, loute expression de la
forme
^â âą^'â ^^. (P polynĂŽme en x et y),
susceptible de la forme ^ H- j^, peut s Ă©crire
M et N Ă©tant des polynĂŽmes en x, Ă coefficients rationnels en y.
» Prenons, en particulier, les surfaces
oĂč f{x) et F(}') sont des polynĂŽmes arbitraires de degrĂ©s ap + i et 27-f- i .
Sous cette condition que les polynÎmes précédents ne présentent pas de
particularités spéciales, on peut démontrer que l'on a pour la surface pré-
cĂ©dente p = o, et l'on en dĂ©duit que le nombre pâ des intĂ©grales doubles
distinctes de seconde espÚce est donné par la formule
» 7. Le rĂ©sultat prĂ©cĂ©dent peut ĂȘtre inexact dans certains cas parti-
culiers. Supposons que f(x) et F(j) soient du troisiÚme degré. On aura
bien p» = 4, s'il est impossible de satisfaire à l'équation
dx , , dv
(C Ă©tant une constante convenable)
en prenant pour x une fonction rationnelle de y (ne se rĂ©duisant pas Ă
une constante); mais, dans d'autres cas, il n'en sera pas de mĂȘme. P.ir
exemple, si les deux polynĂŽmes /et F sont identiques, le nombre p n'est
plus nul, et l'on démontre que
Po = 3,
pourvu toutefois que les fonctions elliptiques correspondant au polynĂŽme
du troisiÚme degré /(^) n'admettent pas la multiplication complexe.
» Les conclusions sont encore différentes si nous sommes dans un cas
de multiplication complexe. L^i valeur du nombre p a changé et cette mo-
dification a sa rĂ©percussion sur la valeur de pâ. On trouve alors
Po=2.
SĂANCE DU J2 OCTOBRE igoS. 5/47
» 8. Les exemples précédents suffisent pour appeler l'nltention sur une
circonstance extrĂȘmement remarquable : je yeux parler du caractĂšre arith-
mĂ©tique de l'invariant pâ. Ce nombre ne dĂ©pend pas seulement de questions
de configurations et de singularités relatives à la surface algébrique. La
nature arithmétique des coelficients de l'éqijation de la surface ipflqe sur
sa valeur. Ainsi, pour la surfape
=^=/(a7)/(jK) (/ polynÎme du troisiÚme degré),
le nombre po est égal à trois en général. Ce nombre s'abaisse à deux, quand
les coefficients de /(a;) satisfont aux conditions firithmĂ©tiques relatives Ă
la multiplication complexe. L'invariant pâ est doac, Ă ce point de vue, bien
différent de son f^nalogue 2/j dans la théorie des courbes algébriques
(yo étant le genre de Riemann), ou des genres géométrique et numérique
Vg et /?â aujourd'hui classiques dans la thĂ©orie des surfaces algĂ©briques. »
CHIMIE GĂNĂRALE . â Sur la tempĂ©rature d'inflammation et sur ai
combustion lente du soufre dans l'ojcygĂšne et dans l'air. Note de
M. Memii i^IoiSSA\.
« Nous avons démontré que les trois variétés de carbone dégagent de
l'acide carbonique bien avant leur température d'inflammation et que le
charbon de bois en particulier brûle trÚs lentement, dans l'oxygÚne, (lÚs
la température de 100", en produisant une petite quantité d'acide carbo-
nique (').
» Nous avons étendu celte étude à l'action de l'oxygÚne sur le soufre.
» On sait depuis longtemps que, au-dessoifs de sa température d'inflam-
mation, le soufre peut devenir phosphorescent dans l'air (^). M. Joubert
a fait remarquer que cette phosphorescence apparaßt à une température
d'environ 200° ('). K. Heumann a démontré que, à i8o'\ ce phénomÚne
était accompagné de la production d'anhydride sulfureux ( '').
(') H. MoissAN, Sur la température ci' injlammalion et sur ta combustion dans
l'oxygÚne des trois variétés de carbone {Comptes rendus, t. GXXXV, 1902, p. 921).
(-) Berzélius, Traité de Chimie, 2= édition fj-ançaise, l. I, i845, p. 177.
(') Joubert, Sur la pliosplwrescence du phosphore, du soufre et de l'arsenic
(Comptes rendus, t. LXXVllI, 1878, p. r853).
(') K. Heumann, Verbrennung des Scha-efels mit weisser Phosphorescenz/lamme
(Bericlite, t. XVI, i883, p. iSg; voir aussi : Oscar Jacobsen, mĂȘme Recueil, mĂȘme
Tome, p. 478)-
548 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» TempĂšraturp. d'inflammation du soufre dani l'oxygĂšne. â Le soufre em-
ployé dans nos premiÚres expériences était du soufre ordinaire en canons,
tel que le livrent les raffineries. L'oxygĂšne, contenu dans un cylindre en
acier, avait été préparé par électrolyse de l'eau et titrait de 99,2 à 99,3.
Il faut avoir soin de faire l'analyse du gaz de chaque cylindre avant de
commencer une série d'expériences. Lorsque l'oxygÚne renferme une
teneur plus griinde en azote, il doit ĂȘtre rejetĂ©.
» L'appareil au moyen duquel ont été faites les premiÚres expériences
se composait d'un petit tube en U, d'une contenance de 20'"°' environ, dans
lequel circulait un courant assez lent d'oxvgĂšne. Un fragment de soufre
de i'^"à 2<'k était disposé au fond du tube et la température de ce dernier,
indiquée par un thermomÚtre, vérifié au préalable, était maintenue con-
stante au moyen d'un bain de nitrates fondus.
» Les résultats, obtenus dans ces conditions, étaient assez variables.
Bien que la vitesse du courant d'oxygÚne fût constante et que son débit
atteignßt 1' en 10 minutes, les résultats oscillÚrent entre 807*' et 325°. En
réalité, nous obtenions des températures trop élevées, parce qu'il se for-
mait, avant la combustion, de l'anhydride sulfureux dont la quantité
variait d'aprĂšs la surface du soufre liquide au fond du tube en U et qui
affaiblissait la propriété comburante de l'oxygÚne. Dans ces conditions,
nous obtenions une température d'inflammation irréguliÚre et certainement
trop élevée.
» Dans une seconde série d'expériences, nous avons placé le soufre
dans une petite nacelle disposée au milieu d'un tube de verre horizontal
fermĂ© par des plaques de mĂȘme substance Ă parois parallĂšles. Deux aju-
tages latéraux permettaient l'entrée et la sortie du gaz oxygÚne. Enfin une
pince thermo-électrique de M. Le Chatelier servait à prendre la température
du soufre au moment exact oĂč l'on voyait l'incandescence se j^roduire en
regardant dans l'axe du tube. Cet appareil, d'une longueur de 60*^" environ,
était chauffe sur 40*^"" au moyen d'un bain-marie, formé de nitrates en fusion.
Dans ce cas, la tempĂ©rature Ă©tait prise auprĂšs du soufre, c'est-Ă -dire Ă
l'endroit mĂȘme oĂč se produisait le phĂ©nomĂšne de l'inflammation. Nous
avons obtenu ainsi une série de chilfres plus exacts que les précédents et
compris entre -4-275" et -1-280°. Cependant cette expérience comporte
encore des causes d'erreur. L'acide sulfureux (jui se produit avasit l'inflam-
mation donne un mélange gazeuxdans lequel le titre de l'oxygÚne diminue.
Déplus, le diamÚtre intérieur du tube étant de i'^'°,8, le gaz qui le traverse
avec la mĂȘme vitesse que prĂ©cĂ©demment n'est pas en Ă©quilibre de tempe-
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 549
rature avec le bain de nitrates, et les chiffres trouvĂ©s doivent ĂȘtre trop
faibles. ^
» Nous avons alors modifié notre expérience de la f;içon suivante : du
soufre fondu a été maintenu dans une atmosphÚre d'acide carbonique
pour empĂȘcher toute formation d'anhydride sulfureux et l'oxygĂšne a Ă©tĂ©
chauffé dans le bain de soufre liquide au milieu duquel se produisait
l'expérience. Pour cela, nous avons placé i5os de soufre en fusion au fond
d'un matras de aSo"'". Grùce à un tube de verre recourbé à an»le droit,
nous faisions arriver Ă la surface un coiu-ant assez rapide d'acide carbo-
nique sec. Le gaz oxygÚne était amené par un tube de verre étroit dont
l'extrémité plongeait complÚtement sur une longueur de S*^"" à Î*^" dans le
soufre liquide et était terminée par une pointe effdée.
» Le gaz oxygÚne se dégageait bulle à bulle avec une lenteur beaucoup
plus grande que dans les expériences précédentes. Un thermomÚtre indi-
quait la température du soufre liquide. Eafin, le matras était placé sur un
bain de sable que l'on chauffait avec précaution. Dans ces conditions, tant
que la température est inférieure à 282°, l'oxvgÚne se dégage bulle à bulle
au travers du soufre liquide en donnant de l'acide sulfureux, mais sans
produire d'incandescence. Au contraire, lorsque cette température est
atteinte, une réaction plus vive s'annonce par une petite explosion qui est
suivie immédiatement du phénomÚne d'incandescence. A partir de cette
température, la combinaison de l'oxygÚne et du soufre se produit avec
flamme et avec un dégagement de chaleur qui va en s'accentuant et qui ne
tarde pas à élever la température du squfre en fusion. La température
d'inflammation du soufre dans l'oxygĂšne sous une pression d'une atmo-
sphĂšre est donc de -+- 282" (').
» TempĂ©rature d'inflammation (lu soufre dans l'air. â En rĂ©pĂ©tant la
mĂȘme expĂ©rience avec de l'air, la tempĂ©rature d'inflammation est de 363°.
Cette combustion, au milieu du bain de soufre fondu, se fait avec une
flamme bleue, mais, comme elle se proiluit dans un liquide jaune, elle
paraßt verte. Lorsque la température s'abaisse à 36o°, la petite flamme
ne se forme plus et dĂšs lors, si le courant d'acide carbonique n'est pas trĂšs '
rapide à la surface du soufre, il se fait une série de détonations dues au
mélange d'air et de vapeurs de soufre. C'est qu'en effet, la température
(') La plupart des ouvrages de Chimie indiqueiU, pour cette température d'inflam-
mation, le cliiffre de 25o°, d'ailleurs sans indication bibliographique.
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N° 15.) 'j'i
55o ACADĂMIE DES SCIENCES.
d'inflammation de celle vapeur de soufre est moins élevée que celle du
soufre liquide et se produit dans l'air vers 285° (' ).
M Cette température d'inflammation s'élÚve rapidement lorsque l'air
renferme de l'acide sulfureux. Dans un mélange de g5 pour loo d'air sec
et de 5 pour loo d'anhydride sulfureux, la température d'inflammation
est voisine de 445°. Dans un mélange de 90 pour 100 d'air sec et de 10
pour 100 d'anhydride sulfureux, l'inflammation ne se produit plus à 465°.
» Combustion lente du soufre dans roxygĂ©ne. â AprĂšs avoir dĂ©terminĂ©
cette température d'inflammation, nous avons disposé i? à 2^ de soufre
fondu au fond d'un tube en U à -1-220", et il nous a été facile, en faisant
passer un courant d'oxygĂšne dans ce tube, de voir que l'acide sulfureux
se produisait en quantité notable en dessous du point d'inflammation du
soufre.
» En effet, il suffisait de faire passer le gaz qui sortait du tube en U dans
un petit condensateur maintenu Ă â 80° [au moyen d'un mĂ©lange d'acĂ©-
tone et d'acide carbonique (-)] pour condenser de l'acide sulfureux solide
qu'il nous a été facile ensuite de caractériser. En effet, ce corps solide est
devenu liquide vers â 75°, puis a pris l'Ă©tat gazeux Ă â 8°. Le gaz, re-
cueilli sur le mercure, avait une odeur caractéristique, s'absorbait par la
potasse et sa solution aqueuse décolorait le pennanganate de potassium.
» Dans une autre expérience, on a fait passer un courant d'oxygÚne dans
le tube en U contenant du soufre liquide à -1- 200° et le gaz barbotait
ensuite dans une solution d'acétate de plomb.
» Nous avons vu se former, dans ces conditions, un précipité blanc de
sulfite de plomb, qui, traité par l'acide chlorhydrique, a dégagé de l'acide
sulfureux que l'on a absorbé par une solution de potasse. AprÚs avoir per-
oxyde cette solution par l'eau de brome, puis chassé l'excÚs de brome,
nous avons pu caractériser l'existence d'une notable quantité d'acide sulfu-
rique au moyen du chlorure de baryum.
» Ainsi, à 80° au-dessous de son point d'inflammation, le soufre, en pré-
sence de l'oxygÚne, donne lieu à une combustion lente bien caractéristique.
» Nous avons remarqué aussi que, dans cette combustion lente, il ne se
(') Nous avons aussi remarqué que, si les Imlles d'air traversent le soufre fondu
entre 3oo" et 35o", chaque Ijulle diminue nelleincnl de volume en sélevanl au travers
du soufre liquide.
(-) 11. MoissA.N, Suf une nouvelle niétliode de manipulation des gaz liquéfiés en
tubes scellés {Comptes rendus, t. GXXXIIl, p. 768).
SĂANCE DU 12 OCTOBRE ipoS. 55 l
produisait, mélangé à l'acide sulfureux, que des traces impondérables
d'acide siilfurique, si l'on a soin de recueillir les produits de la combustion
dans une liqueur qui demeure constamment alcaline, ainsi que l'a conseillé
M. Berthelot. On sait, au contraire, que dans la combustion vive, mĂȘme
dans le verre seul, il se forme toujours de l'anhydride sullurique dont la
teneur a été mesurée par M. Berthelot (') et parfois des traces d'anhydride
persulturique (Schutzenberger).
» Il nous restait à reconnaßtre si cette combustion lente pouvait se pro-
duire à des températures plus basses. Mais dans ces phénomÚnes le temps
intervient et nous avons dû modifier notre méthode expérimentale.
» Nous avons cherché tout d'abord une réaction assez sensible pour
déceler des traces d'acide sidfnrcux, et nous avons utilisé la réaction de
Forclos et GĂ©lis. Des fragments de soufre Ă©taient disposes dans un tube
en U traversé lentement par un courant d'oxygÚne maintenu à la tempéra-
ture de ioo°. Le soufre restait solide et le gaz barbotait ensuite dans une
solution alcaline. Ce dernier liquide Ă©tait introduit dans un appareil Ă
hydrogĂšne contenant du zinc et de l'acide chlorhy Irique pur, et il se pro-
duisait une petite quantité d'hydrogÚne sidfuré, facilement reconnaissable
par son action sur un |ja|iier à l'acétate de plomb. Mais cette réaction ne
peut s'appliquer dans ce cas. Si l'on remplace, en effet, le co irant d'oxy-
gÚne par de l'azote pur, les résultats sont identiqies, bien qu'il ne se soit
pas produit d'acide sulfureux. Cela tient Ă ce que la tension de vapeur du
soufre Ă loo" et mĂȘme Ă So"^ n'est pas nĂ©gligeable. IHoiis avons dĂ©jĂ appelĂ©
l'attention sur ce phénomÚne au sujet de la présenca^du soufre en nature
dans l'eau chaude de la source sulfureuse de la grotte a H ignĂšrei-ie-
Luchon (-).
» Nous avons alors placé 0^,2 de soufre dans un tube de verre fermé
Ă l'une de ses extrĂ©mitĂ©s et l'on a chauffĂ© ce soufre de façon Ă l'amener Ă
l'Ă©tat liquide, puis on a fait le vide dans l'appareil pour enlever les gaz
qu'il |)ouvait contenir ('). AprÚs 2 heures, ou a laissé le soufre se solidifier
(') Beiitiiklot, Sur la chaleur de formation i/rs oxydes du. soufre [Annales de
Chimie et de Physlr/ae, 5= série, t. XXII, 1881, |). 422).
(-) H. Moissw, Sur la prĂ©sence de l'argon dans le gaz de la source Bordeu Ă
Ludion et sur la présence du soufre libre dans l'eau sulfureuse de la grotte et
dans les vapeurs de luiniage {Comptes rendus, l. GXXXV, 1902, p. 1378).
(') Celte préparùt ion était suffisante pour nos recherclies, mais nous tenons à rap-
|)eler à ce sujet les expériences si originafes de Cli. Malus sur la solubilité des gaz
dans le soufre et sur sa viscosité en présence de l'anhydride sulfureu\ [Annales de
Chimie et de Physique, 7"^ série, l. XXIV, 1901, p. 490-
552 ACADĂMIE DES SCIENCES.
en mainlenHnl toujours le vide, puis on a rempli ensuite Ă froid le tube
d'oxygÚne sec. Enfin, on l'a scellé en avant soin d étirer trÚs finement la
pointe. Dans ces conditions, nous avons, en présence, de l'oxygÚne et du
soufre dans un espace clos.
» Lorsque le tube vientd'Útre ainsi préparé si nous refroidissons l'extré-
mitĂ© effilĂ©e Ă â 186°, nous voyons se condenser dans la pointe une trĂšs
petite quantité de liquide qui reste transparent tant que le tube ne renferme
que de l'oxygÚne pur. Ce liquide est de l'oxvgÚne liquéfié qui reprend l'état
gazeux dÚs que la température s'élÚve de quelques degrés. Si au contraire
notre gaz renferme des traces d'acide sulfiu-eux, nous vovons un corps
solide se condenser à l'intérieur de la pointe effilée, corps solide qui ne se
dissout pas dans la gouttelette d'oxvgĂšne liquide, et qui ne reprend du
reste son état gazeux que par un réchauffement beaucoup plus intense
que le précédent.
» Un certain nombre de tubes scellés, renfermant du soufre et de l'oxy-
gÚne et ne fournissant pas de dépÎt blanc par refroidissement de la |)ointe
Ă une tempĂ©rature oscillant entre â 1 85" et â 190° ont Ă©tĂ© maintenus Ă des
températures A^ariables. A la température de iSo", aprÚs 12 heures de
chauffe : formation d'un léger dépÎt blanc solide qui augmente nettement
avec la durĂ©e de la chauffe. Il en est de mĂȘme Ă 100°. Il en est encore de
mĂȘme Ă une tempĂ©rature voisine de 20° lorsque l'expĂ©rience dure un
mois.
)) Pour reconnaĂźtre si ce dĂ©pĂŽt blanc ainsi condensĂ© Ă â 186° Ă©tait bien
de l'acide sulfureux, nous avons séparé rapidement par un trait de chalu-
meau la partie effilée et refroidie avant que cette neige ait pu reprendre
l'état liquide. Nous avons cassé la pointe de ce petit tube dans 2'°'° d'eau
distillée et nous avons obtenu un liquide légÚrement acide qui décolorait
une solution trĂšs Ă©tendue de permanganate de potassium et fournissait
ensuite, avec une goutte d'une solution de chlorure de baryum, un préci-
pité blanc de sulfate de baryum insoluble dans l'acide nitrique étendu.
» Nous avons pu démontier ain^i que le soufre oclaédrique, le soufre
prismatique et le soufre insoluble biĂčlaient lentement dans l'oxygĂšne, non
seulement à la température de loo", mais incaie à la température ordi-
naire.
» L'action est bcaucoiq) plus lente dans l'air, mais elle se poursuit néan-
moins et, aprÚs 3 mois à une température qui a oscillé entre iG" et 26°,
nous avons pu caractériser la formation de traces d'anhydride sulfureux.
» Conclmions. â En rĂ©sumĂ©, la tempĂ©rature d'inflammation du soufre
est de 282° dans l'oxygÚne et de 333'' dans l'air à la pression atmosphé-
SĂANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 553
rique. De plus, la combustion ou la combinaison lente du soufre avec
l'oxygÚne se produit bien avant la température d'inflammation. Ainsi,
à ioo°, cette combinaison est manifeste aprÚs 12 heures; elle donne une
quantitĂ© d'acide sulfureux que l'on peut, par refroidissement Ă â iSG",
amener à l'état solide et caractériser.
» Ce procédé débcat nous a permis de reconnaßtre que ce phénomÚne
de combustion lente se produisait avec les différentes espÚces de soufre,
mĂȘme Ă la tempĂ©rature ordinaire, et nous pouvons dire que, d'une façon
constante, le soufre exposé à l'air y brûle trÚs lentement en donnant des
traces d'anhydride sulfureux.
» Nous voyons donc que ce phénomÚme de la combustion lente s'étend
pour le charbon et le soufre à des températures beaucoup plus éloignées du
point d'inflammation que l'on ne pouvait le soupçonner tout d'abord. »
PALĂONTOLOGIE. â Observations palrnritologiques flans l'Alaska.
Note de M. Albekt Gaudrv.
« Par l'intermédiaire de notre confrÚre M. Edmond Peiner, nous avons
des nouvelles de M. Obalski, auquel le Muséum d'Histoire naturelle a confié
une mission. M. Obalski est arrivé à Yidvou, sur la frontiÚre de l'Alaska,
au 64"3o' de latitude et au i[\(f de longitude. Le pays oĂč il se trouve ren-
ferme, paraßt-il, beaucoup d'or; mais, comme il est absolument glacé, par
conséquent sans végétation et sans habitations, les pauvres chercheurs d'or
endurent de grandes souffrances. Ils sont obligés, pour obtenir l'or, de
creuser des terrains cpiaternaires d'une douzaine de mĂštres, formes de
couches de boues, de sables, de galets. De mĂȘme qu'en SibĂ©rie, ces couches,
gelées jusque dans leurs parties les plu-> profondes, renferment une multi-
tude d'ossements; il n'y a pas de cadavres avec leurs chairs. M. Obalski
écrit : Ce n'est que défenses gigantesques de Mainmniths, ossements mons-
trueux, restes de BĆufs musquĂ©s, de Bisons, ^tl' Elans, de Cerfs. Tout cela gĂźt
épars, retiré des fonds glacés. Il y a aussi du Cheval, dont les photographies
ont été envoyées au Directeur du Muséum.
» Il convient de rappeler qu'en iSyS un autre voyageur français, M. Al-
phonse Piiiart, avait fait une importante expédition dans l'Alaska et signalé
la profusion des débris des Mammouths. J'ai, à cette époque, communique
à l'Académie une molaire de l'un de ces animaux rapportée par M. Pinart;
ses lames, extrĂȘmement serrĂ©es, prĂ©sentent l'exagĂ©ralion des caractĂšres
554 ACADĂMIE DES SCIENCES.
du Mammouth. Ainsi il semble que cette espĂšce ait eu ses traits les plus
accentués dans les régions trÚs froides.
» L'accord des voyageurs des diverses nations, au sujet de l'abondance
extrĂȘme des grands Herbivores fossiles dans les contrĂ©es borĂ©ales, prouve
de plus en plus qu'Ă une Ă©poque trĂšs peu ancienne, alors que les hommes
vivaient déjà depuis bien longtemps, le nord de notre planÚte avait un
climat moins dur que de nos jours. T.e régime des Steppes à plantes her-
bacées a précédé le régime des Toundras actuelles, dont le sol profondé-
ment glacé ne porte que des Mousses. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur la nouvelle fonction E^(x).
Note de M. G. MrrT.\G-LEi'PLEu.
« Dans ma Note du 2 mars de cette année, j'ai introduit la nouvelle
fonction
E,(a7) = . -+- j;(, + a.i) + r(,^....) -^ rTTjirT) + âą âą "'
oii a dĂ©signe une constante positive, que j'ai supposĂ©e ĂȘlre plus petite
que 2.
» Cette fonction se comporte, en réalité, de deuK muiiÚres trÚs dilfé-
renles suivant que
o <; x < 2 ou <X>2.
» Examinons d'abord la premiÚre hypothÚse o < a < 2. On doit alors
distinguer trois cas :
» 1° Le module r de x{x^ré'^) augmente indéfiniment le long d'un
vecteur silué dans l'angle
2- â a-~>(s3>a--
2 ' 2
» Dans ce cas, le module |Ea(a;)| s'approche en mĂȘme temps indĂ©fini-
ment de zéro.
» 2° Le module \x\ augmente indéfiniment le long tl'un des deux
vecteurs
» Dans ce cas, le module | Ea(a7) | s'approche en mĂȘme temps indĂ©fini-
ment de -âą
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 555
» 3° Le module \cc\ augmente indéfiniment le long d'un vecteur situé
dans l'angle
Dans ce cas, le module |Ea(ic)| augmente en mĂȘme temps au delĂ de toute
limite, tandis que
diminue indéfiniment.
» On voit qu'on retombe pour a == i sur les propriétés connues de la
fonction E, [as) = e^.
» Examinons maintenant la deuxiÚme hypothÚse
a.1-1.
n Quand, dans cette hypothĂšse, \x\ augmente au delĂ de toute limite,
le long d'un vecteur quelconque dont l'argument ç est soumis à la res-
triction
-^<?< + ^.
le module | ÂŁâ( j?) | augmente simultanĂ©ment au delĂ de toute limite, tandis
que la somme
oĂč la sommation embrasse tous les nombres entiers rĂ©els [j. remplissant la
condition
a
diminue en mĂȘme temps indĂ©finiment. Quand, d'un autre cĂŽtĂ©, dans cette
hypothÚse a^2, le module \x\ augmente indéfiniment le long d'un vecteur
d'argument
le module
V-Hl / i
E5((a:) â y -e' /"' ^ cos(/-"siu-
V=-0
(y. = 2m + Sr, o>2r>â i; m = \ , q.,'5, . . .)
dmiinue en mĂȘme temps indĂ©finiment.
556 â ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) On a donc clans cette hypothĂšse af: 2
\ime-"'\EJr) | = -',
lim e-" I Ea(.r) | = o, x = re''"'- (o < 0 < i).
» La fonction
partage avec sina^ la propriété bien connue que son module augmente, au
delĂ de toute limite, en mĂȘme temps que | x |, quand x va vers l'infini le
long d'un vecteur quelconque, Ă l'exception ^Y un seul. On peut se demander
s'il existe des fonctions entiĂšres transcendantes dont le module augmente
au-dessus de chaque limite en méuie temps que \jo\, quand x va vers
l'infini le long d'un vecteur déterminé qidoonquc. La réponse est affirma-
tive, comme le montre l'exemple suivant :
a3sin(,r + /),
qui a été indiqué par M. H. von Roch et auquel on pourrait ajouter, d'aprÚs
une remarque de lui,
g{x) -f-E<,(.r),
oĂč g(ir) dĂ©signe une fonction entiĂšre rationnelle. La diffĂ©rence entre une
telle fonction entiĂšre transcendante et la fonction entiĂšre rationnelle oeut
ĂȘtre caractĂ©risĂ©e comme il suit : la seconde s'approche de l'infini pour
toutes les directions d'une maniĂšre uniforme et la premiĂšre d'une m:iniĂšre
non uniforme.
M Une question plus profonde est la suivante : la fonction '^^(^x')
(o <^ a <[ 2) augmente vers l'infini seulement dans l'angle â a- <[ o <[ a-
qu'on peut amoindrir autant qu'on veut en diminuant a. Existe-l-il des fonc-
tions entiĂšres qui ne deviennent infinies que si | .t | augmente le long A' un
seul vecteur, mais qui diminuent indéfiniment quand \x\ augmente le long
de tous les autres vecteurs?
» Un de mes élÚves, M. J. Malmquist, vient d'en former un exemple
dans la fonction
Ă^(^)=I1 r '""' \ T (o<x<i).
» M, E. Lindelot, en se rattachant à ma Note du 2 mars et en s'appuyant
SĂANCE DU 12 OCTOBRE fQoS. 55^
sur un théorÚme fort remarquable trouvé pnr lui (Acta Soc. Se. Fenn.,
l. XXXr, n" 3, p. liy), a formĂ© une autre fonction de la mĂȘme nature
{Bull, des Se. math., août igoS). Une autre fonction, semblable à celle de
M. LindelĂŽf, est la suivante :
Ă7(.r) =2 (-''' '"«"""a;"' (n < y. < l}.
). Les fonctions ^^(a?) et Ă^(a;) s'approchent en rĂ©alitĂ© indĂ©finiment
(le zéro quand |^| augmente au delà de toute limite le long d'un vecteur
déterminé quelconque situé dans l'angle
o < o < 2--,
tandis qu'elles augmentent au-dessus de chaque limite quand x va vers
l'infipi le long de l'axe réel positif.
M Je ferai la remarque suivante qui se rattache immédiatement à la pro-
priété énoncée de ces fonctions :
» Si l'on pose
ou
E(.r) = r?-^«"' - e^^«-'-' (a'> a"),
on obtient en E(j7) une nouvelle fonction entiÚre transcendante possédant
la propriété bien remarquable, qui parait à premiÚre vue paradoxale,
qu'elle s'approche indéfiniment de zéro quand a? va vers l'infini le long d'un
vecteur (\Ă©\.&rĂŻmnQ quelconque. L'explication est la mĂȘme qu'auparavant. La
(onction diminue avec- â i d'une maniĂšre non uniforme.
» Ou voit facilement que les fondions i'.a.{oc), £5,(0;), E(j7) ne sont pas
de genre fini. Existe-il des fonctions de genre fini qui possĂšdent la mĂȘme
propriété ([ue j'ai fait ressortir pour ces fonctions?
» La réponse est négative à cause d'un théorÚme dû à M. Phragmén et
dont la démonstration sera publiée prochainement. Ce théorÚme, qui se
rattache à la propriété fondamentale de la fonction £^(0;) (o <^ a <^ 2) et
qui amÚne une précision inespérée au théorÚme élémentaire yM'«/ßeyci/ßc;/o/i
enliére dont le module a une limite supérieure finie est nécessairement une con-
stante, est exprimé ainsi par son auteur :
» Soient y. et p deux quantités satisfaisant aux inégalités
o<c. <2, '^'<f<Ăą
C. K., iyo3, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N" 15.) y/j
.'iĂąS ACADĂMIE DES SCIENCES.
el supposons que lu fonction entiĂšre F(j3) satisfasse aux deux conditions sui-
vantes :
w En posant
X = ic'
on a : r
(t 2°
\„(^x^\c~'°lz\ |)Otir â a-^ç^Ć
2
k et B étant druv constantes ; je dis que cette fonction „(x) sera nécessaire-
ment une constante,
)) A ce théorÚme s'en latlache un ;uitre pins profond encore qui ouvre,
avec le premier, une vue toute nouvelle sur l'Ă©tiule de la croissance des
fonctions entiĂšres :
» Soient c. et p deux quantités satisfaisant aux inégalités
0<a< 2,
o < p <^ - ,
et supposons qu'une fonction entiĂšre <l>(a') satisfasse aux deux conditions
suiva/i/es :
') 1° I i>(x) I e^l'^'l reste au-dessous d'une limite finie quand x reste dans un
certain angle rcctiligne d'Ă©tendue cck et ayant son sommet Ă l'origine;
» i" I <ß>(a;) I reste au-dessous d'une limite finie quand x reste dans l'un ou
l'autre de deux angles, contigus de cÎté et d'autre à l'angle nommé, ces deux
angles pouvant d'ailleurs ĂȘtre d'Ă©tendue arbitrairement petite.
w Cela posé, on aura nécessairement, dans l'angle nommé d'étendue a-,
l'IU ; o = O.
p désignant une quantité supérieure à l'unité, mais d'ailleurs arbitraire, el
cette expression convergera uniformément vers sa valeur limite dans tout cet
angle, )>
MĂMOIRES LUS.
PHYSIOLOGIE COMPARĂE. â Becherche et dosage de l'urĂ©e dans les tissus
et dans le sang des animaux vertébrés. Note de M. Nestor Gréiianï.
« Il y a longtemps que je me suis occupé, pour la premiÚre fois, de la
question de l'urée an point de vue physiologique et, dans ma ThÚse de
SĂANCE DU 12 OCTOBRE 1903. SĂźg
Doctorat es Sciences (1870), j'ai ilémoiilré que la ligature des uretÚres et
la néphrotomie sont deux opérations identiques quant à lenrs consé-
quences et qu'elles sont suivies de l'accninulalion de l'urée dans le sang
et dans les tissus.
M C'est en perfectionnant le procédé de Millon que j'obtiens, en décom-
posant l'urée dans le vide par les vapeurs nitreuses, des volumes égaux
d'acide carbonique et d'azote, ([ui donnent à mon procédé de dosage une
exactitude mathématique.
» Je ne puis donner ici les détails complets de la Icchnique que j'em-
ploie; il suffira de résumer les opérations successives qui sont nécessaires :
» Un poids mesuré de substance, muscles liacliés ou sang défibriné, est addiliouné
d'un poids double d'alcool à 90"; au bout de 24 heures, on sépare à la presse le
liquide alcoolique qui est évaporé dans le vide à So", pour éviter la dissociation par-
tielle de l'urée, qui a lieu, comme l'a démontré le D' Quinquaud, quand on chaulTe
des solutions d'urée au bain-marie d'eau bouillante.
n Le résidu de l'évaporation, repris par l'eau, a été décomposé par la liqueur verte
obtenue en faisant dissoudre os, S de mercure dans l'acide nitrique; les gaz sont
recueillis Ă l'aide de la pompe Ă mercure dans une cloclie de 80''"' Ă go'^"''.
1) Chaque centimĂštre cube d'acide carbonique sec Ă o" et Ă 760'"" de pression cor-
respond à 2"'8, 683 d'urée pure.
Poids d'urée
contenus dans iok^ du
muscles. sang.
Lapin 0,043 0,043
Coba^'e o,o45 o,o43
Canard o o
Grenouilles o,o'|4
Carpe 0,021
Raie i .3-
1) En résumé, il y a chez les MauimifÚres autant d'urée clans le sang que
dans les muscles.
» Lt; sang et les muscles de l'oiseau ne contiennent pas d'urée.
» 100^ de muscles de la raie renferment 1^,37 d'urée, ou 65 fois [)liis
que le mĂȘme poids de muscles de car|)e et 3o fois plus d'urĂ©e que les
muscles du cobaye.
» Il paraßt donc que les reins de la raie sout insuffisants pour excréter
l'urée qui se trouve, à l'état normal, accumulée dans les muscles et dans le.
sang, comme chez les MammifÚres auxquels on aurait lié les uretÚres.
56o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Il va |jlu.sieiiis années ('), nous avons, le professeur JolveL et moi, fait
des recherches comparatives sur la torpille Ă Arcachon; le cĆur avant
été enlevé, nous avons excité avec l'appareil à chariot l'un des appareils
électriques et laissé l'autre au repos; à plusieurs reprises, nous avons
trouvé dans l'organe éleclrisé un plus grand poids d'urée que dans l'organe
au repos. C'est i\n premier pas que nous avons fait dans la recherche du
lieu de formation de l'urée dans l'organisme animal. »
CORRESPOND AIV CE .
INI. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance, le « Bulletin de la Société normande d'études préhist'i-
riqnes, Tome X, année 1902 ». (Présenté par M. Albert Gaudry.)
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les Ă©quations linĂ©aires aiiv diffĂ©rences finies .
Note de M. Alf. Guldberg, présentée par M. Emile Picard.
« La présente Note se réduit à quelques remarques trÚs simples, qui
n'ont peut-ĂȘtre pas encore Ă©tĂ© faites, et qui peuvent prĂ©senter quelque
intĂ©rĂȘt. Comme elles ont trait cĂ des questions isolĂ©es, je les introduis dans
des numéros séparés.
» I. La considération des analogies qui existent entre les équatioiis
algébriques et les équations différentielles linéaires a conduit à des résul-
tats importants. Cn\ il est bien visible que les raisonnements employés
peuvent se rĂ©pĂ©ter pom" le c;is oĂč, au lieu des Ă©quations diKĂ©rentielles
linéaires, on regarde le-^ équations linéaires aux diflérences finies.
» Considérons l'équation linéaire
(1) x(v)^j,,, + a;; >,.,â., + ... ^Ar"jx , + A^'>x=o.
» si l'on pose y^= ^'j-Mx et si l'on ren^aniue que
on trou\e une transformée, dont la loi se trouve immédiatement; nous
(') Comptes rendus de la Société de Biologie, iSyi.
SĂANCE DU 12 OCTOliRE IQoS.
56i
l'Ă©crivons ainsi :
('^)
I \(ç^)u_,~^'-Ji"'(ç)lu,.+ ^x:^^(â)A^,,^ +
(ni\v», -+- a;; r.,^â_ , ^ A"-' u_, + p^.,â A"H^. = o.
)) De l'éqiialion (2) on dcchiit d'abord directement le théorÚme connu
(le la réduction de l'ordre de rc(]!ialion (i), si l'on en connaßt des solu-
tions particuliĂšres. De plus, si j'j' mis Ă la place de (â satisfait aux k
Ă©quations
l'cqiiation (i) aura /c solutions de la fr>rme
^'''-"(yT) = o,
([i) y::\ ^', ^:'^',v-';', ..., a;'*-"j-:;'
oi!i x-^''^ ciesi
ignĂ© a:(.a? â i) . . . (a; â /? -j- i).
» En effet, dans noire hypothÚse, (2) de\ieiit
_i__x'^)(y;')A^^..+ .../.;;â A''/.. = o.
» Or, cette équation n pour solution
11 = 1, X, x^-', ..., ,:f<''~''.
1) Inversement, si l'Ă©quation (i) a des solutions ([i), les Ă©cpiations (a)
sont satisfaites.
» 2. On démontrera facilement de l'équation (2) qu'un svstÚmc fonda-
mental de solutions de l'Ă©quation (i) peut se mettre sous la forme
.y;'-<'.;'2-f;
oĂč aucune des fonctions Cj, n'est identiquement nulle.
» .*}. Soient j^', jKĂ;', . . . , y"'' un systĂšme fondamental de solutions de
l'Ă©quation (i). En Ă©crivant l'Ă©qualion (i) sous la forme
X(7)i
J'x
.}'.:+, âą
yx+n
J^'
y:::, â
r'"
jT
yxi, â
fi)
â â yx.,.
^^(y^yT---yx') = <^^
562 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On voit immédiatement que l'on a
formule loiil à fait analogue à celle de Lioiiville pour les équations diffé-
renlielles linéaires.
» 4. Soient
K,^.y.-n, + Ay V., ,,_, + ... 4- ATx, = o.
0â^.r-..â + B<; >'.,.â,. + . . . 4- n[:\y, - o,
deux équations linéaires, et soit m ~ n = a. l'oin- déterminer l'éqnation
linĂ©aire qui donne les solutionscommnnes Ă Pâ, = o, Qâ = o, dans le casoii
il en existe, nous remarquerons qu'on i)cut déterminer des fonctions r,,
r.,, ⹠. -, ^11 de X telles que la différence
oĂč Qâ,_/, dĂ©signe y,,, .,+ B;j;,,i^. ,â,/,,, + ...-f- ir;'^^,r.,-+;â ne contienne
quej^â,-,, J'a;hn-2. etc.
« Nous pouvons donc écrire Tidentilé
i\« ^ Q» : i;. + 'â . Q« : H- 1 -^ âą âą âą + 'V Q« + 'V M ĂŻ^ '
R désignant une expression linéaire aux différences analogue à P et Q,
mais renfermant au plus j^_j.â_.,. Les solutions communes Ă Pâ,= o, 0â= o
sont communes Ă Qâ= o, R = o et inversement. On continuera ainsi, de
proche en proche, et quand le reste sera nul, la derniĂšre expression
employée sera l'équation linéaire, donnant les solutions communes aux
deux équations proposées. »
ĂLECTRICITĂ. â Sur le fonclionnement de cohĂ©rcurs associĂ©s. No!e
de M. Ai.BEUT Tprpai.v, présentée par M. Mascart.
« Nous nous sommes proposé d'étudier les particularités que présente
le fonclionnement de plusieurs cohĂ©reurs rĂ©unis Ă une mĂȘme antenne.
» On détermine la sensibilité d'un coliéreur par la distance à laquelle un
radiateur est susceptible d'agir nettement sur le cohéreur. La netteté
d'action est donnée par la valeur du courant ([ui, aprÚs cohésion, parcourt
un galvanomĂštre trĂšs sensible.
!) On constate que, si un cohéreur esl en circuit fermé, la sensibilité est bien
SĂANCE DU 12 ocTocni: 1903. 563
plus grande ques'ilest en circuit ouvert, c'est-Ă -dire si, au moment de l'Ă©mis-
sion des ondes, une seule des électrodes du cohéreur est reliée à l'antenne
et à un |)ole de la pile dont le courant doit ultérieurement le traverser,
l'autre électrode du cohéreur étant isolée. Cette constatation se fait en
reliant l'électrode isolée du cohéreur à la terre et au second pÎle de pile,
aprÚs que les ondes ont été émises.
» ColiĂ©reurs associĂ©s en dĂ©rlvaUon. â Si l'on associe plusieurs cohĂ©reurs en dĂ©ri-
vation, l'une des électrodes de chaque cohéreur étant reliée à l'antenne commune,
l'autre électrode étant (circuit fermé) ou non (circuit ouvert ) reliée au reste du circuit,
on constate les faits suivants :
» 1° Les coliĂ©reurs conservent la mĂȘme sensibilitĂ© relative, qu'ils soient tous en
circuit ouvert ou qu'ils soient tous en circuit fermé, mais la sensibilité de chacun d'eux
est bien moindre en circuit ouvert qu'eu circuit fermé.
» 2° On peut alors trÚs simplement et trÚs rapidement obtenir l'oidre de sensibilité
de plusieurs cohéreurs associés. Pour cela, tous les cohéreurs étant en circuit fermé,
on produit une émission d'onde telle qu'un seul cohéreur se trouve coliéré par cette
émission. Ceci fait, on met ce cohéreur en circuit ouvert en isolant l'une de ses élec-
trodes. On cherche alors par une nouvelle émission d'ondes à produire la cohésion
d'un des cohéreurs laissés en circuit fermé. On niel ce deuxiÚme cohéreur en circuit
ouvert et l'on continue jusqu'à ce qu'on ait épuisé les cohéreurs à classer.
» On s'est assurĂ© que la sensibilitĂ© de chaque cohĂ©reur est la mĂȘme, qu'il soit mis
seul en expĂ©rience ou qu'il soit entourĂ© de cohĂ©reurs voisins expĂ©rimentĂ©s en mĂȘme
temps que lui.
» CohĂ©reurs associĂ©s en sĂ©rie. â Nous avons Ă©tudiĂ© le fonctioiuiemenl d'une chaĂźne
de cohéreurs disposés les uns à la suite des autres. Si les cohéreurs sont tous déco-
hĂ©rĂ©s, il semble qu'il y a alors dans le circuit : cohĂ©reurs â pile â galvanomĂštre â
cohéreurs, autant de coupure que de cohéreurs. En effet, la sensibilité relative de
chaque cohĂ©reur a Ă©tĂ© trouvĂ©e la mĂȘme que l'on ait ou non pratiquĂ© une coupure dans
le circuit au moment de l'Ă©mission des ondes.
)) Pour évaluer ici la sensibilité de chacun des cohéreurs, on opÚre ainsi : aprÚs
l'Ă©mission des ondes, par l'Ă©tablissement de ponts conducteurs reliant des godets de
mercure dont la distribution est facile Ă imaginer, on dispose succe^sivelneat, dans le
circuit pile â galvanomĂštre, chacun des cohĂ©reurs Ă©tudiĂ©s pris seul et l'on se rend
ainsi compte du degré de cohésion que l'émission d'ondes a prodLiit sur lui.
» On constate ainsi que la connexion d'une antenne avec une électrode d'un cohé-
reur augmente la sensibilité de ce cohéreur. C'est ainsi que, si l'on fait varier le point
d'attache de l'antenne avec le circuit comprenant plusieurs coliéreurs disposés en
série, l'ordre de sensibilité des cohéreurs associés change.
» Applications. â Nous avons appliquĂ© les rĂ©sultats de cette Ă©tude expĂ©-
rimentale : 1° à la réalisation de dispositifs nous permettant de sui\re et
d'enregistrer la marche des orages ; 2" à la réalisation de dispositifs trÚs sen-
564 ACADĂMIE DES SCIEIS'CES.
sibles utilisables tant en télégraphie sans fil qu'en télégraphie hertzienne
avec conducteur. »
CHIMIE PHYSIQUE. â Ălectrisadon de contact (IV) el thĂ©orie des solutions
colloïdales. Note de M. Jeax Pkrkix, présentée par M. Mascart.
« L'éleclrisatioii de contact que prend un corps plongé dans l'eau joue
un rĂčle insuffisamment reconnu, et peut-ĂȘtre capital, en diffĂ©rents pro-
blÚme^ que les jjhysico-chimisles et les biologistes s'accordent à considérer
comme importants. Tel me paraĂźt ĂȘtre le cas pour les teintures, pour les
entraßnements de corps solubles par certains précipités, et surtout pour les
solutions colloïdales, auxquelles se rapporte la présente communication.
» Il est trÚs probable, comme on sait, que toute solution colloïdale est
formée de granules, invisibles au microscope, mais bc:iucoup plus gros
que des molécules (car ils diflusent fortement la lumiÚre), et chargés élec-
triquement (car ils suivent ou remontent les lignes de force quand on les
place dans un champ Ă©lectrique).
» A ma connaissance, on n'a pas explicpié de façon satisfaisante : com-
ment peut se former une telle suspension; comment elle peut subsister
indéfiniment, sans que les plus gros des granules s'accroissent aux dépens
des plus petits, grùce au solvant interposé, jusqu'à réunion complÚte en
une seule masse, ainsi que font dans un nuage les grosses gouttes aux dépens
des petites; comment il arrive parfois que ces granules grossissent ou
décroissent réversiblement quand on change la composition du liquide
oĂč ils baignent; comment enfin, si l'on dĂ©passe certaines limites, une
coagulation irréversible se produit, notamment sous l'influence d'ions
polyvalents.
X Bref, il faut indiquer des causes qui assurent un Ă©quilibre stable pour
un certain diamÚtre du granule. Dans ce but, je proposerai une théorie
que résume la phrase suivante : la tension superficielle et ta cohésion favo-
risent l'accroissement d'un granule, mais l'Ă©lectiisation de ce granule est une
cause interne de dislocation, et ion conçoit qu il existe un diamc ire pour lequel
ces deux influences opposées s'équilibrent. C'est ce que je vais lùcher de
préciser.
» D'abord, il est raisonnable de supposer que la charge électrique des
granules est due aux causes qui déterminent l'éleclrisation par contact
d'une grande ])aroi, et de chercher à appliquer' les lois trouvées pour ces
SĂANCE DU 12 OCTOBRE tgoS. 56,")
parois. Je rappelle que j'ai signalé plusieurs de ces lois, et en particulier
comment cette électrisation parait due à la présence des ions H* on OH-
et comment elle peut ĂȘtre beaucoup~amoindrie par des traces d'ions poly-
valents de signe opposé.
» Mais, dans le cas de trÚs petites surfaces, la charge électrique n'est
plus assimilable Ă une couche homogĂšne, et on doit la regarder comme
formée par un ou plusieurs centres distincts, valant chacun un électron
(charge d'un ion monovalent), une plus petite quantité d'électricité n'étant
pas réalisable.
» Imaginons alors qu'en une solution sursaturée, vis-à -vis d'une sub-
stance A, se trouve ou se forme un germe de celte substance. Ce germe,
d'abord extrĂȘmement petit, ne portera presque jamais de charge, et il
grossira; puis, au delĂ d'une certaine taille, il portera en moyenne un
Ă©lectron et nulle cause encore ne l'empĂȘchera de grandir; puis il portera
deux électrons, qui se repousseront et qui distendront le granule formé.
» Celle rĂ©pulsion pourra ĂȘtre assez grande pour amener la segmentation
du granule, aprĂšs quoi chacun des deux granules grossira comme avait fait
le granule primitif, puis se segmentera de nouveau, et ainsi de suite. Ainsi
font, dans la cellule vivante, les leucites, les chromomĂȘres, le centrosome (et
peut-ĂȘtre tout microsome). On peut admettre que la segmentation se pro-
duira chaque fois que l'Ă©nergie Ă©lectrique rendue disponible par celle seg-
mentation sera supérieure à celle qui correspond, du fait de la cohésion, mais
surtout du fait de la tension superficielle, à la réunion des deux fragments.
» Si la répulsion de deux électrons n'a pas suffi pour segmenter le
granule, cette segmentation pourra se produire lorsque le granule, devenu
plus gros, portera un plus grand nombre (rĂ©lectrons. Toutefois, au delĂ
d'une certaine taille, on n'aura plus le droit de négliger, comme j'ai fait
ici, les électrons de signe opposé qui flottent dans le liquide; le granule sera
de plus en plus assimilable à un feuillet électrique fermé, et les actions
Ă©lectriques n'auront plus chance de l'emporter sur la tension superficielle
(et la cohésion).
» Bref, si une substance prend au contact de l'eau une faible tension
superficielle et une forte électrisation, l'étal stable du systÚme sera réalisé
par une émulsion de granules de diamÚtre ?\\Ú, dispersés dans l'eau.
)) Si l'on accroĂźt l'Ă©lectrisation de contact, on diminue la grosseur
(moyenne) du grain qui correspond Ă l'Ă© pnlibre stable; si l'on diminue
cette Ă©lectrisation, on accroĂźt cette grosseur; si, enfin, on la diminue au-
dessous d'une certaine valeur critique, la segmentation devient impossible,
C. R., igoS, 2' Semestre. (T. CWXVU, N- 15.) ^J
566 ACADĂMIE DES SCIENCES.
et les granules s'agrĂšgeiil par tension superficielii', en mĂȘme temps que les
])Ius petits se résorbent : c'est la coagulation.
)> Il devient alors aisé de comprendre les divers phénomÚnes observés
quand on ajoute Ă une solution colloĂŻdale des traces d'acide, d'alcali ou
d'ions polyvalents. Je montrerai ailleurs comment on peut, Ă cet Ă©gard,
préciser un peu les considérations formulées par Hardy, à la suite de ses
belles expériences.
» On remarquera que la théorie qui précÚde donne un fondement phy-
sique simple à la théorie granulaire de la matiÚre vivante, telle qu'elle a
Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par NĆgeli, Altmann, et beaucoup d'autres biologistes. »
CHIMIE MINĂRALE. â Dp V aclion de l'acide carbonique sous pression sur les
phosphates métalliques. Note de M. A. Babillé, présentée par M. H.
Moissan.
« Dans un précédent travail (' ), aprÚs avoir étudié le mode d'aclion
de l'acide carbonique sous pression sur les phosphates de calcium, nous
avons reconnu l'existence d'un composé que nous avons nommé carhono-
phosphate de calcium. Il était intéressant d'ctemlre cette étude aux autres
phosphatfs métalliques. Les résultats obtenus nous jiermettent, en effet,
de conclure Ă l'existence de cinq autres carbonophosphates (bibasiques et
tribasiques).
» A. Nos expériences nous ont amené à constater que les phosphates
tribasiques de potassium, de sodium, d'ammonium, de calcium, de baryum
et de magnésium se combinent avec l'acide carbonique sous pression, en
présence de l'eau, pour donner naissance à un phosphate bibasique et au
bicarbonate correspondant ; ces résultats n'étant obtenus qu'aprÚs évapo-
ration de la dissolution carbonique, soit dans le vide, soit Ă l'Ă©luVe Ă une
douce chaleur. Avant cette dissociation finale, il existe, dans la dissolution
carbonique, un composé intermédiaire, peu stable, auquel nous avons
donné le nom de carbonophosphale tribasique.
» Celte réaction est établie par la formule suivante :
2(F0MV1'^) + 4(C0'H-) = (P0'M'MI)^2C0% 2(C0^HM') + 2H-O.
CiirbMUopliospliate Ui basique.
(') l'hosphalci de crdcitun." Action de l'acide carbonique. ( Tlicse de Doct. Univ.
l'aiis : l^liarm.)
SĂANCE DU 12 OCTOIiRE t9o3.
» Par dissociation, on a :
)6i
(P0'M'Mi)^2C()%2(C0\FI.M'j = 2(P0''lVl'^H) + 2(C0ML\l')4-2C0v.^.
)) Les caibonophosphales ne peuvent exister qu'en dissolution et, sons
cet état, ils se dissocient toujours au contact de l'air avec une rapidité
plus ou moins grande.
» Si l'on met, dans un flacon plein et boucliL-, les dissolutions de carbonophosphates
de Ca, de Ba et de Mg, on voit se former plus ou moins rapidement, au sein du
liquide, de trÚs beaux cristaux de phosphate bibasique. Celle précipitation est en
rapport avec la quantité de bicarbonate correspondant existant dans la dissolution. En
edet, en mélangeant, dans un flacon plein et bouclié, une dissolution carbonique de l'un
de ces trois phosphates bibasiques avec une dissolution de bicarbonate correspondant,
on obtient également une précipitation de phosphate bibasique. Chacune de ces réac-
tions s'opĂšre dans les mĂȘmes limites et dans les mĂȘmes proportions.
» B. Tous les autres phosphates bibasiques ou tribasiques sont plus ou
moins solubles dans l'eau chargée d'acide carbonique sous pression, sans
Y subir aucune transformation. Le Tableau suivant donne les résultats
obtenus avec les divers phosphates mis eu expérience :
Tableau indiquant l'action de l'acide carbonique, à la presssion de io''5 et en présence
de l'eau sur les phosphates métalliques.
Quaiililés de
riiospliales 111 U en cxpcrieme
P=0' iliss.iui
par lĂźlrp.
plios|ihales
'uriyspuinlanl
a I" 0>.
1° Pliospliates donnant des cariiono/iliosp/utles : plios-
pliates de iiotassium, de sodium et d'aniuioiiiuui bi et
li-iljasic|UPS ( plios|)liat(?'; alcalins solubles dans l'eau et
iudiquéù pour mémoire).
Pliospliate lricalci(]ue o,.'Ăźy3
» iiicalcique 0,878
» tribarytique 0,2974
n Ijibai-ytique , .. o,4'i9''.
» Lrimagnésiquo 3'390
i> bimagnésique 2,5o3:'i
2° Pliospliates simplement dissous par 00-
Phosphate ammoniaco-magnésien. . 3,37.5
» trililliique 9, io35
« tristrontianique 0,4598
') bistronsianiquc '^'77^
0
.92.i
2
,137
I
,3 If)
I
47 '1
5
4 00
8
170
0-
1 1
«46
16
057
I
[^i\h-i
!
00 3
l'ii'isphalcs rni.i en expérience
^.fuanUles de
pliospliates
P*05 (lissons L-orrcspondanl
par lilrc, Ă P-O'^.
Pliospliale trimaii^'aneuv 0^3956 i°,34i7
d'alumine tribasique. .. 0.260 0,740
de gluciiiiiim liibasique. 0,3747 0,8417
triferreux 0,429 i,o83
biferreux o,4.')li 1,091
â > trizincique 0,2023 0,676
ti-iniekélique i,3.5S3 3,5io5
de cadmium tribasique . 0.3179 'i'??
"'â ancu\ Traces.
"'âąaiiique NĂ©ant.
)i stanneux tribasique ... . 0,17^4 0,6264
" tricuprique 0,433.) i,326
dicuprique 0,5202 i,564
triplombique 0,223 '.397
luei-curique o,2i6.S o.goSS
mercui-eux o,i.'<79 i,3i2
basique d'argent o.i-.') i,o32
» Il est intéressant de constater que le.s phosphates dont les bases peuvent
568 ACADEMIE DES SCIENCES.
donner des bicarbonates sont les seuls qui soient attaqués et décomposés
par l'acide carbonique et les seuls par suite qui puissent donner des carbo-
nophos])liates. Telle est la cause pour laquelle le phosphate de lithitie et le
phosphate de slrontiane font exception Ă cette rĂšgle dans chacun de leur
groupe.
» C. Eu ce qui concerne les phosphates dimÚtalliques, bien que dans
aucun cas l'acide phosphorique ne puisse abandonner i°"'' de mĂ©tal Ă
l'acide carbonique, il résuite néanmoins de nos expériences que les phos-
phates bibasiques des métaux dont les phosjjhales tribasiques nous ont
donné des carbonophospbates paraissent donner lieu également à une
combinaison avec l'acide carbonique sous pression en présence de l'eau;
mais ici, la dissociation régénÚre le phosphate bibasique tel qu'il a été mis
en expérience.
» Il V aurait donc deux sortes de carbnnophosphates métalliques : l'un
correspondant aux phosphates bibasiques, l'autre aux phosphates triba-
siques. Le premier, que l'on pourrait appeler par analogie carhonophosphatc
bibasique, aurait pour formule générale
(P0^HM'-)-2C0=,
et le second, le carbonophosphate tribasique, serait constitué par la sou-
dure d'un carbonophosphate bibasique avec le bicarbonate correspondant
(PO'HM'-')=2CO-.2(CO^HM').
» Enfin nous avons démontré expérimentalement que les phosphates
dimÚtalliques sont toujours plus solubles dans l'eau chargée d'acide carbo-
nique que les jdiosphates trimétalliqnes correspondants. La présence de i""*'
de bicarbonate métallique explique cette différence pour les dissolutions
de carbonophosphates tribasiques. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur une sĂ©rie de composĂ©s du bismuth. Note de
MM. G. UuBAix el U. Laco.>ibe, présentée par M. H. Moissan.
« Ou n'avait signalé jusqu'à ces derniÚre» années de cas d'isomorphisme
des terres rares qu'avec les métaux alcalino-terreux. MM. Wvrouboff et
Verneuil {U. Soc. cit., 3*= série, t. XX-T, 1899, j). 1 18) ont tenté de généra-
liser celte analogie. M. Goste Bodman {lier. chem. GcselL, t. XXXL 1898,
p. 1237; Z. anorg. Chem.. I. XXVIL 1901 , p. 254) ^i Ă©tabli que les nitrales
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 569
et les sulfates simples des terres rares peuvent cristalliser en toutes pro-
portions avec le nitrate et le sulfate simple de bismuth. Ce rapprochement
est le seul argument d'ordre chimique qui permette de faire considérer
les métaux rares comme trivalents. Nous avons pensé que l'analogie entre
les terres rares et le bismuth pouvait ĂȘtre poussĂ©e plus loin, et nous
avons observé un trÚs grand nombre de faits qui légitiment ce rappro-
chement.
» Il résulte de nos recherches que le bismuth est aux terres rares ce
que le zinc est au magnésium. Nous nous bornerons, dans celte premiÚre
Note, à décrire une classe nouvelle de nitrates de bismuth.
» La formulegénéraledeces nitrates est3M"(AzO'')^2Bi(AzO')^2IH-0,
dans laquelle M" représente du magnésium, ou du zinc, ou du nickel, ou
du cobalt, ou du manganĂšse.
» Ces nitrates appartiennent au mĂȘme type que les nitrates doubles des terres
rares avec les nitrates correspondants de la série magnésienne. Ils se présentent sous
la mĂȘme forme et sont complĂštement isomorphes avec eux.
» Ces composés se préparent en dissolvant à chaud dans le moins possible d'acide
nitrique de densité i,3 les nitrates simples magnésiens avec le nitrate de bismuth
dans les proportions thĂ©oriques. Pendant le refroidissement, la cristallisation peut ĂȘtre
provoquée par des germes de nitrate double de didyme et de magnésium.
» Les cristaux ainsi obtenus sont volumineux. Dans l'acide nitrique fumant, les
cristaux que l'on obtient sont plus petits et mieux formés. Ces sels sont déliquescents.
Le sel de nickel et celui de magnésium sont moins déliquescents que ceux de zinc et
de cobalt. Le sel de manganÚse est le plus déliquescent de la série. Tous ces sels
s'eftleurissent dans l'air sec. Par l'ensemble de leurs propriétés, ces sels se rappro-
chent le plus des sels assez fondants de gadoliniura dans la série des terres rares.
» Comme tous. les sels de bismuth, ils sont décomposés par l'eau.
» Sel de magnésium : 3Mg( AzO^)^ aBi ( AzO')^24^PO. - Ce sel est incolore.
Il fond sans décomposition à 71". Son poids spécifique à 16°, déterminé par l'inter-
médiaire de l'essence de térébenthine, est D}J=2,32.
» Seldezinc : 3Zn ( AzO')^ 2Bi( AzO')^ 24H=0. â Ce sel est incolore. Il com-
mence à fondre à 67°, 5, mais il se décompose alors en formant à la faveur de l'eau de
cristallisation un sous-nitrate de bismuth. Poids spécifique DJ^=:2,75.
» Sel de nickel: 3Ni( AzO')=. 2Bi( AzO')^ 2^ H'O. - Sel vert. Il fond sans dé-
composition à 69°. Poids spécifique DJ* = 2,5i.
» Sel de cobalt : 3Co( AzO»)\ 2Bi( Az^^a^H-O. - Sel rouge, un peu plus
orangé que le composé correspondant de néodyme. Il fond sans décomposition à 58".
Poids spécifique D j ^ = 2 , 48.
» Sel de manganĂšse : ^^\n{\zO^)-.n\i\{kzO^Y.'Ăź!i]\'^0. â Ce sel est rose pĂąle.
C'est le plus instable des sels de cette série. Il ne subsiste pas en présence de ses com-
posants solides au sein d'une liqueur nitrique. Il fond sans se décomposer à 43°-44".
Poids spécifique D]^ := 2 ,42. »
;)^o
ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ANALYTIQUE. â Sur le dosage du vanadium dans les produits
métallurgiques. Noie de M. Em. Campa«\e, présentée par M. A. Haller.
« Les mélhodes de dosage du vanadium dans ses alliages et ses minerais
peuvent ĂȘtre considĂ©rablement simplifiĂ©es, tout en gagnant en exactitude,
si l'on lient compte des faits suivants: i° l'élher chargé d'acide chlorhy-
drifjue dissout le chlorure ferrique, tandis qu'il ne dissout pas les oxy-
chlorures de vanadium; 2° l'oxychlorure VOCl' est réduit en VOCl*
par ébuUition prolongée avec de l'acide chlorhydriquc, tandis que le
chlorure ferrique n'est pas altéré, l'ar transformation des chlorures en
sulfates, ou obtient du sulfate de divanadyle bleu VH)'(SO')' et du sulfate
ferrique; au moyen d'une liqueur titrée de permanganate on peut déter-
miner la quantité d'oxvgÚne nécessaire pour transformer le sulfate de
divanadyle en sulfate vauadique ^'-0=(SO'')' et, par suite, la quantité de
vanadium présente dans la liqueur.
» Les réactions suivantes rendent compte de ces faits :
V-0' + 6HC1 = 2 VOCl- + 3H-0 4- Ci^
2VOCl^-4-2H^SO'= V^O^(SO^)^+4HCl.
5[V^O^(SO*)^] + 2RMnO^ + 8H-^SO^
= 5[V^0-(S0*)'] H- K-'SO* + aMnSO' + 8H-0.
B S'il s'agit de doser le vanadium dans un acier, on attaque 5s de métal en perçures
par 6o<^""'' d'acide azotique de densité 1,20 ajouté par petites portions. On complÚte
l'attaque à douce température, puis on évapore au bain de sable en chaulTant fortement
Ă la fin, de maniĂšre Ă transformer tous les azotates en o\vdes ; on redissout ceux-ci par
oo'^"' d'acide chlorhydrique pur et concentré. La liqueur de chlorures obtenue est
extraite par l'éther au moyen de l'appareil employé par M. Carnot pour l'application
de la méthode de Rothe. La presque totalité du fer est retenue par l'éther, la liqueur
aqueuse renferme tout le vanadium et les autres métaux : manganÚse, nickel, cuivre,
chrome, etc., et, en outre, une petite quantité de fer. On la recueille et l'on chasse
l'élher qu'elle lient en dissolution en la maintenant à douce température quelque temps,
puis on la concentre à faible volume. Le résidu est additionné de 5o'="'' d'acide chlorhy-
driquc pur et concentré et évaporé à nouveau. Cette opération est destinée à opérer
la transformation totale de VOCl^ en VOCIS condition essentielle de l'exactitude du
dosage; pour Úlre assuré de ce résultat, l'ébullition en présence d'un grand excÚs
d'acide chlorhydrique est répétée trois fols. Au résidu de la derniÚre évaporation on
ajoute y""' d'acide sulfurique pur et concentré et l'on chaqlTe jusqu'à apparition de
fumĂ©es blanches. On laisse refroidir, on reprend par a5o'">' Ă 3ooâą' d'eau chaude; on
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 5']X
obtient ainsi une liqueur plus ou moins fortement colorée en bleu suivant la quantité
de vanadium présente et tenant de la silice en suspension. Si celle-ci est eu proportion
gĂȘnante, on la sĂ©pare par fillralion.
>) La liqueur est alors titrée par le jierinanf^anate; en opérant à 60" environ, le
jioint final de l'oxydation est trĂšs net et la coloration rose persiste longtemps. Le titre
de la solution de permanganate ( environ is de sel crislallisé par litre) est déterminé au
moyen d'une liqueur ßle vanadale de soude préparée en partant d'un poids connu
d'anhydride vanadique pur. La rĂ©duction du vanadale peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e soit au moyen
de 1 acide chlorhydrique comme il a été décrit plus haut, soit au mo3en de l'acide
sulfureux.
» La mĂȘme mĂ©thode est applicable aux ferrovanadiums; si la proportion de mĂ©tal
rare dépasse 20 pour 100, on peut encore l'abiéger en se dispensant d'éliminer au
prĂ©alable le fer. Dans ce cas, la liqueur ayant servi au dosage du vanadium peut ĂȘtre
à nouveau réduite par l'hydrogÚne sulfuré puis retitrée par le permanganate; on
obtient un chiffre correspondant aux quantités présentes de vanadium et de fer et il
est facile d'en conclure la proportion de fer dans le métal.
)i Dans le cas du cuprovanadium, on attaque le métal par l'acide azotique et l'on dose
éleclrolytßquement le cuivre. La liqueur résiduelle est évaporée à sec, de façon à obtenir
le vanadium et le fer sous forme d'oxydes, que l'on traite comme il a été dit plus haut,
mais sans séparer le fer dont la proportion est généralement trÚs faible.
» Si l'alliage ou le minerai examiné contenait du clirome, celui-ci serait compté
comme vanadium en opérant comme il a été décrit. Le dosage volumétrique successif
du vanadium et du chrome coexistant dans une solution fera l'objet d'une Note
ultérieure. «
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les Ă©thers nitri/jues (les acides-alcools. Note
de M. H. DuvAL, présentée par M. H. Moissan.
« Jusqu'ici les éthers nitriques des acides-alcools ont été peu étudiés.
Reinsch en 18^9, Dessaignes en iBSa, Demole en 1877, puis Kekulé
en i883, étudiÚrent l'acide nitrotarlrique. En 1870, Henry en préparait
l'élher diéthylique, puis trois ans plus lard le nitrate d'acide lactique et
soL ether élhyliqiie, le nitroglycolale d'éthyle, le nitromalate diéthy-
lique et le dinilroglycérate d'éthyle impur. Il indiquait aussi que le nilro-
tartrale d'éthyle se transformait spontanément en iiilrotartronate, 'fait qui
ne semble pas avoir élé vérifié dans la suite. Il ne pouvait isoler les acides
nitromalique et nitrocitrique, mais signalait aussi l'action de l'acide nitrique
sur les alcools tertiaires. En j 875, Chatn))ion et Pellet décrivaient l'acide
nitrocitrique. Tout récemtnent MM. Frauklaud, HeathcoLe et Hartle d'une
part, et M. Walden d'autre part, ont préparé et étudié les éthers nitrotar-
Iriques et nitromaliques. Henry observa en cuire, en t88o, que l'acide
572 ACADĂMIE DES SCIENCES.
nitrolaclique se décompose avec le temps ou plus rapidement si 1 on
chaufTe d'aprÚs la réaction
CtP -CHO AzO^' - CO-li = HCAz + COHl - COHl + H-O.
» Je me propose de poursuivre l'éiudede ces composés avec les diffé-
rentes classes d'alcools, de préparer les nilrates des acides-alcools et de
leurs élhers appartenant à la série grasse, possédant ou non des substitu-
tions d'halogÚne; d'observer leur mode de décomposition suivant les posi-
tions relatives des fondions, et enfin d'examiner la transformation des
Ă©lhers nitrotarlriques en Ă©lhers nilrotartroniques.
» Nitrate d'acide glycolique. â On dissout 208 d'acide glycolique biea pur et
bien blanc, pulvérisé rapidement dans 3oS d'acide azotique de i,45de densité, on
ajoute ensuite en refroidissant 256 d'acide sulfurique concentré, on laisse reposer et
l'on verse le tout sur looB de glace pilée. On extrait ensuite à l'étlier en ayant soin
que le liquide se maintienne vers 0°, car l'on sait que l'éther réagit énergiquement
sur l'acide azotique pour fournir principalement de l'acide acétique. La solution
éthérée est ensuite lavée à l'eau jusqu'à complÚte élimination de l'acide sulfurique,
puis évaporée ; le produit séché sur du sulfate de soude est repris par l'éther anhydre,
filtrĂ©, enfin mis sur le vide sulfurique oĂč il cristallise dans les 48 heures.
» Purification. â On traite une dizaine de grammes de la masse par lĂŽ'^"'' Ă 20""'
d'un mélange de benzÚne avec 10 pour 100 de ligroïne, anhydres, on chaude trÚs dou-
cement au bain-marie vers 4o°; lorsque tout est dissous, on refroidit la solution, qui
se trouble et qu'on laisse reposer. Enfin on décante la couche supérieure, puis on
amorce la solution, qu'on abandonne Ă elle-mĂȘme 24 Ă 36 heures. On obtient dans
ces conditions de beaux cristaux transparents. Mais, en mĂȘme temps que les cris-
taux, se dépose dans le fond du tube une huile qu'il va falloir éliminer. Pour
cela, on agite les cristaux avec l'eau mÚre que l'on décante ensuite rapidement et
laisse reposer; à la troisiÚme ou quatriÚme opération semblable, l'eau mÚre reste par-
faitement limpide, et, dans ces conditions, le produit obtenu est pur.
» Analyse : Trouvé : C, 19,78 ; H, 2 ,62 ; Az, 1 1 ,83.
» ThĂ©orie pour CII'O AzO"-â COn^ : C, 19,85; II, 2,48; Az, 11,57.
» Beaux prismes incolores, trÚs déliquescents, trÚs solubles dans l'eau, l'alcool,
l'acide acétique, le benzÚne et surtout l'éther, insoluble dans la ligroïne. Point de
fusion 54°, 5.
» Nitrate d'acide nudique. â Ce composĂ© se prĂ©pare Ă peu de chose prĂšs comme
l'acide nitroglycolique, mais avec une facilité beaucoup plus grande.
» On dissout 208 d'acide malique dans 20s d'acide azotique de 1 ,45 de densité, on
ajoute 208 d'acide sulfurique concentré, on jette le tout sur loo^ de glace, on extrait
Ă l'Ă©ther qu'on lave Ă complĂšte Ă©limination d'acide sulfurique, on Ă©vapore la majeure
partie de l'Ă©ther au bain-marie et l'on fait cristalliser dans le vide. Pour purifier le
produit et l'obtenir tout Ă fait blanc, on le dissout Ă l'Ă©bullition dans le moins possible
d'un mélange de 80 pour 100 de benzÚne pour 20 ])0ur 100 d'élher, anhydres. AprÚs
SĂANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 573
refroidissement, on essore et l'on fait cristalliser par dissolution dans une trĂšs petite
quantité d'eau et évaporation totale de la solution.
» Analyse. â TrouvĂ© : C, 26,89; H, 2,86; Ăz, 8,i3.
» ThĂ©orie pour C0^II â CH0Az02âCir--C0-H : C, 26,81; II, 3,78; Az, 7,82.
» Substance blanche non déliquescente, cristallisant aisément en aiguilles réunies
en étoiles. Fond à ii5° en se décomposant, soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, l'acide
acétique, insoluble dans le benzÚne et la ligroïne.
» Dinitrate d'acide glycĂ rique. â Pour obtenir le dinitrale d'acide glycĂ©rique, il
suffit de suivre le procédé précédemment décrit en opérant de la façon suivante : on
fait tomber goutte à goutte et en agitant los d'acide glycérique dans un mélange bien
refroidi de i5s d'acide sulfurique et d'un poids Ă©gal d'acide azotique fumant. La
température tend à s'élever pendant l'éthérificalion, mais il faut la maintenir constam-
ment infĂ©rieure Ă â 5°, de prĂ©fĂ©rence au voisinage de â 12°. Pendant cette opĂ©ration,
le dinitrate d'acide glycérique précipite. On verse le tout sur la glace et l'on recueille
le précipité sur colon de verre.
» Purification. â Le prĂ©cipitĂ© est repris sur le filtre par l'Ă©ther, la solution lavĂ©e
trois ou quatre fois à l'eau distillée est ensuite évaporée. Le produit est dissous à plu-
sieurs reprises successives dans une trÚs petite quantité d'eau chaude, puis on laisse
reposer. AprĂšs complet refroidissement, on essore Ă fond. On reprend ensuite par trĂšs
peu d'éther qu'on lave avec quelques centimÚtres cubes d'eau, on décante exactement,
puis on Ă©vapore et l'on sĂšche rapidement dans le vide. On fait enfin cristalliser par
dissolution dans une petite quantité d'éther qu'on additionne de 2^"' de ligroïne, an-
hydres, puis laissant la solution s'Ă©vaporer. Le produit cristallise Ă©galement bien par
refroidissement d'une solution de benzĂšne.
» Analyse. â âą TrouvĂ© : G, 18,48; H, 2,09; Az, i4)46.
» ThĂ©orie pour GIPOAzO^ â ClIOAzO^âGOMI : C, 18, 36; H, 2,o4;Az, 14,28.
» Solide Jjlanc cristallisant aisément, soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, peu soluble
dans le benzÚne, insoluble dans la ligroïne, le chloroforme, le tétrachlorure de car-
bone. Se décompose vers 1 17" lorsqu'il y est maintenu quelques instants. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Fixation anormale du trioxyinĂ©thylĂȘne sur certains
dérivés organomagnésieiis aromatiques. Noie de MM. M. Tiffexeau et
1\. Dela\ge, piésentée par M. Haller.
« Une courte Note de M. V. Grignard sur l'alcool phényléthyliqtie pri-
maire, parue dans le dernier Bulletin de la Société chimique, 3* série, t. XXIX,
p. 953, nous engage Ă coiumuniquer des rĂ©sultats que nous avons dĂ©jĂ
obtenus depuis quelque temps, mais que nous n'avions pas publiés, parce
qu'ils sont le point de départ d'un travail d'ensemble non encore achevé.
» Nous avons, comme M. Grignard, fait réagir le IrioxyméthylÚne sur le
chlorure de benzyle magnésium et obtenu, comme lui, un alcool cristallisé
possĂ©dant les mĂȘmes constantes.
c. R., igoS, 2* Semestre. (ĂŻ. CXXXVII, N" 15.) 76
574 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Si la réaction se passait normalement, c'est-à -dire dans le sens déjà indiqué anté-
rieurement par MM. Grignard et Tissier {Comptes rendus, t. GXXXIV, p. 107), on
devrait obtenir l'alcool pliényléthvlique d'aprÚs l'équation
2C'^1P â CH^MgCl + 2 HCHO -+- H^O =: aC'tPâ Cli^â GH'-OH -1- MgO + MgCl=.
Or l'alcool cristallisé que l'on obtient ainsi n'est autre que l'alcool orthotoluylique
,ClPOH(i)
\G1P(2)
déjà décrit par divers auteurs (Krober, D, cli. G., t. XXIII, p. 1028; CoLSON, An-
nales de Chimie el de l'hysique, 6' série, t. VI, p. 1 1 5 ; Hutchinson, D. ch. G., t. XXIV,
p. 174).
» Get alcool cristallise dans la ligroïne en aiguilles fusibles à 35°, alors (jue l'alcool
phĂ©nylĂ©llijlique pur ne cristallise pas Ă â 20", mĂȘme en l'amorçant avec le produit
fusible à 35°.
» Notre alcool orthotoluylique bout Ă iijy-iao" sous i4"""-i5âąâą et Ă 219° Ă la
pression ordinaire, et présente ainsi un point d'ébullilion trÚs voisin de celui de l'alcool
phénylétliylique. Mais, tandis que le permanganate oxyde ce dernier en donnant de
l'acide benzoĂŻque, il fournil avec notre alcuol de l'acide orthotoluylique fusible
à 102°.
» Les phénylurétlianes des deux alcools ont des points de fusion trÚs voisins, celle
de l'alcool orthotoluylique fond à 79°, celle de l'alcool phényléthylique fond à 80"; le
mélange des deux phénylurétlianes fond dÚs 70". L'alcool obtenu est donc bien l'alcool
orthotoluylique et tout s'est passé dans cette réaction comme si le dérivé magnésien
initial Ă©tait, non pas C»H'^â GH-MgCl, mais
^ \MgCl(2)
correspondant au toluÚne orlhochloré; cependant c'est bien la premiÚre formule qui
convient au déri\é magnésien initial, puisque, en soumettant une partie de ce dérivé
à l'action de CO^, nous avons obtenu avec un rendement de 60 pour 100 l'acide phé-
nylacétique correspondant
C^H^- CH^MgCl -i- GO^-t- H»0 = G'IPâ Cir-â GO'^H + MgGI(OH).
» Il laut donc interprĂ©ter cette curieuse rĂ©action de la mĂȘme façon que les rĂ©actions
classiques de formation d'alcools primaires aromatiques par fixation directe de MGHO
sur les arylhydroxylamines, les phénols sodés, etc. et admettre que le groupement
GH-MgGI intervient non pas directement comme dans les autres réactions au magné-
sium, mais indirectement et de la mĂȘme maniĂšre que les groupements AzlIOlI, ONa
dans les cas que nous venons de citer.
» Il faut donc écrire la réaction
G'lP-GIPMgGl + HGllU = Gqi<^JJ;^/^^,(.) - Gqp(^][:^**S^' (2).
» Nous avons o]jser\é ()uc le composé final ne lixe pas GU-, mais que iraulre part
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igo3. 5^5
il donne un éllicr acétique par action directe de l'anhydride acétique, ce qui exclut la
formule (i) et justifie la formule (2).
» Nous avons vérifié que cette réaction anormale est particuliÚre au trioxyraé-
thylÚne et qu'elle n'a plus Jieu avec les autres aldéhydes et cétones; c'est ainsi que
le chlorure de benzylmagnésium donne avec la paraldéliyde le méthylbenzylcarbinol
C'H^GFPâ CHOH â CH' et avec l'acĂ©tone le dimĂ©lhylbenzylcarbinol
C«H5â CH^â GHOH - (CH')^
» Nous nous proposons de poursuivre l'étude de celte réaction sur les
divers homologues du chlorure de benzvle. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Actions des composes organomagnĂ©siens mixtes
sur les amides. Nouvelle méthode de préparation de cétones. Note
de M. Constantin Béis, présentée par M. A. Haller.
« Lorsque l'on étudie l'action des amides sur les composés organoma-
gnésiens mixtes de M. Grignard (') on peut constater qu'elles réagissent
ou bien par leur groupement â NH^ ou bien Ă la fois par celui-ci et par
le groupement â CO â .
» Je reviens ici sur cette seconde réaction, qui m'a conduit à une
nouvelle méthode de préparation de cétones.
» Quand on met en contact une amide (i '""'), avec un excÚs de composé organo-
magnĂ©sien mixte (plus de 2âą"') et que l'on cliaiilTo pendant quelques heures au bain-
marie, il se forme des corps qui, pai- l'action ultérieure de l'eau, produisent principa-
lement des cétones. Cette méthode ( qui ne s'applique pas à la formiamide) donne
des rendements f[ui semblent varier de ao pour 100 Ă 5o pour 100 et qui paraissent
ĂȘtre d'autant meilleurs que l'amide employĂ©e est plus riche eu carbone.
» On peut expliquer la série des réactions par les équations suivantes, dans les-
quelles R et R' sont des radicaux alcooliques et X un halogĂšne :
(V) R--C0NH^-H2Mg<' =:R-C-NHMgX-hR'-H,
^âą^ \R'
^/OMgX /OH
(B') R _ C-NHMgX 4- 2H^0 = R- C-.N H»+- MgX'+ Mg(OH)S
\R' \K'
/OH
(r) R_Câ NH2=R-C0-R'-(-NH'.
\R'
( ' ) Annales de Chimie el de Physique, ~'' série, t. XXIV , 190 1 .
576 ACADĂMIE DES SCIENCES.
B Les expériences que j'ai faites à ce sujet et les résultats obtenus sont les suivants :
» 1. L'acĂ©tamide ( CU' â CONH^) avec rĂ©thyl-broinurede magnĂ©sium ainsi qu'avec
l'étlivl-ioduie de magnésium (Mg<^p' " elMgC^, j a donné la métlivlélliylcé-
tone (CH^â CO â CMI^).
» 2. La propionamide (C'-IP- GOMP) avec l'éthylbromure de magnésium a
donnĂ© la diĂ©thvlcĂ©tone (G- II"' â CO â C-H^).
). 3. La butyramide ( CMl' â CO NIP ) avec le mĂ©lliyliodure de magnĂ©sium
(Mg(^^^'^ a donnĂ© la propylmĂ©thylcĂ©lone (CMPâ CO â CIP). J'en ai prĂ©parĂ© la
semicarbazone.
/ CH' \
» 4. L'isovaléramide ( 1 ) avecl'étliylbromure de magné-
\Cli^ - CH - CH^ - CONHV
sium a donnĂ© l'isobutylĂ©thylcĂ©tone ( ntis _ fyi_ru-2 _ QO â C-H» ) ^^^ ^' prĂ©parĂ©
la semicarbazone.
» 5. La benzamide (CMl^â CONH^) avec le mĂ©thyliodure de magnĂ©sium a donnĂ©
l'acĂ©tophĂ©none (CH'â CO â CH'). J'en ai prĂ©parĂ© la pliĂ©nylhydrazone.
» 6. La benzamide avec l'éthylbromure de magnésium a donné la phényléthyl-
cĂ©tone (C^Hi^â CO â C-H^). J'en ai prĂ©parĂ© la semicarbazone.
)) Remarque. â L'acĂ©tamide ne donne que de faibles rendements avec les composĂ©s
organomagnésiens que j'ai employés. Quant à la forniianiide, elle ne réagit pas de la
mĂȘme façon que les autres amides.
» Je poLirsuis des études analogues sur les diamides et les imides simples
ou subsUtuées. »
ZOOLOGIE. â Sur les mouvements oscillatoires des Convoluta roscoffensis.
Note de M. Geokges Boiix, présentée par M. Edmond Perrier.
« Ces mouvements ont clé observés journellement du 23 juillet au
3o septembre, it Saint-Vaast-la-Hougiie, puis Ă Saint-Jacut-de-la-Mer.
M Les Co/H'o/w/a, ïurbellarics parasités par des Algues vertes, vivent sur
le rivage. A chaque marée la mer vient les recouvrir pendant une durée de
2 heures etdemie (morte eau) à Sheures (grandes marées) ; elles se meuveni;
â Aor^ dans le sable Ă diverses profondeurs; quand la mer se retire, elles
viennent formera la surface du sable des taches d'un vert intense, dont la
situation, les dimensions, les contours changent incessamment. )
» Les mouvements de ces animaux ont pour résultat d'éviter deux
dangers : l'entrainement par les vagues (immersion), la dessiccation
(Ă©mersion).
SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 577
» I. Mou<.'ements provoquĂ©s par le choc des vagues. â Les Convoluta fuient
vers la profondeur en suivant la verticale, pour remonter dĂšs que le choc cesse par
suite du retrait de la mer.
» Pendant l'émersion, un ébranlement quelconque entraßne immédiatement la des-
cente verticale. Si l'on secoue un tube de verre renfermant du sable humide et des
Convoluta, celles-ci descendent, pour remonter dĂšs que l'on cesse de secouer : elles
forment un anneau vert dont on peut suivre aisément les oscillations. Il y a des diflé-
rences considérables de la sensibilité au choc suivant les heures de la marée.
» Cela tient à ce que, en dehors des oscillations provoquées, il y a des oscillations deve-
nues spontanées qui correspondent rigoureusement à celles de la marée. Si l'on place
le tube mentionné dans un lieu tranquille, l'anneau vert monte et descend alternative-
ment, occupant la position la plus élevée au moment de la basse mer, la position la
plus basse au moment de la haute mer. Le synchronisme a pu persister en aquarium
pendant i4 marées consécutives. Aucune influence extérieure {éclairenient, oxygé-
nation, humidité) n'a pu altérer le rythme acquis : les oscillations ont lieu aussi
bien la nuit que le jour; on peut renverser les conditions naturelles (par exemple
émersion au lieu d'immersion), le phénomÚne n'est pas modifié.
» Ces oscillations ont lieu à l'intérieur du sable, mais dÚs qu'elles ont amené l'animal
Ă la surface elles se poursuivent le long des pentes sableuses. Dans une cuvette, les
Convoluta, qui apparaissent au-dessus du sable Ă l'heure oĂč la mer se retire (un peu
aprĂšs en morte eau), envahissent progressivement les parois obliques jusqu'Ă l'heure
de la basse mer, pour ajjrĂšs les abandonner de mĂȘme. 11 y a lĂ un dispositif qui per-
mettrait de sui\re à Paris les oscillations de la marée en n'importe quel point du
littoral.
» II. Mouvements provoquĂ©s par la dessiccation. â Les oscillations, le long des
pentes sableuses, s'observent trĂšs bien sur les plages : aprĂšs le retrait de la mer, les
Convoluta tendent à gagner les altitudes les plus élevées, à s'avancer vers le rivage,
Ă envahir les saillies. Plus tard, c'est l'inverse : elles descendent les pentes, vers la
mer et les dĂ©pressions humides. Mais tous ces dĂ©placements peuvent ĂȘtre influencĂ©s
par la dessiccation du sable.
« Or, la dessiccation est fonction de l'intensité de l'éclairement. Si celui-ci devient
plus intense, les régions les plus élevées se dessÚchent, et les Convoluta. ont tendance
à descendre les pentes pour gagner les régions plus humides. Au début de l'émersion,
l'ascension normale de ces animaux devient plus pénible ; vers la fin, la descente
normale est facilitée. Les Convoluta qui descendent les pentes sableuses ensoleillées
s'arrĂȘtent dĂšs qu'elles ont franchi la limite d'une ombre. De mĂȘme le mouvement
cesse si, pendant la descente, l'Ă©clairement diminue brusquement. L'ombre et la lumiĂšre
sont en quelque sorte des signaux avertisseurs : les Convoluta y obéissent fatale-
ment. Les mĂȘmes rĂ©actions se produisent encore quand on supprime artificiellement
le danger de la dessiccation par une immersion continue : si les animaux sont placés
dans un vase rempli d'eau, on les voit s'arrĂȘter en bordure de toutes les ombres,
et dessiner des lignes vertes,
» Il ne s'agit pas de phototropisme. Il n'y a en réalité aucune recherche de l'ombre
ou de la lumiĂšre. Aucun recul n'a lieu Ă la limite de l'ombre et de la lumiĂšre.
57B ACADĂMIE DES SCIENCES.
Toutefois il n'en est pas de mĂȘme lors de la sortie du sable, (|ui est retardĂ©e par
l'Ă©clairement.
» En résumé, les Com'oluta, clans les aquariums aussi bien que dans la
nature, montent et descendent à l'intérieur du sable et le long des pentes
sableuses. Ces mouvements sont oscillatoires. A de grandes oscillations
spontanées, synchrones de celles de la marée, se superposent de petites
oscillations provoquĂ©es par la dessiccation du sable, ou mĂȘme simplement
par les variations de l'éclairement. Ces diverses oscillations ont été
confondues par Gamble et Reeble, dans un MĂ©moire qui vient de paraĂźtre
et que je ne pouvais connaßtre. Si les faits sont incomplÚtement observés,
leur interprétation est inadmissible. Un effet tonique de la lumiÚre ne peut
produire les grandes oscillations qui s'observent la nuit avec plus de netteté
encore que le jour : elles sont en quelque sorte la conséquence du souvenir
du choc des vagues. D'autres animaux littoraux présentent cette curieuse
périodicité : telle VHedisle diversicolor, Annélide qui, en aquarium, sort
du sable Ă l'heure oĂč le flot montant vient recouvrir l'habitat d'origine. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur l' appareil vĂ©gĂ©latif de la rouille, jaune des
Céréales. Note de M. Jakob Eriksso.v, présentée par M. Gaston Bonnier,
K Dans plusieurs travaux précédents ( ' ) j'ai émis l'opinion que l'origine
et la propagation de la rouille des Céréales ne proviennent pas toujours
de contamination extérieure (spores). Je me suis alors ajipuyé d'abord sur
des observations faites dans les champs de Céréales et ensuite sur des cul-
tures pures, exécutées en caisses spéciales et à l'abri des germes extérieurs.
N'ayant pu dĂ©couvrir de mycĂ©lium hivernant dans la plante elle-mĂȘme, j'ai
été amené à supposer qu'il existait un germe interne de la maladie, sous
forme de plasma de champignon intimement mélangé au protoplasma de la
plante nourriciÚre. J'ai donné le nom de mycoplasma à cet ensemble. A un
(') J. ICriksson, Vie lalenle et plasmatique de certaines Urédmées {Comptes
rendus, 1897, i*"' mars, p. 157). â Principaux rĂ©sultats des recherches sur la
rouille des CĂ©rĂ©ales {Revue gĂ©nĂ©rale de Botanique, t. X, 1898, p. 33). â Der
heulige Stand der Petreiderostf rage {lier. d. deutsch. Bot. Ces., Ileft III, p. i83,
Berlin, 1897). â Sur l'origine et la propagation de la rouille des CĂ©rĂ©ales par la
semence {Ann. d. Se. nat. Bot., 8° série, t. XIV et XV, Paris, 1901-1902).
SĂANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 379
certain moment, et sous l'action des agents extĂ©rieurs, les deux ĂȘtres inti-
mement mĂȘlĂ©s doivent se sĂ©parer, et j'avais cru devoir considĂ©rer certains
'i corpuscules spéciaux », observés en continuité immédiate avec les fda-
ments des premiĂšres taches cVUredo, comme Ă©tant la forme primordiale
sous laquelle le plasma du champignon s'individualise. Plusieurs auteurs
ont Ă©mis des doutes sur la justesse de cette hypothĂšse et, tout en rejetant
mon explication de l'origine du mycélium par ces corpuscules spéciaux,
qu'on a à tort identifiés au mycoplasm;i, on a de plus nié l'existence du
mycoplasma lui-mĂȘme. En outre, le dĂ©veloppement d'une pustule d'Uredo
secondaire, obtenu par inoculation à 'Uredo, a été présenté comme consti-
tuant une objection Ă l'hypothĂšse du mycoplasma (').
» Pendant les deux derniÚres saisons, avec la collaboration de M. Georg
Fischler, maßtre de conférences à l'Université de lieidelberg, j'ai fait de
nouvelles recherches sur cette question. Nous avons appliqué les méthodes
modernes de fixation, d'inclusion et de coloration (procédés de Flemming
ou de Haidenhain). Ces recherches ont mis en Ă©vidence que mon expli-
cation des corpuscules spéciaux, comme étant les premiers germes mycélieiis,
n'est pas juste, car ces corpuscules appartiennent à une phase de dévelop-
pement plus avancĂ©e, c'est-Ă -dire au stade oĂč se forment les suçoirs.
» On peut résumer de la maniÚre suivante les principales phases du
développement de la rouille du Blé.
» I" Mycoplasma. â I^renons comme exemple le BlĂ© de Norsford, variĂ©tĂ© trĂšs
attaquĂ©e par la rouille jaune. DĂšs l'arriĂšre-saison, et encore Ă l'Ă©poque oĂč apparaissent
les taches de la rouille, on trouve un contenu granuleux et vacuolaire dans certaines
des cellules des feuilles. Le noyau et les grains de cidoropliylle de ces cellules Ă con-
tenu granuleux ont cependant conservé leur aspect normal. Ce contenu granuleux
n'est autre que ce que j'avais appelé mycoplasma sans avoir pu déceler son existence
rĂ©elle : c'est une symbiose intime entre le proloplasma de l'IiĂčlc et celui du Cham-
pignon. En eflfet, dans la fixation et la coloration au Flemming, le Mycoplasma prend
une nuance violette.
» Pendant la période hivernale le Blé ne contient que cette forme du parasite, sans
aucune trace de mycélium.
» 2° ProtumycĂ©lĂ im. â A l'Ă©poque oĂč apparaissent les premiĂšres taches de la
(') H. Marsuall Ward, On Ihe Idslolo^y of Uredo dispersa Erikss., and Ihe
« mycoplasin » /lypolhesis {l'Iiil. Tians. of ihe Roy. Soc. of Loiidon. ser. H,
Vol. CXCVl, p 39-46, l.ondon, iyo3; read mardi la, igoS). â Jakob Fhiksson,
The researches of Prof essor H. Marshall Wanl on the brown rust on Ihe brows
and the mycoplasm hypothĂšses {K. Svenska Vet.-Acad., Arkiv for Botanik, Bd. I,
p. 189-146, Stoclvholtn, njoj; read inay j3, 1900).
58o ACADĂMIE DES SCIENCES.
rouille jaune, et, en SuÚde, c'est en général an mois de juin, on trouve une masse
plasmique qui établit des communications entre des rangées de taches à 'Uredd: tantÎt
cette niasse plasmique rampe comme des filaments enlre les cellules de l'hĂŽte; tantĂŽt
elle occupe complÚtement les méats intercellulaires.
» Dans cette seconde phase, qui pourrait ĂȘtre appelĂ©e phase du protomycĂ©liam,
on ne trouve pas encore de cloisons transversales, dans les filaments mycéliens. Tout
d'abord on n'observe pas, dans la masse plasmique, de noyaux, distincts, mais seu-
lement certains granules agrandis et se colorant d'une façon plus intense. Plus tard,
on remarque de gros nucléoles bien nets, assez nombreux, qui, dans les colorations
au Flemming, prennent le rouge et s'entourent d'une auréole claire. Dans les cellules
de la feuille qui touchent à ce protomycélium, on trouve une hypertrophie maladive
du noyau, lequel finit par occuper une partie relativement considérable de la cellule.
Il est à supposer que ce phénomÚne est dû à une sécrétion du filament mycélien
voisin. C'est dans cette phase que les suçoirs commencent à apparaßtre.
» D'aprÚs les investigations qui précÚdent, on doit admettre forcément que le proto-
mycélium intercellulaire dérive du mj'coplasma intracellulaire, bien que certains
détails dans la transition entre les deux formes ne soient pas encore suffisamment
décrits.
» 3° MycĂ©lium et psendoparenchyme. â Dans celte troisiĂšme phase, qui corres-
pond à la forme mycélienne parfaite, les nucléoles du prolomycélium disparaissent,
des cloisons se forment, et, aprÚs une division répétée, il s'organise un pseudopareu-
chvrae. Les cellules de la feuille de Blé, enfermées dans le pseudoparenchyme, sont
peu à peu détruites. Tout d'abord, les grains de chlorophylle se désagrÚgent et se
réunissent pour constituer ensuite une masse compacte au milieu de la cellule. Enfin
les cellules attaquées de la feuille de Blé se contractent et forment des corps irréguliers,
présentant quelquefois l'aspect d'étoiles, et se colorant en rouge par le Flemming.
» 4° HymĂ©nium. â Enfin, quatriĂšme phase, le pseudoparenchyme donne nais-
sance, comme on sait, à un hyménium sporifÚre. »
BOTANIQUE. â NĂ©cessUĂ© d'une symbiose microbienne pour obtenir la
culture des MyxomycÚtes. Note de M. Pixoy, présentée par M. Gaston
Bonnier.
(( Dans une premiÚre série de recherclies ('), m'étant adressé aux
MyxotnvcÚtes endosporés, j'ai montré que, si l'on ensemence, en prenant
toutes les précanlions nécessaires, des spores pures soit de Chondrioderma
difforme, soit de Didymium tffusum, niÚme sur une macération de bois
gélosée, on n'obtient aucun développement. Si, au contraire, on ajoute des
lßactéries, on obtient successivement la germination de la spore, la forma-
(') BM. de la Soc. inycol. de France (t. XVIII, 3« fasc.)
SĂANCE DU 12 OCTORRF. igoS. 58l
lion des myxamibes, fin plasmode et de l'appareil sporifĂšre. L'une de ces
bactéries (le Bacillus lutetis do Fliigge), s'est montrée la plus favorable.
» Dans une deuxiÚme série de recherches, j'ai pris comme sujet d'études
une Acrasiée, \f DictyostpHiim mucoroides , et mes premiers résultats ont été
communiqués à la Société de mvcologie, à la séance du 7 juin U)n3 (').
» Depuis, M. Vuillemin a présenté à l'Académie des Sciences (séance
du 10 août 1903), une Note sur une Acrasiée bactériophage qui est le
Diclyostehum mucoroirles .
» Poursuivant l'étude que j'avais entreprise, j'ai adopté une technique ofirant pour
les résultats obtenus une sécurité que l'on ne trouve pas dans les expériences anté-
rieures. Ayant obtenu des cultures pures (-) du Dictyosteliiim miicoroides avec une
variété du Bacillus JluorefTcens liquefaciens de Fliigge, ne se développant pas à la
température de S;", je les ai chauflTées à la température de 5o° pendant i heure. Dans
ces conditions la bactérie est tuée, ce dont on s'assure d'ailleurs par un ensemencement
en bouillon ordinaire, et l'on a ainsi des spores rigoureusement pures.
» Ces spores ensemencées seules ne germent jamais.
» Elles ne germent qu'Ă partir du moment oĂč on leur adjoint une espĂšce bactĂ©-
rienne convenable. Cette méthode permet d'établir ainsi, d'une façon rigoureuse, qu'un
grand nombre de bactéries peuvent permettre d'obtenir le développement du Dictvo-
steliiim mucoroidesan dehors de la variété du B . fluorescent liquefaciens de Fliigge;
tels sont tous les bacilles fluorescents, le Microbacillus prodigiosus, le Bacillus coli
comnuinis. etc. Le développement est plus ou moins abondant, suivant l'espÚce de
bactérie mise en svmbiose.
» On peut remarquer que le DictyosleHum mucoroides doit la teinte jaunùtre
feuille morte qu'il prend en vieillissant aux bacilles fluorescents. C'est, enefl'et le oi"-
ment de ces bactéries qui colore le mucus entourant les spores.
» D'autre part, avec le microbacillus prodigiosus, on obtient des tĂȘtes
sporifÚres d'un blanc laiteux mais trÚs légÚrement rosé. Il est certain qu'il
n'est pas indifférent, pour la morphologie de l'Acrasiée, que le MvxomycÚte
soit associé avec telle ou telle bactérie.
» Certaines espÚces d'Acrasiées, décrites comme distinctes à cause de
leur couleur, devront sans doute ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme appartenant Ă
une mĂȘme espĂšce associĂ©e Ă des bactĂ©ries chromogĂšnes diffĂ©rentes. »
(') Bull, de la Soc. mycol. de France (t. XIX, 3" fasc.)
('^) Nos cultures sont faites sur carottes stérilisées. Les carottes ont été préalable-
ment mises à tremper dans de l'eau ammoniacale, puis lavées à grande eau.
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 15.)
582 ACADĂMIE DES SCIENCES.
MINĂRALOGIE. â Sur une nouvelle espĂšce minĂ©rale.
Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel Lévy.
(( .T'ai donné l'an dernier (') une description préliminaire d'un nouveau
minéral, que j'ai désigné sous le nom de grandidiérile, et dont j'avais
trouvé un fragment parmi quelques roches rapportées du sud de Mada-
gascar par M. Alluaud. Depuis lors, grĂące aux recherches de M. le com-
mandant Blondlat, le gisement de la substance a pu ĂȘtre retrouvĂ© et je suis
Ă mĂȘme d'en donner l'Ă©tude complĂšte.
» La grandidiérile est un élément d'une pegmatite des falaises d'Andra-
homana, prĂšs de Fort-Dauphin, Ă l'eKlrĂȘme sud de Madagascar. Elle y est
accompagnée par du quarlz, de l'orthose et du grenat almandin. Elle forme
de grands cristaux, atteignant S*^" de longueur et ne présentant pas d'autres
formes géométriques que deux plans de clivage rectangulaires, inégale-
ment faciles, faisant partie de la zone d'allongement. Ces cristaux englobent
pĆcilitiquement tous les autres Ă©lĂ©ments de la roche.
)> La couleur de la grandidiérile est le vert bleuùtre. Son éclat est vitreux, un peu
nacré sur le clivage le plus facile /i'(ioo). Le minéral est orthorhombique. En lumiÚre
polarisée parallÚle, l'extinction se fait en effet parallÚlement à l'axe vertical dans la
zone comprenant les deux clivages et parallĂšlement Ă la trace de ceux-ci dans la sec-
tion/)(ooi) perpendiculaire Ă l'axe vertical; les trois axes de l'ellipsoĂŻde optique sont
respectivement perpendiculaires aux clivages A', g^ et k p.
» Le plan des axes optiques est parallÚle à /?; la bissectrice aigué est négative et per-
pendiculaire à /;'. Les indices ont été mesurés par la méthode de la réflexion totale
(réfractomélro Klein), à l'aide de plaques normales aux bissectrices.
/^ =1,6385 (Na),
Il iâ = 1 ,636o,
Il I, =1 1 ,6oi8,
d'oĂč
«â â «,, =0, 0867 et 2V = 30016'.
I) La mesure directe de l'Ă©cartemenl des axes m'a fourni :
2E=:49°3o' d'oĂč 2V = 29"4o'.
1) La dispersion p < c est trÚs forte [2E = 52°(Tli.)].
» Le caractÚre distinctif, qui a tout d'abord appelé mon attention sur ce minéral et
(') Bull. Soc. miner, de France, t. XXV, 1902, p. 8.5.
SĂANCE DU 12 OCTOBRE ipoS- 583
m'a raoïUré qu'il ne correspondait à aucune espÚce connue, réside dans les phéno-
mĂšnes d'absorption qu'il prĂ©sente. Le plĂ©ochro'ĂŻsme est, eu effet, extrĂȘmement intense
dans les teintes suivantes, avec Hp >â /^, > /!,â :
Plaques de o""", 3.
flaques de o"",02.
iig; = vert foncé.
vert bleuĂątre pĂąle
«â, z= incolore.
incolore.
iip = bleu vert foncé.
bleu vert.
» Au point de vue de son diagnostic, dans les lames minces de roches, il faut donc
retenir que la grandidiérite est incolore suivant la direction d'allongement et forte-
ment colorée transversalement à celle-ci,
» Il était à prévoir qu'un minéral possédant un semblable pléochro'ïsme devait pré-
senter le phĂ©nomĂšne des houppes. J'ai donc fait tailler des plaques perpendiculaires Ă
un axe optique; on constate dans celles-ci deux houppes bleues sur un fond blanc; le
phénomÚne est aussi net que pour l'épidote cl l'andalousite; à l'inverse de tous les
minéraux idiocjclophanes connus, la grandidiérite a un écartement des axes optiques
faible, aussi les houppes sont-elles déjà visibles dans les plaques perpendiculaires à la
bissectrice aiguë^ quand on les incline suffisamment.
» La densité est de 2,99. Le minéral est infusible au chalumeau, inattaquable par
les acides. L'analyse suivante a été faite par AL Pisani sur une substance que j'ai pu-
rifiée par des séparations répétées à l'aide de l'iodure de méthylÚne. Le bore, le lluor
et le titane y ont été recherchés sans succÚs :
SiO^ 20,90
APO' 52,80
Fe=03 6,60
FeO 4,86
MgO 9,65
CaO 2,10
Na'-0 2,22
K^O o,/lo
H-0 1 ,25 0,067
Rapports moléculaires.
0,348
o,5l8 1
o,o4i (
1 0,559
0,068 1
0,241
âą 0,347
o,o38 \
o,o35 1
o,oo4
. 0, 106
100,78
» Cette analyse conduit à la formule
7SiO% tI(Al,Fe)=0^7(Mg,Fe,Ca)0, 2(Na,K, H)=0.
La grandidiérite est donc l'nn des plus basiques des silicates connus; elle
vient prendre place au voisinaj^e de In snpliirine et de la staurotide pour
laquelle M. Friedl a proposé une formule analogue à celle que je donne
plus haut
iiSiO-, i2(Al,Fe)=0%6(Fe,Mg)0,2tPO.
584 ACADĂMIE DKS SCIENCES.
» Les propriĂ©tĂ©s optiques de ces deux minĂ©raux sont d'ailleurs tout Ă
fait différentes.
» Malgré la résistance aux agents chimiques de nos laboratoires, la
grandidiĂ©rile, de mĂȘme que les silicates du groupe auquel elle appartient,
se décompose assez facilement dans la nature; elle se transforme alors en
une substance verte, fibro-lamellaire, paraissant se rapprocher du kryplotile
qui épigénise la prismatine de Waldheim; elle existe en trop petite quantité
dans mes échantillons pour qu'il m'ait été possible de l'isoler et de l'étudier
plus complÚtement. »
GĂOLOGIE. â Sur le Turonien dWbou-Roach {Ăgyple). Noie
de M. 11. FouRTAu, présentée par M. Albert Gaudrv.
« Parmi les étages du Crétacique supérieur de l'Egypte, le Turonien est
celui qui est le plus diversement interprété par les différents savants qui
se sont occupés de cette partie de la géologie égyjjtienne. Cela tient sur-
tout à ce que les dépÎts de la mer Turonienne en Egypte ne sont pas tou-
jours trÚs faciles à séparer du Cénomanien supérieur et cela principalement
dans le dĂ©sert arabique et au Sinai; j'ajouterai mĂȘme que la localitĂ© type du
Turonien d'Egypte, le massif d'Abou-Roach, n'aj)as toujours été interprété
exactement.
Tout récemment encore MM. Edgar Dacqué (') et Beaduell (-) ont
attribué au Cénomanien les strates inférieures de ce massif que, dans une
Note à l'Académie (^), j'avais déjà formellement attribuées au Turonien.
Depuis cette Note, j'ai eu l'occasion de faire de nombreuses récoltes de fos-
siles à Abou-Roach, et je crois utile de signaler à l'Académie les caractÚres
du Turonien de cette contrée et ses rapports avec les autres contrées de
la réffion méditerranéenne.
» Nous pouvons diviser le Turonien fossilifÚre d'Abou-Roach en trois
zones bien distinctes, tout en laissant décote les grÚs et marnes sans fossiles
qui constituent la couche « et i de ma précé lente Note sur le massif.
(') Ebuar Dacqué, Mitlheilungen iiber den Krcidecoinplex von Abu Roash,
{Paleonlogiapkica, XXX. SuiUgard, i9o3.)
(^) iiuGH.-J. L. lĂEADNELL, Tbc Cretuceous rĂ©gion of Abu Roash {Gcological Sur-
t'cy Report. Le Caire, 1902.)
(') K. FouRiAU, Sur le Crétacé du massif d'Abou Roash {Comptes rendus,
l. CXXXl, p. 629.)
SĂANCE DU 12 OCĂOBPxE igoS. 585
V A. Une zone inférieure à Echinides el Radioliles comprenant les couches c à e.
» B. Une zone moyenne assez pauvre en fossiles comprenant les couches/ à y.
» C. Une zone supérieure à Biradiolités, Actéonelles et Nérinées comprenant les
couches k Ă ut.
» MM. Dacqué et Beadnell ont attribué la zone inférieure au Cénoma-
nicii, et M. Dacqué hésite à ne pas comprendre dans ce mÎme étage une
p.irtie de la zone moyenne. Mais, tandis que la description stratigraphique
de M. Beadnell est simplement appuyée sur une liste de fossiles, M. Dacqué
a décrit et figuré ceux qu'il avait entre les mains. Je puis donc discuter
son opinion.
» M. H. Douvillé a bien voulu examiner et déterminer les rudistes de la
zone infĂ©rieure ; il y a reconnu : PrĆradiolites sp. n. BiradiolitĂ©s runaencis
Cholïat et Radiolites Peroni Choffat : d'aprÚs M. Dacqué, celte mÎme zone
renfermerait : Radioliles ga'ensis sp. n. DacquĂ©, SphĆrulites Pe/o//f Choffat,
SphĆrulltes sp. Il est donc incontestable que c'est Radioliles Peroni
(^ = SphĆruliles Peroni) Choffat qui a dĂ©terminĂ© la conviction de
M. Dacqué. Or il résulte des travaux récents de M. P. Clioffat (' ), qu'une
partie des couches du Portugal, qu'd avait tout d'abord attribuées au Céno-
manien supĂ©rieur, doivent ĂȘtre attribuĂ©es au Turonien, et ce sont prĂ©cisĂ©-
ment celles qui contiennent/?. Peroni. L'opinion que je soutenais Ă©tait donc
bien fondée.
» En ce qui concerne la zone moyenne, je dois ajouter aux fossiles que
je citais, il y a trois ans, Goniopygus Peroni Thomas et G'authier et Ceri-
thium Sancli Arromani Th. et Gauth. qui sont bien caractéristiques du
Turonien de la Tunisie.
» Quant Ă la zone supĂ©rieure Ă iĂj'rai/o/t^ei cornu pasloris d'Orb., Tro-
chaetĆon Saloinonis Frass et Nerinea Refjuieniana d'Orb., je n'ai rien Ă
ajouter, tout le monde Ă©tant d'accord pour l'attribuer au Turonien.
» La zone inférieure et la zone moyenne ont les plus grandes affinités
avec le Turonien inférieur de la Tunisie et du Portugal, malgré l'absence
du faciĂšs Ă CĂ©phalopodes. Comme en Tunisie, se sont les Cyphosoma et les
Periaster qui prĂ©dominent dans la faune Ă©chinitique, de mĂȘme que les
OstreidĆ sont trĂšs rares; enfin Cerithium Sancli Arromani est un fossile
bien caractéristique de cette formition; quant aux Rudistes ils sont les
mĂȘmes qu'en Portugal.
(') P. Choffat, Les progrÚs de la connaissance du Crélaclque supérieur du
Portugal (^Compte rendu du VHI'^ CongrÚs géologique international. Paris, igoi).
^86 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En ce qui concerne la zone supérieure, il v a peu d'analogie avec la
Tunisie, et, quoique la faune soit bien voisine de celle du Turonien
supérieur du Portugal, c'est plutÎt vers l'est qu'il faut chercher ses véri-
tables affinilés. C'est en effet aux environs de Jérusalem, dans les calcaires
siliceux (Missih) de l'Ouady Jos, que nous retrouvons la mĂȘme faune,
Tr. Salomonis et A'^. Requieniana accompagnés, d'aprÚs Fraas, par Bira-
diolĂčes Mortoni Mantell, qui est parfois bien difficile Ă distinguer de Bir.
cornu pasloiis.
» 11 est certain que la zone inférieure appartient au sous-étage Ligérien
et la zone supérieure re|)résente l'Angoumien, mais il est difficile d'attri-
buer Ă l'un de ces sous-Ă©tages les couches de la zone moyenne, vu leur
pauvreté en fossiles. »
M. E. Fraiciiet adresse une Note intitulée : « Etudes sur les déforma-
tions élastiques d'un barreau d'acier soumis à la traction ».
(Renvoi Ă la Section de MĂ©canique.)
La séance est levée à 4 heures.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 28 septembre igoS.
Exposition universelle internationale de 1900 : Rapport général administratif
et technique, par M. Alfred Picard. T. V. Paris, i vol. 111-4".
Observatoire d'Abhadia: Observations faites au cercle méridien en 1901.
Paris, igo3; 1 vol. 111-4°.
Travaux du laboratoire de Géologie à la Faculté des Sciences de Grenoble;
t. VI. Grenoble, 1902: i vol. in-8".
Bulletin de la Société de l' Industrie minérale, 4"^ série, t. II, 3" livraison, igoS;
Salnl-Ăllenne, i vol. in-8° avec atlas de 11 planclies.
Notes sur (jueUjues Apocynacées lalicifÚres de la flore du Congo. Bruxelles, 1908;
I brocli. in-8°.
Description des Echinides crétacés de la Belgique, année igoS. Bruxelles, 1 vol,
in -4°.
SĂANCE DU 12 OCTOBRE ipoS. 587
Annales de la Société géologique de Belgique, t. XXV bis, 2" livraison . LiÚge, 1901 ;
I vol. in-Zl".
VerĂŽffentlichungen der grossherzĂŽglichen Strrmvarte zu Heidelberg. Karlsruhe,
igoS; I vol. 111-4°.
Mitteilungen der grĂŽ^sh. Stermvavte zu Heidelberg. Karis.uhe, iqoS; i jirocli,
in -8°.
Ohservalinns mode at the Hong-Kong ohsrrval.nry, in llie year 1902. Ilons-
Kong, 1903 ; I vol. in-4".
Expodcion apacanonalan ed inpanalio ed halcy na Luisinna agĂ oen ed ciudad
naSan Luis diad Estados-Unidox no taong ia A rapen ed igo^; Manila, inoSiS vol.
divers in-8°.
Annalen der P/ijsik, n" H, 1908. Leipzig, igoS; i vol. in-8".
Ja/irbuch fur das EisenhuUen-Wesen. Diissc\i]nr(, igoS; i vol. in-S°.
Bergens M useums aarbog igoS. Bergen, igo3; i vol. in-S».
De veris geometriĆ integrĆ priiicipiis contra geomelras euclidcos simitl cl
noneuclideos. Zagrabia;, igoS ; i brocli. in-8°.
Lefnadsieckningar of^^er kangl. svensl;a vrlmskaps al<ademiens. Banil IV,
Hafle 3. Stockholm, igoS ; i broch. in-8°.
Ouvrages reçus dans la séance du 5 octobrr igo3.
La Clumic piiysique et ses applications, huil leçons faites sur l'invitation de l'Uni-
versité de Chicago du 20 au 24 juin igoc, par J.-II. van't IIoff; Ouvrage traduit de
l'allemand par A. Corvisy. Paris, A. Ilermann, igo3; i fasc. in-S\ (Présenté par
M. Amagat, de la part de l'Ă©diteur.)
Etat actuel du labourage Ă©lectrique, par Ămili; Guarlm. (Extrait du journal le
GĂ©nie civil.) Paris, igo3; i fasc. in-8<>.
Germination de Vascospore de la truffe, par M. Emile Boulanger. Rennes, imp.
Oberthur, 1908; i fasc. 10-4". (Hommage de l'auteur.)
ParallÚles euclidiennes, par Commolet. (E\tr. de la revue l'Enseignement mathé-
matique, 5" année, n» 5.) Paris, C. Naud, 1903 ; r fasc. in-S\
PantosynthÚse, par L. Mirlnnv, synthÚse chimique, sommaire abrégé, planche hors
texte. Paris, imp. Marquet, igo3; i fasc. in-12. (Hommage de l'auteur.)
Z,e Z)e('o«>, revue des questions sociales. Directrice : M""'V*'= Godin; t. XXVII, sep-
tembre igo3. FamilistÚre de Guise, Aisne; i fasc. in-4°.
On convergents and arithmetical séries, the ratio of whose terms approrunate
successively the value of iz; and on their application ta the construction of Com-
puting machines, by F.-L.-O. Wadswortii. (Extr. de The Journal of the Franklin
Institule, août 1908.) Philadelphie; i fasc. in-S°.
On tlie aberration of the concave grating, when used as an objective spectro-
scope, by F.-L.-O. Wadsworth. (Extr. de The philosophical Magazine, juillet igoS.)
Londres, Taylor et Francis; i fasc. in-8".
ggg ACADĂMIE DES SCIENCES.
tienne, 1902; 1 vol. in-i 2. TT7ccP,,çc/if//"^e/i, malemalhch-
n^nh.rhrifLen der haisrrlichen Akademie dei (I (.«en'Jc/if/yie»,
natunvissenscha/Uiche Clas.e,- Bd. LWII, 190-^ , âąa 4. Taleln, ,
, Karte. Vienne, 1902; i vol. in-4°. u//\.r.«^c/;a/-^e/;, mathrmatà ch-
af 1-/1.. Slockholm, igoS; 4 fasc. in-8°. VVYVI-
Bohun; Bd.\l,n"o.) Stockholm, ,903; ifasc.,n-S° j.^j, ,â,,,,e des
léorologie; vol. XLII, .900. Stockholm, .9o3; . vol. .n-4".
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Graiids-Augustins, n" 55.
Le prix de Pabonn^ment est fixe ainsi qu'il suit â
==â-â-^ ^^"^ '' ^° '^''- " DĂ©partemenis ; 40 fr. - Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
ingers.
chez Messieurs :
^ĂȘ"^" Ferran (rĂšres.
iChaix.
Jourdan.
Ruff.
imiens Courtio-Hecquet.
Germain et Grassin
Gastineau.
iayonne JĂ©rĂŽme.
iesançon Régnier.
I Feret.
Bordeaux Laurens.
( Muller (G.).
Bourges Renaud.
/ Derrien.
'rest ^- '^o''"»-
Oblin.
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Orléans Lod Je.
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Rennes Plihon et Hervé.
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Rouen [ Langlois.
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Toulon ( Ponteil-Burles.
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Tours I PĂ©ricat.
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â â ' et C''.
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Bruxelles Mayolezet Audiarte.
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Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BelletC
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Copenhague HĂŽst et fils.
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Gand Hoste.
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j Hachette et C*.
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Rome y Fussel.
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Milan j ^occa frĂšres.
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Naples j Marghieri di Gius.
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Palerme Reber.
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Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome j ^""^ ffé'-es-
( Loescheret C''.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordisk» Boihind.l.
S^-PĂ©tersbourg.. j Z'nserling.
* ( Wolfif.
Turin .
Vienne .
Bocca frĂšres.
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Varsovie Gebethner et Wolff.
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eies grasses, par M. Claude BERM.iRD. Volu'ne in-4°, avec 32 placiciies: i856..... phénomÚnes digestifs, particuliÚre.nent dans la digestion
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avants à l'Acadéicie des Sciences.
r 15.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 12 octobre 1903.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBUKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. le SecrĂ©taire PERrĂTUix anno-nce la
mon de M. Rudolf Lipschitz, Corres-
pondant pour la Section de Géométrie. . >4i
M. E.MiLE Picard. â Sur les relations entre
la théorie des intégrales doubles de seconde
espÚce et celle des intégrales de différen-
tielles totales S^i
Pages.
M. He.vri Moissax. â Sur la tempĂ©rature
d'inflammation et sur la combustion lente
du soufre d.ius l'oxygĂšne et dans l'air.... 547
iM. Albert Gaudry. â Observations palĂ©on-
tologiques dans r.\laska 553
M. Mittag-Leffler. â Sur la nouvelle fonc-
tion Eâ(a;) 554
MEMOIRES LUS.
M. Nestor GrĂ©hant. â Recherche et dosage
de l'urée dans les tissus et dans le sang
des animaux vertébrés 558
COURESPOrVDAlVCE.
M. le Secrétaire perfétiel signale le
« Bulletin de la Société normande d'études
préhistoriques, Tome X, année 1902 >»... 5'Jo
M.' Alf. Guldberg. â Sur les Ă©quations
linéaires aux différences finies ÎGo
M. .\lbert Tlrpain. â Sur le fonctionne-
ment de cohéreurs associés 50?
M. Jean Perrin. â Ălectrisation de con-
tact (IV) et théorie des solutions colloï-
dales 564
M. A. BarillĂ©. â De l'action de l'acide car-
bonique sous pression sur les phosphates
métalliques 566
MM. G. Urbain et H. Lacomee. â Sur une
série de composés du bismuth 5GS
M. E.M. Campagne. â Sur le dosage du vana-
dium dans les produits métallurgiques... 5-;o
M. II. Dlval. â Sur les Ă©thers nitriques
des acides-alcools 371
MM. M. Tiffeneau et R. DelanoĂ«. â Fixa-
lion anormale du trioxyméthylÚne sur
Bulletin bibliographique
certains dérivés organomagnésiens aro-
matiques ĂŽ-ji
M. Constantin Beis. â Actions des com-
posés organomagnésiens mixtes sur les
amides. Nouvelle méthode de préparation
de cétones 570
.M. Georges Bohn. â Sur les mouvements
oscillatoires des Convoluta roscoffensis. 5^6
M. Jakob Eriksson. â Sur l'appareil vĂ©gĂ©-
tatif de la rouille jaune des Céréales 078
M. PiNOY. â NĂ©cessitĂ© d'une symbiose micro-
bienne pour obtenir la culture des Myxo-
mycĂštes 5So
M. .\. Lacroix. â Sur une nouvelle espĂšce
minérale 582
M. R. FoURTAU. âSur le Tuionien d'Abou-
Roach ( Egypte ) 584
M. E.Fraichet adresse une Note intitulée :
« Etudes sur les déformations élastiques
d'un barreau d'acier soumis Ă la trac-
tion » 586
586
PARIS. â I.MPRIMEIUE G \ UTHI K R - V I L L.-VRS,
Quai des Grands-AUguslins, 55.
Le GĂ©rant : UAUiHiER-VuLARa.
1903
^Ă^^^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 16 (19 Octobre 1903).
PMIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auijuslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits de^Mémoiresprésentéspar un Membre
ou parun associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le iour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
Us donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
dĂ©mie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un rĂ©-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé ;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre remis Ă
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă temps,
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative faiij
un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprĂši|
l'impression de chaque volume. j
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent RĂšglement.
déposer a» Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant »"« f
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI lĂź) OCTOBRE 1905.
PRĂSIDENCE DR M. ALIlF.UT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le PiĂźĂsiDF.xT annonce Ă l'Acadcmie que, en raison de la sĂ©ance
publique annuelle des cinq Académies qui doit avoir lieu le lundi 26 oc-
tobre, la séance hebdomadaire de l'Académie des Sciences sera remise au
mardi 27 octobre.
CHIMIE GĂNĂRALE. â Sur irlat du carbone imporisc ;
par M. Bertiielot.
I.
« On sait que les lampes électriques à incandescence renferment un fd
de carbone amorphe, obtenu par la calcination d'un fdament végétal, et
que ce fd porté an rouge blanc, dans le vide, par le courant électrique,
fournit une trace de vapeur de carbone, dont la condensation aux parois,
poursuivie pendant toute la durĂ©e de la lampe, c'est-Ă -dire pendant 600 Ă
800 heures, dans la plupart des cas, finit par former, à la surface intérieure
de la lampe, un enduit brun, qui en détermine l'obscurcissement graduel.
Il m'a semblĂ© de quelque intĂ©rĂȘt d'examiner l'Ă©tat de ce carbone vaporisĂ©
à la plus basse température possible et de le comparer avec les états connus
du carbone : diamant, graphites divers ('), carbone amorphe.
(') Pour éviter toute confusion, je lappellerni que j'ai réservé en 1870 le nom de
graphites aux variĂ©tĂ©s de carbone susceptibles <rĂȘtre transformĂ©es en oxydes graphi-
tiques correspondants, dont les propriétés indiquent d'ailleurs l'existence de plusieurs
graphites différents. Cette distinction n'avait pas été faite auparavant et l'application
C. R., igoS, 3- Semestre. (T. CXXXVIl, A' 16.) 78
Sqo académie des sciences.
» J'ai joint, à l'étude du carbone vaporisé, celle du carbone qui l'avait
fourni : je veux dire, d'une part, celle des fils aprĂšs une incandescence
prolongée et aussi aprÚs une courte incandescence; ces actions n'ayant pas
dépassé la température, relativement modérée et que l'on peut estimer
de 1200" Ă i5oo", mise en jeu dans un Ă©clairage accompli Ă l'aide d'un
courant de 70 Ă 80^°"^, sans pousser la destruction des filaments jusqu'Ă
une volatilisation finale, brusque et presque totale.
» Cette réserve est nécessaire; car dans l'arc électrique la température
est beaucoup plus élevée et le carbone, quel qu'en soit l'état initial, se
transforme rapidement en graphite ('), au pÎle négatif. La température
produite par la combustion du carbone dans le dard d'un chalimieau Ă
oxygĂšne pm- suffit pour produire le mĂȘme changement, avec beaucoup
moins d'intensité à la vérité (").
» Carbone voporisc. â Voici comment j'ai opĂ©rĂ© : j'ai rassemblĂ© un certain nombre
de lampes Ă peu prĂšs Ă©puisĂ©es (6 lampes de 10 bougies â ^0^°'''), et tapissĂ©es de
carbone condensé; sans avoir subi cependant une destruction totale, accompagnée de
températures excessives. J'ai détaché la douille de chaque lampe, j'ai enlevé les por-
tions de filament inaltérées, et retournant la lampe ovoïde, j'ai versé dans son fond
quelques centimÚtres cubes d'acide azotique monohj'draté pur; puis j'y ai incorporé
du chlorate de potasse porphyrisé. Le tout a été mis en digestion sur un bain de sable
fortement chauffé, pendant quelques heures. Une portion de l'enduit carboné s'est
dissous et j'ai pu alors, avec une baguette de verre à extrémité aplatie, détacher le
reste de l'enduit et le faire glisser dans le liquide inférieur. Ce traitement ayant été
poursuivi quelque temps, j'ai laissé refroidir, ajouté de l'eau distillée pour diluer
l'acide, décanté; puis introduit de l'eau distillée chaude, pour achever de dissoudre
le chlorate de potasse inaltéré. Une portion du carbone indissous restait au fond de
chaque lampe. J'ai réuni dans un petit matras à fond plat toutes les portions de car-
bone provenant des lampes sur lesquelles j'opérais; je les ai encore lavées par décan-
tation. Puis j'ai desséché le tout à l'étuve et aprÚs refroidissement j'ai ajouté de nou-
velles doses d'acide azotique monohydraté et de chlorate de potasse. J'ai chauffé au
bain-marie. En poursuivant ces traitements, je suis arrivé, au bout de quelques jours,
à dissoudre entiÚrement le carbone vaporisé, sans aucun résidu d'oxj^de graphitique.
» Il résulte de ces observations que la vapeur de carbone obtenue dans
du mĂȘme nom Ă plusieurs variĂ©tĂ©s de carbone amorphe, par BerzĂ©lius et par RegnauJt,
avait donnĂ© lieu Ă beaucoup de confusions et d'Ă©quivoques. â An/i. de Ch. et de
Pbys., 4'' série, t. XIX, p. Sgg-ZioS. Voir aussi p. /|i6pour le charbon métallique et le
charbon de cornues.
(') Ann. de Ch. et. de Phys.. !\' sĂ©rie, t. XIX, 1870, p. 419- â Voir aussi Moissan,
Comptes rendus, t. CXIX, p. 779.
(2) MĂȘme IHecueil, 4" sĂ©rie, t. XIX, p. 4i8-
SĂANCE DU 19 OCTOBRE IQoS. Sgi
ces conditions, c'est-à -dire à la plus basse température possible, ne contient
pas de graphite, ni de diamant. C'est une variété de carbone amorphe.
» C'est ià , d'ailleurs, une question de température; car, d'aprÚs les
expériences publiées par M. Moissan {Comptes rendus, t. CXIX, p. 779) la
vapeur du carbone produite sous l'influence de la température de l'arc
électrique ou d'une température analogue, avec brusque volatilisation
finale, renferme du graphite.
» Examinons maintenant les fdaments non vaporisĂ©s, soumis aux mĂȘmes
températures que la vapeur que j'ai étudiée.
» Filaments initiaujc ayant subi une incandescence électrique de courte durée (une
heure au plus). â On sait que ces filaments avaient Ă©tĂ© obtenus Ă l'origine par la
destruction pyrogĂ©nĂ©e de certaines fibres vĂ©gĂ©tales. Depuis lors, on a eu recours Ă
divers artifices pour les préparer, notamment avec filetage de cellulose en pùte : un
grand nombre de brevets ont été pris pour cette préparation. Une incandescence élec-
trique de courte durée est pratiquée pour en faire disparaßtre toute trace d'hydrogÚne
et d'autres gaz ou vapeurs. Elle ne produit pas, d'ailleurs, dans ces conditions de
durée, de vapeur de carbone appréciable, si la lampe a été bien fabritjuée.
âąÂ» Les fils ainsi prĂ©parĂ©s et placĂ©s tout entiers, sans autre prĂ©caution, dans le mĂ©-
lange d'acide azotique et de chlorate de potasse, n'y éprouvent que des altérations
trÚs faibles, par une digestion à chaud de quelques lieures. Mais cette inaltérabilité
n'est qu'apparente. En elfet, si l'on chauffe le filament au rouge dans un creuset de
platine, le carbone brûle lentement, et il reste un squelette solide : ce qui montre que
le filament avait été enduit en fabrique avec une matiÚre fixe, silice ou silicate, alumi-
nate, etc. Pour s'en débarrasser, il est nécessaire de faire digérer à chaud les fila-
ments dans un mélange de fluorure d'ammonium et d'acide sulfurique, additionné d'un
peu d'eau, sans pousser trop loin l'évaporation. AprÚs celte opération, on lave par
décantation, on sÚche légÚrement et l'on traite par l'acide chlorhydrique concentré
pour achever de dissoudre les oxydes; on lave de nouveau, on dessĂšche les filaments,
et on les réduit en poudre impalpable dans un mortier d'agate. Ces traitements ont
besoin parfois d'ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©s. Finalement, la poudre sĂšche de carbone, qui reste
dans le mortier, est délayée dans l'acide azotique monohydraté, introduite dans un
petit malras à fond plat et additionnée de chlorate de potasse porph)risé. On chauffe
au bain-marie, etc. Le carbone disparaĂźt Ă la longue et se dissout entiĂšrement.
» Il n'y avait donc pas de graphite formé dans ces conditions, avec les
filaments fournis par le commerce que j';ii étudiés.
» Filameiils rĂ©sidus d'une lampe ayant servi. â Il s'agit de filaments
n'ayant pas britlé complÚtement à la Cm, comme il arrive parfois, c'est-
à -dire obtenus sans avoir été poussés jusqu'à une volatihsation finale,
brusque et totale ou à peu prÚs. Je les ai traités exactement comme les
prĂ©cĂ©dents et je suis arrivĂ© au mĂȘme rĂ©sultat.
592 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Le carbone de ces filaments n'avait donc pas été changé en graphite,
au cours de leur emploi prolongé pour l'éclairage, à une température rela-
tivement basse. Si la température de l'arc ou analogue intervenait, on
aurait au contraire, comme on sait, du graphite (').
II.
» En rĂ©sumĂ©, le carbone possĂšde une tension do vapeur apprĂ©ciable, Ă
une tempĂ©rature qui ne surpasse pas le rouge blauc et qui peut ĂȘtre estimĂ©e
entre 1200" et ijoo".
M Cette tension est si faible qu'il faut plusieurs centaines d'heures pour
produire quelques milligrammes de carbone condensĂ©, mĂȘme dans le vide
jn-esque absolu des lampes Ă©lectriques. Enfin, le carbone, a'wai vaporisĂ© Ă
la plus basse température possible, est du carbone amorphe, sans graphite
ni diamant, dans les conditions de mes observations.
M D'aprÚs ces faits, la température à laquelle se manifeste déjà la ten-
sion de la vapeur du carbone est inférieure de 2000" environ à celle de
son Ă©buUition (36oo° d'aprĂšs M, Violle); intervalle qui surpasse extrĂȘ-
mement celui pendant lequel la plupart des autres corps possĂšdent une
tension de vapeur sensible.
» Mais cette tension, dans le cas du carbone, ne répond pas à une
simple va]K)risation, sans changement profond de constitution chimique
du corps en expérience; contrairement à ce qui arrive pour l'eau, l'alcool
et la plupart des corps simples ou composés : ceux-ci étant constitués
d'ordinaire, à l'état liquide ou solide, par des agrégations purement phy-
siques de molécules, que la fusion et la volatilisation séparent avec un
travail relativement faible.
» Le carbone au contraire, tout en reprĂ©sentant un seul et mĂȘme
élément chimique, se présente à l'état solide sous une multitude d'états
divers, doués de propriétés physiques ou chimiques fort dissemblables, et
diversement condensés. Ces états du carbone sont en réalité de véritables
polymÚres, à constitutions moléculaires spéciales, limites corrélatives de la
(') Un grapliilo esl égaleiueiU susceptible de se pioduiie à plus basse température,
sous l'influence du contact de certains corps, tels que le soufre, le chlore, l'iode, au
[uĂ»inent oĂč le carbone sort de certaines de ses combinaisons. C'est ce que j'ai Ă©tabli
pour la décomposition du sulfure de carbone, de ses chlorures et des élhers iodlij-
driques.
SĂANCE DU 19 OCTOBRE \go3. SgS
constitution des nombreuses séries de combinaisons que cet élément est
susceptible de former. La décomposition pyrogénée de ces combinaisons
n'aboutit pas du premier coup Ă un seul et mĂȘme Ă©tat normal du carbone;
mais elle s'opĂšre par voie de condensations progressives; les divers car-
bones représentent les limites de ces condensations (').
» J'ai insisté à bien des reprises sur ces phénomÚnes depuis i865; ainsi
que sur l'absorption Ă©norme de chaleur, 8 ou 10 fois aussi grande que la
chaleur de vaporisation de l'eau, laquelle est exigée par une dissociation
capable de ramener ces polymĂšres Ă un Ă©tat atomique normal, tel que l'Ă©tat
caractérisé par l'analyse spectrale du carbone gazeux. La reproduction de
cet état normal paraßt nécessaire pour que le carbone puisse se combiner
directement et par le seul travail de ses Ă©nergies internes avec l'hydrogĂšne
gazeux, comme il arrive dans la synthÚse directe de l'acétylÚne.
» D'aprÚs les analogies ordinaires, les propriétés physiques des corps
composĂ©s, susceptibles d'ĂȘtre formĂ©s directement, dĂ©rivent de celles de
leurs composants, plus ou moins modifiées en raison de la perte d'énergie
éprouvée lors de cette combinaison directe. Ainsi, pour nous borner à deux
exemples, la combinaison de l'hydrogĂšne, qui bout Ă â 2j2°, et celle de
l'oxygĂšne, qui bout Ă â 182", fournit de l'eau, qui bout Ă +100° : la force
vive qui maintenait à l'état gazeux les molécules d'hydrogÚne et d'oxygÚne
libres a donc diminué dans une proportion énorme, corrélative des
Sgooo*^^' perdues au moment de leur combinaison avec formation d'une
molĂ©cule d'eau gazeuse. De mĂȘme l'oxyde de carbone qui bout Ă â190°
et l'oxygĂšne Ă â 182°, forment de l'acide carbonique (qui bout seulement
Ă â 78"), avec un dĂ©gagement de chaleur voisin de 68000'"'.
» Il en est assurĂ©ment de mĂȘme du carbone, lors de sa combinaison avec
l'hydrogÚne. L'existence réelle de cet élémentà un état gazeux identique,
quelle qu'en soit l'origine, est attestée par l'analyse spectrale, tant dans
l'arc Ă©lectrique, ou sur le trajet de l'Ă©tincelle Ă travers ses oxydes, hy-
drures, sulfure, chlorures, azoture gazéifiés, que dans les flammes pro-
duites par la combustion de ces divers composés; et cela pour des tempé-
ratures dont les derniÚres, celles des flammes, ne dépassent pas d'ordinaire
1200° à i5oo°, limite à laquelle répond la formation du carbone gazeux,
dans les conditions étudiées par la présente Note.
» Si l'on tient compte des points d'ébullition, tant de l'acétylÚne et des
autres carbures gazeux d'hydrogĂšne, que des oxydes gazeux du carbone,
(') Voir mon Essai de MĂ©canique chimique, t. II, p. 43 et 1 195.
594 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de son azoture, de son sulfure, ainsi que des analogies qui précÚdent, il
semble que l'état normal du carbone à la température ordinaire devrait
ĂȘtre celui d'un gaz permanent, dont le point d'Ă©bullition serait compris
entre ceux de ThydrogÚne et de l'oxygÚne; conformément d'ailleurs à la
gradation de leurs poids atomique : H= i ; O = 16; C = 12. Mais on est
forcé d'admettre qu'un semblable gaz se changerait presque instantané-
ment en polymÚres, par la combinaison réciproque de ses molécules;
comme le fait d'ailleurs l'acétylÚne porté vers la température du rouge
sombre; ce changement aurait lieu de mĂȘme avec des dĂ©gagements de
chaleur considérables.
» En fait, parmi les corps simples actuellement reconnus de la Chimie,
un petit nombre seulement paraissent se présenter en général à l'état de
molécules élémentaires isolées; tels sont l'hydrogÚne, l'oxygÚne, l'azote.
Au contraire, la plupart de nos corps simples actuels, tels que les mé-
taux, le soufre, le silicium, le carbone, se manifestent d'ordinaire Ă l'Ă©tat
solide, en dehors de leurs combinaisons avec d'autres éléments, sous la
forme d'états condensés, avant déjà perdu une partie considérable de leur
énergie essentielle. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les pĂ©riodes des intĂ©grales doubles et leurs
rapports avee la théorie des intégrales doubles de seconde espÚce. Note de
M. Emile Picard.
« 1. Je me suis déjà occupé {Comptes rendus, 18 novembre et aS dé-
cembre 1901, et Annales de l'Ăcole Normale, 1902) des pĂ©riodes des intĂ©-
grales doubles, en me bornant aux intégrales doubles de premiÚre espÚce.
Soit une surface
de degré m, et dont le genre d'une section plane arbitraire sera désigné
par p, et envisageons une intégrale quelconque de la forme
(I) yy^^^TT^^'^''
p étant un polynÎme en x, y, z s'annulant sur la courbe double. Me plaçant
toujours au point de vue de mes recherches antérieures, je considÚre l'inté-
grale abélienne
(2) rPi.v,y,z)du'
SĂANCE DU 19 OCTOBRE ipoS. SgS
relative Ă la courbe entre -v et :â , f(x, y, :) = 0. Ces pĂ©riodes sont au
nombre de ip + m â i et satisfont Ă une Ă©quation diffĂ©rentielle linĂ©aire E',
que j'ai déjà considérée et dont les points singuliers désignés par b sont en
nombre N (N Ă©tant la classe de la surface). De plus, les points singuliers h
sont de nature trĂšs simple (la surface ayant une position quelconque par
rapport aux axes et n'ayant que des singularités ordinaires); au point 6,-
correspond une période de (2), qui va jouer dans la suite un rÎle essentiel
et que nous désignerons par i2;(j), cette fonction étant holomorphe autour
de bi. Parmi les périodes de (2), m ~ i correspondent aux points à l'infini
et sont des polynĂŽmes en y que nous dĂ©signerons par t, (y), . . ., -,â_, (y).
» 2. Imaginons que, dans le plan de la variable complexe j', on trace
des lignes allant d'un point a aux différents points singuliers b^, b.,, . . ., b^.
Si, entre iĂź,, Ăl.,, ..., H,, il existe une relation
expression
7/2,12, H- ... + m,i2, = o (les m entiers),
"' I f ^-^ (y) & + ... + w, f Qs(y) dy
ne dépendra pas de a; ces expressions sont capitales dans mes recherches.
» Pour simplifier ici, plaçons-nous dans le cas général suivant (quoique
ce ne soit pas nécessaire pour quelques-uns de nos résultats) : pour une
intĂ©grale arbitraire de la forme (2), il y a np -\- m â \ fonctions i2(y)
linéairement indépendantes, soient
o,(j), o^(^) .%+,â-, (ây)
correspondant respectivement aux points singuliers b de mĂȘme indice.
Ces 9. forment un systÚme fondamental de l'équation différentielle li-
nĂ©aire E'. Envisageons une autre fonction Q., soit Ăi^i^y^, oĂč s est supĂ©rieur
Ă ip -\- m â r; on aura la relation identique
m^ r>, +. . .-(- w,j,n^+ m,il, = o (en posant v. = ip + m â i),
et l'expression correspondante, indépendante de a,
m, f 9.,iy)cly -\-...+ mA 9.,{r)v.y.
)i On obtient de cette façon
N â 2/> â {m â i),
596 ACADĂMIE DES SCIENCES.
qua.nlilés qui sont des périodes de l'inlégrale double. On peut établir qu'elles
reprĂ©sentent les valeurs de l'intĂ©grale le long de N â 2/j â (ot â i) cycles
à deux dimensions, situés tout entiers à distance finie.
» 3. Ou doit se demander si la valeur de l'intégrale double pour un
cycle quelconque situé à distance finie se ramÚne aux périodes que nous
venons de trouver; c'est un point qui peut s'Ă©tablir en employant, quoique
dans des circonstances plus complexes, une méthode analogue à celle que
j'ai suivie (t. I, p. 58) dans l'étude des résidus des intégrales doubles.
» Un second point appelle aussi l'attention. Les N âą â a/J â {m â i) pĂ©-
riodes obtenues sont-elles distinctes? Je démontre qu'il en est ainsi, c'est-
Ă -dire qu'elles ne sont liĂ©es par aucune relation homogĂšne et linĂ©aire Ă
coefficients entiers, si l'intégrale double (i) est prise arbitrairement. J'indi-
querai sommairement le mode de démonstration que j'ai employé et qui
m'a Ă©tĂ© utile dans d'autres circonstances. On Ă©tablit d'abord (ce qui est Ă
peu prÚs évident) que, s'il y a une relation linéaire à coefficients entiers
entre les périodes de l'intégrale arbitraire (i), ces coefficients entiers ne
dépendent pas des arbitraires figurant dans l'intégrale. Soit alors une inté-
grale déterminée, prise d'ailleurs arbitrairement, du type (i). En conser-
vant aux fl la mĂȘme signification que plus haut, une relation supposĂ©e entre
les périodes se traduira par une relation de la forme
(3) m, f o, (y)dj + ...+ m, I o,( y) dj = o.
les 7?i Ă©tant des entiers qui ne sont pas tous nuls. Supposons alors que, au
lieu de l'intégrale (i), nous parlions de l'intégrale
//^(â >-^^(f'>'=V/.r./v.
(p(r) Ă©tant un polynĂŽme en y. On devra avoir, quel que soit ce polynĂŽme, la
relation
m, f 'f (y) il,(y)dy+...+ m^ f ç (y ) !>,. ( y ) dy = n,
avec les mĂȘmes entiers m que dans la relation (3); on peut d'ailleurs sup-
poser qu'aucun des Ăź2(y) n'est identiquement nul. De ce que nous venons
de dire résulte que l'on aura les relations en nombre infini.
m
^ f.y'"-'-<[y)'b' + âąâą' + "' s J ./^â s(y)<iy = o (k = o, ..2....).
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 597
Il csl aisé de voir que cela est impossible, car alors la fonclioii de x,
serait identiquement nulle ; ce qui est impossible, car elle Ă©prouve l'accrois-
sement 27:1 m/,i2/^(a;), quand x tourne autour du point b/,. Nous avons donc
N â 2/> â (m â i) pĂ©riodes dislincles.
» 4. Parmi les N â ip â (w â i) pĂ©riodes distinctes que nous venons
de trouver, il y en a ip qui sont les rĂ©sidus de l'intĂ©grale double relatifs Ă
la ligne à l'infini de la surface. Ces résidus correspondent à l'intégrale
/-(7)^A-.
prise autour du point infini, en prenant pour fi(y)2.p intégrales de l'équa-
tion E' qui ne sont pas des combinaisons linĂ©aires des m â i polynĂŽmes
dĂ©signĂ©s plus haut par -,, -o, .... -â,_,- On jieut Ă©tablir que, si l'intĂ©grale
double est arbitraire, ces 2 p résidus sont certainement distincts.
» On conclut de là le théorÚme fondamental suivant : />oiir Vinlégrale
double générale de seconde espÚce de la forme
fl
â ' ' ; ' " dxdy (P polynĂŽme en a^, y et ;),
le nombre des périodes distinctes correspondant à des cycles à distance finie est
N â 4/?â (w- 1).
Ă©gal Ă
» .5. La comparaison entre le nombre des périodes des intégrales
doubles de seconde espĂšce et le nombre pâ des intĂ©grales doubles distinctes
de la mĂȘme espĂšce va nous conduire Ă une relation fondamentale.
)) Revenons d'abord sur le problÚme traité dans ma Communication de
la derniÚre séance, à laquelle le lecteur est prié de se reporter : recon-
naĂźtre si une expression
-jr (Q polynĂŽme en x, y, z s'annulant sur la courbe double)
est susceptible de se mettre sous la forme -r â h 3-- Comme nous l'avons
signalé, le nombre p (qu'il ne faut pas confondre avec po) joue un rÎle
important dans ce problĂšme.
C. R., 1903, 2= Semestre. (T. CXXXVII, N« 16.) 79
agS ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 6. Occupons- non S d'abord du cgs oĂč p = i . On voit alors aisĂ©ipent que,
payant la forme précédente, les périodes, que nous venons d'étudier, de
l'intégrale double
(^^) r rQ(x,y,z)d.Tdy
sont toutes nulles.
M On peut joindre à ce théorÚme une réciproque : si toutes les périodes
de l'intégrale double (4) sont nulles, on aura
./ ; Ă .f Or
et, dans cette réciproque, il n'est pas besoin, comme dans la proposition
directe, de supposer que p est égal à un . Indiquons la marche de la démons-
tration.
» On cherche à déterminer les fonctions rationnelles dey
«1. ff' fJjp^ c.,, ..., c,â,
de maniÚre à pouvoir satisfaire à la relation pi'écédente, en prenant
B = a,T, ~r.. -\-a.,pl.,^+c.J., -h... i- âŹ,â.],â.
» Désignons d'une maniÚre générale par
il'' cl ĂŻ*
âą^i ^'- ft
les valeurs, analogues à i2,, se rapportant aux intégrales
/ \/,dx cL / ^j,da-;
les a et les c seront déterminées par les N relations
rĂź2,(.x)J)' = a,o;+... + «,^,i2;''+c,V;+...+ câ,Tf («= r , 2, ..., N).
» Ces relations se rĂ©duisent a ip -+- m â i d'entre elles, si l'on suppose
que toutes les périodes sont nulles, et l'on établit que les a et c déter-
minées par ces équations du premier degré sont des fonctions rationnelles
de y. La détermination de A est alors immédiate, et par suite nous avons
le théorÚme suivant :
» Pour que ~ puisse se met ire sous la Jorine h -j-> «« ^"^'^ ^'"e toutes
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 5c)C)
les périodes de l'intégrale (/j) soient nulles. Cette condition suffisante sera de
plus nécessaire, s'il s'agit d'une surface pour laquelle ? = i-
» 7. Le ihéorÚme précédenl couLluiL à une proposition imporlante rela-
tive aux surfaces pour lesquelles p = i. On montrera d'abord que, en
t'crivant que les N â 2/> â (/n â i) pĂ©riodes de l'intĂ©grale double arhi-
ti-aire du type toujours considéré
sont nulles, on obtient N â 2/j â (/n â j) Vii\Al\oas distinctes . Pour Ă©tablir
ce point, j'ai recours Ă une analyse dont le principe est le mĂȘme que pour
l'analyse du § 3. Ce point établi, on a alors le théorÚme suivant :
« Soit une surjace f pour laquelle p = i . Le nombre pâ des intĂ©grales doubles
distinctes de seconde espÚce est donné par l'égalité
?o = N â 4/; â (m - i).
» On peut encore dire que pâ est Ă©gal au nombre des pĂ©riodes de l'intĂ©-
grale ilouble générale de seconde espÚce du type envisagé.
)) Il est bien remarquable que cet Ă©noncĂ© ait prĂ©cisĂ©ment la mĂȘme forme
que dans la thĂ©orie des courbes algĂ©briques, oĂč le nombre des intĂ©grales
abéliennes dislincles de seconde espÚce est précisément égal au nombre
des périodes de l'intégrale générale de seconde espÚce. Mais cette généra-
lisation n'est exacte que quand p = i. Il nous reste Ă examiner le cas oĂč
p est supérieur à un.
â n S. Le cas de p diffĂ©rent de un ne prĂ©sente pas des difficultĂ©s nouvelles,
si l'on se sert des résultats précédents et si l'on se reporte aux remarques
faites dans ma derniĂšre Communication sur les expressions
yĂź' 7T' â â â ' TT'
que nOus avons fait correspondre Ă chacune des tourbes C,, . . ., Cp_,.
)< On est alors conduit Ă la formule
Po
=--N -/|/;-(//z ^- !)-(?- 1),
c'est-Ă -dire que le nombre pâ est Ă©gal au notnbre des pĂ©riodes diminue de ^ â i .
M Dans la formule prĂ©cĂ©dente, le nombre pâ est un invariant absolu,
c'est-Ă -dire un invariant j)our toute transformation birationnelle. Il n'en
est pas de mĂȘme du nombre p.
» 9. Je terminerai par une derniÚre remarque. Nous avons dit plus
6oo ACADĂMIE DES SCIENCES.
haut que, si toutes les périodes de l'intégrale (/\) sont nulles, on a une
identité de la forme (5). mais cette condition, suffisante pour qu'on ait
l'identité précédente, n'esl nécessaire que si p = i .
1) Quand p est su|)érieur à un, une intégrale de /a forme {[\) peut avoir
des périodes différentes de zéro. Il est intéressant de voir à quel fait analy-
tique est due cette, circonstance. En se reportant Ă ma Communication
. O
précédente, on voit qu'à chaque courbe C, correspond une fonction -/ telle
que
fr dx\g,fj'^ dy\gif-J
)) U résulte d'ailleurs de cette identité la conséquence suivante : pour
une valeur donnée arbitrairement i\& y, l'intégrale abélienne
/
<r . i
relative entre la courbe entre x et :;, /(x, r, :;) = o, a comme points sin-
guliers logarithmiques Ă distance finie les points M de la courbe C, cor-
respondant à la valeur envisagée de j; pour tous ces points, la période
logarithmique a la mĂȘme valeur qui est une constante T indĂ©pendante de y, et
la période de l'intégrale double
est un multiple de Y.
)) 10. Je me suis borné ici aux points fondamentaux de la théorie que,
depuis plusieurs années, je cherche à édifier dans ce domaine difficile relatif
aux fonctions algébriques de deux variables. Sans quitter les généralités,
bien d'autres questions sont maintenant facilement abordables, comme la
recherche des relations entre les périodes de deux intégrales doubles, et
l'étude des équations linéaires correspondant aux périodes des intégrales
doubles d'une surface dĂ©peiuiant d'un paramĂštre arbitraire, dont j'ai dĂ©jĂ
dit un mot {Comptes rendus, ^ 3 janvier 1902). Je reviendrai bientĂŽt sur ces
sujets. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur le dosage de l'argon dans V air atmosphĂ©rique.
Note de M. Hexui Moissax.
« AprÚs la belle découverte de l'argon dans l'air atmosphérique par
lord^Rayleigh et sir William Ramsay, plusieurs chimistes ont cherchĂ© Ă
SĂANCE DU 19 OCTOBRE rgoS. 601
floser ce corps simple dans différents mélanges gazeux. Cette étude a été
poursuivie eu France par M. SchlĆsing fils (') et en Angleterre par
M. Relias ( = ).
» Notre confrĂšre M. SchlĆsing fils a publiĂ© sur ce sujet une sĂ©rie d'expĂ©-
riences trÚs intéressantes. 11 a dosé l'argon, par rapport à l'azote existant
dans l'air, en absorbant cet azote par du magnésium chauffé au rouge,
aprÚs avoir éliminé l'oxygÚne et l'acide carbonique. Il a obtenu ainsi une
teneur de 0,93 pour 100 et établi la constance en argon de différents échan-
tillons d'air. M. Kellas, en employant une méthode identique, a trouvé des
chiffres trĂšs voisins.
» En 1895, M. Maquenne, d'autre part, a démontré qu'en faisant passer
de l'air sur un mélange de chaux pure et de magnésium chauffé au rouge,
l'oxygĂšne et l'azote Ă©taient fixĂ©s sous forme d'oxyde et d'azoture (â ').
)) Plusieurs années aprÚs, nous avons pu obtenir le calcium pin- en quan-
tité notable, et nous avons fait voir que ce calcium métallique, non seule-
ment pouvait se combiner au rouge sombre avec la plus grande facilité
avec l'oxygĂšne et l'azote, mais encore qu'il se combinait Ă l'hydrogĂšne, Ă la
mĂȘme tempĂ©rature, en produisant un hydrure d'une grande stabilitĂ© (').
Ce dernier fait était important, parce que, dans l'emploi du mélange de
magnésium et de chaux [utilisé par Sir William Ramsay, pour préparer
l'argon avec facilité (')], il se dégage toujours des quantités plus ou moins
grandes de gaz hydrogĂšne. Il est, en effet, Ă peu prĂšs impossible de manier
à l'air la poudre de chaux vive et la poudre de magnésium sans qu'elles
absorbent une petite quantité d'humidité qui, décomposée ensuite, fournit
de l'hydrogĂšne.
» Nous avons alors pensé à utiliser le calcium métallique pour l'absorp-
tion totale de l'oxygÚne et de l'azote d'un volume d'air déterminé. L'argon
(') SchlĆsing kils, Su/' le dosage de l'argon {Comptes rendus, t. CXXI, i4 oc-
tobre 1895, p. SaS et6o4) et Uniformité de la répartition de l'argon dans l'atmo-
sphĂšre {Comptes rendus, t. CXXII, 1896, p. 696).
(') A. -M. Kellas, On the percentage of argon in atmospheric and in respired
air {Proc. Roy. Soc, t. LIX, i4 novembre i8g5, p. 66).
(^) Maquenne, Sur la fixation de l' azote par les métaux alcalino-terreux
{Comptes rendus, t. CXXI, 1890, p. ii/i?)-
(') H. MoissAN, Recherches sur le calcium et ses composés {Ann. de Chim. et de
P/ijs.. 7" série, t. XV'III, 1899, p. 289).
(°) Ramsay, Proceedings of the Royal Society, l. LXIV, 1898, p. i83, el W. Travers,
7V(e e.rperimentat study of gases, p. io5.
Go2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
])ur devait rester Comme résidu et la méthode de dosage était directe (').
)) Dans des ex|)ériences ])réliminaii'es, nous nous sommes assuré tout
d'abord, en faisant circuler un volume déterminé d'un mélange d'oxygÚne,
d'hydrogĂšne et d'azote sur du calcium chaude au rouge sombre, que
l'absorption Ă©tait totale. Nous avons reconnu aussi que, si l'on partait soit
de l'air, soit d'un mélange d'air et d'hydrogÚne, on n'obtenait, aprÚs pas-
sage sur du calcium maintenu Ă Soo", que de l'argon, ne donnant plus, Ă
l'analyse spectrale, les lignes de l'azote'. Du reste, ce mĂȘme gaz, additionnĂ©
d'oxygÚne et soumis à l'action d'une série d'étincelles d'induction, ne
fournissait pas de vapeurs rutilantes et ne diminuait plus de voluftie en
présence des alcalis.
» Prise d' ĂšchantillQn. â AprĂšs dillĂ©rents essais, exĂ©cutĂ©s au moyen de
ballons de verre dans lesquels on avait fait le vide, ou de flicons traversés
par un courant d'air continu, nous avons choisi une méthode plus simple,
qui nous a donné, comme nous le démontrerons |)lus loin, des résultats
suffisamment comparables.
» Pour recueillir un échantillon d'an-, dans un endroit donné, nous
prenons de l'eau qui a séjourné de|)uis un temps assez long dans cet
endroit, et nous en emplissons deux bouteilles bieri propres.
» Nous vidons ensuite à moitié nos deux flacons, puis nous les agitons
vivement aprÚs les avoir bouchés de façon à produire la solubilité, aussi
complÚte que possible, des g;iz de l'air, au moment de l'expérience. Non 5
versons ensuite le liquide de lĂ premiĂšre bouteille dans la seconde, de
façon à l'emplir complÚtement. Puis nous versons à nouveau le liquide de
la deuxiÚme bouteille dans la premiÚre. La seconde bouteille est fermée
avec un bouchon de liÚge netif. Enfin, la premiÚre bouteille est vidée
complĂštement et fermĂ©e Ă son tour par le mĂȘme procĂ©dĂ©.
» Si l'eau que nous employons dans cette expérience est bien saturée
par les gaz qui l'entourent, on obtiendra ainsi deux Ă©chantillons d'air
humide, réjjondaut à la composition moyenne de l'atmosphÚre dans
laquelle s'est exécutée la jiri^e d'échantillon.
» Description de V appareil . â Notre appareil de dosage Ă©tait formĂ© d'un
mesureur pouvant contenir environ i' d'air qui Ă©tait mis en coHunu-
uicalion, ])ar l'iulcrmédiaii-e d'ime Iroiupe, avec deux tubes maintenus au
( ' ) Nous avons déjà appliqué la mélhode que HOiis déci-ßvons aujourd'hui au doisagÚ
(le l'argon dans les gaz dégages par la source Bordeu à Luchon et dans les gaz des
fumerolles de la iiioiUagne VttX^e. {Comptes rendus, t. CXXXV, 1902, p. io85 et 1278).
SĂANCE DU If) OCTOBRE lQo3. 6o3
rouge sombre, dont le premier renfermait un mélange de chaux vive et
de magnésiun^, et le second i» environ de calcium en trÚs petits cristaux.
» Le mesureiir, de volume constant, fermé à sa partie supérieure par
un robinet de verre et à sa partie inférieure par une colonne de mercure,
permettait, de mĂȘme que dans les appareils de Regnault et de M. SchlĆ-
sing, de mesurer le gaz sous pression réduite. Tout l'appareil était entouré
d'eau froide à température constante.
» Dans des essais préliminaires nous nous sommes assuré que l'erreur
que comportait une lecture ne s'Ă©levait jamais Ă plus de -^ de centimĂštre
cube pour le volume de notre mesureur, soit 980âą'.
» Une trompe permettait de faire circuler le gaz pendant plusieurs
heures sur les tubes Ă calcium. Bien entendu, tous les joints Ă©taient en
gomme laque et les différentes parties de l'appareil étaient réunies par des
tubes de plomb en spirale pour leur donner une certaine mobilité.
)) Conduite fie l'expĂ©rience. â i" L'Ă©chantillon de gaz Ă©tait placĂ© sur la
cuve à mercure dans une cloche à robinet et séché par des bùtons transpa-
rents d'acide métaphosphorique.
» 2° Le gaz Ă©tait introduit ensuite dans le mesureiu' oĂč il passait toute
la nuit à une température constante, et les lectures étaient faites le lendemain
matin Ă 3 heures d'intervalle, pour voir si elles restaient concordantes.
» 3" l'endant la premiÚre partie de l'opération, on avait fait la veille le
vide dans l'absorbeur. Ce dernier appareil devait tenir le vide toute la nuit
et ne plus renfermer de gaz. Le vide avait été fait aussi dans la canalisation
jusqu'au robinet du mesureur.
)i 4" On place tme éprouvetle mobile, reliée à l'absorbeur, sur le tube
abducteur de la trompe, et l'on fait passer l'air du mesureur sur les tubes
Ă calcium chauffĂ©s et vides de gaz. L'arrivĂ©e de l'air doit ĂȘtre assez lente
pour que l'incandescence qui se produit dans le premier tube (mélange de
chaux et de magnésium) ne soit pas Irop grande, et ne produise pas la
fusion du verre.
» L'absorption de l'oxygÚne et de l'azote se termine en quelques minutes
et, au moyen d'une circulation réglée par la trompe, les deux gaz repassent
sur les tubes Ă calcium, pendant trois heures.
» 5° La hauteur du baromÚlre, qui se trouve en contact avec la trompe,
devient bientĂŽt constante; il n'y a plus d'absorption de gaz. On remplace
alors, sur le tube abducteur de la trompe, l'Ă©prouvette mobile par un tube
gradué. En continuant à faire le vide, on amÚne tout le gaz que contient
l'appareil dans le tube gradué qui sera ensuite porté sur la cuve à mercure
et qui permettra de lire le volume d'argon recueilli.
6o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Le mĂȘme tube graduĂ© a servi Ă tous nos essais ('). Sa graduation avait
été établie avec soin, et la lecture du volume gazeux, sur la cuve à mercure,
permettait d'apprécier avec facilité un tiers d'une division qui correspon-
dait au dixiĂšme de centimĂštre cube.
» AprÚs l'expérience nous avons reconnu que le premier tube, renfer-
mant le mélange de magnésium et de chaux vive, retenait tout l'oxygÚne
et la plus grande partie de l'azote, et que le second tube, qui contenait le
calcium, arrĂȘtait complĂštement le restant de l'azote, l'hvdrogĂšne prove-
nant de la décomposition de traces d'eau par le premier tube et toutes les
impuretés gazeuses de l'air.
)) BĂ©sidtals. â En analysant, par ce procĂ©dĂ©, un certain nombre d'Ă©chan-
tillons d'air, nous avons obtenu les résultats que nous consignons dans le
Tableau suivant :
Dosase de l'ai son dans l'air.
Originr. Ptccucilli par
Océan Allantique 37° lat.N., 24°3o' long. W. M. G. Bertrand,
Id. 43° Id. 22° 10' Id Id.
Paris (Sorbonne), juillet igoS M. Moissan.
Id. octobre 1903 Id.
Bretagne (Pointe du Raz) M. Lebeau.
Pyrénées (Vallée de Luchon) M. xMoissan.
Vallée deChamonix, Mer de glace iSoo"" .... JM. H. Gautier.
Sommet du mont Blanc M. Janssen.
Id. Id.
Martinique, montagne Pelée M. Lacroix.
Id. riviĂšre Blanche (5.50") Id.
Manche 5o° lai. nord, 2° 7 long, ouest M. G. Bertrand.
Londres, Victoria station M. Rigaut.
Berlin, Unter den Linden ' . . M. Moissan.
Vienne, KĆrntnerring M. II. Gautier.
Saint-PĂ©tersbourg, Perspective \c\vskv Id.
Moscou, Kremlin Id.
Port d'Odessa Id.
Orerabourg Id.
AthĂšnes, Acropole M. Moissan.
Golfe de Nauplie M. Moissan.
(') Nous avons évité dans ces manipulations tout transvasement de gaz qui peut
augmenter le volume obtenu de la petite (pianlilé d'air comprise entre le mercure et
la paroi des Ă©prouvettes.
Volume
Volume
cVa i r
d'argon
à o«
Ă 0"
Argon
et à 760""°.
el à 76,1°"".
pour 100.
CUl^
cm^
S25, 2
7.69
0,9318
834,3
7.92
0,9493
806,4
7,53
0,9337
844,5
7.87
0,9319
802,0
7,5i
0,9364
784 > 5
7,3a
0,9330
352,7
5,16
0,9335
747.4
6,99
o,g352
700,1
6,53
0.9327
S08 , 2
7.57
0 , 9366
778,0
7.24
o,93o5
793,9
7.44
0 , 937 1
682,0
6,36
0,9325
652, 1
6,08
0,9323
778.9
7.3i
0,9333
790.0
7.37
0,9329
836,6
7,80
0,9323
667,6
6,24
0,9346
583,8
5,45
0,9351
8o4,3
7,52
0,9349
799.0
7.47
0,9349
Volume
Volume
d'air
d'argon
à 0»
à 0°
Argon
et à 760°"».
et à 760"».
pour 100.
cm'
COI*
8>7.7
7,66
0,9356
812,7
7,58
0,9826
800,4
7.49
0,9357
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 6o5
Origine. Recueilli par
Mer Ionienne 37''23' ial. N., i5°28' long. E. . . M. Moissan.
Golfe de Naples Id.
Venise, grand canal M. H. Gautier.
» (]e qui ressort tout d'abord de ces expériences, c'est que, saut" une
analyse, tous ces chiffres sont trÚs concordants et démontrent que la teneur
en argon de l'air est d'une grande constance. Ces résultats sont semblables
d'ailleurs Ă ceux qui avaient Ă©tĂ© indiquĂ©s prĂ©cĂ©demment par M. SchlĆsing
fils, mais ils ont été obtenus par une méthode différente et ils jjorlent sur un
plus grand nombre d'échantillons. Le seul résultat qui s'éloigne de notre
moyenne nous a été fourni par de l'air recueilli dans l'océan Atlantique
par M. G. Bertrand dans une croisiĂšre faite Ă bord du yacht Princesse Alice,
dirigée par S. A. S. le Prince de Monaco.
» Cet air titre, pour 100, 0,9492 d'argon. Son analyse a été aussi régu-
liÚre que les précédentes et nous ne nous expliquons pas cette différence,
d'autant plus que d'autres Ă©chantillons, pris dans l'Atlantique, dans la mer
Ionienne, dans le golfe de Naples, n'ont pas une teneur aussi élevée. Le
premier Ă©chantillon a, peut-ĂȘtre, Ă©tĂ© prĂ©levĂ© au moment d'une baisse baro-
métrique rapide qui aurait permis à l'argon en solution dans l'eau de la
mer de se' dégager et d'augmenter ainsi la teneur de l'air ambiant. On sait
que le coefficient de solubilité de l'argon dans l'eau est beaucoup plus
grand que celui de l'azote.
11 Un autre fait curieux, qui se dégage de nos recherches, est la con-
stance de la teneur en argon de l'air recueilli à des altitudes différentes,
par exemple, Ă la Mer de glace (1800âą) et au sommet du mont Blanc
(/|8io").
M Notre confrÚre, M. Janssen, toujours si intéressé aux recherches
scientifiques, a bien voulu, en effet, nous adresser deux Ă©chantillons d'air
provenant de son observatoire du mont Blanc. Cet air renfermait 0,9852
et 0,9327 d'argon. Il n'était donc pas différent de l'air recueilli à Paris :
argon, pour loo : 0,9337; Ă Londres : o.gSaS ou Ă Berlin : 0,9823.
» Ce fait a été vérifié au moyen d'un autre échantillon d'air que
M. Lacroix a eu l'obligeance de nous rapporter de la montagne PelĂ©e Ă
la Martinique (1201""). Cet air renfermait 0,9366 d'argon, soit une quan-
tité normale.
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 16.) Ho
6o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) Dans les pays plats comme la Russie, la constance de l'argon dans les
différents échantillons est particuliÚrement remarquable. Parmi les prises
d'air que M. Henri Gautier a prélevées, à notre intention, nous remar-
quons, en effet, que celle de Saint-Pétersbourg nous a donné 0,9329
d'argon pour 100, celle de Moscou : 0,9823, tandis que celle de Berlin
fournit le mĂȘme chiffre : 0,9323.
i) En somme, d'aprĂšs nos expĂ©riences, les Ă©chantillons d'air recueillis Ă
l'intérieur des continents pour des altitudes de o°> à 58oo⹠présentent, pour
100âą', une teneur en argon qui oscille entre o"""', 982 et o'''"',935, teneur
remarquable par sa constance. Les Ă©chantillons d'air qui proviennent de
la surface <le différentes mers renferment des quantités d'argon qui, en
général, sont un peu plus élevées que les précédentes, tout en se mainte-
nant dans les mĂȘmes limites. Un seul Ă©chantillon, pris dans l'ocĂ©an Atlan-
tique, renfermait une dose d'argon Ă©gale Ă 0,9492.
» Ces recherches viennent donc confirmer les vues importantes de
Dumas et Boussingault sur la constance de composition de l'atmosphĂšre
qui entoure la Terre ( ' ).
)) Nous devons, en terminant ce rapide exposé, remercier tous ceux qui
ont bien voulu nous aider dans ce travail et recueillir pour nous différents
Ă©chantillons d'air, en pnrticulier MM. Janssen, Lacroix, Henri Gautier et
Gabriel Bertrand.
» Enfin nous tenons aussi à adresser tous nos remercßments à M. Rigaut,
préparateur à la Sorbonne, qui nous a secondé pour mener à bien ces
analyses longues et délicates. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les produits de condensation du tĂ©lramĂšthyldia-
midophényloxanthranol avec le benzÚne, le toluÚne et la dimÚlhylaniline .
Vert phtalique. Note de MM. A. Hali.er et A. Gurox.
« A la suite de nos derniÚres recherches sur les télraalcoyldiamidodi-
phénvlanthrones (-) obtenues par condensation du chlorure d'anthraqui-
none avec les dialcoylanilines, il nous a semblé intéressant de préparer
(' ) Dumas el Boiissingault, Rechercher sur la véritable constitution de l'air atmo-
sphérique {Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. III, i84i, p- 257).
(-) A. Hallur el A. GuĂŻor, Comptes rendus, l. CXXW'l, 1900, j). 635.
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 607
leurs isomĂšres de la forme (II)
C C
CO CO
» Pour oblenir ces nouveaux dérivés, il était tout indiqué de condenser
la benzine, le toluÚne, etc., avec le tétraméthyldiamidophényloxan-
thranol :
liO ,C=H'N(CIF)^ C»H\ /C'4PN(C1P)2
C c
CO CO
car on sait que les phényloxanthranols se combinent facilement avec les
carbures benzéniques pour donner des diphénylanthrones; celte réaction
nous a, en effet, permis autrefois de préparer un certain nombre d'homo-
logues de la diphénylanlhrone (').
» Mais, comme on le verra dans la suite, les produits qu'on obtient dans
celte condensation avec des phényloxanthranols substitués par des groupe-
ments NR- semblent s'écarter, par leurs propriétés, des corps du type
diphĂ©nylanlhrone et peuvent plutĂŽt ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des dĂ©rivĂ©s du
dihydrure d'anlhracÚne diphénylé symétrique de Linebarger (-).
)) Condensation du tĂ©tramĂ©thyldianiidopliĂ©nyloxanthranal cn-ec la benzine. â
On introduit dans un flacon bouché à l'émeri i ]wrlie de benzine, i partie de télra-
mélhjIdiamidophénylox.anthi'anol et 10 parties d'acide sulfurique concentré et l'on
agite le mélange pendant quelques jours avec uu agitateur mécanique. La liqueur,
primitivement rouge fuchsine, vire au brun foncé; on perçoit en outre une légÚre
odeur d'acide sulfureux provenant sans doute d'une légÚre oxydation des produits au
contact de l'acide sulfurique. Il convient d'arrĂȘter l'opĂ©ration Ă ce moment, bien que
la condensation soit encore trĂšs incomplĂšte, afin d'Ă©viter la formation de matiĂšres
résineuses. On verse le contenu du flacon sur de la glace, on neutralise partiellement
la solution rouge orangé ainsi obtenue par addition d'ammonia(iue, on sépare par
filtralion le tétraméthyldiamidophénjlxanthranol qui n'est pas entré en réaction et
qui se précipite en petits cristaux lors de la neutralisation, puis on ajoute à la liqueu""
C) A. llALLERet A. GuYOT, Bull. Soc. chim., t. XVII, iSyj, p. 878, et A. Glyot
mĂȘme Recueil, p. 984.
(^) Li.NEBARGER, Ani. clieni. Journal, t. Xlll, p. 556.
6o8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
filtrée un mélange de chlorure de sodium et de chlorure de zinc. Le chlorozincate du
colorant se précipite bientÎt en petits cristaux rouges qu'on dissout dans l'eau bouil-
lante et traite à chaud par un excÚs d'ammoniaque. La base se précipite en flocons
qu'on reprend par le benzÚne; enfin, la solution benzénique séchée, filtrée et con-
centrée abandonne, par addition d'élher de pétrole, de petits cristaux blancs, groupés
en mamelons, fondant à i/lo°, trÚs solubles dans la benzÚne et le chloroforme, peu
solubles dans l'alcool et l'élher, presque insolubles dans l'éther de pétrole. Le ren-
dement en produit pur atteint à peine 7 à 8 pour 100 du rendement théorique, ce qui
est Ă©videmment dii Ă la nĂ©cessitĂ© d'arrĂȘter l'opĂ©ration longtemps avant la fin de
la réaction pour éviter la formation de produits résineux.
)> Les chiffres fournis par l'analyse conduisent Ă la formule G^H^'N^O^ et non Ă la
formule CH^N^O qui serait celle de la tétraraéthyUliamidodiphénylanthrone prévue
par la thĂ©orie. Notre corps rĂ©sulte donc de l'addition de iâą"' de benzine Ă 1"°' de
télramélhyldianiidodiphényloxantliranol sans élimination d'eau.
)) Il forme avec les acides des sels bien cristallisés, solubles dans l'eau en orangé
intense. Ces sels, chaufFĂ©s en solution alcoolique avec 1âąÂ°' de chlorhydrate d'Iiydroxyl-
amine ou de phénylhydrazine, donnent, par addition d'acétate de soude, des produits
de condensation incolores et parfaitement cristallisés, formés avec départ de 2""°' d'eau.
» La combinaison avec l'hydroxy lamine C-'»II"N^O constitue de fines aiguilles
blanches, solubles sans coloration dans les acides minéraux et fondant à 210°.
1) La combinaison avec la phénylhydrazineC^^W'^'' se présente sous la forme de
petits cristaux incolores, fondant à 200°, solubles sans coloration dans les acides
minéraux.
» Condensation du tĂ©tramĂ©thyldiamidopliĂ©nyloxanthranol avec le toluĂšne. â
Cette condensation s'eflectue exactement comme plus haut et le produit s'isole de la
mĂȘme façon, mais les rendements sont beaucoup plus Ă©levĂ©s qu'avec le benzĂšne et
atteignent facilement 5o pour 100 du rendement théorique.
» Ce produit se dépose de sa solution benzénique par addition d'éther de pétrole en
petits cristaux blancs, fondant vers i63°-i64'' ( non corr.), trÚs solubles dans la benzine
et le chloroforme, peu solubles dans l'alcool, l'éther et l'élher de pétrole. Comme son
homologue infĂ©rieur, il rĂ©sulte de l'union directe de 1âąÂ°' d'oxanlhranol avec 1âąÂ°' de
toluÚne, sans élimination d'eau, et répond par conséquent à la formule C=" H'- N'' O^
» Avec les acides, ce corps forme des sels d'un rouge orange intense et se combine
Ă l'hydroxylamine et Ă la pliĂ©nyliiydrazine avec dĂ©part de 2âąÂ°' d'eau.
» La combinaison avec l'hydroxylamine C^'IF'N^O constitue de fines aiguilles
d'uu blanc pur, fondant à 245°.
» La combinaison avec la phénylhydrazinr C''H"N* forme de petits cristaux
d'un jaune trĂšs pĂąle fondant Ă 220".
» Condensation du tctramélhyldlamidophényloxantliranol avec la dimclhyl-
aniline. Vert phtalifjae. â On dissout Ă chaud une partie de lĂ©lramĂ©lhyldiamido-
phényloxanthranol dans trois parties de diméthylaniline pure, on refroidit en agitant
vivement, de façon à obtenir une poudre cristalline trÚs divisée d'oxanthranol en
suspension dans la diméthylaniline, puis on ajoute, en une seule fois, une partie d'oxy-
chlorure de phosphore étendu d'une partie de diméthylaniline. La masse s'échauffe,
devient opaque et prend uu reflet bronzé. AprÚs une heure de digestion, on prend le
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 609
jjioduit de la réaction par 8 ou 10 parties de sulfure de carbone, qui enlÚve les pro-
duits qui n'ont pas réagi et laisse le colorant sous forme d'une masse visqueuse se
résolvant en petits cristaux au contact de l'eau. Le rendement en chlorhydrate est
presque théorique et le produit est trÚs pur du premier jet.
» Les autres sels, nitrate, sulfate, oxalate, iodhydrate, etc., cristallisent aussi trÚs
facilement; ils s'obtiennent soit par double décomposition du chlorhydrate avec le sel
d'argent correspondant, soit par dissolution de la base libre dans un acide. Ils sont
généralement trÚs peu solubles dans l'eau froide et se dissolvent facilement dans l'eau
bouillante et dans l'alcool froid; ils renferment tous une ou plusieurs molécules d'eau
de cristallisation qu'ils perdent vers 120° et répondent, à l'état anhydre, à la formule
générale C^'-IP*N'OR, confirmée par de nombreuses analyses.
» Base libre C'''II''N^O-. â Ce composĂ© se prĂ©cipite sous la forme de ilocons
blancs, amorphes, lorsqu'on décompose par le carbonate de soude une solution
aqueuse de chloiliydrate. Il est trĂšs soluble dans le chloroforme, d'oĂč l'alcool bouil-
lant le précipite en fines aiguilles blanches fondant à 162° et se colorant rapidement
au contact de l'air.
» Leucobase C^IF^N'O. â La leucobase du vert phtalique s'obtient facilement en
traitant, jusqu'à décoloration complÚte, une solution aqueuse du chlorhydrate par du
zinc et de l'acide chlorhydrique. Le produit obtenu ressemble, par ses propriétés phy-
siques et chimiques, à celui que nous avons déjà décrit dans une communication anté-
rieure ( ' ).
» Produits de condensalion de la base du ver/ phtalique avec l'hydro.ry lamine
et la pliénylhydrazine :
» Ces composés se forment avec la plus grande facilité lorsqu'on chaulïe au bain-
raarie, pendant quelques minutes, une solution alcoolique du colorant ou de sa base
libre avec un excÚs de chlorhydrate d'hydroxylamine ou de chlorhydrate de phényl-
hydrazine et une quantité équivalente d'acétate de soude. Ces produits de condensa-
tion, une fois formés, ne tardent pas à se déposer en petits cristaux, qu'on purifie par
de nouvelles cristallisations dans l'alcool.
» Le dérivé obtenu avec l 'hydi-oxy la mine ciislnWhe en aiguilles Ijlanches, fondant
Ă 339"-34o'', trĂšs peu solubles dans l'alcool et l'Ă©tlier, trĂšs solubles dans le chloroforme
et répondant à la formule C'-IP*N''0.
» Le produit de condensation avec la phcnyl/iydrazine crislaWne en prismes d'un
jaune pùle, fondant à 288°, trÚs peu solubles dans tous les véhicules organiques, excepté
dans le chloroforme, s'altérant peu à peu au contact de l'air en se colorant en vert. Sa
composition répond à la formule CH^'N".
» Conclusions. â Les produits d'addition tlu tĂ©traniĂ©thyldiaiTiidophĂ©nyl-
oxanlhranol avec la benzine, le toluÚne et la diméthylaniline ne sont pas des
amidodiphénylanthrones; cela résulte de leia- composition; du reste les deux
télraalcoyldiamidodiphénylanthrones (-) que nous avons décrites dans
(') Revue générale des matiÚres colorantes. iSyS, ]). i.
('-) Loc. cit.
6io
ACADEMIE DES SCIENCES.
c
une précédente Note, et dont la constitution /\ n'est
CO
pas douteuse, sont jaunes Ă l'Ă©tat libre, donnent avec des acides des sels
incolores et ne se combinent ni a^ec l'hydroxylamine, ni avec la phényl-
hydrazine, alors que les produits décrits dans le présent Mémoire sont
incolores à l'état libre, forment avec les acides des sels fortement colorés
et se combinent avec la phénylhydrazine et l'hydroxylamine avec départ
de s"""' d'eau.
» Bien que le processus, qui donne naissance à ces dérivés au moyen de
notre oxanthranol substituĂ©, puisse ĂȘtre reprĂ©sentĂ© le plus facilement par
l'équation (A), pour les raisons signalées plus haut, nous nous voyons
cependant forcés d'attribuer à ces composés une constitution qui s'écarte
de celle des anthrones disubstituées. La composition des bases, avec leurs
deux atomes d'oxygĂšne, la double dĂ©composition Ă laquelle elles se prĂȘtent
avec l'hydroxylamine et la phénylhydrazine, le caractÚre des matiÚres
colorantes que possÚdent leurs sels, nous conduisent à les considérer
comme des dérivés du dihydrure de diphénylanthracÚne de Linebarger
C«H»
HOC
C«H*/ \csH3N(CH^)"-
C«H\Cil»
I
HO-C
C«H*/ \c=H5N(CH')»
HO^
HO
c«H*(^ y
HOC
C'=H*N(CH=
I
C
C«H5N(CH')»
H0C«H5
CH'CII^
C«H*N(CH'
» Il est cependant à remarquer que les radicaux unis aux deux atomes
de carbone y du complexe anlhracénique ne sont pas symétriques vis-à -vis
du noyau B, et ne sauraient, par consĂ©quent, avoir mĂȘme fonction, comme
le montre le schéma développé ci-dessous :
,C'iH* - N ( CH3 )-
.N(rj-P)--=
C«H*N(CIP)^
SĂANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 61T
» Il en résulte que, par analogie avec la plupart des colorants du tri-
phénylméLhane, on est conduit à envisager le carbone y, qui se trouve en
para vis-Ă -vis du complexe CN(CH')-, comme intervenant dans la fonc-
tion des bases, quand elles subissent l'hydrogénation pour se transformer
en leucodérivés ou lorsqu'elles se combinent aux acides pour donner
naissance aux sels ou matiĂšres colorantes.
» Ces composés auront donc respectivement les formules suivantes :
,C''H''N(CIP)
C^H'N(CH3)2
iV(CH3)'
^C6H'N(C1P)^ \C'>n*N(CIP)2
Leucodérivé du vert plualii|uc. Vert plitalique (chlorhydrate).
» Quant aux combinaisons des bases avec l'hydroxylamine et la phényl-
hydrazine, on peut les envisager de la maniĂšre suivante :
CR CR
C^H
\
/
/
/
\
\
/
NOH
\r
\
\
GR
)C/fFN(CII')- C''Ii'( C'H'NHN )Gni^N(CH')%
/ \ / /
\ I /
R représentant les radicaux C«H^ CH'CIP, C''H^N(CH=)^ »
MEMOIRES LUS.
BIOLOGIE. â Sur l'acclimatation et la culture des pinta.dines, ou huĂźtres
perliÚres vraies, sur les cÎtes de France, et sur la production forcée des perles
fines. Note de M. Rapiiael Dubois.
« Dans la séance du 16 septembre igoo, au CongrÚs international
d'Aquiculture et de PĂȘche, j'ai annoncĂ© que j'Ă©tais arrivĂ© Ă provoquer
chez certains Mollusques la production des perles fines ( ').
(') Sur la nature et la formation des perles fines naturelles {MĂ©moires et
^âą12 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En outre, j'ai montré à diverses personnes, au laboratoire maritime
(le Biologie de Tamaris, les résultats annoncés et obtenus avec des Avicu-
lidés indigÚnes (Mylilus, Pinna).
» A l'occasion de ma Communication du 16 septembre 1900, le Prési-
dent du CongrĂšs, M. Edmond Perrier, fit remarquer, avec raison, qu'il
serait trÚs important d'appliquer ma méthode à de véritables hußtres per-
liÚres, à des pintadines, et qu'il se trouvait précisément une espÚce de ce
genre sur les cotes du golfe de GabĂšs, dans le sud tunisien. J'ai suivi le
conseil de l'éminent Directeur du Muséum et je m'en suis bien trouvé.
AprĂšs avoir obtenu une mission de la bienveillance de M. Decrais, alors
Ministre des Colonies, je me suis rendu dans le golfe de GabĂšs, oij j'ai pu,
en 190X, Ă©tudier Ă loisir les conditions biologiques d'exislence des pinta-
dines, grùce à la sollicitude éclairée de M. de Pages, directeur adjoint des
Travaux publics, et de M. Pouzevera, chef de la Navigation, en Tunisie.
Celte mission m'a permis, en outre, de rapporter des pintadines vivantes
et de les installer dans les milieux jugés les plus favorables, d'aprÚs mes
recherches en Tunisie, et aussi de me faire faire des envois, dans de bonnes
conditions, par mon préparateur, M. Allemand-Martin, sous-directeur du
laboratoire maritime de Biologie de Sfax, dont j'ai la direction scientifique.
C'est ainsi que j'ai constaté que l'on pouvait acchmater la pintadine de
GabĂšs, la multiplier et la cultiver mĂ©thodiquement dans nos eaux, oĂč
l'accroissement de sa taille est particuliĂšrement rapide.
1) Les échantillons vivants que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie
sont des Margarilifera vulgaris Jstvneson. Cette espÚce a passé de la mer
Rouge dans la Méditerranée par le canal de Suez : elle a été un peu mo-
difiĂ©e par son nouvel habitat, mais c'est bien la mĂȘme que celle que l'on
pĂȘche Ă Ceylan pour ses magnifiques perles. Cette espĂšce se rencontre
Ă©galement dans le sud de la mer des Indes, aux Maldives, Ă l'Ăźle Maurice,
dans la Malaisie, l'Australie, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande, le
golfe Persique, la mer Rouge, Alexandrie et Malte, d'aprĂšs M. Jameson,
auteur d'importantes recherches sur cette question.
» Les perles que produit la Margarilifera vulgaris. en Tunisie, ont un
trÚs bel orient; elles sont réguliÚres, mais petites. En outre, elles sont
extrĂȘmement rares, puisqu'il faut ouvrir 1200 Ă i5oo huĂźtres pour trouver
une perle.
Comptes rendus des séances du CongrÚs international d'Atjaiciiltu/'e et de PÚche.
Paris, 1901).
SĂANCE DU 19 OGTOBRR rcjo^. fil3
» En plarnnt ces pintarlines d;ms des milieux naturels oti arLificiels oĂč
les moules ( Mylilas gallo-provincialis) deviennent perliĂšres par suite delĂ
conlaraination parasitaire, on provoque facilement la production des
perles fines, de telle sorte qu'en ouvrant successivement trois pintadines
contaminées on a pu trouver dans chacune d'elles deux petites perles,
ainsi que je l'ai montré derniÚrement, à mon laboratoire de Lyon. J'ai
d'ailleurs fait voir de semblables résultats dans mon laboratoire de Tama-
ris. Mais je dois déclarer que j'ai complÚtement échoué avec des Mol-
lusques marins n'appartenant pas aux Aviculidés : Ostrea, Venus ou Tapes,
Cardiurn. etc.
» Avant mon départ de Tamaris, j'ai ouvert un certain nombre de
sujets contaminés, et les voici portant leurs perles. Celles-ci sont petites,
car la contamination est de date récente; mais elles ont un bel orient.
J'ai l'espoir de voir leur taille s'accroĂźtre jjeaucoup, puisque, dans nos
eaux, les coquilles elles-mĂȘmes grandissent trĂšs vite, au point que l'on
peut penser que leur nacre deviendra un jour utilisable pour l'industrie.
» En résumé, j'ai prouvé :
11 1° Que les pintadines peuvent supporter de longs voyages sans périr,
|)uisque j'en ai amené de vivantes, des frontiÚres de la Tripolitaine à Paris ;
i> â 1° Qu'elles peuvent s'acclimater et se cultiver sur les cĂŽtes de France,
et mĂȘme y acquĂ©rir des qualitĂ©s nacriĂšres supĂ©rieures ;
â 1 3" Que j'ai pu obtenir avec ces pintadines la production forcĂ©e des
perles fines vraies, qu'il ne faut pas confomlie avec les perles de nacre ;
1) 4° Que ces résultais permettent d'espérer que j'arriverai à accli-
mater, sur l^-s cÎtes de France et de nos colonies méditerranéennes, des
espĂšces de [)inladines autres que la Margaruifera vulgaris, si l'on veut bien
seconder mes efforts pour doter mon pays d'une industrie nouvelle. »
CORRESPONDAIS CE.
M. Ed. Caspari prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi
les candidats Ă la place vacante, dans la Serlion de GĂ©ographie et Naviga-
tion, par suite du décÚs de M. de Bussy.
(Renvoi Ă la Section de GĂ©ographie et Navigation.)
M. le' Seckétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance, les trois premiers numéros du « Journal de Chimie phy-
sique », publié par M. Philippe-A. Guye. (Présenté par M. Haller. )
C. K., 1903, 2- Semestre. (T. C\X\.VII, N° 16) hl
f>l4 ACADĂMIE DES SCIENCEb.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â .Sur lei Ă©quaUons linĂ©aires aux diffĂ©rences
finies. Note de M. Ai.f. f!iuLDBERG, prĂ©seulĂ©e par M. Ă-nile Picard.
« Je me permets d'indiquer, dans cette Note, pour les équationslinéaires
aux différences finies, un théorÚme analogue au théorÚme sur les fonctions
symétriques des racines d'une équation algébrique. I.e théorÚme corres-
pondantpour les équations différentielles linéaires est démontré, comme
on sait, dans un MĂ©moire fondamental de M. Appell.
)) Soient
une Ă©quation linĂ©aire aux diffĂ©rences finies, et jj , j|/ , .â âą,j'"' un sys-
tÚme fondamental d'intégrales; je vais démontrer le théorÚme suivant :
M Toute fonction algébrique entiÚre F dey''^\y^\ . . -yy'^" et des valeurs
successives de ces fonctions, qui se reproduit multipliée par un facteur constant
différent de zéro quand on remplace y', y',"'. . . ., y]"^ par les éléments d'un
autre systÚme fondamental d'intégrales, est égale à une fonction algébrique
entiÚre des coefficients de l'équation linéaire et de leurs valeurs successives mul-
tipliĂ©es par une puissance de n[( â i)" a,"^,]-
)> La démonstration de ce théorÚme est absolument analogue à la dé-
monstration du théorÚme fondamental de M. Appell.
» La fonction supposée F doit, en particulier, se reproduire, à un fac-
teur constant prĂšs, quand on permute entre elles les fonctionsj'^ ', j^"', ...,
y".\ Il résulte de là que cette fonction contient les valeurs successives
de r'j,", y^"', . . ., j'"' jusqu'au mĂȘme ordre. Soit/J cet ordre.
» 1° Si l'ordre p des plus hautes valeurs successives de y\^\ y^\ âą âą âą.
y["', qui figurent dans F est moindre que « â i , la fonction F se rĂ©duit Ă une
constante.
» 2" Si /y = « â I , la fonction F es(, Ă un facteur prĂšs, indĂ©pendant
de j^", y^'^\ . . ., y'-"' une puissance du déterminant
yâ
yx-,- 1
â â J x^n-\
.v;'
v' '
J J+H-l
yf
v"
. . v'"
c'est-Ă -dire une puist,ance de Cn[(-- \)'^ Ă 'fl^ \.
SĂANCE DU IĂ) OCTORHE IQoS. 6l5
» 3" Si p est plus grand que n â i on peut toujours, Ă l'aide de l'Ă©qua-
tion liné;iire (i). remplacer dans F tontes les valeurs successives de j*,,",
_r^'', . .., y'".\ (l'ordre supĂ©rieur à « â i en fonction des autres. Cette
o[)Ă©ralion n'introduit Ă©videmment dans F que des fonctions entiĂšres des
coelficients de l'Ă©quation (i) et de leurs valeurs successives. On transforme
ainsi la fonction F en une autre de mĂȘme nature qui ne contient plus que
les valeurs successives Ă ey''^\ ..., /'"', jusqu'Ă l'ordre n â i inclusivement;
par suite, d'aprĂšs le deuxiĂšme cas, celte fonction est une puissance
de n[(â i)" «'"_!,], multipliĂ©e par un facteur qui ne peut ĂȘtre qu'une fonc-
tion algébrique entiÚre des coefficients de l'équation (i) et de leurs valeurs
successives.
» Nous terminerons ces remarques en insistant sur la notion d'irréduc-
tibilité d'une équation linéaire aux différences finies.
» Soit une équation linéaire aux différences finies
( 2 ) y.r.â + «:;>,,,â .,+...+ d':\y^ = o,
dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de certaines fonctions
de X considérées comme connues; nous disons que l'équation linéaire (2)
est irréductible, si elle n'a de solution commune avec aucune équation
linĂ©aire de mĂȘme nature, mais d'ordre moindre.
» Quelques remarques générales se déduisent immédiatement de cette
définition :
» Quand une équation linéaire n'est pas Irréductible, il existe toujours une
équation linéaire d'ordre moindre, dont elle admet toutes les intégrùtes.
)) Si une équation linéaire a une intégrale commune avec une équation
linéaire irréductible, elle admettra toutes les intégrales de cette derniÚre. »
PHYSIQUE. â Sur un rĂ©fractomĂ©tre Ă rĂ©flexions. Note de M. Tu. VauĂŻier,
j)résentée par M. J. Violle.
K 11 existe certaines applications de la méthode interférentielle pour
lesquelles il convient de séparer entiÚrement l'un de l'autre, et sur de longs
trajets, les deux faisceaux inlerlérenls. Telle est la disposition offerte par
le réfractométre que nous décrivons dans cette Note et que nous avons em-
ployé dans des expériences dont nous indiquerons ultérieurement les ré-
sultats.
n L'appareil se compose essentiellement de qnaU'e surfaces lollécliissantes planes et
6,6
ACADEMIE DES SCIENCES.
parallĂšles; les deux premiĂšres ont entre elles la mĂȘme distance que les deux derniĂšres;
elles sont formées par trois miroirs argentés dont l'un, pincé entre les deux autres, est
argenté sur ses deux faces.
» Une fente éclairée S, située dans le plan focal d'une lentille à long foyer L,, émet
un faisceau parallÚle qui se divise en deux parties sur le bord taillé en biseau du miroir
central M; l'une d'elles se réfléchit entre les deux premiÚres surfaces, l'autre entre les
deux derniÚres; elles sont reçues l'une et l'autre sur une lentille L, à long foyer, c|ui
donne dans son plan focal une image de la fente lumineuse. On dédouble cette image
en deux autres trĂšs voisines S,, Sj, par une trĂšs faible rotation du dernier miioir Mj
autour d'une direction parallÚle à la fente; les deux images réelles S,, S^ ainsi obtenues
forment des sources lumineuses susceptibles d'interférer, et l'on obtient dans la partie
commune aux deux faisceaux des franges trĂšs nettes et trĂšs brillantes.
» Si sur le parcours de l'un ou l'autre faisceau, entre les miroirs M, M, ou M, Ma, se
trouve un milieu dont les modifications h mesurer entraßnent des variations corré-
latives du chemin optique, le systÚme de franges se déplacera; le déplacement pourra
ĂȘtre observĂ© ou bien inscrit photographiquement sur un cylindre enregistreur. En
inscrivant simultanément les vibrations d'un diapason et d'un signal marquant la
seconde, on aura les éléments nécessaires pour déduire des courbes tracées par les
franges, la loi du phénomÚne étudié dans la suite des temps.
» Comme on le voit sur la figure, l'espace qui entoure les faisceaux entre chaque
miroir est entiĂšrement libre; on peut donc y placer facilement des appareils plus
ou moins encombrants et appropriés au milieu étudié.
» Le rĂ©fractomĂštre peut encore ĂȘtre montĂ© sans les lentilles L,, L, ; le faisceau issu
de la fente lumineuse est divisĂ© en deux parties comme prĂ©cidemment par l'arĂȘte du
miroir central, et ces deux parties se juxtaposent à nouveau aprÚs réflexion entre las
miroirs; en faisant tourner légÚrement le miroir M., autour d'un axe parallÚle à la
fente, on fait converger le faisceau correspondant sur l'autre, et l'on observe des
franges d'interférence dans la partie commune aux deux faisceaux.
)> Toutefois dans cet arrangement, Ă mesure que le chemin parcouru par la lumiĂšre
augmente, l'éclat diminue; aussi avons-nous généralement employé le dispositif décrit
en premier lieu, qui donne des franges plus brillantes.
» Les supports des miroirs sont pourvus des organes nécessaires pourvrégler le
parallélisme et l'égalité des distances. Pour achever ce dernier réglage, il est commode
de s'aider d'un spectroscope dont la feule est placée dans la région de formation des
franges.
» Dans le premier dispositif, il existe un point particulier P oĂč l'on obtient des
franges localisées avec une grande étendue de la source lumineuse; le calcul montre
que ce point est situĂ© Ă l'endroit oĂč se sĂ©parent les faisceaux issus des images S,, S-j de
SĂANCE DU 19 OCTOBriI- 1903. 617
h\ fente. Nous avons vérifié, en ellel, que Ton olili.Mit des franges absolument nettes
en ce point en donnant Ă la fente une largeur de 3""" et cela encore lorsque les fais-
ceaux lumineux étaient réfléchis huit fois entre des miroirs distants de 3"'.
» On n'a pas cependant utilisé ce point particulier pour les inscriptions phologra-
l.hiques; il est plus avantageux, tout en s'en rapprochant autant que possible, de se
maintenir dans une rĂ©gion oĂč les faisceaux convenablement superposĂ©s donnent un
fond lumineux bien uniforme; il est comnaode Ă cet effet d'employer des lentilles Ă
long foyer.
» On peut accroßtre ou diminuer dans de larges limites la sensibilité de
l'appareil en faisant varier ladistancedes miroirs et lenombre des réflexions.
Pour avoir une iilée de celte sensibilité, il stiflit de noter par exemple que,
dans l'air prisa la pression atmosphérique, il faut un i)ar(ours de 1 3⹠pour
qu'une variation de densité de ,-^,'-- déplace le systÚme de franges enre-
gistrées photographiquement d'une largeur de frano;es ; on rendrait ainsi
visibles des différences de pression inférieures à -^^^^^ d'atmosphÚre, ou
des variations de température de l'ordre de ^ de degré centigrade.
" Un parcours de cet ordre de grandeur est facilement ré;disablc; mais
une trop forte augmentation de |)arcours optique amĂšne dans l'obser-
vation des franges des perturbalious dont l'atténuation, sinon la sup-
pression, exige des dispositifs appro|)riés.
» Ces perturbations sont de deux sortes :
" D'abord les vibrations accidentelles ties supports qui se traduisent par
la vibration des franges; cet inconvénient s'accroßt surtout avec le nombre
de réflexions auxquelles les faisceaux linnineux sont soumis; c'est |)ar une
étude spéciale des supports, par l'emploi judicieux de cales de caoutchouc
qu'on rendra minimum les perturbations de celte espĂšce.
)) On observe aussi, lorsque le parcours o|)tique des faisceaux séparés
est trÚs considérable, une torsion variable et un déplacement latéral,
lent, du systĂšme de franges, mouvements qui indiquent une variation
relative des chemins optiques aux divers niveaux traversés par la lumiÚre.
Ces variations continuelles de la densitĂ© dans un air mĂȘme calme, sont
altribuaules à des variations de température; c'est donc au régla^^e d'une
température uniforme et invariable qu'il faudra s'attacher pour obtenir
des franges bien fixes quand le parcours optique dépasse une dizaine de
mÚtres dans l'air atmosphérique. Au-dessous de cette distance nous n'avons
que trÚs rarement constaté le dernier inconvénient. »
6l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINĂRALE. -- Sur la composilinn du peroxyde de zinc.
Note (le M. I\urii.off, présentée j^ar M. H. Moissan.
« M. de Forcrand, dans deux Notes (Comptes rendus, t. CXXXIV, p. Goi ,
et t. CXXXV, p. io3) sur la composition et les propriétés du peroxyde de
zinc, établit trois types des oxydes supérieurs de zinc Zn^O', Zn^O' et
ZnO^, en refusant de reconnaßtre l'individualité chimique du peroxyde
obtenu par M. Ilaass, Zn^O", ainsi que du peroxyde indiqué par riioi,
Zn^O'H-0.
» La question de l'individualité chimique des combinaisons aussi peu
constantes que le peroxyde de magnésium, de zinc et de cadmium est trÚs
compliquée. Il est difficile dans ce cas d'appliquer le principe de la con-
stance de tension de la dissociation, vu que la décomposition se produit
trÚs rapidement et est quelquefois accompagnée par de légÚres explosions.
11 faut observer d'un autre cÎté qu'on peut obtenir différents degrés
d'oxydation en traitant graduellement l'hydrate d'oxyde de zinc par le
peroxyde d'hydrogÚne. Les types des oxydes décrits par M. de Forcrand
étaient évidemment connus de M. Haass et ils ont été décrits par moi.
» Ces données sont indiquées en détail dans mon travail publié en 1899
et 1900, qui, peut-ĂȘtre, est restĂ© inconnu jjour M. de Forcrand puisqu'il
ne fait usage que de ma Note trÚs courte publiée dans les Annales de Chimie
et de Physique, & série. Tome XXIIF, 1891.
» En raison de ces circonstances je pense qu'il ne sera pas inutile de citer
l'extrait suivant de mon travail sur le sujet en question (Journ. de la Soc.
phys.-chim. russe, t. XXII, 1900, p. 180) :
» l^e premier Uailement de l'iiydiate doxyde de zinc par le peroxyde d'iiydro-
1! gÚne a donné un produit qui répond approxinialivemenl à la composition Zn-0^, le
» second traitement Zn'^O''; le troisiÚme Zn^O' », et plus loin : « de celte façon,
» t'augmenlation de l"o\ygÚne continue de croßtre en approchant de la pioportion
.> théorique de la composition, ZnO- ».
» H va sans dire que, suivant la maniÚre de procéder, on obtiendra des
peroxydes de zinc de toute esjjÚce de composition; il fallait décider
laquelle de ces substances doit ĂȘtre reconnue chimiquement individuelle.
» Pour établir l'individualité chimique on se sert de la méthode basée
sur la loi de la constance de composition. La substance dont la compo-
sition restait invariable dans des préparations différentes était reconnue
SĂANCE DU 19 OCTOBRE 1903. 619
comme chimiquement individuelle (p. 189-191). VoilĂ pourquoi parmi
tous les peroxydes de zinc nous nous sommes arrĂȘtĂ© alors sur la substance
(le la composition ZiiO-Zn(OH) '. Les exj)ériences ont démontre qu'au
moyen du traitement graduel de l'hydrate d'oxyde de zinc en suivant la
méthode indiquée par moi (évaporation des solutions du |)eroxyde d'hy-
drogĂšne avec l'hydrate d'oxyde de zinc), on obtient toujours des peroxydes
de zinc possédant la composition indiquée précédemment.
» En nous basant sur ce que je viens de dire on arris'e aux conclusions
suivantes :
1) 1° Les oxydes de M. de Forcrand présententdes formes d'oxydation
intermédiaires dont la composition dépend des moyens de les obtenir.
» 2° La composition du peroxyde de zinc ainsi que relie du peroxyde
analogue de cadmium répond à la formule MO''M(OH)-.
» 3° Ce dernier type est le seul bien établi pour le moment : les
autres types, pour ĂȘtre admis, doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©s par l'application d â l'un
ou l'autre principe établissant leur individualité.
M 4° AprÚs l'établissement de l'individiiaiité des différents degrés d'oxy-
dation il sera possible de résoudre définitivement la question du caractÚre
de ces substances comparativement aux peroxydes des métaux du baryum,
strontium et calcium. »
PHYSIOLOGIE ANIMALE. â V organe phagocylaire des CruslacĂ©s DĂ©capodes.
Note de M. L. Cuénot, présentée par M. Bouvier.
« Si l'on injecte de l'encre de Cliiue finement broyée dans la cavité
d'un Crustacé Décapode, l'encre disparaßt trÚs vite de la circulation, en
quelques minutes chez les petites espĂšces. On retrouve trĂšs peu de grains
noirs dans les jeunes amibocytes (stade phagocyte) ; la majeure partie de
l'encre a été capturée par un organe phiigocytaire spécial, qui se trouve
sur les rameaux terminaux des artÚres hépatiques. Ces branches termi-
nales, logĂ©es entre les cĆcumsdu foie, portent Ă leur surface de trĂšs nom-
breux nodules saillants, constitués par des amas de cellules fixes ressem-
blant beaucoup aux amibocvtes libres, et qui possÚdent à un haut degré la
propriĂ©tĂ© phagocy taire. AprĂšs injection cĆlomique, elles sont littĂ©ralement
bourrées d'encre, de sorte qu'à un simple examen à la loupe, on distingue
facilement les petits nodules qui se détachent eu noir sur le fond clair des
cĆcums hĂ©patiques. Telle est la disposition de l'organe phagocylaire chez
fiao ACADĂMIE DES SCIENCES.
tous les Crustacés Décapodes dont le foie est logé dans le céphalolhorax :
l'artĂšre hĂ©patique devrait donc ĂȘtre appelĂ©e artĂšre hĂ©palo-phagocy-
taire ( ' ) .
» Chez les Pagures, dont le foie est entiÚrement logé dans l'abdomen,
l'organe phagocytaire présente des dispositions fort intéressantes. Comme
l'a trĂšs bien reconnu M. Bouvier {-), il se dĂ©tache du cĆur deux grosses
artÚres qui correspondent exactement aux artÚres hépatiques des autres
Décapodes, mais qui ne se rendent pas au foie; elles restent dans le céphn-
lothorax. Sur tout leur trajet, ces artĂši-es, que je propose d'appeler artĂšres
phagocylaires, émettent de nombreuses et fines ramifications terminées en
cĆcum, qui sont recouvertes d'un manchon de phagocytes fixes (tissu
périvasculaire de Marchai). AprÚs injection d'encre, ces ramifications se
dessinent nettement en noir; tantÎt elles sont agglomérées en une masse
aplatie, appliquée sur les cÎtés de l'estomac (petits Pagures comme Cliba-
narius el Diogenes); tantÎt elles s'intriquent avec les ramifications vésicales
du rein antennaire et, comme celles-ci, encadrent exactement l'estomac
( Eiipaguriis Ber/ihardus h.); des intermédiaires relient du reste ces deux
dispositions extrĂȘmes.
» On sait que les Crustacés Décapodes possÚdent un autre organe lym-
phoĂŻde, d'oĂč proviennent les amibocytes libres du sang (âą'') : cet organe
globuligĂšne est en relation avec l'artĂšre opthalmique, soit qu'il s'Ă©tale Ă
la surface de l'estomac (Astacus, Crabes), soit qu'il entoure celle artĂšre
d'un Ă©pais manchon continu (Pagures, Nika), soit enfin qu'il se concentre
en une petite masse placée à la base du rostre (Palémonides). Les cellules
de cet organe sont tout à fait dépourvues de la propriété phagocytaire, et
présentent de nombreuses uutoses.
» C'est certainement chez les Décapodes que ces deux types d'organes
lymphoïdes, globuligÚne et phagocytaire, se présentent, sous la forme la
plus schématique, tant par la facilité avec laquelle on peut les mettre en
Ă©vidence que par la simplicitĂ© de leur fonctionnement. â >
(') A ma csnnaissatice, un seul auteur a soupçonné la présence d'un organe phago-
cytaire sur les rameaux ßle l'artÚre hépatique; c'est Saint-llilaire [La fonction pha-
gocytaire des vaisseaux hĂ©patiques de t'Ăerevisse (Revue des Se. natur., Sainl-
Pétersl>ourg, 4° année, 1898, p. 347 )J.
(â -) lĂź.-L. BouviEu, Recherches anatomiques sur le systĂšme artĂ©riel des CrustacĂ©s
Décapodes (Ann. Se. nat., y-' série, t. \1, iSijr, p. 197).
{'') CuĂNor, Ătudes physiologiques sur les CrustacĂ©s DĂ©capodes {Arch. de Bio-
logie, l. XIII, 1890, p. 240).
SĂANCE DU r9 OCror.I'.E I()o3. 621
GĂO[,OGlE.- â Sur /es phases de plissemenl des zones intra- alpines Jrançaises .
Note (le M. W. Kimax, [>résentée par M. Michol Lévy.
« IjOr.s<|iie l'on aiuilyse le déUiil ßles dislocations qm ont donné aiiK
Alpes delphino-provençales leur slructurc complexe (') teille c[ne l'a par-
faitement représentée M. Terniier (-) en quatre coupes transversales
récemment publiées, on est amené, en ce qui concerne les régions intra-
alpines (zones du Briançonnais et du Picnionl), à y voir la trace des phé-
nomĂšnes suivants (^) :
)) a. Formation de plis imbriqués et couchés vers l'extérieur de la chaßne,
« s'escaladant » les uns les autres, suivant l'expression si suggestive de
M. Lugeon, accompagnés, notamment entre les massifs cristallins du Mer-
cantour et du Pelvoux, de nombreux charriages (décrits par MM. Hang,
Termier, et par nous-mÚme) et ayant déterminé parfois, dans leur « Voi-
land », une structure imbriquĂ©e trĂšs nette et dirigĂ©e dans le mĂȘme sens.
» Ces plis ayant intéressé les Flysch éocÚne et oligocÚne et chevauchant
eux-mĂȘmes des rĂ©gions renfermant dans leurs parties externes des assises
miocĂšnes, plissĂ©es (Diois et Baronnies) sont nĂ©cessairement postĂ©rieurs Ă
la premiÚre moitié de la période néogÚne. Ils ont été précédés cependant
de dislocations intenses, les conglomérats du MiocÚne supérieur sub-alpin
(Voreppe, Bas-Dauphiné, etc.) contenant en galets la plupart des roches
(^granit du Pelvoux, quartzites du Trias, variolites, etc.) qui constituent
ces zones intra-alpines et que des dislocations avaient donc, Ă cette Ă©poque,
déjà fait affleurer en des points accessibles à l'érosion. On peut conclure
aussi de ces faits que ces dislocations ne se soni pas uniquernerU manifestées
en profondeur dans, \qs, ré^\on?, intracorticales, mais qu'elles ont atteint la
surface du sol.
» b. Nouvelle phase de striction, produisant le reploiement des plis
couchés précédents (a) et des nappes qui en dérivent, ainsi que nous
( ') Voir Comptes rendus, 28 septembre el 5 octobre 1900.
. (-) Bull. Soc. géol. de France, 4" série, t. II, 1902, p. 4ii.
(â *) Nous laissons ici de cĂŽtĂ© les mouvements et dislocations antĂ©rieurs Ă l'Ă©poque
miocÚne, bien que la nature des galets qui composent les brÚches et les conglomérats
du Lias (brÚche du Télégraphe) et de TEogÚne, uioiUre <rÚi rte«e/;u'/i< qu'il a dû se pro-
duire, Ă dillerents moments des temps secondaires et Ă©ogĂšnes, des bombements et des
plis ayant donné prise à l'érosion des eaux marines et s'étanl manifestés autrement
que par des déplacements inlracortlcaux.
G. K., 1903, 2» Semestre. (T. CXXWH, N° 16.) ^2
622 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'avons démontré pour les montagnes situées entre Guillestre, Escreins et
Vars, et comme M. Termier l'a fait voir pour la région qui sépare Valloiiise
de Briançon. Ces nappes reployées ont sans doute présenté, avant que
l'Ă©rosion en ait fait disparaĂźtre une notable partie, une extension bien
plus grande que celle que représentent les témoins que nous connaissons
aujourd'hui.
» c. PhénomÚnes de plissement en retour (Riirkjaltiing), déterminés sans
doute par un affaissement (décompression) des régions piémontaises et
s'étant manifestés sur le cÎté interne senlement du bourrelet (arc) alpin
constitué par les dislocations précédentes. Cette sorte de poussée au vide
a produit une sĂ©rie de plis secondaires, dĂ©versĂ©s vers l'Italie (rĂ©gions Ă
l'est de Modane, de Briançon, de Chà tean-Qiieyras, de Maurin), notam-
ment dans les racines du paquet de schistes liasiques |ilissés et charriés du
mont Jovet et de la 4* écaille du Briançonnais dus aux charriages de la
phase («) et que l'érosion a ensuite isolés en arriÚre de leurs racines
(désormais plissées en sens inverse).
» Ces plis en retour se distinguent, ainsi que l'ont fait remarquer divers
observateurs, par l'absence de charriages importants et par leur allure
différente de celles des plis couchés de la premiÚre phase, tous déversés
vers l'ouest.
)) Ce n'est qu'Ă la suite de ces derniers mouvements que se dessine la
structure en éventail asymétrique {^), si caractéristique de nos Alpes fran-
çaises. L'éventail alpin présenterait ainsi, suivant que l'on considÚre les
causes qui ont produit sa portion externe (ou occidentale pour les Alpes
delpliino-provençales) ou ses éléments internes (orientaux), une dualité
d'origine tout h fait remarquable. Son existence n'apparaĂźtrait plus comme
une anomalie dans le systÚme alpin dont tous les éléments accusent si
nettement une poussée dirigée vers l'extérieur de l'arc que décrit notre
grande chaßne européenne. «
PHYSIOLOGIE. â Du rĂŽle de la compression dans la localisation des tendons.
⹠Note de M. R. Axtho.w, présentée de jM. Marey.
« Depuis les travaux connus de M. Marey, de iM. Roux (') cl de leurs
Ă©lĂšves, on sait que, dans ce qu'on est conveuu d'appeler un muscle {rĂšnn'xon
(') Mise en Ă©vidence, dĂšs iSgil, par M. Marcel Beilrand.
(') Voir pour détails : Anthony, Comptes rendus Soc. Diol., igoa-igoS; Hiill.
Soc.Antiirop., Paris, igoS. â Th. Romignot, D. AI., Lille, 1902.
SĂANCE DU 19 OCTOBRi; igo'5. 623
de substances contractiles et de substances teniineiises), h longueur réelle
de la fibre musculaire est proportionnelle Ă l'amplitude du mouvem?int
qu'elle commande.
» Cette premiÚre question résolue, une autre se pose, celle de la position
respective, dans un mĂȘme muscle, de la substance musculaire et de la sub-
stance tendineuse, et des facteurs qui déterminent cette position.
» Ces facteurs sont nombreux : je me suis spécialement occupé de l'étude
de l'un d'eux, la compression réciproque des muscles les uns par les
autres, dont déjà en 1890 M. Roux avait si;?iialé l'importance. J'ai reconnu
que les effets de la compression s'exerçaient chaque fois qu'un muscle se
trouvait, au moment de sa contraction, empĂȘchĂ© par un mĂ©canisme quel-
conque d'augmenter son volume transvers;»!, condition nécessaire de la
contraction; le fait, pour un muscle, d'ĂȘtre placĂ© entre un plan rĂ©sistant
et un autre muscle, ou entre deux autres muscles le croisant perpendicu-
lairement, constitue la rĂ©alisation de cet empĂȘchement.
» Le résultat morphogénétique de la compression est la transformation
tendineuse. Si la compression est f.tible (V'' degré), le muscle comprimé
s'aplatit, se lamine en quelque sorte et prend simplement, sur sa partie
directement en contact avec le compresseur, un aspect nacré caracté-
ristique (les fibres les plus superficielles Ă©tant naturellement les plus
gĂȘnĂ©es). La compression devient plus forte (2" degrĂ©), la substance muscu-
laire est alors expulsée en :quelque sorte, le tendon étant nettemant loca-
lisé dans la région comprimée et ne la dépassant pas. Si la compression
devient plus forte encore (3' degré), le tendon s'amincit de plus en plus et
finit mĂȘme par complĂštement disparaĂźtre, le muscle transportant son
insertion au point oĂč la compression n'existe plus. J'ai recueilli de nombreux
exemples detendinification parce mécanisme (dissections faites au labora-
toire d'Anatomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle).
» Par ce qu'il vient d'ĂȘtre dit, on conçoit que la compression est un
facteur morphogénétique des plus puissants : les corps musculaires ne
peuvent, en rĂ©alitĂ©, exister que lĂ oĂč son action ne se fait |)oint sentir et il
s'ensuit que leur longueur, partant l'amplitu le des mouvemĂźnts qu'ils
commandent et consécutivement la forme des surfaces articulaires, est
sous la dépendance de ce facteur, qui, grùce à l'accumidation héréditaire,
acquiert une importance trÚs considérable dans la constitution des types
morphologiques animaux.
» Sur un individu pris en particulier, on peut aisément constater les
eft'ets morphogĂ©nĂ©tiques de la compression : les animaux jeunes et les fĆtus,
enetfet, n'ont pas les tendons aussi nettement accusés que les adultes.
62^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» De |)liis,j'ai pu expérimenlalemenl, chez un animal, modifier la dispo-
sition normale des tendons, en chaniifeant dĂšs le jeune Ăąge les rapports des
muscles entre eux.
» C'est ainsi que, sur un cliien (expérience faite à la Station physiologique du Col-
lÚge de France) à qui j'avais e^llevé à l'ùge de !\ mois l'un des muscles crotaphytes, en
m'attachant surtout à détruire sa partie postérieure qui comprime le muscle occipito-
mastonlo-huméral et y déterminer la production d'une impression tendineuse, jai con-
staté, 6 mois aprÚs l'opéiatiou, que la susdite impression tendineuse était sensiblement
moins nette et moins étendue du cÎté opéré que du cÎté normal.
» Au mĂȘme animal j'avais, le jour de sa naissance, fait subir une luxation du coude,
à la suite de laquelle il avait pris l'habitude de marcher d'une façon spéciale, écartant
l'omoplate du corps. Plus lard, Ă la dissection, je reconnus que le muscle sous-scapn-
laire ne possédait pas l'inij^ression nacrée caractéristique qu'il présente normalement.
Lue modification du mĂȘme ordre intĂ©ressait le muscle cubital postĂ©rieur.
» Cette mĂȘme luxation m'a, de plus, permis de constater la production expĂ©rimentale
de tendons dans des rĂ©gions oĂč normalement il n'en existe pas. Dans la position spĂ©ciale
de sa patte, au moment de l'appui, l'animal efTectuait une rotation en dedans de son
avant-bras; les muscles radiaux se contractant énergiquement exerçaient alors sur la
partie externe et inférieure du biceps une compression énergique et inaccoutumée, se
traduisant par la présence trÚs nettement limitée de tissu conjonctif (à aspect terne et
graisseux, il est vrai) en une rĂ©gion oĂč il n'y a normalement que du tissu musculaire.
)) En résume : i° Des faits nombreux d'anatomie comparée montrent
que, partout oĂč il y a compression effective d'un muscle, il existe un
tendon ;
>) 2° L'expérimentation montre qu'on peut, dans beaucoup de cas, éta-
blir une relation de cause à effet entre la compression et la présence du
tendon ;
)) 3° La compression est un facteur morphogénétique agissant constam-
ment, puisque, c/ir; un individu, on peut, en la mettant en jeu, déterminer
la prĂ©sence de tendons et, en supprimant son action, empĂȘcher le dĂ©ve-
loppement de formations tendineuses normales. »
MĂDECINE. â Sur les rapports qui existent entre le Surra et le Nagana,
d'aprÚs une expérience de Nocard. Note de MM. Vallée et Carré, pré-
sentée par M. A. Laveran.
c« Nous devons à MM. Laveran et Mesnil une excellente démonstration,
iaiie sur des chÚvres, de la non-identité du Nagana et du Siu-ra ('). En
( ' ) Laveran et Meskil, Comptes rendus, 22 juin igoS.
SĂANCE DU K) OCTOBRE 190;^. 621
raison de l'inlĂ©rĂȘt considĂ©rable qui s'attache Ă la question si importante des
ra])jjorls entre ces deux maladies, il nous a paru intéressant de signaler les
résultats de l'expérience suivante, entreprise par notre éminent maßtre, le
regretté professeur Nocard.
» Une vache brelonne esl inoculée le 7 juin 1902 avec 2""' de sang de rat riche en
tiypanosomes du Nagana.
» Le 10 juin on constate aisément dans le sang de l'animal, lors de la réaction
fébrile, quelques trypanosonies. DÚs le lenderniiin la température s'abaisse, l'examen
microscopique ne permet plus de trouver des parasites; l'Ă©tat de la bĂȘte s'amĂ©liore
progressivement.
» Le sujet reçoit alors, à de courts intervalles, des doses relativement considérables
de sang trĂšs riche en trjpanosomes du Nagana ;
» i-^. Juin 19012. â 25''""' de sang de chat.
» (3 juillcl 1902. â 45''âą' de sang de chat.
» 21 Juillet 1902. â 35°""' de sang de chat.
1) it\ aoĂčl 1902. â .50"^°'' de sang de chat.
» 17 aoĂ»t 1902. â 5o""' de sang de chat.
» 29 aoĂ»t 1902. â 600'"° de sang de chien extrĂȘmement riche en parasites.
>: La vache a donc reçu au total, en injections sous-cutanées ou intra-péritonéales,
8o5'^°'' de sang toujours trÚs riche en trypanosomes et cela sans présenter d'autres
troubles que des poussées fébriles intermittentes.
» Les parasites inoculés lors de la derniéie injection, le 29 août 1902, ont été si
rapidement détruits dans l'organisme que le sang recueilli, à partir du 3 sep-
tembre 1902, n'infecte plus les souris inoculées. On doit donc considérer le sujet mis
en expérience comme guéri du Nagana et hypcrvacciné contre celte jnaladie.
» Le 6 juillet 1908, plus d'un an aprĂšs l'inoculaliun du Nagana, cette bĂȘte reçoit sous
la jieau o''"'',5 de sang d'une souris inoculée de Surra de l'ßle Maurice, dû à l'obli-
geance de MM. Laveran et Mesnil. On inocule, en mĂȘme temps, comme tĂ©moin, un
jeune bovidé neuf de race bretonne.
» A |)artir du huitiÚme jour aprÚs cette inoculation, les souris qui reçoivent une
seule goutte du sang de la vache préalablement vaccinée contre le Nagana sont à coup
sĂ»r infectĂ©es de Surra. Il esl cependant trĂšs difficile de rencontrer des trjpanosomes Ă
l'examen direct de ce sang.
» Depuis celte époque, le Surra évolue chez la vache immunisée contre
le Nagana de la mĂȘme façon que chez le bovidĂ© tĂ©moin. Tous deux prĂ©-
sentent une forme relativement bénigne de la maladie.
» Aujourd'hui encore, |)lus de trois mois aprÚs le début du Surra, l'ino-
culalion à la souris de 5 gouttes du sang ßle la vache immunisée contre le
Nagana provoque d'une façon certaine l'évolution du Surra.
» Ainsi se trouve confirmée la démonstration, faite par MM. Laveran et
Mesnil, de la non-identité du Surra et du Nagana. »
626 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PATHOLOGIE. â Pcilho gĂ©nie et traitement du rhumatisme.
Note de M. L. PéniÚres, présentée par M. LéonLabbé.
(( Le rhumatisme est une auto-intoxication. Les travaux de M. Bouchard
ont démontré que l'urine contient à l'état normal, et surtout à l'état patho-
logique, des toxines, des poisons dangereux pour la vie. Ces poisons
s'écoulent au dehors sans danger pour l'économie, à la faveur des épithé-
Uums qui tapissent les voies urinaires. La couche épithéliale forme une
barriĂšre fragile, mais suffisante, contre l'absorption de ces produits, c'est-
Ă -dire contre l'empoisonnement du sang, mais que cette couche |)rotectrice
soit entamée, que l'épithélium tombe, l'absorption versera dans la circu-
lation générale ces poisons dÚlournés de leur voie d'élimination.
)) C'est ce qui arrive dans le rhumatisme. Le produit résorbé est un fer-
ment analogue sinon identique au ferment de la fibrine étudié par
Schmidt, auferment-fdjrinedeM. A. Gautier. Ce ferment peut ĂȘtre observĂ©
dans ses effets. Il trahit sa présence par des phénomÚnes de coagulation du
sang, disséminés dans tout l'organisme : fdjrine dans le sang des rhumati-
sants; dépÎts fibrineux dans les articulations, dans les plÚvres, sur les val-
vules du cĆur, etc. C'est la caractĂ©ristique du rhumatisme.
» Par oĂč se fait l'absorption du ferment ? Plus spĂ©cialement par la mu-
queuse de l'uretÚre. Le rhumatisme serait précédé d'une urelérite desqua-
mative, causée par la congestion viscérale provenant du froid et de l'humi-
dité; par le trauma du surmenage, de l'effort, de la pression de la masse
intestinale et du muscle psoas; par l'Ă©rosion des calculs, ou le passage de
â substances toxiques, etc.
M En 1882, j'ai pu déterminer chez deux lapins, parmi soixante mis en
expérience, un rhumatisme expérimental en détruisant l'épithélium de
l'uretÚre au moven de l'acide acétique.
» Une thérapeutique rationnelle découlait de cette conception patho-
génique du rhumatisme. Le problÚme était double : il fallait réparer les
voies d'élimination de l'urine, restaurer l'épithélium de l'uretÚre, et, en
second lieu, détruire ou neutraliser le ferment. Un antiseptique était né-
cessaire, mais tel que, sans inconvénient pour l'estomac et pour le rein,
il pĂ»t largement irriguer l'uretĂšre. Je me suis arrĂȘtĂ© Ă une association de
résines, parmi lesquelles une résine extraite du Piper cubeba.
» Le résultat thérapeutique a démontré l'exactitude de ses conceptions
Ă©liologiques, et de nombreuses observations recueillies depuis un certain
nombre d'années affirment l'excellence de la méthode. »
SĂANCE DU l() OCTOBRE igoS. 627
PSVCHO-PHYSIOLOGIE. â Recherches expĂ©rimentales sur roi/action
des vieillards. Note de M. VxVsciiide.
« Il n'existe aucune recherche expérimentale sur hi psycho-physiologie
de la vieillesse; j'ai essayé d'apporter quelques documents à la connais-
sance de ce problĂšme, en portant d'abord mes investigations dans le
domaine psycho-sensoriel.
» Mes fecherches sur l'olfaction des vieillards ont été faites avec Vosmi-
esthésimétre Toulouse-Vaschide, et selon leur technique expérimentale.
Elles ont porté sur 66 sujets des deux sexes : 36 hommes de l'hospice de
BicĂȘtre, du service de M. le professeur Marie, et 3o femmes de l'hospice
de la SalpĂštriĂšre, du service de M. le professeur Raymond.
» Les sujets étaient ùgés en moyenne de 78 ans; il y en avait parmi eux qui comp-
taient mĂȘme 94 ans. Les sujets n'avaient aucune maladie des fosses nasales et l'examen
rliinologique minutieux de chaque sujet n'a pu rien nous déceler; j'ai éliminé les sujets
atteints de coryza chronique ou ceux dont la muqueuse nasale était légÚrement irritée.
Tous les sujets affirmaient se servir Ă merveille de leur olfaction.
» Voici le résultat en chiflVes de nos recherches :
Heconniiissance
Nombre Minmiiim moyen .Minimum moyen des sujets.
tolal Age poiii- pour â
Ilomines. des sujets. moyen. la sensation. la perception. Odeurs. Anosmiques.
Vieux.... 36 78 ans 4 P- 10 ( 21 suj.) Clainphre pur (7 stij.) 0,66 i5
Adultes.. 37 37 ans 9 p. 100000 7 p. loooo 5, 29 1
Femmes.
Vieilles.. 3o 78 ans 2 p. jo (21 suj.) 6 p. 10 (8 suj.) 1,71 y
Adultes.. 4' 25 ans i p. looooo 7 p. looooo G,So 3
1) Remarquons encore que, sur les 36 sujets hommes, il y avait, potij- la .wnxation,
7 sujets hors série, i.5 n'accusant aucune serisatioii ; pour la percepLioii, 7 hors série
et i4 "6 reconnaissant pas le camphre. Sur les 3o sujets femmes, il y avait, pour la
sensation, ,5 sujets hors série et 9 n'ayant aucune sensation ; pour la perception, 8 hors
série et 8 ne reconnaissant pas le camphre.
» Il résulte de ces recherches, en premier lieu, une différence notable
entre la maniÚre dont la sensibilité se comporte chez les deux sexes; la
femme paraßt garder encore sa supériorité olfactive malgré l'évolution de
l'ùge; celte différence existe à tous les ùges, ainsi que M. Toulouse et moi
nous l'avons démontré. Cette supériorité est néanmoins plus petite poin- la
sensation ; elle est trĂšs grande pour la perception.
» Un second fait digne d'ĂȘtre remarquĂ© est la diminution notable de la
sensibilité olfactive pendant la vieillesse, en dehors de toute considération
de sexe. I^^e nombre des anosmiques est considérable : 24 sur 66 cas, tan-
fĂ28 ACADEMIE DES SCIENCES.
(lis qu'il n'existe, d'aprĂšs les recherches de Toidouse et Vaschide, que
4 cas sur 78 siijels adultes; cette différence devient encore plus grande
si l'on tient compte des sujets hors série : i5 sur 66, tandis qu'ils ne sont
(ine2sur78 chez les adultes. On a un total de Sg pour r 00 sujets anosmiqucs
et hors série.
» Les vieillards paraissent avoir donc la sensibilité olfactive atrophiée
et, fait remarquable, aucun sujet n'était conscient de cette infirmité : tout
en arrivant Ă peine Ă dislingucr une odeur connue sur dix, et tout en pre-
nant comme de l'eau pure les odeurs les plus intenses, nos sujets préten-
daient jouir du parfum des fleurs. Leurs images visuelles suppléaient
l'absence des images olfactives, car les sujets reconnaissaient les parfums
des fleurs quand ils pouvaient les regarder.
» L'image olfictive a donc une existence intellectuelle indépendante,
puisqu'elle est capable d'une reviviscence fonctionnelle. M. Metschnikoli
a eu l'obligeance de m'autorisera dire que Pasteur Ă©tait tout Ă lait auos-
mique; il fut de mĂȘme pour le grand philosophe Durand de Gros, d'aprĂšs
l'observation de sa fdle M'"" Sorgues. Les images souvenirs jouent un rĂŽle
capital dans la psycho-physiologie de la viedlesse et cette connaissance est
précieuse pour l'intelligence des processus évolutifs de la vie mentale et de
la vie biologique. »
M. S. SocoLow adresse, de Moscou, une Note « Sur les corrélations
qui existent entre les éléments des orbites du systÚme planétaire ».
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
G. D.
ERRATA.
(SĂ©ance du '12 octobre rgoS.)
Note de M. H. Moissan, Sur la lem|)Ă©rature d'inflammation et sur la
combustion lente du soufre dans l'oxygĂšne et dans l'air :
Page 552, ligne 18, au lieu de aprÚs 12 heures de chauffe : formation d'un léger
dépÎt blanc, lisez aprÚs 12 heures de chaufTe : par refroidissemanil, formali.on d'un
léger dépÎt blanc.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Auoâstins, n° 55,
lis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent rĂ©gu\iĂšvm^^^i^^,nncf,e. Ils forment/Ă la fin de l'annĂ©e denx volâm«« âą .o n
d\::t ^nir '"'^''"^"^ '' ''''''''' ''"^^ '-' '''- ''^''''"^- '^ --^ ^âą^-"-- -â ^"«^- vZ;'i;zireVt:f i;,
Le prix Ăźle l'abonnement est fixe ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©parleraents : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
I Chaix.
< Jourdan.
( Ruff.
- Courtin-Hecquet.
( Germain etGrassin
I Gastineau.
JĂ©rĂŽme.
RĂ©gnier.
/ Feret.
<: Laurens.
( Muller (G.).
Renaud.
/ Derrien.
\ F. Robert.
' Oblin.
' Uzel frĂšres.
Jouan.
K Perrin.
g. (Henry.
I IMargueric.
r.â l Juliot.
â Ferr,..
( Bouy.
; Nourry.
...... Ratel.
(Rey.
j Lauverjat.
' ' ( Degez.
j Drevet.
I Gratier et G'».
le Foucher.
i Bourdignon.
( Dombre.
( Thorez.
' ( Quarré.
Lorient.
Nantes.
Nice. . . .
Ntme.
Orléa
Poitier»..
Rennes
Rochefi
Rouen.
S'-Ătie
Toulon..
Toulouse
Tours....
Valenciennes.
chez Messieurs ;
( Baumal.
! M"* Texier.
/ Bernoux et Cumin.
1 Georg.
f-yon < Effantin.
J Savy.
1 Vitte.
Marseille RuĂąt.
Montpellier â
I Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
! Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
Guist'hau,
Veloppé.
( Barma.
1 Appy.
ISitmes Thibaud.
Orléans LodJé.
Blanchier.
LĂ©vrier.
Rennes Plihon et Hervé.
Rocheforl Girard (M"").
Langlois.
Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
Ponleil-Burles.
RumĂšbe.
Gimet.
PrivĂąt.
, Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
( Suppligeon.
Giard.
Lemaltre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
A msterdam .
Bruxelles. .
Bucharest.
chez Messieurs :
( Feikema Caarelsen
' et C".
AthĂšnes Beck.
lirircelone Verdaguer.
I Asher et G'*.
Berlin j Dames.
j Friedlander et fils.
1 Mayer et Muller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
/ Lamerkin.
MayolezetAudiarte.
Lebégue et G'*.
Sotcliek et G°.
Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C°.
Christiania. ..... Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Hrisl et fils.
Florence Seeber.
Gaiid Hoste.
GĂšnes Beuf.
iCherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
Benda.
Payot et C'-.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig â ^' KĆhler,
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
Gnusé.
Londres
Luxembourg . , .
Lausanne..
LiĂšge.
chez Messieurs :
l Dulau.
j Hachette et C'«.
' Nutt.
V. Buck.
!Ruiz et C'v
Romo y Fussel.
Capdeville.
F. FĂ©.
Milan j Bocca frĂšres.
( HĆpli.
«o^eou Tastevlu.
JVaples j Marghieri di Giu».
i Pellerano.
( Dyrsen et Pfeiffer.
Me^v-rork Stechert.
( LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C*«.
Palerme Reber.
^<"''<' Magalhaés et Mooii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome j Bocca frĂšres.
( Loescheret C'*.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordlsk» Boghandel.
Zinserling.
Woief.
Bocca frÚre».
Brero.
1 Clausen.
I RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolff.
VĂ©rone Drucker.
Frick.
Gerold et G'*.
ZUrich Meyer etZeller.
S'-PĂ©tersbourg.
Tarin ,
Vienne .
iS GĂNĂRALES DES COMPTES RENBDS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre i85o.) Volume in-4°; i863. Prix 25 fr.
romes32Ă 61. â(i" Janvier i8ii Ă 3i DĂ©cembre iSGJ.j Volume in-4°; 1870. Prix ". 25 fr.'
lomes 62Ă 91. â(['='â Janvier 1866 Ă 3t DĂ©cembre iSSi.., Volume in-4°; 1S89. Prix 25 fr.'
lomes 92 Ă 121. â ( i" Janvier 1881 Ă 3[ DĂ©cembre is.j,.) .Volume in-4"; 1900. Prix ! . 25 fr'.
'LĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES ;
iJ^es/pa^^r^vao^ B"a^!r l^u :;ei;;i4^ av;!^r;;i.'.o^
uis de ib3d, Lt puis lemise pour celui de i8d6, savoir: « Etudier les In^ Me la distribulinn drs corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains
aĂDom mi exil'ntVn'tr' l-rrf'^'M- ~ ''""'"=' ''' question de le, .,â,urit.on ou de leur ,l,,spar!tion 'successive ou siiâi?Uanle. - Hechcrcher a
apports qui existent entre 1 Ă©tat actuel du rcgne organique et ses Ă©tals aâ.,i -.urs », par M. le Professeur Buonn. 1Ă»-4°, avec 7 planches; 1861 .... 25 fr.
ĂȘme Librairie les MĂ©noires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les Kcaoires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
W 16. ^ ..
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance <lu 19 octobre 1903.)
MĂMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS
DES MEMBHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages
M le Président annonce à l'Académie que,
en raison de la ^Ă©nnce publique annnclle
des cinq Académ- qui doit avoir lieu le
lundi a6 octobre, la séance hebdomadaire
de l'Académie des Sciences sera remise au
lendemain mardi 27 octobre
M. Berthelot. - Sur l'Ă©tat du carbone
vaporisé
M. Emile Picard.
Sui les périodes des
589
58.,
Pages.
intégrales doubles cl leurs rapports avec
la théorie des intégrales doubles de seconde
espĂšce " 9^
M. Henri Moissax. â Sur le dosage de
l'argon dans l'air atmosphérique 600
MM. A. Haller et A. Guyot. â Sur les pro-
duils de condensation du létraméthyldia-
midophényloxanthranol avec le benzÚne, le
toluÚne et la diméthylaniline 606
MĂMOIRES LUS.
M. Raphaël Dubois. - Sur l'acclimatation
et la culture des Pintadines, ou luiitres
perliĂšres vraies, sur les cĂŽtes de France,
et sur la production forcée des perles fines. 611
CORRESPONDANCE .
M Ed. Caspari piie l'Académie de le com-
prendre parmi les candidats Ă la place
vacante, dans la Section de GĂ©ographie
et Navigation, par suite du deces de
M. de Bussy âą âą â : â
M. le Secrétaire perpétuel signale les trois
premiers numéros du «Journal de Chimie
physique », publié par M. Philippe-A.
Guye
M. Alf. Guldrerg. â Sur les Ă©quations
linéaires aux différences finies
M. Th. Vautier. â Sur un rĂ©fractomĂštre
à réflexions ;
M. KURILOIF. â Sur la composition du
peroxyde de zinc
M. L. CuĂNOT. â L'organe phagocytaire des
Errata
6 1.1
6i3
6i4
Bit
618
Crustacés Décapodes
M. W. KiLiAN. â Sur les phases du plisse-
ment des zones inlra-alpines françaises.
M. R. Anthony. â Du rĂŽle de la compression
dans la localisation des tendons
MM. VALLEE et Carre. â Sur les rapports
qui existent entre le Surra et le Nagana,
d'aprÚs une expérience de ISocai-d
M. L. PeniĂšres. âPathogĂ©nie et traitement
du rhumatisme
M. Vaschide. â Recherches expĂ©rimentales
sur l'olfaction des vieillards
M. S. SocoLow adresse une Note « Sur les
corrélations qui existent entre les élé-
ments des orbites du systÚme planétaire ».
fji9
1)21
O23
634
(326
627
628
r,28
PARIS. - IMPRIMERIE G A UTH I E R - V II.LARS,
Quai des Grands-Auguslins, 65.
Le GĂ©rant : Gauthier -ViLLAHS.
' 1903
^ ;, SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 17 (27 Octobre 1903).
PARIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DE COMPTES UENDUS DES SĂANCES DE L'.GADĂMIK DES SCIENCES,
(Juai des Grands-Augusliiis. 55,
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
[\% pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l''. â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 jiages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus pins de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre nepour;a paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires 1ns ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne re])ro(luisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soil lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
[iréjudicie en rien aux droils qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance ij
blique ne font pas partie des Comptes rendus. l
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de VA
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExl
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le I
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rerr
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă tei
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte n
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sen
autorisées, l'espace occupé par ces figures comf
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais de;
tenrs; il n'y a d'exception que pour les Rappor
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administra tivi
un Rap|iort sur la situation des Comptes rendus a
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
Lea Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés
déposer am Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance sui
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU MARDI 27 OCTOBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Secrétaire perpétuel annonce que le Tome XLVI des « Mémoires
de l'Académie des Sciences » est en distribution au Secrétariat.
PHYSIQUE. â Sur la phosphorescence scintillante c/ue prĂ©sentent cer-
taines substances sous l'action des rayons du radium. Note de
M. He\ri Becquerel.
« I! y a quelques mois ('), Sir W. Crookes a fait une trÚs curieuse
expérience. Sur un écran de sulfure de zinc phosphorescent, on pose un
trĂšs petit grain d'un sel de radium, ou mieux, on le maintient trĂšs prĂšs
de l'écran en le fixant à l'extrémité d'un fil métallique, et l'on regarde la
surface phosphorescente au moyen d'une forte loupe ou d'un microscope.
On aperçoit alors sur l'écran, autour tl'une tache lumineuse, une série de
points brillants qui apparaissent et disparaissent Ă chaque instant, donnant
l'aspect d'un ciel étoile incessamment variable. Sir W. Crookes a appelé
cette disposition expérimentale le spinthariscope.
» Si l'on opÚre avec une quantité un peu plus grande de sel de radium,
et qu'on l'approche progressivement de l'Ă©cran, la lueur phosphorescente
que provoque la matiÚre active présente une agitation croissante. Le phé-
nomÚne se produit dans le vide comme dans l'air, et à la température de
l'hydrogÚne liquide comme à la température ordinaire; il s'affaiblit au
point de disparaĂźtre si l'on interpose une feuille de papier entre la source
(') Proc. Roy. Soc, t. LXXl, p. 4o5 (19 mars igoS). â EleclricUia (3 avril igoj).
- Modem views on matter (juin igoS).
G. R., 1903, .' Semestre. (T. GXXXVU, N" 17.) 83
a
63o ACADĂMIE DES SCIENCES. ,
radiante et l'Ă©cran de blende hexagonale. La scintillation s'observe, mais
plus faiblement, avec un Ă©cran de platinocyanure de baryum.
» En se fondant sur la faible pénétrabilité des rayons provoquant 1
scintillation, Sir W. Crookes a pensé que l'elTet était produit par les
rayons a (rayons transportant des charges positives), et que chacun des
points himineux était le résultat du choc d'un électron isolé.
» Peu aprÚs la publication de cette expérience, MM. J. Elster et
H. Geitel (') ont annoncĂ© qu'ils avaient vu de leur cĂŽtĂ© le mĂȘme phĂ©no-
mĂšne de scintillation sur de la blende hexagonale maintenue Ă un potentiel
négatif de 20oo''°''' dans un espace clos, dont le volume avait un peu plus
d'un mĂštre cube et qui contenait de l'air radioactif extrait du sol.
» Les mĂȘmes auteurs ont ensuite rĂ©pĂ©tĂ© l'expĂ©rience de Sir W. Crookes
sur la blende hexagonale avec des matiÚres actives entourées de papier; ils
ont reconnu que la lumiĂšre rouge ne modifie pas la scintillation, tandis que,
comme on le sait, les rayons rouges et infra-rouges provoquent l'extinction
de la phosphorescence produite par une excitation lumineuse ; puis, en
substituant Ă l'Ă©cran de blende hexagonale un Ă©cran de tungstate de
calcium, qui devient phosphorescent, ils n'oni plus observé la scintillation.
)) Le rayonnement du thorium provoque faiblement la scintillation de
la blende hexagonale. Un courant d'air projeté sur l'écran ne paraßt avoir
aucun effet sur le phénomÚne.
» Les expĂ©riences qui viennent d'ĂȘtre rappelĂ©es, soulĂšvent plusieurs
questions :
» La premiÚre est d'établir si lu scintillation est due à l'action d'une
partie seulement du rayonnement du raiiium. Le caractĂšre d'une faible
pénétrabilité ne suffit pas pour définir le rayonnement actif et, bien que
l'attribution faite par Sir W. Crookes aux rayons a soit exacte, il convenait
de rechercher si les autres parties du rayonnement produisent le mĂȘme
effet.
» Une autre question non moins intéressante est de démontrer si,
comme le pense Sir W. Crookes, la scintillation est produite par le choc
d'électrons isoles, émis à des intervalles de temps appréciables, ou si l'effet
ne devrait pas plutĂŽt ĂȘtre attribuĂ© Ă la dĂ©sagrĂ©gation de la matiĂšre phos-
phorescente. Les substances qui présentent la scintillation avec la plus
grande intensité s'altÚrent sous l'influence du rayonnement, et l'altération
pourrait ĂȘtre accompagnĂ©e de clivages molĂ©culaires, phĂ©nomĂšne qui don-
(') Pltysikalisclie Zeitschrift, l. tV, p. 489 (27 mars i<jo3).
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igo3. 63 I
nerait lieu Ă He petites Ă©tincelles analogues Ă celles qu'on observe en
brisant descristaux de nitrate d'urane, de sucre ou d'autres matiĂšres.
» Ces considérations m'ont conduit à reprendre et à compléter une étude
que j'avais faite il y a plusieurs années sur la phosphorescence provoquée
par le rayonnement du radium (' ), Ă une Ă©poque oĂč je n'avais pas encore
réalisé l'analyse de ce rayonnement par un champ magnétique.
» Au moyen d'un dispositif simple, ou peut transporter un trÚs petit
grain de chlorure de radium sur divers Ă©crans phosphorescents, Ă un demi-
millimĂštre environ au-dessus, et examiner les Ă©crans avec un microscope.
» Dans ces conditions, soit avec un échantillon de blende hexagonale
préparée par M. Ch. Henry, soit avec des écrans disposés autrefois par
mon pÚre et formés de cristaux pulvérisés de blende hexagonale préparée
par M. Sainte-Claire Ueville, le phénomÚne décrit par Sir W. Crookes
apparaßt avec la plus grande netteté.
» Un écran formé de petits cristaux provenant de la pulvérisation d'un
diamant a manifesté la scintillation avec une intensité remarquable.
» Ces divers écrans sont constitués par des matiÚres pulvérulentes
collées avec un peu de gomme sur de minces lames de mica. En les retour-
nant on interpose le mica entre la source et la matiĂšie lumineuse; l'effet
de scintillation se produit encore, mais seulement dans les régions situées
immédiatement au-dessous du grain de chlorure de radium, et l'on peut
constater ainsi la faible pénétrabilité de la partie active du rayonnement.
» En disposant d'abord le grain de radium au-dessous, puis en le cou-
vrant d'une lame d'aluminium de o°"°,oi d'épaisseur, et posant sur l'alu-
minium l'écran transparent, la face tournée vers la matiÚre active, on voit
dans le champ du microscope une multitude d'étoiles scintillantes se déta-
chant sur un fond relativement obscur.
» Dans ces expériences, la moindre fissure dans le mica, ou le moindre
trou dans la feuille d'aluminium, laisse passer des rayons actifs dont la
présence se révÚle par un accroissement dans l'intensité de la phospho-
rescence scintillante.
» Avec le platinocvanure de baryum la phosphorescence est vive et la
scintillation faible; la lueur phosphorescente présente une sorte d'agitation
analogue à celle des images produites au travers de couches d'air irrégu-
liĂšrement Ă©chauffĂ©es. La mĂȘme apparence s'observe, mais trĂšs faiblement.
(') Comptes rendi/x, t. GXXIX, p. 912 (4 décembre 1899).
(â ),').! ACADĂMIE DES SCIENCES.
avec le sulfate double d'uranium et de potassium, qui devient trĂšs lumineux.
» Pour les autres substances qui avaient servi à mes recherches anté-
rieures, les effets lumineux ont été trop faibles et l'on n'a pu observer
l'existence ou la non-exislence de l'intermittence.
» En comparant ces résultats avec ceux que j'avais obtenus dans le tra-
vail cité plus haut, on reconnaßt que les substances qui manifestent la scin-
tillation sont celles dont la phosphorescence est excitée par les rayons les
plus absorbables.
» Pour analyser le rayonnement actif, on a disposé l'expérience de la
maniÚre suivante. Une petite quantité de chlorure de radium était ras-
semblĂ©e dans une rainure pratiquĂ©e dans un petit bloc de plomb; Ă
quelques millimĂštres au-dessus de la rainure on dispose un Ă©cran de plomb
percé d'une fente fine parallÚle à la rainure, puis au-dessus on place l'écran
phosphorescent, la face tournée vers le bas, et on l'examine par-dessus
avec une forte loupe ou un microscope. Tout l'appareil est placé entre les
pÎles d'un électro-aimant, la rainure étant disposée horizontalement et
parallĂšlement au champ.
» Avec la blende hexagonale et avec le diamant, la scintillation paraßt la
mĂȘme quand l'Ă©lectro-aimant est excitĂ© ou quand il ne l'est pas; le rayon-
nement actif ne paraßt pas dévié d'une maniÚre appréciable; les rayons
dĂ©viables ^ ne produisent qu'une phosphorescence extrĂȘmement faible, et
la scintillation observée est produite par la partie du rayonnement non
déviable ou, plus exactement, trÚs peu déviable.
:> Avec le jilatino-cvanure de baryum, les rayons « et les rayons p
excitent la phosphorescence Ă peu prĂšs avec la mĂȘme intensitĂ©; le champ
magnétique sépare les deux faisceaux, et l'on observe alors que la scintil-
lation n'est appréciable que dans le faisceau des rayons non déviés. Elle
devient mĂȘme beaucoup plus nette qu'en l'absence du champ magnĂ©tique,
ce qui montre que la phosphorescence due aux rayons p masque alors par-
liellemtMit la scintillation provoquée par les rayons non déviables.
» Lorsqu'on fait l'expérience avec le sulfate double d'uranium et de
potassium, on peut obtenir des effets différents suivant l'épaisseur de la
couche de sel qui forme l'Ă©cran. Si l'Ă©paisseur est un peu grande les
rayons |i pénÚtrent seuls sur la face du cÎté de l'observateur, la totalité
(lu rayonnement qui excite la phosphorescence observée est déviée, par le
champ, et ce rayonnement ne provoque pas de scintillation appréciable.
Si la couche de sel qui forme l'écran est trÚs mince, on reconnaßt qu'à cÎté
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IpoS. 633
de la trace lumineuse déviée par le champ il v a une faible trace phospho-
rescente non déviée produite par les ravons a., et malgré la faiblesse de
l'intensité, on peut discerner dans la lueiu- émise l'agitation caractéristique
dont il a été question plus haut.
» Le sulfate double d'uranium et de potassium est donc surtout rendu
phosphorescent par les rayons p, le platinocyanure <le baryum par les
rayons oc et [ĂŻ, tandis que la blende hexagonale et le diamant le sont surtout
par les rayons a; nous ne parlons pas ici de l'effet des ravons X. Ces der-
niÚres substances sont, cependant, faiblement excitées par les rayons fi,
et, dans mes premiÚres expériences sur l'action d'un champ magnétique ( ' ),
j'avais pu observer la concentration des rayons déviables sur un pÎle d'ai-
mant, au moven des mĂȘmes Ă©crans phosphorescents. J'ai, du reste, rĂ©pĂ©tĂ©
rĂ©cemment ces expĂ©riences avec ces mĂȘmes matiĂšres, et j'ai retrouvĂ© les
mĂȘmes rĂ©sultats.
» Ainsi il résulte de ces observations c|ue, conformément à l'opinion
Ă©mise par Sir W. Crookes, ce sont les ravons a qui provoquent la phos-
phorescence scintillante; la phosphorescence excitée par les ravons p,
lorsqu'elle est appréciable ou préjiondérante, masque le phénomÚne pro-
duit par les rayons a. H semble donc que l'action des rayons p ne donne
pas lieu au mĂȘme effet.
» Une série d'expériences faites en projetant, sur les divers écrans dont
il a été question plus haut, un faisceau de rayons X, limité par un trou
d'épingle percé dans une lame de plomb, n'a montré aucune apparence de
scintillation; mais comme l'intermittence de l'excitation du tube focus
producteur des rayons X pouvait masquer le phénomÚne, celte derniÚre
expĂ©rience ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme absolument concluante.
» La question de savoir si, dans les expĂ©riences qui viennent d'ĂȘtre
décrites, l'intermittence de la phosphorescence excitée par les rayons a.
peut ĂȘtre attribuĂ©e Ă une trĂšs lente frĂ©ipience dans l'Ă©mission de ces
rayons, est plus difficile à résoudre. Si l'on avait pu observer avec un
corps phosphorescent une lueur non intermittente produite par les rayons a,
on devrait en conclure que la fréquence de l'émission est trop grande pour
ĂȘtre mesurable dans ces conditions et que l'effet observĂ© vient de la ma-
tiÚre altérable de l'écran ; mais, au contraire, la scintillation ou l'agitation
de la phosphorescence produite par les rayons aa été reconnue avec toutes
les substances étudiées.
(') Cnmpte:^ rendus, t. C\'\I\, p. 996(11 décembre 1899).
634 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Cependant diverses particularités des expériences précédentes
doivent ĂȘtre prises en considĂ©ration. Un fait gĂ©nĂ©ral est que la scintilla-
tion est d'autant plus nette et plus vive que les écrans sont formés de plus
petits cristaux. Si parmi les beaux cristaux préparés par M. Sainte-Claire
Deville on choisit un fragment cristallin qui semble relativement gros sous
le microscope, et si on le place trĂšs prĂšs d'un grain de chlorure de radium,
il devient phosphorescent et produit une lueur continue sans manifester
de scintillation. Parfois, sur le fragment cristallin apparaĂźt un point lumi-
neux semblable Ă une petite Ă©toile qui croĂźt puis disparaĂźt lentement, et se
reforme plusieurs fois de suite Ă la mĂȘme place oĂč se trouve vraisembla-
blement une fĂȘlure. Si l'on brise le mĂȘme cristal en fragments plus petits,
certains morceaux présentent des points brillants variables, et enfin, si
l'on pulvérise ces morceaux, la scintillation apparaßt avec les caractÚres
décrits plus haut. La blende, préparée en trÚs petits cristaux par le pro-
cédé de M. Ch. Henry, manifeste la scintillation avec une trÚs grande
intensité.
» On peut donc admettre que, sous l'influence d'un rayonnement qui
paraĂźt continu pour nos sens, les cristaux s'altĂšrent progressivement et se
clivent inégalement vite suivant qu'ils sont plus ou moins gros. La matiÚre
présenterait une sorte de décrépitemenl. Dans cet ordre d'idées, on conçoit
que les rayons a, qui sont théoriquement constitués par des masses, réelles
ou apparentes, mille fois plus grosses que celles des Ă©lectrons, et qui
paraissent transporter une partie considérable de l'énergie du faisceau
radioactif, soient plus efficaces, pour produire les effets en question, que
ne le sont les rayons p et y.
)) IjC clivage des divers cristaux employés pour les expériences précé-
dentes doit ĂȘtre accompagnĂ© d'une Ă©mission de lumiĂšre, mĂȘme lorsqu'on
le produit mécaniquement. J'ai réalisé l'expérience en écrasant entre deux
plaques de verre des cristaux de blende hexagonale. Chaque cristal qui se
brise produit une Ă©mission lummeuse d'autant plus intense qu'il est plus
gros, et en regardant les cristaux avec une loupe pendant qu'on les Ă©crase,
on réalise un spinlhariscope sans radium.
» Ces faits établissent sinon une démonstration, du moins une grande
présomption en faveur de l'hypothÚse qui attribuerait la scintillation à des
clivages provoqués irréguliÚrement sur l'écran cristallin par l'action conti-
nue plus ou moins prolongée des rayons a. »
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 635
MEMOIRES PRESENTES.
M. C. Fleig soumet au jugemeat de l'Académie deux Notes ayaut pour
titres : « Mode d'action chimique des savons alcalins sur la sécrétion pan-
créatique » et « Mécanisme de l'action de la sapocrinine sur la sécrétion
pancréatique ».
(Renvoi Ă l'examen de M. Duclaux.)
CORRESPONDANCE.
M. le Maire de Saixt-Just-en-Chaussée (Oise) écrit à M. le Président
pour prier l'Académie de vouloir bien se faire représenter à l'inauguration
du monument Ă©levĂ© Ă la mĂ©moire de RenĂ©-Just HaĂčy et Valentin HaĂ»y qui
aura lieu dans cette ville le 8 novembre prochain.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
Un Volume de M. R. Verneaii ayant pour titre : « Les anciens Patagons.
Contribution à l'étude des races précolombiennes de l'Amérique du Sud,
publiée par ordre de S. A. le Prince de Monaco. » (Présenté par M. Gaudry.)
ASTRONOMIE. â Obsen'ation de T Ă©clipse de Soleil du 20 septembre i go'5 Jaite
Ă l'Ăźle de la RĂ©union. Note de MM. Edmond Rordage et A. Garsault.
« Grùce à des conditions trÚs favorables, il nous a été permis de faire
quelques observations sur l'éclipsé partielle de Soleil prédite par l'Obser-
vatoire de Paris, pour la date du 20 septembre iqoS, Ă i4''37'"i2*.
» En ajoutant à i4''37"'i2^ (^temps moyen astronomique) la longitude
orientale de Saint-Denis (Réunion) exprimée en heures, soit 3''32'°28% on
obtenait i8''9'"4()% ce qui correspondait en rĂ©alitĂ©, au 21 septembre, Ă
6'^9'"4o' {temps civil).
» Nous avons alors pris nos dispositions pour étudier l'éclipsé dÚs son
début, à (3''9'"4()*; ce début devant se produire un quart d'heure environ
aprĂšs le lever du Soleil (5''55"').
636 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Le phĂ©nomĂšne a pu ĂȘtre observĂ© pendant presque toute sa durĂ©e. A deux reprises
seulement, de petits nuages ont voilé pendant quelques instants le disque du Soleil.
» L'Ă©clipsĂ© a atteint son maximum aux environs de 7''. Ce maximum reprĂ©sentait Ă
peu ])rÚs les -^ du diamÚtre du disque. Le phénomÚne a pris fin vers 8^ S"-. Sa durée
a donc été d'environ 2 heures pour la Réunion.
» La diminution dans l'intensité lumineuse était si peu sensible qu'elle est demeurée
inaperçue des animaux, et que beai«coup de personnes non prĂ©venues n'ont mĂȘme pas
eu conscience de la production du phénomÚne. Lors de la magnifique éclipse totale du
17 mai i90i,non seulement les divers animaux, mais encore beaucoup de noirs, avaient
manifesté des signes trÚs marqués d'inquiétude, voire de terreur.
» Au Soleil, le thermomÚtre a indiqué une diminution de température qui n'a
guÚre dépassé 2°, 5. Par suite de leur situation abritée, il a été impossible aux ther-
momĂštres enregistreurs d'ĂȘtre nettement infiuencĂ©s par cet abaissement peu marquĂ©.
Depuis le lever du Soleil jusqu'à la fin de l'éclipsé, la courbe est rapidement ascen-
dante. Vers 7'', au moment du maximum de l'éclipsé, les graphiques présentent, d'une
façon constante, une sorte d'encoche dans cette ligne ascendante. Cette encoche
correspond Ă un court arrĂȘt ou, plus exactement, Ă un trĂšs petit ralentissement dans
l'ascension.
» En mĂȘme temps que ia prĂ©sente Communicnlion, nous avons l'hon-
neur de faire parvenir à l'Académie un certain nombre de photographies
prises avec le plus grand soin par l'un de nous (M. A. Garsault). Ces pho-
tographies, obtenues au moyen d'un appareil muni d'un téléobjectif, ont
été, de plus, agrandies de façon à atteindre le diamÚtre d'une piÚce de cinq
francs en argent. Nous joignons aussi à notre envoi une série de cinq jolies
petites photographies prises par'M. Georges Jacquier.
» Sur aucune des photographies nous n'avons constaté la présence de
montagnes lunaires projetées en silhouette sur le tlisque solaire, ainsi que
cela s'est produit pour les photographies prises en France lors de l'éclipsé
partielle du 10 octobre 1874 (silhouettes des monts Leibnitz et DĆrfel). »
ASTRONOMIE. â Observations de Mars Ă la grande lunette de l'observatoire
de Meudon. Note de M. G. Millociiau, présentée par M. Deslandres.
« J'ai observé, en igoS, l'opposition de la planÚte Mars, qui se présen-
tait dans des conditions favorables, à cause de la hauteur élevée de l'astre
au-dessus de l'horizon.
» L'état du ciel m'a permis de faire de bonnes observations les 10, 11,
12, i3, 20 mars et les i4 et 22 mai, avec le grand objectif de oâą, 80 de dia-
mĂštre et de 16"", 1 5 de distance focale; dans l'opposition de 1 901, je n'avais
pu observer Mars que les 11, 20, 21 et 22 février.
SĂANCE DU 27 OCTOURE 190.3. 637
» Le grossissement employé a élé soit de 320, soit de 4^0 diamÚtres,
Dessins de la jilanĂšlc Mars.
29. février 1901.
Longitude du centre, 234°. Lulitude, u".
i'l6* jour du printemps martien (hém. N.),
] i murs 190J.
Longitude du centre, 23o°. Latitude, 21°
lû" jour de l'été martien (liém. boréal).
1 1 février igoi.
Longitude du centre, 338». Latitude, 21".
i35° jour du printemps martien (liéni. iS.).
14 uiai igoo.
Longitude du centre, 339". Latitude, 2.3"
77" jour de l'été martien (hem. boréal j.
suivant l'Ă©tat des images. Ces grossissements peuvent sembler faibles Ă©tant
donné le grand diamÚtre de l'objectif, mais en les employant, la finesse et la
C. B., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVK, N« 17 )
81
638 ACADĂMIE DES SCIE^'CES.
définilioii (les délails compensent largement leur pelilesse; de plus, comme
par suite de l'action des vagues almosphériques, le plan focal oscille autour
d'une position moyenne, i'Ćil peut, par accommodation, suivre l'objet exa-
miné pendant un temps plus long avec un oculaire plus faible, sans perdre
de vue un détail a|)erçu.
)> Les grossissements de 320 et 43o et souvent de plus forts sont aussi
généralement employés pour observer Mars avec des objectifs de o",3ode
diamĂštre seulement; mais les images sont alors 7 fois moins lumineuses
qu'avec l'objectif de ()'",8o.
» La comparaison des résultats obtenus en 1901 et 1903 m'a permis de
constater des variations bien nettes dans certaines taches permanentes de
la surface de Mars et quelques particularités qui me semblent dignes
d'ĂȘtre signalĂ©es.
» 1° Le 21 février 1901 (netteté 4; grossissement 43o) et le 22 février (netteté 3;
grossissement 820), la région dite Cerberus (A sur le dessin), limitant V Elysluin au
sud-ouest, Ă©tait visible comme une large bande nuire, Ă bords nets, finissant en pointe
à ses extrémités et traversée, perpendiculairement à sa longueur, par deux canaux
blancs, parallĂšles, la sĂ©parant en trois parties presque Ă©gales; cette mĂȘme rĂ©gion,
pendant les observations faites en igoS, les 10, 11, 12, |3 mars et le aa mai, s'est pré-
sentée sous la forme de deux taches noires allongées, à bord lions, séparées par un
large espace relativement moins sombre.
» Par contre, un canal trÚs noir (B sur le dessin) traversant Mare cimineiimu et
ayant à son extrémité nord l'aspect d'une virgule renversée, a été constamment revu
en igoS comme en 1901.
» 1° Pendant le mois de mars, la région dite Elysiiim (C sur le dessin) était presque
aussi blanche que la calotte polaire; le 22 mai, elle avait pris la teinte rougeà tre géné-
rale de la planĂšte.
ji 3° Le 22 mai (netteté 4; grossissement 43o) le terniinateur avait l'aspect d'une
bande de -j^ Ă j-^ de seconde d'arc de large et d'un rouge fumeux; le disque Ă©tait for-
tement assombri depuis ce terniinateur jusqu'au tiers du diamĂštre environ, alors que,
le i4 mai (netteté 4> presque 5; grossissement 43o), aucun phénomÚne de ce genre
n'était visible. Cet aspect de Mars m'a do^né l'impression d'un effet de crépuscule dû
Ă l'atmosphĂšre de la planĂšte.
» 4° 1^6 'â fĂ©vrier 1901 (nettetĂ© 4; gi'ossissement 43o) le petit lac Z)//'ce i^o/zs (D sur
le dessin) était bien visible et assez noir, alors que, le i4 mai 1900 (netteté, presque 5 ;
grossissement 43o), il n'y avait à sa place qu'une vague grisaille mal définie. Celte
diffĂ©rence Ă©tait peut-ĂȘtre due Ă la prĂ©sence de nuages, le i4 mai, dans l'atmosphĂšre
de Mars. Une seule observation de cette région a été faite en igoi comme en 1903.
» Chacpie observation a un coefficient de netteté qui est utile pour les
comparaisons ultérieures d'images observées à des époques différentes. Ce
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igo3. ĂSp
coefficient varie de o à 5, la netteté 5 étant la meilleure. Les images de
netteté égale ou inférieure à 2 n'ont pas été utilisées.
» L'aspect des planÚtes et de Mars en |)articulier m'a paru bien diffé-
rent avec nn objectif trĂšs grand et avec les instruments plus petits que j'ai
eu l'occasion d'employer. Les canaux qui, dans les lunettes moyennes, se
voient comme des lignes légÚres, assez fines, mais un peu floues, perdent
cette apparence dans la grande lunette; ils sembl.ent alors formés de
masses sombres discontinues, à bords déchiquetés formant des sortes de
chapelets qui sont réunis en lignes, par I'omI, lorsque la vision n'est pas
concentrée sur un point.
» Les lacs ont aussi des bords irréguliers et des prolongements en
forme de rayons qui, étant amorcés dans diverses directions, peuvent
donner l'illusion de lignes.
» Cet aspect ne doit pas tenir à un défaut de l'objectif employé, car
certaines mers apparaissent bordées de rivages aussi nets que s'ils avaient
été tracés au tire-ligne, il doit surtout tenir au grand pouvoir séparateur
de cet objectif, qui permet de mieux définir les petits détails.
» Ce mĂȘme aspect des canaux et des lacs a Ă©tĂ© observĂ© aussi en 1899
et 1901 et décrit, en 1901, dans une Note du Bulletin de la Société astrono-
mique, pages 437 et 438.
)) Dans mes dessins, j'ai fortement exagéré l'intensité des teintes des
divers détails, afin d'éviter une fatigue inutile au lecteur. D.ms la réalité,
les mers sont assez faiblement teintées et les détails formant les canaux
difficilement visibles. «
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les groupes de transformations des Ă©quations
linéaires aux différences finies. Note de M. Alf. Guldberg, présentée par
M. Emile Picard.
« Je me propose, dans cette Note, d'mdiquer, pour les équations
linéaires aux difiérences finies, nn théorÚme analogue au théorÚme fonda-
mental de M. Picard dans la Théorie des équations différentielles linéaires.
» Prenons, pour plus de simplicitĂ©, le cas d'une Ă©quation linĂ©aire Ă
coefficients rationnels
et désignons par y'^", r'^"', . .., r',"" un systÚme fondamental de solutions.
6:1o ACADĂMIE DES SCIENCES.
Nous n'avons qu'à reproduire presque textuellement le procédé de
M. Picard, en substituant Ă la notation r/mWe celle Aq valeur successive .
» Soit l'expression
oĂč les Uj. sont des fonctions rationnelles quelconques de r. Cette fonction
satisfait à l'équalion linéaire d'ordre «;- :
(â 2) V,,,â. ^ P.;' „,ââ=_, 4-.. . + Vf-'W, = o:
on a d'ailleurs
,/l) r, " V -1- /»'-' V" J- _U'y'"'''V 2
y,C â «j; V j. 4- «j. V ^^ I + . . . -t- X^ > .r-H,«'-( .
,/"> _f3;.2'v o-R'-'V -+- _i_ rj'"''i V ! ,
j-"=}.-v,+ ).-v,^,+...+Ar'v,
a;+m' â I »
OĂ les y.,., p,., >.j; sont rationnels en .r.
» A toute solution de l'équalion (a) correspond un systÚme de solu-
tions j^.", . . ., yâą' de l'Ă©quation donnĂ©e (i); ce systĂšme pourra n'ĂȘtre pas
fondamental. Cela arrivera si le déterminant des j^ et de leurs valeurs
successives, jusqu'Ă l'ordre m â i, est nul; en Ă©crivant ceci, on obtiendra
une certaine Ă©quation en V,. :
(3) <p(-r,V,,V,,,, . . . , V,r.A) = o,
^â Ă©tant au plus Ă©gal Ă /n- â j. On aura doue un systĂšme fondamental
Xx"- ⹠⹠Jx' » ^' 'o" prend pour V^; une solution de l'équation (2) ne satis-
faisant pas Ă l'Ă©quation (3).
» Ceci posé, supposons que l'équation aux différences finies d'ordre p
/représentant un polynÎme, irréductible, c'est-à -dire n'ayant aucune so-
lution commune avec une Ă©quation de mĂȘme forme et d'ordre moindre,
ait une solution commune et, par suite, toutes ses solutions communes
avec l'équation {2). L'équalion (4). supposée différente deréquatiou (3),
n'aura avec celle-ci aucune solution commune, et, par suite, Ă chaque
solution de l'Ă©quation (4) correspond un systĂšme fondamental de solu-
tions pour l'Ă©quation (i).
» Soit doue v'", jV" , âą âą âą ' yr' ^e svsiĂšme fondamental correspondant Ă
SĂANCE DU 17 OCTOIiRE 1903. 6^1
une certaine solntion Vj. de l'Ă©quation ( /j), et s|j', s'^', . . ., -'"" le systĂšme
correspondant Ă la solution gĂ©nĂ©rale de la mĂȘme Ă©quation ; on aura
^' = c^^y'"-^ «,,vi:' + .., + «ââ y;",
='"" = Cm^y'.!â '' + «,â2 )v' + . . . -K ciââây'"\
et les a seront des fonctions algébriques de p paramÚtres arbitraires.
L'ensemble de toutes ces substitutions est le groupe de transformations
linéaires relatif à l'équation (i); nous le désignerons par G.
» On peut établir, à l'égard de ce groupe, la proposition suivante qui
rappelle le théorÚme fondamental de_M. Picard dans la théorie des équa-
tions différentielles linéaires :
» Toute fonction rationnelle de x, y'^ y',':', . . ., y'"" et de leurs valeurs
successĂčes, s' exprimant rationnellement en Jonction de x, reste invariante
quand on effectue sur y^.\ y[^\ . . ., y""\ les substitutions de G. Toute fonction
rationnelle de x et d'un systĂšme fondamental y'^\ y"^\ . . . , y'"'\ et de leurs
i^aleurs successives, qui reste invariable par les substitutions du groupe G, est
une fonction rationnelle de x.
» Les théorÚmes sur la réduction du groupe G par l'adjonction des
solutions d'équations auxiliaires sont analogues aux théorÚmes bien con-
nus de M. Vessiot dans la théorie des équations différentielles linéaires :
)) Pour que l'équation linéaire (i) soit intcgrahJe par quadratures finies, il
aut et il suffit que le groupe G soit un groupe inlégrable.
» Une équation linéaire d'ordre supérieur au premier n'est pas en général
inlégrable par quadratures finies.
» Ajoutons enfin que la théorie piécédente s'élend, dans ses points
essentiels, à toutes les équations aux différences finies, qui possÚdent des
systÚmes fondamentaux de solutions. »
ALGĂBRE. â Sur la rĂ©solution pratique des Ă©quations. Note de M. Rabut,
présentée par M. Haton de la GoupilliÚre.
« La méthode de Newton |)oiir la résolution d'une équation quel-
conque f(^x) = o s'applique d'ordinaire en calculant, au moyen de l'aj -
proximation initiale x,, les approximations successives a-^, x.f, r., . . . par
C/ja ACADĂMIE DES SCIENCES.
les formules
. /(^lL.
oc. = X.,
Ou ; ,2 .,
.f(r,)
» Dans la pratique, le calcul numĂ©rique de /(a:,) et/'(.r,) peut ĂȘtre
assez long et, en tous cas, n'est nullement simplifiĂ© par le fait d'avoir dĂ©jĂ
calculĂ© /(a-/^, ) et /'(a-,., )âą
)) J'ai reconnu qu'il est presque toujours plus expéditif de calculer du
premier coup la troisiĂšme approximation, et souvent mĂȘme la quatriĂšme,
au moyen de formules plus condensées, faciles à établir comme il suit.
)> Soient u, m"^ , n'u^ les trois corrections successives de a-,, de façon que
l'on ait
.T., â Ć.,-\- i'u- = a-, + M + vu-.
Ć,-h u + vit- -+- wu^.
» Développons /{cc^) par la série de Taylor en négligeant les termes
en u' ; l'équation donnée devient
f{x,) + (« + ra- + »'«')/'(^'r,) + K"'+ 2w^')/"(;r,) + i»^ f"\x,) = o.
» Négligeant successivement ir, u\ puisw', nous obtenons les équations
( I ) / + II/' = 0, d'oĂč u = -
(2) (/' +lf" =0, >> (âą =
(3) «:/' + *:/'"+',/"' = o. » "' =
)) Le calcul des deux quantités numériques/"(.r, ) et/'"(j-, ) est souvent
beaucoup plus simple que celui des quatre quunlilés /(x. -.),/' (x 2), f{x^),
f'{x^), de sorte qu'il est plus avantageux de franchir les degrés d'approxi-
mation de deux en deux, au moyen de la formule (2) ou mĂȘme de trois en
trois, au moyen des formules (2) et (3). Ou peut choisir l'un ou l'autre parti
suivant le degré de rapidité qu'offrira le calcul de la dérivée tierce. Ces
formules sont faciles Ă retenir; on peut, d'ailleurs, les conserver par Ă©crit.
/
7'
Ăź
V- â
6/'
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 643
» Elles reviennent à substituer à la courbe 7=/(-^')' "°'^ P'"^ ""^^
série de deux ou trois tangentes successives, mais une parabole osculatrice
du deuxiĂšme ou du troisiĂšme ordre. On reconnaĂźt assez facilement que,
sous la seule condition de partir d'une valeur de J-, suffisamment approchée
(ou, ce qui revient an mĂȘme, de pousser assez loin les opĂ©rations succes-
sives), le second procédé procure une plus grande approximation, ce qui
augmente sa supériorité sur le premier.
» La méthode de Newton n'est enseignée, à ma connaissance, que pour
la résolulion d'une équation unique; mais son principe s'étend aisément
au cas plus général d'un systÚme d'équations à plusieurs inconnues, qu'il
est souvent impossible (ou seulement trÚs long) de réduire à une seule
par l'Ă©limination. Dans ce cas aussi, l'approximation peut souvent ĂȘtre
rendue plus rapide |)ar l'emploi de formules de condensation analogues Ă
celles que je viens de donner.
» Soient, en effet,
/2 (âą^. J ) = O
deuxéquations simultanées à résoudre numériquement, .r, ,y, une premiÚre
approximation, de laquelle on désire passer directement à la troisiÚme :
» Posons
JC ., â i^ j ~"t~ *s ~r" * â -' j
73=Ji + " + "'"''
et appelons, comme d'ordinaire, p, q, r, s, t les dérivées partielles de
f(^x,y). Le systÚme proposé peut s'écrire, eu négligeant s'' et «',
/.(^i. j'i) + (^ + *'=' V^i -^ (" + '«'«"y/i + =^^1 + ="â *( + "'^ = 'ĂŻ'
Ăi^nyĂŻ) + (= + <'-')/':: + (« + n'u-)q-,+ z" r, -h zus.,-\- u-t.,= o.
» Négligeant successivement z- et //-, puis =' et m', on écrit les deux
systÚmes d'équations du premier degré :
I /,-hp,:- + '/," = o,
au moyen duquel on obtiendra d'abord :; et u ; puis
( /?,2-'ç' -t-^,w'a' + sV, + ;w^, -(- «-/, = o,
) p.,z^i> -h q.^u-iv -+- z-/:^ + zus., + u'-Lj = o,
qui permet de calculer ensuite v et w.
G44 ACADĂMIE DES SCIENCES.
M Suivant les cas, il sera plus expédilif d'obtenir les approximations suc-
cessives, soit par degrés simples au moyen du systÚme (r), soit (beaucoup
plus souvent) par degrés doubles au moyen des systÚmes (i) et (2).
)) Je dirai enfin que la rĂšsolulion de ces deux systĂšmes se fait plus vite
si on les pose en nombres, que si on les résout d'avance en formules litté-
rales. »
MĂCANIQUE. â Delermina'.ion expĂ©rimentale de la pression mumenlanĂ©e
rĂ©sultant du choc. Note de M. Ri\gelma\x, prĂ©sentĂ©e par M. A. MĂčutz.
« Nous avons voulu nous rendre compte expérimentalement de la pres-
sion C qui se manifeste pendant un temps trĂšs court lorsqu'un poids V
tombe d'une certaine hauteur H sur un corps immobile.
» AprÚs de nombreux essais préliminaires, effectués dans des conditions
différentes et avec des dispositifs divers, nous avons établi un appareil
vertical attaché à un dynamomÚtre enregistreur. Dans cet appareil on peut
laisser tomber d'une certaine hauteur un corps dont le poids est connu; a
la partie infĂ©rieure de sa course le corps est arrĂȘtĂ© par l'appareil qui reçoit
le choc, et la pression momentanée qui en résulte est inscrite par le dyna-
momĂštre.
» Dans l'appareil qui a servi aux essais, la hauteur de chute pouvait atteindre 2"';
les expérieuces ont eu lieu avec des poids de 100^, 200", Soqs, 5oos et 6008 tombant
de o^jSo, 1", i",5o et de 2"; enfin on a fait passer successivement le poids mĂȘme de
l'appareil de 4''^' à i4''^, 24''° et à 34''S.
» Les résultats obtenus montrent que si l'on désigne par :
P le poids du corps (en kilogrammes);
V la vitesse du corps, lors du choc, exprimée en mÚtres par seconde
(. = v/^);
k un coefficient expérimental = i3,55, la pression momentanée C qui
résulte du choc a pour expression :
C = XPr.
)> Les valeurs de C, calculées, se vérifient dans toutes les expériences et présentent,
avec les pressions inscrites par le dynamomĂštre, un Ă©cart qui n'atteint pas 1 ,5 pour 100
(en général cet écart vaiie de 0,2 à 0,6 pour 100); on peut donc considérer le coeffi-
cient A de i3,55 comme exact Ă 2 pour 100 prĂšs.
» Poncelet, dans son Introduction à la Mécanujue industrielle, bien qu'il
semble faire une supposition (en parlant du choc d'un cube de fer pesant
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 645
3oo''^ tombant d'une hauteur de i"', So sur une substance plus ou moins
molle dans laquelle il pénÚtre de o"',02), a dû certainement faire une
expérience, car le chifire de 66 qu'il donne, pour le cas particulier dont il
s'agit (') et qu'il ne généralise pas. est trÚs voisin de celui que nous
trouvons d'aprÚs la formule précédente : pour P = l'^s et i'^5'",o5 au
moment du choc, nous trouvons que la pression momentanée C serait
de68'>B,427. »
PHYSIQUE. â Sur un capillarimĂȘlre .
Note de MM. E. Tassilly et A. Chambeklaxd.
« Dans l'appareil que nous présentons, nous avons cheiché à nous rap-
procher de la méthode classique d'ascension dans les tubes, en diminuant
dans la mesure du possible les inconv'énienls qu'elle présente.
» L'appareil se compose essentiellement d'une lentille cylindrique
biconcave sur les bords plans de laquelle on peut appliquer, au moyen de
deux pinces Ă ressort, deux lames Ă faces parallĂšles. Le systĂšme Ă©tant
plongé dans un liquide, on aspire celui-ci au moyen d'un dispositif conve-
nable et, l'équilibre étant établi, on observe dans les tubes deux ménisques
dont on mesure la différence de niveau. Pour cela, le systÚme est fixé à un
chariot mobile pouvant se déplacer, à l'aide d'une vis niicrométrique, le
long d'une rĂšgle divisĂ©e. On vise les mĂ©nisques Ă l'aide d'un microscope Ă
court foyer muni d'un réticule et placé à posie fixe.
» La différence des deux lectures tionne la dénivellation.
» Le tambour divisĂ© de la vis permet de lire le â de millimĂštre.
» Pour en déduire la constante capillaire, il suffit de faire le produit de
cette dénivellation par le poids spécifique du liquide considéré.
u En effet, admettons que rascension dans les canaux de notre appareil soit la mĂȘme
que celle qui se produirait entre deux lames Ă faces parallĂšles dont la dislance serait
mesurée par la longueur de la flÚche du segment obtenu en coupant chacun de nos
tubes par un pian horizontal.
)) Les ascensions seront alors données par les formules
2 A , , ik
(') A la page 172, Poncelet dit « qu'un corps pourrait produire par son poids seul,
dans un temps plus ou moins long, un effet égal à celui qui résulte, dans un temps
généralement tiÚs court, du choc d'un poids 6G fois moindre, lancé avec une vitesse
de 5"',o5, due à une hauteur de chute de i'",3o ».
C. K., 1903, -⹠Semestre. (T. CXXXVII, N° 17.) 85
646 ACADĂMIE DES SCIENCES.
A constante capillaire, - poids spécifique du liquide; e, e' distances des Iqimes à faces
parallĂšles.
1) On en fire pour la (l('ni\ ellation z
~ \e e I
d'oii
)i Dans la disposition adoptée, cette formule sera exacte à une constante prÚs, ce
qui donnera
\ ce' . .
Comme - -; constitue une constante de Tannareil pouvant ĂȘtre calculĂ©e connais-
9, e â e III
sanl e et c\ on a finalement
(4) A=C:t:.
» Nous avons déterminé C en étudiant dans notre appareil un certain nombre de
liquides dont les constantes capillaires A ont été déterminées antérieurement par
divers expérimentateurs et en résolvant chaque fois l'équation (4) pai' rapport à C.
» La moyenne des nombres trouvés a fourni la valeur de C = o,4i95. C'est en
appliquant la formule définitive
A = o , 4 ' 95 - ;
que l'on a calculé pour A les nombres contenus dans la derniÚre colonne de notre
Tableau :
1:. 0. ;"". y. c. A.
o o
Eau alcoolisée O1967 18 9i35 3,727 a 17 (') o,4'2 2,792
Acide acétique . ... 1,080 i5 6,4 3,957 à i5 ,6 (- ) 0,427 2,899
BenzĂšne o,883 i.5 8,08 2,87 Ă i5 (') o,4o2 2,992
Acétone o,8o4 i5 7,40 2,46 à i5 (M o,4'3 2,49^
Bromure d'Ă©thylĂšne. 2,180 iS 4.23 4,09 Ă 20 ('') o,443 3,868
Ălher acĂ©tique 0,933 16 6,60 2,564 Ă 34 (*) 0,420 2,555
» En prenant 0,42 pour valeur de la constante C, on trouve pour K la valeur o,85,
ce qui légitime suffisamment notre hvpothÚse initiale.
C) Frankenheim.
(-) Mendeleieff.
C) Schiff.
(») Wilhelmy.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE 1903. fi/l'y
» En résumé, la simplicité de la méthode, la commodité du nettoyage de
l'organe |jrincipal de l'appareil, facilement démontable, et les avantages
qui résultent de l'emploi d'une méthode dillérentielle, nous permettent de
présenter cet appareil, que nous avons appelé capillarimélre, comme étant
susceptible de rendre quelques services dans la pratique. »
ĂLECTRICITĂ. â Changement de rĂ©sistance Ă©lectrique du sĂ©lĂ©nium
suas l'influence de certaines substances. Note de M. A.-IĂ. Griffitiis.
« J'ai déterminé, par la méthode de Wheatstone ( Wheatstones bridge),
la résistance électrique du sélénium et j'ai reconnu que, s'il est exposé aux
solutions alcooliques de quelques pigments tie plantes et d'animaux, péri-
dant i5 minutes à la distance de 5*^", sa résistance électrique diminuait.
M Les recherches ont donné lés résultats suivants :
Hésislaiicr i\\\ sélénium
avant aprĂšs
Pigments. l'exposition. l'exposition.
otms oitiĂčs
Verbcna (pétales) 340000 290000
Uelianllius (pétales) 420000 4'5ooo
Géranium (pétales) 462000 820000
Bacteriiim A llii ( ' ) 890 000 870 000
Pélagéine (^) oooooo 33oooo
Diémyclyline (') 444ooo 4ioooo
Amanitine (â âą) 38oooo 36oooo
» On sait que la lumiÚre, les rayons du radium et les rayons de Ronfgen
réduisent la résistance électrique du radium ; il se pourrait que les pigments
précédents émettent ces rayons (^).
» M. T. -A. Edison a prouvé que la chlorophylle, la curcumine et la
daturine produisent la phosphorescence. »
(') Gkiffiths, Comptes rendus, t. CX, p. [\i%.
(^) Grifutus et Plati', Comptes rendus, t. CXXI, p. 45 1.
(^) Griffiths, Comptes rendus, t. CXIX, p. 912.
(*) Griffiths, Comptes rendus, t. CXXII, p. i34a.
C') Voir E. VIN AuBEL, Comptes rendus, t. CKXXVI, p. 929. J'ai confirmé l'irupor-
tĂąril travail de M. van Aubel.
648 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIK iMlAĂRALK. â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de soufre el de hismuth.
INote de M. H. Pklabox, présentée par M. H. Moissan.
« Quand on élÚve progressivement la température d'un mélange de
soufre et de bismuth, le soufre entre d'abord en fusion vers 114° puis c'est
le tour du bismuth vers 255", enfin les deux liquides superposés se com-
binent brusquement vers Zio° environ, avec un dégagement de chaleur
suffisant pour vaporiser une partie du soufre.
» En opérant en tube scellé, deux cas peuvent se présenter :
» 1° Le mélange renferme, pour un atome de bismuth, plus d'un atome et
un tiers de soufre.
» Dans ce cas, quelle que soit la température à laquelle on maintient le
systĂšme, la combinaison n'est pas totale; il reste toujours du soufre non
combiné. Ceci est d'accord avec ce que l'on sait du sulfure précipité Bi*S'',
qui perd du soufre quand on le chauffe.
» 2" Le mélange renferme, pour un atome de bismuth, moins de un atome
et un tiers de soufre.
» Pour une température suffisamment élevée, dans ce cas, le soufre dis-
paraĂźt complĂštement, et dans le tube on a un liquide qui, par refroidisse-
ment, se solidifie sans perdre de soufre.
» Nous nous sommes proposé d'étudier la solidification de ces liquides
quand on fait varier les proportions relatives de soufre et de bismuth.
)) Les mélanges qui renferment peu de soufre ont en général deux points
de solidification : le point de solidification finissante est voisin de 260°, c'est-
à -dire de la température de fusion du bismuth, le point de solidification
commençante varie avec la composition du mélange liquide, il s'élÚve trÚs
rapidement et trÚs réguliÚrement quand la proportion de soufre croßt.
» Cette température de solidification est déjà voisine de 435" pour le
mélange renfermant un atome de bismuth et un seiziÚme d'atome de
soufre.
)) La courbe de fusibilité construite en portant en abscisses les propor-
tions de soufre, en centiÚmes du poids total du mélange, et en ordonnées
les températures de solidification commençante, comprend donc une pre-
miÚre portion de droite AB 1res inclinée sur l'axe des abscisses et ren-
contrant l'axe des ordonnées en un point A. L'ordonnée de ce point A
est 255°.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 6\g
» Vient ensuite, pour les mélanges plus riches en soufre, une seconde
droite BC un peu moins inclinée que la précédente. L'extrémité C de cette
portion de droite a pour ordonnée la température de solidification du pro-
tosulfure, soit 685°, et pour abscisse
S X 100 8206
BiS
= i3,32.
» Enfin, si l'on continue à faire croßtre la proportion de soufre, le point
de solidification commençante du mélange s'élÚve encore suivant une
portion de droite CD, encore moins inclinée que la précédente. Le point C
^
**
^
qui correspond au protosulfure BiS est donc bien un point anguleux de la
courbe de fusibilité.
» On ne peut dans le tracé de cette courbe dépasser le point D qui
correspond au mélange de 4 atomes de soufre avec 3 atomes de bismuth,
puisque le soufre en excÚs ne s'unit pas à ce mélange.
» Il résulte de ce qui précÚde que le sulfure de bismuth BiS et le bis-
muth peuvent, quand ils sont fondus, se mélanger intimement pour donner
des liquides homogĂšnes dont les points de solidification sont compris
entre 255" et 685".
» Ce résultat est parfaitement d'accord avec ceux que nous avons
trouvés en étudiant Faction du gaz hylrogÚnesur le sulfure de bismuth BiS,
en présence de masses variables de bismuth (').
C) Annales de Physique et de Chimie, 7" série, t. XXV.
65o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Si la température du tube, dans lequel on a introduit les trois corps,
est voisine de 685" ou supérieure à cette limite, on a en présence, au
moment oĂč l'Ă©quilibre chimique est Ă©tabli, d'une part un mĂ©lange homo-
gÚne gazeux d'hydrogÚne et d'acide sUlfbydrique, d'autre part un mélange
homogĂšne liquide de bismuth et de protosulfure; il n'est pas Ă©tonnant
dans ces conditions que la composition flu systÚme gazeux dépende de celle
du liquide et que, comme ou l'a observé directement, la proportion du gaz
hydrogÚne sulfuré augmente avec celle du sulfure de bismuth introduit.
» Supposons au contraire que la température des expériences soit com-
prise entre 255° et 685", qu'elle soit 44o" par excuipie. Cherchons quelle
est l'abscisse correspondante au point d'ordonnée (44o°) dans la courbe
de fusibilité, nous trouvons i,5 environ. Deux cas sont alors à consi-
dérer :
» Ou bien les masses de sulfure et de bismuth introduites dans les tubes
scellĂ©s en mĂȘme temps que l'hydrogĂšne sont telles que le rapport R de la
masse de soufre à la masse totale est supérieur à i,5; alors, au moment
de l'équilibre, les tubes renferment, outre le mélange homogÚne gazeux,
d'une part du protosulfure de bismuth solide, d'autre part un mélange
liquide de composition bien déterminée, fonction seulement de la tempé-
rature. La composition du systÚme gazeux ne tloit, dans ce cas, dépendre
que de la température et non de la valeur du rapport R, pourvu que
celle-ci soit supérieure à i,5.
» Ou bien les masses de sulfure et de bismuth sont telles que R est tou-
jours inférieur à i,5. Les deux corps donnent alors un liquide homogÚne
de composition variable avec^R, et le mélange gazeux qui se trouve dans
le tube a également une constitution qui dépend de la valeur de ce
rapport.
» Ces résultats sont ceux que l'on trouve directement par l'expé-
rience. M
CHIMIE ANALYTIQUE. â Action de l'acide borique sur les iodures; son emploi
pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures.
Note de MAI. H. Baubigxy et P. Rivals, présentée par M. Troost.
« L'acide borique pur décompose déjà à froid les iodures en dissolution
en donnant HI, tandis qu'il n'agit qu'à chautl sur les solutions saturées des
bromures et chlorures. Si donc on fait intervenir une action oxydante,
SĂANCE DU 27 OCTOBRE ipoS. 65 1
l'iodp peut ĂȘtre mis en libertĂ©. Mais l'oxydabilitĂ© de l'iode exige l'emploi
d'un oxvdant peu énergique. Le bioxyde de manganÚse artificiel, préparé
par la réduction du permanganate avec l'alcool et lavé, convient parfai-
tement. On peut l'employer aprÚs dessiccation à basse température (3o°-4o'')
ou à l'état de pùte, en s'aidant de l'action de la chaleur de façon à distiller
l'iode.
» Nous avons opĂ©rĂ© avec le mĂȘme appareil (') qui nous a servi Ă la
séparation du brome et du chlore. Dans le ballon on met la solution saline,
l'acide borique, le bioxyde de manganÚse, ces deux derniers en quantités
déterminées et l'on ferme. On adapte ensuite le condensateur contenant
de la lessive alcaline et un peu de sulfite de soude (^). En chauffant au
bain-marie, l'iode se volatilise et on l'entraĂźne par un courant d'air dans le
condensateur oĂč il est aisĂ© de le doser; on a soin de maintenir constant le
volume liquide du ballon à l'aide de l'artifice déjà indiqué.
» Comme d'ordinaire nous résumons les conditions expérimentales et
les résultats sous forme de Tableau.
IK,
valeur
B^O'
Mn=0'H-0
Volume
Durée de
Agi
en Agi.
employé.
employci.
liquide.
distillation.
retrouvé.
(>)â âąâą
. o'o848
5
0,Ă2D
100
n,ii,
45
B
0,0611
(2)...
. o,o848
10
0,216
100
4o
0,0844
(3)...
. 0,0848
10
0,320
100
5o
0,0845
(4)...
. 0,0848
1.5
o,325
100
4.5
0,0845
(5)...
. o,2i38
1.5
o,43o
too
.5o
0,21 34
» L'es.sai (i) seul est défectueux., cela tient à ce que tout l'iodure n'a pas été décom-
posĂ©. Or cet essai est celui oĂč la richesse de la solution en acide borique a Ă©tĂ© minima,
et il en est toujours ainsi pour cette mĂȘme concentration tandis qu'avec une solution
à 10 pour 100 et plus, les résultats obtenus conservent l'exactitude voulue. Nous
adopterons donc celte concentration Ă 10 pour too en acide borique comme un mini-
mum nécessaire pour le succÚs de l'expérience.
» J2n ce qui concerne lebjoxyde 2MnO-, H'O aident d'oxydation, comme pour toutes
les au|tres mĂ©thodes basĂ©es sur le mĂȘme piincipe, la quantitĂ© n'en doit pas ĂȘtre non
plus laissée au hasard. En elTet avec un trÚs grand excÚs de bioxyde, à cause de l'oxy-
dabilitĂ© de l'iode lui-mĂȘme, il y a formation partielle d'acide iodique, et si l'on restreint
(') Comptes rendus, t. CXXV, 1897, p. 027.
(-) L'addition de sulfite, rédu.cteur des hypoiodites, est nécessaire, sinoij l'odeur de
l'iode se manifeste Ă l'orifice du condensateur, indice d'une perte certaine.
652 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'emploi de l'oxydant, la mise en liberté de l'iode est incomplÚte. D'une façon comme
de l'autre le dosage se trouve alors erroné.
IK,
Durée
valeur
B^O'
Mn'O'H^o
N'olume
de
Agi
eti Agi.
employé.
employé.
liquide.
dislillation.
retrouvé.
(6)..
. oB,o848
lOS
is, 25o
100"""
3o"'"'
os, 0784
(7).-
. os,o848
los
os, 090
100"âą'
40âą'"
08,0795
» Dans ces deux expĂ©riences la distillation a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e comme pour les autres
essais quand les vapeurs d'iode avaient complĂštement disparu. Or, pour l'essai (6) !e
déficit est bien dû à une oxydation de l'iode, car on a retrouvé un peu d'acide iodique
dans les eaux mÚres du mélange salin, tandis que pour le second (7) c'était Thydra-
cide qui n'avait pas été complÚtement décomposé. Cependant dans cette derniÚre expé-
rience, le poids de bioxyde employé était sensiblement supérieur à celui nécessaire
pour l'oxydation complÚte de l'acide HI en présence. Ce fait est-il dû à l'état physique
de l'oxyde desséché qui a été employé dans cet essai {7) [comme d'ailleurs pour le (6)]
et cela, malgré un tamisage en poudre fine auquel il a été préalablement soumis? Nous
ne nous sommes pas arrĂȘtĂ©s Ă celte question parce que les essius(2, 3, 4i 5) faits avec
le produit en pĂąte prouvent qu'on peut augmenter la proportion de cet oxydant dans
des limites encore assez étendues sans nuire nu succÚs de l'opération, puisque le poids
donné pour chaque essai est toujours rapporté au composé supposé sec aMnO', H'-O,
contenu dans le volume de pùle employé (1).
» D'ailleurs, outre cette possibilité de faire varier dans une mesure encore assez
lar^e, les proportions de aMnOS H-0, il est toujours possible d'Ă©viter un trop grand
excÚs- c'est en opérant la distillation avec une quantité limilée de cet oxyde par
rapport au poids de sel soumis Ă l'analyse et en redistiilant, aprĂšs nouvelle addition
de 2Mn O-, H-0. Au cas oĂč la premiĂšre dose aurait Ă©tĂ© insuffisante, les derniĂšres traces
d'iode sont éliminées lors de cette seconde distillation.
» Il nous resLe à montrer que, dans les conditions oi^i nous avons isolé
l'iode, il ne se forme ni chlore, ni brome, et que, pour qu'il y ait mise en
liberté de brome, il faut non seulement opérer avec une solution assez
(' ) Pour opérer avec celte pùle, le plus simple est de substituer la mesure à la pesée.
En conservant le produit dans un flacon fermé, el en ayant soin de le brasser à chaque
prise, on comprend qu'Ă un mĂȘme volume de pĂąte correspond toujours le mĂȘme poids
ou sensiblement, de aMnO-, H-0 sec. La richesse en bioxydo de chaque lot se déter-
mine par un essai spécial sur l'une des prises : iodométriquement ou par dessiccation
à 40" et pesée du résidu. Comme jauge volumétrique, une petite cuillÚre à moutarde,
en buis, remplit trĂšs bien le but, la prise pouvant ĂȘtre constituĂ©e par plusieurs
cuillerĂ©es. L'expĂ©rience a montrĂ© que mĂȘme pour le produit sec, les Ă©carts d'une prise
à l'autre sont négligeables dans le cas qui nous occupe.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 653
riche en bromure, mais augmenter aussi la teneur pour 100 de la solution
en acide borique.
V
aleur
en sel d'
argent
B=0'
Mn=0''H'-0
\ oiunji-
H urée de
Agi
de I
Ag Bi-
de Br
AgBr
de Br
AgCl
de Cl
d\i \'a
Cl.
du KBr.
du M.
employé.
employé.
liquide.
(lisiillalion.
distillé.
distillé.
fixe.
distillé.
(8)
))
0,758
»
lO
o,43o
lOO
h min
1 . l5
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))
(9)
»
I ,58o
»
10
o,43o
100
1 . l5
»
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))
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0,209
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»
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20
o,43o
100
1 . i5
»
o,oi58
))
»
(â 5)
(.6)
46, 906
»
0,7.53
O", 2i38
10
10
0, 35o
o,43o
100
100
1 . i5
05,2l36
»
»
08,7577
os, ooo3
» Ainsi, le dégagement de brome ne devient sensible que si la richesse
de la solution s'accroĂźt comme bromure et acide borique. Quant aux chlo-
rures ils sont encore plus difficilement docomposables.
» Une fois l'iode enlevĂ© du mĂ©lange, rien n'empĂȘche den sĂ©parer
ensuite le brome par l'action du sulfate de cuivre et du MnO*K, d'aprĂšs
le procédé que nous avons fait connaßtre, la présence de l'acide borique
ne gĂȘnant en rien. De sorte que dans les eaux mĂšres il ne reste que le
chlore. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Sur la composition de bronzes prĂ©historiques
de la Charente. Note de M. Chesxeau, présentée par M. Adolphe
Carnot.
« Dans la plupart des analyses de bronzes antiques, publiées déjà en assez
grand nombre, on ne s'est en général attaché à doser exactement que le
cuivre, l'élainet le plomb. Ces données ne peuvent rien apprendre sur l'ori-
gine encore si obscure des métaux qu'ils ont employés, car les bronzes
d'une mĂȘme rĂ©gion prĂ©sentent, Ă cet Ă©gard, les compositions les plus
variables ('), et il semble que ce soit plutÎt dans le dosage des éléments
considérés comme des impuretés, et laissés le plus souvent de cÎté dans les
(') Voir à cet égard les nombreuses analyses de bronzes préhistoriques citées dan»
le Mémoire suivant : Analyse de Ijronzes anciens du département de la Charente.
par L. Chassaigne et G. Chauvf.t, RulTec, 1908.
C. R., i9u3, i' Semestre. (T. CXXXVII, N" 17.) ^^
654 ACADĂMIE "DES SCIENCES.
analyses, que l'on ait chance de découvrir la provenance de ces métaux
par la comparaison de nombreuses analvses. C'est ainsi que, dans un autre
domaine scientifique, M. Adolphe Carnot, par le dosage précis du fluor
dans les ossements fossiles, a pu fonder une mĂ©thode nouvelle extrĂȘme-
ment précieuse pour établir leurs ùges relatifs.
» C'est en se plaçant à ce point de vue que M. G. Chauvet, Président de
la Société archéologique et historique de la Charente, a bien voulu me con-
fier, pour en faire l'examen, quatre échantillons de bronzes préhistoriques
de ce département.
» Trois de ces bronzes, un culot de cuivre, une base de lance et un frag-
ment de hache, proviennent de la cachette découverte en iSg'i à Venat,
commune de Saint-Yrieix, prĂšs AngoulĂȘme, oĂč l'on a trouvĂ© dans un grand
vase en terre 'jS^^ d'armes et objets divers en bronze, parmi lesquels un
gros culot de cuivre et des déchets de fonte, donnant à penser que cette
cachette est celle d'un fondeur ('). Cette prĂ©somption donne un intĂ©rĂȘt
tout particulier à la recherche des impuretés, en vue notamment d'élablir si
le cuivre du bronze des armes est bien de mĂȘme origine que le lingot non
manufacturé, et dans ce but, M. Chauvet a bien voulu mettre à notre dis-
position un poids important de chaque Ă©chantillon (9^ Ă 75^). Le quatriĂšme
échantillon, de poids beaucoup plus faible (2^), a été prélevé sur une
hache à talon, trouvée par M. Maraudùt à la Maison-Blanche, commune de
GarĂąt, arrondissement d'AngoulĂȘme.
» J'ai suivi pour les analyser les méthodes suivantes :
)) 1° Culot de cuivre. â J'ai dissous le mĂ©tal dans l'eau bromĂ©eĂ froid, de façon Ă
laisser inatlaqués l'argent, le bismuth, et les corps non métalliques. J'ai obtenu ainsi un
léger résidu (o,35 pour 100), formé seulement de matiÚres organiques et terreuses, que
j'ai dĂ©duites, pour le calcul de l'analjse, du poids du mĂ©tal rais en Ćuvre. La liqueur,
chauflTée, puis réduite par SO'- et rendue chlorhydrique, a été précipitée par l'hydro-
gÚne sulfuré : les sulfures ont été mis en digestion avec du sulfure de sodium, et les
sulfosels obtenus ont été analvses par la méliiode à l'acide oxalique et à i'hyposulfite
de soude proposée par M. Ad. Carnot pour la séparation de l'étain, de l'antimoine et
de l'arsenic. J'ai ainsi obtenu une petite quantité d'antimoine (0,09 pour 100), que
j'ai pu caractériser nettement à l'appareil de Marsh et par l'enduit noir sur barreau
d'étain. Je n'ai trouvé ni étain ni arsenic; en revanche, dans la liqueur primitive, j'ai
(') Ces objets ont été décrits pour la plupart dans un Mémoire publié en 1894 par
MM. J. George et G. Chauvet dans le Dullelin de la Société archéologique et histo-
rique de la Charente. La base de lance et le culot de cuivre que j'ai analysés y figurent
sous les n°' 33 et 2-6.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 655
retrouvé des traces de phosphore, dosé à l'état de phosphomolybdate par la méthode
de double précipitation de M. A. Carnet.
» Les sulfures de plomb et de cuivre et, d'autre part, ceux des métaux de la famille
du fer ont été analysés par les méthodes ordinaires.
» Le soufre, en prĂ©sence d'une forte proportion de cuivre, ne peut ĂȘtre exactement
précipité à l'état de sulfate de baryte : je l'ai dose sur une prise d'essai spéciale, dis-
soute par l'acide azotique fumant, puis débarrassée du cuivre par éleclrolvse.
» 2° Bronzes. â Le cuivre, l'Ă©tain et le plomb ont Ă©tĂ© dosĂ©s par les mĂ©thodes ordi-
naires de voie humide à l'acide azotique. L'arsenic, l'antimoine et le phosphore ont été
recherchés dans une opération spéciale sur l'alliage dissous dans l'eau régale et traité
comme ci-dessus. Le soufre a été dosé aprÚs élimination du cuivre, soit éleclrolvti-
quement en liqueur azotique soit en liqueur clilorhydrique par le zinc, dont les sels
ne gĂȘnent pas la prĂ©cipitation de traces d'acide sulfurique par le chlorure de baryum,
ainsi que je m'en suis assuré.
» Le Tableau suivant résume les résultats obtenus pour les quatre échantillons
(dont aucun n'a donné d'argent, ni d'arsenic) :
Cachette de Venat.
â â ^ ^ â Hache
Culot Base de la
de cuivre. de lance. Hache. Maison-Blanche.
Pour 100 Prtur 100 Poar loo Pour loo
Cuivre 99.' 3 88,62 87,09 S?)'?
Ătain )> 7,58 10,74 l'jĂŽg
Plomb o,o5 1,33 i.^i 0.14
Fer 0,06 0,11 0,06 0,60
Nickel Traces Traces Traces 0,89
Zinc Traces Traces Traces 0,12
Antimoine OjOg 0,06 0,09 »
Phosphore o,oo5 0,008 o,oo5 »
Soufre 0,71 0,08 o,i5 »
OxygÚne (par différence) » 2,212 » »
Total 100,045 100,000 99,545 100,11
)) La proportion presque identique de phosphore et d'antimoine, dans
les trois Ă©chanlillons de la cachette de Venat, semble bien prouver que le
cuivre qui a servi Ă faire les bronzes a la mĂȘme origine que celui du culot,
car on sait que, à l'inverse du soufre, ces éléments se conservent sans
variation sensible dans la fusion de l'alliai^e. L'analyse chimique confirme
donc pleinement l'opinion Ă©mise par M. Chauvet sur le caractĂšre de cachette
de fondeur allrihué aux objets de bronze de Venat.
» Il ne m'a pas été possible de caractériser ces éléments dans la hache
de la Maison-Blanche à cause du faible poids de métal dont je disposais;
mais la teneur en nickel de ce bronze, suffisante pour ĂȘtre dosĂ©e mĂȘme
656 ACADĂMIE DES SCIENCES.
sur un faible poids, rlifTĂšre tellement rie celle des objets de la cachette de
VĂ©nal, qu'on est autorisĂ© Ă penser que le cuivre de ceux-ci n*a pas la mĂȘme
origine (ou est d'une autre Ă©poque) que celui de la hache de la Maison-
Blanche. ».
THERMOCHIMIE. â Sur le calcul de la chaleur de combustion des acides orga-
niques, de leurs anhydrides et des Ă©thers-sels. Note de M. P. Lemoult.
» Ce calcul se fait suivant la méthode que nous avons fait connaßtre
{Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 890, et t. CXXXVII, p. 5i5), en addi-
tionnant les appoints dus aux divers groupes élémentaires que contient la
molécule.
» Acides. â Ces corps possĂšdent un groupe Ă©lĂ©mentaire c'<^ ; nous admet-
trons que son appoint est de â2'^''':// ^^ \ ^â ) ~ â 2*^"'; cette convention est
valable pour les acides simples, pour les acides poljbasiques et pour ceux qui ont des
fonctions complexes; pour les acides à molécule non saturée, le calcul se fera sur les
mĂȘmes donnĂ©es, mais on retranchera 12'^"' (la valeur dĂ©jĂ signalĂ©e) au rĂ©sultat ainsi
obtenu. On voit de suite que les acides mono el bibasiques, par exemple, dérivés des
carbures saturés ont pour chaleur de combustion G, et C2, les valeurs données par les
deux Ă©quations
C,=/(C"-'H-^"-' â CO'^H) =157 /^- 106,
C2=/[C"-^H2"-=(COMi)=] = i.57«-2i2,
qui représentent encore des droites du groupe j = 157 x + A.
» a. Voici quelques exemples d'acides saturés mono ou polybasiques :
Acide acétique 209 , 4
» valérique 681
» dipropylacétique i i5i ,.5
11 myristique 2080 , 9
11 benzoĂŻque 772i9
» loluique (moyenne) 928,6
)) naphtoĂŻque 1282,6
)) campholiqiie 1409,2
Mesuré. Calculé.
Cal f.al
208
679
ii5o
2092
773
980
1236
1409
Mesuré.
Cal
Acide méthylmalonique 862 , 5
» diméthylsuccinique (sym.). . . 674,5
>i diphénylsuccinique p 1807,7
» pentamélhylÚnedlcarbonique. 776
Il phlalique (moyenne) 77°, 4
» tétrahydrophtalique (moy.).. 882,2
11 camphorique ( moyenne) 1248
» trimésique (1.8.6) 767 ,6
Calculé
Cal
861
675
1800
769
881
1248
765
» b. Dans l'ensemble, les résultats sont trÚs satisfaisants, puisque sur 80 cas examinés
il y en a 60 (75 pour 100) oĂč rapproximalion dĂ©passe, et souvent de beaucoup, -^,
tandis qu'il n'y en a que 12 (i5 pour 100) oĂč elle est comprise entre -^ et -(^, et
8 oĂč elle est infĂ©rieure Ă y^ ; Ă cette derniĂšre catĂ©gorie appartiennent les premiers
SĂANCE DU 27 OCTOBRE ipoS.
657
termes de séries comme Facide formique, l'acide oxalique, pour lesquels le calcul
donne toujours des nombres inférieurs (de /i'^"' à 8^^') aux valeurs déterminées par
l'expérience.
» c. Acides à fonctions complexes.
Mesuré. Calculé.
Cal Cal
Acide a-oxyb« lyrique 4?^ 477
» dimélhyldioxyadipique . . . . §97,9 899
» tartrique racém 278,7 271
,) lévulique 577,1 .579
Mesuré. Calculé.
Cal
Acide oxybenzoĂŻque (moy.) 7^9 j 9
u trioxybenzoĂŻque 63i , i
» /).créosotique 880, i
'I anisique 895 , 2
Cal
782
63o
879
897
» d. Acides à molécules non saturées.
Mesuré. Calculé.
Cal
Acide angélique 635, i
1) tiglique 626,6
i> oléique 2682
1) phénylpropiolique 1028,7
Cal
63o ,
2681
I022
Mesuré. Calculé.
Cal
Acide fumarique 3i8,6
I maléique 826,7
allylmalonique 638
» phénylparaconique 1 196
)> A signaler encore, parmi les résultats obtenus, celui qui est relatif à l'acide pyro-
mucique; la valeur trouvée est 493"^"', 8, tandis que le nombre calculé d'aprÚs les con-
ventions faites s'Ă©lĂšve Ă 49"'^''' (i3o + 90 -t- 18 + 3,.53 -f- 2,.5i â 2).
» Anhydrides d'acides. â Attribuons au groupe Ă©lĂ©mentaire c' â O â c' qu'ils
contiennent la valeur i2'^'>' et admettons que, dans le cas oĂč la molĂ©cule n'est pas
saturée, nous devrons retrancher au nombre trouvé deux fois 12'^''', nous pourrons
faire le calcul relatif aux dix cas connus; l'approximation est trĂšs satisfaisante, comme
le montrent les quelques exemples suivants :
Mesuré.
Cal
Anhydride acétique 43i ,9
» propionique 747 , i
» phtalique 788
Caiculé.
Cal
432
746
785
Mesuré.
Cal
Anhydride camphorique 1262,1
» itaconique 48i,8
» diphÚnylmaléique 1770,1
-/
O
» Ăthers-sels. â Ces corps contiennent le groupe C â O â C auquel corres-
//
pond le groupe Ă©lĂ©mentaire c*â O â c pour- la valeur thermique duquel nous admet-
trons -1-12*^"'; cette nouvelle convention, jointe à celles que nous avons faites précé-
demment, y compris la perte de 12*^"' pour tenir compte de la présence d'une liaison
multiple, nous permet de calculer les chaleurs de combustion des 80 corps qui ont été
l'objet de mesures directes. En particulier pour les éthers-sels de formule générale
Cal
822
636
1201
Calculé.
Cal
1264
482
1770
C"H2''0-^ = C/'-'H--"'-
(ZO-^âO'W'''-
p+ p'=n,
PP'
â o,
658
ACADEMIE DES SCIENCES.
c'est-à -dire qui dérivent d'acides et d'alcools saturés, la chaleur de combustion est
donnée par
C := i57n â 90 (droite du groupe : y = i57 j; -(- A),
indépendante par conséquent de l'acide et de l'alcool, mais fonction de n.
Mesuré. Calculé.
Cal
538
Cal
Acétate d'élhyle .587
Butjrate de mélliyle 698,4 695
Benzoate de phénjle i.5ii,8 i5ii
o-oxybenzoai» d'élhyle io5i,7 loSa
Oxyben^.oate de bulyle i366,3 i366
Oxalate d'Ă©lhyle 708,6 707
Télrahydrophlalate de mélhyle. .. 1226,8 122.0
Mesuré. 'Calculé.
Cal
'3.9
o-phlalate de méthyle
Mélh3lÚnedimalonate de mélhyle .
Tartrale diméthylique dr 619,2
Acétylacélate de méthyle 594
Benzoale d'eugényle 2o65,3
Fumarate de méthyle 662.8
Cinnamale de mélhyle i2i3,6
Cal
ii5
202,2 1200
6,7
595
2064
662
I2l5
» Dans l'ensemble, il y a 8 cas (10 pour loo) oĂč l'approximalion est infĂ©rieure
Ă yfĂą-; 17 (21 pour 100) oĂč elle est comprise entre ~ et -^ et 55 (69 pour 100) oĂč
elle est supérieure à j-J-Î-
» Anhydrides internes d'acides-alcools. â Ces corps, qui appartiennent Ă la catĂ©-
gorie des Ă©thers-sels, ont mĂȘme groupement fonctionnel que ces derniers; aussi,
leur chaleur de combustion se laisse-t-elle Ă©valuer d'une maniĂšre trĂšs satisfaisante en
appliquant les conventions énoncées pour les élhers-alcools. Voici quelques-uns des
exemples choisis parmi les 10 cas connus :
Mesuré. Calculé.
Anhydr. glycolique i67*="',4 lĂŽg^"'
» mannonique (moy. ) . . . . 617^"', 7 617*^*'
Mesuré.
Anhyd. glucoheptonique 726''^', 6
« glucooclonique 887'-''', 2
Calculé.
841'^'''
» En résumé, nous pouvons, à l'aide de quelques conventions, bases
numériques du calcul, évaluer la chaleur de combustion de tous les com-
posés organiques ne contenant que du carbone, de l'hydrogÚne et de
1 oxygĂšne. Sur 45o cas examinĂ©s, il y en a 12 pour 100 oĂč l'approximation
par rapport aux valeurs mesurĂ©es est infĂ©rieure Ă -^\ 20 pour 100 oĂč elle
est comprise entre 7^7 et ^ et 68 pour 100 oĂč elle est supĂ©rieure, et le plus
souvent de beaucoup, à ;7^-. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Recherches sur V iso glucosamine . Note
de M. L. Maquenne, présentée par M. A. Haller.
« Les bases que nous avons obtenues, M. Roux et moi, en réduisant
les aldosoximes par l'amalgame de .sodium ('), présentent avec les glu-
(') Maquenne et Roux, Comptes rendus, t. CXXXII, p. 980. â Roux, ThĂšse pour
le Doctoral, 1908.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. ĂSg
cosamines dĂ©jĂ dĂ©crites les mĂȘmes relations qui existent entre les alcools
polyatomiqiies et les sucres réducteurs. Il était, par suite, à prévoir que
l'on pourrait passer des unes aux autres par simple fixation d'hydrogĂšne;
c'est, en effet, ce qui a lieu avec l'isoglucosamine qui prend naissance,
comme on le sait, dans l'action de la poudre de zinc sur la phénylglucosa-
zone, en présence d'acide acétique. La réaction est particuliÚrement inté-
ressante en ce sens qu'elle vient donner une nouvelle preuve Ă l'appui
de la formule attribuĂ©e Ă ce corps par Ăm. Fischer, en se fondant sur sa
transformation en lévulose par l'acide nitreux.
)) Pour la réaliser, on introduit peu à peu, en refroidissant, 1006 d'amalgame de
sodium Ă 3 pour 100 dans une solution renfermant 5b de sulfate d'isoglucosamine pour
20"""' d'eau. L'attaque, d'abord rapide, se ralentit Ă mesure que la liqueur devient plus
alcaline; il se dégage un peu d'ammoniaque et bientÎt le liquide cesse de réduire le
réactif de Fehiing. Alors on sature exacterhent par l'acide sulfurique, on évapore el
l'on extrait les bases formées parla méthode que nous avons décrite, M. Roux et moi,
à propos de la préparation de la glucamine.
» On obtient finalement un mélange sirupeux d'oxalates qui, par addition ménagée
d'alcool à 60°, dépose rapidement des cristaux lameileux, quadrangulaires, qui fondent
nettement, aprÚs purification, à 186°. Ce nouveau corps, qui ne possÚde plus aucune
propriĂ©tĂ© rĂ©ductrice, a pu ĂȘtre identifiĂ© Ă l'oxalate de inannamine
par comparaison directe avec un échantillon de ce sel, préparé expressément dans
mon laboratoire par M. Roux, en partant de la niannosoxime.
1) Les eaux raeres, concentrées et additionnées à nouveau d'alcool, précipitent un
sirop brun qui bientÎt se prend en une bouillie cristalline : ce second composé, qui
fond à i79°-i8o" et cristallise en belles lamelles hexagonales, n'est autre que l'oxalate
de glucamine déjà connu. Il est notablement moins abondant que son isomÚre.
» L'isoglucosamine se convertit donc sous l'action de l'hydrogÚne nais-
sant, en solution alcaline, en un mélange de deux bases stéréoisomÚres,
appartenant à la série des glucamines, et que nous avons pu caractériser,
l'une comme d. glucamine proprement dite, l'aulre comme d. mannaniine.
Ce fait vient confirmer d'une maniÚre irréfutable l'existence d'une fonc-
tion a. cétonique dans la molécule de l'isoglucosamine et montre que cette
base se comporte, vis-Ă -vis des agents rĂ©ducteurs, exactement de la mĂȘme
maniÚre que le d. fructose, dont elle représente un dérivé immédiat.
» Comme ce dernier, l'isoglucosamine fournit donc un nouveau moyen
de passer de la série de la mannite à celle de la sorbite, ou inversement,
sans qu'il soit besoin d'Ă©liminer son azote.
66o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Dans les mĂȘmes conditions, la d. gkicosamine (de la chitine) n'est pas
sensiblement attaquĂ©e par l'amalgame de sodium, ce qui tient sans doute Ă
sa fonction d'aldéhyde, moins facdement attaquable que la fonction d'acé-
tone. Son oxime, qui devrait théoriquement fournir une base diaminée,
semble au contraire se détruire entiÚrement, avec émission d'ammoniaque
et formation de corps bruns incristallisables. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action du chlore sur l' acĂ©tate de baryum.
Note de M. Albert Colson, présentée par M. Georges Lemoinc.
« Comme je l'ai établi, l'acétate de plomb en solution acétique se
change en chlorure et en tétracétate plombiques sous l'action d'un courant
de chlore ('). Cette réaction constitue donc un moyen simple de mettre
en évidence la télravalence d'un élément, en particulier la constitution
(O = Pb = O) du bioxyde de plomb. En l'appliquant au baryum, je n'ai pu
former aucune combinaison tétrabarytique de forme BaX^ : le baryum est
invariablement resté divalent, comme si le bioxyde répondait à la consti-
tution Ba( i .
\o
» Voici les faits. AprÚs avoir dissous 6e de carbonate de baryte dans loo"^""' d'acide
acétique pur, j'ajoute 5? d'anhydride acétique pour éliminer l'eau résultant de la for-
mation de l'acétate de baryte; puis je salure de chlore sec à la température de 12°.
II se forme le lendemain un précipité cristallin qui, essoré et lavé à l'acide acétique,
répond à la composition suivante aprÚs dessiccation dans l'air sec :
BaCP+Ba(C^H30'-')=+2C^H'0''
ou
2[BaCl.C-tP02+C^H'02].
Ce sel double, cristallisé avec 1"°' d'acide acétique, est bien un acétochlorure de ba-
ryum et non pas un mélange de chlorure et d'acétate, car il ne se redissout pas à froid
dans l'acide acĂ©tique gĂ©nĂ©rateur, mĂȘme quand celui-ci ne renferme plus de chlore en
solution. D'autre part, si le dépÎt contenait de l'acétate libre, c'est qu'il sortirait
d'une solution sursaturée d'acétate; a fortiori, la solution primitive qui, avant le
passage du chlore, contient tout le baryum Ă l'Ă©tat d'acĂ©tate, serait elle-mĂȘme sursa-
turée de ce sel qui, alors, serait immédiatement précipité par quelques parcelles du
dépÎt. On ne constate rien de tel : le dépÎt est donc exempt d'acétate libre.
(') Comptes rendus, avril igoS.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IQO^. 661
Il L'acétochlorure (Ba Cl .C'IPO- -t- C- H' 0-) s'obtient encore f|uand on dissout
l'acétate de barvuni dans l'acide acétique pur (jue l'on sature à froid par le chlore sans
l'avoir additionné d'anhydride acétique.
» Ce composé, presque insoluble dans l'acide acétique, est au contraire soluble dans
l'eau oĂč il se comporte comme un mĂ©lange de chlorure, d'acĂ©tate et d'acide acĂ©tique.
Le baryum précipité dans ce singulier composé n'acquiert pas de propriétés radio-
actives, ou du moins la radioactivité de l'acétochlorure n'atteint pas la vingtiÚme
partie de celle de l'uranium, d'apiĂšsun examen dĂ» Ă l'extrĂȘme obligeance de M. Curie.
» La genÚse de l'acétochlorure devrait donner naissance soit à du peroxyde d'acé-
tyle, soit à de l'eau oxygénée :
2 Cl -t-2Ba(C'II'0=)2=i2BaCl.Cni'0^+(CMFO)50-.
» Quand l'action du chlore est épuisée et que la liqueur est redevenue incolore, elle
ne renferme aucun de ces corps, et les gaz qui se dégagent en petites quantités pen-
dant la réaction ne contiennent pas d'ozone, mais du gaz carbonique qui paraßt souillé
de composĂ©s oxygĂ©nĂ©s du chlore. Ces faits montrent bien la rĂ©sistance du barvuni Ă
passer à la forme tétravalenle.
» La formation de composés oxygénés du chlore (réagissant sur la baryte en solu-
tion acétique comme l'acide hypochloreux sur les alcalis) explique pourquoi le chlo-
rure de baryum \ient souiller l'acétochlorure à mesure que l'on prolonge l'opération.
Ainsi, en isolant l'acétochlorure formé au bout de 12' à i5 heures, la liqueur se
trouble de nouveau et le précipité nouveau s'enrichit de jour en jour en chlorure de
barvum insoluble dans l'acide acĂ©tique. On arrive mĂȘme Ă recueillir finalement BaCl-
à peu prÚs exempt d'acétate.
B Quand la réaction se fait à 100" en vase clos, le baryum se transfoime en majeure
partie en chlorure, parfois mĂȘme en totalitĂ©; si le chlore n'est pas en trop grande
quantité, aucun gaz ne se dégage et la liqueur incolore qui a déposé BaCl- n'est pas
oxydante à froid : le chlore paraßt donc bien réasii" ici encore comme il le ferait sur la
baryte dissoute ou sur tout aulre alcali. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Colorants azoĂŻqiics, solides, dĂšiivĂ©s de Vx-amino-
anthraquinone. Note de M. Charle.s Lautii, présentée par M. A. Haller.
<c Le.s matiĂšres colorantes qu'on obtient aujourd'hui avec les produits
du goudron de houille sont si variées et si belles, qu'il paraßt superflu de
chercher à en augmenter encore le nombre; c'est d'un autre cÎté que
doivent se porter les efforts des chimistes : leur but doit Ăšlre d'obtenir des
couleurs qui, outre l'éclat et le bon iTiarché, possÚdent une qualité toujours
rare, celle d'une résistance suffisante à la lumiÚre et aux agents chimiques.
» Il m'a paru intéressant, dans cet ordre d'idées, de rechercher si les
combinaisons anthraquinoniqiies, qui sont solides en général, pourraient
C. R., 1903, 2" Semestre. (T. C.XX.XMI, N< 17.) H7
602 ACADĂMIE DES SCIENCES.
donner naissance Ă des produits de la grande famille des couleurs azoĂŻques,
et si ces azoïques seraient résistants aux agents physiques et chimiques.
Les tetitatives que j'ai faites, il y a plusieurs années déjà , soit de diazoter
l'amidoalizarine, soit de copuler les dérives hydroxylés de l'anlhraquinone
avec des combinaisons diazoïques étaient restées infructueuses. J'ai été
plus heureux en prenant comme point tle départ l'a-amidoanthraquinone;
on sait que ce corps peut se diazoter; j'ai constaté que ce diazo se combine
avec les agents ordinaires de copulation et donne naissance Ă des colorants
riches et trÚs solides. (Pli cacheté déposé à la Société chimique de Paris, le
i'^'" mars iQoS.)
» Le point de départ est l'anlhraquinone, qu'il faut tout d'abord nitrer.
)) Nitralion de l'anlhraquinone. â iM. Liebennann a fait connaĂźtre en i883 un
bon procédé de préparalioit. Le suivant est encore plus avantageux : on dissout 200?
d'anthraquinone dans 1200'^^'"" d'acide sulfurique à 66° B'^, et l'on ajoute à cette solu-
tion, goutte Ă goutte et sans refroidir, en agitant constamment, 69^"'" d'acide nitrique
à 4o° B'' ; la température doit monter à 5o° environ ; le mélange, fluide à ce moment, se
prend en masse par refroidissement; on y ajoute de la glace, puis on lave le précipité
jusqu'à neutralité. On obtient ainsi 235s de produit nitré fondant à 218° (p. indiqué
220") et qu'on peut utiliser sans autre purification pour la préparation du dérivé
aminé.
» RĂ©duction de V-j.~niLroanlhiaquinone. â 200S de nitro sont broyĂ©s avec 4oos de
sulfure de sodium crisl. (82,8 pour 100 de Na"-S); le mélange est additionné de 5',5o
d'eau et porté à l'ébullition pendant 70 minutes; pour s'assurer que la réduction est
complÚte, on prélÚve un petit échantillon du produit et on le chauffe à 100° avec une
solution de 5s de Na^S dans 10 p. d'eau; la moindre trace de nitro donne naissance Ă
une coloration verte qu'on aperçoit en écrasant la matiÚre solide contre les parois de
la capsule; on continue Ă chauller jusqu'Ă ce que cette coloration n'apparaisse plus. La
réduction terminée, on laisse refroidir et l'on filtre sur coton, à la trompe; les eaux
mÚres sont colorées en violet et renferment une petite quantité d'alizarine. On obtient
1706 (environ la quantité théorique) d'a-amidoanlhraquinone, bien cristallisée, fon-
dant Ă 240".
» Diazolalion. â On dissout l'aminĂ© dans dix fois son poids d'acide sulfurique; Ă
la dissolution on ajoute peu à peu de la glace, de'façon à avoir un précipité trÚs ténu,
puis on Ă©tend de 100 volumes d'eau; on filtre pour Ă©liminer la majeure partie de
l'acide sulfurique et jusqu'à ce qu'on ait ainsi séparé les ,*^ d'eau acide; le produit
filtré est additionné d'eau, de façon à avoir l'aminé délacée dans 70 fois son poids d'eau
acide, puis on y ajoute 45 pour 100 du poids de l'amido en iiitrite de l\a préalablement
dissous; on agile fréquemment et on laisse en contact pendant 20 heures environ.
» I^our s'assurer que la dia/.olation est complÚte, on prélÚve un échantillon et Ton
y ajoute CO'iXa-, qui colore la masse en rouge s'il y a encore de l'aminé non trans-
formée. Pour plus d'exactitude, on précipite un échantillon de la liqueur diazotée par
un excÚs de CO'Na'- ; on filtre et l'on reprend le précipité séché par l'alcool. La pré-
SĂANCE DU 27 OCTOBRE lĂ)o3. 663
sence de l'5:-aiiiino est aisément conslalée au iTiicrosco|)e, cette aminé cri>lallisant trÚs
facilement en longues aiguilles. On peut d'autre part reprendre le produit de l'Ă©vapo-
ration de l'alcool par l'acide acétique cristallisabie ; ajouter à la solution AzO'Na, et
une trace de sulfonaphtol, qui donnera une coloration rouge intense s'il subsiste de
l'aminé non transformée.
1) Copulation. â Le composĂ© diazoĂŻque ain>i prĂ©parĂ© se combine aisĂ©ment an\
aminés et aux phénols, sulfonés ou non, en donnant naissance à des matiÚres colo-
rantes. On réalise cette préparation en versant le produit de la diazolalion, en suspen-
sion dans l'eau, dans les agents de copulation dissous dans CO^ Na' ; on laisse en contact
jusqu'à solubilité complÚte dans l'eau chaude, ce qui exige quelques heures, puis on
précipite par Cl>ia.
» On obtient ainsi :
M Des muges avec le p-naphtol-6-sulfo (sel de Schaeffer), le j3-naphtol-
8-sulfo (sel de Rtimpf), le fi-naphlol-3-7-disulfo (sel R), le p-naphtol-
3-8-disulfo (sel J), le p-naphtol-7-sulfb, l'acide naphtionique;
» Des amarantes avec l'a-sulfonaphtol (sel de Piria), le dinaphtol-i-8-
disiilfo-3-6 (acide chromolropique);
» Des bruns avec l'a-naphlol, la résorcine, le métamidophéiiol, l'acide
ortho et niĂ©lacrĂ©sotinique, la p-naphlylaniinemonosulfo-6 (sel deBrĆnner),
la toluylÚnediamine, la p-naphtylamine, la diphénylamine, l'acide salicy-
lique;
» Des violets avec l'a-naphlvlamine, ra-aaphtolamino-8-(lisiiUo-3-6
(acide H).
» La teinture de la laine s'elfectue aisément avec ces colorants en pré-
sence d'acide sulfurique et de SO''Na-. Les couleurs obtenues sont, en
général, belles et trÚs pures. Celles qui dérivent des sulfonaphlols et des
aminonaphlols sulfonés sont trÚs solides à la lumiÚre; elles résislent égale-
ment au foulonnage; les autres sont peu résistantes.
» Les rouges, notamment ceux qui sont obtenus avec le sel de Rumpt,
rĂ©sistant Ă l'action du bichromate acide, peu^ ent ĂȘtre employĂ©s pour obtenir
des teintures mixtes avec certains colorants qui nécessitent l'emploi de cet
agent, et donner ainsi d'autres couleurs solitles.
» Les dérivés sulfonés de l'anthraquinone, nitrés et réduits, donnent
les mĂȘmes rĂ©sultats que l'a-amidoanthraquiuone elle-mĂȘme.
» C'est ainsi qu'en nitrant, d'aprÚs le [)rocédéde Claus, l'anthraquinone
monosulfonée et réduisant le nitro par le sulfure de sodium on obtient
l'aminoanlhraquinone sulfonée qui, aprÚs diazotation, a été combinée aux
agents de copulation. Les colorants oblenus sont plus sohibles dans l'eau
que ceux qui dĂ©rivent de l'aminoanthraquinone elle-mĂȘme. Ils teignent li
laine dans les mĂȘmes conditions.
b04 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» La présence d'un groupement sulfonique permet la formation de sels,
qui ont dfs couleurs spéciales; aussi en ajoutant aux bains de teinture cer-
tains composés métalliques, ou en passant les éloffes teintes dans une
dissolution de ces composés, on modifie les nuances primitives: tel est le
cas, par exemple, des sels de cuivre et du bichromate de potassium qui
donnent naissance à des couleurs variant du violet au brun. »
CHIMIE AN'ALVIIQL'E. â Elude sur quelques pains anciens.
Note de M. L. Lixdet, prĂ©sentĂ©e par M. SchlĆsing.
« Les fragments de pain que la Science archéologique a pris soin de
recueillir se présentent avec un aspect et une composition chimique qui
dépendent des conditions matérielles auxquelles ils ont été exposés.
)) Pain de PoinijĂ©i. â Les pains dĂ couverls Ă l'oinpĂ©i sonl les plus connus; ils onl
été décrils et analysés par de Luca('); ils se présentent sous la forme d'un charbon
poreux, dans lequel on ne peut trouver trace des Ă©lĂ©ments du pain, et renferment, Ă
la façon du coke, une notable quantité d'azote (2,6 à 2,8 pour 100).
» Cet azote n'est pas à l'état de sels ammoniacaux, puisqu'il ne se dégage pas à l'état
d'ammoniaque en prĂ©sence de la njagnĂ©sie, ni Ă lĂ©tat d'aminĂ©s, pouvant ĂȘtre dĂ©com-
posées par la soude. Il est en cet état particulier que l'on peut désigner sous le nom
Ă 'azote cyaniqiie, capable par la chaleur sĂšche, de fournir de l'indol, de la pjridine ou
du paracyanogÚne ; la molécule azotée y est, en somme, dans les derniÚres lilnites de sa
décomposition et le fragment semble avoir été l'objet plutÎt d'une calcinalion que
d'une dégradation par voie humide, comme le sont ceilains objets trouvés à l'ompéi,
et notamment des grains de blé, signalés par W. Berlhelot (^). 11 est évident que
celte quantité d'azote, qui subsiste dans le charbon d'une matiÚre organique calcinée,
est en relations avec la température à la(|uelle celte matiÚre a été soumise, en sorte
que le dosage d'azote nous donne une idée de la température à laquelle ces pains ont
été exposés. En chaullant, en vase clos, à Sao^-^oo" (^) un morceau de pain compact,
j'ai obtenu un charbon poreux, identique d'aspecl aux échantillons trouvés à Pompéi,
renfermant 2,81 pour loo d'azote, alors que l'un de mes Ă©chantillons dosait 2,65
pour 100. Les géologues s'accordent d'ailleurs à dire que les cendres du ^ ésuve qui
ont couvert Pompéi n'étaient pas trÚs chaudes.
« Toute trace d'amidon, de cellulose a disparu ; il reste cependant des maliÚres
ulmiques, susceptibles de fournir par la distillation sÚche une petite quantité d'acide
acétique.
(') Comptes rendus, t. LVII, i863, p. '^-h.
(-) Journal de Ph. et de Ch., t. XLIV, i863, p. 4o2.
(âą*) Pour eslimej- cette tempĂ©rature, j ai introduit dans le morceau de pain des frag-
ments de plomb el des fragments de zinc ; les premiers seuls onl londu.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE 1903. 665
» Les fragmenls doiiiienl nellenienl la réaclioii des chlorures; l'iiiie nous dil que
les Romains introduisaient du sel dans les pĂątes (').
» Pain des stations lacustres. â C'est dans un Ă©lal analogue que se prĂ©sentent, les
pains découverts dans difTérents lacs, aprÚs l'incendie des stations lacustres. Dans un
Ă©chantillon provenant de la station des Corcelleltes, au lac de NeufcliĂ tel (Ăąge de
Bronze), je n'ai constaté qu'un charbon azoté (Az = 2,46 pour 100) enrobé de débris
végétaux. Dans un second échantillon moins carbonisé, de teinte légÚrement rousse
(Az = 4>69 pour 100), et provenant du lac du Hourget (Ăąge de Bronze), j'ai pu
nettement distinguer les débris de grains qui subsistent encore et spécialement des
fragments de l'Ă©piderme extĂ©rieur de la balle de l'orge, en mĂȘme temps que quelques
grains d'amidon. L'orge e^t d'ailleurs la céréale la |ilus anciennement connue, et a été
rencontrée dans les palafittes de la Suisse et de la Savoie.
» Pain des tombes Ă©gyptiennes. â Les pains destinĂ©s Ă la nouniture des morts, et
que l'on enfermait dans leurs tombes, se sont afiii]irablement conservés et se retrouvent
aujourd'hui tels qu'ils y ont été introduits. On rencontre dans les tombes égyptiennes,
tantÎt des pains non levés, pétris en forme d^ galettes, tantÎt, au contiaire, des pains
levés. Les Egyptiens connaissaient d'ailleurs le levain, puisque la Bible nous apprend
que les HĂ©breux en faisaient usage. Les deux Ă©cliaiUillons que j'ai eus entre les mains
étaient des pains non levés, complets, dans les(iuels j'ai pu reconnaßtre aisément les
débris de l'enveloppe de l'orge (épiderrae extérieur et bypoderme fibreux de la balle,
cellules de l'assise protéique, poils radicellaires) ; or, on sait que le gluten de l'orge
n'est pas doué de propriétés élastiques; le pain d'oi'ge ne pouvait pas lever. La pùle
renferme une quantité de gluten et une quantité d'amidon que l'on peut considérer
comme normales.
» J'ai constaté dans mes deux échantillons, d'une part, 1 1 ,20 et 1 1 ,44 pour 100 de
matiÚre azotée (Az :;= 1 ,80 et i ,83 ), et, d'autre part, 68,0 et 65, a pour 100 d'amidon.
Cet amidon, comme dans un pain cuit, se trouve sous deux Ă©tals : une partie est solu-
bilisée à l'état d'amidon soluble et de dextrine (20,4 pour 100). Elle a plus d'impor-
tance que dans les cas ordinaires, parce que le pain a été légÚrement torréfié, ainsi
que le prouve l'acidité de la pùte. L'autre partie est à l'état d'empois gonflé; on ne
rencontre que de rares grains d'amidon qui soient lestés intacts. J'ai montré (-) que
l'on mesure le degré de gélatinisalion en tiailant le pain par l'acide chlorhydrique
Ă iâą',5 pour 100, et lĂ encoie on constate que la quantitĂ© d'amidon ((ui se dissout
dans l'acide faible s'Ă©lĂšve au delĂ des limites ordinaires (21 ,3 pour 100). Un des pains
renferme 4,5 pour loo de cendres dans lesquelles on constate la présence des chlo-
rures. Les sels employĂ©s par les Ăgyptiens Ă©taient riches en nitrates; on peut dĂ©celer
ceux-ci dans le pain par le diphénylamine.
» Pain romain d'Aoste {/scre). â En i856, des fouilles ont permis de dĂ©couvrir Ă
Aosle (Augustura) divers objets romains au milieu desquels s'est trouvé un fragment
de pain représentant le quart d'une nnche de 3o"" à 4o''⹠de diamÚtre. Cette miche
est entiĂšrement transformĂ©e par moulage et remplissage en un morceau de grĂšs Ă
(') Tline, IJtsl. nat., Livre XVIU, § 2(J.
(-) Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. yo8.
666 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Ă©lĂ©ments granitiques (feldspath et mica blanc); la pseudomorphose prĂ©sente un intĂ©rĂȘt
qui n'est pas exclusivement géologique; j'ai trouvé, [en effet, enclavés dans le grÚs,
quelques rares grains d'amidon; ces grains, non dĂ©formĂ©s par la cuisson, ont rĂ©sistĂ© Ă
l'action des eaux, qui ont apportĂ© ces Ă©lĂ©ments granitiques; les grains qui Ă©taient Ă
l'état muqueux ont été détruits, ainsi que le gluten. L'examen microscopique permet
de conclure que les grains d'amidon proviennent du froment. »
GĂOLOGIE. â Sur ta Structure tectonique de l'Ăźle d'EubĂ©e.
Note de M. Deprat, présentée par M. Fouqué.
« Je distinguerais en Eubée quatre séries de plissements :
). I. Plissements antécarbonifériens. II. Plissements antétriasiques (her-
cyniens). 111. Plissements éocÚnes(antéoligocÚnes). lY. Plissements post-
sarmaliques. Ces séries sont bien marquées par des discordances.
» 1. Les plissements antécarbonifÚres ont amené une premiÚre phase de
ridement sur l'emplacement actuel des monts Galtzades dans la région
septentrionale. Une partie des plis de la région méridionale, surtout dans
le massif de l'Ocba, appartiennent à cette phase. Leur ùge antécarbonifé-
rien est nettement indiqué par la transgression des calcaires à fusulines
et à Bellerophon Idulcus que j'ai signalés (') prÚs de Galtzades et qui se pré-
sentent en lambeaux sur les tranches relevées des schistes et arkoses des
Galtzades.
» IL La période carboniférienne a été suivie d'une nouvelle surrectionde
plis appartenant au systĂšme hercynien. Ces plis, de direction SO-NE
prennent dans les régions méridionale et centrale la forme des plis amyg-
daloïdes (brachysynclinaux et brachyanticlinaux), affectant les séries dévo-
nienne de Seta et carboniférienne de Sténi et des monts de Valhya. Ils
sont souvent extrĂȘmement aigus et forment des sĂ©ries d'isoclinaux empilĂ©s
les uns contre les autres et généralement déversés vers le sud-est. Dans
la région septentrionale ils sont déversés généralement vers le massif thes-
salien, c'est-Ă -dire vers le nord-est.
» Ces deux sĂ©ries de plis paraissent s'ĂȘtre moulĂ©es contre deux massils
résistants, le massif archéen thessalien au nord et un grand massif égéen
ancien effondré au sud.
» III. Avec les temps secondaires une forte submersion de la région eut
lieu, elles eaux marines riosiques l'envahirent, arrosant les plis hercyniens
(1) Comptes rendus, janvier igo3.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 667
et édifiant sur cette pénéplaine des conglomérats puissants. La région paraßt
avoir alors acquis une stabilité relative.
» Pendant l'époque turonienne, une ébauche des grands mouvements
pyrénéens se prépare par un ridement signalé par les conglomérats de
rOchtonia.
» Enfin nous arrivons à la fin de réocÚne, aprÚs les derniers dépÎts du
flysch. Un mouvement puissant se produit, amenant la production de plis
allongés, dirigés dans le non! de l'ßle, parallÚlement aux plis des monts
Galtzades et prenant dans la région centrale une direction 0-E, pour
rebrousser vers le nord-est dans la région de l'Ochtonia. Les phénomÚnes de
refoulement atteignaient à cette époque une remarquable intensité, ame-
nant la formation de plis dĂ©versĂ©s et mĂȘme de chevauchements et de char-
riages importants. Ces plissements comprennent :
)> 1" L'axe anticlinal des monts de Hialtra (Ilygia-Lulra), dans la presqu'Ăźle de
Lithada. Dirigé 0-E daus"la partie septentrionale, cet axe s'inlléchit vers le sud-est,
formant ainsi, par son prolon2:ement, l'axe anticlinal des monts Ivandili; on obtient
ainsi une vaste courbe dont la concavitĂ© est tournĂ©e vers le continent grec. Ce pli, Ă
mesure que nous avançons vers le centre de l'ßle, se renverse et se couche de plus en
plus vers le nord-ouest, formant une masse de recouvrement puissante sur les plis cen-
traux des monts Pyxaria.
» Il faut noter ce fait que le renversement de la chaßne des Kandili et des monts de
Kondodespoti, qui atteint son maximum dans la région d'Apokrymno et dans les
monts Pyxaria, s'atténue de plus en plus vers le nord-ouest, de sorte que les plis de
Lithada appuyés contre le massif résistant hercynien de Galtzades ne subissent aucun
déversement et sont normaux. Le point fixe de l'axe se trouve en cette derniÚre région
et représente le point d'application de la résistance offerte par le massif ancien de
Galtzades; dÚs que cette résistance a cessé de se faire sentir, le pli a pu se dérouler
librement sur le synclinal des monts de Pagondas et d'Apokrymno.
» 30 Au systÚme pyrénéen appartiennent des chaßnons du Xeronoros, du mont
Psara pourvus d'une direction NO-SE (région septentrionale).
» 3° ParallÚlement au systÚme Lithada-Kandili, s'allongent sur la cÎte occidentale
les plis des Garakovouni, Mavrovouni, Delphi, Pyxaria, affectant les terrains secon-
daires. Tous sont déversés largement vers la dépression égéenne. I^'ensemble des axes
de tous ces plis varie comme direction entre .jo» et So" d'obliquité par rapport aux
axes des plis hercyniens; il subit des flexions, des sinuosités curieuses, moulant les
régions antérieurement plissées, comme l'axe synclinal Drakospilo-Parameritaes
moule le dĂŽme de l'Olympe.
)> 4° Dans la région des monts Sukaron (pays de Kumi), nous avons constaté
l'existence d'une puissante série de plis parallÚles déversés vers le nord-est et recou-
verts par une lame charriée d'amplitude variant entre 5''⹠et 8I"".
» L'ensemble de ces plis montre remarquablement le moulage des mas-
668 ACADĂMIE DES SCIENCES.
sifs anciennement plissés par les chaßnes nouvelles. On pent noter aussi
l'influence du substratum schisteux primaire sur lequel les plis postérieurs
crétacés se sont formés souvent sans l'affecter, glissant pour ainsi dire sur
une surface lubrifiante.
» IV. Enfin les mouvements postsarmatiques, échos des mouvements
alpins, ont affecté les sédiments tertiaires aquitanéens de Rumi ainsi que
les dépÎts sarmatiens sur lesquels les dépÎts levantins (ponlico-pliocÚnes)
se sont formés en discordance (bassins de Ronistraes, Simlia, etc.). Puis
les grands effondrements postpliocĂšnes ont eu lieu amenant la production
d'un réseau de failles orthogonales de direction NO-SE et NE-SO.
» Les premiÚres, perpendiculaires au petit axe de l'ile, et ayant amené
l'effondrement oriental sur la mer Egée, la formation de la fosse d'Atalanle-
Euripe, les secondes la formation du canal Oreos-Tricheri et les grandes
cassures de la région méridionale, dont une des plus importantes, celle de
Seta-Rala, à Rumi, a donné naissance au cumulo-volcan d'Oxylilhos.
» Quant aux relations des plis pyrénéens-eubéens avec ceux des régions
voisines, elles sont trĂšs nettes; on peut constater que, dans le nord, ils sont
en moyenne parallÚles à ceux de l'Olhrys moulé sur le massif thessalien;
puis, aprÚs avoir pris une direction NO-SE dans la région centrale, ils se
moulent contre les plis hercyniens méridionaux, dans lesquels il faut chei'-
cher le prolongement des plis de l'Hymctte, du Pentélique (dans l'Altique)
et de Makronysi; le passage de ces plis aux plis eubéens hercyniens appa-
raĂźt nettement par leur orientation; du reste, les Ăźles Petali et Berdugi
ménagent le passage entre les plis eubéens et ceux du continent.
» Il faut retenir surtout des faits précédents les deux directions prin-
cipales hercynienne et pyrénéenne, car ce sont elles qui ont imprimé à la
région eubéenne les traits généraux- de son orographie actuelle. Il faut
noter aussi l'intensité des plissements et des phénomÚnes de chevauche-
ment; leur grand intĂ©rĂȘt rĂ©side en ceci qu'dsont Ă©tĂ© rĂ©cemment observĂ©s
en CrĂšte et dans le PĂ©loponĂšse par M. Cayeux ('), montrant, comme ce
dernier le fait ressortir, « l'existence sur le parcours de l'arc dinaro-
» laurique de M. Suess, de complications tectoniques analogues à celles
» du systÚme alpin. »
(') PhénomÚnes de charriage dans la Méditerranée orientale (Comptes rendus,
i6 février 1908).
SĂANCE DU 27 OCTOBRK igo^. 669
PHYSIOLOGIE. â Ătude des contractions musculaires et des rĂšjJexes chez le
Slichopus regalis. Noie de M. Victou Ue.vri, présentée par M. Alfred
Giard.
« Les muscles longitudinaux du Slichopus re^a/w présentent, par leur
développement et par leur disposition analomique, de grands avantages
pour l'étude physiologique des muscles lisses et des réflexes. Ces muscles
ont une longueur Ă©gale souvent Ă 20*^" pour un diamĂštre de 5°⹠à 7âąâą;
leur structure histologique montre qu'ds sont formés de fibres muscu-
laires sans striations, trĂšs longues, qui d'aprĂšs certains auteurs auraient
une longueur Ă©gale Ă celle du muscle.
» 1° Contraction LocalisĂ©e du muscle. â Lue excitation (mĂ©caiiiijiie, thermique,
chiiTiique ou électrique) cFiin point quelconque d'un muscle longitudinal provoqué
une contraction de la région excitée du muscle; cette contraction reste localisée au
point excité, elle ne se propage pas le long du muscle. C'est une contraction lente,
qui dure environ 2 secondes.
» 1° Absence d'onde de contraction. â Lorsqu'on place sur le muscle deux Ă©lec-
trodes Ă la distance de plusieurs centimĂštres et si l'on fait passer un courant
constant, on voit, au moment de la fermeture du courant, que le muscle se contracte
seulement aux deux points de contact des électrodes, la partie intermédiaire reste
normale; au moment de l'ouverture du courant il se produit de nouveau une contrac-
tion aux deux points de contact des Ă©lectrodes. Le phĂ©nomĂšne est le mĂȘme si l'on
excite par un choc d'induction ou par une sĂ©rie de chocs mĂȘme trĂšs intenses et pro-
longés. Jamais on n'arrive à produire une contraction d'une longueur de muscle
dépassant '.i""; on observe toujours une contraction seulement aux deux points de
contact des Ă©lectrodes.
1) 3" RĂ©flexes Ă©lĂ©mentaires. â Lorsque, sur un animal entier ou sur une tranche
transversale, on excite mécaniquement un point (pielconque de la surface externe du
corps, on observe une contraction d'une région bien limitée d'une paire de muscles
qui se trouve en face du point excité; une seule excitation sensitive provoque toujours
une contraction réflexe, c'est là un réflexe élémentaire sans coordination (laquelle
existe toujours dans les réflexes des animaux vertébrés). Une excitation plus forte ou
une série de chocs mécaniques produit une contraction d'une plus grande longueur
de muscle.
» 4° Action des poisons. â En appliquant une goutte de solution faible de strych-
nine sur la membrane qui réunit un muscle longitudinal avec la paroi du corps, mem-
brane dans laquelle passent les ramifications nerveuses qui parlent des nerfs radiaires
pour innerver les muscles, on observe que la sensibilité est augmentée : une excita-
tion trĂšs faible provoque une forte contraction de la paire de muscles en face du point
touché, et le muscle reste contracté pendant plusieurs secondes.
C. R., igoS, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N» 17.) i^H
b^O ACADEMIE DES SCIENCES.
» L'airopine appliquĂ©e dans les mĂȘmes conditions diminue el finit par abolir com-
plÚtement la transmission réflexe.
» La nicotine produit au début une forte contraction de la région correspondante
du muscle, puis un relĂąchement de ce muscle; Ă ce moment, les excitations de la sur-
face externe du corps ne provoquent pas de rĂ©ponse rĂ©flexe, mais le muscle lui-mĂȘme
reste bien excitable. En lavant à l'eau de mer la nicotine, on voit les réflexes reparaßtre.
» 5° RĂ©flexes gĂ©nĂ©ralisĂ©s. â Lorsqu'on excite faiblement un point de la partie
antérieure du corps (région péribuccale)on observe une contraction d'une longueur de
quelques centimĂštres d'une paire de muscles longitudinaux. Si l'excitation est plus
forte, plusieurs paires de muscles se contractent dans leur partie antérieure. Enfin,
des excitations fortes répétées provoquent la contraction des muscles sur toute leur
longueur. Cette contraction est trĂšs forte : par exemple un muscle de 20'=âą devient Ă©gal
Ă 6âą. Donc, par l'intermĂ©diaire de l'anneau buccal, on peut obtenir des rĂ©flexes gĂ©nĂ©-
ralisés, ce qui était impossible par l'intermédiaire des nerfs radiaires. L'anneau ner-
veux apparaßt donc comme un centre nerveux supérieur aux centres nerveux disposés
le long des nerfs radiaires.
» La transmission de l'excitation nerveuse se fait de l'anneau buccal par les nerfs
radiaires qui envoient des branches nerveuses transversales aux muscles longitudinaux.
En efl'et, on peut sectionner la membrane qui réunit un muscle avec la paroi du corps
sur une longueur quelconque sans léser ni le muscle ni le nerf radiaire ; on constate
alors qu'une excitation de la région buccale provoque une contraction de toute la lon-
gueur du muscle sauf celle qui est séparée du corps. »
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMENTALti. â Sur l'excitation des nerfs et des muscles
par décharges de condensateurs. Note de M. J. Cluzet, présentée par
M. Marey.
« 1. La loi d'excitation découverte par M. Weiss permet de déterminer
tous les éléments d'une décharge de condensateur qui produit le seuil de
l'excitation. D'aprĂšs M. Weiss, le seud de l'excitation est atteint lorsque
la quantité d'électricité pénétrant dans le nerf égale a -^- bt (a et b sont des
coefficients dépendant du nerf et des conditions expérimentales, t est la
durée de l'excitation); l'équation suivante donne le temps au bout duquel
la décharge de condensateur a terminé son effet excitant :
Vo est le potentiel de décharge, C la capacité du condensateur, R la résis-
tance du circuit de décharge dont la self-induction est supposée né-
gligeable.
» Pour résoudre l'équation (i) on observe que la droite j = a -h bt est
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 67 1
tangente Ă la courbe j'= VoC\ i â e ""7 pour le seuil de l'excitation : la
solution cherchée est la racine double de l'équation (1). On trouve ainsi
oĂč t est la durĂ©e utile Ă l'excitation en secondes si Vâ est exprimĂ© en volts,
C en farads, R en ohms. Remarquons que dans cette expression il entre
un facteur contenant „â; or Vâ varie avec C, donc la durĂ©e utile de la
décharge d'un condensateur n'est pas, comme on l'avait supposé jusqu'ici,
proportionnelle à la capacité quand la résistance est constante.
» En donnant à l la valeur ainsi trouvée, la formule de décharge d'un
condensateur donne, pour valeur du potentiel au moment oĂč l'effet exci-
tant de la déchareje cesse,
» La quantité d'électricité qui a seule déterminé l'excitation est donc
^ = C(Vâ-AR)
et la loi générale d'excitation par décharges de condensateurs s'écrit
(2) C(Vâ-Ă©R) = a + /;RCj^^.
Cette équation résolue par rapport à C donne la valeur de la capacité du
condensateur qui, chargĂ© Ă un potentiel donnĂ© Vâ, provoque le seuil de
l'excitation; on a en effet
(-') C = f ^.
» L'énergie déterminant le seuil de l'excitation sera
(M) «-âą= ,'5C(V;- 6-R-) = ;^a
Vâ-^R(.^.^^
Celle quantité d'énergie utile est minimum pour la valeur V^ = 2,914 qui
annule la dérivée. En portant cette valeur du potentiel dans les formules
(r), (2'), (3), on obtient la durée de la partie utilisée d'une décharge qui
provoque le seuil de l'excitation avec le minimum d'énergie, la capacité
du condensateur et la valeur de cette énergie utilisée minimum; on ob-
6-!2 ACADĂMIE DES SCIENCES,
tient ainsi
' = â '^-^â ^71- ^ = m5tr' «' = 44.38oa^R.
» II. Pour vérifier l'exaclitude de ce qui précÚde, j'ai d'abord déter-
miné, sur un certain nombre de nerfs, les coefficients a et fe par un procédé
analogue Ă celui qu'employait M. Weiss pour l'Ă©tablissement de sa loi.
A l'aide de décharges de condensateurs je déterminais ensuite les valeurs
de Vâ qui, pour chaque capacitĂ© employĂ©e, donuaient le seuil de l'exci-
tation. Pour les capacités moyennes, l'équalinn (2) a toujours été trouvée
vérifiée : la différence entre les valeurs des deux nombres a toujours été
aussi petite qu'on pouvait le désirer.
» Un autre procédé de vérification consiste à mesurer, au moyen d'un
galvanomÚtre balistique, la quantité d'électricité inactive de la décharge
qui doit ĂȘtre, d'aprĂšs ce qui prĂ©cĂšde, Ă©gale Ă CĂšR.
» III. Il est encore possible de vérifier la formule (2) en partant du
minimum d'énergie de la totalité de la décharge provoquant le seuil de
l'excitation, minimum observé et mesuré par MM. Cybulski etZanietowski,
Dubois, Hoorweg, Waller, Weiss.
» L'énergie totale de la décharge, W = 5CV^, devient, en vertu de ( 2'),
W = 5a- ^"
â H'
dont le minimum a lieu pour Vâ = 3,5i3ĂšR.
» La durée utile, la capacité et l'énergie totale correspondant à ce
minimum sont
t=y, C= "â â ,' W = 4q.i68a6R.
b 1 , 200 o R
» Inversement ces formules donnent la valeur des coefficients a et h
si l'on connaßt les éléments de la décharge donnant le seuil de l'excitation
avec le minimum d'Ă©nergie totale. On a
» Connaissant ainsi les valeurs de a et b, on peut vérifier l'exactitude
de l'Ă©quation (2) et. en mĂȘme temps, calculer les Ă©lĂ©ments utiles de
la décharge, »
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 673
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. â Le siĂšge des comnilsions Ă©pileptiformes
toniques et cloniques. Note de M. Nixo Samaja.
« M. Battelli a récemment montré qu'on peut provoquer chez le chien,
au moyen de l'application d'un courant alternatif (Ă©lectrodes, bouche et
nuque), une crise convulsive cpiieplifurme caractérisée par une phase
tonique suivie d'une phase clonique {Société de Biologie, 4 juillet iQoS).
» M. le professeur J.-L. Prévost m'a engagé à employer cette méthode
pour Ă©tudier, dans son laboratoire et sous sa direction, les convulsions qui
persistent aprÚs l'application des courants alternatifs, afin de déterminer
si ces phases convulsives (tonique et clonique) sont sous la dépendance
de centres nerveux différents.
» Les rĂ©sultats que j'ai obtenus, en employant un voltage de 1 1 Ă
iio volts pendant une seconde, peuvent se résumer comme suit :
» Chez le ctiien, le chat (adulte ou nouveau-né), le lapin, le cobaye, aprÚs la section
transversale de la moelle, l'application des Ă©lectrodes, de la surface de section Ă l'anus,
ne provoque que des convulsions toniques.
» Chez le chien et le chat adultes, l'ablation complÚte à la curette des deux zones
psycho-motrices rolandiques abolit les convulsions cloniques ; les convulsions toniques
seules persistent.
» Si l'ablation n'a pas été totale, on observe des convulsions cloniques limitées au
territoire musculaire correspondant aux parties de la zone restées intactes ; tandis que
l'ablation de n'importe quelle partie de l'Ă©corce, en dehors de la zone rolandique, ne
modifie aucunement la crise des convulsions cloniques.
» Les chats nouveau-nés, dont l'écorce rolandique n'est pas encore excitable,
n'offrent que des convulsions toniques. Les convulsions cloniques n'ont pu ĂȘtre pro-
voquées chez eux que le dix-huitiÚme ou le dix-neuviÚme jour.
» Chez les cobayes, l'ablation de la couche corticale motrice, ainsi que celle du
cervelet, la section transversale complĂšte du cerveau, au-dessous des tubercules qua-
drijume'aux ou au-dessus du calamus scriptoriiis, ne modifient pas la forme des
convulsions.
â Les cobayes nouveau-nĂ©s prĂ©sentent, dĂšs la naissance, les mĂȘmes rĂ©actions que
les adultes.
» Chez les lapins, les convulsions présentent une phase tonique suivie d'une phase
clonique. L'ablation de la couche corticale motrice ne modifie pas la forme des
convulsions.
,, Chez les grenouilles vertes, l'application d'un courant alternatif de 11 volts pro-
voque les mĂȘmes convulsions tonico-cloniques de la tĂȘte et des membres, soit qu'on
place les Ă©lectrodes Ă la tĂȘte, soit qu'on le fasse de la tĂȘte Ă l'anus. L'ablation des
674 ACADĂMIE DES SCIENCES.
hémisphÚres cérébraux, celle des hémisphÚres el des lobes optiques ne modifient nul-
lement les convulsions.
» L'application des électrodes à la moelle, aprÚs section transversale complÚte de
cet organe, donne la mĂȘme forme de convulsions cloniques.
» Ces résultats expérimentaux m'autorisent à tirer les conclusions gé-
nérales suivantes :
» 1. La zone corticale motrice est le centre exclusif des convulsions
cloniques chez le chien et le chat adultes. Le reste de l'axe cérébro-
spinal ne peut donner, chez eux, que des convulsions toniques. Chez les
MammifÚres moins élevés dans la série animale (lapins et cobayes), de
mĂȘme que chez le chien et le chat nouveau-nĂ©s, et chez la grenouille
verte, l'Ă©corce motrice n'est pas le siĂšge d'un centre convulsif.
» 2. Le bulbe ou l'isthme de l'encéphale, chez le cobaye et le lapin, sont
le siĂšge des convulsions cloniques. Chez le cobaye et la grenouille verte le
bulbe isolé de l'isthme de l'encéphale est encore le siÚge d'un centre
convulsif clonique.
» 3. La moelle, dans toute son étendue, chez tous les MammifÚres, est
le siĂšge d'un centre exclusivement tonique; elle ne provoque jamais de
convulsions cloniques.
» Chez la grenouille verte la moelle provoque, au contraire, des convul-
sions cloniques.
)> Nous vovons donc que le centre convulsif clonique remonte progres-
sivement, dans l'échelle animale, depuis la moelle jusqu'à l'écorce céré-
brale : bidbo-médullaire chez la grenouille verte, bulbaire ou basilaire
chez le cobave et le lapin, il devient cortical chez le chien et le chat
adultes.
» Chez l'homme, puisque chez les décapités le tronc ne présente aucun
signe de convulsions, le siĂšge des convulsions toniques est exclusivement
basilaire; celui des convulsions cloniques, cortical. »
CHIRURGIE. â Nouveau perforateur Ă ressort, dentaire et chirurgical. Note
de MM. J. lĂERCL'T et A. Doxat, prĂ©sentĂ©e par M. I^annelongue.
« Ainsi qu'on le sait, les dentistes n'ont actuellement à leur disposition,
pour le travail des dents, que le tour à pédale et le tour électrique.
» Dans le premier de ces appareils la rotation est communiquée à la fraise à Paide
SĂANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 675
(l'une roue mise en mouvement par le pied de l'opĂ©rateur; ce dernier, du fait mĂȘme
de ce travail, est obligé de fixer son attention à la fois sur le maintien constant et
régulier de pet efifort et sur la dent qu'il opÚre. De cette double attention, portée
simultanément sur deux points diflerents, il résulte au bout de trÚs peu de temps une
grande fatigue, fatigue qui a fatalement pour conséquence le manque de stabilité de la
main qui travaille. A tous ces défauts on peut ajouter que l'instrument n'est pas fa-
cilement transportable et ne permet que difficilement les soins Ă domicile.
» Dés que l'électricité a fait son apparition dans les villes, les dentistes l'ont utilisée
pour faire tourner leurs fraises. L'appareil courant dont ils se servent n'exige Ă©videm-
ment aucun effort, mais le pied de l'opérateur étant obligé d'en régler la vitesse, l'at-
tention se trouve encore ici attirée sur deux points différents. De plus, cet appareil
ne peut ĂȘtre dĂ©placĂ© et n'est utilisable que dans les villes oĂč il y a de l'Ă©lectricitĂ©.
» Il y avait donc là une lacune à combler et l'appareil que nous avons
l'honneur de présenter à l'Académie a pour but de répondre aux nombreux
desiderata formulés plus haut. -
A
» Ce perforateur, qui tient tout entier dans la main, se compose, ainsi
que le montre la figure ci-dessus, d'une boite cylindrique A, renfermant
un ressort et un mouvement d'horlogerie destinés à provoquer la rotation
rapide d'une tige à l'extrémité de laquelle on peut adapter divers outils,
tels que fraises, moules, brosses circulaires, porte-fraises et porte-scies.
» Le systÚme de ce perforateur est tel qu'on peut communiquer soit un
mouvement de rotation, soit un mouvement de translation, soit un mou-
vement rectiligne. Il se monte Ă l'aide d'une clef; la mise en marche, la
vitesse et l'arrĂȘt sont rĂ©glĂ©s Ă l'aide d'un dĂ©clic sur lequel on presse; on
peut faire varier ainsi la vitesse de 5oo Ă i5oo tours Ă la minute.
» Grùce à cet appareil on ouvre un sinus frontal et maxillaire en deux
secondes, et en dix secondes on perfore les os dans leur partie la plus Ă©paisse ;
la disposition de la fraise est telle que les débris sont rejetés à l'extérieur
et la profondeur à laquelle elle doit pénétrer est réglée au moyen d'un
disque Ă vis. Vu la vitesse avec laquelle on opĂšre, on peut, dans certains
cas, n'employer que l'anesthésie locale.
» Le poids de l'instrument maintient la stabilité de la main sans fatigue
et il n'y a pas Ă craindre les vibrations, comme avec les autres tours.
» En résumé, ce perforateur est d'un maniement trÚs commode, il est
676 ACADĂMIE DES SCIENCES.
facilement transportable dans la poche et peut servir à plusieurs opérations
à domicile. »
HYDROLOGIE. â Sur la courbe des dĂ©bits d'une source.
Note de M. Edmo.vd Maillet.
« Considérons une source issue d'une nappe souterraine (terrains per-
mĂ©ables), et des pĂ©riodes P oĂč les pluies ne profitent pas sensiblement Ă
cette nappe, conformément à la loi que Daiisse a indiquée pour le bassin
de la Seine (énoncé ßle Belgrand, La Seine, éludes hydrologiques, Paris,
1872, p. 65). Admettons que, datis ces périodes, un régjime tende à s'éta-
blir de façon qu'à chaque valeur Au débit Q de la source corresponde une
valeur unique du volume V d'eau qui y est contenu, V Ă©tant fonction
croissante de Q : l'Ă©quation de continuitĂ© c/V = â Q^dt, avec V =/(Q),
conduit Ă la relation
(i) /-/â=9(Qâ)-?(Q), ç'(Q) = ^^-
» Le régime en question, s'il existe, sera dit le régime propre ou non
influencé de la source.
» Avec deux axes rectangulaires OQo (abscisses), OQ ordonnées, con-
struisons, d'aprĂšs les rĂ©sultats de l'expĂ©rience, les courbes l â /â = const.
Au moyen du graphique obtenu, quand nous serons dans une période P,
connaissant Qo au temps /â, nous pourrons prĂ©voir ta l'avance le dĂ©bit Q.
(i) peut encore s'Ă©crire :
(2) ĂŻ-f- cp(Q) = ^â + ç(Qâ) = T = const.,
T étant une constante spécifique de la source. Prenant deux axes rectan-
gulaires O,/ (abscisses), 0,Q (ordonnées), (i) re|)résente une courbe, que
nous pourrons encore construire d'aprÚs les résultats de l'expérience, et
que nous appelons la courbe des débits de la^source (dans les périodes de
régime propre). Q est fonction décroissante du temps t.
» Si les périodes Psont assez longues, les prévisions faites à l'aide de (i)
ou (2) seront des prévisions à longue échéance.
» Le graphique (i), plus commode à construire que la courbe (2), a
des propriétés intéressantes qui peuvent en faciliter la construction. Sup-
posons que nous attribuions k l â tâ des valeurs en progression arithmĂ©-
SĂANCE DU 27 OCTOBRE rgoB. 677
tique : les courbes i â i^^ =^ 1, 2, v3, . . . se dĂ©duisent de la courbe / â /â=: i
par une construction géométrique simple. Elles sont toutes comprises pra-
tiquement entre la bissectrice de QOQâ et l'axe OQ^, dans le premier qua-
drant. La condition nécessaire et suffisante pour que le tarissement de la
source ne se produise jamais est que toutes les courbes / â /â = const.
passent par l'origine. Si la courbe / â /â = i est concave ou convexe vers
les Q [lositifs, les autres courbes le sont en mĂȘme temps. Quand ces courbes
sont convexes, ou sont des droites passant par l'origine, la diminution du
débit pendant l'unité de temps à partir du temps t est d'autant [)lus grande
que le débit au temps t est plus grand.
» On peut construire le graphique (i^ connaissant la courbe (2), et
réciproquement. Quand la courbe des débits est de la forme
(3) 0 = : 7 (A dĂ©bit au temps / â o),
^ â ' ^ (1 -I- a/)- *â l ^
les courbes (i) sont de la (orme
(4) -^- ^=\(t-lâ) (Xionst.);
elles sont convexes et passent par l'origine. La réciproque est vraie.
Quand la courbe des débits est de la forme
(5) q = Ae-'^', (a>o),
les courbes (1) sont des droites passant par l'origine,
(6) Q = Qâe-"-''\
» La réciproque est vraie ( ' ).
(') Dans un Mémoire manuscrit présenté par nous à l'Académie des |Sciences à la
fin de mai 1908 et retiré depuis, nous avions indiqué les équations (1) et (2) et un
certain nombre de leurs propriĂ©tĂ©s ainsi que la notion de courbe des dĂ©bits. GrĂące Ă
des calculs basés sur des hypothÚses qui, ainsi que nous l'a fait remarquer M. Boussi-
nesq, sont critiquables, nous obtenions : i" pour les nappes Ă fond horizontal dans la
pĂ©riode de rĂ©gime non influencĂ© la formule Q = â^ Ă©tablie par M. Boussinesq
dans sa Communication du 6 juillet 1900, la formule Q = X, -r^ (X; const.) analogue
Ă la formule (i4) de la mĂȘme Communication, mais avec une valeur moins exacte des
constantes \^ et A ; enfin la formule (4) ci-dessus ; 2° pour les nappes à fond rectiligne
C. U., igoS, 2' Semestre. (T. G\XX.V1I, N" 17.) 89
Ctyii ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ces formules (3) et (5) sont rrailleurs exactes en théorie (Boussi-
]SESQ, Comptes rendus, juin et juillet igoS). M. Boiissinesqa encore indiqué
la loi (Comptes rendus. 20 juillet iQo'J)
qui se rĂ©duit sensiblement Ă la loi (6) si A ou ^ â /â est assez grand.
» Enfin si, pour une source, on peut déterminer une suite de périodes
oĂč la nappe ne leçoit jias d'apports extĂ©rieurs et oĂč il existe une courbe
des débits, le débit Q étant fonction décroissante du temps, l'équation
d\ = â \)dl et l'Ă©quation (2) montrent que V est fonction croissante
deQ.
)) Nous indiquerons, dans une autre Communication, des applications et
des vérifications expérimentales des considérations précédentes. »
A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret.
\.:\ séance est levée à 4 heures Irois (jiiarts.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OlVHAGES IIEĂIS DANS LA SĂANCE DU 12 OCTOBRE igoS.
Cours de la Faculté des Sciences de Paris. Cours d' Electricilc, par Jl. Pellat ;
t. II: Ălectrodynamique ; magnĂ©tisme; induction; nu-sures Ă©lectromagnĂ©tiques.
Paris, Gautliier-Villars, 1903 ; i vol. in-8°. (Piésenlé par M. LIppmann.)
incliné, la formule Q =: At?-"' analogue à une formule établie par M. Boussinesq
dans sa Communication du 22 juin iC)o3 (aux constantes prĂšs); enfin la formule (6)
ci-dessus. Pratiquement, tant que les valeurs des constantes sont déterminées à l'aide
des débits fournis par l'expérience, nos formules ci-dessus suffisent. Elles ont d'ail-
leurs eu un rÎle utile, car ce sont elles qui nous ont conduit aux graphiques de pré-
vision des débits des sources de Cérilly et Armentiéres (Vanne) dont il sera question
dans une Communication ultérieure.
SĂANCE DU 27 OCTOBRE IpoS. 679
Bulletin (le la Société normande d'Etudes préhistoriques : t. X, année igoi.
Louviers, imp. E. Izamhert, igoS; i vol. in-8'\ (F'résenté par M. Aiberl Gaiidry, )
Les travaux mathéniati<]ues au CongrÚs des Sciences historiques à Rome en 1908,
par Ernf.st Lebon. {L'Enseignement mathématique, revue inlernationale, V^ année,
n" 5, i5 sept. 1903, p. 878 et siiiv.) Paris, C. iNaiid, igoS; i fasc. in-S°. (Hommage
de l'auleur. )
DĂ©termination de la position d'un navire quand l'horizon n'est pas visible, par
E. DĂ©cante. Paris, R. Chapeloi et C'"', igoS; i fasc. in-8".
Conférence faite à l'Institut Solvay de Physiologie, sur Voxyde de carbone,
l'alcool Úthylique et le grisou, par le D'' Gréhant. ( Gazette médicale belge, 16" année,
n° 1, p. [\ et suiv., octobre igoS.) (Hommage de l'auteur.)
Recherches analytiques faites dans un atelier de repassage mécan ique, par Nestor
Gbéuant. {La Science au xx'' siÚcle, 1" année, 11 "8, p. 2\i et suiv., sept. igo3.) (Hom-
mage de l'auleur.)
Les mycéliums Iruffiers blancs, par M. Emile Boulanger. Hennes-Paris, imp.
Oberthur, 1908; i fasc. in-/]". »
Cinq feuilles de Cartes en couleurs nouvellement éditées par le Service géographique
de l'armĂ©e : AlgĂ©rie, Ă©chelle jĂŽ^ĂŽ^' Veuille n° 120 : Aine Mlila. â Tdmsie, Ă©chelle
s^pL-j^, feuille n° LXIII : Kairouan; feuille n" XXXVIII : Ouargha. â Afriquk,
Ă©chelle , ^ â ^ â â â : RĂ©gion seplentiionale, feuille m" 3, Funchal ; RĂ©gion Ă©quatoriale,
feuille n° 42 bis, Mahé.
On the rejlection of Screw-systenis and allied (questions, by sir Rorert Ball. ( The
Transactions of the Royal frish Acadeniy. vol. XXXII, Section A, part VI.
I.lublin, igoS.) (Hommage de l'auteur.)
Constitution niatter and analytical théories of heat, by Ganesd Prasad. Berlin,
Weidmann, igo3; 1 fasc.in-4°.~
Etudes sur l'origine des météores cosmiques et la formation de leurs courants,
par le prof. D' Tu. Brédikhine, avec six planches. Saint-Pétersbourg, igo3; i vol.
in-4°.
Total éclipse of the Sun, may 18, igoi ; Reports on the Dutch Expédition to
Karang Sago Sumatra, pub. by the Eclipse Gommittee of the Royal Academy, Ams-
terdam ; n" 1. General account, by D'' A.-A. Nuland. Amsterdam, KrĂŽber et
Bakels, 1908 ; i fasc. in-8°.
La Luna e la calamita del mondo. Giuseppe Ißorredon. Xaples, igoo; i fasc. in-S°.
(Hommage de l'auteur.)
On tlie constitution of the copper-tin se/'ies of alloys, by C.-T. IlEYCocii and F. -H.
Neville. {Phil. Trans., A., vol. CCII, igo3, p. 1-69.) Londres, igo3; 1 fasc. in-4°.
Experiments in hybridization, with spécial référence to the effect of conditions
on dominance. by LĂ©onard Doncaster. {Phil. Trans., B, vol. CXCVI, p. iig-173. )
Londres, igo3; 1 fasc. in-4".
Professor Alexander Graham Bellj)n kilc construction, by H. -11. Clayton. Blue
Hill Observatory, igo3; i fasc. in-S".
68o ACADĂMIE DES SCIENCES.
Las plagas th la afi;ricultura, \..'S., p. 563-626. Mexico, Secrelaria de Foiiiento,
Comision de Parasilologia agricola, s. d.; i fasc. in-8".
Climate Ă»f the Argentine Bepublic, cornpiled froni observations niade lo tlĆ end
of the yeav 1900, by Walter G. Davis. Buenos-Ayres, 1902; ) vol. in-Zj".
Anuario de la Real Academiade Cienciasexactas, fisicas y naturales, tgoi, igoS.
Madrid, L. Aguado; 2 vol. in-24-
Annuario publicado pela observatorio do Rio de Janeiro para o anno de igoS,
amio XIX. Rio-Janeiro, igoS; 1 vol. in-12.
Explorations géologiques dans les régions aurifÚres de la Sibérie : Région auri-
fĂšre d'IĂ©nissei, livraison III, avec une carie; RĂ©gion aurifĂšre de l'Amour,
livraison III, avec deux cartes. Sainl-Pélersbourg, 1902; 2 fasc. in-8°.
Comptes rendus des séances de la Commission sisniique permanente, t. 1,
livraison 2. Saint-Pétersbourg, 1908 ; i fasc. in-^».
Rullelin de la Société impériale des naturalistes de Moscou : année 1902, n" 3;
année igoS, n» 1. Moscou, 1908; 2 fasc. in-8".
Memorias de la Real Academia de Ciencias exactas, fisicas y naturales de
Madrid: t. XVIII, p. 1 ; t. XX; t. XXI. Madrid, 1897-1903 ; 3 vol. in-4".
Proceedings of the Rochester Academy of Science ; vol. IV, p. 67-186. Rocbesler,
N. Y., 1908; 6 fasc. in-S".
Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia ; \ol. L^ ,
])arl I. Philadelphie, 1908; 1 vol. in-S".
Transactions of tke Kansas Academy of Science: vol. XVllI, Topeka,
Kansas, 190H; i vol. in-8°.
Proceedings of the United S tates national Muséum : vol. XXV. Washington, 1908;
1 vol. in-S".
7 lie Thompson Votes and Jolinston Laboratories Report: vol. V (new séries),
part I. Londres, 1908; i vol. iM-4".
On souscrit Ă Paris, ri. z GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grai>il -Aue^ustins, n° 55.
mie i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulic i nenl le Dimanche. Ils forment, à la 6n de l'année, deux volumes in-4°. Deux
, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alplui! . liciue denoms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est anmiel
t du i" Janvier.
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On souscrit, dans les DĂ©partements,
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1 Chaii.
j Jourdan.
( Ruff.
s Courtin-Hecquet.
Germain elGrassin.
Gastineau.
ne JĂ©rĂŽme.
on RĂ©gnier.
Feret.
ux j Laurens.
( Muller (G.).
s Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouau.
'ery Perrin.
i Henry.
( Marguerie.
\ Juliot.
I Bouy.
. Nourry.
Ratel.
( Rey.
t Lauverjat.
1 Degez.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
urg.
mt-Ferr.
. \ Drevet.
i Gratier et C'«.
^helle Foucher.
\ Bourdignon,
( Dombre.
Thorez.
Quarré.
Lorienc.
chez Messieurs
I Baumal.
! M°" Texier.
Bernoux et Cumin
Georg.
Lyon ( Effantin.
i Sa\7.
( Vilte.
Marseille Ruai.
, Valat.
Montpellier .
Moulins . . ..
t Coulel et fils.
Martial Place. *
/ Jacques.
Nancy ! Grosjean-Maupin.
Nan tes
Sidot frĂšres.
^ Guist'hau.
) Veloppé.
I Barma.
A'ice , ,
( Appy.
/VĂźmes Thibaud.
Orléans Loddé.
i Blanchier.
Poitiers , .
f LĂ©vrier.
Hennés Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M"")
I Langlois.
\ l.eslringant.
S'-Ătienne Chevalier.
I Ponleil-Burles.
I HuniĂšbe.
f Giiiiet.
( PrivĂąt.
Boisselier.
Tours j PĂ©ricat.
( Suppligeon.
I Giard.
I Lemallre.
Rouen.
S'-Ătie
Toulon. . .
Toulouse..
Tours
Valenciennes .
A msterdam .
Bucharesl .
chez Messieurs :
I Feikema Caarelsen
i et C".
AthĂšnes Beck.
Harcelone Verdaguer.
( Asher et C".
,, ,. 1 Dames.
nertm
. Friediander et lils.
f Mayer et Muller.
Berne Schniid Francke.
Bologne Zanichelli.
j Lamerliu.
Bruxelles Mayolezet Audiarle.
( Lebégue et C".
I Sotchek et C°.
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deiglilon, Bell et C°.
Christiania Cammermeyer.
Conslantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽsl et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂȘnes Beul.
, Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
( Stapelmohr.
La Haye '. . . Belinfante frĂšres.
( Benda.
' Payot et C".
; Barth.
l Brockhaus.
Leipzig âą, KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
i Desoer.
^'^S^ iGnusĂš.
Lausanne..
chez Messieurs :
Dulau.
Londres
t ....
Nutt.
Luxembourg. . .
. V. Buck.
Ruiz et C'v
Romo y Fussel
Madrid . . .
) Capdeville
( F. FĂ©.
Milan
( Bocca frĂšres.
( HĆpli.
Moscou. . . .
T » â
IVaples . . .
( Margliieri di Gius
( Pellerano.
1 Dyrsen et Pfeiffer.
Ne^-York '. .
. Stechert.
' LemckeetBuecbner
Odessa
Rousseau.
Oxford
Parker et C".
Palerme
. Reber.
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Prague
. Rivnac.
Rio-Janeiro . . . .
. Garnier.
Rome
( Bocca frÚre».
1 Loescheret C'°.
Rotterdam
. Kramers et fils.
Stockholm
Nordiska Bogliandel.
S'-PĂ©tersbourg.
Zinserling.
â Wolff. ,
Bocca frĂšres.
Brero.
Turin
i Clausen.
f RosenbergelSellier.
. Gebethner et Wolfl.
VĂ©rone
. Drucker.
( Frick.
Vienne
âą i n..-.^l.j ... r-i.
Gerold et G'-
ZUrich Meyer et Zeller.
3LES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1'' Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă Ji DĂ©cembre i«5o.) Volume in-4';; i853. Prix.. .
25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â (i" Janvier iS5i Ă 3i DĂ©eembio iSGS.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62a 91. â (i""- Janvier 1866 Ă 3i UĂ©cembro i.SSo.; Volume 10-4"; 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( i'"' Janvier 1S81 Ă 3i DĂ©cembre iSgS.) Volume ia-4°; 1900. Prix 25 fr.
DPPLĂMENT ADX COMPTES RENDUS DES SĂANCES BE L'ACADEMIE DES SCIENCES :
1 1 ;ivBss et A.-J.-J. Solieh. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouveut
â iticiueddns les pliĂ©noiniiiej digcitifs, particuliĂšrement dans la digestion des
25 tr.
l. â MĂ©iiiiiu'c; sur quelques points de l.i PiiysiolDijie di;s .Vlgucs , p ir .M M
ĂȘtes, par M. U.ilsEX. â .MĂ©muire sur le l'aiicrĂ©cH et sur le rĂŽle di sa.:
5 grasses, par .M. GL.iuOE Beiiv.iim. Volu ne in-\-, avec ii plancUcj;
! II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M P.-J. Van Bkneden. â EsĂź.h lune rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en iS5o par l'AcadĂ©mie des Sciences
concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier le^ lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
icntaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de bur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
âąedes rapports qui existent entre l'Ă©tat actuel du rĂšgne organique et ses oUi!~ .ultĂ©rieurs», par M. le Professeur Bronn. ln-'i°, avec 7 planches; 1861 25_li .
A lu mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©inie des Sciences, fi
Mémoires préEentés jrr divers Savants à l'Académie des Sciences.
â N° 17.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 27 octobre 1903.)
MEMOIRES ET COMMUNICA 1 lOlVS
DES MKMKUKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADĂMIE.
Pages.
M. le SecrĂ©taire rEBrĂiuEL annonce que le
Tome XL\ I des « Mémoires de l'Aradémie
des Sciences » est en distribution au Secré-
62
0!
Pages.
M. Henri Becquerel. â Sur la phosphores-
cence scintillante que présentent certaines
substances sous l'action des rayons du
radium 629
MEMOIRES PRESENTES.
M. C. Fleig adresse deu,\ Notes ayant pour
titres : â ( Mode d'action chimique des
savons alcalins sur la sécrétion pancréa-
tique » et âą< MĂ©canisme de l'action de la
sapocrinine sur la sécrétion pancréatique ».
63.=)
CORRESPOND ANGE.
,M le Maire TfE Saint-Just-en-Chaussée
(Oise) prie l'Académie de vouloir bien
se faire représenter à l'inauguration du
monument élevé à la mémoire de René-
Just Hauy et Valentin HaiĂŻy, le S no-
vembre prochain 635
M. le Secrétaire perpétuel signale un Vo-
lume de M. R. Verneau intitulé : « Les
anciens Patagons. Contribution Ă l'Ă©tude
des races précolombiennes de l'Amérique
du Sud » 635
MM. Ed.mond Bordage et A. GausaulĂŻ. â
Observation de l'éclipsé de Soleil du
20 septembre 1903, faite Ă l'ile de la RĂ©u-
nion 635
M. G. Millocuau. â Observations de Mars
Ă la grande lunette de l'observatoire de
Meudon 636
M. Alf. Guldbero. â Sur les groupes de
transformations des équations linéaires
aux différences finies 639
M. Habuf. â Sur la rĂ©solution pratique des
Ă©quations 61)1
M. RiNGELMANN. â DĂ©termination expĂ©ri-
mentale de la pression momentanée résul-
tant du choc 6:i4
M.M. E. Tassilly et A. Chamberl-and. â Sur
un capiUarimĂštre 645
M. A.-B. Gbiffiths. â Changeuienl de
résistance électrique du sélénium sous
l'influence de certaines substances 647
M. H. Pelabon. â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©-
langes de soufre et de bismuth 648
Bulletin bibliographiquk
MM. H. Baubigny et P. Rivals. â Action de
l'acide borique sur les iodures ; son emploi
pour la séparation de l'iode des iodures
en présence de bromures et chlorures. . . . 65o
M. Chesneau. â Sur la composition de
bronzes préhistoriques de la Charente... 653
M. P. Lesioult. â Sur le calcul de la cha -
leur de combustion des acides organiques,
de leurs anhydrides et des Ă©thers-sels. . . . 656
M. L. Maquenne. â Recherches sur l'iso-
glucosamine ' 658
M. Albert Colson. â Action du chlore sur
l'acétate de baryum 660
M. Charles I>.\utii. â Colorants, azoĂŻques,
solides, dérivés de l'a-aminoanthraqui-
none 661
M. L. LiNDET. â Etude sur quelques pains
anciens 664
M. Dephat. â Sur la structure tectonique
de l'Ile d'Eubée 666'
M. Victor Henri. â Ătude des contractions
musculaires et des rédexes chez le Sti-
chopus regalis 669
M. J. Cluzet. â Sur levcitalion des nerfs
et des muscles par décharges de conden-
sateurs 670
M. NiNO .Samaja. â Le siĂšge des convulsions
Ă©pileptiformes toniques et cloniques 673
MM.J.Bercut et.V. Uonat. â Nouveau per-
forateur Ă ressort, dentaire et chirurgical. 674
M. Ed.mond Maillet. â Sur la courbe des
débits d'une source 676
(i-8
PARIS. â IMPRIMERIE GAUT Ht E R - VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant : Gauthier-Villars.
1903
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES '
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
W 18 (2 Novembre 1903).
PARIS,
GAUTHIKR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DKS COMPTES RENDUS DES SĂAMCES DE L'ACADĂMIK DKS SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composenl des exlrails des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
4^ pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composenl un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"^. â Impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un afssocié étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 j>ages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute INote manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à d la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicieen rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séani
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savi
étrangers à l' Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des pen
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoire^
tenus de les réduire au nombre de pages requi
Membre qui fait la présentation est toujours noi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire celE
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h
pour les articles ordinaires de la correspondant
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre re
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă LJ
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte '
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend
vaut et mis Ă la fin du cahier. |
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planch
figures. 1 j
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures se-'
autorisées, l'espace occupé par ces figures cou
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais d
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc
les Instructions demandés par le Gouvernemen
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrati
un Ra|)port sur la situation des Comptes rendus
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d
sent RĂšglement. n
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié
déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance «
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 2 NOVEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'A.GADĂMIE.
ZOOLOGIE. â Sur la non-rĂ©gĂ©nĂ©ration des sphĂ©ridies chez les Oursins.
Note de M. Yves Delage.
« Dans une Note précédente {Comptes rendus, séance dn 5 mai 1903),
j'ai montré que les sphéridies des Oursins ne sont pas, comme on avait cru
pouvoir le supposer d'aprĂšs leur structure et leur conformation, des
organes, du moins exclusifs, de l'Ă©quilibre ou de l'orientation locomotrice,
car les Oursins privés de ces organes arrivent à se retourner quand on les
place sur le pÎle apical. Cependant, les Oursins ainsi mutilés se retournent
d'abord plus difficilement, plus paresseusement que les autres; ce n'est
qu'au bout de quelque temps qu'il devient impossible de les distinguer,
sous ce rapport, des Oursins non opérés.
» Il y avait donc lieu de se demander si les sphéridies enlevées ne se
régénÚrent pas.
)) Pour vérifier ce point, j'ai enlevé, au commencement de juillet, les
sphéridies chez plusieurs Oursins [ Paracentrotus {Strongylocentrotus) li-
vidus]. A la fin d'octobre, c'est-Ă -dire prĂšs de trois mois plus tard, j'ai
examiné ces Oursins et constaté que les sphéridies ne se sont pas régé-
nérées. Les autres organes, épiderme, piquants, pédicellaires se sont si
bien rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, qu'il est impossible de distinguer la rĂ©gion oĂč ils ont Ă©tĂ©
enlevés, par grattage jusqu'à la couche calcaire, des régions voisines
laissées intactes. Mais les sphéridies sont absolument absentes partout
oĂč elles ont Ă©tĂ© dĂ©truites par l'opĂ©ration.
» Il serait, Ă la rigueur, possible qu'un temps plus long fĂ»t nĂ©cessaire Ă
cette régénération. Aussi ai-je laissé quelques individus opérés, en obser-
vation, pour vérifier la chose plus tard. Mais dÚs maintenant il est acquis
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 18.) 90
682 ACADĂMIE DES SCIENCES.
que la régénération ne se fait absolument pas dans un délai de trois mois,
plus que suffisant pour la régénération des appendices voisins. Il est
extrĂȘmement probable que cette rĂ©gĂ©nĂ©ration n'aura pas lieu. «
ZOOLOGIE. â Remarques de M. Edm. PiiimiER, Ă propos de la Commu-
nication de M. Raphaël Dubois, du 19 oclohre dernier, « Sur les hußtres
perliÚres vraies » .
« Filippi a affirmé le premier, en 1832, que les perles étaient dues à la
présence d'un ver parasite du genre Distome, et a jiréconisé la propagation
de ce parasite en vue de la production des perles. On contesta ses obser-
vations, bien que sur les lieux de pĂšche des huĂźtres perliĂšres, l'opinion se
soit répandue que la perle était le résultat d'une maladie contagieuse.
M. R. Dubois apporte aux idées de Filippi une précieuse confirmation. Je
dois ajouter que, dans une lettre datée du ^3 juillet, un naturaliste du
laboratoire colonial du Muséum, qui étudie la production des perles pour
le compte de nos colonies océaniennes, à Rdiitéa, m'écrit : « La formation
» des perles fines est due à la présence, dans les tissus de l'hußtre perliÚre,
» d'un petit Amphistome, dont le cycle évolutif n'est pas connu d'une
» façon complÚte ».
» Ces observations concordantes quoique indépendantes semblent
indiquer que nous touchons Ă la solulioji du problĂšme, y
MĂCANIQUE. â Note de M. A.vvEi.1, accompagnant la prĂ©sentation du Tome II
de la seconde édition de son « Traité de Mécanique rationnelle » .
« Ce deuxiÚme Volume est entiÚrement consacré à la Dynamique des sys-
tĂšmes et Ă la MĂ©canique analytique. Voici, aussi briĂšvement que possible, les
principaux changements qu'il présente par rapport à la premiÚre édition.
» Dans l'exposé des théorÚmes généraux, les applications du théorÚme
des moments des quantités de mouvement ont été modifiées en vue des
particularitĂ©s prĂ©sentĂ©es par certains sj'slĂšmcs dĂ©formabics, les ĂȘtres vivants
par exemple, qui paraissent pouvoir eflÚcluer une révolution complÚte
autour d'un axe, sans l'intervention de forces extérieures.
M Dans la théorie du frottement de glissement, nous avons expliqué, sur
un exemple simple, les difficultés qui se présentent dans l'application des
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE ipo^. 683
lois empiriques du frottement ordinairement admises et nous avons exposé
les points essentiels des recherches de M. Painlevé sur cette question
(Comptes rendus, t. CKXI, iHpS).
» Pour le mouvement d'un solide autour d'un point fixe, les prélimi-
naires géométriques ont été complétés par la définition des paramÚtres
dOlinde Rodrigues et les équationsdu mouvement ont été données, d'abord
sons la forme classique d'Eider, puis sous luie forme tout à fait générale
obtenue en employant un triÚdre de référence mobde à la fois dans le corps
et dans l'espace. Comme application de ces derniĂšres Ă©quations, nous
avons étudié en détail et présenté, sous une forme qui nous semble nou-
velle, les propriétés paradoxales des solides de révolution suspendus par un
point de leur axe et animés d'une rotation rapide.
» Nous avons ajouté aux exemples du mouvement d'un corps solide une
étude détaillée du roidement d'un cerceau sur im plan horizontal fixe.
» L'Ă©quation gĂ©nĂ©rale de la Dynamique dĂ©duite du principe de d'Ălembert
combiné avec le théorÚme du travail virtuel, est ap|)liquée successi-
vement aux systĂšmes holonomes et aux systĂšmes non holonomes. L'Ă©tude
des équations générales de la Dynamique se trouve ainsi divisée en deux
Parties :
» La premiÚre Partie se rapporte aux systÚmes holonomes; les équations
du mouvement d'un de ces systÚmes peuvent se mettre sous la forme donnée
par Lagrange; le systÚme est caractérisé par l'expression analytique de son
énergie cinétique ou énergie de vitesses
» La deuxiÚme Partie se rapporte aux systÚmes non holonomes: les équa-
tions du mouvement d'un de ces systĂšmes ne peuvent pas ĂȘtre mises sous
la forme indiquée par Lagrange; la question de savoir dans quel cas la
forme d'Ă©quation de Lagrange peut ĂȘtre exceptionnellement appliquĂ©e Ă
un paramÚtre déterminé est discutée en détail; un systÚme non holonome
est caractérisé par son énergie d'accélérations
S=l^mP
dépendant des dérivées secondes; la nécessité d'employer une fonction
autre que ï pour caractériser aualytiqueinent le systÚme résulte, comme
nous l'avons montré dans un Article <lu Tome 122 du Journal de Crelle, de
684 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ce que deux systĂšmes, avant des mouvements analvliquement difTĂ©rents,
peuvent avoir identiquement la mĂȘme Ă©nergie cinĂ©tique et la mĂȘme fonction
de forces. L'emploi de l'énergie d'accélérations S permet d'écrire les
équations générales du mouvement sous une forme simple, convenant à la
fois aux systĂšmes holonomes et aux systĂšmes non holonomes : nous
donnons diverses applications de cette forme d'Ă©quations, entre autres
l'Ă©tude de quelques mouvements de roulement.
» AprÚs avoir, comme dans la premiÚre édition, établi les principes
d'Hamilton et de la moindre action, nous exposons le principe de la
moindre contrainte de Gauss et, suivant une méthode dont l'idée premiÚre
a déjà été donnée par Jacobi dans une Leçon encore inédite (*), nous indi-
quons un énoncé analvtique du principe de Gauss qui ramÚne la recherche
des Ă©quations du mouvement d'un systĂšme quelconque Ă la recherche du
minimum d'une fonction du second degré. Si l'on adopte ce point de
départ, on est conduit, par une deuxiÚme voie, à la forme générale des
équations de la Dynamique résultant de l'emploi de l'énergie d'accéléra-
tions S.
» Enfin, nous avons terminé l'Ouvrage par un paragraphe sur la simi-
litude en MĂ©canique et la construction des modĂšles : on sait que cette
théorie, dont les principes ont été posés par Newton, a été développée par
Joseph Jiertrand dans le XXXIP Cahier du Journal de l'Ăcole Polytech-
nique. »
PHYSIQUE. â Sur de nouvelles actions produites par les rayons n : gĂ©nĂ©rali-
uition des phénomÚnes précédemment observés. Noie de M. R. Blonulot.
« Lorsque l'on dirige un faisceau de rayons n, soit sur une petite étin-
celle Ă©lectrique, soit sur une petite flamme, soit sur une substance phos-
phorescente préalablement insolée, ou encore sur une lame de platine
portée au rouge sombre, on voit la lumiÚre émise par ces différentes
sources augmenter d'éclat. Dans ces expériences, on opÚre sur des sources
émettant spontanément de la lumiÚre; je me suis demanilé si l'on ne
pourrait pas les généraliser en employant un corps n'émettant pas de
lumiĂšre par lui-mĂȘme, mais renvoyant celle qui lui vient d'une source
extérieure. J'ai eu conséquence fait l'expérience suivante : une bande de
(') .Nous de\ons ce retiseigneiiicnl Ă Al. le professeur Mayer, de Leipzig.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE IQoS. 685
papier blanc, longue de 1 5âą" et large de 2""°, est fixĂ©e verticalement Ă un
support en fil de fer; l'obscurité étant faite dans la salle, on éclaire fai-
blement la bande de papier en projetant sur elle latéralement un faisceau
de lumiÚre émis par une petite flamme renfermée dans une boßte percée
d'une fente verticale.
» D'autre part, les rayons n sont produits à l'aide du dispositif suivant :
un bec Auer muni d'une cheminée en tÎle dans laquelle a été pratiquée
une ouverture rectangulaire de ĂŽo"""" de hauteur et de 25'""' de largeur,
est enfermĂ© dans une lantertie en tĂŽle percĂ©e d'une fenĂȘtre taisant face Ă
l'ouverture de la cheminée, et obturée par une feuille d'aluminium. Devant
cette fenĂȘtre on place la petite bande de papier, Ă©clairĂ©e comme il a Ă©tĂ©
dit. Si maintenant on intercepte les rayons en interposant une lame de
plomb ou la main, on voit le petit rectangle de papier s'assombrir, et ses
contours perdre leur netteté; l'éloignement de l'écran fait reparaßtre
i'éclat et la netteté : la lumiÚre diffusée jtar la bande de papier est donc
accrue par l'action des rayons n.
)) L'idée suivante se présenta alors : la diffusion de la lumiÚre est un
phénomÚne complexe dans lequel le fait élémentaire est la réflexion régu-
liÚre, et, par conséquent, il y a lieu de rechercher si la réflexion de la
lumiÚre ne serait pas modifiée par l'action des rayons n. A cet effet, une
aiguille Ă tricoter en acier poli fat assujettie verticalement en place de la
bande de papier de l'expérience précédente; d'autre part, dans une boite
complÚtement close, à l'exception d'une fente verticale pratiquée à la hau-
teur du bec Auer, et obturée par un papier transparent, une (lamme était
disposĂ©e de maniĂšre Ă Ă©clairer la fente. En plaçant convenablement l'Ćil
et la fente, on voit l'image de celle-ci formée par la réflexion sur le cylindre
d'acier; la surface rĂ©flĂ©chissante reçoit en mĂȘme temps les rayons n. Il fut
alors facile de constater que l'action de ces rayons renforce l'image, car si
l'on vient Ă les intercepter, cette image s'assombrit et devient rougeĂ tre.
J'ai rĂ©pĂ©tĂ© cette expĂ©rience avec le mĂȘme succĂšs en employant, au lieu de
l'aiguille Ă tricoter, un miroir plan en bronze.
» On obtient encore le mĂȘme rĂ©sultat eu faisant rĂ©flĂ©chir la lumiĂšre sur
une face polie taillée dans un bloc de quartz; toutefois, quand les rayons /t
tombent normalement sur la face réfringente, leur action sur la lumiÚre
réfléchie disparaßt, quelle que soit l'incidence de celle-ci, soit que cette
action devienne nulle, soit qu'elle devienne seulement inappréciable. Pour
que la lumiÚre réfléchie par le quartz soit renforcée par les rayons n, il
n'est pas nécessaire que ceux-ci soient (hrigés de l'extérieur vers l'inté-
686 ACADEMIE DES SCIENCES.
rieur du quartz : cette action a encore lieu lorsque les rayons n traversent
la surface réfléchissante de dedans en dehors.
» Toutes ces actions des rayons n sur la lumiÚre pxii,'ent un temps appré-
ciable pour se produire et pour disparaĂźtre.
» Je n'ai pu, en variant l'expérience d'un grand nombre de maniÚres.
cx)nstater aucune action des rayons n sur la lumiÚre réfractée.
» Je ferai ici la remarque générale suivante concernant l'observation des
rayons n. L'aptitude à saisir de faibles variations d'intensité lumineuse
varie beaucoup d'une personne Ă une autre : certaines personnes voient
du premier coup et sans aucune difficulté le renforcement que les rayons n
produisent dans l'Ă©clat d'une petite source lumineuse; pour d'autres, ces
phénomÚnes sont presque à la limite de ce qu'elles peuvent distinguer, et ce
n'est qu'aprĂšs un certain temps d'exercice qu'elles parviennent Ă les saisir
couramment et à les observer en toute sûreté. La petitesse de ces effets et
la dĂ©licatesse de leurobservationne doiventpas nousarrĂȘter dans une Ă©tude
qui nous met en possession de radiations restées jusqu'ici inconnues. J'ai
cx)nstatĂ© rĂ©cemment que le bec Auer peut ĂȘtre remplacĂ© avantageusement
par la lampe Nernst, sans verre, qui donne des rayons n plus intenses :
avec une lampe de 200 watts, les phĂ©nomĂšnes sont assez forts pour ĂȘtre,
à ce que je crois, aisément visibles d'emblée par tous les yeux. »
PHYSIOLOGIE. â Sur le. sucre virtuel du sang.
Note de MM. R. LĂ©pixe et IĂźoulud.
« Dans notre derniÚreNote {^Comptes rendus, 21 septembre) nous disions
que, trÚs souvent, il existe plus de matiÚres sucrées et, nolammoiit, plus
de sucre dextrogyre dans le sang de la carotide que dans celui du ventri-
cule droit, et que, dans ce cas, le sang de la carotide, reçu dans de l'eau h 58"
(préalablement stérilisée) et maintenu au moins 20 minutes à cette tem-
pĂ©rature, produit moins de sucre que le sang du ventricule droit; d'oĂč la
conclusion que ce dernier sang renferme un hydrate de carbone (sucre
virtuel) qui n'est ni à l'état de sucre libre, puisqu'il n'est pas réducteur, ni
à l'état de givcogÚne libre, puisqu'il ne dévie pas à droite.
» Nous ajouterons aujourd'hui que, dans quebpies cas au moins, on peut
trouver plus de sucre dans le sang d'une veine (jugulaire, fémorale, etc.)
que dans le sang artériel, et que dans ces cas, d'ailleurs exceptionnels,
sans doute Ă cause de la glycolyse qui se fait dans les capillaires, on trouve
SĂANCE DU 2 iVĂVKMBRE igoS. 687
toujours moins de sucre virtuel dans le sang veineux que dans le sang
artériel. En d'autres termes, on a, dans certains cas au moins, la preuve
qu'il se produit du sucre dans les capillaiies de la grande circulation, aux
dépens du sucre virtuel du sang. Voici un de ces cas :
» Chien bien portant ayant subi une saignée la veille. On fait tomber
simultanément le sang de l'artÚre fémorale et de la veine fémorale (du cÎté
opposé) dans du nitrate acide de mercure:
» Pouvoir réducteur {évalué en glucose) aprÚs chauffage de V extrait de
sang à I ;'.o° en présence d'acide tartrique (pour déconjuguer l'acide glycu-
ronique fortement conjugué) pour 1000 :
DaiiS l'artĂšre. Dans la veine.
O , 80 0,86
» Immédiatement aprÚs les deux 'prises précédentes on fait tomber
simultanément dans de l'eau à 58° les sangs artériel et veineux, et, une
heure plus tard, on y dose les matiÚres ancrées, comme précédemment.
On trouve alors:
Dans l'arlére. Dans la ve'ne.
0,90 0,86 (')âą
» Ainsi, dans le sang artériel, il y avait du sucre virtuel, qui, pendant
l'heure qui a suivi sa sortie du vaisseau, dans des conditions qui empĂȘ-
chaient toute glycolyse, a donnĂ© 0^,10 de sucre rĂ©ducteur. Eu mĂȘme temps
la déviation polarimétrique à droite a augmenté. Au contraire, il n'existait
pas de sucre virtuel dans le sang veineux; car, pendant l'heure qui a suivi
sa sortie du vaisseau, ses pouvoirs réducteur et rotatoire n'ont pas varié.
» En résumé, le sucre virtuel est, le plus souvent, plus abondant dans
le sang du ventricule droit que dans le sang artériel, et plus abondant dans
celui-ci que dans le sang des veines. Il s'en faut d'ailleurs, et c'est ce qui
(') Quelques observateurs avaient déjà noté que le sang veineux, exceptionnelle-
ment, possÚde un pouvoir réducteur supérieur à celui du sang artériel; mais ils
avaient cru à une erreur de dosage.' M. Seegen seul avait attaché de l'importance
à cet excÚs de sucre, qu'il avait observé dans le sang de la veine fémorale, aprÚs la
faradisalion des nerfs du membre inférieur (et pas des muscles). L'expérience que
nous rapportons montre que cet excĂšs du bui re dans la veine peut exister sans fara-
disation préalable. M. Seegen d'ailleurs n'a pas soupçonné la corrélation que nous
signalons entre l'excĂšs de sucre du sang veineux et la diminution (ou disparition) de
son sucre virtuel.
688 ACADĂMIE DES SCIENCES.
fait l'intĂ©rĂȘt du sucre virtuel, qu'on puisse le dĂ©celer dans tout sang artĂ©-
riel (').
« I/élévation de la température à 58° n'est nullement nécessaire à sa
transformation en sucre. Elle n'agit qu'en empĂȘchant la glycolyse. Nous
avons maintes fois constaté une auç^mentation trÚs notable du sucre du
sang artériel aprÚs un séjour prolongé à une température inférieure
à + 8°. A cette température, en effet, la glycolyse est, sinon absolue, au
moins trÚs diminuée.
» Ainsi que l'un de nous l'avait autrefois constaté avec M. Barrai, l'eau
n'est pas non plus nécessaire; mais le temps est un facteur essentiel : il
faut au moins quelques minutes pour que le sucre virtuel se transforme en
sucre, aprĂšs que le sang est sorti du vaisseau. Sa transformation est en
grande partie achevée en un quart d'heure; mais plusieurs heures pa-
raissent nécessaires pour qu'elle soit complÚte, au moins avec certains sangs.
» L'addition au sang au sortir du vaisseau d'un milliÚme d'acide chlorhy-
drique non seulement empĂȘche qu'Ă la tempĂ©rature de 58° il se fasse du
sucre, mais encore détruit une grande partie du sucre préexistant. L acide
oxalique n'a pas cette action. Voici une expérience type à cet égard :
» Sang artériel d'un chien bien portant :
Au sortir du vaisseau o , 48
AprÚs chaufTage de l'extrait à 120" en présence d'acide
tartrique (pour déconjuguer l'acide ghxuronique). . . . o,54
AprĂšs sĂ©jour d'un Ă©chantillon du mĂȘme sang Ă 58° 0,78
AprÚs chauftage de l'extrait à 120° en présence d'acide
tartrique 0,60 ( =)
AprĂšs sĂ©jour d'un Ă©chantillon du mĂȘme sang Ă 58°, addi-
tionné d'un milliÚme d'acide chlorhydrique 0,08
AprĂšs chauffage de l'extrait o , 38
AprĂšs sĂ©jour d'un Ă©chantillon du mĂȘme sang Ă 58°, addi-
tionné de prÚs d'un milliÚme d'acide oxalique 0,78
AprĂšs chauffage de l'extrait o,58 (')
(') Il arrive mĂȘme assez souvent que, aprĂšs le sĂ©jour Ă 58°, on trouve dans le sang
moins de sucre qu'au sortir de l'artÚre. Nous reviendrons ultérieurement sur ce point.
C^) On remarquera dans ce cas que l'acide tartrique à 120° a détruit une notable
quantité de sucre. Ce fait est la rÚgle quand cet acide est en présence de sucre nou-
vellement formé, ce qui est le cas ici, puisqu'au sortir du vaisseau il n'3' avait que o, 48
de sucre (o, 54 avec l'acide glycuronique fortement conjugué). Or, aprÚs ce séjour à 58°,
on en trouve 0,78.
(â *) MĂȘme remarque.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE I9o3. 689
)> La production de sucre à 58° ou au-dessous de -f- 8° se fait aussi bien
avec le sérum qu'avec le sang.
» Dans une prochaine Note, nous indiquerons d'autres conditions de
production de sucre aux dépens du sucre viituel du sang. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â De l' influence de V ahmenlalion minĂ©rale
sur la production des sexes chez les plantes dioĂŻques. Note de M. Emile
Laurent.
« La nature du sexe ne paraßt pas toujours déterminée dans les graines
de certaines plantes dioïques. C'est ce qui résulterait des recherches de
divers observateurs et particuliĂšrement de celles de M. Molliard.
» L'alimentation minérale peut-elle avoir une influence sur la produc-
tion des sexes chez ces végétaux? Depuis sept ans, j'ai fait de nombreux
semis d'Epinard, de Chanvre et de Mercuriale annuelle dans les planches
de mon champ d'expériences. Chacune de celles-ci reçoit une fumure dans
laquelle prédomine l'un des éléments suivants : azote, potasse, acide
phosphorique, chi ux ou chlorure de sodium.
» Chez le Chanvre et la Mercuriale annuelle, je n'ai constaté aucune
influence bien nette de l'alimentation sur le nombre des pieds mĂąles et des
pieds femelles. Il en est autrement ties rĂ©sultaLs relatifs Ă TĂpinard, sur-
tout à la variété de^ffollande, dont les semis m'ont toujours donné un
certain nombre de plantes monoĂŻques. Le plus souvent, ce sont des indi-
vidus trĂšs vigoureux, dont l'axe principal porte des fleurs femelles, tandis
que les fleurs mùles prédominent sur les ramifications latérales. Il existe
aussi des pieds Ă fleurs femelles prĂ©pondĂ©rantes, oĂč le sexe mĂąle est reprĂ©-
senté par un petit nombre de fleurs. Les individus chez lesquels la distri-
bution des deux sexes paraĂźt Ă©gale sont trĂšs rares.
» Les chiffres suivants expriment les résultats donnés par un semis
d'Epinard de Viroflay, qui n'a produit que des individus exclusivement
mùles ou femelles. Le nombre de graines semées dans chaque planche
n'avait pas été compté.
Plantes.
mĂąles femelles
pour 100. pour 100. observées.
Planche I ( avec engrais azotés) 55,9 44)1 286
Planche II (avec engrais potassiques )... . 48>4 5i ,6 207
Planche III (avec phosphate) 45, i 54,9 2^4
Planche IV (avec ehau\) 55,8 44,2 269
Terre normale 5o,7 49,3 345
C. K., :9o3, 2° Semestre. (T. CXXWU, >- 18.) () I
^nim
fiç)0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
)) Tous les antres rĂ©siillals concernent l'Ăpinard de Hollande.
» Voici des chiffres obtenus dans un semis dont les graines étaient de
grosseur moyenne; elles passaient au tamis de 3""", mais non Ă celui de 2"
Plantes
mĂąles monoĂŻques femelles
poiii- ino. pour mo. pour loo. observées.
Planche I Sg.ĂŽ 8.6 5i,8 894
Planche II ^9,9 lo. i 60,0 38;
Planche III 3o,i 9.7 60,2 38?.
Planche IV 89, i 7.-5 .53,4 449
Terre normale 36,6 5.i 08,9 439
» Des graines récoltées dans les planches I, TI, III et iVfnrent .semées
comparativement en ti'rre normale, c'est-Ă -dire dans un solde bonne qua-
lité, mais qui n'avait reçu aucun engrais en quantité excessive.
» Les résultats consignés dans les deux Tableaux suivants sont relatifs
à un essai fait en juin 1899 avec des graines récoltées sur des plantes
semées en avril 1898 dans les planches en question. Les semences avaient
été séparées en deux catégories, les grosses et les petites, au moyen du
tamis de 2âąâą. De chaque lot, on a semĂ© cent graines dans des terrines con-
tenant la mĂȘme terre et placĂ©es dans les mĂȘmes conditions de culture.
Semis de grosses graines.
Planles
Graines niĂ les monoĂŻques femelles
de . pour ion. pour 100. pour 100. observées.
Planche I > ,i 12 5o,7 76
Planche II 6.5. o i,3 33,7 77
Planche III '64,6 3,8 3i,6 79
Planche IV 58, o 3,4 38,6 88
Semis de petites graines.
Plantes
Graines mĂąles monoĂŻques femelles
,1e pour 100. pour luo. pour 100. observées.
Planche 1 34,5 i3,8 5i,7 29
Planche 11 66,7 o 33,3 21
Planche III 69,6 4-3 26,1 28
Planche IV 63,- o 36,3 22
» Les petites graines tionnent prestfne toujours plus de pieds mùles (juc
les grosses.
SĂANCE DU 2 .NOVEMBRE I903. 691
» D'autres semis, iails eu pleine tene de 1900 a 1902, ont donné des
résultats analogues à celui de juin 1 H99.
» En 1903, j'ai jiarUigé les individus monoïques eu deux catégories
d'aprÚs le sexe qui prédominait parmi les fleurs. Les graines avaient été
récoltées en 1902 sur des plantes provenant d'un semis fait dans les
planches au mois de mai de la mĂȘme annĂ©e. Il y en avait if)0, de moyenne
grosseur, provenant de chaque planche.
Plantes inonuĂŻi|ui> Ă (leurs
Piaules
mĂąles
Graines
de
pour 100
Planche
1...
26, 1
Planche
II..
38,0
Planche
111.
. 38,9
Planche
IV.
3i ,9
mĂąles
lemelles
r le
IIILCS
|irédominanlc-s
|ircclominanles
femelles
pour 100.
pour 100.
pour 100.
observées.
11,7
i3 ,ĂŽ
48,7
1 1 I
18,0
1 1 ,0
33,0
100
20,8
i5,3
25, 0
122
24,1
17,6
26,4
131
)) Les résultats exposés dans les cmq Tableaux précédents permettent
de distinguer deux efiets différents tians l'action des matiÚres muiérales
sur la détermination du sexe chez l'Epiuard.
» Eu premier lieu, il y a la modificalion imprimée directement par l'ali-
mentation au sexe des plantes observées; puis, les éléments nutritifs
rĂ©agissent sur le sexe des embryons produits par ces mĂȘmes plantes.
« Pour ce qui est de l'action directe, un excÚs d'engrais azotés ou de
chaux donne plus de pieds mĂąles; la potasse et l'acide phosphorique aug-
mentent le nombre des pieds femelles.
» Quant aux graines produites par les plantes cultivées avec excÚs d'en-
grais azotés, elles ont produit moins de pieds mùles, plus de pieds femelles
et, parmi les individus monoĂŻques, un plus grand nombre de fleurs
femelles. Au contraire, un excĂšs de potasse, d'acide phosphorique ou de
chaux prédi-spose les graines à donner plus de pieds mùles parmi les indi-
vidus dioĂŻques et plus de fleurs mĂąles chez les individus monoĂŻques.
» I>a descendance des phntes monoĂŻques de l'Ăpinard de Hollande a Ă©tĂ©
observée en 1899 et en 1903. Chaque fois, on a récolté les graines à semer
sur un pied dont la tige portait des fleurs femelles tandis que sur les
branches il y avait des fleurs mĂąles j)lus nombreuses :
» Eu J899, 100 grosses grauies ont donné 72 plantes parmi lesquelles
il y avait 46 pieds mĂąles, i3 monoĂŻques et i3 femelles; 100 petites graines
de mĂȘme origine ont produit 21 plantes, dont 17 mĂąles, 2 monoĂŻques et
2 femelles.
692 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En igoS, ces premiÚres observations ont été complétées par la répar-
tition des piefls monoĂŻques d'aprĂšs la proportion des fleurs mĂąles et
femelles.
» 200 graines de grosseur moyenne ont donné 98 plantes mùles,
23 femelles et 29 monoĂŻques ; jiarmi celles-ci, il n'y en avait qu'une seule
à fleurs femelles prépondérantes.
» La plupart des pieds monoïques de l'Epinard de Hollande présentent
plus de fleurs mùles que de fleurs femelles. On peut donc les considérer,
et leur descendance confirme cette opinion, comme des plantes mĂąles chez
lesquelles un certain nombre de fleurs deviennent femelles. »
CORRESPOND AI\ CE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
1° Un Traité de Radiologie médicale publié sous la direction de M. Bou-
chard. (Présenté par M. Bouchard.)
2° Sept fascicules du « Répertoire graphique des repÚres du réseau de
second ordre du nivellement général de la France », adressés par M. Ch.
Lallemand.
3° Deux Volumes intitulĂ©s : « Ćuvres scientifiques de Gustave Rohin.
réunies et publiées sous les auspices du MinistÚre de l'Instruction publique
par M. L. Raffy ». (Présentés par M. Appell.)
M. Cii. Lallemaxd prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi
les candidats Ăą la place vaca n le dans la Section de GĂ©ographie et Navigation,
par suite du décÚs de M. de Bussy.
(Renvoi Ă la Section de GĂ©ographie et Navigation.)
GĂOMĂTRIE. â Sur les courbes gauches Ă torsion constante.
Note de M. W. de Taxxexberg.
« Je me propose, dans cette Note, d'indiquer une forme particuliÚre des
équations des courbes gauches à torsion constante et d'en déduire une
construction géométrique de ces courbes.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE fĂ)o'i. 69^
» 1. Considérons une courbe gauche définie par les équations
et posons
X -\- iy ^ 0.
» Si l'on désigne respectivement par F et o le module et l'argument de
la dérivée seconde de 0, de sorte que
et si, en outre, on pose
on trouve que la torsion ( = ) de la courbe en un point quelconque est
définie par la formule
i <»'
T ~" lM=T'
» En particulier, soit
T = i.
on voit alors, Ă l'aide des Ă©quations Ă©videntes
â +A(p' = o, Ă--+i = (p',
que h et k sont déterminées en fonction de o par les relations
(3) /L- = V(p'-. hk = ^^.
» La formule (2) fournit donc l'expression de l-j-\ k l'aide d'une fonc-
tion arbitraire et réelle cp( /). On obtient d par une quadrature.
» 2. Posons maintenant
» L'enveloppe C de la ligne d'action du vecteur, qui représente l' accé-
lération du point m(a;, y), est alors définie par
de = e'f ds, ds + d\ = hdt.
» La construction que j'ai en vue repose sur ce fiul que l'arc s de la
6g!i ACADĂMIE DES SCIENCES.
courbe C s'exprime en fonction de ). sans quadrature. On trouve, en effet
(en choisissant convenablement l'origine des arcs),
2'). + si!l(2l + 2.0 = O.
» Ceci posé, soil C une courbe quelconque du plan des a-y. Désignons
par u la fonction de s, délßnie par l'équation
u â +- sin*/ = 2s,
et soil tp l'angle de l'axe des x avec la direction de la tangente au point
M(X, Y). Portons sur celle tangente un vecteur
Mm = \ = - â s,
2
et soit P le |)oint de l'espace qui a pour projection rn et pour cote
(4) z.=t=^J'{i + cosu)d<f.
» Le beu des points P est la courbe à torsion constante la plus générale.
» Remarquons que X, Y, x, y, :⹠s'expriment en fonction de u à l'aide
de la formule (4) et des suivantes :
dQ = â - e'^i I -+- cosw ) (lu, h = Q â - e'' siu //.
2 2
)) On en dĂ©duil une infinitĂ© de cas oĂč l'on peut exprimer x, y, :; sous
forme complÚtement explicite à l'aide des fonctions élémentaires. Si, en
effet,
o = mu,
ou bien si
tangj=/(c), i'=tang^',
f(v) désignant une fonction rationnelle de (», toutes les intégrations peuvent
ĂȘtre effectuĂ©es. Dans le ])remier cas, les projections des courbes sur le plan
des xy sont des courbes algébriques, si m est un nombre rationnel différent
de l'unité.
)) I^es formules (2) et (3) permettent aussi de déterminer les courbes
algébriques et imaginaires à torsion constante, courbes qui jouent, comme
on sait, un rÎle important dans la théorie de la déformation du parabo-
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE (poS. 6g5
loïde de révolution. Mais je ne développerai pas ici cette remarque, l'élude
de ces courbes ayant déjà été faite ( ' ). «
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur la dĂ©termina /ion des classes singuliĂšres de
séries de Taylor. Note de M. Emile Bouei,, présentée par M. Appell.
« l. Nous dirons que deux sĂ©ries entiĂšres en s appartiennent Ă la mĂȘme
classe lorsque les puissances de z dont les coefficients sont nuls sont les
mĂȘmes dans les deux sĂ©ries. Celte dĂ©finition est un cas particulier de la
définition des classes de polynÎmes (-). Une classe de séries entiÚres peut
ĂȘtre dĂ©finie par une suite illimitĂ©e d'entiers positifs croissants : «,, n.,...,
/«,-..., qui sont les exposants des puissances de z dont les coefficients ne
sont [)as nids.
» Nous dirons qu'une classe de séries est singuliÚre lorsque ^ow^cf les
séries de cette classe admettent leur cercfe de convergence comme Usne sin-
guliére (ou, plus briÚvement, sont singuliÚres). Le but de cette Note est
d'indiquer un cas trĂšs Ă©tendu dans lequel on peut affirmer qu'une classe
est singuliĂšre (^).
» 2. Nous donnerons le nom Absous-classe à l'ensemble des séries d'une
classe telles que les modules de leurs coefficients vérifient certaines inéga-
lités (les arguments restant arbitraires). La remarque suivante est fonda-
mentale : dans toute sous-classe, il y a une infinité de séries singuliÚres. Cette
remarque se démontre comme la proposition connue : une série de Taylor
admet, en général, son cercle de convergence comme coupure.
1) Nous dirons qu'une sous-classe est impropre lorsque les inégalités qui
la définissent ont la conséquence suivante : toute série de la sous-classe est la
somme d'une série appartenant à une classe moins étendue (ayant plus de
coefficients nuls) et d'une série ayant im ravon de convergence plus grand.
» 3. ThĂ©orĂšme I. â Pour qu'une classe soU singuliĂšre, il suffit que cette
(') G. D.iRBOux, 7 Iléorie générale des surfaces (Note IV).
(}) Voir mon Mémoire : Sur les séries de polynnmes et de fractions rationnelles
(Acta niat/iemalica, t. XXIV).
(') Le i-Ă©sullat le plus Ă©tendu obtenu jusqu'ici, ;i notre connaissance, est dĂ» Ă
M. Fabry : une classe est singuliĂšre si la diffĂ©re/ice ni+j â ni augmente indĂ©fini-
ment aveci. Voir, pour l'historique de la question, et pour tous les renseignements
bibliographiques reiatifs Ă notre Note, le remarquable livre de M. Hadamard : La
série de Taylor et son prolongement analytique.
696 ACADĂMIE DES SCIENCES.
classe renferme une sous-classe propre S ayant la propriété suivante : une série
arbitraire de cette sous-classe S étant donnée, il est possible, sans changer son
cercle de convergence, de la, compléter de maniÚre quelle n admette plus sur ce
cercle (]u un nombre limité de points singuliers. Par définition, compléter une
série, c'est la remplacer par une autre série dans laquelle les puissances de la
variable figurant effectivement dans la sĂ©rie donnĂ©e ont les mĂȘmes coefficients
que dans cette série donnée, les autres coefficients étant quelconques.
» Soit cp(z) une série de la classe considérée; désignons par ']/(:) une
série quelconque de la sous-classe S et posons :
» Si nous supposons que, les a, étant fixes, les b^ soient assujettis aux
inĂ©galitĂ©s qui dĂ©finissent la sous-classe S, la fonction 6(z) appartient Ă
une autre sous-classe S'; il est donc possible de choisir les 6, de maniĂšre
que la série 6(z) soit singuliÚre et que le rayon de convergence de 6 (s) soit
Ă©gal au produit (') des rayons de convergence de <p(s) et de '^(z)- Les 6,-
étant ainsi choisis, il est possible, par hypothÚse, de compléter la série '\i(z)
de maniĂšre Ă obtenir une sĂ©rie W(z) ayant le mĂȘme cercle de conver-
gence que (LC-^) 6t n'admettant sur ce cercle que des points singuliers
isolés. 11 est manifeste que chaque coefficient de 6( = ) est égal au produit
des deux coefficients correspondants de ?(-)et de 'F^::); de plus, le rayon
de convergence de 6(z) est Ă©gal au produit des rayons de convergence de
ces deux séries; dans ces conditions, on conclut d'un théorÚme bien connu
de M. Hadamard que, si (p(s) n'Ă©tait pas singuliĂšre, 6(^) ne le serait pas.
Le théorÚme I est donc démontré.
» 4. ThĂ©orĂšme 11. â Pour qu'une classe dĂ©finie par les entiers nf, n.^, ...,
n,, ... soit singulicrc, il suffit qu'en posant
6(.) = n(^,-|),
la fonction entiĂšre (-) 6(c) soit telle que le maximum '^{r) de son module
(') C'est ici qu'intervient l'hypothĂšse que la sous-classe S est propre; la sous-
classe S' peut ĂȘtre impropre.
(2) Au lieu de la fonction entiĂšre 6(-), on pourrait introduire beaucoup d'autres
fonctions entiĂšres admettant les zĂ©ros «,, «2, ...,/'â . . . , mais il semble que celle que
nous introduisons donne lieu Ă des applications plus simples.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 697
pour I :; I = /âą croisse moins vite Ă l'infini que e^'', quelque petit que soit le nombre
positif t.
» Soit, en effet, ^{z) une fonction de la classe consiflérée, définie par
la lormule Ă©crite plus haut ; nous supposerons que <i(=) a pour rayon de
convergence l'unité et appartient à la sous-classe définie par les inégalités
|6,|<(log«,j-.
» DÚs lors, si nous posons
nous pourrons affirmer que la série du second membre converge et que le
maximum M, (/â ) du module de cj(:;) croĂźt moins vite que e"', quel que soite;
donc la série
n'admet (' ) sur le cercle de convergence que le point singidier + i ; cette
série 't'(-) n'est aulre que la série '^(^z) complétée, avec conservation du
rayon de convergence; la condition du théorÚme I est donc bien remplie.
» 5. On verrait aisément que le théorÚme II entraine la conséquence
suivante (^) : pour qu'une classe soit singuliĂšre, il suffit que le rapport -i^^
augmente indéfiniment avec i. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur quelques points de la thĂ©orie des ensembles.
Note de M. Erxst Lixdelof, présentée par M. Emile Picard.
« 1. On doit à M. Borcl un théorÚme trÚs général, relatif aux ensembles
fermés, qui peut s'énoncer comme il suit (^) :
« ThĂ©orĂšme I. â Etant donnĂ©, dans un espace Ă n dimensions, Câ,
(') Ce résultat est dû à M. Leau {Journal de Mathématiques, 1899, p. 393). Il a été
retrouvé par M. Georg Faber : Ueber Reihenenlwlckelungen analytisclier Func-
tionen {Inaugural Dissertation, Munich, 20 avril 1902), travail qui renferme d'ail-
leurs d'autres résultats nouveaux et intéressants.
(-) Cet Ă©noncĂ© ne fait peut-ĂȘtre pas connaĂźtre le cas le plus Ă©tendu dans lequel une
classe est singuliĂšre; il suffit peut-ĂȘtre que le rapport -4 prenne des valeurs dĂ©passant
tout nombre donné d'avance, ce qui n'exige pas que ce rapport augmente indéfini-
ment; mais c'est lĂ un cas trĂšs singulier, au point de vue des applications.
(') Cf. Ă. BoREL : Leçons sur la ThĂ©orie des fonctions, p. 42-43; une Note insĂ©rĂ©e
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVU, N" 18.) 92
6q8 ACADEMIE DES SCIENCES.
un ensemble horné et fermé de points , (P), si de chacun de ses points comme
centre on construit une sphĂšre quelconque, on pourra choisir un nombre limite
de ces sphÚres, de telle sorte que tout point P soit intérieur à . au moins, l'une
d'elles.
» Dans le cas d'un ensemble quelconque, fermé ou non, on pent établir
cet autre lliéorÚme, qui constitue une généralisation direcle <iu premier :
» ThĂ©orĂšme II. â Soit (P) un ensemble quelconque situĂ© dans l'espace Câ
et, de chaque point P comme centre, construisons une sphĂšre Sp d'un rayon pp
qui pourra varier d'un point à l'autre; il est possible de choisir une infinité
dénombrable de ces sphÚres, de telle sorte que tout point de l'ensemble donné
soit intérieur à , au moins, l'une d'elles.
» Nous nous contenterons d'indiquer en quelques mots la marche de la
démonstration. En supposant d'abord l'ensemble (P) borné et les rayons
Pp tous supérieurs à une longueur donnée p, on voit immédiatement qu'il
existe un nombre /«mue des sphÚres Sp répondant aux conditions requises.
ConsidĂ©rant ensuite le cas oĂč, l'ensemble (P) Ă©tant toujours bornĂ©, les
rayons pp sont quelconques, on démontre le théorÚme en divisant (P) en
ensembles partiels (P),, (P), (P\, â â âąâą oĂč (P)v renferme tous les
points P tels que £,_, S Pp> Sv, lÚse,, Jj, ..., s^, ... désignant des longueurs
qui décroissent vers zéro. Enfin, on remonte au théorÚme général en re-
marquant que tout ensemble, situĂ© dans Câ. peut ĂȘtre divisĂ© en une infi-
nité dénombrable d'ensemble bornés.
» 2. Les- théorÚmes qui précÚdent permettent d'établir trÚs facilement
certains résultats qui, jusqu'à présent, ont été démontrés à l'aide des
nombres transHnis de M. Cantor. Ainsi, le théorÚme II fournit une dé-
monstration directe et tout élémentaire de la proposition fondamentale
suivante, due Ă MM. Cantor et Bendixsou :
» Tout ensemble fermĂ© non dĂ©nombrable situĂ© dans l'espace Câ. se compose
d'un ensemble parfait et d'un ensemble dénombrable.
» Je ferai d'abord remarquer que le théorÚme II entraßne, comme con-
séquence immédiate, ce lemme :
» Tout ensemble (V) qui est dénombrable au voisinage de chacun de ses
points est un ensemble dénombrable.
» Nous dirons que (P) est dénombrable au voisinage d'un point donné,
dans les Comptex rendus du 4 mai igoS et mi Mémoire qui vient de paraßtre dans i«
Journal de Mathématiques {Contribution à l'analyse arithmétique du continu).
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igo3. 699
si l'on peut entourer ce point d'une sphĂšre qui ne renferme qu'un nombre
dénombrable de points P.
» Cela posé, soit (P) un ensemble fermé et non dénombrable situé
dans l'espace Câ; nous le |)artagerons en deux parties, (P) = (R) + (C),
oĂč (R) comprend tous les points P au voisinage desquels l'ensemble (P)
est dénombrable, et (C) tous les autres points (P), qu'on pourrait appeler
les points de condensation de l' ensemble donné.
» Du lemme ci-dessus on conclut immédiatement que l'ensemble (R)
est dĂ©nombrable. D'autre part, d'aprĂšs la dĂ©finition mĂȘme de l'en-
semble (C), toute sphĂšre ayant pour centre un point C renfermera une
infinité non dénombrable de points P et, par suite aussi, une infinité non
dénombrable de points C, ce qui montre que l'ensemble (C) admet chacun
de ses points comme point-limite. Qn voit d'ailleurs immédiatement que
tout point-limile de (C) fait partie lui-mĂȘme de cet ensemble. Donc (C)
est bien un ensemble parfait, et notre démonstration se trouve ainsi
achevée (' ).
» 3. De mĂȘme, le thĂ©orĂšme I conduit trĂšs facilement aux rĂ©sultats de
M. Cantor relatifs Ă la mesure des ensembles (^).
» Soient (P) un ensemble bornĂ© et fermĂ© situĂ© dans l'espace Câ, Sp une
sphĂšre de rayon pp ayant pour centre le point P, et n(pp, P) la partie deCâ
remplie par l'ensemble des sphĂšres Sp. Je dis qu'on aura
(i) limp=ân(?p,P)=liinf=ân(p,P).
pourvu que les rayons pp tendent vers zéro avec p, de telle sorte qu'on ait
constamment pp < p pour tout point P. La valeur commune de ces deux
limites est ce que M. Cantor appelle la mesure de l'ensemble (P).
n Pour démontrer l'égaUté (1), imaginons d'abord qu'on réduise à leurs
moitiés les rayons de toutes les sphÚres Sp. D'aprÚs le théorÚme I, on pourra
choisir un nombre limité p. des sphÚres ainsi obtenues, de telle sorte que
tout point P soit intérieur à , au moins, l'une d'elles. Soit s. le plus petit
parmi les rayons de ces y. sphÚres et désignons, d'autre part, par n^ la
partie de l'espace Câ remplie par les sphĂšres primitives Sp correspondant
à ces (/. sphÚres. Tout point P sera intérieur au domaine U^ et aura une
distance minimum supérieure às de sa frontiÚre.
C) Cette démonstration ainsi que celle du théorÚme II seront exposées en détail
dans le Tome XXIX des Acta niathemalica.
C) Cf. p. 90-91 du travail de M. SchĆnflies insĂ©rĂ© dans Jaliresbericht der deul-
schen Malhemaliker-Vereinigung, t. VIIl.
700 ACADĂMIE DES SCIENCES.
« Il s'ensuit tout d'abord que n (pp, P"^ se compose d'un nombre limité
de domaines séparés. Mais, d'autre part, on peut en déduire successi-
vement les inégalités
n(p.P)>n(pp,p)2n^.>n(e, P).
lesquelles entraßnent bien comme conséquence l'égalité ( i ).
)) De celte égalité (i) découlent immédiatement les résultats suivants :
)) La mesure de t.oul ensemble fermé et dÚnomhrahle est égale à zéro.
» En effet, les rayons pp formant un ensemble dénombrable, on pourra
les choisir de telle sorte que la somme des volumes de toutes les sphĂšres Sp
et, par suite aussi, le volume n (pp, P) soient inférieurs à toute quantité
donnĂ©e. La mĂȘme remarque conduit encore Ă cet antre rĂ©sultat :
» Soit (P) = (R) -+-(P)(. oĂč (R) dĂ©signe un ensemble dĂ©nombrable et
(P), (P), des ensembles fermés et, bornés quelconques; la mesure de l'en-
semble (^P) est Ă©gale Ă celle de l'ensemble ( P), .
» En s'appuyant sur le théorÚme démontré au n" 2, on en conclut en
particulier cette proposition fondamentale, Ă©tablie par M. Cantor Ă l'aide
des nombres Iransfinis :
» fM mesure d'un ensemble fermé est égale à celle de l'ensemble parfait qui
en fait partie. »
MĂCANIQUE. â Sur la relation entre la pression et la marche des chronomĂštres .
Note de M. Paul Ditishei.m, prĂ©sentĂ©e par M. LĆwy.
« A l'occasion d'un essai de détermination, fait par le transport d'une
série de chronomÚtres de bord, de la différence de longitude entre les
observatoires de Paris et de Neuchà lel, situés respectivement auxaltitudes
de 67⹠et de 4^9*", j'ai constaté, en comparant les observations auxquelles
M. Bigourdan, ii Paris, et M. Arndt, Ă NeuchĂ lel, ont bien voulu coo|)Ă©rer,
une différence systématique dans les marches diurnes, dont il m'a paru
naturel de chercher la cause dans la différence de la pression atmosphé-
rique moyenne en ces deux stations. Des observations faites sur les mĂȘmes
piccesà l'Ecole d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds(ioi7°») par M. P. Berner,
et au sommet du Chasserai (iSSGâą) |)ar moi-mĂȘme, avec la coopĂ©ration de
M. Wehrli, observations rendues possibles grĂące au signal d'heure que
M. le D*" Arndt avait bien voulu m'envoyer quotidiennement de l'observa-
toire de NeuchĂ tel, ont permis de prolonger les courbes dont la direction
avait été indiquée par les premiÚres observations.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 70 I
» Les limites étroites de pression entre lesquelles on avait opéré, et la
variabilité des conditions atmosphériques, et notamment de rhiimidilé, ne
permettaient cependant pas de déduire de ces observations des lois suffi-
samment nettes. C'est pourquoi je me suis décidé à reprendre, en les éten-
dant, des observations ébauchées par Urb;iin Jnrgensen, en 1826, et par
M. Hilfdcer, en 1888, et consistant Ă soumettre des chronomĂštres Ă des
pressions réalisées artificiellement, en maintenant la température et l'humi-
dité aussi constantes que possible.
)> Sur le conseil de M. Ch.-Ed. Guillaume, dont le nouveau systĂšme de
balancier, appliqué aux instruments transportés, avait permis d'obtenir
des marches trÚs serrées, je fis établir des récipients hermétiques, per-
mettant d'exposer les chronomÚtres à une série de pressions bien connues,
qui ont variĂ© de 100°"° en Joo""°, entre ^p6oo""" et -f- 200âą'", par rapport
à la pression moyenne de la Chaux-de-Fonds (675°"" environ). Un thermo-
chronomÚtre totalisait les températures. Les comparaisons journaliÚres ont
été effectuées directement sur un signal d'heure envové de l'observatoire
de NeuchĂ tel.
rt Les mesures les plus étendues ont été faites sur des chronomÚtres de bord du mÚrcie
type (22 lignes), d'un diamĂštre de 49âąÂ°", 6. Les chronomĂštres restaient pendant 2/4 heures
environ à une pression constante, sous laquelle ils élaientobservés. Puis on les relirait
de la cloche, on les remontait, et l'on Ă©tablissait ra[iidement une nouvelle pression.
» Pour la recherche de la loi suivant laquelle varie la marche des chronomÚtres en
fonction de la pression, on a appliqué la méthode des moindres carrés à l'établissement
des coefficients d'une formule linéaire à laquelle les résultats directement obtenus ont
été ensuite comparés ('). On a pu constater ainsi que, sur une moyenne de huit piÚces,
les erreurs résiduelles aux pressions basses, moyennes ou forles, ne présentaient aucune
différence systématique. Dans les limites entre lesquelles les observations ont été faites
les variations de la marche sont donc sensiblement proportionnelles Ă la pression.
n Les nombres trouvés variaient d'une piÚce à l'autre, et il était naturel de chercher
si les différences constatées n'étaient pas en relation avec les changements d'amplitude
des mouvements du balancier dus aux variation^; de la densité de l'air, et, par consé-
quent, avec le défaut d'isochronisme des chronomÚtres.
» Si l'on dresse le Tableau des résultats immédiats de l'observation aux pressions,
en regard des écarts d'isochronisme, déduits des observations faites pendant les douze
premiĂšres et les douze derniĂšres heures de la marche quotidienne et rapportĂ©s Ă
24 heures, on constate, en elfet, aux limites prĂšs des erreurs de marche des piĂšces,
une évidente relation entre ces deux séries de chillres. On peut alors se proposer de
chercher une expression susceptible de représenter cette relation et la méthode des
(*) Les calculs ont été faits sous la direction de M. Guillaume par M. L. Maudet.
702 ACADĂMIE DES SCIENCES.
moindres carrés, appliquée à une fonction du premier degré, conduit à la formule sui-
vante :
»lâH ;â = 0,0162,
700
nip désignant la variation pour imm dg mercure, i le défaut d'isochronisme défini
ci-dessus.
» Les valeurs de l'expression mâH ^r- portĂ©es Ă la derniĂšre colonne du Tableau
'^ 750 *
suivant, montrent que les nombres ainsi calculés sont identiques aux erreurs prÚs des
observations et des marches des piĂšces.
Variation
par 24 heures
pour 1""» Isoclironisiiie
de mercure. (avance aux petits arcs). i
m^. i. ' 730
s s s
o,oi58 0,4 o,oi63
o,oi38 1,2 o,oi54
o,oi4i 1,2 o,oi57
0,0145 1,6 0,0166
0,0117 3,0 o,oi57
0,0126 3,2 0,0169
0,0120 3,4 o,oi65
» La formule établie ci-dessus admet une interprétation [immédiate ; elle montre
que, pour les piÚces du calibre étudié, la variation de marche correspondant à une
variation de pression de 1âąâą de mercure serait de o%oi6a par 24 heures si Fiso-
chronisme était parfait, et que, de plus, la variation d'amplitude constatée entre la
moyenne des deux pĂ©riodes consĂ©cutives de 12 heures est la mĂȘme que celle qui
se produit lorsque la pression est remontée de 750'"⹠de mercure.
» On a appliquĂ© (sans preuve suffisante, il est vrai) la mĂȘme relation Ă la rĂ©duction
Ă un isochronisme parfait, des observations faites sur un certain nombre de piĂšces de
divers calibres, et l'on a pu Ă©tablir le Tableau suivant des variations aux pressions,
depuis le calibre du chronomĂštre de marine, jusqu'au plus petit calibre des montres
de poche sur lequel il soit possible de faire des observations quelque peu précises :
Variation en
Diaiuétre 24 heures pour
Type â .â i"""" de mercure:
de du du i
mouvement. mouvement, balancier. '' -io
mm uuii s
Marine 86, i 37,2 0,0102
22 lignes 49.6 20,7 0,0162
19 lignes 42,9 17,4 0,o30O
17 lignes 38,3 i5,5 0,0217
i4 lignes 3i,6 i3,2 0,0223 .
10 lignes 22,6 9,4 0,0225
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE IQoS. 7o3
B L'action de la pression atmosphérique augmente donc lorsque diminue le diamÚtre
du balancier, et tend vers une limite pour un balancier trĂšs petit.
» La relation entre la variation aux pressions et l'isochronisme permet-
trait, ainsi qu'on l'a déjà fait observer, de compenser entiÚrement l'action
de la pression en créant un suffisant défaut d'isochronisme. Il est à remar-
quer, toutefois, que, pour obtenir la cotnpensation complÚte, il serait né-
cessaire d'admettre un défaut d'isochronisme qui, pour un chronomÚtre
de boni, par exemple, serait, de 12 secondes environ par 24 heures pour
les arcs des 12 premiĂšres heures de remontage et des 12 heures suivantes.
» On voit aisément que le remÚde serait pire que le mal, et que, si l'on
ne parvient pas à réduire l'action de l'air sur le balancier par d'autres
procédés, il vaudra mieux en tenir compte, en appliquant aux chrono-
mÚtres des corrections déduites de l'observation du baromÚtre. »
MĂCANIQUE. â Remarques sur la Note de M. ]\ Ditisheim, relative Ă l'action
de la pression atmosphérique sur la marche des chronomÚtres. Note de
M. Cii.-Ăd. Guillaume, prĂ©sentĂ©e par M. LĆvvy.
« Les expériences de M. Ditisheim me semblent établir pour la pre-
miÚre fois d'une façon nette le double effet dû au milieu dans lequel se
meut l'organe oscillant du chronomÚtre. Le phénomÚne principal est un
retard qui s'accentue à mesure que la densité du milieu augmente; sur ce
phénomÚne s'en greffe un autre, de sens contraire au premier, dans les
piÚces réglées avec une avance aux petits arcs, mais qui, dans les condi-
tions ordinaires du réglage, lui reste nettement inférieur.
» Cette deuxiÚme action est due, sans aucun doute, à la résistance pro-
prement dite de l'iiir, c'est-à -dire au moment antagoniste développé, sur
le parcours effectué par le balancier, par les particules d'air rencontrées
par les saillies qu'il présente. Elle a été seule prise en considération par la
plupart des savants qui se sont occupés du réglage des chronomÚtres, et
l'analyse mathématique du problÚme a montré que, pour un systÚme oscil-
lant isochrone, cet effet devait ĂȘtre du deuxiĂšme ordre de petitesse (').
Comme il produit une diminution dans l'amplitude des oscillations, d doit
nécessairement se manifester par une avance dans les piÚces réglées,
comme on le fait ordinairement, avec un faible retard aux grands arcs.
(') Voir notamment : YVON Viilarceau, Recherches sur le moin-ement et la com-
pensation des chronomĂštres {Annales de l'Observatoire de Paris: MĂ©moires, t. Vil).
794 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» L'aulre effet, qui constitue la niiijoure partie du phénomÚne observé,
ne semble pas avoir été signalé jusqu'ici. On en trouve la cause toute natu-
relle d;ins l'entraĂźnement de l'air par le balancier, dont la masse est ainsi
virtuellement augmentée au moment de l'oscillation. Il est facile de voir
que le volume d'air qu'il est nécessaire de supposer adhérent au balancier
pour produire les effets observés n'a rien d'exagéré.
» On a vu, par exemple, que dans un chronomÚtre de bord, réglé avec un isochro-
nisme parfait, le retard est de 0,0162 x 760^ 12, 3 secondes par 24 lieures. Or, la
masse du balancier étant alors d'environ i',o, la masse supplémentaire entraßnant le
relard observĂ© est de 2 ^\i'^â i ,0 = o"'S, 28, correspondant Ă un volume de 21 5""°' envi-
ron. Or il convient de remarquer que l'air accompagnant le balancier dans son mou-
vement ne lui est pas relié d'une façon rigide. 11 n'effectue pas le mouvement circu-
laire complet avec les piÚces métalliques, mais est rejeté au dehors par l'effet de la
force centrifuge, et se trouve remplacé par d'autres masses d'air appelées du centre, et
auxquelles le balancier communique sa vitesse instantanĂ©e au moment oĂč elles
atteignent la périphérie. Il n'est donc pas nécessaire, à beaucoup prÚs, de supposer que
le balancier considéré, et dont le développement périphérique atteint ÎS""⹠environ,
entraĂźne un tore dont la section soit voisine de 3"""', et qu'il faudrait admettre si l'air
n'Ă©tait pas susceptible de se renouveler pendant l'oscillation.
» Une expérience faite à ma demande par M. Dilisheim confirme cette maniÚre de
voir. Plusieurs piÚces observées dans l'air, le mécanisme étant retiré de son enveloppe,
ont montré une légÚre augmentation du retard, due sans aucun doute au fait que l'air
se renouvelait plus aisĂ©ment autour du balancier. Les mĂȘmes piĂšces observĂ©es dans le
vide, libres ou enfermées, n'ont pas montré de différences appréciables dans leurs
marches.
» Le volume de l'air entraßné dépend, dans une large mesure, de sa visco-
sitĂ©; il doit donc diminuer en mĂȘme temps que la tempĂ©rature s'Ă©lĂšve; et,
comine sa densitĂ© varie dans le mĂȘme sens, on devra s'attendre Ă trouver
un effet de la pression de moins en moins prononcé à mesure de l'éléva-
tion de la température, comme aussi on devra constater un changement
dans la compensation suivant la pression à laquelle elle aura été observée;
mais ce sont lĂ de petites quantitĂ©s, difficiles Ă dĂ©celer mĂȘme avec les
meilleurs chronomĂštres.
)> On peut chercher Ă Ă©tablir, d'aprĂšs les observations de M. Ditisheim,
comment varie l'épaisseur de la couche d'air entrainée dans le mouvement
du balancier suivant ses dimensions. On voit aisément alors que, si l'on
admet une couche d'Ă©paisseur constante, ou une couche d'Ă©paisseur
proportionnelle aux dimensions du balancier, on obtient, en fonction des
diamÚtres, deux progressions qui comprennent entre elles celle qui résulte
SĂANCE DU 1 NOVEMBRE igo3. 703
de l'observalion. L'hypolhÚse que vérifierait l'expérience est donc com-
prise entre ces deux limites. »
PHYSIQUE DU GLOBE, â Sur la perturbation magnĂ©tique du 3i octobre igo3.
Note de M. Th. Moureaux, présentée par M. Mascart.
c Une perturbation magnétique d'une intensité exceptionnelle, rap-
pelant celle du 17 novembre 1882, s'est produite le 3i octobre dernier.
D'aprÚs les courbes de variations relevées à l'observatoire magnétique
du Val-Joyeux, elle débute brusquement à 6'' 12'" m. par une hausse simul-
tanée de la déclinaison D et de la composante horizontale H, et par une
baisse de la composante verticale Z. Les grandes oscillations des aimants
de D et de H commencent Ă se manifester vers 7'' m., et se succĂšdent sans
interruption jusqu'Ă 10'' s. DĂ©jĂ , entre 10'' et 1 1'' m., H subit une trĂšs forte
diminution, mais la phase d'intensité maximum ne se déclare que vers midi;
à ce moment, Z, peu agitée jusque-là , augmente rapidement, et les deux
autres éléments ont des variations brusques et de trÚs grande amplitude.
» Noire collaborateur, M. llié, prévenu par le développemenl du magnétogramme
du malin, esl reslé en permanence aux appareils à lecture directe pendant tout
l'aprĂšs-midi, en notant, au moins pour la dĂ©clinaison, les points extrĂȘmes de chaque
oscillation; sur le tableau des variations du déclinomÚtre, on voit que D a diminué
de i^og' dans l'espace de 3 minutes, de i''52"' Ă i''55"' s., pour se relever ensuite
de i"i8' entre 2''o"' et 2''5"' : de semblables variations sont absolument rares. Pen-
dant le mouvement rapide de l'aimant de la déclinaison vers l'est, les deux compo-
santes H et Z croissaient simultanément, en sorte que la force magnétique totale
a éprouvé, à ce moment, une augmentation considérable. Des oscillations de trÚs
grande amplitude se remarquent encore Ă 4'' et de 5''3oâą Ă 7'' s. Les aimants sont
d'ailleurs restĂ©s troublĂ©s toute la nuit; c'est mĂȘme <Ă 2'' m. seulement, le i" novembre,
que Z esl passée par sa moindre valeur.
» D'une maniÚre générale, pendant la perturbation, les valeurs moyennes
de D et de H sont au-dessous et celle de Z au-dessus de la normale. L'am-
plitude extrĂȘme des variations est de 0,00680 (C.G.S.) pour H et de
plus de 0,00020 pour Z, nombres qui correspondent respectivement Ă :^^
elâ de la valeur absolue des deux composantes; la dĂ©clinaison a variĂ©
de i°[\' , le maximum ayant eu lieu à 2''3i⹠et le minimum à 7''i5"' s.
» Un groupe important de taches solaires, suivi depuis le 26 octobre Ă
l'Observatoire du Parc Saint-Maur, est passé au méridien central précisé-
ment dans la journée du 3i; sans couvrir une aussi grande étendue que le
C. R., 1903, 2« Semestre. (T. CXXXVII, N» 18.) gS
7o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
prĂ©cĂ©dent, observĂ© du 5 au 17 et qu'on a pu voira l'Ćil nu, il mesurait,
dans le sens de sa plus grande longueur, environ le ^ du diamĂštre du
Soleil. Aucune trace d'aurore boréale n'a été visible à cette station dans la
soirée du 3i ; le ciel s'est d'ailleurs couvert aprÚs 7''.
» Des phĂ©nomĂšnes de mĂȘme ordre ont Ă©tĂ© constatĂ©s dans les Observa-
toires de Lyon, Nice, Perpignan et fin PIc-du-Midi. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur une variĂ©tĂ© de carbone filamenteux. Note de
MM. CoxsTANT et Hexiii Pélabo.v, présentée par M. Moissan.
« La carbonisation des houilles grasses en vue de la fabrication du coke
mĂ©tallurgique donne lieu, au sein mĂȘme de la masse du coke, Ă la forma-
tion de certains dépÎts ayant une apparence filiforme et constituant, par
l'enchevĂȘtrement des fds, une vĂ©ritable laine de carbone.
» Ces dépÎts, que l'on ne rencontre presque jamais dans les fours dits
à récupération dans lesquels la distillation de la houille s'opÚre en vase
clos, se trouvent surtout dans le coke provenant des fours ouverts et sur-
tout dans les trĂšs anciens systĂšmes de fours. Dans ceux-ci l'admission
d'air, nĂ©cessaire Ă la combustion des gaz, se fait dans la chambre mĂȘme,
par des ouvertures ménagées dans les portes. Les gaz s'entlaniment donc
dans l'appareil et toutes les flammes viennent se réunir et se concentrer
vers une ouverture percée dans la paroi supérieure. Il existe dans la région
voisine de cette ouverture une zone oĂč la tempĂ©rature est beaucoup i)lus
élevée que dans les autres parties du four; c'est vers cette zone que se
trouvent généralement les dépÎts de carbone iiliformes. La laine de car-
bone se trouve au voisinage de la prise de flammes dans des fentes de
retrait du coke, chaque fil est relié par l'une de ses extrémités à un frag-
ment de coke et la direction générale de tous ces fils est celle du cou-
rant gazeux lui-mĂȘme.
» En résumé ces dépÎts se forment dans la partie du four exposée à une
trÚs haute température et à la partie supérieure du gùteau de coke, c'est-
Ă -dire lĂ oĂč l'action du rayonnement de la voĂčLe est le plus directe. On
sait d'ailleurs dans la pratique que lorsque cette formation se produit c'est
que l'allure du four est trop poussée. Il faut encoi-e remarquer que la sur-
face des gĂ©odes oĂč se trouvent ces dĂ©pĂŽts filiformes est coaime imprĂ©gnĂ©e
de substances goudronneuses dont la distillation serait imparfaitement
achevée.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 707
)) Dans les dĂ©pĂŽts de carbone filiforme on trouve, en mĂȘme temps que des parties
grises, des portions parfaitement noires. Examinés au microscope, les fils qui consti-
tuent la laine grise sont en général cylindriques, leur surface semble recouverte d'un
vernis analogue Ă celui qui recouvre les morceaux de coke voisins. On en rencontre quel-
quefois qui sont constitués par une série de renflements réguliers, les fils paraissent alors
formés d'un grand nombre de cÎnes empilés les uns dans les autres; il n'y a cependant
dans ce cas aucun indice de cristallisation. D'autres encore trÚs contournés sur eux-
mĂȘmes semblent avoir pris naissance par bourgeonnement comme les excroissances
qui se forment Ă la surface du charbon gras pendant la combustion. Quelquefois dans
la laine de carbone on aperçoit des parties noires grosses comme une tĂȘte d'Ă©pingle,
ce sont des paquets de fils trÚs fins et trÚs serrés qui ont pris naissance en certains
points d'autres fils de diamĂštre plus grand.
. » Les filaments qui constituent la laine noire sont ternes, leur surface est recou-
verte d'aspérités quelquefois disposées trÚs réguliÚrement; les fils semblent alors
formĂ©s d'une succession d'anneaux. Dans l'un de ces fils nous avons comptĂ© jusqu'Ă
six anneaux par dixiĂšme de millimĂštre.
» L'épaisseur des fils est en général comprise entre 3 et i5 centiÚmes de millimÚtre ;
les filaments trÚs fins qui constituent les petites parties noires dont nous avons parlé
plus haut et qui semblent avoir pris naissance sur les fils précédents ont une épaisseur
beaucoup moindre et qui peut atteindre i cinq-centiĂšme de millimĂštre.
» Enfin la longueur moyenne des fils de carbone est de o",o5; on en trouve qui ont
jusqu'Ă o'",o8 de longueur.
» Chauffée dans un courant de gaz oxygÚne pur et sec la laine de carbone ne com-
mence à donner de l'anhydride carbonique que vers 585°. Si l'on maintient cette
température constante pendant un temps suffisamment long, le corps disparaßt com-
plĂštement. En effectuant la combustion de oS', ii5 de matiĂšre on a pu constater
qu'elle est formée de carbone pur; le résidu ne pesait que o8'',ooo5. On n'a pas pu
doser l'hydrogĂšne que le corps renferme trĂšs probablement mais en proportion trĂšs
faible.
» AprÚs avoir lavé plusietirs fois la laine de carbone successivemenl à la
benzine, l'alcool et l'éther, nous l'avons parfaitement séchée, puis nous
l'avons introduite dans le mélange oxydant préparé comme l'a indiqué
M. Moissan (') en ajoutant du chlorate de potassium bien sec et finement
pulvérisé à de l'acide azotique préparé par l'action d'un excÚs d'acide
sulfurique préalablement bouilli sur l'azotate de polassiutn récetiiment
fondu. AprÚs 12 heures de contact avec ce mélange, les fdsres dont la
forme n'a pas été modifiée ont été transformées en une substance de teinte
jaunùtre. Cette substance, qui se pulvérise facilement, est insoluble dans
l'eau; séchée, elle déflagre en produisant quantité de petites étincelles,
(') H. Moissan, Recherches sur les différeiiLes variétés de carbone [Annales de
Chimie et de Physique, "j" série, l. VIII, p. 3o7).
708 ACADĂMIE DES SCIENCES.
quand on la chauffe vers 3oo". Il y aurait donc, dans cette action du
mélange oxydant, j)roduction d'oxyde graphitique.
» La laine de carbone qui prend ainsi naissance dans hi fabrication du
coke j)ossĂ©derait, d'aprĂšs cela, Ă peu prĂšs les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que celle
que Schutzenberger ( ' ) a préparée en faisant passer sur une longue
colonne d'un mélange de charbon de cornue et cryolithe, disposée dans
un tube de porcelaine porté au rouge, un courant de cyanogÚne.
» Remarque. â Le fait que la surface des gĂ©odes oĂč se produisent les
filaments de carbone paraßt imprégnée de substances goudronneuses,
permet de supposer que les fdaments en question proviennent de la
décomposition pyrogénée des carbures riches en carbone, ayant une
vapeur trÚs dense, et qui se forment à la fin de la distillation de la houille. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Sur la sĂ©paration et le dosage du fer et de l'acide
phosphorique dans les eaux. Note de M. H. Causse, présentée par
M. Armand Gautier.
« Ce qui caractérise le fer et l'acide phosphorique contenus dans les
eaux potables, c'est qu'ils y sont occlus, c'est-Ă -dire unis Ă la matiĂšre orga-
nique, constituant des ions complexes. Ces combinaisons expliquent la
présence de l'oxyde de fer et de l'acide ])hosphorique, dans un milieu
comme l'eau potable qui contient du carbonate de chaux.
» Pour précipiter le fer et l'acide phosphorique, j'ai recours au chloro-
mercurate de p.-amidobenzÚne-sulfonate de sodium, dont j'ai donné la pré-
paration (â -). Le bichlorure de mercure qu'il contient est ici l'agent actif;
il agit comme oxydant sur les combinaisons ferreuses et phosphoriques; il
précipite le fer à l'état de sesquioxyde, l'acide phosphorique sous forme de
phosphate de mercure insoluble si l'eau est impure; comme, dans ces con-
ditions le fer est au minimum, on obtient aussi du protochlorure de
mercure.
» SĂ©paralioiL du fer et de l'acide phosphorique. â Un volume d'eau iĂźUrĂ©e,
variable de 2 à 3 litres, csi additionné de os, 60 à os,So par liue de chloromercurate; on
agite vivement, le sel se dissout en partie; mais bieiUĂŽt la portion dissoute commence
à se séparer et à tiouLler Feau, qui ne redevient claire qu'aprÚs la précipitation com-
plĂšte du fer et de l'acide phosphorique. Cette sĂ©paration demande un repos de 24 Ă
36 heures, parfois davantage, suivant la qualité des eaux.
(') ScHUiZENBERGEK, Complet rendus, t. CXI, p. 774.
{-) Comptes rendus, 1900.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 709
» L'aspect du précipité est significatif: si l'eau est pure et contient peu ou point de
combinaisons ferreuses, il est blanc, cristallin, ressemblant au sel primitif; dans le cas
contraire, il est caséeux et grisùtre, parfois ocreux.
1) Lorsque l'eau s'est éclaircie, on la décante; le précipité est reçu sur un filtre, lavé,
puis entraßné dans un tube; l'eau qui le baigne est séparée et remplacée par de l'acide
chlorlijdrique.
» Si l'eau est pure, la dissolution est complÚte; si elle est impure, il reste un pré-
cipité blanc floconneux de protoclilorure de mercure; c'est l'indice d'une eau de qua-
lité médiocre et suspecte.
)) La solution chlorlndrique contient le fer et l'acide phospliorirpie, on l'évaporé;
on dessÚche le résidu que l'on mélange avec is de CO'Na- sec et pur, on calcine; la
masse saline est arrosée d'acide nitrique, desséchée, puis calcinée, pour peroxyder le
fer; aprĂšs refroidissement, on reprend par l'eau. Ce traitement donne une solution qui
contient l'acide phosphorique et un résidu d'oxyde de fer que l'on sépare par le filtre;
l'un et l'autre sont ensuite dosés par les procédés habituels.
» Le Tableau suivant indique les proporlions relatives de fer, d'acide
phosphorique et d'azote organique (') données par diverses eaux et rap-
portées au litre :
Acide Azote
Ker. pliosplioriquc. organique
Eau du RhĂŽne
... ms
(mai-juin igoS) traces traces o,4o
Eau de SaĂŽne
(mai-juin igoS) âą 0,1 0,1 r ,28
Eau de source
(terrain calcaire, septembre igo2). . . o,3 0,1 0,0
Eau d'Ă©gout
(février-mars igo3) i ,20 1,0 2,gi
M De la comparaison des nombres inscrits dans ces colonnes il ressort
que, dans l'eau de SaÎne, la contamination est présente, c'est-à -dire qu'il
existe une certaine quantité de matiÚre organique azotée, phosphorée et
ferrugineuse, non transformée, probablement de l'ordre des nucléines;
sous ce rapport l'eau de SaÎne ressemble à l'eau d'égout fortement diluée.
» Pour l'eau du RhĂŽne et l'eau de source examinĂ©e, eaux oĂč la conta-
mination est passée, au premier abord les résultats paraissent contradic-
toires : dans un cas la proportion d'azote organique est nidle, à cÎté d'une
quantité appréciable de fer et d'acide phosphorique; dans l'autre c'est
l'inverse qui a lieu.
(') Comptes rendus, igo2.
710 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ces faits sont la conséquence des origines différentes de la matiÚre
organique.
j) Dans un sol calcaire el poreux la nilrificalion, trÚs active, délache l'azote du pro-
téide primitif el le convertit en acide azotique, le composé ternaire qui en résulte
reste uni au fer el à l'acide phosphorique. L'eau météorique qui lessivera celte terre
en dissoudra une partie qui passera dans la nappe puis dans la source.
» Dans un cours d'eau, oĂč la matiĂšre organique est en solution, l'oxydation porte
sur toutes les parties, le fer et l'acide phosphorique sont à peu prÚs libérés el préci-
pités par le carbonate calcique.
» Ainsi s'expliquent ces divergences apparentes qui, d'ailleurs, com-
portent une mĂȘme signification. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur une mĂ©thode de synthĂšse des dĂ©rivĂ©s dihalogĂ©nĂ©s
symétriques de la henzophénone. Note de F. Bodroux, présentée par
M. Troost.
« Dans une Communication précédente, j'ai montré que le paradibro-
mobenzÚne et le parachlorobromobenzÚne réagissent avec facilité sur le
magnésium en présence d'élher anhydre pour donner le bromure de para-
bromophénylmagnésium et le bromure de parachiorophénylmagnésium.
Sur les composés ainsi formés, j'ai constaté que l'anhydride carbonique
sec réagit en donnant à la fois un acide benzoïque monohalogéné et un
dérivé dissubstilué de la benzophénone, les proportions relatives de ces
(leuK corps variant avec les conditions de l'expérience.
» I. Dans une solution de bromure de parabromophénylmagnésium, à la température
du laboratoire, j'ai fait passer pendant deux heures un courant de gaz carbonique
sec. Du produit de l'opération, aprÚs décomposition par l'acide chlorhydrique étendu,
j'ai enlevé l'acide parabromobenzoïque formé au moyen d'une solution de potasse. Le
résidu ayant été épuisé par l'alcool bouillant, en présence de noir animal, j'ai obtenu,
aprÚs refroidissement, des lamelles blanches fusibles à i']i°-i'j'ß°.
» L'analyse de ce corps et la détermination de son poids moléculaire lui assignent
la foruiule G"H*15r'0. 11 possÚde une fonction cétonique, car il donne facilement
naissance à une oxime, cristallisée en aiguilles blanches fusibles à i5o". Cette pro-
priété permet d'identifier le composé obtenu avec la diparabromophénylcétone :
GH CH CH CH
CBr/ \G-C0-C/ V.Br
GH^H GH~CH
SĂANCE DU 1 NOVEMBRE 1903. 71 T
» La fonnalion de celle acétone s'explique facilemenl si l'on admel que sur chaque
atome d'oxygÚne de l'anhydride carbonique réagit une molécule de composé organo-
magnesien.
1 CnPBr
/'O Mg - Br ^ I /Q _ Mg _ Br
"^^O + Mg-Br" pO-Mg-Br'
V
' G'' H* Br
C«H*Br
C^H'Br CnPB
l/0-Mg-Br HGl â,^ â /Br '^
\\0 - Mg - Br ^- HCl - "^0 -. .Mg/^, + ĂO .
» Dans le but de rechercher les meilleures conditions de formation de cette acétone
halogénée, j'ai fait les expériences suiv.mtes :
» 1° La solution organo-magnésienne a été chaulTée pendant le passage de GO-
(2 heures) Ă 36", point d'Ă©buUition de l'Ă©ther;
» 2° La solution refroidie à 0°, au moyen de glace, a été traitée pendant 4 heures
par un courant de gaz sec;
» 3° La solution refroidie à 0° a été additionnée, par petites portions, d'un grand
excĂšs de GO^ solide. La tempĂ©rature est rapidement descendue Ă â [\o° et l'opĂ©ration
a duré un quart d'heure.
» Dans le Tableau ci-dessous, j'indique, en poids de dibromobenzÚne transformé,
les résultats de ces trois opérations :
Action de CO- gazeux Action
C=H'15r- - â de consolide
transfoinic Ă 36°. Ă 0°. Ă â 40"'
â nru/COOH
Jin L.°H*\ ...... 10 pour 100 01 pour 100 7b pour 100
â C«H*Br\^^^ .. . ^
P6 H4R /"-'^ â ^^ pour 100 20 pour 100 6 pour 100
11 IL Le bromure de parachlorophénylraagnésiujn, traité par l'anhydride carbonique
gazeux et sec, fournit de l'acide parachlorobenzoĂŻque et un corps neutre de formule
G"H*G1^0, cristallisant dans l'alcool en lamelles blanches fusibles Ă i^^", et donnant
facilement naissance Ă un oxime qui fond Ă i35".
» Ge corps est donc la diparachlorophénylcétone
GH
GII
GH GH
GGl/
">-
-GO-
-c/ )gci.
GH
Cil
CH GH
â çazeiix
Action
de CO- solide
Ăźi o".
Ă â 40°.
64 pour
100
80 pour 100
18 pour
1 00
'l po u r 1 00
712 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» J'ai fail comme précédemment trois expériences comparatives dont voici les
résultats :
Quantité Action de
deC«H'BiCI â ^
transformée à 36".
â âââ,/COOH
lin C^H*; ^, 24 pour 100
\Cl '
â C«H*CI\ââ
C^H'CI/ '^° '^°"'' "^°
« Jj'anhyclride carbonique réagit donc sur les l)romures de parachloro-
phénylmagnésium et de parabromophénylmagnésiiuii en donnant à la
fois un acide benzoïque monosubslitué et un dérivé dihalogéné symélrique
de la benzophénone. Lorsqu'on opÚre à la température d'ébuUition de
l'Ă©ther c'est ce dernier composĂ© qui domine : si l'on agit, au contraire, Ă
basse température, c'est l'acide benzoïque substitué qui se forme en plus
grande proportion. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Application de la pyridinc Ă la prĂ©paration de quel-
ques dérivés amidés. Note de M. P. Freundler, présentée par M. H.
Moissan.
« J'ai montré précédemment (') qu'on pouvait obtenir le dérivé diben-
zoylé de l'hydrazobenzÚne en effecLuanl la benzoylation à chaud, en pré-
sence de pyridine.
» Le mĂȘme procĂ©dĂ© m'a permis de prĂ©parer le composĂ© dissymĂ©trique
C'H'.Az(CO.C«H'').Az(CO.C'H').C'IF; celui-ci s'obtient aussi bien en
traitant le monobenzovl-o-hydrazotoluĂšne par le chlorure de /j-loluyle
qu'en faisant agir le chlorure de benzoyle sur le/7-toluyl-o-bydrazotoluĂšne ;
les deux rĂ©actions fournissent le mĂȘme produit.
)> J'ai employé également la pyridine pour la préparation de diverses
amides aromatiques secondaires ou tertiaires, symétriques ou dissymé-
triques, telles que la benzĂšnesulfanilide, la dibenzĂšnesulfaniliile, la
/j-toluylbenzanilide, la benzoylbenzĂšnesulfanilide , etc. Cette derniĂšre
n'avait pu ĂȘtre obtenue en chauffant le chlorure de benzoyle avec la
benzÚne sulfanilide ou en effectuant l'opération inverse (-).
(') Comptes rendus, t. CXXXVl, p. i553.
('-) Kmght, Am. cliem. Journ., t. XIX, p. i53.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 7l3
» J'ai utilisé aussi ces propriétés de la pyridine pour résoudre d'une
façon définilive la question de l'isomérie de la dibenzanilide.
» D'aprÚs dififérenls auteurs (*), l'action du clilorure de benzoj'le sur la benzani-
lide, à 180°, donnerait naissance à une dibenzanilide cristallisée en aiguilles fusibles
vers 136". En chauffant d'autre part à 220° un mélange d'isosulfocyanate de phénvle
(2°""') et d'acide benzoĂŻque (1âą"') on obtiendrait un isomĂšre cristallisĂ© en lamelles
fusibles Ă 161" (-). Or, j'ai pu Ă©tablir que cette derniĂšre substance est simplement de
la benzanilide, tandis que le premier procédé fouinit un produit non homogÚne,
fusible vers iSS^-iÎo" et constitué par un mélange des deux, dérivés benzoylés. La
dibenzanilide pure fond à 164", température un peu plus élevée que celle qui a été
donnée par M. Steiner (^) et par M. Kay (') (161°).
» La préparation des amides mixtes à radicaux gras et aromatiques, au
moyen de la pyridine, s'effectue d'une façon beaucoup moins régidiÚre.
J'ai constaté, en effet, que les chlorurés d'acides aromatiques déplacent
trĂšs facdement les radicaux gras, mĂȘme lorsqu'on ne les em|)loie pas en
excĂšs.
» C'est ainsi qu'en chauffant l'acétanilide avec du chlorure de benzoyle et de la
pyridine, on obtient de la dibenzanilide. Bien jjlus, l'action du mĂȘme chlorure sur
l'acélaniide fournit, déjà à la température ordinaire, de la dibenzamide.
» D'autre part, l'application de la réaction inverse (chlorure d'acide gras et amide
aromatique) est limitée par le fait que les chldrures d'acides gras réagissent sur la
pyridine en se transformant en dérivés de l'acide déhydracétique (Wedekind). Néan-
moins, la benzamide a pu ĂȘtre acĂ©tylĂ©e partiellement Ă froid.
» Quant à la préparation des amides secondaires et tertiaires à radicaux
gras, elle est encore plus dĂ©licate pour la raison qui vient d'ĂȘtre dite.
D'ailleurs, M. Tarbouriech (^) ayant entrepris l'étude de ces composés, je
me suis borné à préparer l'isobutyry lacélamide et risobutyrylacetandide,
afin de montrer que l'emploi de la pyridine est encore possible dans le cas
présent.
» Les deux, dérivés précédents s'obtiennent, le premier à froid, le second à chaud,
en faisant tomber peu Ă peu le chlorure d'isobutyiyle dans les solutions pyridiques de
l'acétamide et de l'acétanilide.
(') Gerhaiidt, Anii. de Chim. et de Pliys., 3" sĂ©rie, t. XLVl, p. 129. â Higgik,
Chem. Soc, t. XLI, p. i33.
(^) LosANiTScu, D. chem. Ges., t. VI, p. 176. â lliuGi.v, loc. cil.
(') Ann. Chem., t. CLXXVtll, p. 235.
(') Deut. chem. Ges., t. XXVI, p. 2802.
(») Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 128 et S^O.
C. K., iyo3, 2» Semestre. (T. CiXXVIl, N« 18.* 94
7l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Voici la liste des composés nouveaux qui ont été préparés dans le
cours de ces recherches :
Point
de fusion,
o
/j-Toluyl-o-hydrazotoluĂšne i32
Benzoyl-/;-tolujl-o-hydrazololuéiie 182
Benzojl-/^-toluylaniline iTig-iGo
BenzoylbenzĂšnesulfanilide 1 1 4
DibenzĂšnesulfanilide i43-i44
Isobiitjrylacétamide 177-178
Isobutyrylacétanilide 49- 5o
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur l'emploi de F amalgame de magnĂ©sium en Chimie
organique. Noie de M. Louis Mecmer, présentée par M. A. Haller.
« L'amalgame de magnésium et les alcoolales qu'il permet de préparer (')
peuvent encore ĂȘtre utilisĂ©s avec succĂšs dans un certain nombre de syn-
thĂšses et, en particulier, dans les cas suivants :
» PrĂ©paralion du dipliĂ©nybnĂšthane. â On [irĂ©pare l'amalgame dans un
ballon à partir de i*' de magnésium, en se conformant aux indications
données antérieurement; on ajoute :
,niui (jg chlorure de benzyle;
,mc.i de benzÚne monobromé.
» La réaction s'amorce à froid; on la continue en chauffant pendant
5 à 6 heures, jusqu'à disparition du magnésium.
» Le produit de la réaction est traité par l'eau, puis additionné d'acide
acétique jusqu'à réaction acide; il se sépare immédiatement un liquide qui
surnage; ce liquide est décanté et soumis à un entraßnement à la vapeur
d'eau qui élimine les réactifs n'ayant pas réagi. Il reste comme résidu du
(liphénylmélhane presque pur sous forme d'un liquide visqueux trÚs légÚ-
rement coloré en jaune.
» PrĂ©paralion des dĂ©rivĂ©s Ă©thylĂ©s du malonale d'Ă©thyle. â Le raalonate
d'Ă©thyle n'est pas attaquĂ© par le magnĂ©sium, mĂȘme Ă chaud, tandis qu'une
solution de malonate dans la benzine anhydre dissout parfaitement ce
métal, lorsqu'il est à l'élat d'amalgame, sous l'influence d'une trÚs légÚre
élévation de température.
(') Comptes rendus, mars 1902.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 7l5
» La réaction se poursuit réguliÚrement et l'on obtient en fin de réaction
un liquide jaune verdĂątre qui, aprĂšs Ă©limination de la benzine, donne une
masse visqueuse puis résineuse de couleur jaune citron.
« L'action substituante du magnésium ne porte que sur le groupement
CH- âą< du malonate; la fonction Ă©ther-sel n'est pas attaquĂ©e; si l'on soumet
en effet le dérivé magnésien à l'action de l'oau bouillanle, il v a régénéra-
tion du niĂŻdonate d'Ă©thyle.
« En dissolvant par exemple un atome de magnésium dans deux molé-
cules de malonate, on obtiendra
(c- H'- ^:o-)= = CH - Mg - eu = (co^c^ \vy.
L'action de l'iodure d'éthyle sur ce composé conduit bien à l'obtention du
dérivé mono-éthvié du malonate d'éthyle, mais, pour la préparation de ce
corps, il est préférable d'employer le mode ojßératoire suivant :
» On prĂ©pare de l'Ă©lliylale de magnĂ©sium en faisant rĂ©agir un atome de mĂ©tal Ă
l'état d'amalgame sur un excÚs d'alcool absolu. Lorsque la réaction est terminée, on
introduit deux, molécules de malonate d'éthyle et l'on chauflTe au réfrigérant ascendant
jusqu'à ce que l'élhylate ait complÚtement disparu et soit transformé en dérivé magné-
sien du malonate d'Ă©thyle.
» On ajoute alors un peu plus de deux molécules d'iodure d"éthyleet l'on maintient
le chauffage au réfrigérant ascendant pendant 5 à 6 heures. Au bout de ce temps, on
laisse refroidir; il se forme un dépÎt abondant d'iodure de magnésium qu'il est inutile
de séparer; on traite toute la masse par l'eau, ce qui détermine la formation d'un
magma blanc que l'on additionne par petites portions d'acide chlorhydrique jusqu'Ă
dissolution et séparation de deux couches.
» La couche inférieure est décantée, desséchée, puis soumise à la distillation;
il passe vers 72° un peu d'iodure d'éthyle non combiné, puis la température monte
rapidement vers 207°, et la majeure partie du produit, constituée par le dérivé mono-
éthylé du malonate d'éthyle, passe entre 207° et 209°.
» On peut passer du dérivé monoéthylé au dérivé diélhvlé; pour cela,
on chauffe pendant 5 heures, au réfrigérant ascendant, le dérivé mono-
éthylé avec l'éthylate de magnésium à raison de deux molécules de dérivé
monoéthylé pour une d'élhylate; puis l'on ajoute deux molécules d'iodure
d'éthyle et l'on chauffe à nouveau pendant 8 heures. Le résultat de la
réaction est repris par l'eau, puis yiar l'acide acétique, il se sépare deux
couches; la couche inférieure est décantée, séchée sur le carbonate de
potasse, puis soumise à la distillation; le diéthylmalonate passe entre 220°
et 222°, mais le rendement est bien iulérietu- à celui que l'on obtient pour
le dérivé monoéthylé.
7l6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Remarque. â A. Valeur (') a dĂ©montrĂ© que si l'on faisait rĂ©agir un excĂšs
d'élhyliodure de magnésium C-IPMgl sur le malonate d'éthvle il y avait attaque des
fonctions éther sel et formation d'une combinaison qui, détruite par l'eau, conduisait
Ă l'obtention du glycol biterliaire
{C2H^)'-=C(0H) â CH^C(OH) = (C2H^)''
ou plutÎt de son produit de déshydratation :
(OH^)^ = C = CH â C:(OH) = (C^H^)^
» 11 semblerait donc, au premier abord, que l'élhyliodure de magnésium ne réagit
pas sur le groupement CH^ < ; j'ai repris cette expérience en faisant tomber une seule
molécule d'élhyliodure de magnésium en solution élhérée sur une molécule de malo-
nate d'éthvle; il se produit une réaction trÚs vive, il se dégage de l'élhane à chaque
addition et il se forme une masse solide, pĂąteuse.
» La rĂ©action produite par la premiĂšre molĂ©cule d'Ă©thyliodure peut ĂȘtre exprimĂ©e
par la relation :
Mgl
XCOOC^H* I XCOOC^H^
» En eflTet, si l'on traite par l'eau le produit de la réaction, il y a régénération inté-
grale du raaJonate d'Ă©thyle et formation de Mgl (OH).
)) En résumé, l'action des organomagnésiens mixtes, décrits par Gri-
gnard (^), sur le malonate d'Ă©lhyle porte d'abord sur le groupement CH* <<,
puis ensuite sur les fonctions éther sel, tandis que l'action du magnésium
Ă l'Ă©tat d'amalgame sur le mĂȘme composĂ© n'atteint que le groupement
CH=<. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur l'aldĂ©hyde ortho-toluiqiie. Note de M. H. Fournier,
présentée par M. Haller.
« On a obtenu jusqu'ici l'aldéhvde ortho-toluique en faisant agir l'azotate
de plomb sur le chloro-orthoxylĂšne, ou en oxydant l'orthoxylĂšne par le
chlorure de chromyle ou le bioxyde de manganĂšse.
» Mais, comme il est difficile d'avoir ce carbure à l'état de pureté, il s'en-
suit que l'aldéhvde ortho-toluique contient une notable proportion de ses
(') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 8.^3.
(') ThĂšse de dodo m t. 1901.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE ipoB. 717
isomÚres. On obtient, au contraire, l'aldélmle ortho-toluique pure par
oxydation de l'alcool correspondant.
« J'ai préparé celui-ci par la méthode de MM. TifFcneau et Delanije
{Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS. p. 573), puis je l'ai oxydé par le
bichromate de potassium et facide sulfunque.
» Le mélange oxydant est versé par portions dans l'alcool orlho-loluique, puis on
termine la réaction en cliaulTant i heure au bain-marie bouillant.
» L'aldéhyde formée est entraßnée par un courant de vapeur d'eau, dissoute dans
l'éther, puis combinée au bisulfite de sodium.
» La combinaison bisulfitique, prĂ©alablement dissoute dans l'eau, est dĂ©composĂ©e Ă
froid par la soude; l'aldéhyde mise en liberté e^t enlevée avec de l'éther, privée de ce
dissolvant, puis distillée. Elle bout à 90° sous la pression de 20"^'», à 197° ( temp. cor-
rigée) sous la pression ordinaire.
» Le rendement est d'environ 5o pour 100.
» Elle se combine avec l'hydrazine en donnant une hydrazone, qui aprÚs cristal-
lisation dans l'alcool fond à 97°.
» Sa semicarbazone, cristallisée dans l'acétate d'éthyle, fond à 209°. Ce point de
fusion est trÚs proche de celui de la semicarbazone de l'aldéhyde paratoluique, corps
qui ne paraßt pas avoir été ciécrit jusqu'ici, et qui se présente sous la forme d'aiguilles
blanches, fusibles avec décomposition à 2i5".
w L'emploi de la semicarbaziile pour caractériser les aldéhydes aroma-
tiques présente quelques inconvénients, notamment son prix élevé et les
faibles différences qui existent entre les points de fusion des semicarba-
zones.
» On peut la remplacer avantageusement par la benzylphénylhydrazine
asymétrique, qui réagit immédiatement à froid sur les aldéhydes en don-
nant des corps trĂšs facilement purifiables. Une ou deux cristallisations
dans l'alcool permettent de les obtenir sous forme d'aiguilles soyeuses,
blanches, inaltérables à la lumiÚre et à l'an-.
» J'ai préparé les combinaisons suivantes :
Benzylphénylhydrazone de l'aldéhyde orthotoluique, fond à 87°
» paratoluique, fond à l4o°
,, phénylacétique, fonda 83"
B /;-Ă©llivlbenzoĂŻque, fond a io4"
ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur la coagulation de l'amidon.
Noie de MM. J. Wolff et A. Fernbvch, prĂ©sentĂ©e par M. SchlĆsing fils.
« Nous avons reconnu la présence, dans les graines de céréales vertes,
d'une substance possédant la propriété de précipiter l'amidon soluble de
ses solutions. Cette précipitation présente tous les caractÚres d'une coagu-
lation diastasique. et nous proposons pour la diastase nouvelle le nom
Ă ' amylo-coagulasc.
» Cette diastase ne se rencontre pas seulement dans les grains verts ;
elle existe, d'une maniÚre générale, associée à l'amylase dans un grand
nombre de grains mûrs, dans les graines de céréales en voie de germi-
nation, dans les feuilles, etc.
» Les coagulations les plus nettes nous ont été fournies par une macération de los
de malt moulu dans loo"^""' d'eau. 5âą' de cet extrait suffisent pour coaguler, en 20
Ă 3o minutes, Ă la tempĂ©rature de i5° Ă aS", 100âą' d'une solution d'amidon soluble
renfermant de 4 à 4,5 pour 100 d'amidon sec. Cette solution d'amidon a été obtenue
en chauffant pendant 2 heures à iSo", dans la vapeur d'eau, de l'empois de fécule de
pomme de terre.
» Dans la solution d'amidon additionnée d'extrait de malt, on voit apparaßtre tout
d'abord un trouble qui s'accentue déplus en plus, et finit par se résoudre en grumeaux
volumineux. Si l'on opÚre avec une solution d'amidon plus concentrée, on observe une
coagulation plus rapide, avec prise en masse de l'amidon précipité.
» Si l'on se place dans des conditions autres que celles que nous venons d'indiquer,
en diminuant soit la concentration de l'amidon, soit la quantité d'extrait de malt, la
coagulation se trouve considĂ©rablement retardĂ©e, et peut mĂȘme ne pas se produire.
Le fait s'explique naturellement par la présence d'amylase, dont l'action saccharifiante
prédomine, et s'exerce sur l'amidon coagulé comuie sur l'amidon soluble. Cette action,
antagoniste de l'amylo-coagulase, peut ĂȘtre paralysĂ©e si l'on opĂšre Ă une tempĂ©rature
suffisamment basse. On peut aussi l'entraver par l'addition d'une substance retarda-
trice, comme la soude caustique, qui gĂȘne moins l'amylo-coagulase que l'amylase.
» La coexistence et l'action simultanée de l'amylo-coagulase et de l'amylase font
comprendre facilement pourquoi, mĂȘme dans les conditions les plus favorables, on
n'arrive à coaguler qu'une partie de l'amidon soluble mis en expérience. La quantité
d'amidon que nous avons pu coaguler dans nos expériences les plus satisfaisantes n'a
jamais dĂ©passĂ© 3o pour 100 de l'amidon mis en Ćuvre.
» Parmi les divers corps dont nous avons essayé l'inlluence sur l'amylo-coagulase,
nous n'avons observé jusqu'ici d'effet trÚs appréciable que pour les acides et les alcalis.
La moindre trace d'acide ou d'alcali libre retarde notablement la coagulation, et des
doses minimes suffisent pour l'empĂȘcher (-nrĂ»rs- d'acide acĂ©tique ou de soude). La
coagulase se comporte donc Ă ce point de vue comme l'amylase du malt.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 719
» L'action de l'ainylo-coagulase ne saurait ĂȘtre envisagĂ©e comme rĂ©sultant de la
réversibilité d'une des deux diaslases (liquéfiante et saccharifiante) dont on admet
l'existence dans l'amylase du malt. En effet, un extrait de malt perd tout pouvoir
coagulant lorsqu'il est exposé pendant 5 minutes à la température de 65° ; son maintien
à 60° pendant i5 minutes reste sans effet appréciable. L'extrait de malt, dont le pou-
voir coagulant a été détruit par la chaleur, conserve encore la propriété de liquéfier
l'empois d'amidon et de le saccharifier, mĂȘme si sa tempĂ©rature a Ă©tĂ© portĂ©e Ă 70°.
» Une autre circonstance qui nous oblige également à rejeter l'hypothÚse de la ré-
versibilité de la diastase liquéfiante, c'est que l'amidon solubilisé par l'amylase ne se
prĂȘte pas, comme celui qui a Ă©tĂ© solubilisĂ© par chauffage sous pression, Ă des expĂ©-
riences de coagulation aussi nettes. Avec l'empois de fécule liquéfié par l'amylase, on
n'observe qu'un trouble laiteux plus ou moins accentué, accompagné quelquefois d'une
précipitation minime. 11 semble que la majeure partie de l'amidon ait subi un chan-
gement d'Ă©tat molĂ©culaire assez avancĂ©, empĂȘchant le retour eu arr'^re, vers la forme
solide. Cependant, au point de vue de la saccharifĂźcation par l'amylase, nous n'avons
trouvé aucune différence entre ces deux amidons solubles.
» L'amidon coagulé, recueilli et lavé à l'eau froide aussitÎt aprÚs sa coagulation,
présente encore, comme l'amidon soluble primitif, la propriété de se dissoudre facile-
ment dans l'eau chaude. Observé au microscope, l'amidon en llocons gélatineux,
précipité par une coagulation rapide, se présente en masses trÚs peu réfringentes, dans
lesquelles la coloration |jar l'iode fait voir une agglomération de granules punctiformes.
Si, au contraire, la coagulation s'est produite trĂšs lentement, l'amidon apparaĂźt comme
un précipité blanc pulvérulent, composé de petits granules rappelant l'aspect des gra-
nules les plus petits des amidons naturels.
» La plupart des faits signalés ci-dessus ont été établis en faisant agir de l'extrait
de malt vert séché sur de la fécule de pomme de terre solubilisée. Mais nous avons
Ă©galement produit des coagulations du mĂȘme amidon soluble avec de la coagulase
empruntée à d'autres sources, ce qui semble exclure l'idée que chaque variété
d'amidon exige une coagulase particuliĂšre. L'extrait de malt peut d'ailleurs coaguler
l'amidon de riz de mĂȘme que la fĂ©cule.
» L'amylo-coagulase semble représenter un des rouages essentiels du
mécanisme par lequel l'amidon se dépose à l'état solide dans les cellules
végétales. Son étude tormera un chapitre important dans la question de
l'antagonisme de» actions diastasiques. Cet antagonisme, dont la nouvelle
diastase nous ofĂŻre un exemple frappant, peut sans doute expliquer l'arrĂȘt
de certaines actions diastasiques, rap[)Oile souvent jusqu'ici, par analogie
avec la maltase étudiée par G. Hill, à des phénomÚnes de réversibilité. Il
explique aussi comment une diastase peut rester ignorée, bien que pré-
sente, lorsque les conditions expérimentales dans lesquelles on la place
donnent le pas à la diastase antagoniste. «
720 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE COMPARĂE.â Le sens olfactif de l'Escargot (HĂ©lix pomatia).
Note (le M. Emile Yuxg, jjrésentée ])ar M. Yves Delage.
« Il est généralement admis depuis Moquin-Tandon que l'Escargot jouit
d'un « bon odorat », avant son siÚge dans le bouton terminal du grand ten-
tacule. De là , le nom à 'organe nasal donné, par lui, ix ce dernier et les
expressions de nerl et de gi\ng\ion olfactif, r/iinophorique, etc., employées
par nombre d'auteurs contemporains pour désigner le nerf et le ganglion
qui s'y rencontrent.
» Or, il suffit d'explorer la surface du corps de cet Hélix au moven d'un
pinceau imbibé d'une substance odorante, non corrosive, telle que l'essence
de camomdle ou de serpolet, par exemple, pour se convaincre que si la
sensibilité olfactive existe, en effet, sur les grands tentacules, elle ne leur
est point exclusivement localisée. Les petits tentacules, les lÚsres, les bords
du pied, la sole, la peau du dos, en un mot la surface entiÚre des tégu-
ments non recouverts par la coquille, répondent à distance, ainsi que le
fout les tentacules oculés, à l'excitation des vapeurs odorantes. De nom-
breuses expériences faites au moyen de substances trÚs diverses m'ont
permis de démontrer que l'Escargot en est encore au stade de diffusion du
sens olfactif; d sent les odeurs par toute sa peau, ainsi que le conjecturait
déjà Cuvier.
» Toutefois, le degré de cette sensibilité varie selon les régions du corps.
Elle est plus vive sur les tentacules que sur le dos et, Ă cet Ă©gard, les petits
tentacules sont inférieurs aux grands ('); mais, contrairement à l'opmion
accréditée par Moquin-Tandon, un Escargot amputé de ses quatre tenta-
cules ne modifie guĂšre son genre de vie, il trouve sa nourriture et fuit
les odeurs désagréables ou délétÚres.
» Qu'il s'agisse là d'un sens olfactif proprement dit ou d'un sens chi-
mique, nous n'avons aucun moyen de le décider. D'ailleurs, quelle que
soit la réponse qu'on donne à cette question, il n'en est pas moins néces-
saire de remplacer les expressions rappelées plus haut, et que plus rien ne
justifie, par celles de nerf et de ganglion tenlaculaire qui ne préjugent pas
des fonctions de ces organes.
(') Ce fait a été déjà constaté par M. Raphaël Dubois dans sa Note : Sur la physio-
logie comparée de l'olfaction [Comptes rendus, t. CXI, p. 1890).
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 721
» L'examen microscopique des éléments péripliériques el ganglionnaires des deux
paires de tentacules ne révÚle aucune différence suffisante pour autoriser FliypotliÚse
d'une spécificité sensorielle propre aux uns à l'exclusion des autres. J'ajoute qu'il
en est de mĂȘme ailleurs. Les cellules sensorielles de la peau ne diffĂšrent d'un lieu Ă
l'autre que par leur abondance ou leur taille. Nulle part elles ne se groupent en cor-
puscules tactiles, gustatifs, etc. et nulle part elles ne sauraient mériter le seul titre de
cellules olfactives. En réalité ce sont des cellules sensorielles mixtes, impressionnables
Ă la fois par les chocs, la chaleur, les odeurs, etc.
)) Quant à la distance à laquelle l'Escargot sent les odeurs, je l'ai déter-
minée en plaçant un nombre constant de ces Mollusques (douze), affamés
par un jetine de quelques semaines, à la périphérie d'une circonférence
dont je variais à volonté le rayon et dont le centre était occupé par un ali-
ment : chou, laitue, melon, etc. Il était à présumer que si les Escargots
sentaient l'odeur de l'aliment, ils seriiient attirés vers lui. AprÚs chaque
expérience je notais la distance, et le nombre des individus attirés pendant
un temps maximum de 2 heures.
» Dans la majorité des cas, l'attraction ne se manifeste qu'à petite dis-
tance n'excédant pas 2'"⹠à 3''"". Les chiffres supérieurs à ceux-là sont tout
à fait exceptionnels et concernent des aliments en décomposition à odeur
trÚs forte. Le plus élevé fut constaté alors que la source odorante était un
melon trÚs mûr. Je ne connais aucune substance que l'escargot reconnaisse
à son odeur au delà de 4o'^'"- Pratiquement, étaat donné son genre de vie
et son aptitude à manger de tout, un odorat plus fin lui serait inutile. »
PHYSIOLOGIE COMPARĂE. â RĂ©gulation osmotique des liquides internes chez
les Ăchinodermes. Note de MM. Victor Henri et S. Lalou, prĂ©sentĂ©e
par M. Alfred Giard.
« Nous avons étudié chez les Oursins (Strongylocentrotus luidus, Sphae-
rechinus granularis et Spatangus purpureus) et chez les Holothuries (Huio-
tnria tubulosa et Stichopus regalis) comment varient leurs liquides internes
lorsqu'on les |)lace dans des solutions différentes.
)) Chez les Oursins nous avons dosé le chlore et mesuré l'abaissement du
point de congélation et la conductibilité électrique du liquide périviscéral ;
les expériences ont été faites sur 78 Oursins.
» Chez les Holothuries (au nombre de 89) nous avons en plus étudié le
liquide contenu dans la partie stomacale du tube digestif et le liquide de la
vésicule de Poli.
G. R., 190.5, 2- Semestre. (T. CXXXVII !N° 18 ) 96
72'^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Voici les principaux résultats obtenus ;
» I" Chez les Oursins norniau\ le liquide péiiviscéral contient moins de chlore que
l'eau de mer; la conductibilité électrique de ce liquide est inférieure à celle de l'eau
de mer; l'abaissement cryoscopique est le mĂȘme pour les deux.
» Ainsi, nous trouvons en moyenne o"'°',.58CI par litre dans le liquide périviscéral,
et il y en a 0,61 dans l'eau de mer (à Villefranche) ; la conductibilité spécifique est
égale pour le liquide périviscéral à 700. io~' et à 782. lO"' pour l'eau de mer; enfin,
A =: 2°, 22.
» 2° Lorsqu'on place des Oursins dans l'eau de mer diluée, le liquide périviscéral di-
minue de concentration et se met en équilibre osmotique avec l'eau extérieure; à ce
moment il contient moins de chlore que l'eau extérieure. Exemples :
Durée MolCI A du liquide K.io' du liquide
d'immersion. par litre. périviscéral. périviscéral.
Il III u
I 3o 0,55 2,09 657
5 o,5o 1,79 609
6 20 0,473 1)67 576
2/4 0,45 1,65 56o
» Dans ces expériences, l'eau extérieure se composait de 3' eau de mer -1-1' eau
douce; elle contenait oâąÂ°',47Cl par lilre,
A=:i°,65, k. 10'= 576.
» 3° Le poids des Oursins placés dans l'eau de mer diluée augmente dans une pro-
portion qui correspond à la diminution de concentration du liquide périviscéral.
» 4° Lorsqu'on place des Oursins dans de l'eau de mer diluée additionnée de
saccharose en quantité isotonique à l'eau de mer, le liquide périviscéral ne change pas
pendant les premiĂšres heures et, pendant ce temps, on ne trouve pas de sucre dans
leur liquide interne. Le poids de ces Oursins ne change |>as.
» 5" La vitesse de changement de la concentration du liquide périviscéral des Oursins
dépend de deux facteurs principaux : d'une part elle dépend directement de la concen-
tration du liquide extérieur; d'autre part, elle est trÚs fortement influencée par la
vitalité de l'animal; la régulation osmoliquese fait bien plus lentement chez un animal
qui ne respire pas que chez un animal respirant bien.
1) 6" Chez les Holothuries normales, le liquide pĂ©riviscĂ©ral a la mĂȘme teneur en
chlore que l'eau de mer; le liquide ainbulacraire (de la vésicule de Poli) est un peu
moins riche en chlore (environ o'°°', 58 Cl par litre) ; le liquide stomacal est bien moins
riche en chlore, on en trouve 0'"°', 5o par litre chez les animaux fraĂźchement ]iĂȘchĂ©s et
o^'j'jSS chez les animaux gardĂ©s depuis 2 jours dans l'acjuariura. (RĂ©sultat conforme Ă
celui obtenu par Enriques.)
i> La conductibilité électrique du liquide stomacal est inférieure à celle de l'eau de
mer; l'abaissement cryoscopique est, pour ce liquide, Ă©gal Ă celui de l'eau de mer. Il
y a donc bien un équilibre osmotique entre ces différents liquides.
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 728
» 7" Lorsqu'on place des Holothuries dans de l'eau de mer diluée, les trois liquides
étudiés par nous diminuent de concentration; cetle diminution se produit parallÚ-
lement pour les trois liquides, et pendant toute la durée de l'expérience la teneur en
chlore du liquide stomacal est inférieure à celle du liquide périviscéral ; lorsque, aprÚs
4 heures environ, l'Ă©quilibre est atteint le liquide stomacal contient moins de chlore
que le liquide périviscéral et que l'eau extérieure ( résultat contraire aux affirmations
de O. Cohnheim).
» 8" Si l'on suspend le tube digestif isolé dans de l'eau de mer diluée, le liquide sto-
macal diminue rapidement de concentration et, au bout de 2 heures environ, on trouve
moins de chlore dans ce liquide que dans l'eau extérieure.
» 9° Lorsqu'on place des Holothuries dans de l'eau de mer diluée et rendue isoto-
nique Ă l'eau de mer par l'addition de saccharose, de sulfate de soude, de sulfate
d'ammoniaque ou d'urée, les liquides périviscéral, stomacal et ambulacraire ne changent
pas pendant les premiĂšres heures.
» 10° Le liquide du tube digestif suspendu dans les mĂȘmes solutions ne change Ă©ga-
lement pas pendant les premiĂšres heures.
» II" Dans toutes les expériences précédentes on s'est assuré que les Holothuries
respirent normalement en ajoutant dans les expériences de contrÎle du bleu de méthy-
lÚne ou du carmin au liquide extérieur; on trouve le poumon aqueux coloré jusqu'aux
derniĂšres ramifications; la matiĂšre colorante ne pĂ©nĂštre pas dans la cavitĂ© cĆlomique.
» Conclusions. â L'ensemble de ces rĂ©sultais montre que les membranes
qui mettent en rapport la cavité interne des Oursins avec le liquide
extĂ©rieur sont des membranes semipermĂ©ables. De mĂȘme la membrane du
poumon aqueux, celle de la vésicule de Poli et du tube digestif chez les
Holothuries sont des membranes semiperméables qui laissent passer rapi-
dement l'eau mais ne laissent pas passer les chlorures, les sulfates, le
sucre et mĂȘme l'urĂ©e qui passe si facilement Ă travers les membranes ani-
males et végétales étudiées jusqu'ici.
» Remarquons que l'on ne connaissait encore qu'une seule membrane
animale vraiment semiperméable, c'est l'estomac de l'Aplysie, étudié par
Bottazzi et Enriques. Nos résultats montrent que ces membranes doivent
ĂȘtre plus rĂ©pandues chez les animaux infĂ©rieurs qu'on ne le pense
ordinairement.
» Les recherches faites à Wimereux, sous la direction de M. Giard, par
M. Siedlecki sur les Ăpinoches {Comptes rendus, i4 septembre 1903) ont
conduit cet auteur à l'admission de membranes semiperméables chez ces
Poissons. M
724 ACADĂMIE DES SCIENCES.
HYGIĂNE. â Sur les matiĂšres grasses et r aciditĂ© des farines.
Note de M. Ißali.ax». (Extrait.)
(I Dans une série de recherches présentées à l'Académie, de i883à i885,
j'apportais quelques faits nouveaux relatifs à l'acidité et aux matiÚres
grasses des farines. J'ai fait un pas de plus dans cette voie, avec le con-
cours de M. Maurice Droz. Voici quelques-unes de nos principales expé-
riences.
» I. Germes de hlé mélangés de son provenant d'une mouture récente des
moulins de l' Assistance publir/ue de Paris.
» Conclusions. â Les matiĂšres grasses solubles dans l'Ă©ther, couteiuies
dans les germes de blé mélangés de son, provenant d'une mouture récente,
renferment trĂšs approximativement 83,34 pour 100 d'huile fluide et
iG,66 pour 100 d'acides gras solides, avant des points de fusion variables.
En dehors de ces acides solubles Ă la fois dans l'Ă©ther et dans l'alcool, il
existe, dans le produit initial, d'autres acides, insolubles dans l'Ă©ther
seul.
» II. Farine de blé tendre pour pain de munition, de mouture ancienne.
n Conclusions. â Les matiĂšres grasses de cette ancienne farine sont con-
stituées par environ 18 pour 100 d'huile trÚs fluide et 82 pour 100 d'acides
gras mélangés, ayant des points de fusion différents.
» L'acidité de la farine est due à plusieurs acides, les uns solubles dans
l'eau, l'alcool et l'Ă©ther, les autres insolubles dans l'eau et dans l'Ă©ther.
))^III. Farine de blé dur pour pain de munition, de mouture ancienne.
)) Conclusions. â Les matiĂšres grasses, dans cette vieille farine, sont
entiÚrement formées d'acides gras libres qui s'opposent à l'hydratation et
Ă l'extraction du gluten.
)) IV. Farine du commerce de mouture récente.
» y . Farine du commerce de mouture ancienne, conservée en flacon bouché
depuis 1890.
» VI. Farine du commerce étuvée, conservée en flacon bouché depuis 1893.
M^VII. Farine pour pain de munition conservée en flicon bouché depuis
i885.
» VIII. MatiÚres grasses extraites des farines conservées en flacon bouché
depuis 1884.
» Conclusions gĂ©nĂ©rales. â 1. Les matiĂšres grasses, dans les farines
SĂANCE DU 2 NOVEMBRE igo^, 725
fraßches, sont constituées par une huile trÚs fluide et des acides gras solides,
ayant des points de fusion différents. Avec le temps, l'huile, qui est en trÚs
fortes proportions au début, va en diminuant progressivement et finit par
disparaĂźtre, alors que les acides gras suivent une marche parallĂšle ascen-
dante; de telle sorte que le rapport entre l'huile et les acides gras permet
de s'assurer si une farine est de mouture récente ou ancienne. Ce rapport
s'Ă©tablit facilement en Ă©puisant les matiĂšres grasses, extraites par l'Ă©ther,
Ă l'aide de l'alcool Ă gS", qui dissout les acides gras et laisse l'huile inso-
luble.
» 2. Les acides gras, formés aux dépens de l'huile, disparaissent à leur
tour et l'on finit par n'en plus trouver dans les trĂšs vieilles farines.
» 3. La transformation des matiÚres grasses en acides gras ne s'opÚre
pas seulement au sein des farines; elle se manifeste aussi sur les produits
isolés par l'éther.
» 4. L'acidité des farines est produite par divers acides organiques qui
vont en augmentant avec l'ancienneté des farines. Nos expériences, tout
en confirmant et précisant certains faits relatifs à l'acidité des farines,
observĂ©s par des pharmaciens militaires (Wagner, 1890 â Roeser, 1898
â Manget, 1901), montrent que cette aciditĂ© est principalement due Ă des
acides gras solubles dans l'alcool à g^° et justifient le mode de dosage,
devenu classique, que nous avons proposé en i883.
» 5. L'acidité, premier indice de l'altération des farines, ne se rattache
pas, comme je l'ai avancé, à des transformations microbiennes éprouvées
par le gluten ; elle vient directement des matiĂšres grasses. Le gluten n'est
atteint que lorsque les matiĂšres grasses, ou mieux les acides gras qui en
résultent, commencent à disparaßtre.
» 6. Plus une farine contient de matiÚres grasses, plus elle est altérable;
c'est ainsi, qu'au mĂȘme taux d'extraction, les farines provenant de blĂ©s
durs ou mitadins sont plus altérables que les farines de blé tendre. En
dehors des indications que j'ai données autrefois pour obtenir des farines
de longue conservation, on devra donc choisir, de préférence, les blés
tendres les plus pauvres en matiÚres grasses. »
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures trois quarts»
M. B.
â jab ACADĂMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OuWtAGES REĂUS DANS LA SĂANCE DU IQ OCTOBRE igoS.
Journal de Chimie physique, Ălectrochimie, Thermochimie, Radiochimie, MĂ©ca-
nique chimique, Sloechiométrie, publié par M. Philippe-A. Guye; l. I, fasc. 1-3,
juillet-septembre igoB. GenĂšve, Henri Kundig; Paris, Gauthier-Villars ; 3 fasc. in-S".
(Présenté par M. Haller. )
Bei'ue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de
l'Institut, t. XV, n" 177, livraison du i5 septembre igoS. Paris, Librairie générale de
l'Enseignement; i fasc. in-4°.
RÚgle à calculs, instruction, applications numériques, tables et formules, par
A. Beghin, 3= Ă©dition. Paris, Ch. DĂ©ranger, 1904. (Hommage de l'auteur.)
Untersuchung iiber die Eigenbevegung von Sternen in der Zone 650-70'' nord-
licher Declination, von J.-Fr. Scuroeter. (Publication des Universitnts-Obsen.Hi-
toriums in Christiania.) Christiania, W.-C. Fabritius et Sonner, igoS; i vol. in-4°.
(Offert par l'Observatoire de Christiania.)
Ad. Wernickes Lehrbuch der Mechanik, inelementarer Darstellung mit Anwen-
dungen und Uebungen aus den Gebieten der Physik und Technik, in zwei Teilen ;
erster Teil : Mechanik /ester KĂŽrper, von D'' Alex. Wernicke; vierte vĂŽUig um
gearbeilete Aufgabe. Brunswick, Friedrich Vieweg, igo3. (Offert par l'Ă©diteur.)
Un nuevo ferrocarril original en la isla Formosa {Japon), por AiNTONio GoBos
Liso. (Article du Journal El Obrero de ferrocarrilcs y tranvias, 2" année, n" 47,
i4 octobre iQo3.) Madrid; i feuille in-f".
Great trigonomelrical survey of India, vol. XVII : Electro-telegraphic longitude
opérations ex ecuted dur in g the years i8g4-i8g6. Dehra Dun, igoi; i vol. in-4''.
Boletin mensal do Obscrvatorio do Rio de Janeiro; janeiro-março, igoS. Rio-
Janeiro ; 1 fasc. in-8°.
Ouvrages reçus dans la séance du 27 octobre igo3.
Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France. Tome XLVl :
« Recherches sur une propriété nouvelle de la matiÚre, activité radiante spontanée
ou radioactivité de la matiÚre », par M. Henri Becquerel. Paris, Firmin-Didol et G'"=,
Gauthier-Villars, igo3; i vol. in-4''.
Atlas photographique de la Lune, publié par l'Observatoire de Paris, exécuté
par MM. M. Loewy et P. Puiseu.x; 7" fascicule, comprenant : 1° Ătudes sur la topogra-
phie et la constitution de l'écorce lunaire (su\Ve)\2° V\Anc\ie g : Image obtenue au
foyer du grand équalorial coudé; 3° Planches XXXVI à XLI : Héliogravures d'aprÚs
SĂANCE DU 1 NOVEMBRE igoS. 727
les agrandissements sur verre de quatre clichés des années 1897, 1899 et 1901. Paris,
Imprimerie nationale, igoS; texte, i fasc. in-4° ; planches, i fasc. in-f".
Les anciens Palagons, contribution à réliide des races précolombiennes de l'Amé-
rique du Sud, publiée par ordre de S. A. S. le Prince Albert P', par le D"- V. \ er.nf.au.
Imprimerie de Monaco, 1908 ; i vol. in^». (Présenté par M. Albert Gaudry. Hommage
de l'auteur.)
Ătudes sur la classification et l'Ă©volution des Hippurites, par Ar. Tolcas;
r": partie, Planches VII-XIIl. ( Ménioiresde la Société géologique de France : Paléon-
tologie: t. XI, fasc. 2.) Paris, 1908; i fasc. in-4".
MĂ©moire sur la flexion et la torsion des solides et son application aux construc-
tions, par EuG. Ferron. Luxembourg, L. Biick, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de
l'auteur. )
Bulletin de la SociĂ©tĂ© normande d'Ătudes prĂ©historiques; t. I, 1898; t. IX, 190 1.
Louviers, imp. Eug. Izambert, 1894-1902; 9 vol. in-8°. (Présenté par M. Albert
Gaudry. )
Jac. Berzelius reseanteckningar, utgifna af Kungl. Svenska Vetenskapsakademien
genom II. -G. SĂŽderbaum. Sockholm, P.-A. Norstedt et fils, 1908; i vol. in-8".
Proceedings of the United States Natio/ial Muséum ; vol. XXVI, pub. under the
direction of the Smithsonian Institution. Washington, 1908; i vol. in-8''.
Water-supply and irrigation papers of the United States geological Survey:
n°^ 65-79. Washington, 1902-1908; i5 fasc. in-S".
Arkiv utgifvet af K. Svenska Vetenskaps-Akadeniien : Matematik, Astronoini
och Fysik, Bd. I, hĂąfte 1-2. Kemi, Mineralogi och Geologi, Bd. I, hafte 1. Botanik,
Bd. I, hĂ ftel-3. Zoologi, Bd. I. hafte 1-2. Stockholm, 1908; 4 vol. in-8".
Kungl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Arslok for ar 1908. Stockholm, 1908;
I fasc. in-8''.
Republica Argentina. Anales del Ministerio de Agricultura : Seccion de Co-
mercio, Industriels y Econoniia; t. I, n" 1. Buenos-Ayres, 1908; i vol. in-8°.
Archives des Sciences biologiques, pub. par l'Institut impérial de Médecine expé-
rimentale à Saint-Pétersbourg; t. X, n" 1. Saint-Pétersbourg, 1908; i vol. in-4°.
Natuurkundige Verhandelingen van de hollandsche niaatschappij der Weten-
schappen te Haarlem. Derde Verzameling, deel V. Haarlem, 1908; i vol. in-4°.
Abhandlungen der kaiserlichen Leopoldinischen-Carolinische deutschen Aka-
demie der Natutforscher ; Bd. LXXX, mit 25 Tafeln. Halle, 1908; i vol. in-4'>.
Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre 1908.
Cours de Mécanique de la Faculté des Sciences. Traité de Mécanique rationnelle,
par Paul Appell, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences; 2" édition
entiĂšrement refondue; t. II : Dynamique des systĂšmes. MĂ©canique analytique. Paris,
Gauthier-Villars, 1904; i vol. in-8'>. (Hommage de l'auteur.)
Traité de Radiologie médicale, publié sous la direction de Ch. Bouchard, Membre
de l'Institut, Professeur de Pathologie générale à la Faculté de Médecine; avec
728 ACADĂMIE DES SCIENCES.
356 figures et 7 planches h. t. PaiĂčs, G. Steinheil, 1904; i vol. in-4". (Hommage de
M. Bouchard.)
RĂ©sultai des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I"',
Prince souverain de Monaco, publié sous sa direction avec le concours de M. Jules
Richard; fasc. XXllI: Bryozoaires provenant des campagnes de /'Hirondelle
(1886-1888), par JuLRS Julien et Louis Calvet, avec 18 planches; fasc. XXIV:
Recherches sur l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel
Bertrand, avec 5 figures dans le texte. Imprimerie de Monaco, 1900; i vol. et i fasc.
in-f". (Hommage de S. A. S. le Prince Albert de Monaco.)
Carte halhymétrique des iles Açores, d'aprÚs les cartes françaises et anglaises, les
sondages du Talisman, du Challenger, de S. A. S. le Prince de Monaco, Hirondelle
et Princesse- Alice, et de V Açor, par J. Thoulet, corrigée d'aprÚs les sondages exé-
cutĂ©s en 1902 par la Princesse-Alice et les travaux les plus rĂ©cents. â Banc de la
Princesse- Alice, sondages exécutés les 28, 24, 20, 26 août 1902; Carte dressée par
MM. le Capitaine H.-C. Carr et Gh. Sauerwein, Enseigne de vaisseau, 2 sep-
tembre rgo'i. Paiis, imp. Vieillemard fils et C'", 1908 ; les 2 cartes sur une seule feuille
double-colombier.
{A suivre.)
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VIIXARS,
Quai des Grai. K-Aiigustins, n" 55.
'epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux
blés, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphcibétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
part du i" Janvier.
le prix (le Vabonnenierii est fixe iiirisi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 Ir. â Union postale : 44 fr.
chez Messieurs ;
Ăźn Ferran frĂšres.
1 Chaix.
â «/â ' Jourdan.
( Ruff.
iens Courtin-Hecquel.
1 Germain etGrassin
?e/s
( Gastineau.
onne JĂ©rĂŽme
inçon Régnier.
Feret.
deaux Laurens.
' Muller (G.).
rges , Renaud.
Derrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
a Jouan.
mbeiy Perrin.
, (Henry.
ibourg â ' .
( Marguene.
j Juliot.
! Bouy.
Nourry.
'â «â âąâą
âąmont-Ferr.
m âą
Ratel.
(Rey.
( Lauverjat
! Degez.
... l Drevet.
noble !
( Gratier et G'v
Rochelle Foucher.
., i Bourdignon.
/av/e ! ^ "
1 Dombre.
j Thorez.
( Quarré.
Lorient.
chez Messieurs :
( Baumal.
I M"' Texier.
Bernoux et Cumn
Georg.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Imsterdani .
Lyon ^ Effantin.
1 Savy.
1 Vitte.
KarsetUe. RuĂąt.
( Valat.
itontfiettier
Myultns.. .
> Goulet et fils.
Martial Place.
! Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
( Guist'hau.
( Veloppé.
( Barma.
chez Messieurs :
j Feikema Caarelsen
/ et G'v
ithénes Beck.
Rarceltitie Verdaguer.
[ Asher et C'v
3erliii
Mantei
Nice .
"" I Appy.
Mines Thibaud.
Orléans Loddé.
1 Blanchier.
Poitiers , .
/ LĂ©vrier.
Hennés Plihon et Hervé.
Roche/orl Girard ( M"" )
1 Langloi^.
Rouen
( Lestringant.
S'-Ătienne Chevalier.
l Ponteil-Burles.
Toulon.
Toulouse..
l Rumébe.
( Gimel.
! PrivĂąt.
. Boisselier.
Tours j PĂ©ricat.
f Suppligeon.
( Giard.
( Lemaltre.
Valenciennes.
Berne ....
Bologne . .
liruxelles-.
Hucliaresi .
1 Dames.
, Friediander et fils.
' Mayer et Muller.
Schmid Francke.
ZaDiclielli.
I Lamertin.
Mayolezet Audiarte.
' Lebégue et G".
( Sotchek et C°.
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C°.
Christiania Cammermeyer.
Constantiiio/ile. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beul.
Cherbuliez.
Georg.
( Stapelmohr.
Belinfante frĂšres.
( Benda.
I Payot et C".
Barlh.
\ Brockhaus.
Leipzig KĆhler.
) Lorentz.
GenĂšve . .
La Haye.
Lausanne
I
LiĂšge.
Twietmeyer.
1 Desoer.
( Gnusé.
chez Messieurs :
iDulau.
Hachette et C'v
Nutt.
Luxembourg. .. V. Buck.
!Ruiz et G'v
Romo y Fussel
Capdeville
F. FĂ©.
Milan.... j Bocca frĂšres.
â â ( HĆpli.
Moscou Tastevin.
IVaples j Marghicri di Giu,
( Pellerano.
( Dyrsen et PfeifTer.
IVe>v-rork Stechert.
' Lemcktet Buechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et G".
PaĂŻenne Reber.
Porto MagalhaĂšs et Momi
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bocca frĂšres.
Loescheret G".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska Boghandel.
1 Zinserling.
( Wolff.
Bocca frĂšres.
Brero.
Clausen.
RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolfl.
VĂ©rone Drucker.
i Frick.
i Gerold et G".
Ziirich Meyer et Zeller.
Rome .
S'-PĂ©tersbourg .
Turin.
Vienne .
TABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDDS DES SĂANCES DE L ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes 1"' Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre iSĂźo.) 'Volume 10-4°; i853. Prix ^ 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â (i" Janvier i85i Ă 3i DĂ©eembie i865.) Volume in-4''; 1S70. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â (i»'' Janvier 1866 Ă 3i DĂ©cembre 1880.) Volume in-4°; 18S9. Prix 25 fr.
. Tomes 92 Ă 121. â ( 1" Janvier 1881 Ă 3i DĂ©cembre 1895.) Volume ia-4°; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACArEMIE DES SCIENCES :
me I. â MĂ©moire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. V. Derbes etA..-J.-J. Solier. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
oiuĂštes, par M. H.iNsEĂŻJ. â MĂ©moire sur le PancrĂ©as et sur le rĂŽle dx suc [jjiicrĂ©atique dans les pliĂ©nomiines digestifs, particuliĂšrement dans la digestion des
Úres grasses, par M. Claude Bernard. Volu:ne in-4°, avec 3j planches; iS35 , ,.,.,.,...,, , 25 fr,
)me II. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van BEt^EDE^^. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des ScienceJ
.â le concours de i833, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps or;;anisĂ©3 fossiles dans les diffĂ©rents terrains
dimenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
lure des rapports qui existent entre l'état actuel du rÚgne organique et ses JtaLs antérieurs i>, par .VI. le Professeur B,id.v.\. In-J", avec 7 planches; i86t 25 fr.
A kl mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers favarts Ă l'icsdtnĂźe c'cs fciercts
W 18.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 2 novembre 1903.)
MEMOIRES ET COMIVIUIVIGATIOJVS
DKS MP-MIIIIKS ET DKS TOHIiRSPONDANTS DR L'ACADĂMIE.
Pases.
M. Yves Delaue. â Sur la non-rĂ©gcncia-
tion des sphéiidies chez les Oursins
M. Edm. Perrier. â Kemarques ii propos
lie la Communicalion de M. /iaphaél
Dubois, du ly uclobrc i<,i>:'}, .. Sur lo~
huĂźtres perliĂšres vraies âąâą
M. APPEI.L. â Note accompagnant la prĂ©-
sentation du Tome [I de la seconde Ă©di-
tion di- son « Traité de Mécanique ration-
Pages,
nelle » 68i
\l. R. Bloxplot. â Sur de nou\ elles actions
produites par les rayons n : généralisation
des phénomÚnes précédemment observés. t)!*4
MM.K. Lkpjne et ĂJoulud. â Sur le sucre
virtuel du sang 68<j
M. E.\iiLE L.^L'RENT. â De l'influence de l'ali-
mentation minérale sur la production des
sexes chez les plantes di<ȕ()ues 68y
COUllESPONDANCE .
.M. le SECHET-\inE l'ERPi.TUEL signale divers
Ouvrages de M. Bouc/tard, de M. Ch.Lalle-
mand, de M. L. Roffy »
.M. Cii. LALLEM.iND prie l'Académie de vou-
loir bien le comprendre parmi les candi-
dats Ă la place vacante, dans la Section
de GĂ©ographie et Navigation, par suite du
décÚs de M. de Bussy
.\I. \V. DE TANNENBERii. â Sur les courbes
gauche Ă torsion constante
M. Emile Borel. â Sur la dĂ©termination
des classes singuliÚres de séries de Taylor.
M. Ernst LiNDELiiF. â Sur quelques points
de la théorie des ensembles
.M. Paul Ditisiieim. â Sur la relation entre
la pression et la marche des chrono-
mĂštres
.M. Ch.-Ed. GuiLLAiĂźME. â Kemarques sur la
Note de M. /'. Ditisiieim, relative Ă l'ac-
tion de la pression atmosphérique sur la
marche des chronomĂštres
M. Tu. AloUREAUX. â Sur la perturbation
magnétique du 3i octobre 1903
MM. Constant et Henri PĂ©labon. â Sur
Bulletin BiBLioGRAPHiQuii
b03
692
C95
t.(,7
une variété de curbone lilamcnteu\
M. H. Caus.se. â Sur la sĂ©paration cl le
dosage du fer et de l'acide phosphorique
dans les cauN
M. F. BoDRoix. â Sur une mĂ©thode de
synthÚse des dérivés dihalogénés symé-
triques de la benzop'hénone
.M. P. Freuxdler. â Application de la
pyridine à la préparation de quelques
dérivés amidés
.\I. Louis Meunier. â Sur l'emploi de
l'amalgame de magnésium en Chimie orga
nique
M. H. FoLĂźRNiER. â Sur l'aldĂ©hyde ortho-
tolni(|ue
MM. J. Wolf cl A. Fernbach. â Sur la
coagulation de l'amidon
.M. Emile Yung. â Le sens olfactif de l'Es-
cargot ( Uelix pomaliii ) .' . .
.MM. Victor Henry ci S. Lalou. â RĂ©gula-
lion osmotique des liquides internes chez
les Echinodei'ines
M. Balland. â Sur les matiĂšres grasses et
l'acidilé des farines
-o'i
-oS
7'')
7'''
71S
720
;-âą'
-M
-'(i
PAIUS. â IMPKIMKKIE G\UTlirKK-VILLARS,
Quai des Gr.inds-.\uguslins, ii.
Le Ccrant Itautiiier -Villars.
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
T03IE CXXXVII.
W 19 (9 Novembre 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMIiUK-LIBKAlRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DIĂ I.' ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les extraits des Mén.oires présentés par un Membre
ou par un associéétraiigerdt l'Académiecomprennent
au plus 6 pages par niiniéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus ])lus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne j)ourra paraĂźtre dans
le Compte rendu Aq^ la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pß>ges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne re|)roduisenl pas les dis-
cussions \erbales qui s'Ă©lĂš\enl dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit (ait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autß
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance )^
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personr
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ai
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un 1
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s<
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui (ail la présentation est toujours nomn
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le b
pour les articles ordinaires de la correspondance 0
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre remi
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă lem
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes. rendus ne contiennent ni planches
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures serni
autorisées, l'espace occupé par ces figures compl
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport;
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés
déposer am Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à ia séance suiJ
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI 9 NOVEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE I\I. ALBERT GAUDRY.
MĂMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
PHYSIQUE. â Sur V emmagasinement des rayons n par certains corps.
Noie de M. R. Bloxdlot.
« Au cours de recherches sur les rayons n, j'ai eu l'occasion de constater
un fait trÚs remarquable. Des rayons n, produits par un bec Auer enfermé
dans une lanterne, traversaient d'abord l'une des parois, formée d'une
feuille d'aluminium, de celte lanterne, puis étaient concentrés à l'aide d'une
lentille en quartz sur tlu sulfure de calcium phosphorescent ('). Le bec
Auer ayant Ă©tĂ© Ă©teint et enlevĂ©, l'Ă©clat de la phosphorescence demeura, Ă
ma grande surprise, presque aussi intense qu'auparavant, et, si l'on inter-
posait un écran de plomb ou de papier mouillé, ou la main, entre la lan-
terne et le sulfure, celui-ci s'assombrissait : rien n'était changé par la
suppression du bec Auer, sauf que les actions observées s'affaiblissaient
progressivement. Au bout de 20 minutes, elles existaient encore, mais
Ă©taient Ă peine sensibles.
» En étudiant de prÚs les circonstances du phénomÚne, je ne tardai pas
Ă reconnaĂźtre que la lentille en quartz Ă©tait devenue elle-mĂȘme une source
de rayons n; lorsque, en effet, on enlevait celle lentille, toute action sur
le sulfure disparaissait, tandis que, si on l'approchait, mĂȘme latĂ©ralement,
le sulfure devenait plus lumineux. Je pris alors une lame de quartz Ă©paisse
de iS-"'", sa surface formant un carré de 5'='" de cÎté; j'exposai cette lame
(') Ce sulfure était forlement tassé dans une fente pratiquée dans une feuille de
carton Ă©paisse de oâąâą, 8; la largeur delĂ fente est de oâą'",.5; sa longueur est i5""". On
obtient ainsi, aprĂšs insolation, une petite source lumineuse trĂšs sensible auxravons n.
C R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 19.) 96
73o ACADĂMIE DES SCIENCES.
aux rayons n Ă©mis par un bec Aiier Ă travers deux feuilles d"aluminium et
du papier noir. Elle devint active comme la lentille : lorsqu'on l'approchait
du sulfure, il semblait, suivant l'expression de M. Bichat, que l'on Ă©cartĂąt
un voile qui l'assombrissait. On obtint un effet encore plus marqué en
interposant la lame de quartz entre la source et le sulfure, tout prĂšs de ce
dernier.
» Dans ces expériences, l'émission secondaire par le quartz s'ajoute aux
rayons n émanés directement de la source. Cette émission secondaire
a bien son siĂšge dans toute la masse du quartz, et non pas seulement Ă sa
surface, car, si l'on place successivement plusieurs lames de quartz l'une
sur l'autre, on voit l'effet augmenter à chaque lame ajoutée. Le spath
d'Islande, le spath fluor, la barytine, le verre, etc. se comportent comme
le quartz. Le filament d'une lampe Nernst reste actif pendant plusieurs
heures aprÚs que la lampe a été éteinte.
» Une piÚce d'or, approchée latéralement du sulfure soumis aux rayons n,
augmente son Ă©clat; le plomb, le platine, l'argent, le zinc, etc. produisent les
mĂȘmes effets. Ces actions persistent aprĂšs l'extinction des rayons n, comme
dans le cas du quartz; toutefois, la propriété d'émettre des rayons secon-
daires ne pénÚtre que lentement dans le sein d'une masse métallique :
ainsi, si l'une des faces d'une lame de plomb éjiaisse de 2""" a été exposée
aux rayons n pendant quelques minutes, cette face seule est devenue
active; une exposition de plusieurs heures est nécessaire pour que l'acti-
vité atteigne la face opposée.
» L'aluminium, le bois, le papier sec ou mouillé, la paraffine, ne
jouissent pas de la propriété d'emmagasiner les rayons n. Le sulfure de
calcium la possÚde : ayant enfermé une dizaine de grammes de ce sulfure
dans une enveloppe de lettre, puis ayant exposé cette enveloppe aux
rayons n, je constatai que son voisinage suffisait pour renforcer la phos-
phorescence d'une petite masse de sulfure préalablement insolé. Cette
propriété explique une |)articularité constante que j'ai signalée antérieu-
rement, Ă savoir que l'augmentation de la phosphorescence par l'action
des rayons n met un temps appréciable tant pour se produire que pour
disparaĂźtre. GrĂące, en effet, Ă 1 emmagasinement des rayons n, les dilTĂ©-
rentes portions d'une masse de sulfure renforcent mutuellement leur phos-
phorescence; mais comme, d'une part, l'emmagasinement est progressif,
ainsi que je l'ai constaté directement, et comme, d'autre part, la provision
emmagasinée ne s'épuise pas instantanément, il en résulte que, lorsque
l'on fait tomber des rayons n sur du sulfure phosphorescent, leur effet
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 781
doit croĂźtre lentement, et que, lorsqu'on les supprime, leur effet ne peut
s'Ă©teindre que progressivement ( ' ).
» Des cailloux ramassĂ©s vers 4'' de l'aprĂšs-midi, dans une cour oĂč ils
avaient reçu les radiations solaires, émettaient spontanément des rayons /i :
il suffisait de les approcher d'une petite masse de sulfure phosphorescent
pour en augmenter l'Ă©clat. Des fragments de pierre calcaire, de brique,
ramassĂ©s dans la mĂȘme cour, produisaient des actions analogues. L'acti-
vité de tous ces corps persistait encore au bout de 4 jours, sans affaiblisse-
ment bien sensible. Il est toutefois nécessaire, pour que ces actions se
manifestent, que la surface de ces corps soit bien sĂšche; nous savons, en
effet, que la plus mince couche d'eau suffit pour arrĂȘter les rayons n. La
terre végétale fut trouvée inactive, sans doute à cause de son humidité;
des cailloux pris Ă quelques centimĂštres au-dessous de la surface du sol
Ă©taient inactifs, mĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© sĂ©cliĂ©s.
» Les phénomÚnes d'emmagasinemeiit des rayons n qui font l'objet de
la prĂ©sente Note doivent tout naturellement ĂȘtre rapprochĂ©s de ceux de la
phosphorescence; ils présentent toutefois un caractÚre tout spécial comme
j'ai l'intention de le faire connaßtre prochainement. »
MEMOIRES PRESENTES.
M. Prosper de Lafitte soumet au jugement de l'Académie un Mémoire
ayant pour titre : « Le carré magique de 3. Solution générale du pro-
blÚme. »
(Commissaires : MM. Picard, Painlevé.)
M. A.-N. P.4XOFF adresse un Mémoire « Sur la propagation de l'attrac-
tion. »
(Renvoi Ă l'examen de M. Appel!.)
( ' ) J'indique de nouveau ici que, d'une niiiiiiÚre générale, il y a avantage, dans les
expériences sur les rayons /«, à remplacer le ijec Auer par une lampe Nernst consom-
mant 200 watts.
âąySa ACADĂMIE DES SCIENCES.
CORRESPONDANCE.
GĂOMĂTRIE. â Sur la dĂ©termination des figures invariantes des transforma-
tions cycliques. Note de M. Rabut, présentée pur M. Haton de la Gon-
pilliĂšre.
« J'ai fait connaßtre (') les équations générales des fignres invariantes
de la transformation j)olaire réciproque, et le procédé qui m'y a conduit
s'étend aisément à tonte transformation réciproque (ou dont la répétition
produit l'identité) sans autre restriction que la possibilité d'exprimer cette
transformation par des équations diflérentielles.
)> Je me propose ici d'élargir bien davantage cette méLhode en traitant
le cas f'énéral d'une transformation cyclique, c'est-à -dire qui, opérée n fois
de suite, aboutit à l'identité.
» Envisageons une telle transformation dans l'espace; elle se représente
par trois équations reliant un élément infinitésimal d'une figure (défini
par les coordonnées x, r. z et les dérivées x' , /, x" , y" a?'", j" si cette
figure est une ligne, ou p, q, r, s, t, . .. s'il s'agit d'une surface) avec l'élé-
ment transformé. Affectons ces quantités des indices i, 2, 3 n dans la
figure primitive et ses transformées successives, l'élément n -h i étant iden-
tique à l'élément i. Convenons d'autre part, pour abréger, d'écrire
F(i, 2, ..., n â I, «) pour une fonction des quantitĂ©s ci-dessus, relatives
aux figures successives 1,2 (n â \), n, contenant, en outre, des para-
mĂštres auxiliaires dont l'emploi va ĂȘtre justifiĂ©.
M Une transformation cyclique peut toujours ĂȘtre caractĂ©risĂ©e par un
systĂšme d'Ă©quations tel que
F,(t, -2, ..., /) â I, n) =". F.d,?. «â i,/0 =0, ..., Fyt.(i, -2. ...,/! â 1, n) = o,
F,(2, 3, .. ., rt, I) =0, F,(-2, 3, ..., /i, 1) = '->, âąâ ., F/,(a, 3, ...,«, 1) =0,
(i) '' F,(3, 4, âąâąâą, ', â ^) =0. F2(3, 4, â â ., I. 2) =«. -. F/,(3, 4, âąâą-, n, âą^) = ".
Fi(n, !,...,« â â J,« â r) = o, F.j(n,i....,n--2,n~i) = o, ..., F/,(/j, i, ..., nâ 2, n â i) = o,
contenant chacune, outre les coordonnées et dérivées relatives a l'élé-
(') Comptes rendus, 17 juin 1901.
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE lC)o3. 7^3
ment i et à ses trasisforniés, des paramÚtres auxiliaires en nombre/. En
efĂźet, suivant la valeur du nombre n et celle de l'ordre m de ces Ă©quations
différentielles, on peut toujours choisir A et / de telle façon que l'élimination
des coordonnées et dérivées d'indice supérieur à 2, ainsi que des oara-
mĂštres auxiliaires, entre ces nk Ă©quations, en laisse subsister trois entre les
coordonnées et dérivées d'indices i et 2; ces trois équations résultantes
sont les équations différentielles de la transformation.
» D'autre part, une figure de l'espace (ligne ou surface) admettant cette
transformation peut toujours ĂȘtre caractĂ©risĂ©e en adjoignant Ă ces trois
Ă©quations un systĂšme de ny Ă©quations (i) oĂč les fonctions donnĂ©es F sont
remplacées par des fonctions <ß> contenant >, paramÚtres auxiliaires. On
peut, en eflet, choisir y et >. de façon çjue l'élimination des coordonnées et
dérivées d'indices >i, ainsi que des paramÚtres auxiliaires entre ces
ny + 3 Ă©quations, en laisse subsister deux ou une (savoir deux dans le cas
d'une ligne, une dans le cas d'une surface) entre les coordonnées et déri-
vées d'indice I. Ces deux équations résultantes, ou cette unique équation
résultante, représentent une ligne ou une surface invariante dans la trans-
formation considérée; en choisissant <I* arbitrairement, on obtient toute
figure jouissant de cette propriété.
» Il ne reste qu'à indiquer comment on détermine, dans chacun des
deux cas, les nombres /c, l, y, 1.
» Premier cas. â Transformations de lignes. â Le nombre des coordon-
nĂ©es et dĂ©rivĂ©es d'indice >âą 2 est (2m + 3) (n â 2). Il faut donc que
n/c = ('im + 3) l' n - - 2) + / -1- 3,
d'oĂźi
, T j,in +q â l
K = 2rn -r- :) â â 1
n
/ayant la plus petite valeur qui rende k entier.
Le nombre des coordonnées et dérivées d'indice ^ i étant
(2/n-f- 3)(n â i),
la seconde condition Ă remplir est
ny â (a/n -l- 3; (n â i) H- )^ -I- 2,
m34 académie des sciences.
d'oĂč
â 2 »l -H 2 â X
Y = 2»? 4- Ă» â '
A ayant la plus petite valeur qui rende â / entier.
» DeuxiÚme CAS. - Transformations rk surf aces. - Nombre de coordon-
nées et dérivées d'ordre > i :
" ( /?ĂŻ -t- I ) { m + 2
^+2](/^-2);
» PremiÚre condition à remplir :
d'oĂč k et /;
» DeuxiÚme condition à remplir :
d'oĂč / et } . »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur l'approximation des fondions par les
irrationnelles quadratiques. Note de M. S. Pi.xciierle, présentée par
M. E. Picard.
« Une Note, publiée par M. Borel dans l'un des derniers fascicules du
Bulletin de la- Société mathématique de France, montre d'une façon aussi
simple qu'élégante l'usage qu'on peut faire des nombres quadratiques
a±\}b pour représenter par approximation un nombre réel quelconque.
)) Je me propose ici d'indiquer une méthode qui permet, d'une façon
analogue, de représenter par approximation une fonction analytique quel-
conque, réguliÚre dans le domaine la|> R, par une fonction de la forme
p ^_ y'o, oĂč P et Q sont des fonctions rationnelles ('). Bien entendu, d
s'a"it d'approximation algébrique comme dans l'algorithme des fractions
(') Cf., pour des applications plus générales dans cel ordre d'idées, mes Mémoires
jubliés par l'Académie de Bologne (S. IV, t. X, 1890, p. 5i3 el S. V, t. IV, 189',) et
publies par rAcaaemie ae Doiogr
dans les Annali di llatematica (S. II, t. XIX, 1891, p. j.j).
SĂANCE DU 9 \OVKMBRE IQoS. 735
continues et dans celui de Ch. Hermite, dont la méthode que je vais indi-
quer est, au fond, une application.
» Soit a.(.r) une fonction qui, pour des valeurs assez grandes de \.v\,
admet un développement
/ \ "0 . ''I " »
aL(x) = -? + -i + ^ +....
» Ătant donnĂ© un nombre entier n aussi grand qu'on voudra, on pourra
toujours dĂ©terminer trois polynĂŽmes entiers en x, Pâ. Qâ. Râ, tels que
Ci) a,= Pâ+Qâx-|-Râa^
soit une série de puissances décroissantes de x, dont le premier terme est
a;-(''-n)^ les degrĂ©s de Pâ, Qâ, Râ Ă©tant Respectivement
m â
I,
m.
m â
I
SI
n = 27»,
m â
I ,
m,
ni.
si
n " ini
» Le nombre des coefficients que l'on doit annuler est '5m dans le pre-
mier cas, et 3771 + I dans le second; or, les constantes dont on peut dis-
poser Ă©tant en nombre 5m + i dans le premier cas et 37/? -i- 2 dans le
second, les polynĂŽmes Pâ, Qâ, R,; sont en gĂ©nĂ©ral dĂ©terminĂ©s, Ă un facteur
constant prĂšs.
)) Si l'on substitue, à la relation (i), l'équation approchée
(2) Râx-+Qây. + l'â = o,
on en lire
I) La fonction
0::
/â .PâR«
Ă©tant du degrĂ© â i ou â 2 suivant que n = 2/72 ou iin -\- i, tend vers
zéro pour 7i = co; on peut donc développer la racine carrée en série de
puissances de x'' et, puisque x est nul pour a; = x, on doit prendre le
sig-ne â du radical.
» Si maintenant l'on compare l'expression approchée de a
736 ACADĂMIE DES SCIENCES,
avec l'expression exacte
â_ Q" K 4/, 4(i^-°'«)RJ
on voit immĂ©diatement que, clans cette derniĂšre, les coefficients de aâ ne
figurent, dans le développement en série de puissances de x~' , qu'à partir
du terme de degré ~ ( 3ot + i) dans la parenthÚse et, par suite, dans le
produit, Ă partir du terme de degrĂ© â 3m pour n = im, et â {3m + i)
pour n ^ %m -{- \ .
» La fonction a est donc représentée par l'expression approchée (3)
dĂ©veloppĂ©e en sĂ©rie, jusqu'au terme de degrĂ© â 3m -+- i ou â 3m inclusi-
vemenl, suivant que n ;= 2m ou 2/n + t . »
MĂCANIQUE. â GĂ©nĂ©ralisation de la propriĂ©tĂ© fondamentale du potentiel.
Note de ]\1. Ă. de Sai\t-Germain, prĂ©sentĂ©e par M. Appell.
« On a trÚs nettement établi que, lorsqu'elle s'exerce suivant la loi de
Newton, l'attraction d'une masse continue S sur un de ses points A, a ses
r â . . 1 1 âą âą ,â u (>^ f^^' Ă \' , , ^- 1
composantes imies et égales aux dérivées partielles j-, -^, -ptlu potentiel;
je veux montrer qu'il en est encore de mĂŽme quand l'attraction varie en
raison inverse de la n''""* puissance de la distance, pourvu que « soit infé-
rieur à 4 ; si « = 4? ^ 6st infini à l'intérieur de S.
» Je suppose que l'attraction exercée sur le |3oint A par un élément de
masse dy. situe en un point M a la distance n du point A soit Ă©gale a â â,
et que la densité en chaque point de S soit une fonction holomorphe des
coordonnées. Si au point A, de coordonnées x, y, z, la densité est p, au
point M, dont les coordonnées sont a; + ç, y -l- r,, z-i-^, elle aura pour
expression
^ ax ay oz '
a ayant une valeur finie qui dépend de u et de la direction AM.
» J'envisage une sphÚre a, de trÚs petit rayon s, ayant son centre au
point attiré A, et je décompose S en deux parties : l'une S, remplissant le
volume G, l'autre So extĂ©rieure Ă a. Soient X, X,, Xâ les composantes,
suivant l'axe OX, des attractions exercées sur A pir S, S,, S^; V, V,, Va les
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 7^)7
potentiels de ces masses. Le point A ne faisant pas partie de S^, on sait
que Xo est Ă©gale Ă --y"; on a donc Ă©videmment
X - â - X - ^
dx ' ' ^ dx
» Si nous reconnaissons queX, et '-j]- décroissent indéfiniment avec s.
tandis que X et -r- ont des valeurs déterminées, X r- sera nécessaire-
ment nul.
)) Considérons d'abord X,. Je décompose S, en éléments an moyen des
coordonnées polaires u, 0, <l), H étant l'aiigle de AM avec OX, et j'ai
r/jy, = ( p + a. M ) «* s i M 0 r/w f/0 dà ,
n La premiÚre intégrale, représentant une composante de l'attraction
d'une sphÚre homogÚne sur son centre, est nulle; en désignant par a, un
nombre compris entre la })lus grande et la plus petite des valeurs deoci osO
à l'intérieur de g, la seconde intégrale a pour valeur
Ă-/,
â fff
u"'
n étant <^ 'i. X, décroit indcfuiiment avec s, et la valeur de X étant finie sera
certainement déterminée. Si A était sur la surface qui limite S, le champ
des intégrales (i) serait réduit à la moitié de la sphÚre a et la premiÚre
de ces sommes deviendrait infinie, eu mĂȘme temps que l'attraction,
pour n±?).
» Pour calculer -r-- je mÚne, parallÚlement à OX, un vectein* A\' de
longueur trĂšs petite A; si, en A', le potentiel de S, a pour valeur V,,
â .â sera Ă©gal Ă la limite de â'â, â - quaii 1 h tendra vers zĂ©ro. On a d'abord
» Représentons maintenant par ce -^ h -h ç, y -i- i], s + C les coordon-
nées du point M, par u la distance A'M; l'expression de V, sera analogue
Ă celle de V,, si ce n'est qu'on devra nunplacer 'a.u par a// -+- p'h, p' ayant
G. K., igoĂŽ, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N- 19.) 97
738 ACADĂMIE DES SCIENCES.
pour limite -^ et faire varier u de zéro à i H- k., k s'anniilant avec h. De
cette valeur je retranche celle de V,, je divise par h et, pour simplifier
l'Ă©criture, je multiplie tous les termes par â ; â ; il vient
I du
(-)
/; u"-
,ÂŁ + /.
p'dii
» Quand /; et k tendront vers zéro, la premiÚre des intégrales relatives
Ă zUendra versâ ^ llmy- Or la limite de j est â cosO, comme on le voit
géométriquement, ou, en partant de la relation
ÂŁ-= (e -f- /.âą )-+ h- -+ ih(t + ^-)cosO;
il en résulte qu'en passant à la limite la premiÚre des intégrales (2) s'an-
nule. Un raisonnement semblable montre que la seconde a pour limite
â 27Ăźaoe*~", «2 avant une signification analogue Ă celle de a, : la limite de
la troisiÚme intégrale s'aperçoit aisément et l'on trouve
v; -V, 6)v, iTit'-" ( 1 d?
â 7,.,
Donc -;â ' dĂ©croĂźt indĂ©finiment avec ÂŁ et ^ a une valeur finie et dĂ©ter-
minée, ce qui justifie notre proposition. »
THERMODYNAMIQUE. â Sur les lois du dĂ©placement, de l'Ă©quilibre chimique.
Note de M. E. Ar.iĂs, prĂ©sentĂ©e par M. Mascart.
« Le potentiel total H d'un systÚme chimique en équilibre, partagé
en o phases, peut ĂȘtre mis sous la forme
H = 2H, f.ç = (;i,a,...,(p)].
» J.e potentiel H, de la S'''"*^ phase est exprimé en fonction de la pres-
sion p, de la température T et des proportions moléculaires x] des corps
mĂ©langĂ©s qui constituent la phase, proportions qui sont, elles-mĂȘmes, en
vertu des Ă©quations de l'Ă©quilibre, des fonctions de /> et de T (').
(') Voir Comptes rendus du 27 juillet, p. 253.
SĂANCE DU 9 NOVHMBRE 190'^. 739
» Le volume V,, l'entropie S^ de la S''"'* phase,, le potentiel moléculaire
et individuel Ii- de l'un quelconque des corps qui la forment sont donnés
par les formules
, , â _ an, _ dH,
(') ^^-^' -^â >-^'
(2) f'i=-d^^-
)) L'indice i, s'appliquaiiL à l'un des q constituants indépendants du
systĂšme ou Ă l'un des r corps qui en dcrivont, peut varier de i a q + r.
M Si, par suite d'une variation élémentaire de la pression ou de la tem-
pérature, ou des deux à la fois, le systÚme passe à un nouvel état d'équi-
libre infiniment voisin du premier, on aura, en différentiant les équa-
tions (i),
,, Ft â ( I, 2, . . ., <7 -f- r)\.
Ă»T i)p ' Ă l- â i (/ 1 '
» Multipliant la premiÚre de ces équations par dp, la deuxiÚme par dJ,
puis ajoutant membre Ă membre, il vient
(3)
( ./ V, dp - ./S, dT ^ ^- .///-â 4- 3 ^^ dp dJ + ^^ dT^
)) Si l'on représente par rfV^ et rfS^ les variations de volume et d'entropie
qui se seraient produites, si les modifications élémentaires dp et dT n'avaient
été accompagnées d'aucun changement chimique, on aura, en faisant tous
les dx nuls dans l'équation précédente,
<lKdp^-d^^.n=.''^d,r-^.^dpdV-,-'^dT.
» Et l'équation (3) deviendra
(dv.-dY'jdp - {ds,-ds:)dĂŻ-^^(^^dp + ^rrr) r/^:.
soit
(4) d.,dp-ds,dJ=^{^dp+§dT)da.:,
7^0 ACADĂMIE UliS SCIENCES.
d^>, el (hs Ă©taiiL les variations de volume el d'eiilro|)ie de la S"'""' phase, ducs
Ă l'action chimique.
>i D'autre part, en différentiant l'équation (2), on obtient, pour la
variation du potentiel AJ dans la transformation considérée,
» Multipliant chaque membre par dx] et ajoutant les (j -\- r équations
obtenues, en donnant Ă l'indice i les valeurs successives i, 2, ..., (/-+-/',
il vient
(5) V'/>^;^-;==Z(f^^-f^T).^;../Mi.,
f/-Hj représentant la différentielle du second ordre du potentiel H^, quand
<i!i y suppose/? etT constants.
» I^a comparaison des formules (4) et (5) (!onne
l<I/i]d.r] = *///) - ds/iV -K d- if,.
M Reportons-nous maintenant au systĂšme tout entier, en ajoutant
membre à membre les ip équations semblables, relatives aux différentes
])hases; le premier memljre se réduira à zéro; c'est en effet la différence
de deux quantités nulles d'aprÚs les lois fondamentales de l'équilibre chi-
mique : ces quantités sont les variations du potentiel total du systÚme
dans les deux états d'équihbre coir i lérés
1 a; dxl- , et 1( h] -h dh] ) dx] ,
quand on suppose la température et la pression constantes, et qu'on fait
subir aux x les variations compatibles avec les liaisons du systĂšme, varia-
tions qui, dans le cas actuel, ne sont autres que celles nécessaires au
j)assage du premier au second Ă©tat d'Ă©quilibre.
» f^e seconil membre est donc nul, ce qui donne
fh'dp â dsdT â +- d-ll = o,
en désignant par dv et ds les variations de volume et d'entropie du systÚme
tout entier, dues à V action chimique, et par d'W la différentielle du second
ordre de H, considéré comme une fonction des x seulement, les variations
de ces x étant d'ailleurs celles réalisées quand le systÚme passe du j)remier
au second Ă©tat d'Ă©quilibre.
SĂANCE DU 9 i\OVEMBRE IQoS. 74'
» Mais, encore d'aprÚs les lois fonrlamenLales de l'équilibre chimique,
r/-H est positif; il ne peut ĂȘtre nul que pour un Ă©tat d'Ă©quilibre indiffĂ©rent,
les dx se rapportant Ă une transformation Ă tensions fixes, ce qui n'est pas
le cas. On a donc
dvdp â dsdT <^ o.
» Cette inégalité, suivant que l'on y fiil dT = o oadp = o, exprime les
deux lois de déplacenient de l'équilibre attribuées à MM. Le Chatelier et
Van t'Hoff; elles peuvent s'Ă©noncer trĂšs simplement, comme il suit:
» PremiĂšre loi. â A tempĂ©rature constante, le changement chimique qui
se produit sous une augmentation de pression est celui qui entraĂźne une con-
densation de la matiĂšre.
» DeuxiĂšme loi. â A pression constante, le changement qui se produit sous
une augmentation de la température est celui qui absorbe de la chaleur. »
ĂLECTRICITĂ. â CohĂ©sion diĂ©lectrique des gaz Ă basse tempĂ©rature.
Note de M. E. Ißouty, présentée par M. Lippmann.
<c L'enceinte, de loo' de capacité environ, qui contient les appareils,
a été refroidie à l'aide de l'air liquide. L;i température était donnée par un
thermomĂštre Ă toluĂšne graduĂ© jusqu'Ă â ']5°, mais qui permettait de
repĂ©rer approximativement les tempĂ©ratures jusqu'au voisinage de â loo".
» Les mesures ont été réalisées à volume constant. Voici, à titre
d'exemple, quelques séries de nombres. C est le champ critique en volts
par centimĂštre.
» Air. â Pression rapporlĂče Ă 17° : 4"'", 076.
t. C.
-Hi4,7 1930
â38 1955
â70 1953
» Pression rapportée à 17°: 5"^'", 089.
t C.
+ 12,5 â âą2376
â63 2887
742 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» HydrogĂšne. â Pression rapportĂ©e Ă 17" : 9^,667.
t- C.
+ 16,7 2167
â20 3173
-38 2i63
-5i 2194
-84 C) 2195
â95 (') 2192
» Pour l'acide carbonique, les expériences isolées sont un peu moins
concordanles, mais les mesures relatives à des températures différentes ne
s'écartent pas plus entre elles que celles qui sont réalisées à une tempé-
rature invariable.
» Rapprochant ces mesures de celles que j'ai publiées antérieurement ( - ),
on est en droit d'affirmer que la cohésion diélectrique d'un gaz à volume
constant ne varie pas de ~ de sa valeur entre â 100° et â +- 200°, c'est-
Ă -dire dans des limites oĂč la pression varie dans le rapport 2,7.
» On peut rapprocher l'invariabilité de la cohésion diélectrique avec la
température de celle de l'indice de réfraction à volume constant, vérifiée
par l'expérience dans des limites encore plus larges (évaluation des tem-
pératures par le déplacement des franges d'interférence). Si l'on joint à ces
deux éléments la constante diélectrique, liée à l'indice par la relation bien
connue, mais relativement Ă laquelle on ne possĂšde aucune mesure Ă haute
ou à basse température, on aura épuisé, je crois, la liste des propriétés
physiques des gaz indépendantes de la température, à volume constant.
» Dans la théorie des ions, on admet que la décharge disruptive se
produit, quand les ions positifs acquiĂšrent dans le champ une vitesse
suffisante pour ioniser les molécules neutres. A volume constant, le
chemin moyen des ions et la vitesse acquise, dans un trajet Ă©gal Ă ce
chemin moyen, sous l'action d'un champ constant, sont invariables. Mes
expériences indiqueraient donc que la force vive minimum que doit pos-
séder un ion, pour qu'il puisse ioniser une molécule neutre, est indépen-
dante de la température. »
(') Températures seulement repérées.
(-) Voir Comptes rendus, l. CXXXVI, p. iC(6.
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 74^
PHYSIQUE. â Sur une solution pratique du problĂšme de la photomĂ©lrie
hétérochrome. Note de M. Charles Fabiiy, présentée par M. Mascart.
« Malgré de nombreux et importants travaux, le problÚme de la photo-
métrie hétérochrome ne semble pas résolu d'une maniÚre vraiment pra-
tique. Dans la comparaison de deux sources de lumiĂšre de teintes trĂšs
différentes, comme un arc électrique cL un étalon à flammes, il subsiste
une grande part d'incertitude et d'arbitraire. Les difficultés ne peuvent que
s'accroĂźtre par suite de l'introduction, d;uis la pratique de l'Ă©clairage, de
sources de lumiĂšre de plus en plus diverses.
» La méthode que je propose consiste à utiliser, pour chaque mesure pho-
tométrique, un étalon secondaire {on verra plus loin par quel moyen- trÚs
simple je l'obtiens) de mĂȘme teinte que la lumiĂšre Ă mesurer. La compa-
raison devient facile, et les mesures de lumiĂšres analogues deviennent
parfaitement comparables entre elles. De plus, ces divers Ă©talons secon-
daires peuvent ĂȘtre comparĂ©s avec l'Ă©talon fondamental unique, une
fois pour toutes, avec tous les soins possibles, et par des méthodes
variées; on peut adopter pour chacun d'eux une valeur fixe, moyenne
d'un grand nombre d'observations; en un mot, résoudre une fois pour
toutes les difficultés que présentent les comparaisons hétérochromes,
au lieu de les laisser subsister dans presque toutes les mesures indus-
trielles.
» Pour réaliser ce programme, il faut évidemment posséder un étalon
secondaire de teinte identique à chacune des sources usuelles. En définitive,
la variété des teintes étant illimitée, il faut disposer d'une infinité d'éta-
lons secondaires. Il n'est cependant pas nécessaire de réaliser toutes les
combinaisons possibles de radiations simples en diverses proportions : deux
lumiÚres peuvent avoir des compositions spectrales trÚs différentes, et
produire sur l'Ćil des sensations colorĂ©es identiques, par suite se prĂȘter Ă
des comparaisons photométriques précises. Il suffit de réaliser les étalons
secondaires de constitutions telles qu'ils donnent les mĂȘmes sensations de
couleur que les diverses sources usuelles.
» L'expérience m'a montré qu'on peut arriver à ce résultat en interpo-
sant devant un Ă©talon Ă flamme (tel qu'une lampe Carcel) des milieux
absorbants convenables.
7^4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» J'ai choisi deux liquides absorbants, de compositions bien dĂ©finies, et faciles Ă
reproduire :
I Sulfate de cuivre cristallisé is
A. ' Ammoniaque à 22° 100''"'
( Eau. Quantité suffisante jiour fai
Iode
r.' I
I iode.
B. âą lodure de potassium 3s
' Eau. Quantité suffisante jiour faire i'
» Le liquide A afiaiblil la partie rouge du spectre, B la partie bleue. Eu faisant
passer la lumiÚre d'une lampe donnée à travers des épaisseurs .r ei y de ces liquides,
on peut obtenir une infinité de teintes. L'expérience montre que, parmi elles, se
trouvent toutes les teintes des lumiÚres utilisées (y compris la lumiÚre solaire et celle
de l'arc au mercure dans le vide) et probablement de toutes les lumiĂšres utilisables
pour l'Ă©clairage. Il revient d'ailleurs au mĂȘme de laisser l'Ă©paisseur constante et de
faire varier la dilution, pourvu que, dans le liquide A, la proportion d'ammoniaque
ne s'Ă©carte pas trop de -jL.
» En mĂȘme temps que la teinte, cette interposition de milieux absorbants modifie
rintensilé. On a détercniné, une fois pour toutes, l'afTaililissement produit par cette
absorption, et ce rappoi't, fonction de a: et y, peut ĂȘtre donnĂ© dans une Talile numĂ©-
rique ou par une formule empirique, que j'indiquerai dans un MĂ©moire plus Ă©tendu.
Pour la confection de cette Table, les comparaisons liétérochromes reparaissent iné-
vitablement, mais elles sont faites une fois pour toutes. Mes expériences ont été faites
sur la lampe Carcel, mais je me suis assuré que les nombres sont applicables à tout
autre étalon à flamme de teinte peu différente (lampe Ilefner, lampe à essence), et
cela par des expériences précises qui ne comportent que des comparaisons de lumiÚres
peu difTĂ©rentes.
» Cela posé, pour faire une comparaison photométrique, on opérera de
la maniĂšre suivante : Soit Ă comparer une source L avec un Ă©talon E. On
prendra une lumiĂšre de comparaison H, qui sera une lampe Carcel, ou
toute autre lumiĂšre de teinte analogue, qui n'a pas besoin d'ĂȘtre connue
en valeur absolue, mais devra rester invariable pendant la mesure. Elle est
placée d'un cÎté du photomÚtre, avec ses cuves absorbantes. De l'autre
cÎté, plaçons la source L à mesurer, mettons dans les ctives des liquides
tels que les teintes soient égalisées, puis établissons l'égalité d'éclairement.
RĂ©pĂ©tons les mĂȘmes opĂ©rations en remplaçant la source Ă mesiuer par
l'Ă©talon, les mĂȘmes ctives (ou des cuves identiques) Ă©tant remplies de
nouveaux liquides (de l'eau pure si E est un Ă©talon Ă flamme). Un calcul
trÚs simple donne le rapport cherché.
» L'emploi de ma méthode ne compliqtie pas notablement les comparai-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE It^oS. 745
sons pholoinétriqiies: la mélhode de double pesée que j'emploie est toujoms
recommandable, puisqu'elle élimine toute erreur provenant des défauts de
symétrie du photomÚtre; l'expérience sur l'étalon peut, dans une série de
mesures, n'ĂȘtre faite que de tem|)S en tenijis pour s'assurer de l'invariabi-
lité de la source de com|iaraison. Quant à la confection des liquides, elle
est des plus faciles, et peut ĂȘtre faite une fois pour toutes pour les diverses
sources usuelles. Enfin, la substitution de cuves pleines d'eau Ă des cuves
absorbantes se fait instantanément au moyen d'un systÚme de glissiÚres
convenables.
» J'espÚre donc que l'emploi de cette méthode permettrait, sans com-
plication notable, d'apporter plus de précision dans inie question souvent
controversée. Les trÚs grandes difficultés de la photométrie liétérochrome
seraient ainsi éliminées de la pratique courante, et reportées sur des
mesures, faites une fois pour toutes, et pour lesquelles il serait possible de
comparer et discuter les résultats trouves par différents observateurs au
moyen de diverses méthodes. »
PHYSIQUE. â Sur la scmlillation du. sulfure de zinc phosphorescent, en
présence du radium, revivifiée par les décharges électriques. Note de
M. Th. Tojimasina.
« M. Henri Becquerel, dans la conclusion de sa Note du 27 octobre :
Sur la phosphorescence scintillante que présentent certaines substances sous
l'action des rayons du radium, disait : Ces faits établissent sinon une démon-
stration, du moins une grande présomption enjaveur de r hypothÚse qui attri-
buerait la scintillation à des clivages provoqués irréguliÚrement sur l'écran
cristallin par r action plus ou moins prolongée des rayons x ('). Comme les
résultats de mes expériences confirment cette hypothÚse, j'ai l'honneur de
signaler à l'Académie quelques faits nouveaux qui semblent élucider davan-
tage ce qui doit se passer dans ce curieux et trÚs intéressant phénomÚne.
» M. Rulherford, de passage à GenÚve au mois de juin dernier, eut
l'amabilité de préparer sous mes yeux le spinthariscape de sir William
Crookes et de me donner ensuite les deux petits Ă©crans au sulfure de zinc
phosphorescent. M. Rutherford appelait ce phénomÚne la scintillation du
zinc; avant son dĂ©()art, je lui ai annoncĂ© que j'avais obtenu la mĂȘme scin-
(') Comptes rendus, t. C.XXWll, p. 631.
C. K., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N« 19) 98
74tJ ACADĂMIE DES SCIENCES.
tillatioii, bien que moins brillante, sur un Ă©cran au p'atinocyanure de
baryum, et que l'on pouvait revivifier par les décharges électriques la scin-
tillation des écrans qui avaient été placés entre deux lames minces en
verre.
« AprÚs quelques jours d'observation, les écrans, enveloppés dans le
mĂȘme papier, l'un collĂ© sur verre du cĂŽtĂ© actii et l'autre nu, mais
retourné contre le verre du premier, ont été renfermés dans une armoire
obscure. Tout récemment on les a replacés sous le microscope et l'on a
constaté que :
« 1. L'éclat de Ja phosphorescence était presque identique sur les deux écrans et
senablait n'avoir point diminué;
» 2. L'écran collé contre verre ne présentait plus aucune scintillation et sa phospho-
rescence semblait distribuée également sur toute la surface;
» 3. L'écran nu présentait plusieurs points noirs et un seul point brillant, mais sans
scintillation.
» 1^'on a entrepris la revivification par les décharges, simplement, au
moyen d'un bùton de résine et d'un bùton de verre, frottés, et l'on a
reconnu que :
» 1. La revivification avait lieu, soit par les décharges positives, soit par les néga-
tives; des décharges successives alternalivemenl de signe contraire semblaient l'ac-
célérer davantage;
« 2. L'écran nu avait encore les points noirs, mais avait acquis une scintillation
beaucoup plus intense que l'autre écran, comparable à celle qu'il possédait au com-
mencement lorsqu'on avait écrasé sur le sulfure phosphorescent de minuscules frag-
ments de chlorure de baryum et de radium.
» Ces faits peuvent ĂȘtre attribuĂ©s : soit Ă l'action purement mĂ©canique
due aux attractions et répulsions des corps électrisés qu'on présente, les-
quelles, en agissant sur les fragments plus mobiles des sulfures, les dé-
rangent et mettent Ă jour de nouvelles facettes encore intactes; soit Ă
l'électrisation que les cristaux reçoivent et aux petites décharges qui en
résultent et produisent le renouvellement partiel et irrégulier des clivages.
« En effet, il a été facile de reconnaßtre, en fixant leurs positions dans
le champ de la loupe, et Ă la lumiĂšre du jour, que les points noirs corres-
pondaient à des cavités ou interruptions plus ou moins protondes de la
couche cristalline. En outre, des observations successivement alternées à la
lumiÚre et dans l'obscurité ont permis d'établir que la mise au point
exacte pour voir toute la scintillation se trouve ĂȘtre celle qui permet la
vision nette des arĂȘtes plus proĂ©minentes des cristaux de la couche supĂ©-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. 74?
rieure. Celle derniÚre constatation et la précédente de la nature des points
noirs ou obscurs montre que dans l'intérieur de la couche, entre les cris-
taux, il n'y a point de scintillalion ; l'aclion est donc limitée à la surface et
semble indiquer l'origine électrostatique du phénomÚne lumineux, lequel
consistait en une production irrĂ©guliĂšre de petites dĂ©charges lĂ oĂč se pro-
duisent les modifications des clivages.
» Celle explication donnerait la raison des intermittences qui caracté-
risent la scintillation, intermittences trop lentes pour ĂȘtre de l'ordre de
grandeur des actions Ă©lectroniques directes, si l'on compare les dimensions
de ce qu'on voit, avec celles, extrĂȘmement petites, que le calcul attribue
aux Ă©lectrons. Il faudra donc admettre que chaque petit cristal ne devient
suffisamment électrisé, pour produire une décharge disruplive et modifier
sa forme, qu'aprÚs avoir reçu un nonTbrctrÚs grand de chocs par les parti-
cules constituantes des rayons a. Probablement ces particules rebondis-
santes aprĂšs le choc constituent la substance mĂȘme qui rend lumineuses les
petites décharges. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â Remarques sur le dernier groupe de taches solaires
et les perturbations magnétiques. Noie de M. F. Quéxisset, présentée
par M. Mascarl.
« Le dernier groupe de taches solaires qui est passé au méridien central
le 3i octobie, de g** à 24'', et qui a déterminé à la surface de la Terre une
perturbation magnétique si intense n'était pas, en sonune, trÚs consi-
dérable.
M Ainsi que le montrent lesj photographies que nous avons prises Ă
l'observatoire de Naiilerre, ce groupe occu|)ait sur le Soleil, le 3i octobre,
une étendue égale seulement au tiers de celle occupée par les grandes
taches du 1 1 octobre qui n'ont cependant occasionné relativement qu'une
faible perturbation (').
» Peut-Îlre dans le cas de la derniÚre tache du 3i faut-il tenir compte
des immenses facules qui l'entouraienl et surtout la suivaient sur plus
de 200000''"' de longueur. Elles étaient si intenses qu'elles ont été pholo-
gra|)hiĂ©es mĂȘme le jour tle leur passage au mĂ©ridien central. On a rare-
ment observé et photographié des facules aussi étendues.
(1) En relard sensible sur le moment du passage au méridien central.
748 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» I>es photographies que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie
montrent nettement ces immenses facules ainsi que la différence remar-
quable d'Ă©tendue entre les deux groupes de taches en question.
» Il y a donc lieu de supposer que la derniÚre perturbation magnétique
a été occasionnée beaucoup plus par lesfacules ou l'état particulier d'agi-
tation de la chromosphĂšre que par la tache elle-mĂȘme. Des photographies
spectrales faites par la belle méthode de MM. Haie et Deslandres nous
apporteraient probablement, dans ce cas, des indications utiles. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â Sur la transparence de la mer.
Note de M. Thoulet.
« De nombreux observateurs ont étudié la transparence de la mer en
diverses localités, en mesurant la distance verticale à laquelle apparaßt ou
disparaßt à la vue un disque blanc immergé. Cette distance est la transpa-
rence, pour la localitĂ© et le moment oĂč la mesure est effectuĂ©e.
)) Je me suis proposé l'étude synthétique de ce caractÚre particulier
des eaux marines et, dans ce but, j'ai opéré de la maniÚre suivante :
» Une caisse en bois, blanche à rintérieur, noire à l'evlérieur, a sa paroi verticale
percée d'une ouverture ronde de 3"" de diamÚtre bouchée par un mince papier huilé.
A 20"° en arriÚre, on installe une bougie et, successivement, diverses sources lumi-
neuses, bec de gaz papillon plus ou moins ouvert, bec Auer, lumiĂšre oxjhydrique
dont l'intensité lumineuse est chaque fois évaluée en unités bougie placées à ao""" par
le procédé ordinaire de la tache d'huile. De l'autre cÎlé de l'ouverture, on installe
une lunette horizontale, composée de deux cylindres métalliques élanches dont
chacun, à une extrémité, est terminé par une glace verticale et susceptibles de rentrer
à volonté l'un dans l'autre. On remplit la lunette avec de l'eau contenant une quantité
connue de kaolin fin, préalablement lévigé et soigneusement débarrassé de toute
matiÚre étrangÚre. Une graduation permet de mesurer exactement, à chaque expé-
rience, la dislance entre les deux glaces parallĂšles c'est-Ă -dire l'Ă©paisseur de l'eau
bourbeuse nécessaire pour faire disparaßtre à la vue la source lumineuse. Le dosage
du kaolin s'eflfeclue trÚs aisément par l'évaporation et la dessiccation à 5oo° d'un
volume connu d'eau bourbeuse.
» On peut donc faire varier à volonté : l'intensité de la source lumineuse, la
distance de la lunette Ă cette source, la proportion d'argile contenue dans le liquide,
enfin l'épaisseur d'eau bourbeuse de turbidilé connue, nécessaire pour cesser d'aper-
cevoir l'ouverture éclairée.
» Les expériences ont conduit aux conclusions suivantes :
» La courbe qui relie l'épaisseur y, exprimée en dixiÚmes de milli-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 749
mĂštre, d'une solution rendue plus on innins opaqne par l'addition (Win
poids .r variable et ex(irimé en grammes par litre d'argile fine, avec ce
poids d'argile, épaisseur nécessaire pour faire disparaßtre à la vue un ccTcle
blanc marqué sur un fond noir, est une hyjierbole équilatÚre de la
forme ccy = e d'oĂč l'on tire, par consĂ©quent, J7 = -âą
» La forme d'byperbole équilatÚre persiste, quelles que soient l'intensité
de la source lumineuse et la proportion de matiĂšre argileuse en suspension.
» L'intensité de la source lumineuse possÚde une influence réelle, mais
assez faible, sur la transjjarĂšnce.
» Le diamĂštre apparent, ou, ce qui revient au mĂȘme, l'Ă©loignement de
la source lumineuse, est sans influence sensible.
» La valeur de e change avec l'intensité lumineuse, depuis 78
pour 0,75 bougie, jusqu'Ă i54 pour 1 19 iiougies. La valeur la plus conve-
nable Ă choisir pour s, dans les conditions les plus ordinaires oĂč se font
ces mesures Ă la mer, paraĂźt ĂȘtre e = 4o.
» Ou peut ainsi doser le poids de sédiments en suspension par litre
d'eau de luer. C'est ainsi que l'eau de la Méditerranée orientale, dont la
transparence moyenne, suivant Luksch, serait de 33"", contiendrait par
litre 0^,00012 de matiĂšres argileuses, ou leur Ă©quivalent en plankton.
» Les mesures se prennent avec une boule de cuivre ayant o^.iS de
diamĂštre, peinte en blanc, susceptible de se lester plus ou moins, qu'on
suspend à une fine cordelelte graduée de mÚtre en mÚtre, et qu'on laisse
descendre verticalement dans la mer. On observe avec une lunette d'eau ;
on mesure la distance Ă laquelle apparaĂźt ou disparaĂźt la boule, ce qui
donne la transparence, et l'on applique la formule xj = 4o. »
AĂRONAUTIQUE. â L' emploi des ballons Ă ballonnet d' aprĂšs la thĂ©orie
du rrÚnéral iVeusnier. Noie de M. Hexrv de La Vaulx, présentée par
M. Maurice Levy.
« Le général Meusnier posait en l'aniice 1783, au lendemain de la pre-
miÚre ascension d'un aérostat gonflé à l'hydrogÚne par Charles et Robert,
la loi suivante de l'équilibre aérostatique :
» La zone de navigation normale d'un ballon est sa zone de plénitude.
» Malheureusement celte zone s'élÚve progressivement dans le cours
d'un voyage aérien, à mesure que le lest se dépense et que le ballon perd
du gaz. Nombreux sont les inconvénients qui résultent de cette loi.
75o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 1 ° L'aéronaute ne peut utiliser le courant de direction et de vitesse qui
lui paraĂźt le plus favorable.
» 2° Si la zone de plénitude du ballon se trouve au-dessus des couches
de nuages, l'aéronaute perd la terre de vue et ne connaßt plus sa direction
ni sa vitesse, situation trÚs dangereuse lorsqu'il n'est pas trÚs éloigné d'une
mer ou d'une frontiĂšre ennemie.
M 3° Dans les voyages de longue durée par suite de l'élévation toujours
croissante de la zone de plénitude, l'aéronaute se trouve à la fin du voyage
emportĂ© Ă des altitudes souvent pĂ©nibles oĂč tout l'organisme Ă©prouve
les plus grands malaises. C'est ainsi que, dans mon ascension de Paris Ă
Korostychew, gouvernement de Kiew, Russie (1925'"" en 35 h. 45 min.)
je fus amené, pendant la seconde nuil du voyage, à des altitudes voisines
de 6000"'. ,
» 4*^ L'aéronaute arrivé à de hautes altitudes doit garder en réserve,
pour régler la descente finale du ballon, une quantité de lest d'autant plus
grande qu'il sera monté plus haut; donc, abréviation du voyage.
» Le jour mĂȘme oĂč le lieutenant Meusnier dĂ©terminait les lois de l'Ă©qui-
libre d'un ballon et ses conséquences, il en indiquait aussi le remÚde,
c'est-à -dire donnait à l'aéronaute les moyens de choisir à son gré sa zone
de navigation.
» Pour cela il lui conseillait de ménager dans le ballon une capacité parti-
culiÚre destinée à renfermer de Pair atrnosp/iérique. Autrement dit, il lui con-
seillait d'adapter, Ă son ballon, un ballonnet Ă air. Le rĂŽle du ballonnet
revient à diminuer ou à augmenter le volume occupé par le gaz du ballon
en introduisant ou en rejetant de ce ballonnet une quantité d'air voulue.
L'aéronaute arrive ainsi à déterminer à son gré la zone de plénitude, c'est-
Ă -dire la zone d'Ă©quilibre du ballon.
» Jusqu'en 1903 les remarquables idées de Meusnier sur l'équilibre de
l'aérostat à volume varuible, restÚrent sans application, bien que, dans un
magistral Mémoire publié dansV Aéronautique an 1884, M. le colonel Renard
ait développé, d'une façon trÚs complÚte, des idées tout à fait analogues
à celles de Meusnier. Des ballons captifs et des aéronats furent, il est
vrai, munis de ballonnets, mais le seul rĂŽle de ces derniers Ă©tait de main-
tenir la permanence de la forme. Je munis aussi le Méditerranéen d'un bal-
lonnet, mais comme cet aérostat ne fit jusqu'à présent que des expériences
à basse altitude, je ne pus contrÎler les observations du général Meusnier.
» Celle année, deux, ballons munis de ballonnets l'ureul expérimentés presque en
uiéiue lenips : (Tahordle Saint-Louis, aérostat de Sooo'"'' appartenant à M, Jacques Bal-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE ipoS. 7';i
san, puis le Djinn, ballon de iGoo"' appartenanl à M. Broët. Le Saint-Louis fil à la
fin (le janvier igoS un voyage oĂč M. Balsan constata que sa zone de plĂ©nitude Ă©tait
considérablement abaissée. Le Djinn fit à son tour deux voyages au mois de mars et
au mois de juillet oĂč je pus constater les mĂȘmes rĂ©sullats. Ces deux ballons avaient un
ballonnet, mais une manche d'appendice ouverte; il Ă©tait donc possible, en introdui-
cĂŽne d'Ă©coulement. .
'jpifdu uu cone d Ă©coulement
â â roupape supĂ©rieure
âąJolet de dĂ©chirure
du ballon
soupape Ăš <3ir du bsllonnet
itianeite J air
corde de mĂąncei'vre
du volet de déchirure du talion _
torde de manĆuvre delĂ soupape Ăš Ă ir.
ventilateur
volet de dechiruro
du ballonnet
soupape d Ă ir du ballonnet
soupape intĂ©rieure ĂȘ QĂ z
--manche temom Ă QĂąz
.corde de manoeuvre du liĂ lionnet
,. corde, de rnenceuvre
de là soupepe inréricure i Qà Z
..corde de m^nceuvre de lĂ soupape Ă <3ir
egede de manoeuvre de lĂ soapspii iupe'rieure:^'''''''' ,
Le Djinn, ballon Ă hallonnet.
sant de l'air dans le ballonnet, de limiter la zone de plénitude du ballon, mais il était
impossible de faire la manĆuvre inverse, c'est-Ă -dire de rejeter l'air du bnllonnet et
de rehausser la zone de plénitude, c'est-à -dire la zone d'équilibre du ballon. C'est
alors que je résolus de supprimer la manche d'appendice et de la remplacer par une
soupape s'ouvrant sous une pression déterminée, plus ou moins forte, selon les cas,
que les pressions des soupapes du ballonnet Ă air.
» Le troisiÚme voyage du Djinn ainsi équipé fui exécuté le 26 septembre dernier.
Le capitaine Voyer et le comte d'Oultremont avaient pris place à mes cÎtés dans la
^52 ACADĂMIE DES SCIENCES.
nacelle. La forte rosĂ©e de la nuit nous força Ă monter peu de temps aprĂšs le dĂ©part Ă
une altitude de 1200"". Pendant cette montée, nous pûmes nous rendre compte du
parfait fonctionnement de la soupape d'appendice Ă gaz. Les phares de la cĂŽte nor-
mande approchaient et nous décidions de tenter la traversée de la Manche; il était
préférable, pour cette traversée, de nous maintenir à ba'-se altitude. Profitant d'un
mouvement de descente du ballon, nous envoyons de l'air dans le ballonnet et nous
nous équilibrons à une hauteur maxima de 3oo". La Manche est traversée; nous
passons l'estuaire de la Tamise et le jour se lĂšve. Le ciel est complĂštement couvert;
notre direction est tangente Ă la mer du Nord. Un ballon sans ballonnet s'emballerait
en hauteur sous l'influence de la radiation solaire, traverserait la couche de nuages,
exposant les aéronautes à une situation d'autant plus critique que le vent des régions
supérieures porte vers le nord, un peu est, c'est-à -dire vers la mer. Grùce au ballonnet
que nous remplissons d'air au moyen de notre ventilateur, le Djinn s'Ă©quilibre entre
Sco"" et 400", puis il monte trĂšs doucement, se maintenant toujours au-dessous des
nuages et nous permettant ainsi une descente rapide en cas de danger. Nous sommes
à 1000'" environ ; un immense golfe se présente devant nous, c'est le Wash. Nous
lançons un papier vers la terre et nous remarquons que, dans les couches qui se rap-
prochent du sol, notre papier prend une direction nord-ouest qui lui fait Ă©viter le
golfe. Nous nous laissons descendre et, grĂące Ă l'air que nous envoyons Ă noiuveau
dans le ballonnet, nous nous rééquilibrons dans ces courants inférieurs et pouvons
ainsi Ă notre tour Ă©viter la mer. Enfin, nous traversons l'estuaire de la riviĂšre IJunber;
la cĂŽte, vers ce point, fuit fortement vers l'ouest laissant devant nous la mer libre. Il
serait téméraire de continuer notre voyage et nous descendons à Carlham Ilill. comté
d'York.
» Le voyage a duré 16 heures 4o minutes et nous avons encore 216''? de lest à bord.
GrĂące au ballonnet nous avons donc pu constamment choisir notre altitude et nous
Ă©quilibrer dans les courants qui nous Ă©taient le plus favorables; en outre nous avons,
grùce à ce systÚme, économisé notre lest et malgré un voyage de 16 heures, sans la
présence de la mer du Nord, le Djinn aurait pu encore fournir une course trÚs longue.
Enfin, le 3o octobre dernier, \e Djinn, gonflé en partie à l'hydiogÚne et emportant,
outre M. de Castillon et moi, prÚs de iooo''8 de lest, s'élançait à 5''20'" du soir dans
l'atmosphÚre. En plus des perfectionnements apportés à la derniÚre ascension, leDjinn
était muni, à sa partie supérieure, d'aprÚs les données d'Henri Hervé, d'un cÎne
d'Ă©coulement destinĂ© Ă empĂȘcher l'eau de pluie de s'accumuler sur le haut du ballon
et de le surcharger. Comme pour rendre l'expérience plus probante, le départ eut
lieu par une pluie torrentielle qui se prolongea pendant les deux premiĂšres heures
du voyage. GrĂące au cĂŽne d'Ă©coulement, le ballon se maintenait en bon Ă©quilibre,
ne perdant pas plus de lest qu'un ballon de mĂȘme cube par beau temps. Vers S*"
du soir, alors que nous étions équilibrés à 1200" ou i3oo" de hauteur, la neige se
mit à tomber fortement et à surcharger énormément le ballon. Il fallut jeter du
lest en grande quantité, car jusqu'ici, aucun cÎne d'écoulement n'est efficace contre
la neige qui s'accumule sur des parois presque verticales. Pendant toute la nuit ces
avalanches de neige se continuÚrent; et nous dûmes dépenser la quantité phénomé-
nale de 65o''s de lest afin de n'ĂȘtre pas rejetĂ©s sur le sol; puis cette neige fondit pro-
gressivement dĂ©lestant d'une façon dangereuse un ballon comme le Djinn gonflĂ© Ă
SĂANCE DU 9 XOVKMIĂźRE I0o3. 753
l'hydrogÚne pur. Un aéroslat sans ballonnet aurait été de ce fait aspiré dans des régions
voisines de 5ooo"» ; les aéronaules auraient sotifi'ert du froid excessif de ces hautes
altitudes et auraient sans doute été forcés d'interrompre leur ascension. Grùce au
ballonnet que nous remplissions d'air, nous ne dĂ©passions pas l'altitude de 2200âą, et,
sans la proximité des glaciers au milieu desquels il aurait été téméraiie de se lancer
par ce temps de perturbations atmosphériques et de brouillard intense, nous pouvions
continuer sans danger notre voyage. Nous atterrissions Ă 8^ du matin dans le Doubs
aprĂšs i5 heures de voyage et avec 35o''s de lest encore disponible.
» Je pense donc que rulililé du ballonnet est pratiquement démontrée;
grùce à lui l'aéronaute se rend maßtre de l;i zone de navigation. Il l'abaisse
en inlrodni.sant de l'air dans le ballonnet ou l'Ă©lĂšve en Ă©vacuant une |ior-
tion de cet air ; il peut donc choisir Ă tout moment le courant qui lui convient
le mieux. Dans les ascensions de longue durée, il évitera les altitudes trop
élevées et le séjour dans l'almosphÚre sera moins fatigant et |ilus agréable.
Que l'on joigne au ballon Ă ballonnet un cĂŽne d'Ă©coulement pour la pluie
et l'on aura un aérostat susceptible de multiples applications pratiques. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Conditions de sĂ©paration de l'iode sous forme d'iodure
cuivreux, dans un mélange de chlorures, bromures et iodures alcalins. Note
de MM. H. lĂAUBiGNY et P. Rivals, prĂ©sentĂ©e par M. Troost.
» La sĂ©paration de l'iode par distillation en chauffant le mĂ©lange oĂč il a
pris naissance par l'action d'un oxydant et d'un acide faible, sans ĂȘtre tou-
jours im|iralicable, est du moins délicate parce qu'elle est souvent impar-
faite à cause de l'oxvdabililé de ce corps. L'iode peut, en effet, sous des
influences nombreuses, Ă chaud surtout, se Iranslormcr partiellement en
acide iodique fixe. Nous l'avons vu lors de l'emploi de l'acide borique
avec un excĂšs de bioxyde de manganĂšse. C'est le cas Ă©galement dans
d'autres méthodes.
» Nous avons donc cherché à éviter cette distillation de l'iode, sans
verser toutefois dans l'usage des solvants, CHCl' ou CS^, comme mode de
séparation. Car, outre les causes d'erreur que ce mode opératoire com-
porte, les lavages et décantations répétés qu'il exige, aussi bien des eaux
mĂšres avec le solvant extracteur, que de ce dernier avec l'eau pure ensuite,
le rendent long et fastidieux.
» L'emploi des sels de cuivre qui nous ont servi à séparer le chlore et le
brome dans une dissolution de chlorures et tic bromures, nous a amenés
naturellement à revoir le procédé de dosage de l'iode, en l'isolant tout
G. R., iqoi, 2- Semestre. (T. CXWVII. N" 19.) '.(V*
â 75/1 ACADĂMIE DES SCIENCES.
d'abord sous forme d'iodure cuivreux insoluble. Nous n'avons pu que con-
firmer nos devanciers. En Irailant un iodureparun sel cuivrique, pris tous
deux à l'élat dissous, la séparation de l'io le, moitié comme Cu-I\ moitié
comme iode libre, n'est jamais complÚte, parce que la réaction est réver-
sible, et l'erreur par défaut est d'autant plus sensible que le volume de
la solution est plus fort.
» Ainsi nous avons observé qu'en laissant tomber dans 20"°°' d'eau ren-
fermant du CuSO\ i""' d'une solution de IR Ă 2^ au litre (soit 0^,002 RI),
le liquide reste parfaitement limpide. Il est vrai que par l'addition de 2 Ă
3 gouttes d'une liqueur d'un sel ferreux, qui agit comme réducteur, un
trouble se forme en quelques secondes, et il se sépare de l'iodure cuivreux :
2RI + 2CuSO^+ 2FeS0^ = Cu=P + K-S0^ + re2(S0')».
» Mais ce procédé, applicable à des traces d'iodure en solution diluée,
ne peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©, car Cu-p est soluble dans les sels ferriques;
de sorte que, si l'on devait opérer avec une certaine quantité d'iodure,
comme il faudrait une quantité proportionnelle de sel ferreux, partie de
cet iodure resterait en solution avec le sel ferrique formé.
» D'ailleurs, lors de l'emploi d'un excÚs de sel ferreux, en |irésence de
quantités relativement fortes de chlorures et bromures, il peut se former
aussi du Cu^'Br- et parfois du Cu^Cl^ Ă©galement insolubles.
» C'est encore ce qui peut se produire avec le gaz sulfuieux et le chlo-
rure stanneux, prĂ©conisĂ©s de mĂȘme comme rĂ©ducteurs; ainsi 3°"° d'une
dissolution de SO^ à ' pour 100 ajoutés à i5""' d'eau contenant 3^ de
CuSO*,5H"0 et 08,5 de RBr déterminent la formaLion de Cu-Br- en
quelques instants. De plus Cu-p n'est pas insoluble dans l'acide libre que
renferme toujours SnCl', ni dans un excÚs de SO^, et si, paraddition d'acé-
tate alcalin, on voulait faciliter la précipitation de ce composé peu soluble
dans l'acide acétique, on favoriserait aussi la séparation de Cu^Br-.
» Le zinc nous a bien permis de précipiter tout l'iode sous forme de sel
cuivreux, en ajoutant à la solution d'iodure d'abord du zinc granulé, puis
un excĂšs de CuSO' (ce qui Ă©quivaut Ă ajouter du cuivre en poudre au sul-
fate de mĂȘme mĂ©tal), et en agitant quelques instants. Mais ce moyen ne
peut ĂȘtre utilisĂ© comme mode de sĂ©paration d'avec les chorures et surtout
les bromures, car ces sels, mĂȘme Ă la tempĂ©rature ordinaire dans les
mĂȘmes conditions, donnent aussi du chlorure et du bromure cuivreux.
» En rĂ©sumĂ©, de tous ces procĂ©dĂ©s, le plus simple, celui qui consiste Ă
précipiter l'iode par simple addition de GuSO', semble encore le moins
mauvais, si l'on doit opérer en présence de chlorures et bromures. Mais
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. 755
jamais, mĂȘme en nous basant sur lesconditions de rĂ©versibilitĂ© prĂ©cĂ©dem-
ment indiquées, cela par évaporation dans le vide de la liqueur et de l'iode
libre en vue de parfaire la réaction, nous n'avons pu obtenir un résultat
exact. A priori, il avait semblé d'aprÚs le dosage brut de l'iode resté dans
le produit sec que le but Ă©tait atteint; mais l'exactitude n'est que fictive,
car, Ă la reprise par l'eau qui laisse Cu'P insoluble, on retrouve toujours
un peu d'iode dans la solution et sous forme de sel cuivreux un poids infé-
rieur au poids qu'on devrait obtenir; soit en l'exprimant en sel d'argent :
oS, 068 Agi au lieu de o», 069, et 08,2741 Agi au lieu de o^, 276.
» Mais si, au mélange d'iodure cuivreux et d'iode libre contenant un excÚs de CuSO',
on ajoute successivement un arsénite alcalin, puis un sel ferreux, le dosage de l'iode
devient possible, car il est séparé en totalité à rélat de CuM-. En effet, en présence de
l'excÚs de CuSO*, l'arsénile de cuivre formé agit sur l'iode libre :
2As0'CuH + P+2H^0-H2CuS0*=2As(>CuH 4- CuM2+ 2S0'*H\
pour résumer les phases successives de la réaction. Et, comme l'arsénile ne réagit que
sur l'iode libre, c'est alors que par un peu de sullale ferreux on réduit la petite quan-
tité d'iodure cuivrique restant en solulion. A cause de l'action lente du sel ferreux, on
doit, avant de filtrer le précipité, abandonner le tout quelques heures, sans qu'il soit
nécessaire d'excéder dix à douze heures. Dans le liquide filtré, on peut doser le chlore
et le brome par les moyens connus. Par deux méthodes différentes nous avons vérifié
qu'il n'y reste qu'une trace d'iode de l'ordre dw |V de milligramme. Il faut toutefois
qu'on n'ait pas en présence des quantités notables de bromures et chlorures alcalins,
et surtout ammoniacaux dans lesquels Cu-P est plus ou moins soluble.
» La réaction se fait à froid. Le bromure et le chlorure de cuivre n'éprouvent alors
aucune rĂ©duction, mĂȘme aprĂšs 24 heures. A chaud, avec les bromures surtout, ce
serait différent. L'expérience montre qu'un poids d'arsénite de k triple de celui de IK
et par suite du mélange salin est suffisant. Quant au sel de peroxyde de fer, insolu-
bilisé en présence des acides de l'arsenic, il n'a aucune action sur la solubilité
de Cu^I-, Il est bon d'ailleurs de ne pas forcer l'erniiloi du sel ferreux. Enfin, tous les
prĂ©cipitĂ©s ont Ă©tĂ© lavĂ©s avec une solution de Iv-SO* Ă 2 pour 100 pour empĂȘcher
que Cu^P ne traverse les filtres.
» Pour doser l'iode, le mieux est de dissoudre le précipité dans l'ammoniaque et
de le ramener Ă l'Ă©tat de sel cuiviif|ne par l'action de l'air ou de H-C pure avant
d'ajouter le nitrate d'argent qu'il réduirait en j)artie. On termine en acidifiant
parAzO'H, et l'on porte Ă l'Ă©bullilion avant de filtrer.
Valeur en sel de Ag. \sO-'K^H Durée
-^ â ~ CuSOSSH-O Ă FeSO', 7ll'0 Volume de Agi AgBr AgCl
Kl. KBr. NaCI. employé. 20 p. 100. employé. liiiuide. repos. trouvé. trouvé. trouvé.
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0,1 38 » 06,879 3 4 0,060 120 6 0,1 382 » os,88o
o,2i4i os,2i62 » 6 5 0,075 180 6 o,ai36 08,2164 »
^56 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» l'oiir éviter les ))ertes d'iode, on peiil mélanger d'aijord la solution saline avec
l'arsénite et y verser ensuite TexcÚs de CiiSO'; l'iode est ainsi transformé directement
en Cil- P. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action fies dĂ©rivĂ©s organomagnĂ©siens sur VacĂ©lol
et ses éthers-sels. Note de M. André Kli.\g, présentée par M. Troost.
« Ayant montré précédemtnenl que l'acétol, en solution, pouvait, au
moins partiellement, exister sous la forme d'un Ă©ther oxyde de formule
CH3C(0H)-CH=i ('),
\ /
j'ai i)ensĂ© qu'il serait intĂ©ressant de rechercher quelle pouvait ĂȘtre, Ă l'Ă©tat
anhvdre, la constitution de cet alcool et de ses éthers, et j'ai cherché
à l'établir à l'aide de la réaction des dérivés organomagnésiens.
» Il m'a fallu d'abord vérifier la façon dont les organomagnésiens agis-
saient sur les Ă©thers-oxydes internes Ă fonctions multiples.
» J'ai opéré sur répichlorhydrine et je suis arrivé à des résultats diffé-
rents de ceux publiĂ©s par Jositch (-) au moment mĂȘme oĂč je terminais ce
travail préliminaire. Cette différence de résultats tient à ce que, dans les
expériences de Jositch et dans les miennes, les comlitions expérimentales
ont été un peu différeiiles. En faisant réagir le composé RMgl sur l'épi-
chlorhvdrine et en terminant la réaction au bain-marie, l'auteur russe
obtient un alcool tertiaire monohalogéné
CH^Cl â CHOH-CH'R, ou CH-CI ~ CH â CH'-OH.
1
C
En opérant à froid et décomposant immédiatement |)ar l'eau le produit
de la réaction j'ai obtenu, avec d'excellents rendemenls, la chloroiodhy-
drine de la glvcérine CH'-Cl - CHOH - CH^I.
» Cette différence apporte une preuve de plus à l'explication que donne
Grignard (') de la réaction anormale constatée par Biaise ilans l'action des
organomagnésiens sur roxy<le d'élhylÚne.
» De ces diverses exjjériences il laut retenir, qu'ainsi que l'a montré
Grignard Ă propos de l'oxyde d'Ă©thylĂšne, les elhers-oxydes internes, Ă
(') KuNG, Comptes rendus, l. CXXXV, p. 970.
(/=) JosiTcu, Société chimique russe, 1902, t. XXIV, p. 96.
(â ') GuiuxAKl), liull. Soc. chtm., S'-' sĂ©rie, t. XXIX, p. 944.
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE l^oS. 757
basse lemperalure, ré;igissent sur les oroanomagnésiens R, MyXl X= Br |,
suivant la relation
(0 R.CH â CH* -> K.CHOH â GH^X;
on aboutit en somme Ă la fixation pure et simple de HX sur l'oxyde. Au
contraire, à température plus élevée et au bout d'un certain temps, la réac-
tion se fait d'aprĂšs le type
(2) R.CH â CH=
R.CHOH â CH^-R,
\^/ H CH-CH^OH
O
I
R.
» Avec les cétones on a seulement la réaction
R R
R - GO â R â )G(
on voit que la réaction suivant le type (i) fait des organomagnésiens, em-
ployés à basse température, des réactifs susceptibles de renseigner sur
l'existence dans un composé d'une fonction éther-oxyde interne et de la
diffĂ©rencier d'une fonction cĂ©tonique. C'est cette raison qui m'a engagĂ© Ă
faire réagir ces réactifs sur l'acétol anhydre et sur ses éthers-sels également
anhydres en vue de rechercher si ces composés renferment l'un ou l'autre
des groupements â CO â ou ^ C â C ^ .
O
M J'ai opéré comme on le fait à l'ordinaire, m'iraposant seulement celte
condition supplémentaire d'opérei' à basse température (mélange de glace
et de sel marin) et de décomposer le produit de la réaction quelques heures
seulement aprÚs que le mélange des deux réagissants avait été terminé.
» Voici trÚs succinctement les résuhats auxquels je suis arrivé :
» Action de G-H^Mgl sur l'acĂ©tate. â La couche Ă©lhĂ©rĂ©e sĂ©parĂ©e de la solution
aqueuse a fourni aprĂšs dessiccation quelques gouttes d'un liquide bouillant Ă iSBo-iSg".
» La solution aqueuse a donnĂ© par entraĂźjienient Ă la vapeur d'eau une solution d'oĂč
avec le K^GO^ et l'alcool, on a extrait un lii|uide bouillant Ă i86'>-i89", aprĂšs dessic-
cation sur K-CO^, et identique à celui extrait de l'élher. Il a été identifié avec le
r'|43\
Ă«ljcol^^^^^G-GH'OH.
o'h
758 ACADĂMIE DES SCIENCES.
j) Rendement pratique de 5o pour loo environ, mais le rendement réel est certai-
nement supérieur, car des quantités notables du glycol sont retenues dans le résidu de
l'entraĂźnement par la vapeur ainsi ([ue dans les eaux d'oĂč le glycol a Ă©tĂ© extrait par
K--CO' et l'alcool.
» On n'a pas trouvé trace de composé organique iodé. La réaction du type (i) ne
s'est donc pas produite.
» ĂCTio.x DES ORGANOJiAGisĂsiEXS SIR LES ĂTUERS DE l'.acĂštol : 1. AcĂ©tate d'acĂ©toL â
En faisant rĂ©agir iâąÂ°' de G-fPMcBr sur i°>°' d'acĂ©tate d'acĂ©lol on a obtenu :
» 1° De l'alcool mélhyldiéthylcarbinol : p. |.5/C\^ti ; point d'ébuUition
121°-
1 23" ; H = 760.
» 9." Un produit à odeur éthérée passant vers i45''-i47" à la pression 10""", de com-
position centésimale voisine de celle de la monoacétine de l'amjlghcol, mais qui ne
peut ĂȘtre purifiĂ© par distillation dans le vide, car il se dĂ©compose Ă chaque fraction-
nement. En le saponifiant Ă l'Ă©bullition par H'^0 -H Na- GO'' on le transforme en glycol
CH' \â/CH = OH . ,,,, .... ââ ^ â â
amyhque p,tT5/G\ni-i ' poml d ebullUion iSo^-iSg"; 11 = 700.
» En substituant dans cette opération le CH'Mgl au C'^H^MgBr on a pu extraire
CH'\
du produit de la rĂ©action la monoacĂ©tine du glycol butylique _ -C â CH^OII
OH
incomplÚtement déshydratée et bouillant vers f22°-t25°.
» Il s'est fait en outre des traces d'alcool isopropylique de provenance difficile
Ă expliquer.
» II. Benzoate d'acĂ©tol. â Essai ayant pour but de reciiercher si une partie de
CH'\ /R
l'alcool _ y^\ nu obtenu avec l'acétate ne proviendrait pas du radical acétolique.
» J'ai obtenu :
» 1° De l'alcool phĂ©nyldiĂ©lhylcarbinol p2tt5/C\ ^â ; point d'Ă©buUition 1250-127",
H=:io"'", provenant du radical de l'acide benzoĂŻque;
» 2° Du benzoate de magnésie;
» 3°Duglycolamyli([ueâ^ ^^C â CH*OH; poinld'Ă©bullilion 188°- 189"; H = 760.
OH
â j> I 1 CH^ \â/G'H'
Il u a pas ete trouve d alcool porT5/'-'\(-vo "
» Dans aucun de ces essais sur les éthers de l'acétal on n'a obtenu de composés
organiques halogÚnes. La réaction du type (i) ne s'est donc pas produite.
» Conclusion. â Si l'on juge par comparai.son avec ce t|iii se pa.sse dans
la réaclion des organouiagiiésiens sur l'épichlorhydrine ou siu' l'oxyde
d'éthvlÚne, il résulte des faits énoncés ci-dessus que l'acétol anhydre ou
ses éthers-sels anhydres se comportent comme des composés cétoniques et
non comme des composés élhers-oxydes internes. »
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. ^Sg
ZOOLOGIE. â Ăvoliilion des DiplosomidĂ©s (Ascidies composĂ©es). Noto
de M. AxToixE Pizox, présentée par M. Yves Delage.
« Il m'a élé possible d'établir, pour la premiÚre fois, l'évolution des
Diplosomidés aprÚs leur naissance, en étudiant jour par jour les transfor-
mations de jeunes colonies provenant de larves que j'avais réussi à faire
fixer sur des lames de verre ('). On sait que ces Tuniciers possĂšdent, au
sortir de l'Ćuf, deux individus dont les processus du dĂ©veloppement sont
connus, surtout depuis les travaux de Salensky (-) : l'un, l'oozoide O',
provient de la segmentation de l'Ćuf; l'autre B', est dĂ» Ă un bourgeonne-
ment trÚs précoce du premier.
» Nos observations se rapportent à l'évolution ultérieure de ces deux
ascidiozoĂŻdes O' et B' durant les trois premiĂšres semaines qui suivent l'Ă©clo-
sion.
» 1. Ăvolution de l'oozoĂŻde O'. â i° AprĂšs l'Ă©closion, O' bourgeonne une seconde
fois; il engendre, par les procédés généraux qu'ont décrits Ganin (^), DellaValle (') et
Caulleiy (' ), un nouveau thorax ( branchie, Ćsophage et rectum ) qui soude ultĂ©rieu-
rement son Ćsophage Ă celui de O', tandis que son rectum reste de son cĂŽtĂ© en com-
munication avec celui de O', dont il est un diverticule. Ces parties fonctionnent
simultanément à un moment donné, constituant une sorte à \ic\à iozo\à e bithoracique,
qui vit aussi de 12 a il\ heures.
» Au bout de ce temps, le Ihorax de O' (branchie, Ćsophage et rectum) entre en
régression et disparaßt totalement en 2 ou 3 jours, tandis que son abdomen V
(estomac, duodĂ©num et cĆur) persiste en conservant ses connexions antĂ©rieures avec
le thorax 0^ et forme avec ce dernier un ascidiozoïde simple 0°.
» 2° Ce nouvel individu O- bourgeonne à son tour deux fois de suite tout comme
son ascendant 0' : la premiĂšre fois il engendre un nouveau thora.r O' et une nou-
velle masse abdominale V-. La nouvelle branchie O^ ne tarde pas Ă s'ouvrir, alors que
celle de O'- fonctionne encore, et Ton a alors une nouvelle individualité physiologique
beaucoup plus complexe que la précédente et comprenant deux branchies indépen-
(') Ces recherches ont Ă©tĂ© faites au laboratoire de Roscoflf, oĂč M. le Professeur
Y. Delage avait bien voulu me donner l'hospitalité.
(-) Salenskv, Entwickel. der Synascidien (Mitth. su Neapel, 1894 et iSgS).
('â ') Ganin, JVeue Thatsachen aus der Ent^vic/i. der Ascidien {Zeitsch. Wiss.
ZooL, 1870).
(*) Dkli-a Valu:, Bourgeonnement des Didemnidés {Archives italiennes de Bio-
logie, 1883).
(5) Caullery, Contributions à l'étude des Ascidies composées {ThÚse, 1896 ).
760 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dantes, deux Ćsophages embrancliĂ©s l'un sur l'autre, deux estomacs communiquant
tous les deux avec chacun des deux Ćsophages, deux cĆurs dont les contractions sont
d'ailleurs rarement .-yuchroniques et enfin deux rectums également embranchés l'un
sur l'autre.
» Ces ascidiozoĂŻdes bilhoraciques et hĂč-eiUriques vivent environ 24 heures; au
bout de ce temps, O- et O^ se séparent complÚtement, avec cette particularité surpre-
nante que la nouvelle branchie O' prend la niasse abdominale \' de son ascen-
dant O^, tandis que le thorax de ce dernier garde pour lui la masse abdominale \ ^
qu'il avait engendrée quelques Jours auparavant.
» 3" O', aprĂšs s'ĂȘtre ainsi dĂ©doublĂ© et avoir pris un nouvel abdomen, bourgeonne
de nouveau, mais n'engendre celte fois qu'un nouveau thorax O', avec lequel il
reste associé pendant 24 heures environ sous \a (orme d'' un ascidiozoide bithoracique.
» Puis son thorax entre en régression, tandis que son abdomen V- reste en con-
nexion avec le nouveau thorax O* et forme avec ce dernier un ascidiozoĂŻde simple O*,
sur lequel il ne tarde pas à apparaßtre une nouvelle masse thoracique 0°.
» 4° L'ascidiozoïde O* issu précédemment de O^ bourgeonne de son coté deux fois
de suite comme ce dernier : la premiÚre fois, il se dédouble et change de masse abdo-
minale; la seconde fois, il remplace sa masse thoracique. Au total, pendant les trois
premiĂšres semaines, huit nouveaux thorax et quatre abdomens (j compris B') sont
dérivés de O'.
» II. Evolution du premier ascidiozoĂŻde B' engendrĂ© par ioozoĂŻde O'. â B' est
lui-mĂȘme la souche d'une autre lignĂ©e qui se dĂ©veloppe exactement comme celle qui a
son point de départ dans U-.
» Cependant, la loi du bourgeonnement qui découle des faits précédents n'est pas
absolument générale : chez deux colonies, j'ai assisté à la formation de quatre bran-
chies successives sans dédoublement des masses viscérales; ce dédoublement iloit
cependant se produire de temp> Ă autre pour augmenter le nombre des ascidiozoĂŻdes.
» Tel est l'enchaßnement de ces trois sortes d'ascidiozoïdes, simples,
bilhoraciques, bilhoraciques et bivenlriques, dont DĂ©lia Valle avait dĂ©jĂ
signalé l'existence dans une fatnille voisine (Diiiemnidés) sans en avoir
loiitefois suivi l'évolution générale. Trois phénomÚnes remarquables se
dégagent des faits que je viens d'exposer : la régression réguliÚre du vieux
thorax chez les individus bilhoraciques; !a persistance des abdomens qui su
transmettent d'un ascidiozoĂŻde Ă l'aulre; la Lonslilution d'ascidiozoĂŻdes
bilhoraciques et bi^'eninques et leur dédoubleinent ultérieur en deux asci-
diozoïdes simples avei; interversion des masses viscérales. Il est possible
que U' change lui-mĂȘme l'abdomen dans l'Ćuf quand il bourgeonne B';
Caullety (') a montré qu'il faudrait supposer, une interversion du tube
(') Caullkrv, L'interprétation morphologique de la larve double des Diploso-
midés {Comptes rendus. 2* sem. iSgS).
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 7G1
digestif i\e B' et de O' pour homologuer ce dernier Ă la larve simple des
Leploclinum.
» J'ajoute, enfin, que la conslilution d'un nouvel ascidiozoïde n'est
jamais résultée de Vassociaiion unique de parties nouvellement bourgeon-
nées, contrairement à ce qui a été admis jusqu'à présent : tout ascidiozoïde
nouveau s'est formé par l'association A' une masse thoracique fille 3iwç:c la
masse abdominale maternelle, ou bien par l'association de la masse thora-
cicjue materntUe avec une masse viscérale Jdle (' ). »
ZOOLOGIE. â Sur la rĂ©gĂ©nĂ©ration chez les Amphibiens des membres postĂ©rieurs
et de la queue, en l'absence du 5) stéme nerveux. Note de M. P. Wintrebert,
))résentée par M. Edm. Perrier.
« Le problÚme de la dépendance de la régénération vis-à -vis du systÚme
nerveux n'est pas encore, d'aprĂšs Driesch (-), en Ă©tat d'ĂȘtre complĂštement
résolu. Cependant il ressort, avec une suffisante précision, de la plupart
des expériences jusqu'ici publiées, que le systÚme nerveux joue dans la
régénération un rÎle prépondérant. Rubin (^), dans un travail récent,
admet que l'interruption nerveuse n'empĂȘche pas le dĂ©but rĂ©gulier de la
régénération ; mais il pense que, au boDt des 8 ou'io premiers jours, elle en
cause le ralentissement et bientĂŽt l'arrĂȘt complet; il considĂšre, avec
WolffC), le retour du processus régénératif comme la manifestation du
rétablissement des fonctions nerveuses. Dans une Note précédente (')
j'indiquais l'influence négative dn systÚme nerveux dans l'ontogenÚse des
membres; j'ai cherché depuis s'il en était ainsi dans la régénération, et je
me suis attaché à obtenir des résultats morphologiques non contestables.
» MĂ©thode opĂ©ratoire. â Par le procĂ©dĂ© des seclions nerveuses rĂ©pĂ©tĂ©es, dont je
m'étais servi pour l'étude de la génération, j'avais pu, du i3 au 3i juillet dernier,
(') Communication faite à la séance du 2 novenjbre igoS.
(2) H. Dkiesch, Die orgaiiischen Regulaliocnn. Leipzig, 190t.
(^) R. PiUBiN, Versuche uber die Deziehung des Nervensyslents zur Régénération
bei Ainpliibien {Arch. f. Eatwickelungs inecli., Bd. XVI, igoS, p. 21-76).
(*) G. WoLFF, Die pliysiologische Gruiidiage iler Lelire von den Degeneralions-
zeiclien ( Vircfiow's Arc/uv, Bd. CLXIX, 1902, |). 3o8-33i).
C") Comptes rendus,, i3juillel igo3.
C. R., 1903. 2» Semestre. (T. CX.WVIl, iN" 19 ) lOO
^Ga ACADEMIE DES SCIENCES.
obtealr, s.ir un loi de 5o lÚlards {liana, Icmporaiia), deux cas de séparation du cÎne
régénéré en trois digitations; celle méthode présentait l'inconvénient d'affailßlir par
une saignée périodique les larves soumises à l'expérimentation; j'opérai dans la suite
en réséffiianl largemcnl la moelle dorso-lombaire el sacrée.
» Celte résection permet de soustraire à l'aclion nerveuse les membres des Amphi-
biens et la queue des larves d'Anoures, sans blesser un seul vaisseau capable de con-
tribuer à la nutrition de ces organes; il laisse aux animaux la vigueur nécessaire pour
s'alimenter, et permet une observation prolongée sans crainte d'incertitude dans les
résuUats.
» RĂ©sultats. â A. Anoures. Alytes obstetrica^s : i" JMembres postĂ©rieurs. â
^'ingl-trois tĂȘtards d'Alytes, choisis au stade de la formation du genou, en vue de
l'exploration facile des membres, furent opérés les 4 et 6 août igoS; tous jßrésenlérent
un cÎne de régénération ; trois seulement manifestÚrent une régénération macrosco-
pique indubitable par la division du nouveau moignon en trois digilations, aux dates
des 5 septembre, 8 septembre et 17 octobre; ce résultat minime est intéressant si l'on
songe qu'il est assez rare d'obtenir une rĂ©gĂ©nĂ©ration plus Ă©tendue sur des tĂȘtards nor-
maux de mĂȘme Ăąge, les Anoures n'Ă©tant susceptibles de rĂ©gĂ©nĂ©ration que pendant la
période larvaire.
» 2° Queue. â Le procĂ©dĂ© opĂ©ratoire employĂ© m'a fait constater, par la diparition
totale de la molilité et de la sensibilité de la queue, que celle-ci ne contient pas ses
centres nerveux propres, comme celle des UrodÚles, mais qu'ils sont placés plus avant,
vers le sixiÚme métamÚre.
» De ce fait analomique il résulte que, aprÚs la résection médullaire dorso-lombaire,
la queue des larves d'Anoures est assimilable Ă un membre dont les relations nerveuses
sont interrompues. Dans ces conditions, la régénération est rapide et réguliÚre; ses
divers modes, suivant l'obliquitĂ© de l'arapulalion, sont les mĂȘmes que sans Ă©nervalion
préalable. On l'obtient encore vive et continue quand la section est pratiquée aprÚs
43 jours d'inertie fonctionnelle consécutive à l'ablation nerveuse.
» B. UrodĂšles. Siredon pisciformis : Membres postĂ©rieurs. â a. Le ig aoĂ»t,
quatre larves de 8'^" de longueur subirent en mĂȘme temps la rĂ©section mĂ©dullaire et,
d'un seul cÎté, l'amputation de la cuisse ou du tarse; le 11 septembre elles présen-
taient une palette de régénération pluridigitée.
» b. Le 7 septembre, quatre nouvelles larves de 10'^'" de longueur, amputées du
tarse droit 3 jours auparavant et déjà cicatrisées, subirent l'extirpation de la moelle.
Elles furent suivies jusqu'Ă ce jour, et j'ai l'honneur de les soumettre Ă l'examen de
l'AcadĂ©mie. Elles manifestĂšrent une rĂ©gĂ©nĂ©ration continue et rĂ©guliĂšre. ComparĂ©e Ă
celle d'une larve tĂ©moin de mĂȘmes dimensions, amputĂ©e au mĂȘme endroit, et placĂ©e
dans les mĂȘmes conditions rigoureuses de milieu et d'alimentation, elle prĂ©senta une
Ă©volution analogue : chez les quatre Axolotls amĂ©dullisĂ©s, oĂč la marche du processus
fut uniforme, l'apparition sur In palette des digitations survint plus précoce que sur le
témoin; leur séparation s'efl'ectua plus nette et plus rapide; les doigts, plus libres,
prirent bientÎt un allongement plus considérable, non seulement en apparence, mais
Ă la mensuration directe; par contre, la largeur et l'Ă©paisseur Ă©taient moindres que
sur le moignon ferme et compact du témoin; le pied ressemblait à un feuillet, légé-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. ']()'i
remeiit courbé sur les bords, et sans consislanoe. Dans i«s deux, cas, néanmoins,
l'ordre d'apparition des doigts fut le mĂȘme, et leurs rapports de longueur demeurĂšrent
identiques dans la croissance.
» Le i4 octobre, le pied des quatre opérés, avec ses cinq doigts longs et bien des-
sinés, montrait une forme presque achevée, tandis que celui du témoin, toujouis de
longueur moindre, se présentait sous l'aspect d'une large palette échancrée sur les bords.
» Aujourd'hui, ce dernier, de longueur égale, de largeur et d'épaisseur beaucoup
plus grandes, continue réguliÚrement sa progression, tandis que chez les Axalolls
privés du fonctionnement du jjied le processus rcgi'mérateur semble terminé.
)) Soustraits à l'influence nerveuse, les membres postérieurs des Uro-
dÚles présentent donc une régénération qui rappelle exactement ce que
nous avons obtenu dans les mĂȘmes conditions pour la gĂ©nĂ©ration ; la forme
générale est conservée ; la longueur dés différents segments est parfaitement
proportionnée; leur ordre d'apparition, la tnarche réguliÚre de leur déve-
loppement sont les mĂȘmes qu'en prĂ©sence du systĂšme nerveux, et, dans
ces expĂ©riences, la rĂ©gĂ©nĂ©ration suit la mĂȘme voie que l'ontogenĂšse; le
pied est simplement petit, maigre, atrophié, tel qu'il serait sur un membre
privé de nerfs, en période de croissance, sans que la régénération fiit en
cause.
» L'expérimentation faite sur la queue des larves d'Anoures confirme
ces données. »
ZOOLOGIE. â Ălude des ferme ni s digestifs chez quelques InvertĂ©brĂ©s.
Note de iM. Victor Henri, présentée par M. Alfred Giard.
« J'ai étudié les ferments amylolytiques et protéolytiques chez Octopus
vulgaris, Sepia officinalis, Spatangus purpureus et Salpa af ricana. Poiu-
déterminer l'activité de Tamylase je prenais une solution d'amidon
soluble à 2 pour loo que j'additionnais d'un volume déterminé de macé-
ration d'organe ou de suc digestif; la température d'action était de 40".
Pour les ferments protéolytiques j'ai employé la méthode de mesure de la
conductibilité électrique de la gélatine à 5 pour 100 addilionnée du liquide
à étudier; cette méthode permet de suivre la marche de la réaction et
d'apprécier (juantitalivement l'activité du ferment. De plus, je faisais agir
les liquides Ă©galement sur la fdjrine et l'albumine d'Ćuf cuit. Voici les
résultats obtenus :
7^4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Oclopus viili;aris. â Les principales expĂ©riences ontĂ©lĂŽ faites avec le suc hĂ©pa-
tique pur obtenu par une fistule sur l'animal vivant. Le suc hépatique sort du foie par
deux canaux qui se rĂ©unissent prĂšs du cĆcum spirale et ce canal unique dĂ©bouche
dans l'extrĂ©mitĂ© de ce cĆcurn.
)) Nous avons placĂ©, M. Lalou et moi, de petites canules en verre dans ce canal; Ă
ces canules est adapté un tube de caoutchouc avec une ampoule dans laquelle s'accu-
mule le suc hépatique pur. La plaie est suturée et l'animal laissé librement dans
l'aquarium; il peut ainsi supporter l'opération pendant plusieurs heures.
» Le suc ainsi recueilli est rouge brun, transparent, à réaction acide, donnant un
précipité par l'alcool et par l'ébullition, donnant la réaction du biuret ; il absorbe la
partie droite du spectre Ă partir du jaune vert. Si on le verse au-dessus de l'acide azo-
tique on voit au contact de l'acide une couche vert olive, au-dessus un anneau rose
orangé et puis le rouge brun; à mesure que l'acide diffuse la couche vert olive aug-
mente d'épaisseur. Ce suc décompose l'eau ox3'génée. L'étude des ferments montre
qu'il est trÚs riche en amylase et en ferment proléolylique. Ainsi pour l'action sur
l'amidon ce suc est environ cinq fois moins actif que le suc pancréatique de chien.
Dans une expérience, par exemple, i5'^°'' d'amidon à 2 pour 100 sont additionnés
de o''âą', I du suc hĂ©patique; aprĂšs 3 heures, on trouve oB',0/45 de sucre rĂ©ducteur cal-
culé en glucose, la saccharificalion complÚte donne 00'", 26.
» Le suc hĂ©patique digĂšre l'albumine d"Ćuf cuit, la fibrine et agit nettement sur la
gélatine. Pour celle derniÚre nous trouvons les variations suivantes de conductibilité
Ă©lectrique.
AprĂšs 10 minutes i4
)) 3o )' 27
. » 45 » 28
11 i5o » 35
» Il V avait, dans cette expérience, 10'""' de gélatine additionnés de o"^"', 5 de suc hépa-
tique. L'expĂ©rience, faite dans les mĂȘmes conditions avec le suc pancrĂ©atique de chien,
donne comme variation de conductibilité électrique :
AprĂšs 10 minutes 19
i> 21 >â 34
» 3o " 42
» 4° " ^9
» Le suc hépatique sécrété jiar le foie de i'Octopiis est donc actif; je me suis
demandé si cette activité protéolytique n'était pas modifiée par la macération de la
muqueuse du cĆcum spirale. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© nĂ©gatif. La macĂ©ration du cĆcum spi-
rale ne contient pas de ferment protéolytique; elle contient un peu d'amylase.
» L'araylase a été également trouvée dans les glandes salivaires inférieures, mais en
quantité laible. Le rÎle de ces glandes n'est probablement pas surtout digestif; en
elTet, leur extrait, injecté en quantité trÚs faible à des Langoustes ou à des Crabes,
paralvse complĂštement ces animaux.
SĂANCE DU q NOVEMBRE iqo^. 7^1')
» On troiivft aussi une faible quantité d'amylase dans le sang de VOctoptis; par
contre, dans les reins, on en trouve une quantité assez forte.
» Sepia officinalis. â Les rĂ©sultats obtenu? pour les ferments sont les mĂȘmes pour
la Sepia que pour VOctopus. On peut, chez cet animal, séparer le foie du pancréas;
chacune de ces deux glandes contient un ferment protéolj'tique actif; l'addition des
macérations de ces deux glandes n'agit pas plus que chacune isolément; la macération
du cĆcum spirale ne contient pas de ferment protĂ©olytique; cette macĂ©ration accĂ©lĂšre
un peu l'activité protéolytique de la macération de pancréas, il semble donc ici y avoir
une lĂ©gĂšre action kinasique. Relativement Ă l'amylase, on obtient les mĂȘmes rĂ©sultats
que pour VOctopus.
» Spatangus purpureus. â L'intestin du Spniangiis est absolument bourrĂ© de
sable et de petits coquillages; au contraire, dans le cĆcum qui se trouve attachĂ© Ă cet
intestin, on ne trouve pas un grain de sable; ce cascum Ă parois glandulaires con-
tient 4âą' Ă S"^"" d'un liquide jaune brunĂątre, trĂšs faiblement acide; ce liquide contient
une quantitĂ© notable d'amylase, il digĂšre l'albumine d'Ćuf cuit, la fibrine et la gĂ©la-
tine.
I) Le liquide périviscéral du Spatangus contient un peu d'amylase, mais il n'y a pas
de ferment protéolytique.
» Salpa-af ricana. â La fonction de la glande pylorique de la Salpe a Ă©tĂ© discutĂ©e
par dilférents auteurs, mais on n'a pas étudié jusqu'ici les ferments digestifs de ces
animaux. En faisant des macérations de cette glande pylorique, on obtient un liquide
riche en amvlase, il ne digÚre ni l'albumine, ni la fibrine; cette macération agit au
contraire faiblement sur la gélatine. Cette glande contient donc bien des ferments
digestifs. Les macérations des autres parties du. corps de la Salpe donnent des résultats
négatifs. »
BOTANIQUE. â Un nouvel hybride de greffe. Note de M. Lucien Daniel,
présentée par M. Gaston Bonnier.
« Il y a deux ans, dans le jardin de l'inslitation Saint-Vincent à Rennes,
de vieux poiriers greffĂ©s sur Coignassier dĂ©pĂ©rissaient en grand nombre Ă
la suite d'attaques répétées du kermÚs. Tous manifestaient à des degrés
divers le phénomÚne bien connu des forestiers sous le nom de couronne-
ment, c'est-à -dire que les sommités, privées de sÚve, se desséchaient pro-
gressivement. Pour prolonger leur existence m.enacée et leur redonner de
la viijueur, le frĂšre Henri, professeur d'arboriculture de l'Ă©tablissement,
eut recours au procĂ©dĂ© classique du ravalement. H rabattit ses pomers Ă
2" environ du .sol, aprÚs les avoir élagués complÚtement.
» Je suivis avec intĂ©rĂȘt cette expĂ©rience pour deux raisons : 1° parce
que, en produisant artiHciellement une différence marquée entre les capa-
â ^66 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cités fonctionnelles d'absorption et de vaporisation, on devait observer des
phénomÚnes tératologiqiies, comme je l'ai fait voir depuis longtemps;
2° parce que j'espérais trouver dans les pousses adventives des sujets des
variations asexuelles, autrement dit des hybrides de greffe. Mon attente
n'a pas été déçue.
» Les grefTons ont tous fourni des pousses de remplacement dont la vigueur a été
proportionnelle à la différence des capacités fonctionnelles artificiellement produite
entre l'appareil absorbant intact et l'appareil vaporisateur trÚs réduit. Ces pousses
n'ont pas complĂštement pris la direction verticale, mais sont pour la plupart devenues
retombantes à des degrés divers, montrant ainsi combien la proportion des sÚves se
rendant à un rameau a d'influence sur son géotropisme. Des bourgeons à fruits per-
cĂšrent l'Ă©corce Ă©paisse, fleurirent et fruclifiĂšrent dans TannĂ©e mĂȘme en donnant des
productions monstrueuses dont j'ai étudié la forme et la structure Tannée derniÚre (').
Une de ces poires était située sur une partie complÚtement dénudée de l'arbre, à 2.5''"'
au moins de la premiÚre brandie feuillée, située au-dessous d'elle. Malgré sa situation
dans une région morte en a|iparence, elle n'en a pas moins achevé son développement.
» Jusqu'ici un seul des sujets a donné des pousses de remplacement : c'est un Coi-
"nassier servant de support à un poirier William. Mais ces pousses présentent un in-
tĂ©rĂȘt tout particulier. Deux d'entre elles sont situĂ©es bien au-dessous du bourrelet et
ont conservé tous les caractÚres de la plante normale. Elles ont une forme légÚrement
sinueuse et un aspect grĂȘle; TĂ©piderrae /iO(m</e est «o/«e/i<ef<ci; sur la plus grande
partie de leur longueur; il présente /?ei< o«/ /yo/«< c/e /e/i</ce/te suivant les niveaux
considérés. Les feuilles sont entiÚres, briÚvement pétiolées, de forme o('«/e légÚrement
cordiforme, et leur face infĂ©rieure est revĂȘtue de poils abondants qui lui donnent une
teinte caractéristique.
» Au niveau du bourrelet, sur une sorte de protubérance entiÚrement recouverte
par l'écorce du coignassier sujet, se sont développées trois autres pousses dont l'aspect
particulier attire immédiatement l'attention de l'observateur. Au lieu d'avoir l'aspect
grĂȘle et sinueux des rameaux de coignassier, elles ont l'aspect plus massif el la direc-
tion plus rectiligne des ranaeaux de poirier. Leur épidémie esl moins velu, plus clair
et se rapprochant comme teinte du poirier; Ă la base du rameau on voit des lenticelles
assez nombreuses. Les feuilles, disposées comme dans les rameaux du greffon, restent
briÚvement pétiolées et de forme ovale, mais l'aspect cordiforme fait place à la forme
un peu lancéolée, intermédiaire entre la forme normale du coignassier et du poirier.
Toutes sont plus ou moins velues à la face inférieure, mais leur villosité est moindre
qu'à l'ordinaire, de sorte que leur teinte est aussi intermédiaire entre celle du sujet et
celle du greffon. Un autre caractÚre transmis par le greffon consiste dans la présence de
dents trÚs marquées dans certains cas, irréguliÚremeut disposées sur le pourtour de la
feuille et dont le nombre et la disposition sont trĂšs variables suivant l'organe foliaire
(') L. Dakibi,, La Théorie des capacités fonctionnelles. Rennes, igoa.
SĂANCE DU 9 novi:mbre 1903. 767
considéré. Ces dents ont une forme quelque peu différente des dents de la feuille du
poirier et, dans quelques cas, elles donnent Ă l'organe un aspect qui offre de l'analogie
avec certaines feuilles primordiales des poiriers de semis.
» La description que je viens de faire de ces pousses transformées montre
bien qu'elles réalisent une sorte à ' intermédiaire entre le sujet et le greffon.
Elles représentent ainsi une hybride de greffe, dans le sens que j'attribue
Ă cette expression, nu mĂȘme titre que l(>s hybrides et mĂ©tis de greffe que
j'ai obtenus dans les plantes herbacées ou ceux qui ont été signalés depuis
dans les plantes ligneuses (nĂ©flier de Bronvaux, vigne, etc.). Il est Ă
remarquer que celte variation a été obtenue, comme beaucoup d'autres,
par la greffe mixte ('). Elle justifie en outre ce que j'avançais au CongrÚs
de Lyon (-) quand j'attribuais Ă la suppression constante des pousses sur
le sujet l'absence d'observations sur les hybrides de greffe dans les Rosa-
cées, bien que ces plantes aient été greffées de tout temps en grand nombre.
Je me propose de multiplier le nouvel hybride afin d'Ă©tudier son appareil
reproducteur qui ne peut manquer de prĂ©senter de l'intĂ©rĂȘt aux points de
vue théorique et pratique. »
BOTANIQUE. â Sur les nectaires extrafloiaax des Hevea. Note de MM. Aug.
Daguillon et H. Coupin, présentée par M. Gaston Bonnier.
« On connaßt les petites glandes (^nectaires extrajloraux des auteurs) qui
s'observent, chez diverses espÚces du genre Hevea, au sommet du pétiole,
sur sa face supérieure, prÚs de la naissance des trois grandes folioles qu'il
supporte.
» Si les botanistes descripteurs se sont occupés de la distribution de ces
petits organes, pour la faire entrer dans la diagnose des espĂšces, il ne
heinble pas que les analomistes aient eu l'occasion d'Ă©tudier leur structure.
Bien que celle-ci offre des ressemblances avec celle qui a élé relevée dans
des organes de mĂȘme nature chez quelques autres genres d'EuphorbiacĂ©es
(Ricinus, Crozophora, Croton, ExcĆcaria, etc.), elle se signale cependant par
quelques traits intéressants, que nous avons pu étudier sur des matériaux
(') L. Daniel, La greffe mixte {Comptes rendus, 2 novembre 1897).
(-) L. Damel, Les variations spécifiques dans la greffe ou hybridation asexuelle
{CongrĂšs de Lyon, i5-i7 novembre 1901).
;768 ACADĂMIE DES SCIENCES.
frais, soit directement, soit aprĂšs fixation dans le liquide de Flemming.
» Chez Bevea brasiliensis, les glandes en question ne sont pas en nombre
constant : on en observe parfois deux, souvent trois, quelquefois quatre,
ou mĂŽme cinq. Chaque glande est ordinairement plus ou moins saillante
au-dessus de la surface lisse du pétiole : elle forme comme une petite ver-
rue, dont le centre est occupé par une dépression plus ou moins réguliÚ-
rement circulaire, que circonscrit une sorte de bourrelet.
» A. Au niveau de la dépression, l'épiderme est assez profondément modifié. Ses
cellules deviennent plus Ă©lioiles,. mais en mĂȘme temps beaucoup plus hautes; forle-
ment serrées les unes contre les autres, elles prennent l'aspect d'une assise en palissade,
dont la limite interne atteint un niveau sensiblement plus profond que celle de l'Ă©pi-
démie normal. Il peut y avoir, au moins par places, dédoublement de l'épiderme ainsi
modifié en deux assises superposées. Le protoplasme des cellules est abondant; le
noyau, généralement situé vers le milieu de leur hauteur, est assez volumineux pour
en occuper presque toute la largeur et prendre une forme allongée. La cuticule, soule-
vée sans doute par les produits de sécrétion, se détache facilement.
1) B. L'assise immédiatement sous-épidermique est constituée dans cette région par
des cellules de forme Ă peu prĂšs cubique, plus larges mais beaucoup moins hautes
que les cellules Ă©pidermiques ; elles ont un protoplasme assez dense et un gros noyau
central.
» C. Plus profondément encore, on observe de petites cellules ayant à peu prÚs la
mĂȘme struclureque cellesde l'assise sous-Ă©pidermique. Elles dilTĂšrent trĂšs sensiblement
des cellules ordinaires du parenchyme pétiolaire, qui sont plus grandes, à large vacuole
centrale et à protoplasme pariétal, emprisonnant le noyau, peu volumineux, etleschlo-
roleucites. Bien que moins réguliérementordonnées que les cellules sous-épidermiques,
ces petites cellules sont assez serrées les unes contre les autres, sans intercalation de
méats, et forment un tissu assez compact qui vient s'épanouir sous la dépression glan-
dulaire.
« D. Au niveau du bourrelet périphéri(|ue, à (piehjue jirofondeur au-dessous de
l'épiderme, on voit les cellules du parenchyme pétiolaire piendre des caractÚres spé-
ciaux : elles gardent leur forme générale et leurs dimensions; mais leurs membranes,
tout en demeurant minces, sont lignifiées et ofifrent de petites ponctuations simples.
Le massif de cellules ainsi difl'érenciées oflVe à peu prÚs la figure d'un tore; il est plus
ou moins développé suivant les échantillons; parfois ses limites sont un peu indécises,
les cellules les plus extérieures du massif olirant une lignification assez imparfaite et
dilTĂ©rant faiblement des cellules voisines.
» E. Les cellules contenant des macles d'oxalate de calcium, dites cristaux en
oursins, sont répandues dans tous les organes végétatifs de la plante : elles sont par-
liculiĂšiement abondantes dans le voisinage du bourrelet.
» F. Dans la région qui nous occupe, et qui est presque entiÚrement parenchy-
mateuse,|les faisceaux libéro-ligneux du pétiole se dissocient, et les rameaux prove-
nant de cette dissociation suivent un trajet assez contourné : un ramuscule, dont la
SĂANCE DU () XOVEMRRE r9o3. nCiq
partie ligneuse se réduit à quelques vaisseaux spirales, vient se terminer, au-dessous
du centre de la dĂ©pression glandulaire, par un petit massif de cellules vasculaires, Ă
membranes fortement lignifiées, avec ornementation ravée ou réticulée; ce petit
massif est comme le centre autour duquel rayonne le tissu compact défini plus
haut(C).
» G. Les fascicules Iigneu>L provenant, comme il vient d'ĂȘtre dit, de la dissociation
des faisceaux péliolaires, sont accompagnés de cellules allongées à protoplasme dense,
à gros noyau, et alignées dans le sens de leur allongement; elles semblent continuer
le liber des faisceaux pétiolaires et viennent aboutir, d'autre part, au tissu com-
pact (G).
» H. On sait que la ti-e et la feuille des Ilevea renferment des laticifÚres articulés
dont le contenu fournit du caoutchouc. A l'intérieur du pétiole ils sont surtout loca-
lisĂ©s dans le liber des faisceaux. Dans la rĂ©gion glandulaire, en mĂȘme temps que se
dissocient ces faisceaux, quelques-uns des laticifĂšres se portent, en suivant un trajet
capricieux, vers la surface sécrétrice : ils se ramifient à l'intérieur du tissu compact (C),
et leurs extrĂ©mitĂ©s viennent se terminer en doigt de gant, soit dans ce tissu, soit mĂȘme
entre les cellules de l'épiderme sécréteur; certaines terminaisons atteignent la face
profonde de la cuticule et revĂȘtent dĂšs lors, Ă l'intĂ©rieur de l'Ă©piderme, une forme
assez analogue Ă celle des cellules Ă©pidermiques elles-mĂȘmes.
» Dans la structure de ces glandes, les deux points sur lesquels nous
désirons attirer plus particuliÚrement l'attention sont : i° la présence
d'une sorte d'anneau de parenchyme scléreux à l'intérieur du bourrelet
qui circonscrit la surface glandulaire; 2° la distribution et la terminaison
des laticifÚres dans le parenchyme imniéilialement adjacent à cette surface
et jusque entre les cellules de l'épiderme sécréteur. »
BOTANIQUE. â Recherches cylologiques sur le Galactinia succosa. Note de
M. R. Maire, présentée par M. Guignard.
« Dans le but de rechercher quelle parenté pouvait avoir l'évolution
nucléaire des AscomycÚtes avec celle des BasidiomycÚtes, nous avons
étudié une Pézize supérieure, le Galaclinra succosa.
» Cette espÚce possÚde des laticifÚres : die était donc doublement inté-
ressante Ă Ă©tudier, les laticifĂšres Ă©tant encore peu connus chez les Asco-
mycĂštes.
» Les hyphes du carpopliore présentent dans chacun de leurs articles un assez «^rand
nombre de noyaux, irréguliÚrement dispersés et se divisant isolément.
» Certaines hyphes ou portions d'hyphes, à peine dilférenciées, se gorgent d'un
liquide séreux devenant jaune laiteux à l'air.
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N" 19.) lOI
rjno ACADEMIE DES SCIENCES.
» Ce li(iuicle se coagule par la chaleur, l'alcool el les fi\alcuis, ne donne aucune
léaclion avec l'iode, le Soudan III, l'acide osmique, se colore forlement par la safja-
nine aprÚs mordançage au KMnO'; il ne conlient donc ni corps gras, ni glycogÚne;
sa consliUUion est encore inconnue.
» Les laticifÚres contiennent de nombreux noyaux semblables à ceux des hyphes
ordinaires, mais entrant en dégénérescence dans les parties les plus gorgées de matiÚres
élaborées.
» Ils sont répartis assez également dans l'hypotliécium et dans le lissu lùche sous-
jacent, oĂč ils prĂ©sentent souvent des dilatations ampullaires.
» La formation des asques présente une particularité remar(|ual)le.
» La cellule-mÚre de Vasque est, en effet, dans cette espÚce la cellule terminale
d'une file de deux ou trois cellules pourvues chacune d'un synkaryon; on ne
retrouve pas les crochets décrits chez les autres AscomycÚtes.
» La formation de l'asque est donc ici semblable à celle d'une baside.
» Les deux éléments du synkaryon se fusionnent en un gros noyau, qui présente
plus tard un stade synopsis, semblable à celui que nous avons décrit chez les Basi-
diomycĂšles.
» L'asque est pendant tout son développement une véritable cellule sécrétrice; dÚs
la fusion nucléaire apparaissent au contact du noyau des granulations basophiles qui
augmentent de nombre et se répartissent dans le cytojjlasma au fur et à mesure que
le noyau devient acidophile; le nucléole reste toutefois presque toujours basophile. Le
noyau de l'asque et le cytoplasma qui l'entoure sont bientÎt séparés du sommet de
l'asque et de sa base par une abondante substance coagulable, dont la constitution
paraĂźt analogue Ă celle du contenu des laticifĂšres. Il n'y a pas de glycogĂšne; les corps
gras abondent en revanche dans tout le cytoplasma qui entoure le ou les noyaux, puis
dans les spoi-es. On trouve quelquefois dans le jeune asque et au milieu de l'abondant
deuloplasma de l'asque plus ùgé des corpuscules métachromatiques de formes trÚs
irréguliÚres, mais leur présence n'est pas constante.
» Les phénomÚnes de la division du noyau sont assez semblables à ceux décrits par
llarper chez d'autres AscomycĂštes. Il faut toutefois noter les faits suivants :
)) 1° L'origine et la formation des centrosomes et du fuseau sont entiÚrement
intranucléaires, au moins pour la premiÚre division.
» 1" La formation des chromosomes est trÚs irrÚguliÚre : il y a généralement des
protochromosomes k la deuxiĂšme et Ă la troisiĂšme division comme Ă la premiĂšre.
» 3° Le nombre des chromosomes est de [\.
» 4° La division des chromosomes se fait comme chez les Ilygrophores, par
division longitudinale suivie d'Ă©tirement.
« 5" Les axes des deux premiÚres mitoses sont longitudinaux, celui de la troisiÚme
est transversal, ce qui explique la disposition distique des spores.
» 6° Le kinoplasma joue un rùle prépondérant dans la formation des spores.
comme l'a décrit Harper chez d'autres AscomycÚtes.
» Nous ajouterons, pour terminer cette brÚve notice sur le Galaclinia
succosa, que celte espÚce présente une parenté réelle avec les Basidio-
SĂANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. 771
mycÚles ;ui poinl de vue de son évolution nucléaire ; la présence d'une
lignée de synkaryons avant la formation de l'asque la met au-dessus des
autres AscomycÚtes : nous trouvons ici la premiÚre ébauche de ce tronçon
de l'individu, le synkaryophyte, qui doit prendre tant de développement
chez les BasidiomycÚtes. »
PHYSIOLOGIE. â Sur l oxydation de la glucose dans le sang.
Note de M. L. Jolly, présentée par M. H. Moissan. (Extrait.)
« Nous savons que les farineux alimentaires, pour entrer dans le
torrent circulatoire, sont solubilisés 'par la ptyaline salivaire et l'amy-
lopsine pancréatique, c'est-à -dire transformés en glucose.
» Une grande quantité de celte glucose, aprÚs chaque repas, est emma-
gasinĂ©e dans le foie Ă l'Ă©tat de glycogĂšne, pour passer ultĂ©rieurement, Ă
mesure des besoins, dans la circulation hématique. Une autre partie est
emmagasinĂ©e dans les tissus musculaires, pour ĂȘtre utilisĂ©e Ă©galement Ă
mesure des besoins...
M II nous a paru intéressant de rechercher si l'alcool, dont la présence
a été signalée dans le tissu musculaire, est, dans le sang, un produit de
dédoublement de la glucose, afin de faciliter son oxydation.
» Nous nous sommes procuré i^'i de sang de bn'uf trÚs frais. Il a été divisé en deux,
parties égales. Chaque partie a été intimeraenl mélangée à i''s de solution saturée de
sulfate de soude, additionnée de 5s de glucose; cela afin que les deux, mélanges soient
identiques.
» L'une a été mise à l'étuve et chauffée à Se" pendant 12 heures.
» L'autre a été soumise immédiatement à une distillation trÚs lente, au bain-marie.
Nous avons retirĂ© 5oâąÂ° de liquide. Puis, sans arrĂȘter la distillation, nous avons ajoutĂ©
105 d'acide sulfurlque dilué et mélangé le tout avec un agitateur. Nous voulions savoir
s'il passerait à la distillation un peu d'acide acétique. Nous avons recueilli S'"" de
liquide-; il n'avait aucune réaction acide.
1) Le mĂ©lange sanguin passĂ© Ă l'Ă©tuve a Ă©tĂ© distillĂ© de la mĂȘme maniĂšre. Nous avons
également recueilli 5o'^^'"' de liquide. AprÚs addition d'acide dilué \fous avons encore
recueilli 5""' de liquide. Il avait une réaction franchement acide ^ r? goutte de per-
chlorure de fer, par la coloration rouge produite dans le liquide sal; Ă©, nous a fourni
la preuve que c'était bien de l'acide acétique.
» Pour constater la présence de l'alcool dans les liquides des deux distillations et
en déterminer approximativement la quantité, nous nous sommes servi, en premier
lieu, de la réaction colorimétrique par l'acide chromique, qui permet de déceler la
ACADĂMIE DES SCIENCES.
prĂ©sence de l'alcool jusqu'Ă la proporĂčon de ^W- Au moyen d'essais comparatifs avec
de. solutions alcooliques de plus en plus diluées, nous avons constate que la solut.on
alcoolique Ă ^ donnait une coloration jaune verdĂ tre, identique a celle du hqu.de
de la premiĂšre distillation.
â Le produit de la seconde distillation, traitĂ© de la mĂȘme manuM-e, nous a donne
une coloration bleue, bien marquée, identique à celle que donne l'alcool au -^. La
quantité d'alcool produit aprÚs chauffage à l'étuve est donc 6 fois plus élevée.
>, Mais comme un certain nombre d'autres composés donnent des colorations avec
l'acide chromique, nous avons soumis ces liquides à deux autres réact.ons de contrÎle :
l'une a consisté à produire de l'iodoforme; une goutte évaporée nous a révÚle au mi-
croscope la présence d'iodoforme en masses jaunùtres de formes diverses, contrariées
par de nombreux cristaux blancs d'iodure de potassium. Une parcelle d'iodoforme
Lsoute dans l'alcool et Ă©vaporĂ©e nous a donnĂ© les mĂȘmes formes, mais plus parfaites
â Enfin, nous nous sommes assurĂ© de l'existence de l'alcool par la formation d un
peu de butyrate d'élhyle qui nous a donné l'odeur de l'ananas.
â Not.s pouvotis donc coticlure : qu'il existe naUtrellement de l'aicol.
en trĂšs minime proportioti, dans le sang;
>, Que les «lobules du sang ont dédoublé une certaine quanl.le de glu-
cose en alcool et qu'ils ont transtor.Tié une partie de cet alcool en actde
acétique par oxydation. »
A 4 heures et detiiie l'Acadéinie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures et demie.
G. D.
On souscrit Ă Paris, choz GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grand -i.iigustins, n° 55.
eouis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Din,anche. Ils forment à la fin de l'année, deut volumes in-4°. Doux
les l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphaleu,ue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L abonnement est annuel
art du I " Janvier . ^^ ^^.^ ^^^ l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements . 40 fr. â Union postale ; 44 fr.
ĂŻ
On souscrit, dans les DĂ©partements,
n
chei Messieurs :
Ferran frĂšres.
I Chaix.
Jourdan.
1 Rufif.
Courtin-Hecquet.
chei Messieurs :
j Bauinal.
Lyon
â i M"' lexier.
Bernoux et Cumin
^Georg.
( EfĂźantin.
1 Savy.
' Ville
ens
Germain et Grassin.
Gaslineau.
JĂ©rĂŽme.
. RĂ©gnier.
Marseille
Montpellier . .
'onne
%nçon
Ruai
J Valat.
\ Coulel el fils.
deaux
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Ferel.
. ! Laurens.
' Muller (G.).
Renaud.
Moulins
Martial Place.
( Jacques.
' Grosjean-Maupin
1 Sidol frĂšres.
âąM
sn
ambeiy
erbourg
1 Derrien.
\ E. Robert.
Oblin.
' Uzel frĂšres
. Jouan.
Perrin.
Henry.
Margueric.
Vantes
Nice
1 Guist'liau.
1 Veloppé.
1 Barma.
' Appy.
. . Thibaut).
Orléans
Poitiers
Loildé.
, Blanchier.
1 I^Ă©vner.
'.rmont-Ferr
ion
( Juliot.
' i Bouy.
Nourry.
. Ratel.
Plihon et Hervé
Rochefort. .
Rouen
Girard (M"")
\ Langlois.
( Leslringant.
' Hey.
S'-Ă tienne .
Chevalier.
um
\ Lauverjal
â 1 Degez.
Toulon
J Ponleil-Burles
i Runiébe.
â enoble
1 Drevet.
â â 1 Gralier el C".
Toulouse. â
y Gimet.
â â i Privai.
Boclielle â
.. Foucher.
Boisselier.
Havre
) Bourdignon.
\ Dombre.
Tours
. . . PĂ©rical.
' Suppligeon.
lie
Thorez.
t alenciennes
) Giard.
1 LemaĂźtre.
Quarré.
On souscrit, Ă l'Etranger,
Amsterdam.
chez Messieurs :
1 Feikeina Caarelsen
/ et C'V
.AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
, Asher et C'v
Herlin.
Dames.
Friedlaoder et fils.
Mayer et Muller.
Schmid Francke.
Berne
Hologne Zanichelli
( Lamerlin.
Bruxelles
chez Messieurs :
( Dulau.
Londres ; Hachette el C".
'nuII.
Luxembourg . ... V. Biick.
/ Ruiz et C".
Madrid ^â Romo y Fu.sel
I Capdeville
' F. FĂ©.
( Bocca frĂšres.
\ HĆpli.
Moscou Tastevin.
Milan .
Bucharest.
I MayolezetAudiarte.
! LebĂšgue et G".
( Sotchek et C°.
\ Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BellelG".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Ollo Keil.
Copenhague Hftst et fils.
Florence ' Seeber.
Gand Hoste.
GĂȘnes: Beuf.
Cherbuliez..
. Georg.
I Slapelniohr.
Belinfanle frĂšres.
y Benda.
â I Payot et C'V
Barlh.
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Leipzig KĆhler.
i [jorenlz.
Twielnieyer.
, Desoer.
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SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS ^ES SĂANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES â âą ,j^,^^,^,,,, ,,,,, Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
ro., I. - MĂ©,n .,r. su.. ,u.iqu.. poi.u de la P^y-^'^S-^- ^If-^P^^Ă ^'.l^.^li^^^r^if ,^.^ Ăź^; ^U âąiri'nT^^^dĂźgĂš'tC p..tici.liĂšra,aeat dans la digestion des
.liĂšr-^ "Ăź-'k^pi Dir U Ci,auoe Biii^iutĂ». VjUi ne ia-+% avec Ji pUncae^, ' J â â âą â âą ,'âą" ' i.. p,:v nronnsĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
Xir n:-;;;::,re sur ics vers intestinaux, par ^^ J;3^/- ^1^.... - E.a, -IW re^o,.^a ^ ^^Ă^SJ^^^^t
'^!;=e^^;^^^.-^--ĂŻ^^"^ĂȘ^^^^^^^ - .....lunee.
niancbes; i^
DLrte;"lVq;esirou d. learTppTriïioTou de leur disparilion luecessive ou simultanée. -^Reckercher^la
âąareae leur supeipu=,..u,;. - Discute, la que=uou a. vy Professeur BaoNN. [n--i°. avec 7 pi
nature des rapports qui evislenl entre l'Ă©tat actuel du rĂšgne organique et ,e, -A = ..nlu^eu^ , pa
A la mĂȘme Libiairie les MĂ©naoires de l'AcadĂ©mie
des Sciences, et U. Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
N° 19.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance, du 9 novembre 1903.)
MĂMOIHES ET COMMUN ICATIOIXS
DES MKMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. R. Blondlot. â .Sur l'emmagasinemenl des rayons n par certains corps.
729
MEMOIRES PRESENTES.
Pages.
M. Prosper de Lafitte adresse un MĂ©moire
ayant pour litre : " Le carré magique de 3.
Solution générale du problÚme >' -^i
Pages
M. A.-N. Panoff adresse un Mémoire « Sur
la propagation de l'attraction » -i
CORRESPONDANCE.
M. Rabut. â Sur la dĂ©termination des
figures invariantes des transformations
cycliques 7^^
M. S. PiNCHERLE. â Sur l'approximation
des fonctions par les irrationnelles qua-
dratiques ' âą 'fi'ji
jM. a. de Saint-Germain. â GĂ©nĂ©ralisation
de la propriété fondamentale du poten- .
tiel 73'i
M. E. AriĂšs. â Sur les lois du dĂ©placement
de l'Ă©quilibre chimique 738
M. E. BouTY. â CohĂ©sion diĂ©lectrique des
gaz à basse température 74i
M. Charles Fabry. â Sur une solution
pratique du problÚme de la photométrie
hélérochrome 74^
M. Th. Tommasina. â Sur la scintillation du
sulfure de zinc phosphorescent, en pré-
sence du radium, revivifiée par les dé-
charges Ă©lectriques 745
M. F. QuĂNissET. â Remarques sur le der-
nier groupe de taches solaires et les per-
turbations magnétiques 747
RI. Thoulet. â Sur la lransparence.de la
mer 7 4^
AL Henry de La Vaulx. â L'emploi des
ballons à ballonnet d'aprÚs la théorie du
général Aleusnier 74<)
MM. H. Baubigny et P. Rivals. â Condi-
tions de séparation de l'iode sous forme
d'iodure cuivreux, dans un mélange de
chlorures, bromures et iodures alcalins.. 733
M. Andue Kling. â Action des dĂ©rivĂ©s
organoniagnésiens sur l'acétol et ses éthers-
sels 75'>
M. Antoine Pizon. â Evolution des Diplo-
somidĂ©s (Ascidies composĂ©es) 7Ă9
M. P. WiNTREBERT. â Sur la rĂ©gĂ©nĂ©ration
chez les Amphibiens des membres posté-
rieurs et de la queue, en l'absence du
systĂšme nerveux ' 7')i
M. Victor Henry. â Ătude des ferments
digestifs chez quelques Invertébrés 763
M-. Lucien Daniel. â Un nouvel hybride
de grelTe 7^5
MM. AuQ. Daguillon et H. Coupin. â - Sur
les nectaires extra-floraux des Hevea.... -fil
M. R. Maire. â Recherches cytologiques
sur le Galaclina succosa 7t>9
M. L. JoLLY. â Sur l'oxydation de la glu-
, cose dans le sang. . , 771
PARIS. â IVIPKIMIĂK.IE G A UT II I li K - V I L L A R S,
Quai des Grands-Auguslins, 35.
Le GĂ©rant . Gauthier -Villars.
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVH.
N^ 20(16 Novembre 1903).
PARIS,
GAUTHl ER-VILLARS , IMPR I MEU R-LIRR AIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslius, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des ex Ira ils des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"^. â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages ])ar année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu 6e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
T^es rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit liait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul r
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
hlique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi<
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Y h
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un it
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires a
tenus de les réduire au nombre de pages requis L
Membre qui fait la présentation est toujours nom <
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exia
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i
pour les articles ordinaires de la correspondance I
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre rem i
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis Ă len )
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re 5
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu \
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures comp
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais der '
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor
les Instructions demandés par le Gouvernement
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrativ
un Rapport sur la situation des Comptes rendus .
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di
sent RĂšglement.
Lei Savants étrangers i. l'Académie qui désireit faire présenter
déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance
leurs mémoires par UM. les Secrétaires perpétuels sont prié!
avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance si
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 16 NOVEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBEKT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Président s'exprime comme il suit :
« Les élÚves, les amis, les aclniirateurs de M. Chauveau se sont associés
pour faire graver une belle médaille à son effigie. Noire ConfrÚre a voulu
que la médaille lui fût remise dans la plus stricte intimité. Mais des
adresses, des lettres, des télégrammes lui ont été envoyés de toute part.
» La lettre de voire Président renfermait ces mots, qui lui ont semblé
l'expression des sentiments de l'Académie :
1) Vous avez éteiichi votre action bienfaisante à ces créatures, bonnes et souvent
charmantes, qui sont pour l'humanilé d'un tel secours que nous avons peine à conce-
voir comment, sans elles, il lui serait possible de se maintenir et de progresser. Merci
pour toutes les choses grandes et utiles que vous avez faites.
» On a réuni les félicitations envoyées à M. Chauveau dans un Opuscule
oßi se trouve le fac-similé de la médaille, représentant d'un cÎté sa tÚte
expressive et de l'autre cĂŽtĂ© sa fameuse expĂ©rience de cardiographie, Ă
l'Ăcole vĂ©tĂ©rinaire de Lyon.
» Nous conserverons précieusement ce souvenir des hommages rendus
à un ConfrÚre que chacun de nous aime et honore. »
CHIMIE MINĂRALE. â Nouvelle prĂ©paration de V argon.
Note de MM. H. Moissax et A. Rigaut.
« Dans leurs belles recherches sur la découverte de l'argon, lord Ray-
leigh et sir William Ramsayont utilisé, tout d'abord, l'action de l'étincelle
G. R., igoS, ï' Semestre (T. CXXXVII, N» 20.) I02
-7^4 ACADEMIE DES SCIENCES.
électrique sur le mélange d'oxygÚne et d'azote pour séparer l'argon de
l'air atmosphérique. Par la suite, ils ont employé le magnésium qui retient
l'azote sous forme d'azoture; enfin, dans des expériences pins récentes,
sirWilliamRamsayC) s'est servi du procédé indiqué par M. Maquenne (^) :
action d'un mélange de chaux et de magnésium sur l'azote atmosphé-
rique.
» L'étude de la préparation de l'argon par l'action des étincelles d'in-
duction sur un mélange d'oxygÚne et d'azote atmosphérique a été reprise
derniĂšrement par M. Auguste Becker (^).
» L'un de nous a démontré précédemment que le métal calcium se
combinait avec facilité à l'azote au rouge sombre, en fournissant un azo-
ture cristallisé de formule Ca^ Az- ( ' ).
» Comme ce calcium métallique possÚde aussi la propriété de fixer
l'hydrogĂšne Ă la mĂȘme tempĂ©rature, en donnant un hydrure cristallisĂ© de
formule CaH- et que cet hydrure n'est pas dissociable à 5oo°, nous avons
pensé à appliquer ces différentes propriétés à l'extraction de l'argon de l'air
atmosphérique.
w Cette préparation de l'argon comprend quatre opérations :
)) A. Préparation de loo' d'azote.
1) B. Enrichissement de l'azote en argon.
» C. PremiÚre purification.
)) D. Seconde purification par circulation sur le calcium.
» A. PrĂ©paration de loo' d'azote atmosphĂ©rique. â Cette opĂ©ration se
fait au moyen de deux tubes d'acier de iâą, 20 de longueur et de o",o3o de
diamĂštre, remplis de tournure de cuivre tassĂ©e, prĂ©alablement oxydĂ©e Ă
l'air, puis réduite dans l'hydrogÚne. Le gaz est introduit par aspiration dans
un gazomĂštre Ă eau.
» ^.Enrichissement de l'azote en arf^on. â Le gaz, obtenu prĂ©cĂ©demment,
traverse d'abord un tube de Fer de 1" rempli de tournure de cuivre, puis
(') Hamsat, Proceedings of the Royal Society . t. VIIT, 1898, p. i83, et W. Travfrs,
Study of gases.
C) Maquenne, Sur la fixation de Vazolc par les métaux alcalino-terreux
{Comptes rendus, t. CXXI, iSgS, p. ii/Jy).
(') Auguste Becker, Veher die Darstellung von Argon iniltels eleklrisclter Funkcn
{Zeitschrift fur Eleklrocheniie, 28 juli igoS, n" 30, p. 600).
(*) H. MoissAN, Recherches sur le calcium et ses composes {Annales de Chimie et
de Physique, 7" série, t. XVIII, 1899, p. 2S9).
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 775
un sécheur formé d'un flacon à acide sulfurique et six tubes horizontaux
de o^.So, remplis de fragments de potasse refondue au creuset d'argent.
Le gaz passe ensuite dans deux tubes de fer de o'",8o de longueur conte-
nant un mélange de cinq parties de chaux vive en poudre fine et de trois
parties de poudre de magnésium bien exempte d'huile et d'aluminium.
» Chaque tube renferme une charge de 120^ du mélange.
» On porte au rouge le tube qui contient la tournure de cuivre, puis on
chauife les deux tubes à mélange de chaux et de magnésium en ayant soin
de laisser ouvert le robinet qui se trouve à l'extrémité du dernier tube.
Dans ces conditions, il se dégage une petite quantité de gaz hydrogÚne pro-
venant de l'absorption de l'humidité par les poudres au moment de leur
mélange. La présence constante de cet hydrogÚne dans les manipulations
est une des difficultés de la pré|jaration. Lorsqu'on s'est assuré, grùce à un
laveur à acide sulfurique placé aprÚs le robinet dont nous parlions plus
haut, que tout dégagement d'hydrogÚne est terminé, on adapte, à l'ex-
trémité de l'appareil, un sac vide en caoutchouc de i5'. On ferme le robinet
de verre et, grĂące Ă la pression du gazomĂštre, on fait passer dans rap[)a-
reil les 100' d'azote qui, en 2 heures, diminuent de volume et sont rame-
nés à 10' de gaz enfermés dans le sac de caoutchouc. Ce gaz contient
10 pour 100 d'argon (' ).
M La chaux qui sert dans nos expériences a été obtenue de la façon
suivante : du marbre blanc exempt de silice est calciné au four Perrot
pendant 3 heures. AprĂšs refroidissement, la chaux vive ainsi obtenue est
passée au tamis de soie, puis hydratée |)ar une petite quantité d'eau dis-
tillée. AprÚs qu'elle s'est délitée complÚtement, cette poudre est calcinée
pendant 3 heures à une température mesurée de 1000°.
» Le magnésium employé est en poudre trÚs fine. On s'assure, au préa-
lable, qu'il est bien exempt d'aluminium. Il est lavé ensuite à l'éther sec
par digestion d'abord, puis sur un entonnoir de Buchner, enfin essorĂ© Ă
la trompe et séché à i fo°.
» Les tubes de verre, séchés avec soin, sont remplis du mélange pré-
paré dans un mortier chaud, avec le métal sortant de l'étuve et l'oxyde pris
dans le creuset encore tiĂšde.
)) C. PremiĂšre purificalion. â Le sac de caoutchouc contenant l'azote Ă
(') Dans des expériences préliminaires, nous nous servions, pour recueillir le gaz
ainsi enrichi d'argon, d'un gazomÚtre à eau et, à cause de la solubilité de l'argon dans
ce liquide, nous avions un rendement beiuic(>u|i plus faible.
n-6 ACADEMIE DES SCIENCES.
lonoiir loo d'argon est relié à un petit sécheor à potasse qui commu-
nique au moyen d'un robinet tenant le vide avec un gros tube en porce-
laine de Berlin, de 35""^ de diamĂštre et de o"',8j de longueur. Ce tube est
chauffé dans un four Mermet, et il peut recevoir une gargousse de tÎle
perforée contenant 80" du mélange chaux et magnésium. Un second tube
en verre d'Iéna se trouve à la suite du premier; il contient yo» du mÎme
mélange. Il est mis en communication avec un troisiÚme tnije ])]us petit et
rempli d'oxyde de cuivre. AprĂšs ce dernier Inbe, se trouve un petit bar-
bolenr à acide sulfurique, pour retenir l'eau formée, et enfin un dessicca-
teur Ă potasse caustique. Cet appareil est mis en communication par un
robinet Ă trois voies avec une pompe Ă mercure qui permet de recueillir le
gaz et de l'envoyer, par un tube abducteur, dans une grande Ă©prouvette
de oâą,85 de hauteur et d'une ca|)acttĂ© de nooâą'. Tous les tubes Ă©tant
chauffés, on fait passer lentement le gaz dans la pompe à mercure, ])uis
on l'envoie ensuite dans la grande éprouvette. Cette opération, recom-
mencée une dizaine de fois, permet de vider complÚtement le sac de caout-
chouc en 2 heures. AprĂšs cette premiĂšre purification, le gaz que l'on
obtient est de l'argon ne contenant plus que 5 Ă 10 pour 100 d'azote.
» D. Seconde purification par circulation sur le calcium. â La grande
éprouvette dont nous avons parlé précédemmeni porte, à sa partie supé-
rieure, un robinet de verre. Elle est mise en communication avec un premier
tube en verre d'IĂ©na renfermant 4^^ <âą" mĂ©lange chaux- magnĂ©sium ;
puis, avec un deuxiĂšme tube de mĂȘme substance, renfermant quatre
nacelles de nickel, dans lesquelles se trouvent 3^ à li^ de calcium métal-
lique en petits cristaux. Deux trompes Ă mercure sont mises en com-
munication avec cet appareil au moyen d'un robinet Ă trois voies : la
premiÚre sert à faire le ville dans l'appareil au début de l'expérience,
et la deuxiÚme est utilisée pour obtenir la circulation du gaz dans les
deux tubes portés au rouge sombre. Dans ces conditions, la petite quan-
tité d'azote que renfermait encore l'argon, ainsi que l'hydrogÚne, produit
dans le tube à mélange de chaux et de magnésium, sont complÚtement
retenus par le calcium métallique. 3 heures plus tard, on recueille le
gaz dans des flacons de aSo""', lavés préalablement avec du gaz argon.
» Les appareils, qui servent aux deux puriOcalions, sont entiÚrement
formés de tubes de verre réunis par des tubes de plomb au moyen de
mastic Ă la gomme laque. Pour donner aux tubes de plomb une certaine
élasticité, on les contourne en spirales. L'appareil est assez long à disposer;
SĂANCli DU 16 A'OVHMBItE 1903. 777
aussi, étant donné le grand nombre de joints à la «omme laque, faut-il
s'assurer an préalable qu'il tient bien le ville.
» Deux personnes peuvent poursuivre simultanément les différentes
phases de cette préparation; et, ioi'sqne l'appareil est monté, elles peuvent
produire, d'une façon continue, i' de gaz argon en 12 heures.
» Pour reconnaßtre si cet argon est pur nous avons tout d'abord étudié
le spectre qu'il fournit au moyen de l'Ă©tincelle d'induction. Ce spectre ne
présente j)lus les cannelures de l'azote et nous donne les lignes caracté-
ristiques de l'argon. Enfin, nous avons additionné ce gaz d'une petite
quantité d'oxygÚne pur, et nous avons reconnu que, soumis à l'étincelle
d'induction pendant plusieurs heures, il ne donnait plus de vapeurs ruti-
lantes et que son volume ne diminuait pas lorsque l'expérience était faite
en présence d'une solution alcaline.', Dans l'un de nos essais, nous avions
pris 9''"', 2 d'argon. A|)rĂšs passage d'Ă©lincelles d'induction pendant
4 heures, puis absorption de l'oxygĂšne, nous avons retrouvĂ© le mĂȘme
volume de 9"°'", 2.
» Celte nouvelle méthode de préparation permet donc d'obtenir l'ar-
gon avec assez de facilité. »
M. Lavißkax, en présentant un Ouvrage qu'il a publié sur la « Prophy-
laxie du paludisme », s'exprime ainsi :
« J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un |)elit "Volume que
je viens de ])ublier dans V Encyclopédie des Aide-Mémoire dont notre émi-
nent ConfrÚre, M. Léauté, est le direclcur. Ce Volume a pour titre :
Prophylaxie du paludisme.
» On connaßt aujourd'hui l'agent pathogÚne des fiÚvres palustres, on
sait comment il se propage, on peut donc formuler les rĂšgles de la prophy-
laxie rationnelle de celte redoutable endémie; c'est ce que j'ai essayé de
faire.
» L'Ouvrage est divisé en deux Parties : dans la premiÚre Partie j'ai
étudié le rÎle des moustiques dans la propagation du paludisme; la
deuxiÚme Partie est consacrée à la prophylaxie proprement dite.
)) J'espÚre que ce j)etit livre servira à répandre les notions scientifiques
nouvelles qui doivent rendre plus efficace la lutte contre le paludisme. »
IT
ACADEMIE DES SCIENCES.
NOMINATIONS.
L'Académie procÚtle, par la voie du scrulin, à l 'élection d'ua Corres-
pondant dans la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Schiapa-
relli, élu Associé étranger.
Au premier tour de scrutin, le nombre des volants Ă©tant 5o,
M. George-William Hili oblienl 18 suffrages
M. G. -II. Darwin » . . . . 2
M. G.-W. lïii.i., avant obtenu la majorité absolue des suffrages, est
élu Correspondant de l'Académie.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
i" Un Ouvrage ayant pour titre : « Recueil de travaux dédiés à la mé-
moire d'Alexis Millardet (iSSS-igoa), i)ar les professeurs de la Faculté de
Bordeaux » .
2° Un Ouvrage de lord Avehury a\ant pour titre : « The scenery of
England and the causes to wich it isdue ». (Présenté par M. de Lapparent.)
3° Un Ouvrage de M. Sven Hedin intitulé : « L'Asie inconnue. Dans les
sables de l'Asie », traduit du suédois parlNL Ch. Rabot. (Présenté par M. de
Lapparent.)
4" Un Ouvrage de M. Jean ißera/ intitulé : « Poussée des terres, stabilité
des murs de soutÚnement ». (Présenté par M. Maurice Levy.)
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur la naliirc analytique des solutions de
certaines équations aux dérivées partielles du second ordre. Note de M. S.
Bernstein, prĂ©sentĂ©e par M. Ăm. Picard.
« ThĂ©orĂšme. â Si z est une fonction des variables rĂ©elles x et y admettant
dans une région S des dérivées finies des quatre premiers ordres et satisfaisant
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE IQoS. 779
aux deux conditions :
, \ p/ dz dz d-z d- z d'^z\
oĂč F est analytique, et
(2) 4f;,,.f;,^.-/f',,_. y>o,
Ăąjn- r)y- \ i).ri)y,
elle est analytique.
» Ce théorÚme remarquable a été démontré d'abord par M. Picard (')
dans le cas oĂč F est linĂ©aire (l'ordre de dcrivabilitĂ© connu pouvait d'ail-
leurs s'abaisser à deux). Par une intuition profonde, M. Hilbert a prévu
qu'il suffisait de supposer F analytique. Sous son influence, M. Lulke-
meyer, dans sa ThĂšse soutenue en 1902, et M. Holmgren {Math. Annalen,
1903) reprirent la méthode de M. Picard et établirent le théorÚme en
question pour F = ^ + ^ -/(âą^. J. z. ^^, ^) = o (/ Ă©tant analy-
dy"" âą' V '^ ' "^^' Ă x dy ,
tique). En complétant convenablement la mÎme méthode, je suis parvenu
à une démonstration générale.
» Soit F(a:T) = ^ ^ A^,^x^(R â .r)'. Si ce dĂ©veloppement converge
absolument et uniformément pour o<.r<R, nous dirons qu'il est normal.
La sĂ©rie f{x) = ^ ^ ap^x^iy^ â xy sera une sĂ©rie maximale de F(a:),
si a^y J I kj,^\. On peut Ă©crire aussi
F(^) = 2 P/R - xy et fix) = 2 ;,^(R _ ^)7.
oĂč F et ^ sont des sĂ©ries de Taylor ordonnĂ©es par rapport Ă l'origine. Soit
My>yo^(R â xy lorsque o^x^R. Nous dirons que
M = Mâ + M.^ + ...-^M,(^)V...
est une valeur maximale de F{x) à l'intérieur du contour For,, formé par
(') Journal de l'Ăcole Polytechnique, 1890, et Acta matheniatica. t. XXV. Le
mĂȘme thĂ©orĂšme a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par M. Picard pour certaines Ă©quations linaires d'ordre
supérieur au second {Coinples rendus, t. CXXI, iSgS).
780 ACADĂMIE DES SCIENCES.
la partie gauche de la circonférence C de ravon rayant le centre en O el
les deux tangentes menées du point \\ an centre C. L'ensemble des valeurs
maximales correspondant à tous les développements normaux sur OR
de F(x) a une limite inférieure que nous appellerons valeur minimaxi-
male de F(x) à l'intérieur de Ton,, et que nous désignerons par [F(ï)Ji., .
» SoitF(j:-/) = F(rcosO, r<,inl)')â "y Aâcos«0 + Bâsinn'). Nousdirons
que ce dĂ©veloppement est normal, si Aâ = /" V V (;,"^/-/'('R'- â /â -)'/,
Bâ= r" ^ y D "'/â -/'( R' â /'^y sont normaux sur OR et si «â et bâ dĂ©si-
gnant des sĂ©ries maximales de Aâ et Bâ la somme Vaâ-l- bâ converge uni-
formément sur OR.
» On posera, en outre, | iâ '(xy)]J^,. = 1(Aâ\.,^ (Pjâ\,- qu'on appellera
valeur minimaximale de F(xy) à l'intérieur du contour r,,,.,,.
1) Lemme 1. â Une fonciioa analytique de deux variables rĂ©elles x et y
réguliÚre à l'intérieur d'un cercle C de rayon R est développable en série
normale.
» Lemme 2. â Sait „[o,(xy), o,(xy), . . .,oJxy)\ une fonction ana-
lytique de m variables dont chacune est une fonction de x, y susceptible d'un
développement normal sur OR. F sera aussi normal sur OR et, en désignant
par fia série des modules de F, on aura
\V[o,(xy) '^^{xy). . .][^,.<f[o,( xy)l,.\o,i xy)\,,,.. . .',.
» Lemme 3. â Si une fonction F(xy) adnuH une valeur maximale finie
à l'intérieur de r^RR., elle est analytique pourb réel el r situé à l'intérieur
de ToRH'. e' ^^ valeur sur Torr est donnée par le développement normal corres-
pondant.
1) Ceci posĂ©, en vertu de l'hypothĂšse 4F,,,. F^^,. â f^' ,y.- \"> o, il est
ĂŽ.v- (ly \ Ox OyJ
possible d'effectuer un changement de variables linĂ©aire et homogĂšne Ă
coefficients réels qui ramÚne l'équation générale à la suivante
Ă©"-z , ĂŽ-z J , Oz. dz Ă '-z Ăč-z d-z\
(i bis) ^ -+- d^. =/(^.J'. 2' ^' Ty' Ă ^-' TuFdJ'' dfO'
/Ă©tant analytique et telle qu'Ă l'origine, c'est-Ă -dire pour x=y = u.
SĂANCE DU iG .\OV]:.\IBKE I(jo3. 78 1
Oz
dz
d'z
d'z
d'-z
d^=P'^'
Ă y
= ^â.
dx^ ~ ^"^
ĂąxĂ r"^"'
à y- ^ °
on ait
dx- dx dy Oy-
» Cherchons, parla méthode des approximations successives, une solu-
tion de l'équation (i bis) a qui se confonde avec - sur une circonférence C
de rayon R assez petit. Eu vertu des considérations précédentes, u se pré-
sentera sous forme normale et admettra une valeur maximale finie Ă l'in-
térieur de r,jn.(R'<^ R). Donc u est analytique. De plus il est aisé de mon-
trer que, pourvu que R soit suffisamment petit, z et u se confondent
identiquement. Ainsi se trouve démontré le théorÚme annoncé. »
HYDROGRAPHIE. â Sur V emploi du tachĂ©ographe Schrader pour les travaux
d'hydrographie. Note de MM. F. Schrader et C». Sauerwei.v.
« L'application du tachéographe Schrader (') à l'hydrographie a été
inaugurée à Monaco en février igo3, pour construire la carte lilhologique
de la zone cÎtiÚre de la Principauté.
» Nous renvoyons, pour le principe et l'usage général de l'instrument,
à la Communication de M. Schrader. Les perfectionnements apportés
depuis cette époque au tachéographe n'en ont pas changé le principe, et
ont eu pour seul but d'en rendre le maniement plus aisé et la précision
plus grande.
» Deux méthodes se présentent pour un levé hydrographique, suivant
que le pays est plat, ou qu'il possĂšde prĂšs de la mer des hauteurs assez
in)portantes.
» 1" Pays plat. â Dans ce cas, il faut opĂ©rer pour le levĂ© de la cĂŽte comme dans
un levé lopographique, en faisant placer aux différents points des escouades portant
des mires de longueur appropriée à l'échelle de la carte. Pour les sondages, on munira
l'embarcation d'une mire fixée au mal, et l'on opérera comme sur le terrain.
» Dans ce cas, il faudra noter, pour chaque point marqué sur le disque de zinc,
l'altitude indiquée par le vernier de l'échelle verticale du tachéographe; et la réduc-
(') Comptes rendus, i""' juillet 1895.
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N« 20.) Io3
jH-j ACADEMIE DES SCIENCES.
lion des sondes nu niveau des plus basses mers se fera trÚs aisétnenl, au mo3'en de
riieure notée à bord, par comparaison avec l'écliclle de marées qui aura été primiti-
vemenl installée.
>) 2° Pars accidenté, possédant des hnuteuis importantes dans le voisinage immé-
diat de la mer.
)) Dans ce cas, la premiÚre opération consiste à j)lanler une Úclielle de marées trÚs
visible et une mire auprÚs d'elle, à la limite de la mer. L'opérateur, rendu sur le ter-
rain de travail (un point aussi élevé que possible, a3%Tnl un grand champ de visée),
pointera la lunette sur la mire, bisseclanl les voyants avec les deux fds du réticule; et
cette visée lui donnera immédiatement la dislance et la différence d'altitude des deux
points considérés, c'est-à -dire la hauteur de l'instrument au-dessus du niveau actuel
de la mer.
» Ceci fait, le principe .sur lequel est basée la méthofle est le suivant :
» Soient A l'observateur, BC la surface de la mer etC un point quelconque de celte
snrface; dans le triangle rectangle ABC, connaissant .\B, il suffit de connaĂźtre l'angle
BAC pour construire le triangle.
)) Si donc on opérait avec un lln'odolite, une lecture d'azimut el une leclure sur le
cercle verlical donneraient la grandeur et l'orientation du triangle ABC, par un
calcul de trigonométrie recliligne.
» Le tachéographe Schrader permet une simplification trÚs grande de
cette méthode.
» Si, en effet, on fixe le vernier de l'échelle verticale sur la division qui
représente, au-dessous du zéro, la hauteur du point d'observation rap-
portée à l'échelle à laquelle on opÚre, lorsipte l'axe optique de la lunette
sera dirigé sur le point à viser, l'instriuTient construira automatiquement le
triangle défini plus haut, et le stylet marquera sur le disque la position
exacte, rapportée à l'échelle choisie, du point visé.
» De ce que nous venons de dire, on peut conclure que le levé de la
cĂŽte se fera Ă©galement en suivant simplement, avec l'axe optique de la
lunette, la ligne d'intersection de la cĂŽle avec la surface de la mer, aprĂšs
avoir immobilisé le stylet au contact du disque horizontal, de maniÚre qu'il
trace le contour de la cĂŽte suivant un trait continu.
» S'il s'agit de points de sonde, l'embarcation chargée de ce service doit
SĂANCE DU l(J A'OVKMBRE igo'i. 788
hisser un pavillon tontes les fois qu'elle opÚre, et une simple visée donne
sa position rapportée à l'échelle adoptée.
» Dans le cas de lignes de sonde trÚs étendues, V échelle provisoire peut
changer suivant la distance de l'embarcation. L'opérateur marque alors
sur son carnet, pour chaque numéro de station, l'échelle employée. Lors
de la confection de la carte de Monaco, les échelles ont varié de 777^
Ă '
(60000*
)) Si la mer dans laquelle on opÚre a des marées 1res fortes, il faudra
tenir compte des changements de niveau; pour cela, une simple lecture de
la graduation de l'échelle des marées donnera la hauteur actuelle de
l'appareil, et la correction sera faite en conséquence sur l'échelle verticale
de l'appareil. On pourra, par exemple; faire cette correction toutes les fois
que le niveau aura variĂ© de 5oâą.
» DÚs lors, les sondes se trouveront exactement rapportées à la verti-
cale de leur projection sur le plan niVeau des plus basses mers, et il suffira
de faire la correction nécessaire pour l'heure de la marée.
» La construction de la carte ainsi obtenue est des plus simples. Il
suffit de fixer sur le papier les disques de levés suivant leur orientation
obtenue par des observations magnĂ©tiques ou par des visĂ©es de points dĂ©jĂ
déterminés, et de construire chaque point de la surface de la mer (sondes
ou détails de la cÎte), en prolongeant la ligne qui joint le centre du diseiue
à chaque point marqué, et en portant sur cette ligne autant de fois la
distance du centre Ă ce point que l'indique le Tableau donnant l'Ă©chelle
provisoire à laquelle chaque point de station a été construit. »
PHYSIQUE. â Sur l'extraction de l'oxygĂšne par la liquĂ©faction partielle de
l'air avec retour en arriÚre. Note de M. Georges Claude, présentée par
M. d'Arsoavai.
« J'ai pu montrer, dans ma précédente Note, que, contrairement à ce
qui a été affirmé jusqu'ici par les spécialistes en la matiÚre, l'air atmosphé-
rique appelé à se liquéfier progressivement abandonne en premier lieu des
portions liquides trĂšs riches en oxygĂšne.
» Ce résultat est entiÚrement conforme aux savantes théories des Gibbs,
des Van der Vaals et des Duhem sur la coexistence des phases liquides et
gazeuses dans les mélanges fluides, et ces théories, vérifiées jusqu'ici dans
le cas de gaz aisément condeusables, trouvent ainsi dans le cas de l'air une
nouvelle confirmation.
7^4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Je voudrais montrer comment, grùce à un artifice fort simple, il est
aisé (le mettre à profil cette propriété pour, en ne liquéfiant qu'une portion
relativement faible de l'air traité, obtenir dircctrmenl, sans évaporalion
préalable, un liquide trÚs oxygéné détenant la presque lotalité de l'oxygÚne
mis en circulation.
» L'artifice en question consiste essentiellement Ă faire en sorte qu'Ă
mesure de leur liquéfaction progressive, les portions liquéfiées de l'air
traité soient astreintes à circuler en sens inverse et au contact du courant
gazeux aux dépens duquel elles se forment. Dans ce retour en arriÚre du
liquide, deux effets se superposent pour tendre au mĂȘme but, c'est-Ă -dire
à la (lésoxygénation rapide et complÚte du résidu gazeux. D'une part, la
phase liquide produite en chaque point de l'appareil de condensation Ă©tant
soustraite, par son retour en arriÚre, au contact du résidu gazeux qui l'a
formée, celui-ci peut donner naissance l'instant d'aprÚs^ une phase liquide
moins oxygénée, et ainsi de suite à mesure de la progression de ce résidu.
D'autre part, la phase liquide produite en chaque point rencontre, dans
son retour en arriÚre, des phases gazeuses moins épuisées que celle qui lui
a donné naissance, et qui, par conséquent, ne sont pas en équilibre de com-
position avec elle : d'oĂč un Ă©change |Ăźartiel d'une partie de l'azote, plus
volatil, du liquide contre une partie de l'oxygĂšne, plus condensable, du
résidu gazeux.
» Il résulte de la superposition de ces deux effets un épuisement trÚs
rapide du résidu gazeux, qui arrive aisément, moyennant une liquéfaction
infĂ©rieure Ă la moitiĂ© du volume, Ă n'ĂȘtre plus constituĂ© que par de l'azote
presque pur, tandis que le liquide présente à la sortie une composition
trĂšs voisine de celle correspondant Ă la phase gazeuse 21 pour 100 (teneur
de l'air normal). D'aprÚs les courbes que je reproduisais dans ma précé-
dente Note, cette teneur finale du liquide aprĂšs le retour en arriĂšre
devrait atteindre 5o pour 100 environ; en pratique, comme le montreront
les chiffres ci-dessous, le résultat est encore meilleur, sans doute pour des
raisons assez intéressantes que je développerai en une autre circonstance.
» Pour montrer avec quelle facilité s'opÚre la séparation de l'oxygÚne
et de l'azote suivant ces nouvelles bases et faire apprécier dans quelles
conditions inespĂ©rĂ©es ce niodus operandi se prĂȘte Ă l'extraction industrielle
de l'oxygÚne de l'air, j'indiquerai ci-aprÚs les résultats de quelques essais
de laboratoire.
» L'appareil employé se compose simplement d'un faisceau vertical de sept tubes de
cuivre de 2"" de long et i3âą"' de diamĂštre intĂ©rieur, placĂ© dans une enveloppe mĂ©tal-
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igo3. 7 85
lique étanclie isolée calorifiqiiement et remplie d'air liquide, de maniÚre à baigner sur
les I de leur liauteur les tubes du faisceau. Iliuit et bas, les tubes aboutissent Ă des
collecteurs en forme de cloche.
» On fait arriver dans le faisceau, par le collecteur du bas, l'air à séparer, puisé
à un réservoir d'air comprimé sous 2 atmosphÚres effectives, et préalablement refroidi
Ă â 160° par son passage dans un serpentin immergĂ© dans l'air liquide. L'air monte
dans le faisceau en se liquéfiant partiellement et vaporisant une quantité du liquide
extérieur sensiblement égale au liquide formé intérieuremeut : celui-ci retourne vers
le bas de l'appareil en coulant le long des tubes et exerçant l'action rectifßcatrice
signalĂ©e plus haut : il est reçu dans le collecteur infĂ©rieur, oĂč il peut ĂȘtre repris et
analysé. Le résidu gazeux s'échappe par un robinet fixé dans le collecteur supérieui'
du faisceau, robinet dont l'obturation plus ou moins grande permet de faire varier
entre o'""' et 2"'"' la pression intérieure, indiquée par un manomÚtre. Pour des raisons
de simplicité d'expérience, il n'y a pas d'écliangeurs de températures, c'est-à -diie
qu'on ne récupÚre pas le froid emporté, tant par le résidu gazeux que par le liquide
vaporisé.
» Plus faible est la pression de liquéfaction, moins grande est la rapidité
de la condensation; mais le liquide fourni est naturellement d'autant plus
riche, parce qu'une fraction moindre du gaz est liquéfiée; d'autre part, la
lenteur du débit est favorable à la perfection de l'épuisement du résidu ga-
zeux, de sorte que cet Ă©puisement est excellent avec la plus faible pression
compatible avec une liquéfaction suffisante. Une faible pression est donc
désirable, d'autant plus que le coût de la compression de l'air à traiter et
la dégradation d'air liquide au cours des manipulations, dépenses essen-
tielles de la méthode, sont fonction de celte pression. Or, lorsque le liquide
baignant le faisceau titre 70 pour 100 d'oxygÚne, la liquéfaction est encore
assez abondante (un tiers de litre par minute dans mon petit appareil) sous
sept dixiÚmes d'alinosphÚre : dans ces conditions, le liquide formé atteint
une teneur de 5^ pour 100 d'oxygĂšne, tandis que le rĂ©sidu gazeux arrive Ă
97 pour 100 d'azote et mĂȘme Ă 98 pour 100 dans quelques-uns de mes
essais.
» Ainsi, la compression à o*'", 7 seulement (') suffit pour obtenir la sé-
paration intégrale de tout l'oxygÚne de l'air traité, moyennant une liqué-
faction d'w/i tiers environ. Ce résultat remarquable entraßne des consé-
quences Ă©conomiques d'une trĂšs grande importance et sur lesquelles on me
permettra de revenir. Mais, sans plus larder, je voudrais indiquer que, grĂące
à l'appui de la Société ï Air liquide, j'ai pu réaliser un appareil basé sur les
(') A laquelle il y aurait lieu d'ajouter en pratique la contrepression assez faible
des Ă©changeurs.
^86 ACADĂMIK DES SCIENCES.
principes ci-dessus et fournissant réguliÚrement dÚs maintenant So"" a 40
à l'heure d'oxygÚne à 92 pour 100 ou 100°' à 120"' d'air suroxygéné à 55
ou 5 7 pour 100. »
PHYSIQUE. - Mesure des trĂšs petits angles de rotation.
Note de M. Marcel Brillouin, présentée par M. Mascart.
« J'avais imaginé et réalisé, à Dijon, il y a plus de 20 ans, un procédé
de mesure des trÚs petits angles de rotation que j'ai appliqué depuis
quelques années dans deux appareils, l'un qui est une modification de
l'appart-il d'E^Lvos pour la mesure de l'ellipticité locale du géoïde, l'autre
qui est un peson Ă lame de quartz flexible pour la mesure de la pesanteur.
» En voici le principe.
» Entre deux niçois à l'extinction sont placées :
» 1» Une lame épaisse de spath à faces parallÚles, taillée à environ 45°
de l'axe;
)) 2" Une lame demi-onde à 45° des sections principales du spalh;
» 3° Une deuxiÚme lame de spath identique et parallÚle à la premiÚre.
« Grùce à la lame demi-onde, ce systÚme équivaut à une lame à faces
parallĂšles d'Ă©paisseur nulle ou trĂšs faible, suivant que les deux lames de
spath sont parfaitement parallÚles ou un peu inclinées l'une sur l'autre.
Examiné en lumiÚre parallÚle, ce systÚme donne une teinte plate dont la
coloration varie avec l'inclinaison relative des deux spaths.
» Si les lames de spath ont chacune 2'^^'" d'épaisseur, une rotation de 54"
environ de l'une des lames autour d'un axe perpendiculaire Ă la section
principale correspond Ă une longueur d'onde. Si on lit le centiĂšme de
frange, ce qui est facile, on mesure la demi-seconde d'arc.
» L'an"le a, de l'axe du spath avec la normale aux faces, qui donne le
maximum de sensibilité sous l'incidence normale, est de 4i"3o'. L'angle
qui rend la sensibilité indépendante de l'incidence et de la déviation dans
la plus grande étendue, est de 53°6'; la sensibilité est diminuée de 5. Le
spath de 2<^'" donne, dans le premier cas, une frange pour 52"; dans le
second, une frange pour 58". Les spaths, taillés à 45°, tels que me les avait
fournis Laurent en 188a, suffisent trĂšs bien.
« Les deux mĂȘmes lames de spath, croi-sĂ©es sans interposition de lame
demi-onde, donneraient le mĂȘme rĂ©sultat; mais les franges en lumiĂšre
convergente auraient le mĂȘme Ă©cart, infĂ©rieur Ă 1', et, pour obtenir une
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 7 87
teinte ])iire en lumiĂšre parallĂšle, on devrait viser avec une puissante
lunette et diaphragmer au foyer avec nne fente qui sous-lende le mĂȘme
trĂšs petit angle o", 5 que l'on veut pointer. Il n'y aurait aucun gain d'en-
combrement sur l'emploi du miroir de Gaiiss-Poggendorff.
» Mais, grĂące Ă la lame demi-onde, pour un mĂȘme angle d'une lame par
rapport Ă l'autre, un changement considĂ©rable d'incidence, 3° et mĂȘme
davantage, est nécessaire pour augmenter la différence de marche d'une
longueur d'onde; tel est l'Ă©cart des franges en lumiĂšre convergente.
» Le diaphragme au foyer principal de l'objectif, nécessaire pour fixer
l'incidence Ă un centiĂšme de frange prĂšs, peut alors sous-tendre un angle
de 2', bien que ce centiĂšme de frange corresponde Ă une rotation de l'un
des spaths de o",5, c'est-Ă -dire 230 fois.moindre.
» De celte différence résulte l'avantage considérable de ce dispositif sur
ceux qui dérivent de l'optique géométrique. Un objectif dont l'ouverture
utilisée ne dépasse pas un quart de centimÚtre carré, et dont la distance
focale est de 7'"'" suffit Ă fixer l'incidence. Une source de lumiĂšre telle
qu'une veilleuse à essence minérale éclaire suffisamment,
» Enfin, une seule piĂšce, le spath fixe, doit ĂȘtre trĂšs rigidement liĂ© au
support de la piĂšce mobile. La lunette, les piĂšces accessoires dont il reste
à parler, j)euvent subir des rotations de plusieurs secondes sans inconvé-
nient pour l'exactitude de la mesure, ce qui permet de les isoler par des
cales de feutre, pour éviter toute transmission de trépidations pendant la
mesure.
» Mesure par compensation. â Le procĂ©dĂ© de mesure que j'ai trouvĂ© le
plus sûr consiste à compenser la différence de marche au moyen d'un
compensateur Ă teintes plates en quartz, auquel on peut donner diverses
formes, et Ă constater la compensation par le retour entre ses repĂšres de
la frange achromatique d'un compensateur Babinet.
)) BĂ©sultats. â La mesure des petites rotations Ă ^ seconde prĂšs n'exige
qu'un appareil optique de moins de 30"=" de longueur totale, de la source Ă
l'Ćil, sur 3"^° ou 4""° de diamĂštre maximum. Le spath mobile et sa boĂźte
d'aluminium pĂšsent environ 4^. On peut mĂȘme rĂ©duire la piĂšce mobile Ă
ĂȘtre un simple miroir, en remplaçant la lame demi-onde par une lame
quart d'onde et en employant un arrangement autocollimaleur.
» Les détails de montage, qui d'ailleins ne peuvent embarrasser un
physicien expérimenté, seront décrits ailleurs. »
788 ACADĂMIE DES SCIENCES.
OPTIQUE. â Sur la dĂ©termination des maxima et minima de transparence.
Note de M. C. Camichel, présentée par M. J. Violle.
« Dans nos recherches sur les iiiclophénols, M. Bavrac et moi, nous
avons montré l'uliUté de la détermination des maxima et minima de trans-
parence, pour caractériser les corps rpii présentent dans leurs spectres
d'absorption des bandes brillantes ou obscures aussi larges souvent que
le spectre lumineux; tout entier.
» Cette détermination peut se faire directement avec n'importe quel
spectrophotomÚtre, pourvu que l'égalité des deux spectres comparés ait
lieu en mĂȘme temps pour toutes les radiations, ce qui exige que le rapport
suivant lequel la lumiÚre de l'un des faisceaux est afïaiblie soit indépen-
dante de la longueur d'onde.
» Soient I et 2 les deux spectres que Ton compare, l'intensitĂ© du spectre i peut ĂȘtre
atténuée dans un rapport connu. On vérifie d'abord que les deux spectres présentent
dans toute leur Ă©tendue la mĂȘme intensitĂ©. On interpose, ensuite, la matiĂšre absor-
bante sur le trajet du faisceau donnant le spectre 2. On détermine les longueurs d'onde ).,
et X'j des radiations qui ont mĂȘme intensitĂ© dans le spectre d'absorption 2 et dans le
spectre de comparaison i ; on note le rapport A,, dans Ie(]uel est aiTaiblie la lumiĂšre
qui forme le spectre i. On ^recommence les mĂȘmes dĂ©terminations, en prenant un
rapport k« <;/i"i, si l'on cherche un minimum de transparence. Les longueurs d'onde
des radiations qui ont mĂȘme intensitĂ© dans les deux spectres sont, alors, X, et 'k'â ....
On construit la courbe (X, k) des coefficients de transmission en fonction des longueurs
d'onde, et la courlje I , k j, diamÚtre conjugué des cordes parallÚles à l'axedes X.
Ces deux courbes se coupent trĂšs nettement; leur intersection donne la longueur
d'onde correspondant au mininuimde transparence,
» L'appareil employé n'est autre que le spectrophotomÚtre Gouy dans
lequel les deux niçois sont remplacés par un disque tournant présentant
des secteurs pleins et des secteurs vides. Ce procédé a déjà été employé
par divers expérimentateurs (Napoli, Guthrie, Hammerl). Des expériences
nombreuses faites sur diverses personnes m'ont montré, qu'en donnant
au disque une vitesse suffisante pour que l'impression produite sur l'Ćil de
l'observateur soit continue, on atténue l'intensité de la lumiÚre dans un rap-
port indépendant de la vitesse du disque et égal à la surface des secteurs viles
divisée par la surface totale du disque.
SĂANCE DU l(> NOVEMBRE IQoS. 789
» Voici quelques nombres :
Rapport
enlre la surface
des secteurs vides
el celle du disque. Observalion. " Différence.
0,25o 0,256 â 0,006
0,333 0,827 ^o,oo3
o,5oo 0,493 -t- 0,007
0,667 0,667 0,000
» Les différences sont toujours inférieures aux erreurs expérimentales;
elles sont d'ailleurs tantÎt positives, tantÎt négatives.
» On transforme facilement un spectroscope ]ordinaire à deux ou trois prismes en
spectrophotomÚlre en lui ajoutant un deuxiÚme collimateur, une glace argentée sur
la moitié de l'une de ses faces et en remplaçant l'oculaire par un trou percé dans une
plaque mince située dans le plan focal de la lunette d'observation.
» Les disques se font en carton mince : ils deviennent plans en tournant.
» On peut donner aux plages monochromatiques la forme que l'on veut,
en enlevant convenablement l'argenture de la glace, et produire, par
exemple, l' apparence de franges qui disparaissent quand l'égalité est
obtenue.
» Il est inutile dans ce spectrophotomÚtre de faire varier, pendant la
rotation, la surface des secteurs vides; il suffit de chercher dans le spectre
la radiation pour laquelle l'égalité est réalisée.
» Un autre procédé d'atténuation de la lumiÚre, bien inférieur à celui
des disques tournants, consiste Ă employer des paquets de lames de verre
blanc contenant i, 2, 2, 5, 10, etc. lames; on manie ces paquets comme
les poids d'une boßte. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â Quelques remarques sur la perturbation magnĂ©-
tique du 3i octobre igoS. Note de M. Em. Marchand, présentée par
M. Mascarl.
« I. Cette perturbation a été enregistrée, au Pic du Midi et à BagnÚres-
de-Bigorre, par les appareils photographiques du systĂšme de M. Mascart
qui fonctionnent réguliÚrement dans ces deux stations.
» Les oscillations des barreaux ont commencé le 3o, vers 21'' (temps
civil); mais c'est surtout le 3i, de 7'' à ai*", qu'elles ont été fortes et
C. R., i9u3 â ' Semestre. (T. CXXXVII N- 20.) Io4
nqo ACADĂMIE DES SCIENCES.
ranidés : assez fortes pour que les courbes (surtout celle de la composante
horizontale) soient sorties parfois du champ de l'enregistre-ment, assez
rapides pour ne pas toujours laisser une trace sur le papier sensible des
appareils. A celte période d'agitation exceptionnelle a succédé une phase
de mouvements plus lents et moins étendus qui a duré jusqu'à 7'' du
I*'' novembre.
» II. En comparant les valeurs de la déclinaison enregistrée, aux moments
des plus grands écarts (i5''35"' à I7''i5°' du 3i octobre) aux normales
correspondantes, on trou\c :
l>ii: fin Midi. BagnĂšres.
h m , .
i5.35. 4- 47-0 -t- 39-0
17. i5 â39.3 â34.4
Variation totale 86.3 73.4
» Et, comme la variation diurne normale entre i5''35"' et i7''i.5'° est
sensiblement de â i',6, jjendant les jours voisins, la diffĂ©rence rĂ©elle entre
les valeurs extrĂȘmes de la dĂ©clinaison a Ă©tĂ© de i°27',9 pour le Pic du Midi,
et de i^iS'.o i)Our BagnĂšres.
)) On remarquera que l'Ă©cart positif maximum est jjIus grand que l'Ă©cart
négatif dans l'une et l'autre stations, tandis que, dans l'ensemble de la
perturbation, la déclinaison tend à diminuer plutÎt qu'à augmenter.
» III. Les nombres précédents montrent une différence sensible dans
l'amplitude des écarts enregistrés simultanément; cette amplitude aug-
mente quand on passe de la station basse Ă la station Ă©levĂ©e. Ea mĂȘme
auomeutation s'observe à divers degrés dans les oscillations correspon-
dantes (et synchroniques), pendant toute la durée de la perturbation.
» D'autre part, les courbes de Perpignan, qui m'ont été obligeamment
communiquées par M. Fines, indiquent, pour la variation totale de décli-
naison, un nombre trÚs légÚrement inlcrieur à celui de BagnÚres : 1" i4' 2.
» On ne peut donc rattacher l'augmentation d'amplitude constatée
entre BagnĂšres et le Pic du Midi qu'a celle de {'altitude, qui est pour la
premiĂšre station deSSo"", et de 2860-" pour la deuxiĂšme.
» Les mĂȘmes faits se sont d'ailleurs produits dans toutes les perturba-
tions de la déclinaison, enregistrées simultanément à BagnÚres et au Pic du
Midi, depuis le mois d'octobre 1893.
» IV. Si l'on admet cette interprétation, on devra en conclure que, pen-
dant les orages magnétiques, les courants perturbateurs du champ terrestre sont
situés, au moins partiellement, dans les hautes régions de l'atmosphÚre.
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igOJ. 79 l
» Ce résultat avait déjà été donné, en i884, par Blavier, qui l'avait
déduit de l'étude comparée des courants telluriques, dans les lignes télé-
graphiques, et des variations du magnétisme terrestre.
» V. Cesco«ra«Zy/e//wny«eisesont produits, le 3i octobre, dans la ligne
télégraphique qui relie nos deux stations et qui est, dans son ensemble,
dirigée du sud au nord. Ils ont été assez intenses pour actionner les son-
neries et pour ĂȘtre mesurĂ©s, avec les galvanomĂštres ordinaires, par mes
collaborateurs de Bagnéres et du Pic du Midi.
» VI. La variation d'amplitude des oscillations correspondantes entre
Bagnéres et le Pic du Midi permet de se rendre compte approximativement
de l'altitude des courants perturbateurs, si l'on admet qu'ils agissent seuls
sur les déclinomÚtres, ou du moins que- leur action est trÚs prédominante.
Cette action est inversement proportionnelle Ă la simple distance, et pro-
portionnelle, d'autre part, aux faibles déviations angulaires observées. On
déduit de là que, le 3i octobre, les courants perturbateurs étaient dirigés
du sud an nord par i4'"° environ d'altitude, à i5''35"'; et dirigés du nord
au sud, par 19'"" environ d'altitude, Ă tj^i^'^.
» VII. Les observations du Soleil, faites réguliÚrement au Pic du Midi
par mon collaborateur, M. Latreille, montrent (conformément à la re-
marque déjà faite i)ar d'autres observateurs) que l'orage magnétique du
3i octobre a coïncidé avec le passage d'un groupe important de taches au
méridien central.
» A ce sujet, on me permettra de rappeler que j'ai énoncé, dans une Communica-
tion faite à l'Académie le 8 janvier 1887, la loi générale suivante :
» Les perturbations magnétiques se produisent lorsqu'une région d'activité du
Soleil passe au méridien central.
» Dans cet énoncé, le mot région d'activité désigne une portion de la surface solaire
dans laquelle on observe (généralement pendant plusieurs rotations consécutives) des
facules seules ou des facules avec des taches; les facules constituant, d'aprĂšs moi, le
phénomÚne fondamental de l'activité solaire, tandis que les taches n'en sont que des
manifestations secondaires.
)) Revenant sur cette question, dans un Mémoire inséré aux. Comptes rendus du Con-
grÚs international de Météorologie de 1900, j'ai indiqué que les régions d'activité
persistent parfois plusieurs années à la surface du Soleil, et que ces régions actives
trÚs persistantes déterminent souvent les grandes perturbations magnétiques.
» L'orage magnétique du 3i octobre vérifie cette derniÚre remarque : la région so-
laire à laquelle il se rattache existe depuis longtemps et a donné, à chacun de ses re-
tours au méridien central, une perturbation le plus souvent trÚs faible, mais parfois
assez forte ou forte (Exemples : 5 octobre, 9 septembre, i3 août, 3i mars 1908;
79^ ACADEMIE DES SCIENCES.
2 1 septembre, 2/I noût, 8 mai, 10 avril 1902; celte derniÚre, une des plus fortes de
1902).
j> Cette région a été souvent dépourvue de taches, et j'insiste sur ce fait : la pré-
sence des taches n'csl pas nécessaire pour qu'une forte perturbation se produise, et,
quand elles existent, leur dimension n'est pas généralement proportionnelle à l'inten-
sité des troubles magnétiques correspondants. C'est ainsi que le groupe de taches qui
passait au méridien central le 11 octobre, plus étendu que celui du 3i. n'a déterminé
qu'une perturbation assez faible (variation de 8' 11 9' en déclinaison). »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur une sĂ©paration rigoureuse dans la sĂ©rie des terres
rares. Note de MM. G. Urbai.v et H. Lacombe, présentée par M. H.
Moissan.
« La cristallisation fractionnée de deux sels non isomorphes ne permet
d'obtenir à l'état de pureté que le moins soluble ou le plus abondant dé
ces sels. A partir d'une certaine composition de la solution, les deux sels
cristallisent simultanément formant un mélange eutectique et jamais, en
rĂ©pĂ©tant les cristallisations, le sel le plus soluble ne pourra ĂȘtre dĂ©bar-
rassé complÚtement du précédent.
» Dans le cas de sels isouiorphes, les phénomÚnes que l'on observe sont
tout différents. Par une série de cristallisations fractionnées habilement
conduites, un mĂ©lange de sels isomorphes peut ĂȘtre sĂ©parĂ© en ses consti-
tuants dans l'ordre de leurs solubilités. A[)rÚs un nombre suffisant de
fractionnements, chacun d'eux pourra ĂȘtre obtenu Ă l'Ă©tat de puretĂ©. On
observe, en effet, que, dans un mélange de sels isomorphes, un terme
plus soluble diminue la solubilité d'im terme moins soluble. Les solubilités
propres de chaque sél considéré à l'état pur sont ainsi profondément mo-
difiées par la présence, dans leur dissolution, d'un sel homologue de la
série, de telle sorte que, dans des séparations par cristallisations fraction-
nées, la solubilité individuelle de chaque sel |)araßt moins intervenir que
la tendance que ces sels ont à se substituer les uns aux autres dans le ré-
seau cristallin.
» Cette tendance à la substitution dans le réseau cristallin est la cause
qui permet de séparer, dans quelques cas, à l'état pur, les sels les moins
solubles de ceux qui s'accumulent dans les eaux mĂšres sans qu'on puisse
dĂ©celer dans ces derniĂšres, mĂȘme par les procĂ©dĂ©s les plus dĂ©licats, la j)rĂ©-
sence des sels qui ont cristallisé en premier.
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE lQo3. 798
M Pour séparer des éléments dont les propriétés varient aussi peu d'un
terme Ă l'autre que dans la sĂ©rie des terres rares, on met gĂ©nĂ©ralement Ă
profit cette remarquable propriélé des sels isomorphes. C'est par des cris-
tallisations de sels relativement trĂšs soinbles que l'on obtient dans cette
série les meilleurs résultats. Les sf'ls doubles, dont les différences de
solubilité d'un terme à l'autre sont, en général, plus grandes que celles
des sels simples, conviennent particuliÚrement à ce genre de séparations.
La méthode des fractionnements est actuellement et restera d'ici long-
temps la seule qui permette de séparer les terres rares entre elles, abstrac-
tion faite du cérium qui seul, dans la série, présente des oxydes supérieurs
stables qui ont toujours été utilisés pour sa séparation.
» Toutefois, le vice inhérent à la méthode des fractionnements pour la
séparation des terres rares est la présence des portions intermédiaires qui
souvent peuvent ĂȘtre considĂ©rablement rĂ©duites, mais qui, a priori, ne
peuvent jamais ĂȘtre annulĂ©es.
» Il existe, cependant, un cas oĂźi un pareil rĂ©sultat peut ĂȘtre atteint :
c'est celui oĂč un Ă©lĂ©ment usuel pouvant se sĂ©parer aisĂ©ment des terres
rares présente avec elles un cas d'isomor|)liisme. Et encore, faut-il que la
solubilité du sel de l'élément usuel soit intermédiaire entre celles de deux
termes de la série.
» Nous avons pu réaliser ce cas en meltant à profit l'isomorphisme du nitrate double
de magnésium et de bismuth avec les nitrates douilles de magnésium et de terres rares
(G. Urbain et H. Lacombe, Comptes rendus, l. CXXXVII, igoS, p. 568). Un premier
examen nous ayant fait rapproclier ce composé de bismuth des sels correspondants du
groupe samarium-gadolinium, nous avions pensé, dÚs le début de ces recherches, que
si aux nitrates magnésiens de ces terres, dont le fractionnement a donné à Demarçay
{Comptes rendus, t. CXXX, 1896, p. 1019; t. CXXXU, 1901, p. 1484; t. CXXXIII,
1901, p. 1469) de si brillants résultats, nous ajoutions une certaine proportion de
nitrate magnésien de bismuth, cet élément usuel viendrait peu à peu s'intercaler
entre deux éléments de la série rare, jouant ainsi le rÎle d'élément séparateur. Une
sirnple précipitation par l'hydrogÚne sulfuré permettant déliminer ensuite le bismuth,
nous devions obtenir ainsi une séparation rigoureuse pour la premiÚre fois dans la
série des terres rares.
» L'expérience a confirmé pleinement nos prévisions et les résultats
obtenus ont dépassé notre attente.
» Nous avons fractionné à l'état de nitrates magnésiens : 1° des terres riches en
samarium; 1° des terres riches en gadoliniuni. Dans les deux cas nous avons ajouté
aux nitrates magnésiens des terres rares une qunntlté notable de nitrate magnésien de
bismuth.
^g/j ACADEMIE DES SCIENCES.
» AprÚs 35 séries de fraclionnement portant sur i6 fractions nous avons fait les
observations suivantes :
» Le néodyme se concentre dans la fraction de tÚte et y demeure exclusivement tant
qu'il se trouve en présence de bismuth.
» Le samarium vient ensuite. L'oxyde extrait de la fraction 2 présente la faible
coloration jaune caractéristique du samarium. Celte coloration diminue dans les frac-
tions suivantes.
11 De mĂȘme la coloration jaune et le spectre d'absorption des dissolutions dĂ©croissent
d'un terme au suivant. La proportion de terres rares dĂ©croĂźt en mĂȘme temps que
s'accroĂźt la proportion de bismuth.
» Dans la premiÚre expérience (terres riches en samarium) les fractions 11 et 12 ne
contenaient plus qu'une trace de terres rares.
» Dans la seconde (terres pauvres en samarium) les fractions 4, 5 et 6 ne renfer-
maient que du bismuth.
» Dans les fractions suivantes les terres rares apparaissent de nou\eau et leur pro-
portion va en croissant jusqu'à l'extrémité du fractionnement, tandis que la proportion
du bismuth va en diminuant.
» Les dissolutions ne prĂ©sentent aucun spectre d'absorption, sauf la derniĂšre, oĂč l'on
distingue faiblement les bandes du dysprosium. La coloration des oxydes s'accentue
Ă partir de la gadoline blanche jusqu'Ă la derniĂšre fraction dont la terre est rouge de
brique.
)) L'ensemble de ces observations montre que le bismuth s'intercale in-
contestablement entre le samarium et le gadolinium.
» Nous serons. moins al'firmatifs en ce qui concerne l'europium de De-
marçay. Dans le but d'élucider ce dernier point, nous traitons actuellement
prÚs de i"*^ de terres intermédiaires entre le samarium et le holmium. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur le kermĂšs . Note de M. J. Bougault,
présentée par M. Haller. (Extrait.)
« Conclusions. â 1° Toutes les preuves qu'on a donnĂ©es jusqu'ici de la
présence de Sb*0' dans le kermÚs sont insuffisantes; il est probable qne le
kermĂšs n'en contient pas.
» 1° Le pyroantimoniate de sodium forme une partie importante du
kermĂšs.
» 3° En s'appuyant sur ce que l'acide tartrique enlÚve de l'oxyde antimo-
nieux à un mélange de Sb" S' et de pyroantimoniate, il est naturel de penser
que le kermÚs doit ses propriétés thérapeutiques à Sb-Q' formé au contact
de l'acidité stotnacale. »
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE ĂŻĂ)o3. 'jg5
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les acĂ©tones acĂ©tylĂ©niques. Nouvelle mĂ©thode
de synthĂšse des isoxazols. Note de MM. Ch. Moureu et M. Brachix,
présentée par M. H. Moissan.
« Nos recherches antérieures (') ont établi que les acétones à fonction
acĂ©tvlĂ©nique R â C^Câ CO â R' donnaient, en rĂ©agissant sur les hy-
drazines, par transposition moléculaire avec fermeture de chaßne des
hydrazones d'abord formées, des pyrazols identiques à ceux que four-
nissent les dicétones-^ qui en dérivent j)ar hydratation. La présente Note
a pour objet l'Ă©tude parallĂšle du mode d'aclion de l'hydroxylamine sur les
mĂȘmes composĂ©s.
)) Nous avons étudié cinq acétones : l'acétylphénylacétylÚtie, le propio-
nylphénylacétylÚne, le butyrylphénylacétvlcne, le benzoyiphénylacélylÚne
et l'anisoylphénylacétylÚne. En faisant réagir l'hydroxylamine sur ces
corps, nous avons constamment obtenu les isoxazols correspondants.
» La réaction se passe nécessairement en deux phases :
» i" Il y a d'abord formation d'une oxime à fonction acétylénique ;
exemple :
C6H5â G = C â CO â CH'-hH'.AzOH = I1-0 + G«H*â C = C â C â CH';
AcétylphénjlacétylÚne.
â
CH'
-H H'. Az
Hydroxy
0H =
aminu.
Il'
0
+
G«H*
-C
= C-
/
HO
-C-
II
ne
Az
Oxime acétyl
Ă©nique
M 1° Dans la seconde phase, l'oxime produite s'isomérise en fermant la
chaĂźne pour donner 1 isoxazol :
C«H=-C = C â C-CH' <",H
H
Az _
HO C H O^
G â CH '
Az
Oxime acétylénique.
O
3-niéthyl 5-phénylisoxazol.
)) Les composés ci-dessous décrits ont été ainsi obtenus. On les prépare
(') Comptes tendus , 2.5 mai 1908.
796 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tous en chauffant à retlux une solution hydroalcoolique mixte d'acétont'
acétylénique et d'hydroxylamine (chlorhydrate d'hydroxylamine + acé-
tate de soude). Ils ne sont pas dédoublables par l'acide chlorhydrique,
ce qui Ă©tablit leur structure cyclique.
» Z-mĂ©tliyl ^-phĂ©nylisoxazol 0. Az C'H (CH^) (G«H'). â Ce corps, obtenu en
partant de l'acĂ©tylphĂ©nylacĂ©tylĂšne C«H=â C = C â CO â CH', se prĂ©sente, aprĂšs
oristallisalion dans l'élher de pétrole, en feuillets blancs, légers, fusibles à 68°. Il
distille à i5i°-i52° sous ig"""", et est facilement entraßnable par la vapeur d'eau.
L'acide chlorhydrique concentré le dissout à froid; l'addition d'un excÚs d'eau à la
solution le prĂ©cipite ininiĂ©dialement sous la forme de gros flocons blancs. â En trai-
tant par la lessive de soude l'oxime du dichlorure de benzylidÚne-acétone
C« H5â CH Cl â CH Cl â CO â CH»,
Goldschmidl (') a obtenu un composé cristallisant en grosses tables qui fondaient
à 65°, soluble dans l'acide chlorhydrique concentré, et se transformant en 3-niéthyl
5-phénylpyrazol sous l'action de l'ammoniaque à 25o". Ce produit est certainement
identique au nĂŽtre.
» Z-Ă©thyl b-phĂ©nylisoxazol0.kzĂ?]\(C-\{^){OW). â L'acĂ©tone gĂ©nĂ©ratrice est ici
le propionylphĂ©nylacĂ©tylĂšne C^ti^ â C = C â CO â C'^H'. L'isoxazol bouta i57''-l58°
sous 18âąâą, et fond au voisinage de â 2°; D'â' z= i ,0766. Soluble dans l'acide chlorhy-
drique concentré, il est reprécipitable de cette solution par un excÚs d'eau.
» Le propionylphénylacétylÚne n'avait pas encore été préparé. Nous l'avons obtenu
en faisant réagir le chlorure de propionyle sur le phénylacétylÚne sodé. Il distille it
i37°-i38° sous 16"""", et fond Ă + 8° -h 10°; DY = i ,oĂč43.
» 'i-propylS-phĂ©nylisoxasol0.^.zOV{{C^W)(il'-\\'). â Ce corps, qui s'obtient
en partant du butvrylphĂ©nylacĂ©tylĂšne C'H^â C = C â CO â C^H', distille Ă i68°-
169° sous 18'"âą, et fond entre -\- 5° et -l-io°; D',|' = J ,o536. Soluble dans l'acide chlor-
hvdrique concentré, il est, comme les précédents, précipité immédiatement de cette
solution pai- un excĂšs d'eau.
» Le butyrylphénylacétylÚne avait déjà été obtenu par l'un de nous, en commun
avec M. Delange, en condensant le butyrate d'amyle avec le phénylacétylÚne (-).
Nous l'avons préparé bien pur et avec de meilleurs rendements en traitant le phényl-
acétylÚne sodé par le chlorure de butyryle. Il distille à i48°-i5o° sous 18""";
D?» = o,9859.
» Z-h-diphĂ©nyllsoxazol 0. AzC'H(C'H=)'. â Obtenu en partant du benzoylphĂ©-
nylacĂ©tylĂšne C'H^ â C ee= C â CO â C^HS le produit cristallise dans l'alcool en beaux
feuillets blancs, brillants, légers, trÚs réguliers, peu solubles dans léther. Chauffé
dans un tube capillaire au bain d'acide sulfurique, il fond en partie à i42°; à partir
de 170°, il fournit un dégagement de gaz, et la fusion n'est complÚte que vers 190°;
par refroidissement, le produit se solidifie, et, en le chaulfant de nouveau, il fond
(') Berichle der deulscli. chem. Ges., t. XXVIII, p. i532.
(*) Bull. Soc. chim., 3' série, t. XXVII, p. 374.
SĂANCE DU t6 novembre fgo^. 797
complÚtement entre i4o° et i46°. Il est insoluble dans l'acide chlorhvdrique concentre.
En traitant le diclilorure de benzylidÚne-acétophénone
C«H^- CHCI â CHCI â CO - C«H'
par le chlorhydrate d'hydroxylamine et la lessive de soude, on obtient, d'aprĂšs Gold-
schmidt ('), un corps fusible à i4i°. Etant donné le mode de formation du composé
de Goldschmidt et les divers caractÚres qu'il en donne, ce composé est sans aucun
doute le mĂȘme que le nĂŽtre. Mais la fusion Ă i4i°, contrairement au dire de l'auteur,
n'est que partielle, et doit ĂȘtre envisagĂ©e comme un commencement de dĂ©composition.
« Z-anisyl 5-p/tĂ©nylisoxazol O.AzC^H(C'H'-~OCH^)(C'H'). â Ce composĂ©
dĂ©rive de l'anisoylphĂ©nylacĂ©tylĂšne C« H^ â C eeĂŻ C ^ CO â C«H'(OChP). Il cristallise
dans l'alcool méthylique en fines aiguilles blanches, fondante i28°-i29°. Il est insoluble
dans l'acide chlorhydrique concentré.
» En résumé, les acétones acétyléniqiies, en réagissant sur l'hydroxy-
lamine, fournissent des isoxazols. Les rendements sont quantitatifs. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la rĂ©trogradĂąt ion de l'empois d'amidon.
Note de M. L. Maquexne, présentée par M. Rotix.
« Dans une précédente Communicalion j'ai fait voir que, en dehors de
toute action biochimique, l'empois d'amidon rétrograde avec le temps,
c'est-Ă -dire devient en partie insoluble dans l'extrait de malt, Ă froid (-).
» Cette transformation est subordonnée à un grand nombre de variables
indépendantes, telles que la température de la conservation, la nature du
milieu, la concentration des liqueurs, etc.
» J'examinerai aujourd'hui l'itifluence de la température qui semble
prépondérante et celle des acides minéraux, employés à dose insuffisante
pour produire mĂȘme un commencement de saccharificalion.
i> Toutes les expĂ©riences qui suivent ont portĂ© sur 4oâąÂ° d'empois Ă 5 pour loo de
fécule, préparé à 100°, puis maintenu i5 minutes en autoclave à 120°. On arrive du
reste Ă des rĂ©sultats du mĂȘme ordre avec des empois chauffĂ©s pendant une demi-
heure à i3o°, en tubes scellés ou simplement obturés par un tampon d'ouate.
» Les fioles dans lesquelles on devait ajouter un réactif quelcorKiue aprÚs la stérili-
sation recevaient en outre 5 gouttes de toluĂšne.
» La saccharification a été faite sous volume constant, à la température ordinaire
(22° pour l'expĂ©rience I ), avec la mĂȘme quantitĂ© de malt etĂ Ă©galitĂ© de minĂ©ralisation.
(') Berichte der deutsch. cliem. Ges., t. XXVllI, p. 2.54o.
(2) Comptes rendus, t. CXXXVH, p. 88.
G. K., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N" 20.) Io5
rjç^S ACADĂMIE DES SCIENCES.
Pour assurer celle-ci on a eu soin, avant d'introduire la solution d'aniylase aux fioles
des expériences II et III, de neutraliser exactement leur contenu et d'ajouter à chacune
d'elles un poids de sulfate (ou chlorure) de potassium calculé de maniÚre qu'elles en
contiennent toutes la mĂȘme quantitĂ©.
» Dans les sĂ©ries II et III, oĂč l'on ne s'est pas servi de thermostat, les essais ont Ă©tĂ©
commencés et poursuivis simultanément, pour compenser l'influence des fluctuations
inévitiibies de la température ambiante.
» Les Tableaux qui suivent donnent, en centiÚmes, la valeur de la
rétrogradation déduite par le calcul, soit du poids de matiÚre soluble con-
tenue dans le mélange saccharifié (II et 111), soit de la quantité de sucre
prĂ©sente dans le mĂȘme mĂ©lange (I).
ExpĂ©rience I. â Influence de la tempĂ©rature.
ConservĂ©s Ă 36°. 22". i'-\"- <>âąâ
i 3 jours 6,2 7,8 i3,3 22,1
AprĂšs 6jours 7,4 8,' '6,7 26,8
( 9Jours 6,8 8,8 18,0 28,3
ExpĂ©rience II. â Influence de l'acide sulfurique.
Conservés pendant Sjours. bjours. 9 jours. lßjours.
O 6,9 9,0 10,6 10,4
0,0122 7,5 11,5 12,0 i3,7
SO'-H'' ] 0,0612 9,6 12,6 14,2 i4,o
dans 100âą' i 0,1225 8,7 12,2 i3,8 i5,2
0,6135 8,4 11,5 i3,3 i5,9
i,325o 8.0 11,2 12,7 i5,5
ExpĂ©rience III. â Influence de l'acide chlorhydrujue.
Conservés pendant 3joiirs. 6jours. iijours. iQJours.
O 6,5 8,0 To,i 10,2
0,0091 10,1 10,9 12,0 12,0
HCl 1 o,o456 12,3 11,9 12,3 i3,8
dans 100''"'' 10,0912 10, o 10,2 i3,i 12,9
0,4562 7,2 9,2 10,5 12.9
0,9135 8,3 9,9 11,9 12,7
» De ces chiffres on tire immédiatement les conclusions suivantes :
» 1° La rétrogradation est d'autant plus rapide et plus profonde que la
température est plus basse ;
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 799
» 2" Ce phénomÚne est favorisé par la présence des acides minéraux,
mĂȘme Ă la dose de ^^^ seulement ;
» 3° Il tend vers une limite qui, en milieu neutre et Ă 0°, paraĂźt ĂȘtre
voisine de 3o pour 100.
» Ces derniers résultats concordent avec ceux que donne, plus rapide-
ment, V amylo-coagulase de MM. Wolff et Fernbach (' ) ; celle-ci n'agit donc
que pour faciliter une transformation qui est susceptible de s'accomplir
sous d'autres influences, d'ordre exclusivement physique ou chimique.
» Je ferai connaßtre ultérieurement la suite de ces recherches; qu'il me
soit permis, en terminant, de remercier ici mon Ă©lĂšve, M. Goodwin, pour
l'aide qu'il a bien voulu me fournir dans la derniÚre partie de ce travail. »
CHIMIE VĂGĂTALE. â Influence de la nature du milieu extĂ©rieur sur la
composition organique de la plante. Note de MM. Alex. HĂ©bert et E.
CuARABOT, présentée par M. Ha lier.
« Les recherches que nous avons effectuées dans le but indiqué précé-
demment {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 160, 1009 et 1678) nous ont
fourni l'occasion d'étudier l'action des sels minéraux contenus dans le sol
sur la composition organique de la plante, et de compléter ainsi l'étude
qui, jusqu'alors, avait été limitée à la matiÚre minérale (-).
» Les divers échantillons de menthe poivrée prélevés dans les conditions
décrites antérieurement {loc. cit.) ont été soumis à l'analyse; nous y avons
dosé le carbone, l'hydrogÚne et l'azote; l'oxygÚne a été calculé par diffé-
rence entre la matiÚre organique et la somme des nombres représentant
les proportions des trois autres éléments cités.
» Nous n'indiquerons pas en détail les nombreux résultats que nous
avons obtenus, ceux-ci seront exposés dans un autre Recueil et nous ne
retiendrons ici que les conclusions qui peuvent s'en dégager.
» En premier lieu, nous avons pu vérifier un certain nombre de faits déjà signalés
à plusieurs reprises; c'est ainsi que la composition centésimale des plantes fraßches,
puis sÚches, accuse une quantité d'eau, de cendres, de matiÚres azotées bien plus
considérable chez les sujets jeunes que chez les sujets arrivés à maturité; nous n'in-
sisterons pas sur ces résultats qui ont été observés par divers savants : MM. Berthelot
(') Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 718.
(») Hébert et Trufkaut, Comptes rendus, t. C\XII, p. 1312; t. CXXVl, p. i8d
8o() ACADĂMIE DES SCIENCES.
el yVndré, Dehérain, etc. Toutefois, nous ferons remarquer que chez les végétaux
arrivés à maturité, et le fait est surtout manifeste quand on examine la composition
centésimale des plantes sÚches, les proportions de cendres, de matiÚre organique et
des éléments qui composent celle-ci : carbone, liydrogÚne, azote, oxygrne, sont
trÚs voisines les unes des autres, quel que soit le sel ajouté au sol. Ces proportions,
en edet, varient seulement entre les extrĂȘmes :
Organes aériens. Kacines.
Cendre- 8,60 â ii.o 6,70 â iĂź.70
MatiĂšre or^ani([ue 89,00 â 91,^0 88, 3o â 98,80
Carbone 44,64â46,48 4" ,22 â 43,75
HydrogĂšne 5,67â 5,83 5,5oâ 6,o3
Azote 1,16 â 1,68 0,70 â 1,07
OxygĂšne 86,14â89,78 4o,32â 45,i2
)) Enfin, la composition centésimale de la matiÚre organique montre encore bien
mieux cette constance des proportions des quatre éléments organiques, malgré la
diversité des sels ajoutés. C'est ainsi que l'on peut constater que ces proportions va-
rient seulement entre les limites :
Organes aériens. Racines.
Carbone 48,94 â 5i,66 44,45 â 47, 60
HydrogĂšne 6,12 â 6,45 5,99 â 6,55
Azote 1,28 â 1,79 0,70 â ',17
OxygĂšne 4o,4o â 43, 60 45, 06 â 48,60
» Ces conclusions s'appliquent également à une prise d'essai faite au début de la
végétation: les teneurs en Ciirbone, hydrogÚne el oxvgÚne v sont comprises entre les
limites que nous venons d'indiquer. Exception est faite pour l'azote qui se montre en
proportion plus forte ciiez les jeunes plantes, ainsi que l'ont fait remarquer antérieu-
rement plusieurs chimistes.
» La formule de la matiÚre organique (rapportée à un poids moléculaire égal à 100)
est assez uniforme: le nombre des atomes de chacun des éléments varie seulement
entre les limites
C*.'H«.iAz''.'"0».^ à C''''H''''=Az».''sO',
pour les organes aériens, et
C'''H''.»Az»>''«0^>» à C'''"ll"''''Az°."S0%
pour les racines.
)) Par contre, s'il y a pour ainsi dire identité de oomposiliou élémentaire chez les
vĂ©gĂ©taux cultivĂ©s diffĂ©remment, mĂȘme avec addition au sol de substances diverses,
de trÚs grandes variations se manifestent dans les quantités absolues de matiÚre
végétale et de ses éléments.
M D'une façon générale, l'atldilion de.s sels au sol a été favorable et ces
sels ont, presque dans tous les cas, joué le rÎle d'engrais; quelques irré-
SĂANCE DU 16 NOVEMBRE 1903. 801
gularités cependant se manifestent clans ces résultats. C'est ainsi que le
nitrate d'ammonium, qui produit habituellement des effels favorables, a
diminuĂ© fortement la production: peut-ĂȘtre la dose distribuĂ©e Ă©tait-elle
trop forte et a-t-elle été nocive pour les plantes. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur le rapport entre l'iniensitĂ© lumineuse
et l'Ă©nergie assimilatrice chez des plantes appartenant Ă des types
biologiques différents. Note de M. Fr. Weis, présentée par
M. Gaston Bonnier.
« Dans une série d'expériences instituées l'été passé au laboratoire de
Biologie végétale de Fontainebleau, je me proposai de résoudre les ques-
tions suivantes :
» 1° De trouver une expression numérique de l'énergie assimilatrice
spĂ©cifique dans les mĂȘmes conditions d'expĂ©rience chez des plantes qui,
eu Ă©gard Ă leurs besoins de lumiĂšre, appartiennent Ă des types biologiques
différents ;
» 2° De dĂ©terminer l'Ă©nergie assimilatrice chez la mĂȘme plante exposĂ©e
à des intensités lumineuses différentes.
» J'ai installĂ© ces premiĂšres expĂ©riences avec les plantes suivantes, qui sont Ă
un degré plus ou moins élevé, plantes d'ombre ou plantes de lumiÚre : Marclianlia
polymorpha, Polypodium vulgare et OEnolliera biennis. Pour la premiĂšre j'ai
pris des thalles jeunes, vigoureux, non friicliliés; pour les deux autres de jeunes
feuilles entiÚres, mais n'ayant pas achevé complÚlement leur développement, riches en
chlorophylle et dans une période d'assimilation intense. Thalle ou feuilles étaient placés
aussitÎt aprÚs la récolte dans des tubes de verre plats à parois planes, dans lesquels se
trouvait une atmosphĂšre particuliĂšrement riche en gaz carbonique (8 Ă 10 pour 100)
et fermés par du mercure recouvert d'une mince couche d'eau. L'analyse de l'air des
tubes se faisait au moyen de l'appareil à analyses de MM. Bonnier et Mangin, immé-
diatement avant et aprĂšs l'exjjĂšrience.
» Afin de pouvoir comparer, on calculait l'acide carbonique absorbé et l'oxygÚne
dégagé par centimÚtre carré de surface assimilatrice, sans tenir compte de l'épaisseur
des organes, du nombre des couches de cellules chlorophylliennes ni de la quantité
absolue de chlorophylle. Cependant on déterminait toujours le poids et le volume du
thalle et des feuilles immĂ©diatement aprĂšs chaque expĂ©rience. Celles-ci furent laites Ă
environ la mĂȘme tempĂ©rature (respectivement dans les trois sĂ©ries d'essais Ă 25°,
25°, .5 et 23'^ C.) mesurée dans des tubes placés aux cÎtés des tubes d'essais.
» Une série d'expériences était établie à la lumiÚre solaire directe, les
tubes étant placés de maniÚre que les rayons solaires tombent à peu prÚs
8o2 ACADEMIE DES SCIENCES.
perpendiculairement aux surfaces assimilatrices ; deux autres Ă la lumiĂšre
diffuse, respectivement soixante et quatre-vingt-dix fois plus faible que la
lumiĂšre solaire directe. L'Ă©nergie lumineuse se mesurait par le temps que
mettait du papier photographique à prendre une teinte déterminée, com-
parée à une échelle de couleurs choisie et préparée dans ce but.
» Dans les expériences à la lumiÚre directe, les tubes d'essais étaient
placés sous des cloches de verre, entre les doubles parois desquelles pas-
sait un courant continu d'eau froide destinée à absorber les rayons calori-
fiques de la lumiĂšre solaire.
» Tous les essais durÚrent i heure. Les résultats furent les suivants :
» PremiĂšre sĂ©rie. â LumiĂšre solaire directe, 2.5" G. Composition du mĂ©lange
gazeux avant les essais : lo, i3 pour looCO'-; t8, to pour looO 571 ,']'] pour 100 Az.
Marcliantia. Polypodium. OEnolhera.
Surface assimilatrice en centimÚtres carrés. . 10,92 9,67 10, 64
Poids du thalle (des feuilles) en grammes.. . 0,7.5/4 o,2a5 0,270
Volume du thalle (des feuilles) en centi-
mĂštres cubes 0,9 o,D 0,3
Volume de l'air en centimĂštres cubes 27,0 25, o 28,7
OxygÚne dégagé par centimÚtre carré de sur-
face en centimĂštres cubes 0,0460 o,o64o 0,1680
Gaz carbonique absorbé par centimÚtre carré
de surface en centimĂštres cubes o,o48o o,o65o Ă»,i66o
Coefficient d'assimilation (résultante) i^- ⹠0,96 0,98 1,01
» DeuxiĂšme sĂ©rie.â LumiĂšre diffuse ^, 25", 5 C. Composition du mĂ©lange gazeux
avant les essais : S,oo pour 100 CO"; 18,62 /?o«/- 100 0*; 73,33 pour 100 Az'.
Marcliantia. Polypodium. Ćnolliera.
Surface assimilatrice en centimÚtres carrés. . 8,53 11,71 " j 24
Poids du thalle (des feuilles) en grammes. . . 0,565 o,322 o,3o7
Volume du thalle (des feuilles) en centi-
mĂštres cubes ^1" o>^ Oj-'
Volume de l'air en centimĂštres cubes 25,5 26,7 23,6
OxygÚne dégagé par centimÚtre carré de sur-
face en centimĂštres cubes 0,0227 0,0690 o,o5i7
Gaz carbonique absorbé par centimÚtre carré
de surface en centimĂštres cubes " 0,0705 -0,0517
0 â
Coefficient d'assimilation (résultante) ^i" » 0,98 i.oo
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 8o3
1) TroisiĂšme SĂ©rie. â LumiĂšre diffuse ^, 23° C. Composition du mĂ©lange avant
les essais : 10.62 pour 100 C0-; 18, '17 pour 100O-; 70,91 pour 100 Az-.
Marc/iantia. Pohpodium. CEnothera.
Surface assimilatrice en centimÚtres carrés. . 7,38 11, 5i 7'70
Poids du thalle (des feuilles) en grammes. . . o,335 0,352 0,217
Volume du thalle (des feuilles) en centimĂštres
cubes 0,7 0,5 0,4
Volume de l'air en centimĂštres cubes 22,0 24,0 24,0
OxygÚne dégagé par centimÚtre carré de sur-
face en centimĂštres cubes 0,0120 0,0270 0,0160
Gaz carbonique absorbé par centimÚtre carré
de surface en centimÚtres cubes » 0,0420 0,0270
Coefficient d'assimilation (résultante) pY=r7- ⠻ o,65 0,60
» Les chiffres indiquant le gaz carbonique absorbé et l'oxygÚne dégagé représentent
donc la mesure directe de l'énergie assimilatrice <lans les conditions données d'expé-
rience, lorsqu'on ne tient pas compte de la respiration qui a lieu simultanément et en
sens inverse. Gomme on sait, la lumiĂšre active beaucoup l'assimilation et a, d'autre
part, une influence retardatrice sur la respiration et, quand la température ne dépasse
pas environ 28° C, celle-ci est, relativement à l'assimilation, en bon éclairage, trÚs
faible, ce que montre aussi la faible différence trouvée pour les coefficients d'assimi-
lation observée dans les deux premiÚres séries d'expériences ci-dessus indiquées. Mais,
lorsque l'intensité lumineuse tombe au-dessous d'une certaine limite et que l'assimi-
lation devient trĂšs faible, cette perturbation peut avoir une influence. Elle se traduit,
entre autres, par une variation du coefficient qui exprime la résultante de l'assimilation
et de la respiration.
» De ces expériences, on peut, pensons-nous, tirer les conclusions
suivantes : iJQEnolhera biennis est une plante de soleil bien marquée qui,
à la lumiÚre solaire directe et à une température favorable à l'assimilation,
assimile environ trois fois autant de gaz carbonique qu'Ă la lumiĂšre
diffuse. A cette derniĂšre lumiĂšre, le Polypodium vulgare assimile, au
contraire, un peu plus Ă©nergiquement qu'Ă la lumiĂšre directe, et notable-
ment plus que VOEnolhera. Le Marchantia polyporpha tient une place
intermédiaire entre les plantes précédentes.
M II y aurait un notable intĂ©rĂȘt, Ă la fois thĂ©orique et pratique, Ă avoir
des données numériques analogues, notamment pour les plantes qui
luttent pour la lumiĂšre dans nos champs cl nos bois. Mais, afin de tenir
compte aussi bien des différents facteurs extérieurs que des particularités
morphologiques, anatomiques et physiologiques des plantes en question,
ces expĂ©riences devraient ĂȘtre instituĂ©es en grand et varier de toute
maniÚre, afin que l'on ait le droit d'établir un classement définitif des
8n4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
planles d'aprĂšs leurs besoins en lumiĂšre. Les essais ci-dessus ne doivent
ĂȘtre qu'une indication Ă cet Ă©gard. »
BOTANIQUE. â Sur la structure des colvlĂ©rlons et la disposition de certaines
racines advenlives dans les planlules de Labiées. Note de M. Re.vé Viguiek,
présentée par M. Gaston Bonnier.
« Dans le cours des recherches que nous avons entreprises sur les
racines adventives, leur structure et leur raccord avec la tige, nous avons
eu l'occasion de faire quelques remarques sur la structure des cotylédons
et la disposition de certaines racines adventives dans les plantules de
Labiées.
» Un jeune plant, provenant de germination de Lamiiim album, par exemple,
présente dans tous ses membres un cylindre central à structure binaire avec disposi-
tion alterne des éléments ligneux et libériens, le plan de symétrie des cotylédons
passant par le milieu des faisceaux libériens de l'axe hypocotylé. L'examen de plan-
tules, rendues transparentes par un séjour prolongé dans une solution concentrée
d'hydrate de chloral, additionnée de ([uelques gouttes de bleu d'aniline pour la colo-
ration des vaisseaux, permet d'observer macroscopiquement la course des faisceaux;
on constate ainsi la continuité parfaite du systÚme vasculaire de la racine principale,
de l'axe hypocotylé et des cotylédons; on voit, par transparence, les faisceaux s'in-
curver au sommet de l'axe hypocotylé et pénétrer dans les cotylédons, de sorte que
la tigelle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme formĂ©e par la coalescence des pĂ©tioles cotylĂ©-
donnaires.
» Une série de coupes transversales montre que la tigelle présente, sur toute sa lon-
gueur, une disposition alterne des éléments vasculaires; les seules modifications qu'on
observe dans la partie supérieure de cet organe sont dues à la bifurcation des fais-
ceaux libériens avant leur pénétration dans le cotylédon corres|)ondanl, ainsi qu'ai"
partage de chaque faisceau ligneux en deux masses qui se rendent dans l'un et l'autre
cotylédon.
» Comme cela a déjà été observé chez quelques autres plantes, la structure racine
persiste ici dans le cotylédon; une section transversale du pétiole cotylédonnaire est
réniforme, le hile étant occupé par les vaisseaux. Les pointes primaires occupent le
plan de symétrie; les vaisseaux du bois sont disposés suivant deux arcs symétriques
et les derniers formés occupent la face interne des libers. Il n'y a aucunement ten-
dance à la disposition radiale; celte disposition est au contraire dépassée, en quelque
sorte, puisque les pointes |)iimaires viennent, dans les pétioles cotylédonaires, se
placer dans un plan perpendiculaire au plan qu'elles occupaient dans la tigelle.
» La jeune tige est, au début, sans relation vasculaire avec les faisceaux de la
plantule; on voit bientÎt apparaßtre dans le méristÚme vasculaire quatre petits vais-
seaux spirales dessinant les quatre angles du cylindre central et allant rejoindre l'en-
semble des faisceaux cotylédonaires. Ces quatre petits vaisseaux indiquent les pÎles
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE 190I So")
ligneux, de pellls fascicules élémeulaires ; plusieurs petits fascicules élémentaires
apparaissent snccessiveineiit (!;ins chaque angle, leui' ensemble constituant un faisceau
composé.
» Il se développe clans le Lainii/in albtini, au niveau delà bifurcation des faisceaux
libériens, de fortes racines adveutives; ces racines sont opposées et naissent dans le
plan qui coupe sytnétriquement les cotylédons ainsi que les libers de la tigelle.
» En résumé, clans une Labiée telle que le Lamiiun album :
» 1. La structure tige s'établit indépendamment de la tigelle et il n'y a
pas Ă proprement parler de passage de la racine Ă la tige.
» 2. Les cotylédons dans le Lamium ol/ni/n (ainsi que dans plusieurs
antres Labiées : Leonurus Cardiaca, l'hlumis agraria, Nepeta Cataria, Cala-
minlha Clinopodium, Hyssopus officinalis, etc.) présentent nne disposition
alterne trÚs nelte des éléments libériens et ligneux.
» 3. Les racines advenlives qui naissent au-dessous des cotylédons sont
au noudjre de deux, dans un plan perpendiculaire au plan des faisceaux
ligneux |)rimaires de l'axe hypocotylé. »
MINĂRALOGIE. ~ Sur le polymorphisme des nitrates.
Note de M. Fréd. Walleuant, présentée par M. de Lapparent.
« On sait quel intĂ©rĂȘt prĂ©sente, au point de vue dti polymorphisme,
l'étiule des nitrates alcalins; quand on l'ail varier la température de cris-
tallisation, on les voit changer de systĂšme cristallin avec la plus grande
facilité; je me suis proposé de compléter les résultats connus en opérant
la cr'istallisalion aux basses tempéralines. Depuis les recherches de Fran-
kenheim, Lehmann et Wyrouboff, on sait que le nitrate d'ammoniaque,
quand la température baisse, cristallise successivement dans les systÚmes
cubique, ([uadratiquc, orthorhombique, monoclinique quasi-ternaire. Or,
si l'on refroidit des cristaux de cette tlerniÚre forme à une température
un peu supérieure à celle de la neige-acide carbonique, on voit se produire
de nombreuses lamelles liémitropes, qui disparaissent bientÎt pour donner
naissance à des cristaux homogÚnes uniaxes, dont la biréfringence est
inférieure à celle des premiers ciistaux. Le phénomÚne est réversible; on
passe, autant de fois que l'on veut, d'une forme Ă l'autre en faisant varier
la température. C'est en outre un cas de pol\mor|ihisme direct, suivant
l'expression de Wyrouboff, c'esl-Ă -dire que l'orientation de l'une des
formes est déterminée par celle de l'autre; en passant d'une forme a
G. K., 1903, <.- Semestre. (T. CXXWII, ^" 20 ) loG
8o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'autre et en revenant à la premiÚre, on constate que celle-ci présente la
mĂȘme teinte de polarisation. En outre, il y a contraction notable, proba-
blement dégagement de chaleur, lors du passage de la forme biaxe a la
forme uniaxe. Il est facile de montrer que cette derniÚre est rhomboé-
drique; on constate, en effet, que les lamelles hémitropes, que produit le
refroidissement dans les cristaux monocliniques, sont réparties en deux
systĂšmes, et que les sections de ces cristaux, oĂč les lamelles font entre
elles un angle voisin de i ao°, donnent naissance par transformation a des
plages sensiblement perpendiculaires Ă l'axe optique delĂ nouvelle forme.
Or j'ai montré que des lamelles hémitropes ne pouvaient se produire, par
actions mécaniques, que si le plan de macle était un plan diamétral du
cristal. Si donc deux lamelles symétriques par rapport à ce plan de macle
se fondent par la transformation en une seule plage, autrement dit si elles
deviennent parallÚles, c'est que le plan diamétral se transforme eu un
plan de symétrie. Par conséquent la forme uniaxe possÚde deux pians et,
par suite, trois plans de symétrie à 120°, passant par l'axe optique : le
cristal est donc rhomboédrique.
» On voit comme conclusion que le nitrate d'ammoniaque est susceptible
de cristalliser dans cinq systĂšmes, sur six que l'on distingue en tout. Il n'est
d'ailleurs pas possible de prévoir les transformations qui se produiraTent
si on le soumettait à une température inférieure à celle de l'air liquide.
» Le nitrate de césium présente d'autres particularités intéressantes :
cubique au-dessous de son point de fusion, il devient en refroidissant
rhomboédrique. Or, si l'on amÚne progressivement un cristal rhom-
boédrique il la température de l'air liquide, on voit la biréfringence dimi-
nuer jusqu'Ă devenir nulle : le cristal est de nouveau isotrope. Mais il y a
une différence notable entre les deux passages de la forme rhomboédrique
à l'isotropie : quand le passage est déterminé par l'élévation de tempéra-
ture, la transformation est brusque, et donne naissance à un véritable
corps cubique. Au contraire, dans le cas du refroidissement, la transfor-
mation est progressive, de telle sorte que, si la biréfrigence est pratique-
ment nulle, théoriquement le corps est toujours un uniaxe ayant pour axe
principal un axe teiiiaire. Les faits observés sur le nitrate de césium
viennent donc nettement à l'appui de l'idée émise par M. Wyrouboft', que
certains corps cubiques doivent ĂȘlre eu rĂ©alitĂ© considĂ©rĂ©s comme uniaxes,
les uns ayant pour axe principal un axe ternaire, les autres un axe quater-
naire. Cette constatation n'est pas sans importance, car il est Ă©vident que
ctĂźs diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s de corps isotropes ne sauraient ĂȘtre considĂ©rĂ©es
SĂANCE DU iG NOVEMBRE KJoS. 807
comme isomorphes; elle permet donc d'expliquer pourquoi certains corps
cubiques ne peuvent, contre toute attente, donner naissance à des mé-
langes cristallisés.
GĂOLOGIE. â Sur quelques analogies defaciĂšs gĂ©ologiques entre la zone cen-
trale des Alpes orientales et la zone interne des Alpes occidentales. Note de
M. PiEURE Termier, présentée par M. Marcel Bertrand.
M En suivant les excursions du neuvicnie CongrÚs géologique interna-
tional au Zillertal et au Semmering, j'ai été vivement frappé de la simili-
tude, allant jusqu'à l'identité, de certains des faciÚs géologiques de la zone
centrale des Alpes autrichiennes et des faciÚs que présentent, dans les Alpes
franco-italiennes, les terrains de mĂȘme Ăąge.
I) Semmering. â J'ai observĂ©, au Semmering, sous la conduite de M. Toula, une sĂ©rie
de couches, parfailement concordantes, dirigées est-ouest, et plongeant, au nord,
sous les couches de Werfen et les calcaires du Trias (nĂŽrdliche Kalkzone).
» Cette série comprend : des schistes houillers, avec flore de Schatzlar (M. Toula);
des phyllades plus ou moins métamorpliiques, passant fréquemment à des micascliistes
et contenant de nombreuses intercalations de schistes verts pyroxéniques, et quelques
intercalations, plus rares, d'une roche feldspathique à riébeckite (Forellenstein) ; des
quartzites, fréquemment phylliteux, auxquels s'associent des calcschistes ; enfin, des
calcaires, oĂč M. Toula a dĂ©couvert des Diplopures, et qui sont, au moins dans leur
grande masse, d'Ăąge Iriasique. J'insiste sur ce fait qu'il n'y a pas une seule discordance
réelle. Les discordances que l'on a signalées sont, toutes, purement locales et d'ordre
mécanique. Je ne crois pas non plus qu'il y ait de failles. Mais la série est fortement
piissée, avec des étirements intenses.
» L'analogie avec la série sédimeiUaire de la Vanoise (Alpes de Savoie) est saisis-
sante. MĂȘmes calcaires du Trias, et, sousces calcaires, mĂȘmes quartzites, blancs, verts
ou rosĂ©s, frĂ©quemment phylliteux; et mĂȘmes calcschistes. Entre un Ilouiller dĂ©jĂ
touché par le métamorphisme, mais cependant encore fossilifÚre, et un Trias déjà fort
cristallin, mĂȘme intercalalion d'une puissante sĂ©rie de phyllades, de poudingues sĂ©rl-
ciliques, et de micaschistes. La seule différence est dans le remplacement des glauco-
phanites par des roches à riébeckite, et dans la fréquence des schistes à p^roxÚne.
» La série cristallophyllienne ou semi-cristallophyllienne du Semmering est pétro-
graphiquement identique au Permien métamorphique de la Vanoise, et ses relations
avec le Trias et le Ilouiller sont les mĂȘmes. De plus, le Trias est ici le mĂȘme que dans
la Vanoise; et, comme dans la Vanoise, le niéiamorphisme régional a déjà touché le
Trias et le Houiller, sans les transformer intégralement.
» ZiLLF.KTAL. â Lcs Alpcs du Zillertal, que j'ai visitĂ©es sous la conduite de M. Becke,
correspondent Ă la terminaison occidentale des Hohe Tauern. On y voit une puissante
série gneissique et granitique (Zentralgneis) s'enfoucer au nord, à l'ouest et au sud,
>So8 ACADĂMIE DES SCIE^XES.
sous une série scliisteuse mÚ\.amorp]nque, parfailenifiit concordante, que l'on appelle
la Sc/iie/erhiille.
» La Scliieferhulle comprend des mai'hres (llochslegenkalk), des conglomérats
inélamorpliiques (Konglomeratgneis), des quarlziles, des micaschistes et des amphi-
bolites variées; elle comprend aussi un puissant étage de calcschistes (Kalkplnllite ou
Kalkglimmerschiefer ).
» Siiv la Se /licfe r h a lie il y a des lambeaux de calcaires Iriasiques, réputés trans-
gressifs, mais qui m'ont paru ĂȘtre, en rĂ©alitĂ©, toujours et absolument concordants.
» Ce Trias, qui surmonte ain^i \aSchieferliiille, a les caractÚres du Trias de la Haute-
Maiirienne : quartzites, fréquemment sériciteux et albitiques, marbres phvlliteux,
calcaires souvent albitiques. A Mauls, oĂč l'on a trouvĂ© des Daclylopores, il y a le
double faciĂšs des calcaires delĂ Vanoise (marljres pliyllileux et calcaires francs).
)> Je suis arrivé à la conviction que les marbres et quartzites de la Schieferlnille
sont eux-mĂȘmes d'Ăąge triasique. La coupe du Wolfendorn Ă la Weissespitze, par le
Scliliisseljocli, est, à cet égard, tout à fait démonstrative.
» Quant aux calcscliistes de la Schieferhiille. il n'y a pas de doute possible : ce sont nos
Schistes lustrĂ©s. AMairhofen, ils sont, de par l'Ă©tireuient, rĂ©duits Ă une bande de 3ooâą
Ă /400âą de largeur; mais celte bande, absolument continue, va s'Ă©iargissant rapidement
vers l'ouest. Elle contourne le massif par le Brenner, Slerzing et le l-Tuschtal. Sa lar-
geur peut alors atteindre lo*^""; et l'on suit cette mĂȘme bande, toujours continue, jus-
qu'au delà du Gross-Glockner, soit sur plus de 100''"' de longueur. Ces Schistes lustrés
sont identiques à nos Schistes lustrés delà Maurienne, de la Tarentaise, du Piémont,
de l'Ubaye; ils renferment les mĂȘmes intercalations de roches vertes; et ils ont, avec
le Trias, les mĂȘmes rapports que dans nos Alpe^;, le Trias sĂ©parant les Schistes lustres
des gneiss, et formant, d'ailleurs, avec les uns et les autres, une série concordante.
» Ces analogies sont telles que je n'hésite pas à conclure que les Kalkphyllite (ou
Kalkglimmerschiefer) de la Schieferhiille sont, comme nos Schistes lustrés, une série
crisLallophyllienne mésozoïque (postérieure aux calcaires à JJijilopores) ('). Je suis
Ă©galement trĂšs convaincu qu'une bonne partie des autres termes de la Schieferhiille
est d'Ăąge triasique. Et quant aux micaschistes et aux gneiss du Zillertal, y compris le
Zentraigneis, j'y vois l'équivalent delà série cristallophyilienne du Grand-I'aradis et
du Mont-Rose, c'est-à -dire de la série cristallophyilienne permo-liouillÚre des Alpes
d'Occident. »
(') M. Ed. Suess a exprimé, il y a treize ans, une opinion analogue; mais tous les
autres géologues autrichiens regardent les Kalkphyllite en question comme anté-
rieures au Trias, et beaucoup y voient un étage paléozoïque trÚs ancien. Il paraßt que
Charles Lory, au cours d'un voyage qu'il fit, il y a quelque trente ans, au Zillertal,
en compagnie de M. Tschermak, insista sur Yideritité de ces calcschistes et des Schistes
lustrĂ©s de la ^L^lHâ ienne.
SĂA^'CE DU l6 NOVEMBRE IQoS. 809
GĂOLOGIE. â Sur les puits artĂ©siens.
Note de M. D. Paxtaxf.lli, présentée par M. Albert Gaudry.
« Tous les mineurs savent que. dans beaucoup de cas, la pression des
roches dans lesquelles sont ouvertes les galeries est Ă©norme. Ces pressions
doivent aider au jaillissement des puits artésiens et ajouter leur influence
à celle qui dérive de la pression hydrosLalique. Le problÚme ne pouvait
pas ĂȘlrc rĂ©solu thĂ©oriquement; l'observalion seule, dans des conditions
particuliÚres et bien définies, peut le trancher.
» Ces conditions ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans le sous-sol deModĂšneoĂč, depuis
bien des siÚcles, on pratique des forages pour atteindre les différentes
nappes aquifĂšres comprises dans la puissante formation argileuse qui
comble la vallée du PÎ, au-dessus des terrains néogÚnes. Les nappes aqui-
fĂšres sont au nombre de trois; elles ont leur point d'affleurement lĂ oĂč les
fleuves qui descendent des Apennins débouchent dans la plaine et elles
dérivent des différents dépÎts abandonnés pendant les divagations de ces
fleuves. Les cailloux et les graviers diminuent de grosseur, Ă mesure que
Ton s'Ă©loigne des derniĂšres collines et se fondent complĂštement dans la
formation argileuse, Ă peu prĂšs au droit de la zone oĂč les fleuves actuels
cessent de charrier les graviers, pour ne déposer que du sable et du limon.
» Les trois nappes aquifÚres, en deliors de la nappe fréatique, sont à la profondeur
de 21âą, 45"° et 82"", qui correspond Ă i3âą, 1 1"' et 48"" par rapport au niveau de la mer.
Ces nappes, avant la mĂȘme origine Ă iioâą au-dessus du niveau de la mer, sont entre
elles absolument indépendantes.
» Au moven d'appareils enregistreurs automatiques, j'ai observé pendant plus
de cinq années les variations journaliÚres du niveau des eaux fréatiques superficielles
et les variations du niveau piézométrique des eaux de la premiÚre nappe de 21⹠dans
laquelle s'ouvre plus d'un millier de puits.
» Les variations diurnes des eaux fréatiques ont un maximum de i^jOo; celles des
eaux profondes de iS"^'"; la correspondance horaire des diagrammes enregistrés a
montrĂ© invariablement que le sens des variations est toujours de mĂȘme nature, c'est-
à -dire que l'exhaussement du niveau piézométrique des eaux profondes contenues
dans une couche de gravier entre deux couches d'argile Ă©tanclies, monte ou descend
avec la pluie locale, tandis qu'il ne se ressent pas des crues des fleuves qui alimentent
la nappe aquifÚre, quand ces crues sont dues à des pluies limitées au massif mon-
tagneux.
» Ne pouvant pas attribuer ces variations à la possibilité d'une communication
entre les deux nappes, car le niveau piézométrique des eaux profondes est toujours
HlO ACADĂMIE DES SCIENCES.
trĂšs supĂ©rieur au niveau des eaux frĂ©aliqiics, il ne reste pour les expliquer qu'Ă
recourir à l'accroissement de pression dépendant de rini])ibition des couclies superfi-
cielles. La déduction est théoriquement possible, M. Volterra ayant démontré qu'une
couche de neige de oâą, 5o sur une aire circulaire de loo''âą doit dĂ©terminer une pression
de 6"""; il est cependant nécessaire d'en démontrer la possibilité par une autre voie.
» M. DLi|Hiit a élabli en 18G1 des formules pour déteriiiiner le débit des
[luits artésiens; soumises aux discussions les plus variées, elles n'ont reçu
aucune modification substantielle. Comme il a tenu compte seulement du
massif filtrant autour du forage, ses formules sont indépendantes de l'ori-
gine de l'eau. Cette particularité les rend inapplicables à la résolution de
mon problĂšme, mais elles m'ont permis de calculer le coefficient moyen
d'éduction de diverses nappes, c'est-à -dire le débit moyen pour un rayon
d'orifice déterminé, à 1⹠de hauteur au-dessous du niveau piczométrique.
Au moyen de ce nombre, j'ai pu calculer la vélocité dans le milieu filtrant
au fond du puits et la chute de pression correspondante; connaissant la
hauteur d'affleurement des nappes aquifÚres, la perte de chute représente
les résistances dues à la fillrution. L'observation constante a toujours con-
duit à des valeurs plus petites que celles qui étaient nécessaires pour élever
l'eau Ă son niveau piĂ©zomĂ©lrique. Une nouvelle charge devait se joindre Ă
celle que i'eau possédait originairement et cette charge ne pouvait
dépendre que de la pression exercée par les couches superposées. Le calcul
m'a démontré que ces hypothÚses sont fondées.
» De mĂȘme, le fait bien connu des puits artĂ©siens au bord de la mer,
dont le débit croßt et décroßt avec la marée, dépendrait de l'accroissement
de pression dans la région environnante,
» Je réserve à une publication plus étendue tous les tableaux des
nombres observés et la complÚte discussion de mes observations. »
GĂOLOGIE. â Sur un niveau fossilifcre nouveau du Keuper franc-comlois.
Note de MM. M. Pjuoutet et Arm. Laurent, présentée par M. Michel
LĂ©vy.
« Nous avons observé ilans le Reuper franc-comtois un niveau remar-
quable à la fois par le mode spécial de fossilisation des organismes qu'il
renferme et |)ar la conlinuité avec laquelle il se retrouve à une grande
distance. Nous l'avons trouvĂ© en deux |)oints Ă©loignĂ©s de plus de 100'"'" : Ă
SĂANCE DU l6 NOYEMRRE r9o3. 8ll
Salins (Jura) au lieu dit 1rs Laffencts (' ) cl Ă Bongey (Haute-SaĂŽne), aux
lieux (lits le Troude-Tienne et DerriĂšre-les-Vignes (').
)) I" Posi/ion straligraiihiqiie . â a. K Salins, on trouve, entre le premier et le
deuxiĂšme banc de Dolomie, la succession suivante, de bas en haut :
» 1. PremiÚre Dolomie. 2. Gypse rouge et G. noirùtre (niveau du G. hématoïde).
3. Marnes, GrÚs et Houille, k. Marnes bariolées. .ï. DeuxiÚme Dolomie.
» C'est à la base du groupe 4-, dans une couche liariolée de couleurs trÚs vives, que
se rencontre le niveau en question.
11 b. A Bougey, bien que la coupe soit mal dénudée, on voit cependant trÚs nette-
ment que ce niveau est situé dans les Marnes bariolées qui surmontent le GrÚs moyen
du Iveuper, Ă une faible distance de ce dernier et en relation avec une Marne rutilante.
» 2° Nature du gisement. â Au niveau ainsi dĂ©fini se prĂ©sentent, dans les deux
localités, des rognons irréguliers formés d'une roche quartzeuse noirùtre, quelquefois
rougeùtre, comparable à une Phtanite. D'une dureté voisine de 7, elle se casse irré-
guliĂšrement en faisant feu sous le marteau. Ces rognons sont souvent caverneux.
» A Salins, les cavités sont souvent remplies d'une matiÚre siliceuse pulvérulente
d'un jaune roux; de plus, les Phtanites sont accompagnées d'Hématite rouge à laquelle
elles sont intimement liées, car les rognons olTrent tous les intermédiaires entre la
roche entiĂšrement siliceuse et celle entiĂšrement ferrugineuse.
» A Bougey, nous n'avons pas trouvé l'Hématite. [Toutefois, dans une localité peu
éloignée, à Saponcourt, un sondage a rencontré, d'aprÚs Thirria {loc. cit., p. 3oi), du
Fer oxydé rouge à ces niveaux et avec une allure analogue.]
» En revanche, on y rencontre de nombreuses concrétions quartzeuses, souvent
zonées de rouge à l'intérieur et présentant parfois de beaux cristaux pyramides de
diverses variétés de Quartz (hyalin, enfumé, jaune).
)) 3° Fossiles. â Ces rognons ne sont autre chose que des dĂ©bris de VĂ©gĂ©taux
silicifiés et empùtés dans la silice. Les échantillons recueillis appartiennent, pour la
plupart, au genre Equisetum; on trouve aussi l'empreinte de diverses feuilles parallé-
linerves et des fragments de troncs silicifiés.
» A Bougey, la conservation est remarquable et beaucoup de détails morpholo-
giques sont gardés avec une grande netteté. A Salins, la conservation est moins bonne ;
toutefois, il est possible d'identifier spécifiquenienl les fossiles recueillis avec ceux de
Bougey.
)) Ces considérations montrent que ce niveau peut rendre des services
Ă la fois au point de vue slraligraphiquc . en donnant un nouveau point de
repĂšre certain pour Ă©tablir l'homologie dans les parties de l'Ă©tage en deux
(') La coupe des Laffenets a été donnée par Marcou {Recherches géologiques sur
le Jura sali/iois); mais elle est erronée pour les niveaux qui nous occupent. Pidancet
(GĂ©ologie du Jura, i863) reproduit les mĂȘmes erreurs.
(2) Voir TiiinniA, Statistique niiiiÚralogique et géologique de la /Jautc-Sa<!/ie,
i833, p. 3oi .
8 12 ACADĂMIE DES SCIENCES.
points assez éloignés et, au point de vue paléontologique, à cause de la
rareté des fossiles bien conservés dans le K.euper de noire région. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â Comparaison des diverses Ictlres au point, de vue de
la vitesse de la lecture. Formation d'un alphabet rationnel. Note de
MM. AxDKà Broca etD. Sulzer, présentée par M. d'Arsouval.
« Dans des Notes précédentes, nous avons étudié l'énergie nécessaire
pour permettre Ă l'appareil visuel de reconnaĂźtre une forme dans le cas
thĂ©orique oĂč, la rĂ©tine Ă©tant d'abord obscurĂ©e, une petite plage portant
soit des traits, soit une lettre, apparaĂźt subitement. Nous avons tirĂ© de lĂ
des conclusions théoriques, mais il n'y avait |)as lieu d'en tirer des conclu-
sions pratiques, car ce n'est pas flans ces conditions que t>e produit l'acte
de la lecture. Dans celui-ci, la rétine est constamment impressionnée par
du papier blanc, et, quand on fixe une lettre noire, le processus rétinien
par lequel elle est perçue est tout à fait différent de celui qui est mis en
jeu dans nos expériences précédentes. Dans celles-ci, en effet, le phéno-
mĂšne lumineux, origine de la notion de forme, est celui de l'Ă©tablisse-
ment de la sensation sur une zone rétinienne obscurée préalablement, et
l'on ne peut certainement pas reconnaĂźtre une lettre tant que la sensation
n'est pas devenue assez forte pour permettre de distinguer, au point de vue
lumineux brut, l'éclat de la lettre de celui du fond. L'étude du phénomÚne
nous a d'ailleurs montré que les choses étaient bien plus complexes, et que
la perception des formes pouvait n'avoir pas lieu pour des tem|)s d'admis-
sion de la lumiĂšre, trĂšs courts il est vrai, mais qui donnent, par cela mĂȘme,
des sensations quatre et cinq fois plus fortes que la mĂȘme lumiĂšre en rĂ©gime
permanent; il y a donc autre chose à considérer que l'établissement de la
sensation, mais il est Ă©vident que la premiĂšre condition, insuffisante, mais
nécessaire, est que la différence d"im|)ression entre le caractÚre à distin-
guer et le fond ait pris une valeur notable.
» Dans le cas de la lecture ordinaire, le phénomÚne lumineux, origine de la percep-
tion d'une forme, n'est pas l'établissement d'une sensation sur une rétine obscurée,
mais le phénomÚne inverse : obscuralioji d'une région rétinienne sur laquelle cesse
l'action de la lumiÚre. Le phénomÚne primordial est donc celui de la persistance des
impression's lumineuses. Nous ne pouvons certainement pas distinguer une lettre noire
apparaissant subitement sur fond blanc, tant que la courbe de la j)ersistance en fonc-
tion du temps n'aura pas baissé assez au moins pour nous permettre de differentier
deux plages voisines. El comme ce temps, pour les lumiĂšres fortes, est au moins
SĂANCl- UU l6 NOVEMBRE Iyo3. «iS
de o%02 et que, pour les lumiĂšres faibles, il s'allonge beaucoup, nous devons nous
attendre à ne rien pouvoir distinguer en un temps inférieur à o%02.
>> Nous avons constamment vérifié le fait. Alors que, dans les expériences sur fond
noir, on obtient des temps minimums trÚs courts pour la lecture, dans les expériences
sur fond blanc nous n'avons jamais pu descendre au-dessous de 0^02, temps minimum
de la persistance.
» La technique expérimentale est simple. Un dis(|ue rotatif percé d'un trou réglable
découvre pendant un temps mesurable une image aérienne d'une lettre; ce disque est
blanc du cÎté de l'observateur, et son éclat est réglé égal à celui du fond sur lequel se
détache la lettre.
» Dans ces conditions, on observe peu de différences entre les diverses lettres pour
les grands diamĂštres apparents (acuitĂ© visuelle demandĂ©e Ă l'Ćil, l); les diffĂ©rences
sont masquées, car la durée de la persistance est grande par rapport au temps néces-
saire pour la mise en jeu du sens des formes qui, dans ces conditions, peut descendre
au-dessous de o%oo5. Mais, pour les diamÚtres a|))i,uents plus petits (acuité visuelle, 1),
on voit que le temps nécessaire pour reconnaßtre un T est toujours d'environ | plus
court (jue celui qui est nécessaire pour reconnaßtre un E. Cette différence est beaucoup
moindre que celle qui ressort entre les mĂȘmes lettres de l'Ă©tude de la rĂ©tine obscurĂ©e;
cela tient à la causé, ci-dessus indiquée, de la persistance.
» Nous pouvons tirer de là deux coticltisions :
» 1° Noire alphabet actuel est mal conçu au point de vue physiologique;
il devrait ĂȘtre composĂ© de caractĂšres d'un dessin trĂšs simple comme T on L ;
la vitesse de reconnaissance des lettres serait augmentée d'un tiers, et peut-
ĂȘtre la fatigue cĂ©rĂ©brale diminuĂ©e dans une proportion plus grande encore.
Pig. i.
0<]<CTL/
0 vyVuH -I I
V
Q
Nous avons cherché les formes les plus propices, et nous les donnons ici
( fig- 1) pour les grands caractĂšres. Pour ceux-ci, il n'y a que ces vingt-neuf
C. R., 1903, j" Semestre. (T. CVXXVII N" 20.) 1 07
8l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
formes qui soient rĂ©ellement bonnes. Pour les petits caractĂšres, oĂč l'on
admet deux tailles de lettres et deux positions de grandes tailles par rap-
port Ă la ligne, o-n a bien plus de choix; nous donnons quelques exemples
(/^âą2)(0;
Fig. 2.
\/\/\ /Lirj
p
[]nu
» 2° Il y aurait tout inLĂ©rĂȘt Ă imprimer blanc sur noir au lieu de noir sur
blanc, au point de vue physiologique. Les temps nécessaires à la reconnais-
sance d'une lettre pour les acuités visuelles voisines de j, qui sont les plus
courantes, sont en effet dix fois plus courts que dans le cas de l'impression
en noir sur blanc, pour les Ă©clairements usuels.
» Cette étude porte sur l'acte élémentaire de la lecture; il reste à voir
comment on lit les groupes de lettres et les mots complets. Dans ce dernier
acte, il est bien probable qu'on n'analyse pas toutes les lettres. Nous nous
proposons de poursuivre cette étude. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. - La résistance électrique du corps humain.
Note de M. Stéphane Leduc, présentée par M. d'Arsonval.
« On admet jusqu'ici que la résistance électrique du corps humain est
surtout celle de la peau, et que la résistance de la peau dépend de sa vas-
cularisation et de son degré d'imprégnation liquide. L'expérience infirme
complĂštement cette opinion.
» Si l'on ferme un circuit électrique ayant une force clectroraotrice bien constante
(') Ces figures sont extraites du Journal de Physiologie et de Patholngie S(éné-
rale; nous les y avons publiées en juillet, mais sans discuter leur choix dansle cas de
la lecture pratique, comme nous venons de le faiio. On trouvera dans notre MĂ©moire
les courbes complÚtes du phénomÚne.
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 8l5
en plongeant successivement une main, Ă la mĂȘme profondeur, dans des solutions de
NaCl au -j-j^, à 0° et à 5o", en ayant soin que le courant traverse toujours les deux
cuves en série, on ne constate aucune variation de l'intensité du courant, par consé-
quent aucune variation de la résistance du circuit.
» En introduisant éleclrolytiquement de l'adrénaline dans la peau, on produit une
anémie intense et, malgré cette vaso-constrlction, la résistance diminue beaucoup ;
dans nos expériences elle est passée de 6000 ohms à xooo ohms (1066).
» Si, avec une faible force électromotricc (2 volts), on ferme le circuit de 5 en
5 minutes, pendant le temps nécessaire à la lecture de l'intensité, malgré l'imprégna-
tion liquide résultant du contact de plus en plus prolongé des électrodes, on ne con-
state aucun changement de l'intensité.
» La résistance électrique de la peau ne dépend donc ni de sa vascula-
risation ni de son de£;ré d'imprégnation lif|iiide. Elle dépend de sa com-
position chimique, de la nature et du nombre des ions qu'elle contient.
» Avec une force électromotrice bien constante (6 volts), une résistance du reste
du circuit négligeable par rapport à la résistance du corps, notant, à partir de ßa fer-
meture du circuit, les intensités de i5 en i5 secondes, ces intensités croissent d'abord,
puis deviennent constantes.
» Ayant une des électrodes trÚs petite par rapport à l'autre, rinlluence de la résis-
tance sous cette électrode prédomine sur l'intensité. Au moment du renversement du
courant, un ion différent pénÚtre dans la peau sous la petite électrode, et l'intensité
monte ou baisse, suivant que la résistance devient plus faible ou plus forte, puis elle
atteint une valeur constante.
j) On trace une courbe en portant les temps en abscisses, les intensités en ordonnées :
c'est à la fois la conrbe des intensités et des conductibilités, pour le voltage et pour les
ions considérés. Ces courbes montrent que la résistance varie beaucoup avec la nature
des ions. Dans nos expériences, toutes les autres conditions restant semblables, la
résistance passe de 8000 ohms à 1000 ohms, par rintroductioji de l'ion calcium au
lieu de celle de l'ion chlore dans la peau.
» Pour l'introduction d'un mĂȘme ion, on Ă©lĂšve le voltage, de 2 en 3 volts,
attendant, avant chaque élévation, que l'intensité soit devenue bien constante;
on trace une courbe en portant les volts en abscisses, en ordonnées les résistances
calculées à l'aide de la loi d'Ohm. On constate que la résistance diminue rapidement
d'abord, puis de moins en moins aprÚs chaque élévation de la tension. Cette influence
est telle que, avec l'ion phosphorique par exemple, lorsque le voltage passait de 2 Ă
12 volts, la résistance tombait de loooo à 1200 ohms.
» fwre^wne, la résistance électrique du corps humain est surtout la résis-
tance de la peau, et celle-ci, comme celle de tout électrolyte, dépend de la
nature et de la concentration des ions qu'elle contient.
» Dans les mĂȘmes conditions des lieux d'application, de grandeur des
électrodes, de nature des ions et de voltage, on obtient toujours des résultats
<Sl6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
identiques Ă eux-mĂȘmes, f. es mesures de la rĂ©sistance Ă©lectrique du corps
humain, faites dans ces conditions, sont donc comparables et utilisables
pour le diagnostic.
» Les courbes dont nous avons indiqué le tracé, j)rises sur différents
sujets, offrent un grand nombre de particularités dont l'interprétation
constitue une véritable méthode d'analyse élecfrochimique des tissus sur
l'homme vivant. »
MĂDECINE. â Contribution au traitement du cancei par les rayons X.
Note de M. Biuaiid, présentée par M. d'Arsonval.
« AprÚs les statistiques impressionnantes apportées par les Américains
Piisev, Skinner, Cleaves, Smith sur la radiothérapie du cancer, les observa-
lions isolées des Européens Schiff de Vienne, Mikulicz de Breslau,
Vigouroux de Paris, Mondain d'Angers, Doumer et Lemoine de Lille, je ne
veux aujourd'hui, Ă l'occasion d'un cas heureux de traitement d'un cancer
inopérable du sein par les rayons X, que préciser les détails de la technique
que j'ai employée.
» La malade, M"" M., 54 ans, consulta en janvier 1900 le D'' Polailion pour une
tumeur du sein gauche avec douleur irradiée dans l'aisselle et le bras; le diagnostic
de tumeur maligne fut aussitÎt porté, puis confirmé par le D"' Piécamier, chirurgien
des hÎpitaux, qui pratiqua le 24 janvier 1900 l'extirpation du sein contenant un néo-
plasme non adhérent au pectoral; il disséqua l'aponévrose du grand pectoral, puis les
aponévroses de l'aisselle et enleva la graisse et les ganglions du creux axillaire; la réu-
nion fut ensuite immédiate et il n'y eut aucun Incident sérieux; sauf des douleurs du
cÎté du plexus brachial.
« Le mamelon était rétracté, m'écrivait le D'' Récamier, et, à l'examen anatomo-
» pathologique de la tumeur, je n'ai eu aucun doute sur sa nature.
)) J'ai coupé les ganglions et j'en ai trouvé |)lusieiirs envahis. Quant au néoplasme
» lui-mĂȘme, je dĂ©clare que si ce n'Ă©tait pas lĂ un Ă©pilhĂ©lioma typique, je n'en ai
» jamais vu de ma vie >i.
» Récidii-e au commencement de igoS. La malade accuse une douleur en se couchant
sur le cÎté gauche; son sein grossit et redevient sensible; le chirurgien revoit sa
malade, trouve plusieurs noyaux de récidive cutanés et un ganglion sus-claviculaire
adhérent qui lui paraßt conlre-indiquer tout acte opératoire et conseille la radiothé-
rapie que je pratiquai dans les conditions suivantes :
» Je lùchai de faire en sorte que tous les facteurs de l'expérimentation
fussent aussi constants que possible pendant toute la durée du traitement :
le voltage, l'ampérage, le nombre des interruptions du courant inducteur.
SĂANCE DU ifi NOVEMBRE 1903. 817
le vide de l'ampoule radiogĂšne et, par sulle, le radiochroĂŻsme des ravons
employés, ne réservant qu'une seule variable, la quantité des ravons
absorbés réglée par le nombre et la durée des séances d'exposition.
» J'y arrivai pratiqueinenl en me servant comme source de courant d'une batterie
d'accumulateurs Ă voltage constant (70 volts), d'un interrupteur Contremoulins-GaifTe
dont la constance peut ĂȘtre facilement maintenue avec le rhĂ©ostat du moteur, d'une
bobine de GaifTe de o'",/40 d'Ă©tincelle et enfin d'une ampoule grand modĂšle, marque
V'oltohm de Francfort. Cette ampoule jouit de la propriété, quand on en a fait le
réglage en s'aidantde l'écran radioscopique et du radiochromomÚtre de L. Benoist, de
fournir avec une grande constance des ravons d'un degré déterminé de l'échelle durant
toute la séance.
n N'ayant pas affaire à un néoplasme purement superficiel, mais pouvant présenter
des racines profondes, j'employai, de propos délibéré, des rayons moyens marquant 6
au radiochromomĂštre.
» Invariablement, la cathode Ă©tait distante de oâą,ii de la peau; incidence sur la
cicatrice. Voltage : 70 volts avec 3 ampĂšres au primaire. Soit 210 walts.
» Le Tableau suivant indique le nombre, la durée et l'espacement des séances
(23 séances) :
m s ni
3o 12 aoĂčl 7
I 17 » 8
1 . 3o 21 » 8
2 . 25 » 8
2 . 3o 3 1 » S
3 . 5 septembre 6
3.3o 18 » 8
[^. 28 » 8
3 août 4.3o 9 octobre 5
5 » 5 23 >. 8
7 » 5 . 3o f\ novembre 8
10 )> 6
1) Chmqucment, je note à la quatriÚme séaticela disparition des douleurs ;
Ă la sixiĂšme, une diminution de la tumeur d'un tiers environ. Etat statiou-
naire ensuite jusque vers la quinziĂšme, moment oĂč la rĂ©gression s'accentue
et oĂč les ganglions disparaissent au-dessus de la clavicule et du cĂŽtĂ© de
l'aisselle. Actuellement, la tuméfaction est réduite des trois quarts; la
malade ne souffre aucunement et les ganglions ont tout Ă fait disparu.
» La réaction radiodermitique a été trÚs légÚre et l'élat général, bon
dÚs le début, n'a fait que s'améliorer depuis. »
i4j
uillet
16
»
21
))
23
)>
25
>t
27
»
29
»
3i
))
8t8 académie des sciences.
MĂDECINE. â Contrihulion Ă l'Ă©tude de la dyscrasie acide (^acide chlorhy-
drique). Note de MM. A. Desgrkz el J. Adlek, présentée par M. Bou-
chard.
« L'influence de la dyscrasie acide sur les échanges nutritifs a été
depuis longtemps mise en lumiĂšre par les travaux du Professeur Bouchard.
Les recherches plus récentes de Charrin et Guillemonat ont de nouveau
a|)pelé l'attention sur celte cause perturbatrice du métahoh'sme animal.
Dans nos recherches actuelles, nous avons eu pour but de |)cnétrer plus
avant le mécanisme de ces phénomÚnes en déterminant l'influence des
acides minéraux sur certains processus particuliers de l'économie. Le
mieux étudié actuellement, parmi les phénomÚnes synthéticpies dont nos
cellules sont le siĂšge, consiste dans la production de l'acide hippurique;
nous connaissons, en effet, et l'origine diaslasiquc de ce corps et son mode
de synthÚse, par déshydratation, aux dépens de l'acide benzoïque et du gly-
cocolle. La mesure de la puissance synthétique de la cellule vivante peut
donc se faire en dosant la quantité d'acide hippurique à laquelle elle donne
naissance.
» Nos expĂ©riences odI portĂ© sur des cobayes de mĂšine Ăąge et de mĂȘme sexe. AprĂšs
avoir fixé, par tùtonnements, la dose d'acide chlorbydrique que ces animaux peuvent
supporter en injection sous-cutanée, nous avons administré à chacun d'eux 3'='"' d'une
solution renfermant o5,oo8 d'acide par i'^"'', soit os,o23 par animal. Ces cobayes
Ă©taient rĂ©unis en un lot de six et comparĂ©s Ă des animaux de mĂȘme poids rĂ©unis en
nombre identique. L'alimentation Ă©tait la mĂȘme pour chaque sĂ©rie. Les dosages ont
été effectués sur les urines de 48 heures, par la méllmde de Bunge-Schmiedeberg.
» La moyenne effectuée des résultats obtenus pendant 28 jours consécutifs
donne une Ă©limination de 1^,67 d'acide hippurique par kilogramme des ani-
maux témoins et de 0^,7.3 seulement par kilogramme des animaux qui ont
reçu l'acide chlorbydrique. L'influence de ce dernier sur la puissance syn-
thétique de la cellule vivante se manifeste ainsi par une réduction de cette
propriété atteignant ^7 pour 100 de sa valeur normale.
)) Ce premier résultat acquis, il restait h déterminer si cette influence de
la dyscrasie acide s'exercerait encore aprĂšs suppression de sa cause directe.
» Pour fixer ce nouveau point, on a renouvelé les dosages d'acide hippurique chez
les mĂȘmes animaux deux mois aprĂšs la derniĂšre injection acide. La moyenne des
dosages effectués ainsi, pendant \!\ jours consécutifs, correspond à oS,42 d'acide hip-
SĂANCE DU l6 NOVEMBRE 1903. H 19
purique par kilogramme des témoins et à o?, 17 par kilogramme des animaux injectés :
c'est encore, pour ces derniers, une réduction de (5o pour 100 de la puissance synthé-
tique de la cellule vivante.
» La cellule vivante a donc conservé, à deux mois de distance, la viciation
premiÚre imprimée par la dyscrasie acide à la production et à l'activité de
ses diastases déshydratantes. Nous montrerons, dans une prochaine Note,
que celte conclusion est indépendnnte de la qualité de la sécrétion rénale
et de l'élaboration de la matiÚre azotée. »
M. Fii. Faccix adresse une Note ayant pour titre : « Anomalies diurnes
et séculaires dans le mouvement de rotation de la Terre ».
A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret.
COMITE SECRET.
La Section de GĂ©ographie et Navig:itiou, par l'organe de son doyen,
présente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante par le
décÚs tie M. de Bussy :
En premiĂšre ligne M. Berti.v.
En seconde ligne, ex Ćquo et par ordre i M. Caspari.
alphabélique (M. Charles Lallemasd.
Les titres de ces candidats sont discutes.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance.
Ij» séance est levée à "> heures un quart.
M. B.
S20 ACADEMIE DES SCIENCES.
E/i/tA TA.
(SĂ©ance du 12 octobre iQoS.)
Note (le MM. G. Urbain et //. Lacombe. Sur une série de composés du
bismuth :
Piige 069, ligne i i, rni lieu de
3M"(Az03)».2Bi(AzO'f .ai IPO,
lisez
3M"(Az03)^2Bi(Az03)^24II-0.
MĂȘme page, ligne 26, au lieu de des sels assez fondants de, lisez des sels corres-
pondants de.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚremenl le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux
blés, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
part du i" Janvier.
Le prix (le Vabnnnemeni est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
!St
cher Messieurs :
e« Ferran frÚres.
1 Chaix.
fer ( JourdaD.
I Ruff.
liens Courtin-Hecquei.
( Germain etGrassin
tgers ' .
" / Gastineau.
yonne JirĂŽme.
ançon Régnier.
Ferel.
âądeaitx 1 Laurens.
' IMuller (G.).
irges Renaud.
, Derrien.
F. Robert.
ObliD.
! Uzel frĂšres.
3/1 Jouau.
xmbery Perrin.
, 1 Henry.
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( Marguene.
, â 1 Juliot.
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' Bouy.
Nourry.
on Ratel.
'Rey.
( Lauverjal
( Degez.
Drevel.
Gralier el G".
Rochelle Foucher.
Bourdignoo.
Dombre.
Thorez.
tnoble .
Havre.
le
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uarre.
Lorienc.
chez Messieurs ;
I Baumal.
' Mâą* Texier.
Bernoux et Cumm
\ Georg.
Lyon ( Elfantin.
i Savy.
' Vitte
Marseille RuĂąt.
\, Valat.
' Goulet el (ils.
Martial Place.
/ Jacques.
Nancy Grosjean-Maupm.
' Sidot frĂšres.
I Guist'bau.
/ Veloppé.
^ Barnia.
' Appy.
Mmes Thibaud.
Orléans Loddé.
L Blancbier.
/ LĂ©vrier.
Rennes Plihon el Hervé.
Rochefort Girard ( M"" )
) Langlois.
\ Leslnnganl.
S'-Ălienne Chevalier.
I Ponleil-Burles.
I KuniĂšbe.
I Gimel.
I PrivĂąt.
, Boisselier.
Tours PĂ©rrcat.
' Suppligeon.
I Giard.
' Leiuallre.
Montpellier
Moulins . . .
Kantes
Nice
Ntme
Orléa
Poitiers.
Rennes
Roche/
Rouen.
S'-Ălie
Toulon. . .
Toulouse..
Tours
Valenciennes .
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam .
Berlin.
Bucharesc .
chez Messieurs :
I Feikema Caarelsen
' et C".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
I Asher et C".
I Dames.
, Friediander et fils.
I Mayer et Millier.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zaaichelli.
I Lamertin.
Bruxelles.. [ Mayolezet Audiarte.
' LebĂšgue el C'*.
\ Sotchek el C°.
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighlon, Bell et G".
Christiania Caramermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽsl et fils.
Florence Seeber.
Gand Hosle.
GĂšnes Beuf.
, Cherbuliez.
Georg.
I Stapeimohr.
Bel in fa nie frĂšres.
( Benda.
' Payot el G".
Barth.
\ Brockhaus.
Leipzig KĆhler.
/ Lorenlz.
Twietmeyer.
, Desoer.
^'^** (Gnusé.
GenĂšve . .
La Hat e .
Lausanne
chez Messieurs ;
1 Dulau.
^°"<*'-" Hachette et C'..
' Nutt.
Luxembourg . . . V. Biick.
I Ruiz et C'v
Madrid ' Romo y Fusse!
1 Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan jBocca frĂšres.
â â ( HĆpli.
lUoscou Tastevin.
Naples l Marghieri di Giu3
( Pellerano.
1 Dyrsen et Pfeiffer.
Ne,x>-rork Slechert.
' LemckbelBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palerme Reber.
Porto Magalhaés et Mouii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
_ i Bocca frĂšres.
Rome ! ,
( Loescheret G"".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm MordUka Boghandal.
I Zinserling.
S'-PĂ©tersbourg. .
Turin .
( WolJf.
I Bocca frÚre».
Brero.
\ Clausen.
[ Rosenberi
bergetSetlier.
Varsovie Gebethner el WolS.
VĂ©rone. Drucker.
Frick.
Gerold et G'v
Ziirich Meyer et Zeller.
Vienne .
TABLES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes i" Ă 31. â (3 AoĂ»t i8>5 Ă 3i DĂ©cembre i85o.) Volume in-^"; i8J3. Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â ( i" Janvier i85i Ă 3i DĂ©cembre i865.) Volume 111-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â i i"'^ Janvier 1866 Ă 3i UĂ©ce nbie 1880.) Volume \a-\'\ 1889. Pri.ĂŻ 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â ( t" Janvier 1S81 Ă 3i DĂ©cembre 1895.) Volume iii-4°; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L ACAEEMIE DES SCIENCES.:
Dai3 L â MĂ©moire sur quelques points de la Pliysiologie dos algues, pir Mil. \. Derbes et.\.-J.-J. Solier. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
jTiaĂštes, pur .M. H\^I3EN. â MĂ©iujire sur le l^aaorĂ©a-i et sur le rAle d i ,1; v iiiirĂ©alique dans les pUĂ©nomcnes digestifs, particuliĂšrement dans la digestion des
iĂšres grasscĂź, par M. Claude BuRV-ino. Volu ne in-i", avec ii ptanclies: ci55 25 fr.
orne n. â MĂ©moire sur les vers inlestniaux, par M P.-J. Vam Bbmbden. â fS^^ai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
r le concours de iS33, et puis remise pour celui de iSß^, savoir: « lßlulier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
idimenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question Je leur apparition ou de leur disparition successive ou siraulianĂ©e. â Rechercher la
ature des rapports qui existent entre l'étal actuel du rÚgne organique el ses tjlats antérieurs », par M. le Professeur Bron.v. ln-4'', avec 7 planches; 1861 25 fr.
A la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les HĂ©moires prĂ©sentĂ©s par divers Savants Ă l'AcadĂ©niie des Sciences.
W 20.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 16 novembre 1903.)
MEMOIKES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBHHS KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
]\1. le PrĂ©sident. â Allocution relative Ă
la MĂ©daille remise Ă M. Chauvcau 7^3
i\IM. H. MoissAN et A. Rigaut. â Nouvelle
Pages.
préparation de l'argon 778
M. Laveran. â PrĂ©sentation de son Ouvrage
sur la « Prophylaxie du paludisme» 777
NOMINATIONS.
M. G.-\V. HiLL est Ă©lu Correspondant dans la
Section d'Astronomie, en remplacement de
M. Schiaparelli, élu Associé étranger..
778
CORRESPONDANCE.
i\l. le Secrétaire perpétuel signale : un
0 Recueil de travaux dédiés à la mémoire
d'Alexis Millardet » ; divers Ouvrages de
lord Avebury, de M. Sven Hedin et de
M. Jean Bcsal 77^
iM. S. Bernstein. â Sur la nature ana-
lytique des solutions de certaines Ă©qua-
lions aux dérivées partielles du second
ordre 77^
.MM. F. ScHRADERetCH. Sauerwein. â Sur
l'emploi du lacliéographe Schrader pour
les travaux d'Hydrographie 781
M. Georges Claude. â Sur l'extraction de
l'oxygÚne par la liquéfaction partielle de
l'air avec retour en arriĂšre 783
M. Marcel Brillouin. â Mesure des trĂšs
petits angles de rotation 7^6
M. C. Camiciiel. â Sur la dĂ©termination
des maxima et minima de transparence.. 78S
M. Em. Marchand. â Quelques remarques
sur la perturbation magnétique du 3i oc-
tobre 1903 789
MM. G. Urbain et H. Lacombe. â Sur une
séparation rigoureuse dans la série des
terres rares â 792
M. J. BoUGAULT. â Sur le kermĂšs 794
MM. Cii. MouREU et M. Brachin. â Sur
les acétones acétyléniques. Nouvelle mé-
thode de synthĂšse des isoxazols 796
M. L. Maquenne. â Sur la rĂ©trogradation
de l'empois d'amidon 797
M.M. Alex. HĂ©bert et K. Charabot. â In-
fluence de la nature du milieu extérieur
sur la composition organique de la plante. 799
M. Fr. Weis. â Sur le rapport entre l'in-
tensité lumineuse et l'énergie assimila-
trice chez des plantes appartenant Ă des
types biologiques dilTĂ©renls 801
M. RenĂ© Viguier. â Sur la structure des
cotylédons et la disposition de certaines
racines adventives dans les plantules de
Labiées So4
M. FrĂ©d. Wallekant. â Sur le polymor-
phisme des nitrates 8o5
M. Pierre Termier. â Sur quelques ana-
logies de faciÚs géologiques entre la zone
centrale des Alpes orientales et la zone
interne des Alpes occidentales S07
M. D. Pantanelli. â Sur les puits artĂ©-
siens 809
MM. M. PiRouTLT et Arm. Laurent. â Sur
DU niveau fossilifĂšre nouveau du KeupĂšr
franc-comtois 810
MM. AndrĂ© Broca et D. Sulzer. â Com-
paraison des diverses lettres au point de
vue de la vitesse de lecture. Formation
d'un alphabet rationnel 812
M. StĂ©phane Leduc â La rĂ©sistance Ă©lec-
trique du corps humain >^i4
M. BiRAUD. â Contribution au traitement du
cancer par les rayons .V S16
MM. A. riESGREZ et J. .\DLEn. â Contribu-
tion il l'Ă©tude de la dyscrasie acide (acide
cliloi hydrique) 818
M. Fr. Faccin adresse une Note intitulée ;
0 Anomalies diurnes et séculaires dans
,1e mouvement de rotation de la Terre ».. S19
C03I1TĂ SECRET.
Liste de candidats présentés pour la place
laissée vacante, par le décÚs de M. de
/iussy, dans la Section de GĂ©ographie et
Erhvta
Navigation : 1° M. Berlin, 2» M. Caspari,
M. Cliarles Lallemand 819
820
PAKIS. â IMPKIMKKIE G A UT H 1 li K - V I L L A H S,
Quai des Grands-Augusiins, 5i.
Lt GĂ©rant : Ijautuibr-Villars.
1903
DEC 16 1308
SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIĂIES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
r 21 (23 Novembre 1903)
"PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DBS COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
AdŸpté dans les séances des. a3 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se coni|)o.seril des exliails des (ravaiix de
ses Membres el de l'analyse des MĂ©njoires on Noies
présenlés par des savants étrangers à l'Acadcmie.
(Ihacine cahier on numéro des Comptes rendus a
48 pages ou G fenilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il Y a deux volumes par année.
Article l". â Impression des travaux de l' AcadĂ©mie.
Les exlrafls âŠĂźesMĂ©moirespr'Ă©heiilĂ©spar un Membre
ou par un assoc-iÚÚtrùrigerde rAcadémiecomprerinenl
an })ius 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus j)lus de 5o pages par année.
Tf u!e 1S( le n anuscrile d'un Membre de l'Académie
ou (l'une ])ersonne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à & la semaine que si elle a été remise
le jour niéme de la séance.
Les Rap[)orls ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris daris les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports el Iiistruclions demanilés par le Gou-
vernement sont imprimés eu entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pi'ges |)ar numéro.
Un (Correspondant de l'Académie ne peut donner
pbis de 3u pages par année.
Les Comptes tendus ne re|)roduisent pas les dis-
cussions > erbales qui s'Ă©lĂš^ enl dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
pari désirent qu'il en soit lail mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Acadéuue avant de les re-
metlre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, dés Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
purls relatiis aux prix décernés ne le sont (|u'aiil-
que l'Acadéniie l'aura décidé.
Les, N.olice&ou-Ăi^cours prononcĂ©s en sĂ©ance
biique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savann
étrangers à l' Académie .
Les Mémoires lus ou présentés par des person
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'un
suiné qui ne dé[Kisse pas 3 pagres.
Les Membres qui présentent ces Mémoires S'
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui lail la présenlation est toujours nomn
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le (
pour les articles ordinaires de la correspondance (
cieile de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre remi
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard
jeudi Ă 10 heures du matin; laute d'ĂȘtre remis Ă tem
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rrr
actuel, el l'exlran est renvoyé au Compte rendu
vanl el mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
figiues.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures serai
autorisées, l'espace occupé par ces figures compl
|)our l'étendue léglemenlaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais des i
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le (jou vernemeut.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative |i
. un Rapport sur la situation des Comptes rendus api
l'impression d.e chaque ivolume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p)
sent RĂšglement.
Les Savants Ă©trangers Ăč l'AcadĂ©mie qui dĂ©sirent laire prĂ©senter
déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance;
leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sout priés de
avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 25 NOVEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Relation entre es taches solaires et le magnétisme
terrestre. Utilité de l'enregistrement continu des éléments variables du Soleil.
Note de M. H. Deslandres.
« La perturbation magnétique exceptionnelle et l'aurore boréale du
3i octobre ont ramené l'attention vers la question toujours pendante d'une
action directe des taches solaires sur le magnétisme terrestre.
» La connexion des deux phénomÚnes solaire et terrestre, considérés
dans leur ensemble, est actuellement bien établie. Les variations géné-
rales de l'aiguille aimantée (oscillation diurne de la déclinaison et de la
force horizontale, nombre et intensité des orages magnétiques) sont en
effet parallÚles aux variations générales de la surface et de l'atmosphÚre
solaire avec la mĂȘme pĂ©riode de 1 1 annĂ©es.
» Mais l'incertitude et la confusion apparaissent pour chaque orage
magnétique isolé, lorsqu'on recherche le phénomÚne solaire, concomitant
ou non, qui lui a donnĂ© naissance, ou est dĂ» Ă la mĂȘme cause, peut-ĂȘtre
extérieure au Soleil.
» Recherches antĂ©rieures. â La sĂ©rie des idĂ©es et des recherches sur la
question est curieuse et peut ĂȘtre ainsi rĂ©sumĂ©e :
» Lors du grand orage magnétique de iSSg, du 28 août au 4 septembre,
Carnngton et Hogson, avec la simple lunette, ont vu une lueur extrĂȘme-
ment intense et de courte durée prÚs d'une tache. En 1872, du 3 au
5 septembre, Young, qui observait au spectroscope, a noté dans une tache
au bord des déplacements extraordinaires des raies noires solaires, qui ont
coïncidé avec les écarts de l'aiguille aimantée terrestre. Aussi a-t-on pensé
que l'orage magnétique était dû à des perturbations exceptionnelles du
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 21.) Io8
822 ACADEMIE DES SCIENCES.
Soleil, dont le contre-coup se fiiisait sentir jusqu'Ă la Terre; l'action pou-
vant se transmettre Ă travers l'espace avec une vitesse voisine de celle de
la lumiĂšre. Mais les observations analogues, ou qui ont paru analogues,
faites postérieurement, n'ont pas été accompagnées d'orages magnétiques,
peut-ĂȘtre parce que la perturbation solaire a Ă©tĂ© moins intense; car, Ă ces
observations faites dans des conditions trÚs diflférentes, il a manqué une
commune mesure.
» En 1887, Marchand a posé la loi simple suivante, qui fixe sur le
Soleil la position du phénomÚne actif: La pertubation magnétique coïncide
sensiblement avec le passage d'un groupe de taches ou faculesau méridien
central. Ces perturbations se succĂšdent souvent Ă des intervalles qui sont
des multiples delà durée de rotation ( ').
M Au mĂȘme moment Veeder invoquait, au contraire, l'influence des
taches et facules du nord-est. Mais les deux auteurs reconnaissent que la
grandeur des taches et facules n'est pas toujours en rapport avec l'intensité
de la variation terrestre; ce qui diminue la valeur de la relation annoncée;
et, à ce sujet, Haie a objecté que, à l'époque tlu maximum, le bord est et
le méridien central présentent toujours quelques facules plus ou moins
fortes.
» Cependant, la plupart des auteurs sont plutÎt favorables à la thÚse
de Marchand, qui contient probablement au moins une partie de la vérité.
Maunder, en particulier, remarque que les grands orages magnétiques
du 17 novembre 1882 et du 1 3 février 1892 ont correspondu au passage
de grandes taches au méridien central et au plus grand développement
de ces taches.
» En 1900, le P. Sidgreaves, directeur de l'observatoire de Stonyhurst,
compare, dans un travail d'ensemble, les observations solaires et magné-
tiques de Greenwich et de Stonyhurst, assurément complÚtes, de 1880
à 1898. Il conclut à la non-vérification des lois de Marchand et de Veeder,
tout en reconnaissant la connexion générale des deux phénomÚnes. L'action
directe de la tache ne résulte pas de l'examen des faits, à moins que les
taches se divisent en taches actives et inactives, mais les données de
l'observation solaire ne permettent pas de faire la distinction.
» Le P. Cortie, de Stonyhurst, arrive au mĂȘme rĂ©sultat pour les
(') Cette succession des orages magnétiques, réglée par la rotation du Soleil, est un
t'ait important qui conduit Ă placer dans le Soleil lui-mĂȘme une des causes principales
du phénomÚne. La périodicité des orages magnétiques a été indiquée aussi par Terby.
SĂANCE DU 2 3 xoVf.mbre igoS. 823
années suivantes, de 1898 à 1902, particuliÚrement favorables au rappro-
chement des deux phénomÚnes à cause du petit nombre de taches et facules
Ă une Ă©poque de minimum. Ainsi, dans les premiers mois de 1902, la seule
tache de quelque importance, qui est visible du 5 au i3 mars, n'est pas
accompagnée d'une variation des aimants terrestres, et le 10 mai, alors
que le Soleil, depuis 7 semaines, n'offre aucune tache, les facules Ă©tant
extrĂȘmement faibles en intensitĂ© et largeur, on observe un orase maenĂ©-
tique assez intense (écart de la déclinaison, 38' d'arc), aussi intense que
celui du 12 octobre dernier, dont il sera question plus loin.
» Enfin, tout récemment, Lockyer a invoqué l'influence des variations
de la chromosphÚre solaire. Les grandes perturbations magnétiques (avec
Ă©cart de la dĂ©clinaison supĂ©rieure Ă 1°) se produisent en mĂȘme temps
que le maximum de fréquence des protubérances polaires (à 3o»du pÎle),
c'est-à -dire un peu avant le maximum. Aussi admet-il la possibilité d'une
action directe de ces protubérances sur les aimants terrestres.
» Les divergences et les obscurités sont donc toujours grandes dans la
question qui nous occupe, et l'on est conduit Ă rechercher si les observa-
tions solaires, telles qu'on les fait Ă l'heure actuelle, sont suffisantes.
» Observations solaires des mois d'octobre et novembre. â Le 3 1 octobre,
lors de l'agitation exceptionnelle des aiguilles aimantées, le Soleil offrait
trois groupes principaux de taches et facules, Ă savoir : i" un beau groupe
au mĂ©ridien central (A, lat. â 25°), dĂ©jĂ bien dĂ©veloppĂ© Ă la rotation prĂ©-
cĂ©dente; 2" au bord est, un groupe de deux belles taches (B, lat. +â 18"),
dĂ©jĂ dĂ©tachĂ© du bord; 3" au bord est Ă©galement, un groupe (C, lat. â 22")
en partie caché derriÚre le bord. De ces trois groupes, le plus important
de beaucoup par l'Ă©tendue des taches et facules est le groupe (G), comme
le montrent nettement les Ă©preuves faites Ă Meudon les 10 octobre et
5 novembre, qui présentent les trois groupes bien visibles sur le disque,
Ă une distance notable des bords. A noter que le i2-i3 octobre, 3o heures
aprÚs le jiassage du milieu de (C) au méridien central, l'aiguille terrestre,
d'aprĂšs Moureaux, a subi une perturbation (de 32') notable, mais quatre
fois plus faible que celle du 3i octobre. Au bord est, Ă ce moment, il v
avait une seule petite tache.
» La rÚgle de Marchand est vérifiée, comme aussi, il est vrai, dans une
certaine mesure, celle de Veeder. Mais si l'on considÚre seulement le mé-
ridien central, ainsi que la plupart des observateurs, comment exi)liquer
que le groupe de beaucoup le plus fort (C) corresponde Ă l'orage le plus
petit (Ă©cart 32' j? Comment aussi concilier ces faits avec l'orale du
824 ACADĂMIE DES SCIENCES.
10 mai 1902 (Ă©cart 38'), survenu Ă un moment oĂč le Soleil Ă©tait sans
taches, avec des facules Ă peine perceptibles? Ăvidemment l'Ă©tendue des
taches et facules n'est pas en rapport avec l'intensité de la perturbation
magnétique.
» Faut-il invoquer l'éclat plus grand des facules de (A), le 3i octobre,
annoncé dans la derniÚre séance par un fervent observateur du Soleil,
M. QuĂ©nisset, qui assure mĂȘme les avoir photographiĂ©es sur le centre du
disque. Mais l'Ă©preuve de la surface solaire faite le mĂȘme jour Ă Meudon
avec l'appareil puissant de M. Janssen, ne montre pas ces facules, et les
positifs sur verre des épreuves de M. Quénisset, que ce dernier a eu l'ama-
bilité de m'envoyer, à mon avis, ne les montrent pas non plus. Ces facules
apparaissent, il est vrai, plus vives que les autres, le 5 novembre; mais
cela peut tenir seulement Ă ce qu'elles sont les plus voisines du bord.
» D'autre part, les épreuves de la chromospliÚre entiÚre et des protu-
bérances du bord, faites à Meudon les 3i octobre, 2, 5, 6 et 7 novembre,
ne conduisent pas à d'au trÚs résultats ('). Les groupes (A) et (C) détachent
dans la chromosphére d'énormes masses de vapeurs lumineuses; mais les
vapeurs de (A) sont moins Ă©tendues que celles de (C) et n'ont pas un
éclat supérieur au moins dans les quelques épreuves qui ont été faites. Si,
mĂȘme, une supĂ©rioritĂ© d'Ă©clat est Ă noter, c'est en certains petits points du
groupe (C) et le 6 novembre. Les protubérances du bord et, en parti-
culier, les j)olaires n'ont rien montré qui ait paru anormal.
» Cependant les mouvements de la matiÚre photosphérique et chromo-
sphérique sont aussi à considérer. Or les épreuves faites à Meudon en
octobre et novembre montrent les groupes (A) et (C) en variation conti-
nuelle; leurs taches changent de forme et se divisent; de mĂȘme les
vapeurs de la chromosphére au-dessus de ces groupes subissent des
changements notables. Mais, le 3i octobre, cette agitation, qui d'ailleurs
est fréquente dans les taches et autour d'elles, n'a pas été exceptionnelle,
au moins sur les images que j'ai eues sous les yeux.
» La remarque précédente ne s'applique qu'aux mouvements perpendi-
culaires au rayon visuel; or les mouvements dans le sens du rayon visuel
ou radiaux peuvent dans le cas présent avoir une influence toute spéciale.
C) Les épreuves qui représentent la chroniospliére moyenne ont été faites avec
Taide de M. d'Azanibuja. On a fait aussi des Ă©preuves de la clironiospliĂšre basse.
D'autre part, les images de la photosphÚre, dont il a été question plus haut, obtenues
avec l'appareil de M. Janssen, sont dues Ă MM. Pasteur et Coroyer.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igo^. SaS
Mais leur étude est en général négligée et l'on peut dire que, sur loo
observations du Soleil, 99 an moins se rapportent aux formes et non aux
mouvements. A Meudon, il est vrai, j'ai organisé, mais pour essais seule-
ment, des enregistreurs spéciaux de la vitesse radiale de la chromosphÚre.
Ces appareils, qui d'ailleurs sont incomplets, ne sont pas employés tous
les jours; et le 3i on n'en a pas fait us;ige, l'orage magnétique n'ayant
été connu à l'observatoire que le soir. A ma connaissance la seule obser-
vation intéressante dans cet ordre de recßherches est due à Fowler, qui le3i,
vers II'', à Londres, a noté dans la tache (A) un fort déjjlacement de la
raie noire C de l'hydrogÚne, mais cette observation a été faite 3 heures
aprĂšs le commencement de l'orage et a Ă©tĂ© aussitĂŽt arrĂȘtĂ©e par les nuages(').
» Insuffisance des observations actuelles du Soleil. â Telles sont, Ă l'heure
actuelle, les principales indications recueillies sur l'Ă©tat du Soleil le 3i oc-
tobre; elles ne permettent aucune conclusion. La difficulté principale
subsiste : il reste à trouver le phénomÚne solaire dont l'intensité soit en
rapport avec l'intensité du phénomÚne terrestre. Faut-il admettre, comme
plusieurs le proposent, d'autres causes extérieures au Soleil (-), agissant
isolément ou en accord avec la pertnrhaLion solaire? Avant de s'engager
dans cette voie, il convient, Ă mon sens, d'Ă©tudier d'abord Ă fond l'hypo-
thĂšse plus simple qui ramĂšne le tout au Soleil seul. Mais alors on constate
que les observations solaires actuelles sont en réalité insuffisantes et
incomplÚtes, et que notre ignorance peut tenir simplement à ce défaut.
» Les phénomÚnes solaires, en effet, ne sont pas relevés d'une maniÚre
continue, comme les variations magnétiques desquelles on les rapproche;
de plus, notre attention ne s'est pas encore portée sur les éléments
variables du Soleil qui ont peut-ĂȘtre l'importance la plus grande. Si la
cause principale est une perturliation solaire, analogue Ă une explosion et
trĂšs courte, elle peut Ă©chapper facilement Ă des observations discontinues.
A Meudon, on fait seulement par jour lUie ou deux Ă©preuves de la photo-
sphÚre, une ou deux épreuves de la chromosphÚre entiÚre et des protubé-
rances, parfois une Ă©preuve des vitesses radiales; les ressources en
personnel et matériel ne permettent pas de faire plus.
» D'autre part, si l'on se reporte aux Mémoires sur ces questions, on
constate que l'astronome, au moment de l'observation du Soleil, ignore le
(') Nalui't: anglaise, p. igoS, novembre.
(2) I^armi les causes extérieures au Soleil, je ne compte pas les dilTérences d'incli-
naison de l'Ă©quateur terrestre par rapport Ă la lisne Terre-Soleil.
826 ACADĂMIE DES SCIENCES.
plus souvent s'il y a ou non une perturbation de l'aiguille aimantĂ©e. D'oĂč
la nécessité d'organiser des avertisseurs spéciaux d'orages magnétiques,
lesquels seront utiles mĂȘme aux Ă©tablissements munis d'enregistreurs ma-
gnétiques; car les feuilles de ces enregislreurs sont changées une fois seu-
lement en 24 heures. Les établissements intéressés pourraient aussi s'en-
tendre de maniÚre à se prévenir réciproquement. Alors l'étude du Soleil
serait faite le mieux possible et au moment le plus favorable.
» Déjà en 1893 {Comptes rendus, t. CXVII, p. 716), j'ai réclamé l'obser-
vation continue des éléments variables du Soleil. J'ai demandé l'enregistre-
ment continu : 1° de la surface ou photosphÚre par la photographie
ordinaire; 2" de la chromosphÚre entiÚre, basse, movenne et supérieure ('),
avec les spectrographes enregistreurs dits des formes -/S" des vitesses radiales
de la chromosphĂšre avec les spectrographes enregistreurs dits des vitesses.
Les appareils nécessaires au Soleil sont plus compliqués que les enregis-
treurs magnĂ©tiques; mais ils ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ Ă©tudiĂ©s, et mĂȘme en partie con-
struits, à Meudou en particulier; leur succÚs est assuré, la dépense annuelle
étant estimée à 20 ooo"' au plus.
» L'enregistrement devra porter surtout sur les éléments jusqu'alors
négligés qui sont les vitesses radiales et la chromosphÚre entiÚre supérieure
non encore obtenue. Il sera possible alors de vérifier les deux théories les
plus récentes sur l'action directe du Soleil, lesquelles font intervenir, l'une,
les rayons cathodiques émis par la chromosphÚre supérieure (Deslandres),
et l'autre les ions rejetés par une éruption et repoussés ensuite par le
rayonnement solaire (Arrhenius) (^).
(') Ainsi que je l'ai indiqué, en 1898 et 1S94, on obtient Ja chromosphÚre basse en
isolant, avec le spectrographe enregistreur, une raie noire du spectre solaire; pour la
chromosphĂšre moyenne, on isole la raie brillante K du calcium; pour avoir la chro-
mosphÚre supérieure, il faut isoler la raie noire qui, avec une forte dispersion, appa-
raßt au milieu de la raie brillante précédente. Maie et moi nous avons obtenu rima"^e
de la chromosphÚre moyenne; jusqu'à présent, j'ai obtenu seul, en 1894, des images
de la chromosphÚre basse. Mais la chromosphÚre supérieure n'a pas été encore
abordée; elle exige des appareils plus compliqués. Probablement, dans la question
qui nous occupe, elle a une importance toute spéciale.
(') Les deuv théories se confondent dans une certaine mesure; elles admettent des
jets de particules éleclrisées, à peu prÚs normaux à la surface solaire. Les particula-
rités du phénomÚne (relard par rapport au passage dans le méridien central intensités
variables des orages magnĂ©tiques) sont attribuables aux Ă©carts des jets i«r rapport Ă
la normale au Soleil et aux vitesses variables des particules.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 827
» Ces enregistreurs devront ĂȘtre Ă©tablis sur plusieurs points Ă©loignĂ©s
du globe, pour que l'Ă©luile du S .leil soit absolument continue. De plus, les
enregistreurs devront ĂȘtre construits sur le mĂȘme type. Dans cet ordre
d'idées, la Société astronomique de France a déjà , sur ma demande,
rĂ©clamĂ© Ă tous les observateurs des images solaires de mĂȘmes dimensions,
aussi comparables que possible. Celte question est d'ailleurs de celles qui
seraient utilement soumises à un CongrÚs international. »
GĂOLOGIE. â Sur la signification gĂ©ologique des anomalies de la gravitĂ©.
Note de M. de Lapp.vkent.
« Je crois opportun d'appeler l'attention de l'Académie sur certaines
conséquences tbéoriques particuliÚrement intéressantes, auxquelles con-
duit la discussion des derniĂšres observations relatives aux variations de la
pesanteur Ă la surface du globe.
» De|niis que les perfectionnements apportés au maniement du pendule
ont permis d'imprimer une grande précision aux mesures et de les rendre
tout à fait comparables, on a pu en déikiire certains résultats généraux
qui, jusqu'alors, ne pouvaient ĂȘtre prĂ©sentĂ©s qu'avec grande rĂ©serve. Le
plus saillant, tel qu'il a été formulé lors du dernier CongrÚs géodésique
international, serait le suivant : La pesanteur parait ĂȘtre en excĂšs sensible sur
les mers, tandis qu'elle est en déficit sur les continents.
» De cette loi, acceptée comme un fait d'expérience, on a tiré diverses
conséquences relativement à la constitution de l'écorce terrestre. Je rap-
pellerai seulement l'hypothĂšse de M. Faye, que j'ai combattue en son
temps, sur l'excÚs de densité qu'aurait communiqué, à la partie sous-marine
de l'écorce, le contact prolongé des eaux froides qui occupent générale-
ment le fond des mers.
» Récemment, M. Ricco, directeur de l'observatoire de Catane, a publié
une Note importante (' ) sur le résultai des études auxquelles il s'était livré
relativement aux anomalies de la gravité dans le sud de l'Italie et la Sicile.
» Il résulte de ces recherches que l'anomalie de la pesanteur, nulle ou
presque nulle, soit au sommet de l'Etna, soit sur la chaĂźne des Apennins au
nord de Naples, augmente constamment quand on descend vers le rivage,
(' ) Riassunto duUadeterminazioiĂčdi ^'ravita, etc. {BendicuiilideLbi H. Accadeinia
dei Lincei, t. XII, p. 4S3, 21 juin igoS).
^28 ACADĂMIE DES SCIENCES.
mais pas d'une maniĂšre uniforme. Les plus fortes valeurs de cette ano-
malie sont, en unités décimales du cinquiÚme ordre (la valeur de l'accé-
lération étant donnée en mÚtres), 182 au Stromboli, i5i à Lipari ainsi
qu'Ă l'izzo (Calabre), 174 Ă Augusta (entre Syracuse et Catane), i i4 Ă
Castellamare di Slabbin, devant Naples.
)- En traçant, à l'aide des observations faites en 43 stations, les courbes
isanomales, jNI. Ricco a reconnu qu'elles se conformaient exactement, d'un
cÎté, au contour de la merTyrrliénienne, de l'autre à celui de la mer Ionienne,
et que, de plus, les régions sur lesquelles les courbes étaient le plus serrétes
coĂŻncidaient justement avec celles que la statistique des observations
sismiques désigne comme étant les plus sujettes aux tremblements de
terre; par exemple, le pays compris entre le sommet de l'Etna et Catane.
D'autre part, si de l'Etna on se dirige au sud-ouest, versPantelleria, il faut,
pour passer de o Ă i4o, faire 10 fois plus de chemin que dans la direction
du sud-est.
» La signification de ces résultats se précise, lorsqu'on les rapproche de
ce que nous enseignent les cartes hydrographiques. En effet, on constate
que, sur tout son pourtour, la profondeur de la mer Tyrrhénienne passe
trĂšs vite de o'" Ă 3oooâą, pour atteindre SySiâą dans le fond de la fosse dont
l'Italie, la Sicile et la Sardaigne définissent le périmÚtre. Non moins rapide
est la descente de la cĂŽte sicilienne Ă la fosse ionienne, dont le fond
atteint agĂŽS"".
» On sait d'ailleurs que l'eau qui garnit ces fosses se maintient à une
température constante de i3°, d'oii il suit qu'aucune cause de refroidis-
sement superficiel n'a pu y augmenter la densité de l'écorce.
» Ce n'est donc pas parce qu'on passe du domaine terrestre au domaine
maritime que l'anomalie s'accroĂźt. C'est parce qu'on se trouve sur une
région parliculiÚre de dislocation, au contact de deux compartiments, dont
l'un s'affaisse et, par conséquent, doit se comprimer en s' écrasant, tandis
que l'autre, ou bien demeure stable, ou s'Ă©lĂšve; auquel cas il y a des
chances pour qu'il s'y produise des vides, susceptibles de se traduire par
une anomalie négative.
» DÚs lors il devient probable que le fait général d'un excÚs de pesan-
teur sur les mers doit tenir Ă quelque cause de ce genre. En effet, les
observations qui ont surtout servi a l'Ă©tablir sont celles qu'on a faites sur
les Ăźles du Pacifique occidental, en particulier sur la fameuse Ăźle Bonin,
située à grande distance de la cÎte A'^iatique, sur la traßnée d'ßlots qui réunit
le Japon aux Ăźles Mariannes, et oĂč l'anomalie positive dĂ©passe 267 unitĂ©s de
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 82q
cinquiÚme ordre. Or, cette Iraßnéeest justement bordée par deux grandes
fosses sous-marines, dont celle de l'est offre rapidement des fonds supé-
rieurs Ă Goooâą. Il est donc lĂ©gitime de penser que. dans ce cas, ce n'est
pas le voisinage de la mer, en tant que mer, mais celui de la fosse excep-
tionnelle, qui se traduit par l'augmentation de la constante de la gravité-
» L'hypothÚse que nous formulons ici reçoit, ce nous semble, une
grande force des constatations récemment faites sur l'océan Atlantique.
Sur l'initiative de M. Helmert, et moyennant un subside de l'Association
géodésique internationale, M. Hecker (') a poursuivi, durant un voyage
entre Hambourg et Rio-Janeiro, une série de déterminations de la pesan-
teur à l'aide de la méthode proposée par M. Guillaume, et rendue pratique
parM. Mohn, méthode qui consiste à combiner les indications du baro-
mÚtre avec celles de l'hypsomÚtre, ou appareil pour mesurer la tempéra-
ture d'ébullition de l'eau. Favorisé par un temps calme, M. Hecker a pu
effectuer, à bord du navire, des mesures trÚs précises, et, à la grande
surprise de ceux qui s'attendaient Ă rencontrer un excĂšs de pesanteur sur
la mer, il a constaté que, sur toute l'étendue comprise entre Lisbonne et Bahia.
par des profondeurs allant Ă 3{3oo"', par/ois ci 45ooâą, la valeur de la gravitĂ©
est absolument normale et telle quelle devrait cire, Ă latitude Ă©gale, pour
la terre ferme au niveau de la mer.
» On ne saurait souhaiter une vérification plus complÚte de notre prévi-
sion. En effet, Ă l'inverse du Pacifique occidental, le fond de l'Atlantique,
entre Lisbonne et Bahia, aflÚcte une allure trÚs réguliÚre. Les profondeurs
y varient graduellement. Nulle part, sur ce parcours, on ne rencontre
ni ne cĂŽtoie de fosses indiquant de grands effondrements.
» MĂȘme la vĂ©rification est encore plus complĂšte qu'on ne se le figure-
rait d'aprÚs le résultat général énoncé par M. Hecker. Eu effet, si l'on
consulte, dans le Mémoire de ce savant, le Tableau résumé des anomalies
moyennes par sections de la traversée, on reconnaßt que, au milieu de
chiffres en général minimes, dont beaucoup n'atteignent pas lo unités du
cinquiĂšme ordre, il se manifeste trois maxima principaux, Ă©gaux respecti-
vement à -+- i/jG, + 58 et + 1 14 unités de cet ordre. Or le premier maxi-
mum coĂŻncide avec le passage brusque du banc de Gettysburg aux grandes
profondeurs qui précÚdent les ßles Canaries; le deuxiÚme marque la chute
(') Heljiert, Sitziingsbcriclile der k. pretiss. Akademie der Wissenschaflen zii
Berlin, t. Wlll, 1902, p. 126. â Hecker, VerĂŽffcnllichung des k. preiiss. geoddt.
InslLltiles, igoS.
C. R., .yo3, a- Semestre. (T. CXXXVII, N" 21.) IO9
83o ACADEMIE DES SCIENCES.
rapide qui a lieu entre l'ilot de Saint-Paul et l'Ă©quateur. Enfin, le troi-
siÚme répond au brusque relÚvement du fond aux approches du cap bré-
silien de Saint-Roch.
» Il y a mieux : de Hambourg jusqu'au large de la Bretagne, de la mer
du Nord et la Manche, l'Ă©cart de la gravitĂ© n'avait Ă©tĂ© que de â i3 unitĂ©s;
en passant sur le talus sous-marin trÚs raide qui précÚde la fosse de Bis-
caye, l'anomalie, toujours nĂ©gative, s'est Ă©levĂ©e Ă â 177. Redevenue
presque nulle le long du Portugal, elle a passé brusquement à +i52
devant l'embouchure du Tage, c'est-à -dire à proximité d'une fosse atlan-
tique de 5oooâą.
» En définitive, la campagne atlantique de M. Hecker me semble apporter
une brillante confirmation des rapprochements Ă©tablis par M. Ricco, et
cette confirmation a d'autant plus de prix qu'elle est spontanée, M. Hecker
ne paraissant pas avoir soupçonné la raison des écarts qu'il enregistrait.
» Ajoutons que, lors de la mémorable campagne du Fram, Nansen a
exécuté, sur la mer gelée et en repos, des mesures pendulaires, desquelles
il résultait que, dans les parages arctiques, la gravité n'offrait aucune ano-
malie. Enfin je rappellerai que, lors du CongrÚs géodésique international,
il a été établi que, la valeur de la gravité paraissant normale sur les cÎtes
de la mer du Nord, celles de la Méditerranée présentaient en moyenne une
anomalie positive sensible, égale à 29 unités du cinquiÚme ordre. Or la
mer du Nord, dont la profondeur est trĂšs faible, ne porte aucune trace de
dislocations, tandis que la Méditerranée est partagée, comme on sait, en
une série de cuvettes indépendantes, qui sont de véritables abßmes : fosse
ionienne, fosse tyrrhénienne, fosse des Baléares, f )sse adriatique, fosse de
Malle, etc. La premiĂšre mer est un bassin d'Ă©rosion; la seconde un bassin
de dislocations.
» Il convient aussi d'insister sur ce fait que le plus grand déficit de
pesanteur qui ait Ă©tĂ© enregistrĂ©, et qui se traduit, sur l'accĂ©lĂ©ration due Ă
la gravité, par une diminution de cinq millimÚtres, se produit sur l'Hima-
laya, c'est-Ă -dire le plus saillant de tous les bourrelets de dislocation de
notre globe.
)) Je crois donc qu'il est permis, jusqu'à nouvel ordre, de prétendre que,
la mer d'un cÎté, les continents de l'autre, n'interviennent dans les varia-
tions de la pesanteur que lĂ oĂč une dislocation met en contact un compar-
timent qui s'Ă©crase et un autre qui reste fixe ou se relĂšve. A ce point de
vue, il me parait qu'il y aurait grand profit à tirer d'une étude systéma-
tique, entreprise avec des pendules perfectionnés, tels que celui du colo-
SĂANCE DU 2'i XOVEMBEE I9o3. 83 1
nel DelForges, et portant de préférence sur les régions de la Terre affectées
de brusques dislocations. Par exemple, il est vraisemblable qu'on trou-
verait un gradient trÚs accentué, c'est-à -dire un rapprochement marqué
des courbes isanomales, en mĂȘme temps qu'une grande marge de varia-
tions, en expérimentant sur tout le versant méridional des monts Célestes
de l'Asie, oĂč des cimes de Gooo'" d'altitiule font directement face Ă des
dépressions qui vont, comme celle de Liouklchoun, jusqu'à descendre au-
dessous tlu niveau de la mer; ou encore sur la pente méridionale des
Alpes, en descendant vers le PiĂ©mont. De la mĂȘme façon, la comparaison
des chiffres trouvés sur les ßles du Pacifique, selon qu'elles seraient plus
ou moins voisines des fosses rapidement approfondies, soumettrait l'hypo-
thÚse à un contrÎle décisif.
» On peut ajouter que, mĂȘme dans les contrĂ©es oĂč la surface ne laisse
rien voir, la constatation des anomalies de la gravité, s'il s'en produisait,
deviendrait un moven de diagnostiquer des dislocations cachées en profon-
deur. Enfin la relation des régions sismiques avec les rapides variations
de l'anomalie montre qu'un tel genre d'Ă©tuiles serait Ă©minemment propre
à faire connaßtre celles des contrées de notre globe qui peuvent avoir le
plus Ă compter avec le danger des tremblements de terre.
» Pour toutes ces raisons, nous nous permettons de recommander la
poursuite de ces études systématiques à tous les géodésiens, non plus seu-
lement Ă cause de leur importance au regard de la physique du globe, mais
en raison du grand secours qu'elles peuvent apporter Ă la connaissance
des parties invisibles de l'écorce terrestre. »
PHYSIQUE. â Sur Le renforcement (fuĂ©pruityc l'action exercĂ©e sur l' Ćil par un
faisceau de lumiÚre, lorsque ce faisceau est accompagné de rayons n. Note
de M. R. Blo.vdlot.
« En étudiant l'emmagasinement des rayons n par diiïérents corps, j'ai
eu l'occasion d'observer un phénomÚne inattendu. J'avais les yeux fixés
sur une petite bande de papier faiblement éclairée, éloignée de moi d'en-
viron i""; une brique, dont l'une des faces avait été insolée, ayant été ap-
prochée latéralement du faisceau lumini'iix, la face insolée tournée vers
moi et Ă quelques diamĂštres de mes yeux, je vis la bande de papier prendre
un plus grand Ă©clat; lorsque j'Ă©loignais la brique, ou lorsque je tournais
vers moi la face non insolée, le papier s'assombrissait. Afin d'écarter toute
832 ACADĂMIE DES SCIENCES.
possibilité d'illusion, je disposai à demeure une boßte fermée par un cou-
vercle et revĂȘtue de papier noir : c'est dans cette IjoĂźte complĂštement close
que l'on plaçait la brique, et, de cette façon, le fond obscur sur lequel la
bande de papier se détachait demeurait rigoureusement invariable; l'effet
observĂ© resta le mĂȘme. I/ex|)Ă©rience peut ĂȘtre variĂ©e de diffĂ©rentes ma-
niĂšres : par exemple, les volets du laboratoire Ă©tant jjresque clos et le
cadran de l'horloge fixée au mur assez faiblement éclairé pour que, à la
distance de 4"j on l'entrevoie tout juste sous la forme d'une tache grise sans
contours arrĂȘtĂ©s, si l'observateur, sans changer de place, vient Ă diriger
vers ses yeux les rayons n émis par une brique ou un caillou préalablement
insolés, il voit le cadran blanchir, distingue nettement son contour circu-
laire, et peut mĂȘme parvenir Ă voir les aiguilles; lorsque l'on supprime
les rayons n, le cadran s'assombrit de nouveau. Ni la production ni la ces-
sation de ce phénomÚne ne sont instantanées.
» Comme, dans ces expériences, l'objet lumineux est placé trÚs loin de
la source de rayons n, et comme d'ailleurs, pour que l'expérience réus-
sisse, il faut que ces rayons soient dirigés, non vers cet objet, mais vers
l'Ćil, il s'ensuit qu'il ne s'agit pas ici d'une augmentation de l'Ă©mission
d'un corps lumineux sous l'influence des rayons «, mais bien du renforce-
ment de l'action reçue par l'Ćil, renforcement du aux rayons n qui se
joignent aux rayons Ăźle lumiĂšre.
» Ce fait m'étonna d'autant plus que, comme la moindre couche d'eau
arrĂȘte les rayons n, il semblait invraisemblable qu'ils pussent pĂ©nĂ©trer
dans l'oeil, dont les humeurs renferment plus de 98,6 pour 100 d'eau
(Lohmeyer) : il fallait que la petite quantité de sels contenue dans ces
humeurs les rendĂźt transparentes pour les rayons n. Mais alors de l'eau
salĂ©e devait, selon toute probabilitĂ©, ĂȘtre elle-mĂȘme transparente ; l'ex-
périence prouve (ju'elle l'est en effet : tandis qu'une feuille de pajßier
mouillĂ© arrĂȘte totalement les rayons «, l'interposition d'un vase en verre
de BohĂȘme de 4*^âą de diamĂštre, rempli d'eau salĂ©e, les laisse passer sans
affaiblissement sensible. Une trÚs faible quantité de chlorure de sodium
suffit pour rendre l'eau transparente.
» Il y a plus : l'eau salée emmagasine les rayons n, et, dans les expé-
riences décrites plus haut, on peut remplacer la brique par un vase en
verre mince, rempli d'eau salée, et préalablement insolé : l'effet est trÚs
marqué. Il est bien dû à l'eau salée, car le vase \ iile n'en produit aucune.
C'est là un exemjjle unique d'un phénomÚne de phosphorescence dans un
corps liquide ; il est vrai que les longueurs d'onde des rayons n sont trĂšs
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE I9o3. 833
difTérentes fie celles des rayons lumineux, ainsi qu'il résulte de mesures
que je compte décrire incessamment.
» Un Ćil d'un bĆuf tuĂ© de la veille, dĂ©barrassĂ© de ses muscles et des
tissus adhérents à la sclérotique, se montra transparent pour les rayons n
dans toutes les directions, et devenait bii-uiĂȘme actif par l'insolation; c'est
Femmagasinement des rayons n par les milieux de l'Ćil qui est la cause
des retards observés tant à l'établissement qu'à la cessation des phéno-
mÚnes qui font l'objet de la présente Note.
M L'eau de la mer et les pierres exposées au rayonnement solaire emma-
gasinent des rayons n qu'elles restituent ensuite. Il est possible que ces
actions jouent dans certains phénomÚnes terrestres un rÎle resté jusqu'ici
inaperçu. Peut-ĂȘtre aussi les rayons n ne sont-ils pas sans influence sui- cer-
tains phénomÚnes de la vie animale ou végétale.
» Voici encore quelques observations relatives au renforcement des
rayons lumineux par les rayons n.
» Il suffit, jjour que ce phénomÚne se produise, que les rayons n at-
teignent l'Ćil n'importe comment, mĂȘme latĂ©ralement; ceci semble indi-
quer que l'Ćil de l'observateur se comporte comme un accumulateur de
rayons n, et que ce sont les rayons accumulĂ©s dans les milieux de l'Ćil
qui viennent agir sur la rétine conjointement avec les rayons lumineux.
» Il importe peu dans ces expériences que les rayons n soient émis par
un corps préalablement insolé, ou que ce soient des rayons primaires, pro-
duits j)ar exemple par une lampe Nernst.
» L'hyposulfite de soude, soit à l'état solide, soit dissous dans l'eau,
constitue un puissant accumulateur de rayons n. »
M. Alfred Picard fait hommage à l'Académie des Tomes VI et VII de
son Rapport général administratif et technique sur l'Exposition universelle
internationale de 1900. Ils sont spécialement consacrés aux congrÚs, aux
concours d'exercices physiques, aux cĂ©rĂ©monies et fĂȘtes, au mouvement
et au transport des visiteurs, Ă divers services, aux concessions, Ă la liqui-
dation et au bilan de l'Exposition.
« Trois Cha|)itres mĂ©ritent d'ĂȘtre signalĂ©s Ă la bienveillante attention Ăźle
l'Académie : celui des CongrÚs, celui des Concours d'exercices physiques
et celui de la Plate-forme mobile Ă©lectrique Ă©tablie pour le transport des
visiteurs dans l'enceinte urbaine.
» Les CongrÚs, au nombre de 127, avaient réuni 70000 adhérents.
834 ACADĂMIE DES SCIENCES.
parmi lesquels beaucoup plus d'étrangers que par le passé. Ils ont eu un
trÚs vit succÚs, dont une large part revient aux membres de l'Académie
des Sciences, appelés à en diriger, soit la préparation, soit les débats. De
ces CongrĂšs sont sortis un Ă©change d'idĂ©es sans prĂ©cĂ©dent, une enquĂȘte
précieuse sur les diverses branches de l'activité humaine, un véritable
inventaire des connaissances au sujet d'une multitude de questions, une
énorme accumulation de matériaux et de documents, des accords de la
plus haute utilité au sujet de certaines recherches et de certaines études.
Dix d'entre eux ont abouti Ă des unions internationales. Le souvenir de
ces belles manifestations est fixé, non seulement par des comptes rendus
sommaires et détaillés, mais aussi par des Ouvrages de grande valeur
publiés à leur occasion et concernant la Physique, la Médecine, l'flygiÚne
parisienne.
» Dans l'organisation des Concours d'exercices physiques, l'Administration
devait nécessairement penser aux enseignements scientifiques qu'ils étaient
susceptibles de fournir. M. Marey, avec son obligeance inlassable et son
absolu dévoiiment à la chose publique, a bien voulu accepter la présidence
d'une commission d'hygiÚne et de physiologie appelée à les suiATe; ses
remarquables études chronophotographiques ont éclairé d'un jour nou-
veau l'action musculaire, les mouvements qui en dérivent, le mécanisme
et la vitesse de ces mouvements.
» La Plate-forme mobile électrique pour le transport des voyageurs dans
l'enceinte urbaine a été l'une des curiosités de l'Exposition et justifie, par
suite, quelques indications. On sait que, généralement, les engins de
transport fonctionnent par intermittence. Cependant, l'idée d'engins con-
tinus et ses applications aux marchandises remontent Ă une Ă©poque fort
lointaine, du moins pour les parcours de faible Ă©tendue : il suffit de citer
les courroies sans fin, les chaĂźnes Ă godets, les norias. En ce qui concerne
les voyageurs, la conception, si sĂ©duisante fĂčt-elle, n'a pris corps qu'assez
récemment et s'est traduite sous deux formes : les plans inclinés mobiles
remplaçant les escaliers et les planchers roulants horizontaux ou à incli-
naison peu accentuée. Plans inclinés mobiles et planchers roulants ont un
trait commun, la continuité dans le temps, qui permet aux passagers de les
utilisera un mstant quelconque sans délai d'attente. A la continuité dans
le temps, les planchers roulants peuvent ajouter la continuité dans l'espace,
c est-à -dire la faculté d'embarquement et de débarquement en un point
quelconque du parcours, s'ils se développent au niveau du sol, ou, tout
au moins, la multiplicité des points de montée et de descente s'ils passent
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 835
au-dessus ou au-dessous du terrain nalurel. Ils présentent une merveilleuse
capacité de trafic.
» C'est de 1880 que date le premier brevet. Deux applications ont eu
lieu Ă Chicago, en 1893 et Ă Berlin, en 1896. Mais elles Ă©taient d'impor-
tance tout Ă fait secondaire relativement Ă celle de 1900.
» Telle qu'elle a été exécutée à Paris, la plate-forme mobile électrique
comprenait un trottoir fixe et deux trottoirs mobiles contigus qui se dépla-
çaient parallÚlement au premier avec des vitesses respectives de i"" et
2⹠environ par seconde. Les voyageurs accédaient du trottoir fixe au trot-
toir Ă faible vitesse, puis au trottoir Ă grande vitesse, ou inversement.
» Chacun des trottoirs mobiles se composait d'une chaßne de trucks,
les uns convexes, les autres concaves, qui alternaient un par un, s'emboĂź-
taient réciproquement, étaient réunis par des chevilles ouvriÚres et for-
maient un ensemble assez souple pour passer dans des courbes de faible
rayon.
» Sous les chùssis et suivant leur axe longitudinal était fixée une poutre
en forme de rail renversé, faite de tronçons articulés. Cette poutre reposait
sur des galets Ă axe fixe, moteurs ou porteurs. Les galets moteurs rece-
vaient le mouvement de 172 treuils Ă©lectriques d'une force de 5''^'^. Des
roues adaptées aux trucks convexes roulaient sur des rails-guides.
)) La rotation des galets moteurs entraßnait par adhérence la poutre
axiale et les trucks. C'était le principe des chemins de fer, mais inversé.
» Au totHl, la plate- forme dĂ©veloppait 3370âą; le rayon minimum des
courbes était de oo"" et la déclivité maximum de 0,00875. La charge morte
atteignait 1800 tonnes; la surcharge pouvait s'Ă©lever approximativement
au mĂȘme chiffre.
» L'alimentation se faisait par du courant triphasé à 5ooo volts et
25 périodes par seconde, transformé en courant continu à 5oo volts.
)) Au début, le démarrage a exigé 2600 ampÚres et la marche 800 am-
pÚres. Cette derniÚre dépense s'est progressivement abaissée à 3io ampÚres.
» Pendant les 212 jours de fonctionnement, il n'y a eu pour ainsi dire
ni accident ni incident sérieux. Des statistiques précises ont donné : pour
le parcours du trottoir Ă grande vitesse. 19000'""; pour le nombre total
des passagers, 6654 000; pour le maximum journalier de la circulation,
120000 vovaeeurs. «
836 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ASTRONOMIE. â PrĂ©sentation du Tome X des « Annales de l'observatoire
de Bordeaux ». Note de M. LĆwy.
« Le Tome X des Annales de r observatoire de Bordeaux, que j'ai l'honneur
de présenter aujourd'hui à l'Académie, renferme : un Mémoire de M. A. Fé-
raud sur la convergence des coefficients du développement de la fonction
perturbatrice; la suite des recherches de M. G. Rayet sur le climat de Bor-
deaux pendant les dix années 1891 à 1900; la série des observations méri-
diennes, équatoriales, météorologiques et magnétiques des années 1894
et 189K
» Le travail de M. A. Féraud est la continuation de ceux qu'il a publiés
dans le Tome VIII des Annales de Bordeaux. Dans le MĂ©moire actuel il
recherche la limite de convergence des coefficients de la fonction pertur-
batrice dans les deux cas suivants : 1° L'une des orbites est circulant,
l'autre elliptique et le grand axe de l'orbite elliptique est confondu avec la
ligne des nĆuds; trente-quatre petites planĂštes remplissent sensiblement
ces conditions; 2° L'une des orbites est circulaire et l'autre elliptique et le
grand axe de l'orbite elliptique est perpendiculaire Ă la ligne des nĆuds;
le nombre des planĂštes pour lesquelles ces conditions sont appi'oxi-
mativement réalisées n'est i)as moindre de soixante et une. Pour trois
des planÚtes de ce dernier groupe les développements en sin- ^ et cos=-<
déjà emplovés par Tisserand pourPallas, sont d'ailleurs les seuls possibles:
c'est une recherche d'une importante actualité.
M Le MĂ©moire de M. G. Rayet est la suite de ses travaux sur le climat
de Bordeaux; il y compare le climat de 1891 à 1900 avec les données
relatives aux années antérieures. Cette comparaison démontre qu'il y a,
dans le climat de Bonleaux, une stabilité relative tenant à ce que le golfe
de Gascogne n'est pas directement intĂ©ressĂ© par les grandes tempĂȘtes
d'équinoxe qui sévissent surtout sur la Manche et la mer du Nord.
» I.es observations astronomiques sont publiées sous la forme ordinaire.
Le Volume actuel renferme notamment 5354 observations méridiennes
effectuées dans les années 1894 et 1895, et qui ont eu pour principal
objet la revision des positions des Ă©toiles du Catalogue d' Argelander-
OEltzen, comprises entre i5° et 20° de déclinaison australe.
)) L'ensemble des matiĂšres contenues dans le Tome X des Annales de
SĂANCE DU 23 NOVi;.\IBRE IpoS. Siy
l'observatoire de Bordeaux fait preuve de l'activité féconde et variée de cet
établissement scientifique. »
M. Adolphe Carxot f;iit hommage à l'Académie du Tome II de son
Traité d'analyse des substances minérales. Il ajoute :
« Le premier Volume de cet Ouvrage a été consacré à l'exposition des
différentes méthodes appliquées à l'examen qualitatif et à l'analyse quanti-
tative des substances minérales.
)) Le Tome II comprend l'étude analytique des éléments appelés métal-
loïdes, par opposition aux métaux qui seront étudiés dans la suite.
» J'ai cru devoir élargir un peu la catégorie assez élastique des métal-
loïdes, pour y faire entrer, à cÎté des éléments qui sont ainsi désignés
depuis longtemps et de ceux de découverte récente qui leur sont entiÚre-
ment semblables, plusieurs éléments rares, que leurs propriétés et celles
de leurs principaux composés rapprochent incontestablement des métal-
loĂŻdes classiques. Tels le germanium, le titane, le tantale, le niobium, le
tungstĂšne, le molybdĂšne, le vanadium.
» L'introduction de faibles quantités de ces éléments dans les métaux,
notamment dans le fer, en modifie proff)ndément les qualités, aussi bien
que l'introduction du carbone, du silicium, du soufre, du phosphore. Il
Ă©tait donc intĂ©ressant de faire passer leur Ă©tude avant celle des aciers, oĂč
l'on peut avoir Ă les reconnaĂźtre et Ă les doser.
» L'Ă©tude de chaque Ă©lĂ©ment forme un Chapitre distinct, oĂč sont
exposés : son état naturel, ses propriétés et celles de ses principaux com-
posés, leurs caractÚres distinctifs, les procédés de recherche qualitative et
les méthodes de dosage, ainsi que les méthodes de séparation entre l'élé-
ment en question et les éléments précédemment étudiés. »
NOMINATIONS.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la nomination d'un
Membre, dans la Section de GĂ©ographie et Navigation, pour remplir la
place laissée vacante par le décÚs de iM. de Bussy.
C. R., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N» 21.) l lO
838 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants Ă©tant 53,
M. Emile Bertin obtient ^9 sufFrages
M. Ch. Lallemand » 3 »
Il y a un bulletin blanc.
M. Emile Berti.v, ayant réuni la majorité absolue des suH'rugcs, est
proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président
de la RĂ©publique.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com-
mission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la chaire
d'Histoire générale des Sciences, actuellement vacante au CollÚge de
France.
Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dans les Sec-
lions de Sciences mathématiques, trois Membres des Sections de Sciences
physiques et le Président en exercice.
Les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont :
Pour les Sections de Sciences mathématiques : MM. Jordan, Mascart,
Darrol'x;
Pour les Sections de Sciences physiques : MM. SĂźioktiiki.ot, de Lappauext,
Pekrier.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
1° Un Ouvrage ayant pour tilre : « Résultats des campagnes scienti-
fiques accomplies sur son yacht par Albert F''. Prince souverain de Monaco,
publiés sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard. Fascicule
XXIII : Bryozoaires provenant des campagnes de ['Hirondelle (i 886-1888),
par Jules Jullien el Louis Calçet; Fascicule XXIV : Recherches sur l'existence
normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel Bertrand. »
2.° La deuxiĂšme Ă©dition des «â Nouveaux Ă©lĂ©ments de GĂ©omĂ©trie » de
M. Charles MĂȘrav.
3" Un Ouvrage iulilulé : k La Mécanique, exposé historirpie et critique
SĂANCE DU 2'^ NOVEMBRE ipoS. 83ç)
de son développement », par M. Ernst Mach; traduction française par
M. Ă. Bertrand. (PrĂ©sentĂ© par M. Emile Picard, j
ANALYSE MATHĂMATIQUE. - Sur les Ă©quations fonctionnelles et la thĂ©orie
des sĂ©ries divergentes. Note de JM. L. Fe.!Ek, prĂ©sentĂ©e par M. Ăm.
Picard.
« La thĂ©orie des sĂ©ries divergentes peut ĂȘtre utile dans la rĂ©solution de
quelques Ă©quations fonctionnelles classiques; c'est ce que nous nous propo-
sons de montrer,
â » 1. Prenons l'Ă©quation
(i) A,/ a; + 1) + '}/,(â '') = '^*-
Il est bien naturel de partir de la série
.2*â Cr -+- !)'â + (.(â + 2)* â . . .
qui satisfait formellement Ă (t). Elle est divergente pour toutes valeurs
de X, mais sommable dans le sens de M. Borel, et la somme Ăun polynĂŽme de
degré k) satisfait à l'équation (i). En effet, l'intégrale
" 1 n = (l J ~" L"=" J
a un sens quel que soit x. Pour le montrer, remarquons que
oĂč les fonctions ^..^(j) (v = o, i , 2, . . . j se dĂ©terminent par la relation rĂ©cur-
rente
(2) lo(r) = e--, XX=-) = z'!^^^^ (v = .,2,3 ^.),
et, par suite,
\{z) = e-^l>..{z),
/>^(s) désignant un polynÎme de degré v. La convergence est donc prouvée.
Si l'on pose
(3) C.,= f e-'l.,( = )dz (v = o,i,2,3,...\
8'|0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
on obtient
(4) j'A-(^-)=;v(f)-c,x'*-^
)) On voit aussi facilement, a priori [c'est-Ă -dire sans employer la
forme (4)]. q"^ "hi^ix^ est vraiment nne solution cle_(r). Les nombres
rationnels C^, analogues aux nombres de BernouUi, se déterminent aussi
d'une autre façon.
)) Cherchons d'abord la fonction génératrice $(;-. /) des fonctions ).v(-);
<i> satisfait, \y.\v suite de (2), Ă l'Ă©quation
ei* _ ^^'j-
^dz " Ă i
avec la condition intiale $(3, 0)= e'. On trouve par intégration
4)(:,/)==e-'''.
Donc
Les premiers C^ ont pour valeur
r ' (' ' {âą â ' r â '" r â ^' r â ^9'
Câ = -' Cj, = o (v = 1 , 2, 3 ).
Comme il n'existe qu'un seul polynĂŽme satisfaisant Ă (i), les
âąhki^) (^ = o, T, 2, .. .)
coĂŻncident nĂ©cessairement avec les polynĂŽmes deiinis parla fonction gĂȘnĂ©-
ratrice -, â } dont certaines propriĂ©tĂ©s et applications intĂ©ressantes ont Ă©tĂ©
données par Hermite (^Journal de Crelle. t. 1 16).
» 2. Cherchons la solution de l'équation fonctionnelle
(6) ./l-^ + ')-/(-^)=7:b-
En désignant par ' «(ßp) (n= 0,1, ?, ...) les polynÎmes de Bernoulli, la série
(7) ?u(^-)â ?<(-^)+?:i(^)~---
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 84 I
satisfait formellement Ă (6). Elle est divergente pour toute valeur de a?
(excepté x = o). Mais l'intégrale de M. Le Roy (^Annales de Toulouse,
I goo) (/ui correspond à la série ( t )
G(.r, /)= fe-^Ăl^J:. (;<)</< i)
est une fonclioii entiĂšre de ,r, et la limite limG(a:, l) existe pour toute valeur
1 = 1
de X, exceptĂ© les valeurs rĂ©el/es nĂ©gatives plus petites que â t .
» On voit facilement a priori que celte limite f{x) satisfait à (6).
-, . T'iĆ + i) . , . , - X T^ r, \ r'(.r+i) , .
Mais â7^ r est aussi une solution de (b). Donc /(x) â doit
r ( X -H 1 ) '' ./ \ / 1 ( j- -i- 1 )
ĂȘtre une fonction ayant pour pĂ©riode un. Mais elle est prĂ©cisĂ©ment con-
stante. On a donc, au jioint de vue des séries divergentes,
c = lim / -, lo"j
» Remarquons que l'on peut rĂ©soudre de la mĂȘme maniĂšre l'Ă©quation
/(a--i)-/(.r) = 2;aâ^",
dans certains cas intéressants, considérés par M. Le Roy dans le Mémoire
citĂ©, par exemple si aâ a la forme
oâ= / o(x) x" dx.
On pourra aussi comparera la belle solution de M. Hiirwilz (Acia mathc-
matica, t. XX). »
AXAI.YSE MATHĂMATIQUE. â Sur un systĂšme de trois fonctions de variables
réelles. Note de M. D. Pompeiu.
« Considérons une fonction analytique
et dĂ©veloppons, autour d'un point rĂ©i,nilier sâ^a;â+jjâ, chacune des
8/(2 ACADĂMIE DES SCIENCES,
fonctions p et y «in série de Taylor
(i) /K-^'.r) = 21^"- 'i(^^y)-^-^['-n^
les Aâ et [j.â Ă©tant des polynĂŽmes homogĂšnes.
» On sait que
les Mâ ne dĂ©pendant que (kl point (a;o,j'â), d'oĂč l'on conclut que l'ensemble
des deux développements (i) converge dans un cercle ayant le point
(a;â, râ) pour centre : c'est le cercle de convergence de /(^) au point z^y.
» On peut se demander si cette propriété des fonctions analytiques pour-
rait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e. D'une façon prĂ©cise, la question peut ĂȘtre posĂ©e de
la maniĂšre suivante :
» Trouver un systÚme de trois fonctions u, r, w des variables réelles x,
y, z tel qu'en développant chacune de ces fonctions, autour d'un point
rĂ©gulier {x^,, yâ, z^), en sĂ©rie de Taylor
(2) M = Vo^,^, '' = ^'^"'- «"="^7.""
on ait
(3) ?;,-^^:, + z:,= nM(^-^")' + 0'-J.)=-^(^-=o)1^
les II),,,, <Lâ,, /m Ă©tant des polynĂŽmes homogĂšnes de degrĂ© m et les H,â ne
dĂ©pendant que du point (a:,,, /â, s^). Il s'ensuivrait que le systĂšme (2)
converge dans une sphĂšre qui serait, dans l'espace, l'analogue du cercle
de convergence des fonctions analytiques.
» La recherche des fonctions u, v, w peut ĂȘtre faite d'une façon rĂ©guliĂšre.
» En prenant dans les développements (2) les termes de premier degré,
et tenant compte de la condition (3), on obtient le systĂšme d'Ă©quations
que voici :
(ÂŁ)'-(0-(ÂŁ)'=(l)'-($^)'-ff /=(")"-âąâ =";â
du du dv di' (hr d^v
da: dj dx dy dx dr
du du dv df dtv (h^
dJ' d^ '^ dJ- d~z ^ dr dz â "'
du du dv <h^ (hr (h^
dz dr Ă z dx dz dx
SĂANCE DU 2.3 NOVEMBRE IpoS. 843
» Or. il résulte d'une Note de Liouville, à la Géométrie de Mongc, que la
solution la plus générale du systÚme précédent est donnée par les trois
fonctions suivantes :
; , . _ Kjjo â a) + \^{ y ~ lA ^ C(: â c)
]^U{X,y,z.)^ (.r-r/)-^+(j-6)^-|-(.^-c)' '
.,\ I , V A'(.r-«) + B'(,'-6)H-C'(5-c)
(^âą) \ ' (^' y^ -^) = (^-.)M-r^-^r+(.-cr -
1 . . k"{x-a)-\-W{ y- b) + G'{z.-c)
I n-»-' 7- =; ^ (^. - «)^+ Lv"- /'r+ (= - cf '
dans lesquelles les A, B, C, A', . . ., C" sont, Ă un facteur constant prĂšs, les
neuf coefficients d'une substitution orthogonale.
» Les fonctions «, r, w étant ainsi définies, j'ai démontré que la condi-
tion (3) est vérifiée pour toute valeur de l'indice /n.
» Il résulte qu'en développant en séiie de Taylor, autour d'un point
régulier, chacune des fonctions a, v, ßv, le systÚme de ces trois développe-
ments admet comme domaine de convergence une sphĂšre.
M Le systÚme (4) est le plus général qui réponde à la question. »
AVIATION. â Sur Iri possibilitĂ© de soutenir en l air un appareil volant du genre
hélicoptÚre en employant les moteurs à evplosion dans leur état actuel de
légÚreté. Note de M. Charles Rexaud, présentée par M. Maurice Levv.
« La sustentation permanente d'un appareil plus lourd que l'air au moyen
des hélices et des moteurs thermiques, pratiquement impossible avec des
moteurs pesant lo'^» par cheval, commence Ă ĂȘtre rĂ©alisable avec les moteurs
actuels dont le poids est descendu Ă 5'"*'' par cheval, et mĂȘme Ă un chiffre
inférieur. Elle deviendra trÚs facile avec des moteurs pesant 2''*^. 5oopar
cheval, réalisables aujourd'hui.
» Mais il faut poiu- cela employer des hélices d'un poids trÚs réduit.
Nous avons exécuté, à l'établissement de Chalais, au moyen d'une machine
spéciale, de nombreuses expériences sur les hélices sustentatrices et nous
avons trouvé un type d'iiélice qui permettra, quand on le voudra, d'enlever
un appareil de 5"^^''" avec un excédent de force ascensionnelle de 8''« à io''«.
» Les propriétés de ces hélices sont résumées dans les formules sui-
vantes :
» SoiciU j- le diamÚtre de l'iiélice en mÚtres, /; la vitesse angulaire en tours par
HY\ ACADĂMIE DES SCIENCES.
seconde, A la poussée verticale en kilogrammes, T la puissance dépensée sur l'hélice
en kilogrammĂštres.
» On a
(i) K--=o,o2& n°-.r'',
(a) T=:: 0,Ol52 I /i'.z'.
n Le poids d'une hélice de i"' de diamÚtre de ce type est de o''»', 5oo et Ton est con-
duit pour des raisons d'ordre pratique (rigidité, etc.) à les faire toutes géométrique-
ment semblables, de sorte que si p est le poids dune hélice de diamÚtre :r, on a
(3) /»=ro,5x' (en kilogrammes).
» Enfin TeHort qu'elles peuvent exercer sans danger de rupture est de io''S pour
l'hélice de i"' et il varie comme le carré du diamÚtre, de sorte que cet eliorl limite est
donné par la relation
(4) B^>o.r^
>. Des formules (i) et (2) on déduit facilement, en élimiiiaiil /;, l'équation suivante
qui donne la poussĂ©e H d'un systĂšme Ă deux kĂ©lices en fonction du diamĂštre ./â de ces
hélices et de la puissance dépensée en chevaux r :
(5) M â 8,8r).TĂr-'
(on a supposé dans cette formule que le reiulemenl du mécanisme de transmission
Ă©tait Ă©gal Ă 0,9).
» Pour que l"ap|);ireil s'élÚve, il faut que la poussée H soit plus grande
(pie les poids réunis du moteur et des deux hélices.
)- Soient Toi le poids spécifique du moteur (poids par cheval), to, le poids spécifique
des hélices (poids de l'hélice de i'" de diamÚtre) et Z le jniids utile que VappareH
pourra soutenir en /'air.
» On a évidemment
2 -1
(6) Zzr: 8,85.r*j''â ara-j.r^ â ra,j.
)) 11 est facile de démontrer avec cette formule (pi'on peut enlever actuellement un
hélicoptÚre de O''''" par exemple, avec un poids utile de 8''6,4, suffisant jjour le bùti,
les transmissions et l'approvisionnenienl de combustible pour 1 heure.
» On peut donc, dÚs à |)résent, réaliser avec nos hélices et les moteurs
ordinaires d'automobiles l'intéressante expérience du soulÚvement prolongé
d'un hélicoptÚre. Cette expérience fondanientale aura une grande impor-
tance, maison ne pourra l'Ă©tendre au delĂ des j)oi(ls utiles de 8'"^ ;i \o^^
qu'au prix d'un nouvel et important allégement des moteurs.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE IQoS. 845
» La fonction Z (poids utile) peut en effet s'Ă©crire, dans le cas gĂ©nĂ©ral oĂč on laisse
aux poids spécifiques ro, et ra, du moteur et de l'hélice leur généralité,
(7) Z=:«j;^_/' â 2ra,.r' â '^i>'.
» Si a, ra, et ra, sont considérés comme des données expérimentales, Z apparaßt ici
comme une fonction des deux variables x et y (diamÚtre des hélices et puissance du
moteur). Une analyse facile démontre que, pour les valeurs positives de .r et de/, le
poids utile Z a un maximum unique /oii/oiirs jKisitif donné par l'équation
(8) Zâ,= â-^=0,000, 2043 ^e^-
» Le maximum du poids utile soulevé est donc proportioimel à la neu-
viÚme puissance du coefficient a qui ne dépend que de la perfection du type
d'hélice et sur lequel on ne peut guÚieespprer d'amélioration; il est inver-
sement proportionnel au carré du poids spécifique des hélices et à la
sixiÚme puissance du poids spécifique du moteur.
n On ne peut pas beaucoup gagner sur le jioids des hélices, mais il n'est pas de
limite qu'on puisse assigner à TallÚgemenl des moteurs et de ce cÎté on peut espérer
une rapide augmentation du poids utile maximum Z,â des hĂ©licoptĂšres.
» L'Ă©quation (8) donne, pour le cas oĂč nous nous sommes placĂ© plus haut, c'est-
à -dire pour a ^= 8,85, m, = 5, cr»^ o,5,
Z,â= 10'^', 3.
» Si l'on donne au poids spécifique ( poids par cheval) du moteur des valeurs variant
de 10 Ă I , on obtient pour Z les coefficients suivants :
Valeurs de a, (poiils par
cheval) loH- ^'â s S'--" 7'--- li"» a^s 4'.b Ăź'^b ' 3k» ,'8
Valeurs de Z^ (maxi-
mum du poids utile ). o'-s. 160 o''s,3o2 o''e,fii2 i't-,3n 3'-?, 44 io''s,3 Sçi^f, 2 22o''e 25of>''» itioooo''i!
)) Ce Tableau fait bien ressortir l'énorme influence du poids spécifique
du moteur. Avec des moteurs de l'-s par cheval, on pourrait soulever
160 ooo'^^. Ce poids utile tombera à 220''» pour des moteurs de 3^^ par
cheval, à lo'-s pour les moteurs de 5^^ et enfin à i6o« pour des moteurs
de 10 ''8.
» L'importance de ces données numériques en ce qui concerne l'avenir
de l'aviation nous paraĂźt trĂšs grande et c'est pourquoi nous avons cru devoir
les faire connaßtre immédiatement.
» Les aéroplanes (qui donnent une sustentation trÚs économique) sont
certainement les appareils volants de l'avenir et nous tenons Ă dire ici que
C. K., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N- 21-) ' I '
Sl^6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
nous ne nous séparons pas des savants qui ont découvert ou appliqué
les remarquables propriétés des ailes attaquant l'air obliquement. Nous
ne pensons pas Ă ce sujet autrement que sir G. Cayley, Penaud, H. Phi-
lipps, Liiienthal, Marey, Tatin, Richet, Maxim, Hargrave, Langley, Chanute,
Drzewiecki. Ferber, etc.; mais nous croyons que les aéroplanes ont besoin,
pour ĂȘtre complets, de disposer de moyens pratiques de dĂ©part et d'atter-
rissage que les hélices à axe vertical, bien employées, paraissent seules
pouvoir leur procurer. »
ĂLECTRICITĂ. â Sur la mesure de l'effet des ondes Ă©lectriques Ă dis-
tance au moyen du bolomÚtre. Note de M. C. Tissot, présentée par
M. Lippmann.
CI Nous avons signalé dans u'ne Note précédente (') l'emploi du bolo-
mÚlre comme détecteur d'ondes électriques capable.de fournir la mesure
de l'énergie reçue par l'antenne. Le dispositif que nous avons décrit nous
a permis d'obtenir quelques résultats intéressants.
)) Lorsqu'on donne au galvanomĂštre une sensibilitĂ© de 5.io' Ă
6.io' mégohms, l'appareil permet de déceler, d'une maniÚre certaine,
les ondes émises par l'un de nos postes de télégrapbie sans fil, à ^o^^ de
dislance.
» Pour opérer des mesures, nous utilisons un posle Iransmelleur de puissance no-
tablement moindre, situé à une distance de 2'"" seulement. La sensibilité du galvano-
mÚtre étant réduite à 25oo mégohms, on obtient alors, dans des conditions de stabilité
complÚte du spot, des déviations qui vont jusqu'à 25o divisions de l'échelle.
» Nous avons comparé entre elles les déviations obtenues en produisant des émis-
sions, soit par systĂšme direct, c'est-Ă -dire avec l'antenne et la terre directement
reliées aux boules de l'excitateur, soit ^dit systÚme indirect, c'est-à -dire à l'aide d'un
dispositif Blondlol (ou Tesla).
» Le circuit de décharge comprend un seul tour de conducteur primaire enroulé
sur un cadre carré (de 35"="», 50'^'" ou 70'" de cÎté) et une capacité constituée par un
nombre variable de bouteilles de Leyde identiques.
» Le secondaire est relié à l'antenne et à la terre, et comprend un certain nombre
détours de conducteur engainé dans un tube épais de caoutchouc (deux en général).
» Pour chaque montage on se servait d'antennes d'émission et de réception verti-
cales de longueurs variables.
» La pĂ©riode des oscillations Ă©mises Ă©tait mesurĂ©e en photograplĂčant l'Ă©tincelle dis-
sociée par un miroir tournant, à l'aide du dispositif expérimental que nous avons
(') Comptes rendus, 9 féviier 1908.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 8/j7
déjà décrit ('). Le procédé fournil en mÚiiic lemps une évaluation de l'aniortis-
sement.
» Les Ă©missions reçues et mesurĂ©es au holoinĂ©tre Ă faible distance pouvaient ĂȘtre
enregistrées simultanément par d'autres détecteurs, des cohéreursen particulier, dis-
posés dans des stations plus éloignées (postes de télégraphie sans fil situés à 22 et
3o milles).
» 1° On observe d'abord que les émissions faites par le systÚme direct
sont plus aisément reçues au cohéreur que celles qui sont produites par
n'importe quel montage indirect. Le fait ressort de la comparaison des
wattages du courant d'excitation avec lesquels il faut opérer pour obtenir
des communications également nettes sur cohéreur avec les montages
directs et indirects.
)) [1 est encore plus apparent si l'on fait porter la comparaison sur les
quantités respectives d'énergie mises en jeu dans la décharge.
» D'ailleurs, quand on emploie un wattage suffisant pour obtenir des
communications nettes à l'aide d'un montage indirect, la facilité des récep-
tions sur cohéreur paraßt trÚs sensiblement indépendante de la période du
systÚme. C'est ainsi que l'on peut faire varier la capacité de 1 à 12, sans
cesser de recevoir au cohéreur.
') Il en est tout autrement avec le bolomĂštre.
» En général, l'effet obtenu sur le bolomÚtre est beaucoup plus marqué
avec l'Ă©mission par montage indirect qu'avec l'Ă©mission par montage
direct. Par exemple, en opérant à wattage égal du courant d'excitation et
avec des antennes identiques constituées par un conducteur unique de 40""
de longueur à l'émission et à la réception, on a :
Ămission par systĂšme direct dĂ©viation 3i
Ămission avec cadre de 35'^'" et 2 jarres dĂ©viation 64
)) 2" Les phénomÚnes de résonance sont mis en évidence de la maniÚre
la plus nette dans la réception sur bolomÚtre, surtout si l'on opÚre avec
des Ă©missions indirectes, c'est-Ă -dire faiblement amorties.
)> Ainsi, on fait des Ă©missions avec cadre de SS'^'", Ă wattage d'excitation
constant, antennes d'émission et de réception identiques (conducteur
unique de 4o⹠de longueur). En faisant varier la capacité du circuit de
décharge, on obtient :
Capacité 1 i,ß '>8 2,2 a, 6 3
DĂ©viation 10 17 i^ 72 5i 26
(') Comptes rendus, 25 mars 1901.
848 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Le maximum, trÚs marqué, correspond ;i la valeur 2,2 de la capacité.
Or la mesure de la période, par photographie des étincelles, donne pour
le montage avec cette mĂȘme capacitĂ© la valeur T = o,52.io~" seconde,
c'est-Ă -dire j â Sgâą. La. pĂ©riode favorable correspond donc nettement Ă
une longueur d'onde voisine de quaire fois la longueur de l'antenne.
» Quand on opÚre avec des antennes multiples, la position du maximum
et sa valeur changent, et le maximum est encore plus accentué.
» Ainsi, avec des antennes multiples identiques à quatre branches paral-
lĂšles de 40"", ou a :
CapacitĂ© i â ?. 3 4 ^ G
DĂ©viation 16 ^6 i85 69 3o 20
» 3" Si l'on opÚre avec des antennes différentes, avec des antennes de
longueurs inégales, par exemple, à l'émission et à la réception, il y a un
maximum marqué lorsque la période des ondes émises est voisine de celle
qui correspond aux vibrations libres de l'antenne de réception. Ainsi pour
clés émissions avec cadre de 70"=", antenne d'émission simple de 4o"'>
antenne de réception simple de 60", on obtient :
Capacité 1 2 3 4
DĂ©viation 10 49 38 11
» Or, la période mesurée du cadre de 70"", avec la capacité 2, est :
T = 0,72. 10" seconde et correspond Ă 7 = 54'".
» Mais la résonance est moins marquée que lorsque les antennes sont
identiques et le maximum devient d'autant moins apparent que la période
propre des antennes diffĂšre davantage.
)> Bien que les oscillations soient fortement amorties dans le systĂšme
direct, on peut encore mettre en évidence la résonance à l'aide du bolo-
raÚtre et observer un maximum net pour l'égalité des antennes.
» Ces résultats, qui mettent en lumiÚre la grande sensibilité du bolo-
mÚtre comme détecteur d'ondes électriques, indiquent nettement que la
principale des conditions à remplir pour la réalisation d'un accord élec-
trique propre Ă conduire Ă la solution de la syntonie consiste dans le choix
d'un détecteur convenable.
» Ils montrent que le cohéreur, qui paraßt surtout sensible au choc du
front de l'onde, ne saurait convenir à cet objet. »
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE JQoS. H'jf)
PHYSICO-CHIMIE. â Sur la couleur des solutions aqueuses de mĂ©lhylorange et
le changement qu'y déterminent les acides. Note de M. P. Vaillant,
présentée par M. J. Violle.
« On sait que les solutions aqueuses de méthylorange qui sont jaunes
virent brusquement au rouge au contact des acides.
» OsUvald {Grandi, der anal. Ch., cli. VI, t. II, 1897) attribue ce changement Ă
ce que le méthylorange est rouge, alors que son anion est jaune.
» Ktister {Zeitschr. filr anal. Ch., t. XIII, 1897, p. 127), s'appuyant sur des consi-
dérations d'ordre chimique, propose une autre explication qui est la suivante :
» Le méthylorange est un acide fort complÚtement dissocié en dissolution étendue.
Mais par suite des propriétés basiques du radical Az(CH')^, la majeure partie des
ions II mis en liberté se portent sur celui-ci pour former le groupement trÚs parti-
culier :
H â Az (CH^)^â CM' â Az- â CMI» â SĂ'.
Ce groupement, qui est également chargé en électricité positive et en électricité néga-
tive et ne peut par suite coopérer au passage du courant, est ce que Kiister appelle
un ion nul (nichtion). Cet ion nul est relativement peu coloré en rouge alors que
Fanion
Az{CH^)2â G«H'â Az-- C«H'- SĂ'
a une couleur jaune intense. En solution aqueuse par suite et bien qu'il intervienne
en quantité relativement faible, ce dernier détermine la coloration; mais si, par
l'addition d'un acide, on augmente la quantité d'ions H, l'anion est coir>plÚtement
transformé en ion nul et la solution prend la couleur de celui-ci.
» En réalité, aucune de ces interpi'étations n'est d'accord avec les faits.
» Dans l'hypothÚse d'Ostwald, les solutions de méthylorange devraient virer pro-
gressivement au jaune, Ă mesure que croĂźt la dissociation et par suite la dilution.
» Dans celle de Kiister au contraire, l'augmentation de dissociation entraßnant une
augmentation dans la proportion des ions nuls, les solutions devraient lirei d'autant
plus vers le rouge qu'elles sont plus Ă©tendues.
» Or, l'absorption moléculaire des solutions aqueuses de méthylorange
est indépendante de la concentration, ainsi qu'en témoignent les chiffres
suivants, obtenus au spectrophotomĂštre Gouy :
Nombre de Conductibilité Coefficients d'al)Sorptioii.
litres molĂ©culaire â â _â i»^ â â â
par éq. gr. dissous. à 23°. A| = j5o:'^'. \= b!\i}'f-v-. \-^= b'^i/i'.
5oo 0,202 63o -f- 9 84o-(-i5 II 36 â 18
1000 0,282 63o + .5 84o â 9 ii36-i-i2
2000 o , 260 600 â 1 4 84o â 37 1 1 36 â 28
85o ACADĂMIE DES SCIENCES.
Nombres de Conduclibilitc Coiffirienls d'absorption.
litres molĂ©culaire â ^ ~ _ââą=ââ
par Ă©f]. gr. dissous. Ă 25°. X, r^ĂŽ.Ăźo;'^. X, = 546f.^. Ă , = 542âą-.
4000 0,2^4 63o + 2 840 + 32 II 36 H- 23
8000 o,3oi 63o H- 6 840+1 3 ii36 + 2-
16000 o,3i4 63oâ 9 S.I0â i4 11.36â1.5
» On voit, au surplus, que les conduclibilités moléculaires des solutions
étudiées sont relativement considérables (plus de la moitié de celles
de HCl, quatre fois celles de C-H''0-), ce qui rend invraisemblable
l'existence dans ces solutions d'un ion non conducteur tel que l'imagine
KĂčster.
)) On doit donc admettre que les solutions aqueuses do mélhylorange ne
renferment que les deux éléments ordinaires de toute solution électroly-
lique : molécule complÚte et molécule dissociée, et que ces deux éléments
ont une mĂȘme couleur jaune, en sorte qu'aucun d'eux ne peut intervenir
dans le changement de coloration que déterminent les acides.
» Ce changement, qui est progressif, tend, lorsque la quantité d'acide
augmente, vers une limite indépendante de la nature de cet acide, mais
d'autant plus rapidement atteinte que celui-ci est plus Ă©nergique. Dans une
solution Ă -, de mĂ©thvloranÂŁ;e, la limite est atteinte avec â Ă©q. gr.
2 X 10"*"* 200 * ^
de SO''H- et ne l'est pas encore pour - Ă©cp gr. de C^H''0-. Les acides
faibles rĂ©putĂ©s neutres au mcthylorange ne semblent l'ĂȘtre que par insuf-
fisance de solubilité. Ainsi B(OH)' dont la solution saturée à froid (i éq. gr.
environ) est sans action, détermine le virage au rouge lorsqu'on opÚre
sur une solution saturée à la température d'ébuUition (lo éq. gr. par litre).
» Voici, au sur[>lus, quelques-uns des résultats numériques obtenus :
ConceiitraLiun en méthylovange : 5 x 10-^.
.Nombre de litre.s Coefficients d'absorption
d'acide Ă©lransĂźer. '>i- _ ''y 'âą:,â
i 2 X 10' ':f)O0 7200 «^470
SO'ir- 2x10' âą.;<,)7o i25oo 10270
( 2 X 10""' 17 Jo 12270 i.'iooo
!â ! X 10' 4570 5470 683o
2x10- 7630 joo3o 12700
2XIO-' 98^0 13770 1,5070
AzO^H 2 X 10-' 'ooSo 12200 15370
8000 I oS3o 1 3200
C^IPO-
. ' 3^
2 X io~* io33o i''.-oo i<}^6o
SĂANCE DU 23 XOVEMBRE ipoS. 85 I
» On voit, d'aprÚs ce Tnbleau, que l'absorption des solutions acides est
beaucoup plus grande que celle des solutions aqueuses pures, ce qui est
en désaccord complet avec l'hypothÚse de Kûster.
» Les résultats qui précédent ne peuvent guÚre s'interpréter que par
une transformation moléculaire du méthylorange sous l'action des acides,
transformation progressive, d'autant plus rapide que l'acide est plus Ă©ner-
gique.
» Cette transformation se produit également en solution alcoolique. En
traitant une solution concentrée de méthylorange dans l'alcool (à j^éq.gr.
environ) par une petite quantité de HCl, on obtient une liqueur rouge qui,
abandonnée à l'évaporation, laisse déposer de petits cristaux rouges, consti-
tuant vraisemblablement le méthylorange transformé. »
PHYSICO-CHIMIE. â Les modes de dĂ©formation et de rupture des fers et des
aciers doux. Note de MM. F. Osmoxd, Gh. Frémo.nt et G. Cartaud,
présentée par M. Moissan.
« Les auteurs se sont proposé de déterminer et de classifier les modes
de déformation du fer dans les fers et les aciers doux, d'établir, pour ainsi
parler, l'alphabet de ses déformations élémentaires.
. » Les principaux travaux antérieurs, que nous essayerons de relier entre
eux et de compléter, sont ceux de Martens ('), Slead (-), Mugge ('),
Ewing et Rosenhain ( '), Heyn ('), Ewing et llumfrey (" ).
1) On sait que le fer, fondu ou ^oudé, est un agn'gat de grains polyédriques ordinai-
rement équiaxes et que l'on peut assimiler au\ cellules des corps organisés. Chaque
cellule est remplie par un individu cristallin de fer a, cristallisé dans le systÚme
cubique et dont l'orientation, constante dans l'intérieur d'une cellule, varie d'une
-cellule Ă l'autre. Enfin, Ă certains Ă©gards, le fer peut aussi ĂȘtre regardĂ© comme amorphe
si l'on considÚre des déformations de tel ordre que les éléments structuraux soient
négligeables par rapport à ces déformations.
» Il faut donc admettre que le fer possÚde simultanément les trois structures,
(') Stahi iind Eiseii, t. VII, février 1887, p. 82,
(-) Joiirn. Iron and Slcel Insl., i-8g8, part I, p. i45 et part II, p. iSy.
(^) Nettes Jalirb. f. Miner., i8gg, 2'' partie, p. JĂą.
(*) Trans. Roy. Soc. London, t. CXCIV, p. 363.
(^) Zeits. Ver. deiitsch. Ingen., t. XLIV, 1900.
(') Metallograpliist, t. VI, avril 1908, p. 96.
852 ACADĂMIE DES SCIENCES.
amorplie, cellulaire et crislalline, possibles dans les corps inorganiques. Chacune de
ces structures entraßne des déformations qui lui sont propres.
» Dans les corps amorphes, on sait que les déformations suivent des lois géoraé-
Iriques. Nous appellerons ces dĂ©formations banales, parce qu'elles sont communes Ă
tous les corps. Dans les corps ayant une structure spécifique, les déformations banales
s'adaptent Ă la structure, cellulaire ou cristalline, ou les deux Ă la fois, engendrant
des déformations également spécifiques.
» Dans le fer, nous distinguons sept sortes de déformations élémen-
taires, en partie déjà connues, en partie nouvelles :
» A. Déformations banales adaptées à la slructiirc cellulaire :
» 1° Plissements microscopiques perpendiculaires ou parallÚles à la direction de
l'eflbrl (déjà connus à Télat macroscopique). Ces plissements, quand la déformation a
été poussée assez loin, donnent lieu, à l'intérieur de la masse, à des franges, signalées
par Heyn, qui paraissent alternativement sombres ou brillantes aprĂšs attaque, sous
une mĂȘme incidence de la lumiĂšre.
» 2° Plissements obliques connus à l'état macroscopique sous le nom de lignes de
Luders, nouveaux sous la forme microscopique et de mĂȘme nature que les franges;
» B. Déformations cellulaires pures :
« 3° Joints des cellules, déjà connus;
» 4° Bordures écroules, plus ou moins déchiquetées, le long des joints (non encore
décrites).
» C. Déformations cristallines pures :
» 5° £'/>///ei- écroules, courtes, en position de clivages yy (non encore décrites), se
rattachant ordinairement aux joints;
» 6" C/tca^ei/i, connus depuis longtemps;
» 7° Lamelles de lyeumann, connues depuis 1848 dans les fers météoriques, obser-
vées sur certains fers terrestres, mais non utilisées pour l'élude de ces derniers (' ).
» Tl résulte de nos observations et de nos expériences que :
)) Pour un mĂȘme acier, toutes choses Ă©gales d'ailleurs, l'application
d'efforts statiques favorise les lignes de déformation banales ou cellulaires,
prodromes d'une cassure banale aprÚs grande déformation ; la température
du bleu, les chocs, les efforts rapiilement alternés favorisent les lignes de
déformation cristalline, prodromes de la rupture intercristalline, immédiate
ou ultérieure, brusque et sans déformation notable.
» Pour des aciers différents, les déformations cristallines prennent d'au-
( ' ) Quand nous parlons de déformations cellulaires ou amorphes, nous avons en vue
la position et la forme de ces déformations, nous ne voulons pas dire qu'elles n'en-
traßnent pas aussi, en se produisant dans un corps cristallisé, certaines modifications
intimes de nature cristallograpliique, mais celles-ci sont alors de second ordre.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 853
tanl plus le pas sur les déformations banales on cellulaires el conduisent
d'autant plus facilement à la ruplnre intcrcristalline, sans déformations
antécédentes notables, que la structure cristalline est mieux développée.
» D'autres métaux ont une structin-e aussi compliquée que celle du fer;
mais, d'iiabilude, les prcTprictĂ©s mĂ©cani(|ucs respectivement affĂ©rentes Ă
chacun de leurs modes superposĂ©s de structure sont de la mĂȘme famille.
Dans le fer 7., qui constitue essentiellement tous les fers et aciers doux
industriels refroidis spontanément à partir du rouge, les propriétés mé-
caniques alTcrentes à chacune des structures sont trÚs différentes, voire
mĂȘme opposĂ©es.
» Le fer, corps cellulaire, est trÚs plastique; le fer, corps cristallisé, est
fragile. El comme les deux structures se trouvent, non séparées dans des
Ă©chantillons diffĂ©rents, mais superposĂ©es dans le mĂȘme Ă©chantillon, elles
donnent lieu Ă Ăźles faits en apparence contradictoires.
)) Suivant que les procédés de fabrication auront fait prédominer l'une
ou l'autre des structures, selon que l'une ou l'autre sera plus directement
visĂ©e par les efforts ou empĂȘchĂ©e de rĂ©agir par les conditions dans lesquelles
ces efforts sont appliqués, la rupture sera consécutive à de grandes défor-
mations banales et cellulaires ou bien cristalline, brusque, sans déforma-
tions préabdiles.
» C'est cette dualité qui donne au fer sa position particuliÚre parmi les
matériaux de construction et explique les ruptures imprévues qui sur-
viennent quelquefois en service dans les piÚces fabriquées avec ce métal. »
CHIMIE ANAI.YTIQUE. â Influence des gaz sur la sĂ©paration des mĂ©taux par
Ă©lertrolyse : SĂ©paration du nickel et du zinc. Note de MM. Uollard et
Bertiaux, présentée par m. Arm. Gautier.
« Les métaux dont les tensions de polarisation sont supérieures à celle
de l'hydrogĂšne (Zn, Cd, Fe, Co, Ni, Su, Vh) ne peuvent ĂȘtre pratiquement
séparés successivement par accroissement graduel de la tension électrique
aux électrodes, bien que la théorie indique que chaque métal doive se dé-
poser Ă partir d'une tension Ă©lectricjue, dite tension de polarisation, qui lui
est propre.
» Cette contradiction entre la théorie et la pratique n'est qu'apparente.
Elle tient à ce que le bain est trÚs résistant et que, par suite, le courant qui
le traverse, pour la tension électrique employée, est trÚs faible. Ce courant
G. R., 19.3, 2' Semestre. (T. CWXVU, N° 21.) I 12
85^1 ACADĂMIE DES SCIENCES.
qui précipile l'un ries métaux à la cathode y précipite aussi l'hydrogÚne du
bain; ce qui fait qu'une fraction seulement du covu-ant est utilisée pour
le dépÎt (lu métal, fraction beaucoup trop faible pour déterminer la sépa-
ration complĂšte, surtout vers la fin de l'Ă©lectrolyse oĂč la concentration de
ce métal dans le bain devient trÚs petite (loi <le Nernst).
» Le bain doit sa grande résistance surtout aux dégagements d'hydrogÚne
Ă la cathode et d'oxygĂšne Ă l'anode.
» En supprimant l'un et l'autre de ces gaz, nous avons obtenu, pour la mĂȘme ten-
sion Ă©lectrique, un courant beaucoup plus intense et nous avons pu rĂ©aliser du mĂȘme
coup les séparations de métaux.
» La suppression de rhjdrogÚne à la cathode nous a permis ('), par l'emiiloi d'une
cathode en élain ou en cadmium, de séparer des métaux comme le zinc et le cadmium.
» La suppression de l'oxygÚne à l'anode, par l'emploi d'une anode soluhle, nous a
permis (-) de séparer des métaux comme le nickel et le zinc. Dans cet exemple
l'anode, en zinc amalgamé, plongeait dans une solution de sulfate de magnésie séparée
par un diaphragme de la solution de nickel et de z.inc oĂč plongeait la cathode en
platine.
» Malheureusement avec cette derniÚre méthode, une fois le nickel
retiré, on ne peut pas ckiser le zinc qui reste dans le bain confondu qu'il
est avec le sulfate de zinc provenant de la dissolution de l'anode.
» La méthode décrite dans la présente Note n'a pas cet inconvénient :
» Nous n'employons plus d'anode soluble, mais une anode ainsi qu'une cathode en
platine {"). Ici le dĂ©gagement d'oxygĂšne est empĂȘchĂ© par l'introduction dans le bain
d'acide sulfureux qui s'oxyde aux dépens de cet oxygÚne. 11 y a longtemps que nous
avons eu l'idée de nous ser\ir de ce réducteur sans cependant pouvoir réaliser de
séparation; parce que l'emploi de SO- exige des précautions spéciales, que nous allons
indiquer :
» Le nickel et le zinc, à 1 état de sulfates, sont additionnés de sulfate d'ammoniaque
(iqS), de sulfate de magnésie (.^b), de 5"'"' d'une solution saturée de SO-, enfin d'ammo-
niaque (densité : 0,924) en excÚs de 25^'"'. On étend à Soo""' et Ton électrolyse à la
température de 90° environ (*) avec un courant de o""p,i. Au bout de 4 heures au
maximum, pour des quantités de nickel qui ne dépassent pas 08,20, une prise de la
liqueur du bain de i'"'^ Ă 2'-'"' ne doit plus se colorer en noir par le sulfhydrate d'am-
moniaque, ce qui indiquerait la présence de nickel. On laisse encore 1 heure à l'élec-
trolyse, puis on relire la cathode.
(') Voir lIoLLAno, Bal. soc. chiin., t. XXI.V, 1908, p. 217.
(2) Voir IIoLUviiD, But. soc. chim., t. XXIX, 1908, p. i 16.
(^) C'est notre appareil Ă cathode en toile de platine.
(') il importe de ne jamais laisser hi le mpératuie tomber au-dessous de cette
valeur.
SĂANCE UU l'j NOVEMBRE I9o3. ^55
RésultaLs expérimi-iilaujc-
Q'
jaiitilcs pesées.
Ni déposé.
QuaiUilés pesées.
Ni déposé.
\ Ni .
O,25oo
o,25o8 1
Ni.
s _
0,2.300
o,25oi
i Zn .
o,o5
Zn .
I
1 Ni.
O, 25oo
0,2494
Ni .
0 , 1 000
0,0969
i Zn .
o,i
Zn .
0,1
j Ni .
0,2500
0,2517 (
Ni .
0 , I 000
0,0963
\ Zm .
o,25
i
Zn .
0,5
) Ni .
o,25oo
o,25o3 1
|Ni.
0, 1000
0,0973
1 Zn
o,5
1
1 Zn
I
CHIMIE ORGANIQUE. -- Sur l'acide oxalacétique. Note de M. L.-J. Si.mon,
présentée par M. A. Halier.
« [. L'acide oxalacĂ©tique CO-H - CM-- CO â CO-H, dont l'clher
est connu depuis les recherches de Wisliceniis (iSgS) n'a pu ĂȘtre oblenu
que récemment et indirectement :
). 1° A partir de l'acide acéljlÚne-dicarbonlque et de l'éllier dibroraosuccinique
symétrique (A. Michaël et J. Biiciier);
» 2° Par oxydation de Tacide malique au yen d'eau oxygénée en présence d'un
sel de fer (Fenlon et Jones);
» 3° Par déshydratation de l'anhydride diiicélyllarUique au moyen de pyiidinc
(A. Wohl et C. Ăesterlin).
» On ne peut réussir à l'obtenir par saponification alcaline de son
Ă©ther :
» Cet éther est en effet dédoublé quantitativement par les alcalis con-
centrés en acides oxalique et acétique dans le sens de l'équation (i) :
COni - Cll^-- CO - COMl 4- H^O = COMl - CIP 4- CO-H - CO- !!.
» L'acide lui-mĂȘme est dĂ©composĂ© par l'eau acidulĂ©e ou mĂȘme par l'oau
seule en acide pyruvique et anhydride carbonique :
CO^H - CH= - CO - CO-H = CO'^ -h CH^ - CO - COMl.
« Enfin les alcalis trÚs étendus et froids et les sels alcalins d'acides
faibles saponifient l'Ă©ther incomplĂštement Ă l'Ă©tat d'Ă©ther acide
CO^ C^ H' - CH-^ - CO - C0= H
pendant que la plus grande partie subit la décomposition précédente.
85G ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On peut cependanl obtenir l'acide par saponification de son élher au
moyen d'acide chlorlivdriqne concentré :
» L'étiier (i partie), enfermé dans un tube bouché, avec l'acide chlorhvdrique pur
du commerce (4 parties), ne tarde pas, par agitation, Ă s'y dissoudre. Au bout de peu
de temps l'acide oxalacétique, insoluble dans l'acide chlor hydrique concentré, com-
mence à se déposer et, au bout de quarante-huit heures, la réaction est terminée. On
filtre sur coton de verre et l'on sÚche sur une plaque poreuse. L'acide est ensuite lavé
avec un peu d'éther, puis dissous dans Tacélone ou l'élher acétique et précipité par
le benzĂšne ou la ligroĂŻne.
» Si l'éther oxalacétique n'est pas récemment distillé, il peut arriver que l'acide
ne se dĂ©pose pas, mĂȘme en amorçant au moyen d'un germe. On rĂ©cupĂšre alors une
partie du produit recherché en extrayant la liqueur acide à l'élher et évaporant celui-ci
sous une cloche en présence de chaux vive.
» On peut remplacer l'éther par sa combinaison ciqirlque qui présente sur l'éther
l'avantage de se conserver sans altération.
» Cette méthode de saponification n'est pas exclusive à l'acide oxalacé-
tique et se recommande pour tous les cas analogues dans lesquels l'acide
cherché est décomposé |)ar les alcalis ou par l'eau. J'ai vérifié qu'elle
s'appliquait Ă l'acide malonique : celui-ci, soluble dans l'acide chlorhy-
drique concentrĂ©, ne se dĂ©pose pas mais peut ĂȘtre extrait Ă l'Ă©ther.
» II. L'acide oxalacétique ne fond pas mais se décompose lorsqu'on le
chauffe: la température de décomposition varie avec la durée de chauffe.
)) Dans l'appareil habituel il se décom[)ose à i4H°-i5o°; mais on peut
déjà le décomposer complÚtement à loo" au bain-marie en l'y maintenant
pendant 24 heures.
» Il est 1res soluble dans l'acétone, l'alcool, l'éther acétique, un peu soluble dans
l'Ă©lher et insoluble dans les autres solvants organiques (benzĂšne, ligro'ine, sulfure de
carbone, chloroforme) qui le précipitent de ses solutions.
» Il est peu soluble dans l'acide acéli(|iie froid (1 pour 100); on peut
cependant faire au sein de ce solvant une détermination cryoscopique à con-
dition d'effectuer la solution à chaud et d'opérer sur la solution sursaturée :
dans ces conditions l'acide oxalacétique reste inaltéré et se dépose
aprÚs l'opération. Par évaporalion de ses solvants, il ciistallise en petits
cristaux groupés régidiÚrement autour d'un centre. Examinés au micro-
scope polarisant en lumiÚre parallÚle ces cristaux présentent Yapparence
trÚs cai'actéris tique (l'une croix noire dont l'onenlalion ne dépend pas de la
position des cristaux mais de celle de l'analyseur.
» Action de l'eau. â L'acide est soluble dans l'eau froide: les mesures
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE rf)o3. S5j
cryoscopiques ont donné pour sa grandeur moléculaire des nombres accu-
sant une ionisation partielle (i i5, 1 16, 1 19 au lieu de i32).
» L'acide peut ĂȘtre titrĂ© dans l'eau froide en prĂ©sence de plitalĂ©ine; il se
comporte à cet égard comme l'acide oxalique. Porté à l'ébullition il se dé-
compose suivant la réaction (II) et la mesure alcalimctrique en fait foi
(Fenton).
» Mais cette dĂ©composition se produit mĂȘme Ă la tempĂ©rature ordinaire;
on peut suivre ses progrÚs au moyen de mesures alcalimétriques. La fraction
,, , . . . . , , 4(M'-M)
décomposée est exprimée approxnnativement par le rapport x = ^p
dans lequel M' est le poids moléculaire observé et M le poids moléculaire
exact i32. On a constaté par exemple qu'a[)rÚs 4 heures 3o minutes oc = j, et
aprĂšs I 7 heures a = ^.
» Cette décomposition par l'eau froide est donc assez rapide et permet
de rendre compte des résultats auxquels conduit la saponification de l'éther
oxalacétique en solution aqueuse diluée, acide ou alcaline. Au surplus elle
mĂ©riterait d'ĂȘtre choisie Ă cause de sa simplicitĂ© comme sujet d'une Ă©tude
de dynamique chimique.
)) III. L'acide oxalacétique présente un certain nombre de réactions qui
le distinguent en particulier des acides ox:dique et acétique.
1) RĂ©actions colorĂ©es. â Chlonirc J'cnlcjuc .- toloralion rouge inleuse en solulion
aqueuse ou alcoolique.
» Nitropriissiate de soude el potasse : coloration louge intense que l'acide acétique
fait disparaßtre aprÚs avoir provoqué tout d'abord un virage violet.
» Nitroprussiale de soude et ammoniaque : coloration bleue identique par tous ses
caractĂšres avec celle que j'ai reconnue pour l'acide pyruvique et qui doit probablement
son origine à la production de ce corps par décomposition.
» RĂ©actions sali.nes. â Les rĂ©actions de son sel de potassium avec les sels mĂ©tal-
liques (Ca, Sr, Ba, Fe, Zn, Co, Ni, Ag), dont le détail ne saurait trouver place ici,
distinguent trÚs nettement l'acide oxalacétique des acides ox.alique et acétique; on
peut en dire autant de son action sur le permanganate de potassium neutre.
» En rĂ©sumĂ© : l'acide oxalacĂ©tique peut ĂȘtre obtenu par saponification
de son éther au moyen d'acide chiorhydrique concentré; il ne diffÚre pas
par ses propriétés essentielles de celui que Featon, d'une part, et WohI,
d'autre part, ont obtenu par des procédés différents. »
858 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. â Copulation des sels de dinaplilopyryle avec les phĂ©ttols.
Noie (le M. U. Fosse, présentée par iM. A. Haller.
/C"'H''\
« Le radical dinaplUopyryle CHv ^O peut se substituer à un
atome d'hydrogÚne du noyau des phénols, pour donner des'corps répon-
dant à la formule générale suivante :
» Nous obtenons ces dérivés du pvrane, à fonction phénol, par l'action
des sels de dinaphlopyryle (chlorure, bromure, sulfale) sur les phénols
généralement sodés, d'aprÚs l'équation :
Ch(§!^^0 .X -H C'H"-' ONa = NaX + HO.C"H^-=.Ch(^'.;JJ;,)o.
» L'atome de carbone du noyau phénolique, soudé au carbone pyra-
nique est situé en position para, vis-à -vis de l'hydroxyle. Le corps obtenu
possĂšde la constitution
/ \ /C'»H'^\
"^\ /^"XC'HV^-
» Si l'atome de carbone du noyau phénolique est déjà substitué en para,
l'union du radical pyryle se fait avec le carbone phénolique en position
orlho. C'est ce qui arrive dans le cas du naphtol |3-
» Ces propriétés établissent l'analogie de réaction des sels de diazoïque
et des sels de dinaphtopyryle.
» Pourtant, les phénols que nous obtenons par copulation diflÚrent
légÚrement des azoïques. Si le parallélisme de ces deux classes de corps
Ă©tait parfait, les premiers devraient avoir la formule suivante :
/C"'H"
CH( ,-.77^)0 âąC"H\ OH,
calquée sur celle des seconds,
R.N-.CH^.OH.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE KJoS. 859
» L'oxygĂšne du noyau pvraiii(]iie devrail ĂȘtre uni au carbone du nnyau
phénolique. Nous pensons que de tels corps instables se forment d'abord,
puis se transforment en ceux que nous isolons, par suite de la migration
du radical phénolique, de l'oxygÚne, sur le noyau pyranique :
CH CH-CMI'.OII
C.OJJO
/
cnv -> G'^n'C ;c'"H"
. /
âą o-cri'.OH o
» Ces phénols possÚdent une propriété trÚs curieuse, ils sont complÚte-
ment insolubles, Ă chaud et Ă froid, dans les alcalis Ă solution aqueuse,
mais se dissolvent dans les alcalis alcooliques, d'oĂč l'addition d'eau les
précipite.
)i Nous avons déjà signalé que cette propriété appartenait à un phénol
Ă novau pyranique : le naphtyloldinaphtopyrane. Elle est peut-ĂȘtre com-
mune à tous les phénols de constitution semblable. Pour expliquer cette
insolubilité dans les lessives alcalines, nous n'admettrons pas, comme on
le fait généralement pour les orthoxyazoïques, une formule quinonique,
qui, dans ce cas, serait la suivante :
» Nous crovons que la cause de cette insolubilité est imputable à la
présence de l'oxygÚne pyranique dont la basicité neutralise l'acitlité de
l'hydroxyle et lui enlÚve la faculté de se dissoudre dans les alcalis aqueux.
» Les deux formules suivantes traduisent cette maniÚre de voir :
G» H' O H CI" II â ' O - H.
» Action du chlorure ck-di/iajj/itojiyijlc s/ir //â p/iĂ©no/ sof/c. Plu-nylol-dinriplilopy-
rane : \{0( yCH<' â,â â|.yO. â Ce corps est engendrĂ© d'aprĂšs l'Ă©ciuation sui-
vante :
^"\c4f)*-*-^'' ^ ^^^ ^" "' = ""'' '^' "" "^âą^'' "' '^^"\C-MI«/*^-
Il cristallise avec 1'"°' d'alcool. Desséché, il fond à 207".
» L'analyse lui assigne la formule brute C"H"0', et la sjnllié-^e la formule de
constitution donnée plus liaul.
8Go ACADĂMIE DES SCIENCES.
» SynthĂšse du phĂ©nylol-dinaphlopyrane. â i""' d'aldĂ©hyde jo-oxybenzoĂŻqiie et
2'""' de naphtol ^ en solution acétique en présence de IICI, ont donné un corps identique
au précédent, formé d'aprÚs l'égalité :
H0(^ ^CH.O + 2H.C'»ll«0H = 2ll-^O-r-H0<^ /^"XC'»"»/^'
Obtenu par les deux méthodes, ce phénol est insoluble dans les lessives alcalines, so-
luble dans la potasse alcoolique.
» Action du bromure de dinajjhlojjyry/e sur le gayacol sodé. Gayacol dinaphtopy-
rane : H0\ )CH(' pioue /^' â ^Âź corps fond Ă â 310", il est insoluble dans la
OCH^
soude aqueuse, soluble dans la potasse alcoolique. L'analyse lui assigne la for-
mule G-'H-'O'-. Sa constitution découle de son identité avec le corps synthétique pré-
paré par M. Rogow en condensant le naphtol p avec la vanilline d'aprÚs
HO^ ;GH.0+2H.C"'H»0H = 2H^0 4-H0c( "^CH^^^I^Jj'^O.
I ' I
O GH' O GH'
)> Action du chlorure de dinuphtopyrylc sur le napIUol 3. /S'aphlilol-di/ia/di/o-
\ /
pyrane : ( /^^\ cioUf^/^' ~ ^^ corps donnĂ© par cette copulation fond Ă
OH
273°; il est soluble dans la potasse alcoolique, insoluble dans les eaux alcalines. Il est
identique au corps synthétique déjà obtenu par nous en condensant l'aldéhyde oxy-
naphtoĂŻque avec le naphtol |3 :
/ \ / \
\ / X /
<^ ^GH.O 4-3H.C"'H«0H='.H^0+ (^ ))Gh/^,"JJ'^))0. .,
\
\
OH OH
CHIMIE ORGANIQUE. â SynthĂšse de la nicotine.
Noie de M. A.>ià Pictet, [)résentée |)ar M. A, Haller.
« J'ai réalisé une synthÚse de la nicotine en partant de l'acide iiicoti-
nique (fi-pyridine carbonique) et en utilisant les réactions suivantes :
» L'acide nicotinique a été étliérifié, puis transformé par l'ammoniaque en amide,
et celle-ci traitée par l'hypobromite de sodium, ce qui a fourni la ^p-inninojiyridine.
» J'ai préparé le niucate de cette base et je l'ai soumis à la distillation sÚche; j'ai
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE \go3. 86l
obtenu de cette maniĂšre le Ai-pyric/ylpjirol (formule I) sous la foime d'un liquide
jaune pĂąle, bouillant Ă aSi".
.CH=CH
-Az( 1
\cii = cn
CH
II
-c
Az
Ăz
11
CH
II
CH
/
Az
/\CH
CH â CH
H II
-C CH
\ /
Az
I
CH'
m.
). J'ai fait passer les vapeurs de ce corps Ă travers un tube de verre chaufTĂ© au rouge
sombre; il y a alors migration du radical pyridyle, qui quitte l'azote pour se fixer au
carbone a du noyau pyrrolique. L'a-z^/r/f////))//-*)/ (formule H), qui prend ainsi nais-
sance, est un corps solide, fusible à 72° et possédant des propriétés faiblement acides.
Traité par le potassium, il donne un sel par substitution du métal à l'hydrogÚne du
groupe Az H.
» Ce sel réagit à l'ébullition avec l'iodure de méthyle, il y a remplacement du po-
tassium par CH', mais en mĂȘme temps addition d'une molĂ©cule d'iodure de mĂ©thyle Ă
l'azote du noyau pyridique, et l'on obtient un iodométhylatc (formule III), fusible
à 207°.
» Lorsqu'on distille ce composé avec de la chaux, il perd CHU et fournit une base
monoacide de formule C"'H"'Az'^, bouillant à 376°. Cette base est identique à Visodi-
pyridiiie que Cahours et Ătard ont obtenue en 1880, en oxydant la nicotine par le
ferricyanure de potassium, et qui a été étudiée plus tard par M. Blau sous le nom de
nicotyrine. Ce nouveau mode de formation montre que sa constitution doit ĂȘtre
exprimée par la formule IV.
» Pour convertir l'isodipyridine en nicotine, il s'agissait de fixer 4"' d'hydrogĂšne Ă
son noyau pyrrolique, sans réduire en mÚine temps le noyau pyridique. J'y suis arrivé
par l'intermédiaire des dérivés halogÚnes. Lorsqu'on traite l'isodipyridine par l'iode
en solution alcaline, il se forme un dérivé iiionoiodé (point de fusion, 110°) dans
lequel l'atome d'iode occupe probablement l'une des positions p du noyau pyrrolique.
Chaull'é avec l'étain et l'acide chlorhydrique, ce dérivé abandonne son iode à l'état
de HI et se réduit partiellement en donnant naissance à une dihydronicoLyriiic
£;ioHi2Az-, base diacide et bitertiaire, bouillant à 248° et constituant un isomÚre de
la nicotéiiic dont M. Hotschy et moi (') avons constaté l'existence dans le tabac. Je
lui attribue la formule V.
/\
Az
CH â CH
Il 11
-C CH
\ /
Az
CH - CH^
/\_C CH^
\ /
Az
CH'
Az
CH^-CH=
/ \ â CH CH^
\ /
Az
CH'
Az
CH'
IV.
VI.
C) Comptes rendus, t. C.XXXII, p. 971.
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXWU. N' 21.)
I K
862 ACADĂMIE DES SCIENCES.
0 La dillydronicotjrine donne, aved le brome eii solution acétique, un lélrabro-
mure C'H' Az.C'H'Br Az.HBr.Br' qui, traité à son tour par l'étain et l'acide chlor-
lijdrique, perd tout son brome et fixe deux nouveaux atomes d'iiydrogĂšne.
M Le |)roduit de celte réaction est identique à la nicotine inactive (for-
mule YI) que M. Rotschy et moi (') avons préparée d'autre part en chauf-
fant en tubes scellés à 2oo°-2io° les solutions aqueuses du sulfate de
nicotine naturelle.
» Pour dédoubler la nicotine inactive en ses deux modifications optiques,
j'ai fait usage de l'acide tartrique droit. Un essai préalable, fait avec la
nicotine naturelle, m'avait montré que, en saturant la base par une solu-
tion alcoolique concentrée et bouillante d'acide tartrique, on obtient un
sel bien cristallisĂ©, de formule C» H" Az-. aC'H'O». afPO, fondant Ă
88"-89° et possédant, en solution aqueuse, un pouvoir rotatoire [a.],, de
+ 24«,68.
» En opĂ©rant de mĂȘme avec la nicotine inactive, j'ai obtenu le mĂȘme
sel que j'ai purifié par cristallisation dans l'alcool bouillant jusqu'à ce que
son point de fusion soit monté à 88" et que sou pouvoir rotatoire ait
atteint +25", i . Je l'ai alofs décomposé par la soude et ai recueilli S*^"' d'une
base qui s'est montrée en tous points identique à la nicotine naturelle :
Nicotine ĂźNicotine
(lu tabac. de sj'nlhĂšse.
n âą . iM 11-.- X ( 246", I â 246°, 2 246°, I
Point d ebulhlion (corr.).. . \ ^ ' "* ' -+ '
( sous 700""" sous ^SS"""*
20° 22°
4 4
i6i°,55Ă 2o° â161°, 19 Ă 20°, 5
20° 22°
DensUĂ© -^ : i ,000 -; â : i ,008
4" ' -^ 4"
Pouvoir rotatoire [a lu ' , ,, . ,
'âą -' j (d aprĂšs Landolt)
» Les eaux mÚres alcooliques du tartrate de nicotine gauche laissent
par Ă©vaporation un sel sirupeux dont j'espĂšre retirer la nicotine droite.
» La premiÚre partie de ce travail (synthÚse de l'isodipvridine) a été
faite avec la collaboration de M. P. Crépieux, et la troisiÚme (dédoublement
de la nicotine inactive) avec celle de M. A. Rotschy. »
(') Bcrkhtc dcr d. clwiii. Gesellschaft . t W.VllI, p. 2353.
SĂANCE DU 2 3 NOVEMBRE I9o3. 863
ZOOLOGIE. â Sur l'action morphogcnc de l'eau en mouvement sur les
Bydraircs. Note de M'"^ S. >ßot7.-Kossowska, présentée par M. Y.
Delage.
« En Ă©tudiant les Hyilraires mĂ©diterranĂ©ens au laboratoire Arago, Ă
Banyuls-sur-Mer, j'avais été frappée de voir que des représentants d'une
mĂȘme espĂšce provenant de stations balhymĂ©triques diffĂ©rentes prĂ©sen-
taient des différences parfois trÚs accentuées et trÚs constantes, soit dans la
forme de leurs hydrothÚques, soit dans le port des colonies. J'avais été
amenée à soupçonner une relation directe entre les modifications observées
chez ces formes et leurs conditions d'habitat, et cette idée s'est imposée
plus fortement Ă mon esprit Ă la lecture d'un travail de Birula ('), qui
déjà en 1898 avait signalé des faits analogues chez Campanularia intégra et
Sertularella tricuspidata. L'observation d'un grand nombre de colonies, aussi
bien dans leur milieu naturel qu'aprÚs maintien prolongé en expérience
dans les bacs de l'aquarium, m'a fourni les résultats suivants :
B I. Modifications de l'htdrocaule et des hydrothĂšques. â 1° Plumularia obliqua
Saunders. â Celte espĂšce, que l'on ne trouve d'ailleurs que dans les endroits oĂč
l'eau est trÚs agitée, est représentée dans la région de Banyuls par deux formes ditTé-
rentes vivant cĂŽte Ă cĂŽte, mais tandis que l'une (forme a) vit sur des Eponges encroĂ»-
tantes ou sur des Floridées lamelleuses et se trouve ainsi directement exposée au choc
des vagues, l'autre (forme P) habite exclusivement les feuilles de Posidonia caulini
et de préférence les feuilles intérieures, la feuille extérieure étant généralement recou-
verte d'algues parasites. Le pĂ©risarque de la l'orme a est evtrĂȘmement mince et lui
assure une trÚs grande flexibilité; dans la forme [3, au contraire, les faces latérales de
l'hvdrocauĂźe, des In'droclades et des hydrothĂšques sont fortement Ă©paissies et forment
ainsi un cadre rigide qui protĂšge la colonie contre l'Ă©crasement par les feuilles recou-
vrantes.
)> Cultivées dans un bac, directement sous le jet du robinet, des colonies 3 ont donné,
par régénération, des hydrothÚques dépourvus des épaississements latéraux si carac-
téristiques pour cette forme.
» 2° Aglaophenia myriophylliim L. â Cette espĂšce, trĂšs commune en eau profonde
et calme, a les hydrothÚques munis d'une série d'épaississements dorsaux trÚs marqués,
alignés de haut en bas. Mais, si l'on réussit à la cultiver en eau trÚs agitée, le péri-
sarque devient uniformément mince; déplus, les hydrothÚques deviennent plus étroits
tout en gardant la mĂȘme longueur, le diamĂštre des hydroclades diminue presque de
moitiĂ© et les nĂ©matolhĂšques sont plus grĂȘles et plus courts.
(') Ann. Mus. Zool. Acad. Imp. Se. Saint-PĂ©lersboiir-g, p. 2o3-2i4 (en russe).
864 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ces deux faits, choisis parmi un grand nombre de cas pareils, prouvent
que la présence ou l'absence des épaississements du périsarqne sont des
caractÚres variables entre tous et liés étroitement aux conditions dans les-
quelles vivent les formes considérées. Il m'a paru utile de les signaler, car
ils sont de nature Ă porter la lumiĂšre sur l'origine de certaines espĂšces.
C'est ainsi que certaines Plumulaires du groupe de PL corrugala Ă©tabli par
Nulting ne se distinguent de PL setacea que par des Ă©paississements liydro-
cladiaux plus marquĂ©s; il en est de mĂȘme de nombreuses Plumulaires
exotiques du groupe PL obliqua décrites par Baie, Kirchenpauer et Nut-
ting, etc. Seulement, en l'absence de données précises sur leur habitat, il
est impossible de décider si l'on doit voir dans ces formes des variétés
locales ou bien des espÚces bien fixées, devenues telles à la suite de chan-
gements survenus dans leurs conditions bionomiques.
» II. Modifications dans le port des colonies. â 1° Ei/dciidrii/m ramosinn L. â En
eau profonde les colonies présentent un hjdrocaule fascicule dans une grande partie
de sa longueur et trÚs ramifié, les rameaux principaux, également fascicules au moins
Ă la base, naissant Ă angle presque droit. A une profondeur plus faible Fhydrocaule,
extrĂȘmement flexible, n'est plus fascicule que tout Ă fait Ă la base, exceptĂ© quand la
colonie se dĂ©veloppe dans les anfractuositĂ©s de certains Bryozoaires {Eschara), oĂč
elle est abritée contre les mouvements de l'eau; de plus, les rameaux, moins nom-
breux, forment avec la tige des angles trĂšs aigus, ce qui assure Ă la colonie la flexi-
bilitĂ© nĂ©cessaire pour obĂ©ir au courant. Enfin, au niveau mĂȘme de la mer, dans les
endroits trÚs battus, les colonies sont toujours chétives, monosiphonées et à peine ra-
mifiées.
» Or, ces trois formes, entre lesquelles j'ai trouvé tous les intermédiaires, ont été
décrites par certains auteurs comme trois espÚces ditTérentes.
» 2° Aglaophenia Kirchcnpaueri Heller. â C'est une petite espĂšce de 4'" Ă 5'''"
au plus qui forme au niveau de l'eau de véritables tapis à la surface des Balanes {B.
perforatus). Son hydrocaule, non ramifié, se distingue par une grande rigidité, encore
accentuĂ©e par le raccourcissement des entre-nĆuds. Or, en eau profonde, cette espĂšce
peut atteindre plus de iS"", les entre-nĆuds sont plus longs et les exemplaires
ramifiés ne sont pas rares.
» En résumé, il résulte de mes observations que le mouvement de l'eau
détermine, avec une réduction constante dans la taille et la ramification
des colonies, un changement d'aspect se traduisant tantĂŽt par l'augmen-
tation de la flexibilité (colonies espacées, exposées directement au cou-
rant), tantÎt par l'exagération de la rigidité (colonies vivant sur les Algues
ramifiées et les Zostéracées ou bien formant des touffes sériées et obligées,
par conséquent, de lutter contre l'écrasement). Cette derniÚre adaptation
y)eut s'expliquer par l'action mécanique de contact a\'ec des corps solides.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE \go3. 865
En effet, l'Ă©tude des colonies en stolonisation (la stolonisation libre Ă©tant
liée à l'agitation de l'eau, comme l'a démoniré M. Giard) m'a révélé deux
faits importants :
» 1° Que le périsarque du stolon libre est bien plus mince que celui de
l'hydrorhize fßrée ;
» 2° Que l'accroissement du stolon est infiniment plus rapide que celui
de l'hydrorhize. Il en résulte que le contact amÚne une production phis
active du périsarque et exerce une action retardatrice sur la croissance
(fait bien connu chez les végétaux). On sait, d'autre part (comparaison tles
plantes cultivées à la lumiÚre et à l'obscurité), qu'un facteur qui retarde
l'accroissement augmente la différenciation, et inversement. On peut
ainsi s'expliquer la formation des épaississements du périsarque et le rac-
courcissement des entre-nĆuds chez des Hydraires qui, vivant dans une
eau trÚs agitée, sont mis presque constamment en contact, soit avec les
vĂ©gĂ©taux qui les entourent, soit avec d'autres colonies de la mĂȘme espĂšce.
Cette interprĂ©tation est encore corroborĂ©e par ce fait qu'ayant rĂ©ussi Ă
cultiver isolément quelques Sertularella fusiformis, espÚce qui vit habituel-
lement en touffes trĂšs denses, j'ai vu les entre-nĆuds s'allonger et le pĂ©ri-
sarque s'amincir.
» Il ressort également des faits que je viens d'exposer, qu'on doit faire
intervenir dans les descriptions les conditions spéciales d'habitat des types'
observés, sous peine de multiplier abusivement les espÚces nouvelles. )>
ZOOLOGIE. â Sur le rĂąle de certains Ă©lĂ©ments figurĂ©s chez Sipunculus nudus L.
Note de M. F. Ladreyt, présentée par M. Alfred Giard.
« Leucocytes. â Chez Sipunculus nudus, les leucocytes revĂȘtent deux
formes essentielles : i° Plastides de i^^ à ao"^ émettant de fins pseudopodes
à mouvements trÚs actifs; noyau central ou légÚrement excentrique (ami-
bocytes, phagocytes); 2° volumineux éléments de "i^y- à 4^^^^ composés
d'une multitude de sphérules transparentes, pas de pseudopodes, noyau
latéral (leucocytes vésiculaires, glycoleucytes).
» Les premiers jouent un rÎle important dans l'excrétion et la phago-
cytose; les seconds sont surtout destinés à la mise en réserve et à la nutri-
tion de l'organisme.
» ExcrĂ©tion. â Les tissus de Sipunculus nudus renferment des graĂŻuilations jau-
nùtres que nous considérons comme des excréta dus a l'activité de corps chlorago-
866 ACADĂMIE DES SCIENCES.
gÚnes qui les déversent dans la cavité générale. Or ces amas pigmentaires se ren-
contrent dans presque tous les tissus et tous les organes (Ă©piderme, derme, lacunes
conjonctives de l'intestin, cerveau, néphridies). Quel est le mécanisme de ce tran-
sport? Si l'on injecte dans le cĆlome de Sipiinciili/s nudiis une solution de carmin, de
vésuvine, d'encre de Chine, on voit, quelques jours aprÚs l'opération, que les parti-
cules colorées, en suspension dans le liquide injecté, sont accumulées dans l'épiderme
et le tissu conjonclif ; elles sont enfermées dans des éléments plus ou moins arrondis
que nous croyons ĂȘtre des amibocyles devenus cellules fixes. Les nĂ©phridies dĂ©bou-
chant directement au dehors, il est Ă©vident que ce transport n'a pu s'efTectuer par ces
organes; de plus, il nous est arrivé maintes fois de voir des amibocytes traversant les
parois du corps pour aboutir aux couches tégumentaires superficielles. C'est là une
premiÚre voie d'excrétion.
» L'intestin et les nĂ©phridies sont aussi des points oĂč convergent les amibocytes. I|
est fréquent d'observer la migration de ces éléments à travers les parois de ces or-
ganes; on peut également constater dans leurs parois les éléments arrondis que nous
avons signalés plus haut; ces cellules, qu'on les rencontre dans les cellules tégumen-
taires ou dans l'épaisseur des parois intestinales et néphridiennes, présentent la parti-
cularité de se colorer en rouge par l'éosine.
» AprÚs avoir tiaversé les parois intestinales, les amibocytes abandonnent leurs gra-
nulations dans les lacunes pĂ©ri-intestinales ou mĂȘme dans le canal intestinal. Le pro-
cessus est un peu plus compliqué en ce qui concerne les néphridies : les granules
d'excrĂ©tion, les amybocytes eux-mĂȘmes s'incorporent en quelque sorte au protoplasme
de la cellule néphridienne qui devient ainsi une sorte de rein d'accumulation (signalé
par CuĂ©not chez Allolobophora lerrestiis et les OligochĂčtes en gĂ©nĂ©ral). Quand la
âącellule nĂ©phridienne contient une certaine quantitĂ© de ces excrĂ©ta, elle s'Ă©tire,
s'étrangle vers son tiers inférieur ettoule la partie sous-jacenle à l'étranglement (boule
d'excrétion), se séparant du reste de la cellule, tombe dans la cavité de la néphridie
d'oĂč elle est expulsĂ©e grĂące au mouvement ciliaire trĂšs actif dans cette rĂ©gion.
» Nousavons remarquĂ© que, lorsqu'un Siponcle injectĂ© par le cĆlome Ă©liminait par
l'anus et les orifices néphridiens, ces orifices émettaient un mucus d'autant plus
abondant que l'injection avait été pliis forte. Ce rnucus contient souvent de grandes
formes d'amibocytes. Ne serait-il pas dû à une sorte de liquéfaction de certains ami-
bocytes [éléocytes, mucocytes de quelques Lumbricjdes (Cuenot, Rosa, etc.)], à une
fonte cellulaire analogue à celle qui se produit pour les glandes sébacées par exemple'?
» Phagocytose. â Si, dans le cĆlome de Sip. nudus, on injecte un liquide tenant
en suspension certains éléments nuisibles à l'organisme (parcelles ligneuses. Bactéries,
Nématodes), on constate que les amibocytes entourent ces éléments, formant autour
d'eux une sorte de gaine anhyste. Ces kystes se lencontrent quelquefois dans la cavité
des Néphridies et il est probable qu'ils sont éliminés par cette voie.
» Mise er} rĂ©serve. â Certains amibocytes accurnulent dans leur protoplasme des
sphérules dont la genÚse est assez semblable à celle des globules graisseux des cellules
adipeuses. Ces sphérules sont formées par du glycogÚne ou une matiÚre trÚs voisine
(réaction rouge par l'iodure de potassium) ; leur accumulation donne naissance aux
corpuscules mĂčriformes [PlasmatKanderzellen, Wanderzellen des Holothuries
(llaman, Lud« ig)].
SĂANCE DU 23 jS'OVKMBRE 1903. 867
» HĂ©maties. â 4 jours aprĂšs injection de carmin dans le cĆlome, cer-
taines hémalies contiennent une inclusion toujours liquide de la matiÚre
injectée (signalée par CantacuzÚne chez Glycera convolula, par Eisig chez
les Capiteliiens). Cette absorption ne s'effectue que par les hématies
adultes (2oi'-32!'); les jeunes (i 0^^-12'^) ne présentent jamais ces inclusions.
» VĂ©sicules Ă©nigmatiqles. â Ont-elles chez Sip. rtudus la propriĂ©tĂ©
agglutinante qu'elles possĂšdent chez PliascoLosoma, oĂč M. HĂ©rubel l'a
signalée? Il nous a semblé que la pénétration des grains de carmin s'effec-
tuait, dans ces formations, lorsqu'on déterminait un état morbide des élé-
ments cĆioiniques et que la tension du protoplasme de la vĂ©sicule Ă©tait trĂšs
faible.
)> Conclusions. â Les amibocytes de Sip. nuclus : A. DĂ©barrassent l'orga-
nisme de ses excrĂ©ta; ils les transportent dans tous les endroits favorables Ă
la diapédÚse {Plalten d'Eisig). Ces excréta sont rejetés au dehors : 1° par
exfoliation de Tépiderme; 2" avec les fÚces; 3° par les canaux néphridiens.
B. ProtÚgent l'organisme eh formant autour des éléments étrangers qui
y sont introduits (Bactéries, Nématodes) une gaine anhyste. C. Accu-
mulent du glycogĂšne dans leur protoplasme.
» Les HĂ©maties adultes absorbent le carmin injectĂ© dans le cĆlome. »
ZOOLOGIE. â Sur la MĂ©duse du Victoria Nyanza. Note de M. Cli. GnAvitu,
présentée par M. Edmond Perrier.
« Le lac Tanganyika, situé à environ looo'^'" de la cÎte la plus rappro-
chée, celle de l'océan Indien, et à 800'" d'altitude, possÚde, à cÎté d'une
faune normale d'eau douce, tout un ensemble d'animaux dont la plupart
sont étroitement apparentés à des espÚces marines devenues fossiles. L'une
des formes les plus typiques de ce groupe est incontestablement une
Méduse qui, découverte en i883(D''BÎhm), ne fût étudiée qu'en iBQS-iSg'j
(R.-T. Cunther) et dont les affinités restent encore douteuses.
» Les Anglais, vivement intéressés par le Tanganyika Problem et son
halolimnic group, organisÚrent successivement deux expéditions scienti-
fiques : la premiĂšre, en 1896, avec le patronage de la Royal Society, pour
explorer spécialement le Tanganyika; la seconde, en 1899, sous les
auspices tle la Royal geographical Society, [)Our l'étude zoologique, géogra-
phique et géologique du Tanganyika et d'un certain nombre d'autres grands
lacs africains : Shirva, Nyassa, I^ela, IViwu, AlbĂšrt-Ădociard Nyanza, Albert
868 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Nyanza, Victoria Nyanza el Nivasha. Tl fut reconnu que dans le Tanganyika
seul il existait, outre la faune d'eau douce dont la [jhysionomie générale
reste la mĂȘme dans toutes nappes intĂ©rieures, un certain nombre d'orga-
nismes Ă caractĂšres marins et en mĂȘme temps archaĂŻques.
» Or, M. Ch. Alluaud a trouvé le i6 septembre dernier dans le Victoria
Nvanza (baie de Ravirondo), situé à 1200"' d'altitude et sans communica-
tion avec le Tanganyika, une MĂ©duse qui doit ĂȘtre identifiĂ©e avec la
L im II ocn ida TanganyicĆ .
» Sur les neuf individus adressés par ce voyageur naturaliste au Muséum, et qui
sont tous à l'état de maturité sexuelle, il y a deux femelles et sept mùles; aucun d'eux
ne porte de bourgeons mĂ©dusoĂŻdes sur le manuhrium. L'Ă©volution de ce CĆlentĂ©rĂ©
semble ĂȘtre la mĂȘme dans les deux lacs. On sait, d'aprĂšs les observations de J.-E.-S.
Moore (igoS), qu'au Tanganyika, les MĂ©duses se multiplient par bourgeonnement
depuis la fin de mars, terme de la saison humide, jusqu'en juin et juillet; alors se
développent les éléments sexuels qui parviennent à l'étal de maturité en septembre et
octobre et le bourgeonnement disparaĂźt graduellement pendant cette mĂȘme pĂ©riode;
puis revient la saison liumide et les MĂ©duses se font de plus en plus rares Ă la surface.
Il est fort probable que ces animaux se retirent Ă une certaine profondeur pendant la
période des pluies, à la maniÚre de tant d'animaux marins qui ne montent dans les
couches superficielles qu'au moment de la reproduction et que Hà ckel a désignés sous
le nom de spanipélagiques.
» Je n'ai observé sur les exemplaires du Mctoria Nyanza que des différences secon-
daires concernant le nombre et la distribution des organes des sens marginaux, le
nombre et la structure des tentacules, par rapport aux données fournies par R.-T.
Gunther pour la Limnocnida du Tanganyika; il n'y a pas à douter de l'identité des
deux formes.
» Il est à croire que la Limnocnida n'est pas, au Vicloria Nyanza, le seul représen-
tant de la faune halolimnique dont l'origine paĂŻaĂźt ĂȘtre sĂ»rement marine, quoi qu'en
aient dit Gregory et Tausch.
» La trouvaille de M. Ch. Alluaud est intéressante à tous égards. Au
point de vue zoologique et géographique, elle fait disparaßtre l'anomalie
apparente qui donnait au Tanganyika une place tout Ă fait Ă part parmi les
grands lacs africains. Cette grande nappe ne serait pas le seul témoin de
la vaste mer (jurassique suivant J.-E.-S. Moore) qui couvrait autrefois le
centre de l'Afrique, sur l'emplacement actuel de la région des grands lacs
et d'une partie du bassin du Congo.
» Le cas présenté par les lacs africains, dont certains animaux de carac-
tĂšres marins aftirment leur ancienne connexion avec la mer, se retrouve en
divers points du Globe, notanunent au BaĂŻkal,Ă la mer Caspienne, Ă la Tri-
nitĂ©, oĂč J.Rennel(i89o) a fait connaĂźtre une autre MĂ©duse d'eau douce, etc.
SĂANCE DU 23 XOYF.MBRK igoS. 869
L'adaptation progressive de la vie marine Ă l'existence dans l'eau douce,
si intéressante an point de vue de la biologie générale et des théories de
rĂ©volution, peut ĂȘtre saisie sur le fait, de nos jours mĂȘme, dans certains
fleuves cÎtiers des Antilles et de l'Amérique du Sud, comme j'ai eu l'occa-
sion de le signaler récemment (^Comptes rendus, \" décembre 1902). »
BOTANIQUE. â Sur une double fusion des membranes dans la zygospore
des Mucon'ne'es. Note de M. Paui, Yiillemix.
« Pour former une zygospore, les fdaments des Mucorinées émettent
deux branches copulatrices dont les extrémités se soudent, puis s'isolent
de leur support par une cloison.
M Les deux membranes qui constituent la cloison mitoyenne se
fusionnent entre elles à la périphérie et disparaissent au centre, permet-
tant ainsi l'abouchement des protoplasmes.
» La fusion des membranes, dont on n'a pu jusqu'ici préciser le méca-
nisme, s'effectue en deux temps, à des périodes et clans des conditions
sensiblement différentes.
» Les branches copulatrices de 5/^ororf//??«, arrivées au contact, s'apla-
tissent par compression réciproque et forment un tuseau dont le plan trans-
versal le plus large (équateur) est occupé par une cloison mitoyenne.
» Cette cloison est d'abord formée de deux disques minces comme les
membranes des fdaments auxquels ils appartiennent', comme elles se
colorant en bleu par le chloroiodure de zinc. Nous l'appellerons cloison
mitoyenne primitive.
» Elle est bientÎt doublée de chaque cÎté par une nouvelle assise un peu
plus épaisse, plus réfringente, se teintant de jaune par le chloroiodure,
puis de violet quand l'action du réactif se prolonge. La nouvelle couche
ne tapisse pus seulement la cloison mitoyenne primitive; elle se continue
sur les parois latĂ©rales des branches copulatrices jusque vers le niveau, oĂč
apparaĂźtront plus tard les cloisons isolant les gamĂštes.
» Donc, avant la sĂ©paration des gamĂštes, la membrane qui revĂȘt l'extrĂ©-
mité de chaque branche copulatrice se compose de deux assises distinctes,
indépendamment de la portion périphérique du protoplasme qui lui sert
de matrice. Chacune de ces assises se fusionne séparément avec sa congé-
nĂšre.
G. K., 1903, j" Semestre. (T. CWXVU N° 21 ) I l4
870 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» PremiĂšre fusion. â Les deux disques qui constituenl la cloison mitoyenne pri-
mitive ne restent pas longtemps distincts; ils se fusionnent bientĂŽt en un seul. .Mais,
tandis que le cadre périphérique reste rigide, le cercle qu'il entoure se ramollit et
prend un aspect spongieux, sans augmenter de volume.
» Ce phénomÚne serait difficile à reconnaßtre, s'il n'était rendu manifeste par la
rĂ©traction concomitante des plasmas avec leur nouveau revĂȘtement. Les extrĂ©mitĂ©s
des branches copulatrices se renflent en massue, s'arrondissent de nouveau et se
décollent à la périphérie. Mais le cadre circonscrivant la cloison mitoyenne primitive
demeure en place et maintient tendues les parois latérales primitives des branches
copulatrices. Entre le manchon délicat formé par ces parois et les assises nouvelles
revĂȘtant le protoplasme rĂšgne donc un espace annulaire Ă coupe triangulaire. Cet
espace contient au début une masse spongieuse se colorant vivement en bleu par le
chloroiodure; cette bouillie n'est autre chose que la substance du disque, digérée par
les liquides transsudés à travers la nouvelle assise prolectrice. Plus tard, l'espace
annulaire est vide; les dĂ©bris de la membrane mitovenne primitive se sont dĂ©posĂ©s Ă
la face interne du manchon oĂč ils forment une sĂ©rie d'Ă©paississements mĂ©dians.
» A ce moment les nouvelles assises qui revĂȘtent les sommets des branches copula-
trices sont arrivées à se toucher au centre, puisque le disque primitif est détruit ou
refoulé à la périphérie. Une cloison mitoyenne secondaire est constituée.
» DeuxiĂšme fusion. â Lorsque les gamĂštes se sont isolĂ©s des branches copulatrices,
la cloison mitoyenne secondaire se gonfle, puis disparaĂźt Ă partir du centre; elle est
digérée par les protoplasmes qui, désormais, communiquent largement entre eux.
» A la périphérie, les membranes ne sont pas résorbées, mais se soudent et éta-
blissent la continuitĂ© entre les revĂȘtements fournis par chaque gamĂšte.
» A ce moment, l'espace annulaire est encore visible; il sera bientÎt comblé par le
gonflement de la zygospore.
)> DestinĂ©e des deux assises fusionnĂ©es. â DĂšs que la cloison mitoyenne primitive
est résorbée au centre, affermie à la périphérie, la couche superficielle de la membrane
est individualisée et affranchie de tout lien avec le protoplasme nourricier. Ses modi-
fications ultérieures seront entiÚrement passives; nous nous proposons d"y revenir.
Cette passivitĂ©, de mĂȘme que sa situation, lui donne l'appaience dune cuticule. Pour
rappeler celte apparence et, en mĂȘme temps, pour la distinguer des vraies cuticules
auxquelles l'opposent son origine et sa constitulion chimique, nous proposons de la
nommer cuticelle externe.
» La seconde assise n'est autre chose que la courbe charbonneuse. ĂVous venons de
voir son apparition précoce. La seconde fusion de membranes, qui l'intéresse directe-
ment, ne marque pas le terme de son évolution. Ses ornements caractéristiques n'ap-
paraissent, en général, chez le Sporodinia, qu'aprÚs la résorption de la membrane
mitoyenne. Chez le Spinellus, la remarquable slrialion delà surface est déjà ébauchée
Ă ce moment, mais elle s'achĂšve aprĂšs cet acte important.
» La seconde fusion de membranes, pas plus que la premiÚre, ne marque
donc pas un calaclvsme dans l'Ă©volulion des enveloppes protectrices de la
zygospore. La distinction établie, d'aprÚs des vues ibéoriques, entre la
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE iyo3. 87 I
membrane des branches copulatrices et la membrane propre de la zygo-
spore n'est pas confirmée par l'observation. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur lu jaunisse de la betterave,
maladie bactérienne. Note de M. G. Delacroix, présentée par M. Prillieux.
« Dans une séance antérieure ('), nous avons publié, M. Prillieux et
moi-mĂȘme, nne premiĂšre Note sur la jaunisse bactĂ©rienne de la betterave.
» AprÚs des expériences répétées qui ont duré plusieurs années, je
viens fournir aujourd'hui quelques données nouvelles sur cette maladie
et en formuler le traitement.
» La jaunisse attaque aussi bien les betteraves sucriÚres que les fourra-
gÚres. Localisée au début dans le nord de la Fi-ance, on l'a vue depuis se
répandre dans d'autres départements et vers le centre.
11 La jaunisse de la betlei-ave est caractérisée facilement par des taches irréguliÚres
souvent conduentes qu'on observe sur les feuilles de betteraves et dans lesquelles le
parenchyme prend une teinte verdà tre plus pùle. Les cellules, dans ces régions en
partie décolorées, présentent des leucites à chlorophylle à contours moins nets, à colo-
ration affaiblie; on y voit de nombreuses bactéries mobiles.
» Les racines et les pĂ©tioles portent dans leurs Ă©lĂ©ments ces mĂȘmes bactĂ©ries, et les
betteraves porle-graines sont également atteintes. On trouve aussi des bactéries dans
les bractées et les calices qui formeront au fruit élémentaire, à TakÚne, une seconde
enveloppe en devenant concrescents entre eu\.
» Le semis des graines atteintes, bien que la bactérie ne se montre pas dans la graine
elle-mĂȘme, peut produire, dans l'annĂ©e qui suit la rĂ©colle de la graine, des pieds de
betteraves atteints de la maladie. A partir de la quatriÚme annnée, aprÚs la récolte, ces
graines prélevées sur pieds malades ne m'ont jamais montré par leur développement
un seul pied présentant la jaunisse.
i> Le semis de graines de premiÚre année conlaininées ne m'a jamais donné un chiffre
atteignant 20 pour 100 sur la totalité des pieds obtenus avec les graines mises en expé-
rience. Par conséquent, en culture, la proportion devenant malade par ce procédé ne
doit guÚre dépasser i à 2 pour 100, car l'opération du démariage supprime de nom-
breuses plantes. Cette proportion augmente bientĂŽt, car la maladie, sans qu'il soit
possible de préciser comment elle se répand exactement, gagne certainement de proche
en proche. C'est un fait indéniable. Je n'ai pu déterminer le mode de pénétration de la
bactérie dans le mésophylle de la feuille.
» Mais le procédé le plus actif d'extension n'est pas celui-là . La maladie se répand
toujours plus gravement et plus vite lorsque des porte-graines attaqués se trouvent
dans le voisinage de champs de betteraves de premiÚre année.
( ') Séance du 8 août li
y-,2 ACADEMIE DES SCIENCES.
« La maladie gagne dans la direction des vents dominants, les pieds atteints deve-
nant eux-mĂȘmes une source active d'infection, car la maladie progresse continuelle-
ment, mĂȘme aprĂšs l'arracliage des porte-graines et jusqu'Ă l'Ă©poque oĂč les racines
sont récoltées. Cette action des porte-graines est une notion courante chez les culti-
vateurs. J'en ai constaté maintes fois l'exactitude. Des expériences précises et répétées
faites dans le jardin de la Station ont corroboré le fait.
» La bactérie se cultive dans diPTérents milieux, bouillon de veau, jus de betterave
peptonisé. On ensemence sans difticulté en se servant du pétiole. La bactérie est
aérobie avec un voile faible, [presque transparent à la surface. En vieillissant, le voile
tombe au fond du vase, donnant un dépÎt blanc sale trÚs visqueux. Sur gélose, les
cultures se disposent en plaques minces formées de colonies également à peu prÚs
transparentes, mates, à surface finement chagrinée, devenant rapidement confluentes.
La bactérie se refuse à pousser sur milieux gélatines. C'est là un caractÚre qui me fait
penser que cette bactérie n'est pas décrite. Je propose de l'appeler Bacitlus tabificans
G. Delacroix. Elle se colore par les moyens ordinaires et ne prend pas le Gram. Elle
est courtement ovale, comme forme, avec une dimension moyenne de \'^- ,b X i^'. Je
n'ai observé ni cils vibraliles, ni production de spores.
)> J'ai déjà rapporté des expériences d'infection en jtartant soit de cultures bacté-
riennes, soit de feuilles malades. La culture à la deuxiÚme génération perd tout pou-
voir virulent.
» Les essais préventifs tentés sur les graines avant semis et sur les feuilles de
plantes en végétation n'ont donné aucun résultat positif. Les graines avaient été immer-
gées dans des solutions à dillérenls titres de sulfates de zinc, de fer, de cuivre, d'acide
phénique, de naphtol, de sublimé corrosif. Les feuilles avaient été traitées avec difle-
renles bouillies cupriques, additionnées ou non de doses variables de sublimé corrosif.
» Le dé^à t consiste à la fois dans la diminution en poids des racines récoltées et dans
l'airaiblissementde leur teneur en sucre. C'est une conséquence directe d'une assimi-
lation réduite des matiÚres de réserve dont les organes atteints sont le siÚge.
» Le traitement, purement préventif, se cléduit naturellement des don-
nées précédentes. L'expérience a démontré ipi'il était suffisant et actif.
» Il comporte les indications suivantes :
« i" Employer un assolement au moins triennal;
» 2° Ăviter de porter aux fumiers les feuilles malades et les enfouir
directement;
» 3° Ne semer que des graines ùgées de 4 ans;
» 4° Exclure absolument les porte-graines du voisinage des champs oĂč
l'on cultive la betterave. "
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 878
GĂOLOGIE. â Sur les formalions de la zone des qaarlziles cl conglomĂ©rais
inférieurs au Dévonien dans l'Oural du Nord. Noie de MM. L. Dupakc
cl F. Pearce, présentée par M. Fouqué.
« La carie géologique de l'Oural (feuille Solikamsk par Rrolow) ligure,
sous le nom de zone des quarizites et conglomérais crislallins, une large
bande de roches détritiques qui vient à l'est des formations du Dévonien
inférieur de la Rosva, et se termine en pointe vers le nord, en se rétrécis-
sant graduellement. Cette zone est séparée de celle beaucoup plus puis-
sante des schistes chloriteux, séricitiqiies, etc., qui vient plus à l'est, par
une bande relativement mince de Dévonien moyen et inférieur. Sur la
feuille Perm, |)ar contre, les qnartzites et conglomérats cristallins sont
réunis aux schistes chloriteux, mais restent cependant toujours nettement
séparés du Dévonien inférieur.
)) Les observations que nous avons faites au point de vue tectonique
confirment bien l'individualité de cette zone des quarizites et conglomé-
rats, mais tendent par contre Ă Ă©tablir qu'd n'y a pas, en dehors du faciĂšs
jtélrographique, de raisons |)lausibles pour séparer ces formalions de celles
du Dévonien inférieur.
» Celle zone esl formĂ©e par une sĂ©rie de voĂčles anticlinales el de cuvettes syncli-
nales constituĂ©es, les premiĂšres, par des quarizites compacts ou des conglomĂ©rats Ă
petits éléments qui représentent le terme inférieur de la série; les secondes, par des
roches détritiques diverses appartenant aux. horizons supérieurs. Les quarizites com-
pactes sont blanches, plus ou moins micacées en bancs lités d'une certaine épaisseur,
elles alternent souvent avec des conglomérats quarlzeux de couleur grise, blanchùtre
ou violacée, à galets de quartz généralement petits; ces conglomérats sont probable-
ment régionaux, car ils sont trÚs abondants dans les parties septentrionales de la
zone (Ostry, Tscherdinsky-Kammen), tandis qu'ils ne se retrouvent pas dans les anti-
clinaux qui viennent plus au sud (Aslianka, Adinoky, etc.). Nulle part nous n'avons
trouvé de terme inférieur aux quarizites el aux conglomérats ; les voûtes ne sont d'ail-
leurs jamais entamées trÚs profondément. Quant aux formalions schisteuses supé-
rieures, on ne les voit aflleurer que trĂšs rarement, par le fait qu'elles sont presque
toujours couvertes d'Ă©paisses forĂȘts ou de marĂ©cages; nĂ©anmoins, nous avons pu en
établir une bonne coupe le long delà cluse de la Kosva, au défilé du Touloum, le syn-
clinal Ă©tant trĂšs abaissĂ© Ă cet endroit et compris entre les anticlinaux du Dikar Ă
l'ouest et du Sloudky Ă l'est. Lorsque l'on descend la Kosva entre les deux lignes de
rapides, on observe d'abord dans le lit de la riviĂšre el sur la rive gauche des quari-
zites el conglomérats du ilanc occidental de l'unliclinal du Sloudky qui plongent vers
874 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'ouesl; plus bas en aval on voit apparaßtre des roches qiiartzileuses et séricitiques
trÚs froissées, de couleur gris verdà tre, suivies par des types plus schisteux passant
parfois à de véritables schistes séricitiques qui semblent d'apparence cristalline, qui
sont tantÎt lilés en couches trÚs minces ou, au contraire, en bancs plus épais. Ces
roches renferment des petits lits de quartz et, détail typique, des lentilles de la gros-
seur d'un pois à celle de la lÚte, formées par une association intime de (piartz et de
sidĂ©rose; cette derniĂšre en s'oxydant donne des taches ocreuses qui communiquent Ă
ces roches un aspect trĂšs particulier. Ces formations deviennent de plus en plus
schisteuses vers le haut et passent à des quarlzites schisteuses gaufrées, de couleur
verdà tre, qui ressemblent absolument à certaines variétés de quarlzites schisteuses
du Dévonien inférieur. Sur ces foimations viennent alors des schistes argileux noirs
trĂšs redressĂ©s qui forment le cĆur du synclinal ; ces formations ne se distinguent pas
des schistes argileux noirs du Dévonien inférieur. En continuante descendre la Kosva
on retrouve, symétriquement disposées, toutes les formations indiquées, plongeant
celte fois vers l'est, et formant le deuxiĂšme liane du synclinal. On peut donc Ă©tablir
ici la succession suivante de bas en haut :
» t. A la base, quarlzites compactes et conglomérats qnartzeux à petits éléments;
» 2. Schistes quarlziteux trÚs compacts, plus ou moins séricitiques, trÚs froissés;
» 3. Quarlzites schisteuses toujours séricitiques, avec lit quartzeux et lentilles ou
galets de quarlzites imprégnés de sidérose. Cette formation passe à une espÚce de
conglomérat à cailloux de quartzite réunis par un ciment schisteux et séricitique.
» 4. Quarlzites schisteuses gris verdà tre, à surface gaufrée, renfermant toujours
plus ou moins d'éléments micacés ou séricitiques; ces roches sont analogues à cer-
taines formations mises Ă la base du DĂ©vonien.
» 5. Schistes noirs argileux, analogues à ceux du Dévonien supérieur.
» On voit donc qu'il semble y avoir une analogie complÚte entre les
termes supérieurs de la série des roches qui forment la zone des quartzites
et conglomérats cristallins et les termes inférieurs des roches qui sont à la
base du DĂ©vonien de la Kosva. Comme il n'y a pas de discordance entre les
formations supérieures et inférieures de la zone des quartzites et que, mal-
gré des recherches attentives, nous n'avons plus trouvé de dislocation
entre le Dévonien et la zone des quartzites et conglomérats, on peut en
conclure qu'il n'y a pas de raisons apparentes pour séparer les formations
des quarlzites et conglomérats de celles attribuées au Dévonien inférieur.
» Nous ajouterons que plusieurs batteries de puits faites dans la région
des quarlzites et conglomérats, en des points fort différents, ont montré la
réapparition fréquenle de roches analogues trouvées au Toulouin; les
schistes noirs et les variétés de quartzites schisteuses à nodules de sidérose
ont été rencontrées beaucoup plus au sud, dans les synclinaux qui viennent
à l'est de la grande chaßne de l'Aslianka. »
SĂANCE DU 23 XOVEMBRE igoS. S-j5
GĂOLOGIE. â Sur la slructure des fiohe Tauern (Alpes du Tyroi).
Note de M. Pierkf. Termier, présentée par M. Marcel Bertrand.
« Le massif granitique et gneissique des Hohe Tauern, entre la Granat-
spitze et le Wolfendorn, est une longue et large voûte entourée, de tous
cÎtés, par une couverture schisteuse métamorphique, la Schieferhûlle. Tout
autour du massif, les gneiss s'enfoncent sous celte couverture, et, entre
celle-ci et ceux-là , la concordance est parfaite. A l'ouest de la vallée de la
Floite, la voĂčle granito-gneissique se divise en deux voĂ»tes secondaires, le
Tuxer Kamm et le Zillertaler Kamm, séparées par une avancée, ou un
golfe, de la Schieferhûlle : ces deux digitations anticlinales s'ennoienl rapi-
dement vers le sud-ouest, le Tuxei" Rarani un peu moins vite que le Ziller-
taler Kamm. Tout cela est connu depuis longtemps (').
» J'ai dit, il y a huit jours, qu'au lieu d'ĂȘtre, comme le croient la plupart
des géologues autrichiens et allemands, une série sédimenlaire réguliÚre,
la SchieferhĂ»lle m'a paru ĂȘtre une sĂ©rie complexe. Elle supporte, comme
chacun sait, des lambeaux de calcaires triasiques; mais elle renferme aussi,
dans son Ă©paisseur, des lames de calcaires et de quartzites triasiques, et les
calcschistes (Ralkphyllile ou Kalkglimmerschiefer) qui forment l'Ă©tage
supérieur de la série, et qui sont ainsi compris entre Trias et Trias, sont
identiques à nos Schistes lustrés, et sont, au moins pour leur plus grande
partie, plus jeunes que le Trias.
» Cette complexité de la Schieferhûlle saute aux veux, quand on relÚve la coupe
des terrains entre le Wolfendorn et la Weissespitze, à l'extrémité ouest du Tuxer
Kamrn. Entre les gneiss de la Landsliuter Hutte et les calcaires triasiques (d'Ăąge incon-
testé) delà Weissespitze, on traverse successivement :
» 1. Marbres phjllileux, quartzites et calcaires du Wolfendorn;
» 2. Micaschistes de la Flalschspitze ;
>i 3. Quartzites et marbres phylliteux du Scldiissel Joch ;
» k. Schistes lustrés de l'Amthorspitze.
» Les calcaires triasiques de la Weissespitze sont des marbres phylliteux, identiques
au terme 3. Us reposent en concordance sur le terme k. Mais les mĂȘmes marbres phyl-
(') Consulter le Livret-guide du IX' CongrÚs géologique international (Vienne,
igoS), et spécialement les fascicules relatifs aux excursions VIII el I\, par MM. F.
Becke et F. Lowl. Toutes les observations que j'ai pu faire sur le terrain confirment,
sauf quelques détails, celles qu'a publiées AL Becke : et c'est seulement dans l'interpré-
tation des phénomÚnes que je me sépare du savant professeur de Vienne.
876 ACADĂMIE DES SCIENCES.
liteux, accompagnĂ©s des mĂȘmes quartzites, reparaissent dans le terme 1 ; et ce terme 1
est lui-mĂȘme une sĂ©rie plojĂ©e et Ă©crasĂ©e, oĂč les quartzites, les marbres pliylliteux et
les calcaires se répÚtent et prennent une allure leniinilnire. De sorte qu'il n'est pas
douteux que ce terme 1 ne soit aussi du Trias, d'ailleurs repliĂ© sur lui-mĂȘme.
» Or ce terme 1 (calcaires du Wolfendorn) se relie, sans aucune discontinuitĂ©, Ă
l'Hochslegenkalk du Gninberg. J.a coupe de la Schieferhillle Ă Mairliofen ne dilTĂšre
de la coupe ci-dessus que par la moindre Ă©paisseur des Sc/iislcx liistn-s.
» Entre le Pfitscher .loch et le Hochfeiler, c'est encore la mĂȘme coupe, mais avec
un plus grand développement des termes 2 et 'i-. Les micaschistes et amphibolites de la
Greiner Scholle correspondent aux micaschistes de la Flatschspitze, et les calcaires
de la Griesscharte aux marbres du Schliissel .loch. Les Schistes lustrés de l'IIochfcrner
prolongent ceux de l'Amthorspitze.
» Quel que soit le point oĂč l'on aborde la Se hiefer huile , en venant du
massif granito-gneissique, on la voit se présenter comme un paquet
(Y écailles ou de plis couchés. Dans ce jiaquet, on observe, de bas en haut :
une lame, parfois doublée, de Trias; une lame, parfois trÚs épaisse, de
gneiss et de micaschistes, probablement permiens; une deuxiĂšme lame de
Trias; une sĂ©rie, parfois trĂšs rĂ©dtiite, parfois puissante de plus de i 000âą,
de Schistes lustrĂ©s (mĂ©sozoĂŻques, et peut-ĂȘtre, partiellement, nĂ©ozoĂŻques) ;
enfin, une troisiĂšme lame de Trias.
)) Et comme la SchieferhĂ lle, avec cette mĂȘme complexitĂ©, fait tout le
tour des Hohe Tauern, par le Gross-Glockner, le Hoher-Tenn, et Rrimml,
je crois pouvoir, dÚs à présent, formuler cette conclusion, qui est de
nature à changer profondément les idées généralement admises sur la
structure de la zone centrale des Alpes orientales :
» Le massif cristallin, long de 85'^'° et large de i5'^"' à 18'^"', qui com-
prend le Gross-Venediger et les hauts sommets de Zillertal, n'affleure au
jour que grĂące Ă une dĂ©chirure, ou Ă une fenĂȘtre, ouverte dans un systĂšme
à e nappes de recouvrement; ce massif cristallin, qui est formé de gneiss et
granitĂ©s probablement permo- carbonifĂšres (Zentralgneis), semble ĂȘtre,
lui-mĂȘme, la carapace d'une nappe infĂ©rieure, totalement enterrĂ©e. »
PĂTROGRAPHIE. â Contribution il l'Ă©tude des roches sadiques de l' Est-Afri-
cain. Note de M. H. Arsaivd.41!x, présentée par M. Fouqué.
» M. A. Lacroix a montré, il y a quelques années ( '), que la caractéris-
tique de la région volcanique traversée par les cinquantes premiers
(') Comptes rendus, v) niai°iS99.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 877
kilomĂštres du chemin de fer de Djibouli Ă Harrar consiste dans le large
développement de rhyolites alcalines apparentées avec les pantellérites et
présentant fréquemment des pvroxÚnes et des amphiboles sodiques.
» Au cours d'une mission en Ethiopie, j'ai parcouru cette région et pu
constater que des roches analogues s'observent sur de vastes espaces dans
tout le désert Somali-Dankali, le Choa, et se prolongent jusqu'au nord des
plateaux Gai las.
» Au point d'eau ilélabala, dans le déseil Somali, j'ai rencontré de hautes falaises
d'une roche rubanée, à lits alternant brun violacé et brun clair oITrant les caractÚres
généraux, des rliyolltes du voisinage de Djibouti, mais dépourvues de métasilicates
délerminables.
» Pendant plus de 200''", dans la direction du Clioa, j'ai parcouru de grandes cou-
lées de roches différant un peu des précédentes. Elles sont verdà tres, grossiÚrement
fissiles, tantĂŽt lithoĂŻdes, tantĂŽt vitreuses; dans le premier cas, elles renferment de
nombreuses lithophvses blanchĂątres et contiennent des enclaves basaltiques ; dans le
second cas, elles constituent de véritables obsidiennes, les unes sont vertes et parfois
translucides, les autres sont brunes et renferment fréquemment, en trÚs grande quan-
tité, des sphérolites dont les éléments feldspalhiques sont à allongement positif facile-
ment isolable, atteignant la grosseur d'un pois.
» Les types lithoïdes sont à peu prÚs les seuls à renfermer du quartz bipyramidé,
dont les cristaux sont découpés d'anfractuosités arrondies. Les phénocristaux de feld-
spath sont vitreux et exclusivement alcalins : sanidine, sanidine sodique et anorthose
dépourvue de macles de l'albile, caractérisées par les extinctions et l'écartement des
axes. Ils sont accompagnés de divers métasilicates, de pyroxÚnes (diopside verdà tre,
Ćgyrine-augite et Ćgyrine) et d'amphiboles; celles-ci sont au nombre de deux; lacos-
syrite brune, presque noire, et une amphibole monoclinique vraisemblablement alca-
line qui ne répond à aucun type connu; elle possÚde, en effet, un allongement positif
avec une extinction maxima de 7° dans la zone d'allongement. La bissectrice aiguë
est nĂ©gative avec un trĂšs faible Ă©carteuient des axes optiques; le plĂ©ĂčchroĂŻsme est
intense dans les teintes vertes et jaunes, avec «,â> ng> Hp.
» Ces métasilicates sont trÚs variables tant par leur proportion globale que par leurs
proportions respectives; seule la cossyrite est constante.
» Quant aux éléments du second temps de cristallisation, en général de peu d'im-
portance, ils sont constitués par des microlites et parfois des sphérolites feldspa-
thiques ainsi que par des microlites allongés de pyroxÚnes et d'amphiboles
sodiques.
» Ces roches se distinguent essentiellement de celles de la région de Djibouti, par
ce fait que les éléments colorés y existent surtout sous forme de phénocristaux, alors
que, dans les prĂ©cĂ©dentes, l'Ćgyrine et la riebeckite ne se trouvent que dans la pĂąle
de la roche et avec une structure pĆcilitique.
» Le Tableau suivant donne les résultais des analyses que j'ai effectuées des types
G K., Ujo3, i' Semestre. (T. CXXX.VII, N' 21.) Il5
8^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
les plus caractéristiques des rhyolites des environs de Djibouti et de celles provenant
de divers points de la région que j'ai parcourue.
C. J). K. !âąâą. G.
1,4 o.o 0,2 0,4 â âą'-,3
71,4 69,1 68,5 72,9 71,7
11,8 10,5 13,1 l a , 4 14)2
5,6 3,6 6,2 3,0 1,6
1,4 6,4 2,2 2,4 1,6
0,2 0,4 0,6 0,1 »
0,6 0,1 0,1 0,5 0,4
4,3 4,3 4,5 4.3 4,6
4,2 6,2 6,1 4,4 3,8
100,9 100,6 100,5 100,4 100,1 ic
Densité... 2,60 2,69 2,49 2,5i 2,47 2,46 2,42
» A, rliyolite du Hol-Hol, environs de Djibouti. 15, rlijolite de Helabala. C, D, E,
F, G, pantellérites. C, environs de MouUou. D, Fantalé (obsidienne verte). E, Tadel-
chamnlka. F, TchefTedonza. G, Baldji (obsidienne brune). IJ, microsvénite de
Karsa.
» Les caractÚres minéralogiques, aussi bien que les caractÚres chimiques, conduisent
à rapprocher ces roches du groupe de la pantellérite, caractérisé au point de vue mi-
néralogique par la présence de feldspaths exclusivement alcalins, de pj'ro.xÚnes et
d'amphiboles sodiques (la cossyrite en particulier), au point de vue chimique par
l'abondance des alcalis, la faiblesse de l'alumine, l'absence presque complĂšte de chaux,
et de magnésie et la proportion variable, mais toujours élevée, de fer (avec prédomi-
nance de Fe'-O' sur FeO). Les analyses D et E montrent la prédominance de la soude
sur la potasse, caractéristique des véritables pantellérites, tandis que dans les autres
il y a à peu prÚs égalité en poids entre les deux alcalis.
» J'ai recueilli à Karsa, sur le bord du plateau llarari, une roche dilTérente des
précédentes à aspect microsyénitique; elle est liolocristalline et constituée par des
feldspaths alcalins enchevĂȘtrĂ©s, entouraal des phĂ©nocrislaux d'orthose plus ou raoĂźus
orientĂ©s et pĂ©nĂ©trĂ©s d'albite secondaire. Les inicrolites sont associĂ©s pĆcililiquement
avec de l'aegyrine et de la riebeckiie distribuées irréguliÚrement dans la roche et
donnant à celle-ci un aspect moucheté. Les intervalles intersertaux des feldspallis sont
remplis par du quartz.
» Cette roche oflVe une grande analogie avec la païsanile. J'ai donné plus haut sa
composition chimique; elle diflFÚre de celle des autres roches de notre série par l'abon-
dance de l'alumine et une proportion moins grande de silice. Je n'ai pu déterminer
exactement les couditions de gisement de cette roche ; elle est, dans tous les cas, anté-
rieure aux pantellérites analysées, lesquelles renferment parfois des enclaves holocri-
stallines qui peuvent lui ĂȘtre comparĂ©es.
» rndĂ©pendammetit de l'intĂ©rĂȘt intrinsĂšque que prĂ©sentent les lyp»-s
décrits dans cette Note, il y a lieu de faire remarquer combien toutes les
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE ipo'^. 879
recherches qui sont poursuivies depuis quelques années dans cette partie
du continent africain tendent Ă montrer qu'elle constitue une vaste pro-
vince pétrographique dans laquelle abondent les types riches en alcalis. »
PĂTROGRAPHIE. â Les roches Ă©riiptwes de l'Ăźle d'EubĂ©e.
Note de M. Df.prat, présentée par M. Fouqué.
« Au cours de mes études géologiques dans l'ßle d'Eubée, j'ai pu observer
une série importante de roches éruptives intéressantes par leurs variétés et
par les époques géologiques de leur mise en place.
» I. PĂ©riode palĂ©ozoique. â Les temps palĂ©ozoĂŻques ont vu la produc-
tion de roches assez peu abondantes comme types.
» Je distinguerai :
» Granuliles, micrograniilites, porphyrites (aiulésites et labradoriles anteterliaires),
gabbros diabasiques et mélaphjres (basaltes anleierliaires).
» Les Granulites sont bien développées dans le massif d'Ibagios (région septen-
trionale) au nord d'OEdipsos-bains, sous la forme de dĂŽmes puissants recouverts par les
arkoses et scliistes des monts Gaitzades. Elles montrent toutes les variétés possibles,
depuis les formes pegmatitiques jusqu'aux formes apiitiques.
1) J'ai recueilli dans la série dévonienne de Séta, prÚs de Mamula, des blocs d'une
MicrogranulUe que je n'ai pu retrouver en place. Cette roche avait déjà été signalée
par Teller, comme étant en place dans cette région et, d'aprÚs la description qu'il
en a donnée, je la considÚre comme identique à celle que j'ai observée. C'est une roche
grise, à grands cristaux de feldspath altérés tranchant sur la couleur générale parleur
teinte claire, avec des cristaux abondants de quartz bipyramidé.
» Les séries dévonienne et carbonifÚre sont également percées par des Porphyriles
(andésites et labradoriles anciennes), en dykes puissants qui ont fréquemment méta-
morphosé les terrains encaissants. PrÚs de Bodino et de Gymna, les schistes sont trans-
formés en cornéennes au pourtour des filons. Ces roches sont abondantes dans les
pégions de Séta, de Sleni, d'Ibagios dans le nord de l'ßle et dans le sud (région du
mont Ocha ).
)) Des dykes nombreux de Gabbros diabasiques percent les couches paléozoïques
des monts Gaitzades, de SĂ©ta et de l'Ocha. Ces roches sont ordinairement extrĂȘme-
ment altérées parle dynamométaniorphisme, souvent rendues schistoïdes par laminage
et montient des structures d'Ă©crasement remaĂŻquables. De plus, la transformation en
tout ou partie du pyroxÚne en amphibole est générale. Parfois une partie de l'amphi-
bole y paraßt primaire (/^/'o/f'/oZ/rt.çe.v). Ces roches présentent fréquemment la structure
ophilique. J'ai recueilli Ă©galement des Ă©chantillons de MĂ©laphyrcs dans les monts
Gaitzades.
» II. PĂRIODE SECONDAIRE. â La pĂ©riode secondaire a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre
88o ACADĂMIE DES SCIENCES.
(l'iiire grande activité éruptive; les roches basiques principalement sont
puissamment développées.
» Jai observé la >érie suivante (le trias étant mis à part) :
1) Diorites, diorites quartzifĂšres, diabases ophiliques, labradorites (porphyritcs
lubradoriques), gabbros, gabbros-norites, Iherzolites, harzburgiles, duriiles, Avehr-
litcs, picrites, bronzitites, diallagites, hornblenilites.
, » Je ferai reniaïqiiei' qu'un grand nombre de ces roches ont été observées en CrÚte
par M. Cayeux (') et qu'il a été amené également à les rattacher à la période secon-
daire.
» Les diorites sont dĂ©veloppĂ©es au Xeronoros, Ă Vencliia, oĂč elles se trouvent en
filons coupant les amas de péridotites.
» Les diabases des monts Sukaron et PvKaria percent nettement en filons puissants
les calcaires cénomaniens qu'elles métamorphisenl au pourtour. Elles passent souvent
prÚs d'Hagia Sophia à de véritables labradorites; ces roches sont fréquemment alté-
rées, montrent souvent le phénomÚne d'ouralitisation du pyroxÚne. Je signalerai en
passant leur richesse en fer titane associé au sphÚne ( /ciico.rÚne).
)) Les Gabbros, que je ne distingue des diabases que par leur structure, se divisent
en deux grands groupes : les gabbros qui percent le Crétacé en dÎmes ou filons indé-
pendants et ceux qui se trouvent réguliÚrement associés aux massifs de péridotites
qu'ils traversent. L'apparition d'bypersthĂšne les conduit parfois au gabbro-norites.
Ces roches, par apparition ou disparition d'un ou plusieurs éléments, passent souvent
aux péridotites par des transitions intéressantes.
1) Les PĂ©ridotites forment d'immenses massifs inlrusifs dans les terrains secondaires.
Leur mise en place témoigne d'un long effort. La consolidation du magma dans l'écorce
a dĂ» ĂȘtre achevĂ©e vers la fin de la pĂ©riode infracrĂ©tacĂ©e, car Ă partir de ce moment les
contacts métamorphiques cessent complÚtement. Mais la roche a pour ainsi dire con-
tinué à faire ascension à l'état solide, et, grùce aux mouvements précurseurs des
grands plissements pyrénéens, les dÎmes ont été souvent introduits violemment dans
les couches crétacées qui présentent à leur pourtour des phénomÚnes de dislocation
typiques. Pendant le dépÎt du flysch, les marnes profondes du magma ont été remises
en communication avec l'extérieur et les grÚs et schistes de ce faciÚs sont remplis et
métamorphisés par de nombreux petits dÎmes de péridotites.
» Les dÎmes de péridotites sont constitués par des roches passant indifféremment,
et sur des espaces fort restreints, des Iherzolites aux harzburgiles, aux dunites, aux
picrites (ces derniÚres étant plus fréquemment filoniennes), aux wehriites et par ces
derniĂšres aux gabbros Ă olivine.
1) De nombreux filons de bronzitites, diallagites, hornblendites traversent ces roches.
Le fer chromé y forme des amas importants. Les produits d'altération serpentineuse
sont trÚs développés (^).
(') Les Ert/p/ions d'ùge secondaire dans Vile de CrÚte {Comptes rendus, aS fé-
vrier 1908).
(^) Dans un vovage que j'ai effectué dans le Pinde, j'ai revu, noiammcni prÚs de
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE 1903. 88 1
» Toutes ces roches présentent dintéressanls phénomÚnes de ilynamomélamor-
pliisme.
I) III. PĂ©riode TERTIAIRE. â Une |)Ă©riofle de calme dans l'aclivilĂ© Ă©ruii-
tive semble s'ĂȘtre Ă©tablie jusqu'au PliocĂšne. Alors les grandes fractures ont
rejoué et sur le parcours de la caverne Vathya-Oxvlithos s'est établi un
conire ériiptit qui paraßt avoir évolué exactement comme un ciimido-volcan ;
c'est le massif volcanique d'Oxylithos.
» J'ai reconnu dans ce massif une série acide importante constituée ainsi :
» Dacites augitiques à liypersthÚne, hornblende, mica noir; andésites à hornblende;
rhjolites; la série se termine par une labradorite augitique.
)> IV. PĂRIODE QUATERNAIRE ET ACTUELLE. - â L'activitĂ© Ă©ruptivc ne se
manifeste plus que par des émissions thermales représentées par les sources
d'OEdipsos qui ont édifié des tufs importants. »
PHYSIOLOGIE. â De i'aclioTi morphogĂ©nique des muscles crotap/iYtes sur le
crĂąne et le cerveau des Carnassiers et des Primates. Note de M. R. Axniow,
présentée par i\I. Perrier.
(< Chez l'homme, les crotaphytes sont minces, peu Ă©tendus (ils restent
distants chez l'adulte Ă peu prĂšs de toute la largeur de la boĂźte crĂąnienne)
et ils sont par conséquent peu puissants. Au contraire, chez les Carnassiers,
beaucoup de Singes, de LĂ©muriens et quelques Marsupiaux, ils sont, au
moment de l'Ăąge adulte, trĂšs Ă©pais, trĂšs Ă©tendus (se rejoignant trĂšs souvent
sur la ligne médiane sagittale) et ils sont par conséquent trÚs puissants;
à l'état jeune ces animaux présentent la disposition humaine.
» Chez l'homme les circonvolutions du cerveau, quoique bien marquées
et trÚs profondes, ne s'impriment pas sur l'endocrà ne de la voûte. Chez le
chien et tous les autres animaux Ă crotaphytes puissants, leurs empreintes
y sont trĂšs vigoureuses, et, chez certains Carnassiers Ă crotaphytes parti-
culiĂšrements puissants, non seulement l'endocrĂ ne, mais l'exocrĂąne lui-
mĂȘme suit fidĂšlement leurs sinuositĂ©s (MustĂ©lidĂ©s et plus particuliĂšrement
Metzovo, de Janina, de Dervinon, les terrains secondaires percés par des roches iden-
tiques et dans les mĂȘmes conditions que celles que je viens d'exposer. De mĂȘme dans
le nord de la Thessalie.
882 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Loutre, Hermine, Furet, etc.). De plus, la paroi crĂąnienne de l'homme
est Ă©paisse, celle des animaux Ă crotaphytes puissants souvent j)lus mince,
parfois mĂȘme transparente clans le cas de certains MustĂ©lidĂ©s, par exemple.
)) En présence de ces faits, j'ai été amené naturellement à supposer que
le muscle crotaphyte des Carnassiers et des animaux similaires devait avoir
exercé au cours de l'évolution de l'espÚce, et devait exercer encore au
cours du développement ontogénique de l'individu une compression véri-
table sur le crĂąne, qu'il enveloppe comme dans une sangle. Or, le craĂŻie
reçoit, on le sait, de la part du cerveau augmentant de volume, une autre
poussée trÚs énergique de dehors en dedans. Il s'ensuit que la paroi crù-
nienne est, chez les animaux du type carnassier, comprise entre deux pres-
sions, et l'on conçoit alors sans peine comment il se fait qu'elle s'amincit et
se moule sur les circonvolutions du cerveau. Chez l'homme, la paroi crĂą-
nienne est soumise à la poussée du cerveau seule, la compression par les
crotaphytes n'existant pas; c'est ce qui exj)lique son Ă©paisseur et l'absence
des empreintes endocraniennes.
» J'ai voulu donner à celte maniÚre de voir l'appui des arguments
expérimentaux :
» a. Dans deux premiĂšres expĂ©riences, j'ai enlevĂč Ă deux jeunes cliiens, peu de
temps aprÚs leur naissance, leur muscle crolapliyte. L'examen anatoniique pratiqué
plusieurs mois plus lard me permit de constater que la région lemporo-pariétale cor-
respondant au muscle enlevé était sensiblement plus bombée que l'autre et les
empreintes endocraniennes moins profondes. L'hĂ©misphĂšre cĂ©rĂ©bral lui-mĂȘme Ă©tait
légÚrement plus développé.
» p. Ayant amené chez un jeune chien peu de temps aprÚs sa naissance, par une
vive irritation de l'exocrĂąne, un arrĂȘt de dĂ©veloppement de la boĂźte crĂąnienne, j'ai
constaté 8 mois plus lard que le cerveau, enserré pendant son développement dans
une loge trop étroite, avait laissé sur l'eudocrùne des empreintes d'une vigueur inac-
coutumée.
» âą(. Chez un quatriĂšme ciiien enfin, ayant enlevĂ© dans les mĂȘmes conditions que
précédemment une large portion de la boßte crùnienne, j'ai constaté que, 1 1 mois aprÚs
la mutilation, la paroi osseuse qui s'était reconstituée présentait des empreintes endo-
craniennes aussi nettes que celles d'une paroi crĂąnienne normale.
)) En rĂ©sumĂ© : i" le crĂąne des Carnassiers semble ĂȘtre au cours du dĂ©ve-
loppement, pendant les premiers mois de la vie, comprimé de dehors en
dedans parles muscles crotaphytes, et de dedans en dehors par le cerveau
augmentant de volume. Il en résulte que l'endocrùne de la voûte se moule
en creux sur la surface du cerveau.
SĂANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 883
» 2° Le crùne de l'homme, subissant seulement la poussée cérébrale de
dedans en dehors, se dilate de plus en plus et son endocrà ne ne présente
pas d'empreintes de circonvolutions.
» 3° On peut, par conséquent, concevoir que la pression due aux muscles
crotaphytes est et a été une sorte d'obstacle au développement cérébral.
On sait, en effet, que les animaux à appareil masticateur bien développé
et qui ont, par conséquent, tels les Carnassiers, des muscles crotaphytes
considérables, ont un cerveau relativement réduit par rapport à ceux qui
ont comme l'homme un appareil masticateur peu développé et des muscles
crotaphytes peu puissants.
» Il n'est donc pas absurde de supposer que lorsqu'au cours de la phy-
logénie, par suite de conditions d'existence nouvelles, l'animal à crota-
phytes puissants, voisin des Primates inférieurs actuels et qui devait devenir
rhonnne, a fait un moindre usage de ses mĂąchoires (organes lui servant
primitivement non seulement Ă dĂ©chirer sa proie, mais Ă se dĂ©fendre et Ă
attaquer), ses muscles crotaphytesont diminué de volume et de j)uissanceet
que cette diminution de volume a permis au cerveau, désormais libre de
toute compression, de prendre le développement qu'on lui connaßt.
» 4" Les résultats de cet ensemble de causes morphogénétiques ( pression
exercée par le muscle, poussée du cerveau) se seraient accumulés au
cours de la phylogénie et héréditairement fixés. Toutefois ces causes
agissent encore aujourd'hui, puisqu'en supprimant les muscles crotaphytes
chez un animal donné, on modifie sa surface endocranienne et l'on
augmente le volume du cerveau.
)) Mon maĂźtre, M. Edm. Perrier, et moi-mĂȘme avions dĂ©jĂ envisagĂ© Ă
maintes re|)rises la possibdité de ce processus morphogénélique (voir § 3°
des conclusions), mes expériences actuelles viennent fournir des arguments
sérieux à cette façon de comprendre la marche de l'évolution du crùne de
l'homme. »
PHYSIOLOGIE GĂNĂRALE. â Comparaison entre les effets nerveux des rayons
de llccquerel et ceux des rayons lumineux. Note de M. Georges SĂźoii.v,
présentée par M. Edmond Perrier.
« L Les rayons lumineux ont divers effets tropiques {Société de Biologie,
21 novembre iQoS). Les rayons de Becquerel n'ont aucun de ces effets.
884 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Des \orticelles vieniienl se fixer sur un tube de riuliuni, comme s'il étail vide.
Des Planaires, des Aselles viennent se caclier sous ce tube, comme sous un caillou.
Les Dajjlinies, au phototropisme positif, viennent se grouper autour du tube illuminé
pai- la lumiĂšre solaire. Le radium ne gĂȘne pas la sortie d'un AnnĂ©lide tubicole. Aucun
des nombreux animaux observés n'a fui la source radiante ou n'a été attiré par elle.
Aucun d'eux n'a présenté de reculs à la limite d'une ombre obtenue au moyen d'un
Ă©cran de plomb.
» Les effets sur les Con^'olula sont curieux à considérer. Gamble et Keeble attri-
buent les mouvements oscillatoires Ă un elTet tonique de la lumiĂšre. Je pense, au
contraire, que ces mouvements ne sont qu'un souvenir de l'excitation rythmique du
choc des vagues. Le dillerend est important au point de vue des théories de l'hérédité
{liulletin du Muséum, 24 novembre 1908). La lumiÚre a sur ces vers deux effets tro-
piques : recul Ă la sortie du sable, vis-Ă -vis de la lumiĂšre; orientation suivant les lignes de
plus grande pente sous rinlluence d'une augmentation de l'Ă©clairement, d'oĂč descente;
la liimiére a aussi un effet tonique : aprÚs une période d'insolation, ces organismes
passent Ă la condition de light-rigor. Le radium ne produit pas les premiers effets,
mais détermine assez rapidement un étal léthargique analogue. Seul, le radium peut
arrĂȘter les curieux mouvements spontanĂ©s des Coin'olula; la lumiĂšre contrarie Ă©gale-
ment ces mou^^Jnents (recul pendant l'ascension, arrĂȘt par paralysie pendant la
descente); donc il est imjjossible d'admettre que la lumiĂšre, agent paralysant, soit la
cause de ces mouvements.
» IL Ainsi les rayons de Becquerel ont, comme les rayons lumineux,
des effets toniques, conduisan t rapidement à un état léthargique, analogue
Ă celui de Ughl-rigor; ces effets sont plus ou moins intenses suivant les
espÚces et les régions du corps.
» Pour un Annélide qui nage et erre parmi les rochers supra-litloiaux, Kefer-
slcinia, par exemple, l'état léthargique est obtenu raj)idenient (20'", i''); il n'en est
pas de mĂȘme pour un petit Scoloplos vivant dans le sable (12''). Le radium a Ă©tĂ©
placé à l'entrée du tube de la Laiiice conchylega : au bout de quelques instants, les
tentacules de la ïérebelle étaient rétractés et axaient ])erdu le sens tactile, tandis que
les branchies ne subissaient aucune altĂ©ration. De mĂȘme les branchies de l'ArĂ©nicole
ne s'altéraient pas au conlact prolongé de la source radiante. Seuls, les tentacules
tactiles, aussi sensibles que les téguments des Annélides supra-littorales, et comme
eux trÚs innervés, passent lapidement à l'état de radiuni-rigor.
» Il y a la un curieux, contraste qui rappelle celui constaté par Danysz
chez les Vertébrés supérieurs: le radium agit fortement sur la peau, faible-
ment sur le péritoine.
» AprÚs une applicaliou sur la peau (observations personnelles), presque immédia-
tement apparaĂźt une rougeui- qui peisiste un certain temps et (jui csl due Ă un tioublc
vaso-moteur, à une sorte de radiuin-riyur des \ aisseaux de la ])eau ; la sensibilité
SĂANCE DU 2,3 NOVF.Mr.RE rpoS. 885
tactile semble diminuée. Mais siv semaines aprts (fin mai) des troubles beaucoup
plus profonds se produisent: boursouflure de TĂ©piderme, exfolialion ; fin juillet,
mĂȘmes phĂ©nomĂšnes; fin octobre, de mĂȘme, mais cette fois il se forme une plaie qui
simide une brûlure. D'autres applications déterminent seulement des poussées pigmen-
taires; sur un nĆvus le pigment a Ă©tĂ© dĂ©truit.
» En résumé, sur les téguments (Vers, Amphibiens, Homme) l'action des
rayons du r.idium est multiple : i° ils ;ii,'isspat sur les filaments nerveux
périphériques, ils produisent ime sorte d'anesthésie qui peut entraßner
chez les ĂȘtres et les organes aux fonctions extĂ©riorisĂ©es nn Ă©tat de
fatigue, de paralvsie, souvent suivi de mort; chez les Vertébrés l'action
porte surtout sur les vaisseaux et les troubles vaso-moteurs (auxquels on
doit attribuer les paralysies centrales) sont au premier plan; 2° ils modi-
fient d'ime façon durable les cellules épithéliales et par suite la croissance
des épithéliums, qui se fait par poussées successives: à chaque poussée on
observe des troubles qui entraĂźnent parfois des plaies ressemblant Ă des
brûlures; 3" ils agissent, enfin, sur la pigmentation. J'attribue une grande
importance Ă cette derniĂšre action : le pigment semble lui-mĂȘme radio-
actif (Griffiths) ; le rayonnement d'un pigment paraĂźt agir sur un autre
pigment, et je suis arrivé à la conviction que c'est l'étude de la radio-acti-
vité qui donnera une explication vraiment scientifique des cas si extraor-
dinaires de mimétisme: ressemblance d'ime KalUma et d'une feuille. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur l'existence, dans V organisme animal, d'une
diasiase à la fois oxydante et réductrice. Note de MM. J.-E. Abelou.s
et J. Aloy, présentée par M. Arm. Gautier.
« Dans une Note antérieure (Co/np/e.? rendus, 22 juin ipoB) nous avons
exposé les résultats de nos recherches sur quelques conditions de l'oxy-
dation de l'aldéhyde salicylique par les organes et extraits d'organes
animaux. Entre autres rĂ©sultats, nos expĂ©riences nous avaient amenĂ©s Ă
conclure que l'oxydation de l'aldéhyde salicylique se fait mieux dans le
vide qu'en présence de l'air et que la présence d'une atmosphÚre d'oxv-
gĂšne |)ur rliminue considĂ©rablement, et peut mĂȘme empĂȘcher, cette oxyda-
tion. Il faut donc admettre que l'oxygÚne nécessaire est emprunté à des
combinaisons oxygénées que dissocie le ferment oxydant.
» Or, l'un' de nous a établi, avec M. E. Gérard (^Comptes rendus,
t. CXXIX, 1899, 2^ semestre, p. 56 et 1 04) l'existence, dans l'organisme
C. R., 1903, 2< Semestre. (T. CXXWII, N« 21.) I16
886 ACADĂMIE DES SCIENCES.
animal, d'un ferment soliible réducteur pouvant transformer les nitrates
alcalins en nitrites. Il était permis de penser que l'oxygÚne ainsi enlevé
aux nitrates devait servir Ă des oxydations concomitantes.
» Nous avons été conduits à examiner si ces deux diastases, oxydante
et rĂ©ductrice, n'Ă©taient pas en rĂ©alitĂ© un seul et mĂȘme ferment Ă la fois
oxydant et réducteur.
» Les expériences que nous avons faites, et dont nous présentons
aujourd'hui les résultats généraux (' ), nous portent, comme on va le voir,
Ă adopter cette conclusion.
» Nous avons étudié parallÚlement l'influence de certaines conditions
sur la réduction des nitrates alcalins et l'oxydation de l'aldéhyde salicy-
lique par de l'extrait aqueux de foie de cheval.
» 1° Injluence de l'air et de l'oxygĂšne. â La prĂ©sence de l'air, et mieux encore
d'une atmosphÚre d'oxvgÚne pur, entrave également l'oxydation de l'aldéliyde salicv-
lique et la réduction du nitiate.
« 1° Influence de la tempĂ©rature. â L'activitĂ© de l'oxydation et de la rĂ©duction
augmente avec la température. L'optimum est entre So" et 55°. A 6o°, on constate un
afTaiblissement notable des deux actions. Toutes deux sont supprimées à So".
» 3° Substances empĂȘchantes. â Il est certaines substances qui entravent, ou
empĂȘchent mĂȘme complĂštement, la rĂ©duction du nitrate. Ces substances agissent de
mĂȘme sur l'oxydation de l'aldĂ©hyde salicylique.
» Ainsi, a : Le sulfhydrate d'ammoniaque (sol. saturée), dans la proportion de a''""'
Ă 5'='"' pour looR Ă i5o5 d'extrait de foie, supprime complĂštement le pouvoir oxydant
et le pouvoir réducteur de cet extrait.
1) b. Le sulfocyanate d'ammonium, Ă la dose de aS, et mĂȘme de lo pour loo,
empĂȘche complĂštement l'oxydation et la rĂ©duction.
» c. La nicotine, ajoutée dans la proportion de 2''"'' pour loo à de l'extrait de foie,
diminue à la fois son pouvoir oxydant et son pouvoir réducteur.
» 4° HiĂ©rarchie des organes. â Enfin, il est Ă noter que les organes qui fournis-
sent les extraits les plus oxydants fournissent également les extraits les plus réduc-
teurs. Le foie, qui est l'organe le plus oxydant, est aussi le plus réducteur. Puis
viennent le rein, le poumon, la rate, l'intestin grĂȘle, le muscle, le cerveau. Le muscle
et le cerveau, qui donnent un extrait absolument inactif sur l'aldéhyde salicylique,
ne réduisent le nitrate que d'une façon inappréciable.
» En rapprochant tous ces faits, on voit que toutes les conditions qui
favorisent ou empĂȘchent l'oxydation, favorisent ou empĂȘchent Ă©galement
la rĂ©duction dans des proportions sensiblement les mĂȘmes.
(') L'exposé détaillé de ces expériences paraßtra dans le Journal de Physiologie et
de J'athologie générale.
SĂANCE DU :l3 NOVEMBRE igoS. 887
'I 11 paraßt donc légitime de conclure à l'identité de la diastase oxydante
et (le la diastase réductrice. En réalité, il existerait dans l'organisme
animal un ferment oxydo-réducteur. Nous savons que les éléments anato-
miques n'ont à leur disposition cpie de l'oxygÚne combiné : ils vivent
anaérobiquement (Armand Gautier).
I' Le ferment en question, dissociant les combinaisons oxygénées, agit
comme réducteur, et, portant l'oxygÚne libéré sur des substances oxy-
dables, il agit comme oxydant. Ce double rĂŽle nous le fait apparaĂźtre comme
l'agent des échanges respiratoires élémentaires. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â Sur la ferme ni al ion formĂ© nique et le ferment
qui la produit. Note de M. Mazé, présentée par M. Roux.
« En décembre 1900, M. le D'' Roux nie remit un flacon rempli d'eau et
de feuilles mortes en pleine fermentation forménique, en me demandant
de suivre la marche de celte fermentation.
» L'examen microscopique du liquide du llacon ou du conlenu des cellules des
feuilles laissait voir un grand nombre de formes microbiennes, mais il Ă©tait bien diffi-
cile d'attribuer à l'une quelconque d'entre elles, en raison de sa prédominance, la pro-
duction du gaz des marais.
» Une semence empruntée à cette culture, avec une autre tirée d'une parcelle de
fumier bien décomposé, ont constitué le point de départ d'une série de cultures qui ont
abouti à la découverte d'un micro-organisme particulier auquel il faut attribuer le
dégagement de formÚne.
» Ce microbe se présente isolé, et alors il est sphérique, ou sous forme d'agrégats
plus ou moins volumineux, d'un aspect mĂčrifornie; rappelant une grosse sarcine, en
raison de cette analogie je le désignerai provisoirement par le terme Ae pseudo-scacine,
car il ne semble pas que ses bipartitions se fassent suivant deux plans perpendiculaires.
» 11 a été rencontré dans des cultures anaéroliies réalisées en pipettes Roux, avec
un milieu obtenu en filtrant le mélange suivant aprÚs un chauffage préalable à 120"
pendant un quart d'heure.
Milwii l.
B
Feuilles mortes (marronnier) puUérisées 5o
Phosphate d'ammonium 0,5
Carbonate de potassium o,5
Eau ordinaire Ă oo
Carbonate de calcium 2 Ă 3
» La présence de cet organisme coïncide toujours avec la pro hiction de
formĂšne.
88H ACADĂMIE DES SCIENCES.
M Si, au lieu du licjuiile obtenu avec le milieu 1, on inlroduit le mélange
entier à raison de 200""' |)ar ballon de 250"°', ou obtient des cultures qui,
au bout de i5-20 jours à 3o°, fournissent, en 24 heures, iSo'^'"' à 200'''"° de
gaz; la proportion de formÚne dans le mélange est alors égale à 65-66
pour 100; le dégagement se ralentit ensuite assez brusquement, pour con-
tinuer lentement pendant des mois et mĂȘme des annĂ©es. C'est dans ces
cultures qu'on observe les plus belles poussées i\e pseudo-sarcine.
» Si l'on cbauflfe les cultures de i5-2o jours, on constate que la pseudo-
saicine est tuée par un séjour de 8 minutes à 60"; dans les cultures de 2 ans
et demi elle résiste à cette épreuve; mais elle est le plus souvent tuée éga-
lement il 70°.
» Les ferments qui l'accompagnent résistent, bien entendu; ceux-ci font
feririenler le milieu précédent en dégageant seulement de l'acide carbo-
nique et de i'hydiogÚne, taudis que, dans les cultures qui dégagent du for-
mĂšne, l'hydrogĂšne est toujours absent.
» Si l'on analyse les cultures obtenues avec des semences chauffées, ou
trouve comme principaux produits des acides biiiyi"iq»e et acétique. Apres
1 mois de fermentation, on obtient les chiffres suivants :
Acide acétique. Aciiie butyrique.
Semences chauflees Ă 60" 4.63i pour 1000 0,705 pour 1000
» « 90" AjyG"^ » y, 483 »
» Ces corps sont absents dans les cultures qui ont donné du formÚne;
ils ont donc disparu, car ils y ont pris naissance, puisque les ferments buty-
riques y étaient présents.
» Il en résulte que la fermentation forménique se greffe sur les fermen-
tations butyriques et s'alimente aux dépens des produits fournis par ces
derniĂšres, y compris probablement l'hydrogĂšne.
» Si ces dĂ©ductions sont exactes, la production de formĂšne doit ĂȘlre
observée dans des milieux privés de substances hytirocarbonées. Le milieu
suivant donne en effet un dégagement de CH*.
Milic'i/ 11.
Bouillon Marlin 5oo
lĂźau ordinaire '^00
Acéiale de potassium '
Bulvrale de sodium -^
l-'liospliale d'ammonium '
Ca]'!jonale de calcium -^
SĂANCE DU l') NOVEMBRE ItjoS. 88()
» La richesse du mélange gazeux en formelle alleint 8i pour loo;
le reste est du C0-; quelques cultures ont donné jusqu'à 90 pour 100
de CH* ; la pseudo-sarcine y est trĂšs abondante mais plus petite que dans les
cultures faites avec le mĂ©lange I. L'origine du CH^ ne peut donc pas ĂȘtre
attribuée aux substances hydrocarbonées.
» Les essais d'isolement pratiqués avec le milieu II solidifié avec de la
gélose ont donné des résultats positifs; mais jusqu'ici il n'a pas été possible
d'obtenir de fermentations avec unesemence pure Ă e psrudu-sarcine mĂȘme
en employant des milieux préparés par une fermentation préalable du
mélange T avec une semence chauffée à 70°. J'ai pourtant obtenu des cul-
tures trĂšs actives en l'associant Ă deux bacilles sporogĂšnes incapables de
fournir, soit isolément, soit réunis, du CM'. La richesse en formÚne du
mélange gazeux fourni pai- cette association a atteint 80 pour 100. C'est
donc \ii pseudo-sarcine qui est l'agent de la fermentation forménique.
» M. Omeliansky a déjà étudié un autre ferment forménique; c'est une
bactérie à spore terminale [baguette de tambour (' )] ; il semble donc que
l'on puisse prévoir qu'il existe différentes formes microbiennes capables de
jiroduire du formÚne. »
PATHOLOGIE EXPĂRIMENTALE. â SurleslubercuUnes. Note de M. BĂ©ravecsĂź,
présentée par M. Roux.
« Les toxines tuberculeuses sont multiples. Les unes, diffiisibles, pro
duisentchez les animaux infectés leur effet nocif à distance, principalement
sur le systÚme nerveux ; les autres, plutÎt adhérentes aux corps bacillaires,
exei'cent luie action de contact sur les tissus ambiants et provoquent de la
part de l'organisme cette réaction de déiense qui aboutit aux cellules
géantes et aux tubercules.
» En étudiant chez le cobaye la marche de l'infection tuberculeuse, on
constate d'une part que les toxines causent avec une certaine lenteur la
déchéance physiologique de l'orgmisme, d'autre part que les bacilles de
Koch exercent sur les phagocytes une chimiotaxie positive. Ces phagocytes
englobent les bacilles, mais en général sont impuissants à les digérer. Pour
enrayer l'Ă©volution de la tuberculose, le problĂšme consiste donc moins Ă
neutraliser par des antitoxines les toxines sécrétées qu'à augmenter la
(') Ai'chi\x's des Sciences biologiques, l. Vil, p. 4i9-
890 ACADĂMIE DES SCIENCES.
résistance des phagocytes et à renforcer leur fonction bactériolytiqiie. Je
cherche Ă obtenir une vaccination directe de l'organisme pendant l'Ă©vohi-
tion mĂȘme de la maladie. Cette vaccination exige un certain temps pour se
réaliser, aussi s'obtiendra-t-elle plus facilement chez les espÚces à tubercu-
lose lente que chez celles Ă tuberculose rapide.
» Existe-t-il dans les milieux de culture ou bien dans les bacilles des
substances vaccinantes? L'expérience physiologique seule nous permet de
différencier les toxines élaborées par le ijacitle de Roch et d'en déterminer
les propriétés pathologiques. Dans une étude de ce genre, il importe de se
rappeler que les toxines contenues dans nos milieux de culture peuvent
représenter aussi bien des modiBcations chimiques des sidistances constitu-
tives de ces milieux que des produits de sécrétion des bacilles qui y sont cul-
tivés. A des variations dans les conditions chimiques du milieu correspondent
des variations dans les produits élaborés. Les transformations qui s'accom-
plissent dans les bouillons tuberculeux sont trĂšs complexes; mais il est un
caractĂšre qui nous renseigne sur la nature de certains Ă©changes intervenus
entre le bacdle et son bouillon ,de culture, c'est la réaction chimique que
ce bouilloiß présente une fois la croissance de la culture achevée. En ense-
mençant des bouillons trÚs légÚrement alcalins au début, on constate aprÚs
culture que la réaction du milieu est variable. TantÎt cette réaction est
encore alcaline ou neutre, tantĂŽt elle est devenue franchement acide.
» J'ai cherché les conditions qui favorisent la piorluclion de celle acidité. Ensemen-
çons deux bouillons provenant de la mĂȘme viande de veau. Un de ces bouillons n'esl pas
neutralisĂ© et garde par consĂ©quent son aciditĂ© premiĂšre; l'autre est alcaliuisĂ© jusqu'Ă
ce qu'il soit alcalin à la phénolphtaléine. AprÚs 2 mois et demi de culture, ces bouillons
sont filtrés et leur acidité titrée à la phénolphtaléine. Dans le premier bouillon, la
production d'acidité a élé nulle. Dans le second, fortement alcalinisé au début, l'acidité
produite rĂ©pondait Ă 20âą' de soude normale par litre. Cette expĂ©rience ne rĂ©ussit pas
toujours. En se servant comme indicateur de la phénolphtaléine, le milieu est Irop
alcalin et le bacille tuberculeux ne s'y habitue qu'avec peine. Il est préférable de se
servir de bouillons auxquels on ajoute aprĂšs neutralisation au tournesol de 5'""' Ă
7<^°'° de soude normale par litre. On peut ainsi acclimater le bacille de Koch à des
milieux passablement alcalins cl, en réponse à cet acclimatement, ce bacille élabore
des produits spéciaux. J'ai cherché ensuite si ces faits se vérifiaient avec d'autres
bases que la soude. L'hydrate de chaux m'ayant donné des résultats plus constants,
j'opÚre comme suit. Je prépare un litre de bouillon de veau. Je prélÚve Goo"^^""' de ce
bouillon et, avant d'y incorporer la glycérine et la peplone, j'ajoute 400'°'° d'hydrat«
de chaux fraßchement préparée. AprÚs filtration, stérilisation, ensemencement, ces
bouillons sont mis à l'éluve à 37"-38° pendant 2 mois à 2 mois et demi. Us sont alors
filtrés sur papier, neutralisés par de l'hydrate de chaux, fillrés sur bougie Chamber-
SĂANCE DU 53 NOVEMBRE iQoS. 891
land, puis évaporés dans le vicie à froid jusqu'à consistance sirupeuse. Je désigne les
toxines ainsi obtenues sous le nom de basitoxines (TB).
» Les basiloxines ne suffisent pas à produire la vaccination cherchée, il faut les
compléter par des substances tirées directement des corps bacillaires. AprÚs de nom-
breux essais, je me suis arrĂȘtĂ© au procĂ©dĂ© suivant : les bacilles tuberculeux lavĂ©s Ă
fond et séchés dans le vide sont traités au bain-raarie pendant 2 heures à 70° environ
par de l'acide orthophosphorique Ă i pour 100 (Boo"^"'' pour 7s de bacilles secs). On
agite fréquemment le ballon pendant i'evtraction. AprÚs refroidissement on filtre
plusieurs fois sur papier. A chaque centimÚtre cube du filtrat répondent environ
a""? de substances extraites des corps bacillaires. J'appelle les alburainoloxines ainsi
obtenues acidoLoxines (AT).
» Potir les usages thérapeutiques, je me sers d'un mélange à parties
égales de AT et de TB préalablement diluées. L'action curative de ces
toxines sera étudiée ailleurs. Ma tuberculine a été expérimentée sur le
cobaye et sur l'homme. Jusqu'à présent, chez le cobave, je n'ai jamais
obtenu de guérison, mais seulement une survie des animaux traités allant
de I à 5 mois. Depuis plus de 2 ans ces tuberculines sont essayées chez
l'hommr. Sur 90 malades, tant fébriles qu'afébriles, on a noté dans
60 pour 100 des cas traités une amélioration portant sur l'ensemble des
signes pathologiques, malgré que les | de ces malades fussent déjà arrivés
au second et au troisiÚme degré. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â Ampoule de Crookes pour radiothĂ©rapie.
Note de M. Oudin, présentée par M. d'Arsonval.
« La situation des cancers de la langue, de l'utérus ou du rectum rend
leur traitement par les rayons X Ă peu prĂšs complĂštement impossible.
Profondément situés, protégés par des tissus superficiels sains, ou par des
barriÚres osseuses aussi difficilement pcnétrables que le bassin, on ne
peut songer Ă les atteindre efficacement sans risquer des radioclermites
graves.
» C'est pour obvier à ces inconvénients qu'a été créée l'ampoule de
Crookes que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie.
)> Elle est du Ijpe connu Chabaud-Vllhinl, mais porte en face de l'anticatlioilc un
prolongement en doigt de gant dont' la longueur peut ĂȘtre de 5'^'" Ă 10'''"; son diamĂštre
peut varier entre iSâą"^ Ă 35"^"-, diamĂštres et longueurs en rapport avec la situation des
parties à traiter. Toute l'ampoule est soufflée dans du verre trÚs riche en silicate de
plomb et trÚs épais, par conséquent trÚs peu traversé par les rayons X. Au contraire,
89?. ACADĂMIE DES SCIEXCFS.
rextrÎniité du doi^t de gant est en verre ordinaire. On peut estimer, d'api-Ús des
radiographies, «in'il passe par ce point environ cinquante fois plus de rayons de
Rontgen que par une surface Ă©quivalente de l'ampoule.
» Nous pouvons ainsi porter ce prolongement au fond des cavités naturelles,
bouche, rectum, vagin, et amener le foyer des rayons X jusqu'au contact des tissus
malades sans risquer de léser les orifices, en faisant des expositions trÚs courtes, de
3o à 60 secondes seulement, puisque nous réduisons énormément les dislances.
» Tel que nous venons de le décrire, ce tube serait pourtant incapable de fonc-
tionner en raison des Ă©tincelles qui, jaillissant entre ses parois et le patient, le
mettraient de suite hors d'usage. Ces étincelles sont complÚtement supprimées par
une gaine prolectrice qui enveloppe le prolongeuienl et <[ul est formée par un tube
débonite ou de celluloïd rempli de vaseline, de ])étrole, d'essence de térébentine ou
de tout autre liquide isolant. Cette gaine du piolongenienl lui est fixée par un jias de
vis en éljonite luté sur le tube.
)) Une couche de 2""" Ă 3âąâą du liquide diĂ©lectrique suffit jiour permettre de plonger
le tube dans une cavitĂ© naturelle sans qu'il se ])roduise la moindre Ă©tincelle, mĂȘme si
l'ampoule est résistante.
» La partie terminale active du tube se trouvant ainsi à une distance constante des
tissus malades, l'ampoule étant avec son osmorégulalrMi- maintenue à une résistance
déterminée par une étincelle dérivée, on n'a plus à s'occuper que des temps d'expo-
sition.
» Pour que ce tube soit plus maniable il n'est pas fixé sur un support,
mais porte à une de ses extrémités un manche en ébonile qui permet de
le tenir comme tout autre instrument, le médecin le guidant avec la main
pendant la durée de l'application. »
A 5 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures et tiemie.
G. D.
On souscrit Ă Paris, chez. GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grarids-Augustins, n° 55.
)U!S i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. \\i forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux
s, l'une par ordre alphabétique de nialiéres. l'autre par ordre al| ial^clif^ue de noms d'Aulcur^, terminent chaque volume. L'abonnemenl est annuel
rt du \" Janvier.
PLe prix de Vabonneineiu est fixe ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
i Ctiaix.
Jourdan.
i Ruff.
j Courtia-Hecquei..
( Germain et Grassin
' Gastineau.
ne JĂ©rĂŽme.
on RĂ©gnier.
, Ferel.
rux .... Laurens.
' IMuller (G.).
'â S Renaud.
, Derrien.
' K. Robert.
j Oblin.
: Uzel frĂšres.
Jouan.
eiy Perrin.
i Henry.
urg .. -'
( Margueric.
, â 1 Juliot.
( Bouy.
, Nourry. .
Rate).
iRey.
( Lauverjai.
I Degez.
. \ Drevet.
I Gratier et C".
helle Foucher.
\ Bourdlgnon.
( Dombre.
) Thorez.
( Quarré.
chez Messieurs :
, ( Baumal.
Lorient
( M°" lexier.
Bernoux et Cumin
Georg.
Lyon ( EfĂźantin.
i Savj.
' Vilte
Marseille RuĂąt.
I Valat.
Montpellier â , _,
' ( Coulei ei fils.
Moulins Martial Place.
j Jacques.
Nancy Grosjean-Maupin
( Sidot frĂšres.
1 Guisl'liau.
Mantes ,, ,
( Veloppe.
I Barma.
Nice , â
) Appy.
nimes Thibaud.
Orléans LodJé.
â . . i Blanchier.
Poitiers T .
( LĂ©vrier.
Bennes Plihon et Hervé.
Roche/ort Girard ( M"" ).
i Langlois.
Rouen . ,
! Lestrmgant.
S'-Ălienne Chevalier.
I Ponleil-Burles
Toulon I «^ .,
( Rumebe.
â , I Gimet.
Toulouse r.
( PrivĂąt.
. Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
' Suppligeon.
Valenciennes ,
( Lemaltre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
A msterdam .
Berlin.
Bucharesl.
chez Messieurs :
( Feikenia Caarelsen
I et C".
A thénes Beck .
Barcelone Verdaguer.
Asher et C'".
Dames.
Friedlander el fils
Mayer et Millier.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
Lamertin.
Bruxelles.. ..... ( MayolezetAudiarte.
( Lebégue et C*.
ß Sotchek et C°.
I .\lcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge. Deighton, BelletC".
Christiania. ..... Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague HĂŽst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes: Beuf.
iCherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
j Benda.
! Payot et C".
Barth.
Brockhaus.
Leipzig { KĆhler.
Lorentz.
Twietmeyer.
J Desoer.
( Gnusé.
Lausanne..
LiĂšge.
I chez Messieurs ;
I Dulau.
''""'^" Hachette et G'-.
'Nutt.
Luxembourg. ..- V. Buck.
/ Ruiz et C.
Madrid ) Romo y Fusse!
) Capdeville
\ F. FĂ©.
Milan.... ( ^o<=«a f""'-
â â I HĆpli.
'Moscou Tastevin.
Naples j Marghieri di Gius
I Pellerano.
( Dyrsen el PfeilTer.
/Ven-- rork Stecherl.
' LemckeetBuecbr er
Odessa Rousseau.
Oxford.: Parker et C"
Palerme Reber.
Porto Magalhaés ei M. .m»
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I.â .\IĂ©in jiresur quelque* points de la Physialogicdas Algues , pir iVI\I. .\. t),.iiBSS et .V.-J.-J. Solibr. â .VtĂ©moire sur le Calcul des Perlurbalioiis qu'Ă©prouvent
les, par >I. H wse.v. â AĂ©n )ire sur le l'dii.;rĂ©iis et sur le rĂčle Ji Siic p m i â Uiq.ii; dans les pliiii jrnjiei digestifs, pjrticuliĂ©remenl dans la digestion des
2;r.isses, pir .M. Cnuoi-: B.;a-(\ni>. Volu ne in-'i", avec 3; planches; iS ) ; 25 fr.
H. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M, P.-J. Van BkxĂ«dev. â Kss^ii d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i.S5o par l'AcadĂ©mie des Sciences
concours de i8)5, et puis remise pour celui de i8V), savoir: « Etudier le., lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
mtaires, suivant l'ordre de leur superposition. â Diseuler la question de I;"' app.irilion ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
des rapports qui existent entre l'état actuel du régne org.iniqiie el ses (il. Il-; intérieurs i>, p.ir .\I. le Professeur BioNX. In-'|°, avec 7 planches ; 1S61.... 25 fr.
la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, ri !' - Mcmcires prĂ©sentĂ©s par divers Savsits Ă l'Acedmie des Sciences.
W 21.
TABLE DES ARTICLES, (SĂ©ance du 23 novembre 1903.)
MEMOIRES ET COMMUNIGATIOIVS
DES MRMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. H. Deslandres. â Relation entre les
taches solaires et le magnétisme terrestre.
Utilité de l'enregistrement continu des
éléments variables du Soleil 821
M. DE Lappabent. â Sur la signification
géologique des anomalies de la gravité.. 827
M. R. Blondlot. â Sur le renforcement
qu'Ă©prouve l'action exercĂ©e sur l'Ćil par
un faisceau de lumiĂšre, lorsque ce fais-
ceau est accompagné de rayons »,...-., Sßi
Pages.
M. Alfred Picaru fait hommage Ă l'Aca-
démie des Tomes VI et VU de son « Rap-
port général administratif et technique
de l'Exposition universelle internationale
de 1900 » 833
M. LĆwy. â PrĂ©sentation du Tome X des
Cl Annales de l'observatoire de Bordeaux ». 836
M. ."Vdolphe Carnot fait hommage Ă l'Aca-
démie du Tome II de son « Traité d'ana-
lyse des substances minérales > 837
NOMEVATIOIVS.
M. Bertin est Ă©lu Membre de la Section de
GĂ©ographie et Navigation, en remplace-
ment de M. de Biissy. décédé 837
MM. Jordan, Mascart, Darboux, Berthe-
J.OT, DE l^AprAPENT, PERRiERsoni pommés
membres d'une Commission chargée de
présenter une liste de candidats pour la
chaire d'Histoire générale des Sciences,
>acante au CollĂšge de France 838
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale divers
Ouvrages de S. A. S. Albert I", Prince
d'e Monaco; de M. Charles MĂ©ray, de
M. Ă. Bertrand ' 838
M. L. Fejer. â Sur les Ă©quations fonction-
nelles et la théorie des séries divergentes. SSg
M. D. PoMPKiu. â Sur un systĂšme de trois
(onctions de variables réelles 84'
M. Charles Renard. â Sur la possibilitĂ©
de soutenir en l'air un appareil volant du
genre hélicoptÚre en employant les mo-
teurs Ă explosion dans leur Ă©tat actuel
de légÚreté 84?
M. G. TissOT. â Sur la mesure de l'eUel
des ondes Ă©lectriques Ă dislance au moyen
du bolomĂštre 846
M. P. Vaillant. â Sur la couleur des solu-
tions aqueuses de méthylorange et le chan-
gement qu'y déterminent les acides 849
MM. F. OsMOND, Ch. Fbémont et G. Cab-
taud. â Les modes de dĂ©formations et
de rupture des fers et des aciers doux... 85i
MM. HoLLARD et Bertiaux. â Influence des
gaz sur la séparation des métaux par
électrolyse : séparation du nickel et du
zi ne 85^
M. L.-.I. Simon. â Sur l'acide oxalacĂ©lique. 855
M. R. Fosse. â Copulation des sels de di-
naphtopyryle avec les phénols 858
M A.MĂ PicTET. â SynthĂšse de la nicotine. 860
M"" Motz-Kossowska. â Sur l'action mor-
phogéne de l'eau en mouvement sur les
Hydraires 863
M. F. Ladreyt. â Sur le rĂŽle de certains
éléments figurés chez Sijiiinculus nudusL. 865
M. Ch. Gravier. â Sur la MĂ©duse du Vic-
toria Nyanza 8C7
M. Paul Vuillemin. â Sur une double fu-
sion des membranes dans la zygospore des
Mucorinées 869
M. G. Delacroix. â Sur la jaunisse de la
betterave ; maladie bactérienne 87 1
MM. L. DuPARc et F. Pearce. â Sur les
formationsdela zone des quartziiesel con-
glomérats inférieurs au Dévonien dans
l'Oural du Nord 873
M. Pierre Termieb. â Sur la structure des
Hohe Tauern (Alpes du Tyrol ) 876
M. H. ArsandauX. â Contribution Ă l'Ă©tude
des roches sodiques de l'Est-.\fricain 876
M. Deprat. â Les roches Ă©ruptives4e l'ile
d'Eubée 879
M. R. Anthony. â De l'action morphogĂ©-
nique des muscles crolaphytes sur le crĂąne
et le cerveau des Carnassiers et des Pri-
mates 881
M. Georges Bohn. â Comparaison entre
les effets nerveux des rayons de Becquerel
et ceux des rayons lumineux 883
MM. J.-E. Abelous et J. Aloy; â Sur l'exis-
tence, dans l'organisme animal, d'une dia-
stase à la fois oxydante et réductrice 885
M. MazĂ©. â Sur la fermentation formĂ©nique
et le ferment qui la produit 887
M. BĂRANECK. â Sur les luberculines 889
M. OuDiN. â Ampoule de Crookes pour
radiothérapie 891
PARIS. - IMPRIMERIE G AUTHI E R -V ILLARS.
Quai des Grands-Augustins, 5.S.
/.# GĂ©rant ; (tauthieh-Villars.
IS03 I9Q3
' SECOND SEMESTUE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES:
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.,
TOME CXXXVII.
N° 22 (30 Novembre 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBKAIRE
DES COMPTES.RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55. i
1903 ;
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et ik mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres el de l'analyse des MĂ©moires ou Noies
présentés par des savants étrangers à l'Académie,
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
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26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". ⹠Impression des travaux de l'Académie.
Les extraits desMémoires présentés par un Membre
ou parun associéélrangerderAcadémiecomprennenl
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Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute ISote manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu à e la semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
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vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
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Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit iait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
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porls relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au
que l'Académie l'aura décidé.
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blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savan.
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des persoi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'ur
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requis
Membre qui tait la présentation est toujours non 3
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetEi
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le:
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
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l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă tt
le litre seul du Mémoire est inséré dans le Com/^/eii
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi\
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches el tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planch
figiues.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures sei
autorisées, l'espace occupé par ces figures com
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais d(
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo
les Instructions demandés par le Gouvernemen
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrĂąt!'
un Rapport sur la situation des Comptes rendus
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di
sent RĂšglement.
Les savants étranger, à l'Académie qni désirent faire présenter leurs Mén^cires par MM. les Secrétaires ll^^^l'l^l^^^J^';^^
déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 50 NOVEMBRE 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY,
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
M. le Ministre de l'Instructiox pcblique et des Beaux-Arts adresse
une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve
l'Ă©lection de M. Berlin, dans la Section de GĂ©ographie et Navigation, en
remplacement de M. de Bussy, décédé.
Il est donné lecture de ce Décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Bertin prend place parmi ses
ConfrĂšres.
ANATOMIE COMPARĂE. â Sur les mains scapulaires el pelviennes des Poissons.
Note de M. Armaxd Sabatier.
« Dans une série de Notes insérées dans les Comptes rendus de ces der-
niÚres années, je me suis attaché à établir la morphologie des membres
pairs des Poissons, membres qui ont servi de base au développement des
membres chez les autres Vertébrés. Cette étude m'a conduit à démontrer
que, chez les Poissons osseux, les membres postérieurs étaient constitués
par une masse osseuse basilairedans laquelle le membre ne s'est pas diffé-
rencié de la ceinture pelvienne. Cette masse est formée de deux parties
paires plus ou moins unies sur la ligne médiane ventrale, et composées cha-
cune de l'association ou de la fusion plus ou moins prononcée des moitiés
latérales de deux interépineux successifs dédoublés suivant un plan ver-
tical et médian. Cette piÚce osseuse porte les rayons qui ne sont pas des
parties intégrantes des membres, et ne représentent que des parties d'ori-
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 22.) H^
894 ACADĂMIE DES SCIENCES.
gine dermique analogues aux griffes, aux ongles et aux plumes des autres
Vertébrés.
» Dans le membre antérieur au contraire la différenciation s'est établie
entre la ceinture et le membre de la façon suivante : le demi-interépineux,
devenu antéro-supérieur par un mouvement de bascule dû à l'élargissement
de la cavité pharyngienne, représente en fait la ceinture scapulo-coracoï-
dienne et un trÚs court humérus lamellaire bifide qui lui reste soudé, tandis
que le demi-interépineux devenu postéro-inférieur se fragmente par suite
d'ossifications distinctes pour former :
» 1" Un os radio-cubital percé d'un trou ou espace interosseux qui sépare
les deux os de l'avant-bras dans leurs portions moyennes, tout en les lais-
sant unis par leurs extrémités. C'est d'ailleurs la conformation constante du
cartilage embrvonnaire et fondamental de l'avant-bras de tous les Vertébrés;
» 2° Un os pisiforme lamelleux, plus ou moins distinct du cubitus;
» 3° Cinq métacarpiens dont le radial reste soudé au radius, tandis que
les quatre autres sont indépendants et reposent sur le bord du radius,
mais surtout du cubitus et parfois aussi du pisiforme. Les métacarpiens,
qui représentent à eux seuls les doigts, re|)osent donc sur le bord postérieur
ou talon du deuxiÚme iuterépineux. L'ensemble des deux demi-interépi-
neux latéraux forme donc proprement, le premier la ceinture et l'humérus,
et le second l'avant-bras, le pisiforme et la main, d'oĂč ce rĂ©sultat aussi
remarquable qu'inattendu, que la ceinture et l'humérus réunis sont homo-
dynames de l'avant-bras, du pisiforme et de la main.
» Les preuves anatomiques (c'est-à -dire les connexions) de ces homo-
logies surprenantes ne me paraissent laisser subsister aucun doute sur leur
réalité. Néanmoins il convient de rechercher les faiis qui peuvent apporter
à ces vues de nouveaux éléments de démoustration. Je considÚre qu'on
doit en trouver un important dans un lait qui me paraĂźt Ă©tablir que la
ceinture, c'est-à -dire le demi-épineux antéro-supérieur, ne diffÚre pas du
membre, c'est-à -dire du demi-interépineux postero-inférieur, par l'absence
de ces appendices qui représentent les doigts, et qu'il y a sur la ceinture
scapulo-coracoĂŻdienne, comme sur l'avant-bras, et dans une situation exacte^
ment comparable, une main représentée par un doigt exactement conformé
comme les doigts de la main radio-cubitale, et par conséquent une main
THonodactylc scapulaire. La présence de doigts sur les deux éléments consti-
tuants de la nageoire antĂ©rieiu-e, la ceinture et le membre, est de nature Ă
confirmer hautement une assimilation dans la signification de ces deux
éléments, et par conséquent à établir clairement leur homodynamie.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE I9o3. SyS
n Or il existe sur la ceintilre pectorale delĂ plupart des Poissons osseux
un appendice plus ou moins ossifié, qui ne peut avoir d'autre signification
que celle d'un doigt. Il s'agit d'un appendice composé de une ou deux
piÚces qui a si bien embarrassé jusqu'à présent les anatomistes qu'on lui a
donnĂ© des noms trĂšs diffĂ©rents, et qu'oĂč n'est pas parvenu Ă l'assimilera
aucun des os connus chez les autres Vertébrés. C'est Vos coracoidien des
Poissons de Cuvier, le coracoĂŻde de Geoffroy Saint-Hilaire et d'Agassiz,
la clavicule d'Owen, la piĂšce accessoire de Gegenbaur, Vos de la ceinture
scapulaire secondaire de Claus et de Wieilersheim, la baguette slyliforme de
Vogt, le post-claviculaire d'autres anatomistes, etc. Ces diverses dénomi-
nations, ou bien sont insignifiantes, ou bleu ne résistent pas à un examen
sérieux des connexions, sur lesquelles doit se baser la détermination vrai-
ment anatomique d'un os.
» Voici d'ailleurs les caractÚres de forme et de connexions qui appar-
tiennent à cet appendice digitiforme. C'est un appendice allongé, composé
parfois d'un seul os, le plus souvent de deux os successifs. Il est attaché
au bord postérieur ou talon de l'os de la ceinture. Le premier article est
tanlÎt court, trapu, tantÎt allongé; il est aplati comme le sont tous les os
de la main des Poissons osseux. Il peut ĂȘtre trĂšs court, rĂ©duit Ă une saillie
soudée à la portion scapulaire de la ceinture. Il ressemble alors au premier
métacarpien, ou métacar[)ien radial de la main radiocubilale. Le second
article ou terminal, est jjIiis allongĂ©, plus grĂȘle, d'une ossification plus ou
moins incomplÚte, et se termine en pointe effilée. Il est parfois soudé au
premier, le plus souvent libre et articulé. Cette articulation est parfois
de forme identique à celle qui rattache les rayons de la nageoire aux méta-
carpiens, chez Scarpena notamment. L'ensemble des deux articles forme
une tige articulée, légÚrement anguleuse et dirigée de haut en bas et
d'avant en arriĂšre. Cette tige est sous-dermique, par son premier article,
tandis que le second est pour ainsi dire noyé dans l'épaisseur du derme;
elle adliÚre trÚs inégalement aux muscles latéraux du tronCj mais ces
relations sont tout Ă fait accidentelles et contingentes, et sans caractĂšres
anatomo-physiologiques. Elles n'ont aucun rapport réel avec les cloisons
myomériques ni avec la direction des fibres musculaires.
» Cet appendice présente donc des analogies remarquables avec les
doigts radio-cubitaux de la nageoire. L'article basilaire est un vrai méta-
carpien, et l'article terminal un rayon porté par ce dernier. Les modifi-
cations de forme et de situation générale s'expliquent facilement parce fait
8q6 ACADEMIE DES SCIENCES.
que ce doigt scapulaire entraßné en haut par le mouvement de bascule de
la ceinture, débordé et recouvert par la masse, plus importante, de la main
radio-cubitale, est resté moins achevé et inactif, et a été enseveli sous la
peau, comme l'est la partie humérale de l'aile de VApterix, et comme
l'était trÚs probablement l'humérus de VHesperornis, de la période cré-
tacée. En outre ce doigt scapulaire a, avec l'interépineux de la ceinture,
des connexions parfaitement comparables avec celle des doigts de la
nageoire avec l'interépineux radio-cubital. Ils sont, les uns et les autres,
portés par le' bord postérieur ou talon, ou base, de l'interépineux corres-
pondant. Ils présentent des variations de forme, de volume et de struc-
ture le plus souvent simultanées.
M Ainsi donc, la conception du membre thoracique comme formé de
l'association et de la différenciation de deux demi-interépineux successifs,
conduit à une détermination rationnelle de l'appendice que je viens de
décrire, et dont la signification est restée entiÚrement ignorée. C'est un
doigt scapulaire noyé dans le derme; et, d'un autre cÎté, l'existence de
cette main scapulaire monodactyle achĂšve de confirmer la valeur de la
ceinture comme homodyname du membre radio-cubitopalmaire. Ces deux
dĂ©terminations se prĂȘtent un appui rĂ©ciproque pour Ă©tablir la conception
que j'ai formulée de la morphologie des ceintures et des membres chez
les poissons osseux.
» Il faut remarquer d'ailleurs qu'au membre postérieur ou nageoire
abdominale, les deux demi-interépineux composants ne se sont pas diffé-
renciĂ©s et ont conservĂ© la mĂȘme valeur, contribuant l'un et l'autre Ă
former la surface articulaire destinée à porter les rayons de la nageoire.
» Il V a donc là virtuellement une main pelvienne associée à une main
tibio-péronéale. Mais ces deux mains forment une série continue qui se
scindera à la nageoire pectorale. Ici, en effet, par suite de l'inégalité de
développement et de la différenciation des deux demi-interépineux, il se
produit un Ă©cartement entre les talons de ces derniers, et, par suite, une
échancrure entre les deux mains. Quand l'inégalité reste faible, l'échan-
crure resle élroke (Mi/gil cephalus); quand l'inégalité s'accentue, la cein-
ture devenant trÚs prédominante, l'échancrure s'élargit fortement (Esox
lucius).
» Une prochaine Note sera consacrée à l'examen de ces dispositions
chez les Chondroptérygiens. »
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE [go3. 897
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
i" Un Ouvrage de M. Icilio Guareschi, intitulé : « Storia délia Chemica,
III : Lavoisier, sua vita e sue opÚre. »
2° Un Ouvrage ayant pour titre : « Poisons et sortilÚges » ; 2* série,
« Les Médicis, les Bourbons, la Science au xx« siÚcle », par MM. Cabanes
et L. Nass.
ASTRONOMIE. â Observations faites Ă l'Ile de la RĂ©union sur l'Ă©clipsĂ© de Lune
du 6 octobre igoS. Note de MM. Edmo.vd Bordage et A. Garsault.
« Nous avons l'honneur de faire parvenir à l'Académie quelques notes
prises lors de l'éclipsé partielle de Lune du 6 octobre dernier.
» A l'heure qui coriespond au lever de la lune (5''58'", temps civil de la Réunion),
l'éclipsé est commencée depuis l'^So""; mais l'astre n'est pas visible à cause des
nuages. A 6''iS", une courte apparition ; cependant, la nuit n'Ă©tant pas complĂštement
venue (et ce qui reste du disque répandant une lueur jaunùlre), les essais de photo-
/ graphie sont alors infructueux.
» Jusqu'à 6'' 58", l'astre est complÚtement voilé par un rideau de nuages. A ce
moment, une trouée se produit ilans ces derniers, de sorte qu'entre 6''59"' et 7'',
la phase maxinia du phĂ©nomĂšne peut ĂȘtre photographiĂ©e (pour la RĂ©union, le maximum
s'est produit Ă 6''59'"32'). Il ne reste plus alors qu'un trĂšs mince croissant correspon-
dant Ă I dixiĂšme \ du diamĂštre {yHĂŽ)- Dans la partie du disque que l'ombre recouvre,
un point brillant rougeà tre est encore visible et semble représenter le cratÚre rayon-
nant d'Aristarque.
» Vers 7''io°', les nuages cachent de nouveau l'astre, qui n'est guÚre visible ensuite
que vers 7''35"'. Il est alors facile de constater que le phénomÚne est en voie de décrois-
sance rapide. Une rĂ©verbĂ©ration prononcĂ©e empĂȘche de distinguer la topographie du
croissant trĂšs brillant. Puis, les nuages dissimulent encore l'astre tandis que Jupiter,
peu éloigné, demeure presque constamment découvert. A 7'' 55", grùce à une éclaircie,
une quatriĂšme photogiapliie peut ĂȘtre prise. Cette vue est curieuse parce qu'elle
reproduit la partie sombre du disque. A ce moment, la topographie lunaire se dis-
lingue nettement avec une longue-vue ou une simple jumelle, et cependant la photo-
graphie ne la reproduit pas encore. Le premier détail apparent est le bord orientai de
la mer des Humeurs; le cirque de Grimaldi est visible aussi, avec un peu d'attention.
Le contour oriental de l'ocĂ©an des TempĂȘtes se dessine ensuite nettement.
8^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Puis, l'astre est encore voilé par un rideau de nuages. Ce n'est qu'à 8''2i" qu'il
se montre de nouveau. Les contours des dilTĂ©renles mers ont successivement fait leur
réapparition. Peu à peu les cratÚres rayonnants d'Aristarque, de Kepler, de Kopernic,
se découvrent et scintillent. L'astre va demeurer visible jusqu'à la fin du phénomÚne
et deux photographies sont prises à 8''33°' et à 8''35'", cette derniÚre peu avant la
sortie de l'ombre (8''36'"29% temps civil local). A. ce moment, on voit se reconstituer
complÚtement le contour de la mer des Crises, et c'est en cette région du bord du
disque que l'échancrement disparaßtra définitivement. Mais ce ne sera guÚre que vers
S*" 5oâą, voire 9^, que le bord du disque sera bien net. Jusque-lĂ , la rĂ©gion qui s'Ă©tend
entre la mer des Crises et la partie la plus rapprochée du bord occidental du disque,
est demeurée indécise et comme recouverte d'une sorte de buée à aspect légÚrement
fuligineux.
» Depuis g"" jusqu'à g'^So" (sortie de la pénombre), la Lune brille d'un admirable
Ă©clat, car les nuages ont disparu comme par enchantement. A l'aide d'une longue-vue
on découvre facilement les cratÚres d'.\ichimÚde, de Platon, de Cassini, d'Aristote,
de Posidonius, de Pline, ainsi que Manilius et la traßnée blanchùtre qui relie les
monts Hémus au cratÚre de Bessel. L'auréole lumineuse de Tycho est réellement
Ă©blouissante.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. â Le dernier minimum des taches du Soleil el
remarques au sujet de la loi des zones. Note de M. J. Guillau.me, pré-
sentée par M. Mascart.
« L'examen des nombres annuels obtenus pour les groupes de taches,
leur surlace totale et les jours sans taches indique que le dernier minimum
des taches a eu lieu en 1901, et la comparaison des mĂȘmes rĂ©sultats par
trimestres montre qu'il a dĂ» se produire dans le courant du troisiĂšme tri-
mestre. Mais on constate en outre deux autres mininia qui, dans l'ordre de
leur importance, se rapportent au deuxiĂšme trimestre de 1902, puis au
premier trimestre de 1901 ; d'autre part, les deux périodes les plus longues
de jours consécutifs sans taches ont été successivement de 89 jours dans
le premier trimestre de 1901 (12 mars-19 avril) et de 47 jours dans le pre-
mier trimestre de 1902 (17 mars-2niai); ces particularités indiquent qu'il
y a eu ime période de minmium assez étendue.
» Pour trouver l'époque de ce minimum, on a pris les surfaces totales
mensuelles enregistrées à l'observatoiie de Lyon de janvier 1 901 à juin 1908
inclusivement, et l'on a cherché à représenter ces nombres graphique-
ment; mais les taches présentent des variations successives tellement
grandes qu'il est difficile de tracer une courbe moyenne sans beaucoup
d'arbitraire. Afin d'atténuer ces grandes irrégularités et faire disparaßtre
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 899
celles d'ordre secondaire, on a fait les moyennes des nombres mensuels
pris deux Ă deux, puis les moyennes des moyennes obtenues ainsi succes-
sivement, toujours par deux, jusqu'Ă un adoucissement convenable de la
courbe; finalement, il en est résulté que le jjointleplus bas de cette courbe
est en septembre 1901.
» La recherche, dans le journal quotidien d'observations, d'une époque
plus précise, ne permet [las de fixer une d^ile; on peut dire seulement que
le moment probable du minimum paraĂźt ĂȘtre vers le commencement du
mois indiqué. Et enfin, en tenant compte des deux grandes périodes sans
taches signalées plus haut, dont l'époque moyenne est le 4 octobre, on
peut conclure que l'Ă©poque moyenne du dernier minimum des taches est
bien en septembre et adopter
1901,7.
» L'allure des taches aux environs de ce minimum m'a amené à étudier
par nos observations la loi des zones, de SpÎrer, dont l'énoncé est le sui-
vant (') :
« Un peu avant le minimum, il n'y a de tnclies que prÚs de l'équateur solaire,
» entre -(-5° et â5° A partir du minimum, les taches, qui avaient depuis longtemps
)) déserté les hautes latitudes, s'y montrent brusquement vers ± 3o°. Puis elles se
» multiplient, un peu partout, à peu prÚs entre ces limites, jusqu'au maximum, mais
u leur latitude moyenne diminue constamment jusqu'Ă l'Ă©poque du nouveau mini-
» mum »,
» Pour cette étude, les observations des trois derniÚres années ont été
divisées en périodes limitées par la présence de taches soit prÚs de l'équa-
teur, soit dans les hautes latitudes, ou bien dans les deux zones Ă la fois.
Ces périodes sont au nombre de sept :
Aux liititiiilfs basses. Aux latitudes hautes.
Nombre
Nombre
Suiliice
Distance
Nombre
Surface
Distance
PĂ©riodes
de jours.
de groupes.
totale.
Ă l'Ă©quateur.
de groupes.
totale.
Ă l'Ă©quateur.
1"
. â '900 janv. I,
août
38..
. 240
37
2 32 1
0
7,6
<j
0
1'
â aoĂ»t 99,
sept.
24.
âą 27
4
67
6,8
3
33
32,0
3=
â sept, 25,
mai
23.
243
t8
H73
5,6
0
0
/je
â 1901 mai 26,
févr.
i3.
. 264
7
354
6>9
9
206
38,1
S"
â 1902 fĂ©vr. 14,
OCt.
3.
. 232
0
0
20
862
24,0
&'
â OCt. 4)
déc.
2. .
Go
2
i5i
6,5
6
5l2
22,0
r
â dĂ©c. 3,
déc.
3i.
âą 29
0
0
3
36
19,0
(') Comptes rendus, t. CVIII, p. 486.
goo ACADEMIE DES SCIENCES.
» Les indications du Tableau ci-dessus se résument ainsi :
» 1. Jusqu'au 28 août 1900, il n'y a eu des taches que prés de l'équateur.
» 2. Les premiers signes d'activitĂ© dans les hantes latitudes paraissent s'ĂȘtre mani-
festĂ©s dĂšs le 29 aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e, par l'apparition Ă â 22» de latitude d'un groupe
que nous avons observé jusqu'au 3 septembre. Ensuite on note, le 11 septembre, l'ap-
parition de taches voilĂ©es Ă â 3o°. Le i5, une tache s'est montrĂ©e Ă -1- 48°, suivie le24
d'une autre plus important? Ă â 26°. Dans cette pĂ©riode, sur 7 groupes, il y en a 4 au
voisinage de l'Ă©quateur.
» 3. Durant la période suivante, les taches étaient toutes dans les basses latitudes.
)) k. AprÚs cette accalmie des hautes régions, qui s'est prolongée 8 mois, une petite
tache s'est montrĂ©e le 26 mai 1901 Ă â 52°, suivie, le 3 juin, d'une un peu plus grosse
à -H 28°. Au total, jusqu'au i3 février 1902, sur 16 groupes enregistrés, il 3- en a 7
prÚs de l'équateur et 9 dans les latitudes élevées.
» 5. Dans la cinquiÚme période, on note 20 groupes qui sont tous éloignés de
l'Ă©quateur.
» 6. L'état de calme des latitudes basses a été troublé par l'apparition d'un groupe
Ă + 9°, 5, le 4 octobre 1902, et l'activitĂ© dans celte zone paraĂźt s'ĂȘtre Ă©teinte dĂ©finiti-
vement avec la trĂšs petite tache qui a paru Ă â 3°, 5 de latitude, le 2 dĂ©cembre.
» 7. Les 3 groupes, notés ensuite jusqu'à la fin de 1902, sont loin de l'équateur.
» Il résulte de l'étude de ces diverses périodes :
» 1° Que les taches ont commencé à paraßtre dans les hautes latitudes
pendant le deuxiĂšme semestre de 1900, soit environ i an avant l'Ă©poque
du minimum ;
» 2° Que les taches n'ont disparu dans les latitudes basses que vers la
fin de l'année 1902, c'est-à -dire environ i an aprÚs l'époque du minimum.
» En conclusion, la réapparition des taches dans les hautes latitudes ne
s'est pas produite « à partir du minimum » comme l'indique la loi de
SpÎrer, mais vers le minimum, et elle en a précédé l'époque. »
GĂOMĂTRIE INFINITĂSIMALE. â Du problĂšme de Cauchy relatif Ă une classe
particuliĂšre de surfaces. Note de M. W. de Tannesberg.
« Considérons une surface W, pour laquelle les rayons de courbure R
et R, en un point quelconque sont fonctions l'un de l'autre et introduisons,
suivant l'usage, les variables P et Q définies par les relations
/,\ <^R dP rfR, _dq R _ PO
» Désignons maintenant par (a^, a.,, a,, l>,, b.^, />,) les cosinus directeurs
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE IpoS. 901
des tangentes aux deux lignes de courbure, qui se croisent en un point
quelconque, et parc,, r.,, c^ ceux de la normale en ce point. Enfin, posons
(2) A,= Paâ, Bâ=qb,â Câ=-PQcâ (« = i, 2. 3).
» Dans ces condilions, les équations des deux nappes de la développée
de la surface W peuvent ĂȘtre mises sous la forme ( ' )
d\ =B.,dA,-b:,dA.,,
(S) I dY =B,dA, ~ĂŻi,dAâ
dZ =B, rfA,-B,<fA,,
rfX, = A^rfBj â AjC^B,,
(S.) j r/Y. = A,rfB, -A, rfBâ
f rfZ, = A.^Bo- A,<^B,,
et, en outre,
C< = X, - X = A.Bj - A3B,,
C2 = Y, -Y = A3B,-A,B3.
C3=Z, - Z = A,B, - A,B,.
» Ceci posé, considérons en particulier les surfaces W pour lesquelles
(3) P^+m'Q-^P.
» La famille de ces surfaces comprend entre autres les surfaces pour
lesquelles les deux nappes de la développée sont applicables sur le para-
boloïde de révolution
2z = ji'- -h Y', pour m = i
ou bien sur le paraboloide imaginaire
21 z = X- -\-y'', pour /n = I.
» Elle comprend aussi les surfaces minima pour
m = Ăź, k = o.
» Je me propose de montrer comment les formules précédentes four-
nissent trĂšs simplement la solution analytique du problĂšme de Cauchy,
relatif aux surfaces W définies par la relation (3).
(') Voir Ă ce sujet ma Communication du 12 mars dernier.
G. K,, 1903, 2- Semestre. (T. G.VXWd, >° 22.) 1 iH
Q02 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Prenons, pour lignes coordonnées sur S et S', les lignes asymptotiques;
dans ces conililions :
(4) Aâ+wBâ=/â(«). Kâ-mV.â--=gn{v) (a^ = 1,2,3).
et l'on peut supposer les variables u et f choisies de maniĂšre que
df]+dfl+flfl^du-, dg\^dgl + dg\=dv\
Supposons maintenant qu'il s'agisse de déterminer la surface W passant
par une courbe donnée C et admettant en cliaque point M de cette courbe
une normale donnée.
» Remarquons d'abord qu'au point M, on peut déterminer, en général,
les valeurs de R et R, et, par suite, les points de contact m et m, de la nor-
male avec les deux nappes de la développée. Il suffit pour cela d'utiliser
la relation donnée entre R et R, et une relation de la forme
aRR, -+- /^(R 4- R,) + e = o,
obtenue en exprimant que les plans tangents en m et w,, Ă la surface
réglée des normales, sont rectangulaires. Ces deux plans tangents et le
plan tangent à la surface W au point M déterminent complÚtement le
triÚdre lié au point M de la surface W. On peut donc, en chaque point M
de la courbe C, calculer (flâ, bâ, câ) en fonction de la variable t, qui fixe la
position du point M. Il résulte de là qu'on pourra aussi calculer A,, Ao, A^,
R,, B,, B3 en fonction de t, Ă l'aide des formules (2), qui sont fondamen-
tales dans la tliéorie actuelle.
M Les formules (5) font alors connaĂźtre par quadratures les expressions
de u et V en fonction de t,
et, par suite, aussi les expressions de/,, /,,./; en fonction de u et celles de
g'., gi' S^ en fonction de c. Le problĂšme proposĂ© peut donc ĂȘtre consi-
déré comme résolu.
» L'indĂ©termination du problĂšme correspond au cas oĂč les expressions
de/,,/,,/;, ou de g^, g.,, g^ en fonction de t se réduisent à des constantes.
C) Les expressions dx, dx^, ... en fonclion de /"â, gâ, sont connues et ont Ă©tĂ© don-
nées par M. Darboux {Théorie générale des .<ti/r/nrf'.<;. t. IV).
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. go'i
Les lieux des points m, m, sur les surfaces S et S, sont des lignes asympto-
tiques : ceci est bien d'accord avec la théorie générale de la déformation.
» Dans une étude développée, j'examinerai le cas particuliÚrement
intĂ©ressant oĂč m est Ă©gal Ă i.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur la reprĂ©sentation effective de certaines
fonctions discontinues, comme limites de fonctions continues. Note de
M. Emile Borel, présentée par M. Appell.
« On doit à M. Baire un résultat de la plus haute importance, qui peut
s'énoncer ainsi : la condition nécessaire et suffisante pour qu'une fonction
discontinue soit la limite de fonctions continues est quelle soit ponctuellement
discontinue sur tout ensemble parfait (').
» En nn certain sens, cette proposition épuise complÚtement la question
de la représentation des fonctions discontinues comme limites de fonctions
continues. Cependant, si l'on observe que, non seulement les démonstra-
tions de M. Baire, mais encore l'obtention effective de la représentation
nĂ©cessitent l'introduction des nombres transfinis, on peut penser qu'Ă
cÎté de la proposition générale de M. Baire, qui dominera toujours la
question, il y aurait intĂ©rĂȘt Ă connaĂźtre d'autres propositions plus particu-
liÚres, mais plus aisées à démontrer dans l'enseignement et à appliquer
effectivement. Je me propose ici d'obtenir, sans utiliser les nombres trans-
finis, la représentation comme limite de fonctions continues d'une fonction
discontinue telle que l'ensemble P de ses points de discontinuité soit
réductible (c'est-à -dire tel que son dérivé P' soit dénombrable). Quand on
emploie le langage créé par M. G. Cantor, on doit dire que, étant donné un
ensemble réductible P, il existe un nombre oc de la premiÚre ou de la se-
conde classe tel que l'on ait P<*'=o; d'ailleurs Ă tout nombre a corres-
pondent une infinité d'ensembles réductibles P tels que P<P' ne soit pas nul,
lorsque p est inférieur à a. Lorsque l'on se place à ce point de vue, on est
amené à considérer l'introduction des nombres transfinis comme nécessitée
par la nature mĂȘme de la question et Ă faire dĂ©pendre de la valeur du
nombre a la marche suivie pour la résoudre. Je me propose de montrer,
(') Voir Haihe, Ttiése : Sur les fonctions de variables réelles {Annali di Mate-
matica, 1899) et Nouvelle démonstration d'un théorÚme sur les fonctions discon-
tinues {Bulletin de la Société mathématique de France, 1900).
9o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
au contraire, que la solution peut ĂȘtre basĂ©e simplement sur la notion d en-
semble dĂ©nombrahle, et, par suite, ĂȘtre complĂštement indĂ©pendante de la
valeur de a, qui n'intervient ni directement, ni indirectement. Pour
abréger, je raisonnerai sur les fonctions d'une seule variable; il n y a
presque rien Ă changer pour traiter le cas de n variables.
» Considérons une fonction /(a:), définie dans un intervalle fini a, b;
soit P l'ensemble de ses points de discontinuité; on suppose que P' est
dénombrabie; il en résulte que P + P' est aussi dénombrable; désignons
les points de P + P' par a, , aâ aâ, .... DĂ©signons, d'autre part par Aâ
l'ensemble des points de l'intervalle a, b définis par la condition suivante :
le point X appartient Ă Aâ, si, quel que soit p, le segment xOpA une lon-
gueur supérieure à -⹠Il résulte du fait que P' est tm ensemble fermé que
tout point déterminé x de ab, distinct de a,, «j, ..., Up, ..., appartient a
Aâ dĂšs que n dĂ©passe une certaine valeur. Ceci posĂ©, il est trĂšs aisĂ© de
former une fonction continue fâ prenant les mĂȘmes valeurs que / aux «
points a,, «,âą âąâąâą' '^n- ainsi qu'en tous les points de Aâ; il suffit de remar-
quer que Aâ se compose d'un nombre limitĂ© d'intervalles dans chacun des-
quels/est continue et que les points a,, a^, ..., flâ, en nombre limitĂ©, sont
extérieurs à ces intervalles. Il est clair que lorsque n augmente indéfini-
ment la fonction/,, a pour limite/, quel que soit x à l'intérieur de ab; le
problÚme proposé est donc résolu.
» On peut rapprocher ce résultat de celui qu'a obtenu récemment
M. Ernst LindelÎf {Comptes rendus, 2 novembre igoS). Dans cette inté-
ressante Note, M. LindelÎf démontre, sans V intervention des nombres trans-
finis, le théorÚme dit de Cantor-Bendixson ('). Ces exemples permettent
d'espĂ©rer qu'il pourra ĂȘtre possible d'arriver Ă Ă©viter l'introduction de ces
nombres dans bien des questions oĂč cette introduction a jusqu'ici paru
nécessaire; il semble, en effet, qu'à s'en passer on gagne toujours en sim-
plicitĂ© et en clartĂ©. Cette remarque ne diminue d'ailleurs en rien l'intĂ©rĂȘt
(') Dans ses Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives,
qui paraßtront prochainement, M. Lebesgue donne de ce théorÚme une démonstration
qui est au fond trĂšs analogue Ă celle de M. LindelĂŽf. Mais M. Lebesgue emploie le
langage des nombres transfinis, de sorte que l'on aperçoit moins nettement que la
thĂ©orie de ces nombres n'intervient pas. M. LindelĂŽf et M. Lebesgue sont arrivĂ©s Ă
leurs démonstrations indépendamment l'un de l'autre; chacun d'eux m'a communiqué
la sienne avant d'avoir connaissance de l'autre.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE 1903. go5
philosophique ni l'importance réelle des profondes conceptions de
M. George Cantor, dont l'influence sur l'évolution des matliémaliques
dans le dernier quart du xix* siÚcle a été, comme l'on sait, des plus consi-
dérables; cette influence subsistera tant qu'il y aura des analystes, mÎme si
certaines formes particuliÚres données par M. George Cantor à sa pensée
ne conservaient un jour qu'un intĂ©rĂȘt historique. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur une classe d' Ă©quations fonctionnelles .
Note de M. S. Lattes, présentée par M. Painlevé.
« 1. La substitution
(i) X=:/(.r,j,/), Y=<p(.r.v./) (/=g
fait correspondre Ă toute fonction y = '\i(x) une fonction Y de X, qui sera
dite la conséquente de 'hCv). Réciproquement, à une courbe Y=i]/(X)
passant par un point P correspond une antĂ©cĂ©dente passant par le mĂȘme
point : c'est l'intégrale de l'équation différentielle
qui passe par P.
» Si les antécédentes successives <\it(.v), '^^{x), ..., 4'«(*') d'une fonc-
tion «j'oC^) ont une limite 'J'(a;) pourn infini, si cette limite a une dérivée '^' {oc)
et si <!^n{x), 'l'l(^) tendent uniformément vers leurs limites dans un certain
domaine, cette limite vérifie l'équation fonctionnelle
» La limite des consĂ©quentes, lorsqu'elle existe, vĂ©rifie la mĂȘme Ă©qua-
tion; mais à une courbe définie dans un certain domaine correspond une
conséquente située dans un domaine distinct du premier; nous nous limi-
terons Ă l'Ă©tude des antĂ©cĂ©dentes, qui peuvent, au contraire, ĂȘtre dĂ©finies
dans un domaine commun.
» 2. Soit x^, Va, yl un élément double de la substitution, c'est-à -dire un
élément vérifiant les équations
â ^0 = /(â âąrâ, 7â. 7I), .vâ = ? (xâyâ, X).
» On peut toujours supposer a;o=.Ko=J'Î = <> et ramener la substi-
gOĂ ACADĂMIE DES SCIENCES,
tution (i) Ă la forme
X = ax-h by-\- c / + F (,-r, y, y').
(3) ,
(Y = Acc + By-+-Cy'-h^(a;,y,y),
F et $ étant des fonctions qui auront des dérivées partielles du premier
ordre continues dans le domaine de l'origine et tendant vers o avec x,y,y'.
» Les antécédentes successives sont définies dans le voisinage de l'ori-
gine et tangentes Ă Oa; en O. Il faut chercher Ă quelles conditions \l existe
un intervalle de convergence commun à toutes les antécédentes et à quelles
conditions '\iâ(^^) et '\>'â (x) tendent uniformĂ©ment vers des limites dans cet
intervalle.
» A ce sujet, j'ai établi la proposition suivante :
» Sous les conditions C^o et " â ~^ I < ' , '^ existe un domaine â h,
-+- h dans lequel toutes les antécédentes sont définies, et dans ce domaine <\i^(x),
'^'â{oe) tendent uniformĂ©ment vers des limites. La fonction initiale '\i{x) est
une fonction nulle pour a; = o, ainsi que sa dérivée et vérifiant dans le domaine
â h, -\- h l'inĂ©galitĂ© âą]!' ( x) -h t^ x <^d\ x\, d Ă©tant un certain nombre posi-
tif fixe qui ne dépend que de la substitution. La limite est indépendante de la
fonction initiale.
» Pour démontrer ce théorÚme, je résous la deuxiÚme équation (2) par
rapport Ă y' :
y = 7^ (a?, y, Y) = â ç-r â çj V + g Y -+-
» L'antécédente de ^{x) est définie par l'équation différentielle
y' = 'k\cc,y,ii{f{x,y,y')\\.
» Intégrons cette équation par approximations successives en rempla-
çant le second membre j par une fonction j,, vérifiant l'inégalité
, A
y. + c^
<d\x\
Le premier membre donne J2 par quadratures. On démontre quejo, y^, ...
vĂ©rifient la mĂȘme inĂ©galitĂ© dans un domaine suffisamment restreint, que
les approximations convergent et que la limite de y,â c'est-Ă -dire l'antĂ©cĂ©-
dente de '\i, vĂ©rifie encore la mĂȘme inĂ©galitĂ©.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE IpoS. 907
» C'est dans cette démonstration qu'intervient l'hypothÚse
«C â cA
C
<i.
Le domaine ~ h, -\- h dans lequel l'antécédente remplit ces conditions ne
dépend que des données, c'est-à -dire de la substitution (i). On se retrouve
alors dans les mĂȘmes conditions qu'an dĂ©but pour passer de la premiĂšre
antécédente à la deuxiÚme et l'existence d'un domaine de convergence
commun à toutes les antécédentes est établie.
» Pour démontrer que la suite des antécédentes a une limite, je dé-
montre que si l'on a | '^, â J^^ I <C '^' ori 6" dĂ©duit
I <]/, - ^, |< KrJl,
K étant une constante positive ne dépendant que de h et des données. On
dĂ©duit de lĂ
l'!'.-<!'.^.|<(K/0'''-
» En se servant de la forme explicite de K, on constate que KA est infé-
rieur à I si A est suffisamment petit, ce (pii démontre la convergence uni-
forme de la sĂ©rie i;(4'n â 4'n+i )âą ^" dĂ©montre de mĂȘme que la sĂ©rie
2(+;.-fâ.,)
est uniformément convergente.
» 3. En un Ă©lĂ©ment double xâ, yâ, v,,, la valeur de p est
[?/]o
cela résulte du chansiement de variables.
» Dans le cas d'une transformation de contact, on a
aC â cA I
La condition
<^ r est donc vérifiée par tous les éléments
G
doubles, éléments dont les points constituent, en général, une courbe C,
Par tout point P de la courbe C passe donc une solution C de (2) qui peut
s'obtenir comme limite d'antécédents; mais on constate que cette courbe C
a pour conséquente le point P (et les éléments de droite passant par P); ce
point P Ă©tant sur la courbe C, celle-ci est bien une solution de l'Ă©qua-
tion (2), bien que ce ne soit pas, Ă proprement parler, une courbe inva-
riante par la substitution (i). On voit aisément que la courbe C peut
Qo8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
s'obtenir par des calculs algébriques : il suffit d'éliminer / entre les
équations /(j?, y, j') = a^o . ?(^.J.y) = yo- »
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Sur les articulations Ă lame flexible.
Noie de M. A. Mesnager, présentée par M. Maurice Levy.
« Les articulations, dans les mĂ©canismes de l'industrie et mĂȘme dans
certains ouvrages d'art rigides, surtout aux Ătats-Unis, sont gĂ©nĂ©ralement
réalisées au moyen d'un cylindre métallique tournant autour d'un axe
fixe.
M Dans ce dernier cas oĂźi les mouvements possibles sont de l'ordre des
déformations élastiques, et plus généralement toutes les fois qu'il s'agit de
mouvements de rotation de trĂšs petite amplitude (quelques milliĂšmes seule-
ment), il y a un grand avantagea utiliser les jonctions par lames. On Ă©vite
ainsi le jeu inévitable des articulations à axe, jeu qui peut avoir des incon-
vénients divers, soit :
» 1° En permettant un déplacement de l'axe de rotation,
» 2" Dans certains cas, en exposant cet axe à un martelage.
» En particulier, l'articulation formée au moyen de lames plates situées
dans deux plans perpendiculaires permet fréquemment de réaliser une
excellente jonction. Quand l'angle est infiniment petit : on voit immédia-
tement que la rotation de l'une des piĂšces par rapport Ă l'autre se produira
autour de la droite intersection des plans des lames.
» Quand l'angle atteint une valeur finie, l'axe de rotation se déplace,
mais son déplacement reste trÚs petit et inférieur à /^ ainsi qu'il résulte
d'un calcul que nous développons dans un article qui va paraßtre aux
Annales des Ponts et Chaussées, l étant la longueur des lames, a l'angle
décrit.
» Ces articulations sont utilisables, notamment, dans des appareils de
précision en vue de multiplier des déplacements trÚs petits par des leviers.
Nous avons pu réaliser ainsi un enregistreur multipliant les déplacements
par 2000. Il donne un retour au zéro absolument rigoureux lorsqu'on
su|iprime le frottement de la plume, et une erreur trÚs faible, déterminée
d'avance par le calcul, lorsqu'on effectue l'enregistrement. Cette erreur
peut ĂȘtre rĂ©duite Ă 3 pour loo du dĂ©placement moyen Ă enregistrer.
» Lorsque les efforts auxquels l'articulation est soumise sont dans une
direction Ă peu prĂšs constante, on peut placer les lames parallĂšlement Ă
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 909
cette direction et supprimer celles qui seraient clans un plan perpendi-
culaire. C'est ce cpie nous avons fait pour les assemblages d'un certain
nombre de ponts mĂ©lalliques, oĂč l'introduction de lames flexibles nous a
permis d'éliminer d'une façon à peu prÚs complÚte les efforts dits secon-
daires sans les inconvénients de l'articuhilion américaine qui d'ailleurs est
souvent illusoire.
» Trois ponts sont actuellement construits dans ce systÚme sur projets
dressés par nous : l'un sur le Beuvron (ligne de Saint-Aignan à Blois), un
second sur un canal la^téral à la Dordogne, et enfin le troisiÚme devant la
gare de Saint-Denis, sur le canal.
» D'aprÚs les essais officiels faits contradictoirement entre le ContrÎle
et la Compagnie, les efforts réels ne se sont jamais écartés dans le premier
de ces ponts de plus de 2 5 pour 100 des efforts calculés, tandis que dans la
plupart des ouvrages actuels ils atteignent 5o pour 100 des efforts calculés.
Il en résulte qu'un pont muni des articulations dont nous avons parlé sup-
porte au plus des efforts égaux à i,25 des efforts calculés, tandis que dans
les ouvrages courants il supporte des efforts égaux à 2,5 des efforts calculés,
soit le double.
)) Ces articulations s'appliquent d'ailleurs avec la plus grande facilité
aux ouvrages en béton armé qui, dans un certain nombre de cas, paraissent
devoir aujourd'hui prendre la place des ouvrages métalliques. »
THERMOMĂTRIE. â Sur la tempĂ©rature des flammes. Note de M. Cii. FĂ©hy,
présentée par M. A. Potier.
« I. L'évaluation de la température de la flamme par le calcul comporte
des incertitudes dues à notre ignorance des valeurs numériques des cons-
tantes physiques des gaz (chaleur spécifique, pouvoir émissif) aux tempé-
ratures élevées.
» La méthode expérimentale généralement employée consiste à plonger
dans la flamme un corps solide de petites dimensions; on admet alors que
ce corps prend la température des gaz qui l'environnent. Si, en |)articulier,
le corps solide choisi est la soudure d'un couple thermo-Ă©lectrique, il enre-
gistre lui-mĂȘme sa propre tempĂ©rature.
» En fait, les résultats obtenus par ce procédé ont été trÚs discordants, malgré les
corrections relatives aux pertes par conductibilité des fils du couple employé.
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 22.) 1 I9
giO ACADEMIE DES SCIENCES.
» Une autre cause d'erreurs réside dans les perles par rayonnement dont la correc-
tion est incertaine, le pouvoir éraissif des métaux étant mal connu à haute tempéra-
ture; ce pouvoir émissif dépend aussi de la nature des gaz de la flamme qui modifient
physiquement la surface. On sait que les flammes carljonées altÚrent la pureté du
métal thermomélrique (qui est toujours le platine) et changent ainsi le pouvoir thermo-
électrique de l'élément.
» A ces diverses causes qui influent sur la température du couple, ou qui altÚrent
ses indications, je me permettrai d'en ajouter une autre provenant de la vitesse du
courant gazeux.
» Les gaz prĂ©sentent une certaine viscositĂ©, et la prĂ©sence d'un corps solide, mĂȘme
de petites dimensions, diminue la vitesse des tranches gazeuses qui l'entourent.
» Si l'on considĂšre que la chaleur spĂ©cifique des gaz est trĂšs faible par rapport Ă
celle des solides, et que d'autre part les gaz sont trĂšs mauvais conducteurs par rapport
aux métaux, on s'explique aisément un certain noml)re de faits, difficiles à saisir sans
la remarque prĂ©cĂ©dente. On sait, par exemple, qu'un fil de platine de oâą">, oa fond faci-
lement dans la flamme du bec Bunsen ordinaire, mais que la petite perle résultant de
cette fusion se solidifie aussitĂŽt, bien que son support soit sensiblement Ă la mĂȘme
température qu'elle, ce qui élimine les pertes par conductibilité.
» II se produit dans cette expérience un ralentissement des gaz incandescents autour
de la perle, et la fusion s'arrĂȘte quand l'apport de chaleur par les gaz ne peut plus
contrebalancer à 1780° les perles par rayonnement.
» Cette simple expérience doit faire rejeter tous les résultats indiquant moins
de 1780" pour la flamme en question, el montrent que la température du Bunsen ne
saurait ĂȘtre dĂ©terminĂ©e par un couple au platine.
» II. La méthode qui m'a fourni les quelques résultats que je donne
plus loin n'introduit dans la flamme aucun corps solide; elle consiste en
principe à produire le renversement d'une raie mélallique au moyen des
rayons émis par un corps solide porté à une température convenable. Au
moment oĂźi la raie, en passant du clair au noir, disparait, on admet que la
température du solide est égale à celle de la flamme.
» Le corps solide choisi a été un filament de lampe à incandescence, les
rayons émis par cette lampe traversaient la flamme étudiée contenant de la
vapeur de sodium. Une lentille permettait d'obtenir sur la fente d'un spec-
troscope l'image du filament, de telle sorte que le spectre continu donné
par le charbon était traversé par la raie D qu'il a été possible de renverser
et par conséquent de faire disparaßtre, avec toutes les flammes étudiées, La
fente du spectroscope doit ĂȘtre trĂšs fine pour rendre plus sensible le
moment du renversement, et la lentille de concentration donnant l'image
du filament doit avoir une ouverture assez grande pour que toute la surface
de la lentille du collimateur soit couverte.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9I I
» Voici quelques résultats fournis par le bec Bunsen (pleine admission
d'air) :
,,e
expérience
2°
))
3«
))
4»
»
5^
))
6=
»
r
»
1870
i885
1870
1870
1895
i855
1870
i855
Moyenne 1871"
» La concordance de ces mesures est assez bonne et la moyenne obtenue
ne doit guÚre s'écarter de plus de 10° de la température vraie du gaz.
» Voici quelques autres rĂ©sultats obtenus de la mĂȘme maniĂšre :
o
! Pleine admission d'air 1871
Demi-admission d'air 1812
, Sans air 1712
Brûleur à acétylÚne 2.548
Alcool salé flamme libre 1706
Vapeur d'alcool brûlant dans un Bunsen (lampe Denay-
rouse sans manchon ) 1 862
MĂȘme lampe (alcool carburĂ© 5o pour 100 de benzine). 2o53
HydrogÚne brûlant librement à l'air '900
Chalumeau (gaz d'Ă©clairage et oxygĂšne) 2200
» (H^ et O) 2420
» La mesure de la température du fil de la lampe s'effectuait au moyen
du pyromÚtre à absorption qui m'a déjà servi à la mesure de la température
du cratĂšre de l'arc Ă©lectrique ( ' ); les mesures se conduisent avec une grande
facilité.
» Remarquons en terminant que cette méthode entraßne l'adoption des
deux hypothÚses suivantes : 1° Que les flammes ne sont pas luminescentes,
car s'il en était autrement les valeurs ainsi obtenues seraient trop élevées;
1° Que le pouvoir émissif des flammes pour la longueur d'onde des raies
métalliques émises est égal à l'unité; la température mesurée serait trop
faible s'il en Ă©tait autrement.
M J'ai pu produire Ă©galement le renversement pour d'autres raies et en
particulier pour le lithium; ce renversement se produit Ă la mĂȘme tempĂ©-
(') Comptes rendus, 26 mai 1902.
912 ACADEMIE DES SCIENCES.
rature que pour le sodium. Il est bien difficile, dans l'Ă©lal actuel de nos
connaissances, de vérifier la premiÚre hypothÚse, mais il n'en est pas de
mĂȘme de la seconde : L'expĂ©rience montre que l'Ă©clat de la raie du sodium,
produite dans un speclropholomÚtre, n'est pas augmenté si l'on fait passer
obliquement au travers de la flamme sodée un faisceau de lumiÚre élec-
trique. Le pouvoir diffusant est donc nid, ce qui indique un pouvoir absor-
bant égal à l'unité ( '). 1)
ĂLECTRICITĂ. â Sur des phĂ©nomĂšnes particuliers prĂ©sentĂ©s par les arcs
au mercure. Note de M. de Valbueuze, présentée par M. A. Potier.
« I. L'arc entre électrodes de mercure a étéT étudié dans des tubes en U
reliés à une trompe de Sprengel; le mode d'amorçage est celui d'Hewitt.
Lorsque la pression dans le tube froid est comprise entre 4*""" 6t 2""âą de
mercure, on constate le phénomÚne suivant :
» Au début du fonclionnemeiU, l'anode présente une j^lage plus ou moins grande
uniformĂ©ment lumineuse. Puis elle se couvre de petites Ă©toiles extrĂȘmement bril-
lantes formant des figures géométriques réguliÚres; souvent ces étoiles sont au nombre
de six ou sept, occupant les sommets et le centre d'un pentagone ou d'un hexagone
parfaitement régulier; d'autres fois elles sont en grand nombre, trÚs petites et trÚs
mobiles, disposées réguliÚrement sur des circonférences concentriques. Généralement,
les dilTérents aspects alternent, apparaissant et disparaissant avec une grande rapidité.
» A mesure que l'électrode s'échaufl'e, les étoiles augmentent de grosseur et
prennent la forme de perles sphériques lumineuses posées sur le mercure; ensuite
elles se groupent et se soudent, formant un disque lumineux central et un ou plusieurs
anneaux lumineux concentriques séparés par des anneaux obscurs. Enfin les anneaux
obscurs disparaissent et l'anode présente son aspect habituel, c'est-à -dire une plage
uniformément lumineuse.
(') En réalité le pouvoir absorbant de la flamme dépend de son épaisseur. Ce qu'il
faut entendre ici, c'est qu'une flamme de grande Ă©paisseur a un pouvoir absorbant qui
tend vers i. Il n'est jjas d'usage pour les solides défaire celte remarque, elle ne devien-
drait utile que pour des lames infiniment minces. Cependant il se pourrait que pour les
flammes donnant des raies mĂ©talliques et mĂȘme sous une Ă©paisseur infinie le pouvoir
absorbant ou émissif soit différent de i; nous voulons dire ici que le pouvoir émissif
de chaque molĂ©cule de sodium dans la flamme est le inĂȘme que celui du charbon.
Pour que notre méthode soit correcte, il faut simplement que \t poin'oir émissif du
solide pris comme terme de comparaison soit Ă©gal Ă celui de la flamme Ă©paisse qu'il
s'agit de mesurer.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. giS
» L'explication de ce phĂ©nomĂšne doit probablement ĂȘtre cherchĂ©e dans
l'existence, Ă la surface du mercure, d'une sorte de membrane superfi-
cielle plus ou moins perméable au counuil, dont l'état vibratoire déter-
minerait la forme réguliÚre des figures observées.
» II. Amorçage. â Il est gĂ©nĂ©ralement admis que les tubes Ă vide Ă une
ou deux électrodes de mercure exigent, pour leur amorçage, une différence
de potentiel de quelques milliers de volts, aprĂšs quoi le passage normal du
courant s'effectue avec une chute de potentiel d'une quinzaine de volts
seulement.
» Or, en soumettant ces tubes à une différence de potentiel de 55o volts,
on constate des phénomÚnes d'amorçage spontané dans les conditions
suivantes :
» 1° Tubes Ă anode enfer et cathode en mercure. â Lorsque la pression intĂ©-
rieure est comprise entre o^^jĂŽ et oâą", i5 do mercure, il se produit au-dessus de la
cathode une belle lueur veloutée violette qui occupe toute la section du tube. Une
faible lueur verdĂ tre borde l'anode; le reste est sombre. Le courant qui passe est
de o,oi Ă 0,02 ampĂšre. Presque toujours, au bout de quelques minutes, l'arc normal
jaillit spontanément.
» Lorsque la pression est infĂ©rieure Ă oâąâą, i5 et descend jusqu'à ©""""jOûÎ, le phĂ©-
nomĂšne prĂ©liminaire est toujours le mĂȘme, mais ne se produit que si le tube est un
peu chaud : la lueur cathodique diminue d'intensité et blanchit : l'arc s'établit rare-
ment d'une façon spontanée, mais jaillit dÚs qu'on imprime au tube une légÚre
secousse.
» 2° Tubes Ă anode et cathode en mercure. â Les phĂ©nomĂšnes d'amorçage spon-
tané sont beaucoup plus rares dans ces tubes que dans les précédents. Il ne se pro-
duisent que si les électrodes ont été auparavant cliaulTées par le passage du courant
et lorsque la pression est comprise entre oâą'",6 cl oâą",i5, c'est-Ă -dire au maximum
de conductibilité des tubes à vide.
» Le phénomÚne se manifeste par l'appariliou d'une plage violette à la cathode et
d'une plage verdĂ tre Ă l'anode. Souvent la lueur remplit une partie du tube en for-
mant des stratifications violacées d'un cÎté et verdà tres de l'autre, avec un espace
obscur entre les deux, ll'est rare que l'arc s'établisse spontanément, mais une secousse
suffit pour le faire jaillir.
» Il est à remarquer que, toutes les fois qu'un tube offre une difficulté
d'amorçage, on peut, en agitant la surface du mercure, diminuer considé-
rablement celle difficulté : probablement l'influence de ces secousses est
également explicable parla présence d'une membrane superficielle s'op[)0-
sant, surtout à froid, au passage du courant. »
9i4
ACADĂMIE DES SCIENCES.
ĂLECTRICITĂ. - Sur la suppression de V hystĂ©rĂ©sis magnĂ©tique par l'action
d'un champ magnétique oscillant. Note de M. Ch. Mauuain, présentée
par M. Mascart.
« De récentes expériences de M. Marconi et de M. Tissot sur un nou-
veau récepteur utilisable dans la télégraphie sans fd ont attiré l'attention
sur l'action d'un champ magnétique rapidement variable sur l'aimantation
produite dans les conditions ordinaires. Tandis que M. Marconi attribue
cette action Ă la suppression du retard par rapport au temps, M. Tissot
pense que c'est l'hyslérésis ordinaire par rapport au champ qui est modifiée.
M J'ai effectué à ce sujet des expériences quantitatives précises dont
voici les conclusions. C'est bien l'hystérésis par rapport au champ qui est
affectĂ©e; elle est mĂȘme supprimĂ©e complĂštement: un noyau de fer ou
d'acier Ă©tant soumis Ă un cycle de champ magnĂ©tique en mĂȘme temps qu'Ă
l'action continue d'un champ oscillant de mĂȘme direction, on obtient, au
lieu de la courbe d'aimantation Ă deux branches bien connue, une courbe
unique, sur laquelle se placent tous les points obtenus Ă champ croissant
ou à champ décroissant; il suffit pour cela que le noyau soit assez mince
pour que le champ oscillant pénÚtre, avec une intensité suffisante, jusque
dans la partie centrale.
» Le noyau étudié (ressorts pour chronomÚtres, non trempés ou trempés, de o°"",i
Ă o">'",i5 d'Ă©paisseur et de o'"",2 Ă i""" de largeur, tiges cylindriques de fer ou d'acier,
fer jjorphyrisé agglutiné par de la paraffine dans un tube de verre) est entouré par
deux bobines trĂšs longues; la bobine extĂ©rieure est la bobine magnĂ©tisante, oĂč l'on
envoie un courant continu d'intensité variable; la bobine intérieure, d'une seule couche
de fil et bien isolée, est parcourue par les oscillations électriques produites de la ma-
niÚre suivante: les armatures d'une bouteille de Leyde sont reliées d'une part aux
pÎles d'une bobine de Ruhmkorff, d'autre part aux extrémités de la bobine intérieure,
un micromÚtre à étincelles étant intercalé dans ce deuxiÚme circuit.
» L'intensité d'aimantation est mesurée au moyen d'un magnétomÚtre à deux équi-
pages magnétiques formant systÚme asiatique; le champ directeur est produit par
deux aimants agissant sur un des équipages; j'ai pu ainsi opérer dans des conditions
de sensibilité que l'action perturbatrice causée par des lignes de tramways électriques
voisines n'aurait pas permis d'obtenir avec un magnétomÚtre à un seul équipage.
» Pour chaque échantillon étudié on construit la courbe cyclicpie d'aimantation
ordinaire, puis on recommence les expĂ©riences dans les mĂȘmes conditions, mais en
mettant en jeu les oscillations' Ă©lectriques, entretenues par un courant allernalif
passant dans le primaire de la bobine de Ruhmkorll.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 9l5
» On constate ainsi les faits suivants : pour les échantillons non trempés
les plus minces, il y a suppression complÚte de l'hystérésis, les branches
montante et descendante de la courbe d'aimantation Ă©tant tout Ă fait confon-
dues ; pour des Ă©chantillons pius Ă©pais, et toutes choses Ă©gales d'ailleurs,
les deux branches restent séparées, mais moins que celles de la courbe
ordinaire, et d'autant plus séparées que l'cchantilion est plus épais. Pour
les Ă©chantillons trempĂ©s les phĂ©nomĂšnes sont les mĂȘmes, mais, Ă Ă©paisseur
Ă©gale, les oscillations doivent ĂȘtre plus intenses (les boules du micromĂštre
à étincelles plus éloignées) pour que la suppression de l'hystérésis soit
complĂšte. Pour un mĂȘme Ă©chantillon, on peut obtenir la suppression par-
tielle ou complÚte de l'hystérésis en faisant varier l'intensité des oscilla-
tions. Dans le cas du fer porphyrisé la suppression de l'hystérésis est com-
plĂšte. Les valeurs de l'aimantation obtenues pendant l'action des
oscillations sont plus élevées que dans les conditions ordinaires.
» Les résultats qui précÚdent sont obtenus lorsqu'on alimente le pri-
maire de la bobine de Ruhmkorff par un courant alternatif, c'est-Ă -dire
lorsque les effets d'induction sont symétriques; quand le primaire est ali-
menté par un courant continu interromj)u, c'est-à -dire quand les effets
d'induction sont dissymétriques, les résultats sont différents: les oscilla-
tions, qui sont alors toujours de mĂȘme sens au dĂ©but de chaque dĂ©charge
oscillatoire, provoquent, quand elles agissent seules, une forte aimantation
d'un sens dĂ©terminĂ© (aimantation qui persiste quand on les arrĂȘte), tandis
que les oscillations provoquées par un cor.rant alternatif ne produisent
par elles-mĂȘmes aucune aimantation fixe; il en rĂ©sulte, lorsqu'on effectue
un cycle de champ magnétique pendant qu'agissent des oscillations pro-
venant d'effets d'induction non symétriques, une courbe d'aimantation
qui passe, pour la valeur nulle du champ, |)ar le point représentatif de
l'aimantation due aux oscillations, au lieu do passer par l'origine; de plus
cette courbe n'est réversible, pour une intensité convenable des oscilla-
tions, que dans la partie oi!i le sens du champ magnétisant et celui de
l'aimantation due aux oscillations coĂŻncident; dans l'autre partie, les deux
branches sont un peu séparées.
» L'action continue d'oscillations permet donc d'obtenir, pour des
échantillons assez minces, des courbes d'aimantation réversibles, bien
déterminées, montant rapidement à partir de l'origine sans présenter de
point d'inflexion. Il sera intĂ©ressant de coin[)arer, sur les mĂȘmes Ă©chan-
tillons, ces courbes aux courbes analogues qu'on peut obtenir par d'autres
procédés (vibrations, courant alternatif parcourant le noyau, production
(}\6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
(l'un dépÎt éleclrolyLiqiie de fer d:ins un champ miignéliqiif, etc.), et
d'essayer de définir d'une maniÚre précise la courbr d'aimantation normale ;
c'est ce que je fais actuellement.
» On peut remarquer que ces expériences donnent un procédé
commode pour l'étude de la pénétration du champ oscillant, en fonction de
la fréquence, dans les noyaux magnétiques ou dans un métal quelconque
les recouvrant. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â Sur la loi de distribution rĂ©guliĂšre de la force totale
du magnétisme terrestre en France au \"' Janvier 1896. Note de M. E.
Mathias, présentée par M. Mascart.
« Pour le plus grand nombre des stations qui figurent dans le Réseau
magnétique de la France de M. Moureaux ('), la différence AT entre la
force totale de la station X au i*"' janvier 1896 et celle de l'observatoire
de Toulouse, Ă la mĂȘme Ă©poque, peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par une fonction
du second degré des différences de longitude et de latitude géographiques
(A longitude) et (A latitude), de cet endroit et de la station de référence
adoptée.
» J'ai procédé dans cette recherche comme pour les éléments étudiés
antérieurement.
» Des tùtonnements réguliers m'ont permis de passer de la formule linéaire
(1) AT (calculĂ©) â 1 ,3 (A longitude) 4- Ă (A latitude),
valable dans une aire trĂšs Ă©tendue autour de Toulouse, Ă la formule
AT (calculé) r= I ,3 (A longitude) -f- 5 (A latitude) + 0,0008 (A longitude)-
(2) ,
â 0,0010 (Alongitude) (A latitude) â 0,0008 (A latitude)^,
applicable dans toute la l'rance, la Corse y comprise. AT est supposé exprimé en unités
du cinquiÚme ordre décimal, (Alongitude) et (A latitude) en minutes d'arc. On a
admis pour force totale, Ă Toulouse, au i''' janvier i8g6, la moyenne o,45o5o des deux
nombres donnés par M. Moureaux, ou mieux /15o5o.
» La force totale T étant calculée au moyen de la composante horizontale II et de
Tinclinaison 1 par la formule
cos l
(') Annales du Bureau central méléorologique; année 1S98.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 917
on reconnaßt aisément que l'erreur dT provenant d'une erreur clll sur la composante
horizontale et d'une erreur de /i minutes sur l'inclinaison I est sensiblement donnée
par la formule
dT = dtt
1211.
» Une erreur de 3o unités du cinquiÚme ordre sur H s'ajoutant à une erreur de
3 minutes sur I donne une erreur totale de G6 unités du cinquiÚme ordre sur T. On
peut dire que, tant que la dilTérence entre les nombres calculé et observé ne dépasse
pas 70 unités du cinquiÚme ordre, on peut considérer la diiïérence comme inférieure
aux erreurs possibles d'observation et, par suite, la station considérée comme réffu-
HĂšre qii uni Ă la force totale; si la diffĂ©rence AT (observĂ©) â AT(calculĂ©) est supĂ©-
rieure en valeur absolue à 70 unités, il y a anomalie.
» La formule (2) a permis de choisir, dans les 617 localités visitées par M. Mou-
reaux, 507 stations donnant une diffĂ©rence (obs.) â (cale.) infĂ©rieure en gĂ©nĂ©ral
en valeur absolue à 100 unités du cinquiÚme ordre et, par suite, composées de stations
réguliÚres et d'anomalies faibles; on a pu alors écrire 607 équations à 6 inconnues de
la forme
(3)
» Si l'on pose
AT (observé) = j- -|-y( A longitude) -t- ^( A latitude) + <( A longitude )-
-h «(A longitude) (A latitude) -t- t» (A latitude)-.
j = i,3+/', .1â5-4-;', < = 0,0008 -f- i',
«= â 0,0010 +«', r = â o, 0008 -t- c'
et si l'on retranche membre Ă membre (2) de (3), il vient
i x-l-/(Along.) + ;'(Alat.)-i-^'(Along.)-H-M'(Along. ( A lat. ) -H i''(A lat. )2
K^i )
AT(obs.) â AT(calc.).
» Les 5o7 équations du type (4) à six inconnues x, y', z' , l' , u' , v' ont été résolues,
au mojen de la méthode des moindres carrés, par le service des calculateurs de l'ob-
servatoire de Toulouse, M. B. Baillaud a bien voulu prendre la direction de ces pé-
nibles calculs.
» Les équations (4) ont fourni la solution suivante :
^ = -l-i6,5, y' := â 0,028, 3' = H- 0,0457,
t' ^^ â 0,000088, «'=: 0,000081, f' = â 0,000118.
» La loi de distribution réguliÚre de la force totale, pour la France
entiÚre y compris la Corse, est donnée pour la date du i^'' janvier 1896 par
la formule
,^, i AT==: + iG,5 -(-i,272(Along.)-|-.T,u4j7(Alat.)H-o,ooo7i2(Along.)^
( â o,ooio8i (Along.)(Alat.) â o,ooo9i8(A lat.)-,
qui concorde remarquablement avec la formule primitive (2).
G. R., 1903, -âą Semestre. (T. CXXXVII, N" 22.) I 20
9l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Comme on ne peut répondre de i6 unités du cinquiÚme ordre daiis
l'Ă©valuation de la force totale, le terme constant de la formule (5) signifie
simplement que la force totale 45o5o admise pour Toulouse est trop faible
de i6 unités.
» La parfaite régularité de la force totale, provenant d'une parfaite régu-
larité de la composante horizontale et de l'inclinaison, peut coexister avec
une anomalie de la dĂ©clinaison atteignant ou mĂȘme dĂ©passant 20'; il en est
ainsi notamment Ă ChĂ teauneuf-sur-Loire (-- 20', i), Ă Montargis (+âą 23', 4),
Ă Chevreuse (-i- 26',^), Ă Forges-sur-BriĂšs (+ 23', 6) et Ă Limay (+ 21', i).
» En des stations beaucoup plus nombreuses, la régularité de la force
totale provient d'une compensation des anomalies de I et de H, coexistant
le plus souvent avec une anomalie de la déclinaison. »
PHYSIQUE DU GLOBE. â L'anomalie magnĂ©tique du bassin de Pans.
Note de M. Tiï. Mourealx, présentée par M. Mascart.
« La discussion de nos observations magnétiques en France, dont le
réseau comprend 617 stations, a mis en évidence de nombreuses irrégula-
rités dans la distribution normale des différents éléments. Indépendam
ment de l'anomalie bien connue du massif central, due Ă l'influence directe
des roches volcaniques, nous en avons constatĂ© quelques autres, mĂȘme au
milieu de terrains considérés comme soustraits à toute action sur l'aiguille
aimantée; la plus importante et la plus imprévue est celle du bassin géolo-
gique de Paris. L'étude de cette anomalie est basée sur les résultats obtenus
en i3o stations, disséminées sur douze déparlements, depuis la Seine-Infé-
rieure jusqu'au Cher et à la NiÚvre. Dans toute cette région, les lignes iso-
magnétiques subissent des déformations accentuées et trÚs nettes, mon-
trant que les différents éléments observés n'y sont pas exclusivement
soumis Ă la seule action du champ terrestre.
» La comparaison des valeurs observées, avec les valeurs calculées par
la méthode de Cauchy, a permis de dresser les Cartes des écarts observation-
calcul pour tous les éléments.
» La Carte relative à la déclinaison D, par exemple, montre que les écarts sont tous
positifs à l'est et négatifs à l'ouest d'une ligne qui, partant de Fécamp, se dirigerait
au sud-est vers Moulins, par ou prĂšs Rouen, Rambouillet, Gien, sous un angle de So"
environ avec le mĂ©ridien gĂ©ographique. Sur cette ligne mĂȘme, les Ă©carts sont nuls et
l'observation concorde avec le calcul. La déclinaison est occidentale en France et ci-oßt
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 919
de Test Ă l'oiiftsl ; d'aprĂšs le sens des Ă©carts O â C, on voit que le pĂŽle nord de Taimanl
est attiré de part et d'autre vers la ligne considérée : la force perturbatrice s'exerce
donc sur celte ligne d'attraction, en un ou plusieurs points à déterminer.
» Si nous considérons maintenant la Carte des écarts de la composante horizon-
tale H, nous remarquons que ces Ă©carts se groupent Ă©galement, selon leur sens, par
zones bien délimitées. Les écarts positifs forment trois zones, séparées l'une de l'autre
par des zones à écarts négatifs. La premiÚre s'étend sur la basse Seine, en aval du
confluent de l'Eure; la seconde comprend une région limitée au nord à Mantes, et au
sud à Toury(Loiret) ; enfin, la troisiÚme couvre une partie des déparlements du Cher
et de la NiĂšvre, de part et d'autre de la Loire. Toutes trois peuvent ĂȘtre limitĂ©es par
des courbes fermĂ©es sur lesquelles les Ă©cartsO â C sont nuls pourH, et coupentcliacune
en deux points la ligne d'attraction déterminée par la déclinaison.
» Il y a lieu d'établir une distinction essentielle entre ces deux points. Les portions
de courbe auxquelles ils se rattachent sont dirigées à peu prÚs perpendiculairement
au méridien magnétique ; mais l'une, celle qui limite les écarts positifs de H au sud
de la zone, est une ligne de répulsion pour le pÎle nord de l'aimant, puisque, contrai-
rement à la loi de décroissance de H du sud au nord, cet élément a une valeur relative
plus grande au nord qu'au sud. L'autre, au contraire, limitant les Ă©carts_^ positifs
au nord, et oĂč la variation de II avec la latitude est accentuĂ©e d'une façon anormale,
est une ligne d'attraction sur laquelle doit se rencontrer le centre de l'anomalie.
Comme ce centre est commun également à la ligne d'attraction de la déclinaison, il
correspond nécessairement au point d'intersection des deux lignes ; les trois points
d'intersection correspondant Ă la limite nord des trois zones Ă Ă©carts positifs de H, sont
donc autant de centres d'anomalie. Le premier se trouverait au voisinage de Rouen ;
le deuxiÚme dans le triangle formé par nos trois stations de Bueil, Mantes etHoudan,
vers la limite commune des départements de l'iMire et de Seine-et-Oise ; enfin, le
troisiĂšme, entre Sancerre et Aubigny (Cher).
» La Carte des écarts O ^ C de la composante verticale Z offre une vérification de
cette hypothÚse. En effet, la force attractive étant supposée dans l'intérieur de la Terre
au-dessous de chacun des trois points considérés, c'est en ces points particuliers que
doivent ĂȘtre observĂ©s les plus grands Ă©carts positifs de Z; ces Ă©carts se groupent
effectivement en trois zones comprenant chacune un des trois centres d'attraction.
» Aucune de nos stations ne correspond, par sa situation géographique, à l'un quel-
conque de ces centres, qu'il serait facile de préci-er en procédant à des mesures com-
plémentaires dans un faible rayon autour de chacun d'eux. Dans la région de Rouen,
le centre d'attraction, déterminé par le point d'intersection des deux lignes dont nous
avons parlé, se trouve trÚs rapproché du point central de la zone d'anomalie de Z;
mais celte condition ne se trouve pas aussi ])ien réalisée pour les deux autres. Nous
avons admis jusqu'ici, pour simplifier, que l'allraclion, pour chaque zone, Ă©tait con-
centrée en un point, alors qu'en réalité elle ])eut correspondre à une ligne plus ou
moins rĂ©guliĂšre, et mĂȘme Ă une zone de quelque Ă©tendue, dont la dĂ©termination rigou-
reuse exigerait un réseau plus serré de stations. Il n'est pas douteux, par exemple,
que le centre d'attraction situé à l'ouest de Paris, vers Houdan, ne s'étende dans la
direction du sud-esl jusqu'Ă Rambouillet oĂč l'anomalie, sensiblement nulle pour D
et II, atteint 0,0026/ (C.G.S.) pour Z. De mĂȘme, le point central de la zone du sud,
qoo ACADEMIE DES SCIENCES.
dans le bassin de la Loire, est assez éloigné, vers le nord, du point d'inlerseclion des
lio^nes de D el de H; indépendamment de l'excÚs 4-0,0024 constaté à Sancerre, on
trouve en efTet un second centre oĂč les Ă©carts sont de mĂȘme sens et de mĂȘme ordre,
vers Sullj -sur-Loire et Gien.
» Les conclusions que l'on peut tirer de la comparaison des trois élé-
ments D, H et Z, relaliA'ement Ă la position des centres d'attraction, sont
confirmées par la discussion des observations de la force totale, dont les
Ă©carts se distribuent sensiblement comme ceux delĂ composante verticale.
» Si l'on admet que l'anomalie du bassin de Paris puisse ĂȘtre attribuĂ©e
à l'aclion de roches magnétiques, la limite supérieure de la masse pertui -
batrice se présenterait comme le relief d'une montagne recouverte par les
terrains |)lus rĂ©cents, avec des pics ou des arĂȘtes aux points ou aux zones
désignes comme les centres d'attraction par la considération des anomalies
des éléments magnétiques. »
CHIMIE GĂNĂRALE. â Siir la /lisibilitĂ© des mĂ©langes de protosulfure de bismulh
et de sulfure d'argent, de protosulfure de bismuth et de sulfure d' antimoine.
Note de M. H. Pélabox, présentée par M. H. Moissan.
« Le sulfure d'argent et le protosulfure de bismuth fondas ensemble
donnent des liquides homogÚnes dont il est facile de déterminer avec exac-
titude le point de solidification coffßmenfrt«Z6. La courbe de fusibilité de ces
mĂ©langes peut ĂȘtre construite entiĂšrement en portant en ordonnĂ©es les
températures de solidification et en abscisses, les valeurs correspondantes
du rapport de la masse de sulfure d'argent à la masse totale du mélange.
Nous désignerons par R ce rapport exprimé en centiÚmes.
» La courbe de fusibibté se compose de cinq portions de droites. Une premiÚre
lio-ne droite k]i joint le point de solidification du protosulfure de bismuth, soit 685°,
au point de fusion du mélange pour lequel R a pour valeur 6,,'); la température cor-
respondante, 648°, représente un premier minimum du point de solidification des mé-
langes Ă©tudiĂ©s. Si, en effet, on fait croĂźtre la proportion du sulfure d'argent jusqu'Ă
ce que R prenne la valeur 20,49,1a température de solidification s'élÚve réguliÚrement
.fir>0
jusqu a 700"
» Les coordonnées des extrémités de la seconde portion de droite RC sont donc
respectivement :
* R= 6,5o, T = 648°,
R= 20,49, T = 75o°.
» Si le rapport R continue à croßtre, la température de solidification baisse d'abord
SĂANCE DU 3o XOVKMIĂźnTĂ igoS. 921
lentement jusqu'à 732°, pour R = 34,02, et l'on a la portion de droite CD, puis cette
température baisse plus rapidement et atteint 585° pour R = 72. On a donc une partie
droite DE plus inclinée que la précédente sur l'axe des abscisses.
» Enfin, quand le rapport R continue à croßtre pour atteindre finalement la
valeur 100, le point de solidification des mélani;es correspondants s'élÚve trÚs rapide-
ment et trÚs réguliÚrement jusqu'à 845°, tem[)érature de fusion de sulfure d'argent
pur. La courbe de fusibilité présente donc une seconde ordonnée minima et se ter-
mine par une partie rectiligne EF trÚs inclinée sur l'axe des abscisses.
» En /âąĂ©siiiiic, la courbe de fusibilitĂ© des mĂ©langes Ă©tudiĂ©s est une ligne polygonale
présentant deux ordonnées minima et une ordonnée maximum.
» Les deux ordonnées minima sont les tempéiatures de solidification de deux
mélanges eutectiques définis par les valeurs
R = 6,5,
R:
72.
» L'ordonnée maximum correspond au composé défini répondant à la formule
Ag"-S.4BiS.
» Le point D, intersection des deux droites CD et DE, correspond au mélange dans
lequel les deux sulfures sont dans les proportions indiquées par la formule Ag'S. 2 BiS.
» Nous avons éLudié également, au poiiiL de vue de la fusibilité, les
mélanges de protosulfure de bismuth et de sulfure d'antimoine.
» La courbe de fusiliillté de ces mélanges est beaucoup plus sijnple que celle du
mĂ©lange prĂ©cĂ©demment Ă©tudiĂ©; elle peut Ă©galement ĂȘtre construite complĂštement.
Elle comprend trois portions de droites formant la ligne polygonale AHIK; la pre-
miĂšre portion de droite aboutit au point de fusion du protosulfure de bismuth, soit
685°; la derniĂšre s'arrĂȘte au point de fusion du sulfure d'antimoine, soit 555°,
922 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Si l'on désigne par R le rapport, exprimé en centiÚmes, du poids de sulfure d'an-
timoine au poids total du mélange, les coordonnées des extrémités de la droite intoPT
médiaire sont respectivement :
R = 3i,66, T = 63s«,
R=: 8/1,85, T = 59i".
» La température de la solitlification commençante diminue donc constamment au
fur et à mesure que la proportion de sulfure d'antimoine augmente dans le mélange.
» Les mélanges qui correspondent aux points II et 1 de la courbe de fusibilité ont
une composition simple. Celui qui correspond au point H répond à la formule
3BiS.Sb=S^; l'autre Ă la formule BiS.4Sb=S'. L'un d'eux, au moins, doit ĂȘtre un
composé défini. »
CHIMIE. â Influences activĂąmes ou paralysantes agissant sur le manganĂšse
envisagé comme ferment métallique. Note de M. A. Tuillat, présentée
par M. Arm. Gautier.
« Les métaux envisagés comme porteurs d'oxygÚne demandent, pour
rĂ©aliser leur effet maximum dans un milieu donnĂ©, Ă ĂȘtre placĂ©s dans des
conditions spéciales sans lesquelles ils restent inactifs. C'est l'étude de
quelques-unes de ces conditions que je vais exposer.
» J'ai choisi comme exemple le manganÚse si abondamment répandu
dans le rÚgne végétal et dont le rÎle physiologique a été étudié par
MM. Gabriel Bertrand et Bourquelol. Comme niilieu d'oxydation je me suis
adressé à ime solution d'acide gallique dont la fonction phénolique répond
bien au but. Pour mieux interpréter les résultats, j'ai opéré sur des solu-
tions trÚs étendues se rapprochant par conséquent sous ce rapport des
mih'eux physiologiques.
« La méthode a consisté à mesurer directement les volumes d'oxygÚne
absorbés en fonction du temps au moyen d'un appareil composé de plu-
sieurs ballons de verre vert (') de lySâą' de capacitĂ©, disposĂ©s en sĂ©rie et
plongés dans un récipient plein d'eau. Au moyen de tubes coudés, de
faibles diamÚtres, exactement calibrés et gradués, ils étaient reliés à des
récipients contenant de l'eau ou du mercure et dont l'ascension permettait
d'évaluer le volnuie d'oxvgÚne absorbé en un temps donné, toutes correc-
(') Le choix du verre a une importance capitale. Il en est de mĂȘme du cIioIk des
réactifs et de l'eau qui doivent présenter un grand degré de pureté.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 928
lions faites. L'appareil Ă©tait construit de telle sorte que les perturbations
apportées par la température, la dilatalion du verre, etc., étaient iden-
tiques pour chaque série d'essais. Au moyen de cet appareil, j'ai expéri-
menté : 1° Taction des sels de manganÚse; 2° l'action des sels de manga-
nÚse en présence d'une trace d'alcali ; 3'^ les influences exercées sur la
marche de l'oxydation par la présence de certaines substances.
00
a
» 1. Sels de manganĂšse. â On mettait So"""' d'une solution d'acide gallique au Yifi
dans les ballons, on ajoutait le sel de manganĂšse dissous et, aprĂšs agitation, on aban-
donnait l'appareil dans un local dont la tcmpcrulurc ne variait pas. En opérant sur des
solutions d'acide gallique de j^ Ă -^^^ avec des doses de manganĂšse Ă©galement
variables, les volumes d'oxygÚne absorbés aprÚs 2^ heures ne dépassaient pas -nr à jV
de centimÚtre cube. La présence d'une petite quantité d'acide libre (acides sulfurique,
ciilorhydrique, oxalique et acétique) n'a pas favorisé l'absorption de l'oxygÚne.
» 2. Influence d'un alcali. â On sait que les sels de manganĂšse en prĂ©sence d'un
Icali se transforment Ă l'air en bioxyde. Cette transformation a lieu Ă des doses Infi-
nitĂ©simales des deux rĂ©actifs, comme l'indique le tableau suivant. L'alcali lui-mĂȘme
agissant séparément comme agent d'oxydation sur la solution d'acide gallique, il a
fallu évidemment tenir compte de cette action séparée. Dans ces essais, on mettait
d'abord dans les ballons l'acide gallique en solulion, puis le sel de manganĂšse, enfin
l'alcali. {Doses employées : acide gallique 5o<^'"' au yoïïÎ> MnCl^o,©!; NaOH 0,01.)
Volumes d'o.vygÚne exprimes en dixiÚmes de centimÚtre cube, absorbés par une
solution d'acide gallique en présence de la soude seule ou de la soude et du
manganĂšse.
Observations faites aprĂšs : NaOlI- NaOH + MnCP. MnCF.
3o minutes i5 35 o
I heure 25 ^i 3
a heures 22 tfi 3
4 » 33 5o 4
6 » 35 5o 4
12 » , 4o 5o 4
» En faisant varier la nature de l'alcali (soude, potasse), celle du sel de manganÚse
(chlorure, sulfate, acétate) ; celle du corps à oxyder (hydroquinone, jsyrogallol, tanin),
on a trouvé : i" que l'accélération de l'oxydation est proportionnelle aux doses d'alcali ;
2" que, pour une mĂȘme dose d'alcali, l'augmentation du poids du manganĂšse devient
nettement paralysante à partir d'une certaine limite, aprÚs avoir été activante; 3° que
des doses infinitésimales de sels de manganÚse deviennent actives en présence de
traces d'alcali.
» 3. Influences agissant sur la marche de l'oxydation. â L'introducĂčon dans les
ballons de substances inertes, telles que le verre pilé, la porcelaine, le quartz, les
métauv en poudre ou à l'étal colloïdal, apportent une perturbation considérable dans la
marche de l'oxydation en présence du manganÚse, lorsqu'on la compare avec des essais
924 ACADĂMIE DES SCIENCES.
témoins. Cette constatation n'est pas sans importance car elle démontre que ces
substances inertes peuvent jouer un rÎle comme acti\ ant ou retanlant clans les phéno-
mÚnes cFoxydation, d'une maniÚre analogue, dans un autre d'idées, à ce qui se passe pour
le dégagement de l'acide carbonique de ses solutions aqueuses saturées. Les substances
chimiques agissant sur l'un des réactifs eu présence, sur la soude par exemple, se
comporient comme paralysants; c'est une simple saturation et le ralentissement de
l'oxydation ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt. Mais l'expĂ©rience Ă©tablit que ce ralentissement
peut avoir lieu Ă des doses si faibles que l'on ne peut plus, pour l'expliquer, invoquer
seulement la saturation partielle de l'un des réactifs. Tel est le cas pour l'acide arsé-
ni(|ue. En voici la démonstration :
Tableau ind'ujuant l' injluence paralysante de l'acide arsciiirjtie.
(Doses: ac. gallique So"^"" aUyJj-iy; MnCl- 0,02; NaOH 0,02.)
Aciile arséniquo.
Temps. TĂ©moins. 0,01. 0,001. 0,0001.
3o minutes Ho 7 aS 28
1 heure !\7. 7 25 3o
2 » 45 1 5 3o 00
4 » 45 20 3o 32
6 » 48 20 3o 35
» L'acide arsénique dilué au yj^VÎÎ ^ donc eu une action retardante.
» Le bichlorure de mercure, l'acide cyanhydrique, l'hydrogÚne sulfuré et d'autres
substances agissant comme poisons de l'organisme, ont une action analogue sur la
marche de l'oxydation, aprÚs avoir souvent provoqué au début une excitation trÚs
nette.
» Ces phénomÚnes de ralentissement dans l'oxydation des substances expérimentées
peuvent ĂȘtre expliquĂ©s par des changements dans l'Ă©tat de neutralisation du milieu
et aussi, comme sembleraient l'indiquer des essais en cours, par l'entraßnement méca-
nique des substances sous l'influence de la précipitation.
» Il se dégage de ces expériences que le manganÚse, envisagé camme
ferment métallique, demande, pour devenir actif, en se plaçant dans les
condilions dans lesquelles j'ai opéré, que le milieu à oxyder contienne un
alcali ou un sel alcalino-terreux. Pour la mĂȘme quantitĂ© d'alcali, les doses
croissantes de nianganĂšse agissent comme j)aralysants ; comme dans le
cas des phĂ©nomĂšnes diastasiques, la marche de la rĂ©action peut ĂȘtre
entravée par la présence de traces de certaines substances. On voit donc
que le manganĂšse, pour produire son maximum d'effet dans un milieu en
un temps donné, doit réunir tout un ensemble de conditions. »
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE 1903. gaS
CHIMIE GĂNĂRALE. â Alcoylatiori systĂ©matique de l'arsenic.
Note de M'. V. Auger, présentée par M. H. Moissan.
« On ne connaĂźt jusqu'ici aucun procĂ©dĂ© permettant d'introduire, Ă
volonté, I, 2 ou 3 groupes alcoylés sur la molécule de l'arsenic. D'une part,
la méthode de Cahours ('), qui consiste à chauiifer le métalloïde avec un
iodure alcoolique, fournit imméiliatemeiit un mélange de tiérivés tri- et
tétrasubstitués, et, d'autre part, la réaction deMeyer (^) semblait jusqu'ici
ne pouvoir fournir qu'un seul produit : le méthylarsinale de sodium. C'est
cependant en gĂ©nĂ©ralisant celte derniĂšre rĂ©action que l'on peut arriver Ă
introduire systématiquement des groupes alcooliques dans l'arsenic.
» Voici le principe de la méthode : Considérons d'abord la réaction de
Meyer; elle consiste à mettre en contact, en présence d'alcool, l'arsénite
tri-sotlique AsO'Na^ avec l'iodure de métliyle : la réaction a lieu suivant
AsO'Na'' + ICH'= CH\ AsO'Na' + Nal. I.'arsénite est donc passé, pen-
dant la réaction, à l'étal de méthylarsinale, et, de trivalent, est devenu pen-
tavalent. Il est extrĂȘmement vraisemblable que le processus est le suivant :
/ONa ^O
l'arsĂ©nite normal As â ONa prend la forme tautomĂšre Naâ As â ONa,el
\ONa \ONa
échange alors son atome de sodium relié à l'arsenic, contre le groupe
mĂ©thyle,en donnant le mĂ©thylarsinale CH' â Asâ ONa. Si nous appliquons
\ONa
cette réaction à la molécule déjà monométhylée, nous devons d'abord
réduire l'acide méthylarsénique pour rendre l'arsenic trivalent :
CH'.As=:0.
L'oxyde de méthylarsine possÚde deux fonctions trÚs faiblement basiques
/ONa
et fournit, avec deux molĂ©cules de soude, le sel : CH'.As^ â,^ dont la
\ONa
forme tautomĂšre est : CH'.As â ONa. Il rĂ©agit alors facilement sur une
\Na
(') Cauouks, An. chcin. l'hariii. Lieb., l. CXXII, p. iga.
(') G. Meyer, Ber. client. GcsclL, l. XVi, \>. i!\t\0.
C. R., 1903, 2» Stmest/e. (T. GXXXVII, N" 22 ) 121
Q26 ACADĂMIE DES SCIENCES,
molécule d'iodure de méthyle d'aprÚs :
CH' AsO^Na^ 4- ICH' = (CH')= = As^^^^
Nal.
). L'acide cacodyliqueou diméthylarsinique, ainsi obtenu, est susceptible
de subir une troisiĂšme mĂ©thylation en employant la mĂȘme sĂ©rie de rĂ©actions;
il suffit de le réduire pour le faire passer à l'état d'oxyde de cacodyle
(CH')- = As â O â As = (CH»)= et de traiter ce dernier, en solution
alcoolique, par la soude et l'iodure de méthyle, pour obtenir, d'aprÚs
(CH')^=As-ONa ou (CH')^ = As^^_^+ ICH^= (CH')' = As = O,
l'oxyde de triméthylarsine. J'ai constaté que, dans toutes ces réactions, il
est possible de remplacer l'iodure de méthyle par l'iodure d'éthyle; d y>
lieu de penser qu'il en sera de mĂȘme pour d'autres iodures homologues.
» Voici quelques détails succincts des manipulations.
» RĂ©duction du mĂ©thylarsinate de sodium. â Le sel disodique est dissous dans la
quanlilé minimum d'eau, à liÚde; OQ y introduit, à froid, un excÚs de gaz sulfureux,
puis on porte le liquide à rébullilion au réfrigérant ascendant, pour terminer la réaction.
Celle-ci a lieu quantitativement suivant CH'AsO^ Na' + 50^= CH' ĂsO -H SO'Na^
Le liquide obtenu est alors additionné d'une petite (jiianlilé de carbonate de sodium,
afin de neutraliser les derniÚres traces d'acide sulfureux, puis évaporé à sec, dans le
vide, au bain-marie. La masse obtenue est épuisée à plusieurs reprises par le benzÚne
bouillant qui dissout l'oxyde de méthylarsine. AprÚs évaporalion du solvant, on obtient
celui-ci en gros cristaux incolores fusibles Ă gS".
» L'acide mélhylarsinique pur n'est pas réduit, dans ces conditions, par le gaz sulfu-
reux. Par contre, la réduction a lieu aussitÎt qu'on ajoute à celui-ci une trace d'un lodure.
En employant le méthylarsinate de calcium en suspension dans l'eau, on obtient, par
traitement au gaz sulfureux, immédiatement une solution aqueuse, presque pure,
d'oxyde, le sulfate de calcium formé restant insoluble.
» MĂ©thylation de l'oxyde de mĂ©thylarsine. â i'""'de l'oxyde est mise en dissolu-
lion dans l'alcool médiyliqiie et additionnée de 2""" de soude, puis, à froid, de i"""'
d'iodure de méthyle. 11 se produit un échaulTemenl notable de la solution; on termine
au bain-marie, au réfrigérant ascendant, jusqu'à réaction neutre de la liqueur. Pour
isoler le produit formé, il est nécessaire d'enlever l'iode; pour cela, on chasse l'alcool
au bain-marie, et l'on additionne la solution aqueuse du résidu d'acide sulfurique dilué,
puis d'azolite de sodium. L'iode se précipite; on filtre, on évapore à sec, aprÚs avoir
saturé par le carbonate de sodium, et l'on reprend par l'alcool absolu. Le cacodylate de '
sodium se dissout seul, et on l'isole pur par cristallisation. L'acide cacodylique extrait
de ce sel a montré tous les caractÚres de celui qu'on obtient par oxydation de l'oxyde
de cacodyle. 11 fondait à 200° et formait avec le nitrate d'argent le sel double cristal-
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 927
lise : (CH3)=AsO-Ag, AgAzO^ pour l'identifier encore mieux, il a été transformé en
sulfure de cacodyle fondant à 5o°.
» Cette méthylation s'effectue avec une grande rapidité et semble plus facile que
celle qui donne naissance au méthylarsinate de sodium.
» MĂ©thylation de l'oxyde de cacodyle. â Cette opĂ©ration a Ă©tĂ© effectuĂ©e exacte-
ment dans les mĂȘmes conditions que la prĂ©cĂ©dente. L'oxyde de mĂ©thylarsine formĂ© a
été isolé à l'état d'iodure (CH')'=As:P.
» Introduction du groupe Ă©thyle. â La rĂ©aclion de Meyer effectuĂ©e avec de l'io-
dure d'éthyle se poursuit d'une façon bien moins nette qu'avec l'iodure de méthyle. Il
se forme une assez forte quantité d'éther provenant de la saponification de l'iodure, et
il est fort difficile de se débarrasser del'oxiiodure d'arsenic qui accompagne le produit
de la réaction. Cependant, aprÚs avoir enlevé l'iode avec le nitrate de sodium, on peut,
aprĂšs Ă©vaporalion du liquide au bain-marie et reprise par l'alcool, isoler l'acide Ă©lhyl-
arsinique, déjà obtenu par La Coste, par oxydation du chlorure d'éthylarsine.
» Je compte préparer, avec cet acide, l'acide mÚiliyléthylarsinique, ainsi que d'autres
acides mixtes alcoylés. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â SĂ©paration de l' iode dans les sels halogĂšnes alcalins
d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide iodiqiie, et mode
de préparation de l'iode pur. Noie de MM. H. Baubig.vv et P. Rivals,
présentée par M. Troost.
« Si la méthode de précipitation de l'iode à l'état de sel cuivreux en pré-
sence des chlorures et bromures est susceptible d'exactitude, comme nous
l'avons montré (Note du 9 novembre igoS), elle présente du moins un
petit ennui pour la séparation idtérieure du Cl et du Br; c'est le volume
d'eau fourni par les lavages et qu'il faut ensuite réduire par évaporation.
Nous avons donc cherché s'il ne serait pas préférable, en profatant de l'oxy-
dabilité de l'iode, de le transformer tout d'abord en acide iodique, corps
stable et non volatil, puis de séparer successivement le brome et le chlore
par distillation aprĂšs leur mise en libertĂ©, opĂ©ration Ă laquelle ils se prĂȘtent
tous deux aisément. Cette méthode nous a donné d'excellents résultais;
elle est de plus d'une pratique simple, puisque le permanganate, qui,
d'aprÚs les indications de Péan de Saint-Gilles (i 858) oxyde instantanément
les iodures en iodates, est précisément le réactif qui nous sert à séparer le
brome d'avec l« chlore dans un mélange de chlorures et bromures addi-
tionné de CuSO% ot à en retirer ensuite le chlore si l'on ajoute de l'acide
sulfurique.
928 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On commence par alcaliniser la solution saline (') avec o?, 5 à is de CO'Na' + roH'0
et l'on ajoute ensuite le MnO'K petit Ă petit, en solution saturĂ©e et chaude, jusqu'Ă
ce que la liqueur reste colorée en rose. A ce moment on n'a plus que de l'acide iodique
avec un dépÎt de aMnO^ H^'O. On met alors les quantités d'eau et de MnO*K néces-
saires pour ramener Ă la concentration voulue ('). Le permanganate dissous, on ajoute
Ă froid le sel de cuivre, on ferme, on adapte le condensateur garni d'alcali et de sulfite
et l'on aide Ă la dissoluiion du CuSC en agitant doucement par le courant d'air. On
cliaufle finalement au l)ain-marie et l'on distille le brome. Cette opération terminée,
on cliangele condensateur en ayant soin de rincer le tube abducteur et l'on distille le
chlore en réchauffant aprÚs addition d'acide SO*H^ étendu de son volume d'eau et
froid. L'acide HCI mis en liberté réagit sur l'acide permanganique et le Cl se dégage.
» L'iode resté en totalité comme acide iodique dans les eaux mÚres y est dosé sous
forme de Agi, en réduisant aprÚs addition de AzO^Ag par le gaz sulfureux. On ter-
mine en portant à l'ébullition le liquide acidulé par l'acide nitrique. S'il n'y avait
qu'un seul élément, Cl ou Br, avec l'iode, on pourrait le séparer en traitant de suite la
solution iodique par le mélange de MnO'K et de SO'H-Ag. Nous donnons ici nos
résultats.
Valet
ir en sel d'Ag de
Durée
CO'Na'.icll-
'0 MnOMi
CuSO'.bH'O
SO'H'+H=0.
Vol.
de
Agi
AgBr
AgCI
Kl.
KBr.
N'a Cl.
employé.
total.
employé.
vol vot
liquide.
distillation.
IroUTĂ©.
trouTc.
trouvé.
Ig
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0,0848
0,2l4S
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0,0849
0,2147
Il
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0,0837
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0,5
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20
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1 .00
0,21.34
II
0,4276
//
o,o385
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â /|0
//
20
90
1 .00
0,4274
II
o,o382
0,0427
0,2l48
o,o385
1,0
n,Sâ
16
20
100
ll>20"+l''
0.0428
0,2l5l
0,0390
o,2i38
0,0837
0,2946
1,0
(os,3-!-ofc',
^7)
16
l5
io5
[h_|_,h2Qm
0,2l4l
0,0843
0,2950
» Nous ferons remarquer que, en liqueur jcide et chaude, une notable proportion
de bioxyde de manganÚse accélÚre la décomposition de MnO'H, comme l'ont signalé
déjà quelques auteurs. Quand cette circonstance se. présente à la suite de l'oxydation
d'une forte quantité d'iode, il n'y a qu'à augmenter la proportion de SO'H- et de
MnO'K pour la séparation du chlore.
» Si l'on ne voulait que doser l'iode ou déterminer la somme des impu-
retés Cl et Br qui existent dans un iodure, dans ce cas encore, aussitÎt
aprĂšs la transformation en acide iodique, on enlĂšve ensemble le Cl et le Br
Ă l'aide du courant d'air Ă chaud aprĂšs addition d'acide sulfurique et d'un
excĂšs de MnCR, en ne les recueillant que si l'on veut les titrer comme
impuretés.
(') Cette addition est indispensable, sinon on constate toujours un léger déficit dans
le dosage de l'iode, par suite peut-ĂȘtre de la mise en libertĂ© d'un peu d'iode au dĂ©but
et qui Ă©chappe Ă l'oxydation.
(-) Comptes rendus, t. CXXV, 1897, p. 527 et 609.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 929
» PrĂ©paration de l'iode pur. â Ce mode analytique nous a permis, en
le combinant à une propriété remarquable des iodates, d'établir un pro-
cédé de préparation de l'iode pur.
» En liqueur neutre, les iodates, comme nou-; l'avons constaté, sont réduits à la
température ordinaire et plus rapidement encoie à chaud par les sulfites alcalins. On
peut donc, aprÚs avoir chassé le chlore et le brome d'une solution d'acide iodique, y
ramener l'iode Ă l'Ă©tat d'iodure. Il suffit de neiilraliser le liquide par un alcali, soude
ou potasse, puis de chaufTer à roo° pendant quelques heures avec un excÚs dp sulfite
de soude neutre, qui dĂ©compose en mĂȘme tem|)^ ce qui reste de permauf^anate. La
réduction terminée, on traite par le nitrate de Ijarvuni qui précipite la totalité des
acides sulfurique et sulfureux, comme le prou\e un essai fait avec une solution de
sulfite neutre. AprÚs avoir filtré la liqueur, on la retraite par un peu d'acide sulfurique
étendu pour en séparer l'excÚs de baryte, et l'on filtre une seconde fois.
» L'iodure ainsi obtenu ne renferme que du sulfate alcalin et est exempt de chlore,
si l'on a eu soin de contrÎler la pureté des divers réactifs employés.
» Or, si, au lieu de réduire la totalité de l'acide iodique, on réserve le sixiÚme de la
liqueur, et qu'aprÚs y avoir détruit le MnO'K par une addition ménagée d'alcool ou
d'éther pur, dont le surplus est chassé ensuite par une ébuUition prolongée, on mé-
lange à froid et aprÚs filtration cette solution d'acide iodique avec la partie qui a été
réduite, tout l'iode se sépare selon l'observation de Gay-Lussac (i8i4), par l'action de
l'acide SO'H'^ en présence :
IO'H + 5HI = 3H20h-3P.
» Qu'on filtre, lave, sÚche et sublime comme d'usage, on a de l'iode parfaitement
pur et rigoureusement exempt de chlore, brome et iodure de cyanogĂšne.
» Dans la réduction de l'iodate par le sulfite, on doit opérer en liqueur neutre; car,
mĂȘme Ă 100°, un excĂšs d'alcali ralentit la rĂ©duction et d'autant plus Ă©nergiquemenl
que la liqueur est plus alcaline. En outre, il est bon de chaufTer dans une atmosphĂšre
limitée, comme celle d'un ballon mal bouché, parce qu'en solution et à l'air les
sulfites s'oxydent assez vite.
» Les bromates se comportent identiquement comme les iodates vis-à -vis
des sidfiles alcalins, tandis que les chlorates en solution neutre ou alcaline
mĂȘme Ă 100° sont entiĂšrement irrĂ©ductibles. C'est une propriĂ©tĂ© que nous
avons utilisée pour le dosage des chlorates en présence des bromaß.es et
des iodates. »
93o
ACADĂMIE DES SCIENCES.
MĂTALLURGIE. â Ătude microscnpĂčiue de bronzes prĂ©historiques de la
Charente. Noie de M. G. Chesneau, présentée par M. Adolphe Carnot.
n J'ai montré précédemment (') que la détermination précise des élé-
ments contenus Ă l'Ă©tat de traces dans les bronzes anciens peut fournir des
données sur la similitude ou la différence d'origine des métaux qui les
composent. Il m'a paru intéressant de compléter ces résultats par l'étude
microscopique de ces alliages, qui, en permettant de reconstituer jusqu'Ă
un certain point les procĂ©dĂ©s de fabrication employĂ©s, peut ĂȘtre non moms
féconde que l'analyse chimique" en indications sur la provenance ou
l'Ă©poque relative des bronzes anciens.
» Mon examen a porté sur la hache à douille de la cachette de Venat,
dont j'ai déjà donné l'analyse, et sur une grande hache à talon, que je dois
Ă©galement Ă l'extrĂȘme obligeance de M. Chauvet et qui provient de la ca-
chette de Biarge (commune de Chassiecq, arrondissement de Confolens)
découverte en 1896 {-). On admet que dans la période de l'ùge de bronze
les haches à douille sont les plus récentes, et les haches à talon les plus
anciennes : c'est donc sur deux types d'Ă©poques aussi distantes que pos-
sible qu'ont porté les études résumées ci-aprÚs montrant que leur mode de
fabrication a été tout à fait différent.
» On sait depuis les travaux de M. H, Le Chatelier et de M, G. Charpy
{Bull, de la Société d'Encouragement, 1896 à 1898) que les bronzes nor-
maux contenant de 8 à 20 pour 100 d'étain, polis à l'alumine et légÚre-
ment attaqués (au chlorure d'ammonium, par exemple), présentent un
réseau de cristallites de cuivre, ou iralliage riche en cuivre, souvent vi-
sibles à la loupe, se détachant en brun foncé sur un fond clair constitué
par Teutectique, plus riche en Ă©tain que les cristallites. L'eutectique est
formĂ© lui-mĂȘme de grains accolĂ©s, de grosseur variable, atteignant parfois
plusieurs millimÚtres, dont la structure cristalline est révélée par une
(1) G. CuESNEAU, Sur La composition de Ijronzes préhistoriques de la Charente
{Comptes rendus, 27 octobre igoS, p. 653).
{'-) Pour 100 parties, elle contient, d'aprĂšs l'analyse que j'en ai faite : cuivre, 84,87 ;
Ă©tain, 13,57; plomb, 0,42; fer, o,o5; nickel, o,46; soufre, 0,27; arsenic, 0,28;
phosphore, o,oo5.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 981
attaque énergique (acide azotique, ammoniaque concentrée) qui fait appa-
raĂźtre des stries parallĂšles dans chaque grain donnant l'aspect connu du
moiré métallique.
» Hache de Venat. â Les coupes faites dans cette huche (Ă 10,74
pour 100 d'étain) ont toutes donné une structure trÚs différente des
bronzes normaux. Simplement polies, elles présentent de nombreuses
soufflures bleu noirĂątre, abondantes surtout au centre du lingot, et de
petites inclusions d'un alliage bleu pĂąle, dues sans doute les unes et les
autres au plomb liquaté dans l'euteclique. Par attaque au chlorure d'am-
monium, la surface se teinte irréguliÚrement en brun sans a|)parence de
cristallites, comme le montre la figure i ci-dessous (obtenue avec le
microscope Le Chatelier, grossissement 90 diamĂštres), oii plusieurs souf-
flures se détachent en noir. Par attaque à l'acide azotique la surface prend
un aspect cristallin confus, sans moiré métallique.
l'ig.
Fie. 2.
Hache de Venat.
Hache de Biarge.
» La surface de la hache montrant des traces trÚs nettes de martelage,
j'ai pensé que l'aspect spécial de ces coupes tenait à un recuit prolongé ou
fréquemment répété destiné à permettre ce martelage. Des éprouvettes de
bronze de mĂȘme composition, soumises Ă des recuits de plus en plus longs,
à 725°, m'ont montré en effet que les cristallites s'empùtent fortement
aprĂšs un recuit de i5 minutes, puis envahissent peu Ă peu l'eutectique et
ne sont plus discernables au bout de i heure : l'aspect est alors identique
Ă la hache de Venat, y compris les soufflures au centre du lingot ayant
pour origine les inclusions plumbeuses. Ce résultat est dû au dédou-
blement progressif de l'eutectique en deux alliages, l'un riche en cuivre.
qSa ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'autre en étain, comme l'ont établi les études récentes sur les bronzes
de MM. Hevcock et Neville. Le mĂ©tal mĂȘme de la hache refondu m'a
donné d'ailleurs un bronze normal à cristallites,qui, recuit pendant i heure,
a reproduit exactement l'aspect de la hache primitive.
» Il est donc hors de doute que la hache de Venat a été soumise à un
recuit trÚs prolongé à haute température, combiné avec le martelage (').
Ce traitement avait pour but de durcir le métal : en effet, sa dureté appré-
ciée par la méthode Brinell (enfoncement par pression de iooo''e d'une
petite bille en acier de lo'"" dans le métal) a été trouvée nettement supé-
rieure Ă celle du mĂȘme bronze refondu sans recuit (dans le rapport de
1,3 Ă i).
» Hache de Biarge. â Toutes les coupes ont donnĂ© l'aspect d'un bronze
normal à cristallites trÚs marquées, comme le montre la figure 2 ci-dessus,
les cristallites restant rectilignes jusqu'au tranchant. L'attaque Ă l'acide
azotique a nettement donné un moiré métallique à petits grains. L'arme,
dont le tranchant ébréché dénote un long service, n'a donc subi ni recuit,
ni martelage : malgré cela sa dureté atteint celle de la hache de Venat par
suite probablement de sa plus forte teneur en Ă©tain.
» Il semble donc ressortir de l'étude microscopique de ces deux bronzes
d'époques trÚs différentes que, tout au moins dans la région de la Charente,
les haches venues de fonte étaient utilisées telles quelles au début de
l'ùge de bronze, tandis que plus tard, les procédés de fabrication s'étant
perfectionnés, les métallurgistes soumettaient les piÚces aprÚs démoulage
à de forts recuits combinés avec le martelage, en vue sans doute d'ac-
croßtre la dureté du métal. »
ZOOLOGIE. â Sur la ponte du Bombyx Mori. Note de M. Jules Gal.
« Fécondées ou nou, les femelles à e Bombyx iJ/ort procÚdent à la ponte;
leurs Ćufs sont bons quand elles ont Ă©tĂ© fĂ©condĂ©es, Us ne se dĂ©veloppent
pas dans le cas contraire. Si, au lieu de laisser se produire l'accouplement
complet, on en limite plus ou moins la durée, on voit diminuer réguliÚre-
ment de loo à o le pourcentage des graines fécondes obtenues. Ces faits
(') Ce recuit a dû Úlre beaucoup plus énergique que dans l'épée de bronze étudiée
par M. Osniond {Comptes rendus, 29 dĂ©cembre 1902, p. 13.12), oĂč le rĂ©seau crislalli-
lique primitif Ă©tait encore neUement visible.
SĂANCE DU ;io a-ovi:mbre igo^. 933
sont connus depuis longtemps, mais on sait moins bien comment, dans ces
divers cas, varie le processus de la ponte.
» D'aprÚs Cornalia (^?///. slat. séricicole de Montpellier, iSyS), « lorsque
)) l'accouplement a eu son plein effet, la ponte s'accélÚre et se fait com-
» munément le premier ou le deuxiÚme jour w ; aprÚs un accouplement
de i5 minutes, insuffisant pour une fécondation complÚte, « le papillon ne
)) pond pas dans les premiers jours; le nombre des Ćufs augmente du
)) deuxiĂšme au cinquiĂšme jour, celui-ci Ă©tant le jour oĂźi la ponte se ter-
» mine ». Cornalia ne rapportant que des observations relatives à des
accouplements de i5 minutes, 3o minutes et i heure, j'ai voulu compléter
ses résultats en étudiant l'effet d'accouplements de plus faible durée et
surtout en Ă©tudiant la ponte des femelles vierges.
» I. Femelles fĂ©condĂ©es. â Neuf femelles ont Ă©tĂ© accouplĂ©es pendant 2 heures au
moins, assez longtemps pour que leurs graines fussent toutes fécondées. J'ai compté,
jour par jour, les nombres des graines émises. Ces nombres étant portés en ordonnées
et les jours en abscisses, on obtient des courbes, une pour chaque ponte, qui ont toutes
la mĂȘme allure. En Ă©tablissant la moyenne de ces courbes on trouve que les nombres
moyens de graines émises ont été pour les périodes de 24 heures successives :
392, 981 29, 24, 8, I, G,
ce qui donne une courbe commençant trÚs haut et descendant trÚs vite, tout à fait con-
forme aux conclusions de Cornalia.
» II. Femelles insuffisamment accouplĂ©es. â D'autres femelles ont Ă©tĂ© accouplĂ©es
pendant des temps variant de 3o secondes Ă 4-5 minutes et plus. On sait depuis long-
temps qu'un accouplement minimum de 45 minutes est nécessaire poui' que les
graines soient toutes bonnes; or, il faut prĂ©cisĂ©ment le mĂȘme temps pour que la
courbe des vitesses de ponte prenne la forme descendante de la premiÚre série. Pour
un accouplement de durée moindre, les résultats sont différents. Voici comme exemple
la ponte d'une femelle accouplée 10 minutes :
90, i4o, 182, i7(), 62, 0.
» La courbe s'élÚve conformément aux indications de Cornalia; mais, aprÚs avoir
passé par un maximum, le troisiÚme jour, elle redescend ensuite.
» III. Femelles vierges. â Enfin, j'ai Ă©tudiĂ© comme les prĂ©cĂ©dentes 22 femelles
vierges, toutes sorties de cocons isolés, et logées séparément dans des boßtes closes. Les
courbes construites pour chaque femelle ont mĂȘme allure, ce qui autorise Ă en prendre
la moyenne; on obtient ainsi les nombres moyens des graines comptées jour par jour
depuis le commencement de la ponte jusqu'Ă la fin :
n, 45, 57, 97, 91, ii5, 43, 42, 46, 20, I, o
» Ces nombres correspondent à une courbe qui croßt d'abord, passe par un maxi
mum, le 6° jour, et décroßt ensuite.
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. GXXXVII, N« 32.) 122
9^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
M C'est lĂ un rĂ©sultat nouveau. Il est intĂ©ressant de tracer sur une mĂȘme feuille
la courbe de la 3" série (femelles vierges), celle de la i" série (femelles fécondées)
et les diverses courbes qui coriespondent à des accouplements plus ou moins limités.
Celles-ci, intermĂ©diaires entre les deux courbes extrĂȘmes, se dĂ©forment rĂ©guliĂšre-
ment et passent de l'une Ă l'autre par une avance du maximum de la vitesse de ponte,
correspondant à une plus grande durée de l'acte qui assure la fécondité.
w En somme, tout concourt Ă faciliter pour le mieux la conservation de
l'espÚce. Les graines fécondées sont émises trÚs vite, mais les graines non
fécondées sont retenues plus longtemps dans l'attente d'un accouplement
possible qui les rendrait bonnes. On a vu que l'accouplement, pour pro-
duire tout son effet, doit durer un certain temps, 45 minutes environ ; or
c'est là précisément le temps nécessaire pour que la femelle cesse de rete-
nir ses graines et les ponde sans retard.
» Les observations suivantes viennent à l'appui de celles qui précÚdent.
La femelle fĂ©condĂ©e pond ses Ćufs trĂšs vite. Son rĂŽle Ă©tant achevĂ©, elle
n'a plus qu'Ă disparaĂźtre, de sorte que son existence est plus courte que
celle de la femelle non fécondée, qui semble vivre dans l'attente d'un
accouplement. Dans naes expériences, la. durée moyenne de la vie, aprÚs
la sortie du cocon, a été :
Jours.
1'= série (accouplement prolongé) 9,3
2" )i (accouplement réduit) 10,1
3'= » (femelles vierges) 1 1 , 3
ZOOLOGIE. â Sur la ponte, la fĂ©conditĂ© et la sexualitĂ©
chez des poules carnivores. Note de M. FnĂDĂnic Houssay.
« Pour toutes les poules qui vont ĂȘtre comparĂ©es entre elles, il sera
question de la ponte pendant leur premiÚre année seulement. Le Tableau
suivant résume les résultats moyens pour un animal en observation ;
Nombre Poids moyen
GĂ©nĂ©rations. des Ćufs. Poids. de l'Ćuf.
ks g
Granivore 97 5 , 36o 55
I" Carnivore i48 8,6-4 58
2" » âą. . . 167 10,270 61
3= » i45 8,426 58
» DoncJ'accroissement qui se manifeste par le changement de régime tant pour le
nombre que pour le poids des Ćufs ne se poursuit pas indĂ©finiment. Je pense mĂȘme
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9-35
que, si l'expérience peut continuer, on veira progresser la baisse qui s'annonce. Pour
toucher en passant auv. applications pratiques, on auÂŁ;nienteraitle rendement des poules
en ajoutant à leur alimentation une forte proportion de déchets de viande fraßche,
puisque j'ai pu les nourrir exclusivement ainsi; mais il y aurait intĂ©rĂȘt Ă prendre
chaque annĂ©e de nouveaux sujets et Ă ne pas mettre en incubation les Ćufs des ani-
maux ainsi suralimentés.
» Voici les résultats des incubations que, pour obtenir une quatriÚme génération, j'ai
préparées l'été dernier dans des conditions normales, c'est-à -dire avec des poules cou-
veuses.
DĂ©but de Nombre
l'incubation. des Ćufs. DĂ©veloppements. Ăclosions.
4 mai 12 4 Abandonnés.
23 » i3 4 3
2 juin 12 3 3
1 7 » 12 2 I
i""' juillet i6 I o
21 » i5 o o
8o i4 7
» Le rapport des insuccÚs aux succÚs est à peu prÚs l'inverse de ce qu'il est habi-
tuellement. De plus, sur les 7 poussins, il y avait 6 mĂąles et i seule femelle.
2 mĂąles moururent tout jeunes, Ă 7 jours et n jours; les 5 survivants provenaient
tous de la mĂȘme poule qui, fait notable, excrĂ©tait avec son coq beaucoup plus d'urĂ©e
que les autres. Une Ă©limination plus copieuse assurait Ă son organisme une moindre
intoxication et retardait l'infécondité. Inutile d'ajouter que la fécondation physio-
logique avait lieu et que les coqs étaient morplioiogiquement féconds, ainsi que les
poules, puisqu'elles pondaient beaucoup.
» Ces expériences suggÚrent d'importantes conclusions et, sans vouloir
les généraliser plus qu'il ne convient, faisons cependant remarquer :
i" l'hérédité des intoxications alimentaires et l'incontestable action sur le
germe des modifications acquises par l'organisme en raison du régime,
l'influence du soma stir le germen, 2" la liaison de l'auto-intoxication chez
les procrĂ©ateurs avec l'infĂ©conditĂ© totale, les arrĂȘts de dĂ©veloppement et
la mort précoce'des produits, 3° l'accentuation des résultats de semaine
en semaine, c'est-Ă -dire Ă mesure que l'intoxication fait son Ćuvre sur les
organismes procréateurs adultes, 4° enfin, l'excessive proportion des mùles.
⠻ Parmi les faits quelque peu nets relatifs au déterminisme du sexe
mùle, on relÚve les conditions précaires de l'alimentation et l'on entend
ainsi l'inanition plus ou moins marquée; il faut y ajouter l'intoxication.
Ces deux facteurs, qui influent de la mĂȘme façon sur les courbes de crois-
sance, jouent aussi le mĂȘme rĂŽle dans le dclerminisme de la sexualitĂ©.
936 ACABĂMIE DES SCIENCES.
» Il est à remarquer, de plus, que les l\ coqs de ma quatriÚme géné-
ration Carnivore vivent depuis 5 mois avec i seule poule en parfaite
intelligence et dans nn calme absolu. Dans les conditions ordinaires, ils se
seraient, depuis plus de 3 mois, livré des combats mortels et il n'y
aurait qu'un survivant. Le dimorphisme sexuel organique que j'ai signalé
dans les poules granivores et dans les deux premiÚres générations carni-
vores est presque supprimé à la troisiÚme, et l'incombativité sexuelle qui
se révÚle à la quatriÚme accentue la réduction. Ce fait apporte une infor-
mation supplémentaire pour l'important problÚme du passage de la poly-
gamie à la polyandrie, passage dont les diveis degrés sont la monogamie
avec égalité numérique des mùles et des femelles, l'hermaphroditisme qui est
la sujipression du dimorphisme sexuel, le pigméisme des mùles plus nom-
breux que les femelles avec renversement du dimorphisme sexuel : les
deux derniÚres conditions survenant chez les animaux fixés et chez les
parasites.
» Il se peut que l'intoxication gĂ©nĂ©rale des germes dans ces ĂȘtres immo-
biles et surnourris soit un important facteur de la pluralité des mùles et
de l'arrĂȘt ordinaire de leur dĂ©veloppement. Dans ces complexes Ă©vĂ©ne-
ments, il est, au reste, probable qu'il n'y a pas une seule cause en jeu. »
ZOOLOGIE PATHOLOGIQUE. â Sur l' exophtalmie infectieuse de certains poissons
d'eau douce. Note de M. J. Audigé, présentée par M. Alfred Giard.
« Une infection microbienne, d'une nature particuliÚre, et qui n'a pas
encore été décrite, du moins à ma connaissance, s'est déclarée pendant le
courant du mois d'août, à la Station de pisciculture de l'Université de Tou-
louse. Elle se caractérise essentiellement, en tant que caractÚres exté-
rieurs, |jar une exophtalmie parvenant à des proportions considérables.
» Les animaux atteints parla maladie offrent un aspect curieux. L'un
des yeux, car il n'a été constaté que des cas d'exophtalmie unilatérale
frappant aussi bien le cÎté droit que le cÎté gauche, atteint des dimensions
de quatre à six fois supérieures à la normale. Dans ces conditions, l'orbite
devient insuffisant pour contenir l'organe de la vision. Celui-ci fait forte-
ment saillie à l'extérieur, donnant à la tÚte du poisson une allure asymé-
trique des plus nettes. Les sujets se tiennent à demi couchés sur le flanc,
l'oeil exophtalmie tourné vers le haut. Ils semblent rechercher les lieux
obscurs; ils restent immobiles, ne prennent |)lus de nourriture. La colora-
tion des téguments devient plus foncée.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9^7
11 L'affection s'est développée de préférence chez les saumons de Cali-
fornie (Oncorhynchus Quinnat GĂčnth), mais a frappĂ© aussi quelques autres
espĂšces {Idiis orfus Cuv. et Val, Squalius ccphalus L.)- L'Ăąge des poissons
semble peu influer sur la propagation de la maladie. Les plus jeunes, ainsi
que les plus gros, subissent ses atteintes.
» La contagiosité de l'affection paraßt évidente. L'agent pathogÚne
semble pouvoir ĂȘtre vĂ©hiculĂ© par divers milieux extĂ©rieurs. Des animaux
sains ont été contaminés pour avoir été placés dans des bacs ayant contenu
antérieurement des animaux malades ; de la viande, réduite en purée au
moven d'un appareil souillé par de l'eau suspecte, a disséminé la maladie
dans des bassins jusque-lĂ indemnes,
» Des sections, pratiquées dans des yeux prélevés sur des animaux malades, mon-
trent que l'humeur vitrée a considérablement augmenté de volume. Elle distend les
enveloppes de l'Ćil, et c'est Ă son accroissement qu'il faut attribuer la forte saillie
exorbitaire. La chambre antĂ©rieure de l'Ćil renferme le plus souvent un liquide san-
guinolent ; elle subit de ce fait une légÚre amplification.
» L'examen microscopique, pratiqué suivant les méthodes habituelles de la bacté-
riologie, permet de constater, dans l'humeur vitrée, la présence de microorganismes
adectant la forme, soit de bĂątonnets, soit de grains arrondis. Tous ont une teinte
brune accentuée. Les bùtonnets mesurent 2H-,5 à il'- de long, sur ol^, 3o à ol^, 35 de
large. Us prennent peu facilement les couleurs nucléaires et se décolorent par la
méthode de Gram. Les éléments ronds mesurent de ol^,8o à 01^,90 de diamÚtre.
Ils prennent plus fortement que les précédents les couleurs nucléaires. Ces éléments
ne se retrouvent pas dans l'humeur vitrée d'yeux sains.
» L'évolution de la maladie est généralement assez rapide. Le plus
sottvent les poissons succombent dans l'espace de 8 Ă lojours. Cependant,
un petit nombre Ă©chappe Ă la mort. On peut constater que, chez ces
derniers, au bout d'une dizaine de jours, l'Ćil atteint devient opaque,
la cornée et le cristallin prennent une teinte laiteuse.
» Il est à remarquer que, si l'on maintient dans l'obscurité des sujets
atteints d'exophtalmie, ceux-ci ne meurent pas, mais l'Ćil atteint devient
opaque, comme chez ceux dont la guérison est spontanée.
» La maladie est parvenue à son maximum pendant les mois les plus
chauds; depuis le début de l'automne, ses progrÚs vont en diminuant.
Actuellement, le nombre des individus attaqués est fort restreint. Sans
doute, la contagiosité de celte affection est-elle facilitée par la chaleur et
enrayée par le froid.
» Je n'ai point constaté de lésions autres que celles des yeux et ne puis
938 ACADĂMIE DES SCIENCES.
expliquer encore la cause réelle du dépérissement des sujets atteints. Des
recherches complémentaires expérimentales seront poursuivies ultérieu-
rement. »
BOTANIQUE. â Contrihution Ă l'Ă©lude cylologique des AscomycĂȘtes.
Note de M. Guilliermond, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Nous avons continuĂ© nos recherches sur l'Ă©piplasme des AscomycĂȘtes
sur un grand nombre d'espÚces et les résultats obtenus confirment ceux
que nous avions signalés dans de précédentes Notes.
» Les corpuscules mélachroraatiques sont 1res répandus dans l'épiplasme et se com-
portent décidément comme des matiÚres de réserve. Ils naissent souvent au voisinage
du noyau dans les cellules mĂšres des astjues et il ne serait pas impossible que ce
dernier ait un rÎle indirect dans leur sécrétion, mais rien ne permet de l'affirmer,
car le noyau, qui ne subit aucune variation de structure pendant tout le déve-
loppement, ne donne pas d'indication de son intervention dans ce phénomÚne.
Quelques espÚces ne renferment pas de corpuscules métachromatiques, mais, par
contre, elles donnent lieu à d'abondantes productions de globules d'huile de réserve
(Leotia lubrica, Otidea onotica, Seboria equinoplidus). Ce sont surtout les espĂšces
dépourvues de corpuscules métachromatiques qui sont les plus riches en huile; néan-
moins, les deux productions peuvent coexister abondamment : c'est le cas des Ilelvelles
{H. sulcata, H. elaslica), dans lesquels on observe Ă la fois, outre le glycogĂšne, une
grande quantité de corpuscules métachromatiques et de globules d'huile. Ces derniÚres
naissent dans les mĂȘmes conditions que les corpuscules mĂ©tachromatiques et souvent
au voisinage du noyau. Le glycogĂšne se rencontre dans la plupart des espĂšces, mais il
n'est pas non plus constant. En dehors de ces différents produits, on remarque dans
Pezßza vesiculosa, dans P. venosa et dans les Aleuriées, à la partie supérieure de
chaque asque, un anneau d'amyloïde qui est considéré ordinairement comme une
réserve. Nos observations établissent, à l'encontre de cette opinion, que cet anneau
résulte d'une transformation de la membrane, nécessaire à l'ouverture de l'opercule,
car, c'est suivant la ligne médiane de cet anneau que s'effectue la déhiscence, et
il persiste aprĂšs l'Ă©limination des spores.
» Cette étude nous a donné l'occasion d'étudier la formation des cellules
mĂšres des asques.
» Elle s'accomplit dans toutes les espÚces observées (Aleuriées, Helvellinées, Asco-
bo/i/s marginatiis, Ot. onotica) suivant le mode décrit par M. Dangeard dans /*. vesi-
culosa, sauf dans une Pezize ressemblant" extérieurement à V Al. cerea, dont nous
n'avions malheureusement que des échantillons trop jeunes pour permettre sa déter-
mination, oĂč les cellules mĂšres naissent d'un filament Ă quatre noyaux accolĂ©s par
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igo'i. g3q
paires : une cloison sépare bientÎt ce filament en deux cellules binucléées dont la supé-
rieure fusionne ses noyaux et devient la cellule mÚre d'un asque. Ce procédé est
analogue Ă celui que vient de signaler M. Maire dans Galactinia succosa et rappelle
le développement des basides.
« Nous avons, en outre, suivi les divisions nucléaires qui s'accom-
plissent dans les cellules mĂšres avant la formation des spores, dans
Al. cerea, Ol. onoiica, P. Cortinus et P. rutilons.
» Dans les trois premiĂšres espĂšces, elle s'effectue par une karyokinĂšse analogue Ă
' celles décrites par Harper. La membrane persiste jusqu'à la fin de l'anaphase. Il se
forme, Ă la prophase, un fuseau achromatique traversant le noyau; il renferme les
chromosomes à son équateur et est relié à chaque pÎle à un centrosome entouré d'un
aster plus ou moins difficile Ă difl'Ă©rencier. Les centrosomes semblent avoir une origine
intranucléaire. Au début de l'anaphase, les chroraosoiues se disposent aux deux pÎles
du fuseau et l'on peut, Ă ce moment, essayer de compter leur nombre qui, dans
Al. cerea, paraĂźt ĂȘtre de 8 et qui, en tout cas, e-,t trĂšs voisin de ce nombre. Dans
P. Cortinus, il est supérieur à 8 et plus rapproché de 12. Ensuite, les chromosomes
se soudent en une masse unique Ă chaque pĂŽle, puis le faisceau s'allonge en mĂȘme
temps que la membrane se résorbe. Le nucléole subsiste pendant tout le phénomÚne.
Dans ^^. cerea, la premiĂšre division se fait suivant l'axe longitudinal de la cellule; dans
les deux autres, elle se produit obliquement par rapport Ă cet axe. Les divisions sui-
vantes s'accomplissent dans des directions variables. Les spores se délimitent, comme
l'a indiqué Harper, par recourbement des asters autour du noyau.
» Dans Peziza /MiiYa/M, on observe une karyokinÚse assez différente des précédentes
et qui oflVe des figures beaucoup plus volumineuses. Cette espĂšce renferme un gros
noyau rempli de chromatine. Dans le début de la prophase, certaines figures pour-
raient faire penser Ă l'existence de protochromosomes. Le fuseau achromatique se
forme aux dépens du noyau : il laisse distinguer assez nettement sa striation. DÚs la
fin de la prophase, la membrane disparaßt. Les chromosomes sont rangés au milieu du
fuseau; ils sont trĂšs gros. A l'anaphase, ils se disposent aux deux pĂŽles et leur nombre
paraĂźt ĂȘtre de 12; ensuite, ils se rapprochent les uns des autres et se recourbent en U,
donnant des figures assez nettes du stade diastroĂŻde; en mĂȘme temps, le fuseau s'al-
longe beaucoup. On voit alors apparaĂźtre, autour des deux masses chromatiques, une
membrane qui délimite les deux nouveaux noyaux. Le nucléole persiste pendant tout
le phénomÚne. Nous n'avons pu mettre en évidence ni centrosomes, ni asters. »
GĂOLOGIE. â Sur la synthĂšse gĂ©ologique des Alpes orientales.
Note de M. Pierre Ter.mier, présentée par M. Marcel Bertrand.
« Aucune synthÚse satisfaisante n'a encore été proposée pour la struc-
ture géologique des Alpes orientales. Les travaux de détail sont trÚs nom-
gl\0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
breux, et quelques-uns trÚs parfaits ('); mais, malgré de récents essais de
coordination (MM. Diener, Frech, Rothpletz), les relations mutuelles de
la zone calcaire septentrionale etde la zone cristalline centrale sont restées
inexpliquĂ©es. Dans le dernier Livre de M. Diener (-), oĂč l'Ă©tat actuel de
nos connaissances est si clairement présenté, il est visible que la structure
de la zone centrale demeure imprécise, sinon chaotique. Dans ce dédale
de massifs et de vallées, le fil conducteur manque.
» J'ai résumé dans deux Notes précédentes les observations (') qui
m'ont convaincu de la complexité de la Schieferhulle des Hohe Tauern
(complexité soupçonnée, il y a treize ans, par M. E. Suess); et j'ai dit que
cette Schieferhulle n'est qu'un paquet d'écaillés, ou de nappes, dans les dé-
chirures duquel apparaissent les massifs granito-gneissiques d'Ăąge permo-
houiller. Si l'on admet cette premiÚre conclusion, qui me paraßt nécessaire
et Ă©vidente, la lumiĂšre se fait partout, la Zentralzone sort du chaos, la liai-
son des Alpes orientales et des Alpes suisses devient claire. C'est comme
si, sur la chaĂźne entiĂšre des Alpes, le brouillard se dissipait tout Ă coup.
» Ce que j'ai dit des Tauern occidentales est vrai aussi des Tauern orientales, jus-
qu'au Hochalmmassiv inclusivement. Sur une longueur totale de iSo""", une Ă©caille
profonde, formée de gneiss et de granités permo-liouillers, apparaßt, dans cinq massifs
isolĂ©s, Ă travers cin(\ fenĂȘtres de la Schieferhulle.
» Les nappes de la Schieferhulle s'enfoncent: à l'est, sous les vieux gneiss de la
Bundschuhmasse ; au nord-est, au nord et au nord-ouest, sous une sĂ©rie d'Ă©caillĂ©s oĂč
apparaissent, avec du Trias et du Lias, du Verrucano, et mĂȘme du Houiller peu mĂ©ta-
morphique (Brenner); Ă l'ouest, enfin, sous les vieux gneiss de l'OEtztal. Ces nappes
de la Schieferhulle s'enracinent immédiatement au sud des Hohe Tauern.
» Les nappes qui sont posées sur la Schieferhulle comprennent les écailles des
RadstĂ dter Tauern et des Tribulaun, les vieux gneiss de la Bundschuhmasse et de
rOEtzlal, les phyliites du Pinzgau, et les grauwackes de Ivilzbuhl et de Dienten.
Elles s'enracinent, ou s'enracinaient, dans la zone de vieux gneiss qui court au nord
du Pustertal et du Gailtal (Kreuzeck, Deferegger, montagnes qui dominent l'Eisack
entre Sterzing et Mauls). La continuation, au sud-ouest, de cette zone de racines,
passe au sud de l'Ortler.
» La zone calcaire septentrionale tout entiÚre, du Rhùtikon à Wiener Neustadtj
n'est qu'une nappe supĂ©rieure, peut-ĂȘtre complexe elle-mĂȘme. Sur une longueur
(') En particulier, les travaux récents de MM. Becke, Berwerth, Grubenmann et
LĂŽwl.
(2) C. Diener, Bau undBildder Oslaloen unddes Karstgebietes. Vienne, igoS.
(') Faites cet été en compagnie de M. le professeur F. Becke.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 94l
de 450""" > cette nappe est aujourd'hui séparée de ses racines; et la largeur de ce
hiatus, de cette fenĂȘtre, atteint 100''âą. Les racines de celle nappe supĂ©rieure sont
dans la zone du Gailtal et dans les plis verticaux qui continuent cette zone Ă l'ouest,
par Sillian, Bruneck et le Penser Joch. DĂšs 1896, M. Haug proposait de rattacher la
zone du Gailtal aux Alpes calcaires du nord, en raison des analogies de faciĂšs: ce lalta-
chement, peu compréhensible alors, s'explique maintenant.
» Les grauwackes de Kitzbiihl et de Dienten, les phyllites du Pinzgau, les massifs
de vieux gneiss de l'OEtztal et de la Silvrella, sont des lamljeaux de nappes, isolés de
leurs racines: et ces lambeaux immenses ont été, par le laminage, façonnés en len-
tilles. Ils reposent indifteremment sur les nappes de Radstadt et des Tribulaun, ou sur
la nappe des Schistes lustrés. (^)uant aux Alpes cristallines à l'est de la Bundschuhmasse
et de la Schladmingermasse, elles correspondent Ă une carapace de vieux gneiss, sur
laquelle traßnent des lambeaux de terrains paléozoïques et mésozoïques, et sous
laquelle se prolongent, plus ou moins loin, les nappes profondes {Schistes lustrés et
gneiss permo-carbonifÚres). En Styrie, les vieux gneiss plongent sous une série
d'écaillés (Trias, Mouiller, Permien, autres terrains paléozoïques), équivalentes à celles
d'Innsbruck, de Kitzbuhl et de Radstadt. Les racines de ces Ă©cailles d'Eisenerz et du
Semmering doivent ĂȘtre cherchĂ©es en Carinthie.
» Enfin, la nappe triasique de l'Ortler, qui semble reposer partout sur les gneiss
permo-carbonifĂšres, est probablement l'Ă©quivalente de la Schieferhulle.
» Or, on sait que la nappe du Rhà tikon est la nappe supérieure des
Alpes suisses, dans la théorie de M. Lugeon. Le raccordement des Alpes
suisses et des Alpes orientales se fait donc désormais sans aucune diffi-
culté ; et c'est là une confirmation éclatante des déductions et des prévi-
sions de l'Ă©minent professeur de Lausanne. Mais les racines de la nappe du
RhĂ tikon doivent ĂȘtre cherchĂ©es plus au sud-est que ne le pensait
M. Lugeon, Ă 120'''" environ du RhĂ tikon, vers la Tonale Linie de
M. Salomon.
» C'est la Tonale Lmie, et non pas, comme on le dit souvent, la ligne
giudic arienne , qui, au sud-ouest de Meran, sépare les Alpes du sud des
Alpes du nord. Cette ligne du Tonale est l'axe d'un Ă©ventail alpin, bien
autrement important que notre éventail briançonnais. Son prolongement
vers l'est passe le long du Gailtal; son prolongement vers l'ouest coupe le
lac Majeur et vient, prÚs d'Ivrée, se cacher sous les plaines. De cette zone
axiale sont parties, vers le nord ou l'ouest, toutes les nappes supérieures,
celles d'Autriche, de BaviĂšre, de Suisse ou de France.
» Les Alpes orientales ne diffÚrent des Alpes occidentales que parce
qu'elles sont plus complÚtes. Elles ont conservé, non seulement une
grande partie de leurs nappes, mais aussi leur zone Ă &racines internes, et
mĂȘme une certaine Ă©tendue de la rĂ©gion situĂ©e au sud de XĂ©venlail. »
C. K., 1903, i' Semestre. (T. CX.XXV1I, N° 22.)
123
942 ACADĂMIE DES SCIENCES.
GĂOLOGIE EXPĂRIMENTALE. â Sur un cas remarquable de cristallisation
spontanée du gypse. Note de M. Stanislas Meunier.
« Voir des boules de plùtre, abaadonnées à la dessiccation aprÚs une
courte immersion dans l'eau salée, se transformer intégralement en
agrégats de cristaux de gypse dont chacun atteint o'"",^ de longueur,
c'est certainement un spectacle imprévu. C'est celui auquel je viens
d'assister inopinément dans mou 1 iboratoire du Muséum et, je crois, dans
des circonstances dignes de mention.
» Bien que ces boules aient été produites dans des conditions en appa-
rence identiques, et mĂȘme quand elles provenaient d'une mĂȘme expĂ©-
rience, elles étaient loin de présenter un degré identique de cristallinité.
Comme le montrent les échantillons conservés, il y en a plusieurs qui ne
sont cristallins qu'Ă la loupe et oĂč l'on voit encore les bulles qui existaient
dans le plùtre, gùché rapidement. Dans d'autres, les cristaux sont trÚs
visibles Ă l'Ćil nu; ils peuvent avoir jusqu'Ă 5°"" ou 6"" et dĂ©passer, par
conséquent, la plupart des grains constitutifs du gypse saccharoïde.
» Plusieurs échnntillons montrent un arrangement rayonné tout à fait
remarquable et qu'on ne voit pas dans les pierres Ă plĂątre naturelles. Ils
sont alors composés de sphérules juxtaposées, à la surface hérissée de
pointements, et pouvant avoir 8°"" ou 9°"" de diamÚtre.
» L'Ă©tat cristallin varie avec la distance Ă la surface dans une mĂȘme
boule. Il n'est guĂšre perceptible tant que la boule est entiĂšre, sa surface
extérieure ayant conservé à peu prÚs l'aspect de la boule de plùtre. On y
observe seulement des croûtes de sel marin ressorti lentement de la
masse.
» AprÚs fracture suivant un grand cercle, la boule se montre bien plus
cristalline dans sa profondeur que vers sa rĂ©gion pĂ©riphĂ©rique oĂč il y a
fréquemment comme une écorce mal délimitée, de 3°"" ou 4""" et de com-
pacité presque complÚte. A partir de cette écorce, la masse prend jusqu'au
centre les caractĂšres d'un enchevĂȘtrement de cristaux plus ou moins
cohérents entre eux et qui, parfois, s'égrÚnent au moindre choc.
M -Plus d'une fois, il s'est ouvert spontanément, dans les boules, des
fissures diversement orientées et dont les parois sont plus ou moins géo-
diques, et c'est d'ailleurs un fait trĂšs facile Ă expliquer, car il est Ă©vident
que la cristallisation s'est accompagnée d'une diminution notable du vo-
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. y43
lume, contraction d'autant plus remarquable que la prise du plĂątre se
fait, comme on sait, avec gonflement de la matiĂšre. C'est ainsi qu'on voit,
entre les cristaux, des interstices trÚs fréquents et que les sphéroïdes
radiĂ©s sont loin d'ĂȘtre pleins.
» Enfin, il n'est pas rare de retrouver, dans la région tout à fait cen-
trale des boules, des points qui sont restĂ©s blancs et terreux, de façon Ă
rappeler le plùtre ordinaire; mais cette particularité ne se présente jamais
que sur une dimension extrĂȘmement rĂ©diiile, et elle paraĂźt due Ă l'exis-
tence, dans le plùtre, d'une petite quantité de carbonate de chaux.
» D'aprÚs mes essais, les boules cristallisées renferment environ
7,21 pour 100 de carbonate de chaux, en partie sous la forme cristalline
ou de calcite, en partie à l'état de |)oussiÚre interposée dans les joints et
les interstices des grains de gypse. On peut purifier ceux-ci d'abord par
un lavage Ă l'eau bouillante qui dissout le chlorure de sodium, puis en les
mettant en suspension dans l'eau oĂč circule un rapide courant d'acide
carbonique qui dissout le calcaire. Mais alors les cristaux sont un peu
émoussés, arrondis sur les angles et ne peuvent plus servir aux observa-
tions cristallographiques.
» En cherchant la cause de ces singuliers résultats, on arrive tout natu-
rellement à attribuer au sel marin une sorte de facullé cristatlogénique,
analogue, dans le domaine de la voie humide, Ă celle qui se manifeste si
évidemment dans les réactions oii intervient la chaleur. S'il en était ainsi,
un pas serait fait dans l'explication des causes qui ont amené, dans les
couches du sol, le gypse à la forme cristallisée. En particulier, du jour
serait projeté sur l'acquisition de son état saccharoïde, si fréquent dans la
rĂ©gion parisienne, oĂč la pierre Ă plĂątre constitue, Ă plusieurs niveaux, des
assises parfaitement stratifiées et renfermant des fossiles, les uns lacustres
ou terrestres et les autres marins, au sein d'ensembles sédimentaires oßi il
est légitime de croire que le sel gemme est toujours intervenu.
» H suffit d'une étude approfondie pour acquérir la conviction que le
gypse ne s'est pas originairement déposé avec la structure entiÚrement
oristalline qu'il présente aujourd'hui, et pour y voir un exemple particuliÚ-
rement net des mouvements intimes qui sont réalisés sans répit dans la
substance des roches de toutes les catégories.
» Seulement, il paraßt assez compliqué de reconstituer les conditions
grùce auxquelles l'état saccharoïde a été acquis par un dépÎt qui, tout
d'abord, devait ĂȘtre pulvĂ©rulent et assez homogĂšne. En d'autres termes,
9^4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'Ă©tat saccharoĂŻde paraĂźt ĂȘtre le rĂ©sultai du travail molĂ©culaire d'un prĂ©ci-
pité, tout d'abord amorphe, ou dans tous les cas trÚs fin, de sulfate de
chaux. Pourtant on sait que, dans les laboratoires, les |)récipités de sulfate
de chaux, quoique pouvant devenir s[)ontanénient cristallins, ne prennent
cependant pas la structure que nous avons en vue et se présentent plutÎt
sous la forme aciculaire. C'est ce qui a lieu par le refroidissement des dis-
solutions chlorhydriques et c'est ce qui a lieu par l'abandon, Ă la dessicca-
tion, de fragments calcaires imprégnés d'une solution aqueuse de gypse.
Aussi me suis-je demandé si l'effet observé ne tiendrait pas à l'intervention
d'une substance minéralisatrice. A ce point de vue, l'attention doit d'au-
tant plus s'arrĂȘter sur le chlorure de sodium, que le sel gemme, bien que
soustrait depuis longtemps par les eaux Ă la niasse des terrains de Paris, a
cependant laissé dans leur épaisseur des vestiges irrécusables de sa pré-
sence antérieure. C'est ainsi qu'à des niveaux trÚs variés les marnes gyp-
seuses ont conservĂ© le moulage de trĂ©mies oĂč l'on voit, sans doute possible,
la trace de cristallisations de sel marin, maintenant dissoutes.
)) On sait d'ailleurs avec quelle facilité le gypse cristallise de nos jours,
dans les argiles qui constituent le fond des marais salants.
» Evidemment, la question ne sera résolue que par la répétition des
expériences dont je viens de donner un trÚs rapide résumé; mais comme
les essais, que j'ai d'ailleurs mis en train, ne paraissent pouvoir donner de
résultats qu'à la faveur d'un délai fort long, j'ai cru pouvoir signaler tout
de suite les faits dÚs maintenant observés. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â Sensation lumineuse en fonction du temps pour
les lumiÚres colorées. Technique et résultats. Note de MM. André Broca et
D. SuLZER, présentée par M. d'Arsonval.
« Dans une Note précédente, nous avons étudié la sensation lumineuse
en fonction du temps pour la lumiĂšre blanche. Nous avons repris la mĂȘme
question pour les lumiÚres colorées. Ce problÚme était notablement plus
difficile à résoudre que le premier à cause de la difficulté d'obtenir des
lumiÚres colorées d'un éclat suffisant. Nous ne pouvions donc employer
l'appareil à diffuseur par réflexion déjà décrit; la [lerte de lumiÚre étant
trop grande, nous n'aurions pu atteindre des Ă©clats comparables Ă ceux que
nous avons eus en lumiĂšre blanche. AprĂšs de nombreux essais infructueux,
nous nous sommes arrĂȘtĂ©s au dispositif suivant :
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE 1903. 945
» En L est un étalon lumineux constitué par un bec à acétylÚne. De part et d'autre,
respectivement, se trouvent deux systÚmes optiques identiques, composés chacun de
deux miroirs M,, Mj, d'un objectif O et d'un prisme à réflexion totale, abC. Dans le
systÚme de gauche, l'objectif O donne une image réelle l de la source L, el cette image
sert Ă Ă©clairer la face ab du prisme voisin, qui est doucie. Les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes se
passant de l'autre cĂŽtĂ©, les deux plages voisines ba, ba' peuvent ĂȘtre comparĂ©es par
l'Ćil observateur. La distance des images rĂ©elles l aux plans de verre douci et le degrĂ©
de dépoli de ceux-ci sont choisis de telle sorte que l'éclat des plages voisines puisse
ĂȘtre rĂ©glĂ© par l'intermĂ©diaire des oeils de chat O et O', tout en conservant une grandeur
suffisante malgré la présence d'une solution ou d'un verre coloré en cd. L'exactitude
de ce rĂ©glage a Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©e par des mesures directes. La position de l'Ćil est fixĂ©e
par un tube T, pour éviter les erreurs dues à la diffusion irréguliÚre du verre douci.
» Un Ă©cran SS' protĂšge l'Ćil contre la lumiĂšre directe. Dans le plan de l'image
réelle / est un disque en laiton à fente variable, qui permet d'admettre la lumiÚre pen-
dant un temps mesurable à chaque instant. L'expérience se fait alors de la façon
suivante :
» On place en avant des plages ab, ba' le milieu absorbant coloré que l'on va mettre
en expérience et l'on donne au diaphragme 0 une dimension déterminée; la plage Úa
prend un éclat également déterminé. On mesure cet éclat par comparaison avec celui
que prend une plage blanche mise en avant du milieu coloré, portant ombre sur la
face ba, cachant ba' et éclairée au moyen d'un étalon lumineux.
'⠻ Ces comparaisons entre lumiÚre blanche el lumiÚre colorée ne comportent pas
une précision supérieure à 10 pour 100, mais cela suffit largement pour notre but
actuel, qui est la comparaison des lumiĂšres de couleurs diffĂ©rentes et de mĂȘme Ă©clat,
94^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
au point de vue de la fonction d'Ă©tablissement de la sensation. Une variation de
lo pour ICO dans l'Ă©clat lumineux n'amĂšne pas de modification sensible dans les pro-
priétés de nos courbes qui sont dans ce cas pratiquement identiques à l'échelle prÚs.
» Cette premiĂšre mesure exĂ©cutĂ©e, on enlĂšve le papier blanc, et l'on rĂšgle l'Ćil de
chato' de maniĂšre Ă ce que les deux plages ba, ba' aient mĂȘme Ă©clat; elles ont d'ail-
leurs mĂȘme couleur. On met alors le disque en mouvement aprĂšs avoir rĂ©glĂ© sa fente.
La plage ba est éclairée par une lumiÚre intermittente de durée connue et la plage ba'
par une lumiĂšre fixe. Avec l'Ćil de chat O' on rĂ©tablit l'Ă©galitĂ© d'Ă©clat apparent des
deux plages. La seule difficultĂ© rĂ©side dans la fixation de l'Ćil, qui doit ĂȘtre assez
exacte pour que la plage ba vienne former son image sur une zone rétinienne adaptée
à l'obscurité, tandis que la zone correspondant à ba' est vraiment en régime perma-
nent.
» Les résultats de ces comparaisons ont permis de tracer des courbes
donnant l'éclat acquis par une lumiÚre donnée au bout d'un temps donné,
courbes que nous ne donnons pas aujourd'hui faute de place, mais qui
sont analogues, comme forme générale, à celles que donne la lumiÚre
blanche (ces derniĂšres courbes se trouvent dans notre Note de
février 1902). Il y a cependant des différences importantes entre les cou-
leurs.
» Quand on compare les courbes correspondant Ă un mĂȘme Ă©clat pour
les diverses couleurs, on voit que les radiations moyennes du spectre se
distinguent nettement des extrĂȘmes. Les courbes de notre Note dĂ©jĂ citĂ©e
montrent qu'en lumiĂšre blanche la sensation passe par un maximum nota-
blement plus élevé que la valeur qu'elle prend en régime permanent. Il en
est de mĂȘme en lumiĂšre colorĂ©e. Mais alors que, Ă Ă©galitĂ© d'Ă©clat, en
régime permanent, le bleu donne un maximum notablement plus élevé
que le blanc, le vert ne donne qu'un maximum peu élevé, le rouge a des
propriétés intermédiaires. Nous reviendrons ultérieurement sur les résul-
tats de cette Ă©tude. Disons seulement que ces faits sont conformes aux
idées évolutives, la rétine s'étant adaptée le mieux possible pour les
radiations les plus intenses du spectre solaire. »
HYDROLOGIE. â Sur la prĂ©vision des dĂ©bits des sources de la Vanne.
Note de M. Edmond Maillet.
« Considérons les deux sources de Cérilly et ArmentiÚres (Vanne) (').
Nous possédons, d'aprÚs les ingénieurs de la Ville de Paris, le débit moyen
(') On trouvera des renseignements au sujet de ces sources dans notre Communica-
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE IQoS. g^'J
mensuel en litres par seconde de ces sources, et nous pouvons essayer de
prendre ces débits pour les débits Q et Qo des formules (i) à (6) de notre
Communication du 27 octobre.
» D'aprÚs la loi de Daiisse applicable à ces sources et d'aprÚs leur régime, nous
savons que le rĂ©gime propre ou non influencĂ© ne pourra guĂšre ĂȘtre rĂ©alisĂ© que dans la
saison chaude (i" mai-i"' novembre), et que lorsque le débit décroßtra. Nous pren-
drons chaque année dans le Tableau des débits soit le débit en mai, soit le plus fort
débit de la saison chaude, généralement réalisé en mai, juin, juillet. Ce débit sera Q,,
et l'Ă©poque correspondante sera le temps tâ dans la formule (i)
(') . '-'â=?(Qa)~-'f(Q).
» Nous porterons en abscisses les valeurs Qo, en ordonnées les valeurs Q au bout
de 1, 2, 3. . . mois, et nous chercherons à réunir à peu prÚs les points correspondant
Ă une mĂȘme valeur de t â <â par une courbe rĂ©guliĂšre. On est conduit alors au gra-
phique suivant pour CĂ©rilly.
3oo
2J0
a,
0
Oi
2 V
1 ^
â /
'.yf.
A3
p'
'v
âą4-;
r
,' 3- /,
y J
^
y^'^
/'j' -
^-%
.--'
So 100 iSo 200 zSo
-DĂ©hits initiaii.:i- Qo
Jon
3So
Graphique de décroissance des débits de Cérilly (Vanne).
» On voit de suite que, pour Cérilly, les courbes (i) sont, à peu prÚs, des droites
passant par l'origine. Donc Q = A-e^"' (a =: o, 1066 provisoirement, Q en litres par
secondes, t en mois).
tion du 12 mai 1902 {Comptes rendus, 1902, premier semestre, p. iio3). Les résultats
qui suivent sont extraits de notre Mémoire manuscrit cité dans notre Communication
du 27 octobre dernier.
948 ACADĂMIE UES SCIENCES.
» Pour ArmentiÚres, la forme des courbes est assez voisine de celle des courbes
I I
âp=L ;^=. = const.
\/Q v/Qo
[analogues aux courbes (4)]-
» Si l'on applique les mĂȘmes procĂ©dĂ©s Ă la Dhuis ('), dont les dĂ©bits sont moins
variables, le graphique est moins net; mais il semble qu'on puisse encore, avec une
approximation suffisante, le considérer comme formé de droites passant par l'origine.
>i Par conséquent : dÚs le commencement de juin, une prévision numérique sur la
marche du débit des sources de Cérillv et ArmentiÚres CV^anne) est possible. Si le
débit de juin est sensiblement plus fort que ue l'indique le graphique, on corrigera la
prévision en prenant ce débit pour débit initial, etc.
» La date des pluies préparatoires des crues et les premiÚres montées sur les cours
d'eau (octobre Ă dĂ©cembre en gĂ©nĂ©ral) marquent Ă peu prĂšs le moment oĂč le dĂ©bit
des deux sources doit croĂźtre et oĂč les prĂ©visions cessent de s'appliquer.
» Les graphiques précédents ne s'appuient guÚre que sur des considérations méca-
niques; celui que nous avons fait connaßtre antérieurement (12 mai 1902) s'appujait,
au contraire, surtout sur des considérations météorologiques.
» Nous avons ainsi résolu expérimentalement, mais, il faut bien le dire,
grùce à des considérations théoriques qui nous ont conduit à nos gra-
phiques, le problÚme suivant : Trouver pour les deux sources précitées les
variables dont dĂ©pend le dĂ©bit dans la pĂ©riode oĂč les pluies ne profitent
plus guÚre à la nappe, et construire expérimentalement la relation qui lie
les variables et le débit.
» La théorie mathématique des mouvements des nappes dans la période
analogue, Ă©bauchĂ©e par nous dans le MĂ©moire manuscrit prĂ©citĂ©, grĂące Ă
des considérations critiquables en partie, a été attaquée magistralement par
M. Boussinesq (-), qui a donné des solutions dans des cas étendus ('). »
M. G. .IIaréchai, adresse une Note sur la chaleur spécifique de la vapeur
d'eau (Extrait) :
L'auteur propose d'adopter provisoirement, pour valeur de la chaleur
spĂ©cifique C de la vapeur surchauffĂ©e, aux pressions oĂč celle-ci est utilisĂ©e
couramment dans les machines Ă vapeur, l'expression
C = 0,48 + o, 000.5 /;
(') D'aprÚs le Tableau des débits que nous devons à l'obligeance de M. Bechmann.
C) Communications précitées de juin-juillet igoS.
(') Le développement de la présente Communication et de celle du 27 octobre sera
donné dans un Mémoire ultérieur.
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 9I9
t Ă©tant la tempĂ©rature de surchauffe, c'est-Ă -dire T' â T; en dĂ©signant par
T' la température de la vapeur surchauffée et par T la température de la
vapeur saturée correspondant à la pression.
M. S. Leduc, Ă l'occasion de la Communication de M. Tommasina :
« Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en présence du
radium, revivifiée par les décharges électriques », signale à rAcadémi<-
un travail qu'il a publiĂ©, en mars 1901, dans les Annales d' Ălectrobiologie,
dans lequel est décrite et étudée la phosphorescence scintillante des
écrans de platinocyanure de baryum sous l'influence de l'électricité.
M. Leduc ajoute que ces expériences lui paraissent pouvoir servir à l'inter-
prétation des phénomÚnes présentés par le spinthariscope.
M. Henri Feuille adresse une Note ayant pour titre : « Appareil pour
utiliser la force dynamique de la mer ».
A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre 1908.
(Suite.)
Nivellement général ne la hrance. Répertoire définissant les emplacements et
altitudes des repÚres, réseau de deuxiÚme ordre, lignes comprises dans tes poly-
gones J, J', Y, et dans les zones E, B, M, S. Paris, MinistĂšre des Travaux publics,
1899-1901 ; 7 fasc. in-8°. (Adressés par M. Cli. Lallemand.)
OEui-res scientifiques de Gustave Robin, réunies et. publiées, sous les auspices du
MinistÚre de l'Instruction publique, par Louis T!affy. Physique mathématique.
Théorie nouvelle des fonctions, exclusivement fondée sur l'idée de nombre. Paris
Gauthier-Villars, 1899, 1908; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. Appell. )
C. K., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N" 22.) I 2 \
g5o ACADĂMIE DES SCIENCES.
Géométrie descriptive et Géométrie cotée, conforme aux programmes du 3i mai 1902
pour l'Enseignement secondaire, par Ernest Lebon, lauréat de l'InstiUit. Paris, Delalain
frÚres, igoS; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
Sur quelques microorganismes intéressants, par M. B. Renault. (Extr. des ProcÚs-
verbaux de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. année igoS.) Autan, imp.
Dejussieu ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur. )
Des. deux vapeurs d'eau au point de vue climatologique et hygiénique, par le
D' Onimus. Grenoble, imp. Allier frÚres, igo3; r fasc. in-8°.
Traité de Sylviculture, -kit . Exploitation et aménagement des bois : futaies,
taillis, trufficulture, abatage et procédés de vidange, par P. Mouillefert, avec
10 pi. et g7 fĂźg. dans le texte. Paris, FĂ©lix Alcan, igo4; i vol. in-ia.
Le OpĂšre di Galileo Galilei, edizione nazionale solto gli auspicii di Sua Maesla il
Re d'Italia; vol. XHI. Florence, typ. Barbera, igo3; i vol. in-4°.
BeitrĂ ge zur Lebensgeschiclite von Ehrenfried Wallher von Tschirnhaus, von
Prof. D''Curt Reinhardt. (Wissenschaftliche Beilage zum Jahresberichl der FĂčrsten-
Landesschule St. Afra in Meissen, igoS.) i fas. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Motion. The fundamental principles of mechanics, or the mechanics of the uni-
verse, by Herman-T.-G. Khaus. New-York, igoS; i fasc. in-S".
Solution mathématiquemenL exacte du problÚme historique de la division d' un
angle pris à volonté en un nombre pris à volonté de paris égales, par J. Laou-
CHEWITCH. Station Pelropavlov^k du cliemin de fer de Sibérie, igoS; i fasc. in-S°.
The mean right ascensions and proper motions of 254 stars, by H.-B. Evans.
(A Thesis presented to the Facully of Philosophy of ihe Universily of Pennsylvania. )
I fasc. in-4°.
Atlas des Erdmagnetismus fiir die Epochcn 1600, 1700, 1780, 1842 und igi), von
D"' H. Fritscme. Riga, igoS; i fasc. in-f".
Observalorio Belloch. Hojas meteorologicas, ano 1902, julio-diciembre, Barcelone ;
I fasc. in-f" oblong.
Bericht der Senckenbergischen Nalurforschenden Gesellschaft in Frankfurt
am Mein, igoS. Francfort-sur-le-Mein, Knauer frĂšres; i vol. in-8".
Leopoldina . Amtliclies Organ der kaiserlichen Leopoldino-Carolinischen deut-
schen Akademie der Naturforscher; Jahrg. 1901, 1902, Hefte XXXVII u. XXXVHI.
Halle, igoi-igoa; 2 fasc. in-4".
Ouvrages reçus dans la séance du 9 novembre igoS.
Ports maritimes de la France. Notice sur le port de La Pallice, par M. "Viennot,
mise à jour par M. EugÚne jMayer. Paris, Imprimerie nationale, 1902; i fasc. in-4°.
( Envoi de M. le Ministre des Travaux publics. )
Laboratoire d'essais du Conservatoire des Arts et MĂ©tiers: Section des MĂ©taux,
par Pierre Breuil; avec 2 pi. h. t. Paris, publications du journal Z,e GĂ©nie cĂ 'jĂŻ, igoS;
I fasc. in-8''.
La houille dans lesArdennos, historique des recherches, théorie géologique,
avec 2 cartes de la zone houilleuse ardennaise et une coupe hypothétique des terrains
SĂANCE DU 3o NOVEMBRE IpoS. qS I
d'Etion, par L. Duquénois. Charleville, G. Didier, igoS; i vol. in-i6. (Hommage de
l'auteur. )
Portugalia, materlaes para o estudo do povo porluguez. Direclor : Ricardo Severo.
T. I. fasc. k, 1 899-1903. Porto; i vol. in-zj».
Discurso leido en la Universidad central en la solemne inauguracion del Curso
academico de 1903-1904, por el D-- D. Amalio Gimexo y Cabanas. Madrid, ioo3; i fasc.
in-4°.
Elenco délie Accademie, Socielà , Instituli scicnlijici, Direzioni diPcriodici, ecc.
che ricevono le pubblicazioni délia R. Accadcmiadei Lincei; coiV indicazione délie
pubblicazioni periodich e che niando in canibio, 3r gennaio igoS. Rome, 1900; i vol.
in-i8.
Reports to the Malaria Commltlee, eightli séries looctober igoS. Londres ; i fasc.
in-8».
Statisliek van den Handel, de scheepvaart en de in- en uitmerrechten in Neder-
landsch-Indië, over het jaar 1902. Batavia, igoS,- i vol. in-^".
Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske Forening i Kjobenhavnfor
aaret igo3. Copenhague, igo3; i vol. in-8°.
Die erdmagnelischcn Elemente von Wurtemberg und Hohenzollern. Gemessen
und berechnet fur Januar 1901 im A.uftrage und unter Milwirkung der K. Wûrttem-
bergischen meteorologischen Centralstation, von Karl Haussmann. Stuttgard, igoS;
I vol. \n-[\°.
Extracts Jrom narrative Reports of the Survey ofindiafor the season igoo-igoi ,
prepared under the direction of colonel St. -G. -G. GoRE. Calcutta, igoS ; i fasc. in-i".
Outrages reçus dans la séance du 16 novembre igoS.
Hommage Ă M. le Professeur Chauveau, Membre de l'Institut, Professeur au
MusĂ©um, Inspecteur gĂ©nĂ©ral des Ăcoles vĂ©tĂ©rinaires, Professeur honoraire de l'Uni-
versité de Lyon. s. 1. n. d.; i fasc. in-S». (Présenté par M. le Président.)
Recueil de travaux dédiés à la mémoire d' A lexis [Millardet ( 1838-1902 ), par les
Professeurs de la Faculté des Sciences de Bordeaux. Bordeaux, G. Gounouilhou, igo3 ;
I vol. in-4''. (Envoyé en hommage par M. le Doyen de la Faculté des Sciences de
Bordeaux.)
Prophylaxie du paludisme, par A. Layeran, Membre de l'Institut. Paris, Masson
el O', Gauthier-Villars; i vol. in-12. (Hommage de l'auteur.)
L'Asie inconnue. Dans les sables de l'Asie, par le D-- Sven Hedin, traduit du
suédois par Charles Rabot; Ouvrage accompagné de 3 cartes et de reproductions de
photographies de l'auteur. Paris, Félix Juven, igo3; i vol. in-zi». (Présenté par M. de
Lapparent. Hommage de l'auteur.)
Thescenery of England and the causes lo ivhichit is due, by tlie right bon. Lord
Avebury. Londres, Macmillan elG'^Igo2; i vol. in-S". ( Présenté par M. de Lapparent.
Hommage de l'auteur.)
9^2 ACADEMIE DES SCIENCES.
Cause des Ă©nergies attractives : MagnĂ©tisme, ĂlectricitĂ©, Gravitation, par
A. Despaux. Paris, Féli\ Alcan, igo2; i vol. in-8". (Présenté par M. Mascart.)
Cours de l'Ecole des Ponls et Chaussées. Poussée des terres, stabilité des murs
de soutÚnement, ^?ir i^^.J^ Resal. Paris, Ch. Béranger, igoS; i vol. in-S". (Présenté
par M. Maurice Levy.)
Les travaux mathématiques au CongrÚs des Sciences historiques, à Rome, en i goS ;
par M. Ernest Lebon. (Extrait de ['Enseignement mathématique, 5" année, n° 5.)
(Présenté par M. Appel!.)
L'Infralias et le Sinémurien du Portugal. Découverte du Terebratula Renierii
en Portugal; par Paul Choffat. Lisbonne, Imprimerie de l'Académie royale des
Sciences, igoS; i fase. in-S".
Lagrandine. Cagione probabile délia grandine; mezzi di prevenirla; razzia
elica per lancio di bombe; aste paragrandine, Giusepff, Cona. Florence, igoS; i fasc.
\n-[^°.
M. le Prof. Francesco Faccim fait hommage de deux brochures intitulées:
L'eliocronometro Faccin.Pavie, igoS; i fasc. in-8°.
Il periodo di Algol. Schio, igo3; i fasc. in-S".
ERRATA.
(SĂ©ance du iT> novembre igoS.)
Note de M. Blondlot, Sur le renforcement qu'éprouve l'action exercée
sur l'Ćil par un faisceau de lumiĂšre, lorsque ce faisceau est accompagnĂ©
de ravons n :
Page 83i, ligne 3 en remontant, au lieu de diamÚtres, lisez décimÚtres.
On souscrit Ă Paris, chcx GAUTHIER-VII.LAR.S,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
mis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux
i, l'une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphaliéii(]ue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
t du i" Janvier.
Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
ohei Messieurs :
Ferrau frĂšres.
iChaix.
JourdaD.
Ruff.
t Coartin-Hecquet.
1 Germain elGrasiin.
( Gastineau.
le JĂ©rĂŽme.
jn RĂ©gnier.
, Feret.
ux Laurens.
' Muller (G.),
i Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblin.
Uzel frÚre».
Jouan.
zry Perrin.
( Henry.
â irg ! , â '
( Marguerie.
, â i Juliot.
nt-Ferr. . . â
^ 1 Bouj.
S , Nourry.
K. Ratel.
I" ( Rey.
I Lauverjat.
( Degez.
[, j Drevet.
( Gratier et C'V
Vielle Foucher.
[ 1 Bourdignon.
I Dombre.
1 Thorez.
'. ( Quarré.
chez Messieurs :
, ( Baumal.
Lorient
/ M"* leiier.
/ Bernoux et Cumin
\ Georg.
Lyon ( Effantin.
i Savy.
I Vilte.
Marseille RuĂąt.
1 Valat.
Uontpellier
[ Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
( Jacques.
Nancy Grosiean-Maupio.
( Sidot frĂšres.
i Guist'hau.
Nantes ,, ,
( Veloppe.
I Barma.
Nice .
I Appy.
NĂźmes Thibaud.
Orléans Loddé.
. . 1 Blanchier.
Poitiers ,
( LĂ©vrier.
Rennes Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M"")
i Langiois.
Rouen , . .
( Lestnngant.
S'-Ătienne Ctievalier.
_ . 1 PonLeil-Burles.
Toulon â ,,
{ Kumebe.
\ Giniet.
Toulouse â .
( PrivĂąt.
. , Boisselier.
Tours j PĂ©ricat.
( Suppligeon.
i Giard.
Valenciennes ,
( Lemattre.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
chez Messieurs :
... 1 Feikema CaareUen
Amsterdam
/ et G".
AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
I Asher et G'*.
â ,. ' Dames.
Berlin
, Friediander et fils.
f Mayer et Millier.
Berne . Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
ILamertin.
Mayolezet\udiarte.
LebĂšgue et G'*.
â , , Sotchek et C°.
Bucharest . , ,
I Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighlon, BellelC".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beut.
. Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
( Stapelmohr.
[,a Haye . Belinfante frĂšres.
( Benda.
Lausanne â _
( Payot et C'V
Barth.
Brockhaus.
Leipzig ( Koehler.
Lorentz.
Twietmeyer.
Desoer.
^âą^SO icnusĂ©.
chez Messieurs :
I Dulau.
^"'"''^e' Hachette et C'V
'Nutt.
Luxembourg.... V. BUck.
/ Ruiz et C'V
Madrid ' Bomo y Fussel'.
I Capdeville.
' F. FĂ©.
Milan j Bocca frÚre».
â â \ HĆpli.
I^oscou Tastevin.
Naples i Marghieri di Gius.
' "' ( Pellerano.
, Dyrsen et Pfeitfer.
New- York Stecherl.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs el Mouii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
â ( Bocca frĂšres.
Rome ,
( Loescheret C".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordislia Bogbandal.
â, ,. .. , ( Zinserling.
S'-Petersbourg..\^^^^
1 Bocca frÚre».
Brero.
1 Clausen.
( RosenbergetSellier.
Varsovie Gebelhner et Wolfl.
VĂ©rone Drucker.
( Frick.
Vienne â , , â,
I Gerold el G'*.
ZUrich Meyer et Zeller.
ILES GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
I Tomes 1" Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă 3i DĂ©cembre i85o.) Volume in-4°; iSJS. Prix 25 fr.
r Tomes 32 Ă 61. â (i"' Janvier i85i Ă 3i DĂ©cembro i«65.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i"' Janvier 1866 Ă ii DĂ©cembre iS«o.) Volume in-4°; 18.S9. Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. -:- ( i'"' Janvier 1881 Ă 3i DĂ©cembre iSa5.) Volume m-i"; igoo. Prix 25 fr.
I PPLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES :
.â MeiiiMi-esur ijuclque-i points de la Physiologie djs \.lgii.;s, par VHI. V. D.inuas et A..-J.-J. Soliku. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
i-Ăź, p.ir M. HvysEM. â MĂ©^mn-e lui- le PaacrĂ©as et sai- le rile dx sac p i i i-itiqai dans les pli.i[i ):ni.ies digestifs, p.irticiilicreinent dans la digestion des
russe 5, par \I. Gciuoi; Biioirto. Volii ne in- |°, avec i i planches; i^i'i ) 25 fr.
II. â Mcmoire sur les vers inlestinanx, par M, P.-J. Van BiĂźmkde.v. â Ess:ii il'une rĂ©ponse Ă la quesLion de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
oncours de i853, et puis remise pour celui de iSd6, savoir: « Etudier les l.iis de l.i distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
maires, suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de Icm- apparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â Rechercher la
des rapports qui cvistent entre l'état actuel du régne organniue et ses éi.iis mt u'ieurs », par M. le Professeur BiiONS. In- 5°, avec 7 planches; 1861.... 25 fr.
la mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s psi diveis Eavarits Ă l'AcadĂ©mie des Sciences.
N'^ 22.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 50 novembre 1903.)
MEMOIKES ET COIMMUNIGATIOIVS
DES MKMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DR L'ACADĂMIE.
Pages.
M. le Ministre de l'Instruction riiBLiQVi:
adresse amplialion du DĂ©cret par lequel
le Président de la République approuve
l'Ă©lection de M. Berlin dans la Section de
Pages.
GĂ©ographie et Navigation, en remplace-
ment de iM. de Biissy, décédé 898
M. Armand Sabatier. â Sur les mairis sca-
pulaires et pelviennes des Poissons S93
CORRESPOWUANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale divers
Ouvrages de M. Icilio Guareschi et de
MM. Cabanes et L. Nass.. 897
MM. Edmond Bordage et A. Garsault. â
Observalions faites Ă l'ile de la RĂ©union
sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre igoS. . 897
M. J. Guillaume. â Le dernier minimum
des taches du Soleil et remarques au
sujet de la loi des zones 898
M. \V. de Tanneneerg. â Du problĂšme de
Cauchy relatif Ă une classe particuliĂšre
de surfaces 900
AL Emile Borel. â Sur la reprĂ©sentation
efl'ective de certaines fonctions disconti-
nues , goĂ»
M. S. Lattes. â Sur une classe d'Ă©qua-
tions fonctionnelles 900
M. A. Mesnager. â Sur les articulations
Ă lame flexible 908
I\L Ch. Fehy. â Sur la tempĂ©rature des
flammes 909
M. DE Valbreuze. â Sur les phĂ©nomĂšnes
particuliers présentés par les arcs au
mercure 913
M. Ch. Maurain. â Sur la suppression de
l'hystérésis magnétique par l'action 'd'un
champ magnétique oscillant gi4
M. E. Mathias. â Sur la loi de distribu-
tion réguliÚre de la force totale du ma-
gnétisme terrestre en France au 1=' jan-
vier 1896 916
M. Th. Mouheaux. â L'anomalie magnĂ©-
tique du bassin de Paris 918
M. H. PĂLABON. â Sur la fusibilitĂ© des
mélanges de protosulfure de bismuth et
de sulfure d'argent, de protosulfure de
bismuth et de sulfure d'antimoine 920
M. A. Trillat. â Influences activantes ou
paralysantes agissant sur le manganĂšse
envisagé comme ferment métallique 922
M. V. Auger. â .âąVlcoylation systĂ©matique
de l'arsenic 925
MM. H. Baubigny et P. Rivals. â SĂ©para-
tion de l'iode dans les sels halogĂšnes alca-
lins d'avec le chlore et le brome, par sa
transformation en acide iodique, et mode
de préparation de l'iode pur 927
M. G. Chesneau. â Ătude microscopique
de bronzes préhistoriques de la Charente. gSo
M. Jules Gal. â Sur la ponte Ou Bombyx
Mari 902
M. FrĂ©dĂ©ric Houssay. â Sur la ponte, la
fécondité et la sexualité chez des poules
carnivores g.34
M. J. AUDIGĂ. â Sur l'exophtalu " infec-
tieuse de certains Poissons d'eau -ouce.. g36
M. GuiLLiERMOND. â Coniribulion , 'Ă©tude
cytologique des AscomycĂštes 988
M. Pierre Termier. â Sur la synthĂšse gĂ©o-
logique des Alpes orientales gSg
M. Stanislas Meunier. â Sur un cas remar-
quable de cristallisation spontanée du
gypse 942
MM. AndrĂ© Broca et D. Sulzer. â Sensa-
tion lumineuse en fonction du temps
pour les lumiÚres colorées. Technique et
résultats 944
M. Edmond iMaillet. â Sur la prĂ©vision
des débits des sources de la Vanne g46
M. G. Maréchal adresse une Notr. ir la
chaleur spĂ©cifique de la vapeur d't- â . . . )'|8
M. S. Leduc â Remarques au sujei ie la
Communication précédente de M. J'om-
masina « Sur la scintillation du sulfure
de zinc phosphorescent » g4g
M. Henri Feuille adresse une Note inti-
tulée : « Appareil pour utiliser la for~e
dynamique de la mer » 949
Bulletin BiBLiotiBAPiiiQUK 949
Errata 932
PAHIS. â IMPRIMERIE (J A UTH I E K - V I L L A H S ,
Quai des Grands-Augustins, .^d.
Ls GĂ©rant : Gauthier -Villars.
1903
'JAN 20 19C1 SECOND SEMES'rilE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
ĂŻ DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
S'
i PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
I
Ăź
I â
TOME CXXXVII.
W 25 (7 DĂ©cembre 1903).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus^
48 pa^es ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
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Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu de Ja semaine que si elle a été remise
le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont ^iris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
f)réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanci
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Savati
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des persai
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de K
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'u
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires 51
tenus de les réduire au nombre de pages requ .
Membre qui fait la présentation est toujours nom
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E (
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils b (
pour les articles ordinaires de la correspondancij
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre re
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă te
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte 1
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu, \
vaut et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part. l
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures ser;
autorisées, l'espace occupé par ces figures comj
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais deĂź
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor
les Instructions demandés |)ar le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
un Rapport sur la situation des Comptes rendus a]
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du |
sent RĂšglement.
déïr,erTs\\Srau\lus'L'rrß%''"* ^''*'*"' ''"* "''''''''' '*"" "'""""^^ P" ^'«- ">' ««"flaires perpétuels sont priés d
P secrétariat au plus tard le Samed, qu, précÚde la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv
ACADĂMIE DES SCIENCES
SĂANCE DU LUNDI 7 DĂCEMBRE 1905,
présidence' DE M. ALBERT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUMCATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. â Quelques observations relatives Ă l'action des
vapeurs des composés hydrocarhonés sur les microbes animaux et sur les
insectes, et au rĂŽle antiseptique des agents oxydants-oxydables ; par
M. Beuthelot.
« Au cours de mes recherches expérimeatales sur la Chimie agricole
j'ai eu occasion de faire un certain nombre d'observations sur la destruction
des microbes et des insectes nuisibles, et de comparer en particulier leur
sensibilité à Faction des vapeurs de différents composés organiques, notam-
ment des carbures d'hydrogÚne et de leurs dérivés oxygénés, alcools,
éthers et aldéhydes. Il me semble opportun de rappeler quelques faits
intéressants à cet égard, ainsi que leur interprétation.
» On sait que les vapeurs des aldéhydes formique, éthylique, benzylique,
campholiques (camphre ordinaire et aldéhydes primaires et secondaires
analogues) sont particuliĂšrement efficaces Ă cet Ă©gard. Il en est de mĂȘme
des carbures benzéniques, toluÚne et homologues, ainsi que de l'essence
de térébenthine, de ses isomÚres naturels, et des essences de serpolet,
de lavande, de thym, etc.
» Les observations physiologiques sont confirmées par l'emploi courant
de ces carbures, aldéhydes et essences pour la conservation des fourrures,
lainages et Ă©toffes.
)> Cependant j'ai constatĂ©, non sans quelque surprise, que la mĂȘme
efficacité n'appartient pas à tous les carbures pyrogénés, tels que ceux
de l'ordre de la naphtaline.
» En particulier, celle-ci, employée à l'état pur et pulvérulent, au con-
tact de matiĂšres solides, n'exerce qu'une action microbicide et insecticide
C. R., 1903, 2' Semestre (T. CXXXVII.^N" 23.; ' -J
cp/{ ACADĂMIE DES SCIENCES.
nulle ou presque nulle : ce qui est en opi)osition avec les préjuges rÚgURul
à cet égard et avec l'emploi assez général de cette substance dans l'économie
domestique. Entre beaucoup de faits observés, je me bornerai à citer les
suivants.
n Une chambre haute de la station de Chimie végétale de Meudon, en
raison de sa situation isolée au sein de l'atmosphÚre, est devenue un lieu de
prédilection, envahi chaque année, à l'automne, par des centaines de dip-
tÚres et autres insectes de différentes espÚces, qui ont pris l'habitude d y
dĂ©poser leurs Ćufs, destinĂ©s Ă Ă©clore au printemps suivant. Aucune accu-
mulation de semences végétales, ou de matiÚres spéciales susceptibles de
leur servir d'aliment, n'est conservée d'ailleurs en cet endroit. Pour obvier
à ces inconvénients, j'avais placé d'avance, au moment voulu, plusieurs
centaines de grammes de naphtaline pure et pulvérulente sur toutes les
surfaces disponibles de la piÚce. Mais je n'ai réussi à obtenir aucun résultat,
ni Ă empĂȘcher l'invasion de cette piĂšce par les insectes, qui pĂ©nĂ©traient
par toutes les fissures; ni à détruire ces insectes, qui n'y périssaient pas
Ă mesure; ni Ă prĂ©venir le dĂ©pĂŽt de leurs Ćufs, ou leur Ă©closion et le
dĂ©veloppement ultĂ©rieur des larves. Ce dernier n'a pu ĂȘtre empĂȘchĂ©, aprĂšs
plusieurs insuccÚs annuels, que par l'apposition méthodique de couches
de peinture.
» La naphtaline est demeurée d'ailleurs impuissante dans des essais faits
en d'autres lieux et circonstances pour faire périr les vers et larves vis'antes.
)) Tout au plus pourrail-on supposer que dans quelques cas l'odeur de
la naphtaline, et surtout celle de la naphtaline impure, aurait écarté
certains insectes; ce qui n'a pas eu lieu lors des essais précédents.
» Pour nous rendre compte de la différence des effets ainsi observés dans
l'action destructrice exercĂ©e sur les ĂȘtres vivants par diffĂ©rents composĂ©s
organiques, il paraßt nécessaire de faire d'abord quelques distinctions,
intéressantes au point de vue des mécanismes susceptibles d'intervenir
en Chimie physiologique.
» Les agents destructeurs des insectes et des microbes animaux appar-
tiennent à plusieurs catégories différentes, telles que :
>) Les poisons minéraux, sels de mercure, d'argent, de plomb, composés
arsenicaux et antimoniaux, etc., lesquels semblent agir en formant des
combinaisons spéciales, impropres à l'entretien de la vie; les gaz et vapeurs
asphyxiantes : sulfure de carbone, hydrogÚne sulfuré, acide cyanhy-
drique, etc., lesquels paraissent agir en vertu de mécanismes analogues;
les phénols, dont les effets participent à la fois de ceux des corps qui pré-
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igo'^ 955
cÚdent el de ceux que je vais citer; enfin les agents oxydants ou réducteurs.
» Dans ce dernier ordre, ceux-lĂ surtout agissent et agissent souvent Ă
des doses trÚs petites, qui se régénÚrent au fur et à mesure de leur réaction
mĂȘme : en raison de cette rĂ©gĂ©nĂ©ration incessante, ils semblent Ă l'obser-
vateur superficiel opérer en vertu de leur simple présence; phénomÚnes
que Berzélius a désignés sous le nom de catalytiques, dénomination res-
suscitée en ces derniers temps.
» En réalité ils ont pour pivot la formation de composés secondaires
instables, et souvent difficiles à isoler, engendrés en vertu d'un équilibre
mobile, qui préside à la transformation continue des composés principaux,
Ă la ficon des ferments. Tel est le cas d'un sel manganeux, servant de
pivota l'oxydation des composés organiques par le permanganate de po-
tasse dans un milieu acide ( ' ) ; ou bien encore à la décomposition de l'acide
chlorliydrique concentré, avec mise en liberté de chlore sous l'influence
de l'oxygÚne de l'air (-). Telle aussi la décomposition continue de l'eau
oxygénée par une trace d'oxyde d'argent ( '); la transformation continue
du cuivre métallique en protoxyde, aux dépens des objets contenus dans
les laboratoires ou dans les musées, lorsque ces objets renferment des
chlorures alcalins dissous ('), etc.
» Telle encore l'oxydation bien connue des principes immédiats de l'or-
ganisme humain sous l'influence de l'hémoglobine; telle l'oxydation de
l'indigo sous l'influence de l'essence de térébenthine (^), oxydation indé-
pendante de l'action spécifique de la lumiÚre. La plupart de ces catalyses
ne sont nullement des actions de pure présence; elles résultent, je le répÚte,
de l'intervention de certains intermédiaires instables, qui empruntent
l'oxygÚne à l'air ou à des corps suroxydés, pour le céder ensuite à d'autres
corps suroxydables. J'ai développé à différentes reprises cette théorie et
ses applications (°).
(1) Voir mes expĂ©riences {Ănn. de Chim. cl de Phys., 5= sĂ©rie, t. V, 1875, p. 807-
3o8; 7^ série, t. IV, iSgS, p. 43i).
{'-) MĂȘme lAecueil, 6" sĂ©rie, t. XIX, 1890, p. 517.
(") MĂȘme Recueil, 3-= sĂ©rie, t. XXI, 1880, p. lĂŽ-'i, 170; 7" sĂ©rie, t. XI, 1897, p. 217
et t. XXIII, 1901, p. 02, 60.
{') MĂȘme Recueil, 7= sĂ©rie, t. IV, iSgS, p. 55i, â 'iS^.
(') MĂȘme Recueil, 5° sĂ©rie, l. LVIU, 1860, p. /126; et Chimie vĂ©gclale el agricole,
t. III, p. 476 et 497.
C') Voir nolamnient Chimie végétale el agricole, t. 111, p. 4*"J i' '178 et p. 5o5
Ă 5io.
g56 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Elle me parait s'appliquer également aux actions destructrices des
insectes et des microbes animaux, exercées par les aldéhydes et par les
carbures benzéniques. Ces derniers en particulier possÚdent, comme l'es-
sence de térébenthine, l'aptitude à déterminer l'oxydation de l'indigo (^vi-
sible presque immédiatement par agitation en solutions trÚs étendues) par
l'oxygĂšne de l'air ( '). Au contraire, la naphtaline pure et les carbures peu
actifs analogues ne manifestent pas cette propriété. Ces actions rentrent
donc dans les interprétations générales signalées plus haut. »
PHYSIQUE. â Sur les forces Ă©lectromolrices rĂ©sultant du rontacl
et de l'action réciproque des licjuidcs; par M. Berthei.ot.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le numéro de décembre des
Annales de Pliysique et de Chimie, renfermant l'ensemble et le détail des
recherches que j'ai exécutées cette année sur les piles résultant de l'action
réciproque des liquides, tels que les acides étendus opposés aux bases
étendues, les composés oxydants dissous opposés aux corps oxydables
éo^alement dissous, etc. Ces recherches sont exposées dans dix Mémoires
et comprennent plus de deux mille déterminations expérimentales. Sans
revenir sur les résumés de ces recherches, sommairement exposées dans
les Comptes rendus, il semble opportun de rappeler que les mesures, effec-
tuĂ©es dans les conditions dĂ©finies au cours de ces MĂ©moires, conduisent Ă
des valeurs bien définies, comme chiffre et comme signification, contrÎlées
et vérifiées par des rÚgles aussi assurées que celles qui résultent de l'em-
ploi d'électrodes impolarisables. J'ai démontré que les forces électromo-
trices, ainsi réalisées par l'action réciproque des liquides, sont susceptibles
de développer des courants continus, doués d'intensités capables de pro-
duire un travail extérieur d'électrolyse, également continu. Ce travail est
alimenté par les énergies des réactions chimiques, accomplies indépen-
damment et en dehors des électrodes métalliques, par le contact direct des
liquides mis en Ćuvre. Entre les valeurs des forces ainsi dĂ©veloppĂ©es, il
existe une série de relations générales qui n'avaient point été énoncées
jusqu'ici.
» Cet ordre de phénomÚnes mérite une attention particuliÚre, au double
(') MĂȘme Ouvrage, p. 498; Annales de Cliiin. et de Pliys., 4'= s., l. XII, 1S69,
. 154.
âą SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE (go'i. 937
point (le vue des théories électrochimiques et de leurs applications scien-
lifiques ou industrielles. Théories et applications n'ont guÚre tenu compte
jusqu'ici que des effets et des forces électriques développés au contact des
liquides avec les électrodes, spécialement avec les électrodes métalliques.
Cependant il conviendrait d'envisager tie |)lus prĂšs les effets et les forces
électriques développés lors du contact réciproque des liquides. Dans les
piles ordinaires, on s'est attaché surtout aux métaux servant d'électrodes,
et qui par leur oxydation ou leur substitution deviennent des générateuis
d'énergie chimique, transformable en électricité. Il conviendrait maint' -
nant de chercher Ă utiliser Ă©lectriquement les Ă©nergies chimiques engen-
drées par les réactions de neutralisation et d'oxydation, non plus entre
métaux et liquides, mais entre liquides seuls, réactions qui s'accomplissent
continuellement dans les préparations du laboratoire et de l'industrie. »
MĂDECINE. â Su7- un Protozoaire noaceaii (Piroplasma Donovani Lai', et
Mesn.), parasite d'une fiĂšvre de F Inde. Note de MM. A. Lavkran
et F. Mesnil.
<( La découverte d'une fiÚvre humaine à ïrypanosomes (maladie de
Dutlon ) (') a eu, entre autres conséquences, celle d'attirer l'attention
des chercheurs sur l'Ă©tiologie de certaines fiĂšvres des pays tropicaux, que
l'on attribuait trop facilement au paludisme, bien que la recherche de l'hé-
matozoaire spécifique fût toujours négative et que ces fiÚvres ne fussent
pas influencées par la quinine.
» A la suite des publications sur les liÚvres à Trypanosomes d'Afrique.
Leishman fit remarquer que, en novembre 1900, ii l'autopsie d'un malade
mort d'une fiÚvre rémittente contractée à Dum-dum, prÚs de Calcutta,
autopsie faite 38 heures aprĂšs la mort, il avait vu, sur des frottis de rate,
de nombreux éléments arrondis ou oval.iires de 2'^ à 3^- de diamÚtre, qui
montraient, aprÚs coloration par le procédé de Romanowsky, un gros et un
petit amas de chromatine. Plus tard, Ă©tudiant les frottis de rate d'animaux
ayant succombé au Nagana, il y vit des corps analogues dont la nature
trypanosomienne n'était pas douteuse. Cette ressemblance l'amenait à l'idée
que les parasites de la fiĂšvre de Dum-dum Ă©taient peut-ĂȘtre aussi des Try-
panosomes (-).
(') Voir sur i'Ă©lal acluel de la question : Laveran et Mesnil, Ja/ii/s, i5 juillet iqoS.
(') Leisbman, Brilislt mt-c/ic. Joiir/i., 3o mai 1908, p. laSa.
g58 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» A la lecture de la Note de Leishman, Donovan, mĂ©decin militaire Ă
l'hÎpital de Madras, communiqua qu'il avait, de son cÎté, observé à trois
reprises les mĂȘmes corps que Leishman dans des frottis de rate faits post
morlem et qu'il venait de les retrouver clans le sang d' une ponction de la rate
faite durant la vie chez un enfant de 12 ans souffrant de fiÚvre irréguliÚre,
sans que l'hĂ©matozoaire du paludisme ait jamais pu ĂȘtre trouvĂ©. Donovan
chercha vainement des Trypanosomes dans le sang du jeune malade et il
fit remarquer fort justement que les corps de Leishman ne paraissaient pas
pouvoir ĂȘtre attribuĂ©s Ă des transformations de Trypanosomes, aprĂšs la
mort du patient ( ' ).
⹠» La vraie nature de ces corps restait donc à déterminer et Donovan, qui
Ă©tait convaincu de leur nature parasitaire, voulut bien nous demander
notre opinion à ce sujet. Nous avons communiqué cette opinion à l'Aca-
dĂ©mie de MĂ©decine le 3 novembre dernier, en mĂȘme temps que nous prĂ©-
sentions les préparations et les aquarelles qui nous avaient été envoyées
par Donovan; nous avons donné une brÚve description du parasite sous le
nom de Piroplasma Donovani (^).
» Ce parasite a été depuis l'objet de deux Notes de Ronald Ross ( ' ), qui
a eu comme nous à sa disposition des préparations de Donovan, et d'une
nouvelle Note de Leishman (^)qui reconnaßt l'identité des corps qu'il a
découverts avec ceux trouvés par Donovan. Leishman n'abandonne pas
encore complÚtement l'idée de Trypanosomes en voie de dégénérescence :
cette dégénérescence ne serait pas due à la mort de l'hÎte, mais à la des-
truction intrasplénique du parasite durant la vie du malade.
» Quant à Ross, il voit, dans les corps en question, un Sporozoaire nou-
veau pour lequel il croit devoir créer le genre Leishmania.
)) Du 17 juin au 5 novembre iQoS, Donovan a trouvé les corps en ques-
tion, à la ponction de la rate, chez 16 malades présentant les symptÎmes
suivants : rate et foie hypertrophiĂ©s, fiĂšvre irrĂ©guliĂšre, ĆdĂšme paroxys-
tique des pieds, congestion des poumons; occasionnellement, hémorragies
sous-cutanées et ulcérations de la bouche. Les médicaments, quinme,
arsenic, salicylate de sodium, sont sans effet (/).
(') Donovan, Britisli inedic. Joitrn., 11 juillet igoS, p. 79.
(=) Bull. Acad. Médecine, séance du 3 novembre igoS, p. 238.
(') R. Ross, British medic Joiirn., i4 novembre igoS, p. 1161 et 28 novembre,
p. i^oi.
(â âą) Leishman, BrUisli medic. Juurn., 21 novembre igoS, p. 1876.
(-) Donovan, Britisli medic. Journ., 28 novembre igoS, p. i4o3.
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE rgoS. gSg
)) Les préparations qui nous ont été envoyées, avec une grande libéra-
lité, par le D' Donovan, se rapportent à plusieurs de ces cas. En plus des
frottis de rate, elles comprennent un frottis de foie renfermant Ă©galement
des parasites. Un certain nombre de ces préparations ont été trÚs bien
colorées par le D' Donovan (méthode de Romanowsky); nous avons
coloré les autres par la méthode bleu Borrel-éosine, tanin.
» Dans ces préparations, le parasite se présente sous l'aspect de petits
éléments piriformes, ovalaires ou sphériques, libres {/ig. (3-g) ou inclus
dans les hématies {fig. i-j). Les éléments piriformes, que Ross ne signale
pas, sont en majorité dans certaines de nos préparations ; leur forme
I<'ig. I el 2. â HĂ©iiialies d'aspcit normal contenant rhacimu un petit Piioiilasma.
Fig. 3, 4, 5. â HĂ©maties altĂ©rĂ©es contenant de 2 Ă 7 parasites.
Fig. 6, 7, 8. â Parasites libres sphĂ©riques, ovalaires ou piriformes.
Fig. 9. â Parasite pirifornie en voie de division.
Fig. 10. â Deux parasites piriformes accolĂ©s provenant probablement d'une division par bipartition.
Fig. II. â ĂlĂ©ment parasitaire sphĂ©rique, grand.
Fig. 12, i3, 14. â Formes de multiplication par division rĂ©pĂ©tĂ©e du noyau.
Fig. i3, 17. â Grands leucocytes mononuclĂ©aires avec parasites inclus dans le protoplasme et mĂȘme
dans le noyau {fig- i5).
Fig. 16. â PolynuclĂ©aire avec un parasite inclus dans le protoplasme (Gross., 1000 D environ).
rappelle tout à fait celle des éléments les plus typiques du Piroplasina bige-
miniim de la fiÚvre du Texas (ils représentent sans doute aussi la forme
typique du parasite humain que nous décrivons). Ils mesurent 2"^, 5 à 4'' de
long sur i"^, 5 de large (./%. 7-9)-
» Dans ces éléments, comme dans les formes rondes ou ovalaires, on
distingue une sphĂšre chromatique (sans doute karyosome) assez volumi-
neuse qui, dans les éléments i)iriformes, est située d'ordinaire du cÎté de
la grosse extrémité. Sur un mÎme diamÚtre transversal que cette masse
s'en trouve généralement une autre plus petite, ronde ou bacillaire, parfois
q6o ACADEMIE DES SCIENCES.
reliée à la premiÚre par un mince pédicule. Le reste du contenu dos païa-
sites est finement granuleux et assez clair.
» Les hématies parasitées s'altÚrent rapidement; elles pùlissetU, ne
prennent plus, dans les prĂ©parations colorĂ©es, la mĂȘme teinte que les
hĂ©maties normales et deviennent granuleuses. La mĂȘme hĂ©matie contient
un nombre de parasites qui varie de i (cas trÚs fréquent) à 7 ou 8
{Jig. 1-5) sans que l'hématie soit nettement hypertrophiée; nous avons vu
une hématie avec i4 parasites : elle avait triplé de volume environ.
» Ross ne croit pas à l'existence de formes endoglobulaires. Il nous pa-
raßt bien difficile d'interpréter autrement les nombreuses figures que nous
avons observées (sur lesquelles Donovan avait attiré notre attention) et
que Ross a vues de son cÎté. Remarquons simplement que : i" quelques
globules parasités avaient encore gardé leurs réactions colorantes nor-
males, soit en entier, soit à la périphérie seulement; 2° la quantité de
matiĂšre en dehors des parasites est d'autant plus grande qu'il y a moins de
parasites, ce qui s'explique trĂšs facilement dans notre hypothĂšse, trĂšs
difficilement au contraire avec la conception de Ross de « matrices oĂč se
produisent des spores ». Leishman croit comme nous à l'existence de
véritables formes endoglobulaires {loc. cit., p. 1377). Notons enfin que les
hématies parasitées, qui ont disparu dans les frottis faits à l'autopsie, sont
d'autant plus abondantes, dans les frottis faits pendant la vie, que la pré-
paration a été mieux réussie. Malgré tout, le nombre des formes libres
dépasse toujours celui des formes endoglobulaires.
» Cette existence de formes endoglobulaires suggÚre l'idée que les
parasites doivent, à un moment donné, se trouver dans la circulation péri-
phérique. Donovan nous a dit ne pas les y avoir encore rencontrés; ils
faisaient défaut dans une préparation de sang qu'il nous a envoyée.
)) Nous avons vu assez souvent des parasites, toujours en parfait Ă©tat,
inclus dans les leucocytes mononucléaires ou polynucléaires {/ig. i5-i7)
en plus ou moins grand nombre. Certains nous ont semblĂ© ĂȘtre inclus
dans les noyaux leucocytaires (/i;-. iJ ); mais, dans ces cas, les noyaux
étaient toujours altérés.
» La reproduction des parasites parait se faire par bipartition (c'est le
cas le plus fréquent) et par multipartition. Dans le premier cas, la grosse
masse chromatique se divise 'en deux et l'élément piriforme, dont le vo-
lume n'est guÚre augmenté, se fend longitudinaleinent ( flv;. 9-10). Dans le
second cas, le parasite s'accroĂźt progressivement en prenant une forme
sphérique (fig. 11); bientÎt, son noyau se divise; on trouve ainsi des élé-
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 961
ments dont le diamÚtre peut atteindre celui d'une hématie, avec 2, 3, /(.
5, G, au maximum 8 grosses masses chromatiques (Ji^\ 12-i/i); les petites
masses manquent souvent, ou sont en nombre inférieur à celui des
i^randes. Les éléments avec 4 à 8 noyaux ressemblent incontestablement
aux hématies avec autant de parasites, et il faut parfois quelque attention
pour faire la distinction; Ross a dû confondre ces deux catégories d'élé-
ments parasitaires. Au terme final de cette Ă©volution, il y a vraisemblable-
ment division radiaire du parasite en éléments mononucléés ; certaines
figures en rosace, que nous avons observées, nous paraissent bien avoir
cette origine.
)) A aucun moment de leur Ă©volution, les parasites ne contiennent de
pigment.
1) Quelle place donnera l'organisme nouveau? L'existence Ă peu prĂšs
constante de la petite masse chromatique, si semblable au centrosome des
Trypanosomes, devait naturellement faire penser Ă un Trypanosome, ou,
d'une façon générale, à un Flagellé. Pas plus que Donovan et Ross nous
n'avons pu colorer de flagelle.
» Aussi, nous pensons pouvoir éliminer cette hypothÚse.
)) Les faits que nous avons constatés montrent qu'il n'y a pas de diffé-
rence essentielle entre le parasite de Leishman-Donovan et les Piroplasmes
actuellement connus, en particulier le Piroplasme-type, P. higeminum : la
forme en poire, la division longitudinale en deux sont la rĂšgle, comme chez
le P. hloeminum; la multipartition en quatre et mĂȘme plus s'observe parfois
chez les Piroplasmes. Enfin, l'existence de formes endoglobulaires lĂšve
toute objection Ă cette maniĂšre de voir.
» Nous ne pouvons donc que maintenir le nom Piroplasma Donovani que
nous avons, dans notre premiÚre Note, donné au parasite.
M L'existence reconnue de cette piroplasmose humaine dans deux
régions de l'Inde aussi éloignées que Madras et Calcutta laisse supposer
que la distribution géographique de cette maladie est étendue; il y aura
lieu de faire la recherche systématique du parasite de Donovan dans les
fiÚvres rémittentes non palustres des régions sud-asiatiques et, en parti-
culier, de notre Indo-Chine.
» Les Piroplasmes occupaient déjà une place importante en pathologie
vétérinaire. C'est la premiÚre fois qu'on signale une maladie humaine pro-
duite par un Piroplasme bien caractérisé ('). »
(') l.'allenlion a élé altirée, depuis un an environ, sur une malarlio particuliÚre des
C. R., 1903, 2« Semestre. (T. CXXXVII, N' 23.) f '-iU
q62 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE. â Sur la propriĂ©tĂ© d'Ă©mettre ries rayons n, que la compression
confÚre à certains corps, et sur l'émission spontanée et indéfinie de rayons n
par l'acier trempé, le verre trempé, et d'autres corps en état d'équilibre
moléculaire contraint. Note de M. R. Ißi,o>di.ot.
« M. le Professeur A. Charpentier ayant bien voulu me tenir au courant
(le recherches d'ordre physiologique qu'il poursuit actuellement concer-
nant les rayons n, recherches inédites qui promettent des résultats d'un
haut intĂ©rĂȘt, ces expĂ©riences firent naĂźtre en moi l'idĂ©e d'examiner si cer-
tains corps n'acquerraient pas par la compression la propriété d'émettre
des rayons n. A cet effet, je comprimai, au moyen d'une presse de menui-
sier, des morceaux de bois, de verre, de caoutchouc, etc., et je constatai
immédiatement que ces corps étaient en effet devenus pendant la cowz/jr^^-
«o« des sources de rayons n : approchés d'une petite masse de sulfiu-e de
calcium phosphorescent ils en augmentent l'Ă©clat, et ils peuvent aussi
servir à répéter les expériences qui montrent le renforcement qu'éprouve
l'action exercée sur la rétine par la lumiÚre lorsque des rayons n viennent
agir en mĂȘme temps sur l'Ćil.
)) Ces derniÚres expériences peuvent se faire trÚs simplement : les volets
d'une chambre ayant été fermés de façon à laisser juste assez de lumiÚre
pour qu'une surface blanche se détachant sur un fond sombre, par exemple
le cadran d'une horloge, apparaisse à l'observateur situé à 4" ou 5"' comme
une tache grise sans contours arrĂȘtĂ©s, si, une canne Ă©tant placĂ©e en avant
des yeux, on vient Ă la plier, on voit la surface grise blanchir; si on laisse
la canne se redresser, la surface redevient sombre. Au lieu de la canne,
on peut employer une lame de verre, que l'on fléchit, soit à l'aide de la
presse dont on se sert pour montrer dans les cours que le verre devient
biréfringent par la flexion, soit simplement avec les mains. Avec un degré
d'Ă©clairement convenable, que l'on obtient par quelques tĂątonnements.
Monlagnes Rocheuses, uommée Spotled Jever. Wilson et Chowning, puis Anderson,
ont décrit comme agents pathogÚnes de cette fiÚvre des liématozoaires endoglobu-
laires, qu'ils rangent dans le genre Piroplosma (P. /lominis .Manson). D'aprĂšs les
faits publiés jusqu'à ce jour, la nature piroplasmique des inclusions des hématies nous
parait encore douteuse. En tout cas âą* Spotted J'eicr n'a rien Ă voir avec la fiĂšvre de
l'Inde dont nous parlons.
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 9^3
ces phénomÚnes sont aisément visibles. Us ne sont pas instantanés, j'en ai
donné précédemment la raison; il importe absolument de tenir compte de
ce retard quand on veut étudier ces phénomÚnes ; c'est lui sans doute qui
est cause qu'ils n'ont pas été aperçus depuis longtemps.
» Je fus alors conduit Ă me demander si les corps qui sont d'eux-mĂȘmes
dans un Ă©tat d'Ă©quilibre interne contraint n'Ă©mettraient pas de rayons /(.
C'est ce que l'expérience démontre en effet : les lames bataviques, l'acier
trempé, le laiton écroui par le martelage, du soufre fondu à structure cris-
talline, etc. sont des sources spontanées cl permanentes de rayons n. On
peut par exemple répéter les expériences du cadran d'horloge en employant,
au lieu du corps comprimé, un outil d'acier trempé, tel qu'un burin ou
une lime, ou mĂȘme un couteau de poche, sans les comprimer ni les plier
aucunement; de mĂȘme, il suffit d'approcher d'une petite masse de sulfure
de calcium phosphorescent une lame de couteau ou un morceau de verre
trempé pour en augmenter la phosphorescence. L'acier non trempé est
sans action : un burin que l'on trempe et détrempe successivement est
actif quand il est trempé et inactif quand il est détrempé. Ces actions tra-
versent sans affaiblissement notable une plaque d'aluminium Ă©paisse de
i'°',5, un madrier de chĂȘne Ă©pais de 3"'", du papier noir, etc.
» L'émission des rayons n par l'acier trempé paraßt avoir une durée
indéfinie . des outils de tour et une marque à cuirs datant du xyiii" siÚcle,
conservés dans ma fiunille et n'ayant certainement pas été trempés de
nouveau depuis l'Ă©poque de leur fabrication, Ă©mettent des rayons n
comme l'acier récemment trempé. Un couteau provenant d'une sépulture
gallo-romaine située sur le territoire de Craincourt ([lorraine) et datant
de l'époque mérovingienne, ainsi que l'allestent les objets que l'on y a
trouvés (vases de verre et de terre, fibules, boucle de ceinturon, glaive
dit scramasax, etc. ) Ă©met des rayons n tout autant qu'un couteau moderne.
Ces rayons proviennent exclusivement de la lame; l'essai à la lime a montré
qu en effet la lame seule est trempĂ©e et que la soie qui Ă©tait destinĂ©e Ă ĂȘtre
fixée dans un manche ne l'est pas ('). I^'émission des rayons n par celte
lame d'acier trempé persiste ainsi depuis plus de douze siÚcles et ne paraßt
pas s'ĂȘtre affaiblie.
» La spontanéité et la durée indéfinie de l'émission de l'acier évoquent
(') Les Gaulois primitifs semblent ne pas avoir connu l'acier, car, au rapport de
Poljbe, leurs épées de fer ne piquaient pas et se pliaient dans les combats dÚs les
premiers coups. Le couteau dont il s'agit ici est d'origine Gallo-Roraaine, et lesGallo-
Roniains avaient sans doute appris des Romain-; Ă fabriquer l'acier et Ă le tremper.
964 ACADĂMIE DES SCIENCES.
l'idée d'un r;ij)|)rochemenl avec les propriétés radiantes de l'iiraniiiui,
découvertes par M. H. Becquerel, et que les corps découverts depuis par
M. et M""' Curie : radium, polonium, etc., présentent avec tant d'inten-
sité. Toutefois, les rayons n sont certainement des radiations spectrales :
ils sont Ă©mis par les mĂȘmes sources que ces radiations, se rĂ©flĂ©chissent, se
réfractent, se polarisent, possÚdent des longueurs d'onde bien déter-
minées, que j'ai mesurées. L'énergie que représente leur émission est vrai-
semblablement empruntée à l'énergie potentielle qui correspond à l'état
contraint de l'acier trempĂ© : cette dĂ©pense est sans doute extrĂȘmement
faible, puisque les effets des rayons n le sont eux-mĂȘmes, et cela explique
la durée en apparence illimitée de l'émission.
» Une lame de fer, que l'on plie de façon à lui imprimer une déforma-
lion permanente, Ă©met des rayons n, mais l'Ă©mission cesse au bout de
quelques minutes. Un bloc d'aluminium que l'on vient de marteler se
comporte d'une maniÚre analogue, mais la durée de l'émission est beau-
coup plus courte encore. Dans ces deux cas, l'état de contrainte molécu-
laire est passager, et l'Ă©mission des rayons n l'est aussi.
» La torsion produit des effets analogues à ceux de la compression. »
NOMIIV AXIONS.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux candidats qui doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă M. le Ministre de l'Instruction
publique pour la chaire d'Histoire des Sciences, actuellement vacante au
CollĂšge de France.
Au premier tour de scrutin, destiné au choix du premier candidat, le
nombre des votants Ă©tant 47 :
M. Tannery obtient 4^ suffrages
M. Wyrouboff » 5 »
Il y a 2 bulletins blancs.
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second canilidal,
le nombre des votants Ă©tant 44 âą
M. Wyrouboff obtient 39 suffrages
M. Lalande » 1 »
Il v a 4 bulletins blancs.
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. qĂ/)
En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre
comprendra :
En premiĂšre ligne M. Tanneky
En seconde ligne M. Wyuouboff
L'Académie procÚde, parla voie du scrutin, à la formation d'une lislejr
de deux candidats qui doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă M. le Ministre de l'Instruction
publique, pour une place d'Astronome titulaire actuellement vacante Ă
l'Observatoire de Paris.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi-
dat, le nombre des votants Ă©tant 48,
M. Puiseux obtient ^6 suffrages
M. Hamv » 2 »
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidal,
le nombre des votants Ă©tant 39,
M. Hamy obtient 36 suffrages
M. Boquet » 3 »
En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre
comprendra :
En premiĂšre ligne M. Puiseux
En seconde ligne M. Hajiv
CORRESPONDAIV CE .
ASTRONOMIE. â Observations des LĂ©onides et des BiĂ©lides, faites Ă AthĂšnes,
en KjoS. Note de M. D. Ăgimtis, prĂ©sentĂ©e par M. LĆwy.
(c L'observation des Léonides a été faite à AthÚnes, cette année, pendant
trois soirées, par un temps trÚs beau; la Lune, ùgée de 20-27 jou''s, n'a
point gĂȘnĂ© les observations.
). Le i4 novembre, de 11'' jo'" à iS'' (t. m. d' AlliÚnes), on a vu 12 météores, dont
les radiants sont :
a= i53" 156"
5 =-t- 25 -+- 20
966 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Le i5 novembre, de xj^'ho'" à 17'' oo"", on a observé 187 étoiles filantes, dont les ra-
diants sont les suivants :
a= i5o° i53° i52"
8=^-h 22 -1-21 -i- 24
Le 16 novembre, on a aperçu 33 météores, qui ont émané, en grande partie, du
radiant suivant :
ar^iSo" Ă»=-|-17''.
L'essaim a atteint son maxiiniiia de iS*" à 16'' le i5 novembre; la couleur des mé-
téores était rouge; la vitesse modérée, et Véctal de 4° grandeur en moyenne. Il y en
a eu un trÚs brillant, qui a laissé une trace d"une durée de 7.5 secondes avec diverses
couleurs, surtout bleuùtres. La chute des météores, principalement le i5 novembre,
a été réguliÚrement croissante et décroissante avant et aprÚs le moment du ma-vimum.
Pendant les trois soirées on a vu tomber un assez grand nombre d'étoiles filantes des
constellations de l'Hydre, du Grand Chien et i|uelques-unes prĂšs de RĂ©gulus.
» Les Biélides ont été observées du 22 au i\ novembre :
» Le 22 novembre, de 7'' à l'i^, on n'a vu aucune étoile filante; le ciel était trÚs
nébuleux.
» Le 23 novembre, l'observation fut favorisée, à partir de io''3o"', par un temps
beau, auparavant le ciel était nébuleux; on distinguait les étoiles de 6= grandeur. De
7''46'" à 16'' on a vu \f\ météores qui émanaient, en grande partie, du radiant :
a = 23° 0 =+ 43°
>> Le 24, par un temps trĂšs beau, on a vu 1 1 Ă©toiles filantes, dont les radiants sont :
a = 26° 26°
5 = 46 43
Les météores de cet essaim étaient, en général, de 5'= grandeur et possédaient une
trĂšs grande vitesse, avec des trajectoires courtes, et une couleur rouge. Un grand
nombre de ces astres ont sillonné l'espace d'une maniÚre tellement rapide qu'ils étaient
à peine visibles, ressemblant à des grains de poussiÚre. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Un ihcorĂšme sur les ensembles mesurables.
Noie de M. Ă.>iilk Borel, prĂ©sentĂ©e par M. Appell.
« Je voudrais signaler un théorÚme fort général, que je crois nouveau,
et qui me paraĂźt de nature Ă pouvoir rendre de trĂšs grands services dans
de nombreuses applications à la théorie des fonctions.
» Ătant donnĂ©s, dans un domaine limitĂ©, une infinitĂ© d' ensembles mesu-
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 967
rables, tels que la mesure de chacun d'eux ne soit pas inférieure à r,, les points
communs à une infinité d'entre eux forment un ensemble dont la mesure n'est
pas inférieure à <7.
» On peut déduire, en pnrticiilier, de ce théorÚme que la propriété pour
une fonction d'ĂȘtre continue en excluant des ensembles dĂ©mesure aussi petite
que l'on veut se conserve Ă la limite, c'est-Ă -dire appartient Ă la fonction
limite (supposée existante) d'une suite quelconque de fonctions qui la pos-
sÚdent. Cette propriété appartient, par suite, à toutes les fonctions définies
jusqu'ici. Sous cette forme, cette remarque est Ă©quivalente Ă la proposition
suivante, encore inédite, qne me communique M. Lebesgue : Toute fonc-
tion mesurable est continue en chacun de ses points, sauf pour un ensemble
de points de mesure nulle, aux ensembles de mesure nulle prés.
» En terminant, je dois signaler que la représentation simple, comme
limite de fonctions continues, d'une fonction discontinue telle que l'en-
semble P de ses points de discontinuité est dénombrable a été obtenue par
M. Lebesgue ('). Dans ma Note du 3o novembre, j'ai traite seulement le
cas oĂč P est rĂ©ductible; j'avais d'ailleurs surtout en vue de montrer com-
ment l'introduction des nombres transfinis pouvait ĂȘtre Ă©vitĂ©e dans une
question oĂč, Ă un certain point de vue, elle aurait pu paraĂźtre nĂ©cessaire.
M. Lebesgue m'informe qu'il possÚde une démonstration sans nombres
transfinis du théorÚme général de M. Baire; c'est là un résultat dont l'im-
portance n'échappera à aucun géomÚtre; j'espÚre que celte démonstration
sera bientÎt publiée. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â GĂ©nĂ©ralisation d'un thĂ©orĂšme de Lanuerre.
Note de M. A. Auuic, présentée par M. Jordan.
« Laguerre (t. [, p. 109) a démontre d'une maniÚre tout à fait élémen-
taire une importante proposition, déjà indiquée avant lui par Hermite et
Biehler.
(') .S'(//- l'approxiination des fonctions {Bulletin des Sciences inattiéniatiqties,
novembre 1898). D'aprĂšs une lettre que m'Ă©crit M. Lebesgue, iiy a lieu, dans la partie
de cette Note oĂč il est question de points de discontinuitĂ©, de dĂ©signer par x^, j-,,
T», 0-3, . . ., non seulement les points de discontinuité, mais les extrémités des inter-
valles de continuité (forcément dénombrabies en tout cas).
q68 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Celte proposition est la suivante ;
» Si une équation
F(s) -^i^V(z) = o
a toutes ses racines situĂ©es d'un mĂȘme cĂŽtĂ© de Vaxe des abscisses, /'Ă©quation
pV(z.) + q^(:-)^o,
dans laquelle p et q sont des nombres réels arbitraires, a toutes ses racines
réelles.
» Je me propose de généraliser cette proposition et de démontrer que :
1) I^orsqu'une équation de degré /?
F(;) + i<l>(s) = o
a toutes ses racines imaginaires, dont /.(kin - k) situĂ©es d'un mĂȘme cĂŽtĂ©
de l'axe des abscisses, l'Ă©quation
pY{z) + q^\'{z) = 0
a au moins n â y.k racines rĂ©elles.
» Et, rĂ©ciproquement, si cette derniĂšre Ă©quation a n â ik racines
réelles, l'équalion proposée dont, par hypothÚse, toutes les racines sont
imaoinaires, en a au moins k d\m mĂȘme cĂčlc de l'axe des abscisses.
» I.a démonstration est trÚs simple.
» Posons
F(r) + .a>(=) = Aj|f^, + ?,/-^).
1
» Parmi les [i,. Ions ^ o par hypothÚse, k ont un signe dclcrminé, et
n â ^ le signe contraire.
). Faisons parcourir Ă la variable :â l'axe des abscisses, depuis âte
jusqu'il +CC, et Ă©tudions l'argument du produit
n
» Cet aro-ument varie d'une maniÚre continue.
.) Pour - = â =c, chacun des'« facteurs a, Ă la limite, un argument Ă©gal
à zéro, de sorte que l'argument des produits est également nul à la limite.
» Lorsque s varie de â ^d Ă + ^, l'argument de chaque facteur aug-
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 969
nieiiLe ou diminue d'une maniÚre conliniiedc o à ±11, selon que l'ufilxede
la racine considérée est au-dessus ou au-dessous de l'axe des x.
» Pour s = + ce, l'argument de chaque facteur est égal à ± II, de sorte
que l'argument du produit est Ă©gal k ±(n â 2k)Tl.
» Il est donc Ă©vident que le vecteur reprĂ©sentant ce produit a dĂ©crit, Ă
partir de l'axe positif des abscisses, soit dans le sens direct, soit dans le sens
rĂ©trograde, un angle Ă©gal Ă (n â 2k)Jl.
» On ne considÚre ici que l'arc décrit au total; mais il est clair que le
vecteur a pu, en revenant sur ses pas, parcourir certains arcs dans les deux
sens opposés, sans que ce parcours influe sur l'arc total décrit.
» Si donc l'on pose
P s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra avec l'axe vertical
des coordonnĂ©es, c'est-Ă -dire au moins (n â ik) fois, plus un nombre pair
de fois si le vecteur a recommencé, en les doublant, certains arcs compre-
nant cet axe vertical.
» De mĂȘme, Q s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra
avec l'axe des abscisses, c'est-Ă -dire au moins (ra â Q.k â i) fois, carie
dĂ©part et l'arrivĂ©e pour s = ± ao ne doivent pas ĂȘtre comptĂ©s.
» D'une maniÚre générale, si l'on considÚre l'angle a dont la tangente
IrigonomĂ©trique est Ă©gale Ă â -( p elq rĂ©els), l'expression
/jP + r/Q
s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra avec la droite qui
correspond avec l'angle a, c'est-Ă -dire au moins (« â 2k) fois.
» Cette proposition ainsi généralisée semble avoir une grande impor-
tance dans la théorie des équations.
» On sait, en effet, que, par une transformation de la forme
on peut faire correspondre à l'axe des abscisses une circonférence décrite
sur py et capable d'un angle donné. On saura alors, par la simple applica-
tion du théorÚme deStnrm, qu'il y a, à l'intérieur de cette circonférence,
au moins k racines; c'est là un résultat qui paraßt avoir longuement préoc-
cupé Laguerre dans ses recherches sur la théorie des équations, n
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N» 23.) 127
970
ACADEMIE DES SCIENCES.
AVIATION. â Sur la qualitĂ© des AĂ©lices susle/Ualrices. Note de M. Cuarlks
IIenard, présentée par M. Maurice Levy.
« Nous avons établi (aj novembre i9o3) la formule qui donne le poids
utile maximum qui peut ĂȘtre soutenu par un hĂ©licoptĂšre Ă deux hĂ©lices,
(l) Ak =
8/ ^l'^i
nous avons étudié l'influence du poids spécifique n, du moteur; nous nous
occuperons aujourd'hui de celle du coefficient K qui dépend de la perfec-
tion de l'hélice employée. Cette perfection de Xhélice ou plutÎt d'une
famille d'hĂ©lices gĂ©omĂ©triquement semblables peut ĂȘlre mesurĂ©e par un
chiffre unique auquel nous nous proposons de donner le nom de qualité de
l'hélice sustentùt rice. La notion de cette qualité résulte des considérations
suivantes que nous donnons sous forme de théorÚmes :
» ThĂ©orĂšme I. â Dans un appareU susteutateur quelconque utilisant la
résistance de l'air, le rapport ^t du cube du poids soutenu {poussée) au carre
du travail dépensé par seconde est un nombre constant.
» Cela résulte immédiatemeiU de la proporlionnalilé des résistances au carré des
X2
A'
vitesses. Le rapport 7=^ r= oj est la puissance du sustentateur
X ThĂ©orĂšme II. â Dans un sustentateur orthogonal simple constituĂ© par
un plan mince de surface S' s' abaissant verticalement, la puissance oj est Ă©gale
au produit coS' du coefficient de la résistance de l'air par la surface.
» loi les équations de la poussée A et du travail T sont
A = !fS'V-, T==^S'V»
d'oĂč, en Ă©liniiuanl la vitesse verticale V :
A^
â -co^cpb'. c. Q.F.U.
» ThĂ©orĂšme 111. â Un sustentateur quelconque est Ă©quivalent {au point de
vue de la relation qui existe entre la poussée et le travail par seconde) à un
sustentateur plan orthogonal d'une certaine surface.
» C'est une conséquence irainédiale des tliéorcuies I et II. Si S' est cette surface du
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 97 I
plan orthogonal Ă©quivalent, sa puissance sera 'iS' tandis que celle du sustentateur
est ct; on aura donc, pour qu'il y ail Ă©quivalence,
oS'i=ni d'oĂč S' = â
âąa
donc :
» ThĂ©orĂšme IV. â Un sustentateur quelconque est Ă©quivalent Ă un plan
orthogonal d'une surface S' Ă©gale au quotient rie sa puissance parle coefficient
de la résistance de l'air.
» La surface S' est la surface équi\alenlc du sustentateur considéré.
» ThĂ©orĂšme V. â Dans une famille d'hĂ©lices semblables la puissance est
proportionnelle au carré du diamÚtre.
» Cela rĂ©sulte de l'examen des formules A = 'â Hoii-x'' et T = Yo"'-^''' qu' donnent la
poussĂ©e et le travail par seconde; les coefficients '/â et âą{â Ă©tant les mĂȘmes pour toutes
les hélices semblables,
» CoROLL.^iRE. â Dans une famille d'hĂ©lices semblables la puissance est
proportionnelle à la surface du cercle décrit par l'extrémité des ailes ou surface
d'appui S de l'hélice, donc :
» ThĂ©orĂšme VI. â Dans une famille d'hĂ©lices semblables, la surface Ă©qui-
valente S' est proportionnelle Ă la surface d'appui S.
S'
» En d'autres termes, le rapport ^ de la .surface équivalente à la surface
S'
d'appui est un nombre constant. C'est ce nombre constant ^ = Q que
nous proposons d'appeler la qualité de l'hélice susteniatrice.
» La signification de Q est trÚs claire : une hélice de qiialité ;>, par exemple, est
Ă©quivalente au plan mince orthogonal d'une surfnce double de sa surface d'ap-
pvi â â âą La fjualilc est indĂ©pendante de la grandeur de l'hĂ©lice, elle ne dĂ©pend que
de sa forme. Elle est indépendante de la densité de l'air. Au point de vue de la forme,
le nombre d'ailes, la fraction de pas totale et le tracé du contour des ailes ont bien une
certaine inihience sur la qualité, mais celle-ci dépend surtout du rajjport / du pas G
au diamĂštre x {j est le pas relatif).
» En prenant !f=:o,o85, le Tableau suivant cl le diagramme qui l'accompagne
donnent les valeurs de Q mesurées à Chalais pour une série de 6 hélices de i"' de dia-
mÚtre ne différant entre elles que par le pas relatif.
N» des hĂ©lires. 1. 2. 3. 'l. âą'). C.
m m '" in '" <"!
Pas des hélices o,25 o,5o 0,75 i,oo i,a.'5 i,5o
Qualité Q ,... G, 48 i,oi d,14 0,76 o.Sa o,38
972
ACADEMIE DES SCIENCES.
» Le maximum de Q correspondu riiolice n" 3 dont le pas est les trois (|iiarls di
diamĂštre, Q descend trĂšs rapidement de part et d'autre de ce sommet.
J,i4 pour /=o,'S.
o,2S o,5o o,yĂŽ , j,oo , 1,20
'â - Fa/efinF du pa^ rvlatifj. '
fi Nouvelle forme de VĂ©quallon eiiTL,,,. â L'Ă©quation (i) en Z,â devient facilement,
en y introduisant Q (lequel est proportionnel Ă Ăą^).
(2)
_ 27 looQ''
'-âąm â ;; â ;; â âą
» Le poids utile maximum augmente donc comme le cube de la qualilĂ©. â Il y a
donc le plus grand intĂ©rĂȘt Ă amĂ©liorer la qualilĂ©, mais on ne peut le faire indĂ©finiment.
On peut démontrer, en efifet, que Q est proportionnel au carré du rendement p de
l'hélice considérée comme un ventilateur, et que le coefficient de projjortionnalité est
trĂšs voisin de 6.
» On a donc Q=6p-, et, comme p ne peut jias ĂȘtre supĂ©rieur Ă l'unitĂ©, Q a une
limite supérieure égale à 6. En passant de notre qualité optima i,i4 à cette limite
supérieure de 6, on multiplierait le poids utile maximum par 200 environ et l'on pas-
serait de 10''' Ă 2' pour les moteurs de 5''s par cheval. Sans aller si loin, on voit qu'il
reste beaucoup Ă gagner sur la valeur de Q; nous croyons qu'on peut attendre beau-
coup de l'emploi, pour les ailes, de profils courbes analogues Ă ceux dont les avantages
ont été mis en évidence par nombre d'aviateurs pour les aéroplanes et notamment par
le regretté Lilienthal.
» Nous serions heureux que cette Note ait pour résultat de susciter de
nouvelles expériences sur les hélices sustentatrices qui sont loin d'avoir
dit leur dernier mot. »
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 973
PHYSIQUE. â Sur l'inlensitĂ© de l'cclairement produit par le Soleil.
Note de M. Charles Fabry, ijrcsciitce par ]M. Mascart.
« Nos connaissances actuelles sur l'éclairement produit par le Soleil,
exprimé en fonctions de nos unités photométriques, sont fort peu précises.
Les grandes divergences entre les résultats trouvés par les différents obser-
vateurs s'expliquentd'ailleurs,soitpar l'imperfection des méthodes, soit par
l'incertitude sur la valeur des unités photométriques employées, soit par
les conditions atmosphériques diverses dans lesquelles les observations ont
été faites.
» J'ai employé une méthode due à Bouguer pour aflfaiblir dans un rapport connu
l'éclairement solaire. Le faisceau solaire, aprÚs avoir traversé une lentille de distance
focale faible et connue, tombe sur l'une des faces de l'Ă©cran d'un photomĂštre de
Lumnier et Brodhun. L'autre face reçoit un Ă©clairenient constant, de mĂȘme teinte que
la lumiÚre solaire : une petite lampe électrique à incandescence est placée au foyer
d'une lentille, et Ă©claire l'Ă©cran Ă travers une cuve Ă faces parallĂšles contenant une solu-
tion de sulfate de cuivre ammoniacal de composition convenable ('). On a mesuré une
fois pour toutes le rapport de l'intensitĂ© transmise Ă travers la cuve pleine d'eau Ă
celle que l'on obtient à travers le liquide bleu, et trouvé 6,0 comme moyenne d'un
grand nombre de mesures. La détermination de ce rapport est la seule comparaison
hétérochrome exigée par ces mesures (-) ; ce nombre n'intervient pas dans les rapports
des résultats entre eux, et toutes les mesures faites par ma méthode seront compa-
rables avec les miennes, pourvu qu'on adopte pour ce rapport la mĂȘme valeur. La lampe
électrique donne une intensité lumineuse parfailement constante, grùce à un mode de
réglage pour maintenir constante la puissance électrique dépensée.
» Une observation consiste à égaliser les éclairements des deu\ plages du photo-
mÚtre par déplacement de la lentille interposée sur le faisceau solaire. I^a connaissance
d'une constante instrumentale, déterminée une fois pour toutes, permet alors de cal-
culer l'Ă©clairement solaire.
» J'exprimerai les résultats en prenant comme unité d'intensité lumineuse la bougie
déciiiialo ; m'étant servi comme étalon fondamental de la lampe Ilefner, j'ai considéré
(') Voir Comptes rendus^ g novembre igo?». En employant la notation indiquée
dans ce travail, ma cuve correspond Ă .r =: 5.'i, 1 .
(^) La détermination de la constante de rn|i|iareil nécessite la comparaison de la
lampe électrique avec l'étalon photométrique (lampe Hefner). Ces deux sources de
lumiĂšre sont de teintes assez voisines pour que leur comparaison puisse ĂȘtre faite direc-
tement sans donner lieu Ă aucune incertitude.
9^4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
la bougie décimale comme représentée par rintensilé de la lampe Hefner, mullipliée
par 1,1 3.
» RĂ©sidlats. â Les mesures ont Ă©tĂ© faites Ă la FacultĂ© des Sciences de
Marseille, sensiblement au niveau de la mer, le Soleil n'Ă©tant jamais Ă
plus de 23" du zénith. Les nombres ont été corrigés pour les ramener à la
moyenne distance de la Terre au Soleil et au zénith (cette derniÚre correc-
tion est presque négligeable).
» Les nombres trouvés varient naturellement avec l'état de l'atmo-
sphĂšre; mais, si l'on ne fait entrer en ligne de compte que les observations
faites avec ciel parfaitement beau (c'est-à -dire lorsque aucune nébulosité
n'est visible dans la direction du Soleil), les nombres ne varient que de
quelques centiĂšmes.
» On peut admettre que l'Ă©clairement produit par le Soleil au zĂ©nith, Ă
sa moyenne distance, est, au niveau de la mer, looooo fois celui que donne
une bougie dĂ©cimale Ă iâą.
» Si l'on admet que l'éclat apparent du disque solaire est uniforme, on
en déduit que i°""' du disque solaire émet normalement une intensité
lumineuse qui est, aprÚs absorption atmosphérique, de i8oo bougies. En
réalité, le bord paraßt moins brillant que le centre, de sorte que ce nombre
est un minimum. Rappelons que, pour le caractĂšre positif de l'arc Ă©lec-
trique, on trouve des intensités de i5o à 200 bougies par millimÚtre carré.
» Il est intéressant de comparer le rayonnement lumineux du Soleil avec
son rayonnement calorifique total.
» AdmeUons que, dans les conditions Je mes mesures, la quantité de chaleur reçue
ait été de i ,5 petite calorie par minute et par centimÚtre carré. Un calcul facile per-
met d'en conclure que, dans ce rayonnement tel que nous le recevons, la puissance
totale est de o,i3 watt par bougie. L'absorption atmosphérique est plus forte sur les
rayons invisibles que sur les lumineux; dans le rayonneiueiil solaire, sans absorption
atmosphĂ©rique, la puissance par bougie doit ĂȘtre un peu plus forte, probablement
comprise entre o, i5 et 0,20 watt.
» Des observations analogues, faites en divers lieux et à diverses
Ă©poques, ne seraient peut-ĂȘtre pas sans intĂ©rĂȘt. Elles fourniraient des ren-
seignements précis sur les variations de la transparence de l'atmosphÚre.
Faites dans les meilleures conditions possibles (dans des stations élevées),
elles pourraient conduire Ă des renseignements sur les variations d'Ă©clat
du Soleil : l'erreur accidentelle sur une mesure ne dépasse guÚre i pour 100,
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 976
grùce à la similitude des teintes des deux plages, et les erreurs systéma-
tiques seraient Ă©liminĂ©es par l'emploi constatU du mĂȘme appareil. Ces
mesures sont plus faciles et moins affectées par l'absorption atmosphé-
rique que ne le sont les mesures calorimétriques destinées à déterminer la
constante solaire. »
PHYSIQUE DU GLOBE, â Sur M direclion de l'aunantalton perinanenle dans
diverses roches volcaniques. Note de M!M. IĂźek.vakd Bkc.viies et Pieriie
David, présentée par M. Mascart.
« Dans une précédente Communication ( ' ), nous avons signalé à l'Aca-
démie les propriétés magnétiques de la brique naturelle, qu'ont produite, en
divers points de la rĂ©gion du Puy-de-DĂčme, des coulĂ©es de lave en venant
s'Ă©pandre sur des couches d'argUe pliocĂšne ou quaternaire. Sur une Ă©pais-
seur variable, qui peut atteindre 2'" on 3'" au-dessous de la coulée, l'argile
a été cuite; plus bas, elle a conservé la couleur et l'état d'argile non
cuite : à cet état, elle possÚde une susceptibilité magnétique, variable avec
sa composition, mais elle n'a pas d'aimanlatiou permanente. La brique
est, au contraire, aimantĂ©e. Nous avons indiquĂ© une mĂ©thode propre Ă
fixer la direclion de l'aimantation de cette brique naturelle.
» Quelque intĂ©rĂȘt que put prĂ©senter cette Ă©tude, elle Ă©tait restreinte Ă
une espĂšce de roche qui est trĂšs particuliĂšre et ne se rencontre que dans
des circonstances assez rares. Des mesures poursuivies depuis deux ans
nous ont conduits à penser que toutes lus roches volcaniques présentent,
Ă des degrĂ©s divers, la mĂȘme propriĂ©tĂ©, Ă savoir de possĂ©der une aimanta-
tion rémanente stable, dont la direclion, bien définie dans une carriÚre
donnée, diffÚre en général de la direction du champ terrestre actuel et
nous donne probablement la direction du champ magnĂ©tique terrestre Ă
l'Ă©poque oĂč la roche s'est solidifiĂ©e.
» La démonstration de cette propriété, de conserver la direction d'aiman-
tation du champ magnĂ©tique oĂč elle a Ă©tĂ© cuite, rĂ©salte pour la brique des
expériences directes de Folgheraiter, qui eu a déduit une méthode d'étude
de l'inclinaison magnétique aux époques historiques d'aprÚs l'examen des
(') Cuniples rendus, i5 juillet lyoĂŻ.
ij-jO ACADĂMIE DES SCIENCES.
poteries. Pour il'aulres roches, elle nous paraßt résulter de comparaisons
avec la brique.
» Dans une carriÚre d'argile cuite, de Royal, signalée dans notre pré-
cédente Communication, nous avons indiqué que la déclinaison, déduite de
l'examen de cubes de brique, dépassait d'environ 60" la déclinaison actuelle
et que l'inclinaison était voisine de 75°. Nous avons examiné avec soin de
nouveaux Ă©chantillons de brique naturelle de celle carriĂšre et nous les avons
comparés avec des échanlil/ons cubiques de lave découpés, suivant noire mé-
thode, dans la coulée qui est au-dessus de la brique.
Argile cuite 11° 1. .. . A=:52.3o(4- déclinaison acLuiille)
0= ^o.3o
Argile cuite n° i2. .. . A ^54. 10
0 = 72.00
Argile cuite 11° 3. .. . A = 56.4-3
8 z= 72. i5
Lave n° 1 A =z 52 . 3o
8 ^ 69.20
La ve n° 2 A rr 4o. 20
5 = 68
Lave 11° 3 A = 5o
8 = 68.30
Lave n° 4 A = 42 . 20
8 = 68. 5o
M Ces nombres appellent quelques remarques :
» 1. Les divers échantillons de lave sont d'aspect, de texture et, sans doute, de
composition, diflerenles. La coulée a formé une pùte qui a englobé, en les fondant, des
matiĂšres trĂšs diverses et elle ne devient homogĂšne qu'Ă une hauteur de quelques mĂštres
au-dessus de la brique. Les divers Ă©chantillons sont pris en des points dont les plus
éloignés sont à une vingtaine de mÚtres l'un de I autre.
» 2. Ces échantillons ont des intensités d'aimantation variant de i à i5. Les plus
aimantés ont une aimantation qui est d'environ quatre fois celle des briques les plus
aimantées.
» 3. Les divers échantillons de lave présentent entre eus. des diU'érences dans les
directions d'aimantation plus grandes que n'en présentent les briques. La slabilUé de
leur aimantation doit ĂȘtre moindre. NĂ©anmoins, quand on tient conqite des causes
d'erreur inĂ©vitables en ce genre de dĂ©terminations, on ne peut s'empĂȘcher de penser
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoB. 977
(jne la lava (jui. en conlaiil, a cuit l'aigile. n. il, ma l'ensemble. In iiirnie direction
d'aimantation que celle argile cuite. La lave, elle aussi, aurait donc conservé la
direction d'aimantation du champ terrestre à l'époque de la coulée.
» Nous avons ici, en tous les cas, une contre-épreuve caractéristique. Dans une cave
trÚs voisine de la carriÚre de briques, on atteint la partie inférieure de la couche
d'argile, et l'on reconnaĂźt qu'elle repose elle-mĂȘme sur une coulĂ©e de basalte. Cette
coulée est évidemment antérieure à l'autre; entre les deux s'est écoulée la période
nécessaire pour le dépÎt de la couche d'argile. Or, un échantillon cubique découpé
dans ce basalte nous a donné une direction d'aiijiantation trÚs difTérente des échan-
tillons de la lave supérieure, une déclinaison de 1° à l'ouest de la déclinaison actuelle
et une inclinaison de 59''4o'- H nous semble que ce fait seul suffirait pour afiirmer que
cette premiÚre coulée n'est pas contemporaine de l'autre, et que celte autre est con-
temporaine de la cuisson de l'argile. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â RĂŽli' du temps dans la comparaison des Ă©clats
lumineux en lumiÚre colorée. NoLe de MM. Axdbé Broca et D. Si'i.zeiß,
présentée par M. d'Arsonval.
« On sait combien est délicate la comparaison pholométrique de detiK
plages de couleurs différentes. Cela tient à ce que les sensations colorées
suivent des lois distinctes. Tout le monde connaßt le phénomÚne de Pur-
kinje :
» Si l'on donne mĂȘme Ă©clat apparent Ă deux plages respectivement rouge et bleue,
pour une certaine intensité lumineuse, la plage bleue semblera notablement plus
claire que l'autre quand on diminuera dans le mĂȘme rapport l'Ă©clairenient des deux
plages; elle semblera au contraire moins claire que l'autre, quand on augmentera dans
le mĂȘme rapport l'Ă©clairenient des deux plages. Ilelmholtz a montrĂ© que ce phĂ©no-
mĂšne s'expliquait si l'on admettait que les courbes qui relient la sensation permanente
à l'intensité étaient différenles pour les deux couleurs. I-es expériences directes ont
nionlré qu'il en était bien ainsi (Charpentier, Macé de Lépinaj et \icati, puisKoniget
Dieterici). Le phénomÚne ne se produit que pour des éclats assez bas.
» Nous avons constatĂ© un phĂ©nomĂšne du mĂȘme genre quand le temps
intervient, mais ce phénomÚne se produit pour tous les éclats usuels, et
d'autant plus que l'Ă©clat est plus grand. Il est d'ailleurs infiniment plus
prononcé que le phénomÚne Purkinje. Nous l'avons constaté en suivant
une voie inverse de celle qui a amené à la connaissance du phénomÚne de
Purkinje. Nous avons conclu son existence de l'Ă©tude des courbes de la
sensation en fonction du temps pour les diverses lumiÚres colorées, et
l'expérience directe a vérifié nos conclusions.
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII N" 23 ) I 28
9^8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Nous reproduisons dans la figure ci-jointe les courbes que nous avons
tracées d'aprÚs nos mesures, en suivant la technique indiquée dans notre
précédente Note. Nous en avons indiqué les i)rincipaux résultats. Aujour-
EJKojijcu, (jrr.
MilliĂšmes de seconde
d'hui nous allons en indiquer un autre, nous réservant de discuter ulté-
rieurement l'ensemble de la question.
» On voit immédiatement d'aprÚs ces courbes que si une lumiÚre bleue et une autre
quelconque ont le mĂȘme Ă©clat en rĂ©gime permanent, il n'en sera plus de mĂȘme quand
la lumiĂšre n'agira sur l'Ćil que pendant un temps assez court. Dans ces conditions, le
bleu montant, à égalité d'éclat, beaucoup plus vite et plus haut que les autres cou-
leurs, aura toujours un éclat prépondérant pour les temps courts.
» De mĂȘme, si Ton Ă©galise en rĂ©gime permanent les Ă©clats de deux plages respec-
tivement rouge et verte, la plage rouge deviendra plus Ă©clatante pour les Ă©clairements
de courte durée. Le phénomÚne sera trÚs net mais beaucoup moins prononcé que pour
le bleu et le vert. Dans ce dernier cas, on peut arriver Ă Ă©galiser, pour un temps d'Ă©clai-
rement assez court, aux environs de o"'',!, les Ă©clats de deux plages dont l'une, verte,
a le mĂȘme Ă©clat qu'un papier blanc Ă©clairĂ© par 90 lux, et l'autre, bleue, le mĂȘme Ă©clat
qu'un papier blanc éclairé par 33 lux.
» L'expĂ©rience directe a vĂ©rifiĂ© les prĂ©visions de la thĂ©orie. Ăclairons
par deux lumiÚres différentes, bleue et verte par exemple, les deux plages
d'un photomĂštre et donnons-leur le mĂȘme Ă©clat apparent. Puis mettons en
mouvement, en avant de ces plages et aussi prĂšs d'elles que possible, un
disque rotatif muni d'une fente convenable, nous verrons la plage bleue
prendre une prépondérance considérable. Remplaçons la plage bleue par
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 979
une rouge : celle-ci prendra une prépondérance encore trÚs nette quoique
moins grande.
)i Mais, à cÎté de la vérification cherchée, cette nouvelle expérience nous
a montré un fait nouveau. Quand on compare comme nous venons de
le faire une plage verte et une bleue, cette derniĂšre prend pour les
premiers Ă©clairs un Ă©clat vraiment Ă©norme. Si les Ă©clairs se renouvellent
toutes les secondes, on voit trĂšs nettement Ă chaque fois l'Ă©clat du bleu
baisser, pour se fixer à une valeur à peu prÚs constante, toujours supérieure
Ă celle du vert, au bout de 10 ou i5 Ă©clairs. Si les Ă©clairs ne se renou-
vellent que toutes les deux secondes, l'abaissement que nous venons de
décrire devient beaucoup moins net. En comparant le rouge et le vert, le
phénomÚne se montre encore pour le rouge, mais dans une mesure bien
plus faible.
)i Ceci nous montre que la fatigue rétinienne due au bien s'accumule
dans la rétine, et met un temps relativement trÚs long à se dissiper, alors
mĂȘme que l'action de la lumiĂšre a Ă©tĂ© trĂšs courte. Ces phĂ©nomĂšnes existent
pour le rouge, mais à un degré infiniment moindre. »
THERMOCHIMIE. â Sur une nouvelle mĂ©thode pour le calcul des chaleurs
de combustion et sur quelques-unes de ses conséquences. Noie de
M. P. Le-moult.
« Nous avons montré qu'on peut calculer la chaleur de combustion des
carbures et de leurs dérivés oxygénés en faisant la somme des appoints
dus aux groupes Ă©lĂ©mentaires |(c'^c^); â (c-=c-); ... (c â H)J et de
ceux des groupes fonctionnels (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 89J
et t. CXXXVII, p. 5i5 et 656).
» Celte méthode nous a conduit à deux séries de formules
(i) C, = ib-jn + A,,
(2) C. = 463w + A.e:^- Il "ï,75« + A'^,
la premiÚre pour les composés acycliques, la seconde pour les composés
cycliques (n étant le nombre d'atomes de C ; m étant le numéro d'ordre du
carbure cyclique générateur).
5) Ces formules se ramĂšnent Ă un seul type, quand on met en Ă©vidence
les nombres x et j d'atomes de C et d'il du carbure C H'. On a, en effet,
q8o ACADEMIE DES SCIENCES.
pour les carbures aoycliques saturĂ©s, C" W"^-, A, = 55, « = je,y â 2n-h2.;
C, = 157/H- 55s^io2/i +(2« + 2)^ssio2j:+ ^ j;
pour les carbures cycliques x = 4^n + 2, 7 = 27h -H 4 et A. = 3 1 ] ; or
C,=:=463/n + 3i4^io2(^4m-r-2)-t- ±i(2m + 4) = i02j;-f- ^J-
» Donc, la chaleur de combustion : d'un carbure quelconque (exempt
(le liaison mulliple) C H'' est donnée par
cette formule comprend les carbures cycliques à chaßnes latérales saturées
qui n'étaient représentés ni par (1), ni par (2) et les carbures hydro-
cycliques. Le trimélhylÚne fait exception.
Avec une léi;Úrc modification, la relation (x) s'étend aux carbures mono-
Ă©lhylĂ©niques; pour eux A, â 28*^'"'; or .v =«, j = 2«,
C, = i57/i -f- 28^^ io2n+ ^- 2/z-h28:zsio2.i- + â y -^ 28^''';
leur chaleur de combustion z â/(CW) comprend non seulenenl l'ap-
point normal 1020.- -H ^ }', mais encore un surcroĂźt d'Ă©nergie K dont la
valeur atteint 28^^"' ; pour les carbures monoacélyléniques, il en est de
mĂŽme, mais on doit prendre K = 57'^"'; de mĂŽme aussi pour 4es carbures
Ă plusieurs liaisons multiples
(fj) s = I02X -H â J'+ I^'
la valeur de K étant facile à calculer pour chaque série. Exemple : le téré-
benlhÚne(monoéthylénique) C'"!!'", cale, i49o<^^'; mes., 1488^'''.
» Dans le cas des composés oxygénés, on peut donner également une
relation analogue Ă a ou P; un de ces corps C'H^O'' peut en effet ĂȘtre
considéré comme un carbure C-^H^ qui a subi un commencement de com-
bustion ; son pouvoir calorifique a donc diminué d'une quantité qui doit
varier avec le nombre et la nature de ceux de ses éléments que la combus-
tion a affectés, c'est-à -dire doit varier suivant la fonction qui est apparue
avec la présence de l'oxygÚne dans la molécule; il faut donc retrancher de
l'appoint normal 102a; 4- ^y une quantité ç variable avec chaque fonc-
tion ; les ç sont d'ailleurs en relation simple avec les apports des groupes
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 98 1
fonctionnels ; ainsi, par exemple, pour les alcools primaires,
» En outre, nous avons vu qu'il faut modifier le calcul quand la molé-
cule contient une liaison multiple (en général retrancher 12*^="'); en tenant
compte de toutes ces considérations, la formule générale, qui donne z pour
un composé C-^H^O'', est
» Voici le Tableau des principales valeurs de K et de 0 :
Composé
saUivé. étiiyléniquc.
/j = o (carlnires). K, =z o Ka^ 28'^^'
K,= o K,= (28 â i2)c.'i
élliyléno-
acétylénique.
= 45'^
»
acétyléniqiie.
PP=0 K,= 0 1\,= (2<5 â I2J-" K3=;(57 â 12)<^
Si p^ O, il faut faire exception pour les alcools tertiaires, oĂč K^ = 20^"', et
pour les anhydrides d'acides, oĂč K2= 4^''-
o^ = 45'-'' alcools primaires et secondaires. 106
tp', ^= Si*-'' alcools tertiaires, phénols, etc.
02 =: SS*^^' éthers oxydes et acélals.
<j)3 = Sg'^"' aldéhydes ;
io6''»' ., __90'
: 45''"' cétones.
acides.
acides
2
4, Cal
anhydrides d'acides.
,Cal
Ă©thers sels.
tp- r= 38*-"' quinones.
ip', = 0 anthraquinone. Etc.
» Par exemple, acĂ©tylacĂ©tate de mĂ©thyle, CH'â CO â CH^â CO^â CIP : cale,
5. 102 -t- 4- 55 â 45 â 90 ^ Sgo"-"' ; mes., .594'"''.
» La formule y qui remplace l'ancienne méthode de calcul, en donnant
les mĂȘmes rĂ©sultats qu'elle, comporte quelques conclusions :
» 1° Tous les = sont des cotes de points placés dans un plan P,
55
z = 10237 -1- ây,
distribués sur des lignes droites de ce plan et réguliÚrement espacés ; le
plan origine des cotes est tantĂŽt z â o, tantĂŽt un plan parallĂšle;
55
» 2° La persistance des facteurs 102 et -^ est l'expression dos lois
de l'homologie et de l'isomérie ;
)) 3" z dépend de x et de y et non du nombre de liaisons simples que
les C Ă©changent entre eux, ni de celles qui existent entre les C et les H ; or
982 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ces deux nombres varient d'ua composé à l'autre; donc l'appoint calori-
fique de chacune de ces liaisons c, et u est nul : les atomes de C et les
atomes de H des composés organiques saturés sont les uns à l'égard des
autres dans une indépendance thermique absolue; une liaison élhylcnique
correspond Ă un emmagasinement de 28^"' (c. = â 28^"'), une liaison
acĂ©tylĂ©nique Ă un autre de + 57^^' (c^ = â 57^"'). Il en est mĂȘme pour le
IriméthvlÚne qui possÚde une surcharge d'environ So*-"' et ces faits sont
d'accord avec la tendance que prĂ©sentent ces corps ou leurs dĂ©rivĂ©s Ă
retourner au type normal.
» 4° On a vu que r, = o, i'., = â 28^^', i', = â .')7^''' : par une extrapola-
tion simple, on trouve ç,., = â 3^''. 28 environ ; donc, quand 2"' de C Ă©chan-
gent entre eux 4 valences pour donner par consĂ©quent 1âąÂ°' de carbone-
vapeur, ils emmagasinent 84^^"' environ, ce qui porte la chaleur de
combustion de l'ensemble C" = 24 Ă 2.102 -l- 84 = 288"^"' environ ; d'oĂč il
résulte que la chaleur de vaporisation de 24^ de carbone-diamant atteint
288 â 2. 9^)^"', 3 = 100^^' environ (chaleur de dĂ©polymĂ©risation). M. Ber-
thelot a donné comme minimum de celte quantité 88^"' (Ann. dcCh. cl de
Phys., 4'' série, t. IX, p. '475). De là résulte également que la chaleur de
formation de la molécule de carbone-vapeur à partir de ses 2^' pris sous
la forme qu'ils ont dans les composĂ©s organiques serait de â 84^*' environ
(Ă savoir : â 288 -h 2,102). De mĂȘme la chaleur de formation de la molĂ©-
cule d'hydrogĂšne Ă partir de ses 2"' serait de â 14^"'- »
CHIMIE ORGANIQUE. â Recherches sur les azoĂŻqacs. Nom'caa mode de forma-
tion des dérivés indazyliques. Note de M. P. Fkeixdi.er, présentée par
M. H. Moissan.
« L'étude des azoïques possédant une fonction alcool ou éther-oxyde
ortho-substituée a mis en évidence la facilité avec laquelle le noyau
indazylique prend naissance (').
)) Les acétals o-azobenzoïque et o-hydrazobenzoïque fournissent à cet
Ă©gard un exemple encore plus frappant. En effet, la transformation de ces
composés en indazols s'effectue à une température assez basse et sous
l'influence d'agents peu Ă©nergiques; de plus, elle implique une modifica-
tion préalable des groupements fonctionnels, qui ne s'effectuerait pas
habituellement dans les conditions dans lesquelles j'ai opéré.
C) Combles rendus, l. GXXXVI, p. i '36; l. CXXXVII,, p. 52i,
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE ipoS. gSS
)) 1° h'acétal o-hydrazobenzoïque, dont je décrirai prochainement la
prĂ©paration, peut ĂȘtre recristallisĂ© sans allĂ©ration dans de l'alcool bouillant
contenant un peu de soude. Mais si l'on effectue la purification en l'absence
d'alcali ('), on constate qu'au bout de cpielques minutes de chauffage,
l'hydrazoïque a disparu : il s'est transformé intégralement en acétal o-inda-
zylbenzoique :
/^ /GH(0CH^)2 ,
= 2CH'0H
AzH-AzIl (.jj^QciFr- ^^ ^' CH(OCH^)^
» Si l'on prolonge la durée de l'opération, on obtient une certaine quantité de l'al-
déhj'de correspondante; néanmoins, la vitesse d'hydrolyse du second groupement acétal
paraĂźt ĂȘtre beaucoup moindre que la vitesse de formation de la chaĂźne indazylique.
/CIK
» Vcildchyde indazyl-o-benzo'iqiie, C*^H*\ i ^ Az.CH'.CHO, cristallise dans
l'éther en longues aiguilles blanches, fusibles à 94",5-g5°.ElIe se dissout dans les acides,
et notamment dans l'acide nitrique pur, bouillant, sans s'oxyder; par refroidissement,
le nitrate se dépose sous la forme de fines aiguilles dissociables par l'eau. \Jhydrazone
cristallise en petits prismes jaunùtres qui fondent en se décomposant vers 191°. Celte
aldéhyde se transforme quantitativement dans l'acide indazyl-o-benzoïque fusible
à 204° {loc. cit.), lorsqu'on la chauffe au bain-marie avec de l'azotate d'argent ammo-
niacal. Cette derniÚre réaction suffit pour établir sa constitution.
» 1° L'aldéhyde/3-azobenzoïque s'obtient facilement en chauffant l'acétal
correspondant avec de l'acide sulfurique dilué (10 pour 100). Si l'on
applique cette rĂ©action Ă VisomĂȘie orlho, on observe une dĂ©coloration
presque immédiate de la masse, et l'on obtient un mélange de deux sub-
tances qui sont V acide indazyl-o-benzoïque (en quantité prépondérante) et
un produit basique dont l'Ă©tude n'a pu ĂȘtre encore faite, faute de matiĂšre.
Ici encore, la transformation est intĂ©grale et extrĂȘmement rapide.
» L'acide indazylbenzoïque a pris naissance de la façon suivante :
» L'acétal étant saponifié, le groupement azoïque a été réduit en grou-
pement hydrazoïque par l'une des fonctions aldéhydiques qui a été trans-
(') M. WohI a déjà signalé le fait que les acétals sont saponifiés en milieu neutre et
qu'une petite quantitĂ© d'alcali empĂȘche complĂštement l'hydrolyse {D. c/i. G., t. XXXIII,
p. 2760).
984 ACADĂMIE DES SCIENCES.
formĂ©e elle-mĂȘme en carboxyle
,CHO .. ., ,CHO
OHC
HO'^C
/\
AzHâ AzII
» Le second groupement aldéhydique qui n'a pas été modifié s'unit
ensuile avec la chaĂźne hydrazoĂŻqne pour donner naissance ;i l'acide inda-
zylbenzoĂŻque :
- .CHO ,. ,. /CIL 9^'"
)Az-
HO^^C
ILO
^AzH-AzH
/\/
Az
/
/
"V
"\
» Ce second exemple est encore plus typique que le premier; il n'est,
d'ailleurs, pas unique en son genre, et j'aurai prochainement l'occasion
d'en mentionner de tout Ă fait semblables.
» L'acide indazyl-o-benzoïque obtenu dans cette réaction a été identifié avec le pro-
duit préparé à partir de l'alcool o-nitrobenzylique. Sa constitution est, d'ailleurs,
démontrée par les faits suivants : soumis à l'action de la chaleur, il fournil du pbé-
nylindazol; oxydé par l'acide chromique en solution acétique, il se transforme en
acide o-azobenzoïque. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action de F acide cyanhydrique sur l'aldĂ©hydate
d'ammoniaque et les combinaisons analogues. Note de M. 3Ăźarcei,
Dei.Ă©pixe.
« On sait que l'action de l'acide cyanhydrique sur les aldéhydates
d'ammoniaque, suivie de celle de l'acide chlorhydrique concentré, con-
stitue un des modes de synthÚse des x-amino-acides, découvert il y a
plus d'un demi-siĂšcle par Slrecker. Erlenmeyer et ses Ă©lĂšves ont, par la
suite, établi quela réaction donnaitun a-amino-nitrile (accompagné d'imino-
dinitrile) que l'acide chlorhydrique changeait en a-amino-acide. Généra-
lement, on traduit ces transformiilions par les schémas :
/CO-H
\AzH- â
R.CHO + AzH'->R.CH^? ,,,-hCAzH
\AzIi-
r.ch:
CAz
.Azli=
R.CH
» Liubavin a donné une interjirétation diiïérentc : l'acide cyanhydrique
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 985
arracherait l'ammoniaque pour faire du cyanhydrale et l'aldéhyde mis en
liberté agirait sur ce cyanhydrate pour former l'amino-nitrile
B. RCh(^^"^, + CAzH = R.CH : O + CAzH, AzH'= R.CH<^^^^, + H^O.
» Comme preuve, il a effectué des synlhÚses d'amino-acides, à partir
des aldéhydes et du cyanure d'ammonium.
» Or ces deux façons d'écrire les réactions sont en défaut si l'on
s'adresse à des dérivés azotés, sans oxygÚne, comme l'élhylidÚne-imine
(CH' â CH = AzUy, la mĂ©lhylĂšne-mĂ©thylimine (CH- = Az â CH')', etc.
A moins d'admettre que des traces d'eau jouent un rĂŽle incessant par suite
de fixations et de mises en liberté alternatives, il faut modifier les for-
mules A etB. Tout d'abord, la conséquence que Liubavin a tirée de ses
expériences peut se renverser : l'aldéhyde prendrait l'ammoniaque du
cyanure pour former un aldéhydale sur lequel réagirait l'acide cyanhydriquc
suivant les Ă©quations A. Tout se ramĂšne au premier cas.
» Voici maintenant les résultats auxquels on arrive i/ulifféremnienl avec l'aldélij-
date d'ammoniaque ou l'étliytidÚne-imine opposés à l'acide cyanhydrique en présence
ou non de solvants (eau, alcool absolu, éther anhydre, chloroforme). La réaction est
sensiblement
C. 4(CH'CH:AzH) + 5CĂzH=CAz.AzH'+2AzH=CH(CH')CAz + AzH[CH(CH')CAzp.
Aminopropionitrile. Iminopropionitrile.
» Il ne se fait que la moitié de l'aminopropioiiitrile qu'on devrait avoir d'aprÚs
l'équation A. Je considÚre ce résultat comme une conséquence de l'existence des
groupes AzH^Pâ^ââ3 dans la molĂ©cule d'aldĂ©hydate d'ammoniaque ou de son
dérivé anhydre. On aurait, par exemple :
^ ^ . â/CH(CH^)-Azn\ 3 ^^,,3Pj,/Az = CH.CH3
,..,, ^i,/A^2 = CH.CH^ ... ,. ,-,,,3 ââ/AzH.CII(CIP)CAz
(.) <-^'l^-C"\Az = CH.CH' + ^^^^" = ^''-^"\AzH.CH(CIP)CAz,
rmr.i/^='"-^"(CrF)CAz AzH^CH(CH^) CAz
(i) (.n ^"\AzH.CH(CH')CAz'^ +CAz(CH')CH.AzH.CH(CH^)CAz.
» La formation inslanlanée de cyanure d'aninionium justifie l'équation (i ); l'équa-
tion (2) est semblable Ă celle qui exprime faction de CAzH sur les hydramides aro-
matiques; mais tandis que l'action s'arrĂȘte lĂ avec ces derniers, l'Ă©lhylidĂšne-bis-
aminopropionitritrile réagit encore une fois suivant (3) comme je l'ai constaté
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 23.) 129
986 ACADĂMIE DES SCIENCES.
directement. Cette substance, ainsi que l'Ă©thylidĂšne-aminopropionitriie
C='H*=Az.CH(GH')CA7.,
s'obtient en distillant dans le vide les produits de la réaction C; j'ai constaté aussi que
le dernier corps fixe iiulantanénieut C AzH sur sa double liaison en donnant l'imino-
propionitrile.
» La proportion d'amino- et d'iminopropionitrile exprimée en C difTÚre de celle qui
se déduirait des équations (i), (2), (3); cela tient à ce qu'une fraction de rélhjlidÚne-
imine réagit sous la forme dépolymérisée à laquelle elle retourne si facilement. Cette
modalité devient dominante si l'on part de la méthylÚne-méthylimine qui donne
88 pour 100 de l'aminonitrile sarcosique CAz.CH^. AzII.CH' prévu par une réaction
de l'imine dépolymérisée; mais il se fait aussi un peu de cyanhydrate de mélhyl-
amine et de mĂ©tliylimino-diacĂ©tonitrile, d'aprĂšs un processus sans doute analogue Ă
celui qui est invoqué par l'éthylidÚne-imine.
» Dans ces réactions, ainsi que dans celles effectuées avec réthylidÚne-éthylimine
CH^CHr^Az.C^ir el l'Ă©thylidĂšne-isoamylimine CH3.CH = AzC^H" (iso), il est
facile d'isoler les sulfates d'aminonitrile Ă l'Ă©tat pur et de passer de lĂ aux amino-
acides; ce sont là des détails qu'on trouvera ailleurs.
» Ce qui est démontré, c'est que les équations classiques qui font inter-
venir les éléments de l'eau et expriment un rendement théorique en amino-
nitrile doivent ĂȘtre modifiĂ©es. Le plus simple, c'est d'abord d'exprimer
que l'acide cyanhydrique se fixe sur les doubles liaisons des imines,
comme il le fait avec les aldéhydes, les hydrazones et les oximes :
CH\CH=AzH ->CH».CH(CAz)AzH-,
CH^CH=AzR ->CH\CH(CAz)AzHR,
CH'.CH = 0 ->CH'.CH(CAz)OH,
CH^ CH = AzOH -> CH\ CH (CĂz) AzH . OH.
» Le parallĂ©lisme est complet. Dans les cas particuliers oĂč les produits
azotés initiaux sont polymérisés, il faut s'attendre à des réactions plus
complexes dont le mécanisme a été interprété plus haut pour un cas donné,
et il faudrait encore modifier les équations pour les aldéhydates homo-
logues qui contiennent l'aldéhyde et l'ammoniaque en proportions diffé-
rentes. »
CHIMIE ANALYTIQUE. â Nouvelle rĂ©action de l'hydroxy lamine.
Note de M. L.-J. Simon, présentée par M. H. Moissan.
» Cette réaction est la suivante : lorsqu'on ajoute à une solution diluée
d'un sel d'hydroxvlamine quelques gouttes d'une solution trĂšs Ă©tendue de
SĂANCE DU 7 UKCKMBKE igoS. 9S7
nitroprussiate de sodium et un lĂ©ger excĂšs d'alcali â soude ou potasse â
puis, qu'on porte peu Ă peu Ă l'Ă©bullition, la liqueur, d'abord jaune, change
de teinte en se fonçant. La coloration passe au rouge orangé et se fixe
finalement Ă une trĂšs belle teinte rouge cerise que la dilution amĂšne au rose
franc. Pendant la chauffe, il se dégage des gaz azote et oxyde azoteux.
» Celle réaction esl trÚs sensible ; avec une solution au milliÚme de chlorhydrale
d'hydroxylannine, la coloration obtenue est assez intense pour supporter, sans cesser
d'ĂȘtre visible, une nouvelle dilution au milliĂšme. La sensibilitĂ© n'atteint pas cepen-
dant le millioniÚme, car j'ai constaté que pour les solutions trÚs étendues la propor-
tion des substances à employer pour observer la réaction a une influence assez impor-
tante pour en atténuer la sûreté.
» Comme pour la plupart des réactions colorées de ce genre, la teinte est fugace et
disparaßt ]ilus ou moins rapidement, suivant son intensité. L'addition d'alcali et
d'ammoniaque est sans inconvĂ©nient, mais il n'en est pas de mĂȘme des acides.
» La réaction se produit avec tous les sels d'hydroxylaminesur lesquels
je l'ai essayée (chlorhydrate, sulfate, oxalate, phosphate) et avec l'hydroxy-
lamine libre.
» Par contre, les oximes ne fournissent rien de semblable, ainsi que je
l'ai vérifié sur un certain nombre de types différents.
» Les oximes, aldéhydiques et cétoniqucs, grasses ou aromatiques, dont
les échantillons m'ont été gracieusement offerts par MM. Bouveault et
Wahl, ne donnent qu'un résultat négatif : aldoximes isobutylacétique,
benzoïque, /)-méthoxyphénylacétique, propanonoxime, octanonoxime 2,
nitrosomalonate d'éthyle, nitrosoacétylacétate d'éthyle.
» Il en est de mĂȘme des oximes des glucoses (dextrose, mannose, galac-
tose et arabinose), que j'ai pu essayer grùce à l'amabilité de MM. Ma-
quenne et Roux.
» Cette réaction nouvelle de l'iiydroxy aminé, qui ne peut prétendre
à remplacer la réaction habituelle sur l'hydrate cuivrique, pourra cepen-
dant, je l'espĂšre, ĂȘtre utilisĂ©e dans certaines circonstances. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Nouvelle mĂ©thode de prĂ©paration des aldĂ©hydes.
Note de M. L. Bouveault, présentée par M. A. Halier.
« Il y a peu de temps {Comptes rendus, t. CXXXII, p. 38), M. Biaise
a trouvé que les nitriles se combinent avec les dérivés organo-halogéno-
magnésiens de M. Grignard, ])our donner des produits d'addition que les
988 ACADĂMIE DES SCIENCES.
acides élendiis décomposent avec formation de cclones
R - C ;l_: Az + Ms( â = R _ C = Az - Mg - X,
I
R'
'^\x - " ~ "â ~ "'^ "'^
H â C = Az - Mg - X + n- O = R - CO + Mg(
I I
R' R'
OH
^X
» Cette découverte, trÚs intéressante au point de vue scientifique, l'était
moins au point de vue pratique, parce qu'il est en général plus aisé de
prĂ©parer les acĂ©tones que les nitriles. Il n'en aurait pas Ă©tĂ© de mĂȘme si la
rĂ©action avait pu ĂȘtre Ă©tendue au plus simple des nitriles, Ă l'acide cyanhy-
drique; car ce composé, qui est d'une préparation trÚs aisée, aurait fourni
toutes les aldéhydes. Malheureusement le formionitrile ne se comporte pas
comme ses congénÚres, son atome d'hydrogÚne est doué de propriétés
trop négatives; il se comporte comme le ferait un acide halogÚne :
HCAz + Mg(^ = RII + M8(;^^^.
» Tout récemment, M. Constantin Béis (^Co/njJles rendus, t. CXXXVH,
p. 573) a montré que l'on iioiivait étendre aux amides la propriété de se
combiner aux dérivés organo-magnésiens.
» Cette publication m'a engagé à mettre au jour un travail au sujet
duquel j'ai déposé un pli cacheté dans les archives de la Société chimique
le !*'â juin 190?).
» M. Béis a conslalé <]ue ces amides fournisseiil la réacliou
AzII^
/R'
H - GO â Az H- +âą Mg(^^ = R - C - O â Mg - X,
R'
mais que celle coudciisalioii esl gĂȘnĂ©e par une rĂ©acliou secondaire duc Ă la nĂ©galivilĂ©
des atomes d'hydrogÚne du groupemenl AzH^, celle réaclion secondaire devient pré-
pondéranle pour l'acétamide, lolale pour la foriuiamide qui ne fournit pas d'aldé-
hydes. J'élais, de mon cÎté, si persuadé de l'influence néfaste de l'acidité du groupe
amide que je n'ai pas voulu essayer la condensation avant d'avoir réussi à conjurer cet
inconvénient. Aussi me suis-je adressé aux amides disubstiluées el, en particulier,
aux formiamides disubstiluées qui, ne possédant plus d'atome d'hydrogÚne négatif,
doivent subir lotalenienl la condensation
II - CO - A<;j, +Mg<5= 11 ^- C<"'^\S' .
\R'^ 6\X |\o â Mg â X
K"
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 989
» J'ai, en efl'et, constaté cette condensation avec la diméthylformiamide, la pipérl-
d_ylformiamide, la méthjl et l'élhjlformianilide.
» Les combinaisons organo-métalliques complexes traitées par l'eau, puis par
l'acide sulfurique étendu, sont décomposées suivant l'équation
II â ce ^^ /R /OH
1 \0 â Mg â X + IPO = R"- CHO + AzH<^j^, + MS\^ âą
» Le manuel opératoire est des plus simples et les rendements sont assez bons; de
plus, la rĂ©action semble d'une extrĂȘme gĂ©nĂ©ralitĂ©. Ătant donnĂ© un Ă©tiier halogĂšne RX
d'alcool ou de phĂ©nol, on obtiendra par ce procĂ©dĂ© l'aldĂ©hyde H â CHO. J'ai Ă des-
sein appliqué la méthode dans des séries trÚs dlllérentes.
» La formylpipéridine avec le chlorure d'isobutyl-magnésium m'a donné de l'aldé-
hyde isovalérique.
» La diméthylformiamide m'a permis de transformer le chlorure d'isoamyle en
QJJ3\
aldĂ©hyde isobutylacĂ©tique yCH â CH^â CH^ â CHO identique au produit que
j'ai déjà obtenu en collaboration avec M. Walil.
» Enfin on peut, avec réthylformianilide, transformer le bromobenzÚne en aldéhyde
benzoĂŻque.
» Les mĂȘmes rĂ©actifs m'ont permis de prĂ©parer l'aldĂ©hjde hevahydrobenzoĂŻque
à partir du ohlorocyclohexane et l'aldéhyde a-toluique à partir du chlorure de
benzyle.
)) Je conliiiue ces recherches; je compte préparer un certain nombre
de termes de cette fonction aldéhyde dont on connaßt si peu d'échantillons
dans la série grasse. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la migration phĂ©nf ligue.
Note de M. Marc Tiffeneau, présentée par M. Haller.
« J'ai montré antérieurement (Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 847,
i5o6) qu'en soumettant l'iodhydrine du mélhoéthénylphÚne à l'action de
l'azotate d'argent ou mĂȘme simplement de HgO on obtient aprĂšs forma-
tion intermédiaire probable de l'oxyde d'éthyléne correspondant, puis
migration du phényle, la phénylacétone d'aprÚs l'équation
/CH-I /CH-\
C»H'' - C - OH _^Cf'H' - G O^C»H' - CH- â GO - GH'.
\CH' \CH'
» Je suis parvenu Ă rĂ©aliser la mĂȘme transformation en utilisant le dĂ©-
ggo ACADEMIE DES SCIENCES.
rivé magnésien obtenu par action du bromure de phénylmagnésium sur la
monochloracctone et en le soumettant à l'action de la chaleur [en pré-
sence (') ou non de bromure de phénylmagnésium] de façon à évaporer
la majeure partie de l'Ă©lher.
» La réaction principale est la suivante (rendement en phénylacétone :
5o pour loo) :
'CH=C1 /CH-^
- OMgBr-vMgBrCl -f- C"H' - C
\CH' \CH=
CRS- C - OMgBr-vMgBrCl -f- C"H - C 0->C"H' - CH^ â CO - CM».
» J'ai effectuĂ© Ă©galement la mĂȘme rĂ©action avec des composĂ©s ne con-
tenant plus le groupe C'W ou dans lesquels ce C^^H"' est éloigné de la
fonction chlorhydrine, et j'ai trouvé que dans ces cas il n'y a pas migration
mais formation des aldéhydes correspondantes d'aprÚs les équations sui-
vantes s'appliquant chacune aux cas que j'ai étudiés :
(0
/CH^Cl
CH'-CH" â C â OMgBr->CH»-CH--C( V" -
\CH3 ^H^O
-CH'-CH^-CH- CHO,
. CH''
(-)
^|J^)CH - CH= _ CH= - C - OMgCl-^^^^^)CH
\Ljrl
- CH^ - CH^ - CH â CHO,
CH^
(3)
/CH^Cl
C"H-' - CH* - C - OMgCl -> C' H ' - CH- -
\CH' '
- CH - CHO.
CH^
» Ces faits suffisent à démontrer que, lorsque les groupes voisins de la
fonction haloïdrine sont autres que des phényles, il n'y a pas migration, de
sorte que la migration moléculaire que j'ai observée semble bien particu-
liĂšre au cas oĂč le groupe C^^H' est voisin de la fonction haloĂŻdrine.
» n reste dÚs lors à établir une distinction fondamentale entre les migra-
tions moléculaires phényliques que j'ai étudiées, et le cas général et clas-
sique de la transformation des oxydes d'élhylÚnes en aldéhydes ou célones
par migration d'un hydrogĂšne.
C) En présence d'un excÚs de CH'MgBi' il se fail en outre, par suite d'une réaction
secondaire complexe, du niéthylslilbÚne l'usible à 82" déjà décrit par klages (Zyt'/7t7i/c,
l. \XXV, p. 2648).
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igo3. 99 1
» Ce cas classique peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par la formule suivante :
CIPâ G-C â II
/\/\ =G1I^â CH«â CO â GIP
II O GII'
et la transformation pinacolique n'en est qu'un cas particulier, comme le montre le
schéma ci-dessous :
13 V
GII
Ă:ĂJ'^C-C^J5"3= GIP-C-CO-CH'.
GH / s^y \Ul ^jj3/
O
» On peut donc conclure que dans le passage de la forme oxyde d'éthylÚne
peu stable à la forme stable correspondante : aldéhyde ou cétone, \e phé-
nyle est plus mobile que VhydrogĂȘne, et celui-ci Ă son tour plus mobile
que les radicaux alkylés (éthyle, amyle, benzyle); de sorte que dans les
divers systĂšmes :
C«H»-C â CH=, C«H=-CH-CH-R, etc.
/\/ \ /
R O O
c'est toujours le phényle qui migre, tandis que dans les systÚmes corres-
pondants oĂč C^H' est remplacĂ© par un radical alcoolique, c'est toujours
l'hydrogĂšne et non pas l'alkyle qui migre.
» Enfin, dans les systÚmes tels que
R/^^^'\R
O
ne présentant plus d'atome d'hydrogÚne libre, c'est le phényle qui migre
de préférence ( ' ). »
(') En effet, tandis que la pinacone yGOII â G0H(' se transforme en
pinacoline (GIP)^ â G â GO â GH% l'acĂ©lophĂ©none pinacone se transforme en
(G''H5)2(GH3)Gâ GO â GH' par migration de l'un des phĂ©nyles et non pas en
G«H=(GH^)«-G â GO â G'H' (Thorner et Z-incke, Berichle, t. XI, p. 1989; t. XIII,
p. 64i).
qq2 ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur ks Ă©lhers de l'acide isopyromucique .
Note de M. G. Ciiavanne, présentée par M. H. Moissan.
(( Dans une Communication antérieure {Comptes rendus, t. CXXXIII,
p. 167), j'ai établi que l'acide isopyromucique ne s'éthérifie pas par les pro-
cédés habituels (alcools et H Cl ou SO'H'). D'autre part, ses sels alcalins
rĂ©ai^issent difficilement, mĂȘme en tubes scellĂ©s, sur les iodures alcooliques ;
il ne se produit pas d'éther en quantité appréciable.
« Cette difficulté dans l'éthérification confirme ma conclusion anté-
rieure, d'aprĂšs laquelle l'acide isopyromucique n'est pas un acide propre-
ment dit, mais un composé à caractÚre phénolique.
» J'ai pu cependant obtenir les élhers mélhylique et éthylique en
employant comme moyen d'alcoyiation les sulfates dimélhylique et diéthy-
lique. Cette méthode, récemment proposée et appliquée en Allemagne,
donne d'excellents rĂ©sultats et mĂ©rite d'ĂȘtre recommandĂ©e Ă l'attention
des chimistes pour des cas analogues.
» Dans cette réaction, un seul des radicaux alcooliques du sulfate est
remplacé par un atome de sodium, et l'on obtient, à cÎté de l'éther, l'éthyl-
sulfate de sodium correspondant, d'aprĂšs l'Ă©quation
SO=^Q^ + C=H'0=ONa = SO=(^Q^,^+C=IPO=OR.
» On prépare l'isop^romucate de sodium en suspension dans l'alcool mélhylique
en ajoutant à Tacide (1"°'), dissous dans l'alcool mélhylique absolu, i"'"' de mé-
ihylale de sodium, puis on introduit en une seule fois iâą"'de sulfate dimĂ©lhylique.
Le mélange s'échauffe elle sel alcalin se dissout; on termine la réaction au bain-marie,
puis on distille la plus grande partie de l'alcool et l'on précipite le méthylsulfale de
sodium par un excĂšs d'Ă©ther; on essore et l'on chasse le dissolvant par distillation. Le
résidu qui se concrÚte par refroidissement est purifié par distillation sous pression
réduite, ou mieux par dissolution et cristallisation fractionnées dans l'éther absolu.
» V isopyromucate de mÚthy le C^E^O- .OCR^ cristallise dans l'éther en
longues aiguilles incolores fondant à 60°; il distille à i3o''-i35'' sous 20""'".
» V isopyromucate d'éthyle O W O^ . 0C= H' fond à 52° et peut également
ĂȘtre distillĂ© sous pression rĂ©duite.
» V isopyromucate de benzyle C'H'O' .OCH-CH* forme des prismes
trÚs réfringents fondant à 7 1°. Il a été préparé, avec un rendement d'ailleurs
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. QqS
peu satisfaisant, par l'action directe du chlorure de benzyle sur l'isopyro-
mucate de sodium.
)i Les deux premiers Ă©thers sont trĂšs solubles dans l'eau et l'alcool,
moins facilement dans l'éther qui les enlÚve péniblement à leur solution
aqueuse, difficilement dans l'éther de pétrole; l'éther benzylique est inso-
luble dans l'eau, mais soluble dans les solvants organiques. Ils jaunissent
rapidement Ă la lumiĂšre.
» Dans ces composés le groupement alcoolique est fixé sur l'oxhydrile
phénolique : ils ne donnent plus avec le chlorure ferrique la coloration
verte caractéristique de l'acide et ils ne réagissent plus sur le chlorure de
benzoyle mĂȘme Ă l'Ă©buUition.
» Ils onl conservé les propriétés de l'acide qui no sont pas liées à la présence du
groupe phénolique. Ce sont encore des réducteurs énergiques; ils réduisent instanta-
nément le permanganate de potassium en liqueur acide, neutre ou alcaline et l'azotate
d'argent ammoniacal, lentement l'azotate d'argent acide. Les alcalis caustiques, mĂȘme
en solution étendue {^, normale), les décomposent sans régénérer l'acide qui est égale-
ment détruit dans ces conditions; quand on emploie l'eau de baryte à chaud, il y a
formation de carbonate de baryum, ce qui accuse l'enlĂšvement d'anhydride carbonique.
» Au contraire, ils sont stables en milieu neutre ou acide. L'eau n'altÚre pas l'éther
méthylique en tubes scellés à 190°, tandis qu'elle agit au contraire sur l'acide isopyro-
mucique dÚs 140» en donnant de l'anhydride carbonique et un composé cristallisé en
fines aiguilles jaunes groupées en houppes fondant mal à iSSo-iGo". Le dosage des
éléments et la cryoscopie dans l'acide acétique lui assignent la formule C'tPO'; il
paraßt donc dû à la condensation de 2'»°' d'acide (C'H^O^) avec élimination de 1"°' CO-
et i""'' H^O.
« L'acide sulfurique de concentration moyenne (2.5 pour 100) au bain-raarie, et l'acide
chlorhydrique concentré et froid, n'allÚrent pas les élhers méthylique et éthylique.
M En résume ; les éthers méthylique et éthylique de l'acide isopyromu-
cique ne peuvent s'obtenir par aucune des méthodes habituelles ; je les ai
isolés par l'emploi des sulfates diméthylique et diéthylique.
» Leur stabilité vis-à -vis de l'eau et des acides dilués les rapproche plutÎt
des éthers de phénols que des éthers-sels. «
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les hydrates d* alcool Ă©thylique.
Note de MM. E. Yarexxe et L. Godf.fuoy, présentée par M. Troost.
« On connaßt depuis longtemps l'hydrale d'alcool à S'""' d'eau
C-H', OH 4- 311-0^
C. R., igoS, â âą' Semestre. (T. CXXXVII, N- 23.) l3rt
99'! ACADĂMIE DES SCIENCES.
lequel correspond Ă Saâą', 3 d'alcool mĂ©langĂ© Ă /|7âą',7 d'eau, le tout Ă i5",
donnant le maximum de contraction.
» Pour étudier les mélanges et combinaisons d'alcool et d'eau, nous
avons utilisé un appareil imaginé par l'un de nous (E. Varenne) en mars
1902, et que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie sous le nom
de chrono-sliliscope. C'est, en somme, un capillo-viscosimĂštre Ă pression
constante, de construction trÚs simple, de fonctionnement trÚs précis,
mais sur lequel nous n'insisterons pas dans cette Note.
» Pour opérer avec cet appareil, il suffit de le remplir du liquide à étu-
dier et de noter exactement le temps de passage T du trait supérieur au
trait inférieur. La valeur T représente le temps d'écoulement du volume
de liquide compris enLi-e les deux traits de l'appareil.
» Or, la loi de Poiseuille est représentée par la formule
dans laquelle Q est le nombre de millimÚtres cubes de liquide écoulé pen-
dant une seconde, H la hauteur de chute, D le diamÚtre intérieur du tube
capillaire et / sa longueur.
» Si l'on représente par V le volume total de liquide écoiilÎ pendant le
temps T, on a
V = QT; d'oĂč lvĂź^* = ^.
HD*
» Dans le cas du chrono-sliliscope, les valeurs âjâ et V Ă©lant constantes,
on peut Ă©crire
K = f
» Donc le coefficient de dépense R de chaque liquide est fonction in-
verse du tem|)s d'écoulement T observé; à condition bien entendu que la
tempĂ©rature soit la mĂȘme. Les variations de K sont donc liĂ©es Ă celles
de T.
» Pour appliquer ce principe au cas qui nous occupe ici, nous avons d'abord déter-
miné isolément les temps d'écoulement de l'alcool absolu et de l'eau distillée; puis
nous avons, avec ces deux mĂȘmes produits, prĂ©parĂ© une sĂ©rie de mĂ©langes contenant :
5'°' d'alcool -(- g5*"' d'eau, 10'°' d'alcool 4- 90^°' d'eau, etc., et, pour chacun d'eux,
nous avons noté le temps d'écoulement. Pour éviter les corrections de température.
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE ipoS.
995
Temps
Volume
di-coulement
d'eau.
en secondes.
0
228"
5
284
10
828
i5
848
20
883
25
4. G
3o
442
35
473
40
484
45
502
5o
483
0 Tableau
suivant :
Temps
N'uluiMO
Volume
découlemcnt
d'alcool.
d'eau.
en secondes.
45
55
465'
40
60
460
35
65
447
3o
70
4o8
25
7->
366
20
80
3i5
i5
85
264
lO-
90
236
5
95
200
0
100
168
nous avons opéré dans une salle à température constante. Plusieurs opérations ont été
faites sur le mĂȘme mĂ©lanye, et nous avons pris la moyenne de toutes celles dont la
concordance Ă©tait suffisamment rigoureuse.
» Les résultats obtenus sont consignés dans
Volume
d'alcool.
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
5o
» En prenant pour ordonnées les temps écoulés et pour abscisses les
richesses en alcool, nous avons construit une courbe qui représente les
variations de T, et, par conséquent, celles de K.
» Cette courbe, dont l'ensemble est ellipsoïde, présente plusieurs
sommets, correspondant chacun Ă une valeur limite de K et, par con-
séquent, à un hydrate défini.
» Le plus important se trouve entre l'abscisse 55 et l'abscisse 00; c'est l'hydrate dĂ©jĂ
signalé G-II'+ 3H-0, dont l'existence se trouverait ainsi confirmée.
» Le second est situé exactement à l'abscisse 35 et correspond à la formule
C^H'-+-6H=0.
» Un troisiÚme, également bien défini, se trouve au voisinage de l'abscisse 65 et
répond sensiblement à la formule
C2H5.0H + 2II-0.
» Indépendamment de ces trois hydrates nettement caractérisés, il semble exister
deux autres hydrates que nous signalons pour le moment et dont nous continuons
l'Ă©tude. L'un, entre les abscisses 83-90, dont la composition serait
3(C^H\0H) + 2ir-0;
l'autre entre les abscisses i5-io qui renfermerait environ 22""' d'eau.
QQĂ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» On aurait donc les hydrates suivants :
1° C-IP.OH + 2H-O,
2° C-H^OH + 3H=0,
3° C^IP.OH + 6IP0,
4° 3(C-H^0H)+ 2H=0(sesquihvdrale),
5° C-H^OH 4-22IPO.
» Nous poursuivons ces recherches en les dĂ©taillant et les appliquant Ă
d'autres alcools que l'alcool Ă©lhylique.
M II convient d'ajouter que notre méthode de chrono-stiliscope est géné-
rale et peut s' appliquer à d'autres cas intéressants (vitesses de dissociation,
d'éthérification, poids moléculaires, etc.). Nous nous réservons de pour-
suivre ce genre d'Ă©tudes. Et mĂȘme dĂ©jĂ , Ă litre documentaire, nous avons
constatĂ© que le coefficient K,â des mĂ©langes d'alcool et d'essence de tĂ©rĂ©-
benthine est sensiblement la moyenne arithmétique des coefficients Ka,^,
etRjss de l'alcool et de l'essence. Dans ce cas, il y a donc simple dissolu-
tion et pas de combinaison. Il v a là une intéressante méthode de vérifi-
cation et de recherches. «
CHIMIE VĂGĂTALE. â Production et distribution de quelques substances orga-
niques chez le Mandarinier. Note de MM. Eue. Charabot et G. Laloue,
présentée par M. Haller.
« Dans une précédente Note (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 1467)»
nous avons signalĂ© l'intĂ©rĂȘt que prĂ©sente l'Ă©tude de la distribution des
substances organiques chez les plantes à divers stades du développement
de celles-ci. Nous avons fait connaĂźtre en mĂȘme temps les premiers rĂ©sul-
tats que nous avons obtenus dans cette voie en opérant sur le Géranium.
Depuis, nous avons examiné un ensemble de cas susceptibles de conduire
à des conclusions offrant un certain caractÚre de généralité. Et c'est pré-
cisément l'un de ces cas que nous allons envisager en étudiant la distri-
bution et la circulation de quelques substances organiques dans le Man-
darinier {Citrus madurensis).
» L'un de nous (Comptes rendus, t. CXXXV, p. 58o) a observé que
l'essence extraite des rameaux de Mandarinier renferme des proportions
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 997
, , /COOCH' (i) ^,
notables de méthylanthranilate de mélhyle, C^H'^^. jj ^^j^a /^\- ^°"^
étudierons, dans ce qui va suivre, la répartition de cette substance et de
quelques autres entre les feuilles et les tiges de Mandarinier. Les résultats
de nos expériences, trop nombreux pour pouvoir trouver place dans cette
Note, seront publiĂ©s dans un autre Recueil; nous nous bornerons donc Ă
faire ici l'exposé des conclusions auxquelles nous avons été conduits.
» DĂ©<,eloppemenl des feuilles et des liges. Eau et matiĂšre sĂšche. â Le dosage de
l'eau et de la matiÚre sÚche a été effectué : d'une part, sur les jeunes pousses recueillies
en juin 1908, trois mois aprĂšs la coupe des rameaux vieux; d'autre part, surdes rameaux
vieux qui avaient été prélevés en mars igo3. Ces dosages ont permis de constater les
faits que voici :
» Au premier stade de la végétation, les tiges sont moins riches en eau que les
feuilles. lien est encore ainsi au second stade, et l'on peut mĂȘme ajouter que la
différence ne fait que s'accentuer. La tige subit un accroissement plus sensible
que la feuille.
» AciditĂ© volatile. â L'Ă©tude de l'aciditĂ© volatile prĂ©sente, en dehors de l'intĂ©rĂȘt
relatif aux phénomÚnes d'éthérification in vivo, celui de fournir des indications pré-
cieuses relativement à la genÚse des acides dans les végétaux. Dans cet ordre d'idées,
les résultats que nous avons recueillis jusqu'ici nous paraissent concorder, ainsi que
nous aurons l'occasion de le montrer plus tard, avec l'opinion de MM. Berthelot et
André : ces savants pensent que les acides sont, chez la plante, des produits de réduc-
tion incomplĂšte de l'acide carbonique.
» L'acidité volatile va en diminuant sensiblement depuis la lige jusqu'au bois.
Dans un mĂȘme organe elle est plus notable lorsque celui-ci est jeune que lorsque son
développement est plus avancé. Mais, en valeur absolue, la quantité d'acide volatil
est plus élevée chez une feuille vieille que cliez une feuille jeune. Il découle de
cette derniÚre observation (jue, au fur et à mesure de la végétation, il se forme une
quantité d'acide volatil supérieure à celle qui disparaßt.
« MĂ©thylanthranilate de mĂ©tityle, composĂ©s lerpĂ©niques. â I^our Ă©tudier la dis-
tribution de l'huile essentielle et, en particulier, du méthylanthranilate de méthyle,
nous avons opéré plusieurs coupes de jeunes pousses et de rameaux vieux. Les feuilles
et les liges ont été distillées à part et, au cours de quelques opérations, nous avons
non seulement recueilli l'essence qui se sépare de l'eau aprÚs distillation, mais encore
extrait celle que les eaux tiennent en dissolution. Ainsi, les richesses en essence des
tiges et des feuilles ont été déterminées.à deux stades différents de la végétation elles
diverses huiles essentielles obtenues ont été soumises à l'analyse. Des résultats fournis
par nos expériences nous avons pu dégager les conclusions que nous allons formuler :
» C'est lorsque la feuille est jeune que les composés odorants se forment le plus
activement. Ils sont plus abondants dans la feuille que dans la lige, surtout lorsque
les organes sont jeunes. l'ius tard, une nouvelle quantité de méthylanthranilate de
mélhyle apparaßt dans la feuille, tandis que le poids de ce corps contenu dans la
998 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tls;e s'accroĂźt aussi, mais dans ries iinijutitinns moindres. Le poids de leijtĂšnes
diminue dans la feuille; toutefois, la perle que subit cet organe est inférieure au
i^ain que réalise la tige, ce qui montre qu'il n'y a pas eu consommation de ces corps,
mais que, au contraire, il s'en est formé une quantité assez importante dans l'inter-
valle considéré.
» Nous avons constaté que l'essence extraite des feuilles vieilles est sensiblement
plus riche en mĂ©tliylanthranilate de mĂ©thyle que celle retirĂ©e des tiges. De mĂȘme, les
huiles essentielles extraites des eaux de distillation renferment une proportion de cette
substance plus notable que les essences qui se séparent spontanément. En d'autres
termes, le méthylanlhranilate de méthyle est plus soluble dans l'eau que les composés
terpénlques. Il semble donc que l'essence de feuilles .t'enrichisse pendant la végéta-
tion en produits soliibles, Ă l'inverse de ce qui a lieu dans l'essence de tiges. On
observe, en ePTel, que la premiÚre renferme une proportion croissante de méthylan-
lhranilate de méthyle, tandis que la seconde, au contraire, s'enrichit sensiblement
en composés terpéniques.
» Celle constatation, relative à l'accumulation des produits les moins solubles dans
l'essence de la tige, cependant que l'huile essentielle de la feuille réunit les produits
les plus solubles, nous permettra, en essa3ant de la j^énéraliser, de jeter quelque
lumiÚre sur les phénomÚnes de circulation des matiÚres odorantes chez les plantes. »
CHIMIE AGRICOLE. â Sur les caractĂšres chimiques des vins provenant de
vignes atteintes par le mildew . Note de M. Emile Maxceau, présentée par
M. Troost.
(c Le Peronospora viUcoia ou mildew se développe en parasite, comme
on sait, sur divers organes de la vigne et tout particuliĂšrement sur les
feuilles. Les conditions de la vĂ©gĂ©tation sont anormales, et le raisin, mĂȘme
indemne de toute attaque cryptogamique, qui provient de ces vignes,
donne un vin défectueux et sujet à des altérations multiples.
» Pour préciser la différence de composition chimique existant entre
de tels vins et des vins normaux, il importe, tout d'abord, d'obtenir des
vins comparables, provenant de deux vignes identiques dont l'une serait
atteinte du mildew et dont l'autre serait indemne.
» Mais cette immunité exige l'emploi des pulvérisations cupriques et
l'on peut se demander si les sels de cuivre, dont l'action est manifeste sur
la coloration des feuilles, n'ont pas une influence plus profonde.
» Pour mettre en évidence l'influence du mildew, aussi bien que l'in-
fluence problématique des sels de cuivre, nous avons séparé une vigne en
trois parties, au début de la végétation. L'une des parcelles ne reçut aucun
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 999
traitement cuprique. Une seconde parcelle reçut trois sulfatages, comme
en reçoivent ordinairement les vignes de la mĂȘme rĂ©gion. Enfin, sur la
troisiÚme parcelle, nous avons multiplié le nombre des pulvérisations,
dans le but d'exagérer l'influence des sels de cuivre. Celte parcelle a été
sulfatée quatorze fois.
» L'expérience a débuté le u juin igoS, sur une vigne de végétation homogÚnej
plantée en pinot noir depuis 25 ans. La surface, d'environ 3o ares, aflecte la forme
d'un rectangle qui fut partagé en trois rectangles contigus égaux.
» La partie non sulfatée fut bientÎt envahie par le mildew. Les deux autres parcelles
furent préservées et conservÚrent leurs feuilles vertes.
» La récolte eut lieu le i'"' octobre igo3. L'apparence des grappes était identique
sur les trois parcelles; le mildew ne s'était pas développé sur les grappes.
11 Sur la récoke de chaque parcelle, on préleva Soi^sde raisins dont on retira, suivant
la mĂ©thode champenoise, 25' de moĂčl de cuvĂ©e. Ces moĂ»ts subirent les mĂȘmes mani-
pulations, fermentĂšrent dans le mĂȘme cellier.
» L'analyse des iiioĂčts donne comme principaux rĂ©sultais :
» Le nioĂčt de la vigne atteinte de mildew est un peu moins sucrĂ© et plus acide que
les moĂ»ts de vigne sulfatĂ©es; ces deux, derniers possĂšdent la mĂȘme densitĂ©, mais on
trouve plus de sucre et moins dacidité pour la vigne sulfatée avec excÚs. Les matiÚres
minérales sont moins abondantes dans le premier moût, sans que cette diminution
atteigne l'acide phosphorique et la potasse, dont les poids sont peu différents pour les
trois moûts.
» Mais il eviste une disposition trÚs remarquaiile entre les poids de matiÚres orga-
niques azotées. Aous avons obtenu les chiffres sui\anls, par litre de moût :
\zotc toul. Azote animoniacat.
. . B s
Parcelle atteinte de mildew ij^jo 0,172
)) sulfatée 3 fois 0,940 o, 164
» sulfatée i4 fois 0,800 o, i5o
» Nous entendons par azote ainiiioiiiacal l'azutc dosé par distillation du moût avec
la magnésie.
» L'analyse des vins donne des résultats correspondants. La fermentation a été aussi
complÚte que possible dans les trois vins, qui ont conservé moins de 18 de matiÚres
réductrices par litre.
» Le vin de la vigne atteinte de mildew est moins riche en alcool et plus acide, mais
il se distingue surtout des deux autres par un poids trÚs élevé de matiÚres azotées.
» Nous avons trouvé, par litre de \ in ;
.\zolc total. Azote ammoniacal.
B S
Parcelle atteinte de mildew 0,860 0,024
» sulfatée 3 fois o,456 0,01 1
» sulfatée i4 fois o,36o 0,010
1000 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» L'influence du mildew est trĂšs nelte. Il n'en est pas de mĂȘme pour
l'influence des sulfatages qui reste douteuse.
)> Nous avons étudié, depuis lo ans, les varialions des poids d'azote
total dans les moûts et dans les Ains de la région champenoise. Les
influences des saisons, du cépage, du mode de culture, du sol sont trÚs
caractérisées, mais les maxima relatifs d'azote correspondent à des vignes
atteintes de mildew. L'expérience actuelle confirme et précise ces obser-
vations antérieures.
» Si l'on cherche à isoler par la chaleur, parla concentration, par divers
réactifs, les matiÚres albuminoïdes contenues dans un vin de Champagne
normal, on obtient des précipités complexes, dissociables, soumis à des
modifications incessantes. Ces précipités contiennent toujours des tannins,
et la présence de ces tannins, nicme en j)roporlion trÚs faible, explique
cette instabilité que nous avons étudiée dans les gallotannates en 1896.
« En traitant comparativement, pour en précipiter des tannùtes albu-
minoĂŻdes, des vins de vignes atteintes de mildew et des vins normaux, on
peut obtenir des précipités bien plus abondants dans les premiers vins.
)) Ces albumines, combinées à des poids variables de tannin et à d'autres
substances, jouent un rÎle trÚs important dans la préparation des vins
mousseux et tout particuliĂšrement des grands vins de Champagne. Elles
constituent l'un des aliments de la levure pendant la seconde fermentation
ou prise de mousse; une partie de ces albumines se précipite et modifie la
nature du dépÎt dans la bouteille. AprÚs la prise de mousse, dans le vin
dégorgéeX limpide, des changements d'équilibre chimique, dont les causes
sont multiples, peuvent provoquer des précipités qui s'agglomÚrent sous
la forme d'une barre longitudinale ou, parfois, d'une lentille. Cette préci-
pitation s'accompagne souvent d'un développement microbien que favorise
l'excÚs de matiÚres azotées.
» Ces accidents sont trÚs fréquents dans les vins mousseux provenant de
vignes atteintes du mildew.
» En résumé,, ces vins se distinguent d'un vin normal qui leur soit com-
parable par un ensemble de caractĂšres chimiques dont le plus mportant,
de beaucoup, est la proportion exagérée de matiÚres albuminoïdes. »
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igo3. lOOI
MINĂRALOGIE. â Sur la dĂ©lermination de la forme primilive des crislatix.
Note de M. Fred. Wallerant, présentée par M. de Lapparent.
« Bien des difficultés, rencontrées en Cristallographie, proviennent de
ce que, en général, nous ne savons pas déterminer la forme primitive,
et de ce que nous sommes obligés d'adopter un parallélépipÚde, n'ayant
que des rapports lointains avec cette forme primitive. J'ai déjà donné une
solution du problÚme, basée sur la considération des groupements natu-
rels; je voudrais montrer aujourd'hui que les macles artificielles (macles
secondaires des cristallographes allemands) fournissent des renseignements
plus complets : chaque macle naturelle nous donne soit une face, soit une
arĂȘte de la forme primitive, tandis qu'une macle artificielle nous fournit ;i
la fois une face et une arĂȘte de cette mĂȘme forme.
)) On sait que, dans la déformation par translation proportionnelle, défor-
mation qui préside à la production des macles artificielles, une droite et
une seule, la rangée principale, vient occuper une position symétrique
relativement au plan de glissement. Or j'ai démontré que, dans une trans-
lation proportionnelle, un polyÚdre ne pouvait se transformer en son symé-
trique relativement au plan de glissement, que si ce dernier Ă©tait un plan
diamétral ayant pour direction conjuguée la rangée principale. Pour appli-
quer ce théorÚme aux systÚmes réticulaires, il faut chercher les plans diamé-
traux d'un tel systĂšme; ceux-ci doivent Ă©videmment se retrouver dans le
noyau; or les plans diamétraux d'un parallélépipÚde sont, d'une part les
plans parallĂšles aux faces, passant par le centre, et ayant pour directions
conjuguĂ©es les arĂȘtes du parallĂ©lĂ©pipĂšde, d'autre part les plans diagonaux
ayant pour directions conjuguées les droites qui joignent les milieux de
deux arĂȘtes opposĂ©es.
» Par conséquent, en déterminant le plan de glissement et la rangée
principale d'une macle artificielle, on obtient soit une face et une arĂȘte
de la forme primitive, soit un plan diagonal et une diagonale de celte
mĂȘme forme. On dĂ©termine donc ainsi deux Ă©lĂ©ments de la forme primitive,
qui se trouvera complÚtement définie par l'étude d'une seconde macle
artificielle. »
C. K., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N' 23.) I -^ I
I002 ACADEMIE DES SCIENCES.
ZOOLOGIE. â Rei'ision des NĂ©matodes libres, marins, de la rĂ©gion de Celle.
Note de M. Etiense de Rouville, présentée par M. Alfred Giard.
« Ayant, depuis bientÎt deux ans, entrepris la revision des Nématodes
libres, marins, de la région de Cette, je publie aujourd'hui mes prem iers
résultats.
» Les dix-sept genres et les vingt espÚces que j'ai examinés ont été
recueillis dans le seul Canal des Bourdi gués ; trois espÚces et un genre sont
nouveaux pour la Science. En voici la liste par ordre alphabétique :
» 1° Genre Acanlopharynx M.; l'espÚce de Cette est 1'^. oculata M. (Enoplus
gracilis Eb.).
» 2° Genre Anticoma B. EspÚce nouvelle : A. Calveti. CaractÚres : queue plas grande
que celle des quatre espĂšces de Baslian. Contrairement Ă A. acuminala Eb. et Ă
A, acuminala trouvée en 1901 par von Daday dans l'Adriatique, mon espÚce ne pos-
sĂšde aucune dent. Contrairement Ă A. tyrrhenica de M. (Naples), mon espĂšce
présente de petites soies sur tout le corps. Enfin, contrairement à A. leptura (Sleno-
laimus lepturus M.), elle ne possÚde pas, dans la région céphalique, les papilles trÚs
saillantes de l'espÚce de Marseille. Je dédie cette espÚce nouvelle à mon collÚgue et
ami, M. Calvet.
» 3° Genre Chro/nadora B. Je considÚre, pour le moment, cette espÚce comme
la C. natans B.
» 4" Genre Comesoma B. L'espÚce de Celte est la C. vulgaris B. (Comesonia
vulgare de M. ).
» 5° Genre Cyatholaimus B. Distincte des deux espÚces de Naples, mon espÚce
rappelle beaucoup le C. cĆcus B.
» 6" Genre Desmodora de M. L'espÚce de Cette est le D. augusticollis \. Daday
(Adriatique), bien distinct des deux espÚces étudiées par de Man. Une seconde espÚce
est encore douteuse pour moi.
» 7° Genre Enoplus Duj. et Bast. Mon ver est !'£'. tridentalus trouvé en i845 par
Dujardin Ă Cette.
« 8° Genre Eurystoma M. L'espÚce de Cette est YEu. ornatum Eb. {Enoplus
ornatus Eb. Eurysloma tenue M.).
» 9° Genre Leptosoniatum B. Mon Nématode est le L. hacillatum Eb., retrouvé en
1876 par de Man Ă Naples.
» 10° Genre Monohystera B. J'ai trouvé h Cette, à cÎté de M. filiformis B. et de
M. gracilis de M., une espÚce nouvelle : M. de Mani. Sa cavité buccale est trÚs com-
pliquée et sera figurée dans mon Mémoire. Corps brusquement rétréci dans la région
de la queue. Je dédie cette espÚce à M. le D"' de Man.
» II" Genre Oncholaimus Duj. et Bast. Genre représenté à Cette par O. albidus
de M. et O. Dujardinii de M., qui vivent en compagnie avec Notomastus Benedeni,
Polydora flava et P. ciliata.
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. I0o3
» 12° Genre Phanodenna B. Ce ver se distingue des trois espÚces déjà décrites
dans la Méditerranée par son armature buccale qui présente deux sortes de mandi-
bules. EspĂšce douteuse.
1) iS" Genre Sahatwria nov. gen. Ce ver rappelle tout d'abord un des genres :
Comesoma, Spira ou Aracolaimus, mais se dislingue facilement de ces NĂ©matodes :
a. Spicules beaucoup plus courts, et piÚce accessoire dirigée en arriÚre; /'. Queue
beaucoup moins large que celle à ^Ar. elegans. Cavité buccale passant directement,
sans se rĂ©trĂ©cir, dans l'Ćsophage. Bulbe Ćsophagien lĂ©gĂšrement renflĂ©. Organes latĂ©-
raux spiroĂŻdes. Je dĂ©die ce genre nouveau Ă mon maĂźtre, M. le Professeur Ă. Sabatier.
» i4° Genre Spilophora B. Ce ver rappelle par sa queue la Sp. gracilicaudata
de M. et le Cyath. longicaudatiis de M. 11 existe cependant entre ces vers certaines
différences essentielles : les organes latéraux de ma Spilophora Giardi ont de nom-
breux tours de spire. Mon espÚce n'a pas les deux dents « de requin » de la Sp. gra-
cilicaudata, mais possĂšde dans la bouche six petites Ă©minences coniques (dents?); sa
queue est encore plus effilée; elle n'a pas, d'autre part, la bouche caractéristique des
Cyalholaimiis, et elle possÚde des organes latéraux. Cuticule présentant des séries
transversales de points trÚs fins. Pas d'yeux. En arriÚre des organes latéraux, deux
séries de trois soies chacune et opposées latéralement. Je dédie cette espÚce nouvelle
Ă M. le Professeur A. Giard.
» i5° Genre Spira B. C'est la Spira parasiLi fera B. Les algues filiformes, ectopa-
rasites sur ce ver, ne se trouvaient que sur la queue.
» i6° Genre Syrnplocosloma ^. {Anip/iisteiuis M. Enoplus Eb. p.). L'espÚce de
Cette est le S. lennicolis de M. {Enoplits leiinicolis Eb., Amphislenas agilis M.).
Elle est particuliÚrement allongée, trÚs mince et trÚs élégante.
» 17° Genre Terschellingia de M. Mon ver est la T. communis de M. Une seconde
espÚce de ce genre, dont je n'ai observé que des femelles, se distingue de la précé-
dente par les caractÚres tirés de la couleur, de la forme de la queue, des soies cépha-
liques et de l'Ćsophage.
» Tels sont les Nématodes libres récoltés dans le canal des Bourdigties.
Vu l'espace limitĂ© dans lequel j'ai effectuĂ© mes pĂȘches, j'espĂšre pouvoir
bientÎt enrichir cette collection de vers, déjà considérable. Ces premiers
résultats donnent bien, me semble-t-il, raison à Marion qui, en 1870,
écrivait : « Celte grande famille des Nématodes libres atteindra un jour
l'importance du grand groupe des Annélides. »
ZOOLOGIE. â Sporozoait e parasite des Moules et autres Lamellibranches
comestibles. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Alfred
Giard.
« Le Sporozoaire qui fait l'objet de la prĂ©sente Communication est extrĂȘ-
mement fréquent dans les Moules (Mytilus edulis L.) du golfe dU|Calvados.
ino/j ACADĂMIE DES SCIENCES.
Aux environs du laboratoire de Luc-sur-Mer oĂč j'ai fait ces recherches,
presque toutes les Moules de taille moyenne sont infestées. L'aire de
répartition du parasite est d'ailleurs bien plus grande, car, d'aprÚs les
observations que J. Guérin, de la Faculté des Sciences de Rennes, a bien
voulu faire sur ma demande, les Moules de la baie de Bourgneuf, dans la
Loire-Inférieure, sont également envahies.
» Le parasite s'observe en outre dans les Mactres (^M. solida L.), les
Donax (D. ri/fa/us da Costa), les Tapes (T. pitlias/ra Mont.), les Tellines
(y. hatthica L.), jusque sur les cÎtes du Boulonnais, mais moins fréquem-
ment que dans les Moules, l'ar contre, les HuĂźtres (0. ediilis L.) m'ont
toujours paru indemnes, ainsi que les Moules (.17. gallo-provincialis Lam.)
de la Méditerranée.
» Le plus souvent, on rencontre le parasite uniquement sous forme de sporocjstes
isolés, géminés ou en amas irréguliers de nombre variable, situés dans les vaisseaux
des filaments branchiaux. Parfois on en trouve aussi quelques amas moins importants
dans le tissu conjonctif des palpes labiaux et autour de l'intestin, du foie et du rein.
L'épithélium intestinal m'a toujours paru indemne.
» Les sporocystes mûrs, longs de l'iV-, sont ovoïdes, acuminés aux pÎles et ren-
ferment un sporozoïte unique trÚs long {n^V- à 281^), car il est replié deux fois à leur
intérieur.
)) Le sporozoïte a la forme d'un vermicule qui va en s'effßlant vers l'extrémité posté-
rieure. L'avanL se termine par un rostre court au-dessous duquel se voit souvent un
])elit espace clair comme une vacuole dans laquelle l'hématoxyline ferrique colore un
corpuscule effilé. Le no^au est situé vers le tiers antérieur et montre un gros karvo-
some et quelques petits grains chromatiques. Le reste du cytoplasme du sporozoĂŻte est
jaunĂątre et finement granuleux.
» La paroi du sporocyste est épaisse, à double contour et trÚs résistante. Elle est
entourée d'une large zone piriforiue, homogÚne, d'aspect gélatineux.
M Sous cette forme de sporocyste mûr, le parasite rappelle beaucoup un
organisme que Aimé Schneider (') a signalé dans les cellules du tissu con-
jonctif du manteau des Solen. Comme il n'a pas vu d'autres stades de déve-
loppement, il le regarde avec quelque doute comme un Sporozoaire du
groupe des Coccidies et lui donne le nom générique de Nematopsis.
» Sans pouvoir affirmer que le parasite des Moules soit spécifiquement
identique à celui des Sokn que je n'ai pas réussi à retrouver dans les quel-
(') A. ScHKKiDKR, Si^iiafemeiU d'un nom-eau Sporozoaire {Tablettes zoologiques.
Poitiers, 1892).
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igo^. 10o5
qiies individus que j'ai examinés, je suis convaincu qu'il s'agit tout au
moins d'un organisme trĂšs voisin, et je nommerai Nemalopsis Schneiden
l'espÚce que j'ai trouvée dans les Mollusques précités.
» Dans la Moule, les sporocysles mûrs s'acciinuileiU dans les capillaires branchiaux
formant, par places, des amas ou des traßnées qui s'accroissent peu à peu en rétré-
cissant le canal sanguin. Chaque traßnée peut renfermer jusqu'à 70 sporocystes, mais
il n'est pas rare de trouver des sporocystes Isolés ou des groupes trÚs peu nombreux.
Ces amas parasitaires sont disséminés assez irréguliÚrement dans les branchies; toute-
fois, on n'en voit pas sur leur bord libre. En général, plus la Moule est grosse, plus
les sporocysles sont nombreux, et. dans un exemplaire de taille moyenne, c'est par
milliers qu'on les compte sur chaque lame branchiale.
)) Cette extrĂȘme frĂ©quence des sporocystes s'explique facilement par leur persistance
dans l'hÎte aprÚs chaque infection nouvelle. An contraire, les stades végétatifs se
\oient trÚs rarement, car on ne peut les observer que durant la période aiguë d'une
infection. Aussi ai-je dû examiner un nombre considérable de Moules avant de trouver
les formes que je considĂšre comme appartenant au cycle endogĂšne du parasite. Ce
sont des corps en croissant, de forme plus ou moins renflée selon leur taille, qui se
développent dans l'épilhélium rénal et se voient tantÎt fixés par une de leurs pointes
entre les cellules, tantÎt appliqués à leur surface par leur cÎté concave, tantÎt libres
dans la cavité du rein. Les plus gros atteignent une longueur de Sot' ; ils montrent un
novau central avec un gros karyosome et de fines granulations chromatiques sur un
rĂ©seau. Leiu's mouvements extrĂȘmement lents sont Ă peine perceptibles.
» Sur le vivant, on remarque que ces croissants sont de deux sortes : les uns forte-
ment réfringents renfermant des grains de pigment; les autres, tout à fait hyalins et
si pùles qu'on a peine à les distinguer, bien que leur cytoplasme soit chargé de petits
grains sphériques. Je ne puis encore dire s'il s'agit ici d'une différence sexuelle, mais
j'ai vu plusieurs fois des croissants étroitement accolés deux à deux par leur cÎté pri-
mitivement concave.
» J'ai observé une fois un de ces couples dans le tissu conjonclif périrénal, ce qui
me porte Ă penser que, comme chez certaines Coccidles, les copulas Ă©migrent dans les
zones conjonctives sous-Ă©pitliĂ©liales d'oĂč les sporocystes se rĂ©pandent dans le sang
pour s'accumuler peu Ă peu dans les vaisseaux. Comme ces sporocystes ne peuvent
ĂȘtre mis en libertĂ© qu'Ă la mort de l'animal, il est possible que l'Ă©volution du Nema-
lopsis comporte, comme celle des HĂ©mococcidies, un changement d'hĂŽte.
» Il est à noter que presque toutes les Moules infestées hébergent des PinnolhÚres
eux-mĂȘmes parasitĂ©s par une GiĂ©garine gymnosporĂ©e, VAggrei^ala cĆlomica LĂ©ger.
» Mes observations sont encore trop incomplÚtes pour en déduire le
cycle Ă©volutif du parasite; toutefois, elles montrent que le Nemalopsis est
incontestablement un Sporozoaire du groupe Coccidies-Grégarines . C'est,
selon toute probabilité, une Coccidie monozoïque, mais son évolution
diffĂšre certainement de celle des Coccidies monozoĂŻques typiques (^Bar-
IOo6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
rouxia, Echinospora, etc.) en raison de la localisation différente des stades
végétatifs et des sporocystes.
» Les Moules infestées par les Nematopsis ne montrent pas d'altérations
palholoojiques générales caractéristiques; leur coquille est souvent, il est
vrai, irréguliÚrement épaissie, mais ceci indique un vice de nutrition qui
peut s'observer indépendamment de l'invasion parasitaire.
» Au point de vue de l'hygiÚne alimentaire, ces moules parasitées ne
paraissent pas devoir ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme nuisibles d'aprĂšs les expĂ©-
riences que j'ai faites sur moi-mĂȘme. J'ai absorbĂ©, en effet, Ă trois reprises
différentes, douze Moules vivantes dont les branchies étaient criblées de
Nematopsis sans en ressentir aucun malaise. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â De la filositĂ© des pommes de terre. Note de
M. G. Delacuoix, présentée par M. Prillieux.
n Le terme de filosité désigne pour le tubercule de la pomme de terre
une tendance à développer des bourgeons qui s'allongent considérablement
et restent grĂȘles.
» Plantés dans le sol, les tubercules filants ne donnent généralement que des pousses
mal venues, ne produisant parfois aucune tige aérienne ou n'en émettant que de
malingres qui ne tardent pas à se dessécher. Quelquefois, la végétation, tout en res-
tant faible, arrive à se poursuivre, et, sur certaines variétés, on constate les sjmp-
tÎmes de la frisolée, afl'ection bien connue par ses symptÎmes, qui ont déjà été
observés et décrits au xvni"= siÚcle, mais dont la cause reste encore obscure; les feuilles
sont alors d'un vert pùle, gaufrées, appliquées contre la tige. Dans un sol riche, favo-
rable à la pomme de terre, les tubercules peuvent prendre naissance; mais, replantés,
ils présentent inévitablement les caractÚres de la maladie.
» A l'arrachage, les tubercules, voués à la filosité, ne montrent pas de caractÚre
qui permette de les reconnaĂźtre avec certitude. Ce n'est que vers la fin de l'hiver que
la présence des germes filants commence à se rencontrer.
» A ce moment, ces tubercules sont souvent ou plus mous ou plus durs qu'à l'état
normal, et, à l'examen microscopique, on y trouve, mais pas nécessairement, divers
organismes : Baiittus solanincola G. Del., B. caulii'orus Prill. et Del., plus rare que
le premier, et aussi Fusarium Solani (de Marlius) Sacc, espĂšce saprophyte, qui
peut pénétrer les tubercules, grùce à l'état de demi-asphyxie dans lequel ils sont sou-
vent placés pendant la période de repos hivernal. Les deux bactéries ramollissent les
tubercules; le Fusarium Solani, au contraire, les durcit.
» Ces organismes pouvant ĂȘtre absents, on ne peut leur attribuer la cause de la
Jilosité, non plus qu'à la sécheresse possible du sol, qui n'est ici qu'une circonstance
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. IOO7
accessoire. La cause rĂ©elle doit ĂȘtre cherchĂ©e plus haut; et la prĂ©sence de certains
organismes dans le tubercule d'une part, de l'autre la production de la filosité sont
deux manifestations d'apparence trÚs dillérente d'une cause unique.
n Cette cause réside dans l'état de déchéance et d'infériorité vitale dont
peuvent ĂȘtre atteintes nombre de variĂ©tĂ©s de pommes de terre ; la
déchéance est amenée par le procédé exclusivement employé dans la cul-
ture pour la multiplication de la pomme de terre.
» Ce procédé n'est qu'un bouturage perfectionné, et la reproduction sexuée étant
absente, la variation est réduite à son minimum et ne peut provenir que du milieu
extĂ©rieur, le terrain ou les agents atraosphĂ©ri([iies. Or, ces conditions peuvent ĂȘtre
défavorables, et, de ce fait le milieu interne, c'est-à -dire la cellule, membrane et con-
tenu, se modifie chimiquement. L'action de la cause Ă©tant incessante, ces caractĂšres
acquis deviennent héréditaires dans la série des générations suivantes, et la pénétration
d'organismes qui, Ă l'Ă©tat normal, sont sans doute sans action sur la plante est rendue
ainsi possible et fréquente. On sait d'ailleurs qu'Emile Laurent a pu, en affaiblissant
des tubercules de pommes de terre, les faire parasiter par des races de bactéries
banales, qu'il parvenait ainsi Ă douer d'une puissante virulence. Dans le cas actuel,
l'effet aggrave encore la cause, de sorte que le tubercule, mal muni de réserves par
suite de la vĂ©gĂ©tation dĂ©fectueuse de la plante-mĂšre, incapable peut-ĂȘtre d'Ă©laborer
les diastases destinées à une convenable utilisation de ces réserves, ce tubercule
végÚte d'une façon misérable et devient incapable de perpétuer l'espÚce.
» La germination anticipée des tubercules à la lumiÚre, qui permet d'éliminer les
tubercules filants, suivie d'une culture rationnelle, peut ĂȘtre un palliatif; mais il est
insuffisant, car la filosité reparaßt au bout de quelques générations.
» Le semis des graines est un moyen certain, mais le résultat exige plusieurs années
de recherches et d'observations multiples. Ce procédé est d'un usage courant en horti-
culture et en agriculture, et l'on doit reconnaßtre que la reproduction sexuée, quand
elle est suivie d'une sélection bien conduite des produits du semis, permet seule de
modifier dans une large mesure et d'améliorer au profit de l'homme les qualités natu-
relles que présentent certains végétaux.
» Parmentier, qui avait déjà observé la dégénérescence des pommes de
terre, conseillait le semis comme le seul moyen d'y remédier; et, depuis
le XVI 11*= siÚcle, cette méthode appliquée à la pomme de terre a donné les
meilleurs résultats.
') Mais le problÚme étant ainsi posé, sa solution n'est plus du domaine
de la pathologie végétale et devient un sujet d'agronomie pure. »
IOo8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
GĂOLOGIE. â Sur le sYStĂȘme pemiien dans les PyrĂ©nĂ©es françaises et espa finales.
Note de M. J. Caralp, présentée par M. de Lapparent.
« Longtemps le systÚme permien n'a été connu qu'aux deux extrémités
des Pyrénées et seulement sous la forme des grÚs rouges.
» Des recherches poursuivies pendant plusieurs années m'ont permis de
constater non seulement que ce systÚme était largement représenté dans
toute la chaĂźne, y compris le versant espagnol, oĂč sa prĂ©sence n'avait
jamais été soupçonnée, mais qu'en dehors des grÚs rouges, équivalents du
Rothliegendes d'Allemagne, c'est-Ă -dire de l'Ă©tage moyen ou saxonien, on y
pouvait reconnaßtre : d'abord l'étage supérieur, formé de dolomies métal-
lifÚres et de brÚches calcédonieuses (AriÚge), ou d'argilites rouges avec
conglomérats trÚs puissants (vallée de la SÚgre en Catalogne); ensuite
l'étage inférieur, autrefois complÚtement ignoré.
» Ce dernier est susceptible de deux faciĂšs; l'un continental, analogue Ă
l'Autunien de l'Avevron et de l'HĂ©rault; l'autre, marin, et inconnu jus-
qu'ici dans l'Europe occidentale.
» J'ai eu la bonne fortune de découvrir ce faciÚs marin, il y a dix ans,
dans les environs de Saint-Girons. Depuis lors, je l'ai retrouvé dans
d'autres localités de l'AriÚge, ainsi qu'à Lez (Haute-Garonne) et dans la
vallée de l'Aude.
» La faune que j'ai recueillie est relativement riche et variée. Elle renferme des
CrinoĂŻdes, des Bryozoaires, des Brachiopodes, des Lamellibranches, des Gastropodes,
des AmmonĂ©es et quelques Trilobites. Son principal intĂ©rĂȘt rĂ©side dans les AmmonĂ©es,
dont plusieurs, comme Ta reconnu M. Haiig, se rapprochent des types découverts par
M. Gemmellaro aux environs de Palerme. Elles se rapportent aux genres Daraeliles,
Paraceltites, Gasirioceras, etc.; d'autres, telles que Pronorites, sont apparentées
aux formes d'Artinsk (Oural); quelques-unes enfin sont spéciales aux Pyrénées.
» Par ses Pronorites et Gastrioceras, le Permien de l'AriÚge a des affinités avec le
Carboniférien ; mais l'abondance des Paraceltites et la présence de Daraeliles lui
impriment un cachet plus récent.
» Les couches fossilifÚres de Saint-Girons, presque exclusivement com-
posées de schistes verdà tres ou brunùtres, appartiennent donc à \ Artinslden,
se plaçant à la hauteur des couches d'Artinsk (Oural), du val de Sosio
(Sicile) et du Salt-Range (Inde). Elles attestent que, dans la région
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS. 1009
pyrénéenne, la mer a persisté jusqu'à l'époque saxonienne. Pendant le
Carboniférien, cette mer formait snr l'emplacement de la chaßne une napi^e
trÚs étendue. Pendant le Permien inféricin-, il n'y a plus sur la partie nord
qu'un golfe, une sorte de fjord, largement ouvert sur la Méditerranée et
remontant jusqu'aux hautes Pyrénées, mais probablement sans dépasser
le plateau de Lannemezan ; car, dans la vallée d'Aure, le Houiller présente
déjà des alternances marines et continentales et, plus à l'ouest, le Permien
et le Houiller sont exclusivement continentaux.
» Mais cette histoire ne s'applique qu'au versant nord de la chaßne, et
la rĂ©gion oĂč les formations sont demeurĂ©es continentales indique une
autre succession de phénomÚnes.
» En effet, j'ai constaté que le Permien inférieur, en concordance à peu
prÚs parfaite avec le Carboniférien supérieur, était recouvert en discor-
dance par les argiliteset les grĂšs rouges du Permien moyen, lesquels, Ă leur
tour, supportaient en discordance et mĂȘme en transgressivitĂ© les couches
du Trias.
» Comme, d'autre part, le Houiller d'eau douce ou Stéphanien est en
discordance sur le Carboniférien inférieur marin ou Dinantien, on peut en
inférer que, dans les Pyrénées, le Permien, absolument distinct du Trias, se
divise en deux groupes, l'un composé de l'étage supérieur et de l'étage
moyen, l'autre faisant corps avec l'ensemble du Carboniférien : analogies
que confirme la composition minéralogique des assises.
» La premiÚre émersion des Pyrénées, sous forme de dÎmes, date de la
fin des temps dinantiens. Dans les synclinaux et les dépressions intermé-
diaires s'accumulÚrent alors, au sein de lacs d'eau douce, les sédiments du
Houiller, puis ceux du Permien inférieur. Un mouvement du sol, produi-
sant la discordance saxonienne, inaugura le dépÎt des étages moyen et supé-
rieur; aprĂšs quoi la discordance triasique accuse une invasion progressive
de la mer, atteignant son apogée avec les temps jurassiques. »
GĂOLOGIE. â Observations relatives Ă la icclonique de la haute vallĂ©e de la
Jalomita {^Roumanie). INote de M. J. Bei!<;ero\, présentée par M. Michel
LĂ©vy.
« La haute vallée de la Jalomita (Roumanie) traverse, suivant une
direction nord-sud, l'extrémité nord-est des Carpathes méridionales. Sur
C. R., 1903, -â -' Semestre. (T. CXXXVII, N° 23.) I 32
lOlO ACADEMIE DES SCIENCES.
le flanc sud de ce massif, formé par des schistes à séricite, reposent, en
discordance de str atification, des assises secondaires. GrĂące Ă des galeries
ouvertes dans ces derniÚres pour la recherche du charbon, j'ai pu, assisté
de M. Mrazec, professeur à l'Université de Bucarest, reconnaßtre l'allure
des couches.
« Celles du Jurassique inférieur sont toujours laminées, étirées; parfois le charbon
du Lias forme des amas inéguliers, contournés, comme à Brandus. Les calcaires blancs
du Jurassique supérieur et du Néocomien, constituent de grands ßlots ou klippes.
entourés par le Cénomanien comme à Zanoaga, ou encore situés au contact du Céno-
manien et du BarrĂšmien comme prĂšs de SinaĂŻa. Des traces de plissements, de lami-
nages, s'y reconnaissent. Par suite de l'Ă©tirement du Lias et du Dogger, ces calcaires
reposent parfois directement sur les schistes à séricite.
» Le Cénomanien recouvre rarement le Néocomien; mais souvent il repose sur le
Lias et le Dogger, ou encore sur les schistes à séricite. Il est souvent plissé à sa partie
inférieure; les miroirs de glissement et les contacts anormaux entre ses différentes
assises j sont fréquents.
» En rĂ©suinĂ©, tous les terrains secondaires dont il vient d'ĂȘtre parlĂ©
présentent, dans la haute vallée de la Jalomita, des indices certains de
charriage. M. Mrazec avait déjà reconnu de pareils accidents dans le
Permien et dans le Jurassique de la région située au sud-ouest de celle
qui nous occupe. Ce ne sont pas de simples glissements sur le versant
méridional des Carpathes; l'allure des couches indique bien qu'il y a eu
refoulement.
» La maniÚre dont se présente le BarrÚmien vient encore à l'appui de celte hypo-
thÚse, il forme bordure extérieure au Cénomanien; l'ensemble des lits calcaires et des
lits marneux est contournĂ© avec plis enchevĂȘtrĂ©s les uns dans les autres. On y ren-
contre, comme sur la route de Moroeni Ă SinaĂŻa, des blocs Ă©normes de calcaire blanc
du Jurassique supérieur, roulés, arrondis par le frottement.
» Les accidents observés à la base des klippes jurassiques de la haute
vallée de la Jalomita établissent que celles-ci ne sont pas les restes de
massifs jurassiques en place, en partie détruits par les érosions tl'à ge pos-
térieur; mais, ainsi que l'admet M. Lugeon, elles appartiennent à la partie
inférieure d'une nappe de charriage; ce ne sont plus que des lambeaux
qui apparaissent par suite de déchirures dans le manteau que forment les
terrains plus récents.
» 11 est difficile de préciser la région d'oii est venue la nappe en ques-
tion. L'allure des couches montre que, d'une maniÚre générale, il y a eu
SĂANCE DU 7 DĂCEMBRE igoS, lOlĂŻ
ch arriage vers l'est et vers le sud ; donc la nappe s'est avancée sous l'aclion
d'une force venant sensiblement du nord-ouest.
» Le temps m'a manqué pour établir avec certitude l'ùge de ce ciiarriage, mais
il est Ă remarquer que, dans le SĂ©nonien, apparaissent des klippes jurassiques ou
formées de fragments de calcaires jurassiques. D'autre part les coupes publiées par
MM. Mrazec et Tesseyre montrent que les assises tertiaires ont subi de trĂšs nom-
breuses dislocations, et mĂȘme leurs principales dislocations, avant le Sarmatique su-
pĂ©rieur. Peut-ĂȘtre le ciiarriage que je viens de signaler date-t-il de cette Ă©poque.
» Si l'on rapproche ces faits de ceux signalés par M. Uhlig dans la Tatia
et interprétés par M. Lugeon comme résultant de charriages qui se seraient
produits du sud vers le nord, on est amené à considérer les nappes de
charriage de la région carpathique comme provenant de la dépression
occupée par le bassin tertiaire de Hongrie, c'est-à -dire d'une région en
forme de cuvette. C'est d'ailleurs un fait général comme j'aurai l'occasion
de le prouver en dĂ©crivant d'autres rĂ©gions oĂč j'ai eu occasion d'Ă©tudier
des nappes de recouvrement. »
A 4 heures et demie l'Acadéinie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures.
G. D.
BULLETIN BIBI.Ior.nAPHIQUE.
OUVIIAGRS REĂUS DANS LA SĂANCE OU li NOVEMBRE IQOS.
Exposition universelle inlernalionale de 1900. Rapport général administratif et
technique, par Alfred Picaud, Membre de llnslitul. T. VI. 7° Partie: CongrÚs,
concours d'exercices physiques et de sports, cĂ©rĂ©monies et fĂȘtes, auditions musicales,
matinées littéraires et dramatiques. 8= Partie : Visiteurs de l'Exposition. T. VII.
9= Partie: Services divers de l'Exposition. iC Partie: Concessions d'expositions
payantes, d'Ă©tablissements de spectacle ou de consommation et d'Ă©tablissements
divers. 11" et derniĂšre Partie: Liquidation et bilan de l'Exposition. Paris, Impri-
merie nationale, igoS; 2 vol. in-4°. (Présentés en hommage par l'auteur.)
Traité d'analyse des substances minérales, par Adolphe Carnot, Membre de
IOI2 A.CADEMIE DES SCIENCES.
de l'Inslilut. Tome II. MĂ©talloĂŻdes. Paris, V"di. Diinod, 190/1; i vol. in-8". (Hommage
de l'auleur. )
RĂ©sultat des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert l"' ,
Prince souverain de Monaco, publié sous sa direction avec le coucours de M. Jii.Ks
Richard; fasc. XXIII : Bryozoaires provenant des campagnes de niirondelle
(1886-1888), par .liM,ES JiLiEX et Loiis Calvet, avec 18 planches; fasc. XXIV:
Recherches sur l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel
Beiitrand, avec 5 figures dans le te\te. Imprimerie de Monaco, 1908; i vol. et 1 fasc.
in-f". (Présenté en hommage par S. A. S. le Prince Albert de Monaco.)
Nouveaux élcnu-uts de Géouiélricj ' par Ch. Méiiay, Correspondant de l'Institut;
nouvelle édition refondue et augmentée. Dijon, P. Jobard, igoS; 1 vol. in-S".
La Mécanique, exposé /listorique et critique de sou développement, par Ernst
Mach. Ouvrage traduit sur la 4° édition allemande ]>ar JiMii.E Bertrand, avec une Intro-
duction de M. Kmii,e Picard, Membre de l'Institut. Paris, A. Ilermann, 1904; i vol.
in-S". (Présenté par M. Emile Picard.)
La Vie, par Edoiard Peyrusson. Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée
de rĂcole de MĂ©decine de Limoges, le 12 novembre 1908. Limoges, Ducourtieu\ et
Goût, igoS; i fasc. in-8°.
Annales de l' Observatoire de Bordeaux, publiées par G. Raykt, Directeur de
l'Observatoire; t. X. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Ferel et fils, 190a; 1 vol.
in-8°. (PrĂ©sentĂ© par M. LĆwy.)
Su lie cariche elettriclie générale dai raggi X sui metalli nel vuolo: Memoria del
prof. AuGUSTO R1GHI. Bologne, 1908; i fasc. in-4".
Ueber die lonisierung der Lu/'l durcit eine clcLlrisirrle Spitze. von A. Ri(;iii.
(E\tr. de Physil.alische Zeilscltrifl, 4° année, p. G*; 1-045. ) Leipzig, S. Hirzel, 1908;
I fasc. in-4°.
On sousc it Ă Paris, chez GAUTHIER-VIT.LARS,
Qiai des Grands-Aiigustins, n° 55.
i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚremeni le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux
'Une par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphaliéiitine de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
a i" Janvier.
Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©partements ; 40 fr. â Union postale : 44 fr.
chez Messieurs :
Ferran frĂšres.
iChaix.
Jourdac.
RuflF.
CourtiD-Hecquet.
( Germain elGratiin.
I Gaslineau.
JĂ©rĂŽme.
RĂ©gnier.
I Feret.
Laurens.
! MuUer (G.).
Renaud.
iDerrien.
F. Robert.
Oblio.
Uzel frĂšres.
Jouau.
' Perrin.
( Henry.
' ( Marguerie.
Juliot.
Bouy.
iNourry.
Ratel.
Rey.
\ Lauverjat.
( Degez.
1 Drevet.
I Gratier et C'v
lie Foucher.
If Bourdignon.
( Dombre.
j Thorez.
( Quarré.
â Ferr..
Lorient.
chez Messieurs :
( Baumal.
' âą ' âą \ Mm. Texier.
/ Bernoux et Cumin.
^ Georg.
Lyon ( EfĂźantln.
i Savy.
' Ville.
Marseille Ruai.
Montpellier.
Moulins.. ..
I Valat.
! Goulet et fils.
Mantes
Nice.
Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frĂšres.
Guist'iiau.
Veloppé.
BarmaT
Appy.
Mmes Thibaud.
Orléans Loddé.
1 Blanchier.
Poitiers , .
( LĂ©vrier.
Rennes Plilion et Hervé.
Rochefort Girard (M"").
) Langlois.
\ Leslringant.
S'-Ătienne Chevalier.
, Ponteil-Burles.
Toulon.
Rouen.
Rumébe.
Gimet.
Privai.
i Boisselier.
Tours â « j PĂ©ricat.
( Suppligeon.
^ Giard.
( Lemaltre.
Toulouse..
Valenciennes.
On souscrit, Ă l'Ătranger,
Amsterdam.
Berlin.
Bucharest.
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
.AthĂšnes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et G".
Dames.
Friedlander et fils.
I Mayer et Millier.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
MayolezctAudiarte.
LebĂšgue el C*.
( Sotchek et C°.
( Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighlon, Bell et C".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Seul.
, Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
( Stapelmohr.
La Haye Belinfante frĂšres.
( Benda.
\ Payot et C".
Barth.
Brockbaus.
Leipzig \ KĆhler.
J Lorentz.
l Twietmeyer.
^ Desoer.
\ Gnusé.
Lausanne..
LiĂšge.
chez Messieurs :
iDulau.
Hachette et G».
Nutt.
Luxembourg . ... V. BQck.
iRuiz et G'*.
Romo y Fussel.
Capdeville.
F. FĂ©.
Milan: [^occi frÚre».
â ( HĆpli.
Moscou Tastevin.
Maples (Marglneri di Giu,.
( Pellerano.
iDyrsen et Pfeiffer.
Stechert.
Lemckeet Buechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palerme Reber.
Porto MagalhaĂšs el Monia.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bocca frĂšres.
Loescherel C'*.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordjslia Bo^bandel.
Zinserling.
Wolff.
Rome .
S'-PĂ©tersbourg. .
Bocca frĂšres.
Brero.
Clausen.
[ RosenbergetSellier.
Varsovie Gebethner et Wolfl.
VĂ©rone Drucker.
Frick.
Gerold et C'v
ZUrich Meyer et Zeller.
Turin.
Vienne .
3S GĂNĂRALES DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Tomes l'"^ Ă 31. â (3 AoĂ»t i835 Ă ii DĂ©cembre i85o.) Volume 10-4»; i853.Prix 25 fr.
Tomes 32 Ă 61. â (i" Janvier i8ji Ă 3i DĂ©cembre i86i.) Volume in-4''; 1870- Prix 25 fr.
Tomes 62 Ă 91. â ( i»'' Janvier 1866 Ă 3i Ujcembre lSSo.) Volume in-4"; 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 Ă 121. â (i'^' Janvier 1881 Ă 3i DĂ©eembie [Syj.) Volume in-4''; igoo. Pris 25 fr.
PLĂMENT AUX COMPTES RENDUS DES SĂANCESiDE L'ACADEMIE DES SCIENCES :
- Alemou-e sur quelques points de la Pliysiologie des .iVIgiiei , p ir M VI. .\. Derbes et A.-J.-J. SoLiEn. â MĂ©moire sur le Calcul des Perturbations qu'Ă©prouvent
3, par M. HvMSE.v. â .VlĂ©moire sur le l»dii(;rĂ©,H et su;- le r.jlc di sac pniorĂ©iliqui dans les phĂ©noinjiici digestifs, p.irticulierement dans la digestion des
rasies, par M. GL.iUBE liauVARO. Vol u ne in-}», avec 3i planches; iSJii i25 fr.
. â MĂ©moire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benbden. â Essai d'une rĂ©ponse Ă la question de Prix proposĂ©e en i85o par l'AcadĂ©mie des Sciences
ncours de i853, et puis remise pour celui de i8>6, savoir; « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dillerenls terrains
iaires suivant l'ordre de leur superposition. â Discuter la question de leur .ipparition ou de leur disparition successive ou simultanĂ©e. â RecUcrcUer la
es rapports qui existent entre l'état actuel du rÚgne organique et ses cL.ils aiUuneiirs», par M. le l'rofesseiir 1ß;(0NN. In-,», avec 7 planches; iSGi.... 25 fr.
a mĂȘme Librairie les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, et les MĂ©moires prĂ©sentĂ©s psr divers Eavaits Ă l'/.cadfuie c'es fciences.
N° 23.
TABLE DES ARTICLES. (SĂ©ance du 7
..-^re 1903.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBUKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
M. Bertmelot. â Quelques observations
relatives Ă l'action des vapeurs des com-
posés hydrocarbonés sur les microbes ani-
maux et sur les insectes, et au r>jle anti-
septique des agents oxydants-oxydables. gSS
M. Berthelot. â Sur les forces Ă©leclromo-
trices résultant du contact et de l'action
réciproque des liquides ijÎG
MM. A. LaveiĂźa.v et F. .Mesnil. â Sur un
Pages.
Protozoaire nouveau {Piroplasma Bcino-
vani Lav. et Mesn.), parasite d'une liĂšvre
de l'Inde yĂŽy
M. H. Blondlot. â Sur la propriĂ©tĂ© d'Ă©mettre
des rayons n que la compression confĂšre
Ă certains corps, et sur l'Ă©mission spon-
tanée et indÚlinie de rayons n par l'acier
trempé, le verre trempé, et d'autres corps
en état d'équilibre moléculaire contraint. 9G2
NOMINATIONS.
Liste de candidats présentée à M. le Ministre
de l'Instruction publique pour la chaire
d'Histoire des Sciences, vacante au CollĂšge
de France : 1° M. Tannery, 2° M. Wyrou-
bo,//' 9C4
Liste de candidats présentée à M. le .Ministre
de l'Instruction pui>li<.|ue pour une place
d'Astronome titulaire, vacante Ă l'Observa-
toire de Paris : 1° M. Puiseux, 2° M. Hamy. gOÎ
CORRESPONDANCE.
M. D. EĂ»iNiTis. â Observations des LĂ©o-
nides et des Biélides, faites à AthÚnes, ,
en igo3 gfjo
M. Emile Borel. â Un thĂ©orĂšme sur les
ensembles mesurables 9'iG
jM. a. Alric. â GĂ©nĂ©ralisation d'un thĂ©o-
rĂšme de Laiiuerre 967
M. Charles Henard. â Sur la qualitĂ© des
âąhĂ©lices sustentatrices 971P
M. Charles Fabry. â Sur l'intensitĂ© de
l'Ă©clairement produit par le Soleil 973
MM. Bernard Brunhes et Pierre David. â
Sur la direction de l'aimantation perma-
nente dans diverses roches volcaniques... 970
MM. AndrĂ© Broca et D. Sulzer. â RĂŽle
du temps dans la comparaison des Ă©clats
lumineux en lumiÚre colorée 977
M. P. Lemoult. â Sur une nouvelle mĂ©-
thode pour le calcul des chaleurs de com-
bustion et sur quelques-unes de ses con-
séquences 979
M. P. Freundler. â Recherches sur les
azo'iques. JNouveau mode de formation des
dérivés indazyliques 98a
M. Marcel IiELEriNE. â Action de l'acide
cyanhydrique sur l'aldéhydale d'ammo-
niaque et les combinaisons analogues.... gS'j
M. L.-J. Simon. â Nouvelle rĂ©action de
l'hydroxylamine 986
M. L. BouVEAULT. â Nouvelle mĂ©thode de
préparalion des aldéhydes 987
M. Marc Tifeeneau. â Sur la migration
phénylique (,89
M. G. Chavanne. â Sur les Ă©thers de l'acide
isopyromuci<jue 993
MM. E. Vahenne et L. Godefroy. â Sur
les hydrales d'alcool Ă©thylique ggS
MM. Euu. Chaharot et G. Laloue. â Pro-
duction et distribution de quelques sub-
stances organiques chez le Mandarinier. . 996
M. Emile Manceau. â Sur les caractĂšres
chimiques des vins provenant de vignes
atteintes par le mildew gg.S
M. Fred. Wallerant. â Sur la dĂ©termina-
lion de la forme primitive des cristaux... looi
M. Etienne de Rol'ville. â Revision des
Nématodes libres, marins, de la région
de Cette , 1002
M. Louis LĂ©ger. â Sporozoaire parasite
des Moules et autres Lamellibranches co-
mestibles 1000
M. G. Delacroix. â De la filositĂ© des
pommes de terre â moli
M. J. Caralp. â Sur le systĂšme permien
dans les Pyrénées françaises et espa-
gnoles I ooS
M. J. Bergeron. â Observations relatives
à la tectoni(|ue de la haute vallée de la
Jalomita (l'iuumanie) 1009
Bulletin oibliograpiiiquic ion
PAIUS. â IMPRIMERIE G AUTH I E R - V IL L A RS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Lt CĂšrant : Gauthier -Villahs.
ĂŻ
1903
^Ăč SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
I
W 24(14 DĂ©cembre 4903).
I
PARIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". â Impression des travaux de l'AcadĂ©mie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie
ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
le Compte rendu ée la semaine que si elle a étéremiise
le iour mĂȘme de la sĂ©ance.
Les Rapports ordinaires sont soumis Ă la mĂȘme
limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pß»ges par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3a pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qi
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séai
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des Sa\
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des pe
qui ne sont pas Membres ou Correspondants d
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoir
tenus de les réduire au nombre de pages re(
Membre qui fait la présentation est toujours r
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cel
autant qu'ils le jugent convenable, comme il;
pour les articles ordinaires de la correspondai
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus
jeudi Ă 10 heures du matin ; faute d'ĂȘtre remis ;
le litre seul duMémoire est inséré dans le Com/
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte réi\
vaut et mis Ă lĂ fin du cahier.
âą Article 4. â Planches et tirage Ă part
Les Comptes rendus ne contiennent ni plan
figures.
Dans le cas exceptionnel oĂč des figures
autorisées, l'espace occupé par ces figures o
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage Ă part des articles est aux frais
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rap
les Instructions demandés par le Gouvernerai
Article 5.
Tous les six nĂźois, la Commission administrĂź
, un Rapport sur la situation des Comptes rendi
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution 1
sent RĂšglement.
Lei Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pi
déposer av. Secrétariat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance, avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI 14 DĂCEMBRE 1905,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADĂMJE.
SPECTROSCOPIE. â CaractĂšres principaux des spectres de lignes et de bandes.
Considérations sur les origines de ces deux spectres. Note de M. H.
Deslandres.
« Les gaz illuminés ont deux modes vibratoires essentiellement distincts,
qui ont été décelés par l'analyse spectrale et correspondent aux spectres
de lignes et de bandes. La présente Note expose les caractÚres principaux
des deux classes de spectres, et quelques remarques critiques ou nouvelles
sur leur origine probable. La question est particuliÚrement intéressante
avec les corps simples qui, comme l'azote, ont Ă la fois un spectre de lignes
et un spectre de bandes.
» La distinction entre les deux classes de spectres a été faite au début
de l'analyse spectrale, avec de faibles appareils et par de simples diffé-
rences d'aspect. Plus tard, elle a paru superficielle, lorsque l'emploi
d'appareils puissants a montré que les bandes se résolvent aussi en lignes
ou raies fines. Mais ensuite l'Ă©tude complĂšte des spectres de bandes a
révélé des difl'érences profondes avec les spectres de lignes, et actuellement
la distinction apparaßt bien tranchée et appuyée sur des faits précis.
» J'ai contribué à ce dernier résultat par les recherches poursuivies sur
les spectres de bandes de 1884 Ă 1890 et, dans une Note des Comptes rendus
(t, ex, 1890, p. 740' i'^^ résumé les points communs et les différences
caractéristiques des deux spectres ; mais, depuis, le fossé qui les sépare
s'est encore agrandi.
)) Les deux spectres ont une propriété commune importante : ils sont
formés l'un et l'autre par la répétition de groupements de raies sem-
C. K., Kjoj^ 2= Semestre. {ï. CX.XXVU, N» 21) l33
lOl'i ACADĂMIE DES SCIENCES.
blablcs, tels que doublels, IripleLs, qiiadriiplcts, etc. (Mascart, Liveing
etDcwar, Cornu, Deslandres); mais leurs différences sont fortes et nom-
breuses. Ainsi : i° dans les spectres de lignes, la répétition des grou-
15
pements est rĂ©glĂ©e par une fonction de la forme N = A â r^^;â ^^
(Halmer, Rydberg, Rayser et Runge), et dans une bande parla fonction
N = A + B(w -f-/)- (Deslandres), N Ă©tant le nombre de vibrations;
A, B, A- des constantes et 7?2 un nombre entier; 2° le spectre de bandes a plu-
sieurs bandes et l'ensemble des raies est donné par une fonction de la forme
IS z= f(n-p-) X m- + V>n- + ?(/'') à trois paramÚtres indépendants m, n, p
qui prennent les valeurs des nombres entiers (Deslandres). Le spectre
de bandes est assimilable à une Table à trois entrées, le spectre de lignes
à une Table d'une seule entrée; 3° lorsque la pression des gaz augmente,
les raies du spectre de lignes sont déplacées vers le rouge, mais non les
raies des bandes (Humphreys etMohler); 4" dans un champ magnétique
intense, les raies du spectre de lignes sont divisées en composantes mul-
tiples (Lorenlz et Zeeman); dans les mĂȘmes conditions, les raies des
bandes ne sont pas modifiées (Becquerel et Deslandres, Runge).
» La cause de ces différences caractéristiques est difficile à discerner,
car elle est liée à la nature intime de la matiÚre qui nous est inconnue.
» Les recherches antérieures sur la question sont nombreuses, et l'on
peut citer les noms de Mitscherlich, Diacon, Plucker, Hittorf, Wullner,
Angslrom, Thalen, Gouy, Lockyer. Elles ont conduit Ă l'opinion suivante,
généralement admise : les spectres de lignes sont dus aux corps simples,
aux atomes proprement dits, et les spectres de bandes, aux corps com-
posés, à de véritables molécules. Ces derniers, en effet, se montrent aux
températures basses avec une excitation électrique ou chimique faible. Si
l'on augmente la température ou l'excitation électrique, il y a dissociation,
et le spectre de lignes peut seul subsister. Dans le cas des corps simples
qui donnent à la fois les deux spectres, les bandes sont attribuées à une
modification allotropique du corps, comparable Ă l'ozone.
» Eu 188G, j'ai porté la recherche sur un terrain tout nouveau en signa-
lant et interprétant les différences exposées plus haut dans la structure
générale des deux spectres. Le spectre de bandes, qui est représentable
par une fonction de trois paramÚtres indépendants, est analogue à l'en-
semble des sons émis par un corps solide qui vibre de la façon la plus
générale, suivant les trois dimensions de l'espace. Ce problÚme du corps
sonore, et tous les problÚmes similaires de variations périodiques, con-
SĂAISCE DU I^'i DĂCEMBRE igoS. IOl5
duisent aussi Ă une fonction de trois paramĂštres, lesquels correspondent
aux trois dimensions de l'espace. Aussi ai-je ajouté : Dans le spectre de
bandes, tout se passe comme si l'atome Ă©tait un petit corps solide vibrant
dans tous les sens de la façon la plus générale; de plus, le nombre et la
disposition des atomes dans la molécule doivent correspondre au nombre
et Ă la disposition des raies qui forment le groupement (^doublets, triplets
dont la répétition forme les spectres. D'autre part, le spectre de lignes est
comparable aux sons d'une corde ou d'un corps qui vibre dans une seule
direction.
» Ces différences s'accordent mal avec l'opinion qui rapporte les
spectres de bandes aux molécules et les spectres de lignes aux atomes; car
on ne voit pas pourquoi la molécule aurait une vibration plus générale
que l'atome. Aussi, dans le cas de l'azote, qui donne plusieurs spectres de
bandes distincts, et en plus un spectre de lignes, ai-je attribué les spectres
de bandes aussi bien à l'atome qu'à la molécule. Le spectre de bandes du
pÎle négatif, formé par la répétition de raies simples, serait dû à l'atome,
et les spectres de bandes du pÎle positif, formés par des groupements plus
complexes, ont été rapportés à des molécules {Comptes rendus, t. CIII,
p. 375; t. CIV, p. 972; t. ex, p. 748 et mĂȘme Tome, p. 457).
» Le spectre de ligues, d'autre part, est évidemment un mode vibra-
toire différent et moins général. Il se substitue au précédent, avec l'azote
en particulier, d'une maniÚre progressive. J'ai étudié le phénomÚne avec
une bobine de Riihmkorff et un tube Ă vide muni d'Ă©lectrodes d'aluminium.
On a les bandes, lorsque les pÎles de la bobine sont reliés au tube spec-
tral sans addition d'un condensateur. L'Ă©tincelle se divise alors en deux
parties de couleur différente, qui sont la gaine autour de la cathode et la
partie positive. Chacune Ă©met toutes les bandes, les bandes dites positives
étant les plus fortes du cÎté positif, les bandes dites négatives étant plus
intenses autour de la cathode. De plus, la gaine négative émet aussi les
spectres de lignes de l'azote et de l'aluminium, mais faibles et dans le
voisinage immédiat de la cathode. Je ne sais si le fait a été déjà signalé,
mais il est net (').
» Si, ensuite, on ajoute un condensateur de capacité croissante, le
(') La bobine de Ruhmkorfl', employée pour produire l'étincelle, est un appareil
complexe; il serait bon de vérifier si la machine électrique, plus simple, donne le
mĂȘme rĂ©sultat. J'aurais fait l'expĂ©rience, si l'Observatoire de Meudon possĂ©dait une
machine Ă©lectrique.
roi 6 ACADEMIE DES SCIENCES.
spectre de lignes se montre dans la partie positive et croĂźt peu Ă peu aux
dĂ©pens des bandes qui, finalement, disparaissent; en mĂȘme temps, la
eaine négative s'évanouit ou diminue beaucoup.
no *
» En rĂ©sumĂ©, les deux spectres peuvent apparaĂźtre en mĂȘme temps,
mais le spectre de lignes correspond à une intensité plus grande du courant
qui produit l'Ă©tincelle; il subsiste seul lorsque ce courant atteint une
certaine valeur. Quant aux modifications intimes qui accompagnent la
variation spectrale, elles restent toujours trĂšs obscures.
» Or, récemment, la nature des spectres de lignes a été éclairée d'une
vive lumiÚre par la théorie des électrons de Lorentz et les expériences de
Zeeman. En admettant simplement une charge électrique constante portée
par les derniÚres particules de la matiÚre, appelées électrons, Lorentz
explique la plupart des phénomÚnes optiques et électriques. La vibration
lumineuse est due au mouvement de l'Ă©lectron autour d'un centre qui
l'attire proportionnellement à la distance. Si un champ magnétique inter-
vient, d'aprÚs la théorie, une vibration simple se divise en trois vibrations
distinctes. Or, ce résultat a été vérifié par Zeeman et s'applique exac-
tement Ă la plupart des raies des spectres de lignes. Ue plus, les mesures
sur l'effet Zeeman et plusieurs autres sur les rayons cathodiques et les
rayons Becquerel s'accordent sur le point suivant : l'Ă©lectron a une charge
(négative) égale à celle de l'atome d'hydrogÚne dans l'électrolyse, mais
a une masse environ mille fois plus faible.
» On est alors conduit à considérer les atomes chimiques comme formés
par l'agglomération d'électrons positifs et négatifs, ces derniers étant les
plus mobiles. Si l'on ajoute ou retranche un électron négatif, on a les ions
positifs ou négatifs, si souvent invoqués dans ces derniÚres années. Ces
théories, qui expliquent un grand nombre de faits jusqu'alors non reliés
entre eux, sont trĂšs dignes d'attention.
» Dans cet ordre d'idées, le spectre de lignes a été attribué assez fogi-
quement au mouvement de l'électron négatif autour de l'ion positif; car,
bien que la théorie n'explique pas tous les effets du champ magnétique,
l'action d'une charge négative paraßt indiscutable, et il est naturel de
choisir comme centre d'attraction l'ion positif, bien qu'alors la loi d'attrac-
tion de Lorentz (attraction proportionnelle Ă la distance) apparaisse a priori
singuliĂšre.
» D'autre part, comment explique-t-on le spectre de bandes? Dans le
Traité de i^pectroscopie de Kaiser, qui e^t le plus récent et le plus complet
sur ia matiĂšre, Rnngc, tiui a fait un Chapitre entier du Livre, attribue le
SĂANCE DU I 1 DĂCEMBRE ipoS. 1017
spectre de bandes aux mouvements de l'ion positif (T. II, p. 66 > ), car la
masse relativement beaucoup plus grande de l'ion positif explique bien
l'insensibilité du spectre au champ magnétique. Cette opinion a été adoptée
i)ar la plupart des auteurs; or, Ă mon avis, elle est inadmissible, car l'ion
positif et l'électron négatif qui tournent ensemble ont nécessairement le
mĂȘme spectre : c'est ainsi que les deux composantes d'une Ă©toile double
ont la mĂȘme durĂ©e de rĂ©volution,
» L'ion positif, supposé nécessaire au spectre de lignes, peut intervenir
simplement pour donner dans le champ magnétique deux nouvelles raies
composantes, environ mille fois plus rap[)rochées que les composantes
ordinaires de l'effet Zeeman. I^a recherche de ces nouvelles composantes
est mĂȘme proposĂ©e aux observateurs qui, plus favorisĂ©s que moi, ont Ă
leur disposition un fort Ă©lectro-aimant et des spectroscopes extrĂȘmement
puissants, tels que l'appareil à échelons de Michelson ou l'int^rféromctrc
de PĂ©rot et Fabry, Si l'on choisit une raie intense, qui donne la division
ordinaire, mais trĂšs forte, il semble possible d'obtenir les nouvelles raies
et de vérifier leur liaison avec une charge positive.
» Dans l'état actuel de nos connaissances, d n'est pas nécessaire défaire
intervenir des charges Ă©lectriques pour la genĂšse du spectre de bandes ( ' ).
Il est plus sage de conserver la concej)tion premiÚre tirée de la loi de suc-
cession des raies. L'analogie avec l'ensemble des sons d'un petit corps
solide qui vibre de la façon la plus générale conduit à attribuer les bandes
non aux mouvements du centre de l'atome, comme le demande Runge,
mais aux mouvements intérieurs decet atome, ou à d'autres variations pé-
riodiques, mais intérieures. On peut d'ailleurs concevoir un atome formé
d'Ă©lectrons positifs et nĂ©gatifs qui sont associĂ©s deux Ă deux de maniĂšre Ă
se neutraliser, et cependant sont capables de donner naissance Ă des
ondes lumineuses.
» Le courant électrique, qui, d'ai^rÚs la théorie de Lorenlz, est formé
par des Ă©lectrons en mouvement, doit produire dans le gaz trois effets
principaux, que je range dans l'ordre des intensités croissantes : i" l'élec-
tron négatif, par ses chocs contre la molécule, provoque la vibration la
(') 1^'iusensibililé au ciuiiui) magnéti([iie a élé reconnue traburJ [jour les bandes
de l'azole el du cyanogĂšne par Becquerel et moi, ensuite pour les bandes du mercure
par Hunge. mais avec de simples spectroscopes à réseau. On n'a pas. à ma connais-
sance, employé les appareils interférentiels, plus puissants; il serait hou de le faire;
el, dans ce cas, re\tincteur d'ilamy serait utile.
loi8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
plus générale, qui est un spectre de bandes; 2° la molécule est décom-
posĂ©e en molĂ©cules plus simples et mĂȘme en alomes qui donnent alors le
spectre de bandes le plus simple ('), celui du pĂŽle nĂ©gatif {voir mĂȘme
Tome, p. 437); ^° l'électron négatif s'unit à l'atome |Jour l'émission d'un
systĂšme d'ondes nouveau et plus restreint qui est le spectre de lignes. Ces
distinctions s'accordent assez bien avec les expériences précédentes sur
l'ajjpnrilion des deux spectres.
» L'atome chimique interviendrait ainsi tout entier ou privé au plus d'un
Ă©lectron, pour la production des deux spectres. Mais peut-on se figurer
(les systÚmes capables d'avoir à la fois deux motles vibratoires aussi diffé-
rents? Le monde astronomifjue offre des exemples de systĂšmes semblables
qui peuvent ĂȘtre un guide utile dans les recherches relatives Ă l'atome. On
peut citer, en particulier, un amas d'Ă©toiles soumises Ă la seule loi de la
gravitation. Dans le cas simple d'un amas sphérique et homogÚne, l'attrac-
tion à l'intérieur est proportionnelle à la distance au centre, et toutes les
Ă©toiles ont la mĂȘme pĂ©riode, qui correspond au spectre de lignes (^).
D'autre part, si l'on Ă©carte de leurs positions une ou plusieurs Ă©toiles,
l'amas entier revient Ă son Ă©quilibre normal par des oscillations qui
peuvent se produire dans tous les sens et ĂȘtre rapprochĂ©es du spectre de
bandes.
» L'étude théorique d'amas plus complexes, et l'étude expérimentale
des spectres eux-mĂȘmes poursuivie avec des appareils plus puissants,
pourraient conduire à une explication générale des phénomÚnes ou, tout
au moins, à une théorie utile, capable de prévoir des faits nouveaux. »
(' ) D'aprÚs ces idées et les résullals d'une Note précédente, le rajonnemenl catho-
dique pourrait servir Ă dĂ©composer les gaz en leurs Ă©lĂ©ments, et mĂȘme il conviendrait
d'esï^ayer raclion sur les gaz réputés corps simples. Ce rayonnement, par des dispositifs
faciles Ă imaginer, serait rendu beaucoup plus intense que dans les tubes Ă vide em-
ployés d'ordinaire.
(^) L'électron négatif arrivant dans un atome constitué comme l'amas d'étoiles,
participe au mouvement général des petites étoiles, étant attiré, comme suppose
Lorentz, par une force proportionnelle Ă la distance; mais ses oscillations, probable-
ment Ă cause des chocs, sont amorties rapidement. L'Ă©lectron, pendant un temps trĂšs
court, aurait le don d'extérioriser l'énergie interne et la période propre de l'atome.
SĂANCE DU l\ DĂCEMiniE IQoS. I019
SPECTROSCOPli;. - Ăludes speclroscopiqiics du sang faUes au inonL Blanc
par M. le D' Henocque. Noie de M. J. Jaxssex.
« L'année derniÚre, j'avais signalé au D' Henocque, que la Science a si
malheureusement perdu, l'intĂ©rĂȘt d'Ă©tudes de spectroscopie du sang Ă
diverses altitudes sur les (Itncs du mont Blanc.
» Le D'' Henocque avait un amour si grand de la Science et, en outre,
il se sentait si bien préparé pour ces études qu'il accepta de suite ma pro-
position et pendant l'automne de 1902 il fit de remarquables observations
dans le massif du mont Blanr, observations dont je demande Ă rendre
compte à l'Académie.
» Ces observations portent sur le temps de réduction de l'oxyhémoglo-
bine du sang en rapport avec la fatigue du sujet et l'élévation de la station,
c'est-à -dire avec la rareté plus ou moins grande de l'air.
» Quanta l'appréciation du degré de cette réduction, elle est donnée
par l'apparition et le degré d'intensité de bandes spéciales d'absorption
dans le spectre donné par le sang du sujet, suivant la méthode créée par
le D'' Henocque, et qui lui a servi dans ses belles investigations hémalo-
spectroscopiques. Car il n'est que juste de rappeler que c'est au D'' He-
nocque que la Biologie doit la méthode d'étude spectroscopique du sang
pratiquée journellement aujourd'hui.
)) Je viens de dire que la méthode due au D'' Henocque est basée sur
l'examen spectroscopique du sang. Or, au début de ces études, pres-
sentant tout le service que la Spectroscopie pouvait rendre ici, le D'' He-
nocque me demanda un instrument d'analyse spectrale d'une application
facile. Je lui signalai le spectroscope à vision directe que j'avdis imaginé,
fait construire et présenté à l'Académie, instrument trÚs maniable et qui
permet, en effet, un examen aussi facile que rapide. Le D'' Henocque
l'adopta immédiatement et en fit la base de la méthode si simple, si efficace
que la Science lui doit, et dont on ne saurait trop lui faire honneur.
» Quant aux observations du mont Blanc, je dirai qu'elles ont pleine-
ment confirmé ses prévisions et je déplore ici que la mort nous ait enlevé
un savant aussi éminent que modeste et dévoué à la Science.
» Je rappelle encore que le D'' Henocque a écrit un Livre d'un haut
intĂ©rĂȘt sur la Spectroscopie du sang. Livre qui est aujourd'hui entre les
mains de tous les physiologistes et les médecins. »
I020 ACADEMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE FOSSILE. â DĂ©couverte de slrobilcs de SĂ©quoia el de Pin dans le
Porllandien des environs de Boulogne-sur-Mcr. Note de MM. R. Zeillek
et P. Fmche.
K M. le D"^ Sauvage, Conservateur des Musées de Boulogne-sur-Mer,
Ă qui nous adressons ici nos vifs remercĂźments, a bien voulu nous commu-
niquer quelques fossiles végétaux du Portlandien moyen, faisant partie
des collections qui lui sont confiées. Ces fossiles ont été recueillis aux envi-
rons de Boulogne-sur-Mer. Ce qui est déterminable comprend un Cyca-
deoidea, de trĂšs petite taille, qui nous semble nouveau, et des strobiles ou
cĂŽnes de ConifĂšres: ceux-ci surtout sont dignes de fixer l'attention.
» L'un d'eux appartient certainement aux Cupressinées, entendues dans
leur sens le plus large; une écaille, en effet, placée dans la région basilaire
du strobile, a été complÚtement découverte par suite de la destruction de
celles qui la recouvraient; elle est manifestement amincie en coin, du
sommet trĂšs Ă©largi Ă la base d'insertion. Le strobile est elliptique, aplati
par compression, de taille faible, '24'"'" de longueur sur iS"""" de largeur;
les écussons sont de forme rhomboïdale, allongée transversalement, avec
une dĂ©pression centrale trĂšs marquĂ©e; ils prĂ©sentent une arĂȘte transver-
sale, trÚs nette vers les extrémités surtout. Tous ces caractÚres sont ceux
des SĂ©quoia; on voit aussi des rides transversales, allant des bords de l'Ă©cus-
son à la dépression centrale, un peu moins marquées cependant que cbez
les espÚces vivantes, qui présentent d'ailleurs, le 5. gigantea tout au moins,
d'assez fortes différences sous ce rapport; il nous semble que, si cette atté-
nuation des rides est un caractÚre spécifique, elle a été un peu exagérée
par les incidents de la fossilisation.
» La prĂ©sence du s,Qnve SĂ©quoia dans le Portlandien prĂ©sente un intĂ©rĂȘt
particulier; car, s'il a déjà été trouvé souvent à l'état fossile, il n'avait pas
été rencontré, jusqu'à présent, d'une façon certaine, au-dessous de l'In-
fracrétacé; il avait bien été quelquefois présumé dans le Wealdien, mais
sur des données qui étaient loin de commander la conviction. Celte ori-
gine relativement assez récente d'un type important, si manifestement
Ă©tranger et eu voie d'extinction dans la nature actuelle, ne laissait pas
d'ĂȘtre un peu surprenante. La prĂ©sence d'une espĂšce dans le Portlandien
recule dĂ©jĂ sensiblement l'existence bien constatĂ©e du genre, et tendrait Ă
justifier l'attribution qu'on lui a faite quelquefois des rameaux feuilles
décrits sous le nom de Sphenolepidium.
SĂANCE DU I.'i DĂCEMBRE 1903. I02I
» Deux autres cĂŽnes nous paraissent appartenir d'une façon certaine Ă
des Abiétinées. L'un d'eux était trÚs allongé; ce qui en reste mesure 86'"'"
de longueur; il est aplati par suite de compression, et sa plus grande
largeur est de 23'"'"; Ă l'Ă©tat de vie, il Ă©tait certainement Ă section circu-
laire; comme nous venons de le dire, il nous semble Ă©galement certain,
d'aprÚs la forme et la disposition des écailles, qu'il s'agit d'une Abiétinée.
Les écailles étant toutes plus ou moins usées vers leur extrémité, la déter-
mination du genre est plus indécise; cependant la dyssymétrie de la base
du strobile, sa courbure en arc Ă grand rayon, nous font penser qu'il s'agit
d'un Pinus, ce nom Ă©tant entendu dans son sens le plus strict; l'Ă©cusson
ayant dû avoir fort peu de saillie, à en juger par la façon dont il s'est usé,
mĂȘme sur les Ă©cailles les mieux conservĂ©es, il est trĂšs probable que celui-ci
appartient à la section des Strobus. Malgré l'imperfection de son état de
conservation, ce fossile prĂ©sente dĂ©jĂ de l'ialĂ©rĂȘt, Ă©tant donnĂ© le peu que
nous savons jusqu'à présent sur les Abiétinées en général et sur le genre
Pinus en particulier, antérieurement à l'Infracrétacé.
» Le troisiÚme strobile de Boulogne est encore bien plus intéressant,
parce que si, Ă raison mĂȘme de son trĂšs bon Ă©tat de conservation extĂ©-
rieure, on ne voit pas d'écaillé découverte dans son ensemble, l'écusson,
trÚs bien conservé, présente une telle ressemblance avec ceux des Pins
actuels que l'attribution Ă ce genre semble absolument certaine.
» Ce strobile est de petite taille pour un Pin, puisqu'il a 35'"'" de longueur
sur 25"=" de largeur dans son Ă©tat d'aplatissement actuel, dĂ» Ă la compres-
sion, comme pour le précédent; il est de contour sensiblement elliptique,
un peu atténué cependant vers son sommet; il est nettement un peu dyssy-
mĂ©trique; les Ă©cussons, de forme rhomboĂčlale Ă grand axe transversal,
sont trĂšs sensiblement renflĂ©s et prĂ©sentent une arĂȘte transversale chez un
grand nombre d'écaillés trÚs bien conservées ; au centre, parfois légÚre-
rement déprimé, est un ombilic avec un mucron bien accusé, mais de
petites dimensions. On voit que ce sont tous les caractĂšres des Pins Ă deux
et Ă trois feuilles; l'impression d'ensemble n'est pas sans rappeler, parmi
les espÚces européennes, un petit cÎne de Pin laricio. L'espÚce est nou-
velle, comme on pouvait s'y attendre; nous lui donnons le nom de M. le
D' Sauvage.
» Cette présence d'un strobile de Pin bien conservé dans le Portlandien
moyen prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt, car, jusqu'Ă prĂ©sent, l'existence du genre
Pinus dans le Jurassique n'avait en sa faveur que des feuilles quinées du
Spitzberg déterminées par Heer, et un fragment de strobile décrit par
C. R., 190,3, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N° 24.) ^^\
I022 XADĂMIE DES SCIENCES.
Saporla sous le nom de Pinus CĆmansi, tloiileux comme origine et dont
l'atlribiition au genre n'Ă©tait pas sans donner aussi quelque prise au
doute ( ' ). Il était él onnant dÚs lors de le voir déjà assez largement repré-
sentĂ© dans le BarrĂȘmien de la Haule-Marne. Au point de vue de l'histoire
du genre, le strobile de Boulogne donne lieu à une remarque intéressante :
il n'appartient pas aux espĂšces qui, par la forme de leur Ă©cusson, se rap-
prochent des autres Abiélinées, celles à écailles non épaissies au sommet,
dont le genre Abies fournil le type; il n'appartient en effet ni Ă la section
des Strobiis. ni à un type archaïque rencontré jusqu'à présent, pour la pre-
miĂšre fois, dans le BarrĂȘmien et se terminant dans l'Albien oĂč il prĂ©sente
son maximum de développement avec le P. mammilifer Sap.; c'est chez les
groupes les plus Ă©voluĂ©s du genre dans la nature actuelle, les TĆda et les
Piiiastrr, qu'il faut chercher ses analogues, et il est remarquable de con-
stater la présence de ce type de strobiles aussi nettement caractérisé à un
niveau relativement aussi ancien. »
ĂLECTRICITĂ. â Sur la suppression de l' hystĂ©rĂ©sis magnĂ©tique par uii champ
magnétique oscillant. Note de M. P. Duhem.
« Sous ce titre, M. Maurain a présenté récemment à l'Académie une
Note (^) fort intéressante, dans laquelle il vérifie et développe certaines
vues de M. Tissol; il indique, en terminant cette Note, quelles sont les
recherches auxquelles elle le conduit. Je voudrais, Ă ce propos, soumettre
à l'Académie quelques indications au sujet des problÚmes abordés par
M. Ch. Maurain; ces indications se tirent d'une théorie des phénomÚnes
d'hystérésis que j'ai développée en de nombreuses publications ( ').
M En cette théorie, un rÎle essentiel est joué par une ligne que j'ai
nommĂ©e ligne des Ă©tats naturels; tracĂ©e dans le plan oĂč l'on prend pour
(') Nous ne parlons pas ici des quelques autres fossiles, cĂŽnes ou simples graines,
du Jurassique ou mĂȘme du RhĂ©tien, qui ont Ă©tĂ© dĂ©crits sous ce mĂȘme nom gĂ©nĂ©rique
de Pinus, mais entendu dans le sens liiinĂ©en, et qui ne sauraient ĂȘtre rapportĂ©s avec
quelque probabilité au genre Pinus proprement dit.
(5) Comptes rendus, séance du 3o novembre igoS, t. CXXXVII, p. 9i4-
(') Voir notamment : Mémoires in-lt" de l'Académie de Belgique, jSgS, t. LIV ;
1897, t. LVI; 1901, t. \^y^Vi. â Zeitschrift fiir physikalische Chcmie, iSgyjBd.XXH;
1897, Bd. XXllI; 1S99, Bd. XXVIII; 1899, Bd. XXXIII; 1900, Ed. XXXIV ; 1901.
Bd. XXXVII. â Journal of physical Chcmistry, 1900, Vol. {\ .
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igoS. I023
abscisses les valeurs Je du champ magnétique et pour ordonnées les va-
leurs de l'intensité Olb de l'aimantation, elle passe par l'origine des coor-
données et est symétrique par rapport à ce point.
)) I. Lorsque le champ magnĂ©tique 3e, au lieu d'ĂȘtre maintenu rigoureu-
sement invariable, subit des variations petites et nombreuses autour d'une
valeur invariable 3Câ, l'intensitĂ© d'aimantation tend vers une valeur ail-â;
ûKg est l'ordonnée du point qui, sur la /ifi-/ie des états naturels, a pour
abscisse .Te,,. Cette valeur une fois atteinte, ies petites variations du champ
magnĂ©tique autour de la valeur 3eâ n'imposent pins Ă l'intensitĂ© d'aiman-
tation que de petites oscillations autour de la valeur 3Ko.
» II. Si l'on maintient invariable le champ magnĂ©tique .feâ, mais si la
température éprouve des oscillations petites et fréquentes autour d'une
valeur invariable; ou bien encore, si l'aimant est soumis Ă des secousses
mécaniques petites et nombreuses, l'aimantation tend, comme dans le cas
prĂ©cĂ©dent, vers la valeur on.â qui, une fois atteinte, demeure stable.
» La premiÚre de ces deux propositions suppose que le champ magné-
tique ne varie qu'avec une trĂšs petite vitesse; c'est, en effet, une propo-
sition Ae, Statique ; l'étude des oscillations magnétiques rapides exigeait que
l'on posùt les principes d'une Dynamique des systÚmes affectés d'hystérésis.
)) Nous avons posé ces principes en un Mémoire (') présenté à la classe
des Sciences de l'Académie de Belgique, le 7 mai 1901, et nous les avons
tout particuliÚrement appliqués à l'aimantation déterminée par un champ
magnétique de direction constante, mais dont l'intensité varie avec une
vitesse notable; ils nous semblent donnei- une représentation trÚs com-
plÚte et trÚs simple des phénomÚnes constatés par divers expérimentateurs,
notamment par M. Ch. Maurain, au cours de sa thĂšse de doctorat, et par
M. Max Wien.
» Parmi les questions que nous avons examinées se trouve celle-ci (-) :
» Un champ magnétique subissant une oscillation double et symélrique
entre deux valeurs finies â -o et H-r,, on demande qnelle est la forme limite
de l'elTet qu'il produit lorsque la durée d'oscillation tend vers o. On trouve
que ce cycle magnétique, décrit trÚs rapidement entre deux valeurs finies,
équivaut à un cycle magnétique décrit lentement entre deux valeurs inH-
nimenl petites, c'esL-Ă -dire qu'il n'aimante pas le fer. C'est, en effet, une
(') Sur tes défonnalions perinaneiiles et l' liyslérésis; septiÚme Mémoire : Hysté-
résis et viscosité (Mémoires in-/)" de l'Académie de Belgique, t. LXII).
(^) Loc. cit., Cliap. III, § 8.
1024 ACADĂMIE DES SCIENCES.
loi trÚs généralement admise qu'une action magnétique oscillant trÚs rapi-
dement autour de la valeur o, telle que celle qui agit en un champ hertzien,
ne peut aimanter mĂȘme le fer doux.
» Au lieu de faire osciller le champ magnétique entre deux valeurs
Ă©gales et de signes contraires, â n et + r,, on peut le faire osciller entre
deux valeurs quelconques, 3Câ â rj et JâŹâ -h r, ; les raisonnements que nous
avons dĂ©veloppĂ©s n'ont besoin, pour ĂȘtre appliquĂ©s Ă ce cas plus gĂ©nĂ©ral,
que de modifications insignifiantes. Si l'on fait tendre vers o la durée de
l'oscillation, on constate que l'oscillation produite trĂšs rapidement entre les
valeurs OCo â y, et aCo + r,, qui diffĂšrent de 3Câ de quantitĂ©s finies, Ă©quivaut
à une oscillation produite trÚs lentement entre deux valeurs différant infi-
niment peu de se,,.
» DÚs lors, si un morceau de fer est soumis simultanément à deux
champs finis, de mĂȘme direction, l'un d'intensitĂ© constante 3eâ» l'autre
oscillant avec une extrĂȘme rapiditĂ© entre deux valeurs Ă©gales et de signes
contraires â -/) et 4-r,, les choses se passeront comme s'il Ă©tait soumis Ă
l'action d'un champ Ă©prouvant autour de la valeur 3Co des oscillations trĂšs
lentes, trĂšs petites et lies nombreuses; en vertu de notre proposition I,
l'aimantation tendra vers la valeur 3llâ, ordonnĂ©e, sur la ligne des Ă©tats
naturels, du point d'abscisse 3Câ.
» M. Ch. Maurain écrit à la fin de sa Note : « L'action continue d'oscilla-
)) lions permet donc d'obtenir... des courbes d'aimantation réversibles,
» bien déterminées, montant rapidement à partir de l'origine sans présen-
» ter de point d'inflexion. Il sera intĂ©ressant de comparer, sur les mĂȘmes
» échantillons, ces courbes aux courbes analogues que l'on peut obtenir
. » par d'autres procédés (vibrations, . . .) et d'essayer de définir d'une
» maniÚre précise la courbe d'aimantation normale. «
» Si les vues théoriques que je viens d'esquisser sont exactes, l'emploi
de vibrations mĂ©caniques C) fournira Ă M. Maurain la mĂȘme courbe que
l'emploi Ă ' oscillations Ă©lectriques; celle courbe d'aimantation normale sera
identique à celle que j'ai nommée ligne des étals naturels; l'accord de mes
propositions théoriques avec les résultats obtenus jusqu'ici par les expéri-
mentateurs, notamment avec les observations si démonstratives de
M. Ewing et de lord Rayleigh, me permettent d'espérer cette nouvelle
confirmation de mes hypothĂšses.
(') Je ne me prononce pas ici sur les autres procédés mentionnés par M. Maurain,
car je n'en ai pas fait l'élude tliéoriqiie.
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE 1903. loaj
). En terminant, je signalerai une derniĂšre remarque : M. Marconi avait
attribué les effets produits en son récepteur à la suppression de la viscosité
magnétique et M. Tissot à la suppression de V/iystérésis; la théorie que j'ai
proposée et qui est, si je ne me trompe, un peu antérieure aux opinions
que je viens de rappeler, fait intervenir simultanément la viscosité et l'hys-
térésis, et c'est précisément l'intervention de la viscosité qui détermine la
suppression de l'hystérésis par les oscillations électriques rapides. »
CHIMIE ORGANIQUE. â PrĂ©paration directe du cyclohexanol et de la cyclu-
hexanone à partir du phénol. Note de MM. Paul Sabatiek et J.-B.
Senderens.
« Nous avons montré antérieurement (Co/wp/e^reni^Mi, t. CXXXII, 1901,
p. 210 et 566) que notre méthode générale d'hydrogénation par le nickel
réduit permet de fixer 6"' d'hydrogÚne sur le benzÚne et ses homologues,
et d'obtenir ainsi facilement les carbures cyclohexaniques. Les analogies
permettaient de prévoir que l'hydrogénation directe du noyau aromatique
pourrait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e de la mĂȘme façon dans d'autres cas. En effet, en
appliquant notre mĂ©thode, M. Van der Laan Ă Groningue est parvenu Ă
hvdrogéner le phénol : en opérant avec du nickel réduit, maintenu entre
i4o° et 160°, il a préparé un liquide dont une portion, isolée par rectifi-
cation, puis traitée par la soude diluée, ensuite par l'éther, lui a donné
une certaine quantité de cyclohexanol Cil" OH, qui peut ensuite, par
oxydation Ă l'acide chromique, ĂȘtre transformĂ© en cyclohexanone {Aca-
démie des Sciences d' Amstçrdam, 27 octobre igoS).
» De notre cÎté, sans avoir connaissance de ce résultat, nous sommes
arrivés à préparer directement à partir du phénol, soit le cyclohexanol,
soit la cvclohexanone :
CH- - CH- - CO
CH='-CH--CH-
» Sur du nickel réduit, maintenu à 2i5"-23o", on dirige le mélange de
vapeurs de phénol et d'hydrogÚne en excÚs. A cette température, l'hydro-
génation du noyau se fait rapidement et tend à donner le cyclohexanol ;
mais, ainsi que nous l'avons montré, il y a quelques mois, pour les divers
alcools secondaires (Comptes rendus, t. CXX.XVI, 1908, p. 983), le cyclo-
hexanol est, par l'action du nickel, dissocié en majeure partie et fournit la
1626 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cétone correspondanle. Par suite, le liquide condensé est constitué par un
mĂ©lange oĂč domine la cyclohexanone, Ă cĂŽtĂ© d'une certaine dose de cyclo-
hexanol et d'un peu de phénol qui a échappé à la transformalion. Mais ce
dernier, qui peut ĂȘtre Ă©liminĂ© facilement par distillation du mĂ©lange, n'v
existe qu'en proportion faible, qui n*a guÚre dépassé 5 pour 100 de la
quantité tolale employée.
» Le mélange, ainsi obtenu trÚsaisémenl, de cyclohexanone et de cyclo-
hexanol, est un liquide d'odeur agréable un peu camphrée, qui passe à la
distillation de iSS" Ă lĂŽS", et oĂč la sĂ©paration par rectification de l'alcool
et de sa cétone serait une opération délicate, à cause du faible écart de
leurs points d'ébullition. Mais en suivant les méthodes catalytiques que
nous avons instituées antérieurement (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 983
et t. CXXXVII, 1903, p. 3oi), on peut facilement transformer le mélange
soit en cyclohexanone pure, soit en cyclohexanol pur.
» PrĂ©paration de la cyclohexanone. â On fait passer la vapeur du mĂ©lange (sans
hydrogÚne) sur du cuivre réduit, maintenu vers SSo" : la cétone n'est pas modifiée;
l'alcool est transformé en cétone, avec mise en liberté d'hydrogÚne.
» La liqueur obtenue est constituée par la cyclohexanone sensiblement pure, qu'une
seule rectification suffit Ă extraire : c'est un liquide incolore, d'odeur de propanone
légÚrement camphrée, bouillant à 155°, 5 (corr.), identique à la cyclohexanone que
BĆyer a prĂ©parĂ©e Ă partir de l'acide pimĂ©lique {Ann. der Chem. und Phann.,
t. CCLXXVIII, 1894, P- 100) et que MarkownikofT a formée à partir du dérivé nitro
de l'hexanaphtĂšne du Caucase {Ann. der Cheni. und Phann., t. GCCII, 1898, p. ig).
» Pour celte préparation, il importe de ne pas trop élever la température du cuivre.
Déjà à 380° l'alcool subit une destruction partielle : une petite portion se scinde en
eau et cyclohexÚne bouillant à 81°; une partie plus importante régénÚre le phénol
qui se dĂ©compose lui-mĂȘme un peu en donnant des traces de produits pvrogĂ©nĂ©s
supérieurs.
n PrĂ©paration du cyclohexanol. â Les vapeurs du mĂ©lange, entraĂźnĂ©es par un
excÚs d'hydrogÚne, sont dirigées sur du nickel réduit, maintenu à i4o"-i5o° : dans
ces conditions, il y a hydrogénation réguliÚre de la cétone qui se transforme en alcool,
sans produits accessoires. Le liquide obtenu est du cyclohexanol presque pur, qui se
solidifie dans l'eau froide et peut ĂȘtre aisĂ©ment purifiĂ© par cristallisation. Il bout Ă
i6i° (corr.), comme celui qu'avaient dĂ©jĂ prĂ©parĂ© BĆyer et Markovs^nikofT.
» On voit que l'application de nos méthodes générales, hydrogénation par le nickel,
catalyse par le cuivre, permet de produire facilement soit le cyclohexanol, soit la
cyclohexanone, composĂ©s qui jusqu'Ă prĂ©sent n'avaient pu ĂȘtre atteints que par des
méthodes laborieuses et compliquées.
» Le procédé est général, et nous avons déjà pu l'appliquer avec succÚs
aux crésols, ainsi que nous aurons l'honneur de l'indiquer dans une pro-
chaine Communication. »
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE IQoS. IO27
M. Janssen présente, à l'Académie, « l'Annuaire du Bureau des Longi-
tudes pour l'annĂ©e 1904 »âą
NOMIIVATIOIVS.
M. le Ministre de l'Instrictiox puBLKn'E invite l'Académie à désigner
l'un de ses Membres pour faire partie de la Commission du contrĂŽle de la
Circulation monétaire, au MinistÚre des Fiaances.
L'Académie procÚde à un vote et M. Moissan est réélu.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux candidats qui devra ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă M. le Ministre de l'Instruction
publique, pour une place d'Astronome titulaire vacante Ă l'Observatoire.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi-
dat, le nombre des votants Ă©tant 49.
M. Bossert obtient 35 suffrages
M. Renan » 11 »
M. Boquet » 2 »
Il y a un bulletin blanc.
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat,
le nombre des votants Ă©tant 40,
M. Renan obtient 35 suffrages
M. Boquet » 5 »
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique comprendra :
En premiĂšre ligne M . Bossert
En seconde ligne M. Rexan
CORRESPONDAINCE.
M. G.-W. HiLL, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie,
adresse ses remercßmeJits à l'Académie.
I028 ACADĂMIE DES SCIENCES.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
1° Un Ouvrage de M. A. Berge/, ayant pour litre : « Physique du globe
et Météorologie ». (Présenté par M. de Lappareiil.)
2" Un Ouvrage de M. J.-W. Gihhs, traduit par M. G. Roy, intitulé :
« Diagrammes et surfaces thermodynamiques » . (Présenté par M. Poincaré.)
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les Ăšqualions aux dĂ©rivĂ©es partielles linĂ©aires
du second ordre . Note de M. Hadamard, présentée par M. Poincaré (').
« La fonction qui joue un rÎle essentiel dans l'intégration de l'équation
de Laplace à n variables est, pour /ß ^ 2, une puissance négative de la
quantitĂ© C:=i(a", â a;")-. C'est donc Ă de telles singularitĂ©s qu'il convient de
s'adresser si l'on veut généraliser au cas de n ]> 2 les solutions logarith-
miques introduites par M. Picard pour les Ă©quations Ă deux variables.
« Les résultats auxquels on parvient ainsi mettent en évidence un fait
qui s'était déjà présenté à propos de l'équation AU = -j -vtï- et du principe
d'Huygens : ils sont de forme profondément différente, suivant le nombre
des variables.
M I. Proposons-nous de trouver, pour une équation linéaire du second
ordre donnée, que nous supposerons analytique, une solution de la forme
(i) u=F.c^
p Ă©tant un exposant quelconque et F une fonction, non identiquement
nulle, réguliÚre dans le voisinage de la surface C ;= o.
» Supposons d'abord celle-ci elle-mĂȘme rĂ©guliĂšre, au moins dans le
domaine considéré, et laissons de cÎté le cas connu à e p entier positif. On
sait que la surface C ^ o doit ĂȘtre caractĂ©ristique.
» 1° Pour^ entier négatif, le problÚme est, en général, impossible ;
» 2° Au contraire, pouryo non entier, il est possible et mĂȘme indĂ©ter-
miné. Il est remarquable que le mode d'indétermination de F est exacte-
ment le mĂȘme que dans le cas de p entier et ]> i .
» IL Mais le cas ainsi traité n'est pas celui du problÚme que nous avons
à aborder. Dans celui-ci, en effet, C = o n'est pas une surface réguliÚre :
(') Celte Noie a élé préseiiléc à la séance du 7 décembre.
SĂANCE DU t/| DĂ©cembre i<;<)3. io-'ç)
c'est le conoïde caractéristique ayant pour sonimtc un point quelconque O;
elle a ce [joint comme point conique. Alors p ne peut plus ĂȘtre quelconque :
on doit avoir
/j, Ă©tant un entier positif. La solution L ( i\I, O) correspondant Ă /?,= o est,
d'ailleurs, seule intéressante, les autres s'en déduisant d'une maniÚre évi-
dente par différenliation.
« Dés lors, pour n pair, il résulte immédiatement de ce qui précÚde
qu'il n existe, en général, aucune solution de la forme (i). On devra donc,
pour atteindre le but, faire appel aux logarithmes (comme dans le cas du
plan), ou à des singularités jjlus compliquées.
» Au contraire, pour n iinpair, la solution existe avec toutes les pro-
priétés requises.
» m. Ce qui précÚde n'est, en somme, (|ue la généralisation ßle résul-
tais connus. Il V a lieu d'insister un peu plus sur l'application de la fonc-
tion U pour le tvpe hyperbolique.
» Les auteurs qui, à la suite de Kirchhoff, ont traité des cas plus on
moins Ă©tendus d'Ă©quations de ce type, tels que MM. Volterra, Teilone,
Conlon, d'Adhémar, ne sont point partis de la fonction U, mais d'intégrales
de forme sensiblement ddierente. Ces derniĂšres ne sont pas seulement
singuliĂšres en un jjoint de l'espace Ă n dimensions, mais le long de toute
une ligne, Ă savoir une certaine parallĂšle Ă l'axe des t. Or une telle ligne,
quoique jouant un rĂŽle particulier dans les applications physiques, est
dépourvue de toute liaison analytique avec l'équation.
» L'introduction de la solution correspondante est donc certainement
artificielle. Il n'v a qu'une intégrale dont la considération doit a priori s' im-
poser : c'est (pour n iinpair) l'iiitcgrale U(M, O) définie tout à l'heure.
.) Nous allons voir qu'il en est bien ainsi dans le cas de trois variables.
L'intégrale U étant définie pour une équation analytique quelconque, la
métiiode que nous allons exposer fournira la solution du problÚme de
Cauchy pour toute Ă©quation de cette es[)Ăšce.
» Pour déduire de l'intégrale U(M, O) des formules toutes semblables
Ă celles de M. Volterra, il suffit de s'en servir pour former la nouvelle
intégrale
o(M)= r'u(M,O)cp(0^^
C. K., i<jc3, y Semestre. (T. CWWU, iN" 24 ) ^^-^
ir)'^<^ IIE DES SCIENCES.
Oà la quadrature est élt .m arc d'une ligne L décrite par le point O,
les coordonnées de ce p.;!;. _...nt fonctions de /.
» La quantités est imaginaire au moins pour certaines positions du
point M. Il est aisé de voir, comme pour l'inlégrale de l'équation d'Euler,
ou celles proposées par M. Levi-Civita |)our l'équation des ondes cylin-
driques, que la i)arlie réelle t), de v, obtenue en limitant l'arc d'intégra-
tion au point oĂč le conoĂŻde caractĂ©ristique de sommet M perce la ligne L,
satisfait encore à l'équation différentielle.
» Pour l'équation des ondes cylindriques, en prenant pour L une paral-
lÚle à l'axe des t, avec ç(/) = i, on retrouve l'intégrale de M. Volterra.
Mais on peut dans tous les cas répéter son raisonnement sans moflification
en partant de la fonction w,. On obtient ainsi une formule oĂč n'intervient
plus que U. Cette formule est, il est vrai, d'une nature assez exception-
nelle : elle contient deux intégrales, l'une double étendue à une certaine
aire, l'autre curviligne Ă©tendue au contour de cette aire et dont chacune,
prise Ă part, est dĂ©pourvue de sens, leur somme seule pouvant ĂȘtre dĂ©finie.
On peut d'ailleurs toujours la transformer en une somme d'intégrales de
forme usuelle, en admettant que les données aux limites soient dérivables
et faisant intervenir leurs dérivées.
» Ici, encore, l'influence du nombre des variables apparaßt comme consi-
dérable. On sait, en effet, que l'équation des ondes sphériques possÚde la
propriété d'Huygens, c'est-^à ^dire que son intégrale résiduelle est nulle,
mais qu'il n'en est pas de mĂȘme pour l'Ă©quation des ondes cylindriques.
Or les formules obtenues montrent que, Ă ce |)oint de vue, toutes les Ă©qua-
tions Ă trois variables se comportent comme r Ă©quation des ondes cylindriques.
» Il en serait d'ailleurs de mĂȘme pour toute valeur de n pour laquelle
on pourrait appliquer une méthode analogue à la précédente. Il faut donc
s'attendre Ă voir subir Ă celle-ci des modifications assez profondes pour le
cas de n pair, puisque alors le principe d'Huvgens peut ĂȘtre vrai. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. -- Sur Une gĂ©nĂ©ralisation de la thĂ©orie des frac-
tions continues algébriques. Note de iM. E. (^ouhsat, présentée par
M. Emile Picard.
« On sait que M. Hermite, généralisant la théorie des fonctions algé-
briques, a posé le problÚme suivant :
)) Etant donnĂ©es n sĂ©ries S,, S,, . . ., Sâ procĂ©dant suivant les puissances
croissantes de r, dĂ©terminer les polynoinesX^, X,. . ., Xâ de degrĂ© u-k, ['â â >
SĂANCE DU I '( DĂCEMBRE T9o3. Io3Ăź
'j.â. de façon que la somme S, X, -+ . .-|- SâXâ commence par un terme de
degrĂ© u., + [/...-h. . .-h [J.,, -i- ri â i .
» Il en a donnĂ© une- solution trĂšs simple dans le cas oĂč les S,- sont des
exponentielles e"'', mais il ne semble pas que l'on ait résolu depuis le pro-
blÚme pour d'autres catégories de fonctions.
» Je me propose d'indiquer une solution trĂšs simple du mĂȘme problĂšme,
lorsque toutes les fonctions S, sont de la forme (i â .v)"; pour fixer les
idées, je supposerai le nombre des S, égal à trois, et je prendrai
» Rappelons d'abord quelques résultats (') empruntés à la théorie des
fonctions hvpergéomélriqiies du troisiÚme ordre. On appelle série hyper-
géométrique du troisiÚme ordre la série
^^^ \b^, b.â .r ) ~~ ^ {i.m)(b^.m}(b,.m) ' '
oĂč (\.m) reprĂ©sente le produit X(a+ i). ..(>. + to â i). Celte sĂ©rie se
réduit à un polynÎme si l'un des nombres a,, a^. «3 Pst un entier négatif,
sans qu'aucun des nombres b,, b^ soit un entier négatif. Nous désignerons
ce polynĂŽme par
'«,. 17,, r7.j'>
» T.a fonction F satisfait à une équation différentielle linéaire du troi-
siĂšme ordre de la forme
A, B, C, D, E Ă©tant des constantes dont il serait facile d'avoir l'expression.
Si aucun des nombres b,, b.,. b, - h., n'est entier, l'intégrale générale de
l'équation (2) est représentée, dans le domaine de l'origine, par la formule
X
I -f-i,,a; -ty 2-/',, b, + \-b,, X j
C, C,, c, Ă©tant des constantes arbitraires.
(') Annales de l'Ăcole Normale supĂ©rieure, t. XII, 1' sĂ©rie, p. 278.
Io3i ACADĂMIE DES SCIENCES.
)' Supposons maintenant que l'on prenne
a, = â 'X, a., = ~ m â jj.. rt':i = â « â v,
h^ = j â m, h., = I â /;,
>., [j., V. Ă©tant trois entiers positifs et aucun des nombres m, n, mâ n,
n'Ă©tant un nombre entier.
» La formule (3) devient
G), Op., Gv étant trois polynÎmes d'un degré marqué par leur indice.
La nouvelle formule (4) représente l'intégrale générale de l'équation
linéaire (2) correspondante dans tout le plan de la variable complexe a;.
On'voit que celle intégrale n'admet qu'im seul point singulier véritable, le
point a: ^ o. iVIais le point a; := i est pour cette Ă©quation un point Ă appa-
rence singuliÚre, et les racines de l'équation déterminante fondameniale
relative Ă ce point sont 0,1 et Ăš, 4- ^2 â {a^ -^ a., + a^) on 1 -+- [7. + v + 2.
On peut donc choisir les constantes G, G,, C^, de telle façon que le déve-
loppement de l'intĂ©grale J' suivant les puissances de i â a; commence par
un terme de degrĂ© 1 + tj. -i- v + 2. En changeant x en i â x dans celle
intégrale, on voit que le développement de
/_ >,. _ ,â _ ,,, _ â - v\ ^ r ,n -l,- ,., â, - â
m, 1 â />, 1 - .r I ^ ^ \ni + i , m â /« + i , i â a
\'n -\- i , m â n + \ , i â x
suivant les puissances de x commencera par un terme en x'-*^"'''*'- . Les po-
lynĂŽmes G;, G,;^, G^ donnent donc une solution du problĂšme d'Hermite.
» Il est clair que la mĂ©lhode°peiit ĂȘtre Ă©tendue Ă un nombre quelconque
d'expressions (r â a?)"'', (^i â x)"'--, . . ., (1 â .r)"V, pourvu qu'aucun des
nombres w,, 7/2, â m^ ne soit entier. Dans le cas oiip ^ i, la solution que
l'on obtient paraßl, au premier abord, (iiiférente de la solution que l'on
doit à M. Padé pour ce cas particulier (^Comptes rendus, l. (^XXXH, |). 754),
mais il est facile de vérifier l'identité des deux formules.
SĂANCE DU l/j DKCEMBRE lC)o3. to33
)) La solution du problÚme pour la fonction exponentielle peut se dé-
duire de la précédente, en la considérant comme un cas limite. »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur VĂ©qualion diffĂ©rentielle de Riccati du
second ordre. Note de M. Georck Wallexberg, présentée par
M. E. Picard.
« Par l'équation de Riccati du second ordre je comprends l'équation
différentielle, déjà traitée par M. Vessiot {Ann. Fac. de Toulouse, t. IX) et
par moi (Journ. de Crclle, t. 121, p. 210-217), f''^"'- l'int'-'gi'^'e générale est
de la forme
oĂźi c, et c., sont les constantes arbitraires. Cette Ă©quation s'Ă©crit
(B) (flâ -1-.>'),v" â iy'- + (,bâ-{- b,_y)y' -h '/â + d,y 4- r/, y- + d^y'' = o,
oĂźi df, et d, s'expriment, d'une certaine maniĂšre rationnelle, par les autres
coefficients (fonctions de la variable indépendante z) et par les déri-
vĂ©es rt'â, fl'ĂŽ, //â , b\. Par la substitution // = -, elle peut ĂȘtre trans-
formée dans une équation différentielle du second ordre en u, dont l'inté-
grale générale, à un facteur prÚs en z, est la dérivée logarithmique de
l'intégrale générale d'une équation dilférentielle homogÚue du troisiÚme
ordre (foc. cit., p. 2i5).
« I. a. Si l'on en connaßt trois intégrales particuliÚres y,, y.,. Vj, l'in-
tégration de l'équation (B) n'exige que deux quadratures. En effet, l'inté-
grale générale peut s'écrire
ou
y
=
Ct
y
i + c
2 -*âą,â >-â !
.-H1AJ3
c,+
r,l-
-+- [J.
4-
âąZi
1
flK
-/',",
, + '."iHriâ rj
'rf-
6*0
J
l"o-*-
.v.H''o+yi)
"0
-+-
r.
4-
Ji
y
e.'
f.Ao-
-h,ââ
-HSnllI.V,-^-,!
".,
./
\ "il"*'
.v,,("o-l-.T«l
"0
-(-
y^
)) b. Si l'on en connaßt quatre intégrales j,, y,, y,,, y,,, l'intégration
de l'Ă©quation (B) peut ĂȘtre effectuĂ©e sans aucune quadrature; car, dans
Io34 ACADĂMIE DES SCIENCES.
ce cas, 1 el y. s'expriment rationnellemenf, Ă l'aide des coofficients de ( B),
par y,, ⠻.,. y^, y, et leurs dérivées premiÚres.
» c. Entre l'intégrale générale et cinq intégrales |)arlicnliÚres de l'tqiia-
tion (B), il existe la relation
Ci (y - .y<) c^{y -J2) y ây^
V.O'v-.r,) Y.C.r, â 7.) r. -.V3 =«-
7.-, â Jl .1',-, - Jo .V5 â .V3 I
oĂč c, et Cj sont des constantes arbitraires, yi et Y2 ^^^ constantes numĂ©-
riques. Cette relation peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă des Ă©quations (B) d'ordre n\
elle correspond à la constance du rapport anharmonique de quatre inté-
grales d'une Ă©quation de Riccati.
)) II. Cf. Une intégrale premiÚre de l'équation (B) est de la forme
3Ci â -, '- â r : a, ĂŻ^r- ?
(C) c, =:a, â , : â â ; "â - â 'â âssa
oĂč c, est la constante arbitraire et les a sont des fonctions de la variable
indépendante z qui remplissent les deux conditions suivantes :
» 1. Les équations de Riccati R, = o et R;, = o possÚdent une intégrale
commune/ = 0, racine de l'Ă©quation
K^Ky^\y = - CO:m"
» 2. «, -- c/^'^'"-'. oĂč A, = ^f, - 4^,.?>,,.
y/Ă7 ayant le mĂŽme signe comme la racine en ( i).
» [En midtipliant l'Ă©quation (B) par >.( y â y,), oĂč a dĂ©pend seulement
de la variable z, elle prend la forme («, R,)'R, â a, R.R', = o, d'oĂč l'on
obtient l'intégrale premiÚre (C).]
>i On peut aussi dire : Pour que l'intégrale générale de l'équation de
Riccati
y {cf., â c,) + (a,a,, â c, a,/) 4- (7., 7-1,â ^1 '^-n.V + ('''â < '^i. "^ ^i''-:i,).}'
A
soit une fonction linéaire du paramÚtre c, , les conditions (1) e/ (2) sont néces-
saires et suffisantes.
» b. Entre les 1 1 coefficients des deux intégrales premiÚres d'une équa-
tion (B)
R, H.
(D) ^. = *.R-' c, = a.,^,
SĂANCE DU l/j DĂCEMBRE ipoS. Io35
il existe les six relations suivantes : les trois premiĂšres sont fournies par la
condition (jue les équations de Riccati E, = o, R2= «. Ru = " doivent pos-
séder, deux à deux, une intégrale commune. En outre, on a
a. = re/v'^"^ a, = r'./^ ( a"% =: K. - ^KK' K - -.. - -:J
et enfin la relation purement algébrique
qui exprime, par exemple, que l'intégrale (A) est une conséquence des
Ă©quations (D).
)) On obtient des cas spéciaux remarquables pour A, = o et pour
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â ProcĂ©dĂ© simple pennetlant. d'ohlenir, sur la paroi
d'un cylindre qui tourne, de grandes pressions avec de faibles efforts. Note
de M. Albert Hékissox, présentée par M. Léauté.
« Soient, d'une part, un cylindre creux, à paroi suffisamment épaisse,
tournant autour d'un arbre et, d'autre part, un patin pouvant s'appuyer
dans le sens du ravon contre l'intérieur de la paroi sous l'action d'un
organe de serrage; cet organe peut ĂȘtre d'un systĂšme quelconque, mais il
est sup|>osé irréversible, comme un coin à angle faible ou une vis.
1) Le cylindre tournant dans un sens déterminé, la pression p exercée
par le patin sera constante |)our un mĂȘme effort/ exercĂ© sur l'organe de
serrage. Si l'on augmente cet effort, l'organe de serrage et le patin par-
courront un certain chemin et le patin pourra ainsi s'avancer vers l'exté-
rieur par suite de l'Ă©lasticitĂ© de la matiĂšre; p augmentera donc en mĂȘme
temps que f.
» Supposons que, sur une partie de la surface externe de la paroi du
cylindre, dans la moitié par exemple de la section droite, on enlÚve de la
matiĂšre de maniĂšre Ă amincir cette paroi; tant que le patin se trouve en
regard de la partie non amincie, pour un effort/, on obtient une |)ression p.
AussitĂŽt que, par la rotation du cylindre, la partie amincie arrive devant le
patin, la résistance de la paroi étant moindre, celle-ci s'ovalise sous l'action
de/j et le patin peut s'avancer vers l'exléricin- sans que l'effort/ait changé.
Lorsque, par suite de la rotation, la paroi Ă Ă©paisseur normale revient alors
lo36 ACADĂMIE DES SCIENCES.
(levant le patin, ce dernier, (|iii ne peut revenir en arriĂšre, puisque l'ors^ane
de serrage e^t irréversible, exerce sur la paroi beaucoup moins élastique
une pression trÚs considérable.
» J'ai construit sur ce principe des euibravages dont la puissance n'a de
limite que la résistance du métal. »
PHYSIQUE. â Muleur Ă cii/nhusliu/i par compression.
Note de M. CA.vxiiVEL, présentée par M. d'Arsonval.
(I Le moteur que j'ai riionneur de prés.enter à l'Académie est de la famille
des moteurs à conibusliou. Les tentatives qui ont été faites jusqu'ici n'ont
pas donné de résultats heureux ni bien encourageants, mais cependant ils
méritaient de n'Úlre pas abandonnés, si l'on considÚre les avantages qu'ils
offrent et que j'Ă©niimĂšre ci-dessous en partie :
» 1° La suppression totale de tout organe d'allumage, ce qui simplifie
considérablement le moteur;
" 2° ]^e fonctionnement sans explosion, |)ar conséquent sans bruit, sans
choc sur les organes mécaniques tel-; que billes, vilebrequins, clave-
tage, etc;
» 3° La combustion parfaite de tous les mĂ©langes gazeux, mĂȘme ceux
non explosifs, soit trop riches ou trop pausres, ce qui permet d'obtenir un
meilleur rendement et une grande élasticité dans la puissance du moteur.
n 4" La combustion par compression est forcement complĂšte, (l'oĂč sup-
pression des mauvaises odeurs Ă l'Ă©chapjĂźement.
» C'est à Beau de Rochas que semble revenii' l'idée premiÚre d'enflammer les
mélanges gazeux par conipression ; en eflel, dans son brevet d'allumage spontané il
prévoit qu'en augnienlaiit la compression on pourrait allumer, mais il ne le réalise
pas. Depuis, de nombreux essais ont été vainement tentés, entre autres par Gardie et
Brayton, en Angleterre, puis par Diesel, en Allemagne, qui fiU plus heureux.
» Sans la moindre intention de critiquer le moteur Diesel, tout le monde sait qu'il est
relativement compliqué de pompes, air comprimé, etc., et le distributeur de pétrole
qui fonctionne au moment de la combustion est des plus délicats.
') Le moteur que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie n'a rien qui
diffĂšre du moteur connu rĂ©alisant le cycle, suivant Beau de Rochas, Ă
quatre temps, les soupapes occupent la partie supérieure du cylindre afin
d'Ă©viter les canaux et les espaces nuisibles.
» Le fond des culasses des cviindres est divisé en trois oiifices qui sont occupés
Fis. 'âą
Fig. 2.
C. R., 1903, â â âą Semestre. (T. CXXWII, N- 24.)
l36
I038 ACADĂMIE DES SCIENCES.
fleiix par les soupapes el l'autre par de petits pistons qui semblent jouer le plus grand
rÎle. Ces petits pistons sont commandés par des excenlrif|ucs et ce sont eux qui déter-
minent le point d'allumage en déterminant le volume des chambres de compression.
Les tiges d'excentriques sont de longueur variable, de façon à régler une fois pour
toutes les chambres de compression Ă un mĂȘme volume.
» Le carburateur à pulvérisation est soumis à l'action d'un régulateur à force centri-
fuge, lequel ouvre les orifices d'air lorsque le moteur s'emballe.
» Le moteur fonctionne comnae les moteurs à quatre temps; il est mis en
route Ă la main avec une manivelle en donnant un peu d'avance Ă l'allu-
mage en faisant descendre un peu les petits pistons.
)) L'allumage se fait par une forte compression, environ So""" Ă l'arriĂšre
du piston moteur.
» Les petits pistons servent non seulement à déterminer le point précis
d'allumage mais encore à faire de l'avance à l'allumage. »
OPTIQUE. â Sur une nouvelle mĂ©lhocle de mesure des Ă©paisseurs et des indires.
Note de MM. J. Macé dk Lépi.vat et H. Ruissox.
« Nous avons étendu la méthode que nous avous décrite dans une pré-
cédente Communication (' ) à des lames plus épaisses et douées de pouvoir
rolatoire.
» Celte méthode consiste dans l'observation des anneaux des lames
parallĂšles et des franges des lames mixtes. En retranchant de l'ordre d'in-
terférence des premiers, pi, le double de celui des derniÚres, pf, on a
l'ordre d'interfĂ©rence pâ des anneaux qu'aurait donnĂ©s une lame d'air de
mĂȘme Ă©paisseur
» La mĂȘme relation subsiste, Ă tles entiers prĂšs, entre les parties frac-
tionnaires de ces ordres d'interférence, dont deux sont seules directement
obtenues, et permet de calculer la troisiĂšme, celle de pâ. En appliquant
aux anneaux dans l'air la méthode des excédents fractionnaires, ou obtient
sans incertitude l'épaisseur de la lame, si l'on en a déjà une valeur
a])prochée.
n Nous avons ainsi mesuré à o'',or prÚs des épaisseurs atteignant 3<^'",6.
{') Comptes rendus, t. CXXXV, p. 288.
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE 1903. loSp
On a, de la sorte, une excellente méthotle ßle mesure des ddalations, en
opérant à différentes températures. Elle présente l'avantage de ne pas faire
intervenir une autre dilatation, celle d'un support par exemple, comme
dans la méthode Fizeau. La seule condition est que la lame ait des faces
planes et parallÚles sur une faible étendue, quelques millimÚtres carrés.
» Si la substance de la lame est cristallisée, on doit opérer en lumiÚre polarisée
parallÚlement à une des directions principales. Si elle est douée de pouvoir rotatoire
dans la direction normale aux faces, il n'y a rien de changé dans l'aspect des anneaux,
le retard sur une moitié du parcours du faisceau qui traverse deux fois la lame étant
exactement compensé par l'avance sur l'autre moitié (on pourrait d'ailleurs prendre
de la lumiĂšre naturelle). Mais pour les frani^es mixtes, il n'en est plus de mĂȘme; il n'y a
pas, en général, interférence coinpicle, les deux vibrations qui se superposent n'ayant
plus mĂȘme direction. Il y a lieu, alors, de polariser circulairement la lumiĂšre par l'in-
terposition d'un mica quart d'onde (il suffit d'ailleurs qu'il soit ([uart d'onde pourles
rayons moyens). L'interfĂ©rence peut alors ĂȘtre complĂšte et les franges deviennent
visibles. Pour avoir l'ordre d'interférence que l'on aurait observé, sans l'existence du
pouvoir rotatoire, il faut ajouter à celui que l'on a mesuré, ou en retrancher selon le
sens de la lumiĂšre circulaire, la quantitĂ© ^-â, ,'j Ă©tant le pouvoir rotatoire spĂ©cifique de
la substance étudiée.
» Indices. â L'Ă©paisseur de la lame une fois connue, l'indice absolu N
est donné en fonction de l'ordre d'interférence pt des anneaux dans la
lame et de la longueur d'onde dans le vide A par la relation
(.) ^~''>"
1C
» Pour avoir la valeur de/.i^, il est utile de calculer d'abord l'ordre d'in-
(N-V)6-
terférence des franges
(3) Pf =
A
qui est environ six fois plus petit. On en déduit ensuite />; par la relation (i),
ca.r pâ est dĂ©jĂ connu.
M Le calcul de pf se présente sous deux formes différentes : d'une ma-
niÚre directe en introduisant dans (3) des valeurs approchées des indices.
On a ainsi une valeur approchée de pf dont la partie entiÚre est correcte,
dans des conditions spécifiées plus loin. La partie fractionnaire obtenue
par l'observation donne la valeur exacte i]e pf. On en déduit pi, puis N.
» Un autre jjrocédé consiste à appliquer aux nombres pf, relatifs aux
différentes radiations employées, la méthode des excédents fractionaires.
lO/jO ACADĂMIE DES SCIENCES.
« Uue discussion approfondie Ă©tablit que le premier mode de calcul doit seul ĂȘtre
employé quand les valeurs approchées des indices sont alTectées d'erreurs dont les
signes peuvent ĂȘtre dilTĂ©rents. L'ordre de grandeur de ces erreurs fixe la limite d'Ă©pais-
seur des lames auxquelles le calcul peut s'appliquer sans que l'on ait Ă craindre d'in-
certitude. Par exemple, si les indices sont connus avec une approximation de lo^^
l'épaisseur ne doit pas dépasser i-,25. Si, au contraire, les erreurs sur les indices
sont toutes de mĂȘme signe, comme c'est le cas lorsque l'on passe d'un Ă©chantillon Ă un
autre de mĂȘme nature, qui peut dinĂ©rer un peu du premier par la puretĂ© ou la consti-
tution physique, le second calcul s'applique. On utilisera ainsi les résultats obtenus
avec une premiĂšre lame pour passer Ă des lames plus Ă©paisses.
« La raison en est que les erreurs de signes différents afTectent les rapports des
ordres d'interférence, utilisés dans la méthode des excédents fractionnaires, de quan-
tités qui entraßnent une incertitude plus grande que dans le calcul direct- au con-
t.-aire, si les erreurs sont de mĂȘme signe, les rapports en sont beaucoup moins
allectés.
« Nous avons pu niesui-er les indices de plusieurs échantillons de quartz.
La précision obtenue atteint, avec des lames de 3^-, 6 d'épaisseur, quelques
unités du septiÚme ordre décimal. Nous avons constaté ce fait intéressant
que divers quartz n'ont pas rigoureusement ie mĂȘme indice. Les diffĂ©rences
observées s'élÚvent jusqu'il six unités du sixiÚme ordre décimal. De plus,
sur quatre mesures effectuĂ©es en des rĂ©gions diffĂ©rentes d'un mĂȘme bloc
de quartz, distantes de quelques centimĂštres les unes des autres, trois ont
donné des indices identiques, la quatriÚme, des indices supérieurs aux
autres de quatre unités du sixiÚme ordre. Ainsi se manifestent des anoma-
lies dans un milieu parfaitement homogÚne en apparence. »
ĂLECTRICITĂ. â Sur l'ionisation par le phosphore. Note de M. EugĂš.ve IĂźlocĂźi,
présentée par M. Mascart.
« Dans un précédent travail {Comptes rendus, décembre 1902) j'ai
démontré pour la premiÚre fois d'une façon nette la présence des ions dans
l'Ă©manation du phosphore, en prouvant l'existence d'un courant de salu-
tation. J'ai inonlrĂ© en mĂȘme temps que ces ions Ă©taient exceptionnels par
leur trÚs faible mobilité et leur faculté de condenser la vapeur d'eau sim-
plement saturante. Malgré l'opinion contraire de G.-C. Schmidt {Ann. der
Physik, mars 1903), ces faits paraissent coniirmés par l'ensemble des
travaux récents de Harms, EIsLer et Geitel, Gockel {Phys. Zeitschr., igoS,
passim). Harms, en particulier, a pu retrouver le courant de saturatioii.
» La présente Note a pour but de compléter ces confirmations par
quelques faits nouveaux.
SĂANCE DU l/i DĂCEMBRE TtjO^. I"^'
T Si «ou.- une vitesse connue du courant gazeux qui passe sur le phosphore on
.Il^^v^:! âą,ect.ou,etre convena.e.e,U et.onn. M;^nt^^.^^^
t.icitĂ© que l'on peut extraire du gaz, le quot.ent '^'^ f f^;,'f ^g, ,ââ ,dâą t pour
1, eha.ge d'un ion donne.-a 'V-;^;-\ ;;::/;:;^,"r-: n tĂ^lectrostatiques)' on
est Ă©gal Ă 3300 (Townsend et Langevln). Les nou,b,es obtenu, sont, du .este,
ivecles mobilitĂ©s dĂ©terminĂ©es prĂ©cĂ©demmenl. , iâ,,.,n
. lĂ. M. Langevin, dans sa thĂšse, a introduit dans l'Ă©tude des ga. ton.se. le tap-
^ ^ !_^_ _, /,, et /., désignant les ...obilitcs des ions des deux signes : .1 en
rZl'dW Lie dĂ©cl,a,g. d-ââ Ub. d. C,v,ke. Cet,. n,Ă©,hâd. .epo.e ââ. 1 e,,,,..».
de la formule
(') cr \ '/
dans lanuelle Qâ reprĂ©sente la quantitĂ© maximum d'Ă©lectricitĂ© que l'on peut extrai.-e du
dan. laquelle Vo I ,7â.eâu^ O la quantitĂ© totale que l'on en extrait par unile
gaz par unité de surtace des plateaux, y la ljuu i
de surface c.uand la densité supei-ficielle sur les plateaux est a.
: ; e ai le calcul de M. Langevin pour un condensateur cylindrique et obte.iu
un Ă©quation identique Ă l'Ă©quation (i) avec la seule dilTĂ©rence que les q;'--es Q. Q
et a se rapportent maintenant à l'unité de longueur ^^"-"Jf"-^^"^' ';;Ⱐ^'^f,
auanlité a à l'unité d'angle solide. D'autre part, si, au lieu d une ionisation instantanée
d n oaz .lobile, on produit une ionisation uniforme dans un gaz ent.-au.e avec
dans un «az 'âąnio ' J^,,.j ^^^ gĂ©nĂ©ratrices du condensateur cylindrique,
une vitesse constante parallelemeni aux j, ,â,;,i^ ,lVlpclricitĂ© cor-
l'armature centrale recueillera en ses points successifs des 'i"^^^\^^^^^^^_
respondanles Ă celles que recueille le plateau de M. Langevin a ''^Y^^^^^^^^^
Si Sonc cette Ă©lectrode centrale est assez longue pour ne 1-^; -'^P P^ ^'^^2'
elle recueillera au total la mĂȘme quantitĂ© f ^^^^ri ^ e i^sliit ĂŻ. iipU
et l'on pourra appliquer encore a la mesure de . la loi mule {i), e
ment en plus la vitesse du gaz. , ... i i.. lu T ana^vln nui
â En sLme, cette remarque permet de transfor.ner a mĂ©thode de M ^^"^J_
ne s'appliquait qu'aux rayons de RÎutgen, en une méthode de courant gazeux apph
10/(2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cable h des cas d'ionisation Lien diflVrents ( phosphore, i^nz, de la /hinime. etc.) I W
phcalion de la méthode à l'émanation du phosphore m'a fourni, pour le rapport e
des nombres compris en moyenne entre 0,7 et i, c'est-Ă -dire un peu infĂ©rieurs Ă
l'unité et de l'ordre de l'unité. Comme e représente, en théorie, d'aprÚs M. Langevin,
le rapport du nombre des recombinaisons au nombre tolal des collisions entre ions de
signes contraires, les nombres trouvés expérimentalement sont bien d'accord avec ceux
que la théorie permettait de prévoir eu vertu de la trÚs faible mobilité des ions du
phosphore.
" En résumé, les mesures tout à fait indépeadantes des mobilités, des
coefficients de recombinaison, et du rapport 3 = r^^^^r^^ry pour les ions
dn phosphore, conduisent ßi un ensemble de résultats parfaitement cohé-
rents, et qui constituent par leur accord la meilleure démonstration d'une
véritable ionisation. »
ĂLECTRICITĂ. â Ălude d'une rĂ©sistance de conlaci. Note de M. A. Bl.\xc,
présentée par M. J. Violle.
« La résistance étudiée est celle d'un cohéreur formé d'un plan d'acier
et d'une bille d'acier dont les surfaces sont polies avec soin.
» Le plan d'acier est porté par une tige rigide, la bille par un ressort de (lexion de
sorte que, dans la position verticale du ressort, la bille ne louche pas le plan vertical
On établit le contact en inclinant tout l'appareil, le ressort fléchissant simplement par
le pouls de la bille; la pression est réglée par l'inclinaison de l'appareil. Le tout est
place, autant que possible, à l'abri des trépidations et des ondes sonores un peu
intenses. On obtient ainsi une résistance pouvant dépasser 10 000 ohms
.- La résistance est mesurée à l'aide d'un pont de Wheatstone; le courant est fourni
par un accumulateur, et l'on a intercalé entre l'accumulateur et le pont une boite de
résistance à plots, qui permet de faire varier rapidement l'intensité.
.. CohĂ©ralion. â Quand on Ă©tablit brusquement Ă travers le cohĂ©reur un
courant d'intensité déterminée, la résistance part d'une certaine valeur et
diminue progressivement pendant plusieurs heures, d'abord rapidement,
puis plus lentement, en paraissant tendre vers une limite. C'est Ă cette
chute de résistance progressive sous l'action du courant que je réserverai
le nom de cohéralion par le courant. Me proposant de revenir sur ce phé-
nomĂšne, je me contenterai pour le moment d'en indiquer les caractĂšres
généraux.
» La chute de résistance due à la cohéralion esL/mwmWe; elle persiste,
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE I9o3. ' Io4'3
mĂȘme quand le courant ne passe plus, pourvu qu'on Ă©vite les chocs. Elle
est d'autant plus grande et plus rapide que l'intensité du courant est plus
grande. Elle est facilitée par des trépidations trÚs légÚres.
» Quand la cohération est à peu prÚs terminée pour une certaine inten-
sité, elle l'est complÚtement pour les intensités plus faibles, et la résistance
est alors trÚs stable. Au contraire, si l'on augmente l'intensité, une nou-
velle cohĂ©ration se produit et la valeur limite de la rĂ©sistance est la mĂȘme
que si l'intensité actuelle avait été établie brusquement.
a Entre les intensités faibles et les intensi/és relativement grandes, il
e'xiste une rĂ©gion oĂč une faible augmentation de l'intensitĂ© produit une
grande augmentation de cohération. Cette région de sensibilité maxima est
assez étroite, surtout si le cohéreur n'est pas complÚtement à l'abri des
trépidations.
)) RĂ©sistance avant la cohĂ©ration. â Si l'on donne au courant une faible
intensité, de sorte que la vitesse de cohération soit faible, et qu'on aug-
mente cette intensité graduellement, la résistance diminue. Si l'on revient
ensuite en arriÚre, la résistance augmente, mais en prenant des valeurs un
peu inférieures aux premiÚres.
y Ceci est dû à la cohération qui s'est effectuée pendant le temps néces-
saire aux mesures. En effet, si l'on mesure la résistance pour une premiÚre
intensité, puis qu'on passe à une intensité plus grande, mais en n'établis-
sant cette derniÚre que pendant le temps nécessaire pour s'assurer, par le
sens de la déviation du galvanomÚtre, que la résistance a diminué, sans la
mesurer, on retrouve ensuite rigoureusement la valeur primitive quand
on revient à la premiÚre intensité.
» Donc, antérieurement à toute cohération, la résistance du contact dépend
d'une maniÚre réversible de l'intensité du courant qui le traverse. Elle diminue
quand l'intensité augmente.
» RĂ©sistance aprĂšs la cohĂ©ration. â Quand la cohĂ©ration est sensiblement
terminée pour une intensité, il est facile de mesurer la résistance pour des
intensités plus faibles, car elle ne varie plus avec le temps. Cette résistance
prĂ©sente le mĂȘme caractĂšre que prĂ©cĂ©demment : elle varie d' une maniĂšre rĂ©ver-
sible avec l'intensité.
» Si la cohération est faible, la résistance varie, comme précédemment,
en sens inverse de l'intensité. Si la cohération est grande, le sens de la
variation est changé : la résistance diminue quand l'intensité diminue.
Entre les deux, il existe un degré de cohération pour lequel la résistance
10|4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
est constante, c'est-Ă -dire pour lequel accidentellement la loi de Ohm est
applicable.
» Ces résultats se retrouvent identiquement quand la cohération a été
produite par une Ă©tincelle.
» Influence du changement de sens du roiiranl. â Le changement de sens
du courant n'a aucun effet quand il n'y a pas encore de cohération, ou
quand la cohération est terminée. Il a une action trÚs nette sur la cohé-
ration elle-mĂȘme.
» Pour une intensité donnée, alors qu'une rupture du courant suivie de
son rétablissement n'a pas d'effet appréciable, chaque inversion produit au
début de la cohération une chute de résistance, qui continue ensuite avec
une vitesse plus grande qu'avant l'inversion. Fuis à mesure que la cohé-
ration avance, la chute de résistance produite par l'inversion diminue.
Plus tard, à l'inversion, la résistance commence par augmenter pendant
un certain temps, pour diminuer ensuite beaucoup plus lentement, aprĂšs
un maximum.
» Enfin, quand la cohération est à peu prÚs terminée, il n'y a plus aucun
effet.
» Tous les pliéiiomÚiies observés pour l'acier se retrouvent avec le laiton, quoique
beaucoup plus difficilement observables.
« En somme, une résistance de contact a une nature trÚs différente de
celle d'une résistance métallique : elle est une fonction réversible de l'in-
tensité toutes les fois qu'elle n'est pas en train de varier par l'effet du
passage du courant. Elle éprouve en outre une diminution irréversible
toutes les fois qu'elle est traversée par im courant suffisant pendant un
temps appréciable, et ce dernier phénomÚne dépend du sens du courant. »
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Sur ks efforts dĂ©veloppĂ©s dans le choc d' Ă©prouvettes
entaillĂ©es. INote de M. A. PĂȘkot, prĂ©sentĂ©e par M. Michel LĂ©vy.
« Il m'a paru intéressant de chercher à mesurer les efforts dévelop|:>és
par le choc d'un mouton sur une éprouvette entaillée, cas dans lequel !a
déformation est limitée à une étroite région ; ime premiÚre méthode aurait
consisté à enregistrer le mouvement ou la vitesse du mouton pendant le
choc, et à en déduire par diflérentiation les valeurs de l'accélération et «le
SĂANCE DU l4 DĂCliMBRE igoS. lO^O
la force Ă chaque instant. Les phĂ©nomĂšnes se passant en des temps extrĂȘ-
mement courts, (le l'ordre du dix-miUiĂšme de seconde, dans certains cas,
les courbes doivent donner lieu à des interprétations difficiles; aussi m'a-t-ii
semblé préférable d'inscrire directement les efforts en abscisses et les dépla-
cements du mouton en ordonnées, de telle sorte que l'aire de la courbe
donnĂąt directement le travail.
» Voici comment ce plan d'expériences a été réalisé ( ' ) :
» L'éprouvette entaillée est encastrée dans une sorte d'étau mobile autour d'un axe
horizontal (chabotte du mouton de la marine légÚrement modifiée). Cet étau repose
sur un ressort puissant. La tĂšte du mouton porte une plaque photographique qui, pro-
tégée au repos par une plaque métallique, est démasquée au moment du choc; un fais-
ceau de rayons parallÚles, issus d'un trou vivement éclairé, tombe sur un miroir porté
par l'axe de l'étau, traverse un prisme redresseur, est réfléchi par un miroir et traverse
une lentille qui forme une image du trou. Au moment du choc, celte image se forme
sur la jĂźlaque photographique portĂ©e par la tĂȘte du mouton et, par dĂ©veloppement, on
obtient une courbe dont les ordonnĂ©es sont les dĂ©placements mĂȘmes du mouton, et
dont les abscisses sont proportionnelles aux déformations du ressort et par suite aux
eff"orts.
» Les figures suivantes donnent un exemple des courbes obtenues avec
des Ă©prouvettes diffĂ©rentes d'un mĂȘme mĂ©tal. La premiĂšre est relative Ă
une entaille aiguë, la deuxiÚme et la troisiÚme à de larges entailles à fond
plat.
» Ces courbes donnent lieu aux remarques suivantes :
» i" Les efforts exercés croissant trÚs vite, l'intervalle de temps corres-
pondant Ă la production de l'effort sur le ressort est infcrieiu' Ă o,ooo5
(période de déformation élastique);
(') Avec l'aide de M. Henri Michel -LĂ©vy, qui a bien voulu se charger d'effectuer
une grande partie des expériences.
G. R.. 1903, 2" Semestre. (T. C\XX.VU, N° 24.) iS^
Io46 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 2° Ils sont limités à une valeur qui dépend des qualités du métal, et
sont analogues pour les trois courbes;
» 3° Les courbes présentent des oscillations dues au ressort. Ces oscilla-
tions dĂ©croissent suivant une mĂȘme loi exponentielle dans les diffĂ©rentes
courbes obtenues ;
» 4° I-'6s sensibilités du ressort mesurées, soit par un tarage direct, soit
par une mesure du travail, dans le cas oĂč l'Ă©prouvetle n'ayant pas cassĂ©,
la force vive du mouton a été dépensée tout entiÚre sur l'éprouvette, sont
les mĂȘmes, aux erreurs expĂ©rimentales prĂšs.
» Je ferai connaßtre ullérieiirement les résultats obtenus pour différents
métaux, en faisant varier les conditions du choc (hauteur, forme de l'en-
taille, etc.). ))
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â La sensation Iwiiiiieuse en fonction du lernns pour
les lumiÚres colorées. Discussion des résultats. Note de MM. Axoiià Ukoca
et D. SuLZER, présentée par M. d'Arsonval.
« Quand une lumiÚre blanche ou colorée, constante, agit sur la rétine,
la sensation qu'elle produit n'atteint pas immédiatement sa valeur perma-
nente. Elle y arrive en suivant une loi que nous avons étudiée expérimen-
talement. La figure de notre Note précédente résume nos expériences en
lumiÚre colorée, celle de notre Note du i4 avril 1902 résume nos expé-
riences en lumiÚre blanche. Nous pouvons exposer ainsi les résultats de
ces Ă©tudes :
» On peut distinguer dans la variation de la sensation en fonction du
temps les trots phases suivantes :
» 1° Pour les temps courts, l'excitation est insuffisante pour donner une
sensation égale à celle qui correspond au régime permanent. Dans celte
région, la courbe se confond avec une droite d'autant plus inclinée sur
l'axe des temps que l'intensité employée est plus forte.
)) 2" AprÚs avoir atteint cette valeur, la sensation la dépasse, tout en
continuant Ă varier proportionnellement au temps.
» 3" Au bout d'un temps d'autant plus court que la lumiÚre est plus
forte, la courbe s'infléchit, passe par un maximum et tend ensuite lente--
ment vers la sensation permanente, qu'elle atteint au bout de 2 Ă 3 secondes.
Ce temps est trĂšs long par rapport Ă ceux qui correspondent au premier
passage par la valeur de la sensation permanente et par la valeur du maxi-
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igo3. \of\'J
mum, car ceux-ci sont de l'ordre du dixiĂšme de seconde pour les Ă©clats les
plus faibles dont nous nous sommes servis, et de l'ordre du centiĂšme pour
les plus forts.
» Nos courbes étant construites pour une dépense constante d'énergie
lumineuse, par unité de temps et par unité de surface rétinienne, nous
donnent une indication précise sur la sensibilité de la rétine à chaque
instant. Elles nous donnent donc la marche du phénomÚne de l'adaptation
de la rétine à la lumiÚre.
)) Nous voyons que, pendant les deux premiÚres périodes ci-dessus décrites, la sen-
sation croßt proportionnellement au temps, c'est-à -dire à la quantité d'énergie dé-
pensée sur la rétine depuis l'origine du temps. C'est ce qu'on peut appeler la période
d'addition. L'inflexion de la courbe au bout de cette période montre que la rétine
devient moins sensible ; une mĂȘme dĂ©pense d'Ă©nergie produit une augmentation de
sensation moindre qu'au début. C'est une premiÚre manifestation de la fatigue de la
rĂ©tine et des rĂ©flexes de dĂ©fense qui en sont la consĂ©quence. La lumiĂšre continuant Ă
agir, les phénomÚnes de fatigue et de défense deviennent assez grands pour que non
seulement la sensibilitĂ©, mais la sensation elle-mĂȘme diminue, malgrĂ© la continuation
de l'action extérieure.
» Nous savons que la sensation est accompagnée d'une dépense de pourpre visuel,
ainsi que de la migration du pigment rétinien (|iii diminue la surface attaquable par
Lux
ĂOO-
Sensation permanente Rouqa vert et blanc gS
Sensation permaner^e Bleu T2
ao
OO
do
MilliĂšmes de seconde
la lumiÚre, et qui limite de cette maniÚre la dépense possible de pourpre par unité de
surface et par unité de temps; les deux pliénomÚnes font partie : le premier des
phénomÚnes de fatigue, le second des réflexes de défense. L'ensemble des deux doit
évidemment donner à la courbe un aspect analogue à celui que nous avons décrit et
Io48 ACADĂMIE DES SCIENCES.
conforme en tout à l'expérience, car ces phénomÚnes doivent se manifester d'autant
plus vite et l'abaissement aprĂšs le maximum doit ĂȘtre d'autant plus grand que la
lumiĂšre est plus intense.
» Ces vues sont encore corroborées par le rapprochement des résultats de l'examen
des courbes relatives à la lumiÚre colorée et de l'expérience sur la fatigue à longue
échéance décrite dans notre derniÚre Note. On voit, en eflTet, immédiatement que la
couleur pour laquelle, à égalité d'éclat, le maximum est le plus marqué, est le bleu,
qui donne aussi la fatigue la plus longue Ă disparaĂźtre; le vert est, aux deux points
de vue, la couleur qui donne les phénomÚnes les moins marqués. Nous avons fait
reproduire ci-dessus trois courbes caractéristiques qui font sauter le phénomÚne aux
yeux, en y joignant la courbe conespondante relative au blanc.
S â S
» Nous avons donc le droit d'appeler ondii/a/inn de f<tlii;uc le rapjjort â ^^^-^ en
appelant S la sensation permanente et Sâ, la sensation uiaxima. Ce rapport, sans nous
donner une mesure mathématique de la fatigue rétinienne due à l'emploi d'une
lumiÚre donnée, nous donne cependant une indication précieuse sur ce phénomÚne.
» Nous pouvons donc résumer ainsi nos expériences :
» Le bleu produit, à égalité d'éclat, une fatigue trÚs supérieure au blanc.
» Le rouge produit une fatigue à peu prÚs égale à celle du blanc de
mĂȘme Ă©clat.
» La région moveiine du spectre (vert de Nagel) produit une fatigue
beaucoup plus faible cpie celle du blanc de mĂŽme Ă©clat. On voit mĂȘme
(figure de la Note précédente), pour cette derniÚre couleur, avec un éclat
égal à celui d'un papier blanc éclairé par 20 lux (Siilzer), l'ondulation (ie
fatigue disparaĂźtre complĂštement, alors que l'acuitĂ© visuelle donnĂ©e Ă l'Ćil
est déjà trÚs bonne.
» Le blanc qui nous a servi de comparaison n'est pas celui de la lutniére
solaire, impossible Ă obtenir assez constante, mais celui d'un bec Aiier.
» Nous nous réservons d'étudier ultérieurement les diverses sources
usuelles au point de vue qui nous occupe. Nous nous contenterons de
dire maintenant en conclusion pratique de notre Ă©tude : les sources
modernes Ă 1res Jiaule leinpĂšralure comme l'arc Ă©lectrique ou les lampes Ă
incandescence trĂšs poussĂ©es, sont nuisibles Ă l'Ćil, au lieu que les manchons
Ă incandescence, dont l'Ă©mission est surtout dans le i^ert, sont au contraire
trĂšs favorables au point de vue de l' hygiĂšne oculaire. On devrait toujours
imprimer sur du papier teinté de rose, ou de jaune.
» Qu'il nous soit permis maintenant de tirer de tout cela encore une
consĂ©quence philosoj)hique. On sait depuis Langley que la radiation qui, Ă
Ă©galitĂ© d'Ă©nergie, donne Ă l'Ćil la meilleure acuitĂ© visuelle est le jaune vert.
Ch.-Ed. Guillaume a fait remarquer qu'elle coĂŻncide Ă peu prĂšs avec le
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE IQoS. Io49
maximum d'Ă©nergie du spectre solaire, et que, par consĂ©quent, l'Ćil avait
évolué de maniÚre à utiliser le mieux possible la radiation solaire. Mais le
sens lumineux semblait ne pas se conformer Ă la loi de l'Ă©volution : le bleu
produit une mĂȘme notion d'Ă©clat avec une Ă©nergie beaucoup plus faible
que le vert ou le rouge. Les faits actuels nous montrent au contraire que le
bleu se conforme à la loi générale. Ce que révolution doit réaliser, en effet,
c'est le fonctionnement le plus Ă©conomique des organes, et la grandeur de
l'énergie extérieure qui le produit importe peu; ce qui importe, c'est l'éco-
nomie en Ă©nergie plivsiologique, et celle-ci est certainement d'autant plus
grande que la fatigue est moindre. Nous pouvons donc dire :
u Les radiations moyennes du spectre, pour lesquelles il présente son maxi-
mum d'Ă©nergie, sont celles vour lesquelles l'Ćil humain fonctionne le plus Ă©co-
nomiquement. X
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. â Ămission de rayons n (rayons de Blondlol) par
l'organisme liumain. spécialement parles muscles et parles nerfs. Note de
M. Al'g. Charpentier, présentée par M. d'Arsonval.
« En répétant à mon laboratoire, et dans des conditions diverses, quel-
ques-unes des expériences qu'a instituées M. Blondlot sur la |)roduction et
les effets des rayons n, et dont il a bien voulu me rendre témoin, j'ai eu
l'occasion d'observer une série de faits nouveaux qui me [tarait avoir une
certaine importance au point de vue physiologique.
» On sait qu'une maniÚre commode d'observer les rayons de Blondlot
est de les recevoir dans l'obscurité sur ime substance phosphorescente
assez peu lumineuse dont ds augmentent l'Ă©clat. Il faut ensuite naturelle-
ment les diffĂ©rencier d'autres agents physiques produisant le mĂȘme effet.
On peut aussi prendre connne objets d'Ă©preuve des substances fluores-
centes; ainsi je me suis servi souvent avec avantage de platino- cyanure de
baryum dont je réglais l'intensité lumineuse à l'aide d'un sel de radium
recouvert de papier noir et placé k une distance variable.
» Or j'ai reconnu d'abord que le petit objet phosphorescent ou fluores-
cent augmentait d'intensité lumineuse quand on l'approchait du corps. En
outre cette augmentation est plus considérable au voisinage d'un muscle, et
d'autant plus giande que le muscle est contracté plus fortement. Il en est
de mĂȘme au voisinage d'un nerf ou d'un centre nerveux, oh l'effet augmente
avec le degré ßle fonctionnement du nerf ou du centre. On peut par ce
lo5o ACADĂMIE DES SCIENCES.
moyen, et quoique l'observation soit assez délicate, reconnaßtre la présence
d'un nerf superficiel et le suivre (nerf médian, nerf cubital, filets divers
voisins de la peau).
» Cesefiéts ne s'observent pas seulement au contact de la peau, ils sont
perçus à dislance, à l'intensité prÚs. Ils sont transmis à travers les sub-
stances transparentes pour les rayons n (aluminium, papier, verre, etc.),
et arrĂȘtĂ©s par l'interposition de substances o|)aques pour les mĂȘmes ravons,
plomb (incomplÚtement), papier mouillé. Ils ne sont ]>as dus à une au2[-
mentation de température au voisinage de la peau, car ils persistent quand
on interpose plusieurs lames d'aluminium ou de carton séparées par des
coucbes d air et formant Ă©cran calorifique.
» Ces rayons se réfléchissent et se réfractent comme les rayons n. J'ai
produit des foyers réels, manifestés par des maxima d'éclairement, à l'aide
de lentilles de verre convergentes. La position de ces foyers, ou maxim a
quoique difficile à bien délimiter, m'a permis de reconnaßtre que l'indice
de réfraction des rayons émis par le corps était tout au moins de l'ordre
de grandeur de celui déterminé par M. Blondiot pour les rayons n.
» J'ai rĂ©pĂ©tĂ© les mĂȘmes expĂ©riences avec succĂšs sur une lentille plan-
convexe formée par de l'eau salée à 8 pour looo contenue dans une cupule
d'alummium.
M On pourrait se demander si le corps humain émet réellement ces
rayons, ou s'il ne fait que les emmagasiner pendant le jour ou Ă la lumiĂšre,
à la façon des corps insolés qu'étudie M. Blondiot. Or aprÚs un séjour noc-
turne de 9 heures dans une complÚte obscurité, les phénomÚnes se
montrent les mĂȘmes, et plus faciles Ă observer encore Ă cause de l'adapta-
tion plus parfaite de l'Ćil.
» Il me semble donc démontré dÚs maintenant que le corps humain
Ă©met des rayons n, et que dans l'organisme ce sont les tissus dont le fonc-
tionnement est le plus intense qui les émettent en plus grande quantité. Il
y a là en particulier une nouvelle méthode d'étude pour l'activité muscu-
laire et nerveuse, et l'importance de ces nouveaux faits est capitale en ce
qui concerne cette derniÚre, les réactions extérieures du systÚme nerveux
étant nulles jusqu'à présent, puisqu'on n'apprécie ses effets que secondai-
rement par la contraction musculaire ou par la sensation.
» Il y a là en outre la base de nouvelles méthodes d'explorations cliniques.
On peut par exemple, avec quelque attention, dĂ©limiter Taire du cĆur,
organe en activité musculaire presque continuelle, et im petit objet lumi-
nescent promené dans la région cardiaque au voisinage de la surface
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE l9o3. I o5 l
cutanée manifeste par ses changements d'éclat la limite et la surface de
projection de cet organe. Nous reviendrons prochainement sur la délimi-
tation extérieure des centres nerveux, et d'autres organes encore à l'étude.
» Le champ de cette nouvelle méthode est donc trÚs vaste, et ces con-
séquences de la belle découverte de M. Blondlot pourront permettre de
nombreuses études dans l'ordre physiologique et médical. »
CHIMIE MINĂRALE. â Action du mĂ©lange oxygĂšne et acide chlorhydnque
sur quelques métaux. Note de M. Camille Matigno.v.
« Dans une Note précédente (') j'ai démontré que le mélange oxygÚne
et acide chiorhydrique attaquait l'or, le plaline, le tellure à des tempéra-
tures bien inférieures à la température d'oxydation du gaz chiorhydrique
par l'oxygÚne. Des expériences nouvelles m'ont permis de généraliser cette
réaction; tous les métaux de la mine du platine sont chlorurés par ce
mélange.
» Palladium. â Le palladium qui se rapproche deTai-gent est attaquĂ© Ă froid. Une
petite lame de palladium pesant 28,6, abandonnée au contact d'une solution chiorhy-
drique concentrée dans un flacon plein d'oxygÚne, a diminué de poids réguliÚrement
en mĂȘme temps que la solution prenait une teinte brune de plus en plus foncĂ©e; aprĂšs
quelques semaines, 08,28 de palladium étaient passés en solution. La solution, qui pré-
sente tous les caractĂšres du palladium, a permis disoler le chlorure palladeux. PdCl-.
» Ruthcniiim. â Le rulhĂ©niiun a Ă©tĂ© employĂ© seulement sous forme de mousse. A
la tempĂ©rature ordinaire, il se produit une attaque manifeste, mais e\trĂȘraementlente;
on peut la reconnaßtre grùce à la teinte foncée de la solution chiorhydrique de chlo-
rure qui s'accentue avec le temps. AprÚs plusieurs mois de contact, on |5eut caractériser
le ruthénium et un mélange d'iiyposulfite de soude et d'ammoniaque qui fournit une
coloration pourpre.
» En tube scellé à lao", la chloruration est complÚte aprÚs quelques heures, l'oxy-
gÚne contenu dans le tube est absorbé en totalité et la solution concentrée abandonne
des cristaux d'un chlorhydrate de chlorure.
» Iridium. â L'iridium fondu, abandonnĂ© Ă l'air au contact de la solution chior-
hydrique, ne colore pas cette solution Ă moins (|u'ii ne contienne du fer; il n'y a
donc pas d'attaque Ă froid. Le mĂȘme iridium maintenu en prĂ©sence des mĂȘmes rĂ©ac-
tifs dans un tube scellé pendant 6 à 8 heures à la température de iSo" est attaqué
nettement, la liqueur brunit; une dose notable d'oxygÚne est absorbée, comme on
le constate à l'ouverture. Les chlorures d'ammonium, de potassium, de césium préci-
(') Matigno.n, Comptes rendus, t. GXXXIV, p- i497'
I032 ACADEMIE DES SCIENCES.
pilent la liqueur en donnant les chloroiridates correspondanls doni la forme et sui-
loiil la couleur caractérisent la présence de l'iridium.
» L'iridium mousse s'attaque plus facilement que le précédent.
» Rliodium. â Les essais ont Ă©tĂ© faits avec du rhodium en grenailles. Il n'est pas
attaqué à froid, mais à iSo", la chloruration, quoique lente, devient trÚs nette, la
solution prend alors la belle teinte rose des sels de rhodium ; Ă 200" la dissolution est
plus rapide et dans le mĂȘme temps la teinte rose se fonce davantage.
» Le rhodium, isolé de la solution puis réduit par l'hydrogÚne, est dissous dans le
bisulfate de potassium. Le produit d'attaque repris par l'eau donne une solution jaune
que l'acide clilorhydrique fait virer au rouge.
» Dans une exjjérience un jieu prolongée il fut possible de dissoudre plus de i''s de
rhodium.
» Th.Wilm (') avait reconnu que le rhodium actif précipité de ses solutions parle
fer, le zinc, se dissolvait facilement dans l'acide clilorhydrique au contact de l'air.
» Osmium. â A l'Ă©tat de mousse, il passe lentement en solution Ă la tempĂ©rature
de i5o°, la liqueur prend alors une teinte jaune vert tout ii fait caractéristique de la
présence de l'osmium.
M Le mélange oxygÚne eL acide chloi'hydriqiie constitue donc un agent
chloruranL d'une grande généralité, comme le l'aidaient prévoir des consi-
dérations théoriques (-). Il forme en outre un excellent réactif pour
déceler la présence du fer dans l'or, l'iridium et le rhodium fondus. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur la constitution et les propriĂ©tĂ©s des aciers au silicium.
Note de M. Léon Guillet, présentée par M. Ditte.
« De nombreuses recherches ont déjà été faites sur la constitution des
ferrosiliciums et sur l'influence que pouvait avoir le silicium sur les
propriétés du fer.
» Poursuivant les recherches que nous avons entreprises sur des aciers
spéciaux, nous avons étudié deux séries d'aciers au silicium, tant au point
de vue microgra[)hique qu'au point de vue mécanique.
» Micrographie. â Quel que soit le pourcentage en carbone des aciers,
les vues micrograj)hiques sont semblables pour une mĂȘme dose de silicium.
» Elles ne diffÚrent que par la plus ou moins grande quantité de perliie ou de
graphite :
» De 0 il 5 pour 100 de silicium, les aciers ont mĂȘme structure que les aciers au
carbone ; le silicium s'y trouve Ă l'Ă©tal de dissolution dans le fer ;
(') Bericlite, t. XIV, p. 629.
C) Comptes rendus, t. CXXXI'V, p. i497-
SĂANCE DU l\ DĂCEMBRE 1903. io53
» De 5 à 7 pour loo, on voit de la perlile et du graphite; le graphite est entouré
de plages blanches plus ou moins importantes, dont nous n'avons pu définir la nature;
» De 7 à 18 pour 100, on ne voit que des plages blanclies, souvent bordées de
graphite ; parfois on distingue autour de ce graphite quelques éléments brillants ;
» De 1 1 à Sopour 100, on trouve descristau\ (|ui se développent au fur et à mesure
que le pourcentage en silicium est plus élevé, et qui sont entourés d'un eutectique.
» En résumé, nous distinguons dans les aciers au siliciinn 3 groupes
principaux :
» Premier groupe. â Aciers dont tout le carbone est combinĂ© de
o Ă 5 pour 100 de silicium ;
» DeuxiĂšme groupe. â Aciers dont le carbone est en partie Ă l'Ă©tat
combiné, en partie à l'état de graphite, de 5 à 7 pour 100 de silicium ;
» TroisiĂšme groupe. â Aciers dont tout le carbone est Ă l'Ă©tat de graphite.
Ce sont ceux renfermant plus de 7 pour 100 de silicium.
» Mais ce dernier groupe doit ĂȘtre subdivisĂ© :
» 1° Aciers formés par une solution fer-silicium et contenant des quantités trÚs
faibles qui se présentent sous forme de grains brillants, lesquels correspondent
nettement à la formule Fe^Si; ils ont pu élre isolés par le chlorure de cuivre
ammoniacal.
)i Ce composé est toujours en petites quantités, o, i pour 100 au maximum.
» 2° Aciers renfermant des cristaux, trĂšs nets qui ont pu ĂȘtre isolĂ©s par la mĂ©thode
indiquée par MM. Carnot et Goûtai et qui correspondent bien à la formule FeSi.
» Essais mĂ©caniques. â Les aciers Ă 0,200 de carbone et renfermant
moins de 7 pour 100 de silicium sont seuls susceptibles d'ĂȘtre laminĂ©s;
il en est de mĂȘme des aciers Ă 0,900 de carbone et qui contiennent moins
de 5 pour 100 de silicium.
» Ces aciers seuls ont été étudiés au point de vue mécanique.
» Les rĂ©sultais de ces recherches peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©s comme il suit :
» La charge de rupture et la limite élastique sont plus élevées dans
les aciers au silicium que dans les aciers ordinaires Ă mĂȘme teneur en
carbone; mais elle ne croĂźt pas sensiblement avec la teneur en silicium.
Leur résistance au choc (méthode Frémonl) est peu élevée, leur dureté est
plus grande que dans les aciers au carbone ordinaires.
Carbone.
Silicium.
K.
0,208
0,409
60,2
0,117
1 ,600
56,5
0,277
5, 120
6. ,7
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVU, N° 24)
ChifVre
.\
RĂ©sistance
de
E.
pour 100.
v_
au
choc.
Brinell.
45,3
17
07,2
6
l53
45,2
16
59.2
8
109
52,6
0
0
0
248
X.VII, N°
24.
)
i3»
id5^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Les résultats obtenus avec le dernier de ces aciers s'expliquent par
la présence du graphite.
ChifTre
A RĂ©sistance de
Carbone. Silicium. R. E. pour loo. Z. au choc. Brinell.
0,878 0,433 ii5,2 62,5 5,5 10,4 2 3o2
o,835 i,i56 io3,9 62,5 4,5 10, 4 4 293
0,968 2,090 io5,4 76,8 3 o 3 277
» Influence des traitements. Recuit. â Un recuit Ă 900", peu prolongĂ©, adoucit
les aciers au silicium; quand le temps est suffisamment long, il y a précipitation
du carbone Ă l'Ă©tat de graphite; l'acier devient trĂšs fragile et ne possĂšde aucun
allongement.
» Trempe. â La trempe durcit singuliĂšrement les aciers au silicium ; l'acier Ă 0^208 C
et à 0,409 Si, nous a donné, aprÚs trempe à SSo" dans l'eau à -!- i5°,
R ^ 83,8 â E ^ 5o,9, A pour 100 = 9, -:=28,5, RĂ©sistance au choc := 6''§".
» D'une façon générale, la résistance au choc est plus élevée aprÚs trempe qu'avant.
)i Dans les aciers à haute teneur en carbone, elle atteint 7''5", ce qui est trÚs élevé
pour des aciers possédant une charge de rupture de i4o''^.
» Ceci explique pourquoi les aciers au silicium sont particuliÚrement utilisés jDour
la confection des ressorts.
» En résumé : L'étude que j'ai faite de la constitution et des propriétés
mécaniques des aciers au silicium montre que :
» 1° Seuls les aciers contenant moins de 5 pour 100 de silicium peuvent
ĂȘtre utilisĂ©s;
» 2° Ces aciers offrent une plus grande résistance au choc aprÚs trempe
qu'avant; cette résistance est relativement élevée pour les aciers à haute
teneur en carbone;
» 3° Certaines anomalies existent entre la constitution déjà établie, et
que nous avons retrouvée, des ferrosiliciums industriels et des aciers au
silicium, notamment eu ce qui est de l'existence du composé Fe^Si ;
» 4° Nos recherches, comme celles de M. Osntond, semblent prouver
l'existence de deux solutions du silicium dans le fer; l'une serait proba-
blement la solution Fe â Si; l'autre, la solution Fe â Fe-Si. »
CHIMIE MINĂRALE. â Nouvelle mĂ©lhude de dĂ©termination des points critiques
des fers et aciers. Note de M. O. Boidouaud, présentée par M. Troost.
« Au cours d'un tra^âąail prĂ©sentĂ© Ă Vlron aiid Steel Jnstitute de Londres,
relatif à la détermination des points de transformations allotropiques du
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igoS. Io55
fer et de ses alliages par la mesure des variations de la résistance électrique
en fonction de la température ( '), j'ai signalé l'importance des phénomÚnes
de thermoélectricilé qui se produisaient dans les échantillons des métaux
étudiés; ces phénomÚnes étaient dus à une inégale répartition de la cha-
leur dans les barreaux, cette inĂ©galitĂ© provenant elle-mĂȘme du mode de
chauffage employé et des phénomÚnes thermiques qui se produisent dans
les barreaux aux points critiques. J'ai également montré que les courbes
construites en prenant comme abscisses les températures du métal et
comme ordonnées les pouvoirs thermoélectriques accusaient trÚs netter
ment les points de transformations allotropiques de chaque métal.
» M. Saladin a décrit récemment (-) une méthode d'enregistrement
photographique des points critiques des aciers dérivant du procédé
Roberts-Austen et utilisant les phénomÚnes calorifiques qui accompagnent
les transformations moléculaires des métaux, phénomÚnes mis en évidence
par M. Osmond. Le grand avantage du dispositif de M. Saladin consiste en
ce qu'il opÚre sur une plaque sensible fixe : on obtient des clichés exempts
de toute erreur personnelle de l'observateur ; de plus, si l'on emploie un
four à résistance électrique bien connu, une longue observation qui peut
exiger une durée de 8 heures et plus ne dérange l'opérateur que trois fois,
et quelques minutes chaque fois : pour donner le courant, pour le couper
au bout d'un temps déterminé une fois pour toutes, enfin pour retirer la
plaque sensible et la développer au bout d'un autre temps déterminé. La
méthode instituée par M. Saladin permettant d'étudier et d'enregistrer tous
les phĂ©nomĂšnes susceptibles d'ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s par une fonction Ă deux
variables, sous la condition que chacune des deux variables puisse ĂȘtre
représentée par la rotation proportionnelle d'un miroir, j'ai pensé l'utiliser
pour l'enregistrement photographique des courbes de thermoélectricité.
Dans ce cas particulier, j'ai pu encore simplifier le dispositif expérimental
décrit dans le Mémoire de M. Saladin.
» Description de l'appareil. â La mĂ©lliode de M. Saladin nĂ©cessite deux couples
therraoéieciriques, l'un destiné à donner les températures du métal étudié, l'autre les
dilTérences de température de ce métal et d'un métal de comparaison ne subissant pas
de transformations aux. tempĂ©ratures auxquelles on fait les essais (platine, acier Ă
{^) Journal of the Iran and Steel Institute, igoS (I); Bulletin de la Société
d'encouragement pour l' Industrie nationale, octobre igoS.
(-) Réunion des membres français' et belges de l'Association internationale des
méthodes d'essais, séance du 28 février igoS.
Io56 â ACADĂMIE DES SCIENCES.
25 pour 100 de nickel). Dans la mienne, un seul couple, celui des lenapératures,
suffit; de plus il est inutile d'employer un métal de comparaison. Un galvanomÚtre
sensible enregistre la dilTérence de potentiel d'origine thernioélectrique existant entre
les deux extrémités de l'échantillon du métal chauflFé.
» Chaque barreau de métal employé mesure lo"" de longueur et a un diamÚtre de
r"; il est percĂ© en son milieu d'un trou de 5âąâą de diamĂštre destinĂ© Ă loger le couple
thermoélectrique devant donner la température du barreau. A chacune des extrémités
du barreau, on fait un trait de scie dans lequel on mate un fil de platine Ă l'aide d'un
morceau de fil de fer; les deux fils de platine convenablement isolés sont mis en com-
munication avec le galvanomĂštre sensible. Le tout est introduit dans un tube de por-
celaine analogue à celui m'ayant servi pour mes recherches sur les lésistances
électriques et cliaufle au moyen d'un four à résistance électrique qui permet d'atteindre
la température de 1200° au bout d'une heure et demie.
» Le montage de l'appareil, tel qu'il est installé au Laboratoire de M. le professeur
Le Chateiier, au CollĂšge de France, comprend, en suivant la marche des rayons lumi-
neux, les parties suivantes : 1° source lumineuse projetant directement un rayon
lumineux sur le miroir du galvanomÚtre sensible ; 2° galvanomÚtre sensible avec miroir
renvoj'ant le rayon sous un angle quelconque dans un plan horizontal; 3° prisme Ă
réflexion totale convenablement disposé, qui rend verticales les oscillations horizon-
tales du rayon ; 4" galvanomÚtre des tempéiatures avec miroir renvoyant le rayon sous
un angle quelcon(|Me dans le plan horizontal; 5° lentille biconvexe permettant la mise
au point; 6° Ă©cran en verre dĂ©poli jjour suivre Ă l'Ćil le phĂ©nomĂšne, ou plaque photo-
graphique pour l'enregistrer.
» Comme source lumineuse, j'utilise un trou trĂšs petit percĂ© dans une fenĂȘtre de
clinquant et éclairé par un bec Auer. Le galvanomÚtre sensible est du type Desprez-
d'Arsonval avec aimants horizontaux; le galvanomÚtre des températures est un galva-
nomĂštre Le Chateiier qui donne une dĂ©viation de 14âąÂ°" Ă 14°"°, 5 par 100° entre 445°
et 1085°. Les miroirs sont plans et platinés. La chambre noire nécessaire au fonction-
nement de tout l'appareil mesure environ i'",5o de longueur sur o",5o de largeur;
elle est installée sur une paillasse de laboratoire surmontée d'une hotte, à l'abri des
trépidations du sol.
» Dans chaque expérience, la durée du chanfl'age est de i heure i5 minutes, et celle
du refroidissement est au moins de 6 heures. Chaque fois, on a soin de tracer au préa-
lable les axes des coordonnées sur la plaque sensible, en faisant osciller d'une petite
quantité chacun des deux galvanomÚtres; cela se fait aisément en y lançant successi-
vement le courant développé dans la soudure d'un couple thermoélectrique auxiliaire
plongé dans la vapeur d'eau bouillante. L'échelle des températures est facilement dé-
terminée; pour le point de fusion de l'or, on emploie l'artifice indiqué par M. Saladin.
» Dans une prochaine Note, je donnerai les résultats auxquels je suis
arrivé en étudiant les aciers au nickel. »
SĂANCE DU 14 DĂCEMBRE igoS. Io57
CHIMIE MINĂRALE. â Sur les fers mĂ©tĂ©oriques.
Note de MM. F. Osmosd et G. Cartalu, présentée par M. Moissan.
« Tl nous a paru intéressant d'appliquer aux fers météoriques les pro-
cédés d'investigation actuellement usités pour l'analyse micrographique
des fers et des aciers terrestres.
» Nous avons eu à notre disposition deux échantillons de fers octaé-
driques. M. Stanislas Meunier a bien voulu nous prĂȘter une |)laquette du
fer de Caille etM. Paul Regnard une rognure provenant du découpage à la
scie, fait dans ses ateliers, d'une météorite rapportée par M. Ward de la
région de Tombouctou.
» On sait que les fers oclaédriques se composent de trois constituants
structuraux : la kamacite, la plessite et la tienite.
» La kamacite de Caille se résout en grains diversement orientés, ce qui peut faire
soupçonner un recuit antérieur de la plaquette. La kamacite de Tombouctou, vierge
de traitement thermique, est du type classique, avec nombreuses lignes de Neumann.
La distribution de ces lignes sur une face taillée perpendiculairement à un axe qua-
ternaire semble justifier les conclusions de Linclv et montrer que les fers octaédriques
sont bien des assemblages polysynthéliques de cinq cubes maclés suivant la loi de la
fluorine ('). Mais nous ne pouvons rien affirmer, l'échantillon ayant subi une défor-
mation notable.
» La plessite est dans tous les cas un mélange de kamacite et de tainite, ce
qui confirme d'autres observations antérieures (-). Il en est de deux types, d'ailleurs
connus : l'un reproduit, à petite échelle, la disposition générale de la météorite; l'autre
montre une division en grains de la kamacite, la tienite se rassemblant dans les joints
des grains. Cette seconde disposition se produit quand un ilÎt de plessite est bordé
de bandes de kamacite appartenant à des individus cristallins différents; les grains de
kamacite à l'intérieur de la plessite dépendent tantÎt de l'un, tantÎt de l'autre de ces
individus adjacents.
» La lĆnite n'est homogĂšne que sur les plus minces lamelles. DĂšs qu'elle acquiert
quelque épaisseur, l'intérieur des lamelles passe progressivement à la kamacite, comme
Tschermack l'avait observé sur Ilimaë (^). Le fait est donc usuel : il se lattache vrai-
semblablement Ă l'existence de ces bandes de passage, que l'attaque par les sels cui-
vriques ou mercuriques a révélées à Daubrée et à M. Stanislas Meunier (*) et, en tous
(') ^/7«rf Cohen, Meteoritenkunde, p. 80.
(^) IbicL, p. io4-io8.
(^) IbicL, p. toi.
(*) Stan. Meunier,- Comptes rendus, t. LXIV, p. 685 et Météorites {Encyclopédie
Frémy, t. II, Appendice, 2= Cahier).
tp58 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cas, il explique les divergences considérables (de i3 à 34 pour loo de nickel) relevées
entre les difTérenles analyses de taenites (' ). Ces divergences étaient inévitables
puisque les analyses, souvent au moins, ont été faites sur des mélariges.
» Prenons {/ig. i) les courbes de transformation magnétique des alliages de fer et
de nickel pendant le refroidissement. Les ordonnées sont les températures et les
abscisses les compositions centésimales. On a supposé, pour plus de simplicité, que
les deux transformations du fer coĂŻncidaient dans tous les cas, ce qui n'est pas exact
pour les alliages au-dessous de lo pour loo environ. Les lignes pleines ABCD repré-
Fig.
Fig. 2.
800
700.
600
V3oo
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1
10 20 3o ^o So 60
J^icAel p. cent
80
go 100
sentent le début des transfornaations et sont connues assez exactement par les expé-
riences de Hopkinson, de MM. Le Chatelier, Guillaume, Dumont, Dumas, Guillet et
de l'un de nous. Les lignes poinliliées AE, FC, CD représentent la fin des transfor-
Tuations : les expériences citées fournissent des renseignements qui permettent de les
tracer dans leur allure générale. Les lignes EF, EE', FF' sont hypothétiques.
» Tel quel, ce diagiamme nous avait été dessiné, dÚs le mois d'octobre 1900, par
Bakhuis Roozeboom, dans une communication privée, comme la conséquence la plus
probable des faits alors connus, cela sous toutes réserves. Et tout ce que l'on a trouvé
depuis n'a fait que confirmer ces sagaces prévisions.
» D'aprÚs ce diagramme, les alliages dont la teneur en nickel est infé-
rieure à OE pour 100 sont une solution solide non saturée de nickel dans
le fer, solution homogĂšne du type cristallin du fer a, : elle correspond aux
fers météoriques dits cubiques, formés de kamacile pauvre en nickel.
(') Apud Coam^ Meteorilenkunde, p. 101.
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igoS. loSg
M Les alliages dont la teneur en nickel est supérieure à OF pour loo
sont une solution homogÚne non saturée de fer dans le nickel, du type
cristallin du nickel a. Les météorites de celte composition sont trÚs rares
et leur origine est mise en doute.
» Les alliages dont la teneur en nickel est comprise entre OE el OF sont
des mélanges de deux solutions solides saturées contenant respectivement
OE et OF pour loo de nickel.
» La solution à OE pour loo est la kamacite, la solution à OF pour loo
est la tßenite. Cette classe comprend tous les fers météoriques octaédriques.
» En d'autres termes, les fers météoriques, soit qu'ils aient passé par
l'état liquide, soit qu'ils aient été formés, comme le pense M. Stanislas
Meunier, par réduction de chlorures (les deux origines sont d'ailleurs
également vraisemblables), ont été, au-dessus des lignes ABCD, des solu-
tions solides homogĂšnes de fer y et de nickel p. Au refroidissement, cette
solution a laissé déposer, selon sa teneur, de la kamacite suivant AB, ou
de la ttenite suivant BCD, de la kamacite et de la tĆnite simultanĂ©ment
suivant EF. La plessite est l'euteclique kamacite-tĆnite.
» Maintenant, la figure i est tracée d'aprÚs les alliages terrestres. Les
transformations y subissent des retards considérables dans la série dite
irrĂ©versible, l'our un refroidissement infiniment lent, comme a dĂ» l'ĂȘtre
celui de planĂštes, le diagramme de refroidissement doit plutĂŽt coĂŻncider
avec celui que nous obtenons au chauffage {fig- 2). La théorie reste d'ail-
leurs la mĂȘme, et l'on explique ainsi que la liquation ait pu se faire, Ă
une température relativement élevée, dans les météorites, alors qu'elle est
impossible dans nos alliages quand le commencement des transformations
est abaissé au voisinage de la température ordinaire.
» Les fers mĂ©tĂ©oriques reprĂ©sentent, par suite de la lenteur extrĂȘme du
refroidissement, l'Ă©tat d'Ă©quilibre normal des alliages de fer et de nickel.
Tous nos alliages terrestres correspondants sont métastables. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur la prĂ©paration du sesquisĂ©lĂ©niiire d'iridium. Note
de MM. C. Chabrié et A. Bouchonnet, présentée par M. IL Moissan.
(( Parmi les quatre combinaisons du soufre et de l'iridium qui ont été
décrites, une seule paraßt avoir une existence indiscutable, c'est le sesqui-
sulfure d'iridium. On sait, en effet, que Berzelius et BĂŽttger n'Ă©taient pas
d'accord sur les propriétés du composé qu'ils ont décrit comme étant le
Io6o ACADĂMIE DES SCIENCES.
protosiilfiire, que le bisulfure n'est pas mieux défini, et que le trisulfure
de Berzelius semble bien ĂȘtre un dĂ©rivĂ© du ruthĂ©nium et non de l'iridium.
» Il était donc raisonnable, dans l'étude des combinaisons séléniées, de
chercher à obtenir d'abord le séléniure correspondant au sesquisulfure.
» Comme ce sulfure a été préparé par l'action de l'hydrogÚne sulfuré
réagissant à chaud sur une solution de sesquichlorure d'iridium, nous avons
fiiit passer un courant d'hydrogÚne sélénié dans une semblable solution en
chauffant légÚrement.
» L'hydrogÚne sélénié a été obtenu en préparant d'abord du séléniure de fer par
combinaison directe du sélénium et du fer en limaille, puis en attaquant ce protosé-
léniure de fer par l'acide clilorhydrique en ayant soin de laver le gaz dans de l'eau
avant de le diriger dans la solution du sel d'iridium. Nous avons obtenu de celte ma-
niÚre un précipité noir qui a été recueilli par filtration, lavé à l'eau chargée d'hvdro-
gÚne sélénié et séché dans le vide.
» La poudre sÚche est noire, brillante, et ne semble pas cristallisée. On ne peut,
d'ailleurs, pas constater son action sur la lumiÚre polarisée, parce qu'elle est absolu-
ment opaque.
» Comme l'acide a/.oti([iie ordinaire ne lallére ni à fioid ni à chaud, on peut la laver
avec ce rĂ©actif afin d'ĂȘlie assurĂ© que le produit ne contient pas de sĂ©lĂ©nium libre.
» L'acide azoticjue fumant réagit un peu si l'on fait l'opération à a5o° en tube scellé;
la liqueur prend une couleur verdĂ tre.
» Le mélange d'azotate, de chlorate et de carbonate de potassium au rouge n'attaque
qu'incomplÚtement le séléniure d'iridium.
» C'est l'eau régale qui parxlent le mieux à le dissoudre à chaud aprÚs un temps
fort long et lorsque les acides azotique et clilorlndrique sont en proportions Ă©gales.
» Pour analyser le pioduit, on le chaulTe pendant G à ~ heures avec un poids d'eau
régale loo fois supérieur au sien (20S de réactif poui- os, 200 de séléniure) et l'on
renouvelle l'eau dissolvante Ă mesure que son volume diminue jusqu'Ă complĂšte disso-
lution, puis on ajoute de l'acide chlorhydrique en excĂšs.
» On laisse refroidir, on ajoute de l'eau et un fort excÚs d'acide chloihvdrique et l'on
dose le sélénium par la réduction de l'acide sélénieux au moyen du gaz sulfureux
(procédé Berthier). Il faut que le gaz sulfureux passe pendant une journée entiÚre
dans la solution à la température du bain-uiarie. Ou recueille le sélénium ((ui est pesé
par la méthode des filtres tarés.
» Si, à la liqueur dans laquelle le sélénium s'est précipité, on ajoute du bisulfite de
soude afin de la rendre moins acide, et que l'on continue Ă faire passer le gaz sulfu-
reux, l'iridium se précipite à son tour en poudre noire. Il n'y a pas moven de se
tromper et de ne pas saisir le moment oĂč, tout le sĂ©lĂ©nium s'Ă©tanl prĂ©cipitĂ©, l'iridium
n'a pas encore Ă©tĂ© mis en libertĂ©. Le sĂ©lĂ©nium, au moment oĂč il se prĂ©cipite, est
rouge (variété y), puis il se concrÚte en une masse noire qui se rassemble au fond de
la liqueur claire, tandis que l'iridium se précipite tout de suite en une poudre noire.
» D'ailleurs, l'iridium ne se précipite pas tant ([ue la liqueur est fortement chliuhv-
dri([ue. Enfin, nous nous sommes assurés (jue le premier précipité oxydé ne donnait
. . SĂANCE DU l'i DĂCEMBRE igoS. I061
pas de résidu fixe à la calcination et que le second ('laiL entiÚrement inattaquable par
l'acide nitrique.
» Les chillVes des analyses concordent bien avec la formule Ir^Se' qui corres-
pond au sesquiséléniure.
» Nous avons pensé réussir à obtenir ce produit sous la forme cristallisée
en chauffant ses éléments constituants dans un tube scellé de verre de
BohÚme maintenu résistant à la température du rouge, pendant 8 heures,
au moyen d'un garnissage en sable interposé entre le tube de verre et la
gaine de fer qui le contenait et qui subissait directement l'action de la
chaleur.
» C'est la disposition qui a été imaginée autrefois par Frledel dans son travail sur
les thiohypophospliites (') et qui a été aussi employée, par lui et par l'un de nous, pour
obtenir les sélénioliypopliosphites cristallisés {'-).
» Dans le cas actuel, le résultat a été fort médiocre. En mettant, dans une expérience,
les éléments en proportions théoriques, et, dans une autre, un excÚs de sélénium qu on
enlevait ensuite, avec de l'acide nitrique, nous avons obtenu une masse noire confu-
sément cristalline qui se dillerenciait surtout du produit précédemment décrit, préparé
par voie humide, par une résistance beaucoup plus grande encore aux réactifs.
» Ainsi, ni l'eau régale, ni l'eau de brome, ni le mélange des nitrates et chlorates
alcalins n'ont eu d'action. Nous l'avons fondu à haute température avec le fluorure de
plomb sans provoquer de double décomposition.
» Le sesquisĂ©lĂ©niure d'iridium doit donc ĂȘtre prĂ©parĂ© par voie humide
comme le sesquisulfure, et il est amorphe comme lui. »
CillMlK, â Sur les acĂ©tates alcalino-tcireux. Note de M. Albert Colsox,
présentée par M. G. Lemoine.
« Le chlore, agissant à froid sur l'acétate de plomb en solution acétique,
fait apparaßtre la tétravalencede ce métal; tandis qu'au contactde l'acétate
de baryte, il ne modifie pas la bivalence du baryum et le transforme prin-
cipalement en acétochlorure BaCl.C-H'O- cristallisé avec i"""' d'acide
acétique (^).
» A la suite de cette constatation, j'ai cherchĂ© Ă produire par le mĂȘme
(') Ch. Friedel, Comptes rendus, t. CXIX, 189^, p. 160.
("-) Cu. Friedel et C. Chabrié, Bull. Soc. cluin., t. Xlil, 1890, p. i63.
(^) Comptes rendus, t. GXXXVII, octobre igoo. p. 660.
C. R., iyo3, i' Semestre. (T. GXXXVII, N° 24.) ""-^9
Io62 ACADĂMIE DF.S SCIENCES.
procédé les acélochloriires de magnésium et de calcium. Dans ce but, j'ai
préparé les acétates de ces métaux, exempts d'eau, en usant de l'artifice
dont je m'Ă©tais servi Ă l'endroit du plomb et de la baryte, c'est-Ă -dire en
ajoutant à l'acide acétique une quantité suffisante d'anhydride. L'attaque de
la magnésie par ce mélange fournit l'acétate Mg (C- H' O")'- + 1 , 5 C- H' O" ,
identique au sel que l'on obtient en dissolvant le magnésium métallique
dans l'acide acétique glacial.
» L'attaque de la ciiaux en morceaux par Tacidc acétique, additionné d'anli\ dridc,
est lente : on constate Ă Ja longue un foisonnement qui quintuple le volume initial
de laciiauv et donne unemasse volumineuse amorphe qui, filtrée, fortement comprimée
et séchée dans le vide, répond à la constitution :
quelle que soit la nature de la chaux.
» Si l'on agit sur une petite quantité de chaux, os^ j5 j)our lOOS'' d'acide dissolvant,
suitout par Ă©buUitions suivies de refroidissements, on obtient des cristau?w durs,
grenus, transparents, ayant pour composition, eux aussi, Ca(G'-H 'O^)- 4- C^H* 0^.
» Cet acétate paraßt donc exister sous divers états physiques, et la molécule d'acide
acétique qui s'ajoute constamment au sel normal Ca{C-H'0'-)- n'est pas nécessaire-
ment caractéristique de la cristallisation du composé; c'est le point sur lequel j'insiste.
» La lenteui' de l'attaque de la chaux par l'acide acétique pur, et l'inaction complÚte
du mĂȘme acide sur le marbre, m'ont conduit Ă Ă©tudier la solubilitĂ© de la chaux cris-
tallisée, obtenue au tour éleclrique, dans les liquides acétiques.
» Dans l'acide acétique pur eu grand excÚs, la chaux cristalliséeperd assez rapide-
ment sa transparence; elle foisonne sans grand Ă©chaulTement au point d'occuper, au
bout d'une demi-heure, 5 à 6 fois le volume initial : le sel formé possÚde la constitu-
tion ci-dessus indiquée, et semble se transformer en cristaux par un contact de plu-
sieurs semaines avec un excÚs d'acide acétique.
» L'anhydride acétique me paraissait devoir léagir sur la chaux cristallisée plus
énergiquement que l'acide acétique crislallisable a cause du dégagement de chaleur
considérable qui résulte de l'union directe des deux corps.
» L'expérience prouve au contraire qu'il n'y a aucune action si l'on opÚre dans des
tubes bien secs et scellĂ©s Ă la lampe pour Ă©viter l'humiditĂ© atmosphĂ©rique. MĂȘme
à la température de iS^" aprÚs lo minutes d'ébullilion, la chaux reste transparente et
ne varie pas de poids. Toutefois, si l'on ajoute de l'acide acétir(ue au mélange de chaux
et d'anhydride, l'attaque se fait à froid et avec l'allure de l'attaque par l'acide acétique
pur. Cette sorte de catalyse tient peut-ĂȘtre Ă ce que l'acide acĂ©tique se renouvelle
constamment dans cette réaction
CaO + C''H«0' -H 2(G-H»0--) --Ca(C'-IP0^)5+ C''H«OS H^O,
l'hydrate C'H«0% li^O formant aussitÎt -iCnV-OK
n Ajoutons que la chaux de marbre obtenue à looo" durcit dans l'anhydride acé-
tique par suite d'une transformation superficielle en acétate.
SĂANCE DU l/| DĂCEMBRE igoS. Io63
» Action du chlore. â iook d'acide acĂ©tique dissolvent 6^ Ă 7s d'acĂ©tate
calcique vers 100° et deux fois moins vers 10°. I.e mĂȘme poids d'acide
dissont environ lo^ d'acétate magnésien à 1 >". Si l'on sature de chlore sec
j'inie ou l'autre de ces solutions, il se dé|)ose des corps solides qui ont
l'aspect et la composition des acétates mis en solution. Il semble donc que
le chlore n'a pas réagi. Cependant, en évaporant dans le vide une solution
magnésienne saturée de chlore depuis 2 jonrs, j'ai constaté que le résidu
solide renfermait du chlore précipitable par l'azotate d'argent, mais dont
la proportion ramenée à MgCl- correspond à peine à 2 pour 100 du ma-
gnésium initialement dissous.
» Toutefois, si l'on ajoute i à 2 pour 100 d'eau aux solutions acétiques
de magnésium ou de calcium, saturées de chlore, elles prennent la teinte
jaune des composés oxygénés du chlore, et il sort de la solution magné-
sienne plus concentrée, des mélanges d'acétate et de chlorure de magné-
sium hydratés en proportions variables. Dans certaines expériences, j'ai
mĂȘme isolĂ© d'assez gros cristaux dĂ©liquescents de chlorure de magnĂ©sium
hexa-hydraté MgCl-,6H^O. L'eau facilite donc l'action du chlore sur les
dissolutions acĂ©tiques de magnĂ©sium ; le mĂȘlai est partiellement transforme
en chlorure, mais dans aucun des cas prĂȘches je n'ai ohlenii d' acĂ©lochlorure.
de calcium ou de magnésium. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Action des acides bromosuccinique et hihromnsucci-
nique sur les bases pyridiques et cjuinoléiques. Note de M. Louis Dibreuii.,
présentée par M. Haller.
« Dans une Communication antérieure {Comptes rendus, t. XWII,
p. 4i8), M. Simon et moi avons briÚvement indiqué la formation d'acide
f'umarique dans l'action de la pyridine et la quinoléine sur l'acide mono-
bromosuccinique en solution alcoolique. J'ai entrepris de préciser l'étude
de cette réaction et de la généraliser dans différentes directions. Ce sont les
premiers résultats obtenus qui font l'objet de la présente Communication :
ils portent sur l'action des acides bromosuccinique et bibromosuccinique sur
la pyridine, la quinoléine et la quinaldine successivement en solution
aqueuse et en solution alcoolique.
» Acide hromosuccimque . â Cette action consiste le plus souvent dans
l'enlÚvement d'une molécule d'acide bromhydrique :
COMl-CHBr-CH- â COMl -^ CO^ H â CH = CH â CO^H.
loB'i ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En solution alcoolique il y a pour les trois bases étudiées formation du
fumarate correspondant : fumaratemonopyridique, monoquinoléique, diqui-
naldique, avec un rendement quantitatif.
» Ces sels, .en cristaux aciculaires blancs, fondeiil respeclivemenl à iqS", i53°etio4°.
Leur analyse complÚte a été efTeclnée, et l'on a isolé leur acide qui a été caractérisé
comme acide fumarique par l'examen de ses propriétés et l'analjse de son sel d'argent.
» Les choses ne se passent plus de mĂȘme en liqueur aqueuse. Dans ces
conditions la pyridine seule se comporte comme précédemment et donne
le mĂȘme fumarate; la quinolĂ©ine transforme l'acide brome en oxyacide et
l'on obtient le malate monoquinoléique : quant à la quinaldine, elle se
combine simplement Ă l'acide pour donner le bromosuccinate diqui-
naldiqiie.
» Tous ces sels, bien cristallisés, ont été analysés coraplÚtemenl. Le malate mono-
quinoléique fond à i5i° : l'acide malique qu'on en extrait est inactif; le bromosucci-
nate diquinaldique, extrĂȘmement soluble dans l'eau, est trĂšs altĂ©ralde : par simple
dissolution dans l'alcool chaud il est transformé en un mélange de fumarate et de lirom-
hydrale de quinaldine. Il fond à 57°.
» Acide bihromosuccinique . â H y a Ă©galement lieu ici de distinguer
suivant la nature du solvant employé.
» En solution alcoolique, l'acide n'est pas altéré : on recueille les bibro-
mosuccinates monopyridique, diquinoléique et monoquinaldique : la seule
diffĂ©rence porte donc sur le nombre des molĂ©cules de base combinĂ©es Ă
l'acide, et ceci est indépendant des proportions relatives de la base et de
l'acide. L'on a toujours obtenu les mĂȘmes sels en faisant varier la propor-
tion de base de 1"°' Ă 4âąÂ°' pour i d'acide.
» Tous ces sels sont bien cristallisés : on a f.ill leur analyse complÚte et isolé
leur acide : ils fondent respectivement, le sel monopyridique Ă 1.37", le sel diquino-
léique à 108" et le mouDquinaldique à iSS".
)) En solution aqueuse, il y a, au contraire, enlĂšvement d'acide bronihv-
drique
(I) CO-H -CHBi- CHBr-CO'H^CO-H -CBr= CH - CO'H,
(II) COni - CBr =-CH -CO-H-^CO'H - C =C âCO-H.
» Dans le cas de la pyridine et de la quinoléine, les 2'' de brome sont
ainsi éliminés : il y a création d'une liaison acétylénique (II), et l'on peut
isoler les acétylÚnes dicarbonates, monopyridique et monoquiiioléicpie. En
outre, au moins dans le cas de la pyridine, on peut isoler le terme inter-
médiaire (I) de la débroinuration, le bromolumarate monopyridique.
SĂANCE DU l/| DĂCEMBRE igoS. loC)
» Ponr la quinaldine, la débromiiralion est incomplÚte ( l) et l'on n'a
pu obtenir que le brnniomaléate monoquinaklique sans constater la for-
mation (l'acéLvIÚno dicarbonate.
» L'acétylÚne dicarbonate nionopyiidiqiie se décompose à 210", ainsi que l'acétylÚne
dicarbonate monoquinoléique : le bromofumarate monopyridique se décompose à 200°
et le biomomaléale monoquinaldique fond à i3o". Tous ces sels cristallisent bien : on
les a analysés complÚtement et l'on a extrait lenrs acides qui ont été caractérisés par
leurs propriétés.
M En résumé, l'action des bases pyridiques et quinoléiques sur les
dérivés bromes de l'acide succinique varie avec la nature de la base et celle
du solvant : elle conduit, suivant le cas, aux acides malique, fumariqne,
bromofnmarique, bromomaléique et acétylÚne dicarbonique. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur un nouveau phĂ©nol triiodĂ©.
Note de M. P. IßrexVasjs, présentée par M. A. Haller.
« Dans des Communications antérieures ('), j'ai fait connaßtre les
isomĂšres diiodĂ©s du phĂ©nol OHâ CH'P 1.2.4, 1-2.6, I.3.G, 1.3.;")
et 1.3.4 ainsi que les nitrobenzÚnes et les anilines iodés qui leur ont
donné naissance. Je me propose de décrire ici les composés iodés que j'ai
obtenus en partant de VorlJionitraniline diiodĂ©e Azll" â (^"H^I- â AzO^
1.4.6.2 par la série des réactions suivantes : Le sulfate diazoïque de cette
nitraniline a été décomposé avec l'iodure de potassium et changé en \\\\
nilrobenzĂȘne IriiodĂ© kzO- â C^W-V 1.3.5.6. Ce dĂ©rivĂ© nitrĂ© adonnĂ© par
rĂ©duction une aniline triiodĂȘe AzH- â CH'-P i. 3. 5.6. Cette base a Ă©tĂ©
diazotée et le diazo chauffé en présence d'eau m'a fourni le phénol iriiodÚ
OH â C H^ P 1.3.5. 6. Je vais indiquer les conditions dans lesquelles ces
transformations ont été effectuées et exposer les propriétés de ces corps
nouveaux.
» I. iNiTROBENZĂNE Tniiot)Ă, AzO" â C' H" I'' 1 . 3 . 5 . 6. â l^our diazoter l'ortlioni-
traniline iodĂ©e AzH- â C" Il-I' â Az(J'- 1.4.6.2, on dissout 3os de ce composĂ© dans
lao"^""' d'acide sulfurique. La solution est versée, peu à peu et en agitant, dans J25''"''
d'eau glacée; le sulfate de cette base se précipite ainsi trÚs divisé. Au mélange refroidi
(') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 83 1; t. CXXXIV, p. 307; t. CXXXV, p. 177;
t. GXXXVI, p. 336 et 1077.
Io66 ACADĂMIE DES SCIENCES.
et mainlenu vers 5°, on ajoute en continuant à agiter une solution de 55,7.5 de iiilrite
de soude dans 5o""° d'eau, puis on laisse la température remonter vers i.>.
» Pour obtenir le nilrobenzÚne triiodé, on verse goutte à goutte dans la solution de
ce diazo une dissolution concentrée de i3s d'iodure de potassium ; de l'azote se dégage
et un précipité coloré se sépare. On achÚve la réaction en cliaud'ant peu à peu la li-
queur vers 60°; aprÚs refroidissement et dilution, on purifie le précipité total obtenu
par dissolution dans l'alcool bouillant. La solution maintenue Ă l'Ă©bullition 4 heures
avec du noir animal, puis liltrée, laisse déposer à froid un corps formé de prismes
dont la formule de composition est AzO'-â C^H'-P; c"est l'isomĂšre 1.3.5.6.
» Il cristallise en gros prismes jaunes fusibles à la.'i". Soluble à chaud dans l'alcool
méthylique, l'alcool, il est plus soluble dans les autres solvants usuels.
» II. Aniline triiudĂ©e, AzH-â CH-I' 1.3.5.6 â Le corps prĂ©cĂ©dent est rĂ©duit et
changé en aiiitinc iriiodée i .3.5.6 au moyen du prolochlorure d'élain. A cet eflet, on
verse une dissolution alcoolique saturée chaude de 20s de dérivé nitré dans une solu-
tion cidorhydrique de 28s du seld'Ă©tain, et l'on maintient quelques minutes la liqueur
à rébullition. On distille une partie de l'alcool et l'on entraßne le reste avec la vapeur
d'eau. On additionne le produit de la réaction d'un excÚs de lessive alcaline étendue et
refroidie; on recueille la base ainsi séparée, on la lave et on la dissout dans l'alcool
chaud. La solution iiltrée laisse cristalliser à froid l'ainine en aiguilles colorées. On
l'obtient à l'étal de pureté en faisant bouillir quelques heures sa solution alcoolique
avec du noir animal.
» Cette aniline triiodie est en aiguilles incolores, soyeuses, fusibles à 1 16". Peu
soluble dans l'Ă©ther, la ligroĂŻne, elle est plus soluble dans le benzĂšne, l'alcool et l'acide
acétique.
» L'amide ACĂTiQiE Correspondant AzH â GO â CIPâ C'Il'-P cristallise en fines
aiguilles, soyeuses, volatilisables à partir de 200° et fondant à 227°. Ce corps est peu
soluble dans les solvants organiques.
» III. PhĂ©nol triiodĂ© OH â C^ IPH i .3.5.6. â Pour diazoter Vnniline IriiodĂ©e
et la transformer en triiodophénol, on opÚre ainsi : dans lO'""' d'acide sulfurique
refroidi vers 0°, on introduit par petites portions, et en agitant, 05,-5 de nitrile de
soude, puis 4°7' "ie la Irilodaniline. Le mélange, agité encore 3 heures sans refroidir,
est versé avec précaution dans 120S de glace pilée contenue dans un ballon. On porte
peu à peu la liqueur vers 60°, puis à l'ébullition à l'aide de vapeur d'eau qu'on fait
arriver dans le vase relié avec un réfrigérant à reflux. Au bout de 3o minutes, on
abandonne le tout au refroidissement. Pour purifier le produit de la réaction, formé
d'une masse pĂąteuse, on le triture dans un mortier avec une solution alcaline Ă©tendue ;
une partie entre en dissolution. La solution filtrée et additionnée d'acide chlorhy-
drique donne un précipité coloré qu'on traite par l'acide acétique étendu bouillant.
Une partie du phénol se dissout et cristallise à froid en aiguilles incolores, liln renou-
velant plusieurs fois ce traitement, on obtient is,5o de phénol triiodé.
» Par évaporation de sa solution dans un mélange de benzÚne et de ligroïne, ce
corps se sépare en aiguilles prismatiques, fusibles à 114°, trÚs solubles dans les sol-
vants organiques.
» Son ĂTHER ĂTHYLIQUE C'IP â O â CMPF t . 3 . 5 . 6 cristallise en fines aiguilles
incolores, soyeuses, fusibles Ă 120".
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igoS. I067
» L'Ă©tiier acĂ©tique C^H'O^ â C«Hn'i.3..J.6 est en fines aiguilles incolores,
fusibles à laS", solubles surtout à chaud dans l'alcool et l'acide acétique. »
CHIMIE ORGANiQii: . â StĂ©rĂ©oisomĂšrie dans les Ăšlhers camphorarboniqncs sub-
stilués el l'acide mÚlhylhomocamphorique . Acide élhylcamphocarbonique .
Note de J. Minguix, présentée par M. Haller.
» MĂ©thylcamphocarhonales de inĂ©lhyle stĂ©rĂ©oisomĂšres. â Quand on mĂ©thyle le
. c /^"'
camphocarbonate de méthvle, on obtient le composé (a) C^H'Y I \CO^CH% fon-
dant Ă 85" et de pouvoir rotaloire dans l'alcool : ĂŻâ=i + 17°25' (').Ce mĂ©thylcampho-
carbonate de métliyle est accompagné d'un liquide qui, lavé à la potasse étendue pour
le débarrasser du camphocarbonate de méthyle, ne donne plus de réaction colorimé-
Irique avec le perchlorure de fer et qui, distillé, puis abandonné à une basse tempéra-
ture, fournit Ă la longue des cristaux, ayant des points de fusion trĂšs variables.
» Cette masse cristalline, essorée, donne finalement un liquide passant entre
i35°-i4o° sous une pression de i3âą". Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est 20 = + 75°.
Soumis à l'analyse, il répond à la composition du méthykamphocarbonate de méthyle.
« Saponifié en tubes scellés à 180° par de la potasse alcoolique, il donne du camphre
mĂ©lhylĂ© identique Ă celui que fournit dans les mĂȘmes conditions le mĂ©thylcamphocar-
bonate de méthyle (a) (2). Il résiste à l'action de l'acide chlorhydri([ue, ce qui montre
que nous n'avons pas affaire à la forme énolique. Xous sommes donc autorisés à consi-
dérer ce liquide comme le stéréoisomÚre du dérivé a et nous l'appellerons /?ße7/ß//crt/"-
phocarbonatc de méthyle p. Ouant à la masse cristalline, que nous avons séparée de
ce liquide, c'est un mélange isomorphe des isomÚres a el p. Eu elTet, par des fusions
liaclionnées, suivies d'essorage, on obtient du composé a fondant à 85°. Les dilTérentes
fractions ont des pouvoirs rotatoires variables et compris entre +17" et -(-^5°. Leur
saponification donne toujours du camphre méthyle et leur analyse fournit des nombres
correspondant au méthylcamphocarbonate de méthyle.
» Ăthylcamphocarbonates de mĂ©thyle stĂ©rĂ©oisomĂšres. â Quand on fait rĂ©agir
l'iodure d'élhyle sur le camphocarbonate de méthyle en présence de méthylate de
sodium, on obtient un liquide qu'on débarrasse de l'élher camphocarbonique par un
lavage Ă la potasse, et qui, soumis Ă la distillation, passe Ă iGaosous une pression de i"".
Cette substitution du radical Ă©thyle est trĂšs lente, comme l'a fait observer M.Bruhl(2)
à propos de la préparation de l'éthylcamphocarbonate d'éthyle.
» AbandonnĂ© Ă lui-mĂȘme, ce liquide laisse dĂ©poser des cristaux solubles dans les
(') MiNGUiN, Comptes rendus, t. CXII, p. iSGç).
(-) Minguix^ Comptes rendus, t. CXV, p. 120.
(')B RUHL, Bericlite. 3= série, t. XXXV, p. 8619.
Io68 ACADĂMIE DES SCIENCES.
dissolvants ordinaires, fondant Ă 60", et de pouvoir rotatoire dans l'alcool au = -H 58".
» Saponifié par de la potasse alcoolique à la température de 220°, il fournit du
camphre étliylé et |de petites quantités d'acide éthylcannphocarbonique. Le liquide
restant, soumis de nouveau Ă la distillation, passe Ă peu prĂšs Ă la mĂȘme tempĂ©rature
que le produit primitif. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est aâ:^-H87",8. La po-
tasse alcoolique à 220° réagit aussi sur ce composé en donnant de l'éthylcamphre et
de l'acide Ă©tiiylcamphocarbonique.
» L'analvse du produit solide et du liquide montre qu'on a aflaire dans chaque cas
à de réthvlcamphocarbonate de niélhyle C'H'*/ r\C02CH'. Nous avons donc deux
\co
éthylcamphocarbonates de métliylo, comme nous avons deux méthylcamphocarbonates
de méthyle. Cette sléréoisomérie entrevue par M. Briihl (') a été mise en évidence
récemment par M. llaller dans le dérivé propylé de l'élher camphocarbonique (-).
» Acides mĂ©lhylhomocamphoriques stĂ©rĂ©oisomĂšres. â L'on soumet le camphre
cyanométhvlé à l'action de la potasse alcoolique ('), on obtient un acide méthylhomo-
/CH;'^"'
camphoriqne («) G8H''<^ \GOOH_ p^^j^j jg {y^^^c^ i78°-i8o°. Pouvoir rotatoire
\cooii
dans l'alcool «1,:^+ 26<'3i. Quand on saponifie le méthylcamphocarbonate de méthyle
en tubes scellĂ©s vers 200°, il se forme, en mĂȘme temps que du mĂ©thylcamphre, le sel
de sodium d'un acide ayant pour point de fusion i43°et pour pouvoir rotatoire dans
l'alcool ai, =:+ 38°i2. Il se dépose sous forme de houppes cristallines d'un mélange
d'alcool et d'eau. Son sel de calcium est nettement cristallisé en fines aiguilles et donne
par calcination du méthylcamphre.
» Malgré une petite différence dans le point de fusion, nous considérons cet acide
comme l'acide P-méthylhomocamphorique de Rochussen (*) obtenu en hydratant
l'anhydride de l'acide a-méthylhomocamphorique. Nous devons dire que M. Bruhl,
par une saponification à une température beaucoup plus basse, a obtenu de l'acide
méthylcamphocarbonique et un produit visqueux qu'il considÚre comme le sléréoiso-
mĂšre de ce dernier (*).
» Acide Ă©thylcainphocarbonifjue. â Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©es, nous avons voulu
préparer l'acide éthylhomocamphorique-p, en saponifiant à 220°réther éthylcampho-
carbonate de méthyle. Nous sommes tombés cette fois sur de l'acide éthylcampho-
carbonique G* H'' :^ |\COOH, (|ui se présente d'abord sous forme d'une masse
{') Bruhl, Bericktc, 3= série, t. XXXV, p. 3625,
(-) S.. Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 790.
(') Haller et Mingiun, Comptes rendus, t. GXVIII, p. 690.
(') Inaugural dissertation, 1897, Bonn.
(°) Bruhl, Bericlite, 3' série, t. XXX\ , p. 3625.
SĂANCE DU l/i DĂCEMBRE IQo'i. ioi\c)
visqueuse, crislallisant Ă la longue en fines aiguilles. Il est trĂšs probable que dans des
conditions con\enables on pourrait, comme dans le cas du déiivé méthylé et allylé (');
proxoquer la rupture du novau. »
CHIMIE ORGANIQUE. â lodures de mercarammonium des aminĂ©s primaires
et des aminés tertiaires. Note de M. Maurice François.
» Les iodtires de mercurammoniuai dérivés des aminés sont jusqu'ici
peu connus. AprÚs les dérivés de l'ammoniaque, j'ai étudié ceux de l'ani-
line (-) et, depuis, ceux d'autres aminés primaires. Ces recherches montrent
que les iodures de mercurammonium dérivés des aminés primaires forment
une série parallÚle de celle des dérivés de l'ammoniaque, dans laquelle,
toutefois, rhvdrogÚne de l'ammonium est remplacé tant par des radicaux
organiques que par du jnerctu'e.
1) Par la réaction de l'iodure mercurique sur les aminés primaires ou leurs
sels, ou peut obtenir :
» 1° Des iodomercurates de formule générale (1-lAzH-. HIj" (Hgl- )"; tel est l'iodo-
niercurate d'aniline CH' AzH'^ HI.Hgl-.
)) 1° Des chloroiodomercurates de formule (KA/.H-. H1)"(R AzII-. HCIj" (^HgP)";
tel est le chloroiodomercurate d'aniline (G°H»AzH2.Hl)=(C''H^ AzH^HCI) (HgP).
Ces composés ne sont pas des dérivés ammoniés proprement dits.
» 3° Des composés de formule (R AzH-)" (Hgl- 1", cristallisés, solubles dans l'al-
cool, l'Ă©liier et dans un excĂšs de base, dissociables.
» 4° Parmi ces composés, ceux de formule (RAzH-)-HgP se produisent facilement
comme l'iodure de diphénylmercurodianimoniura ( CH^ AzIl-j-HgP. Par la soude
causti(|ue, ils se transforment en un nouveau coiuposé, amorphe, insoluble, résullaiil
de la substitution du mercure à l'iudrogéne dans le groupe AzH-; tel est l'iodure de
trimercurodipliényldiaramonium cristallisé (Cil'* AzHg)^HgP ou Hg^ ( G°II°)'- Az'-l-,
» 5° Les autres composés de formule (RAzH^)"(HgI^)" donnent également par
l'action de la soude caustique des dérivés dans lesquels l'hydrogÚne est remplacé par
du mercure. Ainsi, pour l'ammoniaque, en partant de (AzH')''(HgI-)' ou Hg^ IP-Az'*!'',
on avait obtenu Hg'Az*!"^; on a obtenu à l'état cristallisé le composé correspondant
d'aniline Hg''(C»H=)' Az'P.
)) Par leurs propriétés, les composés de ces deux derniÚres séries se rapprochent de
l'iodure de dimercurammonium Hg-AzI.
(') Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 788. â Biu;hl, BericlUe, 3= sĂ©rie,
t. XXXVI, p. 363 1.
{-) François, ThÚse de la Facalté des Scienees de Paris. 1901, n" 1033.
C. R., 190.Ă, âąâą Semestre. (T. CXXXVII, N° 24.) '^O
1070 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ainsi les composés des aminés primaires de la forme (RAzH-)"(Hgl-)"
traités par une solution de soude caustique se transforment en nouveaux
composés azotés insolubles plus riches en mercure. Les bases tertiaires ou
fonctionnant comme telles donnent facilement comme les primaires des
composés de la forme (R^Az)"(Hgl-)", mais la maniÚre dont se com-
portent ces composés vis-à -vis de la soude est toute différente.
» Soil l'iodiire de mercuropyiid^ldiaminoniuni (C^IP Az)-ilgl- déjà connu. Je l'ai
préparé trÚs pur en grands cristaux incolores, en cliauflanL au baiu-inarie dans une fiole
108 d'iodure mercurique avec loo"^"'' d'alcool à 90° el ajoulanl peu à peu de la pjri-
dine jusqu'Ă ce que tout l'iodure mercurique soil dissous. Par refroidissement, le
composé cristallise. On jette les cristaux sur un filtre; on les essore rapidement au
papier et on les enferme aussitĂŽt.
M Ces cristaux ne sont pas altérés par un contact prolongé avec la soude caustique
Ă 25 pour 100. 11 y a plus, ces cristaux peuvent prendre naissance dans une liqueur
trÚs alcaline, par exemple lorsqu'on précipite par la pyiidine un mélange à parties
égales de réactif de Nessler et de soude caustique à 20 pour 100. La soude caustique
est donc sur eux sans action Ă froid, ce qui pouvait ĂȘtre prĂ©vu, puisque les composĂ©s
de formule (R'Az)" (HgP)" ne contiennent pas d'hj-drogÚne reraplaçable par du
mercure.
» Si Ion pousse plus loin l'action de la soude en rliaufi'anl les cristaux pulvérisés
avec de la soude à 2.5 pour 100 en présence d'un courant de vapeur d'eau, le composé
incolore se transforme peu Ă |)eu en une substance brune pulvĂ©rulente. On constate Ă
l'analyse que celte substance brune ne contient pas d'azote el qu'elle est consliluée par
del'oxyiodure de mercure. Cette réaction est facile à expliquer; le corps (G^H' Az)-Ilg^-
se dissocie en iodure mercurique et en pyridine qui est entraßnée par la vapeur d'eau ;
la soude agit alors à la maniÚre ordinaire sur l'iodure mercurique formé en le trans-
formant en oxyiodure. Dans les mĂȘmes conditions, les composĂ©s des aminĂ©s primaires
donnent un nouveau composé aramonié insoluble el c'est ainsi qu'a été obtenu le
composé d'aniline Ilg' (C'H')- Az-P cité plus haut. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur l' Ă©lltĂ©rificulion. de l'acide pliosphoriqiie par la
glycérine. Note de M. P. Carré, présentée par M. H. iMoissan.
« En raison de l'importance commerciale des glycérophosphates,
l'éthérification de l'acide phosphorique par la glycérine a déjà fait l'objet
d'un assez grand nombre de travaux. Nous retiendrons ceux de M;\I. Adrian
et Trillat (') qui. en dehors de l'acide glycérophosphorique, ont isolé un
(') Journal de Pli. el C/u'ni., 6' fasc, p. 22(1.
SĂANCE DU 1 'i DĂCEMBRE igoS. lOyl
(liéther sur lequel je reviendrai dans une prochaine Note ; et les expé-
riences de MM. Imbert et Belugou (' ) qui ont étudié la vitesse et la limite
d'éthérification de proportions équimoléculaires d'acide phosphorique et
de glycérine à diverses températures et à divers états d'hydratation, sans
mentionner la formation d'un diéther.
M L'Ă©tude des Ă©lhers phosphoriques du mannide et de l'Ă©rhytran (-)
m'ayant montré que la limite d'éthérification est plus reculée dans le vide
qu'à l'air libre, j'ai pensé que l'emploi du vide permettrait également
d'augmenter le rendement de l'acide glycérophosphorique ; les résultats
m'ont amené à revoir aussi quelques éthérifications à l'air libre.
)) J'ai constaté que l'acide phosphorique peut former avec la glycérine
trois Ă©thers Ă l'air libre et dans le vide :
» 1° Un monoéther, l'acide glycérophosphorique ordinaire, mono-acide
à l'hélianthine et diacide à la phtaléine ; 2" un diéther monoacide à l'hé-
lianthine et à la phtaléine ; 3" un triéther neutre aux indicateurs colorés.
» Les quantités relatives de ces éthers ont été déterminées en se basant
sur la façon dont ils se comportent aux indicateurs colorés, eux et l'acide
phosphorique ; la proportion de triélher était fournie par la quantité d'acide
ne se manifestant plus aux indicateurs colorés, aprÚs avoir vérifié toute-
fois que cet acide se retrouvait par un dosage au pyrophosphate de
magnésium, aprÚs destruction de la matiÚre organique.
» La limite d'éthérification est d'autant plus reculée que la température
est plus élevée et surtout que la pression est plus basse ; cette limite peut
devenir trĂšs voisine de 100 pour 100 sous la pression trĂšs faible obtenue
avec la trompe Ă mercure.
» Le Tableau suivant (^) résume les diverses expériences faites à ce sujet sui-
des proportions équimoléculaires d'acide PO'' H' et de glycérine anhydre:
(') JJu/lelin Soc. cliiin., t. XXI, p. gSo.
(') P. Carré, Comptes rendus, igoS, p. 3o6 et 456.
(^) Il n'est pas négligeable de remarquer que les résultats obtenus ne sont compa-
rables que si l'on opÚre dans des conditions identiques de température et de pression,
et aussi de masse; en effet, des expériences faites sur des quantités de produits
variant du simple au triple ne m'ont pas absolument fourni la mĂȘme vitesse ni la mĂȘme
limite d'étliérification : et cette différence e>l d'autant plus sensible f(ue la pression est
plus Ă©levĂ©e. Dans le vide de la trompe Ă mercure, les limites sont les mĂȘmes avec as
et avec jo^ de produits, la vitesse est seulement un peu plus faible.
1072 ACADEMIE DES SCIENCES.
Ouanlitc pour lon de :
Temps PO'II loUil
lie entré en
chauffage. TriéOicr. Dit'llier. IMonnétlicr. eombinaison.
lieures
ci , O o O 21,8 M ,H
â |a l 2 » » /|,.Ăź 4,5
â i " I 5 ,) » 10,7 10,7
1^/ 10 » 1,2 ia,6 16.8
^ I j 3o â 3,8 27,3 3i.i
g "I I 45 .. 5,6 35,6 4i,2
ll\ 60 ., 6,7 35,4 43, âą
(2 ' 80 ... ,. 6,6 35 4i,6
3 o o 5,3 5,3
8 » 1,1 1 3 , 2 1 4 . 3
^ . . . 12 » 3,7 16,5 20 , 2
I I j i5 >, 5,5 22,4 27,9
c.
25 1) 10,3 3i .5 42
1 I / 35 0,4 j5,i 48,5 64
5o 0,8 19,3 45,3 65,4
65 1,3 19,2 42,8 63,3
.Al' 3 » 4 > 2 1 4 - 1 18,3
Ij"! 8 » 12 21,2 33,2
^g) 12 0,8 16,3 43,4 60,5
1.1 '5 ,,7 22,. 48 7'>8
2 2-1 i8Apparit'""ilel;i mousse. 2,6 23 49) âą 74,7
H l 25 3,1 22,5 47 72,6
= . S . c 1 3 âą. » 3o,2 26,1 57,1
SĂą^Ă«='1 <^ '^'5 47,6 25,7 76,8
ÂŁ "h ~^r ( 8 4,3 46,7 23,2 74,2
â â % A âą ,â I 75 Masse se boiirsoude . . i3,i 38,8 47,6 99,5
âąil il'-) '^5 "'^'^ 24 21,5 99,3
t^'l.lt\ 200 91,4 7,6 » 99
>=- -|Î s H 5 f 25o 98,8 » » 98,8
12 8,1 47,6 27,4 83,1
36 Masse commence Ă
5 5 ÂŁ ] mousser 11, 4 59,6 23,8 94,8
" -Ăź^ 5 ' 00 i4,i 63,4 i3,6' 91,1
C; T3 co
Les résultats étant moins bons qu'à la température de 115°, cette
H I expérience n'a pas été continuée.
» 11 nous montre que, à la température de loù" et à l'air libre, conditions dans
lcs(|uclles se ^ont placés MlM. Imbert et Belugou, il se forme déjà une petite quantité
SĂANCE DU I-'j DĂCEMBRE igoS. 1078
de diélher. Le tiiétlier se forme déjà à l'air libre, mais toujours en trÚs faible propor-
tion; l'emploi de la trompe Ă eau ne permet pas d'Ă©lever au-dessus de 4 Ă 5 pour 100
la proportion' de ce triétlicr; mais dans le vide de la trompe à mercure on parvient
à transformer la presque totalité de l'acide phosphorique en triéther. Lorsqu'on opÚre
dans le vide le maximum de la quantité totale d'acide phosphorique entré en combi-
naison est indiqué par l'apparition de mousse (') qui bien souvent ne permet pas de
prolonger le chauffage; excepté sous la pression trÚs faible donnée par la trompe
à mercure (la mousse se borne à décupler le volume primitif).
» Jusqu'ici on ne paraĂźt pas s'ĂȘtre prĂ©occupĂ© de savoir ce que devenait
le diĂ©ther, qui se forme dans les conditions oĂč se fait l'clhĂ©riiĂźcation
industrielle, lors de la transformation du mélange éthérifié en glycérophos-
phates, ce qui explique les résultats assez divergents trouvés par différents
auteurs en analysant des glycérophosphates de diverses provenances.
» Dans une prochaine Note je compte revenir sur l'étude de ces trois
éthers, et sur les conditions de transformation du di et du triéther en acide
glycérophosphorique ordinaire. »
ZOOLOGIE. â L'origine rĂ©elle des perles fines. Note de M. L<»uis Boutas,
présentée par M. Yves Delage.
« J'intitule cette Note « l'Origine réelle des perles fines », parce qu'il
existe, pour ces productions, une origine apparente qui a mis en défaut la
perspicacité des naturalistes qui se sont occupés récemment de la question.
» Dans les Mémoires parus durant ces derniÚres années, les auteurs
semblent d'accord, en effel, pour distinguer deux sortes de perles :
» 1° Les perles de nacre qui se forment, comme la coquille, aux dépens
de la sécrétion de l'épithélium externe du manteau de certains mollusques.
» 2° Les perles fines, proprement dites, qui naßtraient (selon l'opinion
classique) dans l'Ă©paisseur mĂȘme du manteau, indĂ©pendamment du revĂȘ-
lement externe de la paroi du corps.
» Je me propose de démontrer que, contrairement à cette opinion, la
perle fine, bien qu'elle semble naßtre dans l'intérieur des tissus de l'Ace-
phale, est cependant une production de l'épithélium externe du manteau,
au mĂȘme litre que la coquille et les perles dites de nacre.
(') A moins que l'on opĂšre au-dessous de 100".
1074 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Jiivais dt>j;i in(li(|ué (') i|ue, si l'on iiilrodiiil diiiis le manteau d'une Halinlis (sans
lĂ©ser rĂ©pilliĂ©lium (|iii revĂȘl sa face externe) des aiguilles de nacre, ces corps Ă©trangei's
restent dans les tissus sans pro\oquer aucune sécréliou, tandis que, au contraire, si
Fou iiitiiiduil ces aiiçuilles de nacre entre le manteau et la C0(|uilie (au-dessus de l'épi-
thélium externe), ces aiguilles sont prouiptement recouvertes par la sécrétion nacrée.
» Le résultat négatif de la premiÚre partie de cette expérience n'avait pas paru
suffisamment concluant au point de vue de la lormation des perles fines. Il est nette-
ment établi maintenant c[ue le noyau de la ])liipart des perles est constitué par un
disliime. L'action du parasite sur les tissus pouvait ĂȘtre dilfĂ©rente de celle exercĂ©e par
une aiguille de nacre.
» L'étude d'un stade caractéristique de l'évolution du distonie parasite vient heu-
reusement compléter les résultats de ma premiÚre expérience.
» J'ai utilisé pour ce travail les moules perliÚres de Billiers qui avaient
également servi aux recherches effectuées en 1902 par Lyster Jameson C')
et l'avaient conduit à des conclusions tout à fait différentes des miennes.
» Les distomes parasites qui infestent le corps de ces mollusques cheminent à travers
les tissus pour gagner l'extérieur. Quelques-uns s'égarent dans la cavité située entre le
manteau et la coquille et se trouvent emprisonnés dans cette chambre hermétiquement
close. Ce sont ces égarés qui vont servir de noyaux aux perles fines.
» Ne pouvant quitter leur prison, ils se logent dans un repli de l'épithélium externe
du manteau, qu'ils dépriment pour former une petite logelte.
» On aperçoit alors l'animal entouré par l'épithélium épaissi, sous la forme d'une
petite masse sphérique, au milieu de laquelle on distingue ses principaux organes.
» Ce stade, qui avait échappé aux observateurs, est trÚs important, car il donne
la clef du mode de formation des perles fines. Je l'appellerai le stade de Yencapu-
clionnement. J'ai cru uécessaire de le fixer nettement à l'aide d'une série de clichés
photographiques.
» En l'étudiant sur des séries de coupes, on constate que l'organisme du mollusque
réagit contre l'envahissement du parasite, et que la sécrétion de l'épithélium qui
tapisse la logetle donne naissance aux premiĂšres couches de la perle.
» Plusieurs cas peuvent se présenter :
» 1° La dĂ©pression de l'Ă©pithĂ©lium peut ĂȘlre peu profonde et rester
largement béante. Tl se forme alors une demi-perle, qui se soude
promptement avec la coquille ;
M 2*^ Le capuchon Ă©pithĂ©lial peut ĂȘtre plus protond, tout en conservant
(') L. BouTAN, Procliiclioii artificielle des perles chez les Haliotis (Comptes ren-
dus, t. CXXVII, 1898).
(-) Lyster Jameson, On thc origin of pecirls [Derby teclinical collĂšge, /902).
SĂANCE DU l/i DĂCEMBRE igoS. lOyS
un large orifice. La perle qui se forme reste creusée sur la face qui regarde
la coquille d'un orifice central.
» 3" Le capuchon épithélial ne forme plus qu'un tube étroit le reliant au
reste de l'épithclinm. La jierle en forme de poire, ou presque sphérique,
présente un pédicule de forme variable.
« 4" Enfin, et c'est le cas le plus général, les bords du capuchon se
soudent. La cavité parasitaire se trouve séparée du reste de l'épilhélium
externe et s'enfonce dans les tissus. La perle qui se forme est sphérique.
» Dans tous les cas, mĂȘme dans le dernier, oĂč la perle est logĂ©e dans
l'intérieur du manteau, la perle a une origine épithÚliale et représente une
sécrétion de l'épithélium externe du manteau. Il était iniporlant de cons-
tater ce fait. On avait nié qu'il fût possible d'obtenir de véritables perles
fines par la trépanation de la coquille et l'introduction de corps étrangers
entre la coquille et le manteau. On voit que, en réalité, la trépanation imite
expérimentalement le mode de pénétration du parasite. Le jour oii cette
imitation sera parfaite le problĂšme de la production artificielle des perles
fines sera résolu. »
BIOLOGIE GĂNĂRALE. â Sur les factnas Ă©lĂ©mentaires de VhĂ©rĂ©iluĂ©.
Note de M. Georges Coutagxe, présentée par M. Alfred Giard.
« Lorsqu'il y a croisement fécond entre deux individus présentant, pour
un mĂȘme caractĂšre ou un mĂȘme groupe de caractĂšres a, l'un une moda-
lité «,, l'autre une modalité nettement différente «j, ces modalités a, et a.,
semblent déterminées héréditairement dans les produits issus du croisement
par des/acteurs doués d'une certaine autonomie. En etïet, il arrive souvent,
dans ces croisements a, X a.,, que le on les facteurs élémentaires de la
modalité a, qui ont été apportés par l'ovule d'une part, et le ou les facteurs
élémentaires de la modalité a^ qui ont été apportés par le spermatozoïde
d'autre part, se disjoignent au cours de l'évolution du sujet croisé, de telle
sorte que ces facteurs ddférents sont trÚs inégalement répartis dans les
produits sexuels mûrs, ovules et spermatozoïdes, el sans (/u aucune réaction
modificatrice qualitative des facteurs de rt, et de a^ les uns sur les autres semble
résulter de leur association, avec bipartitions successives, dans une longue
sĂ©rie de mĂȘmes cellules, Ćuf et blastomĂšres jusqu'aux cellules germinales.
)) Je propose d'appeler 7w«e/?«o/( de «, et de a, les facteurs élémentaires
1076 ACADĂMIE DES SCIENCES.
de r hérédité de «, et de a., ; toute hypothÚse complémentaire sur le nombre,
la nature et le mode d'action de ces facteurs étant écartée de cette simple
définition.
)) Un mot nouveau me semble en effet nécessaire pour la clarté du langage, car ceii\
qui ont été employés jusqu'à ce jour pour désigner les facteurs élémentaires de l'héré-
dité, tels que gemmules, jiangÚnes, déterminants, etc., sont adaptés à des théories
particuliÚres basées sur des hypothÚses trÚs discutables et trÚs discutées, et ne sont
guÚre susceptibles de servir sans ambiguïté ailleurs (|ue daas l'exposé et la discussion
de ces théoi-ies.
» L'emploi du mot mnenion, défini comme je viens de le faire, implique en lui-
mĂȘme une hypothĂšse; mais celle-ci est trĂšs large, et elle Ă©chappe en tout cas aux
critiques qui ont été adressées aux différentes hypothÚses beaucoup plus détaillées qui
font résider les facteurs de l'hérédité dans des « particules représentatives ». Celle
hypothÚse, qui revient en somme à concéder tout simplement à certains facteurs de
l'hĂ©rĂ©ditĂ© une certaine autonomie tout au moins temporaire, est compatible mĂȘme
avec la tliéorie dite l>ioc/iimii/ue qui fait déterminer les caractÚres par la nature
qualitative des substances chimiques qui constituent les plastides initiaux. C'est Ă
l'Ă©tude expĂ©rimentale de l'hĂ©rĂ©ditĂ© que l'on devra recourir pour ĂȘtre renseignĂ© sur
le nombre de mnémons diflÚrenls que renferment les dillerentes cellules reproduc-
trices, sur le nombre de cellules ou d'organes dans lesquels chacun d'eux déter-
mine un certain nombre de caractÚres, en un mot sur toutes les particularités de
leur nature et de leur fonctionnement.
» Lorsque les modalitĂ©s a, et a, d'un mĂȘme caractĂšre a sont peu dis-
tinctes, ou que, Ă©tant distinctes, elles peuvent fusionner, en un mot lorsque
le caractÚre considéré a varie non plus d'une fnçon discontinue, mais d'une
façon continue, on est amené, par extension, à appeler aussi mnémons de a,
et de a., les facteurs hĂ©rĂ©ditaires de ces modalitĂ©s a, et aâ. Mais l'indĂ©oen-
dance mutuelle de ces mnémons n'est plus aussi probable dans ce cas que
dans le cas précédent, et l'on ne peut dire a priori si les différentes et trÚs
nombreuses modalitĂ©s intermĂ©diaires entre a, et aâque prĂ©sentent les pro-
duits du croisement a, x aâ doivent ĂȘtre attribuĂ©es Ă des combinaisons en
diffĂ©rentes proportions de mnĂ©mons a, et de mnĂ©mons aâ, ou si de la rĂ©ac-
tion mutuelle des mnĂ©mons «, sur les mnĂ©mons aâ il peut rĂ©sulter des
mnĂ©mons aâ, Oj, a,, . . . facteurs de nombreuses modalitĂ©s a.,, a^, «,,, . . .
intermĂ©diaires entre a, et aâ.
» En d'autres termes l'idĂ©e de mnĂ©mons distincts cohabitant dans l'Ćuf
fĂ©condĂ© et dans les blaslomĂšres qui dĂ©rivent de cet Ćuf est donnĂ©e par
l'étude de l'hérédité des caractÚres polytaxiques ; on ne saurait l'étendre
sans de grandes précautions à l'étude de l'hérédité des caractÚres non
SĂANCE DU I i DĂCEMBRE ipoS. 1077
polytaxiqties. J'appelle polytaxiqiĆ tout CMcaetĂšre variant d'une façon clis-
continiie, c'est-Ă -Hire prĂ©sentant plusieurs modalilĂ©s ueĂlemenl disjointes,
plusieurs taxies.
» Chaque taxie différente semble déterminée par une sorte particuliÚre
de mnĂ©mnn. Mais il n'en est peut-ĂȘtre pas de mĂȘme pour les diffĂ©rentes
modalités dont sont susceptibles les caractÚres non polytaxiques. Toutefois,
il est présumable que ces modalités sont déterminées par un mécanisme
ayant tout au moins quelque analogie avec relui de la détermination des
taxies. En sorte que l'étude des croisements entre taxies différentes est
susceptible de fournir directement ou indirectement des données inté-
ressantes stu- la nature et le fonctionnement de tous les facteurs élémen-
taires de l'hérédité. «
GĂOLOGIE. â Sur la gĂ©ologie et. l'hydrologie souterraine du Caucase occi-
(/en/a/'.* Note de MM. A. Yermoloff et E.-A. Martel, présentée par
M. Albert Gaudry.
« Conformément aux ordres de Sa Majesté Le Tsar, le MinistÚre de
l'Agriculture et des Domaines de Russie s'occupe actuellement de C(jloniser
et de remettre en valeur le littoral et les vallées du Caucase occidental,
jadis occupés par les Tcherkesses.
» En exécution du programme tracé, et jjour apprécier les ressources
et l'intĂ©rĂȘt de cette rĂ©gion, nous y avons effectuĂ©, d'aoĂ»t Ă novembre igo3,
un voyage de recherches, rayonnant autour des stations climatériques récem-
ment fondées par le prince d'Oldenbourg et le MinistÚre de l'Agriculture
à Guélendjik, Touapsé, Sotchi, Gagri, Soukhoum, etc.
» Celte exploration sera relatée dans un Ouvrage consacré au Versant
maritime du Caucase occirlental, de Novoroshibk Ă l^oti.
» Le premier résultat de noire élude aura été de fixer les idées sur la géologie de la
région, qui est marquée d'un point d'interrogation, comme inexplorée, sur la Carte
géologique officielle de la Russie, publiée en 1892.
» Comjilélanl les travaux exécutés depuis cette date par MM. les ingénieurs Ivon-
cliin, SerguéiefT, Conslantinofl' et le professeur Lagorio, les investigations de 1900
permettront d'appliquer au C^aucase occidcnlal les conclusions d'ensemble rapportées
par M. Marcel Bertrand du Caucase cejitral (CongrÚs géologique de 1897).
1) Les coupes des vallées de la Sotchi, de la Mzimta, de la Bzib et l'examen micro-
scopique des échaiiliUons recueillis échurcironl cerlains détails controversés, par
C. tl , i(,o3, 2« Senxesire. (T. CX.WVlt, N" 24.) l \l
107H ACADĂMIE DES SCIENCES.
exemple sur les curieux conglomérats, supposés jurassiques et composés d'éléments
éruplifs verts (cliabases, porpliyrites), de la vallée de Krasni-Poljana.
» Les remarquables sources sulfureuses de Matsesta et Agouri prÚs Sotchi, qui
feront l'objet d'une Note spéciale, autorisent à se demander si le gypse qui, jusqu'ici,
n'a pas été rencontré dans la contrée, n'existe pas là à une profondeur relativement
faible.
» IJorographie du Caucase occidental n'est connue que des topographes chargés
des nouveaux levés militaires au ^yoTj et des ingénieurs, qui ont fait les tracés des
roules projetées dans ces parages; car leurs travaux n'ont pas été livrés à la publicité.
Aussi les plus récents Ouvrages géographiques contiennent-ils, à son sujet, des erreurs
attribuant, par exemple, qSyo"' au mont Ochten, ([ui n'atteint pas 2900", et 35oo"' au
col de Maroukh, qui est un passage praticable aux mulots, bien au-dessous de la limite
des neiges.
» Les premiers glaciers du Caucase commencent au masNif du Fichla-Ochlen,
Ă 40'"" au nord de Sotchi ; d'abord simples petits glaciers de sommets, comme ceux des
Pyrénées ou des Alpes orientales, ils se développent, vers l'est, sur les cimes de l'Aba-
gua, Agepsta, Loyoub, Loyoub-Soucha (3250âą Ă 36oo") autour des sources de la Mzinta
et de la magnifique vallée de Krasni-Poljana (altitude 600"'), appelée à devenir un
sanatorium et station alpestre de grande utilité.
» A partir de la cime du mont Psych (3780'") les glaces de la crĂȘte centrale s'Ă©lĂšvent
progressivement vers l'est jusqu'au Doungous-Oroun (Elbrouz); mais elles n'atteignent
nulle pari les altitudes de 55oo⹠et de 4663"' portées en 1894 sur la carte du supplé-
ment n" 112 deß Pelermriniis Mittheilungen, cl que Merzbacher (1901} révoquait
judicieusement en doute.
» Kn hydi'ologie souterraine, l'anticlinal remaïquable de crétacique, qui s'épanouit
en hauteur et largeur de Touapsé à Soukhoum Kalé, et qui forme, en avant de la
crĂȘte centrale, un vĂ©ritable prĂ©-Caucase calcaire, a formellement confirmĂ© tous les
principes déduits des récentes explorations souterraines accomplies en France et en
Europe; un petit nombre seulement de descentes peu profondes (iSâą Ă 20âą) dans les
abßmes, et de pénétrations dans les cavernes peu étendues a été possible, les gouffres et
couloirs s'étanl trouvés obstrués trÚs prÚs de leurs orifices; aux environs de Gagri, les
riviĂšres souterraines de la BĂ©gherepsta, de la Podzeurnaia, de la Gagripsch, de la
Mitchich, de Novi Athon, etc. , se sont montrées toutes impénétrables, comme Vaucluse ;
mais leur situation géologique et lopographique, et surtout leur température, infé-
rieure de 4° à 5° à la normale, c'est-à -dire à la moyenne annuelle du lieu de l'émer-
gence,' ont nettement prouvé qu'elles sont des résurgences d'eaux englouties sur les
hauts plateaux du voisinage.
» L'exploration détaillée du massif crétacé de l'.Vrabik (26()o"'). au-dessus de Gagri,
a pleinement confirmé celte conclusion, en révélant, entie 1800⹠et 23oo" d'altitude,
une zone considérable d'absorption des eaux atmosphériques, toute percée de lapiaz,
pulls à neige et points d'engouflVement des pluies, exactement comme les pré-alpes
(de constitution géologique identique) du Dauphiné, de Savoie, de Suisse, etc. (Dévo-
luy, Vercors, GlĂąrnisch, etc.).
» Cette similitude entre les a\anl-monts des deux grandes chaßnes, et aussi avec le
Karst el les (causses, consacre efficacement les nouvelles notions sur la circulation des
SĂANCE DU l\ DĂCEMBRE (pO?. IO79
eaux, souterraines du calcaire et sur l'absence, ou chi moins l'extrĂȘme raretĂ©, de
vraies nappes d'eau dans les roches de celte nature. »
CHIMIE BIOLOGIQUE. â La prĂ©rendue fermentation alcoolique des tissus ani-
maux. Note de M. F. Ratf.lli, présentée par M. A. Chauveaii.
« Dans une série de pni)lications, Slolclasa avait annoncé que l'on j)eut
extraire des tissus des animaux supérieurs une enzyme transformant le
glucose en alcool et anhydride carbonique. Les résultats de Stoklasa ont
été d'abord confirmés par ses élÚves et surtout parSimacek, puis parFein-
schmidt.
» D'autre part, M"* Borrino, tout en confirmant les résultats de Stoklasa,
a attribué la fermentation alcoolique obtenue par les extraits des tissus
animaux aux nucléoprotéides qu'ils renferment.
» Contrairement aux auteurs précédents, Cohnheim, dans un travail
réceni, émet l'hypothÚse que la prétendue fermentation alcoolique des tis-
sus doit ĂȘtre rapportĂ©e Ă la prĂ©sence des microoganismes. Stoklasa et Si-
macek, dans deux travaux qui viennent de pavaitre (Centralblatt/iir Physio-
logie, Vol. XVII, n" 17), combattent avec vivacité l'opinon de Cohnheim
et confirment les résultats de leurs précédents travaux.
» J'ai fait dans le laboratoire de Physiologie de l'Université de GenÚve
un trÚs grand nombre d'expériences pour contrÎler les recherches que je
viens de citer sur la fermentation alcoolique des extraits des tissus animaux.
J'ai suivi la méthode donnée jiar Stoklasa, consistant à soumettre les tissus
animaux frais (muscles, foie, poumons de chien, de lapin ou de bĆuf) Ă une
forte pression pour en extraire le suc. Ce suc est traité par un mélange
d'alcool et d'étlier et le précipité obtenu lavé rapidement à l'éther et séché
dans le vide. Cet extrait sec est ajouté à une solution de glucose ou de
saccharose à différentes concentrations; le tout est conservé à une tempé-
rature constante de SSo-Sg". Je me suis aussi servi d'un extrait de sang
préparé en suivant la méthode de Stoklasa.
» Les résultats de mes expériences ont été les suivants :
» 1. Si la solution de sucre renfermant l'extrait des tissus est additionnée d'une
substance antiseptique en quantité suffisante, la fermentation alcoolique n'a pas lieu;
ce qui avait déjà été constaté par Siraacek. Ainsi les substances suivantes : le thymol
en poudre dans la proportion de 1 pour 100 si l'on prend soin de bien agiter; le
toluol Ă 2 pour 100 en agitant souvent; le chloroforme; le fluorure de sodium
Ă I pour 100; l'arsenite de potasse Ă i pour 100; l'acide salicylique Ă i pour 100, em-
pĂȘchent complĂštement la fermentation.
lo8o ACADĂMIE DES SCIENCES.
» 2. Si rantiso])tiqiie e^t en tro|) faillie quaiililé, la ferriientnlion alcoolique a lieu
en léalilé avec les phénomÚnes décrits par Slokiasa et ses élÚves, c'est-à -dire qu'il y a
acidité, dégagement de CO-, formation d'alcool, quelquefois odeur Ijutvrique. On
obtient ce résultat en employant comme antiseptiques : le loluol à 2 pour 100 en évi-
tant d'agiter; le fluorure de sodium Ă 5 pour 1000, l'acidi! salicylique Ă a pour 1000,
des grains de lliyniol.
» 3. Toutes les fois qu'on obtient la fermenlalion alcoolique, on trou\e que le
liquide renferme des bactéries en forme de bùtonnets trÚs mobiles ou des cocci eu
cliaßne dont j'ai constaté la présence au microscope. Lorsque la substance antiseptique
n'est pas en quantité suffisante, on observe généralemcnl un nombre assez considérable
de ces bùtonnets au bout de quatre heures, quand il n'\ a encore aucun dégagement
appréciable de C0-.
» k. La fermentation commence généralement un peu plus tard, lorsque la solution
renferme 3o pour 100 de saccharose, mais elle devient bientÎt tiés active. L'examen
microscopique du liquide prouve la présence d'un trÚs giand nombre de bùtonnets
mobiles. Cette solution concentrĂ©e de saccharose n'est donc pas suffisante pour empĂȘ-
cher le développement des microorganismes, dans ces conditions, comme il est admis
par Simacek.
» Les résultats de mes expériences m'itmÚnent à conclure dans le inÚnie
sens que Cohnheim, c'est-Ă -dire que la fermentation alcoolique du sucre,
obtenue 77? vĂčro |iar les extraits d'organes d'animaux supĂ©rieurs, serait due
à la présence de microorganismes et non à l'action d'une enzvme ou d'im
nucléoprotéide d'origine animale. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQlE. â Contribution Ă l'Ă©tude de l'amylo-coagulase.
Note de !\J. A. Boidi.v, présentée par M. Roux.
« La Note trÚs intéressante publiée dans les Comptes rendus de l'Aca-
démie des Sciences du 2 novembre 1903, [);ir MM. Woif et A. Fernbacb,
au sujet de l'amylo-coagulase, m'amÚne à indiquer quchpies expériences
dans lesquelles j'ai constaté la présence de cette diastase. I^es phénomÚnes
de coagulation dont j'ai été témoin étaient provoqués par les diastases du
mucor [i employé dans le procédé amylo, pour la saccharification et la fer-
mentation industrielle des matiÚres amylacées.
» Au cours d'essais ayant pour but de déterminer l'activité diastasique
des moûts de maïs dans lesquels le mucor se developj)e en culture abso-
lument pure, j'ai été amené, pour éliminer le mallose et le glucose, formés
par la mucĂ©dinĂ©e, Ă traiter les moĂčls fdlrĂ©s par 5 ou 6 volumes d'alcool, Ă
centriluger le [jrecipite auisi obtenu, puis Ă le reilissoudre dans Ăźles solu-
li(jus d'amidon soluLle de Lintner Ă 4 pour 100.
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE irjoS. 1081
» On opérait la saccharification à B^^-SS" C, température optima choi-
sie pour le travail industriel des mucédinées.
» Dans les échantillons prélevés tout an début du développement du
miicor, on remaĂŻquait que le liquide restait opalescent, et ne donnait que
tiÚs peu de glucose, sans aucun précipité.
» Les échantillons prélevés quand la mncédinée avait fait de 80^ à i lo^
(le glucose par litre montraient une activité diastasique beaucoup j)lus
grande, et qui vaiiait de 2° Ă 3^ par litre et par heure (soit de 6ooo''s Ă
7000''^ de glucose produits par 24 heures dans une cuve de 1000''').
» Mais, avec ces solutions, on observait toujours, au bout dv i heure,
une coagulation trÚs nette et un dépÎt d'amidon assez volumineux.
» Enfin, les échantillons de moûts prélevés aprÚs l'addition de levure et
v<rs la fin de la fernientalion montraient une activité diastasique bien [)lus
faible que les échantillons précédents, et les phénomÚnes de coagulation
Ă©taient bien moins sensibles.
» Ces faits viennent donc appuver les expériences de MM. Wolf et
Fei'ubach, et confirment que l'on est en droit d'admettre l'existence d'une
coagulation qui précÚde la transformation tie l'amidon soluble en dextrine.
Ils montrent que la diastase, mise en Ă©vidence par les travaux de ces au-
teurs, n'existe pas seulement dans lés graines des céréales en germination,
mais qu'elle existe aussi dans les cultures de mucédinées saccharifiaiites . On
ne saurait se défendre de voir une analogie entre ces faits et ce qui se passe
dans la solubilisation de la caséine qui, elle aussi, est précédée d'une coa-
gulation.
» D'autre part, si nous examinons ce (}ui se passe dans le précipité
d'amidon produit au début de la saccharification, nous constatons qu'une
partie de l'amylase est entraßnée par l'amidon coagulé, ainsi que le dé-
montre l'expérience suivante, du 21 juillet dernier :
» On a prĂ©levĂ© 5o''"'" de inoĂčl fiilrĂ© ase|)tiqiiL'meiit, au moment oĂč le mucor avait
fabriqué 100° de glucose par lili-e, et on les a |)récipilés avec 250'"'' d'alcool à 96". On
a centrifugé rapidement, redissous le précipité essoré dans de l'amidon à ^ pour 100, et
ramené la solution au volume de ùo''"'. On place le flacon à l'étuve à 36" C, à ii''3o'"
du matin. Ce liquide renfermait Ă ce moment as de sucre par litie.
» A 2*", on trouve au fond d'un liquide parfaitement clair un magnifique précipité.
On trouve à ce moment 7s de sucre, soit 5» de sucre fabriqué, ou 2» par heure et par
litre. On décante la moitié du liquide pour séparer le liquide clair; on remet à l'étuve
pendant 3 heures; Ă S*" on trouve dans le liquide clair : 98,5 de sucre par litre,
soit 2S, 5 de sucre fabi'i<[ué pendant cette derniÚre période. Cela représente os, 8 par
heure et par litre.
loSa ACADĂMIE DES SCIENCES.
« On trouve clans le liquide trouble iip.5, d'oĂč /|?,5 de sucre produit dans cette
derniÚre période, ou is, ', par heure et par litre.
» On voit donc par là que l'action fie l'amylo-coagulase a pour efFet de
précipiter une partie de l'amylase avec l'amidon.
» On voit en outre :
» i" Que cette amylase précipitée continue à manifester une partie de
son activitĂ©, mĂȘme aprĂšs sa prĂ©cipitation ;
M 2° Que l'activité diaslasicjue delà solution diminiie assez rapidement
par suite de la précipitation de l'amylase par l'amidon.
» C'est encore là un exemple qui montre l'antagonisme de ces deux
diastases, et que, comme la papaĂŻne de Wnriz, la diastase peut se trouver
entraßnée dans les précipités d'amidon qu'elle devrait transformer.
» J'ai d'ailleurs pu constater qu'une petite portion de diastase se
précipite et se fixe sur les éléments insolubles du moût en tin de fermen-
tation ; malgré lo ou i5 lavages à l'eau et centrifugations pour éliminer
les diastases dissoutes, on constatait encore une production de sucre trĂšs
nette en mettant les matiÚres insolubles, lavées, dans de l'amidon soluble
de Lintner.
» Enfin , la pratique de ces essais montre que la précipitation par l'amylo-
coagulase est toute différente de celle que l'on observe dans les solutions
d'amidon. Cette derniÚre précipitation, désignée par M. Maquenne sous
le nom de rétrogradation des solutions d'amidons (Comptes rendus, 26 juillet
1903), est provoquée par les sels alcalins que contiennent les diverses
variĂ©tĂ©s d'amidons, et par les alcalis enlevĂ©s au verre lui-mĂȘme des vases
employés pour les expériences. Je démontrerai, dans une publication
ultérieure, que des traces d'alcalis produisent ce pliénomÚne. »
PHYSIOLOGIE GĂNĂRALE. - Corrrlatinns fonctionnelles entre les glandes Ă
venin et l'ovaire chez le Crapaud commun. Note de M. C. Piiisalis, pré-
sentée par ]M. A. Chauveau.
« Quand, à l'époque du frai, on compare l'état des glandes cutanées
chez le Crapaud mùle et le Crapaud femelle, on est surpris des différences
que ces glandes présentent dans les deux sexes. En examinant la peau du
dos par sa face interne, on voit, chez le mĂąle, les glandes Ă venin remplies
de leur |)roduit de sécrétion blanc-jaunà lre, tandis que, chez la femelle,
c'est à peine si l'on trouve çà et là quelques petites taches blanches. La
SĂANCE DU I 1 DĂCEMBRE lĂ)o3. Io83
grande majorité des glandes paraßt vide et cette vacuité se traduit par l'as-
pect de la peau, qui est beaucoup moins rugueuse que chez l'animal revenu
à la vie terrestre, aprÚs l'époque du frai. Comment expliquer ce phéno-
mĂšne ?
» Les glamles cutanées fourniraient-elles des matériaux à l'ovaire pour
l'Ă©laboration des Ćufs? Cette hypothĂšse paraĂźt d'autant plus vraisemblable
qu'à l'époque de la ponte, la glande génitale est en suractivité fonctionnelle
et que les crapauds à peine sortis de la période hibernale restent longtemps
accouplés sans prendre aucune nourriture.
» Pour vérifier l'exactitude de cette hypothÚse, il fallait trouver dans les
Ćufs les mĂȘmes principes actifs que dans les glandes Ă venin et dĂ©montrer
que ces principes ne préexistent pas dans l'ovaire. Or c'est précisément ce
qui ressort des expériences que je vais résumer.
1) Au moment de la ponte, les Ćufs agglutinĂ©s par une matiĂšre albumineuse forment
des cordons gluants qui distendent les oviducles. AprĂšs les avoir extraits de l'abdomen,
on les dessĂšche dans le vide et on les plonge dans le chloroforme. Le liquide se colore
en jaune et laisse, aprÚs distillation, un résidu hnileux, à odeur de poisson, à réaction
acide, dont l'inoculation à la grenouille détermine des symptÎmes analogues à ceux
que provo((ue le venin lui-mĂȘme. L'intoxication se manifeste par un allaiblissement
musculaire qui augmente progressivement et aboutit Ă la paralysie; si la dose est
faible, le cĆur, quoi<[ue ralenti, continue Ă l^altre; pour provoquer l'arrĂȘt du cĆmren
svstole caractĂ©ristique de la Bufolaline, il faut inoculer une quantitĂ© double du mĂȘme
extrait chloroformique. Cela montre que, dans les oufs comme dans le venin, le poison
du svstĂšme nerveux, la Bafotciiine, est plus abondant ou plus actif que le poison
cardiaque.
» Les principes actifs du venin existent donc dans les Ćufs. Reste Ă
savoir si, dans le cours du développement, ces principes se transforment
et sont utilisés à la nutrition des cellules ou si, au contraire, ils restent
intacts pour se localiser dans l'ovaire. Dans ce dernier cas, ils fourniraient
une preuve matérielle de la continuité du plasma germinatif et ce serait
une confirination à la théorie de Weissmann. Il résulte de mes expériences
que seule la premiĂšre alternative est exacte.
» Des Ćufs de crapaud, au nombre de i5oo environ, ont Ă©tĂ© dessĂ©chĂ©s dans le vide
et plongés dans le chloroforme, ils ont cédé à ce liquide une quantité de poison suffi-
sante pour tuer lo grenouilles; c'est dire que, pour extraire une seule dose mortelle, il
faut Ă peu prĂšs i5o Ćufs. En traitant de la mĂȘme maniĂšre 3oo .tĂȘtards de crapaud, soit
un nombre double de celui des Ćufs, on devrait obtenir, si le poison n'avait pas
disparu, une quantitĂ© au moins Ă©gale Ă celle fournie par les Ćufs. Il n'en est rien.
L'extrait chloroformique de ces 3oo tĂȘtards, inoculĂ© en entier Ă la grenouille, est
dépourvu de toute toxicité.
Io8i| ACADĂMIE DES SCIE.N'CES.
» 11 résulte de celle expérience que les poisons contenus clans Tanif disparaissent
pendant les premiÚres pliases embryonnaires. La réapparition de ces substances
toxiques dans l'organisme est corrélative du développement des glandes à venin.
Les poisons fabriqués par ces glandes rentrent dans le sang par le mécanisme de la
sĂ©crĂ©tion interne, et, Ă l'Ă©poque oĂč l'ovaire entre en activitĂ©, ils se fixent sur les cellules
germinatives pour contribuer Ă la formation et au dĂ©veloppement de l'Ćuf.
» L'existence de substances toxiques dans les Ćnfs n'est pas trĂšs rare ;
on l'a signalée chez certaines espÚces de poissons, et tout récemment
M. Loisel l'a démontrée pour les Oursins. Il est donc probable rpie ces
poisons jouent un rÎle important dans l'ovogenÚse et le développement
embryonnaire. Peut-ĂȘtre constituent-ils un substratum matĂ©riel de l'hĂ©rĂ©-
dité, et servent-ils à transmettre la caractéristique chimique de l'espÚce.
S'il en est réellement ainsi, et les récentes expériences de M. Houssay sur
les poules carnivores concordent avec cette maniÚre de voir, on conçoit
que les modifications nutritives imprimées aux cellides corporelles puis-
sent retentir, par l'intermédiaire de substances solubles, sur l'évolution
des cellules germinatives. «
PHYSIOLOGIE EXPĂRIMENTALE. â Les conditions spĂ©ciales de la circulai ion
dans des glandes en activité. Note de MM. G. Moussu et .1. Tissor, pi é-
sentée par M. Chauveau.
« Récemment, lord Kelvin a eu l'idée d'expliquer la constance de la
température du corps des animaux à sang chaud, dans les milieux exté-
rieurs à température élevée, par l'intervention de processus réducteurs
endolhermiques.
» Dans une Note récente, M. Chauveau ('), s'élevaiit contre cette ma-
niÚre de voir, a montré que les faits sur lesquels s'appuie lord Kelvin (ruti-
lance du sang chez les sujets chauffés, richesse du sang veineux en oxy-
gÚne) n'ont pas la signification qu'il leur attribue. Il a montré aussi que les
conclusions de Cl. Bernard, relatives à la dépense énergétique dans les
glandes en activité, sont gravement entachées d'inexactitude, parce qu'il
a omis, dans son calcul des combustions iniraorganiques, de tenir compte
d'un facteur essentiel, le débit saniiuin.
» A l'instigation de M. Chauveau, nous avons répété les expériences de
(') A. CiiAiiVEALi, L'aninuil lliertnoslul{Coiiii)l.es rendus, t. CWXVl, igo3, p. 792).
SĂANCE DU l4 DĂCEMBRE igoS. Io85
Cl. Bernard en nous adressanf Ă la glande parotidienne du bĆuf, glande
douée d'une grande activité et dont les vaisseaux et nerfs sont facilement
accessibles à l'opérateur.
» Dispositif ejcpĂ©riinental. â Le canal de SlĂ©non, le nerf parotidien {') et l'artĂšre
faciale sont mis à nu au niveau du bord anléro-inférieur du masséler. Une canule est
placée dans le canal de Stenon et une autre dans l'artÚre. La veine parotidienne est
mise à nu dans toute sa longueur par une deuxiÚme incision sur le bord postérieur de
la parotide. Toutes les branches veineuses qui ne proviennent pas de la parotide sont
liées, puis une canule trÚs large est placée au confluent de la veine avec la jugulaire.
» On détermine le débit sanguin et la valeur de l'écoulement de salive pendant
l'état de repos et pendant létal d'activité de la glande. Celte activité est provoquée par
l'excitation du nerf parotidien Ă l'aide d'une machine Ă courants induits. Le sang et la
salive sont recueillis pendant une minute et pesés. Dans certaines expériences, il était
prélevé 1*^°'' du sang recueilli afin de faire la numération des globules aprÚs une dilu-
tion convenable.
» ExpĂ©rience \. â lo juillet igoS. Vache bretonne en parfait Ă©tat destinĂ©e Ă la
boucherie. Le Tableau ci-dessous indique les valeurs du débit sanguin pendant l'état
de repos et l'état d'activité ( Voir le Tableau n° 1 ).
» Les déterminations l et 2 ont une valeur trop forte parce que les modifications
circulatoires produites dans la glande par le traumatisme expérimental persistent
encore. Si l'on compare la moyenne des déterminations n" 5, 6, 7, 8, soit lo'^, i 5, à celle
des déterminations n° 3 et k, soit 137s, 5o, on voit que le débit sanguin était environ
7 fois plus fort pendant l'état d'activité que pendant le repos.
» ExpĂ©rience 11. â 22 novembre igoS. Vache bretonne en bon Ă©tat, bien qu'atteinte
de tuberculose au début. Les résultats sont contenus dans le Tableau n° -2.
» On remarquera dans cette expérience la valeur considérable du débit salivaire par
rapport à celle du débit sanguin et l'augmentation considérable aussi du nombre de
globules rouges constatée dans le sang veineuv à ce moment.
Tae
EAU N° 1.
Numéros
Poids
d'ordre
Etat
de sang
des
de la
écoulé
déterminations.
glande.
par minute.
1
Repos
35,. 5o
2
Repos
49.40
3
Activité
i35,4o
k
Activité
i3g,6o
5
Repos
20,33
6
Repos
16, 3g
7
Repos
22,65
8
Repos
22,83
Tableau N»
0^
Ătat
de la
glande.
Nature
du
sang.
Poids
de sang
veineux
écoulé
par min.
Poids
de la
salive
écoulée
par min.
Nombre
de globules
rouges
du sang.
Repos
Veineux
68
3
7350000
activité
Veineux
l32
25,80
8760000
activité
M
Veineux
Artériel
io3
93
ggooooo
63ooooo
( ' ) Moussu, Nerf sécréloire de la glande parotide {Soc. de Biol. 1888).
G. R., 1903, 2- Semestre. (T. C.WWU. N° 24.)
l[\i
loHfi ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Ces deux expériences font ressortir trois faits :
» I"» L'augmentation du débit sanguin pendant létat d'activité, et l'importance
énorme de ce facteur dans;Ie calcul de la dépense de la glande;
» 2" La valeur considérable que peut allcindre le débit salivaire, par rapport au
débit sanguin ;
» 3° L'augmentation considérable de larichesse du sang veineux, en globules rouges
pendant l'état d'activité, augmentation d'aulant plus forte que le débit salivaire a une
valeur plus considérable, par rapport à celle du débit sanguin.
)i II saule immédiatement aux yeux que cette augmentation globulaire peut expli-
quer la richesse en oxygÚne du sang veineux pendant l'état d'activité. Il apparaßt
aussi facilement que la sécrétion de la salive prive le sang d'un volume énorme d'eau
par rapport Ă sa masse et le concentre. Ainsi donc, l'augmentation de la richesse en
globules rougps^du sang veineux et par suite sa teneur en oxygĂšne qui s'y lie intime-
ment ne sont que le résultat d'une concentration du sang due à la sécrétion salivaire
qui prive le sang d'une partie de son eau.
» Il résulte de ces faits que deux facteurs importants doivent entrer en
ligne dans le calcul de la dépense de la glande :
» 1° L'oxygĂšne entrant dans la glande doit ĂȘtre calculĂ© sur un volume
de sang artériel égal au volume de sang veineux qui s'écoule par minute,
augmentĂ© du volume de salive sĂ©crĂ©tĂ©e pendant le mĂȘme temps.
» 2° L'oxvgÚne sortant de la glande se calcule sur le volume du sang
veineux écoulé par minute.
" Nous démontrerons dans une autre Noie que l'application de cette
maniĂšre de calculer donne une confirmation Ă©clatante aux conclusions de
M. Cliauveau. »
M. A. Grandidier présente à l'Académie, au nom de l'auteur M. Jules
de Schokalsky, le premier fascicule du premier grand Atlas de GĂ©ographie
Darii en Russie et s'exprime comme il suit :
« Cet Allas a été commencé par f'u le professeur Pétri et est achevé
par M. de Schokal.>^ky, adjoint au Président de la Section de Géographie
physique à la Société de Géographie russe. Les Cartes des pays étrangers
sont copiées, avec des correclions et des additions, de celles de l'Atlas de
Wagner et Debes Ă Leipzig;, mais la Carie de la Rn.ssie Ă ..ââ.!ââ^ en 8 feuilles
et les I I autres Cartes particuliÚres consacrées à cet Empire sont entiÚre-
ment neuves. Ces Caries sont les plus complĂštes qui aient encore paru, et
beaucoup de documents encore manuscrits ont été utilisés pour leur
rédaction.
SĂANCE DU l'i DĂCEMBRE IQoS. 1087
)) Ce premier fascicule contient : la mappemonde, la France, les Ălats
danubiens et la GrÚce et 2 feuilles de la Russie d'Europe. «
M. D. Lechaplaix adresse une « Note relative à la direction des aéro-
stats ».
M. Cardin adresse une Noie « Sur la formation des alcoolates cupro-
al cùlins ».
(Commissaires : MM. Tronst, Moissan, TTaller.)
La séance est levée à l\ heures et demie.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPIIIOITE.
Ouvrages reçus dans la sĂ©anoe du âą>.% novembre igoS.
(Suite.)
Grupo notable de manclias so/ares obsen.-adax el 5 de ocliibre de igoS. Obser-
vador : Francisco José Zamora. (Sociedad astionomica de Mexico : Circulai- luim. 13.)
Mexico, igo3; i feuille in-S".
Tlie eleclrnlytic détermination of manganÚse and its séparation froni zinc and
irnn, bv Georges-Philipp Scholl. Easton, Pa., igo3; i fasc. in-8°.
The rapid prĂ©cipitation of mĂȘlais in llie electrolytic way, by Franz Frederick
ExNER. Easton, Pa., igo3; i fasc. in-8°.
The réduction of nitric acid in metallic nitrates to ammonia by the electric
carrent and the quantitative estimation of nitric acid, by William Hastings Easton.
Philadelphie, igoS; 1 fasc. in-8°.
The protolyle as the basis of eletnental individiially, by Novn E. Aronstam. (Extr.
de The médical ùge, 26 juin igoi.) Détroit, Mich.; i fasc. iii-8".
The spermatogenesis of Oniscus asellus Linn., ivith especial référence to the his-
tory of the chromatin, by Louise Nichols. ( Exlr. de The Proceedings of the american
philosophical Society, vol. XLI, n° 168.) i fasc. in-S".
Cold Spring Harbor monographs : I. Talorchestia Longicornis, by Mabel
E. Smallwood; II. Collembola of Beach. by C.-B. Davenport. Brooklyn, N. Y., igo3;
2 fasc. in-S".
On the discharge of eleclricily from hol platiniuni, by Harold-A. Wilson. {Phil.
Trans.. A, vol. CCII, igoS, p. 243-273.) Londres; i fasc. in-4°.
Io88 ACADĂMIE DES SCIENCES.
A inelhod for thc'uK.'estignlinn of fossils by sériai sections, by \V.-J. Sollas.
{Pliil. Trans., B, vol. CXCVI, 1908, p. 209-265.) Londres, i fasc. in-.';".
Die schiveizerischen Molassehohlen wesllich der Reiiss, mit 3 Tafein, von D'' Ernst
KissLiNG. lyBeiliĂ ^e ziir GĂ©ologie der Schweiz. Geolechnisclie SĂ©rie, Lief. II.)
Berne, i9)3; 1 f'asc. in-4°.
Sverig-es Geologiska VndersÎkning; série Grt, n" :5; série G, n" 193, 19i; série
Art, n" il6. 118, 122; série Ac, n° 7. (Textes et Cartes.) Stockholm, 1902-1903; i fasc.
in-4'', 6 fasc. in-8° et 4 feuilles de cartes en coLileur in-f".
L'Ătal indĂ©pendant du Congo. Documents sur le pays et les Ituhitanis. (Annexe
aux Annales du Musée du Congo. Ethnographie et Anthropologie: série IV, fasc. 1
et 2.) Bruxelles, 1908; 2 fasc. in-f".
Subject list of Works on the minerai industries and allicd sciences in ihe Library
of the Paient OJJice. (Patent Office Libriiry séries: n° 13. Bibliographical séries:
n" 10.) Londres, 1908; 1 vol. in- 18.
Abnanaque nautico para el ano 1906, calculado de orden de la superioridad en
et Instituto y Obsenatorio de Marina de San Fernando. San Fernando, igoS; i vol.
in-4°.
ER/{A TA.
(SĂ©ance du 3o novembre igoS.)
Note de MM. H. Baubigny el P. Rivais, SĂ©paraLion de l'iode dans les sels
halogĂšnes alcalins d'avec le chlore et le brome, etc. :
Page 928, ligne 16, au lieu de SO*H^Ag, lisez SO'H^
Note de M. GuilUermonil, Coiilribution à réliide cytologique des Asco-
mycĂšles :
Page 989, lignes 7 et 16, au lieu de Peziza Corlinus, lisez Peziza Catinus.
W 24.
TABLE DES ARTICLES: (Séance du 14 décembre 1903.)
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
Pages.
IM H DESLANDRES. - CaractĂšres princi-
paux des spectres de lignes et de bandes.
Considérations sur les origines de ces deux
. Ătudes spectroscopiques du
mont Blanc, par M, le
spectres ....
M. J.Janssen.
sang faites, au
D' Henocque
iMM. R. Zeiller et P. Fliche
verte de strobiles de SĂ©quoia et de Pin
dans le Portiandien des
oi3
lOKJ
DĂ©cou-
pages.
BouIogne-sur-Mer 'r"".' ^°''*
M p. DUHEM. â Sur la suppression de
riiystérésis magnétique par un champ
magnétique oscillant '"^
MM Paul Sabatieii et J.-B. Senderens. â
Préparation directe du cyclohexanol et
de la cyclohexanone à partir du phénol.. loaa
M Janssen présente à l'Académie « l'An-
nuairedes Longitudes pour l'année 1904 »⹠"O^?
environs
de
NOMINATIONS.
lu membre de la Com
M. MoissAN est ree .
mission de contrĂŽle de la Circulation mo-
ListtTc'andidà is présentée à M. le Ministre
io:Ăź'7
de l'Instruction publique, pour une place
d'Astronomie titulaire vacante Ă l'Obser-
vatoire : ." M. Bossert, a" M. Benan....
CORRESPONDANCE
M G -W HiLL, nommé Correspondant pour
la Section d'Astronomie, adresse sesremer-
clments Ă l'AcadĂ©mie âąâąâąâąâąâą âąâą.âą;âąâą
M. le Secrétaire rerpétuel signale divers
Ouvrages de M. A. Bergel et de M. J.-W-
Gibbs .'
M. Hadamard. - Sur les Ă©quations aux
" dérivées partielles linéaires du second
M°e' COURSAT.' - Sur' "une généralisation
'de la théorie des fractions continues alge- ^
m!' George 'wIl'l'e'nbero:'- Sur l'Ă©quation
différentielle de Riccati du second ordre.. 1
M. Albert HĂ©risson. - ProcĂšde simple
permettant d'obtenir, sur la paroi d un
â cylindre qui tourne, de grandes pressions
avec de faibles efforts '
M. Caknevel. - Moteur Ă combustion par
compression â
MM. J. Macé de Lépixav et H. Buisson. -
Sur une nouvelle méthode de mesure des
Ă©paisseurs et des indices -
M. EugĂšne Bloch. - Sur l'ionisaiion par
le phosphore ; -, ' '
Etude d'une résistance de
10^8
10^8
â Ămission de
10 /if)
les efl'orts développés
M. A. Blaxc,
contact.. . .
,M. A. PĂROT. â Sur
dans le choc d'éprouvettes entaillées.....
MM André Broca el D. Sulzer. - La
sensation lumineuse en fonction du tenips
pour les lumiÚres colorées. Discussion des
résultats
io35
io36
io38
io4o
1.4 â
io?i6
M \uG. Charpentier
rayons n (rayons de Blondlot) par l'or-
ganisme humain, spécialement par les
muscles et par les nerfs â _âą
M Camille Matignon. â Action du mĂ©-
lange oxygĂšne et acide chlorhydrique sur _
' 1 ODI
quelques mĂ©taux âą
M LĂ©on Guillet. - Sur la constitution et ^
les propriétés des aciers au silicium io:>:,
M 0. Boudouard. â Nouvelle mĂ©thode de
"détermination des points critiques des
fers el des aciers âą âąâą
MM. F. OsMOND et G. Cartaud. â Sur les
fers mĂ©tĂ©oriques âą â âą
MM C. Charrié et A. Bouchonnet. - Sur
la préparation du sesquiséléniurc d'iri-
dium âą ,âąâąâ â â
M. Albert Colson. - Sur les acétates
alcalino-tcrreux âą -, âą âą âą
M Louis Dubreuil. - Action des acides
bromosuccinique et bibromosucc, nique
sur les bases pyridiques et quinoleiqucs
M. P. Brenans. - Sur un nouveau phénol
ti'iiodé '."',"" \"
M. J. MiNGUiN. â StĂ©rĂ©oisomene' dans les
Ă©thers camphocarboniques substitues et
l'acide méthylhomocamphorique. Acide
Ă©lhylcamphocarbonique
M. Maurice François. â lodures de mer-
curammonium des aminés primaires et
des aminĂ©s tertiaires ; âą âą
M. P. Carre. - Sur l'éthérification de
l'acide phosphorique par la glycérine. . . .
io54
loSg
lofit
1060
io63
1067
1069
W 24.
SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
M. Louis Boutan. â L'origine i-cclle des
perles fines i<'73
)\L Georges Coutagne. â Sur les facleius
élémenlaires de l'hérédllc 10^5
MM. A. Ykrmoloff et E.-A. Martrl. â Sur
la géologie et l'hydrologie souterraine du
Caucase occidental lo-;-;
AL F. Batelli. â La prĂ©tendue fermenta-
tion alcoolique des tissus animaux 1079
M. A. BoiDiN. â Contribution Ă l'Ă©tude de
l'amylo-coagulase 1081
M. C. Phisalix. â CorrĂ©lations fonction-
nelles entre les glandes Ă venin et l'ovaire
chez le Crapauil commun lotSj
MM. G. iMoussu et J. TissoT. â Les condi-
tions spéciales de la circulation dans des
glandes en activité . . ioS4
M. A. Grandidier présente à l'Académie,
au nom de l'auteur M. Jules de Scho-
kalsky, le premier fascicule d'un Atlas
de GĂ©ographie 1086
M. D. Lechaplain adresse une « Note rela-
tive à la direction des aérostats » 10.S7
M. Cardin adresse une Note « Sur la for-
mation des alcoolates cupro-alcalins »... 1087
Bulletin bibliographique.
Errata
i.,S7
loSH
PARIS. â IMPRIMERIE GAUTHIE R - VIL LARS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
i« Gérant : GAUTHiER-ViLLAns.
p. 1903
l^Ci^^ SECOND SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVĂI
N° 23 (21 Décembre 1905).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIHE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
Quai des Grands-Augustins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUE
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
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26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
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pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre
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vernement sont imprimés en entier.
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plus de 61 pages par année. I
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cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qu, y ont pris
part désirent qu'il en so.t lait mention, iis doivent
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ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
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moires sur 1 objet de leur discussion.
Les Programmes .les prix proj>osés par l'Académie
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ports relatils aux prix décernés ne le sont qi
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Les Mémoires lus ou présentés par des pei
qui ne sont pas Membres ou Correspondants d.
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sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoiw
tenus de les réduire au nombre de pages req
Membre qui fait la présentation est toujours m
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils
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cielle de l'Académie.
Article 3.
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Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent RĂšglement.
déß"afa"l^rSr *',"''"''"" ""' '''"'^' faire présenter
aeposer an Secrétanat au plus tard le Samedi qui précÚde la séance,
avInt'^^T'r' ^" f *'⹠'"' Secrétaires perpétuels sont priés d
avant 5 . Autrement la présentation sera remise à la séance sni,j
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 21 DĂCEMBRE 1905,
PRĂSIDĂE PAU M. ALBERT GAUDRY.
M. AlbeiĂźt Gauurv prononce ralloculion suivante :
« Messieurs,
» Quelques-uns de nos ConfrÚres, auxquels est échu l'honneur de pré-
sider notre séance annuelle, vous ont entretenus du rÎle magnifique de la
Science dans la Société moderne. En choisissant cette année pour votre
président un paléontologiste, vous avez dû penser qu'il serait malhabile
pour vous parler de l'époque présente. Souffrez donc que je vous transporte
un moment dans le monde des fossiles.
» Aussi bien, en exposant l'état actuel de la Paléontologie, m'est-il
permis de croire que je traite un sujet digne d'intĂ©rĂȘt pour notre AcadĂ©mie.
M. Edmond Perrier a Ă©crit : GrĂące Ă Cuner, une Science nom-eUe est
créée, qui, ressuscitant les anim.aux et les plantes des temps anciens, va
nous raconter en détails Vhistoire du passé de notre planÚte;. . . les
doctrines de Lamarck et de Geoffroy Saint-Hilaire lui ouvrent les plus
vastes horizons. » Oui, cette triade de savants de l'Académie et du Jardin
des Plantes a fondé la Paléontologie : c'est là un titre d'honneur que nul
ne conteste à notre pays. En travaillant pour la Paléontologie nous pensons
faire acte de patriotisme.
» Notre grand Cuvier a connu trop peu d'animaux fossiles pour établir
leurs enchaĂźnemenls. Celui que Lamarck appelait le Sublime Auteur de
toute chose lui a semblé avoir tiré les espÚces les unes des autres, en com-
mençant par les plus simples pour terminer par les plus parfaites. Mais
nulle part Lamarck n'a donné des exemples de leur descendance. Geoffroy
Saint-Hilaire a été plus loin; ayant étudié les Reptiles fossiles de la Nor-
mandie, il prĂ©tendit qu'ils Ă©taient les ancĂȘtres des animaux actuels. Il a eu
des envolées prophétiques. Pourtant, en i83o, lors des fameuses discussions
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 25.) '43
lOgO ACADĂMIE DES SCIENCES.
avec Guvier, il sembla, faute de preuves, avoir tort. Le bon Geoffroy est
mort, sans avoir eu la joie de voir découvrir les anneaux des chaßnes mer-
veilleuses que son génie avait devinées.
» Encore en 1872, Darwin constatait le manque des gradations néces-
saires pour dĂ©montrer les descendances des ĂȘtres : C'est lĂ peut-ĂȘtre,
ajoutait-il, l'objection la plus sérieuse quon puisse opposer à ma tliÚorie .
Je crois que l'explication provient de l' imperfection des documents que
la GĂ©ologie met Ă notre disposition. Un des Chapitres de VO/-igine des
EspÚces est intitulé : Pam-reté de nos collections paléontologiques.
» Nous ne saurions plus tenir ce langage. Quand on passe à Cromarty,
dans le nord de l'Ecosse, on aperçoit une colonne érigée en Tlionncur de
l'ouvrier carrier Hugh INIiller ; en cassant des pierres, l'ouvrier de Cromarty
admirait qu'on y trouvùt des créatures fossiles, et il en tirait des pensées si
hautes qu'il est devenu un des paléontologistes célÚbres de la Grande-Bre-
tagne. Beaucoup de gens sont comme Miller; c'est chose Ă©tonnante que
l'ardeur avec laquelle, dans tous les pays du monde, on brise les roches
pour surprendre les secrets des temps passés : bùtis hier, les Musées de
Paléontologie sont aujourd'hui trop petits.
» Alcide d'Orbigny a établi une longue série détages, ayant chacun des
formes spéciales, et bientÎt on a subdivisé ces étages en zones dont les
espÚces offrent des nuances successives. Au lieu d'entités distinctes, nous
dĂ©couvrons des enchaĂźnements, et l'Ćuvre de la CrĂ©ation pi'Ă©sente Ă nos
esprits charmés le spectacle d'une évolution qui s'avance majestueuse dans
l'immensité des ùges.
» Aucun visiteur de la nouvelle galerie de Paléontologie du Muséum ne
met plus en doute que d'aliord il y a eu le rÚgne des Invertébrés, c'est-
Ă -dire des ĂȘtres les moins Ă©levĂ©s,, qu'au rĂšgne des InvertĂ©brĂ©s a succĂ©dĂ© celui
de Poissons et de Reptiles, incomplÚtement vertébrés à leur début; qu'en-
suite il y a eu le rÚgne des puissants Vertébrés à sang froid, plus tard celui
des MammifĂšres, plus tard enfin celui de l'Homme.
» Assurément, en face du connu se dresse encore un vaste inconnu. Mais
dĂ©jĂ de nombreux stades d'Ă©volution apparaissent, surtout chez les ĂȘtres
supérieurs, dont la complicalion fournit plus de moyens de comparaison.
Par exemple, nous savons qu'Ă l'aurore du Tertiaire il n'y avait pas ces
élégants QuadrupÚdes, si rapides à la course, que nous admirons sous le
nom de Clic vaux et de Ruminants; le noble Eléphant n'existait pas; on ne
voyait ni Rhinocéros, ni Tapirs, ni Ours, ni HyÚnes, ni Chiens, ni Chats, ni
Singes. Peu Ă peu les QuadrupĂšdes sont devenus plus Chevaux, plus Rumi-
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE igo3. 1091
nanls, plus ĂlĂ©phants, plus RliinocĂ©ros, plus Tapirs, plus Ours, plus
HyĂšnes, plus Chiens, plus Chais, plus Singes.
» On n'aurait pas imaginé rpic des travaux, de science pure, ayant pour
objet l'histoire de l'Ă©volution, dussent avoir une application pratique;
cependant, comme chaque phase de dĂ©vcloppcnrcnt des ĂȘtres correspond Ă
une époque déterminée, elle offre le meilleur moyen pour fixer l'ùge des
terrains; ainsi elle profite Ă toutes les industries qui se basent sur les faits
géologiques.
» Cette Paléontologie ne ressemble guÚre à celle du milieu du siÚcle
dernier; celle-lĂ ne nous montrait que des espĂšces fixes, toujours immo-
biles : c'Ă©tait un peu triste. Depuis l'enfant, qui jette une pierre dans l'eau
pour y produire des ondes, jusqu'Ă l'astronome suivant la marche des corps
célestes, nous aimons tous le mouvement. Or maintenant la Paléontologie
nous révÚle une nature en continuel mouvement : tout remue, tout change.
Un os s'allonge ou se raccourcit, s'Ă©paissit ou s'amincit, se complicjueou se
simplifie; une dent a des tubercules (jui se disposent tantĂŽt eu lames, tantĂŽt
en mamelons, tantĂŽt en pointes, tantĂŽt en croissants. Il y a une satisfaction
immense dans la contemplation de cette perpétuelle diversité. Le Dieu
qu'aujourd'hui les paléontologistes adorent est un Dieu d'une adivité
infinie, qui nous donne l'exemple d'un travail incessant.
» En ce moment, la science des fossiles prend un nouvel essor par les
expĂ©ditions lointaines. Plusieurs de nos vaillants officiers commencent Ă
nous faire connaßtre l'intérieur de l'Afrique. M. de Lapparcnt vous a pré-
senté en diverses occasions les piÚces qu'ils ont rapportées. Puissent-ils nous
ramener un Okapi pour nous offrir une idée de l'aspect de nos fossiles dans
l'Ă©tat de vie!
» Madagascar est un centre d'importantes découvertes. M. le profes-
seur Boule vous montrera au Muséum, parmi une quantité d'échantil-
lons, de magnifiques Ammonites, des os énormes de Dinosauriens expé-
diés par M. Bastard et beaucoup d'autres explorateurs. \ oulant continuer
l'Ćuvre magistrale de son pĂšre Ă Madagascar, M. Guillaume Grandidier a
recueilli de curieux MammifĂšres fossiles. Le fils d'un autre de nos ConfrĂšres,
M. Paul Lemoine, vient de faire dans le mĂȘme pays de fructueuses
recherches.
» En présence des découvertes extraordinaires des savants argentins et
surtout des frÚres Ameghino, M. André Tournouër a eu la généreuse
pensée que la Science française devait eu avoir sa part, et voici que, pour
la cinquiĂšme fois, il est en Palagonie. Il nous envoie des monceaux de
1092 ACADĂMIE DES SCIENCES.
bĂȘtes fossiles inconnues. Pyrothciiuin, Asli-apolhei ium, Leontinia Ă©taient
vraiment de bizarres et gigantesques créatures!
» La Paléontologie végétale, fondée dans noire pays [)ar Adoljjhe Bron-
gniart, progresse en mĂȘme temps que la science fondĂ©e par Cuvier. GrĂące Ă
MM. Zciller, Grand'Eury, Bernard Renault, Fayol, nous croyons cheminer
dans les forĂȘts d'autrefois, nous assistons Ă la genĂšse des vĂ©gĂ©taux qui
vivaient il y a plus d'un million d'années; on nous montre des grains de
pollen pénétrant dans le nucelle, des enveloj)pes de graines presque aussi
nettes que chez les espÚces actuelles, des vaisseaux ponctués, des trachées
déroulées, etc. Les microbes accumulés dans la bouille nous apprennent que,
dÚs les anciens jours, les corps organisés les plus petits ont été les plus
importants.
» Si l'étude des animaux et des plantes fossiles doit beaucoup à la France,
la Paléontologie humaine ne lui doit pas moins : Boucher de Perthes,
Lartet, de Mortillet ont été ses initiateurs; M. Piette et d'autres ardents
chercheurs ont entrepris de nous dire nos origines.
» DerniÚrement, le prince de Monaco, avec M. l'abbé de \illeneuve, a
découvert à Menton des squelettes humains; les savants français, auxquels
il en a confié l'étude, sont frappés de leurs rapports avec ceux des Austra-
liens. Ces recherches sont trop isolées pour que nous osions présenter leurs
résultats comme certains.
» Mais, pour les Arts et l'Industrie, nous avons en ce moment des
révélations surprenantes. MM. RiviÚre, Capitan, Cartailhac, aidés par
M. l'abbé Breuil, ont apporté plusieurs fois à l'Académie les reproductions
de peintures qui ornaient les parois de diverses cavernes; voiis avez vu de
remarquables représentations d'animaux, notamment de Mammouths, et
aussi de sujets humains. Pourquoi ont-elles été faites dans des galeries abso-
lument obscures? Notre confrÚre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, M. Salomon Reinach, s'appuyant sur des coutumes de certains
Australiens, vient de nous dire que ces représentations étaient des talis-
mans, au moyen desquels les chasseurs s'imaginaient attirer le gibier. Une
lampe trouvée par M. RiviÚre renfermait des résidus charbonneux, sem-
blables, suivant M. Bcrthelot, Ă ceux que laisserait la combustion d'une
substance grasse, telle que le suif ou le lard. M. Moissan a constaté que les
matiĂšres colorantes des peintures Ă©taient des oxydes de fer et de manganĂšse.
On ne peut sans Ă©motion manier les reliques de nos premiers aĂŻeux. En face
d'Ă©normes Pachydermes, du Bison, de l'Ours, du Lion et de l'HyĂšne des ca-
vernes, n'ayant pour se défendre que des instruments de silex, ils ont osé
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE igoS. lOgS
lutter, et ils ont vaincu : c'Ă©taient des artistes, c'Ă©taient des braves; honneur
à leur mémoire!
» Ainsi, des horizons inconnus se découvrent à nous. Pour les embrasser,
nous sommes insuffisants. Messieurs, demandez Ă vos amis qu'ils viennent
Ă notre aide. Nous leur promettons grands plaisirs, plaisirs de philosophes
qui tĂąchent de comprendre les mystĂšres de la vie, plaisirs d'artistes et de
poĂštes, qui aiment les spectacles grandioses. J'ai vu Ă Canyon City, dans
les Montagnes Rocheuses, un os de la cuisse d'un AllaĂŻUosaurus, qui avait
Ă lui seul la hauteur d'un homme. Quand, Ă Nevv-Haven, on mesure les
restes prodigieux des Dinosauriens découverts par Marsh, on est dans la
stupeur. Un jour viendra oĂč, dans quelque musĂ©e, on rĂ©unira les restaura-
tions des fossiles de toutes les contrées et de tous les ùges; la vision en sera
si Ă©trange qu'on se demandera si ce n'est pas un rĂȘve.
» Ce rĂȘve semblera trĂšs beau; ce ne sera pas un cauchemar. Il ne faut
point, parce qu'il y a eu autrefois des ĂȘtres gigantesques, conclure que la
Terre a été un théùtre de luttes et de désordres. On a exagéré les idées de
Darwin sur le slrugglc for lifc. Les forts n'ont pas anéanti les faibles.
Lorsqu'un type est arrivé à son épanouissement, il meurt; que ce soit une
Ammonite, ou un Bronlosaurus, ou un Pyrotherium, il meurt, pendant que
des types moins perfectionnés perpétuent la vie. Les Carnivores ont été rares
sur les anciens continents. Chose triste pour notre espĂšce, c'est l'homme
qui a poussé les cris de guerre, c'est lui qui change les jolies campagnes en
champs de carnage. Au moment oĂč les MammifĂšres fossiles ont eu leur
apogée, le rçi des animaux était le pacifique Dinotheriiun; figurez-vous ce
géant escorté des Mastodontes, de VHelladothcrium, de V Aiicylotlwiium :
c'Ă©tait vraiment la personnification de la nature puissante et calme des
anciens jours. Les géologues, qui étudient le rÚgne minéral, découvrent
parfois les traces de révolutions violentes, comme celles dont la Martinique
vient d'ĂȘtre la victime. Nous, palĂ©ontologistes, nous contemplons les lentes
et harmonieuses évolutions du monde animé.
» Messieurs, je peux le dire par ma longue expérience : l'existence du
paléontologiste est charmante; nous allons en tous pays comparer les mou-
vements de la vie dans les ùges passés, et, de temps en temps, dans un coin
de montagne oĂč meurt le murmure humain, nous nous arrĂȘtons pour
creuser les roches et interroger la grande nature. Deux fois différentes,
notre Académie a chargé celui qui vous parle de faire des fouilles à Pi-
kermi. Plus de quarante annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es; j'ai vu disparaĂźtre tour Ă
tour les hommes qui formaient alors l'Académie; mais l'Académie ne
IOC)\ ACADĂMIE DES SCIENCES.
meurt pas, et, vieillard aujourd'hui, je lui dis de tout cĆur merci pour le
bonheur qu'elle a jeté sur mes jeunes années. C'est que j'ai passé mes
meilleurs jours au pied du Pentélique. Quand, à mon retour, on m'a dit :
« Vous avez dû avoir des moments de lassitude dans votre ravin de Pi-
» kermi? » j'ai répondu : « C'est vrai, j'ai été (piclquefois oppi-essé en me
» sentant si chélif devant les restes des plus imposantes créatures. Mais,
» lorsque, avant de quitter la GrĂšce, j'ai gravi l'Acropole oĂč tant de n>er-
» veilles du génie humain sont réunies, j'ai repris ma force. Appuyé contre
» une colonne du Parthénon, je me suis dit : Qu'importe que l'homme ait
» un corps trÚs petit, puisque Dieu a doté son ùme du génie; qu'importe
» que nous soyons nĂ©s d'hier, que le passĂ© ait Ă©tĂ© pour les ĂȘtres sans raison,
» si le présent est à nous et si l'avenir nous est réservé ».
» Je sors du monde des fossiles, et je rentre dans l'époque actuelle.
Immédiatement j'ai une impression de tristesse. J'ai à vous rappeler la
perte de notre ConfrÚre vénéré, M. de Bussy. Il avait succédé au gé-
néral Perrier, dont M. Darboux va tout à l'heure vous retracer la belle
carriÚre. Il nous a été enlevé le 24 avril à i'à çe de 81 ans. Un marin digne
de l'apprécier, M. Guyou, a prononcé devant vous son éloge. Il vous a
assuré que son nom restera à cÎté de celui de Dupuy de LÎme : Busfy,
a-tr-il dit, a su discipline/- entre les mains du constructeur ce métal
indocile qu'Ă©tait l'acier. Il l'a rendu facile Ă travailler. Le remplacement
des lourdes plaques de tÎle par celles d'acier a été un événement dans la
marine. M. de Bussy a construit de nombreux cuirassés, le Redoutable,
la DĂ©vastation, le Foudroyant, le Dupuy-de-hĂŽme , son chef-d'Ćuvre.
Quelle fascination ce doit ĂȘtre de voir lancer Ă la mer ces puissants navires
de combat! M. de Bussy est restĂ© modeste et mĂȘme timide.
» Le 25 mai, le professeur de la Sorhonne, M. Munier-Chalmas, était
élu dans la Section de Minéralogie. Moins de 3 mois aprÚs, il mourait
subitement. Je me le rappelle presque enfant, déjà séduit par la grandeur
de la GĂ©ologie, ne voulant Ă©tudier rien autre chose. Il n'aimait pas les
livres, mĂȘme ceux des savants les plus habiles, et il n'en a jamais fait; le
seul qui lui plût, c'était celui de la Nature passée, dont les feuillets, pour
me servir des expressions de mes premiers maßtres, sont déchirés, noircis
par le temps. La Géologie, comme le sphinx de ThÚbes, présente des
Ă©nigmes; heureusement, ceux qui n'en trouvent pas le sens ne craignent
plus d'ĂȘtre dĂ©vorĂ©s. M. Munier-Chalmas avait une ardeur singuliĂšre pour
les deviner et les faire deviner aux autres. Tl n'est pas un point du bassin
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE ipoS. '09^
de Paris qu'il n'ait fouillé, pas une roche ou un fossile de nos Musées qu'il
n'ait scruté Sa curiosité d'esprit avait donné au laboratou^e de Géologie
de la Sorbonne une vie intense ; sa mort y produit un grand vide.
,> Un de nos Associés étrangers, sir Gabriel Stokes, s'est éteint dans sa
8A« année La vieille Université de Cambridge, avec ses bùtiments couverts
de lierre, ses larges cours aux vertes pelouses, oĂč rĂšgne un religieux silence,
inspire les méditations scientificiues. Stokes a été une de ses gloires. Notre
Associé étranger lord Kelvin et notre Yice-Président M. Mascart ont
exposĂ© ses Ćuvres; aprĂšs eux, je ne saurais rien ajouter. _
â >> Nous avons perdu plusieurs Correspondants nationaux. La derniĂšre
séance publique de l'Académie avait en lieu le 22 décembre^ 1902; le en-
demain '>3 décembre, mourait k Marseille M. Ueboul, Correspondant
de h Section de Chimie. Il avait fait de belles recherches sur les ethers,
notamment sur un éther nouveau qu'il a appelé le ^-/jc.r/^.
)) Le i" janvier, M. Sirodot, Correspondant de la Section de Botanique
à Rennes, nous a été enlevé. Un des maßtres de la Cryptogamie, M. Bor-
net vous a rappelé ses ingénieuses études sur les organismes unicellulaires
colorés en vert, sur les Floridées d'eau douce, sur les Vers a soie et sur le
gisement du mont Dol, oĂč, dans un espace de i^ooâą, on a trouve les restes
d'une centaine de Mammouths.
â Peu de jours plus tard, Ă©galement Ă Rennes, nous perdions M. Le-
chartier, qm avait été nommé Correspondant de la Section d Economie
rurale pour ses recherches de Chimie et de GĂ©ologie agricoles.
» Nous avons eu aussi le regret d'apprendre la mort de Correspondan s
Ă©tranc^ers âą M. Cremona Ă Rome et M. Lipschitz Ă Bonn, tous deux de la
Sectio'n de Géométrie, M. WiUard Gibbs de New-Haven, qui appartenait
à la Section de Mécanique; M. Gibbs a été l'un des rénovateurs de la fher-
modvnamique. , , 1 âą 1
» Le chagrin que toutes ces pertes nous causent a ete adouci par plu-
sieurs satisfactions : . , . , m 1 r
Tnous avons pu nous adjoindre comme Membre titulaire le fils de 1 un
de nos ConfrĂšres les plus aimĂ©s, M. ThĂ©ophile SchlĆsing
â M. Bertin, le crĂ©ateur de notre nouvelle flotte, a remplace M. de Bussy,
dans la Section de GĂ©ographie et Navigation.
» M. LĂ©on LabbĂ©, l'Ă©minent dĂ©fenseur des intĂ©rĂȘts hygiĂ©niques de nos
soldats, a Ă©tĂ© Ă©lu AcadĂ©micien libre. ,, , âąâą
â M. Koeh, le microbiologiste bien connu de Berlin, a ete choisi comme
Associé étranger.
lOgĂ ACADĂMIE DES SCIENCES.
» L'AcadĂ©mie a nomme Correspondants : MM. de Forcrand, IVĆllier,
BenoĂźt, Lorentz, Baccclli cl Ilill.
» Elle a continué à patronner la Mission de TEquateur, dont le com-
mandant Bourgeois est le chef. Un Rapport de M. Poincaré a montré que,
malgrĂ© des difficultĂ©s extrĂȘmes, les officiers de la Mission de l'Equateur
ont accompli une Ćuvre de haute valeur : un Ă©loge venant de M. PoincarĂ©
est une récompense.
» M. Lacroix, chef de la Mission de la Martinique, a clairement établi
ce qui s'est passé à la Montagne Pelée : I^a lave en fusion a formé un dÎme
immense, surmonté d'une aiguille de plus de Soo⹠: Je l'ai ru surgir
peu à peu, a dit M. Lacroix, et donner à la Montagne Pelée une liauteur
supérieure à celle de tous les volcans des Antilles Si imposante que
soit cette manifestation, ce n'est pas elle quia causé les dévastations ;
ce sont les nuĂ©es ardentes qui ont hi-ĂčlĂ©, asphyxiĂ© les ĂȘtres vivants, et
détruit tout ce qu'elles rencontraient. Nous avons été tranquillisés en
sachant sains et saufs les membres de la Mission de la Martinique. Il n'est
pas de soldats qui aient vu le feu de plus prÚs; comme l'Armée, la Science
a des braves. Nous adressons nos félicitations à M. Lacroix et à ses compa-
gnons, MM. Rollet de l'Isle et Giraud. Je crois pouvoir ajouter Ă leurs
noms celui de M'"* Lacroix, qui est restée à cÎté de son mari dans ses deux
voyages : l'Académie apprécie tous les dévouements.
» M. Jean Charcot, dont vous patronnez l'evpédition, doit parvenir en
ce moment à la Terre Alexandre. Les explorateurs des régions antarctiques
ne découvriront pas, comme Christophe Colomb, un nouveau Monde
habité; mais lot ou tard, sous les glaces, ils trouveront sans doute des ter-
rains remplis de fossiles, ainsi que dans les régions boréales, indiquant une
vie abondante, lĂ oĂč l'on n'a plus que le spectacle de la mort, preuve ter-
rible de l'instabilitĂ© de toute chose. L'AcadĂ©mie envoie ses vĆux bien loin,
bien loin, aux explorateurs des régions antarctiques.
» Avant de donner la parole à nos éminenls Secrétaires perpétuels pour
acclamer nos nombreux et distingués lauréats, j'ai plaisir à mentionner que
les admirateurs de M. Brouardel et de M. Chauvcau leur ont oflert des
mĂ©dailles gravĂ©es en souvenir de leurs Ćuvres scientifiques. Nous nous
associons aux hommages rendus Ă des ConfrĂšres que chacun de nous
honore.
» L'Académie est heureuse d'apprendre que l'un des prix Nobel vient
d'ĂȘtre donnĂ©, moitiĂ© Ă M. et M""= Curie, moitiĂ© Ă notre cher ConfrĂšre,
M. Henri Becquerel.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE [goS. IO97
» Je n'ai pas à \ous rappeler que M. Roux a remis à Tlnstitut Pasteur
les cent mille francs du prix Osiris décerné par l'Institut de France, mais je
tiens à noter que personne n'en a été étonné. Nous sommes habitués à voir
de grands esprits unis Ă de grands cĆurs. Cela montre qu'un poĂšte illustre,
chanté récemment sous cette coupole par un jeune poÚte plus illustre en-
core, a eu raison d'appeler avec amour notre pays « notre douce France ».
PRIX DĂCERNĂS.
ANNĂE 1903.
GEOMETRIE.
PRIX FRANCOEUR.
(Commissaires : MM. Poincaré, Emile Picard, Appell, Jordan;
Darboux, rapporteur.)
L'AcadĂ©mie dĂ©cerne le prix FrancĆur Ă M. Emile Le.moive, pour l'en-
semble de ses li-avaux en Géométrie.
PRIX PONCELET.
(Commissaires : MM. Poincaré, Appell, Emile Picard, Jordan;
Darboux, rapporteur.)
L'Académie décerne le prix Poncelet à M. Hilbert, professeur à l'Uni-
versitĂ© de GĆttingue, pour ses travaux sur les principes de la GĂ©omĂ©trie.
C. K., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N° 25.) «44
1098 ACADĂMIE DES SCIENCES.
MECANIQUE.
PRIX EXTRAORDLNAIRE DE SIX MILLE FRANCS.
(Commissaires : MM. Maurice Levj-, Bouquet de la Grye, Hatt, Sarrau;
Guyou, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer la moitié du prix à M. Mai'gas,
ingénieur en chef de la Marine, pour ses études relatives à la stabilité des
navires de combat et ses travaux relatifs Ă la navigation sous-marine, et de
répartir l'autre moitié, en parts égales, entre les lieutenants de vaisseaux
Jehexxe, Gaillard et (iIermaix, le premier pour ses travaux relatifs Ă l'ap-
plication de la télégraphie sans fd à la marine, les deux autres pour les per-
fectionnements qu'ils ont apportés aux appareils destinés à la transmission
des ordres ou des indications de tir pendant le combat.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX MONTYON.
(^Commissaires : MM. Sarrau, Boussinesq, Léauté, Sebert;
IMaurice Levy, rapporteur.)
La Commission décerne le prix à M. Ißodix, professeur à l'Ecole cen-
trale des Arts et Manufactures, pour la conception et l'exécution du
nouveau systÚme de cantilever réalisé au viaduc du Viaur.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX PLUiMEY.
(Commissaires : MM. Guyou, Sebert, Léauté, Sarrau;
Maurice Levy, rapporteur.)
La Commission dĂ©cerne le prix Ă M. AIarchiss, professeur adjoint Ă
l'Université de Bordeaux, pour renseignement libre de Mécanique appli-
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE IQoS. I O99
quée qu'il a créé, et plus particuliÚrement pour ses remarquables Leçons
sur les machines Ă vapeur, les machines thermiques et les instruments de
mesures industrielles.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par FAcadémie.
PRIX FOURNEYRON.
(Commissaires : MM. Sarrau, Léauté, Sebert, Boussinesq;
Maurice Levy, rapporteur.)
Le prix n'est pas décerné. La Commission maintient le sujet du prix
pour le concours de igoS :
Recherches thĂ©oriques oĂč expĂ©rimentales sur les turbines Ă vapeur.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
ASTRONOMIE.
PRLX PIERRE r.UZMAN.
(Commissaires : MM. Janssen, ^^'olf, Callandreau, Radau ;
LĆwy, rapporteur.)
Le prix n'est pas décerné.
PRIX LALANDE.
(Commissaires : MM. Lo'wy, Callandreau, Wolf, Radau, Janssen;
Deslandres, i\ipporteur.)
La Commission propose, Ă l'unanimitĂ©, de dĂ©cerner le prix Lalande Ă
M. Campbell, de l'obscrvaloire Lick (Californie).
M. Campbell, attaché depuis i5 ans à cet] observatoire, comme aslro-
IIOO ACADĂMIE DES SCIENCES.
nome ordinaire d'abord, et ensuite comme directeur, a tiré le meilleur
parti possible du grand instrument et de la situation favorable de Tobser-
vatoire. La Spectroscopie stellaire et TAstronomie physique l'ont attiré
d'une maniÚre toute spéciale, el dans ce nouvel ordre de recherches il a
fait des découvertes importantes.
11 a abordé et poursuivi les deux applications principales de l'analyse
spectrale aux astres, c'est-Ă -dire la recherche de la composition chimique,
des variations d'Ă©clat pour les diverses couleurs et la recherche de la
vitesse radiale.
C'est Ă lui que l'on doit les Ă©tudes les plus complĂštes sur les nombreuses
étoiles temporaires signalées dans les derniÚres années; il a pu les suivre
dans la phase ultime de leur déclin, la plus difficile pour l'observation, et
reconnaßtre leur transformation plus ou moins complÚte en nébuleuses. Les
spectres des Ă©toiles variables, de plusieurs Ă©toiles singuliĂšres l'ont aussi
beaucoup occupé; il a découvert un grand nombre d'étoiles cjui offrent
dans leurs spectres des raies notables de mĂȘme origine, Ă la fois brillantes
et obscures, et qui forment ainsi en quelque sorte un type nouveau.
Dans la recherche des vitesses radiales son Ćuvre est importante. Il est
le premier par le nombre des Ă©toiles reconnues doubles par lespectroscope;
il en a dĂ©couvert environ 3o. L'une d'elles mĂȘme a des variations de
vitesses radiales qui sont liées à deux périodes et est donc un systÚme
triple.
Entre temps, il a dirigé une des missions américaines envoyées aux Indes
pour observer l'éclipsé totale du Soleil de 1898. Les résultats obtenus sur
le spectre et la rotation de la couronne solaire offrent le plus grand
intĂ©rĂȘt.
Ces travaux multiples assurent Ă M. Campbell une des premiĂšres places
parmi les astronomes contemporains.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX VALZ.
(Commissaires : MM. LĆwy, Wolf, Radau, Janssen;
Callandreau, rapporteur.)
La Commission, à l'unanimité, décerne le prix Valz à M. Ißorreli.y,
astronome à l'observatoire de Marseille, pour ses découvertes de comÚtes.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoB. I lOI
La carriĂšre d'observateur de M. Borrelly remonte Ă la fondation de
l'observatoire de Marseille. Son activité scientifique ne s'est jamais ralentie.
Au dĂ©but, en 18G9 et 18'ji, il fut envoyĂ© comme Cbef de station Ă
Valence, Ă Orange et Ă Barcelonnette pour l'observation des Ă©toiles filantes
d'août et de novembre.
Il a découvert des étoiles variables et des nébuleuses, trouvé 20 petites
planĂštes.
En ce qui concerne les comÚtes, l'activité scientificjue de M. Borrelly
mĂ©rite d'ĂȘtre signalĂ©e plus particuliĂšrement :
En 1871, il participe à la découverte de la comÚte 1871 I (Winnecke) et
constate le premier retour de la comÚte périodique de Tutle : 1871 IV.
En 1873, il découvre, aprÚs Tempel, la comÚte 1783 II, puis la comÚte
1873 III (Borrelly).
En 1874, il participe à la découverte de la comÚte 1874 II, puis découvre
les comĂštes 1874 IV (Borrelly) et 1874 VI (Borrelly).
Le i"' février 1870, il redécouvre la comÚte périodique de ^^ innecke :
1875 II.
En 1877, il découvre la comÚte 1877 1 (Borrelly) et la comÚte 1877 III
(Swifl-Borrelly-BIock).
En 1889, découverte de la derniÚre comÚte de l'année : 1890 I (Borrelly).
Le 23 juillet 1900, découverte d'une nouvelle comÚte : 1900 II (Borrelly).
Le 2 septembre 1902, découverte, aprÚs Perrine, de la comÚte h 1902.
Le 21 juin 1903, découverte de la comÚte c 1903.
La Commission est heureuse de constater que l'observatoire de Marseille,
comme celui de Nice, a largement parlicipé aux découvertes récentes de
comĂštes.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX G. DE POMĂCOULANT.
(Commissaires : MM. LĆwy, Callandreau, PoincarĂ©, Wolf ;
Radau, rapporteur.)
Le prix qui porte le nom de M. de Pontécoulant étant destiné à encou-
rager les recherches de Mécanique céleste, la Commission, à l'unanimité,
propose de l'attribuer Ă M. IJ. Axdoyer, dont les beaux travaux, relatifs Ă
II02 ACADĂMIE DES SCIENCES.
la Théorie de la Lune et à celle des petites planÚtes, ont depuis longtemps
fixé l'attention dos astronomes.
Nous en trouvons le germe dans une ThĂšse de doctorat extrĂȘmement
remarcjuahle, Sur la Théorie des orbites intermédiaires. On appelle ainsi
des courhes par lesquelles le mouvement d'un astre est représenté plus
exactement que par l'ellipse kĂ©plĂ©rienne, et qui se prĂȘtent mieux aux
approximations successives. M. Andoyer en étahlit la théorie générale, en
partant des équations différentielles de Laplace, et il en fait une trÚs heu-
reuse application au cas particulier de la Lune. Il est revenu sur le mĂȘme
sujet dans plusieurs Notes, auxquelles se rattachent deux Mémoires, ré-
cemment publiés, Sur les cas de cotnmensurabilité approchée dans le
problÚme des trois corps (1902) et Sur la Théorie des petites planÚtes
dont le moyen mouvement est sensiblement double de celui de Jupiter
(1903). Il s'agit lĂ d'un problĂšme d'une importance capitale, sur lequel,
depuis quelque temps, se concentrent les efforts d'un grand nombre de
géomÚtres, et le dernier travail de M. Andoyer en a éclairci certaines
difficultĂ©s : il fait comprendre qu'il est des cas oĂč la dĂ©termination d'une
premiĂšre orbite peut devenir illusoire.
Il faut signaler ensuite les recherches de INI. Andoyer sur les formules
générales de la Mécanique céleste. On y trouve surtout une ingénieuse
application de la méthode des coefficients indéterminés, inspirée par la
méthode que Laplace a suivie dans sa Théorie de la Lune.
Le Mémoire de M. Andoyer sur l'extension du théorÚme de Poisson,
relatif à l'invai'iabililé des grands axes, contient des recherches qui s'ap-
pliquent à un problÚme beaucoup plus général, et les résultats ont une
rande portée théorique.
LIne série de travaux concernant la Théorie de la Lune, que M. Andoyer
poursuit depuis dix ans, ont pour origine le désaccord constaté, à partir du
8« ordre, entre la série qu'il avait trouvée pour la variation et les coeffi-
cients deDelaunay. M. Andoyer a donc entrepris la tùche, trÚs délicate et
en mĂȘme temps trĂšs laborieuse, de vĂ©rifier les calculs de Delaunay par
deux méthodes essentiellement distinctes, qui se contrÎlent de maniÚre
qu'il est possible de répondre des résultats. Il a constaté ainsi que les coeffi-
cients de Delaunay sont souvent entachés de légÚres erreurs, au moins
lorsqu'il s'agit de termes trÚs élevés, de ceux du iS"" ou du if ordre. Ces
erreurs, il est vrai, se traduisent par des fractions de seconde; ce n'en
sont pas moins des erreurs, puisque les coefficients s'expriment ici par
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE IQoS. Ilo3
des rappoiLs de nombres entiers, qui devraient toujours ĂȘtre rigoureuse-
ment exacts.
Les deux méthodes dont M. Andoyer a fait usage sont conformes aux
principes exposés dans ses précédents Mémoires; elles se rattachent, par
quelques points, aux travaux de Hill et de Newcomb. En les développant,
et en simplifiant le mécanisme des calculs, ^1. Andoyer est arrivé à consti-
tuer une méthode qui permettrait d'établir, dans un espace de temps rela-
vement court, une Théorie de la Lune trÚs propre à servir de base à de
nouvelles Tables : on la trouve exposée dans un Opuscule trÚs intéressant
que M. AxDOYEK a récemment publié sur la Théorie de la Lune, et qui
contient aussi une belle généralisation des théorÚmes d'Adams.
11 y a là un ensemble de recherches qui révÚlent un talent de premier
ordre, et que l'Académie sera sans doute heureuse d'encourager.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PHYSIQUE.
PRIX HEBERT.
(Commissaires : ĂNIM. Mascart, Lippmann, VioUe, Potier;
H. Becquerel, rapporteur.)
La Commission décerne le prix à M. E. Goldstei.v, astronome-physicien
Ă l'Observatoire de Berlin.
Parmi les travaux qui ont attiré l'attention de la Commission, nous cite-
rons principalement un ensemble de reciiercbes dues Ă M. E. Goldstein.
Ces recherches, relatives aux décharges électriques dans les gaz raréfiés,
ont été poursuivies sans interruption depuis plus de 3o années au cours
desquelles Fauteur a fait des observations remarquables et a découvert une
espĂšce particuliĂšre de rayons.
Antérieurement aux travaux de sir W. Crookes, puis ensuite, parallÚ-
lement à ces derniers, M. E. Goldstein a étudié les diverses particularités
IIo4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
des apparences lumineuses qui acconipagneiil les décliarges électriques
dans les tubes à gaz raréfiés. L'un des premiers, il a signalé Timporlance
prédominante des rayons cathodiques découverts peu de temps auparavant
par Hittorf, et il a observé diverses particularités de ces rayons dont l'in-
tĂ©rĂȘt a grandi avec les dĂ©couvertes ultĂ©rieures.
Dans ses premiers travaux, M. Goldslein n'avait pas adopté les idées
de sir W. Crookes sur la matiĂši-e radiante, et il rattachait toutes les ap-
parences observées à des causes purement optiques, c'est-à -dire à des trans-
formations d'énergie analogues à celles qu'on observe dans les phénomÚnes
lumineux.
On sait combien les hypothÚses émises par Crookes ont été fécondes et
comment elles se sont merveilleusement adaptées à l'étude des nouveaux
rayons, mais on ne saurait méconnaßtre que les expériences délicates de
M. E. Goldstein aient établi des faits qui ont exercé une influence utile sur
l'interprétation des phénomÚnes.
En 1886 ('), M. Goldstein reconnut qu'en employant une cathode per-
forée, on rencontrait prÚs de la cathode des rayons qui n'avaient pas les
propriétés des rayons cathodiques, et qui ne paraissaient pas déviés par
un champ magnétique. Il leur donna le nom de rayons-canaux {Kanal-
stixihlen).
L'expĂ©rience a appris depuis que ces rayons, extrĂȘmement absorbables,
Ă©taient particuliĂšrement actifs pour exciter la phosphorescence de diverses
substances et pour ioniser l'air. Ils sont trÚs faiblement déviés dans un
champ magnétique intense, et en sens contraire de la déviation des rayons
cathodiques. Cette propriété permet d'assimiler ces rayons à des charges
d'électricité positive, transportées par des masses réelles ou fictives, plus
grosses, et se déplaçant avec des vitesses notablement moindres que celles
qui, chargées négativement, semblent constituer les rayons cathodiques.
La présence des Kanalstrahlcn dans le rayonnement des corps radio-
actifs donne un nouvel intĂ©rĂȘt Ă la dĂ©couverte de M. Goldstein.
Nous mentionnerons encore l'observation faite par le mĂȘme auteur des
colorations que prennent certains sels sous l'induence des rayons catho-
diques ; le chlorure de sodium devient brun et le bromure de potassium se
colore en bleu foncé, colorations qui disparaissent ensuite, soit lentement
à la lumiÚre, soit en quelques minutes par une élévation de température.
(') Bei-liiier Sitzungsberichte, t. XXXIX, p. 691.
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE lC)o3. Ilo5
Les résultats que nous venons de résumer ont paru assez importants à la
Commission pour mériter l'attribution du prix Hébert.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX HUGHES.
(Commissaires : M\L Mascart, Lippmann, Recrpierel, Moissan;
Potier, rapporleur.)
La Commission propose, Ă l'unanimitĂ©, de dĂ©cerner le prix Hughes Ă
M. Pierre Picard, pour les perfectionnements introduits dans la télé^ra-
pliie, perfectionnements qui ont eu pour elfet d'augmenter la rapidité des
transmissions sur les cĂąbles sous-marins, et de permettre l'emploi des
appareils imprimeurs à la réception. M. Picard a modifié dans ce but à la
fois le mode de transmission, l'organe récepteur proprement dit et la syn-
chronisation du Baudot. Un signal quelconque, trait ou point, est trans-
mis au moyen de deux émissions, trÚs courtes, d'égale durée et de signes
contraires; c'est l'intervalle entre ces émissions qui caractérise le sigmd. Le
cùble est isolé à la station transnicttrice, en dehors du temps de ces émis-
sions, et seulement au moment oĂč le manipulateur vient toucher la butĂ©e
de travail ou la butée de repos, le cùble est mis en rapport avec le pÎle
d'une pile positive dans un cas, négative dans l'autre; à cet elßet, le mani-
pulateur n'agit pas directement sur le cùble, mais par Finlermédiaire de
deux relais spéciaux; le contact de la clef avec l'une des butées permet ù
une pile locale de charger un condensateur, le courant de charge excite
pendant un temps trĂšs court le relais correspondant et met pendant ce
temps le cùble en rapport avec la pile positive si la clef touche la butée de
travail, négative si elle est amenée sur la Ijulée de repos.
A la station réceptrice, en vertu de la capacité électrostatique du cùlde,
on observera un courant, d'intensité variable, changeant de signe chaijue
fois que le numipulateur aura passé d"une position à lautre; pour enre-
gistrer ces changements, l'appareil récepteur proprement dit est constitué
par la bobine mobile des appareils de lord Kelvin, reliée d'une part au
cùble, de l'autre à la terre par l'intermédiaire d'un condensateur; au lieu
du siphon recorder, la bobine porte lui index en aluminium, relié ù une
pile, lequel oscille entre deux butoirs communiquant avec les deux cxlré-
mités d'un relais difl'érentiel dont le milieu esta la terre, et dont l'armature
C. R., i^dS, 3- Semestre. (T. CWWII, N" 25.) I^'p
II06 ACADEMIE DES SCIENCES.
reproduit iidĂšlemcnl les mouvements du manipulateur Iransmetleur et peut
actionner un récepteur quelconque.
Si l'on veut, au lieu du Morse, employer pour la transmission un appa-
reil tel que le Baudot, rien n'est changé au mécanisme de la transmission
proprement dile, mais le systĂšme de correction qui assure le synchronisme
parfait des transmetteurs et rĂ©cepteurs doit ĂȘtre modifiĂ©, surtout si un
mĂȘme cĂąble doit servir pour transmettre dans les deux sens. INI. Picard a
rĂ©ussi, par d'ingĂ©nieux artifices, Ă vaincre les difficultĂ©s qui avaient arrĂȘtĂ©
ses prédécesseurs, et la possibilité d'employer les appareils multiples et
iiupi iineurs sur des cĂąbles sous-marins est aujourd'hui un fait acquis.
L'Ă©change des dĂ©pĂȘches entre Marseille et Alger se fait depuis 3 ans par
ces procédés, et, depuis le mois d'avril de cette année, on a établi une
correspondance directe entre Paris et Alger; cette communication a été
inaugui'ée lors du voyage du Président de la République. Actuellement le
service fonctionne dans les conditions suivantes : trois cùbles réunissent
Alger et Marseille; des distributeurs doubles Baudot sont installés sur
chaque cùble à chacune de ses extrémités; d'autre part, une ligne aérienne
unique relie un distributeur quadruple installĂ© Ă Paris Ă un autre Ă
Marseille. Des trois cĂąbles, l'un sert Ă une transmission dans les deux sens,
entre Alger et Marseille, tandis que les deux autres ne transmettent que
dans un seul; de là diverses combinaisons, que l'on peut réaliser en modi-
fiant les liaisons entre les secteurs du distributeur quadruple de Marseille
avec ceux des trois distributeurs doubles; il en résulte que, suivant les va-
riations du trafic, Marseille peut toujours rentrer sur un des secteurs
reliant Paris et Alger.
En 1898, on avait reconnu la nécessité de poser un quatriÚme cùble
entre Marseille et Alger pour suffire au trafic et faire cesser les retards
considérables qui se produisaient constamment. Depuis l'emploi de l'ap-
pareil Baudot et des dispositifs Picard les retards ont disparu, les trois
cùbles existants sont largement suffisants et le puJjlic reçoit des télégrammes
imprimés.
On ne saurait ddiic mettre en doute l'importance des progrÚs réalisés ;
la ('commission est heureuse d'avoir à proposer à l'Académie pour le prix
Hughes, décerné cette année pour la premiÚre fois, l'auteur de recherches
sur la Télégraphie, objet des études de son généreux créateur.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'.Vcadémie.
SĂANCE DU 2t DĂCEMBRE igoS. I 107
PRIX GASTON PLANTE.
(Commissaires : MM. Lippmanii, Becquerel, ^ ioUe, Potier;
Mascart, rapporteur.)
La Commission décerne le prix à AL Hospitalier pour l'ensemble de ses
travaux, en particulier pour l'appareil enregistreur, dit ondograpJie, qui
permet de traduire, par un tracé mécanique, la forme des courants alterna-
tifs et des tensions qui les produisent, avec le décalage de ces deux élé-
ments, ainsi que celle des puissances absorbées, et plus généralement,
d'Ă©tudier tout phĂ©nomĂšne Ă©lectrique susceptible d'ĂȘtre reproduit rĂ©guliĂš-
rement, de maniÚre à le transformer en syslÚme périodique.
L'Académie adopte les conclusions de ce Ilapport.
SĂATISTIOUE.
PPJX MONTYON.
(Commissaires : MM. de Freycinet, Brouardel, Haton de la GoupiUiĂšre,
Laussedat; Alfred Picard, rapporteur.)
Neuf concurrents se sont présentés en 1903 pour le prix Montyon de
Statistique à décerner par l'Académie des Sciences.
Six d'entre eux ont dĂ» ĂȘtre Ă©cartĂ©s, soit que leurs productions ne ren-
trassent pas dans la formule du prix, soit qu'elles fussent manifestement
insuffisantes.
Aucun des trois autres n'a paru mériter l'attribution du prix. Mais la
Commission les a jugés dignes d'une mention trÚs honorable. Ce sont
MM. LoxcQ, DE MoxTESSus i>i: Bai.lore et Razols.
Dans un Mémoire trÚs consciencieux et trÚs documenté, M. Loncq expose
le résultat de ses études sur la répartition de la tuberculose pour le dépar-
I lo8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
temenl de l'Aisne, inoiilrc combien la population urbaine est plus éprouvée
que la population rurale, cbilTre rinlUience de la densité des agglomé-
rations, fait voir la propagation du mal parmi les membres d'une mĂȘme
famille, insiste sur l'importation du fléau dans les villages par les individus
revenant de la ville ou par les militaires reformés comme tuberculeux,
M. de Montessus de Ballorc, chef d'escadron d'aililleric hors cadres,
produit des recherches statistiques sur les efTets de la loi de recrutement
du I 5 juillet 1H89 dans la subdivision d'Abbeville. Les points de vue aux-
quels s'est placé l'auteur et dont quelques-uns n'ont, d'ailleurs, pas de rela-
tion avec la loi sont les suivants : mouvement de la population masculine
de 20 ans, répartition suivant l'habitat et la jnufession, pertes à l'incorpo-
ration et sur l'incorporation pendant le service, tuberculose, engagements
et rengagements, exode des campagnes vers les villes, criminalité. 11 établit
notamment que le nombre des soldats atteints de tuberculose est assez res-
treint, que les pertes subies par rcfleclir incorporé diminuent sensiblement
de la premiÚre année à la seconde et de la seconde à la troisiÚme, que la
discipline militaire moralise la jeunesse. Son travail atteste beaucoup de
sagacité.
Quant à INI. Kazous, licencié es sciences malhémati({ues et es sciences
2)hysiques, il s'est edorcé de poser des principes rationnels pour fixer l'em-
placement des usines ou autres Ă©tablissements industriels, soit en France,
soit dans les colonies. Son Mémoire débute par un examen didactique et
général de la cjuestion, basé sur les recherches du prix minimum de vente
des produits. Une seconde partie est consacrée à l'indication des circons-
tances auxquelles les principaux centres industriels de France et d'Angle-
terre ont dĂ» leur naissance et leur essor. Le dernier Chapitre applique les
enseignements des deux premiers à un grand nombre d'industries spéciales.
Ce travail intéressant prouve l'érudition technique et professionnelle,
l'esprit d'investigation et la perspicacité de son auteur.
LĂ tuheictdose dans l'Aisne; par M. l^nile Loncq,
rapport de ĂNL Unoi-AnoEL.
M. Emile Loxcq, secrétaire du Conseil départemental d'hygiÚne de
l'Aisne, a voulu se rendre compte de la réparti lion de la tuberculose dans
le département de l'Aisne.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. II09
Son étude statistique aboutit à ce résultat : le tribut payé par la popula-
tion urbaine est de 00,17 pour 10000 habitants, celui de la population
rurale est de 26,57.
La densité de la population fait varier le taux de la mortalité tubercu-
leuse de 3i à 19, ce qui s'explicjue facilement par la multiplicité des contacts
et des conditions de contagion dans les espaces resserrés.
Parmi les modes de transmission, M. Loncq Ă©tudie plus particuliĂšrement
les tuberculoses familiales et cite des exemples dans lesquels on voit des
familles tout entiÚres disparaßtre en quelques années lorsqu'un de ses
membres devient tuberculeux.
Il insiste Ă©galement sur l'importalion de la tuberculose, par le retour
dans leur village des individus qui étaient allés chercher fortune dans les
villes et par le rapatriement des militaires réformés pour tuberculose.
Cette élude trÚs consciencieuse, trÚs documentée, a paru à votre Com-
mission mériter une mention trÚs honorable.
Rapport sur le MĂ©moire de M. F. de Montessus de Ballore, Cite f d'es-
cadron d' Artillerie hors cadres, ayant pour titre : « Elude statistique
sur les ej/ets de la, loi de recrutement du i^ juillet 1889, dans la sub-
division d'Abbeville », par M. Laissedat.
L'auteur, commandant du Bureau de Recrutement de cette subdivision,
a pensé que l'étude des effets de la loi qui a été en vigueur pendant i4 ans
devait avoir de l'intĂ©rĂȘt Ă la veille de la promulgation de celle cjui Ă©tablira
un service militaire plus court, supprimant les dispenses et Ă©cartant la con-
sidĂ©ration de ce que l'on avait qualifiĂ© d'intĂ©rĂȘts primordiaux de la sociĂ©tĂ©,
devant le besoin d'égalité absolue de l'époque présente.
Son travail porte sur les classes de 1889 Ă 1898, la classe 1899 n"Ă©lant
pas encore libĂ©rĂ©e au moment oĂč il a Ă©tĂ© entrepris. Ces dix classes ont
fourni Ă la subdivision d'Abbeville un contingent de i5ooo hommes en
nombres ronds, et les éléments de la statistique envisagée par l'auteur sont
extraits des registres matricules et des listes de tirage.
Parmi les points de vue assez nomfjreux auxquels il s'est placé successi-
vement, nous citerons les suivants dont il convient d'ailleurs de remarcfuer
que plusieurs sont indépendants de la loi de recrutement :
Mouvement de la population masculine de 20 ans. RĂ©partition de la
population suivant l'habitat et la profession. Incorporation. Pertes Ă Tin-
IIIO ACADEMIE DES SC1E^XES.
corporation cl sur rincorporation pcndaiil le service. Tuberculose. iMigagés
et rengages. ExoJc des campagnes à la ville. Criminalité.
A propos du mouvement de la population masculine de 20 ans, en com-
parant les nombres d'inscrits par périodes triennales, on constate ce phéno-
mĂšne, rpii mĂ©rite d'ĂȘtre signalĂ©, d'une natalitĂ© sensiblement plus forte pen-
dant la seconde période, que l'on peut vraisemblablement attribuer à un
réveil du patriotisme aprÚs la guerre de iS'jo-yi, mais qui n'a malheureu-
sement pas persisté, la diminution déjà constatée antérieurement ayant
reparu pendant les deux périodes suivantes.
En admettant qu'il faille ,tooo habitants pour constituer une ville, il y
aurait dans la sulidivision d'Abbeville iG pour 100 de citadins contre
84 pour 100 de campagnards, comprenant d'ailleurs un grand nombre
d'ouvriers dans les usines éloignées des villes, dont le total serait de
5i pour 100 avec ceux des villes, celui des agriculteurs Ă©tant de 43 pour 100
et celui des professions libérales ou des sans-profession de 6 pour 100
environ .
Les pertes Ă l'incorporation, dues Ă diverses causes, sont assez sensibles,
de 18 pour 100; mais celles sur l'incorporation pendant le service sont, au
contraire, minimes, 4? J pour 100, ce qui prouve que les malingres ont
été soigneusement éliminés par les Conseils de revision et surtout par les
Commissions de réforme.
En ce qui concerne la tuberculose, l'auteur, aprÚs avoir étudié l'influence
de l'habitat et celle de la profession sur l'ensemble du contingent, constate,
en arrivant aux immatriculés, que, grùce au mécanisme du fonctionnement
de la loi sur le recrutement et à la sévérité des Commissions de revision,
le nondjre des sujets atteints par cette dangereuse maladie Ă©tait assez
restreint.
Un fait important à signaler en général, à jiropos de la santé, consiste
dans la diminution sensible des pertes subies par l'effectif incorporé d'année
en année. Ainsi, pour les jeunes soldats recrutés dans la subdivision d'Ab-
beville, ces pertes ont été successivement de 2,8G pour 100 la premiÚre
année, de i,i(ipour 100 la seconde et enfin de o, 52 pour 100 seulement la
troisiĂšme.
Les engagements volontaires de 4 ans et de ,j ans et les rengagements
n'atteignent en tout que 'h^S pour 100 de l'efl'ectif incorporé, c'est-à -dire
un chinVe bien faible, s'il doit rester le mĂȘme avec une loi de recrutement
de deux ans qui suppose, comme l'a fait remarquer l'auteur au début de
son travail, « une solide organisation des cadres inférieurs, de façon à com-
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS, IIll
penser en quelque mesure la diminution d'esprit militaire qui ne peut man-
quer de résulter d'un plus court passage à la caserne ».
Deux questions, l'une démographique et l'autre d'ordre moral, sont
examinées avec soin à la lin de ce Mémoire.
La dĂ©population des campagnes au profit des villes doit-elle ĂȘtre consi-
dérée comme un cfl'ct direct du métier militaire?
La criminalité étant sûrement plus grande dans les villes que dans les
campagnes, l'esprit militaire y contribuerait-il? ou les jeunes soldats venus
de la campagne se pervertiraient-ils Ă la caserne?
La premiÚre de ces deux ([ueslions, résolue par l'affirmative par la plu-
part des publicistes, n'est confirmée que dans une assez laihle proportion
par les données de la statistique, puis(pie 8,21 pour 100 des hommes
n'ayant pas fait de service militaire passent delĂ campagne Ă la ville contre
11,07 poui' 10*^ d'anciens soldats. Le phénoiucne si regrettable de l'exode
des campagnes Ă la ville est donc bien [)lus complexe, et il est pi'oduit par
d'autres causes que celle de la fréquentation temporaire des villes par de
jeunes soldats dont les familles continuent Ă habiter la campagne et qui
s'eiforccnt de les y rappeler.
La réponse à la seconde question est encore plus rassurante. Il est vrai
que la criminalité est plus grande dans les villes que dans la campagne, et,
en ne considérant que ce qui se passe dans la campagne (toujours dans la
subdivision d'Abbeville), on constate que les agriculteurs sont plus crimi-
nels que les ouvriers, qui le sont plus que les personnes ayant une profes-
sion libérale ou sans profession, ce qui témoigne de rinflucnce de l'instruc-
tion sur la moralité.
Mais l'auteur établit, d'un autre cÎté, trÚs nettement cpie la discipline
militaire contribue aussi à moraliser trÚs sérieusement la jeunesse appelée
sous les drapeaux, puisque le nombre des condamnés c}ui n'ont pas fait de
service est deux fois et un (piart plus grand que celui des condamnés ayant
servi.
Toute cette discussion des effets de la loi de recrutement du 1 5 juillet 1889
et des questions qui s'y rapportent directement ou indirectement est
appuyée de Tableaux numériques dressés avec le plus grand soin et parfai-
tement ordonnés.
Votre rapporteur estime (jue l'auteur a fait preuve Ă la fois de beaucoup
de sagacité et d'un excellent esprit; il a riumneur de vous proposer de lui
attrijjuer une mention trĂšs honorable.
iri2 ACADĂMIE DES SCIE^â CES.
Ălcmenls slalistlqurs pcrmeltattl de fixer raiionnellemcttt en France
et dans nos colonies remplacement d'Ă©tablissements industriels Ă
créer; par M. Paul Razoïis. Rapport de M. A. Picard.
]M. Pail Razoi's, licencié es sciences mathémaliques et es sciences phy-
siques, membre de Tlnstitut des Actuaires français, ancien inspecteur du
Iravail dans l'industrie, soumet au jugement de l'Académie des Sciences,
])our le concours du prix Monlyon de Statistique (1903), un MĂ©moire
manuscrit intitulĂ© : « ĂlĂ©ments statistiques permettant de fixer rationnelle-
ment en France et dans nos colonies remplacement d'Ă©tablissements indus-
triels à créer » .
Ce MĂ©moire se divise en tiois Parties.
Tout d'abord, l'auteur présente une étude didactique et générale de la
question, en partant de ce principe que la position d'un Ă©tablissement
industriel doit ĂȘtre choisie de maniĂšre Ă rĂ©duire au minimum le prix de
vente des produits. Il passe successivement on revue les éléments constitu-
tifs de ce prix : achat et transport à l'usine de la matiÚre premiÚre; dépense
de combustible minéral ou végétal, de vapeur d'eau pour usages industriels
divers, d'eau, de force motrice; main-d'o'uvre; transport des produits
fabriqués jusqu'au lieu de consommation; acquisition des terrains et con-
struction des bùtiments de l'usine. Chacun des éléments ainsi envisagés est
l'objet d'un exameu attentif, avec toutes les subdivisions nécessaires. F.n ce
qui concerne, par exemple, le prix do la matiĂšre premiĂšre, M. Razous
distingue suivant que cette matiĂšre est lourde et encombrante ou au con-
traire peu encombrante et légÚre, suivant qu'elle vient de l'intérieur ou de
l'étranger, suivant que le transport a lieu au moyen de véhicules attelés,
d'automobiles, de voies ferrées. Pour la force motrice, il considÚre les
divers cas des machines Ă vapeur, des machines Ă gaz, Ă pĂ©trole ou Ă
essence, des moteurs hydrauliques, des dynamos. En ce qui touche la main-
d'Ćuvre, il se place dans la double hypothĂšse d'une industrie faisant large-
ment appel à la main de riiomme et d'une industrie à machinisme déve-
loppé; son analyse porte sur le travail industriel dans les pays agricoles,
sur l'emploi des ouvriers Ă©trangers, sur le travail Ă domicile, etc. L'auteur
accumule les données pratiques, les chiflVes empiriques. Incidemment, il
donne une formule mathématique pour le calcul du prix de transport des
matiÚres premiÚres ou des combustibles végétaux, supposés uniformément
répartis autour de l'usine.
SĂANCE DU 21 DĂCl-MBRE igoS. Ill3
Dans une deuxiĂšme Partie, M. Razous rappelle, sous forme de Tableau,
les circonstances qui ont contribué à la création et à l'essor des principaux
centres industriels de la France et de TAngleterre.
Enfin, la troisiĂšme Partie, trĂšs Ă©tendue et essentiellement concrĂšte,
applique les principes et les enseignements des deux premiĂšres Ă un grand
nombre d'industries spéciales. Ici encore les faits et les chiffres expéri-
mentaux abondent. L'exploitation des forets et le travail du bois sont
étudiés, non seulement pour la France, mais pour nos principales colonies.
Le MĂ©moire de M. Razous atteste l'Ă©rudition technitiue et profession-
nelle, l'esprit de recherche et la perspicacité de son auteur, qni a dû certai-
nement dépenser beaucoup de temps et de travail pour en réunir les maté-
riaux. Une mention trÚs honorable lui est attribuée.
L'Académie adopte les conclusions de ces Rapports.
CHIMIE.
PRIX JECKER.
(Commissaires : MM. Troost, Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine;
A. Haller, rapporteur.)
La Section de Chimie a décerné, à lunanimité et sans discussion, le
prix Jecker à M. L. Ißouveault, maßtre de Conférences de Chimie orga-
nique à la Faculté des Sciences de Paris.
Depuis 17 ans qu'il appartient à l'Université, l'effort scientifique de
M. Bouveault a été continu et s'est exercé sur les sujets les plus variés de la
Chimie organique. Il a tendu principalement à la création de nouvelles
méthodes pour la préparation de composés appartenant à des fonctions en
gĂ©nĂ©ral peu compliquĂ©es. Son travail de thĂšse l'a conduit tout d'abord Ă
l'obtention de nitriles, d'éthers et de nitriles [ß-cétoniques, de cétones et de
dérivés aminés du pyrazol.
Plus tard, avec M. Barbier, la condensation des aldéhydes avec l'acé-
tone ordinaire les amena à la synthÚse de cétones une ou deux fois non
saturĂ©es. Ces derniĂšres ont la curieuse propriĂ©tĂ© de pouvoir ĂȘtre dĂ©shydra-
C, K., igoS, 2' Semestre. (T. CXXXVII. N° 25.) I^O
Ill4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tées en donnanL des hydrocai'nircs aromaliques. Sa collaboration avec le
savant maßtre de I^yon a eu pour résultat un travail d'ensemble sur les
principes immĂ©diats contenus dans les essences de linaloĂ©, ĂLCUithropogon
scliĆnanlltus, de lĂ©mon grass, de citronellc, de gĂ©ranium et de roses, tra-
vail qui a ĂȘlc couronnĂ© par la synthĂšse totale des corps fondamentaux de
la série des produits isolés dans ces essences, la méthylhepténone et Facide
géranique.
M. Bouveault s'est également occupé de la question si complexe du
camphre et des terpÚnes, a préparé un nouvel hydrocampliÚne liquide,
a donné la constitution, indiscutée aujourd'hui, des composés des séries
isolauronique et j3-campholéniquc et a enfin pu apporter à celle de la
phorone du camphre le contrĂŽle d'une synthĂšse totale.
En traitant les hydrocarbures aromatiques ou les éthers des phénols par
le chlorure éthyloxalique, en présence du chlorure d'aluminium, il a
obtenu des Ă©thers et des acides glyoxyliques aromatiques, qui l'ont conduit
à des acides et à des aldéhydes aromatiques de toutes sortes.
A part trois ou quatre, les alcools primaires sont des produits dont l'ob-
tention est extrĂȘmement difficile. On rĂ©ussit maintenant Ă les prĂ©parer
assez facilement, grùce au procédé que viennent de généraliser MM. Bou-
veault et Blanc, et qui consiste à hydrogéner par l'alcool absolu et le
sodium les Ă©thers-sels des acides correspondants.
Nous ne saurions énumérer les multiples contributions que M. Bouveault
a apportĂ©es dans beaucoup d'autres questions de Chimie, oĂč il a su montrer
la mĂȘme prĂ©cision, la mĂȘme originalitĂ©.
Mais, si étendu et si varié que soit son avoir personnel dans le domaine
de la recherche, M. Boiveault a encore d'autres titres Ă la haute distinction
dont dispose l'Académie. Passionné pour la Science, il possÚde une qualité
prĂ©cieuse entre toutes, et dont devrait ĂȘtre dotĂ© tout maĂźtre attachĂ© Ă notre
haut enseignement : celle de communiquer, de faire partager Ă la jeunesse
qui l'entoure, son amour, son enthousiasme pour le travail si captivant de
la recherche.
Dans les diverses FacultĂ©s oĂč il a professĂ© depuis qu'il a abordĂ© la car-
riÚre scientifique, il a fait école, a formé des élÚves qu'il a associés à ses
travaux.
C'est M. Bongert avec lequel il a étudié les dérivés o et c acylés des
éthers acéto-acéliques. C'est M. Locquin qui collabore à ses recherches
concernant l'action de l'acide nitreux ou du chlorure de nitrosyle sur ces
mĂȘmes Ă©thers acĂ©to-acĂ©tiques ou leurs dĂ©iivĂ©s alcoylĂ©s de substitution.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igu3. âą HIJ
Ce sont M. Tctry avec lequel il a élucidé quelques points relatifs à la
constitution de certains dérivés de la pulégonc, et M. Walil, son prépara-
teur, dont l'ingéniosité, le savoir et la grande habileté nous font présager
un digne émule du maßtre qui l'a formé.
Tant de titres sont plus que suffisants pour justifier le choix de la Section
de Chimie.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX LA CAZE.
(Commissaires : MM. Arm. Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine,
Haller, Berlhelot, SchlĆsing, Duclau.v; Troost, rapporteur.)
M. GcxTz a débuté dans la carriÚre scientifique par un ensemble de
recherches lliermochimiqucs sur les composés que le tluor forme avec les
métalloïdes et avec les métaux.
Ses déterminations calorimétriques lui ont permis de rendre compte du
grand écart qui existe entre les propriétés de l'acide fluorhydrique et des
fluorures alcalins ou alcalino-terreux d'une part et celles de l'acide chlorhy-
drique et des chlorures, bromures et iodures correspondants d'autre part.
C'est Ă©galement par une Ă©tude ihermochimique des divers produits de la
décomposition par l'eau des composés de l'antimoine que M. Guntz
réussit à éclaircir les nombreuses contradictions que les recherches de ses
devanciers avaient introduites dans leur histoire.
L'existence des sels de sous-oxyde d'argent Ă©tait depuis longtemps
discutée. Les expériences antérieures peu concordantes n'avaient pas
réussi à fixer l'opinion des chimistes. M. Cuntz, aprÚs avoir déterminé les
conditions de production réguliÚre d'un sous-sel d'argent parfaitement
défini cl bien cristallisé, le sous-lluorure d'argent, a pu préparer le sous-
oxyde et les sels de sous-oxyde d'argent également bien définis; il a pu
fixer leurs propriétés et expliquer par leur production et leur décomposition
rinfluence de la lumiĂšre sur les sels halogĂšnes d'argent.
Il a ainsi établi définitivement l'existence des sels de sous-oxyde d'argent
mise jusqu'alors en doute.
Le lithium était jusque dans ces derniers Iciujis un métal que l'on ne pré-
parait qu'en petite quantité. Sa préparation par l'électrolyse de son chlo-
rure fondu paraissait cependant au premier abord une opération facile;
IIl6 ACADĂMIE DKS SCIENCES.
mais, lorsque M. Guntz voulut reprendre ce mĂȘme procĂ©dĂ© pour obtenir des
quantités importantes de ce métal afin d'en compléter l'élude, il s'aperçut,
en faisant des mesures quantitatives, que le rendement Ă©tait trĂšs dilTcrent
dans des opérations en apparence trÚs analogues, et que, de plus, il était
toujours excessivement faible par rapport à l'intensité du courant électrique
employé.
En reclierchant les causes de ces diflérences et de ce faible rendement,
il fut amené à constater que cette décomposition du chlorure de lithium était
généralement compliquée de la production d'un produit accessoire, le sous-
cliloi'urc de lilliiiiiu, dont la proportion varie avec les conditions de l'expé-
rience, par la réaction du chlorure sur le lithium mis en liberté. Cette
étude trÚs délicate lui a permis de fixer les conditions dans lesquelles on
doit se placer pour une préparation réguliÚre et économique.
Grùce aux ingénieuses dispositions qu'il a adoptées, M. Guntz a pu
obtenir de grandes quantités de lithium, à l'aide desquelles il a constaté
les affinités énergiques qui le placent en tÚte des métaux alcalino-tcrreux.
Ce métal brûlant dans l'azote peut servir avantageusement à la préparation
de l'argon, et, s'enflammant au rouge dans l'hydrogĂšne, donne un hydrure
cristallisé trÚs stable, formé avec un grand dégagement de chaleur.
Les études qu'il a entreprises sur les amalgames et sur l'activité chimique
des mĂ©taux retirĂ©s de leurs amalgames Ă basse tempĂ©rature, l'ont conduit Ă
préparer le baryum et le strontium métalliques, ainsi que leurs hydrures,
dans un état de pureté qu'aucun expérimentateur n'avait encore atteint.
M. Guntz a publié en collaboration, tant avec son illusti'c maßtre
qu'avec plusieurs de ses Ă©lĂšves, un ensemble d'autres recherches qui ne
le cĂšdent en rien, comme importance et comme rigueur, Ă celles que nous
venons d'énumérer.
La Commission, appréciant le mérite et l'originalité des travaux de
M. Gu.vTz, lui a décerné le prix La Caze (Chimie) pour l'année 190'i.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
SĂA^'CE DU 2 1 DĂCEMBRE JQo'i. II 17
3IIXĂR\L0GIK ET GEOLOGIE.
PRIX DELESSE.
(Commissaires : MM. Fouqué, Berlrand, Michel Lévy, Gaudry;
de Lapparent, rapporlciir.)
M. Emmanuel be Makokrie est bien connu du monde des géologues et
des géographes, d'abord pour l'étendue de son savoir, ensuite pour le zÚle
profondément désintéressé avec lequel, interrompant des travaux person-
nels oĂč il avait montrĂ© qu'il se placerait parmi les meilleurs, il a assumĂ©,
dans l'intĂ©rĂȘt des travailleurs, des tĂąches laites pour rebuter, par l'Ă©nor-
milé du labeur à accomplir, tout autre courage que le sien.
AprÚs avoir étudié avec fruit la région des CorbiÚres, M. de Margerie a
publié, en collaboration avec le général de la Noé, un magistral Ouvrage,
Les formes du terrain, le premier oĂč aient Ă©tĂ© exposĂ©s rationnellement
les principes du modelé terrestre. Ensuite, sur l'invitation des CongrÚs
o'éologicpies internationaux, il a présidé à la rédaction d'un Dictionnaire
mĂ©thodique des bibliographies gĂ©ologiques, Ćuvre de patience et de prĂ©-
cision, qui a exigé une grande somme de travail.
Mais ce qui le recommande surtout à la gratitude des géologues, c'est
sa traduction du grand Ouvrage de notre illustre Associé de Vienne,
M. Edouard Suess, c'est-Ă -dire du livre magistral qui a jiour titre La face
de la Terre. A cette traduction, enrichie de cartes et de dessins parfaite-
ment choisis pour en faciliter l'usage, M. de Margerie a joint des notes,
d'une ampleur souvent Ă©gale Ă celle du texte, et oĂč sont accumulĂ©s tous
les renseignements recueillis, depuis l'apparition de l'Ă©dition originale,
sur les innombrables sujets traités par M. Suess. On ne saurait trop insister
sur le mĂ©rite de cette publication, qui a rendu accessible et profitable Ă
tous nos compatriotes, et mĂȘme Ă d'autres, une Ćuvre pleine d'aperçus
profonds, mais difficiles Ă suivre dans le texte allemand.
L'attrilnition à M. de Margerie du prix Delesse sera la juste récompense
d'une activité inspirée par le seul amour de la Science, et dont toutes les
manifestations font ressortir, avec une grande distinction de style, l'alliance
lilH ACADĂMIE DES SCIENCES.
précieuse cFune érudilion aussi sûre que vaste et d'un sens critique trÚs
délié.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE.
PRIX GAY.
(Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Guyou, Bassot, Hatt;
Grandidier, rapporteur.)
Le R. P. C«>n\, le fondateur et directeur de l'observatoire de Tanana-
rive, a déterminé, depuis i4 années qu'il habite Madagascar, avec une trÚs
grande précision, une série considérable de positions géographiques. Il a
d'abord fixé les coordonnées de l'observatoire do ïananarive par 'j^ig obseï^-
vations astronomiques.
En 1893, il a exécuté la triangulation et le nivellement géodésiquc de la
région qui s'étend de Tananarive au bord do la mer, à Andovorantc, sur
une distance de 21 i'"', et fixé le long de cette roule la latitude et la longi-
tude de trois stations.
Attaché en 1896 au corps expéditionnaire par le général Voyron en qua-
lité de géodésien du Service géographique de l'Ktat-Major, il a triangulé
dans la région orientale, avec une brigade topographiquo, un'e superficie de
i2j''"'' et déterminé les coordonnées d'Ampanolomaizina. Pendant cette
campagne, il a été cerne et attaqué par une loilo liande de Fahavalos, de re-
belles, a panse au milieu des balles son chef de service qui avait été griÚ-
vement blessé, a relevé sous une vive fusillade un soldat do son escorte mor-
tellement atteint et a reçu à ce sujet les félicitations du général Gallieniqui
l'a proposé pour la croix.
Dans une seconde mission que lui a confiée le général Gallieni en 1897,
il a relié la triangulation de l'Imerina avec celle du Corps expédilionnaire
à Andriba et formé un réseau couvrant i j 000''"'', (juil a jalonné d'observa-
tions astronomiques.
Kn 1898, il a accompli une troisiĂšme mission sur la cĂŽte occidentale de
Madagascar, oĂč il a fixĂ© les positions gĂ©ographiques de six stations par
Sno observations.
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE IQoS. I I 19
En 1900, dans une qualriÚme mission que lui a confiée le général Penne-
quin sur la cÎte orienlale, il a déterminé les coordonnées astronomiques
des ports importants de Vatomandry, de Marosika et de Mahanoro.
En 1901, il a triangulé une superficie de 8000'""' autour du massif cen-
tral de TAnkaratra et observé les positions géographiques de Belafo et
cFAntsirabé.
En 1902, il a fixé la longitude d'Ambatolampy pendant qu'il faisait sa
série crobservations magnétiques autour du massif d'Ankara tra.
Enfin, cette année, il fait la Carie trÚs détaillée à j;j^ des environs de
Tananarive sur un rayon de Se'"".
Eu résumé, sans parler des travaux astronomiques, magnétiques et
météorologiques qu'a faits le R. P. Colin et qui sont nombreux et trÚs im-
portants, nous constatons qu'au point de vue purement géographique, le
seul qui nous intéresse pour l'attribution du prix Gay « qui doit cette année
ĂȘtre dĂ©cernĂ© Ă l'auteur d'un travail ayant pour but la dĂ©termination, aussi
précise que possible, d'une série de positions géographiques dans une
des colonies françaises », ses observations, qui dépassent de beaucoup le
nombre de 2000, ont fourni 17 positions géographiques, 7 latitudes et
2 longitudes isolées, et que son réseau géodésique s'étend sur une superficie
de 3 1000'""'.
Cet ensemble de travaux d'une haute précision a décidé la Commission
du prix Gay à décerner ce prix au R. P. Coi.ix.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
BOTANIQUE.
GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES.
(Commissaires : MM. Rornet, Guignard, Prillieux, Perrier;
Yan Tieghem, rapporteur.)
L'Académie avait proposé en 1901 la question suivante :
Rechercher et démoulrer les divers modes de formation et de aévelop-
peweiil de l'Ćuf chez les AscowyeĂšles et les BasidiomycĂštes.
I120 ACADEMIE DES SCIENCES.
Deux Mémoires ont été présentés. La Commission estime que, dans l'un
comme dans Taulre. la question n'est traitée que d'une façon incomplÚte.
Elle ne décerne donc pas le prix.
L'Académie adopte cette proposition.
PRIX BORDIN.
(Commissaires: M^L Guignard, Bornet, Prillieux, Bonnier;
Van Tieghem, rapporteur.)
L'Académie avait proposé la question suivante :
Drinoiilrcr, s'il y a lieu, par l'Ă©lude de types iionibi-eux et varies, la
gënéj-alité du pliénoinÚne de la double fécondaliuii, ou digawie, c'esl-
Ă -dire de la fornialiou simultanĂ©e d'un Ćuf et d'un trophime, chez les
A ngiosperm es .
Aucun Mémoire n'ayant été présenté, la Commission décide de retirer
le sujet proposé.
Cette décision est approuvée par TAcadémie.
PlUX DESMAZIĂKES.
(Commissaires : MINL Bornet, Van Tieghem, Bonnier, Prillieux;
Guignard, rapporteur. )
La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de donner le prix.
PRIX MONTAGNE.
(Commissaires : MM. \ an Tiegliem, Bornet, Guignard, Bonnier, Zeiller;
Prillieux, rapporteur.)
L'Ă©tude de la structure et de l'Ă©volution des noyaux dans les Champi-
gnons BasidiomycÚtes a été le sujet de trÚs délicates et trÚs intéressantes
recherches que M. Mairr a exposĂ©es dans un important MĂ©moire oĂč il
traite de la cytologie non seulement des BasidiomycĂštes proprement dits,
mais aussi des UrĂ©dinĂ©es considĂ©rĂ©es comme dĂ©pendant du mĂȘme groupe.
Les noyaux des Champignons qui sont extrĂȘmement petits ont longtemps
Ă©chappĂ© Ă robservalion, ils ne deviennent visibles que quand on parvient Ă
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE ICjO^. I I :~ l
les colorera l'aide crunc technique toute spéciale et des plus délicates; mais
le travail de M. Maire montre combien l'étude, bien dirigée, de ces petits
corps peut apporter Ă la Science de donnĂ©es importantes et contribuer Ă
Ă©clairer les questions les plus hautes et les plus obscures de l'organisation
des végétaux.
M. Maire a fait, dans l'exposé de ses recherches, deux paris distinctes :
l'une comprend la description trÚs détaillée de ses nombreuses observations
sur les noyaux dans la série des espÚces des BasidiomycÚles dont il a étudié
des types variés en contrÎlant les études cytologiques, maintes fois contra-
dictoires, qui avaient été faites avant lui; l'autre est consacrée aux théories
qui touchent à la phylogénésie, à l'évolution nucléaire et à la sexualité des
BasidiomycĂštes; il a jugĂ© avec raison qu'il convient de ne pas mĂȘler aux
faits prĂ©cis des considĂ©rations, oĂč la maniĂšre de voir de chacun joue tou-
jours un rÎle considérable.
Les cellules des BasidiomycĂštes contiennent tantĂŽt un seul noyau, tantĂŽt
deux noyaux accouplés. A la germination, le filament produit par la spo-
ridie d'une Urédinée, aussi bien que celui qui naßt de la basidiospore du
Champignon le plus élevé en organisation, est composé de cellules à un
seul noyau, contenant deux chromosomes. Ce n'est que plus tard que
toutes les cellules des BasidiomycĂštes contiennent chacune deux noyaux
accouplés dont les divisions sont simultanées et parallÚles. M. Maire attache
une importance considérable à cette paire de noyaux intimement unis qui
caractérise les cellules du tronçon individuel le plus important des Basidio-
mycÚtes et donne naissance à des générations de pareils couples de noyaux
jusqu'à la formation de la baside. Là , les deux noyaux accouplés de la jeune
baside se fusionnent pour former un gros noyau, dans lequel se confondent
les quatre chromosomes des deux éléments associés; puis, ce gros noyau
unique, ainsi formé à l'intérieur de la })aside, se divise en deux noyaux con-
tenant chacun seulement deux chromosomes. Il y a donc là réduction du
nombre des chromosomes. La division se répÚte trÚs peu aprÚs et il se pro-
duit ainsi dans la baside quatre noyaux qui pénÚtrent isolément dans les
spores qui se forment à l'extrémité des stérigmates.
Peut-on voir dans ces faits la preuve de l'existence d'une fécondation
dans les Champignons basidiomycĂštes? M. Maire ne le pense pas.
La fĂ©condation, dans les vĂ©gĂ©taux supĂ©rieurs, lĂ oĂč elle n'est pas con-
testable, est caractérisée par la fusion de deux noyaux sexuels dont l'union
constitue l'Ćuf. Ce dernier contient un nombre double de chromosomes et
donne naissance, par des divisions successives, à toute une lignée de pareils
G. K., tgoS, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N» 25 ) '4?
II22 ACADEMIE DES SCIENCES.
noyaux jusqu'Ă un stade dĂ©fini oĂč se produit une rĂ©duction numĂ©rique des
cbroniosomcs dans les noyaux qui sont rorigino d'nne nouvelle lignée
aboutissant aux noyaux sexuels. Dans les BasidiomycĂštes, le noyau produit
dans la baside par la fusion des deux noyaux associés contenant chacun deux
. chromosomes donne naissance aux noyaux des spores qui ne contiennent,
eux aussi, que deux chromosomes. Il y a là une différence que M. Maire
considĂšre comme essentielle et d'oĂč il rĂ©sulte que la fusion des noyaux
accouplés dans la baside est, selon lui, un phénomÚne de tout autre nature
que celui qui caractérise une fécondation véritable.
Cet important travail de M. Maire a {)aru Ă la Section de Botanique
digne d'une récompense de l'Académie. Elle vous propose de lui accorder
le prix Montagne.
L'Académie adopte les conclusions do ce Rapport.
PRIX THORE.
(Commissaires : MM. Bornet, Guignard, Van Tieghem, Bonnier;
Prillieux, rapporteur. )
La maladie de la Vigne que l'on désigne sous le nom de Roi blanc ou de
Rot livide a été signalée comme fort dangereuse, en France, dÚs 1886, et a
été l'objet déjà de nombreuses études. Elle a pris dans ces derniÚres années,
en Hongrie, un dĂ©veloppement considĂ©rable et M. de Istvaxffi Ă©value Ă
8 millions de francs le dommage qu'elle y a causé en 1901.
Directeur de l'Institut ampélographique royal hongrois, M. de Istvanffi
a fait de cette maladie et du parasite qui la produit une Ă©tude trĂšs appro-
fondie et publié sur ce sujet tout spécial un Mémoire de prÚs de 3oo pages
accompagnées de plus de 200 figures dont un grand nombre en couleur et
d'une trÚs belle exécution.
M. de Istvanffi étudie et décrit avec le plus grand détail les altérations
des tissus des divers organes de la Vigne, jeunes sarments, feuilles,
grappes et grains de raisin dans lesquels pénÚtre et se développe le mycé-
lium du Coniolhyriuin Diplodielia. Parmi les faits intéressants qu'il
signale, on peut citer particuliĂšrement la formation de tissu cicatriciel Ă
l'intérieur des jeunes rameaux altérés par la pénétration du parasite et la
production de bourrelets de forme singuliĂšre au-dessus des ent.renĆuds sur
lesquels la maladie a causé nno décorlicalion annulaire.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igo3. H^S
En ensemençant le Coniothyrium Diplodwlla dans des milieux conve-
nables, M. de Istvanffi en a suivi loiil le développement, depuis la germi-
nation de la spore jusqu'Ă la formation complĂšte des pycnides qu'il a
observées à partir de leur premiÚre origine. Des ensemencements de spores
sur des raisins lui ont pci'mis de voir la pénclration des filaments du Cham-
pignon à travers la cuticule et leur développement à rinlérieur de la pulpe
des grains dont il a figurĂ© les colorations successives qui manifestent Ă
l'extérieur toutes les phases de la maladie.
Une deuxiÚme partie du Mémoire de M. Istvanffi est consacrée à l'élude
comparative des remÚdes proposés pour combattre le Rot livide. L auteur
assure en avoir découvert un nouveau beaucoup plus efficace que ceux qui
ont été employés jusqu'ici, mais il ne fait pas connaßtre la substance dont
il préconise l'emploi et se réserve d'en faire l'objet d'une publication ulté-
rieure.
Sans tenir compte de cette derniĂšre partie du travail de M. de Istvaxffi,
la Commission a pensé que l'étude trÚs détaillée qu'a faite l'auteur des
tissus de la Vigne attaquée par le Coniol/iyiium DiplodicUa et de toutes
les phases du développement de ce Champignon a une réelle valeur et vous
propose de lui accorder le prix Thore.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
ECONOMIE KliUALE.
PRIX BIGOT DE M DROGUES.
(Commissaires : iNIM. Muntz, Schlo'sing pĂšre, Chauveau, Roux;
SchlĆsing fils, rapporteur.)
L'Ouvrage auquel la Commission est unanimement d'avis d'attribuer le
prix Bigot de Morogues est la Gcologic a'j^rirole de M . EugĂšne Risi.ek.
M. Risler (est-il besoin de le rappeler?) est l'Ă©minent agronome qui,
pendant de longues années, a dirigé avec une si haute distinction et un si
complet dĂ©vouement l'Institut national agronomique. 1mi mĂȘme tenqjs, il
II24 ACADEMIE DES SCIENCES.
eul à y professer l'Agriculture comparée. Il reconnut dÚs l'abord que cette
science devait comprendre la climatologie, l'histoire de l'agricidluro, la sta-
tistique et la gt'ologie agricole cl, comme sur celte derniÚre l'Ouvrage néces-
saire manquait, il entreprit de le composer. Ainsi est né son magistral
Traité.
Le plan qu'il y a suivi est Ă la fois le plus clair, le plus scientifique et le
plus pratique; il repose sur l'adoption de la classification des Traités de Géo-
logie, parmi lesqucl est pris essentiellement comme modÚle le grand Traité
de M. de Lapparent, et sur l'emploi constant des cartes géologiques. AprÚs
la description trĂšs sobre de chaque terrain, l'auteur parcourt les divers pays
de France oĂč ce terrain est en affleurement et pousse aussi, dĂšs cju'il est utile,
ses excursions à l'étranger. 11 y relÚve tous les renseignements intéressant
l'agriculture : analyses des sols, résultats d'essais d'engrais, indications
variées concernant les amendements en usage et leurs gisements, les sys-
tÚmes de culture, les procédés de drainage et d'irrigation, les plantes fores-
tiÚres, les races de bétail, le climat, la situation économique. Pour mieux
faire comprendre ses leçons .par des exemples, il décrit des exploitations
rurales et fait voir le profit cju'elles peuvent tirer d'une judicieuse adaptation
de leurs méthodes aux ressources des terrains sur lesquels elles se trouvent
placées. De j^areilles études ressort avec évidence la relation, parfois trÚs
étroite, qui existe entre la formation géologique d'un sol et le systÚme de
culture qui lui convient. Et cette relation conduit Ă des applications im-
médiates. C'est ainsi cjue, selon les vues de M. iiisler, les propriétaires
bretons auraient grand bĂ©nĂ©fice Ă emprunter les amĂ©liorations rĂ©alisĂ©es Ă
Jersey sur des terres granitiques ou siluriennes analogues aux leurs; c'est
ainsi que les Champenois devraient apprendre de leurs confrĂšres de l'Ar-
tois, de la Flandre on du sud de l'Angleterre ce (pi'il est possible de faire
des sols crayeux et que les Lorrains devraient Ă©tablir des herbages sur
leurs marnes du lias comme on l'a fait avec succĂšs dans le Charolais et
le JNivernais.
Tant de documents précieux, réunis et commentés avec une expérience
consommée des choses de l'agriculture, constituent un ensemble dont la
portée dépasse de beaucoup le titre de Géologie agricole. L'Ouvrage de
M. llisLitii est presque à lui seul un Traité complet d'agriculture comparée.
Il olTre, en outre, un caractÚre de nouveauté et d'originalité exceptionnel,
parce que l'auteur a tiré de ses notes personnelles de voyage ou de son
propre fonds une grande partie des observations et des conclusions qu'il
iorinule. On comprend par là que la Géologie agricole n'ait été que len-
SĂANCE DU 2 1 DĂCEiMBRE igo3. II 23
lemciil écrite; su publication représente un travail de plus de 20 années, ou
plutĂŽt elle est le fruit de toute une carriĂšre, bien digne d'ĂȘtre louĂ©e et
honorée.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
ANATOMIE ET ZOOLOGIE.
PRIX SAVIGNY.
(Commissaires : MM. Perrier, Giard, Dclage, Chatin, GrancJidier;
Bouvier, rapporteur. )
Ce prix est accordé à M. R. Fourtau, Ingénieur civil au Caire, Membre
de l'Institut Ă©gyptien.
Depuis longtemps fixé au Caire, M. Fourtau a consacré son talent d'ingé-
nieur, de pénii)les explorations et des reciicrches trÚs savantes à l'étude
géologique de TEgypte. Grùce à sa connaissance des Invertébrés fossiles et
Ă ses aptitudes d'observateur, il est parvenu Ă jeter une vive lumiĂšre sur
l'histoire des terrains qui avoisinent la mer Rouge, et l'on peut prévoir le
jour oĂč les dĂ©pĂŽts Ă©gyptiens seront inscrits sur les cartes avec la mĂȘme prĂ©-
cision que ceux de l'autre rive méditerranéenne.
M. Fourtau s'est d'abord intéressé à la géographie physique et à la struc-
ture générale de la région érythréenne. AprÚs avoir débuté par une curieuse
étude sur les puits artésiens et les puits forés de l'Egypte, il a fait paraßtre
coup sur coup deux estimables opuscules, l'un consacré à la cÎte ouest du
Sinaï, l'autre à la partie septentrionale du désert arabique. Ces deux
MĂ©moires sont d'une lecture captivante et remplis d'observations originales.
Quand il les écrivit, l'auteur était déjà trÚs documenté sur la géologie de
l'Egypte et il a profité de ses connaissances pour expliquer le faciÚs des
régions précitées. On ne saurait mieux comprendre, ni traiter plus large-
ment, la géographie physique d'une contrée.
M. Fourtau est bon géographe parce qu'il présente avant tout les qua-
lités d'un excellent géologue. Les douze Notes ou Mémoires qu'il a consa-
1126 ACADĂMIE DES SCIENCES.
crés jusqu'ici à la stratigraphie égyptienne sont remplis d'aperçus nouveaux
et suggestifs : il y montre que le grÚs nubien sans fossiles s'est formé suc-
cessivement Ă des Ă©poques diverses; qu'entre ce substratum et les
couches éocÚnes prédominantes en Egypte s'intercalent les dépÎts du céno-
manien et du crétacé supérieur; que la barre rocheuse d'Alexandrie,
derriĂšre laquelle se forma le delta nilotique, remonte Ă l'Ă©poque quaternaire
et s'appuie sur les calcaires du pliocÚne supérieur; enfin que l'Egypte
était submergée ou incomplÚtement découverte au début de la période
quaternaire, et que les silex taillĂ©s qu'on y trouve sont bien postĂ©rieurs Ă
l'époque paléolithique. On ne saurait entrer dans le détail des nombreuses
études que M. Fourtau a consacrées aux terrains tertiaires d'Egypte : elles
sont longues et approfondies, trĂšs concluantes toutes les fois que l'observa-
teur a pu réunir des matériaux suffisants, marquées au coin d'une sage pru-
dence dans le cas contraire. Si M. Fourtau n'hésite nullement à établir
qu'aux environs des Pyramides les fossiles du sable pliocĂšne proviennent
d'une dissémination anormale et sont issus de couches fort diverses; s'il
interprÚte avec une grande netteté les trois niveaux à Poissons qu'on trouve
au mĂȘme lieu dans les strates lutĂ©tiennes; par contre, il ne croit pas qu'on
puisse fixer exactement l'ùge des bois pétrifiés du désert ; bien plus, malgré
sa connaissance profonde du sujet, il hésite à tenter un essai de classification
des terrains Ă©ocĂšnes du pays Ă©gyptien.
Pour donner à ses recherches stratigraphiques toute la rigueur désirable,
M. Fourtau s'est efforcé de connaßtre à fond les nombreux Oursins qui,
avec les OslJ^ea, sont les fossiles les plus caractéristiques de l'Egypte. Il
s'est fait, en quelque sorte, le paléontologiste des Echinides égyptiens, et a
su acquĂ©rir une vĂ©ritable autoritĂ© dans cette matiĂšre. AprĂšs s'ĂȘtre essayĂ©
dans maintes Notes préliminaires il a publié, dans les Mémoires de l'Institut
Ă©gyptien, une Revision des Echinides fossiles de l'Egypte qui est une
oeuvre approfondie et de longue haleine. Ce travail suffirait pour justifier
vos suffrages, tant il est riche en faits nouveaux et écrit avec précision ; pour-
tant, il n'a pas satisfait l'auteur et a été suivi par deux suppléments non
moins volumineux qui en font un ensemble des plus complets.
Pour mettre plus en lumiĂšre la belle conscience scientifique de M. Four-
tau, il est nécessaire d'ajouter que ce laborieux savant ne recule pas devant
des recherches zoologiques pour couronner son Ćuvre. PersuadĂ© Ă juste
titre que la faune moderne est la suite des faunes Ă©teintes et peut servir Ă
les expliquer, il s'est fait le continuateur des Savigny, des Audouin et des
RosiĂšres, et a entrepris dans ce but une Ă©tude complĂšte des Echinides
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. II27
actuellement vivants dans le golfe de Suez. L'important manuscrit qui est
le résultat de celte étude a été déposé pour le présent concours; comme les
Ćuvres prĂ©cĂ©dentes, il mĂ©rite des Ă©loges et fait honneur Ă ce bon Français
qui continue en Egypte les nobles traditions de la France.
L'Institut s'est rarement trouvé en présence d'un tel ensemble de travaux
relatifs aux régions de la mer Rouge; votre Commission estime hautement
cette Ćuvre et vous propose de dĂ©cerner le prix Savigny Ă M. Fourtau.
Lin autre travailleur, M. Krempf, a prĂ©sentĂ© pour le mĂȘme prix un cer-
tain nombre d'Opuscules et de Notes originales qui méritent d'attirer
l'attention.
Pour étudier les Hexactiniaires anormaux groupés sous le nom de Sti-
chodactylinés, M. Krempf a entrepris un voyage dans la mer Rouge; il a
séjourné plusieurs mois à Djibouti, à OIjock, aux ßles Mossoka dans le
golfe de Tadjoura, partout recueillant un précieux matériel qu'il étudie
pour en faire le sujet d'un travail Ă©tendu.
A en juger par les Notes déjà publiées dans nos Comptes rendus, le
voyage de M. Krempf promet d'ĂȘtre fructueux pour la Science. GrĂące aux
recherches de ce jeune zoologiste, on sait aujourd'hui que les Slichodacty-
linés constituent un groupe de convergence établi sur un caractÚre unique,
et qu'il convient de les scinder en deux parties, dont l'une doit rester dans
les Hexactiniaires, tandis que l'autre mérite de former un groupe à part,
plus voisin des Hexacoralliaires, M. Krempf a Ă©galement Ă©tabli que ces
derniers sont trÚs différents des Hexactiniaires avec lesquels on a toujours
tendance à les confondre; que plusieurs d'entre eux (Oculines, Madré-
pores, etc.) présentent une énorme hypertrophie de certains tentacules qui
occupent une position constante et flottent comme des boyaux dans la cavité
du corps; que tous présentent dans leur squelette un beau substratum
organique et que tous également sont associés à des Zooxantlielles, ce cjui
explique l'importance des radiations lumineuses pour la biologie des
Coraux.
Ces recherches sont intĂ©ressantes et mĂ©ritent d'ĂȘtre encouragĂ©es. Votre
Commission propose M. Kkempi' pour une mention trĂšs honorable.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
TI28 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX DA GAMA MACHA DO.
(Commissaires : MM. Giard, Dclage, Bouvier, Chatin;
Edmond Perricr, rapporteur.)
La comtesse Maria vo\ Lixdex a déjà soumis au jugement de rAcadémie,
pour ce mĂȘme concours, deux beaux MĂ©moires sur le dĂ©veloppement des
couleurs dans l'aile des Papillons, qui peuvent se résumer dans cette pro-
position à la fois saisissante et concise : La généalogie des Papillons est
inscrite sur leurs ailes.
Dans ces ^Mémoires, la comtesse von Lindcn a suivi pas à pas le dévelop-
pement du dessin et des couleurs dans Taile en voie de développement sous
l'étui de la chrysalide et montré comment le dessin s'était primitivement
développé sur le réseau serré des nervures d'une aile analogue à celle des
Névroptcres, s'était conservé sous forme d'un réseau ])igmenté lorsque les
petites nervures avaient disparu et s'était ensuite graduellement modifié
sous l'influence de circonstances secondaires, en mĂȘme temps cju'apparais-
saient des teintes diverses dans un ordre dĂ©terminĂ©, toujours le mĂȘme pour
toutes les espĂšces.
Quelle Ă©tait la cause de l'apparition des couleurs, quelle Ă©tait la nature
mĂȘme de ces couleurs? M"*^ de Linden n'avait pas abordĂ© ces cjueslions;
elle nous en apporte aujourd'hui la solution.
Des observations nombreuses, des expériences précises, des analyses
chimiques rigoureuses portant principalement sur la matiĂšre colorante des
ailes des Vanesses qui sont les Papillons dont les teintes sont le plus
variées, établissent les faits suivants.
Le pigment rouge des Vanesses a pour origine la chlorophylle; il cris-
tallise dans le mĂȘme systĂšme et prĂ©sente les mĂȘmes bandes d'absorption
que le pigment rouge, dans lequel se transforme la chlorophylle dans cer-
taines conditions. La transformation de la chlorophylle en pigment rouge
se fait assez souvent dans les cellules des plantes, notamment dans celles de
l'Ă©corce des fruits, sous l'action du soleil; elle se produit aussi, mais dans
de tout autres conditions, dans l'épithéliuin de l'intestin des Chenilles; la
chlorophylle se change d'abord en chlorophyllane, celle-ci en pigment
rouge. Ce pigment est ensuite transporté dans l'épiderme de la Chenille.
L'analyse chimique montre qu'on doit le considérer comme une substance
aUjuminoïde colorée jiar une matiÚre analogue à la bilirubine dont on
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. I I 29
connaßt les rapports étroits avec rhémoglobine. Ce pigment se retrouve
dans riiypoderme de la chrysalide, comme dans celui du Papillon et se
conserve jusque dans les cellules du blastoderme. C'est en quelque sorte
le pigment fondamental; toutes les autres couleurs résultent du degré
d'oxydation ou de réduction qu'il a subi. La marche de l'oxydation est
indiquée par les changements qu'éprouve la couleur de j'hypoderme des
chenilles et des chrysalides au cours de leur développement ontogé-
nétique. Ce pigment appartient par ses propriétés à la catégorie des
pigments respiratoires, bien qu'une fois déposé dans l'aile il n'intervienne
plus dans les Ă©changes gazeux entre l'animal et l'atmosphĂšre. Il jette une
sorte de pont entre la chlorophylle et l'hémoglobine, et semble indiquer
que les pigments respiratoires des animaux et ceux qui forment la base de
leurs couleurs auraient pour origine le pigment chlorophyllien.
On ne saurait exagérer l'importance d'une telle conclusion qui rend vrai-
semblable l'opinion suivant laquelle les animaux issus des végétaux par
la perte de la faculté de produire le pigment chlorophyllien et, par-
conséquent, de fabriquer les hydrates de carbone dont la cellulose est un
des types, auraient ensuite, par une alimentation végétale, récupéré les
dérivés de ce pigment et l'auraient fixé sur une trame albuminoïde. L'hé-
moglobine, pigment respiratoire des animaux, aurait ainsi pour origine la
chlorophylle, pigment respiratoire des plantes : ce qui ne serait pas sans
resserrer l'union de plus en plus étroite qui se révÚle entre les deux rÚgnes
si unanimement jadis opposés l'un à l'autre.
Il a semblé à votre Commission que des travaux précis d'observation et
d'expérimentation, aboutissant à des conclusions d'un ordre aussi général,
devaient mériter à l'auteur le prix Da Gama Machado, dans l'objet duquel
le MĂ©moire de la comtesse de Linden rentre si exactement.
(( La couleur des ailes du Papillon, dit en terminant la comtesse de
Linden, est donc une question d'oxydation et non une question de sélection
comme le veulent les darwinistes. »
Il ne paraßt pas, en effet, établi dans le cas présent que la sélection natu-
relle soit intervenue en quoi que ce soit dans la disposition des couleurs sur
les ailes des Papillons, et l'auteur, dans ses précédents Mémoires, a parfai-
tement mis en relief l'intervention dans ces dispositions de causes dé-
terminantes tout à fait étrangÚres à la sélection, comme, par exemple, la
superposition des Ă©bauches des ailes aux incisions du corps chez la chrysa-
lide. Mais l'opposition que signale ici la comtesse de Linden entre l'oxyda-
tion et la sĂ©lection pourrait ĂȘtre relevĂ©e partout. C'est, en effet, l'essence
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVIl, N* 25.) ĂŻ4*^
I I 3o ACADĂMIE DES SCIENCES.
inĂšme de l'Ćuvre de Darwin de ne pas tenir compte des causes qui ont
déterminé Tapparilion des caractÚres; ces causes sont indifférentes à la
théorie, et c'est là tout à la fois ce qui fait sa faiblesse et sa force. Les
caractÚres une fois réalisés, pour une cause quelconque, Darwin nous
montre comment ceux qui sont avantageux ont été conservés et définissent
nos espĂšces actuelles, tandis que les autres ont disparu; il ne cherche pas
Ă expliquer l'apparition des caractĂšres, mais la conservation de certains
d'entre eux que nous nommons spécifiques; son livre ne traite pas, ce que
grùce à des disciples trop zélés on est en train d'oublier, de Vorigine des
formes vwantes, mais de Vorigine des espĂšces, c'est-Ă -dire de l'origine
de la discontinuité qu'on observe actuellement entre les formes vivantes.
C'est l'objection principale à la doctrine de l'évolution qu'il prétend ainsi
supprimer; mais il y a un tout autre terrain, celui sur lequel se plaçait
Lamarck, qu'il s'agirait d'explorer, et c'est celui sur lequel s'est engagée
la comtesse de Linden : rechercher les causes physiologiques qui ont déter-
miné les formes vivantes. Il est évident, par exemple, que la sélection
naturelle n'intervient aucunement dans la réalisation des deux modes de
bourgeonnement qui ont déterminé, comme l'auteur de ce Rapport l'a
montré ('), les deux types fondamentaux de structure des animaux, le
type ramifié et le type segmenté, pas plus que dans la réalisation dans
ce dernier type des embranchements des Echinodermes, des Mollusques,
des Tuniciers, des VertĂ©brĂ©s liĂ©s Ă des atl!itudes forcĂ©es des ancĂȘtres des
animaux qui les composent, ou au mode normal de fonctionnement de
l'hérédité qui constitue la Tachy genÚse (-).
La sélection naturelle ne laisse rien voir du mécanisme suivant lequel les
choses ont été faites; elle intervient seulement pour conserver certaines
choses déjà existantes en dehors d'elle et en détruire certaines autres.
Darwin n'a pas dit davantage; c'est dans la direction indiquée par Lamarck
que se trouvent les explications, et c'est dans cette direction que le travail
de la comtesse de Li.\de\' est tout plein de documents précieux.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
(') Edmond PERRiEn, Les Colonies animales et Traité de Zoologie.
(-) Edmond Perrier et Charles Gravier, La TachygcnĂšse {Annales des Sciences
naturelles, 8» série, t. XVt, 1902, p. 258-274 et p. Siy).
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igo3. Il3l
MEDECINE ET CHIRURGIE.
PRIX MONTYON.
(Commissaires : MM. Marey, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran,
Roux, Brouardel, Labbé; Bouchard, rapporteur.)
La Commission décerne un des prix à M. Dominici.
M. Dominici soumet à l'examen de l'Académie une série de Mémoires
sur les organes hémato-poïétiques et les organes lymphoïdes à l'état normal
au cours des infections.
M. Dominici s'est proposé d'établir d'une façon exacte la structure de
ces organes, de faire l'histoire des éléments cellulaires qui en proviennent
au point de vue morphologique et du rĂŽle qu'ils jouent Ă l'Ă©tat normal et
Ă l'Ă©tat pathologique.
M. Dominici a d'abord imaginé un liquide fixateur nouveau qui lui a
fourni te moyen d'avoir des rĂ©sultats, toujours comparables Ă eux-mĂȘmes,
dans l'étude des diverses parties du systÚme hémo-lymphatique.
Les travaux de M. Ehrlich distinguent d'une façon absolue entre le sys-
tÚme myélogÚne et le systÚme lymphoide.
Le premier a pour organe la moelle des os qui élabore les hématies, les
cellules Ă granulations diverses et les mastzellen.
Le second a pour organes la rate, les ganglions lymphatiques, les folli-
cules de l'intestin et élabore les hématoblastes, les cellules mononucléaires
de divei'ses tailles sans granulations et les plasmazellen.
En Ă©tudiant ces systĂšmes Ă l'Ă©tat normal et Ă l'Ă©tat pathologique, surtout
dans certaines infections, M. Dominici montre que, si la moelle osseuse est
bien le centre principal héraatopoïétique, les organes lymphoïdes peuvent
dans certaines circonstances accomplir la fonction myélogÚne. Inversement,
le systÚme myélogÚne est capable de produire des éléments lymphoïdes.
Telle est la conclusion générale de ces Mémoires qui abondent en détails
nouveaux et intéressants.
II 32 ACADĂMIE DES SCIENCES.
La Commission décerne un autre prix au travail de M. Jeax Camus,
intitulé : Les hémoglobinuries .
DilTérents faits nouveaux ont été établis par M. Camus.
Dans riiémoglobinurie due à la destruction des globules du sang, il faut,
pour que riicmoglobine apparaisse dans les urines, que le plasma sanguin
contienne assez d'hĂ©moglobine pour ĂȘtre fortement colorĂ© en rouge. Pour
un homme de 65'^^^ cela correspond à 0^,28 d'hémoglobine dans la totalité
du plasma, ce qui serait fourni par la destruction de la totalité des globules
de 85"""' de sang.
L'hémoglobine musculaire introduite dans le sang donne aussi de Fhémo-
globinurie. Mais, à l'inverse de l'hémoglobinurie globulaire, des quantités
d'hémoglobine musculaire trop faibles pour colorer le plasma sanguin suf-
fisent pour produire une coloration rouge intense des urines. Le suc des
muscles rouges introduit dans le sang produit l'hémoglobinurie. Le suc des
muscles blancs ne la produit pas. Elle n'est pas provoquée par l'injection
de sucs extraits de divers autres organes.
Des lésions musculaires diverses produisent Tliémoglobinurie. Il y a
donc une hémoglobinurie musculaire expérimentalement établie. L'auteur
estime que certaines hémoglobinuries pathologiques sont d'origine muscu-
laire. Dans l'hémoglobinurie paroxystique du cheval, il y a atrophie mus-
culaire aiguë (Lucet, Cadiot).
Dans l'hémoglobinurie a fi-igore de l'homme, il y a des symptÎmes
musculaires; le travail musculaire peut provoquer l'accĂšs; on peut se de-
mander si le froid ne provoque pas l'accĂšs en produisant le tremblement
musculaire du frisson.'
M. J. Camus a laissé en dehors de son étude toutes les autres causes
d'hémoglobinurie et, en particulier, les toxiques et les infectieuses. Il si-
gnale cependant l'action globulicide de l'urine humaine sur les globules du
sang, d'oĂč il rĂ©sulte que des hĂ©morragies diverses des voies urinaires, Ă
partir des glomérules, surtout si elles sont trÚs légÚres, peuvent mettre de
l'hémoglobinurie en liberté dans l'urine cl provoquer de fausses hémoglo-
binuries urinaires.
La Commission dĂ©cerne un autre prix Ă 1\L Robert LĆwy.
Dans la pratique chirurgicale abdominale, on peut se trouver en pré-
sence de lésions difficiles ou impossibles à traiter par les procédés ordi-
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. Il33
naires. C'est ainsi que parfois on ne parvient pas à maßtriser les hémor-
ragies des organes glandulaires ou Ă arrĂȘter les Ă©panchements des liquides
septiqucs.
La méthode des greffes péritonéales permet d'échapper à ces graves in-
convĂ©nients. Sa mise en pratique peut ĂȘtre effectuĂ©e de deux maniĂšres dif-
férentes :
Lorsqu'il s'agit de déchirures glandulaires, on bourre la plaie à l'aide
d'un fragment d'Ă©piploon, prĂ©levĂ© sur le patient lui-mĂȘme, et on le fixe
ensuite par des sutures. L'hémorragie se trouve ainsi, non seulement ar-
rĂȘtĂ©e sur-le-champ, mais, en outre, elle ne peut survenir secondairement.
En effet, le péritoine greffé se transforme en tissu conjonctif intimement
adhérent à l'organe soumis à ce traitement.
Dans le second mode opératoire, on réunit les deux parties de l'organe
blessĂ© par des sutures habituelles, mais pour empĂȘcher tout suintement
ultérieur, on le recouvre d'une large plaque péritonéale fixée par une suture
en coulisse, plaque semblable Ă ces piĂšces de caoutchouc que l'on applique
sur une perforation de chambre à air. L'emploi de ces deux modes opéra-
toires principaux ou de leur combinaison conduit Ă des applications mul-
tiples. Il permet d'assurer l'étanchéité des sutures dans les cas de plaies de
l'intestin, du foie, de la vessie, etc. ; de créer (comme nous l'avons vu)
ou de compléter l'hémostase; il peut servir à oblitérer des orifices quel-
conques, à créer des cloisonnements artificiels, à péritoniser des moignons,
à protéger des surfaces dénudées, etc.
C'est un procĂ©dĂ© de sĂ©curitĂ© dans les cas ordinaires oĂč les sutures sont
possibles, un procédé de choix dans les cas difficiles. Cette méthode pré-
sente comme avantages de n'exiger aucun préparatif spécial, aucune
technique particuliÚre; elle est pratique, sûre, et constitue un procédé
d'urgence. Elle a été enqaloyée avec succÚs par les chirurgiens.
La Commission accorde les trois mentions Ă MM. Nicolle et Remlixger ;
NoBEcoi'RT, Merklex et Sevin; Ch. Moxou et J. Vawerts.
Traité de Technique microbiologique ,
par MM. Nicolle et Remlinger.
Le contenu de ce Livre répond parfaitement à son titre, il a été écrit par
des hommes de laboratoire qui, non seulement, possĂšdent Ă fond la tech-
nique mais qui la perfectionnent sur bien des points. C'est ce qui lui donne
IlSi ACADĂMIE DES SCIENCES.
un caractÚre d'originalité qni manque d'ordinaire à cette sorte d'ouvrages.
La clarté du plan, la sûreté de la documentation en font un guide com-
mode, utile aux débutants comme aux bactériologistes exercés.
Diastasc de l'organisme agissant sur le salol,
par MM. Nobecourt, Merklen et Sevin.
Nencki a montré que le suc pancréatique dédouble non seulement les
graisses neutres mais une série d'éthers organiques et qu'il décompose le
salol en phénol et acide salicylique. Gley a fait voir que, chez les chiens
dépancréalisés, le dédoublement du salol se faisait aussi bien que chez les
animaux témoins. Partant de ces faits, MM. Nobecourt et Merklen ont
recherché l'action exercée in vitro par différents organes et liquides de
l'organisme sur le salol. Ils ont vu que tous les organes, le sérum, la bile,
le lait dédoublent le salol. Cette action est de nature diastasique, les or-
ganes chauffés à 65° perdent cette propriété.
Une observation intéressante est que les laits de femme, de chienne et
d'ùnesse dédoublent le salol, tandis que ceux de vache et de chÚvre sont le
plus souvent inactifs sur ce corps.
MM. Nobecourt et Sevin ont étudié le ferment amylolitique dans le sang
et le lait. Ils monti-ent que le ferment apparaĂźt rapidement aprĂšs la nais-
sance dans le sérum de l'enfant et ils comparent la richesse en amylase du
sang des enfants normaux et des enfants malades.
De leurs recherches sur les ferments du lait ils tirent des déductions
pratiques au point de vue de l'allaitement.
Traité de Technique opératoire,
par MM. Ch. Monod et J. Vanverts.
Dans cet Ouvrage, les auteurs ont su mettre Ă la disposition des chirur-
giens, sous une forme nouvelle, tous les renseignements qui leur sont
nécessaires au moment d'entreprendre une opération.
La Commission accorde des citations Ă M^L Lagriffe, Laval et
Malherbe, SĂ©gal.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. I l35
PRIX BARBIER.
(Commissaires : MM. Bouchard, Guignard, Laveran, Guyon;
Lannelongue, d'Arsonval, rapporteurs.)
- La Commission partage le prix Barbier entre MM. Axtiioxy et Glover.
M. Axtiioxy a adressé à l'Académie une série de recherches toutes inté-
ressantes à des titres divers. Je n'en retiendrai que deux : l'une sur la téra-
tologie du sternum, Mémoire trÚs bien coordonné et intéressant à lire
malgré l'aridité du sujet, qui n'est qu'apparente. AprÚs avoir rappelé les
classifications de Geoffroy Saiut-Hilaire et de L. Blanc sur les monstruo-
sités simples "et doubles, selon l'anatomie philosophique actuelle, M. An-
thony entre dans le C03ur de son sujet en procédant à une élude complÚte
et détaillée des malformations du sternum chez tous les MammifÚres. Cette
étude n'existait pas; la lacune est maintenant comblée; elle est faite avec
le plus grand soin dans les trois variétés de monstres dits lambdoïdes , hy-
psiloïdes et hétoïdcs. M. Anthony a passé en revue les anomalies dans les
divers groupes de MammifĂšres en faisant connaĂźtre les diverses dispositions
que prend le sternum. Il a montré que les hémisternums d'un des deux
sujets des monstres doubles chez les hypsiloĂŻdes s'unissent non entre eux,
mais à ceux de l'autre deux à deux. Il y a là toute une série de dispositions
que M. Anthony fait connaßtre et qui ont nécessité un trÚs ong labeur de
la part de l'auteur, labeur qui n'a pas été stérile, tant s'en faut; il y a là de
nombreux points élucidés et d'autres nouvellement établis.
Une seconde série de publications de M. Anthony a trait aux relations des
muscles avec leurs tendons et Ă la recherche des influences qui modifient
leurs rapports, arrivant ainsi à déterminer la raison de la formation des
muscles digastriques. Son maĂźtre, M. Marey, et les Ă©lĂšves de ce dernier,
Roux, Anthony, etc. ont établi que la longueur réelle de la fibre musculaire
est proportionnelle Ă l'amplitude du mouvement qu'elle commande;
M. Anthony a étudié la position respective des muscles et des tendons, et
montré l'influence de la compression réciproque des muscles les uns par
les autres. Il a découvert cette condition générale importante que les effets
de la compression s'exerçaient chaque fois qu'un muscle se trouvait, au
moment de sa contraction, empĂȘchĂ© par un mĂ©canisme quelconque
Il36 ACADĂMIE DES SCIENCES.
d'augmenter son volume transversal. Le fait par un muscle d'ĂȘtre placĂ©
entre un plan résistant et un autre muscle, ou entre deux muscles le croisant
perpendiculairement, constitue la rĂ©alisation de cet empĂȘchement. Or le
résultat morphologique de la compression est la transformation tendi-
neuse. A un premier degré de compression, le muscle s'aplatit et prend, sur
sa partie comprimée, un aspect nacré caractéristique. A un deuxiÚme
degré la transformation en tendon au niveau de la compression est com-
plÚte. A un troisiÚme degré le tendon disparaßt à son tour et le muscle trans-
porte son implantation au point oĂč la compression n'existe plus.
On voit par là que la compression est un agent morphogénétique des
plus puissants. M. Anthony a expérimentalement pu modifier chez les ani-
maux, par la compression, la disposition des tendons et Ă©tahlir une rela-
tioQ de cause à effet entre elle et la présence du tendon. Par des expé-
riences multipliées il a pu ainsi, par la compression, modifier la disposition
normale des tendons, le dĂ©veloppement du crĂąne et mĂȘme celui du cer-
veau.
Il y a lĂ des faits nouveaux importants et nombreux qui me font demander
Ă la Commission d'accorder le prix Barbier Ă M. Anthony.
M. Marey a suivi ces travaux de prÚs et a constaté le soin avec lequel
ils ont été faits, longuement suivis et confirmés par les dissections du Mu-
séum d'Histoire naturelle.
Le docteur J. Glover a soumis au jugement de la Commission une
Nouvelle méthode thérapeutique basée sur l'application de Vaii- chaud
comme procédé de chauffage des liquides pulvérisés non volatils.
Cette méthode est aujourd'hui couramment appliquée au traitement
des affections des voies respiratoires et des premiĂšres voies digestives
(nez et sinus nasaux, arriÚre-nez et oreilles, pharynx, larynx, trachée et
bronches, etc.).
L'idĂ©e de chauffer un liquide non volatil et de le pulvĂ©riser en mĂȘme
temps, par un courant d'air chaud, est heureuse.
Il est possible, en effet, de chauffer l'air à trÚs haute température dans
un serpentin métallique rougi de façon à le stériliser complÚtement.
Les calories emmagasinées par cet air peuvent chauffer ensuite à une
température voulue un liquide non volatil et lui conserver exactement cette
température pendant la pulvérisation, par ce fait que le liijuide pulvérisé
n'est pas volatil.
Il n'en peut ĂȘtre de mĂȘme en employant la vapeur ou l'air avec un liquide
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE I903. Jl37
volatil, mĂȘme prĂ©alablement chauffĂ©s, car il est impossible de calculer
d'avance le refroidissement intense que subira le liquide par Ă©vaporalion
lors de sa pulvérisation.
L'expérience montre qu'en employant le procédé imaginé par M. Glover,
le liquide pulvérisé conserve une température constante, condition essen-
tielle dans nombre d'applications.
La fixité du liquide employé permet en outre :
1° De doser rigoureusement la quantité du médicament pulvérisé;
2" Le traitement local direct;
3° L'aulopulvérisation à température constante dans les voies natu-
relles ;
Et enfin 4° Une rigoureuse asepsie.
Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie.
PRIX BRĂANT.
(Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue,
Laveran; Roux, rapporteur.)
La Commission partage les arrérages du prix entre M. E. Chambox et
M. le D' A. BoRREL.
Llaslilid de vaccine animale, son histoire depuis sa fondation en 186^;
Par Ernest Chanibon.
Le Mémoire manuscrit de M. Chambox est le résumé de sa vie consacrée
tout entiĂšre Ă l'Ă©tablissement de la vaccine animale en France. Il est en
mĂȘme temps une histoire du perfectionnement de la vaccination anti-vario-
lique depuis 1864.
Pendant la premiÚre moitié du xix' siÚcle, la vaccine animale pratiquée
à Naples était restée pour ainsi dire inconnue dans tous les autres pays.
C'est M. Chambon et son collaborateur Lannoix qui, en ayant entendu
parler au CongrĂšs de Lyon, l'ont introduite en France en t864, aprĂšs s'ĂȘtre
instruits à Naples des procédés du D'' Negri.
L'institut fondé par M. Chambon a subi bien des vicissitudes; presque
délaissé aprÚs 1870, il revient en vogue à chaque épidémie de variole. Il ne
faut pas moins que toute une série d'accidents de syphilis vaccinale sur-
C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVII, ^⹠25.) «49
'l38 ACADĂMIE DES SCIENCES.
venus Ă la suite de vaccinations de bras Ă bras pour faire accepter la vaccine
animale par tous les médecins.
Les luttes soutenues en faveur de la vaccine animale sont racontées de la
façon la plus véridique et la plus attachante par M. Chambon. Au lendemain
du vote de la loi sur la vaccine obligatoire son MĂ©moire est plein d'intĂ©rĂȘt.
Grùce à une persévérance et à un désintéressement qui ne se sont pas
démentis pendant 4o ans, M. Chambon est parvenu à faire instituer un
service régulier de vaccination et de revaccination dans les hÎpitaux, dans
les Ă©coles, dans les mairies de Paris.
Presque tous les instituts de vaccine animale de l'Ă©tranger et de France,
mĂȘme celui de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine, procĂšdent de l'institut de M. Cham-
bon qui s'est toujours fait un devoir d'accueillir ceux qui venaient s'inilier
Ă son Ă©cole.
Nul n'a plus fait que M. Chambo.v pour hĂąter la disparition de la variole;
aussi la Commission du prix Bréant lui décerne-t-elle le titre de lauréat.
Série de Mémoires sur la théorie parasitaire du cancer, sur les
épithélioses et notamment sur la clavelée ;
Par M. le D"- Borrel.
Depuis 1H90, M. Borrel a publié une série de Mémoires sur la théorie
parasitaire du cancer.
Neisser, Pfeiffer, Malassez, Durier et Wickham ont décrit des coccidies
dans les tumeurs épithéliales. M. Borrel a montré que les figures regardées
comme coccidies n'étaient autre chose que des cellules enkystées à évolu-
tion spéciale.
Plus tard, la théorie coccidienne est remise en faveur par les travaux de
Thomas, de Foa, de RulTer, de Soudakewilch qui mirent en Ă©vidence dans
les cellules des tumeurs épithéhales des corps ronds isolés ou multiples.
M. Borrel considÚre ces formations con>mc le résultat d'une dégénérescence
muqueuse et son avis est accepté par tous les anatomo-pathologistes.
De nouvelles formes parasitaires sont décrites par Sawlchenko, Podwi-
sotsky et Leyden qui les a caractĂ©risĂ©es sous le nom de formes en Ćil de
pigeon. Grùce à des méthodes histologiques trÚs délicates M. Borrel a
montré, par la comparaison avec les cellules spermatiques du cobaye, que
des formes pareilles existaient en histologie normale et qu'elles sont dues Ă
une évolution atypique de l'archoplasma de la cellule cancéreuse.
La conclusion de ce premier Mémoire est que la théorie coccidienne du
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. IlSy
cancer n'est pas prouvée, qu"à la vérité certaines coccidies bien connues en
se développant dans les cellules épithélialcs donnent lieu à de véritables
tumeurs, mais que d'autres organismes tels que les levures font aussi proli-
férer les cellules épithélialcs.
M. Borrel pense que d'autres microlfes sont capables de la mĂȘme action.
En effet, un certain nombre de virus agissent sur les cellules épithélialcs.
Dans la vaccine, la variole, la fiÚvre aphteuse, la clavelée, la peste
bovine, etc., on observe des proliférations épithélialcs. Aussi M. Borrel
réunit-il toutes ces affections sous le nom (ïépilhélioses et il en fait l'histo-
logie pathologique dans un second Mémoire. La clavelée y est particuliÚ-
rement étudiée. Le virus claveleux qui détermine dans le poumon, par
exemple, de véritables adénomes est certainement un microbe trÚs petit
puisqu'il passe à travers les filtres qui retiennent la plupart des bactéries. Il
en est de mĂȘme des virus de la fiĂšvre aphteuse, de la peste bovine, du
molliiscum conta giosiim. Il semble donc que tous ces virus des épithélioses
ont le caractĂšre d'extrĂȘme petitesse. En tous cas ces microbes traversant les
filtres ne sont pas ceux qui ont été décrits comme sporozoaires dans les cel-
lules.
La grande différence qui existe entre ces épithéhoses et l'épithélioma
véritable, c'est que dans les premiÚres les tumeurs sont constituées par la
prolifĂ©ration des cellules des organes oĂč elles se dĂ©veloppent, tandis que
dans l'Ă©pithĂ©lioma c'est la mĂȘme cellule que celle de la tumeur primitive qui
pullule dans les tumeurs secondaires.
Un autre Mémoire est ^consacré au cancer de la souris et M. Borrel
donne une preuve de plus de sa nature infectieuse en signalant des épidé-
mies de cage oĂč la contagion est indĂ©niable. Comme Morcau et Jensen, il a
réussi à transmettre ce cancer par inoculation (dans un cas sur dix environ).
Les études de M. Borrel sur la clavelée ont abouti à un résultat pratique
d'une haute importance. Par un procĂ©dĂ© qu'il dĂ©crit, M. Borrel arrive Ă
obtenir des quantitĂ©s illimitĂ©es de virus claveleux pur; elles lui ont servi Ă
obtenir avec des animaux immunisés un sérum anti-claveleux qui permet
de guĂ©rir la clavelĂ©e s'il est donnĂ© assez tĂŽt et qui employĂ© en mĂȘme temps
que le virus donne le moyen de claveliser les animaux sans danger. Des
essais faits sur plus de loooo moutons ont donné des résultats tout à fait
satisfaisants.
La Commission a accordé à M. Borrel le titre de lauréat.
Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie.
Il4o ACADliMIE DES SCTFXCES.
PRIX GODARD.
(Commissaires : MM. Rouchard, Lannelongiie, Marcy, Laveran;
GuyoĂŻi, rapporteur.)
Le travail de MM. ĂŻĂŻallk et Motz : Contribution Ă V Analomir pallio-
logique de la vessie, nous donne, pour la premiĂšre fois, une description
syntliclique des lésions de la vessie, dans la cystite clu-oniqiie.
Il a pour base TĂ©lude anatomique et histologique de loo vessies throni-
quement enflammées, recueillies à la clinique de Neckcr, dans la derniÚre
période décennale : il est donc le fruit d'une longue et patiente observation
scientifique.
Les auteurs étudient d'abord les lésions macroscopiques : capacité et
forme de la vessie, Ă©paisseur des parois, aspect de la face interne, de la sur-
face découpe et de la face externe, si- profondément modifiés par Tinflam-
m a lion chronique.
Passant à Fétude Itistologique, ils décrivent méthodiquement les lésions
inflammatoires productives et régressives, dans toutes les couches du réser-
voir urinaire.
Dans la muqueuse, les lésions épilhéliales, desquamation, cxulcérallon,
prolifération; celles du derme muqucux, hémorragies interstitielles, abcÚs
microscopiques; les néoformations vasculo-embryonnaires : granulations,
villosités, végétations; les néoformations épithéliales, verrucosités papillo-
glandulaires, leucoplasie; les lésions destructives et nécrotiques, pseudo-
membranes, ulcérations sont successivement Tobjet d'une minutieuse des-
cription.
Dans la couche musculaire, toujours hypertrophiée, les auteurs recon-
naissent et distinguent les divers degrés de la sclérose musculaire avec les
dé générescences variées de la fdDre cellule qui la compliquent : atrophie
simple, dégénérescence granuleuse, hyaline, myosile aiguë.
Dans la couche cellulo-adipeuse externe ils décrivent cctlc /ibiv-adipose
injlammatoire qui est un processus général et constant dans les inflamma-
tions chroniques de l'appareil urinaire; avec les lésions vasculo- nerveuses
qui l'accompagnent.
^ ingt-six planches, dessinées d'aprÚs nature, éclairent la description
histologique.
Résumant, dans une étude d'ensemble, les lésions de la trame vasculo-
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. Il4l
conjonctive, dans la paroi vésicalc chroniquemcnt enflammée, MM. Halle
et Motz formulent cette conclusion essentielle :
« Dans la cystite clironique, la paroi vésicalc est modifiée dans toute son
épaisseur, depuis la muqueuse jusqu'à la couche fibro-screuse externe. »
Et le terme de cyslilc chronique inlerstiliclle totale qu'ils proposent
restera comme justement caractéristique.
Dans les cas complexes, frĂ©quents, oĂč un obstacle mĂ©canique, ou quelque
dystrophie, tajoute ses effets Ă ceux de l'inllammation chronique, les auteurs
chcrclient à distinguer, des lésions inllainmatoires banales, les lésions tro-
phiqucs concomitantes : ils abordent ainsi l'étude si complexe des dégéné-
rescences primitives de la paroi musculaire de la vessie chez les prosta-
tiques.
En résumé, cette consciencieuse étude marque un progrÚs réel dans nos
connaissances sur l'anatomie pathologique de la vessie : la clinique et la
thérapeutique ne peuvent manquer d'en tirer grand profit.
La Commission propose Ă l'AcadĂ©mie d'attribuer le prix Godard Ă
MM. les D'^ N. Hai.lé et lß. Motz.
Elle accorde une mention honorable Ă M. le D'' J.-IĂź. Hillviret, pour
son Mémoire intitulé : « Le dernier terme de la copulation chez les Mammi-
fÚres ».
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX L ALLEMAND.
(Commissaires : MM. Marey, Laveran, Guyon;
d'Arsonval, Bouchard, rapporteurs.)
La Commission partage le prix entre M"' Joteyko et MM. Garxier et
CoLOLIAX.
Elle accorde une mention trĂšs honorable Ă M. le D'' Giuseppe Pagano,
pour ses « Ătudes sur la fonction du cervelet ».
M"" J. JoTEYKo a soumis à l'Académie deux travaux intéressants sur l'in-
nervation musculaire.
Dans le premier, intitulé Effets physiologiques des ondes induites de
Il42 ACADĂMIE DES SCIENCES.
fermeture et de rupture dans la fatigue et l'anesthĂȘsie des muscles et
des nerfs, l'auteur élucide par des expériences l)ien conduites et par une
analyse minutieuse beaucoup de points restés obscurs ou controversés sur
cette question.
Dans un second MĂ©moire plus important et qui a pour titre Ătude sur
la contraction du muscle strié et ses excitants, M"* Joteyko démontre
expérimentalement qu'// existe dans le muscle deux éléments fonction-
ncllement différents et doués d'une excitabilité inégale. La contraction
rapide serait le fait de la substance anisotrope du muscle tandis que la con-
traction lente serait l'apanage du sarcoplasme suivant une théorie soutenue
par Bottazzi (de Florence).
M'" Joteyko par des excitants bien choisis, tantĂŽt chimiques, tantĂŽt
physiques, arrive à séparer nettement l'un de l'autre ces deux modes de
contraction du muscle strié et à expliquer noiiibre de faits pathologiques
tels que l'atonie musculaire ou les contractures hystériques.
Ces patients travaux, dans le détail desquels nous ne pouvons entrer,
jettent un jour nouveau sur le mécanisme de la contraction et de l'innerva-
tion des muscles et ouvrent une voie aux investigations.
â o'
MM. Garnier et CoLOLiA\ ont soumis au jugement de l'Académie des
études sur la thérapeutique des maladies mentales. On y trouve d'intéres-
sants renseignements sur les méthodes de liberté appliquées au traitement
des aliĂ©nĂ©s et sur l'usage du sĂ©jour au lit. Ces mĂ©thodes nouvelles, dĂ©jĂ
appliquĂ©es en France, mĂ©ritaient d'ĂȘtre mieux connues.
Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie.
PRIX DU BARON LARREY.
(Commissaires : MM. Lannelongue, Laveran, Guyon, Bouchard,
Brouardel; Marey, rajDporteur.)
HYGIĂNE MILITAIRE. â Recherches expĂ©rimentales sur le brĂ»lage, pro-
cédé de désinfection i-adicale, d'asepsie du casernement et du mobilier
du soldat; par le D"^ Paul Godin.
M. Godin montre que le brûlage est le moyen le plus sûr et le meilleur
de créer l'asepsie dans les logements militaires. Ce flambage superficiel
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE igoS. I l43
suffit à détruire les germes infectieux, et celte destruction a été constatée
par les moyens les plus rigoureux dont la Science dispose : l'examen histo-
logique, les cultures et les inoculations aux animaux.
Votre rapporteur considÚre ce travail comme pouvant mériter un prix.
Le mĂȘme auteur prĂ©sente Ă©galement au prix Larrey une brochure dont
voici le titre : « Nouveaux essais d'application de l'earth syslem (latrines
à terre). »
Excellent travail qui fait ressortir les avantages hygiéniques de ce mode
d'enlÚvement des matiÚres fécales. On peut conclure avec l'auteur que ce
systÚme s'impose pour toutes les localités qui n'ont pas le tout à l'égout,
mais disposent d'une surface de terrain oĂč l'on puisse dĂ©poser les matiĂšres
usées en attendant leur nitrification.
Pour ces deux travaux la Commission dĂ©cerne le prix Larrey Ă
M. GODIN.
Elle accorde une mention Ă M. G. -H. Lemoine et une autre Ă M. le
D' Jui.ES RĂGNAULT.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX BELLION.
(Commissaires : MM. Bouchard, Marey, Guyon, Lannelongue;
Laveran, rapporteur.)
Le prix est décerné à M. le D'" F. Battesti, de Baslia, pour l'ensemble
de ses travaux sur la prophylaxie du paludisme en Corse.
Une mention trÚs honorable est accordée à M. le D'' R. Glatard, pour
son travail sur la diphtérie nasale.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
II 44 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX MĂGE.
(Commissaires : MM. Bouchard, Marey, Lannelonguc, Lavcran;
Guyon, rapporteur.)
La Commission dcccrne le prix MÚge (arrérages) à M. le D'' A.
MoxpROFir, pour sou Ouvrage « Chirurgie des ovaires et des trompes ».
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX CHAUSSIER.
(Commissaires : MM. Bouchard, Brouardel, Lannelongue, Laveran;
Guyon, rapporteur. )
La Commission propose Ă l'AcadĂ©mie d'attribuer le prix Chaussicr Ă
M. le D'' Ai-FRED FouRMER, professcur honoraire à la Faculté de Médecine
de Paris, Membre de l'Académie de Médecine. L'importance scientifique,
mĂ©dicale et sociale de son Ćuvre, a dĂ©terminĂ© la dĂ©signation de
M. Fournier aux suffrages de l'Académie.
Personne n'a plus attentivement étudié la syphilis que M. Fournier, et
n'a fait dans un champ, souvent exploré, d'aussi remarquables décou-
vertes; personne n'a mis aussi nettement en lumiĂšre le rĂŽle pathologique
de cette redoutable maladie; personne enfin n'a mieux démontré sa néfaste
influence sur l'espÚce humaine, ne s'est attaché avec plus d'ardeur et de
suite Ă la combattre et Ă indiquer les mesures qui peuvent mettre obstacle
à son extension. Un labeur prolongé et ininterrompu, un enseignement
public qui, dÚs son début, devint célÚbre, la tribune académique et, enfin,
la fondation de la SociĂ©tĂ© de prophylaxie sanitaire et morale, ont permis Ă
M. Fournier d'Ă©difier une Ćuvre dont l'Ă©tendue et l'unitĂ© ont assurĂ© l'ac-
tion puissante qu'elle exerce dans le présent, et prolongeront son influence
dans l'avenir.
M. Fournier n'a rendu à l'enseignement auquel il s'est consacré d'aussi
grands services, et n'a conduit aussi loin les recherches qu'il a poursui- ,
vies, qu'en raison de sa haute valeur médicale. 11 est de ceux qui veulent
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE ipoS. Il45
que rétudc approfondie d'une question spéciale resserre, au lieu de le
détacher, le lien scientifique qui unit les vérités les unes aux autres.
L'Ă©tude de lĂ syphilfs, aussi largement envisagĂ©e, ne pouvait ĂȘtre main-
tenue seulement sur le terrain médical; elle pose de graves questions d'hy-
giÚne et de médecine légale. Chacun de ces points a été soigneusement
examiné par M. Fournier.
La détermination précise des rapports étiologiques de la syphiHs avec
l'ataxic locomotrice et la paralysie générale ont été le point de départ
d'une Ă©tude d'ensemble qui a enrichi la Chnique d'un chapitre important
et nouveau. Nous savons aujourd'hui que la syphilis n'est pas seulement
capable de produire des accidents spécifiques. Elle fait plus et fait autre
chose, car elle est responsable de manifestations qui n'ont plus rien de
syphilitique comme nature, mais qui ont certainement une origine syphi-
litique.
Ces résultats éloignés de la syphilis, si longtemps méconnus, établissent
déjà la perpétuation de son action sur l'individu. Les travaux de l'auteur
sur l'hérédité syphilitique ont établi qu'elle lui survit dans sa descendance.
La mortalitĂ© des enfants de syphilitiques peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă 68 pour loo;
la contamination des générateurs n'est pas seulement l'une des causes de
la dépopulation, elle a encore pour conséquence l'infériorité native de la
constitution, l'imperfection ou les déviations du développement physique
ou intellectuel. Enfin, l'hérédité spécifique peut se manifester tardivement,
l'adolescence, l'Ăąge mĂ»r, la vieillesse elle-mĂȘme ne mettent pas Ă l'abri; il
n'y a pas de délais de prescription pour ses effets.
M. Fournier admet deux sortes d'hérédité syphilitique : l'une qui trans-
met la syphilis en nature ; l'autre qui ne se manifeste que par de simples
tares n'ayant plus rien de syphilitique, consistant en des dystrophies
d'ordre commun.
Au point de vue social, la syphilis est donc un des fléaux dont l'humanité
a le plus à souffrir. Les formes variées c|ue l'observation pénétrante de
M. Fournier a su démasquer soulÚvent, au point de vue de la médecine
légale, les plus délicats problÚmes. Là , encore, il y a nécessité de tenir
compte des conséquences immédiates et des effets éloignés, on pourrait dire
lointains, de la contamination spécifique, et là encore, M. Fournier n'a pas
seulement posé les questions, il a fourni les éléments qui permettent de les
discuter, d'arriver Ă des solutions positives, ou de se maintenir dans le
doute que parfois commande l'interprétation des faits les mieux étudiés.
A mesure que les recherches de M. Fournier Ă©tablissaient l'Ă©tendue
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, ^â ' ÂŁ5.; l5o
Ăl/i6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
insoupçonnée des responsabilités de la syphilis, celles qui lui incombaient
comme médecin et comme citoyen lui apparaissaient plus grandes.
Il s'attachait à tirer du traitement si puissant de» accidents primitifs et
secondaires tout ce qu'il peut donner de garanties dans le présent et lave-
nir. Ses Ă©tudes sur la syphilis et le mariage ont nettement Ă©tabli les con-
ditions qui permettent l'admissibilité à la procréation, pour les sujets
entachĂ©s de syphilis. Elles doivent ĂȘtre rigoureuses; mais fort heureuse-
ment elles peuvent ĂȘtre remplies. Combien s'abaisserait encore la natalitĂ©
s'il en était autrement ! M. Fournier s'est attaché, avec non moins d'ardeur
Ă chercher Ă tarir les sources de la syphilis.
Il faut pour cela plus que de la science, il faut en venir Ă l'apostolat.
C'est l'Ă©volution que nous avons vu avec autant d'intĂ©rĂȘt que de satisfaction
s'accomplir chez M. Fournier. Il emploie chaque jour, avec plus d'activité,
la haute autorité que la Science lui confÚre, à la réahsation des mesures
capables d'Ă©tendre, aussi loin que possible, la prophylaxie de la syphilis.
Pareil exemple est salutaire. Il est aussi nécessaire pour l'avenir de l'hu-
manité, de combattre la syphilis que la tuberculose et l'alcoolisme.
Le prix Chaussier ne comporte pas l'acte de candidature; la Commis-
sion a pensĂ© que l'Ćuvre de M. Four.vier est de celles qui se dĂ©signent
d'elles-mĂȘmes pour une rĂ©compense exceptionnelle; elle vous demande de
sanctionner son choix.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PHYSIOLOGIE.
PRIX MONTYON.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, Marey, Bouchard, Chauveau, Giard;
Roux, rapporteur.)
La Commission partage le prix entre MM. Artiiis et Victor He.\ri.
Les Notes et Mémoires présentés par M. Arthus ont trait à la coagula-
tion du sang.
Partant du fait, démontré par Pekclharing,' que le plasma du sang
SĂANCE DU 2 1 DĂCEMBRE igoS. 1 1^7
fluoré à 3 pour loo ne contient pas de fibrin-ferment, M. Arthus propose
de se servir de ce plasma comme réactif sensible du fibrin-ferment. Bien
préparé, ce plasma donne un caillot lorsqu'on lui ajoute du fibrin-ferment,
il permet un dosage assez précis de la quantité de fibrin-ferment contenue
dans une liqueur organique quelconque.
Les faits principaux découverts par M. Arthus sont que le fibrin-fer-
ment ne se trouve que dans les liqueurs sanguines; la macération ou les
extraits des divers organes, bien débarrassés de sang, ne contiennent
jamais de fibrin-ferment; mais les tissus contiennent des substances qui
provoquent la production plus précoce du fibrin-ferment. M. Arthus a fait
voir aussi qu'à la suite de saignées répétées la production du fibrin-ferment
est accélérée dans le sang des derniÚres prises.
A ces divers Mémoires M. Auruus a joint un traité de Physiologie et un
traité de Chimie piiysiologique qui se distinguent par la clarté de l'expo-
sition.
Sur l'action des diaslases.
Les lois formulées, avant M. V. Henhi, sur la vitesse d'action de l'inver-
tine sur le sucre s'écartent de celles trouvées pour l'inversion au moyen des
acides, d'oĂč la conclusion que les diastases sont des agents de transforma-
tions d'allure toute spéciale.
M. V. Henri cherche Ă faire rentrer les lois de l'action des diastases dans
celles de la Chimie ordinaire. Il s'attache à déduire la loi d'action des
diastases de quelques hypothÚses simples sur l'état libre ou combiné
auquel le ferment se trouve dans le liquide, et de la loi d'action des masses
que les travaux de l'école d'Ostwald ont montré applicable aux vitesses
des transformations chimiques en général. Cette loi, qui fait intervenir
dans l'expression de la vitesse la masse de tous les corps qui entrent réelle-
ment en réaction, a permis déjà , dans le cas de corps chimiques définis, de
préciser le rÎle de certains catalyseurs qui se retrouvent inaltérés à la fin
de la réaction. \in l'appliquant à l'invcrtine, M. Henri cherche à préciser
un peu la nature du rÎle joué par le ferment et surtout à faire entrer l'action
de l'invertine dans le groupe général des actions catalytiques.
La vérification par l'expérience de la loi établie a pr/on justifie les hypo-
thĂšses de M. V. lĂENui. Une loi analogue rĂ©git l'action de l'Ă©mulsine sur
Tamygdaline.
L'action de l'amylase sur l'amidon est trop complexe pour qu'on puisse
tirer de son Ă©tude une loi quantitative.
ll4H ACADĂMIE DES SCIENCES.
Une mention est accordée à M. Bou.vhiol pour ses « Recherches biolo-
giques et expérimentales sur la respiration des Annélides PolychÚtes ».
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie .
PRIX PHILIPEAUX.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, Marey, Bouchard, Chauveau,
Lannelongue; Guignard, rapporteur.)
Une expérience séculaire semblait avoir montré que la greffe ne peut
rĂ©ussir qu'entre plantes de mĂȘme famille et que cette rĂ©ussite est propor-
tionnelle au degré de parenté des conjoints. Le principal avantage de cette
opération consiste, comme on sait, en ce qu'elle permet de conserver dans
toute leur intégrité les propriétés de la plante qui fournit le greffon, ce qui
n'est possible qu'autant qu'il n'y a pas de réaction réciproque entre le gref-
fon et le porte-greffe ou sujet.
C'est surtout dans le but d'étudier, d'une façon méthodique et appro-
fondie, cette influence réciproque du sujet et du greffon, si intéressante en
pratique horticole et en biologie, que M. Daxiei. a entrepris depuis une
quinzaine d'années un grand nombre d'expériences sur des plantes appar-
tenant aux familles les plus diverses, mais autant que possible sur des
espÚces annuelles ou à cycle de développement assez réduit pour permettre
d'en saisir plus facilement et plus rapidement les modifications héréditaires.
n a imaginé des procédés nouveaux (greffages sur germinations, gref-
fages de rameaux à fleurs, greffages mixtes, etc.), qui lui ont donné des
rĂ©ussites lĂ oĂč l'on n'avait eu jusqu'alors que des insuccĂšs. Pour les greffes
ordinaires, l'un des résultats les plus saillants consiste en ce que la réussite
n'est pas fonction absolue de l'analogie des organes reproducteurs, comme
le voudrait le principe de la parenté botanique, mais aussi, et dans une
large mesure, de l'analogie de nutrition. La similitude des capacités fonc-
tionnelles d'absorption et d'assimilation prime la similitude des caractĂšres
sexuels, qui sont les caractĂšres dominants dans la classification botanique :
de là des limites de réussite plus étendues en général pour la greflé que
pour la fécondation croisée.
Poussant plus avant ces recherches, M. Daniel a étudié le mode de sou-
dure des greffes et la structure anatomique du bourrelet, afin d'en connaĂźtre
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. ĂŻl49
les conséquences physiques et biologiques et d'établir une théorie ration-
nelle de la grelĂźe.
Dans les greffes entre plantes éloignées, l'union du sujet et du greffon
n'a lieu que par les parenchymes; dans les grelfcs entre plantes voisines, ou
greffes ordinaires, la soudure se fait toujours en partie par les parenchymes,
en partie par des vaisseaux moins nombreux qu'Ă l'ordinaire, moins larges
et beaucoup plus irréguliers et recourbés en tous sens. Ces modifications de
structure dans le bourrelet retentissent sur les sĂšves, qui peuvent elles-
mĂȘmes ĂȘtre modifiĂ©es en quantitĂ© et en qualitĂ© et, par suite, dĂ©terminer
des variations.
Entre les tissus du sujet et ceux du greffon, Strasburger a vu s'Ă©tablir
des communications protoplasmiques Ă travers les membranes cellulaires.
Il peut donc y avoir mélange des protoplasmes, comme il peuty avoir péné-
tration réciproque des produits élaborés par ces protoplasmes. Pour qui
connaßt les modifications remarquables déterminées par le parasitisme
naturel et les conséquences de la fusion des cellules sexuelles, il ne paraßt
pas surprenant de voir des variations plus ou moins analogues se produire
par soudure de cellules végétatives et parasitisme artificiel.
M. Daniel a obtenu de nombreuses modifications de ce genre dans les
plantes herbacĂ©es (Choux, Tomates, Navets, ComposĂ©es diverses, etc.), oĂč
le sujet imprimait au greffon quelques-uns de ses caractĂšres et inversement.
Les plantes ligneuses peuvent offrir des faits analogues et l'on connaĂźt
quelques exemples qui ne peuvent guĂšre ĂȘtre considĂ©rĂ©s autrement que
comme des hybrides de greffe. Tel est, notamment, le cas du célÚbre néflier
de Bronvaux, qui présente des rameaux hybrides entre le sujet et le greffon
et des rameaux types des espĂšces associĂ©es, le tout sur une mĂȘme branche
sortie au voisinage du bourrelet.
M. Daniel ne s'est pas borné à étudier cette question conlroversée de
l'influence directe du sujet sur le greffon et réciproquement, il a recherché
en mĂȘme temps si cette influence se transmettait Ă leurs produits, autre-
ment dit si elle retentissait sur la postérité du greffon et vice versa, comme
sur la reproduction sexuelle. 11 est résulté de ces recherches que l'hérédité
des caractÚres modifiés par la greffe était variable suivant les plantes et les
familles considérées. TantÎt elle est totale, tantÎt partielle, tantÎt nulle.
Dans certains cas, la transmission de certains caractĂšres du sujet Ă©tait frap-
pante dans les descendants du grefibn (Chou fourrager et Carotte résistant
au froid; races nouvelles de Haricots, etc.). Il y a là un sérieux argument
contre l'absolutisme exagéré des théories de Weissmann, pour lequel toute
Il5o ACADĂMIE DES SCIENCES.
variation ne peut avoir qu'une origine sexuelle, la greffe n'exerçant, selon
cet auteur, aucune influence sur le plasma germinatif.
Sans accorder cependant, dÚs aujourd'hui, à l'action réciproque du sujet
et du greffon une importance plus grande qu'il ne convient et qui ne pourra
ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e Ă sa juste valeur que par des observations Ă©tendues, on peut
dire du moins qu'une plante greffée ne se comporte pas comme une plante
normale. Ses fonctions sont plus ou moins modifiées, ainsi que sa durée, sa
rĂ©sistance aux parasites, etc. Ces faits doivent attirer l'attention, surtout Ă
l'Ă©poque oĂč le greffage de la Vigne, par exemple, offre un si grand intĂ©rĂȘt
Ă©conomique.
En résumé, les travaux de M. Luciex Daniel ont fait faire un progrÚs
considérable à l'étude de ces difficiles questions; la Commission décerne
Ă leur auteur le prix Philipeaux.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX LA GAZE.
(Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Guyon, Lannelongue, Laveran,
Chauveau, Giard, Brouardel; d'Arsonval, rapporteur.)
Sur la proposition de la Commission, le prix La Gaze (Physiologie) est
décerné par l'Académie à M. le professeur Charles Ricuet, pour l'en-
semble de ses travaux.
Les travaux de M. le professeur Ch. Richel sont nombreux, variés et
importants.
La plupart d'entre eux Ă©tant aujourd'hui classiques, nous nous bornerons
Ă rappeler les principaux :
En Physiologie, on doit Ă M. Richet une importante Ă©tude du suc gas-
trique qui sert de base au diagnostic des dyspepsies;
L'analyse de la contraction des muscles des invertébrés qui a mis en lu-
miĂšre d'importants faits nouveaux tels que l'addition latente, la contracture
latente, le tétanos i-ylhmique, etc. ;
L'analyse de la régulation thermique par la polypnée et le frisson;
En chaleur animale, une Ă©lude trĂšs complĂšte des rapports existant entre
les combustions respiratoires et la surface cutanée;
Enfin l'Ă©tude de la pĂ©riode rcfractaire montrant que cette loi est gĂȘnĂ©-
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. Il5l
raie el s'appliquo aussi bien aux centres nerveux qu'au muscle cardiaque.
A cÎté de ces travaux de Physiologie pure, il en est d'autres dont la
Médecine et la Thérapeutique expérimentale ont plus particuliÚrement
bénéficié.
M. Richet a le premier annoncé que le sang des animaux vaccinés contre
une infection peut, lorsqu'il est transfusé à un animal sensible, lui conférer
une immunité plus ou moins complÚte. On sait quel parti la Sérothérapie
a tiré plus lard de ce fait.
M. Richet a introduit en Thérapeutique un médicament nouveau, le
chloralose, indiqué les propriétés diurétiques du lactose, établi un traite-
ment particulier de l'épilepsie, étudié expérimentalement les différents
traitements de la tuberculose et établi l'efficacité de la Zomothérapie.
Enfin M. Richet a rendu et rend chaque jour les plus grands services
aux médecins et aux physiologistes par la publication de deux oeuvres
considérables : « Le Dictionnaire de Physiologie » et la « Bibliographia
medica ».
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX POURAT.
(Commissaires : MiNL Marey, Bouchard, Mascart, Chauveau;
d'Arsonval, rapporteur.)
La question posée pour le prix Pourat était la suivante : Action des cou-
rants de haute fréquence sur les phénomÚnes de la vie.
Le travail le plus Ă©tendu et le plus complet sur la question, soumis au
jugement de la Commission, est dĂ» Ă M. le D"" J. DexovĂšs, de Montpellier.
Dans une ThĂšse faite sous la direction de W. le professeur Imbert, et qui
comprend prÚs de 4oo pages, l'auteur passe en revue tous les travaux exé-
cutés sur la question à la suite des premiÚres Communications faites sur cet
agent thérapeutique nouveau.
Il Ă©numĂšre ensuite ses recherches personnelles tant physiologiques que
pathologiques. Ces recherches, fort nombreuses et comportant entre autres
des centaines d'analyse d'urine, ont trait aux appHcations de la haute fré-
quence en oto-laryngologie, au traitement des névrites, à son action sur la
sécrétion urinaire, à son action sur l'évolution de la tuberculose expérimen-
tale, etc. Sept Mémoires séparés sont joints à la ThÚse et traitent individuel-
II 52 ACADEMIE DES SCIENCES.
Icment chacune de ces questions. Le nombre d'observations et d'expé-
riences personnelles faites par M. DenoyĂšs, tant sur l'homme sain que sur
l'homme malade ou les animaux, est considérable; les résultats signalés,
sans ĂȘtre tous nouveaux, sont bien observĂ©s. La partie purement technique
est parfaitement décrite et les expériences faciles à refaire et à contrÎler.
En somme, travail d'ensemble de longue haleine, consciencieux, original
et rempli de données numéricjues.
MM. Rkcmek et lĂźiĂŻuiiAT ont soumis au jugement de la Commission un
travail original f]ui, pour porter sur un point limité, n'en est pas moins
intéressant.
Ces auteurs ont plus particuliÚrement étudié l'action des courants de
haute fréquence sur certaines diastases ou catalases.
Ils montrent entre autres cjue :
1° Les courants de haute fréquence atténuent la vitalité des cellules et
des ferments qu'elles renferment;
2° Qu'ils sont susceptibles de détruire complÚtement l'activité vitale et
physiolog'icjue des catalases et de l'oxydase hématiques et de la eatalase des
levures ;
3° Que le rÎle de l'élévation de température, quand elle existe, paraßt
négligeable.
Leurs expériences confirment, par d'autres voies, les faits signalés dÚs le
début par MM. d'Arsonval etCiiarrin.
En conséquence votre Commission vous propose :
1° D'attribuer le prix Pourat à M. Dexoyßßs;
2° Une mention honorable à MM. Regxiek et Ißißihat.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. II 53
HISTOIRE DES SCIENCES.
PRIX BINOUX.
(Commissaires: MM. Boiiquel de la Grye, Berthelot, Grandidier, Guyou;
Darboux, rapporteur.)
L'Académie décerne le prix Binoux à M. H. -G. Zettiiex, Correspon-
dant de l'Institut, Professeur à l'Université de Copenhague, pour ses ma-
gistrales Ă©tudes sur l'Histoire des Sciences.
PRIX GENERAUX.
MEDAILLE LAVOISIER.
L'Académie a décerné la médaille Lavoisier à M. Cari. Graebe, profes-
seur de Chimie à l'Université de GenÚve, pour ses travaux en Chimie
organique.
Cette médaille lui a été remise à Foccasion de son jubilé scientifique, par
M. Moissan, au nom de l'Académie, le 20 septembre igoS.
MEDAILLE BERTHELOT.
Sur la proposition de son Bureau, l'Académie a décidé de décerner la
MĂ©daille Berthelot Ă :
M. Graebe, professeur à l'Université de GenÚve, pour l'ensemble de
ses travaux, à l'occasion de son jubilé scientiflque;
M. RouvEAULT (prix Jecker);
M. GuNTz (prix La Caze, de Chimie);
M. Chavanne (prix Cahours);
C. R.. 1903, 2- Semestre. (GXXXVII. N-ZB.) l5l
154 ACADĂMIE DES SCIENCES.
M. Victor IIe.vri (prix MoiU3on de Physiologie);
M. Arthus (prix Montyon de Physiologie);
M. Capelle (prix Monlyon : Arts insalubres).
PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES).
(Commissaires : MM. Moissan, lialler, SchlĆsing, Troost;
Gautier, rapporteur.)
La Commission du prix Montyon (Arts insalubres) ne décerne pas de
prix et accorde une mention Ă M. Edouard Capelle pour son Ouvrage Sur
l'éclairage et le chauffage par l'acétylÚne.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX WILDE.
(Commissaires : MM. Berthelot, Maurice Levy, Mascart, Moissan;
LĆwy, rapporteur.)
]NL Collet, doyen de la Faculté des Sciences de Grenoble, a exécuté,
durant une dizaine d'années, une série d'expériences méthodiques d'un
haut intĂ©rĂȘt, relativement Ă l'Ă©tude de l'intensitĂ© de la pesanteur.
Entourant ses travaux de toutes les garanties exigées par la Science
moderne, il a procédé, en prenant Paris pour origine, à la détermination
relative de la pesanteur.
Comme champ d'opération, M. Collet a clioisi, le long du parallÚle
moyen, de l'Océan à Turin, dix stations appartenant aux régions les plus
diverses avec de grandes différences d'altitudes; en y ajoutant Marseille
dans le but de pouvoir disposer d'un contrÎle indépendant de celui que
présente l'analyse intrinsÚque de ses observations.
M. Collet a pu ainsi apporter une preuve nouvelle et importante du fait
curieux remarqué déjà dans diverses autres occasions, à savoir : que, sous
les massifs montagneux, il se manifeste un déficit croissant de la pesanteur
à mesure que le relief du sol devient plus considérable, tandis que des
excĂ©dents se rĂ©vĂšlent, au mĂȘme niveau, dans le voisinage de l'OcĂ©an.
M. Collet a ainsi réussi à fournir un ensemble d'observations et de
résultats précieux pour l'étude de la figure de la Terre.
SĂANCE DU 21 DĂCEMIĂRK rgo3. Il55
La Commission est d'avis qu'il convient de i-Ă©compenser ces Ă©tudes si
prolongées et si utiles, et propose de décerner, à ce savant, le prix Wilde.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRLX TCHIHATCHEF.
(Commissaires : MM. Perricr, Bouquet de la Grye, Bornet, Van Tieghem ;
Grandidier, rapporteur.)
Les explorations en Asie de M. le D'' Svex Hedis sont parmi les plus
remarquables et les plus importantes qui aient jamais été faites dans le
centre de ce continent, dont les immenses territoires nous sont fermés,
les uns par les éléments qui en rendent l'approche difficile et dangereuse,
les autres par leurs habitants, qui s'opposent à ce que des étrangers pénÚ-
trent dans leur pays.
Dans un premier voyage qui a duré 3 années, du 28 février 1894 au
2 mars 1897, il a parcouru les plateaux neigeux du Pamir, franchi les
monts Alaï, gravi jusqu'à une hauteur de G3oo'" les pentes glacées du
Mous-tag-ata, le PÚre des Monts de glace, puis, au péril de sa vie, il a
pĂ©nĂ©trĂ© dans le vaste dĂ©sert de Takla-Makane, oĂč toute vĂ©gĂ©tation est
absente, oĂč il n'y a pas d'eau, oĂč des vents violents soulĂšvent sans cesse
des vagues de sable qui menacent Ă tout moment d'engloutir les voyageurs,
oĂč il n'a Ă©chappĂ© Ă la plus terrible des morts, Ă la mort par la soif, que
grùce à son extraordinaire énergie. Enfin, aprÚs avoir exploré le sud-est
du Pamir et de i'Indou-Kouch, il a gagné Pékin par la route qu'avait
suivie 600 ans auparavant Marco Polo.
Malgré les difficultés et les dangers qu'il a eu à surmonter dans ce pre-
mier voyage, M. Sven Hedin n'a pas hésité à en accomplir un second
qui a duré 2 ans, du 24 juin 1899 au i4 mai 1901. Il a commencé par
relever le cours du Yarkcnd-Daria et du Tarim inférieur sur une longueur
de 2000'"°; puis, pénétrant dans les déserts orientaux, il a exploré l'ancien
Lop-Nor et le Kara-Kochoum, oĂč il a dĂ©couvert, Ă moitiĂ© ensevelies sous
la poussiĂšre et le sable, les ruines d'une ancienne ville chinoise remontant
au m* siÚcle aprÚs J.-C. Abandonnant la région des lacs, il a franchi plu-
sieurs grandes chaĂźnes, notamment les quatre de l'Arka-tag, dont l'altitude
est supérieure à celle du mont Blanc, a atteint un grand lac salé, a suivi la
vallée du Tchimen-tag et a reconnii et sondé le Koum-KÎU, a exploré une
Il56 ACADEMIE DES SCIENCES.
partie du Gobi, a cfTectué le nivellement du Lop-Nor Kara-Kochouni et,
escaladant de nouveau l'Arka-tag, est parti pour le Thibet et Lhassa. A
deux reprises, il a tenté, sous un déguisement mongol, de pénétrer dans la
ville sainte, mais en vain, et il lui fallut se diriger vers le Ladak. AprĂšs
une rapide excursion dans l'Inde, il revint Ă Leli, gagna Kargalik et arriva
le i4 mai 1901 Ă Kachgar, oĂč il a fermĂ© la boucle de ses itinĂ©raires.
Ces deux voyages, qui comptent parmi les plus difficiles et les plus dan-
gereux que Ton puisse imaginer, n'ont pas eu seulement pour la géographie
de trÚs importants résultats, comme on peut s'en rendre facilement compte
par l'aperçu trÚs sommaire des routes que le D'' Sven Hedin a suivies
et dont beaucoup traversent des régions inconnues, sur lesquelles il nous
a rapporté des notions toutes nouvelles et dont il a fait un excellent levé
lopographiquc, mais toutes les branches des sciences en ont profité. Aussi
la Commission du prix Tchihatchef a-t-clle été unanime à attribuer ce prix
au D'' SvEx Hedjn.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRLX CUVIER.
(Commissaires : MM. Gaudry, Pcrrier, Giard, Dclage;
Bouvier, rapporteur. )
Le prix Cuvier doit ĂȘtre attribuĂ© Ă l'auteur de l'Ouvrage rĂ©cent « le plus
remarquable sur l'étude des ossements fossiles, de l'Anatomie comparée ou
de la Zoologie ». En vous proposant de le décerner à M. EugÚne Sniox, qui
vient de faire paraĂźtre le dernier fascicule de son Histoire naturelle des
Araifrnées, votre Commission fait plus que de se conformer strictement
aux conditions prescrites, elle rend hommage Ă un zoologiste aussi modeste
qu'Ă©minent et donne le premier couronnement Ă une carriĂšre scientifique
qu'on pourrait citer comme modĂšle.
M. Simon a consacré la plus grande partie de son existence et de sa
fortune au développement de sa science d'élection, la Zoologie. Son pre-
mier travail date de i8G4; c'est l'Ćuvre d'un jeune homme que l'histoire
des animaux passionnait dĂšs l'Ăąge le plus tendre, et qui avait hĂąte d'olfrir Ă
ses favoris les prémices de son intelligence. Trop sévÚre pour ses débuts,
l'auteur est le premier aujourd'hui Ă critiquer Fin-oclavo oĂč il se rĂ©vĂ©la.
Pourtant cette Histoire naturelle des Araignées n'est pas un livre banal;
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igo^. 1107
sans avoir la vaste envergure du monumental Ouvrage qui vient de la rem-
placer sous le mĂȘme nom, elle dĂ©note des connaissances prĂ©coces et un sens
d'observation affiné qui lui ont valu, pendant prÚs de 3o années, Teslime
des zoologistes.
Depuis cette époque jusqu'au présent jour, M. Simon n'a pas cessé un
instant de se livrer aux recherches. C'est par centaines qu'il faut compter
ses Notes et ses MĂ©moires, dont plusieurs sont des Ćuvres de tout premier
ordre. A notre Ă©poque oĂč, par bonheur, les hommes de science sont si
nombreux, bien peu pourraient se faire gloire d'une production aussi
Ă©tendue et aussi importante.
DĂ©sireux de voir par lui-mĂȘme et d'Ă©tendre le champ de ses investi-
gations, M. Simon a exploré de nombreux points du globe et en a magis-
tralement fait connaĂźtre les productions naturelles. D'abord limitĂ©s Ă
l'Espagne, au Maroc et à notre colonie algérienne, ses voyages se sont
progressivement étendus à des régions plus éloignées : il a parcouru
l'Egypte, le littoral de la mer Rouge, Ceylan, les Ăźles Philippines, l'Afrique
australe et n'a pas consacré moins de 2 ans à ses explorations faunistiques
dans le Venezuela. Sans autre mission que celle qu'il s'était donnée à lui-
mĂȘme pour le progrĂšs de la Science, il n'a pas oubliĂ© un instant les intĂ©rĂȘts
de son pays; c'est Ă nos collections nationales qu'il songeait en faisant ses
récoltes et c'est au développement de la Zoologie qu'il les a consacrées. Car
en dépit de sa timidité naturelle, ce paisible savant a toute l'ardeur d'un
maĂźtre; il incite au labeur et favorise les recherches autour de lui. Chacun
de ses voyages a Ă©tĂ© suivi d'une Ă©closion scientifique oĂč ont rivalisĂ© de zĂšle
les zoologistes de France et de l'Ă©tranger. En dehors des travaux qui lui
sont propi-es, ses explorations au Venezuela ont fourni la matiĂšre de
36 MĂ©moires; celles aux Philippines, Ă Ceylan et dans l'Afrique australe
des publications moins nombreuses, mais également appréciées. Combien
de missions, mĂȘme parmi les plus fructueuses, pourraient mettre en ligne
de semblables résultats !
GrĂące Ă ces voyages et Ă ses aptitudes d'observateur, M. Simon est
devenu fort instruit dans toutes les branches des sciences biologiques. Il
aurait pu les cultiver toutes avec un égal succÚs, mais il a sagement borné
son champ d'études à trois groupes de prédilection, les Oiseaux, les Crus-
tacés et les Arachnides, enrichissant chacun d'eux de contributions aussi
suggestives que variées.
Dans la premiÚre de ces classes, il s'est particuliÚrement occupé des
Oiseaux -Mouches; il en a réuni une collection sans égale et leur a con-
II 58 ACADĂMIE DES SCIENCES.
sacré un Catalogue qui restera longtemps un Ou^Tage de chevet pour les
ornithologistes.
Dans la classe des Crustacés, il s'est volontairement restreint au sous-
ordrc des Phyllopodcs, qui l'attiraient par leur distribution curieuse et par
les phénomÚnes bizarres que présente leur apparition brusque dans les eaux
douces. 11 a Ă©tudiĂ© ces animaux de la mĂȘme maniĂšre que les Oiseaux-Mouches,
c'est-Ă -dire avec la prĂ©occupation constante de laisser derriĂšre lui une ĆuA're
durable. Sa riche collection de Phyllopodcs est actuellement au Muséum et
sa consciencieuse Ălude sur les CrustacĂ©s du sous-ordre dans tous les
laboratoires.
Mais c'est aux Arachnides non parasitaires : Araignées, Scorpions, Pédi-
palpes, Solifuges, Faucheurs et ChernÚtes, que M. Simon a donné le meil-
leur de son infatigable activité et de son zÚle scientifique; c'est par eux
qu'il avait débuté dans la voie des recherches, c'est sur eux qu'il a publié
la plupart de ses travaux. Il passe justement pour le premier des arachno-
logues et jouit à ce titre d'une réputation universelle.
En se faisant l'historiographe des Arachnides, ce n'est pas une tĂąche
médiocre qu'il a prise en charge : dans le seul ordre des Araignées, sa
collection renferme au minimum 20000 espĂšces et distance de trĂšs loin les
plus riches et les plus belles.
Par la précision du détail, l'étendue de l'ensemble et la richesse des
rĂ©sultats, l'Ćuvre de M. Simon sur les Arachnides dĂ©passe de beaucoup
celle des "Walckenaer, des Koch et des Thorell; aussi bien, on ne saurait la
résumer en quelques pages et le mieux sera d'attirer l'attention sur deux
grands Traités qui la dominent : Les Arachnides de France et Y Histoire
naturelle des Araignées.
Le premier de ces Ouvrages est consacré à la description de tous les
Arachnides propres Ă notre pays; il en Ă©tudie la structure, les mĆurs,
l'habitat et ne comprend pas moins de 8 Volumes avec 25 planches. C'est
une Ćuvre maĂźtresse qu'ont Ă©tudiĂ©e et Ă©tudieront longtemps tous les zoolo-
gistes européens.
U Histoire naturelle des Araignées a un caractÚre tout autre. Encore
plus étendue que l'Ouvrage précédent, elle offre au lecteur un tableau
complet de tous les genres d'Araignées qui habitent la surface du globe,
signale dans chaque genre les habitudes des espĂšces les plus curieuses,
rajeunit la classification et, dans une Ă©tude magistrale, expose les carac-
tÚres du groupe tout entier. Des travaux synthétiques d'une pareille enver-
gure ne laissent pas d'ĂȘtre aussi rares que prĂ©cieux; ils sont le fruil d'une
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. IlSg
laborieuse carriÚre et le résultat de connaissances longuement accumulées.
Le premier fascicule de FOuvrage fut publié en 1892 et le dernier vient
à peine de paraßtre; dans son ensemble, Y Histoire naturelle des Araignées
forme deux Ă©normes Volumes oĂč sont rĂ©pandues prĂšs de 3ooo figures ori-
ginales, toutes dessinées d'aprÚs nature par l'auteur. C'est un monument de
valeur inestimable qui place M. Simon au premier rang des zoologistes et
le désigne sans conteste pour le prix Cuvicr.
En vous proposant M. E. Suio.v pour ce prix, votre Commission a exclu-
sivement en vue VHistoire naturelle des Araignées; au surplus, elle tient
Ă rendre hommage Ă ce savant Ă©minenl et manifeste son estime profonde
pour l'ensemble de l'Ćuvre qu'il a su accomplir.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX PARKIN.
(Commissaires : MM. Fouqué, Bouchard, Mascart, Brouardel;
Michel LĂ©vy, rapporteur.)
On connaßt les beaux travaux de MM. Lacroix et Gir\ud sur les récentes
et meurtriÚres éruptions de la Martinique; ils ont notamment déterminé
avec précision l'étendue de la zone dévastée, le caractÚre des lésions obser-
vées sur les victimes, enUn l'influence exercée par la chute des matériaux
solides et la sortie des gaz, d'une part sur la végétation, d'autre part sur la
production des phénomÚnes météorologiques et électriques qui ont con-
stamment accompagné la sortie des nuées ardentes.
La Commission estime donc qu'il y a lieu de partager le prix Parkin
entre MM. Lacroix et Giiiaud.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX PETIT D'ORMOY (SCIENCES MATHĂMATIQUES).
(Commissaires : MM. Poincaré, Appell, Jordan, Darboux;
Ă. Picard, rapporteur.)
Sur la proposition de la Commission le prix est décerné, par l'Acadé-
mie, à M. Jacques Haua.mauo pour l'ensemble de ses travaux mathé-
matiques.
Il6o ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX PETIT D'ORMOY (SCIENCES NATURELLES).
(Commissaires : MM. Bornet, Van Tieghem, Perrier, Giard;
Albert Gaudry, rapporteur.)
M. Bernard Rexault est un des savants qui ont jeté le plus de lumiÚre
sur rhistoire des plantes dans les temps passés. Depuis quarante ans, il n'a
cessé de faire connaßtre à l'Académie les résultats de ses recherches. Dumas
a mis en relief la grande part qu'il a prise au MĂ©moire d'Adolphe Bron-
gniart sur les graines silicifiées. Il a poussé si loin l'Anatomie végétale que
ses nombreux Ouvrages sont remplis de figures oĂč les dĂ©tails d'organisation
sont aussi finement rendus qu'ils pourraient l'ĂȘtre dans des coupes de plantes
actuelles. Ses travaux les plus originaux sont ceux qu'il a entrepris depuis
une dizaine d'années sur les Bactéries des terrains primaires (Ilouiller et
Permien). Une multitude de figures rend leur compréhension facile. Il a
trouvé des Bactéries en profusion dans la houille et montré que l'aspect de
la houille, resté inexpliqué jusqu'à ce jour malgré les efforts des géologues,
Ă©tait dĂ» Ă l'action des Bacilles et des Microcoques. Avec M. Bertrand, il a
découvert que les bogheads étaient constitués par l'accumulation des thalles
d'Algues microscopiques du genre Pila;\e nombre de ces thalles est évalué
Ă aSoGoopar centimĂštre cube du boghead d'Autun. M. Bernard Renault
s'est également occupé de la composition des cannels. Pour bien com-
prendre le mode de formation des combustibles anciens, il s'est attachĂ© Ă
l'examen des tourbes. Ses recherches sur les organismes microscopiques ont
embrassé des combustibles de tous les ùges et tous les pays : c'est assurément
une des Ćuvres les plus Ă©tendues et les plus surprenantes qu'ait produites
la PalĂ©ontologie; son intĂ©rĂȘt s'accroĂźt par la considĂ©ration du rĂŽle immense
que les combustibles végétaux jouent dans l'industrie moderne. De tels tra-
vaux, qui ont exigé une application continue au microscope, attestent non
seulement une grande puissance d'observation, mais aussi un ardent amour
de la Science.
Votre Commission, à l'unanimité, vous propose de décerner le prix Petit
d'Ormoy (Sciences naturelles) Ă M. Bernard Bexault.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. I161
PRIX BOILEAU.
(Commissaires : MM. Maurice Levy, Sarrau, Léauté, Sebert;
Boussinesq, rapporteur.)
A l'unanimité, la Commission décerne le prix Boileau, dont le but est
d'encourager les progrĂšs de l'Hydraulique, Ă M. Marius-Georges Graxd-
jEAx, docteur es sciences, pour son ĂNIĂ©moire Sur le rĂ©gime permanent
graduellement varié qui se produit à la partie amont des tuyaux de
conduite et sur l'établissement du régime uniforme dans ces tuyaux.
C'est une contribution importante, la premiÚre qui ait été poussée aussi
loin, à l'étude de la capitale question d'Hydraulique urbaine énoncée dans
le titre du MĂ©moire. L'auteur l'aborde au moyen d'une puissante analyse,
qu'il conduit jusqu'aux résultats numériques, confirmés par les expériences
de M. Bazin sur la distribution des vitesses dans les grandes conduites en
ciment lissé.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
PRIX ESTRADE-DELCROS.
(Commissaires : MM. Gaudry, Darboux, Berthelot, Moissan;
Mascart, rapporteur.)
Dans une série de travaux poursuivis au Bureau central météorologique
pendant i4 ans, M. Léox Teisserexc de Bout a montré toute l'importance
que présenterait, pour les progrÚs de la Science, l'observation directe de
l'état de l'atmosphÚre dans l'air libre à dilTérentos altitudes. Il résolut donc
de se consacrer exclusivement Ă ce genre de recherches.
DÚs l'année i8g6, il fit à Trappes une installation complÚte pour acquérir
d'abord la pratique des ballons-sondes et des cerfs-volants. Il put ainsi
améliorer la construction de ces appareils et réalisa tout un ensemble d'en-
registreurs d'une légÚreté exceptionnelle, qui devaient rapporter au retour
de ces explorations l'histoire complÚte du voyage avec le tracé des phéno-
mÚnes rencontrés dans le trajet.
Depuis le printemps de 1 898, on a lancé, au moins deux fois par semaine,
C. li., iiju3, i- Semestre. (CXWVII, .N'25.) 102
Il62 ACADĂMIE DES SCIENCES.
un total de plus de SZjo ballons-sondes. La plupart de ces ballons sont détruits
par le voyage et la chute, mais les instruments enregistreurs, grĂące Ă unfe
instruction en plusieurs langues et à une prime, sont retournés à l'obser-
vatoire de départ par les personnes qui les retrouvent. Il ne s'en perd pas
plus de 3 Ă 4 pour loo, quand les ballons tombent en mer ou dans des lieux
inhabités ; ils parviennent quelquefois à de trÚs grandes distances, au hasard
des vents, justpf au delĂ de Berlin.
En altitude, 38o de ces ballons ont dépassé iSooo", 234 se sont élevés
Ă 14000" et 89 Ă iSoooâą.
Pour les cerfs-volants, divers perfectionnements ont permis de les faire
monter Ă 4oooâą et mĂȘme 5900âą, plus de 1000âą au-dessus du mont Blanc.
Les observations recueillies par ces méthodes si nouvelles sont trÚs
imprévues. La température, par exemple, au lieu de diminuer d'une façon
réguliÚre à mesure qu'on s'élÚve, présente dans son allure des changements
considérables suivant l'état de l'atmosphÚre. La variation annuelle, que
l'on croyait limitée aux couches basses, se manifeste encore jusqu'à io'"°,
avec un retard croissant sur celle qui s'observe prĂšs du sol.
Le fait le plus singulier est l'existence, vers lo""", d'une couche dont la
température cesse de décroßtre et se maintient à peu prÚs uniforme sur
plusieurs kilomĂštres d'Ă©paisseur, formant ainsi une couche isotherme.
La trajectoire des ballons est souvent trĂšs difTĂ©rente de celle que l'on
pourrait prévoir par les vents inférieurs et détermine le régime des mou-
vements de l'air au voisinage de centres de haute et basse pression. Nous
ne pouvons donner ici qu'un court aperçu des conséquences importantes
de ces observations.
Les travaux de M. Teisserenc de Bort ont attiré l'attention des savants
Ă©trangers et tous ceux qui s'appliquent aux mĂȘmes recherches, avec les
ressources que fournissent leurs gouvernements, sont venus Ă l'Observatoire
de Trappes pour .s'initier aux mĂ©thodes et faire usage des mĂȘmes appareils.
Ils ont contribué, pour une grande part, au mouvement considéi'able qui
se fait actuellement en diffĂ©rents pays dans la mĂȘme voie et qui a pi^ovoquĂ©
la réunion à Berlin, au mois de mai dernier, d'un CongrÚs d'aérostation
scientifique.
Pendant ce tcmj)s, INI. Teisserenc de Bort organisait en Danemark, avec
le concours des Instituts météorologiques de Copenhague et de SuÚde, une
station temporaire destinée à faire des lancers de cerfs-volants et de ballons-
sondes d'une maniÚre continue, pendant prÚs d'une année, dans une région
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. Il63
située sur le trajet des principales bourrasques qui traversent l'Europe,
pour déterminer la nature des phénomÚnes à diverses altitudes.
Les résultats obtenus dans cette station franco-scandinave feront l'objet
d'une importante publication.
Le premier Volume, actuellement imprimé, renferme l'ensemble des
données recueillies. Le second Volume sera consacré à la discussion des
conséquences qui en résultent pour le régime des courants et des échanges
de température dans l'atmosphÚre.
N'ayant obtenu aucune contribution de l'Etat pour ses expériences trÚs
onéreuses, M. Teisserenc de Bort a pu, heureusement pour la Science, y
consacrer des dépenses considérables sur ses ressources personnelles. C'est
là une initiative et un genre de recherches qui méritent tous les encoura-
gements de l'Académie des Sciences.
La Commission attribue le Prix Estrade-Dclcros Ă M. LĂ©on Teisserenc
DE BoRT.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX CAHOURS.
(Commissaires : MM. Troost, Gautier, Dittc, Haller;
Moissan, rapporteur.)
Le prix Cahours est partagé entre MM. Marquis et Chavaxne.
PRIX SAINTOUR.
(Commissaires : MM. Berthelot, Gaudiy, Maurice Levy,
Haton de la GoupilliĂšre; Darboiix, rapporteur.)
L'vVcadémic décerne le' prix à M. Marcel Brillouin, pour ses travaux
de Physique mathématique.
âąl64 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX TRĂMONT.
(Commissaires : MM. Darboux, Rerlhelot, Mascart, Léauté;
Maurice Levy, rapporteur.)
La Commission décerne le prix à M. Charles Frémoxt pour ses
recherches expérimentales et sa méthode de détermination de la limite
d'élasticité des métaux employés dans l'art des constructions.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
PRIX GEGNER.
(Commissaires : MM. Berthelot, ^'an Tiegliem, Gaudry, Perrier; /
Darboux, rapporteur.)
Le prix est décerné à M. Jean-Henri Fabre, Correspondant de l'Aca-
démie, pour ses travaux sur les Sciences biologiques.
PRLX LANNELONGUE.
Commissaires : MM. Albert Gaudry, Mascart, Berthelot, Maurice Levy,
Bornet; Darboux, rapporteur.)
Sur la proposition de la Commission administrative, ce nouveau prix
dû à la libéralité de M. le Professeur Lannelongue, Membre de l'Institut,
est attribuĂ© par l'AcadĂ©mie Ă Mâą^ V""^ Nepveu.
PRIX FONDà PAR M-"« la Makquise DE LAPLACE.
Le Président remet les cinq Voulûmes de la Mécaniquo céleste, VExpo-
silion du SystÚme du monde et le Traité des Pfob(d>ililés à M. Rémv
(Louis-Gabriel), entrĂ©, en quahtĂ© d'ĂlĂšve IngĂ©nieur, Ă TĂcoie nationale
des Mines.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. Tl65
PRIX FONDĂ PAR M. FĂLIX RIVOT.
Conformément aux termes de la donation, le prix Félix Rivot est
partagé entre MM. Rémy (Louis-Gabriel) et Breynaert (François-
Ferxaxd-Marie), entrĂ©s les deux premiers en qualitĂ© d'ĂlĂšves IngĂ©nieurs
Ă l'Ăcole nationale des Mines; et MM. Millier (Louis -Emile- AndrĂ©) et
BovTELOup (Pierre-Joseph), entrĂ©s les deux premiers au mĂȘme titre Ă
l'Ăcole nationale des Ponts et ChaussĂ©es.
PRO&RAMME DES PRIX PROPOSES
POUR LESAMES lUi, lOOIi, 1906 ET 1907.
GEOMETRIE.
GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES.
(Prix, du Budget : 3ooo''^)
L'Académie a mis au concours, pour igol, la question suivante :
Perfectionner, en quelque point important, l'Ă©tude de la convergence des
fractions continues algébriques.
Il66 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX BORDIN (3ooof').
L'Académie a mis de nouveau au Concours, pour 1904, la question
suivante :
Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le para-
boloïde de révolution .
PRIX VAILLANT (4ooo''').
Ce prix biennal sera décerné, en 1904, à l'auteur du meilleur Mémoire
sur la question suivante :
Déterminer el étudier tous les déplacements d'une figure invariable dans les-
quels les différents points de la figure décrivent des courbes sphériques.
PRIX FRANCOEUR (1000^).
Ce prix annuel sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux
utiles au progrÚs des Sciences mathématiques pures et appliquées.
PRIX PONCELET (2000'^).
Ce prix annuel, fondĂ© par Mâą* PonceleL, est destinĂ© Ă rĂ©compenser
l'Ouvrage le plus utile aux progrÚs des Sciences mathématiques pures ou
appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le
jugement de l'Académie.
Une donation spéciale de M""* Poncelet permet à l'Académie d'ajouter
au prix qu'elle a primitivement fondĂ© un exemplaire des Ćuvres complĂštes
du Général Poncelet.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. 1 167
MECANIQUE.
PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS,
DESTINĂ A RĂCOMPENSER TOUT PROGRĂS DE NATURE A ACCROĂTRE l'eFFICACITĂ
DE NOS FORCES NAVALES.
L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance
publique annuelle.
â PRIX MONTYON (MĂCANIQUE) (yoof^).
Ce prix annuel est fondé en raveur de « celui qui, au jugement de l'Aca-
» demie, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant
» des instruments utiles aux progrÚs de l'Agriculture, des Arts mécaniques
» ou des Sciences -) .
PRIX PLUMEY (2 5ooff)-
Ce prix annuel est destiné à récompenser « l'auteur du perfectionne-
» ment des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le
» plus contribué au progrÚs de la navigation à vapeur ».
PRIX FOURNEYRON (1000'').
L'Académie met de nouveau au concours, pour igoS, la question sui-
vante :
Ătude thĂ©orique ou expĂ©rimentale des turbines Ă vapeur.
Il68 âą ACADĂMIE DES SCIENCES.
ASTRONOMIE.
PRIX PIERRE GUZMAN (100000^')-
jyjme yeuve Guzman a légué à l'Académie des Sciences une somme de
cent mille francs pour la fondation d'un prix qui portera le nom de prix
Pierre Guzman, en souvenir de son fils, et sera décerné à celui qui aura
trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que la planÚte
Mars.
Prévoyant que le prix de cent mille francs ne serait pas décerné tout de
suite, la fondatrice a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que les inté-
rĂȘts du capital, cumulĂ©s pendantcinq annĂ©es, formassent un prix, toujours
sous le nom de Pierre Guzman, qui serait décerné à un savant français, ou
Ă©tranger, qui aurait fait faire un progrĂšs important Ă l'Astronomie.
Le prix quinquennal, reprĂ©sentĂ© parles intĂ©rĂȘts du capital, sera dĂ©cernĂ©,
s'il y a lieu, pour la premiĂšre fois en igo5.
PRIX LALANDE (54o"').
Ce prix annuel doit ĂȘtre attribuĂ© Ă la personne qui, en France ou
ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le
travail le plus utile aux progrĂšs de l'Astronomie.
PRIX VALZ (460''^).
Ce prix annuel est décerné à l'auteur de l'observation astronomique la
plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année.
PRIX JANSSEN.
Ce prix biennal, qui consiste en une médaille d'or destinée à récom-
penser la découverte ou le travail faisant faire un progrÚs important ii
l'Astronomie physique, sera décerné en 1904.
SĂANCi: DU il Dl'.CEMBKl-; IQoJ. I 1 6f)
M. Janssen, dont la carriÚre a été presque entiÚremeiil roiisacrtc aux
progrÚs de l'Astronomie physique, considérant que cette science n'a pas
à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler
cette lacune.
PRIX G. DE PONTĂCOULANT (700").
Ce prix biennal, destiné à encourager les recherches de Mécanique
céleste, sera décerné dans la séance publique annuelle de igoS.
PRIX DAMOISEAU (2000^'^).
Ce prix est iriennal. L'Académie a mis au concours, pour 1900, la ques-
tion suivante :
Il existe une dizaine dé comÚtes dont l'orbite, pendant la période de visibi-
lité, s est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en remontant dans le
passé et tenant compte des perturbations des planÚtes, s'il en était ainsi avant
l'arrivée de ces comÚtes dans le systÚme solaire.
GĂOGRAPHIE ET NAVIGATIOIV.
PRIX BINOUX (2000").
Ce prix annuel, attribué alternativement à des recherches sur la Geogru-
p/ae ou la Navigation et Ă des recherches sur V Histoire des Sciences, sera
décerné, en 1904, à Tauteur de travaux sur la Géographie ou la Navigation.
eu., ujo3, 2'- Semestre. (CWWII. N 25.
I3J
II70 ACADEMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE.
PRIX HEBERT (looo").
Ce prix annuel est destiné à récompenser l'auteur du meilleur Traité ou
de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de
l'Electricité.
PRIX HUGHES (2 5oof'-)-
Ce prix annuel, dĂ» Ă la libĂ©ralitĂ© du physicien Hughes, est destinĂ© Ă
récompenser l'auteur d'une découverte ou de travaux qui auront le plus
contribué au progrÚs de la Physique.
PRIX KASTNER-BOURSAULT (2000'^).
Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1904, à l'auteur du
meilleur travail sur les applications diverses de l'ĂlectricitĂ© dans les Arts,
l'Industrie et le Commerce.
PRIX GASTON PLANTĂ (3 000'').
Ce prix biennal est attribué à l'auteur français d'une découverte, d'une
invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité.
L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en igoS.
PRIX L. LA CAZE (loooo''').
Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au-
teur, français ou étranger, des Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus
contribuĂ© aux progrĂšs de la Physique. Il ne pourra pas ĂȘtre partagĂ©.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS. II71
STATISTIQUE.
PRIX MONTYON (5oof').
L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet uae
ou plusieurs questions relatives Ă la Statistique de la France, celui qui, Ă son
jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la
prochaine séance publique. Elle considÚre comme admis à ce concours
annuel les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés
et publiés, arrivent à sa connaissance.
CHIMIE.
PRIX JECKER (loooof).
Ce prix annuel est destiné à récompenser les travaux les plus propres
Ă hĂąter les progrĂšs de la Chimie organique.
PRIX L. LA GAZE (loooof).
Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au-
teur, français ou étranger, des meilleurs travaux sur la Chimie. Il ne pourra
pas ĂȘtre partagĂ©.
PRIX BORDIN (ScoofO-
L'Académie met au concours, pour l'année 1903, la question suivante :
Des siliciures et de leur rÎle dans les alliages métalliques.
l'7- ACADKiMIK DES SCIENCES.
MINERALOGIE ET GĂOLOGIE
PRIX DELESSE (i4oo").
Ce prix biennal, fondé par M"' V^* Delesse, sera décerné, dans la
séance publique de l'année igoS, à l'auteur, français ou étranger, d'un
travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail
concernant les Sciences minéralogiques.
PRIX FONTANNES (2000").
Ce prix triennal, attribué à V auteur de la meilleure publication paléonto-
logique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de 1905.
PRIX ALHUMBERT (1000^).
L'AcadĂ©mie a mis au concours, pour sujet de ce prix quinquennal Ă
décerner en if)o5, la question suivante :
Etude sur l'Ăąge des derniĂšres Ă©ruptions volcaniques de la France.
(.EOGRAPHIE PHYSIQUE.
PRIX GAY (i5oo").
L'Académie a mis au concours pour sujet du prix Gav, qu'elle doit
décerner en 1904, la question suivante :
Etudier les variations actuelles du niveau relatif de la terre ferme et de la
SKANCE DU 21 DĂCEMBRE I9o3. II73
mer, à l'aide d' observations précises , poursuivies sur une portion déterminée
des cÎtes de l'Europe ou de l'Amérique du Nord.
PRIX GAY (i5oo").
L'Académie a décidé que le prix Gay, qu'elle doit décerner dans sa
séance publique de l'année 1900, sera allribué à un explorateur du Conti-
nent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordon-
nées géogra|)hiques des points principaux de ses itinéraires.
BOTANIQUE.
GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES.
(I'ii\ du Budget : Sooo''.)
L'Académie met de nouveau au concours, pour l'année 1905, la question
suivante :
Rechercher et démontrer les divers modes de formation et de développement
de l'Ćuf chez les AscomycĂštes et les BasidiomycĂštes.
PRIX DESMAZIĂRES (i(ioo";.
Ce prix «n/iMc/ est attribué «à l'auteur, français ou étranger, du meil-
» leur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente,
» sur tout ou partie tle la Cryptogamie ».
II 74 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX MONTAGNE (i5oo").
M. C. Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie la totalité
de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arré-
rages de la fondation, un prix de iSoo'"^ ou deux yjrix : l'un de looo'',
l'autre de 5oo'^'', au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, français
ou naturalisés français, de travaux importants ayant pour objet l'anatomie,
la physiologie, le développement ou la description des Cryptogames infé-
rieures (Thallophytes et Muscinées).
PRIX DE LA FONS-MĂLICOCQ (900'').
Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle
de 1904, « au meilleur Ouvrage de Botanique , manuscrit ou imprimé, sur
M le nord de la France, c'est-à -dire sur les départements du Nord, du Pas-
H de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ».
PRIX THORE (2oo'0.
Ce prix annuel est attribué alternativement aux travaux sur les Crypto-
games cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mĆurs ou l'ana-
tomie d'une espĂšce d'Insecte d'Europe. (Voir page i lyS.)
Il sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1900, au
meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe.
ECONOMIE RURALE.
PRIX BIGOT DE MOROGUES (1700^'^).
Ce prix décennal sera décerné, dans la séance annuelle de igiS, à l'Ou-
vrage qui aura fait faire le plus de progrĂšs Ă l'Agriculture de France.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE I903. il 75
ANATOMIE ET ZOOLOGIE.
PRIX SAVIGNY (i3oof').
Ce prix annuel, fondé par M"* Letellier pour perpétuer le souvenir de
Le Lorgne de Savignv, ancien Membre de l'Institut de France et de l'Insti-
tut d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne
recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus
spécialement des animaux sans vertÚbres de l'Egypte et de la Syrie.
PRIX THORE (200").
Voir page 11 74.
Ce prix alternatif sera décerné, s'il y a lieu, en 1904, au meilleur travail
sur les mĆurs et l'anatomie d'une espĂšce d'Insectes d'Europe.
PRIX DA GAMA MACHADO (1200").
Ce prix triennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parties colo-
rées du systÚme tégumentaire des animaux ou sur la matiÚre fécondante
des ĂȘtres animĂ©s, sera dĂ©cernĂ©, s'il y a lieu, en 1906.
MEDECINE ET CHIRURGIE.
PRIX MONTYON.
(Trois prix de 2 5oo'^'', trois mentions de i5oof'. )
Conformément au testament de M. A. de Montyon, il sera décerné,
tous les ans, un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des décou-
vertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir.
'âą7^ ACADĂMIE DES SCIENCES.
L Académie juge nécessaire <le faire remarquer que les prix donl il
s'agit ont exjjressĂ©ment pom- objet des dĂ©couvcrles et inventions propres Ă
perfectionner la MĂ©decine on la Chirurgie.
Les piĂšces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles
contiendront une découverte parfailement déterminée.
Si la ])iÚce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son
travail oĂč cette dĂ©couverte se trouve exprimĂ©e; dans tous les cas, la Com-
mission chargée de l'examen du concours fera connaßtre que c'est à la dé-
couverte dont il s'agit que le prix est donné.
PRIX BARBIER (2000").
Ce prix annuel est attribué à « l'auteur d'une découverte précieuse dans
» \e,?, Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Hotanique
» ayant rapport à l'art de guérir ».
PRIX BREANT (100000'').
M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille
francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé
» le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes
» de ce terrible fléau » .
Prévoyant que le prix de cent mille Jrancs ne sera pas décerné tout de
suite, le fondateur a voulu, jusqu'Ă ce que ce prix fĂ»t gagnĂ©, que l'intĂ©rĂȘt
du capital ĂŻĂčt donnĂ© Ă la personne qui aura fait avancer la Science sur la
question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce
prix pĂ»t ĂȘtre gagnĂ© par celui qui indiquera le moyen de guĂ©rir radicale-
ment les dartres ou ce qui les occasionne.
Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes :
i" Pour remporter le prix décent mille francs, il faudra : « Trouver une
» médicalionqui guérisse le choléra asiatique dans r immense majorité des cas » ;
Ou : « Indiquer d'une maniÚre incontestable les causes du choléra asiatique, de
» façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'épidémie » ;
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE r9f)3. I 1 77
Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine et aussi évidente que l'est,
» par exemple, celle de la vaccine pour la variole » .
1° Pour obtenir le /7/ir annuel, reprĂ©sentĂ© par l'intĂ©rĂȘt du capital, il
faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphÚre
l'existence de matiĂšres pouvant jouer un rĂŽle dans la production ou la
propagation des maladies épidémiques.
Dans le cas oii les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le
prix annuel pourra., aux termes du testament, ĂȘtre accordĂ© Ă celui qui aura
trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur
Ă©tiologie.
PRIX GODARD (looo").
Ce prix annuel sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la phy-
siologie et la pathologie des organes génito-urinaires.
PRIX LALLEMAND (t8oo'').
Ce prix annuel est destiné à « récompenser ou encourager les travaux
relatifs au systÚme nerveux, dans la plus large acception des mots ».
PRIX DU BARON LARREY (750").
Ce prix annuel sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des
armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca-
démie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'HygiÚne mili-
taire.
PRIX BELLION (i4oo'').
Ce prix annuel, fondé par M"* Foehr, sera décerné aux savants « qui
K auront écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la
» santé de l'homme ou à l' amélioration de l'espÚce humaine » .
C. R., I9<j3, .!âąâ Semestre. (CXWVII, N" 25. ) lS4
II78 ACADĂMIE DES SCIENCES.
FRIK MEGE (10000^').
Le D"" Jean-Baptiste MÚge a légué à l'Académie « dix mille francs à donner
» en prix à V auteur qui aura continué et complété son Essai sur les causes qui
» ont relardé ou favorisé les progrÚs de la Médecine, depuis la plus haute anti-
» quité j'usquà nos Jours.
» L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragements des inte-
» rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. «
L'Académie des Sciences décernera le prix MÚge, s'il v a lieu, dans sa
séance publique annuelle de 1904.
PRIX SERRES (7500").
Ce prix triennal '< sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible
n à la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en iQoS par l'Académie
au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur celte importante question.
PRIX DUSGATE (sSoo").
Ce prix quinquennal sevA décerné, s'il y a lieu, en igoS, à l'auteur du
meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens
de prévenir les inhumations précipitées.
PRIX CHAUSSIER (toooof^).
Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire
qui aura paru pendant ce temps, soit sur la Médecine légale, soit sur la
Médecine pratique, et aura contribué à leur avancement.
L'Académie le décernera en if)o~.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. II79
PHYSIOLOGIE.
PRIX MONTYON (yĂźof).
r/Académie décernera annuellement ce prix de Physiologie expérimen-
tale à l'Ouvrage, imprime ou manuscrit, qui lui paraßtra répondre le mieux
aux vues du fondateur.
PRIX PHILIPEAUX (900^^.
Ce prix annuel de Physiologie expérimentale sera décerné dans la pro-
chaine séance publique.
PRIX POUR AT (1000").
L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1904, la
question suivante :
Les phénomÚnes physiques el chimiques de la respiration aux grandes alti-
tudes,
PRIX MARTIN-DAMOURETTE (i4oo'^').
Ce prix biennal, destiné à récompenser l'auteur d'un Ouvrage de Phy-
siologie thérapeutique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique
annuelle de 1904.
PRIX POURAT ( looof').
(Question proposée pour l'année 1900.)
Les origines du glycogĂšne musculaire.
II Ho ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX L. LA CAZE (loooo").
Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 1907, à laii-
toiir, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physiologie. Il ne
pourra pas ĂȘtre partagĂ©.
HISTOIRE DES SCIENCES.
PRIX BINOUX (2000").
Ce prix alternatif sera décerné, en igoS, à l'auteur de travaux sur
Histoire des Sciences.
Voir page 1 i6g.
PRIX GENERAUX.
MEDAILLE ARAGO.
L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation
d'une médaille d'or à l'effigie d'Araso.
Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou-
verte, un travail ou un service rendu Ă la Science lui paraĂźtront dignes de
ce témoignage de haute estime.
MEDAILLE LAVOTSIER.
L'Académie, dans sa séance du 2G novembre igoo. a décidé la fonda-
tion d'une médaille d'or à l'effigie de I.avoisier.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igo3. Il8l
Cette médaille sera décernée par l'Académie, aux époques que son
Bureau jugera opportunes et sur sa proposition, aux savants qui auront
rendu à la Chimie des services éminents, sans distinction de nationalité.
Dans le cas oĂč les arrĂ©rages accumulĂ©s dĂ©passeraient le revenu de deux
annĂ©es, le surplus pourrait ĂȘtre attribuĂ©, par la Commission administi-ative,
Ă des recherches ou Ă des publications originales relatives Ă la Chimie.
MĂDAILLE BERTHELOT.
L'Académie, dans sa séance du 3 novembre 1902, a décidé la fondation
d'une médaille qui porte pour titre : « Médaille Berthelot «.
Chaque année, sur la proposition de son Bureau, l'Académie décernera
un certain nomi)re de « Médailles Berthelot » aux savants qui auront
obtenu, cette aniiée-là , des prix de Chimie ou de Physique; à chaque
Médaille sera joint un exemplaire de l'Ouvrage intitulé : La SynthÚse
chimique.
PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES).
(Prix de 2500''' et mentions de 1 5oo'''.)
Il sera décerné chaque année un ou plusieurs prix aux auteurs qui
auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre.
L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il
s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi-
nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques.
Les piĂšces admises au concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles
contiendront une découverte parfaitement déterminée.
Si la piÚce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son
travail oĂč cette dĂ©couverte se trouve exprimĂ©e; dans tous les cas, la Com-
mission chargée de l'examen du concours fera connaßtre que c'est à la dé-
couverte dont il s'agit que le prix est donné.
PRIX WILDE.
( Un prix de 4 000'^'' ou deux prix de 2000''.)
M. Henry Wilde a fait donation à l'Académie d'une somme décent trente-
sept mille cinq cents Jrancs . r>es arrĂ©rages de cette somme sont consacrĂ©s Ă
Il82 ACADĂMIE DES SCIENCES.
la fondation à perpétuité d'un prix annuel qui jjorte le nom de Prix
Wilde.
L'Académie, aux termes de cette donation, a la faculté de décerner au
heu d'un seul prix de quatre mille Jrancs, deux prix de deux mille francs
chacun.
Ce prix est décerne chaque année par l'Académie des Sciences, sans
distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage
sur V Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou la
MÚ£anique expérimentale aura été jugé par l'Académie le plus digne de
récompense, soit que cette découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans
l'annĂ©e mĂȘme, soit qu'il remonte Ă une autre annĂ©e antĂ©rieure ou postĂ©-
rieure Ă la donation.
PRIX TCHIHATCHEF (3 000^').
M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme
de cent mille francs .
Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit :
« Les intĂ©rĂȘts de cette somme sont destinĂ©s Ă offrir annuellement une
» récompense ou un encouragement aux naturalistes de toute nationalité qui
» se seront le plus distingués dans l'exploration du continent asiatique
» (ou ßles limitrophes), notamment des régions les moins connues et, en
» conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques,
» Sibérie proprement dite, Asie Mineure et Sjrie, contrées déjà plus ou
» moins explorées.
» Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque
» des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques.
» Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles
» que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc.
» Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés
» devront ĂȘtre le fruit d'observations faites sur les lieux mĂȘmes et non des
» oeuvres de simple érudition. »
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE iqo3. Il83
PRIX LECONTE (5oooof').
Ce })rix doit ĂȘtre donnĂ©, en un seul prix, tous les trois ans, sans prĂ©fĂ©rence
de nationalité :
1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques,
Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales;
?,° A.UX auteurs d'applications nouvelles de C( s sciences, applications qui
devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus
jusque-lĂ .
L'Académie décernera le prixEeconte, s'il y a lieu, en 1904.
PRIX JEAN-JACQUES BERGER (i5ooo''>).
Le prix Jean-Jacques Berger est décerné successivement par les cinq
Académies à l'OEuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris; \\
sera décerné, par l'Académie des Sciences, en igo/j.
PRIX DELALANDE-GUĂRINEAU (1000").
Ce prix biennal sera décerné en 1904 « au voyageur français ou au savant
» qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la
» Science » .
PRIX JĂRĂME PONTI (3 5oof').
Ce prix biennal sera accordé, en 1904, à l'auteur d'un travail scientifique
dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la
Science.
PRIX HOULLEVIGUE (Sooof')-
Ce prix est décerné à tour de rÎle par l'Académie des Sciences et par
l'Académie des Beaux-Arts.
L'AcadĂ©mie le dĂ©cernera, en 190'!, dans l'intĂ©rĂȘt des Sciences.
Il 8^1 ACADĂMIE DES SCIENCES.
PRIX CAHOURS ('3ooo" y
M. Auguste Cahoiirs a légué à l'Académie des Sciences la somme de
cent mille francs .
ConformĂ©ment aux vĆux du testateur, les intĂ©rĂȘts de cette somme se-
ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens
qui se seront déjà fait connaßtre par quelques travaux intéressants et plus
particuliĂšrement par des reclierches sur la Chimie.
PRIX SAINTOUR (3ooof').
Ce prix annuel est dĂ©cernĂ© par l'AcadĂ©mie dans l'intĂ©rĂȘt des Sciences.
PRIX TREMONT (i loo").
Ce prix annuel est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingé-
nieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour
atteindre un but utile et glorieux pour la France ».
PRIX GEGNER (38oof').
Ce prix annuel est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par
des travaux sérieux, et qui dÚs lors pourra continuer plus fructueusement
ses recherches en faveur des progrÚs des Sciences positives ».
PRIX LANNELONGUE (1200").
Ce prix annuel, fondé par M. le professeur Lannelongue, Membre de
l'Institut, sera donné pour un but utile, au choix de V Académie, de préfé-
rence toutefois pour une Ćui're humanitaire d'assistance.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE I9o3. IlB5
PRIX FONDĂ PAR M"^ la Marquise DE LAPLACE.
Ce prix, qui consiste dans la collection complĂšte des Ouvrages de
Laplace, est décerné, chaque année, an premier élÚve sortant de l'Ecole
Polytechnique.
PRIX FĂLIX RIVOT (2 5oo<'').
Ce prix annuel sera partagé entre les quatre élÚves sortant chaque
annĂ©e de l'Ăcole Polytechnique avec les n"^' 1 et 2 dans les corps des
Mines et des Ponts et Chaussées.
PRIX PETIT D'ORMOY.
(Deux, prix de loooo''". )
L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or-
moy, elle décernera toa5 /e5 deux ans un prix de dix mille francs pour les
Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille, francs
pour les Sciences naturelles. Elle décernera les prix Petit d'Ormoy, s'il y
a lieu, dans sa séance publique de irpS.
PRIX CUVIER (iSoof).
Ce prix triennal, attribué à l'Ouvrage le plus remarquable sur la
Paléontologie zoologique, l'Anatomie comparée ou la Zoologie, sera
décerné dans la séance annuelle de rgort, à l'Ouvrage qui remplira les
conditions du concours, et qui aura paru depuis le i*=' janvier 1904.
PRIX PARKIN (34oof>).
Ce prix triennal e?,t Aes\\x\é à récompenser des recherches sur les sujets
suivants :
« i" Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus
C. R., 1903, 2" Semestre.\(C\\\\l\, N"25.) 1 J3
II 86 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» particuliÚremenl sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans
M le choléra, les différentes formes de fiÚvre et autres maladies;
» 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies
» épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des
» ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. «
Le testateur stipule :
« 1° Que les recherches devront ĂȘtre Ă©crites en français, en allemand
» ou en italien ;
» 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro-
» prÚs frai> et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois
» mois qui suivront l'attribution du prix;
» 3° Chaque troisiÚme et sixiÚme année le prix sera décerné à un tra-
» vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuviÚme année à un
» travail sur le dernier desdits sujets. »
T/ Académie ayant décerné pour la premiÚre fois ce prix en 1897, attri-
buera ce prix triennal, en l'année 1906, // un travail sur le premier desdits
sujets, conformĂ©ment au vĆu du testateur.
PRIX BOILEAU (laoof"-).
Ce prix me«/ia/ est destiné à récompenser les recherches sur les mou-
vements des fluides, jugées suffisantes pour contribuer au progrÚs de
l'Hydraulique.
A défaut, la rente triennale échue sera donnée, à titre d'encouragement,
à un savant estimé de l'Académie et choisi parmi ceux qui sont notoire-
ment sans fortune.
L'Académie décernera le prix Boileau dans sa séance annuelle de 1906.
PRIX JEAN REYNAUD (loooof--).
M""* yve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari
et perpétuer son zÚle pour tout ce qui touche aux gloires de la France »,
a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'Etat français, de la
somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc-
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS. I187
cessivemenl décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant,
relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une
période de cinq ans ».
« Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours Ă une Ćuvre origi-
» nale, élevée et ayant un caractÚre d'invention et de nouveauté.
» Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours.
)) Le prix sera toujours dĂ©cernĂ© intĂ©gralement; dans le cas oĂč aucun
» Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entiÚrement, sa valeur sera
» dclivréeà quelque grande infortune scientifique, littéraire, ou artistique. »
L'Académie des Sciences décernera le prix Je;in Reynaud dans sa séance
publique de l'année 1906.
PRIX DU BARON DE JOEST '(2000^).
Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, est attribué
à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus
utile au bien public. Il sera décerné par l'Académie des Sciences dans sa
séance publique de J906.
PRIX PIERSON-PERRIN (5ooof').
Ce nouveau prix biennal, destiné à récompenser le Français qui aura
fait la plus belle découverte physique, telle que la direction des ballons,
sera décerné, pour la premiÚre fois, à la séance publique de 1907.
PRIX ESTRADE-DELCROS (Sooof')-
M. Estrade-Delcros a légué toute sa fortune à l'Institut. Conformément
à la volonté du testateur ce legs a été partagé, par portions égales, entre les
cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix
sur le sujet que choisira chaque Académie.
Ce prix ne peut ĂȘtre partagĂ©. Il sera dĂ©cernĂ© par l'AcadĂ©mie des
Sciences, dans sa séance publique de igo8.
Il 88 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS.
Les piÚces manuscriles ou imprimées destinées aux divers concours de
l'AcadĂ©mie doivent ĂȘtre directement adressĂ©es par les auteurs au SecrĂ©-
tariat de l'Institut, avec une lettre constatant l'envoi et indiquant le
concours pour lequel elles sont présentées.
Les Ouvrages imprimĂ©s doivent ĂȘtre envoyĂ©s au nombre de deux
exemplaires.
Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie
de leur travail oĂč se trouve exprimĂ©e la dĂ©couverte sur laquelle ils appellent
le jugement de l'Académie.
Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des
Ouvrages ou Mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté
d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut.
Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clÎture de chaque
concours serait fixĂ©e au premier juin de l'annĂ©e dans laquelle doit ĂȘtre
jugé ce concours.
Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à titre
d'indication subordonnée aux variations du revenu des fondations.
Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a
été jugé digne de recevoir un Prix. Los personnes qui ont obtenu des ré-
compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit Ă ce titre.
LECTURES.
M. Gastox Dauhoux, SecrĂ©taire perpĂ©tuel, lit l'Ăloge historique de
François Perkiek, Membre de l'Académie.
M. B. et G. D.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IQoS.
1189
TABLEAUX
DES PRIX DĂCERNĂS ET DES PRIX PROPOSĂS
DANS LA SĂANCE DU LUNDI 21 DĂCEMBRE 1903.
TABLEAU DES PRIX DECERNES.
ANNĂE 1903.
GĂOMĂTRIE.
Prix FrancĆub. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Emile Leinoine
Prix Poncelet. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Uilbert
1097
1097
MĂCANIQUE.
Prix extraordinaire de six mille francs.
â Le prix est partagĂ© entre MM. Maugas,
Jehenne, Gaillard, Germain
Prix Montyon. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Bodin
Prix Plumey. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M . Marchis
Prix Fourneyron. â Le prix n'est pas dĂ©-
cerné
ASTRONOMIE.
Prix Pierre Guzman. â Le prix n'est pas
décerné
Prix Lalande. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Campbell
Prix Valz. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă M. Bor-
relly
Prix G. de PontĂ©coulant. â Le prix est
décerné à M . //. Andoyer
PHYSIQUE.
Prix HĂ©bert. â Le prix est dĂ©cernĂ© ii
M. E. Goldstein
1098
1098
1098
â 099
â 099
âą099
II 00
I lui
io3
Prix Hughes. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Pierre Picard i io5
Prix Gaston PlantĂ©. â Le prix est dĂ©cernĂ©
Ă !\I. Hospitalier 1 107
STATISTIQUE.
Prix Montyon. â Le prix n'est pas dĂ©cernĂ©.
Des mentions trĂšs honorables sont accor-
dées à MM. Emile Loncq, de Montessus
de Ballore, Paul Bazous 1107
CHIMIE.
Prix Jecker. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
.M. L. Bouveault ii'3
Prix La Caze. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. ^. Gunlz iii5
MINĂRALOGIE ET GĂOLOGIE.
Prix Delesse. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Emmanuel de Margerie 1117
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE.
Prix G.vy. â Le prix est dĂ©cernĂ© au R. P.
Colin 1 1 iS
BOTANIQUE.
Grand Prix des Sciences physiques. ~ Le
prix n'est pas décerné mg
Prix ISordin. â Le prix n'est pas dĂ©cernĂ©. 1120
iigo
ACADEMIE DES SCIENCES.
Prix DesmaziĂšres. â Le prix n'est pas dĂ©-
cerné I 1 JO
Prix Montagne. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. ftené Maire 1120
Prix Tiiore. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
'M. G. de Istvanffi , 1 1 2:>
ĂCONOMIE RUIĂźALE.
Prix Bigot de Morogues. â Le prix est dĂ©-
cerné à M. EugÚne flisler iiti
ANATOMIE ET ZOOLOGIE.
Prix Savigny. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă M. li.
Fourtau. Une mention trĂšs honorable est
accordée à M. Krempf 1 1 25
Prix Da Gama Maciiado. â Le prix est dĂ©-
cerné à la comtesse Maria von Linden.. 1128
MĂDECINE ET CHIRURGIE.
Prix Montyon. â Des prix sont dĂ©cernĂ©s
Ă MM. Dominici, Jean Camus, Bobert
LĆivy. Des mentions sont accordĂ©es Ă
MM. Nicolle et Bemlinger ; Nobecourl,
Merkien et Sevin; Ch. Monod et J. Van
verts. Des citations sont accordées
MM. Lagrijfe, Laval et Mallierbc .
SĂ©gal
Prix Barbier. â Le prix est partagĂ© entre
M. Anthony et M. Glover
Prix BrĂ©ant. â Le prix annuel (arrĂ©rages)
est partagé entre M. E. Chambon et M. A.
Borrel
Prix Godard. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
MM. Halle el MĂŽtz. Une mention hono-
rable est accordée à M, J.-D. Hillairet. .
Prix Lallemand. â Le prix est partagĂ©
entre M"" Joteyho et MM. Garnier et
Cololian. Une mention trĂšs honorable est
accordée à M. Giuseppe Pagano
Prix du baron Larrey. â Le prix est dĂ©-
cerné à M. Paul Godin. Des mentions
sont accordées à MAL G.- H. Lenioine,
Jules RĂ©gnault,
Prix Bellion. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. F. Battesti. Une mention trĂšs hono-
rable est accordée à M. B. Glatard
Prix MĂšge. â Le prix (arrĂ©rages) est dĂ©-
cerné à AL .4 . Monprofit
Prix Chausbier. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Alfred Fournier
1 i3i
13^2
ll/|3
PHYSIOLOGIE.
Prix Montyon. â Le prix est partagĂ© entre
M. Arthus et M. Victor Henri. Une men-
tion est accordée à M. Jean Bounhiol. . .
.46
Prix Philipeaux. â Le prix est dĂ©cernĂ©
Ă M. Lucien Daniel 11^8
Prix La Gaze. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Charles Bichet i i5o
Prix Pouhat. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. J. DenoyÚs. Une mention est accordée
Ă MM. Begnier et Bruhat i i3i
histoire des SCIENCES.
Prix Binoux. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M . H. -G. Zeuthen 1 1 ,53
PRIX GĂNĂRAUX.
MĂDAILLE Lavoisier. â La mĂ©daille Lavoi-
sier est décernée à .M. Cari Graebe
MĂ©daille Berthelot. â Des mĂ©dailles Ber-
thelot sont accordées à MM. Cari Graebe,
Bouveault, Gunlz, Chavanne, Victor
Henri, Arthus, Capelle
Prix Montyon (Arts insalubres). â Le prix
n'est pas décerné. Une mention est accor-
dée à M. Edouard Capelle
Prix Wilde. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Collet
Prix TcHinATciiEF. â Le prix est dĂ©cernĂ©
Ă M. Sven Hedin
Prix Cuvier. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. EugĂšne Simon
Prix Parkin. ~ Le prix est partagé entre
M. Lacroix et M. Giraud
Prix Petit d'Okmoy (Sciences mathéma-
tiques). â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă M. J,
Hadamard
Prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles).
â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă M. Bernard
Benault
Prix Boileau. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. .Mariu^-Georges Grandjean
Paix Estrade-Delohos. â Le prix esl dĂ©-
cerné à AL Léon Teisserenc de Bort
Prix Cahour.s. â Le prix est partage entre
M. Marquis et M . Chavanne ...
Prix Saintour. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Marcel Brillouin
Prix Tre.mont. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Ch . Frëmont
Prix Gegner. â Le prix est dĂ©cernĂ© a
M. /.-//. Fabrc
Prix Lannelonc.ue. â Le prix, dĂ©cernĂ©
pour la premiĂšre fois, est attribuĂ© Ă
M"° V" Nepveu
Prix Laplace. â Le prix est dĂ©cernĂ© Ă
M. Bcmy
Prix FĂ©lix Rivot. â Le prix est partagĂ©
entre MM. BĂ©nty, Breynaert, Gillier,
Bouteloup
1 153
1154
u54
ii55
I ij6
1159
'139
II 60
II Gi
1161
ii63
m63
11G4
u64
1 164
1164
1165
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS.
1191
PRIX PROPOSES
pour les années 1904, 1905, 1906 et 1907.
géométrie.
1904. Grand prix des Sciences mathéma-
tiques. â Perfectionner, en quelque point
important, l'Ă©tude de la convergence des
fractions continues algébriques 1 165
1904. Prix Bordin. â DĂ©velopper et per-
fectionner la théorie des surfaces appli-
cables sur le paraboloïde de révolution.. ii6G
1904. Prix Vaillant. â DĂ©terminer et Ă©tu-
dier tous les déplacements d'une figure
invariable dans lesquels les différents
points de la figure décrivent des courbes
sphériques 1166
1904. Prix FrancĆur 1 166
1904. Prix Poncelet i'')6
mecanique.
1904. Prix extraordinaire de six mille
FRANCS. â DestinĂ© Ă rĂ©compenser tout pro-
grÚs de nature à accroßtre l'efficacité de
nos forces navales 1 1^7
1904. Prix Montyon 1 167
1904. Prix Plumey ; 1 167
1905. Prix Fourneyron. â Ătude thĂ©orique
ou expérimentale sur les turbines à va-
peur 1 1^7
astromomie.
1904. Prix Pierre Guzman 1168
1904. Prix Lalande i ifiS
1904. Prix Valz h'j8
1904. Prix Janssen. â MĂ©daille d'or des-
tinée à récompenser la découverte ou le
Travail faisant faire un progrés important
Ă l'Astronomie physique i ifiS
1905. Prix G. de Pontecoulant iiUn
1905. Prix Damoiseau. â Il existe une di-
zaine de comĂštes dont l'orbite, pendant
la périotle de visibilité, s'est montrée de
nature hyperbolique. Rechercher, en re-
montant dans le passé et tenant compte
des pertuibations des planĂštes, s'il en
était ainsi avant l'arrivée de ces comÚtes
dans le systĂšme solaire i i'i<)
géographie et navigation.
1904. Prix Binoux 169
physique.
1904. Prix HĂ©bert 1170
1904. Prix Hughes 1170
190i. Prix Kastner-Boursault 1170
1905. Prix Gaston Plante 1170
1905. Prix L. Lac.aze 1 170
statistique.
1904. Prix Montyon 1171
CHIMIE.
1904. Prix Jecker 1171
1905. Prix L. La Gaze 1171
1905. Prix Bordin. â Des siliciures et de
bnir rÎle dans les alliages métalliques ... 1 171
MINĂRALOGIE ET GĂOLOGIE.
1905. Prix Delesse 1172
1905. Prix Fontannes 1172
1905. Prix Alhumbert. â Ătude sur l'Ăąge
des derniĂšres Ă©ruptions volcaniques de la
Fiance 1172
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE.
1904. Prix Gay. â Ătudier les variations
actuelles du niveau relatif de la terre
ferme et de la mer, Ă l'aide d'observations
précises, poursuivies sur une portion dé-
terminée des cÎtes de l'Europe ou de
l'Amérique du Nord 1 172
1905. Prix Gay. â Le prix sera attribuĂ© Ă
un explorateur du Continent africain qui
aura déterminé avec une graiule précision
les coordonnées géographiques des points
principaux de ses itinéraires 1173
botanique.
1905. Grand prix des Sciences physiques.
â Hechercher et dĂ©montrer les divers
modes de formation et de développement
192
ACADĂMIE DES SCIENCES.
de l'Ćuf chez les AscomycĂštes et les Basi-
iliomycĂšles 1 1-^;-!
1904. Prix DesmaziĂšres 11-3
1904. Prix Montagne 1 1^^
1904. Prix de la Fons-Melicocq 117^
1905. Prix Thore 1,-4
Ă©conomie rurale.
1913. Prix Bigot de Morogues n-4
anatomie et zoologie.
1904. Prix Savigny 1175
1904. Prix Thore 1 175
1906. Prix da Gama Maohado 11 75
MEDECINE ET CHIRURGIE.
1904. Prix Montyon i
1904. Prix Barbier i
1904. Prix Breant i
1904. Prix Godard i
1904. Prix Lallemand i
1904. Prix du baron Larrey i
1904. Prix Bellion i
1904. Prix MĂšge i
1905. Prix Serres i
1905. Prix Dusgate i
1907. Prix Chaussier i
.75
.76
.76
'77
'77
'77
'77
.78
178
178
.78
PHYSIOLOGIE.
1904. Prix Montyon i '79
1904. Prix Piiilipeaux 11 79
1904. Prix Pourat. â Les phĂ©nomĂšnes phy-
siques et chimiques de la respiration aux
grandes altitudes "79
1904. Prix Martin-Damourette 1179
1905. Prix Pocrat. â Les origines du gly-
cogĂšne musculaire "79
1907. Prix L. La Gaze 1180
HISTOIRE DES SCIENCES.
1905. Prix Binoux 118
PRIX GENERAUX.
MĂDAILLE ABAGO I iSo
MĂDAILLE LaVOISIER I l8o
1904. MĂ©daille Berthelot 1181
1904. Prix Montyon, Arts insalubres 1181
1904. Prix Wilde 1181
1904. Prix Tchihatchef 1 181!
19U4. Prix Leconte 1 183
1904. Prix Jean-Jacques Berger ii83
1904. Prix Delalande-Guérineau ii83
1904. Prix JĂRĂME Ponti ii83
l'.i04. Prix Houllevigue ii83
1904. Prix Caiiours 1 184
1904. Prix Saintour 1184
1904. Prix Tremont u84
1904. Prix Gegner 1184
1904. Prix Lannelongue 1 184
1904. Prix Laplace 1 185
1904. Prix Rivot 1 185
1905. Prix Petit d'Ormoy n85
1906. Prix CuviER ii85
1900. Prix Parkin ii85
1906. Prix Boileau 1186
1906. Prix Jean Reynaud 1186
1906. Prix du Baron de Joest 1)87
1907. Prix Pierson-Perrin 11S7
1908. Prix Estrade-Delcros 1 187
Conditions communes Ă tous les concours n88
Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie ii88
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE igoS.
II93
TABLEAU PAR ANNĂE
DES PRIX PROPOSĂS POUR 1904, 1905, 1906 ET 1907.
190i
GĂOMĂTRIE.
Grand prix des Sciences mathiĂźmatiques. â
Perfectionner, en quelque point important, l'Ă©tude
de la convergence des fractions continues algé-
briques.
Prix Bordin. â DĂ©velopper et perfectionner
la théorie des surfaces applicables sur le parabo-
loïde de révolution.
Prix Vaillant. â DĂ©terminer et Ă©tudier tous
les déplacements d'une figure invariable dans
lesquels les dilTérents points de la figure dé-
crivent des courbes sphériques.
Prix FrancĆur. â DĂ©couvertes ou travaux
utiles au progrés des Sciences mathématiques
pures et appliquées.
Prix Poncelet. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur de l'Ou-
vrage le plus utile au progrĂšs des Sciences ma-
thématiques pures ou appliquées.
MĂCANIQUE.
Prix extraordinaire de six mille francs. â
Progrés de nature à accroßtre l'efficacité de nos
forces navales.
Prix Montyon.
Prix Plumey. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur du per-
fectionnement des machines Ă vapeur ou de toute
autre invention qui aura le plus contribué aux
progrĂšs de la navigation Ă vapeur.
ASTRONOMIE.
Prix Pierre Guzman. â DĂ©cernĂ© Ă celui qui
aura trouvé le moyen de communiquer avec un
astre autre que Mars.
A dĂ©faut de ce prix, les intĂ©rĂȘts cumulĂ©s pen-
dant cinq ans seront attribués, en 1900, à un sa-
vant qui aura fait faire un progrĂšs important Ă
l'Astronomie.
Prix Lalande.
Prix Valz.
Prix Jans.sen.
Astronomie physique.
C. R., 190.5, 3' Semestre. (CWWn, N"25. )
géographie ou navigation.
Prix Binoux.
physique.
Prix HĂ©bert. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur du meil-
leur traité ou de la plus utile découverte pour
la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Ălec-
tricité.
Prix Hughe.s. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur d'une dĂ©-
couverte ou de travaux qui auront le plus con-
tribué aux progrÚs de la Physique.
Prix Kastner-Boubsault. â DĂ©cernĂ© Ă l'au-
teur du meilleur travail sur les applications
diverses de l'ĂlectricitĂ© dans les Arts, l'Industrie
et le Commerce,
statistique.
Prix Montyon.
CHIMIE.
Prix Jecker. â Chimie organique.
GĂOGRAPHIE PHYSIQUE.
Prix G.\y. â Ătudier les variations actuelles
du niveau relatif de la terre ferme et de la mer,
à l'aide d'observations précises, poursuivies sur
une portion déterminée des cÎtes de l'Europe ou
de l'Amérique du Nord.
BOTANIQUE.
Prix DesmaziĂšres. âDĂ©cernĂ© Ă l'auteur de
l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la
Cryptogamie.
i56
I ' 9^
ACADEMIE DES SCIENCES.
Prix IMontagniĂź. â DĂ©cernĂ© aux auteurs de
travaux importants ayant pour objet l'Anatomie,
la Physiologie, le développement ou la descrip-
iti » Il j rMun/pic, le uc vciupfjciiicill.
tion des Cryptogames inférieures.
Pliix DK LA KoNS-MĂLicocQ. â DĂ©cernĂ© au
le nord de
mei
....^ .... ^â . «.,o-l\IĂLIC0CU. â ^
illeur Ouvrage de Botanique sur
7»..»».^ «»â^i A j;ââ .^ 1^,. ,1,'.
Ăąge ue liOLanique sur le nora ae
la l'Kiiii^i;, i-cst-à -dire sur les départements du
Nord, du Pas-de-Calais, des Ardenncs, de la
Somme, de l'Oise et de l'Aisne.
anatomie et zoologie.
Prix Savigny, fondĂ© par M"" Lelcllier. â OĂ©-
cerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne
recevront pas de subvention du Gouvernement
et qui s'occuperontplus spécialementdes animaux
sans vertĂšbres de l'Egypte et de la Syrie.
Prix Thork. â DĂ©cernĂ© aux recherches sur
les mĆurs ou l'anatomie d'une espĂšce d'Insectes
d'Europe.
medec.ike et chiiiuiigie.
Prix Montyon.
Prix Barbier. â DĂ©cernĂ© Ă celui qui fera une
découverte précieuse dans les Sciences chirurgi-
cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo-
tanique ayant rapport à 1 art de guérir.
Prix Brkant. â DĂ©cernĂ© Ă celui qui auia
trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique.
Prix Godard. â Sur l'anatomie, la physiologie
et la pathologie des organes génito-urinaires.
Prix Lallemand. â DestinĂ© Ă rĂ©compenser ou
encourager les travaux relatifs au systĂšme ner-
veux, dans la plus large acception des mots.
Prix du baron Larrey. â Sera dĂ©cernĂ© Ă un
médecin ou à un chirurgien des armées de terre
ou de mer pour le meilleur Ouvrage prĂ©sentĂ© Ă
l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de
Chirurgie ou d'HygiĂšne militaire.
Prix Bellion, fondĂ© par M"* Foehr. â DĂ©-
cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait
des découvertes surtout profitables à la santé
de l'homme ou à l'amélioration de l'espÚce hu-
maine.
Prix MĂšoe. â DĂ©cernĂ© Ă celui qui aura con-
tinue et complété l'essai du D' MÚge sur les
causes qui ont retardé ou favorisé les progrés de
la MĂ©decine.
PHYSIOLOGIE.
Prix Montyon. â Physiologie expĂ©rimentale.
Prix Piiilipeaux. - Pliysiologie expérimentale.
Prix I'ourat. â Les phĂ©nomĂšnes physiques et
chimiques de la respiration aux grandes'altitudes.
Prix Mabtin-Damourette. â Physiologie thĂ©-
rapeutique.
PRIX GE^'KllAtJ\'.
MĂ©daille .4rago. â Celte mĂ©daille sera dĂ©-
cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou-
verte, un travail ou un service rendu Ă la Science
lui paraßtront dignes de ce témoignage de haute
estime.
MĂ©daille Lavoisier. â Cette mĂ©daille sera dĂ©-
cernée par l'Académie tout entiÚre, aux époques
que son Bureau jugera opportunes et sur sa pro-
position, aux savants qui auront rendu Ă la Chi-
mie des services Ă©minents, sans distinction de
nationalité.
MĂDAILLE Bertiielot. â DĂ©cernĂ©e, sur la pro-
position du Bureau de l'-icadémie, à des lauréats
de prix de Chimie et de Physique.
Prix Montyon. â Arts insalubres.
Prix H. Wilde.
Prix Tciiiiiatchef.â DestinĂ© aux naturalistes
de toute nationalité qui auront fait, sur le conti-
nent asiatique (ou Ăźles limitrophes), des explo-
rations ayant pour objet une branche quelconque
des Sciences naturelles, physiques ou mathéma-
tiques.
Prix Leconte. â DĂ©cernĂ© : i° aux auteurs de
découvertes nouvelles et capitales en Mathéma-
tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle,
Sciences médicales ; a° aux auteurs d'applications
nouvelles de ces sciences, applications qui devront
donner des rĂ©sultats de beaucoup supĂ©rieurs Ă
ceux obtenus jusque-lĂ .
Prix J.-J. Berger. â DĂ©cernĂ© Ă l'oeuvre la plus
méritante concernant la Ville de Paris.
Prix Delalande-Guérineau.
Prix JĂ©ro.me Ponti.
Prix Houllevigue.
Prix Caiiouks. â DĂ©cernĂ©, Ă titre d'encoura-
gement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait
connaßtre par quelques travaux intéressants et
plus particuliĂšrement par des recherches sur la
Chimie.
Prix Saintour.
Prix TrĂ©mont. â DestinĂ© Ă tout savant, artiste
ou mécanicien auquel une assistance sera néces-
saire pour atteindre un but utile et glorieux pour
la France.
PrixGegner. â DestinĂ©e soutenir un savant
qui se sera distingué par des travaux sérieux
poursuivis en faveur du progrés des Sciences
positives.
Prix Lannelongue. â DonnĂ© pour un but
utile, de prĂ©fĂ©rence toutefois pour une Ćuvre
humanitaire d'assistance.
Prix Laplace. â DĂ©cernĂ© au premier Ă©lĂšve
sortant de l'Ăcole Polytechnique.
Prix Rivot. â PartagĂ© entre les quatre Ă©lĂšves
sortant chaque annĂ©e de l'Ăcole Polytechnique
avec les n"" 1 et 2 dans les corps des .Mines et
des Ponts et Chaussées.
SĂANCE DU 21 DĂCEMBRE IpoS.
1195
190d
Grand prix des Sciences physiques. â Re-
chercher et démontrer les divers modes de for-
mation et de dĂ©veloppement de l'Ćuf chez les
Ascomycéles et les Basidiomycéles.
Prix Boudin. â Des siliciures et de leur rĂŽle
dans les alliages métaliiijues.
Prix Fourneyron. â Ătude thĂ©orique ou expĂ©-
rimentale sur les turbines Ă vapeur.
Prix G. de Pontecoulant. â MĂ©canique cĂ©-
leste.
Prix Damoiseau. â Il existe une dizaine de
comÚtes dont Torbite, pendant la période de
visibilité, s'est montrée de nature hyperbolique.
Rechercher, en remontant dans le passé et tenant
compte des perturbations des planĂštes, s'il en
était ainsi avant l'arrivée de ces comÚtes dans le
systĂšme solaire.
Prix Gaston PlantĂ©. â DestinĂ© Ă l'auteur fran-
çais d'une découverte, d'une invention ou d'un
travail important dans le domaine de l'ĂlectricitĂ©.
Prix La Gaze. â DĂ©cernĂ© aux Ouvrages ou
Mémoires qui auront le plus contribué aux pro-
grés de la Chimie et de la Physique.
Prix Delesse. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur, français
ou Ă©tranger, d'un travail concernant les Sciences
géologiques ou, à défaut, d'un travail concernant
les Sciences minéralogiques.
Prix Fontannes. â Ce prix sera dĂ©cernĂ© Ă
l'auteur de la meilleure publication paléontolo-
gique.
Prix Aliiumbert. â Ălude sur l'Ăąge des der-
niĂšres Ă©ruptions volcaniques de la France.
Prix Gay. â Le prix sera attribuĂ© Ă un explo-
rateur du Continent africain qui aura déterminé
avec une grande précision les coordonnées géo-
graphiques des points principaux de ses itiné-
raires.
Prix Thore. â Botanique.
Prix Dusgate. â DĂ©cernĂ© au meilleur Ouvrage
sur les signes diagnostiques de la mort et sur
les moyens de prévenir les inhumations préci-
pitées.
Prix Serres. â DĂ©cernĂ© au meilleur Ouvrage
sur l'Embryologie générale appliquée autant que
possible Ă la Physiologie et Ă la MĂ©decine.
Prix Pourat. â Les origines du glycogĂšne
musculaire.
Prix Binoux. â Histoire des Sciences.
Prix Petit d'Ormoy. â Sciences mathĂ©ma-
tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles.
1906
Prix Da Gama Maciiado. â DĂ©cernĂ© aux meil-
leurs Mémoires sur les parties colorées du sys-
tÚme téguinentaire des animaux ou sur la matiÚre
fĂ©condante des ĂȘtres animĂ©s.
Prix Cuvier. â DestinĂ© Ă l'Ouvrage le plus
remarquable soit sur le rĂšgne animal, soit sur la
GĂ©ologie.
Prix Parkin. â DestinĂ© Ă rĂ©compenser, cette
année, des recherches sur les effets curatifs du
carbone sous ses diverses formes.
Prix Boileau. â Hydraulique.
Prix Jean Reynaud. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur du
Travail le plus méritant qui se sera produit pen-
dant une période de cinq ans.
Prix du Baron de Joest. â DĂ©cernĂ© Ă celui
qui, dans l'anuée, aura fait la découverte ou écrit
l'Ouvrage le plus utile au bien public.
1907
Prix Chaussier. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur du meil-
leur Ouvrage, soit sur la Médecine légale, soit sur
la MĂ©decine pratique, qui aura paru pendant les
quatre années qui auront précédé le jugement de
TAcadémie.
Prix La Caze. â DĂ©cernĂ© aux Ouvrages ou
Iiq6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- 1 Prix Pierson-Peruin. - Décerné au Français
grÚs de la Physiologie. | qui aura fait la plus belle découverte physique.
1908
Prix Estrade-Delcro.s.
1913
Prix Bigot de Moroouks. â DĂ©cernĂ© Ă l'auteur de l'Ouvrage qui aura fait faire le plus de pro-
grĂšs Ă l'Agriculture en France.
On souscrit Ă Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
s i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliÚrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes ln-4». Deux
Tune par ordre alphabétique de matiÚres, l'autre par ordre alphabétique ae noms d'Auteurs, terminent chaque -volume. L'abonnement est annuel
lu i" Janvier. , ,; , ^ : : â âą i -,
Le prix lie Pabonnement est fixe mnsi qu il suit :
Paris : 30 fr. â DĂ©parlements : 40 fr. â Union postale : 44 fr.
On souscrit, dans les DĂ©partements,
chei Messieurs :
Ferran IrĂšres.
I Cbaix.
l Jourdan.
( Ruff.
Courtin-Hecquel.
i Germain etGrassin.
Gastineau.
^ JĂ©rĂŽme.
RĂ©gnier.
. Feret.
c Laurens.
I Muller (G.).
Renaud.
. Derrien.
\ F. Robert.
Oblin.
Uzel frĂšres.
Jouan.
Perrin.
( Henry.
( Marguerie.
^ Juliot.
( Bouy.
Nourry.
â . Ratel.
' Rey.
\ Lauverjat.
( Degez.
If Drevel.
I Gratier et C'«.
\lle Foucher.
Lorient.
'.-Ferr..
\ Bourdignon.
\ Dombre.
) Thorez.
I Quarré.
chez Messieurs :
I Baumal.
I M"' Texier.
Bernoux et Cumin.
^ Georg.
f^yon ( Effantin.
) Savy.
1 Vitte.
Uarseille RuĂąt.
^Valat.
I Coulel et fils.
Martial Place.
! Jacques.
Grosjean-Maupin.
, Sidot frĂšres.
( Guist'Uau.
( Veloppé.
, Barnia.
\ Appy,
NĂźmes.. . .-'. .' Thibaud .
Orléans Loddé.
1 Blanchier.
''<"''«" âąâą (LĂ©vner.
Rennes Plihon et Hervé.
Rochefort . Girard ( M"" )
j Langlois.
"""«" ! Lestringant.
S'-Ălienne Chevalier.
I Ponleil-Burles.
) Runiébe.
) Gimel.
i PrivĂąt.
, Boisselier.
Tours PĂ©ricat.
' Suppligeon.
, Giard.
/ LemaĂźtre.
Montpellier . .
Moulins
N au tes
Nice. . .
On souscrit, Ă l'Ătranger,
chez Messieurs :
Amsterdam.
Feikema Caarelsen
Toulon. . .
Toulouse..
Vatenciennes..
I et C-.
AthĂšnes Beck.
Rarcelone Verdaguer.
I Asher et C'v
â ,. I Dames.
Berlin â ,, j , Kl
, Friedlander et nls.
' Mayer et Muller.
Berne Schmid Francke.
Bologne Zanichelli.
j Lamertin.
Bruxelles Mayolezel ^udiarte.
I Lebégue et G".
( Sotchek et 0°.
Bucharesi , . , , ,
/ Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge.. Deiglilon, BelletC".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
GĂšnes Beut.
Cherbuliez.
GenĂšve Georg.
[ Stapelniobr.
La Haye ' . Belinfanle frĂšres.
I Benda.
/ Payot et C*.
, Barlh.
chez Messieurs :
I Dulau.
Londres Hachette et C".
' Nutt.
Luxembourg.... V. Biick.
I Ruiz et G'*.
Madrid ) R<""° y F"ssel.
I Capdeville.
l F. FĂ©.
Bocca frĂšres.
HĆpli.
Moscou Taatevin.
Milan.
Rome .
Lausanne..
Leipzig.
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Lorentz.
Twietmeyer.
j Desoer.
( Gnusé.
Naples (Marghieri dj G.u,.
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Oxford Parker et C"
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N" 25.
TABLE DES ARTICLES
(Séance publique annuelle du 21 décembre iyo3).
Allocution dp M. Albert Gaudrv 11189
Prix décernés iwfj
Prix proposés 1 16 j
Tableau des prix décernés j iSg
Tableau des prix proposés 1 191
Tableau par année des prix proposés 1 n|3
GAUTHIER-VILIiARS, Imprimeur-Ăditeur,
QUAI DRS GRANDS-AUGISTINS, 55, A PARIS ( G').
COMPTES RENDUS
DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES,
PUBLIĂS PAU LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
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désormais fixés ainsi qu'il suii :
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â Tomes 62 Ă 91 (1866-1880) 25 fr.
â Tomes 92 Ă 121 (1881-1895) 25 fr.
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PAIUS. - IMPRIMEIUĂ GAUTHfER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, 66.
Le GĂ©rant : Gautbier -Villars.
lAK 30 1904 1903
SECOND SEMESTUE.
"^
Ci^^
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIHES
DES SĂANCES
DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRĂTAIRES PERPĂTUELS.
TOME CXXXVII.
K U (28 DĂ©cembre 1903).
'^' PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRliMEUR-LlBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES. SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1903
RĂGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTĂ DANS LES SĂANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 187$
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composenl des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des MĂ©moires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
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Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
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ou d'une personne Ă©trangĂšre ne pourra paraĂźtre dans
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le jour mĂȘme de la sĂ©ance.
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limite que les MĂ©moires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
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Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de Sa pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'Ă©lĂšvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit liait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicieen rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'"i'
que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séan
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. â Impression des travaux des SavA
étrangers à l'Académie. \
Les Mémoires lus ou présentés par des peni
qui ne sont pas Membres ou Correspondants dt'
demie peuvent ĂȘtre l'objet d'une analyse ou d'n
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoire
tenus de les réduire au nombre de pages req s
Membre qui fait la présentation est toujours nu
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet c
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils
pour les articles ordinaires de la correspondan
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon Ă tirer de chaque Membre doit ĂȘtre 1 1
l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus I
jeudi Ă 10 heures du matin; faute d'ĂȘtre remis Ă
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compt
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren
vant et mis Ă la fin du cahier.
Article 4. â Planches et tirage Ă part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plane 1
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autorisées, l'espace occupé par ces figures co
pour l'étendue réglementaire.
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teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp
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Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrĂąt
un Rapport sur la situation des Comptes rendus
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Les Secrétaires sont chargés de l'exécution c
sent RĂšglement.
lies Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter
déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi cpii précÚde la séance,
leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prii
avant 5''. Autrement la présentation sera remisa à la séance 1
ACADĂMIE DES SCIENCES.
SĂANCE DU LUNDI 28 DĂCEMBRE 1903,
PRĂSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY.
RENOUVELLEMENT ANNUEL
DU BUREAU ET DE LA COMMISSION CENTRALE ADMINISTRATIVE.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice-
PrĂ©sident pour l'annĂ©e 1904, lequel doit ĂȘtre choisi dans l'une des
Sections des Sciences physiques.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants Ă©tant 46,
M. Troost obtient 44 suffrages,
M. Schloesin» » i »
Il y a un bulletin blanc.
M. Troost, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé
Ă©lu.
L'Académie procÚde, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de
ses Membres (|ui devront faire partie de la Commission centrale adminis-
trative pendant l'année 1904.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants Ă©tant 4r.
M. Bornet obtient 4i suffrages,
M. Maurice Levy » 4o »
M. Léauté » i »
MM. BoR\ET et Maurice Levy, ayant réuni la majorité ;ibsohie des
suffrages, sont réélus.
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N' 26.) iSy
IigS ACADĂMIE DES SCIENCES.
MĂMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
CHIMIE GĂNĂRALE. â Recherches sur la densitĂ© du chlore .
Note de MM. H. Moissan et 1Ăźi.\et du Jassoxeix.
« La détermination de la densité du chlore a fait le sujet de nomlireux
travaux. Du reste, cette expérience est assez difficile à réaliser, d'abord
parce qye la préparation du chlore pur est une opération chimique déli-
cate, et ensuite parce que ce gaz attaque la plupart des métaux et des
matiÚres organiques hydrogénées : suif, caoulchouc et gomme laque.
» Gay-Lussac et Thényrd (') ont exécuté, en i8i i, une bonne détermi-
nation de la densité du chlore; ils ont donné le chiffre 2,47. Bunsen a
indiqué, plus tard, le chiffre 3,4'i82. Ludwig(-), en ?868, est arrivé au
nombre 2,^807 à + 20°. 11 a fait une série de déterminations de 20° à 200°
et ses chiflres proviennent d'un grand nombre d'expériences. Jahn (') a
trouvé à la température de 20° le nombre 2,4821. Enfin M. Leduc (*),
dans deux séries de recherches, a donné les chiffres 2,489 puis 2, 191. La
premiÚre détermination a porté sur un échantdion ßle chlore industriel
liquéfié, la seconde sur un gaz préparé en décomposant le bichromate de
potassium par l'acide chlorhydrique. M. Leduc regarde le dernier chiffre
comme le plus exact.
)) Nous avons été amenés à reprendre cette densité, et nous avons fait
varier successivement nos méthodes dans des expériences que nous résu-
mons aujourd'hui.
» Nos déterminations ont toujours été faites, soit à la température ordi-
naire, soit à 0°, et nous n'avons pas abordé l'importante question de la
densité du chlore aux différentes températures, question qui a été élucidée
par les beaux travaux et la discussion de V. et C. Mever, de Seelheim, de
Meier etCrafts et de Lieben.
(') Ga\-Lussac et Thénard, Recherches physico-chimiques, t. II, i8ri, p. i25.
(-) LuDWiG, Berichte, i. I, 1868, p. 282.
(^) Jahm, Berichte, t. XV, 1882, p. 12^2.
(*) Leduc, Comptes rendus, t. CXVI, 1898, p. 968 et t. CXXV, 1897, p. 671.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. Il 99
» Dans la détermination de la densité dti chlore, nous avons à considé-
rer deux points importants : 1° pré|)arer du chlore pur; 2° déterminer la
densité dans un ballon de verre sans robinet, ne renfermant ni air ni humi-
dité.
» PrĂ©paration du chlore. â Le chlore Ă©tait prĂ©parĂ© darts un appareil
entiĂšrement en verre, ne comprenant ni Caoutchouc, ni liĂšge, ni gomme
laque. Cet appareil était muni d'un tube de sûreté à mercure recouvert
d'acide sulfurique, dont la hauteur était supérieure à 76'^'", pour éviter toute
rentrée d'air par dépression. Le chloie provenait de l'action de l'acide
chlorhydrique pur et concentré sur du bioxyde de manganÚse naturel de
trÚs bonne qualité et lavé au préalable par de l'acide chlorhydrique
Ă©tendu. Nous avions prĂ©parĂ© nous-mĂȘmes l'acide chlorhydrique, en par-
tant de chlorure de sodium purifié par différentes cristallisations et d'acide
sulfurique pur. Le chlore était lavé dans deux barboteurs contenant de
l'eau distillée. Il perrlait les derniÚres traces d'acide chlorhydrique qu'il
pouvait entraĂźner en passant sur une colonne de bioxyde de manganĂšse
superficiellement poreux et chauffé au bain-marie à So". Il était enfin des-
séché en traversant trois barboteurs à acide sulfurique concentré, puis de
longs tubes de verre remplis de chlorure de calcium fondu; finalement, il
passait dans un tube à boules décrit par l'un de nous ( ' ) et maintenu à la
tempĂ©rature de â So".
» Nous avons effectué avec ce chlore gazeux trois séries de détermi-
nations :
)) PremiĂšre sĂ©rie d' expĂ©riences . â Des ballons de verre, Ă long col effilĂ©,
ont été remplis de chloré sec par déplacement de l'air, en utilisant la
grande densité de ce gaz, puis scellés à la températui-e connue d'un bain
d'eau d'une grande masse. AprÚs une pesée, effectuée avec un ballon
compensateur, comme tare, le chlore était absorbé par une solution de
soude exactement privée d'air. Il restait toujours une petite bulle rési-
duelle dont il était tenu compte. Le ballon, lavé et séché, était ensuite
pesé plein d'air atmosphérique, puis jaugé à l'eau distillée. Pour ces pre-
miÚres expériences, nous employons donc la méthode de Dumas. Nous
avons obtenu ainsi les chiffres suivants :
(') H. MoissAN, Description d'un nouvel appareil pour la préparation des gaz
purs {Comptes rendus, t. CXXXVII, 1908, p. 363).
1200 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Pression. Température. Densité.
mm
i 770 12,5 2,468
2 75 1 12,5 2,5o6
3. . , 765 10 2,424
k 763 12,6 2,478
5 762,1 10 2,456
» Dans cetie premiÚre série de déterminations, la moyenne était donc
de 2,46()6 et l'écart maximum, entre deux expériences, était de 0,082. La
présence const;inle d'un ré.iiiiu non ab^orbable par une solution alcaline,
rimposï-ibilité de dessécher rigoureusement un b.illon de verre rempli par
déplacement et l'incertitude qui rÚgne sur les conditions de la deuxiÚme
pesée nous ont conduits bientÎt à employer une autre mélhode.
» DeuxiĂšme sĂ©rie (/'expĂ©riences. â Le chlore Ă©tait prĂ©parĂ© comme nous
l'avons indiqué précédemment; puis, |)our obtenir ce gaz i)ien exemj)!
d'air, nous avons commencé par le liquéfier au niojen d'un mélange d'acé-
tone et d'acide carbonique ( ' ). Nous avons employé, pour le conserver, de
petites ampoules de verre de 4°"' environ, renfermant à (>eu prÚs 2°°', 5 de
chlore lupiide. De plus, nous avons Fait le vide, au préalable, dans le ballon
à densité, renfermant la petite ampoule scellée pleine de chlore liquide,
de façon à avoir un appareil aussi exempt d'air que possible. Le détail de
nos manipulations paraĂźtra aux Annales de Chimie et de Physique dans un
MĂ©moire qui est Ă l'impression.
M Nous avons obtenu ainsi les cliilTres suivants :
Pression. Température. Densité,
mm o
6 754 o 2,494
7 75o o 2,489
» Nous n'avons pas tardé à remarquer que la dessiccation du chlore par
le chlorure de calcium Ă©tait trĂšs difficile Ă obtenir. Pour avoir une bonne
dessiccation, il fallait employer un courant de gaz trĂšs lent. Nous avons
alors varié légÚrement notre modus faciendi, et nous avons recueilli une
vingtaine de centimĂštres cubes de chlore liquide dans un tube de verre qui
contenait des fragments de chlorure de calcium bien déshydraté; ce tube
était scellé et le chlore liquide restait en contact pendant plusieurs
semaines avec le chlorure de calcium. On préparait enfin de petites am-
(') H. MoisSA.N, Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. I20I
poules comme nous l'avons indiqué précédemment et la densité du chlore
était ensuite déterminée.
» Ces nouvelles expériences nous ont donné les nombres suivants :
Pression. Température. Densité.
mm
8 761 o 2,433
9 759 o 2,5o9
10 759 o 2,468
11 753 o 2,335
)) Ces derniÚres déterminations comportent un certain nombre de causes
d'erreur que nous discuterons dans le MĂ©moire, mais dont la principale
est due à la détente brusque du chlore : lorsque ce liquide passe à l'état
gazeux, il produit une série d'él)ullitions qui amÚnent des oscdlalions dans
la pression intérieure du biilon et qui font, en dernier lieu, rentrer une
petite quantité d'air dans l'ippareil.
» TroisiĂšme sĂ©rie d'expĂ©riences. â Pour Ă©viter les inconvĂ©nients de la
méthode précédente, nous avons fait écouler l'excÚs de chlore du ballon,
maintenu à o" par un orifice absolument capillaire. De cette façon, il n'y
a pas de refroidissement par une détente trop brusque et il ne se produit
plus de rentrée d'air.
« D'autre part, aprÚs avoir pesé le ballon plein de chlore sec à 0°, sous
la pression atmosphérique, il nous a semblé que le seul moyen d'éviter
les incertitudes sur le poids d'air qui remplissait le ballon quand on le
pesait plein de ce gaz, consistait Ă le peser rigoureusement vide. On le
jauge ensuite sur une bonne balance, opération qui est relativement facile.
Nous avons obtenu ainsi les nombres ci-dessous :
Pression. Température. Densité.
12 762,2 o , 2,494
14. 756,5 o 2,487
15 758,9 o 2,486
16 756,2 o 2,493
» Cette nouvelle série d'expériences nous a donné des chiffres assez
concordants dont la moyenne est de 2,490 et dont l'Ă©cart maximum entre
les chiffres extrĂȘmes n'est plus que 0,008.
M Mais nous avions encore une petite cause d'erreur Ă Ă©liminer, cause
qui tient à ce que' le chlore liquide renferme une certaine quantité de gaz
I202 ACADĂMIE DES SCIENCES.
en solution. On voit, en effet, au moment oĂč le chlore liquide passe Ă
l'état solide, des gaz se dégager brusquement dans l'axe de la masse jaune
en partie solidifiée. Nous avons repris alors ces déterminations avec du
chlore qui avait été liquéfié, puis solidifié dans nos petites ampoules de
verre et au-dessus duquel on avait fait le vide, avec une trompe Ă mercure
Ă double chute, avant de sceller le tube. En opĂ©rant dans les mĂȘmes con-
ditions que précédemment, nous avons obtenu les chiffres suivants :
Température. Pression. Densité.
16 0° 767,7 2,488
17 o" 760,6 2,492
» Nous estimons que ces derniÚres déterminations sont les plus exactes
de notre travail; elles ne diffĂšrent que de 0,004. Nous en avons pris la
moyenne : 2,490, chiffre qui se confond avec la moyenne de la série pré-
céilentp, et nous regardons ce nombre comme représentant la densité la
plus rapprochée du chlore qui ait été obtenue jusqu'ici.
» Nous avons discuté pour celte derniÚre série, comme pour les précé-
dentes, les conditions diverses de l'expérience : pesées, détermination de
la pression atmosphérique, jaugeage du ballon, etc., et nous avons étudié
l'étendue de ces différentes causes d'erreur dans nos déterminations.
» Conclusions. â En rĂ©sumĂ©, nous voyons que, si nous prenons la den-
sité du chlore par la méthode de Dumas, en opérant sur du chlore préparé
dans les conditions ordinaires, la densité peut osciller entre 2,424 et
2,5o6.
» Les principales causes d'erreur de ces déterminations sont : i" la
présence de l'air qui vient du ballon à densité, et qui, de plus, a été
amené par le courant de chlore; 2° la difficulté de sécher complÚtement le
gaz chlore; 3° quand on utilise le chlore liquéfié, la solubilité de diffé-
rents gaz dans ce liquide.
» En éliminant successivement toutes ces causes d'erreur, nous sommes
arrivés à trouVier, pour la densité, à la température de o", du chlore extrait
du chlorure de sodium, le nombre 2,490. »
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. I2o3
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur fie nouvelles synthĂšses effectuĂ©es au moyen dçs
molécules renfermant le groupe méthylÚne associé à un ou deux radicaux
négatifs. Action de l' épichlorhydrine sur l'acétylacétone sodée. Note
(le MM. A. Hai.ler el G. Blanc.
« Tandis que l'épichlorhydrine agit sur les éthers acétoacétique (' ),
benzoylacéliqiie (^) et acélone-dicarbonique sodés (') par sa fonclion
oxyde, pour donner naissance à des lactones chlorées, il n'en est plus
ainsi avec l'acéulacétone sodée. Le caraclÚre franchement acide de celte
dicélone, la stabilité de ses sels, et en particulier de son sel sodique,
semblent ĂȘtre un obstacle Ă l'addition |nire et sim|)le de l'Ă©pichior-
hvdrine à son dérivé sodé, comme le fait arrive avec les autres composés
mélhéniques.
» Quand on traite l'acétylacétone sodée, préparée par l'action de
l'éthylale de sodium sur la dicétone, par de !'< pichlorhydrine, il ne se
passe aucune réaplioti à froid, On chauffe ylors au bain-marie et, au bout
de trÚs peu de temps, le liquide se trouble et il se dépose du chlorure de
sodium en mĂȘme temps qu'il se dĂ©gage une forte oileur d'Ă©lher acĂ©tique.
Au bout de i[\ heures la réaction est terminée, c'est-à -dire qu'on recueille,
dans certains cas, à peu prÚs la quantité théorique de chlorure de sodium
en mĂȘme temps que de l'acĂ©tate de sodium.
» AprÚs avoir éliminé le chlorure de sodiuip p£|r fillration, qn distille
dans le vide et l'on recueille des quantités considérables d'éther acétique et
d'alcool. Le résidu est repris par de l'eau et la solution épuisée à l'élher.
D.ins le liquide aqueuv on constate la présence de plus ou moins grandes
quantités d'acétate de sodium.
» La liqueur éthérée est soumise k la distillation pour enlever l'éther,
puis fractionnée sous pression réduite. On obtient ainsi une premiÚre frac-
tion bouillant entre 5o° et 100° sous 10"'"*, et une autre distillant entre 100°
et 160° sous la mĂȘme pression.
(') W. Traubr et. E. I^pMAtjN, ^pr. (i?-ut,s,cli^ çhçm- Ges,, t. X)ĂXU, p. 720.
{^) A. Hallhr, Bull. Soc. c/iim., 3= série, t. XXI; Comipies rendus, t. CXXXII,
p. 1459.
(') A. Haller et F. March, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 434-
I2o4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» En soumettant la premiÚre portion à une série fie fractionnements, on
arrive assez facilement à isoler un pro<liiit A distillant à 70° sous 8""", ou
à 8i°-82° sous i5""". (;e liquide est l)omoo;Úne et de nouvelles distillations
dans le vide n'altĂšrent pas son point d'Ă©buUilion.
» Quant à la portion de liquide bouillant entre 100" et 160° sous lo"".
il est absolument im|)ossihle d'en tirer un corps bouillant d'une façon con-
stante. Si l'on veut le fractionner, on constate tout de suite que, mĂȘme
sous pression réduite, l'ébullition commence vers l\o° et il se dégage de l'eau
avec formation correspondante d'un produit résineux. Nous avons aban-
donné, pour le moment, l'étude de celte fraction et avons porté nos
recherches sur le produit A.
» Ce produit, qu'on obtient avec un rendement d'environ 3o pour 100
de l'acétylacétone employée, est un liquide mobile, incolore, trÚs soluble
dans tous les dissolvants, sauf l'éther de pétrole, d'une odeur particuliÚre
et agréable.
» Sou analyse conduit à la formule C^H'^O^ et son mode de formiitioa
peut ĂȘtre expliquĂ© par l'Ă©quation
PHTOv
CH'CO/^"^^ -4- CH'CI.CH - CïP + H'0+ C»H=OH
= CH^C0.CH^CH'CH0H.CH20H + C'H'O'OH»-*- NaCl.
» Le composé C^H'^0', qui peut aussi se concevoir sous sa forme tau-
tomÚre CH' . CO H = CH . CH' OH . CH' OH, subit ensuite au cours de l'opé-
ration une déshydratation et donne CH'^O*
CH'.COH = CH-CHȉ CHOH-CH'OH
= H'0+CHȉ C=CH ou CH'-C = CH
Il II
O CH' O CH'
\/ I I
CH.CH'OH CH'-CHOH.
» La densitĂ© D', â 0,988; «B Ă 14°= i, 147-
» Sa réfraction mnlécul.iire égale 3o,4- La rcfnclion calculée pour un
oxygĂšne d'Ă©ther oxvde et un oxygĂšne d hyilioxyle Ă©gale 3o,8.
» Ce corps est extrĂȘmement sensible Ă l'action des alcalis et des acides;
les uns et les autres le résiuifient promp!ement en donnant des corps
visqueux, inodores et brunĂątres. L'am uoniaq le se combine peu Ă peu en
fournissant un corps incrisLallisable soluble dans l'eau. L'action de l'iso-
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. I 2o5
cyanate de phényle sur cet alcool ne conduit pas non plus à un corps
cristallisé et bien défini. Pour ces différentes raisons la fonction alcool est
assez difficile à mettre en évidence. Nous avons cepenflant réussi à i)ré-
parer une petite quantité d'éther acétique, en traitant le composé r,«H"'0'-
pardu chlorure d'acétyleen présence de pyridine. Cetéther C'H'OCOCH'
estun liquide incolore, bouillant Ă igo^-igS", insoluble diins l'eau. Quand
on fait agir sur l'alcool C*H"'0^ en solution dans l'Ă©ther anhydre la quan-
tité théorique de sodium puis de l'iodure de méthyle, on obtient, avec un
trĂšs mauvais rendement, une huile insoluble dans l'eau, d'odeur trĂšs forte
rappelant celle du cinĂ©ol et bouillant de 160° Ă 170". Ce corps rĂ©pond Ă
la formule C'H'*0' et non C'H'-O-, ce qui prouve qu'au cours de la
préparation du composé sodé, il y a eu hydrogénation et que la partie ainsi
hydrogénée est devenue stable, tandis que l'autre s'est résinifiée au con-
tact du sodium; ce qui explique le mauvais rendement.
» La réduction pendant la formation du dérivé sodé prouve aussi que
la double liaison est en a(ï par ra[»port à l'oxygÚne oxydique. On a alors
tenté de préparer l'alcool saturé par les différentes autres méthodes de
réduction ; mais on n'a obtenu que des produits de polymérisation.
» Des essais d'oxydation, au moyen du permanganate de potasse, n'ont
également pas abouti à des produits bien définis.
» IsomĂ©risation spontanĂ©e de l'akoolC^WO- en unecĂ©lone. â AbandonnĂ©
pendant plusieurs mois Ă lui-mĂȘme, l'alcool CH'^O' se transforme peu Ă
peu, plus rapidement au contact de traces d'alcali, en un produit d'une
odeur trĂšs forte et qui est insoluble dans l'eau.
)) Ce corps bout à jo"-']^" sous i5°"", et fournit avec la semicarbazide
deux produits de condensation. Ainsi, en solution Ă©tendue, on obtient un
trĂšs beau corps C'H"N'0 cristallisant en belles aiguilles blanches fon-
dant à 1 16°, et qui est assez soluble dans l'eau.
» Cette élimination de 2"°' d'eau au cours de cette condensation donne
immédiatement à penser que le deuxiÚme oxygÚne du composé cétonique
est aussi cétonique et situé en y par rapport au premier. Quoi qu'il en soit
de cette interprétation, quand on condense la semicarbazide avec le corps
cétonique en solution concentrée, on obtient un deuxiÚme produit qui se
présente sous la forme d'un corps blanc, cristallisé en petits prismes, à peu
prÚs insolubles dans tous les réactifs et fondant à 280° avec décomposition.
» Nous nous proposons de continuer celle étude dans le but d'établir la
constitution de cette cétoiie, et partant celle de l'alcool dont elle dérive. »
G. K., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 26.) ^^^
[2o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
CHIMIE VĂGĂTALE. â La potasse soluble dans l'eau du sol et son
utilisation par les plantes. Note de M. Tu. SchlĆsisg fils.
« On a vu (^Comptes rendus. 12 février 1900) que des plantes, cultivées
sur des sols artificiels de sable quartzeux qu'on arrosait de liquides conve-
nables, avaient montré la faculté de s'alimenter en potasse exclusivement
aux dépens de solutions ne renfermant que quelques millioniÚmes d'alcali
( i '"S, 8 et 7âą^, 5 (le K.^ O par litre), c'est-Ă -dire du mĂȘme ordre de pauvretĂ©
que celles qui imprĂšgnent les sols naturels.
). Dans les sols naturels eux-mĂȘmes, les plantes exercent-elles rĂ©ellement
cette faculté? La potasse leur vient-elle par l'eau, qui pourtant ne leur en
offre que d'infimes proportions Ă la fois, ou bien la prennent-elles sur le
stock des composés dits insolubles qu'elles attaqueraient directement par
les sucs acides de leurs racines?
M J'ai cherchĂ© Ă rĂ©pondre Ă cette question comme je l'ai fait dĂ©jĂ Ă
propos de l'acide phosphorique (^Comptes rendus, 6 janvier 1902). j'ai
cultivé des maïs sur des terres naturelles de constitutions variées; à cÎté
se trouvaient des terres semblables, entretenues en état d'humidité comme
les premiÚres, mais sans culture. En fin d'expérience, on a dosé la potasse
soluble à l'eau dans les diiiérentes terres et comparé deux à deux les
résultats, en vue de constater et de mesurer, s'il était possible, la perte de
potasse que chaque terre aurait subie du chef de la végétation.
» Extraire d'une terre la potasse soluble à l'eau, comme aussi l'acide
phosphorique soluble, est une opération qui ne va pas sans quelque diffi-
culté et qui est fort laborieuse. Je l'ai considérablement améliorée en
modifiant le procédé que j'avais d'abord pratiqué (traitements successifs
de la terre par l'eau en des fl.icons qu'on agitait longuement, dont on
extrayait le liquide aprĂšs repos, pour introduire ensuite de l'eau neuve et
agiter de nouveau, etc.) et en substituant Ă ces traitements le lavage
continu par déplacement.
» Au fond d'une simple cloche à douille, ayant environ 7'=⹠de diamÚtre
et [lortant à sa partie intérieure un bouchon traversé par un tube qui se
relĂšve verticalement, on dispose loo^ de la terre Ă laver, en une couche
uniforme reposant sur un ht de grés de quelques millimÚtres d'épaisseur,
lequel est supporte lui-mĂȘme par un peu de gravier.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE ipoS. 1207
)) On inlrodiiit par le tube une petite quantité d'eau qui chasse l'air du
gravier, du grĂšs et de l;i terre, et qui noie le tout. Il n'y a plus, pour pro-
céiler au lavage, qu'à faire tomber l'eau goutte à goutte d.ms la cloche,
aprĂšs avoir fixĂ© l'orifice du tube par oĂč s'Ă©coulera le liquide Ă une hauteur
telle que la terre reste constamment recouverte d'une couche d'eau de
gcm ^ 3cm j/eau employée au lavage contient un peu d'azotate de calcium
pur (100^ (ieCaO par litre) destiné à coaguler l'argile de la terre. Dans
ces conditions, le liquide sortant de la cloche est parfaitement limpide et
n'a nul besoin de passer sur un filtre avant l'analyse qu'il doit subir. Une
Ă©tude prĂ©alable m'a conduit Ă adopter un dĂ©bit de o',3 Ă l'heure, soit Ă
peu prÚs de 7' en 24 heures. Ainsi le lavage n'a pas une durée par trop
longue et fournit des liqueurs qu'un fonctionnement beaucoup plus lent
ne rendrait pas jjeaucoup moins })auvres. On recueille le liquide sortant
de la cloche par lots de 7' ou de i4', qu'on soumet séparément au dosage
de la potasse.
» L'Ă©puisement d'une terre par l'eau ne s'achĂšve, pour ainsi dire, âą
jamais; les doses de potasse qu'on extrait vont diminuant sans s'annuler.
Je poursuis le lavage jusqu'à ce que, dans les deux séries de résultats cor-
respondant l'une Ă une terre cultivĂ©e, l'autre Ă la mĂȘme terre sans culture,
je rencontre deux chiffres Ă trĂšs peu prĂšs Ă©gaux. A partir de lĂ , on peut
admettre que les deux terres ot\t sensiblement la mĂȘme teneur en potasse
soluble et, de fait, elles continuent ensuite Ă donner des chiffres sensible-
ment pareils. Si l'on additionne, dans chaque série de dosages, les pre-
miers résultats, jusqu'à ceux qu'on trouve égaux de part et d'autre comme
il vient d'ĂȘtre dit, et qu'on prenne la diffĂ©rence des deux sommes, celle-ci
représentera l'excÚs de potasse soluble de l'une des terres sur l'autre.
» Cette maniÚre de raisonner suppose que le lavage suit une marche
rĂ©guliĂšre, s'effectue dans des conditions toujours les mĂȘmes; ce que
j'obtiens par l'emploi d'un dispositif qui permet de distribuer aux terres
qu'on lave des volumes d'eau rigoureusement Ă©gaux dans un mĂȘme temps.
En outre, une comparaison aussi délicate que celle qu'on se propose de
faire entre les terres exige des dosages de potasse extrĂȘmement prĂ©cis;
tous les soins sont donnés à ces dosages et, en particulier, on prend la
précaution d'évaporer les grands volumes de liquide qu'on traite, non pas
dans du verre ni dans de la porcelaine qui pourrait abandonner un peu
d'alcali, mais dans du cuivre d'abord, puis dans du platine.
» Le Tableau suivant présente le résumé des analyses effectuées sur les
I2o8
ACADĂMIE DES SCIENCES.
liquides de lavage. J'en rapproclie les dosages de potasse dans les plantes
entiÚres (parties aériennes et racines) venues sur chaque terre.
I. Terre
de Boulogne
K-0 soluble Ă l'eau i
par kilogramme de I i'"'lot.
terre sĂšche (Ă©puise- [ 2= lot.
ment continu pour l 3" lot.
I, II et III; épui- 1 4° lot.
sĂšment en flacon 15^ lot.
pour IV). J
Différence par kilogramme de
terre sĂšche
non
cultivée.
mg
293
126
24
443
cultivée.
DIS
2i4
92
"9
325
II. Terre
de Galande
non
cultivée, cultivée.
III. Terre
de Joinville
non
cultivée, cultivée.
IV. Terre
de Neauphie
non
cultivée, cultivée.
io5
44
29
»
73
3o
»
»
»
io3
168
3i
i3
1 1
10
89
22
12
10
io5
68
47
35
28
57
42
33
28
mg
65
233 i33
100
Différence pour les 36''8 de J
terre mis en Ćuvre dans ii8'»5x36=4s,2(') 65"gx36 = 2e,3 ioo>»5x36 = 3s,6
chaque culture.
K'O totale dans les plantes
entiĂšres
283 160
123
i23"'sx36=4?,4
26,3
45,
5e, 2
» On voit que chaque lot de liquide se rapportant à une terre cultivée
coiilienl moins de potasse que le lot de mĂȘme rang se rapportant Ă la mĂȘme
terre non cultivée. Il est par là mis hors de doute que les quatre sortes de
terre ont subi, du fait de la culture, des pertes sensibles en potasse soluble
Ă l'eau.
» Ăvaluant ces pertes comme il a Ă©tĂ© indiquĂ©, on trouve qu'elles reprĂ©-
sentent les trois quarts ou la totalité de la potasse contenue dans les
plantes.
» Tout s'est donc passé comme si les plantes avaient prélevé la plus
grande partie de leur potasse sur la portion de l'alcali existant Ă l'Ă©tat
soluble dans les terres, Ă la condition, bien entendu, qu'on accorde, ici
comme dans le cas de l'acide phosphorique, au sens du mot soluble
l'extension considérable qui paraßt nécessaire à la suite de mes expériences,
c'est-à -dire qu'on appelle solubles des composés qui fourni.ssent des disso-
lutions contenant des proportions de potasse de l'ordre des millioniĂšmes
^ (') Le chiffre de 4e,2 est un minimum pour l'excĂšs de potasse dans la terre non cul-
tivĂ©e, car on s'est arrĂȘtĂ© dans l'Ă©puisement avant d'avoir deux rĂ©sultats Ă©gaux.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1209
et moins encore. J'avais déjà eu l'occasion d'énoncer ce résultat sans en
fournir la dĂ©monstration. C'est d'ailleurs le mĂȘme que j'ai oblenu pour
l'acide phosphorique. Ainsi, de plus en plus, portion assimilable d'un
principe fertilisant tend à devenir synonyme de portion soluble à l'eau. »
ASTRONOMIE. â Sur le premier Volume du Catalogue photographique du Ciel
publié par M . k. Donner, Directeur de l'Observatoire d'HelsingJors. Note
de M. LĆwy.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. A. Donner, le
premier Volume paru du Catalogue photographique du Ciel pour la zone
attribuée à l'Observatoire d'Helsingfors.
» M. Donner, Directeur de cet établissement, est un des premiers et des
plus Ă©nergiques collaborateurs de l'Ćuvre internationale de la Carte photo-
graphique du Ciel. La réi;ion dont il a entrepris l'exploration comprend
tout l'espace entre -4- Sg" et -t- 47° ^^ déclinaison boréale. La [lartie
de cette bande céleste, qui a été la premiÚre mise en exécution, en
embrasse toute la largeur dans l'Ă©tendue de g'' Ă 12'' d'ascension
droite; et, comme chaque Volume contiendra les résultats analogues de
3 heures en 3 heures, celui qui est oflert à l'Académie porte le n" 4.
» Ce qui caractĂ©rise l'Ćuvre actuelle, c'est qu'elle f jurnit dĂ©jĂ des con-
clusions définitives. Elle contient, non seulement les coordonnées recti-
lignes des astres photographiés, mais encore leurs coordon nées équatoriales,
de telle sorte que tous ces résultats sont rendus immédiatement utilisables
pour les multiples recherches auxquelles ils sont dt^stiués. Le |jlan ailopté
par M. Donner, bien qu'il diffÚre un peu de celui qui a été conseillé par la
Conférence astrophotographique internationale, est excellent, mais il
exige des efforts notables et ininterrompus. M. Donner n'a pas hĂ©sitĂ© Ă
s'engager dans cette voie pour assurer Ă son Ćuvre les plus grandes chances
de succÚs; il a, dans ce but, pris toutes les dispositions néct^ssaires pour
qu'elle puisse ĂȘtre menĂ©e Ă bonne fin d'ici Ă une douzaine d'annĂ©es, Ă©poque
à laquelle M. Donner se propose de résigner ses fonctions officielles.
» Pour donner aux résultats une homogénéité aussi parfaite que possible,
les constantes de chaque cliché ont été déterminées à l'aide des données
tirées de l'ensemble de tous les clichés adjacents rattachés les uns aux
autres par des mesures eff"ectuées sur des images stellaires communes, mé-
r2IO ACADĂMIE DES SCIENCES.
thode que j'ai signalée et dont j'ai démontré la haute portée dans plusieurs
MĂ©moires successifs.
» Lorsqu'on examine en détail les travaux d'observations et de calculs
sur lesquels repose cet Ouvrage, on est frappé de la rigueur des procédés
mis en praiiqne, de la clarté d'exposition et de la judicieuse économie qui
ont présidé à la publication, ainsi que de la part contributive personnelle
si notable de M. Donner dans l'exécution de toutes les recherches d'une
nature si variée qui s'y rapportent.
1) L'AcadĂ©mie remarquera peut-ĂȘtre avec Ă©tonnement le nombre si
faible (12480) d'images stellaires correspondant Ă une plage aussi vaste de
la sphÚre céleste. Mais ce fait si imprévu s'explique aisément; en effet, par
un pur hasard, on avait entrepris la photographie de la région de l'espace
la plus pauvre en Ă©toiles. Parmi les sept volumes suivants, il y en aura qui
renfermeront cinq ou six fois plus de positions stellaires. L'Ă©paisseur com-
parative des huit volumes permettra ainsi de se rendre comp\e grosso modo
de la richesse stellaire relative des régions respectives de l'espace dans la
zone considérée.
» Il y a lieu de fĂ©liciter M. Donner d'avoir, pour la partie de l'Ćuvre
internationale qui le concerne, inauguré d'une maniÚre si heureuse la
publication du Catalogue photographique. »
M. R. Zeiller présente à l'Académie, dans les termes suivants, au nom
de M. Michel LĂ©vy, directeur du Service des topographies souterraines, en
mĂȘme temps qu'au sien, le volume de Texte de la F/ore fossile des gĂźtes de
ehc(.rbon du Tonfà n, qui complÚte l'Ouvrage dont l'Atlas avait été déposé sur
le bureau de l'Académie il y a un peu plus d'un an.
« La plus grande partie du travail est consacrée aux gßtes de charbon du
Bas-Toiikin, Hongay, Kébao et Dongtrieu, dans lesquels il a été recueilli
un total de 54 espĂšces, dont 24. c'est-Ă -dire prĂšs de la moitiĂ©, avaient dĂ©jĂ
été observées, soit en Europe, soit dans l'Inde ou en Australie, dans des
couches appartenant à l'étage rhétien ou confinant à cet étage; les 3o
autres sont nouvelles, et Tune d'elles constitue un type générique nouveau
d'Equisétinée qui ne laisse pas de ressembler un peu, du moins en appa-
rence, aux Annularia houillers; mais, sur ces 3o espĂšces, 18 sont Ă©troitement
alliées à des types spécifiques, soit du Rhétien, soit du Permotrias ou du
Lias, et pour quelques-unes les ressemblances sont telles qu'on peut dire
i
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 12II
que ce ne sont que des formes représentatives de certaines de nos espÚces
de la flore rhétienne de l'Europe. L'ùge rhélien de ces couches n'est, en
somme, pas discutable.
M L'examen détaillé de la flore des gisements de Hongay et de Rébao
a permis en outre de déterminer le niveau relatif des principaux faisceaux
exploités et a montré notamment, en ce qui regarde Hongay, que les
couches de Nagotna sont les plus récentes du systÚme et que celles de
Hatou sont au contraire plus anciennes; quant Ă celles de RĂ©bao, elles
semblent correspondre Ă un horizon encore un peu plus bas, mais la flore
n'en est pas assez complĂštement connue pour permettre Ă cet Ă©gard une
affirmation formelle, et peut-ĂȘtre sont-elles contemporaines de celles de
Hatou.
» Les gisements de Yen-Bai, sur le haut Fleuve Rouge, n'ont fourni
qu'une douzaine de formes spécifiques de plantes, accompagnées de
quelques coquilles; mais l'Ă©tude des unes et des autres concorde pour
faire considérer les charbons de ces gisements comme étant d'ùge mio-
pliocÚne, sans qu'il soit possible toutefois de préciser davantage.
» Enfin la derniÚre partie de l'Ouvrage est consacrée à la description
des quelques fossiles végétaux qui ont été recueillis par M. l'Ingénieur en
chef des Mines LeclÚre dans les gßtes de charbon rhétiens du Yun-Nan et
du Kouei-ĂŻcheou, et qui sont pour la plupart identiques Ă ceux qu'on
rencontre dans les gßtes similaires du Bas-Tonkin. »
Note de M. Alfred Picard, accompagnant la présentation du Recueil des
plans de son Rapport sur i Exposition universelle de igoo.
« J'ai fait successivement hommage à l'Académie des Sciences des sept
Volumes de mon Rapport administratif et technique sur l'Exposition uni-
verselle de 1900. Elle me permettra d'y ajouter aujourd'hui le recueil des
plans au j^qui accompagnent la publication.
» Ces plans sont au nombre de quatre : plan du rez-de-chaussée et plan
de l'étage des constructions édifiées dans l'enceinte urbaine; plan des ser-
vices divers organisĂ©s dans la mĂȘme enceinte; plan de l'annexe du bois de
Vincennes.
» Ils n'appellent que de trÚs courtes explications.
» L'Académie m'autorisera à passer rapidement sur les deux premiers,
121 2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
car l'ordonnance, d'ensemble de l'Exposition est encore présente à la
mĂ©moire de tous; un simple coup d'Ćil suffirait au besoin pour rĂ©veiller les
souvenirs. Je me borne à rappeler les grandes idées directrices du pro-
gramme que les circonstances ont conduit à réaliser.
» Au premier rang se place le rétablissement de la perspective qui,
avant i855, avait toujours été ménagée avec nn soin jaloux dans l'ancien
carré Mariony, entre les Champs-Elysées et l'HÎtel des Invalides. De là sont
nés la nouvelle avenue, bordée par les deux palais des Arts, et le pont
Alexandre III.
» Une seconde pensée maßtresse a été l'utilisation des berges de la
Seine, la transformation du fleuve en une sorte de grand canal vénitien.
Cette transformation n'avait pas seulement pour objet de fournir des motifs
séduisants et originaux de décoration; elle devait entraßner le remplace-
ment, depuis si longtemps désiré, des ports de tirage par des ports droits,
servir ainsi les intĂ©rĂȘts permanents de la navigation et doter Paris d'un nou-
vel embellissement définitif qui s'ajouterait à celui de l 'avenue Alexandre III.
» Les organisateurs ont aussi atlaciiĂ© une extrĂȘme importance Ă ce que
l'entrée principale touchùt la place de la Concorde, afin de mettre l'Expo-
sition en contact avec les quartiers du centre de la cupitale. PrĂšs de i3 mil-
lions de visiteurs sont passés par cette entrée et par celle de l'avenue des
Champs-Ely>Ă©es.
» Dans la distribution des palais, les Champs-Elysées et l'Esplanade des
Invalides formaient le domaine des Beaux-Arts et des Arts décoratifs : le
public trouvait, delĂ sorte, au seuil mĂȘme de l'enceinte, les manifestations
les plus brillantes du génie français. L'Industrie et l'Agriculture avaient leur
siĂšge principal au Champ de Mars. Sur les quais de la Seine s'Ă©chelon-
naient notamment le palais de la Ville, les serres, le palais de l'Economie
sociale et des CongrÚs, l'admirable série des palais et pavillons étrangers,
les palais de la Guerre, de la Navigation et des ForĂȘts. Les colonies occu-
paient le parc du Trocadéro. D'immenses jardins ininterrompus reliaient
d'ailleurs ce parc au fond du Champ-de-Mars, laissant la vue s'Ă©tendre sans
obstacle et offrant de vastes espaces aux foules.
» Mon unique regret est de n'avoir pu élever aux Champs-Elysées,
comme m'y incitaient des consiiiérations philoso[)hiques, le palais de l'En-
seignement et de l'Ăducation. C'est, en effet, par l'Ă©ducation et l'enseigne-
ment que l'homme entre dans la vie; c'est aussi la source de tous les pro-
grÚs. Des objections, d'ailleurs sans fondement, inspirées par la crainte de
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. T2l3
voir porter alte'mte aux plantations, ont déterminé l'abamlon, sur ce point,
du programme initial. Puisque l'occasion s'en présente, j'indiquerai que,
loin d'ĂȘtre rĂ©duit, le nombre des gros arbres dans le pĂ©rimĂštre de l'Expo-
sition a été augmenté d'une centaine.
» Le troisiĂšme plan offre peut-ĂȘtre plus d'intĂ©rĂȘt, car il montre ce qu'on
ne voyait guÚre, les installations multiples, complexes et variées, établies
pour assurer, dans l'enceinte urbaine, les services divers indispensables Ă
la vie d'une populeuse cité.
» Ici, le mieux est de céder la parole aux chiffres.
» Avant tout, il fallait pourvoira l'assainissement. Plus de iS''" d'égouts
y ont concoiM'u, et parmi eux un Ă©gout pneumatique, fonctionnant Ă l'air
comprimé, pour la berge basse ßle rive gauche du fleuve.
» La viabilité à l'intérieur ou aux abords a exigé i3 700"' de pavage en
bois, 19300"'' de pavage en pierre, 47 3oo"' d'empierrement, 12^ 000°'' de
gravillonage, 10700""' de trottoirs. De nombreuses passerelles franchis-
saient les voies publiques qui demeuraient ouvertes à la circulation exté-
rieure, notamment l'avenue d'Antin, le boulevard de Latour-Maubourg, la
place de l'Aima, le carrefour Rapp-F>osquet, le quai Debilly et le quai
d'Orsay. Trois autres passerelles étaient jrlées au-dessus de la Seine. Des
passages ménagés sur le pont Alexandre III maintenaient la continuité des
relations entre l'est et l'ouest de Paris, au droit des Champs-Elysées et de
l'Esplanade, mĂȘme pour les tramways.
» Des voies ferrées, raccordées à la gare du Champ-de-Mars et mesurant
iii5o'", avaient été aménagées pour le transport des matériaux et ßles
produits exposés.
» La su|)erficie des parcs et jardins n'était pas inférieure à 20'"*.
» Une abondante alimentation en eau s'imposait absolument. Elle fut
demandée soit aux réservoirs municipaux, soit à la Seine. Le réseau de
distribution des eaux de la Ville comprenait 4^''âą,5oo de tuyaux, dont le
tliamĂštre allait jusqu'Ă oâą,Go. Quant aux eaux de Seine, elles Ă©taient
refoulées à 21'" de hauteur par des pompes puissantes à vapeur, capables
de fournir 1'"" Ă la seconde, et par d'Ă©normes conduites en fontf.
» Le service mécanique comporlait des chaudiÚres d'une surface totale
de chauffe de 17000"'', d'immenses carnenux de fumée, deux cheminées
d'une hauteur de 80âą, des canalisations de vapeur posĂ©es en grande partie
sous galerie et développant 3'"°, des conduites jumelles affeclées au retour
des eaux chaudes, 37 machines motrices d'une puissance totiile de SGooo*^''^,
C. R., 1903. 2' Semestre. (T. CXXXVII, N- 26.) iSg
I2l4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
fl^'" (le conduiles d'air comprimé, /(O ventilateurs pour la Salle des FÚtcs, le
palais de l'Agriculture et la galerie des Groupes Ă©lectrogĂšnes.
» Un service jumeau du précédent, le service électrique, avait des
groupes Ă©lectrogĂšnes d'une puissance de 20 000 kilowatts, 60''âą de canali-
sations pour courant continu ou alternatif, 2 tableaux généraux, 2 grands
convertisseurs, 25o transformateurs. Ses ressources s'augmentaient de
celles des secteurs. Il alimentait 335o lam|)es Ă arc et 40000 lampes Ă
incandescence, pour le seul Ă©clairage public, sans compter les abonne-
ments particuliers; il livrait aussi le courant nécessaire à 677 moteurs.
L'éclairement opéré par ses soins dans les palais ou au dehors variait de 3
Ă â 2:\ bougies dĂ©cimales par mĂštre carrĂ©, alors que les voies parisiennes ne
reçoivent ordinairement pas plus de 2 bougies décimales. Dans l'ensemble,
l'Ă©mission journaliĂšre des groupes Ă©lectrogĂšnes a atteint 38 600 kilowatts-
heure.
» L'éclairage des parcs et jardins était partiellement réservé au gaz,
qui fournissait en outre de la force motrice. Il existait 2200 lanternes ou
becs et 5'"" de rampes d'illumination, desservis par 37* "" de canalisations
et recevant le gaz, soit Ă la pression ordinaire, soit avec une surpression.
» Diverses zones avaient été affectées à des essais d'éclairage par l'acé-
tylÚne, l'alcool et le pétrole.
» Outre les voies ferrées, l'outillage de la manutention comprenait
52 appareils de levage d'une puissance de i' Ă 45'. Le poids des objets
exposés introduits dans l'enceinte est passé de 32 600* en 1889 à 79000'
en 1900; pour apprécier l'importance de service de la manutention, on doit
ajoutera ce dernier chiffre 35 000' de combustible.
» Le transport mécanique des visiteurs s'effectuait par le chemin de fer
électrique et la plate-forme mobile, dont le trafic a été de 9300000 voya-
geurs, ainsi que par 29 chemins élévateurs et 8 ascenseurs.
)) Rien n'a été négligé pour le service médical, dont l'organisation et la
direction ont fait grand honneur Ă M. le D*" Gilles de la Tourette, puis Ă
M. le D' Beurnier, chirurgien des hÎpitaux. Quatre postes médicaux étaient
répartis dans le périmÚtre. 20000 personnes ont reçu des soins; le nombre
des visiteurs malades ou indisposés n'a pas dépassé 1750, alors qu'en 1889
il avait atteint 454o. Une surveillance minutieuse était exercée dans l'in-
tĂ©rĂȘt de l'hygiĂšne, qui a Ă©tĂ© parfaite.
» Les mesures les plus prudentes devaient ĂȘtre prises pour la dĂ©fense
contre le feu. A cet effet, l'administration avait installé 10 postes de pom-
piers militaires (auxquels se joignaient des postes de pompiers civils).
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQol. I2l5
102 bouches d'eau, 892 robinets de secours et 97 avertisseurs, desservis
par S-/'"" de fils. Tout le personnel Ă©tait exercĂ© Ă la manĆuvre des robinets
de secours; pas un point des palais ne restait en dehors de la zone d'action
de ces robinets. Les commencements d'incendie, généralement dus à des
courts-circuits ont été trÚs fréquents, et le nombre des appels aux pom-
piers s'est Ă©levĂ© Ă 61; mais, dans la plupart des cas, l'extinction a pu ĂȘtre
presque instantanée et aucun sinistre de quelque gravité ne s'est produit
dans les galeries. Ce résultat est dû, pour une large part, à l'ignifugeage
auquel étaient soumis les bois et les tissus, d'aprÚs les principes posés par
Gay-Lussac dĂšs 1821.
» Enfin le service postal et télégraphique avait 7 bureaux et 82 cabines
téléphoniques. Les lignes télégraphiques mesuraient 28'''" et les lignes
téléphoniques 3io'"°. Il a été expédié ou reçu, tant à Paris qu'au bois de
Vincennes, gSooooo correspondances ordinaires postales et 99000 télé-
grammes.
» Le quatriÚme plan est relatif à l'annexe du bois de Vincennes, siÚge
des concours d'exercices physiques, des expositions se rattachant Ă ces
concours (automobiles et cycles), des expositions encombrantes comme
celle du matériel des chemins de fer, des expositions dangereuses (acéty-
lÚne ; moteurs à pétrole, à élher), des cités ouvriÚres, etc.
)) Je ne fatiguerai pas l'Académie de sa description. On y retrouve, avec
moins d'ampleur, des installations analogues Ă celles de l'enceinte urbaine.
» Les plans, au sujet desquels je viens de donner des explications som-
maires, ont été exécutés par M. Gentil. Fis témoignent de ce que l'on peut
obtenir aujourd'hui par la lithographie et la photographie, procédés beau-
coup plus ex[)Ă©ditifs et plus Ă©conomiques que la gravure sur cuivre.
» Ces plans offrent d'ailleurs une particularité intéressante : le litho-
graphe les a Ă©tablis, non d'aprĂšs une minute d'ensemble, mais d'aprĂšs des
dessins partiels Ă Ă©chelles trĂšs diverses.
» Chacun des dessins Ă©lĂ©mentaires Ă©tait photographiĂ© et ramenĂ© Ă
l'Ă©chelle uniforme de 0,001. On faisait ensuite un calque des Ă©preuves, en
y dessinant trĂšs soigneusement les traits et les Ă©critures, et l'on photolitho-
graphiait ce calque à l'échelle de moitié, c'est-à -dire à l'échelle définitive.
» Les matrices ainsi obtenues fournissaient des épreuves à report qui,
bien repérées entre elles et décalquées sur pierres lithographiques, con-
duisaient Ă l'Ă©preuve d'ensemble en noir.
I2lb ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Des calques en Irails opaques, pris sur le fond lie plan du noir et
insolés sur des feuilles de zinc préalablement enduites d'une préparation
pliotogra|)hique au bitume de Judée, servaient à préparer, ])ar transposi-
tion, les planches lithographiques de couleur.
» Les diverses couleurs étaient tirées successivement à l'aide de presses
mécaniques. Eu égard aux difficultés de repérage pour des dessins de
pareilles dimensions, il eût été impossible de tirer simidtanément plusieurs
couleurs. »
ZOOLOGIE. â Sur les mains scapulaires et pelviennes chez les Poissons
chundroptérygiens. Note de M. Armand Sabatieh.
« Dans ma Note du 3o novembre igoS, j'ai établi que chez les Poissons
osseux il existe non seulement des mains de l'avant-bras et de la jambe,
c'est-Ă -dire des mains terminales des membres, mais encore des mains des
ceintures, c'est-Ă -dire des mains scapulo-coracoĂŻdiennes et pelviennes. Exa-
minons si, chez les Choiidroj)térygiens, on ne retrouve pas une disposition
de mĂȘme nature.
» Dans une Note insérée dans les Comptes rendus à \i 5 décembre 1898,
j'ai Ă©tabli par une comparaison du membre thoracique du Lophius pisca-
torius avec celui des Squalidés, quelles étaient les parties qui, dans ce
dernier, correspondaient aux éléments du premier. La position basilaire
humérale et antibrachiale du membre antérieur des plagiostomes étant
constituée par une masse cartilagineuse continue, la distinction des parties
com()osantes est loin d'ĂȘtre aussi marquĂ©e que chez les Poissons osseux.
Les piĂšces osseuses qui forment chez ces derniers autant d'os distincts se
réduisent chez les Poissons cartilagineux à des saillies plus ou moins pro-
noncĂ©es, et ne peuvent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es que par une apprĂ©ciation des
rapports généraux, et en particulier par leurs relations avec le trou du
canal nerveux qui correspond au trou nerveux radio-cubital des i*oissons
osseux.
» En procédant ainsi, on distingue chez les Squalidés une ceinture
scaj)uIo-coracoïdienne |)ortant, siu- sa face postérieure, une saillie perforée
par un canal bifurqué parcouru par les nerfs destinés aux membres et
présentant vers son sommet des surfaces articulaires pour la main du
membre formée de trois métacarpiens aplatis qui poitent de nombreuses
phalanges cartilagineuses et articulées qu'd faut bien se garder d'assimiler
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE r-9o3. 12 1 7
aux rayons dermiques des Poissons osseux. La saillie est bien l'avanl-bras
perforé par le canal nerveux qui s'est bifurqué dans l'épaisseur du carli-
laÂŁ;e.
» Plus prÚs de la ligne nn'cbV.ne se distingue, dans certaines espÚces, et
notamment chez Acanthias vulgaris et A. Blainville, une autre saillie légÚ-
rement recourbée qui répond bien au jjiriforme des Poissons osseux. Ces
deux saillies, plus les métacarpiens et les phalanges, constituent le domaine
virtuel du demi-interépineux postérieur. Parfois le piriforme est effacé et
se confond avec l'avant-bras, comme chez certains Poissons osseux. La
face inférieure du cartilage est, à ce niveau, creusée d'une fosse coraco-
scapulaire comparable à celle des Osseux et destinée comme elle à l'inser-
tion des muscles moteurs de la niain. Le bord antérieur de celte fosse, et
par consĂ©quent le bord antĂ©rieur de la ceinture, forme une crĂȘte amincie
qu'il convient de bien Ă©tudier. Chez Scyltium, cette crĂȘte porte, vers son
extrémité interne, une saillie jjiononcée et assez limitée. Chez Acanthias
Blainville Risso, cette saillie se prolonge en dehors sous forme d'une crĂȘte
trÚs convexe en avant et qui forme comme une voûte saillante arrontlie
surplombant la racine des membres; et enfin, chez Acanthias vulgaris,
cette crÚle, devenue horizontale et recliligne, est occupée dans presque
toute sa longueur par une série trÚs réguliÚre de cinq tubercules sphé-
riques bien saillants, qui se distinguent d'autant mieux qu'ils sont calcifiés
et révÚlent par là un degré d'évolulioti |)lus avancé que le reste de la
masse cartilagineuse. Crs saillie^, qui ne correspondent pas Ă des disposi-
tions spĂ©ciales des muscles, me paraissent ne pouvoir ĂȘtre interprĂ©tĂ©es que
comme des vestiges d'une main mono- ou pentadaclyle de la ceinture,
formant pour ainsi dire comme inie cpauletle placée au-dessus de l'ori-
gine du membre radio-cubilal, et de la main qui lui appartient. Cette
derniĂšre est d'ailleurs elle-mĂȘme virtuellement ou mĂȘme rĂ©ellement penta-
dactyle, car, s'U semble que le nombre des mĂ©tacarpiens soit rĂ©duit Ă
trois, il ne faut pas oublier que certains d'entre eux, l'interne, et le moyen
surtout, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme la synthĂšse de deux mĂ©tacar-
piens, et d'autant plus que ce caractÚre synthétique du squelette des
Chondroplérvgiens est trÚs accentué. Il y a d'ailleurs, chez les Rajidés,
des mains radio-cubitales pentadactyles ii métacarpiens plus ou moins
inégaux. Comme chez les Téléostéens, il y a donc chez les Squalidés les
vestiges d'une main de la ceinture situĂ©e sur la crĂȘte de la fosse coraco-
scapulaire; seulement cette main est devenue ici plus ventrale, comme
d'ailleurs la main cubito-radiale elle-mĂȘme.
12 10 ACADEMIE DES SCIENCES,
» L'examen de la ceinlure et du membre antérieur si remarquables des
Eajidcs va confirmer hautement les précédentes conclusions. La main si
considĂ©rable des RnjidĂ©s ne doit pas ĂȘtre comprise comme le simple
résultat de l'élargissement vers la région céphalique de la main radio-
cubitale des Squalidés. En ofFet, cette derniÚre n'est articulée qu'avec la
saillie radio-cubitale qui constitue le membre, et a sa base en arriĂšre du
canal nerveux et de ses orifices qui perforent cette saillie. Or, telle n'est
certes pas la situation et les rapports de la main des RajidĂ©s. ĂtudiĂ©e chez
Torpédo, ou chez Myliobates ou chez Raie qui représentent trois formes
progressives de cette main, on trouve toujours les saillies articulaires de
la ceinture disposées en deux groupes distincts : i° le groupe postérieur
composé de plusieurs surfaces articulaires, et situées en arriére ou au
niveau des trous nerveux qui se sont ici déilouhlés et portés à quatre; 2° la
saillie antĂ©rieure, situĂ©e sur la crĂȘte antĂ©rieure de la fosse coraco-scapu-
laire et tout à fait en avant des trous nerveux. Si le premier groupe répond
trÚs évidemment aux articulations de la main radio-cubitale des Squalidés,
il est impossible de nier que la saillie elliptique antérieure correspond
comme situation et comme rapports aux saillies coracoĂŻdiennes des Squa-
lidés. Mais tandis que chez ces derniers il n'y a que des vestiges de la main
de la ceinture, chez les Raies cette main a confirmé et manifesté hautement
sa signification en ce sens que la saillie articulaire porte un doigt trĂšs volu-
mineux articulé avec elle, composé d'un Métacarpien probablement syn-
thétique constitué par une série d'articles, et porteur d'un nombre consi-
dérable de phalanges. Il y a donc là une puissante main de la ceinture qui,
s'unissant sans interruption ou lacune Ă celles du membre radio-cubital,
constitue l'élargissement céphalique si étonnant du membre antérieur des
Rajidés. Ici, comme dans le membre postérieur des Téléosléens, mais pour
des raisons différentes, les deux mains de la ceinture et du membre se sont
juxtaposées et ajoutées.
» Chez les Téléosléens le défaut de différenciation des deux demi-
interépineux constituants et leur soudure plus ou moins complÚte ont main-
tenu en contact les deux saillies articulaires qui portent les rayons et qui
représentent virtuellement les deux membres pelviens et les deux mains
d'un mĂȘme cĂŽtĂ©. Chez les RajidĂ©s la diffĂ©renciation avancĂ©e des deux piĂšces
constituantes, leur soudure et leur développement trÚs considérable ont
maintenu en contact les deux mains et assuré leur continuité.
» L'élude du bassin et du membre postérieur des Squalidés et des
Rajidés va donner encore plus de solidité à ces résultats. Ce bassin pré-
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. 1219
sente une forme générale dont les variétés se ramÚnent facilement à un
type commun. Contrairement à ce qui a lieu chez les Téléostcens, la diffé-
renciation de la ceinture et du membre est déjà assez accentuée, et pres-
que autant qu'au membre antérieur. Celte ceinture se compose d'une plaque
ou lame transversale droite ou courbe à concavité postérieure. Elle répond
exactement Ă la piĂšce coracoĂŻdienne et forme la partie ischio-pubienne de
la ceinture. Celte plaque présente à ses deux extrémités un élargissement
saillant en arriÚre, bien plus accentué chez les Raies que chez les Squales.
» Sur cette plaque se trouve un trou ou foramen nerveux chez les Squa-
lidés et deux foramens anléro-poslérieurs chez les Rnjidcs. Elle représente
la saillie du membre postérieur, car elle est exactement comparable à la
saillie du membre sur la ceinture antérieure. La ceinture fournit latéra-
lement une tige ou pointe qui se porte en haut et en arriÚre et représente
l'iléon. Sur la saillie du membre, c'est-à -dire en arriÚre des foramens
nerveux, s'articulent par deux surfaces distinctes deux métatarsiens qui
portent des phalanges. Mais en avant des foramens et sur le bord antérieur
du pubis s'élÚve une saillie conique, courte chez les Squales, allongée et
volumineuse chez les Raies et qui représente exactement, par sa situation,
sa forme, ses connexions, le doigt coracoïdien de la ceinture antérieure.
C'est donc un vrai doigt ou main mouodactyle de la ceinture pelvienne,
mais réduit à la portion métatarsienne et dé[)ourvu de phalanges. Ce doigt
est d'ailleurs articulé avec la ceinture chez les Rajidés et chez la |)lupart
des SqualidĂ©s sur une saillie pubienne, qui correspond Ă la belle lĂȘle arti-
culaire antérieure de l'épaule. On a jusqu'à présent désigné cette saillie
comme processus ou apophyse prépubienne, sans soupçonner sa significa-
tion. Mais c'est bien une main monodactyle et probablement synthétique
de la ceinture pelvienne.
» Il y a donc chez les Sélaciens (Squales et Raies) comme chez les
Poissons osseux, pour chaque paire de membres, des mains de la ceinture
distinctes des mauis du membre.
» D'oĂč rĂ©sulte que dans ces deux groupes les ceintures et les membres
résultent également de la différenciation de deux piÚces homodynames,
moitiés latérales de deux supports successifs distincts ou fusionnés des
nageoires impaires.
» Une prochaine Note se rapportera au cas d'autres Vertébrés. »
I^-ao ACADEMIE DES SCIENCES.
GĂOLOGIE. â Sur la limite du Jurassique el du CrJlacĂ© dans la rc'-^ion orien-
tale des Pyrénées et sur l'existence de deux époques distinctes de formation
des calcaires à couzrranite. Note de MM. Cii. Depéket et O. 3Iexgei..
« ]j'un (les traits caractĂȘrisliques de riiistoire gcologi(}nc des PvrĂ©nces,
des CorbiĂšres et d'une partie du nord de l'Espagne est l'existence d'une
longue phase d'Ă©mersion continentale qui embrasse la majeure partie des
temps Jurassiques et le commencement des temps Crétacé-. Ce grand fait
est Ă©tabli par une lacune de tous les Ă©tages jurassiques, vraisemblablement
Ă partir du Balhoiiien et de tous les termes du grand Ă©iage NĂ©ocomien. Par-
tout, dans celle vaste rĂ©gion, on voit les calcaires Urgo- Aptiens (hciĂšs Ă
Rudisles de l'Aptien inférieur) reposer sur les dolomies jurassiques
(Bajocien-Balhonien), ou mĂȘme, par suite d'Ă©rosions, sur des termes plus
anciens de la série sédimentaire.
)) Dans certaines parties des Pyrénées, telles que l'AriÚge, la limite du
Jurassique et de l'Aptien se reconnaßt aisément grùce à l'intercalalion
d'une couche de Bauxite, qui semble ĂȘtre un produit de dĂ©calcification des
calcaires sous-jacents, dans leur longue phase d'Ă©mersion. La Bauxite se
retrouve dans le Languedoc, dans le chaĂźnon de Saint-Ehinian et jusque sur
les plateaux des environs de Bédarieux, toujours déposée dans les anfrac-
tuosilés des calcaires jurassiques inférieurs ou basiques el toujours recou-
verte par le terme le plus ancien du Crétacé de la région (en Languedoc,
c'est l'Ă©tage de Piognac).
» Mais, dans toutes les CorbiÚres el dans les chaßnons orientaux des
Pyrénées, ce point de repÚre si précieux de la Bjuxile fait défaut et la
séparation précise du Jurassique et des calcaires Urgo-Apliens devient
alors trÚs difficile. Il existe, en effet, presque toujours dans celte région,
au-dessus du Toarcien marno-schisteux Ă IliUloceras bifrons trĂšs fossilifĂšre,
une série assez épaisse de dolomies noires et de calcaires dolomitiques sans
fossiles, qui ont parfois l'apparence de passer graduellement aux calcaires
apliens, eux-mĂȘmes plus ou moins dolomitiques. Celte zone dolomiti([ue
inlérieure a été jusqu'ici rapportée tantÎt au Jurassique, tantÎt à la base de
l'Aptien, sans raison décisive dans l'un des deux sens.
» Les levés géologiques exécutés sur les feuilles de Perpignan et de
Piades pour le service de la carte de France nous ont permis de découvrir
SĂANCE IJU 28 DĂCEMBRE ir)n3. I-i2I
un crilerium important et tout Ă (;iit nouveau jjoiir fixer la limile du Juras-
sique el du Crétacé dans cette région.
» La valltc fie lAgly, entre Espira et lßstagel, e^l un large synclinal crétacé à allure
dissymĂ©lriqup, dont l'aile sud trĂšs redressĂ©e ou mĂȘme verticale s'appuie sur les
scliistes siluriens de la région de Millas. On y observe la série suivante de haut en bas :
» Aptien. â 2. Marnes noires Ă Osirea aquila.
» 1. Calcaires compacts gris bleu à 7eMC«5«« (Urgo-aplien).
» Brcclie-limite. â BrĂšche polygĂ©nique d'Ă©paisseur variable (T"' Ă 10"' et plus).
» .Jurassique {Brijncien-Bathonien 'J-1). â Calcaires doloniiliques foncĂ©s et
dolomies noires pulvérulentes, parfois grises ou niÚnae blanches.
» Toarcicn. â 2. Marnes schisteuses rosĂ©es Ă Ilildoceras bifrons. flammaloceras
insigne, CĆloceras crassiun, etc.
» 1. Calcaires marneux à Beleniniles tripaiLitus.
» Charmcnthien. â 2. Calcaires roses et calcaires Ă grains de r[uarl7. Ă Penta-
ci'iniis jiirensis.
» 1. Calcaires bleus compacts à Pentacrines el Polypiers.
» SinĂ©murien el ? Infra-lias. â Dolomies foncĂ©es et calcaires dolumitiques brĂ©-
choïdes, cloisonnés (cargneules).
» Celte coupe a d'abord ruilĂ©rĂȘt de nous faire connaĂźtre la composition
du Lias dans cette rĂ©gion oĂč il n'avait pas Ă©tĂ© signalĂ©. Mais son intĂ©rĂȘt
principal réside dans la présence constante, entre les dolomies supratoar-
ciennes el les calcaires aptiens, d'une brÚche polygénique à gros éléments,
dont L'épaisseur est variable suivant les points et dépasse parfois une dizaine
de mÚtres. Les fragments, 1res anguleux, sont formés de calcaires d'ùges
divers : calcaires noirs et dolomies du Lias inférieur ou du Jurassique;
calcaires gris, roses ou blancs du Lias moyen; le ciment est compact, de
couleur grise, rosée ou jaune, donnant un marbre-brÚche d'assez bel
aspect, depuis longtemps exploité aux carriÚres de Beixas.
» La diversité d'origine des éléments de cette brÚche atteste des phé-
nomÚnes assez énergiques de démantÚlement et de transport des calcaires
basiques et jurassiques ayant précédé la formation de la brÚche. Nous
voyons là la marque d'un changement de régime assez brusque qui a
accompagné ou précédé de peu le retour offensif de la mer aptienne sur
une région depuis longtemps soustraite au domaine maritime. Il s'agit donc
là d'une véritable /^/vc/^e-Z/rniVe, par laquelle nous faisons débuter le Crétacé
inférieur dans toute la longue bande méridionale de la vallée de l'Agly.
Nous avons suivi cette brĂšche, depuis Baixas par Estagel, jusqu'au delĂ
de Latone, et nous pensons qu'elle est destinée à remplacer la Bauxite
C. K., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N- 26.) lOO
1222 ACADEMIE DES SCIENCES.
dans toule cette région orientale des Pyrénées, comme critérium de la
limite entre les terrains jurassiques et crétacés.
» L'état de cette brÚche nous a amenés en outre à une observation
intéressante au sujet de l'ùge des jiliénomÚnes de métamorphisme de
contact qui ont provoqué la formation des calcaires à couzeranite (dipyre),
si caractéristiques de la région pyrénéenne. Ces phénomÚnes se sont
reproduits dans notre région à deux époques distinctes.
» En effet, les calcaires et marnes du Lias moyen et supérieur, entre
Calce et Estagel, sont métamorphiques et remplis de cristaux de couze-
ranite. Ceci est parfaitement conforme aux observations faites par
M. Lacroix dans l'AriĂšge, et plus Ă l'ouest.
» En outre, dans les environs de Baixas et d'Estagel, la brÚche-tiniite
du Crétacé inférieur contient de nombreux fragments de calcaires basiques
remplis de dipyre et déjà métamorphiques avant leur incorporation dans
la brĂšche de base de l'Aptien.
» Mais, d'autre part, les calcaires urgo-apliens, superposés à cette
brĂšche, sont eux-mĂȘmes remplis en certains ]>oinls (carriĂšres de Baixas,
Estagel) de magnifiques cristauv de couzeranite, et nous nous sommes
assurés que ces cristaux existent dans des couches remplies de sections
indiscutables de rudistes crétacés.
» Il est donc nécessaire' d'admettre dans celle région deux époques
distinctes de métamorphisme : la premiÚre est antérieure à la brÚche de
base de l'Ă©tage urgo-aptien, et doit ĂȘtre probablement contemporaine de
la formation des calcaires Ă couzeranite de l'AriĂšge, c'est-Ă -dire d'Ăąge
jurassique (post-liasique).
» La deuxiÚme époque de métamorphisme est sûrement postérieure
Ă l'Aptien, et pourrait ĂȘtre mĂȘme assez rĂ©cente gĂ©ologiquement, puisque
nous n'avons jusqu'ici aucun moyen de préciser sa limite supérieure. «
NAVIGATION. â De Vinflueiice de la surimmersion sur la vitesse.
Note de M. J.-A. IVormaxd.
Il II y a huit ans, dans une Note intitulée : le ProblÚme de la vitesse, j'ai
indiqué la siu-immersion comme l'un des moyens les plus efficaces d'ac-
croßtre la vitesse des navires et de résoudre des problÚmes de construc-
tion navale insolubles autrement. La surimmersion n'est admissible, il est
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 12-23
vrai, que dans des limites restreintes et Ă la condition de no pas compro-
mettre la navigabilité.
» Etant donné un bùtiment type, de grandeur absolue invariable, une
addition aux poids constitutifs entraßnera des conséquences trÚs différentes
suivant que le dĂ©placement devra ĂȘtre conservĂ© ou qu'il pourra ĂȘtre aug-
menté par surimmersion.
» Soient pour le bùlimciit type, un bùtiment de combat, par exemple :
D, déplacement total en tonneaux de looo'-S;
/),, poids de coque armée avec artillerie, munitions, équipage, vivres;
/?2i poids de l'appareil moteur complet, avec rechanges et eau de réserve;
fi. poids du combustible;
ç», vitesse maxima en nĆuds;
n, exposant de la vitesse suivant lequel varie la puissance dans le voisinage de la puis-
sance maxima.
On a
(') D ^/'.^-/^2^-/^.v
» Le poids par cheval de l'aiipareil niolein- étant supposé constant, ainsi
que l'utilisation, ce qui est trĂšs admissible Ă la condition essentielle que
l'acuité et la surface propulsive soient modifiées suivant l'immersion et la
vitesse, il faut poser
(.) . = a(^ '
» On a, par différentiation :
(3 ) c?D â dp, ^- dp, -h dpâ
et
(-Ăź) ^^~-7;i â, 3 ij
(â fdp, 2 r/D
» Quand le rayon d'action du bĂątiment type doit ĂȘtre conservĂ©, il faut
poser
(5) o, = bl)^,
do II
dp,= 7/>:, -ir'
1224 ACADĂMIE DES SCIENCES,
pt la formule (4) devient
» Ces formules fournissent la variation de la vitesse dans un nombre
illimité d'hypothÚses, parmi lesquelles on peut considérer les suivantes :
» 1° Une addition c/p, est faite à la coque : une réduction équivalente
est opĂ©rĂ©e sur l'appareil moteur pour conserver mĂȘme dĂ©placement :
r/D = O, ///>, = o, (//),, = â f'p,,
d'oĂč, pai' la formule (^i),
(n) (h\ = '-â
\ y y " />i
» 2," Malgré l'addition c/p^, l'appareil moteur et le rayon d'action du
type sont conservés et il en résulte une surimmersion.
» La formule (6) donne, avec dp., = o,
» 3" Une addition dp., est faite à l'appareil moteur, une réduction équi-
valente étant oi)érée sur la coque armée et le combustible pour conserver
mĂȘme dĂ©placement.
» La formule (4) donne, avec dD = o,
, (' fin,
( 0 ) di'.., = - -^- âą
» 4° Malgré l'addition dp., à l'appareil moteur, le poids de co([ue et le
rayon d'action sont conserves avec surimmersion.
» La formule (G) donne, avec dp, = o,
(lo) ,A,,, = _/'^ .
2
» Le rapport des réductions de vitesses, avec et sans surimmersion dans
SĂANCR DU 28 DĂCEMBRE IQoS. 1^2.^
le cas (l'une addition à la coque armée est donc
et celui des accroissements de vitesse, avec et sans surimmersion, dans le
cas d'une augmentation de puissance,
» Ces rapports, dont la somme est égale à l'unité et qui sont indépen-
dants de la vitesse et de l'exposant n, présentent les valeurs approxima-
tives suivantes, aux conditions d'essais, pour les divers types de bĂątiments
de combat :
Cuirassés de premier rang 0,10 0,90
Croiseurs cle premiĂšre classe 0,17 o,83
Croiseurs de troisiĂšme classe 0,21 0,79
Conlre-torpilleurs non blindés 0,28 0,72
Torpilleurs non blindés o,3r 0,69
» 11 résulte de ce Tableau que, pour un grand cuirassé de grandeur
absolue invariable, l'addition à la coque armée d'un poids susceptible de
rĂ©duire sa vitesse d'un nĆud, si le poids de l'appareil moteur est diminuĂ©
d'une quantitĂ© Ă©quivalente pour conserver le mĂȘme dĂ©placement, n'enlraĂź-
nera qu'une réduction 1" X 0,10 = o",io, si le poids de l'appareil moteur
est conservé et une surimmersion admise.
» Quand, pour ce mĂȘme cuirassĂ©, le poids de l'appareil moteur est aug-
mentĂ© de maniĂšre Ă accroĂźtre la vitesse d'un nĆud, les autres parties con-
stituantes, cuirasse, artillerie, combustible, étant diminuées d'autant, afin
de conserver le mĂȘme dĂ©placement, si l'on conserve les poids anciens de
cuirasse et artillerie, et le mĂȘme rayon d'action, et si l'on admet la surim-
mersion, l'accroissement de vitesse sera i" X 0,90 = o'Ngo. Or ces poids
représentent la puissance offensive et défensive et, question de naviga-
bilité mise à part, leur conservation présente une importance beaucoup
plus grande que la perte d'un dixiĂšme de nĆud.
» J'ai eu récemment l'occasion d'appliquer et de vérifier la théorie
exposée ci-dessus.
1226 ACADEMIE DES SCIENCES.
» Le torpillevir Cyclone de 3o", i élant pris comme type et sa grandeur
absolue, son appareil moteur et son rayon d'action étant conservés, ini
blindage fut ajouté. T^'augmentation de déplacement fut obtenue j)ar
surimmersion, la hauteur des Ćuvres-mortes Ă©tant rĂ©duite au milieu,
mais conservée aux extrémités poiu' assurer la navigabilité.
» Les caractéristiques du Cyclone étaient :
D = i43'^'',5, /j, = :j5t^,5, /^,= 7o"',o, /?.,= i8'So.
» La modification entraßna les variations :
dD = 3;'% 5, dp, = 33'\ dp^ = o, dp, == 4
ti
» La rĂ©duction de vitesse devait ĂȘtre, d'aprĂšs (8), en donnant Ă n sa
valeur moyenne, 2", 5 Ă grande vitesse; dans les torpilleurs, 2", 07. En
effet, la vitesse maxima moyenne des deux torpilleurs ainsi modifiés,
Siroco et Mistral, atteignit 28", 3, résultat sans précédent, eu égard à la
charge excessive aux essais : S'y pour 100 du déplacement total, au lieu
de 10 Ă i5 pour 100, dans la plupart des contre-tor[)illeurs Ă©trangers
de 3o". Elle n'eût pas dépassé 23" si, pour conserver le déplacement du
type, le poids de l'appareil moteur eût été diminué des 33'",,') ajoutés Ix la
coque.
» L'une des causes qui limitent la surimmersion est la réduction qui en
résulte dans l'angle d'évanouissement de stabilité. A ce point de vue, tout
ce qui contribue à l'abaissement du centre de gravité général facilite la
réalisation des grandes vitesses, en permettant d'attribuer à la carÚne une
fraction plus grande du volume de la coque.
» Du reste, un volume trop grand d'Ćuvres-mortes est souvent plus
nuisible à la navigabilité qu'un volume trop faible; car, s'il assure le re-
dressement dans les inclinaisons excessives, il est la cause princijjale de
ces inclinaisons. Il peut donc se faire qu'en augmentant l'immersion du
bĂątiment choisi comme type, on amĂ©liore ses qualitĂ©s nautiques, en mĂȘme
temps qu'on rend plus facile la solution du problĂšme, m
M. Jansseiv fait hommage à l'Académie d'un Volume qu'il vient de
publier sous le titre : « Lectures académiques. Discours ».
SĂANCK DU 28 DĂClLMBnE r9o3. 1227
MĂMOIRES PRĂSENTĂS.
M. P.vrL AuDOLF.EXT soiiniet au jugement de l'Académie, à propos de la
Communicalioii de M. Charpentier, du i4 décembre dernier, une récla-
mation de prioritĂ© relative à « l'Ămission de radiations par la gĂ©nĂ©ralitĂ©
des corps de la nature ».
(Renvoi Ă la Section de MĂ©decine.)
M. lIoxRi Revel adresse plusieuis Communications relatives Ă la navi-
le.
(Renvoi Ă la Commission d'AĂ©ronautique.)
gation aérienne.
M. Paul Radiot demande l'ouverture de deux plis cachetés qu'il a
déposés à l'Académie le 1"' avril 1889 et le 5 juin iBqS, et dont le dépÎt a
été accepté.
Ces deux plis, inscrits sous les n"^ 4;j82 et 1918, sont ouverts en séance
par M. le Secrétaire perpétuel. Ils renferment des Notes sur la direction
des ballons.
Ces Notes et la .Communication du mĂȘme auteur, du 24 dĂ©cembre iqoS,
sont renvoyées à l'examen de la Commission d'Aéronautique.
CORRESPONDANCE.
M. le Seckétaike perpétuel signale, parmi les piÚces imprimées de la
Correspondance :
1° Un Ouvrage de M. E. Malliias, ayant pour titre : « Le point critique
des corps purs ».
2° Un Ouvrage de M. A. Lrtcmj;,^inlitulé : « Matériaux pour la Miné-
ralogie de Madagascar. Les roches alcalines caractérisant la province
pétrograpliique d'Ampnsindava ». (Présenté |)ar M. Michel Lévy.)
MM. Andover, Axtho.w, Artiils, Rokrelly, Drilloun, Jean Camus,
1228 ACADĂMIE DES SCIENCES.
E. ChAJIBOX, g. CiI.VVANNE, .1. CoM.ET, L. FĂAXIEI,, H. DoJIlXICI, (il.OVER.
E. Goi.DSTHiN, A. Gcxïz, Vir.TOil llKxiii. ïßoKPirAUER, LuciF.x La«;kiffe,
In comtesse M. vox Lixdex, E. Loxr.o. 1\. Maire, Mauchis, i^loxpuoFiT,
F. DE MoXTESSrS DE OalLORE, M"'" votive IVePVIX, p. PlOAnD, IĂźerxard
Rexault, Eue. SiMox, Svex Hedix, LĂ©on TEissEnExc de Bort, il. -G.
Zeithex adressent des remercßments à l'Académie poin- les distinctions
dont leurs travaux ont été l'objet dans la derniÚre séance publique.
M. le MixisTRE DE i,'ïxstrlT.ïiox pjtbuqle transmet à l'Acatlémie une
Lettre du Vice-Consul de France Ă Roustchouk, relative Ă un tremblement
de terre qui s'est fait sentir, en Bulgarie, le 27 novembre dernier.
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur une propriĂ©tĂ© ries fondions. Note de
M. II. Lebesgue, présentée par M. E. Picaril.
« Dans une Note des Cotnptes rendus (7 décembre tqoS), M. Borel a
signalé une propriété appartenant à toutes les fonctions qui ont été définies
jusqu'à présent. Comme Ta dit M. Borel, j'avais rencontré cette propriété
sous une forme un'peu différente.
» Je dis qu'une fonction/(a;) est mesurable si, quels que soient a et b,
l'ensemble des valeurs de .r, pour lesquelles on a a <^/(x)<^ b, est mesu-
rable. Les fonctions continues sont mesurables. La limite d'une suite con-
vergente de fonctions mesurables est mesurable. Je ne sais pas s'il existe
des fonctions non mesurables; les fonctions actuellement connues sont
toutes mesiu'ables.
» J'ai démontré, dans mon cours du CollÚge de France, que toute fonc-
tion mesurable bornée est la dérivée de son intégrale indéfinie, sauf pour
des valeurs de x formant au plus un ensemble de mesure nulle. Cela résulte
d'une propriété que j'ai démontrée incidemment sans l'énoncer : Si /(j")
est mesurable, il est possible, sauf si x appartient Ă un certain e/iscrnble de
mesure nulle, de trouver un inten-alk («., p) comprenant jc cl dans lequel on a :
|/(.r')-/(.r)|<3.
sauf pour des imleurs de x' appartenant Ă un ensemble de mesure i^i.'v' ~' "-)'â >
et cela quels que soient e, et i.,. Si l'on adopte les idées de M. Baire (') rela-
( ') Sur les fondions de variables réelles {A/inati ili Matct)iatic(i. 1900).
SĂANCE DU 28 DKClCMHIli; 19OJ. I2a()
livemeiil à la définilion du maximum et du minimum d'une fonction quand
on néglige une certaine classe d'ensembles, on pourra dire que, sauf pour les
points d'un certain ensemble de mesure nulle, toute fonction mesurable est
continue quand on néglige les ensembles de mesure t, z étant aussi petit que
l'on veut (').
» On passe facilement de cet énoncé à celui de M. Borel, de sorte que
toute fonction mesurable jouit de la propriété de M. Borel ; d'ailleurs toute
fonction qui jouit de cette propriété est évidemment mesurable, c'est une
propriété caractéristique des fonctions mesurables.
» Quand on veut démontrer seulement que les fonctions actuellement
définies jouissent de la propriété de M. Borel, il suffit, comme le fait
M. Borel, de remarquer que cette propriété appartient aux fonctions con-
tinues et qu'elle se conserve à la limite. Ce dernier fait est une conséquence
immĂ©diate d'une propriĂ©tĂ© presque Ă©vidente et trĂšs gĂ©nĂ©rale que j'ai dĂ©jĂ
eu l'occasion d'appliquer à l'intégration terme à terme des séries à restes
bornés (-) : Lorsque ion a une série convergente de fonctions mesurables, quels
que soient s, et i.,, on peut toujours trom'er n assez grand pour que l'ensemble
des valeurs de x, pour lesquelles certains des restes d'indices supérieurs à n sont,
en valeur absolue, supérieurs à e,, soit de mesure inférieure à i.,. De sorte
que : toute série convergente de fonctions mesurables est uniformément conver-
gente quand on néglige certains ensembles de mesure s, i étant aussi petit que
ion veut.
n La propriété qu'a remarquée M. Borel est susceptible d'une autre
forme qu'il est souvent commode d'employer pour Ă©tendre aux fonctions
mesurables des théorÚmes vrais |)onr les fonctions intégrables : Toute fonc^
tion mesurable f ne digÚre d'une certaine fonction intégrableo, qu'aux points
d'un ensemble de mesure t aussi petite que l'on veut. Si f est bornée et
comprise entre/et L, on peut prendre «p^ comprise entre ces mĂȘmes limites;
lorsqu'on opÚre ainsi, l'intégrale de <pe tend vers celle de/quand i tend vers
zéro. Cela donne un procédé permettant de définir facilement l'intégrale
des fonctions mesurables bornées. En se servant de la propriété relative
(') Mais non niil; l'énoncé que j'avais donné à M. Borel est Inevacl, Les ensembles
que l'on'néglige ne sont pas de mesure nulle, mais, si l'on veut, de densité nulle au
point considéré.
{-) Voir ma ThÚse Intégrale, longueur, aire {Anncdi di Malematica, 1902),
p. 29.
C. R., i9o3, 2- Semestre. (T. CXXXVtl, N» 86 ) '^'
i 2'io ACADEMIE DES SCIENCES.
aux séries on voit directement qu'il est applicable à toutes les fonctions
bornées actuellement connues ( ' ). »
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Sur les Ă©quations linĂ©aires aux dĂ©rivĂ©es
partielles. Note de M. J. Le Roux, présentée par M. E. Picard.
« M. Hadamard a donné, dans une Note récente des Comptes rendus,
d'intéressantes propriétés des intégrales des équations linéaires aux dérivées
partielles du deuxiÚme ordre. Ces propriétés peuvent s'étendre, au moins en
partie, aux équations d'ordre supérieur. J'ai fait dans ma ThÚse (Paris, i8g4)
une étude détaillée des singularités accidentelles pour les équations du
deuxiÚme ordre à deux variables indépendantes, en me basant sur une cer-
taine représentation analytique des intégrales, obtenue par une généralisa-
tion de la mĂ©thode de Riemann. J'ai montrĂ© ensuite comment la mĂȘme
reprĂ©sentation analytique, et par suite la mĂȘme mĂ©thode, pouvait s'appli-
quer aux équations d'ordre supérieur à deux variables indépendantes
{Journal de LivmUle, 1898) et aux Ă©quations Ă plusieurs variables, d'ordre
quelconque {Journal de Liouville, igoo).
» Si l'on prend, par exemple, les équations linéaires à trois variables
indĂ©pendantes, les solutions pouvant ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par des intĂ©grales
doubles de la forme
//^
'/(a, ^)u{x,y,z,x,\t)da.d^,
plus des intégrales simples et des solutions particuliÚres en nombre limité.
(') Dans une Noie des Comptes rendus (3o uov. 1908), M. Borel a indiqué que, dans
mes Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, se trouve une
démonstration du théorÚme de Canlor-Bendixon. Je me permets de compléter ici cette
indication.
Le théorÚme dont il s'agit comprend deux parties :
I. Tout ensemble J'erméE est la somme d'un cnsc/iible par/ait E^ et d'un ensemble
dénombrablc Ej.
II. V^^ est l'un des dérivés de E.
La démonstration (|ue je donne de la propriélé 1 est identique à celle qu'a indiquée
M. LindelĂŽf dans les Comptes rendus du 2 novembre igo3; je n'y emploie pas le
langage des nombres Iransfßnis. Mais, pour la propriété II, que ne démontre pas
M. LindelÎf, il est indispensable d'avoir la notion générale de dérivé, c'est-à -dire celle
de nombre Iransfiiii.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. I23l
» La limite du champ d'intégrstion relatif à l'intégrale double peut
comprendre une partie fixe arbitrairement choisie, et une partie variable
(dĂ©pendant de x,y,z'). Cette derniĂšre partie doit ĂȘtre dĂ©finie pnr une
Ă©quation de la forme
(0 ^ = ?C'3?, r,-s, y-).
la fonction «p étant telle que l'équation 0), quand on y regarde a, p comme
des constantes, définit une intégrale complÚte de l'équation aux dérivées
partielles des caractéristiques. Quant à l'élément d'intégrale, il comprend
une fonction arbitraire /(v., ^) et une intégrale primitii'e u{x, y, z, a, p) de
l'équation considérée, qu'on peut toujours supposer réguliÚre dans un
domaine restreint des variables x, y, z.
» Il saute alors aux yeux que, pour obtenir des intégrales à singularités
accidentelles, nous disposons : 1° de la partie fixe arbitraire de la limite
du champ d'intégration; 2" de la fonction arbitraire /(a, tß) à laquelle nous
pouvons attribuer telles singularités qu'il nous plaira.
« Un exemple simple fera nettement comprendre le sens et la portée
de la méthode. Soit
./â (^. P)
[:i-..(xâ, >âąâ, =0, a)]^ (8-'fo)'
)) IntĂ©grons d'abord, par rapport Ă ?, entre les limites |Ăźâ = const. et
(3, = ol^x. y, z, 7.). Si l'on suppose u{x, y, z, a, S) développé en série
suivant les puissances de <^ â o^,
on aura
la fonction U Ă©tant, en gĂ©nĂ©ral, rĂ©guliĂšre pour cp = Ăj.
» Considérons maintenant les racines a de l'équation
(^^) ?(-'^..i', z, 7.) â ?(.:râ, Jo, =0' «) = o-
Soit a, l'une d'entre elles. Intégrons par rapport à a suivant un lacet
partant d'un point quelconque xâ et entourant le point a,. On obtient pour
1232 ACADĂMIE DES SCIENCES,
l'intégrale une expression de la forme
(3) Il = 2-1
[nâ{a-. y, z, a.) f ' - , T
)) La fonction|qiii figure en dénominateur dans le premier terme
jyiti j'f *.-, »x â , ^t',|) -""(tj â
«Ja, <J«i
Oà oc, désigne une racine de l'équation ( 2), s'annule sur le conoïde carac-
icrislique ayant pour sommet le point x^, j\, z^, mais elle n'est pas, en
général, holomorphe dans le voisinage de ce point.
â 1 1 !>â .â ^Ă-ll 0'' It Ă- Il . J
» Dans le cas de 1 équation -t-^^ + y^ j^ = 0, on peut prendre pour
intégrale complÚte de l'équation caractéristique
X cosx â +- y sin z â c â [i = o,
cl, pour intégrale primitive correspondante,
» T.a méthode précédente conduit alors à l'intégrale
\'{x - .r,y-+{r-y,y-(z- Z;Y-
» Soit, dans le cas général,
rp â 0^,=; a{x â a-â ) + b{y âVa) + c(z â zâ) -+-.. .,
les coefficients a, h, c sont des fonctions de « satisfaisant, quel que soit ce
paramÚtre, à une équation algébrique homogÚne, d'ordre égal à celui de
l'cquation^considĂ©roe : c'est l'Ă©quation caractĂ©ristique au point .râ, jâ, zâ :
Via, b, c) â o.
Les valeurs de a correspondent aux points de la surface de Riemann rela-
tive à cette équation algébrique. Le premier terme de l'intégrale (3; est
doncanalogueà une période polaire d'une intégrale abélienne. En prenant
dans les développements du numérateur et du dénominateur un nombre
limitĂ© de termes, on aura mĂȘme de vĂ©ritables intĂ©grales abĂ©liennes,
lorsque l'intégrale complÚte ( 1 ) sera convenablement choisie. C^e résultat
intéressant parait assez inallendii. »
SĂANCli DU 28 DĂCEMBRl' ItjoS. 1233
ANALYSE MATHĂMATIQUE. â Cniivergence des ra'licauv superposĂ©s pĂšriodirjues .
Noie de M. Patl Wiernsberger, iiréscntce par M. Appell.
« Considérons l'expression y 2 ± y 2 zh. . .± y/2 formée de radicaux
superposĂ©s portant sur le nombre 2 et sĂ©parĂ©s par les signes 4- ou â ;
supposons ces signes au nombre i\c pq et se reproduisant périodiquement
dans le mĂȘme ordre, de q en q. On voit facilement que celte expression
est Ă©gale au cĂčLc d'un polygone rĂ©gulier ( ' ), de rayon i, d'ordre 2''^'^- et
dont l'indice a.j, satisfait Ă la relation
en dĂ©signant par ÂŁ,j le nombre +1 ou â r, suivant que le [7.'*'"' signe de la
pĂ©riode est + ou â .
M II suit de lĂ que, poury^ = ce, a^, tend vers une limite qu'il atteint par
valeurs croissantes ou décroissantes, si le nombre des signes négatifs de la
période est pair, ou par valeurs oscillantes si le nombre en est impair.
Cette limite, dont a^, est d'ailleurs une valeur approchée à ^ , prÚs, est
une fraction <^ - Ă©gale Ă
27-1.
.ri'/-2+. .. + =,ÂŁ,...ÂŁ,_
\a\ fraction irréductible i, qui lui est égale, a pour dénominateur un
nombre simplement pair et le cÎté a^ du polygone régulier, de rayon i et
d'indice /, satisfait Ă la relation
.r = \/ 2 + ÂŁ, \/2 + ÂŁ. y 2 +...+ÂŁy., \l 1+ l^X .
Tl en résulte que toute expression de la forme proposée, indéfiniment pro-
(') La somme des angles d'un polygone rĂ©gulier de n cĂŽtĂ©s Ă©lanl (« â ae)-, j'ap-
pelle /( son ordre, e son espĂšce et - <^ - son indice.
1234 ACADĂMIE DES SCIENCES.
longée, est convergente et représente le cÎté d'un polygone régulier, de
rayon i et d'ordre simplement pair.
» On peut montrer, d'une maniÚre analogue, qu'une expression périn-
ilique mixte, dans laquelle les signes ne se reproduisent périodiquement
qu'à partir d'un certain rang, représente le cÎté d'un [polygone d'ordre
impair, si l'avant-période n'a qu'un signe, ou d'ordre doublement pair, si
elle en a plusieurs. Les cÎtés des polygones dont l'ordre est une puissance
de 2 sont représentés par des radicaux superposés, en nombre fini. »
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Sur un nouveau systĂšme de train routier dit Ă
propulsion continue. Note de M. Charles Rexard, présentée par
M. Maurice Levy.
« Nous avons expérimenté avec succÚs, d'abord en petit puis en grand,
sur un train de 3o Ă 35 tonnes, un nouveau systĂšme de trains routiers
dont les propriétés caractéristiques sont les suivantes :
» i" Propulsion et frĂšnage continus. â La locomotive n'est pas un trac-
teur, mais une simple usine d'énergie distribuée à toutes les voitures du
train qui deviennent ainsi automobiles par délégation.
» Cette distribution d'énergie ne se fait pas électriquement, mais cinÚ-
maliquement, au moyen d'un arbre longitudinal dit arbre du train, lequel
est brisé à la cardan dans les intervalles des voitures pour permettre au
Irain d'Ă©voluer.
» Le moteur attaque X arbre du train, lequel met simultanément en mou-
vement toutes les voilures (propulsion continue). On les arrĂȘte simultanĂ©-
ment en frénant sur cet arbre {frÚnage continu). On voit immédiatement
que ce systĂšme de propulsion continue transforme le train en une sorte de
locomotive articulée dont toutes les roues sont couplées. DÚs lors, la faculté
locomotrice du train n'est plus limitée par l'adhérence des roues de la
locomotive, puisque tous les vĂ©hicules se remorquent eux-mĂȘmes. La loco-
motive perd son caractĂšre habituel de lourdeur. En fait, une voilure de
course, de 1200''^ Ă looo''" en charge, devient une locomotive capable de
traĂźner i5 Ă 20 tonnes sur toutes les pentes et quel que soit l'Ă©tat visqueux
et mou de nos routes ou chaussées ordinaires. Grùce à la légÚreté spéci-
fique des moteurs actuels, ces trains légers qui ne détériorent plus les
routes peuvent encore avoir des vitesses importantes variant de 20'""' Ă aS*""
en palier Ă 4*"" ou 5"^'" dans les pentes maxima de 10 Ă 12 pour 100.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903.
1235
» 2" Tournant correct. â Mais il ne suffisait pas de gravir toutes les
pentes, il fallait aussi plier le train à toutes les sinuosités de la route et lui
donner cette propriété que nous avons appelée le tournant correct, et grùce
Ă laquelle la locomotive semble poser des rails sur lesquels tout le reste
du train passe avec une scrupuleuse fidélité, quelle que soit sa longueur.
Outre Vattelage de puissance qui donne la propulsion continue, les voi-
tures doivent donc ĂȘtre rĂ©unies par un attelage de direction. Voici comment
doit ĂȘtre construit cet attelage pour le cas oĂč toutes les voitures sont Ă
quatre roues avec arriĂšre-train moteur fixe et avant-train mobile Ă cheville
ouvriĂšre i^fig. 1).
KiK. 1.
C. (IcLuĆ.. "^H'O
» Il suffit de considérer un groupe de deux voitures, Y, et V.. Car si V,
suit V,, il est Ă©vident qu'avec le mĂȘme dispositif V3 suivra V^ et ainsi de
suite jusqu'Ă la queue du train.
» PremiĂšre proposition. â AprĂšs une pĂ©riode de mise en train gĂ©nĂ©ralement trĂšs
courte, si Vi dĂ©crit un cercle autour d'un centre O, V, tournera autour du mĂȘme
centre (le rajon de giration H, de V., peut d'ailleurs différer de R,).
» DeuxiĂšme proposition. â Si a est l'empallement (distance de l'avanl-train Ă
l'arriĂšre-train), b la longueur du timon et c la queue (distance de la tĂȘte du limon
de V2 Ă l'arriĂšre-train de V, ), on a
C)
Rf-R^ = («2-l-6=)-c^.
La démonstration de cette proposition est trÚs facile :
» On a {fig. 1)
R2z=AĂ'â C^ ĂC)' = 6»-4-CĂ', ~~C0 3::«2 4-H^,
Vl'iG ACADĂMIE DES SCIENCES,
d'oĂč, en ajnulanl et supprinianl les parties communes.
R'jr=(rt^4-6^
n]
f:. Q. I'. D.
)) TioisiĂšrne jiroposilion. â l'oiir ([ue V^ sui\e \', quand \\ cK'ci-lt un cercle de
rayon quelconque, il faut et. il sulTii que R,:= R,, c'est-Ă -dire que c-=; rt--f- b-\ donc :
» Le lournanl sera correct pour tous les rayons de courbure si7ff queue est. l'hy-
Fig. 1.
y /"/ -f- y-y y- v -/ V -V^Z-'-Z ./^z- X-' âą- \
-^^pfi ^X^tac tcvjitVLti^uilvuLl ( cVUcio^ <i^ ^vcl>3a*vcc )
polénuse d'un triangle rectangle dont le limon et l'empattement sont les deux
autres cÎtés.
» QuatriĂšme proposition. â Dans le cas oĂč V, dĂ©ciit une trajectoire Ă rajon de
courbure prof^ressivemeot variable, le tournant n'est pas absolument correct, mais
dans la pratique il l'est suffisamment pour que les légers écarts des derniÚres voitures
ne constituent pas une gĂšne pour le conducteur.
» Et! fait, le pilote peut conduire un Irain de lo voilures dans les
mĂ©andres les plus capricieux de nos roules et de nos villages sans avoir Ă
s'occuper d'aulre chose que de la conduite de sa locomotive.
» Celte propriĂ©tĂ© du tournant correct peut ĂȘtre donnĂ©e Ă des trains ordi-
naires qui n'ont pas la propulsion continue, mais elle ne réussit pas bien,
car le train est alors sous tension et cette tension tend Ă le rectifier en tai-
sant riper les voitures vers le centre (fait d'expérience), le lournanl
correct ne l'est donc véritablement que quand il est j'oinl à la propulsion
continue.
M 3° Attelage Ă©lastique. â Il est le complĂ©ment indispensable du
systĂšme, mais nous ne pouvons en parler aujourd'hui.
» En résumé, grùce à Vemploi simultané de la propulsion continue, du
tournant correct et de Y attelage Ă©lastique, on peut faire Ă©voluer sur toutes
les pentes et dans toutes les courbes de nos routes ou chemins ordinaires
des trains importants remorqués par des locomotives de faible poids. Ce
systÚme a déjà la sanction de l'expérience. De nouveaux essais vont avoir
lieu incessamment et nous serons heureux d'en rendre témoins les
Membres de l'Académie des Sciences. «
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE I()o3. 12.37
MĂCANIQUE APPLIQUĂE. â Nouveaux dispositifs Ă©lectromĂ©caniques d'em-
brayage et de changement de vitesse progressifs. Note de M. Paul
Gasmer, présentée par M. d'Arsonval.
« Il n'a pas été réalisé jusqu'ici de systÚme mécanique satisfaisant de
transmission de mouvement, permettant d'obtenir, entre des limites Ă©ten-
dues, et pour des puissances importantes, une variation continue de la
vitesse.
» Aussi, dans bien des applications oßi il est utile de graduer la vitesse,
emploie-t-on le moteur électrique dont la souplesse et la facilité de ma-
nĆuvre sont justement apprĂ©ciĂ©es.
» Mais, lorsque l'énergie motrice est fournie sous forme mécanique,
l'emploi de la transmission électrique nécessite la transformation complÚte
en énergie électrique de toute l'énergie motrice. La dynamo génératrice,
d'une part, la dynamo réceptrice, d'autre part, ont chacune, au rendement
prĂšs, la puissance totale du moteur.
» J'ai réalisé un nouveau systÚme de transmission que j'ai qualifié
A' électromécanique , en raison de ce qu'il constitue une véritable association
des procédés électriques et des procédés mécaniques.
» Ce dispositif permet d'obtenir, par des manĆuvres trĂšs simples, une
variation continue de la vitesse de l'organe commandĂ©, depuis l'arrĂȘt
jusqu'à un maximum, et il présente sur la transmission électrique pure
l'avantage de ne nécessiter que des machines dynamos d'une puissance
normale bien inférieure à la puissance motrice, le tiers ou le quart seule-
ment par exemple. Cela tient Ă ce qu'une fraction, variable avec la vitesse,
mais toujours importante, de la puissance motrice, est transmise directe-
ment par le moteur lui-mĂȘme Ă l'arbre commandĂ©; le reste seulement de
la puissance motrice est absorbé par une des dynamos travaillant en géné-
ratrice pour ĂȘtre restituĂ©e j)ar l'autre dynamo travaillant en rĂ©ceptrice.
H^Cette transmission convient surtout, en raison de la liaison existant
entre le moteur et l'arbre commandĂ©, aux cas oĂč il y a de petites distances
Ă franchir, comme, par exemple, dans les voitures automobiles. Elle est
alors supérieure à la transmission électrique pure, au point de vue du
poids et du rendement.
» Le [)rincipe de la transmission électromécanique est le buivant :
» Un train d'engrenages épicycloïJaux est employé de maniÚre que
C. R., 1903, 2- Semestre. (T. C.NXXVIl, N« 26.) 1^2
1238 Académie des sciences.
l'arbre coaimaïulé soit contlnit à la fois par le moteur et par une dynamo
que j'appellerai dynamo d'embrayage, ces deux machines étant séparées
et pouvant, par conséquent, prendre deS vitesses différentes.
» Soit, par exemple, un train épicycloïdal à engrenages droits, composé
d'un pignon central concentrique à un pignon extérieur plus grand mais
denté intérieurement; les deux dentures étant réunies par un nombre
quelconque de pignons satellites tournant fous sur des arbres fixés sur un
support.
» Il suffit de combiner les trois parties : pignon extérieur, pignon cen-
tral, support des satellites, chacune avec l'un des trois organes : moteur,
dynamo d'embrayage, arbre commandé, pour obtenir le résult;it voulu.
» Prenons, par exemple, le pignon extérieur relié au moteur, le pignon
central Ă la dynamo d'embrayage, et le support des satellites Ă l'organe
commandé. On a ainsi un ensemble qui constitue un nouvel embrayage
électromécanique progressif. La position de débrayage correspond au cir-
cuit ouvert de la dynamo que nous supposerons, pour simplifier, excitée
séparément.
» Le moteur, tournant à vitesse constante, et l'arbre commandé, c'est-
Ă -dire le support des satellites Ă©tant fixe, la dynamo tourne en sens inverse
du moteur. Si l'on ferme alors la dynamo sur un rhéostat, elle deviendra
gĂ©nĂ©ratrice, ralentira de vitesse, et le support des satellites se mettra Ă
tourner dans le sens du moteur, de maniĂšre Ă ce que le courant circulant
dans la dynamo crée sur le pignon central un couple correspondant an
couple résistant de l'arbre commandé.
» La vitesse de la dynamo, nécessaire pour créer ce courant, sera d'au-
tant plus faible que le rhéostat aura moins de résistance. Lorsque, à la
limite, la dynamo se trouvera en court-circuit, elle tournera Ă une vitesse
trÚs faible, et l'embraj'age sera obtenu avec le bénéfice d'une réduction de
vitesse déterminée par le rapport du pignon extérieur au pignon central.
On pourrait, avec ce dispositif, réaliser toutes les vitesses de zéro à un
maximum, mais ce serait Ă la maniĂšre d'une courroie qui patine ou d'un
cĂŽne d'embrayage qui glisse; c'est-Ă -dire sans accroissement du couple
moteur lorsque la Aitesse diminue.
)) Il est possible d'éviter la perte par effet Joule dans le rhéostat de
démarrage et de récupérer en énergie mécanique, sur l'arbre commandé
ou sur l'arbre moteur, à volonté, ce que l'on perd en énergie thermique
dans les résistances.
» Il suffit pour cela de supprimer le rhéostat et de le remplacer par une
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 1239
force contre-électromotrice, variable et réglable à volonté, produite par
une seconde dynamo placée soit sur l'arbre moteur, soit sur l'arbre com-
mandé. On transforme ainsi Vejnhrayage simple éleclromécanicjue décrit plus
haut en un véritable changement de vitesse électromécanique progressif.
» ConsidĂ©rons, par exemple, le cas oĂč la moitiĂ© de la puissance du
moteur, supposé à vitesse constante, est absorbée dans le rhéostat; le
couple moteur sur l'arbre commandé correspond donc, au rendement
prÚs, au couple du moteur mais seulement à la moitié de la puissance mo-
trice. Si l'on dispose sur l'arbre commandé la seconde dynamo, et que,
sans changer la vitesse de cet arbre, on reçoive dans cette dynamo toute
la puissance qui était perdue dans le rhéostat, on voit qu'on aura, toujours
au rendement prÚs, doublé la puissance utilisée sur l'arbre com.mandé,
sans en avoir changé la vitesse, par conséquent on y aura aussi doublé le
couple moteur.
» Dans le dispositif que j'ai réalisé, la seconde dynamo est calée sur
l'arbre du moteur. Lorsque cette dynamo a une force contre-Ă©lectromotrice
nulle, on est absolument dans le cas de l'embrayage simple électroméca-
nique décrit plus haut : la dynamo d'embrayage étant en court-circuit
tourne trĂšs lentement. Si l'on vient alors Ă inverser la force Ă©lectromotrice
de la seconde dynamo, elle envoie du courant dans la dynamo d'embrayage
et, aprĂšs l'avoir arrĂȘtĂ©e complĂštement, on inverse le sens de rotation;
celle-ci tourne alors dans le sens du moteur et devient elle-mĂȘme motrice.
)) Lorsque sa vitesse est Ă©gale Ă celle du moteur, les engrenages du
train Ă©picycloĂŻdal ne travaillent plus du tout, l'ensemble tourne d'un bloc,
l'arbre commandé ayant la vitesse du moteur. Dans ces conditions, une
partie de la puissance motrice est enlevée au moteur par la seconde
dynamo et reportée par la dynamo d'embrayage sur le pignon central; le
reste de la puissance motrice est transmis directement par l'engrenage
extérieur.
» On peut aller plus loin el augmenter encore la vitesse de la dynamo
d'embrayage, ce qui fait tourner l'arbre commandé plus vite que l'arbre
moteur. »
MĂCANIQUE CHIMIQUE. â Sur l'extension de la formule de Clapeyron Ă tous
les étals indifférents. Note de M. L. AriÚs, présentée par M. Mascarl.
« Un systĂšme chimique se transformant, mĂȘme avec variation des pro-
portions moléculaires M,, IVL, ..., M^ des constituants indépendants rt, ^
I2'|0 ACADĂMIE DES SCIENCES.
a.., ..., Og, qui dĂ©finissent sa composition, on a, avec les notations dĂ©jĂ
employées ('),
(i) h,= 2.t;a,
( 2 ) dE,= V, dp -S, (il -h -L h, dxi
(3) n, = X->, + X->2^...+ ^-JßÎ^
(4) k,^, = /âą; A , + k; //,+... + ^-J A,
» Ătudions d'abord les phĂ©nomĂšnes qui se passent dans la 5"^âą' phase,
et remplaçons dans les équations (i) et (2) les potentiels A^^,- par leurs
valeurs (4); ^n posant, d'une façon générale,
(?â = !, 2, ...,^ + r).
* ^ (f = I. 2, ..., r).
il vient
H, = ?7ĂŻ\ h, -i- m'Ji.^ + . . . + m'^hg.
(5) t^H, = V, r//9 â S, f/T + A, tfm', + A. f/ml + ...-+- A^ <//«;.
» On voit facilement, eu égard aux relations (3), que m'- est la propor-
tion molĂ©culaire du constituant a,, existant dans la 5"^âą* phase, quand tous
les constituants indépendants sont amenés à s'y trouver seuls, par une
modification virtuelle, opérée dans cette phase.
)) L'équation différentielle (5) prouve que l'état chimique réel des corps
mélangés dans chaque phase est sans influence sur l'expression du poten-
tiel de cette phase, qui est une fonction homogÚne et du premier degré en
m\, m\, ..., m^; et alors, on a
hi étant du degré zéro par rapport aux m, on a aussi
-T-^ m\ -f- -r-^ m;, + . . . + â4 m' = o (i = \ , 1, . . ., a).
» Les m n'étant pas tous nuls, le déterminant symétrique Dj, formé par
leurs coefficients différentiels, dans les q identités de celte forme, est nul.
» En différentiant les équations (6), il vient
(7) <ly.= 9^- *H-|f^rfT+ *rfâ.,^ * rfâ-. + ...+ |, ,â.,
(') Voir Comptes rendus du 27 juillet et du 9 novembre igoS.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. I24l
» Le déterminant D, étant nul, on tirera des équations de la forme (9),
en Ă©liminant dm\, dm:\, ..., dm],
l'indice / étant arbitrairement choisi de i à q, et D^'' " représentant le
coefficient de ^r-4 dans le déterminant D,.
» Supposons maintenant que le systÚme soit à l'état indifférent et paisse
aussi subir une transformation Ă tensions fixes, M,, IVL, ..., Mâ restant
invariables.
» Représentons par AV^, AS^, Lm\ , ^m'-,, . . ., Aw^ les variations, dans la
phase considérée, du volume, de l'entropie et des proportions des consti-
tuants, pendant la transformation à tensions fixes : substituées respective-
ment Ă dV^, dSs, din\, dm'^, ,. ., dm' , ces variations satisferont aux Ă©qua-
tions (7), (8) et (9), dans lesquelles on fera dp, dJ et dh nuls.
» On tirera ainsi des équations (7) et (8) :
= '7
<^^'< A â^ A c V Ă hi
(n) AV,= 22M. -iS,= 2|;;A»;.
1 = 1
M Et les q Ă©quations de la forme (9), devenues homogĂšnes par rapport
aux Ă m, donneront
D'y'' " " D'y"' 2' â â D'/''' â â â D'y'''"
» Dans les dénominateurs de ces derniÚres équations, on peut inter-
vertir l'ordre des indices supérieurs, mis entre parenthÚses, puisque le
dĂ©terminant D^ est symĂ©trique, et l'Ă©quation (10), Ă©tant elle-mĂȘme homo-
gĂšne en Dj'-", D^"-", . . . , D^''^', . . . , D^''^', on peut y remplacer ces coef-
ficients par les quantités proportionnelles i^m\, Am!^, . . . , AwJ , . . ., \m%
ce qui donnera, en définitive, eu égard aux équations (i i),
AS^ dT â AV^ dp + Ăčim\ dh^ + l^m\ dh., -h ... 4- t^m' dh^ = o.
» Si l'on ajoute, membre à membre, les équations de cette forme se
rapportant aux (p phases, les coefficients des dh seront nuls, puisque
les quantités totales M,, Mo, .. ., M^ des constituants indépendants sont
invariables pendant la transformation Ă tensions fixes; et l'on aura, en
I2/|2 ACADĂMIE DES SCIENCES.
appelant AV et AS les variations de volume et d'entropie, subies par le
systĂšme tout entier
ASf/T - AVr//> = o,
d'oĂč l'on tire, AT^ Ă©tant la chaleur latente de transformation, absorbĂ©e par
le systĂšme,
dp _ AS _ aL
5T ~ ĂV ~ TĂV*
)) C'est la formule de Clapeyron généralisée, qui s'applique à tous les
états indifférents. Elle prouve que ces états se siicccdent dans une direction
déterminée, si la température, la pression (systÚmes univariants) et, an
besoin, les quantitĂ©s des constituants (systĂšmes bivariants) viennent Ă
changer; la température reste liée à la pression j)ar une relation que l'on
peut figurer au moyen d'une courbe. On voit facilement que, pour un
mĂȘme systĂšme dĂ©fini par la nature de ses constituants indĂ©pendants, toute
courbe d'un état univariant est rencontrée tangentiellement par les courbes
des états bivariants. » .
OPTIQUE. â Sur l'intensitĂ© lumineuse des Ă©toiles et leiir comparaison avec
le Soleil. Note de M. Charles Fabrv, présentée par M. Mascart.
« Si l'on veut rapporter aux unités pholométriques ordinaires l'intensité
de la lumiÚre que nous recevons d'un astre, il faut la définir par Véclaire-
ment que cet astre produirait sur un Ă©cran normal aux rayons lumineux.
On l'exprimera en prenant comme unité l'éclairement d'une bougie déci-
male à i'° de distance. Les rapports des intensités des étoiles entre elles
Ă©tant assez bien connus, il suffit de faire les mesures sur une seule Ă©toile.
» J'ai employĂ© dans ces mesures le mĂȘme Ă©talon secondaire qui m'avait
servi dans mes mesures de photomĂ©lrie solaire (*). Sa teinte, identique Ă
celle de la lumiÚre solaire, est assez peu différente de celle des étoiles
blanches pour que les mesures ne présentent aucune incertitude.
« Le moyen le plus simple pour comparer la lumiÚre d'une étoile à celle
d'une source artificielle consiste Ă s'Ă©loigner progressivement de celle-ci
jusqu'Ă ce qu'elle apparaisse comme une Ă©toile identique Ă celle que
l'on veut mesurer. Si alors r/ est la distance, en mĂštres, Ă laquelle on se
(') Comptes rendus, y décembre zgoS.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. 1243
trouve de la source artificielle, et i sou intensité lumineuse, l'éclairement
produit par l'astre est-j^- Un dispositif facile Ă imaginer permet de ramener
Ă (les directions voisines les deux points lumineux et de tenir compte des
pertes de lumiĂšre correspondantes.
» C'est cette méthode trÚs directe que j'ai employée d'abord. Elle présente quelques
difficultés: il faut disposer d'un espace découvert étendu (') et il est difficile de
rĂ©itĂ©rer la mĂȘme mesure, car les expĂ©riences successives ne sont pas rĂ©ellement indĂ©-
pentlantes. J'ai préféré, plus tard, employer une méthode moins directe, mais plus
précise :
» Je produis une étoile artificielle dont je puis faire varier l'intensité dans un rap-
port connu. Une source de lumiĂšre constante, Ă laquelle on donne la teinte convenable
par absorption, et dont il est inutile de connaßtre l'intensité, est placée en avant d'un
systĂšme optique de trĂšs court foyer (objectif de microscope). La petite image ainsi
formée occupe le foyer d'un objectif, et le faisceau parallÚle parvient à l'observateur
par réflexion sur une lame de verre à 45"- L'observateur peut ainsi voir, à cÎté l'une
de l'autre, l'étoile à mesurer et l'étoile artificielle; il fait varier à volonté l'intensité
de cette derniÚre, en déplaçant la source le long d'une rÚgle divisée. On détermine la
constante de l'appareil en faisant une mesure dans laquelle on prend comme Ă©toile un
étalon photométrique placé à Une distance connue.
» RĂ©sultais. â Les mesures ont Ă©tĂ© faites sur l'Ă©toile VĂ©ga, au voisinage
du zénith. Les variations des nombres trouvés en fonction de l'état de
l'atmosphĂšre donnent lieii aux mĂȘmes remarques que dans le cas de la
lumiĂšre solaire.
» J'ai trouvé que l'éclairement produit par Véga au niveau de la mer,
par temps clair, est identique à celui que produit une bougie décimale
Ă 780âą de distance; ou, ce qui revient au mĂȘme, que cet Ă©clairement est
de 1,7 X 10-".
» Les astronomesexpriment les intensités des astres par un chiffre, appelé
grandeur, d'autant plus élevé que l'astre est plus faible. Simple indication
arbitraire autrefois, la notion de grandeur a pris, par suite des progrĂšs
des comparaisons photométriques, la signification précise suivante : lorsque
les grandeurs de deux iistres diffÚrent d'une unité, le rapport de leurs
intensités lumineuses est 2,5. Admettant pour Véga la grandeur 0,2, le
nombre que je viens de donner permet de calculer, en unité pholomé-
trique, l'Ă©clairement produit par un astre de grandeur connue. Ou trouve
ainsi, entre la grandeur g d'un astre et l'Ă©clairement E qu'il produit,
(') Les mesures ont été faites au bord de la mer, sur la plage des Lecques ( Var ).
1^44 ACADĂMIE DES SCIENCES,
exprimé en bougie-mÚtre, la relation suivante :
E = 2,T X I0"(0,4)"" ou 5 = â l4,2 â 2,51ogE.
» Ces formules relient la notation des astronomes avec les unités em-
ployées par les physiciens.
» Comparaison a^^ec la lumiĂšre solaire. â Comparant ces rĂ©sultats avec
celui que j'ai indiqué pour le Soleil, on trouve que la lumiÚre que nous re-
cevons du Soleil est 60 milliards de fois plus intense que celle de VĂ©ga (').
Ce nombre est sensiblement d'accord avec celui de Zollner; la plupart des
autres observateurs ont trouvé des chiffres plus faibles, c'est-à -dire que
l'intensité de la lumiÚre solaire a été estimée plus bas.
» On peut exprimer le mĂȘme rĂ©sultat en calculant la grandeur du Soleil,
dĂ©finie comme celle des Ă©toiles. On trouve ainsi le chiffre â26, 7.
» Pour les étoiles dont la parallaxe est connue, on peut alors calculer
le rapport de leurs intensités absolues avec celle du Soleil. Si g est la gran-
deur d'une étoile, etyo sa parallaxe (exprimée en secondes), on trouve, pour
le rapport des intensités absolues :
Soleil â . ^ . â
^^^^=i,i/>-(2,a>.
» Le Soleil, vu d'une étoile de parallaxe p, apparaßtrait comme une étoile
de grandeur §â = â o , i â 5 log/>. »
PHYSIQUE. â Sur M diffĂ©rence ae tempĂ©rature des corps en contact.
Note de M. E. Rogovsky, présentée par M. Lippmann.
« Deux corps de nature différente mis en contact présentent une diffé-
rence du potentiel Ă©lectrique; on peut se demander, par analogie, s'il n'existe
pas aussi une différence finie de température des corps en contact à leur
surface de séparation. Qu;tnd la température de deux corps est en équi-
libre, cette différence n'apparaßt pas. Mais quand la surface de séparation de
(') Ce résultai et les suivants sont indépendants des incertitudes provenant des
comparaisons hĂ©lĂ©rochroraes, car le mĂȘme Ă©talon secondaire a servi Ă toutes les me-
sures; ils peuvent ĂȘtre aflectĂ©s d'une erreur systĂ©matique due Ă ce que l'absorption
atmosphérique serait systématiquement difTérente la nuit et le jour. Cette cause d'er-
reur serait atténuée si les observations étaient faites dans une station élevée.
SĂANCE UU 28 DĂCEMBRE 190.3. 1 s/jS
deux corps est traversée par un flux de chaleur, on peut supposer que cette
différence aura lieu, à cause de la conductibilité différente de ces corps.
» Pour les métaux, dans ce cas M. Wiedemann (Pogg. Ann., t. XCV,
i855, p. 337) ne l'a pas trouvée, quand le contact entre les métaux était
parfait. Mais M. Desprelz (Pogg. Ann., t. CXLII, 187 1, p. 626) a prouvé
qu'à la surface de séparation de l'eau et de la nitroglycérine, quand le flux
de chaleur y passe, il existe une différence finie entre les températures de
ces substances départ et d'autre de la surface de contact, atteignant 2" à 3°.
» Les recherches de M. de Smoluchowski ( Wied. Ann.. t. LXIV, 1898,
p. loi; Silzb. d. Wien. Ak., t. CVII, 1898, p. 3o4; t. GVIII, 189g, p. 5,
3g3), confirmées par celles de M. Gehrcke (Brades Ann., t. II, 1900,
p. 102), ont constaté cette différence thermique entre le gaz et les corps
solides (prÚs de 7° pour l'hydrogÚne).
» La théorie cinétique des gaz permet d'expliquer ce saut des tempé-
ratures.
» Dans les expériences décrites dans ma Note précédente (Comples
rendus, t. CXXXVI, 1903, p. iSgi) sur la conductibilité extérieure des fils
d'argent plongés dans l'eau et parcourus par le courant électrique, la vitesse
des courants d'eau dans lesquels les fils étaient plongés, surpassant la
vitesse critique de M. Osborn Reynolds, une couche stagnante de dimen-
sions appréciables ne pouvait pas se former, étant enlevée par le courant
d'eau tourbillonnaire, et nous ne pouvons faire que deux hypothĂšses : ou
bien il se forme autour d'un fil à cause de l'adhérence une couche d'eau,
d'épaisseur moléculaire, ou bien il ne s'en forme pas du tout. Dans le pre-
mier cas, nous pouvons facilement calculer la température de la surface de
l'eau contiguë à celle du fil de l'équation '
Cl = /.â )
oĂč q est le flux de chaleur par unitĂ© de surface de la couche adhĂ©rente,
ß l'épaisseur de cette couche, k la conductibilité intérieure de l'eau, (' la
tempĂ©rature de la surface intĂ©rieure de la couche et /â celle de la siu'face
extérieure égale à la température de l'eau ambiante.
I) Admetlons, d'aprÚs les expériences de .M. BÚde, que l'épaisseur de la couclie d'eau
adliérenle soil au plus de o"'"',oo6.). Nous pouvons, à l'aide de la formule précédenle,
el les nombres donnés dans la Table insérée dans ma Noie citée, calculer la Table sui-
\ anle, oĂč I est le courant Ă©lectrique en ampĂšres traversant le fil, 0 l'excĂšs de la tempĂ©-
rature du lil sur la moyenne entre la température tie l'eau à -l'entrée du tube el à la
â *>rtie; A^ est la dillĂ©rcnce des tempĂ©ratures des surfaces intĂ©rieure et extĂ©rieure de la
G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 26.) 1 <>'
1246
ACADĂMIE DES SCIENCES.
couche d'eau, o""",oo64 de l'Ă©paisseur supposĂ©e ĂȘtre adhĂ©rente au fil; Z' la diflerence
de température du fil et celle de la surface de l'eau adjacente au fil dans la derniÚre
supposition; et la derniĂšre colonne donne le rapport 4^ en pour loo. La seconde Table
0
donne les mĂȘmes valeurs pour le fil d'argent de o""âą, 281 de diamĂštre, la couche d'eau
adhĂ©rente ayant l'Ă©paisseur e = oâą",^ ^0372 trouvĂ©e des nombres de M. BĂšde par
l'interpolation.
Fil d'argent de oâą"', 4i5 de diamĂštre.
I.
ampĂšres
I . . . .
10 ... ,
20 ... ,
32 ....
O, 12
4,38
i3,o4
20,22
M'.
o
0,001
0,109
0,449
'âą'99
o, 12
4,28
12,09
24,o3
l'Mlir lor.
I
2,6
3,6
4,8
Fil d'argent de o'"'», 281 de diamÚtre.
I.
ampi^ros.
I .
5 .
10
18
0,09
i,o4
4,66
.3.78
o
0,001
o,o36
o, i46
0,488
0,09
1 ,00
4,5i
i3,29
-^ 100.
0
Pour lun.
I
3,5
3,1
3,5
)» Nous voyons que la diffĂ©rence S des tempĂ©ratures du fil et de l'eau Ă
la surface de séparation ne peut se réduire à plus de 5 pour 100 à cause de
formalion d'une couche d'eau adhérente et, par conséquent, celte diffé-
rence reste toujours et atteint dans les conditions de nos expériences 24".
« L'épaisseur de la couche adhérente diminuant avec la température, la
valeur de A; est encore plus petite.
» Si l'Ă©paisseur de la couche adhĂ©rente Ă©tait supposĂ©e nulle, la mĂȘme
conclusion s'imposerait rt ybm'or/. »
ĂLECTRICITĂ. â Sitr les dĂ©charges glissantes. Note de M. J. de Kowalski,
présentée par M. Lippmann.
« Les expériences que j'ai l'honneur de présenter ont été exécutées en
partie en collaboration avec mon Ă©lĂšve M. Etl. Lietzau; elles contribuent
à ce qu'il me semble à la connaissance des décharges glissantes à la surface
des isolants.
)) Beaucoup de savants comme MM. Du Moncel, Rosetti, Bertin ('),
M. Toepler(2) et autres ont trouvé que, si la surface d'une plaque isolante,
opposée à la surface sur laquelle nous produisons la décharge glissante,
est couverte d'une couche conductrice, la décharge glissante se produit
(') E. Mascart, ĂlectricitĂ© statique, Vol. Il, § 713 et suiv.
(") Ann. de Wiedemann, Vol. LXVI, p. 1061.
SĂANCE DU 28 DĂCE.MBHE KjoS. 1247
plus facilement et est accompagnée d'un phénomÚne lumineux plus brillant.
On remarque, d'autre part, qu'en employant un condensateur industriel
pour des courants alternatifs de haute tension, on obtient des décharges
de rupture de ces condensateurs dans la direction parallĂšle aux surfaces
isolantes, et il est trÚs probable qu'il faut l'attribuer aux décharges glis-
santes.
» Il m'a donc paru intéressant d'étudier ce phénomÚne au point de vue
quantitatif dans des conditions se rapprochant autant que possible de celles
qu'on trouve dans les applications industrielles des condensateurs.
» Voici comment étaient disposées ces expériences :
» On lançait dans un petit transformateur, ayant un rapport de transfor-
mation égal à I : 438, un courant alternatif à travers une résistance, de
maniÚre qu'on pût régler la différence de potentiel aux bornes de l'en-
roulement primaire du transformategr de 3o-i 10 volts; le courant alter-
natif employé avait une fréquence de 54 volts par seconde. Des bornes
secondaires du transformateur partaient des conduites bien isolées à deux
Ă©lectrodes munies de pointes en platine. Au moyen d'un interrupteur a
pendule intercalé dans le circuit primaire, on pouvait limiter le temps pen-
dant lequel se produisait la décharge à -^ de seconde.
» 1. Une plaque en verre ayant une surface de 40"" X 40°'" et une épaisseur de o'", 2.5
Ă©tait couverte d'une feuille d'Ă©tain sur une de ses surfaces, l'autre surface Ă©tait minu-
tieusement polie et nettoyée. On réunissait la feuille d'étain avec un des pÎles du
circuit secondaire, la pointe de l'autre pÎle étant placée au milieu de la plaque. De
cette façon on pouvait produire le phénomÚne connu sous le nom de ro.w de Lich-
Icnhevg. La plaque étant posée verticalement, on pouvait facilement pholographier le
phénomÚne et mesurer la relation entre l'étendue de la rose et la tension des décharges.
Le Tableau suivant donne les résultats obtenus d'une grande série d'e\p Jiicnces :
TilBLliAU 1.
vuUs
P= 43
S =18834." '
lui
/âą=: 4o
P= 68
5=39784
r= 8a
P= 90
S =39420
/âą =: I 10
P â IIO
s =48 180
/âą = l4o
» Le rayon de ld]/ose\d<i Liclilenberg esl sensibicincnl proporlionnel d la dijfé-
rence du poLeiitiel employé pour la produire.
» 2. Une série d'expériences ont été exécutées pour prouver que la décharge à la
surface de l'isolant suit exactement le chemin tracé sur la surface opposée de la
plaque par le conducteur qu'on y appliquait.
» Les expériences ont été exécutées de la façon suivante : sur une do surlaces de
lâ 2l^S ACADĂMIE DES SCIENCES.
Il pliKiuc on cdllail des bandes découpées dans une feuille d'élaln et ;ivanl dus lar-
geurs el des formes dilTérentes (zigzags, carrés, triangles, etc.); sur laiilre surface
on disposait les électrodes en pointes de platine, de façon qu'elles touchaient le verre
dans des points opposés à la l)ande conductrice. Les pliotograpliies des phénomÚnes
correspondants déinontiérenl que les décharges prenaient de préférence le chemin
tracé.
» 3. Les expériences furent exécutées d'une maniÚre analogue aux expériences de
la série 2, mais on recouvrait la surface de la plaque opposée à la décharge, aprÚs y
avoir appliqué la bande d'étain, d'une forte couche de paraffine.
» Le pliénomÚne des décharges glissantes ne se produisait plus : une tension relati-
vement basse, une de i35oo'°''% suffisait déjà pour percer la plaque de verre. Notons
encoi'e un détail intéressant : nous obtenions la rupture du verre toujours aux bords
de la bande. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se rĂ©pĂ©tait dans d'autres conditions encore, que
viiici : Une des surfaces de la plaque en verre Ă©tait munie d'une feuille d'Ă©tain d'une
forme carrée ayant ;20"" x 20"" d'étendue. Elle était, de plus, recouverte complÚ-
tement d'une couche épaisse de paraffine. Nous disjiosions sur l'autre cÎté de la plaque
en verre, bien nettoyée, les deux électrodes en pointe dans la direction de la diago-
nale du carré. Il se |iroduisit une décharge glissante sur le \erre jusqu'aux pointes
opposées aux bords du carré en étain, et c'est là que le verre fut ])crcé.
)) k. Enfin une série de mesures ont été elfectuées pour trouver les longueurs des
décharges qui se produisaient dans trois cas dilTérents : «, entre deux électrodes sur
la surface d'une plaque en verre, dont la surface opposée était couverte d'une feuille
de platine; b, entre deux électrodes disposées sur la surface d'une plaque en verre non
l'ecouverte de platine; c, dans l'aii' libre.
» Le Taldeau suivant donne les résultats de ces expériences.
l'ABLKAt IL
(I. P/f/r/iic Cil verra avec la feuille cVĂ©laiii,
I>oiigucin- ili' hi (kcluirgcr Uillcrcncc ilr |iolciUicl.
1 "io -9784
200 j-aSo
â .Ăź5o .'1 1 G 1 (1
h. l'IcKjiie en verre sans lii feuille ilclaiii.
Loii^ucui' cir 1,1 ilrcliargc. Dillrrcncc ilc iiiilunlicl.
I 20 43890
100 02710
So 2 1 620
60 I Ăź 5()0
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igo'd. 1249
r. Di'char^ics ilanx l'air lihrc.
Luiigucur lie la iIc-l luirai-. Dlirih-cncc de potentiel.
liiiji vnlls
99 â iSSgo
71 32710
46 3 1 620
3o if\ 560
» Nous voyons donc que les décharges se produisenL le plus facilement
dans le cas oĂč la surface opposĂ©e est conductrice. »
PHYSIQUE. â DiffusiomĂ©lre. Note de M. J. Thoveut,
présentée par M. J. Violle,
« Dans une Note antĂ©rieure {Comptes rendus, t. CXXXĂir, p. 1197) on
a indiqué comment l'observation des rayons lumineux déviés en traversant
une cuve de diffusion pouvait servir à la détermination exacte de la con-
stante de diffusion. Avec une faible hauteur de liquide et des conditions
initiales convenables, la durĂ©e de l'expĂ©rience pouvait ĂȘtre limitĂ©e Ă 4 ou
5 heures.
» En poursuivant les recherches sur les dissolvants autres que l'eau, il
a paru nécessaire d'organiser un procédé d'observations plus rapide
encore, pour éviter des irrégularités d'expériences qui sont fréquentes lors-
qu'on emploie des liquides beaucoup plus dilatables et volatils que l'eau.
« On a donc observé le systÚme diffusant dÚs le début de l'expéi'ience.
Pendant les premiers temps, la concentration de part et d'autre du plan
de séparation initial des liquides est une fonction exponentielle de la dis-
tance verticale de chaque point à ce plan; la dérivée de la concentration
dans le sens de la hauteur a sa valeur maxima sur ce plan et est repré-
sentée par la formule
de f| â c,
(â |, c^ dĂ©signent les concentrations initiales des liquides mis en prĂ©sence,
D la constante de diffusion, t l'inslant de l'observation.
» On utilise cette relation en prenant pour mesure de y^ l'abaissement
niavimum des rayons lumineux traversant la cuve de diffusion ; cet abaisse-
I25o ACADĂMIE DES SCIENCES.
ment est proportionnel à la dérivée de l'indice de réfraction ~, et par suite
. , de . ,
aussi à ^ si 1 on est en présence de faibles variations de concentration ; la
quantitĂ© c, â c, est Ă©valuĂ©e en mesurant la diffĂ©rence des indices, /«, â n.,
des liquides mis en expérience.
» Voici le dispositif et la marche d'une expérience conduisant à la détermination
de D. L'appareil comprend un collimateur prenant la lumiÚre de deux fentes croisées
l'une horizontale, l'autre verticale, et une lunette munie d'un oculaire micrométrique.
Entre le collimateur et la lunette on interpose d'abord une cuve Ă faces parallĂšles con-
tenant un des liquides; puis dans ce liquide on place une cuve à section carrée,
présentant une diagonale parallÚle à la direction des rayons lumineux, et contenant le
second liquide. Les rayons sont déviés par le double prisme constitué par la cuve
carrée; dans la lunette l'image de la fente verticale est dédoublée; la dislance A des
deux images, mesurée par le micromÚtre disposé horizontalement, se relie à la difle-
rence des indices des deux liquides par la formule /(,â «,= â; o dĂ©signant la lon-
gueur focale de la lunette.
» On remplace ensuite ces cuves par la cuve de ditTusion, peu volumineuse et
maintenue dans une cuve plus grande contenant de l'eau pour atténuer le plus possible
les variations de température pendant l'expérience; on introduit le liquide le plus
léger d'abord, sur une hauteur de deux centimÚtres environ, puis on amÚne au fond
une égale quantité du liquide le plus lourd par un tube assez capillaire pour que
l'Ă©coulement soit trĂšs lent. Dans la lunette, on voit l'image de la fente horizontale
s'étaler; avec le micromÚtre disposé verticalement on relÚve la distance entre la frange
de déviation maxima et la position iïiiiiale de l'image, alors que la cuve contient
un liquide homogÚne. Cette distance, z, mesure la dérivée de l'indice par la relation
du z .
^ ^ -â :," a dĂ©signant la longueur traversĂ©e de la cu\ e de diffusion.
» On fait deux observations, z^,, zâ en des instants /â, tâ, et l'on calcule D par la
formule
n En employant une cuve dont la longueur est de 2"", 43 et faisant les observations
Ă 5 minutes d'intervalle, on a
D â A^
4)
X 10
)> On obtient ainsi des résultats trÚs satisfaisants par une expérience
dont la durée ne se prolonge pas au delà de 23 à 3o minutes. On mesure
des abaissements, z, correspondant en moyenne à une déviation de yi^;
dans la cuve de 2""", 45 cela s'obtient avec une dilférencc initiale tles indices
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. I25l
de l'ordre de 7^; les solutions que l'on met en présence diffÚrent donc
généralement de moins de i pour 100 dans leur concentration. »
CHIMIE MINĂRALE. â Sur une nouvelle mĂ©thode de prĂ©paration de quelques
fluorures anhydres et cristallisés. Noie de M. Defacqz, présentée par
M. H.Moissan.
« Les méthodes de préparation des fluorures anhydres et cristallisés
sont assez nombreuses; M. C. Poulenc ( ' j en a donné deux, mais il est
nécessaire de passer par le fluorure amorphe correspondant. La premiÚre
consiste, quand le fluorure est volatil, à sublimer le composé amorphe
dans un milieu appropriĂ©; pour la seconde les fluorures sont amenĂ©s Ă
l'état cristallin par dissolution des composés amorphes dans des sels
convenablement choisis, en fusion.
» Nous avons utilisé, dans cette étude, le fluorure manganeux, dont la
facile préparation a été indiquée par MM. Moissan et Venturi (^).
» En étudiant sur ce corps l'action des combinaisons halogénées métal-
liques, nous avons été assez heureux pour obtenir, avec un certain nombre
d'entre elles et dans des conditions déterminées, des phénomÚnes de
double décomposition.
» Nous ne traiterons dans cette Communication que de la préparation
du fluorure de calcium anhydre et cristallisé résultant de l'action du
fluorure de manganĂšse sur le chlorure de calcium fondu.
» Pour éviter, autant que possible, l'action de l'air sur ce mélange fondu, nous
avons employé les deux, dispositifs suivants : i" Le produit mélangé est placé dans un
creuset de platine dont le couvercle est percé d'une petite ouverture circulaire qui
livre passage à un tulie de porcelaine recourbé qui amÚne du gaz carbonique sec; ce
creuset est directement chaufTĂ© au clialumeau; le deuxiĂšme dispositif consiste Ă
placer le creuset de platine contenant le mélange et couvert dans un deuxiÚme eu por-
celaine qui lui-mĂȘme est introduit dans un troisiĂšme creuset en terre, au milieu d'une
brasque de cliarbon de bois pulvérisé. On porte le tout à une température qui peut
varier de 800° à 1400".
» Nous nous servons du lluorure manganeux amorphe et du chlorure de calcium
récemment fondu que nous mélangeons dans les proportions de i fois le poids molé-
culaire du (luorure pour 5 fois celui du chlorure, c'est-Ă -dire :
Fluorure de manganĂšse los
Chlorure de calcium 5os
(') C. Poulenc, Annales de Chimie et de Physique, 7° série, t. II, mai 1894.
(â -) H. Moissan et Venturi, Comptes rendus, t. GXXX, 1900, p. 11 58.
1232 ACADHAiri; DES SCIENCES.
» AprÚs deux heures de cliaufTe vers 1000°, on laisse refroidir le creuset; la masse
fondue que l'on relire est, rose; aprĂšs Ă©limination, par l'alcool Ă go", du chlorure de
manganÚse formé el du chlorure de calcium en excÚs, on obtient un produit blanc,
quelquefois trÚs légÚrement jaunùtre à aspect cristallin.
)) Examiné au microscope il se présente comme un mélange d'octaÚdres et d'une
autre substance cristallisée dont nous n'avons pu déllnir la forme.
)) Analysé qualitativement, on constate que ce produit contient du clilore ; l'analyse
quantitative nous confirme que nous sommes en présence d'un mélange de fluorure et
de lluochlorure. Pour éviter la formation de ce composé nous diminuons la quantité
de chlorure de calcium, en prenant i partie de chlorure manganeux et 2 parties (au
lieu de 5) de chlorure de calcium. AprÚs avoir opéré comme précédemment, c'est du
lluochlorure que nous isolons.
» Nous avons alors étudié l'action du chlorure de manganÚse fondu sur le lluorure
de calcium. Nous avons fait le mélange suivant :
Fluorure de calcium los
Chlorure de manganĂšse 3os
qui a été soumis pendant 2 heures à une température \'oisine de looo". La masse
fondue que l'on retire, aprÚs avoir été épuisée par l'alcool à 95°, laisse un résidu blanc
que nous avons reconnu composé d'un mélange de fluorure et de lluochlorure de calcium.
» Donc, en traitant le fluorure de manganÚse par le chlorure de calcium, il s'est
formé du fluorure de calcium et du chlorure de manganÚse, mais à son tour le chlo-
l'ure de manganÚse réagit sur le fluorure de calcium, il se produira donc dans la masse
en fusion deux réactions se liuiilaut l'une l'autre; il faudrait donc, pour que l'on
obtßnt du lluorure de calcium, que la quantité de chlorure de manganÚse soit faible
par rapport Ă celle du chlorure de calcium, ce que l'on peut obtenir soit en diminuant
la quantité du fluorure, soit en augmentant celle du chlorure, le lluochlorure ne pou-
vant se former puls([u"il est détruit par le chlorure de calcium.
» En résumé : i" La Iranstormalion du nuoiure de manganÚse en fluo-
rure de calcium sera totale loisquc la qua alité de chlorure de manganÚse
par rapport Ă celle de chlorure de calcium sera trĂšs faible.
» a° Il se formera du fluochlorure de calcium quand, par suite de la
réaction, le chlorure de calcium sera intégralement transformé en chlorure
manganeux, ce qui aura lieu quand on prendra les proportions indiquées
par l'Ă©quation
Mn F- + 2Ca Cl- = CaF-CaCl^ + MnCl^
» Cette réaction est, du reste, assez générale; nous avons pu l'effectuer
non seulement avec le chlorure, mais aussi avec le bromure et l'iotlure de
calcium, de mĂȘme qu'avec les chlorures, bromures el iodures de stron-
tium et de baryum; elle nous a permis de préparer les fluochlorures, les
SĂANCE DU 28 oi;<;i;Mr;nE Kjo.'-i. i253
flLiobromiires, les fluoiodures des métaux alcalino-loi reiix ; ces composés
feront l'objet d'une prochaine Commnniciition.
» l'iĂ©paralion du jluorure de calcium. â Un eft'eclue le niĂ©laiigo : Ihioiuie de
manganĂšse el chlorure de calcium dans les proportions suivaules :
Fluorure manganeux lO"
Chlorure de calcium loo?
» On chauffe ce mélanj;e pendant 2 heures à 1000"- 1200°. Le produit fondu obtenu
est rose; on le concasse el on le traite par l'eau froide; quand la niasse est complĂšte-
ment désagrégée, on décante et l'on épuise par l'eau acidulée chlorhydrique qui dis-
sout les produits brunùtres provenant de l'oxydation du mélange fondu.
» AprÚs quelques minutes d'ébullition on obtient un résidu trÚs blanc à aspect cris-
tallin : c'est du fluorure de calcium cristallisé dont l'analyse correspond à la for-
mule CaF-.
» Quand la fusion a été faite entre 800" à 1000°, le fluorure obtenu est cristallisé en
octaÚdres; quand elle a été effectuée entre lacoo-^oo", ce sont des cubes parfaits que
l'on obtient ( ' ).
» PropriĂ©tĂ©s. â Le fluorure de calcium ainsi j)rĂ©parĂ© est cristallisĂ©, soit
en octaÚdres, soit en cubes; nous ne parlerons pas de ses propriétés si
nombreuses et si connues; cependant nous en indiquerons quelques-unes
qui sont, pour nous, particuliÚrement intéressantes :
M Nous avons montré qu'il était soluble dans le chlorure de manganÚse
fondu et qu'il s'en séparait à l'état cristallisé par refroidissement; il est éga-
lement soluble dans le mélange chlorure de manganÚse et chlorure de
calcium.
» Nous avons tlémontré aussi qu'il était partiellement décomposable
par le chlorure de manganĂšse en fusion et donnait du tluochlorure de cal-
cium; cette propriété n'est du reste pas spéciale au chlorure manganeux.
M. C. Poulenc a constaté la formation du fluochlorure en traitant le fluorure
calcique par les chlorures alcalins fondus. )>
CHIMIE GĂNĂRALE. â L'osmose Ă©lectrique dans l'ammoniac liquide.
Note de M. Marcel Ascoli, présentée par M. fl. Moissan.
« DÚs le début de ses recherches sur l'osmose électrique (-), M. Jean
Perrin a constaté que ce phénomÚne, qui résulte de la charge que prennent
( ') Nous avons pu prĂ©parer par le mĂȘme procĂ©dĂ© les fluorures de baryum, de stron-
tium, de lithium, de magnésium.
(') Jean Pérrin, Examen des conditions qui déterminent le signe et la grandeur
C. R., 1903, â ' Semestre. (T. CXXWII, N"26 ) 1^4
laS'i ACADĂMIE DES SCIENCES.
au conlact l'un de l'aulre un solide et un liquide, se produit avec inten-
sité pour les liquides ionisants, et pour ceuK-là seulement. Le pouvoir ioni-
sant de l'ammoniac liquĂ©fiĂ© Ă©tant considĂ©rable (' ),â ou, en d'antres termes,
les solutions de sels dans ce liqui<le Ă©tant conductrices, â fait en accord
avec la grandeur de la constante diélectrique, 22, de ce liquide (-), il était
intéressant de vérifier si, au sein de l'ammoniac liquide, on pouvait obser-
ver .l'osmose Ă©lectrique, c'est-Ă -dire supposer qu'il y a Ă©iectrisation de
contact.
» Nous avons employé un dispositif analogue à celui de M. Perrin, en opérant dans
un bain d'acĂ©tone refroidie aux environs de â C>o" par de la neige carbonique ( '). I.e
chlorure de chrome, qui constitue une cloison poiense parfaite pour les solutions
aqueuses, ne peut convenir ici en raison d'une propriété qui fera l'objet d'une pro-
chaine communication; c'est avec de l'alumine pure, calcinée, que nous avons fait le
bouchon poreux devant servir Ă l'osmose. Le gaz ammoniac pur et trĂšs soigneusement
desséché est condensé dans l'appareil refroidi; le remplissage présente (juelques diffi-
cultés qui tiennent à la volatilité du liquide et à la facilité avec laquelle il dissout les
gaz.
)) Les résultats ont été les suivants : l'équilibre liydrostatique étant
établi, on observe que, si Ton crée une différence de potentiel entre les
deux parties du liquide que sépare le bouchon d'alumine, le liquide se
déplace en sens inverse du courant, mais trÚs faiblement; quelquefois
mĂȘme, on n'a pas eu de transport apprĂ©ciable. Mais il suffit d'introduire
dans le liquide une parcelle de sodium pour que le liquide bleu qui se
forme alors (solution de sodammonium dans l'ammoniac) (') subisse un
déplacement notable à travers le bouchon d'alumine, celte fois dans le sens
du courant. I^'introduction du sodium dans le liquide a donc produit une
Ă©iectrisation positive du liquide, et nĂ©gative de l'alumine. On n'a pas Ă
s'Ă©tonner de ce sens d'Ă©lectrisation, puisqu'on ignore quels sont les ions
en présence dans la solution; d'autre part, il est vraisemblable que, en
solution ammoniacale, ce ne sont plus, comme en solution aqueuse, les
ions H'*^ et OH^ qui jouent le principal rĂŽle. La question de l'ionisation au
sein de l'ammoniac liquide Ă©tant encore Ă traiter, il est prudent de s'en
de l'osmose Ă©lectrique el de V Ă©iectrisation par contact ( Comptes rendus, t. GXXXVI,
p. i388; voir aussi Ibid., p. i44i et t. CXXXVII, 1908, p. 5i3).
(') G. Frenzel, ZeitsclirlJ't fur Eleklrochemlc, t. VI, 1900, p. l\Ăš'^ .
(-) il. -M. GooDwiN et iNL de Kav Thompson, Pliysical lieviav, t. \lll, iSgy. p. 3S.
(') Henri MolSSA^, Comptes rendus, t. CXXXlll, 1901, p. 768.
(â ') A. JoANNis, Comptes rendus, t. GIX. 1889, p. goo.
SĂANCE DU 2S DĂCl-MBRi: KJoS.
1233
teilirau fait expérimental, à savoir que, coiDine le font prévoir la coiislante
diélectrique (lerammoniacliquifié et la coiuluclibililédes solutions ammo-
niacales, l'osmose Ă©lectrique se produit dans ce liquide. "
CHIMIE GĂNĂRALE. â Sur la dissocialioli des carbonates a'calms.
Noie de M. P. Lebeau, présentée par M. H. Moissan.
« Nous avons montré, dans une commnnicalion anlérienre, que le car-
bonate de lithium pouvait ĂȘtre complĂštement volatilisĂ© dans le vide
au-dessous de 1000" par suite de sa dissociation en anhydri;le carbonique
et oxyde de lithium.
)) Nous avions tout d'abord pensé, en nous basant sur les faits généra-
lement admis concernant la stabilité des autres carbonates alcalins, que
cette propriété éloignait un peu le carbonate de lithium de ces derniers.
Il nous a cependant paru nécessaire de faire quelques expériences nou-
velles, en opĂ©rant dans les mĂȘmes conditions que pour le carbonate de
lithium. Ce sont les résultats de ces observations que nous publions
aujourd'hui.
» CarbonaLe de sodium. â On a constatĂ© jusqu'ici que ce sel se dĂ©composait fai-
Jjlernentau rouge blanc et que sa dissociation était favorisée par un courant d'air bien
dépouillé d'anhydride carbonique ou par un courant de vapeur d'eau qui produit de
l'hydrate de sodium. En le chautTant dans le vide, nous avons vu la dissociation com-
mencer vers 700° et devenir trÚs sensible vers 1000". Voici les pressions observées :
Pression
en millimĂštres
Tciiipci'atiiro.
de mercure.
700
1
780
1 ,.')
820
2,5
S80
10
990
12
1010
i4
Pression
en
millimĂštres
Températnre.
(
e mercure.
li
io5o
16 .
1080
19
1 100
21
ii5o
28
1180
38
1200
4i
I) Si, aprÚs a\oir chaufße à 1200", on laisse ensuite la température s'abaisser, Faljsorp-
tion de l'anhydride carbonique ne se produit que d'une façon trÚs incomplÚte, la
majeure partie del'oxvde de sodium étant combinée avec la couverte du tube de por-
celaine, d;ins lequel a lieu l'expérience. D'autre part, si l'on élÚve de nouveau la tem-
pérature, les pressions observées diflfÚrent parfois notablement des premiÚres. Ce fait
s'explique aisément: le systÚme étant essentiellement variant. L'oxvde de sodium pro-
duit peut en effet se dissoudre dans le carbonate do sodium fondu, et en outre se
I :>')(â )
ACADEMIE DES SCIENCES.
dĂ©i)osei- dans les parties relativement froides de l'appareil, oĂč il n'agira plus sur la
couverte du tube et pourra alors absorber une partie du gaz carbonique, pour donner
du carbonate neutre et mĂȘme du bicarbonate de sodium. On conçoit que dans ces con-
ditions, il n'existe pas de limite bien fixe pour la tension de CO'. Toutefois, si l'on
détermine les pressions résultant de l'action progressive de la chaleur sur un sel n'ayant
pas encore été cliaufTé, on obtient des séries de résidtals trÚs voisines el qui se rap-
prochent le plus des tensions réelles de dissociation.
» En maintenant environ is de carbonate de sodium à la température de looo", et en
faisant le vide d'une façon continue à l'aide de la trompe à mercure, nnus avons pu
en produire la volatilisation complĂšte.
» Carbonate de potassium. â Le carbonate de potassium est considĂ©rĂ© comme beau-
coup plus stable quecelui du sodium, et l'on admet, qu'il ne peid de l'anhvdride carbo-
nique qu'à trÚs haute température. Dans le vide, il se dissocie sensiblement à partir
de 790". \ ers 1000° sa décomposition devient tout à fait comparable à celle du carbo-
nate de sodium et comme ce dernier il peut ĂȘtre complĂštement volatilisĂ©.
Pre^^sion*
en inillimotres
Tempcraiuro.
(le mercure.
700
0
790
0,5
810
I
890
3
Pressions
en millimĂštres
Température.
(le mercure.
960
5
970
9
HIOO
12
1090
'7
!) Carbonate de rubidium. â Le carbonate de rubidium que nous avons utilisĂ© a Ă©tĂ©
préparé à l'aide de cliloroplatinale de rubidium pur obtenu par précipitation frac-
tionnée, au moj'en du chlorure de platine, d'un chlorure de rubidium sensiblement
pur. Nous avons rejeté les premiÚres el les derniÚres portions susceptibles de ren-
fermer, les unes de petites quantitĂ©s de potassium, les autres un peu de cĆsium. Le
chloroplatinate lavé à l'eau bouillante, puis desséché, a été réduit par l'hydrogÚne. Le
chlorure résultant a été transformé en sulfate. Ce derniei', traité par l'eau de baryte en
léger excÚs, a donné une solution d'hydrate de rubidium. Le baryum a été éliminé par un
courant de gaz carbonique et, aprĂšs filtration, on a carbonate jusqu'Ă saturation. La
solution de bicarbonate ainsi produite a été évaporée à sec et le résidu calciné et
fondu.
» Le carbonate de rubidium commence à se dissocier dans le vide un peu au-
dessous de 'â l^o° :
Pression
eu
millimĂšlres
eiiipérature.
(1
s mercure.
690
-
0
-40
2
83o
6
870
8
'ression
en 1
nillimĂšlres
TciiipcniUire.
de
mercure.
1»
900
10
990
18
1020
20
1080
33
» .\ partir de 1000", la dissociation se produit plus rapidement que pour les carbo-
SĂANCE DU LiH DĂCEMBUE l()o3. 1257
nates de potassium el de sodium, et la volatilisation complĂšte est obtenue facilement.
,, Carbonate de cĆsiimi.- Le carbonate de cĆsium a Ă©tĂ© purifiĂ© par dissolution dans
l'alcool concentré bouillant. Dans le cours de ces traitements, nous avons constate la
formation d'un carbonate bvdraté cristallisé contenant i5,47 V°»^ 'O» ^'eau, ce qui
correspond sensiblement Ă la formule 3(C0'Cs^) loH'O qui exige i5,54 pour .00
d'eau. .
» La dissociation du carbonate de cĆsium devient sensible vers 600". Klle se produit
avec intensité au-dessus de 1000" et devient comparable à celle du carbonate de
lithium.
Pression
on millimĂštres
Tempera turc-. de mcreurc.
o
610 2
680 4
8o5 6
860 8
890 12
o3o 32
Pression
en millimĂštres
Temiiéralnre. ßle mercure.
1 000 '1 4
lo.ĂŻo 63
I 090 90
ll3o 121
ii5o 107
1180 i57
» Ces déterminations permettent de conclure que tous les carbonates
alcalins sont dissociables dans le vide au-dessous de 800°. Il se forme du
gaz carbonique et un oxyde alcalin volatil, ce qui entraĂźne une sorte de
volatilisation de ces carbonates, dont nous nous proposons d'Ă©tudier les
applications, ainsi que nous l'avons indiqué à propos de notre communi-
cation sur le carbonate de lithium. Nous ajouterons que, si l'on considĂšre
la répartition généralement admise des métaux alcalins, en deux sous-
groupes, comprenant : i" lithium et sodium, 1° potassium, rubidium et
cĆsium, on remarque que la facilitĂ© de dissociation dĂ©croĂźt avec le poids
atomique dans le premier groupe et croit avec lui dans le second. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les rt-aminoniliiles.
Note de M. Marcel Delkpixe.
« Les a-aminonitriles peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s cotnme des aminĂ©s
a-cyanĂ©es; ainsi, l'a-aminopropionitrile CH'â CH(AzH=) â CAz peut aussi
bien s'écrire a-cyanoéthylamine CH^CH(CAz) - AzH^ L'introduction du
groupe négatif CAz au voisinage de l'aminogÚne amÚne une diminution
de la basicité. En comparant à cet égard les sulfates de méthyl- et d'éthyl-
amine avec ceux d'aminoacétonitrile et d'aminopropionitrile, on trouve
les chaleurs de neutralisation suivantes pour i'""' d'acide sulfurique :
Méthylamine 3o<^''', i (calculée) Ethylamine 'io"'\\
a-cjanomĂ©thylamine. . I9"',9(Ă 2i") a-cyanoĂ©tliylamine. . 20âą', 55 (Ă i^")
1200 ACADEMIE DES SCIENCES.
1) La diiißinulion consifiérablo, voisine de lo*^"', se traduit par la saveur
nettement acide des sulfates d'aminés cyanées, leur acidité au tournesol et
à la plilaléine; les sels minéraux d'aminopropionitrilc, d'aniinoacétoiiilrile,
de méthylaminoacétonitrile, etc., sont acides de tout leur acide à la plila-
léine et neutres au méthylorange; vis-à -vis du tournesol, on n'atteint le
bleu franc que par saturation de tout l'acide du sel, mais, vers le dernier
tiers, une teinte rouge violacé api)arait. Ou eu déduit que lesaminonitriles
considérés sont monobasiques au méthylorange, indifférents à la plitaléine
et presque indifférents au tournesol.
» Ce sont donc des bases moye/ines de force trÚs inférieure à celle des
alcalis et des aminés grasses, mais supérieure à celle des aminés aroma-
tiques ou quinoléiques.
» J'ai étudié plus spécialement quelques réactions chimiques de l'a-ami-
nopropionitrile et du méthylaminoacétonitrile, vis-à -vis des anhydrides
d'acides et des Ă©thers isocyaniques.
» Par sa fonction aminé, le premier donne facilement l'acétvl- et leben-
zoylaminopropionitrile, respectivement fusibles à 102" et 108°.
i> Par cette mĂȘme fonction, l'un et l'autre aminonitriles donnent avec
les éthers isocyaniques des urées cyanées qui ne sont autres que des nitriles
d'acides hvdantoĂŻques. Effectivement, il suffit de chauffer au bain-marie
ces nitriles avec de l'acide chlorhydrique dilue dans deux volumes d'alcool
(comme dissolvant) pour obtenir trĂšs facilement des hydantoĂŻnes. Ainsi,
l'a-aminopropionitrile et l'isosulfocyanate de phényle donneront successi-
vement :
CAz- CH- CH^
I
CH'AziCS-i- AzH-
COM4 -CH -CH'
I
-> C^H'AzH -es -AzH
/AzH G" II''
» J'ai prĂ©parĂ© ra-cyanĂ©thylphĂ©nyliuĂ©e COC . ,,,,,, ,â. ,,^,,, qui fonda i35" et
' ' âą' J f J ^A/.ll,CH (CAz)L.II'' ^
conduit à la i-j)liényl-4-iiiélhylliydanloïne l'usible à 172°; l'a-cyanélhyltnéthyl-
/Az H CH^
sulfourée CS\ , ,,'^,,,^. ,,,,,,, produit visqueux conduisant à la i,4-dimétliyl-
\Azri.CII(C Az)CIP ' ^
sulfohj'dantoïne, fusible à lÎSo-iÎg"; ra-cyanétliylplién) isiilfourée cristallisable cl
transformable en i-pliénjl-4-mélhylsulfohydanloïne fusible à iSH"; la cyanolrimélhyl-
snlfourĂ©e CS\ '. ^,,,,^,,â ^, conduisant Ă i-3-diinĂ©tlivlsulfoh\danloĂŻne, fusible
\Az(LlP)C.H-.C.Az
/AzH C' IF'
à 94°i5; la niéthylcyanoinélhylpliénylurée GO\ '. ,ru3\nw cA' fusi'^le à 83° et
CAz
-CH-
-CH'
c
H =
'A2
;H
-es
- AzH
c«
H^
"Az(
,5|
co-
cs -
I2|
14)
GH-
AzH
(3)
CH'
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. 1259
transformable en i-phényl-3-méthylhjdanloïne fusible à 109°, 3.- Ce sont là des
réactions que Ton pourrait multiplier.
» Enfin, considĂ©rant que l'a-aminopropionitrile CH' â CH(_\zH-) â CAz
contient un carbone asymétrique, je l'ai dédoublé au moyen do racidc
r/-lartrique. Cet acide forme un sel acide hydraté C H" A z^ C'ir'O", H'^O
ayant un pouvoir rotatoire [xj,, = 4-18° environ, en soltition aqueuse à ^.
Si l'on précipite sa solution aqueuse saturée ])ar un volume d'alcool à 96°,
on obtient un premier précipité ayant fa],, = -f-i3°;en ajoutant ensuite un
volume d'éther, on détermine un second précipité ayant [^-]i, = +18°, sen-
siblement identique au produit initial, et il reste dans les eaux mĂšres
Ă©lhĂ©ro-alcooliques un tartrale ayant [a]â=-f-23°. Le premier prĂ©cipitĂ©
est du (-/-tartrate de /-aminopropionitiile que l'on peut transformer facile-
ment en un sulfate lĂ©vogyrc [a]u= â11°, 4 et en un /-benzoylaminopro-
pionitrile, fusible Ă 123",:"), trĂšs lĂ©vogyre; [5'-]u= â 55'^,8/i.
M Le tartrate [a],, = + 33" donne un sulfate et un benzoylaminopro-
pionitrile dextrogyres ayant respectivement [a]D= 4- 10° et 4i".3, par
conséquent souillés de racémique, ce qui se conçoit, le tartrate de la base
dextrogyre Ă©tant le plus soluble. Il est Ă©vident que l'on pourrait, au con-
traire, avoir les produits droits purs en partant d'acide /-tartrique; c'est
une vérification que je n'ai pas faite.
» Je limite là cet aperçu des propriétés des a-aminonitriles; on voit que
ces corps se prĂȘtent Ă toutes les rĂ©actions que leur double fonction permet
de prévoir, y compris le dédoublement optique, s'ils ont un carbone
asymétrique. J'ai laissé de cÎté les opérations qui conduisent aux amino-
acides. Un Mémoire plus complet et plus détaillé paraßtra au liulletin de.
la Société chimique. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Combinaison du saccharose a^-ec quelques sels
métalliques. Noie de M. D. Gauthier.
« On sait que le saccharose a la propriété de s'unir au chlorure, au bro-
mure, Ă l'iodure de sodium; qu'il s'unit Ă©galement au chlorure de potas-
sium. jSous avons réussi à obtenir avec d'autres sels un certain nombre de
combinaisons analogues nettement définies.
» L'iodure de potassium nous a fourni un composé bien cristallisé
réjiondant à la formule
C'-H--0",KI, 2II-O;
I uGo ACADKMIE DES SCIENCES.
c|iielques-iins des crislaiix de ce corps ont des dimensions de plusieurs
centimĂštres.
» Le chlorure, le bromurr, l'iodnre de lithium ont donné des composés
semblables au précédent :
C'-Il"0",LiCl, -H-O,
C'-H^-0",LiBr, 2H-O,
C'-H"0", f.il, 2IFO.
- I.o bromin-e et l'iodnre de calcium nous ont donné les corps :
C' = H--0", CaBi-, 3H-0
C'-M--0", Cal% 3IP0.
» Le chlorure et le bromure de strontium nous ont également fourni des
produits bien cristallisés, mais trÚs longs à se former.
» Le chlorure, le bromure et l'iodure de baryum nous ont donné des
combinaisons formées de cristaux volumineux qui sont anhvdres et
répondent aux formules :
2C' = H--0", BaCl-,
2C'-H--0", BaBr-,
2C'Mi^'H0", Bal-.
» Nous nous proposons de faire l'étude des propriétés de ces cor|)s et
nous poursuivons nos recherches en vue d'obtenir des combinaisons nou-
velles avec d'autres sels. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la transformation des v.-glvro/s primaires en
aldéhydes correspondantes. Note de M. Tiffexeau, présentée par
M. Haller.
« La transformation bien connue du phénylglycol
C'IF â GIIOH -CH^'OH
en phĂ©nylacĂ©tylaldĂ©hyde C"H=-- (JH- â GHO (Zincice, Liebigs Annalen ,
t. CCXVL p. 3oi) par l'action de l'acide sulfurique au ' ne fournit, apriori,
aucun renseignement sur la nature de celte réaction. Je suis parvenu, en
étudiant les homologues du phénylglycol, substitués en a, à montrer que
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1261
les aldĂ©hydes rĂ©sultant de cette transformation conservent la mĂȘme struc-
ture que le glvcol initial et qu'il y a, dans ce cas, passade de la fonction
alcool vinviique instable à la forme aldéhyde, par simple migration d'un
atome d'hvdrogĂšne.
« Les phényiglycols sur lesquels j'ai efl'ectué mes recherches ont été préparés par
une méthode que j'ai indiquée antérieurement {Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 846)
et qui consiste à faire réagir l'iodure de méthylmagnésium sur les benzoyicarbinols
ou sur leurs éthers acétiques.
C'H^- CO â CH'- OH + aCH'Mgl = CH*+ C«H=(CH')C(OMgI) â CH^OMgl,
C^ H5 - CO â CH2 - CO'- â CH» + 3 CH^ Mg I
= (CH')2â C(OMgl) â CH'+C«H5(CH»)-C(0MgI) â CH-OMgl.
» Il suffit de décomposer par l'eau les dérivés magnésiens ainsi préparés pour obte-
nir les glycols qu'on purifie par distillation fractionnée dans le vide et par cristal-
lisation dans l'élher de pétrole. Celte méthode a été, depuis, appliquée avec succÚs
par M. Kling {Comptes rendus, t. GXXXVII, p. 7-56) au cas de l'acéLol et de son éther
acétique.
» Le méthylphénylglycol dissymétrique (a-phénylpropane-diol-i .2)
G" H'^ ( CH' ) â C OH â CH' OH
obtenu |)ar l'cuie ou l'autre des réactions ci-dessus fond à 38°.
)) Le méthyl-/)-tolylglycol dissymétrique (2-/^-tolylpropane-diol-i.3)
CH^ â C^n'CCH^) â COH â CH^OH
fond à 36". Je l'ai préparé comme le précédent soit en faisant agirSIMgCH' sur
l'acétate de ya-toluylcarbinol (fond à 84°), soit encore par action de aliVlgCH^ sur
p-toluylcarbinol CH'C«H*â CO - CH^OH (fond Ă 88°).
» Ces deux glycols, traités à chaud par l'acide sulfurique au \, sont transformés
avec élimination de H-O en aldéhjdes correspondantes d'aprÚs la réaction
R - (CH^) â COH - CH-OH = H^O -1- R - (CH^) â CH - CHO.
» C'est ainsi que le méthylphénylglycol fournit l'aldéhyde hydratropique (' ) bouil-
lant à 2o4° (semi-carbazone fusible à i56°-i57°) et le mélhylphényltolylglycol, l'aldé-
hyde/>-méthylhvdratropique bouillant à 2i9°-22i° (semi-carbazone fusible à i52°).
» Si l'on rapproche ces faits, de ceux que j'ai antérieuremenl exposés concernant la
migration phénylique, on voit que le méthylphénylglycol se transforme sans chan-
gement de structure en aldéhyde hydratropique
(1) C«H^(CH»)-C(OH) â CH-OH = H'-0-i-C'H^(CH=)CH-CHO,
(') J'ai obsei'vé également la formation d'aldéhyde hydratropique par ébullition
d'une solution alcoolique d'acétate de potassium contenant la chlorhydrine du méthyl-
phénylglycol dissymétrique {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXV U, p. 643).
C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 26.) *65
1202 ACADĂMIE DES SCIENCES.
tandis que son iodhydrine ou sa chlorhydrine conduit à la phénylacétone avec migra-
tion moléculaire.
(II) C=H^(CH')â C(OH) â CH2I = HI-t-C'H5â CH^- CO â CH'.
» Il en résulte évidemment que la réaction (I) doit s'effectuer par un mécanisme
tout autre que celui de la rĂ©action (II); or, cette derniĂšre ne saurait ĂȘtre envisagĂ©e
autrement qu'avec formation intermĂ©diaire d'oxyde d'Ă©thylĂšne C'H'(CH' ) â ^ C â CH^
O
et migration ultérieure du G'H^; on est donc conduit à conclure que parmi les deux
seules formes intermédiaires possibles de la réaction (1)
C^H=(CH') â C(OH) -CH'OH = H20-i-C'-H5(CH') â G-GH^
O
C«H3(GH') â G(OH) â CH^OH = WO + C«H5(GH') â G = GHOH,
il faut rejeter la forme oxyde d'Ă©thylĂšne et adopter la forme alcool vinylique.
» En résumé, la Iransformation des a-glycols primaires en aldéhydes sotis
l'action de l'acide sulfuriqiie constitue une réaction toute spéciale due à la
formation intermédiaire d'un alcool vinylique; elle se distingue ainsi trÚs
nettement de toutes les réactions oij il y a au contraire formation intermé-
diaire d'un oxyde d'éthylÚne, formation qu'on réalise soit par l'élimination
de riiydracide chez les halohydrines dérivées de ces a-glycols, soit encore
par l'Ă©limination de l'eau chez ces a-glycols lorsque le notnbre des substi-
tutions carbonées rend impossible la formation d'alcool vinylique, ce qui est
le cas des pinacones. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur les Ă©lhe.rs nitriques des acides-alcools.
Note de M. 11. Uuval, présentée [)ar M. H. Moissan.
« Nitrate d'acide acĂ©toxyacĂ©ticjue. â L'analyse du nitrate d'acide glycolique brut
(voir Comptes rendus du 12 octobre dernier) fournissait un chiffre trop élevé pour le
carbone, l'hydrogÚne étant néanmoins assez exact : j'en ai donc déduit qu'il devait se
former, pendant la nitratiou, un autre produit proveĂiant d'une condensation de l'acide
glycoli(|uo; j'ai iiidiqué derniÚrement qu'une huile se déposait pendant que cristal-
lisait le nitrate d'acide glycolique. L'élude de ce composé huileux, purifié au moyen
de benzo-iigiuïiie, m'a conduit à adnnutre la formation de nitrate d'acide acétoxyacé-
tique, répojidaul à la formule
GH'OAzO'â GO' â GIP â CO^H.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE ipoS. '263
» Huile légÚrement ambrée, soluble dans l'eau, l'alcool, l'élher, peu soluble dans le
benzĂšne, insoluble dans la ligroĂŻne.
» Analyse. â TrouvĂ© : C, 26,9.5; H, 2,82; Ăz, 8,12.
>, ThĂ©orie pour Gir^OAzO^-CO^-GH-^âCO'H : G, 26, 8(; H, 2,78; \z, 7,82.
» Nitrate d'acide lactique. â En 1872, Wislicenus a montrĂ© que l'acide lactique
sirupeux est un mélange en proportions fort variables d'eau, d'acide lactique, d'an-
hydride lactique et de lactide. Comme, d'une part, l'anhydride et le lactide sont facile-
ment extraits par l'élher et que, d'autre part, l'anhydride peut également s'éthérifier,
en opérant la nitration directement sur l'acide libre, je me serais trouvé, aprÚs exlrac-
lßon à l'éther, eh présence de quatre composés, savoir ; l'acide nilrolactiqué, l'anhy-
dride lactique, l'anhydride nilrolactiqué et le lactide. Force m'était donc de m'adres-
ser, soit à l'acide lactique pur et cristallisé décrit en 189.5 par MM. Kraft et Dyes, mais
dont la préparation et la conservation sont délicates, soit à un sel de l'acide lactique,
l'anliydride ne formanl pas de sels stables. D'ailleurs, je compte simplifier la purifica-
tion des nitrates d'acide glycolique et glycérique, et améliorer grandement les rende-
ments en employant des sels au lieu des acides libres.
» En conséquence, en opérant selon la méthode décrite par Henry en 1878 et qui
consiste à éthérifier directement l'acide lactique impur, on n'obtiendra jamais, comme
je l'ai d'ailleurs vérifié éxpérimenlalemenl dans des conditions variées, qu'un mélange
d'acide nilrolactiqué et des anhydrides qu'il forme.
» On ajoute peu à peu 208 de lactate de zinc à un mélange de 25s d'acide azotique
fumant, et de 4oe d'acide sulfurique concentré, en évitant une trop forte élévation de
température; on verse sur la glace, on extrait à l'élher qu'on lave abondamment, on
évapore la solution bieh décantée, jadis on sÚche pendant deilx semaines dans le vide,
d'abord sur la potasse, ensuite sur l'acide sulfurique.
» Analyse. â TrouvĂ© : C, 26,72; H, 3,83; Az, 10^66.
.) ThĂ©orie pour GH' â GHOAzO'^â CO-II : G, 26,66; H, 3,70; Az, 10,87.
» Liquide huileux légÚrement jaunùtre, miscible à l'eau, l'alcool, l'élher, le ben-
zĂšne, insoluble dans la ligroĂŻne.
» Nitrate d'acide x-oxy bu lyrique. â On le prĂ©pare exactement comme le dĂ©rivĂ©
lactique correspondant, en opérant également sur le sel de zinc sec. Placé dans le
vide sulfurique, il cristallise en aiguilles légÚrement colorées en jaune; on le pulvé-
rise, puis le replace dans le vide sur la potasse solide, puis sur l'acide sulfurique.
» Cristaux incolores excessivemenl solubles dans l'eau, l'alcool, l'élher, le benzÚne,
moins solubles dans la ligroïne et fondant à 45°-
» Analyse. â TrouvĂ© : C, 82, 3i; H, 4,76; Az, 9,63.
» ThĂ©orie pour CH'-CH^ â CHOAzO^ â GO'-H : G, 82,21; H, 4,69; Az, 9,89.
» Nitroglycolate de mĂ©thyle. â On Ă©thĂ©rifĂźe en Ă©vitant, comme toujours, une trop
grande Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature; on verse sur la glace oĂč le produit nllrĂ© prĂ©cipite;
on le lave alors deux fois avec un peu d'eau; on le neutralise et le sĂšche en ragltant
avec du carbonate de soude sec. Enfin, on rectifie dans le vide.
» Liquide incolore d'odeur agréable, neutre au tournesol, bouillant avec forte
décomposition à 165° sous la pression ordinaire, mais sans décomposition dans le vide
oĂč, sous 28'°"', il distille Ă 82°, 5. Soluble dans l'alcool, l'Ă©lher, le benzĂšne, insoluble
dans l'eau et la ligroïne, il brûle au contact d'un corps incandescent.
1264 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Analyse. â TrouvĂ© : G, 20,56; H, 3,88; Az, io,44.
» ThĂ©orie pour CH^O AzO^â CO'GH^ : G, 26,66; H, 8,70; Az, 10,37.
CHIMIE ORGANIQUE. â Action de l'acide carbonique sur les solutions aqueuses
d'aniline en présence des nilrites. Note de M. Louis 3Ieu.\'ier, présentée
par M. Muis^an.
« I. Nitrites alcalins. â Si l'on fait passer 1111 courant de gaz carbonique
pur dans une solution aqueuse contenant une molécule de nitrite de soude
pour deux molécules d'anilLne, on constate que l'on peut transformer
presque intégralcLnent l'aniline en diazoamidobenzÚne.
» L'expérience suivante le prouve:
)) Dans une solution composée de : aniline 4^,65, uitrile de soude i^, 72,
eau distdiée 250"°"', on t'ait passer un courant de gaz carbonique débarrassé
de toute trace d'acide minéral par lavage liaiis une solution tle bicarbo-
nate de soude; au bout tl'un quart d'heure, la liqueur se trouble en jaune
citron ; abandonnée au repos pendant 3 jours elle dépose 1*^,39 dediazo-
amiilobenzene tiisible à 92°.
En faisant passer à nouveau le courant dans la liqueur fdtrée, et aban-
donnant au repos pendant 10 jours, on obtient un nouveau précipité
pesant 0^,95. La liqueur filtrante, saturée d'acide carbonique et aban-
donnée à nouveau pendant 5 jours, donne un précipité pesant 0*^,66; et
ainsi de suite. Vers la fin de l'opération, lorsque le gaz carbonique se
trouve en excÚs dans la solution, il y a dégagement d'azote, formation de
phĂ©nol et de paraoxyazobenzol C* H' â Az = Az â C 11* â OH.
» II. Nitrite d'argent. â Le passage d'un courant de gaz carbonique
dans une solution contenant une molvical e de nitrite d'argent pour deux
molécules d'aniline tlétermine la précipitation assez rapide de la totalité
de l'aniline Ă l'Ă©tat de sel d'argent du diazoamidobenzĂšne
C»U'-Az = Az-Az- G«H^
k
» ThĂ©orie de la formation du diazoamidobenzĂšne. â Pour expliquer le mĂ©ca-
nisme de la formation du diazoamidobenzĂšne par l'action du gaz carbonique sur
la solution aqueuse de nitrite de soude et d'aniline, nous démontrerons préalablement :
» 1° (^ue l'acide carbonique est susceptible de former une combinaison avec
l'aniline. Ditle (') avait signalé que par l'action de l'anhydride carbonique sur
(') Comptes rendus, t. CV, 1887, p. 612.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 1205
l'aniline, mĂȘme refroidie, il n'y avait pas la moindre fixation de gaz carbonique en
opĂ©rant Ă la pression atmosphĂ©rique. J'ai reconnu qu'il n'en Ă©tait pas de mĂȘme si l'on
faisait réagir le gaz carbonique sur l'aniline en solution aqueuse, c'est-à -dire dans les
conditions normales pour la formation du sel.
» Si l'on retourne deux tubes gradués identiques, remplis de gaz carbonique, le
premier sur i' d'eau distillée, le second sur i' d'eau distillée additionnée de lo? d'ani-
line, on constate que l'ascension du liquide dans le deuxiĂšme tube est incomparablement
plus rapide que dans le premier, ce qui indique qu'en présence de l'aniline il y a, non
seulement dissolution dans l'eau, mais encore combinaison. Il est bien Ă©vident que
cette combinaison formée par un acide faible et une base faible est trÚs instable,
et qu'elle s'hydrolyse presque complÚtement en présence de l'eau.
» 2° Que l'acide carbonique ne déplace pas l'acide nitreux dans le nitrile de soude
dans les conditions de l'expérience précédente. Celle constatation a élé faite en plon-
geant un papier iodo-amidonné dans une solution aqueuse de nitrile de soude, saturée
d'acide carbonique; le papier ne bleuit pas. L'acide carbonique Ă©tant incapable de
déplacer l'acide nitreux dans le nitrile de soude, la formation du diazoamidobenzÚne
ne peut s'expliquer que de la façon suivante :
» L'acide carbonique réagit sur l'aniline pour donner du carbonate d'aniline, qui
fait double décomposition avec le nilrlle de soude pour former du nitrile d'aniline :
G'H^ â AzH' â AzO^. Par perle d'une molĂ©cule d'eau, ce nitrile d'aniline, corps
instable, se transforme en nitrosamine :
C«H»â A/H â AzO,
ou plutĂŽt, en sa forme taulomĂšre isodiazoĂŻque,
C«H5â Az = Az â OH
qui réagit sur l'aniline non carbouatée pour donner le diazoamidobenzÚne
OWâ Az = Az â AzH â CnW
» Cette expérience s'applique d'ailleurs à la formation du diazoamidobenzÚne par
l'action du nilrate de soude sur un sel neutre quelconque d'aniline, avec celle diffé-
rence que le diazoamide se forme par réaction de l'hydrate isodiazoïque sur l'aniline
provenant de l'hydrolyse du sel neutre.
» ConsĂ©quences. â i" Si l'on fait rĂ©agir le gaz carbonique sur l'aniline
en présence de nitrite d'argent, il y a formation de diazoamidobenzÚne, par
le mĂȘme mĂ©canisme que nous venons de dĂ©crire, mais ce diazoamide se
transforme immédiatement en sel d'argent insoluble au contact du carbo-
nate d'argent, qui a pris naissance dans la réaction, ou du nitrite d'argent
qui n'a pas encore réagi.
» 2° Niementowski et Rozskowski (*) ont prétendu qu'il y avait préci-
(') NiEMENTOWsm et RozsKOWSKi, ZeiLscli. t. physik. Cheni., t. XXII, 1897, p. 45.
1266 ACADĂMIE DES SCIENCES.
pitation d'un mélange de diazoamidobenzÚne et de sel de sodium par
action simple du nilrile de soude sur une solution aqueuse et Ă©tendue
d'aniline; ce fĂźiit est inexact pour deux raisons :
» a. L'action du nitrite de soude sur l'aniline en solution dans l'eau
distillée bouillie, pure, conservée à l'abri de l'air, ne donne pas de préci-
pitĂ© apprĂ©ciable, mĂȘme au bout de i mois; dans l'eau ordinaire, et mĂȘme
dans l'eau distillée non bouillie, il y a formation de précipités notables,
dont le poids aiigmetite avec la dilution. J'ai trouvé en effet qu'un mélange
de 4^.fi5 d'aniline et de 1^,72 de nilrite de soude fournissait, au bout
de 23 jours, des précipités pesant 0^,006, oSoog2, o^, oiSo suivant qu'il
Ă©tait dissous dans 25o""', 500"=°'', ioog*""' d'eau du RhĂŽne. De mĂȘme, un
mélange de 9^,3 d'aniline et de 3e, 45 de nitrile de soude, dissous dans
2' tl'eau distillée non récemment bouillie fournissait, aprÚs 12 jours, un
précipité pesant oe,o35o.
» La formation du précipité observé par Niementowski et Rozskowski
est donc due à la présence de l'acide carbonique dans l'eà ii, et, contrai-
rement à ce qui a été admis jusqu'à présent, l'action du nilrite de soude pur,
en solution dans l'eau disiillée bouillie, ne donne pas de diazoamidobenzÚne.
» h. Il ne saurait y avoir formation du sel de sodium du diazoamido-
benzÚne dans une solution aqueuse, attendu que ce dérivé, que l'on pré-
pare par action du sodium sur une solution de diazoamidobenzĂšne dans
l'éther anhydre, s'altÚre immédiatement au contact d'une trace d'hu-
midité. »
CHIMIE ORGANIQUE. â Sur la rĂ©trogradation de l'empois d'amidon.
Note de M. L. Maquenxe, présentée par M. Roux.
« Une Communication toute récente de M; Boidiu (') m'oblige à pré-
senter aujourd'hui les résultats de quelques essais que j'ai entrepris au
mois d'août dernier en vue de connaßtre le rÎle que jouent les alcalis dans
la rétrogradation de l'amidcm.
» Les expériences qui suivent ont porté chacune sur 40'''"° d'empois de
fécule à Î pour 100, préparée avec de l'eau pure, stérilisé à 120° et atldi-
lionné, aprÚs refroidissement, de quantités variables de potasse.
» La rétrogradation a duré 5 jours, à la tempéralure ordinaire; on a
(') Comptes rendus, i. GXXXVII, p. 1081.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1267
saccharifié, comme d'habitude, vers 22°, aprÚs avoir neutralisé l'alcali
libre et ajouté une proportion de sulfate de potassium calculée de maniÚre
que la minĂ©ralisation fĂ»t la mĂȘme partout :
Potasse en milligrammes o 5,6 28 56 56o
Rétrogradé insoluble pour 100. . . 5,8 10, 4 3,6 3,5 o
» Ces chiffres montrent clairement que, employés à dose croissante
et dans les conditions indiquées ci-dessus, les alcalis favorisent, puis
retardent et empĂȘchent la rĂ©irogradation de l'empois; on ne saurait d'ail-
leurs admettre qu'ils en sont la seule cause, puisque les acides, ainsi que
je l'ai fait voir dans ma derniÚre Note, agissent d'une façon analogue.
» En raison de l'importance du sujet sur lequel j'ai pour la premiÚre
fois appelĂ© l'attention il y a quelques mois, je demanderai en mĂȘme temps
à l'Académie la permission de définir, plus exactement que je n'ai pu
le faire jusqu'ici, ce que l'on doit entendre par le mot rétrogradation.
» La rétrogradation de l'empois, préparé en présence seulement d'eau
pure et des matiÚres minérales que renferme l'amidon ou que lui cÚde
le verre, est le phénomÚne, esseniiellement [)rogressif, par suite duquel ce
corps tend à reprendre une forme voisine de celle qu'il présente dans
l'amidon cru (').
» Entre son état initial el son état final, sous lesquels l'empois est en totalité ou seu-
lement en parlie saccharifialjle par l'amylase, existent des modifications intermédiaires,
probablement fort nombreuses, qui se succÚdent l'une à l'autre en formant des mé-
langes de plus en plus résistants à l'aclion du malt ou des acides minéraux.
» La premiÚre étape de cette évolution est représentée par une coagulation, c'est-
à -dire par une transformation du liquide, d'abord transparent s'il a été préparé dans
l'autoclave, en une gelĂ©e opaline chargĂ©e de grumeaux. Celle-ci, toute semblable Ă
l'empois vulgaire, est comme lui Ă peu prĂšs entiĂšrement soluble dans l'extrait de malt,
Ă froid.
» Le terme ultime, qui n'apparaßt qu'avec le temps, mais se trouve déjà dans l'em-
pois de fécule à 5 pour 100 aprÚs moins d'une heure de conservation dans la glace, est
l'amjlocellulose, reçonnaissable Ă ce qu'elle ne se colore plus par l'iode et rĂ©siste Ă
l'extrait de mail, dans les conditions oĂč celui-ci dissout rapidement l'empois frais,
liquide ou gélatineux. Sa proportion dans l'empois rétrogradé est à la fois fonction du
temps, de la température et de la composition chimique du milieu,
» L'existence des formes intermédiaires ressort de ce fait que l'attaque diastasique
d'un empois rétrogradé est d'autant plus profonde que l'on fait agir le malt à une tem-
(') Je démontrerai prochainement que la fécule normale possÚde les principaux
caractÚres de l'amidon rétrogradé.
1268 ACADĂMIE DES SCIENCES.
pérature pins élevée : les résidus sont alors autant de variétés ou de mélanges d'amy-
locelluloses inégalement condensées.
» En un mot, IVmpois d'amidon liquide doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un
colloïde, doué de ptopriétés semblables à celles des corps que Graham nous
a autrefois appris Ă connaĂźtre, et sensible aux mĂȘmes influences qui agissent
sur ceux-ci. Il n'est pas impossible, par conséquent, que, en l'absence de
toute matiÚre étrangÚre, l'empois d'amidon se conserve indéfiniment sans
altération. »
CHIMIE ORGANIQUE. â PrĂ©paration d'alcools hydro-aromatiques.
Note de M. Léox Brcxel, présentée |)ar M. A. Haller.
« Dans un précédent travail (') j'ai obtenu le cvclohexanol en appli-
quant la méthode d'hydrogénation de MM. Sabatier et Senderens à un
composé aromatique oxygéné : l'éther-oxyde interne du p-cvclohexanediol.
Ce résultat m'a conduit à étendre le procédé à d'autres corps oxygénés,
notamment aux phénols.
» Une ptdilication récente (-) de MM. Sabatier et Senderens qui citent
une Communication de M. Van der Laan sur l'obtention du cyclohexanol
à partir du phénol me conduit à faire connaßtre cpielques résultats obtenus
d;ms cette direction.
» J'ai fait porter jusqu'ici mes essais d'hydrogénation sur le phénol, les
trois crésols, le thvmol, le carvacrol. MM. Sal)atier et Senderens s'étant
réservé, dans leur Note, l'application de leur méthode aux phénols tolué-
niques, je ne parlerai pas des alcools obtenus par hydrogénation des
crésols.
» Le procédé appliqué esta peu de chose prÚs celui décrit pour la pré-
paration des carbures hydro-aromatiques. Il est peu avantageux d'entraĂźner
les vapeurs du composé phénolique par un courant d'hvdrogÚne. Le phénol
liquéfié, s'il est nécessaire, par la chaleur est introduit dans le tube conte-
nant le nickel au moyen d'une ampoule Ă robinet. La vitesse d'Ă©coulement
est réglée pour qu'il y ait toujours un assez grand excÚs d'hvdrogÚne. La
température d'hydrogénation varie de 170" à 200° suivant les phénols mis
(') Comptes rendus, t. GXXXVll, p. 63.
( = ) Comptes rendus, t. CXXXVII, p. ;o25.
SĂANCE DU 23 DKCE.MLiKi: 19OJ. 1 269
en réaction. L'activité dii nickel n'est pas sensiblement diminuée aprÚs
400 heures de service.
» PhĂ©nol. â Ce corps est facilement transformĂ© en cyclohexanol par passage dans
le tube Ă nickel chaufTĂ© Ă ijo^-ij)", la vitesse du courant d'hydrogĂšne Ă©tant de aSo"^"''
à la minute et l'écouienient du liquide étant réglé de façon à laisser passer environ laS
de phénol à l'heure. Le rendement est voisin de la théorie. Dans mes premiÚres expé-
riences, le phĂ©nol Ă©tait liquĂ©fiĂ© par une petite quantitĂ© d'eau qui ne gĂȘnait nullement
la rĂ©action. Le cjclohexanol C°H"â OH, ainsi obtenu aprĂšs purification est iden-
tique à celui de MM. Baeyer et MarkownikofT et, par conséquent, à celui que j'ai
préparé antérieurement. Sa phénvluréthane, fusible à 82°, est identique à celle de
M. Baeyer et de M. Bouveault. Traité par le chlorure de zinc, il fournit du cyclo-
hexĂšne avec un assez bon rendement.
» Thymol. â Pour l'hydrogĂ©nation de ce phĂ©nol, la tempĂ©rature du tube d'hydro-
génation est maintenue entre 180" et iSS".
» Pour éviter de chaufler l'ampoule contenant le thymol, celui-ci est dissous dans
l'hexahydrothymol provenant d'opérations précédentes; ce composé, qui est liquide,
dissout abondamment le thymol. Dans la réaction il se forme une petite quantité d'eau
et de carbure par suite de la déshydratation partielle de l'alcool hydroaromatique.
L'hexahydrolhymol C'"!!" â OH, purifiĂ© par distillation, est un liquide sirupeux,
incolore, Ă odeur forte de menthe, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'acide
acĂ©tique, plus lĂ©ger que l'eau, Ijouillant Ă 214" Ăč la pression normale. Ce composĂ© est
vraisemblablement un sléréoisomÚre du menthol.
» Carvaciol. â L'hydrogĂ©nation du carvacrol s'opĂšre assez lentement. La tempĂ©-
rature du tube Ă nickel doit ĂȘtre maintenue vers i95°-200'' et l'Ă©coulement du phĂ©no^
réglé à 4° à l'heure, la vitesse du courant d'hydrogÚne étant de i3o'^"' à t5o''"'' à la
minute. Dans ces conditions, on obtient, aprÚs une rectification séparant un peu d'eau
et de carbure, l'hexahydrocarvacrol C'H'' â OFL C'est un liquide sirupeux, incolore,
d'odeur légÚre de th\ m, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, plus léger que l'eau,
bouillant à 2i8"-2i9° à la pression ordinaire. »
CHnilĂ ORGANIQUE. â Sur Voxydalion (ni i^ayacoi par ta larrasc.
Note de M. Gabriel Bektkaxd, présentée par M. Roux.
« D'une maniÚre générale, comme je l'ai déjà fait observer, les com-
posés nettement oxydables par la laccase sont ceux qui, appartenant à la
série cyclique, possÚdent au moins deux des groupements OH ouNH^ dans
leur noyau et dans lesquels ces groupements sont situés, les uns [)ar
rapport aux autres, soit en position orlho, soit surtout en position para.
» Cette relation m'a permis, non seulement de caractériser la laccase,
mais aussi de découvrir la tyrosinase, qui s'attaque à des composés d'une
constitution différente.
C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXWll, N" 26.) ĂŻ66
1270 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» AprÚs avoir délerniinc, au moins d'une maniÚre générale, quels sont
les corps susceplibles de subir l'aclion des ferments oxydants, il fallait
Ă©tudier une nouvelle question, trĂšs importante a-u point de vue du rĂŽle que
ces ferments peuvent jouer dans l'organisme; c'est la constitution chi-
mique des produits engendrés au cours de l'oxydation.
» Lorsqu'on opÚre avec l'iiydroquinone, que j'avais prise tout d'abord
à cause de la netteté de la réaction, il y a départ des deux hydrogÚnes phé-
noliques et production de quinone.
» Mais le phénomÚne est en général plus compliqué : une proportion
notable du carbone peut mĂȘme ĂȘtre sĂ©parĂ©e Ă l'Ă©tat d'acide carbonique.
Avec le pyrogallol, qui donne cependant un corps bien cristallisé, la purpu-
rogalline, on ne peut savoir exactement ce qui se passe, la constitution de
ce singulier produit d'oxydation n'ayant pu encore ĂȘtre Ă©tablie d'une façon
certaine.
)) Je rapporterai aujourd'hui les résultais que j'ai obtenus en étudiant
l'action de la laccase sur le gayacol.
» En faisant réagir le suc de divers champignons sur une solution
aqueuse de gayacol, M. Bourquelot a vu le liquide se colorer en rouge
orangé, puis laisser déposer un précipité rouge (*). Mais, comme je l'ai
démontré, le suc de champignons renferme à la fois de la laccase et de la
tyrosinase; on ne peut savoir, a priori, laquelle de ces deux oxydases inter-
vient dans la transformation du gayacol, ce corps Ă©tnnt, comme on sait,
l'Ă©lher monomĂ©thylique de la pyrocatĂ©chine : C"H' OHOCIF. Il est mĂȘme
permis de se demander, d'aprĂšs la richesse des champignons en diastases
de toutes sortes, s'il n'y a pas lĂ autre chose qu'une simple action oxyda-
sique, s'il n'y a pas en mĂȘme temps une transformation accessoire.
» Je me suis assuré, à l'aide de laccase type, provenant tlu latex de
l'arbre Ă laque, que c'est uniquement Ă cette oxydase qu'on doit rapporter
la transformation du gayacol par le suc des champignons. Le gayacol devient
par suite un véritable réactif de la laccase.
» Ce point acquis, j'ai préparé une certaine quantité du produit d'oxy-
dation pour en déterminer les propriétés et la constitution chimique.
» C'est une poudre formée de cristaux excessivement fins, de couleur rouge pourpre
foncé, avec un léger reflet vert métallique. Elle est insoluble dans l'eau, faiblement
soluble dans l'Ă©llier, un peu plus dans l'alcool, davantage encore dans le benzĂšne. Ses
meilleurs dissolvants sont le chloroforme et l'acide acétique. Toutes ces solutions ont
(') Coinpics rendus, t. CXXlll, 1896. p. 3i5-3i;
SĂANCE DU 2(S DĂCEMBRE igoS. 127I
la rnÚme couleur rouge acajou. Si l'on ajoute de l'eau à la solution acétique concentrée,
la substance dissoute se précipite en flocons denses, violet pourpre, qui, une fois
sécliés, fondent au bloc Maquenne entre -+- 135" et 4- i/jo°.
» D'aprÚs sa composition et ses propriétés, le produit qui résulte de
l'action de la laccase sur le gayacol est formé par l'union de 4"°' de gayacol
ayant perdu chacune 2" d'hydrogĂšne :
4C''H'.0H.0CH^ + 0== (CIl'.O.OCHO' + sH-O.
» C'est une tétragayacoquinone, dont la constitution est représentée par
la formule suivante :
I
G" H
\O.CH=
/O.CH'
\0
I
/O
\o.cir'
,/O.ClP
\o-
» La tétragayacoquinone se dissout dans la potasse et la soude diluées en donnant
des solutions rouge brun, virant bientĂŽt au vert intense puis, lentement, au jaune sale.
Avec l'ammoniaque, la dissolution est moins facile et la coloration primitive persiste.
» Traitée par la poudre de zinc, en solution acétique, elle est réduite dÚs la tempé-
rature ordinaire, avec une extrĂȘme facilitĂ©. La solution se dĂ©colore presque complĂšte-
ment et, si l'on filtre et qu'on reçoive le liquide dans l'eau, il se précipite des flocons
blancs de tĂštragayacohjdroquinone
cm
cm
cnp
./on
\O.CH'
/O.CH'
\o
<^
\O.CIP
/O.CH^
\0H
dont le point de fusion est compris entre -+- i iS" et -\- 120°.
» La tÚtragajacohydroquinone se colore peu à peu en rose au contact de l'air, par
retour au corps primitif. Cette oxydation devient extrĂȘmement rapide en prĂ©sence des
solutions alcalines.
» Les formules ci-dessus ont été établies, non seulement par l'analyse
1272 ACADĂMIE DES SCIENCES.
élémentaire, qui a donné de trÚs bons chiffres, mais encore par la détermi-
nation du point de congélation des solutions acétiques (').
)) En outre, l'existence des deux fonctions phénoliques de la tétragaya-
cohydroquinone a été prouvée : premiÚrement, par la production d'un
dérivé diacétylé, fondant vers + i55°-i6o'', en fiusant bouillir la substance
avec un excÚs d'anh3dride acétique en présence de chlorure de zinc;
deuxiĂšmement, par l'introduction de deux et seulement deux nouveaux
groupes CH', en traitant cette mĂȘme substance par un excĂšs d'iodure de
méthyle et d'alcoolate de sodium.
» La laccase est donc susceptible de provoquer soit uniquement Toxy-
dation, soit Ă la fois l'oxydation et la condensation des corps sur lesquels
elle exerce son activité. Le second cas s'est présenté ici avec un corps
dont la molécule renferme un seul oxhydrile phénolique et la condensa-
tion a eu pour résultat de fournir, précisément comme dans le cas plus
simple de l'hydroquinone, un dérivé à fonction quinonique.
» On verra plus tard l'intĂ©rĂȘt qui s'attache Ă cette remarque quand il
s'agira d'inter])réter le mécanisme des actions oxydantes de l'organisme. »
CHIMIE VĂGĂTALE. â Sur le dĂ©veloppement des plantes grasses annuelles;
élude des hases minérales. Note de M. G. Axdré.
(i L'étude du développement des plantes grasses présente plusieurs par-
ticularités remarquables dues à la faiblesse de leur transpiration, à la
quantité énorme d'eau que renferment leurs organes aériens et à leur mode
de respiration. Ces végétaux emmagasinent, comme on sait, des doses
notables de certains acides organiques, saturés presque complÚtement par
les bases venues du sol. La répartition de l'un de ces acides (oxalique)
dans les différents organes du Mesembrianthemum cristallinuma été étudiée,
il y a plusieurs années déjà , par MM. Berthelot et André (Ann. Chim, et
rhys., &" série, t. X, 1887, p. 343).
» Je me suis proposé, dans une série de recherches faites sur trois sujets
{Mesembrianthemum crislallinum, M. tricolor, Sedum azurcum), d'appro-
fondir la composition chimique de ce genre de végétaux, en opérant sur
la plante totale prise à différents moments de sa végétation. Je m'occuperai
(') Voir pour les détails et les analyses le Mémoire qui paraßtra dans le Bulletin
de la Société chimique et dans les Annales de l'Institut Pasteur.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igo3. 1273
aujourd'hui des variations de la proportion des bases (potasse et chaux) que
contiennent les tissus de ces plantes.
Eau Dans 100 part-ics
dans de Poids Dans
100 parties matiĂšre sĂšche. de 100 plantes sĂšclies.
de plante «.^ â ^~ â â . 100 unit s -~ â â ~ â â ^
fraiclie. CaO. K'O. sĂšches. CaO. K=0.
I. 9 juin 1901 .âą 96,44 6,G2 4,93 21,46 1,420 1,0.37
II. 20 juin 96,13 4,82 3,32 118,76 5,724 3,9^2
III. 4 j"i"el ((loraison complĂšle). 96,13 5,58 3,77 i63,8o 9,i4o 6,175
IV. 18 juillet (fin de la llorafson). 94,34 4,3o 3,i5 34o,4o i4,637 10,722
V. !<''âą aoĂčt-( fructification) 9'-, 07 4,4o 3,4S 5i2,3o 22,541 17,828
I. 2 mai 1902 96,52 (,99 i3,33 3, 60 0,0719 0,481
II. 2 juin 96,19 2,10 8,94 a4,o6 o,5o5 2,100
III. i3 juin (début de la floraison). 95,78 2,06 7,01 107,5 3,24'i Ii,o4o
IV. !='âą juillet (Ooraison) 96,27 2,53 9,00 383, i 9,692 34,479
V. i5 juillet 96,33 2,oS 10,08 661,0 13,759 66,679
VI. 29 juillet (fructification) 94,66 3,65 9,53 995,1 26,870 94,833
I. iG avril 97,67 i,3o 11, 4' 4,'i o,o53 o,468
II. 10 mai 96,30 1,11 i3,88 99,70 1,106 i3,838
III. 20 juin 93,58 1,83 » 807,40 14,775 »
IV. lojuillet 93,33 1,42 16,81 2093,26 29,724 351,877
V. 25 juillet 92,18 1,64 i5,2i 4o3i,4o 66,114 613,175
VI. 18 aoĂčl(dĂ©but de la lloraison). 90,89 1,79 i4,93 6236, 80 m, 638 941, i54
VII. 12 septembre 92,17 i,95 15,76 5979,50 116,600 942,869
VIII. 1 5 octobre (fructification) . .. 90,97 1,82 15,89 6980,50 126, i35 1066,428
» I. La quantité de cendres laissées par les plantes grasses est, en
général, considérable; les cendres sokibles y prédominent ('). Chez les
deux Mesembrianthemum que j'ai examinés, elle oscille aux environs
de 3o à 34 pour 100 de la matiÚre sÚche. La potasse représente, à certains
moments, la moitié des cendres du M. cristallinum et le tiers de celles du
M. tricolor. Cette ascension de la potasse se continue, mĂȘme pendant la
fructification, comme il ressort du Tableau précédent, alors que l'ascension
de cet alcali est, le plus souvent, achevée chez beaucoup de plantes
annuelles au moment de leur floraison. Une faible partie de cetle potasse
existe Ă l'Ă©tat de nitrate.
» IL II est remarquable de voir que les trois plantes grasses quej'ai
(') Hervé-Mangon, Comptes rcnduH, t. \"CVI, 1888, p. 80.
1274 ACADĂMIE DES SCIENCES.
étudiées se comportent, vis-à -^is de l'absorption de la potasse et de la
chaux, de façon assez différente bien qu'elles aient végété dans des condi-
tions analogues (champ d'expériences de la station de Chimie végétale de
Meudon). Chez le M. cristallinuni, la teneur centésimale de la plante en
chaux est comprise, pendant le cours de la végétation, entre | et ^ de la
teneur centésimale de la plante en potasse; chez le M. iricolor, elle est
comprise entre | et |; chez le Sedum aziircum, dans lequel la proportion
des cendres n'est que la moitié de celle des deux espÚces précédentes,
la proportion centésimale de la chaux surpasse, au contraire, celle de la
CaO .
potasse. Le rapport -pâ - varie, comme limites extrĂȘmes, entre i ,26 et
1,48. La quantité d'eau renfermée dans ces trois végétaux est cependant
trĂšs sensiblement la mĂȘme Ă des Ă©poques comparables de leur vĂ©gĂ©ta-
tion. D'ailleurs, l'ascension de la chaux, comme celle de la potasse, se fait
encore au moment de la fructification, bien que d'une fic-on beaucoup
moins marquée chez le M. cristallinum que chez les deux autres plantes.
» En résumé, la base qui domine dans les cendres du M. crislalUnum est
la potasse; chez le M. tricolor, cette base domine encore, mais elle est en
moindre proportion que chez la plante précédente. Enfin, chez le Sedum,
la chaux l'emporte sur la potasse.
» L'excÚs de la potasse sur la chaux, ou réciproquement, n'altÚre donc
pas le caractÚi'e de plante grasse que possÚdent ces trois végétaux, c'est-
à -dire de plante à transpiration faible et à respiration peu active. »
CHIMIE VĂGĂTALE. â Sur une culture, de sarrasin en prĂ©sence d'un mĂ©lange
d'algues et de bactéries. Note de MM. Bouilhac et Giustixia.m, présentée
par M. SchlĆsing fils.
« AprÚs les découvertes reh»tives à la fixation de l'azote par action
microbienne auxquelles sont liés les noms de Berthelot (1884), Hellriegel
et Wilfarth(i888), SchlĆsing fils et Laurent (1892), et d'un grand nombre
d'autres savants, plusieurs auteurs ont utilisé les connaissances qui ont
été par là acquises pour chercher les moyens d'en faire profiter l'agricul-
ture, et divers essais ont été faits pour reconnaßtre les avantages que l'on
pourrait retirer de l'introduction des microorganismes dans la terre arable
au point de vue de la nutrition azotée des végétaux supérieurs. Ce sont
des recherches poursuivies dans cette voie avec un but essentiellement
pratique, que nous allons exposer.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 1275
» On sait que certaines algues associées à des bactéries peuvent prospé-
rer dans des solutions dépourvues d'azole, et donner ainsi des récoltes
abondantes. Nous nous sommes alors demandé si, pour cultiver des plantes
supérieures, nous ne pourrions pas remplacer les engrais azotés par des
microorganismes de cette nature.
» Les sols que nous avons employés pour ces cultures expérimentales
étaient formés de sable provenant de la pulvérisation d'un grÚs de Fon-
tainebleau, et les microorganismes que nous avons utilisés étaient un mé-
lange de Nostoc pujictifuirne et d'A/tabĆna recouverts de bactĂ©ries.
» ExpĂ©rience I. â Une expĂ©rience prĂ©liininuire Indiquera les quanlllĂ©s d'azole
susceptibles d'ĂȘtre fixĂ©es par ce procĂ©dĂ©. Nous avons prĂ©parĂ© quatre pots contenant
chacun a''?, 5oo de sable additionné de sels minéraux non azotés et de carbonate de
chaux. Deux de ces pots furent pris comme témoins et la surface des deux autres fut
en mĂȘme temps ensemencĂ©e avec des algues. Ces pots furent placĂ©s en plein air dans
un jardin voisin du laboratoire et arrosés réguliÚrement. Six semaines plus tard nous
avons mis fin à l'expérience et nous avons dosé l'azote dont nos sols s'étaient enrichis.
Ceux sur lesquels les algues avaient été ensemencées contenaient en moyenne
37âą8 d'azote, tandis que les deux autres en renfermaient Ă peine 4"? apportĂ©s vrai-
semblablement par les eaux mĂ©tĂ©oricjues. âą
» ExpĂ©rience II. â Pour reconnaĂźtre dans quelle mesure l'azote ainsi fixĂ© par
les microorganismes pouvait contribuer au développement d'une plante supérieure,
nons avons disposé des cultures expérimentales dans les conditions suivantes :
» Nous avons rempli trois grands pots avec du sable dont nous avons indiqué la
provenance, préalablement lavé aux acides. Ces pots contenaient io''8 de sable aux-
quels avait été mélangée une solution nutritive minérale dépourvue d'azote et du
carbonate de chaux; ils furent ensemencĂ©s le mĂȘme jour avec du Sarrasin (18 grains
dans chaque pot). Le pot n" 1 avait été choisi comme témoin.
» On répandit à la surface des deux autres une petite quantité d'algues et de bac-
téries et quelques gouttes de délayure do terre pour introduire les microbes de la
nitrification. Ces pots furent placés en plein air et arrosés réguliÚrement. AprÚs 6 se-
maines de végétation, les algues s'étaient développées abondamment sur les pots 2
et 3, et le Sarrasin y atteignait une hauteur variant entre Se""" et 42'"^ tandis que les
plantes de la culture témoin ne dépassaient pas jo"". Voici le résumé des résultats ob-
tenus :
Azoti' Uouvc
dans
iMaliére sec u. les recolles,
r. â âą '"' '"'''
rot n" temoui 1,10 29,24
Potn^a 3,^5 71,55
Pot n° 3 7,10 127,27
» Ainsi, grĂące Ă la prĂ©sence d'un mĂ©lange de ces algues et de bactĂ©ries Ă
la surface d'un sol qui, au début de la culture, était entiÚrement privé de
1276 ACADĂMIE DES SCIENCES.
matiĂšres organiques, le Sarrasin a pu prendre un dtnelop|)einent normal
et fixer une quantité d'azote qui est considf rable par rapport à la f\>ible
surface du milieu oĂč les algues se sont dĂ©veloppĂ©es.
» Conclusion. â Ces expĂ©riences montrent avec quelle rapiditĂ© le Nostoc
jmncliforme et X AnahĆna recouverts de bactĂ©ries, en vĂ©gĂ©tant sur un sol
entiÚrement dépourvu de matiÚres organiques, l'enricliissent en azote. Elles
montrent encore qu'une plante, telle que le Sarrasin, peut prospérer,
grùce à ces microorganismes, et prendre son développement normal.
» Toutefois, ces cultures expérimentales, limitées à une seule ])lante,
prĂ©senteraient par cela mĂȘme un intĂ©rĂȘt restreint; mais nous ferons con-
naßtre bieatÎt les nouvelles expériences que nous avons entreprises pour
apprĂ©cier dans quelle mesure ces rĂ©sultats mĂ©ritent d'ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©s. »
ZOOLOGUE â Sur rĂ©volution subie par les Poissons Ă©lu genre Atherina eians
les eaux douces et saumĂątres du midide lei France. Note de M. Louis Roule,
présentée par M. Edmond Perrier.
« Deux espÚces d'Alhérines habitent les eaux douces et saumùtres du
midi de la France; j'ai signalé le fait dans une Note précédente (séance du
3o mars iQoS). Depuis, j'ai eu l'occasion d'acquérir à leur endroit plu-
sieurs notions complémentaires, que je résume dans ce qui suit.
» h'' Atherina laeiislris C. Bp., rime de ces espÚces, i'réquenle les eaux saumà lres des
estuaires. Elle est capable, pourtant, de s'avancer en eau douce; mais elle ne remonte
jamais bien loin, du moins en noire pays. Peut-ĂȘtre convient-il de mettre en cause le
rt^gime torrentiel de nos cours d'eau méridionaux; ces derniers, sujets à des crues ra-
pides et à des dessÚchements intenses, n'aboutissent à aucun lac qui les régularise, et
n'oilVent point aux Athérines des conditions favorables de vie. Partant, les représen-
tants de cette espÚce composent, sur notre littoral, des groupes isolés, relativement
peu nombreux, sĂ©parĂ©s par des intervalles de cĂŽtes marines oĂč ne se trouvent point
d'autres /l. lacuslris.
» L'/i. Riqueti L. R., la seconde espÚce, vit dans les eaux douces du canal du Midi;
elle occupe ce dernier en entier, depuis les environs d'Agde jusqu'Ă Toulouse. Elle s'y
cantonne de façon exclusive; on ne l'a point signalée ailleurs; malgré mes investiga-
tions, je ne l'ai pas rencontrée dans la Garonne, ni dans ses aflluents, ni dans les riviÚres
languedociennes. Elle prĂ©sente partout les mĂȘmes caractĂšres, et compose un tj-pe fort
homogĂšne. Elle se reproduit en mars, Ă la mĂȘme Ă©poque que les espĂšces marines; j'ai
pu recueillir des alevins de dilTérentes tailles, nés dans le canal. Son contact avec 1'^.
Iruustris, dans la rĂ©gion d'Agde, oĂč le canal se jette dans l'Ă©tang de Thau et commu-
nique avec la mer par l'Hérault canalisé, est remarquable. On n'y voit aucune forme
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQo'l 1277
transitlonnelle. DĂšs que le cannl se soustrait Ă l'inlluenoe marine, VA. laci/stris dispa-
raĂźt, et VA. rtĂč/ucti se montre, pullulant d'embli'-e, s'asseniblant par troupes, vĂ©ri-
tables miniatures ries bancs d'Atliérines de la mer.
» Quelques conclusions inléiessantes résultent de telles constalalions.
Dans la limite oĂč il est permis dĂ©juger d'aprĂšs les faits observĂ©s, on peut
admettre que ces deux espÚces, ainsi localisées aujourd'hui, ne représen-
tent point les vestiges de formes pourvues autrefois d'une aire plus consi-
dérable d'extension. S'il en était ainsi, on trouverait par ailleurs d'autres
témoins de l'ancienne répartition : ce qui n'est pas. Il paraßt pitis véritable
que ces espÚces ont évolué sur place. L'.4. lacustres a pris naissance, en
chaque localité habitée par elle, aux dépens de VA. ^ojm marine, le type
le plus proche. I.'yl. Riqueti s'est façonnée, dans le canal du Midi, aux
dépens des A. lacustris logées au fond de l'étang de Thau et à l'embou-
chure de l'Hérault. Celle-ci est la plus récente; son origine, sans doute, ne
remonle pas trĂšs haut, car le canal fut ouvert en 1681. L'/l. Riqueti offre
ainsi le cas d'une forme vivante dont la création serait toute moderne;
seules, les causes naturelles l'ont produite, l'action humaine ayant borué
son rĂŽle Ă creuser le canal oĂč elle est apparue.
» Une conclusion nouvelle porte sur le mode Ă©volutif lui-mĂȘme. Les
deux espÚces n'offrent entre elles aticune transition ménagée; leurs zones
d'habitat s'affrontent et ne se pénÚtrent pas. La premiÚre cÚde brusque-
ment la place Ă la seconde. Les conditions sont telles que l'influence
directe du milieu paraĂźt s'ĂȘtre exercĂ©e sur tous les individus pris en masse,
et non sur certains plus aptes, qui se conserveraient par sélection et
feraient souche à eux seuls. L'évolution, guidée ici par l'adaptation au
milieu, procĂšde par saut, nullement par gradations oĂč la sĂ©lection natu-
relle aurait prise. Dans cet exemple, l'opinion des Lamarckiens s'accorde
mieux avec les choses que celle des Darwiniens, et les naturalistes qui
pensent que les transformations sont capables de se manifester brusque-
ment paraissent avoir raison sin- ceux qui présument le contraire. »
PHYSIQUE BlOLOGtyUE. â Nouveaux faits sur les rayons Ji il' origine physio-
logique; localisations nen'euses. Note de M. Augistix Chahpextieu,
présentée par M. d'Arsonvid.
« J'ai l'honneur (le communiquer à l'Académie une série de nouveaux
faits que m'a présentés l'étude ties radiations émises par le corps vivant,
radiations dont j'ai signalé l'existence dans ma Note du \l\ décembre der-
nier. Les problĂšmes que soulĂšve cette question sont si nombreux qu'on
G. R., igoS, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 26.) I 67
1278 ACADĂAUE DES SCIENCES.
m'excusera d'exposer sans beaucoup d'ordre les diverses constatations que
je fais chemin faisant.
>> I. On pouvait ĂȘtre assurĂ© que l'Ă©mission de rayons n par le corps
vivant n'était pas un phénomÚne propre à l'homme. Il se retrouve, en effet,
chez les divers animaux de laboratoire (lapin, grenouille, etc.), et se
retrouve sans nul doute chez les animaux inférieurs.
» Ce sont, encore ici, les muscles et les nerfs qui en forment la princi-
pale source, et ils en fournissent d'autant plus qu'ils sont en Ă©tat de fonc-
tionnement plus actif.
» II. La grenouille, qui, malgré sa petitesse, est un trÚs bon sujet
d'Ă©tude, peut servir Ă donner une preuve de plus que l'augmentation de
phosphorescence constatée dans ces expériences n'est pas due à une éléva-
tion de température : il est facile en cette saison de la maintenir à une
température sensiblement inférieure à celle de l'air du laboratoire; les lois
générales du phénomÚne n'en sont pas modifiées.
» On peut du reste, sur les animaux à sang chaud, faire une constatation
analogue en chauffant l'objet d'Ă©preuve phosphorescent (qui Ă©met alors
plus de lumiÚre) à une température supérieure à celle du corps, vers 4o°
ou un peu plus. La phosphorescence augmentera comme précé iemment
au voisinage des muscles, des nerfs et des centres nerveux, mĂȘme Ă l'Ă©tat
de repos, et s'avivera encore davantage par le fonctionnement.
» III. Les rayons n et les rayons d'origine physiologique agissent sur
toutes les phosphorescences, comme l'a prévu M. Blondlot. J'avais vu en
été la radiation n du Soleil influencer la luminescence du ver luisant com-
mun (/a/7zpj'/-e 7(oc/;7wywe); actuellement j'ai Ă ma disposition des cultures
de bacilles phosphorescents (^pholobacterium pliosphorescens, pJiosphohac-
le.rium ilalicum) que je dois à l'obligeance de M. le professeur Macé et qui
rĂ©agissent vis-Ă -vis du cĆur, des muscles et des centres nerveux, sensible-
ment de la mĂȘme maniĂšre que le sulfure de calcium.
» On sait que chez ces bacilles la phosphorescence diminue quand la
température s'élÚve au-dessus de 26° ou 3o°.
» IV. Comme les solides soumis à une contrainte mécanique émettent
généralement des rayons n, j'ai recherché ces derniers dans les tendons
pendant la contraction musculaire (tendon d'Achille, tendon de l'extenseur
du gros orteil, etc. ) Je n'y ai trouvé aucune augmentation de luminescence
de l'objet d'épreuve, quelque forte que fût la contraction. En revanche les
points d'insertion et les parties osseuses comprimées par les tendons
brillent nettement sous l'influence de l'activité musculaire. Or les tendons
eux-mĂȘmes sont trĂšs pauvres en nerfs, tandis que les points prĂ©cĂ©dents sont
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. I 279
trĂšs riches en terminaisons nerveuses, dont la compression suffirait Ă expli-
quer l'efTet de radiation constaté. D'autres raisons sur lesquelles je revien-
drai confirment cette interprétation.
» V. J'ai observĂ© que la compression mĂȘme lĂ©gĂšre d'un nerf augmentait
notablement son pouvoir d'aviver la luminescence, soit au-dessus soit au-
dessous du point comprimé; si la comprpssion se prolonge, la radiation
nerveuse finit par diminuer. Celle question mérite une élude spéciale, et
sera approfondie.
» VI. Il est facile de se convaincre que la partie la plus importante de
l'Ă©mission physiologique de rayons n a lieu par le systĂšme nerveux et surtout
par les centres.
» Le trajet de la moelle épiniÚre se marque sur toute sa longueur par
une augmentation de phosphorescence de l'objet d'Ă©preuve en regard des
parties extérieures les plus voisines. Vis-à -vis des renflements cervical et
lombaire la radiation est plus forte et plus Ă©tendue. Vient-on Ă faire con-
tracter les bras du sujet, l'Ă©clat augmente au renflement cervical. Il aug-
mente aussi en remontant la moelle jusqu'au cerveau.
» Si l'on ne produit qu'une contraction unilatérale des bras, on voit
dans la rĂ©gion cervicale l'illumination d'abord plus marquĂ©e du mĂȘme cĂŽtĂ©.
Puis, vers le haut de la moelle, elle passe du cÎté opposé, à gauche si le
sujet contracte le bras droit, en une région un peu variable suivant les
individus, mais généralement située plus bas que le bulbe.
» VII. Ces expériences seront facilitées quand on saura, mieux qu'au
jourd'hui, localiser les faisceaux d'origine.
» Je me suis servijusqu'à présent dans ce but de tubes droits en plomb,
de 5*⹠à lo*^"" de longueur, dont une exlrcniilé est placée contre le corps
et l'autre contient intérieurement une petite rondelle de liÚge ou de carton
recouverte de sulfure phosphorescent. J'ai utilisé aussi des tubes de verre
ou de différents métaux. Chaque faisceau de rayons, pour agir sur l'ob-
jet, doit suivre la lumiĂšre du tube.
» On ne peut utiliser de larges écrans parce que chaque partie du sul-
fure est influencée par les autres, et l'ensemble donne un éclat d'apparence
uniforme en fonction delĂ masse totale des rayons qui rencontrent l'Ă©cran.
» La localisation dans la profondeur du corps rencontrera d'autres diffi-
cultés, car il faudra tenir compte des propriétés particuliÚres aux différents
tissus superposés.
» VIII. DÚs maintenant on peut faire des expériences trÚs curieuses sur
la topogj-aphie de certains ccnlrcs nerveux superficiels. Par exemple, les
zones (\i\.e,?, psycho-mvlrices de l'écorce cérébrale doivent se manifester par
128o ACADĂMIE DES SC1E^âąCES.
une émission localisée de rayons n durant leur fonclionnenienl spécial.
C'est ce que j'ai constaté pour quelques-unes des mieux limitées. Parmi
ces derniÚres est la zone dite centre deUroca, centre du langage articulé. Sa
j)rojection sur le crùne est déterminée avec une certaine précision d'aprÚs
des rÚgles apj)liquées par les chirurgiens. Or, pendant que le sujet parle,
soit Ă voix haute, soit mĂȘme Ă voix basse, l'objet d'Ă©preuve promenĂ© sur le
cÎté du crùne augmente plus ou moins de clarté à gauche dans la région
voisine de ce centre, et offre un maximum qui correspond, dans les limites
de i*^^" Ă 2<^", au point de repĂšre connu en clinique. Ceci, en se mettant Ă
l'abri des radiations plus lointaines, musculaires ou autres, par des Ă©crans
convenables.
» Or, rien de pareil ne s'observe du cÎté droit (sur les sujets qui m'ont
servi). On a bien une légÚre augmentation de clarté vis-à -vis de la circon-
volution de Broca, mais elle provient du centre opposé ou de centres plus
profonds intéressés dans les actes vocaux, car en braquant trÚs obliquement
le tube de plomb de façon à ne viser que le centre de Broca, l'émission
fonctionnelle devient trĂšs faible ou nulle.
» J'ai des raisons de croire que la pensée non exprimée, l'attention,
l'elĂŻort mental donnent lieu Ă une Ă©mission de layons agissant sur la phos-
phorescence. J'y reviendrai prochainemenr.
« TX. Le fonctionnement d'autres zones motrices donne lieu également
a des maxima moins bien délimités, mais répondant aux régions corticales
que l'on s'accorde Ă faire intervenir dans l'espĂšce (Ă©criture, mouvements
des membres supérieurs, etc.). l^excitalion des nerfs sensibles donne
lieu Ă des constatations analogues.
» X. En résumé, tout centre nerveux qui fonctionne ajoute à son émis-
sion de repos de nouveaux rayons a en proportion de son degré d'activité.
Ces rayons se transmettent en divergeant suivant les lois de l'Optique, tra-
versent avec plus ou moins de réfraction les milieux successifs et se mani-
festent par une augmentation de luminescence de l'objet d'Ă©preuve, aug-
mentation variable suivant l'intensité de l'émission et suivant sa distance. »
PHYSIOLOGIE. â DĂ©tenninaiion chi minimum perceptible et de la durĂ©e de la
perception lumineuse chez les personnes dont la vue est affaiblie. Noie de
M. S. DiTRAND, présentée par M. Alfred Giard.
<( Les divers procédés employés habituellement pour la détermii.a^ion
de l'acuité visuelle ne peuvent s'appliquer qu'aux cas dans lesquels cette
acuitĂ© est encore suffisante pour la perception des images. Mais il peut ĂȘtre
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igo3. I281
iilile parfois, lorsque l'Ćil n'est plus capable de les distinguer nellement,
de mesurer néanmoins d'une maniÚre précise la quantité de lumiÚre mini-
mum qu'il peut percevoir.
» La mélhode que nous avons imaginée permet d'effectuer avec préci-
sion la mesure de ce minimum pour des sujets dont la vision est plus ou
moins diminuée. Cette mélhode repose sur le principe suivant :
» Le sujet Ă©tant placĂ©, la tĂȘte dans une position fixe, devant une image
réelle (flamme d'une bougie) dont l'intensité peut varier d'une façon
connue, on donne Ă cette intensitĂ© une valeur telle que l'Ćil de l'observa-
teur ne l'aperçoive plus; on note celte intensité qui mesure le minimum de
lumiĂšre perceptible.
» Dans les expériences que nous avons pratiquées à la clinique médi-
cale de M. le professeur Mossé, nous nous sommes servi d'un appareil
construit sur les données de M. Camichel, maßtre de conférences de Phy-
sique à la Facultédes Sciences. Nous avons cherché, d'une part, le minimum
perceptible et, d'autre part, mesuré la durée de la perception lumineuse.
» 1° Dans le premier cas, on cherche par tà tonnenientb à se rapprocher le plus pos-
sible Ju minimum perceptible; on le détermine ensuite exactement, soit par l'emploi
des piles de glaces ou des disques tournants.
» Les piles de glaces sont placées sur le trajet des rayons lumineux dont elles atté-
nuent rinlensilé. On se sert à ceUe fin de paquets de lamelles couvre-objet, groupés
comme les poids d'une boite. Nous avons pu ainsi Ă©tablir la couche des variations du
minimum perceptible chez des diabétiques atteints de cataracte et suivre les diverses
phases de la maladie. Par l'emploi des disques tournants on obtient des résultats
beaucoup plus précis. Ou atténue alors la lumiÚre à l'aide de disques à segments
évidés que l'on fait tourner sur le trajet du faisceau lumineux (voir Note de M. Cami-
cuEL, Comptes rendus, t. CXXXVII, iG novembre igoS). L'appareil se compose de
deux disques de cuivre divisés en quatre segments, dont deux opposés évidés. L'un de
ces disques porte une graduation et se tiouve fixé sur un axe auquel on imprime un
mouvement de rotation. Le second est mobile par rapport au premier dont il peut Ăštie
rendu solidaire au moyen d'une vis de serrage. On peut ainsi, en faisant tourner le
disque mobile sur le disque (ixe, obtenir des segments de grandeur connue el aussi
petits que l'on veut.
» 2° Dans le deuxiÚme cas, au lieu d'atténuer la lumiÚre jusqu'à l'obtention du
minimum perceptible, on mesure la durée de la perception correspondant à des inten-
sitĂ©s lumineuses connues. L'Ćil du sujet Ă©tant impressionnĂ© par une lumiĂšre de faible
intensitĂ©, on note, au moyen d'un chronomĂštre Ă pointage, le moment oĂč l'Ćil ne per-
çoit plus cette lumiÚre.
)) Les résultats obtenus sont résumés par la loi suivante :
» Pour des mipressions courtes, la durée de la perception est propor-
tionnelle à l'intensité lumineuse.
1282 ACADĂMIE DES SCIENCES.
» C'esl-Ă -dire que l'Ćil se fatigue d'autant moins vile que l'intensitĂ©
lumineuse est plus grande. Ce rĂ©sultat peut ĂȘtre intĂ©ressant au point de
vue des phĂ©nomĂšnes de fatigue de l'Ćil et permet, comme dans le premier
cas, de suivre les variations du minimum perceptible et l'Ă©volution d'une
cataracte. »
PHYSIOLOGIE. â Le mal des montagnes.
Note de INI. Kronecker, présentée par M. Marey.
« Le Conseil fédéral suisse, avant d'accorder la concession concernant
le chemin de fer de la Jungfrau, chargea M. Kronecker, en 1889, d'une
expertise physiologique ayant pour but de déterminer si les circonstances
spĂ©ciales d'un chemin de fer Ă©tabli dans ces conditions ne sauraient ĂȘtre
préjudiciables, tant aux employés et ouvriers, qu'aux voyageurs. C'était
demander une Ă©lude approfondie de cette maladie connue sous le nom
de mal des montagnes, afin de déterminer les conditions qui en font naßtre
ou en atténuent les symptÎmes.
» En fait de documents précis sur cette question, on ne possédait guÚre
que les beaux travaux de Paul Bert sur les effets de la pression baromé-
trique, et les observations faites par M. Chauveau sur les changements de
la circulation du sang, étudiés au moyen du sphygmographe, dans une
ascension au sommet du mont Blanc. M. Kronecker, en instituant de
nouvelles expériences, s'adjoignit plusieurs de ses élÚves et divers physiolo-
gistes à titre de collaborateurs. Nous allons énumérer les principaux
résultats obtenus dans une série d'expériences faites à diverses altitudes.
» El d'abord, pour étudier riiifluence de l'altitude toute seule, on ]irit (> personnes
d'ùges et de sexes dillérents, auxquelles on épargna tout efTort musculaire, en les
faisant porter de Zerniatt ( t Goo"'d'allitude) jusque sur le plateau du Breitlior]) (S-JO'").
A cette altitude, elles avaient les lÚvres nettement cyanosées, un peu de diminution
de l'appétit et de répulsion pour le vin ; mais tout effort musculaire leur était pénible:
vingt pas de marche les essoufllaienl ; les moindres elTorts, comme le maniement de
quelques instruments, ne pouvaieut se faire qu'avec des intervalles de repos.
» Au point de vue de l'exhalation de l'acide carbonique pendant le repos, elle fut la
mĂȘme Ă la faible altitude de Brienz que sur le Cornergrat (33oo"); mais, dans les
ascensions de montagnes, celte exhalation s'Ă©leva beaucoup au-dessus de la proportion
normale : elle dĂ©passait 9, 11 et mĂȘme 12 pour 100. M. Jackson note dans un passage
pénible sur le Scheideck une élimination particuliÚre de l'azote parles urines; celle
élimination, au lieu de se faire en entier sous forme d'urée, était représentée pour
moitié de sa valeur par des substances alloxuriques. On vit sur des sujets placés dans
des chambres pneumatiques se reproduire un certain nombre des phénomÚnes énu-
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 1283
mérés ci-dessus el toujours on observa que les accidents étaient au minimum chez les
sujets entraßnés aux courses dans la montagne.
» M. Rronecker arrive à cette conclusion que les effets du mal des mon-
tagnes tiennent à l'action mécanique de la pression atmosphérique dimi-
nuĂ©e el que la diminution delĂ proportion d'oxygĂšne peut ĂȘtre poussĂ©e
extrĂȘmement loin satis que l'animal en souffre sensiblement, si la pression
reste normale.
» Des lapins qu'on faisait respirer par un tube trachéal communiquant avec l'inté-
rieur d'un gazomÚtre plein d'air étaient rapidement asphyxiés lorsque l'air qu'ils res-
piraient avait une pression de 20"'" Ă So"""' au-dessous de l'air ambiant.
» Pour M. Rronecker, le mécanisme des accidents tient à la stagnation
du sang dans le poumon, la pression du sang Ă©tant trĂšs faible dans les
vaisseaux de cet organe, un faible changement dans la pression de l'air
inspiré peut produire des perturbations considérables dans le cours du
sang ; les sujets atteints du mal des montagnes sont dans un Ă©tal analogue
Ă celui des malades atteints d'insuffisance mitrale. Ces derniers, du reste,
sont trÚs préparés à subir le mal des montagnes et l'éprouvent déjà à de
faibles altitudes, dans ces deux sortes de troubles de la circulation. Deux
méthodes peuvent atténuer ces troubles : l'une, purement mécanique,
l'excitation forcée, est analogue à l'expérience de Valsalva; la seconde,
agissant sur le systÚme nerveux, provoque des contractions réflexes au
moyen d'excitations périphériques de la peau. »
PHYSIOLOGIE. â Sur les modificalions que. subit la respiration par suite de
l'ascension et de l' acclimatement Ă l'altitude du mont Blanc. Note de
M. J. Vallot.
(( J'ai mis à profit les séjours de longue durée que j'ai faits à mon obser-
vatoire du mont Blanc pour Ă©tudier les modifications produites par l'alti-
tude dans la respiration et raniélioration qui survient par suite de l'accli-
matement. ^
» Les expériences ont été faites au cours de quatre séjours, de deux
semaines chacun, Ă l'observatoire, en 1898, 1899 et 1900. Elles portent
sur des sujets menant la vie active ordinaire. Elles comprennent I25 déter-
minations complÚtes des éléments physiques de la respiration, faites sur
moi-mĂȘme, et 21 dĂ©terminations faites sur uu de mes compagnons. En
I â >.S:'
ACADĂMIE DES SCIENCES.
outre, i5o dcterminalions comparalives ont été faites dnns la vallée. Les
conclu-iions ont été tirées de la moyenne desqualre expédilions.
» Les inspirations se faisaient par la bouche, à travers un compteur à gaz
el une valvule de Muller. Chaque expérience était prolongée pendant une
durée de i.5 minutes, aprÚs nn repos au moins égal.
)i Dans chacune des stations le volume d'air inspiré a montré une variation diurne
considérable, étroitement liée aux repos, atteignant en moyenne un quart du volume
total. Chaque repos provoque une augmentation brusque, suivie d'une diminution de
mĂȘme valeur, mais un peu plus lente.
>) Le volume d'air inspiré, mesuré à la température du corps humain et à la pression
du lieu, subit de grandes variations, tant par suite de l'ascension que par suite de
l'acclimatement à l'altitude expérimentée. L'augmentation du volume inspiré est
produite par l'accroissement du nombre des inspirations et par l'aiigmenlalion de leur
amplitude. Chez moi, le nombre d'inspirations a augmenté pendant la premiÚre
semaine, l'amplitude des inspirations restant sensiblement la mĂȘme; tandis que la
deuxiĂšme semaine, le nombre des inspirations restant stationnaire, leur amplitude
s'est mise à augmenter réguliÚrement. La figure suivante montre, en litres par minute
el pour chaque jour successif passé au mont Blanc, la quantité d'air respiré par
minute, mesurée à 36" et à la pression du lieu.
Fis. âąâą
Ascension t 2 3
ç 10 u 12l)escente
» Le jour de l'arrivée, c'est-à -dire aprÚs deux journées d'ascension, on observait
une augmentation de i5 pour 100, causée par l'ascension, mais qui ne persistait pas
entiĂšrement, car il se produisait ensuite une petite diminution de 7 pour 100 pendant
les deux premiÚres journées du séjour. C'est sous l'empire de cette dépression que je
soufTrais du mal de montagne. L'Ă©tat maladif cessait vers le troisiĂšme jour, lorsque la
quantité d'air inspirée recommençait à augmenter. L'augmentation continuait alors
réguliÚrement jusqu'à la fin du séjour. \\n deux semaines elle était de 3o pour 100.
⠻ La densité de l'aii' étant plus faible de 33 pour 100 à la station supérieuie, par
SĂAN'CE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1285
suile de Ja difiTérencede la pression atmosphérique, la varialiqn delà quantité aÚio/«e,
c'est-à -dire ramenée à o" et à 760""", de l'air inspiré a suivi la niarctie figurée sur le
graphique suivant.
Ascension i s
» Le jour de l'arrivée, malgré raugmenlation du nombre d'inspirations causée par
l'ascension, on trouvait encore un abaissement de la quantité absolue de 28 pour 100.
La dépression des deux jours suivants conduit la perle à 29 pour 100, mais l'ampli-
tude des mouvements respiratoires, augmentant ensuite progressivement, le déficit de
la quantité absolue d'air inspiré n'était plus que de 1 4 pour 100 au bout de deux semaines.
Les modifications des mouvements respiratoires produites par racclimatement Ă©taient
donc arrivées, en peu de temps, à compenser plus de la moitié des 3o pour 100 que
la différence de pression atmosphérique avait fait perdre.
» Ces résultats, tirés de la moyenne de mes quatre expéditions, se sont trouvés
confirmés sur mon compagnon au cours de deux de ces expéditions. ^
» En examinant les graphiques, on voit que la respiration continuait Ă ĂȘtre en
croissance Ă la fin du sĂ©jour, et que l'augmentation ne semblait pas prĂšs de s'arrĂȘter.
'L'acclimatement paraissait déjà à peu prÚs complet, et le mal de montagne avait dis-
paru depuis le troisiĂšme jour.
» On trouvera les Tableaux des chiffres observés de la complÚte discussion de mes
observations dans le Tome VI des Annales de l'Obsen-aloire du mont Blanc, actuel-
lement en préparation. »
PHYSIOLOGIE GĂNĂRALE. â Sur une relation entre le travail et le travail dit
statique, énergéliquement équivalents à l'ergographe. Note de M. Charles
Henry et de M"^ J. loTEYKO, présentée par M. Alfred Giard.
« Pour trouver une valeur de la dépense du travail statique, à l'ergo-
graphe, nous suivons une méthode dont le principe a été appliqué avec
succĂšs par Coulomb dans l'Ă©valuation du travail de la locomotion : d'une
part, nous recueillons un ergogramme Ă une grande vitesse du cylindre,
. R., 1903, â -:' Semestre. (T. CXXXVII, N" 26.) '^8
I-.86
ACADĂMIE DES SCIENCES.
aux rythmes rapides de i6o Ă li.'io conLractions Ă la minute : nous ohtenoiis
ainsi des aires au lieu de lignes; d'autre part, nous soutenons un poids
pendant un temps connu, opérant dans les deux cas jusqu'à épuisement et
nous admettons que dans les deux cas la fatigue est la mĂȘme.
)) La figure i repi'ésente deux de nos graphiques réduits d'un tiers : le poids esl
de C's pour le travail statique, de ?>^'i pour l'ergogramme : le rythme esl de i5o con-
tractions à la minute. Le travail statique étant toujours associé à du travail dynamique
Fis. 1.
I
et réciproquement,' nous devons retirer de la contraction dynamique tous les éléments
statiques et de la contraction statique tous les éléments dynamiques, afin de comparer
du travail exclusivement statique Ă du travail exclusivement dynamique de mĂȘme
dépense.
)) La dépense est proportionnelle au temps (Haughlon), au raccourcissement et à la
charge (Chauveau). Il n'y a pas lieu de se préoccuper des durées respectives des tra-
vaux statique et dynamique dans nos deux expériences de comparaison, car chacune
des poitions de ces travaux représente la dépense maxima pendant riiitervalle de
temps qu'elle a duré; en effet, si l'un des termes statique ou dvnamique, au cours
d'une expĂ©rience, pouvait, par exemple, ĂȘtre augmentĂ©, l'autre augmenterait en mĂȘme
temps puisqu'il y a inséparabilité entre ces deux termes; la somme augmenterait donc
par lĂ mĂȘme : ce qui est impossible, puisqu'elle reprĂ©sente par dĂ©finition la dĂ©pense
maxima.
» D'autre part, dans nos deux expériences, les raccourcissements sont sensiblement
.les mĂšfnes; il en est de mĂȘme, en gĂ©nĂ©ral, des poids; et quand les poids ne sont, pas
les rnĂȘmes, les dĂ©penses sont ramenĂ©es Ă l'Ă©galitĂ© par une correction facile, puisqu'elles
sont.proporlionnelles aux poids. Dans ces conditions les divers éléments dynamiques
^Úl statiques de nos deux expériences sont comparables.
.'âą'â » Appelant cO la dĂ©pense totale, G le travail, P le liavail statique, p le poids dans
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE ir)o3. 1287
l'expérience ergograpliique, G' le travail, m' le travail statique d'établissement, II' lé
travail statique de régime, /y' le poids soutenu lors de l'expérience de soutien, on peut
poser, a et ,3 étant des coefficients de proportionnalité.
;>)
lĂ
!-U
.) = <"'..' -^l'j.
e est la somme des ordonnées mavima (/Z^'. i, gr. 11° 2) multipliée par p. G' est le
produit de p' par la hauteur Ă laquelle on le soulĂšve pour le soutenir ensuite {/Ăź^'- i,
gr. Il" 1). Il' est obtenu en multipliant, suivant la définition du travail statique, lé
poids par la durée de la sustentation : le poids tombe bien un peu, mais si lentement
qu'on doit le considĂ©rer comme soutenu intĂ©gralement de mĂȘme que dans la pĂ©riode
d'Ă©tablissement ra'. Le terme P comprend : i" le travail statique lors du soulĂšvement
du poids/», et que l'on peut considérer comme égal au produit du poids par le temps,
la vitesse cliangeant peu ; 2° le travail statique lors de la descente du poids; ce travail
est la différence entre l'aire parabolique en chute libre et l'aire de la courbe de sou-
tien; mais l'arc de parabole se confondant sensiblement ici avec une droite et l'aire
parabolique étant trÚs petite, on peut considérer ce travail comme représenté par
l'aire de soutien, sensiblement la moitié du poids multiplié par le temps.
)) Bornée à cela, la méthode ne nous fournirait que des nombres voisins
des maxima de dépense et ne permettrait pas de préciser la nature de la
fonction cherchée. Pour avoir une suite de valeurs de travaux dynamiques
et statiques équivalents énergétiquement, nous avons comparé dans une
premiÚre série, à des ergogrammes purs, des travaux statiques et des tra-
vaux ergographiques mĂȘlĂ©s systĂ©matiquement; dans une deuxiĂšme sĂ©rie,
Ă ces travaux mĂȘlĂ©s des travaux mĂȘlĂ©s de mĂŽme nature, continuant tou-
jours chacune des deux expériences de comparaison jusqu'à l'épuise-
ment.
» Si dans la premiÚre expérience <S désigne le travail de l'ergogramme pur
{Cf. JĂźg. 2), V les travaux, statiques allerents au travail ergographique; si, dans la
FiR. 2.
deuxiÚme expérience, ra' est le travail statique d'établissement de la sustentation, x' le
f/-afrti7 d'Ă©tablissement de la mĂȘme, II' le travail statique de sustentation, V les tra-
ia88 ACADĂMIE DES SCIENCES.
vaux statiques alTérenls au travail ergographique G', on a, dans la premiÚre série d'ex-
périences,
(2)
CĂ:
et, dans la deuxiÚme série, t désignant le travail d'établissement, Il K- travail statique
de sustentation de la premiÚre expérience :
(3) (Qt^^\(^^. + !^,\-{z'+t') =prp'-Mi' + ^'-^(n + r.4-p)j.
» Nous avons obtenu ainsi, entreautres, les nombres suivants :
Kilogram-
mĂštres. Kilogs-secontle.
o,G45(J.) 86,1 [form.(i)]
o,54i (J.) 82,35 »
0,678 (J.) 78,5 »
1,96 (D.) 281 »
Kilogram-
mĂčtres. Kilogs-seconile.
O,o5- (J.) 1,8 [form. (2)]
0,075 (J.) 9,66 »
0,144 (J-) 18,6 »
o,i89(J.) 23,9 >'
Ki!oj;r;im-
niĂštrcs. Ivilogs-seconde.
0,195 (J.) 28,6 [form. (2)]
0,200 (.1.) 19,32 »
0,394 (J-) 55,3 »
0,172 (J.) 9, 17 [form. (3)]
» La fonction cherchée est remarquablement représentée par une droite :
)) Les travaux dynamiques croissent proportionneUcmenl aux travaux sta-
tiques Ă©nergĂ©tiquemenl Ă©quivalents; le coefficient de proportionnalitĂ© est â ⹠»
PHYSIOLOGIE. â Recherches sur le rĂŽle de la glande interstitielle du testicule.
Hypertrophie compensatrice expérimentale. Note de MM. P. Ancel et
P. lßouix, 'présentée par M. Alfred Giard.
(c L'action générale du testicule sur l'organisme est connue depuis long-
temps. On l'a attribuée à une sécrétion récrémentitielle du liquide sper-
matique.
» Les recherches morphologiques sur la structure du testicule des Mammi-
fÚres, parvenues dans ces derniÚres années à un grand degré de perfection,
ont montré que cet organe renferme, non seulement des tubes sémiiiifÚres
avec les divers éléments de la lignée spermatogénétique et leur syncytium
nourricier, mais encore des cellules disséminées entre ces tubes et dési-
gnées sous le nom de cellules interstitielles. Ces cellules, découvertes par
Leydig, en i84o, et bien connues depuis les recherches de beaucoup d'au-
teurs (KĂŽLLiKER, LLâ D^YIG, Hansemann, Lubahscii, Touuneux, LenkossĂšk,
Reinke, Plato, FiuEDMANN, Beissner, Mathieu, Regaud et SĂNAT, Gan-
FlKi, etc.), reprĂ©sentent de vĂ©ritables Ă©lĂ©ments glandulaires. Nous-mĂȘmes
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1289
avons moniré qu'elles offrenttoiis les signes cytologiques d'une grandeacti-
vité glandulaire, qu'elles renferment de nombreux produits de sécrétion
et qu'elles passent par toutes les phases d'un cycle sécrétoire. Dans leur
ensemble, elles constituent donc un organe interposé aux canalicules sé-
minifÚres et que nous avons appelé glande interslitielle du testicule.
» Quelle est la signification physiologique de celte glande? Presque tous
les auteurs qui ont étudié les cellules interstitielles en ont fait des éléments
trophiques pour les cellules séminales. Seuls quelques auteurs leur soup-
çonnent un rÎle de sécrétion interne, sans d'ailleurs en fournir la preuve
et sans montrer quelle serait leur action.
» Dans plusieurs travaux précédents, nous avons réuni un groupe de
fnits d'ordre morphologique, physiologique et chimique, qui, rapprochés
les uns des autres, nous ont autorisés à formuler l'hypothÚse suivante:
l'action générale sur V organisme, reconnue jusqu'ici au testicule tout entier,
doit ĂȘtre rapportĂ©e Ă la glande interstitielle.
)) Nous avons entrepris une série d'expériences pour démontrer le bien
fondé de cette maniÚre de voir. Nous avons tout d'abord cherché à prouver:
r^que la glande interstitielle ne sert pas seidement Ă la nutrition des
éléments séminaux; 2° qu'elle a iine action générale sur l'organisme.
» 1° Nous avons montré, par la sténose des voies excrétrices du sperme chez l'adulte
(ligature ou résection du canal déférent, injections sclérogÚnes dans l'épididvme) que
les deux glandes du testicule, séminale et interstitielle, sont relativement indépendantes
l'une de TautrÚ. Cette sténose produit en elTet la dégénérescence progressive des
éléments séminaux, tandis que les cellules interstitielles conservent leur intégrité mor-
phologique. â ,.
» 2° Pour dém-ontréi- l'action générale delà glande interstitielle sur l'organisme, nous
avons institué certaines expériences en partant de la notion biologique suivante : on
sait que l'ablation des représentants d'un systÚme glandulaire pair amÚne au bout d'un
certain temps l'hypertrophie compensatrice de la glande opposée. L'organisme con-
tinue ainsi à bénéficier, aprÚs l'opération, d'une quantité de produits égale à celle qui
lui Ă©tait fournie par le systĂšme glandulaiie tout entier. Si nous enlevons un testicule,
les deux glandes du testicule opposé (séminale et interstitielle) s'hypertrophieront;
mais si, sur le testicule restant, nous réséquons le canal déférent, la glande séminale,
dégénérera. Dans ces conditions, nous n'aurons une hypertrophie de la glande intersti-
tielle que si cette glande possĂšde un autre rĂŽle qu'un rĂŽle trophique vis-Ă -vis des
éléments séminaux, c'est-à -dire une action générale sur l'organisme.
» Nous avons fait celte expérience sur des Lapins et des Cobayes. AprÚs avoir en-
levé un testicule et ligaturé le canal déférent du testicule opposé, nous avons laissé
nos animaux en expérience pendant 6 mois. L'examen du teslicuJe nous a montré les
faits suivants : Au point de vue macroscopique, ce testicule est diminué de volume-
il est mou et présente à la couj)e une couleur brun chocolat, trÚs différente de la teinte
1290 ACADEMIE DES SCIENCES.
blanc rosé des testicules normaux, fait intéressant si on le rapproche de l'aspect
oflert par les testicules largement pourvus de cellules interstitielles. Sur coujjes
microscopiques, le testicule montre des transformations profondes. Les tubes sémi-
nifÚres sont diminués de diamÚtre; la plupart des cellules séminales ont disparu; cer-
tains tubes ne renferment plus que des spermatogonies et le syncylium sertolien;
d'autres montrent encore quelques spermalocytes; dans aucun nous n'avons retrouvé
de spermatides ni de spermatozoĂŻdes. La glande interstitielle, au contraire, a pris un
développement considéiable. Elle constitue, entre les canalicules séuiiniféres dégénérés,
de larges traßnées richement vascularisées. Les cellules constitutives de cette glande
sont nettement orientées autour des vaisseaux sanguins, auxquels elles forment des
gaines plus ou moins épaisses. Elles présentent toutes les signes d'une grande activité
sécréloire.
» En somme, la glande séminale est dégénérée; la glande interstitielle, non seule-
ment a conservĂ© son intĂ©gritĂ©, mais a mĂȘme au moins doublĂ© de volume.
» Nous pouvons donc conclure : 1° la glande inlerslilielie n'a pas pour
rĂčle unique d'assurer la nutrition des Ă©lĂ©ments sĂ©minaux; 2° elle a une
action générale sur l'organisme.
» Nous montrerons prochainement que seule, dans le testicule, elle a
celle action générale, et que c'est à elle qu'il faut reconnaßtre l'influence
accordée jusqu'ici au testicule tout entier. »
BIOLOGIE GĂ.\ĂR.\LE. â Siir les croisetncnts entre la.fies dlffĂšrenles.
Note de M. Georues Coltag.xe, présentée par M. Alfred Giard.
« Je résumerai, dans les quatre propositions suivantes. A, B, G et D,
tous les faits que j'ai constatés au cours de mes recherches expérimentales
sur les croisements entre taxies différentes chez les veis à soie fia mûrier (').
Je me servirai, pour ce résumé, des termes mnémons et laxics dont j'ai
donné la définition dans une Note précédente (-).
» A. Les innénions antagonistes restent qualitali^-e nient inaltérés; ils sont hétéro-
dynames (croisements mendéliens). Dans certains croisements entre deux taxies «,
et (7, on constate les particularitĂ©s suivantes : 1° tout individu issu d'un Ćuf croisĂ©
«1 X a., ou a,X a, ne diffÚre en rien, au point de vue morphologique, des sujets de
lune des taxies pures, (T, par exemple. On dit alors que le caractĂšre a^ est dominant
(') Bulletin scientijique de la France et de la Belgique, dirigé par A. Giard,
t. XXXVII, janvier igoS.
C) Sur les facteurs élémentaires de l'hérédité (Comptes rendus, séance du i4 dé-
cembre igoS, p. 1075).
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1291
el lecaraclÚre a, récessif ; 3° à la génération suivante, les produits du croisement entre
eux des sujets croisés de premiÚre génération qui ne présentaient que l'apparence a,,
mais qui possédaient à l'étal latent le caractÚre CTj, présentent les uns le caractÚre a,
et les autres le caractĂšre a,, dans la proportion de 3(7, pour la,.
» On désigne souvent le caractÚre dominant par le symbole D, et le symbole réces-
sif par le symbole R.
» 1). f^es mnémons antagonistes restent qualitativement inaltérés; ils sont homo-
dynanies. Dans certains croisements entre deuv taxies rt, et a,, il arrive que tous les
individus issus des Ćufs a^ x a, se partagent yja/' /?iO(7(e entre les deux taxies «, et a^.
Les générations suivantes dans lesquelles interviennent comme parents des sujets
croisés de premiÚre génération ne témoignent également aucune hétérodynamie entre
les mnémons primitifs de a, et «2.
» C. Les mnémons antagonistes réagissent entre eux ; il y a combinaison et for-
mation d'une nou^'elle ta.rie. Dans certains croisements entre deux taxies a, et a,^ il
arrive que tous les individus issus des Ćufs croisĂ©s a, X a.^ se partagent entre trois
taxies a^, a, et une nouvelle taxie présentant une combinaison des deux taxies primi-
tives.
" » D. Les mnémons antagonistes réagissent entre eux; il y a combinaison, puis
destruction de la poly taxie. Dans certains croisements entre deux taxies a, et a^, il
arrive que tous les individus issus des Ćufs croisĂ©s «r, X a^ sont identiques en ce qui
concerne le caractÚres qui présente alors une modalité intermédiaire entre a, et a^.
En d'autres termes, il y a fusion des caractÚres o, et a^ à la premiÚre génération
croisée. Mais à la seconde il y a variation désordonnée : les produits du croisement
entre eux des sujets croisés de premiÚre génération présentent, pour le caractÚre or,
toutes sortes de modalités intermédiaires entre (7, et a,, y compris les modalités fl,
et a, elles-mĂȘmes.
1) /.rt poly taxie du caractÚre a est détruite, et dans les croisements ultérieurs
entre eux ou avec les sujets de taxies pures a^ et «âą> des individus de dillerentes gĂ©nĂ©-
rations issus du croisement (7, x a,, les mnémons ne paraissent plus guÚre différer de
ceux des caractĂšres non polytaxiques ordinaires, c'est-Ă -dire des caractĂšres variables Ă
variabilité continue.
» Le mode B a élé signalé d'tine façon précise pour la premiÚre fois par
Grégor Mendel, en i865, cliez Pisiim salnum. De nombreux cas de croi-
semenls mendélipns ont été observés de nouveau ces derniÚres années par
de Vries,|^Correns,'Tschermak, Baleson, Cuénot, etc.
M Le mode B semble bien moins fréquent. Je l'ai observé pendant les
trois années iSgj, 1896 et 1897, dans les croisements entre deux races
de vers Ă soie dont l'une Ă©tait Ă cocons blancs, l'autre Ă cocons jaunes. Mais
j'ai constatĂ© aussi des croisements mendĂ©liens entre ces deux mĂȘmes races.
» La sexualitĂ© est une sorte particuliĂšre de ditaxie qui paraĂźt suivre, Ă
certains Ă©gards, les mĂȘmes lois hĂ©rĂ©ditaires que les caractĂšres polytaxiques
Ă mnĂ©mons honiodvnames. 11 en est de mĂȘme de l'hĂ©tĂ©rostylie, dilaxique
r292 ACADEMIE DES SCIENCES.
OU Iritaxiqne, des Prirnula, Linitm, O.ralls, Pulmonnria. Lylhram, Nar-
a'ssus, elc.
» Le mode C est encore plus rare que le mode B, du moins je ne l'ai
observé qu'une fois, dans un croisement de 1895, entre deux variétés de
vers à soie, dont l'une était à vers moricauds, l'autre avers zébrés. En 1896,
la moitié environ des 329 sujets issus du croisement furent à vers mori-
cauds, et l'autre moilié à vers à la fois mnricaiids et zébrés. En 1897, chez
les descendants, au nombre de 820, des représentants de cette nouvelle
laxie croisés entre eux, les vers à la fois moricauds et zébrés furent au
nombre de 386, et les vers moricauds au nombre de i35. En outre le carac-
tÚre irr zébré, qui avait été latent en 1896, reparut chez 2/|5 sujets, et aussi
le caractĂšre verb/anc chez 54 sujets. Ce dernier caractĂšre Ă©tait alors latent
depuis au moins 3 générations.
» Le mode D est connu depuis longtemps ; c'est celui que présentent en
général les hybridations, c'est-à -dire les croisements entre espÚces dilTé-
rentes.
» J'ai constatĂ© encore, et c'est lĂ un fait trĂšs intĂ©ressant, que les mĂȘm^s
mnĂ©mons, c'est-Ă -dire les mnĂ©nions d'une mĂȘme taxie dans une mĂȘmerace,
pouvaient réagir suivant l'un ou l'autre des quatre modes A, B, C ou D,
suivant qu'ils étaient mis en présence, par le croisement, de tels ou , tels
autres mnémons antagonistes, choisis dans d'autres races ou d'aulres
espÚces. »
PHYSIOLOGIE C0MPAR1':e. â Sur le pliolotropisiiie des Arliozuaircs supĂ©rieurs.
Note de M. Gfouges Boii\, présentée par M. Edmond Perrier.
« Dans maintes circonstances on a abusé du mot phototropisme.
» Les figures représentent des expériences effectuées dans des cuvettes de porcelaiue
sur'des ConvoliUa (I à tV) et sur'des Néréides (V). Les ilÚclies indiquent la direction
des rayons lumineux; les hachures, lesombres portées; les traits contournés, les anß-
nßa-u*; fiai- premiÚre ligné Veprésente l'état initial, là seconde l'état fi n'ai, au bout du
temps t (r heure pour I, IV,V; 10 miniites pour 11 et III). Il semble que les Vers se
portent vers ta lumiÚre,' qu'il y ait /3/('/<o//o/>(.s/«e pusitif. Rie^i n'est plus faU\.
,^ » Si, dans l'expérience I, on observece qui se passe entre l'état initial et l'étal final,
on rons-tale nue les Co/iro/«<(7 traversent la liirne de sĂ©paration de J'ombre et delĂ
lumiÚre dans tes deux sens (sam reciïls) : au début les indU-idus' qai marchent en
)sĂ©ns.contrdii'e 'de ItiiĂčMiĂšfe sont'en'iiiĂȘTrtĂš Ă6iĂ»'bi'Ăš"q'u'e''cĂš'Ă sc qui marche'nt dans le
iéns'dé'la /(//w/Ú/e (par fcoiisféquent pas de pliotoiropisihe) ; niais ceii\ qui viennent de
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE \go3.
1293
la région éclaii-L'C sont, comme je l'ai montré {Comptes rendus, 2,3 novembre 1908),
dans un Ă©tat de fatigue latente (') qui se manifeste dĂšs que l'excitation lumineuse-
cesse : les Coiuoluta qui viennent de pĂ©nĂ©trer dans une ombre s'y arrĂȘtent et des-
sinent bientĂŽt une bande verte en bordure de l'ombre; les individus qui vont vers
l'ombre ?ie s'étalent pas k sa surface, et l'ombre, sauf sur la bordure, se dégarnit peu
à peu par rapport à la lumiÚre. La répartition finale est due à un effet tonique.
» De mĂȘme en II et en III : les Vers commencent par se rĂ©pandre partout, mais peu
à peu l'ombre disparaßt; les individus qui sont dans l'ombre sont plus fatigués en III
qu'en II et y restent plus longtemps.
» En IV, un faisceau de lumiÚre traverse la cuvette, bordé par des ombres pro-
jetées artificiellement ; comme dans les cas précédents les Vers se placent surtout en
bordure des ombres.
» En V, les Néréides, aprÚs ai'oir circulé dans tous les sens, se reposent dans
l'ombre portĂ©e oĂč elles ont pĂ©nĂ©trĂ© par hasard.
» Dans tous ces cas, il n'y a pas de phototropisme : il y a arrĂȘt Ă l'entrĂ©e de
l'ombre, dû à la fatigue provoquée par la lumiÚre. C'est ce que n'ont pas vu
Gamble etKeebledans un MĂ©moire sur les Conroluta qui vient de paraĂźtre
(Quarterly Journal, décembre igo3)et FerrouniÚre (ThÚse, Paris, 1901);
les figures ci-dessus rappellent Ă©trangement celles de ces auteurs, qui
concluent au phototropisme positif.
)) De plus, j'ai reconnu qu'il snfllt d'incliner de \° le fond du vase pour
obtenir des figures difTĂšreiites, qui varient d'ailleurs suivant l'heure de la
marée et le degré de l'éclairement. Or, Gamble et Keeble ont négligé
l'influence des pentes et une foule d'autres conditions que j'ai indiquées
dans le Bulletin du Muséum (novembre igoS).
» Pour les Rediste diversicolor, il faudrait considéreren outrela composition
de l'eau. Ces Néréides peuvent vivre dans trois conditions : a, eaux salées
(') Beaucoup plus intense sur la porcelaine que sur le sable.
C. R., 1903, 2° Semestre. (T. CXXXVII, N» 26.)
169
T294 ACADĂMIE DES SCIENCES.
relativement profondes ; b, mince couche d'eau saumĂątre; c, mince couche
d'eau douce. En b seulement elles perçoivent les ombres à distance et
se dirigent vers elles, et elles reculent quand elles sont sur le point de
s'engager dans une tache fortement éclairée; ce double phototropisme (pho-
totaxie) nĂ©gatif n'existe plus en a etenc, oĂč lafatigueagissantseuleenlraĂźne
(\e& apparences de phototropisme positi f ; il semble qu'en b l'acuité visuelle
soit accrue ; serait-ce par les rayons N ( ' ) ?
)) Ici j'ai voulu simplement attirer l'attention des Biologistes sur la com-
plexité d'un problÚme important : il suffira, pour s'en convaincre, de lire
le MĂ©moire de Milsiikuri sur les Littorines et celui que je viens de faire
paraĂźtre sur les Convoluta. Au commencement du xx*" siĂšcle, il est temps
d'apporter dans les expériences plus de précision que ne le faisaient
Trembley et Réaumur; or, l'élégant Mémoire de Gamble et Keeble, ca-
pital à un autre point de vue (cellules vertes), demeure, malgré l'emploi
de lumiÚres monochromatiques, manifestement en arriÚre ("). «
PHYSIOLOGIE. â Action de l'anethol sur l'organisme. Note
de MM. E. Varexxe, J. Roussel et L. Godefroy, présentée par M. Troost.
« On sait que, dans certaines contrées, de grandes quantités d'anis sont
consommées comme condiment, dans le pain, les gùteaux secs et différents
aliments. Les confiseurs, et surtout les distillateurs en font un usage con-
sidérable. Or, malgré l'emploi séculaire de l'anis, quelques physiologistes
ont accusé l'essence d'anis de provoquer certains troubles organiques;
mais il est vrai que d'autres ont toujours soutenu son innocuité.
» Récemment, le D'' S. Lalou, dans un travail important sur certaines
essences (ThÚse de doctorat es sciences, Paris, igoS) déclare qu'il a employé
des doses considérables d'essence d'anis et d'anélhol sans pouvoir obtenir
chez le client ni secousses, ni attaques. Des doses énormes n'ont provoqué
que des phénomÚnes d'intolérance. Des doses de 3^ par kilogramme
d'animal n'ont pu déterminer aucun signe d'intoxication.
» Des essais prolongĂ©s depuis plusieurs annĂ©es nous amĂšnent Ă la mĂȘme
(') G. BoHx, Des rayons N considérés comme /acteur éthologique {Comptes
rendus de la Société de Biologie, 26 décembre igoS).
(^) Voir Nagel, Bot. Zeit., t. LIX, p. 298-299, et Bons, Comptes rendus de la
Société de Biologie, 21 novembre igoS.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. 1290
conclusion que celle du D' Laloii : l'anĂ©thol semble se refuser Ă ĂȘtre
toxique. Et su constitution chimique le fait supposer, a priori :
/CH=CH-CtP
^ ^ \OCH^
On voit que ce corps peut ĂȘtre antiseptique par son groupe aromatique et
analgésique par son groupe oxyméthylique. Et, en pratique, il est incon-
testable que l'infusion, l'alcoolat d'anis, etc., donnent d'excellents
résultats contre certains troubles gastro-intestinaux.
» Pendant plus de 3 ans, nous avons pu suivre une série (enlre autres) de douze
lapins qui, tous les jours, absorbaient dans leur nourriture chacun une dose de aSs de
graine d'anis. Ces animaux n'ont jamais manifesté le moindre malaise; il étaient nor-
malement gras, vifs, d'un beau poil, se reproduisaient trÚs réguliÚrement; leur chair
était légÚrement parfumée et agréable à manger. D'autres expériences faites sur une
autre série de lapins avec de Valcoolat d'anis ont donné les résultats suivants (dont il
faudrait, si possible, Ă©carter l'action de l'alcool lui-mĂȘme) :
» Examen du sang :
MĂąle K. â HĂ©maties 7 S/Joooo Leucocytes 7800
MĂąle B. â â » 7825000 » ...... 8200
» Les éléments sanguins ne sont pas déformés et l'on compte seulement par milli-
mĂštre cube :
MĂąle A. â HĂ©maties dĂ©formĂ©es i5o
MĂąle B. â » 90
» Et, en somme, la formule leucocytaire peut s'écrire :
Mile A. MĂąle B.
Polynucléaires neutiophiles 74 65
» acidophiles o,5 7
» basophiles 6 i , 5
Mononucléaires 2 3
Lymphocytes 17 19
Formes anormales ou indécises fi, h 5,5
Total des éléments leucocytaii-es 100 100 -
» D'autres evpériences faites tout récemment suV une série de six chiens ont donné
des rĂ©sultats analogues. Nous donnions chaque jour Ă chacun des chiens de i''s Ăč S"*?
d'anéthol, puis ensuite, comparativement, d'essence d'anis par kilogramme d'animal.
Cette expérience a duré du 6 octobre au 20 novembre igoS. Il ne s'est produit aucun
trouble chez les animaux; au contraire, et l'un d'eux surtout, venu en fort mauvais Ă©tat
de la fourriÚre, s'est trÚs rapidement guéri d'une gastro entérite. L'administration du
1296 ACADĂMIE DES SCIENCES.
produit étail des plus faciles : ranéliiol uu Tessence d'anis élaienl broyés dans un
mortier avec du sucre et le produit était ajouté à la pùtée de chaque chien; l'absor-
ption était réguliÚrement complÚte.
» Enfin, nous avons essayĂ© sur nous-mĂȘmes l'action de l'anĂ©thol Ă la dose de os,5o
et is par 24 heures. AprÚs un mois d'essais, nous n'avons rien constaté de particulier.
L'essence d'anis s'Ă©limine rapidement par les poumons et par l'urine; celte Ă©limina-
tion commence de 10 Ă i5 minutes aprĂšs l'absorption.
» A. ce propos, nous pensons avoir trouvé un réactif intéressant permettant de
caractĂ©riser l'anĂ©thol. On verse dans un tube Ă essais 2""" Ă 3''âą' d'acide acĂ©tique cristal-
lisable, puis 3""' du liquide dans lequel on recherche l'anéthol, puis S""' d'acide chlor-
hydrique fumant. On chauffe; s'il y a de l'anéthol, il se développe une belle couleur
verte. Dans ces mĂȘmes conditions, l'eslragol donne une coloration amĂ©thyste, et le
mélange d'anéthol et d'estragol donne une coloration lie de vin foncée. Nous revien-
drons sur celte réaction importante pour la recherclie de l'anéthol; mais nous ne
pouvons développer davantage ici ce résumé d'observations accumulées depuis plu-
sieurs années et que nous espérons poursuivre grùce à l'obligeance de M. le D'^ Moussu,
professeur de Pathologie Ă l'Ăcole d'Alfort.
» Quant à présent, nous concluons : les essences d'anis (Albi, Alicanle,
Tours, Russie) ne sont pas toxiques; l'anéthol n'est pas toxique et il est
mĂȘme probable que, sous diffĂ©rentes formes mĂ©dicamenteuses, il prendra
rang dans la Thérapeutique. »
PHYSIOLOGIE. â De l'actio/i du radium sur les diffĂ©renls tissus.
Note de RI. J. Daxysz, présentée par M. Roux.
« Une premiÚre série d'expériences dont nous avons relaté les résultats
dans une Note présentée ici, le 16 février de cette année, nous ont permis
de constater, entre autres choses, que, de tous les tissus d'un animal, c'est
l'Ă©piderme et le tissu nerveux qui sont relativement les plus sensibles Ă
l'action des rayons du radium. De nouvelles recherches nous ont permis de
préciser un peu les rapports entre les quantités de radium employé, la
pureté des composés radioactifs, les temps d'exposition, d'une part, et,
d'autre part, les effets produits.
» Nous nous sommes servi cette fois d'un échantillon de bromure de
radium pur de 5o"k (échantillon n° 4) et d'un autre échantillon d'un
composĂ© Ă parties Ă©gales de chlorure de radium et de baryum de 23âąÂ»
(échantillon n° .'5) et nous avons fait agir ces deux sels parallÚlement sur
de petits animaux, Ă distance.
» On enfermait des souris dans de petites cages en bois de S*^'" de haut sur ic^"" de
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. 1297
large eL 6="" de profondeur et l'on plaçait le radium sur la cage, sur une planchelle
munie d'une ouverture, de façon que les rayons n'avaient pas de bois à traverser.
» Le radium a été maintenu en place pendant !\, 8, i4, 24 et 4^ lieures et pendant
10 et 20 jours.
» L'exposition de 4 et de S heures aux rayons des échantillons n"* 3 et k n'a produit
aucun effet appréciable.
» L'exposition de i4 heures aux rayons du n° 3 n'a produit aucun elTet ; l'exposition
aux rayons du n" 4 a produit, 20 jours aprÚs, une alopécie et une dermite assez grave
sur la tÚte et sur le dos. Bien que la dermite ne soit pas encore complÚtement guérie
(aprÚs 6 mois), la souris se porte bien. A la place du poil gris il a repoussé du poil
blanc.
» L'exposition de 24 heures aux rayons du n° 3 a produit au bout de 21 jours une
légÚre alopécie, sans dermite, sur la tÚte et le cou; l'exposition aux rayons du n° 4
a provoqué une alopécie au bout de 16 jours, une congestion étendue de la peau de la
tĂšte et du dos aprĂšs 21 jours et la mort au bout de 82 jours.
» L'exposition de 48 heures aux rayons du n" 3 a produit l'alopécie et la dermite
aprĂšs 17 jours, une ])aralysie des membres et la mort aprĂšs 44 jours.
» L'exposition de 48 heures aux rayons du n" 4 de deux souris adultes a produit
aprĂšs i5 jours une congestion profonde de la peau, une paralysie des membres et la
mort aprĂšs 22 jours. La mĂȘme expĂ©rience rĂ©pĂ©tĂ©e sur 6 petites souris de i mois, pla-
cĂ©es dans la mĂȘme cage avec leur mĂšre dans un nid de ouate, a produit une chute de
poils complÚte sur le dos et les lianes déjà aprÚs 4 jours (du commencement de l'expé-
rience) et a amené la mort par cachexie de tous ces petits animaux aprÚs 10 jours,
sans qu'il y ait eu congestion de la peau. La mÚre est morte paralysée aprÚs 28 jours.
» Enfin, il a fallu 20 jours d'une exposition ininterrompue aux rayons du n" 3 pour
amener la paralysie et la mort de deux souris, avec congestion de la peau et 10 jours
d'une exposition ininterrompue aux rayons du n'^ 4 pour paralyser et tuer deux souris
sans alopécie et sans congestion appréciable de la peau.
» Dans ce dernier cas, la peau était ramollie, comme bouillie; elle se déchirait à la
moindre traction. J'ai constatĂ©, en outre, que 25âą5 de bromure de radium pur pro-
duisent sensiblement les mĂȘmes effets que 5oâąs du mĂȘme sel.
» La gravité des atteintes auginenle donc avec la pttreté du produit et le
temps de l'exposition.
M L'examen microscopique des lésions produites sur le systÚme nerveux
cérébral dans les cas de paralysie et de mort rapides provoquées par l'appli-
nalion du radium sur la colonne vertébrale ou sur le cerveau, aprÚs trépa-
nation, a relevé surtout des troubles vasculaires.
)) Sur des coupes de cerveau et de moelle que M. Manouélian a bien
voulu préparer pour nous, on trouve les capillaires rompus et la substance
nerveuse noyée dans du sang. Les cellules nerveuses ne présentent aucune
altération appréciable. La paralysie et la mort de l'animal semblent résulter,
dans ce cas, d'un processus hémorragique intense.
1298 ACADĂMIE DES SCIENCES.
1) Mais, si ces lésions sont le plus apparentes, on ne peut pas en conclure
que l'action des rayons du radium porte uniquement sur les vasomoteurs et
les capillaires. Dans les cas de mort en 10 Ă 12 jours, il y a paralysie ou
cachexie et ramollissement de la peau sans congestion appréciable; il est
donc évident qu'il y a aussi une action directe sur les cellules épithéliales
et nerveuses.
» Les expériences précitées nous montrent aussi que les tissus, et notam-
ment les épithéliumsdes jeunes animaux, sont beaucoup plus sensibles que
les tissus des adultes, ce qui revient Ă dire que les jeunes cellules sont plus
sensibles que les cellules ùgées.
» Ce fait est important à noter parce qu'il expliquerait l'action en
quelque sorte spécifique des rayons du radium sur les néoplasmes qui
peuvent ĂȘtre atteints et profondĂ©ment modifiĂ©s Ă travers la peau et une
couche de muscles et sans que ces derniers tissus soient attaqués d'une
façon appréciable.
» Pour trouver quelques indications sur la nature de l'action nécrotique
des rayons du radium, nous avons fait agir le tube u° 3 et les émanations
de quelques milligrammes de bromure de radium pur in vitro sur une série
de diastases, de sérums et de produits microbiens actifs.
)) Je me bornerai à noter, pour le moment, qu'un sérum hémolytique
de chien perd complÚtement ses propriétés hémolysantes aprÚs un contact
de 3 jours avec le tube n° 3, tandis que l'activité de la trypsine avait été
sensiblement augmentée par suite d'une exposition aux émanations
pendant i4 heures. L'action du tube n° 3 sur les produits microbiens tels
que la toxine diphtérique et la diastase protéolytique du charbon, ainsi que
surla'ricine s'est montrĂ©e Ă peu prĂšs nulle, mĂȘme aprĂšs une exposition
prolongée. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur une cunsĂ©cjuence de la JĂ©condaliun croisĂ©e.
Note de M. Leclekc du Sablon, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Les expériences sur l'hybridation et la fécondation croisée ont ordi-
nairement pour but d'étudier les caractÚres de la plante résultant de la
fécondation^ d'une oosphÚre par du pollen appartenant à une autre espÚce
du mĂȘme genre ou Ă une autre race de la mĂȘme espĂšce. Je me suis proposĂ©
seulement de rechercher les modifications qui pouvaient ĂȘtre produites
sur une plante, notamment sur le péricarpe, à la suite de la fécondation
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE ipo.S, 1 299
de l'oosphÚre par un pollen étranger. On avait déjà remnrqné que des
cĂ©pages de Vignes Ă raisins blancs, fĂ©condĂ©s par du pollen appartenant Ă
une variété à raisins noirs, pouvaient produire des grains colorés; c'est
aussi une opinion répandue que les Melons cultivés dans le voisinage des
Concombres perdent de leurs qualités. J'ai recherché par des expériences
précises dans quelle mesure la fécondation croisée modifiait la composi-
tion chimique des fruits.
» J'ai d'abord opéré sur des Melons {Cticumis Melo) et des Concombres (Cucumis
salĂč'us). J'ai dosĂ© le sucre et les matiĂšres amylacĂ©es dans le pĂ©ricarpe : 1° d'un
Melon fécondé par du pollen de Melon; 2° d'un Melon fécondé par du pollen de
Concombre; 3° d'un Concombre fécondé par du pollen de Melon; 4° d'un Concombre
fécondé par du pollen de Concombre. J'ai obtenu les résultats suivants :
MatiĂšres
Sucres amylacées Total
pour 100. pour 100. pour 100.
Melon X Melon 24,3 11,0 35,3
Melon X Concombre 5,8 10,8 16,6
Concombre X Melon i,3 8,4 9,7
Concombre X Concombre 1,1 9,5 10,6
» Les chiflTres portés à ce Tableau représentent la proportion de matiÚre dosée rap-
portée à 100 parties de matiÚre desséchée. Les fruits ont été cueillis et analysés au
moment de leur maturité apparente. Les caractÚres extérieurs du péricarpe n'ont pas
été modifiés par la fécondation croisée, mais le Melon fécondé par du pollen de
Concombre n'avait pas le goût sucré ordinaire des Melons. Le résultat de l'analyse
montre que l'influence du pollen de Concombre a diminué la proportion de sucre
d'une maniÚre considérable. Par contre, le pollen de Melon n'a pas provoqué la for-
mation de sucre dans le Concombre.
» D'autres expériences ont porté sur deux races de Cucurbita Pepo : la Courge
olive et la Courge à la moelle, cultivées dans des conditions identiques. En opérant
comme sur le Melon et le Concombre, j'ai obtenu :
MatiĂšres
Sucres. amylacées. Total.
Courge olive X C. olive 10, 3 43, i 53,4
Courge olive x C. Ă la moelle '3,4 24,9 38,3
Cour ge Ă lamoellexC. olive 3,6 21,8 25,4
Courge Ă la moelle X C. Ă la moelle. . . 6,7 3o,4 37,1
» Comme pour les Melons et les Concombres, l'apparence extérieure du fruit n'est
pas modifiée par l'influence du pollen étranger; mais la somme des matiÚres de
réserves hydrocarbonées est diminuée. Il est à remarquer que, bien que la Courge
olive renferme plus de réserves que la Courge à la moelle, l'influence du pollen de la
Courge olive diminue les réserves de la Courge à la moelle.
l3oo ACADĂMIE DES SCIENCES.
» Il résulte de ces expériences que le pollen étranger modifie non seule-
ment, comme on le sait, les caractĂšres de la plantule, mats encore ceux
du péricarpe, sur lequel il n'agit pas directement. D'ailleurs, il ne semble
pas que le pollen d'une premiĂšre plante agissant sur le pistil d'une seconde
plante communique toujours au péricarpe de cette seconde plante les
caractÚres du péricarpe de la premiÚre; il y a seulement modification des
caractÚres et, dans les cas que j'ai observés, modification désavantageuse
par suite de la diminution des réserves. En multipliant les expériences,
on obtiendrait vraisemblablement des modifications dans des sens trĂšs
divers.
» Comme application pratique, on ne doit donc pas, conformément
d'ailleurs à une opinion répandue parmi les jardiniers, cultiver dans le
voisinage les unes des autres des Cucurbitacées différentes, mais appar-
tenant au mĂȘme genre et pouvant s'hybrider. De plus, le fait que l'Ă©lĂ©ment
mĂąle peut Ă©tendre son influence non seulement sur le produit de la
fécondation, mais sur certaines parties de l'organisme maternel, pourrait,
s'il était étendu aux animaux, avoir une certaine portée. »
BOTANIQUE. â Sur un hybride vrai de chasselas par vigne vierge
(Ampélopsis hederacea). Note de M. Grille.
« On sait que Millardet avait tenté l'hybridation de la vigne par
la vigne vierge. En novembre 1901, il rendait compte de ses expé-
riences : il avait obtenu environ cinquante plantes en tout semblables aux
vignes françaises qui leur avaient servi de mÚre. La vigne vierge n'avait
laissé aucune trace de sa paternité. Il appela cette hybridation au résultat
négatif /a«i5e hybridation, ou hybridation sans croisement des caractÚres.
» En 1901 et 1902. je rĂ©alisai moi-mĂȘme cette expĂ©rience, en hybridant
le chasselas par le pollen de la vigne vierge. Sur les six plantes obtenues,
il se trouva cinq faux hybrides, mais la sixiÚme se révéla un véritable
hybride.
» Elle porlait au-dessus des coljlédous quatre trÚs petites feuilles linéaires, puis
deu\ feuilles aiiondies, une feuljle lancéolée parfaitement réguliÚre, une autre feuille
lancéolée portant à gauche un petit éperon (ces quatre derniÚres feuilles étaient por-
tées sur de larges pétioles); puis quatre feuilles irréguliÚres se rapprochant de celles
de la vigne, tout en ayant tendance à la forme hastée; enfin deux autres feuilles se
rapprochant aussi de celles de la vigne et ayant une forme à peu prÚs réguliÚre.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE IQoS. i3oi
)) En dehors de la diversité de leurs formes, ces feuilles avaient nue teiiile et, un
aspect spécial trÚs différents de ceux des autres vignes; elles étaient de types variés
et fantaisistes, de telle sorte qu'il Ă©tait impossible de les confondre ni avec celles du
chasselas, ni avec celles de la vigne vierge. Elles avaient notamment, dĂšs leur premier
développement, une teinte vert olive qui les distini;uait nettement des feuilles de chas-
selas dont la teinte rougeùtre est trÚs accentuée.
» Celte vigne, dont la croissance a Ă©tĂ© extrĂȘmement lente, ne pourra
sans doute pas survivre Ă l'hiver, mais son existence a suffi Ă prouver la
possibilité d'obtenir de véritables hybrides de vigne et de vigne vierge. »
PHYSIOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur le rĂŽle de Voxalale de calcium dans la
nutrilion des végétaux. Note de M. Amah, présentée par M. Gaston
Bonnier.
« Dans une Note précédente ( ' ) j'ai indiqué comment, par l'observation
et l'expérimentation, j'avais été autorisé à considérer les cristaux d'oxalate
de calcium comme un produit d'excrétion et la possibilité d'obtenir des
plantes entiÚrement dépourvues de ces cristaux.
» La question se posait alors de savoir quelle était la raison utile de la
formation des cristaux, que! en Ă©tait le rĂŽle.
» A cet effet, j'ai cultivĂ© diffĂ©rentes espĂšces de plantes appartenant Ă
des familles variées, dans une solution nutritive mÚre contenant des pro-
portions graduées de nitrate de chaux, variant de 08,01 à o^-^So pour 1000.
» La formule de la solution mÚre était la suivante : eau distillée, looo»;
nitrate d'ammoniaque, o^',4oo; sulfate de magnésie, o^, 200 ; phos|)hate de
potassium, 0^,400; azotate de potassium, os,25o; sesquioxyde de fer,
traces.
» Mes expériences ont porté sur le Sarrasin, le Ricin, Lychnis dioïca, Lychni
Githago à partir de la graine; Ficus Carka e.\.)iÚ^on\a. cultivés par boutures. J'ai fait
neuf lots de graines ou boutures de chaque espĂšce, cultivant le premier lot dans la
solution mĂšre dĂ©pourvue de produit calcique, les huit autres lots, dans cette mĂȘme
solution, contenant :
Pour le deuxiĂšme lot.... 0,01 de nitrate de chaux
Pour le troisiÚme lot o,03 »
Pour le quatriÚme lot. . . . o,o5 »
( ') Comptes rendus, 6 avril igoS.
G. h., 1903, 2« Semestre. (T. C\XXVII, N° 26.) '7"
l302
ACADEMIE DES SCIENCES.
Pour le cinquiĂšme loi. ... o, lo de nitrale de cliuuik.
Pour le sixiÚme lot o,i5 »
Pour le septiÚme loi 0,20 »
Pour le luiitiÚme lot o,3o »
Pour le neuviÚuis loi o,5o »
» Lorsque ces plantes ont acquis un développement suffisant, j'en ai étudié et com-
paré pour chaque espÚce l'assimilation résultante cl voici les chiffres que j'ai obtenus,
indiquant la quantité de CO- décomposé par unité de surface ( i"^'"' ) :
Lychnis Gitliago.
5 août igoS.
Soleil.
TempératuTC : 22°.
Durée de l'expérience : 26 minutct.
Premier lot . . .
DeuxiĂšme loi.
TroisiĂšme lot. .
QuatriĂšme lot .
CinquiĂšme lot ,
SixiĂšme lot. . . .
SeptiĂšme lot. . .
HuitiĂšme lot . .
o , o48o
o,o53i
o,o538
o,o566
0,0681
o,o65i
0,0699
0,0677
NauviÚme lot les sujets ont péri.
Lychnis dioica.
9 août 1900.
Soleil.
Température : 21°.
Durée : 20 minutes.
Premier lot 0,0122
DeuxiĂšme lot 0,0263
TroisiĂšme lot 0,0276
QuatriĂšme loi o,o3i2
CinquiĂšme lot o,o4oo
Si>LiĂšme lot o,o45o
SeptiĂšme lot o,o46i
HuitiĂšme loi 0,0457
NeuviĂšme lot 0,0472
» Les résultats obtenus pour le Sarrasin, le Ricin, Bégonia et Ficus Carica oui été
Ă peu prĂšs du mĂȘme sens, avec cette particularitĂ© cependant que, pour le Ricin, malgrĂ©
le renouvellement fréquent des expériences, les sujets des quatre premiers lots se sont
arrĂȘtĂ©s de bonne heure dans leur dĂ©veloppement aprĂšs l'apparilion des premiĂšres
vraies feuilles; et pour le Bégonia, la respiration semble l'avoir remporté sur l'assimi-
lation pour les Ijoutures des trois premiers lots.
» Ces chiflVes indiquent nettement une assimilation dont l'intensité est d'autant
plus grande que la proportion de nitrate de chaux ajoutée à la solution mÚre est plus
grande et ce, jusqu'à un certain point, variable suivant l'espÚce étudiée et à partir
duquel l'activité de cette assimilation se maintient à peu prÚs constante pour des pro-
portions plus grandes de ce sel.
» 11 semble donc résulter tout d'abord que la cliaux, sous forme de nitrate et tout
au moins pour les plantes étudiées, est nésessaire dans une proportion minima (vaiiable
suivant les espĂšces) au bon fonctionnement physiologique de la plante.
» L'étude histologique des plantes expérimentées montre que les cristaux d'oxalale
de calcium ne font leur premiÚre apparition que dans les feuilles de sujets développés
Ă la faveur de solution nutritive contenant une certaine proportion minima {variable
encore suivant l'espÚce étudiée) de nitrate de chaux.
SĂANCE DU 28 UĂCEMBUE igoS. ' 3o3
» Assez rares tout d'abord, ces cristaux deviennent de plus en plus nombreux Ă
mesure que la proportion de ce sel augmente.
â Par exemple chez Lychrus Gillmgo, ce n'est que dans les feuilles des sujets du
quatriÚme lot (oe,o5 pour 100 de nitrate de chaux) qu'est décelée la présence de
quelques rares cristaux. Sans ĂȘtre abondants, ces cristaux sont plus nombreux dans les
feuilles des sujets du cinquiÚme lot, et tandis que L'intensité du phénomÚne assimila-
toire demeure Ă peu prĂšs constant dans chacun des lots suivants, ces cristaux y
deviennent de plus en plus nombreux.
» Ces expériences et ces observations permettent les conclusions sui-
vantes :
» La chaux (sous forme de nitrate) nécessaire à la constitution et par
suite au bon fonctionnement physiologique de la plante, est entiĂšrement
assimilée jusqu'à une certaine proportion, variable avec l'espÚce ; au-dessus
de cette proportion elle est éliminée sous la forme de cristaux d'oxalate de
calcium, comme étant inutile. Il semble résulter par suite que, contraire-
ment Ă ce que pensent certains auteurs tels que BĂŽhni, Schimper et Groom,
la formation de l'oxalate de chaux aurait pour but l'élimination d« la chaux
superflue, plutÎt que l'élimination de l'acide oxalique. »
PATHOLOGIE VĂGĂTALE. â Sur la Nielle des feuilles de tabac.
Note de M. H. Bouygues, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Pendant les vacances de 1903, il m'a été permis de me rendre compte
de l'importance des dégùts que la Nielle occasionne dans les plantations de
tabac de la vallée du Lot. Cette année du reste a été particuliÚrement favo-
rable au développement de la maladie. J'ai visité de nombreux champs de
tabac appartenant Ă 34 communes des cantons de Puy-l'ĂvĂȘque, Catus,
Luzech, Cahors, etc. Partout, j'ai trouvé, à des degrés différents, il est vrai,
mais toujours sensibles, les atteintes du mal. Certains champs, et ils Ă©taient
les plus rares, n'avaient que quelques plants atteints par la maladie. Pour
d'autres, et c'était la majorité, la proportion des plants malades aux plants
sains variait de ^ Ă 4.
» Enfin, pour d'autres champs, le nombre des plants avariés atteignait
les ~ de la récolte.
» Ces observations, prises un peu partout, m'ont permis d'établir la
moyenne approchée des pieds contaminés ('). Elle s'élÚve pour l'arrondis-
sement de Cahors seul aux | de la récolte totale de igoS.
(' ) Je ne dis pas détruits.
l'^o'l ACADĂMIE DES SCIENCES.
» La perle est, de ce fait, considérable. En effet : les tabacs niellés sont
classĂ©s comme tabacs de qualitĂ© infĂ©rieure ou mĂȘme comme tabacs non
marchands. On jjeut dÚs lors juger quel a été le degré de perle subie par
bon nombre de cultivateurs en cette année de igoB.
» C'est à la suite de pareilles constatations que j'ai décidé de reprendre
l'Ă©tude de cette maladie, dont l'Ă©volution est encore mal connue et dont
la nature se prĂȘte Ă des opinions diffĂ©rentes.
» La Nielle {^) ou rouille blanche ou maladie mosaïque [Blaltfleclienkranl^lieil {-)
ou Mosaïklvranlvlieil {^)] se présente sous la forme de macules desséchées, de couleur
blanc jaunĂątre intĂ©ressant les deux faces du limbe. Ces taches peuvent ĂȘtre dissĂ©minĂ©es
ou rapprochées. Dans ce cas elles s'unissent entre elles et dessinent, sur le limbe, une
figure dont les contours sinueux, enclavent, çà et là , des portions du parenchyme
vert. L'ensemble rappelle de loin une mosaĂŻque : d'oĂč le nom de Mosaikkiankheit
par lequel les Allemands désignent cette maladie.
» La section transverse de la feuille, quand elle traverse une macule, montre un
aspect biconcave dû à un amincissement considérable. Son élude anatomique révÚle
l'affaissement complet des cellules Ă©pidermiques. des faces du limbe, des parenchymes
palissadique et lacuneux et la disparition presque totale du contenu cellulaire. De
plus, il existe autour de la tache un périderme local s'établissant aux dépens des
cellules vivantes voisines des tissus mortifiés.
» Ce périderme, dont les éléments cellulaires sont subéro-lignifiés, délimite le con-
tour de la macule, c'est-Ă -dire le fojer d'infection.
» L'évolution de la maladie mosaïque débute toujours par la face supérieure du
limbe. ĂĂ et lĂ la coloration verte s'attĂ©nue et passe au jaune verdĂ tre. Ce commence-
ment de chlorose est accompagné du flétrissement et de l'aff'aissement du tissu épider-
mique correspondant. 11 en résulte la formation de cupules le plus souvent puncti-
formes. Peu Ă peu le diamĂštre de ces cupules augmente, ce qui leur permet de se
fusionner si elles sont nées trÚs rapprochées; leur concavité se creuse de plus en plus
par suite de la mortification et de l'alTaissemeat progressifs des parenchymes palissa-
diques et lacuneux; l'épiderme de la face inférieure se flétrit et s'affaisse à son tour;
enfin la dessiccation des tissus mortifiés se produisant, la tache apparaßt sous la forme
d'une macule biconcave de couleur blanc jaunĂątre. Devenues trĂšs friables, les macules
peuvent ĂȘtre emportĂ©es par le vent, ou bien, lors de la rĂ©colte, tomber dans le sĂ©choir,
ou se détacher du limbe au moment de la mise en manoque. Les feuilles sont alors
criblées de perforations nombreuses qui leur enlÚvent toute valeur marchande.
(') Ed. Prillieux, Maladies des plantes agricoles, t. L
(2) W. Beuerinck, Ueber ein Contagium vivum fluidum als Vrsaciie der Flecken-
krankheit der TabaksblĂ ller ( Verhandelingen der koninklijke Akademie van
Welenschappen te Amsterdam, 1898, p. i).
(^) IwANOWSKi, Ueber die MosaĂŻkkrankheil der Tabakspjlanze {Botanisches Cen-
tralblatt, n" ki, 1908, p. 4o).
ĂĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. t3o5
» I/époqiie de l'apparition des premiers signes distinctifs de la Nielle
n'est pas fixe. I.a période de manifestation peut s'étendre depuis le moment
oĂč les plants sont encore en nourrice sur la couche chaude et ont atteint
en hauteur de 4'^°' à 6"", jusqu'à l'époque de la véraison. Toutefois l'appa-
rition des premiers symptĂŽmes de la maladie, un mois aprĂšs la transplan-
tation des jeunes plants, est le cas le plus fréquemment réalisé. Des pluies
fines, mĂȘme trĂšs lĂ©gĂšres, favorisent la manifestation de la maladie. Des
chaleurs persistantes enrayent, au contraire, son développement.
» L'infection d'un champ de tabac formé de plants provenant d'un
mĂȘme semis peut ĂȘtre gĂ©nĂ©rale ou partielle : parfois avec de grands Ă©carts.
Dans plusieurs cas, je n'ai trouvé qu'un seul plant absolument sain sur
5oo plants; ailleurs, au contraire, 80 plantes saines contre 20 malades.
» Les plants de tabac, dĂ©pourvus des caractĂšres de la maladie de 3o Ă
60 jours aprÚs l'époque de la transplantation, se conservent généralement
indemnes jusqu'Ă la livraison, mĂȘme s'ils sont entourĂ©s par des individus
contaminés.
» Quant Ă la nature mĂȘme de la maladie, les recherches personnelles
auxquelles je me suis livré à ce sujet m'amÚnent à lui attribuer, avec
MM. Prillieux (') et Iwanowski (-), une origine bactérienne : opinion
opposée à celle de M. Beijerinck (^), qui attribue la maladie à l'existence
d'un Contagium vivum Jluidurn à l'intérieur de la plante.
» Les recherches que je poursuis me font espérer qu'il sera possible de
lutter avec succÚs contre cette maladie redoutable dont les dégùts peuvent
se chiffrer par des sommes importantes pour les planteurs de tabac. »
GĂOLOGIE. â Sur le glaciaire de la Garonne. Note de M. L.-A. Fabre,
présentée par y\. de Lapparent.
« Les vallées pyrénéennes prémonlagneuses du Job, de l'Ourse et de
Nistos s'orientent presque parallÚlement à la basse vallée montagneuse de
la Garonne qu'elles avoisinent. Elles débouchent non loin du fleuve, soit
dans la haute vallée de plaine, soit dans la Neste-Garonne. Aucune de ces
vallées secondaires ne paraßt avoir alimenté de glacier propre. Elles sont
( ' ) Loc. cit.
(2) Loc. cit.
(^) Loc. cit.
l3o6 ACADĂMIE DES SCIENCES.
cependant encombrées de matériaux glaciaires et fluvio-glaciaires. Les
difrérences que présentent ces matériaux aux divers points de vue de la
pétrographie, de la morphologie et de la distribution topographique con-
duisent Ă y distinguer deux Ăąges.
» Un puissant amas fluvio-glaciaire ancien, formé de blocs et cailloutis siliceux
patines, englobés dans des argerÚnes ocieuses, s'étale prÚs de Malvésie, en aval du col
qui, par Saint-Pé d'Ardets, fait communiquer la haute vallée du Job avec celle de la
Garonne : le glacier pléistocÚne garonnais a dispersé ses blocages granitiques jusqu'au
voisinage de ce col. Plus en aval, sur le massif crétacé qui sépare les deux vallées, on
trouve des lambeaux du deckenschotter pyrénéen.
» Dans la vallée moyenne de l'Ourse, à hauteur de la large coupure qui, parSiradan,
s'ouvre dans la vallée de la Garonne, on observe une moraine fraßche et de nombreux
blocs granitiques : ces derniers se relient à l'aval au glaciaire pléistocÚne garonnais.
)i Plus à l'ouest, la branche orientale de la vallée de Seich-Nistos, qui remonte
jusqu'au voisinage de celle de l'Ourse, est encombrée par un véritable complexe gla-
ciaire et fluvio-glaciaire ancien ; Ă hauteur de LombrĂšs, sa masse argilo-caillouteuse
compacte acquiert un profil remarquablement bombé. De part et d'autre, le débouché
des vallées secondaires de Géneresl et de Nestier est pour ainsi dire barré par le
deckenschotter. Au milieu des alluvions qui bordent la rive droite de la Neste-
Garonne, les calcaires crétacés dessinent de capricieux persiliages. Dans leurs ensel-
lements gisent des blocages variés : granités souvent anguleux, aux faces vives et
fraĂźches, dans des gangues sableuses; quartzites, grĂšs et poudingues siliceux, patines,
fréquemment roulés, sporadiquement cantonnés dans les zones basses. Certains d'entre
eux, trÚs volumineux, dépassent ioo°'°.
» Ces matĂ©riaux si diffĂ©rents ne sauraient provenir d'une mĂȘme glacia-
tion montagneuse. Les plus anciens se rattachent naturellement Ă la gla-
ciation anté-pléistocÚne qui alimenta le deckenschotter pyrénéen. Des-
cendu en suivant la vallée antécédente de la Garonne, l'ancien glacier
s'est partiellement déversé par des cols mitoyens, dans les vallées latérales
du Job, de l'Ourse et de Nistos. Le glacier pléistocÚne n'a utilisé que la
coupure de Siradan pour se canaliser dans la vallée de l'Ourse : il a remanié
la plus grande partie des vestiges de la glaciation précédente. Seuls ont
subsisté latéralement quelques blocs gigantesques et certains autres, défilés
dans les basses anses rocheuses.
» Une régression marine sensible a affecté les rivages gascons à la fin du
MiocÚne ; elle a pu modifier assez les conditions géographiques de l'écran
pyrénéen pour y faire naßtre ou y développer l'englaciation. La phase
d'Ă©talement du deckenschotter, que l'on sait ĂȘtre postĂ©rieure au MiocĂšne,
peut alors se rattacher Ă l'oscillation positive des lignes de rivage qui a
caractérisé les débuts du \.Yo'isihme étage médilerranÚen on PliocÚne marin. »
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. 1807
GĂOLOGIE. â Sur les racines de quelques nappes de charriage des Alpes
occidentales . Noie de M. Emile Haug, présentée par M. Michel Lévy.
« La division des Alpes du Dauphiné eL de la Savoie en zones, proposée
par Charles Lory en 1866, peut ĂȘtre appliquĂ©e, avec certaines modifica-
tions, d'ailleurs radicales, Ă toute l'Ă©tendue des Alpes occidentales. C'est
ce que j'ai essayé de faire dans un article publié en 1896 et dans deux Mé-
moires, dont certaines conclusions sont aujourd'hui assez généralement
adoptées. Si, pour d'autres points, je me suis trouvé conduit à modifier
ma premiĂšre maniĂšre de voir, c'est que je n'avais pas tout d'abord tenu
un compte suffisant des grands phénomÚnes de charriage dont M. Maurice
Lugeon, dans une récente synthÚse, a montré le rÎle tout à fait prédomi-
nant dans la tectonique des Alpes suisses. Je vais essayer, dans ces lignes,
d'exposer sommairement comment je conçois aujourd'hui les relations qui
existent entre les nappes de charriage et les zones tectoniques oĂč doivent
ĂȘtre cherchĂ©es leurs racines. Je me suis arrĂȘtĂ©, pour certains points, Ă une
interprétation assez différente de celle de plusieurs de mes confrÚres.
» Je ne parlerai ici ni des « Chaßnes subalpines », ni de la « premiÚre zone alpine »
de Lory, car les nappes de charriage qui y ont été signalées sont restées en continuité
avec leurs racines; il ne peut donc y avoir aucun doute sur leur origine.
» La zone des Aiguilles d'Arçes et du val Ferret (« deuxiÚme zone alpine » de
Lory) est trÚs resserrée en arriÚre des trois massifs cristallins du mont Blanc, du
Pelvoux et du Mercantour; elle s'Ă©tale, par contre, largement dans les intervalles
compris entre ces massifs, et son bord externe est une des plus importantes lignes de
contact anormal de toutes les Alpes occidentales, ainsi que je le montrais dĂšs 1896.
Entre le Mercantour et le Pelvoux, c'est-Ă -dire dans l'Ubaye et dans FEmbrunais, elle
est charriée sur la premiÚre zone. Entre le Pelvoux el le mont Blanc, elle semble éga-
lement s'ĂȘtre Ă©tendue en recouvrement sur tout l'avant-pays.
» En effet, nous avons pu établir, M. Lugeon et moi, que le massif de Sulens se
compose d'au moins trois nappes superposées. La présence, dans la nappe moyenne,
de brĂšches Ă©ocĂšnes identiques Ă celles de la Tarantaise, nous a conduits Ă chercher
dans la zone des Aiguilles d'Arves la racine de cette nappe.
» C'est surtout au nord du mont Blanc que le charriage du bord externe de la zone
des Aiguilles d'Arves vers l'extérieur de la chaßne donne lieu à d'intéressants phéno-
mĂšnes de recouvrement. Ce bord externe se continue sur la rive droite du RhĂŽne par
le pli de la Lizerne et des Diablerets, qui est couché sur une trÚs grande largeur, de
maniĂšre Ă s'Ă©tendre par-dessus les plis de la Dent de Mordes et du Muveran, par-dessus
la lame de NĂ©ocomien Ă CĂ©phalopodes et mĂȘme par-dessus la zone triasique et juras-
sique de Be\. J'ai développé ces conclusions dÚs 1896, et M. Maurice Lugeon les a
l3o8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
adoptées avec de légÚres modifications. J'en ai déduit, de plus, que tontes les Alpes cal-
caires suisses, ainsi que les massifs cristallins de TAar et du Golhard, ne sont autre
chose que l'Ă©panouissement du faisceau des Aiguilles d'Ărves et du val Ferret.
» M. Lugeon a dĂ©montrĂ© que la zone interne des PrĂ©alpes a sa racine dans ce mĂȘme
faisceau, sur la rive droite du RhÎne valaisan, et ce résultat concorde fort bien avec
nos anciennes conclusions relatives Ă la racine de la nappe moyenne de Sulens, qui
correspond exactement à cette zone interne. La nappe inférieure de Sulens est carac-
térisée par le Néocoinien à Céphalopodes et par un Malm semblable à celui des hautes
chaßnes calcaires de Savoie. Il est évident que sa racine est située moins loin vers l'in-
térieur des Alpes que celle de la nappe moyenne. Elle ne peut se confondre avec l'une
des racines droites du mont Joli, décrites par MM. Bertrand et Ritter, car on connaßt
les nappes auxquelles ces racines ont donné naissance. J'en conclus qu'elle se trouve
dans la zone immédiatement suivante, c'est-à -dire dans le faisceau du mont Blanc. Sur
la rive droite du RhÎne, la nappe inférieure de Sulens a son équivalent dans la lame
de iN'éocomien à Céphalopodes de Cheville, qui, privée de sa racine, s'intercale entre
le faisceau de Mordes et le pli couché des Diablerets, c'est-à -dire entre la terminaison
des hautes chaĂźnes de Savoie et la conlinuation du val Ferret. La lame de NĂ©ocomien
de Cheville, le massif amygdà loïde du mont Blanc et la racine de la nappe inférieure
de Sulens occupent donc rigoureusement la mĂȘme position par rapport Ă la zone des
hautes chaĂźnes de Sa\oie, au nord-ouest, et par rapport Ă la zone des Aiguilles d'Arves,
au sud-est.
» J'indiquerai dans une prochaine note la position probable des racines
correspondant aux nappes supérieures, "
PĂTROGRAPHIE. â Contribution Ă VĂštude des roches basaltiques
de l'Esl-A fricain. NotedeM.H. Ars.\xd.4ux, i)résentée par M. Michel Lévv.
« I>es roches basaltiques ainsi que les roches alcalines que j'ai étudiées
dans une Note précédente (') sont, parmi les roches éruptives, celles qui
m'ont paru offrir les développements les plus considérables dans les pavs
Dankali et Issa-Somali, ainsi que sur les bords des plateaux qui limitent ces
territoires au sud et au sud-ouest.
» Ces basaltes se subdivisent naturellement en deux groupes ; l'un d'eux
est constitué par des roches ùpres au toucher, trÚs faiblement magnétiques,
et offrant avec constance le faciÚs doléritique. L'autre groupe comprend
des roches compactes magnétiques en général, dans lesquelles l'olivine
n'est pas constante; ces derniĂšres roches sont le plus souvent microlitiques.
(') Comptes rendus, i2> novembre igoS.
SĂANCn: DU 28 niCCEMBRE 190'^. l3o()
» Les roches du premier iivoupe sonl toujours les plus récentes des séries volcaniques
auxquelles elles appartiennent; je ne les al rencontrées que dans les régions basses du
pays. Celles du aecond groupe existent aussi bien sur les plateaux que dans lesVĂ©gions
basses du pays; je les ai trouvées soit à la surface, soit à un niveau inférieur; dans le
premier cas, j'ai pu constater en bien des endroits qu'elles reposaient directement sur
des calcaires, des grĂšs ('), des schistes cristallins; dans le second, des falaises abruptes,
des canons, des failles, me les ont montrées recouvertes par les roches alcalines aux-
quelles il est fait allusion plus haut, ou bien par les basaltes doléritiques dont il vient
d'ĂȘtre question.
i> L'Ă©tude des lames minces montre que les roches du premier groupe sont Ă peu
prÚs holocristallines et constituées par des groupements ophitiques de feldspatlis
basiques et d'augite associés à de l'olivine en grains bien développés et abondants,
ainsi qu'à de la magnétite et à de rilménilo. Ces roches sonl de véritables basaltes
doléritiques, elles représentent bien un terme de passage des basaltes à structure
microlitique aux diabases à olivine. Les feldspalhs déterminés par leurs extinctions
rĂ©pondent en moyenne au labrador Ab^-Vn', leurs termes extrĂȘmes sont le labrador Ab' An'
et la bytownite; l'olivine, limpide, vert clair, renferme fréquemment en assez grande
abondance de petits octaĂšdres de picotite jaune de miel, ainsi que des inclusions
vitreuses.
)> Les roches qui constituent le second groupe sont microlitiques ou ophitiques;
dans ce dernier cas, ce sont les plus récentes des roches volcaniques au.xquelles elles
sont associées. Les minéraux qui les constituent sont les mÎmes que ceux des dolé-
rites; cependant les microlltes feldspathiques y descendent souvent à l'andésine, et
dans un cas (basalte à anorlhite du Gubbet-Karab), les phénocristaux de feldspath
sont constitués par de l'anorthite, et atteignent un développement assez considérable.
Ces roches comprennent : des basaltes francs, des labradoriles, des labradorites dolé-
ritiques. Dans les types porphyriques, les phénocristaux feldspathiques sont quel-
quefois zones, parfois ils se groupent ophitiquement avec de l'augite, tout en gardant
les uns et les autres des formes géométriques nettes; dans ce cas, l'augite montre des
traces manifestes d'actions mécaniques (cassures, torsion, extinctions roulantes);
l'olivine se présente le plus souvent en trÚs petits grains; dans les basaltes francs,
elle renferme quelquefois de petits octaĂšdres de picotite.
» Dans ces deux groupes pétrographiques, rilmcnilc et la magnétile
sont abondantes, cependant il est à remarquer que d'une façon générale
les roches de la cÎte en sont notablement moins chargées que celles de l'in-
térieur; dans les labradorites doléritiques eu |)articulier, la magnétite en
gros octaÚdres, l'ilménite en lames, sont moulées ainsi que les microlites
feldspathiques par l'augite qui. dans ce cas, est brune,] violacée, et légÚ-
rement polychroĂŻque.
(') Les calcaires sont de deux Ăąges, ils sont vraisemblablement les uns primaires,
les autres jurassiques; les grÚs qui leur sont toujours postéiieurs ne renferment pas
de fossiles. Je me propose d'établir ces faits ultérieurement.
C. R., 1903 â âą Semestre. (T. CXXXVIl, N" 26.) lyf
K^IO ACADĂMIE DES SCIENCES.
» J'ai eneclué les analyses en bloc de ces diverses roclies('); en voici les résullats :
a. b. c. d. c. f. g. h. i.
SiO- 46, G 48,7 48,9 4^,3 49,8 49,3 49,2 46,2 5o,i
TiO= 1,4 >,7 ''4 ''8 3,8 3,9 2,3 4,o i,3
A.1-0'' i8,S i5,7 i8,9 20,1 17,9 16,0 18,0 19,0 19,6
Fe-0' 0,4 4,5 0,3 2,7 2,9 3,3 3,i i,3 i,S
FeO 9,1 12,5 9,0 10,0 Ji,5 11,1 8,9 i3,2 9,0
CaO 10,6 JO,i 12,2 9,3 7,1 8,6 8,8 .7,7 7,1
MgO 12,2 6,0 6,0 7,8 4,6 0,2 4,9 4,7 4,9
K^O 0,2 0,5 0,3 0,7 0,8 0,6 0,7 0,7 1,2
Na^O 2,1 3,3 3,0 2,9 3,2 2,9 2,7 2,7 3,r
Perte au feu ... . 0,1 1,0 o,5 0,7 0,0 o,5 i,5 i,5 i,-5
I o [ , 5 101,0 1 00 , 5 101,6 I o I , G 101,4 1 00 , 1 101,0 I 00 , I
Densité 3, 00 3, 01 2,98 2,94 2,97 2,92 2,91 3, 01 2,87
» a, b, c, rociies de la cÎte ; d, c, f, i,', //, /, /, roclies de rintérieui-.
)) [pb) =: pays bas; (P) ^ plateaux ; (/i;) = i"^ùan inférieur; (/i .t) zr= niveau supé-
rieur.
» a. Basalte dolérilique, VabéJé, prés Djibouti ; b. Laljradorite, Sommet double
(Gliissi), prĂšs Djibouti ; c. Basalte Ă anorthite, fond du Gubbet-Karab.
B d. Basalte doléritique, Ouaramalka {ph); e. I^abradorite, Karakourkoura (P. //«').
1) /. Labradorite, Guildessa (pb); ff. Labradorite doléritique, Karakourkoura
(Wns).
)) //. Labradorite doléritique, Irna (]'. i> s) ; i. Basalte. Arto, Djebel Guemel ipb).
» /. Labradorite, Baldji (pb. n i).
» L'interpréLilion de ces réitiltals conduit à adinelLre pour ces roches
une composition minéralogique qui concoi-de avec les déterminations
microscopiques, notamment en ce qui concerne la nature des f'eldspalhs,
et la constatation de la présence ou de l'absence de l'olivine (sauf pour
l'analvse l>).
» An point de vue magmatique, toutes ces roches sont caiartérisées
par une haute teneur en alumine. De plus, les roches de l'inlérieur sont
trĂšs notablement plus riches en TiO^ et FeO^ que celles de la cĂŽte; la dif-
férence qui existe entre elles est encore accusée par les valeurs du para-
mĂštre magmatique ^ ,^, > qui font rentrer les premiĂšres dans le cinquiĂšme
(') Toutes les roches dont il vient d'ĂȘtre question sont mĂ©lanocrates; des Ivpes
beaucoup plus clairs, des basaltes se rapportant Ă mon second gioupe, se rencontrent
assez avant sur le plateau Clioa ; ce sont ces basaltes qui recouvrent super(iciellement
la vaste plaine au milieu de laquelle se trouve Adis-Abeda.
âą47
,3
3
,4
'7
,8
4
,2
1 1
,5
7
, I
4
,3
1
, I
2
,8
I
,6
lOI
,3
2,93
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igo3. l3ll
siibrang de la nouvelle classification américaine, et les secondes dans le
quatriĂšme.
» L'application à mes résultats du calcul des paramÚtres établis [iiir
M. Michel LĂ©vy (') permet d'observer la mĂȘme scission dans mes roches,
lorsque l'on considÚre le paramÚtre C défini par ce savant; cette applica-
tion montre en outre que, au contraire de ce que l'on eût pu supposer en
raison de l'important développement des roches alcalines dans les régions
envisagées, notre série basique, dont le paramÚtre moyen de fumerolle est
élevé (9 = 3,46), diffÚre nettement de la série alcaline et basique qui ren-
ferme des roches telles que les néphéliniles et les téphrites.
)) D'aprÚs ce qui précÚde, les roches qui font l'objet de cette étude sont
donc susceptibles d'une distinction magmatique en relation avec la posi-
tion géographique de leurs gisements; elle s'accompagne de variétés struc-
turelles qui, elles, ne dépendent que des conditions de consolidation. »
PHYSIQUE DU (iLOBE. â Sur les lacs de la haule Engadine.
Note de M. Axdré Delebecque, présentée par M. Michel Lévy.
« Il est à remarquer que, dans les montagnes, les longues dépressions
formant col entre deux vallées sont presque toujours occupées par une
sĂ©rie de lacs ayant sensiblement le mĂȘme niveau. Le phĂ©nomĂšne est parti-
culiĂšrement frappant aux Sept-Eaux, Ă la Bernina, Ă la Maloja.
» Je voudrais dire quelques mots sur les lacs de ce dernier passage, que
j'ai visités pendant l'été de igoS.
» Ces lacs, au nombre de quatre, sont, en descendant le cours de l'Lin
Ă partir de la Maloja, ceux de Sils, de Silvaplana, de Campfer et de Saint-
Moriz. Le lac de Saint-Moriz parait ĂȘtre entourĂ© d'une ceinture continue
de roche en [)lace; mais l'opinion conr.mie, et Ă laquelle le professeur
Heim (^) a prĂȘtĂ© l'appui de sa grande autoritĂ©, est que les trois autres sont
dus au barrage du cours de l'Inn par des affluents latéraux, l'Ova da Fex
pour le lac de Sils, l'Ova del Vallun pour le lac de Silvaplana, la Suvretta
da Saint-Moriz pour le lac de Campfer (').
(') MinnEL LĂ©vy, Contribution Ă l'Ă©lude des magmas chimiques, etc. ParamĂštres
magmatiques [Bulletin des Scr^'ices de la Carte géologique de France, t. XV, 1900-
1904, n" 96).
(-) A. Heim, Die Seen des Oberengadia {Scluveiz-Alpenc/ub).
(*) Voir la carte suisse Oberengadin au ^^ovÎ ^^ ''⹠carte géologique suisse au j^g-,Hr5,
feuille 10 (Sondrio-Bormio).
I,Ăźi2 ACADEMIE DES SCIENCES.
» D'aprÚs ce savant, la masse d'eau de l'Inii, dont le cours supérieur a
été l'objeL d'iiiie capture iuiportaule de la part de la riviÚre Maira affluent
du lacdeCĂčme, u'ajjluseu la force de repousser les dĂ©pĂŽts de ces aldueiits,
derriÚre lesquels se sont formés les trois lacs dont nous nous occupons. Ces
trois lacs sont d'ailleurs sensiblement au mĂȘme niveau, 1800'°, 179V" et
I 794"" et leurs profondeurs respectives sont, (i'a[)rÚs les sondages trÚs pré-
cis des ingĂ©nieurs fĂ©dĂ©raux, 71", 77" et 34âą-
» Cette interjji'Ă©tation me paraĂźt devoir ĂȘtre modifiĂ©e aprĂšs un examen
attentif des lieux. Outre que la |)rofondeur de 77'" du lac de Silvaplana
nous obligerait à attribuer une hauteur au moins égale au cÎne de déjec-
tion (le la riviĂšre Ova del Vallun, ce qui est assez invraisemblable, il est
facile de reconnaßtre que, si l'on fait abstraction des cÎnes de déjection
des trois torrents en question, on se trouve en présence d'une nappe d'eau
continue s'étendant depuis la Malaja jusqu'au barrage qui sépare les lacs
de Campfer et de Saint-Moriz. Et les torrents latéraux, bien loin de con-
tribuer à la formation des lacs, ont simplement comblé en partie par leurs
cÎnes de déjection une nappe d'eau déjà existante, tout comme le torrent
issu du Val Fedo est en train de combler le lac de Sils; ils ont divisé en
trois le bassin primitivement unique.
>i L'ancien lac, qui s'Ă©tendait depuis la Maloja jusqu'au barrage de
Campfer, avait une longueur d'environ 12''âą, ce qui est digne de remarque.
Les lacs de haute montagne sont en effet souvent trĂšs profonds, mais leurs
dimensions horizontales sont en général trÚs restreintes. Ainsi le lac Lanoux,
le lac le plus étendu des Pyrénées et l'un des lacs de haute monlagne les
plus considĂ©rables, n'a, Ă l'allitude de 2i54âą, qu'une longueur de 2'^'", 5
avec une surface de 84''" el une profondeur de j4'".
» Cet important bassin paraĂźt ĂȘtre tout entier dans la roche en place.
Toutefois, ni à l'amont du cÎté delà Maloja, ni à l'aval du cÎté de Campfer
et de Suint-Moriz, je n'ai pu suivre une ceinture rocheuse absolument con-
tinue, et, bien que cela paraisse peu vraisemblable, il n'est pas absolument
impossible que l'écoulement de la vallée primitive se soit fait par des gorges
étroites, actuellement comblées par des dépÎts morainiques, qui seraient
alors la cause de la formation du bassin lacustre ( ').
» Dans le cas trÚs probable oi^i la cavité du lac Maloja-Campfer est un
bassin entiĂšrement rocheux, je ne crois pas, pour bien des raisons quej'ai
exposées tout au long dans mon Livre sur les Lacs français, qu'il faille
(') Tl'1 est peul-Ăštre le cas de certains lacs du Cumberland el du Weslmoreland,
comme l'a fait remarquer le professeur J.-E. Mair, de Cambridge.
SĂANCE DU -.8 DĂCEiMBlĆ J(j()3. IJ5l3
l'allriLuer Ă des mouvements tectoniques; d'autre part, les roches cristal-
lines et crislallophYliennes qui constituent les barrages de Campfer et lie
la Maloja étant en général |)eu fissurées, il semble difficile de faire inter-
venir l'Ă©rosion aqueuse. L'excavation par les glaciers me pai-aitrait ĂȘtre le
facteur le |)lus vraisemblable. »
ĂCONOMIE RURALE. â Suf la rclalion qui existe cnlre la proportion de gluten
contenu dans les différents blés et la proportion des matiÚres azotées totales.
Note de M. E. Fleckevt, prĂ©sentĂ©e par M. SchlĆsing.
« Dans deux Communications faites à l'Académie en 1897 ('), Aimé
Girard insistait sur la nécessité de modifier les anciennes méthodes
d'analyse des blés et sur les services que pouvait rendre, à l'agri-
culture et Ă la meunerie, l'aj^plication d'un systĂšme nouveau, mettant en
évidence les résultats qui caractérisent la valeur individuelle des produits
destinĂ©s Ă ĂȘtre transformĂ©s en farine panifiable. C'est que, Ă cette Ă©poque
déjà , l'attention des intéressés était attirée |)ar les conséquences de la
diminution progressive du gluten des blés de grande culture, diminution
telle que, sur le marché de Paris, la richesse moyenne des farines avait
passé de 10,10 en 1871, à 7,80 en 1890, soit une perte de 2,3 pour 100.
Dans un travail publié au Bulletin n° 6, année 1899, du MinistÚre de l'Jgri-
culture '] i\'\ montré qu'il fallait rechercher cette diminution dans le rempla-
cement, irraisonné et de plus en plus grand, des vieux blés français par les
variétés à grand rendement d'importation étrangÚre; de plus, dans une
étude présentée en 1900 au CongrÚs international de la Meunerie, j'ai
prouvé que, dans le mÚn>e ordre d'idées, les critiques faites contre le
systĂšme de la mouture moderne Ă©taient sans fondement.
» Cependant, si, depuis quelques années, les méthodes rationnelles
d'analyse ont pénétré peu à peu dans le contrÎle des moulins, elles sont
restées à peu prÚs lettre morte pour l'agriculture; il s'ensuit que la valeur
industrielle des blés a continué à baisser de telle façon que les grains
donnant des farines à 6,5-7 P°"'' ^°° ^^ gluten sont, à l'heure actuelle,
couramment offerts aux meuniers qui, bien entendu, ne peuvent les payer
au prix correspondant à celui des blés |)lus riches que la boulangerie leur
réclame. On aura une idée de l'importance qu'a prise la culture de ces blés
(') CoiniAes reiulus, l. CX\1\', 1897. p. 876 el 926.
l3ÂŁ4 ACADĂMIE DES SCIENCES.
inférieurs en lisanl le Rapport que vient de publier M. Vuaflart, Directeur
de la Station agronomique du Pas-de-Calais, Rapport qui montre que, sur
29 variĂ©tĂ©s de la grande culture du Nord, 11 seulement peuvent ĂȘtre
réputées comme bonnes, 5 sont douteuses et i3 sont reconnues mauvaises,
les farines qu'elles produisent contenant 6 Ă 7 pour 100 de gluten seule-
ment. La situation critique à laquelle conduira à bref délai la continuation
de cet état de choses n'est d'ailleurs plus niée |)ar personne et la Société
des agriculteurs de France vient de se joindre Ă l'Association nationale de
la meunerie française pour nommer une Commission chargée d'étudier les
moyens d'y porter remĂšde.
» La question étant ainsi posée, il me paraßt utile déportera la connais-
sance de l'Académie quelques observations générales recueillies au cours
desétudesque je poursuis depuis huit années sur la composition en matiÚres
azotées des blés français et étrangers.
» Lorsqu'on examine, dans les publications anciennes et modernes, les textes relatifs
à la composition des blés, on est frappé de ce fait que les matiÚres azotées y sont tou-
jours calculées en bloc d'aprÚs le dosage de l'azote total et que c'est ce dosage qui
dirige la classification. Souvent mĂȘme, par une interprĂ©tation absolument erronĂ©e,
c'est ce total des matiÚres azotées qu'on exprime sous le nom de gluten.
» On s'exposerait à de cruels mécomptes en continuant à baser, sur cette méthode,
la recherche des meilleurs blés à cultiver. En efl'et, en dehors des cas que je citerai
plus loin, la loi qui tend à admettre que la quantité de gluten contenu dans le grain
de blé est proportionnelle à la quantité totale des matiÚres azotées ou autrement dit
o-| u ten
que le rapport r^ -, â est un chiffre constant comporte de nombreuses excep-
matieres azotées
lions. Le Tableau suivant, qui donne la composition de 17 blés choisis parmi ceux que
j'ai analysés depuis l'année 1893, donne une idée des erreurs qu'on peut commettre en
adoptant la valeur absolue de cette rÚgle. Ce Tableau se rapporte à des blés de grande
culture, choisis parmi les variétés anciennes et nouvelles, de maniÚre à représenter
l'image fidĂšle des produits offerts actuellement Ă l'industrie meuniĂšre.
Rapport Classification
Blé entier. du ayant pour base :
â â âą.^_- ..mm- gluten ââ " â ~ â ^
MatiĂšres aux MatiĂšres
azotées matiÚres azotées
Variétés. totales. Gluten. azotées. totales. Gluten.
[lour 100 iHiiir 100
l'el et Der (1895) i3,o5 8,66 0,66 i'^'' rang 3" rang.
Nouette de Lausanne (1901). . . i3,oo 7jI0 o,54 2" " 9° >'
Bordeaux (1896) 12,92 8,92 O169 3"^ » 2° »
Dattel (1901) ⹠12,28 8,3o 0,67 4= » 5= »
Pel et Der (1902) i2,25 9,4'-> 0,77 5" » i'^"' »
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igo3. l3l5
Rapport Classification
Blé entier. du ayaiit pour base :
^ ^-â _â 1â ^~- gluten - â - â â -
MatiĂšres aux MatiĂšres
azotées maticies azotées
Variétés. totales. Gluteu. azotées. totales. Gluten,
pour 100 pour lOrt
Bordeaux (1902) 11,90 8,5o 0,71 6" rang /i'^'rang.
Mouton (1896) 11,39 8,11 0,71 7"= .) 6= »
Roux (Charente-hifér.) (1890). 11,27 6, 53 0,58 8<= » ti" »
Dallel (1902) 10,20 7,40 0,72 9= .⹠j" »
Des Landes (1895) 10,16 6,o5 cSg 10° « iS" »
Blanc (Charente-Infér.) (1895). 9,90 6,76 0,68 11= » 10= »
Blanc de Bergues (1893) 9,86 5,91 0,60 12'= » i4<= »
De Louesmes (1896) 9,74 7'20 0,74 iS" « 8'= >>
Goldendrop(i90i) 9,70 5,90 0,60 14" » i5° .>
Gris de Saint-Laud (1900).... 9,89 6,4o 0,68 15" .. 12= »
Victoria roux (1900) 8,70 5, 80 6,66 i6<^ » 16" «
Stand'up (1895) 7,89 5,65 0,72 17-= .. 17» ..
» Ce Tableau montre en outre : i" que des blĂ©s qui contiennent une mĂȘme quantitĂ©
de matiÚres azotées totales peuvent avoir une teneur eti gluten diiïéranl de r,3
Ă 1,82 pour 100; 2^ inversement que des blĂ©s contenant la mĂȘme proportion de gluten
peuvent avoir une richesse en matiÚres azotées dilï'érant de o,4 à 0,26 pour 100.
» Cette variation est due, pour la plus grande partie, à la dilTérence entre les pro-
portions d'enveloppes et de germe contenus dans les diverses variétés, dilTérence qui
peut atteindre 6 pour 100 du poids total. Elle s'atténue lorsque les blés présentent
une richesse supérieure à 10 pour 100 de gluten, ainsi qu'on peut le voir en exami-
nant la composition des blés tendres russes et des blés durs, pour lesquels la classifi-
cation suit assez rigoureusement la richesse en azote total.
I) Le T;ibleau précédent, qui se nipporle à des blés doril la cciUtire est
considérée comme rémunératrice, montre (et l'étude faite par M. Vua-
flart conduit Ă des conclusions identiques) que la richesse en gluten n'est
pas incompatible avec le rendement, et qu'elle est surtout une (]ueslion de
variété.
» Mais la meilleure conclusion que Ton puisse en tirer, c'est que, pour
la recherche des blés tiestinés à donner satisfaction à la fois à la boulan-
gerie et Ă l'agriculture, le dosage de l'azote total est insuffisant ; il doit ĂȘtre
remplacé par le dosage du gluten, sur lequel repose la valeur industrielle
des produits allant Ă la mouture. Dans une prochaine Communication, je
montrerai, d'ailleurs, qu'en se plaçant dans des conditions bien déter-
minées, ce dosage conduit toujours à des résultats concordants. »
l'^ilG ACADĂMIE DES SCIENCES.
M. FiiĂn. RiEsz adresse mie Note ayant pour litro : « ThĂ©orĂšme relatif
aux corrélations ».
M. T. Lemoyne adresse une Note « Sur quelques propriétés des cubiques
nodales ».
M. Marcei.lix Recoupé adresse une « Note relative à des mesures iher
mométriques aux gelées du printemps ».
A 5 heures l'Académie se forme en Comité secret,
La séance est levée à 5 heures et demie.
M. B.
BULLETIN BIBLIOr.KAPIlIQUR.
OUVRAGRS REĂUS DANS LA SĂANCE Uf 9.3 NOVI-MBUF. igoS.
(Siiiie.)
Report of ihc ineU'orological Service of Canada, by K.-F. Stl'part, Direcloi-, for
the year ended ilecemher Zi, 1901. Ottawa, igoS; 1 vol. in-4".
Roval Society. Reports of ihe steeping sickness Commission ; n"* II-IV.
Londres, igoS; 3 f'asc. in-8°.
The astronomical ami astropltysical Society of America : a"", 3"* and 4''' meetings
igoo-igoa. 3 fasc. in-8".
Zeitschrift des MĂąhrischen Landcsmuseiiitis, lierausgegeb. v. der Mahrischen
Museunisgesellschaft (deutsche Sektion); Bd. III, Hefte 1, 2. Brunn, 1908; 2 fasc.
in-S".
Casopis Moravskébo Murca Zemskébo : R. III, C. 1, 2. Biiuin, igo3; 2 fasc. in-8°.
Alli délia Fondazione scienlifica Cagnola; Vol. W III, i899-igo3. Milan, igoS;
I fasc. in-S".
Annali dell' Ufficio centrale meteorologico e geodinamico italiano ; .SĂ©rie II:
Vol. XIII, parte I, iSgi ; Vol. XVIII, parte I, 1896. Rome, igoi-1902; 2 vol. in-4''.
Memorie délia Regia Academin di Scienzc. Letlcre ed Arti in Modena ; Ser. III,
Vol. IV. ModĂšne, 1902; i vol. in-4".
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. l3l7
Ouvrages reçus dans i.a séance du 3o novembre rgoS.
Lavoiner. sua vita e sue opÚre, del D' loiLio Guareschi. {Storia délia Chimica,
t. m.) (Extrait de Suppl. Ann. di Chimica, 1902-1903, vol. XIX.) Turin, 1908;
I vol. in-4''. (Présenté par M. Berllielol. Hommage de l'auteur.)
Poisons et sortilÚges; 2" série : Les Médicis, les Bourbons, la Science au
xx« siÚcle, par iMM. Cabanes et L. Nass. Paris, Plon-Nourrit et G-, igoS ; i vol. in-12.
(Présenté par M. Berlhelot pour le concours du prix. Montyon, Médecine et Chirurgie.)
Production électrique des rayons chimiques pour les applications médicales, par
le D'' Stéphane Leduc. (Extrait des Annales d'Electrobiologie, mars-avril 1901.)
Paris, Félix Alcan, 1901 ; i fasc. in-8°.
Mesure et développement de l'audition chez les Sourds-Muets, expériences faites
Ă Bourg-la-Beine sous le contrĂŽle de M. le professeur Gariel, par R. Marage. Paris,
Masson et G'" ( 1908) ; i fasc. in-4°.
Locomotion aérienne pratique et rationnelle, 'p&Ti^ Valeton. Paris, imp. Mounier,
Jeanbin et G'", igoS.
Concours général des Lycées et CollÚges du département de la Seine et de Ver-
sailles : Distribution des prix, année igoS. Paris, Delalain frÚres, 1908; i fasc.
in-4°.
Instituto medico Virgilio Machado. Lisbonne, 1908; i fasc. in-4<'. (Hommage de
M. le Professeur Virgilio Machado,)
Metodo grafico per la determinazione del tempo coll' eliocronometro Faccin,
del Prof. Francesco Faccin. Pavie, 1908; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.)
L' eliocronometro Faccin, Nota del Prof. F. Faccin. Pavie, 1908.
Zur Météorologie des Aequators, nach den Beobachtungen am Muséum Goeldi
in Para, von J. Hann. Vienne, 1902; 1 fasc. in-8°. ( Hommage de M. le Prof. Emil-A.
Goeldi, Directeur du Musée.)
Géométrie nouvelle, par Th. Klimentof. (En langue russe.) Kharkof, 1908; 1 fasc.
in-S".
The world is idea, by Herman Gasser. Chicago, 1908; i fasc. in-12.
Catalogue of polishscientijic literature; T. Hl, n° 1, 1908. Cracovie, 1908; i fasc.
in-S".
Transactions of the clinical Society of London; woL XXXVI. Londres, Longmans
Green et C'% 1908 ; i vol. in-S".
Outrages Heçus dans la séance du 7 décembre 1908.
Preuves de l'antique stabilité des cÎtes de Gascogne, par B. Saint-Jours. Bordeaux ,
imp. G. Gounouilhou, 1908; i fasc. in-B". (Hommage de l'auteur.)
L'Adour et ses embouchures anciennes, par B. Saint-Jours. Dax, H. LabĂšque,
1Q08; I fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
"Poissons des cÎtes d'Espagne et de Portugal {Océan Atlantique), par Adolphe
Gligny; I'-^ Partie. Boulogne-sur-Mer, 1908; 1 fasc. in-4°.
C. K., .903, 2' Semestre. (T. C\.\\.VII, N" 26.) I?^
l3l8 ACADĂMIE DES SCIENCES.
Annafei de la Société d'émulation du département des Vosges ; 79* année, iqoS.
Paris, Epinal; i vol. in-S".
Prof. D'' Th. Bredichin's « Mechanische Vntersuchun gen ûber Cometenformenti ,
in svstematischer Darstellung, von R. Jaegermann; mit ftinfzehn Tafeln. Saint-PĂ©ters-
bourg, itjoS; I vol. in-V.
The semidiurnal tides in the northern part of the Indian Océan, by R.-A. Hasris.,
(Extrait de Monlkly Weather Reviav, mars igoS.) i fasc. in-^".
Annual Report of the Smithsonian Institution, igoi, U. S. national Muséum.
Wasliington, igoS; i vol. in-8°.
Nineteenth annual Report oj the « Bureau of Animal Industrie t>; U.S. Dépar-
tement of Agriculture. Washington, igo3; i vol. in-S".
Annals of the New-York Academy of Sciences, vol. XV, part I. Lancaster
Pa., igoS; 1 vol. in-S".
Organization of the New-York Akademy of Sciences. {Annals of the New-York
Academy of Sciences, vol. XV, part 1, p. 109-152. )
California Academy of Sciences. Proceedins;s, 3"^"* séries : Zoologv, vol. III, n" o, 6 ;
Botanv, vol. II, n°10; Geology, vol. II, n° 1; Math.-Phys., vol. I, n°8. San-Francisco,
i902-igo3; 5 fasc. in-S".
Memoirs of the California Academy of Sciences, vol. III: The Paleontologv and
Stratigrapliy of the marine pliocĂšne and pleistocene of San Pedro, California,
by Ralph Arnold. San-Francisco, igoS,- i vol. in-4°.
The Journal of the British Astronomical Association, vol. XIV, n° 1. Londres,
igoS ; I fasc. in-S".
Publications of the Lick Observatory, vol. VI. Sacramento, igo3; i vol. in-4°.
Publications of the Yerkes Observatory, vol. III. part 1. : The Rumford spectro-
heliograph of the Yerkes Observatory, by George E. Hale and F. Ellkrman. Chicago,
igoS ; I fasc. in-4°.
Report of the Director of the Yerkes Observatory, for the period july i, i8gg to
June 3o, igo2. Chicago, s. d. ; i fasc. in-S".
Anales del Inslituto y Observatorio marina de .San-Fernando ; seccioa Ăźt^: Obser-
vaciones meteorologicas y seismicas, anà 1901. San-Fernando, 1902; i fasc. in-f°.
Anales del Museo nacional de Montevideo; T. V: Flora Uruguaya, autor:
J. ĂRKCHAVALEU ; t. II, |ip. i-xi.vill -H I - 1 6o. Montevideo, igoS; i fasc. in-4°.
La Naturaleza, periodico cientifico de la Sociedad mexicana de Historia natural,
pub. bajo la dir. del S^ D"' Manuel M. Villada; 2» série, t. 111, n" 5-10. Mexico,
igoo-igoS; 3 fasc. in-4°.
Estadistica Ganadera de la Republica mexicana, publicada por la Direccion
gĂȘnerai de Estadistica, a cargo del D"' Antonio Penafiel, igo2. Mexico, igoS; i fasc.
\n-l\° oblong.
Assiniboia, Saskalchewan, Alberta, Lake Louise, Banff. Ottawa, igo3; 3 feuilles
petit-colombier et 2 feuilles double-raisin. (Cartes adressées par le Department of
the Interior du Canada.)
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE igoS. iSig
Ouvrages reçus dans la séance du i4 décembre igoS.
Annuaire pour Fan 1904, publié par le Bureau des Longitudes, avec des Notices
scientifiques. Paris, Gauthier- Viiiars ; i vol. in-iS. (Présenté par M. Janssen.)
Diagrammes et surfaces thermodynamiques, par J.-W. Gibbs; traduction de
M. G. Rot, avec une Introduction de M. B. Bruniies. (Série physico-matliéraatique,
Sciencia, n° 22.) Paris, G. Naud, igoS; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Poincaré.)
Physique du Globe et Météorologie, par Alphonse Berget. Paris, C. Naud, 1904;
I vol. in-8°. (Présenté par M. de Lapparent. )
DĂ©termination des points de transformations allotropiques du fer et de ses al-
liages par la mesure des variations de la résistance électrique en fonction de la tem-
pérature, par O. BouriouARD. Paris, Ph. Renouard, igoS; i fasc. in-4°.
Les Canards considérés à l'état sauvage et comme Oiseaux d'agrément et de
domesticité; l'élevage des Jeunes Canards, par Gabriel Hogeron. Paris, J.-B.
BailliÚre et fils, igoS; i vol in-8°. (Présenté par M. E. Perrier.)
Société de secours des Amis des Sciences. Compte rendu du quarante-sixiÚme
exercice; 4o' séance publique annuelle tenue le \gjuin 1908 dans l'amphithéùtre
Richelieu, à la Sorbonne. Paris, Gauthier-Villars, igo3; i vol. in-8°.
Mémoires de la Société d' Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans;
5' série, t. III, n" 1, i'^"' semestre igoS. Orléans, iinp. Goût et C'", igo3 ; i fasc. in-8°.
Bulletin mensuel de l'Observatoire central de Belgrade; année igo2, vol. I; par
Milan Nedelkovitch, Directeur de l'Observatoire. Belgrade, Imprimerie royale, igo3;
1 vol. in-4°. (PrĂ©sentĂ© par M. LĆwy. )
Grand Atlas universel de Marks, dressé par E.-J. Pétri et J.-M. Sbokolski; i'^ li-
vraison. Saint-Pétersbourg, Marks, 1904; i fasc. in-folio. (En langue russe.) (Pré-
senté par M. A. Grandidier.)
Nuova teorica délia legge d'oscillazione del pendolo avuto riguardo alla rotazione
délia Terra, per Mouni (Antonio). lesi, A. Spinaci, igoS; i fasc. in-8°.
La résonance optique comme cause de réflexion et absorption sélective de la
lumiÚre, par le Prof. J. Kossonogoff. KielF, igoS; i fasc. in-8°. (En langue russe.)
Journal and proceedings of the Royal Society of New South Wales; vol. XXXVI,
1902. Sydney, igoS; i vol. in-8.
Outrages reçus dans la séance du 28 décembre igo3.
Lectures académiques, discours, par J. Janssen, de l'Institut, Académie des Sciences.
Paris, Hachette et C'=, igo3. (Hommage de l'Auteur.)
Exposition universelle internationale de 1900. Rapport général administratif
et technique, par M. Alfred Picard, Membre de l'Institut: Plans généraux. Paris,
iSaO ACADĂMIE DES SCIENCES.
Imprimerie nationale, 1900; 1 élui in-4°, conienanl 4 feuilles pliées. (Hommage de
l'Auleur.)
Flore fossile des gĂźtes de charbon du Tonkin, parR. Zeilleii, Membre de l'IiisLitul :
Texte. Paris, Imprimerie nationale, igoS; i vol. in-4". {Hommage de l'Auleur.)
Matériaux pour la Minéralogie de Madagascar. Les roches alcalines caractéri-
sant la province pétrographique d' Ampasindava, 2" Mémoire, par A. Lacroix.
(Exl. des Nouvelles Archives du Muséum, 4" série, t. V.) Paris, Masson et C'", 190.3 ;
I vol. in-4°. (Présenlé par M. Michel Lévy. Hommage de l'Auteur.)
Matériaux d'étude topographique pour l'Algérie cl la Tunisie; Cahiers du Ser-
vice géographique de l'Armée, 4" série, n" 19. Paris, 190^; i fasc. in-8°. (Envoi de
M. le Ministre de la Guerre.)
Le point critique des corps purs, par E. Mathias. Paris, C. Naud, 1904; 1 vol.
in-8°. (Présenté par M. Berlhelot. Hommage de l'Auteur.)
Maladies professionnelles, Ă©tude technique sur leur assimilation aux accidents
du travail. Paris, Imprimerie nationale, 1908; i vol. in-8". (Adressé par M. le Miuistre
du Commerce et de l'Industrie.)
Catalogue photographique du Ciel. Zone de Helsini^fors, entre -+- 89° et -H 47°,
publié par ArsDEits Donner. PremiÚre série : Coordonnées rectilignes et équatoriales,
t. IV. ClichĂ©s de g"" Ă 11^. Helsingfors, K)o3; i vol. iii-4". (PrĂ©sentĂ© par M. LĆwv. )
Le général G. de La Noé, par Emu. ue Margerie. Paris, A. Colin, igiv^; 1 fa^c.
in-S".
Un essai de Bibliographie géologique, par Emm. de Margerie. Besançon, tvpogr.
Jacquin, 1908; 1 fasc. in-8°.
Contribution à l'étude de la dépopulation rurale du sud-ouest de la France, par
M. le D"- GuiRAUU. (Extrait des Comptes rendus de l'Association française pour
l'avancement des Sciences, CongrÚs de Moniauban, 1902.) 1 fasc. in-8°.
Diffusion de l'acide sulfocyanique dans les deux rĂšgnes organiques, son action
sur le calomel; Ă©tudes parle Prof. Egide Pollacci. Turin, Bocca frĂšres, 1904; 1 vol.
in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
Examen de la méthode de la prédiction du temps de M. N. Demtschcnskr, par
M. A. Klossovsky. Odessa, igoS; i vol. in-8°.
M. le D-- Schakdt, professeur de GĂ©ologie Ă NeuchĂątel, adresse ,les sept Opuscules
suivants :
Mélanges géologiques sur le Jura neuchùtelois et les régions limitrophes: 2' fasc.
(Extrait à u^Bulletin de la Société neuclià teloise des Sciences naturelles; t. XXIX,
année 1900-1901.) 1 fasc. in-12.
Les blocs exotiques' du massif de J/ornJluh. (Exti-ait du Bulletin de la Société
vaudoise des Sciences naturelles, t. XXXVHl, n° 143. ) Lausanne, Gorbaz et C'S 1902;
I fasc. in-12.
Vannes d'eau au tunnel du Simplon. (Extr. du Bulletin de la Société vaudoise
des Sciences naturelles, t. XXXVHl, n"" 143-lU, 1902.) i fasc. in-12.
Avalanche du glacier Rossboden (Simplon). (Exlr. des L'clogĆ geologicĆ helve-
tiĆ, vol. Vil, n° k.) i fasc. in-12.
SĂANCE DU 28 DĂCEMBRE 1903. I 32 1
Revue géologique suisse pour l'année 1901, par H. Schardt et Ch. Sarasin. {Eclogce
geologicĆ helvetiĆ; vol. Vil, n" (i.) Lausanne, Georges Bridel, igoS; i fasc. in-12.
Description géologique de la région des gorges de l'Areuse; avec 5 planches et
20 clichés. Lausanne, G. Bridel et C'^, i(|o3; i fasc. in-12.
Note concernant la vitesse de propagation de la Jluorescéine dans les eaux sou-
terraines, Ă propos de la Note de MM. Fournier et Magnin et de la Notice de M. Le
Couppey de la Forest, par H. Sciuiidt. (Extr. du Bulletin de la Société belge de
Géologie, t. XVII, année igoS, p. 290-300.) i fasc. in-S".
L'Ătat indĂ©pendant du Congo. Documents sur le pays et ses habitants. Annexe
aux Annales du Musée du Congo. Ethnographie et Anthropologie; série IV, fasc. 111.
Agriculture. Bruxelles, 1900; 1 lasc. in-f".
Album des Aves amazonicas, organisado pelo Prof. D'' Emilio A. Goeldi; fasc. 2,
estampas i3-24. Rio-Janeiro, Alveset C'<^, 1902; i fasc. in-4°.
Report to the governement of Ceylon on t/ie pearl oyster fisheries of the gulf 0/
Manaar, by W. A. Herdman, with supplementary reports upon ihe Marine biology
of Ceylon, by other naturalists ; pub. by The Royal Society. Londres, igoS.
U. S. Department of Agriculture. Bureau of animal industrie. Spécial report on
diseuses 0/ tlie horse. Washinglon, igo3; i vol. in-S".
Annual report 0/ the Smithsonian Institution, 1900. U. S. national Muséum.
Washington, 1902; 1 vol. in-S".
Proceedings of the United States national Muséum, vol. XXIII, XXIV ; pub. under
the direction of the Smilhsonian Institution. Washington, 1901 ; 2 vol. in-S".
Rapporto annuale dello I. R. Ossen'atorio astronomico-meteorologico di Triesle
per l'anno 1900, redatlo da Edoardo Mazellk ; vol XVII. Trieste, igo3; i fasc. in-4''.
Rulelinul lunar al ob^ervatiunilor meteorologice din Romania, pub. de Stefan-
G.HepiĂŻes; ariul XI, 1902. Bucharesl, igoS; i vol. in-4''.
Annales de l'Observatoire physlifue central Nicolas, pub. par M. Rykatchew,
année 1901 ; 1" et 2" Parties. Saint-Pétersbourg, 1903 ; 2 vol. in-4".
Mémoires du Comité géologique : vol. XVI, n" 2 (texte et allas); vol. XVII, n" 3 ;
vol. XX, n" 1; nouvelle série, n"» 1, ri, -V. Saint-PélerstJourg, 1902-1903; i vol. et
6 fasc. iu-4".
i:)22 ACADEMIE DES SCIENCES.
ERRA TA.
(Séance du 'j décembre igoS.)
Note de M. Renard, Sur la qualité des hélices sustentatrices
Page 970, ligue 20, au lieu de <oS', lisez cf S'.
Page 971, ligne 3, au lieu de
oS'^^tn d'oĂč S'=3-,
lisez
<5S' = io d'oĂč S':rx--
ta
Page 973, ligne 4, <*« Heu de A\ lisez K'.
(Séance du i4 décembre 1903.)
Note de M. Bloch, Sur l'ionisation par le phosphore :
Page io4i) formule, au lieu de
lisez
FIN DU TOME CENT TRENTE-SEPTIĂME.
rv° 26.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 décembre 1903.)
RENOUVELLEMENT ANNUEL
DU BUREAU ET DE LA COMJIISSION CENTRALE ADMINISTRATIVE.
Pages.
M. Troost est élu Vice-Président de l'Aca-
démie pour l'année 1904 1 197
MM. BoRNET et Maurice Levy sont réélus
Pages.
Membres de la Commission centrale admi-
nistrative pendant l'année 1904 1197
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DE.S MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADĂMIE.
MM. MoissAN et Binet du Jassoneix. â Re-
cherches sur la densité du chlore 1 198
MM. A. Haller et G. Blanc. â Sur de nou-
velles synthÚses effectuées au moyen des
molécules renfermant le groupe méthy-
lÚne associé à un ou deux radicaux néga-
tifs. Action de l'épichlorhydrine sur l'acé-
tylacétone sodée 1200
M. Th. SciiLĆsiNo fils. â La potasse soluble
dans l'eau du sol et son utilisation par
les plantes i2oij
M. LĆwy. â Sur le premier Volume du
Catalogue photographique du Ciel publié
par M. A. Donner, Directeur de l'Obser-
vatoire d'Helsingfors 1209
M. Zeiller présente à l'Académie le Volume
de texte de la Flore fossile des gites de
charbon du Tonkin 1210
M. Alfred Picard. â Note accompagnant
la présentation du Recueil des plans de
son Rapport sur l'Exj osition universelle
de 1900
M. .\rmand Sabatieb. â Sur les mains sca-
pulaires et pelviennes chez, les Poissons
chondroplérygiens
M.M. Ch. Ueperet et O. Menuel. â Sur la
limite du Jurassique et du Crétacé dans
la région orientale des Pyrénées et sur
l'existence de deux Ă©poques distinctes de
formation des calcaires Ă couzeranite. . . .
M. J.-A. Normand. â De l'influence de la
surimniersion sur la vitesse
M. Janssen fait hommage à l'Académie d'un
Volume qu'il vient de publier sous le
tiire : « Lectures académiques. Discours ».
12lli
Ăź2iH
[2>'>
3IEM0IRES PRESENTES.
SI. r^AUL AuDOLLENT adresse une réclamation
de priori lé relative à l'émission de radia-
tions par les corps 1227
M. Henri Rovel adresse plusieurs Commu-
nications relatives à la Navigation aé-
rienne 1227
M. Paul Radiot. â Ouverture de deux plis
cachetés renfermant des Notes sur la direc-
tion des ballons 1237
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale divers
Ouvrages de M. E. Mathias, et de M. A.
Lacroix
MM. Andoyer, Anthony, Arthus, Bobrelly,
Brillouin, Jean Camus, E. Chambon, G.
Chavanxe, J. Collet, L. Damel, H. Domi-
Nioi, Glovek, K. Goldstein, A. Ountz, Vic-
tor Henbi, Hûspitalieb, Lucien Lagriffe,
M°" la comtesse M. vox Lindex. E. Loncq,
R. Maire, Marciiis, Monprofit, F. de
MoNTESsus DE Ralloke, M"" veuve Nep-
VEU, P. Picard, Bernard Renault, Eug.
Simon, Svex Hedin, LĂ©on Teisserenc du
2J7_
Bort, II. -G. Zeuthen adressent des re-
merciments à l'Académie pour les distinc-
tions dont leurs travaux ont été l'objet
dans la derniÚre séance publique 122S
M. le Ministre de I'Instruction publique
transmet à l'Académie une Leltre relative
Ă un tremblement de terre en Bulgarie.. ia.!S
M. H. Ledesgue. â Sur une propriĂ©tĂ© des
fonctions 1228
M. J. Le Roux. â Sur les Ă©quations linĂ©-
aires aux dérivées partielles rjSo
M. Paul \\'iernsbergkr. â Convergence
des radicaux superposés périodiques r>33
N" 20.
SdlTE DE LA TAULK DES ARTICLES.
Pa
l\l. Chaules Henard. â Sur un nouveau
syslcme de Irain routier dit Ă propulsion
continue . .' âą âą
M. Paul Gasnieii. â Nouveaux dispositifs
électromécaniques d'embrayage et de chan-
gement de vitesse progressifs
âą M. L. Aiui'iS. â Sur l'extension de la for-
mule de Clapeyron Ă tous les Ă©tats indif-
fC'ren ts
.M. Charles Kaumy. â Sur l'intensitĂ© lumi-
neuse des Ă©toiles et leur comparaison avec
le Soleil
M. E. fioGovsKY. â Sur la diflcrence de
température des corps en contact
M. J. DE IvoNVALSKi. â Sur les dĂ©charges glis-
santes.
M. J. ĂHOVEKT. â DillusiomĂ©tre
M. Defacqz. â Sur une nouvelle mĂ©thode
de préparation de quelques fluorures an-
hydres et cristallisés
M. Marcel Ascoli. â L'osmose Ă©leclrique
dans l'ammoniac li(iuidc
M. P. Lebeau. â Sur la dissociation des car-
bonates alcalins
M. .Marcel DELĂriNE. â Sur les i-aniinoni-
triles
M. 1). Gauthier. â Combinaisons du saccha-
rose avec quelques sels métalliques
M. TM'I'eneau. â Sur la trausfoniialiondes i-
fflycols primaires en aldéhydes correspon-
dantes
M. H. Dlival. â Sur les Ă©thcrs nitriques
des acides-alcools
,M. Louis Meunier. â Action de l'acide car-
bonique sur les solutions aqueuses d'ani-
line en présence des nitriles
M. L. Maquenne. â Sur la rĂ©trogradation
de l'empois d'amidon
M. LĂo.N BnuNEL. â PrĂ©paration d'alcools
hydro-aromatiques
M. Gabriel Bertrand. â Sur l'oxydation
du gayacol par la laccase
iM. G. AndrĂ©. â Sur le dĂ©veloppement des
plantes grasses annuelles; Ă©tude des bases
minérales
ALM. IJouiLHAC et Giustiniani. â Sur une
culture de sarrasin en présence d'un mé-
lange d'algues et de bactéries
M. IvOUi.s Houle. â Sur l'Ă©volution subie
par les Poissons du genre Atherina dans
les eaux douces et saumĂ tres du midi de
la France
M. Augustin Charpentier. â Nouveaux
faits sur les rayons n d'origine physiolo-
gique ; localisations nerveuses
2'l2
'Ă'x
j59
la;)
â !6o
262
264
2H1J
2(ĂS
â 7 1
'77
M. S. Murand. â DĂ©termination du mi-
nimum perceptible et de la durée de la
perception lumineuse chez les personnes
dont la vue est alTaiblie 12S0
.M. IvRONEciiER. â Le mal des montagnes.. \'X>
M. J. Vallot. â Sur les modifications que
subit la respiration par suite de l'ascen-
sion et de l'acclimatement Ă l'altitude du
mont Blanc ' a^ '
M. Charles Henry et M"» J. Ioteyko. â
Sur une relation entre le travail et le tra-
vail dil slatiiyue énergétiqucment équiva-
lents Ă reri;ographe >i'^'>
MM. P. Ancel et P. BouiN. â Recherches
sur le rĂŽle de la glande interstitielle du
testicule. Hypertrophie compensatrice ex-
périmentale
M. Georges Coutagne. â Sur les croise-
ments entre ta xi es difl'Ă©rentes
M. Georges Bohn. â Sur le phototropisme
des Artiozoaires supérieurs
MM. E. Varenne, ,1. Roussel, L. Godefroy.
â Action de l'anĂ©thol sur l'organisme...
AI. J. Danysz. â De l'action du radium sur
les différents tissus
M. Leclerc du .Sablon. â Sur une consĂ©-
quence de la fécondation croisée
i\l. Grille. â Sur un hybride vrai de chas-
selas par vigne \ ierge {Ampélopsis hede-
racea )
M. Amar. â Sur le rĂŽle de l'oxalate de cal-
cium dans la nutrition des végétaux 1 i.M
M. II. Bouygues. â Sur la Nielle des feuilles
de tabac ' 'â "'^
M. L.-A. Fabre. â Sur le glaciaire de la
Garonne i"'
M. Lmile Haug. â Sur les racines de
(|uelques nappes de charriage des Alpes
occidentales 1 iu7
M. H. Arsandaux. â Contribution Ă l'Ă©tude
des roches basaltiques de l'Est-Africain. . 1 loX
M. AndrĂ© Delebixque. â Sur les lacs de
haute Engadine 1 ' 1 1
.M. E. Fleurent. â Sur la relation qui
existe entre la proportion de gluten con-
tenu daus les dilTércnls blés et la propor-
tion des matiÚres azotées totales iii 1
M. Fréd. Riesz adresse une Note ayant pour
titre : « ThéorÚme relatif aux corréla-
tions )>
M. T. Lemoyne adresse une Note « Sur
quelques propriétés descubiques nodales ».
M. Marcellin Recoupe adresse une « Note
relative à des mesures thermométriques
aux gelées du printemps »
1 jr|0
1 .'.l|2
I Mj'l
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I '98
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Bulletin bibliographique.
Erhata
i3ii-
lOlli
i.iiil
1 3 1 1"
r>22
PARIS. â IMPRIMERIE G A UTII I E R - V I L L A RS,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GĂ©rant : Gauthier -VlLLARS.
TABLES
DES COMPTES RENDUS
DES SĂANCES
L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
SECOND SEMESTRE 1903.
TOMS OXXXVXX
JUL 25 1904
COMPTES RENDUS
DES SĂANCES DE L'ACADĂMIE DES SCIENCES.
TABLES ALPHABĂTIQUES
JUILLET - DĂCEMBRE 1903.
TABLE DES MATIERES DU TOME CXXXVII.
Pages.
AcadĂ©mie. â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel
annonce à l'Académie que le Tome
CXXXV des Comptes rendus (?.' se-
mestre 1902) est en distribution au
Secrétariat 375
â M. le PrĂ©sident annonce Ă l'AcadĂ©mie
que, en raison de la séance publique
annuelle des cinq Académies qui doit
avoir lieu le lundi 5.G octobre, la
séance liebdomadaire de l'Académie
des Sciences sera remise au lende-
main mardi â >.-; octobre 'ifg
~ M. le Secrétaire perpétuel annonce
que le Tome XLVl des « Mémoires de
l'Académie des Sciences » est en dis-
tribution au Secrétariat <)'>.(|
â M. Troost est Ă©lu Vice PrĂ©sident de
l'Académie pour l'année 1904 1 197
â MM. Boinct et Maurice Len sonl
réélus membres de la Commission
centrale administrative pendant l'an-
née 1 904 1197
AcKTYLliNE ET SES DĂRIVĂS. â Sur l'acĂ©-
C. H., 1903, 2- Semestre. ( T. C\X\VII.)
Pages.
lylÚne bibromé : purification, cryos-
copie, analyse; par M. J'. Lrmoult... 05
â Sur la condensation des Ă©tliers acĂ©ty-
léniques avec les alcools; par M. Cli.
Moureu 2 J9
â Action d'une trace d'eau sur la dĂ©com-
position des hydrures alcalins par
l'acétylÚne; par M, Henri Moissan.. (03
â Sur les acĂ©tones acĂ©tylĂ©niques. Nou-
velle méthode de synthÚse des iso-
axols ; par M M . C/i . Moureu et
M. lirachin 795
Aciers. â ConsĂ©quences de la thĂ©orie des â
aciers au nickel ; par M. Cli.-Ed. Guil-
laume 4 i
â Ătude sur les dĂ©formations molĂ©cu-
laires d'un barreau d'acier soumis Ă
la traction; par M. L. Fraichet 1C19
â Diagramme donnant les propriĂ©tĂ©s des
aciersau nickel; parM./.eo« Guillet. ji i
â Sur les propriĂ©tĂ©s et la constitutioji
des aciers au manganĂšse ; par M. l^Ă©oit
Guillet 480
i3a.'i
TABLE DES
Pages.
MATIERES.
Pa(;ps.
â M. E. Frairliri adresse une Note inti-
tulĂ©e : « Ătudes sur les dĂ©formations
Ă©lastiques d'un barreau d'acier sou-
mis à la traction « "'ß^'"'
â Les modes de dĂ©formations et de rup-
ture des fers et des aciers doux; par
MM. F. Osmond, Ch. Frémnnt,
G. Cartaud 8 ') i
â Sur la propriĂ©tĂ© d'Ă©mettre des rayons n
que la compression confĂšre Ă certains
corps, et sur l'émission spontanée et
indéfinie des rayons n par l'acier
trempé, le verre trempé et d'autres
corps en état d'équilibre moléculaire
contraint ; par M. R. Blondlot iiCj
â Sur la constitution et les propriĂ©tĂ©s
des aciers au silicium; par M. Lcon
GiiUlel I o I >
â Nouvelle mĂ©thode de dĂ©termination
des points critiques des fers et des
aciers; par M. O. Boudouard loJJ
Acoustique. â Sur les caractĂ©ristiques
des voyelles, les gammes vocaliques
et leurs intervalles; par M. l'abbé
Housselot .'i"
â Sur la thĂ©orie du champ acoustique;
par M. Charbonnier 1 0 1
â Sur l'AĂ©rodynamique et la thĂ©orie du
champ acoustique; par M. le général
Sriirrt 3 '17
â La thĂ©orie du champ acoustique et le
frottement intérieur des gaz; par
iM. P. Charbonnier I7S
â Sur le phĂ©nomĂšne aĂ©rodynamique pro-
duit par le tir des canons grélifuges:
par M. J. T'iolte 'kj;
AĂRONAUTIQUE. â Sur un moyen rapide
d'obtenir le plan d'un terrain en pays
de plaines, d'aprĂšs une vue photo-
graphique prise en ballon ; par
M . Laussedat i'\
â l/emploi des ballons Ă ballonnet d'a-
prÚs la théorie du général Meusnier;
par M. Henry de La J'aulx 7içi
â Sur la possibilitĂ© de soutenir en l'air
un appareil volant du genre hélicop-
tĂšre en employant les moteurs Ă ex-
plosion dans leur état actuel de légÚ-
reté ; par M. Chartes Renard 8 jj
â Sur la qualitĂ© des hĂ©lices sustenta-
trices ; par M. Char/a Renard <i7<)
â F.rraia se rapportant Ă cette Commu-
nication I JM. >
â M. /). Lerhaplain adresse une « Note
relative à la direction des aérostats » . 10S7
â M. Henri Ravel adresse plusieurs Com-
munications relatives Ă la Navigation
aérienne 1 527
â Ouverture de deux plis cachetĂ©s ren-
fermant des Notes sur la direction des
ballons; par M. Paul Radiot 1227
Air atmosphĂ©rique. â .ExpĂ©riences sur
la résistance de l'air; par i!. f;.£ï/?é/. 3o
â Sur la sĂ©paration des mĂ©langes gazeux
par la force centrifuge; par MM. G.
Claude et E. Demoussy 2 lo
- Sur la température d'inOammalion et
sur la combustion lente du soufre dans
l'oxygĂšne et dans l'air: i)ar M. Henri
Moissan 5)7
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication G28
â Sur l'extraction de l'oxygĂšne par la
liquéfaction partielle de l'air avec
retour en arriĂšre; par M. Georges
Claude 783
Voir aussi Argon.
Albuminoides (MatiĂšres). â Sur la pro-
duction d'hydrogÚne sulfuré par les
extraits d'organes et les matiĂšres al-
buminoïdes en général ; par MM. Jbe-
lous et H. Ribaut gO
â Les matiĂšres albuminoides du grain
de maïs; par MM. Donnrd el Labbé. af)/|
â Inlluence de la tempĂ©rature sur la
production d'hydrogÚne sulfuré par
les matiĂšres albumino'ides, les extraits
d'organes animaux et les extraits de
levure de biÚre, en présence du sou-
fre; par MM. J.-E. Abelous et H.
Ribaut afiS
â Sur la production d'hydrogĂšne sulfurĂ©
par les extraits d'organes et les ma-
tiÚres albuminoides en général ; par
M. Emm. Pozzi-Escot 495
Alcools. â PrĂ©parations des alcools pri-
maires au moyen des acides corres-
pondants; par MM. L. Bouveault et
G. Blano Co
- Sur une bactérie oxydante, son action
sur l'alcool et la glycérine; par M. 7?.
Sazcnae 9"
â Sur la condensation des Ă©thers acĂ©ty-
léniques avec les alcools; par M. Ch.
Moureu â .* J;)
â M. /'..S'oH/'/je adresse une Note intitulĂ©e
0 Alcoométrie pondérale « 353
â Transformation des aldĂ©hvdes et des
TABLE DHS MATIERES.
i325
Pa{^es.
célones en alcools par liydrogénation
calalylique; par Mx\I. l'uni Sn/iatirr
et J.-Jl. Si'iu/cre/is 5o i
â Sur les Ă©thers nitriques des acides-
alcolp ; par M. H. Duml 'J7 '
â Sur l'oxydation de la glucose dans le
sang; jiar M. L.Jolly 77'
â Sur les hydrates d'alcool Ă©lhylique:
par MM. E. Varenne et L. Godefroy. 99)
â M. Gnrilin adresse une Note « Sur la
formation des alcoolates cupro-alca-
lins )) '"'^7
â PrĂ©paration d'alcools hydro-aromati-
ques ; par M. LĂ©on Brunel 1 ?-fi8
â La prĂ©tendue fermentation alcoolique
des tissus animaux ; par M. f . Baielli. 1 07 1
Voir aussi C/iimie organique.
AldĂ©hydes. â Voir Chimie organique.
Alimentaires (MatiĂšres). â Les ma-
tiĂšres alhuminoĂŻdes du grain de maĂŻs;
par MM. Labbé et Donard 26 1
â Ătude sur quelques pains anciens; par
M. !.. Lindci âąâ .(â >4
â Sur les matiĂšres grasses et l'aciditĂ©
des farines ; par M. Balland. 724
â Sporozoaire parasite des Moules et
autres Lamellibranches comestibles;
par M. Louis LĂ©ger io<ij
â Sur la relation qui existe entre la pro-
portion de gluten contenu dans les
difiérents blés et la proportion des
matiÚres azotées totales; par M. E.
Fleurent 1 ) 1 >
Voir aussi Vins.
AlUiMINium et ses composĂ©s. â Sur une
combinaison du sulfate d'aluminium
avec l'acide sulfurique; par M. /;'.
Baud igĂŻ
Amides. â PrĂ©paration des amides secon-
daires; par 1\I. y. Tarbnurieih i 'S
â Sur les amides secondaires ; par
M. Tarbourii'ch 3>.G
â Actions des composĂ©s organomagnĂ©-
siens mixtes sur les amides. Nouvelle
méthode de préparation des cétones;
par M. Constantin Beis J7J
â Application de la pyridine Ă la prĂ©pa-
ration de quelques dérivés amides;
par M . I'. Frenndler 712
Voir aussi CInmie organique.
Amidon. â Les hydrates de carbone de
l'orge et leurs transformations au
cours de la germination industrielle;
par M. L. Lindet 7)
Pages.
â Sur la rĂ©trogradation de l'empois d'a-
midon ; par M. L. Maqui-nnc 8S
â Ătude sur quelques pains anciens; par
M. L. Lindet fil'i
â Sur la coagulation de l'amidon; par
M.\L J. Wolf et A. Fernbach 718
â Sur la rĂ©trogradation de l'empois d'a-
midon ; par M. L. Maquenne. 797
â Contribution Ă l'Ă©tude de l'amylo-coa-
gulase; par M. -1. Boidin 1081
â Sur la rĂ©trogradation de l'empois d'a-
midon; par M. L. Maquenne i?.()6
AminĂ©s. â Voir Chimie organique.
Analyse matiiĂ©matique. â Sur les grou-
pes de Mathieu ; par M. de SĂ©guier... i-;
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 1 'âą'âą
â Sur les fonctions fondamentales de
M. Poincaré et la méthode de Neu-
mann pour une frontiÚre composée
de polynĂŽmes curvilignes; par M. S.
Zaremba 39
â Sur les fondions quasi- pĂ©riodiques;
par M. Esclangon 3o5
â Sur les fonctions do n variables reprĂ©-
sentées par des séries de polynÎmes
homogĂšnes; par M. H. Dulac 3o8
â Sur les intĂ©grales de S. Lie; par M. N.
Saltykow 3o9
â Sur les relations entre les intĂ©grales
complĂštes de S. Lie et de Lagrange;
parM. iV. Saltjkow .. 37G
â Sur le rapport des travaux de S. Lie Ă
ceux de Liouville; [lar M. N. Sal-
tvhnv io3
â Les fondions entiĂšres d'ordre zĂ©ro;
pa r M . Edm. Maillet 4o5
â Sur les intĂ©grales de Fourier-Cauchy;
|iar M. Cari StĂŽi mer 408, 4Ăź*>
â Sur le problĂšme de S. Lie; par M. iV.
SallyLoiv 433
â M. Stodol/iieivitz adresse une Note
a Sur un mode d'intégration des
équations dillérentielles partielles du
premier ordre » 1 '(>
â Sur les Ă©quations aux diffĂ©rences qui
possĂšdent un systĂšme fondamental
d'intégrales; par M. Jlfr. Guldberg. 4CG
â Sur les fonctions monodromes et les
équations différentielles; par M.Edni.
Maillet 47»
â Sur une classe d'Ă©quaticuis dillĂ©ren-
tielles linéaires; par M. Jtcxander
Chessin 5 ' 1
i326
TABLE DES
Pages.
Sur les relations eulre la lliéorio dos
intégrales doubles de seconde espÚce
cl celle des intégrales de différen-
tielles totales ; par M. Emile PUiinl . 4 ) i
Sur la nouvelle fonction E«(.r) ; par
M. MUtd^-LrlUer 'i m
Sur les équations linéaires aux dilTé-
rences finies; par W. Alf. GulMcrg. "iGo
Sur les périodes des intégrales doubles
et leurs rapports avec la théorie des
intégrales doubles de seconde espÚce ;
par M. Emile Pictinl 'xj 1
Sur les équations linéaires anx diffé-
rences finies; par M. Alf. Giildbcrg. Gi ;
Sur les groupes de liansformalionsdes
équations linéaires aux différences fi-
nies; par M. Alf. GuUlbcrg C39
Sur la résolution pratique des équa-
tions; par i\l. Habiit Gj i
Sur la détermination des classes sin-
guliÚres de séries de Taylor ; par
M . Emile liorel 69 j
Sur quelques points de la théorie des
ensembles; par M. Emst LimlelĂŽf . . (ig;
M. Prosper de Lnfitle adresse un MĂ©-
moire ayant pour titre : u Le carié
magique do 3. Solution générale du
problĂšme >âą> 73i
Sur l'approximation des fonctions par
les irrationnelles quadratiques; pai'
M. S. Pinclierle 73 j
Sur la nature analytique des solutions
de certaines équations aux dérivées
partielles du second ordre; par M. i".
Bernslciri 7!^^^
Sur les Ă©quations fonctionnelles et la
théorie des séries divergentes; par
M. L. Fcjer *^3i)
Sur un systĂšme de trois fonctions de
variables réelles; par W.D.Pompciii. %\\
Sur la représentation effective de cer-
taines fonctions discontinues ; par
M. Emile Borel <)(i i
Sur une classe d'Ă©quations fonciioii-
iielles ; par M. S. Lattes (jo i
Un théorÚme sur les ensembles mesu-
rables; par M. Emile Bnrel gGG
Généralisation d'un théorÚme de La-
guerre ; par M. A. Aiiric gGj
Sur les équations aux dérivées par-
tielles linéaires du second ordre; par
M. Hndamard lo/S
Sur une généralisation de la théorie
des fractions continues algébriques;
MATIERES.
Pages.
l)ar M. E. Goitruit io3()
â Sur l'Ă©quation dilfĂ©rentiollo de Riccali
de second ordre ; par M. George Wid-
le/iberg io33
â Sur une propriĂ©tĂ© des fonctions; par
M. H. I.cbesguc 1 29.8
â Sur les Ă©quations linĂ©aires aux dĂ©ri-
vées partielles; par M. /. Le Roux. . . ia3()
â Convergence des radicaux superposĂ©s
périodiques: par M. J'tiid If'iems-
berger 1 9i33
Voir aussi Géométrie, Hydrodyna-
iniijiie. Mécanique, Méetiniffue cé-
leste.
Anvtomie animale. â Recherches sur la
constitution et sur la structure des
fibres cardiaques chez les Veitébrés
inférieurs; par M. F. Marceau 75
â Sur la capsule surrĂ©nale des Amphi-
biens; par M. Ed. Grynfelit 77
â Les lois mĂ©caniques dans le dĂ©velop-
pement du crĂąne des Cavicornes; par
M. U. Duerst 342
â L'apiiareil digestif des SilphidĆ; par
M. L. Bordas 3 i i
â Un liquide fixateur isotoni<[ue avec l'eau
de mer; par JL M.-C. De/AĂŻuyzen.. . 4'J
â Liquide fixateur isotonique a\ec l'eau
de mer, pour les objets dont on ne
veut pas Ă©liminer les formations cal-
caires; par M. M.-C. Deldiuyzen . . . 4^5
â Sur les mains scapulaires et pelviennes
des poissons; par M. Armand Snba-
tier 893 , 1 2 1 G
â Les myĂ©locytes du bulbe olfactif; par
M. Joannes Chatin ^Sg
Voir aussi Zoologie.
Anatomie pathologique. â De la forma-
tion du cal; par iMM. F. Cornil et
P . Coudray âą):>.»
Anatomie vĂ©gĂ©tale. â Voir Botanique.
Argent et ses composĂ©s. â Sur l'argent
dit colloĂŻdal; par M. Hanriot i->a
â Sur les changements de phase par
réflexion normale dans le quartz sur
les métaux ; par MM. /. Macé de Lé-
pinay et H. Buisson 3 1 7
â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de pro-
tosulfure de bismuth et de sulfure
d'argent, de protosulfure de bismuth
et de sulfiire d'antimoine; par M. H.
PĂ©lahon 920
Argon. â Sur le dosage de l'argon dans
l'air atmosphérique; par M. Henri
TABLE DES
Pages.
Moissaii 900
â Nouvelle prĂ©paration de l'argon; par
MM. H. Moisson et A. Rigaut 773
Arsrmc. â Sur une nouvelle mĂ©tliofle de
recherche et de dosage des traces les
plus faibles d'arsenic ; par M. Armand
Gnuticr 1 'j8
âą- Arsenic dans les eaux de mer, dans le
sel gemme, le sel de cuisine, les eaux
minérales, etc. Son dosage dans iiuel-
ques réactifs usuels; par M. Armand
Gantier -iĂŻ-i
â Itectifications relatives Ă la Noie prĂ©-
cédente; par M. Arnuriid Gautier. . . 37}
â Emploi de la bombe calorimĂ©tricpie
pour démontrer l'existence de l'arse-
nic dans l'organisme; par M. Ga-
briel Bertrand 266
â L'arsenic pxiste-t-il dans tous les or-
ganes de l'Ă©conomie animale? par
M. . / rmaiid Gantier 293
â Alcoylation systĂ©matique de l'arsenic;
par M. f^. Augcr 92 j
MATIĂRES. i3li7
Pages.
Astronomie. â M. C. 'le Licbhaher
adresse une Note : « Sur la thermo-
graphie sidérale » 353
â M. Auric adresse une Note « Sur
l'existence probable d'un anneau au-
tour de Jupiter » 4'-o
â W. Fr. Faccin adresse une Note inti-
tulée : « Anomalies diurnes et sécu-
laires dans le mouvement de rotation
de la Terre » S 1 9
â PrĂ©sentation du Tome X des « Annales
de l'observatoire de Bordeaux » ; par
M . LĆwy S36
â Sur le premier volume du Catalogue
photographique du Ciel publié par
M. .1. Donner, directeur de l'obser-
vatoire d'ilelsingfors; par M. LĆwy. 1209
â â Sur l'intensilc lumineuse des Ă©toiles et
leur comparaison avec le Soleil; [liir
M. Charles Fabry ' . . 1 242
Voir aussi ComĂštes, Eclipses, Ătoiles
filantes, MĂ©canique cĂ©leste, OĂčseri'a-
toires, PlanĂštes, Soleil.
B
BactĂ©ries. â Sur une bactĂ©rie oxydante,
son action sur l'alcool et la glycérine;
par M. /{. Sazcrac 90
â MM. Foi'caii de Cuiirmetles et P. Bar-
bcrin adressent une Note ayant pour
litre : « Pouvoir bactéricide compa-
ratif de diverses lumiÚres » 2ï< ;
â Une AcrasiĂ©e bactĂ©riophage; par
M . Paul Vuillennn J87
â Sur une maladie bactĂ©rienne du tabac,
le cliancre ou antliracnose; par M. 6'.
Delacroix i j 1
â NĂ©cessitĂ© d'une symbiose microbienne
pour obtenir la culture des Myxomy-
cĂštes ; par M. Pmoy J8o
â Sur la jaunisse de la betterave, mala-
die bactérienne; par M. G. Delacroix 871
- Sur une culture de sarrasin en pré-
sence d'un mélange d'algues et de
bactéries; par MM. Bouilhac et Gius-
tanini 1 274
Voir aussi Infectieuses {maladies).
BahĂŻum et ses composĂ©s. â Action du
chlore sur l'acétate de baryum; par
M. Albert Colson GGd
â Sur les acĂ©tates alcalino-terreux; par
M. .-ilbert Culson 1 oLi i
â SĂ©paration et dosages simultanĂ©s de la
baryle, de la stronliane et de la
chaux ; par M. Lucien Robin 258
Bismuth. â Sur une sĂ©rie de composĂ©s
du bismuth; par MM. G. Urbcnn et
H. Lacombc 'J''8
â Errata se rapportant Ă cette commu-
nication 8.'.o
â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de soufre
et do bismuth; par M. H. Pclabon. . C.i8
â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de proto-
sulfure de bismuth et de sulfure d'ar-
gent, de protosulfurc de bismuth et
de sulfure d'antimoine; par M. H-
PĂ©lahon 9'"
Botanique. â Remarques sur la forma-
tion du pollen chez les Asclépiadées;
par M. L. Guignanl ' 'J
â M. H. Arnaud adresse un MĂ©moire
intitulĂ© : « Ătudes sur quelques Rosa-
cées, ou plantes prétendues telles ».
â Le niĂ©riphyte che/. les CycadacĂ©es;
par M. H. Matle 80
â Sur la variation du Rorneiina Corinm
suivant la nature des milieux; par
MM. /-. Mani;in cl P. fiala. ...... \^<J
â Sur une greiĂŻe en Ă©cusson de Lilas;
173.
l328
TABLE DES
Pages,
par M. Liicirit Daniel \!\\
- Une l'assiflorée à résine ; par M. Henri
Jumelle 2o()
- Une Acrasiée bactériopliagc ; par
Vaid VuilU'min oS;
- Sur la fornialion de l'Ćuf et la nuiUi-
lilicalion d'une anlipode dan> lesJon-
cées; par M. Marccltin Liinniit .... 401)
- Inlluence do l'eau sur la structure des
racines aériennes d'Orchidées; par
M. Gnston Bannicr 5o5
- Sur le genre Ascodcsniis; par M. P. -A.
Dnngcard j > 8
- Sur le développement do l'embryon des
Joncées; par M. Mat-ccUin Laurent. . iJ2
- Nécessité d'une symbiose microbienne
pour la culture des MyxomycĂštes;
par M. Puioy ISo
- Un nouvel hybride de grelfe; par
M. Lucien Daniel 76)
- Sur les nectaires extra-floraux des Hc-
vcn-^ par MM. Jug. Dagiiillon et //.
Cotipin 7(17
- Recherches cylologiques sur le Galac-
tina siiccosa ; par M. R. Maire 7G9
- Sur la structure des cotylédons et la
disposition de certaines racinesadven-
lives dans les planlules de Labiées;
par M. René Viguicr ijoj
- Sur une double fusion des membranes
dans la zygospore des Mucorinées;
par M. Paul Vudlemin 8G()
- Contribution Ă l'Ă©tude cytologiquo des
AscomycĂštes; par M. GuiUiermtynd . . ijiti
- Errata se rapportant Ă cette commu-
nication I oys
Voir aussi Chimie végétale. Paléonto-
logie végétale, Pathologie vége'talc;
Physiologie végétale, Viticulture.
MATIERES.
Pages.
BiiOMiĂź i;t sioscoMPoshs. â Sur l'acĂ©tylĂšne
bibromé : purification, cryoscopie,
analyse; par M. 1'. lA-nioult 55
â Action du brome sur le pinĂšne en prĂ©-
sence de l'eau; par ALVL P. Genoresse
et P. Faillie 1 3(i
â Action de la phĂ©ny'.hydra/.ine sur les
bromures et iodures alcooliques; par
,\L /. .lllaix Le Ciinu 3'2<j
â Action de l'acide borique sur les iodu-
res; son emploi pour la séparation de
l'iode des iodures en présence de bro-
mures et chlorures; par MM. H.
Baiihigny et P. liivals 0 jo
â Conditions de sĂ©paration do l'iode sous
forme d'iodure cuivreux, dans un
mélange de chlorures, bromures et io-
dures alcalins; par ALM. N. Baubigny
et H. Jiii'ah .". 733
â SĂ©paration de l'iode dans les sels halo-
gĂȘnĂ©s alcalins d'avec le chlore et le
brome, par sa transformation en acide
iodique, et mode de préparation; par
M.M. H. Buubigny et P. liivah 9^7
â Errata se rapportant Ă cette commu-
nication 1088
â Action des acides bromosuccinique et
bibromosuccinique sur les bases pyri-
diques et quinoléiques; par M. L.
Dubreuil 1 oG3
Bulletins biBLioGRAPiiiyUES. â 99, lii.
2'-, '.Si, 353, 392, 447, 456, 472,
480, 538, 586, G78, 726, 949, ion,
1087, i3iG.
Bureau des Longitudes. â AI. Jansseu
présente à l'Académie « l'Annuaire du
Bureau des Longitudes pour l'année
i'jo4 u io-'.7
Candidatures. â M. Ed. Caspari prie
l'Académie de le comprendre parmi
les candidats Ă la place vacante, dans
la Section de GĂ©ographie et Naviga-
tion, par suite du décÚs de M. de
Bussy
â M. Ch. Lalleniand prie l'AcadĂ©mie do
vouloir bien le comprendre parmi les
candidats Ă la place vacante, dans la
Section de (iéographic et Navigation,
par suite du décÚs de M. de Bussy.
Gi3
â Liste do candidats prĂ©sentĂ©s pour la
lilaco laissée vacante, par le décÚs de
M. de Bussy, dans la Section de GĂ©o-
graphie et NaTigation : i" M. Bertin,
â >â â M. Caspari, "y M. Charles Ijtllc-
mand 819
Cvi'iLLAiiiTĂ. â Sur un capillariuietre;
par MM. E. Tassilly et.^. Chaniber-
land G4J
i.MiHONE. â Sur l'Ă©tal du carbone vaiio-
risét par M. Bertlwlot 589
TABLE DES
Pages,
â Sur une variĂ©tĂ© do caibone Olanien-
loux; par MM. Cunstant et Henri
Pctiibnn 70G
Chimie Agricole. â Sur l'analvse mĂ©ca-
nique des sols; par M. Tli. Sclilie-
si'ng pĂšre 369, JIJ9
â La potasse soluble dans l'eau du sol et
son utilisation par les plantes, par
M. T/i. SclilĆsing [ils 120G
Chimie Analytique. â Simplification de
l'analyse des silicates par l'emploi du
l'acide formique; par M. A. LcclĂšre. 5u
â Sur une nouvelle mĂ©thode de recher-
che et de dosage des traces les plus
faibles d'arsenic; par M. Armand
Gnuticr 118
â Arsenic dans les eaux de mer, dans le
sel gemme, le sel de cuisine, les eau.\
minérales, etc. Son dosage dans quel-
ques réactifs usuels; par M. Armand
Gautier ^j >.
â Rectifications relatives Ă la Noie prĂ©-
cédente; par .\L Armand Gautier. .. 3; j
â SĂ©paration et dosages simultanĂ©s de la
baryte, delaslrontianeet de la chaux ;
par M. Lucien Robin '^ J8
â Emploi de la bombe calorimĂ©trique
⹠pour démontrer l'existence de l'arse-
nic dans l'organisme; par M. Gabriel
Bertrand '2O6
â Sur le dosage de l'ammoniaque dans les
vins et son rÎle dans la dillérenciation
des mistelles d'avec les vins de li-
queur; par M. ./. Laborde 334
â Sur l'analyse mĂ©canique des sols; par
M. TU. SchlĆsing pĂšre 3Gg, 399
â Recherche et dosage de l'urĂ©e dans les
tissus et dans le sang des animaux
vertébrés ; par M . Gréhant 5 j8
â PhĂ©nols libres et sulfo-conjuguĂ©s. MĂ©-
thode de dosage. Le soufre dit neutre
existe-t-il dans l'urine? par M. L.
Monfet 38(i
â Sur le dosage du vanadium dans les
produits métallurgiques; par M. Em.
Campagne 670
â Sur le dosage de l'Argon dans l'air at-
mosphérique; par }A. Henri Moissan. (joo
â Action de l'acide borique sur les io-
dures ; son emploi pour la séparation
de l'iode des ioduros en présence de
bromures et chlorures; par .\1.M. H.
Baubigny et P. liii'als (J5ci
â Sur la sĂ©paration et le dosage du fer
MATIĂRES. 13-29
Pages,
et de l'acide phosphorique dans les
eaux ; par M. H. Causse 708
â Conditions de sĂ©paration de l'iode sous
forme d'iodure cuivreux, dans un mé-
lange de chlorures, bromures et io-
dures alcalins; par MM. H. Baubigny
et /-". Rivais 733
â Sur une sĂ©paration rigoureuse dans la
série des terres rares; par M.M. G.
Urbain et H. Lacombe 792
â M. Adolphe Carnot fait hommage Ă
l'Académie du Tome II de son « Traité
d'analyse des substances minérales ». 807
â Iniluence des gaz sur la sĂ©paration des
métaux par électrolyse : séparation
du nickel et du zinc; par MM. Hollard
et Bertiaux 8 J3
â SĂ©paration de l'iode dans les sels halo-
gĂšnes alcalins d'avec le chlore et le
brome, par sa transformation en acide
iodique, et mode de préparation de
l'iode pur; par MM. H. Baubigny et
P. Rivais 9 «7
â Errata se rapportant Ă celte Commu-
nication 1088
Voir aussi Alimentaires (MatiĂšres),
Prélnstoricjues (Etudes), fins.
Ciii.MiE BIOLOGIQUE. â Sur Ics acides gias
de la lĂ©cilliine de l'Ćuf; par M. H.
Cousin GS
â Sur la production d'hydrogĂšne sulfurĂ©
par les extraits d'organes et les ma-
tiÚres albuminoïdes en général; par
MM. J.-E. Abelou.i et H. Ribaut ... gS
â Sur les modifications du chimisme res-
piratoire avec l'Ăąge, en particulier
chez le cobaye ; par M. LĂ©opoldMaycr. 1 37
â Errata se rapportant Ă celte commu-
nication ĂźiS
â Influence de la tempĂ©rature sur la pro-
duction d'hydrogÚne .sulfuré par les
matiĂšres albuminoĂŻdes, les extraits
d'organes animaux et les extraits de
levure de biÚre, en présence du
soufre; par .MM. J.-E. Abelous et H.
Ribaut 'GS
â Emploi de la bombe calorimĂ©trique
pour démontrer l'existence de l'arse-
nic dans l'organisme; par M. Gabriel
Bertrand 2GG
â L'arsenic existe-t-il dans tous les or-
ganes de récononiiû animale; |)ar
M. Armand Gautier /gS
â La nature et l'apprĂ©ciation de la rĂ©ac-
i33o
TABLE DES
Pages,
lion alcaline du sang; [taTM.H.Ln/iĂčc. 384
â PliĂ©nols libres et sulfo-conjuguĂ©s. MĂ©-
Ihorie de dosage. Le soufre dit iieulrc
oxiste-t-il dans ruriiieV; par M. L.
Moiifct 38G
â De la prĂ©sence de l'acide lactique dans
les muscles des Invertébrés et des
Vertébrés inférieurs; par M. Jean
Gautrelcl 417
â Recherche et dosage de l'urĂ©e dans le
sang des animaux vertébrés; par
M. Nestor Gréimnt 5')8
â Sur l'oxydation de la glucose dans le
sang, par M. L. Jolly 77 1
â Contribution Ă l'Ă©tude de la dyscrasie
acide (acide chlorhydrique) ; par
MM. /. Adler cl J. Dcxgrez 818
â Sur l'existence, dans l'organisme ani-
mal, d'une diaslase Ă la fois oxydante
et réductrice; par 1\I.M. /.-E. Jb/'hiis
et /. J/oj- 88 j
â Quelques observations relatives Ă l'ac-
tion des vapeurs des composés hydro-
carbonés sur les microbes animaux
et sur les insectes, et au rĂŽle antisep-
tique des agents oxydants-oxydables;
par JL Berthelot 9)3
â La prĂ©tendue fermentation alcoolique
des tissus animaux ; par U.F. BaU'lll. 1079
Voir aussi fliysiolo^ie animale.
CHi.Miii: GiiNĂiiALE. â Sur la diminution
du potentiel pour tout changement
spontané dans un milieu de tempéra-
ture et de pression constantes; par
M. E.AriĂšs 46
â Courbes de sublimation; par M. A.
Boiizal 175
â Sur les lois et les Ă©quations de l'Ă©qui-
libre chimique ; par M. AriĂšs â >:>'}>
â Sur une combinaison de deux corps
qui, par élévation de température,
s'unissent puisse séparent au dessous
de â 79"; par M. D. Cernez iVj
â Description d'un nouvel appareil pour
la préparation des gaz purs ; par
W. Henri Moissan JG3
â Sur les lois du dĂ©placement de l'Ă©qui-
libre chimique ; par M. E. AriĂšs .... 738
â Sur la couleur des solutions aqueuses
de mélhylorange et le changement
qu'y déterminent les acides; par M. P.
Faillant 81';)
â Sur l'extension de la formule de Cla-
peyron à tous les états indifférents;
MATIERES.
Pages,
par M. E. AriĂšs 1239
â Sur la dissociation des carbonates al-
calins; par M. P. Lebcaii 1-255
Chimie minkrale. â Sur les conditions
de production et de stabilité de l'acide
hyposulfureux ; par M. /. Ahy 5i
â Combinaison du sulfate ferrique avec
l'acide sulfurique; par M.A.Rccoiira. 1 18
â Action du persulfatc d'ammoniaque sur
les oxydes métalliques; par MM. A.
Sejewetz et P. Trinvitz 1 3(.)
â RĂ©actions catalyliques diverses four-
nies par les métaux ; influences acti-
vantes et paralysantes ; par M. A .
Trillal 187
â PrĂ©paration et propriĂ©tĂ©s d'un siliciure
de ruthénium; par MM. Henri Muis-
snn et Wilhem Manrhol 229
â Sur un carbure double de chrome et
de tungstĂšne; par M.M. Henri Mois-
san et A. Kouznetzniv 262
â Sur quelques combinaisons binaires de
l'uranium; par .M. A. Colsnn 882
â Sur la tempĂ©rature d'inflammation et
sur la combustion lente du soufre
dans l'oxygĂšne et dans l'air ; par
M. Henri Moissan 547
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication *'28
â De l'action de l'acide carbonique sous
pression sur les phosphates métal-
liques ; pai- -M. A. BariUĂ© 56G
â Sur l'Ă©tat du carbone vaporisĂ©; par
M. Berthelot 589
â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de soufre
et de bismuth; par M. H. PĂ©lahon. . C48
â Sur le kermĂšs; par xM. /. Bougaull. .. 794
â Influences activantes ou paralysantes
agissant sur le manganÚse envisagé
comme ferment métallique ; par M. A.
Trillat 922
â Action du mĂ©lange oxygĂšne et acide
chlorhydrique sur quelques métaux;
par M. Camille Matignon lo5 i
â Sur la prĂ©paration du sesquisĂ©lĂ©niure
d'iridium; par MM. C. Chabrié e\,A.
Boiichonnet " io59
â Recherches sur la densitĂ© du chlore;
par MM. Moissan et Binet du Jasso-
neix I ' 98
â Sur une nouvelle mĂ©thode de prĂ©para-
tion de quelques fluorures anhydres
et cristallisés; par M. Defaajz 12J1
Voir aussi Aciers, Aluminium, Argent.
TABLE DES MATIĂRES.
l33l
Pages.
Argo/i, Arsenic, Baryum, Bisnnilli,
Brome, Carbone, Chimie analytique^
Cyanures, Dissociation, Fer, Iode,
OxygĂšne, Phosphore, Radio-iictivitc',
Zinc.
CiiiMiii; ORGANIQUE. â Sur l'acĂ©tylĂšne bi-
bromé : purificalion, cryoscopie, ana-
lyse ; par P. Lcmoull 5i
â Aclion du sodium sur le tĂ©lrachloriirc
de carbone el la benzine chlorée :
formation de Iriphénylmétliano et
d'hexaphényléthane ; par II. Jules
Sclimidiin 5ij
â Oxyde d'Ă©thylĂšne du p-cyclohexanediol-
I .i et dérivés ; par M. Léon Bruricl. . G>
â Aclion de l'acide liypopliosphoreux sur
la diélliylcéione et sur l'acéloplié-
none ; par M. C. Marie i â .'4
â Sur le chlorure de phĂ©nylpropargyli-
dĂšne CH^ â C = C - CH Cl^; par
MM. Ernest Charon et Edgar Du-
goujon lĂŻ'j
â PrĂ©paration des amides secondaires ;
par M . /. 'l'orbouriech laS
â Aclion du brome sur le pinĂšne en prĂ©-
sence de l'eau; par }t\\\. P.Gcni<resse
et P. Faivre 1 3o
â Sur la spartĂ©ine. CaractĂšres gĂ©nĂ©raux ;
action de quelques réducteurs; par
MM. Ch. Moureu et J. f'aleur ig4
â Sur les Ă©lhers isonitrosonialoniques el
leur transformation en éthers mésoxa-
liques; par MM. L. Bouveault et A.
yVahl 11)5
â Aclion de l'ammoniaque sur l'oxyde
d'Ă©thylĂšne du [i-o-cyclohexanediol ;
par M. LĂ©on Brunel i ij8
â Sur le cyclohexane el ses dĂ©rivĂ©s chlo-
rés; par MM. Paid Sahatier el Alpli.
Mailh e i^o
â Sur la condensation des Ă©lhers acĂ©lylĂ©-
niques avec les alcools; par M. Ch.
Moureu ĂŽg
â Sur la constitution du cyanure d'allyle ;
par M. R. Lespieau -.G?,
â Contribution Ă l'Ă©tude des quinoaes-
dicélones; par M. OEchsner de Co-
ninc/i j.Ăč'i
â Transformation des aldĂ©hydes et des
célones en alcools par hydrogénation
catalylique ; par MM. Paul Sahatier
et J.-B. Sendcrens ior
â Dosage de la pyridino en solution
aqueuse; par M. Maurice François.. 'yi\
- Sur.les amides secondaires; par M. Tar-
bouriech
- RĂ©duction des Ă©thers-sels des amides
Ă fonction complexe; par M.\l. L.
Boweault et G. Blanc
- Action de la phénylhydrazine sur les
bromures el les iodures alcooliques;
par M. J . Allnin Le Canu
- Sur le lélraméthyldiamino-diphény-
lÚne-phénylmélhane dissymétrique el
le colorant qui en dérive; par M.M. A.
Guyot et M. Granderyc
- Sur la nilrosite de la pulégone; par
M. P. Ge/ii'resse
- Les chaleurs de combustion des com-
posés organiques, considérées comme
propriétés additives. Alcools el phé-
nols. Ăthers-oxydes. AldĂ©hydes el cĂ©-
lones ; par M. P. Lenioult
â Action de l'acide phosphoreux sur la
mannite. Remarque sur le mannide;
par .\L P. CarrĂ© âą
⹠Dérivés el produits d'oxydation de l'a-
cide nilropyromucique; par M. A'.
Marquis
Hechcrches sur la formation des azoĂŻ-
ques. RĂ©duction de l'Ă©lher-oxyde or-
Iho-nilrobenzil-méthylique; par M. P.
Frcundler
Sur les Ă©lhers nitriques des acides-al-
cools ; par M. H. Duvnl
Fixation anormale du irioxyméthylÚne
sur certains dérivésorgnnomagnésiens
aromatiques; par M.M. .1/. Tillcncaa
cl K. Dclange
Actions des composés organomagné-
siens mixtes sur les amides. Nonvc?lle
méthode de préparation de célones;
par M. Constantin BĂ©is
Sur les produits do condensation du
tétramétiiyldiamidophényloxanlhranol
avec le benzÚne, le toluÚne et la dimé-
Ihylanilinc; par MJL A. Haltcr et .4.
Guyot
Sur le calcul de la chaleur de com-
bustion des acides organiques, de
leurs anhydrides el des Ă©thers-sels;
par M. P. Lenioult
Recherches sur l'isoglucosaniine ; par
M. L. MiKjiieiiiic
Sur une méthode de synthÚse des dé-
rivés ddialogénés symétriques de la
benzophĂ©none: par M. /âą'. Bodroux..
Application de la pyridine à la prépa-
'ajes.
3 20
3-28
329
Il 3
374
5i5
5-2 1
571
573
60(1
0)0
658
[332
TABLE DES MATIERES.
Pa
ralion de (luelquos dérivés amidés;
par M. P. Freundlcr
Sur l'emploi de l'ainaigame de magné-
sium en Chimie organique ; par
M. Louis Meunier
Sur l'aldéhyde orthotoluique, parM. H.
Four nier
Action des dérivés organomagnésiens
sur l'acétol et ses élhers-sels; par
M. André Kling
Sur les acétones acétyléniques. Nou-
velle méthode de synthÚse des isoxa-
zols; par MM. Cli. Moureu el M.
Brachin
Sur l'acide oxalacétique; par M. L.-J .
Simon
Copulation des sels de dinaphtopyrylc
avec les phénols; par M. R. Fosse...
SynthÚse de la nicotine; par M. Aßné
Piccet
Alcoylation systématique de l'arsenic ;
par M. J . Allier
Recherches sur les azoĂŻques. Nouveau
mode de formation des dérivés inda-
zyliques ; par M. P. Frcundler
Action de l'acide cyanhydrique sur
l'aldéhydale d'ammoniaque et les
combinaisons analogues; par ^\. Mar-
cel Delcpine
Nouvelle réaction de l'hydroxylamine;
par M. L.-J. Simon
Nouvelle méthode de préparation des
aldéhydes; par iNl. L. Bntweaull
Sur la migration phénylique ; par
M . Marc TUfencan
Sur les Ă©thers de l'acide isopyromucl-
que ; par M. C. Clun'onne
Sur les hydrates d'alcool Ă©thylique;
par Mi\I. E. Farenne et L. Godefruy-
Préparation directe du cyclohexanol
el de la cyclohexanone Ă partir du
phénol; par MM. Paul Sabatier et
J.-B. Senderens
Sur les acétates alcalino-terreux; par
M. Albert Colson
Action des acides bromosuccinique et
bibromosuccinique sur les bases p\ ri-
diques et quinuléiques; par M. Loids
Dubreuil
Sur un nouveau phénol triiodé; par
M. P. Breiians
Stéréoisoniérie dans les éthers cam-
phocarboniques substitués et l'a-
cide mélhylhomocamphorique. Acide
gcs.
7ii>.
7' i
71C
7J6
!'.)'>
85H
8G0
',)«'-
'.)84
(j.SG
9^7
9<J-2
iul>i
oG >
r.i(;e'.
Ă©thylcamphocarboiuque; par M. /.
Mingidn loG;
â lodures de mercurammonium des ami-
nés primaires et des aminés tertiai-
res ; par M. Maurice François 'oGtj
--- Sur de nouvelles synthÚses effectuées
au moyen des molécules renfermant
le groupe méthylÚne associé à un ou
deux radicaux négatifs. Action de l'é-
|)iclilorhydrine sur l'acétylacétone so-
dée; par .M.M. A. Hatlcrel G. Blanc. iio3
â Sur les x-amiiionitriles; par M. Marcel
DelĂ©pine i â ii~
â Combmaisons du saccharose avec (|uel-
ques sels métalliques; par M. D.
Gniithicr i iig
â Sur la transformation des o-glycols
primaires en aldéhydes correspon-
dantes: par M. TUf'eneaii laGo
â Sur les Ă©thers nitriques des acide.s-
alcools ; par M. H. Diivnl 1262
â Action de l'acide carbonique sur les
solutions aqueuses d'aniline en pré-
sence des ni tri tes ; par ^\. Louis Meu-
nier 12G4
â PrĂ©paration d'alcools hulro-aromati-
ques ; par M. LĂ©on Brunel ii68
Voir aussi Chimie biologique. Chimie
végélale, Colorantes {MatiÚres), Etlié-
ri/ication, Glycérine.
Chi.mie physique. â Sur la diminution de
potentiel pour tout changement spon-
tané dans un milieu de température
et de pression constantes. Note de
M. AriĂšs 47
â Courbes de sublimation; par M. A.
Bouzat : 1 75
â Nouvelles lois de tonomĂ©trie, qu'on
|)cut déduire des expériences de
Raoult; par i\I. E. f^ickersheimer . .. 3 19
â Courbes de pression des systĂšmes uni-
variants qui comprennent une phase
gazeuse ; par M. A. Bouzat "i-ri
â Un liquide fixateur isotonique avec l'eau
de mer; par M. M.-C. Dckhuyzcn.
4i5, 445
â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel signale les
trois premiers numéros du « .Journal
de Chimie physi([uo », publié par
M. Philippe- A. Guye Gi3
â Sur les lois du dĂ©placement de l'Ă©qui-
libre chimique: par M. E. AriĂšs .... 73s
â Sur l'extraction de l'oxygĂšne par la
liquéfaction partielle de l'air avec re-
TABLE DES MATIERES.
i333
tour en arriĂšre ; par XI. Gcori;c.s
Claude
â Sur la couleur des solutions aqueuses
de méthylorange et le cliangement
qu'y déterminent les acides; jiar M. P.
y aillant '
â Sur l'extension de la formule de Cla-
peyron à tous les états inditßérents;
par M. L. AriĂšs
â L'osmose Ă©lectrique dans l'ammoniac
li(|iiide; par M. Marcel A\C(>li
Voir aussi Ionisation , R/idiuactiiitc.
Chimie vkgĂ©talk. â Les hydrates do
carbone do l'orge et leurs transforui i-
lions au cours de la germination in-
dustrielle : par M. L. Lindet
â Influence du chlorure de sodium sur la
transpiration et l'absorption de l'eau
chez les végétaux ; par M. H. RicÎnic
â Sur la matiĂšre phospho-organique de
réserve des plantes à chlorophylle.
Procédé de séparation ; par M. S. Pos-
tcvnak
â Recherches sur la nutrition des plantes
étiolées : par M. G. André
â Les matiĂšres albuminoĂŻdes du grain
de maĂŻs: par JIM. Donard et Labbr.
â Sur les propriĂ©tĂ©s et la composition
chimique de la matiĂšre phospho-or-
ganique de réserve des platiles à chlo-
rophylle par M. .S'. Poxternali
â Sur la constitution de l'acide phos-
pho-organique de réserve des plantes
vertes et sur le premier [)rotiuil de
réduction du gaz carbonique dans
l'acte de l'assimilation chlorophyl-
lienne; par I\L S. Postcrnafi
â De l'influence de l'alinieutation minĂ©-
rale sur la production des sexes chez
les plantes dioĂŻques; par M. Emile
Laurent
â Influence de la nature du milieu extĂ©-
rieur sur la composition organique de
la plante; par MM. Alex. Hcbert et
E. Charnbot
â Production et distribution de (|uelqucs
substances organiques chez le Manda-
rinier; par MM. Eu§. Ciiarabnt c\. G.
Latoiie
â Sur l'oxydation du gayacol [lar la lac-
case ; par M. Gabriel Bertrand
â Sur le dĂ©velop|iement des plantes
grasses annuelhis; Ă©tude des bases
minérales , par M. G. André
Ăąges.
«io
17,33
1 11
> 9'.)
26!
-1^0
t,s,,
7'J9
1 2G1J
1272
53
^'J
Pages.
â Sur une culture de sarrasins en prĂ©-
sence d'un mélange d'algues et de
bactéries; par MM. Bouilhac et Gius-
tiniani '2/4
â Sur le rĂŽle de l'oxalate de calcium
dans la nutrition des végétaux ; ])ar
M. Ainar Ijoi
â Sur la relation qui existe entre la pro-
portion de gluten contenu dans dillé-
rents blés et la proportion des ma-
tiÚres azotées totales; par M. E. Feu-
rent 1 3 1 3
Voir aussi Chimie ai^ricole.
tliiiHUUGiE. â De la formation du cal; par
MM. f. Cornil et P. Coudray 220
â Nouveau perforateur Ă ressort, den-
taire et chirurgical ; par MM. J . Ber-
cut et A. Donat (17 j
Chlore et ses composks. â Sur l'Ă©thĂ©ri-
fication des hydraoides; par M. A.
ViUiers
â Action du sodium sur le tĂ©trachlorure
de carbone et la benzine chlorée; for-
mation de triphénylméthane et d'he-
xaphényléthane; par M. Jules Schnii-
dlin
â Sur le chlorure de phĂ©nylpropargyli-
dĂšne C"Hi â C = C â CH Cl^ ; par
M.\l. Ernest Cliaron et Edgar Du-
goujoii 125
â Influence du chlorure de sodium sur la
transpiration et l'absorption de l'eau
par les végétaux ; par il. H. RicÎnir. 14 1
â Sur lecyclohexane et ses dĂ©rivĂ©s chlo-
rés; par MM. Paul Sabatier et Apli.
Maillic 240
â â Action du chlore sur l'acĂ©tate de ba-
ryum : par M. Albert Colson G(ju
â Sur les acĂ©tates alcalino-terreux ; par
M. Albert Colson i oG i
â .4ction du mĂ©lange oxygĂšne et acide
chlorhydrique sur quelques métaux ;
]ia r M . Candi le Matignon 1 u 3 1
~ Ilecherches sur la densité du chlore;
par .M.\I. Moissan et Binet du Jns-
soneix. 1 1 yi^
Voir aussi Iode.
CiiBOME. â Sur un carbure double de
chrome et de tungstĂšne; par MM. H.
Moi'isaii et A. Kmiziwtzow 292
CnRO.NO.Mi;rRiE. â Sur les conditions de la
synchronisation 243
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 144
i334
TABLE DES MATIERES.
Pages.
â Sur la relation entre la pression et la
marche des chronomĂštres ; par
M. Paul Dilislieim 700
â Remarques sur la Note de M. /'. Di-
lishciin, relative Ă l'action de la pres-
sion atmosphérique sur la marche des
chronomĂštres; par M. Ch.-Ed. Giiil-
Inumc 703
COLLKGE DE France. â MM. Jordan. Mas-
cnrt, Darboux, Bertliclnl, de Lnppa-
rcnt, Perricr sont nommés membres
d'une Commission chargée de présen-
ter une liste de candidats pour la
chaire d'IIisloire générale des Scien-
ces, vacante au CollĂšge de France. . . 838
â Liste de candidats prĂ©sentĂ©e Ă M. le
Ministre de l'Instruction publique
pour la cliaired'Histoire des Sciences,
vacante au CollĂšge de France :
1° M. Tannery, 1" M. fVynmbnff. . . . gOj
Colorantes (MatiĂšres). â Recherches
thermochimiques sur les matiĂšres co-
lorantes. La rosalinineet la pararosa-
niline; par M. Jidc.s Schmidlin 33i
â Sur le tĂ©tramĂ©thyldiamino-diphĂ©ny-
lÚne-phénylméthane dis.symétrique et
le colorant qui en dérive ; par MM. A .
Giiyol et M. Grandcryc 4 1 3
â Colorants azoĂŻques, solides, dĂ©rivĂ©s de
l'a-aminoanthraquinoiie; par 1\I. Cluu-
les Laiuli GO I
â Sur la couleur des solutions aqueuses
Pages .
de méthylorange et le changement
qu'y déterminent les acides ; par M. /'.
f'adlant S^'g
ComĂštes. â Photographie de la comĂšle
Borrelly, 1903 c; par M. (Juéniss<t . 170
â Photographie de la comĂšte Borrelly,
I yo3 f ; par M. Quénissct 1^1
â M. If. de Fonviellc adresse une Note
« Sur l'explication donnée par Fonle-
nelle de la nature des queues des co-
mÚtes » -283
â Observations spectrales de la comĂšle
Borrelly (1903 r); par M. //. Dcs-
la/idrcs 3g3
CoM.MISSIONS. â MM. Jordan, Mascarl,
Darboii.r, Berthelol , de Lapparent,
Perrier sont nommés membres d'une
Commi.ssion chargée de présenter une
liste de candidats pour la chaire d'His-
toire générale des Sciences, vacante
au CollĂšge de France 838
â M. Moissan est rĂ©Ă©lu membre de la
Commission de contrĂŽle de la Circu-
lation monétaire 1027
Cristallisation. â Voir MinĂ©ralogie.
CrustacĂ©s. â Voir Zoologie.
CĂŻANURES. â Les bleus de Prusse et de
Turnbidl. Une nouvelle classe de cya-
nures complexes; par M. P. Chrétien. 191
â Sur la constitution du cyanure d'allyle:
pa r AL R. Lespieau 2G3
Voir aussi Chimie organique.
D
DĂCĂS DE Me.MURES ET CoRRESPONDAiNTS.
â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel annonce Ă
l'Académie la mort de M. J.-W.
Gibbs, Correspondant pour la Section
de MĂ©canique 5
â M. le PrĂ©sident annonce Ă l'AcadĂ©mie
la mort de AL Munier-Cliahnas,
Membre de la Section de Minéralogie. 357
â JL le SecrĂ©taire perpĂ©tuel annonce la
mort de M. Rudolf Lipiclntz, Corres-
pondant pour la Section de Géomé-
trie 5^1
DĂ©crets. â .M. le Ministre de l'Instruc-
tion publu/ne adresse ampliation du
Décret par lequel le Président de la
République approuve rélecliou de
M. Berlin dans la Section de GĂ©ogra-
phie et Navigation, en remplacement
de M. de Bussy, décédé 893
Diastases. â A propos d'une diastase lac-
tique dédoublant le salol ; par MM.
J. Miele et T'. fVillem 1 35
â Sur l'existence, dans l'organisme a ni mal,
d'une diastase Ă la fois oxydante et
réductrice ; par MM. J.-E. Abelous et
J. Aloy 885
Dissociation. â M. P. Leheau. â Sur la
dissociation des carbonates alcalins. . rz^j
Dissolutions. â Nouvelles lois de tono-
métrie, qu'on peut déduire des expé-
riences de Raoull. Noie de M. E.
M'ichcrsheiiner. , 3iq
TABLE DES MATIERES.
i335
Pages.
Eaux naturelles. â Sur la sĂ©paration et
le dosage du fer et de l'acide plios-
phorique dans les eaux ; par M. H.
Causse 7o3
Voir aussi Hydrologie.
Ăclipses. â Observation de l'Ă©clipsĂ© de
Soleil du 9.0 septembre igoS, faile Ă
l'ile de la RĂ©union; par MM. Edmond
Bnrdage et A. Garsault G3 j
â Observations faites Ă l'ile de la RĂ©union
sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre
igo3; par MM. Edmond Boidnge et
A. Gaisnult 897
Ăcole Polytechnique. â M. le Minisiie
de la Guerre invite l'Académie à lui
désigner deux de ses Membres pour
faire partie du Conseil de perfection-
nement de l'Ăcole Polylcclini([ue. . . . i[r;i
â MAL Haton delĂ GoupHlirrc, H. Poiii-
C(7/e'sont désignés pour faire partie du
Conseil de perfectionnement de l'Ăcole
Poly teclinique 5 1 1
Ăconomie rurale. â Voir Chimie agri-
cole, Chimie végétale, alimentaires
(MatiĂšres), Fins, Viticulture.
ĂLECTniciTĂ. â Sur la mesure des coeffi-
cients de self-induction au moyen du
téléphone ; par M. li. Dongier 1 i5
â Essais sur la commutation dans les
dynamos Ă courant continu; par
M. Ilioi'ici 1 7()
â Du dichro'isme Ă©lectrique des liqueurs
mixtes ; par M. /. Chaudier 248
â Sur le rĂŽle des noyaux mclalliques
des bobines; par M. B. Eginitis .... 4JS
â M. A. Berihier adresse une Note inti-
titulée; « Transformateur actino-élec-
trique, pour la transformation de
l'Ă©nergie lumineuse en Ă©nergie Ă©lec-
trique » 4; 1
â Conditions qui dĂ©terminent le signe et
la grandeur de l'Ă©leclrisation par con-
tact; par M. Jron l'rrrin 5i3
â Ălectrisation de contact (IV) et IhĂ©orie
des solutions colloĂŻdales ; par M. Jean
Perrin 30 4
â Changement de rĂ©sistance Ă©lectrique
du sélénium sous l'inlluence de cer-
taines substances; par M. A.-B. Grif-
fiths . ". . 04;
Pages
â CohĂ©sion diĂ©lectrique des gaz Ă basse
température ; par M. E. Bouty 74 1
â Sur les phĂ©nomĂšnes particuliers prĂ©-
sentes par les arcs au mercure; par
M. de Valbreuzc 912
â Ătude d'une rĂ©sistance de contact; par
M. A. Blanc 1042
â Sur les dĂ©charges glissantes; par M. 7.
de Koivalski 1 2 l'G
â L'osmose Ă©lectrique dans l'ammoniac
liquide ; par M. Marcel Ascoli 1 253
Voir aussi Elcctrochimie, Radioactivité,
Télégraphie.
ĂLECTROCiiiMiE. â Actiou de l'iode sur
les pellicules de cuivre obtenues par
ionoplastie; par M. Houllcrigue 47
â Relations entre les piles Ă plusieuis
liquides; par M. Bcrtheht 28)
â Remarques concernant les relations
entre les piles constituées par les
mĂȘmes liquides, compris entre deux
électrodes différentes ou identiques;
par M. Berthelnt 291
â Piles Ă plusieurs liquides diffĂ©rents
avec électrodes métalli(]ues identi-
ques ; par M. Berthelot 421
~ Influence des gaz sur la séparation des
métaux par électrolyse : séparation du
nickel et du zinc; par .MM. HnUard et
Bertiaux 853
â Sur les forces Ă©lectromotrices rĂ©sultant
du contact et de l'action réciproque
des liquides ; par M. Berthelot 9.00
â L'osmose Ă©lectrique dans l'ammoniac
liquide ; par M. Marcel Ascoli 1253
Voir Ionisation .
Errata. â 100, lĂąa, 22S, 356^ 4i4i 488,
628,820, g52, 10S8, i322.
ĂtuĂ©rific.vtion. â Sur l'Ă©thĂ©rifioalion des
hydracides: par JI. ./. Villicrs 53
â Action de l'acide phosphoreux sur la
mannite. Remarques sur la niannile ;
par M. P. Carré 5 1 -
â Sur l'Ă©thĂ©rific ilion de l'acide phospho-
rique par la glycérine ; par M. P.
Carré 1 070
Etoiles filvntes. â Observations des
LĂ©onides et des BiĂ©lides, faites Ă
AthĂšnes, en 1903; par M. D. Egi-
nitis 965-
i33C.
TABLE DES MATIERES.
Expositions. â PrĂ©sentation du TomelII
de son « Rapport gonÎral sur l'Expo-
silioii nniverselle rie i<)oo »; par M.
Jlfred Picard no
â M. Alfred Picard lait hommage Ă
l'Académie du quatriÚme Volume de
son Rapport général concernant l'Ex-
position universelle de igoo '|3o
â M. Alfred Picard prĂ©sente Ă l'AcadĂ©-
mie le Tome V de son « Rapport
général administratif et technique sur
l'Exposition universelle internationale
de 1900 » 49"
M. Alfred Picard fait hommage Ă
l'Académie ries Tomes VI et VII de
son « Rapport général administratif et
technique de l'Exposition universelle
internationale de 1900 » 833
Note de M. Alfred Picard, accompa-
gnant la présentation du Recueil des
plans de son Rapport sur l'Exposition
universelle de igoo 1211
Fer et ses composĂ©s. â Chaleur de neu-
tralisation de l'acide ferrocyanhydri-
que ; chaleur de formation de ses
combinaisonsavecl'élher et l'acétone;
par MM. P. Chrétien et Ginriihaiil.. Ci
â Combinaison du sulfate ferrique avec
l'acide sulfurique; par M. A. Rccoura. 1 18
â Sur l'action de l'oxyde de carbone sur
le fer et ses oxydes ; par M. Georges
Charpy i ĂŻo
â Sur l'acide ferrisulfurique et le ferri-
sulfate d'Ă©thyle; par M. A. Recouru . 1S9
â Les bleus de Prusse et do Turnbiill,
une nouvelle classe de cyanures com-
plexes ; par M. P. Chrétien 191
â Sur la sĂ©paration et le dosage du fer
et de l'acide phosphorique dans les
eaux ; par M. H. Cautse 708
â Les modes de dĂ©formation et de
rupture des fers et des aciers doux ;
par MM. F. Osiiiond, G. Cartaud et
Cil. Frémont 8') i
â Sur les fers mĂ©tĂ©oriques; 'par MM. F.
OsmnndeX G. Cartaud loO;
Voir aussi Aciers.
Ferments. -- Sur le ferment du salol con-
tenu dans certains laits; par M. A.
DesmoidiĂšre 3 37
â M. Eniin. Pozzi-Escot adresse une
Note relative à « l'action de la cha-
leur sur les levures » ''38
â Ătude des ferments digestifs chez quel-
ques Invertébrés ; par M. Victor
Henri "G^
â Sur la fermentation formĂ©nique et le
ferment qui la produit: par M. Mazé. 887
â Influences activantes ou paralysantes
agissant sur le manganÚse envisagé
comme ferment métallique ; par M. A.
Trillat 922
â La prĂ©tendue fermentation alcoolique
des tissus animaux ; par M. F. Batelli. 1079
Voir aussi Amidon, Diastases, Lac-
case, Lactase.
Force centrifuge. â MM. G. Claude et
E. Dcinoussy. â Sur la sĂ©paration
des mélanges gazeux ])ar la force
centrifuge 25o
G
Gkqdksie. â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel
rend compte du CongrĂšs de l'Associa-
tion gĂ©odĂ©sique internationale, tenu Ă
Copenhague du j au 1 1 août igo3. . . 393
GĂor.RVPuiE. â M. A. Gnindidier prĂ©senLe
à l'Académie, au nom de l'auteur,
M. Jules de Scliohidsky, le premier
fascicule d'un Atlas de GĂ©ographie . . 108(1
GĂOGRAPHIE l'MvsiQUK. â Sur les effondre-
ments de la plaine de Sevran: par
M. Guslnvr-F. DAlfus 179
â Sur les lacs de la haute Engadine ; par
M. André Dclcbecque I ^ 1 1
Voir aussi Physique du globe.
GĂ©ologie. â Sur deux horizons Ă CĂ©pha-
lopodes du Dévonien supérieur dans
le Sahara oranais; par M. Ennie
Haiig 83
â Sur les variations de la Meuse Ă l'Ă©poque
quaternaire: par M. Paul Bois 8j
TABLE DES
Pages.
Sur l'origine des plis et des recouvre-
ments dans les Pyrénées; par M. Jn-
xeph Rnussel i â ( 8
Sur les effondrements de la plaine de
Sevran ; par M. Gu.ituve-F. Dolljiis-.. '>yç)
Coupes ries terrains tertiaires de la Pa-
tagonie; par M. J/uiré 'ioarnoucr.. . 'i.[ii
Sur la constitution géologique des en-
virons de Mirsa Matrouh (Marma-
rique); par M. D.-E. PacImrulukL. . !5o
Sur le passage du Rhin par la vallée du
Doubs et la Bresse pendant le Plio-
cÚne: par M. le genérdl de Lamnilie. o8ij
Sur les relations de structure des
Alpes françaises avec les Alpes suisses;
par M. Kiliari jo?.
Sur le rĂŽle des Charringes dans les
Alpes delphino-provençales et sur la
structure en Ă©ventail des Alpes brian-
çonnaises; par M. W. Kilian )36
â Sur le Turoniend'Abou-Roach (Egypte);
par M. R. Fourtau ")8 1
Sur les phases du plissement des zones
intra-aipines françaises; par M. IV.
Kilian 6,>. i
Sur la structure tectonique de l'Ăźle
d'Eubée ; par M . Deprat CiGG
Sur quelques analogies de faciÚs' géo-
logiques entre la zone centrale des
Alpes orientales et la zone interne des
Alpes occidentales; par M. Pierre
'fermier 807
⹠Sur les puits artésiens; par M. D.
Pantcmelli 809
â Sur un niveau fossilifĂšre nouveau du
Keuper franc-comtois; par MM. M.
Pivoutet et Ann. Lnurent 810
â Sur la signification gĂ©ologique des
anomalies de la gravité; par M. de
Lappnrent 827
- Sur les formations de la zone des quart-
zites et conglomérats inférieurs au
DĂ©vonien dans l'Uural du Nord; par
MM. L. Diipnre et F. Pearce 873
- Sur la structure des Hohe Tauern
(Alpes du Tyrol); par M. Pierre
Tcrniier 875
- Les roches éruptives de l'ile d'Eubée;
par JI. Deprat 879
- Sur la synthÚse géologique des Alpes
orientales; par M. Pierre Termier . . 9^9
â Sur un cas remarquable de cristal-
lisation spontanée du gypse ; par
M. Slaiii.\las Meunier 94?.
MATIĂRES. l337
Pages.
â Sur le systĂšme permien dans les PyrĂ©-
nées françaises et espagnoles; par
M. /. Caralp 1008
â Observations relatives Ă la tectonique
de la haute vallée de la Jalomita
(Roumanie) ; par M. /. Bcrgemn . . . 1009
â Sur la gĂ©ologie et l'hydrologie sou-
terraine du Caucase occidental ; par
MM. A. Yermnlnffvl E.-J. Martel. . 1077
â Sur la limite du Jurassique et du CrĂ©-
tacé dans la région orientale des
Pyrénées et sur l'existence de deux
Ă©poques distinctes do formation des
calcaires Ă couzeranile; par MM. Cli.
Depéret et O. Men<>rl 1 2?.o
â Sur le glaciaire de la Garonne; par
M. L.-A. Fabre i3oJ
â Sur les racines de quelques nappes de
charriage des Alpes occidentales; par
M. Emile Hattg 1 3o7
Voir aussi GĂ©ographie physique. Mi-
néralogie, Palciintntdgie, Pétrogra-
phie, Physique du globe, J'olcaniques
(phe'nomĂšnes ).
GfomĂ©trie. â Sur les lignes de courbure
de certaines surfaces; par M. E.
Blutel 35
â Sur l'habillage des surfaces; par M. M.
Servant 112
â M. f«^Ú«eFe/To« adresse un MĂ©moire
intitulé : n Détermination analytique
des éléments géométriques de l'anse
de panier rigoureuse Ă n centres,
étant données l'ouverture et la tlÚche
de la courbe » 453
â Sur les courbes gauches Ă torsion con-
stante; par M. W. de Tannenberg . . 692
â Sur la dĂ©termination des figures inva-
riantes des transformations cycliques;
par M. Rabut 73o.
â Du problĂšme de Cauchy relatif Ă une
classe particuliĂšre de surfaces. ; par
M. IV . de Tannenberg 909
â M. T. ZfwyvĂźe adresse une Note « Sur
quelques propriétés des cubiques no-
dales » i3iG
Glucose. â Voir Sucres.
GlvcĂ©rine. â Injection intraveineuse de
glycérine ; dosage de la glycérine dans
le sang; Ă©limination par l'urine; par
M. Maurice Nicloux 70
â Errata se rapportant Ă cette communi-
cation 228
â Sur une bactĂ©rie oxydante, son action
i338
TABLE DES
Pagos.
sur l'nlcool el la glycérine; par M. H.
Sazrrtic
Sur l'élliérification de l'acide phospho-
rique par la ghcérine; par M. /'.
'.)'>
MATIERES.
Pages.
Carre 1 070
GravitĂ©. â Sur la signification gĂ©olo-
gique des anomalies de la gravité; par
M. ik l,<ij)piircnl 827
H
HiSTCiBis DES SCIENCES. â Sur la mort de
M. Frosper Henry ; par M. Jansscn .. 'iy
â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel signale
quatre nouveaux Volumes de « l'Inter-
national Catalogue of scientific lilera-
ture, first annual issue » 4 "i J
Histologie. â Les myĂ©locites du bulbe
olfactif; par M. Joanncs Chalin 489
Voir aussi Analomie animale.
IIvDROGnAPiiiE. â Observations concer-
nant les variations du niveau de la
mer depuis les temps liistoriques et
préhistoriques; par i\L Ph. Négris.. 222
â Sur l'emploi du lachĂ©ograplie Schrader
pour les travaux d'Hydrographie;
par MM. F. Schrader et Ch. Saitcr-
ivci/i 7X1
HvDnoLOGiE.â Sur l'application de la fluo-
rescéine à l'hydrologie soulerraine ;
par M. E.-A. Martel 225
â Sur la courbe des dĂ©bits d'une source;
par M. Edmond Maillet O76
â Sur la prĂ©vision des dĂ©bits des sources
de la Vanne: par M. Edmond Maillet, ç^'fi
â Sur la gĂ©ologie et l'hydrologie souter-
raine du Caucase occidental ; par
MM. .-/. YermolnffeX. E.-A. Martel.
IIvnnoDV.NVMiQrE. â Sur un mode simple
d'Ă©coulement des nappes d'eau d'inPd-
Iration Ă lit horizontal, avec rebord
vertical tout autour, lorsqu'une partie
de ce rebord est enlevée depuis la
surfacejusqu'au fond ; par M. J . Botis-
sine.1t]
â Sur la stabilitĂ© d'un certain mode
d'Ă©coulement d'une napi)e d'eaux d'in-
filtration ; par M. J . BoiLisinesq . . . .
â Extension, Ă des cas oĂč le fond est
courbe, du mode d'Ă©coulement qui se
conserve dans une nappe d'eaux d'in-
filtration leposant sur un fond plat ;
par AL 7. Bonssi/icsq
â Sur les ondes-cloisons; par M. /'.
Didtcm
Hvposui.FUREUX (Acide).â Sur les con-
ditions de production et de stabilité de
l'acide hyposulfureux; par M./. Jloy.
i53
237
5i
I
Infectieuses (Maladies). â De l'action du
sérum humain sur les Trypanosomes
du Nagana, du Caderas el du Surra ;
par M. A. Lnceran 1 5
â Sur les rapports qui existent entre le
Surra et le Nagana, d'aprÚs une expé-
rience de Nocard ; par MM. T'allce et
Carré 624
â PrĂ©sentation par M. Laveran de son
Ouvrage sur la « Prophylaxie du Pa-
ludisme » 777
â Sur un Protozoaire nouveau (Piro-
pla.sma Doiiiwani Lav. et Mesn.),
parasite d'une fiĂšvre de l'Inde ; par
MM. A. Liiveran et F. Me.snil 957
â Sur l'exophlalmie infectieuse de cer-
tains Poissons d'eau douce; par W.J.
Audigé gSG
Voir aussi Patliolo>'ie végétale.
Insectes. â Voir Zoologie.
Iode et ses co.mposĂ©s. â Action de l'iode
sur les pellicules de cuivre obtenues
par ionoplastie; par M. Houllei'ignc . . 47
â Sur une combinaison dedeux corpsqui ,
par élévation de température, s'unis-
sent puis se séparent au-dessous de
â 79"; par M. D. Cernez 255
â Action de l'acide borique sur les iodu-
res; son emploi pour la séparation de
l'iode des iodures en présence de
bromures et chlorures; par MM. H.
Baiihigny et P. Rivais G5o
â Conditions de sĂ©paration de l'iode sous
forme d'iodure cuivreux, dans un
mélange de chlorures, bromures et
iodures alcalins; par M.M. //. Baiihi-
gnj et P. Rivais 753
âąâ SĂ©paration de l'iode dans les sels halo-
TABLE DES
Pages.
gĂȘnĂ©s alcalins d'avec le chlore et le
broMii", par sa transformation en acide
ludique, et mode de [iréparalion de
l'iode pur; par M.M. H. Baubigiiy et
P. Rivais 9 '7
â Erralii se rapportant Ă cette commu-
nication I o8M
â Sur un nouveau phĂ©nol triiodĂ©; par
M . P . Brc/iniis i o65
â loduresde mercurammonium des ami-
nés primaires et des aminés tertiaires;
par M. Maurice Frtmçnis io6()
Ionisation. â Sur la loi de recombinai-
son des ions; par M. P. Liirigevin.. . 177
MATIĂRES. t339
Pages.
â Conditions i[ui dĂ©terminent le signe et
la grandeur de l'Ă©lectrisation par con-
tact (111): par AI. Jean Venin 5i3
â tilectrisation de contact (IV) et thĂ©orie
des solutions colloĂŻdales; par M. Jean
Perrin 564
â â Sur l'ionisation par le phosphore ; par
M. EugĂšne Bloch 1040
â Errata se rapportant Ă cette Communi-
cation 1 :fi.i.
Iridium. â Sur la prĂ©paration du sesqui-
séléniure d'iridium; par MM. C. Cha-
brié el A. Boiiehonnet 'oStj
r.
Laccask. â Sur l'oxydation du gayacol
par la laccase; par M. Gabriel Ber-
trand I ĂźOg
Lactasis. â Sur la laclase; par MM. Em.
Bi>iir(iuelot et HĂ©risser 56
Lait. â M. /'. Ge'niii adresse une Note
intitulée: « Calcul rapide du mouil-
lage et de l'écrémage du lait » 98
Sur le ferment du salol contenu dans
certains laits : Note de M. A. Des-
mouliĂšre 337
M
Magnktismk. â M. E. Frniehet adresse
un MĂ©moire portant pour titre:
« Nouvelle méthode d'essai des mé-
taux magnétiques » 32
â Sur la suppression de l'hystĂ©rĂ©sis ma-
gnétique par l'action d'un champ ma-
gnétique oscillant; par M. Ch. Mau-
rain 914
â Sur la suppression de l'hystĂ©rĂ©sis ma-
gnétique par un champ magnétique
oscillant ; par M. P. Duhem 103.
.MagnĂ©tisme tiihrestre. â Sur la pertur-
bation magnétiqueduSi octobre 1903;
par M. lit. Mourcaux 705
â Remarques sur le dernier groupe de
taches solaires el les perturbations
magnétiques; par M. F. Qucnisset . . 747
â Quelques remarques surla perturbation
magnétique du i3 octobre 1903; par
M. En: . Marchand 789
â Relation entre les taches solaires et le
magnélisme terrestre. Utilité de l'en-
registrcment continu des éléments
variables du Soleil; par M. //. Des-
landres 8'.Ăš i
â Sur la loi de distribution rĂ©guliĂšre de
C. R., 1903, V Semestre. (T. CXXWII
la force totale du magnétisme terres-
tre en France au 1"'' janvier 1896 ;
par M. E. Mathias 916
â L'anomalie magmHique du bassin de
Paris ; par M. Tli. Moureiatx giS
â Sur la direction de l'aimantation per-
manente dans diverses roches volca-
niques ; par AIM. Bernard BrunĂźtes
et Pierre Dai'id \ 97 'âą
ManganĂšse. â â Influences activantes ou
paralysantes agissant sur le manga-
nÚse envisagé comme ferment métal-
lique ; par M. .-/. Trillat 9^2
MĂ©canique. â Sur les ondes-cloisons ;
par M . P . Duhem 237
â Sur l'aĂ©rodynamique et la thĂ©orie du
champ acoustique; par M. le général
Sebert 357
â La thĂ©orie acousticjue et le frottement
intérieur des gaz; par M. P. Char-
bonnier 171, 378
â M. RenĂ© de Saussure adresse une
Note intitulée: « HypothÚse sur la
nature el la force >> 5o4
â Note accompagnant la prĂ©sentation du
Tome II de la seconde Ă©dition de son
.) 174
i34o
TABLE DES MATIERES.
Pages.
« Traité de Mécanique rationnelle » :
par M. Appell 68ĂŻ
â M. J.-N. Prmoff adresse un MĂ©-
moire « Sur la propagation de l'at-
traction ) 7 > 1
â GĂ©nĂ©ralisalion de la propriĂ©tĂ© fonda-
mentale du polentiel ; par M. A. de
Saint-Gcrmtiin 736
Voir aussi Chronométrie, Hydrodyna-
mique, Magnétisme, Mécanique cé-
leste, Navigation.
MĂCANIQUE APPLiQiĂB. â ExpĂ©rieuces sur
la résistance de l'air; par M. G. Eif-
fel â ..
â Ălude sur les dĂ©formations molĂ©culai-
res d'un barreau d'acier soumis 'a la
traction ; par M . L. Fraicliet
â Sur le tĂ©lĂ©kino ; par M. L. Torres.. .
â M. E. J/oi-i-e adresse une Note relative
Ă un systĂšme de voie automotrice,
permettant aux véhicules de circuler
sans le secours de moteurs
â Sur le phĂ©nomĂšne aĂ©rodynamique pro-
duit par le tir des canons grĂšlifuges:
par M. J. Violle
â M.X. Bcheclii adresse une Note «Sur
la courbe d'Ă©quilibre d'un fil flexible
et inextensible, dont lesélémentssont
sollicités par les pressions d'un rem-
blai 447
â DĂ©termination expĂ©rimentale de la
pression momentanée résultant du
choc ; par M. Rlngelnuinn 6 Ă4
â Les modes de dĂ©formation et de rup-
ture des fers et des aciers doux; par
MM. F. Osmond, Cartaud et Cli-
Fréninnl fS j i
â Sur les articulations Ă lame flexible;
par M. Mcsnagcr 908
â M. Henri Feuille adresse une Note
intitulée: k Appareil pour utiliser la
force dynamique du la mer » 949
â ProcĂ©dĂ© simple permettant d'obtenir,
sur la paroi d'un cylindre qui tourne,
de grandes pressions avec de faibles
efforts; par .\L Albert HĂ©risson ioj5
â Moteur Ă combustion par compression;
par M. Cannevel io36
â Sur les efforts dĂ©veloppĂ©s dans le choc
d'éprouvettcs entaillées; par M. A.
3o
169
3l7
'91
397
Pages.
l'Ă©rol 1044
â Sur un nouveau systĂšme de train rou-
tier dit a propulsion continue; par
.^K Charles Renard 1-234
â Nouveaux dispositifs Ă©lectromĂ©caniques
d'embrayage et de changement de vi-
tesse progressifs; par M. Paul Gas-
nier 1257
MĂCANiQL'E CĂLESTE.â Perturbations sĂ©-
culaires d'importance secondaire ;
par M. Jean Mascart 33
â RĂ©sidu des perturbations sĂ©culaires ;
par M . Jean Mascart 3o3
MĂCANIQUE CHIMIQUE. â Voir Chimie gĂ©-
nérale .
MĂDECINE. â PatliogĂ©nie et traitement
du rhumatisme; par M./.. PĂ©rĂčĂšres. (i-iG
â PrĂ©sentation de son Ouvrage sur la
« Prophylaxie du paludisme » ; par
M. Laveran 777
Voir aussi Infectieuses {maladies), Phy-
siologie pathologique, Rayons X, Tu-
berculose .
MĂTĂOROLOGIE. â Le ccrcle de Bishop,
couronne solaire de i9o3:|iar M. F.-
A. Forel 3So
â Description d'un orage trĂšs localisĂ©;
par M . Jean Mascart 468
â M. MarcclUn RecoupĂ© adresse une
« Note relative à des mesures ther-
mométriques aux gelées du prin-
temps )) 1 3 1 6
Microscope. â FociinĂštre photogrammĂ©-
trique pour l'optique microscopique
(instrument vériûcateur de micros-
cope) ; par M. F. Legros i43
â Ătude microscopique de bronzes prĂ©-
historiques fie la Charente: par M. G.
Chesneau 9^"
MinĂ©ralogie. â Sur une nouvelle espĂšce
minérale; par M. A. Lacroix 082
â Sur le polymorphisme des nitrates; par
l\. Fréd. H allerant 8o5
â Sur un cas remarquable de ci istallisa-
tion spontanée du gypse; par M. Sta-
nislas Meunier 942
â Sur la dĂ©termination de la forme pri-
mitive des cristaux; par M. Fréd.
Walterant 1 00 1
Voir aussi PĂ©trographie.
TABLE DES MATIERES
34l
lĂŽH
N
Pa{je8.
Navigation. â M. EugĂšne Mesiiard
adresse une Note intitulée: « Flot-
teurs Ă fil conducteur, pour la Ma-
rine » '304
â D4 l'influence de la surimmersion sur
la vitesse; par M. J-A. NnrniaiuL. 1223
Navigation aĂ©rienne. â Voir AĂ©ronau-
tique.
Nominations. â M. Bacretli est Ă©lu Cor-
respondant pour la Section de MĂ©de-
Pages.
cine et Chirurgie, en remplacement de
M. Ollier, décédé 169
M. G.-f'P'. Hill est Ă©lu Correspondant
dans la Section d'Astronomie, on
remplacement de M. Schiaparelli, Ă©lu
Associé étranger 778
M. Jierlin est Ă©lu Membre de la Sec-
tion de GĂ©ographie et Navigation, en
remplacement de M. de Bussy,
décédé «37
o
Observatoires. â Liste de candidats
présentée à iM. le Ministre de l'In-
struction publique pour une place
d'Astronome titulaire, vacante Ă l'Ob-
servatoire de Paris : 1" M. Puiseux,
1° M. Hamr 96 j
â PrĂ©sentation du Tome X des Annales
de rObseï vatoire de Bordeaux » ; par
AL LĆi.vy <S3ii
â Liste de candidats prĂ©sentĂ©e Ă NL le
Ministre de l'Instruction publique,
pour une place d'Astronome titulaire
vacante à l'Observatoire: 1° M. Bos-
sert, 1" M . Renan 1 o.-;
OcĂ©anographie. â Voir Physique du
Globe, Zoologie.
Optique. â Influence de la tempĂ©rature
sur le dichroĂŻsme des licpieurs mixtes
et vérification de la loi des indices;
par M. Georges tVlesll/i iM.>,
â Sur la mesure du dichroĂŻsme des cris-
taux ; par M. Georges Meslln â .! lli
â Du dichroĂŻsme Ă©lectrique des liqueurs
mixtes; par M. /. Clumdier ' â .j4i>
â Sur les changements de phase par rĂ©-
flexion normale dans le quartz sur
l'argent ; parMM. /. Mucc de LĂ©jiinay
et H. Buisson 1 1 2
â FocimĂštre photogrammĂ©trique pour
l'optique microscopique (instrument
vérificateur de microscopes) ; par
M. V. Legros 3i4
â Sur un rĂ©fractomĂštre Ă rĂ©flexions; i)ar
M. Th. Vaulier (ii j
â Sur une solution pratiquedu problĂšme
de la photométrie hétérochrome; par
M. Charles Fabry 743
â Sur la dĂ©termination des maxima et
minima de transparence; par M. C
Camichel 788
â Mesure des trĂšs petits angles de rota-
tion; par M. Marcel Brillouin 78G
â Sur l'intensitĂ© de l'Ă©clairement |iroduit
par le Soleil; par M. Charles Fabry. 973
â Sur une nouvelle mĂ©thode de mesure des
Ă©paisseurs et des indices; par MM. /.
Macé de Lépinay et H. Buisson. . . . I03S
â Sur l'intensitĂ© lumineuse des Ă©toiles et
leur comparaison avec le Soleil ; par
M. Charles Fabry 124'^
â DiffusiomĂštre ; par M. 7. Tlun'ert 1249
Voir aussi Pliotographie, Radioactivité,
Rayons cathodiques, Rayons ti. Rayons
X, Spectroscopic, Vision.
Oxyde de carbone. â Sur l'action de
l'oxyde de carbone sur le fer et ses
oxydes; par M. Georges Cliarpy... 120
OxygĂšne. â Sur la sĂ©paration des mĂ©langes
gazeux par la force centrifuge; par
MM. G. Claude ai E. Dcnuiussy.. . . rjo
- Sur l'extraction de l'oxygĂšne par la
liquéfaction partielle do l'air avec re-
tour en arriĂšre; par M. Georges
Claude 7S3
â Action du mĂ©lange oxygĂšne et acide
chlorhydrique sur quelques métaux ;
par M. Cannlle Matignon mSi
l3/|2
TABLE DES MATIERES.
Pages.
PalĂ©ontologie. â Contiibntioti Ă l'Ă©lude
de WEpyoniis de Madagascar; par
M. Guillnuiiie Grandidicr 208
â M. \b SfcrĂ©taire peri>ctiiel Ă2,x\Ă \Ăźi plu-
sieurs MĂ©moires de M. G. CapclUni
et notamment des travaux sur les
Baleines fossiles trouvées en Italie. . . \:>\
â Observations palĂ©ontologiques dans
l'Alaska ; pai- M. Albert Gaiitirr... 553
PalĂ©ontologie vĂ©gĂ©tale. â DĂ©couverte
de stiobiles de Seqiwiii et do Pin dans
le Portiandien des environs de Boulo-
gne-sur-Mer; par MM, li. Zcilter et
P. Fliche 1020
â M. /WZ/tT prĂ©sente Ă l'AcadĂ©mie le Vo-
lume de texte de la ftnn: fossile ilrs
^itt'stle chiirbon du Tonkin 1210
Pathologie vĂ©gĂ©tale. â Sur quelques
processus de gommification ; par
iM. G. Delacroix 9.78
â M. cĂ. de Mnkrzecky adresse une Note
« Sur l'emploi de la thérapie inté-
rieure en cas de chlorose et autres
maladies des arbres fruitiers et des
ceps de vigne » 420
â Sur une maladie bactĂ©rienne du tabac,
le citnncrc ou iindiriiciinsc ; par
M . G . Delacroix 454
â Surl'appareil vĂ©gĂ©tatif delĂ roui Ile jaune
des Céréales ; jiar M . Jnhob Erikssoii . jy8
â Un nouvel hybride de greffe; par
M. Lucien Daniel 765
â Sur la jaunisse de la betterave; mala-
die bactérienne ; par M . G. Delacroix. 87 1
â Sur les caractĂšres chimiques des vins
provenant de vignes atteintes par le
inildew; par M. Emile Ma/iccaii . . . . 998
â De U filosilĂ© des pommes de terre; par
M . G. Di'lacroi.r ioo(3
â Sur la Nielle des feuilles de tabac; par
M . //. Bouygues 1 3o3
Pekles fines. â Sur l'acclimatation et la
culture des Pinladines, ou huĂźtres
perlieres vraies, sur les cĂŽtes de
France, et sur la production forcée des
perles (ines; par M. Raphaël Dubois . 611
â Remarques Ă propos de la Communi-
cation de M. Raphaël Dubois, du 19
octobre 1903 «Sur les hußtres perlie-
res vraies « ; par M. Edin. Pcrrier.. O82
l*ajĂźC9
â L'origine rĂ©elle des perles fines; par
M . Louis Bnulan 1078
PĂTROGnAi'iiiE. â l,a cordiĂ©rite dans les
produits éruptifs de la montagne Pelée
et de la SoufriĂšre de Saint-Vincent;
par M. A . Lacroix 1 4 J
â Les enclaves basiques des volcans de
la Martinique et de Saint-Vincent;
par M. A. Lacroix 211
â Sur les granitĂ©s Ă ;egyrine et riebeckite
de M.idagascar et leurs phénomÚnes
de contact ; par M. Lacroiv 533
â Contribution Ă l'Ă©tude des roches sodi-
ques de l'Est- Africain; par M. //.
Arsandaux 876
â Des roches Ă©ruptives de l'Ăźle d'EubĂ©e;
par M . Depral 879
â Contribution Ă l'Ă©tude des roches ba-
saltiques de l'Est-Africain; par
M. H. Arsandaux 1 3o8
Phosphore et ses co.mposĂ©s. â Action
de l'acide hypophosphoreux sur la
diéthylcétone et sur l'acétophénone;
par M. C. Marie 124
â Sur la matiĂšre phospho-organique de
réserve des plantes à chlorophylle.
Procédé de préparation; par M. .S'.
Postcniak 202
â Sur les propriĂ©tĂ©s et la -composition
chimique de la matiĂšre phospho-orga-
nique de réserve des plantes à chloro-
phylle ; par M. /'f>.v?er«»/- 337 439
â Action de l'acide phosphoreux sur la
mannite. Remarque sur le mannide;
par M. P. Carre 5 17
â De l'action de l'acide carbonique sous
pression sur les phosphates métalli-
ques ; par M. A. Barillé 5fi6
â Sur la sĂ©paration et le dosage du fer et
de l'acide phosphorique dans les
eaux ; par M. H. Causse 708
â Sur l'ionisation par le phosphore ; par
M. EugĂšne Bloch io4o
â Errata se rapportant Ă celte Commu-
nication '322
â Sur l'Ă©lhĂ©rification de l'acide phospho-
rique par la glycérine; par M. P.
Carré ⹠io7"
Phosphohescence. â Voir Radioactirilr,
luiyoas N.
TABLE DES MATIERES.
3«
I ĂŽ[i
Pages.
Photographie. â Sur la .siieclrophotomĂ©-
trie photographique; par M. C. Cn-
Diichcl 1 84
â Sur le proiiiier Volume du Catulogue
photographicpie du Ciel publié par
M. A. Donner, Directeur de l'Obser-
vatoire d'Ilelsingfors; par M. LĆa'f. 1209
â Sur un moyen rapide d'obtenir le plan
d'un terrain on paysde plaines, d'aprĂšs
une vue photographique prise en bal-
lon ; par Al. LnnssecUa 21
Pnvsico-CHi.MiE. â " 'r Clilmic plijsiijuc.
Physiologie am.male.â Sur les mouve-
ments de torsion de l'Ćil pendant la
relation de la tĂȘte ; par M . Yvps De-
Inge 107
â Influence du systĂšme nerveux sur l'on-
togenĂšse des membres; par M. P.
l^p''intrebcrt i 1 1
â Sur les modificulioiis du chimisme
respiratoire avec l'Ăą.ge, en particulier
chez le cobaye; par M. Lrnpnld
Maycr 1 37
â Erriitn Ă celte Communication 'aĂźK
â Sur les mouvements de torsion de l'Ćil
dans les orientations du regard, l'or-
bite restant dans la position primaire,
|Kir M . Yves DeUigc 1 65
â Recherches sur l'immunitĂ© naturelle
des VipĂšres et des Couleuvres; par
M . C. Phimlix .«yo
â De l'excrĂ©tion chez les HydroĂŻdes; par
M . A. Billard 34o
â Sur la rĂ©sistance des Epinoches aux
changements de la pression osmotique
du milieu ambiant; par M. Michel
Sicdtecki. 4(J9
â Sur la production de sucre dans le sang
pendant le passage de ce dernier Ă
travers le poumon; par MM. R.
LĂ©pinc et BtHihid 473
â L'action des solutions des sels alcalins
et alcalinoterreux sur les Epinoches;
par M . Miclwl Siciilecki "iaS
â Kecherche et dosage de l'urĂ©e dans les
tissus et dans le sang des animaux
vertébrés; par M. Nestor Grrh/nit.. 538
â Du rĂŽle de la compression dans la loca-
lisation des tendons ; par iM. H. An-
thony ('122
â Recherches expĂ©rimentales sur l'ollac-
tion des vieillards; par M . VasclĂ de. 627
â M. C. Fleig adresse deux Notes ayant
pour titres: « Mode d'action chimique
P;i|;cs.
des savon.s alcalins sur la sécrétion
pancréatique » et « MécaIli^me de
l'action de la sapocrinine sur la sécré-
tion pancréatique »
Etude des contractions musculaires et
des réflexes chez le Stichopus rcgtilis ;
par M . Victor Henri ,
Sur le sucre virtuel du sang ; par
MM. R. LĂ©pine et Boidiid
Le sens olfactif de l'Escargot ( Hclix
poniatid); par M. Emile Yiing
RĂ©gularisation osmotique des liquides
internes chez les Echinodermes; par
MM . Victor Henry et .S', talon
Sur la régénération chez les Amphi-
biens des membres postérieurs et de
la queue, en l'absence du systĂšme
nerveux; par M. P. IVi/ilrehert.. . .
Etude des ferments digestifs chez quel-
ques Invertébrés; par M. Victor
Henry
De l'action morpliogĂ©niqucdes mu.â ^cIes
crotaphytes sur le crĂąne et le cerveau
des Carnassiers et des Primates; par
M . R. Anthony
Comparaison entre les elfels nerveux
des rayons de Becquerel et ceux des
rayons lumineux; par M. Georges
Bohn
Sur l'action moi pliologique de l'eau en
mouvement sur les Hydraires; par
M'"" Motz-Kossoivska
Sur le rÎle de certains éléments figu-
rés chez Sipuncnlns niulns L. ; par
SL F. Ladreyl
Sur les facteurs élémentaires de l'héré-
dité; par AL Georges Coiitagne
Corrélations fonctionnelles entre les
glandes Ă venin et l'ovaire chez le
crapaud commun; par M. C. F/dsn-
Ujc
â Les conditions spĂ©ciales de la circula-
tion dans des glandes en activité; jiar
ALM. G. Monssu et /. T'/v.voi
- Le mal des montagnes; par M. Kronec-
ker
â Sur les modifications que subit la res-
piration par suite de l'ascension et
de l'acclimatement Ă l'altitudedu mont
Blanc; par M. ,/. V(dlot
- Sur les croisements entre taxies dillé-
rentes; par M. Georges Coiitagne . . .
- Action de l'anéthol sur l'organisme;
par MM. ÂŁ. Vurenne,J . Roussel, L.
174-
(â .3'">
-20
761
763
S81
883
863
86 j
107J
1084
12S2
1283
1290
l344 TABLE DES
Pages.
Godcfroy 1 294
Voir aussi Chimie biologique, Physique
biologique, Sang.
Physiologie expĂ©rimentale. â La pro-
duction du glucose, sous l'influence
de la vie asphyxique, par les tissus du
Bombyx mon, aux diverses phases de
son Ă©volution ; par M. F. Maigiton. . 93
â Injection intraveineuse de glycĂ©rine;
dosage de la glycc'rine dans le sang:
Ă©limination par l'urine; par M. Mau-
rice Nicloux " 70
â Tirra/rt relatif Ă cette Communication. sciS
â Recherches expĂ©rimentales sur les
rĂȘves. Du rapport de la profondeur
du sommeil avec la nature des rĂȘves ;
par M. N. Vaschide i5o
â Sur l'entretien de l'irritabilitĂ© de cer-
tains organes séparés du corps, par
immersion dans un liquide nutritif
artificiel; par MM. E. HĂ©don et C.
Fleig 9. 1 7
â Inscription de l'Ă©tat variable de la ten-
sion du fil de l'ergographe; Ă©quation
du mouvement et expression du tra-
vail; par MM. ^. Imbert et J. Ga-
guĂšre 27()
â MM. He'don et Fleig adressent une
nouvelle Note relative Ă l'influence de
la température sur la survie de cer-
tains organes sĂ©parĂ©s du corps et Ă
leur reviviscence dans un liquide nu-
tritif artificiel 283
â âą Sur l'Ă©quation gĂ©nĂ©rale des courbes de
fatigue; par M. Charles Henry et
M"" /. Joleyko 4 ', 1
â Ălevage des larves parthĂ©nogĂ©nĂ©liques
d'Astéries dues à l'action de l'acide
carbonique; par M. Yves Delage.. . . 44;)
â La parthĂ©nogenĂšse par l'acide carboni-
que, obtenue chez les Ćufs aprĂšs
l'Ă©mission des globules polaires; par
JL Yves Dehige 47 J
â Sur l'excilalion des nerfs et des muscles
par décharges de condensateurs; par
M. /. Cluzet 670
â Sur la ponte, la fĂ©conditĂ© et la sexua-
lité chez des poules carnivores; par
M. Frédéric Houssar 934
â Quelques observations relatives Ă l'ac-
tion des vapeurs des composés hydro-
cubonés sur les microbes animaux et
sur les insectes, et au rĂŽle antise|)ti-
que des agents oxydants-oxydables;
MATIERES.
Pages,
par M. Berthelot gSS
â Sur une relation entre le travail et
le travail dit statique énergétique-
ment Ă©quivalents Ă l'ergographe; par
M. Charles Henry et M"" J. Jotcyho. laSJ
â Recherches sur le rĂŽle de la glande in-
terstitielle du testicule. Hypertrophie
compensatrice expérimentale; par
MM. P. Ancel ot P. Bouin 1288
Physiologie pathologique. â Contribu-
tion à l'étude des altérations congé-
nitales du systĂšme nerveux : patho-
génie de l'anencéphalie; par MM. Cl.
ĂŻ^urpas et yl . LĂ©ri 2 1 3
â Sur les gaz organiques de la respira-
lion dans le diabÚte sucré; par M. J .
le Goff. 216
â De la formation du cal; par MM. F.
Cornd et P. Coudray 220
â Les sensibilisatrices du bacille tuber-
culeux; par MM. /. Bordet et O.
Gengou 3 5 1
â Le siĂšge des convulsions Ă©pileptiformes
toniques et cloniques; par M. JSino
Samaja C73
â Contribution Ă l'Ă©tude de la dyscrasie
acide ( acide chlorhydrique ) ; par
MM. J. Dcsgrez et /. Jdlcr 818
â Sur les tuberculines; par M. .Si?'m«ffcA. 889
â Le mal des montagnes; par M. Km-
necher iviSa
Physiologie vĂ©gĂ©tale. â Influence du
chlorure de sodium sur la transpira-
tion et l'absorption de l'eau chez les
végétaux; par M. H. RicÎmc i4i
â Recherches sur la nutrition des plantes
étiolées; par M. G. André 199
â Sur des racines dressĂ©es de bas en haut,
obtenues expérimentalement ; par
M. H. RicĂŽme 204
â Sur la production de glycogĂšne chez
les Champignons cultivés dans des
solutions sucrées peu concentrées; par
M . Ăniilc Laurent 4^1
â La germination des OrchidĂ©es ; par
M. NoH Bernard 483
â Variation morphologique des feuilles
de Vigne Ă la suite du greftage ; par
M. A. Jurie 5oo
-' Infiiience de l'eau sur la structure des
racines aériennes d'Orchidées ; par
M . Gaston Bonnier 5o5
â Uechoi'ches sur la transpiration des
feuilles vertes dont on Ă©claire soit la
TABLE DES MATIERES.
i345
Pages.
faceBupérieure, soit la face inférieure;
par M . Eil. Griffon 629
â De l'intUience de l'alimentation minĂ©-
rale sur la production des sexes chez
les plantes dioĂŻques; par M. Emile
Laurenl 689
â Influence de la nature du milieu extĂ©-
rieur sur la composition organique de
la plante; par i\IiM. Alex. HĂ©bert et
E. Chanibot 799
â Sur le rapport entre l'intensitĂ© lumi-
neuse et l'Ă©nergie assimilatrice chez
des plantes appartenant Ă des types
biologiques différents ; par iM. Fr.
JVeiss Soi
â Sur une consĂ©quence de la fĂ©condation
croisée; par M. Leclerc du Sablon.. 1298
Voir aussi Chimie végétale, Pathnlngie
vroélnle.
Physique biologique. â La rĂ©sistance
Ă©lectrique du corps humain ; par
M . Stéphane Eeditc S 1 4
â Ămission de rayons n ( rayons de Blon-
dlot) par l'organisme humain, spécia-
lement par les muscles et parles nerfs;
par M. Aiig. Chajpentier io4y
â Nouveaux faits sur les rayons/; d'ori-
gine physiologique; localisations ner-
veuses; |iarM. Augustin Charpentier. 1277
â Sur le phototropisme des Artizouires
supéi leurs; par M. Georges Bn/iii . . . 1292
Voir aussi Physiologie végétale, Radio-
activité, Rayons N, T'ision.
Physique DU globe. â Ătude de la circu-
lation marine ; par M. /. Tl.jjulet. . . 97
â Observations concernant les variations
du niveau de la mer depuis les temps
historiques et préhistoriques; par
M. Ph. NĂ©gris %i.i
â Sur la transparence de la mer; par
M. Thoulet 748
Pages.
â Sur l'emploi du tachĂ©ographe Schrader
pour les travaux d'Hydrographie; par
MM. F. Schrader et Ch. Sauenvein . 7S1
â Sur la signification gĂ©ologique desano-
nialies delà gravité; par M. de Lap-
parent 827
â Sur les lacs do la haute Engadine ; par
M. André Delehecque i3i r
Voir aussi Magnétisme terrestre.
Physique mathĂ©matique. â Voir Hydro-
dynamique, MĂ©canique, Thermody-
namique.
PlanĂštes.â Observations de la planĂšte MA
(i\ août 1903), faites à l'observatoire
de Besançon; par M. /". Cliofardet.. 453
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 4Ăź^8
â M. S. Socoloiv adresse une Note
(c Sur les corrélations qui existent
entre les éléments des orbites du
systÚme planétaire » 628
â Observations de Mars Ă la grande
lunette de l'observatoire de Meudon ;
par M . G. jiUllochau 636
PrĂ©historiques ( Ătudes). â M. le SecrĂ©-
taire perpétuel signale le « Bulletin
de la Société normande d'études pré-
historiques, Tome X, année 1902 ».. 56o
â M. le SecrĂ©taire perpĂ©tuel signale un
Volume de M. R. Verneau intitulé
« Les anciens Patagons. Contribution
à l'étude des races précolombiennes
de l'Amérique du Sud » (')3'>
â Sur la composition de bronzes prĂ©his-
toriques de la Charente; par M, Ches-
neau 653
â Ătude microscopique de bronzes prĂ©-
historiques de la Charente: par
M. Chesneau 93o
Pyridine. â Voir Chimie organique.
R
RadioactivitĂ©. â M. O. Dony-HĂ©nnult
adresse une Note: « Sur la radioacti-
vité du pero.\yde d'hydrogÚne <⹠353
â M. Adrien Muller adresse un MĂ©moire
intitulé : « Radioactivité et ionisa-
tion ; phénomÚnes généraux et théo-
rie » I78
â Sur la phosphorescence scintillante que
présentent certaines substances sous
l'action des rayons du radium: par
M. Henri Becquerel 629
Sur la .scintillation du sulfure de zinc
phosphorescent, en présence du ra-
dium, revivifiée par les décharges
Ă©lectriques; par M. Th. Tommasina . 745
Remarques au sujet de la Communica-
tion précédente de M. Tommasina
« Sur la scintillation du sulfure do zinc
i346
TABLE DES
phosphorescent >>: par M. S. Leduc. 949
â Com[)araison enlru les effets nerveux
des rayons de Becquerel et ceux des
rayons himineux; par JI. Crorgi-s
JSiihii 883
â De l'action du jadium sur les diUerents
tissus; par .M. ./. Dnnysz 1296
Voir aiis.si In/ii.saliun.
UAV0iNSCATii0DiQUES.âSim[ilicit6 desspec-
tres de la lumiĂšre cathodique dans les
gaz azotés et carbonés; par M. H.
Drsliiiidres \.i~
Rayons N. â Sur une nouvelle action pro-
duite par les rayons N et sur plusieurs
faits relatifs Ă ces radiations; par
M. n. Blomlht : I (if)
â Sur de nouvelles actions produites par
les rayons N: généralisation des phé-
nomÚnes précédemmeiit observés; par
-AI. H. nioiullnt OS 1
â Sur l'emmagasinement desrayons X par
certains corps: parM./Ăź. Bhudlot... 7^9
â Sur le renforcement qu'Ă©prouve l'ac-
tion exercée sur l'oeil par un faisceau
de lumiĂšre, lorsque ce faisceau est
accompagné de rayons N ; par M. H.
Blondiot Sir
â Emiias-a rapportant Ă retle Communi-
cation CJ^ft
â Sur la propriĂ©tĂ© d'Ă©mettre dos rayons
MATIERES.
Pyges.
N que la compression confĂšre Ă cer-
tains corps, et sur l'Ă©mission sponta-
née et indéfinie de rayons N par
l'acier trempé, le verre trempé, et
d'autres corps en Ă©tat d'Ă©quilibre
moléculaire conlrainl: par M. K.
lilondlot 9G2
â Emission de rayons n (ravons de Blon-
diot) par l'organisme humain, spécia-
lement par les muscles et par les
nerfs; par M. Aus^. Chnrprntirr. . . \ii\i)
â M. Pniil AudoUcrit adresse une rĂ©cla-
mation de priorité relative à l'émis-
sion de radiations par les corps i2>7
â Nouveaux faits sur les rayons N d'ori-
gine physiologique; localisations ner-
veuses; par M. Jiii:;iistin Charpni-
ticr 1277
Rayons X ou nAYo.xs I!okmge\. â Dia-
gnostic des calculs biliaires par la ra-
diographie préliminaire; par MM..l/a»-
rliiiic et hifndl .J82
â Contribution au traitement du cancer
pai' les rayons X : par .M. Bimiul. ... 811;
â Ampoules de Crookes pour radiothĂ©-
rapie; par M. Oiidin 891
RltiiĂ©.niim. â PrĂ©paration et propriĂ©tĂ©s
d'un siliciure de ruthénium; par
M.M. Henri Mnissnn eXfVilliein Mrni-
chol 229
Sang. â Injeclioti intraveineuse de glycĂ©-
rine; dosage de la glycérine dans le
sang; Ă©limination par l'urine: par
M. Mtiiiricr Nici/mx 70
â Er/nta se rapportant Ă cette (Commu-
nication â ).28
â La nature et l'apprĂ©ciation de la rĂ©ac-
tion alcaline du sang; par M. H.
Liibhé 384
â Sur la production de sucre danslesang
pendant le passage de ce dernier Ă
travers le poumon; par .MM. /i. LĂ©-
piiic et Boidud \~'i
â Recherche et dosage de l'urĂ©e dans les
tissus et dans le sang des animaux
vertébrés; ^^AT W. Ncsloi- Grclmnt . . 558
â Sur le sucre virtuel du sang; par
iM-\l. R . LĂ©pine et Roulud 680
â Sur l'oxydation de la glucose dans le
sang par M. L. Jtdly 771
â Ătudes speclroseupiquesdu sang faites,
au mont Blanc, par M. le D' HĂ©noc â
que ; par il . ./. Jnnssen 1 <i 1 9
Voir aussi Infectieuses- ( Mnliiilics).
Sii.iciu.« ET sKsco.MPOSKs. â Simplification
de l'analyse des silicates par l'emploi
de l'acide formique; par M. A. Le-
clĂšre H)
â Erriita se rapportant Ă une Communi-
cation de M. Hui^nt du 29 juin 1903,
sur l'amidure et l'imidure de silicium. 100
â PrĂ©paration et propriĂ©tĂ©s d'un siliciure
de ruthénium; par MM. Hmri Moi.s-
suii et IJ'ilhein Iljiniclint 229
â Sur la constitution et les propriĂ©tĂ©s
des aciers au silicium; par RL LĂ©nn
Guillet ioJ2
Soleil. â Le cercle deBisliop, couronne
solaire de 1903; par .M. F.- A. Forel. 38o
â Observations du Soleil faites Ă l'obser-
TABLE DES
Pages,
valoire de F^yon pendaiit le deuxiĂšme
trimestre de iOfi3; par M. J. Giiil-
iinimi' 1 i 1
â Observation de l'Ă©clipsĂ© de Soleil du
â '.o septembre igoS, faite Ă 1 Ăźle de la
KĂ©union; par MM. Edmond Biirihi^e
et A. Gnrsaiilt 03")
â Remarques sur le dernier groupe de
taches solaires et les perturbations
magnétiques ; par Al. F. Qiiénixset. .. y.'i-
â Relation entre les taches solaires et le
magnétisme terrestre. Utilité de l'en-
registrement continu des éléments
variables du Soleil ; par M. H. Dcslnn-
dre.i S ) I
â Le dernier minimum des taches du
Soleil et remarques au sujet de la lui
(les znrics; par M. /. GinHiiiinic. . . . .StjS
âą â Sur l'intensilĂ© de l'Ă©claireuient produit
par le Soleil; par i\L C hurles lĂčibrr. 973
â Sur l'intensitĂ© lumineuse des Ă©toiles et
leur comparaison avec le Soleil; par
M. Cliaiifs Ftibrr \ â ![â ?.
SolennitĂ©s sciENTiFiQuiis. â .\l. leAJ/ii/u
de Saint-Jusl-en-Chiiiisiée (Oise) iirie
l'Académie de vouloii' bien se faire
représenter à l'inauguration du monu-
ment élevé à la mémoire de Her/e-Jiist
HaĂčy et J'iileiiiiii Hriiif, le 8 no-
vembre prochain 035
â Allocution relative Ă la iMĂ©daille remise
il M. Cli<iiii'enii\ par M. .Y. Gciiulry,
Président 773
SpAnTĂiNE. â Sur la spartĂ©ine. CaractĂšres
généraux; action de quelques réduc-
teurs ; par M\L Cli, Moiirru et J.
Valeur 194
Spectroscopie. â Sur la spefliuphotuniĂ©-
trie photographique; par M. C. Cu-
michel 184
â Observations spectrales de la coiriĂ©lc
Borrolly (1903 c); par M. H. DrsUiii-
dres 393
â SimplicitĂ© des spectres de la luniiĂšie
cathodique dans les gaz azotés et
carbonés ; par M. H. Deslnndrrs . . . \'fy
â Sur la dĂ©termination des maxima et
minima de transparence; par M. C .
Crimicliel -S8
â Sur la tempĂ©rature des (lannues; par
M. Cil. Firy 909
â CaractĂšres principaux des spectres du
MATIĂRES. l347
Pages.
ligneset de bandes. Considérationssur
les origines de Cv'S deux spectres; |iar
W. H. Desluiidres ioi3
â Ătudes spectroscopiques du sang laites,
au mont Blanc, par M. le D' Hennc-
<liie\ par M. J . J misse II 1019
SpĂ©lĂ©ologie. â Sur l'application de la
tluorescéine à l'hydrologie souter-
raine ; par M. E.-A . Martel 2>,5
â Sur la gĂ©ologie et l'hydrologie souter-
raine du Caucase occidental; par
MM..L Yermoloff e\, E.-A. Mnrlel. 1077
Sucres. â Les hydrates de carbone de
l'orge et leurs transformations au
cours de la germination industrielle ;
par M . L. Lindct 73
â La production du glucose, sous l'ir.-
fluence de la vie asphyxique, par les
tissus du Bombyx mori, aux diverses
phases de son Ă©volution ; par M. F .
Maigiioii 93
â Sur la production de glycogĂšiie chez les
Champignons cultivés dans des solu-
tions sucrées peu concentrées; par
M. Emile Laurent 4'J âą
â Sur la production de sucre dans le sang
pendant le passage de ce dernier Ă
travers le poumon; par MM. H. LĂ©-
pine et Boulud 47^
â Action de l'acide phosphoreux ^ur la
mannite. Remarque sur le mannide ;
par .^L P. Carré 517
â Recherches sur l'isoglucooamine ; par
M. L. Mn/juenne (')58
â Sur le sucre virtuel du sang ; par
MM. H. Lrpifie et Boulud (i8(i
â Sur l'oxydation de la glucose dans le
sang ; par M. L. Jolly 77 1
â Combinaisons du saccharose avec (|uel-
ques sels métalliques; par AL D.
Gaullder \>.'j(j
Sl'i.fates. â Combinaison du sulfate fer-
rique avec l'acide sulfurique, par
M . A. Recoura 118
â Action du pcrsulfate d'ammoniaque sur
les oxydes mĂ©talliques; par MM. .âą/.
Seyetvetz et P. Traw'ilz 1 3o
â Sur l'acide ferrisulfurique et le ferri-
sulfate d'Ă©thyle ; par AL A. Recoura. 189
â Sur une combinaison du sulfate d'alu-
minium avec l'acide sulfurique ; par
M. E. Baud 492
i348
TABLE DES MATIERES.
Pages.
TĂLĂGRAPHIE. â Sur le tĂ©lĂ©kine : par
M . // . Torrcs 3 1 7
â Sur le fonctionnement de cohĂ©reurs
associés; par M. Jlbert Turpain. . . . 5(J2
â Sur la mesure de l'effet des ondes
Ă©lectriques Ă distance au moyen du
bolomĂštre; par M. C. Tlssnl S4G
ToNOMiiTRiE. â Nouvelles lois de tonomĂ©-
trie, qu'on peut déduire des expé-
riences de Raoult ; par M. E. Wic-
kerslieiiner 3 19
Topographie. â Sur un moyen rapide d'oh-
tenir le plan d'un terrain en pays
de plaines, d'aprĂšs une vue photogra-
phique prise en ballon; par M. Laiis-
sedat 24
ThĂ©rapisutiqie. â l'athoijĂ©nie et traite-
ment du rhumatisme; par M. L. PĂ©-
niĂšres 626
â Contribution au traitement du cancer
par les rayons X; par M. B'naud... 816
â Sur les luberculines; par M. .fie/««(»f/,-. 889
Thermociiimie. â Chaleur de neutralisa-
tion de l'acide ferrocyanhydrique;
chaleur de forma lion de ses combi-
naisons avec l'éther et l'acétone, par
MM. Chrétien et Giiirichant G5
â Emploi de la bombe calorimĂ©trique
pour démontrer l'existence de l'arse-
nic dans l'organisme; par M. Gabriel
Bertrand 266
â Recherches thermochimiques sur les
matiĂšres colorantes. La rosaniline et
la pararosaniline; par M. Jules Sclmd-
dlin 33 1
â Les chaleurs de combustion des com-
posés organiques, considérées comme
propriétés additives. Alcools et phé-
nols. Ethers-oxydes. Aldéhydes et cé-
pages,
tones ; par JL /*. Lemoult 5i5
â Sur le calcul de la chaleur de combus-
tion des acides organicjues, de leurs
anhydrides et des Ă©thers-sels ; par
M. /'. Lemoult 656
â Sur une nouvelle mĂ©thode pour le
calcul des chaleurs de combustion et
sur quelques-unes de ses conséquen-
ces: par M. P. Lemoult 979
Thermodynamique. â Sur la diminution
du potentiel pour tout changement
spontané dans un milieu de tempéra-
ture et de pression constantes ; par
M. AriĂšs 47
â Contribution Ă l'Ă©tude de la surchauffe;
par M. A. Petot 17)
â Courbes de sublimation; par M. A.
Bouzat 175
â Courbes de pression des systĂšmes uui-
varianls qui comprennent une phase
gazeuse; par M. A. Bouzat 322
â Sur les lois du dĂ©placement de l'Ă©qui-
libre chimique : par M. E. AriĂšs.. . 788
â M. G. A/«re(7i(7/ adresse une Note sur
la chaleur spécifique de la vapeur
d'eau 948
â JMoteur Ă combustion par compression;
par M. CaĂŻuiei'et io36
â Sur l'extension do la formule de Cla-
peyron à tous les états indifférents ;
par M. Z. AriĂšs 1 239
ThermomĂ©trie.â Sur la tempĂ©rature des
flammes ; par M. Ch. FĂ©ry 909
â Sur la diffĂ©rence de tempĂ©rature des
corps en contact; par M. ÂŁ. Rogovski. 1244
Tuberculose. â Les sensibilisatrices du
bacille tuberculeux; par M.M. /. Bor-
del et O. Gengou 35 1
â Sur les tuberculines; \)arM. Beranec/c. 889
u
Uranium. â Sur quelques combinaisons
binaires de l'uranium; par M. A.
Colson 382
Voir aussi Radioactivité.
UrĂ©e. â Voir Chimie biologique.
TABLE DES MATIERES.
l349
Pages.
Vins. â Sur la teneur des vins mistelles
et des autres vins, en acides solubles
dans l'éther, comme moyen de diffé-
renciation; par M. Cit. Blarez 04
â Sur une nouvelle mĂ©thode physique
de recherche et de détermination du
mouillage des vins; par M. Geor^ca
Maiwiwricr aS 1
â Sur le dosage de l'ammoniaque dans les
vins, et son rÎle dans la différenciation
des mistelles d'avec les vins de
liqueur; par M. /. Lahorde 33 j
â Sur les caractĂšres chimiques des vins
provenant de vignes atteintes par le
mildew; par M. Emile Manceau.... 99S
â Vision. â Sur une espĂšce d'oscillation de
la perception chromatique; par M. C.
Mtdlézns . . . . ⹠43
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 356
â Sur les mouvements de torsion de l'Ćil
pendant la rotation de la tĂȘte; par
M. Yves DĂ©taxe 107
â Sur les mouvements de torsion de l'Ćil
dans les orientations du regard, l'or-
bite restant dans la position primaire;
pa r M . Yves Delage 1 63
â Comparaison des diverses lettres au
point de vue delĂ vitesse de lecture.
Formation d'un alphabet rationnel ;
par MM. Jndré Broca eX D. Siiher.. 8rß
â Sur le renforcement qu'Ă©prouve l'ac-
tion exercĂ©e sur l'Ćil, par un fai,sceau
de lumiĂšre, lorsque ce faisceau est ac-
compagné de rayons N; par M. R.
Bhindht SSi
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 9'J2
â Sensation lumineuse en fonction du
Pages.
temps pour les lumiÚres colorées.
Technique et résultats: par MM. Jn-
drc Broca et I). Sidzer 9 j/,
â RĂŽle du temps dans la comparaison des
éclats lumineux en lumiÚre colorée;
par MM. André Broca et D. Sidzer. 977
â La sensation lumineuse en fonction du
temps pour les lumiÚres colorées. Dis-
cussion des résultats ; par MM. An-
dré Broca et D. Sidzer 104O
â DĂ©termination du minimum percep-
tible et de la durée de la perception
lumineuse chez les personnes dont la
\'ue est affaiblie; par M. 5. Durand. 1280
Viticulture. â Sur le phĂ©nomĂšne aĂ©rody-
namique produit par le tir des canons
grélifuges; par M. /. FMIe 397
â Variation morphologiciue des feuilles
de vigne Ă la suite du greffage; par
M. A . Jiirie joo
â Sur un hybride vrai de chasselas par
vigne vierge {Ampélopsis Itederacea);
par M . Grille 1 Soo
Volcaniques (PhĂ©nomĂšnes). â La cordiĂ©-
rite dans les produits Ă©ruptifs de la
monlagne Pelée et de la SoufriÚre de
Saint- Vincent; par M. A. Lacroix.. i45
â Les enclaves basiques des volcans de
la Martinique et de Saint- Vincent ;
par M. A. LacroĂčv air
â Sur la direction de l'aimantation per-
manente dans diverses roches volcani-
ques; par M. Bernard Brunhes et
Pierre Dm'iil 975
â M. le Ministre de f Instruction publi-
que transmet à l'Acailémie une Lettre
relative Ă un tremblement de terre en
Bulgarie 1 228
Zinc et co.mposĂ©s. â Sur la composition du
peroxyde de zinc; par M. Kuriloff... G18
â Sur la phosphorescence scintillante que
présentent certaines substances sous
l'action des rayons du radium; par
M . H. Bcc([iurel 629
â Sur la scintillation du sulfure de zinc
phosphorescent, en présence du ra-
dium, revivifiée par les décharges
Ă©lectriques; par M. Th. Tommasinn .
Remarques au sujet de la Communica-
tion précédente; par M. S. Leduc . .
Influence des gaz sur la séparation des
métaux par électrolyse : séparation du
745
94s
l33o TABLE DES
nickel et du zinc; par MM. Brrtifiiix
et HolUird 85'
Zoologie. â La se;^mentation parlhĂ©no-
gĂ©nĂ©liqueexpĂ©rinicnlale rtipzles Ćufs
de Petiiiinysnn PUineri\ par ^L K.
BntaĂŻUnn 79
-- l.rt distribution gL'O.yrapiiiriuedes Colé-
optĂšres bostrychidos dans ses rap-
ports avec le réij;ime alimentaire de
ces Insectes. RĂŽle probable des gran-
des migrations luimaines ; par M. P.
Lrxne. . . i33
â Sur la spermaloi^enĂšSR des CrustacĂ©s
décapodes; par M. Jlphonsp Labhé . -i-ji
â Production artificicllede larves gĂ©antes
chez un Ecbiniile; par ^L F.-A.
Janssens 'K \
â Sur les HĂ©tĂ©ropodes recueillis punilant
les campagnes de X Hlrundflle et de la
Princesse J/irc, faites sous la direc-
tion de S. A. le Prince de Monaco ; par
M . ^ . VayssiĂšre i i li
â Sur la prĂ©sence de Jlicrosporodies du
genre Thetolinnia clu'Z les Insectes ;
par .M. Edmond Hesse j i S
â Sur le dĂ©veloppement post-embryon-
naire dfs Ixodes ; par M. J. Bonnet, iuj
â Sur la rĂ©sorplioii plia^ocytaire des pro-
duits gĂ©nitaux inutilisĂ©s, chezI'Ăc/H-
nocardium cordiitidn Penn; par MM.
Maurice Ciiuilery et Michel Siedlccki. 496
â Sur les affinitĂ©s du genre Oreosomn;
par M. G.-J. Boii/a//ger . Ăąa'Ăź
â Sur les mouvements oscillatoires des
Conm/uin ro'^cojf'e/ixis ; par M. Geor-
ges BiiJin .'176
â L'origine phagocylaire des CrustacĂ©s
déca [iodes; par M . L. Ciicnni 619
â Sur la non-rĂ©gĂ©iu'ration des spliĂ©ridies
MATIERES.
Pai;es.
chez lesOuisins; parM Yves Deln^e. 681
~ Ăvolution des DiplosomidĂ©s (Ascidies
composées); par M. Anl«inc Piznn. 7'><)
â Sur l'action morphogĂšne de l'eau en
mouvement sur les Hydraires; par
XP'" Motz-Kossowalia 863
â Sur le rĂŽle de certains Ă©lĂ©ments figurĂ©s
chez Sipjtriculiis nudiis L; par M. F.
Lndreyt 865
â - Sur la MĂ©duse du Victoria Nyanza; par
M . Ch. Griifier 867
â Sur les mains scapulaires et pelviennes
des Poissons: par M. Jrninnrl Siiha-
lier i^9^
â Sur la ponte du Bombyx Mnri; par
M. Jules Gnl '. 93i
~ Sur la ponte, la fécondité et la sexua-
lité chez des poules carnivores: par
M . Frédéric Houssny 904
Sur l'exnphlalmie infectieuse de cer-
tains Poissons d'esu douce; par M. /.
Jiidige 9''C
â Uevisiondes NĂ©matodes libres, marins,
de la région de Cette, par M. Etienne
de Rnuvitle 1 002
S|)0rozoaire parasite des Moules et
antres Lamellibranches comestibles;
par M . Louis Le^er 1 oo3
-" Sur les mains scapulaires et pelviennes
chez les Poissons chondroplérygiens ;
par M . A rmnnd Siibiitier 1216
â Sur l'Ă©volution subie par les Poissons
du genre Athcrinn dans les eaux dou-
ces et saumĂ tres du midi de la
France; par M. Louit Houle 1276
â Sur le phototropisme des Artiozoaires
supérieurs; par M. Georaes Rotin. . . ii^n
Voir aussi Perles fines. Pliysiolo^ie
nninude.
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
ABELOUS (J.-E.). â Sur la produclion
d'hydrogÚne sulfuré par les extraits
d'organes et les matiĂšres albuuiinoĂŻdes
en général. (En commun avec M. H.
Hibout. ) gi
â Influence de la tempĂ©rature sur la pro-
duction d'hydrogÚne sulfuré par les
matiĂšres albuminoĂŻdes, les extraits
d'organes animaux et les extraits de
levure de biÚre, en présence du soufre.
(En commun avec M. H. Rihaut.]. '268
â Sur l'existence, dans l'organi.-me ani-
mal, d'une diastase Ă la fois oxydante
el réductrice (En commun avec .M. /.
^loj.) S8J
ADLER (J.). â Contribution Ă l'Ă©lude de
la dyscrasie acide (acide chlorhy-
drique). (En commun avec M. .-/.
Di'sgrfz. 1 818
ALLAli\"-LE CANU (J.). âAction de la
phénylhydrazine sur les bromures et
iodures alcooliques 3i()
ALOY (J.). â Sur les conditions de [)ro-
duclion et de stabilité de l'acide hypo-
sulfureux J 1
â Sur l'existence, dans l'organisme ani-
mal, d'une diastase Ă la fois oxydante
et réductrice ( En commun avec M. /.-
E. Abelons. ) 885
AMAR. â Sur le rĂŽle de l'oxalale de cal-
cium dans la nutrition des végétaux, i ioi
ANCEL (P. ), â Recherches sur le rĂŽle de
la glande interstitielle du testicule.
Hypertrophie compensatrice cx[iéri-
mcntale (En commun avec M. P.
Bouin.) 1-288
ANDOYER. (H). â Le prix G. de PontĂ©-
coulant lui est décerné (Astronomie), iioi
MM. Pages.
â Adresse des remerciinenls Ă l'AcadĂ©-
mie 1228
ANDIiADE. â Sur les conditions de la
synchronisation 243
- Errata se rapportant Ă cctie Commu-
nication 4^4
A.NDRĂ (G. J â Recherches sur la nulri-
lion des plantes étiolées 199
â Sur le dĂ©veloppement des planles
grasses annuelles; Ă©tude des bases
minérales 1272
A.NTHONY ( R. ) _ Du rĂŽle de la compres-
sion dans la localisation des tendons 622
â De l'action morphogĂ©iiique des muscles
crotaphyles sur le crĂąne et le cerveau
des Carnassiers et des Primates 881
â La moitiĂ© du prix Barbier lui est
attribuée ( Médecine et Chirurgie ). . . ii35
â Adresse des reinerciments Ă r.\radĂ©-
mie 1228
APPELL. â Note accompagnant la prĂ©sen-
tation du Tome II de la seconde Ă©dition
de son « Traité de .Mécanique ration-
nelle » 682
AKIES (E.;. â Sur la diminution du po-
tentiel pour tout changement spontané
dans un milieu de température et de
pression constantes 46
â Sur les lois et les Ă©quations de l'Ă©qui-
libre chimique a53
â Sur les lois du dĂ©placement de l'Ă©qui-
libre chimique 738
â Sur l'extension de la formule de Cla-
peyron Ă tous les Ă©tats indilĂŻĂ©rents. . i23(j
ARNAUD ( H.) adresse un Mémoire intitulé:
« Ătude sur ipielques RosacĂ©es, ou
plantes prétendues telles > 82
ARSANDAUX ( H. ). â Contribution Ă l'Ă©-
100 2
TABLE DES
MM. P»C«-
tude des roches sodk|ues de l'Esl-
Africain i^7''
â Contribution Ă i'Ă©tudo des roches ba-
saltiques de l'Est-Africain i3o8
ARSONVAL ( d' ). â Rapport sur le con-
cours du prix Barbier i MĂ©decine et
Chirurgie ) 1 13")
â Rapport sur le concours du prix La Caze
( Physiologie ) 1 1 Jo
â Rapport sur le concours du prix Poural
(Physiologie) n"»!
ARTHUS. â La moitiĂ© du prix Montyon
( Physiologie ) lui est attribuée 1 14<"'
â La mĂ©daille Berlhelol lui est dĂ©cer-
née "54
â Adresse des remercimenls Ă l'AcadĂ©mie r^aS
AUTEURS.
MM. Pages.
ASCOLI (MARCEL). â L'osmose Ă©lectrique
dans l'ammoniac liquide t253
AUDIGĂ (J.). â Sur l'exophtalmie in-
fectieuse de certains Poissons d'eau
douce 93fJ
AUDOLLENT (Pall) adresse une récla-
mation de priorité relative à l'émission
de radiations par les corps i2.>7
AUGER(V.) â Alcoylation systĂ©matique
de l'arsenic 9'.5
AURIC adresse une Note « Sur re.\islence
probable d'un anneau autour de Jupi-
ter » 4-io
AURIC ( A. ). â GĂ©nĂ©ralisation d'un thĂ©o-
rĂšme de Laguerre 967
B
BACCELLl ( G. ) est Ă©lu Correspondant pour
la Section de MĂ©decine et Chirurgie,
en remplacement de M. OUier, décédé. iGç)
â Adresse ses remercĂźmenls Ă l'AcadĂ©-
mie â _ 44^
BALL.VND. â Sur les matiĂšres grasses et
l'acidité des farines 7^4
BALLORE (UE Mgntessls de). â Une
mention trĂšs honorable lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon (Statistique) "07
â .\dresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©-
mie 1228
BARBERIN iP.) adresse une Note ayant
pour titre : « Pouvoir bactéricide com-
paratif de diverses lumiÚres » (En
commun avec M. Foveau de Cniir-
melle.s.) 283
BABILLĂ (A.). â De l'action de l'acide
carbonique sous pression sur les phos-
phates métalliques 5G6
BATAILLON ( E. ). â La segmentatiou
parlhénogénétique expérimentale chez
les Ćufs de Petiniiijzon Plaiieri 79
BATELL1(F. ). â La prĂ©tendue fermenta-
tion alcoolique des tissus animaux. . . 1079
B.\TTESTI ( F. ). â Le prix Bi-'llion lui est
décerné. (Médecine et Chirurgie 1 . . . 11 4>
B.AUBIGNY (H.). - Action de l'acide bo-
rique sur les iodures; son emploi pour
la séparation de l'iode des iodures en
présence de bromures et chlorures 1 En
commun avec M. P. Rwah. ) 6 )0
â Conditions de sĂ©paration de l'iode sous
forme d'iodure cuivreux, dans un mé-
lange de chlorures, bromures et io-
dures alcalins. (En commun avec
M. P. Rimis.) 753
â SĂ©paration de l'iode dans les sels ha-
logĂšnes alcalins d'avec le chlore et
le brome, par sa transformation en
acide iodique, et modo de prépara-
lion de l'iode pur. (En commun avec
M. P. Rivais.) 9'-7
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 1 088
BAUD^E.). â Sur une combinaison du
sulfate d'aluminium avec l'acide sul-
furique 49^
BECQUEREL (Henri). â Sur la phospho-
rescence scintillante que présentent
certaines substances sous l'action des
rayons du radium 629
â Rapport sur le concours du prix
HĂ©bert (Physique; "o3
BĂIS ( Constantin). â Actions des compo-
sés organomagnésiens mixtes sur les
amides. Nouvelle méthode de prépa-
ration de cétones 57 5
BELZECKI (L.) adresse une Noie « Sur
la courbe d'Ă©quilibre d'un fil llexible
et inextensible, dont les éléments sont
sollicités par les pressions d'un rem-
blai » 4i7
BĂRANECK. â Sur les tuberculines 889
BERCUT (Li. â Nouveau perforateur Ă
ressort, dentaire et chirurgical. .( En
commun avec M. A. Dnnat.) 674
TABLE DES AUTEURS.
i353
M M . Pages .
BERGERON (J.;. â Observations rela-
tives Ă la tectonique de la haute val-
lée de la Jalomita ( Roumanie ) 1009
BERNARD (NoiĂźL). â La germination des
Orchidées 4''^3
RERNSTEIN (S.). â Sur la nature analy-
tique des solutions de certaines Ă©qua-
tions aux dérivées partielles du second
ordre 77S
BERTHELOT (M.)- â Relations entre les
piles Ă plusieurs liquides 'f.iio
â Remarques concernant les relations
entre les piles constituées par les
mĂȘmes liquides, compris entre deux
électrodes différentes ou identiques.. 291
â Piles Ă plusieurs liquides diffĂ©rents avec
électrodes métalliques identiques. ... 4^'
â Sur l'Ă©tat du carbone vaporisĂ© J.S9
â Quelques observations relatives Ă l'ac-
tion des vapeurs des composés hydro-
carbonés sur les microbes animaux et
sur les insectes, et au rĂŽle antisep-
tique des agents oxydants-oxydables, gjj
â Sur les forces Ă©lectromolriees rĂ©sultant
du contact et de l'action récipro(iue
des liquides gjti
â i\L le SecrĂ©taire perpĂ©tuel annonce Ă
l'Académie la mort de M. J.-W.
Gibbs, Correspondant pour la Section
de MĂ©canique 5
â Annonce la mort de M. Rudolf Lip-
scliiiz, Corrt'spondant pour la Section
de Géométrie 541
â Est nommĂ© membre de la Commission
chargée de présenter une liste do can-
didats pour la chaire d'Histoire géné-
rale des Sciences, vacante au CollĂšge
de France Sj8
â Signale un Opuscule de M. Ch. Lalti-
luaiid, intitulé ; « Volcans et tremble-
ments de lerns leurs relations avec
la figure du globe », Sa. â Plusieurs
iMĂ©moires de .M. G. Capellini et no-
tamment des travaux sur les Baleines
fossiles trouvĂ©es en Italie, 4-5i. â Le
« Bulletin de la Société noiniande
d'études préhistoriques, Tome X,
annĂ©e 1902 », 56o. â Divers Ou-
vrages de M. Bouchard, de M. Ch.
LnUemand, de .M. L. Ruffy, tigj. â
Un « Recueil de travaux dédiés à la
mémoire d'Alexis Millardet » ; divers
Ouvrages de lord Afcbury, de M. .Vciv/
Hcdin et de M. Jean Resal, 778. â
IHM. Pages-
Divers Ouvrages de M. Icilio Gua-
resc/ii et de MM. Cabanes et L. Nass,
897. â De M. A. Bero;et et de
M. J.-W. Gibbs. 1028. âDe M. E.
Matliias et de M. A. Lacroix, 129-7.
â Annonce Ă l'AcadĂ©mie que le Tome
CXXXV des Comptes rendus (2' se-
mestre 1902) est en distribution au
Secrétariat 875
BERTHIER (A.). â Adresse une Note in-
titulée : « Transformateur actino-
Ă©lectrique, pour la transformation de
l'Ă©nergie lumineuse en Ă©nergie Ă©lec-
trique » 471
BERTIAUX. â Influence des gaz sur la
séparation des métaux parélectrolyse :
séparation du nickel et du zinc. (En
commun avec M. Hollard.) 853
BERTIN (Emile) est porté sur la liste
de candidats présentés pour la place
laissée vacante, par le décÚs de M. de
Bussy, dans la Section de GĂ©ographie
et Navigation Sig
â Est Ă©lu membre de la Section de GĂ©o-
graphie et Navigation, en remplace-
ment de M. de Bussy, décédé 837
BERTRAND (G.vbriel)."â Emploi de la
bombe calorimétrique pour démon-
trer l'existence de l'arsenic dans l'or-
ganisme 2(J6
â Sur l'oxydation du gayacol par la lac-
case ! 269
BILLARD (A.). â De l'excrĂ©tion chez les
HvdroĂŻdes 340
BINET" DU JASSONEIX. â Recherches
sur la densité du chlore. (En commun
avec M. liloisfa/i.) 1 198
BIRAUD. â Contribution au traitement du
cancer par les rayons X 81G
BLANC (A.). â Ătude d'une rĂ©sistance de
contact 1042
BLANC (G.). â PrĂ©parations des alcools
[)rimaiies au moyen des acides cor-
respondants. (En commun avec M. X.
Boui'eaull.) 60
â RĂ©duction des Ă©thers-sels des acides Ă
fonction complexe. (En commun avec
M. L. Bouveautt . ) 328
â Sur do nouvelles synthĂšses effectuĂ©es
au moyen des molécules renfiM'mant
le groupe méthylÚne associé à un ou
deux radicaux négatifs. Action de l'épi-
chlorhydrinesuri'acétylacétone sodée
(En commun avec iM. A. Huiler.). . . i2o3
1354
MM. Paçßos.
BLARKZ (Ch.)- â Sur la teneur des vins
mislelles et des autres vins, en acides
solubles dans l'Ă©ther, comme mciyen
do différenciation 'i 1
BLOCH (EuG.)- â Sur l'ionisation par le
(ihos|iliore lo.io
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 1 3-i-2
BLONDLOT (R.). â Sur une nouvelle ac-
. lion produite par les rayons n et sur
plusieurs faits relatifs Ă ces radia-
tions i6''
â Sur de nouvelles actions produites par
les rayons « : généralisation des phé-
nomÚnes précédemment observés. . . . 08 j
â Sur l'emmagasinement des rayons //
par certains corps 7-2()
â Sur le renforcement qu'Ă©prouve l'ac-
tion e.xercĂ©e sur l'Ćil par un faisceau
de lumiĂšre, lorsque co faisceau est
accompagné de rayons n 8Ji
â Errata se rapportant Ă celte Commu-
nication ipi
â Sur la propriĂ©tĂ© d'Ă©mettre des rayons «
que la compression confĂšre Ă certains
corps, et sur l'émission spontanée et
indéfinie de rayons » par l'acier
trempé, le verre trempé, et d'autres
corps en état d'équilibre moléculaire
contraint \fii
BLUTEL (E.). â Sur les lignes de cour-
bure de certaines surfaces 35
BODIN. â Un prix Montyon (MĂ©canique)
lui est décerné logS
BODROUX (F.). â Sur une mĂ©thode de
synthÚse des dérivés dihalogénés sy-
métriques de la benzophénone 710
BOHN (GiiORGEs). â Sur les mouvements
oscillatoires des Co/ivoltita rnscojfeii-
sis 576
â Comparaison entre les effets nerveux
des rayons de Becquerel et cens des
rayons lumineux 883
â Sur le phototropisme des Arliozoaires
supérieurs r?,92
BOIDIN (A.). â Contribution Ă l'Ă©tude de
l'amylo-coagulase 1080
BtMS (Paul). â Sur les variations de la
Meuse à l'époque quaternaire «"i
BONNET (Ă.). â Sur le dĂ©veloppement
post-embryonnaire des Ixodes 4 '9
BONNIER (Gaston). â Influence de l'eau
sur la structure des racines aériennes
d'Orchidées 5o")
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
BORDAGE (ED.MOND). â Observation de
l'éclipsé de Soleil du 20 septembre
1903, faite Ă l'Ăźle de la RĂ©union. (En
commun avec M. A. Gnr.sault.} 635
^ Observations faites Ă l'Ăźle de la RĂ©union
sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre l'joi.
(En commun avec M. J. Garsantt.). 897
BORDAS (L.). â L'appareil digestif des
Slll'IlilUc 344
BORDET (J.). â Les sensibilisatrices du
bacille tuberculeux. (En commum
avec M. O. Gengou.) 35 1
BOREL (Ămilk). â Sur la dĂ©termination
des cla.sses singuliÚres de séries de
Taylor 693
â Sur la reprĂ©sentation effective de cer-
taines fonctions discontinues 903
â Un thĂ©orĂšme sur les ensembles mesu-
rables ''l'ij
BORNET est réélu membre de la Commis-
sion centrale administrative pendant
l'année 1 904 1 1 97
BORREL (A.). â La moitiĂ© des arrĂ©rages
du prix Bréant lui est attribuée ( Mé-
decine et Chirurgie) 1 1 37
BORRELLY. â Le prix Valz lui est dĂ©-
cerné ( Astronomie ) 1 1 00
â Adressedesremerciments Ă l'AcadĂ©mie. 1218
BOSSERT est porté sur la liste de can-
didats présentée à M. le Ministre de
l'Instruction publique, pour une place
d'Astronome titulaire vacante Ă l'Ob-
servatoire de Paris 1027
BOUCHARD. â Rapport sur le concours
du prix Montyon ( MĂ©decine et Chi-
rurgie ) 1 1 3 1
â Rapport sur le concours du prix Lal-
lemand ( MĂ©decine et Chirurgie) 1 i4i
BOUCHONNET (A.). â Sur la prĂ©paration
du sesquiséléniure d'iridium. CEn
commun avec M. C. Chabrié.) 1039
BOUDOUARD (0.). â Nouvelle mĂ©thode
de détermination des points critiques
des fers et des aciers io54
BCTOGAULT (.1.). â Sur le kermĂšs 794
BOUILHAC. â Sur uno culture de sarrasin
en présence d'un mélange d'algues
et de bactéries. (En commun avec
M. Giustiniiini.) 1 274
BOUIN (P.). â Recherches sur le rĂŽle de
la glande intorstitielle du testicule.
Hypertrophie compensatrice expéri-
mentale. (En commun avec M. P.
Anccl.) 1288
TABLE DES AUTEURS.
1 355
680
ii48
50
MM. Pages.
BOULANGER iG.-A.). â Sur les alTinitĂ©s
du genre Oreosoma 3.!3
nOULUD. â Sur la produclion de sucre
dans le sang pendant le passage de ce
dernier Ă travers le poumon. (En
commun avec M. R. Lr/Hnc.)
â Sur le sucre virliict Au sang. (En com-
mun avec M. R. LĂ©pinc.')
BOUNHIOL. â Une Mention lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
lyon (Physiologie)
BOUQUET DE ,LA GRYE prononce quel-
ques paroles au sujet du CongrĂšs de
l'Association géodésique internatio-
nale, tenu Ă Copenhague du i au i.'i
août 1903
BOURQUELOT (Ăm.). - Sur la lactase.
(En commun avec M. Hrri\-':pj.) ....
BOUSSINESO (âą'.,). â Sur un mode simple
d'Ă©coulement des nappes d'eau d'in-
fdtralion Ă lit horizontal, avec rebord
vertical tout autour, lorsqu'une partie
de ce rebord est enlevée depuis la
surface jusqu'au fond
â Sur la stabilitĂ© d'un certain mode
d'Ă©coulompiit d'une nappe d'eaux d'in-
liltralion
â Extension, Ă des cas 0(1 le fund est
courbe, du mode d'Ă©coulement qui se
conserve dans une nappe d'eaux d'in-
filtration reposant sur un fond plat. .
â Rapport sur le concours du prix Boi-
leau
BOUTAN (Louis). â L'origine rĂ©elle des
perles fines
BOUTELOUP (PiEiiiiE-JosEPii). â Une
part du prix FĂ©lix Rivot lui est attri-
buée
BOUTY (E.). â CohĂ©sion diĂ©lectrique des
gaz à basse température
BOUVEAULT (L.). â PrĂ©parations des
alcools primaires au moyen des acides
correspondants. (En commun avec
M. G. Blanc.)
â Sur les Ă©thcrs isonitrosonialoniques et
leur transformation en élhers méso-
xaliques. (En commun avec M. J.
Wnlil.)
â RĂ©duction des Ă©thers-sels des acides Ă
fonction complexe. (En commun avec
M. G. Blanc.)
â Nouvelle mĂ©thode de prĂ©paration des
aldéhydes
â Leprix Jecker lui est attribuĂ© (Chimie).
uOi
10-3
1 165
741
Go
196
32S
98;
Il i3
I iOj
.75
MM. P.agcs.
â La mĂ©daille Berthelot lui est dĂ©cernĂ©e. ii53
BOUVIER. â Rapport sur le concours du
prix Savigny (.\natomie et Zoologie), it-jj
â Rapport sur le concours du prix Cuvier. ri 50
BOUYGUES (H.). â Sur la Nielle des
feuilles de tabac
BOUZAT (.-\.). â Courbes de sublimation.
â Courbes de pression des systĂšmes uni-
variants qui comprennent une phase
gazeuse 372
BKACHIN (M.). â Sur les acĂ©tones acĂ©ty-
léniques. Nouvelle méthode de syn-
thĂšse des isoxazols. (En commun avec
M. Cil. Moureu.) 79^
BRENANS (P.). â Sur un nouveau phĂ©nol
triiodé io65
BREYNAERT (François-Fernand-Mariei.
â Une part du prix FĂ©lix Rivot lui
est attribuée ' '^j
BRILLOULN' (.Marcel ). â Mesure des trĂšs
petits angles de rotation 786
â Le prix Saintour lui est dĂ©cernĂ© 1 163
â .Adresse des remercimenls Ă r,\cadĂ©mie. iĂŻ?8
BROCA (AndrĂ©). â Comparaison des di-
verses lettres au point de vue de la
vitesse de lecture. Formation d'un
alphabet rationnel. (En commun avec
M. D. Sttlzer.) 8ia
â Sensation lumineuse en fonction du
temps pour les lumiÚres colorées.
Technique et résultats. (En commun
avec .M. D. SuUcr.)
â RĂŽle du temps dans la comparuison des
éclats lumineux en lumiÚre colorée.
(En commun avec M. D. Siilzcr.) . . .
â La sensation lumineuse en fonction du
temps pour les lumiÚres colorées.
Discussion des résultats. (En commun
avec M. D. Su/zcr.)
BRUH.\T. â Une mention honorable lui
est accordée dans le concours du pri\
Pourat (Physiologie)
BRUNEL (LĂ©on). â Oxyde d'etlnlĂšnu du
^-cycloliexanediol-i .9. et dérivés . . .
â Action de l'ammoniaque sur l'oxyde
d'Ă©thylĂšne du fl-o-cycloliexanediol. . .
â PrĂ©paration d'alcools hydro-aromati-
ques
BUUNUES (BiiRNMiD). â Sur la direction
de l'aimantation permanente dans di-
verses roches volcaniques. (En com-
mun avec M. Pierre Dai'Ul.)
BUISSON ( H.). â Sur les changements de
phase par réflexion normale dans le
9j I
10 10
198
I '2OS
)7'
C. R., 1903, 2' Semestre, (T. C.WWH.)
35o
TA13LK DES AUTKUUS.
MM. Pa|;us.
qiuulz sur l'ari-'Ciit. (En commun
iivec M. /. Macé tic Lépinay.) '\\i.
â Sur uiio nouvelle mĂ©tliodis de mesure
MM. Pages.
des Ă©paisseurs et des indices. (En
commun avec M. ./. Macë de Lépi-
nay.) io38
c
CALLANDREAU. â Rapport sur le con-
cours du prix Vaiz (Astronomie). ... i loo
CAMICllEL iC). â Sur la spectrophotn-
métrie photographique 184
â Sur la dĂ©termination des maxima et
niinima de transparence 788
CAMPAGNE iEm.). - Sur le dosage du
vanadium dans les produits métallur-
giques J70
CAMPBELL. â Le prix Lalande lui est
décerné. (Astronomie) 1099
CAMUS (Jean). â Un prix Monlyon lui
estdccerné. (Médecine et Chirurgie ). ii3>
â Adresse des remercĂźments Ă l'Aca-
dĂ©mie 1 âą>.:>>'
CANNEVEL. â Moteur Ă combustion par
compression luSCi
CAPEl-.LE ( Edouard i. â Une mention lui
est accordée dans le concours du prix
Montyon. ( Arts insalubres i 1 iSj
â La mĂ©daille Berlhelot lui est dĂ©cernĂ©e. 1154
CAR.ALP (J.). â Sur le systĂšme permien
dans les Pyrénées françaises et espa-
gnoles loûS
CARDIN adresse une Note « Sur la forma-
tion des alcoolales cupro-alcalins ». . 10S7
CARNOT (Adolphe i fait hommage Ă l'Aca-
démie du Tome II de son « Traité
d'analyse des substances minérales ». 817
CARRE. â Sur les rapports qui existent
entre le Surra et le Nagana, d'aprĂšs
une expérience de Nocard. ( En com-
mun avec M. yalléc 1 (j>_4
CARRĂ (P.). â Action de l'acide phos-
phoreux sur la mannite. Remarque
sur le mannide â >i7
â Sur l'Ă©thĂ©rificalion de l'acide phosphu-
rique par la glycérine ici-o
CARTAUD (G.). â Les modes de dĂ©for-
mations et de rupture des fers et des
aciers doux. (En comnum avec
MM. F. Osmond ii\ Ch. Ficmont) . . . 85 1
â Sur les fers mĂ©tĂ©oriques. (Eu cnmiuun
avec M. /âą'. Osmond) 1UJ7
(;ASPARI ( Ed. ) prie l'Académie de le
com|)rendrc parmi les candidats Ă la
place vacante, dans la Section de GĂ©o-
graphie et de Navigation, par suite du
décÚs de M. de Biissy. (ii 3
â Est portĂ© sur la liste de candidats prĂ©-
sentés par la Section 819
CAULLER'i' ( .Maurice ). â Sur la rĂ©sorp-
tion phagocytaire des produits géni-
taux inutilisés, chez X Eclnnocardiuni
cordiitum Penn. ( lĂźn commun avec
M. Michel Sicdlecki. } 496
CAUSSE (H.). â Sur la sĂ©paration et le
dosage du fer et de l'acide phospho^
rique dans les eaux 708
CIIABRIĂ (C). â Sur la prĂ©paration du
sesquiséléniuro d'iridium. (En com-
mun avec M. A. Bnuchonnet . ) io5y
CHAMBERLAND (A.). â Sur un capdlari-
mĂŽtre. ( lĂźn commun avec M. E. Tus-
sily. ) âą 645
CHAMBON (E.). â La moitiĂ© des arrĂ©-
rages du prix iiréaiit lui est attribuée
(MĂ©decine et Chirurgie) 1 iSy
- Adresse des remercßments à l'Académie. i?/>8
CHARABOT (E.). â Influence de la na-
ture du milieu extérieur sur la com-
position organique de la plante. (En
comumn avec M. Alex. HĂ©bert.). . . . 799
â Production et distribution de quelques
substances organiques chez le Manda-
rinier. (En commun avec M. G. Ln-
loue.) 996
CHARBONNIER (P. 1. â Sur la thĂ©orie du
champ acoustique âą 7 '
â La thĂ©orie du champ acoustique et le
frottement intérieur des gaz ^78
CHARON (Ernest). â Sur le chlorure de
phénylpropargylidÚne
CMl'â CsC â CHCI2.
(En commun a\cc M. Edgar Diigou-
jiin.) liSl
CHARPENTIER (Aig.). â Ămission de
rayons /' (rayons de Blondlot) par
l'organisme humain, spécialement par
les muscles et jiar les nerfs io4y
â Nouveaux faits sur les rayons n d'ori-
gine physiologique; localisations ner-
veuses ....... 1277
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
CHARPY (Georges). â Sur l'action de
l'oxydo de carbone sur le fer el ses
oxydes ' 2f>
CHATIN (JoA.N.MJsj. â Les myĂ©lorytesdu
bulbe olfactif Ăź^g
CHAUDIER (J.). â Du dicliroĂŻsme Ă©lec-
trique des liqueurs mixtes 248
CHAVANNE (G.). â Sur les Ă©thers de
l'acide isopyromucique 99'.
â La mĂ©daille Berlhelot lui est dĂ©cernĂ©e. 1 1 Ji
â La moitiĂ© du prixCahours lui est attri-
buée "63
â Adresse des remercĂźnienls Ă l'AcadĂ©mie. 1228
CHESNEAU (G.). â Sur la composition de
bronzes préhistoriques de la Charente. 653
â Ătude microscopique de bronzes prĂ©-
historiques de la Charente 930
CHESSIN (Alkxander). â Sur une Classe
d'équations différentielles linéaires. . . 5 1 1
CHOFARDET(P.). - Observations de la
planĂšte MA (24 aoĂ»t 1903), faites Ă
l'Observatoire de Besanron 453
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 488
CHRĂTIEN (P.). âChaleur do neutralisa-
tion de l'acide ferrocyanhydrique ;
chaleur de formation de ses combi-
naisons avec l'cther et l'acétone. (En
commun avec M. Guinc/innl.) 65
â Les bleus de Prusse et de TurnbuU.
Une nouvelle classe de cyanures com-
plexes 191
CLAUDE (G.). â Sur la sĂ©paration des
mélanges gazeux par la force centri-
fuge. (En commun avec M. E. De-
mmissj.) 2Jo
â Sur l'extraction de l'txygĂšne par la li-
1357
MM. Page».
quéfaction partielle de l'air avec re-
tour en arriĂšre 7^3
CLUZET (J.). â Sur l'excilalion des nerfs
ei des muscles par décharges de con-
densateurs 670
COL.ANI (A.). â Sur quelques combinai-
sons binaires de l'uranium 382
COLIN (le U. p.). â Le prix Gay lui est
décerné (Géographie physique) iii8
COLLET (J.). â Le prix Wilde lui est
décerné 1 154
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie. 122S
COLOLIAN. â Une part du prix Lalle-
mand lui est attribuée (^Médecine et
Chirurgie) â 'l'I'
I COLSON (Albert). â Action du chlore
I sur l'acétate de baryum 660
j â Sur les acĂ©tates alcalino-lerreux lotti
CONSTANT. â Sur une variĂ©tĂ© de car-
bone filamenteux. (En commun avec
! M. Henri PĂ©labun.). 7"6
CORNIL (V.). â De la formation du cal.
(En commun av&c^\. P. Coudra y.). 220
COUDRAY (P.). â De la foruiation du cal.
(En commun avec M. V.Cornil.)... 220
COUPIN (H.). â Sur les nectaires extra-
floraux des Hevea. (En commun avec
M. Jiig. Daguillon.) 7G7
COUSIN (H.). â Sur les acides gras de la
lĂ©cithiiie de l'Ćuf 68
COUTAGNE (Georges I. â Sur les fac-
teurs élémentaires de l'hérédité 1075
â Sur les croisements entre taxies diffĂ©-
rentes. .'. 1290
CUĂNOT (L). â L'organe phagocytaire
des Crustacés Décapodes 619
D
DAGUILLON ( Auu.). â Sur les nectaires
extra-floraux des Hevea. (En commun
avec M. H. Conpin.) 767
DANGEARD (P. -A.). â Sur le genre Ăxco-
desmis 528
DANIEL (Lucien). â Sur une greffe en
Ă©cusson de Lilas i43
â Un nouvel hybride de greffe 7C5
â Le prix Philipeaux lui est dĂ©cernĂ©
(Physiologie) i i5o
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie. 1228
DANYSZ (J.). â De l'action du radium
sur les différents tissus 1 296
DARBOUX (Gaston). M. le Secrétaire
perpéiuel rend compte du CongrÚs de
l'Association géodésique internatio-
nale, tenu Ă Copenhague du 4 au ' '1
août 1908 3g3
â Est nommĂ© membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la chaire d'Histoire géné-
rale des Sciences, \aoante au CollĂšge
de France. . . .' 838
â Rapport sur le concours du prix Fran-
cĆur (GĂ©omĂ©trie) 1097
â Rapport sur le concours du prix Pon-
i358
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages,
celet ( Géométrie ) 1 097
â Rapport sur le concours du prix Binoux
( Histoire des Sciences ) 1 1 J3
â Rapport sur le concours du prix S;iin-
lour I i(i3
â Rapport sur le concours du prix Gc-
gner 1 1 (^
â Rapport sur le concours du prix Lan-
nelongue i rOi
â Signale quatre nouveaux Volumes de
" l'International Catalogue of scientilic
literature, first annual issue », 443.
â Les trois premiers numĂ©ros du
<| Journal de Chimie physique «, pu-
blié par M. PliUippe-A. Guye, Ci 3,
â Un Volume de M. R. Vemeau inti-
tulé : <i Les anciens Patagons. Contri-
bution à l'étude des races précolom-
biennes de l'Amérique du Sud », 635.
â Divers Ouvrages de S. A. S. Al'
bcri !"â , Prince de Monaco; de
M. Charles MĂ©rny, de M. Ă. Ber-
trand. 838.
â Annonce que le Tome XLVI des « MĂ©-
moires de l'AcadĂ©mie des Sciences â
est en distribution au Secrétariat.. . . 629
DAVID (Pierre). â Sur la direction de
l'aimantation permanente dans di-
verses roches volcaniques. (En com-
mun avec M. Bernard BrunĂźtes.).. . . 97J
DEFACQZ. â Sur une nouvelle mĂ©thode
de préparation de quelques fluorures
anhvdres et cristallisés 12J1
DEKHU'VZEN (M.-C). - Un liquide fixa-
teur isotonique avec l'eau de mer ... 4 '5
â Liquide fixateur isoionique avec l'eau
de mer,-pour les objets dont on ne
veut pas Ă©liminer les formations cal-
caires 44')
DELACROIX (G.I. â Sur quelques pro-
cessus de gommification 278
â Sur une maladie bactĂ©rienne du tabac,
le chancre ou anUiracnose iJ4
â Sur la jaunisse de la betterave; ma-
ladie bactérienne 871
â De lajĂźlosi/Ă© des pommes de terre.. . . looli
DELAGE (Yves). â Sur les mouvements
de torsion de l'Ćil pendant la rotation
de la tĂšte 107
â Sur les mouvements de torsion de l'Ćil
dans les orientations duS-egard, l'or-
bite restant dans la position primaire. i63
â Ălevage des larves parthĂ©nogĂ©nĂ©tiques
d'Astéries dues à l'action de l'acide
M M . Pages .
carbonique 449
â La parthĂ©nogenĂšse par l'acide carbo-
nique, obtenue chez les Ćufs aprĂšs
l'Ă©mission des globules polaires 47-5
â Sur la non-rĂ©gĂ©nĂ©ration dessphĂ©ridies
chez les Oursins (3S 1
DELANGE (R.). â Fixation anumiale du
trioxyméthylÚne sur certains dérivés
organomagnésiens aromatiques. (En
commun avec M. M. Tiffeneau.). . . . 373
DELEBECQUE (AndrĂ© ). â Sur les lacs de
la haute Engadinc 1 >i 1
DELĂPINE ( Marcei,). â Action de l'atide
cyanhydrique sur l'aldébydale d'am-
moniaque et les combinaisons ana-
logues 9i^4
â Sur les a-aminonilriles laĂźj
DEMOUSSY (E.). â Sur la sĂ©paration des
mélanges gazeux par la force centri-
fuge. (En commun avec M. G.
Claude.) 25o
DENtlYĂS (.1.). â Le p/ix Pou rat lui est
décerné ( Physiologie) i rii
DEPĂRET (Cm.). â Sur la limite du .lu-
rassique et du Crétacé dans la région
orientale des Pyrénées et sur l'exi-
stence de deux Ă©poques distinctes de
formation des calcaires Ă couzeranite.
(En commun avec M. O. Mengel.). . . 1110
DEPRAT. â Sur la structure tectonique
de l'ßle d'Eubée 666
â Les roches Ă©ruptives de l'ile d'Eu!) 'e.. S79
DESGREZ (A.). â Contribution Ă l'Ă©tude
de la dyscrasie acide ( acide chlorhy-
drique). (En commun avec M. /.
Adtcr.)... 818
DESLANDRES ( IL). - Observations spec-
trales de la comĂšte Borrelly ( 1903 c). 393
â SimplicitĂ© des spectres de la lumiĂšre
cathodique dans les gaz azotés et car-
bonés l^"
â Relation entre les taches solaires et le
magnétisme terrestre. Utilité de l'en-
registrement continu des éléments va-
riables du Soleil 82 1
â CaractĂšres principaux des spectres de
lignes et de bandes. Considérations
sur les origines de ces deux spectres. ioi3
â Rapport sur le concours du prix La-
lande (Astronomie) '099
DESMOULIĂIĆ (A.). â Sur le renucnl du
salol contenu dans certains laits 337
DITISHEIM (Paul). - Sur la relation
entre la pression et la marche des
TABLE DES AUTEURS.
MM. Panes,
chronomĂštres 700
DOLLFUS (GusTAVE-F.). â Sur les effon-
drements de la plaine de Sevran «79
DOMINICI. â Un prix Montyon (MĂ©de-
cine et Chirurgie) lui est décerné. . . ii3i
â Adresse des remercĂźmenis Ă l'AcadĂ©mie. 1228
DONARD. â Les matiĂšres albuminoĂŻdes
du grain de maĂŻs. (En commun avec
M . Liibbé. ) 264
DONAT (A.). â Nouveau perforateur Ă
ressort, dentaire et chirurgical. (En
commun avec M. /. Bercul.) 674
DONGIKR (R.V â Sur la mesure des
coefficients de self-induction au moyen
du téléphone 1 1 3
DONY-HĂNAULT (0.) adresse une Note
« Sur la radioactivité du peroxyde
d'hydrogÚne » 353
DUBOIS (RvpiiaĂ«l). â Sur l'acclimatation
et la culture des Piutadines, ou huĂź-
tres perliĂšres vraies, sur les cĂŽtes de
Franco, et sur la production forcée
des perles fines 61 1
DUBREUIL (Louis). â Action des acides
bromosuccinique et bibromosucci-
nique sur les bases pyridiqueset qui-
noléiques 1 o63
DUERST (U.). - Les lois mécaniques
1359
MM. Pages,
dans le dĂȘveloppemoni du crĂąne des
Cavicornes 342
DUGOUION (Edgar). â Sur le chlorure
de phĂ©nylpropargylidĂčne
C«H'â C = C-CHC12.
(En commun avec M. Ernest Clin-
rnn.) 1 25
DUHEM (P.). â Sur les ondes-cloisons . . 237
â Sur la suppression de l'hystĂ©rĂ©sis ma-
gnétique par un champ magnétique
oscillant 102a
DULiVC (H.). â Sur les fonctions de «va-
riables représentées par des séries de
polynĂŽmes homogĂšnes 3o8
DUPARC (L.). â Sur les formations de la
zone des quartzites et conglomérats
inférieurs au Dévoiiien dans l'Oural
du Nord. (En commun avec M. F.
Petirce.) 873
DUIUND (S.). â DĂ©termination du mini-
mum perceptible et de la durée de la
perception lumineuse chez les per-
sonnes dont la vue est alTaiblie 1280
DUVAL (H.). â Sur les Ă©thers nitriques
des acides-alcools 57 1
â Sur les Ă©thers nitriques des acides-
alcools 126a
EGINITIS (B.). â Sur le rĂŽle des noyaux
métalliques des bobines 43S
EGINITIS (D.). â Observations des LĂ©o-
nides et des Biélides, faites à .\thÚnes,
en 1903 .
EIFFEL (G.). â ExpĂ©riences sur la rĂ©sis-
965
tance de l'air 3o
ERIKSSON (Jakob). â Sur l'appareil vĂ©-
gétatif de la rouille jaune des Cé-
réales 578
ESCLANGON. â Sur les fonctions quasi-
périodiques 3o5
FABRE (Jean-Henri). â Le prix Gegner
lui est décerné 1 164
FABRE (L.-A.). â Sur le glaciaire de la
Garonne 1 3o')
FABRY (Charles). â Sur une solution
pratique du problÚme de la pholomé-
trie hétérochrome 743
â Sur l'intensitĂ© de l'Ă©clairement produit
par le Soleil 973
â Sur l'intensitĂ© lumineuse des Ă©toiles et
leur comparaison avec le Soleil r24>.
FACCIN (Fr.) adresse une Note intitulée :
« Anomalies diurnes' et séculaires
dans le mouvement de rotation de la
Terre » 819
FAIVRE (P.). â Action du brome sur le
pinÚne en présence de l'eau. (En
commun avec M. P. Genvresse.) .... i3o
FĂ.IER (L.}. â Sur les Ă©quations fonction-
nelles et la théorie des séries diver-
gentes 8i9
FERiNBACH (A.). âSur la coagulation de
l'amidon. (En commun avec .M. /.
Wolf.).... 7,8
175.
i36(
TABLE DES AUTEURS.
MM. I'
PERRON (EugĂšne) adresse un MĂ©moire
intitulé : « Déteiminalion analytique
des éléments géométriques de l'anse
de panier rigoureuse à « centres,
étant données l'ouverture et la flÚche
de la courbe »
FĂRY (Ch.i, â Sur la tempĂ©rature des
flammes
FEUILLE (Henri) adresse une Note inti-
tulée: « Appareil pour utiliser la force
dynamique de la mer x
FLEIG (C.)- â Sur l'entretien de l'irrita-
bilité de certains organes séparés du
corps, par immersion dans un liquide
nutritif artificiel. (En commun avec
M. E. HĂ©don.)
â Adresse une Nouvelle Note relative Ă
l'influence de la température sur la
survie de certains organes séparés du
corps et Ă leur reviviscence dans un
liquide nutritif artificiel. ( En commun
avec M. E. HĂ©dou.)
â Adresse deux Noies ayant |)our titres :
« Mode d'action cliimique des savons
alcalins sur la sécrétion pancréatique »
el « Mécanisme de l'action de la sapo-
crinine sur la sécrétion pancréatique ».
FLEURENT (E.). - Sur la relalion qui
existe entre la proportion de gluten
contenu dans les différents blés el la
proportion des matiÚres azotées to-
tales
FLICHE (1'.,. â DĂ©couvi'rli" de stioliiles
de SĂ©quoia et de Pin dans le Portlan-
dien des environs de Boulogne-i^ur-
Mer. (En commun avec M. R. Zeil-
ler.)
FONVIELLE (W. dei a iresse une Note
(I Sur l'explication donnée parFonte-
nelle de la nature des queues des co-
mÚtes »
FOREL (F.-A.). â Le cercle de Bisliop,
couronne solaire de i goS
FOSSE (R.). â Copulation des sels de di-
909
9^9
â 2S3
GV.
i3t')
âą283
38o
MM. P
na|jlitopyryle avec les phénols
FOURNIER (Alfred). â Le prix Chaus-
sier lui est décerné (Médecine et Chi-
rurgie)
FOURNIER (IL). â Sur l'aldĂ©hyde ortho-
toluique
FOURTAU (R.). -- Sur le Turoiiien
d'Abou-Roach (Egypte)
â Le prix Savigny lui est dĂ©cernĂ© (Ana-
loniie et Zoologie )
FOVEAU DE COURMELLES adresse une
Note ayant pour titre : « Pouvoir bac-
téricide comparatif de diverses lu-
miÚres ». (En commun avec M. P.
Biirberin.).
FRAICHET (E.) adresse un MĂ©moire por-
tant pour titre : « .Nouvelle méthode
d'essai des métaux magnétiques »...
â Ătude sur les dĂ©formations molĂ©cu-
laires d'un barreau d'acier soumis Ă la
traction
â Adresse une Note inlitulĂ©e : u Etudes
sur les déformations élastiques d'un
barreaud'acier soumis à la traction ».
FRANĂOIS (Maurice). â Dosage de la
pyridine en solution aqueuse
â lodures de mercuramnionium des
aminés primaires et des aminés ter-
tiaires
!â RĂMONT (Cii.). â Les modes de dĂ©for-
mations et de rupture des fers et
des aciers doux. (En commun avec
MM. F. O.iiiwnd et G. Cartniid.) . . .
â Le prix TrĂ©mont lui est dĂ©cernĂ©
FREUNDLER (P.). â Recherches sur la
formation des azoĂŻques. RĂ©duction de
l'éther-oxyde ortho-nitrobenzyl-mé-
thylique
â Application de la pyiidine Ă la prĂ©pa-
ration de quelques dérivés amidés. . .
â Recherches sur les azoĂŻques. Nouveau
mode de formation des dérivés inda-
zylĂźques ...
Ăąges.
8 ".8
144
716
-)8;
283
3j
169
aSi)
lolk)
8ji
1 iTiJ
521
Ă)S';>
GAGNIĂRE (J.). â Inscription do l'Ă©tat
variable de la tension du fil de l'ergo-
graphe; Ă©quation du mouvement et
expression du travail. (En commun
avec M. J. Imbert.)
GAILLARD. â Une part du prix extraor-
a-G
dinaire de Gooo'' (MĂ©canique) lui est
attribuée io.|8
G AL (Ji'i.ES). â Sur la ponte du /Joinlnx
Mon 93-.»
GARNIER. â Une part du prix Lallemand
lui est attribuée (Médecine et C.hi-
TABLE DES AUTEURS.
i36i
MiVI. Pages,
rurgifj 1 1 j 1
GARSAULT [A.). â Observation de
l'éclipsé de Soleil du 20 septembre
KjoS, faite Ă l'Ăźle de la RĂ©union. (Eu
commun avec JM. Edmond Bor-
dasse. ) 035
â Observations faites Ă l'Ăźle de la KĂ©union
sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre
igo3. (En commun avec M. Edmond
liorddge. \ Scjy
GASNIER (Paul;. â Nouveaux dispositifs
électromécaniques d'embrayai^e et do
changement de vitesse progressifs. . . vii-
GAUDRY (Albert). â M. le PrĂ©sident
annonce à l'Académie la mort de
M. Miinifr-Clialmas. membre de la
Section de Minéralogie '<'<-
â PrĂ©sente quelques remarques au sujet
du CongrÚs de l'Association géodé-
sique internationale
â Observations palĂ©ontologiques dans
l'Alaska
â Allocution relative Ă la mĂ©daille remise
Ă M. Chauvcau
â Allocution de M. le PrĂ©sident Ă la
séance publique annuelle du u dé-
cembre 1 903 ,
â Rapport sur le concours du prix Petit
d'Ormoy (Sciences naturelles;
â Annonce Ă l'AcadĂ©mie que, en raison
de la séance publique annuelle des
cinq Académies qui doit avoir lieu le
lundi 26 octobre, la séance hebdoma-
daire de l'Académie des Sciences sera
remise au lendemain mardi 27 oc-
tobre "iSg
GAUTHIER (D.j. â Combinaisons du sac-
charose avec quelques sels métal-
liques I2JĂ)
GAUTIER (Armand). â Sur une nouvelle
méthode de recherche et de dosage
des traces les plus faibles d'arsenic. 1 )8
â Arsenic dans les eaux de mer, le
sel gemme, le sel de cuisine, les eaux
minérales, etc. Son dosage dans quel-
ques réactifs usuels 2 i».
â L'arsenic cxiste-t-il dans tous les or-
ganes de l'Ă©conomie animale'? â >i)5
â Rectifications relatives Ă la Note du 27
juillet 1903 %-]!\
â Rapport sur le concours du prix Mon-
tyon ( Arts insalubres) i r')4
GAUTRELET (Jkan). â De la prĂ©sence de
l'acide lactique dans les muscles des
393
553
775
10.S9
1 1 Go
MM. Pages.
Invertébrés et des Vertébrés infé-
rieurs 417
GENGĂU (0.). â Les sensibilisatrices du
bacille tuberculeux. (En commun
avec M. J . Bordet.) 35 1
GĂNTN (V.) adresse une Note intitulĂ©e :
« Calcul rapide du mouillage et de
l'écrémage du lait » 9K
GENVRESSE (P.;. â Action du brome
sur le pinÚne en présence de l'eau.
(En commun avec M. F. Faivre.). . . i3o
~ Sur le nitrosiU' de la pulégone 4y i
GERMAIN. â Une part du prix extraor-
dinaire de Coco''' (MĂ©canique) lui est
attribuée 1098
(jERNEZ (D.;. â Sur une combinaison de
deux corps qui, par élévation de tem-
pérature, s'unissent puis se séparent
au-dessous de â 79" 255
GIBBS ( J.-W.). â Sa mort est annoncĂ©e Ă
l'Académie 5
GILLIER (Louis-Ămilk-A.ndrĂ©). â Une
part du prix FĂ©lix Rivot lui est attri-
buée 1 1 (J5
G1RAUI). â La moitiĂ© du prix Parkin lui
est attribuée i r J9
GIUSTINIANI. â Sur une culture de sar-
rasin en présence d'un mélange d'al-
gues et de bactéries. (En commun
avec i\!. Bouilhac.) 127 i
GLATARD ( R.;. â Une mention lies ho-
norable lui est accordée dans le con-
cours du prix Bellion (MĂ©decine et
Chirurgie.) 1 143
GLOVER (j.). â La moitiĂ© du prix Bar-
bier lui est attribuée (Méclecine et
Chirurgie) r i35
â .\dressc des remerciinenls Ă l'AcadĂ©-
mie 122S
GODEFROY (L.j. â Sur les hydrates d'al-
cool Ă©thylique. (En commun avec
M. E. l'arennc.) 993
â Action de l'anĂ©thol sur l'organisiue.
(En commun avec MM. F,. Farenne
et J . Roussel.) 1 29 i
GODIN (Paul). â Le prix du baron Lar-
rey lui est décerné (Médecine et Chi-
rurgie) ni*
GOLDSTEIN (E.). â Le pris HĂ©bert lui
est décerné (Physique ) 1 io3
â Adresse des remercimcnls Ă l'AcadĂ©mie. 1228
COURSAT (E.). â Sur une gĂ©nĂ©ralisation
de la théorie des fractions continues
algébriques io3o
l362 TABLE DES
MM. Pace-.
GRAEBE (Cahl). â Lettre de remercĂź-
ments a l'Académie, pour la médaille
Lavoisier et la médaille Berthelol
qu'elle lui a dér-ornées à l'occajinii de
son Jubilé j I I
â La mĂ©daille Lavoisier lui est dĂ©cernĂ©e, i rVi
â La mĂ©daille Berihelot lui est dĂ©cernĂ©e. 1 1 j'>
GR.4NDERYE (AL). â Sur le tĂ©tramĂ©-
thyldianiino-diphénylÚne-pliénylmé-
thane dissymétrique elle colorant qui
en dérive. (En commun avec M. J.
(Jiijol.) \\ i
GU ANDJEAN (Marius-Georges). â Le
prix Boileau lui est décerné i itii
GRANDIDIER ( A.) présente à l'Académie,
au nom de l'auteur M. /ii/es de Scho-
/((ili/if, le premier fascicule d'un Atlas
de GĂ©ographie i uS(i
â Rapport sur le concours du prix Gav
(GĂ©ographie physique) 1 1 is
â Rapport sur le concours du prix Tclii-
liatchef 1105
(;R.4NDID1ER (Guillaume). â Contribu-
tion Ă l'Ă©tude de ['.Epynrnis de Mada-
t;ascar loS
GRAVIER (Ch.). â Siw la MĂ©duse du
Victoria Nyanza Sd;
GRĂIL^NT (Nestor). â Recherche et do-
sage de l'urée dnns les tissus et dans
le sang des animaux vertébrés 5')8
GRIFFITHS (A.-B.). â Changement de
résistance électrique du sélénium sous
l'inlluence dé certaines substances.. . G-i7
GRIFFON (Ed.). â Recherches sur la
transpiration des feuilles vertes dont
on éclaire soit la face supérieure, soit
la face inférieure 'nu
GRILLE. â Sur un hybride vrai de chas-
selas par vigne vierge ( .â liiii)cliipsi.s
Itcdciacc(i) 1 Mil)
GRYNFELTT (Ed.). -Sur la capsule sur-
rénale des Amphibiens --
GLI1GNARD(L.). â Remarques sur la for-
mation du pollen chez les Asclépia-
dées 1 ()
â Ra|)port sur le conciiurs du prix Des-
maĂŻiĂšres (Botanique) i ixj
^ Rapport sur le concours du prix Phi-
lipeaux (Physiologie ) 1 1 j8
CUILLAUME (Cii.-Ed.). â ConsĂ©quences
de la théorie des aciers au nickel.. . . \\
â Remarques sur la Note de .^L P. Di-
tisheini. relalive Ă l'action de la pres-
sion atmosphéricpie sur la marche des
AUTEURS.
MM. Pages,
chronomĂštres 703
GUILLAUME (J.). â Observations du So-
leil faites Ă l'Observatoire de Lyon pen-
dant le deuxiĂšme trimestre de 190J. . 4^'
â Le dernier minimum des taches du So-
leil et remarques au sujet de la loi
(tes zones Si)S
GUILLET (LĂ©o.n). â Diagramme donnant
les |)ropriélés des aciers au nickel. . . i 1 1
â Sur les propriĂ©tĂ©s et la conslilution des
aciers au manganĂšse 480
â Sur la constitution et les propriĂ©tĂ©s
des aciers au silicium loOa
GUILLIEK.MOND. â Contribution Ă l'Ă©tude
cytologique des AscomycÚtes «j'jS
â Errata SQ rapportant Ă cette Commu-
nication 10S8
GU1NCH.4NT. âChaleur de neulralisatiou
de l'acide ferrocyanhydrique; chaleur
de formation de ses combinaisons avec
l'éther et l'acétone. (En commun avec
M. Clirélieii.) 05
GULDBERG (Alfr.). â Sur les Ă©quations
aux différences qui possÚdent un sys-
tÚme fondamental d'intégrales 4OG
â Sur les Ă©quations linĂ©aires aux diffĂ©-
rences finies 5Go
â Sur les Ă©quations linĂ©aires aux difTĂ©-
rences finies G 1 i
â Sur les groupes de transformations
des équations linéaires aux différences
finies 689
GUNTZ. â Le prix La Gaze lui est dĂ©cernĂ©
(Chimie) 1 1 li
â La mĂ©daille Berthelot lui est dĂ©cernĂ©e. 11 53
â AdressedesreraercĂźmentsĂ l'AcadĂ©mie. 1228
GUVON. â Rapport sur le concours du
prix Godard (MĂ©decine et Chirurgie). 1140
â Rapport sur le concours du prix .MĂšge
( MĂ©decine et Chirurgie ) 11 14
â Rapport sur le concours du prix Chaus-
sier ( MĂ©decine et Chirurgie 1 1 1 4 i
GUYOT (A.). â Sur le tĂ©tramĂ©thyldia-
mino-diphénylÚne-phénylméthane dis-
symétrique et le colorant qui en
dérive. (En commun avec I\i. M.
Graiiilrrj-c.) ^ 1 3
â Sur les produits de condensation du tĂ©-
traméthyldianiidophényloxanthranol
avec le benzĂšne, le toluĂšne et la
diméihylaniline. (En commun avec
M. -/. Hallcr.) GoG
GUYOU.â Rappoit sur leconcĂ»uisdu prix
extraordinaire de Gotio*^' ( MĂ©canique 1. loyS
TABLK DES AUTEURS.
i363
H
MM. Pages.
HADAMARD. â Sur les Ă©qualions aux
dérivées partielles linéaires du second
ordre '02^
â Le prix Petit d'Orraoy (Sciences ma-
thématiques) lui est décerné .' ri5ij
UALLt (N.). â Le prix (Jodard lui est
décerné (Médecine et Chirurgie). ... 1 1 jo
HALLER (A.i. â Sur de nouvelles syn-
thÚses etlectuées au moyen de molé-
cules renfermant le groupe méthylÚne
associé à un ou deux radicaux néga-
tifs. Action de l'Ă©pichlortiydrine sur
les élhers acétonediearboiiiciues so-
dés m. (En commun avec M. /'.
Mardi.) 11
â Sur les produits de condensation du
létraméthyldiamidophényluxanthranol
avec le benzĂšne, le toluĂšne et la di-
méthylaniline. (En commun avec
M. A. Ciiynt. j Oci()
â Rapport sur le concours du prix Jecker
(Chimie) 1 1 i3
â Sur de nouvelles synthĂšses effectuĂ©es
au moyen des molécules renfermant
le groupe méthylÚne associé à un ou
deux radicaux négatifs. Action de
l'épichlorhydrine sur l'acétylacétone
sodée. (En eommim avec M. G.
Blanc.) I â iii'l
HAMY est porté sur la liste de candidats
présentée à M. le Ministre de l'Ins-
truction publique pour une place
d'Astronome titulaire, vacante Ă l'Ob-
servatoire de Paris 9OJ
HANRIOT. â Sur l'argent dit colloĂčtal . . i >â >,
H.ATOX DE LA GOUWLLIĂRE est dĂ©signĂ©
pour faire partie du Conseil de per-
fectionnement de l'Ăcole Polytech-
nique 5i I
IIAUG (Ă.MILE). â Sur deux horizons Ă
Céphalopodes du Dévonien supérieur
dans le Sahara oranais 8J
â Sur les racines de quelques nappes de
charriage des .\lpes occidentales .... iSoj
HĂBERT (Ai.KX.). â Intluence de la na-
ture du milieu extérieur sur la com-
position organique de la plante. ( En
commun avec M. E. Cluirabot.) 7<.)()
HĂDON {%.). â Sur l'entretien de l'irri-
tabilité de certains organes séparés du
MM. PMges.
corps, par inimersion dans un liquide
nutritif artificiel. (En commun avec
M. ('. Flci^.) ii;
â Adresse une nouvelle Note relative Ă
rinlKienre de la température sur la
survie de certains organes séparés du
corps et Ă leur reviviscence dans un
liquide nutritif artiliciel. ( En com-
mun avec M. C. Flcii^.) 283
HENRI (Victor). â Ătude des contrac-
tions musculaires el des réflexes chez
le Sticliopiis regnlis (169
â RĂ©gulation osmotiquo des liquides in-
ternes chez les Echinodermes. (En
commun avec M. .S'. Lnlou.) 721
â Ătude des ferments dlgi s'ils cluz quel-
ques Invertébrés 763
â La moitiĂ© du prix Montyon (Physio-
logie ) lui est attribuée 1 1 40
â La mĂ©daille Berlhelot lui est dĂ©cernĂ©e. ii54
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie. 1228
HENRY (Charlbs). â Sur l'Ă©quation gĂ©-
nérale des courbes de fatigue. (En
commun avec M"° /. Joteyko.) 44'
â Sur une relation entre le travail et le
travail dit étatique énergéliquement
Ă©quivalents Ă l'ergographe. (En com-
mun avec iM"' J. Joteyko.) 128J
IIĂRISSEY. â Sur la lactase.(En com-
mun avec M. Ăiii. Bnitiquclol.) 56
HĂRISSON (ALBiiRT). â ProcĂ©dĂ© simple
permettant d'obtenir, sur la paroi
d'un cylindre qui tourne, de grandes
pressions avec de faibles efforts io35
HESSE (Edmond). â Sur la prĂ©sence de
Microsporidies du genre Thctoliania
chez les Insectes 4 ' 8
HILBERT. â Le prix Pont elet lui est dĂ©-
cerné ( Géométrie; 1097
HILL (G.-W.) est Ă©lu Correspondant dans
la Section d'Astronomie, en remplace-
ment de M. ScliiaiHirilli, élu Associé
Ă©tranger 778
â Adresse ses remerciments Ă l'AcadĂ©mie. 1027
HILLAIRET (J.-B.). â Une mention ho-
norable lui est accordée dans le con-
cours du prix Godard (MĂ©decine et
Chirurgie) 1 141
HOLLARD. â Influence des gaz sur la sĂ©-
paration des métaux par éleclrolyse :
i364
TABLE DKS AUTEURS.
MM. Pages.
séparation du nickel Pt du zinc. (En
commun avec M. licriUui.r. \ S5j
HOSPITALIER. â Le prix Gaston PlantĂ©
lui esl décerné ( Physique) i lo;
â Adresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©mie. i2>.s
HĂULLEVIGUE. - Action de liode sur
les pellicules de cuivre obtenues par
MM. fages.
ionoplastie 47
HOUSSAV ( FnĂnĂRic). â Sur la ponte, la
fécondité et la sexualité chez des
poules carnivores ()3 i
HUGOT. â Errata se rapportant Ăč une
Communication du 29 juin igoS, sur
l'araidure et l'imidure de silicium ... 100
I
ILIOVICI. â Essais sur la commutation
dans les dynamos Ă courant continu. 179
IMBERT (A.i. â Inscription de l'Ă©tal va-
riable de la tension du fil de l'ergo-
graphe; Ă©quation du mouvement et
expression du travail. (En commun
avec M. /. GnsniĂšre.) 27G
INFROIT. â Diagnostic des calculs bi-
liaires par la radiographie prélimi-
naire. (En commun avec M. Maii-
rlnirr. I 4*^2
ISTVANFFI (de). â Le prix ĂŻhore lui est
décerné (Botanique) 1 122
JANSSEN (J.). â Sur la mort de M. Pros.
per Henry 3 - J
âą â Ăludes spectroscopi(iues <lu sang faites,
au mont Blanc, par M. le D' He-
norque '<"',)
â PrĂ©sente Ă l'AcadĂ©mie <i l'Annuaire des
Longitudes pour l'année 1904 » 1027
â Fait hommage Ă l'AcadĂ©mie d'un Vo-
lume qu'il vient de publier sous le
titre : « Lectures académiques. Dis-
cours 11 1 2 )G
JANSSENS (F.-A.). â Production arlili-
cielle de larves géantes chez un Echi-
nide 274
JEHENNE. â Une part du prix extraordi-
naire de Gogo''' lui est attribuée (Mé-
canique) 109S
JOLLY (L.). â Sur l'oxydalion de la glu-
cpse dans le sang 771
lORDAN est nommé membre de la Com-
mission chargée de présenter une liste
de candidats pour la chaire d'Histoire
générale des Sciences, vacante au Col-
lĂšge de France SĂ8
.IOTEYKO(M"'- J.). -Sur l'équation gé-
nérale des courbes de fatigue. 1 Kn
commun avec M. Charles Henry.)... \\\
â La moitiĂ© du prix Lallemand lui est
attribuée (Médecine et Chirurgie). . . 1 141
â Sur une relation entre le travail et le
travail dit .<:tati/jiie énergétiquement
Ă©quivalents Ă l'ergographe. (En com-
mun avec M. C/ia/lct Henry.) 1 jS'i
.lUMELLE (Henhi). â Une PassifiorĂ©e Ă
résine 20G
.lURIE (A.). â 'Variation morphologique
des feuilles de vigne Ă la suite du
greffage "loo
K
KILIAN (W.). â Sur les relations de
structure des Alpes françaises avec les
Alpes suisses. "10 >.
â Sur le rĂŽle des Cluiniai^rs dans les
Alpes delphino-provençales et sur la
structure en Ă©ventail des Alpes brian-
çonnaises 'tV<
â Sur les phases du plissement des zones
itilra-alpines françaises G2 1
KLING (Andrk). â Action des dĂ©rivĂ©s
organomagnésiens sur l'acétol et ses
Ă©thers-sels
KOUZNETZOW (A.). â Sur un carbure
double de chrome et de tungstĂšne.
(En commun avec W.Henri Mnissan.).
KĂWALSKl (.1. DE). â Sur les dĂ©charges
glissantes la il
KREMPF. â Une mention trĂšs honorable
7 â â )(')
292
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
lui est accordée dans le concours du
prix Savigny (Anaiomieet Zoologie). 1127
KRONECKER. â I.e mal des montagnes . iiĂźSv,
[365
Pages.
MM.
KURILOFF. â Sur la cnmpo.sition du per-
oxyde de zinc (il
LAKBĂ. â Les matiĂšres albuminoĂŻdes du
grain de maĂŻs. ("En commun avec
iM. Donard.) 'I^
LABBĂ (Alphonse). â Sur la spermalo-
genĂšse des CrustacĂ©s dĂ©capodes â >',i
LAIiBĂ (H.). â La nature et l'apprĂ©cia-
lion de la réaction alcaline du sang. . 3si
LABOROE (J.). â Sur le dosage de l'am-
moniaque dans les vins, et son rĂŽle
dans la différenciation des mistelles
d'avec les vins de liqueur 334
LACOMBE (H.). â Sur une sĂ©rie dĂ©com-
posés du bismuth. (En commun avec
M. G. Urbain.) 5fiS
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 8>o
â Sur une sĂ©paration rigoureuse dans la
série des terres rares. (En commun
avec M. G. Urbain.) 792
LACROIX (A.). â La cordiĂ©rilo dans les
produits éruptifs de la montagne Pelée
et de la SoufriĂšre de Saint-Vincent. . i j J
â Les enclaves basiques des volcans de la
Martinique et de Saint-Vincent 211
â Sur les granitĂ©s Ă Ćgyrine et riebcckite
de Madagascar et leurs phénomÚnes
de contact )33
â Sur une nouvelle espĂšce minĂ©rale. . . . 5<Sa
â La moitiĂ© du prix Parkin lui est attri-
buée 1 1 ")<)
LADREYT (F.). â Sur le rĂŽle de certains
éléments figurés chez Sipuncnlus nu-
(lus L 8('ij
LAFITTE ( Pbosi'ck de) adresse un MĂ©-
moire ayant pour titre : c Le carré
magique de 3. Solution générale du
problÚme » 7 .3 1
LAGRlFFIi. â Une citation lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon (MĂ©decine et Chirurgie i 1 13 1
â Adresse des remercimentsĂ l'AcadĂ©mie. iv/aS
LALLE.MAND (Cii.) prie l'Académie de
vouloir bien le comprendre parmi les
candidats Ă la place vacante, dans la
Section de GĂ©ographie et Navigation,
par suite du décÚs de M. de Bns.iy . . r-92
â Est portĂ© sur la liste de candidats prĂ©-
sentés par la Section S19
LALOU (S.). â RĂ©gulation osmotique des
liquides internes chez les Echino-
dermes. (En commun avec M. Victor
Henri. ) -il
LALOUE (G.). â Production et distribu-
tion de quelques substances organi-
ques chez le Mandarinier. (En com-
mun avec M. Eiig. Clmrabot.) 996
LAMOTHE (de). â Sur le passage du
Rhin par la vallée du Doubs et la
Bresse pendant le PliocĂšne 3S9
LANGEVIN (P.). âSur la loi de recombi-
naison des ions 1 77
LAPPARENT (de). â Sur la signification
géologi(jue des anomalies de la gra-
vité S27
â Est nommĂ© membre de la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la Chaire d'Histoire géné-
rale des Sciences, vacante au CollĂšge
de France 83S
â Rapjiort sur le concours du prix De-
lesse (Minéralogie et Géologie) 1117
LATTES (S.). â Sur une classe d'Ă©qua-
tions fonctionnelles 90J
LAURENT (Arm.). â Sur un niveau fos-
silifĂšre nouveau du Keuper franc-com-
tois. I En commun avec M. M. Pirou-
tet.) S 10
LAUIiENT (EMILE). â Sur la production
de glycogĂšne chez les Champignons
cultivés dans des solutions sucrées
peu concentrées 4'>'
â De l'inlluence de l'alimentation minĂ©-
rale sur la production des sexes chez
les plantes dioĂŻques 689
LAURENT (Marcellin). â Sur la forma-
tion de l'Ćuf et la multiplication d'une
antipode dans les Joncées 499
â Sur le dĂ©veloppement de l'embryon des
Joncées 532
LAUSSEDAT. â Sur un moyen rapide
d'obtenir le plan d'un terrain en pays
de plaines, d'aprĂšs une vue photogra-
phique prise en ballon 24
LAUTH (Charles). â Colorants azoĂŻques.
l366 TABLE
MM. P
solides, dérivés de l'ot-aminoanthra-
quinone
LAVAL. â Une citation lui est accordĂ©e
dans le concours du prix Montyon
( \rédecine et Chirurgie )
LA VAULX (Henry de). â L'emploi des
ballons Ă ballonnet d'.iprcs la tlirorie
du général Meusnier
LAVKRAN (A.). â De l'action du sĂ©rum
humain sur les Trypanosomes du Na-
gana. du Caderas et du Surra
â PrĂ©sentation de son Ouvrage sur la
« Prophylaxie du paludisme »
â Sur un Protozoaire nouveau (Piro-
plnsma Donuvain Lav. et Mesn.), pa-
rasile d'une fiĂšvre de l'Inde. (Ln
commun avec M. F. Mcsnil.)
â Rapport sur le concours du prix Bel-
lion (MĂ©decine et Chirurgie)
LEBEAU(P.). â Sur la dissociation des
carbonates alcalins
LEBĂ«SGUE HL). â Sur une propriĂ©tĂ© des
fonctions
LECHAPL.41N (D.) adresse une « Note
relative à la direction des aérostats ».
LECLERC DU SABLON. â Sur une con-
séquence de la fécondation croisée . .
LECLĂRE (A.). â Simplification de l'ana-
lyse des silicales par l'emploi de
l'acide formique
LEDUC (StĂ©phane). â La rĂ©sistance Ă©lec-
trique du corps humain
â Remarques au sujet de la Communica-
tion précédente de M. Tomm/isina
« Sur la scintillation du sulfure de
zinc phosphorescent u
LĂGER (Louis). â Sporozoaire parasite
des Moules et autres Lamellibranches
comestibles
LE GOFF (J.). â Sur les gaz organiques
de la respiration dans le diabĂšte
sucré
LEGROS (V.). â FocimĂštre photogram-
métrique pour l'optique microsco-
pique (instrument \Ă©rificaleur de mi-
croscopes)
LEMOINE (Emile). â Le prix FrancĆur
lui est décerné (Géométrie)
LEMOINE (G. -H.). â Une mention lui est
accordée dans le concours du prix du
baron Larrey (MĂ©decine et Chirurgie).
LEMOULT (P.). â Sur l'acĂ©tylĂšne bi-
bromé : purification, cryoscopie, ana-
lyse
DES AUTEURS.
Ăąges.
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MM.
P.iges.
i3
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â Les chaleurs de combustion des com-
posés organiques, considérées comme
propriétés additives. Alcools et phé-
nols. Ălhcrs-oxydes. AldĂ©hydes et
cétones 5 1 5
â Sur le calcul de la chaleur de combus-
tion des acides organiques, de leurs
anhydrides et des Ă©lhers-sels (i iC
â Sur une nouvelle mĂ©thode pour le cal-
cul des chaleurs de combustion et sur
quelques-imes de ses conséquences. . 1J79
LEMOYNE {'ï^ adresse une Note « Sur
quelques propriétés des cul)ir|ues no-
dales » riiG
LĂPINE (R.). â Sur la production de
sucre dans le sang pendant le passage
de ce dernier Ă travers le poumon.
(En commun avec M. Boulud.) 47^
â Sur le sucre virtuel du sang. ( En com-
mun avec M. Boulud.) G86
LĂRI (k.). â Contribution Ăč l'Ă©tude des
altérations congénitales du systÚme
nerveux : pathogénie de l'arencépha-
lie. (En commun avec .M. Cl. l'ur-
/uis. I
LE ROUX (J.i. â Sur les Ă©quations li
néaires aux dérivées partielles
LESNE (P.). â La distribution gĂ©ogra-
phique des ColéoptÚres bostrychides
dans ses rapports avec le régime ali-
mentaire de ces Insectes. RĂŽle pro-
bable des grandes migrations hu-
maines 1 33
LESPIEAU ( R.). â Sur la constitution du
cyanure d'allyle >G2
LĂVY (MMinicE). â Rapport sur le con-
cours du prix Montyon (MĂ©canique 1. ioi)8
â Rapport sur le concours du prix Plii-
mey (MĂ©canique) loyS
â Rapport sur le concours du prix Four-
neyron ( MĂ©canique) loyg
â Rapport sur le concours du prix TrĂ©-
mont 1 1G4
â Est rĂ©Ă©lu membre de la Commission
centrale administrative pendant l'an-
née 1904 1197
LĂVY (Michel). â Rapport sur le con-
cours du prix Parkin 1 1 Sg
LIEBHABER (C. de) adresse une Note :
" Sur la thermographie sidérale «... ii3
LINDELOF (EnNST). â Sur quelques
points de la théorie des ensembles.. . Gy7
LINDEN (M"' Mari.v von). â Le prix Da
Gama Machado lui est décerné (Ana-
TABLE DES
MM. l'ages.
tomio et Zoologie ) 1 1 9,8
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie. l'.iS
LINDET f L.). ~ Les hydrates de carbone
de l'orge et leurs transformations au
cours de la germination industrielle . 73
â Ătude sur quelques pains anciens .... ()64
LIPSCIIITZ (Rudolf). Sa mort est an-
noncée à l'Académie 'i/ii
LĆWY. â PrĂ©sentation du Tome X des
« Annales de l'Observatoire de Bor-
deaux » 836
â Rapport sur le concours du prix Pierre
Guzman (Astronomie) 1099
AUTEURS. 1367
MM. Pages.
â Rapport sur le concours du prix Wilde. 1 1 '54
â Sur le premier Volume du Catalogue
photographique du Ciel publié par
M. J. Donner, Directeur de l'Obser-
vatoire d'Helsingfors 1 209
LCEWV (Robert). â Un prix iMontyon
(Médecine et Chirurgie) lui est dé-
cerné 1 1 3?.
LON'CQ. â Une mention trĂšs honorable
lui est accordée dans le concours du
prix Montyon (Statistique) no7
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie. \>.i^
M
MACĂ DE LĂPINAY (.l.i. â Sur les chan-
gements de phase ]iar réflexion nor-
male dans le quartz sur l'argent. (En
commun avec M. H. Buisson.) 3n
â Sur une nouvelle mĂ©thode de mesure
des Ă©paisseurs et des indices. ( En
commun avec M. H. Buissnn.) m ;.s
MAIGNON (F. ). - r,a production du glu-
cose, sous l'intluence de la vieasphy-
xique, par les tissus du Bombyx
mnri, aux diverses phases de son Ă©vo-
lution â 93
MAILIIE (Alph.). â Sur le cycluliexane
et ses dérivés chlorés. (En commun
avec M. Paul Sabnlier.) 240
MAILLET (Edm.). â Les fonctions entiĂšres
d'ordre zéro 4o5
â Sur les fonctions monodromcs et les
équations différentielles 478
â Sur la courbe des dĂ©bits d'une source. 676
â Sur la prĂ©vision des dĂ©bits des sources
de la Vanne 9i(i
MAIRE (R.). â Recherches cylo'.ogiques
sur le Galaclhut succos/i 7('iy
â Le prix Montagne lui est dĂ©cernĂ© (Bo-
tanique) I rĂźo
â Adressedes remercimentsĂ r.AcadĂ©niii'. i>:>X
MAIRE DE SAINT-JUST-EX-CHAUSSĂE
(Oise) (Le) prie l'Académie de vou-
loir bien se faire représenter à l'inau-
guration du monument élevé à la mé-
moire rie René-Ju.sl Houj et Valen-
tin HiiĂčy, le 8 novembre prochain.. . 63")
MALHERBE. â Une citation lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon I MĂ©decine et Chirurgie ) 1 1 34
MALTĂZOS (C). â Sur une espĂšce
d'oscillation de la perception chroma-
tique 43
â Errata se rapportant Ă celte Commu-
nication 356
MANCEAU (Emile). âSur les caractĂšres
chimiques des vins provenant de
vignes atteintes par le mildew 99S
MANCHOT (WiLHEM). â PrĂ©paration et
propriétés d'un siliciure de ruthénium.
( En commun avec M. Henri Mois-
snn.) 2V.9
MANEUVRIER (GeohgilS). â Sur une
nouvelle méthode jihysique de re-
cherche et de détermination du mouil-
lage des vins (8 1
^LANGIN (L.). â Sur la variation du Bor-
nclina Cnrium suivant la nature des
milieux. (En commun avec M. P.
Virila.) 1 39
.MAQUENNE ( L.). â Sur la rĂ©trogradation
de l'empois d'amidon 88
â Recherches sur l'isoglucosamine 6^)8
â Sur la rĂ©trogradation de l'empois
d'amidon 797
â Sur la rĂ©trogradation de l'empois
d'amidon i ^66
MARCEAU (F.). â Reclieiclies sur la con-
stitution et sur la structure des libres
cardiaques chez les Vertébrés infé-
rieurs 75
MARCII (F.). â Sur de nouvelle? syn-
thÚses etfectuées au moyen de molé-
cules renfermant le groupe méthylÚne
associé à un ou deux radicaux néga-
tifs. Action de l'Ă©pichlorhydrine sur
les éthers acétonedicarboniques so-
dés 111. ( En commun avec M. A. Hal-
i368
TABLE DES AUTEURS.
logS
1228
Mil?,
MM. P.ii;es.
1er.) II
MARCHAND (Em.). â Quel.iues remar-
ques sur la perturbation magnétique
du 3i octobre iguj 7S9
MARCHIS. â Le prix Plumey lui est dĂ©-
cerné (.Mécanique)
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©mie.
iMARĂCHAL (G.) adresse une Note sur la
chaleur spécifique de la vapeur d'eau.
MAREY. â Rapport sur le concours du
prix du baron f.arrey (MĂ©decine et
Chirurgie)
MARGERIE (E.mm\nii:l de). â Le prix
Delesse lui est décerné ("Minéralogie
et GĂ©ologie) 1 1 17
MARIE (C). â Action de l'acide hypo-
phosplioreux sur ;la diéthylcétone et
sur l'acétophénone 124
MARQUIS (R.). â DĂ©rivĂ©s et produits
d'oxydation de l'acide nilropyromu-
cique J>o
â La moitiĂ© du prix Cahours lui est at-
tribuée 1 1 (J3
MARTEL (E.-A.). -- Sur l'applicatiori de
la fluorescéine à l'hydrologie souter-
raine â ri'^
â Sur la gĂ©ologie et l'hydrologie souter-
raine du Caucase occidental. (En com-
mun avec M. A. l'crmoh/f.) 1077
MASC.iRT est nommé membre de la Com-
mission chargée de présenter une liste
de candidats pour la chaire d'Histoire
générale des Sciences, vacante au
CollĂšge de France
â Rapport sur le concours du prix Gas-
ton Planté (Physique)
â Rapport sur le concours du prix Es-
trade-Delcros
M.4SCART (Jean). -- Perturbations sécu-
laires d'importance secondaire
â RĂ©sidu des perturbations sĂ©culaires.. .
â Description d'un orage trĂšs localisĂ©...
M.4TH1AS (E.). - Sur la loi de distribu-
tion réguliÚre de la force totale du
magnétisme terrestre en France au
i" janvier 1 8g6 i^ 1 1;
MiVTIGNON (Camille). â Action du mĂ©-
lange oxygĂšne et acide chlorhydri(|ue
sur quelques métaux kih
M.\TTE (H.). â Le mĂ©riphyle chez les
Cycadacées 8u
MAUCL.\IRE. â Diagnostic des calculs bi-
liaires par la radiographie prélimi-
naire. (En commun avec M. T/ifroit.). 48'.
838
1 107
1 1 (i I
33
3()3
Pages.
'4
37
22S
Mm.
.M.\UGAS. â La moitiĂ© du prix extraor-
dinaire de ()oo(/' lui est atlribuée
( .MĂ©canique ,1 1 098
MAURAIN (Cii.). âSur la suppression de
l'hystérésis magnétique par l'action
d'un champ magnétique oscillant. . . .
.MAYER (LĂopoLD). â Sur les modifica-
tions du chimisme respiratoire avec
l'Ăąge, en particulier chez le cobaye..
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication
.M.\ZĂ. â Sur la fermentation formĂ©nique
et le ferment qui la produit 887
MENGEL (0.). â Sur la limite du Juras-
sique et du Crétacé dans la région
orientale des Pyrénées et sur l'exis-
tence de deux Ă©poques distinctes de
formation des calcaires Ă couzeranite.
(En commun avec M. C/i. Depcrel.). 1220
MERKLEN. â Une mention lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon ( MĂ©decine et Chirurgie) 1 1 33
MESLIN (Georges). â Influence de la
température sur le dichroïsme des li-
queurs mixtes et vérification de la loi
des indices
â Sur la mesure du dichroĂŻsme des cris-
taux
MESNAGER (A.).' â Sur les articulations
Ă lame flexible
MESN.4RD (EiGĂ.NE) adresse urie Note
intitulée : « Flotteurs à fil conducteur,
pour la Marine » 5o4
iMESNU. CF.). â Sur un Protozoaire nou-
veau (Piroptasiiiu Donoi'ani Lav. et
Mesn.), parasite d'une fiĂšvre de l'Inde.
(En commun avec M. A. Lai>era/i.} .
MEUNIER (Louis). â Sur l'emploi de
l'amalgame de magnésium en Chimie
organique 714
â .4ction de l'acide carbonique sur les
solutions atpieuses d'aniline en pré-
sence des nitrites 1 2G4
.MEUNIER (Stanl'jlas ). â Sur un cas re-
marquable de cristallisation spontanée
ilu gypse
-MIEI.E (.4.). â .4 propos d'une diastase
lactique dédoublant le salol. (En com-
mun avec M. /'. Willem. j 1 35
MILL0CH.4U (G. t. â Observations de
Mars Ă la grande lunette de l'Obser-
vatoire de Meudon G3(')
MINGUIN (J.). â StĂ©rĂ©oisomĂ©rie dans les
élhers camphocarboniques substitués
82
24 G
<JUB
âąJ3'
94j
TABLE DES
MM. l'agi-s.
ut l'acide méthylhomocainphoriqiie.
Acide Ă©tliylcamphocarbonique 10(17
MlNISTREDEL'lNSTRUGTIOM'UBl.iyUE
(Le) adresse amplialiondu DĂ©cret par
lequel le Président de la République
approuve l'Ă©lection de M. Burli/i dans
la Section de GĂ©ographie et Naviga-
tion, en remplacement de M. rh- Bussy,
décédé Sgj
â Transmet Ă l'AcadĂ©mie une Lettre rela-
tive Ă un tremblement de terre en
Bulgarie 1228
MINISTRE DE LA GUERRE (Le» invite
l'Académie à lui désigner deux de ses
membres pour faire partie du Conseil
de perfectionnement de l'Ăcole Poly-
technique I'j2
MITTAG-LEFFLER (G ). â Sur la nou-
velle fonction Ea(.r i 55-i
MOISSAN (Henri). â PrĂ©paration et pro-
priétés d'un siliciure de ruthénium.
( En commun avec i\L Willicin Man-
chot. I iay
â Sur un carbure double de chrome et de
tungstĂšne. (En commun avec M. A.
Kmiznetzow.) â ^Xj').
â Description d'un nouvel appareil pour
la préparation des gaz purs 565
â Action d'une trace d'eau sur la dĂ©com-
position des hydrures alcidins par
l'acétylÚne i6 5
â Sur la tempĂ©rature d'inflammation et
sur la combustion lente du soufre
dans l'oxygĂšne et dans l'air 54;
â Errain se rapportant Ă celte Commu-
nication 628
â Sur le dosage de l'argon dans l'air at-
mosphérique <ioo
â Nouvelle prĂ©paration de l'argon. (En
commun avec M. A. Rignut.) 773
â Recherches sur la densitĂ© du chlore.
(En commun avec M. Binet du Jos-
soneix.) 1198
â Est rĂ©Ă©lu membre de la Commission de
contrÎle de la Circulation monétaire. 1027
â Rapport sur le concours du |)rix Ca-
hours I iC3
MOKRZKCKY (S. DE) adresse une Note
« Sur l'emploi de la thérapie inté-
rieure en cas de chlorose et autres
AUTEUKS. 1 369
MM. Pai;es.
maladies des arbres fruitiers et des
ceps de vigne » 420
MONFET (L.). â PhĂ©nols libres et sulfo-
conjugués. Méthode de dosage. Le
soufre dit « neutre » existe-t-il dans
l'urine? 586-
MONOD (Cii.). â Une mention lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon (MĂ©decine et Chirurgie) 1 1'53
MONPROFIT (A.). â Le prix MĂšge (arrĂ©-
rages) lui est décerné (^lédecine et
Chirurgie ) 1 1 4i
â Adresse ses remercĂźments Ă l'Aca-
démie 1228
MOSSĂ (E.) adresse une Note relalive Ă
un systĂšme de voie automotrice, per-
mettant aux véhicules de circuler sans
le concours de moteurs Sgi
.MOTZ (B.). â Le prix Godard Ini est
décerné (Médecine et Chirurgie) .... i il"
MOTZ-KOSSOWSKA (M"" S.). - Sur l'ac-
tion morphogĂšne de l'eau en mouve-
ment sur les Hydraires 863
MOUREAUX (Tu.)."â Sur la perturbation
magnétique du 3i octobre i9o3 705
â L'anomalie magnĂ©tique du bassin de
Paris 918
MOUREU (Ch.). âSur la spartĂ©ine. Ca-
ractÚres généraux : action de quelques
réducteurs. (En commun avec M. A.
Valeur.) 1 94
â Sur la condensation desĂ©thersacĂ©tylĂ©-
niques avec les alcools iĂ g
â Errata se rapportant Ă celle Commu-
nication 444
- Sur les acétones acétyléniques. Nou-
velle mélhode de synthÚse dos isoxa-
7-ols. (En commun avec M. M. Bra-
cliin.) 79'»
MOUSSU (G.). â Les conditions spĂ©ciales
de la circulation dans des glandes en
activité. (En commun avec M. /.
Ti.isot.) 1 084
MULLER (Adrien) adresse un MĂ©moire
intitulé : « Radio-activité et ionisa-
lion; phénomÚnes généraux et théo-
rie » 478
MUNIER-CHALMAS. - Sa mort est an-
noncée à l'Académie 357
i.^7'J
TAlilJĂ DES AUTEURS.
N
MM. Pages.
NĂGIUS (l'ii.)- â Observations concer-
nant les variations du niveau de la
mer depuis les temps liisloriqiies et
prĂ©historiques â xi-\
NEI'VEU (iM'"" V"). â Ee prix Lannc-
longue lui est attribué i iiij
â Adresse ses remerciments Ă l'AcadĂ©-
mie I >:i.'6
NICLOUX (Maurice). â Injection intra-
veineuse de glycérine; dosage de Ja
glycérine dans le sang : élimination
MM. Pages.
par l'urine 70
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nicalion ix'^
NICOLLE. â Une mention lui est accordĂ©e
dans le concours du prix Montyon
(MĂ©decine et Chirurgie) m j!
NOBECOUUT. â Une mention lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon ( MĂ©decine et Chirurgie ) n 33
NORMAND (A.i. â De l'innucnce de la
surimmersion sur la vitesse iiĂŻĂź
ĆCHSNEK DE CONINCK. âContribution
à l'étude des quinoncs-dicélones ....
OSMOND ( F.). â Les modes de dĂ©for-
mations et de rupture des fers et
des aciers doux. (En commun avec
o
MM. Cil. Fremnrit cl G. Cn/lnii l.\. Hji
â Sur les fers mĂ©tĂ©oriques. (En commun
avec M. G. Carlaud. ) 1067
OCDIN. â Ampoule de Crookos pour ra-
diothéraiiie S91
PACHUNDAKI (D.-E.). â Sur la consti-
tution géologique des environs de
Mirsa Matrouli (Marmarique) 3')o
PANOFF ( A.-N.) adresse un Mémoire « Sur
la propagation de l'attraction » 731
PANTANELLI (D.). â Sur les puits artĂ©-
siens Sot)
PEARCE ( F.). â Sur les formations de la
zone des quartzites et conglomérats
inférieurs au Dévonien dans l'Oural
du Nord. (En commun avec M. L.
Diiparc. ) H73
PĂLABON (H.). â Sur la luaibililĂ© des
mélanges de soufre et de bismuth. . . fii.s
â Sur une variĂ©tĂ© de carbone filamen-
teux. (En commun avec M. Cons-
tant.) 7o('>
â Sur la fusibilitĂ© des mĂ©langes de pro-
tosulfure de bismuth et de sulfure
d'argent, de protosuli'ure de bismuth
et de sulfure d'antimoine 9>o
PĂNIĂItES (L.). â PathogĂ©nie et traite-
ment du rhumatisme G26
PĂROT (A.). - Sur les efforts dĂ©veloppĂ©s
dans le choc d'éprouvettes entaillées. loJi
PERRIER (Edm.). â Remarques Ă propos
de la Communication de M. Kaphaël
Dubois, du 19 octobre igoB, « Sur les
hußtres perliÚres vraies » 68>,
â Est nommĂ© membre do la Commission
chargée de présenter une liste de can-
didats pour la chaire d'Histoire géné-
rale des Sciences, vacante au CollĂšge
de France 838
â Rapport sur le concours du prix Da
Gama Machado fAnatomie et Zoo-
logie) 1 1'.8
PERRIN (Jea.'v). ~ Conditions qui déter-
minent le signe et la grandeur de
l'Ă©lectrisation par contact âą <i3
â Ălertrisation de contact ( IV ) et thĂ©(jrie
des solutions colloĂŻdales 564
PETOT (A.). â Contribution Ă l'Ă©tude de
la surchauffe 1 73
PHISALIX (C). â Recherches sur l'im-
munité naturelle des VipÚres et des
Couleuvres â 570
â CorrĂ©lations fonctionnelles entre les
glandes ii venin et l'ovaire chez le
Crapaud commun 1081
PICARD (ALFnEoV â PrĂ©sentation du
Tome III de son « Rapport général
TABLE DES
MM. Pages,
sur l'Exposition universelle de 1900 ». no
â Fait hommage Ă l'AcadĂ©mie du qua-
triÚme Volume de son Rapport géné-
ral concernant l'Exposition univer-
selle de 1900 4^"
â PrĂ©sente Ă l'AcadĂ©mie le Tome V de
son « Rapport général administratif
et technique sur l'Exposition univer-
selle internationale du 1900 » 190
â Fait hommage h l'AcadĂ©mie des Tomes
VI et VII de son « Rapport général
administratif et technique de 1 Expo-
sition universelle internationale de
igoo « 83 j
â Rapport sur le concours du prix Mon-
tyon ( Statistique ) 1 1 07
â Note accompagnant la prĂ©sentation du
Recueil des plans de son Rapport sur
l'Expositioji universelle de rgoo i>ii
PICARD (Emile). â Sur les relations
entre la théorie des intégrales dou-
bles de seconde espĂšce et celle des
intégrales de différentielles totales... *J4i
â Sur les pĂ©riodes des intĂ©grales doubles
et leurs rapports avec la théorie des
intégrales doubles de seconde espÚce. J94
â Rapport sur le concours du prix Petit
d'Ormoy (Sciences mathématiques).. 1159
PICARD (PiEBRK). â Le prix Hugues lui
est décerné (Physique) i loil
â Adresse des remerciments Ă l'AcadĂ©-
mie i-iiS
PICTET(AuĂ).. â SynthĂšse de la nico-
tine 860
PINCHERLE (S.). â Sur l'approximation
des fonctions par les irrationnelles
quadratiques 734
PINOY. â NĂ©cessitĂ© d'une symbiose mi-
crobienne pour obtenir la culture des
MyxomycĂštes OSo
PIROUĂET (M.). â Sur un niveau fossi-
AUTEURS. 1371
MM. Pages.
lifĂšre nouveau du Keupcr franc-com-
tois. (En commun avec M. Jnn.
Laurent.) 810
PIZUN (Antoine). â Ăvolution des Di-
plosomidés (Ascidies composées) 7^9
POINCARà (H.) est désigné pour faire
partie du Conseil de perfectionnement
de l'Ăcole Polytechnique ^n
POMPEIU (D.). â Sur un systĂšme de
trois fonctions de variables réelles. . . 84 1
POSTEUNAK (S.). â Sur la matiĂšre phos-
pho-organique de réserve des plantes
à chlorophylle. Procédé de prépara-
tion '.^02
â Sur les propriĂ©tĂ©s et la composition
chimique de la matiĂšre phospho-or-
ganique de réserve des plantes à chlo-
rophylle 337
â Sur la constitution de l'acide phospho-
organique de réserve des plantes
vertes et sur le premier produit de
réduction du gaz carbonique dans
l'acte de l'assimilation chlorophyl-
lienne 439
PUTIEIt. â Rapport sur le concours du
prix Hugues (Physique) iio5
POZZI-ESCdr (Emm.). â Sur la produc-
tion d'hydrogÚne sulfuré par les
extraits d'organes et les matiĂšres al-
buminoïdes en général 495
â Adresse une Note relative à « l'action
de la chaleur sur les levures » i)38
PRILLIEUX. â Rapport sur le concours
du prix Montagne (Rotanique) 1 120
â Rapport sur le concours du prix Thore
(Botanique) \ lan
PUISEUX est porté sur la liste de candi-
dats présentée a M. le Ministre de
l'Instruction publique pour une place
d'Astronome titulaire, vacante Ă l'Ob-
servatoire de Paris 96'j
QUĂNISSET (F.). - Photographies de la
comĂšte Borrelly, igoSc 170
â Photographie de la comĂšte Borrelly,
l'JOJC >.\i
â Remarques sur le dernier groupe de
taches solaires et les perturbations
magnétiques 747
C. H., iyo3, 1' Semestre. (T. CXXXVII.)
176
,37-.
TABLE DES AUTEURS.
R
MM. Pages.
UABUT. â Sur la resolution pratique des
Ă©quations âą 64 1
â Sur la dĂ©termination des figures inva-
riantes des transformations cycliques. 73?.
UADAU. â Rapport sur le concours du
prix G. de Ponlécoulant (Astronomie), i ;oi
RADIOT (Paul). â Ouverture de deux
plis cachetés renfermant des Notes
sur la direction des ballons 12V.7
RAZOUS. â Une mention trĂšs honorable
lui est accordée dans le concours du
prix Montyon (Statistique) 11 07
RECOUPE (M.vncRLLiN) adresse une « Note
relative à des mesures thermomé-
Iriques aux gelées du printemps »... i3i6
RECOUUA (A.). â Combinaison du sul-
fate ferrique avec l'acide sulfurique. . 11 85
â Sur l'acide ferrisulfurique et le ferri-
sulfate d'Ă©thyle 189
RĂGNAULT (Jules). â Une mention lui
est accordée dans le concours du prix
du baron Larrey (MĂ©decine et Chi-
rurgie) II Ă3
REGNIER. â Une mention honorable lui
est accordée dans le concours du prix
Pourat (Physiologie) nSa
REMLINGER. â Une mention lui est ac-
cordée dans le concours du prix Mon-
tyon (MĂ©decine et Chirurgie) r i33
RĂMY (Louis-Gabriel). â Le prix La-
place lui est attribué n 6 4
â Une part du prix FĂ©lix Rivot lui est
attribuée 1 1 65
RENAN est porté sur la liste de candidats
présentée à I\L le Ministre de l'Ins-
truction publique, pour une place
d'Astronome titulaire Ă l'Observatoire
de Paris 1027
RENARD (Charles). â Sur la possibilitĂ©
do soutenir en l'air un appareil volant
du genre hélicoptÚre en employant les
moteurs Ă explosion dans leur Ă©tat
actuel de légÚreté 843
â Sur la qualitĂ© des hĂ©lices sustenta-
trices 970
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 1 3-22
â Sur un nouveau systĂšme de train rou-
tier dit Ă propidsion continue 1234
RENAULT (Bernard). â Le prix Petit
1 160
1228
MM. Paflcs.
d'Ormoy (Sciences naturelles) lui est
décerné
â Adresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©-
mie
RIBAUT (H.). â Sur la production d'hy-
drogÚne sulfuré par les extraits d'or-
ganes et les matiĂšres albuminoĂŻdes en
général. (En commun avec M. J.-E.
Abelous.) 95
â InĂ»uence de la tempĂ©rature sur la pro-
duction d'hydrogÚne sulfuré par les
matiĂšres albuminoĂŻdes, les extraits
d'organes animaux et les extraits de
levure de biÚre, en présence du
soufre. (En commun avec M. J.-E.
Abelous.) 2G8
RICHET (Charles). â Le prix La Caze
(Physiologie) lui est décerné
RICOME (IL). â Influence du chlorure de
sodium sur la transpiration et l'ab-
sorption de l'eau chez les végétaux. .
â Sur des racines dressĂ©es de bas en
haut, obtenues expérimentalement.. .
RIESZ (Fréd.) adresse une Note ayant
pour titre : « ThéorÚme relatif aux
corrélations «
RIG.AUT (A.). â Nouvelle prĂ©paration de
l'argon. (En commun avec M. H.
Moisson.)
RINGELMANN. â DĂ©termination expĂ©ri-
mentale de la pression momentanée
résultant du choc 644
RISLER (EugĂšne). â Le prix Bigot de
Morogues lui est dĂ©cernĂ© (Ăconomie
rurale) ' '^âą'
RIVALS (P.). â Action de l'acide borique
sur les iodures; son emploi pour la
séparation de l'iode des iodures en
présence de bromures et chlorures.
(En commun avec M. H. Baubigny.). G5o
â Conditions de sĂ©paration de l'iode sous
forme d'iodure cuivreux, dans un mé-
lange de chlorures, bromures et iodu-
res alcalins. (En commun avec M. H.
Baubigny.) 7^^
â SĂ©paration de l'iode dans les sels halo-
gĂšnes alcalins d'avec le chlore et le
brome, par sa transformation en acide
indique, et mode de préparation de
l'iode pur. (En commun avec M. H.
I i5o
i4i
204
T 3 1 G
773
TABLE DES
MM. Ha(;es,
Jiriiiliigri/.) Q'^7
â Errata se rapportaiil Ă cette Commu-
nication loS^
ROBIN (Lucien). â SĂ©paration et dosages
simultanés de la baryte, de la stron-
tiane et de la chaux 2')S
ROGOVSKY (E.). â Sur la diffĂ©rence de
température des corps en contact . . . i?..; 1
ROULE (Louis). â Sur l'Ă©volution subie
par les Poissons du genre Atlierina
dans les eaux douces et saumĂąlres du
midi de la France 127G
ROUSSEL (J.). â Action de l'anĂ©thol
sur l'organisme. (En commun avec
MM. E. Karenne et L. Godefrny.) . . 1294
ROUSSEL (Joseph). â Sur l'origine des
AUTEURS. 1373
MM. Pages-
plis et des recouvrements dans les
Pyrénées 1 4^
ROUSSELOT. â Sur les caractĂ©ristiques
des voyelles, les gammes vocaliques
et leurs intervalles 4o
ROUVIIXE (ETIENNE de). â Revision des
Nématodes libres, marins, de la région
de Cette 1 <>oa
ROUX. â Rapport sur le concours du
prix Bréant (Médecine et Chirurgie), i l'jy
â Rapport sur le concours du prix Mon-
tyon (Physiologie) i\l\(>
ROVEL (Henri) adresse plusieurs Com-
munications relatives Ă la Navigation
aérienne 1227
SABATIER (Armand). â Sur les mains
scapulaires et pelviennes des Pois-
sons SgS
â Sur les mains scapulaires et pelviennes
chez les Poissons chondroptérygiens. . 1216
SABATIER (Paul). â Sur le cyclohexane
et ses dérivés chlorés. (En commun
avec M. Alph. Maillic.) 240
â Transformation des aldĂ©hydes et des
cétones en alcools par hydrogénation
calalytique. (En commun avec M. /.-
B. Scnderens.) 3oi
â PrĂ©paration directe du ryololioxanol et
de la cyclohexanone à partir du phé-
nol. (En commun avec M. J.-B. Scn-
dlTfllS.) 1 025
SALNT-GER.\I.\1N (A. de). - Généralisa-
tion de la propriété fondamentale du
potentiel 73G
SALTYKOVV (N.). - Sur les intégrales
de S. Lie Sog
â Sur les relations entre les intĂ©grales
complĂštes de S. Lie et de Lagrange. . 3-6
â Sur le rapport des travaux do S. Lie Ă
ceux de Liouville 4o3
â Sur le problĂšme de S. Lie 433
SAMA.IA (NiNo). â Le siĂšge des convul-
sions Ă©pileptiformes toniques et clo-
niques' C73
SAUERWEIN (Cii.). â Sur l'emploi du
lachéographe Schrader pour les tra-
vaux d'Hydrographie. (En commun
avec M. E. Schrader.) 781
SAUSSURE (René de) adresse une Note
intitulée : « HypothÚse sur la nature
de la force » 5o4
S.VZERAC (R.). â Sur une bactĂ©rie oxy-
dante, son action sur l'alcool et la
glycérine 90
SCHLĆSING (Tu.). â Sur l'analyse mĂ©-
canique des sols 369
â Exemples d'analyse mĂ©canique des sols. 398
SCHLĆSING (Th.) Fils. â Rapport sur
le concours du prix Bigot de Morogues
(Ăconomie rurale) i laS
â La potasse soluble dans l'eau du sol et
son utilisation par les plantes l'.oG
SCHMIDLIN (Jules). â Action du sodium
sur le tétrachlorure de carbone et la
benzine chlorée : formation de triphé-
nylméthane et d'hexaphénylÎthane . . jq
â Recherches thermochimiques sur les
matiĂšres colorantes. La rosaniline et
la pararosaniline 33 1
SCHRADER (F.). â Sur l'emploi du ta-
chéographe Schrader pour les travaux
d'Hydrographie. (En commun avec
M. Ch. Sauerivein.) 781
SEBEllT. â Sur l'AĂ©rodynamique et la
théorie du champ acoustique 357
SĂGAL. â Une citation lui est accordĂ©e
dans le concours du prix Montyon
(MĂ©decine et Chirurgie) 1 134
SĂGUIER (de). â Sur les groupes de
Mathieu 37
â Errata se rapportant Ă cette Commu-
nication 552
SENDERENS (J.-B.). â Transformation
.374
MM.
TABLE DES
Pages.
des aldéhydes el des cétones en alcools
par liydrogénalion calalylique. (En
commun avec M. Paul Sahnticr.) ^o\
â PrĂ©paration directe du cyclolicxanol el
de la cyclohexanone à partir du phé-
nol. (En commun avec M. Pmtl Sn-
hntirr.) ' "'^S
SERVANT (M.). â Sur l'habillage des
surfaces " ^
SEVIN. â Une mention lui est accordĂ©e
dans le concours du prix Montyon
(MĂ©decine el Chirurgie) ' 1 31
SEVEWETZ ( A.). â Action du persulfate
d'ammoniaque sur les oxydes métal-
liques. (En commun avec M. P. Tra-
ivitz.) â ' 3o
SlEDLECKf (Michel). â Sur la rĂ©sistance
des Ăpinoches aux changements de la
pression osmolique du milieu am-
biant 1*19
â Sur la rĂ©sorption phagocylaire des
produits génitaux inutilisés, chez
\' Ecliinocarditini cnrdatum Penn. (En
commun avec M. Maurice Caullery.). 496
â L'action des solutions des sels alcalins
et alcalino-terreux sur les Epinoches. '125
SLMON (EigĂšne). â Le prix Cuvier lui
est décerné "56
â Adresse des remercĂźmenls Ă l'A^cadĂ©-
mie 1228
SIMON (L.-J.). â Sur l'acide oxalacĂ©-
tique ^55
â Nouvelle rĂ©action de l'hydroxylamine. 986
AUTEURS.
iMM. Pages.
SOCOLOW (S.) adresse une Note « Sur
les corrélations qui existent entre les
éléments des orbites du systÚme pla-
nétaire » f>>-^
SOURBĂ(T.) adresse une Note intitulĂ©e:
« Alcoométrie pondérale »... ß-ïi
STODOLKIEWITZ adresse une Note «Sur
un mode d'intégration des équations
différentielles partielles du premier
ordre » l 'G
STĂRMER (CAni.). â Sur les intĂ©grales
de Fourior-Cauchy ii>8
â Sur les intĂ©grales de Fourier-Cauchy. i iO
SULZER (D.). â Comparaison des di-
verses lettres au point de vue de la
vitesse de lecture. Formation d'un al-
phabet rationnel. (En commun avec
M. Amlrc Brocn 812
â Sensation lumineuse en fonction du
temps pour les lumiÚres colorées.
Technique cl résultats. (En commun
avec M. Andrc Broca. ) 9 i i
â RĂŽle du temps dans la comparaison des
éclats lumineux en lumiÚre colorée.
( En commun avec M . André Broca. ). 977
â La sensation lumineuse en fonction du
temps pour les lumiÚres colorées. Dis-
cussion des résultats. (En commun
avec M. André Broca. ) 10 {6
SVEN HEDIN. â Le prix Tchihalchef lui
est décerné 1 1 55
â Adresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©-
mie 122
TANNENBERG(W.de). â Sur les courbes
gauches Ă torsion constante figa
â Du problĂšme de Cauchy relatif Ă une
classe particuliÚre de surfaces 9°°
TANNERY est porté sur la liste de candi-
dats présentée à M . le Ministre de l'Ins-
truction publique pour la chaire d'His-
toire des Sciences, vacante au CollĂšge
de France y''/,
TARB0UR1ECH (J.). â PrĂ©paration des
amides secondaires 128
â Sur les amides secondaires i-^G
TASSILLY (E.). â Sur un capillarimĂšlre.
En commun avec M. A. Chamher-
land 64 Ăź
TERMIER (Pierre). â Sur quelques ana-
logies de faciÚs géologiques entre la
zone centrale des Alpes orientales et
la zoneinlerne des Alpes occidentales. S07
â Sur la structure des Hohe Tauern
(Alpes du Tyrol) S-5
â Sur la synthĂšse gĂ©ologique des Alpes
orientales 0^9
TEISSERENC DE BORT(LĂox). - Le prix
Eslrade-Delcros lui est décerné i iGi
â Adresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©mie. 1 '/iS
TllOULET (J.). Ălude de la circulation
marine 97
â Sur la transparence de la mer 748
THO\ ERT (J. ). â DiffusiomĂštre 1 249
TIFFENEAU (M.). â Fixation anormale
du IriĂčxymĂ©thylĂšne sur certains dĂ©ri-
vés organomagnésieiis aromatiques.
I En commun a\ec M. R. Delangc). . 'y-i
TABLE DES
MM. Pages.
â Sur la migration pliĂ«nylique 9S9
â Sur la transfornialion ries a-glycols pri-
maires en aldéhydes correspondantes. rj6o
TISSOT (C). â Sur la mesure de l'effet
des ondes Ă©lectriques Ă dislance au
moyen du bolomĂštre 8)6
TISSOT (J. ). â Les conditions spĂ©ciales
de la circulation dans les glandes en
activité. (En commun avec M. G.
MoKssu.) 1084
TOMMASINA (Tri.). â Sur la scintillation
du sulfure de zinc phosphorescent, en
présence du radium, revivi6ée par les
décharges électriques 745
TOIU>ES(L.). â Sur le tĂ©lĂ©kine 31;
TOURNOUER (André). - Coupes des
terrains tertiaires de la Patagonie.. . 348
AUTEURS. 1375
MM P-'iC^-
TR.4WITZ (P.). â Action du persulfate
d'ammoniaque sur les oxydes métal-
liques. (En commun avec M. A.
Srycwctz.) '3')
TRILLAT (A.). â RĂ©actions catalyliques
diverses fournies par les métaux ; in-
fluences activantes et paralysantes.. . 187
â Induences activantes ou paralysantes
agissant sur le manganÚse envisagé
comme ferment métallique g'^-"-
TROOST. â Rapport sur le concours du
prix La Gaze (Chimie) 1 1 1 '>
â Est Ă©lu Vice-PrĂ©sident de l'AcadĂ©mie
pour l'année 1904 ' '97
TURPAIN (Albert). - Sur le fonction-
nement de cohéreurs associés J(J2
u
URBAIN (G.I. â Sur une sĂ©rie de com-
posés du bismuth. (En commun avec
M. H. Lncnmhe. )
â Enala se rapportant Ă cette Communi-
508
cation '''20
â Sur une sĂ©paration rigoureuse dans la
série des terres rares. ( En commun
avec M. //. Lacomhc. ) 792
VAILLANT ( P. ). â Sur la couleur des so-
lutions aqueuses de méthylorange et
le changement qu'y déterminent les
acides 849
VALBREUZE (dr). â Sur les phĂ©nomĂšnes
particuliers présentés par les arcs au
mercure O'^
VALEUR (A. ). â Sur la spartĂ©ine. Carac-
tÚres généraux; action de quelques
réducteurs. (En commun avec M. Cli.
Mourra.) '94
VALLĂE. â Sur les rapports qui existent
entre le Surra et le Nagana, d'aprĂšs
une expérience de Nocard. (En com-
mun avec M. Carré.) . . 6-24
VALLOT (J.). â Sur les modifications que
subit la respiration par suite do
l'ascension et de l'acclimatement Ă
l'altitude du mont Blanc i-'.SS
VAN TIEGIIEM. â Rapport sur le "con-
cours du Grand Prix des Sciences
physiques ' ' ' 9
â Rapport sur le concours du prix Bordin
(Botanique) " 'o
VANVERTS (.1.). â Une mention lui est
accordée dans le concours du prix
Montyon (MĂ©decine et Chirurgie) .. . ii33
VARENNE (E.). â Sur les hydrates d'al-
cool Ă©lhylique. ( En commun avec
M. L. Godefroy.) 99^
â Action de l'anĂ©thol sur l'organisme.
(En commun avec MM. /. Roussel &t
L. Godefroy.') ' 29!
VASCHIDE (N.). â Recherches expĂ©ri-
mentales sur les rĂȘves. Du rapport de
la profondeur du sommeil avec la na-
ture des rĂȘves ' 5o
â Recherches expĂ©rimentales sur l'olfac-
tion des vieillards 0-27
VAUTIER (Th.). â Sur un rĂ©fractomĂštre
à réflexions *> ' 5
VAYSSIĂRE (A.). â Sur les HĂ©tĂ©ropodes
recueillis pendant les campagnes de
VHirondclli; et de la Friiicrssc Alice,
faites sous la direction de S. A. le
Prince de Monaco 345
VIĂLA (P.). â Sur la variation du Hor-
nctina Coriuin suivant la nature des
milieux. (En commun avec M. L.
Marif^iii.) ijg
1^76
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
VIGOUROUX (ĂM.). - Errata se rappor-
tant Ă une Communication du 29 juin
1903, sur l'amidure et l'imidure du
silicium 100
VIGUIEIi (RenĂ©). â Sur la structure des
cotylédons et la disposition de cer-
taines racines adventives dans les
plantules de Labiées Soi
VILLIERS (A.). â Surl'Ă©tiiĂ©riflcation des
iiydracides 53
VIOLLE (J.). â Sur lo phĂ©nomĂšne aĂ©ro-
MM. Pages.
dynamique produit par le tir des ca-
nons c;rĂȘlifugos 397
VUILLEMIN (P.viJL). â Une AcrasiĂ©e bac-
tériophage 3.S7
â Sur une double fusion des membranes
dans la zvgospore des Mucorinées. . . 8G9
VURPAS (Cl.). â Contribution Ă l'Ă©tude
des altérations congénitales du sys-
tÚme nerveux : patbogénie de l'anen-
céplialie. (En commun avec M. A.
LĂ©ri.) zH
w
VVAHL (A.). â Sur les Ă©thers isonitroso-
maloniques et leur transformation en
éthers mésoxaliques. (En commun
avec M. L. Boiiveatitt.) 196
WALLENBERG (GEOncE). â Sur l'Ă©qua-
tion diflerentielle de Riccati du se-
cond ordre io33
WALLERANT (Fréd.). - Sur le poly-
morphisme des nitrates 8o5
â Sur la dĂ©termination de la forme pri-
mitive des cristaux looi
WEIS (Fr.). â Sur le rapport entre l'in-
tensité lumineuse et l'énergie assimi-
latrice chez des plantes appartenant Ă
des types biologiques différents Soi
WICKERSHEIMER (E.). â Nouvelles lois
de tonométrie, qu'on peut déduire des
expériences de Raoult 319
WIERNSBERGER (Paul). â Convergence
YERMOLOFF (A.). â Sur la gĂ©ologie et
l'hydrologie souterraine du Caucase
occidental. (En commun avec M. E.-
des radicaux superposés périodiques. i233
WILLEM (V.). â A propos d'une diastase
lactique dédoublant le salol. (En com-
mun avec M. A. Miele.) r35
WINTREBERT (P.). â InQuence du sys-
tĂšme nerveux sur l'ontogenĂšse des
membres 1 3 1
â Sur la rĂ©gĂ©nĂ©ration chez les Amphi-
biens des membres postérieurs et de
la queue, en l'absence du systĂšme
nerveux 70 1
WOLF (J.). â Sur la coagulation de l'ami-
don. (En commun avec M. A. Fer/i-
hncli.) 7 1 S
VV YROUBUFF est porté sur la liste de can-
didats présentée à M. le Ministre de
l'Instruction publique pour la chaire
d'Histoire des Sciences, vacante au
CollĂšge de Franco 9G4
A. Martel.) 1077
YUNG (Emile). â Le sens olfactif de l'Es-
cargot {Hclix poinalia) 720
Z.4REMBA(S.). â Sur les fonctions fon-
damentales de M. Pdincaré cl la mé-
thode de Neumann pour une frontiĂšre
composée de polynÎmes curvilignes. . \)
ZEILLER (R.). â DĂ©couverte de slrobiles
de &;fjitoia et de Pin dans le Porllan-
dicn des environs de Boulogne-sur-
Mer.( En commun avec M. /'. Flic/ic). 1020
â PrĂ©sente Ă l'AcadĂ©mie le Volume de
texte de la F/ore fossile des gĂźtes de
charbon du Tonhin 1210
ZEUTHEN (II.-G.). â Le prix Binoux lui
est décerné. (Histoire des Sciences^ . 1 1 )3
â Adresse des remercĂźments Ă l'AcadĂ©-
mie 122S
; MITHIER-VILLARS, IMPRlMILUR-LIBRAmE DES COMPTES RENDUS DES SĂANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES.
33845 Paris. â Quai des Grands-Augustins, 55.
IllIlllillUila
?''S44 093 254 357
Date Due
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