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Full text of "Conditions forestières de la Nouvelle-Écosse"

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Conditions  Forestières 

de  la  sfe  1k 
Nouvelle-Ecosse 


B.  E.  Fernow 


immission  de  la  Conservation 
Canada 


4 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/conditionsforestOOfern 


Commission  de  la  Conservation,   Canada 

Constituée  sous  l'empire  d'une  "Loi  pour  établir  une  Commission  pour  la  Conservation 
des  Ressources  Naturelles,"  8-9  Edouard  VIL,  chap  27. 


Membres  de  la  Commission  de  la  Conservation 

PRESIDENT  : 

L'Hon.  Clifford  Sifton. 

MEMBRES  : 

L'Hon.  Benjamin  Rogers,  Lieutenant  Gouverneur  deltfWdu  Prince-Edouard, 

Charlottetown. 
Le  Dr.  Howard  Murray,  Université  de  Dalhousie,  Halifax,  N.E. 
M.  Frank  Da vison,  Bridgewater,  N.E. 
Le   Dr.    Cecil   C.    Jones,    Chancelier,    Université  du    Nouveau-Brunswick 

Frédéricton,   N.B. 
M.  William  B.  Snowball,  Chatham,  N.B. 
L'  Hon.  Henri  S.  Béland,  M.D..  St.  Joseph  de  Beauce,  Que. 
Monseigneur  Charles  Philippe  Choquette,  St.  Hyacinthe,  Que.,  Supérieur 

du  Séminaire  de  St.  Hyacinthe  et  Membre  de  la  Faculté,  Université  Laval. 
M.  Edouard  Gohier,  St.  Laurent,  Que. 
Le  Dr.  James  W.  Robertson.  CM. G.,  Président  de  la  Commission  Royale  de 

l'Education  Technique,  Ottawa,  Ont. 
Sir  Sanford  Fleming,   K.C.M.G.,  Ottawa,  Ont.,  Chancelier  de  l'Université 

Queen. 
L'Hon.  Sénateur  William  Cameron  Edwards,  Ottawa,  Ont. 
Sir  Edmund  B.  Osler,  M. P.,  Gouverneur  de  l'Université  de  Toronto,  Toronto, 

Ont, 
M  Charles  A.  McCool,  Ottawa,  Ont. 

M.  J.  F.  Mackay,  Administrateur  "The  Globe,"  Toronto,  Ont. 
Le  Dr.  Bernard  E.  Fernow,  Doyen  de  la  Faculté  des  Forêts,  Université  de 

Toronto,  Ont, 
Le  Rvd.  Dr.  George  Bryce,  Université  du  Manitoba,  Winnipeg,  Man. 
Le  Dr.  W.  J.  Rutherford,  Membre  de  la  Faculté,  Université  de  la  Saskat- 

chewan,  Saskatoon,  Sask. 
Le  Dr.  H.  M.  Tory,  Président  de  l'Université  de  l'Alberta,  Edmonton,  Alta. 
M.  John  Hendry,  Vancouver,  C.B. 

MEMBRES,  ex-officio  : 

L'Hon.  Martin  Burrell,  Ministre  de  l'Agriculture,  Ottawa. 

L'Hon.  Robert  Rogers,  Ministre  de  l'Intérieur,  Ottawa. 

L'Hon.  Wilfrid  B.  Nantel,  Ministre  du  Revenu  de  l'Intérieur  et  des  Mines, 
Ottawa. 

L'Hon.  John  A.  Mathieson,  K.C.,  Président,  Premier  Ministre  et  Procureur 
Général,  Ile  du  Prince-Edouard. 

L'Hon.  Orlando  T.  Daniels,  Procureur  Général,  Nouvelle  Ecosse. 

L'Hon.  James  K.  Flemming,  Premier  Ministre  et  Arpenteur  Général,  Nouveau 
Brunswick. 

L'Hon.  Jules  Allard.  Ministre  des  Terres  et  Forêts,  Québec. 

L'Hon.  William  H.  Hearst,  Ministre  des  Terres,  Forêts  et  Mines, 
Ontario. 

L'Hon.  James  H.  Howden,  Secrétaire  Provincial,   Manitoba. 

L'Hon.  James  Alexander  Calder,  Ministre  de  l'Education,  Trésorier  Pro- 
vincial, et  Ministre  des  Chemins  de  fer,  Saskatchewan. 

L'Hon.  Arthur  L  Sifton,  Premier  Ministre  de  l'Education,  et  Trésorier 
Provincial,   Alberta. 

L'Hon.  William  R.  Ross,  Ministre  des  Terres,  Colombie  Britannique. 


Université  d'Qtta 
DOCUMENTS  OF1 
.GOVERNMENT  PUBLICATIONS 
Xfaiveraity.  pt  Utowq, 


Commission  de  la  Conservation 


L*  HON.  CLIFFORD  SIFTON        -       Président 
JAMES  WHITE       -        Secrétaire 


Conditions  Forestières  de 
la  Nouvelle-Ecosse 


Par 

B.  E.  FERNOW,  LL.D. 

Doyen  de  la  Faculté  des  Forêts,  à  L'Université  de  Toronto, 
et  Membre  de  la  Commission  de  la  Conservation 

Avec  le  concours  de 

C  D.  HOWE,  Dr.  Ph.  et  J.  H.  WHITE 


fo\\y«0 


Publiées  avec  la  Permission  du  Ministère  des 
Terres  de  la  Couronne,  Nouvelle-Ecosse 


OTTAWA,  CANADA 
19  12 


Au  Field  Marshal,  Son  Altesse  Royale,  le  Prince 
Arthur  William  Patrick  Albert,  Duc  de 
Connaught  et  Strathearn,  K.G.,  K.T.,  K.P., 
&c,  &c,  Gouverneur  Général  du  Canada. 

Qu'il  plaise  À  Votre  Altesse  Royale: 

Le  soussigné  a  l'honneur  de  présenter  à  Votre  Altesse 
Royale    un    rapport    sur    les    Conditions     Forestières    en 
Nouvelle-Ecosse,  par  le  Dr.  B.  E.  Fernow. 
Respectueusement  soumis, 

CLIFFORD  SIFTON, 

Président 

Ottawa,  le  29  juin  1912. 


(iii) 


Ottawa,  le  28  juin  19 12 


Monsieur, 

J'ai  l'honneur  de  vous  transmettre  ci-joint  un  rap- 
port sur  les  Conditions  Forestières  en  Nouvelle-Ecosse. 
Le  rapport  est  basé  sur  les  renseignements  recueillis  à  la 
suite  d'un  recensement  de  reconnaissance  des  forêts  de  la 
province,  effectué  sous  la  direction  du  Dr.  B.  E.  Fernow, 
Doyen  de  la  Faculté  des  Forêts,  à  l'Université  de  Toronto. 
Le  gouvernement  de  la  Nouvelle-Ecosse  a  fourni  l'argent 
nécessaire  pour  couvrir  les  dépenses  de  ce  recensement. 

Se  rendant  à  une  demande  faite  en  faveur  de  la 
Commission  de  la  Conservation,  l'honorable  O.  T.  Daniels, 
procureur  général  de  la  Nouvelle-Ecosse,  a  gracieusement 
permis  à  la  Commission  de  publier  les  renseignements 
ainsi  obtenus. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Monsieur, 
Votre  obéissant  serviteur, 

JAMES  WHITE, 

Secrétaire 
L'Hon.  Clifford  Sifton, 

Président  de  la  Commission  de  la  Conservation. 


(iv) 


TABLE  DES  MATIERES 
PARTIE  I. — État  des  Forêts  de  la  Nouvelle-Ecosse 

Page 

Objet  et  But  de  la  Reconnaissance  des  Forets  i 

Méthode  de  Reconnaissance 3 

Genre  de  Renseignements  Recueillis 6 

Aspects  Physiographiques 10 

Espèces  d'Arbres  des  Forêts  de  la  Nouvelle- 
Ecosse 12 

Résultats  Statistiques  du  Recensement.  ...  15 

Cap  Breton 22 

État  Estimatif  du  Bois  Debout 24 

Consommation 28. 

Calcul  Estimatif  de  la  Croissance 34 

Effet  de  la  Possession 40 

Recommandations 42 

PARTIE  II. — Distribution    et    Reproduction  des  Forets  par 
Rapport  aux  Roches  et  aux  Sols  qu'elles  Recouvrent 

I — Le  Versant  de  l'Atlantique 47 

1 .  Distribution  et  Topographie  des  Étendues 

Granitiques 47 

2.  Forêts  et  Sols  des  Étendues  Granitiques.  .     50 

3.  Distribution  et  Topographie  des  Etendues 

Renfermant  du  Quartz  et  de  l'Ardoise.  .     56 

4.  Forêts  et  sols  des  Étendues  de  Quartz  et 

D'Ardoise 59 

5.  Forêts  et  Sols  des  Dépôts  Formés  par  la 

Glace 65 

(V) 


TABLE  DES  MATIERES— Suite 

Page 

II — Bassin  de  Drainage  de  Northumberland  et 

de  Minas 69 

1.  Distribution   et   Topographie   des   Roches 

Ignées  et  Métamorphiques 71 

2.  Forêts    et    Sols    des    Masses    Rocheuses 

Ignées  et  Métamorphiques 71 

3.  Distribution  et  Topographie  des  Grès  et 

des  Ardoises 74 

4.  Forêts  et  Sols  des  Grés  et  des  Ardoises.  .     75 

5.  Distribution   et   Topographie   des   Roches 

Conglomérées 80 

6.  Forêts  et  Sols  des  Roches  Conglomérées.     80 

7.  Distribution  et  Topographie  des  Calcaires     81 

8.  Forêts  et  Sols  sur  les  Calcaires 82 

9.  Forêts  et  Sols  des  Dépôts  Formés  par  les 

Glaces 83 

10.     Résumé 83 


III  —Reproduction  Forestière  et  Conditions  du 

Sol  des  Régions  Brûlées 84 

1 .  Brûlés  Récents 84 

2.  Brûlés  Stériles 88 

3.  Seconde  Croissance  après  l'Incendie 93 

4.  Résumé  des  Conditions  du  Sol 99 

(vi) 


ILLUSTRATIONS 

Page 

I.  Forêts  mixtes,  érables  à  sucre,  bouleaux  jaunes, 

ÉPINETTES,  AVEC  SAPINS  SUR  LES  BORDS  DES  LACS.  .   I 

II.  Sapins  et  épinettes  rouges  sous  les  bouleaux  à 

PAPIER,  REPRÉSENTANT  UNE  ESSENCE  DOMINANTE 
DANS  LES  RÉGIONS  NON  INCENDIÉES  SUR  LES  FONDS 
DE  GRANIT  OU  LE  BOIS  A  ÉTÉ  FORTEMENT  TRIÉ-  ...       IO 

III.  Reproduction  sur  des  brûlés  épargnés  par 

l'incendie  depuis  vingt  ans 18 

IV.  Classification  des  terres  de  la  Nouvelle-Ecosse 

(Diagramme) 22 

V.  Forêts  d'épinettes  rouges  modérément  triées.  .   27 
Intérieur  d'un  pur  massif  de  bois  durs  décrépits, 
formés  par  l'enlèvement  des  épinettes  rouges, 
des  hêtres,  des  érables  durs  et  des  bouleaux 

JAUNES     27 

VI.  Lieux  stériles  sur  granit,  conditions  dominantes 
sur  l'axe  de  la  principale  montagne  du  comté 

de  Guysborough,  N.E 47 

Tourbières  d'épinettes  noires.  Cette  essence 
e3t  très  répandue  sur  la  rangée  des  comtés 
qui  longent  l'atlantique,  dans  la  nouvelle- 

ECOSSE 47 

vii.  vue  de  l'axe  granitique  à  l'arrière  plan.  presque 
toutes  les  rivières  au  cours  lent  arrosent  de 

grandes  prairies  naturelles 50 

Un  des  innombrables  lacs  des  étendues  grani- 
tiques AYANT  SUBI  l' ACTION  DES  GLACES 50 

VIII.  Traits   caractéristiques  des  lieux  stériles  sur 

DES  SOLS  SABLEUX  OU  GRAVELEUX.  INCENDIE  DE 
1878 6l 

Ces  lieux  représentent  les  conditions  domi- 
nantes SUR  LES  RÉGIONS  COUVERTES  DE  ROCHES 
ERRATIQUES   GRANITIQUES 6l 

IX.  Pur  massif  de  pins  blancs  qui  auraient  poussé 

depuis  l'incendie  de  1830 72 

X.  Massif  d'épinettes — sapins  blancs,  ayant  poussé 

APRÈS    L'INCENDIE    DE    1849 80 

XI.  Fourré  de  bouleaux  gris,  vingt  ans  après     un 

incendie 87 

Fourré  de  bouleaux  gris,  dix  ans  après  un  incen- 
die     87 

XII.  Forêt  de  sapins  en  croissance  sous  des  bouleaux 

À  papier 93 

XIII.  Exemples  db  forêts  fortement  triées ioo 

(vii) 


PREFACE 


C'est  principalement  la  Lumbermen's  Association  of 
Western  Nova  Scotia  qui  a  incité  le  gouvernement  de  la 
Nouvelle-Ecosse  à  entreprendre  une  reconnaissance  des 
forêts  de  cette  province.  L'origine  des  négociations  à 
cette  fin  remonte  à  la  première  partie  de  1908;  mais  ce 
n'est  qu'en  avril  1900  que  le  gouvernement  s'est  décidé  à 
se  mettre  à  l'œuvre  et  qu'il  est  entré  en  correspondance 
avec  le  soussigné. 

A  la  suite  d'  une  entrevue  personnelle  avec  le  procureur- 
général  et  le  commissaire  des  terres  de  la  Couroune,  l'hono- 
rable Wm.  T.  Pipes,  on  convint  de  faire  cette  reconnaissance 
pendant  les  deux  étés  de  1909  et  de  1910.  Ce  travail 
reçut  le  ferme  appui  de  l'honorable  A.  K.  Maclean,  suc- 
cesseur de  M.  Pipes,  et  fut  continué  sous  son  administra- 
tion, pendant  la  seconde  saison. 

En  choisissant  la  saison  d'été,  il  nous  fut  possible  de 
recevoir  l'aide  éclairée  de  deux  membres  du  personnel  de 
la  Faculté  des  Forêts  de  l'Université  de  Toronto,  le  Dr. 
C.  D.  Howe  et  M.  J.  H.  White,  à  qui  on  doit  la  plus  grande 
part  du  résultat.  Tous  deux  se  sont  dévoués  à  la  tâche 
durant  les  deux  saisons;  ils  méritent  les  plus  chaleureuses 
félicitations  pour  le  succès  obtenu  et  l'économie  sans 
précédent  avec  laquelle  ils  y  sont  arrivés. 

A  ceux-là,  pendant  la  première  saison,  M.  H.  B. 
Ayres,  connaisseur-expert  en  bois,  prêta  son  concours; 
et,  pendant  la  deuxième  saison,  trois  étudiants  des  cours 
supérieurs  de  la  Faculté  des  Forêts  contribuèrent  généreuse- 
ment au  succès  de  l'enterprise. 

M.  J.  B.  Whitman,  garde  forestier  provincial,  fut 
adjoint  aux  précédents  pour  aider  au  recensement;  il  leur 
rendit  de  précieux  services,  de  temps  à  autre,  au  cours  de 


F  r  éj  ac  e 

la  première  saison.  M.  F.  C.  Whitman  contribua  cons- 
tamment à  activer  le  progrès  du  travail  tant  par  ses 
couseils  qu'en  recourant  aux  renseignements  d'exploitants 
de  bois  et  d'autres  manières. 

Somme  toute,  sans  l'aide  volontaire  de  propriétaires 
de  bois,  d'arpenteurs,  de  gardes-incendies,  et  de  la  popu- 
lation, en  général,  qui  tous  ont  partout  paru  prendre  un 
vif  intérêt  à  l'entreprise,  il  nous  eût  été  impossible  d'effec- 
tuer le  travail  en  si  peu  de  temps  et  si  économiquement. 

Vouloir  exprimer  les  remerciements  de  l'équipe  des 
recenseurs  à  ceux  qui  leur  ont  fourni  des  renseignements 
demanderait  l'énumération  de  centaines  de  noms.  Il 
convient,  cependant,  que  je  me  fasse  l'interprète  de  tous 
pour  offrir  des  remerciements  tout  particuliers  à  l'hono- 
rable ministre  des  Chemins  de  fer  et  Canaux,  qui  a  bien 
voulu  accorder  des  places  gratuites  à  bord  des  convois  de 
l' Intercolonial,  reconnaissant  ainsi  la  valeur,  qui  revient 
à  la  nation  tout  entière,  du  premier  effort  ayant  pour  but 
de  faire  le  relevé  d'une  des  ressources  naturelles  d'une 
province. 

B.  E.  Fernow 


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7  — 


Etat  des  Forêts  de  la  Nouvelle-Ecosse 

Par  B.  E.  Fernow,  LL.D. 


Objet  et  But  de  la  Reconnaissance  des  Forêts 

LA  raison  la  plus  plausible  et  la  plus  convaincante 
pour  s'assurer  de  l'étendue  et  de  l'état  des  ressources 
forestières  de  la  province — politique  éclairée  que 
devraient  suivre  toutes  les  autres  provinces — est  qu'il 
semble  folie  d'administrer  une  propriété  ou  de  prescrire 
des  règlements  à  cette  fin  quand  on  ne  la  connaît  pas. 
Cette  réflexion  s'applique  au  domaine  public  aussi  bien 
qu'à  la  propriété  individuelle.  Il  arrive  un  moment  que 
l'on  ne  saurait  plus  excuser  l'ignorance  des  ressources 
d'un  pays  prises  dans  leur  ensemble,  ni  celle  de  l'état  des 
propriétés  qui  appartiennent  encore  à  la  Couronne.  Le 
gouvernement  est  certainement  justifié  de  s'assurer  de 
cet  état;  lui  seul  peut  conduire  l'entreprise  avec  succès, 
lui  seul  est,  ou  devrait  être,  intéressé  à  chaque  acre  de  la 
province,  qu'elle  soit  la  propriété  du  cultivateur,  de  l'ex- 
ploitant de  bois  ou  de  la  province  elle-même. 

Cette  reconnaissance  a  donc  alors  pour  but  d'éclairer 
les  esprits  sur  cette  importante  ressource  de  la  province; 
de  substituer  des  connaissances  définies  aux  notions 
générales  concernant  l'état  de  la  somme  du  bois  de  construc- 
tion, et  de  mettre  en  évidence  la  nécessité  d'un  usage  plus 
modéré,  et  peut-être  l'adoption  de  mesures  de  récupération. 
C'est  la  première  lessive  à  faire. 

Un  tel  recensement  est  de  nature  à  fournir  des  données 
approximativement  exactes  quant  à  l'étendue,  le  caractère 
et  l'état  des  ressources  forestières  de  la  province,  en  vue 
de  présager  l'avenir  et  de  fournir  une  base  sur  laquelle  le 
gouvernement    pourrait   établir  une   politique   non   seule- 

(i) 


Commission    de    la   C  o  n  s  e  r  ratio 


n 


ment  à  l'égard     des  terres  de  la  Couronne  qu'il  possède 
encore,  mais  à  l'égard  de  celles  de  toute  la  province. 

Quand  on  saura  qu'au  moins  les  deux  tiers  de  la  pro- 
vince sont  des  terres  non  arables,  couvertes  de  bois  ou  impropres 
a  tout  autre  usage  qu'à  la  production  de  bois  de  service,  et  que 
cette  ressource  forestière,  qui  ne  fournit  pas  moins  de  quatre 
à  cinq  millions  de  dollars  en  valeur  de  produits  par  année,  est 
menacée  d'extinction  au  cours  des  deux  prochaines  décades, 
l'importance  et  l'opportunité  des  recherches  quant  au 
caractère  et  à  la  possibilité  de  la  continuer  ne  sauraient 
guère  être  mises  en  doute. 

On  eût  peu  gagné  en  cherchant  à  faire  un  relevé  très 
exact  et  détaillé,  qui  aurait  entraîné  des  dépenses  hors  de 
proportion  avec  la  valeur  des  résultats  et  qui  n'aurait  pas 
justifié  l'usage  auquel  il  est  destiné.  De  même  que 
les  chiffres  de  notre  recensement  décennal  et  même  ceux 
de  la  population,  ne  sont  que  des  approximations — ou,  si, 
par  hasard,  ils  étaient  absolument  précis,  au  temps  de 
leur  énumeration,  ils  auraient  certainement  été  inexacts, 
lors  de  leur  publication — ainsi,  en  fait  de  ressources  fores- 
tières, on  ne  peut  obtenir  et  souhaiter  que  des  chiffres 
approximatifs  et  des  moyennes  générales.  En  effet,  chaque 
année  voit  passer  la  forêt  vierge  en  forêt  triée,  celle-ci  en 
forêt  dénudée,  et  cette  dernière  en  forêt  incendiée  ou 
remplacée  par  de  nouveaux  rejetons.  Donc,  il  n'est  pas 
désirable  d'atteindre  une  grande  exactitude,  pût  on  même 
y  arriver.  Néanmoins,,  il  existe  une  grande  différence 
entre  une  approximation  obtenue  systématiquement  et 
une  évaluation  a  priori  de  la  personne  la  mieux  renseignée. 
Celle-ci  n'en  a,  généralement,  qu'une  connaissance  locale 
ou    partielle. 

D'un  autre  côté,  le  recensement  est  le  travail  de 
forestiers,  qui  peuvent  décrire  les  conditions  forestières 
mieux  que  la  plupart  des  inspecteurs  d'arbres.  Ceux-ci 
étudient  le  problème  à  un  point  de  vue  différent  de  celui 
du  forestier  qui  se  rappelle  que  les  renseignements  qu'il 
fournit  serviront  de  guide  pour  traitement  futur  de  la  forêt. 

(2) 


Objet    et    But    du    Recensement 

On  pourrait  peut-être  avancer  qu'une  telle  reconnais- 
sance ne  saurait  se  proposer  de  fournir  des  renseignements 
détaillés  au  commerce  individuel,  vu  qu'elle  n'a  pas  cherché 
à  atteindre  ce  but.  Il  serait  dangereux,  quant  aux  détails, 
de  se  baser  pour  chaque  cas  sur  les  données  se  rapportant  à 
une  portion  quelconque,  ou  allant  d'un  lot  à  un  autre; 
n'ont  de  valeur  et  d'exactitude  approximative  que  les 
grands  totaux  ou  la  moyenne,  les  erreurs  de  détails  se  com- 
pensent mutuellement. 

Les  hommes  d'affaires  sauront  saisir  ce  point  en 
voyant  qu'il  ne  s'agit  pas  d'un  relevé  des  détails,  mais  d'un 
travail  de  reconnaissance,  et  que  les  dépenses  totales,  y 
compris  la  compilation  des  données,  la  carte  et  le  rapport 
ne  devaient  pas  s'élever  à  plus  de  $6,000.  Le  travail  sur 
place,  à  lui  seul,  devait  être  effectué  au  prix,  presque 
incroyable,  de  25  cents  par  mille  carré  d'étendue  forestière, 
au  lieu  que  toute  tentative  d'évaluation  détaillée  du  bois 
debout  aurait  coûté  de  $10  à  $20  par  mille  carré. 

Méthode   de   Recensement 

Le  premier  problème,  dont  il  fallait  chercher  la  solu- 
tion, consistait  à  trouver  une  méthode  qui,  vu  cette  légère 
dépense,  pourrait  cependant  donner  de  bons  résultats. 
Après  étude  de  l'état  général  du  pays,  la  méthode  fut  basée 
sur  la  théorie  que,  dans  une  contrée  si  bien  établie  et  acces- 
sible, et  renfermant  tant  de  petits  propriétaires,  il  était 
possible  de  trouver  en  chaque  partie  une  ou  plusieurs  per- 
sonnes qui  connaissaient  exactement  la  situation  locale. 
Trouver  de  celles-ci,  pour  en  obtenir  les  renseignements 
désirés,  était  donc  chose  facile;  comparer  leurs  données 
avec  celles  d'une  autre  personne  et  s'assurer  de  leur  valeur, 
en  cas  de  divergence,  par  inspection  personnelle,  ne  pré- 
sentait guère  de  difficulté.  Donc  il  ne  nous  resterait  à 
parcourir  que  les  parties  sur  lesquelles  nous  ne  pourrions 
pas  obtenir  de  renseignements,  ou  à  étudier  les  différences 
de  type  et  nous  assurer  que  la  description  donnée  par  la 
personne  interrogée  correspondait  à  celle  de  l'interrogateur. 

(3) 


Commission    de  la  Conservation 

En  ce  faisant,  il  nous  fut  possible  de  réduire  au  mini- 
mum le  total  des  dépenses  et  la  lenteur  de  la  marche; 
point  d'ustensiles  de  campement  ;  quelques  aides  de 
temps  à  autre,  vu  que  nous  pouvions  trouver  à  nous  accom- 
moder le  long  du  chemin  et  dans  les  chantiers.  Incidentel- 
lement,  ce  mode  d'action  réalisa  la  louable  intention  d'intéres- 
ser le  public  à  la  proposition  tout  entière. 

Donc,  au  lieu  d'organiser  une  équipe  de  recenseurs 
pour  voyager  en  groupe,  on  donna  carte  blanche  à  chacun 
d'agir  plus  ou  moins  indépendamment  des  autres.  On 
lui  assigna  un  certain  territoire,  avec  instructions  de  faire 
usage  de  son  propre  jugement  relativement  aux  moyens 
à  prendre  pour  progresser  en  son  travail, — voyageant 
soit  à  pied,  en  voiture,  chemin  de  fer,  ou  canot,  le  cas 
échéant. 

En  ce  faisant,  on  réussit  à  rassembler  les  renseigne- 
ments que  possédaient  les  possesseurs  de  terres  à  bois 
sur  leurs  propriétés  et  celles  de  leurs  voisins.  Ces  ren- 
seignements étaient  ensuite  vérifiés  par  des  données  obtenues 
d'autres  sources,  telles  que  celles  des  arpenteurs,  des  évalua- 
teurs  de  bois,  des  bûcherons,  etc.  Les  exploitants  de  bois, 
surtout,  se  sont  montrés  très  empressés  à  fournir  des  ren- 
seignements, quelquefois,  d'un  caractère  tout  confidentiel, 
que  l'on  a,  naturellement,  incorporés  dans  le  chiffrage  des 
moyennes  seulement. 

Il  faut  admettre,  en  passant,  que  nous  avons  rencontré 
un  nombre  extaordinaire  d'hommes  intelligents  et  bien 
renseignés  dans  tout  le  pays;  une  telle  bonne  fortune  a, 
naturellement,  beaucoup  contribué  à  faire  de  cette  méthode 
un  succès. 

On  s'est  servi,  pour  l'inscription  de  nos  renseigne- 
ments, des  plans  d'arpentage  des  terres  concédées  par  le 
départment  des  terres  de  la  Couronne,  et  à  cette  fin  spéciale- 
ment dressés  et  imprimés  en  noir  sur  des  feuilles.  A  l'aide 
de  ces  plans,  il  nous  fut  possible  de  parcourir  le  terrain 
lot  par  lot,  avec  les  informateurs,  et,  au  moyen  de  symboles, 
de  marquer  sur  le  plan  l'état  du  lot.     Les  renseignements, 

(4) 


Objet    et   But   du   Recensement 

après  vérification,  étaient  rapportés  directement,  et  sur 
place,  au  crayon  de  couleurs,  les  chiffres  et  les  lettres 
indiquant  des  états  différents;  ainsi,  la  carte  du  terrain 
sert  de  base  à  la  compilation  des  renseignements  et  à  sa 
transcription  sur  une  carte  dressée  d'après  une  échelle  de 
moindres  proportions,  en  vue  de  la  publication.  Ces 
feuilles,  contenant  les  plans  des  arpentages  originaux  des 
terres  concédées,  à  l'échelle  de  2  pouces  du  mille,  déposées 
au  département  des  Terres  de  la  Couronne,  renferment 
probablement  la  description  la  plus  complète  qui  existe,  au 
moins  sur  ce  continent,  de  l'état  d'un  si  vaste  territoire 
(21,000   milles    carrés.) 

Malheureusement,  ces  plans  d'arpentage  sont,  comme 
on  le  sait  bien,  souvent  très  inexacts;  conséquemment, 
les  renseignements  y  contenus  ne  sont  pas,  en  général, 
plus  précis  que  la  carte.  Ce  fait  contribue  aussi  à  montrer 
qu'il  ne  fallait  pas  chercher  à  obtenir  une  trop  grande 
exactitude.  Les  inexactitudes  des  arpentages  sont  dues 
à  deux  causes  :  premièrement,  à  l'absence  d'un  système 
de  triangulation  ou  d'autres  moyens  de  baser  de  nouveaux 
arpentages  sur  des  lignes  fondamentales  définitivement 
localisées,  ce  qui  a  dû  créer  des  difficultés,  car  on  n'a  pas 
suivi  de  plan  arrêté  en  délimitant  les  lots,  comme  on  l'a 
fait  dans  les  autres  provinces;  et  deuxièmement,  aux 
erreurs  commises,  malicieusement  ou  autrement,  par  les 
arpenteurs  sur  le  terrain  même.  C'est  par  suite  de  celles-ci 
que  des  concessions  de  100  acres  de  terres  contenaient 
quelquefois  jusqu'à  800  acres  ou  plus,  alors  que  sur  la  carte 
elles  étaient  indiquées  comme  contenant  l'étendue  con- 
cédée. Quand  on  saura  que,  dans  un  cas,  un  lac,  y  com- 
pris les  lots  adjacents,  fut  trouvé  situé  à  sept  milles  de 
l'endroit  où  il  est  indiqué  actuellement, on  se  rendra  compte 
de  la  difficulté  de  rapporter  les  renseignements  et  de  l'inuti- 
lité de  chercher  à  atteindre  une  trop  grande  précision. 

Un  autre  point  important  se  rattache  à  cette  condition 
du  travail  du  recensement.  En  théorie,  toutes  les  terres 
qui  figurent  sur  les  feuilles  de  la  carte,  qui  ne  sont  pas  mar- 
is) 


Commission    de  la    Conservation 

quées  comme  concédées,  sont  supposées  appartenir  à  la 
Couronne;  mais  puisque  les  arpentages  exécutés  sur  les 
lieux  et  ceux  rapportés  sur  la  carte  présentent  souvent  des 
divergences  dans  le  nombre  d'acres,  les  prétendues  terres 
libres,  en  plusieurs  cas,  n'existent  pas,  ou  ne  sont  pas  de 
la   grandeur  mentionnée. 

Il  fallut  donc  abandonner  le  premier  plan  d'examen 
des  terres  de  la  Couronne,  car  leur  localisation  était  très 
incertaine.  Il  semble  donc  nécessaire  de  tirer  les  lignes 
d'arpentage  de  ces  terres  avant  de  pouvoir  entreprendre 
une  étude  de  leur  valeur.  Elles  sont  apparemment  dans  les 
stériles  ou  demi-stériles,  toutes  les  bonnes  étant  déjà 
concédées.  Des  terres  stériles  ont  cependant  une  certaine 
valeur  ou  sont  susceptibles  d'en  acquérir  une  éventuellement. 

Genre  de  Renseignements  Recueillis 

Le  travail  de  reconnaissance  a,  la  plupart  du  temps, 
révélé  en  détail  les  points  suivants  :  la  composition  ou  le 
genre  de  forêt  ;  le  degré  du  déboisement  ;  l'étendue  dévastée 
par  les  incendies;  l'état  du  reboisement;  la  nature  des 
terres  stériles;  les  terres  à  prairies  naturelles,  et  les  terres 
défrichées.  Incidentellement,  et  pour  obtenir  des  moyennes 
acceptables,  on  a  fait  entrer  en  ligne  de  compte  le  bois 
debout  de  différentes  sections,  et  l'on  a  fait  également  des 
études  sur  le  taux  de  croissance  dans  les  endroits  en  partie 
déboisés.  Le  Dr.  Howe  a  analysé  aussi  une  série  d'échan- 
tillons de  sols  en  vue  de  connaître  leur  adaptabilité  à  la 
production  du  bois.* 

On  ne  s'est  pas  appliqué  à  faire  de  séparation  précise 
des  réserves  à  bois  sur  les  grandes  fermes.  Le  long  des 
pièces  d'eau,  les  champs  et  les  réserves  à  bois  forment  un 
pêle-mêle  indescriptible.  On  s'est  contenté  de  faire  ici 
une  estimation  des  pourcentages  des  parties  boisées,  et  on 
les  a  ajoutés  aux  étendues  couvertes  de  bois. 

Afin  de  réduire  la  grande  variété  des  conditions 
forestières,   que  l'on  observe  partout  où  l'homme  a  touché 

*  Voir  p  84,  et  suiv 

(6) 


Objet    et   But   du   Recensement 

au  travail  de  la  nature,  et  en  faire  un  nombre  acceptable 
pour  la  statistique,  on  a  divisé  les  forêts  en  trois  classes, 
savoir  :  très  déboisées,  quand  plus  de  la  moitié  du  bois 
avait  été  enlevée,  modérément  déboisés  lorsque  le  déboise- 
ment va  d'un  tiers  à  la  moitié,  et  vierges,  lorsqu'elles 
étaient  intactes,  ou  quand  le  pin  seulement  ou  les  plus 
fortes  épinettes  avaient  été  enlevées  à  des  époques 
antérieures.  D'un  autre  côté,  la  reproduction  des 
conifères  a  été  classifiée  comme  bonne,  assez  bonne  ou 
médiocre,  et  l'on  a  pris  spécialement  note  des  rejetons  ou 
seconde   pousse. 

Il  convient  d'observer  que  la  distinction  en  très 
déboisé,  et  modérément  déboisé  ne  saurait  être  considérée 
comme  très  définie,  et  qu'en  certains  cas  particuliers  la 
classification  est  souvent  douteuse.  Cependant,  dans  les 
moyennes  générales,  les  erreurs  seront  largement  com- 
pensées, avec  tendance,  sans  doute,  à  grossir  l'étendue 
des  conditions  favorables  au-delà  de  ce  qu'elles  sont. 
Nous  avions  ainsi,  dans  l'ensemble,  atteint  l'objet  de  la 
classification,  savoir  :  donner  une  idée  de  ce  que  promet 
la  puissance  reproductrice  de  la  forêt. 

Sur  les  endroits  brûlés,  on  a  fait  la  part  des  incendies 
récents  et  celle  de  ceux  plus  anciens,  pour  se  rendre  compte 
de  leur  recouvrement  probable.  Nous  avons  fait  mention 
de  la  date  de  l'incendie,  quand  nous  avons  pu  nous  en 
assurer. 

En  certains  endroits,  les  feux  ont  souvent  exercé  leurs 
ravages,  créant  ainsi  de  vérHables  déserts.  Ces  endroits 
ont  été  indiqués  d'une  manière  spéciale.  En  d'autres 
places,  les  incendies,  tout  en  dévastant  d'immenses  étendues, 
ont  épargné  quelques  bosquets,  qui,  cependant  n'étaient  pas 
suffisamment  importants  pour  les  faire  entrer  en  ligne  de 
compte.  Nous  les  avons  caractérisés  de  lieux  totalement 
brûlés,  tout  en  nous  servant  d'une  marque  spéciale,  qui 
indique  les  arbres  respectés  par  l'incendie  ;  nous  avons 
fait  une  évaluation  de  ces  survivants. 

(7) 


Commission    de    la    Conservation 

Les  terrains  stériles,  expression  que  l'on  emploie 
libéralement  pour  caractériser  une  région  plus  ou  moins 
improductive,  et  dont  il  y  a  de  grandes  étendues,  forment 
un  sujet  d'étude  écologique  et  économique  des  plus  intéres- 
sants. On  trouve  au  moins  six  genres  de  lieux  stériles, 
quelques-uns  le  sont  naturellement,  d'autres  sont  l'œuvre 
de  l'homme  ;  quelques-uns  sont  condamnés  à  la  stérilité 
perpétuelle,  d'autres  peuvent  être  rendus  propres  à  la 
production  de  bois  ou  convertis  en  pâturages.  La  plupart 
des  prétendues  terres  de  la  Couronne  sont  de  ce  nombre, 
et  il  serait  utile  de  les  soumettre  à  une  étude  plus  minu- 
tieuse et  à  des  essais,  afin  de  trouver  le  meilleur  moyen 
d'en  tirer  un  bon  parti. 

On  croit  généralement  que  la  stérilité  est  le  résultat 
d'incendies  dévastateurs  souvent  répétés.  L'étude  du  Dr. 
Howe,  particulièrement  instructive,  et  qui  forme  partie 
de  ce  rapport,  pourra  dissiper  beaucoup  de  cette  crédulité. 
En  effet,  ses  conclusions  sont  le  fruit  de  recherches,  et  non 
pas  seulement  une  simple  opinion  ou  croyance.  Bien 
qu'en  certain  cas,  le  feu  puisse  être  la  véritable  cause,  et 
qu'il  ait  été  la  cause  première,  de  toutes  les  stérilités  à  un 
moment  donné,  il  y  a  cependant  des  exceptions  que  l'on 
peut  expliquer  et  démontrer  comme  étant  le  résultat  de 
causes  naturelles.  La  stérilité,  en  pareils  cas,  comme  on  le 
verra,  provient  ordinairement  de  la  nature  du  sol,  due  à 
trop  ou  trop  peu  de  drainage,  à  des  marais  de  plusieurs 
sortes,  et  à  de  véritables  bruyères.  La  région  stérile, 
composée  en  grande  partie  de  terres  non  aliénées  que  l'on 
trouve  aux  environs  des  coins  communs  aux  quatre  comtés 
de  Digby,  Yarmouth,  Shelbourne  et  Queens,  et  au  coin 
sud-ouest  d'Annapolis,  est  très  probablement,  en  grande 
partie,  le  résultat  d'incendies  répétés.  Elle  présente, 
néanmoins,  la  plus  grande  variété  d'états,  et  renferme 
comme  quelques-unes  des  étendues  brûlées  mentionnées, 
des  pièces  de  terre  ou  des  îles  couvertes  de  bois  vert,  des 
marais  ou  des  collines  de  bois  dur,  ou  des  massifs  de  pins, 
parfois  d'une  bonne  grosseur.     On  ne  s'est  guère  donné 

(8) 


Objet  et  But  du  Recensement 

la  peine  de  localiser  ces  îles,  excepté  quand  elles  étaient 
propriétés  particulières,  l'absence  de  lignes  définies  formant 
obstacle. 

Quant  à  ce  qui  regarde  la  composition  de  la  forêt,  on 
a  ramené  la  grande  variété  des  essences  à  trois  types  : 
bois  durs  proprement  dits,  conifères  purs,  et  essences 
mixtes  conifères  et  bois  durs.  Il  est  certain  que  la  pureté 
n'est  que  relative,  car  il  est  rare  de  trouver  des  endroits 
couverts  seulement  d'une  seule  essence.  Pour  constituer 
cette  dernière  classe,  c'est  à  dire,  les  essences  mixtes,  nous 
avons  adopté  une  proportion  de  conifères  et  de  bois  durs 
d'au  moins  20  pour  cent  de  plants  (non  de  troncs  de  sciage). 
On  a  noté  entre  parenthèses  la  prédominance  relative  des 
différentes  espèces  de  chacune  de  ces  classes,  dans  l'ordre 
de  la  supériorité  de  leur  nombre,  afin  que,  en  cas  de  néces- 
sité, il  soit  possible  de  les  subdiviser  encore  par  rapport 
à  leur  type  différentiel. 

On  a  recueilli  des  données  intéressantes  sur  la  pré- 
dominance de  certaines  espèces  en  quelques  localités. 
Trois  familles  de  conifères  surtout,  le  pin,  l'épinette  et 
le  sapin  noir,  bien  que  répandus  partout,  peuvent  être 
cependant  plus  ou  moins  localisés.  Ainsi,  par  exemple, 
on  peut  appeler  le  comté  d'Annapolis  la  région  du  sapin 
noir,  cette  essence  compose  de  60  à  70  pour  cent  du  bois 
debout.  L'intérieur  du  comté  de  Digby  est  aussi  peuplé 
en  grande  parti  de  sapins  noirs,  les  côtes,  au  contraire, 
donnent  naissance  à  l'épinette,  cette  dernière  composant 
jusqu'à  75  pour  cent  de  la  forêt.  Le  pin  domine  dans 
Shelburne  et  en  certaines  parties  de  Queens;  l'île  du  Cap 
Breton,  au  contraire  est  le  pays  du  sapin. 

Outre  les  divisions  du  terrain  en  sections,  qui  montrent 
pleinement  la  distribution  de  la  classification  forestière, 
on  a  préparé  une  carte  à  l'échelle  de  4  pouces  du  mille; 
elle  pourra  servir  à  tracer  d'autres  cartes  de  dimensions 
réduites;  elle  montre,  par  diverses  hachures  en  noir,  la 
place  des  différents  groupes  de  bois. 

(9) 


Commission    de    la    Conservatio 


n 


Le  Dr.  Howe  a  composé  un  chapitre  spécial  qui  traite 

de  la  description  générale  du  pays,  et  des  genres  de  forêts, 

avec  indication  de  leur  répartition  sur  différents  sols.     Il 

s'applique    tout    particulièrement    à   discuter   la    question 

des  lieux  stériles  et  du  reboisement  des  endroits  incendiés. 

Ces  études   sont   une  importante   addition  à   ce   rapport. 

Comme  elles  n'étaient  qu'incidentelles,  et  que  l'on  n'y  a 

consacré  que  peu  de  temps,  on  les  trouvera  suffisamment 

complètes  pour  donner  un  aperçu  de  la  nature  des  sols, 

et   de  leurs  propriétés  relativement  à  la  production   des 

arbres. 

t  Aspects  Physiographiqties 

De  la  description  plus  détaillée  fournie  par  le  Dr. 
Howe,  nous  pouvons  résumer  brièvement  les  aspects 
physiologiques  et  géologiques,  les  formations  des  sols  et 
la  description  des  forêts.  La  province  peut  se  diviser  en 
trois  régions,  qui  diffèrent  sous  ce  rapport,  savoir  :  le 
versant  du  sud  (Atlantique)  le  versant  du  nord — deux 
étendues  d'égale  superficie  et  constituant  la  terre-ferme 
— et  l'île   du   Cap   Breton. 

Le  versant  de  l'Atlantique  repose  sur  des  couches 
de  granit,  de  quartzite,  d'ardoise,  et  sur  des  dépôts  formés 
par  les  glaces;  il  est  entrecoupé  topographiquement  par 
des  collines  et  des  vallons,  des  marais.  Les1  trois  huitièmes 
de  la  partie  ouest  de  la  péninsule,  ou  3,000  milles  carrés, 
et  seulement  550  milles  carrés  dans  l'est  de  la  péninsule 
sont  granitiques,  plus  ou  moins  bouleversés  par  l'action 
des  glaces.  Bien  que  cette  région  granitique  ne  soit  pas 
souvent  favorable  à  la  culture  agricole,  son  sol  convient 
particulièrement  à  la  production  des  forêts  surtout  lorsqu'il 
doit  sa  formation  à  l'action  des  glaces.  Les  couches  plus 
minces,  le  long  des  crêtes,  sont  ordinairement  couvertes  de 
conifères,  parmi  lesquels  domine  le  sapin;  sur  les  flancs 
les  essences  sont  mixtes;  les  pentes  moins  prononcées  et 
les  bases  donnent  naissance  à  l'épinette  et  à  la  pruche  ; 
on  y  rencontre  parfois  des  lieux  stériles  naturels,  ou  rendus 
tels  par  les  incendies,  et  des  marais. 

do) 


Sapins  et  épinettes  rouges  sous  bouleaux  à  papier  représentant  un 

type  dominant  sur  étendues  granitiques  tres  déboisées  .vais 
non  brûlées. 


Objet    et    But    du    Recensement 

Les  étendues  quartzeuses,  qui  entourent  les  endroits 
granitiques  situés  au  centre,  sont  formées  de  roches  plus 
compactes  et  plus  dures,  et  l'on  y  rencontre  plus  souvent 
des  parties  arides;  au  contraire,  les  formations  schisteuses, 
et  les  meilleurs  dépôts  formés  par  les  glaces  dans  les  vallées, 
sont  les  pays  agricoles,  ou  produisent  des  forêts  de  qualité 
supérieure.  Ces  deux  formations  couvrent  environ  la  même 
étendue  que  le  granit  dans  les  comtés  de  l'ouest,  mais, 
dans  les  comtés  de  l'est,  les  étendues  quartzeuses  sont  de 
beaucoup  plus  considérables  que  les  formations  granitiques 
et  schisteuses,  conséquemment,  les  conditions  de  croissance 
sont,  en  général,  moins  favorables. 

Les  dépôts  formés  par  les  glaces  sont  ordinairement  cou- 
verts des  meilleures  forêts,  mais  si  la  composition  de  leurs  sols 
est  trop  grossière,  ou  le  drainage  excessif,  on  y  trouve  une 
tendance  à  la  stérilité. 

Le  versant  du  nord,  ou  le  bassin  de  drainage  du  détroit 
de  Northumberland  et  du  Bassin  de  Minas,  bien  que  d'une 
composition  topographique  plus  simple,  est  géologique- 
ment,  quant  au  sol  et  à  la  production  des  forêts,  beaucoup 
plus  diversifié,  composé  non  seulement  de  roches  ignées 
(felsites,  syénites,  diorites)  et  de  roches  métamorphiques 
(schisteuses),  mais  de  grès,  d'ardoise,  de  conglomérat,  de 
calcaire,  et  de  drift  dûs  à  l'action  des  glaces,  à  un  degré 
moindre.  On  trouve  ici,  outre  le  bois  dur  en  plus  grande 
quantité  et  de  meilleure  qualité,  une  végétation  plus 
luxuriantes;  toutes  les  essences  qui  poussent  sur  le  versant 
sud  sont  répétées  sur  celui-ci,  et  de  plus  quelques  pins  gris 
qui  n'existent  pas  sur  l'autre  versant. 

On  peut  diviser  l'île  du  Cap  Breton  en  deux  sections 
distinctes,  la  péninsule  du  sud,  qui  est  une  plaine  ondulée, 
et  la  péninsule  du  nord,  un  plateau  élevé,  avec  légère 
variation  topographique,  excepté  dans  la  partie  nord  où 
il  est  entrecoupé  de  collines. 

La  composition  de  la  forêt  varie  surtout  avec  les 
différences  du  sol,  les  conditions  climatériques  ne  diffèrent 
pas    suffisamment,  excepté  sur  le  plateau  du  Cap  Breton, 

(ii) 


Commission    de   la    Conservation 

et  sur  les  plus  hautes  montagnes,  pour  y  exercer  une  grande 
influence.  En  général,  les  essences  sont  mixtes — les  types 
à  larges  feuilles  et  les  conifères  forment  des  massifs 
composés  tantôt  de  plusieurs  espèces,  tantôt  d'une  seule; 
ceux-là  se  séparent  des  conifères  et  composent  des  bosquets 
d'arbres  à  larges  feuilles  de  diverses  espèces.  Les  bosquets 
d'une  seule  essence  sont  rares,  et  ne  convrent  qu'une 
faible  étendue.  Il  faut  excepter  les  endroits  où  le  sol  est 
de  pauvre  qualité,  par  exemple  dans  les  plantes  du  comté 
de  Colchester  où  pousse  le  pin  gris,  ou  bien  encore  lorsque 
le  climat  et  le  sol  s'unissent,  comme  dans  le  Cap  Breton, 
pour  produire  des  forêts  de  sapins. 

Espèces  d'Arbres  des  Forets  de  la  Nouvelle -Ecosse 

A.  Conifères 

Le  pin  blanc  (Pinus  strobus)  est  une  essence  univer- 
sellement répandue  et  pousse  en  bosquets  mixtes,  la  pre- 
mière venue  a  été  abattue  presque  partout,  mais  en  cer- 
taines parties  (Shelburne,  Queens)  il  est  très  commun  dans 
la  seconde  forêt. 

Le  pin  rouge  (Pinus  resinosa)  ne  se  trouve  qu'en 
certains  endroits,  sur  des  sols  de  gravier,  surtout  sur  ceux 
d'origine  granitique,  et  sur  presque  toutes  les  plaines 
sablonneuses.  Si  l'on  veut  le  localiser  plus  dans  une 
place  que  dans  une  autre,  on  peut  citer  les  comtés  de 
Lunenburg  et  de  Queens. 

Le  pin  gris  (Pinus  divaricata)  ne  pousse  guère  que 
dans  les  plus  pauvres  sols  du  comté  de  Colchester.  Il  n'a 
aucune  valeur  commerciale. 

L'épinette  rouge  (Picea  rubra)  est  le  principal  arbre  de 
bois  de  construction;  on  la  trouve  dans  toute  la  province 
mais  elle  aime  surtout  les  sols  humides. 

L'épinette  blanche  (Picea  canadensis)  n'est  pas,  comme 
on  le  croit  et  le  dit,  la  principale  espèce.  Elle  ne  figure 
que  dans  les  forêts  vierges,  en  très  petit  nombre,  à  peine 
plus  d'un  pour  cent.  Mais,  dans  les  pâturages  et  les 
clairières,    elle    prend    rapidement    possession    du    sol  et 

(12) 


Classification   des   Arbres   de   Foret 

s'y  développe  très  vite.  Elle  pousse  surtout  dans 
les  régions  côtières;  on  la  trouve  en  abondance  dans  les 
comtés  de  Digby  et  de  Yarmouth  et  sur  le  côté  de  Canso 
du  comté  de  Guysborough;  son  bois  est  inférieur  à  celui 
de  l'épinette   rouge. 

L'épinette  noire  (Picea  mariana)  est  la  principale 
épinette  des  marais,  où  elle  atteint  rarement  une  grande 
taille;  on  ne  la  trouve  pas  souvent  sur  les  hauteurs  et 
parmi  les  hautes  futaies.  Elle  ne  pousse,  sans  doute,  que 
lentement  dans  les  lieux  marécageux  et  ne  sert  qu'à  faire 
des  poteaux  de  mines  et  de  la  pâte  à  papier. 

Le  sapin  baumier  (Abies  balsamea)  est  souvent  con- 
fondu avec  l'épinette  blanche,  ou  appelé  de  ce  nom,  sur- 
tout au  Cap  Breton.  C'est  le  plus  omniprésent  et  numéri- 
quement le  plus  répandu  des  conifères.  On  le  trouve  dans 
toutes  les  parties  de  la  province,  surtout  au  Cap  Breton, 
où,  sur  le  plateau,  au  nord  de  la  pénisnule,  il  forme  presque 
seul  une  forêt  continue,  avec,  çà  et  là,  quelques  épinettes 
rouges  et  bouleaux  blancs.  C'est  l'espèce  qui  se  reproduit 
le  mieux;  elle  supporte  bien  l'ombre,  se  développe  aussi 
rapidement  et  même  plus  vite  que  l'épinette  blanche,  mais 
son  existence  n'est  pas  de  longue  durée,  et  elle  est  main- 
tenant très  sujette  à  une  maladie  et  à  une  carie  prématurée. 
Comme  bois  à  pâte  de  papier,  elle  vaut  l'épinette. 

La  pruche  (Tsuga  canadensis)  est  plus  localisée  en  sa 

distribution  que  les  conifères  précédents,  à  l'exception  du 

pin  rouge  et  du  pin  gris.     On  la  trouve  dans  les  sols  frais, 

surtout   dans   les   comtés   de   l'ouest.     Elle   prend   de   la 

valeur  comme  bois  de  construction. 

Le  mélèze  (Larix  laricina)  appelé  en  certains  endroits 
"genévrier,"  pousse  parmi  l'épinette  noire  dans  les  marais. 
La  mouche-à-scie  a  détruit  les  anciens  plants,  mais  on 
en  rencontre  souvent  de  jeunes  boisements  vifs. 

B.  Essences  a  Larges  Feuilles 

Le  bouleau  jaune  (Betula  lutea).  Cet  arbre  précieux 
occupe  le  troisième  rang  par  le  nombre  parmi  les  bois  durs 

(13) 


Commission    de    la    Conservation 

dominants,  seuls  le  hêtre  et  l'érable  sont  plus  répandus 
que  lui.  Mais  dans  les  comtés  de  l'est  il  surpasse  en  nombre 
ces  deux  derniers. 

Le  bouleau  à  papier  ou  bouleau  blanc  {Betula  papy- 
rifera)  est  répandu  dans  toute  la  province,  mais  il  est  très 
abondant  dans  la  partie  est,  surtout  dans  le  comté  de 
Guysborough. 

Le  bouleau  gris  {Betula  populifolia).  Cette  espèce 
n'entre  pas  dans  la  liste  des  bois  marchands;  on  en  fait 
cependant  des  cercles  pour  usage  local  ;  c'est  un  des  arbres 
les  plus  communs,  puisqu'il  pousse  sur  les  endroits  brûlés. 

Le  chêne  rouge  {Quercus  rubra).  On  trouve  cet  arbre 
dans  les  sols  profonds,  principalement  le  long  des  cours 
d'eau,  dans  les  parties  ouest  de  la  province.  C'est  une 
venue  inférieure  qui  occupe  souvent  les  sommets  rocheux 
et   abondants   en   gravier. 

Le  hêtre  (Fagus  americana).  C'est  le  bois  dur  le 
plus  commun  dans  les  forêts  des  comtés  de  l'est.  Il  cons- 
titue souvent  à  lui  seul  des  massifs  sur  les  crêtes  et  les 
sommets  des  collines. 

L'érable  à  sucre  {Acer  saccharum)  occupe  le  second 
rang,  quant  au  nombre,  comme  bois  dur,  dans  la  province. 

L'érable  rouge  ou  mou  {Acer  rubrum)  se  trouve  com- 
munément parmi  le  sapin  dans  les  sols  humides,  le  long  des 
ruisseaux.  On  le  trouve  aussi  parmi  le  bouleau  gris  sur  les 
lieux  à  demi-stériles. 

Le  frêne  américain  {Fraxinus  americana)  est  exces- 
sivement rare. 

Le  frêne  noir  {Fraxinus  nigra)  est  commun  dans  les 
marais. 

Au  nombre  des  arbres  non  marchands,  ou  à  ceux  qui 
ne  sont  pas  répandus  en  quantitiés  suffisantes  pour  être 
livrés  au  commerce,  on  peut  ajouter  les  suivants  : 
i.  Le  tremble  {Populus  tremuloides) . 

2.  Le  tremble  à  feuilles  très  échancrées  {Populus 

grandidentata) . 

3.  Le  peuplier  baumier  {Populus  balsamifera) . 

(14) 


Classification    des    Arbres    de   Forêt 

4.  Le  bois  de  fer  d'Amérique  (Ostrya  virginiana). 

5.  Le  hêtre  bleu  (Carpinus  caroliniana) . 

6.  L'aulne    (Alnus   incana). 

7.  L'orme  (Ulmus  americana). 

8.  Le  frêne  de  montagne  (Pyrus  americana). 

9.  L'amelanchier    (Amelanchier    canadensis). 

10.  L'épine   (Cratœgus  sp.) 

11.  Le  merisier  noir  (Prunus  serotina). 

12.  Le  merisier  à  fruit  amer  (Prunus  virginiana). 

13.  Le  merisier  à  grappes  (Prunus  pennsylvanica). 

14.  Le  sumac  (Rhus  typhina). 

15.  L'érable    rayé    (Acer   pennsylvanicum) . 

16.  L'érable   de   montagne    (Acer  spicatum). 

17.  Le   frêne   rouge    (Fraxinus   pennsylvanica). 

18.  Le    cormier    (Cornus    alternifolia) . 

Résultats  Statistiques  du  Recensement 

On  a  trouvé  qu'il  existait  une  telle  différence  entre 
l'état  des  forêts  de  la  terre-ferme  et  de  l'île  du  Cap  Breton, 
que  l'on  a  cru  bon  de  faire  des  comptes  rendus  séparés 
pour  les  deux  parties.  Le  nord  de  l'île,  à  l'exception  des 
côtes,  est  une  suite  ininterrompue  de  forêts,  sur  une  terre 
que  n'a  pas  encore  touchée  la  main  de  l'homme,  le  bois  est 
presque  exclusivement  du  sapin.  Cette  essence  est  aussi 
celle  qui  domine  sur  le  reste  de  l'île. 

Classification  des  Terres — Terre-Ferme 

Les  tableaux  qui  suivent  donnent  une  classification 
complète  de  la  terre,  comté  par  comté,  et  le  pourcentage 
proportionnel  par  lequel  chaque  type  est  représenté  dans 
le  comté.  J'ajoute,  une  fois  de  plus,  que  les  chiffres  ne 
sont  qu'approximatifs  et  qu'il  ne  faut  par  les  prendre 
comme  mathématiquement  exacts. 

On  a  classifié  sous  terre  défrichée  ou  terre  arable  non 
seulement  les  champs  et  les  pâturages,  les  vergers,  etc., 
actuellement  en  usage,  mais  aussi  les  fermes  abandonnées 
en  tout  ou  en  partie,  sur  lesquelles  il  pousse  plus  ou  moins 

(15) 


Commission    de  la    Conservation 

de  bois.  (Il  est  difficile  de  tracer  une  ligne  de  distinction 
entre  ces  dernières  et  les  terres  à  bois).  Sur  les  fermes  qui 
bordent  des  pièces  d'eau,  les  parties  boisées  et  entre- 
coupées de  champs  ont  été  calculées  par  approximation  et 
ajoutées  à  l'étendue  forestière.  Sur  les  lots  à  bois  de  ce 
genre,  en  général  très  triés,  on  a  évalué  que  le  jeune  bois 
ou  la  seconde  pousse    couvrait  envirion  256,000  acres. 

Sur  la  partie  ouest  de  la  terre-ferme  on  a  trouvé  qu'il 
existe  une  grande  étendue  de  prairies  naturelles,  qu'un 
drainage  quelconque  pourait  améliorer  grandement.  Dans 
les  comtés  de  l'est,  elles  sont  moins  nombreuses  et  moins 
grandes,  et  c'est  pour  cela  qu'on  ne  les  a  pas  classiflées 
séparément. 

Les  sols  de  l'ouest  de  la  Nouvelle-Ecosse  sont  des 
terrains  plus  ou  moins  tourbeux,  appelés  savannes,  et  que 
l'on  pourra  peut-être  convertir  plus  tard  en  terres  arables. 

On  a  établi  une  distinction  entre  les  jeunes  rejetons 
et  la  seconde  croissance  ;  celle-ci  désigne  des  forêts  qui  ont 
été  abattues,  mais  dont  le  bois  est  maintenant  ou  sera 
bieutôt  de  taille  à  servir,  tandis  que  ceux-là  représentent 
des  arbres  de  quelques  années  seulement  d'existence.  Il 
n'était  pas  toujours  facile  d'arriver  à  la  précision  en  ce 
genre  de  distinction;  néanmoins,  les  chiffres  donnent  une 
indication  approximative  de  l'approvisionement  futur. 
On  trouve  des  rejetons  même  dans  les  lieux  déboisés,  et 
surtout  très  déboisés,  où  l'espace  libre  favorise  leur  crois- 
sance; on  a  fait  mention  de  cette  reproduction  sur  les 
plans,  mais  il  n'a  pas  été  possible  d'en  faire  un  calcul 
numérique. 

Les  vieux  brûlés  et  les  stériles,  bien  que  d'abord  notés 
à  part,  ont  été  compris  dans  un  même  total,  quand  on  a 
fait  le  compte  final,  car  il  est  très  difficile  de  savoir  si  ce 
sont  les  incendies  répétés  qui  ont  produit  ces  résultats,  ou 
s'il  faut  les  attribuer  à  d'autres  causes,  malgré  l'opinion 
générale.  Un  peu  moins  de  la  moitié  de  l'étendue  ainsi 
appelée  semble  être  des  endroits  stériles  naturels  et  des- 
tinés à  rester  tels;    l'autre  moitié,  soit  envrion  un  million 

(16) 


Résultats     Statistiques    du    Recensement 

d'acres,  pourra  être  rachetée  ;  même  à  l'heure  présente,  on  y 
trouve  des  bosquets  de  bois  de  construction  et  de  pâte  à 
papier.  On  traite  de  la  nature  et  de  l'avenir  des  lieux 
stériles  dans  un  autre  passage  de  ce  rapport. 

Les  étendues  dernièrement  dévastées  par  les  incendies, 
par  exemple,  au  cours  des  quinze  dernières  années,  dont 
l'avenir  est  encore  incertain,  ont  été  classées  à  part,  et 
quand  la  chose  a  été  possible,  l'année  de  l'incendie  a  été 
mentionnée  sur  le  plan.  Les  arbres  laissés  intacts  par  le 
feu  ont  été  mis  en  ligne  de  compte  ajoutés  au  total  de  la 
croissance    forestière. 

Dans  le  total  des  étendues  sur  lesquelles  la  statistique 
fournit  des  données,  il  y  a  une  différence  de  2,077  milles 
carrés  pour  les  différents  comtés  d'avec  le  nombre  donné 
dans  l'atlas  du  Canada.  Cette  différence  provient  de  ce 
que,  dans  l'atlas,  les  étendues  couvertes  d'eau  sont  com- 
prises dans  la  superficie  totale  des  terres,  et  aussi,  en  partie 
de  la  divergence  qui  existe  entre  les  plans  d'arpentage  et 
l'arpentage  géographique. 

Il  y  a  aussi  quelques  petites  étendues  sur  lesquelles 
on  n'a  pu  obtenir  de  renseignements,  car  elles  étaient 
situées  trop  loin  de  la  route  des  recenseurs,  et  il  eût  fallu 
faire  trop  de  dépenses  pour  aller  les  examiner.  Cette 
étendue  non  comprise  dans  la  carte,  indiquée  sous  le  titre 
de  "non  classifiée"  dans  la  statistique  comprend  un  peu 
plus  d'un  pour  cent. 

On  a  compté  libéralement  les  étendues  défrichées  ou 
terres  agricoles,  afin  de  donner  à  celles-ci  autant  de  pro- 
portion que  possible.  Tel  que  susdit,  il  était  difficile  de 
tracer  une  ligne  de  séparation  entre  les  pâturages  et  les 
terres  à  bois;  néanmoins,  vu  la  différence  des  méthodes, 
les  chiffres  du  recensement  de  1901  et  les  nôtres  ont  entre 
eux  une  coïncidence  remarquable  :  fait  qui  est  de  nature 
à  inspirer  confiance  dans  le  résultat  de  ce  relevé.  Les 
chiffres  du  recensement  de  1901 — qui,  il  faut  l'avouer,  sont 
aussi  basés  sur  de  pures  estimations,  avec  tendance  inverse 
— sont  environ  3  pour  cent  de  moins  que  ceux  de  notre 

(17) 


Commission    de   la    Conservation 

recensement,  c'est  à  dire,  moins  favorables  à  l'étendue 
des  terres  arables.  Nos  chiffres  sont  inférieurs  à  ceux  du 
recensement  de  iqoi  dans  trois  comtés  seulement  :  Anna- 
polis,  Yarmouth  et  Antigonish,  et  on  a  trouvé  qu'en  ceux-ci, 
surtout  dans  le  dernier,  beaucoup  de  pâturages  sont  con- 
vertis en  forêt,  et  cela  peut-être  depuis  le  recensement 
décennal,  et  que  l'on  a  compris  dans  la  classification  des 
jeunes  rejetons.  On  peut  donc,  sans  crainte  d'errer,  et 
d'une  manière  libérale,  avancer  que  le  total  de  la  super- 
ficie des  terres  arables  serait  au-dessous  de  20  pour  cent. 

Bien  qu'il  y  ait  encore  sous  bois  des  étendues  qui 
seraient  propres  aux  cultures  des  champs,  une  partie  de 
l'étendue  actuelle  sous  exploitation  agricole  pourra  être 
rendue  à  la  sylviculture,  comme  impropre  aux  fins  agricoles; 
c'est  pourquoi,  prise  dans  son  ensemble,  la  superficie  des 
terres  arables  ne  subira  pas  de  grandes  modifications. 

Comme  on  l'a  dit  précédemment,  les  prairies  naturelles 
et  les  savannes  doivent  être  comptées  au  nombre  des  terres 
arables,  mais  elles  représentent  moins  de  60,000  acres. 

La  forêt  verte  actuelle  couvre  environ  cinq  millions 
d'acres.  Elle  occupe  environ  52.5  pour  cent  de  la  super- 
ficie de  la  province;  mais  d'un  autre  côté  il  faut  lui  ajouter 
les  5.8  pour  cent  de  l'étendue  récemment  brûlée  et  environ 
12  pour  cent  des  meilleures  classes  de  terres  stériles 
qui  pourront  être  reboisées.  Donc,  la  superficie  qui  est 
susceptible  d'être  appelée  terre  forestière  représente  70 
pour  cent  de  la  terre  de  cette  province;  la  balance,  10  pour 
cent,  est  prise  par  les  lieux  voués  à  la  stérilité  perpétuelle. 
Cette  différence  est  un  faible  pourcentage  des  terres  per- 
dues. On  ne  la  maintiendra  à  ce  point  qu'en  prenant  des 
mesures  préventives  contre  les  incendies  et  des  moyens 
de  reboiser  les  anciens  brûlés  et  les  lieux  stériles  qui  offrent 
quelque  chance  de  produire  du  bois. 

Il  reste  moins  de  100,000  acres  de  forêt  vierge  ou  demi- 
vierge;  et,  tout  compris,  on  peut  dire  que  seulement 
1,400,000  acres,  soit  un  quart  de  l'étendue  forestière, 
fournissent  les  billes  de  sciage  aux  scieries;    à  cet  appro- 

(18) 


REPRODU<   riON  Dl    20    VNS    VPRÈS   I  N    [N(  I  NDIE.       I.K  SOL   ESI    DE    SABLE  FIN  D'i  N  PIED 
DE    PROFONDE!   R    SI   R    SOI  -  SOL     \  K*  ■  1 1  EUX. 


Reproduction  de  20  ans  après  un  incendie.     Le  sol  est  de  sable  fin  de  trois 
polces  de  profondeur,  profondeur  au-dessous  de  gros  sable  et 
de  gravier  de  huit  pieds  sur  sous-sol  de  glaise.    . 


Résultats     Statistiques    du    Recensement 

visionnement  on  pourrait  ajouter  le  bois  qui  reste  sur  les 
2,800,000  acres  de  forêt  fortement  déboisées,  et  celui  des 
227,000  acres  de  la  seconde  pousse. 

L'étendue  de  bois  dur  pur  représente  moins  de  7  pour 
cent,  et  celle  des  conifères  purs  20  pour  cent,  la  grosse  part 
de  la  forêt,  soit  73  pour  cent,  est  composée  d'essences 
mixtes.  L'enlèvement  du  pin,  de  l'épinette  et  de  la  pruche 
de  cette  dernière  catégorie,  tend  à  donner  la  prédominance, 
au  bois  dur.  Ainsi,  les  étendues  très  déboisées  sont  aptes 
à  produire  des  bois  durs.  Il  est  probable  qu'une  grande 
partie  des  étendues  couvertes  aujourd'hui  de  bois  dur 
était  jadis  une  forêt  mixte,  dont  les  conifères  auront  été 
enlevés.  On  a  mis  ensemble  les  deux  types  de  forêt  vierge 
et  de  forêt  modérément  triée,  la  différence  n'étant  pas 
considérée    sensible. 

On  pourra  se  faire  une  idée  plus  complète  de  la  situa- 
tion forestière  par  les  chiffres  donnés  dans  les  tableaux  et 
le  diagramme  qui  suivent;  ils  indiquent  les  superficies 
de  ces  classifications  de  terre,  sous  forme  de  pourcentages, 
de  l'étendue  de  toute  la  province,  dans  l'ensemble  et  par 
comtés. 


(19) 


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(21) 


Commission    de    la    Conservation 

Cap   Breton 

Comme  on  l'a  dit  précédemment,  la  forêt  de  l'île  du 
Cap  Breton  est  d'un  type  entièrement  différent  de  celle 
de  la  terre-ferme.  Ici  le  sapin  baumier  est  l'arbre  dominant, 
aussi  le  bois  de  sciage  est  rare.  Beaucoup  des  terres  à 
bois  sont  de  qualité  inférieure.  Le  bois  à  pâte  de  papier 
et  pour  poteaux  de  mines  est  le  commerce  principal. 

Le  nord  de  la  péninsule  surtout,  qui  comprend  les 
comtés  d'Inverness  et  de  Victoria,  est  couvert  d'une  forêt 
presque  ininterrompue  de  purs  sapins  baumiers,  l'épinette 
n'y  compte  que  de  15  à  25  pour  cent,  excepté  dans  les  ma- 
rais d'épinettes  noires  et  environ  trois  pour  cent  de  bouleaux 
à  papier.  Cette  partie  de  l'île,  qui  n'est  pas  divisée  en  lots, 
n'a  pas  été  examinée,  car  l'auteur  y  a  fait  une  visite  par- 
ticulière, il  y  a  quelques  années,  pour  fins  commerciales,  et 
les  renseignements  qu'il  a  recueillis  alors  ont  servi  aux 
investigations  actuelles.  Ici  la  distribution  de  l'étendue 
ne  peut  réclamer  une  grande  exactitude,  puisque  la  super- 
ficie totale  est  sujette  à  beaucoup  de  doute.  La  partie 
supérieure  du  plateau  est  occupée  par  une  chaine  continue 
de  lieux  stériles  couverts  de  mousse  ou  marécages,  où 
plusieurs  petits  cours  d'eau  prennent  leur  source.  La 
superficie  totale  de  ces  lieux  stériles  est  évaluée  à  575  milles 
carrés,  et  répartie  dans  les  proportions  de  5  à  7  dans  les 
deux  comtés  d'Inverness  et  de  Victoria.  En  outre,  le 
reste  de  l'étendue  forestière,  moins  une  déduction  d'environ 
650  milles  carrés  pour  marais  d'épinettes  noires,  d'aulnes  à 
balai,  etc.,  a  été  réparti  de  la  même  manière. 

Une  grande  partie  de  la  terre  défrichée  dans  le  comté 
du  Cap  Breton  sert  de  lieux  de  décharge  pour  déchets  de 
mines,  de  terrains  miniers,  de  villes,  etc. 

On  remarquera  que  l'étendue  forestière  totale  de 
l'île,  1,535,000  acres,  est  proportionnellement  supérieure 
à  celle  de  la  terre-ferme,  et  que  la  distribution  en  genres 
varie  aussi  beaucoup. 


(22) 


CLASSIFICATION    OF   LAND,    NOVA  SCOTIA 


Cleared  Land 


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(7)  In  di  cotes  proportion  of  Corn  fer 
(D         »  ■>■>  ■»   Hardwood 

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Recently  burned 


Old  Burns 
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Young  Growth 
Second  Growth 


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Virgin 


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Commission    de    la    Conservation 

Etat  Estimatif  du  Bois  Debout 

Après  avoir  pris  connaissance  des  étendues  couvertes 
par  les  différentes  sortes  de  bois  de  construction  et  de 
l'état  dans  lequel  se  trouve  ce  bois,  nous  pourrions,  en  vue 
d'arriver  à  un  aperçu  général  du  montant  de  bois  destiné 
a  être  abattu,  spécifier  un  chiffre  moyen  à  chacune  de  ces 
espèces.  A  cette  fin,  les  examens  des  propriétés  actuelles 
fourniront  une  bonne  base.  Nous  avons  eu  la  bonne 
fortune  d'inspecter  des  estimations  qui  embrassaient  environ 
un  million  d'acres,  dans  les  différentes  parties  de  la  pro- 
vince, et  de  lire  diverses  descriptions  en  plus  de  celles  qui 
reposent  sur  les  observations  personnelles  de  l'équipe  des 
recenseurs.  Puisque  ces  chiffres  estimatifs  couvrent  presque 
15  pour  cent  de  l'étendue  totale  des  forêts,  alors  que  dans 
le  travail  de  détail,  par  le  système  de  sections,  2  à  5  pour 
cent  sont  ordinairement  considérés  suffisants,  on  peut 
dire  que  la  base  de  ces  calculs  peut  être  considérée  satis- 
faisante. 

On  sait  que  les  différentes  parties  de  la  province  n'ont 
pas  le  même  développement;  la  vigueur  de  croissance  du 
bois,  dans  l'ouest  de  la  province,  est  certainement  supé- 
rieure en  qualité  et  en  quantité  par  acre  à  celle  de  la  partie 
est.  Cependant,  nous  n'avons  pas  cherché  à  établir  des 
calculs  séparés  des  différentes  sections,  mais  nous  avons 
choisi  une  moyenne  pour  chaque  type  dans  toute  la  pro- 
vince, faisant  abstraction  toutefois  de  l'île  du  Cap  Breton, 
qui  forme  une  classe  par  elle-même,  et  dont  la  plus  grande 
partie  ne  renferme  pas  de  bois  de  sciage. 

Bois  de  Sciage 

Les  chiffres  qui  suivent  ne  se  rapportent  qu'aux 
conifères. 

Tout  en  admettant  que  les  meilleures  acres  de  bois 
mixte,  où  dominent  les  conifères  ne  dépassent  pas  15  mille 
pieds  de  planche,  et  qu'un  lot  particulier  de  purs  conifères 
puisse    fournir    jusqu'à   30   mille   pieds,    la   moyenne   des 

(24) 


Résultats     Statistiques    du    Recensement 

forêts  vierges  de  toute  la  superficie  ne  pourrait  guère 
excéder  plus  de  12  mille  pieds  de  planche  par  acre. 

Les  autres  types  de  boisement  fourniront  les  mêmes 
différences.  Quelques-unes  des  plus  petites  étendues 
légèrement  triées  peuvent  contenir  encore  jusqu'à  6  mille 
pieds,  et  les  meilleures  acres,  même  dans  les  grandes  étendues 
peuvent  renfermer  une  moyenne  de  4  mille  pieds,  mais 
la  moyenne  générale  ne  pourrait  excéder  plus  de  3  mille 
pieds.  A  cette  catégorie  on  peut  ajouter  la  petite  étendue 
de  la  seconde  croissance,  suivant  le  même  taux,  bien  que 
ce  chiffre  soit  un  peu  trop  élevé. 

La  différence  est  encore  plus  prononcée  sur  les  étendues 
très  triées  et  sur  les  étendues  brûlées,  dont  beaucoup  n'ont 
plus  de  bois  de  sciage.  Cependant,  nous  pouvons  leur 
accorder  1,000  pieds  par  acre,  ce  qui  serait  libéral. 

Les  lieux  stériles  et  les  vieux  brûlés  contiennent  des 
bosquets  de  bois  vert,  en  plus  du  bois  à  pâte  de  papier,  et, 
à  la  suite  d'examens  de  grandes  superficies  de  ces  deux 
classes,  il  appert  que  les  lieux  stériles  fourniraient  une 
moyenne  de  400  pieds  par  acre  ;  cependant,  la  moynne 
générale  ne  s'é  èverait  guère  au-dessus  de   300  pieds. 

En  laissant  de  côté  les  étendues  couvertes  de  bois  dur 
seulement,  nous  obtenons  les  chiffres  suivants  : 

État    Estimatif    des    Conifères  sur  la  Terre-Ferme 

T94495  acres  de  forêt  vierge  ou  serai-vierge à  12  M — 1,133.9s1  M.  pds. 

1,318,964     "       "       "       modérément  triée  et  de  seconde 

pousse à    3  M— 3,956,892  M.  pds. 

3,192,175     "        "       "       très  triée  et  brûlée ....à    1  M— 3,192,175  M.  pds. 

1,138,730     "        "       "       lieux   stériles   verts  et   vieux 

brûlés à  300  pds.—    341,619  M.  pds. 

5,744,365  acres  Total 8,624,638  M.  pds. 

On  peut  donc  conclure  que  la  terre-ferme  de  la  pro- 
vince renferme  moins  de  dix  billions  de  pieds  de  conifères 
pour  bois  de  construction  ;  le  bois  de  sciage  qui  peut  se 
trouver  dans  l'île  du  Cap  Breton  n'élèverait  pas  les  chiffres 
au-delà  de  ce  maximun. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  ces  chiffres  sont  basés  sur 
un  type  de  diamètre  de  bois  aussi  bas  que  possible.     On 

(25) 


Commission    de    la    Conservation 

abat  tout  ce  qui  peut  fournir  une  planche  de  2  x  4  pouces  ; 
les  marchés,  surtout  ceux  des  comtés  de  l'ouest,  sont 
autorisés  à  expédier  du  bois  de  ce  calibre  aux  Antilles  et  en 
Amérique  du  Sud. 

On  peut,  jusqu'à  un  certain  point,  juger  de  l'état  des 
arbres  en  se  basant  sur  les  tailles  des  scieries.  A  l'une  des 
plus  grandes  scieries,  on  a  pris  note,  pendant  trois  ans, 
d'une  telle  taille  de  sciage  d'environ  5.5.  millions  de  pieds 
d'une  bonne  classe  de  bois.  Ces  chiffres  montrent  que 
17.5  billes  d'épinette  fournissent  M  (1,000)  pieds,  que  le 
pin  donne  un  peu  plus,  et  que  11  billes  de  pruche  égalent 
M.  pieds.  Sur  un  total  de  84,000  billes,  qui  représente 
probablement  la  coupe  de  la  région,  en  nombre,  l'épinette 
comptait  62  pour  cent,  la  pruche  25  pour  cent  et  le  pin 
13  pour  cent.  Cependant,  par  suite  des  dimensions  plus 
fortes  de  la  pruche,  les  proportions  en  volume  étaient  de  53 
pour  cent,  36  pour  cent  et  11  pour  cent,  respectivement. 
La  bille  d'épinette  mesurait  en  moyenne  11  pouces  de 
diamètre,  et  la  bille  de  pruche  environ  14  pouces. 

Si  nous  appliquons  au  bois  bebout  la  proportion  rela- 
tive fournie  par  ces  tailles  de  la  scierie,  nous  trouverons 
qu'il  y  aurait,  en  chiffres  ronds,  environ  cinq  billions  de 
pieds  d'épinette,  trois  billions  de  pieds  de  pruche,  et  environ 
un  billion  de  pieds  de  pin  blanc,  mais  la  quantité  est  peut- 
être  inférieure  à  ces  chiffres. 

Bois  a  Pâte  de  Papier 

La  ressource  forestière,  d'un  autre  côté,  augmente 
beaucoup  sa  valeur,  si  l'on  y  ajoute  le  boisa  pâte  de  papier. 
Nous  constatons  encore  ici  de  grandes  différences.  Le 
Cap  Breton  occupe  la  première  place  par  unité  et  dans 
l'ensemble.  La  partie  qui  forme  le  plateau  dans  les  comtés 
de  Victoria  et  d'Inverness  est  une  forêt  de  bois  à  pâte  de 
papier  ou  de  poteaux  de  mines,  elle  est  composée  presque 
exclusivement  de  sapins,  avec  environ  15  pour  cent  d'épi- 
nettes  et  3  pour  cent  de  bouleaux  à  papier  ;  dans  le  nord  il  y 
a  de  l'épinette  et  du  pin  blanc.   On  ne  trouve  le  bois  dur,  tel 

(26) 


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Résultats    Statistiques    du    Recensement 

que  l'érable  à  sucre  et  le  bouleau  jaune,  que  sur  les  flancs 
des  collines  qui  descendent  vers  la  mer. 

Dans  cette  forêt  de  sapins,  les  arbres  ont  de  6  à  14 
pouces  de  diamètre,  quelquefois  18  pouces,  et  une  longueur 
de  tronc  de  36  à  40  pieds;  10  arbres  font  une  corde.  Les 
sommets  des  collines  sont  couverts  de  mousse;  dans  les 
vallons  pousse  le  saule,  et  dans  les  marais  l'épinette  noire; 
la  partie  productive  des  1,200  milles  carrés  de  plateau 
doit  être  réduite  d'au  moins  35  pour  cent,  et  l'on  peut 
dire  qu'elle  renferme  au  moins  500,000  acres.  Dans  un 
relevé  particulier,  entrepris  par  l'auteur,  pour  fins  com- 
merciales, il  y  a  quelques  années,  environ  180  échantillons 
furent  mesurés  ;  plusieurs  donnèrent  de  50  à  60  cordes  par 
acre.  On  peut,  en  toute  sûreté  dire  que  la  moyenne  serait 
de  20  cordes  par  acre,  soit  en  tout  12  millions  de  cordes. 

Les  autres  parties  de  l'île  peuvent  fournir  environ  deux 
millions    de    cordes. 

Dans  la  partie  ouest  de  la  Nouvelle-Ecosse  propre- 
ment dite,  si  l'on  suivait  des  méthodes  d'exploitation 
économiques,  on  pourrait  recouvrir  de  15  à  20  et  même  30 
cordes  de  bois  à  pâte  de  papier,  en  plus  du  bois  de  sciage, 
mais,  d'après  les  méthodes  actuelles  d'exploitation  forestière, 
la  plupart  de  ces  bois  sont  perdus.  La'partie  est  renferme  du 
bois  de  dimensions  beaucoup  inférieures,  et  partant  plus 
de  bois  de  pâte  à  papier.  Nous  n'avons  pas  de  données 
pour  établir  des  chiffres  précis,  mais  s'il  nous  était  permis 
un  calcul  à  main  levée,  nous  dirions  que  le  bois  à  pâte  de 
papier  sur  la  terre-ferme  est  inférieur  à  2  cordes  par  acre, 
ou  à  dix  millions  de  cordes. 

On  ne  s'est  pas  préoccupé  d'établir  une  estimation  du 
bois  dur.  L'étendue  de  bois  dur  sans  mélange,  n'est  que 
de  330,866  acres.  Les  arbres,  en  général,  ne  sont  que 
médiocrement  développés.  Mettre  la  somme  totale  à 
six  millions  de  cordes  serait  être  généreux.  Cependant,  au 
Cap  Breton,  on  pourrait  encore  trouver  à  ajouter  deux 
millions  de  cordes  de  bouleau  à  bobines.  De  plus,  le  bois 
dur  de  la  classe  mixte,  qui  atteint  souvent  50  pour  cent,  de  la 

(27) 


Commission    de    la    Conservation 

composition,  fournirait  de  grandes  quantités — peut-être 
vingt-cinq  millions  de  cordes — s'il  n'était  pas  détruit  au 
cours  de  l'exploitation  forestière  des  billes  de  sciage. 

Consommation 

On  n'a  pas  essayé  d'obtenir  des  données  nouvelles 
sur  l'abat  âge,  car  ce  sujet  n'entrait  pas  dans  le  cadre  de 
nos  recherches,  mais  dans  celui  de  l'enquête  statistique, 
pour  laquelle  nous  n'étions  pas  préparés.  Cependant,  en 
prenant  les  données  du  recensement  de  1900  et  de  1906 
pour  les  ajouter  à  celles  de  19 10,  mises  gracieusement  à 
ma  disposition  par  la  Division  Forestière  du  Dominion, 
j'ai  pu  obtenir  une  base  très  complète  pour  faire  un  état 
estimatif  de  la  consommation  du  bois  de  la  province. 

D'après  les  statisques  qui  suivent,  nous  trouvons  que 
la  coupe  du  bois  de  sciage  est  d'environ  trois  cent  millions 
de  pieds  de  planche  qui,  en  1900  représentaient,  en  bois 
de  grume,  moins  de  deux  millions  de  dollars;  mais  en  1910, 
elle  était  évaluée  en  bois  débité,  planches,  lattes,  bardeaux 
(sur  rapport  de  240  scieries)  à  environ  trois  millions  et 
demi.  Dans  ce  total,  l'épinette  représente  62  pour  cent, 
et  la  pruche  20  pour  cent.  Le  pin  y  figure  pour  environ 
10  pour  cent.;  les  bois. durs  n'y  entrent  que  pour  4.5  pour 
cent.,  avec  une  valeur  de  $158,706. 

On  a  expédié  en  dehors  du  pays  au  moins  80  pour 
cent,  de  la  coupe,  dont  la  moitié  par  eau. 

Les  produits  de  moindre  importance,  tels  que  traverses 
de  chemins  de  fer,  poteaux  de  télégraphe,  articles  de 
tonnellerie,  etc.,  et  le  bois  de  chauffage,  additionnés  dans 
l'année  du  recensement,  grossissaient  d'environ  un  demi- 
million  de  dollars  la  valeur  annuelle  des  produits  de  la  forêt. 

Industries  se  servant  de  bois  : 

(a)  Ameublement  et  wagons,  17,306,000  pieds, 
coûtant  $323,497.  Environ  20  pour  cent. 
de  ce  bois  étaient  le  produit  de  la  province  ; 
57  pour  cent,  de  pin  jaune;  13.7  pour  cent. 
de  chêne  (importé);  5.2  pour  cent,  de 
sapin  Douglas. 

(28) 


Résultats    Statistiques    du    Recensement 

(b)  Instruments    aratoires    et    voitures    légères, 

394,000  pieds  seulement,  évalués  à  $10,640; 

bois    presque    entièrement  de    provenance 

du   pays. 

Bois   à   pâte   de   papier.      En    1910,     29,606   cordes, 

coûtant  $135,965,  ont  été  converties  en  pâte  de  papier. 

Tout  compris,  nous  pouvons,  étant  donné  ces  chiffres, 
porter  le  total  des  produits  annuels  directement  sortis  de 
la  forêt  à  $5,000,000  par  année.  La  coupe  annuelle,  pour  la 
consommation  domestique  et  l'exportation,  est  évaluée,  à 
400  millions  de  pieds.  Si  l'on  accepte  nos  calculs  estimatifs 
de  huit  à  dix  billions  de  bois  debout,  il  faudra  admettre  qu'il 
sera  possible  d'épuiser  tout  le  bois  en  20  ou  25  ans,  si  l'on 
laisse  de  côté  les  jeunes  plants  qui  peuvent  aider  à  prolonger 
le  temps  de  l'épuisement  total.  Cependant,  si  l'industrie  du 
sciage  continue  dans  les  proportions  actuelles,  elle  sera  li- 
mitée à  l'abatage  du  bois  debout  sur  les  étendues  modérément 
triées,  vierges  et  de  la  seconde  croissance.  La  somme 
du  bois  qui  couvre  ces  étendues  serait  d'environ  cinq  billions 
de  pieds,  ce  qui  ne  formerait  que  la  moitié  de  l'existence 
mentionnée  plus  haut.  Ceci  démontre  donc  la  nécessité 
d'adopter  des  mesures  immédiates  pour  modérer  l'exploita- 
tion et  activer  le  reboisement. 


;2?) 


Commission    de   la    Conservation 


Produit  forestier  de  la  Nouvelle -Ecosse,  1910* 


Espèces 


M    PIEDS 


Valeur 


Conifères 

Épinette 

Pruche 

Pin  Blanc 

Sapin 

Pin  Rouge 

Pin  Gris 

Épinette  Rouge 

Total 

Bois  Dur 

Bouleau 

Hêtre 

Érable 

Chêne 

Frêne 

Peuplier 

Orme 

Total. 

Grand  Total 


8,110 

i,95o 
598 
490 
252 
192 
3° 


11,622 


$2,133,311 

540,025 

385,669 

58,101 

38,586 

10,944 

1,692 

$3,168,328 


260,237 


ÎIOI,2I2 
25,258 
7,456 
H,I45 
5.254 
7,220 
I,l6l 


$148,706 


$3,327.034 


Total  des  Produits  Forestiers  de  la  Nouvelle-Ecosse,  1910* 


Produit 

Quantité 

Valeur 

260,237  M  pds. 
47,712  M 
23,878  M 
29,606  cordes 
1 5,653     pieds  linéaires 

3,282  M  pds.  bois  scié 
38,173  M 

4,600  cordes 

$3,327.034 
1 1 1,42 1 

Bardeaux    .           

36,008 

135,965 
168,142 

45,281 
332,877 

32,375 

Bois  à  Pâte  de  Papier ....... 

Poteaux  de  Mines 

Articles  de  Tonnellerie  (191 1) 
Écorce  de  Pruche  (1909) .... 

Total 

$4,189,103 

*  Du  Bulletin  25,  Division  des  Forêts,  Département  de  l'Intérieur. 

(30) 


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Commission    de  la    Conservation 

Calcul  Estimatif  de  la  Croissance 

Rien  de  plus  difficile  que  de  déterminer  avec  une 
certaine  exactitude  la  somme  de  produit  que  peut  donner 
une  forêt  qui  grandit.  Le  taux  de  la  croissance  sur  la 
même  acre,  d'une  même  espèce  d'arbres,  varie  d'une 
période  à  l'autre,  et  la  croissance  moyenne  diffère  selon  la 
longueur  de  temps  que  le  bois  se  développe.  D'un  autre 
côté,  étant  donné  une  grande  diversité  de  conditions 
extérieures,  l'effort  que  l'on  fait  pour  arriver  à  établir  une 
moyenne  quelconque  n'a  guère  plus  d'exactitude  qu'une 
supposition.  Dans  une  forêt  vierge,  ou  presque  vierge, 
la  croissance,  sous  le  rapport  de  la  quantité  par  acre,  est 
pour  ainsi  dire  arrêtée.  Il  est,  néanmoins,  vrai  de  dire, 
naturellement,  que  les  arbres  développent  toujours  leur 
diamètre,  et,  si  la  carie  ne  les  endommage  pas  trop  rapide- 
ment, leur  valeur  peut  même  augmenter.  Les  vieux 
arbres  d'une  forêt  modérément  triée  acquièrent  un  plus 
grand  diamètre  et  une  plus  grande  valeur  que  ceux  d'une 
forêt  vierge.  Si  le  déboisement  est  très  prononcé,  la 
croissance  passe  de  l'ancienne  forêt  à  la  nouvelle,  si  forêt 
il  y  a;  plus  ce  déboisement  s'accentue,  plus  la  pousse  des 
jeunes  arbres  en  profite,  pourvu  que  le  reboisement  soit 
composé  de  plants  venus  de  graines.  On  peut  donc  dire 
que,  dans  certains  cas,  c'est  à  dire,  lorsque  le  sol  est  couvert 
d'une  forêt  nouvelle,  il  est  préférable  d'abattre  autant  que 
possible  du  vieux  bois,  afin  d'obtenir  une  meilleure  crois- 
sance. 

Il  existe  des  idées  très  différentes  sur  le  taux  de  crois- 
sance des  arbres.  On  a  fait  des  observations  sur  des  arbres 
poussant  séparément  dans  des  lieux  à  part,  et  l'on  s'est 
servi  des  résultats  obtenus  pour  les  appliquer  à  des  acres 
entières  de  forêt.  Ou  croit,  généralement,  que  l'épinette 
de  la  Nouvelle-Ecosse,  favorisée  par  les  conditions  cli- 
matériques  de  ce  pays,  pousse  avec  une  grande  rapidité. 
De  fait,  bien  que  l'on  puisse  dire  que  le  climat  soit  favorable 
à  la  reproduction,  c'est  à  dire,  au  repeuplement,  le  taux  de 
croissance,  dans    la    forêt,  ne  diffère  guère  de  celui    des 

(34) 


Résultats    Statistiques    du    Recensement 

forêts  placées  dans  des  conditions  analogues  aux  Etats- 
Unis. 

On  ne  s'est  pas  attardé  à  faire  des  études  de  détail; 
cependant,  on  a,  incidentellement,  analysé  550  arbres  pour 
connaître  le  nombre  d'années  nécessaire  à  la  formation  de 
leur  diamètre  et  l'on  a  examiné  un  certain  nombre  de 
plants  échantillons,  afin  de  connaître  les  conditions  de 
croissance.  Il  appert,  d'après  ces  mesurages,  qu'il  faut  à 
une  épinette,  placée  dans  les  meilleures  conditions  de  crois- 
sance, cinquante  années  pour  atteindre  un  diamètre  de  12 
pouces  sur  la  couche;  qu'il  lui  faudrait  cent  soixante-dix 
ans  pour  arriver  aux  mêmes  proportions,  si  elle  était,  pen- 
dant longtemps,  mise  dans  la  nécessité  de  lutter  contre  ses 
voisines  pour  jouir  de  sa  part  de  lumière.  Les  arbres  dont 
la  croissance  est  extraordinairement  rapides  sont  rares; 
leur  nombre  est  extrêmement  limité;  la  plupart  de  ceux 
dont  la  croissance  est  considérée  rapide  demandent  quatre- 
vingts  à  quatre-vingt-dix  ans  pour  attenidre  12  pouces 
de  diamètre.  En  d'autres  mots,  il  faut  à  un  arbre,  placé 
dans  les  meilleures  conditions  de  croissance,  de  six  à  sept 
ans  pour  augmenter  sa  grosseur  d'un  pouce  de  diamètre, 
quatorze  à  ceux  qui  sont  moins  favorisés.  Il  n'est  pas  rare 
de  trouver  des  arbres  plus  vieux  et  plus  gros  auxquels  il  a 
fallu  une  moyenne  de  vingt  années  pour  ajouter  un  pouce 
à  leur  diamètre.  On  pourrait,  comme  en  Suède,  établir 
une  moyenne  de  douze  années  pour  arriver  à  ce  résultat 
dans  les  bois  ordinaires.  C'est  à  dire  le  bois  que  l'on  utilise 
maintenant  comme  bois  de  sciage  a  de  cent  quarante  à  cent 
cinquante  ans  d'existence. 

On  a  effectué  une  série  de  mesurages  sur  les  arbres 
de  la  seconde  pousse,  qui  se  trouvent  dans  des  conditions 
de  lumière  plus  favorables,  et  qui  par  conséquent,  font  une 
meilleure  croissance.  On  a  fait  l'examen  de  250  arbres  de 
cette  classe  en  divers  endroits.  La  croissance  ici  comme 
il  faut  s'y  attendre,  est  rapide,  grâce  à  et  en  proportion 
de  la  lumière.  Cinquante  arbres  sur  un  vieux  pâturage, 
au  sud  de  Springhill,  comté  de  Cumberland,  entre  trente- 
Cas) 


Commission    de   la    Conservation 

cinq^et  cinquante-neuf  ans  d'âge,  ont  formé  i  pouce  de 
diamètre  en  cinq  ans,  c'est  à  dire  qu'un  arbre  de  12  pouces 
de  diamètre  sur  la  souche  avait  soixante  ans  d'existence. 
On  a  trouvé  le  même  taux  de  croissance  sur  d'anciens 
pâturages  en  d'autres  localités.  Mais  dans  la  forêt,  vingt 
arbres  dans  le  comté  de  Colchester,  âgés  de  trente-cinq  à 
quarantes-huit,  ont  ajouté  à  leur  grosseur  1  pouce  de 
diamètre  en  sept  ans,  formant  ainsi  une  dimension  de  12 
pouces  de  diamètre  en  quatre- vinqt-cinq  ans.  On  peut 
accepter  ce  taux  comme  une  bonne  moyenne  pour  les 
arbres  de  la  seconde  croissance. 

Ces  données  se  rapportent  à  V  êpinette  rouge,  que  l'on 
trouve  le  plus  communément  dans  les  forêts  de  la  Nouvelle- 
Ecosse.  U  êpinette  blanche,  qui  atteint  rarement  10  pour 
cent  et  ordinairement  pas  plus  de  1  pour  cent  du  peuple- 
ment naturel  d'une  forêt,  est  l'espèce  qui  pousse  volontiers 
sur  les  pâturages  abandonnés  près  de  la  côte.  Là,  en 
pleine  lumière,  elle  croît  aussi  plus  rapidement,  mais 
produit  un  arbre  de  peu  de  valeur — un  arbre  échelle,  comme 
l'appellent  les  exploitants  de  bois,  à  cause  de  ses  branches. 
Quelques  arbres  de  cette  espèce  ont  été  mesurés,  et  l'on  a 
trouvé  qu'ils  avaient  grossi  leur  diamètre  de  1  pouce  en 
quatre  ans.  Le  sapin  baumier  que  l'on  appelle  à  tort  en 
certains  endroits  êpinette  blanche,  pousse  avec  la  même 
vigueur.  Les  jeunes  plants  de  la  seconde  croissance  de 
cette  espèce  augmentent  leur  diamètre  d'un  pouce  en  cinq 
ou  six  ans,  sur  les  pâturages. 

C'est  le  pin  blanc  qui  pousse  le  plus  rapidement; 
cependant,  un  groupe  de  25  arbres  de  63  à  84  ans,  avec 
moyenne  de  68  ans,  évidemment  de  la  deuxième  croissance, 
n'avait  en  moyenne  que  11.4  pouces  de  diamètre.  Ces 
arbres  ont  poussé  au  taux  de  1  pouce  en  six  ans  et  deux  tiers. 

Vingt-six  pruches  d'une  vieille  forêt,  dans  les  meilleures 
conditions,  près  d'un  cours  d'eau,  entre  cent  soixante-dix 
et  deux  cent  soixante-neuf,  avec  moyenne  de  deux  cent- 
dix  ans,  avaient  un  diamètre  moyen  de  20  pouces;   le  taux 

(36) 


Résultats    Statistiques    du     Recensement 

de  la  croissance  en  diamètre  était  donc  d'un  pouce  en  dix 
ans — ce  qui  est  une  bonne  croissance  pour  cette  espèce. 

Les  tableaux  suivants  donneront  un  aperçu  tangible  de 
la  variété  du  taux  de  croissance  que  l'on  trouve  sous  dif- 
férentes conditions  et  quelquefois  peut-être  sous  les  mêmes 
conditions.  On  peut  dire,  à  titre  de  renseignement,  pour 
ceux  qui  désirent  se  rendre  compte  par  eux-mêmes  du 
rapport  qui  existe  entre  le  temps  et  la  dimension,  qu'il  faut 
ajouter  aux  anneaux  comptés  sur  la  souche  le  temps  néces- 
saire à  faire  la  hauteur  du  tronc.  Ce  temps,  selon  la 
hauteur  de  celui-ci,  varie  de  cinq  à  dix  ans. 

Si  l'on  veut  donner  une  idée  du  volume  de  bois  produit 
par  acre  et  par  année  que  peut  fournir  la  forêt  de  la  Nouvelle 
Ecosse,  on  ne  trouve  pas  de  données  pour  établir  des  calculs 
même  estimatifs.  Ces  conditions  sont  si  variables  que 
l'on  ne  saurait  trouver  des  chiffres  basés  sur  l'expérience. 


(37) 


Commission    de    la    Conservation 


EPINETTE   ROUGE 

En  Forêt 


Nombre 

Moyenne 

Diamètre 

Années  pour 

Remarques 

d'Arbres 

d'Age 

Moyen 

faire  un  pouce 

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171 

24 

7            \ 

Près  de  la  scierie 

i 

173 

12.5 

13-8        / 

Southampton 

6 

120 

12 

10 

Collines  de  Cobe- 
quid 

i 

125 

iS 

8-3        l 
5            / 

Colchester 

i 

70 

14 

Gros    bouts     des 

3 

112 

S- 3 

13  S 

billes  à  la  scierie 

i 

65 

17-3 

3-7 

co.  Victoria 

4 

82 

18.2 

4-5 

co.  Shelburne 

Deuxième  Croissance 


50 

47 

10 

4-7 

Vieux   Pâturage, 
Cumberland 

8 

56 

12.8 

4-3 

Vieux  pâturage, 
Cumberland 

20 

42 

6 

7 

co.  Colchester 

4 

52 

9.8 

5-3 

Vieux  pâturage, 
Antigonish 

10 

47 

10 

4-7 

Vieux  pâturage, 
co.  Halifax 

SAPIN   BAUMIER 

En   Forêt 


Nombre 
d'Arbres 

Moyenne 
d'Age 

Diamècre 
Moyen 

Années  pour 
faire  1  pouce 

Remarques 

6 
2 

14 
25 

86 

107 

48 

100 

12  .2 

12. s 

3-7 

10.5 

7             l 
8.8        / 

13      ) 

10            J 

Collines  de  Cobe- 
quid 

Marais  près  de 
Halifax 

Deuxième  Croissance 


12 

42 

9.2 

4.6 

5 

60 

12 

5 

Colchester    après 
l'incendie  de  '49 

14 

60 

9-4 

6-3 

Colchester     après 
l'incendie  de  '49 

7 

4i 

7 

6 

Sur  un  endroit  sté- 
rile près  de  Halifax 

52 

So 

5-7 

8.7 

Pente  douce,  Sheet 
harbour 

6 

45 

6-3 

7 

Scierie,  de  Victoria 

12 

68 

10.6 

6 

co. 

47 

30 

5-5 

5-4 

Pâturage,  North 
River 

(38) 


Résultats    Statistiques    du    Recensement 

Tout  ce  que  l'on  peut  faire,  c'est  de  discuter  les  pos- 
sibilités. Si  nous  devions  supposer  que  l'âge  des  billes  de 
sciage  d'une  forêt  vierge  atteint  une  moyenne  de  cent 
cinquante  ans — ce  qui  ne  serait  pas  loin  de  la  vérité — et 
divisions  cet  âge  entre  le  bois  tel  que  nous  le  trouvons, 
nous  obtiendrions  30  M  pieds  par  acre  dans  les  meilleures 
coupes,  soit  une  augmentation  annuelle  de  200  pieds,  et, 
si  notre  moyenne  de  12  M  pieds  est  approximativement 
exacte,  le  taux  moyen  serait  de  80  M  pieds  de  planche  par 
acre.  Ce  calcul  semblerait  applicable  à  la  force  de  repro- 
duction des  forêts  vierges  de  grandes  étendues. 

Nous  pouvous  aussi  gagner  quelque  éclaircissement 
au  moyen  de  comparaison  avec  les  autres  pays,  où  l'on 
peut  trouver  des  milliers  de  mesurages  et  des  données  sur  les 
forêts  scientifiquement  administrées.  Parmi  les  plus 
grandes  administrations  de  l'Allemagne,  les  forêts  de  l'état 
Prussien  fournissent  le  moins  de  produit  par  acre;  c'est 
pourquoi,  elles  sont  les  plus  propres  à  servir  de  point  de 
comparaison  avec  les  conditions  irrégulières  des  forêts  de 
notre  pays.  La  raison  pour  laquelle  nous  avous  pris  ce 
produit  peu  élevé,  c'est  l'étendue  immense  sous  considéra- 
tion, environ  sept  millions  d'acres,  dans  lesquelles  sont 
comprises  des  terres  de  pauvre  qualité,  et  le  manque  de 
moyens  de  transport  dans  les  provinces  de  l'est  ;  on  peut 
y  ajouter  le  climat  du  nord  qui  rend  le  taux  de  croissance 
très  semblable  à  celui  de  la  Nouvelle-Ecosse.  Ici  la  coupe 
annuelle  d'arbres  de  dimension,  comprenant  les  billes  de 
sciage,  les  poteaux  de  mines,  les  piquets,  les  poteaux  et  la 
meilleure  classe  du  bois  de  chauffage,  est  de  moins  de  30  pieds 
cubes  par  acre.  Pour  changer  ce  bois  rond  de  forêt  en 
pieds  de  planche,  nous  pouvons  le  multiplier  par  au  plus  5, 
c'est  à  dire  que  la  meilleure  moyenne  de  croissance  annuelle 
est  de  150  pieds  de  planche  par  acre.  Lors  même  que  les 
meilleures  acres  pussent  produire  quatre  ou  cinq  fois  ce 
montant,  cela  ne  changerait  pas  la  plus  haute  moyenne. 

Si,  alors,  toute  la  forêt  verte  de  la  Nouvelle-Ecosse, 
environ  six  millions  d'acres,  était  administrée  comme  les 

(39) 


Commission    de  la    Conservation 

forêts  du  gouvernement  de  Prusse,  on  pourrait  obtenir 
une  coupe  annuelle  qui  excéderait  deux  fois  la  coupe 
actuelle.  Vu  les  conditions  présentes,  nous  pouvons 
avancer  que  l'on  n'obtient  qu'un  quart  de  croissance  d'un 
caractère  utile,  c'est  à  dire  que  nous  pouvons  douter  que 
la  croissance,  sur  les  étendues  brûlées,  très  triées  et  modéré- 
ment triées  produise  40  pieds  de  planche  par  acre.  Si  l'on 
empêche  simplement  les  incendies  d'entrer  dans  la  forêt,  et 
qu'un  déboisement  trop  radical  ne  nuit  pas  à  la  reproduc- 
tion par  semence  des  espèces  les  plus  estimées,  il  sera 
possible  d'obtenir  une  telle  production.  Même  alors,  si  ce 
montant  est  produit,  la  nouvelle  croissance  fournira  au 
moins  la  moitié  de  la  coupe.  On  devra  faire  des  recherches 
plus  minutieuses  à  cette  fin. 

On  peut  dire,  en  passant,  étant  donné  la  superficie 
forestière  totale  de  l'Allemagne,  trente-cinq  millions  et 
demi  d'acres,  que  la  croissance  annuelle,  représentée 
probablement  dans  la  coupe  de  l'année  par  1,337,000,000 
pieds  cubes  de  bois  de  3  pouces  et  plus  de  diamètre,  égalerait 
ityi  pour  cent  des  bois  debout — ceci  ne  ressemble  en  rien 
aux  idées  erronnées  qui  semblent  être  répandues  presque 
partout  en  ce  pays  sur  la  croissance  des  forêts  vierges. 

Effet  de   la  Possession 

On  peut  montrer  brièvement  que  l'état  de  possession 
individuelle  a  pour  effet  de  constituer  une  exploitation 
modérée   des   ressources   forestières. 

A  l'encontre  des  autres  provinces,  le  gouvernement 
de  la  Nouvelle-Ecosse  a  adopté  de  bonne  heure  la  politique 
de  concéder  le  bois  et  les  terres  moyennant  une  certaine 
redevance  par  acre.  Ceci  avait  pour  but  d'encourager 
la  colonisation  du  pays.  Cette  ligne  de  conduite  a  été 
suivie  jusqu'en  1910;  on  établit  alors  le  système  d'affer- 
mage des  terres  pour  la  coupe  de  bois;  ces  baux  sont  faits 
pour  une  durée  de  vingt  ans,  avec  faculté  de  renouvellement, 
à  raison  d'au  moins  40  cents  par  acre  pendant  le  terme. 
Plus  tard,  cette  somme  fut  portée  à  80  cents,  l'affermataire 

(40) 


Conditions  de  la  Propriété 

jouissant  du  privilège  d'abattre  tout  le  bois  qui  n'a  pas 
moins  de  10  pouces  de  diamètre.  Le  gouvernement  a, 
d'un  autre  côté,  le  pouvoir  de  passer  bail  moyennant 
d'autres  conditions,  lorsque  la  terre  est  de  qualité  inférieure, 
et  qu'il  est  spécifié  qu'il  y  sera  établi  des  manufactures. 
La  loi  de   1900   permet  le  rachat  des  terres,   cédées 

gratuitement,  à  raison  d'au  moins  25  cents  par  acre.  Mal- 
heureusement, le  gouvernement  n'a  jamais  usé  de  son 
pouvoir  ;  la  loi  a  même  été  abrogée  en  191  o.  En  vertu 
de  cette  autorité,  on  disposa  de  toutes  les  terres,  sauf 
d'environ  1.5  million  d'acres  de  petites  parcelles.  Le 
gouvernement  concéda  aux  soldats  un  grand  nombre  de 
terres,  dont  la  majorité  ne  fut  probablement  jamais  occupée 
par  eux.  Après  l'enlèvement  du  meilleur  bois,  les  com- 
pagnies de  chemins  de  fer  et  les  compagnies  minières 
reçurent  de  vastes  concessions — surtout  la  Nova  Scotia 
Railway  Company — ces  terres  n'avaient  guère  plus  de 
valeur  que  celles  qui  sont  encore  en  la  possession  de  la 
Couronne. 

Quelques  grands  exploitants  et  corporations  ont  acquis 
et  réuni  un  certain  nombre  de  petites  concessions.  Il  est 
probable  que  maintenant  la  plus  petite  moitié  de  bois  est 
répartie  en  lots  de  10,000  à  250,000  acres  de  superficie; 
l'autre  moitié  et  la  plus  grande,  est  entre  les  mains  de 
particuliers,  les  lots  ayant  une  contenance  qui  excède 
rarement  1,000  acres.  On  trouve  en  ce  pays  des  scieries 
portatives  et  des  scieries  établies  sur  des  cours  d'eau. 

Il  appert,  ce  qui  n'est  pas  la  pratique  habituelle,  que 
le  petit  propriétaire  est  celui  qui  exploite  le  bois  d'une 
manière  plus  modérée.  Les  grands  exploitants,  obligés 
d'abattre  de  grandes  quantités  perdent  de  vue  les  questions 
de  détail,  le  petit  propriétaire,  au  contraire,  peut  donner 
à  sa  coupe  une  attention  personnelle.  En  tous  cas,  il  vaut 
la  peine  de  noter  que  les  petits  propriétaires  traitent  leurs 
lots  à  bois  avec  soin,  n'abattent  que  le  bois  d'un  diamètre 
donné  et  se  débarrassent  des  broussailles. 

•  (40 


Commission    delà    Conservation 

Les  terres  de  la  Couronne  sont,  par  leur  nature,  placées, 
en  général,  dans  la  classe  des  sols  stériles  ou  semi-stériles. 
Cependant,  elles  sont  d'une  valeur  présente  et  future  qui 
demande  un  examen  plus  attentif  et  une  administration 
plus  soignée;  le  gouvernement,  sans  nul  doute,  doit, 
avant  tout,  veiller  à  une  telle  administration. 

Recommandations 

Puisque  80  pour  cent  de  l'étendue  de  la  province — 
sauf  les  lieux  stériles — sont  sous  bois  et  destinés  à  rester 
pratiquement  tels,  il  résulte  que  le  gouvernement  et  le 
peuple  devraient  employer  tous  leurs  efforts  pour  leur 
conserver  leur  productivité.  Voici  une  ressource  naturelle 
qui  peut,  grâce  à  une  bonne  administration,  produire  à 
perpétuité,  sous  forme  d'addition  annuelle,en  guise  d'intérêt, 
au  moins  deux  fois  plus  que  l'on  enlève  de  la  réserve  sur 
pied;  une  ressource  qui  vaut  peut-être,  si  l'on  en  juge  la 
valeur  d'après  un  taux  de  croissance  raisonnable,  tant  au 
point  de  vue  du  bois  actuel  qu'à  celui  qui  s'y  ajoute  annuelle- 
ment, au  moins,  $300,000,000.  Elle  est  actuellement  dans 
un  état  délabré;  le  gaspillage  et  l'exploitation  à  outrance  la 
ruineront  de  plus  en  plus  chaque  année,  car  la  plupart  de 
ceux  qui  en  ont  la  propriété  ne  s'occupent  guère  de  son 
avenir  ni  de  sa  force  de  production.  Donc,  ceux  qui  ont  à 
cœur  d'arrêter  le  gaspillage  futur  et  de  commencer  le 
reboisement  en  vue  de  continuer  la  prospérité  de  la  pro- 
vince, doivent  se  mettre  à  l'œuvre  sans  délai. 

Le  premier  pas,  le  plus  urgent,  dans  la  voie  d'une 
amélioration  de  la  négligence  du  passé,  c'est  l'établisse- 
ment d'une  législation  destinée  à  protéger  les  propriétés 
forestières  contre  les  incendies,  et  l'union  du  gouverne- 
ment et  des  propriétaires  forestiers  pour  la  mise  en 
vigueur  de  ses  dispositions.  Cette  organisation  devrait 
être  étendue  et  perfectionnée  jusqu'à  ce  que  le 
danger  d'incendie  soit  aussi  éloigné  de  la  propriété 
forestière  qu'il  l'est  de  la  propriété  urbaine.  Ceci  est 
très  possible  en  Nouvelle-Ecosse,  où   les  conditions  de  la 

(42) 


Recommandations 

colonisation  sont  des  plus  favorables,  car  le  pays  est  par- 
tout peuplé  et  accessible;  les  possessions  de  lots  à  bois  ou 
de  petites  étendues  boisées  sont  réparties  sur  tout  le  pays. 
Donc,  il  est  possible  de  prévenir  et  de  combattre  les  incen- 
dies presque  partout  et  sans  délai.  On  peut  dire,  en 
conséquence,  qu'après  quelques  années  d'efforts  constants 
et  de  service  de  protection  efficace,  la  destruction  des  forêts 
par  l'incendie  ne  devrait  être  qu'un  accident.  Si  l'on  ne 
peut  arriver  à  ce  résultat,  il  est  inutile  de  songer  aux  mé- 
thodes  de   reboisement. 

Afin  d'enlever  aux  feux  destructeurs  une  amorce 
alléchante,  les  branches  et  les  houppes,  que  les  exploitants 
de  forêt  ont  la  faculté  de  laisser  pêle-mêle  sur  le  sol,  devront 
être  brûlées  ou  utilisées  de  quelque  manière. 

Quant  aux  détails  des  mesures  pratiques  à  prendre 
en  cette  direction  ou  en  d'autres,  je  puis  vous  signaler  le 
rapport  publié  dernièrement  par  le  Comité  de  la  Législation 
contre  les  Feux  de  Forêt,  de  l'Association  Forestière  Cana- 
dienne. 

Je  recommande  son  étude  surtout  en  ce  qui  concerne 
les  dispositions  ayant  trait  à  la  sauvegarde  des  terres  situées 
le  long  des  voies  ferrées;  à  la  responsabilité  que  doivent 
endosser  les  chemins  de  fer  des  feux  qu'ils  allument, 
l'idée  de  construire  des  tours  de  surveillance;  à  l'émission 
de  permis  pour  allumer  du  feu  dans  les  bois;  à  l'abatage 
des  houppes,  au  brûlage  des  broussailles  et  à  l'organisation 
d'une  bonne  équipe  de  gardes-incendies. 

Après  les  mesures  protectrices  contre  les  incendies,  il 
convient  d'attirer  l'attention  sur  les  méthodes  d'abatage, 
au  moins  en  ce  qui  regarde  la  protection  des  jeunes  plants. 
Le  bûcheron  ne  devrait  pas  avoir  pour  but  d'empêcher  la 
Nature  de  revêtir  d'une  autre  parure  les  sols  qui  ont  été 
dépouillés  de  leur  bois.  Ce  sujet  est  d'un  caractère  très 
complexe  ;  on  ne  saurait  en  donner  une  description  générale, 
chaque  cas  demande  un  examen  local  spécial,  et  l'avis  d'un 
expert.  Il  s'agit  aussi  de  faire  l'éducation  des  intéressés 
en  ce  sens,  avant  que  l'on  puisse  obtenir  la  mise  en  vigueur 

(43) 


Commission    delà    Conservation 

de  l'avis.  Il  incombe  au  gouvernement,  en  sa  qualité 
d'éducateur,  de  nommer  à  cette  nn  un  Garde-Forestier 
provincial  qui  possède  la  technique  requise,  dont  le  rôle 
consisterait  à  étudier  la  situation  dans  les  diverses  localités 
et  à  agir  comme  conseiller  ou  instructeur  public — comme 
professeur  ambulant. 

La  Suède  a  établi  chez  elle  une  institution  qui  pourrait 
nous  servir  de  modèle,  celle  des  bureaux  de  conservation. 
En  ce  pays,  chaque  province  ou  comté  possède  un  Bureau 
local  composé  de  trois  membres  pour  promouvoir  la  conserva- 
tion des  forêts.  Le  gouvernement  nomme  un  des  membres,  le 
Conseil  du  comté  le  deuxième  et  la  Société  agricole  du 
comté  le  troisième;  la  population  elle-même  peut  nommer 
les  membres  additionnels  voulus.  Ce  Bureau  se  choisit 
un  couseiller  technique  parmi  les  membres  du  Service 
Forestier  de  l'État.  Le  gouvernement  fournit  l'argent 
nécessaire  à  ses  appointements;  il  prélève  les  fonds  néces- 
saires au  Bureau,  en  imposant  une  légère  taxe  sur  l'exporta- 
tion du  bois. 

Le  Bureau  a  toute  liberté  de  disposer  des  fonds  comme 
bon  lui  semble  pour  promouvoir  les  intérêts  de  la  forêt, 
attendu  qu'ils  seront  appliqués  à  l'exploitation  rationnelle 
du  bois,  à  la  reproduction  ou  au  reboisement.  Néanmoins, 
le  Bureau,  tout  en  suivant  les  avis  du  couseil  de  comté  a 
le  pouvoir  de  mettre  en  vigueur  ses  décisions  par  des 
jugements  de  cours,  amendes  pécuniaires,  confiscation  du 
bois  de  sciage,  etc. 

Naturellement,  à  l'origine,  les  divers  bureaux  ont 
appliqué  la  loi  et  dépensé  les  fonds  différemment;  ceci 
était  prévu,  pour  atteindre  les  fins  créées  par  les  conditions 
locales  dissemblables.  Mais,  il  y  a  trois  points  sur  lesquels 
tous  doivent  agir  de  concert,  savoir  :  l'éducation,  l'aide  et 
les  règlements  de   police. 

Dans  une  des  provinces,  l'expert  forestier  enseigne 
trois  cours  techniques  aux  propriétaires  de  terres  à  bois; 
chaque  cours  dure  environ  deux  semaines,  c'est  à  dire  deux 
en  automne,  sur  la  sylviculture  et  le  mesurage,  et  un  autre 

(44) 


Recommandations 

au  printemps,  sur  le  drainage — l'utilisation  des  nombreuses 
tourbières  étant  un  des  problèmes  importants  ;  ce  problème 
revêt  aussi  une  grande  importance  en  Nouvelle-Ecosse. 
Deux  enseignements  théoriques  par  jour  et  de  six  à  huit 
heures  de  démonstration  sur  place  est  le  temps  consacré  à 
ces  cours,  auxquels  assistent  quatre  ou  cinq  gardes-fores- 
tiers, au  moment  des  leçons  de  démonstration.  Le  Bureau 
défraie  les  dépenses  de  bouche  de  ceux  qui  assistent  aux 
cours.  Le  nombre  admis  chaque  année  à  y  prendre  part 
est  de  50  sur  80  à  90  demandes;  en  cinq  années,  environ 
200  ont  participé  à  ces  leçons.  On  distribue,  en  outre,  des 
brochures  et  publications  d'un  caractère  populaire  mais 
technique.  Cette  instruction  fait  quelquefois  partie  des 
écoles  secondaires  ou  des  écoles  de  comté. 

Ceux  qui  demandent  des  renseignements  spéciaux  sur 
l'administration  de  leurs  propriétés  reçoivent  la  visite 
d'un  expert.  Ceux  qui  désirent  reboiser  les  terres  vacantes 
ou  les  emplacements  d'anciennes  forêts,  reçoivent  jusqu'à 
50  livres  de  graines  de  semence  à  un  dixième  du  prix  coûtant, 
et  quelquefois  même  les  autres  articles  relatifs  aux  plants 
leur  sont  fournis  gratuitement. 

Le  propriétaire  a  le  droit  d'abattre  à  bon  plaisir,  mais, 
si  le  reboisement  naturel  ne  se  produit  pas,  il  est  obligé  de 
faire  des  plantations;  c'est  le  Bureau  qui  juge,  quand  il  y 
a  nécessité  d'agir  de  la  sorte.  Si  le  propriétaire  s'y  refuse, 
un  examen  spécial  a  lieu,  à  ses  dépens,  et  il  perd  tout  droit 
à  l'assistance.  Bien  que  le  Bureau  jouisse  de  pouvoirs 
étendus,  il  s'applique  à  obtenir  la  coopération  plutôt  qu'à 
faire  usage  de  coercition.  Actuellement,  les  propriétaires 
ont  connu  les  avantages  de  cet  arrangement,  les  spécula- 
teurs sont  les  seuls  à  fomenter  des  difficultés.  J'ai  parlé 
un  peu  longuement  de  cette  institution,  parce  qu'elle  est 
toute  démocratique,  et,  moyennant  quelques  légers  change- 
ments, elle  serait  applicable  à  la  Nouvelle-Ecosse  immédi- 
atement. 

Pour  la  Nouvelle-Ecosse,   la  nomination  d'au  moins 
un  expert  suffirait  pour  aider  à  cette  campagne  éducation- 
Us) 


Commission    de   la    Conservation 

nelle  en  coopération  avec  les  autorités  existantes  ou  spéciale- 
ment constituées  à  cette  fin.  La  nomination  d'un  Garde- 
Forestier  provincial  serait  d'une  très  grande  utilité  comme 
nous  le  prouvent  les  Etats  de  l'Union  qui  ont  de  tels  fonc- 
tionnaires— il  créerait  un  intérêt  immédiat  en  faveur  de 
nouvelles  méthodes  d'exploitation  des  forêts;  et  je  puis 
dire,  m' appuyant  sur  ce  que  j'ai  vu  et  entendu  au  cours  de  ce 
recensement,  que  les  propriétaires  forestiers  seront  prêts  à 
suivre    son    avis. 

Guidé  par  les  avis  d'un  tel  Forestier,  le  gouvernement 
pourra  aussi  connaître  la  meilleure  ligne  de  conduite  à 
suivre  en  ce  qui  se  rapporte  aux  terres  de  la  Couronne. 
Il  faudra  commencer  par  connaître  leur  étendue  et  leur 
situation  exacte.  Dans  leur  administration,  c'est  l'avenir 
plutôt  que  le  présent  qu'il  faudra  considérer.  Si  le  gouverne- 
ment ne  peut  administrer  sa  propriété  d'une  manière 
économique,  qui  pourra  le  faire  ? 

Enfin,  aidé  du  Collège  d'Agriculture  et  de  la  Station 
d'Expérimentation  de  Truro.  le  Garde-Forestier  provin- 
cial pourrait  étudier  la  question  de  l'usage  et  du  reboise- 
ment des  lieux  stériles,  et  faire  des  essais  d'amélioration  des 
prairies  naturelles,  des  savannes  et  des  étendues  forestières 
favorables  à  la  plantation  des  forêts. 

Nous  espérons  avoir  montré,  par  ce  recensement,  que 
les  ressources  forestières  de  la  Nouvelle-Ecosse  sont  un 
facteur  important  de  l'économie  industrielle  de  la  province, 
qu'elles  peuvent  être  épuisées  sous  peu  ou  conservées  à 
perpétuité,  grâce  à  une  exploitation  plus  modérée,  et  qu'il 
est  grand  temps  de  prendre  les  moyens  d'atteindre  cette 
fin. 

En  terminant,  je  puis  dire  qu'en  nulle  autre  partie  de 
ce  continent,  et  du  Dominion  en  particulier,  les  circons- 
tances offrent  tant  d'avantages  à  l'inauguration  im- 
médiate d'une  ligne  de  conduite  forestière  pratique  que  la 
Nouvelle-Ecosse,  grâce  à  la  présence  d'une  population 
intelligente  et  répartie  sur  toute  la  surface  de  la  province. 


(46) 


Aspect  d'un  plateau  de  granit  formant  l'axe  de  la   principale  montagne 
dans  le  comté  de  guysborough,  x.e.     cette  étendue  na  jamais  été 

incendiée. 


Marais  couverts  de  sapins  noirs,   rRÈs  communs  dans  la  rangée  des  comtés 

de  la   Nouvelle-Ecosse  bordant  l'océan  Atlantique;     les  petii- 

arbres,  sur  la  droite  son!  ai  ss]  âgés  que  les  grands  sur 

la  gauche. 


Distribution  et  Reproduction  des  Forêts  par 

Rapport  aux  Roches  et  aux  Sols 

qu'elles  Recouvrent 


Par  C.  D.  Howe,  D.Ph. 


LA  province  de  la  Nouvelle-Ecosse,  moins  l'île  du  Cap 
Breton,  a  une  superficie  de  17,450  milles  carrés. 
C'est  une  péninsule  de  forme  irrégulière,  réunie  à 
la  terre-ferme  par  une  étroite  langue  de  terre  située  entre 
la  baie  de  Chignécto  et  le  détroit  de  Northumberland. 
La  baie  de  Fundy  et  son  bras  de  l'est,  le  bassin  de  Minas, 
y  font  une  sorte  de  péninsule  secondaire.  Considérée  au 
point  de  vue  du  drainage,  cette  province  se  divise  en  deux 
versants  presque  égaux  d'étendue,  le  bassin  de  drainage  de 
l'Atlantique,  y  compris  la  partie  inférieure  de  la  baie  de 
Fundy,  et  celui  du  détroit  de  Northumberland  et  le  bassin 
de  Minas.  On  décrira  séparément  la  distribution  de  la 
forêt  par  rapport  aux  roches  et  aux  sols  de  chacune  de  ces 
divisions  de  la  terre-ferme. 

I 
Le  Versant  de  l'Atlantique 

(1)  Distribution  et  Topographie  des  Étendues  Grani- 
tiques.* 

La  partie  de  la  Nouvelle-Ecosse  située  entre  la  baie 
de  Fundy,  le  bassin  de  Minas  et  l'océan  Atlantique  présente 
comme  aspect  principal  une  série  de  sommets  granitiques  et 
des  plateaux  élevés  entrecoupés  de  nombreux  lacs.  Cet 
affleurement  granitique  se  prolonge,  en  forme  d'un  arc 
d'une  faible  altitude,  sans  interruption,  à  partir  du  port 

*On  a  tiré  des  cartes  géologiques  de  la  province,  publiées  par  la  Commission  de 
Géologie  du  Canada,  la  distributions  des  divers  affleurements  de  roches. 

(47) 


Commission    delà     Conservation 

de  Halifax;  d'abord  dans  la  direction  du  nord-ouest,  a 
travers  des  parties  des  comtés  de  Halifax,  de  Hants  et  de 
Lunenburg;  de  là,  vers  l'ouest  à  travers  les  comtés  de 
Kings  et  d'Annapolis,  jusqu'à  l'extrémité  ouest  de  ce 
dernier;  il  se  dirige  ensuite  vers  le  sud  par  l'ouest  du  comté 
de  Digby,  et  se  termine  en  deux  éperons,  dont  un  s'étend 
vers  le  sud-ouest  dans  le  nord  de  Yarmouth,  et  l'autre  vers 
le  sud  dans  le  nord  du  comté  de  Shelburne. 

Plus  au  sud,  deux  autres  masses  isolées  de  granit  du 
terrain  devonien,  s'étendent  à  la  côte  de  l'Atlantique,  après 
avoir  franchi  les  quartz  aurifères  et  l'ardoise  qui  appartien- 
nent probablement  à  la  couche  précambrienne. 

Cette  série  de  sommets  granitiques  a  une  largeur 
moyenne  de  20  milles;  sa  largeur,  mesurée  le  long  de  la 
crête  est  de  125  milles.  Elle  embrasse  ainsi  environ  les 
trois  huitièmes  de  la  superficie  ouest  de  la  péninsule.  Ce 
croissant  granitique  forme  l'épine  dorsale  de  la  partie  sud- 
ouest  de  la  province  et  son  axe  principal  forme  la  ligne  de 
séparation  entre  les  cours  d'eau  qui  coulent  dans  l'Atlan- 
tique et  ceux  qui  se  déversent  dans  la  baie  de  Fundy;  les 
premiers  ont  un  cours  beaucoup  plus  long  que  les  seconds. 
Les  sommets  les  plus  élevés  le  long  de  la  ligne  de  partage 
des  eaux  n'ont  guère  au-delà  de  600  pieds  et  ne  dépassent 
pas  800.  La  plupart  des  cours  d'eau  des  versants  du  nord 
se  jettent  dans  la  baie  de  Fundy,  et  ceux  des  versants  du 
sud  dans  l'océan  Atlantique. 

A  l'est  du  port  de  Halifax,  le  granit  se  présente  en  masses 
détachées  et  en  collines  rondes  isolées,  envahi  et  entouré 
par  le  quartz  et  l'ardoise  aurifères,  dont  on  donnera  plus 
loin  la  distribution.  L'étendue  granitique  continue;  la  plus 
considérable  se  trouve  dans  le  comté  de  Halifax.  Com- 
mençant à  une  ligne  qui  réunit  le  lac  Soldier  au  lac  Major, 
elle  se  prolonge  dans  une  direction  nord-est  jusqu-à  une 
ligne  tirée  entre  le  port  Mushaboom  et  le  grand  lac  Little 
Ouest  River,  sur  une  distance  de  50  milles.  L' affleurement 
a  trois  milles  de  largeur  dans  les  endroits  les  plus  étroits  et 
huit   milles   dans   ceux   qui   sont   les  plus  étendus.     Cette 

(48) 


Distribution    et    Reproduction 

superficie  ressemble  à  un  plateau  qui  s'élève  de  200  pieds 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  sur  lequel  s'élèvent  des 
sommets  et  des  dômes  de  100  à  200  pieds  au-dessus  du 
niveau  général.  Différant  en  ceci  des  masses  granitiques 
des  comtés  de  l'ouest,  cet  affleurement  de  granit  est  traversé 
du  nord  au  sud  par  les  principales  rivières  qui  prennent  leurs 
sources  plus  au  nord  dans  une  autre  sorte  de  roche,  vers 
le  nord.  Ainsi,  par  exemple,  la  rivière  Musquodoboit, 
s'est  coupé  une  gorge  étroite  à  travers  le  granit  dans  sa 
plus  large  partie.  Le  lac  Porter  et  le  lac  Ship  Harbour 
traversent  aussi  une  ceinture  de  granit.  On  peut  tracer 
vers  le  nord  les  sommets  séparés,  qui  partent  de  la  partie 
est  de  cette  masse  de  granit  et  se  rendent  à  une  autre  dans 
la  région  où  se  rencontrent  les  comtés  de  Halifax,  Col- 
chester,  Guysborough  et  Pictou.  Cette  masse  est  de  18 
milles  de  longueur  sur  quatre  milles  de  largeur;  plusieurs 
sommets  irréguliers  se  dirigent  vers  le  sud  du  principal 
affleurement. 

Bien  que  l'on  trouve  ailleurs  plusieurs  petits  affleure- 
ments la  plus  grande  partie  du  granit  de  Guys- 
borough est  située  dans  la  partie  sud-est  du  comté.  De 
l'est  de  la  rivière  St.  Mary  au  cap  Canso,  il  y  a  trois  groupes 
d'affleurements  granitiques.  Le  premier  groupe,  qui  se 
dirige  vers  l'est,  se  prolonge  sur  une  distance  de  22  milles 
à  partir  de  la  tête  de  l'estuaire  de  la  rivière  St.  Mary  jusqu'à 
Ogden,  dans  la  vallée  de  la  rivière  Salmon.  Il  renferme 
une  grande  masse  et  six  autres  masses  plus  petites.  Le 
second  groupe  existe  entre  la  rivière  Cole  Harbour  et  la 
rivière  New  Harbour,  et  compte  trois  grandes  masses. 
Le  troisième  groupe  s'étend  de  Whitehaven  au  cap  Canso, 
et,  sur  la  terre-ferme  il  renferme  aussi  trois  masses  dis- 
tinctes entourées  d'autres  sortes  de  roches.  Ces  trois 
groupes  couvrent  approximativement  200  milles  carrés. 
Si  on  leur  ajoute  la  superficie  des  autres  masses  des  comtés 
de  Guysborough  et  de  Halifax,  nous  trouvons  que  toute 
l'étendue  granitique  des  deux  comtés  de  l'est  n'excède  pas 
550  milles  carrés,  en  comparaison  d'environ  3,000  milles 

(49) 


Commission    de    la    Conservation 

carrés  d'affleurements  de  granit  dans  les  comtés  de  l'ouest. 
Environ  un  septième  du  versant  de  l'Atlantique  à  l'est  de 
Halifax  est  granitique. 

(2)   Forêts   et   Sols   des  Etendues   Granitiques  : 
Bien   que  le  granit   se   décompose  très  lentement,   il 
produit  des  sols  qui  peuvent  donner  naissance  à  une  bonne 
forêt,  tout  en  étant  impropre  à  la  culture  agricole.     Les 
sols  primitifs,  provenant  de  la  décomposition  du  granit  en 
Nouvelle-Ecosse,  ont  été  beaucomp  transformés  quant  à 
leur  nature   et   distribution   par  l'action   de  la   glace.     Il 
peut  se  faire  qu'aucun  des  sols  qui  couvrent  maintenant  le 
granit  n'ait  été  formé  en  place  par  la  décomposition  des 
roches   qui  leur  servent  d'assises;    mais,  pour  les  fins  de 
cette  discussion,  on  les  appellera  sols  granitiques,  à  moins 
que  l'action  de  la  glace  n'y  soit  très  apparente.     En  pareils 
cas,  ils  seront  considérés  dans  un  paragraphe  subséquent 
sous  le  titre  de  :    Forets  et  Sols  produits  par  la  Glace.'*    On 
peut    dire    qu'en    général   tous   les  sols  granitiques  qui  ont 
été  examinés  étaient  composés,  quant  à  leur  poids,  d'un 
quart  ou  d'un  tiers  de  petites  pierres  et  de  graviers.     La 
terre    même    était    principalement    formée    de    sables    de 
divers  degrés,  la  partie  glaiseuse  étant  toujours  très  faible, 
n'excédant  guère  cinq  pour  cent.     Puisque  des  échantil- 
lons de  sols  ont  été  pris  pour  connaître  les  conditions  du 
reboisement,  le  résultat  de  leur  analyse  sera  discuté  dans 
un  article  qui  paraîtra  ci-après  sur  la  Reproduction  Forestière^ 
Quant  à  la  distribution  des  espèces  et  des  types  de 
forêts  sur  les  étendues  granitiques,  en  général,  on  peut  dire 
que  c'est  le  sapin  baumier,  parmi  lequel  se  mêlent  cà  et  là 
quelques  pins  blancs,  qui  occupe  les  sommets  les  plus  élevés, 
où  le  sol  est  très  mince;  qu'au  contraire,  les  flancs  de  ces 
collines  sont  couverts  de  forêts  mixtes,  où  croissent  le  hêtre, 
l'érable,  le  bouleau,  l'épinette,  la    pruche  et  quelques  pins 
blancs.     Les  sommets  de  hauteur  moyenne  sont  ordinaire- 
ment couronnés  d'une  forêt  de  bois  durs,  y  compris  un  grand 
mélange  d'épinettes  rouges   qui  sont  très  abondantes  au 

*Yoir  Page  82     fVoir  Page  84 

(50) 


VUE     Al'     LOIN     Dl      SOMME1     DE     L'AXE     GRANITIQUE.       PRESQUE    TOUTES     LES 
RIVIÈRES  A   COI  RS   LENT   ARROSEN1    DE   VASTES   PRAIRIES   NATURELLES. 


UN  DES  INNOMBRABLES  LACS  DANS  LA  RÉGION   GRANITIQUE  GLACÉE. 


Distribution    et    Reproduction 

bas  de  ces  élévations.  Les  meilleures  terres  pour  produc- 
tion d'épinettes  rouges  sont  celles  situées  sur  les  flancs  des 
collines  de  hauteur  moyenne,  quand  ceux-ci  sont  larges  et 
en  pente  douce,  ou  encore  celles  qui  sont  sur  les  plateaux  et 
les  plaines.  Les  autres  bons  endroits  pour  l'épinette  sont 
les  vallons  étroits  encaissés  entre  des  sommets  peu  élevés. 
La  pruche  est  le  bois  le  plus  commun  sur  les  coteaux 
près  des  petits  lacs,  et  sur  les  plateaux  des  vallées  arrosées 
par  de  petits  cours  d'eau. 

Ceux  qui  parcourent  la  province  de  l'ouest  à  l'est 
peuvent  remarquer  les  particularités  suivantes,  en  fait  de 
sols  et  de  distributions  de  la  forêt  sur  les  étendues  graniti- 
ques : 

,  Le   granit    couvre   environ   un   huitième   du 

om  e    e      COmté   de   Yarmouth,    et   cette   étendue   est, 
Yarmotïth  ,   , . . ,  , ,  1     1     • 

en  réalité,  presque  dépourvue  de  bois  mar- 
chand. Il  faut,  sans  doute,  attribuer  cette  stérilité  aux 
incendies  et  à  des  causes  naturelles  ;  le  sol  minéral  est 
naturellement  mince  et  couvert  d'un  humus  grossier,  qui 
forme  une  couche  épaisse  de  tourbe  composée  de  matières 
végétales  à  moitié  décomposées.  De  plus,  le  sol  est 
ordinairement  mal  drainé  ;  il  est,  en  conséquence,  acide,  et 
favorise  ainsi  le  développement  de  la  mousse  de  tourbe  et 
de  diverses  bruyères,  mais  nuit  à  la  croissance  du  bois 
marchand.  On  trouve  maintenant  sur  les  parties  sèches  une 
seconde  croissance  de  bouleaux  gris,  d'érables  rouges  et  de 
chênes  épars,  qui  poussent  parmi  les  épinettes  et  les  sapins 
dans  les  lieux  humides. 

i  Dans  le  comté  de  Digby,   le  granit  occupe 

p.  <  une  étendue  d'environ  25  milles  de  longueur 

sur  18  milles  de  largeur.  C'est  un  plateau 
ondulé,  traversé  par  des  sommets  peu  élevés,  dont  la 
plupart  n'ont  pas  plus  de  50  pieds  au-dessus  du  niveau 
général.  Dans  les  dépressions  qui  les  séparent  se  trouvent 
des  tourbières,  des  marais  où  poussent  l'épinette  noire  et 
le  sapin,  ou  encore  des  marais  qui  donnent  naissance  à 
l'érable  rouge  et  au  sapin.     Les  deux  tiers  de  cette  portion 

(51) 


Commission    de   la     Conservation 

sont  stériles.  Cependant,  le  troisième  tiers  dans  la  direc- 
tion de  l'ouest,  est  couvert  d'une  forêt  où  dominent  l'épinette 
rouge  et  la  pruche  ;  cette  partie  est  sillonnée  de  plusieurs 
crêtes  couronnées  de  diverses  essences,  et  de  collines  peu- 
plées seulement  de  bois  durs. 

/         Les    deux  tiers  des    1,330    milles    carrés    du 
„.  j.      comté    d'Annapolis    reposent    sur   le    granit. 

Cette  étendue  commence  dans  la  vallée  d'An- 
napolis, se  dirige  vers  le  sud  et  atteint  presque  la  limite 
sud  du  pays  ;  la  partie  nord  forme  une  chaine  bien  définie, 
appelée  Montagne  du  Sud.  Les  flancs  en  regard  de  la 
vallée  d'Annapolis  sont  abrupts  et  donnent  naissance  à 
de  petits  cours  d'eau  ;  les  pentes  qui  font  face  au  sud  sont 
au  contraire  douces,  et  leurs  cours  d'eau  se  jettent  dans 
l'océan,  à  60  milles  de  distance.  Cette  partie  du  pays 
est  un  plateau  élevé,  dans  lequel  les  cours  d'eau  ont  creusé 
de  larges  vallées  séparées  par  des  arêtes  basses  et  arrondies. 
La  partie  qui  déverse  ses  eaux  vers  le  nord  renferme  des 
forêts  où  les  essences  sont  mixtes  ;  l'épinette  et  la  pruche 
sont  plus  nombreuses  que  les  bois  durs  ;  on  y  trouve  souvent 
cependant  des  collines  couvertes  de  massifs  de  bois  durs 
sur  leur  déclin,  à  moitié  composés  de  hêtres,  dont  40  pour 
cent  d'érables  durs  et  le  reste  de  bouleaux  jaunes.  En 
allant  vers  l'ouest,  on  trouve,  surtout  entre  les  rivières 
Lahave  et  Port  Medway,  la  pruche  plus  communément 
répandue  que  l'épinette  rouge  ;  en  certains  endroits,  elle 
atteint  jusqu'à  quatre-vingts  pour  cent.  Il  y  a  dans  le 
comté  des  lieux  stériles  et  demi-stériles,  qui  ont  pour  cause 
des  incendies  répétés.  On  remarque,  cependant,  que 
quelques-uns  sont  naturels  ;  ce  sont  des  élévations  rocheuses, 
dominant  les  environs  d'une  cinquantaine  de  pieds,  cou- 
vertes de  quelques  chênes  rabougris  et  d'érablers  rouges. 
Les  plus  étendus  de  ces  endroits  stériles  sont  au  nord-est 
et  à  l'est  des  lacs  Milford  et  au  sud  des  lacs  Molly  Upsum 
et  McGill.  Les  lacs  et  les  étangs,  très  nomberux  en  cette 
partie,  ont  à  leur  partie  supérieure  d'immenses  tourbières 
et  des  marais  couverts  d'épinettes  et  de  sapins. 

(52) 


Distribution    et    Reproduction 

Le  granit  couvre  environ  les  trois  huitièmes 
Comte  de  du  comté  de  Kings— l'extension  de  l'est  est  la 
Kings  Montagne  du  Sud.  La  topographie  ressemble 
à  celle  de  la  partie  décrite  précédemment.  Les  étangs 
et  les  tourbières  et  les  sols  légers  sont  moins  fréquents. 
Le  bois  de  sciage  dans  la  partie  ouest  du  comté  se  compose 
approximativement  de  50  pour  cent  de  pruches,  de  40 
pour  cent  d'épinettes  rouges  et  de  10  pour  cent  de  pins 
blancs,  et  ces  essences  forment  de  75  à  80  pour  cent  de  la 
forêt.  Dans  la  partie  est  du  comté,  les  arêtes  des  collines 
sont  plus  larges  et  plus  élevées  ;  les  bois  durs  y  sont  plus 
fréquents  et  finalement  y  dominent. 

Le  granit  du  comté  de  Hants  occupe  la  partie 
Comte  de      sud_ouest>   et  se  prolonge  sur  une  distance 

de  trente  milles  de  longueur  sur  dix  milles  de 
largeur,  formant  ainsi  un  quart  de  la  superficie  du  comté. 
Le  comté  est  bien  boisé,  sauf  les  lieux  que  les  incendies  ont 
rendus  stériles  au  sud-ouest  du  lac  Five-mile  et  ceux  à 
l'est  du  lac  Six-mile.  Le  long  des  lacs  Ste.  Croix,  la  plus 
grande  partie  du  bois  est  composée  de  pruche.  A  l'est  de 
la  source  de  la  rivière  Ingram,  l'épinette  rouge  domine  la 
pruche  en  nombre.  Ces  étendues  sont  situées  dans  le 
voisinage  de  la  masse  granitique.  Tant  à  l'est  qu'à  l'ouest 
de  celle-ci,  la  forêt  est  un  mélange  de  bois  durs  et  de 
bois  mous,  parmi  lesquels  l'épinnette  domine. 

Le  granit  couvre  quatre  cent -cinquante  des 
Comte  de      ^^  mmes  carrés  du  comté  de  Lunenburg. 

2  Cette  étendue  granitique  est  située  dans  la 
partie  est,  à  l'est  des  lacs  Nine-mile,  East  Chester  et  Whale. 
En  partant  de  la  mer  dans  la  direction  du  nord,  on  trouve 
que  les  cinq  ou  six  premiers  milles  des  terrains  granitiques 
sont  couverts  d'épinettes  et  de  sapins  de  la  grosseur  du 
bois  à  pâte  de  papier.  La  plus  grande  partie  du  sert  est 
humide  et  acide.  Les  parties  sèches  ont  été  brûlées  ; 
elles  sont  maintenant  couvertes  de  bouleaux  gris  et  d'érables 
rouges,  et,  çà  et  là  percent  quelques  épinettes  et  sapins. 
Sur  une  longueur  de  dix  milles  au  nord  de  cette  région,  la 

(53) 


Commission    de    la  Conservation 

forêt,  en  grande  partie  de  la  seconde  croissance,  est  com- 
posée d'érables,  de  chênes  rouges  et  de  peupliers  ;  on  y 
trouve  beaucoup  de  marais  ou  poussent  l' épine t te  noire  et 
le  sapin,  à  la  suite  de  quelque  incendie  qui  a  dû  dévaster 
cette  partie,  il  y  a  vingt  ou  trente  ans.  La  plus  grande 
superficie  de  forêt  de  bois  marchand, reposant  sur  le  granit,  se 
voit  le  long  de  la  limite  du  comté,  au  nord  de  la  route  de 
Windsor,  où  l'épinette  rouge  est  plus  répandue  que  les 
bois  durs.  On  trouve  une  autre  partie  boisée  à  l'est  du  lac 
Nine-mile,  composée  de  74  pour  cent  d'épinettes,  20  pour 
cent  de  pruches  et  six  pour  cent  de  bois  durs.  Sur  le  reste 
de  l'étendue  granitique,  entre  la  tête  du  lac  Nine-mile  et  la 
source  de  la  rivière  Gold,  la  forêt  est  composée  de  lots  de 
bois  pour  les  fermes  ;  ceux-ci  ont  été  triés  et  sont  de  la  deu- 
xième croissance,  composés  mi-partie  de  bois  mous  et  de  bois 
durs.  Plusieurs  des  taillis  de  cette  partie  ont  été  rendus 
à  moitié  arides  par  l'incendie. 

'  Presque  tout  le  comté  de  Halifax,  à  l'ouest 

tt  j^r  du  port  de  Halifax,  est  couvert  de  granit,  et 

cette  région  représente  l'extrémité  est  de 
l'affleurement  granitique  continu  que  nous  avons  traversé, 
depuis  le  comté  de  Yarmouth.  Au  sud  de  la  rivière  Ingram 
et  à  l'est  du  lac  Island,  la  forêt  est  composée  de  bois  de  la 
deuxième  croissance,  le  bouleau  à  papier  et  l'épinette  rouge 
sont  les  espèces  les  plus  communes  ;  le  sapin  et  le  bouleau 
jaune  viennent  ensuite.  Au  nord-ouest  de  cette  région, 
jusqu'à  la  ligne  du  comté  de  Hants,  les  collines  de  bois 
durs  composent  un  cinquième  de  la  forêt  ;  parmi  ces  es- 
sences, c'est  l'épinette  rouge  et  la  pruche  qui  dominent,  la 
première  étant  plus  nombreuse  que  la  deuxième.  La  pé- 
ninsule située  entre  la  baie  St.  Margaret  et  le  port  de  Halifax 
est  aux  trois  quarts  stérile.  Un  grand  massif  de  sapins  de 
80  à  100  ans  d'âge  se  trouve  au  nord  de  la  tête  du  port  de 
Prospect. 

Les  sommets  des  collines  granitiques  à  l'est  du  port  de 
Halifax  ont  été  profondément  érodés  par  l'action  de  la 
glace,  et  naturellement  le  sol  y  est  très  mince.     Les  nom- 

(54) 


Distribution    et    Reproduction 

breux  incendies  ont  tellement  dénudé  la  plupart  de  ces 
dômes  arrondis  que  de  loin  ils  paraissent  blancs.  Aux 
endroits  où  ils  ne  sont  pas  brûlés,  ils  sont  couverts  çà  et  là 
d'une  forêt  sombre,  c'est  à  dire,  de  conifères,  dont  la  couleur 
foncée  forme  un  frappant  contraste  avec  celle  plus  claire 
des  bois  durs  sur  les  flancs  moins  hauts.  Les  flancs  plus 
élevés,  surtout  ceux  qui  regardent  le  sud  sont  couverts 
d'épinettes  et  couronnés  de  quelques  pins  rouges  et  blancs. 
Les  bois  durs  atteignent  presque  la  cime  des  flancs  tournés 
vers  le  nord.  Les  sommets  inférieurs  portent  habituelle- 
ment des  massifs  de  purs  bois  durs.  L'épinette  rouge 
domine  sur  les  plateaux  qui  séparent  les  sommets  ;  la 
pruche,  au  contraire,  est  l'essence  la  plus  répandue  dans  les 
ravins  et  les  gorges,  et  au  pied  des  flancs  abrupts,  le  long  des 
rivières  et  des  petits  lacs.  Les  versants  de  bois  mixtes,  le 
long  de  la  rivière  Musquodoboit,  renferment  approximati- 
vement 42  pour  cent  de  hêtres,  29  pour  cent  de  pruches, 
21  pour  cent  de  bouleaux  jaunes  et  huit  pour  cent  d'érables 
durs.  Sur  les  pentes  plus  douces,  les  bois  durs  ne  comptent 
pas  plus  de  25  pour  cent,  le  reste  est  formé  d'épinettes  et 
de  pruches. 

En  allant  vers  l'est,  sur  l'affleurement  granitique,  on 
trouve  presque  partout  des  lieux  naturellement  stériles, 
et  d'autres  rendus  tels  par  les  incendies,  jusqu'à  ce  qu'on  at- 
teigne la  région  des  lacs  Gibraltar  et  Pace,  où  il  y^a  des  forêts 
de  bois  mixtes  triés.  Sur  le  côte  est  de  la  rivière  Musquodo- 
boit, en  allant  vers  le  lac  Ship  Harbour,  ce  sont  des  arbres 
de  la  seconde  croissance  qui  sont  le  plus  nomlreux  ;  les 
massifs  sont  composés  de  conifères  purs,  de  bois  mixtes  et 
de  bois  durs  seulement.  Depuis  le  lac  Ship  Harbour 
jusqu'à  l'arête  est  de  l'affleurement  du  lac  Grand  de  la 
Little  West  River,  le  pays  renferme  des  'endroits  à  demi- 
stériles,  des  places  naturellement  stériles,  des  brûlés  et  des 
tourbières.  Le  bois  le  plus  commun  est  l'épinette  noire 
des  marais.  Le  meilleur  bois  se  trouve  au  sud  du  grand  lac 
Tangier  dans  lequel  domine  l'épinette. 


(55) 


Commission    de  la  Conservation 

•  Un    quart    de    l'étendue    granitique,    située 

q      <  *    au  coin  nord-ouest  du  comté  de  Guysborough, 

est  brûlé  et  stérile.  Sur  le  reste,  le  sol  est 
profond,  et  les  bois  durs  dominent  ;  on  y  trouve  aussi 
beaucoup  de  massifs  d'épinettes  rouges  et  de  sapins.  La 
couche  de  granit  au  nord-est  du  port  Country,  qui  s'étend 
de  la  rivière  Salmon,  est  principalement  couverte  de  bois 
durs  de  la  deuxième  croissance  parmi  lesquels  dominent 
le  bouleau  jaune  et  le  bouleau  à  papier,  d'environ  80  ans 
d'âge.  Le  sommet  nord  de  la  masse  de  granit  est  bien 
défini  et  s'élève  d'environ  400  pieds  au-dessus  des  autres 
roches  qui  l'entourent  ;  il  est  couronné  de  bois  durs.  Sur 
les  flancs  les  massifs  sont  mixtes,  l'épinette  rouge  et  le  sapin 
sont  plus  nombreux  sur  les  parties  inférieures,  et  au  bas  ils 
sont  en  majorité.  Pris  dans  son  ensemble,  ce  plateau  est 
aux  cinq  huitièmes  couvert  de  conifères. 

Le  granit  constitue  un  peu  plus  de  la  moitié  de  la 
péninsule  formée  par  l'océan,  au  sud,  et  la  baie  de  Cheda- 
bucto,  au  nord  ;  cette  superficie  d'environ  200  milles 
carrés  est  stérile  par  nature.  La  roche  est  généralement 
exposée  à  nu  et  renferme  quelques  blocs  détachés.  Dans 
les  parties  plus  sèches,  le  sol  est  formé  d'environ  deux 
pouces  d'humus  brut.  Les  endroits  ou  la  couche  de  terre 
est  plus  épaisse  sont  recouverts  de  bruyères  et  de  broussailles. 
Les  crevasses  des  rochers  et  les  baissières  sont  remplies  de 
trembles  et  d'épinettes  noires  et  de  sapins  rabougris. 

(3)  Distribution  et  Topographie  des  Etendues  renfermant 
du  Quartz  et  de  V Ardoise  : 

Dans  les  comtés  de  l'ouest,  les  côtés  sud  et  ouest  de 
l'étendue  granitique  principale,  ainsi  que  les  autres  parties 
plus  restreintes  le  long  de  la  côte  de  l'Atlantique  sont  en- 
châssés dans  des  gisements  de  quartz  et  d'ardoise  probable- 
ment de  l'époque  précambrienne.  Ces  gisements  com- 
mencent sur  les  côtes  du  bassin  d'Annapolis,  suivent  la 
ceinture  irrégulière  de  granit,  autour  de  la  baie  Mahone,  et 
passent  sous  approximativement  la  moitié  des  comtés 
de  Digby,  les  sept  huitièmes  de  Yarmouth,  les  trois  quarts 

(56) 


Distribution    et    Reproduction 

de  Shelburne  et  de  Lunenburg  et  sous  presque  tout  celui 
de  Queens. 

Comme  dans  les  régions  granitiques,  la  direction 
générale  de  la  majeure  partie  des  sommets  est  nord-est 
sud-ouest.  *I1  conviendrait  peut-être  d'expliquer  ici  que 
ce  principal  aspect  physiographique  est  attribué  à  la 
structure  géologique  et  à  la  distribution  du  quartz  et  de 
l'ardoise,  et  à  leur  degré  de  résistance  à  l'érosion.  Les 
roches  aurifères  reposent,  sur  des  assises  rocheuses,  dont 
la  partie  inférieure  est  formée  de  quartz  et  d'ardoise  dure 
de  trois  milles  d'épaisseur,  et  la  partie  supérieure  se  compose 
entièrement  d'ardoise  tendre  de  deux  milles  de  profondeur. 
Cette  énorme  épaisseur  de  pierre  a  été,  par  une  puissante 
pression  du  sud,  pliée  en  une  série  de  grandes  ondulations 
pointues,  dont  l'axe  décrit  une  courbe  généralement  paral- 
lèle à  la  côte  de  l'Atlantique.  Elles  se  dirigent  du  nord-est 
au  sud-ouest  dans  les  comtés  de  l'ouest,  et  presque  de  l'est 
à  l'ouest  à  l'est  de  Halifax.  Les  parties  supérieures  de  ces 
plis  ont  été  rongées  par  des  agents  extérieurs  et  réduites 
à  l'état  dans  lequel  on  les  voit  aujourd'hui.  On  aperçoit, 
à  la  surface,  des  ceintures  de  quartz,  le  long  des  pointes 
des  plis,  alternant  avec  des  bandes  d'ardoise  tendre  le  long 
des  dépressions,  ce  qui  donne  au  pays  sa  principale  structure 
physiographique.  La  forme  de  croissant  des  principales 
arêtes  granitiques,  déjà  mentionnées,  se  voit  surtout  dans 
les  comtés  de  l'ouest,  résultat  probable  de  ce  même  soulève- 
ment appalachien.  Les  cours  d'eau  suivent  généralement 
la  ligne  de  glaciation  ;  ils  traversent  ordinairement  les 
principales  arêtes  à  angles  droits,  les  versants  ayant  formé 
des  sommets  peu  élevés,  perpendiculaires  à  ceux  qui  sont 
plus  hauts.  Le  tout  donne  au  pays  une  topographie  basse 
mais  variée.  Dans  le  comté  de  Queens,  où  la  masse  ro- 
cheuse composée  de  quartz  et  ardoise  est  le  plus  étendue, 
commençant  à  la  côte  et  se  dirigeant  vers  le  nord,  on  peut 
tracer  trois  bandes  parallèles  détachées  de  sommets  quartz- 

*  E.  E.    Faribault,   Rapport  Sommaire  pour  !a    Commission  de  Géologie,  en 
1910,  pp.  249-251. 

(57) 


Commission    de   la  Conservation 

eux,  entre  lesquels  sont  des  vallées  ou  plateaux  d'ardoise.  La 
chaîne  des  lacs,  qui  commence  avec  le  lac  Fiddler,  dans  le 
comté  de  Shelburne,  y  compris  ceux  de  Rossignol  et  Malaga 
dans  le  comté  de  Queens,  se  prolonge  jusqu'aux  lacs  des 
environ  de  New  Germany,  dans  le  comté  de  Lunenburg, 
et  repose  sur  un  fond  d'ardoise  entouré  de  chaque  côté  par 
des  rangées  de  quartz.  Ces  lacs  ne  se  déchargent  cepen- 
dant pas  par  la  même  rivière.  Plusieurs  lacs  sont  sembla- 
blement  situés  dans  les  autres  comtés.  Les  couches  de 
quartz  et  d'ardoise  se  prolongent  de  l'océan  vers  l'intérieur 
sur  une  distance  de  40  à  60  milles,  la  pente  est  d'environ 
treize  pieds  par  mille. 

Les  masses  granitiques  des  comtés  de  l'est,  à  l'est  du 
port  de  Halifax,  sont  séparées  de  celles  des  comtés  de  l'ouest 
par  le  prolongement  est  du  croissant  granitique  qui  se  rend 
à  la  mer  entre  la  baie  Mahone  et  le  port  de  Halifax.  A 
partir  du  bord  de  l'est  de  l'affleurement  granitique  des  comtés 
de  Halifax  et  Hants,  le  quartz  et  l'ardoise  se  continuent  en 
une  chaine,  entrecoupée  de  plusieurs  affleurements  gra- 
nitiques, jusqu'au  cap  de  Canso.  A  son  origine,  cette 
chaine  est  d'environ  30  milles  de  largeur  ;  elle  se  rétrécit 
ensuite  graduellement  et  n'a  plus  qu'un  mille  de  largeur 
quand  elle  touche  la  mer,  à  l'extrémité  est  du  comté  de 
Guysborough.  A  partir  de  la  partie  finale  ouest  de  la 
chaine,  dans  le  comté  de  Hants,  jusqu'au  coin  sud-ouest  du 
comté  de  Pictou.  les  sommets  nord  de  ces  roches  forment, 
en  général,  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  l'océan 
Atlantique  et  la  baie  de  Fundy.  La  transition  aux  roches 
carbonifères  inférieures  plus  molles,  qui  s'allongent  ir- 
régulièrement vers  le  nord,  n'est  pas  bien  définie.  Cepen- 
dant, à  partir  du  coin  est  du  comté  de  Pictou,  la  transition 
est  très  brusque  ;  elle  se  signale  par  un  escarpement  qui 
s'étend  sans  interruption,  sauf  une,  jusqu'à  la  baie  de 
Chedabucto. 

Le  quartz  et  l'ardoise  sont  d'une  étendue  approxi- 
mativement égale  dans  les  comtés  de  l'ouest,  mais  dans  les 
comtés  de  l'est  du  versant  de  l'Atlantique,  le  quartz  surpasse 

(58) 


Distribution    et    Reproduction 

de  beaucoup  l'ardoise  en  étendue.  La  direction  est  et 
ouest  des  sommets  est  très  définie  le  long  de  la  côte,  mais 
dans  l'intérieur  elle  suit  plutôt  les  sinuosités  des  cours 
d'eau  qui  coulent  du  nord-ouest  au  sud-est,  tantôt  le  long 
de  la  glaciation  et  tantôt  le  long  de  la  masse  rocheuse.  En 
allant  du  port  Sheet  à  l'ouest  de  la  rivière  St.  Mary,  une 
distance  d'environ  25  milles,  dans  une  direction  formant 
angles  droits  avec  les  cours  d'eau,  on  traverse  douze  som- 
mets, dont  le  dernier — l'escarpement  déjà  mentionné,  au 
nord  le  la  limite  des  masses  d'ardoise  et  de  quartz — s'élève 
à  une  hauteur  de  600  pieds. 

(4)  Forêts  et  Sols  des  Etendues  de  Quartz  et  d'Ardoise  : 
Le  quartz  est  une  pierre  formée  de  grains  de  sable 
cimentés  à  l'aide  d'un  agglutinant  de  sable  fondu  ou  de 
silex;  il  résiste  donc  fortement  à  la  décomposition.  Quel- 
quefois l'agglutinant  est  une  matière  moins  résistante, 
et  alors  le  quartz  se  désagrège  plus  facilement,  Dans  l'un 
et  l'autre  cas,  les  sols  qui  en  sont  formés  sont  sableux  ou 
graveleux.  A  l'est  du  port  de  Halifax,  le  quartz  est  d'une 
texture  plus  fine  et  cimenté  beaucoup  plus  fortement  que 
celui  des  comtés  de  l'ouest.  D'ailleurs,  il  s'y  mêle  plus 
de  mica.  Une  roche,  entièrement  composée  de  quartz  et 
de  mica,  fournit  autaut  d'aliment  pour  la  plante  que  le 
verre.  De  plus,  les  sols  quartzeux,  à  moins  d'être  com- 
posés de  matières  déposées  par  la  glace  ou  l'eau,  sont 
naturellement  minces,  n'ayant  souvent  que  deux  pouces 
d'épaisseur.  Sur  de  tels  sols  poussent  des  bruyères,  des 
plants  d'airelle  et  de  laurier,  dont  les  feuilles  en  se  décom- 
posant forment  des  sols  acides.  Ordinairement  ces  sols 
quartzeux  sont  mal  drainés,  et  cela  ajoute  a  leur  âcreté. 
Lorsqu'il  y  a  acidité,  les  matières  végétales  ne  se  décom- 
posent pas  normalement,  mais  s'accumulent  en  une  sorte 
de  pâte  tourbeuse  que  l'on  appelle  humus  grossier.  Un  sol 
acide  n'est  pas  plus  favorable  à  la  croissance  des  arbres  qu'à 
celle  des  céréales.  Bien  que  les  sols  quartzeux  aient  été 
souvent  dévastés  par  les  incendies,  et  qu'ils  sont  main- 
tenant à  demi  ou  totalement  stériles,  il  est  probable  qu'ils 

(59) 


Commission    de  la  Conservation 

ne  sont  pas  loin  de  ce  qu'ils  étaient  à  l'origine.     On  peut, 

quoiqu'il    en    soit,    conclure   qu'ils  n'ont  jamais    produit 

d'arbres  plus  gros  que  des  perches,  étant  donné  qu'ils  n'ont 

pas  été  couverts  des  dépôts  formés  par  les  glaces. 

Les    ardoises    sont    des    glaises    durcies,    diversement 

mêlées  de  grains  de  sable,  de  mica  et  d'autres  substances. 

En   se   décomposant,    elles   redeviennent    de   la   glaise    et 

forment    des    sols    fertiles.     Toutes    les    terres    agricoles 

élevées  des  comtés  de  l'ouest  reposent  sur  des  affleurements 

d'ardoise.     La    transition    de    l'ardoise    au    quartz    peut 

se    déterminer    facilement    par    la    nature    de    la    ferme 

seulement.     Néanmoins,  quelquefois  les  ardoises  sont  très 

dures,  alors  elles  sont  impropres  à  l'agriculture  et  se  couvrent 

de  bois. 

•  ,         Dans  le  comté  de  Yarmouth  l'affleurement  de 
Comte  de  . ,      ,    .  -,  •    •   ,  , 

Yarmouth      quai"tz  et  a  ardoise    est  divise  presque  egal- 

ment  en  étendue  et  occupe  ensemble  environ 

les    sept     huitièmes    du    comté.       Si    les    sols    quartzeux 

n'ont    pas    été    couverts    par    des    dépôts    produits    par 

les     glaces,     ils    ne    sauraient     donner    naissance    à    du 

bois  marchand.      Les    deux    plus    grandes    étendues    de 

sols   de   ce   genre  sont   situées   le  long  de  l'est  du  comté; 

on   en    trouve    encore  dans  une    bande    qui   va   du   nord 

au  sud,  dans  le  centre.     Les  premières  ont  environ  trente 

milles  de  long  et  de  quatre  à  six  milles  de  large.     On  y 

trouve,  excepté  sur  les    parties  dénudées,  du  bouleau  gris, 

de  l'érable  rouge  et  de  l'airelle,  des  chênes  rouges,  des  pins 

blancs,  et  souvent  des  tourbières  et  des  marais,  des  sapins, 

des   épinettes   noires.     La   bande    du    centre   a   la   même 

longueur   que   les   précédentes,   mais   elle   les   surpasse   en 

largeur,  celle-ci  est  de  huit  mille,  en  moyenne;    sa  partie 

nord  est  plus  graveleuse  et  plus  stérile  que  la  bande  de  l'est. 

Dans  les  parties  basses,  on  trouve  l'érable  rouge  et  le  frêne 

noir  des  marais  ;   les  hauteurs  sont,  au  contraire,  couvertes 

de  bois  durs  de  seconde  croissance.     Cependant,  la  partie 

ouest   est  bien   couverte   de  terre   et   supporte  une   forêt 

mixte  où  domine  l'épinette.     Les  sols  ardoiseux,  du  long 

(60) 


STÉRILITÉ  CARACTÉRISTIQUE  D'UN  PLATEAU  DONT  LE  SOL  EST  FORMÉ  D'UN   MÉLANGE 

DE  SABLE  ET  DE  GRAVIER,  INCENDIÉ  EN   1878.       AUCUNE  REPRODUCTION  DE 

BOIS    MARCHAND. 


Gravure  représentant  l'état  de  terrains  couverts  de  roches  erratiques. 
Le  bois  marchand  ne  repousse  que  dans  les  places  basses  et  humides. 


Distribution    et    Reproduction 

de  la  côte,  sont  couverts  d'épinettes  de  qualité  inférieure, 
tandis  que,  plus  à  l'intérieur,  les  terres  agricoles  forment  la 
majeure  partie  du  pays;  le  bois  que  l'on  trouve  sur  ces 
terres  est  du  bois  mêlé  et  de  la  seconde  croissance. 

Le     quartz     et     l'ardoise,    dans    le    comté 
D<  <  de    Digby,    partent   du  granit  de  la   partie 

est  jusqu'à  la  mer,  sur  une  bande  de  20 
milles  de  largeur  sur  la  limite  ouest,  et  de  8  milles  de 
largeur  à  la  tête  de  la  baie  St.  Mary.  Dans  les 
environs  de  la  source  des  divers  tributaires  de  la 
rivière  Tusket,  les  bois  mous  sont  mo  ins  abondants  qu 
sur  les  sols  granitiques  de  la  partie  est,  bien  que  l'on  y 
trouve  des  massifs  de  conifères  purs,  et  la  pruche  est  rela- 
tivement plus  abondante  que  l'épinette  dans  les  bois  mixtes. 
A  l'ouest,  dans  la  région  de  la  côte,  c'est  l'épinette  qui 
domine,  et  toute  cette  étendue  côtière  est  couverte  d'une 
"noire"  forêt.  Elle  est  de  taille  commerciale  sur  les  sols 
formés  d'ardoise,  mais  sur  ceux  dérivés  de  quartz,  minces 
et  pierreux,  elle  est  moins  forte,  et,  en  plusieurs  endroits  ce 
ne  sont  que  des  arbustes.  Dans  la  partie  nord  du  comté, 
le  quartz  devient  plus  abondant  et  le  sol,  en  général  est 
moins  fin,  les  parties  élevées  se  composent  de  sable  et  de 
gravier  où  poussent  le  bouleau  gris  et  quelques  pins  soli- 
taires. En  d'autres  endroits  le  drainage  manque,  et  l'on 
y  trouve  plusieurs  marais  et  tourbières.  Sur  les  parties 
mieux  drainées,  entre  les  sommets  et  les  tourbières  il  y  a 
une  forte  seconde  croissance  d'épinettes  et  d'érables.  La 
transition  du  quartz  à  l'ardoise  donne  naissance  à  de  bonnes 
terres  agricoles,  sur  lesquelles  poussent  le  hêtre,  l'érable, 
le  bouleau  jaune  à  l'aspect  imposant. 

1  A  l'exception  d'environ  20  milles  carrés  de 

q  sol  granitique,  la  couche  rocheuse  du  comté 

de  Queens  est  composée  de  quartz  et  d'ardoise. 
Presque  tout  le  comté  est  drainé  par  les  rivières  Liverpool 
et  Port  Medway,  qui  prennent  leurs  sources  dans  la  région 
granitique  du  nord  du  comté  d'Annapolis.  La  première, 
dans  le  comté  de  Queens,  s'est  tracé  un  chemin  presque 

(61) 


Commission    de   la     Conservation 

entièrement  à  travers  une  vallée  d'ardoise,  mais  la  deuxième, 
dans  la  partie  inférieure  de  son  cours  passe  à  travers  deux 
lits  de  quartz.  On  peut  dire  qu'en  fait  toute  la  région 
côtière  est  formée  de  quartz;  la  forêt  est  composée  d'épi- 
nettes,  de  sapins  et  de  bouleaux  gris  et  d'érables  de  la  deu- 
xième croissance.  Sur  les  plateaux,  l'épinette  et  le  sapin 
poussent  en  nombre  égal,  sur  les  parties  supérieures,  le  bois 
dur  domine.  En  suivant  la  rivière  Port  Medway,  l'aspect 
du  pays  est  le  même  jusqu'à  Greenfield;  à  partir  de  cet 
endroit,  les  affleurements  d'ardoise  sont  plus  nombreux 
vers  le  nord  de  la  limite  du  comté.  En  cette  région,  la 
forêt  a  été  fortement  déboisée  et  brûlée;  il  y  pousse  main- 
tenant une  deuxième  récolte  de  bonne  qualité.  Au  nord 
du  lac  Cameron  et  au  sud-ouest  du  lac  Tupper,  on  trouve  de 
bons  massifs  de  jeunes  pins  blancs  et  de  sapins.  Plus  à 
l'est,  le  bois  dur  domine  dans  la  seconde  croissance.  Le 
bois  marchand  est  éparpillé  en  lots  dont  les  plus  grands 
sont  au  nord  du  lac  Tupper  et  à  l'ouest  des  lacs  McGowan 
et    Dean. 

En  remontant  la  rivière  Liverpool,  on  trouve  une 
région  que  l'incendie  a  rendue  à  demi  stérile;  de  place  en 
place  il  y  a,  dans  les  dépressions  et  au  bas  de  collines  de  bois 
durs,  des  massifs  de  bois  commercial,  jusqu'au  groupe  des 
lacs  Rossignol.  Au  sud  du  deuxième  lac  Ponhook  et  de  la 
baie  Schreecher,  on  voit  des  collines  couvertes  de  bois 
durs,  entre  lesquelles  il  y  a  des  massifs  d'épinettes  rouges 
et  de  pruches,  celles-là  étant  plus  nombreuses  d'abord  et 
ensuite  les  autres.  A  partir  de  la  baie  Schreecher  en  allant 
vers  le  nord,  le  long  du  bord  du  lac  Rossignol,  et  de  là  en 
continuant  dans  le  comté  d'Annapolis,  on  trouve  que  la 
forêt  a  été  brûlée.  On  trouve  aussi  une  grande  étendue 
brûlée  sur  le  côté  est  du  lac.  Dans  ces  deux  étendues  on 
n'aperçoit  aucune  trace  de  reproduction  de  bois  mous, 
excepté  sur  les  bords  des  marais.  En  1903,  le  feu  a  dévasté 
le  coin  sud-ouest  du  comté,  au  nord  de  Port  Joli  et  de  Port 
Hébert.  Cependant,  il  reste  des  pièces  de  terre  couvertes 
de  conifères,  dans  le  voisinage  des  sources  des  cours  d'eau. 

(62) 


Distribution     et    Reproduction 

i  Les    deux    tiers    du    comté    de    Lunenburg 

,         <  reposent  sur  des  masses  alternées  de  quartz 

et  d'ardoise.  Comme  dans  le  comté  de 
Queens,  la  région  de  la  côte  est  couverte  d'une  forêt  com- 
posée, en  général,  d'épinettes  noires  et  de  sapins;  on  trouve, 
cependant,  d'épais  massifs  d'épinettes  et  de  bois  durs  sur 
quelques  affleurements  d'ardoise.  A  l'intérieur,  quand  la 
roche  n'est  pas  couverte  de  dépôts  formés  par  les  glaces, 
le  quartz  est  presque  toujours,  totalement  ou  à  demi, 
dépourvu  de  bois  marchand.  La  plus  forte  forêt  se  trouve 
sur  un  affleurement  d'ardoise,  d'environ  six  milles  de 
largeur,  à  l'ouest  de  la  moitié  nord  du  lac  Nine-mile. 
L'épinette  rouge  et  la  pruche  constituent  la  plus  grande 
partie  du  bois;  on  trouve  aussi  des  massifs  composés  aux 
trois  quarts  de  pruches. 

Comté  de      Cette  partie   du   comté   de   Halifax,    à   l'est 
Halifax       du  P°rt  de  Halifax  et  au  sud  des  affleurements 

granitiques  jusqu'à  l'océan,  est  occupée  par 
le  quartz  et  l'ardoise.  A  l'exception  des  vallées  de  Gay 
et  de  Musquodoboit,  des  formations  semblables  couvrent 
les  régions  au  nord  des  affleurements  granitiques,  jusqu'à  la 
ligne  frontière  du  comté.  Les  nombreuses  péninsules, 
formées  par  les  longues  baies  rentrantes  et  les  havres,  sont 
couvertes  d'une  forêt  de  sapins  noirs  de  qualité  inférieure 
et  remplies  de  tourbières.  Les  parties  tendres  des  masses 
rocheuses  sont  creusées  et  forment  des  sortes  de  poches, 
quelquefois  très  rapprochées.  Celles-ci  se  remplissent  d'eau 
qui  ne  peut  en  sortir  facilement,  empêchée  qu'elle  est  par 
la  masse  quartzeuse  sur  laquelle  elle  repose.  La  pluie 
remplace  la  partie  que  l'air  peut  évaporer,  évaporation  que 
retarde  aussi  beaucoup  l'humidité  de  l'atmosphère.  Il 
résulte  de  cela  un  sol  acide,  composé  d'humus  brut,  et,  en 
fin  de  compte,  une  forêt  de  bois  rabougris.  Les  arbres 
atteignent  une  hauteur  de  dix  à  quinze  pieds  et  quelquefois 
trois  ou  quatre  seulement,  dans  les  endroits  marécageux. 
L'examen  au  double  microscope  d'une  section  d'un  de  ces 
arbres,  d'un  diamètre  de  trois  huitièmes  de  pouce,  a  dé- 

(63) 


Commission    de    la    Conservation 

montré  qu'il  y  avait  47  anneaux  annuels.  Sur  les  endroits 
plus  secs,  où  l'on  trouve  un  peu  de  terre,  il  pousse  des 
touffes  de  jeunes  plants  et  des  fourrés  de  perches  de  sapin. 
Le  long  des  rivières  au  cours  normal,  le  bois  est  générale- 
ment composé  de  bouleaux  jaunes  et  d'érables  rouges. 
Plus  à  l'intérieur,  ce  sont  des  arbres  de  seconde  croissance, 
dont  les  trois  quarts  sont  des  conifères.  Dans  la  partie 
ouest,  l'épinette  domine,  mais  plus  on  avance  vers  l'est, 
et  plus  le  sapin  baumier  devient  nombreux,  atteignant 
souvent  90  pour  cent  de  la  forêt. 

Au  nord  du  granit,  le  quartz  est  à  moitié  privé  de  bois 
marchand,  rendu  tel  par  la  nature  et  la  main  de  l'homme. 
Dans  la  partie  ouest,  le  pays  revêt  la  forme  d'un  plateau, 
dans  lequel  les  sommets  bas  et  étroits  ont  des  couches 
presque  verticales,  dépourvues  de  sols  et  d'arbres,  excepté 
dans  les  crevasses  des  roches.  Les  dépressions  entre  les 
sommets  sont  remplies  de  dépôts  de  sable,  sur  lesquels  l'on 
voit  des  massifs  de  pins  alternant  avec  des  marais  ou 
dominent  le  sapin  baumier  et  l'épinette  noire.  Les  som- 
mets plus  larges  et  plus  élevés  sont  couronnés  de  bois 
durs  ;  sur  les  flancs  plus  bas  pousse  du  bois  mixte.  En  ces 
endroits,  on  ne  trouve  que  des  forêts  fortement  triées  ou 
de  seconde  croissance.  Les  rivières  au  cours  lent  sont 
entourées  de  grands  marais,  dans  lesquels  le  sapin  et  l'érable 
rouge  forment  les  deux  tiers  du  bois,  l'autre  tiers  est  com- 
posé d'épinettes  noires,  de  bouleaux  jaunes  et  de  frênes 
noirs,  en  proportion  presque  égale.  La  moitié  est  du 
quartz,  au  nord  du  granit,  est  généralement  de  la  même 
nature  que  la  moitié  ouest,  mais  les  bancs  sont  plus  longs 
et  plus  continus  et  suivent  les  plus  longs  cours  d'eau. 
Les  sommets  sont  plus  éloignés  les  uns  des  autres  et  sont 
séparés  par  des  dépôts  de  sable  et  des  tourbières. 

r  La  végétation   côtière,    qui  prend   naissance 

G      b     u  h   sur  ^e  ÇLuartz  et  l'ardoise  dans  Guysborough, 

est  la  même  que  celle  déjà  mentionnée  dans 

le  comté  de  Halifax,  mais  elle  est  plus  variée  et  couvre  de 

plus  grandes  étendues.     L'aulne  et  le  mélèze  forment  aussi 

(64) 


Distribution    et    Reproduction 

la  plus  grande  partie  des  arbres  qui  poussent  sur  les  maré- 
cages stériles.  En  certains  endroits,  le  bois  est  si  rare,  que  les 
pêcheurs  parcourent  douze  ou  quinze  milles  de  pays  pour 
se  procurer  du  bois  de  chauffage,  de  l'épinette  et  du  sapin 
de  la  grosseur  des  perches.  Les  plus  gros  arbres  sont  ceux 
que  l'on  trouve  dans  les  environs  des  sources  des  rivières 
Liscomb  et  Moser  et  le  long  de  leurs  remarquables  chaines 
de  lacs.  La  plupart  des  épinettes  poussent  dans  le  voisi- 
nage immédiat  des  cours  d'eau;  les  terres  élevées  de  l'in- 
térieur ne  sont  qu'une  succession  de  tourbières  et  de  lieux 
stériles  et  graveleux.  On  est  surpris  de  la  prédominance 
du  bouleau  jaune  et  du  bouleau  à  papier  sur  les  collines 
autour  des  lacs.  En  certains  endroits,  le  premier  cons- 
titue les  quatre  cinquièmes  du  bois,  de  purs  massifs  du 
dernier  ne  sont  pas  rares.  Les  formations  quartzeuses  se 
terminent  brusquement  au  nord,  dans  une  chaine  distincte, 
le  long  du  côté  sud  de  la  rivière  St.  Mary.  La  crête  de 
cette  chaine  est  couvert  de  bois  durs  exclusivement,  et  sur 
les  flancs  l'on  trouve  du  bois  mixte,  parmi  lequel  domine 
le  bois  dur,  excepté  le  long  de  la  base  du  côté  où  les  trois 
quarts  du  bois  sont  des  sapins  de  la  deuxième  croissance. 
La  partie  est  de  la  chaine,  c'est  à  dire,  à  partir  du  point  où 
la  rivière  St.  Mary  se  dirige  au  sud-ouest  jusqu'à  la  tête 
du  port  Country,  est  couverte  d'une  seconde  croissance 
de  bois  durs,  dont  une  partie  est  du  même  âge  et  très 
vigoureuse,  mais  la  plus  grande  moitié  est  rabougrie  et  de 
qualité  inférieure.  Les  places  basses  et  le  fond  des  ravins 
sont  couverts  de  sapins. 

(5)  Forêts  et  Sols  des  Dépôts  formés  par  les  Glaces: 
L'entraînement  du  sol  par  les  glaces  a  modifié  la  surface  du 
versant  de  l'Atlantique  de  diverses  manières.  La  couche 
primitive  a  été  emportée  et  les  roches  sont  restées  nues. 
Lorsque  pareils  bouleversements  sont  survenus,  plusieurs 
années  sont  nécessaires  pour  refaire  un  sol  d'une  profon- 
deur pouvant  donner  naissance  à  une  forêt  normale. 
Jusqu'à  présent,  plusieurs  des  collines  granitiques  de  l'ouest 
et  de  l'est  de  la  province  sont  encore  nues. 

(65) 


Commission    de    la    Conservation 

La  glace  a  culbuté  pêle-mêle  les  matériaux  qu'elle  a 
entraînés  dans  son  mouvement  ;  ceux-ci  vont  du  sable  aux 
roches  erratiques.  Si  la  glaise  et  les  composés  plus  fins 
dominent  les  autres  plus  gros,  ils  forment  de  bonnes  terres 
arables;  presque  toutes  les  terres  agricoles  fertiles  du 
versant  de  l'Atlantique  sont  des  sols  de  cette  catégorie. 
Les  dépôts  formés  de  matériaux  plus  grossiers  sont  ordi- 
nairement couverts  de  forêts.  Lorsque  le  bois  est  enlevé, 
ces  sols  ne  sont  guère  propices  aux  productions  agricoles. 
On  peut  en  voir  un  échantillon  sur  l'ancienne  route  militaire 
qui  se  dirige  vers  l'est  d'i\nnapolis. 

Beaucoup  de  matériaux  déposés  par  la  glace  ont  été 
labourés  et  triés  par  les  eaux;  ils  sont  maintenant  mis  à  nu 
par  le  drainage  de  lacs  disparus  ou  par  le  retrait  des  eaux 
de  ceux  qui  existent  maintenant  à  des  niveaux  inférieurs. 
Les  glaises,  qui  sont  plus  légères,  ont  été  emportées  par  les 
cours  d'eau  et  déposées  le  long  de  leurs  lits  ou  roulées 
jusqu'à  la  mer,  les  sables  et  les  graviers  plus  lourds  sont 
restés  en  arrière.  On  peut  voir  en  masses  désordonnées 
toutes  les  phases  de  ces  dépôts,  depuis  les  sables  en  couches 
épaisses  jusqu'aux  matériaux  grossiers,  couverts  seulement 
d'une  légère  couche  sableuse.  De  pareils  sables  sont  très 
communs  dans  les  parties  des  comtés  de  Shelburne,  de 
Queens  et  de  Lunenburg,  sur  lesquels  croissent  de  grandes 
forêts  de  pins  blancs.  Les  matériaux  grossiers  sont  entassés 
en  grande  quantité  le  long  du  bord  sud  du  granit,  dont  ils 
out  été  entraînés.  Vu  leur  pesanteur  et  leur  volume,  ils 
ne  sont  jamais  emportés  au  loin.  On  trouve  de  grands 
dépôts  de  ces  sols  dans  le  nord  des  comtés  de  Shelburne 
et  de  Yarmouth.  Ils  sont  stériles  ou  demi-stériles,  par 
suite  d'un  trop  grand  drainage  et  de  la  pauvreté  naturelle 
des  éléments  nutritifs. 

Les  matériaux  entraînés  par  les  glaces  se  présentent 
sous  forme  de  bancs  longs  et  continus,  probablement 
des  lits  de  cours  d'eau  qui,  à  l'origine,  coulaient 
au-dessous,  ou  dans  les  crevasses  des  bancs  de  glace,  et 
des  matériaux  déposés.     On  peut  suivre  un  affleurement 

(66) 


Distribution    et    Reproduction 

de  ce  genre  dans  le  nord  du  comté  de  Yarmouth  de  dix  à 
quarante  pieds  de  hauteur  sur  une  distance  de  20  milles. 
De  pareils  dépôts  se  trouvent  dans  d'autres  pays.  Ils  sont 
reliés  à  d'autres  masses  rocheuses  basses  de  gravier  et  de 
sable,  qui  ne  sont  pas  bien  boisés. 

On  trouve,  sur  les  hauteurs  de  l'ouest  et  les  environs 
granitiques,  de  grandes  quantités  de  roches  erratiques 
entraînées  par  les  glaces.  Celles-ci  exercent  une  influence 
notable  sur  la  nature  de  la  végétation,  car  ayant  été  déposés 
à  l'origine  proche  à  proche  sur  la  roche  nue,  les  arbres  ne 
peuvent  guère  prendre  racines  avant  que  ces  roches  erra- 
tiques n'aient  été  couvertes  de  matières  végétales  en 
décomposition.  Comme  les  dépôts  de  ces  roches  ont  en 
moyenne  quatre  pieds  de  profondeur,  cette  opération 
durera  longtemps.  Il  s'en  suit,  donc,  que  de  tels  dépôts 
sont  des  lieux  naturellement  stériles.  La  plus  grande 
étendue  stérile  de  cette  sorte  se  trouve  au  point  de  rencontre 
des  comtés  de  Digby,  Yarmouth,  Shelburne  et  Queens,  et 
aussi  dans  l'est  du  comté  de  Guysborough. 

Les  barrages  des  cours  de  drainage  par  les  dépôts 
effectués  par  les  glaces  ont  créé  d'innombrables  lacs, 
d'étangs  et  de  tourbières.  La  végétation  s'en  empare  de 
toute  manière,  depuis  la  bordure  à  la  partie  supérieure 
jusqu'au  peuplement  complet  qui  se  termine  en  marais  de 
sapins-épinettes  noirs.  Des  marais  de  ce  genre  se  trouvent 
aussi  dans  les  dépressions  mal  drainées  situées  entre  les 
sommets  et  qui,  probablement  n'ont  jamais  eu  de  nappe 
d'eau  libre.  On  en  trouve  également  sur  les  flancs  d'in- 
filtration, surtout  quand  l'eau  de  la  mer  y  ajoute  son  in- 
fluence, et  le  long  des  bords  des  cours  d'eau  qui  coulent 
lentement.  Ce  qui  empêche  le  boisement  de  certaines 
tourbières,  c'est  probablement  la  hauteur  de  l'eau,  au 
temps  de  la  germination.  Les  graines  ne  peuvent  germer, 
et  celles  qui  éclosent,  sont  noyées  par  l'eau  le  printemps 
suivant.  On  trouve  souvent  sur  les  lits  des  lacs  desséchés 
des  herbes  grossières  et  de  la  laiche. 


(67) 


Commission    delà    Conservation 

i  Bien  que  les  sables,  les  graviers  et  semblables 

ef   f,  formations,  tels  que  décrits  plus  haut,  soient 

répandus  dans  tous  les  comtes,  le  comte  de 

Shelburne  en  renferme  plus  que  tout  autre.     Ceux  que  l'on 

y  trouvera  seront  décrits  pour  servir  de  type  à  ceux  qui 

existeront  partout  ailleurs. 

Les  parties  inférieures  et  les  parties  mitoyennes  du 
cours  des  rivières  qui  traversent  le  comté  depuis  Clyde 
jusqu'à  Sable,  sont  caractérisées  par  des  dépôts  de  sable 
bas  et  ondulés,  entrecoupés  par  des  pointes  rocheuses  et 
graveleuses,  des  tourbières  et  des  marais.  Les  tourbières 
et  les  marrais  occupent  environ  un  tiers  ou  la  moitié  de 
l'étendue  des  vallées  de  Clyde  et  de  Sable.  L'épinette  et 
le  sapin  à  pâte  de  papier  y  figurent  en  nombre  presque  égal  ; 
cependant,  l'épinette  domine  généralement.  En  ces  régions 
il  y  a  des  pièces  de  terre  de  plusieurs  milliers  d'acres,  dont 
cinq  pour  cent  au  plus  sont  boisées,  le  reste  est  occupé  par 
des  lieux  stériles,  des  tourbières,  des  marais  et  des  brousses. 
Des  touffes  de  bouleaux  gris,  d'érables  rouges  et  de  chênes 
rouges  couvrent  les  élévations  graveleuses  et  rocheuses. 
Le  long  du  bas  de  ces  hauteurs,  les  jeunes  plants  de  bois 
durs  se  mêlent  aux  épinettes  et  aux  sapins.  Les  plus 
grands  dépôts  de  sable  continus  sont  situés  le  long  des 
rivières  Jordan  et  Roseway,  où  il  y  a  une  étendue  d'environ 
vingt  milles  carrés  couverte  de  pins  blancs,  d'épinettes 
noires  et  de  sapins  dans  les  dépressions.  Dans  la  partie 
ouest  surtout,  le  pin  blanc  atteint  soixante-quinze  pour 
cent  du  nombre.  On  dit  que  cette  belle  forêt  de  pins  blancs 
a  poussé  à  la  suite  d'un  incendie,  qui  a  dévasté  cette  partie 
du  pays,  il  y  a  environ  90  ans;  elle  sera  décrite  plus  au  long 
sous  le  titre  de  reproduction  après  l'incendie,  dans  une 
autre  partie  de  ce  rapport.*  Dans  les  régions  mentionnées 
plus  haut,  on  trouve  des  sols  plus  profonds,  surtout  dans  la 
partie  est  sur  lesquels  poussent  des  bois  mixtes  parmi 
lesquels  domine  l'épinette.  Ces  forêts  se  continuent  en 
amont  du  lac  Great  East  Jordan,  et  se  prolongent  jusqu'à 

*Voir  page  84 

(68) 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

la  limite  du  comté.  En  allant  vers  le  nord  par  ces  forêts, 
on  s'aperçoit  que  la  pruche  devient  sans  cesse  plus  nom- 
breuse et  qu'elle  finit  par  occuper  le  premier  rang. 

Le  comté  de  Shelburne  est  le  plus  légèrement  boisé  de 
la  province,  67  pour  cent  de  superficie  peuvent  être  classés 
parmi  les  sols  naturellement  stériles  ou  rendus  tels  par  les 
incendies.  Les  lieux  naturellement  stériles,  comme  on 
l'a  décrit  plus  haut,  sont  dus  à  l'action  de  la  glace,  et  la 
lenteur  du  reboisement  après  le  passage  du  feu  tient,  en 
partie,  au  peu  de  profondeur  des  sols  formés  par  les  dépôts 
produits  par  la  glace. 

II 
Bassins    de  Drainage  de  Northumberland   et   de   Minas 

LA  région  située  au  nord  de  la  crête  du  versant  de 
l'Ait  antique  renferme  approximativement  la  moitié 
de  l'étendue  de  la  Nouvelle-Ecosse  proprement  dite. 
La  plupart  de  ses  rivières  se  déversent  dans  le  détroit  de 
Northumberland  et  le  bassin  de  Minas.  La  moitié  nord 
renferme  des  terres  plus  élevées,  et  une  plus  grande  variété 
de  roches,  mais  la  topographie,  dans  son  ensemble,  n'est 
pas  si  diverse  que  celle  de  la  moitié  sud  de  la  province  ;  on 
y  trouve  plus  de  grandes  plaines  basses  et  ondulées  et  des 
pentes  plus  douces  ;  les  vallées  des  rivières  sont  plus  larges, 
et,  sauf  en  certaines  parties  du  comté  de  Guysborough,  les 
lacs  et  les  tourbières  sont  beaucoup  moins  fréquents. 
L'aspect  topographique  le  plus  remarquable  de  cette  partie 
de  la  province  est  l'axe  central  et  le  versant  qui  se  prolongent 
depuis  le  cap  Chignecto,  dans  le  comté  de  Cumberland, 
jusqu'au  cap  George  dans  le  comté  d'Antigonish.  La  plus 
grande  partie  continue  commence  aux  collines  de  Cobequid 
dans  le  conté  de  Cumberland  et  s'étend  jusqu'au  mont 
Ephraim,  dans  la  partie  centrale,  à  l'est  du  comté  de  Pictou, 
pendant  une  distance  de  soixante  quinze  milles,  avec 
largeur  moyenne  de  huit  milles. 

Du  mont  Ephraim  vers  l'est,  la  continuité  du  versant 
est  interrompue  par  les  vallées  des  affluents  de  l'ouest 
du  centre  de  l'est  de  la  Pictou,  sur  une  longueur  d'environ 

(69) 


Commission    de    la    Conservation 

vingt  milles.  Ce  versant  se  bifurque  de  nouveau,  l'éperon 
principal  se  prolonge  en  sommets  bien  définis,  vers  le  nord, 
et  se  termine  au  cap  George,  dans  le  comté  d'Antigonish. 
Le  petit  éperon  s'étend  en  une  quantité  de  petits  sommets 
bas  jusqu'à  un  certain  point  au  nord  de  l'est  du  détroit 
de  Canso.  La  plupart  des  flancs  de  cet  éperon  déversent 
leurs  eaux  dans  la  baie  de  Chedabucto.  Les  eaux  de 
l'autre  partie,  cependant,  coulent  dans  l'Atlantique  par  les 
rivières  St.  Mary  et  Country  Harbour.  Celles  de  l'éperon 
principal  et  des  pentes  du  petit  éperon  se  jettent  dans  le 
détroit   de   Northumberland. 

La  région  située  entre  l'axe  central  décrit  plus  haut  et 
la  ligne  de  partage  des  eaux,  au  sud,  s'étendant  par  la 
rangée  des  comtés  de  l'Atlantique,  a  l'apparence  d'une 
vallée  élevée,  découpée  en  plusieurs  sommets  bas  par  ses 
cours  d'eau.  Les  cours  d'eau  plus  à  l'ouest  se  déversent 
dans  la  baie  de  Cobequid  et  le  bassin  de  Minas  ;  ceux  qui 
se  trouvent  plus  à  l'est,  en  général,  se  jettent  dans  la  baie 
de  Chignecto.  La  nature  du  sol  montre  qu'autrefois  la 
mer  couvrait  cette  vallée  et  séparait  la  province  en  deux 
longues  îles  parallèles.  Environ  la  moitié  de  la  vallée  est 
encore  occupée  par  le  bassin  de  Minas  et  la  baie  de  Cobe- 
quid. 

Une  plaine  basse  et  ondulée  couvre  le  territoire  -à 
partir  du  nord  de  l'axe  central  jusqu'au  détroit  de  North- 
umberland. Elle  a  20  milles  de  largeur,  dans  le  comté  de 
Cumberland;  elle  se  rétrécit  à  mesure  qu'elle  avance  vers 
l'est  jusqu'à  son  extinction  par  le  haut  promontoire  qui 
termine  le  cap  George  dans  le  comté  d'Antigonish. 

Les  roches  de  la  région,  et  conséquemment  le  sol  et  la 
végétation  sont  beaucoup  plus  variés  que  ceux  du  pays 
qui  se  déverse  ses  eaux  dans  l'océan  Atlantique.  Au  lieu  de 
trois  espèces  principales  de  roches  comme  dans  le  versant  de 
l'Atlantique,  on  trouve  ici  au  moins  dix,  qui  couvrent  de 
grandes  étendues.  Ce  nombre  ne  décrit  même  pas  leur 
diversité,  car  chaque  espèce  de  roche  diffère  beaucoup  en 
dureté  et  composition. 

(70) 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

(i)  Distribution  et  Topographie  des  Roches  Ignées  et 
Métamorphiques  : 

Les  roches  de  l'axe  central,  que  l'on  vient  de  décrire, 
varient  grandement  de  nature,  puisqu'elles  sont  composées 
de  feldspath  de  syénite,  de  diorite,  de  schiste,  et  de  granit. 
Dans  la  moitié  ouest  du  comté  de  Cumberland,  l'élévation 
vers  la  ligne  de  partage  des  eaux,  du  côté  nord,  est  graduée 
et  passe  sur  une  série  de  chaines  basses,  mais,  plus  à  l'est, 
les  pentes  du  côté  nord  sont  plus  prononcées;  dans  l'est 
du  comté  de  Cumberland  et  à  travers  le  comté  de  Colchester 
jusqu'au  mont  Ephraim  elles  montent  à  pic  de  la  plaine  du 
nord.  Le  point  le  plus  élevé  de  cette  chaine  atteint  1,000 
de  hauteur.  Les  pentes  du  sud  de  l'axe  central  sont  plus 
douces  que  celles  du  nord. 

Dans  la  partie  est  de  l'axe  central,  la  plus  grande 
masse  de  roches  ignées  se  trouve  à  l'est  de  la  rivière  St. 
Mary,  elle  couvre  une  étendue  presque  carrée,  avec  côtés 
de  dix  milles  de  longueur.  A  partir  de  cette  région  elle 
s'étend,  sous  forme  de  collines  détachées  ou  de  crêtes  de 
collines  formées  d'autres  roches,  vers  le  nord  du  cap  George, 
dans  le  comté  d'Antigonish,  et  vers  l'est  par  le  sud  du 
comté  d'Antigonish  et  par  le  centre  de  celui  de  Guysborough 
jusqu'à  la  baie  de  Chedabucto,  où  gise  le  granit  décrit  plus 
haut  comme  partie  du  versant  de  l'Atlantique. 

(2)  Forêts  et  sols  des  Masses  Rocheuses  ignées  et  Méta- 
morphiques : 

Les  feld spaths  et  les  syénites  sont  des  roches  semblables 
au  granit,  mais  elles  ne  renferment  pas  généralement  de 
quartz,  en  autant  du  moins  qu'on  peut  le  constater  à  l'œil 
nu.  Les  feldspaths  varient  en  dureté,  les  plus  tendres 
forment  des  sols  qui  valent  en  fertilité  les  sols  d'alluvion, 
tandis  que  les  plus  durs  engendrent  des  sols  dont  la  fertilité 
peut  être  comparée  à  celle  des  grès  les  plus  durs.  Ce  sont 
donc  de  pauvres  sols.  Les  syénites  peuvent  être  placés, 
sous  le  rapport  de  la  fertilité,  sur  le  même  rang  que  les 
granits  qui  se  désagrègent  le  plus  facilement,  c'est  à  dire 
qu'ils  donnent  naissance  à  un  sol  vigoureux.  Les  diorites 
produisent  aussi  un  sol  vigoureux.     Les  schistes  sont  ceux 

(71) 


Commission    de    la    Conservation 

qui  forment  les  sols  les  plus  pauvres.  Cependant,  pris 
dans  son  ensemble,  ce  groupe  de  roches,  comme  l'attestent 
les  forêts  qu'il  supporte,  compose  des  sols  légers  et  fertiles. 
Le  sol  est  néammoins  très  pierreux,  en  général,  et  quand  il 
n'est  pas  ainsi,  sa  topographie  rend  toute  culture  agricole 
impossible. 

En  partant  de  l'extrémité  ouest  des  affleurements  de  ce 
groupe,  on  trouve  sur  le  granit  au  nord  de  la  baie  Advocate 
une  forêt  luxuriante,  qui  renferme  75  pour  cent  d'épinettes 
rouges.  On  trouve  le  même  type  sur  la  masse  granitique 
au  nord  de  la  baie  Greville.  A  partir  de  cet  endroit,  les 
affleurements  de  ce  groupe  de  roches  ne  se  montrent  qu'en 
petit  monceaux,  mais,  aux  collines  de  Cobequid,  elles  forment 
de  grandes  masses.  Les  flancs  nord  des  collines  de  Cobequid, 
dans  le  voisinage  de  Wentworth,  par  exemple,  supportent 
à  leur  base  une  forêt  mixte  composée  de  bois  durs  et  d'épi- 
nettes  rouges,  de  sapins  et  de  pruches,  parmi  lesquels  le  bois 
mou  dominait  autrefois.  A  mesure  que  l'on  monte,  le  bois 
dur  l'emporte  en  nombre.  En  quelques  endroits  le  bouleau 
jaune  en  forme  les  deux  tiers;  ailleurs  il  y  a  mélange  égal 
de  bouleaux  jaunes,  d'érables  durs  et  de  hêtres.  Près  du 
sommets  des  pentes,  on  trouve  souvent  des  arêtes  étroites 
couvertes  de  quartre-vingt-dix  pour  cent  de  hêtres  de 
qualité  inférieure.  Sur  les  points  plus  élevés  il  y  a  çà  et  là 
de  grands  bassins,  presque  entourés  par  les  arêtes.  En  ces 
lieux,  la  forêt  est  mélangée  en  proportions  égales  de  bau- 
miers,  de  sapins,  d'épinettes  rouges  et  de  bois  durs.  Dans 
les  vallées  étroites  des  cours  d'eau,  d'un  autre  côté,  la 
pruche,  l'épinette  et  le  sapin  dominent  dans  l'ordre  nommé, 
de  sorte  que  si  l'on  regarde  d'une  certaine  distance  vers  les 
pentes  de  Cobequid,  on  voit  le  vert  du  bois  dur  qui  domine, 
entrecoupé  de  bandes  noires  formées  par  le  feuillage  des 
conifères  à  bois  mou. 

Les  forêts  des  versants  de  Cobequid  ressemblent  à 
ceux  du  nord.  Il  y  a,  cependant,  plus  de  sommets 
extérieurs,  et  les  vallées  qui  les  séparent  sont  plus  larges, 
ce  qui  favorise  d'avantage  la  croissance  de  l'épinette  rouge 
et   de  la  pruche.     Ceci   s'applique   surtout   avec   plus   de 

(72) 


W^J*^ 


Bosquet  composé  de   pins  blancs  seulement  que  l'on  suppose  avoir  repoussé, 

APRÈS   l'\   INCENDIE  EN    I83O.  On   TROUVE   COMMUNÉMENT  DU    PIN    BLANC   DE 

DEUXIÈME    POUSSE   DANS   LES   COMTÉS   DE    SHELBURNE,    X.  E. 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

vérité  à  la  partie  ouest  des  versants.  Les  crêtes  arrondies 
des  plus  bas  sommets  sont  couvertes  de  bois  durs;  celles 
des  sommets  plus  élevés,  au  contraire,  sont  couronnées  de 
bois    mixtes. 

On  a  déterminé  les  diverses  espèces  des  massifs  du  bas 
au  sommet  d'un  versant  sud-est,  près  de  la  colonie  Mc- 
Callum,  dans  le  conté  de  Colchester.  Des  carrés  échan- 
tillons furent  tracés  de  20  perches  de  longueur  partant  d'un 
cours  d'eau  jusqu'au  haut  du  versant;  ces  examens  ont  donné 
le  résultat  suivant  ;  Sur  les  premières  20  perches  d'une 
pente  douce,  la  forêt  était  également  divisée  entre  le  hêtre, 
l'érable  dur  et  le  bouleau  jaune.  Sur  les  pentes  abruptes, 
à  la  même  distance  du  cours  d'eau,  la  forêt  renfermait  52 
pour  cent  de  sapins,  35  pour  cent  d'épinettes  rouges,  et  13 
pour  cent  de  bouleaux  jaunes.  A  quarante  perches  du 
cours  d'eau  :  47  pour  cent  d'érables  durs,  40  pour  cent  de 
bouleaux,  11  pour  cent  de  bouleaux  jaunes.  A  soixante 
perches  de  la  base,  la  composition  était  de  52  pour  cent  de 
bouleaux,  32  pour  cent  d'érables  durs  et  16  pour  cent  de 
bouleaux  jaunes.  A  quatre-vingts  perches  :  55  pour  cent 
de  bouleaux,  42  pour  cent  d'érables  durs  et  huit  pour  cent 
de  bouleaux  jaunes.  Les  trois  derniers  carrés  se  trouvaient 
sur  des  pentes  modérément  escarpées.  A  partir  de  ce 
point,  un  bassin  en  forme  de  croissant  s'avance  pendant 
un  demi-mille  vers  la  crête  du  versant,  et  la  forêt  était 
composée  aux  deux  tiers  de  bois  durs.  Le  sommet  du 
versant  était  humide  et  le  bois  debout  formait  les  pro- 
portions suivantes  :  52  pour  cent  de  sapins,  35  pour  cent 
d'épinettes  rouges,  et  13  pour  cent  de  bouleaux  jaunes. 
Le  sol  du  versant  était  de  sable  et  de  glaise  sableuse  remplie 
de  petits  cailloux  prismatiques. 

La  grande  masse  de  feldspath  et  de  syénite  au  nord 
de  la  rivière  St.  Mary  de  l'est  supporte  une  forêt  mixte 
complètement  triée.  Les  versants  est  de  la  rivière  Ohio 
supérieure  sont  très  escarpés  et  couverts  d'une  forêt  com- 
posée de  conifères  et  de  bois  durs,  ceux-ci  étant  les  plus 
nombreux.     Sur  quelques-uns  des  versants  ils  forment  des 

(73) 


Commission    de    la    Conservation 

massifs  purs.  Le  large  plateau  situé  entre  les  sources  de 
la  rivière  Ohio  et  le  ruisseau  Black  est  fait  de  bancs  rocheux 
peu  élevés  et  de  dépressions,  les  premiers  sont  couverts 
principalement  de  bouleaux  jaunes,  et  les  dernières  d'é- 
pinettes  rouges  de  qualité  inférieure.  Le  sol  est  mince,  et 
de  grandes  étendues  sont  couvertes  de  fragments  de  roches. 
Cependant,  les  lieux  plats  dans  les  environs  des  lacs  donnent 
naissance  à  des  massifs  d'épinettes  de  bonne  taille.  On 
trouve  fréquemment  des  marais  de  sapins  noirs  sur  le 
plateau.  Le  tiers  ouest  de  l'étendue  est  composé  aux  trois 
quarts  de  bois  durs;  les  bouleaux  jaunes  occupent  plus  de 
la  moitié,  et  le  reste  est  presque  également  partagé  entre 
l'épinette  rouge  et  le  sapin. 

Une  autre  grande  étendue  de  feldspath  et  de  syénite 
se  trouve  juste  à  l'ouest  de  celle  décrite  plus  haut;  elle  est 
drainée  surtout  par  les  sources  de  la  rivière  East  de  Pictou 
et  la  rivière  Sutherland.  Les  forêts  sont  mixtes,  les  bois 
durs  forment  environ  60  pour  cent.  Peu  de  fermes  sont 
établies  sur  ces  deux  affleurements,  elles  ne  sont  guère 
productives,  excepté  lorsqu'elles  sont  sur  des  sols  formés 
par  des  dépôts  produits  par  les  glaces. 

(3)  Distribution  et  Topographie  des  Grès  et  des  Ardoises  : 

La  rangée  nord  des  comtés  renferme  trois  régions 
distinctes  de  grès  et  d'ardoise.  La  chaine  centrale  est  la 
plus  grande;  elle  se  prolonge  du  détroit  de  Canso  et  de  la 
baie  de  Chedabucto  jusqu'à  la  tête  de  la  baie  de  Cobequid,  et 
de  là,  sans  interruption,  le  long  de  ses  rivages  et  de  ceux 
du  bassin  de  Minas.  Elle  s'étend,  le  long  des  bords  de 
ce  dernier,  jusqu'à  la  tête  du  bassin  d'Annapolis;  au  sud, 
jusqu'à  la  baie  Advocate  au  nord.  Cette  chaine  a  vingt 
milles  de  largeur  dans  l'est  des  comtés  de  Guysborough  et 
d'Antigonish.  A  mesure  qu'elle  avance  vers  l'ouest,  elle 
se  rétrécit  rapidement;  sa  largeur  n'étant  plus  que  de  deux 
milles  près  du  lac  Lochaber,  dans  le  comté  d'Antigonish. 
A  partir  de  ce  point,  la  chaine  s'élargit  graduellement 
jusqu'au  coin  du  comté  de  Pictou,  où  elle  s'étend  encore 

(74) 


Bassins  de  Drainage  de  Northwnberland  et  de  Minas 

et  atteint  vingt  milles,  largeur  qu'elle  conserve  jusqu'à  la 
tête  de  la  baie  de  Cobequid. 

La  deuxième  région  se  trouve  au  nord  de  l'axe  central, 
se  prolonge  de  la  baie  Chignecto  au  havre  Merigomish,  sur 
une  distance  de  cent  trente  milles.  Sa  largeur  moyenne 
est  de  douze  milles.  Cette  chaine  du  nord  se  relie  à  la 
chaine  centrale,  décrite  plus  haut,  dans  la  vallée  de  la 
rivière  West  de  Pictou.  La  troisième  et  la  plus  petite 
région,  composée  de  roches  de  ce  genre,  est  formée  par  les 
éperons  est  et  nord-est  de  l'axe  central.  L'éperon  du  nord- 
est  s'embranche  sur  les  côtés  nord  et  sud  de  l'affleurement 
feldspath-syénite  dans  les  comtés  d'Antigonish  et  de 
Pictou,  décrits  dans  le  paragraphe  précédent.  Aux  points 
de  contact,  avec  les  autres  roches,  il  a  une  largeur  de  vingt- 
cinq  milles,  il  se  rétrécit  en  avançant  vers  le  nord-est; 
quand  il  atteint  le  cap  George,  sa  largeur  n'est  plus  que  de 
trois  milles.  La  région  ressemble  à  un  plateau  élevé  qui 
a  été  taillé  en  vallées  profondes  à  bords  escarpés  et  élevés 
par  les  cours  d'eau  qui  en  sortent.  L'éperon  de  l'est  se 
détache  de  l'axe  principal  au  coin  sud-est  du  comté  de 
Pictou  et  se  prolonge  vers  le  nord  sur  une  distance  de  près 
de  quinze  milles,  le  long  de  la  ligne  qui  sépare  le  comté  de 
Guysborough  de  celui  de  Pictou,  de  là  il  se  dirige  un  peu 
au  nord-est,  et  atteint  le  détroit  de  Canso  près  de  Mul- 
grave. 

(4)   Forêts  et  Sols  des  Grès  et  des  Ardoises  : 

Les  grès  et  les  ardoises  sont  groupés,  parce  qu'ils  se 
trouvent  ainsi  combinés  par  la  nature.  Quelques-uns  des 
grès  sont  composés  de  petites  molécules  et  forment  des 
sols  sableux,  d'autres  sont  plus  grossiers  et  produisent 
des  sols  graveleux  et  poreux.  La  plupart  sont  cependant 
d'une  texture  plus  grossière,  et  donnent  naissance  à  des 
glaises  sableuses.  Plusieurs  petits  affleurements  de  quartz 
sont  associés  à  ces  roches  et  forment  des  sols  minces  et 
graveleux. 

Les  forêts  qui  poussent  sur  les  sols  de  grès  et  d'ardoise 
seront  décrites  dans  l'ordre  donné  plus  haut,  savoir,  celles 

(75) 


C o m  m i s  s i o n    de    la    Conservation 

de  la  chaine  du  centre,  de  la  chaîne  du  nord  et  de  la  chaine- 
éperon  du  nord-est;  en  outre,  pour  commodité  de  descrip- 
tion, la  chaine  centrale  sera  subdivisée  en  région  de  l'ouest, 
région  du  centre  et  région  de  l'est. 

La  région  de  l'ouest  de  la  chaine  centrale  est  divisée 
en  deux  sections  par  la  baie  de  Cobequid  et  le  bassin  de 
Minas.  La  section  de  la  côte  nord  de  ces  eaux  s'étend, 
sauf  quelques  interruptions,  en  une  bande  étroite  de  la  baie 
Advocate  à  la  tête  de  la  baie  de  Cobequid.  Plus  de  la 
moitié  de  la  région  est  sous  culture,  et  la  forêt  est  preque 
toute  de  seconde  croissance,  partagée  en  lots  à  bois  de 
fermes;  l'épinette  et  le  sapin  en  forment  les  deux  tiers,  le 
reste  est  composé  de  bouleaux  blancs,  d'érables  rouges  et 
de  mélèzes. 

Les  sols  de  grès  et  d'ardoise  au  sud  de  la  baie  de  Cobe- 
quid se  partagent  juste  à  l'ouest  de  la  rivière  Shubenacadie. 
Une  section  s'étend  vers  l'ouest  en  une  bande  étroite  d'en- 
viron trois  milles  de  largeur,  le  long  des  côtes  sud  de  la 
baie  jusqu'à  la  rivière  Avon.  L'autre  se  prolonge  vers  le 
sud-ouest  jusque  près  de  Upper  Rawdon,  dans  le  comté 
de  Hants.  Le  long  de  la  côte,  les  sommets  sont  couronnés 
de  bois  durs,  et  les  dépressions  supportent  une  forêt  dans 
laquelle  domine  soit  l'épinette  rouge,  soit  la  pruche;  souvent 
même  les  conifères  forment  des  massifs  purs.  Il  y  a  aussi 
des  sommets  sableux  couverts  de  pins,  ainsi  que  des  affleure- 
ments de  quartz  à  demi-stériles.  La  large  bande  de  grès 
et  d'ardoise,  s'étendant  vers  l'ouest,  est  couverte  d'une  forêt 
de  seconde  croissance  et  d'arbres  rendus  à  maturité  ;  les 
conifères  dominent  dans  les  deux.  La  forêt  mixte  est 
très  luxuriante  sur  les  larges  pentes  douces,  où  le  bois  se 
compose  à  moitié  ou  aux  trois  quarts  d'épinettes  rouges,  et 
ordinairement  d'environ  15  pour  cent  de  bouleaux  jaunes 
et  de  cinq  pour  cent  de  hêtres.  Le  sol  est  profond,  com- 
posé en  grande  partie  de  limon  et  de  sable  fin.  Quand  les 
sommets  des  bancs  sont  étroits,  ils  sont  couronnés  de  bois 
durs,  autrement  ils  sont  couverts  de  bois  mixtes.  A 
l'ouest  de  la  rivière  Avon,  les  grès  et  les  ardoises  se  pro- 

(76) 


Bassms  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

longent  entre  les  montagnes  du  Nord  et  du  Sud  jusqu'à  la 
tête  du  bassin  d'Annapolis.  Les  sols  élevés  sont,  en  général, 
de  la  glaise  sableuse.  La  nature  des  sols,  et  les  vallées 
abritées  font  de  cette  partie  un  pays  renommé  pour  ses 
vergers.  Les  flancs  de  la  montagne  du  Nord  sont  à  moitié 
sous  culture.  Les  vieilles  forêts  renferment  plus  de  bois 
durs  que  d'autres  espèces.  Cependant,  on  trouve  dans 
cette  région  tant  d'épinettes  blanches,  de  sapins  et  d'épi- 
nettes  rouges  de  la  seconde  croissance,  que  les  conifères  sont 
plus  nombreux  que  les  bois  durs.  Les  forêts  qui  couvrent 
les  flancs  nord  de  la  montagne  du  Sud  ont  déjà  été  décrites 
sous  le  titre  d'étendues  granitiques.* 

La  région  centrale  des  grès  et  des  ardoises  est  d'environ 
30  milles  de  long  sur  20  milles  de  large.  Leurs  lignes  fron- 
tières du  sud  touchent  au  calcaire  des  vallées  de  Shubena- 
cadie  et  de  Stewiacke,  et  au  nord  elles  forment  les  collines 
de  la  partie  inférieure  de  l'axe  central  de  la  roche  méta- 
morphique. Elles  s'étendent  de  la  tête  de  la  baie  de  Cobe- 
quid  à  la  ligne  de  séparation  qui,  d'un  côté,  détourne  le 
drainage  vers  la  Stewiacke,  la  rivière  Middle  et  la  branche 
West  de  la  Pictou,  et  de  l'autre  vers  la  rivière  East  St. 
Mary.  La  partie  de  cette  région,  qui  est  située  dans  le 
comté  de  Pictou  au  nord  du  chemin  de  fer  Intercolonial  et 
au  sud  d'une  ligne,  tirée  à  partir  de  Green  Hill  au  mont 
Ephraim,  est  en  grande  partie  sous  culture;  on  y  trouve 
des  massifs  de  bois  mixte  de  seconde  croissance.  Au  sud  du 
chemin  de  fer  à  la  ligne  de  partage  des  eaux  mentionnée 
ci-haut,  le  pays  est  couvert  de  masses  rocheuses  arrondies 
et  peu  élevées,  et  de  dépressions.  Les  plus  hauts  points 
sont  couverts  de  bois  durs,  le  bas  des  versants  et  les  dépres- 
sions boisées  supportent  des  massifs  dans  lesquels  dominent 
les  conifères.  Dans  l'ensemble,  la  moitié  de  l'étendue 
boisée  est  composée  d'épinettes  rouges  de  sapins  et  de 
pruches.  Dans  le  comté  de  Colchester,  à  partir  de  la  ligne 
frontière  du  comté,  à  l'ouest  de  la  ligne  du  township  de 
Truro,  les  bois  mous  sont  plus  communs  que  les  bois  durs. 

*Voir  Page  52 

(77) 


Commission    de    la    Conservation 

Ils  dominent  surtout  le  long  des  terres  élevées  qui  servent 
de  versants  en  cette  région. 

De  la  limite  est  du  township  de  Truro  à  la  tête  de  la 
baie  de  Cobequid,  et  de  ce  point  à  la  rivière  Shubenacadie, 
la  forêt  est  pour  ainsi  dire  également  divisée  entre  l'épinette 
rouge,  la  pruche,  le  sapin  et  les  bois  durs;  elle  occupe 
soixante  pour  cent  du  terrain. 

La  région  de  l'est  de  la  chaine  centrale  composée  de 
grès  et  d'ardoise  commence  aux  sources  de  la  rivière  East 
St.  Mary  et  se  prolonge  en  une  bande  d'environ  huit 
milles  de  largeur  et  de  35  milles  de  longueur  jusqu'au  lac 
Lochaber;  à  cet  endroit  elle  s'élargit  brusquement,  jusqu'à 
25  milles,  et  se  prolonge  jusqu'au  détroit  de  Canso  et  jusqu'à 
la  baie  de  Chedabucto.  L'aspect  caractéristique  de  la 
forêt  sur  cette  partie  peut  être  ainsi  divisé  :  sols  stériles  et 
demi-stériles,  entrecoupés  de  tourbières  et  de  massifs  de 
bois  durs  sur  les  endroits  bas.  La  forêt  de  la  partie  élargie 
de  la  chaine,  à  l'est  du  lac  Lochaber,  est  composée  de  bois 
mixtes  et  de  bois  durs  principalement  de  bouleaux  jaunes, 
formant  la  moitié  des  massifs,  le  reste  étant  des  épinettes 
rouges  et  des  sapins  en  proportions  presque  égales.  Les 
crêtes  des  collines  et  des  sommets  sont  couronnées  de 
massifs  de  bois  durs  seulement,  dont  90  pour  cent  sont  des 
bouleaux  jaunes,  le  reste,  des  hêtres,  des  érables  durs  et  des 
bouleaux  à  pâte  de  papier.  De  l'est  du  lac  Cross  à  la 
rivière  Guysborough,  c'est  le  bois  dur  qui  domine.  A 
mesure  que  de  l'intérieur  l'on  s'approche  de  la  côte,  le 
sapin  et  l'épinette  forment  une  grande  partie  du  bois.  Ces 
essences  comptent  80  pour  cent  sur  les  pentes  abruptes  de 
Canso,  le  sapin  étant  le  plus  nombreux. 

A  partir  du  havre  Pirate,  au  sud-ouest,  jusqu'à  la  ligne 
de  séparation  du  comté,  il  y  a  une  ceinture  ininterrompue 
de  quartz  siliceux  presque  entièrement  privée  d'arbres  de 
grosseur  marchande.  Cà  et  là  les  terres  stériles  se  couvrent 
de  bouleaux  et  d'érables  rabougris;  en  certains  endroits, 
on  trouve  des  épinettes  et  des  sapins  grêles,  en  d'autres,  le 
sol  est  parsemé  de  rochers,  dénudés  de  bois,  excepté  dans 

(78) 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

les  dépressions  où  poussent  l'épinette  noire  et  le  sapin. 
Si  l'on  excepte  la  région  à  l'est  du  port  de  Guysborough,  les 
plateaux  élevés  ne  se  prêtent  pas  à  la  culture,  par  suite  de 
la  présence  de  dalles  près  de  la  surface. 

Comme  précédemment  mentionnés,  lors  de  la  descrip- 
tion des  grès  et  des  ardoises,  la  seconde  région  sous  le 
rapport  de  l'étendue,  composée  de  ces  roches,  se  trouve  au 
nord  de  l'axe  central,  et  s'étend  de  la  baie  de  Chignecto  au 
havre  de  Merigomish.  Cette  partie  qui  déverse  ses  eaux 
dans  la  baie  de  Chignecto,  renferme  de  grandes  forêts 
ininterrompues,  dans  lesquelles  domine  le  bois  mou.  La 
région  qui  égoutte  ses  eaux  dans  le  détroit  de  Northumber- 
land, à  l'est  de  la  rivière  Philip,  contient  de  nombreuses 
forêts  de  cette  nature;  mais  à  partir  de  ce  point  vers  l'est 
de  Merigomish,  la  forêt,  que  supporte  une  couche  de  grès 
et  d'ardoise,  est  composée  d'arbres  de  seconde  croissance, 
parmi  lesquels  figurent  le  bouleau  blanc,  l'épinette  et  le 
sapin,  état  qui  a  pour  cause  les  incendies  et  le  déboisement 
des  taillis  de  fermes.  Les  trois  quarts  de  cette  étendue 
sont  sous  culture. 

La  troisième  et  la  plus  petite  région  de  grès  et  d'ardoise 
est  limitée  à  l'ouest,  tout  près  de  l'est  de  la  rivière  East  de 
Pictou;  elle  se  prolonge  dans  le  direction  de  l'est  jusqu'au 
cap  George,  dans  le  comté  d'Antigonish.  Ces  roches 
forment  une  chaine  de  montagne — l'éperon  nord-est  de 
l'axe  central.  Elles  ont  subi  de  grandes  transformations 
dues  à  des  agences  géologiques,  et  elles  participent  à  la 
nature  des  schistes.  Sur  le  côté  est  du  cap  George,  elles 
sont  très  grossières  et  dures,  formant  pour  ainsi  dire  des 
conglomérats.  Dans  la  partie  ouest,  les  bois  durs  sont 
plus  nombreux  que  les  conifères,  bien  que  l'on  y  trouve  cà 
et  là  des  massifs  d'épinettes  et  de  sapins.  Le  haut  de 
plusieurs  de  ces  masses  rocheuses  est  couvert  de  bois  durs 
sur  leur  déclin.  Au  nord  du  chemin  de  fer  Intercolonial,  le 
bois  est  presque  tout  de  la  deuxième  croissance,  résultat 
d'une  coupe  antérieure  presque  radicale.  La  plus  grande 
région  de  bois  parvenu  à   maturité  se  trouve  le  long  de  la 

(79) 


Commission    de    la    Conservation 

ligne  de  séparation  des  comtés  d'Antigonish  et  de  Pictou; 
le  bois  dur  est  ici  en  majorité.  Dans  l'intérieur  du  pro- 
montoire du  cap  George,  l'épinette  de  la  seconde  croissance 
domine,  et  sur  la  côte  elle  forme  des  massifs  purs;  les  arbres 
sont  de  la  grosseur  des  poteaux. 

(5)  Distribution  et  Topographie  des  Roches  Conglo- 
mérées : 

Les  roches  conglomérées  sont  de  grandes  masses  de 
graviers  et  de  cailloux  qui,  sous  une  énorme  pression,  se 
sont  cimentés  et  ont  constitué  des  masses  rocheuses. 
Ce  sont  des  dépôts  de  rivage  de  la  mer;  et,  chose  digne  de 
remarque,  on  les  trouve  par  bancs,  le  long  du  bas  des  collines 
de  Cobequid,  direction  du  nord  au  sud,  et  leurs  prolonge- 
ments vont  vers  l'est.  Ceci  montre — en  plus  des  grès  et 
des  ardoises  qui  en  forment  ses  flancs — que  la  mer  a  dû, 
autrefois,  entourer  complètement  l'axe  central. 

La  bande  des  roches  conglomérées,  sur  les  versants 
nord  des  collines  de  Cobequid  a  cinq  milles  de  largeur  à 
l'embouchure  de  la  rivière  Apple,  dans  le  comté  de  Cumber- 
land.  On  peut  la  suivre,  à  partir  de  ce  point  sans  inter- 
ruption jusqu'à  un  endroit  situé  à  quelques  milles  à  l'est 
du  village  de  Wentworth,  comté  de  Colchester.  Près  du 
point  de  rencontre  des  comtés  de  Colchester,  Guysborough, 
Halifax  et  Pictou,  une  masse  de  conglomérat  de  quatre 
milles  de  largeur,  s'étend  vers  l'est  jusqu'aux  environs  du 
lac  de  la  rivière  Salmon,  dans  le  comté  de  Guysborough,  sur 
une  distance  d'environ  soixante  milles.  On  trouve  un 
plus  petit  affleurement  de  la  même  espèce  de  roche,  le  long 
du  flanc  sud-est  du  versant;  il  se  prolonge  jusqu'au  pro- 
montoire du  cap  George  dans  le  comté  d'Antigonish. 

(6)  Forêts  et  Sols  des  Roches   Conglomérées  : 
Quand  l'agglutinant  des  conglomérats  se  décompose, 

le  sable  et  le  gravier  se  désagrègent  et  forment  partie  inté- 
grante du  sol.  La  nature  du  sol  que  forment  les  roches  de 
ce  genre  se  comprend  facilement.  Les  conglomérats  sont 
des  régions  naturellement  stériles,  excepté  les  endroits 
couverts  de  dépôts  formés  par  les  glaces.     Les  trois  quarts 

(80) 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

des  conglomérats  du  comté  de  Guysborough  sont  privés 
de  bois  marchand.  On  peut  reconnaître  le  genre  de  forêt 
qui  pousse  sur  le  conglomérat,  au  nord  de  Cobequid,  de  la 
ligne  du  chemin  de  fer  qui  passe  entre  Westchester  et 
Oxford  Junction.  Plusieurs  des  masses  basses  sont  couvertes 
de  pins  gris;  d'autres  de  bouleaux  gris;  d'autres  sont  nus. 
Les  dépressions  donnent  naissance  à  des  marais  de  sapins 
et  à  des  tourbières.  Le  feu  a  dévasté  le  conglomérat  de  la 
partie  ouest.  Après  un  incendie,  le  bois  ne  repousse  pas 
plus  vite  sur  les  conglomérats  que  sur  les  sols  quartzeux. 
Sur  les  conglomérats,  près  des  sources  de  la  rivière  Apple, 
il  y  a  une  bonne  forêt  où  domine  l'épinette;  on  y  trouve 
néanmoins  des  endroits  stériles  et  des  tourbières.  Le 
conglomérat  du  comté  d'Antigonish  est  presque  totale- 
ment couvert  de  dépôts  formés  par  les  glaces,  et  produit 
une  forêt  de  bois  durs.  Comme  on  peut  le  voir  par  la 
nature  du  sol,  les  terres  propices  à  la  culture  sont  les  fonds 
d'anciennes  rivières. 

(7)  Distribution  et  Topographie  des  Calcaires  : 
Bien  qu'il  existe  des  masses  calcaires  éparses  sur  toute 
la  ligne  des  comtés  qui  bordent  le  détroit  de  Northumber- 
land, on  n'en  trouve  que  trois  régions  d'une  assez  grande 
étendue.  La  plus  importante  commence  au  haut  de  la 
vallée  de  Shubenacadie  et  se  prolonge  jusqu'au  lac  de 
Shubenacadie,  une  distance  d'environ  trente  milles.  La 
masse  principale  se  partage  en  deux  branches,  la  première 
va  presqu'à  la  Stewiacke  et  son  tributaire  du  nord,  la 
rivière  Little.  Cette  branche  a  une  largeur  moyenne  de 
huit  milles  et  sa  longueur  est  de  trente  milles.  L'autre  se 
dirige  vers  la  rivière  Gay,  traverse  la  partie  supérieure  de 
la  vallée  de  Musquodoboit  pendant  une  longueur  de  vingt- 
cinq  milles.  La  deuxième  région  calcaire  se  trouve  dans 
le  comté  de  Hants  et  se  prolonge  dans  les  vallées  de  Ken- 
netcook  et  les  rivières  Cogmagun.  Elle  a  environ  dix 
milles  de  largeur  et  trente  milles  de  longueur.  La  troi- 
sième région  calcaire  occupe  presque  la  moitié  du  comté 
d'Antigonish.     L'affleurement  a  une  largeur  de  dix  milles 

(81) 


Commission    de    la    Conservation 

à  l'endroit  où  il  atteint  la  roche  ignée  de  la  montagne  de 
Keppoch  ;  il  se  rétrécit  à  partir  de  cet  endroit  dans  sa 
direction  vers  l'est,  et  il  n'a  plus  qu'un  mille  de  longueur  au 
point  de  rencontre,  au  détroit  de  Canso. 

(8)   Forêts  et  Sols  sur  les  Calcaires  : 

Les  vallées  des  rivières  renferment  d'excellentes  fermes, 
mais  la  plus  grande  partie  des  terres  élevés  de  la  première 
région  est  inculte.  Le  calcaire  est  une  roche  très  dure  et 
très  massive,  elle  ne  forme  de  sol  que  difficilement.  Les 
forêts  renferment  des  bois  durs  et  des  bois  mous,  ces 
derniers  sont  les  plus  nombreux.  En  cette  région,  on 
trouve  souvent  de  larges  plaines  et  des  plateaux  sableux, 
sur  lesquels  il  y  a  des  traces  d'une  ancienne  forêt  de  pins 
blancs.  Une  grande  section  de  la  forêt,  le  long  de  a 
partie  supérieure  de  la  rivière  Stewiacke,  est  formée  de 
bois  de  seconde  croissance,  tels  que  l'épinette,  le  sapin, 
le  bouleau  à  pâte  de  papier  et  l'érable  dur  ;  cet  état  de 
choses  est  dû  à  un  immense  incendie  qui  a  ravagé  cette 
contrée  il  y  a  six  ans. 

Les  bonnes  fermes  établies  sur  la  deuxième  région 
calcaire  sont  situées  près  de  l'embouchure  des  rivières 
Avon,  Comagun,  Kennetcook  et  Ste.  Croix.  La  plus 
grande  partie  ne  produit  même  pas  de  forêt  qui  ait  quelque 
valeur.  Le  drainage  est  défectueux,  par  suite  de  la  dureté 
de  la  roche  souterraine  et  de  la  couche  de  terre  qui  la  couvre. 
Il  s'en  suit  que  l'on  trouve  en  cet  endroit  de  grandes  marais 
à  sapins  noirs  et  des  tourbières.  Les  plateaux  à  demi- 
stériles  et  graveleux  y  sont  nombreux.  Les  forêts  des 
versants  sont  composées  de  bois  mixtes  parmi  lesquels 
dominent  l'épinette  et  le  sapin. 

La  moitié  est  de  la  région  calcaire  d'Antigonish  ren- 
ferme de  bonnes  fermes  ;  le  bois  est  mêlé  et  de  seconde 
croissance.  Les  parties  supérieures  de  la  moitié  ouest 
supportent  une  forêt  formée  d'épinettes,  de  pruches,  de 
sapins  et  de  bois  durs. 

(82) 


Bassins  de  Drainage  de  Northumberland  et  de  Minas 

(9)  Forêts  et  Sols  des  Dépôts  Formés  par  les  Glaces  : 
Les  traces  de  l'action  des  glaces  sont  très  visibles  sur 
le  versant  de  l'Atlantique.  Les  plus  grands  dépôts  de 
gravier  et  de  sable  formés  par  les  glaces  se  voient  dans  les 
comtés  de  Cumberland  et  de  Colchester.  On  trouve  en 
cette  partie  du  comté  de  Guysborough,  comprise  dans  les 
comtés  du  nord,  des  tourbières  et  des  marais  formés  par 
les  barrages  des  cours  d'eau  avec  les  matières  déposées 
par  les  glaces.  La  végétation  de  ces  régions  ressemble  à 
celle  déjà  décrite  et  qui  se  trouve  dans  des  conditions 
analogues  sur  le  versant  de  l'Atlantique. 

Le  climat,  le  sol  et  la  topographie  contribuent 
Résume  tous  à  rendre  la  partie  de  la  province,  située 

entre  le  détroit  de  Northumberland  et  le  bassin 
de  Minas,  un  pays  plus  favorable  à  la  culture  agricole  que  le 
versant  de  l'Atlantique.  C'est  pour  cette  raison  que  la  super- 
ficie des  terres  défrichées  y  est  deux  fois  supérieure  à  celle  de 
ce  dernier.  La  population  des  campagnes  étant  plus  nom- 
breuse, a  trié  plus  complètement  les  forêts  de  leur  voisinage, 
ce  qui  explique  un  plus  fort  percentage  du  bois  de  seconde 
croissance.  La  plus  grande  étendue  forestière  de  ce  genre 
se  trouve  dans  le  comté  d'Antigonish,  où  le  bois  est  composé 
aux  trois  quarts  déjeunes  rejetons,  tandis  que  dans  le  comté 
de  Colchester  ;  environ  un  cinquième  est  de  seconde  crois- 
sance. 

Si  l'on  compare  les  forêts  de  la  rangée  des  comtés  de 
la  partie  nord  du  pays  avec  celles  du  versant  de  l'Atlantique, 
on  trouve  plus  de  massifs  de  bois  durs  purs  dans  les  pre- 
mières ;  l'étendue  occupée  par  les  essences  de  cette  classe 
est  approximativement  sept  fois  supérieure  à  celle  des 
forêts  du  deuxième  versant.  Les  roches,  qui  forment  les 
sols  en  cette  région,  se  décomposent  plus  facilement  que 
le  granit  et  le  quartz  qui  dominent  dans  le  versant  de 
l'Atlantique.  L'action  des  glaces  a  été  moins  violente  en 
cette  contrée  ;  en  conséquence,  les  sols  sont  plus  profonds, 
et  les  bois  durs  y  poussent  plus  communément  et  sont 
supérieurs  en  volume.     On  peut  conclure  que  plusieurs  des 

(83) 


Commission    de    la    Conservation 

massifs  de  bois  durs  purs  sont  tels,  grâce  à  l'enlèvement 
des  bois  mous  marchands.  Mais  si  l'on  établit  une  pro- 
portion entre  ces  deux  sortes  d'essences,  on  trouve  que  les 
massifs  de  conifères  purs  sont  plus  nombreux  que  ceux  des 
bois  durs  ;  ce  résultat  dépend  du  triage  de  ceux-ci  sur  les 
lots  de  bois  des  fermes  et  du  reboisement  des  pâturages 
abandonnés. 

III 

Reproduction  Forestière  et  Conditions  du  Sol  des  Régions  Brûlées 

QUAND  on  a  tracé  la  carte  des  forêts  sur  place,  on  a 
divisé  les  étendues  brûlées  en  trois  classes,  savoir  : 
les  brûlés  récents,  les  brûlés  stériles  et  les  endroits 
recouverts  d'une  seconde  croissance  après  l'incendie.  Ont 
été  mis  dans  la  classe  des  brûlés  récents  les  lieux  dévastés 
par  le  feu  au  cours  de  la  dernière  décade  ;  dans  la  catégorie 
des  brûlés  stériles,  les  endroits  sur  lesquels  il  ne  pousse  pas 
de  bois  marchand  ;  et  l'on  a  appelé  forêts  de  seconde 
croissance  après  l'incendie,  celles  dans  lesquelles  on  trouve 
une  bonne  proportion  de  bois  marchand.  En  allant  des 
plus  jeunes  aux  plus  âgés  des  bois,  nous  décrirons  l'état 
actuel  des  trois  classes  de  brûlés  dans  les  pages  qui  suivent  : 
(i)  Brûlés  Récents: 

Les  brûlés  récents  sont  plus  considérables  dans  les 
comtés  d'Annapolis,  de  Cumberland  et  de  Shelburne  ; 
l'incendie  a  ravagé  ces  comtés  en  1903.  La  plus  grande 
étendue  brûlée  dans  le  comté  d'Annapolis  est  la  partie 
centrale  de  l'est  :  sa  superficie  est  d'environ  80  milles 
carrés.  Le  même  incendie  dévasta  une  région  presque 
aussi  étendue  dans  le  comté  de  Kings.  Les  lieux  bas  et 
plusieurs  collines  couvertes  de  bois  durs  sont  restés  intacts, 
de  sorte  que  la  moitié  seulement,  ou  environ,  a  été  brûlée. 
Actuellement,  les  espèces  marchandes  ne  repoussent  pas 
encore,  les  endroits  brûlés  se  recouvrent  de  touffes  d'érables 
de  merisiers  épineux,  de  bouleaux  gris,  d'aulnes  et  de 
sorbiers,  dans  les  endroits  marécageux.  Plusieurs  des 
masses  rocheuses  couvertes  de  roches  erratiques  sont 
dépourvues  de  jeunes  arbres  de  toute  espèce  ;    elles  sont 

(84) 


Reproduction    Forestière   sur   les    Brûlés 

recouvertes  de  fougères,  de  myricas,  de  touffes  de  fram- 
boisiers et  d'airelles. 

Le  brûlé  le  plus  étendu,  dans  le  comté  de  Cumber- 
land,  est  situé  entre  les  rivières  Maccan  et  Black,  principale- 
ment au  sud  du  chemin  de  fer  Intercolonial.  Il  se  pro- 
longe pendant  25  milles  dans  la  direction  du  sud-ouest  ; 
sa  largeur  est  d'environ  quatre  milles.  Les  pièces  de 
terrain  boisées  et  non  brûlées  forment  un  tiers  de  l'étendue. 
En  certains  lieux,  les  roches  sont  à  fleur  de  terre,  en  d'autres, 
elles  sont  profondément  enterrées  sous  le  gravier  et  le  sable. 
La  région  est  maintenant  couverte  de  bouleaux  gris  et 
d'épaisses  touffes  de  fougères  et  de  myricas.  Cependant, 
çà  et  là  il  n'y  a  d'autre  végétation  que  les  lichens  et  les 
mousses. 

Près  de  Springhill  Junction,  la  plaine  sableuse  est 
couverte  de  petits  tertres  de  sable,  d'un  ou  de  deux  pieds 
au-dessus  des  dépressions,  d'une  à  cinq  verges  de  diamètre. 
La  couche  rocheuse  est  formée  d'un  grès  fin  et  dur,  à  deux 
pieds  à  peine  de  la  surface.  La  végétation  se  compose 
de  bouleaux  gris  et  de  pins  gris  qui  ont  échappé  à  l'incendie  ; 
au-dessous  d'eux  poussent  des  touffes  d'airelles,  de  lauriers 
sauvages  et  de  mousses,  Dans  les  bas-fonds  croissent  des 
lauriers  pourprés,  le  thé  du  Labrador  et  quelquefois  des 
semis  d'épinettes.  Sur  les  monticules,  on  trouve  de 
nombreux  semis  de  pins  gris.  Un  échantillon  de  terre 
pris  ici,  à  une  profondeur  de  six  pouces,  renfermait  les  divers 
degrés  de  sols  dans  les  proportions  suivantes  : 

Echantillon  de  Sol  No.  3 

Gravier  fin 1.37  pour  cent. 

Gros  Sable 1367 

Sable  moyen 10 .  66 

Sable  fin 24.35 

Sable  très  fin 6 .  77 

Limon 1790 

Glaise 2  5 .  03 

Perte  par  le  feu 1.72 

Le  sol  de  cet  échantillon  a  été  passé  à  travers  un  tamis 
dont  les  mailles  n'avaient  qu'un  douzième  de  pouce  de 
diamètre.      Quatre-vingt-dix-sept  pour  cent  du  poids  de 

(85) 


C o m  mission    de    la    Conservation 

l'échantillon  furent  ainsi  tamisés,  le  reste  ou  trois  pour 
cent,  était  composé  de  gros  graviers.  La  partie  brûlée 
représente  principalement  l'élément  végétal  du  sol.  L'a- 
nalyse montre  qu'il  y  a  un  grand  pourcentage  de  glaise 
pour  un  sol  de  forêt,  mais,  par  suite  de  sa  minceur  et  de 
l'acidité  de  sa  couche  d'humus,  ce  sol  ne  peut  produire  que 
peu  de  bois. 

Au  sud-ouest  de  la  rivière  Maccan,  le  sol  de  la  partie 
brûlée  est  beaucoup  plus  profond,  car  le  pays  repose  sur 
une  série  d'élévations  graveleuses  et  sableuses.  L'épinette, 
dans  les  dépressions,  n'est  pas  brûlée  ;  le  pin  blanc  qui  a 
poussé  sur  les  flancs  a  aussi  été  épargné  par  l'incendie.  Ces 
débris  repeuplent  lentement  la  forêt  de  bois  marchands  ; 
on  compte  jusqu'à  douze  jeunes  épinettes  par-  pied  carré 
et  deux  jeunes  pins  par  pied  carré.  Un  échantillon  de 
terre,  pris  a  l'un  de  ces  endroits,  sous  une  touffe  de  bou- 
leaux et  de  peupliers  gris,  contenait  53  pour  cent  de  terre 
fine,  47  pour  cent  de  graviers  et  de  cailloux.  La  terre  fine 
renfermait  les  proportions   suivantes: 

Échantillon  de  Sol  No.  i 

Gravier  fin 20.69  pour  cent. 

Gros  sable 16.37  " 

Sable  moyen 3-83  " 

Sable  fin 4.87  " 

Sable  très  fin 9 .  41  " 

Limon 23  . 2 7  " 

Glaise 19.10  " 

Perte  par  le  feu 2.14 

Une  bonne  partie  du  pin  blanc  avait  été  enlevée  de 

a  forêt  avant  l'incendie  ;  le  sol  analysé  plus  haut  représente 

donc  la  moyenne  des  sols  de  pins  blancs.     Cependant,  le 

repeuplement  du  pin  blanc  sera  excessivement  lent,  car  les 

arbres  à  graine  sont  très  rares  et  très  clairsemés. 

Les  parties  nord  et  est  du  comté  de  Shelburne  ont  été 
dévastées  par  l'incendie  pendant  la  sécheresse  de  1903. 
Ce  même  feu  dévora  les  parties  adjacentes  des  comtés  de 
Digby  et  de  Yarmouth,  le  long  de  leurs  limites  de  l'ouest, 
et  la  portion  est  du  comté  de  Queens.  Les  étendues 
marécageuses  et  les  gros  arbres  échappés  à  l'incendie  for- 

(86) 


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Reproduction   Forestière  sur  les  Brûlés 

ment  d'un  tiers  à  une  demie  de  la  superficie.  Sur  environ 
la  moitié  de  l'espace  actuellement  brûlé  poussent  maintenant 
des  touffes  de  fougères,  de  lauriers  sauvages,  de  bleuets, 
d'airelles  et  des  framboisiers,  nommés  dans  l'ordre  de  leur 
nombre  ;  l'autre  moitié  est  recouverte  de  touffes  de  bou- 
leaux gris,  d'érables  rouges,  de  peupliers  et  de  chênes 
rouges,  et  l'on  trouve  en  sous-bois  les  plants  énumérés 
plus  haut.  Dans  une  parcelle  échantillon  d'une  des  touffes 
de  bouleaux,  sur  un  plateau  granitique,  on  a  trouvé  qua- 
rante-trois bouleaux  gris,  dix  boursaines  blanches  et  un 
merisier  épineux  par  perche  carrée.  Le  sol  était  couvert 
d'un  pouce  de  terreau  et  mélangé  avec  un  pouce  d'humus 
à  une  profondeur  d'un  pouce.  Il  renfermait  79.6  pour  cent 
de  terre  fine,  20.4  pour  cent  de  gros  graviers.  La  compo- 
sition de  la  terre  fine  est  donnée  dans  le  tableau  suivant  : 

Échantillon  de  Sol  No.  24 

Gravier  fin ^  -64  Pour  cent. 

Gros  sable x4-99 

Sable  moyen IO  •  42 

Sable  fin x7-75 

Sable  très  fin l6  ■  43 

Limon XI-94 

Glaise 4- 70 

Perte  par  le  feu IO  •  93 

Le  pourcentage  des  matières  végétales  est  très  élevé, 
mais  l'humus  brut,  impropre  à  la  végétation,  en  forme  une 
grande  partie.     Il  faut  attribuer  cet  état  à  l'acidité  du  sol. 

Les  touffes  de  bouleaux  sont  même  plus  épaisses  sur  le 
quartz,  comme  le  montre  la  parcelle  échantillon,  laquelle 
comptait  75  pieds  de  bouleaux  gris  par  perche  carrée.  Le 
sol  ne  contenait  qu'une  légère  couche  pâteuse,  plus  cinq 
huitièmes  d'un  pouce  d'humus;  jusqu'à  une  profondeur  de 
six  pouces,  24.5  pour  cent  étaient  du  gros  gravier,  et  75.5 
pour  cent  de  la  terre  fine,  dont  les  diverses  proportions 
étaient  les  suivantes  : 

(87) 


Commission    de    la    Conservation 


Échantillon  de  Sol  No.  25 

Gravier  fin 8 

Gros  sable 10 

Sable  moyen 7 

Sable  fin 19 

Sable  très  fin 20 

Limon 18 

Glaise 6 

Perte  par  le  feu 9 


03  pour  cent. 

53 

85 

56 

09 

15 
95 

08 


Le  sol  a  fait  preuve  d'acidité  en  réaction,  le  premier 
pouce  et  demi  de  profondeur  avait  une  couleur  gris  cendre, 
due  à  la  lessive.  Les  monticules  de  quartz  secs  étaient 
privés  d'arbres  de  toute  espèce,  la  moitié  de  la  végétation 
étant  faite  d'airelles,  l'autre  moitié  également  divisée 
entre  les  fougères  et  les  myricas.  Les  sous-bois  étaient 
du  même  genre,  ordinairement  l'airelle  y  dominait. 

Bien  que  quelques  pins  blancs  rendus  à  maturité, 
et  des  groupes  d'arbres  de  la  grosseur  des  perches 
poussent  çà  et  là  sur  le  brûlés,  les  arbustes  qui  crois- 
sent à  leur  pied  sont  si  vigoureux,  qu'ils  se  rendent 
maîtres  du  sol  et  l'ombragent,  au  point  que,  jusqu'à  pré- 
sentée reboisement  est  resté  inactif,  et  les  conditions  sont  les 
mêmes,  le  long  des  bords  des  marais  d'épinettes.  En  outre, 
on  trouve  souvent  des  étendues  de  plusieurs  milles  carrés 
dépourvues  de  tout  arbre  venu  de  graine  et  ayant  une 
valeur  marchande. 

Les  brûlés  plus  petits  et  plus,  récents,  répandus  dans 
toute  la  province,  ressemblent  aux  trois  décrits  plus  haut. 
On  compte  plus  d'un  demi-million  d'acres  de  terre  récem- 
ment dévastées  par  l'incendie  dans  la  Nouvelle-Ecosse 
proprement  dite,  et  sur  lesquelles  le  reboisement  est  arrêté 
et  restera  tel  d'ici  à  plusieurs  années,  même  si  les  incendies 
en  sont  exclus. 

(2)  Brûlés  Stériles: 

Les  endroits  que  le  feu  a  rendus  stériles  ont  été  dévastés 
antérieurement  à  ceux  mentionnés  ci-haut  ;  la  plus  grande 
partie  est  encore  privée  de  bois  marchand  en  quantité 
notable.  Ces  sortes  de  brûlés  sont  dans  cet  état  depuis  dix 
à  quarte- vingts  ans,  ce  dernier  chiffre  ne  reposant  que  sur  la 

(88) 


Reproduction   Forestière  sur  les  Brûlés 

tradition.  Ces  lieux  ont  sans  doute  été  brûlés  plus  d'une 
fois,  mais  plusieurs  d'entre  eux  n'ont  pas  été  détruits 
depuis  30  ou  40  ans. 

Les  plus  grands  brûlés  sont  dans  les  comtés  de  Guys- 
borough,  de  Halifax  et  de  Shelburne.  Une  description 
de  ceux  du  comté  de  Shelburne  serait  une  répétition  de 
celles  déjà  faites  des  brûlés  récents,  mais  les  bouleaux  y 
sont  moins  nombreux,  ceux-ci  sont  supplantés  jusqu'à  un 
certain  point  par  les  chênes,  dont  la  plupart  sont  rabougris. 
A  la  lisière  des  bois  rendus  à  maturité,  et  des  massifs 
échappés  à  l'incendie,  on  trouve  une  bonne  reproduction 
de  conifères.  Ceci  est  surtout  vrai  quant  à  l'épinette,  sur 
les  bords  humides  qui  entourent  les  marais  ;  mais  toutes 
ces  places  réunies  ne  forment  qu'une  petite  proportion  de 
l'étendue    totale. 

Le  plus  grand  brûlé  stérile,  dans  le  comté  de  Halifax, 
se  trouve  entre  la  baie  St.  Margaret  et  le  port  de  Halifax  ; 
de  ce  dernier  point,  il  se  dirige  vers  l'est  sur  tout  le  long 
des  flancs  des  affleurements  de  granit.  La  partie  ouest  est 
presque  toute  dépourvue  de  bois  marchand,  la  forêt  étant 
composée,  comme  à  l'ordinaire,  de  bouleaux  gris,  d'érables 
rouges,  d'aulnes  et  de  peupliers  ;  on  y  trouve  quelquefois 
des  pins  blancs  de  la  grosseur  des  perches  et  dépassant  ces 
dernières  en  hauteur.  Le  sol  est  sableux,  rempli  de  cailloux 
et  de  roches  erratiques.  En  plusieurs  places,  la  roche  est 
nue  et  la  surface  parsemée  de  roches  erratiques.  On  trouve 
souvent  de  jeunes  chênes  rouges  sur  le  sommet  des  monti- 
cules, lorsque  le  sol  est  profond,  tandis  que,  çà  et  là,  sur  les 
flancs  humides,  aux  sols  plus  profonds,  poussent  de  vigou- 
reux massifs  de  vingt  à  quarante  ans  d'âge.  Un  de  ces 
massifs  était  composé  de  la  manière  suivante  :  sapins,  24 
pour  cent,  épinettes  noires,  16  pour  cent,  bouleaux  jaunes, 
21  pour  cent,  sorbiers,  sept  pour  cent,  érables  rouges,  19 
pour  cent,  frênes  de  montagne,  deux  pour  cent,  bouleaux  à 
pâte  de  papier,  un  pour  cent. 

Les  jeunes  plants,  poussant  en  sous-bois,  étaient  au 
nombre  de  209  sapins  et  de  16  épinettes  noires,  par  perche 

(89) 


Commission    de    la    Conservation 

carrée.  Les  arbres  à  larges  feuilles  couvraient  les  conifères, 
de  sorte  que,  vue  de  loin,  la  forêt  semblait  être  composée 
entièrement  des  premiers.  Le  sol  couvrait  à  peine  le 
haut  des  roches  erratiques,  et  les  interstices  étaient  remplis 
de  sable  gris  de  grosseur  moyenne,  recouvert  d'une  couche 
d'humus  de  trois  pouces  d'épaisseur  et  d'un  pouce  de 
terreau  à  la  surface.  Tout  près  du  massif,  dans  un 
abatis  récent,  évidemment  du  même  âge,  les  arbres  les  plus 
âgés  avaient  45  ans,  l'âge  moyen  des  dix  souches  examinées 
était  de  37.2  ans. 

Les  brûlés  stériles  sont  nombreux  sur  les  collines  graniti- 
ques à  l'est  du  port  de  Halifax  ;  il  y  en  a  de  trois  sortes. 
Les  plus  communs  sont  ceux  que  l'on  peut  voir  sur  les  flancs 
couverts  de  roches  erratiques  et  au  bas  des  pentes  hautes  et 
escarpées.  Les  blocs  erratiques  occupent  généralement  la 
plus  grande  partie  de  la  surface,  entre  eux  il  y  a  des  groupes 
d'érables  rouges,  de  bouleaux  à  pâte  de  papier,  de  saules  et 
d'aulnes.  Les  grandes  cavités  entre  les  roches  renferment 
des  épinettes  noires  des  pins  blancs  en  grand  nombre,  et  quel- 
quefois des  pins  rouges.  Les  dépressions  plus  étroites,  en 
forme  d'auges,  qui  existent  entre  les  roches,  sont  remplies  de 
débris  déposés  par  les  glaces,  dans  lesquels  domine  le  sable  ; 
on  y  trouve  des  restes  de  massifs  de  pins  blancs.  On  ne 
put  y  remarquer  cependant  de  reproduction,  la  surface 
étant  couverte  de  touffes  épaisses  de  bleuets,  de  lauriers  et 
d'airelles. 

La  seconde  classe  de  brûlés  stériles,  en  cette  section,  se 
trouve  sur  les  plateaux  granitiques  et  dans  les  grandes 
dépressions  qui  séparent  les  sommets.  Le  sol,  pris  dans 
son  ensemble,  est  mince  et  très  tourbeux  ;  pendant  la 
saison  sèche  la  croûte  supérieure  se  divise  en  galettes.  Les 
dépressions  humides  sont  couvertes  de  massifs  de  bois  durs 
alternant  avec  des  sapins,  des  épinettes  noires,  des  érables 
rouges  et  des  bouleaux  à  pâte  de  papier.  Cà  et  là  sont  des 
monticules  sableux  sur  lesquels  poussaient  autrefois  des 
pins  blancs,  avant  leur  destruction  par  des  incendies 
répétés.     Quelquefois  ces  monticules  occupent  la  moitié  de 

(90) 


Reproduction   Forestière  sur  les  Brûlés 

l'étendue,  mais  ordinairement  ils  sont  moins  étendus.  La 
troisième  catégorie  de  ces  brûlés  stériles  donne  naissance  à 
des  founés  de  bouleaux  et  d'érables  tels  que  décrits  plus 
haut. 

Les  brûlés  stériles  reposant  sur  le  quartz,  à  l'est  et  au 
nord-est  du  port  de  Halifax,  sont  recouverts  à  raison  de  80 
pour  cent  de  bouleaux  gris  ;  les  autres  arbres  sont  des 
érables  rouges,  parmi  lesquels  il  y  a  quelques  bouleaux 
jaunes  et  quelques  hêtres.  Le  sapin  domine  le  long  du 
bord  des  nombreux  lacs  et  étangs,  et  il  couvre  souvent  les 
sommets  des  bancs  peu  élevés.  Ceux-ci  sont  dominés  par 
quelques  pins  blancs  arrivés  à  maturité,  et  par  quelques 
pins  rouges  solitaires.  Dans  les  ravins,  on  trouve  de  bons 
massifs  de  jeunes  pruches  avec  mélange  de  chênes,  rouges. 
La  surfacs  du  sol  est  couverte,  en  général,  de  roches  errati- 
ques et  de  sable,  mais  la  plus  grande  partie  du  volume  est 
composée  de  petits  cailloux  et  de  blocs  erratiques  de  dif- 
férentes dimensions.  Une  coupe  pratiquée  le  long  de  la 
route  fit  voir  huit  pouces  de  sol  sableux  et  graveleux,  qui 
devait  à  l'humus  sa  couleur  foncée  ;  au-dessous  de  cette 
première  couche  était  une  autre,  formée  de  18  pouces  de 
graviers  et  de  cailloux,  et  encore  plus  bas,  12  pouces  de 
cailloux,  et  de  petites  pierres.  Le  sol  est  généralement  de 
même  nature,  mais  n'est  pas  aussi  profond  qu'en  cette 
partie.  Il  est  évident  que  de  tels  sols  ne  sont  guère  favor- 
ables à  la  production  des  arbres,  sans  même  avoir 
été  dévastés  par  de  fréquents  incendies.  Cependant,  il  y  a 
des  endroits  où  l'on  trouve  une  bonne  profondeur  de  sable, 
où  l'on  remarque  une  bonne  reproduction  de  pins  blancs. 

Plus  à  l'est,  ces  brûlés  stériles,  et  reposant  sur  le  quartz, 
sont  de  nature  à  produire  du  bois  ;  en  général  il  y  a  moins 
de  pierre  et  plus  de  sable  entre  les  monticules  où  la  repro- 
duction est  bonne.  La  moyenne  de  la  composition  des 
échantillons  de  bois  a  donné  les  résultats  suivants  :  sapins, 
35  pour  cent,  pins  blancs,  1 1  pour  cent,  érables  rouges  1 1 
pour  cent,  épinettes  rouges  8  pour  cent. 

(91) 


Commission    de    la    Conservation 

Une  analyse  mécanique  d'un  échantillon  de  sol  choisi  à 
cette  fin,  contenait  la  composition  suivante  de  terre  fine, 
37.7  pour  cent  étant  du  gros  gravier. 

Échantillon  de  Sol  No.  12 

Gravier  fin 1 .  18  pour  cent. 

Gros  sable 3.87 

Sable  moyen 3-86 

Sable  fin 10.06 

Sable  très  fin 23  .  08 

Limon 47-73 

Glaise 9.10 

Perce  par  le  feu 1.68 

A  l'extrémité  nord-est  du  comté,  les  sommets  des 
bancs  peu  élevés,  dévastés  par  le  feu,  portent  souvent  des 
pins  blancs  rabougris  à  houppiers  contrefaits.  Seize  arbres 
par  acre  était  le  plus  grand  nombre  que  l'on  ait  compté. 
Le  sol  est  rempli  de  cailloux  et  de  petites  pierres  que  re- 
couvre une  légère  couche  de  sable.  Les  matériaux  plus 
grossiers  composent  les  deux  tiers  du  volume.  La  végé- 
tation est  si  forte  sous  les  pins  que  l'on  ne  peut  compter  le 
nombre  des  rejetons.  Au  pied  des  élévations,  il  y  a  eu 
autrefois  de  bons  massifs  de  pins  blancs,  mais  les  arbres 
qui  restent  sont  entourés  d'épais  fourrés  de  sapins.  On  a 
trouvé,  dans  un  certain  nombre  d'échantillons,  une  moyenne 
de  800  brins  de  sapin  contre  un  brin  de  pin.  Dans  les 
massifs  de  bois  durs,  le  bouleau  à  pâte  de  papier  remplace, 
jusqu'à  un  certain  point,  le  bouleau  gris,  et  il  est  générale- 
ment surpassé  par  l'érable  rouge. 

Les  brûlés  stériles,  dans  l'intérieur  du  comté  de  Guys- 
borough,  sont  semblables  à  ceux  du  comté  de  Halifax,  mais 
on  en  trouve  un  nouveau  type  le  long  de  la  côte,  dans 
lequel  l'aulne  et  les  conifères  dominent.  On  voit  fréquem- 
ment sur  les  flancs  des  collines  une  forêt  de  troncs  blanchis 
et  à  leur  pied  des  fourrés  d'aulnes  si  épais  que,  de  loin,  ces 
troncs  morts  semblent  surgir  d'un  pâturage  vert.  Sur  les 
pentes  plus  douces,  et  les  plateaux  ondulés,  le  sol  est 
tourbeux  et  rempli  de  pierres  plates  frangées,  il  y  pousse 
maintenant  l'aulne,  le  tamarac,  l'épinette  noire,  le  sapin, 
l'érable  et  le  bouleau,  mentionnés  par  ordre  de  nombre. 

(92) 


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Une  future  forêt  de  sapin  sous  le  bouleau  à  papier.     Le  bouleau  a  67  ans, 

il  a  évidemment  repoussé  après  un  incendie.     dans  toute  la  province, 

le  sapix  est  l'essence  la  plus  répandue  dans  la  seconde  pousse, 

il  est  appelé  à  être  le  plus  commun  a  l 'avenir. 


Reproduction   Forestière  sur  les  Brûlés 

La  végétation  des  brûlés  stériles,  dans  le  centre  et  le 
sud-ouest  du  comté  d'Annapolis  est  semblable  à  celle  des 
bois  durs  déjà  décrite  en  d'autres  endroits,  mais  le  chêne 
rouge  et  le  peuplier  y  sont  plus  nombreux.  Un  échantillon 
de  ce  genre,  pris  dans  le  voisinage  du  petit  lac  Dargie,  était 
composé  de  33.4  pour  cent  de  gros  gravier  et  de  66.6  pour 
cent  de  terre  fine.      La  composition  de  la  terre  fine  est  la 

suivante  : 

Échantillon  de  Sol  No.  13] 

Gravier  fin 1 2  .  40  pour  cent. 

Gros  sable 13.01  " 

Sable  moyen 5 .  83  " 

Sable  fin 11 .  75  " 

Sable  très  fin 24.71  " 

Limon 17.61  " 

Glaise 9 .  65  " 

Perte  par  le  feu 4-89  " 

L'humus  compte  déjà  pour  une  bonne  proportion  mais 
il  est  impropre  à  la  nutrition,  vu  l'acidité  du  sol.  Il  y  a, 
dans  cette  région,  des  endroits  couverts  d'une  couche 
épaisse  de  sable,  sur  lesquels  la  reproduction  du  pin  blanc 
est    excellente. 

Vu  qu'il  est  difficile  de  connaître  l'histoire  des  lieux 
naturellement  stériles,  on  les  a  classés  parmi  ceux  que 
l'incendie  a  dévastés,  lorsqu'il  s'est  agi  de  faire  le  calcul 
de  leur  étendue.  On  a  trouvé  qu'environ  un  quart  ou 
L 986,354  acres  (y  compris  les  lieux  naturellement  stériles, 
dont  l'étendue  totale  est  relativement  petite)  de  la  super- 
ficie actuelle  de  la  province  a  été  si  fortement  brûlé,  qu'il 
est  maintenant  semi-stérile  et  privé  de  bois  marchand. 

L'avenir  des  brûlés  de  date  récente,  formant  un  totale 
de  550,098  acres,  sera  probablement  le  même  que  celui  des 
brûlés  stériles  maintenant  en  discussion. 

(3)  Seconde    Croissance    après    l'incendie  : 

On  a  placé  sous  ce  titre  les  bois  qui  repoussent  après 
l'incendie  ;  ceux-ci  ont  une  valeur  potentielle,  car  ils  sont 
destinés  à  devenir  bois  marchands.  Il  est  probable  que 
cette  seconde  croissance  occupe  des  terrains  dont  la  croûte 
aura  été  brûlée  trop  légèrement  pour  détruire  les  graines 

(93) 


Commission    de    la    Conservation 

de  semence  enfoncées  dans  le  sol.  Quelques-uns  des  incen- 
dies ont  dû  correspondre  avec  une  année  de  forte  sémi- 
nation. 

Les  premiers  reboisements  d'une  forêt  commencent 
naturellement  sur  les  limites  de  l'étendue  brûlée.  Ainsi, 
sur  les  plaines  sablonneuses  du  centre  du  comté  de  Cum- 
berland,  qui  ont  été  dévastées  par  un  feu  de  surface,  après 
une  coupe  faite  il  y  dix  ans,  on  trouve  des  arbres  à  graine, 
sous  lesquels  pousse  une  bonne  reproduction.  Quand  sur 
une  acre  il  était  resté  deux  pins  blancs,  six  épinettes  rouges  et 
deux  sapins  à  graine,  on  a  compté,  sur  une  perche  carrée, 
27  sapins,  19  pins  et  cinq  brins  d'épinettes  rouges.  Les 
fourrés  de  bouleaux  et  de  peupliers  adjacents  renfermaient 
une  moyenne  de  deux  brins  de  pins  blancs  par  perche 
carrée.  Des  massifs  de  20  à  30  ans,  qui  ont  poussé  après 
un  incendie,  ne  sont  pas  rares.  Quelques-uns  ont  été 
étudiés  en  détail.  Un  endroit  dévasté  par  un  incendie, 
il  y  a  vingt  ans,  au  sud  de  Joggins  dans  le  comté  de  Cum- 
berland,  est  maintenant  couvert  de  65  pour  cent  de  peu- 
pliers, les  autres  arbres  sont  des  aulnes,  des  bouleaux  de 
pâte  de  papier  et  des  érables  rouges.  Au-dessous  de  ceux-ci 
croissent  des  brins  d'épinettes  et  de  sapins,  au  taux  de  six 
par  perche  carrée.  Le  sol  était  formé  d'une  épaisse  couche 
de  glaise.  Dans  la  même  région,  un  massif  de  25  à  30  ans 
d'existence  contenait  38  pour  cent  de  sapins,  31  pour 
cent  d'épinettes  rouges,  23  pour  cent  de  bouleaux  jaunes 
et  huit  pour  cent  d'érables  rayés.  Il  poussait  dans  un  sol 
de  forte  glaise  sableuse.  Plus  loin,  un  autre  massif  en 
apparence  de  purs  bouleaux  à  pâte  de  papier  avait  au- 
dessous  de  lui  14  plants  d'épinettes  rouges  par  perche 
carrée.  Le  sol,  comme  les  autres,  ne  contenait  pas  de  gros 
graviers.  Une  analyse  de  la  terre  fine  montra  qu'elle 
était  composée  de  la  manière  suivante  : 


(94) 


Reproduction  Forestière  sur  les  Brûlés 

Échantillon  de  Sol  No.  14 

Gravier  fin 0.24  pour  cent. 

Gros  sable 0.80 

Sable  moyen 1.70 

Sable  fin 6.73 

Sable  très  fin 3.58 

Limon 58.18 

Glaise 21.81 

Perte  par  le  feu 7.01 

Cette  partie  du  pays  sera  très  propice  à  la  production 
des  cultures  agricoles  ;  elle  est  destinée  à  donner  naissance 
à  une  luxuriante  forêt. 

Plusieurs  parcelles  échantillons  ont  été  examinées  sur 
un  brûlés  de  20  ans  d'existence,  dans  le  comté  de  Colchester, 
entre  Greenfield  et  Smithfield.  Sur  les  endroits  plans, 
entre  les  élévations,  les  jeunes  bois  contenaient  59  pour 
cent  de  sapins,  33  pour  cent  de  bouleaux  à  pâte  de  papier, 
et  huit  pour  cent  de  merisiers  épineux  ;  près  du  bas  des 
versants,  46  pour  cent  d'érables  rouges,  27  pour  cent  de 
sapins,  27  pour  cent  de  bouleaux  jaunes  ;  autour  des 
dépressions,  50  pour  cent  de  sapins,  17  pour  cent  d'épinettes 
rouges,  17  pour  cent  d'osiers  et  8  pour  cent  d'érables  de 
montagne.  Sur  le  sommet  de  ces  élévations  on  a  trouvé 
des  fourrés  qui  renfermaient  85  pour  cent  de  sapins  et  15 
pour  cent  d'épinettes  rouges. 

Dans  les  plaines  sablonneuses  de  South  ampton,  comté 
de  Cumberland,  sur  une  étendue  incendiée  depuis  25  ou 
30  ans,  la  forêt  est  composée  maintenant  de  50  pour  cent 
d'épinettes  rouges,  30  pour  cent  de  peupliers,  17  pour  cent 
de  pins  blancs  et  3  pour  cent  de  sapins.  Les  pins  et  les 
épinettes  sont  de  5  à  18  ans  d'âge.  Le  sol  est  noir  d'humus 
sur  une  épaisseur  de  deux  pouces  et  demi  ;  au-dessous 
de  cette  première  couche  il  y  en  a  une  autre  de  six  pouces  de 
sable  de  moyenne  grosseur,  et  plus  bas  une  profondeur  de 
glaise  d'au  moins  trois  pieds. 

Ou  trouve,  dans  le  comté  de  Shelburne,  une  forêt  de 
seconde  croissance  après  incendie,  qui  compte  environ  33 
pour  cent  de  beaux  jeunes  chênes  rouges.  Le  reste  du 
massif  est  composé  de  57  pour  cent  de  bouleaux  blancs  et  de 

(95) 


Commission    de    la    Conservation 


dix  pour  cent  d'érables  rouges.     En  certains  endroits  il  y  a 
des  pins  blancs  clairsemés.     Le  sol  est  composé  de  93.2 
pour  cent  de  terre  fine  et  de  6.8  pour  cent  de  gros  graviers 
Le  tableau  qui  suit  donne  la  composition  de  la  terre  fine  : 
Échantillon  de  Sol  No.  26 

Gravier  fin 5.27  pour  cent. 

Gros  sable 13  .  00 

Sable  moyen 9 .  98 

Sable  fin 1 7 .  56 

Sable  très  fin 2  2 .  83 

Limon 21.16 

Glaise 8.95 

Perte  par  le  feu 1.20 

Le  sable  fin  avait  une  profondeur  d'au  moins  trois 
pieds  et  peut-être  plus,  de  sorte  que  la  profondeur,  ainsi  que 
le  pourcentage  élevé  de  sable  fin  et  de  limon  sont  très 
favorables  à  une  forêt  de  bois  marchand.  Les  plaines 
sablonneuses,  au  nord  des  collines  de  Cobequid,  dans  le 
nord  du  comté  de  Colchester,  sont  couvertes  d'une  seconde 
croissance  de  bois  mixte  à  la  suite  d'un  incendie  qui  aurait 
dévasté  ce  pays  il  y  a  50  ans. 

Le  peuplier,  le  bouleau  gris  et  l'érable  rouge,  nommés 
par  ordre  de  nombre,  forment  les  trois  quarts  des  massifs, 
et  le  reste  est  également  divisé  entre  le  sapin  et  l'épinette. 
L'âge  moyen  des  épinettes  est  de  57  ans,  et  celui  des  sapins 
de  44  ans.  On  trouve  de  nombreux  brûlés  dans  la  vallée  de 
la  rivière  Wallace.  Dans  un  d'eux,  d'environ  50  ans 
d'existence,  la  forêt  contient  maintenant  53  pour  cent 
d'épinettes  rouges,  18  pour  cent  de  sapins,  11  pour  cent 
de  bouleaux  et  6  pour  cent  chacun  d'érables  rouges,  de 
bouleaux  gris  et  de  peupliers.  Le  sol  était  composé  de 
14.3  pour  cent  de  gros  gravier,  et  de  85  pour  cent  de  terre 
fine.  La  terre  fine  renfermait  les  éléments  suivants  : 
Échantillon  de  Sol  No.  6 

Gravier  fin 2.86  pour  cent. 

Gros  sable 1.99 

Sable  moyen 4-35 

Sable  fin 16.19 

Sable  très  fin 24 .  42 

Limon 37-42 

Glaise 10 .  80 

Perte  par  le   feu 1 .  85 


(96) 


Reproduction   Forestière  sur  les   Brûlés 

Sur  un  sol  plus  léger,  un  massif  de  même  origine  con- 
tenait 55  pour  cent  d'épinettes  rouges,  15  pour  cent  de 
peupliers  et  10  pour  cent  de  sapins,  d'épinettes  rouges  et 
d'érables  rouges.  Ce  sol  était  composé  de  37.15  pour  cent 
de  gravier  et  de  62.85  pour  cent  de  terre  fine  dont  les  degrés 
étaient  répartis  de  la  manière  suivante  : 

Échantillon  de  Sol  No.  7 

Gravier  fin 2 .  49  pour  cent. 

Gros  sable 7.02 

Sable  moyen 9-34 

Sable  fin 22.36 

Sable  très  fin 15 .  47 

Limon 3526 

Glaisa 905 

Perte  par  le  feu 1.11 

La  végétation  de  ces  deux  parcelles  était  plus  clairsemée 
que  celles  des  autres  susmentionnées,  comme  c'est  le  cas 
lorsque  le  pourcentage  de  gros  sable  est  plus  élevé. 

En  1849,  un  incendie  dévasta  la  vallée  de  la  rivière 
Stewiacke.  Les  meilleurs  massifs  que  l'on  trouve  main- 
tenant sur  cette  partie  reposent  sur  le  sable  fin  et  épais  des 
versants  à  pente  douce  des  cours  d'eau,  où  le  sapin  compte 
90  pour  cent  de  la  forêt  et  l'épinette  rouge  10  pour  cent. 
L'âge  du  sapin  était,  en  moyenne,  de  56  ans,  et  le  diamètre 
14  pouces.  En  quelques  endroits  l'épinette  forme  25  pour 
cent  du  bois,  mais  le  sapin  semble  toujours  prendre  le 
dessus.  Vient  ensuite  la  partie  supérieure  des  versants 
où  le  sol  est  aussi  composé  de  sable  fin,  mais  les  cailloux 
occupent  environ  un  quart  du  volume.  La  moyenne  des 
parcelles  échantillons  accuse  une  composition  de  31  pour 
cent  d'érables  rouges,  26  pour  cent  de  sapins,  19  pour  cent 
d'épinettes  rouges  et  14  pour  cent  de  bouleaux  à  pâte  de 
papier.  Les  brins  des  sous-bois  étaient  très  nombreux, 
mais  presque  tous  des  plants  de  sapin.  Telle  est  la  com- 
position de  la  plupart  des  vieux  brûlés.  La  moyenne 
d'âge  des  sapins  est  de  55  ans,  et  le  diamètre  moyen  9 
pouces.  Cette  deuxième  classe  de  situation,  se  partage  en 
deux  autres  compositions  de  boisement,  la  première,  oc- 
cupant les  sols  plus  minces  et  plus  secs,  contient, en  moyenne, 

(97) 


Commission    de    la    Conservation 

61  pour  cent  de  sapins,  15  pour  cent  d'érables  rouges,  13 
pour  cent  de  bouleaux  à  pâte  de  papier,  8  pour  cent  d'épi- 
nettes  rouges,  2  pour  cent  de  peupliers  et  1  pour  cent  de 
pruche  ;  la  deuxième  se  trouve  sur  la  partie  inférieure  des 
versants,  où  le  sol  est  formé  d'une  couche  glaiso-argileuse  ; 
le  bois  se  compose  de  40  pour  cent  de  bouleaux  jaunes,  le 
sapin  28  pour  cent,  l'érable  rouge  22  pour  cent,  le  bouleau 
à  pâte  de  papier  6  pour  cent,  la  pruche  deux  pour  cent  et 
le  hêtre  1  pour  cent. 

On  trouve  çà  et  là,  sur  le  brûlé  de  1849,  des  sols  grave- 
leux sur  lesquels  les  arbres  n'ont  pas  plus  de  quatre  pouces 
de  diamètre.  Le  bouleau  gris  remplace  le  bouleau  à 
pâte  de  papier  et  il  domine  avec  son  compagnon  l'érable 
rouge  ;  le  sapin  se  montre  ordinairement  dans  les  dépres- 
sions. Ce  troisième  genre  de  sol  est  le  plus  pauvre  des  trois 
que  l'on  trouve  sur  le  vieux  brûlé,  en  fait  de  vigueur  de 
croissance  d'arbres.  En  certains  endroits  il  est  à  demi- 
stérile  ;  les  arbres  qui  y  poussent  sont,  le  tamarac,  53 
pour  cent,  le  pin  gris,  23  pour  cent,  le  pin  blanc  14  pour 
cent,  et  l'épinette  blanche  10  pour  cent.  Le  massif  ren- 
ferme en  moyenne  la  moitié  de  la  quantité  de  bois  que 
l'on  trouve  sur  le  sol  de  deuxième  classe.  Le  sol  de  cette 
classe  est  formé  de  38.5  pour  cent  de  graviers  et  de  cailloux 
et  de  61.5  pour  cent  de  terre  fine.  La  composition  de  celle- 
ci  est  la  suivante  : 

Échantillon  de  Sol  No.  10 

Gravier  fin 9.35  pour  cent. 

Gros  sable 11. 12 

Sable  moyen 9  •  1 5 

Sable  fin 19-78 

Sable  très  fin 21.10 

Limon 16.60 

Glaise 7  •  1  o 

Perte  par  le  feu 5-44 

Outre  sa  grossière  composition,  cette  classe  de  sol 
contient  un  humus  acide  et  brut,  c'est  ce  qui  explique  la 
pénurité  de  végétation. 

Les  beaux  massifs  de  pins  blancs,  entre  les  rivières 
Jordan  et  Roseway,  dans  le  comté  de  Shelburne,  occupent 

(98) 


Reproduction   Forestière  sur  les   Brûlés 

une  étendue  qui,  dit-on,  a  été  incendiée  il  y  a  environ  90 
ans.  Ce  sont  de  grands  arbres  à  troncs  lisses,  et,  dans  les 
endroits  les  plus  avantageux,  on  compte  jusqu'à  300  arbres 
par  acre.  Un  échantillon  de  sol  d'un  de  ces  massifs  indique 
83.5  pour  cent  de  terre  fine  et  15.5  pour  cent  de  gros  gravier. 
Les  différents  degrés  de  terre  fine  sont  distribués  comme 

il  suit  : 

Echantillon  de  Sol  No.  27 

Gravier  fin 305  pour  cent. 

Gros  sable 6.21 

Sable  moyen 6.07 

Sable  fin 14 .  09 

Sable  très  fin 30.89 

Limon 3I-I5 

Glaise 4.55 

Perte  par  le  feu 3.68 

Quoique  le  sol  contienne  un  grand  pourcentage  de 
gravier,  il  s'y  trouve  plus  de  80  pour  cent  de  sable  fin  et 
de  limon;  c'est  ce  bon  mélange  qui  favorise  la  croissance 
d'une  luxuriante  forêt  de  pins. 

Dans  l'intérieur  du  comté  de  Guysborough,  on  peut 
voir  des  massifs  du  même  âge,  80  ans,  renfermant  des  sapins 
et  des  bouleaux  à  pâte  de  papier,  qui,  évidemment,  y  ont 
pris  naissance  à  la  suite  d'un  incendie.  Sur  les  plaines 
s 'élevant  de  deux  ou  trois  pieds  au-dessus  du  niveau  des 
tourbières,  c'est  le  sapin  qui  domine  :  il  y  forme  une  pro- 
portion de  75  pour  cent.  Vers  le  milieu  des  versants,  les 
deux  essences  se  partagent  en  nombre  presque  égal,  tandis 
que  sur  le  haut  des  bancs  in^érieur^fes  bouleaux  à  pâte  de 
papier  forment  des  massifs  pi$E&  I*e  sapin  se  reproduit  en 
grande  quantité  dans  lesVrois  situations  ;  il  exclut  toutes 
les  autres  espèces  sous  les  Bouleaux  à  pâte  de  papier  où  il 
forme  d'épais  fourrés. 

(4)  Résumé  des  Conditions  du  Sol  : 

Quand  on  compare  les  sols  des  brûlés  privés  d'une 
bonne  reproduction,  avec  ceux  qui  sont  couverts  d'un  bon 
reboisement  de  bois  marchand,  on  est  frappé  de  la  nature 
de  ce  dernier.  Cette  qualité  supérieure  est  due  à  la  com- 
position moyenne  des  divers  grades  de  sols  dans  les  deux 

(99) 


Commission    de    la    Conservation 


situations,  cette  différence  provient,  en  grande  partie,  de  la 
proportion  des  éléments  plus  grossiers.  Par  exemple,  le  sol 
de  faible  reproduction  contient  32.62  pour  cent  de  gros 
gravier  et  67.38  pour  cent  de  terre  fine  ;  au  contraire  celui 
sur  lequel  le  reboisenent  est  bon  est  composé,  en  moyenne, 
de  14.95  pour  cent  de  gros  graviers  et  de  85.05  pour  cent 
de  terre  fine  ;  autrement  dit,  les  sols  à  faible  reproduction 
contiennent  deux  fois  plus  de  gros  graviers  que  ceux  à  forte 
reproduction.  Les  moyennes  des  divers  grades  de  terre 
fine  contenue  dans  les  deux  classes  de  sols  examinés  (une 
trentaine  d'échantillons  ont  été  analysés)  sont  les  suivantes  : 


1    Pour 

Pour 

Pour    |    Pour    j 



|Cent  de 

Cent  de 

Pour   Cent 

Cent  de 

Cent  de;    Pour 

Pour 

Pour   Cent 

Gravier 

Gros 

de  Sable 

Sable 

Sable  ICent  de 

Cent  de 

de  perte 

Fin 

Sable 

Moyen 

Fin 

très  Fin   Limon 

Glaise 

par   le  feu 

Brûlés  sans  bonne  re- 

production  

10.71 

II.65 

6  82 

13   96 

19 .13 

22.55 

9-43 

5  69 

Brûlés  avec  bonne  re- 

production  

2.90 

6.05 

8.64 

20.90 

17.84 

3Î-3I 

10.48 

2.I4 

Il  y  a  presque  quatre  fois  plus  de  gravier  fin  et  environ 
deux  fois  plus  de  gros  sable  dans  les  sols  de  faible  repro- 
duction que  dans  ceux  de  bonne  reproduction.     Bien  que 
la  différence  dans  les  grades  plus  fins  ne  soit  pas  si  frappante, 
cependant,  à  part  une  exception,  celle  du  sable  très  fin,  les 
éléments  plus  fins  se  trouvent  en  plus  grande  proportion 
dans  les  sols  sur  lesquels  pousse  du  bois  marchand.     Repré- 
sentées sous  forme  de  pourcentages  les  proportions  de  ces 
éléments  dans  les  sols  couverts  d'une  bonne  reproduction 
sont  les  suivantes  :    sable  moyen,  26  pour  cent,  sable  fin 
49  pour  cent,  limon  38  pour  cent,  glaise  11  pour  cent.    La 
quantité  de  matière  végétale  est  plus  de  deux  fois  plus 
grande  dans  les  sols  à  faible  reproduction,  mais  la  plus 
grande  partie  n'est  pas  assimilable  par  les  plantes,  à  cause 
de  son  acidité.     Cette  comparaison  n'est  pas  absolument 
complète,   car  on  a  choisi,   parmi    les    sols   dévastés  par 
l'incendie,  ceux  qui  étaient  dans  les  meilleures  situations, 
c'est  à  dire  ceux  sur  lesquels  il  y  avait  quelque  reproduc- 
tion ;  les  sols  de  la  seconde  croissance,  au  contraire,  ont  été 
pris  parmi  les  situations  moyennes.     En  outre,  le  sol  des 

(100) 


Reproduction   Forestière  sur  les   Brûlés 

brûlis  stériles  est,  en  général,  très  mince,  ou  formé  d'éléments 
plus  grossiers  que  le  gros  gravier.  Ordinairement  aussi  ils 
sont  acides,  même  lorsqu'ils  sont  secs,  mais  ce  défaut  peut 
être  corrigé  à  la  longue  par  la  nature. 

En  comparant  les  analyses  détaillées  des  trente  échan- 
tillons des  sols  forestiers  de  toutes  les  parties  de  la  province, 
avec  celles  des  sols  agricoles,  on  a  trouvé,  sauf  une  fois,  que 
tous  sont  composés  de  façon  à  les  rendre  impropres  aux 
cultures  agricoles.  Le  résultat  d'examens  sommaires  de 
plusieurs  centaines  de  champs  porte  l'auteur  à  formuler  la 
même  conclusion.  Il  se  croit  donc  dans  la  vérité  en  dé- 
clarant que,  sauf  quelques  parties  isolées  d'un  certain 
nombre  d'acres  de  superficie,  les  sols  maintenant  occupés 
par  la  forêt  ne  pourront  pas  servir  avantageusement  aux  fins 
de  l'agriculture.  Il  faut,  néanmoins  faire  la  part  de  vastes 
tourbières  et  marais  qui,  une  fois  convenablement  drainés 
et  leur  acidité  détruite,  pourront  former  des  sols  agricoles 
très  riches.  D'un  autre  côté,  les  forêts  ont  été  largement 
déboisées  en  presque  tous  les  comtés,  sur  des  sols  si  minces 
ou  de  composition  si  grossière,  qu'ils  sont  impropres  à  la 
culture  agricole.  Les  conditions  économiques  et  sociales 
de  plusieurs  de  ces  fermes  isolées  et  stériles  ne  sont  pas  très 
encourageantes.  La  province  aurait  beaucoup  à  gagner, 
au  point  de  vue  de  la  valeur  économique  de  sa  population, 
si  ses  cultivateurs  étaient  établis  dans  les  vallées  fertiles, 
ou  dans  les  grandes  villes,  afin  que  leurs  fermes  soient  ren- 
dues à  la  forêt. 

Comme  précédemment  dit,  approximativement  un  quart 
de  V  étendue  forestière  actuelle  de  la  province  est  à  demi  dépour- 
vu de  bois  marchand.  Cet  état  de  choses  est  naturellement 
le  résultat  d'incendies  répétés  des  endroits  où  le  sol  était 
plus  pauvre  en  éléments  nutritifs,  comme  le  montre 
la  comparaison  du  tableau  qui  précède.  Si  l'on 
pouvait  protéger  ces  sols  contre  les  incendies  et  les  en- 
semencer avec  des  essences  de  bois  marchand,  il  faudrait 
au  moins  cent  ans  à  la  nature  pour  produire  une  forêt 
marchande  sur  ces  brûlés  stériles.     Vu  que  les  arbres  à 

(IOI) 


Commission    de    la    Conservation 

graine  sont  maintenant  très  clairsemés  et  ne  se  trouvent 
guère  que  sur  la  lisière  des  vieux  brûlés  (la  plus  grande 
partie  de  l'étendue  étant  sans  arbres  marchands),  et  vu 
que  les  sols  sont  plus  grossièrement  composés  et  plus 
stériles  que  ceux  des  autres  endroits,  la  reproduction 
naturelle  d'essences  de  valeur  nécessitera  un  très  long 
espace  de  temps.  Que  faire  de  ces  immenses  brûlés  stériles, 
actuellement  sans  valeur,  voilà  le  plus  important  problème 
qu'ont  à  résoudre  ceux  qui  dirigent  l'administration 
forestière    de    la    province. 


(102; 


Index 


A  Page 

Advocate,    baie 72,    74,    76 

Agriculture,   collège  u",   à  Truro, 

allusion   au 46 

Allemagne,  état  des  forêts  en ...  .  39 

Analyses  des  sols 85,  86,  87,  88,  92 

93,    95,    96,    97,    98,    99 

Annapolis,  bassin  d' 56,  74,  77 

Annapolis,  comté  d' 

Brûlés  dans 62,  84 

Croissance  sur  les  brûlés  stériles  93 

Étendues  granitiques  du 52,  61 

Routes  militaires  près  d' 66 

Annapolis,  vallée  d': 52 

Antigonnish,    comté  : 

Bassin,  du 69 

Conglomérat  dans  le 81 

Grès  et  ardoises  dans  le 74,  78 

Roches     ignées     et     métamor- 
phiques dans  le 71,  72 

Seconde   croissance 80 

Apple,  rivière 80,  81 

Arbres  : 

Conifères,  espèces,  en  N.E 11 

Croissance  des 33 

Essences  à  larges  feuilles,  N.E.  .      13 

Arbres  forestiers,  espèces  d' ....  12,  13 

Ardoise  : 

Distribution  de  1' 56,  74 

Forêts  et  sols  sur  1' 75 

Aspects  physiographiques,   résumé 
des 10 

Atlantique,  versant  de  1' .  .65.  70,  82,  83 

Aspects   géologiques 47 . 

Topographie  du,  résumé  de  la.  .    10 

Avon,   rivière 76,  82 

Ayers,  H.  B Préface 

B 

Baumier,  taux  de  croissance  du .  .  .  38 

Bois  à  pâte  de  papier 26,  29 

Bois,  consommation  de 28 

Bois  de  construction  : 

Conifères  sur  la  terre-ferme ....   25 

Consommation  de 28 

Des  forêts  vierges  qui  restent.  .  .    18 


(D 


B — Suite  Page 

De  pâte  à  papier 26 

De  sciage 24 

Sur  pied,  calcul  estimatif  du.  .  .  .   24 

Bois,  de  sciage,  étendue  des 24 

Brûlés  : 

Étendue  des 88 

Conditions  du  sol 100 

Reproduction  forestière 84 

Brûlés  récents,  étendue  des 84,89 

Brûlés,  stériles,  âge  des 88 


Calcaires  : 

Distribution   des 81 

Forêts  et  sols  sur  les 82 

Cameron,  lac 62 

Canso 49,  58 

Canso,  détroit  de 68,  74,  75,  78,  82 

Cap  Breton,  île  du  : 

Allusion  à  47 

Classification   des   terres.  ..  .21,    22 
Topographie  de  1',  résumé  de.  . .  .    10 
Carbonifères,  roches,  de  la  Nouvelle- 
Ecosse  58 

Chedabucto,    baie.  ..  .56,    71,    74,    78 

Chignecto,  baie 75,  79 

Chignecto,  cap 69 

Classification  des  terres  : 

Cap  Breton,  île  du 22,  23 

Terre-ferme 15 .  ,20 

Clyde,  rivière  68 

Cobequid,  baie  de.  .70,  74,  75,  76,  77 
Cobequid,  collines  de,  69,  72,  80,  81,  96 

Cogmagun,  rivière 81,  82 

Cole  Harbour,  rivière 49 

Colchester,  comté  de  : 

Bois  mous  dans  le 77 

Conglomérat 80 

Forêts,  espèces  de,  dans  le 73 

Graviers  déposés  par  les  glaces .  .   83 
Parcelles  échantillons,  examinées 

dans  le 95 

Plaines  sablonneuses 96 

Seconde  croissance  dans  le 77 

Topographie  du  71 


INDEX 


C— Suite*  Page 

Commissions    de    la    Conservation 

enSuède' 44 

Composition  des  forêts 9 

Conditions  du  sol,  résumé  des 99 

Conifères,  bois  de  construction,  sur 

la  terre-ferme 25 

Conifères    de    la    Nouvelle-Ecosse, 

espèces  de 12 

Consommation  de  bois 28 

Country  Harbour,  rivière  de 70 

Country,    port 56,    65 

Couronne,  terres  de  la,   ministère 

des,  renseignements  du   4 

Cross,  lac 78 

Cumberland,  comté  de  : 

Axe  central  du 64 

Brûlés  dans  le 77,  86 

Collines  du  65 

Conglomérat  du 73 

Graviers  déposés  par    les  glaces 

dans  le 75 

Plaines  sablonneuses  du 87 

Versant  du 63 

D 

Dargie,  petit  lac 93 

Dean,  lac 62 

Degrés  des  forêts  choisies 6 

Dépôts  formés  par  les  glaces,  forêts 

et  sols  sur  les 65,  83 

Digby,  comté  de  : 
Étendues  granitiques  dans  le.  .  .  .   51 
Etendues  quartzeuses  dans  le .  .  56,  61 

Étendues,  stériles  dans  le 67 

Incendies  dans  le 86 

Distribution  : 

Des  calcaires 81 

Des  conglomérats   80 

Des     forêts,     relativement     aux 

roches 47 

Des  grès  et  des  ardoises 74 

Des  roches  ignées 71 

Des  roches  métamorphiques.  ...   71 


East  Chester,  lac 53 

East  river  of  Five  Islands 80 

East  rivière  de  Pictou 69,  74,  79 

East  St.  Mary,  rivière 71,  73,  77,  78 

Ephraim,  mont 69,  71,  77 

Épinette  : 

Blanche,   taux  de  croissance.  . .  .36 
Rouge,  taux  de  croissance  .  25,  38 


E— Sttite.  Page 

Espèces    d'arbres    forestiers 12 

Etat  estimatif  des  conifères  en  tant 

que  bois  de  construction 25 

Étendues  forestières,  superficie  des 

demi-stériles 102 

Étendues  granitiques  : 

Distribution    des 47 

Forêts  et  sols  des 50 

Exploitants    de    bois,    association 

des, Préface 

Exploitation    forestière,    améliora- 
tions nécessaires 43 


Faribault,  E.  R.,  cité 57 

Fernow,  Dr.  B.  E Préface  1 

Fiddler,  lac 58 

Five-mile,  lac 53 

Forestier,  provincial,  recommanda- 
tion relative  au 44,   46 

Forêts  : 

Composition  des 9 

Conditions  de  la  possession 40 

Croissance  de  l'épinette  et   des 

baumiers 36 

Recommandations  relatives  aux  42 
Relativement  aux  roches  et  aux 

sols   47 

Forêts  et  sols  : 

Des  calcaires 82 

Des  conglomérats 80 

Des    dépôts    effectués    par    les 

glaces 66,  83 

Des  étendues  granitiques 50 

Des  grès  et  des  ardoises  75 

Des  quartz  et  des  ardoises 59 

Des  roches  ignées 71 

Forêts,  résumé  des  ressources  des.  .    18 
Fundy,  baie  de 48,  58 


Gay,  rivière 81 

Gay,  vallée 63 

George,  cap.  . .  .69,  70,  71,  75,  79,  80 

Gibraltar,  lac   55 

Gold,  rivière 54 

Great  East  Jordan,  lac 68 

Greenfield,  brûlés  près  de 95 

Green  Hill 77 

Grès  : 

Distribution  des 74 

Forêts  et  sols  sur  les 75 


(2) 


INDEX 


G — Suite  Page 

Greville,  baie 72 

Guysborough,    comté    de  : 

Bois  de  construction  du 99 

Conglomérat  du 80,  81 

Étendues  granitiques  du 50,  56 

Étendues  stériles 67,   89,   90 

Grès  et  ardoises  du 74,  75 

Quartz  et  ardoises  du 58,  64 

Roches  ignées 71 

Sols  formés  par  les  glaces 83 

Topographie  du   69 

Guysborough,    port    de 79 

Guysborough,   rivière 78 

H 

Halifax,    comté  : 

Brûlés   Btériles  dans  le 89,  92 

Conglomérés  près  du 80 

Étendues   granitiques 54 

Quartz  et  ardoises  du.  .57,  5S,  63,  64 

Halifax,  port  de.  .48,  54,  55,  58,  59,  63, 
89,  90,  91 

liants,  comté  de  : 

Calcaires  du 81 

Étendues  granitiques  du.  .48,  53,  58 

Grès  et  ardoises  du 76 

Quartz  du   58 

Howe,  Dr.  C.  D..  .   Préface,  6,  10,  47 

I 

Incendie  de  1S49,  allusion  à.  .  .  .96,  97 
Incendies,  seconde  croissance  après 

les 93 

Incendies,  législation  pour  les  pré- 
venir     42 

Industries  des  instruments  aratoires 

29,  32,  33 
Industries     des     meubles     et     des 

wagons 28,     31,     33 

Industries  des  wagons 28,  31,  32 

Industries   faisant  usage  de  bois.  .28, 
31,  32,  33 

Ingram,  rivière   53,  54 

Intercolonial,  chemin  de  fer  de  1',  79,  85 

J 

Joggins,  brûlés  près  de 94 

Jordan,  rivière 68,  98 

K 

Kennetcook,  rivière      81,  82 

Keppoch,     montagne 82 

Kings,   conté  de  : 

Brûlés    récents    du 53 

Etendues  granitiques  du 84 

(3) 


L  Page 

Lahave,    rivière 52 

Législation  forestière  nécessaire.  .  .   42 
Législation  relativement  aux  incen- 
dies, nécessité  d'une 42 

Lieux   dépourvus   d'arbres  : 

Causes 8 

Types  d'arbres 8 

Liscombe,  rivière 65 

Little,  rivière 81 

Little  West  River,  grand  lac  de  la,  48,55 

Liverpool,  rivière 61,  62 

Lochaber,  lac 74,   78 

Lunenburg,    comté   de  : 

Étendues  granitiques  du 48,  53 

Étendues  quartzeuses  du  .  .  .57,  62 

Lacs  du 58 

Sables  déposés  par  les  glaces  au, 

57,  62 
M 

Maccan,    rivière    85,    86 

Maclean,    l'Hon.    A.    K Préface 

Mahone,    baie 56,    58 

Major,  lac 48 

Malaga,  lac 58 

McCallum,  colonie 73 

McGill,  lac 52 

McGowan,  lac 62 

M'dvenzie,  colonie 80 

Merigomish,  havre  de 75,  79 

Méthode  de  recensement 3 

Middle,  rivière  de  Pictou 69 

Milford.  lacs 52 

Minas,  bassin  de 70,  74.  75,  83 

Minas,  bassin  de  drainage  de.  .  .  .   69 

Molly  Upsum,   lac 52 

Moser,    rivière 63 

Mulgrave 75 

Musquodoboit,    rivière 49,    55 

Musquodoboit,    vallée   de 63,    81 

N 

New  Germany 58 

New  Harbour,  rivière 49 

Nine-mile,  lac   54,  63 

Nord,  montagne  du 77 

Northumberland,   détroit  de.  .69,   70, 
79,  81,  83 
Nouvelle-Ecosse  : 

Chemin    de  fer  de  la  Nouvelle- 
Ecosse,  terres  concédées  au.  .  .   79 
Conditions  forestières  de  la.  . .  .      1 

Étendue  de  la 47 

Forêts  et  sols  de  la 47 


INDEX 


O  Page 

Oxford   Junction 81 

Ohio,  rivière 73 


Pace,  lac 55 

Philip,  rivière 79 

Pictou,  comté  de  : 

Conglomérats    près    de 80 

Grès  et  ardoises  du 75,  76,  77 

Massifs  forestiers  du 80 

Pictou,  rivière 69 

Pin,  blanc,  croissance  du 36 

Pipes,  l'Hon.  W.  T Préfacb 

Pirate,   havre 78 

Porter,   lac    49 

Port  Hébert  62 

Port  Joli 62 

Port  Medway,  rivière 52,  62 

Possession,  effet  de  la 40 

Précambiennes,     formations.  .48,     56 
Produits  forestiers  de  la  Nouvelle- 
Ecosse,  1910 30 

Prospect,  port 54 


Quartz  et  ardoises  : 

Distribution   des 56 

Forêts  et  sols  des 59 

Queens,  comté  de  : 

Etendues  quartzeuses  du.  .57,  61,  62 
Incendies  de  1903  dans  le,  allu- 
sion aux 86 

Lieux  stériles  dans  le 67 

Sables  des  dépôts  formés  par  les 
glaces 66 


Recommandations     relatives     aux 

forêts 42 

Recensement  : 
Causes  des  inexactitudes  du     .  .     5 
Méthode  de  reconnaissance. ...     3 

Objet  du 1,  6 

Résultats  statistiques 15 

Recensement    de    Reconnaissance  : 

Méthode  du 3 

Objet  du 1 

Reconnaisance  forestière,  objet  de  la    1 
Renseignements  obtenus,  comment 

gardés 4 

Reproduction    forestières    sur    les 
brûlés 84 


R— Suite,  Page 

Reproduction     par     rapport     aux 

roches  et  aux  sols 47 

Résultats  statistiques  du  recense- 
ment      15 

Roches  conglomérées  : 

Distribution  des 80 

Forêts  des 80 

Roches,  distribution  des, — voir  sous 

Distribution. 
Roches  ignées  : 

Distribution  des 71 

Forêts  et  sols  sur  les 71 

Roches   métamorphiques  : 

Distribution  des 71 

Forêts  et  sols  sur  les 71 

Roseway,    rivière 68,    98 

Rossignol,  lacs 58,  62 

S 

Sable,  rivière 68 

Salmon,  lac  de  la  rivière 80 

Salmon,  rivière 56 

Salmon,  vallée  de  la  rivière 49 

Schreecher,  baie  62 

Seconde  croissance  après  l'incendie .   93 

Second  lac  Ponhook 62 

Semi-stériles,  lieux  étendue  des.  . .  .  101 
Shelbume,  comté  de  : 

Brûlés  récents  dans  le 84 

Étendues  sablonneuses  dans  le.  .   66 
Étendues  quartzeuses  dans  le . .  .   56 

Forêts  du 69 

Incendie  de  1905  dans  le 86 

Lieux  stériles  dans  le 67,  89 

Pin  blanc  du 98 

Sables  déposés  par  les  glaces.  .  .   68 

Seconde  croissance  dans  le 95 

Sheet,  port 59 

Ship  Harbour,  lac 49,  55 

Shubenacadie,  lac 81 

Shubenacadie,  rivière 76,  78 

Shubenacadie,  vallée 77,  81 

Six-mile,  lac 53 

Soldier.  lac 48 

Sol,  conditions  du  : 

Résumé   des 99 

Sur  les  brûlés 84 

Sols  : 

Sur   les   dépôts   formés   par   les 

glaces     82 

Sur  les  calcaires 83 

Sur  les  grès  et  les  ardoises 75 

Sur  les  roches  conglomérées 80 


(4) 


INDEX 


S— Suite  Page 

Sur  les   roches   conglomérées   et 

métamorphiques 71 

Smithfield,  brûlé  près  de 95 

Springhill  Junction 85 

Ste.  Croix,  lac 53 

Ste.  Croix,  rivière 82 

Stewiacke,  rivière 81,    82,    97 

Stewiacke,  vallée 77 

St.  Margaret,  baie 54,  89 

St.  Mary,  baie 61 

St.  Mary,  rivière 49,  71 

Southampton,  plaines  de  sable  de.  .   95 

Sud,  montagne  du 77 

Sutherland,  rivière 74 

Suède,    commission    de    conserva- 
tion en 44 


Tangier,  grand  lac 55 

Terres,    classification   des  : 

M 'I!.-  du  Cap  Breton 21,  22 

8S  Terre-ferme  15,  20 

Tonnellerie,  douves,   montées,  non 
montées,    1911 33 

Topographie  : 

Des  étendues  conglomérées 80 

Des  étendues  de  roches  ignées.  .  .   71 

Des  étendues  de  calcaires 81 

Des   étendues    do   roches    méta- 
morphiques     71 

Des  étendues  de  grès  et  d'ardoises  74 

Truro,  station  expérimentale  de.  . .  46 


T— Suite  Page 

Truro,  township  de 77 

Tupper,  lac 62 

Tusket,  rivière 61 

u 

Upper  Rawdon 76 


Véhicules,  industrie  des 28,  32 

Versant    du    nord,    résumé    de    la 
topographie    du 11 

w 

Wallace,  rivière  de  la  vallée 96 

Wentworth 72,  80 

Westchester 81 

V.  «  -1 ,  rivière  de  Pictou 69,  75 

West,  rivière  St.  Mary 59,  65 

Whale,  lac 53 

White,  J.  II Préface 

Whitehaven 49 

Whitman,  F.  C   Préface 

Windsor,  chemin  de 54 


Yarmouth,     comté     de  : 

Étendues  d'ardoise  du 56,  60 

Étendues  granitiques  du 51 

Étendues  quartzeuses  du 56,  60 

Incendie  de  1903  dans  le 86 

Lieux  stériles  dans  le 67 


15 


Réseau  de  bibliothèques 

Université  d'Ottawa 

Échéance 


Library  Network 

University  of  Ottawa 

Date  Due 


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FOREST  DISTRIBUTION 


XOVA  SCOTIA 


YARMOUTH     SHEET 

Digby.Yarmouhh  and  porlïons  of  Annapolis,  Queens  and  Shelburne,  Counhes 


Scalfi.l«àsô  :  3  !)5  Miles  to  Hnch 


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FOREST  DISTRIBUTION 


NOVA  SCOTIA 


TRURO     SHEET 

Picrou  and  porhons  of  Antigonish,  Guysborough,  Hélifax,  Colchesfec  Cumberland  and  Hante  Counlïes 
Seule .  liSifeô   :  3- 99  Miles  to  1  Inch 


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HONOURABLE  CLIFFORD    SIFTON,  CHAIRMAN 

JAMES   WHITE,   SECRETARY 

1912 

FOREST  DISTRIBUTION 

IN 

NOYA  SCOTIA 


E  A 


CAPE  BRETON  SHEET 

Inverness.Vicforia,  Cape  Breton  and  Richmond  and  portions  oF  Anhgonish  and  Guysbôrough  Counhes 

Scale ,  asolboo   :  395  Miles  to  1  Iuek 

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LEGEND 


BaLscan  forest,\-ityui 

Hardtvood, médium  culL. . 

Mioced  " 

Goniferous 

Hardwood,  severebf  cuUed 


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JIarcl*\-(>rtd,  second  tjr*mFth 

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Fir-es 

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.Vol  examined 


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