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Full text of "Contes populaires berbères, recueillis"

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HARVARD UNIVERSITY 




LIBRARY 

PEABODY MUSEUM 

FROM THE LIBRARY OF 

ORIC BATES 
(11*1-1918) 

PRESENTED BY HIS WJFE 
July 1, 1937 



"3 






COLLECTION 



DE 



CONTES ET DE CHANSONS POPULAIRES 



XII 



CONTES BERBÈRES 




OUVRAGES DU MÊME AUTEUR 

Prières des musulmans chinois, trad. sur l'original arabe et 
persan, imprimé à Canton. Paris, E* Leroux, 1878, in-8. 

Poème de Çabi en dialecte chelha. Texte, transcription et 
traduction française. Paris, Imp. nationale, 1879, in-8- 

La poésie arabe anté islamique. Paris, E Leroux, 1880, in- 18. 

Un Voyage en Tunisie. (Bulletin de la Société de géographie 
de l'Est, 1882) 

Etudes sur l'histoire d'Ethiopie. Paris, E.Leroux, 1882, in-K. 

Relation de Sidi Brahim de Massât, traduite sur le texte 
chelha et annotée. Paris, E Leroux, i883, in-8 

Les manuscrits arabes de deux bibliothèques de Fas. Alger, 
i883, grand in-8. 

Notes de Lexicographie berbère, première partie (vocabulaires 
du Rif, de Djerbah, de Ghat et des Kel Ouï., Paris, E. Le- 
roux, 1 883, in-8. 

Mission scientifique en Algérie et au Maroc. (Bulletin de la 
Société de géographie de l'Est, 1 883-85). 

Documents géographiques sur l'Afrique septentrionale, tra- 
duits de l'arabe. (Bulletin de la Société de Géographie de 
l'Est, 1883-86.) 

Contes arabes : Histoire des dix Vizirs (Bakhtyar-Nameh). 
Paris, E Leroux, i88'5, in-18. 

Les manuscrits arabes du bach agha de Djelfa Alger, 1884, 
grand in-8. 

Vie d'Abbd Yohanni, texte éthiopien, traduction française avec 
une introduction. Alger, i885, grand in-8. 

Notes de Lexicographie berbère, deuxième partie. (Dialecte 
des Béni Menacer) Paris, E.Leroux, 1884, in-8. 

Notes de Lexicographie berbère, troisième partie. (Dialecte 
des K'çours du Sud-Oranais et de Figuig). Paris, E. Leroux, 
1886, in-8. 

Les manuscrits arabes des bibliothèques des Zaouias des Ain 
Madhi et l'emacin, de Ouargla et de 'Adjadja. Alger, 1 886, 
grand in-8. 

Recueil de textes et de documents relatifs à l'histoire et à la 
philologie berbères. (Bulletin de Correspondance africaine, 
1885-86). 

Mélanges d'histoire et de littérature orientales. I. Une élé- 
gie amoureuse d'Ibn Saïd en Nas. Louvain, 1886, in-8. 

Une semaine dans le Sahara Oranais. (Bulletin de la Société 
de géographie de l'Est, 1886.) 

Notice sur le Magseph assetat, du P. Antonio Fernandcz, 
traduite du portugais de F. M. Esteves Pereira. Alger, 1886, 
grand in-8. 

Manuel de langue kabyle (dialecte zouaouaï, grammaire, bi- 
bliographie, chrestomathie et lexique). Paris, 1887, in-8. 

EN COLLABORATION AVEC M. HOUDAS *. 

Mission scientifique en Tunisie. I. Epigraphie tunisienne. 
Alger, 1882, grand in 8, avec carte et planches. II. Biblio- 
graphie : les manuscrits arabes de Tunis et de Qaïrouan 
Alger, 1884, grand in-8, 

EN PRÉPARATION : 

Loqman berbère, avec une introduction et un glossaire. Qua- 
trième série de notes de Lexicographie berbère (dialectes du 
Gourara, des Touaregs Aoueliuuniden et argot du Mzab), 
Contes berbères, deuxième série. 



CONTES -POPULAIRES 



BERBÈRES 



RECUEILLIS, TRADUITS ET ANNOTES 



PAR 



René BASSET 



& 



PROFESSEUR A L'ÉCOLE SUPERIEURE DES LETTRES D'ALGER 




PARIS 
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 

28, RUE BONAPARTE, 28 



1887 



J 




PREFACE 




\.y a quelques années, le P. Rivière 
-publiait dans cettemême collection 
un volume de contes kabyles, qui, 
s'il n'avait pas, comme on Va dit, le mérite 
de nous présenter les premiers spécimens 
de la littérature populaire des Berbères 
— on pourra s'en convaincre en recou- 
rant à /'Appendice, — fournissait du 
moins aux folkloristes, le nombre le plus 
considérable jusqu'alors paru de docu- 
ments berbères, si l'on excepte les Poé- 
sies populaires éditées et traduites par le 
général Hanoteau. On peut se rendre 
compte de Vimportance des Berbères au 
point de vue de la transmission des con- 



II PREFACE 

tes, puisqu'en bien des endroits, ils ont 
servi d'intermédiaires entre les Arabes et 
les populations de V Afrique centrale et 
occidentale. Mais les textes rassemblés 
par le P. Rivière et ses confrères étaient 
empruntés exclusivement aux Zouaouas 
du Jurjura, une des tribus qui, précisé- 
ment, s'est tenue le plus à l'abri du contact 
étranger et, par suite , n'a joué qu'un rôle 
fort secondaire dans la diffusion de ces 
récits, pour la plupart venus de l'Inde. 

Diverses missions dans le Sahara, en 
Tripolitaine, en Tunisie, en Algérie et 
au Maroc m'ont permis de recueillir un 
grand nombre de contes qui, outre leur 
importance linguistique, offrent de nou- 
veaux documents pour l'histoire du folk- 
lore berbère. Les historiens arabes avaient 
reconnu depuis longtemps t existence de 
récits fabuleux dans l'Afrique septen- 
trionale; mais, s'ils accueillaient avec 
une certaine crédulité les généalogies 
qui rattachaient les Kabyles aux plus 
illustres familles de la péninsule arabi- 
que, ils n'attachaient aucune importance 
à ces contes dont l'étude devait, de nos 
jours, prendre une place si considérable 



PRÉFACE )I1 

dans l'histoire du développement intellec- 
tuel de l'humanité. a Les Berbères, dit 
c Ibn Khaldoun, racontent un si grand 
« nombre d'histoires que, si on se don- 
« nait la peine de les mettre par écrit, on 
« remplirait des volumes ». Et> à l'appui 
de son dire, il cite la légende suivante : 
« La sœur de Yala ben Ahmed El Ifreni, 
« enfanta, sans avoir eu commerce avec 
« un homme, un fils nommé Kelman, 
« surnommé IbnjAWd (fils de lion), parce / *t / ce- 
« que sa mère l'avait conçu par l'effet de 
« la bave d'une bête féroce qui s'abreu- 
« vait dans une source d'eau chaude où 
« elle s'était baignée. » (Histoire des Ber- 
bères, t. I, p 2o5). Les naissances mira- 
culeuses étaient donc un des éléments de 
ces contes, et sans remonter jusqu'à Hé" 
rodote qui fait emprunter aux Libyens 
par les Grecs le culte de Poséidon et 
d'Athénè Tritogenis, on trouvera dans 
des récits plus modernes des traits de 
superstition non moins curieux. Moh'am- 
med ben Yousof et son dbréviateur El 
Bekri tiennent de témoins oculaires que 
« chez les Fadela et les Benou Aki- 
dan (tribus berbères orientales, sur les 



IV PRÉFACE 



confins de V Egypte et de la Tripolitaine) 
« il n'est pas rare de voir la fille qui 
« vient de naître, se métamorphoser en 
« ogresse et se jeter sur les hommes jus- 
« qu^à ce qu'on la lie et la garrotte ». Les 
sorciers A\jer étaient également célè- 
bres au temps d'Edrisi. Les ogres (aouar- 
zeniou, amez) jouent un rôle considérable 
dans les contes fantastiques berbères : 
tantôt on peut les considérer comme un 
souvenir d'une population antérieure, ou 
du moins d'une race professant un culte 
disparu, comme les Djohala (païens) ou 
les Iroumien (chrétiens); tantôt ce sont 
des êtres purement mythologiques, ana- 
logues aux ghoules et aux 'a frites des 
Arabes, gardiens de Veau de la vie, de la 
pomme de jeunesse et d'autres talismans; 
parfois, lorsqu'un enchantement est rompu, 
ils dépouillent leur peau d'ogre pour 
vivre en honnêtes musulmans. Les djinns 
et les fées sont aussi fréquemment cités, 
mais il est difficile de faire la part de 
l'élément purement berbère dans ces con- 
tes dont beaucoup ont été empruntés 
aux Arabes. Cependant on peut admettre 
que les légendes locales, ayant pour ihéâ- 



PRÉFACE V 

tre une montagne, une grotte et surtout 
une source, soit dans le Tell, soit dans 
le Sahara, ont un fonds berbère, malgré 
de nombreux traits empruntés à la my- 
thologie musulmane. 

Les trésors et leur découverte sont le 
sujet de nombreux récits; Léon l'Afri- 
cain et Marmol ont déjà, au xvi e siècle, 
raconté les nombreuses et infructueuses 
tentatives des chercheurs de trésors. C'est 
d'ailleurs une maladie endémique dans 
toute V Afrique septentrionale où elle 
existait avant l'apparition des Arabes. 
Sous le règne de Néron, un Carthaginois 
du nom de Césellius Bassus, prétendit, 
sur la foi d*un songe, retrouver dans une 
caverne, le^trésors dérobés par la reine 
Didon, à i' avidité du Numide Iarbas; 
mais toutes les recherches furent inutiles 
et Césellius échappa par le suicide à la 
colère de V empereur. (Tacite, Annales, 
/. XVI, 1-3.) Lorsque les Arabes con- 
quirent V Egypte, les monuments des 
Pharaons, hypogées, pyramides, naos* 
etc. y dont la destination leur était incon- 
nu*, leur parurent autant de dépôts de*ri^ 
chesses, gardés par des génies que repré- 



VI PRÉFACE 



sentaient les innombrables statues d'hom- 
mes, de sphinx et de divinités. De 
nombreuses descriptions de trésors sou- 
terrains nous ont été conservées , surtout 
dans Vouvrage intitulé les Merveilles de 
l'Egypte, traduit par P. Vattier et dans 
le Khit'at' de Maqri\y (cf. aussi Trébu- 
tien, Contes inédits des Mille et une 
Nuits, t. III, p. 340-365). Les choses 
furent poussées au point qu'il se forma des 
corporations de chercheurs de trésors que 
la trouvaille de quelques bijoux dans un 
tombeau suffisait à tenir en haleine (cf. 
Roorda, Abu 1 ! Abbasi Amedis, Tulc- 
nidarum primi, vita et res gesta, p. 33). 
Le métier n'était pas toujours sans dan- 
ger et le souvenir a été conservé de ceux 
qui, perdus dans les dédales et les laby- 
rinthes d'une construction souterraine, 
avaient disparu ou en étaient revenus 
fous, punition infligée, disait-on, par le 
génie gardien des trésors (cf. Marcel , 
Contes du cheikh El Mohdy, t. //, 
p. .323). Les traditions yéménites par- 
lent aussi de dépôts de ce genre enlevés 
à la curiosité des hommes : on prétendit, 
au temps du khalife Abou Bekr, avoir 



*\ 



PRÉFACE VII 



retrouvé le tombeau et ïépée de 'A d (cf. 
El Abchihi, Mostat'ref, t. I y p. 1 1 ç). Le 
paradis d'Irem, Irem aux colonnes, cons- 
truit par Cheddâd, fils de 'Ad, qui vou- 
lait rivaliser avec Dieu, et disparu lors 
de l'anéantissement des 'A dit es, fut visité 
au temps de 'Omar, disent les uns, de 
Mo'aouyah, suivant d'autres. La plupart 
de ces légendes sont dues au juif converti 
Kaab al Ahbar, qui mit au service de ses 
nouveaux coreligionnaires, sa science de I e 
mauvais aloi et les rêveries ridicules de 
ses anciennes superstitions (cf. Mostat- 
ref, t. II 9 p. iàç; Mille et une Nuits, 
éd. de Breslau, t. VIII, p. 53 g- 540; 
Mas'oudi, Prairies d'or, t. IV, p. #8 6' g). 
Je ne fais que mentionner les villes fabu- 
leuses en airain, en cuivre ou en or, per- 
dues dans le Sahara, mais où parvinrent 
Ifriqos, Dçou'l Qarnaïn (Alexandre) et 
Mousa ben Nos'aïr (Mas'oudi. Prairies 
d'or, t. IV, p. g5; Mille et une Nuits, 
éd. de Breslau, t. VI, p. 48y-5o6, etc ). 
Dans le Maghreb, les ruines romaines et 
berbères ont également frappé l'imagi- 
nation des indigènes; au xin 6 siècle de 
notre ère t El Qa\ouini racontait la lé- 



VIII TREFACE 

génie suivante à laquelle avaient donné 
naissance les monuments de Cherchel : 
« Les ruines qu'on voit à Cherchel sont 
a celles d'un palais construit par un roi 
a pour son fils, à qui les astrologues 
« avaient prédit qu'il mourrait de la pi- 
« qûre d'un scorpion. Le prince fit bâtir 
« le palais en pierre, pour que ces ani- 
« maux ne pussent s'y reproduire, ni s'y 
« introduire à cause du poli des colonnes 
« (qui soutenaient l'édifice). Mais un jour, 
« on apporta un panier de raisins dans 
« lequel se trouvait un scorpion. Le 
« jeune prince, en voulant prendre un 
« fruit, fut piqué et mourut ». Faut-il 
voir ici Mn souvenir de l'aspic de Cleo- 
pâtre dont la fille, Cléopâtre Sélénè, 
épousa le roi Juba? 

Mais ce sont surtout les trésors qu'on 
suppose cachés dans les ruines, qui sont le 
sujet des traditions du pays. On connaît 
celles relatives au monument appelé Tom- 
beau de la Chrétienne, entre Alger et 
Cherchel (cf. Marmol, L'Afrique, t. Il \ 
/. V, ch. xxxiv, p. 3g5 ; Mornand, La vie 
arabe, ch, xm; Af ¥,¥ L'Algérie, p. 102- 
108; Berbrugger, Le Tombeau de la 



PREFACE IX 



Chrétienne, p. 3i. 3g, etc.); les Djedars, 
dans le département d'Oran, et le Med- 
ghasen, dans celui de Constantine, pas- 
sent également pour conserver les riches- 
ses des anciens habitants du pays. Seuls, 
les Marocains, surtout ceux originaires 
du Sous, et les chrétiens, possèdent, au 
dire des indigènes, les connaissances suf- 
fisantes en sorcellerie pour venir à bout 
des gardiens mystérieux des richesses 
souterraines (cf. sur les magiciens maro- 
cains, Trumelet, Les saints de l'islam, 
ch. vu; Léon V Africain, De Africae des- 
cription e, t. I, p. 35 ij. Les Européens 
sont, parait il, les rivaux les plus redou- 
tables des Maugrebins sur ce terrain 
(cf. V aventure d'un t'aleb marocain et de 
trois indigènes d'Alger, dans les ruines 
de Rusgunia, Revue africaine, t. I, 
? p. 12g; Certeux et Carnoy, l'Algérie tra- 
ditionnelle, t. I, p. 6 2 -63, jS-jG, et 
V anecdote personnelle citée par M. Mac 
Carthy : Algeria romana, p. 62-63). 
Pendant mon séjour à Houmt es Souq, 
dans Vile de Djerba, en 1882, un indi- 
gène qui m'avait vu rechercher et copier 
des inscriptions arabes, vint me signaler 



PRÉFACE 



un trésor enfoui à El Qant'ara, dans le 
sud de nie, où l'on a fait depuis des dé- 
couvertes importantes. Il me proposait 
défaire lui même les frais des fouilles, 
me demandant seulement d'écarter les 
djinns par les connaissances en magie 
quil me supposait. Les bénéfices de V en- 
treprise devaient être partagés par moi- 
tié. Sur mon refus, il m'offrit les deux 
tiers, puis les trois quarts et, à la fin, 
partit persuadé que je me réservais de 
faire passer le trésor complet en France 
par des moyens surnaturels. La même 
superstition à l'égard des Européens 
semble exister en Orient; cf. V histoire de 
V Arménien Chat'ir et du Franc Sari- 
Salté (le soldat aux cheveux roux), dé- 
guisé en derviche, à Bégirid, dans la 
province de Van (Jaba, Recueil de noti- 
ces et récits kurdes, p. y y). Cette mala* 
die mentale n'épargne pas les colons eu- 
ropéens, et de temps en temps, les jour- 
naux algériens signalent les tentatives 
des émules de Césellius Bassus pour re- 
trouver les trésors de Jugurtha ou de 
Barber ousse (cf. Bourde, A travers l'Al- 
gérie, p. 55-5? j. 



pm 



A 



PRÉFACE X! 



Comme dans toutes les littératures, 
les Berbères ont des fables et des contes 
d'animaux, où naturellement le chacal 
joue un grand rôle. Le renard n]y pa- 
raît pas, bien qu'il existe en Algérie et 
porte même un nom kabyle indigène.- 
Toutefois le chacal, si habile qu'on le 
représente, ne laisse pas d'être dupé en 
maintes circonstances, et l'on dirait que 
le narrateur berbère aime à voir le plus 
rusé des animaux tomber dans les piè- 
ges que lui tendent le coq, la perdrix 
ou le hérisson, 

Car c'est double plaisir de tromper un trompeur. 

Le hérisson est l'un des principaux 
personnages de cette comédie des ani- 
maux, à cent actes divers. Est-ce le 
service quil rend en détruisant les rep- . 
tiles qui lui a valu, de la part des indi- 
gènes, la place importante qu'il occupe? 
Mas'oudi (Prairies d'or, t II, p. 56-5y) 
rapporte que pour cette raison, les ha- 
bitants du Sedjestan témoignaient au 
hérisson le même respect que les gens du 
Yémamah à l'irbid et les Egyptiens à 



XI! PREFACE 

Vichneumon* Les autres animaux ont le 
même caractère que dans les fables eu- 
ropéennes : remarquons cependant en 
passant, que le lièvre, comme che\ les 
Ouolofs et les Zoulous, a la ruse en 
partage. Quant aux êtres fantastiques, 
griffons ^anqa) ef nims appartiennent sans 
doute à la \oologie fabuleuse des A ra- 
bes. Le dernier, disent les Béni Mena- 
cer est « le plus rapide des animaux créés 
par Dieu : le lion le craint, et rien qu'en 
entendant son nom, il commence à trem- 
bler. » Cet animal fabuleux « (que per- 
sonne n'a jamais vu), tient du crocodile 
et du chat. » En Orient, ce nom de nims 
s'applique à Vichneumon qui, dans quel- 
ques traditions populaires, est non moins 
fantastiquement décrit : on lui donne 
a la tête d'un homme, le corps d'une 
bête féroce, les pieds d'un serpent, les 
ailes de l'aigle et deux cornes (Legrand, 
Le Physiologus ch. xi). 

// me reste à faire connaître les sour- 
ces écrites et orales où j'ai puisé pour ce 
volume. 

Au commencement de ce siècle, l'Amé- 
ricain Hodgson, se trouvant à Alger, 



y/ 



EL 



r 



PREFACE XIII 

recueillit des contes et des chansons en 
Zouaoua. Son manuscrit existe à la So- 
ciété asiatique de Paris , et la Biblio- 
thèque nationale en possède une copie 
faite par J.-D Delaporte (fonds berbère 
tns. n° i). De celui ci sont tirés les n os 7, 
57 et 61 auquel f ai joint le n° 47, pu* 
blié par Hodgson dans un recueil ex- 
cessivement rare. 

Les n os 4, 5, 6, 1 1, 12, 2?, 27, 3i, 35 t 
45, 47, 55, 5g, 60, 62, 63, ont été tra- 
duits sur le ms. n° ly (Bib. nationale, 
fonds berbère) renfermant la collection 
des contes rassemblés par le P. Rivière 
et les autres missionnaires de Kabylie, 
et d'où le premier a tiré le volume pu- 
blié en 1882 dans cette collection. 
■ En i883, lorsque j'étais à Frenda, 
j'obtins du fis de l'ex-qciïd de Bou Sem- 
ghoun, interné avec son père pour partici- 
pation à l insurrection du Sud Oranais, 
une série de récits en dialecte des Qsours, 
(Bou Semghoun) auxquels appartiennent 
les n os 24, 25, 26, 3o, 34, 38, 39,41, 
43, 44 et 54. Cette collection fut complé- 
tée par celle que me dictèrent la même 
année à Tlemcen deux tailleurs, venus, 



"•1 



XIV PREFACE 

l'un de 'Aïn S/si/a, l'autre de Figuig. 
Ce sont les n os 10, i3, 29, 36, 49, 

52. 

En quittant Tlemcen, je me rendis 
au Maroc, et à Tétouan, je recueillis, 
de la bouche d'un indigène de Massât, 
établi dans cette ville, un grand nombre 
de légendes d'où fai tiré les n os 17, 28, 
32, 37, 40, 56 ef58. Les n° s 48 et 5i 
m'ont été dictés à Oran par un Berbère 
du Sous. 

En 1884 et 188 5, pendant mon séjour 
à Cherche!, le fils du qaïd des Smian 
me fournit les contes suivants en dialecte 
des Béni Menacer : n os 1, 3, 14, 16, 20, 
21, 22, 23, 42. 

Des textes recueillis pendant ma mis- 
sion de i885 au M\ab % à Ouargla et à 
Touggourt,j'ai extrait les n os 2, 9, 18, 
19, 5o, 53. 

Comme on le voit, la plus grande par- 
tie du volume est consacrée aux contes 
des Zouaouas, des Béni Menacer, des 
Chelhas du Sous marocain et des Qsou- 
riens du Sud Oranais. La prochaine se" 
rie comprendra surtout des contes du 
M\ab, de Ouargla, de l'Oued Righ, de 



i 



s 



PKÉFACE XV 

Taroudant, de l'Oued Noun, du Sous et 
des Zouaouas. 

Lunéville (Meurthe et Moselle) 
19 octobre 1886. 






J\s 



S?cv.^ 




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INDEX 



DES AUTEURS CITÉS DANS LA PRÉFACE 
LES NOTES ET L'APPENDICE 



El Abchihi. Le Mostat'ref, texte arabe. Boulaq, 

1292 hég. 2 vol. in-4 . 
Abou Mohammed Abdallah- ibn Sa'ïd el Yafi'i. 

Raoudh er Riahinfi hikaiat eç çalihin. Boulaq, 

i3o2 hég. in-40. 
Abstemius. Fabulce. Apud Nevelet. Fabulce vario- 

rum auctorum Francofurti. 1660, in-8°. 
Adam. Les patois lorrains, Nancy, 1881, in- 8°. 
iEsopi Phrygîs etaliorum. Fabulce. Lyon, 1 54^, 

in-12. 
Afanasiev. Narodnyia rousskiia ska\ki. Moscou, 

i863, 8 vol. in-8\ 
Al/ leîla oua Itïla, texte arabe. Boulaq, i3o2 

hég. 4 vol. in-8°. 



XVJII INDEX DES AUTEURS CITES 

Ali tchélébi Humayoun Nameh y texte turk. Bou- 

laq, I25i hég. in-4 . 
Von Alpenburg. Mythen und Sagen Tirols. Zu- 
rich, i85j, in-8°. 
Anthologie grecque (collection Tauchnitz). Lip- 

siae, 3 vol. in- 16. 
D'Anville. Du rempart de Gog et Magog {Mémoi- 
res de l'Académie des Inscriptions, ancienne 

série, t. XXXI). 
Aphtonius. Fables. Apud Nevelet. Fabula» vario- 

rum auctorum. Francofurti, 1660, in- 8°. 
Apollodore. Bibliothèque (collection Tauchnitz). 

Lipsiae, i832, in- 16. 
Apulée. Œuvres complètes, éd. et trad. par Béto« 

laud, Paris, 1862, 2 vol. in-i8 jés. 
Aristophane. Comédies, éd. Bergk (coll. Teub- 

ner). Lipsiae, 1867, 2 vol. in-12. 
Arriani, etc. Opéra qux supersunt, éd. Mûller. 

Paris, 1846, in-8°. 
Asbjœrnsen. Norske huldre Eventyr og Folke- 

sagn. Christiania, 1870, in-8°. 
Athenœum français y i856, in-4 . 
Babrios. Fables, éd. Fix. Paris, 1847, in-12. 
Baissac, Étude sur le patois créole mauricien, 

Nancy, 1880, in 12. 
Miss Bartle Frère. Old Deccan days. Londôn, 

in-8<> 
Basile. Der Pentamerone oder das Mœrchen aller 

Mafrchen, ûbertragen von F. Liebrecht. Bres- 

lau, 2 vol. in-16. 



INDEX DES AUTEURS CITÉS XIX 

René Basset. Relation de Sidi Brahim de Mas- 
sai. Paris, i883,in-8°. 

— Contes arabes. Histoire des Dix Vizirs. Pa- 
ris, i883, in-12. 

— Notes de lexicographie berbère, II e série. Dia~ 
lecte des Béni Menacer. Paris, I. N., 188b, 
in-8° 

— Documents géographiques sur l'Afrique sep- 
tentrionale {Bulletin de la Société de Géogra- 
phie de l'Est, 1884-85). 

— Notes de lexicographie berbère. III' série, Dia- 
lecte des K' cour s Paris, 1886, 1. N-, in-8°. 

— Recueil de textes et de documents relatifs à la 
philologie berbère. (Bulletin de Correspondance 
africaine, i885). 

— Manuel de langue kabyle, Paris, 1887, in-8°. 
Behrnauer. Die Vier^ig Ve\iere oder die weisen 

Meister. Leipzig, i85r, in-8°. 
El Bekri. Description de T Afrique septentrionale, 

trad. par De Slane. Paris, i85g, in 8°. 
Belkassem ben Sedira. Cours pratique d'arabe 

vulgaire. Alger, 1878, in-12. 

— Cours de littérature arabe. Alger, 1879, in-12. 
Belletête. Contes turcs extraits des Quarante Vi- 
zirs. Paris, 18 12, in-4 . 

Benfey. Pantschatantra, fûnf Bûcher indischen 
Fabeln. Mœrchen und Er^cehlungen. Leipzig, 
1859, 2 vol. in-8°. 

*— Orient und Occident. Gœttingen, 1862-64, 3 vol. 
in-8°. 



XX INDEX DES AUTEURS CITES 

Berbrugger. Voyages dans le sud de l'Algérie et 

des États bavbaresques par El Aïachi et Moula 

Ah'med. Paris, 1846, in-4 . 
— Le Tombeau de la Chrétienne. Alger. 1867, 

in-8° 
Béranger-Féraud. Contes populaires de la Séné' 

gambie. Paris, i885, in- 18. 
Bernoni. Tradifioni popolari venefiani. Venise, 

187b, in-8°. 
Biblia hebraïca ex recension Aug. Hahnii. L»p- 

sioe, i838, in-12. 
Bickell. Kalilag und Damnag, alte syrische Ue- 

bersetçung des indischen Fùrstenspiegels. Leip- 
zig, 1876, in- 8°. 
Bleek. Reineke Fuchs in Africa. Weimar, 1870, 

in -8°. 
Bourde.il travers l'Algérie. Paris, 1880, in-12. 
Bresnier. Anthologie arabe. Alger, i833, in- 18. 
— Cours théorique et pratique de langue arabe, 

Alger, i855, in-8°. 
Brockhaus. Kathasaritsagara, die Mœrchen- 
sammlung des Somadeva Bhatta aus Kaschmiv. 

Leipzig, 1843, 2 vol. in-12. 
Buchon. La Grèce continentale et la Morée. Pa- 
ris, 1843, in-12. 
Bulletin de Correspondance africaine, publié par 
l'École des Lettres d'Alger. Alger, 1882-85, 
3 vol. in-8°. 
Bulletin de la Société de Géographie. Paris, 
in 8«\ 



INDEX DES AUTEURS CITES XXI 

Bulletin de la Société de Géographie de l'Est: 
Nancy, in-8°. 

Camoens. Os Lusiadas. Paris, in-i8jés. 

Campbell. West H i glands popular taies. Edim- 
bourg, 1860, 4 vol. in-8°. 

Cardon ne. Mélanges de littérature orientale. Pa- 
ris, 1772, 2 vol. in- 12. 

Carmoly. Paraboles de Sendabar sur les ruses 
des femmes. Paris, 1849, in-8°. 

H. Carnoy. Littérature orale de la Picardie. Pa- 
ris, i883, pet. in-8°. 

P. Cassel. Drachenkœmpfe . Berlin , 1868 , 
in-8<>. 

A. Certeux et A. Carnoy. V Algérie tradition- 
nelle, t. I. Paris, 1884, in-8°. 

Chassa n g. Histoire du roman dans l'antiquité 

, grecque et latine. Paris, 1862, in-12. 

A. Cherbonneau. Exercices pour la lecture des 
manuscrits arabes. Paris, i833, in-8°. 

— Leçons de lecture arabe. Paris, 1864, in-12. 

Chodzko. Chants historiques de V Ukraine. Paris, 

1879, in -8°. 

Clermont-Ganneau. Horus et Saint-Georges. Pa- 
ris, 187b, in-8°. 

Conon, Ptolémée et Parthenius. Narrationes 
amatoria?, éd. Teucher. Lipsiâe, 1802, in-8°. 

Coronedi-Berti. Novelle popolari bolognesi. Bo- 
logne, 1874, in-8°. 

E. Cosquin. Un problème historique à propos du 
conte des Deux-Frères Paris, 1877, in-8°. 



XXII INDEX DES AUTEURS CITES 

— Contes populaires de Lorraine. Paris, 2 vol. 
in-8<\ s. d., (1886). 

Creuzat. Essai de dictionnaire français -kabyle, 
Alger, 1873, in-12. 

Dastugue. Hauts plateaux et Saha-a de l'Algérie 
occidentale (Bulletin de la Société de Géogra- 
phie, février 1874). 

Damnas. Le Sahara algérien. Paris, 1843, in-8°. 

— Le grand désert. Paris, i836, in- 18 jés. 
Decourdemanche. Fables turques. Paris, 1882, 

in-18. 

Delaporte. Spécimen de langue berbère. Paris, s. 
d. t in-f°. 

Ed Demiri. Haiat el H'aïoudn, texte arabe. Bou- 
laq, 1292 hég. 2 vol. in-4 . 

Desbi lions. Fabulœ Msopiœ. Paris, 1778,1^12. 

Ch. Deulin. Contes d'un buveur de bière. Paris, 
1877, in-12. 

M. Devic. Le pays des Zendjs. Paris, i883, in-8°. 

Diodore de Sicile. Bibliothèque historique (collect. 
Teubner), éd. Oindorf. Lipsiae, 5 vol, in-12. 

Dozon. Contes populaires albanais. Paris, 188 1, 
in-18. 

Dubois, Le Pantchatantra ou les Cinq Ruses. Pa- 
ris, 1826, in 8°. 

Dulac. Contes arabes en dialecte d'Egypte (Jour- 
nal asiatique, janvier i885). 

Al. Dumas. Vhomme aux contes. Paris, 1878, 
in-12. 

E. Duméril. Poésies inédites du moyen dge t pré- 



INDEX DES AUTEURS CITES XXIII 

cédées d'une histoire de la fable ésopique. Pa- 
ris, 1854, in-8°. 

V.Duruy. Histoire grecque. Paris, 1873, in- 18 jés. 

C. Duvernois. L'Algérie pittoresque. Paris, 1864, 
in-12.* 

Duveyrier. Les Touaregs du Nord. Paris, 1864, 
gr, in-8°. 

— De Mogador au Djebel Tabayoudt (Bulletin 
de la Société de Géographie, décembre 1875). 

Eberhardt. Fabula? romanenses grœcé cotiser ip tœ 
(coll. Teubner). Lipsiae, 1872,111-12. 

El Edrisi. Description de l'Afrique et de l'Espa- 
gne, éd. Dozy et de Goeje. Leyde, 1866, gr. 
in-80, 

Erlenwein. Narodnyia ska^ki sobrannyia sels- 
kimi outchiteliami. Moscou, i863, in-8°. 

Etienne de Bourbon. Anecdotes historiques , lé- 
gendes et apologues. Ed. Lecoy de la Marche. 
Paris, 1881, in-80. 

Eustathe. Commentaire sur VHexœmeron (Biblio- 
theca maxima patrum. Lyon, 1677, in-f°). 

Ey. Harynœrchenbuch. Stade, 1862, in-8°. 

Fabula? œsopicœ, éd. Halm (coll. Teubner;. Lip- 
siae, 1872, in-12. 

Ferdousi. Le Livre des rois, trad. par J. Mohl. Pa- 
ris, 1877-78, 7 vol. in-8°. 

Fiore di Virtù con annotazioni di B.Fabricatore. 
Naples, 1857. 

Flaubert. Trois contes. Paris, 1877, in-12. 

Folklore Journal. London, in-8°. 



XXIV INDEX DES AUTEURS CITES 

Fryer.Boofc of english fairy taies London, 1884, 
in-12. 
Tï Ci* tf/S/pt W Gaal und Stier. Ungarische Volksmœrchen. Pest, 
c^-rxJe. 1867, in-8°. 

Gabrias. Les Quatrains, éd. et trad. par La- 
prade. Paris, i853, in-12. 

Galland. Les Mille et une nuits. Paris, 1869, 
3 vol. in-12. 

P. de Gayangos. Escritores en prosa anteriores 
al siglo xv (forme le tome LI de la Biblio- 
theca Rivadeneyra). Madrid. i85g, gr. in-8°. 

Gesta Romanorum t éd. A. Keller. Stuttgardt, 
1842, in-8°. 

L. Godard. Description et histoire du Maroc, Pa- 
ris, 1860, 2 vol. in-8°. 
6u*-ÙUf**i4 Gottschalck. Die Sa g en und Volksmcerchen der 

Deutschen. Halle, 18 14, in -8°. 

Graberg de Hemsœ. Specchio delV imper di 
Marocco. Gênes, 1834, in-8°. 

— Remarks on the language of the Amafirgs. 
London, i836, in-8°. 

Graf. Roma nella memoria e nelle imagina^ioni 
del medio evo t i883, 2 vol. 

Gregor. Stories of fairies from Scottland (Fol- 
klore Journal, i883). 

Von Gutschmid. Ueber die Sage vom heiligen 
Georg als Beitrag %ur iranischen Mythenge- 
schichte. Leipzig, 1861, in 8°. 

G ri mm. Kinder-und Hausmœrchen. Berlin, 
1880, in-8°. 




INDEX DES AUTEURS CITES XXV 

A. de Gubernatis. La Mythologie des plantes. 

Paris, 1878-82, 2 vol. in-8°. 
Grae6se. Die beiden œltesten lateinischen Fabel- 

bûcher des Mittelaltevs : Des Bischofs Cyrillus 

spéculum sapientice und des Nicolaus Perga- 

menus dialogus creaturarum Tûbingen, 1880, 

in-8°. 
Habicht. Tausend und eine Nacht, arabisch. Bres- 

lau, 1825-43, 1» vol. pet in-8°. 
Von Hahn. Griechische und albanesische Mœr- 

chen Leipzig, 1864, 2 vol. in-8°. 
Haldtrich. Deutsche Volksmœrchen aus dem 

Sachsenlande in Siebenbûrgen. Vienne, i885, 

pet. in-8°. 
Hanoteau. Essai de grammaire kabyle. Alger, 

1859, in-8°. 

— Essai de grammaire tamachek'. Paris, 1860, 
1. I., in-80. 

— Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura. 
Paris, I. I., 1867, in-8°. 

Hariri. Séances avec le commentaire de S. de 

Sacy, 2*édition. Paris, 1. 1., i853, 2 vol. in-4 . 
Hjrivansa ou Histoire de la famille de Hari, 

trad. Langlois. Paris, 1 834-33, 2 vol. in-4 . 
Philibert Hégémon. La Colombière ou maison 

rustique. Paris, 1 583, in-12. 
D'Herbelot. — Bibliothèque orientale. .La Haye, 

1777-79, 4 vol. in-40. 
Hérodote. Histoires (coll. Teubner), éd. Oietsch. 

Lipsiae, 1874, 2 vol. in-12. 



XXVI INDEX DES AUTEURS CITES 

Herrig. Archivfùrdas Studium der neuerenSpra* 

chen. Braunschweig. 
/ d) Hodgson. Grammatical sketch and Spécimens j 

of the berber language. Philadelphie, 1834 
in -40. 
CtC<k «.< «.«6.0 . x. Horamel. Die œthiopische Uebersetçung des Phy- 

siologus. Leipzig, 1877, in-8°. 
Hussein Vaiz Kachefi. Anvar i Soheili, texie per- 
san, éd. Ouseley. Hertford, 1 85 1 , in-4 . 
H. Husson. La chaîne traditionnelle. Paris, 1874, 

in-8«>. 
Iken. Touti-Nameh von Nechschebi. Stutigardt, 

1822, in-8°. 
C, Imbault-Huart. Miscellanées chinois {Journal 

asiatique, 1881). 
Imbriani. La Novellaja fiorentina è la Novel- 

laja milanese. Livourne, 1877, in-8°. 
Jaba. Recueil de notices et récits kourdes. Saint- 
Pétersbourg, 1860, in-8®. 
Jagic. Archiv fur slavische Philologie. Berlin. 
Jean de Capoue. Directorium humanœ vita> y éd. 

Puntoni. Pise, 1884, in-8°. 
Saint Jérôme. Commentaire sur Eféchiel (Opéra 

édita a Doraenico Vallarsio. Vérone, 1731-40, 

7 vol. in-f ). 
— Vies de saint Paul ermite, de saint Hilarion et 

de saint Malchus, éd. et trad. par Z. Collom- 

bet. Lyon, 1840, in-8°. 
Josèphe. Œuvres (collect. Teubner), éd. Bekker. 

6 vol. in-12. Lipsiac. 



INDEX DES AUTEURS CITES XXVII 

Journal asiatique, Paris, in-8°. 

Jûlg. Kalmûkische Mœrchen; Die Mœrchen des 
Siddhi kïir. Leipzig, i866,in-8<>. 

St. Julien. Contes et apologues indiens. Paris, 
1860, 2 vol. in-12. 

Kalilah et Dimnah, texte arabe. Boulaq, 1249 
hég. in-4 . 

Ibn Khaldoun. Histoire des Berbères, Alger, 
1 852-56, 4 vol» in-8°. 

Ibn Khordadbeh. Le livre des routes et des pro- 
vinces, éd. et trad. par C. Barbier de Meynard 
(Jou mal asiatique, 1 8 6 S , t . I) . 

Kluge. Hannonis navigatio. Lipsiae, 1829, in-8». 

Knœs. Chrestomathia Syriaca, Gœttingen, 1807, 
in-12. 

G. A. Krause. Proben der Sprache von Ghat in 
Sahara (Mittheilungen der Riebeck 'schen Ni- 
ger-Expédition, 2 e partie). Leipzig, 1884, in-8*. 

Krauss. Sagen und Mœrchen der Sùd-Slaven. 
Leipzig, 1883-84, 2 vol. in-8°. 

A.Kuhn. Mœrkische Sagen und Mœrchen. Berlin, 
1843, in-8<> 

A. Kuhn et Schwartz. Norddeutsche Sagen, Mœr- 
chen und Gebrœuche, Leipzig, 1848, in-8°. ^- 

La Fontaine. Fables (t. 1 des Œuvres complètes, 
Paris, 1875, 3 vol. in-18 jés.). 

Laisné de la Salle. Croyances et légendes du 
centre de la France. Paris, 1875, 2 vol. in-8°. 

Lancereau. Le Pantchatantra ou les Cinq Livres, 
Paris, l.-I , 1870, in-8°. 



<x-» 



XXVIII INDEX DES AUTEURS CITES 

Landsberger. Die Fabeln des Sophos. Posen, 

i85g, in-12, 
A. Lang. Custom and Myth London, i885, in-8°. 
Langlès. Fables et contes indiens. Paris, 1790, 

in-18. 

— Voyage de Sindbad le marin , à la suite de. 
Savary. Grammaire de la langue arabe. Paris, 
181 3, in-4*. 

V. Largeau. Flore saharienne, Genève, 1879, 

in-8*. 
Leclerc. Les oasis de la province d'Oran. Alger, 

i858, in-8°. 
L. Léger Contes populaires slaves. Paris, 1882, 

in-18. 

E. Legrand. Le Physiologus, poème sur la na- 
ture des animaux. Paris, 1873, in-8 . 

— Contes populaires grecs. Paris, 188 1, in-18. 
Le Grand d'Aussy. Fabliaux ou contes. Paris, 

5 vol. in-8 ft . 

F. Lenormant. Les origines de l'histoire d'après 
. la Bible. Paris, 1880-84, 3 vol. in- 12. 

Léon l'Africain. De Afrkœ iescriptione. Leyde, 

1632, 2 vol. in-32. 
Lerch. jEih Beitrag %u den Localsagen ùber Dra- 

chen Kœmpfe (Orient und Occident, t. I). 
Leroux de Lincy. Le livre des légendes. Paris, 

i836, in-8". 
Leskien et Brugman. Litauische Volkslieder und 

Mœrchen. Strasbourg, 1882, in-8°. 
Israël Lévi. Trois contes juifs. Paris, i883,in-8°. 



INDEX DES AUTEURS CITÉS XXIX 

Sylvain Lévi, £4 Brihatkalhamanjari de Kshe- 

mendra {Journal asiatique, i885, t. H). 
LÀbro de novelle antiche. Bologne, 1868, pet. 

in-8». 
F. Liebrecht. Zur Volkskunde. Heilbronn, 1879, 

in-8«. 
Loqman. Fables, éd. Cherbonneau. Paris, 1875, 

in-12. 
Lucien. Œuvres* éd. Jacobitz (coll. Teubner). 

Lipsiœ, 3 vol. in-12. 
C. Lucilius, Lucilius Junior, Saléius Bassus, Corn. 

Severus, Avianus, etc. Œuvres, éd. et trad. par 

Corpet et Chenut. Paris, 1845, in-8°. 
Lycophron. Alexandra, éd. Bachmann. Lipsiae, 

i83o, in 8°. 
Lyoner Ysopet, éd. Fœrster (formele, t. V de 

VAltfran^œsische Bibliothek de W. Fœrster). 

Heilbronn, 1882, in-8\ 
M*** V Algérie, Landscape africain. Paris, s. d. 

in-16. 
O. MacOarthy. Algeria romana. Alger, 1857, 

in-8\ 
Machuel. Méthode pour V étude de V arabe parlè % 

Alger, 1880, in-12. 
Maçoudi. Les Prairies a r or, éd. et trad. par C. 

Barbier de Meynard et Pavet de Courteille. 

Paris, I.-I. et N., 1861-77, 9 vol. in-8°. 
El Maqrizy. Kitdb el maouâ'i^h oua'l i'tibdr fi 
. dfikr el KhifaC oua'l athdr. Boulaq, 1 270 hég, 

2* vol. in-'f. 

2* 



XXX INDEX DES AUTEURS CITES 

Marc Mon nier. Les contes populaires en Italie. 

Paris, 1880, in-12. 
Marcel. Contes du cheikh el Mohdy. Paris, i835, 

3 vol. in-8*. 
C. Marelle. Contes et chants populaires français. 
~>: 'IX, - > - e.4 (Herrig's, Archiv fur Studium der neueren 

Sprachen, 1876). 
Marmol. L'Afrique, de la traduction de Perrot. 

sieur d'Ablancourt. Paris, 1667, 3 vol. in-4 . 
Maspéro. Nouveaux fragments d'un commentaire 

sur le second livre d'Hérodote. Paris, 1879, 

in-80. 

— Contes populaires de l'Egypte ancienne. Pa- 
ris, 1882, pet. in-8°. 

Maspons y Labros. La Rondallayre, cuentos po- 
pulars. Barcelona, 1871 et suiv. 4 vol. in-12. 

Masqueray. Voyage dans VAouras. {Bulletin de 
la Société de géographie, juillet 1876). 

— Tradition de VAouras occidental. (Bulletin de 
Correspondance africaine, 188b). 

Mé'ani el adab. Beyrouth, 188 5, 6 vol. in-12. 
'"'•' ; l " Meier Deutsche Sagen, Sitten uni Gebrœuche 

aus Schwaben. Stuttgart, i85a, 2 vol. in- 16. 

P. Meyer. Alexandre le Grand dans la littéra- 
ture française au moyen-âge. Paris, 1886, 2 vol. 
in-12. 

Mille et un jours, éd. Loiseleur de Longchamps. 
Paris, 1843, in-8°. 

A. de Montaiglon. Les Facécies de Poge, Floren- 
tin, ir&d. par Guillaume Tardif. Paris, 1878^11-80. 



INDEX DES AUTEURS CITÉS XXXI 

Mornand. La vie arabe, Paris, i856, gr. in-18. 
K. Mûllenhoff. Sagen, Mœrchen und Lieder der ùb*^* 
*&*6 Herfogthûmer Schleswig % Holstein und La- 

uenburg. Kiel, 1843, in-8<>. 
Gh. Nerucci. Cincelle da bambini iu nella stietta 

parlalura rustica d'i Aiontale Pistolese. Pis- 

loia, 1880. in-8°. 
Nouveau Testament, texte grec. Paris, i83o, 2 vol. 

inovt. 
'Omar ben el-Ouardi. Kheridat el 'Adjaib oua 
feridat el gharaib. Boulaq, i3o2, hég. in-4 . 

F. Ortoli. Contes populaires de Vile de Corse, 
Paris, i883, pet. in-8<>. 

Ovide. Métamorphoses , éd. et trad. Cabaret- Du- 
pa ty. Paris, s. d. in-18 jés. 

P. Pâtis. Les aventures de Maître Renaît. Paris, 
1861, in-i2. 

Phaedri eu m Gudii, Avieni et Faerni Fabula* 
(coll. Tauchnitz). Lipsiae, 1868, in-16. 

Piesse. Itinéraire de l'Algérie. Paris, i885, in-8<>. 

Pihan. Choix de fables et d'historiettes, trad. de 
l'arabe. Paris, 1866, in- 12. 

D. Piira. Spicilegium Solesmense (t. IU*. Paris, 
i853. 

G. Pitre. Fiabe, novelle i racconti popolari s ici" 
liani Palerme, 1875, 4 vol. in-8°. 

— Nouelle popolari toscane. Florence", i885,in-8°. 
Platon. Lâches, Charmides t Alcibiades I et II, 

éd. Stallbaum [Bibliotheca greeca de Jacobs). 

Lipsiae, 1857, in-8°. 



XXXII INDEX DES AUTEURS CITES 

Polybe. Histoires (coll. Teubner), éd. Dindorf. 

Lipsiae, 4 vol. in* 12. 
Prato. Novellina popolare monferrina. Côme, 

1882, in-8<>. 
Proehle. Kinder-und Volksmœrchen. Leipzig, 

i*53, in-8°. 
A. de Puibusque. Le comte Lucanor. Paris, 1834, 

in-80. 

De Puy maigre. Romanceiro, choix de vieux chants 

portugais. Paris, 1881, in- 18. 
El Qazouini. 'Adjdib el Makhlouqdt oua Athar el 

bilâd, éd. Wûstenfeld. Gœttingen, 1848, in-8°. 
Qprân, éd. Fluegel. Lipsiœ, 1834. in-4 . 
Rabelais. Œuvres, éd. Hurgaut des Marest et Ra- 

thery. Paris, 1870, 2 vol. in- 12. 
Radloff. Proben der Volksliteratur der tûrkischen 

Stœmme Sùd-Sibiriens. Saint-Pétersbourg; 

4 vol. in-4 , 1866. 
Ralston. Contes populaires de la Russie, tr. 

Brueyre. Paris, 1874, in- 18 jés. 
Rambaud. La Russie épique. Paris, 1876. in-8*. 
Recueil de farces, soties et moralités du quinzième 

siècle, pub. par P.-L. Jacob. Paris, i85o,, in-18 

jés. 
Regnerius. Apologii Phcedrii. Dijon, 1643. 
Renou. Description géographique de Vempire du 

Maroc. Paris, 1846, in-4 . 
Revue africaine. Alger, in-8°. 
Revue critique. Paris, in-8°. 
Revue de /' histoire des religions. Paris, in-8°. 



INDEX DES AUTEURS CITES XXXIII 

Rivière. Contes populaires de la Kabylie du 
Jurjura, Paris, 1882. in- 18. 

Romulus. Faoulœ. A la suite de l'édition de Phè- 
dre par Schwabe. Brunswick, 1806, 2 vol. 
in-8°. 

Roorda. Abul Abbasi Amedis , Tulonidarum 
primi, vita et res gestœ. Leyde, 1825, in-40. 

Roudchenko. Narodnya iojnorousskiia ska\ki. 
Kiev, 2 vol. in 8°, 1869-70. 

Rûckert.. Eine persische Er\œhlung {Zeitschrift 
der deutschen morgenlœndischen Gesellschaft 
t. XIV, 1860.) 

Sanchez. Coleccion de poesias castellanas ante- 
riores ai siglo xv. Paris, 1842, in-8°. 

O. de Sanderval. De V Atlantique au Niger par 
le Foutah-Djallon. Paris, i883 t in- 12. 

Schiefner. Zwei ossetische Thiermœrchen (Mélan- 
ges asiatiques de V Académie impériale de Saint- 
Pétersbourg t 1864, *• V)- 

Schleicher. Litauische Mœrchen. Weimar, i857, 
in-8<>. 

Schoen. Grammar of the h au s a language. Lon- 
don, 1862, in-8°. 

— Dictionary of the hausa language. London, 
1876, in-8<>. 

— Hausa reading book. London, 1877, in -8°. 
Schoit. Walachische Mœrchen Sluttgardt, 184b, 

in-8<>. 
W. Schwartz. Ursprung der Mythologie. Berlin, 
1860, in-80. 



4*-. 



o-»^- 



XXXIV INDEX DES AUTEURS CITES 



P. Sébillot. Contes populaires de la Haute-Bre- 
tagne, i n série, Paris, 1880, in-12. 

— Contes populaires de la Haute- Bretagne, 
2" série. Contes des paysans et des pécheurs. 
Paris, 1881, in-12. 

— Contes populaires de la Haute-Bretagne , 
3' série. Contes des marins. Paris, 1882, in-12. 

— Contes des provinces de France. Paris, 1884, 
gr. in-18. 

J. Sibree junior. Malagasy Folk-tales (Folk lore 

Journal, 1884). 
K. Simrock. Deutsche Mœrchen. Stuttgardt, 1864, 

in-8°. 
Socrate et Sozomène. Histoire ecclésiastique {Pa- 

trologia g* % œca de Migne, t. LXVIl). Paris, 

1864, in -40. 
Sommer. Sagen, Mœrchen und Gebrœuche aus 

Sachsen und Thùringen. Halle, 1846, in-12. 
Spiegel Die Alexandersage bei den Orientalen. 

Leipsig, 1 85 1, in-8°. 

— Erânische Alterthumskunde. Leipzig, 1878, 
3 vol. in -8*. 

Spitta-bey, Contes arabes modernes. Leyde, i883, 

in-8<>. 
Stahl. Westphœlische Sagen und Geschichten. 

Elberfeld, i83i, 2 vol. in-12. 
Stark. Spécimen sapientiœ Indorum veierum. 

Berlin, 1697, in-8°. 
Stier. Ungarische Sagen und Mœrchen, Berlin, 

i85o, pet. in-8«. 



INDEX DES AUTEURS CITÉS XXXV 

Maive Stokes. Indian fairy taies. London, 1880, 

in-80. 
Strabon. Géographie, éd. Meineke (coll. Teub- 

ner). Lipsiae, 1860, 3 vol. in-12. 
Tacite. Libri qui super sunt, éd. Halm (coll. Teub- 

ner). Lipsiae, 2 vol. in-12. 
Am. Thierry. S. Jean Chrysostôme et l'impéra- 
trice Eudoxie. Paris, 1874, in-12. 
Trébutien. Contes inédits des Mille et une nuits, 

Paris, 1828, 3 vol. in-8°. 
Trumelet. Les Saints de l'islam. Paris, 1881, 

in-12. 
Valérius Flaccus. L Argon auti que, éd. et trad. 

par J.-J.-A. Caussin de Perceval. Paris, i836, 

in-8<>. 
Vattier. V Egypte de Murtadi, fils du Gaphiphe. 

Paris, 1666, in-12. 
E Veckenstedt. Wendische Sagen. Gratz, 1880, 

in-80. 

Venture de Paradis, Grammaire et dictionnaire 
de la langue berbère. Paris, 1844, in-40. 

Verdizotti Cento favole bellissime. Venezia, 161 3, 
in-80. 

Vergilii opéra omnia, éd. Ribbeck (coll. Teub- 
ner). Lipsiae, in-12. 

Vogelstein. Animadversiones quœdam ex litteris 
orientalibus petites ad fabulas quœ de Alexan- 
dro Magnocircumferuntur. Breslau, i865,in-8°. 

Violier des histoires romaines, éd. Brunet. Pa- 
ris, i858, pet. in-8°. 



XXXVI INDEX DES AUTEURS CITES 

Wagener. Essai sur Its rapports entre Us apo- 
logues de l'Inde et de la Grèce. Bruxelles, in-4 . 

Weisman. Alexander, Gedicht des pvœlften 
Jahrkunderts. Frankfurt a. M, i85o, 1 vol. 
in-16. 

W..Wo!f. Deutsche Mancken undSagen. Leipzig, 
i8 4 5, in-8». 

Wright. Latin stories from Mis. ofthe thirteenth 
and /ourteentli centuries. London, 1841, in-8». 

El Ya'qoubi. Descriptio ai Magribi, éd. de Gœje. 
Leyde, 1860, in-8«.. 

Vaqout. Ato-djem el Boldân, éd. Wûstenfeld, 
186Ô-71. Leipzig, 6 vol. in-8». 



PREMIÈRE PARTIE 



FABLES ET CONTES D ANIMAUX 




CONTES 



POPULAIRES BERBÈRES 



t/v/x/vyvN/xyv/v 



LE CHACAL ET LE HÉRISSON f 

(Béni Menacer.) 



Une fois, le hérisson et le chacal firent 
amitié. Le premier dit à l'autre : a Com- 
bien as-tu de ruses? » — « J'en ai cent et la 
moitié d'une », répondit le chacal, et il lui 
demanda à son tour : « Combien as-tu de 
ruses? » — « La moitié d'une. » Ils marchè- 
rent en se promenant sur la route jusqu'à ce 
qu'ils arrivèrent à un douar au milieu de la 
nuit. Ils 'trouvèrent un silo, descendirent 



4 CONTES POPULAIRES BERBERES 

tous deux à l'intérieur et mangèrent du blé 
jusqu'à ce qu'ils furent rassasiés. Le héris- 
son dit au chacal : » Baisse-toi, pour que je 
monte sur ta tête et que je regarde. » Le 
chacal se baissa, le hérisson monta sur son 
dos, sauta et retomba hors de l'ouverture 
du silo, laissant le chacal à l'intérieur. Il lui 
dit : « Sauve-toi (comme tu pourras). Vois, 
moi qui n'ai que la moitié d'une ruse (je 
me suis sauvé) ; toi qui as cent ruses et de- 
mie, tu ne peux te tirer du milieu du 
silo a . » 



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LE LIEVRE ET LE CHACAL " 



(M\ab.) 



Un lièvre se promenant avec un chacal 
lui dit : « J'ai une ruse. » Le chacal répon- 
dit: « J'en ai 99. » Le lièvre reprend: a En- 
trons dans le verger pour manger. » Il se 
mit à manger, et dit à son compagnon : 
« Mange d'excellentes figues. » — « Que 
manges- tu? demanda le chacal. » — « Du 
raisin. » Ils se séparèrent dans le verger et 
mangèrent jusqu'à ce qu'ils furent rassasiés. 
— « Allons, dit le chacal, partons, nous n'a- 
vons plus faim. » — « Sors, tu es le plus 
grand. » — « Sors le premier et vois si le 
maître du verger n'est pas dehors. » Le liè- 
vre sortit, le chacal resta auprès du trou 
(sans pouvoir passer) : « Donne-moi un con- 
seil, dit-il, comment vais-je faire? » — 
• Moi qui n'ai qu'une ruse je ne puis con- 



seiller celui qui en a 99. • Le lièvre s'enfuit. 
I.e chacal fui pris par le maître du jardin 
qui lui dit : • Que vais-je te faire à pres- 
sent? » — ■ Ce que la justice décide. • — 
Elle veut que tu périsses. » Le chacal 
reprit : ■ Que j'aille au moins dire adieu à 
mes enfants, puis je reviendrai. » — . Donne 
ta parole. • Le chacal prêta 
l'homme le lâcha et il s'enfuil. 



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LE LION, LE CHACAL ET L'HOMME 4 

(Béni Menacer.) 

Au temps passé, alors que les bêtes par- 
laient, il existait, dit-on, un laboureur qui 
posse'dait une . paire de bœufs avec lesquels 
il travaillait. Il avait coutume de partir avec 
eux de bon matin, et le soir il revenait avec 
un bœuf. Le lendemain, il en achetait un 
autre pour labourer et s'en allait dans la 
friche, mais le lion venait lui en prendre un 
et lui en laissait un/ Il restait désespéré, 
cherchant quelqu'un qui le conseillât, quand 
il rencontra le chacal et lui raconta ce qui 
se passait entre lui et le "lion. Le chacal 
demanda : « Que me donneras-tu, et je t'en 
délivrerai. » — « Ce que tu voudras, je te le 
donnerai. » — « Donne-moi un agneau 
gras, reprit le chacal ; tu suivras mon con- 
seil : demain, quand le lion viendra, je serai 



8 CONTES POPULAIRES BERBERES 

là ; j'arriverai sur cette colline, de l'autre 
côté ; tu apporteras ta hache bien tran- 
chante et quand je te dirai : • Qu'est-ce 
« que je vois à présent avec toi, » réponds- 
moi : « C'est un âne que j'ai pris avec moi 
« pour porter de l'orge. » Je te dirai : « Je 
« suis à la recherche du lion et non de 
« l'âne. » Alors il te demandera : « Qui est- 
« ce qui te parle? » Réponds-lui : « C'est le 
« nems. » Il te dira : « Cache-moi, car je le 
« crains. » Lorsque je te demanderai : « Qui 
« est-ce qui est étendu là devant toi ? v ré- 
ponds-moi : « C'est une poutre. » Je te di- 
rai : • Prends ta hache et frappe, pour sa- 
« voir si ee n'est pas le lion. » Tu prendras 
ta hache et tu le frapperas fort entre les 
deux yeux. Alors je continuerai : « Je n'ai 
« pas bien entendu; frappe-le encore une 
« fois jusqu'à ce qu'il soit mort réelle- 
« ment. » 

Le lendemain matin, le lion vint à lui 
comme les jours passés, pour manger un 
bœuf. Quand le chacal le vit, il appela son 
ami et lui dit : « Qui est-ce qui est avec 
toi? » — « C'est une poutre qui est devant 
moi. » Le chacal reprit : « Attention au 
lion, je le cherche. » — « Qui parle avec 



LE LION, LE CHACAL ET L'HOMME 9 

toi, » demanda celui-ci au laboureur. « Le 
nems. » — « Cache-moi », reprit le lion, 
« car je le crains. » Le laboureur lui dit : 
« Etends-toi devant moi, ferme les yeux et 
prends garde de faire un mouvement. » Le 
lion s'étendit devant lui, ferma les yeux et 
retint son souffle. Le paysan dit au chacal : 
« Je n'ai pas vu passer de lion aujourd'hui. » 
— « Qu'est-ce que je vois étendu devant 
toi? » — « C'est une poutre. » — « Prends 
ta hache, continua le chacal et frappe cette 
poutre. » Le laboureur obéit et frappa vio- 
lemment le lion entre les deux yeux. 
« Frappe fort, dit encore le chacal, je n'ai 
pas bien entendu. » Il recommença trois 
ou quatre fois, jusqu'à ce qu'il l'eût tué. 
Alors il appela le chacal : « Voici, je l'ai 
tué, tu peux venir pour que je t'embrasse 
pour le conseil que tu m'as donné. Demain 
tu viendras ici prendre l'agneau que je te 
donnerai. » Ils se séparèrent et chacun s'en 
alla de son côté. 

Revenons au paysan. Le lendemain, dès 
le matin, il prit un agneau, le mit dans un 
sac dont il ferma l'ouverture, le descendit 
dans la cour et l'y laissa pendant qu'il allait 
lâcher les boeufs pour labourer ses parcelles 

y 



IO CONTES POPULAIRES BERBERES 

de terre. A ce moment, sa femme délia l'ou- 
verture du sac, mit l'agneau en liberté et 
le remplaça par un chien. Le paysan prit 
le sac et s'en alla à son ouvrage. Il attacha 
ses bœufs et commença à labourer jusqu'à 
l'arrivée du chacal qui lui dit : • Où est 
la promesse que tu m'as faite? » — « La 
voici dans l'intérieur du sac ; va l'ouvrir, tu 
prendras l'agneau que je te donne. » Il sui- 
vit son conseil, entr'ouvrit le sac, vit deux 
yeux qui brillaient plus que ceux d'un 
agneau et dit au laboureur : « Mon ami, 
tu m'as trompé. » — • En quoi t'ai-je 
trompé? » reprit l'autre; « pour l'agneau, 
je l'ai mis dans le sac : ouvre-le bien, je 
ne mens pas. » Le chacal suivit son conseil, 
il ouvrit le sac, un chien en sortit avec 
violence. Quant le chacal le vit, il s'enfuit 
en courant, mais le chien s'élança de près 
derrière lui et finit par le tuer 5 . 



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LE CHACAL ET L'ANE 6 

(Zouaoua.) 

Un homme dit un jour à sa femme : • Va 
mettre un bât sur l'âne, avec une marmite 
de lait dans un panier, tu y ajouteras des fi- 
gues et du pain ». L'âne partit et rencontra 
le chacal qui pleurait. « Que t'est-il arrivé? » 
lui demanda-t-il. « Je me suis fait mal à la 
patte. » L'âne reprit : « Si tu ne veux pas 
me tromper, je te porterai. » Le chacal 
monta sur lui, prit la marmite de lait et la 
but : une goutte tomba sur les oreilles de 
l'âne. « Tu me trahis, dit celui-ci : c'est le 
dîner des travailleurs. » Le chacal répondit : 
« Sans doute, mon pied suppure et il sera 
tombé une goutte, » puis il mangea le pain. 
L'âne en reçut une miette sur les oreilles et 
dit encore : « Tu me trompes, c'est la nour- 
riture des travailleurs. » — « Assurcment f 



12 CONTES POPULAIRES BERBERES 

répondit le chacal, c'est une croûte dessé- 
chée que j'ai cassée, » puis il mangea les fi- 
gues. La queue d'une d'elles tomba sur l'o- 
reille de l'âne qui dit pour la troisième fois : 
« Tu me trompes, c'est le dîner des travail- 
leurs. » Le chacal répondit : • C'est une au- 
tre croûte que j'ai enlevée. » Quand l'âne 
arriva à son but, le lait, les figues et le pain 
avaient disparu. Le chacal sauta à terre dès 
qu'il rencontra une crête et dit : « Ane, je 
t'ai joué un tour. » 




LE CHACAL ET LA PERDRIX 1 

(Zouaoua.) 

Le chacal et la perdrix s'étant- rencontrés, 
le premier dit à l'autre : « Qui t'a peinte 
d'une façon si admirable ? » La perdrix ré- 
pondit : « Tu deviendras pareil à moi si tu 
fais ceci : Fixe le ciel jusqu'à ce que tu sois 
ébloui, et tes yeux brilleront; jette-toi dans 
le ravin et tu chausseras des souliers; sur un 
ormeau, tu prendras des dattes : dans les 
rieurs, tu revêtiras une gandoura. » — « C'est 
ce que je vais faire, dit le chacal : il se jeta 
dans le ravin, il se cassa la jambe ; il fixa le 
ciel et devint aveugle, il sauta sur un or- 
meau et se tua *. 



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LE HERISSON ET LE CHACAL 9 

(Zouaoua.) 

Le hérisson et le chacal s'associèrent pour 
cultiver des oignons dans un potager. Quand 
ils furent mûrs, le hérisson dit à son com- 
pagnon : « Je te laisse le choix : prends ce 
qui est sur la terre ou ce qui est dessous. » 
Le chacal répondit : t Je prendrai ce qui est 
dessus » et il alla couper les tiges. Ils semè- 
rent ensuite un champ de blé : quand il fut 
mûr, le hérisson dit encore au chacal : « Je 
te laisse le choix : prends ce qui est sur 
terre ou ce qui est dessous. » — « Cette fois, 
répondit son compagnon, je prendrai ce qui 
est dessous. » Le hérisson alla moissonner le 
champ, battit le blé, il mit ensuite la paille 
en meule, le grain n'était pas encore dans 
Taire. Le chacal lui dit : « Tu m'as trompé, 
recommençons le partage. » Son compagnon 



LE HÉRISSON ET LE CHACAL l5 

refusa. « Luttons à la course, proposa le cha- 
cal; le premier qui arrivera à l'aire, prendra 
ce qu'elle contient. » — « Soit, » dit le héris- 
son ils partirent, mais il plaça son frère à 
Tintérieur d'un tas de blé et l'y cacha. La 
course eut lieu ; le chacal trouva le frère du 
hérisson qui mesurait du blé. « Recommen- 
çons, » dit-il. — « Soit. » Ils partirent. Son 
compagnon prit la place de son frère, et après 
la course le chacal le trouva encore mesurant 
du blé et s'en alla ,0 . 




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L HOMME, LA VIPERE ET LE HERISSON " 

(Zouaoua.) 

Un homme trouva une petite vipère : il 
l'emporta et l'éleva. Quand elle fut devenue 
grande, elle s'enroula un jour autour de son 
cou. « Descends, » lui dit-il. Elle refusa. 
« Allons au tribunal. » — « Cours, » dit-elle. 
En route ils rencontrèrent un hérisson qui 
leur dit. « Où allez-vous ainsi? » L'homme 
lui répondit : « J'ai élevé cette vipère quand 
elle était petite : aujourd'hui, elle refuse de 
descendre. » Là-dessus, une femme apporta 
du couscouss. « Descends, dit-il, tu mange- 
ras du couscouss. » La vipère descendit, le 
hérisson dit à l'homme : « Tue-la. » L'autre 
lui écrasa la tête. Puis comme le hérisson 
était sage, il se sauva et entra dans un buis- 
son. « Il s'est enfui, dit l'homme, sans cela, 
je l'aurais emporté pour la nourriture de nos 



r..« 



E ET LE HERISSON 



enfants. » — ■ L'homme est noir de tète, 
reprît le hérisson : s'il brûle, ne lui donne 
pas à boire ". • 



LE CHACAL ,3 



Un chacal entra un jour dans un jardin 
où il mangea des pastèques. Le maître du 
jardin le surprit: il se sauva vers une colline 
et revint dans le potager. L'homme le cher- 
cha sur la colline, ne le trouva pas et s'en 
retourna dans son jardin. Le chacal était en 
train de manger des melons verts. En enten- 
dant l'homme venir, il fit le mort. Le maî- 
tre appela ses voisins et leur dit : « Vous le 
voyez, il fait le mort, réfléchissez, qu'en fe- 
rons-nous. » — « Pends-le à un palmier, lui 
dirent les voisins : ses cousins le verront et 
ne viendront plus. » L'homme reprit : « Je 
vais le jeter dehors. » Il le traîna parla patte, 
et le lança dehors, le chacal s'enfuit ,4 . 



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LE CHACAL ET LE COQ ,5 

(Ouargla.) 

Une fois un chacal arriva : les poules l'en- 
tendirent. Il se mit à les poursuivre, le coq 
s'enfuit et monta sur un arbre. Le chacal lui 
dit : « N'es-tu pas mon frère ? Viens prier. » 
Le coq répliqua : « Comment prierais-tu ? Je 
ne suis pas le moueddin, attends que vienne 
l'imâm. » — • Qui est l'imâm? » — « Il ar- 
rive, c'est un lévrier. » Le chacal reprit : 
a Priez, mon ablution n'est plus valable. » — 
i Nous t'attendrons. » — « Non, priez (sans 
moi), on ne trouve d'eau qu'à deux ou trois 
jours d'ici ,6 . • 








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IO 
LE FAUCON ET LE CORBEAU '" 

f.l fil Sfisifa.) 

Un corbeau vint à laisser un fils : un fau- 
con le trouva petit et sans plumes, il lui 
porta à manger. Quand le jeune corbeau fut 
grand, le faucon lui dit: a Le Seigneur nous 
a créés pour travailler pour notre existence : 
à présent, c'est une obligation pour tout le 
monde ,8 . » 




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I I 

POURQUOI LE CORBEAU EST NOIR ' 9 

(Zouaoua.) 

* Lorsque Dieu créa le corbeau, il était blanc. 
Le maître du monde le punit parce que le 
méchant n'avait pas exécuté ses ordres. Un 
jour il lui dit : « Voici deux sacs : le premier 
est rempli d'argent; le second, de poux. 
Porte-le sac d'argent aux musulmans et 
l'autre aux chrétiens. » Le corbeau partit, 
mais trouvant que le sac d'argent était trop 
lourd, il le donna aux premiers qu'il rencon- 
tra: c'étaient des chrétiens. Il porta le sac de 
poux aux musulmans. Depuis lors, les chré- 
tiens ont de l'argent et les musulmans des 
poux. En conséquence, le Seigneur dit au 
corbeau : « Puisque tu n'a pas accompli mes 
ordres, tu deviendra noir 2 °. » 



<»**> 







***■ 



DEUXIÈME PARTIE 



LÉGENDES RELIGIEUSES 



fc. 



12 



ORIGINE DU LION, DU CHAT ET DU RAT ai 

(Zouaoua.) 



Au temps où notre seigneur Noé cons- 
truisait l'arche, le sanglier vint la nuit 
la battre (en brèche) et enleva une planche 
avec ses défenses. Lorsqu'il se réveilla, notre 
seigneur Noé vint travailler à son ouvrage, 
trouva l'arche brisée et la répara. Le lende- 
main, il la trouva brisée de nouveau et la 
répara encore. Le troisième jour, le sanglier 
continua d'agir ainsi. Quand notre seigneur 
Noé s'en aperçut, il se fâcha, et voulant ré- 
parer à la hâte l'endroit brisé, il se blessa à 
la main. Il creusa un trou dans le sable y fit 
couler son sang, le recouvrit de terre et s'en 
alla. Quand son sang fut échauffé par les 
rayons du soleil, un lion en naquit. Le len- 
demain, le sanglier voulut agir comme pré- 



26 CONTES POPULAIRES BERBERES 

cédemment, mais il trouva le lion qui veil- 
lait. Celui-ci lui dit : « Misérable, retire-toi, 
ou je te tue. » Le sanglier refusa : le lion se 
jeta sur lui et le dévora : depuis ce temps le 
lion mange de la chair de sanglier. Les deux 
animaux étaient dans l'arche de notre sei- 
gneur Noé, chacun à sa place : le sanglier 
éternua; de son éternûment sortit un rat : 
le lion éternua, de son éternûment sortit un 
chat, c'est pourquoi le chat mange le rat. 




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i3 

SALOMON ET LE GRIFFON aa 

(Aïn Sfisifa.) 

Notre seigneur Salomon causait un jour 
avec les génies. Il leur dit : « Il est né une 
fille à Djabersa et un garçon à Djaberka * 3 : 
ce" garçon et cette fille- se rencontreront, » 
ajouta-t-il. Le griffon dit aux génies : « Mai- 
gré la volonté de la puissance divine, je ne 
les laisserai pas se réunir. » Le fils du roi de 
Djaberka vint chez Salomon, mais à peine 
arrivé, il tomba malade. Le griffon enleva la 
fille du roi de Djabersa et la porta sur un fi- 
guier au bord de la mer. Le vent poussa le 
prince qui s'était embarqué : il dit à ses 
compagnons : « Débarquez-moi. » Il alla 
sous ce figuier et s'y coucha. La jeune fille 
lui jeta des feuilles, il ouvrit les yeux et elle 
lui dit : « Outre le griffon, je suis seule ici 
avec ma mère. D'où viens-tu ?» — a De 



28 CONTES POPULAIRES BERBERES 

Djaberka. » — « Pourquoi, continua-t-elle, 
le Seigneur n'a-t-ii pas créé d'êtres humains 
excepté moi, ma mère et notre seigneur Sa- 
lomon ?» Il lui répondit : « Dieu a créé 
toute espèce d'hommes et de pays. » — « Va, 
reprit-elle, amène un cheval et égorge-le, 
apporte aussi du camphre pour dessécher le 
cuir que tu pendras au haut du mât. » Le 
griffon revint et elle se mit à pleurer en di- 
sant : a Pourquoi ne me conduis-tu pas chez 
notre seigneur Salomon? » — « Demain, je 
t'emmènerai. » Elle dit au fils du roi : « Va 
te cacher dans l'intérieur du cheval. » Il s'y 
cacha. Le lendemain, le griffon l'enleva avec 
le cadavre du cheval et la jeune fille partit. 
Quand ils arrivèrent chez notre seigneur 
Salomon, celui-ci dit au griffon : « Je t'avais 
annoncé que la jeune fille et le jeune homme 
seraient réunis. » Plein de honte, le griffon 
s'enfuit sur le champ dans une île u . 



f ^^^^'' 




■4 

SALOMON ET LE DRAGON 2b 

(Béni Menacer.) 

On raconte qu'autrefois un dragon descen- 
dit dans une source au-dessus de Cherchel a6 ; 
il avait des enfants. Un jour, ceux-ci sorti- 
rent par l'ouverture de la caverne pour jouer.. 
Les enfants de la ville arrivèrent, les frap- 
pèrent et en tuèrent quatre. Leur père l'ap- 
prit, se mit aussitôt en colère et jeta du poi- 
son dans l'eau. Tout le peuple de la ville qui 
en but mourut empoisonné. Les survivants 
se plaignirent à Salomon. Celui-ci eut pitié 
d'eux ; il partit avec eux, égorgea un coq, 
prit sa tête, la planta sur la sienne et s'en 
alla chez le dragon. Il lui donna l'assurance 
qu'il ne lui ferait pas de mal : « Tu n'auras 
rien à craindre, tant que cette tête sera sur 
moi. » Le dragon le crut, plaça la sienne sur 
le pommeau de la selle, devant Salomon qui 
se retira en le traînant. Il sortit de son trou, 

4* 



SO CONTES POPULAIUt 

;t quand il fut arrivé dans la Metidja, le 
irince le tua. Il se jeta sur la queue du che- 
nal de Salomon et la coupa ras. Le roi s'en- 
fuit rapidement jusqu'à Hammam Righa ■' ; 
il ordonna aux djinns de lui chauffer de l'eau 
et lava le sang du dragon qui avait coulé sur 




§§§§HHHH§i§§HH 




T^¥-W-T-T Y y-9 



i5 

SALOMON ET LE VOLEUR D'OIES a » 

(Chelha du Sous marocain.) 

Un homme alla un jour chez notre sei- 
gneur Salomon et lui dit : « Quelqu'un m'a 
volé des oies, je ne le connais pas. » — « Ne 
t'inquiète pas, dit Salomon, je le trouverai. » 
Lorsque les gens furent entrés à la mosquée, 
le roi leur dit : « Il y a parmi vous un voleur 
d'oies qui est entré à la mosquée : il a des 
plumes sur la tête. » Le voleur eut peur et 
porta la main sur sa tête : Salomon le vit et 
cria : « Voici le coupable, saisissez-le. » 



$*♦> 






16 

S1DI SMIAN ET SIDI AHMED BEN YOUSEF *°. 

(Béni Menacer.) 

Au temps passé, à l'époque de Smian , 
quand celui-ci avait la coutume de couper 
les routes, il arriva qu'une nuit, il se ren- 
contra avec Sidi Ahmed ben Yousef, monté 
sur sa mule. Sidi Smian le sourd lui dit : 
« Descends de ta mule. » Sidi Ahmed répon- 
dit : « C'est un mulet et non une mule. » — 
« C'est un mulet (à moi) qui s'est enfui. Que 
t'importe, » dit Smian. « Regarde, répliqua 
Sidi Ahmed, elle est changée. » L'autre re- 
garda la monture et trouva que c'était une 
mule. Le saint opéra cinq ou six fois la mé- 
tamorphose de la mule en mulet. A la fin, 
Smian lui dit : « Mule ou mulet, cette mon- 
ture est à moi. » — « Va-t'en avec le bien, 
répliqua Sidi Ahmed, sinon je t'avale. » — 
« Essaie, » dit Smian. A cette parole, le 



SIDI SMIAN ET SIDI AHMED BEN YOUSEF 33 

saint se retourna vers lui, l'avala puis le vo- 
mit, a Qu'as-tu trouvé dans mon ventre? » 
lui demanda-t-il. « J'ai trouvé une tablette 
écrite des deux côtés. » — « L'as-tu lue tout 
entière, ou seulement d'un côté. * — a Je 
ne l'ai lue que d'un côté. » — « Louange à 
Dieu, repartit Sidi Ahmed, de ce que tu ne 
l'as lue que d'un côté. Si tu l'avais lue des 
deux, tu n'aurais pas laissé de quoi vivre à 
mes enfants. » — « Va, lui dit Smian, tu 
mourras enterré dans le fumier des juifs. » 
— « Va toi-même et non pas moi, répondit 
Sidi Ahmed; s'il plaît à Dieu, tu vivras dé- 
sormais dans un pays de tristesse et de poi- 
son 3 \ 




AVENTURE DE SID1 MOHAMMED ADJEL1 ET DE 
MOULEY MOHAMMED 3a 

(Chelha du Sous.) 

Un jour Mouley Mohammed 33 manda à 
Sidi Adjeli de venir à Maroc : sinon il le 
mettrait en prison. Le saint refusa d'aller à la 
ville jusqu'à ce que le prince lui eût envoyé 
son chapelet et son dalil comme gages de sû- 
reté Alors il se mit en route et arriva à Ma- 
roc où il ne mangea ni ne but jusqu'à ce 
que trois jours fussent passés. Le sultan lui 
dit : « Que désires-tu chez moi? Je te le 
donnerai. » Sidi Adjeli répondit : « Je ne te 
demande qu'une chose, c'est de remplir de 
blé la musette de ma mule. » Le prince ap- 
pela le gardien et lui dit : « Remplis la mu- 
sette de sa mule. » Le gardien alla ouvrir la 
porte du premier grenier et mit du blé dans 
la musette jusqu'à ce que le premier grenier 



AVENTURE DE SID1 MOHAMMED ADJELI 35 

fut entièrement vidé. Il en ouvrit un autre 
qui fut également épuisé, puis un troisième 
et un quatrième et ainsi de suite jusqu'à ce 
que tous les greniers du roi fussent vidés. 11 
voulut ouvrir les silos, mais leur gardien alla 
parler au sultan avec celui des greniers : 
« Seigneur, dirent-ils, les greniers royaux 
sont tous vides sans qu'on ait pu remplir la 
musette de la mule du saint 34 . » Des âniers 
vinrent de Fas et de tous les pays, emportant 
du blé sur des chameaux et des mulets. Les 
gens leur demandèrent : • Pourquoi empor- 
tez-vous ce blé? • — « C'est celui de Sidi 
Mohammed Adjeli que nous prenons, » ré- 
pondirent-ils. La nouvelle en arriva au roi 
qui dit au saint : « Pourquoi agis-tu ainsi, à 
présent que les greniers royaux sont vides? » 
Alors il convoqua les gens de son conseil et 
voulut faire couper la tête de Sidi Moham- 
med. « Sors, » lui dit-il. Le saint répondit : 
« Attends que j'aie fait mes ablutions » (pour 
la prière). Les gens du makhzen qui l'entou- 
raient le mirent au milieu d'eux en atten- 
dant qu'il eût terminé ses ablutions pour le 
conduire au conseil du roi et lui trancher la 
tête. Quand Sidi Moh'ammed eut achevé ses 
ablutions, il leva les yeux au ciel, entra dans 



la cuvette (où il se lavait) et disparut Lors- 
que les gardiens qui se tenaient au-dessus de 
sa tête virent qu'il n'était plus là, ils allé' 
rent (le chercher inutilement) dans sa maison 
a Tagountaft !s . 



feo^ feo^ feo-^ ^o^ èo^ 4^0^ 4^0^ 
%V %V %V %V ^\V <%V ^ 



18 



LE SCORHON ET LE KHAMMES 3G . 
( Mfab.) 

Le propriétaire d'un jardin avait un kham- 
mès qui moissonnait de l'orge et à qui il 
portait à déjeûner. Il arriva au bord d'une 
rivière qu'il voulut traverser pour aller à 
son jardin : il trouva une tortue et un scor- 
pion. Celui-ci monta sur la première qui 
lui fit traverser la rivière, puis elle revint; 
tandis que le scorpion courait vers un pal- 
mier sous lequel dormait un homme. Il 
trouva un serpent enroulé autour du cou 
du dormeur, la bouche près de sa tête, et 
prêt à le mordre quand il s'éveillerait. Le 
scorpion alla frapper la tête du serpent, y 
introduisit son venin et le tua. Le proprié- 
taire du jardin contemplait cela avec effroi : 
il éveilla l'homme et lui dit : « Lève-toi, 
vois ce qui est à côté de toi »». L'autre obéit, 

5 



38 CONTES POPULAIRES BERBERES 

eut peur et voulut fuir. Son maître de- 
manda : « Quelle bonne œuvre as-tu faite 
aujourd'hui devant Dieu > • Le khammès 
re'pondit : « J'ai fait l'aumône d'un peu de 
pain à une vieille femme : Dieu a inventé 
ce moyen pour me sauver de la mort. Ma 
vie sera longue. Louange à Dieu » 3 '. 




»9 

LE PARI IMPIE 33. 
. (Mfdb.) 

Un homme vint un jour à la porte de la 
ville : il y trouva des gens avec lesquels il 
s'assit, et plaça ses chaussures avec les leurs. 
Il leur dit : « Je vous parie que j'irai cette 
nuit enfoncer un clou dans la mosquée du 
Cheikh Sidi Aïssa. » Ils tinrent ce pari. Il 
partit : les gens le suivaient. Il alla à la 
mosquée ; quand il fut arrivé, il enfonça le 
clou dans le sol et voulut se lever, mais 
il ne put car il avait accroché son burnous 
après le clou : il appela les gens à son se- 
cours (on vint), il était mort de frayeur. 




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TROISIÈME PARTIE 



LEGENDES ET TRADITIONS HISTORIQUES 



20 
ORIGINE DES HABITANTS DE CHERCHEL 39. 

(Béni Menacer.) 

La ville de Cherchel se partage en trois 
populations : chacune descend de son 
ancêtre ; la première se nomme Echchebbab, 
elle descend des Païens (Romains), le nom 
de son aïeul est Yousef er Roumi. On ap- 
pelle là seconde Ath Kidad : ils sont issus 
de la race des premiers habitants du pays. 
La troisième population se nomme Ath 
Zian (Arabes) 4 ». 




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*** ê<W£*î e<** e<*^e*3- 6<*3- £<** 6<** E<*>3- ■&& 



21 
DESTRUCTION DE CHERCHEL *'. 

f£e/n Menacer.) 

On raconte qu'au temps passé, Cherchel 
fut détruite par le roi Sidi Qornin (Alexan- 
dre Zou'l Qarnaïn), à cause d'une femme. 
Il creusa un grand fossé depuis la mer jus- 
que-là, et lâcha contre la porte de la ville 
un torrent d'eau. Les maisons tombèrent 
et un grand nombre d'habitants moururent. 
Ainsi Cherchel fut détruite une première 
fois pour l'amour d'une femme par le roi 
El Qornin 42 . 




22 

l'aqueduc DE CHERCHEL 43 
(Béni Menacer.) 

Il existait dans le temps passé un roi qui 
avait une fille très belle (louange à Dieu qui 
Ta créée et formée). Il voulut la donner à 
celui qui amènerait de l'eau à la ville de 
Cherchel. Il se présenta deux hommes, l'un 
païen, l'autre juif. Le premier partit pour 
C^ amener^ l'eau i. la rivière d'El Hachem ** : a. ^ 
il bâtit un aqueduc avec soin. Le juif, de 
son côté, monta à El Anacer 45 et amena 
l'eau dans des roseaux qu'il fit arriver à la 
ville de Cherchel avant le païen. On tira des 
coups de canon (en son honneur) : le païen 
les entendit et tomba mort de colère. 



. *>££^"3r^3kj 



/ * 



5* 




23 

CONQUÊTE DE CONSTANTINE * 6 
PAR LES ARABES 

(Zouaoua.) 

Les Arabes arrivèrent jusqu'auprès de 
Constantine. Ils s'arrêtèrent et demandèrent 
à l Abd Allah ben Djjlfar : ■ Comment péné- 
trerons-nous à l'intérieur de cette ville? » 
— « Apportez-moi une échelle, » leur dit-il. 
La nuit il entra dans Constantine sans être 
aperçu de personne. Il trouva les habitants 
endormis à l'exception d'une femme. « Pour- 
quoi ne dors-tu pas? » lui demanda-t-il. 
« Les Arabes m'ont enlevé mon fils, répon- 
dit-elle; je cherche le moyen de le leur re- 
prendre; peut-être l'ont-ils tué : pourtant l'on 
m'a appris que non. » — « S'ils ne l'ont pas 
tué, dit fc Abd Allah, peut-être ne te le ren- 
dront-ils pas. » — « Il y a chez eux un 
homme de bien, je lui demanderai sa pro- 



CONQUETE DE CONSTANTINE 47 

tection pour qu'on ne tue pas mon fils. » — 
« Quel est le nom de cet homme? » — « l Abd 
Allah ben Djj(far. » — « C'est moi. » — / «-* 1 
« Que Dieu te soit en aide; à présent rends- 
moi mon fils : qu'on ne le tue pas. » — « In- 
dique-moi comment nous entrerons dans la 
ville et je ne tuerai pas ton fils, car il est 
chez moi. » Elle lui dit : «Tu me l'amèneras 
demain et je vous ouvrirai les portes ». Le 
lendemain, la ville tomba au pouvoir des 
Musulmans 4 ". 



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Kc5 



QUATRIÈME PARTIE 



CONTES MERVEILLEUX 
LES TRÉSORS, LES DJINNS, LES FÉES, ETC. 






24 

LE JARDIN HANTÉ 4S 

(Bon Semghoun.) 

Un homme qui possédait beaucoup d'ar- 
gent avait deux filles : Le fils du khali- 
fah du roi demanda l'une et le fils du qadhi, 
l'autre, mais leur père ne voulut pas les lais- 
ser se marier, bien qu'elles le désirassent. Il 
avait un jardin près de sa maison. Quand il 
faisait nuit, les jeunes filles s'y rendaient, les 
jeunes gens venaient les retrouver, et ils 
passaient le temps à s'entretenir. Une nuit, 
leur père les vit : le lendemain matin, il 
égorgea ses filles, les enterra dans son jardin 
et partit pour le pèlerinage. 

Cela dura ainsi jusqu'à ce qu'une nuit, le 
fils du qadhi et celui du khalifah dirent à 
un jeune homme qui savait jouer du luth et 
du rebab : • Viens avec nous dans le jardin 



52 CONTES POPULAIRES. BERBERES 

de celui qui ne voulait pas nous donner ses 
filles en mariage : tu nous joueras de tes 
instruments. » Ils convinrent de s'y rencon- 
trer cette nuit-là. Le musicien alla au jardin, 
mais les deux jeunes gens ne vinrent pas. Il 
demeura à jouer seul : au milieu de la nuit, 
deux lampes apparurent et les deux jeunes 
filles sortirent de terre sous les lampes. Elles 
dirent au musicien : « Nous sommes deux 
sœurs, filles du maître du jardin; notre père 
nous a égorgées et nous a enterrées ici : toi, 
tu es notre frère pour cette nuit ci : Nous 
te donnerons l'argent que notre père a en- 
foui dans trois marmites. Creuse ici, » ajou- 
tèrent-elles. Il obéit, trouva les trois marmi- 
tes, les emporta et devint riche, tandis que 
les deux jeunes filles retournaient dans leurs 
fosses 4 ». 



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25 
LA FEMME ET LA FEE 5 ° 

(Bou Semghoun./ 

Une femme, qu'on appelait Omm Hali- 
mah, alla un jour à la rivière pour laver/à la/ cIla v^w^t^l, 
source ancienne. Seule, au milieu du jour, 
elle commençait son ouvrage, quand une 
femme lui apparut et lui dit : « Soyons amies, 
toi et moi, et faisons-nous une promesse. 
Lorsque tu viendras à cette source, apporte- 
moi du henné et des parfums : tu les jette- ' 
ras dans la fontaine qui donne sur le qsar. 
J'en sortirai et je te donnerai de l'argent. » 
La femme de Bou Semghoun revenait chaque 
jour et allait trouver l'autre qui lui donnait 
des pièces de monnaie. Omm Khalifah était 
pauvre : lorsqu'elle se fut liée avec la fée, 
elle devint riche tout à coup. Les gens fu- 
rent curieux de savoir comment elle avait 
acquis si vite de la fortune. Il y avait un 



$4 tONTLS rOlUl.AIUES UEKBEhUS 

homme riche, possesseur de grands biens : 
on l'appelait Mouley Isma'il. On dit à Omm 
Khalifah : ■ Tu es la maîtresse de Mouley 
Isma'il; il te donne des pièces de monnaie. » 
Elle répondit : « Jamais je n'ai été sa mai- 
tresse. » Un jour elle alla à la source pour 
se laver, les gens la suivirent jusqu'à ce 
qu'elle fut arrivée. La fée alla à sa rencontre 
et lui donna de l'argent; les gens les surpri- 
rent, mais désormais elle ne sortit plus. 




26 
LA SAGE-FEMME ET LA FÉE 5 ' 

(Bou Semghoun.) 

Une nuit elle était dans sa maison lors- 
qu'une fe'e vint la trouver et lui dit : 
« Donne-moi du henné et des parfums, je 
serai ton amie. Je suis sur le point d'accou- 
cher. Lorsque le moment de l'enfantement 
sera arrivé, j'enverrai chez toi mon fils noir. ■» 
Quand elle accoucha, elle envoya son fils 
sous la forme d'un chat. Il entra de nuit chez 
la femme qui dit : o C'est le fils de la fée. » 
Elle se leva, il partit suivi par elle et elle 
arriva près de son amie qui venait de mettre 
au monde une fille noire. La fée lui donna 
de l'argent et elle revint dans sa maison 5a . 




« 2 7 

HAMED BEN ÇEGGAD à3 

(Zouaoua.J 

Il y avait dans une ville un homme nommé 
Hamed ben Çeggad. Il habitait seul avec sa 
mère : il ne possédait rien que sa chasse; Un 
jour les habitants de la ville dirent au foi : 
« Hamed ben Çeggad l'emporte sur toi. » 
Il leur demanda : « Dites-moi pourquoi vous 
me parlez ainsi! Sinon je vous couperai la 
tète. » — « Comme il ne mange que de la 
chair des oiseaux, il remporte sur toi pour la 
nourriture. » Le roi fît venir Hamed et lui 
dit : « Tu chasseras pour moi et je fournirai 
ta nourriture et celle de ta mère. » Chaque 
jour Hamed apportait du gibier au prince, 
aussi celui-ci Taimait-il extrêmement. Les 
habitants de la ville en furent jaloux : ils 
allèrent trouver le sultan et lui dirent : 
« Hamed ben Çeggad est courageux : il pour- 



HAMED BEN ÇEGGAD !>7 

rait Rapporter l'arbre de corail et le palmier 
des bêtes sauvages. » Le roi lui dit : « Si tu 
n'as pas peur, apporte-moi l'arbre de corail 
et le palmier des bêtes sauvages. * — « C'est 
bien, » dit Hamed; et le lendemain il em- 
mena tous les gens de la ville. Quand il ar- 
riva à l'arbre, il tua tous les animaux sau- 
vages, coupa le palmier et le chargea sur les 
épaules des gens, et le sultan bâtit le château 
de corail. En voyant combien tout lui réus- 
sissait, on dit au roi : « Puisqu'il vient à bout 
de tout ce qu'il entreprend, dis lui de t'a- 
mener la femme aux parures d'argent. » Le 
prince répéta ces paroles à Hamed qui lui 
dit : « La tâche que tu m'indiques est rude, 
néanmoins je te l'amènerai. » 11 se mit en 
route et arriva à un endroit où il trouva un 
homme qui faisait paître un troupeau, por- 
tait une meule suspendue à son cou et jouait 
de la flûte. Hamed se dit : « Par Dieu, je 
ne pourrais pas soulever un petit rocher, et 
cet homme suspend une meule à son coul » 
Le berger lui dit : « Tu es ce Hamed btn 
Çeggad qui a bâli le château de corail. » — 
« Qui te l'a appris ?» — « Un oiseau qui 
volait dans le ciel. » Il ajouta : « J'irai avec 
toi. » — « Viens, » dit Hamed. Le berger 



5 S CONTES POPULAIRES BERBERES 

enleva la meule de son cou et ses brebis fu- 
rent changées en pierres. En route, ils ren- 
contrèrent un homme nu qui se roulait dans 
la neige : Ils se dirent : « Le froid nous pi- 
que et celui-là se roule dans la neige sans 
que le froid le tue. » L'homme lui dit : « Tu 
es Hamed ben Çeggad qui a bâti un château 
de corail. » — • Qui te Ta dit? » — « Un 
oiseau qui passait en volant dans le ciel Ta 
annoncé. Je t'accompagnerai. » — « Viens, » 
dit Hamed. Après avoir cheminé quelque 
temps, ils rencontrèrent un homme qui avait 
de longues oreilles : « Par Dieu, dirent-ils, 
nous n'avons que de petites oreilles et celles 
de cet homme sont immenses. » — « C'est 
le Seigneur qui les a créées ainsi, mais s'il 
plaît à Dieu, je t'accompagnerai, car tu es 
Hamed ben Çeggad. » Ils arrivèrent à la 
maison où était la femme aux parures d'ar- 
gent, Hamed dit aux habitants : « Donnez- 
nous cette femme pour que nous remme- 
nions. » — « Bien » répondirent les ogres ses 
frères. Ils égorgèrent un bœuf, le placèrent 
sur une claie qu'ils enlevèrent et déposèrent 
avec l'aide de quatre-vingt-dix-neuf hommes. 
Ils dirent ensuite à Hamed : « Donne-nous 
un des tiens qui déplace cette claie. • Ce- 



HAMED BEN ÇEGGAD 59 

lui qui suspendait des meules à son cou 
répliqua : « C'est moi qui la déplacerai. » 
Quand il l'eût posée à terre, on servit du 
couscouss avec ce bœuf. Les ogres dirent : 
« Mangez tout ce qu'on vous a apporté. » Ils 
mangèrent un peu, et celui qui avait de lon- 
gues oreilles y cacha le reste de la nourri- 
ture. Les frères reprirent : • Donne-nous un 
d'entre vous qui ira cueillir une branche d'un 
arbre qui est seul au sommet d'une monta- 
gne à deux journées de marche dans la neige». 
Celui qui se roulait dans la neige partit et 
apporta la branche. « Il reste encore une 
épreuve, dirent les ogres : « Une perdrix 
vole dans le ciel, que l'un de vous la frappe, o 
Hamed ben Çêggad la tua. On lui donna la 
femme, mais avant son départ, les frères de 
celle-ci lui remirent une plume en lui disant : 
« Lorsqu'on te fera quelque chose contre ton 
gré, jette cette plume sur le foyer, nous ar- 
riverons. » Quand ils vinrent à la ville, les 
habitants dirent à cette femme : « Le vieux 
sultan va t'épouser. » Elle répliqua : « Un 
vieillard ne m'aura pas, » et elle jeta sa 
plume dans le feu : ses frères arrivèrent, 
tuèrent tous les habitants de la ville ainsi 
que le roi et donnèrent la femme a Hamed 
ben Çeggad 54 . 



_ */%r» m/jL% w&% «A» .À-» *Àr» •/%* «A» »Àr. «Ar» *&* _ 



28 
LE MONSTRE DE TAZALAGHT ". 

(Chelha du Sous.) 

Dans un endroit appelé Tazalaght appa- 
rut un monstre (ghoul) : des femmes par- 
tirent le chercher : il sortit vers elles et leur 
demanda où elles allaient. Elles lui dirent : 
« Qui est-tu? un être humain? tu es tout 
couvert de poils : nous ne sav.ons qui tu 
es. » Il leur répondit : « Je suis une créa- 
ture de Dieu, je ne vous demande qu'un 
peu d'eau à boire ». Elles répliquèrent : 
« Nous n'avons pas d'eau, nous avons peur 
de toi )>. Il enleva une femme, personne 
ne sait où ils allèrent : les autres s'enfuirent 
et rentrèrent dans leurs maisons : deux mou- 
rurent de peur : deux furent malades huit 



mois 5C . 



9-je%,~*&r$zsj 




^A* *A^ *** W *A^ ^A^ W W 5 " W" TaV *A*" 



29 
LA SERVIETTE MAGIQUE &7 . 

('Ain Sfisifa.) 

Un taleb vint faire une proclamation en 
ces termes : « Y a-t-il quelqu'un qui se 
vende pour 100 mitqals? » Un individu se 
vendit : l'étranger l'amena chez le qadhi 
qui rédigea l'acte de vente. Il prit les 100 
mitqals, les donna à sa mère et partit avec 
le taleb. Ils allèrent à un endroit où se 
dernier se mit à lire des formules : la terre 
s'ouvrit, l'homme y entra. L'autre lui dit : 
« Apporte moi la lampe, le chandelier de 
roseau et la boîte ». Il prit celle-ci et sortit 
en la tenant dans sa poche. « Où est la 
boîte? » « demanda le taleb. » — « Je ne 
l'ai pas trouvée. » — « Par Dieu, partons. » 
Il l'amena dans la montagne, lui jeta une 
pierre et s'en alla. Celui qu'il avait fait 
partir demeura (sur place) pendant trois 

6 



62 CONTES POPULAIRES BERBERES 

jours. Il revint à lui, rentra dans son pays 
et loua une maison. Il ouvrit la boîte, 
trouva au milieu une serviette de soie qu'il 
ouvrit et où il trouva sept plis. Il en défit 
un : des génies vinrent autour de la cham- 
bre, une jeune fille se mit à danser jusqu'à 
ce que le jour se leva. L*homme resta là 
toute la journée jusqu'à la nuit. Le roi 
sortit ce soir-là, il entendit le bruit de la 
danse, frappa à la porte et entra avec son 
vizir ; on le reçut ave:: un h'aïk rouge. Il se 
divertit jusqu'à ce que le jour se leva : il 
rentra avec son vizir. Celui-ci manda 
l'homme et lui dit : « Donne-moi la boîte 
qui est chez toi ». Il l'apporta chez le roi 
qui lui dit : « Donne-moi la cage qui est 
chez toi pour me divertir : je te marierai 
avec ma fille ». L'homme obéit et épousa 
la fille du Sultan. Celui-ci se divertit avec 
la cage; puis à sa mort, son gendre lui suc- 
céda 58. 



S: 






3o 

LE MARI DE LA FÉE 5 *. 

(Bou Semghoun.) 

Un homme appelé Mouley ech Cherif, de 
la famille des Cheurfa, était maître d'école 
et habitait à Bou Semghoun 6o . Il alla tout 
seul à Ouarqa 6l pour y enseigner. Lorsqu'il 
arriva, une source cPeau chaude s'éleva et 
il en sortit une fée qui lui dit : « Epouse- 
moi ». Il la prit pour femme et, quand il 
fut pour repartir, elle quitta la source et le 
suivit. Elle demeura avec lui comme son 
épouse et il en eut deux filles, l'une qu'on 
appelait Halimah ; nous ne savons pas le 
nom de l'autre. Leur mère mourut et elles 
restèrent orphelines. Quand leur père s'en 
alla, elles l'accompagnèrent et demeurèrent 
avec lui jusqu'à sa mort. 



•§••§• •& 4* -S* ■£• •S - •£••&•&• -S* •?•■£• 



3i 

l'enfant et le roi des génies 62 

(Zouaoïta.) 

Il y avait un cheïkh qui instruisait deux 
talebs. Un jour on apporta à l'un d'eux un 
plat de couscouss avec de la viande. Le gé- 
nie s'empara de lui et l'enleva. Qijand on fut 
arrivé là- bas, il l'instruisit. Un jour l'enfant 
pleura. Le roi des génies lui demanda : 
« Pourquoi pleures-tu? » — « Je pleure à 
cause de mon père et de ma mère : je ne 
veux plus rester. » — Le roi demanda à ses 
enfants : « Qui le ramènera? » — « Moi, dit 
l'un d'eux, mais comment le ramènerai-je? » 
— « Emmène-le en bouchant ses oreilles 
avec de la laine pour qu'il n'entende pas les 
anges adorer le Seigneur. » Quand ils arri- 
vèrent à un certain endroit, l'enfant enten- 
dit les anges adorer le Seigneur et il fit 
comme eux 6 \ Son guide le lâcha et il resta 



l'enfant et le roi des génies 65 

pendant trois jours sans s'éveiller. Lorsqu'il 
revint à lui, il se mit en route et trouva une 
chienne qui dormait, pendant que ses petits 
aboyaient dans son ventre. 11 marcha et ren- 
contra ensuite une ânesse assaillie par un 
essaim de mouches. Plus loin, il vit deux 
arbres, sur l'un se posait un oiseau bleu, puis 
il volait sur l'autre et chantait. Il trouva en- 
suite une fontaine dont le fond était en ar- 
gent, la voûte en or et les eaux blanches. Il- 
marcha et rencontra un homme debout pen- 
dant trois jours sans dire un mot. Enfin il 
arriva à une ville protégée par Dieu, mais 
où personne n'entrait. Il rencontra un homme 
intelligent et lui dit : « J'ai à te question- 
ner. » — « Que veux-tu me demander? » — 
a J'ai trouvé une chienne qui dormait pen- 
dant que ses petits aboyaient dans son ven- 
tre. » Le sage répondit : « C'est le bien du 
monde que le vieillard se taise parce qu'il a 
honte de parler. » — « J'ai vu une ânesse 
assaillie par un essaim de mouches. » — 
« C'est Djoudj et Madjoudj de Dieu (Gog et 
Magog) 6i et l'Antéchrist. » — « J'ai rencon- 
tré deux arbres, un oiseau bleu se posait sur 
l'un, puis volait sur l'autre et chantai.t. » — 
« C'est l'image de l'homme qui a deux fem- 

6* 



66 CONTES POPULAIRES 

mes : quand il parle à l'une, l'autre se fâ- 
che. « — n J'ai vu une fontaine dont le fond 
était d'argent, la voûte d'or elles eaux blan- 
ches. » — b C'est la fontaine de vie, celui 
qui y boit ne mourra pas. • — » J'ai trouvé 
un homme qui priait : je suis resté trois 
jours, il n'a pas parlé, o — « C'est celui qui 
n'a jamais prié sur la terre et qui s'en ac- 
quitte. » — * Envoie-moi chez mes parents », 
acheva l'enfant. Le vieillard vit un léger 
nuage, il lui dit : n Emporte cette créature 
humaine en Egypte, ■ et le nuage le porta 
chez ses parents 6t . 



32 



LA FÉE ET LES T'ALEBS 65 



(Chelha du Sous.) 



Il y avait dans le Sous, dans un village 
qu'on appelle Ouarzemmimen deux talebs 
qui étaient frères. L'un d'eux partit et s'en 
alla pour lire (des formules magiques) jus- 
qu'à ce qu'il arriva dans le Gharb, à un en- 
droit appelé Tazia, chez les Ait Arous 6 % 
près de Mouley 'Abd es Salam. Quelques 
gens lui dirent un jour : « Dans tel endroit 
il y a un trésor, allons le chercher. » Il 
partit avec eux. Lorsqu'ils furent arrivés et 
qu'il eût récité ses formules, une fée sortit : 
le ciel trembla, la terre trembla. Le t'aleb 
effrayé, retint sa respiration, mais la fée le 
tua. La nouvelle de sa mort arriva à son 
frère qui jura de partir et de se saisir de la 
fée qui l'avait tué. Il s'informa de tiibu en 



tribu jusqu'à ce qu'il arriva à cet endroit. 
Quand il lut ses formules, la fée sortit : il la 
saisit et la lit entrerdans un encrier. 11 rem- 
mena dans son pays à Ouarzemmimen : clic 
fut en son pouvoir dans sa maison. Il lui 
donna une hache de fer et l'envoya couper 
des broussailles (jujubier sauvage) et de l'ar- 
gua 6 - jusqu'à sa mort. 



^,A^^a^fÇPo,W^o,^^Po,^ 






â^^JiSfc^JSgfc^âfc^JSttV'JS 




33 

l'ogre et les deux FEMMES 6S 
(Béni Menacer.) 

Il étaitun homme qui avait deux femmes; 
l'une intelligente, l'autre sotte. Un jour, elles 
allèrent cueillir des fèves, elles descendirent 
dans celles de l'ogre, ayant amené avec elles 
un âne pour emporter les fèves. L'ogre les 
vit : il alla prendre l'âne, l'emmena, le tua, 
et partit inviter les femmes à venir dîner 
chez lui. Il les conduisit à sa maison et leur 
servit la chair de Pane. La femme intelli- 
gente reconnut ce que c'e'tait; mais la sotte 
en mangea sans s'en douter. La première 
cacha sa part sous la natte. Quand elles eu- 
rent fini le repas, l'ogre leur dit : « Rendez- 
moi ce que vous avez mangé. » La femme 
intelligente lui rendit sa part. La sotte lui 
dit : « Grand'père, qu'est-ce que cela ? Tu 



7° CON 

nous a donné de la viande à manger, et à 
présent tu t'ea repens! - La sage tira sa part 
de dessous la natte et dit : « Grand'père, voici 
ma portion, je n'ai pas mangé. » L'ogre tua 
la sotte et laissa la femme intelligente re- 



l'inscription mystérieuse 69 
(Bou Semghoun.) 

Une femme habitait autrefois à Bou Sem- 
ghoun et possédait beaucoup d'argent. Un 
roi en entendit parler et désira vivement 
s'emparer de sa fortune. Quand cette nou- 
velle arriva à la femme, elle enleva ses ri- 
chesses sur des mulets, monta sur le Ta- 
medda '° et cacha ses trésors en arrivant à la 
roche de Tira. Elle y écrivit une inscription, 
mais nous ne savons ce qu'elle signifie. 







35 

LES SEPT FRÈRES "* 

(Zouaoua.) 

Voici une histoire qui s'est passée autrefois. 

Un homme avait sept fils qui possédaient 
sept chevaux, sept fusils et sept pistolets 
pourchasser. Leur mère devint enceinte. Ils 
dirent à leur père : a Si notre mère accou- 
che d'une fille, nous resterons ; si c'est d'un 
garçon, nous partirons, » Elle mit au monde 
un fils. Ils demandèrent : « Qu'a-t-elle en- 
fanté? » — a Un fils. » Ils montèrent à che- 
val et partirent en emportant des provisions 
avec eux " a . Ils arrivèrent à un arbre, se par- 
tagèrent leur pain et mangèrent. Le lende- 
main ils partirent et voyagèrent jusqu'à un 
endroit où ils trouvèrent un puits où ils pui- 
sèrent de l'eau. Les aînés se dirent : « Allons, 
descendons ce jeune enfant dans le puits. » 
Ils se réunirent contre lui, le descendirent et 



i 



LES SEPT FRÈRES 73 

partirent en le laissant là. Ils arrivèrent à 
une ville. 

Le jeune homme resta quelque temps dans 
le puits où on l'avait descendu, jusqu'à ce 
qu'un jour une caravane passant par là se 
mit à puiser de l'eau. Les gens en buvant 
entendirent quelque chose qui s'agitait dans 
le fond. « Attends un peu, » dirent-ils. Ils 
descendirent une corde, le jeune homme la 
prit et remonta : il était noir comme un nè- 
gre. Les gens l'emmenèrent et le .vendirent à 
un homme qui le conduisit chez lui. Il y 
resta pendant un mois et redevint blanc 
comme la neige. La femme de son maître 
lui dit : « Allons, partons ensemble. » — 
« Jamais, » répondit-il. Le soir l'homme re- 
vint et demanda : « Que fait le nègre^ » — 
« Vends-le, » lui dit sa femme. Il lui dit : 
« Voici que tu es libre, dispose de ta per- 
sonne ' 3 . » 

Le jeune homme s'en alla et arriva à une 
viiie où il y avait une fontaine habitée pat- 
un serpent. On n'y pouvait puiser sans qu'il 
mangeât une femme. C'était ce jour-là, le 
tour de la fille du roi d'être mangée. Le 
jeune homme lui dit : « Pourquoi pleures- 
tu? » — « C'est que c'est mon tour d'être dé- 

7 



r. 



V 



74 contes roruLAinRS berbères 

vorée aujourd'hui. ■ L'étranger reprit : 
* Courage, je te tuerai s'il plaît à Dieu, le 
Seigneur. > La jeune fille entra dans la fon- 
taine : le serpent s'élança contre elle, niais 
dès qu'il montra sa tête, le jeune homme le 
frappa d'un bâton et la fit voler. Il en fit au- 
tant à une autre tête jusqu'à ce que le ser- 
pent mourut. Tous les gens de la ville allèrent 
puiser de l'eau. Le roi demanda : ■ Qui a 
fait cela/ » — * C'est lui, dit-on, l'étranger 
qui est arrivé hier. ■ — « Ammenez-le moi. « 
On le conduisit devant le prince, n C'est toi 
qui a tué le serpent? a — « C'est moi. ■ Le 
roi lui donna sa fille et le nomma son lieu- 
tenant : la noce dura sept jours •'. 

Mon conte est fini avant que mes ressour- 
ces soient épuisées. 



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36 



l'oiseau merveilleux et le juif ?° 
(il in Sfisifa.) 

Il y avait un homme qui ne possédait rien : . 
il ramassait du bois. Un jour, il rencontra 
un oiseau qu'il mit en cage : son fils trouva 
le lendemain, dans la cage, un rubis qu'il 
vendit. Chaque jour il en vendait un. Quand 
il fut riche, il partit en Orient faire le pèle- 
rinage, laissant deux enfants et une femme. 
Celle-ci/chaque jour, portait un rubis au juif. / ^ 
Ce dernier lui dit : « Tue l'oiseau, et tu ap- 
porteras une poêle à frire. » — « Va, dit la 
femme, tu le mangeras. » En revenant de la 
mosquée, ses enfants trouvèrent dans la poêle 
à frire la tête et le cœur de l'oiseau 'il' les A - 
prirent et mangèrent, l'un la tête, l'autre le 
cœur. La femme battit ses fils et leur dit : 
« Pourquoi avez-vous mangé cela?... » Ils 
partirent furieux. Le juif vint lui dire : « A 



76 CONTES POPULAIRES BERBÈRES 

quoi cela te sert-il ?» Il s'en alla. Les enfants 
/ f quittèrent leur$ pays. La femme se fit juive 

et épousa le juif. 

Sur la rpute, ses fils virent auprès d'eux 
un étang. L'un d'eux dit à son frère : • Sé- 
parons-nous. » Ils se quittèrent. Il arriva que 
le roi d'un pays mourut après avoir dit : 
• Prenez l'homme que vous trouverez dor- 
mant à l'entrée de la porte : il régnera sur 
vous. ■» L'un des enfants devint roi. Trois pi- 
geons vinrent à lui, il leur dit : « Qui êtes- 
vous? » Ils s'approchèrent : « Volez, » conti- 
nua-t-il. Ils s'envolèrent à l'Ouest. 

Le père des enfants, en revenant de l'O- 
rient, trouva sa maison appartenant à un juif 
et sa femme convertie au judaïsme. « Je ne 
suis plus musulmane, » dit-elle à son mari. 
Il répondit : • Par Dieu, allons vers le roi 
de justice. » Ils partirent. Quand il arrriva. 
près de son fils, il lui dit : « Tu es mon fils, 
ta mère s'est faite juive. » — « Par Dieu, dit 
le prince, examinons comment. » — « Juge- 
la, qu'elle meure. » Le roi la condamna au 
feu : les Arabes vinrent et la brûlèrent 77. 












37 

LA CAVERNE DES DJINNS ' 8 

(Chellia du Sous.) 

• 

Dans un certain village, il y a un endroit 
où existe une caverne, les de'mons y parlent : 
on l'appelle Taghia Ikhinefnem. Celui qui 
désire quelque chose apporte des victimes 
qu'il e'gorge et y passe la nuit. Sidi Moham- 
med ou Sliman el Djazouli y monta et y 
passa la nuit. Quand il revint dans sa mai- 
son, il trouva tout ce qu'il voulut. 



*3$Mr 



38 

LA COLLINE DES DJINNS 79 

(Bou Semghoun.) 

Il existe un puits au milieu de la colline 
d'JUa-Illa 8° où vivent beaucoup de djinns 
qui tuent ceux qui y montent. Un homme 
dit aux gens : « Je vous promets d'y mon- 
ter : levez-vous et attendez-moi en bas de la 
colline jusqu'à ce que je descende. » Quand 
il monta, les djinns le saisirent : il demeura 
étranglé tout en criant : • Il y en a, il yen 
a (des démons, en berbère : i7/«i, Ma.) 



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39 

LA PIERRE FONDUE 21 

(Bou Semghoun.) 

Un individu de Bou Semghoun alla à 
Ouarqa 82 e t rapporta une pierre que fit fon- 
dre un savant de Bou Semghoun : elle devint 
du cuivre rouge. Les deux individus qui 
avaient porté la pierre moururent : on l'ap- 
pelait Berchan (noire), et celui qui la fit 
fondre, Dah'man Ou Sahhoul. 





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40 
LE TRÉSOR DE RAS EL 'àÏN S3 

(Chelha du Sous.) 

Un homme marcha jusqu'à ce qu'il arriva 
au pays de Ras el Oued 84. H s'informa d'un 
endroit appelé El Oued lâïnTiout Oulidj 85. 
11 s'avança jusqu'à un village élevé nommé 
Laqcabt, et monta jusqu'à Ras el *Aïn 86. Là 
il trouva une ville que les chrétiens habi- 
taient dans le temps passé. Il y avait là beau- 
coup d'argent : les gens en trouvèrent, non 
pas une fois ni deux : les Maghrébins s'y 
enrichirent. 




» 




4 1 



LE TRÉSOR DE 4 ASLA s " 



(Bou Semghoun.) 



Trois individus venant du Sous arrivèrent 
à Asla 88 , un homme leur prépara de la nour- 
riture dans sa maison. Après avoir déjeûné, 
ils lui dirent : « Tu connais Ghoundjaïa? » 8 » 
— « Je le connais. » — « Viens avec nous, 
nous prendrons des trésors et nous te don- 
nerons au-dessus de ton attente ». Il partit 
avec eux. Quand ils furent arrivés, ils se 
mirent à réciter des formules, entrèrent par 
la porte de la caverne, allèrent au trésor et 
en prirent de quoi suffire à la charge de 
trois mulets. En sortant de la caverne, ils 
dirent à leur compagnon de v Asla : « Va 
nous préparer à déjeûner pour que nous 
mangions en arrivant. • Il partit, égorgea 
une chèvre pour leur nourriture, les atten- 



Si CONTES rOPUI.AlllES BERBERES 

dit et, comme ils ne venaient pas, partit à 
leur recherche : il ne les trouva pas. Il re- 
vint au qçar de 'Asla et leur dit dans la 
djema'a : • Voici ce qui m'arrive; par Dieu, 
je vous réclame la location de mes mulets. » 
Ils partirent avec lui, pour un salaire de 
plusieurs jours, mais on ne sait ce qu'ils de- 



x^vr* r\ *xy» •vryyw ^/\y>./v\^wv^v*\ r\*> *wv^ /\y* ^» ** ^ 




\^AnA/W*/\/\A^/ *^w» v <+wt>*\* v. 



4 2 

MOITIÉ DE COQ 90 

(J3en/ Menacer.) 



Dans le temps passé, un homme avait deux 
femmes ; l'une était intelligente ; l'autre sotte. 
Elles possédaient un coq en commun. Un 
jour elles se disputèrent à son sujet; elles se 
le partagèrent et chacune en prit la moitié : 
la sotte fit cuire sa part ; lakoll^ laissa vivre /—/ -^cto e- 
la sienne qui marchait sur une patte et n'a- 
vait qu'une aile. Quelques jours se passèrent 
ainsi. Alors Moitié de Coq dit à sa maîtresse : 
« Prépare-moi des provisions pour que j'aille 
en pèlerinage. » Elle lui donna ce qu'il lui / t" 
fallait pour son voyage. 

Moitié de Coq se leva de bon matin, prit 
la route du pèlerinage : au milieu de la / ^ x 
journée, elle fut fatiguée et descendit vers 
un ruisseau pour se reposer. Voici qu'un 
chacal vint y boire. Moitié de Coq sauta 



84 CONTES POPULAIRES BERBERES 

sur son dos, lui vola un poil qu'elle cacha 
sous son aile et se remit en marche. Elle 
chemina jusqu'au soir et s'arrêta sur un arbre 
pour y passer la nuit. 

Elle n'était pas encore reposée lorsqu'elle 
vit un lion passer près de l'arbre où elle 
avait pris son gîte. Aussitôt qu'elle l'aperçut, 
elle sauta sur son dos et lui vola un poil 
qu'elle mit avec celui du chacal. Le lende- 
main matin, elle se leva de bonne heure et 
se remit en route. Arrivée au milieu d'une 
forêt, elle rencontra un sanglier et lui de- 
manda : « Donne-moi un poil de ton dos 
comme l'ont fait le roi des animaux et le 
plus rusé : le chacal et le lion. » Le sanglier 
répondit : « Puisque ces deux personnages 
importants parmi les animaux t'en ont 
donné, je t'accorderai aussi ce que tu de- 
mandes. » Il arracha un poil de son dos et 
le remit à Moitié de Coq. Celle-ci reprit sa 
route et arriva à la grande maison d'un roi.. 
Elle se mit à chanter et à dire : « Demain 
le roi mourra, et je prendrai sa femme. » 
En entendant ces paroles, le roi -donna à 
p ses nègres l'ordre de se saisir de Moitié de 

Coq et de la jeter au milieu de l'étable des 
brebis et des chèvres pour être foulée aux 



► 




MOITIÉ DE COQ 85 

pieds et tuée par elles, afin d'être débarrassé 
de son.chant. Les nègres s'en emparèrent et 
la jetèrent dans retable pour y périr. 

Lorsqu'elle y fut descendue, Moitié de 
Coq tira de dessous son aile le poil du cha- 
cal et le brûla dans le feu. Dès qu'elle l'eût 
mis près de la flamme, le chacal arriva en 
disant : « Pourquoi brûles-tu mon poil ? dès 
que je l'ai senti, je suis venu en courant. » 
Moitié de Coq répondit : « Voici ma situa- 
tion, tire-moi de là. » — « C'est chose fa- 
cile », dit le chacal, et aussitôt il glapît pour 
appeler tous ses frères : ils se réunirent prés 
de lui, et il leur donna cet ordre : « Mes 
frères, sauvez-moi de Moitié de Coq, car 
elle a un poil de mon dos qu'elle a mis au 
feu. Je ne veux pas brûler ; tirez-la de l'éra- 
ble des bêtes du roi et vous tirerez mon poil 
de ses mains. » Aussitôt les chacals couru- 
rent à cette étable, étranglèrent tout ce qui 
s'y trouvait et délivrèrent Moitié de Coq. 

Le lendemain, le roi trouva ses étables 
désertes et ses animaux morts. Il chercha 
Moitié de Coq, mais inutilement. Celle-ci, 
le lendemain, à l'heure du souper, se mit à 
chanter comme la première fois. Le prince 
appela ses nègres et leur dit : « Saisissez-là 



86 CONTES POPULAIRES BERBERES 

et jetez-là dans l'étable des bœufs pour qu'ils 
l'écrasent sous leurs pieds. » Les nègres s'en 
emparèrent et la précipitèrent au milieu de 
l'étable. Dès qu'elle y fut descendue, elle 
prit le poil du lion et le mit dans le feu.; Le 
lion arriva en rugissant et lui dit : « Pour- 
quoi brûles-tu mon poil ? J'ai senti de ma 
caverne l'odeur de poil brûlé et je suis venu 
en courant pour savoir le motif de ta con- 
duite. » Moitié de Coq répondit : « Voici 
ma situation, tire-moi de là. » Le lion sortit 
et rugit pour appeler ses frères : ceux-ci 
arrivèrent en toute hâte et lui dirent : « Pour- 
quoi nous appelles-tu, maintenant? » — « Ti- 
rez Moitié de Coq de l'étable des bœufs, car 
elle a un de mes poils qu'elle peut mettre nu 
feu; si vous ne la délivrez pas, elle le brû- 
lera*, et je ne veux pas sentir l'odeur du poil 
brûlé pendant que je vivrai. • Ses frères lui 
obéirent ; ils tuèrent aussitôt tous les bœufs 
de l'étable. 

Le lendemain, le roi vit que ses animaux 
étaient tous morts : il entra dans une colère 
telle qu'il voulait s'étrangler. 11 chercha 
après Moitié de Coq pour la tuer de ses 
propres mains : il chercha longtemps sans 
la trouver et revint chez lui pour se reposer. 



MOITIÉ DE COQ 87 

Au coucher du soleil, elle vint à sa place 
habituelle el chanta comme les fois précé- 
dentes. Le' roi appela ses nègres et leur dit : 
« Cette fois, placez-là dans une maison dont 
vous fermerez bien lés portes jusqu'à de- 
main : je la tuerai moi-même. » Les nègres 
la saisirent aussitôt et la placèrent dans la 
chambre du trésor. Quand elle y fut des» 
cendue, elle vit de l'argent sous ses pieds ; 
elle attendit jusqu'à ce qu'elle n'eût rien à 
craindre des maîtres de la maison qui dor- 
maient tous, tira de dessous son aile le poil 
du sanglier; elle alluma du feu et l'y plaça. 
Aussitôt le sanglier arriva en courant et en 
faisant trembler la terre : il poussa sa hure 
qui ébranla le mur dont la moitié s'écroula, 
pénétra jusqu'à Moitié de Coq et lui dit : 
« Pourquoi brûles-tu mon poil en ce mo- 
ment? » — « Excuse-moi, tu vois la situa- 
tion où je me trouve, sans compter ce qui 
m'attend demain, car le roi veut me tuer de 
ses propres mains sj tu ne me tires de pri- 
son. » Le sanglier reprit : « La chose est 
facile : ne crains pas ; je vais t'ouvrir la porte 
pour que tu puisses sortir ; en vérité, tu es 
assez restée ici. Lève-toi, va prendre de Tar- 
dent en suffisance pour toi et tes enfants. » 



XS contes rorcuiRES 

Mollit Je Coq obéit ; elle se roula d'ans l'or, 
emporta tout ce qui s'attacha à Ses ailes et à 
ses pattes et en avala jusqu'à ce qu'elle fut 
rassasiée. 

Elle reprit le chemin qu'elle avait suivi le 
premier jour, et lorsqu'elle arriva près de la 
maison, elle appela sa maîtresse et lui dit : 
*• Frappe à présent, ne crains pas de me 
tuer. • Sa maîtresse se mit à frapper jusqu'à 
ce que Moitié de Coq l'appela de dessous la 
natte : • Assez, à présent, roule la natte. » 
Elle obéit et vit la terre toute luisante d'or. 
A l'époque où Moitié de Coq revint de 
pèlerinage, les deux femmes possédaient une 
chienne en commun. La sotte voyant que 
sa compagne avait reçu beaucoup d'argent lui 
dit : t Nous allons partager cette chienne. ■ 
La femme intelligente répondit : « Nous ne 
pourrons rien en faire, laisse-là vivre; je 
t'abandonne la moitié que je possède. Garde- 
là à toi seule : moi, je n'en ai pas besoin. » 
La sotte dit à sa chienne :* Va en pèlerinage 
comme a fait Moitié de Coq et apporte-moi 
.)= iw , La chienne se leva pour obéir à 
esse : elle se it 



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MOITIÉ DE COQ 89 

elle vit au milieu de la fontaine une pierre 
jaune, elle l'enleva dans sa gueule et revint 
en courant. Quand elle arriva à la maison, 
elle appela sa maîtresse et lui dit : « Prépare 
des nattes et des baguettes : voici que je suis 
revenu de pèlerinage. » La sotte prépara des / t 
nattes sous lesquelles la chienne courut dès 
qu'elle entendit la voix de sa maîtresse, et 
lui dit : « Frappe avec modération. » La 
femme saisit les baguettes et la frappa avec 
toute la force possible. La chienne cria 
longtemps pour faire cesser les coups : sa 
maîtresse refusa jusqu'à ce que l'animal fut 
froid. Elle enleva les nattes et trouva la 
chienne morte avec la pierre jaune dans la 
gueule ^'. 











\ 



*^* 






43 

LE PRÉSENT DE LA FÉE * 2 

{Bou Semghoun). 

Un jour qu'une jeune fille de Bou Sem- 
ghoun était allée à Ouarqa, des génies rem- 
portèrent. Son frère partit chercher sa sœur : 
elle sortit de la montagne pour le saluer et 
lui dit : « Je suis mariée à un djinn, attends- 
moi, je te donnerai quelque chose que tu 
apporteras à ma mère. » Elle lui apporta un 
sac de cendres et ajouta : « Ne t'arrête pas 
en route jusqu'à ce que tu sois arrivé chez ta 
mère. » Quand il fut à Ouarqa, il se dit : Je 
vais m'arrêter pour voir ce qu'elle m'a donné. 
« Il regarda et ne trouvant que de la cendre, 
il vida le sac et n'en laissa qu'un peu au 
fond. » Lorsqu'il arriva chez sa mère, il lui 
dit : « Voici, regarde ce que ta fille m'a 
donné. » — « Secoue-le. » dit-elle. Ils trou- 
vèrent des pièces de monnaie. Il retourna en 



courant à l'endroit où il avait jeté la cendre, 
mais ne trouva rien. Il revint alors chez sa 
sœur a Ouurqa ; elle sortit au-devant de lui 
et lui dit : • Va, je te donnerai rien, puisque, / ■> 
ce que je t'ai donné quand tu* es venu, tu 
l'as secoué "3 » 



1 




44 

LE TRÉSOR DE GHOUNDJAÏA °3 

(Bou Semghoun). 

Un homme vint du Sous à Bou Sem- 
ghoun; il emmena deux individus avec lui à 
Ghoundjaïa pour enlever des trésors. Ils 
prirent avec eux 70 bougies, entrèrent dans 
la caverne et y marchèrent jusqu'à ce que 
35 bougies fussent consume'es; ils revinrent 
en brûlant les 35 qui restaient et sortirent de 
la caverne 94 . 




S" 



CINQUIÈME PARTIE 



CONTES DIVERS 



1 




LA VIEILLE ET LA MOUCHE 95 

(Zonaoua.) 

Une vieille femme était allée un jour à la 
fontaine, laissant chez elle un pot de 
lait. Quand elle revint, elle trouva une mou- 
che tombée dans le lait : elle lui enleva la 
queue ; la mouche lui dit : « Rends-moi ma 
queue pour que j'aille conduire chez mes 
parents une mariée. » La vieille lui répondit : 
« Amène-moi une chèvre. • La chèvre lui 
dit : « Apporte-moi de l'herbe. » La mouche 
alla vers le figuier. Celui-ci lui répondit : 
« Donne-moi du fumier. » Elle s'adressa au 
bœuf : « Bœuf, donne-moi du fumier pour 
le figuier, celui-ci me donnera des feuilles 
que je porterai a la chèvre, la chèvre me 
fournira du lait que je donnerai à ma grand- 
mère qui mé rendra ma queue, afin que 
j'aille chez mes parents conduire une ma- 



96 CONTES POPULAIRES BERBERES 

riée, » Le bœuf lui donna du fumier, elle le 
porta au figuier qui lui donna du feuillage, 
elle le porta à la chèvre et reçut du lait ; en 
échange, la vieille lui rendit sa queue, et elle 
alla chez ses parents conduire une nouvelle 
mariée 96. 

Mon histoire a été de vallée en vallée ; je 
l'ai racontée à des fils de nobles : pour nous, 
que Dieu nous pardonne et qu'il extermine 
les chacals. 




^ »iV» #jV. «uiV* «jV> *Ar» »Ar. *Ar* #jV, »jV* *A* 




46 

l'étranger 97 
(Zoiuioua). 

On raconte qu'ii y a longtemps un voya- 
geur marcha sur une route jusqu'à un en- 
droit désert où il apercevait de la fumée. Il 
s'en approcha, et quand il fut arrivé, il trouva 
un homme seul avec un cheval, deux fau- 
cons et trois jeunes chiens. Au matin, il se 
leva, monta à cheval, prit les chiens, s'en alla 
et combattit seul jusqu'au soir contre des 
troupes, puis il s'en retourna. Ceux avec les- 
quels il avait lutté se nommaient Ifragatin. 
Cela dura jusqu'à ce qu'un jour ils se dirent: 
« Que ferons-nous? » Ils allèrent trouver un 
vieillard pour lui demander conseil. Il leur 
dit : a Comment est celui qui monte à che- 
val ?» — « Il a un cheval, deux faucons et 
trois jeunes chiens, « répondirent-ils. Le 
vieillard reprit : « Amenez-lui six femmes, 

8 



98 contes populaires berbères 

deux faucons femelles, trois chiennes et deux 
juments. » Le lendemain ils agirent ainsi. A 
son arrivée, les femmes étaient en avant. 
Quand il les vit, son cœur se porta vers elles : 
, les chiens coururent aux chiennes, les fau- 
cons firent de même, ainsi que le cheval 
quand il aperçut les juments : il bondît vers 
elles. La tribu entoura l'homme, le fit pri- 
sonnier et l'emmena. Il demeura ainsi pen- 
dant six jours : l'un disait j « Je vais le tuer ; » 
un autre disait non; enfin quelqu'un se leva 
et dit : « Faites-le mourir. » On rassembla 
du bois, on le brûla et il mourut. 















47 

RENCONTRES SINGULIERES 98 

(Zouaoua). 



Jadis un homme était en route : il rencon- 
tra une jument qui paissait dans les prés : 
elle était maigre, décharnée et n'avait que la 
peau et les os. Il marcha jusqu'à un endroit 
où il trouva une jument grasse, quoiqu'elle 
ne mangeât pas. Il alla plus loin et rencontra 
un mouton qui donnait des coups contre un 
rocher jusqu'au soir pour y passer la nuit. 
En avançant, il rencontra un serpent qui se 
balançait dans un trou où il ne pouvait se 
retirer. Plus loin, il vit un homme qui jouait 
avec une boule: ses enfants étaient des vieil- 
lards. Il arriva près d'un vieillard qui lui 
dit : « Je vais t'expliquer tout ceci : la ju- 
ment maigre que tu as vue représente 
l'homme riche dont les frères ne possèdent 
rien; la jument grasse représente l'homme 



pauvre dont les frères sont riches. Le serpent 
qui se balançait sans pouvoir entrer ni sortir 
est l'image de la parole, qui, une fois pro- 
noncée et entendue, ne peut plus revenir en 
arrière. Le mouton qui donne des coups 
contre le rocher pour y passer la nuit, dési- 
gne l'homme qui a une mauvaise maison. 
Celui dont tu as vu les enfants vieillis, tandis 
qu'il jouait aux boules, que représe-nte-t-il ? 
Cet homme a pris une belle femme et ne 
vieillit pas : ses enfants en ont pris de mau- 
vaises. 



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48 

LE SOT ET LA CORDE °9 

(Clielha du Sous). 

Un imbécile nommé Salah ne venait ja- 
mais à la mosquée que lorsque la prière était 
terminée. Un jour qu'il priait, il vit une 
corde suspendue à la voûte ; elle se balan- 
çait et lui heurta le visage. Il se dit en lui- 
même : Il faut couper cette corde : il la sai- 
sit, monta jusqu'en haut, et une fois arrivé, 
tira un couteau de sa poche et coupa la 
corde. Il tomba avec elle, mais il y avait 
des tapis étendus sur le sol; il tomba sur 
l'un d'eux et Dieu le sauva. 



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49 

LA FKMME, LE ROI ET LE SERPENT ' 0O 

(Figuig). 

Une femme avait quatre fils. Lorsqu'ils 
furent grands, ils partirent pour voler. Un 
dragon sortit vers eux, les trouva endormis 
et en tua deux. Quand les autres s'éveillè- 
rent et trouvèrent leurs frères morts : « Sei- 
gneur Dieu, dirent-ils, quelle est cette aven- 
ture !» — Le serpent arriva; ils le saisirent, 
le mirent dans une gibecière, l'apportèrent 
à leur mère et lui dirent : « Mère, ce serpent 
a tué nos frères. Allons tout de suite le 
porter au roi qui décidera s'il le taeraou s'il 
le lâchera ». Lorsqu'ils l'apportèrent au 
prince, celui-ci le prit. Leur mère commença 
de se plaindre en disant : « O roi, la loi or- 
donne que tu ne le laisses pas vivre : puis- 
qu'il a tué mes enfants, tu le tueras. » Le 
roi répondit : « Examinons d'abord si tes fils 



LA FEMME, LE ROI ET LE SERPENT 103 

n'avaient pas commis d'injustice envers lui ». 
Alors le serpent se leva, et par la puissance 
de Dieu, parla en redressant la tête : « Dis- 
nous, lui demanda-t-on, pourquoi tu as tué 
ses enfants? » Il répondit : • Un jour ils ont 
fait périr ma femme : je les ai tués à mon 
tour. » Aussitôt la femme se plaignit et me- 
naça de le faire périr, mais le roi reprit : 
« Va-t-en, » et il lâcha le serpent. La femme 
alla dans sa maison, prit du poison, le donna 
à la négresse et lui dit : « Négresse, jette-le 
dans la nourriture du roi et que Dieu le gué- 
risse ! « La négresse jeta le poison dans la 
marmite et le mêla avec le souper. On le prit 
et on le porta au prince. Quand celui-ci en 
eut mangé, il tomba malade et dit : a Ame- 
nez-moi la femme; si quelqu'un m'a tué, 
c'est elle. » Il mourut. La femme du roi vint 
avec la coupable : elle la vainquit et dit : 
« Puisque mon mari est mort, tu mourras 
aussi, o On l'emmena pour la faire périr. 



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5o 

LE VIEILLARD, LA FEMME ET LES VOLEUKS lo ' 

{Oued Ri g h). 

Un jour deux voleurs entrèrent dans une 
maison. Ils y trouvèrent une vieille femme, 
son mari et une chèvre : c'est tout ce qu'il 
y avait. L'un d'eux dit à l'autre : « Com- 
ment partir sans rien emporter? » Son com- 
pagnon répondit : « Nous tuerons le vieil- 
lard et la chèvre et nous jouirons de la 
femme. » I /homme et sa femme les avaient 
entendus : « Crje, dit le premier, pour sau- 
ver ma vie. » La vieille répondit: « Tais-toi, 
c'est ton destin qui t'arrive. » — « Comment 
me tairai-je! répliqua le vieillard : des vo- 
leurs veulent me tuer, moi et la chèvre : toi 
tu ne t'y opposes pas parce que tu les as en- 
tendus dire des choses qui te plaisent : je pé- 
rirai par ta faute : tu es contente de com- 
mettre un adultère avec eux! » Il cria très 



LE VIEILLARD, LA FEMME ET LES VOLEURS IOD 

fort de façon que les voisins entendirent : les 
voleurs s'enfuirent et l'homme sauva sa vie 
et celle de la chèvre. 




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5i 

LE RICHE AVARE l02 

{Chelha du Sous.) 

Il existait un avare qui possédait de gran- 
des richesses : son voisin qui était pauvre 
étant venu à mourir, les gens du quartier 
s'adressèrent au riche et lui demandèrent un 
linceul. Il leur répondit : « Revenez une au- 
tre fois : je n'ai pas d'argent. » — « Et le 
mort, demandèrent-ils, nous le salerons? • 
— « Oui, salez-le. » 




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52 
LES TROIS VOLEURS '°* 

(Ain Sfisifa). 

Trois individus étaient allés couper les rou- 
tes : ils arrêtèrent un homme, le tuèrent et 
prirent son argent. Ils envoyèrent l'un d'eux 
chercher des mets délicats et convinrent en- 
tre eux de le tuer. L'autre se dit en partant ; 
« Je mettrai du poison dans la marmite. » 
Quand ils revint, ils l'assassinèrent. Ils mou- 
rut le premier, les deux autres périrent et le 
trésor resta sans maître '° 4 . 




Un enfant était allé avec son père dans 
un jardin où il tirait de l'eau avec lui. Il eut 
faim. Son père lui dit : « Mon fils, je n'ai 
rien à te donner, va, cherche dans les feuil- 
les, sous les palmiers, peut-être trouveras-tu 
une petite datte ou une courge. ■ L'enfant 
partit en pleurant et ne trouva rien. Son 
père se mit à pleurer et à invoquer Dieu. 
Uce femme arriva portant un plat de farine : 
quand elle fut près d'eux, elle leur dit : 
• Dieu vous assiste ! s Le père répondit : 
" Dieu te sauve. • — « Pourquoi pleures- 
tu? ■ — ■ C'est que mon fils va mourir de 
faim, o — • Toi et ton fils, prenez et mangez 
Dieu. » Elle donna de la farine 
à peu à l'enfant jusqu'à ce qu'il se leva : 
langèrent jusqu'à ce qu'ils furent rassa- 
et louèrent Dieu. 



54 

LE ROI ET SA FAMILLE ,0 ° 

(Bou Semghoun), 

Au temps jadis^in roi régnait sur le Magh- 
reb : il avait quatre fils. Il partit, lui, sa 
femme et ses enfants pour l'Orient. Ils s'em- 
barquèrent : leur vaisseau fut submergé avec 
eux. Les vagues les enlevèrent chacun sépa- 
rément : l'une emporta la femme; une autre 
le père, seul, au milieu de la mer dans une 
île ou il trouva une mine d'argent. Il en 
emporta fréquemment jusqu'à ce qu'il en eut 
extrait une grande quantité et s'établit dans 
le pays. Les gens entendirent souvent parler 
de lui et apprirent .qu'il habitait au milieu 
de la mer : ils bâtirent des maisons jusqu'à 
ce qu'il y eut une grande ville. Il fut roi de 
cette contrée. Quiconque venait pauvre chez 
lui, il lui donnait des pièces de monnaie. Un 

9 



I 10 CONTES POPULAIRES BERBERES 

homme pauvre épousa sa femme ; quant à 
ses fils, ils se mirent à étudier, chacun dans 
un pays différent. Ils devinrent tous savants 
et craignaient Dieu. Le roi faisait chercher 
les tolba qui vénéraient le Seigneur : le pre- 
mier des frères lui fut indiqué; il envoya 
vers lui. Il cherchait aussi un khodja; le se- 
cond lui fut désigné, il le manda chez lui. 
Le prince désirait particulièrement un'adel ; 
un autre frère lui fut indiqué, il le fit venir 
chez lui ainsi que l'imam, qui était le qua- 
trième frère. Ils arrivèrent chez leur père 
sans le connaître et sans être connus de [lui. 
La femme et celui qui l'avait épousée vin- 
rent aussi chez le roi pour se plaindre. Lors- 
qu'ils se présentèrent, la femme monta seule 
ce soir-là au palais. Le prince fit chercher 
les quatre tolba pour passer la nuit chez lui 
jusqu'au matin. Pendant la nuit, il les épia 
pour les connaître. L'un d'entre eux leur 
dit : « Puisque le sommeil ne nous vient 
pas, que chacun fasse savoir qu'il est. » L'un 
reprit : « Moi, mon père était roi : il avait 
beaucoup d'argent et quatre fils dont les 
noms étaient semblables aux vôtres. » Un 
autre dit : « Moi aussi, mon père était roi, 
il nous est arrivé comme à toi. » Un autre 



LE ROI ET SA FAMILLE I I I 

reprit: « Moi aussi, mon père était roi : il 
nous est arrivé comme à vous. » Le qua- 
trième dit à son tour : « Moi aussi, mon père 
était roi; il nous est arrivé comme à vous 
trois : vous êtes mes frères. » Leur mère les 
entendit et se prit à pleurer jusqu'au matin. 
On l'amena au prince qui lui dit : « Pour- 
quoi pleures-tu ? » Elle répondit : « J'étais 
autrefois la femme d'un roi, nous avions 
quatre fils; nous nous embarquâmes, lui, 
nos enfants et moi : le vaisseau qui nous por- 
tait se brisa; chacun s'en alla seul, jusqu'à 
ce que hier, ils ont parlé devant moi pen- 
dant la nuit et m'ont indiqué ce qui est ar- 
rivé à eux, à leur père et à leur mère. » Le 
roi reprit : « Faites-moi connaître vos aven- 
tures: » Ils l'en informèrent. Alors le prince 
se leva en pleurant et dit : « Vous êtes mes 
fils, » et à la femme : « Tu es ma femme. » 
Dieu les réunit 107 . 




s- 






55 

r ES VOLEURS 108 

[Zouaoua). 

Des coupeurs de route poursuivaient un 
jour quelqu'un. O homme, lui crièrent-ils, 
arrête, que nous t'interrogions. Il leur ré- 
pondit : « Vous n'avez pas à m'interroger : 
si c'est sur le monde, personne ne le traverse 
sain et sauf : si c'est sur l'autre, il n'y a que 
Dieu qui sache ce que c'est : mais si je. m'ar r 
rcte. je me fais du tort. » 




^fl tnrnniiMiii ^ Ti»tiniF glanj ^nTTTTTTTTmrT S^ mn MB 



fCUellia du Sons.) 

Chez les Idaouîsaren "», il existe un en- 
droit appelé Tafedna *•' et où l'on pèche 
beaucoup de poissons. Un jour des barques 
y prirent avec leurs filets 290,000 tasergalts 
[sorte de poisson) et revinrent. Une autre fois 
elles y retournèrent, mais un poisson appelé 
el qars sortit contre elles, frappa un marin 
et lui coupa In moitié du pied. 



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>7 



UEDDOU " 2 



(Zouaoua). 



Deux hommes, dont l'un se nommait Bed- 
dou et l'autre Amkammel, allaient au marché 
emportant un panier de figues. Ils rencontrè- 
rent un homme qui labourait et lui dirent : 
« Le Seigneur te soit en aide. » — <- « Amen », 
répondit-il. L'un d'eux voulut aller se laver : 
il n'y avait pas d'eau. Le laboureur demanda 
à celui qui était avec lui : « Comment t'apel- 
les-tu? » — « Beddou. » — « Par Dieu, Bed- 
dou, garde mes bœufs pour que j'aille boire. » 
— « Va. » Quand il fut parti, il lui enleva un 
des bœufs. A son retour, le laboureur vit qu'il 
lui en manquait'un. Il alla vers l'autre voya- 
geur et lui demanda : « Par mon père, quel 
est ton nom ?» — « Amkammel ouennidhni 
(complète l'autre) " 3 . » — « Par Dieu, Am- 
kammel ouennidhni, garde-moi ce bœuf 



BEDDOU I I 3 

pendant que j'irai chercher ceiui qui est 
parti. » — « Va. » Il lui enleva l'autre. Quand 
le laboureur revint, il ne trouva même plus 
le second. 

Les deux filous s'en allèrent, emmenant les 
bœufs : ils les égorgèrent pour les faire rôtir. 
L'un but toute l'eau de la mer, l'autre toute 
l'eau douce, pour complément. Quand ils eu- 
rent fini, l'un demeura là (à dormir), l'autre 
le couvrit de cendres. Le premier se leva pour 
aller boire, et fit tomber la cendre sur le che- 
min. Quand il revint, le second se couvrit de 
la tête du bœuf. Son frère qui allait boire eut 
peur et s'enfuit " 4 . 

Ils se partagèrent l'autre bœuf pour le man- 
ger : celui qui avait bu l'eau de la mer but 
l'eau d'ouce, celui qui avait bu l'eau douce 
but l'eau de la mer. Quand ils eurent fini 
leur repas, ils se mirent en route. Ils trouvè- 
rent une vieille femme qui avait de l'argent 
sur lequel elle était assise. Quand ils arrivè- 
rent, il se battirent. Elle se leva pour les sé- 
parer. L'un d'eux s'établit (à sa place) pour 
passer la nuit/il fit semblant d'être mort. La 
vieille lui dit : « Lève-toi, mon fils. » Il re- 
fusa. Le soir, l'un d'eux vola l'argent et dit à 
son frère : « Debout, partons. » Ils s'en allé- 



I 1 6 CONTES POPULAIRES BERBERES 

rent jusqu'à un endroit où s'endormit celui 
qui avait pris l'argent. L'autre emporta les 
dirhems et s'en alla /laissant le premier en- 
dormi. A son re'veil, celui-ci ne trouva rien. 
Il se mit à la poursuite de l'autre, et quand il 
arriva, il le trouva mourant de maladie. Ce 
dernier avait dit à sa femme r « Enterre- 
moi... » Elle l'enterra. Celui qui (le premier) 

avait volé l'argent s'en alla Il dit : « C'est 

un bœuf! » — « C'est moi, mon ami. • Il lui 
cria : « Louange à Dieu, mon ami, que tes 
jours (se passent) dans le bien. » Beddou lui 
dit : « Allons à la chasse. » Ils partirent seuls. 
Beddou ajouta : « Je vais te raser. • Il le rasa, 
et quand il arriva à la gorge, il regorgea et 
enterra sa tête. Un grenadier poussa à cette 
place. Un jour Beddou trouva la un fruit 
qu'il porta au roi. Quand il arriva, il sentit 
que c'était lourd : c'était une tête. Le roi lui 
demanda : « Qu'est-ce que cela ?» — « Une 
grenade. » — « Nous savons comme tu as 
agi, » dit le roi et il lui fit trancher la tête. 
Mon histoire est finie " 6 . 



F 




68 

LA VIEILLE MOSQUÉE 

(Chelhadu Sous). 



mG 



Dans un endroit de Massât "' existait une 
mosquée où il y avait trois cent soixante-dix 
sièges : les docteurs y enseignaient la science. 
Or jadis un homme apparut et leur dit : 
« Un prophète viendra dans cet endroit : 
cette mosquée sera ruinée et il n'en subsis- 
tera que le mih'rab. » On dit que lorsque le 
Mouley Sa'ah devra apparaître, le tambour 
y résonnera ,l8 . 




u* 



SIXIÈME PARTIE 



POESIES, CHANSONS, KNIGHES, PROVERBES 



M 



■f 



>9 

LA TESTE 119 
(Zouaoïu) . 



Je vais vous raconter ce qui est arrivé : 
A DjamâSaharidj, SiSaïd Amzian est mort. 
Tu as disparu, fine fleur de farine. 
La mort y ajoute H'asan Aoudjahan 
L'homme à la vie austère. 
A ton passage à Thadoukoimrth 
La douleur a péne'tré chez El Modhan 
Fleur belle et brillante. 
Cette fois le fléau a passé en Egypte : 
La il est constamment. 
Si H'and le forgeron est mort, 
Ainsi qu'El H'adj au nom célèbre. 
La mort y ajoute 'Ali, fils <f El H'adj 
• Qui ne craignait pas les fureurs 
Elle y joint Moh'and, fils de Frahth 
Beau parmi les jeunes gens, 
Deux d'entre les Aïth Arirou. 



122 CONTES POPULAIRES BERBERES 

Eile ajoute Moh'and le noir, 

Ceièbre pour son hospitalité ; 

Mesàoud, fils de Bekhi, 

Beau parmi les forgerons. 

Voiiâ le fléau de l'autre côté du col. 

Près de l'endroit où l'on rassemble les tentes 

Il enlève un couple de faucons, 

Les fils du chekh El Arbi. 




4» 4* 4* 4* 4*'4* 4 e 4* 4* 4* 4* 4* 4* 4* 



6o 



LES CONSEILS ,2 ° 



(Zouaoua). 



O ma tête qui ne raisonne pas 

Laisse l'ami inutile 

Il ne fera pas finir le monde pour toi. 

Dans l'autre, il n'intercédera pas pour toi ; 

L'un est comme un trépied 

La parole qui l'élève est mauvaise 

L'autre, quand il voyage, va avec lui 

Il coupera pour toi, comme des chardons, 

Les ennuis, il te sauvera. 

Le voisin qui. t'attaque est mauvais 

Evite-le, pars, déménage, 

Il ressemble à celui qui habite Akfad'ou 

Où il n'y a que lions et coupeurs de routes. 

•4P* 







61 

VERS EN DIALECTE CHELH'a t2 ' 

I 

Les lettres envient ton visage 
Les sept formes d'écriture sont agitées 
Eût on cinq mille intelligences, 
On deviendrait fou (à ta vue) comme si Ton 

[voyait Azraïl de ses yeux. 



II 



O Seigneur Moh'ammed, dis seulement : Vos 
En eux je resterai, je n'en sortirai pas. [cœurs, 









ENJGMES 

iZouaaual . 

i Cinq l'olba dans un seul manteau. 
(Les cinq doigts de pied). 

2 La boîte de la création qui s'achève à )'i 
(La noiï). ftérit 

3 Deux faucons sur une .muraille ; leur 
(Le soleil et la lune). [est dans la"n 

4 Mon oncle S'aïd est courbé quand il m 
Ses mains derrière son dos, [che bi 
Ses oncles déchirent les brebis 

(La charrue). 

5 Elle se tient sur le foyer et mange ses < 
(La lampe). [«-ailles 

6 II a la forme d'un caillou et une long 
(L'oignon). [cheveli 

7 Le trône à sept trous 
(La tèie). 

8 J'ai vu une merveille 



12Ô CONTES POPULAIRES BEREîÈKES 

L'argent montant sur l'or 
(Le blanc d'oeuf) l2i . 
9 En marchant elle étend du linge ,a:> 
(La rivière). 

10 Des négresses dans des blanches 
(Les pupilles des yeux). 

1 1 La mosquée qui n'a pas de portes 
(L'œur). 

12 Ma natte est en cuivre 
Elle ne se rompt ni se salit 
(Le ciel). 




*\t/* *»/«• *\t/« *»/« *\t/#. *W* »\«. 
* -» .-- -- -» - ». -.. .. 



Par la lai 


.iguc, nous nous améli 


Dans le c 


'Ceur, rien île bon. 


Sa langu 


e est douce 


Son cœu 


r amer 


Sa langu 


e est polie 


Son cœu 


r est rouge. 



F 



NOTES 



I*J2 NOTES 



en zouaoua fait partie d'un recueil de la Biblo- 
thèque nationale (fonds berbère, n° i); la troi- 
sième est traduite dans ce recueil (n° 2). Le su- 
jet est aussi raconté en arabe chez les Hadjoutes, 
mais avec plus de développements. Tiré d'affaire, 
le hérisson conseille à son compagnon de faire 
le mort et d'attendre que le propriétaire trompé le 
jette hors du silo. Cette dernière version a été 
traduite et amplifiée par le colonel Trumelet (Les 
Saints de l'islam, ch. vu. Le Chacal et le Héris- 
son ; Blida, récits selon la légende, la tradition 
et V histoire. Alger, 1887, 2 v. in-8° t t. I, ch. oj./fe.jflf 
La même histoire se retrouve avec des va- 
riantes chez les Slaves du Sud : Le renard a 
soixante-dix ruses et le hérisson trois, grâce aux- 
quelles ils échappent de la fosse aux loups où ils 
sont tombés tous deux (Krauss, Sagen undmœr- 
chen der Sùd-$laven, t. I, fabl. xm). H est cu- 
rieux de rencontrer ici les données de deux fa- 
bles de la Fontaine réunies en une seule : le 
Chat et le Renard (fables xr, 5) où les deux ani- . 
maux disputent sur le nombre et la valeur de 
leurs ruses; le fabuliste français a emprunté ce 
sujet aux Apologues de Regnerius (pars I, 
fab. xxvm, Catus agrestis et Vulyes); il a été 
traité depuis par Desbillons (Fabulae aesopiae, 
v. 3y, Vulpis et Ericius). Une des plus anciennes 
rédactions que je connaisse existe en espagnol 
(La Raposa e el Gato) et fait partie d'un recueil 
manuscrit intitulé : Expejo de legos } qui date 
probablement de la seconde moitié du xiv* siècle, 
comme le livre des Exemples. Le renard a vingt 
ruses et le chat une seule, qui est de monter à 



NOTES ]33 

l'arbre (Cf. P. de Gayangos, Escritovcs espanoles 
anteriores al siglo xv, p. 443). La môme don- 
née existe dans les fables de Jean de Scheppei 
n° lviu, Vulpes et Catus (ap. Hervieux Les fabu- 
listes latins, t. 11, p. 777); dans le recueil d'Odon 
de Sherington (Hervieux, Les fabulistes latins, 
t. II, p. 622, n° 76, De Vulpe qui (quce) dicitur 
Reynar dus obviante Teberto murelego) où Rey- 
nard s'attribue dix huit ruses. Elle se trouve 
aussi dans la collection publiée par Th. Wright, 
Latin S tories from mss. of the thirteenth and 
fourteent/i centuries p. bj : Le renard a dix- 
sept ruses, le chat une seule. Un conte allemand 
(Grimm, Kinder-und Hausmœrchen, n* 75) nous 
représente également le chat et le renard con- 
testant leurs moyens d'action : le premier n'en 
possède qu'un et le second, cent. Dans le ms. 
n° 536 de la Bibliothèque de Bruxelles, renfer- 
mant le Romulus de Marie de France (fab. 1 2q, 
De Cattto et Vulpe) le renard se vante de posséder 
quatre-vingts ruses et un sac plein : le chat n'a 
qu'une seule ressource (Hervieux, Les fabulistes 
latins, t. II, p. 378). Le Romulus de Munich at- 
tribue au renard cent ruses (Hervieux, Fabulistes 
latins, t. II, p. 72g, fab. n° 3i, De Volpe et de 
Cato). L'origine orientale de cette donnée nous est 
fournie par un récit téleute (Sibérie méridionale) : 
Le renardeau et la grue, poursuivis par des chas- 
seurs, essaient, le premier ses douze ruses, la se- 
conde Tunique qu'elle possède pour se sauver ; elle 
fait la morte et est rejetée hors du terrier, tandis 
que son compagnon est tué (Radloff, Proben der t?*> J >^. .,« 
Volksliteratur der tùrkischen Stœmme Sûd-Sibi- 



S± J V v C 



10 



1 ^4 NOTES 

riens t. \, p. 219). Nous retrouvons également dans 
le conte berbère la donnée de la fable de La Fon- 
taine : Le Renard et le Bouc [Fables, m, 5), em- 
pruntée par lui à Phèdre (iv, 5, Vulpes et hircus) 
et aux fables ésopiques. (Le. Renard et le Bouc, 
Fabulae aesopiae, éd. H al m, n° 45, p. 22). et imi- 
tée par Desbillons {Fabulae aesopiae m, 10, Vul- 
pis et Caper). La Fontaine s'est sans doute servi 
de l'édition de Rinuccio d'Arezzo (Aesopi Phry- 
gis et aliorum fabulae n° 5, De vulpe et trago) : 
c'est également la source de l'anonyme turk {De- 
courdemanche, Fables turques, n° 2, le Renard et 
le Bouc). Cf. une variante donnée par Grimm : 
Kinder-und Ilausmcerchen n° 78 : le Renard et 
le Loup. 



LE LIEVRE ET LE CHACAL 



(3) Recueilli à Mélika (Mzab) en i885. Le texte 
est inédit, m'a été dicté par un nommé Milôud, 
cavalier du bureau arabe. 



3. — LE LION, LE CHACAL ET L HOMME 

(4) Recueilli à Cberchel en 1884. Le texte, pu- 
blié dans une seconde série de Notes de lexico- 
graphie berbère (p. 102 108), m'a été conté par 
Moh'ammed 'Abdi. 

(5) La même histoire existe avec des variantes 
qui tiennent à la différence des climats, dans la 




NOTES I 35 



plupart des littératures de l'Europe orientale. 
En Russie, le chacal est remplacé par le renard 
et le lion par Tours : le dénouement est le même, 
allongé parfois du dialogue entre le renard, ses 
pattes, ses yeux et sa queue; ainsi, dans le gou- '] 

vernement de Tambov, le conte du Paysan, de | 

TOurs et du Renard (Afanasiev, Narodnyia vous- 1 

skiia ska^ki, t. II, n° '62). Le loup est substitué 
à l'ours dans un récit de la Russie blanche (Afa- 
nasiev, op. laud., t. III, conte 4). Dans un conte 
du gouvernement de Toula, l'Ours et le Semeur 
des navets, on a soudé Tune à l'autre deux his- 
toires différentes, dont on trouvera plus loin une 
version kabyle de la première. (Afanasiev, op. 
laud., t. III, p. ni.) Cf. Le Renard, conte re- 
cueilli dans le gouvernement d'Astrakhan (Afa- 
nasiev, op. laud. I. i>. Dans la Petite-Russie, 
gouvernement de Tchernigov, le récit du Renard, 
de l'Ours et du Paysan se rapproche plus du 
type primitif conservé en berbère. (Roudchenko, 
Narodnyia iojnorousskiia skaçki, t. I, c. vin, 
p. 17.) De même, dans le conte litvanien : 
L'Homme et le Renard (Leskien et Brugman, 
Litauische Volkslieder und Mœrchen, conte 1, 
p. 252). Une autre récit du même pays substitue 
le loup à Tours (Schleicher, Litauische Mœrchen 
p. 8). La même fable se retrouve en esthonien et 
chez les Slaves de Croatie : V Homme, le Lièvre, 
le Renard et l'Ours, mais avec des différences 
considérables (Narodne pripovjedke skupio } 
n° lxiv, cité par Leskien et Brugman, op. laud. 
p. 5 18 et 520). 



] 36 NOTES 



— LE CHACAL ET l'aNE 



(6) Traduit du manuscrit n° 17, fonds beibère, 
de la Bibliothèque nationale. Le texte zouaoua 
est inédit. 



5 — LE CHACAL liT l A PERDRIX 

(7) Traduit du ms n° 17, tonds berbère de la 
Bibliothèque nationale. Le texte zouaoua a paru 
dans mon Manuel de langue kabyle (Textes, 
p. 12) 

(8) Dans un conte haoussa, la vue d'une per- 
drix excite chez la hyène le désir d'avoir une 
peau aussi rayée et aussi élégante que le plumage 
de cet oiseau. Elle s'adresse au renard qui se fait 
apporter un couteau tranchant et de la terre 
blanche : il raie, déchire et peint le dos de la 
hyène qui, depuis, a le pelage zébré (Schcen, Gram- 
mar of the hausa language, p. 2 12-21 3 : Tasu- 
nia da kurage, da kura, da kifi; Bleek, Reineke 
Fuchs in Afrika, liv. Il, f. 1, p. 83-84). 



i). — LE HERISSON ET LE CHACAL 

(9) Le texte zouaoua extrait du ms. n° 17, 
fonds berbère de la Bibliothèque nationale, a été 



•>' 






NOTES 1 37 

publiée avec la transcription dans mon Manuel 
de langue kabyle (Textes, p. 16-17). 

(10) Si fin qu'il soit, le chacal est ici la dupe 
du hérisson et joue le rôle attribué au diable 
dans les légendes, à l'occasion d'une aventure 
analogue. Cf. S. Cris pin et le diable, dans la Lit- 
térature orale de Picardie, par E. H. Carnoy, 
p 62-66 : ils s'associent pour planter des navets : 
le diable choisit ce qui poussera hors du sol et 
n'obtient que les feuilles; la seconde année, ils 
cultivent du blé et le démon se réserve ce qui est 
sous terre. Chez les Slaves du Sud, S. Snbas 
remplace S. Crépi n : son associé et lui plantent 
d'abord des oignons, puis des choux (Krauss, 
Sagen und Mœrchen, t II, n° 1 53). 11 est fait al- 
lusion à un marché semblable dans un conte de 
la Haute-Bretagne : Le Diable laboureur et ma- 
rin (Sébillot, Contes des marin? , p. 45). Dans 
Grimm (Kinder-und Hausmœrchen , n° 189, le 
Paysan et le Diable) un paysan trompe un dé- 
mon qui lui abandonne un trésor, contre la 
moitié de la récolte de son champ pendant deux 
ans. La première année, il choisit ce qui pous- 
sera au-dessus de terre; le paysan plante des 
navets; la seconde, ce qui sera au-dessous, c'est 
du blé. Cette version se rencontre presque iden- 
tique dans Rabelais (Pantagruel, 1. IV, ch. 45, 
comment Pantagruel descendit en Visle des Pa- 
pefigues ; ch. 46, comment le petit diable fut 
trompé par un laboureur de Papefiguière) : on 
sème d'abord du blé, puis des raves. En Algérie, 
Satan le lapidé est mis en scène avec des Arabes 
qui lui jouent un tour semblable (Certeux et Car- 

io* 



• t 



I 38 NOTES 

\\oy ,r AI gérie traditionnelle, t. 1, p. 55-S6) D. Juan 
Manuel qui a emprunté aux Orientaux la plupart 
des récits insérés dans le Livre de Patronio, y a 
aussi introduit celui-ci, mais légèrement modi- 
fié : le Mal et le Bien associés doivent se parta- 
ger les bénéfices; le Bien a les agneaux, le Mal 
la laine et le lait des Brebis; puis le Mal prend 
les porcs et laisse les soies à son compagnon. 
Enfin, quand ils plantent des navets, le premier 
prend ce qui est sous terre ; il ne reste à son 
compagnon que les feuilles. L'année suivante, 
les navets sont remplacés par des choux : le Bien 
obtient ce qui est sous terre : le Mal garde la 
récolte pour lui (P. De Gayangos, Aittores espag- 
noles anteriores al siglo xv, Ex. n° 43, De lo que 
contescio al bien et al mal, et al cuerdo con al 
loco; A. de Puibusque, le comte Lucanor, p. 410). 
Les récits qui mettent en scène un animal au lieu 
du diable, me paraissent avoir conservé la forme 
la plus ancienne : tels sont le conte kabyle que 
je donne ici et un du gouvernement de Toula où 
Ton retrouve l'épisode cité plus haut (p. t34, n. 3) 
L'Ours et le Semeur de navets : Tours épargne 
un paysan à la condition que celui-ci lui laissera 
la moitié de la récolte qui pousse au-dessus de 
terre (Afanasiev, Narodnyia rousskiia ska^ki, 
t. III, p. 1 1 1 ) ; une recension plus complète se 
rencontre dans un conte du gouvernement d'As- 
trakan : Le Loup (Afanasiev, op. laud. t. I, n° 1): 
l'ours est trompé d'abord avec des navets, puis 
avec du blé. Dans un conte anglais, le renard et 
le loup associés cultivent d'abord de l'avoine, 
puis des pommes de terre (A. de Gubernatis, La 



NOTES 1^9 

mythologie des plantes t. Il, p. 3i). Cf. une mo- 
dification de ce thème dans une légende du Berry 
et une du Périgord (Laisné de la Salle, Croyan- 
ces et légendes du centre de la France, t. I, 
p. i3o et p. 184) : Le loup et le renard trouvent 
des noix, puis des olives : le loup choisit succes- 
sivement l'extérieur, puis l'intérieur des fruits. 
Desbillons a traité le même sujet dans sa fable 
des deux enfants (Fabulae aesopiae, 1. VI, f. 21, 
p. 1 35, Pueri duo . 

Quant à la ruse par laquelle le hérisson trompe 
le chacal dans leur lutte à la course, elle est em- 
ployée dans un conte chinois : le. Corbeau et la 
Tortue, extrait du Tçia-pdo-ché-T'ienn-ki ; ils 
luttent de vitesse pour décider qui est l'aîné et 
parient de traverser un fleuve sur chaque rive 
duquel se tient une tortue que le corbeau ren- 
contre quand il croit arriver le premier. Mais, 
comme il a des soupçons, au milieu d'une nou- 
velle course, il appelle la tortue, et des deux rives 
on lui répond : « Me voici » (C. Jmbault-Huart, 
Miscellanées chinois , Journal asiatique, 1881, 
t. II, p. 541). Un tour semblable se rencontre dans 
un conte toscan : VEcrevisse et le Loup : la pre- 
mière, en s'accrochant à la queue de son rival, 
arrive en même temps que lui au but; de même 
le roitelet et l'aigle (Marc-Monnier, Contes popu- 
laires en Italie, p. 233-235). Cf. à Madagascar, 
les fables : la Grenouille et le Sanglier (J. Sibree 
junior, Malagasy Folk-tales, Folk-lore Journal, 
t. II, mars 1884, et Bulletin de correspondance 
africaine, t. II, 1884, p. 180); le Sanglier et le 
Caméléon (J. Sibree, junior, Malagasy Folk-tales, 
Fulk-lore Journal , t. II, juin 1884). 



140 NOTES 



7. — L HOMME, LA VIPERE ET LE HERISSON 

(11) Le texte zouaoua, tiré du ms n° 1, fonds 
berbère de la Bibliothèque nationale, a été pu- 
blié dans mon Manuel de langue kabyle (Textes, 
p. 13-14). 

(12) La contestation entre l'homme et la vipère 
a donné naissance à une foule de récits qu'on 
peut diviser en deux séries suivant que l'homme, 
bienfaiteur du reptile, est ou non en danger de 
périr et ne se sauve que par l'intermédiaire d'un 
animal étranger, envers lequel il se montre d'or- 
dinaire aussi ingrat que le serpent l'a été envers 
lui. Une des recensions les plus anciennes est 
sans doute celle qui nous a été conservée dans le 
Pantchatantra tamoul de Dubois, le Brahme, le 
Crocodile, la Vache et le Renard (p. 49-D4) . le 
crocodile remplace ici la vipère. Ce conte ne se 
trouve pas dans la rédaction arabe du Kalilah et 
Dimnali de 'Abd Allah b. Kl Moqafta', mais on le 
rencontre dans la version persane de cet ouvrage : 
VAnvari Soheili de Hussein Vaez Kacheri (éd. 
Ouseley, 1. 111, hi«t. m, p. 225-227), le Chamelier 
et la Couleuvre; de là elle a passé dans la traduc- 
tion turke : Humayoun Nameii par 'Alitchélébi 
(éd. Boulaq, \*bi hég., 1. 111, p. 23 1-236). Dans 
un conte populaire arabe d'Algérie, le cavalier, 
qui a sauvé le serpent des flammes, convaincu 
lui-même d'ingratitude par l'arbre et la fontaine, 
est sauvé par le renard ;Cherbonneau, Exercices 



pour la lecture des manuscrits arabes, III e partie 
n" 8. Le mal est la récompense du bien, reproduit 
dans V Athenaeum français, i856, p. 3oi. C'est dt 
là que dérive la fable'de Ruiz de Hita ; le Jardi 
nier et la Couleuvre, cop\. iîîï; une version armé 
nicnne, également empruntée aux sources orien- 
tales, a été reproduite par V. Haxthausen ( Trans- 
kaukasia, i8i6, t. I, 332). On la trouve aussi 
dans les recueils ésopiques : (éd. Halm) fab. g6, 
966, 97 : Le laboureur et le serpent 976, Le voya- 
geur et le serpent; dans les Quatrains de Gabrias. 
n° 42 : Le serpent et le laboureur et dans les 
Fables de Babrios. iv^iî. Le serpent et le laboureur. 
C'est presque toujours un chacal ou un renard qui 
tire l'homme du mauvais pas où il s'est mis, alors 
que d'autres animaux l'abandonnent; ainsi en grei 
moderne : leChasseuret le Serpent, ils inlerrogeni 
le lévrier et le cheval avant le renard [Legrand, 
Contes populaires grec f. 187-189]; en hoilen- 
tot : le Serpent iBleek, Reineke Fuchs, 1" partie, 
11*5; : condamné par la hyène, l'homme ne se sauve 
qu'à l'aide du chacal; une autre version {op. 
laud., n° 6, a] fait donner tort à l'homme pai 
le lièvre et la hyène avant l'intervention du cha- 
cal. Toutefois, comme dans la première version 
il s'agit d'un blanc et d'un Hollandais dans la 
seconde, il est possible, comme le soupçonm 
M. Sheptone, que ces deux recensions soient d'o 
rigine étrangère et moderne. 11 n'en est pas di 
même d'une troisième [op. laud-, 6, b) où ur 
babouin remplace l'homme et où il est d'ailleur! 
secouru par le chacal. Dans un conte du gouver- 
nement de Toula tErlenvein, Narodnyia ska^k. 



1^2 NOTES 

sobraniyia selskimi outchiteliami, n° 22), le Pay- 
san et le Serpent, ce dernier est, comme dans les 
versions orientales citées précédemment, retiré 
des flammes : le lièvre et le loup condamnent 
l'homme, mais le renard le tire d'affaire. De 
même, dans la légende serbe de S. Sabas, toute- 
fois, le saint, contrairement à l'homme du conte 
kabyle, se montre reconnaissant et bénit son li- 
bérateur (Jagic, Archivfûr slavische Philologie, l 
A us aem sùdslavischen Mcerchenschatçe, n° 6). 
La donnée est un peu différente dans le xxix e ré- 
cit de la version persane du Touti-Nameh par 
Nakhchebi, mais le fond est toujours l'ingratitude 
du serpent qui veut mordre son bienfaiteur 
(Iken, Touti-Nameh von Nechschebi, p. 119-121. 
Du gentilhomme qui cache un serpent dans sa 
mancheJPDzns d'autres versions, le dragon rem- 
place le serpent; en litvanien : Un bienfait est 
toujours payé d'ingratitude; il s'agit d'un dra- 
gon, d'un chien, d'un cheval et d'un renard (Les- 
kien et Brugman, Litauische Volkslieder und 
Mœrchen, n° 2); en polonais : le Dragon, la Ju- 
ment et le Renard (O. Kolberg, Lud % jego> wye- 
%aje spoosb, etc., série vin, contes de Cracovie, 
n° 99, cité par Liesken et Brugman). Cf. aussi une 
fable du Romulus de Munich : n° 3o, De dracone 
et de rustico (Hervieux, Fabulistes latins, t. II, 
p. 278 ) Ailleurs, c'est un loup qui est substitué 
au serpent ou au dragon ; dans un conte russe du 
gouvernement d'Astrakhan : le Loup, la Jument , 
le Chien, le Renard et le Paysan (Afanasiev, Na- 
rodnyia ska^ki, t. III, n° 24 , et dans un conte 
gallicien (Sado^ Baracz, Bajki, Frafki, Podaniai 



notes r 43 

Piesni, cite par Lcskien et Brugman, p. 52 0. 

Kn France, où Eustache Deschamps avait déjà 
traité le même sujet (le Paysan et le Serpent, Œu- 
vres complètes, t. I, ballade n° 36, p. 120), avant 
La Fontaine, celui-ci, suivant l'exemple donné par 
Phèdre (1. IV, f. 1$, Homo et Colubra) tout en 
maintenant la condamnation de l'homme par la 
vache, le bœuf et l'arbre, a supprimé l'interven- 
tion du renard ou du chacal, et par là, diminué 
considérablement l'intérêt dramatique de la fable 
(1. X,f. 2, V Homme et la Couleuvre). 

La même donnée est encore plus altérée dans 
les diverses recensions du Romulus : le serpent, 
rappelé à la vie, tue son sauveur ou du moins rend 
insupportable le séjour de la maison où il a été 
accueilli. Cf. Romulus, 1. I, f. 10, Homo et colu- 
ber (Hervieux, Fabulistes latins, t. II, p. 181); 
Romulus de Vienne, f. 10,. Homo et coluber (id., 
p. 25 ij; Romulus de Berlin, n° i,f. g, De Homine 
etcolubro(id. t p. 287); Romulus de Berlin. n°ii, 
f. 10, De Viro et serpente (id., p. 007); Romulus 
d'Oxford, f. 9, Homo et coluber (id., p. 367) ; 
Walter l'Anglais (anonyme de Nevelet), f. 10, 
De viro et colubro, fp. 079); Gualterianae Tabu- 
lée, p. 9, De Homine qui posuit colubrum in sinu 
suo (id., p. 429 ; Odon de Sherington, p. 87, 
De serpente semel jacente super terrant gelatam 
(id., p. 636) ; Jean de Sheppei, f. 36, Serpens et 
liomo (id , p. 769.) Cf. également Marie de France 
fab. 63. Le Paysan et le serpent ; Robert Fables 
inédites des xu', xiu e ef.xiv* siècles, t. If, p 33 : 
Fable du Vilain qui heberja le serpent et le Cas- 
toiement d'un père à son fils, 3 ; Gesta Romano- 



I 44 NOTES 

rum (éd. Oesterley), ch. 174, p. 672 : Qjiod natura 
docet, nemo tollere potest et de talionc ingratitu- 
dinis et les sources citées, p. 741. 



< • 



8. — LE CHACAL 

(i3) Recueilli à Mélika (Mzab) en i885. Le 
texte mzabi que m'a dicté Miloud est inédit. 

(14) D'après les traditions populaires, le chacal 
(et le renard) a coutume de faire le mort: soit 
, v^Jc' pour surprendre le gibier; cf. El Abchihi, le 
Mostat'ref, t. II, p. 127 : « Entre autres ruses, 
pour se procurer de la nourriture, il fait le mort, 
gonfle son ventre, lève les pattes, de sorte qu'on 
le croit crevé. Quand un animal s'approche, il se 
jette sur lui et en fait sa proie, mais cette ruse 
ne réussit pas avec le chien de chasse. » Le texte 
arabe du MostaCref a été reproduit dans la 
chrestomathie arabe de Beyrouth ( Afedjdni el a*dçb. 
t. 1, p. 177); cf. aussi Qazouini f'Adjdib el Ma- 
khlouqdt, p. 3g 1); Paulin Paris, Les aventures 
de maître Renart, ch. xxm, Comment Renaît 
eut un songe effrayant, et comment il déçut la 
Corneille {en faisant le mort); Odon de Shering- 
ton, f. 77 : De Vulpa fingente se mortuum (Her- 
vieux, Fabulistes latins, t. II, p. 62g.) La source de 
cette tradition est probablement le Physiologus; 
elle existe dans le texte grec publié par D. Pitra 
Spicilegium Solesmense, t. III); dans la version 
éthiopienne (Hommel, Die œthiopische Ueber- 
setfttng des Physiologus, ch. xv) ; dans un re- 



NOTES 145 

maniement grec en vers politiques, datant du 
xil» siècle (E. Legrand, Le Physiologus, poème 
sur la nature des animaux, ch. xxiv, p. 72). Elle 
a également passé en Espagne, dans l'ouvrage 
intitulé Libro de los Gatos (Livre des Chats; 
P. de Gayangos, Escritores en prosa anteriores 
al siglo xv, p. 538). Cf. Camerarius, fable 411 ; 
Desbilions, Fabulae aesopiae, 1. V, fable 17, Vul- 
pis et Cervus; une version ^le cette fable, en 
dialecte arabe d'Algérie, a été publiée par M. Ma- 
cliuel dans sa Méthode de T arabe parlé, p. 227 ; 
j'en ai donné une recension en dialecte berbère 
de Figuig dans mon Recueil de textes et de do- 
cuments relatifs à la philologie berbère, Bulletin 
de correspondance africaine, i885. p. 422-423). 
— Dans d'autres récits, le renard fait le mort 
pour sauver sa vie, mais il est bien vite obligé 
de renoncer à cette ruse : ainsi dans quelques re- 
censions du livre de Sendabad ou des Sept Vi- 
zirs ; en arabe : le Renard et la foule {Mille et 
une Nuits, éd. de Habicht et de Fleischer, t. XII, 
p. 35 1); dans la version hébraïque du Michlé 
Sendabar (Carmoly, Paraboles de Senda-bav, 
p. 147) et dans la traduction grecque du Syntipas 
(Eberhardt, Fabulae romanenses graecè conscrip- 
tae, p. j 14-1 1 5) : ce conte a passé en espagnol 
dans le Livre de Patronio> par D. Juan Manuel 
(P. de Gayangos, Autores espaholes anteriores 
al siglo xv. De lo que contecio a un raposo que se 
écho en la calle e sefi^o muerto, p. 400; De Pui- 
busquc, Le comte Lucanor, Ex. xxix), dans le 
poème de Ruiz de Hita (Sanchez, Collection de 
poesias çastellanas anteriores al siglo xv, stro- 

11 



phes i386-t3gâ)et dans l«s contes chinois en 
pruniés a l'Inde (Stan. Julien, Contes et apologue 
indiens, t. I, n° xxiii, le Chacal prudent i. 



9. — LE CHACAL IT LE CO<i 

(i5j Le texte lagouarjelent m'a été dicté à Ouar- 
gla en t885 par El liadj Salah et a élé publié 
avec la transcription dans mon Manuel de langue 
kabyle (Textes, p. 3o-îi). 

jiô' Dans les versions musulmanes de ce conte, 
le chacal a des scrupules religieux qui tiennent 
aux dogmes de l'islam : chaque prière doit êire 
précédée d'ablutions, et le manque d'eau l'oblige 
à partir, malgré la présence de l'imam. Une ver- 
sion en arabe vulgaire est donnée (sans indica- 
tion d'originel dans le Cours pratique d'arabe 
vulg.'ire de M. Belliassem ben Sedira (ch. 111, /• . 
n' 10, le Renard et le Coq) : elle est sans doute 
imitée du Mostafref d'EI Abchihi (éd. de llou- 
laq, t. Il, p. 128; Belkassem ben Sedira, Cours 
de littérature arabe, p. 16). Le même sujet a éié 
traité par Ecli Cherichi : Le Renard et le Coq cité 
dans le Medjâni el Adfo (t 11, p. 79) et avec de 
grands développements par Ibn 'Arabchah : Fa- 
kihalelKholafa.éd.Freyias, t. 1 (cf. aussi Med- 
jâni el Addb, t III, p. y4>- Dans les Fables éso- 
piques (éd. Halm, n- iib, le Chien et le Coq), le 
renard veul donner le baiser de paix au coq, mais 
celui-ci le renvoie au chien : cette version est 
suivie d'assez près dans le roman de Renart : 



NOTES 



147 



Comment Maître Renart ne put obtenir de la Mé- 
sange le baiser de paix (P. Paris, Aventures de 
Maître Renart, p. 40-43); dans le recueil de 
Pogge : la Fable d'ung Coq et d'un g Regnart 
(A. de Montaiglon, Les Facécics de Poge Flo- 
rentin, trad. par Guillaume Tardif, n° 53); par 
Camerarius (fable 261); Verdizotii (fab. 90); Phi- 
libert Hégémon (la Colombière, fab. 14, p. 54); 
Faeme, fab. 29, le Chien, le Coq et le Renard) et 
enfin La Fontaine (1. Il, f. i5) : le Coq et le Re- 
nard, trad. par Desbillons (Fabulae aesopiae, 
1. XIV, f. 27, Gallus et Vulpecula). La version 
turque est identique à ces dernières iDecourde- 
manche, Fables turques, n° 57, le Renard et le 
Coq). Chez les- Slaves du sud', le sujet est un peu 
modifié : c'est le coq qui demande la paix au re- 
nard : toutefois, l'intervention des chiens est 
mentionnée (Krauss, Sa g en und Mœrchen der 
Sud Slaven, t. II, n* 38, le Renard et le Coq) 
Cf aussi Benfey, Pantschatantra, t. I, p. 3 10. 
Une des fables de l'anonyme de Berne (Hervieux, 
Fabulistes latins, t. II, p. 751) présente une ruse 
semblable de la part du renard qui cette fois 
réussit (n° 32. Vulpes et avicula). 



IO. — LE FAUCON ET LE CORBEAU 

(17) Le texte berbère de cette fable m'a été 
dicté en i883, à Tlemcen, par Ahmed b. Moham- 
med de Aïn Sfisifa : il a été publié avec la trans- 
cription dans mon Recueil de textes et de docu- 



1 48 NOTES 

ments relatifs à la philologie berbère {Bulletin 
de Correspondance africaine, i885, p. 41 3). 

(18) D'après une tradition populaire arabe, le 
corbeau abandonne ses petits aussitôt qu'ils sont 
sortis de l'œuf, mais Dieu leur envoie des mou- 
cherons jusqu'à ce que leurs plumes soient pous- 
sées (Ed. Demiri, Haïat el halouân, t. II. p. 190; 
Qazouini, k Âdjdib el Makhlouqdt, p. 420, Ahmed 
el Abchihi, Mostrat'ref, t. II. p. 146; Hariri, 
Séances, commentées' par De Sacy, 2 e éd., t. 1, 
p. i5i; Eustathe, dans son Commentaire sur 
VHexaméron (Bibliotheca Maxima Patrum y 
t. XXVII, p. 32)» dit au contraire que la femelle 
du corbeau ne quitte jamais ses petits et les nour- 
rit continuellement. 



II. — POURQUOI LE CORBEAU EST NOIR 

(19) Le texte zouaoua, tiré du manuscrit n* 17, 
fonds berbère de la Bibliothèque nationale, a été 
publié dans mon Manuel de langue kabyle {Tex- 
tes, p. i3). 

(20) Cf. dans Ovide {Afétamorphoses, 1. H, 
v. 53 1-632) une autre tradition sur le change- 
ment de couleur du plumage du corbeau. Une lé- 
gende de la Haute-Bretagne, portant le même ti- 
tre, mais complètement différente, a été donnée 
par M. Sébillot dans la Revue de V histoire des 
religions, i885. 



NOTES 



•49 



DEUXIÈME PARTIE 

LEGENDES RELIGIEUSES 



12. — ORIGINE DU LION, DU CHAT ET DU RAT 

(21Î Ce conte, dont le texte zouaoua est inédit, 
est tiré du manuscr. n° 17, fonds berbère de la 
Bibliothèque nationale. 



l3. — SALOMON El LE GRIFFON 

(22) Le texte berbère de cette légende, dicté à 
Tlemcen en i883 par Ahmed ben Mohammed de 
Aïn Sfisifa, a été publié avec la transcription 
dans mon Recueil de textes et de documents rela- 
tifs à la philologie berbère (Bulletin de corres- 
pondance africaine, i885, p. 413-416). 

(2 3) Les deux pays de Djabersa et de Djaberqa 
sont placés par les musulmans aux deux extré- 
mités, orientale et occidentale, de la terre. D'a- 
près Yaqout (Mo'djem el Boldân, t. II, p. 2), les 
Juifs racontent que Djabersa est à l'extrémité 
orientale du monde et qu'une partie des leurs s'y 
réfugia lors de la guerre de Talout (Saûl) ou de 
Bokht Naçr (Nabuchodonosor). Suivant d'autres 



I 5o NOTES 

traditions, c'est à Djabersa que vivent les restes 
des Thamoudites qui crurent au prophète Çalih, 
tandis que les descendants des AJites fidèles ha- 
bitent Djabalqa. Peut-être faut-il rapprocher le 
conte berbère d'une légende rapportée par Qa- 
zouini {'Adjàïb el Makhlouqdt, p. 419) et Ed De- 
niri (Haiat el Haïoudn, t. II, p. 177). Wanqa 
(griffon) du Maghreb vivait autrefois au milieu 
des hommes auxquels il causait toute espèce de 
dommage : un jour enfin, comme il avait en- 
levé une fiancée avec ses parures, le prophète 
Hanzhala ou, suivant d'autres, Khaled, fils de 
Sinan, qui vivait chez les Benou *Abs, invoqua 
Dieu qui transporta le griffon dans une des îles 
de l'Océan, au-delà de la ligne équinoxiale, où les 
hommes ne pouvaient aborder et où il ne trouva 
que des éléphants, des rhinocéros, des buffles et 
toute espèce de bêtes féroces et d'oiseaux de proie. 
Le prophète Hanzhalah vivait, au dire des Ara- 
bes, entre Jésus-Christ et Mohammed : quelques 
traditionnistes, entre autres Es Soheïli, rappor- 
tent qu'il fut envoyé par Dieu, aux environs 
d'Aden, pour ramener à la foi les restes des Tha- 
moudites (cf. la légende qui les fait vivre à Dja- 
bersa}; ceux-ci avaient pour idole le cadavre d'un 
de leurs rois, mort et embaumé, dans lequel Sa- 
tan s'était glissé et se faisait adorer. Mas'oudi 
(Prairies d'or, t. IV, p. 10 et i5-2o) mentionne 
aussi les fables relatives à Y Anqa ravisseur, attri- 
buées au traditionniste Ibn 'Abbâs. 

(24} Ce conte, que je n'ai retrouvé dans aucune 
des légendes arabes relatives à Salomon, renferme 
plusieurs traits puisés à des sources populaires. 



NOTES I 5 I 

L'enlèvement de la princesse par le griffon rap- 
pelle celui de Sourya-bai par des aigles qui rem- 
portent dans une habitation établie au haut d'un 
arbre (Miss Bartle Frère, Old Deccan days). Cf. 
d'autres exemples dans H. Husson, La chaîne 
traditionnelle, p. 102. Dans un conte albanais, le 
Soleil s'empare d'une jeune fille, et la transporte 
dans son palais, puis, sur ses plaintes, il la ren- 
voie à sa mère (Dozon, Contes albanais, n° 7, La 
Fille promise au Soleil). Quant au procédé em- 
ployé par le prince pour revenir à la cour de Sa- 
lomon, il paraît imité de celui auquel eut recours 
Sindbad le marin dans son second voyage (cf. Les 
voyages de Sindbad le marin publiés par Langlès 
à la suite de la Grammaire de la langue arabe 
par Savary, p. 480-482) : de même Djouchah, 
dans la ville des Juifs, cousu dans la peau d'une 
mule, est enlevé par un oiseau et transporté dans 
la vallée des pierres précieuses (Trébutien, Contes 
inédits des Mille et une Nuits, t. II, Histoire de 
Haçan de Basra, p. 194 et suiv.). Cf. aussi Dé- 
vie, Le pays des Zendjs, p. 247 et suiv. On se- 
rait tenté de chercher l'original du siratagème de 
Sindbad dans l'aventure de Lohayangha, endormi 
dans le cadavre d'un éléphant, poussé au Gange 
par la pluie et transporté à Lanka par un oiseau 
de l'espèce fabuleuse des Garoudas (Brockhaus, 
Die Masrchensammlung des Somadeva Bhatta aus 
Kaschemir, t. I, p. 121); il est cependant à re- 
marquer qu'Hérodote (Histoires, 1. III, ch. exi) 
mentionne ce procédé, employé par les marchands 
qui recueillent Sindbad, pour se procurer, non des 
pierres précieuses, mais du cinnamome. 



1 52 NOTES 



14- — SALOMON ET LE DRAGON 

(25) Le texte de ce conte qui m'a été dicté à 

Cherche! en 1884 par Si Moh'ammed Abdi a été 

publié avec sa transcription dans le Bulletin de 

t i8 6tT correspondance africaine Jp. 3-4, et dans mon 

Manuel de langue kabyle (Textes, p. 26-27). 

(26. D'après la tradition, la caverne du dragon 
était sur la route de Milianah à Cherchel ; il au* 
rait été égorgé près du lac Halloula et de l'en- 
droit où s'éleva plus tard le Tombeau de la Chré- 
tienne. 

(27) Une légende locale prétend qua Hammam 
Rirha se trouvaient les bains de Salomon chauf- 
fés par des génies sourds et muets. La même tra- 
dition s'applique aussi à Hammam Meskhouiine 
et à une source d'eau chaude près de Mascara 
(cf. Mornand, La vie arabe, p. 65-66). 

(28; La recension arabe de ce conte a été 
donnée par Clément Duvernois, dans son volume 
de Y Algérie pittoresque. D'après Polybe (His- 
toire, l. XII, ch. vi), ce stratagème fut employé 
. par les Locriens Epizéphyriens lorsqu'ils fondè- 
rent en Italie la ville de Locres. — Les Sicules 
leur ayant fait bon accueil, « un traité fut conclu 
en ceà termes : Les Locriens vivront en bonne 
intelligence avec les Sicules et regarderont le pays 
comme commun aux deux nations aussi long- 
temps qu'ils marcheront sur cette terré et qu'ils 
porteront des têtes sur leurs épaules. Lorsque les 
conventions furent faites, les Locriens mirent de 



, I 



NOTES 1 53 

la terre sous la semelle de leurs souliers, placè- 
rent sur leurs épaules des têtes d'ail invisibles et 
prêtèrent ainsi serment, puis ils secouèrent la 
terre de leurs chaussures, les têtes d'ail de leurs 
épaules, et bientôt chassèrent lesSicules du pays. 
Telle est la tradition accréditée chez les Locriens. » 
— M. Duruy {Histoire grecque, p. 489) cite cette 
tradition en l'attribuant à Hérodote, ce qui est 
une erreur : elle est due à Polybe : Hérodote 
(Histoires, 1. IV, 201) mentionne seulement un 
artifice analogue employé par les Perses pour 
s'emparer de Barkè, révoltée contre Phérétime et 
son fils : ils creusent un fossé, le recouvrent de 
terre et jurent de conserver leur accommodement 
avec les assiégés aussi ferme que le sol. La ville 
ouverte, les Perses déblaient le fossé, annulent le 
traité et livrent leurs ennemis aux vengeances de 
Phérétime. 



l5. — SALOMON ET LE VOLEUR D'otES 

(29) Le texte chelha de ce conte a été recueilli 
à Oran, en i883. Une recension arabe existe dans 
le Hadiqat elAfrdh li l\ahdt el'Atvdh par Ah'med 
b. Mohammed el Ansâri ech Chirouâni, p. 1 65. 



l6. — SIDI SMIAN ET S1DI AH*MED BEN YOUSEF 

(3o) Le texte, berbère de cette légende m'a été 
dicté à Cherche!, en 1884, par Si Mohammed 



1 54 NOTES 

*Abdi et a été publié avec la transcription dans 
la seconde Série de mes Notes de lexicographie 
berbère, p. 94-97. 

(5i) La prédiction des deux saints se réalisa : 
le tombeau de Sidi Ah'med ben Yousef, à Milia- 
nah, fut construit sur un emplacement où les 
Juifs déposaient leurs immondices. Quant à Sidi 
Smian, sa qoubbah s'élève sur un des points les 
plus sauvage des montagnes des Béni Menacer. 

Le même miracle est raconté par les Arabes 
d'une façon différente, mais toujours avec Sidi 
Ah'med ben Yousef pour héros. 11 voyageait un 
jour sur un mulet, du côté de Fas, quand une 
douzaine de Marocains le prièrent de prendre avec 
lui un des leurs qui était malade. I) le fit mon- 
ter en croupe, mais sur les instances des autres, 
lui disant que leur compagnon ne pouvait se te- 
nir, il le plaça devant lui. Arrivé à destination, 
il voulut faire descendre le Marocain, mais celui- 
ci refusa, prétendit que le mulet lui appartenait 
et, devant le qadhi, ses amis témoignèrent en sa 
faveur. Le saint allait être condamné quand il 
s'écria : « Si c'est un mulet, il est à eux, si c'est 
une mule, elle est à moi ». Les filous, se croyant 
sûrs de leur fait, acceptèrent la proposition, 
mais un miracle s'était opéré, et le mulet était 
devenu mule. Ce fut, dit-on, à cette occasion que 
Sidi Ah'med prononça le dicton suivant : 

Les Moghrebins, 

Fils de la Bête (de l'Apocalypse), 

Gens de mensonge et de filouterie; 

Douze d'entre eux rendent un faux témoignage 
avec de la violence et des manières étranges. 



**«■ 



NOTES 1 5 5 

Cent coupables de l'Orient valent mieux qu'un 
honnête horrtme de l'Occident. 

Quant aux prédictions mutuelles que s'adres- 
sent ces deux pieux, mais vindicatifs personna- 
ges, relativement à leurs sépultures, il est curieux 
de les .comparer à celles que se rirent, suivant 
quelques traditions, saint Jean Chrysostôme et 
saint Épiphane, évêque de Salamine en Chypre. 
Le second dit au premier : « J'espère que tu ne 
mourras pas évêque ». et le patriarche de Cons- 
tantinople répliqua : a J'espère que tu n'arrive- 
ras pas dans ta patrie. » En effet, saint Jean 
Chrysostôme, déposé par le concile de Constan- 
tinople, succomba à Comanes aux fatigues.de la 
route pendant qu'on le transportait d'Arabissus à 
Pithyonte, en Asie-Mineure. Saint Epiphane, 
son adversaire, mourut en mer avant de rentrer 
à Salamine (Socrate, Historia ecclésiastica, éd. 
Migne, 1. VI, ch. xiv, col. 708; Sozomène, Hist. 
écoles. , éd. Migne, 1. VIII, ch. xv, col. 1 536 ; 
Amédée Thierry , Saint Jean Chrysostôme, 
p. i65 . 

L avalement de Sidi Smian par Sidi Ah'med se 
rattache à un ensemble de mythes qui a été étu- 
dié spécialement par M. A. Lang, Cuslom and 
myth, p. 43-64). 

17. — AVENTURE DE SIDI MOHAMMED 'ADJELI 
ET DE MOULEY MOHAMMED 

(32) Le texte chelh'a de cette légende inédite m'a 
été dicté en i883 à Tétouan (Maroc) par El H'adj 
Mohammed de Massât (Sous). 



1 56 NOTES 

(33) Mouley Mohammed (I.), fils de Mouley 
'Abd Allah, régna sur le Maroc de 1757 (itôo 
hégire) à 1789 (1204 hég.). 11 fit la guerre à 
l'Espagne, assiégea inutilement Melilla, conclut 
des traités avec la France, le Danemark, la répu- 
blique de Venise, reprit Mazagan aux Portugais, 
eut à combattre la Hollande et la Toscane et se 
montra généralement bien disposé pour la France 
(cf. Godard, Description et histoire du Maroc, 
t. II, p. 348-567; Houdas, Le Maroc de i63i à 
1812, p. 127-157). 

(34) Un miracle du même genre, quoique dif- 
férent dans les détails, est attribué au marabout 
'Ali, surnommé Bou-tlélis (l'homme au petit 
sac), qui a donné son nom à un village à 3o kil. 
S.-O. d'Oran : d'un petit sac (Tléhs); il fit sortir 
un énorme tas d'orge en présence d'un sultan 
mérinide duxrv e siècle (Piesse, Itinéraire de l'Al- 
gérie, p. 204). 

(35) La dernière partie de cette légende rappelle 
un épisode qui existe dans divers contes anciens 
et modernes. D'après Hérodote (Histoire, 1. IV, 
ch. xiv, Aristée de Proconnèse, l'auteur d'un 
poème sur les Arimaspes, étant entré dans la 
maison d'un foulon, y mourut. On ferma la bou- 
tique, et lorsque ses parents vinrent chercher le 
cadavre, un homme de Cyzique, qui s'était em- 
barqué depuis peu à Artakè, déclara avoir ren- 
contré Aristée entre ces deux villes et avoir causé 
avec lui. On ouvrit la maison du foulon, le corps 
avait disparu : sept ans plus tard, Aristée repa- 
rut à Proconnèse. On peut aussi en rapprocher 
un épisode du premier conte du recueil turk des 



NOTES 1 57 

Quarante- Vizirs : par la magie du cheikh Chihâb 
ed Din, un sultan d'Egypte, plongeant dans sa 
baignoire, se trouve transporté loin de là, dans 
un pays inconnu où il vit pauvre pendant sept 
ans qui ont à peine la durée d'une seconde. 
Chehâb ed Din échappe à la vengeance du sultan 
rentre dans ses Etats en se plongeant lui-même 
dans la baignoire et en se transportant sur le 
champ à Damas (Belletête, Contes turcs extraits 
des Quarante- Vifirs, p. 2g-3o; Behrnauer, Die 
Vierçig Vie^ere, p. 2o-25). Dans le Katharitsa- 
gara de Somadeva Bhatta, Sridatta plonge dans 
le Gange, arrive au monde souterrain qu'il visite 
et se retrouve ensuite à sa première place (Broc- 
khaus, Die Mœrchensammlung des Somadeva 
Bhatta aus Kaschmir, 1. 1, p. 88 et suiv.). 



l8. — LE SCORPION ET LE KHAMMES 

(36) Le texte mzabi de ce conte inédit a été re- 
cueilli à Mélika (Mzab), en i885. 

(37) Un miracle, de tout point semblable à ce- 
lui-ci, est raconté par Ah'med el Abchihi, d'après 
le célèbre ouali Dzou'n Noun (l'homme au pois- 
son) qui en aurait été témoin. La tortue est 
remplacée par une grenouille et il s'agit, non de 
récompenser un acte de charité, mais de corriger 
un homme de l'ivrognerie en lui montrant Je 
danger qu'il a couru pendant son sommeil (Mos- 
tat'ref, éd. de Boulaq, t. II, p. 143; Belkassem 
ben Sedira Cours de littérature arabe, p. 38). 



I 58 NOTES 

Le naturaliste Ed Demiri rapporte la même aven- 
ture d'après El Karkhi (Haiat el Haïoudn, t. II, 
p. 1 5 i-i 52. Cf. également le Naouàdir d'Ah'med 
El Qalyoubi, i ig" hist., p. 481, de l'édition de Bou- 
laq et le Roudh er Riah'infi H'ikayât es Salih'in 
d'Abou Mohammed 'Abdallah b. Sa 'ad el Yafe'i, 
23 i e hist., p. i32, de l'édition de Boulaq). 



ig. — LE PARI IMPIE 

(38) Le texte mzabi de ce conte inédit a été re- 
cueilli a Mélika (Mzab), en i885. 



TROISIEME PARTIE 

LÉGENDES ET TRADITIONS HISTORIQUES 



20. — ORIGINE DES HABITANTS DE CHERCHEL 

(3g) Le texte berbère de cette légende m'a été 
dicté, en 1884, par Si Mohammed 'Abdi et a été 
publié avec la transcription dans la seconde Sé- 
rie de mes Notes de lexicographie berbère, 
p. gi). 



NOTES ' I 59 

(40) D'après la tradition berbère, Idjohalen des 
païens, de l'arabe Djohala) représentent les po- 
pulations latines ou latino-lybiques (Afâriq, 
d'ibn Khaldoun) qui occupaient le pays à l'arrivée 
des Arabes. Cf. un conte publié par M. Masque- 
ray. Voyage dans VAouras (Bulletin de la So- 
ciété de géographie, juillet 1876, p. 55-58). 



21. — DESTRUCTION DE CHERCHEL 

(41) Le texte berbère de cette tradition m'a été 
dicté à Cherchel en 1884 par Si Mohammed 
*Abdi et a été publié avec la transcription dans 
la seconde série de mes Notes de lexicographie 
berbère, p. 92-93. 

(42) Cet exploit d'Alexandre n'est pas men- 
tionné dans les romans qui lui sont consacrés et 
dont quelques-uns le conduisent jusqu'aux co- 
lonnes d'Hercule. Le géographe El Fezari raconte 
une légende semblable, à l'occasion de l'étang 
d'El Mazouqah, près de Bizerte, qui était autre- 
fois une ville, détruite au temps des Grecs de la 
mçme manière et pour le même motif que Cher- 
chel. Cf. mes Documents géographiques sur VA- 
friqite septentrionale (Bulletin de . la Société de 
Géographie de Vbst, 1884, p. 626). Les ruines 
romaines de cette ville qui frappèrent d'admira- 
tion les Arabes, donnèrent naissance de bonne 
heure à toutes sortes de fables (Voir l'Introduc- 
tion, p. vm). 



lî. — L*llQUEDUC de chebchel 

( 4 Ï) J'ai recueilli le texte berbère de ce conte, 
en 1884, à Cherchel où il m'a été dicté par Si 
Mohammed 'Abii; il a été publié avec la trans- 
cription dans la seconde série de mes Noies de 
lexicographie berbère,'- -31-9 M 

(44) L'Oued el Hâchém coule à l'Est de Cher- 
chel et se jette à la mer à peu de distance de cette 
ville. 

(.»&) El 'Anicer sont des sources situées dans 
la partie la plus abrupte des montagnes qui for- 
ment la ligne de partage des eaux entre le Cbelif 
ei les peines rivières du littoral. 



- CONQUÊTE D 



(4.6) Le texte zouaoua de ce conte, extrait du 
.-manuscrit n» 17, fonds berbèrej/a été publié 
avec la transcription dans mon Manuel de lan- 
gue kabyle {Textes p. i5-i6). 

(47} On trouvera une autre légende sur la con- 
quête de Constaniine, attribuée comme celle-ci 
à 'Abd Allah ben Djjlfer, qui d'ailleurs ne mit ja- 
mais le pied en Afrique, dans la Tradition de 
Aouras occidental par E. Masqueray {Bulletin 
'. correspondance africaine i885, p. 82. 



NOTES J G I 



QUATRIÈME PARTIE 

CONTES MERVEILLEUX 
LES TRÉSORS, LES DJINNS, LES FÉES, ETC. 



24. — LE JARDIN HANTÉ 

(48) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbèw, 
{Bulletin de Correspondance africaine, i885, 
p. 3q7-3gg) le texte de ce conte qui m'a été 
communiqué en i883 à Frendah par Ould Ted- 
jini de Hou Semghoun. 

(49) Une version arabe de ce conte, beaucoup 
plus développée, a été publiée par Bresnier 
(Cours théorique et pratique de langue arabe 
p. 599-613). L'aventure se passe à Alger, 00 ans 
avant l'arrivée des Français : le père, originaire 
de Fas, a trois filles dont s'éprennent le fils du 
pacha, celui de l'agha et celui du/crieur/public*'/ 
Lorsque le Marocain en est informé, il fait pé-X^ * <> 
rir ses trois enfants et part en pèlerinage. La 
maison abandonnée est hantée par des revenants : 

deux jeunes gens, poussés par la curiosité, s'y 
donnent rendez-vous avec un joueur de guitare 
qui vient seul. A minuit, les trois filles assassi- 






fc4 



i 6a NOTES 

nées lui apparaissent, lui font jouer de la guitare 
et, en dansant, lui jettent l'écorce des oranges 
qu'elles tiennent à la main ; le lendemain, elle 
est changée en pièces d'or, en diamants et en 
perles. L'an suivant, à pareille date, après des 
prières, il voit apparaître les trois sœurs dont il 
brûle les linceuils; elles reviennent à la vie et il 
épouse la plus jeune d'entre elles. 



20. — LA FEMME ET LA FEE 

(5o) Le texte berbère de ce conte, communiqué 
en i883 à Frendah, par Ould Tedjini de Bou 
Semghoun, a été publié dans ma troisième série 
de Notes de lexicographie berbère, p. 71-72 

et 7b, •'• w \ 



26. — LA SAGE FEMME ET LA FÉE 

(5i) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbère 
[Bulletin de correspondance africaine, i88b, 
p. 399-400) le texte et la transcription de ce 
conte que m'a communiqué en i88'3, à Frendah, 
Ould Tedjini de Bou Semghoun. 

(5*2) 11 existe probablement des variantes de ce 
conte qu'elles présentent sous une forme plus 
complète. Comme dans un grand nombre de ré- 
cits cju Nord, la femme était récompensée pour 



I 

■ 

1 




I 



NOTES l63 

avoir servi de sage femme à la fée : chez les 
peuples chrétiens, elle a aussi les fonctions de 
marraine Cf. Sébillot, contes populaires de la 
Haute- Bretagne i* série n° i, p. 8 ; n° xi, p. by; 
Gregor, Stories of fairies Jrom Scotland (Fol- 
klore Journal i883 p. 25); Asbjœrnsen, Norske 
Huldre Eventyr or Folkesagn p. 11-14; Mé- 
lusine* t. I, col. 85-87, etc. 



27. — H'AMED BEN ÇEGGAD 



(53) Ce conte, dont le texte est indédit, est 
tiré du manuscrit n° 17 fonds berbère de la Bi- 
bliothèque nationale. 

(54) La situation de H'amed ben Çeggad, aidé 
dans les entreprises dont il est chargé grâce aux 
calomnies de ses envieux par des personnages 
surnaturels est fréquente dans les contes de fées : 
je n'en citerai que quelques exemples : Dans la 
Haute-Bretagne, les parents du petit roi Jeannot 
l'envoient chercher le Merle blanc et la Belle 
aux cheveux d'or; il y réussit grâce aux conseils 
du renard; mais ses frères tentent de lui enlever 
la récompense de ses exploits (P. Sébillot, Contes 
populaires de la Haute- Bretagne p. 1, Le petit 
roi Jeannot). Dans celui de la Princesse aux pê- 
ches, le a bignet » qui aspire à la main de la 
jeune fille doit amener au roi une charette qui 
n'ait point été fabriquée par un charron, attelée 
de chevaux qui n'aient jamais mangé d'herbes 
et les hommes rencontrés sur la route avant le 



l 



! 



164 NOTES 

lever du soleil. Il est secouru par trois individus 
doués de facultés extraordinaires : le premier 
peut remuer une église, le second entend l'herbe 
pousser, le troisième produit du verglas en cra- 
chant et le quatrième porte dans un l>issac le 
jour et la nuit (P. Sébillot, op. laud.p. 89-96). 
Les pâtours, jaloux du prince leur compagnon, 
persuadent au roi qu'il s'est vanté d'aller cher- 
cher la Belle aux clefs d'or dans son château, 
puis le château lui-même; il y arrive, aidé par 
une jument blanche et épouse à la fin la princesse 
qu'il a ramenée (P. Sébillot, conte des marins, 
p. 130-142, la Belle aux clefs d'or). Une épreuve 
semblable est imposée au troisième fils d'un roi 
qui parvient à enlever l'eau de la fontaine qui 
rajeunit; ses frères essaient dé le frustrer du prix 
de ses efforts (P. Sébillot op. laud. p. 1 5b- 1 63, 
Le grand coqueheu). Dans le conte de Petite- 
Baguette, celui-ci est secondé dans son entre- 
prise, reconquérir les filles du roi enlevées par 
un démon, par trois personnages surnaturels : 
Brise-Fer, Petit- Palet et Range-Montagne (P. Sé- 
billot, Contes des paysans et des pêcheurs p. 137- 
i5o). Ailleurs, le filleul du roi, vingt-sixième fils 
du charbonnier est supplanté par un traître qui 
persuade au prince d'envoyer son véritable filleul 
demander au soleil pourquoi le matin il est si 
rouge, puis d'amener à la cour la princesse de 
Tronkolaine : il est secouru par un cheval de 
bois, puis par des fourmis, des éperviers et des 
lions et finit par épouser la princesse (P. Sébillot, 
Contes populaires des provinces de France p. 36- 
45, Luzel : La princesse de Tronkolaine). La 



NOTES l65 

même situation se rencontre dans le conte grec 
moderne : L'homme sans barbe persuade au roi 
d'obliger son fils qu'il ne connaît pas, d'aller 
chercher la chambre d'ivoire, le rossignol et l'hi- 
rondelle de muraille (Le grand, contes populaires 
de la Grèce moderne* VHomme sans barbe, 
p. D7-76). De même en basque, le capitaine du 
vaisseau est aidé dans son projet de désemmor- 
phoser le fils du roi changé en serpent, par deux 
/ -6 de se/matelots : le premier peut tuer une hiron- 
delle au vol, le second attrapc/er un lièvre à la /c*> 
course (P. Sébillot, contes des provinces de 
France n° xxvn p. 164-170, Webster, Mahis- 
truba, le capitaine marin). Dans le conte lorrain 
du Petit-bossu, celui-ci réussit, grâce au secours 
du berger et du renard, à rapporter l'eau qui ra- 
jeunit, la mule qui fait des pas de sept lieues et 
l'oiseau vert : ses deux frères essaient, mais inu- 
tilement de le faire périr. (Sébillot op. laud. 
n° 3a p. 180-186, E. Cosquin, Le petit bossu.) 
On peut encore rattacher à la même donnée les 
contes lorrains de Jean de VOurs (E. Cosquin, 
Contes populaires de Lorraine, t. J, n° 1) : la 
Canne de cinq cents livres (id., t. Il, n° 52). Dans 
le conte écossais des Trois filles du roi de Lochlin 
(Campbell, Popular Taies ofthe WestHighlands, 
n° xv 1), le fils de la veuve parvient à délivrer les 
trois princesses enlevées par un géant, avec l'aide 
d'un mangeur, d'un buveur et d'un écouteur ex- 
traordinaires. Chez les Tchèques, le prince qui va 
délivrer la jeune fille retenue par un enchanteur 
est aidé par Long, Large et Clairvoyant (Léger, 
Contes populaires slaves, p. 241-259). Dans la 



l66 NOTES 

version kalmouke des contes de Siddi-Kûr, Mas- 
sang, né d'un homme et d'une vache, associe à sa 
fortune l'homme né de la forêt, l'homme né du 
gazon et l'homme né du cristal. Plus tard il est 
trahi par eux (Jûlg, Kalmùkische Mœrchen, n° 3), 
etc Sur les personnages doués de qualités extraor- 
dinaires de ce genre, cf. Bcnfey, Das Mœrchen 
von den Menschen mit den wunderbaren Eigens- 
chaften {Au si and, i858, n M 41-4D) et les remar- 
ques de M. Cosquin (Contes populaires de Lor- 
raine, t. I, p. 23, et t. Il, p. 35 1). 



28. — LE MONSTRE DE TAZALAR'T 

(55) Le texte chelha inédit m'a été dicté, en 
i883, à Tétouan, par Kl Hadj Mohammed de 
Massât. 

(56) Les traditions chrétiennes et musulmanes 
admettent entre l'homme et l'animal une classe 
d'êtres intermédiaires, participant surtout du 
premier. Saint Jérôme raconte, dans la Vie de 
saint Paul ermite, que saint Antoine allant visi- 
ter son compagnon de solitude, rencontra un 
faune qui lui demanda de prier pour lui et les 
siens : « Mortalis ego sum et unus ex accolis 
eremi quos vario delusa errore gentilitas Faunos 
Satyrosque et Incubos vocans colit. Legatione 
fungor gregis mei. Precamur ut pro nobis com- 
munem Dominum depreceris quem in salutem 
mundi olim venisse cognovimus ut et in univer- 
sam terram exiit sonus ejus » (Saint Jérôme, 



NOTES 167 

Vies de saint Paul, de saint Hilarion et de saint 
Malchus, p. 12-14. U csl à remarquer que cette 
dernière phrase est empruntée au livre des Psau- 
mes (xvm, 4). Un être de ce genre fut amené à 
Alexandrie, et après sa mort, son corps fut salé 
et transporté à Antioche (saint Jérôme, op. laud.) t 
mais nous savons par Nicépbore Callistes (ix, 

19) qu'il s'agissait d'un singe envoyé par un roi 
des Indes à l'empereur Constance. On connaît 
les gorilles dont Hannon rapporta à Carthage les 
peaux recueillies dans une île près de la Corne 
du Couchant, les prenant pour des êtres humains 
(Kluge, Hannonis Navigatio, p. 46-47). Chez les 
Musulmans, plusieurs personnes admettaient 
trois classes d'êtres raisonnables : les hommes, 
les nesnas et les nesas; on plaçait les nesnas soit 
dans le Hadhramaout, soit en Chine ou aux ex- 
trémités de la terre, « II est à remarquer, ajoute 
Mas'oudi, que ce sont les peuples de l'Orient qui 
les relèguent à l'Ouest, tandis que les habitants 
de l'Occident leur donnent l'Orient pour séjour » 
(Cf. Mas'oudi, Prairies d'or, t. II, p. 36, t. IV, 
p. 10-18; El Qazouini, Athar el bilâJ,p. 31-41; 
Mexdêin'i, Proverbes, trad. par Quatremère, Jour- 
nal asiatique, i838, t. 1, p. 212). 



29. — LA SERVIETTE MAGIQUE 

(37) Le texte berbère de ce conte, dicté en i883 
à Tlemcen, par Ah'med ben Mohammed de Aïn 
Shsifa, a été publié avec la transcription dans 



IÔ8 NOTES 

mon Recueil de textes et de documents relatifs 
à la philologie berbère (Bulletin de correspon- 
dance africaine, i885, p. 417-419). 

(58) La première partie de ce conte rappelle ce- 
lui de Djouder le Pécheur, ou d'Aladin et de la 
Lampe Merveilleuse (Galland, Mille et une Nuits, 
t. III, p. 58-194). On sait que cette histoire 
n'existait pas dans les recensions arabes des Mille 
et une Nuits qui nous étaient parvenues, et Ton 
avait expliqué cette lacune en supposant que Gal- 
land avait intercalé dans sa version des contes qu'il 
avait recueillis oralement dans les cafés de Haleb 
ou de Constantinople. Quelques-uns de ces contes 
viennent d'être retrouvés dans un manuscrit ré- 
cemment acquis par la Bibliothèque Nationale» 
Cf. une note de M. Zotenberg, Journal asiatique. 
1887, t. I, p. 3oo. Le récit traduit ici, tel que 
je le tiens du tailleur de 'Aïn Sfisifa, me paraît 
être incomplet : le chandelier et la lampe n'y 
jouent aucun rôle, ou plutôt, le leur paraît avoir 
été attribué à la serviette. Un conte inédit en dia- 
lecte chelh'a (Bibliothèque Nationale, fonds ber- 
bère n° 4, Kitab Ama^ir 7 , p. 245) met en scène 
un barbier qui, pour prix de services rendus à uni 
sorcier, reçoit de ce dernier une bourse de 100 piè- 
ces d'or et un candélabre à sept branches. Quand 
il allume les sept bougies, sept jeunes filles appa- 
raissent et chantent jusqu'à ce que les lumières 
s'éteignent. Alors elles disparaissent en laissant 
chacune au barbier cent pièces d'or» Le roi s'em- 
pare du candélabre merveilleux, mais dès qu'il 
l'a allumé, il voit apparaître sept nègres qui le 
rouent de coups. Il rend cet objet au barbier dont 



NOTES I 69 

il fait son vizir. Un conte grec moderne, recueilli 
par Hahn, renferme les mêmes données, seule- 
ment il y a quarante jeunes filles au lieu de sept 
(cf. Gidel, La Grèce populaire, Contes populaires, 
Revue politique et littéraire, 1881, I er semestre, 
p. 275). Cf. une donnée à peu près semblable dans 
un conte du Bengale (Lai Behari Day, Folk taies 
of Bengal, n° 3), Quant à la serviette, elle de- 
vait avoir probablement la même puissance que 
dans les contes occidentaux où elle fournit à son 
possesseur les mets qu'il peut désirer : cf. en Ita- 
lie le conte de F an ta Ghiro (Marc Monnier, 
Contes populaires en Italie, p. 249), Ari, ari t caga 
danari (Bernoni, Fiabe popolari vene^iane, n° g), 
celui de l'Homme sauvage (Basile, Pentamerone 
libers, v. Liebrecht, t. 1, i cr jour, i™ histoire); 
en France : Tapalapatau (Cosquin, Contes po- 
pulaires de Lorraine, 1. 1, n° 4, Jean de la Noix, 
Cosquin, Contes populaires de Lorraine, t. II, 
n° 3g), Le pois de Rome (ibid., n° 56), L# châ- 
teau du diable (Carnoy, Littérature orale de la 
Picardie, p. 292) , Les cornes enchantées (P. Sé- 
biilot, Contes populaires de la Haute-Bretagne, 
p. 3o); en Ecosse: Les trois souhaits (Campbell, 
Westhighland's popular taies); en Bohême : le 
Bâton enchanté (Léger, Contes populaires slaves, 
p. 147); en Hongrie : Les trois cadeaux du men- 
diant (Stier, Ungarische Sa g en und Marche», 
p. 79). Dans la version kalmouke des contes de 
Siddhi Kûr : Le magicien qui vainquit le khân 
(Jûgl, Kalmûkische Marchen, vie histoire), il 
s'agit d'une coupe. La nappe d'or que Rhampsi- 
nite, au dire d'Hérodote (Histoire, 1. VI, c. cxxn), 

12 



I 70 NOTES 

rapporta des enfers où il avait joué aux dés avec 
Démêter, était peut-être faite de la même étoffe 
que la serviette dont il est question ici, d'autant 
qu'il est question d'un personnage de conte po- 
pulaire égyptien : M. Maspéro a tenté (Nouveaux 
fragments d'un commentaire sur le second livre 
d'Hérodote, p. 47) d'identifier Rhampsinite avec 
Set ni, dont les aventures ne sont pas moins mer- 
veilleuses. — Parfois, dans certaines versions, la 
serviette est remplacée par une table : en Angle- 
terre, Jack Luck (Fryer, Book of english fairy 
taies , p. 104); en Italie : Gubernatis, Novelline di 
S. Stefano, n° 2 1 ; en France : Les trois dons du 
sorcier (Carnoy, Littérature populaire de la Pi- 
car die, p. 3o8 et les références citées), Norouas 
(P. Sébillot, Contes des marins, p. 23o); Surouas 
(P. Sébillot, op. laud., p. 235); Histoire du bon- 
homme Maugréant (P. Sébillot, Contes des pro- 
vinces de France, p. 46) ; en Allemagne : Tischc- 
hen deck dich (Grimm, Kinder und Hausmœrchen, 
p. 142); La chèvre, le tailleur et ses trois fils 
(Alexandre Dumas, Chomme aux contes, p. 267); 
en Bohême : La table, la musette et le sac (Lé- 
ger, Contes populaires slaves, p. i5); en Lithua- 
nie : Du pauvre à qui un vieux petit homme donna 
une petite table, un petit agneau et un gourdin 
(Leskien und Brugman, Litauische Volkslieder 
und Mœrchen, p. 164 et les références citées); en 
Russie, cf. Afanasiev, Narodnyia russkiiaska^ki, 
t. II, p. 2 19 et p. 223. Sur ces divers objets ma- 
giques, cf. les notes publiées par M. S. Prato (No- 
vellina popolare monferrinaj. 



NOTES 171 



3o — LE MARI DE LA FEE 

(59) Le texte berbère qui m'a été communiqué 
à Frendah en i883 par Ouid Tedjini, de Bou 
Semghoun, a été publié dans la troisième série 
de mes Notes de lexicographie berbère, p. 73, 
76 et dans mon Manuel de langue kabyle {Tex- 
tes, p. 33). 

(60) Bou Semghoun, ainsi nommé d'un célèbre 
ouali dont la qoubbah existe encore, est un des 
qs'our du Sud oranais où Ton parle encore ber- 
bère; il se divise en deux quartiers, celui des At- 
Mousa et celui des At-Mas'oud : celte bourgade 
fut, au xvia e siècle, le berceau de Tordre reli • 
gieux des Tedjinis, dont Tes principales zaouïas 
sont celles de 'Aïn Madhi et de Temacin en Al- 
gérie (cf. El Aïachi et Moula Ah'med, Voyages 
dans le sud de l'Algérie et des Etats barbares- 
queSy tr. Berbrugger. p. 29 et 197-98; Daumas, 
île Saharah algérien, p. 246; Leclerc, Les oasis 
de la province d'Oran, p. 67-68 et mes Notes de 
de lexicographie berbère, 111 e série, p. 8, i2-i3 t 
77-81). 

(61) Ouarqa, situé non loin de Bou Semghoun, 
près de la montagne de Ghezala, possède des 
eaux thermales, ce qui explique l'existence de 
certaines légendes yd. mes Notes de lexicogra- 
phie berbère, 111 e série, p. 81). 






1 72 NOTES 



3i. — l'enfant et le roi des génies 

(62) Le texte zouaoua de ce conte, tiré du ma- 
nuscrit n° 17, fonds berbère de la Bibliothèque 
nationale» a été publié dans mon Manuel de lan- 

1 #i . U- B ue kabyle (Textes, p. fi-ipii 

(63) L'interdiction de prononcer le nom de 
Dieu sous peine de voir rompre une opération 
magique, se rencontre déjà dans les Mille et une 
Nuits : le troisième fils du roi devenu calender, 
ne doit pas prononcer le nom de Dieu devant le 
batelier qui doit le sortir de l'île d'Aimant après 
qu'il aura abattu le cavalier d'airain (Elf leilah 
ou leilah, éd. de Boulaq, t. I, p. 41). 

(64) L'histoire de Yadjoudj et de Madjoudj (Gog 
et Mqgog) a été empruntée par les Arabes aux 
traditions juives. Magog est mentionné dans la 
Genèse (X, 2) comme le second fils de Japhet ; et 
le prophète Ézéchiel (Hizqiel) nomme « Gog, du 
pays de Magog, prince de Roch, de Mechekh et 
de Toubal * comme le futur envahisseur de l'A- 
sie antérieure et citérieure. On a, avec vraisem- 
blance, assimilé cette invasion à celle des Scy- 
thes et des Cimmériens dont il est question dans 
Hérodote (Histoires, 1. I, ch. i5, 37, 73, io3, 
io5-io6) et Diodore de Sicile {Bibliothèque histo- 
rique, II, 43) cf. Josèphe, Antiquités judaïques, 
1. I, ch. vi, 1 ; saint Jérôme, Commentaire sur 
Ê\êchiel y xxxvin, 2. Ce fait historique se trans- 
forma plus tard en prophétie fabuleuse : V Apo- 
calypse (XX, 7-10), annonce qu'à la fin des temps 



NOTES 173 

l'Antéchrist réunira les peuples de Gog et Magog 
(Gog, nom d'homme, est pris pour une nation) 
et s'emparera du monde. C'est la source de la 
légende arabe (Qpran, XXI, 9^-97) d'après là- 
quelle Yadjoudj et Madjoudj, contenus par la 
muraille du Caucase, finiront par forcer cet obs- 
tacle et se répandront sur toute la terre. Quelques 
faits historiques se rencontrent dans cette tradi- 
tion; ainsi la fermeture des défilés du Caucase 
par les rois arsacides ou sassanides pour garantir 
leurs Etats d'une invasion d'un peuple du Nord, 
pareille à celle qui avait eu lieu au temps de 
Cyaxares et de Psammétique. On attribuait la 
première construction de celte muraille à Alexan- 
dre Dzou'l Qarnain (Knoes. Chrestomathia sy- 
riaca, p. 66; Qoran, XV11I, 91-98; Ferdaousi 
apud Weisman, Alexander, Gesdichte des \wœl- 
ften Jahrhunderts, t. II, p. 553-555; Mas'oudi, 
Prairies d'or, t. II, p. 3o8 ; d'Herbelot, Biblio- 
thèque orientale s. v» 8 Jagiouge et Magiouge; 
D'Anville, Du rempart de Gog et Magog, Mé- 
moires de l'Académie des Inscriptions, ancienne 
série, t. XXXI, p; 210; Reinaud, Description des 
monuments du cabinet du duc de Blacas, t. I, 
p. 174; C. Mûller, Introduction au Pseudo Cal- 
listhènes, p. x; Chassang, histoire du roman 
dans l 'antiquité grecque et latine, p. 33 1 -335; 
Graf, Roma nella memoria e neile imagina^ioni 
del medio evo, t. II, 5o7-563; Meyer, Alexandre 
le Grand dans la littérature française au moyen 
âge, t. II, p. 386 ; Fr. Lenormant, Les origines 
de l'histoire d' après la Bible, t. II, i Ti ' partie, 
p. 412-476). Les traditions arabes prétendent 

12* 



I 74 NOTES 

que Gog et Magog rongent avec leur langue cette 
muraills de fer qui repousse au fur et à mesure, 
mais qu'ils perceront quand apparaîtra l'A nie- 
christ (Moll'ammed b. Ah'med b. Ayâs et Hânefi, 
BadaVe\ Zohourfi ouaqai ed dohour, éd. de Bou- 
laq, p. i3o-i32) Les khalifes musulmans craigni- 
rent souvent et à juste titre une invasion venue du 
Nord ; en effet, Baghdad succomba sous les coups 
des Moghol s; aussi le khalife El Ouathik billah 
(m* siècle de l'hégire) après un songe où il avait 
cru voir ouverte la muraille de Yadjoudj et M ad - 
joudj, envoya Sellam l'interprète visiter les pays 
au nord du Caucase et examiner .si les barbares 
se préparaient à une invasion (Ibn Khordadbeh, 
Le livre des routes et des provinces, traduit par 
Barbier de Meynard, Journal asiatique, 1885, 
t. I, p. 490-496). 

(64 bis) Ce conte appartient, comme celui de 
H'amed ben Çeggad, au genre énigmatique. mais 
il faut convenir que les allégories et les explica- 
tions qu'il renferme ne se recommandent ni par 
une grande clarté ni par un grand sens. Un conte 
alsacien en renferme du même genre, mais mieux 
conduites et mieux exposées (Sébillot, Contes des 
provinces de France^ n* xliv, La Tête de mort 
qui parle). 



32. — LA FÉE ET LES TALEBS 

(65) J'ai publié dans mon Manuel de langue 
kabyle [Textes, p. 35-36) le texte de ce conte 



NOTES 175 

qui m'a été dicté à Tétouan en 188 3 par El H'adj 
Moh'ammed de Massât. 

(06) Les Ait Arous habitent dans la partie oc- 
cidentale du nord du Maghreb, près de la ville 
d'El 'Araïch (Larrache) qu'ils ont probablement 
fondée (cf. Renou, Description de l'empire du Ma- 
roc, p. 3 1 5). 

(67) L'arganicr ou argan (elœodendron argan) 
fournit une huilé depuis longtemps employée par 
les habitants du Maroc méridional. El Edrisi 
(Description de V Afrique et de V Espagne, éd. 
Dozy et de Gœje, p. 7b) donne les détails sui- 
vants : « La tige, les branches et les feuilles de 
cet arbre ressemblent à celles du prunier; le 
fruit, par sa forme, ressemble au fruit appelé 
'oyoun (sorte de prune noire); lors de son pre- 
mier développement, la peau en est mince et 
verte, mais elle devient jaune quand le fruit est 
mûr; il est d'un goût âpre et acide et n'est point 
mangeable; le noyau ressemble à celui des olives, 
car il est dur et pointu. On recueille ce fruit à la 
fin de septembre et on le donne aux chèvres qui 
l'avalent après avoir brouté l'enveloppe exté- 
rieure; elles le rejettent quelque temps après; on 
le ramasse, on le lave et. après l'avoir cassé et 
broyé, on le presse et on en extrait beaucoup 
d'huile d'un très beau noir, mais désagréable au 
goût. Cette huile est d'un usage fréquent dans le 
Maghreb occidental, où elle sert même pour l'é- 
clairage. Les marchands qui vendent des beignets 
dans les carrefours l'emploient pour la friture, et 
elle n'est pas désagréable dans cette pâtisserie, 
quoique, lorsqu'elle vient en contact avec le feu, 



1 JÔ NOTES 

elle exhale une odeur âpre et fétide. Les femmes 
maçmoudiennes s'en servent à la toilette pour 
faire croître, tresser et teindre leurs cheveux; par 
ce moyen, ils deviennent lustrés et d'un très beau 
noir ». El Bekri (Description de V Afrique septen- 
trionale* p. 357-358) donne les mêmes détails 
sur l'argan qui porte aussi le nom de helgan ou 
de lou\ el Berber (amande des Berbères) : pour 
extraire l'huile, on laissait pourrir les fruits 
amassés en tas, afin d'en dégager le noyau, au 
lieu de les faire avaler car des chèvres. Cf. 'aussi 
Graberg de Hemsœ, Specchio dell'impero di Ma- 
rocco, p. 1 1 4- 1 1 5 , Lenz, Timbouctou, 1. 1, p. 334- 

337. 



33. — l'ogre et les deux femmes 

(68) Le texte berbère que m'a dicté en 1884 à 
Cherchel Moh'ammed 'Abdi a été publié dans la 
seconde Série de mes Notes de lexicographie 
berbère , p. 109-1 11. 



34. — l'inscription mystérieuse 

(69) J'ai donné dans la troisième série de mes 
Notes de lexicographie berbère (p. 72 et 76) le 
texte et la transcription de cette légende qui m'a 
été communiquée -en i883à Frendah par Ould 
Tedjini. 






NOTES I 77 

(70) Le Djebel Tameddah est à l'extrémité sud 
de Tune des chaînes de montagnes, formant un 
défilé qui aboutit au qs'ar de Bou Semghoun. Il 
s'y trouve une source : la montagne est parsemée 
de thuyas et de genévriers (cf. Notes de lexico- 
graphie berbère, III* Série, p. 80 ; Leclerc, Les 
oasis de la province d'Oran, p. 60). En berbère, 
Tira signifie écriture. 



35. — LES SEPT FRÈRES 



(71) Le texte zouaoua de ce conte inédit existe à 
la Bibliothèque nationale, fonds berbère n° 17. 

(72) Dans les contes de ce genre, les sept (ou 
les douze frères) quittent d'ordinaire la maison 
paternelle lorsqu'il leur naît une sœur et non un 
frère. Le sujet roule alors sur les tentatives faites 
par la jeune fille pour les retrouver et les rame- 
ner. Cf. P. Sébillot, Contes populaires de la haute 
Bretagne, p. 170-173, La fille et ses sept frères ; 
id., Contes des paysans et des pêcheurs, n° xxvir, 
p. i5o-i57, Les sept garçons et leur sœur. Dans 
le n - xxvii bis qui porte le même titre, p. 1 58- 
16 1, c'est le père qui tuera ses sept fils si le hui- 
tième enfant est une fille. De même dans le conte 
allemand, Les dou\e frères, ceux-ci, menacés 
d'être tués par leur père si leur mère accouche 
d'une fille, se hâtent de quitter la maison pater- 
nelle, lorsqu'il leur naît une sœur (Grimm, Kin- 
der-und Hausmœrchen, n" ix, p. 37-42). Dans un 
récit zouaoua, les sept frères s'expatrient sur la 



1 78 NOTES 

fausse nouvelle, donnée par leur tante, que leur 
mère a mis au monde un fils, tandis qu'en réalité, 
elle est accouchée d'une fille (Rivière, Contes po- 
pulaires de la Kabylie duJurjura, p. 44-49, Les 
Sept Frères). Le Pentamerone de Basile renferme 
l'histoire des sept frères qui abandonnent leur 
maison parce que leur mère ne leur donne pas de 
sœur. Trompés par un faux avis, ils errent dans 
le monde, tandis qu'une fille, née pendant leur 
absence, se met à leur recherche et finit par les 
ramener iLiebrecht, Der Pentamerone, 4 e j. 8 e his- 
toire, Les sept pigeons). * 

(73) Cette première partie du conte, la jalousie 
des frères, la descente dans la citerne, le plus 
jeune vendu comme esclave et repoussant les pro- 
positions de la femme de son maître semble imi- 
tée de l'aventure de Joseph {Genèse, xxxvn, 
xxxix). 

(74 j La fin de ce conte correspond à la for- 
mule xiii de Hahn : délivrance d'une jeune fille 
exposée à un dragon. Sans citer tous les in- 
nombrables récits qui se rattachent à ce thème, 
je mentionnerai seulement ceux de Persée et 
Andromède ( Aristophane , Thesmophoria^ou- 
sae , v. io55-ii35; Lycophron , Alexandra, 
v. 836-83q ; Apollodore, Bibliothèque, 1. II, ch. îv, 
p. 3o-5i ; Ovide, Métamorphoses, 1. IV, v. 662- 
75 1 ; Strabon, Géographie , 1. XVI, ch. 11, 
28; Anthologie grecque, de Planude, t. III, 
n' 1 58; Lucien, Dialogues marins, n* xiv; Conon, 
Narrationes amatoriae, n° xl); — d'Héraclès et 
Hésione (Lycophron, Alexandra, v. 470-479; 
Apollodore, Bibliothèque, 1. II, ch. v, p. 65-66; 



NOTES 1 79 

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, 1. IV, 
ch. xlii; Strabon, Géographie, 1. XIII, ch. i, 32; 
Valérius Flaccus, Argonautiques, 1. Il, v. 45 1- 
544); — de Ragnar Lodbrok et Thova (Lie recht, 
Die Ragnar Lodbrokssage in Persien. Zur Volk- 
skunde, p. 65-73); .— du Dragon de Kandahar 
(P. Lerch. Ein Beitrag jii den Local sagen ûber 
Drachenkœmpfe, Orient und Occident, 1. 1, p. 751- 
734); — de 5. Georges (Clermont-Ganneau, Ho- 
rus et S. Georges) ; — de Roger et Angélique 
(L'Arioste, Orlando furioso, ch. x, str. 92-112); 
— du Jeune homme qui délivra trois princesses 
du dragon et de Y Ancien soldat qui délivra 
. trois princesses (Leskien und Brugman, Litauische 
Volkslieder, n M 14 et 16, p. 404 et 407); — de 
Dobrynia Nikititch (cf. Rambaud, La Russie épi- 
que % p. 65-69, 1 65- 171. Sur des contes russes du 
même genre cf. Afanasiev, Narodnya rousskiia 
skaçki, t. Il, n° xxr, p. 227; t. VI, n° 52 à 
p. 25o; t. Vil, n° 3g, p. 277); — du Monstre 
Norka (Ralston, Contes populaires de la Russie, 
tir. Brueyre, p. 77);— des Sept frères (Campbell, 
Popular taies ofthe West H 1 glands, x. 1, n° 4);— 
du Fils du pécheur et de la princesse (Legrand, 
Contes populaires grecs, p. 169-173, Le petit 
Rouget sorcier; ftuchon, La Grèce continentale 
et la A forée, p. 263 et suiv.); — de La Loubie et 
la tille du roi dans le récit albanais de Persée 
(Hahn, Griechische und albanische Aiœrchen, 
n* 98); — de Cien^o (Basile, Pentamerone, tr. 
Liebrecht, 1" jour, 7" histoire), le même que le 
conte allemand des Deux Frères (Sonuner, Sa- 
gen, Afcerchen und Gebrceuche a us Sachsen, n° vu; 



ISO NOTES 

Alexandre Dumas, L'Homme aux contes, p. 160) 
et que le conte magyar des Trois Jiis de roi 
(Stier, Ungarische Sagcn und mœrchen, a' 1); — 
du Mage aux Sept têtes (Imbriani, La novellaja 
fiarentina e la novelia)a milanese , n° xxvllf, 
p. 3 7 5) ; — Les Trois frères (id., p. 38 7 ); - Le 
Maxeâ sept têtes (Nerucci, Sessanta novelle po- 
polari montalesi, n" vin, p. 61); — de la Bête à 
sept têtes (Bernoni, Fiabe popolari venejiane, I, 
n* 1 o) ; — de la Bête à sept Têtes (Ortoli, Contes 
populaires de l'île de Corse, n' 18); — du Tartaro 
reconnaissant et le serpent à sept têtes, en basque 
(P. Sébillot, Contes des provinces de France, 
n" 1) ; — de Jean sans Peur (P. Sébillot. Contes 
populaires de la Haute-Bretagne, p. 79-81) le 
même que le conte flamand de Culotte-Verte [Cli. 
Deulin, Contes d'un buveur de bière p. 57)1 — des 
Fils du pêcheur (Cosquin, Contes populaires de 
Lorraine, t. I, n" 5, p. 60) et de la Bête à sept 
têtes(\d., i.I, p. 64); — àtsDeux Frères (Ri- 
vière, Contes populaires de ta Kabylie du Jur- 
jura, p, 175-176); — de l' Etranger et le serpent 
d'eau (Scliœn, Haussa readingbook, appendice, 
p. xvi-xvii; id., Dictionary 0/ the hausa lan- 
guage, appendice, p.xvi-xvii; id., Alagana hausa, 
p. 144; Mélusine, t. III, 1886, col. 226-127); — 
du Sultan d'Yémen et de ses trois fils (Mille et une 
Nuits, éd. du Panthéon littéraire, p. 712); — de 
Samba (Bérenger-Féraud, Contes populaires de la 
Sénégambie, p. 39-40), etc. Sur le sens particulier 
de ce conte cf. Schwartz, Der Ursprung der My- 
thologie, p. 80 et suiv.; Cassel, Drachenkafmpfe. 
Il est possible que le conte berbère ne nous soit 



NOTES I 8 I 

pas arrivé complet; comme dans la plupart de 
ceux qui sont cités, le jeune homme, après avoir 
délivré la princesse, devait avoir la précaution de 
couper les langues du monstre, de façon à con- 
fondre plus tard l'imposteur qui, ramassant les 
têtes, se prétendrait le libérateur de la jeune fille. 



36. — l'oiseau merveilleux et le juif 

(76) Le texte et la transcription de ce conte, 
qui m'a été dicté à TIemcen, en i883, par Ah'med 
ben Moh'ammed de 'Ain Sfisifa, ont paru dans 
mon Recueil de textes et de documents relatifs à 
la philologie berbère (Bulletin de correspondance 
africaine j i885, p. 419-422). 

(77) Ce conte offre une ressemblance frappante 
avec d'autres du même genre, recueillis en Alle- 
magne et en Italie. Dans tes Deux Frères (Grimm, 
Kinder und Hausmœrchen, n° 60), deux enfants 
d'un homme pauvre mangent aussi le foie et le 
cœur d'un oiseau merveilleux que leur oncle se 
promettait de manger tout entier, ce qui devait 
lui faire trouver chaque matin une pièce d'or 
sous son oreiller. Furieux, il persuade à son frère 
de les perdre dans un bois; ils sont recueillis par 
un chasseur. Après diverses aventures, l'un d'eux 
devient roi, et en danger de périr dans une forêt 
enchantée, il est sauvé par son frère. Cette der- 
nière partie appartient sans doute à un autre ré- 
cit. Une version recueillie par Sommer (Sagen 
und Mœrchen, p. 1 i3, Les deux frères) roule 

i3 



l82 NOTES 

sur les mêmes données, ainsi qu'un conte ita- 
lien, Les cornes (Marc Monnier, Contes populai- 
res en Italie, ch. vu, p. 106); ici, outre l'or qu'ils 
trouvent tous les matins, les deux enfants sont 
prédestinés, l'un à devenir roi, l'autre à devenir 
pape : celui-ci est désigné aux suffrages du clergé 
par la colombe lâchée pour guider l'élection. 
Peut-être, dans la recension primitive berbère, 
les trois pigeons, dont on ne saisit pas bien le 
rôle, avaient-ils une destination semblable. Dans 
un conte breton (P. Sébillot, Contes populaires 
de la Haute^ Bretagne y p. 97-104), l'oiseau bleu 
pond chaque jour un œuf d'or; celui qui man- 
gera sa tête sera roi, celui qui mangera son cœur 
trouvera tous les matins un morceau d'or. Le fils 
du roi l'achète, mais les fils de la fermière chez 
qui était l'oiseau parviennent à le manger et 
jouissent des privilèges annoncés; divers inci- 
dents étrangers sont mêlés à la fin du conte. On 
serait tenté de croire que, d'une façon ou d'une 
autre, le récit italien avait pénétré en Afrique, 
et, par l'intermédiaire de l'arabe, jusque dans l'oa- 
sis berbère de 'Ain Sfisifa; mais un conte en 
dialecte arabe d'Egypte nous offre, avec le ber- 
bère, des points communs qui manquent dans 
les versions allemandes, italienne et bretonne. 
Un musicien ambulant possède une poule qui 
pond chaque jour un œuf acheté par un Juif vingt 
pièces d'or. En l'absence du mari, le Juif fait 
tuer la poule par la femme et la fait cuire, mais 
le fils du musicien s'empare du gésier et le mange, 
ce qui lui donne une force immense. Le reste 
du récit s'accorde avec la version italienne du 



NOTES l83 

conte des Cornes dont le développement est étran- 
ger au sujet qui nous occupe (Spitta-bey, Contes 
arabes modernes, n° ix, Histoire du musicien am- 
bulant et de son fils). Cette donnée se rencontre 
également dans les contes de l'Asie septentrio- 
nale : dans la version kalmouke des contes de 
Siddhi-Kur, le fils d'un khân et son ami, livrés 
à deux dragons des eaux, apprennent qu'ils peu- 
vent leur abattre la tête à coups de bâton, et que 
s'ils les mangent, celui qui aura tué le dragon 
jaune crachera de l'or, et celui qui aura tué le 
dragon vert, des pierres précieuses (Jûlg, Kal- 
mUkische Mœrchen : Die Mcerchen des Siddhi- 
Kur, n° n). Cf. un conte de la version turque 
du Touti Nameh (trad. Rosen, t. II, p. 23 1) 
où Ferid mange par mégarde la tête d'un oiseau, 
ce qui lui assure une couronne à rencontre d'un 
changeur qui veut le faire périr. Le point de dé- 
part est probablement l'Inde; c'est à un récit de 
ce genre que paraît faire allusion un passage de 
la Brihat kathamanjari de Kshemendra, à propos 
de la fondation de Patalipoutra : « L'enfant du 
brahmane reçut de l'épouse de Gauri le don de 
trouver toujours de l'or sur sa tête. Grâce aux 
mille pièces d'or qu'il recevait ainsi chaque jour, 
il finit par monter sur le trône » (La Brihat 
kathamanjari de Kshemendra, par Sylvain Lévi, 
Journal asiatique, novembre-décembre i885, 
p. 4b8). De l'Inde, ce conte, comme maint récit 
bouddhique, passa en Sibérie et dans le Tur- 
kistan; de là, probablement par l'intermédiaire 
des Moghols et des Slaves, il se répandit dans 
l'Europe occidentale, tandis qu'une autre version, 



I 84 NOTES 

selon toute apparence venue par la Perse, péné- 
trait en arabe et de là en berbère. 



37. LA CAVERNE DES DJINNS 

(78) Le texte chelh'a inédit m'a été dicté à Té- 
touan, en i883, par El H'adj Moh'ammed de 
Massât. 



38. — LA COLLINE DES DJINNS 

(78) J'ai publié dans la troisième série de mes 
Notes de lexicographie berbère (p. 74 et 77) le 
texte et la transcription de cette légende qui m'a 
été communiquée, en i883,à Frendah, par Ould 
Tedjini. 

(80) La colline d'Illa-Illa est auprès du qs'ar 
de Bou Semghoun. 



3q. — LA PIERRE FONDUE 

(81) Le texte et la transcription de ce conte 
que j'ai recueilli à Frendah, en i883, d'Ould 
Tedjini, ont été publiés dans la troisième série 
de mes Notes de lexicographie berbère, p. 73, 

76. 

(82) Ouarqa, près de Bou Semghoun, renferme 
deux lacs et des eaux thermales qui donnent 



! 

1 

i 



NOTES 1 85 

naissance à deux rivières d'eau salée (cf. Notes 
de lexicographie berbère, troisième série, p. 81). 



40. — LE TRESOR DE RAS EL 'AÏN 

' (83) Le texte inédit de ce récit m'a été dicté, en 
i883, à Tétouan, par £1 H'adj Moh'ammed de 
Massât. 

("84) Bien que le nom de Ras el Oued (la tête de 
la rivière) soit très fréquent dans la synonymie 
géographique du Maghreb, il s'agit sans doute 
ici de la rivière mentionnée par Cochelet à 
douze heures environ de Taroudant, et à trois 
journées d'Agadir. Ce Ras el Oued serait, d'après 
Renou (Description du Maroc, p. 58), le cours 
supérieur de l'Oued Sous; il est aussi mentionné 
dans les itinéraires de Venture de Paradis (Gram- 
maire et dictionnaire berbère), de Jackson et de 
Davidson (African Journal, p. 176). 

(85) Léon l'Africain mentionne dans cette 
contrée une ville de Tihout (Tiout), près d'un 
ruisseau qui coule au pied d'une montagne au 
sommet de' laquelle est Tasegdelt (la Tesekdelt 
d'Edrisi). Tiout, située dans une plaine, fut prise 
par les Portugais en 1 5 14. 

(86) Ras el 'Aïn est cité par Davidson dans son 
itinéraire de Maroc à Mogador, à une journée et 
demie de cette dernière ville. 



l86 NOTES 



41 . — LE TRÉSOR DE *ASLA 

(87) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbère 
(Bulletin de Correspondance africaine , i885, 
p. 389-390) le texte et. la transcription de ce conte 
qui m'a été communiqué, en i883, à Frendah, 
par Ould Tedjini. 

(88) Asla, qs'ar du sud oranais, à 14 kilomètres 
S.-O. de Chellala et 40 kilomètres N.-E. de 
Tiout, est une petite oasis d'un kilomètre de 
longueur, renfermant 400 habitants; elle est tra- 
versée par une rivière nommée Bou Ghara, un 
des affluents de l'Oued Melah. On y voit les qoub- 
bas de Sidi Ah'med el Medjdoub, Sidi Toumi.Sidi 
Moh'ammed bou Semah'a et Sidi Moh'ammed 
Ou'l H'afian (cf. Recueil de textes et de documents 
relatifs à la philologie berbère, p. 3/3). 

(89) Ghoundjaïa ou Ghoundjaî est une monta- 
gne qui domine Tiout et qui fait partie de la 
ceinture du bassin de l'O. Namous : de là sortent 
les sources d'El Mordj et de Mas'oiM (Daumas, 
Le Saharah algérien, p. 248; Dastugue, Hauts 
plateaux et Sahara de l'Algérie occidentale, Bul- 
letin de la Société de géographie, février 1874, 
p. 128). La tradition y place la ville des Djinns 
et de nombreux trésors (Recueil de textes et de 
documents relatifs à la philologie berbère, p. 391). 





NOTES 187 



42. — MOITIE DE COQ 

(90) Le texte et la transcription de ce récit, qui 
m'a été conté à Cherchel en 1 885 par Moh'am- 
med 'Abdi, ont été publiés dans mon Recueil de 
textes et de documents relatifs à la philologie 
berbère (Bulletin de Correspondance africaine, 
i885, p. 317-326). 

(91) Le conte de Moitié de coq existe dans di- 
verses provinces de France avec des détails plus 
ou moins différents. Entre toutes, la version de 
la Haute-Bretagne est une des plus semblables à 
celle de Kabylie : une femme partage un coq avec 
son mari; la moitié qui lui appartient trouve une 
bourse d'or que le roi lui enlève ; elle se met en 
route pour la reprendre et emmène sous son aile 
le renard, le loup et la Seine. Arrivée à Paris, 
elle est jetée par ordre du roi dans la basse-cour, 
dont le renard dévore les habitants, puis dans 
l'écurie pour être foulée aux pieds par les che- 
vaux : ceux-ci sont égorgés par le loup; enfin 
dans un bûcher qui est éteint par la Seine; le 
roi est obligé de rendre à Moitié de coq la bourse 
qu'il lui avait enlevée (P. Sébillot, Contes des 
paysans et des pécheurs, p. 317-321). La version 
poitevine de Mouété de quene (Moitié de cane) est 
identique à celle de la Haute-Bretagne : l'échelle 
et le rocher ont été ajoutés aux trois auxiliaires de 
la cane (P. Sébillot, Contes des provinces dé 
France» p. 281-289). Une autre recension {Bout 
de canard), mais où manque le loup, a été pu- 



l88 NOTES 

bliée par M. Ch. Marelle (Contes et chants popu- 
laires français, àp. Herrig's, Archivfûr das Stu- 
dium der neueren Sprachen, Brunswig, 1876). 
Dans un conte du pays messin recueilli par 
M. Nérée Quépat (René Paquet), Moitié de coq, 
allant réclamer une bourse d'argent, est sauvée 
par l'échelle, la rivière et le loup (Mélusine, t. I, 
1877, p. 181- 182). En Picardie, Coquelet (le pe- 
tit coq), allant à Paris vendre une perle, s'adjoint 
pareillement la rivière, le renard et le loup qu'il 
cache sous sa queue. Un fermier lui donne l'hos- 
pitalité dans son étable; il fait dévorer les mou- 
tons par le loup ; un aubergiste le loge dans le 
poulailler, il fait croquer les volailles par le re- 
nard; pour punir un paysan qui le faisait coucher 
sous une chaise, il lâche la rivière qui noie tous 
les environs et arrive sans encombre à Paris (Car- 
noy, Littérature orale de la Picardie, p. 2 14 2 1 7) . 
— La version albanaise (le Coq et la Poule, Do- 
zon, Contes populaires albanais, n° 23) est plus 
rapprochée du kabyle : le coq va chanter dans le 
jardin du roi qui le fait enfermer dans son trésor 
où il se gorge de sequins, puis fait le mort. On 
le jette dehors; il revient vers son maître qui, sur 
son conseil, le suspend par les pattes et le frappe 
à coups de bâton jusqu'à ce qu'il ait dégorgé l'or 
qu'il avait avalé. Une voisine veut s'enrichir de 
même avec sa poule; celle-ci avale des serpents 
sur le conseil du coq, et lorsque sa maîtresse la 
suspend et la frappe, les reptiles sortent et la dé- 
vorent. Diverses versions de ce conte se rencon- 
trent chez les Slaves du sud : trois ont été re- 
cueillies par Matija Kracmann Valjavec iKrauss, 



NOTES 189 

Sagenund Mœrchen der SûdSlaven, t. I, n° 26* 
p. 95-97, Coq et Poule). Dans celle-ci, un mari et 
une femme, en se séparant, se partagent tout ce 
qu'ils possèdent : le premier prend le coq, la se- 
conde la poule. Elle refuse un œuf à son mari 
malade; celui-ci congédie le coq qui va chercher 
fortune : il rencontre le loup, le renard, le ruis- 
seau, le rucher qu'il loge dans son corps, et ar- 
rivé à une ville chante une chanson injurieuse 
pour le roi : celui-ci le fait jeter dans l'écurie 
dont le loup tue les chevaux ; dans la basse-cour 
des oies qui sont étranglées par le renard, dans 
un poêle qu'éteint le ruisseau. Le coq, qui cha- 
que fois a entonné sa chanson, est repris et mis 
dans la chambre du trésor, mais les abeilles em- 
pêchent les serviteurs d'en refermer les portes; il 
en profite pour se couvrir de ducats qu'il rap- 
porte à son maître. La femme envieuse envoie à 
son tour sa poule chercher fortune; elle ne lui 
rapporte qu'un denier, une épingle et des cail- 
loux : la femme va demander pardon à son mari 
qui se réconcilie avec elle. On remarquera que, 
comme le texte kabyle, la version slaye et l'alba- 
naise possèdent la contre-partie morale du conte; 
la punition de l'envieuse qui croit réussir par les 
mêmes moyens; de même nous retrouvons dans 
la première les formules en vers par lesquelles le 
coq appelle ses alliés à son secours, sa chanson 
contre le roi et les paroles qu'il adresse à son 
maître à son retour, paroles imitées par la poule. 
D'un autre côté le kabyle qui a conservé, comme 
les recensions occidentales, le personnage singu- 
lier d'une moitié d'animal, l'explique par un par- 

i3* 



I] 



1 «JO NOTES 

tage qui, dans les textes orientaux (slave et alba- 
nais), porte, d'une manière plus raisonnable, sur 
un coq et une poule. Le kabyle nous a donc con- 
servé la forme la plus ancienne de ce conte : peut- 
être l'a-t il emprunté à l'arabe d'où il serait éga- 
lement passé, par l'intermédiaire du turc, en 
albanais et en slave. La source immédiate des 
versions occidentales (bretonne, poitevine, pi- 
carde et lorraine) est plus difficile à établir. 



43. — LE PRÉSENT DE LA FEE 

(92) Le texte et la transcription de ce conte qui 
m'a été communiqué à Frendah en i883 par Ould 
Tedjini, ont été publiés dans la troisième Série 
de mes Notes de lexicographie berbère (p. 73, 
76-77). 

(g3) Dans les traités de démonologie musul- 
mane, on appelle "If rit les génies qui enlèvent 
les femmes (h)l Abchihi, Aiostafref, t. II, p. 161). 
La métamorphose de la cendre en pièces de mon- 
naie, se rencontre fréquemment dans les diverses 
littératures : quelquefois ce sont des pierres, des 
charbons, de la paille, des débris de plats à la 
place de la cendre. Cf. un conte lorrain : le Fiove 
doit père Chaldt : pour avoir gardé la vache des 
fées, il reçoit une pelletée de braises qu'il jette; 
un seul morceau resté par hasard, devient un 
louis d'or (Adam, Les patois lorrains, p. 408- 
409). Dans un conte de Bendorf, une jeune fille, 
après avoir essayé en vain d'allumer du feu pen- 



NOTES 191 

dant la nuit, emprunte à trois reprises des char- 
bons incandescents au foyer de trois inconnus 
qui disparaissent sur le coup de minuit. Les 
charbons s'éteignent, et le lendemain ce sont des 
lingots d'or (Gottschalck, Die Sagen und Volk- 
smœrchen der Deutschen, p. 17-22. Sommer, Sa- 
gen, Mœrchen und Gebrœuche aus Sachsen, 
p. 65). La môme histoire est contée à Wieden- 
brûch en Westphalie où une servante, sans voir 
personne, reçoit la défense de prendre plus de 
trois fois des charbons merveilleux Stahl, (West- 
phœlische Sagen und Geschichten, t. I, p. 119). 
D'api es un conte recueilli à Halle, un tailleur 
et un orfèvre reçoivent d'un vieux kobold qui 
leur a rasé les cheveux et la barbe, des charbons 
qui, le lendemain, sont devenus des lingots d'or : 
en même temps, leurs cheveux et leur barbe ont 
repoussé. L'avidité excite l'orfèvre à retourner à 
la même place; le kobold le rase-et lui donne des 
charbons qui n'éprouvent aucune métamorphose : 
bien plus, l'or de la veille redevient du charbon 
et l'orfèvre reste chauve (Sommer, Sagen, Mœr- 
chen und Gebrœuche aus Sachsen, p. 67). A 
Weisjingen, en Souabe, le même miracle s'opère 
(E. Meier, Deutsche Sagen, Sitten und Gebrœuche 
aus Schwab en, t. I, p. 59). Dans d'autres légen- 
des, ce sont des pierres : D'après les Persans, 
Alexandre (Dzou'l Qarnain), après avoir échoué 
dans la recherche de l'eau de la vie, rencontre 
dans le pays des Ténèbres l'ange Serouch qui lui 
remet, ainsi qu'à ses soldats, des pierres grandes 

1 

comme une obole. Lorsqu'ils reviennent à la lu- 
mière, ils trouvent ces cailloux changés en pier- 



192 NOTES 

res précieuses (Vogelstein, Adnotationes quœdam 
ex litteris orientalibus petites ad fabulas quœ de 
Alexandro ma g no circumferuntur, p. 17). Le 
pseudo Callisthèue rapporte la même aventure' 
mais sans *faire intervenir l'ange (Weismann 
Alexander, Gedicht des \woelften Jahrhunderts, 
t. II, p. 1 35-i37). A Friedringen, sur le Danube, 
ce sont des pierres ramassées dans les ruines 
d'une ville antérieure à la guerre de Trente-Ans, 
qui deviennent de l'or (Meier, Deutsche Sagen* 
Sitten und Gebrceuche aus Schvaben, t. I, p. 49). 
Un conte allemand, recueilli à Holfta, prèsd'Eis- 
leben, met en scène l'empereur Otton dans le 
Kifthasuser : il donne un rameau à chacun des 
musiciens qui lui jouent une sérénade : ceux-ci 
jettent le présent, à l'exception d'un seul qui 
trouve, le soir même, son rameau changé en or; 
ses compagnons essaient, mais inutilement, de 
retrouver les leurs. Un berger qui parvient à 
pénétrer dans la grotte reçoit des charbons qui 
se transforment en or ; un autre obtient une 
quille qui subit la même transmutation (Som- 
mer, Sagen, Mœrchen und Gebrceuche aus Sach- 
sen, p. 1). Près des ruines du château de Hohen- 
kraehen, en Souabe, deux apprentis qui ont joué 
aux quilles avec des « Poppele » et perdu tout 
leur argent, trouvent, en s'en allant, une boule 
égarée du jeu, laquelle devient d'or massif (Meier, 
Deutsche Sagen , Sitten und Gebrœuche aus 
Schwab en, t. I, p. 77). Dans un conte de l'Amié- 
nois, le Dimanche on ne doit pas travailler, 
recueil. i par M. Carnoy, un bûcheron qui a 
rompu l'enchantement des nains en achevant la 



NOTES 193 

chanson qu'ils chantaient, reçoit en récompense 
un sac de feuilles sèches qui se changent en éçus 
d'or quand sa femme les a aspergés d'eau bénite 
(Mélusine, t. I, p. 239-240). De même en Alle- 
magne, la sage-femme qui a délivré la femme 
d'un nixe, obtient pour son salaire autant de ba- 
layures qu'elle en peut porter; ces ordures se 
transforment ensuite en or (Kùhn, Mœrkische 
Sagen, p. 81 ; Mùllenhof, Sagen aus Schleswig, 
Holstein und Lauenburg f p. 407 ; Wolf, Deutsche 
Mœrchen und Sagen, p. 80). Dans la version 
arabe d'un conte berbère que j'ai donné plus 
haut (n° XXIV), trois jeunes filles assassinées qui 
apparaissent à un joueur de guitare lui laissent, 
comme salaire, des écorces d'orange qui, le len- 
demain, deviennent des pièces d'or, des perles et 
des diamants (Bresnier, Cours de langue arabe, 
p. 607). Dans la forêt de Tippelsdorf, ceux qui, 
après avoir rencontré des religieuses, coupent de 
l'herbe, la voient se changer en serpents; s'ils les 
tuent et les rapportent à la maison, ils trouvent 
de l'or. Pareille métamorphose existe en Saxe 
pour des navets froids comme glace et découverts 
sous l'herbe (Sommer, Sagen, Mœrchen und 
Gebrœuche aus Sachsen, p. 67). Une primevère 
cueillie par un berger d'Eibensbach qui la met 
à son chapeau, devient pareillement de l'or. 11 y 
a ici un jeu de mots sur* le nom de la fleur 
(Schlûssel-blum,- fleur-clef) qui doit servir à dé- 
senmorphoser des êtres ensorcelés (Meier, Deut- 
sche Sagen , Si tien und Gebrœuche aus Schwa- 
ben t t. I, p. 37). Des tiges de pois, à Dornhein, 
ont la même propriété (Meier, Op. laud., p. 62); 



1 94 NOTES 

à Kiebingen, près de Rotenburg, il s'agit de 
grains d'orge (Meier, Op. laud., p. 5i); près de 
Mûhlheim, sur le Danube, une pauvre femme 
cueille des feuilles qui se changent en or (Meier, 
Op. laud., p. 4D-5o). De même à Kalw (Meier, 
Op. laud , p. 5o). Le plus souvent, c'est de la 
paille ou un brin de paille qui est ainsi trans- 
muté : dans un conte recueilli à Pfûllingen, trois 
brins de paille renfermés dans une boîte sont la 
récompense d'une sage-femme qui a accouché 
une fée dans le château d'Urschelberg. Comme 
dans presque tous les récits de ce genre, la sage- 
femme jette deux des brins de paille : le troi- 
sième, qu'elle a gardé par mégarde, se change en 
or. Dans une variante du même récit, les trois 
brins sont renfermés dans trois lettres (Meier, 
Op. laud., t. I, p. 16-18). Une a petite femme de 
la terre » (Eriweible), près de Loffenau, attache 
au chapeau d'un individu un lien de paille qui 
se change en or quand l'homme rentre chez lui 
(Meier, Op. laud., t. I, p. 46). Près du lac de 
Heitzenbach en Souabe, une sage femme qui a 
aidé à la délivrance d'une ondine, reçoit pour 
prix de ses services de la paille qu'elle jette en- 
suite, sauf un brin qui reste atttaché après elle 
et qui devient de l'or (Meier, Op. laud., t. I, 
p. 68). Un bourgeois de Forbach, dans le pays 
de Bade, qui a accompagné une ondine sortie du 
lac Mummel, obtient comme récompense une 
tresse de paille qui se transforme de même 
(Meier. Op. laud , t. I, p. 71). A Eybach, en 
Souabe, un enfant qui a osé se faire descendre 
dans la grotte des fées est également gratifié 



NOTES 195 

9 

d'une poignée de paille qui se change en or 
quand il revient à la lumière (Meier, Op. laud., 
t. 1, p. 21). A Rotenburg, une poignée de paille 
trouvée par un enfant devient de l'argent (Meier, 
Op. laud., p. 52). Des débris de vaisselle, ra- 
massées à Wûrmlingen, devant une cave où ha- 
bite un serpent à couronne d'or, se trouvent être 
des morceaux d'argent (Meier, Op. laud. y t. I, 
p. 28-29) : deux morceaux de tôle placés sur une 
fourmillière, sur le mont Ursche), près de Pfûliin- 
gen, ont la même propriété (Meier, Op. laud.» 1. 1, 
p. 5o). Dans le Tyrol, on raconte la même mé- 
tamorphose de quelques morceaux de fer blanc, 
'mais la jeune fille qui les avait trouves était en- 
trée à l'église le jour de la Saint-Jean (Von Al- 
penburg, Mythen und Sagen Tirols, p. 332), 
etc. 



44. — LE TRESOR DE GHOUNDJA1A 

(94) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbère (Bul- 
letin de correspondance africaine, i885, p. 389- 
390) le texte et la transcription de ce récit qui 
m'a été fourni à Frendah, en i883, par Ould 
Tedjini. 

(g5) On peut rapprocher de ce conte l'anecdote 
suivante, tirée de Léon l'Africain : « Un noble de 
Fas m'a rapporté que dix hommes, attirés par la 
curiosité de voir ce puits (Miat-bir) $ se munirent 
d'approvisionnements ; trois d'entre eux y péné- 



I C)6 NOTES 

trèrent d'abord ; arrivés devant quatre ouvertures, 
deux choisirent la première, et le troisième s'en- 
gagea seul dans la seconde. Après qu'ils s'étaient 
ainsi divisés et qu'ils s'étaient avancés jusqu'à un 
quart de mille, un nombre infini de chauves- 
souris se mit à voler autour des lampes des deux 
premiers et en éteignit une. Arrivés aux puits, 
ils trouvèrent les ossements blanchis de plusieurs 
hommes, ainsi que cinq ou six lampes, quel- 
ques-unes neuves, d'autres abîmées par la vé- 
tusté. Comme les puits ne contenaient que de 
l'eau, les explorateurs revinrent par le même 
chemin : ils étaient à mi-route, quand un coup 
de vent éteignit subitement la seconde lampe. 
Après avoir cherché çà et là, fatigués de se heur- 
ter toujours dans les ténèbres contre les rochers, 
les deux hommes perdirent tout espoir : ils se 
recommandèrent à Dieu en pleurant et jurèren^ 
de ne plus s'exposer à ce péril s'ils arrivaient à 
s'en tirer. Les autres, ignorant ce qui s'était 
passé, attendaient devant l'ouverture de la grotte, 
le retour de leur/ compagnon^Trouvant que l'at- 
tente avait trop duré, ils s'introduisirent à l'aide 
d'une corde, allumèrent des lanternes et se mi- 
rent, en poussant de grands cris, à la recherche 
de leurs amis : enfin ils les rencontrèrent rem- 
plis d'angoisse, mais ils ne purent retrouver le 
troisième explorateur qui errait de la même fa- 
çon; ils le laissèrent donc et sortirent de la 
grotte. Celui qu'ils avaient ainsi abandonné, 
après avoir longtemps cherché une fssue, enten- 
dit à la fin comme un aboiement de petits chiens : 
il se dirigea de ce côté et rencontra quatre ani- 



NOTES 197 

maux inconnus, et, à ce qu'il lui sembla, nés de* 
puis peu : leur mère, qui les suivait, ressemblait 
à une louve, mais elle était plus grande. L'homme 
eut singulièrement peur; toutefois, il n'y avait 
pas de danger, car l'animal s'approcha de lui au 
moment où il allait prendre la fuite et le caressa 
çn remuant la queue. Après avoir cherché pen- 
dant longtemps, il arriva à une issue et s'éloi- 
gna de tout péril {Africce description t II, p. 478- 
480). 



CINQUIEME PARTIE 

CONTES DIVERS 



45. — LA VIEILLE ET LA MOUCHE 

(g5) Le texte zouaoua de ce conte inédit existe 
à la Bibliothèque nationale, fonds berbère, n° 17. 

(96) Ce conte est de ceux qu'on appelle Ran- 
données : dans quelques-uns, le dernier terme se 
trouve être le même que le premier. Ex. La 
souris métamorphosée en fille (La Fontaine, Fa- 
bles, ix, 7) : la souris devenue jeune fille est ren- 
voyée du soleil au nuage, du nuage au vent, du 
vent à la montagne, de la montagne au rat. Cette 



I 98 NOTES 

fable est des plus anciennes, puisqu'on la ren- 
contre dans le Pantchatantra, I. III, f. i3 (Pant- 
chatantra ou les Cinq Livres, trad. Lancereau, 
p. 250-254), le Kathasaritsagara de Somadeva, 
1. X, ch.. LXir, p. 146; le Kalilah et Dimnah (éd. 
de Boulaq, p. 75-76), trad. par Pi ban, Choix cU 
fables et historiettes traduites de l'arabe % n* xx&tv; 
Kalilag und Damnag(éd. Bickell, p. 72-73 de la 
trad.); le Harivansa (t. II, p. 180); Anvari 5o- 
heili de Hussein Vaez Kachefi (éd. Ouseley, 
p. 3o3); le Humayoun Nameh de 'Alitchelebi (éd. 
de Boulaq, p. 297); le Stephanitës et Ichnelatès 
(Spécimen Sapientiae Indorum, p. 296-301); Ca- 
lila è Dymna (P. de Gayangos, Escritores en 
prosa anteriores al siglo xv, p. 52, De la niha 
que se torno en rata); dans la version hébraïque 
attribuée au rabbin Joël (éd. J. Deren bourg, 
p. 107), Directorium humance vitœ de Jean deCa- 
poue (éd. Puntoni, ch. v); Marie de France, 
1. II, f lxiv, Muset. La Fontaine* Fables ix, 7. 
La Souris métamorphosée en fille. Cf. Benfey, 
Pantschatantra, 1. 1, p. 373-378; Wagener, Essai 
sur les rapports entre les apologues de VInde et de 
la Grèce , p. 92. A ce genre de randonnées se 
rattachent le conte napolitain de Saint Janvier et 
le tailleur de pierres qui devient successivement 
seigneur, cavalier, soleil, nuage, roc et finalement 
se retrouve dans sa première position, et le conte 
japonais intitulé le Tailleur de pierres {Marc 
Monnier, Contes populaires en Italie, p. 366). — 
D'autres randonnées sont incomplètes, c'est-à-dire 
ne rejoignant pas leur point de départ : ainsi, 
outre celle de la Vieille et la Mouche, celles de 



NOTES I 99 

Micco en Italie, de Tennisje en Hollande (Marc 
Monnier, Contes populaires en Italie, p. 89-92); 
fin malgache : Hotity cherchant quelqu'un de 
plus fort que l'arbre qui lui a cassé la jambe, 
est renvoyé au vent, à la colline, à la souris, au 
chat, à la corde, au feu, au fer, à l'eau, à la piro- 
gue, au rocher, à l'homme, au sorcier, au tan- 
guin, à Dieu (J. Sibree junior; Malagasy Folk- 
taies, Folk-lore Journal, mai 1884Ï; en kabyle 
(Rivière, Contes populaires de la Kabylie du Jur- 
jura,p. iS'j. Le petit enfant); dans le Caucase : 
Le Pou et la Puce (A. Schiefner, Zwei ossetische 
Thiermœrchen, Mélanges asiatiques de V Acadé- 
mie impériale de Saint-Pétersbourg , t. V, 1864, 
p. 196 et suiv.) : la puce voulant sauver son 
compagnon tombé dans une rivière, s'adresse 
tour à tour au porc, au chêne, au qurghuï, à la 
poule, à la souris, au chat et enfin à la vache. 
Cf. en Russie, Afanasiev, Narodnyia rousskùa 
skafki, t. IV, n° 16; en Allemagne, Grimm, 
Kinder und Hausmœrchen, n° 3o, Lœuschen 
und Flohchen; Kuhn et Schwartz, Norddeutsche 
Sagen, p. 5oq; Meier, Deutsche Volksmœrchen 
aus Schwab en, n° 80-82; en Toscane, Pitre, 
•Novelli popolari toscane, p. 2 52-2 33, Tosetta; 
à Florence, Imbriani, Novellaja fiorentina, 
n° xli, il Topo; à Milan, Imbriani, Op. laud. f 
p. 552, El ration e el rattin; à Bologne, Coro- 
nedi-Berti, Novelle popolari bolognesi, n° x, 
Fola dèl pudghein; à Venise, Bernoni, Tradi- 
%ioni popolari vene^iani, p. 74, Galeto e sor- 
feto; à Pistoie, Gherardo Nerucci, Cincelle da 
bambini, n° m, Bucchettino; -en Corse, Ortoli, 



200 NOTES 

Contes populaires de l'île de Corse, I, n° xxx, 
Pedilestu e mustaccina; en Sicile, Pitre, Fiabe t 
novelle e racconti popolari siciliani, n° i35, Nasu 
di lu sagristanu ; en France, Luzel, dans Alélu- 
sine, t. I, p. 356-358, La petite Fourmi qui allait 
à Jérusalem et la Neige; Cosquin, Contes po- 
pulaires de Lorraine, t. Il, n° 34, Poutin et 
Poutot et les notes, p. 35-41 ; en Algérie, Da li- 
mas, Le grand désert, p. 243, reprod. dans Certeux 
et Carnoy. L'Algérie traditionnelle , t. I, p. 187. 
Le conte languedocien de Turlendu (P. Sebillot, 
Contes des provinces.de France, p. 3 17, s'accorde 
davantage avec le conte berbère du Chacal (Ri- 
vière, Contes populaires de la Kabylie du Jur- 
jura, p. 79). Une poésie d'Anacréon nous fournit 
aussi un exemple d'une randonnée de la Grèce 
antique (Gaidoz, ap. Mélusine, t. III, col. 140). 



46. — l'étranger 

(97) Le texte zouaoua de ce conte a été publié 
dans Hogdson, Grammatical sketch and spéci- 
mens of the berber language. 



47. — RENCONTRES SINGULIERES 

(98) Le texte de ce conte inédit se trouve dans 
le manuscrit n° 17, fonds berbère, de la Biblio- 
thèque nationale. 



NOTES 201 



48. — LE SOT ET LA CORDE 

(99) Le texte chelh'a de ce conte inédit a été 
recueilli à Oran en i883. 



49. — LA FEMME, LE ROI ET LE SERPENT 

(100) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbh % e % 
(Bulletin de correspondance africaine , i885, 
p. 425-427', le texte et la transcription de ce 
conte qui m'a été dicté en i883, à Tlemcen, par 
un tailleur de Figùig. 

50. — LE VIEILLARD, LA FEMME ET LES VOLEURS 

(101) Le texte et ia transcription de ce conte, 
que m'a fourni, à Touggourt, en i885, Tadel de 
Temacin, aparu dans mon Manuel de langue ka- 
byle (Textes, p. 28-29). Une recension arabe 
existe dans le Kitâb No^hat el Absâr oua 
'l Ismd 1 fi akhbâr dfaoudt al qand* (Boulaq 
1293 h. p. 43). 



5l. — LE RICHE AVARE 

(102) Ce conte, dont le texte est inédit, a été 
recueilli à Oran, en i883. 



202 NOTES 



52. — LES TROIS VOLEURS 

(io3) J'ai publié dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbère 
(Bulletin de correspondance africaine , i885, 
p. 416-417) le texte et la transcription de ce ré- 
cit qui m'a été dicté à Tlemcen, en 188?, par 
Ah'med ben Moh'ammed de Aïn Sfisifa. 

(104) Ce conte existe dans plusieurs recueils 
orientaux ; un des plus anciens est le Sirâdj el 
Molouk d'Et Tortouchi (éd. de Boulaq, p. 3o), 
où l'aventure des trois brigands forme un épi- 
sode d'un long récit intitulé Jésus et son compa- 
gnon (cf. El Abchihi, Mostat'ref, t. II, p. 352; 
reproduit par Belkassem ben Sedira, Cours de 
littérature arabe, p. 76). lia passé dans le Roudh 
er Riah'in fi h'ikayât es' S'alih'in d'El Yafi'i 
(éd. de Boulaq, 32 i e hist., p. 109), dans les Mille 
et une Nuits, (éd. de Habicht, t. XI, p. i65, Nuit, 
901) où il est mis dans la bouche du vizir Er 
Rahouan, ministre du roi Chah bakht, et en per- 
san (Rûckert, Eine persische Er^dhlung, Zeit- 
schrift der deutschen morgenlœndischen Gesell- 
schafty t. XIV). Le célèbre philosophe ElGhazzâli 
a aussi traité le même sujet avec quelques diffé- 
rences : les brigands sont remplacés par des voya- 
geurs qui trouvent un trésor (Cf. Mejani elad^b, 
t. I, p. 66-67) 11 a pénétré également dans le 
Soudan occidental, probablement par l'intermé- 
diaire des Berbères; une version foulfouldé a été 
publiée par M. de Sanderval, dans Fessai linguis- 



NOTKS 203 

tique qui termine sa relation : De V Atlantique au 
Niger par le Foutah-Djallon, p. 3o8-3io. 



53. — LA CHARITÉ 

(io5)J*ai publié dans mon Manuel de langue 
kabyle (Textes, p. 2^-2^) le texte et la trans- / 7 / 8 
tion de ce récit que j'ai recueilli à Mélika (Mzab) 
en 188S. 



£>4. — LE ROI ET SA FAMILLE 

(106) Le texte et la transcription de ce conte 
que m'a communiqué à Frendah, en i883, Ould 
Tedjini, ont paru dans mon Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie berbère 
(Bulletin de correspondance africaine, iSSb.h,^ 

(107) Ce conte est, m'a-t-on dit, tiré de la ver- 
sion berbère de l'ouvrage intitulé Ibtida eddounia, 
dont le texte arabe existe à Ouargla et dans le 
Sous marocain. L'auteur de ce dernier livre Ta 
emprunté sans doute à une des versions des 
Mille et une Nuits : il occupe les nuits 479-481 
de l'édition de Boulaq en 4 volumes in-8 et 
manque dans l'édition de Breslau. La version 
arabe place la scène chez les Israélites, ce qui 
semble confirmer l'origine juive de ce conte. Sur 
d'autres recensions, cf. Israël Lévi, Trois contes 
juifb, p. 22-28, Histoire d*un homme qui ne vou- 
lait pas jurer. <-j u -^ (iV^-^. 



/< 



204 NOTES 



53. — LES VOLEURS 

(108) Le texte zouaoua de ce conte, tiré du 
ms. n* 17, fonds berbère de la Bibliothèque na- 
tionale, a paru dans mon Manuel de langue ka- 
byle (Textes, p. u-12). 



56. — LA PÊCHE SURPRENANTE 

(109) J'ai recueilli en 1 883, à Tétouan, ce texte 
inédit sous la dictée d'El H'adj Moh'ammed 
de Massât. 

(1 10) Les Ida-Ou-Saren sont une fraction de la 
grande tribu berbère marocaine des Haha (H. 
Duveyrier, De Mogador au Djebel Tabayoudt, 
Bulletin de la Société de Géographie, décembre 
1875, p. 563). Davidson, en allant de Mogador à 
Agadir, traversa un de leurs villages qu'il appelle 
Edavisan Ousmemo. Dans ses itinéraires, Delà- 
porte nomme cette tribu Ida-Ouiçar. 

(1 11) Tafedna (en berbère, le chaudron) est la 
même viHe que celle appelée Tafelna par Gra- 
berg de Hemso (Specchio del impero di Marocco, 
p. 61-62); c'est une ville d'environ 3, 000 habi- 
tants, avec un assez bon port près d'une rivière 
où les barques peuvent se mettre à l'abri. La 
carte catalane de 1375 la nomme Taftana : Léon 
l'Africain, qui en parle sous le nom de Tefethna, 
dit qu'elle pouvait compter 600 feux. Elle était 



NOTES 205 

entourée d'un mur de pierre blanche et de bri- 
ques; l'hospitalité y était très pratiquée : la seule 
loi criminelle en usage était celle du talion 
(Africae description . 123). 



57. — 11EDDOU 

(112) Le texte zouaoua de ce conte, extrait du 
ms. n° 1, fonds berbère de la Bibliothèque Natio- 
nale, a été publié dans mon Manuel de langue 
kabyle (Textes, p. 2< f" 2 i)' /1 / 5 

(ii3) En kabyle, Êeddou signifie commence- 
ment et Amkammel, celui qui complète. De là le 
jeu de mots, analogue à celui qu'on rencontre 
dans le conte du Renard parrain. Cf. pour un 
vol de ce genre, une anecdote tirée du l Adjaib 
el Mouasir et traduite par Cardon ne (Mélanges 
de littérature orientale, t. II, p. 5g). 

(114) Cet épisode est peut-être à rapprocher 
d'un semblable, dans le conte albanais de Mosko 
et Tosko (Dozon, Contes populaires albanais, 
p. 166). 

(n 5) Une partie des aventures de Beddou et 
d'Amkammel leur est commune avec 'Ali et Ou 
•Ali (Rivière, Contes populaires de la Kabylie 
du Jurjura, p. 20). 

Cette donnée d'un arbre poussant sur un ca- 
davre, généralement mort assassiné, et en qui 
revit le défunt est fréquente dans les mythes et 
les contes indo-européens et manque dans les 
traditions sémitiques. Dans le conte égyptien 



2(>6 NOTES 

des Deux Frères, deux gouites de sang du tau- 
reau égorgé par ordre de la reine, donnent nais- 
sance à deux perséas, qui ne sont autres que Bi- 
tiou sous une nouvelle forme (Maspéro, Contes 
populaires de l'Egypte ancienne, p. 25 ; Cosquin, 
Un problème historique à propos du conte des 
deux frères). On connaît dans l'antiquité la mé- 
tamorphose d'Hyacinthe en fleur (Ovide, Meta- 
morphoses, I. X, 162-219), et l'assassinat de Po- 
lydore, fils de Pria m, du cadavre duquel sort un 
cornouiller (Virgile, Enéide ,\. III); dans le conte 
indien du Roi-Grenade, des foies des deux en- 
fants, enterrés par la Rani leur belle-mère, naît 
en une nuit un arbre qui donne d'abord deux 
fleurs, puis deux fruits renfermant le frère et la 
sœur (Maive Stokes, Indianfairy taies, n° 11, p. 10- 
1 1) ; de même dans la variante de Sunkasi Rani 
(Maive Stokes, op. laud., p. 246), cf. également 
dans le même recueil, Loving Laili. p. vi ; La 
princesse Bel> p. 146, et dans celui de miss Bartle 
Frère (Old Deccan days), Souryabay, p. 86, 
Anar Rani et les deux servantes , p. 95. Chez les 
Slaves, la tête d'Ivan, fils du sacristain Germain, 
tué par ordre de sa femme Cléopâtre, donne 
naissance en une nuit à un pommier portant 
des fruits d'or (Rambaud , La Russie épique, 
p. 38o); cf. Chodzko, Chants historiques de l'U- 
kraine, p. 3o, et les métamorphoses successives 
d'Eisenlaci, en cheval, en arbre et en poisson 
d'or (Stier, Ungarische Sagen und Mœrchen, 
n° xv) et celle de la jeune fille en poisson d'or 
dont une écaille produit un arbre (Stier, op. laud», 
n° xiii, Les trois oranges). Un autre conte ma- 



NOTES 207 

gyar nous montre deux enfants métamorphosés» 
tués par la femme qui voulait mettre sa fille sur 
le trône à la place de leur mère, renaissant sous 
la forme de deux poiriers, puis de deux chevreaux 
(A. Gaal et Stier, Ungarischè Volksmœrchen , 
n° vu). Cf. un récit magyar où une princesse as- 
sassinée reparaît dans un érable (A. de Guberna- 
tis, La mythologie des plantes, t. II, p. 1 29-131). 
Dans le conte valaque des enfants d'Or (Schott, 
Walaschiche Mœrchen, p.. 122), des têtes des 
deux enfants égorgés sortent deux pommiers avec 
des fruits d'or; chez les Saxons de Transylvanie, 
ce sont deux pins en qui reparaissent les mêmes 
victimes (Haldtrich : Deutsche Volksmœrchen aus 
Sachsenlande in Siebenbùrgen, n° 1). D'après les 
Slaves de Silésie, la chicorée (c^ekanka) naît du 
cadavre de la fille du magicien Bâtir, qui portait 
le même nom et qui se tue sur le tombeau de son 
ami (A. de Gubernatis, La mythologie des plan- 
tes, t. II, p. 92). En Allemagne, de trois gouttes 
de sang du berger, tué sous la forme d'un cheval 
par la princesse qui veut lui prendre son épée 
magique, pousse, en une nuit, un cerisier (Wolf, 
Deufoche Hausmœrchen, p. 394). Dans le Mecklem- 
bourg, c'est un chardon portant des mains, des 
bras et des têtes d'homme jusqu'au nombre de 
douze, qui sort chaque jour, à midi, du corps 
d'un individu assassiné (A. de Gubernatis, La 
mythologie des plantes, t. II, p. 61) : un sorbier, 
d'après une tradition islandaise recueillie à Mœ- 
duft'el, pousse sur les cadavres de deux jeunes 
gens injustement mis à mort (A. de Gubernatis, 
d'après Mannhardt, op. laud., t. \l, p. 353). Le 



208 NOTES • 

conte breton des Sept garçons et leur sœur nous 
montre les sept frères « tournés en Sarrasins » 
pour avoir mangé de la soupe dans laquelle leur 
sœur avait mis un poireau cueilli dans le jardin 
à l'endroit où était enterré le Sarrasin (P. Sébil- 
lot, Contes des paysans et des pêcheurs, n°xxvn, 
bis). Dans les Lusiades (ch. vin), Camoens fait 
déjà mention du palmier poussé sur la tombe du 
chevalier Henrique; d'après un romance portu- 
gais (La princesse pèlerine) sur les tombes de la 
princesse et du chevalier son amant, poussent 
des pins et des roseaux qui soupirent ensemble : 
en vain la femme du chevalier les fait couper, ils 
renaissent chaque nuit (De Puymaigre, Roman- 
ceiro, choix de vieux chants portugais, n°iv). Un 
miracle analogue se reproduit dans le romance 
du conte Millo : les pins et les roseaux sont rem- 
placés par un cyprès et un oranger (De Puymai- 
gre, RomanceirOy choix de vieux chants portu- 
gais, n° xn) . Dans le conte grec au Seigneur et ses 
trois fillies. Tune d'elles fait tuer son père, mais 
sur la tombe du seigneur pousse un pommier : 
un des fruits mangés par la parricide la rend en- 
ceinte (Legrand, Contes populaires grecs, p. 1 10- 
m). 

58. — LA VIEILLE MOSQUÉE 

(i 16) Le texte inédit de ce conte m'a été dicté, 
en i883,à Tétouan, par El H'adj Moh'ammed de 
Massât. 

(117) Massât, peut-être le Masatat de Pline 
l'Ancien, est une ville du sud du Maroc, près de 



NOTES 209 

la rivière du même nom, sur les frontières de 
l'Etat de Sidi Hecham. Au temps* d'El Bekri 
(Description de l'Afrique, p. 356), c'était un ribat* 
(monastère guerrier) où se tenait un marché -très 
fréquenté et situé, d'après El Ya'qoubi (Des- 
criptio al Magribi, p. 22), près de la chapelle de 
Sidi Behloul. Elle est mentionnée par Léon l'A- 
fricain et Marmol d'après lequel cette ville, jadis 
célèbre sous le nom de Te m est, fut détruite par 
les Arabes lors de la conquête du Sous; l'on 
montrait de son temps un temple (celui de Sidi 
Behloul?) dont la charpente était faite de côtes 
de baleine, et la tradition populaire rapportait 
que le poisson de Jonas avait rejeté le prophète 
sur ce rivage (L'Afrique, tr. Perrot d'Ablancourt, 
t. II, 1. III, ch. xxi). D'après Gatell, le vrai nom 
de la ville de Massât serait Agoubalou (cf. ma 
traduction de la Relation de Sidi Brahim, p. b-j 
et note 4^ . 

(118) Ibn Khaldoun (Histoire des Berbères, 
t. II, p. Lçd) mentionne déjà la légende d'après /-/ £7 a 
laquelle le Mahdi doit sortir de Massât. 



H* 



2 ] O NOTES 



SIXIÈME PARTIE 

POÉSIES, CHANSONS, ÉNIGMES, PROVERBES 



5g. — LA PESTE 

(119) J'ai publié, d'après le manuscrit n° 17 
de la Bibliothèque nationale, fonds berbère, le 
texte zouaoua de ces vers dans mon Manuel de 
langue kabyle (Textes, p. 23-25). 



60. — LES CONSEILS 

(120) Le texte inédit de cette- pièce de vers se 
trouve dans le manuscrit n° 17 de la Bibliothè- 
que nationale, fonds berbère. 



6l. — VERS EN DIALECTE CUELM'a 

(121) Tiré du manuscrit n° 1, fonds berbère, 
de la Bibliothèque nationale. 



NOTES 2 I I 



02. — ÉNIGMES 

(122) Extrait du ms. n° 17, fonds berbère, de la 
Bibliothèque nationale. Cf. une énigme pareille 
à celle du n° 2, Coleccion de enigmas y adivi- 
nan^as por Demofilo (Seville, i883, in-16), 
n 8i 732, 733, 734, 735, et en basque (Machado 
y Alvarez, Biblioteca de las tradiciones popu- 
lares, t. V, p. 267. — Sur le n* 4, cf. Coleccion 
de enigmas, n° 74. 

(i23) Cf. une sirandane créole dans Baissac, 
Etude sur le patois créole mauricien, p. 2o5 ; 
Coleccion de enigmas, n° 574, 575. Sur l'énigme 
n° 6, cf. Coleccion de enigmas, n M 256-266. Une 
figure analogue est appliquée au ronier dans une 
énigme woloffe. Cf. Boilat, Grammaire woloffe, 
p. 379. 

( 1 24) Cf. Baissac, op. laud., p. 207. Cf. aussi 
Coleccion de enigmas, n M 336, 538, 646. 

(i25) Cf. Baissac, op. laud., p. 219. Sur le 
n° 11, cf. Coleccion de enigmas, n" 535, 537, 53g ; 
et en basque Biblioteca de las tradiciones popu- 
lares, t. V, p. 204. 



63. — PROVERBES 

(i2f,) Extrait du ms. n° 17, fonds berbère, de 
la Bibliothèque nationale. 



212 



NOTES 






Addition à la note 2, du ch. xn (Origine du 
lion, du chat et du rat). Une tradition d'ibn Abou 
Hatem, remontant jusqu'au Prophète et rappor- 
tée par Ed Demiri (H'aiat el H'aioudn, t. f, 
p. n), fait naître également le chat de l'éternû- 
ment du lion pour protéger l'arche de Noé con- 
tre les rats. 




APPENDICE 




APPENDICE 



BIBLIOGRAPHIE DES CONTES ET CHANSONS 

BERBÈRES 



Hodgson. — Grammatical sketch and Spécimens of 
the Berber language. 

Un conte : L'Etranger (voir n* 46) et 
une chanson en dialecte zouaoua, cette 
dernière, traduite en français d'après le 
texte anglais, par Warden, Compte-rendu 
de V Esquisse grammaticale (Bulletin de 
la Société de géographie, II* série, t. VI). 

Graberg de Hemso. — Remarks on the langua- 
gesofthe Ama\irgs. — Une fable, tirée 
de Loqman {Le lion et le taureau) en dia- 
lecte de Ghdamès et de Doubdou; des 
proverbes traduits de l'arabe en dialecte 
chelh'a du Sous et de Ghdamès. 
J'ai donné une version de la fable dans 



2l6 APPENDICE 

le dialecte de Figuig (Recueil de textes et 
de documents relatifs à la philologie ber- 
bère, Bulletin de correspondance afri- 
caine, i885, p. 424). Le général Hano- 
teau a publié le même texte en zouaoua 
(Essai de grammaire kabyle, p. 2 53). 
/ &> Cf. Loqman, Fables, éd. ChaVbonneau, 

n° 5 ; Landsberger, Die Fabeln des So- 
phos , n« 28; Fabula? œsopicœ , éd. 
Halm, n* 262 et 263; Babrios, Fables, 
éd. Fix, n° 96. 
De Slane. — Appendice à la traduction de V His- 
toire des Berbères d'Ibn Khaldoun, t. IV. 

P. 540-552 : un conte chelh'a extrait 
du Kitdb ech chelh'a (Bibliothèque natio- 
nale, fonds berbère, n° 4) : le commen- 
cement est aussi traduit en zouaoua. Il 
est intitulé : Le Viçir et les Envieux : le 
sujet est le même que celui du conte 
d'il an chah et d'Abou Témdm dans la 
Bakhtyan-Nameh. Cf. pour les rappro- 
chements, ma traduction de V Histoire des 
dix vizirs, p. 101-111. 

P. 562-563 : un conte traduit de l'a- 
rabe en chelh'a : Le Roi (Khosrou) et le 
Cultivateur. C'est la fable bien connue du 
Vieillard et des trois jeunes hommes (La 
Fontaine. XI, f. 8) cf. une anecdote tirée 
du Medjmou 1 el hikaiat dans Cardon ne, 
Mélanges de littérature orientale, t. I, 
p. 1 56 : Répartie ingénieuse d*un vieillard 
à un khalife; elle existe également dans 
le Mostatref : Bel Kassem ben Sedira, 



? APPENDICE 2 17 

Cours de littérature arabe, p. 47; 
Bresnier, Anthologie arabe, p. 49; dans 
le Hadiqat el Afràh* d'Ah'med ben Mo- 
h'ammed Ech Chirouâni p. 40 (éd. de 
Boulaq), Marcel, Contes du cheikh El Moh- 
dy t t. I, I" soirée, p. 55 : Histoire de 

>. k Abd er Rahman ; ici Khosrou est rem- 

placé par Haroun. La fable 167 d'Abste- 
mius, De viro decrepito arborent inse- 
rente est celle que La Fontaine a imitée. 

; Cf. aussi le vers de Virgile : 

■ 

Insère, Daphni, piros : carpent tua poma ne- 

[potes. 

j Delaporte. — Spécimen de langue berbère. 

Texte et traduction du Poème de Çabi 

. (dialecte chelh'a du Sous). J'en ai publié 

une autre recension dans le Journal asia- 
» 

1 tique (1879, t. I) et pendant mon séjour à 

Tétouan en i883, j'en ai recueilli une 
nouvelle version dont je donnerai la tra- 
duction dans un prochain volume de con- 
tes berbères. Cf. sur la 2* recension un 
article de M. Clermont-Ganneau, Revue 
critique, 1879, t. II, p. 1 1 3-i 14. 
H a note au. — Essai de grammaire kabyle : 

Dans le livre V, les six premiers textes 
(zouaoua) sont empruntés à l.oqman ou 



! à La Fontaine. 



■ 



Le Corbeau et le Renard. 

Cf. Fabula; ce sopicce, éd. Halm, n M 204 
et 204 b; Phèdre, 1. 1, f. i3; Apulée, 
Florides % 1. IV (n» 23); Anonyme de 

i5 



1 



2 1 S APPENDICE 

Névelet. f. i5; Gabrias , Quatrains, 
n° 19 ; Roroulus, Fables, 1, 14 : Vulpis et 
corvus ; Anonyme de Berne, f. 3 : 
Vulpes et corvus; Romulus de Mu- 
nich, f . 8 : De Corvo et vulpe ; Romulus 
d'Oxford, f. 1 3 : Vulpes et corvus ; Ro- 
mulus de Berlin, f. i5 : De- Vulpe et 
corvo; Romulus de Vienne, n° 1, f. i5 : 
Vulpis et corvus; Romulus de Vienne, 
n° 2, f. 14 : De Vulpiet corvo ; Romulus 
de Bruxelles, n» 14: De Corvo et vulpe; 
Romulus de Nilant, 1. I, 14 : De corvo 
qui casium de fenestra fertur rapuisse 
et altam ascendisse in arborent ; Romu- 
leae fabulœ rythmicœ I, 14 : De Corvo 
et caseo; Romulus Maria? Gallicae, f. 17 : 
De Corvo et caseo; Jean de Sheppei, 
f. 7 : Vulpes et corvus: Vincent de 
Beauvais, f. 6 : Vulpes et corvus; Gual- 
terianœ fabulœ ; i3 : De Vulpe et corvo; 
Odon de Sherington, n # 82 ; De Caseo et 
corvo (ms. de Cambridge). Ysopet de 
Lyon, Fable i5, Dou cor bel e dou 
uulpil; P. Paris, Aventures de Maître 
Renart t ch, iv f Renaît et Tiercelin ; 
Jean Manuel, El libro de Patronio, 
Ex. V : De lo que acontecio a un raposo 
con un cuervo que ténia un pédalo de 
queso en el pico (P. de Gayangos, Escri- 
tores espaholes en prosa anteriores al 
siglo, xv, p. 376); Le comte Lucanor, tr. 
de Puibusque, Ex. V ; Ruiz de Hita, 
str. 141 1, Enxiempîo de la Raposa e del 



APPENDICE 2 19 

cuervo; La farce de Pierre Pathelin. éd. 
Jacob, p. 47-48. Marie de France (f. 14 : 
Le Corbeau et le Renard) et Eustache 
Deschamps (Œuvres, t. 11, Ballade 232. 
Le Renard et le corbeau), p. 61) ont éga- 
lement traité ce sujet avant La Fontaine 
(1. I, f. 2), Radloff, Proben der Volkslite- 
ratur der tûrkischen Stœntme Sùd-Sibi- 
riens, t. I, p. 217. Wanan,- Fables armé- 
niennes, n° 38, La Corneille et le renard; 
Faerne , Fabula? n° 20 , Corvus et 
vulpes. 

2. Le Lion et le taureau (v. plus haut). 

3. La Gabelle. 

Cf. Loqman, éd. Cherbonneau, f. 3; 
J. Landsberger, Die Fabeln des Sophos, 
n° 21, Le Cerf; Fabula? œsopicœ, éd. 
Halm, n<> i3i, La Biche malade; Ba- 
brios, Fabies, n° 46, Le Cerf malade; 
Richer, 1. VIII, f . 5 ; La Fontaine, 1. XII, 
f. 6; Desbillons, Fabulœ œsopiœ,ï. VIII, 
f. 25. J'en ai publié une version dans le 
dialecte berbère de Figuig. (Recueil de 
textes et de documents relatifs à la phi- 
lologie berbère, Bulletin de correspon- 
dance africaine^ i885, p. 425.) 

4. La Cigale et la fourmi. 

Cf. Fabulœ œsopicœ, éd. Halm, n os 401 
et 402; Avianus, Fabulœ, n° 34, Formica 
et cicada ; Gabrias, Quatrains, n° 41 ; 
Romulus, 1. IV, 19 : Formica et cicada; 
Jean de Sheppei, n° 46 ; Formica et 
cicada; Romulus de Bruxelles, n° 87: 
De cycada et formica; Romulus de 



i 220 APPENDICE 



Munich, n° 25 : De formica et cicada; 
S. Cyrille, Spéculum sapientice, f. 4 : 
De cicada et formica ; Marie de 
France, f. 19 : La Cigale et la fourmi; 
Jehan de Condt, f. 27 : Li Fourmis; 
Etienne Deschamps, Œuvres, 1. 1, p. 3 1 1, 
bail. 177 : La Fourmi et le ceraseron; 
Neckam, Alter Aesopus, n° 29, De For- 
mica et cicada; Dos it liée, n°27; Aph- 
thonius, f. 1 ; Romulus, 1. IV, f. 19, For- 
mica et cicada. Ms. du British Muséum, 
n° 219, f. 69, De formica colligente eu- 
mulum frumenti ; Faerne, f. 7, Formica 
et cicada; Fabula? Gudianav, n° 28; 
Landsberger, Die Fabeln des Sophos, 
n 08 7 et i36, Decourdemanche, Fables 
turques, 7 : L'Hirondelle et la fourmi; 
i36, Les Fourmis et le merle ; Vartan, 
Fables arméniennes ; 5 : Les Insectes, 
l'abeille et la fourmi ; La Fontaine, 1. I, 
f. 1 : Desbillons, Fabula? œsopice> 1. I, 
f. 2, De Formica et cicada. 
b. Le Lion et le renard. 

Cf. Fables ésopiques, éd. Halm, n° 246; 
Landsberger, Die Fabeln des Sophos, 
n° 45 ; Platon, Premier Alcibiade* 
ch. xxxvii ; Lucilius, Satires, 1. XXX, 
f. 2, 3, 4, éd. Corpet; Horace, Epîtres, 
1. I, ép.- i, v. 73 ; Adhémar de Chaban- 
nes, Fabula? Phœdrianœ antiquee, n° 5g, 
Léo senex et vulpis; Romulus, 1. IV, 
f. 12 : Léo et vulpis; Vincent de Beau- 
vais, f. 28 : De Leone et vulpe; Romulus 
de Vienne, I, f. 82 : De Leone et vulpe; 



APPENDICE 22 1 

Gautier l'Anglais, Appendice, n° 14, De 
leone et Vulpe; Romuleœ fabulce rythmi- 
cœ^ f. 27 : De Leone ce groto ; Romulus 
de Bruxelles, f. 84 ; De Leone et vulpe ; 
Odon de Sherington, Addit. II. f. 18 : 
De Leone et vulpe ; Marie de France, 
f. 68 : Le Lion malade et le renard; 
Vartan, Fables arméniennes, I ; Le Lion 
devenu vieux; Fabulce Gudianœ, Ap- 
pendice I, 3o; Dosithée, f. 6; Le Lion et 
le renard; fable hébraïque trad. par A. 
Pichard. {Journal asiatique, août i835.) 
Loqman, Fables, 6, éd. Cherbonneau ; 
Faerne, f. 74, Léo et vulpes ; Philibert 
Hégémon, f. 9 ; La Fontaine, 1. VI, f. 14, 
Le Lion malade et le renard ; Desbillons, 
Fabulce œsopiœ, 1. II, f. 20, Léo senex 
et vulpes ; Bleek, Reineke Fuchs in Afri- 
ka, 1. 1, f. i5, Le Lion malade; (Hottentot.) 

6. Même fable en dialecte de Bougie. 

7. Le Vieillard et ses enfants. 

L'un de ceux-ci conseille à ses frères 
de vendre des chèvres pour remarier leur 
père devenu veut : ils passent ensuite à 
un autre sujet : le vieillard veut les rame- 
ner à la conversation sur les chèvres. 

8. Le Zouaoua et son ami. 

Un petit cadeau n'enrichit pas ; il ne 
fait qu'accroître l'amitié. 

9. Le Djennad et la rivière. 

Un homme des Bejtni-Djennad tire son /^ 
sabre contre la rivière qui avait failli 
l'emporter. 



r> 



222 APPENDICE 

io. Histoire de Haroun er Rachid. 

Trois individus vont,dans la ville de 
ce prince pour y vendre de l'huile : le 
soir, dans une conversation, l'un désire 
épouser la fille du roi; le second souhaite 
100 réaux; le troisième espère en Dieu. 
Les gardiens qui les ont entendus, les 
conduisent devant Haroun er Rachid qui 
accomplit les désirs des deux premiers et 
renvoie le troisième. Celui-ci hérite en 
voyage, par la mort de ses compagnons, 
de l'argent et de la fille du roi; un jour 
Haroun er Rachid va dans le pays qu'il 
habite, et apprenant qu'il a respecté les 
héritages laissés par ses amis, il lui 
donne la fille et l'argent. 

1 1 . Conte du Chasseur. 

Pour ne pas répudier sa femme détes- 
tée par sa belle-mère, un chasseur s'en- 
fuit avec elle dans le désert où il ren- 
contre un serviteur de Dieu. Il tue ensuite 
sept ogres et s'établit dans leur demeure; 
mais sa femme le trompe avec un des 
ogres qui n'est pas mort et, suivant le 
conseil de ce dernier, envoie son mari 
chercher l'eau qui ressuscite et la pomme 
qui rajeunit. Il y réussit, grâce aux con- 
seils du serviteur de Dieu. Sa fenime le 
tue et le charge sur son cheval, mais il 
est ressuscité par son ami qui avait 
gardé l'eau de la vie, et il met à mort 
l'ogre et sa complice. 

Dans un conte arabe d'Egypte, Mo- 



APPENDICE 223 

h'ammed l'avisé emmène sa sœur vivre 
dans le désert. Il tue des brigands, mais 
l'un d'eux, un nègre, survit et devient 
l'amant de la jeune fille. Celle-ci, sur son 
conseil, envoie son frère chercher les 
raisins du Paradis puis l'eau de la vie. 
à son retour, il est tué par le nègre, 
mais son cadavre, chargé sur un âne, 
est rappelé à la vie par la fille du roi à 
qui il avait laissé un peu de l'eau mira- 
culeuse (Spitta-bey, Contes arabes mo- 
dernes n° X, Histoire du rossignol chan- 
teur). 

D'après une autre version de ce conte, 
la mère de Moh'ammed l'avisé devient la 
maîtresse d'un nègce appelé Egrim Sa'ïd, 
échappé au massacre que le jeune homme 
a fait de ses compagnons. Elle demande 
à son fils de lui rapporter des oranges 
du jardin de Garamoun le Juif, puis l'eau 
de la vie. Moh'ammed, après avoir réussi 
dans son entreprise, est égorgé par sa 
mère et Egrim Sa'ïd, mais la fille du 
roi le ressuscite en lui mettant de l'eau 
de la vie dans la bouche : il l'épouse et 
tue les coupables (Dulac, Contes arabes 
en dialecte égyptien^ n° IV. Journal 
Asiatique, janvier i885). 
12. Histoire de M&Kammed ben Es Solt'au. 
Le sujet est le même que celui du conte 
du même nom publié par le P. Rivière 
(Contes populaires de la Kabylie du 
Jurjura } p. 187-192). La version du gé- 



224 * APPENDICE 

néral Hanoteau renferme quelques dé- 
tails qui manquent dans l'autre : ainsi 
le roi, père de Mah'ammeJ, tuait ses en- 
fants par son regard : on est obligé de 
lui cacher celui-ci. Le cheval du prince est 
aveugle, mais ses pieds du devant sont 
l'ouragan, ceux de derrière, l'éclair, etc. 

i3. Ronde chantée par les enfants. 

Reproduite sous une forme plus com- 
plète dans les Poésies populaires, p. 4^9. 

14. Chanson. 

i5. Chanson de guerre, 

16. Chanson sur la défaite des Béni Raten 
(dialecte de l'Oued Sahel). 

17. Chanson sur la défaite des Zouaouaj 
(dialecte de l'Oued Sahel). 

18. Message £ amour (dialecte de l'Oued Sa- 
hel). 

Dans la note n° 3, un conte arabe est 
traduit en zouaoua, en dialecte des lllou- 
len (O. Sahel), des Béni Menacer, du 
Mzab ; en Tamachek't, en Guéla'ia du Rit, 
en Chelh'a du Sous, en Tagouarjelent et 
en Chaouïa de l'Aouras. J'en ai publié 
une version en dialecte des K'çours du 
Sud Oranais, dans mon Recueil de textes 
et de documents relatifs à la philologie 
berbère (Bulletin de correspondance afri- 
caine, i885, p. 4O4-405). 
Hanoteau. Essai de grammaire tamachek\ 
1 . Le Lévrier et Vos : 

« Un lévrier trouva un os et le rongea. 
L'os lui dit : Je suis très dur. — Ne 



APPENDICE 225 

t'inquiète pas, répliqua le lévrier, je n'ai 
rien à faire. » Cf. Vartan, Fables armé- 
niennes; 39 : Le Renard et le chameau. 
2. Le Lion, la panthère, la tahouri et le 
chacal. 

Version orientale de la fable de La Fon- 
taine : La Génisse, la chèvre et la brebis 
en société avec le lion (1. I, f. 6). Cf. 
Fabula? œsopicœ éd. Halm n° 260; Ga- 
brias, Qiiatrains n° 5 : Le Lion, Vdne et 
le renard; Romulus, Fables I, 6, Vacca 
et capella, ovis et leo ; Anonyme de Néve- 
let, p. 418, ap. £. Duméril ; Ah'med el 
Qalyoubi, Niouadir (éd. de Boulaq), 
p. 36, Ed Demiri, H'aiàt el H'aiouàn, 
1. 1, p. 199; El Abchihi, MostaVref, t. II, 
p. 168, Bar Hebraeus, ap. Morales Ergœt- 
çende Erçœhlungen, ch. X ; Zeitschri/t 
der deutsch. Morg. Gesellsch., t.. XL; 
Th. Wright, Latin Stories, p. 54; P. Paris, 
Aventures de maître Renart, n° 28. Com- 
ment Isengrin ne fut pas aussi bon parta- 
geur que Renart ; Legrand d'Aussy, Fa- 
bliaux, t. IV, p. 36o; Desbillons, Fabula? 
œsopiœ, 1. IV, n° 4, Leo, asinus et vui- 
pis ; Decourdemanche, Fables turques, 
n° 81, Le Lion y Vdne et le renard; 
— Phèdre, 1. I, f. 5 : La Vache \ la chè- 
vre, la brebis et le lion ; Marie de France, 
f. 11 et 1 2 ; Bonner, Edelstein, VIII ; 
Neckam, Aller sEsopus, f. 9, De Ove et 
leone et vacca et capella ; Ysopet de Lyon, 
f. 6 ; De la berbie^ de la uaiche, de la 

i5* 



226 APPENDICE 

chieure,dou \yon. Phaedrianae fabulae, I, 
8 : Vacca, capella, ovis et leo; Vincent 
de Beau vais, f. 4 : Vacca , capella, ovis 
et leo; Romulus de Vienne, n° 1, f. 6 : 
Vacca et capella, ovis et leo; Romulus 
de Vienne, n° 2, f. 5 : De Vacca ; Ro- 
mulus de Berlin, f. 6 : De Ove et cap?a 
et vacca; Romulus de Nilant, 1. 1, f. 6 : 
De Leone, bubaloet lupo venatum pergen- 
tibus ; f . 7 : De Vacca, capra et ove quœ 
leoni se sociaverunt; Romulus d'Oxford, 
f. 6 : Vacca et capella, ovis et leo ; 
Romulus de Berne, f. 5 : Vacca et ca- 
pella, ovis et leo; Gauthier l'Anglais, 
f. 6 : De leone, vacca, capra et ove; 
Gualterianœ fabulœ; f. 6 : De Capra, 
leone, juvenca et ove; Romuleœ fabulœ 
rythmicœ; 1. I, 6 : De Leone, bubalo et. 
lupo; f . 7 : De Vacca et leone; Romu- 
lus Maris Gallicae, f. 6 et 7 : De Leone ; 
Romulus de Munich, f. 6 : De Leone et 
vacca, ac de capra, simul de ove; Ano 
nyme de Berne, f. 1 3 : Vacca, capra et 
leo; Jean de Sheppei, f. 4 : Vacca, ca- 
pra, ovis et leo; f. 5 : Leo, lupus et 
vulpes; Vartan, Fables arméniennes; 
n° 10, Le Lion, le loup et le renard. 

3. Le Bouc et le sanglier. 

4. La Femme et le lion. 

Une injure pe pardonne moins aisé- 
ment qu'une blessure. 

5. La Maxime aux cent pièces d'or. 

Un homme achète deux maximes : 



APPENDICE 227 

« Mieux vaut passer la nuit avec la colère 
qu'avec le remords. — Quand tu reviens 
de voyage, ne passe pas la nuit à proxi- 
mité de ta demeure. » Grâce à Tapplica- 
tion de ces conseils, il évite de tuer son 
iils qu'il ne reconnaissait pas. Cf. V Utilité 
de la réflexion, trad. du sanscrit par 
Langlès : Fables et Contes indiens, 
p. 127; Mille et un Jours, éd. Loiseleur 
de Longchamps, p. 643 ; D. Juan Manuel, 
Livre de Patronio, éd. P. de Gayangos : 
Escri tores enprosa anteriores al siglo xv ; 
Ex. XXXVI, De loque contecio à un mer- 
cadero cuando fallo a su muger et a su 
fljo dormiento en uno; de Puybusque : Le 
comte Lucanor, p. 378-383; Pitre, Fiabe 
e novelle, t. III, p. 3 91. I tre rigordi; 
Nerucci , Sessanta novelle popolari 
montalesi nov. 54, / tre consigli; Mas- 
pons y Labros, La Rondallayre } 3 a sé- 
rie, p. 70, Los très çoncello de Salomo. 
Un autre conte du même genre existe 
dans le recueil des Quarante Vizirs 
(Behrnauer , Die- vier^ig Ve^iere ,, 
xxiv jour, histoire du 24e vizir); cf. aussi 
Etienne de Bourbon, Anecdotes histori- 
ques, légendes et apologues, p. 81 ; Fiore 
di Virtuti, con annota^ione di B. Fabri- 
catore, et Libro de novelle antiche, 
nov. -xviii. Di Zenone imper atore e di 
filosofo. La contre-partie se rencontre 
dans la légende de S. Julien l'Hospi- 
talier {Oesta Romanorum, éd. Keller, 



228 APPENDICE 

ch. iv; éd. Oesierley, ch. xvm et les no- 
tes, p. 7 1 5 ; Violier des histoires romaines, 
éd. Brunet, ch. iv), traitée de nouveau 
par G. Flaubert (Trois contes, p. 89- 
114). 

6. L'homme qui cherche te pays oit on ne 

meurt pas. 

11 arrive dans une contrée où il ne 
voit pas de tombeaux et croit avoir réussi 
dans sa recherche, mais il est chez des 
anthropophages qui mangent les vieil- 
lards. 

7. Histoire d'Ammamellen et d'Elias. 

A plusieurs reprises, mais toujours 
inutilement, Ammamellen cherche à faire 
périr Elias, fils de sa sœur. Un épisode 
de ce conte nous présente une variante 
de la fable du Chameau borgne. Cf. Mê- 
l usine t Une fable de La Fontaine et les 
Contes orientaux, t. Il, col. 5o8-5i7, 
541-545, 575; t. III, col. 141 ; Israël 
Lévi, Trois contes juifs. 

8. Histoire du Cha'anbi et de sa fiancée. 

Reproduite d'après la Revue africaine 
de 1857 dans Y Algérie traditionnelle de 
Ccrteux et Carnoy, t. I, p. 42. La ven- 
geance tirée par le Cha'anbi de sa fian- 
cée qui, enlevée par un Ahaggar, s'atta- 
che à son ravisseur et tente de faire périr 
son premier amant, lorsque celui-ci paie- 
vient à la reprendre, fait aussi le sujet 
d'un conte arabe d'Egypte (Du lac, Contes 
arabes en dialecte égyptien, n° 4) : il a 






f 



APPENDICE 229 

passé de là sur les frontières de l'Abyssi- 

nie (cf. D. de Rivoyre, Aux pays du 

Soudan, p. 114, Le Chien d'Ali). Une 

v autre version existe chez les Arabes d'Aï- 

T gérie (Largeau, Flore saharienne, ch. vi," 

Histoire du Cha'anbi Yahya et de sa 
L fiancée). 

j 9. Histoire des Isakkamaren et des Kel Uuhat. 

\ À la suite, dix pièces de vers : une re- 

[/ cension diverse de Tune d'elle a été pu- h*%u -) -Î.11 

k bliée par M. Duveyrier dans les Touaregs 

f" du Nord, p. 450-452. 

Hanoteau. — Poésies populaires de la Kabylic 
\ du Jurjura. 

;_ Divisées en trois parties : i° Chants 

' relatifs à la conquête de la Kabylie ( 1 6 ) ; 

2° Chansons diverses (12); 3<> Chansons 
sur les femmes et couplets d'enfants (2 5). 
Creuzat. — Essai de dictionnaire français-ka- 
byle. 

1. Un Ajennad. 

2. Le Chakal bariolé. Le chacal joue ici le 
rôle du chat dans le conte célèbre du 
Chat botté. Cf. Basile Pentamerone 
2« journée, conte I, Gagliuso; Perrault, 
Contes de fées : Le Chat botté ; Ch. Deu- 
lin, Les contes de ma Mère VOye avant 
Perrault, p. 219; un conte ariégeois : 
Lou compaire Gatet (Revue des langues 
romanes, t. III, p. 396. L'ingratitude du 
maître envers l'animal son bienfaiteur, 
qui manque dans Perrault, se retrouve 
dans les contes suivants où une chatte est 



23o APPENDICE 



substituée au chat : en Italie : le roi 
Happe- fumée (Re Messemi gli becca'l 
fwno : Imbriani, La Novellaja fiorentina 
e la novellaja Milanese, nov. X ; Marc 
Monnier, Contes populaires en Italie ,' 
p. 24; Straparcla, Trêdici piaceyoli nolti 
nuit xi, f. 1 : Ailleurs, le chat ou la 
chatte sont remplacés par le renard, ce 
qui nous rapproche du chacal du conte 
kabyle : en Sicile, D. Giuseppe Piru (Pi- 
bré, Fiabe, novelle e raconti popolari si" 
ciliani, t. II, nouv. 88ï ; Vont Conte Piro 
(Gonzenbach, Sicilianische Mœrchen , 
n° 65); chez les A-vars du Caucase : 
Boukoutchi-Khan (Schiefner, Avarische 
Texte, Mémoires de V Académie de 
Saint-Pétersbourg, vn e série, t. XIX, n» 
b); en Russie, Cosme (Afanasiev, Naro- 
dniya rousskiya skaçki IV, 1 1). En Soua- 
hili,sur la côte orientale d'Afrique, nous 
trouvons une gazelle qui joue le rôle du 
renard : Le sultan Darai (Steere Swa- 
hili Taies, Landon. 1870). La même don- 
née se rencontre dans deux contes kaby- 
les : Le Roi et le chacal (Rivière, Contes 
populaires kabyles, p. 1 35. qui est le 
même que le Chakal bariolé et Le Singe 
et le pêcheur (Rivière, Contes populaires 
kabyle s s p. 99). 

3. Un Ajennad. 

4. Histoire d'un joueur de flûte, se trouve 

reproduit dans les Contes populaires ka- 
byles du P. .Rivière, p, 90. Cf. Sébillot, 



APPENDICE ±3l 

» 

Contes populaires de la Haute-Breta- 
gne, t. I, n° VII, les Trois sons. Dans le 
conte italien du Pastoureau, celui-ci re- 
çoit un orgue au son duquel tout le 
monde danse involontairement (Marc 
Monnier, Contes populaires en Italie, 
ch. xv, p. 242); cf. les légendes d'Or- 
phée, d'Amphion et du preneur de rats 
de Hammel. 
2. L'homme de Dieu. 

_-» Rivière, Contes populaires kabyles, 

p. 1 13, Le Prophète et les enfants ; Dau- 
mas, La Vie arabe et la Société musul- 
mane, p. 326. 

^ E. Masquer ay. — Voyage dans VAour as (Bulletin 

de la Société de géographie, juillet 1876). 

Une légende historique en chaouïa : 

Le Djohat, le Musulman, Voiseau Mi- 

m 

ris . 
Idem. — Tradition de l'Aouras oriental (Bulle- 
tin de Correspondance africaine, i885, 

P- 94-97)- 
Une légende historique en dialecte 

chaouïa et zouaoua : MoWammed et 

'Abri. Une partie du texte chaouïa a été 

reproduit dans mon Manuel de langue 

} kabyle (Textes, p. 28*). 

Rivière. — Contes populaires de la Kabylie du 
Jurjura. 

\ 5 1 contes, fables et légendes. 

^ Cf. un article de M. G. Paris, Revue 

critique, 2 octobre 1880. . 
G. A. Krause. — Proben der Sprache von Ghat, 



232 APPENDICE 

in der Sahara (2 e volume des Mittei- 
lungen der Riebeck'schen Niger-Expé- 
dition). Cf. sur cet ouvrage, Bulletin de 
Correspondance africaine, i885, p. 576- 
578. 

Trois textes en dialecte de Ghat, dont 
un conte relatif à Djoh'a. L'artifice par 
lequel il rentre en possession du vase 
renfermant un trésor, et donné par sa 
femme à un mendiant, est celui du ma- 
gicien africain cherchant à reprendre la 
lampe merveilleuse enlevée par Aladin 
{Mille et une Nuits, t. III, p. 1 53-i 53) : 
la panie du vase renfermant le, trésor est 
à rapprocher d'un épisode de l'histoire 
de Cogia Hassan al Habbal (Mille et une 
Nuits, t. III, p. 238-239). Cf. aussi un 
conte populaire arabe d'Algérie : His- 
toire du bûcheron de Tafilalet (Cher- 
bonneau, Leçons de lecture arabe y p. 26- 
29 et 54-61). 
A. de Calassanti-Motylinskt. — Chanson ber- 
bère de Djerba {Bulletin de Correspon- 
dance africaine , i885, p. 461-464). 
Quelques couplets ont été publiés dans 
mon Manuel de langue kabyle (Textes, 
p. 3i*). 
Dans mes Notes de lexicographie berbère, 
2* série, j'ai publié en dialecte des Béni Menacer 
8 contes ou légendes qui sont reproduits dans 
ce volume, n os 1, 3, 14, 16, 20, 21, 22, 23. 

De la troisième série (Dialecte des K'çours) sont 
extraits les suivants : n os 25, 3o, 34, 3o,, 43. 



APPENDICE 233 

Le Bulletin de Correspondance africaine (i885, 
p. iï, renferme le conte de Salomon et le Dragon 
en dialecte des Béni Menacer (n° 14). 

Mon Recueil de textes et documents relatifs à 
la philologie berbère (ch. 1 et 11) publiés dans le 
même recueil a fourni les contes suivants : 
n 08 42, 41, 44, 24, 3i, 54, 11, i3, 52, 29, 36 
et 49. 

Les suivants n'ont pas été reproduits dans ce 
volume : 

VIII, Le Roi et V Homme; X, La Fin du monde; 
XVI, Le Renard et le Corbeau; XVII, La Pan- 
thereetle Bœuf; XVHI, La Gabelle. 

Mon Manuel de langue kabyle contient les 
textes des contes suivants : n 08 55, 5, 11, 7, 23, 
6, 3i, 57, 59, 14, 53, 5o, 9, 3o, 32. 

Les textes suivants n'ont pas été reproduits : 
n° I, La Gabelle malade; VI, Lettre; X, Extrait 
des Evangiles; XIII, La Cueillette des olives 
(chanson); XVI, Naissance de Mdhà'mmed et de 
Ali; XIX, Les Boucles d'oreilles (chanson); XX, 
Une noce dans le Djebel Nefousa; XXIH, L'Ane 
de Djoha. 




V. 







> 



TABLE 



r 



Pages 

Préface ! i 

Index des auteurs cités dans la préface, les 

notes et Pappendice. xxvu 

PREMIÈRE PARTIE. — Fables et con- 
tes D'ANIMAUX 1-2 I 

i. Le chacal et le hérisson (Béni 

Menacer) 3 

2. Le lièvre et le chacal (M\ab). ... 5 

3. Le lion, le chacal et l'homme 

(Béni Menacer) 7 

4. Le chacal et l'âne (Zouaoua). ... 11 

5. Le chacal et la perdrix (Zouaoua). i3 

6. Le hérisson et le chacal {Zouaoua) 14 

7. L'homme, la vipère et le héris- 

son (Zouaoua) 16 

8. Le chacal (M^ab) 18 

9. Le chacal et le coq (Ouargla)... 19 
10. Le faucon et le corbeau (Ain Sfi- 

sifa 20 



2 36 TABLE 

ii. Pourquoi le corbeau est noir 

(Zouaoua) 21 

DEUXIÈME PARTIE. - Légendes rili- 

G! BUSES 23-39 

12. Origine du lion, du chat et du 

rat (Zouaoua) 25 

i3. Salomon et le griffon (Aïn Sfi- 

si/a) .' 27 

14. Salomon et le dragon (Béni Me- 

nacer) 29 

1 5. Salomon et le voleur d'oies (Che- 

Wa du Sous) .' 3 1 

16. Sidi Smian et Sidi Ahmed b. 

Yousef (Béni Menacer) 32 

17. Aventure de Sidi Moh'ammed 

'Adjeli avec Mouley Moh'am- 
med (Chet/i'a du Sous) 34 

18. Le scorpion et le Khammès 

(M^ab) 37 

19. Le pari impie (M$ab) 3g 

TROISIÈME PARTIE. — Légendes et tra- 
ditions HISTORIQUES 41-46 

20. Origine des habitants de Cher- 

chel (Béni Menacer) 43 

21. Destruction de Cherchel (Béni 

Menacer) 44 

22. L'aqueduc de Cherchel (Béni 

Menacer) 45 

23. Conquête de Constantine par les 

Arabes (Zouaoua) 46 

QUATRIÈME PARTIE. — Contes mer- 
veilleux. Les trésors, les djinns, les 



TAÊLE 2 37 

fées, etc 49-1 1 7 

24. Le jardin hanté (Bou Semghoun). 5 1 
2 5. La femme et la fée (Bou Sem- 
ghoun) 53 

26. La sage- femme et la fée (Bou 

Semghoun) 55 

27. H'amed ben Çeggad (Zouaoua). 56 

28. Le monstre de Tazalaght (Che- 

Wa du Sous 60 

29. La serviette magique (A ï'n Sfisifa) 6 1 

30. Le mari de la ïéz(Bou Semghoun) 63 
3i. L'enfant et le roi des génies 

(Zouaoua) - 64 

3î. La fée et les t'alebs (CheWa du 

Sous) 67 

33. L'ogre et les deux femmes (Béni 

Menacer) . . . 69 

34. L'inscription mystérieuse (Bou 

Semghoun) 71 

35. Les sept frères (Zouaoua) 72 

36. L'oiseau merveilleux et le Juif 

(Ain Sfisifa) 75 

37. La caverne des Djinns (CheWa 

du Sous) 77 

38. La colline des Djinns (Boit Sem- 

ghoun) 78 

39 La pierre fondue (Bou Semghoun) 7 q 

40. Le trésor de Ras el *Aïn (CheWa 

du Sous) 80 

41. Le trésor de 4 Asla (Bou Sem- 

ghoun) 81 

42. Moitié de coq (Béni Menacer)., . 83 

43. Le présent de la fée (Bou Sem- 



î3S TABLE 

ghoun) 90 

44. Le trésor de Ghoundjaïa (Bou 

Semghoun) 92 

CINQUIÈME PARTIE. — Contes divers. g3-i 17 

45. La vieille et la mouche (Zouaoua). g5 

46. L'étranger (Zouaoua) 97 

47. Rencontres singulières (Zouaoua) 99 

48. Le sot et la corde (Chelk'a du 

Sous) 1 o 1 

49. La femme, le roi et le serpent 

(Figuig) 102 

50. Le vieillard, la femme et les vo- 

leurs (Temacin) 1 04 

5 1 . Le riche avare (Chelh'a du Sous). 1 06 

52. Les trois voleurs (Ain Sfisifa).. 107 
5 3 La charité (M%ab) 108 

54. Le roi et sa famille (Bou Sem- 

ghoun) 1 oq 

55. Les voleurs (Zouaoua) 112 

56. La pêche surprenante (Chelh'a 

du Sous) 1 1 3 

57. Beddou (Zouaoua) 114 

58. La vieille mosquée (ChelKa du 

Sous) 117 

SIXIEME PARTIE. — Poésies, chansons, 

ÉNIGMES, PROVERBES. . II9127 

5g. La peste (Zouaoua) 121 

60. Les conseils (Zouaoua) 123 

61. Vers en dialecte Chelh'a (ChûWa 

du Sous) 1 24 

62. Enigmes (Zouaoua) 125 

63. Proverbes (Zouaoua) 1 27 



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Appendice. — Bibliograf 



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