COURS
GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS,
21847 Quai des Graiids-Augustins, 55.
COURS
DE
GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE
des Élèves de la Classe de Mathématiques spéciales
et des Candidats aux Écoles du Gouvernement;
\ '1
^^-^ PAU
Bf^'NIEWENGLOWSKT,
Docteur es Sciences,
Ancien Professeur de Matbémaliques spéciales au Lycée Louis-le-Grand,
Inspecteur de l'Académie de Paris.
TOME III.
GEOMETRIE DANS L'ESPACE,
AVKC U\K
NOTE SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE,
Par Emile BOREL,
Maître de Conférences à la Facullé des Sciences de Lille.
PARIS,
GAUTHIER-VILLA 11 s ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES
DU BUKEAU DES LONGITUDES, DE l'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,
Quai des Grands-Aujustins, 55.
1896
(Tous rlrnils réscrîcs.)
c>
ÇA-
-L.3,
COURS
DE
GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
TOME m.
CHAPITRE I.
COORDONNÉES.
Fit
\. Soient {^/Ig. i) x'x,yj, z' z trois droites ayant un point com-
nuin O, mais non situées dans un même plan, et soit M un point
(juelconque. Les plans menés par M parallèlement aux trois plans
yOz^ zOx^ xOy forment avec ces derniers un parallélépipède,
dont trois sommets A, B, G sont smt x'x,
.y'y'i ^' ^ respectivement. Si la position du
point M est déterminée par rapport au
trièdre Oxyz, ces trois points sont déter-
minés ; le point A est commun à x' x et au
plan mené par M parallèlement au plan
yOz; B est à l'intersection de y' y et du
plan parallèle k zOx mené par M; G est
l'intersection de z' z avec le plan parallèle
au plan xOy mené par M. Réciproquement, si les points A, B, G
sont donnés, le point M est déterminé; c'est le point commun aux
trois plans ADF, BDE, GEF, respectivement parallèles aux plans
yOz, zOx^ xOy. A tout point M correspond un système de trois
points A, B, G et réciproquement.
Sur chacune des droites x' x^ y'y, :;':; on fixe un sens positif; nous
conviendrons de désigner par 0.r, Oj-, Oz les demi-droites posi-
tives; Ox', Oy, O z' seront, par suite, les demi-droites négatives.
NiEWENQLOWSKI. — G. art., III. 1
CHAPITIIE I.
Si l'on connaît les mesures algébriques des segments OA, OB, OC,
les points A, B, C sont déterminés sans ambiguïté, et il en est de
même du point M. SiOA = a, OB ^ 6, OC = c, ces trois para-
mètres a, b, c sont les coordonnées du point M.
Les deux vecteurs AD et OB sont, égaux, parallèles et de même
sens, c'est-à-dire, en un mot, éqcipollents ; de même DM et OC sont
équipollents; pour cette raison, le contour OADM se nomme le
contour des coordonnées du point M.
Si l'on représente par ^, y^ z les coordonnées d'un point M, on
voit, par ce qui précède, qu'il faut donner trois équations x = «,
y z= b, z = c pour déterminer ce point, que nous représenterons
par la notation M(a, b, c). On nomme souvent a: l'abscisse, y l'or-
donnée, z la cote du point M.
Remarquons immédiatement que tous les points du plan MAD
ont même abscisse; on peut dire que x = a est l'équation de ce
plan. De même tous les points de la droite MD ont même x et
même y, le système des deux équations x ^= a, y = b représente
donc cette droite.
De même y = b est l'équation du plan MBD ] y =z b, z = c re-
présentent la droite EM.
Le planyO:;a pour équation ^ = 0; l'équation du plan zOx
est y = o; enfin ^ = o représente le plan x Oy. Ces trois plans sont
appelés souvent les plans de coordonnées.
L'axe des x a pour équations y = 0,^ = 0. Les équations de l'axe
des y sont 5 = 0, ^ = o, et celles de l'axe des :; sont x =^ o, y = o.
On voit, par ce qui précède, qu'une parallèle à l'un des axes de
coordonnées est représentée par deux équations; nous verrons bien-
tôt qu'il en est ainsi pour une ligne quelconque.
Lorsque le trièdre Oxyz est trirectangle, on dit que les coordon-
nées a:^,jKj -3 sont rectangulaires ; elles sont dites obliques dans le
cas contraire. Nous supposerons toujours les demi-droites O^, Oy,
Oz dirigées de telle sorte qu'un observateur, placé les pieds en O
et la tête en un point de la demi-droite O^, voie Ox à sa gauche
et Oy à sa droite, quand il regarde l'angle xOy.
Tout système de coordonnées rectangulaires ou obliques, défini
comme on vient de le faire, est appelé système de coordonnées rec-
tilignes ou encore cartésiennes.
Fig. 2.
COORDONNÉES. 3
2. Représentation d'une surface. — Considérons une surface
quelconque S et un système de coordonnées Oxyz {Jig. 2); toute
parallèle à l'axe des z menée par un
point quelconque P, pris dans le plan
Ojcy^ rencontre la surface S en des
points déterminés M, M', . . . , ce qui
revient à dire que le z d'un point
quelconque de S est une fonction dé-
terminée des deux autres coordon-
nées X, y. En d'autres termes, les
coordonnées œ, y, z de tout point
appartenant à une surface sont liées
par une même équation f(x^y, z) = o, que nous appellerons l'é-
quation de cette surface. On a supposé que la surface S n'est pas un
cylindre ayant ses génératrices parallèles à l'axe des z.
3. Réciproquement, toute écjuation f{x, y, z) ■:= o définit, en
général, une surface déterminée.
En effet, supposons d'abord que l'équation ne renferme qu'une
seule variable : soit, par exemple, f(^x) = o. A toute racine a de
celle équation correspond un plan parallèle au plan Oyz; donc, le
lieu des points dont l'abscisse x vérifie l'équation précédente est
un système de plans parallèles au plan Oyz', ce système contient
autant de plans que l'équation proposée a de solutions. Si cette
équation admet une solution imaginaire a-i-^i, nous dirons que
l'équation x = a-i- ^i représente un plan imaginaire parallèle au
plan Oyz. D'après cela, une équation algébrique de degré m à une
seule inconnue représente un système de m plans réels ou imagi-
naires, distincts ou confondus, parallèles à l'un des plans de coor-
données.
L'équation sin.r = o représente une infinité de plans dont les
équations sont comprises dans la formule x = A tt, /{ étant un entier
quelconque, positif ou négatif. (On suppose, bien entendu, une ligne
de la figure prise pour unité.)
Considérons, en second lieu, une équation à deux variables
f{^iy) = Oj X et y désignant des coordonnées rectilignes. Si l'on
construit, dans le planxOy, la courbe C qui a pour équation, dans
ce plan, f{oc, y) =: o; et si l'on considère le cylindre qui a pour liaso
CHAPITRE 1.
Fig. 3.
];i courbe G {fig- 3), et dont les génératrices sont parallèles à l'axe
(les ;, tout point M de ce cylindre a même ^ et même y que la
trace P sur le plan xOy de la géné-
ratrice MP qui passe par M, et réci-
proquement, tout point qui a même x
et même y^ qu'un point quelconque P
de la courbe C est sur le cylindre con-
sidéré. Donc, le lieu des points dont
les coordonnées vérifient l'équation
donnée est un cylindre dont les géné-
ratrices sont parallèles à Taxe des z.
On verrait de même que les équa-
tions /(y, :;) = o, /(s, x) = o re-
présentent, la première : un cylindre dont les génératrices sont
parallèles à l'axe des x\ la seconde : un cylindre dont les généra-
trices sont parallèles à l'axe desjf.
Soit enfin fi^x^ y, ^) = o une équation à trois variables x^ y, r,
ces lettres désignant des coordonnées rectilignes. L'équation z = h
représente un plan parallèle au plan xOy', l'équation y(x,j)", h) = o
est celle d'un cylindre dont les génératrices sont parallèles à l'axe
des z; le système de ces deux équations représente la courbe C
commune au plan et au cylindre considérés. Si l'on fait varier d'une
manière continue le paramètre A, la courbe C se déplace et se dé-
forme d'une manière continue; elle engendre une surface S. Consi-
dérons un point quelconque M de cette surface, et soient Xg, y^, :-o
ses coordonnées. D'après le mode de génération de la surface S, il
passe par le point M une courbe Cq définie par les équations z = z^,
/{x, y, Zq) = o, d'où il résulte que /{xq, y^, Z(,) = o. Réciproque-
ment, si cette condition est remplie, le point M(xo, yo, Zq) est sur
la courbe Cq et, par suite, appartient à la surface S. Le lieu des
points dont les coordonnées vérifient l'équation donnée est donc la
surface S.
Remarque. — Une équation entre x, y, z peut se décomposer en
plusieurs autres et représenter plusieurs surfaces distinctes. Il peut
encore arriver que l'équation considérée n'ait que des solutions
imaginaires, ou encore qu'elle n'ait qu'un nombre déterminé de so-
lutions réelles et, par suite, représente un certain nombre de points
COORDONNÉES. 5
réels. Ainsi, par exemple, l'équalion
n'a ([u'une solution réelle, el représente le point ayant pour coor-
données «7, h, r.
L'équalion
ix — ay-h-if — 0)--hiz — c)2-H <:/■•! = o
n'a aucune solution réelle.
Plus loin, en tenant compte des solutions imaginaires, nous inter-
préterons autrement ces équations, et nous dirons que la première
définit un cône imaginaire, la seconde une sphère imaginaire. Pareil-
lement, l'équation
( .r — a )- -H (7 — 6 )■- = a
repi'ésenle une droite si l'on ne tient compte que des solutions
réelles, car on en tire
x^a, y = b.
Mais nous pourrons aussi la considérer comme représentant deux
plans imaginaires, car
{x — a)'^^{y — by^ [x — a ^ i{y — b)][x — a — i{y — b)].
4. Représentation d'une ligne. — Une ligne peut être considé-
rée comme l'intersection de deux surfaces; il en résulte que les
coordonnées J", y, z d'un point quelconque de celle ligne vérifient
les équations de deux surfaces :
f(x,y,z) = o, fi{x,y,z) = o.
Réciproquement, le lieu des points donl les coordonnées vérifient
deux équations est l'ensemble des points communs aux surfaces dé-
finies par ces deux équations : c'est donc une ligne.
Nous verrons plus loin un autre mode de représentation d'une
surface ou d'une ligne.
o. Cylindres projetants d\ine ligne. — Soient f{x, y,z) ^ o,
J\[x, y, z)^=o les équations d'une ligne C, el a, h, c les coordon-
nées d'un point M de cette ligne. Les équations /{a, b, 3) = o,
b CHAPITRE I.
fi{ci.j b, z) = o ont au moins une solution commune z=^c; donc,
si l'on élimine z entre ces équations, on a R(rt,Z>) = o, ce qui
prouve que le point M est sur le cylindre qui a pour équation
R{a;,y) ^o. Réciproquement, soient a, b, c les coordonnées d'un
point P de la trace de ce cylindre, de façon que R(a, b) = o; les
équations /{a, 6, z) = o et /, (a, b, jz) = o ont au moins une solu-
tion commune c, et, par conséquent, le point M(«, b, c), situé sur
la parallèle à Os menée par le point P, appartient à la ligne C. Le
cylindre ayant cette ligne pour directrice et dont les génératrices
sont parallèles à Oz a donc pour équation T{(x, y) =: o; on obtient
cette équation en éliminant jz entre les deux équations données. Les
parallèles à l'axe des z menées par les différents points de la ligne C
étant des projetantes, le cylindre que nous venons de déterminer a
reçu le nom de cylindre projetant parallèle à l'axe des z.
On déterminerait de la même manière le cylindre projetant paral-
lèle à l'axe des y en éliminant y^ et le cylindre projetant parallèle à
l'axe des a: en éliminant .r.
6. Remarque. — 11 est indispensable d'observer qu'une courbe
n'est pas complètement déterminée quand on connaît deux des cy-
lindres projetants de cette courbe parallèles aux axes de coordon-
nées; il peut arriver en effet que l'intersection complète de ces deux
cylindres se décompose, de sorte que la courbe considérée ne soit
pas toute cette intersection. Par exemple, si l'on donne les cylindres
projetants d'une ellipse parallèles à l'axe des y et à Taxe des z, ces
deux cylindres ont en commun, comme on le verra plus loin, non
seulement l'ellipse donnée, mais en ovitre une seconde ellipse dis-
tincte de la première; pour achever de déterminer celle-ci, il faut
connaître encore le cylindre qui la projette parallèlement à l'axe
des X.
Donner deux cylindres projetants revient à donner les projections
de la courbe sur deux plans de coordonnées; on voit donc qu'une
courbe n'est pas entièrement déterminée quand on connaît deux de
ses projections. C'est d'ailleurs ce dont on peut se rendre compte de
la manière suivante :
Supposons que les projections d'une courbe C sur xOy et sur/0- soient
des cercles C, G" ayant même rayon et leurs centres dans un plan parallèle au
plan xOz. *
Fig. 4.
COORDONNÉES. 7
Pour dclcnnincr le point de la courbe C qui se projette en un point P du
cercle G', menons par P un plan parallèle au plan zOx] ce plan coupe le cy-
lindre parallèle à Ox ayant pour base G" sui-
vant deux génératrices qui rencontrent la pa-
rallèle à O^ menée par P en deux points M,
M' (A-- 4).
La courbe C peut donc cire le lieu des points
M ou le lieu des points M', et il peut se faire
que ces deux lieux soient deux courbes dis-
tinctes, et c'est précisément ce qui arrive dans
le cas particulier considéré, car les équations
des deux cylindres étant
(•?•-
-af
+ (r-
-6)^ =
-R^
ir-
-by-
+ (=-
-C)2 =
= \\\
si l'on considère l'intersection complète de ces deux surfaces, le troisième
cylindre projetant a pour équation
(.r — «)- — {z — c)2 = o.
Celte équation, qui est celle de la base de ce cylindre sur le plan xOz, re-
présente deux droites; ce cylindre dégénère donc en deux plans perpendicu-
laires au plan xOz, d'où il résulte que la courbe G est l'une ou l'autre des
sections de l'un des deux premiers cylindres par ces deux plans.
D'une manière plus générale, si l'on regarde une courbe comme
l'inlersection de deux surfaces, il peut se faire que cette courbe ne
soit pas toute l'intersection. La courbe ne sera donc pas entièrement
déterminée par la connaissance de ces deux surfaces seulement.
Angles d'une demi-droite avec les axes de coordonnées.
Premieu cas. — Axes rectangulaires.
7. Considérons {fig. 5) d'abord trois
axes rectangulaires et soient x^ y, z les
coordonnées d'un point M pris sur une
demi-droite OA issue de l'origine. Dési-
gnons par a, P, y les angles que la demi-
droite OA fait avec Ox, Oy, Oz respecti-
vement, c'est-à-dire les angles AO.r, AOj',
AO:;. 11 est évident a priori c^n'W existe
une relation entre ces trois angles, car, si l'on donne a et (3, la
droite OM est une génératrice commune à deux cônes de révolution.
8 CHAPITRE I.
ayant pour axes Ox clOy; elle est donc déterminée, et, par suite,
Y ne peut prendre qu'un nombre limité de valeurs.
Effectivement, si l'on désigne par / la longueur OM et si l'on pro-
jette orthogonalement OM sur les trois axes successivement, puis
le contour des coordonnées de M sur OA, on obtient
(i) :r==/cosa, y — l co?<'^, z ~ l cos^r,
(l) X COSac -{- y 005*^ -h Z COS'l ~ l,
d'où
(3) cos^a H- cos^ ^ -i- cos'y = I-
Réciproquement, si l'on connaît trois nombres réels rt, 6, c tels
que
a^ -+- b"- -^ c^ — I,
il existe une demi-droite OM faisant avec trois axes rectangulaires
des angles dont les cosinus sont égaux à a, 6, c. En effet, prenant
une ligne de la figure pour unité, construisons le point M ayant
pour coordonnées a, b, c, et soient a, ^, y les angles que OM fait
avec les axes; en nommant / la distance OM, ou a
d'où
et, par suite,
— /cosa. é=^cos3, c = / cosy,
/ = !, cost = a, cos'^ = b, cosY = C-
Réciproquement, si une demi-droite 0/V fait avec Ox, Oy^ Oz
des angles dont les cosinus sont respectivement égaux à a, b, c, le
point M pris sur cette droite à l'unité de distance de l'origine a pour
coordonnées a, b, c] le problème a donc toujours une solution et
une seule.
Remarque. — Pour abréger, nous dirons que.cosa, cos^, cosy
sont les cosinus directeurs de OM.
On a
sin-a -(- sin-^ -+- sin^Y — a,
d'où l'on déduit que la somme des carrés des projections d'un segment sur
COORDONNÉES. 9
trois plans rectangulaires deux à deux est égale à deux fois le carré de ce
segment.
8. Trouver une demi-droite dont les cosinus directeurs soient
proportionnels à des nombres donnés. — Supposons
cosa cos^ _ cosy .
a b c '
(Il désignant par \ la valeur commune de ces rapports, on a
cosa — la, cos^ = lu, cosv = Xc;
donc
IHa'- -h b^ -^ c'-) ^ i ,
cl, par suite,
en posant
Ou a ainsi
^±1, R = -H /<^<^— 62
-hc^.
a ^ b c
COSa = î — , COSfJ=:î— , COSY = ôîr-
En prenant successivement £ = -f-i etî = — i,ona deux demi-
droites OM, OM' directement opposées, portées sur une droite AA'
répondant à la question (^). Nous dirons que a, b, c sont propor-
tionnels aux cosinus directeurs de la droite AA'.
9. Carre de la distance dhin point à l'origine. — En élimi-
nant cosa, co5,3, cosy entre les équations ( i) et (a), on a
On déduit aussi cette formide de l'égalité géométrique
l ~ X -^ y ~\- z,
qui donne immédiatement (I, 38)
li = {x-'ry + ly — x'^+y"--^ z^.
10. Cosinus de l'angle de deux demi-droites. — Soient OA,
lO
CHAPITRE I.
OA'deuxdemi-droiles {fig. 6); a, p, y et a', P', y' les angles qu'elles
font avec les axes. Prenons sur OA un point M(.r, y, z)^ et proje-
tons OM et le contour des coordonnées
de M sur les axes et sur OA', ce qui
donne
a7=/cosa, jK = ^cosp, ^ = /cosy,
X cosa'-f-jK cos P'-f- z cosy' = l cosV,
V désignant l'angle AO A' et /la longueur
OM. En éliminant x,y^ z entre ces quatre
équations, on obtient
cosV = cosa cosa'+ cos ^ cosp'-f- cosy cosy'.
Pour simplifier l'écriture, désignons par a, 6, c; a', h\ c' les co-
sinus directeurs des deux demi-droites, de sorte que
cosV = aa'-t- bb' -\- ce' .
Condition d'orthogonalité, — Pour que les deux droites OM,
OM' soient rectangulaires, il faut et il suffit que cosV = o, c'est-
à-dire
aa' -\- bb' -^ ce' =^ o .
il. Calcul de sinV :
sin^V = I — {aa' -^ bb' -+- cc'Y,
ou
sin2V = (a2+ ^,2_j_ c2) (a'2_|_ £,'2_,_ ^'2) _ (aa'-H 66'-h cc'y-,
et, en vertu de la formule de Lagrange,
sin2V = {bc'— cb'y-h (ca' — ac'y^-i- (ab'— ba'y-.
Les deux droites OM et OM' auront la même direction si sinV = o,
ce qui a lieu si
La valeur commune de ces rapports est égale à
^l
62-
v/a'2-f- 6'2-f-c'2
c'est-à-dire rh i ; si a=r a' , b =::^h\ c = c' les deux demi-droites
OM, OM' sont confondues ; si a = — «', b = — b\ c ^= — d , elles
sont opposées.
COORDONNÉES.
12. Expression de cos V en fonction des coordonnées de M et
fi(. M'. _ Oq a, / et /' désignant les longueurs OM et OM' (/^. 7),
d'où
c'esl-à-dirc
cosV =
/' — x' -^y -h z',
II' cos V = xx' -+■ yy' -h zz\
xx'-hyy'-h zz'
Fis. 8.
13. Angles de deux droites, connaissant des nombres propor-
tionnels à leurs cosinus directeurs. — Supposons
cosa
a
cosp
cos Y
c
cosa
a'
cos^' _ cosy'
cosa = t —,
cosa — £ --,
R'
cosp
cos^'
b
R'
R'
cos Y =:
cos y' =
c
iT'
R
R'
s/a-
y/^
6'2
Soit V l'un des angles que font entre elles les demi-droites deux
à deux opposées dont les cosinus directeurs sont proportionnels aux
nombres donnés, on a
bb' -\- ce'
cosV
, aa
RR'
La formule comporte un double signe, parce que, sur chacune
des deux droites («, ^, c) et («', b\ c'), on peut choisir à volonté
une demi-droite ou la demi-droite opposée ; V peut donc designer, par
exemple, l'angle AOA' ou son égal BOB' (y?^. 8), ou bien l'un des
12 CHAPITRE 1.
angles AOB', BOA'; or les angles AOA' et BOA' sont supplémen-
taires.
Condition d' orthogonalité. — Pour exprimer que les deux droites
AB, A'B' sont orthogonales, il suffit d'exprimer que l'un quelconque
des angles que nous venons de considérer est droit : la condition de-
mandée est donc
ad -\- bb' -T- ce = o.
Calcul de sin V.
sin^V =
— On trouve
{bc — cb'Y+{ca'— ac'y^-h(ab'~- ba'Y
(a2+ b-^-{- c^){a'-^-\-b'-^-h c'2)
14. Applications. — i" Soient deux points M(x, y, z), M'(x', y', z'}; et
soient P et P' leurs projections sur le plan .rO/". La condition pour que
l'angle MOM' soit droit est
(i) ccx'-i-jyy -\- zz' — o.
La condition pour que l'angle POP' soit aussi droit étant
(■i) xx'^yy'^o,
pour que ces deux équations soient vérifiées simultanément, il faut et il suf-
fit que
:;:;' = o.
On en conclut que la condition nécessai/'e et suffisante pour quun
p- angle droit se projette orthogonalement suivant
un angle droit est que le plan de projection soit
parallèle à l'un de ses côtés.
•1° Considérons (y?^. g) un triangle sphérique ABC;
rapportons la sphère sur laquelle est tracé ce triangle
à trois axes rectangulaires, l'axe Oz étant le rayon
OA, et l'axe Ox étant dans le plan du cercle AB et
dirigé du côté où se trouve le sommet B par rapport
à OA, enfin l'axe Oy étant dirigé par rapport au
plan zOx du côté où se trouve le sommet G. Cela
étant, les coordonnées de B sont, le rayon de la sphère étant pris pour unité,
X = sine, y =: o. ^ = cosc,
et les coordonnées de C
j;' = sinô cosA, j' = sin 6 sin A, ^'=cos6;
donc
cosa = cos6 cosc -1- sinô sine cos A ;
c'est la formule fondamentale de la Trigonométrie sphérique.
COORDONNÉES.
l3
IJr.i xii.MF. CVS. — Axes oblù/ues.
15. Nous allons reprendre les mêmes questions avec des axes
obliques. Nous désignerons par X, [jl, v les angles yOz-^ zOx^ xOy
( fig. lo). Soient a, [3, v les angles qu'une demi-droilc OA fait avec
les axes Oj*, Oy^ Oz respectivement; .r, r, :; les coordonnées d'un
point M pris sur cette demi-droite, et / la longueur absolue OM.
Si nous projetons le contour des coordonnées
OPQM cl sa résultante OM successivement sur
les trois axes et sur OA, nous obtiendrons les
quatre équations suivantes :
Ci)
X -r- y C05V
X cosv -+■ y
X cos[a. -f- J' cos)>
•3 cos \j. = l cosa,
z cosX = / cos^,
;; =: / COS y,
X COS % -+- y cos "^ -\- z cos y = /.
Les quatre quantités x , y., z, l non nulles toutes les quatre,
puisque le point M est supposé différent de l'origine, étant liées
linéairement, le déterminant de leurs coefficients est nul, c'est-à-dire
0)
I cosv cos'j. cosa
cosv I cosX cos^
cosu cosX I cos Y
cosa cos^ cos Y i
Telle est la relation entre les cosinus directeurs d'une demi-droite
dans le cas général.
Remarque. — L'équation (4) conserve la même forme quand les
axes sont rectangulaires ou obliques.
16. Expression du carré de la dislance du poinX. M(.r, j', z^ à
V origine. — En multipliant les deux membres des équations (i),
(>.), (3) et (/j) respectivement par .r,;^, ^> ^ et ajoutant, on obtient
a;2-i-j-2-f- c2_)_ .yy- cosX -4- izx cosjji + 'ixy cosv = f-.
On obtient immédiatement celte formule en parlant, comme clans le cas
<K?s axes rectangulaires, de l'équation vectorielle
l = x-^y
i4
fi 'où
CHAPITRE I.
li—(^x-\- y -\- zy= 'Zx^-\- l'^.yz cos(y, z).
17. Posons
x^-\- y--^ -^+ "^y^ cosX -\- izx cos|jL -\- ixy cosv = <^{x, y^ z);
il est évident que cette fonction est positive pour toutes les valeurs
réelles non toutes les trois nulles attribuées à x, y, z. D'ailleurs
•\i{x,y,z)^=(x-Jry cosv-i-^ cos[i.)2-4- (y sinv-4-z sin jxcosA)- -f-^- sin^ jx sin^A,
A désignant le dièdre y O^r^.
La fonction 'hÇx, y, z) ne peut être nulle que si x =y = z = o,
quand x,y^ z sont réels.
Si l'on désigne par -]>,, d/o, 'i's les demi-dérivées de 'b par rapport à
x,y, z respectivement, on voit que les équations (i), (2), (3) peu-
vent se mettre sous la forme
(l;,= /C0Sa, •b.2—lcOS^, >\l3=l COS'[.
Le discriminant de la forme 'b(x.y, z) est le déterminant
I cosv cas IX
cosv I cosX
cos[z cosX I
Ce déterminant est positif et moindre que i. En effet, on trouve, en
le développant,
I — cos^A — cos- ;ji — cos^v -;- 2 cosX cos ;jt cosv
= I — cos^pi — cos^v -f- cos^fji cos-v — (cosX — COSJJt. cosv)2
= sin2 [jL sin^v — (cosX — cos (i. cos v)^.
Si l'on désigne, comme plus haut, par A le dièdre yOxz^ cette
expression peut s'écrire
sin^ jjt. sin^ V — sin^ [ji sin^p cos^ A
ou enfin
sin^jj. sin^v sin^ A.
On peut donc désigner ce déterminant par co-, et nous poserons
(0 = sin [JL sin V sin A. On voit que to2< i. D'ailleurs oj a une signi-
fication géométrique simple. Considérons, en effet, le parallélépipède
construit sur trois arêtes OA = a, OB = ^, OC == c, dirigées sui-
COORDONNÉES. l5
vant les axes, et soit V son volume. Si l'on nomme y l'angle qu'une
perpendiculaire au plan xOy fait avec Oz, on peut prendre pour
hauteur la distance du sommet G au plan xOy^ cette liauteur a pour
mesure ccosy; la base a pour mesure «ôsinv et, par suite,
V = abc sinv cosy-
Les cosinus directeurs de la hauteur étant 0,0, cosy, on a
1 COSV COSIJL
cosv I cosX
COS[Jl cosX I
o o cosy
o
COSY
I
c'est-à-dire, en développant,
oi- — cos^Y sin-v = o.
On vérifie ainsi que to- est positif et moindre que i, et l'on peut
poser
(l ou
COSY sinv = w,
V = abciù.
Si a=: b = c = i, on a V = to; (o est donc la mesure du volume
du parallélépipède construit sur les axes et dont les arêtes sont
égales à l'unité. La mesure de l'aire du parallélogramme construit
.sur OA et OB étant aO sln(x, y), par analogie, on pose
et Ton écrit
V = abc sin(j-, ^, - ).
Pour cette raison, on a nommé o) le sinus de Sangle trièdre
Oxyz.
Pour que co- = i , il faut et il suffit que sin[Ji = sinv = sinx\.= i ,
ce qui exprime que le trièdre des axes doit être trirectangle ; dans ce
cas, le déterminant co* se réduit à sa diagonale principale.
Si l'on nomme — F(J?, y, ^) la fonction adjointe de la fonction ^{x, y, z),
la relation fondamentale (5) prend Ja forme
F(cosa, cos[5, cosy) — w' = o;
on le voit en remplaçant la dernière colonne du déterminant (5) par la somme
de deux colonnes ayant pour éléments cosa, cos^, cosy, ° ^^ °> o> 0, i.
l6 CHAPITRE I,
La relation précédente peut s'écrire
ros-a sin^X H- cos^P sin^ [jt + cos- y sin^v — i cos p cosy sin \j. sinv cos A
— 2 cosy cos a sinv sinX cosB — ■>. cos a cos J3 sinX sin [jl cos G -- o.
En décomposant en carrés la fonction ¥ {x,y, z), on trouve
Y ix,y, z) = (^sinX — _7sin[jL cos G — ^ sinv cos B)-
-J- (^ sin ;JL sin G — ^ sinv cosX sinB)2+ z'^ sin-X sin-v sin^B,
et, par suite, pour toutes les valeurs réelles de
.r, j', z, le polynôme ¥ix,y, z) est positif et ne
peut s'annuler que si a? = jk = ^ — o.
18. Angles de deux demi-droites. — Soient
OA, OA' deux demi-droites {Jig- ii) et a, b, c
les cosinus directeurs de la première, a', b' , c'
ceux de la seconde. Soit encore M{x,y, z) un
point de la demi-droite OA. Si nous projetons le
contour OPQM des coordonnées du point M el
sa résultante OM successivement sur les trois
axes et sur OA', nous obtiendrons, en désignant par / la longueur OM et
j)ar V l'angle AOA', •
(0
(2)
(3)
d'où il résulte que
X ■+- J)^ COSV -t- -3 COS|X = /«,
.rcosv-r-j -f-^cosX=/6,
a; COS [j. -)- j' cosX -H -3 =^ le,
a' X -î-b'y -hc'z =/cosV,
( cosv cos[x a
cosv I cosX b
cos [x cos X I c
a' b' c cosV
o,
et, en écrivant dans la dernière colonne o 4- a, o -\- b, o -H c, cos V -t- o et
développant
I cosv cos[x a
cosv I cosX b
cos [JL cosX I c
d b' c' o
w- cos V
ou enfin, en tenant compte des notations du n" 17,
db
V ' / -^F j'd¥
cos \ = \ a \- b
2 tu 2 \
da
, d¥
' Te
COORDONNÉES. 17
La condition d'orlhogonalité est donc
,0F .,()¥ , dV OV , dV à?
a h t» -7 -4- c — - = o ou rt -— , -f- 6 -7-, -f- c — ; = ().
Oa ou Oc Ou Oo Or
19. Autre expression de cosV. — Si l'on désigne par x', y', z' les coor-
données d'un point M' pris sur OA' à une distance /' de l'origine, on a
l = x-hy-{-z, l' = x' -h y -+• z' ,
d'où, en faisant le produit des deux, vecteurs / et ?',
//' cosV = xx' -^ yy' -]- zz' -h (yz' + zy') cosX
-+- {zx' -t- xz') cos;jL
-+- {xy' -i-yx') COSV
.. i / ,à'l , O'h ,0'b\ 1 / O'I 0-h O'h ,
■>.\ Oz <fy Ox I i\ Ox ^ Oy Oz '
On peut obtenir aussi cette équation en multipliant par x\ y\ z' les deux
membres des équations (i), (2), (3) du n" 18, et les ajoutant membre à
membre en tenant compte de l'équation
ax' -T- by' -\- cz' = l' cos V.
Si donc on suppose / = /' = i , on a
cosV = - Lr — !- -)- K -r- -t- - -r
■i.\ Ox -^ Oy Oz J
I / 0-h O'I 06
'2\0x Oy' Oz
La condition d'orlhogonalité est
a:' -^ -+- y' -i- -H 5' ^ = o.
Ox "^ Oy dz
20. Calcul de sinV. — En supposant l = l' = i, c'est-à-dire
'V('^, JK, 5) = i, '!^(x',y', z')^f,
nous avons
sin*V = I — cos^V = I — {^''^i-^y''\>î-r- -s'-^î)^.
En posant <^, = - — ^, , • • ., on peut écrire
sin»V= (x<!^t -^ yi^i -h z'!^3){x''^\ -^/'V. "^-''^3)
~{x'\>\ -hy'l'i-hzY3){^''!,>i -^y''\'i -t-^'-i^î),
ou plus simplement
sinîV = I.{xy' —yx')(<!^i'\/'^ — '\f\^i).
NiEWENOLOWSKI. — G. an., III.
l8 CHAPITRE I.
Mais on reconnaît aisément que
^i^'2 ~ 't'i'1'2 = i^y—y^') sin^v -H (yz' — zy') (cosX cosv — cos[ji)
■+- {zx' — .r^') (cos[x cosv — cosX),
et pareillement pour les expressions analogues.
On en déduit
sin^V = F(_^;;' — zy' , zx' — xz' , xy' — yx').
Pour que sinV = o, il faut et il suffit que
yz' — zy' = zx' — xz' ^^ xj' — yx' = o,
puisque F(«, p, w) est une iaxxsxQ définie^ c'est-à-dire ne peut s'annuler que
si w, V, w sont nuls; donc, en tenant compte des hypothèses 4'(-^>/> -)= '>
(J^(a7',^', 5') = !, il faut prendre
x'—tx, y'=zy, z' = zz (£=rti).
Lorsque l et l' ont des valeurs différentes de l'unité, on a
et
gjj^2V = F ( j^' — zy\ zx' — xz', xy — yx' ) _
^^'
Les conditions
x' =\x, y'=z\y, z'^^Xz
expriment que V = o ou V = r suivant que X est positif ou négatif.
On peut d'ailleurs trouver pour cosV et sinV une autre expression. Si l'on
décompose 'i^{x,y, z) en carrés, on a
et, de même.
Or
d'où
^{x, y, z) = P2 +Q2 +R2
' ' dx dx dx
ôy ây dy
' dz dz dz
.r'Ç;, -f-yj;2 + y^3=PP'-t-QQ'4- RR',
COORDONNÉES. I9
et, par suite,
PP'^-QQ'-hRR'
cosV =
y/pj -+- Qï + R2 v/P'2-f- Q'î H- R'î
et, enfin,
(QR'-RQ')2-4-(RP'— PR')2+(PQ'— QP')î
sin2V =
( P2 ^_ Q2 _,_ l\2 ) ( p'2 ^ Q'2 ^_ K'2 )
21. 5"t7 existe trois nombres réels a, b, c vérifiant la relation fonda-
mentale 10* — F(a, ô, c) = o, on peut construire une demi-droite OA
ayant ces trois nombres pour cosinus directeurs.
Prenons, en effet, sur les axes, des segments OA = a, OB = b, OC = c
après avoir choisi une unité de longueur. 11 y a un point M et un seul qui
se projette orthogonalcment en A sur Qx, en B sur Oy et en C sur Oz.
Soient cosa, cos^, cos^ les cosinus directeurs de la demi-droite OM, et
désignons par / la longueur OM. En vertu de la construction^du point M.
a rj ^ c
cos r—-i cos ^, — - 1 cos v = - ;
donc
..>2
to^ — -ji F(a, b, c) = o.
el, par suite,
l — i et cos3c=«, cosp = 6, cosy = (■•
Réciproquement, s'il existe une demi-droite OA dont «, b, c soient les
cosinus directeurs, les projections orthogonales d'un segment OM, égal à
l'unité de longueur et pris sur cette droite, sont égales à a, b, c. On voit
ainsi que le problème posé a toujours une solution, et qu'il n'y a qu'une
seule demi-droite répondant à la question.
22. Problème. — Trouver une demi-droite dont les cosinus directeurs
soient proportionnels à trois nombres donnés.
11 s'agit de déterminer les angles a, p, y tels que
cosa _ cos 3 _ cosy
abc
a. b, c étant des nombres donnés.
Si l'on désigne par X la valeur commune de ces rapports,
cosa = Art, cos^ = X^, cosY=Xc,
donc X doit vérifier l'équation
w- — Xî V(a. ù, c) = o,
20 CHAPITRE
ce qui donne
X
\/t\a. b, c)
On obtient donc deux demi-droites opposées définies par leurs cosinus di-
recteurs, qui ont pour expressions
cosa =
\/¥ia,b,c)' s/¥{a,b,c) ' v^F(a, 6,c)
23. Remarque. — Nous avons fait remarquer plus haut que ¥{a, 6, c)est
positif; les valeurs trouvées pour X sont donc réelles. On peut vérifier ce
résultat de la manière suivante. Prenons sur l'axe Ox le segment OA —a\
sur Oy, OB = b, sur O-s, OG = c, et considérons le point M qui a pour
projections orthogonales A, B, G. Si a, p, y sont les angles que OM fait avec
les axes, on a
a = Zcosa, 6 = /cosp, c = lcos-(,
l étant la longueur OM, ce qui prouve que la demi-droite OM est une solu-
tion. Le problème est donc possible, et, par suite, X est réel. D'ailleurs, si M'
est symétrique de M par rapport à l'origine, il est clair que OM' est aussi une
solution et, comme le problème n'a que deux solutions, les valeurs de X sont
réelles et correspondent à deux demi-droites opposées.
24. Trouver l'angle de deux droites connaissant des nombres propor-
tionnels à leurs cosinus directeurs. — En conservant les notations précé-
dentes, on trouve, au moyen de la formule du n° 18,
,ô¥^ dF ,0¥
., , da db de
COSV :
•i /F( «, b, c) F(rt', b' , c')
et, par conséquent, la condition d'orthogonalité conserve la même forme que
si a, b, c, a' , b' , c' étaient les cosinus eux-mêmes.
23. Extension des calculs précédents à des segments quel-
conques. — Soit M,M2 un segment dont les extrémités ont pour
coordonnées x^.,y^, C) et .^2,^2, z.^. On a
M, M, = 072—^1 -^y-i — yi -+- -2
on en conclut
M,M2 = J>(a72 — ^1,72 — 71, -2— -1).
Si les axes sont rectangulaires :
M,M2 ^(^x,-x,Y-^{y^-y,Y + {z^-z,y-.
COORDONNÉES. 21
Si l'on considère deux segments MqIVIi, MoMj, on pourra évi-
demment appliquer les formules des numéros précédents en rem-
plaçante, j>-, z clx'.y, :■' pare, — a"o, J'i —fo, -i— ^ol a:.— x^,
Coordonnées du point qui partage un segment
dans un rapport donné.
26. Soit M le point qui partage le segment M, Mo dans le rapport
— A, de sorte que
Si l'on appelle m, w?,, m.i les projections des points M, M,, Mj
sur l'un des axes, faites parallèlement au plan des deux autres axes,
la relation précédente se conserve en grandeur et en signe, et l'on a
//j/Hi -f- A mni-i = o.
On en déduit immédiatement, pour les coordonnées de M,
ou, en posant A = <- ,
_ Xia?|-t-Xia-.2 _ XijKi -f- XajKa _ Xi Zi-hljZ,
""- h + 1.2 ' ^~ X, + X2 ' ""- Xi + X, '
j",, j)",, V, étant les coordonnées de M,, et ^aj JK2> ^2 celles de M^.
Si ). varie de — oo à -+- oo, le point M décrit la droite M, Ma tout
entière. Si X=ro, le point M coïncide avec M,, si A est infini M
coïncide avec Ma ; enfin, si )v = i , le point M est le milieu de M, M a
et ses coordonnées sont
a^, H-j"2 .ri+.r-2 -1 -t- -}
27. Application. — Soient M,, Mo, M3 trois points quelconques.
Le point M défini par les formules précédentes est sur la droite
22 CHAPITRE I.
M) Mo, et le point P ayant pour coordonnées
(Xi + Xo)a7 -4- X.Ta'j
X =
Xl -i- X2 -+- X3
(Xi+X2)jK-hX3JK3
•^ Xi + X,+ X3 •
/ ( A j — f- A2 ) -3 -f- A3 ^3
Aj H- Aj -r- A3
est un point de la droite MM3. Donc, en faisant varier arbitraire-
ment X,, )^25 ^3î les formules
_ X)a?i + Xoa^'o -I- X3:r3
~ Xi+ X2-+- X3
XlJKl-i-X2j^2+X3j^3
Aj -T- A2 -+- A3
k\ Zy H- A2-52 -1- A3 Z^
A] -f- A2 -t- A3
y
définissent un point quelconque du plan passant par les trois points
donnés.
28. Coordonnées homogènes. — Nous poserons
_ X Y Z
^— Y' J'— ^"' - — ^?
et nous conviendrons de ne donner à X, Y, Z, T que des valeurs
finies et, en outre, de ne jamais supposer X, Y, Z, T nuls tous les
quatre. Dans ces conditions, à chaque point M correspond un sys-
tème unique de valeurs des coordonnées x, y, z ou un système de
valeurs de X, Y, Z, T proportionnelles à quatre nombres détermi-
nés, car si ^ ^ «, jK = ^, ^ = c, on pourra écrire
X_Y_Z_T_,
a b c i '
et, réciproquement, si X = ).«, Y =z\b^ Z = Xc, T = \d, ces équa-
tions déterminent un seul point ayant pour coordonnées cartésiennes
-j» -,i -,• Nous dirons que X, Y, Z, T sont les coordonnées homo-
gènes du point M. La condition nécessaire et suffisante pour qu'un
point (X, Y, Z, T) soit à l'infini est T = o.
Si l'on donne deux points M, (X,, Y,, Z,, T,), M2(Xo, Yo, Zo, To),
COORDONNÉES.
les coordonnées du poinl qui j)arlage le segment Mj M^ dans le rap-
port — A sont données par les formules
X Y Z
Xi-t-(xXj Yi-hjxVj Z,-h[jiZ2 Ti-h [iTz
T
|JL étant défini par l'équation [x = ). ^r'
On peut donc dire que les coordonnées homogènes de M sont
Xi-h^iXi, ï,-H|i.Y2, Z1-+-1J.Z2, Ti-i-;xT2.
l^orsqu'on donne à [x toutes les valeurs réelles de — 00 à + ao, le
point M décrit la droite M, Mo tout entière; en particulier, si [x = o,
le point M coïncide avec M), et si [x est infini M coïncide avec M-^.
Si l'on considère un nouveau point M' correspondant à une va-
leur fx', le rapport anharmonique (M, M 2 M M') a pour valeur --, ;
les quatre points forment donc une division harmonique si tx'= — tx.
Il importe de bien se rappeler que, si l'on fait une même combinai-
son homogène et linéaire des quatre coordonnées de deux points
M,, M2, savoir
X.Xi-^XjX,, XiYi+XjYj, XiZi-t-XjZ,, ).,T,+ X,T,,
on obtient les coordonnées homogènes d'un point de la droite M, Mo.
Par suite, si l'on combine linéairement les coordonnées de trois
points M|, Mo, M3, on obtient
\,-^A,\,-^X3X3, X,Y,+ À2Y,-+-X3Y3, X.Z.+ X^Z. + XsZs, X.Ti-f-X^T.+ XsTj,
qui représentent un point quelconque du plan déterminé par les
trois points.
Projection d'une aire plane.
29. Si l'on considère une aire plane S tracée dans un plan donné,
sa projection sur un plan a pour mesure Scosa, a étant l'angle des
deux plans. Il en résulte immédiatement que si par un point quel-
conque A on mène une perpendiculaire au plan de l'aire considérée,
et si l'on porte sur cette perpendiculaire, à partir de A, un segment
AB dont la longueur soit mesurée par le même nombre que l'aire S,
de sorte que si l'on représente par / la longueur prise pour unité, et
24 CHAPITRE I.
par a le côté du carré équivalent à l'aire donnée, on ait AB = y"
et si enfin l'on projette AB sur la perpendiculaire menée par A au
plan de projection, la projection AC du segment AB a précisément
pour mesure ABcosa et, par suite, AC représente l'aire projetée.
Ij'étude des projections d'une aire plane sur un plan est donc ra-
menée à celle des projections d'un segment de droite sur un axe.
Considérons trois plans de coordonnées rectangulaires et soient
S.r, Sj, Sa les projections d'une aire plane sur les plans yOz^ zOx,
xOy respectivement. Si l'on nomme a, [i, y les angles qu'une per-
pendiculaire au plan de l'aire fait avec les trois axes, on a
^x -
el, par suite,
ztScosa, Sy=dzScosp, S; = ± S cosy,
Soit OABC {^fig- 12) un tétraèdre dont les
arêtes OA, OB, OC sont dirigées suivant les
axes O^, OjK, O^; on a
donc
c'est-à-dire
ABC = OAB + OBG -F OGA .
Soit OH la perpendiculaire abaissée de l'o-
rigine sur le plan ABC. En appelant V le vo-
lume du tétraèdre, et a, 6, c les longueurs des
arêtes OA, OB, OC, on a
3 V = ABC./i = OBG. a = OGA. 6 = OAB.c,
9V2 _ 9y2 gVî 9V_2
7Î2 «2 "^ 62 ^ c2 '
I
Â2
I
Autres systèmes de coordonnées.
31. Le système cartésien n'est pas le seul système de coordon-
nées employé. Voici quelques autres systèmes.
Coordonnées polaires. — On détermine la position d'un point M
en donnant sa distance p à un point fixe O et les angles a, [S, y que
COORDONNÉES. 25
OM fait avec trois axes rectangulaires menés par le point O. En
nommant .T,y, z les coordonnées rectangulaires de M, on a, comme
nous l'avons vu,
a»=pcosa, j' = pcosp, ^ = p cosy,
J-2 + j*-l- 32 = pj^ cos*a -4- cos* j3 4- cos'y — 1 .
Plus généralement, on peut choisir sur un axe R'R passant par
l'origine O un sens positif OR, et regarder p comme une abscisse
comptée positivement si M est sur OR, néga- pjg ,3
livement si M est sur OR'. En appelant a, ^, y
les angles que OR fait avec les trois axes rec-
tangulaires Ox, Of, O-, les formules précé-
dentes subsistent.
32. Coordonnées spliériques. — Considé-
rons encore trois axes rectangulaires {fig- i3)
et la sphère ayant pour centre l'origine et ^
pour rayon OM; soit OA la trace du plan zOM. sur le plan xOy.
On pose
ÔM = p, z OM = 0, AO"^ = o,
0 étant compté de o à - et cp de o à aiï. Le point est évidemment
déterminé si l'on donne p, 0, cp. On voit immédiatement que
a" = p sin 0 costf, j' = p sinO sin(f, z=:pcos6,
'j est la longitude, 0 la colatitude.
33. Coordonnées cylindriques. — 11 est quelquefois commode
de déterminer la position du point M en donnant sa cote z, et les
coordonnées polaires /•, o de sa projection sur le plan xOy, de
sorte que
ce =^rcoso, jK=/*sincp,
Ainsi, par exemple, le point M ayant pour coordonnées
x = acos(^, y = asin<f, z ~ ba^,
décrit une hélice tracée sur le cylindre ayant pour équation
20 CHAPITRE I.
34. Remarque, — Dans le système cartésien, un point est déter-
miné par l'intersection de trois plans; dans le s_ystème des coordon-
nées polaires, un point est commun à une sphère et à une droite,
génératrice commune à deux cônes de révolution d'axes donnés et
ayant pour sommet commun le centre de la sphère; dans le système
de coordonnées sphériques un point est l'intersection d'une sphère,
d'un plan et d'un cône; enfin, dans le système des coordonnées cy-
lindriques un point est l'intersection d'un cylindre droit et de deux
plans.
D'une manière générale, si l'on considère trois familles de sur-
faces quelconques ayant pour équations
/(■^, JK> -' 0 = o, fi{x,y,z,T^) = o, /2(37, jKi,^, 0 = o.
i, -^j "C, étant trois paramètres arbitraires; si ^l[x^y,z) est un point
commun à ces trois surfaces, ses coordonnées a:, jk, z sont des fonc-
tions déterminées de ^, r,, ^.
Ou peut regarder ^, r, , "C, comme les coordonnées de M; on a ainsi
le système le plus général de coordonnées curvilignes.
EXERCICES.
1. Une demi-droite fait, avec les trois demi-axes Ox, Ojk, Os, des angles
égaux; calculer la valeur commune de ces angles.
2. Soient A, B les deux demi-axes d'une ellipse; a, b; a', b'\ a", b" les
demi-axes de sa projection sur trois plans rectangulaires deux à deux : dé-
montrer les formules
1 A2 + 2 B2 = «2 -}- 62 + a'2 -f- 6'2 -H a"'- -!- 6"2,
A2B2 = a''-b^-^a'-^b'^-ha"^'b"^ (Prouhet).
3. Trouver les coordonnées du centre de gravité d'un système de points
dont on donne les coordonnées et les masses, en partant de la même défi-
nition qu'en Géométrie plane. Cas où les masses sont égales : centre des
moyennes distances.
4. Dans un tétraèdre, les droites que joignent chaque sommet au centre
de gravité de la face opposée sont concourantes; trouver les coordonnées du
point de concours G.
5. Les droites joignant les milieux des arêtes opposées d'un tétraèdre sont
concourantes; coordonnées du point de concours. Ce point est le milieu des
droites considérées et coïncide avec le point G.
COORDONNÉES. '>.']
0. Calculer sinV en remarquant que le double de l'aire du triangle OMM'
est égal à //' sin V, et en appliquant le théorème relatif aux projections
d'une aire plane sur trois plans rectangulaires.
7. Démontrer la formule
. Xh-u-Hv . uH-v — X . v-l-X — [JL . X-+-a — V
w* = i sm sin sin sin •
2 x .1 1
8. Si
^(x,j,-) = o(P,Q,R),
'o étant une forme quadratique des formes linéaires P, Q, R, et si — <I» est la
forme adjointe de o, on a
cosV
sinïV==
2 \/({> . 'Jf'
.^(QR'_RQ', RP'—PR', PQ'-QP)
i). Interpréter les équations suivantes, où /■, 0, o ont la signification donnée
au n" 32 :
0 = const;
o = const;
/(0) = o;
/(?) = o;
/(/•) = o;
./(/•, 0) = o;
/(/•,'•?) = o;
/(0,'f) = o.
10. Calculer la distance de deux points dont on donne les coordonnées
sphériques.
11. Calculer dx'^-\- dy^-\- dz'^^ x, y^ z étant des fonctions de /•, 0, o. On
trouve
dx"^ ■+■ dy^ -)- dz-i = d?"^ -f- f- dO^ -^ p2 sin^ 0 . do^-.
28
CHAPITRE II.
CHAPITRE IL
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES REGTILIGNES.
35. Si l'on peut exprimer les coordonnées .r, y, z d'un poinl
quelconque M, rapporté à trois axes en fonction des coordonnées
x', y, z' du même point par rapport à trois nouveaux axes de coor-
données, étant donnée l'équation d'une surface rapportée au premier
système, il suffira d'j remplacer x, y, z par leurs expressions en
fonction de x' ^y' , z' pour avoir l'équation de la même surface rap-
portée aux nouveaux axes. Il en sera de même à l'égard d'une ligne,
intersection de deux surfaces définies par leurs équations. En rem-
plaçant dans ces dernières les coordonnées anciennes en fonction
des nouvelles, on obtiendra les équations de la ligne considérée, par
rapport au nouveau système. Comme en Géométrie plane, nous dis-
tinguerons plusieurs cas.
Premier cas : Translation des axes. — On déplace l'origine
sans changer la direction des axes, le sens de chacun des demi-axes
positifs étant conservé.
Soient {fig. i4) •
a:',, jKii z-i les coordonnées de la nou-
velle origine;
.r, y, z les anciennes coordonnées d'un
point quelconque M;
x\y', z' ses nouvelles coordonnées.
Si l'on projette sur Ox, puis sur Oy et enfin sur Oz le conlour
00) M et sa résultante OM, on a immédiatement, en se rappelant
que les projections d'un segment sur des axes parallèles et de même
sens sont égales.
Fig. i4.
Xi
Zi
y=yi+y,
Deuxième cas : Changement de directions des axes, sans chan-
gement d'origine. — Première méthode. — Soient Oxjz le trièdre
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES BECTILIGNES. 29
formé par les demi-axes positifs nouveaux. La position du second
trièdre sera déterminée si nous connaissons les cosinus directeurs
de chacune des demi-droites Ox,, O^i, O^i relatifs aux anciens
axes.
II est commode de faire usage du Tableau suivant :
Ox
o.r
Oz
0^1
a
b
c
<V.
a'
b'
c
Osi
a"
b"
c"
Fis.
dans lequel le cosinus de deux demi-droites se trouve inscrit à l'in-
tersection de la ligne et de la colonne
correspondante; ainsi les cosinus de
O^, sont : a, 6, c; ceux de Oy^ : a',
b\ c', etc.
Cela posé, M étant un point quel-
conque, soient OPQM et O P, Q, M
{^fig. i5) les contours des anciennes et
des nouvelles coordonnées de ce point.
Si l'on projette ces deux contours suc-
cessivement sur Ox^ OjK, O-::, on ob-
tient, en appelant, comme nous l'avons déjà fait, )., [Ji, v les angles
des anciens axes
(0
X
^y
cosv
a:cosv
-^y
a:cos;jL
-^y
cosX
cos \x = ax -\- a y -\- a z ,
cosX — br'-^ b'y'-h- b" z' ,
= ex' -h c'y' -\- c" z' .
Le déterminant de ces équations étant égal à lo-, les anciennes
coordonnées X, j', z sont des fonctions linéaires et homogènes de
Il est évident que, réciproquement, on pourrait de la même façon
exprimer jr', y\ z' en fonctions linéaires et homogènes Ae a , y^ z.
Deuxième méthode. — Pour déterminer les directions des nou-
veaux axes, on peut faire usage de points directeurs. Marquons sui-
3o CHAPITRE II.
O^, un point A, sur OjKi wn point B, sur O^, un point C, et soient
ÔÂ = /, ÔB = m, OG = n;
enfin, désignons par /?, ^, /•, //, ^', /'; p\ q\ r" les coordonnées
anciennes des points A, B, C. Les équations (i) résolues par rap-
port à X, jK, ^ donnent
X =^ ux' -\- u'y'-\- u"z',
y= çx' -+- v'y' -^ v" z' .
z = wx' -h iv'y' -^ w" z' .
Appliquons ces formules au point A en remarquant que ses coor-
données nouvelles sont x' := l, y' =^ o ^ z' = o ] on obtient
p = ul, q = <^/, /• == wl.
On aura de même
p' ^^ U' V . ^'=:p'/', f' z= iv' l\
p" = u" r, q" = «'" /", /•" = iv" I" ;
donc
X ^ '-^ X -\- '— y -\- ^
(2) {7= l^'-t--^- jK'+|r^',
^z^jx^jy-^jz,
et, si l'on suppose que OA = i , OB = i , OC = i ,
IX = px' -A- p' y -^- p" Z\
y = qx'-\-qy'-i-q"z',
Z = rx' -\- r'y' -h r"z'.
On peut d'ailleurs obtenir ces formules en projetant le contour
des coordonnées anciennes sur Ox parallèlement au TplanyOz, sur
Oy parallèlement au plan zOx, et enfin sur O^ parallèlement au
plan xOy.
Troisième cas : Transformation générale, — On change à la
fois l'origine et les directions des axes. Faisons d'abord subir aux
axes primitifs une translation qui amène l'origine au point
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES RECTILIGNES. 3l
0,{a:t, fi, Zf), qui est l'origine des nouveaux axes (^g. 16). Si
l'on nomme x" , y'\ z" les coordonnées d'un point M par rapport au
système O, j^oj'a^o parallèle au premier, on a
(4)
Xi
Y -yv-^y
l'iK.
En second lieu, si l'on nomme p, q, /•; />', q'^ /'; />", 7", /" les
coordonnées des points directeurs A, B, C, par rapport au système
auxiliaire, ou, ce qui revient au même,
les coordonnées anciennes des points
directeurs A', B', C pris sur des demi-
droites parallèles à 0(A, OjB, 0,C
de même sens respectivement, et me-
nées parl'ancienne origine ; nous pour-
rons exprimer, à l'aide des formules {:>)
ou (3), x" , y, z" en fonction de x\
y\ z'. Donc, en supposant OA'=i,
0B'= I, 0C'= 1 , on obtient, en combinant les formules (3) et (4),
(5)
/ .r = px' -h p'y -i- p" ^'-\~ Ti.
f z == rx -\- r'y' -\- r" z' -h -i.
On pourrait également se servir des équations (i) dans lesquelles
x^y^ z seraient remplacés par x", y", ^".
36. Cas particulier : axes rectangulaires. Relations entre les
cosinus directeurs d'un trièdre trirectangle. — Quand les axes
primitifs sont rectangulaires, les formules (i) se simplifient puisque,
dans ce cas, cos)v = cos \k = cosv =• o, et l'on a
(6)
X = ax' -^ a' y' -h a"z',
y = bx' -h b' y ->i- b" z^
z — ex' -+■ c'y'-\- c" z.
D'ailleurs, dans ce cas, il est évident que, si OA = i, OB = i,
OC = I, on a
p =: a. q = b. r = c. ....
Si les nouveaux axes sont également rectangulaires, les formules (6)
conservent la même forme, mais il y a alors, entre les neuf cosinus
32 CHAPITRE II.
qui figurent dans les seconds membres, six relations
l a^ -+- b^ -h c- =^ i, l aa' -+- bb' -\- ce' = o,
(7) < a'- + 6'2 -h c'2 = I , (8) \ a' a" -\- b' b" -\- c' c" — o,
\ a"2-t- b"--r- c"-= 1; ' a" a -\- b" b + cf c = o.
Les équations (7) expriment que les nombres donnés sont les co-
sinus directeurs des arêtes du second trièdre relatifs à un trièdre
trirectangle Oxyz^ et les équations (8) expriment que le trièdre
Ox^y^ Z\ est trirectangle. Il est évident qu'en renversant les rôles des
deux trièdres on a aussi
ia- -t- a'- + a"2 = 1 , 1 ab -h a' b' -h a" b" — o,
62 + 6'2 -+- 6"2 = I , (ro) 1 6c -+- 6'c' -t- 6"c" = o,
c^ -f- c'2 -f- c"- = 1 ; \ ca -\- d a! -\~ c" a!' — o.
Il était d'ailleurs certain «/)r/o/f que ces neuf cosinus devaient être
liés par six équations; car, si l'on se donne les angles que Oxy fait
avec O^ et avec Oy, Ox^ est déterminé. En second lieu Oy^ , étant
perpendiculaire à Ox,, est déterminé si l'on connaît l'angle que Oyx
fait avec Ox^ et alors le second trièdre est déterminé. Les cosinus
étant connus dès que trois d'entre eux, convenablement choisis, le
sont, il faut qu'il existe six relations distinctes entre ces neuf quan-
tités. D'où il résulte que les relations (9) et (10) sont nécessaire-
ment des conséquences des équations distinctes (7) et (8).
Il est facile de vérifier l'équivalence de ces deux systèmes.
Effectivement, supposons vérifiées les équations (7) et (8) et considérons
le déterminant
; b c
D = a' b' c'
à b" c"
En tenant compte des relations (7) et (8), on a immédiatement D^ = 1 , et,
par suite, D = s.
Les équations
aa' -+- bb' -+■ ce' = o,
aa" -\- bb" -^ ce" = o
déterminent les rapports mutuels de a. b, c. En nommant A, B, G les coeffi-
cients de «, b, c dans le développement de D, suivant les éléments de sa
TRANSFOKMATION DES COORDONNÉES RECTILIGNES.
première ligne, on a, en vertu des équations précédentes,
33
d'où
a = A £, ^ -— I) î, c = C :
On trouvera de la même manière
d'où l'on tire
et
On a aussi
a'=:A'£, h'—\\'t, c'=C'ô,
«"=A"£, ^>"=B"£, c"=C"e,
«--i- «'--+- a"- = 2(A« -4- A'a'-i- A" a") = s^ ^ ,
ab -h a b' -^ a" b" ^ t{kb -^ X.' b' -^ K"b") = o.
A2-^B2+C2 = i, AA'+BB'+GG'= o,
Si l'on considère le déterminant adjoint
ABC
A' B' C
. A" li" G"
on sait qu'il est égal à D^, donc A = i.
Des équations
AA'-hBB'-4-CC'=o,
AA"+BB"-hCG"=o.
on tire
B
A2-f- B2-1-G2
B'G'— C'B" ~ G' A"— A'G" A'B"— B'A"
= I,
donc
A = B' G"— G' B", B = G' A"— A' G", G = A' B"— B' A"
Les mineurs de ce déterminant sont donc égaux à ses éléments.
Les relations que nous venons de démontrer s'étendent à un déterminant
de degré quelconque.
Il est facile de décider si D = -f- 1 ou D — i . En effet, déplaçons le trièdre
Oxyz d'une manière continue en laissant son sommet fixe. Il est évident
que les neuf cosinus varieront d'une manière continue; donc D variera aussi
d'une manière continue, puisque c'est une fonction entière de ces cosinus;
par conséquent, D ne pouvant prendre que l'une des deux valeurs -)- i ou — i ,
dont la différence est finie, conservera une valeur constante. Or, on peut
amener Oa^j à coïncider avec Oa? et 0/t avec Oy\ alors Ozi coïncidera
avec Oz ou avec la demi-droite opposée. On aura, pour cette nouvelle posi-
tion,
a = 6'=i, a' = a" = b =^ b" = c = c' = o et c" = i ou — i.
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 3
34
CHAl'ITIlE II.
Mais D se réduit à c" ; donc enfin, dans le premier cas, D = -i-i, et, dans
le second cas, D = — i. D'après cela, imaginons un observateur placé les
pieds en O et la tête en un point de la demi-droite Oz. Si cet observateur
voit Oa; à sa gauche et Oy à sa droite, on aura D = -+- i, si cet observa-
teur se déplaçant de façon que ses pieds restant au point 0 et sa tête venant
en un point de O^i, il voit Oa^i à sa gauche et Oj^j à sa droite, et D = — i
dans le cas contraire. En d'autres termes, D = -i- i si l'on peut amener les
deux trièdres à coïncider en faisant tourner l'un d'eux autour de leur som-
met commun; D = — i dans le cas contraire.
37. Conditions nécessaires et suffisantes pour que deux trièdres soient
trirectangles. — Revenons au cas de deux trièdres quelconques et considé-
rons un trièdre auxiliaire trirectangle OXYZ. Soient a, p, w; u', v', tv';
u", v", w" les cosinus directeurs des arêtes du trièdre Oxyz, et soient «i,
V\, . . ., w'[ ceux des arêtes du trièdre OyXiy\Zi, tous ces cosinus étant rela-
tifs au trièdre auxiliaire. On a
Pareillement,
u V
w
2
1
cosv
COS[J.
u' v'
w
=
cosv
I
cosX
i u!' v"
w"
C0S[JL
cosX
I
«1 Vi
Wl
2
,
COSVi
COSfJL,
u\ v\
w\
=
COSVi
1
cosXi
u\ v\
w".
cosaj
cosXi
I
Or, en conservant les notations précédentes,
u V
u' v'
u" v"
Donc
Ml Pi w^
D
a a a
b h' b"
c c' c"
Il en résulte que, dans le cas général, la valeur absolue de D est au plus
égale à i; elle ne peut être égale à i que si co-= wj = i, c'est-à-dire quand
les deux trièdres Oxyz, Oxiy^Zi sont trirectangles.
On en conclut que la condition nécessaire et suffisante pour que les deux
trièdres soient trirectangles est D2=i. S'il en est ainsi, les équations (7)
et (8) sont vérifiées; réciproquement, si ces relations sont vérifiées, D^ = 1 et,
par suite, u.2— ^j2_j_ j^gg relations (7) et (.8), ou les relations équiva-
lentes (9) et (10) sont donc nécessaires et suffisantes pour que les deux triè-
dres donnés soient trirectangles.
Si un observateur, placé les pieds en 0,1a tête sur la demi-droite 0^, re-
garde l'angle xOy et qu'il voie Ox à sa gauche et Oy à sa droite, si un se-
cond observateur placé suivant Ozi, les pieds en 0, la tête en un point de O^j,
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES RECTILIGNKS. 35
\uiL C)j| à sa gauche et Oj"! à sa droite, nous dirons que les deux trièdrcs
sont de même espèce, et d'espèces contraires s'il n'en est pas ainsi.
Cela posé, la formule D = db (owt montre que D ne peut être nul que si
(I) = o ou 0)1 = o; mais to = ± sin (jl sinv sin A, donc lo ne peut être nul que
si les droites Ox, Oy, Oz sont dans un même plan; remarque analogue
pour Wj. Or, on peut déformer les trièdres d'une manière continue de façon
à les rendre trirectangles; il résulte de ce qui précède que D ne changera pas
de signe, et, comme les trièdres ne changeront pas d'espèces, on en conclut
que D est positif s'ils sont de même espèce, négatif s'ils sont d'espèces con-
traires.
38. La fonction <|;(.r,y, ^) reste invariable quand on effectue
une transformation de coordonnées sans changement d'origine.
— Soit M un point quelconque dont les coordonnées anciennes sont
x.,y^ z, et les nouvelles, x' , y' , z' . On a
puisque chacune de ces expressions est la mesure de OM .
C'est d'ailleurs ce que l'on peut A'érifier par le calcul. En effet, si l'on fait
la substitution linéaire définie par les formules (3), '^ix,y^ z) se change en
un polynôme homogène du second degré dans lequel le coefficient de x'^ est
égal à <^(/>, q^ r), c'est-à-dire i ; pareillement, pour les coefficients àc y'^ et
de z"^. Le coefficient Aq y' z' est égal à
dp vq Or
c'est-à-dire acosX', etc.
Si l'on nomme M le module de la substitution, et si l'on remarque que les
discriminants de 'ij{x,y, 5) et de '^{x\y', z') sont respectivement to"^ gj ^,'î^
on a
M'- = — ;
quand les deux systèmes d'axes sont rectangulaires, JNP = i.
Formules d'Euler.
39. Si l'on veut passer d'un système de coordonnées rectangulaires à un
autre système de coordonnées rectangulaires et de même origine, on peut
exprimer les coordonnées anciennes d'un point quelconque en fonction des
nouvelles et de neuf cosinus liés entre eux par six relations. Il en résulte
qu'on doit pouvoir exprimer les anciennes coordonnées en fonction des nou-
velles et de trois paramètres arbitraires. C'est ce que l'on peut réaliser au
moyen des formules suivantes, dues à Euler, quand on suppose que l'on
36
CHAPITRE II.
puisse faire tourner le premier trièdre autour de son sommet, de manière à
le faire coïncider avec le second.
Soient Oxj^z, Ox'y'z' {fig. 17) deux trièdres trirectangles remplissant
cette condition.
Désignons par 0 l'angle zOz' et soit N' N
l'intersection des deux plans xOy,x'Oy'\
nous choisirons la demi-droite ON, de telle
sorte qu'un observateur, placé les pieds enO
la tête en N, voie Oz à sa gauche et Oz' à
sa droite, et nous désignerons par cp l'angle
ipON, cet angle étant compté de o à ïtt. En-
fin, nous appellerons i]' l'angle dont il faut
faire tourner ON, l'axe de rotation étant Oz' ,
pour l'amener en Ox', la rotation autour de
Oz' étant regardée comme positive de gauche
à droite pour un observateur placé les pieds en O la tête en z' ; on peut
compter l'angle t|^ de o à 271.
Gela étant, je dis qu'en faisant tourner le trièdre Oxyz successivement au-
tour de 0^ d'un angle égal à cp, autour de ON d'un angle égal à 0, et enfin
autour de Oz' d'un angle égal à ([», on lui fera prendre finalement la position
Ox^yiZi- En effet, la première rotation amène Oa; en ON et Oy en Oy^,
l'angle de O^i avec Oy étant égal à <p, et, par suite, NOjki étant égal à -•
La droite ON est donc perpendiculaire aux trois droites Oy^, Oz. Oz'-, si
nous faisons tourner autour de ON, de l'angle 6 et de gauche à droite, le
trièdre O'^y^z, Oz viendra en O' z et Oyi prendra la position Oy^, perpen-
diculaire à Os' et, par suite, dans le plan x'Oy'. Il est évident que la troi-
sième rotation, autour de Oz', fera coïncider ON avec Ox^ et Oy^ avec Oy'.
Cela étant, si nous nommons a;], _;^], z^ les coordonnées d'un point M.{x,y,z)
par rapport au système ON^iz; x-^, y^, ^2 l^s coordonnées du même point
par rapport aii système O^y^z', et enfin x' , y' , z' ses coordonnées par rap-
port à Ox'y' z', on a successivement à considérer trois transformations de
coordonnées planes, ce qui donne
(?)
x =a:^iC0SÇ) — jKi sinip,
y — Xi%\no -+- j'icoscp.
\ y =
(6)
I X\ — ^2)
/ y^^y^COsO — ^2 sinO,
' Sj = jKa sinô -H S2COS6,
i'^
Zi
X2 = a7'cos(|^ — y' sin<\i,
y^^:^ x' sini|; -{-y' cos4',
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES «ECTILIGNES. Sj
En éliminant les inconnues auxiliaires, on obtient sans difficulté
X = a"'(coscp cosJ; — sincp sirn]; cosO)
— ^'(coso sin6 -I- sin» cos'\i cos6) -+- 2' sin<p sinO,
j' = :r'(sin(p cost]/ -f- COSO sini]; cosO)
— ^'(sinç sinili — cosçcos<J/ cosO) — z' cos© sinO,
z = x' s\x\<\i si II 6 -h y cost{; sin6 -\- z' cosG.
Cas particulier : (L z= o. — Les formules se simplifient beaucoup
dans ce cas; elles se réduisent à
X = 37' cosç — y sin o cosO -+- z' sincp sinO,
Y = x' si» o -\- y coscp cosO — z' coscp sin 0,
z ^^ y sin6 -f- z' cosO.
iO. Application. — Rapporter la section d^ une surf ace par un
plan donné à deux axes tracés dans ce plan.
On transporte d'abord l'origine des coordonnées en un point O
du plan sécant, les nouveaux axes Ox, O^, O^ étant parallèles aux
anciens. Nous savons former l'équation f{^x,y^z)^=o de la sur-
face rapportée aux nouveaux axes.
Cela fait, on prend pour nouvel axe des x la trace du plan sécant
sur le plan Oy, le nouveau système étant d'ailleurs rectangulaire
comme Oxyz.
L'équation de la surface rapportée aux axes Ox'y'z' sera
f{x' COSO — y sin<p cosO, ^' sin tp -+-j'' coscf cos6, y' sinO -+- z' cosO) = o;
par suite, l'équation de la section rapportée aux axes Ox'y' s'ob-
tient en faisant z' =^ o dans l'équation précédente, ce qui donne
/(ar'coso — y'sinocosô, a?'?intp-i-j>'' costf cosO, ^' sinO) = o.
Il est d'ailleurs très facile d'obtenir directement cette équation.
Classification des surfaces.
41. Les formules de transformation de coordonnées étant li-
néaires, si l'équation d'une surface est algébrique et de degré m par
rapport à un système déterminé de coordonnées rectilignes, l'équa-
38 CHAPITRE II.
tion de la même surface rappoi'tée à tout autre système de coordon-
nées rectilignes pouvant s'obtenir au moyen des formules de trans-
formation, c'est-à-dire par une substitution linéaire, sera encore
algébrique et de degré m.
On a ainsi été conduit à distinguer les surfaces en deux classes :
les surfaces algébriques, c'est-à-dire celles dont l'équation peut se
mettre sous la forme fix-, y, z) = o, f{x, y, z) étant un polynôme
entier en x, y et z, et les suif aces transcendantes, dont l'équation
n'est pas algébrique.
On appelle ordre d'une surface algébrique le degré de son équa-
tion.
42. Une droite quelconque rencontre une surface algébrique
d'ordre m en m points {au plus). — En effet, rapportons la sur-
face considérée à trois axes, l'axe des z étant la sécante donnée.
L'équation de la surface est alors f\x,y^ 5) =: o, qui est du de-
gré m au plus par rapport à z.
Dans le cas le plus général, cette équation est de degré m effec-
tivement, et, par suite, l'axe des z coupe la surface donnée en
m points. Si le degré de l'équation s'abaisse de^ unités, p des points
de rencontre sont à l'infini.
En conservant les conventions habituelles, nous pouvons donc
dire qu'une droite quelconque coupe toute surface d'ordre m en
m points à distance finie ou infinie, réels ou imaginaires, distincts
ou non.
Réciproquement, si une droite quelconque coupe une surface al-
gébrique en m points, cette surface est d'ordre m.
43. Théorème. — Toute section plane d'une surface d'ordre m
est une courbe d'ordre m.
En effet, si le plan sécant est pris pour plan des x, y, l'équation
de la section rapportée aux axes Ox, Oy s'obtiendra en faisant z^o
dans l'équation de la surface. Il peut arriver que l'équation ainsi ob-
tenue se décompose; dans ce cas, la section se composera de deux
ou plusieurs courbes d'ordre inférieur à m, ou d'un certain nombre
de droites et de courbes, ou bien sera composée uniquement de
droites; enfin, quelques parties de la courbe obtenue peuvent être
à l'infini, si le degré de son équation s'abaisse au-dessous de m.
TRANSFORMATION I)KS COORDONNÉES RRCTILIGNES. 89
4i. Nombre de paramètres de V équation d'une surface d'or-
dre m. — Le nombre des coefficients du polynôme le plus général
de degré m à Irois variables est égal au nombre des combinaisons
complètes de quatre lettres m à m, c'est-à-dire
Km _ c» - r3 _ (m-^i)(m-ho.)(m-^-3)
Le nombre des paramètres
_ ( /n + O ( m -t- 2 ) ( m -+- 3 )
I . 'Jt . 3
OU
rn^ -h 6 m- -H 1 1 /?i
N =
Il en résulte qu'il faut N points pour déterminer une surface
d'ordre m. Si m = 2, on a N = </. Il faut neuf points pour déter-
miner une surface du second degré. Pour abréger, nous appellerons
(juadrique toute surface du second degré. Pour l'équation d'une
quadrique, nous adopterons les notations suivantes
Kx^^ A'^2 _|_ \" -1 _^ 2 V>yz -^ 'iH' zx-^ ?. B" a^K + 2 C .r + 2 C'y -h ?X" 5 -+- D = o
ou
0(^,7, z)^Oi{x, y,z)-^'D = 0,
cp (^, y^ z) étant le polynôme
A r' 4- A 'j'î -+■ A" z"' -\- i Byz -+- 2 B'-a? -4- '2 ii"xy,
e\.Oi{x,j-, z) représentant
iCx -+- 1QI y -f- iÇa" z.
45. Courbes gauches. — On nomme courbe gauche une courbe
dont tous les points ne sont pas dans un même plan. On nomme
courbe algébrique toute courbe qu'on peut obtenir par l'intersection
totale ou partielle de deux surfaces algébriques. Si les deux surfaces
sont d'ordres m et/?, un plan quelconque coupant la première sui-
vant une courbe d'ordre m et la seconde suivant une courbe d'ordre /?,
et ces deux courbes ayant mp points communs, on voit que le plan
sécant rencontre la courbe commune aux deux surfaces en mp
points. On appelle ordre d'une courbe gauche le nombre de points
4o CHAPITRE II.
communs à cette courbe et à un plan sécant quelconque. D'après
cela, la courbe commune à deux surfaces d'ordre m et p est une
courbe d'ordre mp.
46. Remarque. — Si une courbe gauche est d'ordre p, p étant premier,
elle ne peut constituer à elle seule toute l'intersection de deux surfaces algé-
briques. Ainsi, par exemple, une courbe gauche du troisième ordre est une
partie de l'intersection de deux cônes ayant une génératrice commune. Soient,
en effet, A et B deux points d'une cubique gauche. Le cône ayant pour som-
met le point A, et pour directrice la cubique est du second ordre, puisqu'un
plan quelconque mené par A, ne coupant la cubique qu'en deux points P, Q
autres que A, coupe ce cône suivant deux droites AP, AQ; de même, le cône
de sommet B, ayant la cubique pour directrice, est du second degré. L'inter-
section de ces deux cônes se compose de la cubique et de la droite AB. Il
résulte immédiatement de là qu'une cubique gauche est déterminée par six
points A, B, C, D, E, F ; car, le cône du second ordre de sommet A ayant pour
génératrices les droites AB, AC, AD, AE, AF, et le cône du second degré de
sommet B et ayant pour génératrices BA, BG, BD, BE, BF, sont évidemment
déterminés, attendu que chacun d'eux a un sommet donné et pour directrice
la conique passant par les cinq points d'intersection d'un plan avec les cinq
génératrices données.
EXERCICES.
1. Couper la surface définie par l'équation
^2 yi z"-
^-^ 6? + c-^ -'=="'
par un plan passant par l'origine de manière que la section soit un cercle.
2. Même question pour les surfaces représentées par les équations
X"' j2 ^2 ^
a'- b- c'^
3. Déterminer, dans ce dernier cas, le plan sécant de façon que la section
soit une hyperbole équilatère ou deux droites.
4. Cherchez les plans qui coupent la première surface (n° 1), suivant une
ellipse d'aire donnée.
5. Couper la surface, ayant pour équation
1 237 = 0,
■ P q
par un plan passant par l'origine de façon que la section soit un cercle.
— Pour toutes ces questions, appliquer les formules d'Euler.
PLAN ET LIGNE DROITE. 4»
6. En posant
rt = cosO, o)' = sinO situj^, b = — sinOsincp,
calculer les six autres cosinus au moyen des relations fondamentales.
7. Prouver que les neuf cosinus vérifient l'équation
(Jacob[.)
8. Prouver que les neuf cosinus vérifient l'équation
i5m*-T-(r — 5)2+ (r' — s')^-h (r"— s" )^'+- \pq = o,
où l'on a posé
p = ab' c' -^ a' b" c + a" bc\
r = ab' b" ■+■ a b" b -\- a bb' ,
r' = bc'c" -+- b' c"c -+- b" ce ,
/■*= ca'a" -+- c' a" a -\- c" aa' ,
q = a6"c' -f- a' 6c" -(- a'bc',
s = ac' a" -h o! c" c -H a" ce' ,
s' = ba' a" ■+■ b' a" a -\- b" aa' ,
s"=zcb'b" + c-'^'ô + c'^ô'. (J.vcoBi.)
Les axes sont supposés rectangulaires.
CHAPITRE m.
PLAN ET LIGNE DROITE.
Du plan.
47. L'équation du plan est du premier degré. — Considérons
un plan quelconque P {^fig. i8) et soient 0.r, Oy, Os trois axes de
coordonnées. Sur la perpendiculaire N'N, menée par l'origine à ce
plan, nous choisirons un sens positif, ON, et nous désignerons par
a, ^, Y les angles que la demi-droite ON fait avec O j;, Oj', O;; res-
42 CHAPITRE III.
peclivenient. Soit H le point de rencontre du plan P et de la droite
N'N; nous appellerons p le segment OH compté avec le signe +
si H est sur la demi-droite ON,
avec le signe — , si ce point est
sur la demi-droite ON'; on peut
remarquer que /?, a, [3, y sont les
coordonnées polaires du point H.
Le plan P est complètement dé-
terminé si le point H est connu.
Cela posé, soient M un point
quelconque, Xq, jKo, ^o ses coor-
données; la perpendiculaire abais-
sée de M surle plan Prencontre ce
plan en un point R, et nous dési-
gnerons par t/la mesure algébrique
du segment RM, d étant positif quand RM a le même sens que ON,
négatif dans le cas contraire. Si l'on projette sur l'axe W^ les deux
contours équivalents OPQM et OHRM, on obtient ^ ^
d'où l'on tire
(I)
Xq cosa -^ yo cos ^ -4- -So oosy = p -\- d,
d =^ x^ cos a -1- j'o cos ^ -f- -Sq cos y
Pour que le point M soit dans le plan P, il faut et il suffît que
d = o\ donc l'équation du plan P est
(•^)
X cosa -\- y cos [i + 5 cos y — p = o,
ce qui prouve que l'équation d'un plan quelconque en coordonnées
reclilignes est du premier degré.
48. Réciproquement, toute équation du premier degré
(3) A^+Bj' + G5 + D = o
représente un plan. En effet, on peut déterminer des angles a, [i, y
et une longueur ayant pour mesure algébrique/?, tels que l'équation
(2) soit équivalente à l'équation (3). Pour qu'il en soit ainsi, il faut
déterminer X de façon que
cosa=XA, cosp = XB, cosy = XG, — p — ID;
PLAN ET LIGNE DROITE. 4^
mais pour que cosa, cos[3, cosy soient les cosinus directeurs d'une
denii-dioile, il faut et il suffit que
X2F(A, B, G) = oj2,
ce qui donne, en posant R-=: F(A, B, C),
X=s^ (. = ±0.
et, ensuite,
, ^ A(o - Bco Go) Dto
(4) COSa=£--, COSp=£— , COSY = £— , —p = z —
Si les axes sont rectangulaires, co = i , R =+ y/A=^+ B-4- C^.
Dans le cas général nous supposerons toujours w > o, ainsi que
cela a été dit plus haut.
Il convient de remarquer que les deux déterminations de e cor-
respondent à un même plan ; car supposons que ON corresponde à
s 4- I , la demi-droite opposée ON' correspond alors à s = — i ; mais
comme, en passant du premier cas au second,/? change de signe sans
changer de valeur absolue, on obtient le même point H et, par
suite, le même plan P, dans les deux cas. L'équation (2) est donc
l'équation d'un plan déterminé.
Remarquons que l'équation (3) renferme trois paramètres. Il
faudra donc trois conditions pour déterminer un plan.
4-9. Cas particuliers. — Si le plan P passe par l'origine, /? = o j
son équation ne contient pas de terme constant.
Si p varie seul, le plan P se déplace parallèlement à lui-même.
D'après cela
X cos a -Hj'cos^ -f-5 cos y = o
représente le plan mené par l'origine parallèlement au plan défini
par l'équation (i).
De même
Ax-^ îiy -+-Cz — o
et
A a" ^- Hy -H G 5 -t- D = o
représentent deux plans parallèles, le premier passant par l'origine.
L'équation
X — Xo+y cos V + ^ cos [x = o
44 CHAPITRE III.
est celle du plan perpendiculaire à l'axe des x, mené par le point
(^0, o, o).
Pareillement
X cosv -\-y — jKo + -S cosX — o
représente le plan perpendiculaire à Oy menée par le point (o, yo? o)-
Il en résulte que les équations
57 -4-JK cosv + 2 COS tx = o.
X ç,i^?,^> -\- y -\- z ç.o'àX =o
sont celles de la perpendiculaire au plaa xOy menée par l'origine.
La perpendiculaire au même plan menée par le point Xq, y^, Zq a
donc pour équations
X — Xo-h (y —yo) cosv -f- (z — ^o) cos|Ji = o,
(x — Xo) cosv-t-jK — y^ -h (z — ^o) cosX = o.
50. Résolution de l'inégalité A.x + Bj- -f-Cs-f-D^o ou <Co.
— Posons P = Ax -}- By -h C z ^D ; Pq = A^o + Bj'o + C5o+D.
Nous dirons que le pol^'nome P prend la valeur Po au point M ayant
pour coordonnées Xq, y^, z^. Si l'on suppose, par exemple, C ^z^ o,
la parallèle à l'axe des z menée par M rencontre le plan P ayant
pour équation P = o en un point R(^05 J'o? -^i) 6t le P^^^^ -^0/
au point Q_{x,), y^, o). On a
D'autre part, RM= QM — QR = ."o — ^, , donc Po = C xRM;
par conséquent, Pq a le signe du segment RM si C >> o, le signe de
— RM si C<o.
Le plan P partage l'espace en deux régions ; il est évident que, si le
segment RM est positif, il en sera de même pour tous les points
situés du même côté que M par rapport au plan, et nous appellerons
la région qui contient tous ces points la région des z positifs;
l'autre région sera celle des z négatifs. On voit par ce qui précède
que le polynôme P prend un signe déterminé dans l'une de ces ré-
gions et le signe contraire dans l'autre.
Nous appellerons région positive celle dans laquelle le polynôme P
est positif, et région négative celle dans laquelle P est négatif. Si
PLAN ET IJGNK DROITK. 45
C > o, la région positive est celle des z positifs ; si C < o, c'est celle
des z négatifs.
Pareillement, si A > o, la région positive est encore celle des x
positifs, et si B>» o, c'est aussi celle des y positifs.
Lorsque le coefficient D est différent de zéro, on peut remarquer
aussi qu'à l'origine le polynôme P a le signe de D; donc si D > o,
la région positive est celle qui comprend l'origine, et, si D <! o, c'est
au contraire celle qui ne la comprend pas.
51. Application. — Prenons sur la demi-perpendiculaire ON
(y?^. 19) au plan P, menée par l'origine, un point M (^,, jK(, ^i), et
soit / la valeur absolue du segment OM; si
l'on appelle a, [3, y les angles de OM avec
Ox, Oj, Oz, on sait que
X, cosa -t-^i cos^ -^ Zi cosY = l;
donc, en conservant les notations du n° 48,
on trouve, en vertu des équations (4),
P, = £
/R
11 en résulte que, si la longueur l est
suffisamment grande, P, a le signe de s.
Par conséquent, si e = H- i , un point M, pris sur ON à une distance
suffisamment grande de l'origine, est dans la région positive du
plan P; si s = — i, il est dans la région négative. A cause de ce
résultat, nous appellerons demi-normale positive du plan P celle
qui correspond à £ = -t- i , et demi-normale négative celle qui cor-
respond à £ = — I .
1. Distance d'un point à un plan défini par son équation.
Soit
kx -\-^y -\-Oz-^D — o
l'équation d'un plan. L'équation (i), si l'on lient compte des for-
mules (4), devient
, A:r„-|- B;'o+ Czn+ D
a — z ■ — n w.
46 CHAPITRE m.
Dans celle formule, d a une signification précise qui a élé définie
plus haut.
Quelle que soit la détermination choisie pour e, la formule attri-
bue un signe pour les valeurs de d qui correspondent aux points
situés d'un côté de la droite, et le signe contraire pour les points
situés de l'autre côté. On peut choisir s de façon que d soit positif
pour une région désignée à l'avance. Ainsi, en prenant £=r + i,
f/ est positif pour tous les points situés dans la région positive.
Il est superflu d'ajouter que, si l'on veut la valeur absolue de la
distance, il faut donner à £ le signe de P,,.
53. Equations des plans bissecteurs d'un dièdre. — Soient
P ^ o, Q = o les équations de deux plans ^ le lieu des points égale-
ment distants de ces deux plans est défini par les équations
R ~ IV
Q désignant le polynôme A'^r + B'y + 0'^+ D' et R' désignant
y/F (A', B', C) si les axes sont obliques, v/A'^+ B'^-j- G'- s'ils sont
rectangulaires.
54. Conditions pour que deux plans soient parallèles. — Pour
que deux plans, ayant respectivement pour équations
Aa? 4- BjK-(- Gs -+- D = o, AV -f- B'jK-1- G'j -H D' = o
soient parallèles, il faut et il suffit que les perpendiculaires à ces
plans, menées par l'origine, soient parallèles; or, les cosinus direc-
teurs de ces droites sont respectivement proportionnels à A, B, G et
à A', B', G'; les conditions demandées sont donc
A _ B _ G
A' ~ B' ~ G'*
On peut encore remarquer que les plans parallèles respective-
ment aux plans donnés et menés par l'origine, ont pour équations
kx -^-By -\- QiZ — o, k' X -\-B'y -\- C z = o.
Ces plans doivent coïncider, si l'on veut que les plans donnés
soient parallèles.
A
A'
B
~ B'
et
B G
B' ~" G' '
A
B
G
A' ^
' B' "
" G'*
PLAN ET LIGNE DROITE. Ùq
55. Application. — Les inlcrseclions de deux plans parallèles par un troi-
sième sont des droites parallèles. On peut le vérifier en prenant le plan sé-
cant pour plan des a?, y. Dans ce plan, les traces des plans ont pour équations
Aa? + Bj -+- D^ = o, A'a7 -h B'j' -4- D'^ = o,
ce sont des droites parallèles, puisque les coefficients de ces équations sont
proportionnels par hypothèse.
Réciproquement, si en coupant deux plans par deux autres plans non
parallèles, on obtient dans chaque cas des intersections parallèles, les
deux plans donnés sont parallèles.
Supposons, en effet, que les deux plans sécants soient le plan xOy et le
plan yO z; on suppose
donc
56. Equation générale des plans parallèles à un plan donné.
— Si le plan donné a pour équation P := o, l'équation cherchée est
P + A=: o, \ désignant un paramètre arbitraire.
57. Equation du plan passant par un point et parallèle à
un plan. — Soient x' , y' , ::! les coordonnées du point donné et
A.r 4- BjK + C:; +D = o l'équation du plan donné; l'équation cher-
chée est de la forme Kx + Bj^ + G :; + )v = o ; on détermine X par
la condition que cette équation soit vérifiée pour x =^ x' .^ y ■= y' ^
;; = c'; on obtient ainsi l'équation
A(^— a;') + B(j' — y ) -h G(- — 2') = o.
Angle de deux plans {axes rectangulaires).
58. Soient Ao: + BjK + C 3 + D = o, A'x + B'j -h C'^ + D'= o
les équations de deux plans. L'angle V des normales à ces plans est
donné par la formule
, AA'-i-BB' + GG'
COSV = ££ ^, ,
R =+y/Â2-+-B2-HG2, R'= + v/A'*-hB'2-i-G'».
48 CllAIMTRR m.
Si £ = s', V désigne l'angle de deux demi-normales de même signe ^
si £ = — e', c'est l'angle de deux demi-normales de signes con-
traires.
Condition d'ortliogonalité : AA'-i- BB'-h CC == o.
Axes obliques. — Quand les axes sont obliques
cosV = -
B'
dF
G'
dF
•■* v/F(A, B, G)F(A',B',G')
et la condition d'orthogonalilé est
.,dF ^.dF^^,dF
^ ^-"^ c)B-^^ JC="-
59. Équation du plan passant par trois points Mj, M^, M3. — Gette
équation est évidemment
X y z i
Xi jKi -I I
Xî y. .-, 1
x-i y-i -3 I
On voit que le coefficient de x ne peut être nul que si les projections des
trois points sur le plan j'Oz sont en ligne droite, les projections étant faites
parallèlement à Oa?; remarque analogue pour les coefficients A^ y ou de z.
Donc cette équation est bien du premier degré si les trois points donnés ne
sont pas en ligne droite. Si, au contraire, ces trois points sont en ligne
, . a^i + X.r, ri-t-Xva -Si + ^^-o
droite, on peut remplacer x-^, j'3, ;;3 par — ■ -, ~ .^- , r — ;
I —H K 1 — l— A I —1— À
alors, en multipliant les éléments de la dernière ligne du déterminant par
i-t-X, on voit que ce déterminant est identiquement nul. Dans ce cas, le
plan n'est pas déterminé.
60. Condition pour que quatre points Mi ^ Mg, M3, M4 soient
dans un même plan. — La condition demandée est
Xi jKi -1 1
x^ y^ Zz 1
■^3 JK3 -^3 1
^4 J4 -4 I'
61. Equation du plan coupant les axes en des points donnés.
- Soient A(a, o, o), B(o, 6, o), C(o, o, c) les traces d'un plan
PLAN ET LIGNE DROITE. 49
sur les trois axes; l'équalion de ce plan est
X y
, . — I = o,
abc
SI «, b^ c grandissent indéfiniment, le plan ABC disparaît à
l'infini.
Mais, avec des coordonnées homogènes, l'équation du plan ABC est
abc
Donc, si - = j- = - = o, le premier membre de cette équation se
réduit à — t. Or, l'équation d'un plan quelconque étant de la
forme
kx-\-'Ry-\-Q.z-^Y)t = o,
nous conviendrons de dire que l'équalion i = o, étant du premier
degré, représente un plan; d'autre part, si un point M a pour
coordonnées homogènes x,y, z, f, la condition ^ = o exprime que le
point M est à l'infini. Nous dirons donc, en vertu de la convention
que nous venons de faire, que tous les points à l'infini sont dans un
même ip\anjictif, nommé plan de l infini.
62. Équation générale des plans passant par V intersection
de deux plans donnés. — Soient P = o, Q ^ o les équations des
deux plans donnés. L'équation demandée est
(i) aP4-pQ = o.
En effet, cette équation représente, quelles que soient les valeurs
de a et ^, un plan passant par l'intersection des plans donnés et
si x\ y\ z' sont les coordonnées d'un point pris dans l'un quel-
conque R des plans passant par cette intersection, l'équation
(2) PQ'_QP' = 0
représente un plan qui coïncide avec R; donc, en donnant à a et ^
des valeurs convenables, l'équation (i) représente tel plan, passant
par rintersection des plans donnés, que l'on veut.
On peut remplacer l'équation (i) par l'équation
P-hXQ =0.
NiEWENQLOWSKI. — G. an., III. 4
5o CHAPITRE III.
Remarque. — Si P = o, Q ^ o représentent deux plans paral-
lèles, l'équation (i) représente tous les plans parallèles au plan P.
63. Application. — Mener par une droite un plan perpendiculaire à
un plan donné. — Soient
kx -^-^ y -\- ClZ = 0
l'équation du plan donné et
k' X H- B' j -+- G':; -(- D' = o, A".r -t- \S" y -t- G" 3 -f- D " = o
les équations de la droite donnée. Un plan passant par cette droite a pour
équation
( A' + X A" ) ^ -t- ( B' -f- X ^")y + ( G' -t- G" ) 3 -+- D' 4- X D" = o ;
ce plan est perpendiculaire au premier si
A( A'-4- XA") -+- B(B'-4- XB") 4- G(G'-+- XG") = o.
64. Equation du plan passant par un point et par V intersec-
tion de deux plans. — L'équation (2) résout la question.
Application. — L'équation
(AD' — DA')^+(BD'— DB')7+(GD'— DG') z = o
représente le plan passant par l'origine et par l'intersection des pians ayant
respectivement pour équations
kx -+- Yiy -t- G; -f- D = o. k' X -^ B'r -+- G'ô -h D' = o.
65. Intersection de trois plans. — Soient
Aa? -h B_/ -i- G - -4- D = o,
A'a; H- B'j + G' 5 + D' = o,
A"^ -H B> -f- G"^ -H D" =r o
les équations de trois plans. Appelons A le déterminant des coeffi-
cients des coordonnées.
Premier cas .• A ^o. — Les équations ont une solution unique :
les trois plans ont un point commun à distance finie; ils forment un
ttièdre.
Deuxième cas:ÙL = o. — L'un des mineurs du second degré,
par exemple AB' — BA'^o. Soit A, le caractéristique correspon-
PLAN KT LIGNE DROITE. 5l
danl, c"csl-ù-dire
A, =
A
A'
A"
B
I)
H'
D'
B"
D"
(a) A, ^o. — Les deux premiers plans se coupent et le Iroi-
sième est parallèle à leur intersection (il peut être à l'infini). Dans
ce cas, les trois plans n'ont aucun point commun; ils forment une
surface prismatique, ce qui revient à dire qu'ils sont parallèles à une
même droite. On peut dire, dans ce cas, qu'ils ont un point com-
mun à l'infini.
(b) A, = o. — Le troisième plan passe par l'intersection des deux
premiers; en d'autres termes, les trois plans ont une droite com-
mune.
Troisième cas. — Les mineurs du second degré de A sont tous
nuls : les trois plans sont parallèles; mais un des coefficients de x,
y ou z, par exemple A ^ o.
Il j a, dans ce cas, deux caractéristiques à considérer.
(rt) L'un au moins des déterminants AD' — DA' ou AD' — DA^^z^o.
Les trois plans sont parallèles et non confondus. Ils ont une droite
commune à l'infini. L'un d'eux peut être à l'infini.
{b) AD'-DA' = o, AD"-DA" = o. —Les trois plans sont
confondus. L'un des plans peut être indéterminé.
Quatrième cas. — Les coefficients des coordonnées sont tous
nuls. Dans ce cas limite, les plans sont à l'infini, ou l'un d'eux, ou
deux d'entre eux, ou même tous les trois peuvent être indéter-
minés.
66. Conditions pour que trois plans aient une droite com-
mune. — Ces conditions résultent de la discussion précédente, mais
on peut traiter la question d'une autre manière très commode à ap-
pliquer. En effet, pour que P=:o, Q=:o,R = o représentent trois
plans ayant une droite commune, il faut et il suffit qu'il existe des
constantes a, ^, y non nulles et telles que
a P -»- ^ Q + Y R = o.
En effet, si le plan U [)assc par l'intersection des plans P, Q, on
52 • CUAPITIJE m.
peut déterminer a et ^ tels que l'équation aP + jj Q ^ o représente
le plan R : donc il y a une constante — y, telle que
— YRE=aP-i-pQ.
Réciproquement, si l'identité précédente est vérifiée, le plan R
passe par l'intersection des plans P, Q.
Il convient de remarquer que si l'une des constantes, a par
exemple, était nulle, l'identité [3 Q + yR^ o ou [3Q ^ — yR expri-
merait que les deux plans Q, R sont confondus.
Il importe encore de remarquer que la droite commune aux plans
P, Q, R peut être à l'infini.
Les conditions A ^ o, A, ^ o conduisent d'ailleurs à la même pro-
position.
67. Application. — Considérons un trièdre Oxyz; les équations
^ + JKcosv-t-5 cosfji. = 0, X cos^i -\- y -{- z cosX = o
représentent la perpendiculaire au plan xOy menée par l'origine; en élimi-
nant z, on obtient
a7(cosA — cos [j. cosv) — y (cosix — cosX cosv ) =o.
CCS A cosB
sin]
X -7-^ —y
Celte équation représente le plan mené par O^ et perpendiculaire au plan
xOy't de môme les plans menés par chacune des deux autres arêtes et per-
pendiculaires à la face opposée, ont pour équations
cos B cosC
y —. z -. — = o,
sinfji. sinv
cosC cos A
z —. — X —. — ^ = o.
sinv sinA
La somme des premiers membres de ces trois équations étant nulle, les
trois plans se coupent; la ligne d'intersection commune est définie par les
équations
a^cosA _ jKcosB ^cosC
sinX sinjj. , sinv
On retrouve ainsi une propriété, bien connue, des trièdres.
68. Remarque. — Pour exprimer que trois plans sont parallèles à une
même droite, il suffit d'exprimer que les plans parallèles respectivement aux
PLAN ET LIGNE DROITE. 53
plans donnés el menés par l'origine des coordonnées ont une droite com-
mune, ce qui revient à dire que les équations
Xx -hBy-hCz = o, A'a^-+-B>-f-G's=o, A"x -^ By -h C z =o
ont des solutions autres que zéro. La condition est donc A =o.
69. Exprimer que quatre plans ont un point commun. —
Soient
P, = A^ -1- B^ -hCz -i-Dt = o,
p-i =z A'x -+■ ny -+- c'z -f- D't = o,
P3 = A":r -+- B> + C"z -hï)"t= o,
\\ = A"'cc-^ ny + c"'z -+- D"'t = o
les équations des quatre plans donnés. Pour que ces plans aient un
point commun à distance finie ou infinie, il faut et il suffit que les
équations précédentes aient une solution autre que zéro. Donc la
condition est que le déterminant des coefficients de x,y, z^ t soit
nul. Si l'on veut que les plans aient un point commun à distance
finie, il faut en outre que Fun au moins des mineurs formés avec les
coefficients de :r, jk, z soit différent de zéro.
Dire que le déterminant complet est nul, c'est dire qu'il existe
des nombres a, |^, v, 3 non tous nuls et tels que
aPi+!3P2-^YP3-t-oP4==o.
Si l'un des coefficients, par exemple y, est nul, les plans Pj , Pg, P4
ont une droite commune, comme nous l'avons vu.
70. Etant donnés quatre polynômes distincts P, , Po, P3, P.,,
l'équation d'un plan quelconque peut se mettre sous la forme
aP, -H^Pî-f-cPs-i-i^Pi = 0.
On peut, en effet, déterminer a, b, c, d de façon que
ux + vy-^wz-hrt^aPi -h bP2-i- cP^ -^ dP^.
En égalant les coefficients des mêmes variables on obtient, pour
déterminer a, b, c, d, quatre équations linéaires dont le détermi-
nant est différent de zéro, par hypothèse.
En particulier, ÀP, + ^P., -i- v P;, = o est l'équation générale des
plans menés par le point commun aux trois plans P,, P^, P,!-
CHAPITRE m.
Coordonnées tétraédriques.
71. Supposons que P, =o, 1*2 = 0) r*3 = o, P/, = o soient les équa-
tions des quatre faces d'un tétraèdre. A tout point {x,y^ z, t) cor-
respond un système de valeurs proportionnelles de P(, P2, P3, P4, et
réciproquement, si Pi, P2, P3, P/, sont proportionnels à des nombres
donnés; x,y^ z, t sont aussi proportionnels à des nombres détermi-
nés. On peut donc dire que le point {£C,y, z, t) a pour coordonnées
tétraédriques P,, P2, P3, P.,.
En appelant a, ^, y, 8 les distances d'un point M aux quatre faces
du tétraèdre, on voit, comme en Géométrie plane, que les fonctions
linéaires P,, Pg, P3, P/, des coordonnées de M sont égales à la, a[i^
vy, où] X, a., V, p étant des constantes arbitraires : si ). = [x := v = p,
on a ce qu'on appelle les coordonnées tétraédriques normales. Si
l'on nomme «, b, c, d les aires des faces du tétraèdre ABCD, il y a
entre a, p, y, S une relation
aa+ip-i-cv + o^ô = 3V,
V étant le volume du tétraèdre; cette relation est générale si l'on
attribue à a, p, y, 0 des signes convenables, cboisissant le signe -h
pour tout point à l'intérieur du tétraèdre, ce signe changeant pour a,
par exemple, quand le point M traverse le plan BCD, dont l'équa-
tion est a = o. Le plan de l'infini a pour équation
a% -\- b*^ -\- c^ -^ do = 0.
Plus généralement on peut supposer que P,, P2, P3, P^ désignent
quatre polynômes homogènes distincts à coefficients réels ou imagi-
naires.
Expression du volume d'un tétraèdre en fonction des coordonnées
de ses sommets.
72. La méthode que nous allons suivre, comme celle relative à
l'aire d'un triangle en Géométrie plane, est due à E. Lucas.
Considérons un tétraèdre ayant pour sommets les points A, B, C,
D^ nous représenterons par le symbole ABCD la mesure du volume
de ce tétraèdre, affectée du signe H- ou du signe — , conformément à
la convention suivante.
PLAN ET LIGNE DROITE. 55
Si un observateur placé les pieds en A, la tête en B, regarde le seg-
ment CD, il peut arriver que G soit à sa gauche et D à sa droite ou
inversement (en admettant, bien entendu, que AB et CD ne soient pas
dans un même plan). Dans le premier cas, on vérifie aisément qu'un
observateur ayant les pieds en C et la lôte en D, et regardant AB,
verra A à sa gauche et B à sa droite, et cela sera le contraire dans le
second cas. Nous dirons pour abréger, dans le premier cas, que le
segment CD est direct par rapport à AB el, dans le second cas,
que CD est inverse. Cela étant, ABCD est ailecté du signe -\- si CD
est direct par rapport à AB et du signe — dans le cas contraire. On
reconnaît facilement que
ABCD = — ACBD = CABD . . . .
Soient o",, j',, c, ; x^, lo, z.>\ x-^^y-i, z-^-. x^^y^, z-, les coordon-
nées des quatre sommets donnés, et soient x-^, y^, Z:,, ..., ^g, rg, ^8
les coordonnées de quatre autres points A', B', C, D'. Représen-
tons par (a, p, y, o) le déterminant
■^a JKa -^a
^^ y^ ^p
XI yz zi
Si l'on remarque que le rapport des distances de deux points
{xx, y\, z\) et (^a, JKjXî '-ii.) a" plan défini par les trois points
(•ÎPa, ra, -a), (^p, JKp, -p), (^Y' .Ty' ^y) ^St égal à
(î^-. «, p. Y)'
pourvu que les distances considérées soient regardées comme étant
de même signe ou de signes contraires, suivant que les points ()v) et
(a) sont d'un même côté ou de côtés différents du plan, on a suc-
cessivement, en grandeur et signe,
ABCD ^ (1, 2, 3, 4)
A'BCD (5,2,3,4)'
ABCD _ (5,2,3,4)
A'B'CD ~ (5,6,3,4)'
A'BXip _ (5,6,3,4)
A'B'CD ~ (5,6,7,4)'
A'B'CD ^(5,6,7,4)
A'B'CD' (5,6,7,8)'
56 ciuriTUE m.
d'où, en multipliant membre à membre, et simplifiant,
ABGD _ (i, 2,3,4)
A'B'G'D' ~ (5,6,7, 8)'
Appliquons cette formule à un tétraèdre dont le sommet A' soit
sur O^, B' sur Oy, G sur 0^ et D' à l'origine, et supposons
^5 = -h I , j'c = + I , ^7 =: -t- I , les autres coordonnées de A', B', C
étant nulles, de sorte que, les demi-axes positifs des coordonnées
étant orientés de façon qu'un observateur placé les pieds à l'origine
et la tête en un point du demi-axe positif O^, voie Oa; à sa gauche
et Oy à sa droite, on aura A'B'C'D' = — ^w, ce qui donne
■'^i yi
ABGD=-iw
^2 72
^3 JS
^4 74
Remarque. — Cette formule justifie la condition trouvée pour
que quatre points soient dans un même plan.
Ligne droite. ,
73. Une ligne droite peut être considérée comme étant l'inter-
section de deux plans; elle sera donc définie par deux équations du
premier degré
Aa^-i-Bj-t-G^-t-D =o,
A'a^ + B> -+- G'^ -+- D' = o.
On peut déduire de ces équations celles des projections sur cha-
cun des plans de coordonnées faites parallèlement aux axes ; savoir
(AB'— BA')r — (GA'— AG')2-+- AD'— DA' = o,
(BG'— CB')^ _(A.B'— BA')a7-f- BD'— DB'=o,
(GA'— AG'):r — (BG'— GB') j+ GD'— DG' = o.
Si l'on connaît les coordonnées 0:^, yo, z-o d'un point de la droite
considérée, ces équations se mettent sous la forme suivante
(0
,ro
7—70
BG— GB' GA' — AG' AB— BA'
PLAN ET LIGNE DKOITE. 5y
74. On oblient directement ces équations de la manière suivante :
Soil OC (y?^. 20) la parallèle à la droite AB menée par l'origine
des coordonnées, cl soient x,y, z les coordonnées d'un point quel-
conque M de la droite A13, x^^ y^^, z^ celles
d'un point déterminé A pris sur la même
droite, et enfin a, b, c les coordonnées
d'un point quelconque D de la droite OC.
Les projections des segments parallèles
AM, OD sur un axe quelconque étant pro-
portionnelles aux longueurs de ces seg-
ments, et, en outre, ces projections étant
des segments de même sens ou de sens
contraires, suivant que les segments AM
et OD sont eux-mêmes de même sens ou de sens contraires, on a,
en généralisant les calculs relatifs au plan (I, 88),
(2)
X — .T„
.Yo ^ — -^0
= P.
A M
p désignant la mesure algébrique du rapport — ^,- ? ce rapport étant
affecté du signe + ou du signe — , suivant que AM et OD sont de
même sens ou de sens contraires. D'après cela, si le paramètre p
varie de — ao à + 00, le point M décrit la droite AB tout entière
dans le sens du segment OD.
Les coordonnées du point M sont donc
(3)
a7 = a"o+«p, y=yo-^t>^.
cp.
Le point D se nomme point directeur de iVB; on peut prendre
pour point directeur un point quelconque de OC.
Les coordonnées a, 6, c se nomment les paramètres directeurs
de la droite AB, On peut les remplacer par des quantités propor-
tionnelles; mais, dans ce cas, il importe de remarquer que si l'on
écrit, par exemple,
x — scq _ y—yo
'•,
si a, p, y ne sont pas des coordonnées, /• n'est plus nécessairement
58 CHAPITRE in.
un nombre, et l'on a ;■ = A ■ ; si le degfré dhomoffénéilé de a est
OD ^ ^
égal à n, celui de T., c'est-à-dire celui de r, sera i — n.
Lorsque l'on prend le segment OD pour unité de longueur, p est
la mesure algébrique du segment AM, et a, b, c, coordonnées du
point directeur D, situé à l'unité de distance de l'origine, se nom-
ment les paramètres principaux de la droite AB.
75. Cas particuliers. — i" Supposons que la droite donnée ren-
contre le plan xOy au point A(/?, ^, 0)5 les équations de cette
droite étant alors
z
c
on en tire
X — p
a
y
-'7 _
b
X =
a
-z+p,
b
ou bien
(4) x = mz-\-p, y — nz -^ q.
Ces équations, qui ne renferment que quatre paramètres, m, n,/?, ^, sont
souvent commodes dans la résolution des problèmes.
2° Si la droite est parallèle au plan x Oj/", elle peut être évidemment
représentée par des équations de la forme
X — x<i _V — Vo
z = h, ■ = - — z-^ —
a 0
Il suffit de supposer dans les formules générales c = o, z = h^
ce qui donne
X = Xo+ ap, y — y^-i- bp, z = h
ou
x — Tq _y — jKn ^z — h
a b o '
en convenant que, si le dénominateur d'un des rapports est nul, on
devra annuler aussi son numérateur.
D'ailleurs des équations (4) on tire
Sil'
on pose
X p
z = — <
m m
y =
n np
— X -h q '-
ni ^ m
m '
n
m
= 1,
np
q == V
PLAN ET LIGNE DUOITE. 69
ol si l'on suppose que h, )v, {jl restant fixes on fasse croître indéfini-
ment m, n, p, q, on obtient à la limite, pour toute valeur finie de ^,
ce qui montre que les écpiations (4) sont générales, pourvu qu'on
attribue aux paramètres des valeurs finies ou infinies.
76. Angle de deux droites. — Les équations des droites A, d'
étant données, on connaîtra les paramètres directeurs de ces droites
ou, tout au moins, on pourra déduire de ces équations des quan-
tités proportionnelles à ces paramètres; on pourra donc calculer les
angles formés par les parallèles à ces droites menées par l'origine
des coordonnées.
Si les équations des deux droites sont
a^ — -rn _ y—Vi) _ Z — Zn T — Tx _ y—yi _ Z — Zi
abc a' b' c'
et si V désigne l'un de leurs angles, on a, par exemple, si les axes
sont rectangulaires,
,r , aa' -\- bb' ■+ ce'
COSV = ££ —; ' •
Si rt, b, c sont les coordonnées du point directeur D de la droite A
et a , />', c' celles du point directeur D' de A', la formule précédente
convient à l'angle DOD', si s = s', et à son supplément, si s = — s'.
On a ensuite
{ bc' —cb' )'^-\- (ca' — ac' Y ^ {ab' — ba'Y
sin2\
(a^-f- 62-1- c2;(a'''-f- b'-^-+- c"^)
Condition d'ortliogoncdité :
aa -{- bb' + ce' = o.
Conditions de parallélisme :
a _ b c
a' b' c'
11. Remarque. — Quand les axes sont rectangulaires, la droite menée
par l'origine et faisant avec les axes de coordonnées des angles a, p, y a pour
équations
^ ^ y ^ __f
ces a cos[J cosy
6o
CHAPITUIÎ m.
Il n'en est plus de même si les axes sont obliques; les équations de cette
droite sont alors
or -h y cosv -f- z ces jx _ a? cosv -h y -i- z cosl _ x C09,ix -{-y cosX -+- z
cosa cos^ cosy
78. Déterminer la direction d^ une droite orthogonale à deux
droites données A, A'. — Les équations des deux droites A, A' étant
données, on connaît les j3aramètres angulaires de ces droites :
a, ^, c; «', h\ c'. Soient /, m, n les paramètres d'une droite ortho-
gonale à A et à A'; si les axes sont rectangulaires, on a
d'où
la -4- inb -j- ne = o,
l
la' -i- inb' -\- ne'
bc' — cb'
ab' — ba'
et, par suite, si /, m, n sont les paramètres principaux,
bc' — cb'
K ■
ca — ac
ab' —ba'
R
en faisant
R = \/{bc' — c6')^-H {ca — ac')2_t- {^ab' — ba )^
Si l'on suppose les points directeurs à l'unité de distance, R est
égal à sinV, V désignant l'angle aigu ou obtus formé par les paral-
lèles aux droites A, A', menées par un point quelconque; et l'on peut
écrire
1 =
bc' — cb'
sin V
ca — ac
m =: z -. — 77 — ,
sin V
ab' — ba'
siu V
Il est facile de reconnaître à quelle demi-droite correspond la détermina-
tion £ =-4-T. Pour cela, soient D et D' les points directeurs principaux de
A et de A' et soit A le point ayant pour coordonnées /, m, n. Le tétraèdre
OADD' a pour mesure
l m n
abc
a' b' c'
c'est-à-dire - e sinV; si l'on suppose s = -i-i, le segment OA doit être dirigé
de façon que DD' soit direct par rapport à OA; c'est-à-dire qu'un observa-
teur placé les pieds en O, la tête en A, verra OD à sa gauche et OD' à sa
droite, de sorte qu'une rotation d'angle V qui amènerait OD en OD' doit se
faire de gauche à droite.
PLAN ET LIGNE DROITE. 6l
Si les longueurs OD, OD' n'étaient pas prises pour unité, les paramètres
(litt'ctoiirs principaux de la normale positive OA seraient
bc' — cb' ca' — ac' _ ah' — ba'
^ ODOD sinV ' '" ^ ODOD'sinV ' " ^ ODOD'sinV *
79. Équations des bissectrices des angles formés par deux droites
concourantes. — Soient D(a, 6, c) et D'(a', 6', c') les points directeurs de
deux droites données et soit D'j le symétrique de D' par rapport à l'origine
des coordonnées; soit E le quatrième sommet du parallélogramme construit
sur OD et OD' et soit E' le quatrième sommet du parallélogramme construit
sur OD et OD'j ; les coordonnées de ces points sont
a-\-za', b-\-zb', c-{-zc'\
£ = -\-\ correspondant au point E et e = — i au point E'.
Si l'on suppose les longueurs OD et OD' égales, les droites OE et OE' sont
les bissectrices des angles formés par OD et OD'; donc si les points D, D' sont
supposés à des distances égales de l'origine, les bissectrices des droites défi-
nies par les équations
X — X(i _ y—,Vo _ g — 3o x — xq _ y~yo _ j — -sp
abc a' b' c'
-int, en vertu de ce qui précède, définies par les équations
X — Xq _ J—Vq __ ^ — f 0 ^
a -t- sa' b-+-zb' c-i-zc'
Si les points D et D' sont à des distances quelconques de l'origine, les
équations des bissectrices sont
X — Xo _ JK— JKo _ z — Zo
a a' b b' c c'
^ -(-£■
en posant
R R' R R' R R'
R=:/K«, 6, C), R' = /'H«', ^'. c')-
80. Coordonnées de PliXcker. — Les équations d'une droite
peuvent s écrire
y—yp _ z — zq
b ~~ c
cy — bz = cyo — bzo,
az — ex = azQ — cXq,
bx — ay = bxQ — ay^.
62 CHAPITRE Iir.
Si l'on pose
de sorte que a, p, y sont les déterminants déduits du tableau
/y
en supprimant successivement chacune des colonnes, les équations de la
droite prennent la forme
cy — bz = a,
az — ex = p,
bx — ay =: y.
Ces équations sont celles des projections de la droite sur les plans de coor-
données.
On a identiquement
aa-i-6p-HCY = o.
fl suffit, pour déterminer une droite, de connaître les rapports mutuels
des coordonnées homogènes «, è, c, a, p, y et, comme ces paramètres sont
liés par l'équation précédente, on voit qu'il n'y a en réalité que quatre para-
mètres.
Remarquons immédiatement que l'équation
a 37 + ^y -I- Y j = o
est vérifiée par les coordonnées de tous les points de la droite considérée;
c'est donc l'équation du plan déterminé par l'origine des coordonnées et par
cette droite.
Coordonnées homogènes de la droite passant par deux points. — Soient
x\ y', z' et x" , y" , z" les coordonnées cartésiennes de deux points A, B; les
équations de la droite AB étant
X — X
x"~^J'
y"— y
on voit immédiatement qu'on peut poser
a.^= X — X ,
a=y'z" — z'y"
b=y"-y\
T = '^>" - y^''
Coordonnées homogènes de l'intersection de deux plans. — Soient
Ax -{- By -+■ Cz -+-D = o,
A'x + B'v+C'z^D =o
les équations des deux plans donnés. En éliminant successivement chacune
PLAN ET LIGNE DROITE.
(les variables a", y, z (73), on voit qu'on |)eut poser
a = BG'— GB', ^» = GA' — AC, c = AB'-BA',
a = DA'-AD', p = DB'-BD', y = DG — GD'.
81. Coordonnées te'traédriques d'une droite. — Soient
ificr -+- Viy -H M',z -1- r^t — o,
UiX -t- i'iy -h ti^2 5 -jf r-it = o
les équations de deux plans rapportés à un tétraèdre de référence.
Si l'on pose
63
/'l,î = (ifl^'i) = —P2,\, Pl,3 = ("l"'2) = —P3,l,
Pl,i = («1 ''2) = —P*,ly
PZ,3 = (l'l»'2J = —/>.!, 2»
(M,1>.,) = ,,,tv, _,,,(',,
etc.
les équations des plans passant par la droite A, intersection des deux plans
donnés, et par les sommets du tétraèdre de référence, sont
Pi,i7^Pi,3^ -^PiA^ =0'
I P3,l^ -^ P3,îr ■+-P3,'J = 0,
[ />4,ia7-f-/j.,27-f-/'i,3- =0.
Les quantités /?i_2) yfi.s, />i,45 /'2,3, />3,4, /'4,2 sont appelées les coordonnées
/étraédriques de la droite A ; elles sont liées par la relation
(2)
Pl,2P3,', + Pt,3P',,2 ■+-pi,iP2,3 = O,
comme on s'en assure en développant par la règle de Laplace le détermi-
nant nul
«1
t^l
(V,
n
«2
V-,
(t'2
rî
«.i
t'3
(V;
1-3
«i
fi
H'V
>\
Réciproquement, si la relation (2) est vérifiée et si l'on suppose d'une ma-
nière générale />a_/ = — />,-,>t, les équations (i) représentent quatre plans se
coupant suivant une droite commune, car, en ajoutant les premiers membres
des trois dernières équations multipliés pa^r p^,,. pf,^2j Pi,3i on obtient identi-
quement zéro; en multipliant de même par /?3,4, />4,i pi,3 les premiers mem-
bres de la première et des deux dernières équations et ajoutant, on obtient
I ncore zéro, etc.
On peut exprimer les six coordonnées tétraédriques en fonction des coor-
64 CHAPITRE III.
données Xi, yi, zi, ti et x-i, y%, -3-2, t^ de deux points de la droite. En effet,
les équations
i'i.ajl -1-/^1,3 -Si -l-/?i, 4?! = G,
donnent
px,'i = \{Zih), pi^s = l{tiy.2), /'iA = '*^(Jl^2)•
0n a ensuite
P'2,1 '"^1-+- Pî,3 ^1 +P2,i h = O,
' /'2,1 •^2 + /'2,3 -22-t-/'2,4 ^2 = O,
d'oij, en tenant compte de l'expression déjà connue de pi^^,
P2,i = ^^i^ih), Pk,i = '^{x\Zi),
et l'on obtiendra de même
Les six coordonnées sont donc
^,«2 — ^1^2, ^172 — 71^2, Jl-2— ^1^2,
^l72— 7l^2, ^1^2 — ^1^2, Xit.,— tiX.2.
On a ainsi obtenu
Ui VC-i — Wi Ui
r, ?f.
Wi r-i — /'i Wï
Ji^i—^ifi Xiy-r
■yix.
P] 7'2
('l (^2 Wi P2
Xi ti txX'i
82. Moment d'un vecteur par rapport à un point. Interprétation des
coordonnées de Plûcker. — Considérons trois axes rectangulaires et un vec-
teur AB ; soient o^o, JKoî -^o les coordonnées du point A et a, b, c celles de
l'extrémité G d'un vecteur OG équipollent à AB.
On nomme moment du vecteur AB par rapport
au point O (ou encore moment du vecteur OA
par le vecteur OG) un vecteur OM perpendicu-
laire au plan OAB, dont la longueur soit me-
surée par le même nombre que l'aire du paral-
lélogramme construit sur OA et OG; ce vecteur
étant, en outre, dirigé dans un sens tel que AB
soit direct par rapport à OM.
Il est .facile de calculer les coordonnées a, p, y
de l'extrémité du moment OM. La droite OM
{fig. Il) étant perpendiculaire à OA et à OG, si l'on nomme V l'angle AOG,
les paramètres directeurs principaux de l'axe OM ont pour expressions (78)
cjo— 6^0 aZ(,— cX(, bxo—ayo
OA.OGsinV
OA.OGsiuV
OA.OGsinV
PLAN KT LIGNE DROITE,
mais, si l désigne la longueur prise pour unité, on a
„„ OA.OGsinV
OM = . :
65
les cooidonnées iln point M sont donc
hz.
aso — CTo
bXn
«ro
Si l'on projette le parallélogramme OABC sur le plan des x, y on obtient
un parallélogramme OA'B'C; en appliquant les formules précédentes au
vecteur A'B', on trouve que son moment, par rapport au point O, est pré-
cisément égal à la projection de OM sur 0^. Il résulte immédiatement de là
que si l'on forme le moment de AB par rapport à un autre point de 0-3, la
projection du nouveau moment sur O^ sera encore égale à y.
Pour cette raison le vecteur y se nomme le moment de AB par rapport à
l'axe 0^; il est égal au moment de la projection de AB sur un plan perpen-
diculaire à Os par rapport à la trace de Oz sur ce plan.
On voit que a, p, y sont précisément, à un facteur constant près, trois des
coordonnées homogènes de la droite AB.
83. Coordonnées vectorielles d'une droite. — Soient
c
les équations d'une droite A, et supposons que a, b, c soient les coordonnées
d'un point D (Jl^'. 22); si l'on prend sur la droite A un vecteur PQ équi-
pollent à OD, le moment OM de PQ par rapport au point 0 est indépen-
dant de la position du point P sur la droite A; il est évident que la droite AB
est entièrement déterminée dès que l'on con-
naît les deux vecteurs OD et OM. Soit OH
la perpendiculaire abaissée du point O sur la
droite AB; OH est perpendiculaire au plan
déterminé par OD et OM; d'ailleurs
Fij
OM X / = OH X OD,
ce qui donne
0H= l
OM.
OD'
en outre, le sens dans lequel on doit mener OH est évidemment déterminé.
On peut donc regarder OD et OM comme étant les coordonnées vecto-
rielles de la droite AB; les composantes de OD et de OM, sur trois axes rec-
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 5
66
CHAPITRE 111.
tangulaires passant par O, sont les six. coordonnées de Plucker et, récipro-
quement, les résultantes des coordonnées de même nature sont les deux
coordonnées vectorielles.
8i. Intersection de deux droites. Condition pour que deux
droites soient dans un même plan. — Soient
X(t
y — Vn
h
.y—.y\
b-
Xo Xi
a
yo-ji
b
Zq ^1
c
les équations de deux droites. Pour que ces droites aient un point
commun, il faut et il suffit qu'on puisse déterminer p et p' ^érifiant
les équations
/ Xo -h ap = Xi -h a' p',
(0 ' .l'o-t-'^p =yi + b'p',
( Zq-^ Cp = Zi + c' p'.
La condition pour que ces équations soient compatibles est
(2)
Si cette condition est remplie et si l'un des mineurs formés avec
les éléments des deux dernières colonnes du déterminant est diffé-
rent de zéro, par exemple a&' — ba' y^ o, les deux premières équa-
tions du système (i) déterminent les valeurs de p et p' qui vérifient
la troisième équation, et, par suite, les deux droites données sont
concourantes.
Si les éléments des deux dernières colonnes du déterminant (i)
sont proportionnels, les droites données sont parallèles.
Si les éléments des deux premières colonnes sont proportionnels,
les deux droites se coupent au point (.Tj, j-,, ;s, ) ; si la première et
la troisième colonne sont proportionnelles, le point (.To, jKo? ^o) est
commun aux deux droites. Enfin, si les éléments des trois colonnes
.sont proportionnels, les deux droites sont confondues.
La condition (2) peut s'écrire
X(j
a
a'
.70
b
b'
H-
2tf
c
c'
Xi
a
a
II
b'
b
^l
c'
c
PLAN ET LIGNE DROITE.
67
c esi-à-clire
(3)
a a. H- /v'^ -f- c'y + «a'-i- W^' -\- 07'= o,
rt, 6, c, a, ,3, Y et a', b' , c' , a', [i', y' étant les coordonnées homogènes des
deux droites.
En posant
aa-f-63 + CY =f{a,ù,c, a, p, y),
cette relation peut s'écrire
da où Oc 0% ^ d'^ ' t^Y
En tenant compte des relations
rta 4- 6 ^ -H CY = o, rt'a'-r- b"^' -\- c'y' = 0,
l'équation (3) peut se mettre sous la forme
(a -i- a') (a 4- a') -H (6 4- 6') (;3 4- P') -h (c -I- c') (y -4- y') = o;
elle exprime donc que la résultante des vecteurs OD et OD' est perpendicu-
laire à celle des vecteurs OM, OM', en désignant par OD, OAl et OD', OM'
les coordonnées vectorielles des deux droites.
85. Exercice. — Mener, parallèlement à une direction donnée, une
droite qui rencontre deux droites données. — Soient
T —Xq _y
X — •■^1 _ y —Il _ z — zx
c'
b'
les équations des deux droites données; si X, Y, Z sont les coordonnées d'un
point de la droite cherchée et a, p, y les paramètres directeurs de cette
droite, ses équations sont
?
ï
en écrivant qu'elle rencontre les deux droites données, on obtient les équa-
tions
X — Xq a a
Y-y, b '^
Z — zo c Y
X — Xi a' a.
Y -y, b' ?
Z — Z\ c' Y
= 0,
qui définissent la droite cherchée, en y regardant X, Y, Z comme des coor-
données courantes.
Si l'on remplace a, p, y respectivement par bc' — cb' , ca' — ac' , ab' — ba'
ces équations représenteront la perpendiculaire commune aux deux droites
données, en supposant les axes rectangulaires.
68
CHAPITRE III.
86. Exercice. — Mener par un point (a;', y', z') une droite gui rencontre
deux droites données. — Conservons les notations précédentes; on obtien-
dra les équations demandées en éliminant a, p, y entre les équations
y — y
Xq — X a a
Jo —y' b p
Zfi — z' c Y
On trouve ainsi
Ou ç\ — — j[j (J^ ijj '"'■" i/7 I
7o— j' h y- y' = o,
~< o - 7' \
ï
X\ — X a a
yr-y' b' ,3
I ^1 — z' c' Y
X\ — X a X — X
yi—y' b' y — y'
^l — ^ C ^ """ 'Z
Intersection d'une droite et d'un plan. — Condition de paral-
lélisme.
87. Soient
kx+ BjK-f- C-S + D = o,
les équations du plan el de la droite donnés. Les coordonnées du
point commun s'obtiendront en remplaçant dans les équations
x = x^^a^, jK=JKo+6P) z — z^+c^,
0 par la valeur qu'on obtient en résolvant l'éqviation
A(a-o-+-«p)-+-B(jo+ ^'p)+ G(^o-<-cp)-+-D = 0,
ce qui donne
P=-
A .-To + B_;Ko -f- G 2o -*- D
Aa-i-B6 + Gc
11 en résulte que la condition pour que la droite soit parallèle au
plan est
Aa-f-BZ» + Gc = o.
Celte condition exprime que le plan parallèle au plan donné et
mené par l'origine contient le point directeur (a, ^, c) de la droite.
On retrouve ainsi ce théorème de Géométrie élémentaire : pour
qu'une droite soit parallèle à un plan, il faut et il suflît que la parai-
PLAN ET LIGNE DROITE. 69
Irle à la droite menée par un point de ce plan y soit contenue
tout entière.
Pour que le plan donné contienne la droite donnée, il faut et II
suffit que la valeur de p soit indéterminée, c'est-à-dire que
Art -f- Bi -+- Ce = o, Aa"o-l- Bj'o-t- G-o-<- D = o,
ce qui veut dire que le plan doit être parallèle à la droite et doit en
outre contenir l'un de ses points.
88. Exprimer que trois droites partant d'un même point sont
dans un même plan. — Soient D(rt, b, c) , D'(«', 6', c'),
D"(«", b", c) les points directeurs des trois droites données; ces
droites, partant d'un même point, par hypothèse, sont dans un
même plan si les trois points directeurs et l'origine des coordonnées
sont dans un même plan, et réciproquement. Il faut et il suffit, pour
qu'il en soit ainsi, que
ia h i
a' b' <
. a" b" c
Si l'on nomme a, P, y; a', P', y'; a", P", y" les angles que les droites font
avec les axes de coordonnées, on reconnaît que le produit du déterminant
précédent par le déterminant lo^ est égal à
ll'l"
cosa cos[i cosy
cosa' cosP' cos-f'
cosa" cos^" cosy"
/, /', /" désignant les distances des points D, D', D" à l'origine. La condition
demandée peut donc s'exprimer encore en égalant à zéro le dernier déter-
minant.
C'est ce que l'on reconnaît directement en remarquant que les plans per-
pendiculaires aux droites données, menés par l'origine, ont pour équations
arcosa -+-^cosp -hzcosy = o,
cr co^a.' -hy cos^' -i- z cosy' = o,
X cosa"-f-/ cosp'-t- z cosy' = o,
€t pour que ces droites soient dans un môme plan, il faut et il suffît que les
trois plans précédents aient une droite commune.
La condition obtenue est la même en axes obliques ou en axes rectangu-
laires.
70
CHAPITRE HI.
89. Mener par un point (^o, yç^, Zq) une droite parallèle à
deux plans donnés. — Soient
kx '\-By-\-Cz — o. k' X -\-Wy-\- Q,' z = o
les équations des deux plans; les équations
A (.r — a^o) -f- B {y —yo) -+- G (z — ^o) = o,
A'(a" — a:-o) + B'(jK— JKo) -^ G {z — z^) = o
représentent la droite cherchée. On en tire
oe — x,^ ^ y—y<> _ - — -0
BC— GB' CA— AG' AB — BA''
On obtient encore ces équations en exprimant que
X — Tn _ y — Vq _ z — Zq
abc
représentent une droite parallèle aux plans donnés, c'est-à-dire en
posant
ka -)- B6 -i- Gc = o,
Aa'+ B6'-f- Ce' —o.
90. Mener par un point (xo, jj'o? ^o) uf^ plan parallèle à deux
droites données. — Soient
X ^y
a b
- = Z
a' h'
les équations qui définissent les directions données 5 un plan passant
par le point donné ayant pour équation
k{x — X(,)^B{y — yQ)^(^{z — z^)=o,
les coefficients A, B, C sont assujettis aux conditions
Aa -f- B6 + Gc = o, Aa'-+- B^'-t- Gc' = o;
l'équation cherchée est donc
ou
— ^0 y — yo
-= —
a b
c
a' b'
c
(x — Xo) (bc' — cb' ) -\- (y — yo ){ca' — ac') -i-(s — Zo)(ab'— ba') = o.
PLAN ET LIUNK UROITK.
Angle d^ine droite et d'un plan. — Conditions d'orthogonalilé.
9i. L'angle qu'une droite fait avec un plan est le complément de
l'un des angles que cette droite fait avec la normale à ce plan. Nous
savons déterminer la direction de la normale à un plan; nous pou-
vons donc considérer le problème comme résolu.
Si les axes sont rectangulaires et si A, B, C sont les coefficients
des variables dans Téquation du plan, «, 6, c étant les paramètres di-
recteurs de la droite, on a, d'après cela, V désignant l'angle cherché,
sm V =
En écrivant que sinV = o on retrouve la condition de parallé-
lisme ; et en posant sin^ V ^ i et appliquant la formule de Lagrange,
on obtient les conditions d'orthogonalité
^ _ '^ _ Ç
abc
Ces équations expriment que la droite donnée est parallèle à la
normale au plan.
92. Equations de la perpendiculaire à un plan menée par un
point donné. — Soient
A:r-i-BK-hGj+ D = o
l'équation du plan et .ro,jKoi ^o les coordonnées du point. Les équa-
tions cherchées sont (axes rectangulaires)
En désignant par P le premier membre de l'équation du plan, les
coordonnées du pied de la perpendiculaire sont
où
Po
p A«-i- B*-+-Gî'
-72 CUAPITIIE III.
93. Equation du plan perpendiculaire à une droite donnée et
passant par un point donné {axes rectangulaires). — Si les para-
mètres directeurs de la droite sont a, 6, c, le plan cherché a pour
équation
a{x—XQ)-^b{y—yo)-^c{z—ZQ) = o.
94. Équations de la perpendiculaire menée à une droite par
un point P(xi,y,, ^i) pris hors de cette droite. — f.a perpendi-
culaire cherchée est l'intersection du plan perpendiculaire à la
droite donnée et passant par P et du plan contenant cette droite et
le plan P.
Soient
X — Xçf y — jKo -" — -^o
abc
les équations de la droite donnée A. Un plan passant par le point
P(.r( , jK) 5 2) ) ^ pour équation
k{x — xi) ^B{y — y^) -\- C{z — zi) = o.
Ce plan devant contenir la droite A, les coefficients A, B, G doi-
vent vérifier les équations
kixQ — Xi) + B(7o — 7i)+ C(^o— -Si) = o,
Aa + B6 + Ce = o.
L'équation de ce plan est donc
•'^ — ^0 y — jo -s — -so
Jfi — x^ yi—yo Zi—zç)
abc
Le système formé par cette équation et celle-ci
a{x — xi) -^b{y ~yi)-^c{z — Zy) = o,
représente la perpendiculaire abaissée de P sur A.
Distances.
95. Distance d' un point à une droite. — Soient
•■^ — -^0 _ r — JKo _ - — -^0
PLAN ET LIGNE DROITE. 78
les équations d'une droite A et .r,, jKi, -i les coordonnées d'un
point A.
Si nous abaissons de A la perpendiculaire AH à la droite BC
iJfg' 23), le triangle rectangle ABH donne Pj ^3
AH
AB — BII .
On peut supposer que le point B ait pour
coordonnées Xt^,yQ, z-q et, par suite,
2
AB =(^7, — a7o)2+(7, — 7o)-+(-^l-^o)-•
<r
En second lieu, BH est la distance du point B
au plan perpendiculaire à la droite BG et passant par le point A,
donc
BH"= [^(^« — ^o) + ^(ri — ro) -»- g(-gi — -gp)]^
En remplaçant AB et BH par les expressions précédentes, puis
réduisant au même dénominateur et appliquant l'identité de La-
grange, on obtient, pour la distance d à\x point A à la droite BC, la
formule
jo ^ [c^'yi — Ko) — ^>(-s, — Zo)]i+[aUi— Zq) — c(.r, — aro)]2+r6(j7,-j-o) — CT(y,— j^o)p
rt2_|_ 62 -f- C^
Autre méthode. — Désignons par x,y, z les coordonnées du pied H de la
perpendiculaire AH. On a
(I)
(2)
a{x — xi)-^ b{y —yx)^c{z — s,) = o.
En désignant par ai, Pi, yi ce que deviennent les coordonnées homogènes
de la droite BG quand on remplace Xq, y^, Zq par Xy, yi, Zi, on a
<3)
(4)
<5)
(^{y—yi) — f^X^ — -,) = a— a,,
a{z —Zi)— c{x — xi) = ^—^i,
b{x — Xi) — a(y—yi) = y — yi ;
ajoutons membre à membre, après élévation au carré des deux membres,
les équations (2), (3), (4), (5); on obtient
rf2(aî^_^,2_,_c2) = (a-ai)2+(P-pi)î-t-(Y-Y,)2;
on retrouve la formule déjà obtenue.
74 CHAPITRE III.
96. Equations de la perpendiculaire commune à deux droites.
Expression de la plus courte distance [axes rectangulaires). —
Soient
y — ro
x — xi ^ 7 — ,ri
a' b'
les équations de deux droites.
Le plan P mené par l'origine des coordonnées et parallèle à ces
droites a pour équation
x{bc' — cb' ) -^ y{ca' — ac') -\- z{ab' — ba' ) = o.
Un plan mené par la première droite et perpendiculaire au plan P
a pour équation
pourvu que
Aa + B6 4- Ce = o,
\(bc' — cb') -+- B{ca' — ac') -i- C{ab' — ba') = o.
L'équation de ce plan est donc
^0
bc'
y—jo z — zq
b c
ac' ab' — ba
ca
De même, le plan mené par la seconde droite et perpendiculaire
au plan P a pour équation
x — spi y—vi z — zi
a' b' c'
bc' — cb' ca' — ac' ab' — ba'
Ces deux équations définissent une droite s'appujant sur les deux
droites données et perpendiculaire au plan P et, par suite, à ces
deux droites elles-mêmes ; ce sont donc les équations de la perpen-
diculaire commune aux deux droites données.
La longueur du segment de la perpendiculaire commune comprise
entre les points où elle rencontre ces deux droites est égale à la dis-
tance du point (a:^,, j-,, z^) au plan parallèle à P mené par le point
(^O)JKoi ^o)i c'est-à-dire à
_^ (xx — a-p) ( bc'— cb') -\- ( y^— yç>){ca' — ac') -t- (-Zi — ^q) (a6'— ba')
s/{bc' — c6')"^-f-( ca' — ac')2-i- {ab' — ba')^
PLAN ET LIGNE DROITE. ^5
On peut écrire immédiatement cette expression en remarquant que, si Ton
appelle A le point ayant pour coordonnées 3*o, ^oi -So et B le point ayant
pour coordonnées ari,^i, ::i, la projection du segment AB sur la perpendi-
culaire commune est précisément égale à la plus courte dislance des deux
droites, et pour obtenir cette projection il suffit de faire la somme des pro-
jections des composantes Xi — Xq, y^ — y^, zx — Zq de AB sur une droite
dont les cosinus directeurs sont proportionnels à bc' — cb' , ca' — ac\
ab' — ba' .
97. Remarque. — Le numérateur de l'expression précédente est, au signe
près, égal à
a' a -4-6' ^ -h c' Y M- «a' -I- ^ p' -f- c y'.
En égalant à zéro cette expression, on obtient donc la condition pour que
les droites données soient dans un même plan. Nous avons déjà obtenu cette
condition, qui subsiste avec des axes obliques.
Si l'on suppose que «, b, c soient les coordonnées d'un point directeur D,
a', b\ c' celles d'un point D'; en posant u= OD, a'= OD' et en appelant,
comme plus baut, t^ le vecteur ayant pour composantes a, p, y. et ^' celui
qui a pour composantes a', P', y') la plus courte distance a pour expression
, uv' -^ vu'
d =
uu' sin V
Vêtant l'angle des deux droites. Le produit c? sin V se nomme le moment
des deux droites données; il a pour expression
uu
u et u' désignant les longueurs absolues OD, OD'.
98. Exercice. — Autres méthodes pour calculer la distance d'un point à
un plan ou à une droite et la plus courte distance de deux droites.
1° Soit ^{x,y, z) un point du plan défini par l'équation
Aa-4- ^y -^Cz + D = o,
et soit V{xx,yi, Zx) un point donné. Cherchons le minimum de AM . Si l'on
pose
u^{x — xiy-^{y—yiy-^{z — ziy-,
on peut regarder u comme fonction des deux variables indépendantes x,y,
car z est une fonction de j? et de ^ déterminée par l'équation du plan. En
posant, pour simplifier,
dz dz
on a
Ox=P^ ^=^'
A -H C/) = 0, B -f- C <7 = o.
yÔ CHAPITRE III.
Or, si u est minimum, on a
du du
c'est-à-dire, en tenant compte des valeurs de jo et de q,
Q,{x — Xi) — A.{z — ^j) = o,
G(7— ri) — B(2 — -30 = 0,
d'où l'on tire
B{x — Xi) — k{y — yx) = o.
Mais
k{x -x,)-^B{y- y,) -i-C,{z-z,) =-"?,;
en désignant Kx^ h- Bj'i + G^i -t- D par Pj. En ajoutant les carrés des pre-
miers et des seconds membres de ces équations et, désignant par d'^ le mini-
mum de u, on trouve
2° Soient
a^o-f-ap, jKo + ^p, -So+cp
les coordonnées d'un point M pris sur une droite donnée. La fonction
M = (ap -i- a^o — a7i)2 H- (6p +jKo — JKi)^ H- (cp -t- ;3o — ^i)^
étant supposée minimum, on a
a{açi -\- Xq — Xi) -\- b{b^ -l-jKo — Yi) -t- c(cp H- ^o— -Si) = o-
En remplaçant p par la valeur tirée de cette équation, on retrouve l'expres-
sion du carré de la distance du point K{xi,yi^ Sj) à la droite donnée.
On peut faire usage de l'artifice suivant :
En vertu des équations précédentes, on peut écrire
_ I.a^.'S.{a^^XQ — XxY—\'^a{a<?+Xo—Xi)]'^
En appliquant l'identité de Lagrange, p disparaît.
3° Soient enfin
XQ-{-a^, yo-+-bp, Zg-i-cp et Xi-+-a'p', .yi-hb'p', Zj-t-c'p'
les coordonnées de deux points M, M' pris respectivement sur deux droites
données. La plus courte distance de ces deux droites est le minimum de MM'.
Proposons-nous de chercher le minimum de l'expression
u = {xo — Xi-h ap — a'p'y -^ (yo—yi-h b p — b' p'y -h (cq — ^i-f- cp — c'p')^.
S'il existe des valeurs de p et de p' pour lesquelles ces trois carrés soient
l'LAN ET LIGNE DROITE. 77
nuls, la valeur minimum de u sera nulle; mais cela ne peut arriver que si les
deux droites se rencontrent. Supposons qu'il en soit autrement.
Pour chercher le minimum de u, on peut préalablement multiplier u par
une constante quelconque. Or, en vertu de l'identité de Lagrange, si nous
désignons par L*, M^, N^ les trois carrés dont la somme est représentée par
M, on peut écrire
( A2+ B2+ C2)M = (BN — GM)«-i-(GL — AN)^-^ (AM — BL)î
-i-(AL-+-BM + CN;2.
Mais on peut déterminer A, B, G de façon que le dernier carré soit indé-
pendant de p et de p', car il suffit de poser
Aa + B6 -1- Ce = o, Aa' + B6'-i- Gc' = o
et, par suite, il suffit de faire
A = 6c' — cb', B = ca' — ac\ G = ab' — ba'.
Si l'on suppose ces valeurs attribuées à A, B, G, on voit que u sera mini-
mum si l'on détermine p et p' par les conditions
L _ M _ N
A ~ B ~ G '
et le minimum cherché, c'est-à-dire le carré de la plus courte distance, aura
pour expression
_ [(xo—xi)(bc'—cb')-h(jo—yi)ica'—ac')-h(zo — zi){ab'—ba')]^^
~ {bc—cb'y^{ca'—ac'Y + (ab'—ba'y
On peut, en outre, déterminer les valeurs de p et p', qui correspondent aux
pieds de la perpendiculaire commune; car il suffit de résoudre le système
suivant
a-Q— -^i-i- «? — a'p'-t- \{bc' — cb') = o,
yçj—yi-\-bp — b'^'-{-'k{ca'—ac') = o,
-0 — ^1 -+- c p — c' p' -H X (rt 6' — ba') — o,
dans lequel X est une inconnue auxiliaire. Le déterminant de ce système est
égal, au signe près, à la somme des carrés des coefficients de X ; il est donc
différent de zéro, si l'on suppose les droites données non parallèles. Si l'on
nomme x\ y' , z' et x" , y", z' les coordonnées des pieds de la perpendiculaire
commune, on voit que les équations précédentes peuvent s'écrire
x" — x' -\-'k{bc' — cb') = o,
y" — j'-t- \{ca' — ac') = o,
z" — ^' -t- X (a b' — ba' ) — o.
■jS CIIAPITIIE m.
On en déduit que les cosinus directeurs de la perpendiculaire commune sont
proportionnels aux coefficients de 1.
D'autre part, le plan mené par la seconde droite et par le point M a pour
équation
x — xi y— Il
a' b' c
Xq— Xi-\- ap J'o — yi + bp Zo— Zi-+- cp
En remplaçant les éléments de la dernière ligne par leurs valeurs
a' p' — \{bc' — cb'), b' p' — 'k{ca' — «c'), c' p' — \{ab' — ba'),
on voit que le coefficient de p' est nul, et il reste
x — xi y—y\ z — z\
a' b' c'
bc' — cb' ca' — ac' ab' — ba'
o;
c'est l'une des équations de la perpendiculaire commune. On retrouve l'autre
par le même procédé.
Rapport auharmonique d'un faisceau de quatre plans.
99. Soient
P + jui Q = o, P -t- 7^2 Q = o, P -t- m^ Q
P -h m^Q = o
les équations de quatre plans passant par l'intersection des deux plans défînis
par les équations P = o, Q = o. On démontre, comme en Géométrie plane,
que, si l'on coupe ce faisce au parune transversale qui le rencontre aux quatre
points a, b, c, d, le rapport anharmonique
a pour mesure
ca _ da
cb' db
nii — «I4 * m.^ — nii.
Cette expression est indépendante de la position de la sécante; on la nomme
le rapport anharmonique du faisceau des quatre plans.
En particulier, les équations
P = o, Q = o, P + mQ = o, P— wQ = o
représentent un faisceau harmonique.
Si l'on considère deux faisceaux définis par les équations
P + XQ = o, R + [jtS = o,
l'I.lN KT I.IC.NE DHOITH. yg
on (lit que les deux faisceaux sont homographiques, si X et |ji vérifient une
équation de là forme
X [X H- A X -I- 13 fn- G = o.
lui supposant que R corresponde à P et S à Q, on peut disposer des coef-
ficients des polynômes Q et S de façon que la relation homographique se
réduise à X = fx. Sous cette forme on voit, sans calcul, que le rapport anhar-
moniquc de quatre plans du premier faisceau est égal au rapport anharmonique
des quatre plans correspondants du second faisceau.
Réciproquemerit, si le rapport anharmonique de quatre plans quelconques
d'un faisceau est égal au rapport anharmonique des quatre plans correspon-
dants d'un second faisceau, ces deux faisceaux sont homographiques.
EXERCICES.
1. Démontrer, par une transformation de coordonnées, que l'équation d'un
plan est du premier degré.
2. Démontrer que l'équation du premier degré à trois variables représente
un plan, en remarquant que la droite, qui passe par deux points de la sur-
face représentée par cette équation, est tout entière contenue dans cette
surface.
3. Former l'équation du plan perpendiculaire au milieu d'une droite AB,
en écrivant que ce plan est le lieu des points équidistants des extrémités
A et B.
4. Former l'équation du faisceau des plans bissecteurs d'un dièdre, con-
naissant les équations des deux faces.
*). Vérifier que si une droite AB est perpendiculaire à un plan P, tout plan
parallèle à AB est perpendiculaire au plan P.
G. Les sommets A, B, C d'un triangle sont situés sur trois axes rectangu-
laires Ox, Oy, Oz; connaissant les coordonnées (a, o, o), (o, 6, o), (o, o, c)
de ces sommets, trouver les coordonnées des centres des cercles inscrit ou
exinscrits au triangle ABC; les coordonnées de l'orthocentre, du centre du
cercle circonscrit, etc.
7. Généraliser le théorème des transversales en coupant un polygone quel-
conque, plan ou gauche, par un plan. Étudier, à ce point de vue, le quadri-
latère gauche.
8. Vérifier que les milieux des côtés d'un quadrilatère gauche sont les
sommets d'un parallélogramme.
9. Vérifier par le calcul qu'une droite est perpendiculaire à un plan quand
elle fait des angles égaux avec trois droites situées dans ce plan.
10. Par trois points A, B, G en ligne droite, on mène trois parallèles qui
8o CHAPITRE III.
rencontrent un plan M en trois points P, Q, R; prouver que
AB.CR ± AC.BQi BC.AP = o.
11. Prouver que, dans un trièdre : i" les plans bissecteurs des dièdres se
coupent suivant une droite, lieu des points également distants des faces;
2° les plans menés par les bissectrices des faces et perpendiculaires à leura
plans, se coupent suivant une droite, lieu des points également distants des
arêtes; 3° les plans menés parles arêtes et les bissectrices des faces opposées
ont une droite commune. Former les équations de ces droites en coordonnées
tétraédriques.
12. Soient A, B, G trois droites parallèles à un même plan; prouver qu'il
y a une infinité de droites qui les rencontrent et que toutes ces droites sont
parallèles à un même plan.
13. Si, par le sommet d'un angle trièdre, on mène dans chacune des faces
une droite perpendiculaire à l'arête opposée à cette face, les trois droites que
l'on obtient ainsi sont situées dans un même plan.
14. Étant donnés un triangle et trois axes fixes, qui rencontrent le plan du
triangle en E, F, G, on prend sur les axes trois points fixes A, B, G (situés
respectivement sur Ox, Oy, Oz) et l'on fait tourner autour des côtés da
triangle trois plans qui rencontrent les axes en M, N, P, tels que
AM „ BN GP ,
^ËM + ^FN-^^^GP=^'
a. p, Y> 8 étant des constantes; prouver que le point commun à ces trois
plans décrit un plan.
15. Exprimer le volume d'un tétraèdre en fonction des longueurs de deux
arêtes opposées, de leur perpendiculaire commune et de l'angle des deux
arêtes.
16. Soient AB et CD deux vecteurs; on a
6 vol.(ABGD) = (a + a')(a + a') + (6 + 6')(|3 -h jB') -i- (c+ c')(y+ y'),
a, 6, c, a, ^, Y, etc. étant les coordonnées de Plucker.
17. Le moment de la résultante de plusieurs vecteurs issus d'un même
point, par rapport à un axe, est la somme des moments des vecteurs par
rapport au même axe. En conclure que le moment de la résultante, par rap-
port à ces points, est la résultante "des moments des vecteurs par rapport au
même point.
18. Soient «i, u^, . . ., «„ des vecteurs quelconques; ak, b/c, Ck les compo-
santes du vecteur Uk\ a^, j3>t, ya- les composantes de son moment par rapport
à l'origine; si l'on pose X = Sa^., Y = 26^., Z = Sc>t; L = Sa^., M = 2^/,
N = Sy/1> les expressions X^ -t- Y2 -h Z2 et LX + MY -t- NZ conservent des
PLAN ET LIGNE DROITE. 8l
valeurs invariables quelle que soit l'origine des coordonnées et quelles que
soient les directions des axes.
Le vecteur (X, Y, Z) se nomme la résultante générale et le vecteur
(L, M, N) le moment résultant du système donné de vecteurs.
19. On peut choisir une infinité de points P tels que le moment résultant
relatif à P soit parallèle à la résultante générale. Le lieu des points P est une
droite parallèle à la résultante générale.
20. Trouver les droites de moment nul, c'est-à-dire celles relativement
auxquelles la somme des moments d'un système de vecteurs est nulle.
(Pour plus de détails sur la théorie des vecteurs, voir: Traité de Méca-
nique, par P. Appell, t. I; Paris, Gauthier-Villars. — Leçons de Cinéma-
tique, par G. KœxiGs; Paris, Hermann.)
21. Le rapport anharmonique des quatre points d'intersection d'une droite
avec les faces d'un tétraèdre est égal au rapport anharmonique du faisceau
des quatre plans menés par cette droite et par les sommets du tétraèdre.
22. Appliquer à l'espace la théorie des centres de gravité établie en Géo-
métrie plane (Tome I).
23. Trouver la distance d'un point P à une droite AB en prenant sur cette
droite un segment AB de longueur donnée et écrivant que le carré de l'aire
du triangle PAB est égale à la somme des carrés de ses projections sur les
trois coordonnées.
24. Examiner ce que deviennent les équations de la perpendiculaire com-
mune à deux droites, ainsi que la formule de leur plus courte distance,
quand l'une des droites, tournant autour d'un de ses points, devient parallèle
à l'autre.
25. Trouver les conditions pour que
X r= cy -^ bz, y = az -h ex, z = bx -h ay
représentent une ligne droite; si la condition est remplie, les équations de
cette droite sont
---jJL= = ~=L=.' (T.)*
26. Interpréter l'équation
X cosa -\- y cos^ -t- z cosy = o
de cette façon : un triangle est projeté sur trois plans rectangulaires; la
somme des pyramides qui ont pour bases les trois projections et pour som-
met un point du plan du triangle est équivalente à la pyramide qui a pour
base le triangle et pour sommet l'origine. (T.)
* Les énoncés marqués de ce signe (T.) sont empruntés à un Recueil de pro-
blèmes de Géométrie analytique de M. Todiiunter.
NiEWENOLOWSKi. — G. an., IIL 6
82 CHAPITRE IH. — PLAN ET LIGNE DROITE.
27. Trouver ce que représentent les équations
28. Les équations d'une droite étant
(T.)
a — cy -¥- bz ^ — az -\- ex _ ^( — bx -+- ay
abc
les mettre sous la forme canonique. Former l'équation du plan mené par l'o-
rigine et cette droite, et calculer sa distance à l'origine, ainsi que les coor-
données du pied de la perpendiculaire abaissée de l'origine. (T.)
29. Une droite dont on donne les équations coupe les plans de coordon-
nées supposés rectangulaires en trois points. Trouver les angles a, p, y
formés par les droites joignant l'origine à ces points. Si ces angles sont
donnés, montrer que la droite décrit le plan ayant pour équation
30. On mène par l'origine trois droites égales de longueur l, de manière
que les angles de la première avec les axes Ox, Oy, Oz soient égaux res-
pectivement à ceux de la deuxième avec les axes Oy, Oz, Ox et à ceux de
la troisième avec Os, Ox, Oy. On mène trois plans respectivement perpen-
diculaires à leurs extrémités; trouver les coordonnées de leur point d'inter-
section. (T.)
31. Un plan coupe les six arêtes d'un tétraèdre en six points; on consi-
dère sur chaque arête le conjugué harmonique de chacun de ces points par
rapport aux sommets de l'arête; montrer que les six plans menés par les
six nouveaux points et les arêtes opposées se coupent en un point.
32. Résoudre les questions relatives aux angles et aux distances en coor-
données obliques et en coordonnées tétraédriques.
33. Trouver les équations de la droite menée par les symétriques d'un
point par rapport à deux plans.
34. Prouver qu'à tout système de variables x^, x^, x^, x^, x^, x^ liées par
une relation quadratique ^(^x) = o, de discriminant non nul, on peut faire
correspondre une droite déterminée de l'espace, la correspondance ayant ce
caractère que l'équation \{x,x') =o exprime la rencontre des deux droites
On désigne par ^{x, x') la forme polaire, c'est-à-dire
l^ix, X ) = X. —— -^ X.y h. . .4- X. -T^ .
^ ' dxi ^ dxi ^ dx^
(Voir La Géométrie réglée, par G. K.«;\igs; Paris, Gauthier-Villars.)
l'OI.MS, DIIOITKS ET l'LANS IMAGINAIRES. 83
CHAPITRE IV.
POINTS, DROITES ET PLANS IMAGINAIRES.
100. Points imaginaires. — Si une équation /(^,jj^, :;) = o est
vérifiée quand on pose x ^ a -\- a' i^ j = b -\- b'i, z = c -j- c' i^
nous dirons que la surface représentée par l'équation précédente
passe par le point imaginaire ayant pour coordonnées les nombres
imaginaires précédents.
Ainsi, de même qu'à un système de trois paramètres réels a, b, c
correspond un point réel, le point ayant pour coordonnées «, Z>, c
si ces lettres désignent des longueurs; de même si a, a', b, b', c, c'
désignent des longueurs, nous dirons que a -h a' i, b -\- b' i, c -\- c' i
sont les coordonnées d'un point imaginaire et que a — a' i, b — b' i,
c — d i sont les coordonnées du point imaginaire conjugué du pre-
mier.
101. Plans imaginaires ; droites imaginaires. — On appelle
plan imaginaire l'ensemble des solutions d'une équation du pre-
mier degré en x, y^ z à coefficients imaginaires, et droite imagi-
naire l'ensemble des solutions d'un système de deux équations du
premier degré à coefficients imaginaires. On suppose, bien entendu,
que les coefficients de ces équations ne soient pas les produits de
coefficients réels par un même facteur imaginaire. Par opposition,
si les coefficients sont réels, on dit que le plan ou la droite sont
réels.
On appelle, en général, surface imaginaire l'ensemble des solu-
tions d'une équation à coefficients imaginaires; mais il peut arriver
qu'une équation à coefficients réels n'ait que des solutions imagi-
naires; nous dirons encore qu'elle représente une surface imaginaire.
Une ligne imaginaire peut être l'intersection de deux surfaces dont
84 CHAPITRE IV.
Tune au moins est imaginaire ou l'intersection de deux surfaces
réelles qui n'ont aucun point commun.
102. Théorème. — Dans tout plan réel ou sur toute droite
réelle il y a une infinité de systèmes de deux points imaginaires
conjugués.
La démonstration est immédiate.
103. Théorème. — Tout plan imaginaire passe par une droite
réelle.
En effet, l'équation d'un plan imaginaire peut se mettre sous la
forme P+fQ = o, P et Q étant deux polynômes à coefficients
réels; le plan considéré contient la droite réelle commune aux plans
P et Q. Ces plans sont d'ailleurs distincts, car si l'on supposait
Q=);P, l'équation P + t'Q = o se réduirait à P(i + A)=:oou
P=: o et par suite ne serait pas à coefficients imaginaires.
104. Corollaire. — Deux plans imaginaires conjugués se
coupent suivant une droite réelle.
En effet, on appelle plans imaginaires conjugués deux plans dont
les équations peuvent se mettre sous la forme P + /Q = o et
P — i'Q = o. Ils ont donc en commun la droite définie par les équa-
tions P = o, Q = o.
lOo. Théorème. — Il n''y a, en général, aucun point réel sur
une droite imaginaire.
En effet, les équations d'une droite imaginaire sont de la forme
P-t-tQ = o, R-i-tS=o,
P, Q, R, S étant des polynômes réels; les coordonnées d'un point
réel appartenant à cette droite devraient vérifier les quatre équations
P=:o, Q=o, R = o, S=o
qui n'ont pas, en général, de solutions communes.
Lorsqu'une droite imaginaire a un point réel, ce point appartient
aussi à la droite imaginaire conjuguée.
106. La droite qui passe par deux points imaginaires conju-
gués est réelle.
POINTS, DROITKS ET PLANS IMAGINAIRES.
En effet, si dans les équations
X — x' y — y' z — z'
x' — x' ~ y — y ~ -s" — z'
x'=a-^(i'i, x" = a — a' i , etc.,
X — a — a' i y — b — b' i z — c — f '
on pose
on obtient
ai b' i ci
ou, en simplifiant,
X — a y — b z — c
a! y c'
CoROLLAinE. — Sur une droite imaginaire^ on ne peut pas trou-
ver deux points imaginaires conjugués.
107. Théorème. — Quand deux droites imaginaires se coupent,
leur point de rencontre est réel et leur plan est réel.
Si le point commun était imaginaire, le point conjugué serait
aussi commun et les deux droites coïncideraient; en second lieu, si
le plan des deux droites était imaginaire, le plan conjugué les con-
tiendiait aussi; elles seraient donc confondues.
Corollaire. — Dans un plan imaginaire on ne peut tracer deux
droites imaginaires conjuguées.
108. Remarque. — Comme nous l'avons déjà fait en Géométrie
plane, nous conserverons aux expressions analytiques qui repré-
sentent des éléments géométriques, quand les lettres dont elles dépen-
dent représentent des quantités réelles, les mêmes noms quand ces
lettres représentent des imaginaires. Ainsi l'expression
{x^-x,y-^{y^—y^y-^{z^~ZiY
sera toujours le carré de la distance de deux points ayant pour
coordonnées rectangulaires, réelles ou non, x^, y^, Zq et :r,, )■,, ;:,.
Il peut arriver que le carré de la distance de deux points imagi-
naires soit positif.
Pareillement, si un point M a pour coordonnées
aroH-Xa^i yo-^-lyi Zq-^-Izi
86 CHAPITIIK V.
ce point est sur la droite qui joint les deux points M^,{xo■, J'o^ ^-o) et
HT / \ 1- - MMn
M, (.ri, r,, 5, ) et nous dirons encore que — A=T7TT~'etc.
^ iVJ ;V1 1
L'expression
aa' -^ bb' -h ce'
yja"- -\- b^^ c- \/a'^4- b'^-^ c"^
s'appellera encore cosV, et nous dirons que V est l'angle des direc-
tions de paramètres a, 6, c et a' , b' , c', les axes étant rectangulaires,
même si quelques-uns de ces paramètres sont imaginaires.
CHAPITRE Y.
SPHÈRE.
109. On nomme sphère le lieu des points situés à une distance
donnée d'un point fixe. La distance fixe se nomme le rayon et le
point fixe le centre. Soit R le rayon d'une sphère et soient a^ b, c
les coordonnées de son centre; son équation est
<\i(x — a, y — b , z — c) — R2 = o,
ou, en développant,
(i) J^(.r, JK, ^) — rya — y'yb-. ^'K + 4^(«' ^' c) — R2=: o,
•!^(x^y, z) désignant, comme nous l'avons vu, la fonction
x^-h y-^ 3--+- -lyz cosX -+- "^.zx cos;ji. -f- ixy cosv.
Quand les axes sont rectangulaires, l'équation précédente se ré-
duit à
(37 — a)2+(j_6)2+(^ — CY- R- = O.
SPHÈRE. 87
410. Conditions pour que V équation du second degré repré-
sente une sphère. — Soit
(2) ^{x, y, 5) ->r iCx ^ 'iC'y-^ iC z -¥-ï) — o
une équation du second degré, dans laquelle on a posé
(p(r, y, z) = Ax--^ \'y--i- A's^-f- 2Byz -h -xB' zx ■+■ f.Wxy.
Pour que l'équation (2) représente une sphère, il faut et il suffit
que l'on puisse déterminer a, b, c, R de façon que les premiers
membres des équations (1) et (2) ne diffèrent que par un facteur
constant. Les calculs et raisonnements sont les mêmes que dans les
questions analogues de Géométrie plane relatives au cercle. Le coef-
ficient de x^ dans (2) étant égal à A et dans (i) à l'unité, on doit
poser A^ o, puis
(3) o(x,y,z)~ X<\i(x,y,z),
(4) iC = -\'y,„
(5) 2C' = -A^;,
(f... 9.G"=-A^',,
(7) D + AR2= A']^(a, 6, c).
Si les axes sont rectangulaires, on a donc, en vertu de l'identité (3),
les conditions
(8) A=A'=A", B = B'=B"=o
quand les axes sont obliques :
(8)' A = A'=:A'=: ^
' COSÀ
B' _ B'
:os.a cosv
Si l'on suppose ces conditions remplies, les coordonnées a, b, c
sont déterminées par les équations (4), (5), (6) qu'on peut écrire
Q
(4)' rt + 6cOSV + C COS (X = — Y '
G'
(5/ « cosv -i- 6 ■+• c cosX = j^>
C
(6)' a COS jU -I- 6 COS X H- c = ^>
et dont le déterminant est différent de zéro. On peut remarquer que
88
CHAPITRE V.
les projections orthogonales du centre sur les trois axes sont déter-
minées; ainsi sa projection sur Ox est le point ayant pour abscisse
-, etc.
A
Pour déterminer R^, on multiplie les deux membres de ces équa-
tions par — a, — bf — c et l'on ajoute, membre à membre avec
l'équation (y); il vient
(9)
Ca-^Cb-h C"c + Dh- AR2 = o.
Donc, en éliminant a, b, c entre les équations (4)', (5)', (6)', (9)
et tenant compte des relations (8)', il vient
d'oij
ou
A B" B' G
B" A' B G'
B' B A" G"
G G' G" D + AR2
A A
= 0,
H désignant le discriminant du polynôme (2) et A celui du poly-
nôme o{x,y, z) ; mais, en vertu de l'identité (3), A = A^to-, donc
R2= —
H
A*w2'
Les conditions pour que l'équation (2) représente une sphère
réelle sont donc, dans le cas général,
A =^0,
A = A' = A" :
H<o.
B
cosX
B'
B"
COS'JL COSV
Si H >> o, les coordonnées du centre sont réelles et R est imagi-
naire sans partie réelle.
D'après cela, l'équation générale des sphères peut se mettre sous
la forme
A'\i(x, y, z) -\- iCx -\- 9.0' j -h iC'z + 0 = 0.
Convention. — Toutes les fois que nous supposerons A = i , nous
représenterons par a- le premier membre de l'équation d'une
sphère.
SPHÈRE. 89
111. Équations d'un cercle. — Un cercle peut être défini
comme étant l'intersection d'une sphère par nn plan. D'après cela,
si nous représentons par t = o l'équation d'une sphère et par P = o
l'équation d'un plan, les équations d'un cercle seront
cr = o, P = o.
Si )^ et [JL sont deux paramètres variables, les équations
représentent une infinité de cercles situés dans des plans parallèles
à un plan fixe, et dont les centres se trouvent sur une droite fixe
perpendiculaire à ce plan; en effet, si \ varie, le centre de la sphère
représentée par l'équation '7^=\ reste fixe et l'on obtient le centre
d'un des cercles considérés en abaissant une perpendiculaire, du
centre de la sphère sur laquelle il se trouve, sur son plan.
PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UNE SPHERE.
112. Soient .To, .l'o, ^0 les coordonnées d'un point P. Une
sécante menée par P coupe une sphère représentée par l'équation
f{x,y, s) = o, en deux points Q, R.
Si l'on désigne par a, ^, y les paramètres directeurs de la sé-
cante, les coordonnées des points d'intersection s'obtiendront en
remplaçant, dans les formules
p par les racines de l'équation
Si le coefficient de x- est égal à A, le terme en p- a pour coeffi-
cient At|<(a, ^, y), et le terme tout connu sera f{xo,yo: ^o)- On en
conclut
PQ.PR = /(^o,ro.-go) ^ ^,_ ^j^
A
d étant la distance du point P au centre de la sphère. Les calculs
sont les mêmes que dans le cas du cercle (I, 235).
go CHAPITRE V.
Le produit PQ.PR, indépendant de la direction de la sécante, se
nomme \di puissance du point P par rapport à la sphère considérée.
Cette puissance est positive, nulle ou négative, suivant que le
point P est extérieur à la sphère, sur sa surface ou intérieur.
Le lieu des points ayant une puissance donnée par rapport à une
sphère est une sphère concentrique à la première.
PLAJV RADICAL DE DEUX SPHERES. INTERSECTION DE DEUX SPHERES.
113. Le lieu des points d^ égale puissance par rapport à deux
sphères est un plan perpendiculaire à la ligne des centres des
deux sphères.
En effet, si l'on représente par (t(jc, jk, s) = o, (T,(^,y, 3) = o
les équations des deux sphères, le lieu demandé a évidemment pour
équation
a(^,j, z) — T,(.r,7, :;) = o,
ou, pour abréger,
a — 7, = o.
Pour trouver les points communs aux deux sphères données, il
suffît de résoudre le système o- = o, t — a-, = o. La seconde équa-
tion représentant un plan, on en conclut que l'intersection de deux
sphères est un cercle.
Si l'on prend des axes rectangulaires, on vérifie immédiatement
que le plan radical est perpendiculaire à la ligne des centres.
114. Les plans radicaux de trois sphères, prises deux à deux,
se coupent suivant une droite .
En effet, soient (r = o, a-, = o, o-^ = o les équations des trois
sphères données; leurs plans radicaux ont pour équations
ff — jj =r o, aj — ^2 = o, a2 — a = o.
La somme des premiers membres est identiquement nulle; donc
ces trois plans ont une droite commune définie par les équations
(T = J] = (Tj.
Cette droite, que nous nommerons Vaxe radical des trois sphères,
SPHÈKE. 91
est perpendiculaire au plan des centres. Si les centres sont en ligne
droite, elle est, en général, rejetée à l'infini.
lio. Les plans radicaux de quatre sphères, prises deux à
deux, ont un point commun.
En efl'et, il suffit de considérer l'axe radical des trois premières
sphères, défini par les éqtiations
7 = ji = jj
et le plan radical de la première, par exemple, et de la quatrième
On voit que la droite et le plan ainsi obtenus se coupent au point
défini par les équations
3 = ji = (J2 = 53
et qui a même puissance par rapport aux quatre sphères. C'est leur
centre radical.
116. Equation générale des sphères passant par V intersection
de deux sphères ou d^une sphère et d'un plan.
Soient T = o, o-, = o, P = o les équations de deux sphères et d'un
plan. L'équation générale des sphères, passant par l'intersection des
deux premières, est a- 4- )v'7, = o ; celle des sphères passant par l'in-
tersection de la première et du plan P est t + XP = o. Démonstra-
tion par le procédé habituel.
117. Cercle de l'infini. — Deux sphères peuvent occuper les mêmes
positions relatives que deux cercles situés dans un plan; elles peuvent n'avoir
aucun point commun, un seul point commun qui est alors situé sur la ligne
des centres, ou enfin se couper suivant un cercle. Mais, de même que deux
cercles situés dans un plan ont en commun deux points imaginaires, qui ap-
partiennent à tous les cercles tracés dans ce plan, de même toutes les sphères
ont en commun un cercle imaginaire à l'infini, qu'on nomme le cercle de
Vinfini. Pour expliquer le sens de cette proposition, écrivons sous forme
homogène l'équation d'une sphère quelconque
^{x,y., 2) -\- iQaxI -\- "iCyl ■+- 2 C zt -1- D/* = o.
Cette équation est vérifiée si l'on pose
^ = 0, ^{x,y,z) = o.
92 CHAPITKE V.
Nous dirons que toute solution xq, yo, -So) ^o de ce système représente ui»
point et, comme ^o = o, nous dirons que c'est un point à l'infini. Nous avon*
déjà convenu de dire que t = o est l'équation d'un plan fictif nommé le plan
de Vinjini. Or, l'équation
^{x.y,z) = o
n'a que des solutions imaginaires, si on laisse de côté la solution x = o,
y — o, z = o; d'autre part, soit J^ojJKo» ^o une solution quelconque; l'équa-
tion est encore vérifiée si l'on pose
a- = X a^o , y = XjKo , z=lzo,
c'est-à-dire
.T y z ^
^0 JKo -So
On convient, comme nous le savons, dédire que les équations précédentes,.
à coefficients imaginaires, représentent une droite imaginaire issue de l'ori-
gine et, par suite, la surface représentée par '\i(a:, y, z) = oesl une surface
imaginaire n'ayant qu'un point réel : l'origine, et formée par des droites ima-
ginaires issues de l'origine; c'est ce qu'on nomme un cône, mais un cône
imaginaire. A un autre point de vue, c'est aussi une sphère ayant son centre
à l'origine et son rayon égal à zéro.
D'après cela, l'ensemble des solutions du système
/ = o, 'l{T,y,z) = o
est ce que l'on nomme le cercle de l'infini. Le cône représenté par l'équa-
tion '^^Crr, ^, z) = o peut être considéré comme ayant pour sommet l'origine
des coordonnées et pour directrice le cercle de l'infini.
Si l'on fait une transformation de coordonnées en conservant l'origine
et que a?', j)'', ^' désignent les nouvelles coordonnées d'un point quelconque
M(a7, y. z), on a
^{x,y,z)~^{x',y\z'),
de sorte que le cône considéré ne change pas. Si l'on suppose les axes rec-
tangulaires, ce cône a pour équation
j"2_i_j2 -+-^2 — 0,
Le plan xOy est un plan quelconque mené par le sommet du cône; il coupe
ce cône suivant les deux droites définies par le système
5 = o, x'-t- j'- = o,
c'est-à-dire suivant les droites isotropes issues de l'origine et tracées dans
le plan xOy. On voit ainsi que, par un point quelconque de l'espace, on
peut mener une infinité de droites isotropes, qui sont situées sur un cône
déterminé ayant ce point pour sommet; nous pouvons, en effet, prendre le
point considéré pour origine des coordonnées et, par suite, lui appliquer ce
spiiÈRK. g3
■qui précède. Pour cette raison, le cône représenté par l'équation '^^(3:, j, 5) = o
se nomme le cône isotrope ayant pour sommet l'origine.
Le cône isotrope ayant pour sommet un point quelconque (^oj ^oi -^o) a
pour équation
•c'est la même chose que la sphère de rayon nul ayant ce point pour centre.
Gela tient à ce que la distance de deux points situés sur une droite isotrope
■est nulle et réciproquement.
Remarquons enfin que, si l'on fait une transformation de coordonnées, le
j)lan de l'infini ne change pas; donc le cercle de l'infini est une courbe abso-
Jument invariable.
Toutes les sphères ont donc en commun le cercle de l'infini et, récipro-
quement, toute surface du second degré qui passe par le cercle de l'infini est
une sphère. En effet, si l'on pose ^ = o dans l'équation d'une surface de
-second degré, on obtient
?(^»r. -) = o.
En d'autres termes, la courbe représentée par les équations
?(-2^.r, -) = 0. t = o
•est située sur cette surface. On voit, comme plus haut, que la première équa-
tion est celle d'un cône ayant son sommet à l'origine; pour que le plan de
.rinfini coupe ce cône suivant le cercle de l'infini, il faut et il suffit que
^(•a^,^.^)^ A.J/(a7,j', z);
<ce qui démontre que la surface doit être une sphère.
Cela étant, soient
'i^{x,y,z)-{-'i.Cxt -^'îC yt ^iC zt -^ D/2 = o,
'if{x^y,z)-{-'i.C{Xt-T''i(Z\yl-\--i.(^'[zt-^- T>it- — o
iles équations de deux sphères. Les points communs à ces deux surfaces sont
définis par le système de ces deux équations, que l'on peut remplacer par le
système formé par la première, par exemple, et par l'équation
i[2(G — C,)a:-t--2(G'— C'j^K-hafC— C';)^-H D — Di)/] = o.
Or, cette dernière se décompose en deux ; f = o donne le plan de l'infini et le
second facteur donne le plan radical. Donc l'intersection complète de deux
sphères se compose de deux cercles, dont l'un est le cercle de l'infini.
Si deux sphères sont concentriques, le second cercle se confond avec le
•cercle de l'infini.
H8. On nomme plan isotrope tout plan tangent au cercle de l'infini.
Supposons les axes rectangulaires et cherchons la condition pour qu'un plan,
94 CUAI'ITKE V.
passant par l'origine et ayant pour équation
ux -h i>y -{- w z = o,
soit isotrope.
Les droites communes à ce plan et au cône isotrope
devant être confondues, nous avons à faire le même calcul que s'il s'agissait
d'exprimer qu'une droite est tangente à une conique représentée dans un
plan en coordonnées homogènes.
La condition demandée est donc
Cela posé, soient
ôp _ y z
les équations d'une droite isotrope et, par suite, supposons
Soient a', p', y' les paramètres directeurs d'une seconde droite; nous appel-
lerons cosinus de l'angle de deux droites imaginaires l'expression analy-
tique formée avec les paramètres de ces droites, qui représente le cosinus de
leur angle quand elles sont réelles. D'après cela, pour les deux droites que
nous considérons, la formule
cos V =
aa'-l- p^'-t-yy'
/a2 4- |B2 -+- ^çi /a'2 + ^'2 -(- y'
montre que cosV est infini. Cette conclusion n'est pas légitime si la seconde
droite est parallèle au plan isotrope défini par l'équation
aa7+ pr + Y- = o^
et qui n'est autre chose que le plan tangent au cône isotrope mené par la droite
isotrope considérée; dans ce cas, cosV est indéterminé.
La normale au plan précédent est la droite isotrope considérée elle-même;
donc la perpendiculaire à un plan isotrope, menée par l'un de ses points, s'y
trouve contenue tout entière.
Exprimer que deux sphères sont orthogonales.
119, Définissons provisoirement le plan tangent en un point à
une sphère, le plan perpendiculaire en ce point à l'extrémité du rayon
qui y passe; nous dirons que deux sphères sont orthogonales quand
les plans tangents, menés en chacun des points de leur intersection.
SIMli-RE. 95
sont perpendiculaires. Il faut et il suffit, pour qu'il en soit ainsi, (|ue
(P = K2 -1- R'î ,
d désignant la distance des centres et R, IV les rayons des deu\
sphères.
En raisonnant comme dans le cas des deux cercles (I, 243), on
obtient la condition
I
COSV
COSii.
G
COSV
I
cosX
G'
COSfJL
cosX
1
G"
2 G,
ac;
ac;
DA
+
AD,
Cette condition est linéaire par rapport aux coefficients de cha-
cune des deux équations et réciproquement; si les coefficients va-
riables de l'équation d'une sphère sont liés par une équation linéaire
et homogène, la sphère variable représentée par cette équation est
orthogonale à une sphère fixe.
120. Equation de la sphère circonscrite à un tétraèdre, en coordon-
nées tétraédriques.
Soient xi, yi, Zi{i = i, 2, 3, 4) les coordonnées des sommets A, B, G, D du
tétraèdre, rapporté à trois diamètres rectangulaires de la sphère circonscrite
à ce tétraèdre. Nous ferons la transformation suivante :
X = 7.X1 -h '^Xi-\- yX3 -+- OX:, ,
Z = %Zi -l- p -2 -+- Y -3 -t- O^V ,
t = OL -h^ -+-Y +8 ,
en substituant dans l'équation
x^ + j2 ^z"- — R2 f^ = o,
nous voyons immédiatement que les coefficients de 7.^,^^,^^, 0* sont nuls
— 2
et que le coefficient de a^ est égal à — 2AB . Si nous désignons par a, b, c
les arêtes AB, AG, AD, et par d, e,/les arêtes respectivement opposées aux
premières GD, BD, BG, on a identiquement
a;2 4-^2 -H ;:2 _ Rî f2 = — (a2 a ^i -)- /Ç»2 a Y -4- c^a 0 -t-/* '^y -^ e^^o ^ d'--^;rj ).
Le discriminant du premier membre est égal à — R*, celui du second a
96
pour expression
i6
CHAPITRE V.
O «2 62 c2
«2 o /2 e2
62 /2 o ^2
C2 e2 f/2 o
D'autre part, le module de la substitution est égal à ± 6V, V désignant le
volume du tétraèdre ; donc
I
36R2V2 =
i6
D,
D désignant le déterminant précédent. Or ce déterminant, qui a pour ex-
pression
peut se mettre sous la forme
— {ad-+- he -\- cf){ad -+- be — c/){ad — be -+- cf){ — ad -^ be + cf)
et, par conséquent, si l'on pose ad -\- be -\- cf = as, on a
36R2V2 = s{s — ad){s —be){s — cf).
Les paramètres a, p, y» o sont les coordonnées barycentriques du point
ayant pour coordonnées cartésiennes x, y, z. L'équation de la sphère cir-
conscrite au tétraèdre de référence a donc pour équation, en coordonnées
barycentriques,
a2a^ -l-62aY + c^ao -!-/2;3y H-e2j35 _|_ c?2.^g _ o.
Si l'on désigne par A, B, C, D les aires des faces du tétraèdre, et par
«1) Pi, Ti) Oi les coordonnées normales, il suffira de poser a = Aai , p = B ^j,
■y = Gyi, s =D8i pour avoir l'équation de la sphère en coordonnées nor-
males. En ajoutant au premier membre de l'équation trouvée l'expression
(Aaj -H B^i -I- Cyi + Doi)(Aa, + /i^i -+- l'(i -+- moi),
on aura l'équation d'une sphère quelconque.
Remarque. — On appelle quelquefois triangle adjoint à un tétraèdre
le triangle dont les côtés ont pour- mesures ad, be, cf. Si l'on désigne par S
l'aire de ce triangle, on a
36R2V2== S2.
Si les quatre points A, B, G, D sont sur un cercle, R doit être indéterminé,
on a V = o, donc S = o, c'est-à-dire
ad ûi be ± cf = o.
C'est le théorème de Ptolémée. Réciproquement, si cette relation a lieu,
SPHÈRE. 97
RV = o. Alors, ou bien les quatre points sont dans un même plan sur un
cercle, ou bien ils ne sont pas dans un même plan ; dans ce dernier cas Vjî^o,
donc R = o; ils sont donc alors sur une même sphère de rayon nul. (Cours
de M. G. Darboux, à la Sorbonne, 1890-91.)
Inversion.
121. Soient O un point fixe et M un point variable; si l'on prend sur OM
un point M' tel que OîSJ . OM' = k, k étant une constante positive ou néga-
tive {k = ± a', a désignant une longueur), on dit que la figure décrite par M'
est l'inverse de la figure décrite par !\1, par rapport au point 0, qu'on nomme
\e pôle d'inversion.
Si l'on prend trois axes rectangulaires, issus du point O, et si l'on dé-
signe par x, y, z les coordonnées de M et par a?', y\ z' celles de M', on a
X
=
OM
OM'
=
k
k
x
OM'
2 ar'2
^y'i
-H 2'
'2
kx'
et de même
r = ^7
z-'- ->r y"^ -\- z"^
ky' kz'
x'^ -i- y'- -\- z''^ x''^-hy''^
Donc si le point M décrit une surface ayant pour équation /(x,y, z) = o,
le lieu de M' sera aussi une surface définie par l'équation
/ kx ky kz \ _
•^ \x- -h y'^ -\- Z-' X- -T-y- -h z'^' x^ -h y- -r- z'J
Il en résulte immédiatement que si M décrit une ligne, intersection de
deux surfaces, M' décrit aussi une ligne, intersection des deux surfaces res-
pectivement inverses des premières.
L'inverse d'un plan est une sphère passant par le pôle d'inversion, et
réciproquement; en effet, pour plus de simplicité, prenons pour axe des x
la perpendiculaire au plan menée par le pôle; l'équation de ce plan étant
X = a, son inverse a pour équation
kx = a{x^-\-y^ -f-^').
Réciproquement, on peut mettre l'équation d'une sphère passant par le
pôle sous la forme précédente et, par suite, son inverse est un plan perpen-
diculaire au diamètre passant par ce pôle.
L'inverse d'une sphère quelconque est une sphère ne passant pas par le
pôle. Démonstration immédiate.
L'inverse d'un cercle est un cercle; car un cercle peut être défini comme
l'intersection de deux sphères.
NiEWENGLOWSKI. — G. an., III. 7
gS CHAPITKE V.
Si l'on considère deux points M', M" correspondant à deux valeurs diffé-
rentes de la puissance d'inversion A-, k\ on a
ÔM . ÔM' = k, ÔM . OM" = k\
donc
Oi\r _ 1^
et, par suite, M" et M' décrivent des figures homothétiques par rapport au
point 0. On a alors
f! _ /' _ ^' _ ^'
x' ~ y ~ z' ~ k
EXERCICES.
1. Lieu des points dont le rapport des distances à deux points fixes est
constant.
2. Lieu des points tels que la somme des carrés de leurs distances à des
points fixes soit constante, chaque carré étant multiplié par un coefficient
constant.
3. Lieu des points télé que les pieds des perpendiculaires abaissées de
chacun d'eux sur les faces d'un tétraèdre soient dans un même plan.
4. Lieu des points tels que les pieds des perpendiculaires abaissées de
chacun d'eux sur les faces d'un tétraèdre forment un tétraèdre de volume
constant.
5. Déterminer les coordonnées des centres de similitude de deux sphères.
6. Étant données quatre sphères, six centres de similitude de ces sphères
prises deux à deux, convenablement choisis, sont dans un même plan. Le
nombre total de ces plans est égal à 8. Former leurs équations.
7. Former l'équation de la sphère qui passe par les sommets d'un tétraèdre
connaissant les coordonnées rectilignes des sommets.
8. Former l'équation de la sphère circonscrite à un triangle et dont le
centre est dans le plan de ce triangle, connaissant les coordonnées des som-
mets du triangle. Cas particulier : }es sommets du triangle sont sur les axes
de coordonnées.
9. Déterminer une sphère tangente à quatre plans. Calculer les rayons
des sphères.
10. Déterminer une sphère tangente à quatre sphères. (Voir Leçons de
l Agrégation, par M. G. Kœnigs.)
H. Trouver le lieu des points de contact des sphères tangentes à trois
spiilîiiE. 99
sphères données. — On pourra, à l'aide d'une inversion, remplacer une des
sphères données par un plan.
12. Lieu des centres des sphères qui coupent deux sphères données suivant
des grands cercles.
13. Lieu des centres des sphères qui coupent trois sphères données suivant
des grands cercles.
14. Lieu des centres des sphères qui coupent orthogonalement deux sphères
données.
13. Lieu^des centres des sphères qui coupent orthogonalement trois sphères
données.
16. Former l'équation de la sphère qui coupe orthogonalement quatre
sphères données.
17. Trouver le rayon de la sphère de centre donné qui coupe une droite A
en deux points A, B et une droite A' en deux points A', B', de sorte que le
tétraèdre ABA'B' soit équivalent à un cube donné.
18. Si, sur une sphère de rayon pris pour unité, on trace une courbe quel-
conque, on a, entre les coordonnées o", ^, z de tout point de cette ligne, la
relation
( .r'î + y 2 -f- -'^ ) [ ( xf — yx"Y 4- ( JK^" — zy" y -^(zx" — xz" y ]
^{x'x"-^y'y"+z'zy■^r\x{y'z"—z'f)^y{z!x"—x'^:')^z{^x'f—y'x'')Y,
dans laquelle les accents des dérivées sont relatifs à une variable indépen-
dante. (E. Catalan.)
19. Fêtant données trois sphères, on peut leur mener huit plans tangents
communs, deux extérieurs, six intérieurs.
La somme algébrique des dislances d'un point quelconque aux deux plans
extérieurs est égale à la somme algébrique des distances de ce point aux six
plans intérieurs. (Stoll.)
20. Aux faces d'un tétraèdre ayant un sommet commun A on circonscrit
trois sphères égales. Démontrer que les plans tangents aux points diamétra-
lement opposés à A se coupent sur la corde commune aux trois sphères.
lOO CHAPITRE VI.
CHAPITRE VI.
COURBES GAUCHES : TANGENTE, PLAN OSGULATEUR, COURBURES.
Équations de la tangente à une courbe.
122. Considérons une courbe quelconque; on peut la définir au
moyen de deux équations
f{^,y,z) = o, fi{x,y,z)=o,
d'où il résulte que les coordonnées x^ y d'un quelconque de ses
points peuvent êlre regardées comme des fonctions de z\ et, par
suite, si l'on fait un changement de variables en posant z = '^{t).,
les deux autres coordonnées deviendront des fonctions de la nou-
velle variable t] en définitive, les trois coordonnées x, y, -z seront
des fonctions de t :
Réciproquement, un pareil système d'équations définit une courbe,
car les équations
définissent un cylindre parallèle à l'axe des z, et les équations
X=f{t), Z = '^{t)
définissent un second cylindre parallèle à l'axe àes y\ l'intersection
de ces deux cylindres est le lieu représenté par le système consi-
déré.
Gela étant, soient M et M' deux points de la courbe, correspondant
à des valeurs i et ^ + A^ du paramètre; la sécante MM' a pour équa-
tions
x—f{t) ^ y-^jt^ _^ z — ^jt)
COURBES GAUCHES. 10 t
les paramètres de la sécante MM' sont proportionnels à
/'(t + 0\t), cf'(< + 0AO, '!^'{t-i-(iM) (o<0<i).
Ces expressions ont pour limites respectivement
fit), o'(0, f(0.
La droite ayant pour équations
-r—fit) ^ y — oit) ^ z-^{t)
fit) «p'(0 f(0
est la tangente en M à la courbe donnée.
On peut remarquer que la projection de la courbe donnée sur le
plan xOy étant définie parles équations x =f(t)^ y = '-p('), on vé-
rifie ainsi que la projection d'une tangente est tangente à la projec-
tion de la courbe.
On peut encore écrire ces équations sous la forme suivante :
X — x _ Y— jK _ Z — z
dx dy dz
X, Y, Z désignant les coordonnées courantes et x, y, z celles du
point M.
On voit ainsi que les coordonnées d'un point quelconque de la
tangente sont de la forme
. dx ^ dy , dz
X + l-^-^, ^ + X^, Z + A-.
La tangente en M n'est déterminée que si les dérivées/'(^), 'f'(z),
•y(i) ne sont pas nulles toutes les trois.
Si la courbe est définie comme intersection de deux surfaces, par
les équations
/(x, r, z) = o, /i{x,y, z) = o,
on a
-^ dx^ ^ dy^ ^ dz = o, -f^ dx -^ -Ç- dy -h -^^ dz - o
dx dy "^ ôz dx Oy "^ ôz
et les équations de la tangente en M(^, y^ z) sont
\ — x _ Y~y ^ Z — z
àlà2x_àfàf~'dldf^_dlàf,~dfd/^_dldj^^
dy dz dz dy dz dx dx dz dx dy dy dx
102
ou encore
CHAPITRE VI.
dy
Plan normal.
123. On nomme plan normal en un point d' une courbe le
plan perpendiculaire à la tangente au point de contact.
Si les axes sont rectangulaires, l'équation de ce plan est
{X-x)dx-\-{Y —y)dy + {Z — z)dz = o
OU, si l'on veut,
[X-/(0]/'(«) + [Y-ç(0]?'(0 + [Z-<{>(0]<î''(O = o.
Quand la courbe est déterminée par deux équations, comme plus
haut, en éliminant dx., dy, dz entre l'équation du plan normal et les
équations obtenues en différentiant les deux équations données, on
met l'équation du plan normal sous la forme suivante :
X — X
Y-r
Z —
àf
àf
àf
dx
àf
dz
àA
àA
àA
dz
ày
dz
Longueur d'un arc de courbe.
124. Si l'on considère un arc de courbe AB et deux points M, M' de cet
arc ayant pour coordonnées x, y, z et x -{- \x, y h- A/, z -H Az, la corde
MM' a pour longueur
v/Aa-2 + Aj^2 _,_ ^32
AiP
\/'-{%
A^\2
X-xj '
en supposant les axes rectangulaires. Si l'on inscrit dans l'arc AB une brisée
dont chaque côté ait pour limite zéro, les extrémités de cette brisée étant A
et B, ou du moins ayant pour^ limites les extrémités fixes A et B de l'arc
GOURDES GAUCHES. I03
considéré; en répétant les mêmes raisonnements que dans le cas d'une courbe
plane, on démontre que le périmètre de la brisée a une limite ayant pour
expression
LV
'^^Èï-^iÈy^''
Xo et Xi étant les abscisses de A et B, en supposant que, si un point M par-
court l'arc AB, l'abscisse de ce point va en croissant de Xo à Xi. Cette limite,
indépendante de la nature de la brisée dont tous les côtés sont seulement
assujettis à tendre vers zéro, se nomme la longueur de Varc AB. Si M est
un point variable de l'arc AB, la longueur de l'arc AM est une fonction de
X que nous représenterons par *, de sorte que
=XV-(ïr-(^:r-
et l'on en conclut
ds^ — dx^ -+- dy"^ + dz'*-.
Le rapport de l'arc MM' ou As à la corde MM' a pour limite i, quand MM'
tend vers zéro, car
MM' /A.r2 ■+- A>'2 -h A32
v/-(r:r-(ë/
As As / ^* \
Or, le numérateur et le dénominateur ont la même limite quand Ar tend
vers zéro.
125. Application aux tangentes. — Si l'on nomme a, 3, y les angles que
la tangente en M fait avec les trois axes des coordonnées, on a
cosa cosp cosy £
dx dy dz ds
t étant égal à -t- i ou à — i, el ds étant la différentielle de l'arc s, qui cor-
respond à un accroissement dt de la variable indépendante. Si l'on prend
£ = -+- 1, on a
dx
cosa = —7- ,
ds
cl, par suite, a est aigu ou obtus suivant que s, regardée comme fonction de
X, est une fonction croissante ou décroissante. Si l'on considère un mobile
M décrivant l'arc AB, si ce mobile prend deux positions infiniment voisines
M, M', qui correspondent à deux valeurs ^ et t -h \t àa paramètre, le point M'
est d'un côté déterminé du plan normal en M; si l'origine des arcs est placée
de façon que l'arc s croisse avec la variable t, on voit que £ = 4- 1 correspond
I04 CHAPITRE VI.
à la demi-droite MT portée sur la tangente en M, qui est dirigée relative-
ment au plan normal en M, du même côté que M', c'est-à-dire dans le sens
du mouvement.
. . , ds
Lorsque la variable indépendante est le temps, un segment égal à -j- et
porté sur la demi-tangente MT est la vitesse v, et l'on a
dcc dy „ dz
-— -— fcosa, -^ = Pcosp, -j- = vcosy.
dt ^ dt ^ dt '
Ces expressions sont les composantes de la vitesse respectivement paral-
lèles aux axes, et
Autre définition de la tangente.
126. On peut définir la tangente à une courbe de la manière suivante.
Soient
X — ^_Y — y Z — 3
abc
les équations d'une droite menée par un point M (a;, y^ z) d'une courbe; le
carré de la distance à cette droite du point M' {x -^ Lx, y->r £^y, z -\- ^.z) a
pour expression
{b!i.x — a\yy--{- {c^y — b^zY + (a\z — c\xy
Or, en appelant x',y', z' ; x", y", z", ... les dérivées de x, y, z par rap-
port à la variable indépendante t, le numérateur a pour expression
(é>a7' — af) a; -f- i {bx" — ay" ) Lt"^ -^ . . ?(
On voit ainsi que la distance considérée est du premier ordre par rapport à
Af, à moins que l'on n'ait
abc
x' ~ y ~ z'
et, dans ce cas, la distance est au moins du second ordre; elle est du troi-
sième ordre si l'on a, en outre,
x' y z'
La tangente en M peut donc être définie comme étant une droite telle que
la distance d'un point M' de la courbe infiniment voisin de M à cette droite
soit infiniment petite, du second ordre au moins, la distance MM' étant re-
COL'RBES UAVCIIES. Io5
MM'
gardée comme étant du premier ordre; il faut, en effet, remarquer que — — a
... ds
pour limite -7- ou (^.
' dt
Remarque. — Si l'on a constamment
x" _ y"
on en déduit
X- y z' '
d\os:,x' _ dlogy _ d\o^z'
dt dt dt
d'où, en intégrant deux fois, Xq, j'o, zq et a, b, c étant des constantes,
^ — ^0 _ r —y» _ ^ — ^0 ^ __^ g^ç
a ù c
127. Applicatiox. — Etant données les coordonnées rectangulaires
Xq, yo, Zq d'un point Mo et les équations
r — xi ^ r— ri _ ^ — -51
a /) c
d'une droite A, on fait tourner le point Mq d'un angle a autour de A et
l'on demande les coordonnées du point Mj avec lequel Mq vient coïncider
après cette rotation.
Soient x' , y\ z' les coordonnées du point G de rencontre de l'axe A avec
le plan qui lui est perpendiculaire et qui passe par M, de sorte que G est le
centre du cercle que décrit le point Mo; posons
z = 3' -+- Z ,
X — x' -\-\ , ■
y =y+Y,
j"o= a^'-hXo,
ro^y-^- Yo,
ce qui revient à prendre le point C pour origine. Si l'on nomme s l'arc de
cercle compté à partir de Mo que décrit le point mobile, les cosinus direc-
. „ , , dX d\ dZ ^,
teurs de la tangente en un point M du cercle sont -%— » -t-j -3- • U autre part,
la tangente étant perpendiculaire au rayon OM et à la droite A, on a, en
supposant le sens positif de rotation autour de cette droite convenablement
choisi (111,78) et en appelant r le rayon du cercle,
d\ bZ—c\
d\ c\ — a'ù d'L a\—b\
ds r
ds ~ r ' ds r
On en déduit
r/2X _ I / f/Z d\\
ds^ ~ r\ ds ds /
= \[a(a\+bY-hcZ)-{a^-hbi-h
I06 CHAPITRE VF.
Pour simplifier, supposons a^-\- b^-\- c^ = i; d'autre part, le plan du cercle
étant perpendiculaire à A, on a aX-h bY-+- cZ = o; donc enfin
d^X _
X
ds^ ~
7''^
e même
d-^Y Y
d"-!.
Z
ds-^ ~ 7-2 '
ds-^ ~
~ 7-2
(Ces formules sont évidentes si l'on sait que l'accélération dans le mouve-
ment circulaire uniforme est dirigée vers le centre.) On déduit des équations
précédentes
S S s ^ V ç
X = A cos - -4- B sin -> Y = A' cos - -h B' sin - , Z = A" cos - -h B" sin - ,
r 7' 7- 7- /• r
A, B, A', B', A", B" étant des constantes arbitraires {voir, par exemple,
Cours d'Algèbre, t. II, p. 164). Or, si 5 = o, le point M est en Mo; donc
A = Xo, A'=Yo, A"=Zo.
En second lieu,
Si s = o,
dX i ^ . s I ^ s
—r- = Xo sin i — B cos - •
ds r r r r
\ ds /o 7- 7-
S
ce qui donne B; on calcule de même B' et C" et, par suite, si - = a on a
pour le point Mi
X= Xf) cos a -H (èZo — c Yq) sin a ,
Y = Yq cos a -I- ( c Xq — a Zo ) sin a ,
Z = Zq cos a -+- («Yq — 6X0) sin a;
on en déduira facilement x, y, z.
Plan osculateur.
128. Soit M un point d'une courbe correspondant à une valeur t du para-
mètre et soient M' et M" deux points correspondant à des valeurs t -\- hi,
t -\r hi-\- h^; si l'on suppose que hi et h^ soient des infiniment petits du
même ordre, le plan MM' M" tend vers un plan limite déterminé quand hi et
/i2 tendent vers zéro, et ce plan limite se nomme le plan osculateur en M.
En effet, l'équation d'un plan mené par M est de la forme
. A(X— a7) + B(Y — j)-t- G(Z — ^) = o.
Si l'on nomme Aja?, Aj^, Ai 2 les accroissements de x, y, z qui correspon-
COURBES GAUCHES. IO7
dent à l'accroisseinenl hi et Aj,r, ^iy, AjS ceux qui correspondent à Ai -(- /<î,
on exprime que ce plan passe par M' et par M" en posant
Alia?-4- BA,^-i- GAjS = o,
A^tX -hB\2y -^ C!^îZ =0.
On aura donc, à la limite (II, p. 24)
A.cp' -h By -h G 3' =0,
Ax"^ïiy'-hGz" = o,
et, par suite, l'équation du plan osculateur en M est
X — x, \ — y, Z — z
X ,
y
y"
= o;
ce qu'on peut écrire encore
X-x, Y-y, Z-z
dx, dy, dz
d'^x, d^y, d^z
129. Le plan osculateur peut être défini autrement: en effet, \e plan mené
par la tangente en M et parallèle à la tangente en M' a pour limite le
plan osculateur en M, quand M' vient se confondre avec M.
Effectivement, soit
A(X— r) + B(Y — 7) + C(Z — 3) = o
l'équation d'un plan passant par M. Ce plan contiendra la tangente en M et
sera parallèle à la tangente en M' si A, B, C vérifient les conditions
kx' -^ Bj''-f- Cz' = o,
A(:r' + A2-') -4- B(y-i-Ay) + C(z'-i-A3') = o.
Cette dernière équation peut être remplacée par celle-ci
. t^x n ^y n ^^
A h B -f- -j- C -— = o ,
M M \t '
qui, à la limite, devient
A:r"-f- ny-^Cz" = o.
En éliminant A, B, G on retrouve bien l'équation du plan osculateur en M.
Enfin, on peut encore définir ce plan comme étant la limite du plan mené par
la tangente en M et par le point M', quand M' tend vers M, car on devra
io8
CHAPITRE VI.
AAa^'-i- BAj'+ CA^' = o,
ce qui donne, à la limite, le même résultat que plus haut.
La propriété caractéristique du plan osculateur est la suivante : si l'on
calcule la distance d'un point M' à un plan P, mené par M, la corde MM'
étant regardée comme étant l'infiniment petit principal, cette distance est un
infiniment petit de l'ordre le plus élevé possible quand le plan P est le plan
osculateur en M. En effet, la valeur absolue de la distance de M' au plan P
défini par l'équation
AÇX-x)-hB{Y — y)-i-C(Z~z) =o
ayant, pour expression, au signe près,
A A37 -f- B AjK -4- G A5
v/A2+B2+G2
c'est-à-dire
\t'-
(Ax'-h By'-h Gz') M -+-{Ax"-i- B/'-f- G^") 1-
v/A2-kB2+G2
cette distance est du second ordre si
Ax'-\- By' -4- G 3' = o,
c'est-à-dire si le plan contient la tangente en M; elle est du troisième ordre,
si, en outre,
kx"-^By"-\-Cz" = 0.
Donc la distance considérée est de l'ordre le plus élevé possible si le plan P
est le plan osculateur; c'est, d'ailleurs, cette propriété qui lui a fait donner
son nom.
130. Le plan osculateur d^une courbe plane est le plan de cette courbe;
cela est évident géométriquement, puisque le plan M M' M", déterminé par
trois points quelconques de la courbe, n'est autre que le plan de la courbe
même. On le vérifie aisément par le calcul. Soit, en effet,
kx -{- By -i- G G -)- D = o
l'équation du plan de la courbe, l'équation du plan osculateur peut se mettre
sous la forme
X — ^ Y— y k(X—x) + B(Y — y)-^C{Z — z)
x' y' Xx' -^By' -^Cz'
y" kx"-\-By'-^Gz"
X
et se réduit, par suite, à
A(X— a:)H
ou
AX
COURBES GAUCHES.
+-B(Y-j')-^C(Z-
BY-f-CZ + D = o.
109
) = o
car les éléments de la dernière colonne du déterminant sont identiquement
nuls, à l'exception du premier, et le coefficient x' y — y' af doit être sup-
posé différent de zéro, car, si l'on avait identiquement x' y — y' x" = o, on en
déduirait/' = aa:' et, par suite, _;'= ax -+- 6, a et 6 étant deux constantes,
ce qu'on ne peut supposer si l'on fait l'hypothèse C p^ o, car la courbe se
réduirait alors à une droite.
Réciproquement, si le plan osculateur est fixe, ou seulement s'il reste
parallèle à un plan fixe, la courbe est plane.
En effet, si l'on suppose
y'z''—z'y'=\k, z'x"—x'z"=\ïi, x'y'' — y'x''=lC,
A, B, G étant des constantes, on en tire
Ax' -h Hy -+- Cz' = o,
d'où, en intégrant.
Ax -h By -4- G-5 -I- D = o,
D étant une nouvelle constante.
Courbures.
131. Considérons une courbe rapportée à trois axes rectangulaires, et
soient M un point de cette courbe. M' un point infiniment voisin et enfin MT,
M'T' les demi-tangentes tra-
cées dans le sens du mouve- Fig. 2/1 .
ment.
Considérons une sphère
ayant pour centre un point
quelconque, par exemple l'o-
rigine des coordonnées, et
menons des rayons Om,Om'
parallèles aux demi-droites
MT, M'T'. Quand M décrit
l'arc AMB, le point m dé-
crit un arc de courbe splié-
rique amb , qu'on nomme
Vindicatrice sphérique de ^^
la courbe donnée {fiig. 24)-
L'angle mOm' est mesuré par un arc de grand cercle ayant pour extré-
mités les points m et m'. Or l'arc de grand cercle considéré et l'arc de courbe
ITO CHAPITRE VI.
sphérique décrit par m sont des infiniment petits respectivement équiva-
lents à leur corde commune mm' : donc leur rapport a pour limite i. Cela
étant, si l'on désigne par 0 Vangle de contingence, c'est-à-dire l'angle des
demi-tangentes MT, M'T', on nomme courbure moyenne au point M de
l'arc MM' le quotient ^rrr, î et courbure en M la limite de ce rapport.
^ arc MM" ^^
D'après cela, si l'on désigne par s l'arc A.M et par a l'arc «m, on voit que la
d^
courbure en M de l'arc AB a pour mesure -y- • On nomme rayon de cour-
ds
bure au point M le rapport inverse, et l'on pose R= -^.
Pour calculer R en fonction des coordonnées du point M, remarquons
que les coordonnées de m sont les cosinus directeurs de MT, c'est-à-dire
dx dy dz
d^ = v/(^cos a)2-+- (c^cosP)2_,_ (ofcosyj^
ou
mais
dx ds d'^x — dx d''- s
ds ds'^
D'autre part,
y.{dsd'^x — dxd'^sy-=ds'^[{d'^xY+ {d'^yY-A- {d'^ z^}
-\- ds'^ (d'^sy — 2 ds d'^ s{dxd'^x -+- dy d^y-hdz d-z).
En différentiant l'équation
dx'^ -h dy^ + dz^'= ds^,
on obtient
dx d-x -\- dy d'^y -h dz d^z = dsd-s
et, en substituant dans la somme précédente, il vient
:S.{dsd'-x — dxd^sy= ds^[{d-^xy-h (d-^y^-h (d'-zy-—(d^sy-],
et enfin
d<i^
R =
\/{d-^xy' + (d-'yy-^{d-^zy—{d-'sy
Si l'on prend l'arc pour variable indépendante, cette formule donne
132. Considérons le plan normal en M et le plan normal en M'. Si l'on sup-
pose que les coordonnées de M soient des fonctions d'un paramètre t, on
COURBES GAUCHES.
peut représenter le premier par F(/) = o et le second par F{t -+- \t) = o.
Lintersection de ces deux plans sera définie par les équations
ou, si l'on veut, par
F(0 = o, F(t-hM) = o,
F(,)=o, F(' + A.)-F(0^
donc, l'intersection de ces deux plans a pour limite, quand M' se confond
avec .VI, la droite définie par les deux équations
ou
(0
F(0 = o, F'(0 = o
(X-x)x'-^{Y-jr)r''¥{Z-z)z' = o,
La droite DE ainsi obtenue est perpendiculaire au plan osculateur, puisque
ses cosinus directeurs sont proportionnels aux déterminants
r- --y
X y — y X
Fig. 23.
Si l'on prend l'arc s pour variable indépendante, l'équation (2) représente
un plan perpendiculaire au plan normal en M, car
on a, dans ce cas,
d'où, en prenant la dérivée par rapport à s,
x' x" -\- y y" -\- z' z" = o.
Cherchons les coordonnées du point G, intersec-
tion de la droite DE avec le plan osculateur en M
{Jig. 25), qui a, comme nous le savons, pour équa-
tion
(3) (X-x)(yz''-z'y)^{Y-y){z'x"-x'z")^{Z-z){xy"-yz")^o.
Le déterminant du système formé par les équations (i), (2) et (3) est
égal à
{y z" — z' x"Y ^ {z' x" — x' z'Y -^ {z' y" — y x"y,
c'est-à-dire
(,x"^^y"^-^z'^){x"'^—y''^z'"^) — {x'3r-\-yy^z'z')'^
ou
En second lieu
y
y"
•x"—x'
X y —yx
= s'*{x''{y"--¥ z''i)-x'(yy^z' z')\=.s'i{s'x'-x's').
112 CHAPITRE VI
donc
Pareillement
Y
-X
=
5'
s X
— X s
x''
'-+/'■
■ -h ^"2 —
s"
'•i
Y-
-y
=:
s'
^y
-ys"
x"
2+y'2
-+- y 2 _
s"
i
7
s' z"
— • z' s"
On en déduit
X 2-i-jK - -+
Le point C se nomme le centre de courbure, et le cercle ayant pour centre
C, pour rayon R et décrit dans le plan osculateur en M se nomme le cercle
de courbure relatif au point M.
133. Normale principale, binormale. — Toute droite menée par M et
perpendiculaire à la tangente en M à la courbe considérée est une normale
à cette courbe. On peut donc mener, par chaque point d'une courbe, une
infinité de droites normales, en ce point, à cette courbe; parmi toutes ces
normales, il y en a deux que l'on distingue plus particulièrement, ce sont :
1° celle qui passe par le centre de courbure; on l'appelle la normale princi-
pale; elle est l'intersection du plan osculateur et du plan normal en M, et
1° celle qui est perpendiculaire au plan osculateur et qu'on nomme la binor-
male. La tangente en M, ou mieux la demi-tangente MT, la demi-normale
MG dirigée de M vers le centre de courbure, et la binormale MB, consti-
tuent un trièdre. On peut choisir le sens de la binormale de façon que ce
trièdre soit orienté comme le trièdre des axes. L'étude du déplacement de ce
trièdre de référence, mobile avec son sommet qui décrit la courbe, est liée
intimement à la nature de cette courbe; cette étude se fait en Cinéma-
tique. ( Voir, par exemple : Leçons de Cinématique, par G. Koenigs. Paris,
Hermann. — Consulter aussi : Leçons sur la théorie générale des surf aces ;
chap. P% t. P""; par G. Darboux. Paris, Gauthier- Villars.)
Nous allons déterminer les cosinus directeurs des arêtes de ce trièdre.
Nous connaissons déjà ceux de la demi-tangente MT, qui ont pour ex-
pressions
dx „ dy dz
cosa = -T-j cosp = -^, cosy = ->-•
Le plan osculateur en M est parallèle au plan déterminé par le rayon Om
de la sphère que nous avons considérée plus haut, et par la tangente en /n à
l'indicatrice sphérique, puisque le plan mOm' est parallèle au plan mené
par MT parallèlement à M'T'. Il en résulte que la tangente en m à l'indica-
trice est parallèle à la normale principale en M; donc si a', P', y' sont les
angles que MG fait avec les axes, on a
dcosx o, «?cosj3 , dcosy
cos a = — , — , cos p = — ; — - 5 cos V = - — ; — t
«or rtj ' do-
COURBES GAUCHES. I |3
OU
cosa=R-^, cosp'=R-^, cosy'=R-^
c'est-à-dire
oosa' = R
dsd^x — dxd^s
ds^
cosp=R ^—T-" '
, _, dsd^-z — dzd^s
Soient enfin a", p", y* les angles que la binormale fait avec les axes; on a
oosa" _ cosp' _ cosY*
djd-z — dz d-y dz d^- x — dx d'^ z dx d^y — dy d- x
I
ds sj{d^xf-v-{d^yY ^ (.d-^zf — (d'-s)^'
donc
. „ dyd^z — dzd^y
cosa ^kJL^-^-^ ^,
„_ _, dzd-x — dxd^z
''''^ =^ di^ '
,, -^ dx d- y — dy d- x
cosv = R ^^—, — ^ .
' ds'
Si l'arc 5 est la variable indépendante, ces formules deviennent
cosa = 57', cosp = j'', cosy = -^',
cosa'=Ra7', cos^'=Rj''', cosY'=iRj",
cos% =K{y' z" — z' y"), co?,'^" =K{z' x" — x' z"), co'i'i" = \\{x' y" — y' x").
134. Rapportons une courbe à trois axes rectangulaires confondus avec le
irièdre de référence relatif à un point de cette courbe, l'axe des x étant la
tangente, l'axe des y la normale principale et l'axe des z la binormale. Si
l'on développe les coordonnées x, y, z d'un point M en fonction de la va-
riable t dont elles dépendent, les coefficients de t sont proportionnels aux
cosinus directeurs de la tangente à l'origine; donc les coefficients relatifs à
^^^ et à 5 sont nuls et celui de x est égal à ± i ; on peut le supposer égal à 1,
en choisissant convenablement le sens des abscisses positives; d'autre part,
si t est infiniment petit du premier ordre, z doit être du troisième ordre
puisque le plan xOy est le plan osculateur au point 0; dans ces conditions
X
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III.
Il4 CUAl'ITRE VI.
Si l'on prend l'arc s, compté à partir de l'origine, pour variable indépen-
dante, on doit avoir
a-'^ -t- jk'2 -+- 3'2 = I,
c'est-â-dire
donc
a = o, 3a'-t-262 = o,
et, par conséquent,
X = S — ~ b^s^ + . . ., y = bs^ -h b' s-^ -i- . . ., z = cs^ -\-
On trouve ensuite, pour s = o,
Les coordonnées du centre de courbure sont
X = o, Y = -, j Z = o.
Le cercle de courbure est donc le même que eelui de la projection de la
courbe sur le plan osculateur.
Si l'on calcule la corde OM, on trouve, pour la longueur de cette corde,
/ = s— ^ b^s^-i- ...,
c'est-à-dire
donc
,. l ^ s I
'"^^^ = I4H"^'
et l'on voit ainsi que la différence entre un arc infiniment petit et sa corde
est infiniment petite du troisième ordre, cet arc étant supposé du premier
ordre.
Torsion.
135. Le plan osculateur d'une courbe gauche ne reste pas parallèle à un
plan fixe ; soient M et M' deux, points infiniment voisins d'une courbe
gauche; les plans osculateurs en ces points font un angle infiniment petit w,
qu'on nomme V angle de torsion. Le rapport de cet angle à l'arc MM' est ce
COURBRS r.AUCHBS.
l5
qu'on nomme la torsion moyenne; la limite de ce rapport est la torsion;
on pose
,. «0 I
liiii — - = -,
as X
•z se nomme le rayon de torsion.
Soit
A(X — ^)-t-B(Y— ^)4-C(Z — c) = o
l'équation du plan osculateur au point 'M{x,y, z). On a
. , S(AAB — BAA)î
(A»-t-B*-i-C*)[(A-t-AA)i-^(B-HAB)î-+-(G -h AG)«]'
d'où l'on tire
1 v^KAf/B — BrfA)2
Pour transformer cette expression, considérons le déterminant
On sait que
donc
on aurait de même B, G et B', G'. Les propriétés des déterminants adjoints
donnent ces identités :
AB'— BA'=-'A,
BG'— GB' = yA,
GA'— AG' = a''A:
donc
x' y
■*»
=
x" y
-'
x" y
A=y-"-
-->";
A' =
■.yz"'-
--y";
1 \î-f-B* + Gî'
mais nous avons trouvé (132)
A»H- B»H- G* = s'i{x"i-^y'i-^ z'i —s'*)
donc
i_ _ A» -I- B^ -+- Gy
R» ~ s'^ '
ce qui nous donne
I _ A
1 l6 CHAPITRE Vf.
et, si l'arc s est la variable indépendante,
formule qui détermine x en grandeur et signe.
EXERCICES.
1. L'hélice tracée sur un cylindre de révolution est définie par les for-
mules
x = acoso, y = asino, z = b(f;
former les équations de la tangente, de la normale principale, de la binor-
male, du plan osculateur en un point. Calculer R et x en chaque point.
2. Mêmes exercices pour une hélice tracée sur un cylindre quelconque, en
prenant pour variable indépendante l'arc 5 de la section droite de ce cy-
lindre; les coordonnées d'un point quelconque de cette hélice sont données
par les formules
^ =/(«)> J = ?(«)- z = as,
a étant une constante. Prouver que, si l'on nomme p le rayon de courbure de
la section droite au point M, on a, pour ce point,
D / , »N 1-+- a2
a '
3. Mêmes exercices pour Vliélice conique définie par les équations
X '— t cos t, y = t sin t, z ■= t.
4. Un point parcourt une circonférence pendant que celle-ci tourne au-
tour d'un de ses diamètres, supposé fixe. La vitesse angulaire du point est
égale à la vitesse de rotation de la circonférence. On demande : i° les équa-
tions de la trajectoire; 2° l'équation du plan osculateur de cette ligne;
3° l'expression de son rayon de courbure, etc. (E. Catalan, Manuel des
Candidats à l'École Polytechnique.)
5. Étudier la courbe définie par les équations
X = e^, y = e-', ;: = l s/'i..
Prouver que c'est une hélice tracée sur un cylindre ayant pour base une
chaînette. Prouver que l'ombre de cette hélice sur un certain plan est une
hyperbole équilatère. (E. Catalan.)
6. Étudier la courbe définie par les équations
COURBES GAUCHES. II7
7. On considère sur une courbe gauche cinq points M, Mj, Mj, M3, M4 cor-
respondant à t, t-i- hi, t-^- Aj, t -\- ht, t -^- h^; on suppose que hi, A„ h^, h^
soient infiniment petits et l'on demande d'étudier l'ordre infinitésimal du
tétraèdre M, MaMsMi.
— On remarque que le déterminant
6
(la première ligne étant seule représentée dans cette notation, les trois autres
s'en déduisent en remplaçant hi par h^, h^ par h^) est égal au produit des
déterminants
hy li\ 1^
T 2. 6
li^ h\ }i\
126
h ^ ^1
I 2 6
/»4 hl h'I
126
X
X
X
X
y
y
y
y'"
T.
_»
_ff
,111
X
On trouve ainsi, en négligeant les puissances des accroissements supérieurs
à la troisième,
72 V =
x'
x" x'"
y
y y
^
X (hi—hiJi/ii—hs) (hi—h^){fi.2—h^)(hi—hi)(h3—h^)
ç'6
7a K* -z
P désignant le produit des différences des accroissements h deux à deux.
(Cours de M. G. Darboux, à la Sorbonne.)
8. Une droite AAi se déplace, ses extrémités décrivent deux courbes;
soient AT et AjTj les demi-tangentes aux trajectoires de A et Ai, décrites
chacune dans le sens du mouvement : prouver que
rf.AAj = — rfi.cosTAAi — dsi .cos AAiTj.
— Il suffit de différentier l'expression
a» = (t — ar, )« -+- (jK — 7i )* H- (2 - -1 )» ;
on peut aussi donner une démonstration géométrique.
9. En désignant par A le déterminant formé avec les dérivées premières,
deuxièmes et troisièmes des coordonnées d'un point d'une courbe par rap-
r l8 CHAPITRE VI.
port à l'arc s, prouver que
I ^'"2 -t- r"'2 H- 2"'2 I R'2
A2 =
R4t2 R2 R6 R«
10. Démontrer les relations suivantes, les dérivées étant toujours prises
par rapport à s :
Sx'x"' = - ^-,
^^'^"~ R\R/'
bX 37"= — 777
Ri R^t2 ■ RVR
le signe S indiquant que la somme doit être étendue aux trois coordonnées
( notation de Lamé); ainsi Sx'x'" — x' od" -\- y' y'" -^ z' z'" .
il. On considère une sphère ayant pour équation
(X-a)2-+-(Y — 6)2 4-(Z-c)2-p2 = o;
on écrit qu'elle rencontre une courbe définie parles équations a; =/(*),
y = ©(*), ^ = '^{s) {s étant la longueur de l'arc AM, A désignant un point
fixe pris sur la courbe et M le point variable {x, y, z)} en quatre points con-
fondus en un seul (sphère osculatrice); pour cela, on égale à zéro la fonc-
tion
F (0 = (/- «)^-f- (? - 6)'-+ («l^ - c)^ - p2
et ses trois premières dérivées. En déduire les formules
^ I ^A ^ I rfB . i dC
'' L ds ' \ ds ^ A ds
A, B, C étant les coefficients de l'équ-ation du plan osculateur, et
p2A2= (cv'^-+-y'^-^z'^-)(x"'^-hy"'^--hz"'^) — {x'x"'-i-y'y"'-+-z'z"'y.
12. Prouver que
p2 = R2 + T2R'2.
13. Si l'arc est pris pour variable indépendante, les coordonnées du centre
de courbure sont
X = x-^R'^x", Y=7-t-R2y', Z = ^ + R2^";
COURBES (iALCHES. I I9
on déduire, en posant
la formule
-=[(T)'-(f)']-
14. La partie principale de la distance d'une des exlrciuiiés d'un arc infi-
niment petit s au plan osculateur correspondant à l'autre extrémité a pour
mesure ^r^-' (O. Bonnet.)
15. La partie principale de la plus courte distance des tangentes aux e\-
trémités d'un arc infiniment petit est égale à — ^ (O. Bonnet.)
( Voir, pour les questions 9 à 15, le Cours d'Analyse de l'Ecole Poly-
technique, de M. Ch. Hehmite; Paris, Gauthier- Villars.)
16. Prouver que, si a, p, y sont les angles que la tangente à une courbe
en un point M fait avec trois axes rectangulaires, a', P', y' ceux que la nor-
male principale en M fait avec les mêmes axes, et a", P", y' ceux de la bi-
normale, on a
rfcosa' _ rfcosS' _ d co^Y '^^ • ^
dcosx dcos^ rfcosy di t
(0 désignant l'arc décrit sur la sphère de rayon i par l'extrémité du rayon
parallèle à la binormale; d'où il résulte que la tangente à la courbe sphé-
rique décrite par l'extrémité d'un rayon parallèle à la tangente est parallèle
à la tangente à la courbe sphérique décrite par l'extrémité d'un rayon pa-
rallèle à la binormale, et la direction commune est celle de la normale prin-
cipale. (J.-A. Seruet, Frenet.)
17. En conservant les mêmes notations, on a
dcosoL ■= cosa' da, f/cosa"= cosa' dm,
c?cosa'= — cosa di — cosa" du).
En conclure une relation entre les différentielles des arcs que décrivent sur
la sphère de rayon i les extrémités des rayons parallèles aux arêtes du trièdre
de référence.
18. Les équations
X = a -i- bt-^ct^, y = a'-\- b't-hc't^, z — a' -\- b" t -h- c' t^
représentent une parabole. Trouver les coordonnées de son sommet, de son
foyer, la direction de son axe, etc. Étudier les vecteurs ayant pour compo-
santes
dx dy dz d^x d^y d^z
dJ' dt' dt ^' Itt** It^' "dli'
120 CHAPITRE VII.
CHAPITRE YII.
PLANS TANGENTS
136. Soit f[x^y'^ ^) = o l'équation d'une surface S. Nous allons
prouver qu'en tout point M(^05 JJ^o? ^o)» pour lequel l'une au moins
des trois dérivées fx^^fy^-, f-^ est différente de zéro, les tangentes à
toutes les courbes passant par Met tracées sur cette surface sont dans
un plan qu'on nomme le plan tangent e/z M. En effet, une courbe
tracée sur la surface S peut être considérée comme étant l'intersec-
tion de cette surface et d'une autre surface S'; elle est donc définie
par deux équations
ff(x,y, z) étant seulement assujettie à la conditiony, (xo,JKo7-5o) = o•
Les équations de la tangente à cette courbe, au point M, sont
(I)
(^ "«>io^^^ ^'^ày,^^' -)/o =
= o.
(2)
(— )ë-^^-^«>t-^-->S =
= o,
Or, quelle que soit la fonction ft , la droite représentée par ces
deux équations est dans le plan défini par l'équation (i); ce qui
démontre la proposition.
Il résulte de là que le plan tangent en un point est déterminé
quand on connaît les tangentes à deux courbes qui passent par ce
point et sont tracées sur la surface.
137. Autres /ormes de V équation du plan tangent. — i° Si
l'on rend l'équation de la surface homogène, en posant
F(.,^,.,0 = (»/(f.f f).
on vérifiera, comme pour l'équation de la tangente à une courbe
PLANS TANGENTS. 121
plane, que l'équation du plan tangent au point (xq^ yo^ -07 '0) peut
s'écrire
àf àf df <if
dxQ '' oyçi ozq ato
2° L'équation /(.Tjj', z) = o définit z comme fonction de a- et
de^. Si l'on pose
dz dz
on a
df àf df df
On obtient en effet ces deux équations en annulant la dérivée de /(ar,^, s)
par rapport k x, y conservant une valeur constante, puis de même, la dé-
rivée de f{x,y,z) par rapport k y, x demeurant constant. Gela étant, en
représentant par de grandes lettres les coordonnées courantes, l'équation
du plan tangent au point {x, y, z) étant
(X-.,|H-(Y-^,|H^(Z-.,lf = „.
si l'on élimine ■— el -^ entre les trois équations précédentes, on obtient
ox oy -x V
Z-z=p{\-x)-^q{\-y).
Telle est la seconde forme que nous voulions donner à l'équation du plan
tangent.
138. Autre définition du plan tangent. — Menons par le point {x,y, z)
d'une surface un plan quelconque; la distance du po\nt{x-i-\x,y-i-\y, ^-t-As)
à ce plan a pour mesure, en supposant pour plus de simplicité les axes rec-
tangulaires,
A^_r^- B^A£_j-_CA£
v/A2 -H B2 -+- G2
Si nous regardons z comme fonction de x et dey, en supposant \x et A^
infiniment petits du premier ordre, \z sera aussi du premier ordre. Or,
on a
\z = p \x -+- q ^y -+-. . .,
les termes suivants étant du second ordre; la distance considérée sera donc
du second ordre si l'expression
(X-\-pC)\T-h{B-hgC)iky
est identiquement nulle, c'est-à-dire si A = — pC, B = ^— qC; l'équation du
122 CHAPITRK Vil.
plan cherché est alors
— pC(X — x) — gC(Y—y)-i-C{Z — z) = o.
On retrouve ainsi l'équation du plan tangent en M{cc, y,z); on peut donc
définir ce plan tangent : un plan tel que la distance à ce plan d^ un point
situé sur la surface à une distance de M infiniment petite du premier
ordre soit infiniment petite du second ordre au moins.
139. Autre méthode pour former V équation du plan tan-
gent {applicable aux coordonnées tétraédriques) . — Soit
f^x^^y^^z^ t) = o réquation d'une surface que nous supposerons
algébrique et de degré m. Soient x,y, z, t les coordonnées d'un
point A de cette surface, et X, Y, Z, T les coordonnées d'un point
quelconque M. Les coordonnées d'un point quelconque P apparte-
nant à la droite AM sont de la forme ^ -h }.X, j + )vY, ;ï + XZ,
t + ).T; pour que P soit un point commun à la surface /et à la sé-
cante AM, il faut et il suffît que X soit l'une quelconque des racines
de l'équation
/(^ + XX,jK-f->.Y, ^-i-XZ, ^-i-XT) = o.
Cette équation étant du degré m en X, le nombre de points d'inter-
section est égal à m; il y aura autant de ces points confondus avec
le point A que l'équation précédente aura déracines nulles; or, si
l'on développe le premier membre par la formule de Taylor, on
obtient l'équation
/(.,^...o^x(x|^y^-;.z|.t|)
Le terme indépendant de X est nul, puisque le point A appartient à
la surface. Si l'une au moins des quatre dérivées-^? -r^j -^j -^ n'est
^ ox oy oz ot
pas nulle, on voit que, si X, Y, Z, T ne vérifient pas l'équation
X^4-Y^ + Z^/ + T^ = o
dx dy àz dt '
c'est-à-dire si la droite AM n'est pas dans le plan défini par cette
équation, cette droite rencontre la surface en un seul point con-
fondu avec A et en w — i autres points; au contraire, dès que le
point M vient se placer dans le plan précédent, l'un au moins de
ces m — I points vient se confondre avec A et, par suite, une telle
l'LANS TANGKSTS. 123
sécante a au moins deux points communs avec la surface/ confondus
en A; on dit alors que cette droite est tangente à la surface, et l'on
voit que, dans l'hjpolhèse où nous nous sommes placé, le lieu de
toutes les tangentes en A à la surface /est un plan défini par l'équa-
tion précédente : ce plan est le plan tangent en A. Toute droite issue
de A, et non située dans ce plan, ne rencontre la surface /qu'en un
seul point confondu avec A; on dit alors que le point A est un
point simple. Nous sommes ainsi parvenu à ce résultat : en tout
point simple d'une surface algébrique il y a un plan tangent, défini
par l'équation écrite plus haut.
Si les quatre dérivées du premier ordre sont nulles au point A, on voit
que toute sécante issue de A rencontre la surface /au moins en deux points
confondus avec le point A, puisque les deux premiers termes de l'équation
en X que nous avons considérée sont nuls. On dit alors que le point A est un
point multiple de l'ordre p, si la première des dérivées partielles de la fonc-
tion/qui ne s'annule pas, au point A, est d'ordre p. Dans ce cas, on appelle
tangente en A toute droite issue de ce point qui rencontre la surface en />-+- i
points au moins confondus avec A, et l'on obtient l'équation du cône formé
par toutes les tangentes en égalant à zéro le coefficient de 1p, ce qui donne
l'équation symbolique
X 1- Y h Z — + r — / = o.
ox oy Oz "U p
Si /> = i, cette équation développée est la suivante :
le signe Q indiquant que la somme doit être étendue à toutes les coordonnées.
140. On démontrera, au moyen de la niéthode suivie en Géométrie plane
(t. I, p. 353), que si a, p, ..., X sont des fonctions linéaires des coordon-
nées T,jr, z prenant les valeurs a,, ^j, . . ., Xi au point M(a:i,_;'i, zi), le plan
tangent en M à la surface ayant pour équation /(a, p, . . . , X) = o sera défini
par l'équation
(,_„)|:^(^_p,)^^...+a_x,)|=o
et si a, p, . . . , X sont des fonctions linéaires et homogènes de x, y, z, t et que
l'équation /(a, 3, ..., X) = o soit elle-même homogène par rapport à a, p, ..., X,
l'équation du plan tangent sera
c/ai ' api aXj
124 CHAPITRE VU.
141. Plan tangent à C origine. — Si une surface passe par
l'origine des coordonnées, on obtiendra l'équation du plan tangent
ou, plus généralement, l'équation du cône des tangentes à l'origine,
en égalant à zéro l'ensemble des termes du plus bas degré dans le
premier membre de l'équation de la surface , mise sous forme
entière.
Soit
Oi{x, y, z) -^r ^i{x, y, z) ^ . . . =o
l'équation de la surface considérée, ^^(x, y, z) désignant l'ensemble
homogène des termes de degré/?. Les équations d'une droite issue
de l'origine étant
^ _ y _ ^ _
le point ayant pour coordonnées ao, |3p, yp sera sur la surface si p
est racine de l'équation y(ap, '^jo^^o)=: o, c'est-à-dire
Cette équation a une racine nulle et une seule, si cp, (a, [^, v) ^ o.
Une seconde racine sera nulle si '-pi(a, [3,y)^o; c'est-à-dire si la
sécante est dans le plan ayant pour équation
Oi{x,y,z) = o.
Ce plan est le plan tangent à l'origine.
Si cp, (x, y^ z) est identiquement nul, l'équation en p a au moins
deux racines nulles, quelles que soient les valeurs de a, |^, y; et,
dans ce cas, toute sécante issue de l'origine coupe la surface en
deux points au moins confondus avec l'origine; si le polynôme
<p2(^, y, z) n'est pas identiquement nul, on voit que l'ensemble des
droites ayant plus de deux points communs confondus avec l'origine
est représenté par l'équation
Et ainsi de suite. La proposition est donc démontrée.
142. Intersection d'une surface par son plan tancent en un point
simple. — Prenons pour plan des x, y le plan tangent en un point simple
d'une surface, l'origine étant le point de contact. L'équation de la surface
PLANS TANGENTS. 12a
sera do la forme suivante :
Z = ax^-h ^bxy-h cy^ -+- 2 dxz -+- 2 eyz -h/z^ -)-...,
chacun des termes non écrits étant de degré 3 au moins. L'équation de la
courbe d'intersection de la surface par le plan des x, y est, dans ce plan,
o = ax^ -f- ihxy -h cy- -+-....
Cette intersection a donc un point double à l'origine.
En particulier, si la surface est du second degré, elle est coupée par son
plan langent en un point simple, suivant une conique ayant un point double
en ce point, c'est-à-dire suivant deux droites.
On vérifie, par exemple, qu'une sphère est coupée par son plan tangent en
un plan quelconque, suivant les deux droites isotropes issues du point de
contact.
Considérons une surface de degré supérieur au second et supposons que
les tangentes au point double de la section par le plan tangent soient
réelles; prenons ces tangentes pour axes des x et des j'; l'équation de la sur-
face étant alors
s = 2 hxy -t- 2 dx z-\- -i. eyz -\- f z"- -f- . . . ,
si l'on coupe cette surface par le plan xOz, la section obtenue aura pour
équation, dans ce plan,
z ^^ idxz -^fz- -r-. . . ;
on voit que l'origine est un point d'inflexion, la tangente d'inflexion étant
l'axe des :f, c'est-à-dire celle des tangentes à la section par le plan tangent
par laquelle on a mené le plan sécant.
143. Remarque. — Si une droile issue d'un point A est tout
entière sur une surface, le plan tangent en A contient cette droite,
car si X, Y, Z, T sont les coordonnées d'un point quelconque de
cette droite et x^ y, z, t celles de A, on a par hypothèse
f{x -hl\,y-hlY,z-^-lZ,t-^n) = o,
quelle que soit la valeur de "X; donc les coefficients de toutes les
puissances de X sont nuls et, en particulier,
Ox oy Oz ôt
de là cette conséquence : si un plan coupe une surface de second
degré suivant deux droites, il est tangent à cette surface au point de
rencontre de ces deux droites, pourvu toutefois que ce point soit un
126 CHAPITRE VIF.
point simple. Ainsi, la conclusion serait en défaut pour un plan pas-
sant par le sommet d'un cône du second degré.
144. Rayons de courbure principaux. — Soit
z = ax^ -^ % bxy -\- cy^ -h. . .
l'équation d'une surface, l'axe des z étant la normale à l'origine et le plan
xOy le plan tangent. L'équation
ax- 4-26 xy -+- cy^ = 1
étant celle d'une conique ayant pour centre l'origine, on peut supposer que
les axes Ox et O^ soient les axes de symétrie de cette conique; alors l'équa-
tion de la surface aura la forme
z = ax^-^ cy^ -H. . . .
La section par le plan y = o a. pour équation
z = ax- -^ . . . .
Le rayon de courbure Ri de cette section a pour mesure j, ; mais
au point O, ;:'= o, 5" = 2«; donc Rj = — - ; de même R2 étant le rayon de
courbure de la section normale menée par Oy, on a
i C
L'équation de la surface peut s'écrire
^ = -TT- a-2 -+- -— r^ -H
2K1 •.>, R»
Cela étant, si l'on fait un changement de coordonnées en posant
X = x' cosa — ^' sina, y =■ x' ?,'\noL -{- y' cosa,
l'équation deviendra
cos^a sin^aX ,„ sinacosa , , /sin^a cos^a
^ = i,^rRr-^TR7r--^ -K7Rr"-^^v^i^^TR7;'>'
et l'on voit que les rayons de courbure R' et R" des sections normales rec-
tangulaires j^'=o et 2' = o sont déterminés par les équations
PLANS TANGENTS. I 27
d'oii l'on lire
I I _ I I
H"' "^ ÏF' ~" ÏÏ^ "^ ÏÏ^*
La somme constante ■^, -1- ^ se nomme la courbure moyenne au point
con'sidéré, Ri et Rj sont les rayons do courbure principaux en ce point.
Application au second degré.
Ii5. Considérons d'abord une splière
(X — rt)»-^(Y — *^î-4-(Z- c)2— K2 = o.
Le plan tangent au point {x, y, -) a pour équation
{\ — a){ T — a) -\- (\ — h ) {y — b) -ir {'/. — c) i z — c ) — W- = o,
en supposant remplie la condition
{x — ay- -r- (y — bf -\- (z — c)^ — R* = o.
On vérifie ainsi que le plan tangent est perpendiculaire au rayon
qui passe par le point de contact.
Soit, en second lieu, une surface de second degré quelconque
A J"2 -•- A' r- -H A" ;;- -f- 9. B^- -f- 2 B' 5J7 -+- ■>. W xy
-\- i Q.X -f- 2 QJy -h 2 C c: -(- D = o ;
le plan tangent au point (,r, j', z) appartenant à celte surface a pour
équation
AXa:-+- k'Y y -\- K-Zz ^'B{yZ -^ zY) ^W ( z\ -^ xl) ^W {x\ ^ y\)
+ C(X -h a-) -t-G'(Y-+-^)-<-C"'(Z -+--;-+- D ^ o.
146. Exprimer qu'un plan est tangent à une surface. — Cas
du second degré. — Soit
(i) «X-f-cY-4- (rZ -+-rT = o
l'équation d'un plan. Pour que ce plan soit tangent à une surface
ayant pour équation
(2) /(^>J, -> 0 = 0,
CHAPITRE VII.
il faut et il suffît qu'il existe un système de valeurs de x^ y^ z, t vé-
rifiant l'équation (2), et telles que l'équation
(3)
ox oy oz ôt
soit identique à l'équation (i). On obtiendra la condition demandée
en éliminant ^, jk, z, i, "k entre l'équation (2) el les équations
^-^ -lu
dy ' dz ' dt
\r.
Dans certains cas, on trouve deux équations de condition (surfaces
développables).
Dans le cas du second degré, en remplaçant \ par 2)., nous obte-
nons les équations du premier degré
(4)
kx -f- Wy -+- h'z -4-Gf —\u = o,
B"x-\- A'j -f-B^ -+-Ct — \v =0,
( B'x + B_/ + A"^ + G" ^ — X «^ = o,
Cx -{- C'y -h C"z H- Df — Xr =0,
ux -^- vy -t- wz -V- rt =0.
La dernière de ces équations remplace l'équation (2); en effet,
celle-ci pouvant s'écrire
df df df df
dx
ôz
dt
on peut y remplacer les dérivées par des quantités proportionnelles
M, P, (V, Z.
La condition demandée est donc
A B" B' G a
B" A' B G' V
B' B A" G" w
G G' G" D r
u i> w r o
Nous représenterons par — F(m, <p^w, r) le déterminant précé-
dent; on a
F(a, V, w, r) = au^+ a'i''^+ a"w^-i- dr^-\- ibvw -\- ib' wu -^-ib" uv
-k- 2cur-i- 2c'vr-\- 2 c" wr,
PLANS TANGENTS. I29
«, «', ..-, c" étant les mineurs du discriminant H de la forme
f {x,y^ z, t). Nous supposons H^ o.
L'équation F{u, v, w, /•) = o se nomme V équation tangentielle
de la surface représentée par f{x^ y, z, t) =z o en coordonnées
ponctuelles. Les coordonnées homogènes du point de contact du
j)lan (w, V, IV, r) tangent à cette surface sont
dF
du
dv ■
dF
dF
comme on s'en assure en résolvant le système (4).
147. Exprimer qu'une droite est tangente à une quadrique. — Soient
ux -+- vy -i- wz -+- rt = o, u'x -+- v' y -^ w' z -\- r' t = o
les équations d'une droite. Si cette droite touche la quadrique en un point
M(a7, y, z, t), l'équation du plan tangent en ce point doit être de la forme
( X a -4- ixu')x -\- ( X c + y^i'')y -h{lw -h iiw')z -\- (Xr -h ixr')t = o;
on doit donc pouvoir déterminer X, [x, x,y, z, t, tels que
A.X -+- B"j + B'^ -+-G;=Xa-+-{Jia',
B''x-\- A'y-hBz 4- G'ï = Xt^ -H (ji(^',
B'x + B j -i- A."z -h G'7 = X w -f- [JL w',
Cx -f- G'7 -t- G"^ +D^ —Ir -h n r',
ux -+- vy -+■ ivz -h rt = o,
u'x -h v' y -+- iv' z H- r' t = o,
et réciproquement, si ces équations sont vérifiées, la droite donnée passe
par le point {x, y, z, t) et se trouve située dans le plan tangent en ce point;
elle est donc tangente. La condition demandée s'obtient en éliminant x,y, z,
t, X, (JL entre les équations précédentes; on obtient ainsi
o.
A
B"
B'
G
u
u'
B"
A'
B
G'
V
v'
B'
B
A"
G"
w
M'
G
G'
G"
D
r
/•'
u
V
w
/•
o
o
u'
v'
w'
r'
0
o
148, Mener par une droite un plan tangent à une quadrique. — Soient
(«, V, w, r), {u', v', w', r')
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 9
l30 CHAPITKE VII.
les coefficients des équations de deux plans passant par la droite, c'est-
à-dire les coordonnées tangentielles de deux plans menés par cette droite;
un plan passant par l'intersection des deux premiers a pour coordonnées
tangentielles
M-f-Xa', p-hXp', w-^-lw', r + lr';
ce plan sera tangent si X est racine de l'équation
¥(ii -i-Xu', t'-f-Xp', w-\~'kw', /• -!- X/"') = o.
Il y a donc deux plans répondant à la question.
En exprimant que ces deux plans sont confondus en un seul, on obtient la
condition pour que la droite donnée soit tangente à la quadrique, sous la forme
dF ,dF ,dF ,dFY
= 0.
/ ÔF ,dF
4F(m, V, w, r) F(u', V , w' , r) — { u' -, h p - — h w
^ \ du dv
dw dr )
149. Équation du cône des tangentes à une surface, issues
d'un point donné. — Soient S(:ro, ^l'o) ^oj ^o) un point donné et
f{x, y, z, t) = o l'équation d'une surface. Soient x, y, z, t les coor-
données d'un point M; on sait que, pour déterminer les points de
rencontre de la droite SM et de la surface y, il suffit de résoudre l'é-
quation
f{xo+'kx, yç)+\y, z^i^Xz, tQ+Xt) = o;
on exprimera que SM rencontre la surface en deux points confon-
dus en écrivant que cette équation en X a une racine double; l'équa-
tion représentera le faisceau des tangentes issues de S. Si la surface
est du second degré, l'équation précédente pourra s'écrire
/o-i-XP + XV=o,
df df df df df
oxq oyQ ozq (Jto ox
en posant
et l'équation demandée est
4//o-P^ = o.
Le lieu des points de contact est déterminé par le système formé
par l'équation précédente et par l'équation y ^ o, c'est-à-dire par le
système y = o, P = 05 la courbe de contact est donc plane. Si l'on
représente par T =: o le plan tangent à la surface f en un point
M, [x^ ^ytj Zf, tf), et par P, ce que devient P quand on j remplace
les coordonnées courantes par les coordonnées de M|, on voit que
le plan tangent au cône en M| a pour équation
2/0T-PP, = 0.
PLANS TANGENTS. l3l
Celle équalion se réduit à T =: o, si le point M, est sur la courbe
(le contact.
Donc, le cône formé par les tangentes issues de M est tangent à
la quadrique tout le long de la courbe de contact, ou, comme on dit,
il lui est circonscrit. Le plan de la courbe de contact se nomme le
plan polaire du point S.
loO. Equation du cylindre circonscrit {(ont les génératrices
sont parallèles à une direction donnée. — Soient a, |3, y les para-
mètres de la direction donnée et x, y, z les coordonnées cartésiennes
d'un point; une droite issue de ce point est définie par les équa-
tions
on exprimera que cette droite est tangente, c'est-à-dire qu'elle ren-
contre la surface / en deux points confondus, en écrivant que l'é-
quation
/(ar-f-ap, JK + ^p, z -^- yp) = o
a une racine double.
Supposons que la surface soit du second degré et soit o(x,y, z)
l'ensemble homogène des termes du second degré ; l'équation en o
est alors
?-?(«, ?, ï) -+- ? (^ 'j^ + P ^ + T ^) +/(^, r, z) = o;
l'équation du cylindre demandé est donc
4/(:r,j,.)cp(a,?,Y)-(«^+?^5^Y;|{)'=o.
On vérifie, comme plus haut, qu'en chacun des points de la courbe
des contacts, qui est plane, le plan langent au cylindre est le même
que le plan tangent à la quadrique.
Remarque. — Si l'on suppose que le point S(j:o, j'o? ^o? 'o) dis-
paraît à l'infini dans la direction a, P, v l'équation du cône circon-
scrit de sommet S devient, à la limite, celle du cylindre circonscrit
parallèle à la direction (a, ^, y); c'est ce que l'on voit immédiate-
ment en remplaçant ^o) JKo) -o para, (3, y et ^o par o dans l'équation
du cône.
CHAPITRE VII.
Normale à une surface.
151. On nomme normale en un point M d'une surface la per-
pendiculaire menée, en ce point, au plan tangent au même point.
Si les axes sont rectangulaires, la normale au point M(5:,jk, z) à
la surface définie par l'équation f[x^y^ 5) ^ o a pour équations
Y —y _ Z — z
fy~A'
Le point M se nomme le point d' incidence ou le pied de la nor-
male.
Les pieds des normales issues d'un point (^oîJKo? ^0) sont à l'in-
tersection de la surface donnée et de la courbe définie par les équa-
tions
a!o — x _ yo — y _ z^ — z^
J X J ) J^
Plan tangent à une surface définie à l'aide de deux paramètres.
152. Soit F(a7, y, z^ —o l'équation d'une surface S; on peut dire que cette
équation définit z comme fonction des deux variables indépendantes x ç,x,y\
or, on peut faire un changement de variables et poser
u et V désignant deux nouvelles variables indépendantes; alors z pourra
aussi s'exprimer en fonction de u et p, et l'on aura, pour définir les points de
la surface donnée, le système
a^=f{if',v), y=fv{u,v), z=f2(u,v).
Réciproquement, un pareil système définit- en général une surface; sup-
posons en effet, par exemple, que les deux premières équations déterminent u
et p en fonction de a? et dey; ^ est alors une fonction de a? et de y. On ob-
tiendrait d'ailleurs l'équation de la surface en éliminant uetv entre les trois
équations données.
Gela étant, supposons qu'à chaque système de valeurs attribuées à u et v
corresponde un point M; on demande l'équation du plan tangent en M à la
surface que décrit ce point quand u et v varient.
Si l'on remplace v par une fonction de u et que l'on fasse varier u, le point
défini par les équations précédentes décrira une courbe tracée sur la surface S
et les équations de la tangente au point (u, v) seront
' X — x _ y —y _ Z — z
du dv du âv du dv
PLANS TANGENTS.
OU, en introduisant un paramètre variable X,
X_^_X^-X.'^=o,
ou ov
i33
du
Y-r-XS-X.'^==o,
ùv
Z_^_X^^-X.'^=o.
du Ov
En éliminant X et \v', on voit que la tangente considérée est dans le plan
défini par l'équation
Y -/,(«, i^)
àA à/i
du dv
^-Mu,^^ t f
Il convient de remarquer que cette équation disparaît si, pour un point
M (m, v), les dérivées partielles par rapport à l'un des paramètres sont nulles
toutes les trois, ou encore si les dérivées partielles par rapport à u sont pro-
portionnelles aux dérivées par rapport à v.
Dans ce cas, les équations (i) représentent toujours la même droite, sauf si
àf
du dv du
dv du dv
df df\ dfv ,.~, , . , , . , ,
alors, en supposant —-? 4— > -f- différents de zéro, les équations de la tan-
'^'^ dv dv dv
gente sont
X — ^
d''/ à-f , dH „ df „
du^ dudv dv^ dv
On en déduit, pour l'équation du plan tangent,
du^ dudv dv^
dv
o,
en n'écrivant que la première ligne du déterminant.
On peut arriver à l'équation du plan tangent par un procédé très simple.
Soit ¥{x,y, z) = o l'équation de la surface; regardons x, y, z comme fonc-
tions de u et V, et différentions par rapport à a, puis par rapport à f , ce qui
donne
d¥df_ àF àfi
dx du dy du
dF df àFàA
dx dv dy dv
dF dh
dz du
dz dv ~°'
l34 CHAPITRE VII.— PLANS TANGENTS.
l'équation du plan tangent étant
, „ ,,. . dF aF £)F , . , .
il ne reste plus qu a éliminer -r- •> -^ ■> -— entre les trois équations précé-
da; o/ c;^
dentés.
On voit que, si les dérivées partielles par rapport à u sont proportion-
nelles aux dérivées par rapport à v^ c'est-à-dire si la courbe ii = const.
est tangente à la courbe v = const., on ne peut déterminer les rapports de
dF aF dF . ., , . ,, . ,
j- > -r— et -r— ; mais u ne s ensuit pas que ces dérivées soient nulles et, par
suite, on ne peut pas en conclure que le point considéré (a, v") soit un point
singulier de la surface.
EXERCICES.
1. Deux surfaces ont, en général, un certain nombre de points communs
pour lesquels les plans tangents font un angle donné. En particulier, deux
sphères quelconques sont orthogonales en tous les points du cercle de l'in-
fini.
2. Exprimer que deux surfaces sont tangentes en un point. Ce problème,
qu'on peut considérer comme cas particulier du précédent, en diffère nota-
blement. Application à deux sphères.
3. Exprimer qu'une surface et une courbe se coupent sous un angle donné.
4. Déterminer les plans tangents communs à deux sphères.
5. Cônes circonscrits à deux sphères.
6. Mener par un point un plan langent commun à deux sphères.
7. Mener par une droite un plan tangent commun à deux sphères : condi-
tion de possibilité.
8. Mener un plan tangent commun à trois sphères.
9. Trouver l'équation du plan tangent en un point d'une surface définie
au moyen de deux paramètres m, v^ en écrivant que la distance du point
(w -f- Aa, V -\- Lv) à un plan mené par le point (m, p) est un infiniment petit
du second ordre au moins, quel que soit le rapport - — ■■> ^u et iiv étant re-
^ Au
gardés comme étant du premier ordre. Traiter aussi le cas où -r- ) t— > -r—
^ du ou ou
„ . àf d/i d/a
sont proportionnelles a -^> -^, -—•
ov OV Oi>
10. Former l'équation tapgentielle d'une sphère rapportée à des axes quel-
conques.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. iS*»
CHAPITRE YIII
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. - GÉNÉRATION DES SURFACES
OU DES LIGNES.
153. Soient
(i) f{x,y,z,a) = o, fi(x,y,z,a) = o
deux équations renfermant un paramètre arbitraires. A chaque va-
leur Oo de a correspond une courbe définie par les équations
(2) f{x,y,z,ao) = o, /i(x,y, z, ao) = o.
Si a varie d'une manière continue, la courbe considérée se dé-
forme et se déplace; elle engendre un lieu dont on obtient l'équa-
tion en éliminant a entre les deux équations (i). En effet, soient
^o> yoi ^0 les coordonnées d'un point M de la courbe Go définie par
les équations (2); on a
/(a^cJKo, ^0, «0) = 0, f\{cco,yo,ZQ,ao) = 0;
par conséquent les équations
(3) f(xo,yo,zo,a) = o, /i(:ro,7o, ^o, «) = o
ont au moins une solution commune : «o j donc, si nous savons
former la condition nécessaire et suffisante pour que les équations (3)
en a aient au moins une solution commune, on aura
(4) R(a:o,7o, ^0) =0
et, par suite, tout point M du lieu est sur la surface ayant pour
équation
(5) R{x,y,z) = o.
Réciproquement, soit M{a:Q, yo^ ^0) un point de cette surface;
ses coordonnées vérifiant l'équation (4), les équations (3) ont au
f36 CHAPITRE VIII.
moins une solution commune «o et, par suite, le point M est sur
une courbe définie par les équations (2); le point M est donc un
point du lieu.
154. 11 y a lieu de faire ici une remarque analogue à celle qui a été
faite pour la recherche des lieux géométriques en Géométrie plane.
Pour qu'un point M(^o,yo, ^0) de la surface trouvée fasse partie
du lieu, il peut arriver qu'il soit nécessaire que les équations (3)
aient au moins une solution commune «o satisfaisant à certaines
conditions; par exemple, cette solution «o devra être réelle et, en
outre, comprise entre certaines limites. Si ces conditions ne sont
pas remplies, certaines parties du lieu trouvé pourront être des par-
ties parasites.
On voit encore que^ si l'une des surfaces représentées par l'équa-
tion (i) passe par un point fixe, ou contient une courbe fixe, ce
point ovi cette courbe feront partie du lieu trouvé.
Cas de plusieurs paramètres.
155. Il arrive souvent que les équations de la ligne mobile
renferment plusieurs paramètres. Supposons que le nombre des
paramètres variables soit n\ dans ce cas il faudra assujettir, en gé-
néral, ces paramètres k n — 1 relations.
Soient, par exemple, les équations
f {x,y,z,ai,ai, . ..,aa) = o,
/l(^)7,^i <^t, «52, . • -, <^«) = o,
?i(«i, «2) • •., ««) = 0,
Cp2 («1, «2) • • -, CLil) = O,
©„_i(ai, a^, .... an) — o.
On obtiendra l'équation de la surface engendrée par la courbe
génératrice définie par les deux premières équations, en éliminant
les n paramètres a,, «27 .."_a,i entre les /i + i équations précé-
dentes. Nous avons déjà fait plusieurs fois le raisonnement qui
convient à ce genre de questions ; il est inutile de le reproduire une
fois de plus.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. 187
Génération d'une ligne.
156. Supposons qu'un point M.[x,y, z) appartienne à trois sur-
faces, dont les équations
¥{x,y,z,a) = o, ¥i{x,y, z, a) = o, ¥i{x,y, z, a) = o
renferment un paramètre variable a, on aura l'équation du lieu en-
gendré par le point M, en éliminant a entre ces trois équations; ce
qui donnera, en général, deux équations
f{^,y:S) = o, fi{x,y,z) = o;
le lieu de M sera donc une ligne.
D'ailleurs, si l'on résout le système proposé, on peut en tirer
et nous savons déjà qu'un pareil système représente une courbe.
157. Cas général. — Il peut arriver, d'une manière tout à fait
générale, qu'on ait à chercher le lieu décrit par un point dont les
coordonnées vérifient n -h i équations renfermant n paramètres
Fi(ar,^, s, ai,rt2, „ .,rt„) = o,
¥i{x,y,z, ai, a., an) = o,
Fn+i{^,y, 3,ai,ai ...,an) = o ;
l'équation du lieu s'obtiendra encore en éliminant «i , «o» • • •? <z„,
entre ces n -f- 1 équations; on aura ainsi une équation unique, en
général, représentant une surface.
S'il y avait n -\- 2 équations, en éliminant les n paramètres, on
obtiendrait deux équations entre x,y, z, et le lieu serait une ligne.
Il est superflu d'ajouter que, si l'on donnait autant d'équations
qu'il y a de paramètres, tout point de l'espace pourrait convenir;
car, si l'on attribue k x, y, z des valeurs particulières .To, yo, Zq, on
aura n équations pour déterminer n inconnues a,, a-i-, . . - , ««. Ce-
pendant, dans certains cas, il peut se faire que l'élimination des
paramètres soit possible, mais alors au résultat de l'élimination cor-
respond un théorème et non plus un lieu géométrique.
l38 CHAPITRE VIII.
158. Directrices. — Supposons qu'il s'agisse de trouver l'équa-
tion de la surface engendrée par une courbe dont les équations
renferment deux paramètres a, h. Pour que la courbe engendre une
surface, il est nécessaire que les paramètres a Ql b soient liés par
une équation; on obtient ordinairement cette équation en exprimant
que la génératrice est assujettie à rencontrer une courbe fixe, qu'on
nomme directrice.
Soient
(G) f{x,y,z,a,b) = o^ fi{x,y, z, a, b) = o
les équations de la génératrice, et
(D) <f{x,y,z) = o, t^i{x,y,z) = o
les équations de la directrice. Pour exprimer que ces deux courbes
se rencontrent, il faut écrire que ces quatre équations en x, y, z
ont au moins une solution commune, c'est-à-dire éliminer x^y^ z
entre ces équations. Ou obtiendra ainsi une équation de condition
et il n'y aura plus qu'à éliminer a el b entre cette équation et celles
de la génératrice.
Plus généralement, si les équations de la génératrice renfermaient
n paramètres, il faudrait n — i directrices pour que la courbe mo-
bile pût engendrer une surface; à chaque directrice correspond , en
effet, une relation entre les paramètres.
Nous allons maintenant donner quelques exemples.
159. Étant données une sphère S et une droite A, on demande le lieu
des sommets des cônes circonscrits à la sphère suivant les courbes d'in-
tersection de cette sphère et des plans menés par la droite donnée.
Prenons pour origine le centre de la sphère, l'axe des z étant parallèle à
la droite donnée, l'axe des x étant la perpendiculaire abaissée du centre sur
cette droite, et enfin l'axe des y étant perpendiculaire aux deux autres
axes. Les équations de la sphère et de la droite sont
.r2-|-j2_,_52_ R2 — o,
X = a, y z= o.
Un plan mené par A a pour équation
(i) X — « + XY = o.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. 189
Soient X, y, z les coordonnées du sommet du cône circonscrit à la sphère S
le long du cercle suivant lequel elle est coupée par ce plan; le plan de la
courbe de contact a pour équation {M^)
(2) Xa^ + Yj + Z:;— R2=o.
Identifions les équations (i) et (2), ce qui donne
(3) ^ = 0; X = \ =
Les équations du lieu s'obtiendront en éliminant X entre les équations (3);
on trouve ainsi
R2
z = o, X = — •
a
Le lieu est donc une droite Ai facile à construire; mais, si l'on ne consi-
dère que des figures réelles, la droite tout entière ne convient pas nécessai-
rement au lieu; il faut en effet que le cercle, intersection du plan (i) et de
la sphère, soit réel; pour cela, il faut et il suffit que la distance de l'origine
au plan sécant soit moindre que le rayon de la sphère, c'est-à-dire que X vé-
rifie l'inégalité
-v^<R,
v/i-f-X2
en supposant a > o; ce qui donne
Cette condition est toujours vérifiée si l'on suppose a < R ; supposons a > R ;
I -If ^ \/a^— R- ^ ^ v/«"-— R2 , , . .
dans ce cas, il laut supposer X > ^ ou X < ; la droite A,
coupe la sphère S en deux points ayant pour ordonnées j' = ± — y/a- — R'^;
R2
un point quelconque de Aj ayant pour ordonnée/ = X — , les points d'inter-
section trouvés sont ceux qui correspondent à \ = ±iJ^l__31; donc la
R
portion de Ai située à l'intérieur de la sphère ne correspond pas à la défini-
tion géométrique du lieu.
160. Trouver le lieu des intersections de deux plans faisant partie de
deux faisceaux homo graphiques. — Soient P = o, Q = o les équations
d'une droite A; P'= o, Q'= 0 les équations d'une droite A'; un plan appar-
tenant au premier faisceau a pour équation
P-f-XQ = o;
un plan appartenant au second faisceau
P'-hX'Q' = o.
l4o CHAPITRE VIII.
La relation homographique la plus générale étant
XX' + aX + 6X'-f-c = o,
l'équation du lieu est
PP'— aPQ'— èQP'-i- cQQ' = o.
Si l'on suppose que P' corresponde à P et Q' à Q, on peut disposer des
coefficients de façon que la relation homographique se réduise à X = X'; l'é-
quation du lieu est alors
PQ'— QP'=o.
Le lieu est une surface du second degré.
Cas particulier. — Supposons les droites A, A' parallèles et les plans coi'-
respondants perpendiculaires; soient
x — x^ _ y—yç) z — zq
a b c .
cc'-x^ ^ y — yx ^ z — z^
abc
les équations de A et de A'; un plan passant par A a pour équation
(i) al^z — z^) — c {x — x^;) + \ lc{y —y^) — b{z — z^)\^o,
de même
(2) a(^_^j)_c(a7 — a7i)-hX'[c(jK— jKi) — 6(5 — ^i)] = o
représente un plan passant par A'; ces plans étant supposés rectangulaires,
on doit poser
(3) c2(i-+-XX')-j-(a-Xè)(a — X'è) = o;
on aura l'équation du lieu en éliminant X et X' entre les équations (i), (2), (3).
Le lieu est évidemment un cylindre circulaire droit; si l'on pose
cjo — è^o = a, «-Zo — ciPo = p, bxo— ayo — ^{,
cyi — bzi — xi, azi-^cxi= '^i, bxi~ ayi~yi,
[' équation du cylindre prend la forme symétrique
(cy — bz — ix){cy — bz — ai) -+- (az — ex — '^)(az — ex — ^i)
-h{bx — ay — y) (bx — ay — yi) = 0,
ou encore
<
(«2+ b^^c^''){x^-+-y''+ z^)—-(ax^ by ■+■ cz)^— (x + ai)(cy — bz)
— (?-+- ^i){az — cx) — {y-h-{i){bx — ay)-^-oi.oii-h ^'^i-hyyi = 0.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l4l
Cylindres.
161. On nomme cylindre une surface engendrée par une ligne
droite qui se déplace en s'appujant sur une directrice fixe et en res-
tant parallèle à une direction donnée.
L'équation d'un cylindre peut toujours se mettre sous une forme
remarquable. Si l'on choisit pour axe des z une droite parallèle à la
direction des génératrices, l'équation du cylindre sera de la forme
/(^,r)'=o:
mais, si Ton fait un changement de coordonnées, x et j^ se change-
ront en des fonctions linéaires P, Q des nouvelles coordonnées et
l'équation prendra la forme
/(P,Q) = o,
P = o, Q = o représentant deux plans non parallèles.
On arrive à ce résultat directement de la façon suivante :
Si l'on représente par les équations
P = o, Q = o
la direction donnée, Pet Q étant deux polynômes du premier degré,
les équations d'une génératrice quelconque seront de la forme
P = a, Q = 6.
En exprimant que cette droite s'appuie sur une courbe fixe donnée,
on aura une équation de condition
/(a. b) = o,
et l'équation de la surface s'obtiendra en éliminant «, b entre les
trois équations précédentes, ce qui donne
/(P, Q) = o.
162. Réciproquement, si P et Q désignent deux polynômes li-
néaires
P = ax -+- by 4- C5 -4- c/, Q = a' x -f- b'y + c' z + d'
supposés distincts, c'est-à-dire tels que l'un au moins des déter-
l42 CHAPITRE VIU.
minants ab' — ba', bd — cb\ ca' — ad soit difFérent de zéro, toute
équation de la forme
/(P,Q) = o
représente un cylindre dont les génératrices sont parallèles à la
droite D, ayant pour équations P ^ o, Q = o.
En effet, supposons qu'on trace sur la surface représentée par
l'équation donnée une courbe quelconque, et soient ^05 J'o? ^o les
coordonnées d'un point M de cette courbe; je dis que la parallèle
à D menée par M est tout entière sur la surface S; effectivement, si
Po et Qo désignent ax^ + by^ + cZq -\- d el a'x^ -h b'y^ + d z^ + d,
les équations de cette parallèle sont
P = Po, Q = Qo.
Pour qu'un point M' de cette parallèle appartienne à S, il faut et
il suffit que
■ /(P', Q') = o;
or cela est évident, car
P'=^Po, Q'=Qo
et le point M étant par hypothèse sur S, on a
/(Po,Qo) = o.
D'ailleurs, on peut remarquer que l'équation donnée peut être
regardée comme étant obtenue en éliminant les deux paramètres
a, b entre les équations
P = a, Q=è, f{a,b) = o.
163. Problème. — Former V équation du cylindre ayant pour
directrice la courbe définie par les deux équations
f{^,J^z) = o, fi{x,y,z) = o
et dont les génératrices ont pour paramètres directeurs cl, |3, y.
Soient x,y^ z les coordonnées d'un point M; ce point sera sur
le cylindre si la parallèle à la direction donnée, menée par M, ren-
contre la directrice donnée.
Les coordonnées d'un point quelconque de cette parallèle étant
de la forme x + ap, jk + l^p, z + yo, il faut et il suffît, pour qu'il
LIJELX GÉOMÉTRIQUES. 1^3
en soit ainsi, que les deux équations
/(a7-4-ap,7-i-3p, 5 + Yp) = o, /i(x + tp, y -h ^p, 3 + Y?) = »
aient au moins une solution commune. On obtiendra donc J'équa-
lion demandée en éliminant p entre les équations précédentes.
Cas particulier. — Soient
z=o, /{x,f) = o
les équations de la directrice et
X = as, y = b z
celles de la direction des génératrices; les équations d'une géné-
ratrice étant
x = az-hp, y = bz-i-q,
les paramètres p, q sont les coordonnées de la trace de cette géné-
ratrice sur le plan de la directrice plane donnée \ l'équation du
cylindre est donc évidemment
f{x — az,y — bz) = o.
L'équation
{x — az — x^Y -!- {y — bz—yoy- — Y{^ — o
représente un cylindre circulaire oblique.
16 i. Théorème. — Le plan tangent à un cylindre est le même
en tous les points d^ une génératrice.
La proposition se vérifie facilement si l'on suppose l'axe des z
parallèle aux génératrices; dans ce cas l'équation du cylindre étant
le plan tangent en un point M(a;o, ^oj ^o) de cette surface a pour
équation
il est donc indépendant de la position du point M sur la généra-
trice j: = To, jK =J>^0' La trace de ce plan sur le plan xOy est la
tangente au point (^o> J'o) à la trace du cylindre sur ce plan.
l44 CHAPITRE Vlir.
La vérification se fait aussi avec l'équation générale /(P, Q) = o. En effet,
pour des points Mq, Mi situés sur une même génératrice, on a Pi = Po et
Qi = Qo; or, les plans tangents en Mo et Mi ont pour équations
(P-P.)|;H-(Q-Q.)5|=o
et
et ces équations sont identiques, en vertu de la remarque précédente.
165. Problème. — Reconnaître si une surface donnée est cy-
lindrique.
On coupe la surface par un des plans de coordonnées ; supposons
que la section par le plan xOy soit une courbe ajant pour équa-
tion fi^Xy y) =^ o. L'équation générale des cylindres ayant cette
courbe pour directrice estf(x — az, y — bz) = o. On cherche s'il
est possible de déterminer a et b, de façon que cette équation soit
identique à celle de la surface donnée.
Nous trouverons une méthode plus simple pour le second degré.
Cônes.
466. On appelle cône une surface engendrée par une droite, qui
se déplace en passant toujours par un point fixe nommé le sommet
du cône.
Soient ^Oî^oj ^0 les coordonnées du sommet; on peut mettre les
équations de la génératrice sous la forme
X -- Xq = a{z — z^), y—yo = b{z — Zç)).
Il faut que les deux paramètres a, b vérifient une équation
F<a, è) = o,
que l'on obtiendra, par exemple, en exprimant que la génératrice
rencontre une directrice donnée, ou encore qu'elle se déplace en
restant tangente à une surface donnée. L'équation du cône engendré
est donc
F /^~^% .r— .ro'
\z—Zq' Z — .
ou
/(^ — a:-o, JK— JKo, z — z^) = o,
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l45
/ désignant une fonction homogène. En particulier, l'équation d'un
cône, ayant pour sommet l'origine des coordonnées, est de la forme
le premier membre étant homogène.
Plus généralement, supposons que le sommet soit défini par trois
équations du premier degré
P = o, Q = o, R = o,
en supposant que le déterminant des coefficients de x, y, z soit dif-
férent de zéro; une droite quelconque, passant par le point de con-
cours de ces trois plans, peut être représentée par deux équations
de la forme ^
P=aR, Q = 6R;
si les paramètres «, h sont liés par l'équation de condition
F(a, b) = o,
l'équation du cône sera
ou, sous forme homogène.
Ff;;,§)=o
/^P, Q, R) = o.
167. Réciproquement , à la condition expresse que P, Q, R dé-
signent trois fonctions linéaires de x^y^ z distinctes, une équation
/(P, Q, R) =^ o, dont le premier membre est homogène par rapport
à P, Q, R, représente un cône ayant pour sommet le point S, com-
mun aux plans ayant pour équations
P = o, Q = o, R = o.
Effectivement, soient ^o>JKo? ^o les coordonnées du point S, et P^,
Qo, Ro les résultats de la substitution des coordonnées de ce point
aux coordonnées courantes dans P, Q, R; une droite quelconque
passant par S a pour équations
P _ jQ ^ R
f*o Qo Ro
Soient x^^y^^ s, les coordonnées d'un point quelconque M de
NlEWENOLOWSKI. — G. ail., III. 10
l46 CHAPITRE VllI.
la surface représeatée par l'équation donnée; on a, par hypothèse,
/(P,,Q,,Ri) = o;
mais
Po Qo Ro '
donc x^ y, z étant les coordonnées d'un point quelconque de la
droite SM, on a aussi
Z - il - -?.
Pi " Qi ~ Ri
et, par suite,
/(P,Q,R) = o;
ce qui prouve que la droite SM est tout entière sur la surface /;
cette surface peut donc être engendrée par une droite passant par S
et s'appuyant sur une courbe fixe, car on peut supposer que le
point M décrive une courbe tracée sur cette surface; en un mot, la
surface considérée est un cône. D'ailleurs, en écrivant l'équation
sous la forme
./P Q
■^U' R^
ou
P Q
R' R,' -°'
on peut considérer cette équation comme obtenue en éliminant les
deux paramètres a, b entre les trois équations
P = aR, Q = ^R, ¥{a,b) = o.
Remarque. — Si les polynômes P, Q, R étaient liés linéairement, de sorte
que l'on eût, par exemple, R ^ aP-h ^Q, l'équation homogéne/(P, Q, R) =o
représenterait un cylindre, puisqu'elle serait de la forme ç(P, Q) = o. Ainsi,
par exemple,
f{x —y, y — z,z — x) = o
n'est pas l'équation d'un cône, mais d'un cylindre.
Si Q et R étaient fonctions linéaires de P, l'équation donnée représenterait
un système de plans.
168. Trouver V équation du cône ayant pour sommet un point
donné S(.ro, j^o? -^c ^o) Gt pour directrice la courbe définie par
les deux équations
(i) ./(^,r, 2, 0 = 0,
(2) fr{x,y,z,t) = o.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l^J
Soient x^j', z, t les coordonnées d'un point M du cône cherché;
les coordonnées d'un point quelconque de la génératrice SM étant
de la forme
a7-l-X.ro, J' 4- X/o, 2-(-X:;o, t-\-\t^^
pour que SM s'appuie sur la directrice donnée, il faut et il suffit
que les deux équations
(3) / {x-\-\x^, y-\-\yo, z-^Izq, t-hlto) = o,
(4) /i(-^-H>^^o, JKH-Xj'o, z-hlzo, t-{-lto) = o
aient une racine commune X. On aura donc l'équation demandée en
éliminant \ entre les équations (3) et (4).
En particulier, supposons que le sommet donné soit l'origine des
coordonnées, c'est-à-dire supposons a^o = jKn = ^o = o; les deux
équations (3) et (4) se réduisent à celles-ci :
/ (x y, z, f-h Ito) = o,
/i(x,y,z, /-4-X/o) = o.
Au lieu d'éliminer )x, on peut, ce qui revient au même, éliminer
t-\-'kto; il est donc évident que l'équation du cône cherché s'ob-
tiendra en éliminant t entre les équations (i) et (2).
Application. — Soit à trouver l'équation du cône ayant pour sommet
l'origine des coordonnées et pour directrice le cercle défini par les équa-
tions
(x - x,y -^ (y -yo)- ^ (^ - ^0)^ - l\' = o,
ux -{- vy -\- wz — 1 = 0.
Rendons les deux dernières équations homogènes; il suffira d'éliminer la
variable d'homogénéité; ce qui donne
[x — Xq{ux -k- vy -^ w z)]- -\- [y — yQ{ux -\- vy -^ w z)Y
-r-[z — Zq{ux ->:- vy + w z)Y — K-{ux -^vy -h wzY = o,
ou
xi-hy-i -+■ z^ -h {ux -^ vy -h w z)i ( xl -+-75 -+- -g — R)^
— {xxq -hyyo -h zzo){ux + vy -h »'z) = o.
169. Théorème. — Le plan tangent à un cône est le même en
tous les points d^ une génératrice.
Prenons le sommet du cône pour origine des coordonnées, son
équation sera
f{x,y, 3) = o,
l48 CHAPITRE VIII.
le premier membre étant homogène. Si a, [3, y sont les paramètres
de direction d'une génératrice, les coordonnées d'un point quel-
conque M de cette génératrice seront x = ap, y = ^p, 5 = Yp. Le
plan tangent en M a pour équation
ûx ay àz
ou
'^ doc^^ d^^^ d-^-""^
cette équation est indépendante de p, ce qui démontre la propo-
sition.
170. Reconnaître si une surface donnée est un cône. — On
transporte l'origine des coordonnées en un point ^o? J'o? ^o ^t l'on
cherche si l'on peut déterminer ^Q^y^, z^ de façon que la nouvelle
équation soit homogène par rapport aux nouvelles coordonnées.
Surfaces conoïdes à plan directeur.
171. On appelle ainsi une surface engendrée par une droite mo-
bile qui s'appuie sur deux directrices fixes, dont l'une est une droite,
et enfin reste parallèle à un plan fixe nommé plan directeur.
Soient P = o l'équation du plan directeur donné, Q = o, R = o
les équations de la directrice rectiligne donnée. Les équations d'une
génératrice seront évidemment de la forme
(i) P = a, Q = èR,
a el b désignant deux paramètres variables. En exprimant que la
génératrice s'appuie sur la seconde directrice, on obtient une équa-
tion de condition
(2) f a,b) = o
et l'équation de la surface engendrée est, par suite,
Réciproquement, toute équation de cette forme peut être regardée
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l/jQ
comme obtenue en éliminant les paramètres a, b entre les équa-
tions (i) et (2); elle représente donc un conoïde.
Au lieu de s'appuyer sur une droite et sur une courbe, la géné-
ratrice peut être assujettie à s'appujer sur une droite et à rester
tangente à une surface donnée.
172. Exemples. — 1° Plan gauche. — On appelle ainsi la surface conoïde
dont les deux directrices A, A' sont rectilignes.
Prenons la droite A comme axe des z; on obtient une génératrice quel-
conque en joignant les traces des droites A, A' sur un plan parallèle au plan
donné; prenons l'une des génératrices ainsi obtenues pour axe des x\ enfin,
supposons le plan yOz parallèle à A', le plan xOy étant parallèle au plan
directeur; les axes étant ainsi déterminés, les équations de A sont a? = o,
jK = o, et celles de A' : a* = a, ^ = bz.
Les équations d'une génératrice sont de la forme
z = A, y = mx,
puisque cette droite doit s'appuyer sur l'axe des z et être parallèle au plan
xOy; en exprimant que la génératrice rencontre A', on obtient la condition
bh = ma.
Il ne reste plus qu'à éliminer les paramètres variables m, h; ce qui donne
l'équation du conoïde
bzx — ay = 0.
On voit que la section de cette surface par un plan parallèle à yOz est
représentée par les équations
37 = a, bzx — ay =: o,
qui définissent une droite. Cette droite mobile rencontre les génératrices du
premier système et reste parallèle au plan zOy.
De plus, soient Xq, yo, Zq les coordonnées d'un point M de la surface
trouvée, de façon que
bzoXQ = ayo;
on peut représenter une droite du premier système par les équations
bh
z = h, y = -^,
et déterminer h de façon que cette droite passe par M, car les deux équa-
tions
bh
Zo= n, yo= — •2*0
l5o CHAPITRE VIII,
sont compatibles; de même on peut déterminer a, de façon que
Xo = a, bzo— ajo = o.
On voit aussi qu'il passe deux droites par chaque point de la surface
trouvée. Nous verrons plus loin que c'est une propriété générale des sur-
faces du second degré.
1° Hélicoïde à plan directeur. — Considérons une hélice définie par les
équations
a?=Rcosa, ^=:Rsina, z = a'x\
une droite perpendiculaire à l'axe du cylindre sur lequel cette hélice est tracée
et qui s'appuie sur l'axe a pour équations
^ =. A, j'^a^tanga;
en exprimant que la droite rencontre l'hélice, on a la condition aa = /?;
l'équation du conoïde engendré est donc
y z
— = tang - •
se ° a
Surfaces de révolution.
173. On appelle sur/ace de l'évolution toute surface engendrée
par la rotation d'une courbe fixe, plane ou gauche, autour d'un
axe A. Tout point de la courbe donnée décrit un cercle ayant son
centre sur l'axe et dont le plan est perpendiculaire à cet axe, et qu'on
nomme parallèle . Une surface de révolution peut donc être consi-
dérée comme engendrée par un cercle mobile dont le centre décrit
une droite fixe (l'axe) et dont le plan reste perpendiculaire à cette
droite, c'est-à-dire un cercle ayant pour axe la droite A; ce cercle
mobile étant assujetti à rencontrer une directrice fixe.
Ce second mode de génération va nous permettre de trouver la
forme de l'équation de toute surface de révolution.
En effet, tout cercle dont le centre est sur un axe A perpendicu-
laire à son plan peut être considéré comme l'intersection d'une
sphère ayant son centre en un point quelconque de l'axe et d'un
plan perpendiculaire à cet axe; et, par conséquent, si P = o est
l'équation d'un plan perpendiculaire à A et o- = o, l'équation d'une
sphère déterminée ayant son centre sur A, les équations de tout
cercle satisfaisant aux conditions données pourront se mettre sous
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l5l
la forme
(0 T = a, V = b
et réciproquement, quels que soient a et b, ce système représente
un cercle satisfaisant à ces conditions. Pour que ce cercle rencontre
une courbe fixe, il faut et il suffit qu'il y ait entre a el b une
relation
(2) /(a,b) = o,
qu'on obtiendra en éliminant x^y, z entre les équations du cercle
mobile et celles de la directrice donnée; donc la surface engendrée
aura pour équation
/(a, P) = o.
Ainsi, l'équation d'une surface de révolution quelconque peut
toujours être formée au moyen de deux fonctions o", P5 a- = o étant
l'équation d'une sphère et P = o celle d'un plan.
174. Béciproqiiement , toute équation de la forme précédente
représente une surface de révolution dont l'axe est la perpendicu-
laire abaissée du centre de la sphère o- sur le plan P.
En efTet, une équation de cette forme peut toujours être regardée
comme obtenue en éliminant deux paramètres a, b entre les équations
(i) et (2).
On peut d'ailleurs faire le raisonnement suivant : soient a:o,yo, Zq
les coordonnées d'un point M de la surface représentée par l'équa-
tion donnée, de sorte que
/('o, Po)= o,
Tq, P^ étant les résultats de la substitution des coordonnées de M
aux coordonnées courantes. Les équations
(T = do , P = Po
représentent un cercle passant par M, ayant son centre sur la per-
pendiculaire abaissée du centre de la sphère t sur le plan P et dont
le plan est parallèle au plan Pq ; or, un point quelconque M^ de ce
cercle est sur la surface, attendu qu'en vertu des équations t, = t^,
P, =Po, on a
/(a,P) = o.
l52 CHAPITRE VIII.
La surface peut donc être considérée comme engendrée par le
mouvement d'un cercle mobile ayant pour axe une droite fixe.
475. Cas particuliers. — Supposons que l'axe de révolution soit
l'axe des z, les coordonnées étant rectangulaires et soient
les équations de la génératrice; un cercle ayant O^ pour axe est
défini par les équations
ou, plus simplement,
x^ -\- y^ ^= a' , z = b.
Puisque ce cercle doit rencontrer la courbe donnée, on doit poser
fHb)+f\{b) = a'
et, par suite, la surface engendrée a pour équation
^^ + 7^ =/^(s) +/!(-)•
Si la courbe génératrice est dans le plan ^O^, par exemple, et
définie par Féquation
f{x,z) = o,
on a, pour un parallèle quelconque,
a72+j2 = p2^ /(p,5) = o;
donc l'équation demandée est
Application. — Équation du tore. — Considérons le cercle ayant pour
équations
y = o, (^ — a)2-i-^2 _R2== o;
la surface engendrée par ce cercle tournant autour de l'axe des z a pour
équation
(v/^24_ j2_ aY -+- ^2 — R2 = o
ou
a72 + j2 _i_ ^2)2 _ 2(a2 + R2) (a;2 +JK^) + 2(«2 _ R2)52 4. ( «2 _ R2 )2 ^^ o.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l53
Équation générale des surfaces de révolution du second degré.
176. Supposons qu'on prenne des axes rectangulaires, l'axe des z
étant l'axe d'une surface de révolution du second degré; la section
par le plan ;rO z, c'est-à-dire la courbe méridienne, est une conique
ajant pour axe de sjmétrie l'axe O^; son équation dans le plan xOz
sera donc de la forme
Aa-2-H X'z^-hiCz+B = o;
donc la surface elle-même a pour équation
A(ar2-^jK2)-4- A'^2-f-2C^-4-D =o
OU
A(3-2-hj2 + -2)4- 2C--f-D + (A'— A)52 =o.
Si l'on fait un changement quelconque de coordonnées, la fonction
(x^
2C d
•^ A A
se change identiquement en Acr, et z devient une fonction linéaire P
des nouvelles coordonnées; donc l'équation la plus générale d'une
surface de révolution du second degré est de la forme
Acr + P2 = 0,
A étant une constante et a- et P ayant la signification déjà donnée.
Réciproquement, toute équation de cette forme représente évidem-
ment une surface de révolution du second degré.
Nous allons vérifier ce résultat sur des exemples particuliers.
177. Exemples de surfaces de révolution du second degré.
i" Ellipsoïde. — Prenons trois axes rectangulaires et considérons l'ellipse
tracée dans le plan des x, z et ayant pour équations
X^ r2
si l'on fait tourner cette ellipse autour de O-z, elle engendre un ellipsoïde de
révolution ayant pour équation
x^ -+- r^ ^2
— r- -H — —1 = 0.
Si a > c, cette surface porte le nom ^'ellipsoïde aplati; si a< c, c'est un
ellipsoïde allongé.
l54 CHAPITRE VIII.
1° Hyperboloïde de révolution à une nappe. — Surface engendrée par
une hyperbole tournant autour de son axe imaginaire. L'équation de la méri-
dienne étant
celle de l'hyperboloïde sera
x^ ■+- v2 z2
On voit que tout plan parallèle au plan des x, y, ayant pour équation
z ■= h, coupe la surface suivant un parallèle réel, dont le rayon a pour ex-
pression
- v/A2 -h c2.
C
Cette surface peut être engendrée d'une autre manière. Considérons une
droite A et un axe, et prenons pour axe des x la perpendiculaire commune
à l'axe et à la droite A, l'axe des z étant l'axe de révolution, et enfin l'axe
des y étant perpendiculaire aux deux autres. Les équations de A sont de
la forme
X = a, y = mz.
La surface engendrée par A, tournant autour de 0^, a donc pour équation
372 ^y1 = «2 -I- ni2_i_^2
OU
x'^-\-y'>- m^
«2 a'2
= i;
il suffit de poser m = ± — pour que cette équation coïncide avec celle de
l'hyperboloïde trouvé plus haut; ce qui prouve que cette surface peut être
engendrée de deux manières, soit en faisant tourner la droite A
a
x = a, r^-'S,
soit en faisant tourner la droite A'
a
x = a, y = —-z,
l'une et l'autre autour de l'axe des z.
3" Hyperboloïde de révolution à deux nappes, — Considérons l'hyper-
bole ayant pour équation, dans le plan xOz,
x^ ^2
Si cette courbe tourne autour de son axe réel, elle engendre la surface défi-
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l55
nie piir l'équalion
x^ + yï 5^
if :, -+- I = o ;
un parallèle étant défini par
a'
z — h, ar2 -+- jK* = -- (A' — c2)
n'est réel que si h'y> c ou /t < — c. La surface n'a aucun point entre les
plans ayant pour équations z •= — c, ^= + c; elle a donc deux nappes.
4° Paraboloïde de révolution. — Soit
X^ 9-/?.3 = O
l'équation d'une parabole tracée dans le plan xOz; la surface engendrée par
cette parabole tournant autour de son axe a pour équation
xi -f-JK* — 2/?^ = 0.
Si l'on suppose /» > o, cette surface n'a de points réels que du côté des z
positifs.
5° Cône de révolution. — La méridienne est une droite rencontrant l'axe.
Soient
^ = o, z = X tanga
les équations de cette droite; la surface engendrée a pour équation
x^ -h- y^ — z- cet- a = o.
6° Cylindre de révolution. — Supposons enfin que la droite
j^' = o, X = a
tourne autour de Oy, la surface engendrée a pour équation
X- + j'^ = a^;
ce qui est évident, a priori.
Remarque. — Chacune des équations trouvées est bien de la
forme At + P- = o ; ainsi, par exemple,
a72_^j2 _ 2^;5 = (a:2 4- j2-f- -2 _ 'Xpz) Z^ , CtC.
178. Équations du cylindre et du cône de révolution rapportés à des
axes rectangulaires quelconques. — Soient
^'' a ~ b ~ c
l56 CHAPITRE VIII.
les équations de l'axe et R le rayon du cylindre donné. On aura l'équation
de ce cylindre en écrivant que la distance d'un quelconque de ses points à
l'axe est égale à R; cette équation est donc
(2)
+ [a(^ — so) — c(iF — a7o)]2 — R2(a2_|_^2^_c2) = o.
En second lieu, supposons que x^, yo, Zq soient les coordonnées du som-
met S d'un cône et 0 le demi-angle d'ouverture de ce cône, l'axe étant la
droite représentée par les équations (i) ; en appelant x, y, z les coordonnées
d'un point du cône, on a
^^cft _ a(x — Xo)-^b(y—yo)-hc(z — Zo)
(3)
/«' -f- 62 + c2 ^(x-Xo)^^iy—yo)^-+-{z — zoy
( («2-4- 62+ c2) [(x~Xoy-+(y—yQy^{z— z^^] cos2ft
) —[a{x — Xo) + b{y—yo)-hc(z-Zo)y' = o.
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES SURFACES DE RÉVOLUTION.
179. Théorème. — Les normales à une surface de révolution
aux différents points d'un même parallèle rencontrent Vaxe de
la surface en un même point et réciproquement .
Prenons l'axe d'une surface de révolution pour axe des z) les
coordonnées étant rectangulaires, l'équation de cette surface peut
s'écrire
La normale au point (^, JK, z) a pour équation
X — x _ Y — y _ Z — z ^
IX ~ ly ~ —/'(z)'
cette droite rencontre l'axe des z en un point ajant pour coordon-
nées X=o, Y = o, X = z -\- jf{z) ; ce point, ne dépendant que
de s, reste donc le même pour tous les points d'un même pa-
rallèle.
Réciproquement, supposons qu'une surface soit telle que les nor-
males menées à cette surface en tous les points de toute section
plane, dont le plan est parallèle à un plan déterminé, rencontrent
une droite perpendiculaire au plan de cette section; si cette droite
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. iSj
est prise pour axe des ;;, les coordonnées étant rectangulaires, et la
surface ajant pour équation /{^,y, z) = o, la condition pour que
la normale au point (x^y, z) rencontre cet axe est
f_ ^ y.
J X J y
or, si ;; a une valeur constante z^^ l'équation y( a:, jk> ^o) = o donne
f'x+y'xf'y = 0\
la condition obtenue peut donc s'écrire
^-^yy'x = o;
ce qui prouve que l'expression x- -\-y- reste constante quand z ^= z^/,
on a donc x'^ -f-jK" = c? c étant une constante dont la valeur dépend
de ^0- Gela revient à dire que x- -{- y^ est une fonction de z seule-
ment et, par suite, que l'équation de la surface est
x^'-^y- =f{x).
Ce théorème est donc démontré.
On peut l'établir encore ainsi. La normale en un point M étant perpendi-
culaire à la tangente en M à la section plane menée par M parallèlement au
plan donné, sa projection sur le plan de cette section est normale à la sec-
tion ; donc la normale à la surface rencontrant l'axe donné, la normale à la
section rencontre le pied de l'axe; cette section est donc telle que toutes les
normales rencontrent un point fixe et, par suite, c'est une circonférence. On
en conclut immédiatement que la surface est de révolution.
180. Le plan tangent en tout point d'une surface de révo-
lution est perpendiculaire au plan du méridien qui passe par
ce point.
La proposition est évidente géométriquement. En effet, le plan
d'un parallèle étant perpendiculaire aux plans des méridiens, la tan-
gente en M au parallèle est perpendiculaire au plan du méridien
passant par M et, par suite, le plan tangent en M, contenant la
tangente au parallèle, est perpendiculaire au plan méridien.
Voici, à titre d'exercice, la vérification par le calcul.
Soit
l58 CHAPITRE VIII.
l'équation d'une surface de révolution, en posant
c = (^x — û^oY + (y — roY -^ (z — ^oT , P = ax-^by-hcz.
Le plan tangent au point M(j:^,^, -s) a pour équation
^^~'^>\d^ dx~^dP dx)
c'est-à-dire
(!)
2^[(X-:r)(^-^o) + (Y-r)(7-Jo)-i-(Z-5)(.
'o)
[a(X — x)-+-6(Y-j-)4-c(Z — z)] = o.
On peut remarquer que l'équation
{^-x){x-xo)^{^-y){y-yo) + {1-z){z-zo) = o
est celle du plan perpendiculaire à AM, A étant le point de coordonnées
^0, J'o) -Su, et que
a(X — x) -f- b{\ —y) + c{Z — z)^o
est le plan du parallèle mené par M; l'intersection de ces deux plans est
perpendiculaire au plan méridien mené par M; donc la proposition est vé-
rifiée. On peut aussi remarquer que le plan méridien de M ayant pour équa-
tion
X—x \—y Z—
abc
(2)
= o,
x — x^ y~yo ^ — -0
la condition d'orthogonalité des deux plans (i) et (2) est
àf
àf
+ ^'o) + c-
= o;
abc
x — xo y—yo z — zo
elle est évidemment remplie.
181. Plan bitangent au tore. — Nous avons trouvé l'équation du tore
(3^2_|__^2_^_;32_^.«2_ R2j2_ 4a2(^2_|_^2) _ o.
La méridienne se compose de deux cercles égaux, symétriques par rapport
à l'axe des z; considérons une tangente commune intérieure à ces deux
cercles; le plan mené par celte droite et perpendiculaire au plan méridien
est bitangent au tore; je dis que ce plan coupe la surface suivant deux
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l5g
cercles. En effet, le cercle de l'infini est un parallèle double; il en résulte
que le plan considéré coupe la surface du tore suivant une courbe du 4* degré
ayant quatre points doubles, dont deux sont les points cycliques du plan bi-
tangent et les deux autres les points de contact. La section se décompose
donc en deux coniques passant par les points cycliques, c'est-à-dire en deux
cercles.
C'est ce que nous allons vérifier par le calcul. Soit tp l'angle que le plan
bitangent fait avec le plan des x, y. Faisons un changement de coordonnées
en conservant l'axe désuet faisant tourner autour de l'angle cp l'angle xOz.
Les formules de transformation se réduisent ici aux suivantes
a7 = a',coscp — Zjsincp, y = y^, ^ = a"i sin'^ H- ^i coscp ;
on devra faire 5, = o pour avoir l'équation de la section dans son plan, ce
qui donne, en supprimant les indices,
(ar2-f-72+rt2_ R2)2 = 4^.2(^2 _ R2^^_ 4 a^J^^.
En appliquant la méthode donnée Tome II, page i34, on reconnaît que
cette équation représente deux cercles. On peut arriver à ce résultat de la
manière suivante : ordonnons par rapport à y, ce qui donne
J'*-+-2^2(^î_,_rt2_ R2)^_(^2_^_ a'._ R2)2_4^2(«2_ R2^ _ 4^2^,2 _o,
ou, après une transformation facile,
jr*-^ 272(572— a2+R2)+ (,r2— a2+ R«)2 = 4 R27,
équation qui se met sous la forme
{x--\-y^-—a^-^ Vi.- — -xKy) {x- -^ y'^ — a"- -^ K'^-\-i\\y) = o.
On obtient bien ainsi deux cercles dont les centres sont sur l'axe des y à
une distance de l'origine égale au cercle générateur.
Surfaces de translation.
182. Considérons deux courbes définies par les équations
(C) x=f{u), y = o{u), z = 'l{u)
et
(Cl) x=fx{v), j = cp,((0, z=^i{v).
Le milieu de la droite joignant un point P de la première à un point Q de
la seconde décrit une surface définie par les équations
ix=f{u)-^fi{v), -ly = o{u) -\- Ox{v), 23 = '].(«) -H (î^,(c).
l60 CHAPITRE VIII.
Ces surfaces, auxquelles M. S. Lie a donné le nom de surfaces de trans-
lation, peuvent être engendrées de deux, façons par la translation d'une
courbe. Effectivement, si v conserve une valeur constante, ce qui revient à
supposer le point Q fixe, le milieu de QM décrit évidemment, quand M se
déplace sur la première courbe C, une courbe homothétique G', et dont le
rapport de similitude est égal à -|-; si le point Q décrit la seconde courbe Ci,
la courbe G' éprouve une translation et se déplace sur la surface obtenue. On
verrait de même que cette même surface peut être engendrée par la transla-
tion d'une courbe Gj homothétique à Gi dans le rapport i. Si l'on prend
x=f{u)-^fi{v), 7 = o(m) + Oi(p), z = ^{u) ^ ^x{v),
on aura une surface susceptible d'être engendrée par la translation d'une
courbe égale à G ou d'une courbe égale à Gi, ce qui est d'ailleurs évident par
les formules précédentes, car, si p = t'o» oxv obtient le point dont les coordon-
nées sont/(M)-f-/i(Po), ?(") + ?i(<^o), ^I^C") + 4^1 (^o)j en faisant subir au
point ayant pour coordonnées /(m), cp(«), "^{u) une translation dont les
composantes sont/i(po), ^i{^o), '^^{v^,),tl qui reste par suite la même pour
tous les points de la courbe G.
Ainsi, la courbe u = const. est une courbe égale à G et qu'on peut faire
coïncider avec G par une translation; de même, la courbe v — const. est une
courbe égale à G\.
Exemple. — Les courbes G et Ci sont définies par les équations
37 = - — ) y = u, s = o,
■xp
x=^ — , 7 = o, 5 = p;
iq
la surface de translation correspondante est déterminée par les formules
ip iq -^
son équation est donc
\ =^ IX.
P 9
Nous étudierons plus loin cette surface qui est un paraboloïde.
EXERCICES.
1. Étant données deux droites OA, OB, trouver la surface engendrée par
la droite OM qui fait avec OA et OB deux angles MOA, MOB dont la somme
est constante.
2, Lieu des points tels que la somme des distances de chacun d'eux à trois
plans fixes soit constante.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l6l
3. Une droite de longueur constante se déplace de façon que les extré-
mités glissent sur deux droites fixes, non situées dans un même plan. Lieu
décrit par un point marqué sur cette droite; surface engendrée par la droite.
A. Lieu des centres des parallélogrammes qui ont leurs sommets sur les
côtés d'un quadrilatère gauche.
5. Le côté AB d'un triangle ABC est inscrit dans un angle fixe MON, le
plan du triangle fait avec le plan de cet angle un angle constant; trouver le
lieu du sommet C.
— On trouve une ellipse : la somme ou la différence de ses demi-axes est
égale au diamètre du cercle circonscrit au triangle AOB. (Terquem.)
6. Lieu des points dont la somme des distances aux côtés d'un angle droit
est constante.
7. Lieu des points dont la somme des distances aux côtés d'un trièdre tri-
rectangle est constante.
8. On donne deux triangles ABC, A'B'C. Par un point quelconque M du
plan ABC on mène les droites MA, MB, MC; on prend dans l'espace un
point S, tel que dans le tétraèdre SA'B'C on ait
SA'=MA, SB'=MB, SC'=.MG;
le lieu de S est une surface du second degré. (Jacobi.)
9. On donne une sphère et un point A sur cette sphère; une sécante AP
coupe cette sphère en P; on prend sur AP le segment PM égal à une lon-
gueur donnée a; lieu de M.
10. Lieu des points M de l'espace tels que
MF±MF'=2a ou MF.MF'=a2,
F et F' étant deux points fixes.
M. La surface définie par les équations
a; = cosK cos2(>, j^ — cosusiniv, z = s\nu(cosv — costfsinf)
est de révolution. Prouver qu'elle n'a qu'une face. (Hoppe.)
12. L'angle des droites qui joignent un point quelconque d'un tore aux
points de contact d'un plan bitangent est constant.
13. Une sphère doublement tangente à un tore le coupe suivant deux
cercles.
14. Dans un tore, on inscrit deux sphères dont les centres sont dans un
même plan méridien. Démontrer que les tangentes menées d'un point quel-
conque du tore à ces deux sphères ont un produit proportionnel à la distance
du point au plan méridien considéré.
lo. On inscrit trois sphères dans un tore. Démontrer que, si d'un point
quelconque du tore on leur mène des tangentes, si c, c', c" désignent les dis-
NiEWENGLOwsKi. — G. an., IIL ii
102 CHAPITRE VlII.
tances des centres des sphères et ï, t' , t" les longueurs des tangentes, on a
ct±c't'±c"t" = o.
16. Trouver la surface engendrée par une droite qui s'appuie sur deux
cercles qui ont un rayon commun OC et dont les plans sont rectangulaires,
et sur la droite AB joignant les extrémités des rayons OA et OB perpendi-
culaires à OC.
17. Pour tout cône ayant son sommet à l'origine, on a
do di)
on peut dire que chacune de ces équations est l'équation différentielle de
ces cônes, (r, cp, 6 sont les coordonnées sphériques.) (T.)
18. L'équation différentielle des surfaces de révolution autour de l'axe
^ dr ,r^ -,
des s est -r- =: o. (T.)
ocp ^ '
dr
19. Interpréter l'équation sin6 -— -+- rcosO = o. (T.)
oo
20. Une surface est engendrée par un cercle variable dont le plan est
parallèle à ic -+- y = o et qui rencontre l'axe des x, l'axe des y et la ligne
y = X, z =^ c. Trouver l'équation de cette surface et le volume compris entre
l'origine et le plan x -hy = c. (T.)
21. Deux paraboles égales ont leur sommet commun à l'origine; leurs
axes coïncident avec l'axe des x, mais sont opposés; le plan de l'une est le
plan des x, y; celui de la seconde, le plan des x, z. Une droite variable pa-
rallèle au plan y = z rencontre ces deux paraboles. Lieu de sa trace sur le
plan des y, z. (T.)
22. Lieu des points de contact des plans tangents menés par un point
donné aux surfaces dont l'équation f(x, y, z, a) — o renferme un paramètre
variable a.
23. Si le cône x^-h y^ = z(mx -\- z) coupe une sphère ayant son centre à
l'origine, trouver la projection de la courbe d'intersection sur le plan des
(T.)
24. Un cercle touche l'axe des z à l'origine et rencontre toujours une ligne
droite située dans le plan des x, y, trouver l'équation de la surface en-
gendrée. Prouver que l'origine est un point singulier et prouver que, dans
le voisinage de l'origine, la surface peut être considérée, approximative-
ment, comme engendrée par un cercle ayant son plan parallèle au plan des
x,y et son rayon proportionnel à z^. (T.)
2o. Lieu du point M tel que le plan mené par M et perpendiculaire à OM
détache du trièdre des axes un volume constant. (T.)
26. Trouver la surface engendrée par une droite qui est parallèle au plan
des X, y et rencontre l'axe des z et la courbe xyz = a^, x^-hy^= c^. (T.)
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. l63
27. Équation de la surface engendrée par une droite de longueur donnée
qui se meut parallèlement au plan des x, y, dont une extrémité est dans le
|)lan des y, z et l'autre sur la courbe x = v^{z) tracée dans le plan des x, z.
(T.)
28. Équation de la surface engendrée par une droite rencontrant à angle
droit la droite x -\- y = o, z = oet rencontrant la parabole x^ = az, y — o.
(T.)
29. La droite AB de longueur donnée s'appuie par ses extrémités sur deux
axes rectangulaires Oa?, 0^; on abaisse la perpendiculaire OC sur AB et de C
comme centre avec CO, pour rayon, on trace un cercle dans un plan perpen-
diculaire à xOy; équation de la surface engendrée par ce cercle. (T.)
30. On donne les équations d'une droite A et l'équation d'une courbe rap-
portée à cette droite et à une perpendiculaire à A menée par un de ses points.
Equation de la surface de révolution engendrée par cette courbe tournant
autour de A.
31. Lieu des points équidistants d'une droite et d'un plan.
32. Lieu des points dont la somme ou la différence des distances à deux
droites quelconques est constante.
33. Prouver que la surface qui a pour équation, en axes rectangulaires,
x^-\- y^-r- z^ — 3 xyz = a^
est de révolution. Trouver son axe.
34. On donne un cylindre droit vertical; une hélice tracée sur ce cylindre ;
une sphère inscrite dans ce cylindre. Une droite horizontale se meut en s'ap-
puyant sur l'hélice et en restant tangente à la sphère. Equation de la surface
engendrée. (Dewulf.)
3o. Un conoïde, circonscrit à une sphère, a pour directrice rectiligne une
tangente à cette surface, perpendiculaire au plan directeur. On demande :
1° l'équation du conoïde ; 2° les équations de la courbe suivant laquelle il
touche la sphère.
— La courbe de contact est la même que la courbe trajectoire de l'Exer-
cice 4 du Chapitre VL En outre, si l'on considère le triangle sphérique ayant
pour côtés deux quadrants perpendiculaires et la demi-trajectoire passant
par leurs extrémités, ce triangle est équivalent au carré construit sur le
rayon de la sphère. (Viviani.)
36. Une circonférence G, de rayon R, roule dans l'intérieur d'une circonfé-
rence fixe C de rayon 2R, en entraînant une circonférence C" qui a, avec la
circonférence C, un diamètre commun, mais dont le plan est perpendiculaire
au plan des circonférences C, C. On demande : 1° quelle est la ligne décrite
dans l'espace par un point quelconque lié à la circonférence C; 2" quelle est
la surface engendrée par C. (E. Catalan.)
i64
CHAPITRE IX.
CHAPITRE IX.
NOTIONS SUR LES SURFACES REGLEES.
183. Définition des surfaces réglées. — On nomme surface réglée toute
surface qui peut être engendrée par le mouvement d'une ligne droite. Ainsi
par exemple le plan, les cylindres, les cônes, l'hélicoïde à plan directeur, le
lieu des tangentes à une courbe gauche, etc., sont des surfaces réglées. Nous
verrons que toutes les surfaces du second degré sont réglées ; seulement il y
aura à distinguer celles qui admettent des génératrices rectilignes réelles.
484. Expression des coordonnées d'un point d'une surface réglée ait
moyen de deux paramètres. Plan tangent en un point. — Considérons
une surface réglée S, et soit G une génératrice rectiligne de cette surface;
G rencontre une courbe G tracée sur S en un point P ; soient x^y, z les coor-
données de P : ce sont des fonctions d'un paramètre u. Si nous supposons
que par chaque point P de la courbe G passe une génératrice G déterminée,
les coefficients directeurs a, 6, c de G sont déterminés en fonction de u\
soit M un point de la génératrice G, nous pouvons considérer la distance PM
comme un second paramètre arbitraire ^, et, en supposant les axes rectan-
gulaires et
«2 -1- 62 -I- c2 = I,
les coordonnées X, Y, Z de M sont données par les formules
X = x-\-av, 'Y=y-^bv, Z — z -\- cv.
Si nous représentons par a\ . . . , x', . . . les dérivées de a,
rapport à m, l'équation du plan tangent au point M est
X — X — av Y — 'y — bv Z — z — cv
x' -\- a' V y -^ b' V z'-\-c'v
a b c
ou, plus simplement,
\-x Y— jK Z—z
x' -^- a' V y'-r-b'i> z'-+-c'v
a b c
, a7.
par
On vérifie ainsi que le plan tangent en M contient la génératrice PM, puisque
NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES.
i65
pour tout point de cette génératrice les éléments de la première et de la der-
nière ligne de ce déterminant sont proportionnels.
18o. Surfaces développahles. — Cherchons à quelles conditions le plan
tangent à une surface réglée est le même tout le long d'une génératrice.
L'équation du plan tangent en M développée suivant les éléments de la
seconde ligne du déterminant peut se mettre sous la forme
A -f- Bf = o ;
pour que celte équation soit indépendante de f , il faut et il suffit que A et B
aient un rapport indépendant de v^ sans quoi l'équation précédente repré-
senterait, quand v varie, une infinité de plans passant par l'intersection des
deux plans A = o, B = o.
Il faut donc que les équations
X — a? Y — y Z~z
x' y' z' =0, a' b' c' =0
abc
représentent un même plan et, par suite, que les mineurs du premier dé-
terminant relatifs à la première ligne soient proportionnels aux mineurs
correspondants du second déterminant; en d'autres termes, dans le déter-
minant
abc
a' b' c'
X — X
Y-r
Z — z
= 0,
a'
b'
c'
a
b
c
D
y
les mineurs relatifs à deux lignes doivent être proportionnels; donc ce dé-
terminant est nul, et réciproquement, s'il en est ainsi, les mineurs relatifs à
deux lignes sont proportionnels; donc les déterminants A et B ne diffèrent
que par un facteur indépendant de v. La condition demandée est donc
D = o.
En posant
A = bc' — cb\ B=ca' — ac', C = ab' — ba',
D = Kx'-i-By-i-Gz'.
Interprétation de la condition D = o. — Si nous supposons maintenant
que V soit une fonction de u, le point M décrira une courbe. Cherchons
dans quel cas la tangente en M à cette courbe sera, pour tous les points M,
la droite PM elle-même. Les coordonnées X, Y, Z sont dès lors des fonctions
de u, et l'on a
X' = aj'-H a'v-{- av' ,
Y' = y -{- b' V -\- bv',
TJ — z' -{- c' V -\- cv',
l66 CHAPITRE IX.
et nous voulons que X', Y', Z' soient proportionnels k a, b, c; ce qui
exige que
x'-T-a'v _y-\-b'v z' -\- c V
= j = )
abc
ou, en introduisant une variable auxiliaire X,
x' -h a' V — «X = 0,
y -\- b' V — 6X = o,
z' -\- d V — cX = o.
Il faut donc qu'il existe des valeurs de p et de X vérifiant ces trois équa-
tions, qui sont linéaires ; donc il faut et il suffit que D = o. Si cette condition
est remplie, les équations précédentes se réduiront à deux, desquelles on
pourra tirer v en fonction de ii. Aussi, en résumé, pour que le plan tan-
gent à une surface réglée demeure le même en tous les points d'une
génératrice, et cela, pour toutes les génératrices, il faut et il suffit que
les génératrices rectilignes de la surface soient toutes tangentes à une
même courbe gauche. On dit alors que la surface est développable, et la
courbe gauche que nous venons de définir se nomme Varête de rebrous-
sèment.
On peut encore remarquer que si D n'est pas identiquement nul, mais
s'annule pour une valeur de u, le plan tangent est le même tout le long
de la génératrice qui correspond à cette valeur de u.
186. De'termination de l'arête de rebroussement. — Nous supposons rem-
plie la condition
Plx' -\- Bj'-(- Q.z' = o.
Les équations écrites plus haut donnent alors
cy — bz' _ az' — ex' bx' — ay
p _ ^ =. g _ Q-^'
équations équivalentes en vertu de la condition précédente et de l'identité
Aa + B6 -h Ce = o.
Les coordonnées d'un point de l'arête de rebroussement sont donc
„ cy' — bz' ,, - az'—cx' ^ bx' — av'
X — x-\-a~ — T , Y = V -t- 6 , Z — z-\-c 7s — ^•
Cas particulier . — Supposons les équations de la génératrice données
sous la forme
X = az-f-a, Y = 6s-)-p.
On peut poser a? = a, j' = p, ^ = o et recommencer les calculs précédents
NOTIONS SIR LES SIMIFACES UÈGI.ÉES.
on trouvera comme condition, pour que la surface soit développable,
a'P' — 6'a'= o
et les coordonnées d'un point de l'arête de rebroussement seront
167
X= a —
' a ab — ba
b'
b'a'
mais 8'= — r-, donc on peut écrire
a '
X
(la — aa.
o.b'-b'^' _ a'
Thkorème. — Le plan tangent en un point M dUme surface dévelop-
pable est le plan osculateur à l'arête de rebroussement au point de
contact de la génératrice rectiligne qui passe par M.
En effet, on peut supposer que le point P, origine des abscisses v soit pré-
cisément le point de contact de la génératrice G avec l'arête de rebroussement.
On a alors
a = kx' . b = /-y', c = kz'
et les coordonnées du point M sont
X = a? -f- (Pip', Y^=^y-^wy\ Z == z -{- w z\
en posant w = kv. Le pian tangent en I\l a donc pour équation
\—x Y— j- Z — z !
x'-^wx" y'-i-wy" z'-^-wz"
I x' y' 5'
ou, plus simplement,
X — x Y — y Z-
y"
x' y' z'
Ce qui démontre la proposition.
187. Point central, ligne de striction, paramètre de distribution, for-
mule de Chasles. — Considérons deux génératrices G, Gi d'une surface
réglée quelconque et soit RRi leur perpendiculaire commune. Si Gj vient se
confondre avec G, le pied R de la perpendiculaire commune sur G tend, en
général, vers un point limite déterminé w, qu'on nomme le point central
de G; le lieu des points centraux se nomme ligne de striction. En conser-
vant les mêmes notations, nous allons chercher la limite de PR. Si nous
appelons a,, 61, Ci les paramètres directeurs de Gi, l'une des équations de
IbO CHAPITRE IX.
la perpendiculaire RRj est
X — Xi Y — jKi Z — zi
ai bi Cl
bci — cbi ctZi — aci abi — bai
= o,
^lîj*^!) ^1 étant les coordonnées du point Pj de rencontre de Gi avec la
courbe C.
Les coordonnées de R étant x -+- a\>, y -l- bv, 5 -h cp, v est déterminé par
l'équation
\ X — xi -h av y — yi-h bi> z — zi -h cv
ai bi Cl
I bci — cbi coi — aci abi — bai
d'où
abc
ai bi Cl
bci — cbi cai — aci abi—bai
Si l'on pose
x—xi J—yi z—zi
ai bi Cl
bci — cbi cai — aci abi—bai
xi = x-h ^x , yi—y-^^y, zi = z ■+- ^ZJ
en divisant par Am et faisant tendre Am vers zéro, on obtient
lira V =
X y z
abc
ABC
A2+B2-i-C2
Le numérateur peut se simplifier. En effet, le coefficient de a?', par exemple,
est égal à
b{ab' — ab') — c{ca' — a' c) = a{aa' -^- bb'-{-cc') — a'{a'^-\- b^ -^ c^-);
or l'équation «^ _i_ ^2 _j_ ^2 = i donne aa' -\- bb' -\- ce' =^ o, donc ce coefficient
se réduit à — a'; on a ainsi finalement
lim p = —
a' x' -\- b'r'-+- c'z'
A2 -+- B2 -+- C2
Il convient de remarquer qu'on ne peut supposer que l'on a constamment
A = B = G = o, car, dans ce cas,
a' b' c'
d'où l'on tire
b c
- == const. et — = const.,
NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES. 169
Cl, par suite, la surface serait un cylindre. Nous laisserons ce cas particulier
(le côté.
Quand la surface est développable, le point central est le point de contact
de G avec l'arête de rebroussement. En effet, si l'on suppose que le point P
soit précisément ce point de contact, on a
et, par suite,
aa! -ir bb' -h ce' = o
a! x' -\- b'y' -\- c' z' = o.
Reprenons le cas d'une surface réglée quelconque, et soit o l'angle des
deux, génératrices infiniment voisines G, Gi. Si 8 est la longueur de la per-
pendiculaire commune à G et Gi, on a
Xi — T ji—y zi —
abc
ai bi Cl
d'où
sintp (6 Cl — cbi)^-T- (cai— aciY-^ {abi — baiY
Iim -
x'
y
z'
a
b
c
a'
b'
c'
A2-f-Bî-r-G2
\x'-^Bv'^Cz'
si la surface est développable k — o, et réciproquement.
Cela étant, prenons pour point P, origine des abscisses i>, le point central to,
c'est-à-dire posons
a'x'-\- b'y' -{- c'z' = o
et soit wM = p, M étant un point quelconque de la génératrice G; cherchons
le plan tangent en M; son équation est
X — x Y— jK Z — s
x' -h a' p y' -i- b' p 2' -i- c' p
a b c
Les cosinus directeurs de ce plan sont proportionnels à
bz' — cj''-r-Ap, ex'— az'-i-Bp, ay' — bx'-h Gp;
ceux du plan tangent en 10 sont proportionnels à
bz' — ey' , ex' — az\ ay' — bx'.
170 CHAPITRE IX.
Soit 6 l'angle de ces deux plans; on a
. \/l.[B{ay—bx') — C(cx'—az')]^
langO = p - — . , ; ^^ ^.
^ ^ ^{bz'~cyy^p^x(bz'—cy)
Or
SA(èz'— cy)= ^x\Bc — bG) = a'x'-+- b'f-h c'z'= o
ot, par suite, en vertu du résultat précédent et de l'identité de Lagrange,
on a
I.[B(ay—bx') — C(cx' — az')Y^ = (A^^B^-i-C^)-L(bz'—cyy-;
en outre
B{ay — bx') — G (ex' — az')
= a(By-^ Cz') — x'(Bb + Ce) = a{Ax'-^ B/'— Cz') ,
donc
I.[B{ay—bx') — C{cx'— az')]^ = (Ax'-hSy-h Gz'f ;
on trouve ainsi, en définitive,
. A2-+-B2-4-C2 p
tangO = p ^^,-
kx' ■+■ By -+- Gz' k
pourvu que l'on compte 6 avec le signe -i- dans un sens convenable. Cette
formule a été donnée par Chasles.
Si p croît de o à -I- 00, 6 a arie de o à H , si l'on suppose A' > o , et si p
décroît de o à — ce, G varie de o à Il en résulte que tout plan mené par G
est tangent à la surface en quelque point de G.
Cette dernière remarque entraîne une conséquence importante.
Si l'on cherche le nombre de plans tangents menés par une droite A à une
surface réglée, on en trouvera, en général, autant qu'il y a de points com-
muns à la surface et à la droite A. En effet, soit M l'un de ces points, il passe
par M une génératrice rectiligne G, et le plan, formé par A et G, est un plan
tangent. Réciproquement, si nous considérons un plan tangent à la surface
mené par A, ce plan tangent contient une génératrice qui rencontre A en un
point M; ce point est le point de contact. II y a donc, en général, autant de
plans passant par A que de points de rencontre de A avec la surface.
Ce raisonnement paraît en défaut pour une quadrique, car nous verrons
plus loin que par chaque point d'une quadrique passent deux génératrices rec-
tilignes; mais les quatre génératrices, menées par les deux points d'inter-
section de A avec une quadrique, se trouvent dans deux plans, et l'on n'ob-
tient, en définitive, que deux plans tangents.
On nomme classe d'une surface le nombre de plans tangents qu'on peut
lui mener par une droite. La classe d'une surface réglée est donc égale à son
degré.
Les surfaces développables ne sont pas comprises dans le raisonnement
précédent, puisque un plan quelconque mené par une génératrice n'est pas
NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES. 17I
tangent, en général, à la surface. Dans le cas des surfaces développabies, on
nomme classe le nombre de plans tangents qu'on peut mener par un point
quelconque.
188. Nous avons vu que les cosinus directeurs du plan tangent en M sont
proportionnels à
A-4- - (ôV-cy), ^-^-{cx'—az'), Q-i- -{ay'—bx');
P P P
donc, si M est à l'infini sur G, les cosinus sont proportionnels à A, B, C.
Si l'on mène par un point fixe, par exemple par l'origine des coordonnées
des parallèles à toutes les génératrices G, on obtient un cône qu'on nomme
le cône directeur de la surface. Pour obtenir les cosinus directeurs du plan
tangent à ce cône le long de la génératrice g parallèle à G, considérons deux
génératrices infiniment voisines g et gi, dont les cosinus sont a, 6, c et
a -r- Aa, b -T- A6, c -r- Ac. Le plan mené par g et ^.^1 a pour équation
x{blc — clb) -\-y(c\a — a\c) -h z{a\b — 6Aa) = o;
donc le plan tangent cherché a pour équation
x{bc' — cb') -\- y{ca — ac' ) -1- z{ab' — ba') = o.
Ainsi le plan tangent à la surface réglée, dont le point de contact est à
l'infini sur G, est parallèle au plan tangent au cône directeur le long de g. Il
en résulte que le plan tangent au point central, plan que nous appellerons
le plan central, est perpendiculaire au plan tangent suivant g au cône di-
recteur.
Dans le cas particulier où les génératrices G sont toutes parallèles à un
même plan A, le cône directeur se réduit à un plan directeur. Alors la per-
pendiculaire commune à deux génératrices G, G] perce le plan A au point
d'intersection des projections de G et Gi sur A; le point central est donc le
point de G qui se projette sur A au point de contact de la projection de G
avec son enveloppe, et le plan central est perpendiculaire au plan direc-
teur A.
189. Dans toute surface réglée, le rapport anharmonique de quatre
plans tangents menés par une même génératrice G est égal au rapport
anharmonique de leurs points de contact.
Gela résulte immédiatement de la formule de Chasles. Coupons le faisceau
des quatre plans tangents par une perpendiculaire au plan central; les dis-
lances des points d'intersections au plan central, proportionnelles aux tan-
gentes des angles que les plans tangents font avec le plan central, sont aussi
proportionnelles aux distances des points de contact au point central. Si l'on
préfère, en prenant pour axe des z la génératrice G et pour plan des a?, z le
plan central, l'origine étant le point central et enfin les coordonnées étant
1^2 CHAPITRE IX,
rectangulaires, l'équation d'un plan tangent en M dont la cote est z étant
y = mx, on a
z
"' = r
d'où il suit que
/ni — m^ _ m^ — nis _ Z\ — 23 , ^i — Zi,
m-i — m^'m-i — nii, Si — Zi^'zz — z^
190. On déduit de là que, si deux surfaces réglées ont une génératrice
commune G, elles ont même plan tangent en deux points de G, et, si elles
en ont plus de deux, elles se raccordent tout le long de G.
C'est d'ailleurs ce que montre le calcul; en effet, comptons les distances à
partir du point central w de la première surface, et soit waii = pi, coi étant
le point central de la seconde, enfin soit ôj l'angle que le plan central de la
seconde surface fait avec le plan central de la première. Si l'on nomme 6'
l'angle que le plan tangent en M à la seconde surface fait avec son plan cen-
tral, on a
tango = |, tango' = ^;
les deux plans tangents coïncideront si
6' = e — Oi, p' = p — pi,
c'est-à-dire
ce qui donne
tang(6-6,)
P — Pi
k'
^' (I ~ '''"^^^ ) = (P - Pi) (i + 7, tangôi ^
On obtient ainsi une équation du second degré en p.
Si les deux surfaces ont même plan directeur, 6i = o et l'équation s'abaisse
au premier degré, et, par suite, il n'y a plus qu'un point où le plan tangent
soit le même.
Donc, si deux surfaces réglées ont trois plans tangents communs en trois
points d'une même génératrice, elles sont tangentes en chacun des points de
cette génératrice, et, dans le cas où elles ont même plan directeur, si elles
ont deux plans tangents communs en deux points d'une génératrice com-
mune, elles se raccordent tout le long de cette génératrice.
191. Si l'on connaît les plans tangents en trois points A, B, G d'une géné-
ratrice G, le plan tangent en tout autre point M est déterminé, comme le
montre le théorème du n" 189. On peut l'obtenir par une construction ingé-
nieuse indiquée par MM. Mannheim et Dewulf. Menons par G un plan H
quelconque et, dans ce plan, traçons sur AB un segment capable de l'angle
que le plan tangent en B fait avec le plan tangent en A; puis, du même côté,
traçons sur BG un segment capable de l'angle que le plan tangent en G fait
NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES. 178
avec le plan tangent en B; les deux cercles obtenus se coupent en B et en
un second point D; l'angle BDM est égal à l'angle que le plan tangent en M
fait avec le plan tangent en C, car, si l'on coupe le plan H par des plans per-
pendiculaires menés par DA, DB, DG, DM, le rapport anharmonique du fais-
ceau de ces quatre plans est égal à celui des quatre points A, B, G, M. In-
versement, si le quatrième plan tangent est donné, la même construction
permet de déterminer son point de contact M.
192. Enfin, nous indiquerons une détermination remarquable du point cen-
tral donnée par M. G. Darboux. Si l'on porte sur une perpendiculaire à G,
menée par le point central, une longueur égale à A: de O en A, l'angle MAO
est précisément égal à 0, puisque tangMAO = vt-t- * Or on peut mener par G
U A
deux plans tangents au cercle de l'infini, qui, par cela seul qu'ils passent
par G, sont aussi tangents à la surface considérée.
Si l'on conserve les mêmes axes qu'au n° 189, un plan mené par G, ayant
pour équation^ = mx. sera tangent au cercle de l'infini si m = ± i.
Le point de contact est déterminé par l'équation
7 = tang6 = rh i.
D'après cela, si l'on détermine, avec des axes quelconques, les deux plans
tangents au cercle de l'infini menés par la génératrice G, la distance de leurs
points de contact divisée par oA donne pour quotient le paramètre de distri-
bution A-, et le milieu du segment formé par ces points de contact est le point
central de G.
EXERCICES.
1. Vérifier que les équations
représentent des surfaces développables. (T.)
2. Trouver la surface engendrée par les normales à une surface réglée
gauche, menées en tous les points d'une même génératrice.
3. Appliquer les formules générales relatives aux surfaces réglées à la sur-
face engendrée par la droite
^ _;_ f == X ( - — i') Z — -^ = 1 (-
6 ' c \a /' b c IXa
ou par la droite
y ^ [^ \ y
X et fx désignant des paramètres variables.
Trouver la ligne de striction.
z _ I fx
c (JL \a
174 CHAPITRE IX. — NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES.
i. Mêmes questions pour la surface engendrée par la droite
4- = ^>
ou p
ar la droite
\/p s/q
y ^
s/p s/9
y
s/p
s/q
y
rp
z
9.x
5. Trouver la ligne de striction de la surface développable circonscrite à
deux ellipses dont les axes sont parallèles et les centres sont sur une per-
pendiculaire à leurs plans.
6. Si les deux plans tangents communs à deux surfaces réglées en deux
points d'une génératrice commune sont isotropes, ces deux surfaces se cou-
pent le long de cette génératrice sous un angle constant. Réciproque.
7. Deux surfaces réglées ayant même paramètre de distribution le long
d'une génératrice commune peuvent être placées de manière à se couper, le
long de cette génératrice, suivant un angle constant.
— Examiner ce qui arrive si les paramètres sont égaux et de signes con-
traires.
8. Sur une surface donnée on peut, par chaque point, tracer deux courbes
telles que les normales à la surface le long de chacune de ces courbes dé-
crivent une surface développable.
— En effet, soient a, p, y les angles de la normale avec trois axes rectan-
gulaires; si l'on porte sur la normale une longueur R convenablement choisie
à partir du pied, on devra avoir
d(x -{- Rcosa) _ d (y -{- R cos^) d(z -i- R cosy)
cosa cosp cosy
ou, en simplifiant,
dx -h R «f cosa _ dy -+- R d cosQ _ dz -+- R ofcosy
cosa cos p cosy
Mais, si l'on ajoute membre à membre après multiplication des deux termes
par cosa, cos^, cosy, on reconnaît que la somme des numérateurs est nulle,
tandis que celle des dénominateurs égale i. Donc
dcosoL dcos^ dcosy i
dx dy dz R
(Olindes Rodrigues.)
Ensuite, en tenant compte des formules
dz :=^ p dx ->!- q dy , dfcosa = — pd cosy,
on obtient
dx -\- p dz dy -\- q dz
dp dq
ENVELOPPES. 175
et, en remplaçant dp par rdx -}- 5 dy et dq par sdx -^ t dy,
(i -\- p^)dx -^ pq dy _ pq dx -^ {\-+- q^) dy
r dx -+- s dy s dx -\- t dy
ou enfin
[s(n-/?2) —pqr'\ dx^-i- [t (i -h p^) — s{i -+- q^-)] dx dy
H- [pqt — s{i-^q^)]dy^ =:o,
dy
ce qui donne, en chaque point, deux valeurs de -y- > à chacune desquelles cor-
respond une valeur de R.
CHAPITRE X.
ENVELOPPES.
193. Définition. — Soit
(l) /(37, JK, 5, «) = 0
l'équalion d'une surface dépendant d'un paramètre arbitraire a. Les
surfaces correspondant à deux valeurs infiniment voisines a et a-\-1i
du paramètre déterminent une courbe définie par les deux équa-
tions
f{x,y,z,a)^o, f{x, y, z, a-^rh)=o,
OU encore par
/./ N f(x,r,z,a-+-h) — f(x,y.z)
/(x,y,z,a)^o, -^ '■' ^- ^ ■- =0.
La couibe d'intersection a donc pour limite, quand h tend vers
zéro, la courbe définie par les deux équations
(2) /{x,y,z,a) = o, fa{x,y,z,a) = o.
Cette courbe se nomme une caractéristique. On nomme enve-
loppe de la famille de surfaces définies par l'équation (i) le lieu de
176 CHAPITRE X.
ses caractéristiques. L'équation de l'enveloppe s'obtient donc en
éliminant a entre les équations (2).
Chacune des surfaces de la famille (i) se nomme une enveloppée.
La propriété suivante justifie ces dénominations.
194. En tous les points d'une caractéristique V enveloppe est
tangente à l'enveloppée correspondante .
Considérons, en effet, un point M(^, j-, ^) appartenant à la ca-
ractéristique qui correspond à une valeur déterminée «o du para-
mètre, et dont les équations sont, par suite,
f{x,y,z,ao) = o, J'aS^, y, z, a^) = o.
Si l'on regarde x, y comme des fonctions de z et de a définies
par les équations (2), ces deux équations définissent l'enveloppe F.
Les équations de la tangente en M à une courbe tracée sur F étant
X~x _ Y — y _ Z — z
dx dy dz
dx^ dy., dz vérifient l'équation
~ dx -^ ^ dy -^ ■— dz -h -f- da = o,
ox oy dz oa
OÙ a = «0 5 ou, plus simplement, en vertu de la seconde des équa-
tions (2),
-^ dx -^ ~ dy -^ -^ dz = o,
dx dy -^ dz
ce qui prouve que toutes les tangentes de M à l'enveloppe sont dans
le plan représenté par l'équation
c'est-à-dire, puisqu'on suppose « = «oj dans le plan tangent en M à
l'enveloppée qui a pour équation
f{x,y,z,aQ) = o;
ce qui démontre la proposition.
195. Mais les enveloppes que nous venons de considérer ne sont
ENVELOPPES. 17^
pas les seules. On peul, en elïet, considérer des enveloppes de sur-
faces dépendant de deux paramètres arbitraires.
EflTcclivement, soit
(3) f{x,y, z,a,b) = o
une équation dans laquelle a ci b désignent deux paramètres va-
riables.
Attribuons à a et Z> des accroissemenls arbitraires infiniment pe-
tits h, k, et considérons la surface infiniment voisine de la première
et ayant pour équation
(4) f{T,y,:i,a-hh,b + k) = o.
La courbe d'intersection peut être considérée comme définie par
le système formé par l'équation (3) et par celle-ci
fi^,y,^, «~/i, h + k) —f{T, y, s, a, b) = o,
qu'on peut écrire
hf;,{x,y,z,a-^^h,b-i-^k)-\-kf,,(x.y,z,a-hOh,b-i ()k) (o<0<i.)
Si l'on suppose que ^ ait une limite \ la courbe d'intersection a
pour limite la courbe définie par les deux équations
/{x,y,z,a, b) = o, fa(^,.r,^, a, b ) -^ !/'/,( x, j, z,a, b) = o.
Mais, quelle que soit la valeur arbitraire A, les points dont les
coordonnées sont déterminées par les trois équations
(5, /=o, 1 = 0, ^^=0.
sont sur cette courbe. On appelle encore enveloppe le lieu de ces
points, qui ont reçu le nom de points caractéristiques.
196. En chacun des points caractéristiques Vemeloppe est
tangente à V enveloppée.
Les équations (5) peuvent être regardées comme définissant a:,
y, z en fonction de a et b. Soient x, y, z les coordonnées d'un
point M de l'enveloppe, correspondant à des valeurs «„, b^ des para-
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. la
1^8 CHAPITRE X.
mètres; la tangente en M à une courbe quelconque tracée sur cette
enveloppe est définie, comme plus haut, par les équations
dx dy dz
les différentielles dx, dy, dz devant vérifier l'équation
dx dy '' dz da db
OÙ « = «Q, b = b^. Mais on suppose y- == o, -jj =: o; on voit donc,
comme dans le cas d'un seul paramètre, que chacune des tangentes
considérées est dans le plan
c'est-à-dire dans le plan tangent en M à l'enveloppée («„, 6„).
Exemples.
197. Soit
ux -\- vy -^ ivz -+-/-; = o
l'équation d'un plan; si u, v, w, r sont des fonctions d'un seul paramètre,
l'enveloppe de ce plan sera une surface réglée, puisque les caractéristiques
sont des droites. En outre, le plan langent à l'enveloppe sera le même en
tous les points d'une caractéristique «oj car ce plan sera évidemment celui
des plans considérés qui correspond à la valeur «o du paramètre; en d'autres
termes, l'enveloppe est une surface développable. Les équations d'une géné-
ratrice sont donc
iix -\- vy -\- wz -^ r = 0, u' x -+- v' y ■+- w' z + /-' = o,
où u' , v' , w\ r' désignent les dérivées de u, v, w, r prises par rapport à a.
On peut se proposer de trouver Varête de rebroussement. Pour cela, si
nous considérons un point M de la génératrice, dont les coordonnées a?, y
soient des fonctions de z et du paramètre a, quand on passe d'une généra-
trice à la génératrice infiniment voisine, le point M prend une nouvelle posi-
tion M' et, si M appartient à l'arête de rebroussement, la droite MM' a pour
limite la génératrice elle-même. Or les paramètres directeurs de MM' ont
pour limites les différentielles dx, dy, dz définies parles deux équations
u dx -f- V dy -\- w dz -\- { u' x -f- v' y -\- w' z -\- /•' ) da = o,
u' dx -+- i>' dy -{- w' dz -\- { u" x -+- v" y -\- w" z -\- r" ) da — o.
Le coefficient de da est nul dans la première équation; or, il faut que dx,
KNVELOPPES. 179
clf, ds soient proportionnels à vw' — wv', wii' — uw' , iw' — vu'; donc on
doit avoir
u" X -\- v" y -\- w" z -\- /•" = o.
Cette équation, jointe à celles de la génératrice, achève de déterminer l'a-
rête de rebroussement ; on peut, en effet, tirer des trois équations obtenues
x,y, z en fonction du paramètre a.
Ainsi, l'enveloppe d'un plan mobile, dont l'équation ne dépend que d'un
seul paramètre, est une surface réglée, lieu des tangentes à une courbe gauche.
On peut démontrer que, réciproquement, une pareille surface réglée est l'en-
veloppe d'un plan mobile.
En effet, le plan tangent en un point d'une génératrice rectiligne est le
même tout le long de cette génératrice et coïncide avec le plan osculateur
au point de contact de cette génératrice avec la courbe gauche donnée; il en
résulte que la limite de l'intersection des plans tangents, le long de deux gé-
nératrices infiniment voisines, est la limite de l'intersection de deux, plans
osculateurs en des points infiniment voisins de la courbe gauche donnée; or
on démontre facilement que cette limite n'est autre que la tangente à la
courbe gauche, c'est-à-dire précisément la première génératrice considérée.
L'enveloppe des plans tangents est le lieu de ces génératrices; c'est-à-dire la
surface considérée elle-même.
D'ailleurs, pour faire comprendre la proposition relative aux plans oscula-
teurs sur laquelle nous venons de nous appuyer, il suffit de remarquer que,
si Mj, M2, IM3, iMv sont quatre points infiniment voisins d'une courbe gauche,
les plans M1M2M3 et M.2iM3M; ont pour intersection la ligne M2M3et, en gé-
néral, celte ligne a pour limite la tangente en M. En tout cas, la démonstra-
tion par le calcul n'offre aucune difficulté.
198. Si x^ y, z sont les coordonnées d'un point d'une surface, on peut re-
garder z comme fonction de a? et de _/; si l'on pose
dz__ dz_ _ ^ _ . ^^^ _ d'^z _
di~P' dy~'^' ôx^ ~ '"' d^oj ~ *' d]^ ~ ''
une surface développable sera caractérisée par l'équation
ri — s"^ — o.
C'est ce qu'il est aisé de prouver. Remarquons d'abord que, si l'on se dé-
place sur une génératrice quelconque d'une surface développable, p cl q de-
meurent constants; on peut déjà en conclure que q est une fonction de /?;
mais nous allons établir directement cette proposition. Les coordonnées d'un
point d'une surface développable peuvent se mettre sous la forme
x — az -^ et, y = bz -\-'^,
où «, b, a, [î sont fonctions d'un paramètre u, vérifiant la condition (186)
a"f>' — b' 3.' = o.
l8o CHAPITRE X.
On peut dire que les équations précédentes définissent z et u comme fonc-
tions de 37 et de j'; par conséquent, en prenant les dérivées par rapport à x
et y successivement, on obtient
, , ,, du , , ,^ du
i = ap-\-{az-i-ix)-j-) o=aq-\-{az-\-ix)-y-,
,.. . du du
et, par conséquent, en éliminant — et -r— ,
ap — I _ aq a'z -+- a'
bp bq — I 6 -S -t- ji'
Mais la condition a'P' — 6'a' = o montre que le dernier rapport est indé-
pendant de z\ donc
ap — \ _ aq _ a'
bp bq — 1 P'
et, par suite, en éliminant u entre ces deux équations, on arrivera à upe re-
lation entre/? et q. Or, si l'on suppose q — fip), on en tire
^ = f'(p\ ^,
dx ^ ^^ ' ôx''
dq r, . ^ àp
d'où il résulte que le déterminant des dérivées partielles de p et q, c'est-
à-dire rt — 5^, est nul.
199. Réciproquement, si rt — 5^ = 0, q est une fonction de p. En effet,
soient p = ¥ (x,y), q = Fi (x,y) ; en éliminant y, on aura une relation entre
p, q et X qu'on peut écrire ainsi
g =fip, ^),
et d'où l'on tire
dq^ ^à£dp^^dj_^ dq ^ df dp ^
dx dp dx • dx dy ôp dy'
mais, par hypothèse, les dérivées de /> sont proportionnelles à celles de q\
donc J- ■=■ o, et, par suite, /(/», x) est indépendant de x. On peut donc po-
ox
ser q =f{p). L'équation du plan tangent au point (x, y, z) de la surface
considérée étant
Z-z=p(\-x)-^q(Y-y),
nous pouvons écrire
Z =pX -h qY -\- z — px — qy.
Mais, si q =f(p), je dis que z —px — qy est aussi une fonction de/); en
elTet, si l'on pose
on a
de sorte que
ENVELOPPES.
V = px -\- qy — z
dv dv
^^^rx + sy, -=sx + ty-
àv dv
<)y ôx ''
i8j
Les dérivées de v étant proportionnelles à celles de />, v est une fonction de/?.
D'après cela, l'équation du plan tangent peut s'écrire
Z=y,X+/(/?)Y-Ho(/>):
l'enveloppe de ce plan est une surface développable.
200. Lorsque rt — s^ jzé o, l'équation du plan tangent renferme deux para-
mètres et, si l'on met cette équation sous la forme générale
ux -^ vy -\- w z -h /i = o,
la surface enveloppe pourra être considérée comme définie par cette équa-
tion jointe aux équations
du dv dw dh du dv dw dh
da "^ da da da db -^ db db db
Mais il n'est pas inutile d'ajouter que toute surface peut être considérée
comme étant l'enveloppe de ses plans tangents; la proposition a déjà été
établie dans le cas des surfaces développables. En prenant comme variables
indépendantes x et ^, le plan tangent ayant pour équation
Z_.^_/,(X-^)-5r(Y-j) = o,
nous devons égaler à zéro le-s dérivées du premier membre par rapport à x
et _/, ce qui donne, tout calcul fait,
r(X — a7)-f-5(Y — ^) = o,
Si l'on suppose rt — s^^ o, on a donc bien X = a:, Y =^y et par suite Z = s,
X, Y, Z désignant un point de l'enveloppe, ce qui prouve que l'enveloppe est
le lieu des points de contact.
On voit ainsi que tout plan tangent à une surface non développable ne
peut toucher la surface qu'en un nombre limité de points. Dans le cas du
second degré, un plan tangent coupe la surface suivant deux droites, il est
vrai, mais il n'est tangent qu'au point de rencontre de ces deux droites.
201. Cas de plusieurs paramètres liés par des équations données. —
Soit à trouver l'enveloppe des surfaces définies par l'équation
f{^, Ji -> «i> «2, ..., a„) = o,
102 CHAPITRE X.
les paramètres étant assujettis an — t équations de condition :
?/;(«!, «2, • • -, an) — O,
oùp=^i, 2, ..., n — I. On obtiendra dans ce cas l'enveloppe en procédant
comme en Géométrie plane, c'est-à-dire en adjoignant aux n équations don-
nées l'équation qu'on obtient en égalant à zéro le déterminant formé, avec les
dérivées prises par rapport aux paramètres, des n fonctionsy, «fi, ^z, ..., cp,;.
Supposons maintenant que les n paramètres ne soient assujettis qu'à n — 2
équations de condition. Pour simplifier, considérons trois paramètres liés
par une équation, et soit proposé de trouver l'enveloppe de la surface ayant
pour équation
f{x, y, z, a, b, e) — o,
sachant que
cf(rt, b, c) =o.
Traitons c comme une fonction de a et de 6; on doit poser
df df de
da de da
àf df de
~ — l — — = 0.
àb àe db
Mais
()© d<Sj de
da de da '
à'9 àd^ de
db '^ àS db ~ ^'
d'où l'on tire
da
dcp
d^
àf
àb
dcp
db
àf
de
àdji
àc
On écrira donc que les dérivées de la fonction / par rapport aux paramètres
a, b, c sont proportionnelles aux dérivées de cp par rapport aux mêmes pa-
ramètres respectivement, et il ne restera plus qu'à éliminer a, b, e entre
quatre équations.
On en conclut, en imitant la démonstration donnée en Géométrie plane
(t. I, 401), que l'on obtient l'enveloppe de la surface définie par l'équa-
tion
f(x, 7, z, u, i>, w, r) = o,
homogène par rapport aux paramètres u, i>, w, r satisfaisant à une relation
homogène
tp (m, V, w, r) = 0,
en éliminant les paramètres entre l'une des deux équations précédentes et
celles qu'on obtient en écrivant que les dérivées de / et de cp par rapport à
ces paramètres sont proportionnelles :
au
àf
àv
Et
àw
àf
àr
<^Cp
au
do
àv
0*9
àw
ào
dr
ENVELOPPES. l83
Ainsi, pour avoir l'équation de l'enveloppe du plan
ux -\- vy -\- w z -h r t = o,
dont les coefficienls vérifient l'équation homogène
F{u, i>, w, /•) = o,
il suffit d'éliminer les paramètres u, c, (v, r entre l'une de ces équations et
les suivantes
X y -2 _ ^
L'équation F = o est V équation tangentielle de l'enveloppe, et l'on voit
que les coordonnées ponctuelles d'un point de l'enveloppe sont proportion-
nelles aux dérivées de la fonction F.
202. Si l'on avait n paramètres liés par n — 2 relations
'Pp(a,, «2» • • •) «'() = 0, /> = I, 2, . . ., n — 2,
on adjoindrait aux équations données celles qu'on obtient en égalant à zéro
les déterminants fonctionnels des fonctions /, tfj, cp2, ..., o«-2> obtenus en
laissant de côté successivement deux paramètres ai, puis a^, par exemple, et
en éliminant les n paramètres entre les « -+- 1 équations obtenues.
Maison peut procéder d'une manière plus symétrique; supposons, pour
fixer les idées, qu'on donne les équations
/(a',7, z, a, 3, Y, V) = o, tp(a, p, Y, V) = o, <V(», ?.T. V)=o.
Nous devrons écrire les deux conditions
àf_ àf df_
doL c^Y dW
0<f d(f do
(Jy. d^( d\
^4* ^4' ^'\'
d^ d^ d\
= o,
àl àl dj
d^ d^( d\
dcp d'-D â'Çi
d'^ à^ d\
d<\) d^i^ df!(i
d^ d^ d\
Or on sait que, pour qu'un déterminant soit nul, il faut et il suffit qu'il
existe entre les éléments des rangées parallèles une même relation linéaire;
on doit donc pouvoir déterminer des constantes X, jj, telles que l'on ait
di>
^di
àf _
dY
dy
d'h
à^
àf _
dY ~
, do
d\
d<!j
l84 CHAPITRE X.
et par suite aussi
df ^ d^ d^
Mais, si l'on différentie les équations données, ce qui donne
on voit que, en vertu des relations écrites plus haut en X et [jl, ces trois équa-
tions doivent se réduire à une seule, ou, en d'autres termes, la première par
exemple, doit être identique à celle qu'on obtient en ajoutant membre à
membre les deux dernières après multiplication par des facteurs conve-
nables X et [Jl. Il n'y a plus ensuite qu'à éliminer a, p, y, V, X, [x entre sept
équations. Nous allons appliquer cette méthode remarquable à un exemple.
203. Trouver l'enveloppe du plan défini par l'équation (i)
(i) a^-h ^jK-H yz = V,
a, p, y, V étant liés par les relations
a^ ^2 T^ _
(^) V2 — «2 + V2— 6^ "^ V2 — C2 ~°'
(3) «2+ j32-i-Y2= I,
Différentions les équations (i), (2), (3) en regardant a, p, y, V comme des
variables, ce qui donne
(4) X doL -i- y d^ -\- z d-^ = dV ,
(5) a </a + p c^3 -I- Y ^Y = o.
(6)
en posant
«^^ 8^^ , ydy ^ , ,y
^2
_(V^— «2^2 (V2_62)2 (V2
-•ïi— 1 V.
— C2)2j
(') Surface de l'onde de l'ellipsoïde
{Voir Mascart, Traité d'Optique, t. I, p. 563.) Ce calcul est dû à A. Smith {Phi-
losophical Magazine, t. XII, p. 335; i838).
ENVELOPPES. l85
Pour appliquer la méthode exposée plus haut, nous devons déterminer X
et [i tels que
(7) x=l^-h Y2-a2'
(lo) I = fjiA-
(9) ^^^Ï+T^.o^
Il n'y a plus qu'à éliminer a, p, y, V, X, [i. entre les équations (i), (2), (3),
(7), (8), (9), (10).
Or, les équations (7), (8), (9) donnent, en vertu de (2) et (3),
V = (XX -h '^y 4- Y^ = X.
En posant r* = a?*-f- y^-h z^, on obtient
,.i = V2 -t- [jl2 -^ = V2 + Ç
ou
,ji = V(r2-V2).
De là on tire
j7 = Va ( n- r— = Va ^7-
\ V -^ — a2 / V2 — a2
et, par suite,
X _ Va _ X — Va
r2 — ai ^ V2— a2 ^ r^ — V^ '
On peut donc écrire les équations
X _ X — Va
r2 — «2 ^ /-î—V* '
^2 _ 62 ~ /'2— V2 '
g _ -a— Vy
/.2 _ cl ~ ,.2—\i'
d'où, en multipliant par x, y, z et ajoutant,
. . 372 y2 z«
/•2 — a* /'î — 6* /•2 — c^
Cette équation peut d'ailleurs se transformer en l'écrivant ainsi
X^ y2 Zi ^x^^yi^z*
l86 CHAPITRE X.
ou
2.
o,
c'est-à-dire
lyiyl c^^S
En chassant les dénominateurs, on obtient enfin, sous forme entière,
(i3)
L'enveloppe cherchée est donc une surface du quatrième ordre.
_ a2(62_|_ C'')X'^— 62(c2-i- a2)j2— c2(a2_L. 62)22+ «2^2 c2 = Q.
204. Équations tangentielles. — On peut regarder une surface
soit comme le lieu de ses points, soit comme l'enveloppe de ses
plans tangents. Si on l'envisage à ce dernier point de vue, il y a
lieu de distinguer si la surface est développable ou non.
En effet, quand la surface n'est pas développable, une seule équa-
tion exprime qu'un plan lui est langent ou, en d'autres termes, la
surface n'a qu'une seule équation tangentielle. Effectivement, l'é-
quation d'un plan tangent à cette surface dépend de deux paramètres ;
en l'écrivant sous la forme
ux -^ vy -\- ivz -1-1 = 0,
M, V, w étant des fonctions de deux paramètres; si l'on applique la
méthode du n° 195, on obtiendra une équation
F(m, V, w) = o,
ou, si l'on écrit l'équation du plan tangent sous forme homogène,
ux -+- vy ■+■ wz -\- rt = o,
on aura une équation homogène
F(u, V, w, /■) = o,
qui est ce que nous avons appelé Véquation tangentielle de la sur-
face; nous savons que les coordonnées ponctuelles du point de con-
tact du plan (w, v^ w, r), dont les coefficients vérifient l'équation
F= o, sont proportionnelles aux dérivées F,'^, F^, F^, F,'..
L'équation
F ( i< -j- X a', V -\-\v', w -{-\w', r -hlr') = o
EKVELOPPES. 187
détermine les plans tangents menés par l'intersection des deuï plans
(m, V, w, /•) et («', v', iv', /•'). On voit ainsi que la classe est égale
au degré de l'équation tangentielle.
205. Les choses se passent différemment quand il s'agit d'une sur-
face développable.
En effet, si l'on conserve les mêmes notations, on voit que les
icients -> -> — de 1 équation d un plan tangent a une pareille
surface étant fonctions d'un seul paramètre, si l'on applique la mé-
thode du n° 193, on obtiendra deux équations entre ces coefficients,
ou deux équations homogènes
F(«/, (', H-, /•) = o, Fi (u, p, w, r) = o.
Donc, une surface développable est définie par un système de deux
équations taiigentielles.
Considérons, par exemple, le cône du second degré ajant pour
équation
Aa-2-t- A'j'2_f. M' z--^ iHyz -h %W zx -h iW xy = o.
Pour qu'un plan ayant pour équation
ux -+- vy -H i%>z -H r = o,
lui soit tangent, il faut d'abord qu'il passe par son sommet, ce qui
donne une première condition
/■ = o.
En identifiant ensliite l'équation
ux -\- vy -\- wz = o
avec celle d'un plan tangent au cône, on aura un calcul absolument
identique à celui qui permet de trouver l'équation tangentielle d'une
conique, en Géométrie plane, avec des coordonnées homogènes (ce
qui s'explique en remarquant que le plan considéré sera tangent au
cône, si l'intersection de ce plan par le plan :; = i est tangente à l'in-
tersection du cône par ce même plan).
On obtient ainsi les deux équations tangentielles du cône :
r = o, a II- -k- a' v'^ -\- a" w^ -\- ib V w -\- ib' wii -4- ib" uv = o,
où «, «', a", 6, b' ^ b" sont les mineurs du discriminant du premier
membre de l'équation ponctuelle de ce cône.
leb CHAPITRE X.
206. Il nous reste à prouver qu'une courhe a une équation tangentielle.
Supposons, en effet, que les coordonnées x, y, z d'un point d'une courbe
soient exprimées en fonction d'un paramètre arbitraire ï, les coordonnées
d'un point quelconque de la tangente au point (^) étant
un plan contiendra celte tangente si
«/ (0 + vfi {t) + wf.i{t) + r = o,
en éliminant t, on a bien une équation homogène en u, v, w, r.
Ainsi, il peut arriver qu'une équation tangentielle représente une ligne et
non une surface.
L'équation
a2-t-(^2-1- w2 = G
exprime que le plan (m, p, w, r) est tangent au cercle de l'infini. Cette équa-
tion est l'équation tangentielle du cercle de l'infini, '
Les équations tangentielles d'un cône isotrope, ayant son sommet à l'ori-
gine, sont donc
r = O, U^-Jr i>^-]- w^ = o.
Les équations du cône isotrope de sommet (a, b, c) sont
au -{- bv -\- cw -]- r = o, u''' -\- v^ -\- w'^ = o .
Considérons une courbe située dans le plan ayant pour équation
u' X + v'y -+- w'z -I- I = o.
Soit
ux -h i>y -h wz -)- 1 = G
l'équation d'un second plan; l'intersection de ces deux plans sera tangente à
la courbe considérée, si le plan mené par l'origine et par cette intersection,
c'est-à-dire le plan ayant pour équation
{u — u')x -\- {v — v')y -\- {w — w')z = o,
est tangent au cône ayant pour sommet l'origine et pour directrice la courbe
donnée; on en conclut que cette courbe est représentée par une équation de
la forme
F(ii — m', p — v\w — w') = o,
F désignant une fonction homogène.
Réciproquement, l'équation précédente est vérifiée, quel que soit X, si l'on
pose
M = «'-)->. a, v^=v'-\-\'^^ w = (v'h-Xy
et
F(a,p,Y) = o.
ENVELOPPES. 189
Or l'équation du plan mobile étant alors
u'x -ir v'y-i- w'z -\- i-t-X(aa7-t- P7-I- 75) = o,
à chaque système de valeurs de a, p, y correspondent tous les plans passant
par une droite située dans le plan
u'x -+- v'y -}- w' z + 1 = 0;
l'enveloppe est donc une courbe située dans ce plan.
Si '
II' = c'= «/ = o,
la courbe est dans le plan de l'infini; c'est facile à vérifier directement. Ainsi,
par exemple, si l'équation donnée est
ll--\- f2-|- w^= o,
on a, en appliquant la méthode générale des enveloppes,
x y z
ux -\- vy -\- wz -\- t = o, -== — = —;
U V w
donc
t = o, x"^ -^ y^ -^- z"- — o.
EXERCICES.
1. Trois points se meuvent avec des vitesses uniformes à partir de positions
données sur trois axes rectangulaires ; trouver l'enveloppe du plan passant
par leurs positions contemporaines. (T.)
2. Une sphère de rayon constant passe par l'origine; trouver l'enveloppe
des plans de contact des cônes circonscrits de sommet donné. (T.)
3. Enveloppe des plans qui touchent deux paraboles ayant même sommet,
même axe et situées dans deux plans rectangulaires.
4. Enveloppe des plans ayant pour équation
S. Une sphère
x^-\- y^-\- z- — 2 ax — -iby — 2 c^ = o
est coupée par une autre sphère passant par l'origine et ayant son centre sur
l'ellipsoïde
x^ JÎ
«2 b^ c^
Trouver l'enveloppe des plans d'intersection. (T.)
6. Enveloppe des plans de contact des cônes dont les sommets se meuvent
sur l'ellipsoïde
-—T- + — p— + — ^T- - '»'
igO CHAPITRE X. — ENVELOPPES.
et circonscrits à l'ellipsoïde
â^^ 'fi ^ ^ "^ ' •
7. Trouver l'enA^eloppe des surfaces définies par l'équation
(X2+[Jl2)P+2XQ + 2[JlR+S =0,
P, Q, R, S étant des polynômes donnés en x, y, z.
8. Trouver l'enveloppe d'une sphère de rayon constant et dont le centre
décrit une courbe donnée.
9. Trouver l'enveloppe d'une sphère passant par un point fixe et dont le
centre décrit une courbe donnée.
10. Trouver l'enveloppe d'une sphère orthogonale à une sphère donnée et
dont le centre décrit une courbe donnée.
11. On mène des plans tangents à la surface cz = xy en tous les points où
elle est coupée par le cylindre x^ = ay. Trouver les équations de l'arête de
rebroussement de la surface développable engendrée par ces plans. (T.)
12. Enveloppe des plans
a^+ PjK-i-Y^ = 1,
sachant que
aa.-+- b'^ -\- c'( =r,
13. Former l'équation tangentielle de chacune des ellipses définies par les
équations
x"- 7^ ^2 y2
-^ + -/-r = I, Z —o et -- -H ;'— = I z = h\
en conclure les équations de l'arête de rebroussement de la développable
circonscrite à ces deux ellipses.
— Les équations tangentielles des deux ellipses sont
«2^2+ 62p2_i = o^ «'2^2+ b'^v'^—{wh-\-\Y = o;
on peut poser
cos« sin ? , /a'2 ^'2
U= } V = —p- , ivA + I = * / — - cos2 ; -H — - sm2 ^ ;
^ A Y «2 A2 '
a b \ a^ b^
on a ainsi u, v, w en fonction de t et l'on applique la méthode du n" 197, ce
qui donne les coordonnées d'un point de l'arête de rebroussement exprimées
au moyen du j^aramètre t.
14. L'équation du plan tangent à une surface peut s'écrire
X sinO cosç 4- Y sin6 sino -f- Z cosO = 0,
0 étant une fonction de 0 et de ca.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES DE DROITES. IQI
On peut poser
sinO = . ) cosO = t lanKfK et o = x;
on obtient ainsi
X cosa? -t- Y sina: -H l'Z sin «y 4- 5 = o,
z étant une fonction de x et de y.
Calculer les coordonnées Ç, tt), Ç du point de contact. (0. Bonnet)
Appliquer à l'équation
Z = «X -f- 6Y + R v/<72^^6^TT.
l.'). Étudier les sections par les plans de coordonnées de la surface de l'onde
représentée par l'équation (i3) (203).
CHAPITRE XI.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES DE DROITES. — COMPLEXES,
CONGRUENCES.
207. Nous avons vu que l'on peut faire correspondre à une droite six pa-
ramètres a, b, c, a, p, Y liés par une relation homogène
aa-f-6^-hCY = o,
et, réciproquement, à tout système de paramètres liés par l'équation précé-
dente correspond une droite. On démontre plus généralement que l'on peut
faire correspondre à chaque droite six paramètres Xi, x^, ...yX^hés par
une équation quadratique et homogène
?(a7i, x-i, xs, Xi, Xi, xe) = o,
et réciproquement; et en outre que la condition, qui exprime que deux
droites Xi, . . ., x^; x\, . . ., x'^ se coupent, est la suivante
, ai , dP
x'. T^ -+- a-; 3-^ -f- . . . = o ( > ).
' dxi ^ dXi ^ '
(') ro//* G. Kœnigs, La Géométrie réglée et ses applications (Paris, Gaulhier-
Villars) et la Note à la fin de l'Ouvrage.
192 CHAl'ITUE XI.
Mais nous nous bornerons à faire usage dans ce qui suit des coordonnées
de Pliicker.
208. L'ensemble des droites, satisfaisant à une relation homogène de la
forme
/(a, 6, c, a, p, y) = 0,
constitue ce qu'on nomme un complexe. L'ordre du complexe est le degré m
de l'équation précédente.
Par chaque point de l'espace, il passe une infinité de droites du complexe
qui sont sur un cône qu'on nomme cône du complexe relatif à ce point et
dont nous pouvons aisément former l'équation. En effet, soient x' , y' , z' les
coordonnées d'un point donné A; en nommant x, y, z les coordonnées d'un
second point M et X, Y, Z les coordonnées courantes, les équations de la
droite AM sont
X — X Y — .'K_Z — z
x — x' " y— y ~ z — z'
ou
Y(z — z') — Z{y—y') = zy' — yz',
7i{x — x') — X(^ — z')^xz' — zx' ,
X(jK — /) — Y(a^ —x')=yx' — xy'.
On peut donc poser
a =^ X -^ x' , b=y — y\ c^z — z' ,
a — zy' — yx', ^ := ipz' — zx', -^ = yx' — xy'
et, par suite,
f(x — x', y— y', z — z, zy' — yz', xz' — zx', yx' — xy') ^ o.
Cette équation étant homogène par rapport aux différences x — x', y — y',
z—z' représente un cône de degré m ayant pour sommet le point A.
En second lieu, les droites du complexe situées dans un plan donné enve-
loppent une courbe dont la classe est égale à l'ordre du complexe.
En effet, soit
u'x -+- v'y -\- w'z -4-1 = 0
l'équation d'un plan donné, et soit
ux -h vy ^ wz -\- i = o
l'équation d'un plan passant par une droite située dans le premier plan,
Les équations de cette droite sont
(vu' )y -h{wu') z = u — u',
{w\^' ) z -\- (uv>' ) X = V — v',
{uw')x -\- (vw')y — w — w' .
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES DE DROITES. ig3
On peut donc poser
a=(wi>'), b = (inv'), c — {vu'),
a = « — u', p = f — v', -( z= w — w',
où
(^wv')=:ivv' — Viv', etc.
Pour toutes les droites situées dans le pian (u', v', w' ) on a donc
f[{wv'), {uw'), (vu), u — a, V — v', w — w''\ = o-
Cette relation est homogène par rapport aux différences m — u'., v — v',
w — w' \ elle représente une courbe et la classe de cette courbe est égale à
l'ordre du complexe. Celle courbe se nomme la courbe du complexe rela-
tive au plan donné.
Si les équations de la droite mobile sont sous la forme
X — az -i-p, y = bz -h q,
l'équation du complexe sera une relation entre a, b, p, q.
209. On nomme congruence l'ensemble des droites appartenant à deux
complexes. Par chaque point de l'espace on peut mener un nombre déter-
mine de droites de la congruence; ce sont les génératrices communes aux
cônes des deux complexes donnés; dans un plan il y a un nombre détermine
de droites de la congruence, qui sont les tangentes communes aux courbes
de la congruence situées dans le plan donné.
Si l'on adopte les quatre paramètres a, b, p, q, ily a, pour une congruence,
deux relations entre ces paramètres.
Enfin, si l'on donnait trois relations, a, b, p, q pourraient être regardés
comme des fonctions données d'un paramètre, et les droites du système con-
sidéré seraient les génératrices d'une surface réglée.
Un plus grand nombre de relations correspondrait à un nombre déterminé
de droites.
En résumé, on peut considérer : i° ce que M. Kœnigs appelle l'espace
réglé, c'est-à-dire l'ensemble de toutes les droites de l'espace, lesquelles
dépendent de quatre paramètres; 2" les complexes ou systèmes de droites à
triple indétermination; 3° les congruences, systèmes de droites à double in-
détermination; 4° les séries réglées à indétermination simple; 5° enfin les en-
sembles de droites qui sont déterminées et, par suite, à' indétermination
nulle.
Voici encore quelques autres définitions dont nous pourrons avoir be-
soin dans la suite. Nous adoptons celles qui ont été proposées par M. G.
Kœnigs.
Les droites issues d'un point dans un pian forment un faisceau plan; le
point et le plan en sont les supports.
Deux droites qui se coupent définissent un faisceau plan; trois droites qui
se coupent deux à deux formant un triangle ou un trièdre. Dans le premier
NiEWKNGLOWSKi. — G. an., III. i3
ig\ CHAPITRE XI.
cas, toute droite qui les rencontre est dans leur plan; dans le second cas,
toute droite qui les rencontre toutes les trois passe par leur point de ren-
contre commun; l'ensemble de toutes ces droites forme ce qu'on nomme une
gerbe. D'une manière générale, on appelle h}' pe /'fais ce au l'ensemble de
toutes les droites qui rencontrent trois droites qui se coupent deux à deux.
210. Etude sommaire du complexe linéaire. — On nomme complexe
linéaire le complexe défini par une équation du premier degré
Aa + B6 -+- Ce -h Da -f- E [3 -t- Fy = o.
Le cône du complexe se réduit à un plan et la courbe du complexe à un
point. On voit, en effet, que les droites du complexe qui passent par le point
(x', y\ z') sont dans le plan ayant pour équation
k{x — x')-^B{y — y') ^ C{z — z')
-+- T){zy' — yz') -+- E{xz' — zx') -+- ¥ {yx' — xy') = o.
Cherchons les droites situées dans le plan {u', v', w'); on a, pour ces
droites,
A{wv' — f>w') -+- B(mhp' — wu') ■+- C{çu' — uv')
-h T){u — u') -\-E{v — v') -h F{(\> — w') = o,
ou, en ordonnant,
(D -f- B w' — Cv') u -+- (E + C u' — A w') V
-+- (F -+- Ap' — B w'_)(v — (D a'+ Ep'+ Fw') = o.
Le plan («, v, w), mené par une droite du complexe située dans le plan
{u', v', w'), passe donc par le point ayant pour coordonnées
D + B»/— Cp'
Xi = —
ri =
^1 =: - ■
Dw'-t- Ep'-t- Fw'
u'xi ■+ v' yi 4- w' Zy -+-1 = 0;
donc, toutes les droites considérées passent par un point fixe situé dans le
plan {u' , v' , w'). Ce point se nomme \e, foyer ou pôle du plan.
Il est évident que les droites passant par un point donné étant dans un
plan, ce plan a pour foyer le point donné; on l'appelle le plan focal ou le
plan polaire du point donné.
Si l'on emploie des coordonnées homogènes, les coordonnées ponctuelles
homogènes du pôle du plan («', v' , w\ r') sont
D /•'+ B <v'— G p', Er'+Qu'~Aw', Fr'-+- Ap'— B a', — (Dm'+Ep'-+-F(v').
T>u
■ -^ Ev
-1- F w'
E
-H G m'
— A w'
Dm
' -\-Ev'
'+ F(p'
F
-+- A v' ■
— Bm'
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES DE DROITES. IqS
Si l'on suppose w'= i>'— w' = o, r'=i, ces expressions deviennent
D, E, F, o;
donc le pôle du plan de l'infini est dans une direction bien déterminée qu'on
peut appeler la direction axiale du complexe.
Enfin, si D u' -^ Ev' -h F w' = o, le pôle du plan (u', i>', w') est à l'infini; on
appelle plan diamétral tout plan dont le pôle est à l'infini, c'est-à-dire tout
plan parallèle à la direction axiale.
Comme exemple très simple, on peut considérer le complexe des droites
rencontrant une droite donnée A(a', b', c', a', P', y'). L'équation du complexe
est alors
aa'-H 6P'-t- cy'-t- ««'-+- P6'+ yt.-' = o,
on vérifie alors que le pôle d'un plan est le point où ce plan rencontre A ; que
la direction axiale est celle de A, etc. Mais tous les points de la droite don-
née sont des points singuliers du complexe, car une droite quelconque pas-
sant par chacun d'eux fait partie du complexe. Un tel complexe est dit com-
plexe spécial.
Les droites assujetties à rencontrer deux droites données, non situées dans
un mê me plan, constituent une congruence linéaire; par chaque point il en
passe une et dans chaque plan il s'en trouve une.
Nous verrons que les droites assujetties à rencontrer trois droites forment
une quadrique.
211. Exemple de complexe du second ordre. — Nous considérerons le
complexe formé par les tangentes à une sphère. Si l'on prend trois axes rec-
tangulaires passant par le centre de cette sphère, l'équation du complexe sera,
R étant le rayon de la sphère,
R?(a2-f-62-t-c2) — aî— P^—yî = o.
Le cône du complexe de sommet oc' , y' , z' a pour équation
^i{{x-x'y-^{y-yy-^{z-zf] = izy-jz'Y
-\- {xz'— zx'y-+ {yx'— xy')^ ;
c'est le cône de sommet {x',y',z') circonscrit à la sphère.
L'équation tangentielle de la courbe du complexe située dans le plan défini
par l'équation
ux -^ vy -^ wz -f- I = o,
est
R»[(»'f' — tMv')îH-(<f(t''— wu'Y-k-{vu'— uv'Y] = {u — n'y
-h {v — t'')ï-i- {w — w'y-.
Cette courbe n'est pas autre chose que la section de la sphère par le plan
considéré. On le vérifie aisément de la façon suivante :
Faisons passer un plan par l'intersection des plans (u, v, w) et (a', v', w'),
IQÔ CHAPITRE XI.
son équation sera
{u -\- 'k u ) X -\- {v -\- \v') y -\- {w -{-\w') z 4- I -t- X = o;
il sera tangent à la sphère si
La droite d'intersection sera une tangente si les deux plans tangents qu'on
obtient ainsi se confondent, c'est-à-dire si l'équation précédente a une racine
double. En exprimant qu'il en est ainsi, on trouve précisément l'équation tan-
gentielle obtenue plus haut.
Tous ces résultats sont évidents géométriquement.
Les tangentes communes à deux sphères définissent une congruence. Il en
passe quatre par chaque point : ce sont les génératrices communes aux deux
cônes circonscrits aux sphères données et ayant ce point pour sommet. Dans
chaque plan il y en a quatre, qui sont les tangentes communes aux cercles
suivant lesquelles les deux sphères sont coupées par le plan considéré.
EXERCICES.
1. Si l'on considère deux droites d'un faisceau plan ayant pour coordon-
nées («1, . . . , «s) et (6], ... , èc), les coordonnées de toute droite du faisceau
sont de la forme
Xi — lai-h ixbi,
X et (j. étant deux paramètres.
2. De même, les coordonnées de toute droite d'un hyperfaisceau, défini
par trois droites a, b, c, sont de la forme
Xi = \ai-h [ibi-h "^ Ci-
3. Étant donné un plan P et un point p situé dans ce plan, le pôle />' du
plan P est dans le plan polaire P' du point/? (210).
4. Les pôles de tous les plans menés par une droite sont situés dans les
plans polaires de tous les points de cette droite.
5. Les plans polaires de tous les points d'une droite A se coupent suivant
une même droite A', qui est le lieu des pôles des plans menés par A. Ces deux
droites sont dites conjuguées.
6. Toute droite qui coupe deux conjuguées fait partie du complexe.
7. Toute droite du complexe qui coupe une droite A coupe aussi sa con-
juguée.
8. Deux angles formés de droites conjuguées sont sur une quadrique.
(Voir la Théorie des génératrices rectilignes des quadriques.)
9. Le rapport anharmonique de quatre plans menés par une droite est
égal au rapport anharmonique de leurs pôles.
NOTIONS SLR LES SYSTÈMKS DE DUOITKS. I97
10. Le lieu des pùles d'une série de plans parallèles est une droite qu'on
nomme diamètre. Quand les plans sont parallèles à la direction axiale ils
sont perpendiculaires à leur diamètre, qui se nomme alors axe du complexe.
11. Tout plan perpendiculaire à l'axe rencontre cet axe et deux droites
conjuguées quelconques en trois points en ligne droite.
12. La perpendiculaire commune à deux droites conjuguées rencontre l'axe
à angle droit.
13. Si l'on nomme 0 la plus courte distance d'une droite d'un complexe
linéaire et de l'axe de ce complexe, G l'angle aigu formé par ces deux droites,
on a
0 tangO = k,
k étant une constante. Dans le cas du complexe spécial, A: = o.
14. Les droites d'un complexe linéaire sont les binormales à des hélices
d'égal pas, tracées dans un même sens sur les divers cylindres de révolution
ayant pour axe commun l'axe du complexe. Ces hélices s'appellent hélices
normales du complexe, (G. Fouret.)
15. Par rapport à un complexe linéaire, le plan polaire d'un point quel-
conque de l'espace est le plan normal de l'hélice normale qui passe par ce
point.
16. Les plans osculateurs d'une hélice, aux divers points de rencontre de
cette hélice avec un plan quelconque, se coupent en un même point de ce
plan. (G. FouRET.)
17. Les points de contact d'une hélice avec les plans osculateurs qu'on
peut lui mener par un point quelconque sont dans un môme plan passant
par ce point. (G. Fouret.)
18. Si l'on définit une droite par ses coordonnées vectorielles «, p, l'équa-
quatipn d'un complexe linéaire est de la forme
X M -t- |i. f = o.
19. La distance d à l'axe du pôle/> d'un plan P est donnée par la formule
d= k tangO,
0 étant l'angle de l'axe et de la normale au plan P. En déduire la formule
du n"* 13, ou inversement.
20. Étudier le complexe tétraédral ou complexe des droites qui coupent
les faces d'un tétraèdre en quatre points dont le rapport anharmonique est
constant.
21. Lorsque les tangentes d'une courbe appartiennent à un complexe de
droites, le plan osculateur, en un point de cette courbe, est le plan tangent
au cône du complexe suivant la tangente à la courbe en ce point.
198 CHAPITRE XII.
22. Soit/(a,i», c, a, p, y) = o l'équation d'un complexe ; soit Ag une droite
de ce complexe; on appelle complexe linéaire tangent relatif à Aq le com-
plexe linéaire défini par l'équation
Otto ôbo dco ocUf, o'po 0^0
Le plan polaire d'un point quelconque M de Aq, par rapport à ce complexe,
est tangent suivant A9 au cône du complexe relatif au point M .
23. En un point M d'une courbe dont les tangentes appartiennent à un
complexe linéaire, le plan osculateur est le plan polaire de M par rapport
au complexe linéaire tangent relatif à la tangente en M à la courbe.
24. Trouver l'équation de la surface réglée lieu des axes des complexes
linéaires ayant quatre droites données (cylindroïde de Cayley ou co noïde de
Pliicker); on peut donner à l'équation du cylindroïde cette forme
z(x^-\-j^)-+- kxy = 0,
k étant une constante.
\Voir pour ces Exercices : G. Kcexigs, La Géométrie réglée; G. Fouret,
Notions géométriques sur les complexes et les congruences de droites;
A. Demoulin, Mémoire sur l'application d'une méthode vectorielle à l'é-
tude de divers systèmes de droites.^
CHAPITRE XII.
FIGURES HOMOTHÉTIQUES.
212. Dé/initions. — Soient S et M deux points ayant respecti-
vement pour coordonnées ^05 jKoj ^0 et x^ y, z; prenons sur la
droite SM un point M' tel que
(i) -=^ = k;
SM'
k étant une constante numérique donnée, positive ou négative,
suivant que les deux segments SM et SM' ont le même sen s ou des
sens contraires. Si l'on opère ainsi pour chaque point M d'une
figure F, on en déduira une nouvelle figure F', engendrée par le
point variable M'; on dit que les deux figures F et F' sont homo-
FIGURES UOMOTHËTIQUBS. IQQ
théliques directes si k est positif, inverses si k est négatif; le point S
se nomme le centre d'homothétie et k le rapport d'homothétie. La
relation (r) subsiste pour les projections des segments SM, SM' sur
un axe quelconque; on a donc, Jc', j/-', 5' étant les coordonnées de M',
X — Xq _ .
x' Xq
et, par suite,
de même
X = Xo{\ — /c)-+- kx';
y=y<i(i-k)-hky,
z = ZQ{\ — k)+kz',
et, en posant
^0(1 — ^) = «, y<>{i — k) = b, Zo{i — k) = c,
on obtient les formules
(2) x = kx'-\-fi, y = ky-\-b, z = kz' -\- c.
Si le point M décrit une surface ayant pour équation
f{x,y,z) = o
le point M' décrira la surface définie par l'équation
f{kx -\- a, ky + h, kz -h c) = o.
On voit de même que, si M décrit une courbe. M' décrira aussi
une courbe.
A un plan correspond un plan; à une droite, une droite.
213. Si l'on déplace le centre d'homothétie S, sans changer le
rapport A', la figure F' subira une translation et ne changera pas de
forme par conséquent. En effet, si l'on remplace ;ro, j^oj -^o par
•2?o + ^n yo -h J"t > ^0 -f- ^» respectivement, on obtiendra pour déter-
miner les coordonnées :r", j", d' du point M" correspondant à M
dans ce second cas, les équations
(3) X ^kx'-^r a->rax, y = ky" ->r b + bi, z = kz" -^ c -^ Ci,
o\x l'on a posé ,
ar,(i — A-) = ai, y^{i — k)==bi, 5,(i~A') = c,.
La comparaison des équations (2) et (3) donne
X — X -^ j^, y —y -^ — , z = z -{- -r'
200 CHAl'ITRE XII.
Ce qui montre que l'on passe du point M' au point M" en faisant
subir au premier point une translation déterminée.
CYLINDRES HOMOTHETIQUES.
214. La figure homothétique d^ un cylindre est un cylindre.
En effet, si l'on suppose l'axe des z parallèle aux génératrices
du cylindre donné, l'équation de ce cylindre étant f(^x, y) = o,
celle de la surface homothétique sera de la forme
f{kx -ha, ky -h 6) — o.
Si le premier cylindre est algébrique, le second l'est aussi et du
même degré que le premier.
Si l'on déplace le centre d'homothélie parallèlement à l'axe des 5,
cette équation ne change pas, ce qui prouve que deux cylindres
homothétiques ont une ligne de centres d'homothétie, parallèle à
leurs génératrices, que l'on appelle l'acre d^homothétie.
De là résulte immédiatement cette conséquence : un plan coupe
deux cylindres homothétiques suivant deux courbes homothé-
tiques, le centre d'homothétie de ces courbes étant la trace de l'axe
d'homothétie des deux cylindres sur le plan sécant.
215. On en déduit que deux plans parallèles coupent deux
cylindres homothétiques suivant des courbes homothétiques.
Considérons, en effet, deux cylindres homothétiques C, C coupés
par deux plans parallèles P, P'. Ces plans rencontrent l'axe d'ho-
mothétie des deux cylindres en des points S, S'; les sections des
deux cylindres par le plan P sont des courbes homothétiques par
rapport à S; soient M et M" deux points correspondants de ces
courbes; la génératrice du cylindre C menée par M" rencontre le
plan P' en un point M', et la droite MM' rencontre l'axe d'homo-
thétie en un pqint Sj, tel que
SiS _ SiM _ _SM_ _
Si S' ~ Si M' ~ SM" ~ '
ce qui démontre la proposition.
Réciproquement , si l'on prend deux courbes homothétiques
FIGURES UOMOTHÉTIQLES. 201
pour bases de deux cylindres ayant des génératrices parallèles à une
même droite, les cylindres obtenus sont homothétiques.
216. On démontre de même que la figure homothétique d'un
cône est un cône; les sommets des deux cônes sont des points ho-
mologues.
On démontre facilement que les sections de deux cônes homo-
thétiques par deux plans parallèles sont des courbes homothétiques ;
il suffit de remarquer que deux plans parallèles coupent un même
cône suivant deux courbes homothétiques par rapport à leur som-
met; cela étant, soient G et C deux cônes homothétiques, P un
plan, P' son homologue; les sections correspondantes sont évidem-
ment homothétiques; or, les sections du cône C par deux plans
parallèles P' et P' étant homothétiques, on en conclut aisément que
les sections du cône G parle plan Pet du cône G' par le plan paral-
lèle P" sont aussi homothétiques.
217. La figure homothétique d'une surface du second degré est
une surface du second degré qui a les mêmes directions asympto-
tiques que la première.
La réciproque est vraie au point de vue algébrique. Il y aurait à
faire une discussion analogue à celle qui a été faite pour les coni-
ques; mais nous regarderons comme étant homothétiques deux qua-
driques ayant les mêmes directions asymptotiques, même si le rap-
port de similitude est imaginaire.
APPLICATION AUX SECTIONS PLANES D UNE SURFACE.
218. Théorème préliminaire. — Une section plane d'une sur-
face algébrique et sa projection sur un plan sont de même degré.
Formons Téquation du cylindre projetant la section plane consi-
dérée, les génératrices étant parallèles à l'axe des z) l'équation du
cylindre est la môme que celle de sa projection rapportée aux axes
Ox, Oy. Faisons une transformation de coordonnées, le nouveau
plan des x.,y étant le plan sécant; l'équation du cylindre, dans le
nouveau système, l'axe des z ayant gardé la même direction, sera la
même que celle de la section plane rapportée aux nouveaux axes
202 CHAPITIIE XII.
des X et des y. Or le degré de l'équation du cylindre n'a pas changé,
donc les degrés de la section plane considérée et de sa projection
sont les mêmes. La démonstration géométrique est d'ailleurs évi-
dente.
Dans le cas du second degré, il est évident que la section et sa
projection sont de même espèce.
219. Théorème. — Les sections d' une quadrique par des plans
parallèles sont des courbes homothétiques .
En effet, on peut supposer le plan des x^ y parallèle aux plans sé-
cants. Si l'équation de la quadrique est alors
les équations d'une section sont
z = A, f{x,y,h) = o.
Si h varie, la seconde équation représente des cylindres homothé-
tiques et l'on sait que les sections de deux cylindres homothétiques
par des plans parallèles sont des courbes homothétiques.
220. Théorème. — Les sections de deux quadriques homothé-
tiques par des plans parallèles sont des courbes homothétiques.
En effet, soient
/(^, 7,2) = o, fi{T, y,z)=o
les équations de deux quadriques homothétiques; les sections par
des plans parallèles au plan des ^,y sont définies par des équations
de la forme
z-h, f{x,y,h) = o
et
^ = h', . fi{x,yJi') = o\
on a donc encore à considérer les sections de deux cylindres homo-
thétiques par des plans parallèles, puisque les termes du second
degré sont les mêmes dans les équations des deux quadriques et,
par suite, dans les équations des deux cylindres projetants.
221. Corollaire. — Les sections d'une quadrique et du cône
de ses directions asymptotiques, de sommet quelconque, par des
plans parallèles, sont des courbes homothétiques.
FIGURES HOMOTHÉTIQUES. 2o3
En effet, une quadrique et le cône de ses directions asympto-
liques ayant pour sommet un point quelconque sont des surfaces
homolhétiques dont le rapport d'homothétie est nul ou infini; d'ail-
leurs les termes du second degré étant les mêmes pour ces deux
surfaces, la démonstration précédente s'applique sans modification.
Il convient toutefois de remarquer, à l'égard des théorèmes précédents,
que si deux sections parallèles sont des hyperboles, l'une peut être homothé-
tique à la conjuguée de l'autre.
222. Sections planes d\in cône du second degré. — Considé-
rons un cône du second degré et soit P un plan ; si nous menons
par le sommet du cône un plan P' parallèle au plan P, les sections
du cône par les plans P, P' sont des courbes homotliétiques. Or le
plan P' coupe le cône suivant deux droites qui peuvent être réelles
et distinctes, confondues en une seule droite réelle, ou imaginaires
conjuguées, en supposant que les équations du cône et du plan aient
tous leurs coefficients réels.
Si les génératrices situées dans le plan P' sont imaginaires conju-
guées, la section faite par le plan P devant être h omo thé tique à un
système de deux droites imaginaires conjuguées est nécessairement
une ellipse.
Si ces génératrices se confondent en une seule, la section par le
plan P, homothétique à une droite double, est une parabole; enfin
si ces génératrices sont distinctes et réelles, la section par le plan P
est une hyperbole dont les asymptotes sont parallèles à ces géné-
ratrices.
Quelle que soit la courbe du second degré, ellipse, parabole ou
hyperbole que l'on donne comme directrice d'un cône du second
degré, on peut donc, en verlu de ce qui précède, obtenir une sec-
tion plane d'espèce donnée; on peut même obtenir un cercle. En
effet, si un plan P coupe un cône du second degré suivant un cercle,
le plan P' parallèle à P et mené par le sommet du cône coupe ce
dernier suivant deux droites isotropes et réciproquement; il suffit
donc de chercher les génératrices communes au cône donné et au
cône isotrope ayant même sommet; soient G, G'; G), G', ; les deux
couples de droites isotropes imaginaires conjuguées obtenus; les
deux plans menés par G et G' ou par G, et G', sont réels et tout
plan parallèle à l'un de ces deux plans coupe le cône considéré sui-
204 CHAPITRE XIII.
vant un cercle. Un cône réel du second degré peut donc être regardé,
de deux manières, comme un cône circulaire.
!. Sections planes d^un cylindre du second degré. — Les
sections planes d'un cylindre du second degré donné sont de même
espèce, quel que soit le plan sécant; on a donc trois espèces de
cylindres du second degré : le cylindre elliptique, le cylindre para-
bolique et le cylindre hyperbolique.
EXERCICES.
1. On nomme figure semblable à une figure donnée toute figure égale
à une figure homothétique directe de la proposée.
Former l'équation générale des surfaces semblables à une surface donnée.
2. Lieu des points qui partagent dans un rapport donné les cordes d'une
quadrique issues d'un point donné.
CHAPITRE XIII.
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES RAPPORTÉES
A DES COORDONNÉES PONCTUELLES.
Soit
A
B"
B'
B"
A'
B
B'
B
A"
224 . Préliminaires ,
le discriminant de la forme
^{x,y,z) = Aa72-)- A'/^-i- A''^^ _^ iByz -h iB'zx + iW xy.
Ce déterminant a trois mineurs du premier ordre symétriques :
A'A" — B2, A"A — B'2, AA'— B"2;
les trois autres mineurs du premier ordre, non symétriques, sont
B'B"— AB, B"B — A'B', BB'— A"B".
CLASSIFICATION DES QUADRIQLES. 2o5
Nous ferons, relativement à ces mineurs, les remarques suivantes,
qui nous seront très utiles :
1° Lorsque A= o, si Van des six mineurs précédents est diffé-
rent de zéro, V un au moins des mineurs symétriques est différent
de zéro, et si deux mineurs symétriques sont différents de zéro,
ils ont le même signe, si tous les coefficients sont réels.
En effet, la fonction ^{x,y,z) est la somme de deux carrés,
puisqu'on suppose A = o et qu'au moins un mineur de premier ordre
est supposé diflférent de zéro. Donc
^{x,y, z) = z{ax -+■ by -h czy -f- -J{a' x -h b' y -h c' zy ,
£ et s' ayant la signification habituelle. Les deux carrés étant distincts,
l'un des déterminants ab' — ba' , ca' — ac' , bc' — cb' est diff^érent de
zéro. Soit par exemple ab' — ba! ^ o; alors, en faisant ^ =: o dans
l'identité précédente, on obtient
kx"*--^ iWxy 4- A'72 = z{ax -\- by^ -\- z {a'x-^ b'y)-;
donc AA' — B"2^o. En outre, AA' — B"- a le signe du produit
es'. Donc les mineurs symétriques diff'érents de zéro ont le même
signe.
2° Il résulte de là que, si ^ = o et si les mineurs symétriques
sont nuls tous les trois, il en est de même des trois autres
mineurs.
La proposition est fausse quand on suppose A ^ o; en effet, si les
six mineurs sont nuls, A = o.
Ainsi, par exemple, les mineurs symétriques du discriminant de
x--\-y--{-z- — 2yz — 2ZX — 2xy sont nuls et les autres mineurs
sont égaux à + 2.
3" Quand on suppose BB'B"^o, 5/ les mineurs non symétri-
ques sont nuls, les mineurs symétriques sont aussi nuls.
En effet, on suppose
AB=B'B"', A'B'=BB, A'B'= BB';
on a donc, puisque B, B' et B" sont supposés tous les trois diff*érents
de zéro,
B'B" ., B'B
206 CHAPITRE XIII.
d'où
AA' = B "2 ....
4° Si tous les mineurs de A sont nuls, l'un au moins des coeffi-
cients A, A' ou A" est difFérent de zéro, car 'f{£C, y, z) étant alors un
carré
tp(a:',jK, z) = t{ax -^ hy -4- cz^-.
k — za''-^ A'=£'6', A"=£c2.
Si A, A' et A" étaient nuls, <p(^, jk, z) serait identiquement nul. On
voit, en outre, que ceux des coefficients A, A' et A" qui sont diffé-
rents de zéro ont le même signe ; c'est d'ailleurs ce qui résulte des
égalités
AA'=B"S A'A''=B2, A"A = B'2.
5° On déduit (voir Cours d'Algèbre, t. II, p. 198) des propriétés
du déterminant adjoint les identités
a'a"-è2=AA, «"«— 6'2=A'A, aa'—b"^ =A"A,
b'b" — ab=Bts., b"b — a'b'=B'\, bb' — a" b" = B" \.
Si A := o, on a donc par exemple a' a" = b-, ce qui prouve que
ceux des mineurs principaux qui ne sont pas nuls ont le même signe,
ainsi que nous l'avions établi directement (1°).
225. Théorème. — Si l'on prend pour nouveaux plans de coor-
données trois plans ayant pour équations P = o, Q = o, R=zo,
en désignant par X, Y, Z les nouvelles coordonnées, on a
P = AX, Q = BY, R=GZ,
A, B, G étant des constantes.
La démonstration se fait comme en Géométrie plane (t. I, p. 270).
CLASSIFICATION PAU LES DIRECTIONS ASYMPTOTIQXJES.
226. Soit
F{x,y,z) = kx''--^ k'y^-\- M' z^
-+- 2 Byz -\- 2 B' zx -(- 2 B" xy -\- ^C,x -\- 2 C'y -h 2 C z + D = o
l'équation d'une quadrique.
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 2O7
Nous supposerons dans tout ce qui suit, sauf avis contraire, tous
les coefficients réels.
Le cône des directions asjmploliques ayant pour sommet l'origine
des coordonnées a pour équation
ç(ar, 7, z) = o.
Premier cas A ^ o. — Ce cas se subdivise en deux ;
." c?(^,7,5) = s(P2-f.Q-2-f-Rî),
P, Q, R désignant des polynômes distincts, à coefficients réels.
Le cône des directions asymptotiques est imaginaire, la surface est
limitée dans toutes les directions. Un plan mené par le sommet du
cône la coupe suivant deux droites imaginaires; donc toute section
plane de la surface est une ellipse. Celte surface est un ellipsoïde
réel ou imaginaire ou un cône imaginaire.
Le cône des directions asymptotiques est réel; en effet, il peut
être considéré comme engendré par la droite mobile ayant pour
équations
P = Rcoso, Q=:Rsino.
Les sections planes peuvent donc être d'espèce quelconque. Les
surfaces de cette nature sont des hyperholoïdes ou des cônes
réels.
Deuxième cas A ^ o. — Un mineur symétrique différent de
zéro, par exemple AA' — B"- ^ o. Alors (^(x,y, z) est la somme
de deux carrés distincts.
Une seule direction asymptotique réelle, définie par les équations
P = o, Q = o. Le cône des directions asymptotiques se réduit à
deux pians imaginaires conjugués, qu'on nomme plans directeurs.
Toute section faite par un plan non parallèle à la direction asympto-
tique réelle, coupant les plans directeurs suivant deux droites ima-
ginaires conjuguées, coupe la surface suivant une ellipse. Tout plan
parallèle à la direction asymptotique réelle coupe les plans direc-
teurs suivant deux droites parallèles; donc la surface est coupée
208 CHAPITRE XIII.
par un pareil plan suivant une parabole. Une surface de cette es-
pèce se nomme une paraboloïde elliptique.
Le cône des directions asjmptotiques se réduit à deux plans
réels, appelés ^^<2/z5 directeurs. Tout plan non parallèle à l'inter-
section des plans directeurs coupant l'ensemble de ces deux plans
suivant deux droites concourantes coupe la surface suivant une hy-
perbole; tout plan parallèle à l'intersection des plans directeurs
donnera une parabole. Une surface de cette espèce est appelée /xxra-
boloïde hyperbolique.
Troisième cas. — Les mineurs du premier degré de A sont nuls.
Dans ce cas
L'équation de la surface est donc de la forme
P et Q désignant des formes linéaires; si P et Q sont des polynômes
distincts, de sorte que l'intersection des plans P = o, Q = o est à
distance finie, la surface est un cylindre parabolique, car la sec-
tion par un des plans coordonnés ayant une équation de la forme
Pj -t- Q) = o est une parabole si, ce qu'on peut toujours supposer,
ce plan n'est pas parallèle à l'intersection des deux plans P, Q.
Si Q=2aP + 6, a Ql b étant des constantes, l'équation /*:= o
représente deux plans parallèles.
CLASSIFICATION PAR LA DÉCOMPOSITION DE f [x , y j Z, t)
EN CARRÉS.
227. Posons
f{cc,y,z, t) = o{x,y,z)-^- 7.{Cx -<r- G'j -h G"z)t-hT)t^,
et soient A le discriminant de cp {x,y, z) et H celui de /{x, y, z, t).
Premier cas .• A ^ o. — La fonction (uÇx,y, z) est alors la somme
de trois carrés distincts; nous poserons
^{x.y, z) = z{ax -+-hy -\- cz'Y
+ z\a' X -\-h'y -\- c' zY ^ t" {a" x ^ b"y -^c" z)"^.
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 2O9
En raisonnant comme dans le cas de trois variables (t. I, p. 269),
on peut trouver des constantes </, cV ^ d" ^ D, telles que
f{x^y^ z^ 0 = t{,ax -h by -h cz-\- dt)^ h- z'{a'x ■+■ b'y -\- c' z -f- d' t)^
-^ t' {a" X -^ h" y -\- c" z-\- d' ty -\- Di/2;
et, en remarquant que /(:r, y, ^, ^) — D, «^ egj \^ somme de trois
carrés et que par suite son discriminant est nul, on trouve
H
Si l'on pose - = £"'L-, réquation/(^,jK, z, t) -=0 peut se mettre
sous la forme
£P2 ^ £'Q2 ^ £«-^2 _^ c"'L2 = o,
et si l'on pose enfin, en supposant H ^ o,
P_X Q-Y ^-7
on obtient les équations suivantes :
(l) / X2-f-Y^ + Z2— I =0,
(2) „ X2-t-Y2-f-Z2-hI=0,
(3) ^ , 7- , x2-hY2— Z2— I =0,
(4) l X2+ Y-^-Z2-M =0.
Si H = o, on a les équations
(5) |X* + Y2_Z2 = o,
A 7^ o, H r= o, {
(6) ' 'I X2 + Y2-hZ2 = 0.
Deuxième cas : A = o. — Ce cas se subdivise : supposons un
mineur symétrique, par exemple, AA' — B"^ ^ o. Nous désignons ce
mineur par o.
La fonction <o{x^y, z) est la somme de deux carrés distincts
^{x,y, z) = z{ax -+■ by -h czy -+- z'{a'x + b'y -^ c' z)-; ab' — ba' ^ o.
Si l'on pose
ax -\- by -\- cz = Y* , a'x -h b'y -h c' z = Q,
on a
\r^'y.^tbP-hz'b'Q;
il en résulte que P et O sont des fonctions linéaires de 4 'j'. et tcs' .
NiEWENûLOWSKi. — G. an., III. i4
210
CHAPITRi; XIII.
Si l'on pose
on a
Dr-;
A
B"
B'
B"
A'
B
G
G'
G"
la condition pour que les polynômes P, Q, R soient distincts est
la même que la condition pour que j'f^, | ç^ et R soient distincts,
puisque P et Q étant des fonctions linéaires de cp^, o^, et récipro-
quement, si les trois premiers polynômes sont liés linéairement, il
en est de même des trois autres et réciproquement. Or le discri-
minant des trois polynômes ^ «pi, ifj? ï^ ^st le déterminant
A, =
Nous sommes ainsi conduits à supposer :
1° 0 ^ o, A, ^ o. Les plans P = o, Q = o, R = o se coupent en
un seul point, et il en est de même si l'on remplace R par un plan
parallèle R, ayant pour équation aR + D == o; en prenant ces trois
plans pour plans de coordonnées, on obtient donc
sP2 + £'Q2+ Ri =^ o;
en remarquant que S a le signe de es', on a des équations de la
forme suivante :
(7) o>o, Y2-f-Z2- aX = o,
(8) . o<o, Y2 — Z2 — .iX = o,
X, Y, Z étant trois polynômes distincts à coefficients réels.
2'' A,= o. Alors
Cx + C'y -+- C"z = s/iP + z'h'Q,
f(x,y, z, t) = £P2 + 2£/jP -+- £'Q2+ 2£'/i'Q + Df2
f^x,y, z, I) ^ £(P + hy + £'( Q + h')^ + Dif2
Di= D — £A2_£'/j'2;
ce qui conduit aux équations suivantes, si D, ^ o,
(9) .^ |X2 + Y2_I=:0,
0 > o, <
(10) ( X2+ Y2-t- 1 = 0,
(il) 0<0, X2 — Y2— 1 = 0.
donc
ou
en posant
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 2 I I
Dans chacun de ces cas, H = o; mais un mineur du troisième
degré de H est différent de zéro.
Si D, ^ o, on a les équations suivantes :
(12) 0<O, X2— Y2=(),
(13) 0>O, X2+Y2=o.
Les mineurs du troisième degré de H sont alors tous nuls, mais au
moins un mineur du second degré est différent de zéro.
Troisième cas .'1 = 0. — Les mineurs symétriques de A sont
nuls, mais un des coefficients, par exemple A ^ o. Dans ce cas
o{T,y, z)-^z{ax -{- by -\- czy-^ a^o
on a ainsi
f{x,y, z, t) ^ EP2-+- i{Qx + C'y + a'z)t^\)tK
Deux nouveaux cas se présentent, suivant que les équations
ax -+- by -^ cz — o, Cx -\- G y -\~ C" z = o
représentent des plans qui se coupent ou des plans parallèles. Dans
le premier cas, l'équation de la surface se ramène à la forme
(l4) X2-2Y = 0,
X = o, Y = o représentant des plans qui se coupent. Dans ce cas,
un mineur du troisième degré de H est différent de zéro.
Si, au contraire,
C^ 4- C'y -H C"z = eAP -+- A,
on a
et par conséquent on a les équations suivantes :
(i5) X'— 1 = 0,
(16) X2-+-i = o,
(17) Xî = o.
Si la fonction (^(x,y, z) s'abaisse au premier degré, l'équation
f(x^y^z,l) = o représente deux plans dont l'un au moins est le
plan de l'infini. En laissant ce cas de côté, nous avons obtenu
17 formes différentes.
212 CHAPITRE XIII.
228. L'équation (i5) représente deux plans parallèles réels;
l'équation (16) représente deux plans imaginaires conjugués, paral-
lèles à un plan réel; l'équation (17) représente un seul plan; mais
comme son premier membre est un carré, on dit qu'elle représente
un plan double qui est d'ailleurs réel.
L'équation (14) représente un cylindre dont les génératrices sont
parallèles à la droite définie par les équations X = o, Y =: o. Sup-
posons que cette droite ne soit pas parallèle à l'axe des z; dans ce
cas, la trace du cylindre sur le plan xOy a pour équation
Xf — 2Yi = o,
en désignant parX, et Y, ce que deviennent les polynômes X et Y
pour z=o. Cette dernière équation étant celle d'une parabole, on
a affaire à un cylindre parabolique.
L'équation (12) représente deux plans concourants réels et l'équa-
tion (i3) deux plans imaginaires conjugués.
L'équation (9) est celle d'un cylindre elliptique; l'équation (10)
représente un cylindre elliptique imaginaire, et enfin l'équation (11)
représente un cylindre hyperbolique. On vérifie ces résultats comme
dans le cas du cylindre parabolique.
Enfin on voit immédiatement que l'équation (5) est celle d'un cône
réel et que l'équation (6) définit un cône imaginaire; dans les deux
cas, le sommet est le point défini par les équations
X = o, Y = o, Z = o.
Il ne nous reste donc à étudier que les équations (i), (2), (3),
(4),(7)et(8).
229. Ellipsoïdes. — Prenons pour plans de coordonnées les trois
plans définis par les équations X = o, Y = o, Z ^ o, et désignons
par;», j', z les nouvelles coordonnées d'un point quelconque M; on
a (225), en désignant par a, b, c trois constantes, X = -, Y= j,
Z= -; l'équation (i) devient ainsi
a^ 0^ c^
Sous cette forme, on reconnaît que «, 6, c désignent trois lon-
gueurs; rien n'empêche de supposer «, b, c positifs.
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 21 3
Il est facile de se rendre compte de la forme de la surface repré-
sentée par l'équation (i)'. Nous voyons d'abord que les sections par
les plans de coordonnées sont les ellipses ayant respectivement pour
équations, dans ces plans,
y
7-1=0,
ù^
— i = o,
C2 "^ «2
On obtient ainsi des ellipses rapportées chacune à un système de
diamètres conjugués.
Prenons sur O x {fig. 26) une longueur 0A=: a; sur Oy, 0B= è,
et sur Oz, OC = c; OA et OB forment
un système de diamètres conjugués de
l'ellipse située dans le plan xOy^ etc.
On voit immédiatement que la surface
peut être engendrée par l'ellipse mobile
définie par les deux équations
Fis. 26.
= A,
x^
«2
dans lesquelles h désigne un paramètre
variable. Cette ellipse variable a pour
diamètres conjugués les deux cordes déterminées dans les deux el-
lipses (OC, OA), (OC, OB) ayant OC pour demi-diamètre commun,
par le plan PwQ, {z = h) parallèle au plan xOy.
La section par le plan z = h n'est réelle que si — c <i h <Cc.
Cette surface peut être engendrée par une ellipse mobile, de la
manière suivante : Considérons un trièdre OABC; OB et OC sont
les deux demi-diamètres conjugués d'une ellipse E, ; OAet OC deux
demi-diamètres conjugués d'une ellipse Eo, et enfin OA et OB doux
demi-diamètres conjugués d'une ellipse E3. Le lieu engendré par
une ellipse mobile E qui rencontre les ellipses E| et E2, reste hoino-
thétique à l'ellipse E3 et dont le centre se meut sur la droite CC;
C, étant le symétrique de C par rapport au point O, est la surface
représentée par l'équation (i).
On n'a représenté sur la surface que les arcs d'ellipses appartenant
au trièdre Oxyz. Cette surface a reçu le nom d^ ellipsoïde.
Le cône des directions asymptotiques ayant pour sommet l'origine
a pour équation
-pî yî z^
^-^fï + ^ = o;
2l4
CHAPITRE XIII.
ce cône étant imaginaire, on voit que toute section plane de l'ellip-
soïde est une ellipse.
L'équation (2) peut se mettre sous la forme
(2)'
X'
«2
7^
1 = 0;
elle représente évidemment une surface entièrement imaginaire
qu'on a nommée ellipsoïde imaginaire.
230. Hyperholoïdes . — En adoptant les mêmes notations que
dans le numéro précédent, on peut mettre les équations (3) et (4)
sous la forme
X^ y! ^2
^2 + ^ - ^ - ' = «'
e ayant la valeur -h i ou — i ; si nous admettons aussi la valeur e = o,
nous comprendrons encore, sous la même forme, l'équation (5).
i" Soit £ =: + i ; l'équation est
(3)'
iF2
«2
"62
^2
C2
La surface définie par cette équation est coupée par le plan xOy
suivant une ellipse ayant pour équation, dans ce plan
a;2
«2
z:
62
En prenant OA = <a!, OB ^ 6, on voit que OA et OB sont deux
demi-diamètres conjugués de
cette ellipse.
La section par le plan xOz
{fig- 27) est une hyperbole
ayant, dans ce plan, pour équa-
tion
.r2 Z'
«2 ~ C2
de sorte que, si OC = c, la dia-
gonale OD du parallélogramme
construit sur GAet OC comme côtés est une asymptote de cette hy-
perbole. On obtient de même une hyperbole pour section par le plan
yOz. Nous ne représentons qu'un arc de chacune de ces courbes.
CLASSIFICATION DES QUADRIQLES. 2l5
La seclion par un plan parallèle au plan^rOjK est une ellipse a^ant
pour diamètres conjugués les cordes déterminées par ce plan dans les
deux hyperboles précédentes; les équations de cette ellipse sont
a^ b' c2
elle est donc réelle quand h varie de — go à +00. La surface repré-
sentée par l'équation (3)' peut être considérée comme engendrée par
cette ellipse, dont nous n'avons représenté qu'un arc PQ.
Ainsi la surface considérée peut être engendrée par une ellipse
qui se déplace et se déforme en restant homothétique à une ellipse
fixe et en s'appujant sur deux hyperboles fixes ayant un diamètre
imaginaire commun auquel sont conjugués, dans chacune de ces
hyperboles, deux diamètres conjugués de l'ellipse fixe, le centre de
l'ellipse mobile se déplaçant sur le diamètre imaginaire commun aux
deux hyperboles.
On peut obtenir un autre mode de génération. Eff'ectivement, si
nous coupons la surface par un plan parallèle au plan xOz, et ayant
pour équation y =: A", la section est une hyperbole définie par les
équations
Si l'on suppose A- <^ 6^, cette hyperbole est homothétique à la
section faite par le plan xOz] si A = ± 6, la section se compose de
deux droites, et le plany=6 ou y ■= — b est un plan langent;
enfin, si l'on suppose k- >> 6-, la section est homothétique à la con-
juguée de la section faite par le plan xOz.
On peut regarder la surface comme engendrée par l'hyperbole va-
riable définie par les deux dernières équations.
De même, on peut la regarder comme engendrée par l'hyperbole
ayant pour équations
Cette surface a reçu le nom à^ hyperboloïde à une nappe.
2" Soit £ = — I ; l'équation est alors
, , , r* r2 2î
2l6 CHAPITRE XIII.
La section par un plan parallèle au plan x Oy a pour équations
X^ r2 /i2
c'est une ellipse qui n'est réelle que si l'on suppose A^ >> c-. Donc
si l'on prend sur l'axe des y deux points G, C symétriques par
rapport à l'origine et tels que OC z= c = — OC, on voit que la
surface n'a aucun point réel situé entre les plans parallèles au plan
xOy et menés par les deux points C, G'. On voit ainsi que la sur-
face a deux nappes distinctes. Le plan des .r, y ne la coupe pas ou,
si l'on préfère, la section par ce
plan est une ellipse imaginaire. La
section par le plan xO z {fig- 28)
a pour équation, dans ce plan.
Fig. 28.
c'est une hyperbole rapportée à
deux diamètres conjugués, OG
étant un demi-diamètre réel. De
même, la section par le plan yOz est une hyperbole ayant pour
équation, dans ce plan,
La surface peut être engendrée par une ellipse ayant pour dia-
mètres conjugués les cordes déterminées dans ces deux hyperboles
par un plan mobile parallèle au plan xOy.
Elle peut aussi être engendrée par l'hyperbole définie par les
équations
y = ^^ ::¥ - T. = -
ou par l'hjperbole
X = l,
= — 1+ -T
On a donné à cette surface le nom à^ hyperholoïde à deux
nappes.
Dans les exemples précédents, comprenant les ellipsoïdes et les
hyperboloïdes, l'origine des coordonnées est un centre; car à tout
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 217
point M (^, y, g) de la surface comprend le point M'( — x, — y, — z),
symétrique du premier par rapport à l'origine {voir n" 23i).
231. Paraboloïdes. — Les équations (7) et (8) peuvent se mettre
sous la forme
! 'IX = 0,
en prenant pour plan de coordonnées les plans définis par les équa-
tions X = o, Y = o, Z = ().
Deux cas se présentent suivant que/) et q sont de même signe ou
de signes contraires. Dans le premier cas, en modifiant, s'il le faut, le
sens des x positifs, on peut supposer p el q positifs. Dans cette
hypothèse, on voit sur l'équation même, qu'on doit supposer ;r > o
pour tous les points réels de la surface; donc tous les points de cette
surface sont, par rapport au plan j'O;; du côté des x positifs.
Le plan xOy {fig- 29) coupe la surface suivant la parabole
ayant pour équation
J ^ ^ Fig. 29.
y"^ — t.px^o,
et le plan xOz, suivant la parabole ayant pour
équation
z^ — 2 (/ 37 = o ;
nous n'avons représenté que les arcs OA et OB
de ces courbes.
La section par le plan j' Os est composée
de deux droites imaginaires passant par l'origine; ce plan est tan-
gent en O à la surface.
La section par un plan parallèle au plan y Os a pour équations
X = h, 1 =ih:
P 9
c'est une ellipse qui n'est réelle que si h > o. La surface peut être
considérée comme engendrée par cette ellipse.
Un plan parallèle à xOz donne une parabole
y = k,
= ÎX
1 p
Cette parabole est égale à la parabole-section par le plan xOz\
2l8 CIIAPITKE XIII.
si A" varie, elle se déplace en restant parallèle à elle-même et de telle
sorte qu'un de ses points décrive la parabole-section faite parle plan
des X, y.
Pareillement, la surface peut être engendrée par la parabole ayant
pour équations
p p
Cette surface a reçu le nom àe paraboloïde elliplique.
Supposons en second lieu y? et ^ de signes contraires ou mieux,
supposons l'équation mise sous la forme
■ =2 3",
P 9
p el q étant positifs. Les sections par le plan xOy et par le plan
xOz sont alors des paraboles dont les concavités sont disposées en
sens contraires, et dont les équations sont
2 = 0, y^ — -i-px = o,
J^ = o, z^~r- iqx =^ o\
Fig. 3o.
nous avons représenté seulement les arcs OA et OB de ces para-
boles {fig. 3o).
Les sections par des plans parallèles au
plan yOz sont des hyperboles, définies par
des équations de la forme
— = h.
'1
Le planyOscoupe la surface suivant deux
droites auxquelles les asymptotes des hyper-
boles considérées sont parallèles.
La surface peut être engendrée par l'hjperbole mobile définie par
les équations précédentes.
Les sections par des plans parallèles au plan xOz sont des para-
boles égales à la parabole-section faite par le plan xOz. La surface
peut être ainsi engendrée par le mouvement d'une parabole qui se
déplace en restant égale et parallèle à une parabole fixe, de manière
qu'un de ses points décrive une seconde parabole fixe, ayant avec la
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES. 219
première un diamètre commun, mais celle fois les concavités des
deux paraboles fixes étant dirigées en sens contraires. On peut en
effet obtenir l'équation de la surface en éliminant k entre les équa-
tions
y = k,
— =2 0" — -
</ P
on peut aussi considérer la surface comme engendrée par la parabole
z = l,
Celte surface porte le nom de paraboloïde hyperbolique.
232. Nous pouvons dresser le Tableau suivant qui résume la
classification des quadriques :
JkTf O...
H ?£o.
A = o...
/A.Tio.
Un mineur du 2*de-
gré de A est diffé- '
rent de zéro, par^
exemple
S = AA'— BVo..
A, =
(H
:0)
Les mineurs du 2
sont tous nuls, u
est différent de
exemple \ ^ o. .
degré de A
n coefficient
zéro , par
X»+ Y»+Z= — I = o, ellipsoïde réel (H <o).
X»+ Y^-t- Z»+ I = 0, ellipsoïde imaginaire (H > o).
X?+ Y' — Z" — I =0, hyperboloïde à une nappe (II >o).
\ X'+ Y» — Z'+i = o, hyperbol. à deux nappes (H <o).
X'+ Y'— Z» = 0, cône réel.
X'+ Y'-i- Z' = 0, cône imaginaire.
Y»+Z»— X = o, paraboloïde elliptique (H<o).
Y»— Z^— X = o, paraboloïde hyperboloïde (H > o).
X^-hY»— I = 0, cylindre elliptique
réel.
X' + Y^-(- I =0, cylindre elliptique
imaginaire.
X' — Y"— I = 0, cylindre hyperbo-
lique.
X^ — Y' = o, deux plans concou-
rants réels.
X=-hY'=o, deux plans concou-
rants imaginaires.
H = o,un mineurdu
3* degré de H est
différent de zéro.
Les mineurs du 3*
degré de H sont
tous nuls.
Un mineur du a*
degré est différent
de zéro.
iLes mineurs du 2»
degré de H sont
tous nuis.
Un mineurdu 3"de-
gré de H est dif-
férent de zéro . .
Les min. du 3' de-
grédeHsonttous
nuls, un mineur
du 2° degré est
différent de zéro.
' X'-f- Y = o, cylindre parabolique.
IX»-
IX»
I =0, deux plans parallèles
réels
1=0, deux plans parallèles
imaginaires
220 CHAPITRE XIV.
EXERCICES.
Dire ce que représentent les équations suivantes :
4372+ yy'^-+- 932 _|_ i^yz -+- 8zcp -4- 8^7;'+ 8.V -{- ly -h iz -+- B = o,
■\x'^-\- 7J^2_|. 5^2_i_ i^yz -+- 8zx ■+- 8xy + Sa; -f- 2/ + gis -t- D = o,
4a;2-i- 7^2 _^_ yz^-h i^yz -+- 8zx + 8xy -\- ^x -i- 2y -h "îz = o,
x^-h 3y^ — z^ — 4xy -+- lyz — 8 y -h \z — 11 = 0,
Zx'^-T- 5y'^-\-iz^-\-iyz -\- Ç)zx — ^x-\- iy — 2Z 4- D = o,
ip2 — 3^2 — 6^5 -h izx — 8xy — ^x -+- iy — 1 z -\- T> = o ,
2 072 + j)/2+ z2+ I — 2JK-3 -^ ^ ZX ^Xy — Zx — ^-t-D— O,
2 5^2 -h _^2 _|_ ^2 _|. I — 2^Z -1-42^ 4^/ — 437-(- iy 2 2 + D = o.
D étant une constante.
CHAPITRE XIV.
THÉORIE DU CENTRE,
233. Définition. — On appelle centre d'une surface un point
fixe P tel que, M étant un point quelconque de cette surface, le
point M' symétrique de M par rapport à P soit encore un point de la
même surface.
234. Conditions pour que l'origine des coordonnées soit centre
d'une surface. — Il faut et il suffit que l'équation de la surface
f[x.,y, jî):=o ne change pas quand on change x, y, z en — .r,
— y, — z respectivement; car si un point M a pour coordonnées ^,
y^z^Xe point M', symétrique de M par rapport à l'origine, a pour
coordonnées — x, — y^ — z.
On déduit immédiatement de cette remarque, que, si l'équation de
la surface est algébrique et entière, son premier membre doit être un
THÉORIE DU CENTRE. 221
polynôme tel que les degrés de tous ses termes soient de même pa-
rité. On le voit en coupant la surface par une droite quelconque
menée par l'origine, c'est-à-dire en posant x = ap, y = ^p, 5 = yp et
en exprimant que les degrés des diiTérents termes de l'équation en p
obtenue sont tous de même parité.
D'une manière plus générale, pour exprimer que le point
P(a'o, J'o> -0) est un centre, il suffira d'exprimer que l'équation
/( j»o -+- a?, 7o -f- ?p, -So + TP ) = o
ne change pas quand on change p en — p, et cela quels que soient
a, P, T-
235. Recherche du centre dans les qiiadriques. — On pro-
cède comme pour les coniques : on transporte les axes parallèlement
à eux-mêmes et l'on écrit que la nouvelle origine est un centre. On
obtient ainsi, pour déterminer le centre d'une quadrique, les équa-
tions
fx = 0, /^ = O, f. = O.
Discussion. — Les équations du centre sont
Ax -{- B"j -f- B'z -1- G = o,
B"x-hXy-^-Bz -4-G'=o,
B'x -\- Bj -i-A"z-\-C" = o.
Ces équations définissent trois plans qu'on nomme les plans du centre.
Nous poserons, comme plus haut, AA' — B"- = 0 et nous nomme-
rons A, le caractéristique correspondant.
Premier cas .• A ^ o. — Les plans du centre se coupent en un
seul point, situé à distance finie. On obtient ainsi une première
classe de surfaces du second degré; ce sont les quadriques ayant
un centre unique à distance finie. Cette première classe contient
les ellipsoïdes, les hyperboloïdes et les cônes.
Les coordonnées homogènes du centre sont c, c', c", A.
Deuxième cas ; A=o; un des mineurs symétriques de A dif-
fère de zéro, par exemple 8 72^ o et A, ^ o. Deux des plans du
centre se coupent et le troisième est parallèle à leur intersection ; ces
trois plans forment une surface prismatique. La quadrique n'a pas
de centre. Comme les trois plans du centre ont un point commun à
222 CHAPITRE XIV.
l'infini, on peut dire que la quadrique a un centre unique à l'infini,
dans la direction ayant pour paramètres c, c' , c"; on obtient ainsi une
seconde classe de surfaces : ce sont les paraboloïdes.
Troisième cas : A ^ o, 0 =?^ o, A, = o. — Les trois plans du centre
ont une ligne droite commune : on obtient ainsi une troisième classe
de quadriques, ayant une ligne de centres à distance finie : ce sont
les cylindres elliptiques ou hyperboliques, et les systèmes de plans
concourants.
Quatrième cas ; A := o ; tous les mineurs du second degré de A
nuls, un coefficient, par exemple A^o; l'un des deux caractéris-
tiques AC'-B"Gou AC"-B'C^o.
Les plans du centre sont parallèles. On a une quatrième classe de
quadriques : les quadriques ayant une ligne de centres à l'infini, ou
cylindres paraboliques.
Cinquième cas : A = o; les mineurs du second degré de A tous
nuls, A^o, AC'-B"C=:o, AC"-B'G = o.
Les trois plans du centre sont confondus. Cinquième classe de
surfaces du second degré, ayant un plan de centres. Ce sont les
systèmes de deux plans parallèles.
236. Premièhe classe : Surfaces à centre unique (à distance
/inie) . — Transportons l'origine au centre et conservons la direc-
tion des axes primitifs, en posant
si ^ojJKoj -o sont les coordonnées du centre, la nouvelle équation
sera
?('2^',y>-3')-i-Di =0.
En raisonnant comme pour les coniques, on trouve
Di = Ga-o + G>o + G"^o -^ D,
et aussi
..= H.
L'équation d'une quadrique à centre unique, rapportée à trois
axes parallèles aux premiers axes et passant par le centre de cette
THÉORIE DU CENTRE. 2a3
quadrique est donc, en supprimant les accents,
tf{x,y,z)-i- ^ =0.
Dans les Chapitres suivants nous ramènerons cette équation à une
forme plus simple.
Dkl'xièmk classe : Sur/aces à centre unique rejeté à l'injini.
A étant nul et 8 ^z^ o, l'ensemble des termes du second degré est la
somme de deux carrés ; l'équation est donc de la forme
z{ax-\- hy -\- c z^- -i- ^ {a x -t- h' y -\- c' z)^ -+■ -xCx -{-iCy -t- -xC" z -l- D = o.
On suppose 8^0; donc ab' — ba! y^ o; on en conclut, en suivant
une méthode déjà expliquée, qu'on peut mettre l'équation sous la
forme
t{ax -^ h y -\- c z -\-\Y -\- t\a' X ■+- b'y •+- c'-z -(- [ji)2h- aC'î^ -+- D, — o.
Si l'on pose
ax ■+- by -\- c z -^\ — '?, a' x -+- b'y 4- c' z -f- iji, = Q,
les équations du centre sont
saP -(- î'a'Q = o,
zbV-^t'b'Çl = o,
£cP-+-£'c'Q-)-Cï =0.
On doit supposer G'| ^ o, sans quoi les plans du centre auraient
une droite commune.
Troisième classe : Quadriques ayant une ligne de centres. —
Ce cas correspond à C'| = o; l'équation de la surface est alors
£P2-|-£'Q2-+-D, = O.
On reconnaît bien l'équation d'un cylindre, si D, ^ o.
C'est d'ailleurs ce qu'on peut vérifier ainsi. Transportons l'origine
en un point de la ligne des centres. L'équation prendra la forme
?(^>r>^) -+- Di = 0;
d'ailleurs A = o : donc
9(:r,7, i;) = £Pî+£'Qî, etc.
224 ' CHAPITRE XIV.
Si en outre D, = o, l'équation de la surface est alors
elle représente deux plans concourants.
Quatrième classe. — L'équation est de la forme
t{ax -h bj -h- czy-+- 2Gx -i- 2G'_7 + iC'z ^- D = o.
Les plans du centre sont déterminés par les équations
saP H- G = o,
tbP-hG'=o,
£cP + G"=o,
où P ^ aa- -h by + cz.
Ces plans ne sont confondus que si l'on peut trouver une con-
stante h telle que
G = ha, C = hb, G" = hc ;
s'il n'en est pas ainsi, l'équation est
£P2_hQ = o,
P = o, Q = o représentant deux plans qui se coupent : la surface
est un cylindre parabolique, puisque la trace sur un des plans de
coordonnées a une équation de la forme
P? + Qi = o.
Cinquième classe. — Les plans du centre étant confondus, l'équa-
tion de la surface est de la forme
ou
(P + A)2 + Di = o;
elle définit bien deux plans parallèles.
237. Remarque. — On démontre, comme pour les courbes, que,
si une surface a deux centres, elle en a une infinité situés régulière-
ment sur une droite, et si cette surface est algébrique, tous les points
de cette droite sont des centres ; si elle a trois centres non en ligne
droite, elle en a une infinité qui sont les sommets d'un réseau de pa-
rallélogrammes et, si elle est algébrique, elle a un plan de centres;
enfin, si une surface a quatre centres non dans un même plan, elle
en a une infinité qui sont les sommets d'un ensemble périodique de
parallélépipèdes.
THÉORIE DU CENTRE. 22$
Cône asymptote.
238. On nomme cône asymptote d'une quadrique de la première
classe, le cône des directions asymptotiqiies ajant pour sommet le
centre de celte quadrique.
239. Equation du cône asymptote d'une quadrique à centre
rapportée à des axes quelconques. — L'équation d'une quadrique
à centre unique rapportée à un système quelconque d'axes étant
f{x^y, z) = o, l'équation de la même surface rapportée à des axes
parallèles aux premiers et passant par son centre est
a{x,y,z )+ - =0,
et l'on a l'identité
/{a^,y,z) = ^{x',y',z')-\- -■
L'équation du cône asymptote étant, par rapport aux nouveaux
axes,
est donc, par rapport aux anciens,
/(^,7, -5)— j ^o-
240. Quadriques conjuguées. — L'équation d'une quadrique ho-
mothétique et concentrique à la proposée, rapportée aux nouveaux
axes, étant
^{x, y, z)^ ^~ - =c,
on voit de même que l'équation de cette quadrique, rapportée aux
anciens axes, sera
Si l'on suppose k infini, on retrouve l'équation du cône asym-
ptote; si A"^ = — I , on aura l'équation de la quadrique conjuguée a
la première, c'est-à-dire
-, , ail
f{x, y, z)- — =o.
Si l'équation proposée est celle d'un liyperboloïde, la seconde sera
celle de l'hyperboloïde conjugué.
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. i5
226 CHAPITRE XIV.
Ainsi les équations
xi y2 ^2 .7.2 yl
- ^ +1 =
= 0
représentent deux hjperboloïdes conjugués. Si l'on coupe ces deux
surfaces par une même droite ayant pour équations
X _ y z
â = -p- = Y^P'
l'une d'elles sera coupée en deux points M, M' qui correspondent
à p = p' et p = — p'; la seconde sera coupée aux points N, N' qui
correspondent à p = p'/ et p = — p'i'; de sorte que, si M et M' sont
réels, N et N' sont imaginaires conjugués et réciproquement. On voit
que deux quadriques conjuguées ont le même cône asymptote.
241. Asymptotes d'une quadrique à centre. — Rapportons la
quadrique à trois axes passant par son centre et soit
son équation. Soient
les équations d'une sécante. L'équation en p étant
p2cp(a, p, y) + P(^»^^ +? j^ +Y3T;j^?(^o,ro,^o)-^Di =0,
les deux points d'intersection sont à l'infini si l'on suppose
ce qui exprime que la droite considérée doit être parallèle à une
génératrice du cône asymptote et située dans le plan tangent à ce
cône, mené par la génératrice considérée.
Si en outre cp(^Q,yoj ^0) + Di = o, l'équation en p est indéter-
minée et la droite est tout entière sur la quadrique. On en conclut
que tout plan tangent au cône asymptote coupe la quadrique suivant
deux droites parallèles à la génératrice de contact. C'est ce que l'on
peut d'ailleurs vérifier par un calcul direct. Supposons, en effet, que
le plan des x, y soit un plan tangent au cône asjmptote, la généra-
THÉORIE DU CENTRE. 227
Irice de contact étant l'axe des y, l'équation de ce cône sera de la
forme
AiF'-j- A'^--^- 2B75 -f- ïB'zx = o,
et celle de la quadrique
A 37'-+- A"52-+- iByz-h iB'zx-h D = o.
La section de la quadrique par le plan œOy a pour équation
A^r^ H- D = o et celle du cône : Ax^ = o ; ce qui démontre la pro-
position.
242. Théorème. — Tout plan passant par le centre coupe le
cône asymptote suivant les asymptotes de la section faite par
ce plan dans la quadrique.
La démonstration est immédiate, si l'on prend le plan sécant
pour plan des x,y.
Recherche des points doubles d'une quadrique.
243. Soient a7o, joi^o» h et.r, _;>', 3, t les coordonnées de deux points Mq, M.
Les coordonnées homogènes d'un point quelconque P de la droite MqM sont
de la forme
xq-^\x, yo-^'^y, zq-^\z, îQ+lt.
Le point P sera un point de la quadrique définie par l'équation
f{x,y, z, 0 = 0,
si X est une racine de l'équation
/{xo-h Ix, yo-i-'ky, zo-hlz, to-^lt) = o,
c'est-à-dire, en développant,
Si le point Mo est un point de la quadrique, cette équation a une racine
nulle. Nous dirons que Mo est un point double de la quadrique si, quelle que
soit la direction de la sécante MqM, c'est-à-dire quelles que soient les va-
leurs de x,y, z, t, coordonnées de M, deux points communs à la quadrique
et à la sécante sont confondus avec Mq, ce qui revient à dire que les deux ra-
cines de l'équation précédente sont nulles. Pour qu'il en soit ainsi, quels
que soient x, y, z, t, il faut et il suffit que Xq, yo, -Zq, t^ vérifient les équa-
tions
df àf df df
(^) àr""^ é="' Â' ^=°'
228 CHAPITRE XIV.
qui entraînent l'équation /(a^oj/o) ^oj ^o) = o. II résulte de là qu'un point
double d'une quadrique est un centre situé sur cette surface.
On peut discuter les équations précédentes; mais il est préférable de
suivre une méthode employée par M. Méray {Nouvelles Annales de Mathé-
matiques, 1892). Pour cela nous établirons les propositions suivantes :
1° Une droite joignant un point quelconque d'une quadrique à un
point double de cette quadrique est tout entière sur cette surface.
En effet, si Mq est un point double et M un point de la surface/, les coor-
données de tout point P de MqM vérifient l'équation (i),
2° Si une quadrique a deux points doubles Mq, Mj, tout point de la
droite MoMi est encore un point double de cette quadrique.
En effet, si ~- = o et —~ = o, on voit que -j- — o quand on remplace x
(JXq 0JC\ ox
^ ^ ^ àf df . df .,
par xo-\- >^Xi, y par _/o -+- A/j • • • 5 ^^i' o" ^ alors -— = -^ ^ ^' t~" ' ^'- " ^"
UX OXq OXi
est de même pour les autres dérivées.
3° Tout plan passant par un point d'une quadrique et par deux points
doubles distincts appartenant à cette quadrique fait partie de cette
surface.
Effectivement, soient a^o, ^o» -^oi ^oj ^uju z\, t^ et x^y, z, t les coordon-
nées de deux points doubles Mo, Mi et d'un point quelconque M d'une qua-
drique. Les coordonnées d'un point quelconque du plan MqMiM sont de la
forme
x,^-^\xx -V- \xx^ JKo + ^JKi + HJK7 z^-\-\zx-\- ]i.z, ^o-t- A^i + [J-^j
et l'on vérifie aisément, en vertu de l'hypothèse, que
f{XQ'\-\Xi-^ ]XX, yt^-^ \y\-\- H-JK, ZQ-^r\Z\,+ \xz, tç^-\-\tx-\- )i.t) — o.
Le premier membre est en effet identique à
-\-f{\xY-\-]XX, Xjl-f-lJ.^, \Zx-\-\XZ, Iti-i- lit).
Chacune de ces trois parties est nulle.
D'ailleurs on peut encore raisonner ainsi : une droite du plan MqMjM
menée par M rencontre MqMi en P ; tout point P de Mo Mj est un point double
de la quadrique; donc MP est située tout entière sur la quadrique.
4° Si une quadrique a trois points doubles Mo, Mi, M2 non situés en
ligne droite, tous les points du plan M0M1M2 sont des points doubles.
r^ ■ df df df df j
Car, si -r— = o, -~— = o, -~- =0, on a encore -^ = o quand x est rem-
0X0 OXi 0x2 ox
placé par Xq + \xi-\- ^x^, y par 70-+- l^yi + [J-72;
THÉORIE DU CENTRE. 229
Gela posé, on voit d'abord que la condition nécessaire et suffisante pour que
le système (2) admette au moins une solution différente de zéro est H = o.
Ainsi les seules quadriqu»s admettant des points doubles sont les cylindres,
les cônes et les systèmes de plans.
Si H = o, il y a plusieurs cas à distinguer :
1° Les équations (2) se "réduisent à trois; la quadrique a un point double
unique. Dan3 ce cas, toute droite joignant le point double à un point de la
surface en fait partie; la surface est donc un cône si le point double est à
distance finie, ou un cylindre, s'il est à l'infini.
2° Les équations (2) se réduisent à deux ; la quadrique a une ligne de
points doubles. Dans ce cas, tout plan mené par la ligne des points doubles
et un point de la quadrique fait partie de cette quadrique; donc la qua-
drique se compose de deux plans qui sont nécessairement distincts, sans
quoi elle aurait un plan de points doubles. Si la ligne des points doubles est
à distance finie, les deux plans sont concourants; si elle est à l'infini, ils sont
parallèles.
3° Les équations (2) se réduisent à une seule; la quadrique a une infinité
de points doubles, qui sont tous les points d'un plan. Dans ce cas, la forme /
est un carré parfait et la surface se compose de deux plans confondus avec
le plan des points doubles.
EXERCICES.
1. Chercher le centre de chacune des surfaces définies par les équations
données en exercice au Chapitre précédent.
2. Trouver les centres de la surface ayant pour équation
a cosa7 -I- b co?,y -4- c coss = i .
3. Trouver les centres de la courbe ayant pour équations
rr2 — cos^, y = ?,inz. (E. Catalan. )
4. L'hélice a-t-elle un centre?
5. Si trois cordes d'une quadrique se coupent mutuellement en parties
égales, leur point commun est le centre de cette quadrique.
6. Quand deux surfaces sont homothétiques, si l'une d'elles a un centre,
l'autre en a aussi un et les deux surfaces sont homothétiques directes et
homothétiques inverses, le rapport de similitude étant le même, au signe
près; réciproque.
7. Lieu des centres des quadriques représentées par l'équation
x^-if- yï — ^2 _(_ ipzx -\~ 1 qyz — -lax — iby -\- icz = o,
a, 6, c étant positifs et donnés, et p et q variables. Cas où p et g sont liés
23o CHAPITRE XV.
de façon que l'équation représente un cône. Indiquer la partie du lieu qui
correspond à des hyperboloïdes à une nappe et celle qui correspond à des
hyperboloïdes à deux nappes. {École Polytechnique, 1862.)
CHAPITRE XV.
PLANS DIAMÉTRAUX. — DIAMÈTRES.
244. Définition. — On nomme surface diamétrale d'' une sur-
face donnée le lieu des milieux des cordes de cette surface qui
sont parallèles à une direction donnée.
Dans le cas d'une surface algébrique d'ordre m, la surface dia-
métrale conjuguée à une direction donnée sera, en général, une sur-
face algébrique d'ordre ^
Il en résulte que, dans le cas d'une quadrique, les surfaces diamé-
trales sont des plans. Nous allons étudier plus particulièrement ce
cas particulier.
245. Cas du second degré. — Soient .Tq, ^o> ^0 les coordonnées
d'un point M et a, ^, y les paramètres d'une direction donnée, D.
Les points d'intersection d'une sécante menée par M parallèlement
à D et de la quadrique ajant pour équation
sont définis par les formules
-œ = XQ+a^, j=Jo-hPp, -s — 2o-t-Yp,
dans lesquelles p est l'une quelconque des racines de l'équation
(i) p'-ç(a, p, y)+ p(a/;^-t- py;„ + t/;J ^fixo, Jo, ^o) = o.
Il convient de distinguer plusieurs cas.
PLANS DIAMÉTRAUX. 23 I
Premier cas: 'f(o(., ^,y)^o. — La direction des cordes n'est
pas une direction asymplotique. Pour que le point M soit le mi-
lieu de la corde parallèle à D menée par ce point, il faut et il suffit
que les racines de l'équalion précédente soient égales et de signes
contraires, c'est-à-dire que
Le lieu cherché est donc défini par l'équation
Je dis que cette équation représente un plan à distance finie. En
effet, on peut l'écrire ainsi :
x^'^-\- y^'a-k- zo'y-{- -iCoL -^ iC ^ -^- 2 G" Y = o.
On ne peut supposer les trois coefficients des variables nuls, car
les équations ©^ = o, cp^ = o, cpÇ = o entraîneraient cp (a, [3, y) = o,
ce qui est contraire à notre hypothèse.
Nous arrivons ainsi à cette conclusion : dans toute quadrique, le
lieu des milieux des cordes parallèles à une direction non asympto-
tique est un plan à distance finie, qu'on nomme le plan diamé-
tral conjugué à la direction donnée.
Deuxième cas : ç)(a, ^,y) = o. — Toute parallèle à la direc-
tion donnée D, menée par un point quelconque M, rencontre la
surface au plus en un seul point à dislance finie; donc, quelle que
soit la position de M, il est impossible que ce point soit le milieu
d'une corde parallèle à D. Toutefois, il peut arriver que l'équation
ay^-f- ,3y^'. 4- y/-' = o représente encore un plan à dislance finie.
Les équations a^ = o, (p ^ =z= o, cpÇ ^ o n'ont de solution autre que
zéro, que si A = o. Supposons donc A^o; dans ce cas, malgré
l'hypothèse !:p(a, |3, y) = o, les coefficients des variables ne sont pas
tous nuls et l'équation (2) représente un plan P à distance finie,
parallèle à la direction a, |i, y, puisque l'on suppose
D'après cela, si par un point M pris dans le plan P on mène une
parallèle à la direction (a, p, y), cette parallèle sera dans ce plan, et,
comme les coefficients de p^ et de p sont alors nuls, l'équation (i)
232 CHAPITRE X\.
s'abaisse au degré zéro, d'où il résulte que la parallèle considérée
rencontre la surface en deux points à l'inlini : c'est donc une asym-
ptote. Si l'on suppose de plus que M soit sur la surface/, la sécante
sera tout entière sur la surface, carl'équation(i) disparaît alors iden-
tiquement. On en conclut que le plan P coupe la quadrique suivant
deux droites parallèles à la direction D; ce plan est le plan asym-
ptote parallèle à cette direction.
On peut montrer sans calcul que le plan P est parallèle à D. En effet, ce
plan est le lieu des points M tels que la parallèle à A menée par M ne ren-
contre la surface q«u'à l'infini; donc, si M' est un point de cette parallèle, la
parallèle à D menée par M' étant la droite MM' elle-même, M' appartient au
lieu et se trouve par suite dans le plan P.
On peut regarder encore ce plan comme un plan diamétral : en
effet, considérons une sécante parallèle à D et non située dans le
plan P.
Cette sécante rencontrant la surface en un seul point à distance
finie, le milieu de la corde correspondante est à l'infini, dans la
direction D; c'est donc un point du plan P. Si la sécante est dans le
plan P, les deux points d'intersection étant à l'infini, le milieu de la
corde est un point quelconque de la sécante, et il en est encore de
même si la sécante est tout entière sur la surface. On voit ainsi que
tous les points du plan P peuvent être considérés comme des milieux
de cordes parallèles à D; ce plan est donc un plan diamétral singu-
lier.
Il resterait à examiner encore le cas où A = o, l'un des trois coef-
ficients tp^, (d'q ou o'y étant différent de zéro; nous y reviendrons plus
loin(n°W):
Troisième cas. — Supposons cp^ = o, 93 = 0, (s'y=o, les para-
mètres a, p, Y n'étant pas tous nuls, bien entendu ; on a donc A = o ;
si en outre on suppose Ca -f- G'[3-f- C'y ^ o, on voit qu'en suppo-
sant par exemple 5 ^ o, on a A, ^ o. C'est donc le cas des parabo-
loïdes ; le plan P est alors à l'infini. On a ainsi
a/i+P/j+T/3 = const.
ce qui exprime, comme nous le savons, que les plans du centre
d'une paraboloïde sont parallèles à une même droite.
Quatrième cas. — Supposons que dans l'équation (i)le coefficient
PLANS DIAMÉTRAUX. 233
de p soit identiquement nul. On a alors
ce qui exprime que les plans du centre ont une droite commune;
c'est le cas des cylindres; la direction asymptotique est celle des
génératrices; pour cette direction le plan P est indéterminé.
Remarques. — i° Les plans du centre sont les plans diamétraux
conjugués aux directions des axes des coordonnées.
2° Le terme constant de l'équation de la quadrique n'intervient
pas dans l'équation du plan diamétral conjugué à une direction
donnée : donc le plan diamétral conjugué à cette direction est le même
pour une quadrique et pour son cône asymptote. Tl en résulte que, si
une droite est coupée en A et B par un hyperboloide et en A' et B' par
le cône asymptote de cet hyperboloide, on a
AÂ' = BB'.
246. Théorème. — Dans une surface à centre unique, tout
plan diamétral passe par le centre et réciproquement.
En effet, les équations du centre étant f!^ = o, f'y=^ o, f'^ = o,
tout plan dont l'équation est de la forme (2) passe par le centre.
Réciproquement, les trois plans du centre formant un trièdre, tout
plan passant par le centre peut être représenté par une équation de
la forme (2) : c'est donc le plan diamétral conjugué à la direction
a, p, Y- Mais ce plan peut être un plan diamétral singulier.
247. Théorème. — Dans une sur/ace à centre unique à l'in-
fini, les plans diamétraux sont parallèles à une droite fixe.
En effet, on peut mettre l'équation d'une telle surface sous la
forme
PQ + R = o
où
P = ax -t- by -f- cz,
Q = a'x •+■ b' y 4- c z,
R = a' X 4- b'y -\- c" z -+- D,
les coefficients de P et de Q étant d'ailleurs réels ou imaginaires.
234 CHAPITRE XV.
On,a
tout plan diamétral est parallèle à l'intersection des plans P, Q,
c'est-à-dire des plans directeurs. Les plans du centre sont donc pa-
rallèles à cette même droite.
Supposons que
cp( a, p,Y)==(aa-i-6p-i-CY )(«'«-+- 6' p-f-c'Y) = o;
soit par exemple
a% -)- 6p + cy = o.
Dans ce cas, le plan diamétral conjugué a pour équation
P(rt'a + è'P + c'y)+ «"3: -f- 6"p -f- c"-[ = o;
il convient de noter que ce plan est à distance finie tant que la di-
rection considérée n'est pas parallèle à l'intersection des plans di-
recteurs.
Au contraire, si l'on suppose
«a -1- èp -I- cy = o et <z'a -1- 6'^ ■+■ c'y = o,
on ne peut pas supposer en outre
a"a-4-è"P-f- c'y = o;
puisque P, Q, R sont trois polynômes distincts; dans ce cas, le plan
diamétral est rejeté à l'infini.
218. Théorème. — Tout plan diamétral d^ un cylindre à
centre passe par la ligne des centres.
Car les équations/^ = o, /^ = o, /j =: o représentant trois plans
ayant une droite commune, l'équation ay^+ ^/y+y/z= o repré-
sente un plan passant par cette droite.
249. Théorème. — Tous les plans diamétraux d'un cylindre
parabolique sont parallèles aux plans des centres.
En effet, les équations f^ = o, f^. = o, fz = o représentent des
plans parallèles.
On peut d'ailleurs étudier ce cas directement. En effet, l'équa-
PLANS DIAMÉTRAUX. 235
lion d'un cylindre parabolique est de la forme
où
P -— ax -\- by -\- cz, Q = a'x -+- b' y -h c' z -t- d' .
Donc
a/^+ P/;+Y/; = 2P(«a4-6p-f-CY)-f-2(a'a-f-6'p + c'y).
Le plan diamétral est à l'infini si « a + 6 [3 + c y = o, et indéter-
miné si en outre a' ci -{- b' '^ -\- c'y = o.
2o0. Plans diamétraux des systèmes de plans parallèles. —
En remplaçant dans l'équation précédente Q par une constante et P
par un poljnome linéaire complet, on voit que le plan diamétral con-
jugué à une direction quelconque dans un sytème de deux plans pa-
rallèles est le plan équidistant de ces deux plans. Il est indéterminé,
si la direction des cordes est parallèle aux plans donnés.
Remarque. — On peut dire que, dans toute quadrique, un pian
diamétral passe par le centre ou parle lieu des centres.
2ol. Problème. — Un plan étant donné, ce plan peut-il être regardé
comme un plan diamétral d'une quadrique donnée?
II faut que l'on puisse mettre l'équation de ce plan sous la forme (2). Donc
ce plan doit passer par tout centre de la surface. Nous avons déjà étudié le
cas d'une quadrique à centre unique. Le cas des cylindres à centres est à
remarquer. Prenons la ligne des centres pour axe des z\ l'équation du
cylindre sera
Aar2-f- A>2-i- D = o.
Il s'agit d'identifier l'équation
ux-^vy-\-wz-\-h=^o
avec
Aa.r -f- A' j3_/ = o.
On a les conditions tv = o, A = o et pour déterminer a et p :
Aa _ A'P
u ~ V
Il y a donc une infinité de cordes parallèles à un plan et telles que le plan
diamétral conjugué à l'une quelconque de ces cordes coïncide avec un plan
donné passant par la ligne des centres.
236 CHAPITRE XV.
252. Exercice. — Trouver une surface du second degré telle que les
plans diamétraux conjugués à deux directions différentes soient paral-
lèles.
La surface cherchée ne peut être de la première classe.
Considérons un paraboloïde dont l'équation peut être mise, comme on l'a
vu, sous la forme
Les plans diamétraux conjugués à deux directions (a, p, y) et (a', P', y')
ont pour équations
k^y -\- k'-^z -f- a = o,
A P'jK -+- A'y'z -f- a' = 0.
Ces plans sont parallèles si
i-1
P'-y''
ce qui exprime que, si l'on mène par un point une parallèle à l'intersection
des plans directeurs et une parallèle à chacune de ces directions, les trois
droites obtenues doivent être dans un même plan.
Diamètres.
253. On nomme diamètre l'intersection de deux plans diamé-
traux d'une quadrique. Tout diamètre passe par chaque centre de la
quadrique. Dans une surface à centre unique, toute droite passant
par le centre est un diamètre. Dans un paraboloïde, tous les dia-
mètres sont parallèles. Dans le cas d'un cjlindre, il n'y a qu'un dia-
mètre, qui coïncide avec la ligne des centres. Si le cylindre est
parabolique, le diamètre est rejeté à l'infini.
254. Théorème. — Les plans diamétraux conjugués à toutes
les cordes parallèles à un plan donné P passent par une droite
qu'on nomme le diamètre conjugué du plan P et qui est le lieu
des centres des sections faites dans la quadrique par des plans
parallèles au plan P.
Soit
ux -\- vy ■+- wz = o
l'équation du plan donné, qu'on peut supposer mené par l'origine
des coordonnées. Soit
PLANS DIAMÉTRAUX. 287
l'équation du plan diamétral conjugué à une direction (a, |3, y)
telle que
Il est évident que le plan diamétral considéré contient la droite
ayant pour éciuations
U V w
On peut d'ailleurs remarquer que, si l'on suppose, par exemple,
^ i 1 «a -f- f 8 , ,, , .
W ^ o, on peut remplacer y par !-; de sorte que 1 équation
du plan diamétral devient
.(/;-f:/;)-p(/;-£/;) = o.
et sous cette forme on voit que, cette équation renfermant le para-
mètre ^ au premier degré, le plan qu'elle représente pivote autour
de la droite ayant pour équations
w
Lorsque le j)lan P coupe la quadrique suivant une conique à
centre, le lieu des centres des sections faites par des plans parallèles
au plan P est la droite précédente. Ce résultat est évident géométri-
quement, car si par le centre M d'une de ces coniques on mène une
corde PQ parallèle au plan P(ce qui est possible), le plan diamétral
conjugué à la direction PQ passe par M; le point M appartient donc
à tous les plans diamétraux considérés et par suite à la droite qu'ils
contiennent tous; cette droite est donc bien le lieu des centres des
sections faites par des plans parallèles à P.
On établit facilement ce résultat par le calcul. Soit en effet
M[xQ,yQ^ So) le centre d'une de ces coniques. Si l'on mène par M
une corde de direction (a, p, y) on a, le point M étant le milieu de
cette corde,
Cette équation est vérifiée par tous les systèmes de solutions de
l'équation
«a -t- f p -t- ivy = o.
238 CHAPITRE XV.
Ces deux équations du premier degré devant avoir les mêmes
solutions, ont leurs coefficients proportionnels; donc
Jt„ Jva J^n
_ _rp
u V
255. Remarque. — Il peut se faire que le plan P coupe la quadrique
donnée suivant une parabole et que néanmoins le diamètre conjugué à ce
plan soit à distance finie. Gela est facile à expliquer : parmi les plans paral-
lèles à P il s'en trouve un qui coupe la quadrique suivant deux droites pa-
rallèles; le lieu des centres sera la droite équidistante de ces deux droites et
située dans leur plan.
Prenons le plan P pour plan des x, y et rapportons la section à son axe et
à sa tangente au sommet et supposons en outre que le plan xOz soit le
plan diamétral conjugué à la direction des y. L'équation de la quadrique
sera de la forme
y"^ — '>.px -\- A"^2_^ -iB'zx -h ^C"z = o.
Le diamètre conjugué au plan des x, y a pour équations
fx = o, /y = o,
c est-a-dire
B's — p = 0, y = o.
Or la section de la surface par le plan B'^ — ^ = o a pour équa-
tions
Bz-p = 0, J.2-H -g^ +2 -gf =0,
cette section se compose donc de deux droites équidistantes du dia-
mètre trouvé. Si B'= o, le diamètre est à l'infini.
2o6. Théorème. — Le plan diamétral conjugué à la direction
du diamètre conjugué à un plan P est parallèle à ce plan.
En effet, la parallèle au diamètre trouvé, menée par l'origine, a
pour équations
u V w
Si l'on nomme );, ix, v les paramètres directeurs de cette droite,
on a donc
u V w
le plan diamétral conjugué à la direction (X, a, v) a pour équation
.rca^-H_;^cp' -f-3cp^-i- aCX -)-^G'[jL -)- aCv = o,
PLANS DIAMÉTRAUX. 289
c'est-à-dire
UX -h Vy -h IV z -h h = o,
h étant une constante, ce qui démontre la proposition.
On peut donc définir le diamètre conjugué à un plan P : un
diamètre tel que le plan diamétral conjugué à sa direction soit
parallèle au plan P.
257. Problème. — Mener par un point donné A(a7o,^o>^o) "^ plan
gui coupe une quadrique donnée suivant une conique ayant son centre
en A.
L'équation du plan demandé est de la forme
u(x -Xo)H-t'(^— 7o)+«^(- — -o) = o;
le point A devant être sur le diamètre conjugué à ce plan, on doit avoir
f f f
J x„ ./r„ J Zn .
a V w
donc l'équation demandée est
{x—x^)f\.^^{y -jKo )/;„-+-(- — -o)/;„= o.
EXERCICES.
1. Trouver l'équation de la surface diamétrale conjuguée à une direction
donnée et relative à une surface algébrique quelconque.
Appliquer la méthode à la surface ayant pour équation
a73_|_^3_|_ 33 — "^xyz -1-1 = 0.
1° Pour une direction quelconque de cordes; 2" pour des cordes parallèles
au plan x -{- y -^ z =■ o.
2. Lieu des centres des moyennes distances des points d'intersection
d'une surface algébrique et d'une sécante variable parallèle à une direction
donnée.
3. Trouver le lieu des cordes d'une quadrique qui ont leur milieu en un
point donné.
4. Lieu des cordes d'une quadrique, telles qu'un point donné les partage
toutes dans un rapport donné.
5. Démontrer les théorèmes de Newton, Mac-Laurin {voir t. II, p. 73, les
théorèmes relatifs aux courbes) pour une surface quelconque. Appliquer ces
théorèmes à une quadrique et considérer en particulier des sécantes issues
du centre.
M-^OfiMi ■
2^0
CHAPITRE XVI.
CHAPITRE XVI.
PLANS PRINCIPAUX. — CORDES PRINCIPALES. — AXES.
ÉQUATION EN S.
258. On nomme plan principal tout plan diamétral perpendicu-
laire aux cordes qu'il divise en parties égales; la direction de ces
cordes est alors appelée direction principale.
1° Supposons les axes de coordonnées rectangulaires. Le plan
diamétral conjugué à la direction (a, [3, y) ayant pour équation
(i) ^?cx+J'?3+ •^?y + '^^"^ ^~ aC'P -I- 2G"y = o;
la direction donnée sera une direction principale si
(2)
?3
T
cp,,
T
En prenant comme inconnue auxiliaire la valeur commune de ces
rapports, que nous appellerons 2 S, nous devrons trouver des valeurs
non toutes nulles de a, [^, y, vérifiant le système
(3) f<Fâ=S«, i?p=Sp, i<pV=SY,
ou, en développant,
(4)
(A — S)a4-R"p + B'Y = o,
B"a + (A'— S)^-+-By =o,
B'a4-Bp-l-(A*- S)y = o.
Pour que ces équations soient vérifiées par des valeurs de a, ^3, y
non toutes nulles, il faut et il suffît que S soit racine de l'équation
suivante, dite équation en S,
(5)
A(S)
A — S B" B'
B" A'— S B
B' B A"— S
ou, en développant,
— A(S) = S3 — (A + A'-}-A")S2+(a-ha'-Ha")S - A = o,
PLANS PRINCIPAUX. 24 1
rt, «', a!' étant les mineurs symétriques du déterminant A, de sorte
quea = A'A"-BS a,'=A"A — B'^, «"zzz AA'— B"».
'1° Supposons les axes obliques. Dire que le plan diamétral conjugue à la
direction a, p, y est perpendiculaire à celte direction revient à dire qu'il est
parallèle au plan diamétral conjugué à la même direction dans une sphère.
Donc, la direction considérée sera une direction principale si
Ta _ ?^ _ ?Y
Si l'on désigne par S la valeur commune de ces rapports, on a alors
L'équation en S provenant de l'élimination de a, p, y s'obtient donc en éga-
lant à zéro le discriminant de la forme
^(x,y,z) — S'\i(x,y, z).
Discussion de l'équation en S.
MÉTHODE DE MM. KtlONECKER ET WALECKI.
2o9. A(S) est le discriminant de la forme
Soit a -^ bi une racine de l'équation A (S) = 0; pour cette valeur de S, la
forme précédente est la somme de deux carrés au plus, et l'on peut poser
<:^{x,y,z) — {a^bi){x^-\-y^+z-^)^{V^'P' iy -;- ( Q -+- Q' t )2,
P, P', Q, Q' désignant des polynômes entiers en x, y, z à coefficients réels;
quelques-uns de ces polynômes pouvant d'ailleurs être identiquement nuls.
Or on peut, et cela d'une infinité de manières, attribuer à x, y, z des valeurs
Xo, yo, Zo non toutes nulles pour lesquelles les polynômes P' et Q' (qui sont,
au plus, au nombre de deux) se réduisent à zéro. On a, pour ces valeurs,
fi^o,yo, ^0) -ia-^ bi){xi-^yl-+- zi) = Pi-r- qi,
Po et Qo étant ce que deviennent P et Q après la substitution. Le second
membre de cette égalité étant réel, il en est de même du premier, ce qui
prouve que 6(a-g -f- j§ -t- z^) = o, c'est-à-dire 6 = 0.
La démonstration précédente s'étend à l'équation obtenue en égalant à
zéro le discriminant de la forme
a{Xi,Xi, ...,Xn) — S(fi{Xi,X.2, . . ., Xn),
'^{xijXi, ...,x„} désignant une forme quadratique quelconque, et
ç>,(a-,,a:2, ...,x„)
NiEWENOLOWSKI. — G. an., III. 16
242 CHAPITRE XVI.
une forme quadratique définie. En particulier elle s'applique à l'équalion en S
relative à des axes obliques (2S9, 2°).
Conditions pour que l'équation A(S) = o ait une racine multiple. —
Il s'agit de savoir si l'on peut déterminer S de façon que A(S) = o et
A'(S) = 0. Or, on trouve
— A'(S) = «g-T- «g -4- «g,
en désignant par «g, «g, «g les mineurs symétriques de A(S). Mais, en vertu
de la remarque faite plus haut (224), si A(S) =0, S étant dès lors réel, deux
mineurs symétriques de A(S) qui seraient différents de zéro auraient le même
signe; la somme de ces trois mineurs devant être nulle, chacun d'eux est né-
cessairement nul, et il en est alors de même des trois autres mineurs. Réci-
proquement, si tous les mineurs du premier ordre de A(S) sont nuls, il est
clair que A(S) = o et A'(S) = o. Donc, pour que l'équation en S ait une ra-
cine multiple, il faut et il suffit qu'il y ait une valeur de S pour laquelle les
mineurs du second degré de A(S) soient nuls, c'est-à-dire :
j (A'— S)(A"— S) — B2 =0, B(A — S) — B'B"=o,
(6) (A"— S)(A — S) — B'2 = o, B'(A'— S) — B'B =0,
( (A — S)(A'— S) — B"2=o, B"(A"— S)-BB' =0.
Pour que S soit racine triple, il faut en outre que A"(S) = o, c'est-à-dire :
A - S -+- A'— S -1- A" - S = o.
Mais, en vertu des équations (6), deux des trois^différences A — S, A' — S,
A" — S qui ne seraient pas nulles, devant avoir le même signe, on en conclut
que, chacune de ces différences doit être nulle, et par suite, toujours en
vertu des équations (6), on doit avoir
(7) A = A'=A"=S, B = B'=B"=o.
Réciproquement, si ces conditions sont remplies, on voit immédiatement
que A(A) = o, A'(A) = o, A"(A) = o, et par suite, dans le cas de la sphère
et seulement dans ce cas, l'équation en S a une racine triple, égale au coeffi-
cient de x'^. Si les équations (6) peuvent être vérifiées et si la surface n'est
pas une sphère, l'équation en S a donc une racine double.
Si aucun des coefficients B, B' ou B" n'est nul, on tire des équations (6)
c A B'B" ^ B"B j^ „ BB'
S=A g-, S = A ~, S = A ^,
et par suite on doit avoir
B'B" _ B"B _ „ BB'
Ces conditions sont donc nécessaires pour que l'équation en S ait une ra-
cine double, quand B, B', B" sont différents de zéro; elles sont suffisantes, car
si elles sont remplies et si l'on remplace S par la valeur commune de ces
expressions, on voit que les équations (6) sont vérifiées.
PLANS PRINCIPAUX. 243
Supposons en second lieu B" = o ; la dernière des équations (6) montre qu'un
second coefficient des rectangles, par exemple B', doit être nul : donc si un
seul des coefficients des rectangles est nul, l'équation en S a ses trois racines
siniplos.
Supposons enfin B"= o, B'=: o et B j^^ o; les équations (6) donnent alors
S = A, (A'— A)(A"— \)— B2=o.
Si B — B' = B" = o, les équations (G) se réduisent à
(A'— S)(A"— S)=r o, (A"-S)(A — S) = o, (A - S)(A'— S) = o
et il suffit alors que deux des coefficients A, A', A" soient égaux, et leur
valeur commune est alors la racine double.
En résumé, si B" = o, les conditions sont
B'=o, (A'— A)(A"— A)-B-2 = o et S == A
ou
B = o, (A — A') (A"— A') — B'2 = o et S = A'.
Ainsi, il faut deux conditions pour que l'équation en S ait une racine
<iouble, quand les coefficients sont réels.
On peut résumer ainsi la discussion :
Pour que l'équation en S ait une racine double, il faut et il suffit qu'il
existe une valeur de S telle que (^{x,y,z) — S(x^-\- y^-h z^) soit un carré
parfait; et pour qu'elle ait une racine triple, que cette forme soit identique-
ment nulle.
APPLICATION DE l'ÉQUATION EJV X.
260. L'équalion en S n'esl pas autre chose que l'équation en À re-
lative aux deux coniques ayant pour équations, dans le plan xOy,
\x--i- iWxy -+- A'j'2_}_-2B'a:-f- iBy -+- A"= o, x--{-y^-^i — o.
l.a seconde équation représentant une conique imaginaire, les
quatre points communs aux deux coniques considérées sont néces-
sairement imaginaires, ce qui prouve que l'équation en \ relative à
ces coniques a ses trois racines réelles.
En second lieu, pour que l'équation en À ait une racine double, il
faut et il suffit que les deux coniques soient tangentes; le point de
contact étant nécessairement imaginaire, les deux coniques sont alors
tangentes en deux points imaginaires conjugués; donc si l'on rem-
place \ par la racine double S, on a
o{x,y, I) — S(a:-2-i-^2+i) = sP«.
2^4 CHAPITRE XVI.
L'équation en "k aura une racine triple si les deux coniques ont un
contact du second ordre; mais, le point de contact étant imaginaire,
il j aurait un second contact du second ordre, imaginaire conjugué
du premier, ce qui est impossible à moins que les deux coniques ne
coïncident; dans ce cas, la quadrique proposée est une sphère.
METHODE DE CAUCHY.
261. Premier cas : B, B' et B" différents de zéro. — Si l'on déve-
loppe A(S) suivant les éléments de la première ligne, on peut écrire
(A— S) [(A'— S) (A"— S) — B2] — B'2(A'— S) — B"2(A"— S) ^- aBB'B" ^ o.
L'équation (A.' — S)(A" — S) — B2=o a deux racines réelles et
inégales; on le voit en substituant — oo, A' ou A" et +00. Soit a la
plus petite racine, qui est inférieure à A' et à A" et soit [îi la plus
grande, qui est supérieure à A' et à A". Substituons à S, dans A(S),
successivement — 00, a, [B, + go. On a
A(a) ^ — B'2(A'— a) — B"2(A"— a) + aBB'B",
c'est-à-dire
[B'(A'— a)-BB"]2
et de même
A(a)
A(P) = -
A'— a
[B'(A'— P) — BB"]2
A'-p
Si les deux numérateurs des fractions précédentes sont différents
de zéro, on a le tableau suivant :
SI — co a P H- 00
A(S)| -+-—+ —
Dans ce cas, les trois racines sont réelles, distinctes et séparées
par les intervalles précédents. L'équation B'(A'— S) — BB"=o
étant du premier degré, il peut arriver que l'un des nombres a ou ^
soit une racine de cette équation 5 supposons que ce soit a. Dans ce
cas, A(a) = o. L'équation en S a alors une racine égale à a et une
racine comprise entre ^ et 4-oc; sa troisième racine est donc réelle
et peut d'ailleurs être égale à a ou en être distincte.
PLANS PRINCIPAUX. 245
Deuxième cas. — IJ un des coejficients des rectangles, par
exemple B"= o.
A(S)s(A — S)[(A'-S)(A''— S)-B2] — B"-(A'-S).
En suivant la méthode précédente, on reconnaît que les Irois
racines sont réelles et toujours distinctes.
Troisième cas. — Deux des coejjicients des rectangles sont nuls.
B'=-B"=o.
A(S) = (A — S)[(A'— S)(A"-S)-B2].
Les trois racines sont réelles et égales à A, a, [îi.
Dans ce cas, il y aura une racine double si A.= a ou A=:P,
c'est-à-dire si
(A'— A)(A"— A) — B2=o,
et il ne peut y avoir de racine triple.
Qlatkièmê cas. — B = B'= B"= o,
A(S)e=(A — S)(A'— S)(A"-S).
Les racines sont mises en évidence. Il y a une racine double si
<leux des coefficients A, A' ou A" sont égaux. Si A= A', la racine
double est égale à A. Si A = A'= A", A est racine triple.
Conditions pour que V équation en S ait une racine double. —
Nous n'avons plus à nous occuper que du cas oîi B, B', B" sont dif-
férents de zéro. Il résulte de la discussion faite dans le premier cas
que l'équation A(S) = o ne peut avoir de racine double différente
de a ou de (3. On doit donc avoir, si S est racine double,
(A'— S)(A"— S)-B2=o, B'(A'— S) — BB"=o et A'(S) = o.
On tire des deux premières équations
., ^ BB" .„ „ BB'
Mais
-A'(S) = (A'— SXA'— S) — B2-4-(A''— S}(A — S)-B'2+(A — S)(A'— S) — B'2,
en égalant à zéro et tenant compte des valeurs trouvées pour A' — S
et A" — S, il vient
(A-S)(H: + :^)=.B'^-hB^
2/|6 CHAPITRE XVI.
c'est-à-dire
A-S=-g-.
On obtient ainsi les conditions nécessaires
B'B" ., BB" .„ BB'
et la valeur commune de ces expressions est précisément la racine
double. Réciproquement, si ces conditions sont remplies et si l'on
pose
B'B" BB" BB'
on vérifie immédiatement que A(S) = o, A' (S) = o.
Les conditions précédentes sont donc nécessaires et suffisantes
pour que A(S) = o ait une racine au moins double.
Conditions pour que Véquaùon en S ait une racine triple. —
Il s'agit de trouver à quelles conditions il existe une valeur de S
telle que
A(S) = o, A'(S) = o, A"(S)=o.
Or
2A"(S) = A — S + A'— S + A"— S.
Mais en vertu des deux premières conditions A — S, A' — S et
A" — S ont le même signe, celui de BB'B"; donc on doit avoir
A = A'=A"^S, ce qui est impossible, car A — S étant égal à
R' R"
—j5— n'est pas nul; donc,, si BB'B"^ o, l'équation n'a pas de racine
triple. Supposons donc, par exemple, B" = o, B' = o. Dans ce cas,
l'équation ne peut avoir une racine triple que si B ^ o el
A = A' = A".
En résumé, l'équation en S ne peut avoir ses trois racines égales
que si l'équation y(^,jV'5 s) ^ o représente une sphère.
Remarque. — La méthode de discussion de Gauchy s'applique à une
équation A(S) = o, dont le premier membre est obtenu en retranchant S à
chacun des éléments de la diagonale principale d'un déterminant symétrique.
Les racines de l'équation obtenue en annulant le déterminant mineur formé
au moyen des p premières lignes el des p premières colonnes séparent les
racines de l'équation obtenue en annulant le mineur formé avec les jo -h i
premières lignes et les/?-+-i premières colonnes.
PLANS PRINCIPAUX.
MÉTHODE DE JAC015I.
262. Cette méthode ne s'applique qu'au cas où l'on suppose BB'B"/^ o.
Reprenons les équations (4); on peut les transformer de manière à les
rendre plus symétriques. En multipliant le premier membre de la première
par B, on obtient
B(A — S)a-^BB''p4-BB'Y = o,
et, par suite, si l'on pose
B'B"a- B"Bp-^BB'Y==V,
cette équation s'écrit
On est ainsi conduit à poser
A g- = h, A — = h , A — g^ ^ A ;
ce qui permet d'écrire les équations (4) sous la forme
( V==Ba(S — /î),
(4)' V = B'p(S -/.'),
( V = B"y(S-A'').
On reconnaît ainsi que les valeurs de a, p, y, qui correspondent à une va-
leur donnée de S, sont proportionnelles à
B(S— A) B'(S— /i') B"(S — A")'
résultat que nous utiliserons plus loin.
D'autre part, en écrivant les équations (4)' de cette manière :
B'B"a,
t
et en ajoutant membre à membre ces équations, puis supprimant le facteur V,
on obtient l'équation en S sous la forme que Jacobi lui a donnée :
B'B" B"B BB'
B'B"
V
B
S
—
A
B"B
V
B'
S
—
A'
BB'
V
B(S— A) ' B'(S — A') • ii'\6 — h")
On sait discuter les équations de cette forme {voir, par exemple, Cours
d'Algèbre, t. II, p. igS).
2^8 CHAPITRE XVI.
On obtient d'ailleurs cette équation sous forme entière en posant, dans A( S ),
A 1. B'B" ,, ,, B"B .„ .„ BB'
D D li
et simplifiant. L'équation en S prend ainsi la forme
BR'
(/j_S)(/i'-S)(A"-S)+ -j^(A — S)(/i'-S)
-+- ^ {h' - S)(A"- S) -+- ^f (A"- S)(/i- S) = o.
On discute cette équation en substituant — oo, h, h', h", -h oo; en supposant,
pour fixer les idées, h <Ch' <C h". Si, par exemple, BB'B" est positif, elle a une
racine réelle entre h et h', une deuxième entre h' et h", et une troisième
entre h" et -h oo. Ces trois racines sont donc distinctes.
Supposons A = A' < A"; dans ce cas, S — A est en facteur; en supprimant
ce facteur, auquel correspond une première racine réelle A, on obtient
l'équation
r>r>' /R'R" R"R\
(/,_S)(A"_S)+^(A-S)H-(i^H-:yij(A"-S) = o,
équation de même forme, qui a une racine réelle comprise entre A et h" et
une autre racine réelle plus grande que A" ou plus petite que A, suivant que
BB'B" est positif ou négatif.
Enfin, soit A — A' = A". Dans ce cas (S — hy est en facteur, ce qui prouve
que l'équation A(S) = o aune racine double égale à A et une racine distincte
de A. On retrouve donc un résultat déjà obtenu, à savoir que, dans le cas où
les coefficients B, B', B'sont tous trois différents de zéro, les conditions pour
que l'équation A(S) = o ait une racine double sont : A = A'= A".
Remarque. — On appelle souvent A, A', A" les nombres de Jacobi.
MÉTHODE DE M. LAURENT POUR EXPRIMER QUE l'ÉQUATIOK A (S) = O
A UJ^^E RACIJVE DOUBLE.
263. Orljfceut dire que l'équation
(7) (A — S)aH-B"p + B'Y = o
est l'équation en S, pourvu que a, p, -{ soient regardés comme définis par les
équations
( B"a-v-(A'— S)p-i-BY=o,
(8)
B'a + Bp-f-(A" — S)y = o,
en supposant, en outre, par exemple, a^ -+- ^2 _[_ ^2 — j .
Je dis que, si l'équation A(S) = o a une racine double, les mineurs de A(S)
sont tous nuls. En effet, posons
(A' — S)(A"— S) — B'- = a, BB'-B"(A"-S) = 6",
BB"— B'(A'— S)= 6',
PLANS PRINCIPAUX. 249
et supposons que l'un au moins des mineurs «, 6", b' soit différent de zéro.
On tire alors des équations (4),
a — Xrt, ^ = \b", Y = ^^',
d'où
Mais on doit annuler la dérivée du premier membre de l'équation (7) par
rapport à S ; donc on doit poser
(A — S)a'-4-B''p'+B'Y' = a,
B''a'-+-(A' — S)P'~By' =-- p,
B'a'-i-B!B'^(A''-S)Y' = Y,
a', 3', y' étant les dérivées de a, !3, y prises par rapport à S.
En ajoutant membre à membre, après multiplication par «, 6", b' , on
trouve
a a -f- 6" p H- 6'y — o.
c'est-à-dire
\{a^^b"-^~b"i)^o.
Mais, d'après ce qui précède, les deux facteurs de cette équation sont dif-
férents de zéro; il est donc impossible de supposer un mineur difterent de
zéro (voir Nouvelles Annales, 1891, p. 5o3, où la méthode est généralisée).
264. Théorème. — Les coejfficients de Véquation en S sont des inva-
riants.
Le discriminant de la forme o{x,y, z) — 'à'^{x,y, z) est un invariant rela-
tivement à toute substitution linéaire, quel que soit S ; il en est donc de
même des coefficients des différentes puissances de S.
En particulier, dans le cas d'une transformation de coordonnées rectangu-
laires, le module de la substitution est égal à i, et, par suite, si l'onjiommc
Al, A',, ... les coefficients de l'équation transformée, et Ai(S) le^ouveau
discriminant, on a
A,(S) = A(S);
il en résulte que
A -+- A' 4- A" = A, -!- A'i ~ A';,
a H- «' -f- a" = ai -+- a'i -t- a'[ .
A ::= Al.
On voit que les racines de l'équation en S ne changent pas quand on fait
une transformation de coordonnées. On en conclut immédiatement que S'
est une racine double si pour S = S' tous les mineurs du premier ordre du
discriminant A(S) sont nuls, que les axes soient rectangulaires ou obliques
et que l'équation en S n'a une racine triple que dans le cas de la sphère.
25o CHAPITRE XVI.
DÉTERMINATION BES CORDES PRINCIPALES.
265. Théorème. — A une racine simple de C équation en S
correspond une direction unique de cordes principales ; à une
racine double correspondent une infinité de directions principales
qui sont parallèles à un même plan. Quand V équation en S a
une racine triple, toutes les directions sont des directions prin-
cipales.
Supposons, en effet, que S désigne une racine simple; dans ce
cas, l'un au moins des mineurs de A(S) est différent de zéro; donc
les équations (4) se réduisent à deux. Supposons, par exemple, le
mineur (A — S)(A' — S) — B"- 7^ o ; les équations
(A — S)a-f-B"P-^B'Y = o,
B"a + (A' -S)P-+- By --- o
déterminent les rapports mutuels de a, [3, y^ à la racine S considé-
rée ne correspond donc qu'une seule direction principale, qui est
celle de l'intersection des plans définis par les deux équations pré-
céden tes, quand on y remplace a, ^, y par des coordonnées courantes.
D'ailleurs, on tire de ces équations
BB"— B'(A'— S) B'B"-(A — S)'
c'est-à-dire
Ba(S — A) = B'j3(S — A')-
On retrouve ainsi un résultat déjà obtenu.
Supposons que S soit une racine double; les mineurs de A (S) étant
tous nuls, les équations (4) se réduisent à une seule; supposons que
ce soit la première
(A-S)j3 + B"p-+-B'Y = o;
il j a, dans ce cas, une infinité de directions principales, parallèles au
plan ayant pour équation
{A~S)x-hB"y-+-B'z = o.
B' B"
Supposons BB'B"^o; dans ce cas, A — S = ^^> etl'équation
précédente peut s'écrire
X y z
B + B' -^ F = ^-
PLANS PRINCIPAUX. 25 1
Si B" = B' = o et S = A, la première des équations (4) dispa-
rait, les deux autres
(A'_A)P-f-BY = o,
Bp-t-CA» — A)y = o
sont identiques, puisqu'on suppose (A' — A) (A" — A) = B^. Il j a
donc alors une infinité de directions principales qui sont parallèles
au plan défini par l'équation
(A' — A) y -h Bz = o.
Enfin, dans le cas de la sphère, les équations (4) disparaissent
quand on pose S = A; donc, dans ce cas, toute direction est une di-
rection principale, ce qui est é\'ident a pj'iori.
266. Théorème. — Deux directions principales qui corres-
pondent à deux racines distinctes de Inéquation en S, sont rec-
tangulaires.
En effet, soient S et S' deux racines distinctes et a, [3, y; a', |B', y'
les paramètres directeurs des cordes principales correspondantes.
On a
doL dp ^ d'( '
^, = 2Sa, jp = ^^^, dY='^^-
On en déduit immédiatement
d'où, en retranchant membre à membre,
o = (S-S')(aa'-f-p?'-+-YY'),
ce qui prouve que
aa'-i- PP' -f-YY'= o>
et aussi que
, do „, do , do
On voit ainsi que les cordes sont rectangulaires et, en outre, que
2 52 CHAPITRE XVI.
chacune d'elles est parallèle au plan diamétral conjugué à l'autre,
c'est-à-dire que les deux directions sont conjuguées.
267. Remarque. — De ce qui vient d'être établi résulte une nouvelle dé-
monstration de la réalité des racines de A(S) = o. En effet, si cette équation
avait une racine imaginaire p -^ qi, on pourrait déduire des équations (4),
pour S =p-i-qi, une solution a ^= a -\~ a' i , ^ =^ b -\- b' i, -^ =c -h c' i; mais ce
système serait évidemment vérifié en posant
S'=/J — qi, ce' ^= a — a' i, P'=6 — b'i, y' = c — c' i.
Or la condition aa' -f- p3' -+- yy' = o donnerait
«2 -^ a'2 _ 62 -H è'2 + C2 -i- C'2 = O,
c'est-à-dire
a =z a' -= b := b' = c = c' = o,
et, par conséquent,
a = p == Y = o,
ce qui est contraire à l'hypothèse.
268. Théorème. — A toute direction principale donnée par une
racine, différente de zéro, de V équation A(S) = o, correspond un
plan principal à distance finie.
En effet, l'équation du plan diamétral correspondant à une direc-
tion principale a, p, y est
^Ça'^Jîa "+~ ^?Y-^ '^Ga -t- aC'P -f- aCy = o,
c'est-à-dire
S(a.r -f- Pjk -^ Y-2) + Ga + G'p + C'y =^ o.
Ce plan ne peut être rejeté à l'infini, ou indéterminé, que si l'on
suppose Sa = o, S[i = o, Sy^o, c'est-à-dire si S = o, puisque
l'un au moins des paramètres a, [3, y est différent de zéro.
A une racine simple non nulle de l'équation en S correspond un
plan principal unique; à une racine double non nulle cori'espondent
une infinité de plans pi-incipaux perpendiculaires à un plan déter-
miné et passant par vine même droite (254).
269. Théorème. — U équation en S ne peut avoir ses trois ra-
cines nulles.
En effet, si les trois racines sont nulles, l'équation a une racine
triple; donc
A = A' == A", B = B' = B' = o ;
PLANS PRINCIPAUX. 253
en outre, la racine triple est égale à A; donc il faudrait supposer
A -n A' = A' = B = B' = B" = o.
270. Corollaire. — Une quadrique possède au Dioins un plan
principal à distance finie.
En effet, une au moins des racines de l'équation en S est diflTérente
de zéro.
271. TnÉouisME. — U ne quadrique à centre unique possède au
moins un système de trois plans principaux formant un trièdre
trirectangle.
En effet, supposons d'abord les trois racines de l'équation en S
distinctes; le terme constant de l'équation en S est égal au discrimi-
nant A de la fonction '•o{x, y, z); il est différent de zéro, ce qui
montre que chacune des racines est différente de zéro, et, par suite,
qu'à chacune d'elles correspond un plan principal à distance finie.
Si l'on mène par le centre trois droites OA, OB, OC parallèles aux
cordes principales, ces trois droites forment un Irièdre trirectangle.
Le plan diamétral conjugué à la direction OA est précisément le plan
OBG; OAC est le plan diamétral conjugué à OB, et enfin OAB le
plan conjugué à OC 5 les trois faces du trièdre sont donc les trois
plans principaux.
Supposons, en second lieu, que, l'une des racines étant simple,
les deux autres soient égales; appelons S, la racine simple et Sa la
racine double. Menons par le centre une droite OC parallèle à la
direction principale correspondant à S,. A la racine So correspon-
dent une infinité de directions principales perpendiculaires à Si^
|)Our mieux dire, toute droite perpendiculaire à OC est une direc-
tion principale; donc, si l'on prend deux droites OA, OB formant
avec OC un trièdre trirectangle, les faces de ce trièdre seront des
plans principaux ; on obtient ainsi une infinité de systèmes de trois
plans principaux rectangulaires deux à deux. Les plans principaux
correspondant à la racine double passent tous par une droite qui
est le diamètre conjugué au plan parallè.le aux cordes principales
fournies par celte racine double.
Enfin, si les racines de l'équation en S sont égales, la quadrique
est une sphère et tout système de trois plans diamétraux rectangu-
laires deux à deux constitue un système de trois plans principaux.
2.54 CHAPITKE XVI.
272. Théorème. — Un paraboloïde a au moins un système de
deux plans principaux rectangulaires, parallèles à la direction
des diamètres.
L'équation ea S, relative à un paraboloïde, a une racine nulle à
laquelle correspond un plan principal à l'infini. Pour le pi'ouver, il
suffît de remarquer que les paramètres directeurs des cordes prin-
cipales qui correspondent à la racine nulle sont déterminés par les
équations
A a H- B"p -+- B'y = o,
B"a + A'p-)- By = o,
B'o;+ B;3 +A"y=o-.
Or, si l'on regarde a, [^, y comme des coordonnées courantes, ces
équations sont précisément celles des plans du centre; on sait que
ces plans sont parallèles à une droite déterminée, et de plus on ne
peut pas supposer
Ga-^G'P^C"Y = o,
car la quadrique serait alors un cylindre; le premier membre de
l'équation du plan principal conjugué à la direction a, [3, y se réduit
donc à une constante différente de zéro.
Les deux autres racines de l'équation en S, si elles sont distinctes,
fournissent deux directions principales distinctes; on a ainsi trois
directions principales, rectangulaires deux, à deux; les plans princi-
paux qui correspondent aux racines non nulles sont donc perpendi-
culaires entre eux et parallèles à la direction des diamètres.
Si les racines non nulles sont égales, il correspond à la racine
double une infinité de cordes principales perpendiculaires à la direc-
tion des diamètres; en choisissant deux directions quelconques, per-
pendiculaires entre elles et aux diamètres, on aura une infinité de
systèmes de deux plans principaux rectangulaires passant par une
même droite.
273. Théorème. — Dans le cas des cylindres, le plan principal
correspondant à la racine nulle de l'équation en S est indéter-
miné.
Prenons pour axes des x et àes y les axes de symétrie d'une sec-
tion droite d'un cylindre à centres, l'axe des z étant perpendiculaire
PLANS PRINCIPAUX. 200
oux deux premiers axes; l'équalion du cjlindre est alors de la forme
Aarî^ A>2-f-D = o.
L'équation en S i*elative à ce cylindre est
S(A— S)(A.'~S) = o;
les racines sont
Si = o, S» "A, Sa = A'.
La direction principale correspondant à Si est délînie par les
équations
Aa = o, A'^ = o,
Cette direction est celle de l'axe des z; le plan principal corres-
pondant est visiblement indéterniiné.
On vérifie immédiatement que les denx autres racines donnent
pour plans principaux le plan xOz et le plan j/'Oz. Si ces racines
sont égales, A = A', le cylindre est de révolution et tout plan pas-
sant par son axe est un plan principal. r
Considérons maintenant le cas d'un cylindre parabolique. On peut
évidemment mettre l'équation d'un cylindre parabolique sous la
forme
y"^ — o.px — o.
L'équalion en S se réduit alors à S-(i — S) = o. A la racine nulle,
qui est double, correspondent une infinité de cordes principales pa-
rallèles au plan ^O^; le plan principal correspondant à chacune de
ces cordes est à l'infini, sauf celui qui correspond à la direction Oy
et qui est indéterminé. A la racine simple correspond la direction
Oy et le plan principal est le plan xOz. Le cylindre parabolique a
donc une infinité de plans principaux perpendiculaires à ses généra-
trices et un plan principal qui est parallèle aux plans du centre. Ces
résultats se vérifient d'ailleurs sur la forme générale
{ax ■+- by -r- czY-^ ia' -^ 'i-l>' y -H ac's -h c?' = o.
Conditions pour que l'équation du second degré /(a?, y, z) = o
représente une quadrique de révolution (axes rectangulaires).
27i. Nous savons déjà que la forme de l'équation d'une qua-
drique de révolution est
Aa+ Pî==o,
2.56 CHAPITRE XVI.
0- étant le premier membre de l'équation d'une sphère, A une con-
stante et P un polynôme du premier degré, qu'on peut d'ailleurs, sans
inconvénients, supposer homogène.
On a donc, dans ce cas,
cp(ar, y, z) = k{x'^-^y^-r- z^) -h P2
et, par suite,
^{cr, y, z) - A(a72-4-72_|- ^2) ^ p2.
Ce qui prouve que A est une racine double de l'équation en S rela-
tiveà cette quadrique.
Réciproquement, si l'équation en S a une racine double non
nulle S, on a identiquement
<p (a;, JK, ^ ) — S (072 -H j2 -4- ^2 ) = /i p2^
p désignant un polynôme entier homogène en x, y, z et h une con-
stante, l'équation de la quadrique est donc
S(;r2-i-j^2_|_^2)_|. /j.p2_|_ iQx^%Cy^-i.G'z + D = o,
c'est-à-dire
/ G G' C" D \
S ( a;2 + JK^-h22_i_2 a7_|_2j_j-2^-i_j _t- AP2
ou
Sa-+-/iP2 = o.
La condition nécessaire et suffisante pour qu'une quadrique soit
de révolution est que V équation en S relative à cette quadrique
ait une racine double et différente de zéro.
Équations de l'axe. — Supposons d'abord B, B', B" différents de
zéro. Par hypothèse,
B'B" _ B"B ,, BB'
S désignant la racine double; on a donc
cp(:r,7,^) = S(:r2-H^2_i_^2)_^BB'B"(|^^,
et, par suite,
T^ ^ y ^
B B' B"
y , _^
B'
PLANS PRINCIPAUX. 257
L'axe est la perpendiculaire abaissée du centre de la sphère t sur
le plan P; ses équations sont donc
B(..C).B.(..f)=B.(..£)..
Supposons, en second lieu,
B"=o, B'=o et (A-A')(A -A"; — B2 = o.
On a, dans ce cas,
cp(a-, j, ;:).-- A(a72-i-j^2^^*)-H(A'—A)72-f-(A"—A)52-^ iByz;
donc
(A'— A)Pî=[(A'— A)jK + B^]2.
Les équations de Taxe sont alors
C G"
G ^^X ^-*-Â
 = ^' X^-
II est facile de vérifier que l'axe est le diamètre conjugué au plan
auquel les cordes principales qui correspondent à la racine double
sont parallèles.
AXES.
275. On appelle axe d'une quadrique un diamètre perpendicu-
laire au plan auquel il est conjugué. C'est donc le diamètre con-
jugué à un plan principal.
Un axe ainsi défini est l'intersection de deux plans principaux.
En effet, rapportons une quadrique à trois axes rectangulaires,
l'axe des x étant un axe de cette quadrique, c'est-à-dire le diamètre
conjugué au plan j)/-05. Ce diamètre a pour équations
OU, en développant,
B"x -^ A> + B5 -+- G' = o, B'a- -+- BjK -h iVz -f- G" = o.
Ces équations doivent se réduire aux suivantes
Y — o, z = o;
donc
B''==B'=G'^GV^o.
NiEWKNGLowsKi. — G. an.. III. i-j
258 CHAPITRE XVI.
Ces conditions sont nécessaires; si elles sont remplies, les deux
équations considérées se réduisent à
A'y -4- B^ = o, By -h M' z = o,
ce qui montre qu'on doit supposer
A' A"— 625.^0.
L'équation de la surface est donc
Plx'^-\- A'72-i- A"z2_4_ 'x'Qyz + 2Ga7+ D = O.
La section par le plan yOz est, d'après ce qui précède, une co-
nique à centre; son centre est l'origine. On peut supposer que les
axes Oy et O^ sont les axes de cette conique et, par conséquent,
supposer B =: o ; l'équation de la quadrique est donc enfin
On voit ainsi que le plan xOy est conjugué à Oz et le plan xOz
conjugué à Oy\ donc O^r est bien l'intersection de deux plans prin-
cipaux.
Réciproquement, supposons que deux des plans de coordonnées
soient des plans principaux et quey'= o se réduise ky = o etyj = o
à ^r=o; on voit immédiatement que l'équation de la surface est de
la forme trouvée plus haut.
276. Remarque. — Un axe est un axe de symétrie, comme cela résulte de
la forme de l'équation précédente, mais la réciproque n'est pas vraie.
Cherchons en effet les conditions pour que l'axe des x soit un axe de sy-
métrie, les axes de coordonnées étant toujours supposés rectangulaires. Pour
qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit que les deux équations
Xx'^^X'y^^M' z^-^iByz + iB' zx-^iW xy + iCx-^'iCy + iC" z-^ D = o
et
S.x^'^k'y^-\-K"z''--^'}.Byz — iB'zx — iWxy-^iQ,x — -i.Gy—iC"z-+- h — o
soient équivalentes, ce qui peut avoir lieu de deux manières; ou bien
B'==B"== C'=C"=-o;
dans ce cas, l'axe des x est bien un axe de symétrie; ou encore
A = A'=A"=B==C = D = o;
PLANS PRINCIPAUX. 259
l'équation se réduit alors à
B'zx 4- B'x-y -f- C'y -+- G"z = o.
Or le diamètre conjugué au plau/0;; a pour équations
B"a:-i-C'=o, B'x-\-G"=o;
il est donc, en général, rejeté à l'infini.
Par exemple, si l'équation est
a-j -t- 5 = o,
on voit que l'axe des z est un axe de symétrie et aussi un axe ; mais l'axe des a:
est un axe de symétrie et non un axe; cela tient à ce que la surface est en-
gendrée par une droite mobile perpendiculaire à l'axe Ox.
1277. Équations des axes : i'* Quadriques à centre unique. —
Soit S) une racine de l'équation en S; les paramètres de la direction
principale correspondante sont proportionnels à
I I I
B(S,— A)' B'(Si — A')' B"(St — A")'
l'axe parallèle à cette direction étant le diamètre conjugué du plan
qui lui est perpendiculaire, cet axe a pour équations
B(S,-A)/;-B'(S,-A')/;=B"(S,-/i")/:.
2° Paraboloïdes. — L'équation en S ayant une racine nulle s'a-
baisse au second degré : on pourrait donc former les équations des
plans principaux qui correspondent aux deux racines non nulles S2.
S3 ; on aurait ainsi les équations de l'axe unique du paraboloïde con-
sidéré. On peut procéder autrement.
Les paramètres de la direction principale répondant à la racine
nulle sont fournis par les équations
Aa -hB'P-^B'y = 0,
B'a-^ A'P + By =0,
B'a-+-B3 -+-A"y = o.
Supposons AA' — B"2 ^ o; les deux premières équations sont dis-
linctes et la troisième en est une conséquence. On a donc
"- =.? = J-.
V b a"
Iv'axe étant le diamètre conjugué du plan perpendiculaire à cette
26o CHAPITRE XVI.
droite a pour équations
b' b a!'
On peut donner à ces équations une forme plus symétrique. En effet, on
peut les écrire ainsi
Vx= ^/>= -^fz
ou, en tenant compte de l'identité bb' — a"b",
bf:c=b'f;.^b"fL.
On peut mettre encore ces équations sous une autre forme. En effet, on en
déduit
b' b 'a" è2-+-6'2-+-a"2 b' -^ b">- -\- a!' >■
et, par suite, en posant
bi^b'-^-^a" ~ ''
les équations de l'axe peuvent s'écrire
(0 f'^^ikb', f'y=ikb, f'.^ika".
On en déduit facilement les coordonnées du sommet, c'est-à-dire du point
de rencontre du paraboloïde et de son axe. En effet, en écrivant l'équation
du paraboloïde sous la forme
^fx + yf'y -^ ^f'z -^tft^o,
on voit que les coordonnées du sommet vérifient les équations (i), lesquelles
se réduisent à deux, et l'équation
(2) k{b'x-\-by-^a"z) + (lx-^C'y -^Cz-^D = 0.
278. Équations du faisceau des axes d'une quadrique. — Soient a, p, y
les paramètres directeurs d'un axe ; cet axe est parallèle à une direction prin-
cipale; donc
?^ _ 9^ _ ?V.
a - p - Y '
d'autre part, le diamètre conjugué à un plan perpendiculaire à cet axe a pour
équations
fx __ Jj[ __ fz
p y'
Il en résulte que, pour tout axe,
Jx J y Jz
PLANS PRINCIPAUX. 26 1
OU, sous forme explicite,
a/;-4-by;+b7^ ^ By;-i-A'/;-i-B/: ^ B7;-+-B/;+Ay^
/a: /^ /=
ces équations, qui se réduisent à deux (voiV* Exercice 1), représentent le
faisceau des axes de la quadriquey.
Exemples :
1° Aa:2-f- A'72-4- A"^2-4-D = o,
on trouve
Aa? _ A> _ Pi-'z
X y z
ou, sous forme entière,
(A — A')ar7 = o, (A'— A")j5 = o, (A" — A) 2^ = 0,
ce qui donne
a: = O, JK = O ou ^ = O, 2 = 0 ou 5=0, 37 = o.
a° A'j'^ -j_ A"z2 -+- 2a: = o,
0 _ A> _ A''^
X y z
ou, sous forme entière,
7 = 0, 2=0.
279, Proulème. — Exprimer qiHune droite est un axe d^une
quadrique.
Soient
x — x^ _ .r — ro _ -g — -^0
a - p Y
les équations d'une droite. Cette droite est un axe si elle coïncide
avec le diamètre conjugué au plan qui lui est perpendiculaire, c'est-
à-dire avec le diamètre conjugué au plan défini par l'équation
(i) aa?-l- p_^-H Y^ = o.
Ce diamètre a pour équations
/„\ fx_Jy_ fz
^■^ a - p - y'
On exprime que les deux droites représentées par les équations (i)
et (2) coïncident en écrivant qu'elles ont deux points communs, par
202 CHAPITRE XVI. — PLA>S PRINCIPAUX.
exemple le point [xq, yo-, ^o) et le point à l'infini dans la direction a,
^, V. Ecrivons donc que ce diamètre passe par le premier point, ce
qui donne
f f f
et, en second lieu, exprimons qu'il est parallèle à la direction a, [3, y ;
donc
(4) t« = î^ = ?i.
a p Y
Les conditions (3) et (4) sont nécessaires et suffisantes. Les con-
ditions (4) étaient d'ailleurs évidentes a priori.
280. Problème. — Exprimer qu'un plan donné est un plan
principal.
Soit
ux -\-vy -\- wz-{-h=i <^
l'équation d'un plan. Le plan diamétral conjugué à la direction per-
pendiculaire à ce plan a pour équation
Les conditions demandées sont donc
u V w h
Remarque. — Un plan principal est un plan de symétrie et réci-
proquement. 11 peut cependant y avoir exception. Si l'on considère
le système formé par deux plans rectangulaires P, Q, l'un de ces
plans, P par exemple, peut être considéré comme un plan de symé-
trie, et n'est cependant pas un plan principal.
EXERCICES.
1. Trouver les directions principales d'une quadrique sans se servir de l'é-
quation en S.
— Il suffit de remarquer que les cordes principales sont les génératrices
communes aux cônes ayant pour équations
yiz— z^y — o, 5cp!p— a7o'; = o, a7o^ — jK<?x— o.
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ. 203
Les deux premiers cônes ont quatre génératrices communes, mais, en gé-
néral, trois de ces droites appartiennent au troisième cône, tandis que la
droite if = o, ^2= o ne lui appartient pas, excepté dans le cas où les deux
premiers cônes sont tangents suivant cette droite.
2. Trouver directement les cordes principales de la quadrique ayant pour
équation
— On a à résouilre le système
7. y 1T z
X ~ jK "' - '
Penser à la solution z =^ o, etc.
3. Déterminer les directions principales et les plans principaux des sur-
faces représentées par les équations données en Exercices au Chapitre XIII.
4. Plans principaux de la quadrique représentée par l'équation
kx"^-^ k' y^-h M' z"^ -h {Jix -^B'y -^B" zy — \ = o.
5. Equation en S relative à la quadrique ayant pour équation
z{ax-+- a y -{- a zY-^ t'{bx -~ b'y -t- b" zY -{- z" {ex -+- c'y -\- c" zY-\- d= o.
6. Même question pour
z{ax -^ by -Y- czY->r z'{a' x -¥- b' y -+- c' z^-^ z" {a" x -\- b" y -\- c" zY -{- d — o.
7. Plans principaux de la quadrique représentée par l'équation xy = o.
8. Discuter l'équation en S en axes obliques en employant la méthode de
l'équation en X.
CHAPITRE XVII.
RÉDUCTION DE L'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ.
(axes rectangulaires.)
PREMIÈRE MÉTHODE ." TRANSFORMATION DE COORDONNÉES.
281. Transformation auxiliaire. — L'équation (f{a:,j-,z) = o
représente un cône si l'on suppose A^o. Dans ce cas, l'équation
en S n'a pas de racine nulle; supposons ses racines distinctes :
264 CHAPITRE XVn.
Si, S2, S3. A chacune de ces racines coi-respond une direction prin-
cipale dont nous savons calculer les paramètres principaux, puisque
nous connaissons des nombres auxquels ils sont proportionnels. On
peut donc, sans changer l'origine, choisir trois nouveaux axes de
coordonnées rectangulaires ayant pour directions les trois directions
principales obtenues, et, par suite, les formules de transformation
seront
X = fxx' -\- a' y' -h % z\
a, [i, Y correspondant à la racine S, ; a', [3', y' à la racine S2, et a",
P", y" à la racine S3. On a ainsi
cp(a?, 7, z) = cp(aa7'+a'y-l-a"5', ^x' -^ ^' l' -^ P"-^', Y^' + t'j' "'" ï''-^') '
ou, en tenant compte des équations a'cp'^ -f- [î'cp'p + Y'?y ^= Oj • • • '
cp(a7,7, z) ^ cp(a, p, Y)a7'2+ ç(a', p', ^^')y2^_ (p(a", p", y")^'^;
mais
2cp(a, p,Y) = atfa-+- P?p-i-Y?y ^^SiC^^-^ P^"^T^) = ^^»'
d'où
?(«, P>y) = Si.
De même
On obtient ainsi cette formule fondamentale
^(x,y, z) = Six'^ -+'Siy'^-^Ssz'^.
Le calcul subsiste sans aucune modification si A = o; dans ce cas
l'une des racines, par exemple S3 = o, et l'on aura
'fi{x,y,z)-^ Sia7'2-+-S2/2.
Supposons, en second lieu, que deux racines soient égales, par
exemple, S, = Sa. La direction Oz' est déterminée; soient a", P", y"
ses paramètres principaux. On doit poser
a"a+P"P-i-Y"T = o;
ce qui exprime que Ox' doit être dans le plan passant par l'origine
et perpendiculaire à O^'; on peut prendre pourOic' l'intersection de
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ. 205
ce plan avec un second plan quelconque et, par suite, poser
on a ainsi
P
np"- mf ~ If—nT." ma"— /p"
I
£ /(np"- mf )« 4- (//— rta")2-+- (/"a"— ^P')^
On détermine ensuite a', [i', y' en posant
a" a' -4- P" p' -h y" y' = o>
a a' -4- p p' -t- Y t' — **'
a'-2 -t-p'2 -4-y'2 = I.
Le calcul s'achève comme plus haut et l'on a
o{x,y, z) ^ S,(a^'2+y2) ^ Sas'^
Si Si ;= o, la formule se réduit à
Si le cône est isotrope, il n'j a pas lieu de faire cette transfor-
mation.
Remarque. — Dans chacune des transformations indiquées, la
direction positive de chacun des nouveaux axes est indéterminée;
on pourra la choisir de façon que les deux trièdres Oxyz et Ox^y^ Zt
soient de même espèce.
282. Application. — Si l'on remplace S par une racine de l'équa-
tion en S, la forme
se change en une somme de deux carrés ; si les racines sont dis-
tinctes, il y a trois formes de décomposition distinctes : en effet, on
a identiquement
cp(^,7,2)-S(:r2 + 72+z2)^(S,-S):r'2+rS2-S)7'2-f-(S3-S)V2.
Supposons Si < Sa <C S3. On a
? - S, <{. r^ ( S2 - S, )/2 + ( S3- S, ) z'^ ^= P2 -^ Q'-,
© - Sî^l^ s^ (S, - Sî)a:'2 +(83- S2)s'2 ^ P'2— Q'2,
tp — S3(;/-(S,— S3)a:'2-H(S2- 83)-'^= — P"^- Q"-,
266 CHAPITRE XVII.
P, Q, P', Q', P", Q" désignant des polj'nomes entiers eu a:, y, z, à
coefficients réels.
On n'obtient une différence de carrés que si l'on remplace S par
la racine moyenne.
On peut arriver directement à ces résultats. En effet, je dis
d'abord qu'à deux racines différentes correspondent deux décompo-
sitions différentes. [Supposons, en effet, qu'on puisse écrire
cp — S <{; = eP2 -+-e'Q2,
(p -S'4^ = £P'2H-£'Q'2,
on en déduirait
(S'— S)lL = £(P2— P'2) -4- £'(Q2 — Q'2).
On peut trouver une infinité de valeurs non toutes nulles de
.r, y^ z pour lesquelles P — P' = o, Q — Q' = o ; pour un pareil
système de valeurs, le premier membre s'annulerait, ce qui est im-
possible, puisque ^ ne peut être nul que si x =y := z = o.
On a donc trois formes possibles de décomposition; donc on
peut poser
tp — Si<V= P2-f-Q2,
«p-Sîtl^^ P'2— Q'2,
Cp_S3t|.ES-P"2-Q"2:
de là
(S2 — S,)4/ = P2 _ P'2 + Q2 + Q'2.
On peut, pour une infinité de valeurs de x, y, ^, supposer P' = o,
d'où l'on conclut So — S, > o. On verrait, par un raisonnement
analogue, que S3 — S2 > o ; donc S, << So <C S3.
283. Rédaction de l'équation d'une quadrique à centre
unique. — 1° Transportons d'abord les axes parallèlement à eux-
mêmes au centre (xq, j^o? ^0) en posant
ce qui donne, comme on l'a déjà établi,
/(^, J) -s) = ?(^', j'j -s') + ^•
2" On applique ensuite à o(x',y' ^ z') la transformation précé-
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ. 267
dente, en posant
a:'=aX + a'Y-4-a''Z,
y = px4-p'Y + p"z,
ce qui donne
cp (a-',/, 3' ) = Si X» -+- s, Y2 H- S3 Zî ;
on obtient ainsi
/(^,j.,z)^S,Xî+S2Y2-+-S3Z2-t-?.
284. Réduction de V équation d' un paraboloïde . — On suppose
1" On conserve l'origine et l'on prend pour directions des nou-
veaux axes trois cordes principales en posant
X = dx' -\- n! y' -\- Cl" z' ,
y = '^x'-^-^y-^^"z\
z =ya7'-H y'j'-f-Y''^';
ce qui donne, en supposant que la racine nulle soit S),
f{x,y, z) = S2/2 -I- Ss-s'^ + iCix'-^ 2G;/4- 2C'; 5'-+- D,
où
Cl =Ga + C'p + C"Y,
C',= Ga'+G'P'-f-G'Y',
GÏ = Ga"'-+-G'P"-f-G''Y".
Je dis que C, est différent de zéro. En effet, nous supposons S, = o ;
donc
Aa +B''P-f-B'Y = o,
B'a + A'p-^BY =0.
On suppose AA' — B"^ ^ o ; si l'on posait en outre
GaH-G'p-+-G''Y = o,
on aurait A, = o, ce qui est contraire à notre hypothèse.
2" Cela posé, la section de la surface par le plan ^'03' = o est
une conique à centre; on peut la rapporter à ses axes de sjmélrie.
268 CHAPITRE XVII.
Il suffît d'écrire
■ /(.,r,.)=.s.(y-.gy-.s3(.'+|y
-4- 2 Cl hr — — p^ + -p^
en faisant la transformation définie par les formules
•^ "^ s; ~ * ' ^ ^ si ~ '^' ^ ~ ^^Gis; ~ icTs; ^ ^ " '
on obtient
/(a7,JK,5) = S2Y2M-S3Z2^2CiX.
285. Réduction de V équation d^ un cylindre à centres. —
1° En conservant la direction des axes, prenons pour nouvelle
origine un point quelconque [x^^ y^, z^), de la ligne des centres
en posant
x = Xo-^x\ y=yf,-\-y, z — Zo-hz';
on obtient
où
Di 3= Ca7o -4- G'jKo + C'zo -+- D.
2° On prend pour nouveaux axes des parallèles aux cordes prin-
cipales ; une racine de l'équation en S est nulle, supposons que ce
soit Si- On aura, en suivant la marche indiquée au n° 280,
286. Réduction de Véquation d'un cylindre parabolique. —
La fonction 'Z)[x.,y, z) étant un carré parfait, l'équation en S a une
racine double égale à zéro : posons Si = So ^= o. A la racine S3 cor-
respond une direction unique de cordes principales; je prends cette
direction pour nouvel axe des z. Pour déterminer a, [3, y, je pose
cx"a^-p"pM-Y"Y=ro,
Ga-}-C'p + C"Y=o
(de façon qu'en faisant la même transformation que pour un para-
boloïde on ait Ci= o). Nous avons déterminé Os' et O^'; pour Oy'
RÉDUCTION DE l'ÉQUATIO.N DU SECOND DEGRÉ. 269
on prend une perpendiculaire aux deux premiers axes. On obtient
ainsi
f{x,y,z)-^. S33'* -i- 1 C, y H- 9. G", z' -i- D.
Or
ce qui nous conduit à faire une translation des axes en posant
et enfin
Gï _ ' JL _ G? _ Y
83"' ^ ^ iç.\ 2g;s3~ '
287. Réduction de l équation d'un système de deux plans
parallèles. — L'équation en S a encore une racine double nulle;
soient S| = S2 = o et S3 p^ o.
On transporte les axes parallèlement à eux-mêmes, en prenant
pour nouvelle origine un point quelconque du plan des centres, ce
qui donne
/(^,7, -s) = ?(^'j' -') + Di,
Dj = Cxq-\- G'^o -t- G"zo-+- D.
Enfin, en prenant pour nouvelles directions des axes trois cordes
principales, on a immédiatement
/(:r,^,^)sS3Z2-t-D,.
DEUXIÈME MÉTHODE : USAGE DES INVARIANTS.
288. Formes réduites. — L'équation en S ayant toujours au moins une racine
différente de îiéro, une quadrique quelconque a, comme nous l'avons déjà
dit, au moins un plan principal à distance finie. Faisons un changement de
coordonnées et prenons ce plan pour plan des x^y. L'équation de la surface
sera alors, évidemment, de la forme
A-'i^'--l-^(a:',y) = o,
x',y',z' désignant les nouvelles coordonnées, cl g{x',y') un polynôme du
second degré au plus.
1° L'équation g{x',y') = 0 est du second degré; supposons qu'elle repré-
sente une conique à centre; on peut rapporter cette conique à ses axes de
symétrie, ce qui se fait par une transformation de coordonnées dans laquelle
270 CHAPITRE XVII.
la coordonnée z' ne change pas et, par suite la nouvelle équation sera, en
posant, pour plus de symétrie, z' =■ Z,
K\ Z2 -^ Al X2 + A'i Y2 + Di = o.
Si la conique qu'on vient de considérer était un cercle, la surface serait de
révolution, la réduction se ferait en prenant deux diamètres rectangulaires
de ce cercle.
2° g(^x' y') — o représente une parabole. En rapportant cette parabole à
son axe et à la tangente à son sommet, l'équation de la quadrique prendra
la forme réduite
A'iZ2 + A'iY2-4-2CiX = o.
3" g{x\y) — o représente deux droites parallèles. En prenant pour nou-
vel axe des Y la droite équidistante et pour nouvel axe des X une perpen-
diculaire, on obtiendra l'équation de la quadrique sous la forme
A"iZ2-+-A,X2-hDi =o.
4° g{^'i y') est du premier degré. Si l'on prend pour axe des Y la droite
représentée par l'équation g{x\ y') = o, l'équation de la surface devient
A';Z2h-2GiX = o;
5° g{x\ y') est une constante : la réduction est toute faite et l'équation
cherchée est de la forme
AÎZ2+Di = o.
Calcul des coefficients des formes réduites.
289. 1° Qiiadriques à centre unique. — La nouvelle origine est le centre
de la quadrique ; on a donc d'abord
TT
/( 3^, JK, 3 ) = cp ( ip', y , 45' ) -f- - ;
d'où
D -"
et en second lieu
cp(a7', /, z') = Al X2 -H A'i Y2 + A'( Z^.
Donc
o{x\ y\ z')— S(a7'2 + j'2+ ^'2) = (Al - S) X2-f-(A', — S) Y2-i-( A'^ - S) Z2.
Si S = Aj, le second membre se réduit à une somme de deux carrés; donc
Al est une racine de l'équation en S relative auxnouve aux axes : c'est donc une
racine de l'équation en S relative aux premiers axes et, par suite, on peut
poser Al = Si; de même A'i = S2, Aï = S3; Si, Sg, S3 étant les racines de
l'équation en S. On voit en outre que
^{X',y\ 5')- S, (^'2 4-/2+ -'2) ^ o
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ. 27 1
représente deux plans qui se coupent suivant le nouvel axe des X, car cette
équation peut s'écrire
(S2-S,)Y2-^mS,-S,)Z2 = o.
Cet axe n'est pas autre choso que la ligne des centres de la quadrique
dégénérée représentée par l'équation précédente; donc les équations
se réduisent à deux et représentent le nouvel axe des X.
On détermine de la même manière les deux autres axes.
L'équation réduite est
S1X2+S2Y2+ S3Z2+ ~ ^o.
'j." Paraholoïdes. — On a
/(:r, y, z) ^ A'^ Y^-t- A'{ Z^-f- 2G1X.
En menant par l'origine des parallèles aux nouveaux axes, on aura
<p(a:,7,z)-S(a72+j2 + z2)HH-Sy2 + (A',-S)y2^(A';-S)Z'2.
En appelant Si la racine nulle, on en conclut comme dans le premier ca?,
A'i = S2, Aj = S3. Les équations
d^ . '^? c ^? c
--i- — XZiX = 0, T- 2i5 V = O, V- — 2 0-3 = 0
dx dy -^ dz
se réduisent à deux et donnent la direction des nouveaux axes.
Nous savons calculer les coordonnées du sommet : on aura donc ainsi la
nouvelle origine et, par suite, la position des nouveaux axes. Reste à cal-
culer Cl. Or le discriminant H est un invariant; donc, si les axes primitifs
sont rectangulaires, on a
— Li4 02O3 = xl .
D'ailleurs S2 et S3 sont les racines de l'équation
S2 — ( A -f- A'+ A") S -+- a -t- a' -^ a" = o.
Nous poserons
A-f- A'-)- A" = M, a-H a'4- a"=: P,
donc
On obtient pour Ci deux valeurs égales et de signes contraires, car la di-
rection positive de l'axe des X n'est pas fixée.
On peut remarquer que le paraboloïde est elliptique si a -t- a'-(- a" > o,
hyperbolique si a -f- a'n- a" -< o.
3" Cylindre elliptique ou hyperbolique. — En suivant la même marche
272 CHAPITKE XVII.
que dans les cas précédents on obtient, en supposant Si = o, la nouvelle ori-
gine étant un point quelconque de la ligne des centres,
Nous savons déjà calculer Dj. On peut procéder autrement; en remarquant
que f(37, y, z, t) — Di ^^ est une somme de deux carrés, on voit que les
mineurs du premier ordre du déterminant
sont nuls. On a d'après cela
d'où
A
B"
B'
G
B"
A'
B G'
B'
B
A"
G"
G
G'
G" D-
-I
a
A'
B
G'
B
A"
G"
G'
G"
D- Di
Di
du
Di
o;
De même
En ajoutant ces équations membre à membre on obtient
D,
dA
dH
dïi
dX"
D, = 0;
D'ailleurs P ^ o, sans quoi l'équation en S aurait deux racines nulles, ce
qui n'a pas lieu dans le cas d'un cylindre à centres.
En outre si l'on nomme b et c les demi-axes de la section droite du cylin-
dre, on a
b^Si-hDi = o, C2S3-
d'où
62c2P = Df,
et, par suite, on peut poser
Di=6cv/P,
ce qui nous donne l'égalité suivante
du dU dH , ^Jl
. ^ <^H dH dH . j r •
L expression h = —r -h -n-. -+- -m, qui reste constante quand on tait une
oA oA' d\ ^ ^
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ. 278
transformation de coordonnées en conservant des a\es rectangulaires, se
nomme V invariant des cylindres. (Voir G. Darboux, Notes à la fin de la
Géométrie analytique de Bourdon)
Nous admettrons que L est encore constant quand P = o, c'est-à-dire dans
le cas du cylindre parabolique;
4° Cylindre parabolique. — L'équation réduite sera
SaZî+aCiX =0.
On a S3 = M et l'on peut calculer Ci en se servant de l'invariant L;
on trouve
L= — MCf;
d'où
L'équation réduite est donc
V-
MZ2-+-2Si/ — ^X = o.
Autre calcul. — On peut mettre l'équation du cylindre sous cette forme :
(ax-\- by -f- c^)--4- iQx -h •ïQ'' y -+- -iC" z 4- D = o
ou
P2-f-2Q =0.
Si le plan P est perpendiculaire au plan Q, P = o représente le plan prin-
cipal et Q = o le plan tangent perpendiculaire au plan principal. On est
ainsi conduit, comme dans le cas de la parabole (I, 284), à introduire une
indéterminée X et à écrire l'équation
(«37-4- by -\- cz -{-"ky
-\- i{C — a\)x -^ i{C' - b\)y-+-2iC"—cl)Z'i-D — l'- = 0,
puis à poser
a(G -aX)+6(C'— 6X)+c(C"— cX) = o,
ce qui donne
. _ aC-j-bC-hcC
~ a^ _,_ 62 -f- c2
L'équation du plan principal est donc
aC + bC-^-cC
ax -+■ by -h cz -\ t- ; — = o.
Pour mettre l'équation du cylindre sous la forme Y^ — ip S. = o, posons
ax -+■ by -\- C2 -i-X = Y /a* -h 6*4- c«,
■i{C — a\)x -\- i^C — b\)y -\- i{C — c\)z
= 2 X /(G — aX)»4-(G'— 6X)2-1-(G''— cXT^ ;
iNiEwiiNGLOWSKi. — G. an., III. 18
274
d'où l'on tire
CHAPITRE XVII.
P =
v/(G — aX)2-4-(G'-èX)2 + (G'— cX)2
donc
Or, l'identité de Lagrange donne
(a2+62+c2)[(G — aÀ)2 + (G'-6X)2-i-(C"-cX)2]
(aG'— èG)2 + (èG"— cG')2 + (cG-aG')S
(«G'— èG)2-^(èG"— cG')2 + (cG — «G')2
5° Système de deux plans parallèles. — L'équation en S a encore deux
racines nulles; en transportant l'origine en un point du plan des centres et
prenant l'axe des Z perpendiculaire à ce plan, l'équation prend la forme
S3Z2-HD1 =0.
On a S3 = M. Pour calculer Dj, il suffit de remarquer que
f{x,y,z,t)~D,t^
donc
est un carré; d'où il résulte que les mineurs du second degré du discrimi-
nant de cette forme sont tous nuls; donc
A G
G D — D,
ou
de même
et, par conséquent,
AD - C2 ^ AD„
A'D — G'2 = A'Di,
A"D-G''2= A"D,,
d'-H
d'-H
d'-U
^^'^^" ()A''t)A dAdX' _ N
M ~ M-
en désignant par N le numérateur.
Si l'on nomme lof la distance des deux plans, on a
83^2+ Di =0
ou
Di = — M^2.
N = - M2rf2,
Donc
N se nomme l'invariant d'un système de deux plans parallèles.
L'équation réduite est alors
La condition de réalité est par suite N < o.
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SliCOM) l)i:(.lil':. 276
SOMMETS. — LONGUEURS DES AXES d'uNE QUADRIQUE
DE LA PREMIÈRE CLASSE.
290. i" Ellipsoïde. — L'équation réduite d'une quadrique de la
première classe est
SiX^-f-SîYî+SsZî-f- " =0.
Celte quadrique sera un ellipsoïde si les coefficients S,, S^, S;,
ont le même signe. L'équation en S ayant ses trois racines réelles, le
signe de ces racines sera déterminé en appliquant le théorème de
Descartes.
Supposons donc que S,, Sa, S3 aient le même signe; l'ellipsoïde
H
sera réel si -- et S, ont des signes contraires. Chacun des axes
coupe la surface en deux points réels, symétriques par rapport au
centre et qu'on nomme sommets. L'ellipsoïde a donc six sommets.
La distance de deux sommets situés sur un axe se nomme la lon-
gueur de cet axe. Si l'on nomme 2a, 2^, 2 c les longueurs des
trois axes, on a
A A A
d'où
H /, H . H
Abi Ab2 AS3
l'équation de la surface peut donc se mettre sous la forme
X2 Y2 Z2
-— + vr + — - I = o.
a- 0^ c-
Si So Sa, S3 et — ont le môme signe, nous poserons
et l'équation deviendra
X2 Y2 Z^
Dans ce cas, l'ellipsoïde est imaginaire.
2" Ilyperboloïde. — Supposons en second lieu que deux racines
de l'équation en S, par exemple S, et Sa, aient le même signe et
que S3 ait le signe contraire. Alors, deux cas peuvent se présenter.
276 CHAPITRE XVII.
(a). S3 et — ont le même signe. L'axe des X et l'axe des Y coupent
la surface en des points réels et l'axe des Z la coupe en des points
imaginaires conjugués ; la surface a donc quatre sommets réels et
deux sommets imaginaires conjugués. Nous poserons
H ^, H o H
«2 = --^-, 62=—-—, C2=-— ,
de sorte que ia el ib seront les longueurs des axes réels et nous
appellerons 2 c la longueur de l'axe imaginaire. L'équation de la
surface est alors
X2 Y2 Z2
cette surface est un hypevboloïde à une nappe.
H
[h). S3 et — ont des signes contraires; dans ce cas Taxe des Z seul
coupe la surface en des points réels. Cette surface a donc deux som-
mets réels seulement et deux paires de sommets imaginaires conju-
gués. Si nous posons
H ,. H . H
a' = Tp
62 =
ASi AS2 AS3
l'équation prend la forme
X2 Y2 Z2
et représente un hyperboloide à deux nappes.
291. Equation aux carrés des longueurs des demi-axes d'une
TT
quadrique à centre. — Si l'on pose S p -+- — =: o et que l'on rem-
place successivement p par S|, S2, S3, on trouvera pour les valeurs
correspondantes de p :
1° Dans le cas de l'ellipsoïde réel : p, = a^, pa = 6^, p^ = c- ;
2" Dans le cas de l'ellipsoïde imaginaire : p, = — a^., pa = — ^^,
p3 = — c2;
3" Dans le cas de l'hyperboloïde à une nappe : p) ^= a^, p2 = 6^,
P3 = — C-;
4° Dans le cas de l'hyperboloïde à deux nappes : pi = — a^.
pa — — b^i p3 = c2.
On suppose conservées les notations précédentes.
RÉDUCTION UE l'éQUATION Dl' SECOND DEURÉ. 277
On peul donc dire que les valeurs de p sont les carrés des deml-
ionj;iicurs d'axe (pourvu que l'on appelle, jiar exemple dans le cas de
l'hyperboloïde à une nappe, ci lu demi-longueur de l'axe imaginaire).
H
D'après cela, si dans l'équalion en S on fait la substitution S = — — j
l'équation obtenue en p sera l'équation aux carrés des demi-longueurs
d'axes. Dans le cas le plus général, cette équation est
H
A
B"
B'
H
Âp
il
Tp
H
B'^
A'-+-
B-i-
cosv B'
B
cosX A'
Ap
il
II
COS [J.
cosX
202. On peut obtenir cette équation par une méthode géométrique, celle
de Galois. Supposons l'équation de la quadrique rapportée à ses axes de sy-
métrie
X2 Y2 Z2
X+B + G-' = ^'
et considérons la sphère concentrique ayant pour équation
X2 Y2 Z2
Le cône ayant pour sommet l'origine et pour directrice la courbe d'intersec-
tion de ces deux surfaces a pour équation
Ce cône se réduit à deux plans quand on remplace R^ par A, B ou G et il est
évident que pour ces valeurs de K^ la sphère est bitangenle à la quadrique.
Rapportons la quadrique et la spiière à des axes quelconques passant par
leur centre, mais pour plus de simplicité supposons ces axes rectangulaires;
leurs équations seront
'^{x,y, 2) -H - =0,
x^-k- y^-+- z^ — R- = o;
le cône aura alors pour équation
-H ihyz -\- iB'zx -h aB'xy = o.
(
278 CHAPITRE XVII. — RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ.
Pour que ce cône se réduise à deux plans, il faut et il suffit que
H
B" A'
B'
B'
H
B'
B
A"-
H
Les racines de cette équation en R2 sont A, B, C. On retrouve bien l'équation
déjà obtenue.
KXERCICES.
i. Deux quadriques homothétiques ont leurs axes parallèles et proportion-
nels. Examiner le cas de deux paraboloïdes homothétiques.
2. Exprimer que deux quadriques sont semblables et dans un rapport
donné k de similitude. En particulier exprimer que deux quadriques rappor-
tées à un système quelconque de coordonnées rectilignes sont égales.
3. Montrer qu'un paraboloïde elliptique peut être considéré comme la li-
mite d'un ellipsoïde ou d'un hyperboloïde à deux nappes dont un sommet
réel et le plan tangent en ce point restent fixes, les longueurs des axes gran-
dissant indéfiniment, mais les paramètres des sections principales contenant
le sommet fixe ayant des limites finies.
4. Un paraboloïde hyperbolique peut être considéré comme la limite d'un
hyperboloïde à une nappe dont un sommet réel et le plan tangent en ce point
restent fixes, les longueurs des axes grandissant indéfiniment, mais les pa-
ramètres des sections principales contenant le sommet fixe ayant des limites
finies.
5. Un cylindre parabolique peut être considéré comme la limite d'un para-
boloïde dont un des paramètres croit indéfiniment, ou encore comme la li-
mite d'un ellipsoïde de révolution aplati, dont un sommet d'une ellipse méri-
dienne ainsi que le plan tangent en ce point restent fixes, les axes de cette
ellipse grandissant indéfiniment, mais son paramètre ayant une limite finie.
6. Trouver le volume d'un ellipsoïde rapporté à trois axes de coordonnées
quelconques.
7. Appliquer la réduction aux exemples donnés en Exercice au ChapitreXIII.
8. Les équations
(ai.r -f- biy -f- Ci z^-hia^x
{ayx -4- a^y -+- a^zy-h {bix
représentent, si les axes sont rectangulaires, deux ellipsoïdes égaux, en sup-
posant le déterminant des neuf coefficients différent de zéro. (Jacobi.)
^27
-h Ci
zy-
-+-
(«3^-1-
bsy + Cizy =
I,
627
-+- 63
zy
-+-
(Ci X -+-
Ciy -hC3^)-2 =
I
PÔLES ET PLANS POLAIRES. 279
CHAPITRE XVIII.
OLES ET PLANS POLAIRES.
293. Définition. — On dit que deux points A, B sont conjugués
harmoniques par rapport à une quadrique quand ils sont conjugués
harmoniques par rapport aux points d'intersection de cette quadrique
et de la droite AB. L'équation de la quadrique étant /(^, y^ z, t) = o
en coordonnées homogènes ou létraédriques, et les coordonnées de A
étant Xq, yo, Zq, Iq', celles de B : ^, , j^i , 5, , f, ; les points d'intersec-
tion de AB et de la quadrique s'obtiennent en remplaçant dans les ex-
pressions Xo-i-KXt, . . ., X successivement parles racines de l'équa-
tion y'(.ro+ "kxi, yo+ ^-yi, ^0 + ^^t? ^0+ ^^^t )^ o. On en conclut,
comme dans le cas des coniques, que la condition pour que A et B
soient conjugués est
àf àf df df
' dxo -^ dfo àzo dto
PLAN POLAIRE d'uN POINT.
29i. Le lieu des conjugués d'un point A /?«;• rapport à une
quadrique est en général un plan P, qu on nomme le plan polaire
de A.
En effet, le lieu des conjugués de A(xo, j^o? ^o? '0) a pour équation
i)f df df df
dxo •" àfo dzo dfo
Le point A se nomme le pôle du plan P.
Rappelons que le plan de la courbe de contact d'un cône circonscrit
à une quadrique est le plan polaire du sommet de ce cône par rapport
à cette quadrique.
[1 résulte de la forme de l'équation obtenue, que le plan polaire
d'un centre est à l'infini et que le plan polaire d'un point double est
indéterminé.
Le plan polaire du point à l'infini dans la direction (a, ^, y) est le
20O CHAPITRE XVIII.
plan diamétral conjugué à cette direction; c'est en effet le lieu des
milieux des cordes parallèles à cette direction.
D'ailleurs, en écrivant l'équation du plan polaire de A sous la
forme
àf àf df , df
on voit que si l'on fait .Tq = a, yo = [S, Zq = ^; «o = o on obtient
df „ df Of
dx ^ oy oz
295. Problème. — Trouve?^ le pôle 'd^un plan, par rapport à
une quadrique.
Soit, en coordonnées homogènes,
u X + vy -\- w z -k- rt ^= o
l'équation d'un plan. Il s'agit d'identifier cette équation avec celle du
plan polaire d'un point (.ro,yo? ~-oi h)
df df dt df
ôXq •" dy^j dzo dio
On obtient ainsi, en introduisant une inconnue auxiliaire 1 :
àf . àf . df . àf .
dxo àyo Ozq dtç,
ou, en développant,
A 370+ B"j^o + B'^o + G^o — lu = o,
B"xq-{- A'ro -t- Bso -t- G'^o — 1^' — o,
(1) ■ , ^
' B'xq -+- B yo -+- .V Zo + G' io — '^ «' = o,
G 370+ G'^o + G"^o+ D to — 1 r = o.
Discussion : 1° H ^ o. — Quelle que soit la valeur attribuée à À,
ce système d'équations détermine Xq, y^, ^o? ^0 en fonction de \.
Donc, dans une quadrique proprement dite (ellipsoïde, hjperboloïde
ou paraboloïde), tout plan a un pôle à distance finie ou infinie. Cal-
culons les coordonnées de ce pôle. Si l'on nomme a, a\ . . ., b" , c,
c', c", d^ (d = A) les coefficients des éléments de H, on trouve, en
appliquant la règle de Cramer
llxo=:\{au A- h" V -\- b' w -^ cr),
PÔLES ET PLANS POI. AIRES. 28 1
Cl des valeurs analogues pour ro- ^'^'i appelanl — 1' (", <S «^ /'),
comme nous l'avons déjà fait, le premier membre de l'équalion tan-
genlielle de la quadrique donnée, on obtient pour les coordonnées
du pôle du plan (//, r, w, /■) les formules
_ l dF _ X ()F _ X (^F _ X (JF
2 11 OU "^ 2 H d^' 2 H aw 2 H or
On reconnaît ainsi que si un plan passe par son pôle il est tangent
à la quadrique et le point de contact est le pôle.
Le pôle est rejeté à l'infini si ,~ =0, ou
eu H- c' i-' -r- c" iv -t- dr = o,
c'est-à-dire quand le plan passe par le centre de la quadrique.
Pour mieux préciser ce résultat, considérons une quadrique à centre rap-
portée à son centre et ayant pour équation
Ax^-h A'y--\- iVz'^^ D = o.
11 s'agit d'identifier les équations
\xxo-h iVyyo-^' .V'zzo-h D = o,
ux-h- vy -+- wz -f- /• = o,
ce qui donne
A-tq _ A'ro _ k" zt, _ D
U V W !•
T 1 - 1 .1 1 I / X I D« Dv Dw
Les coordonnées du pôle du plan («, v, w, r) sont donc -^ > tt~' T»~ »
on voit bien que le pôle est à l'infini, dans la direction conjuguée au plan
donné, quand ce plan passe par le centre. Pour exprimer que le plan est tan-
gent, il suffit d'écrire qu'il contient son pôle, ce qui donne l'équation tangen-
tielle de la quadrique
S'il s'agit d'un paraboloïde
k' y^-\- A" z'^-r- 'XX = o,
on identifie
A' jvjo ■+- A-'zZo -f- ;r -f- a?o = o
avec l'équation du plan donné; on trouve ainsi
_ r V w
U Au Au
Le pôle est donc à l'infini si u = o, c'est-à-dire si le plan donné est parallèle
202 CHAPITRE XVIII,
à l'axe du paraboloïde. L'équation langentielle est
2° H = o. — La quadrique a un ou plusieurs points doubles.
Supposons d'ïibord que la quadrique donnée n'ait qu'un point double et
soient a?i, j-j, Zi, t\ les coordonnées de ce point.
Des équations (i) on déduit
'^/ àf df df .,
ou
àf df df df . ,
^«^. -^'^»#;-^^«5t"^'"57; = "^("^'+'•^'-^"^^*-^''''^•■
Mais le premier membre est identiquement nul, puisque -^r— = o, ^r^- = o, ... ;
d'autre part on doit supposer X ^ o, donc
uxi + vyi ■+- wzi + rti = o,
ce qui prouve que le plan donné doit passer par le point double. Dans ce cas
les équations (2) se réduisent à trois comme on le voit en multipliant par a^o,
.Xoj-^O) ^0) 6t ajoutant membre à membre. Il y a donc alors une ligne de pôles
dont on obtiendra les équations en éliminant X.
Exemple. — Soit
Aa;2+ A'jk2_j_ A"^2 = o
l'équation d'un cône. Identifions l'équation du plan donné avec
A xxq h- A'jkj'o h- A" zzq = o ;
on doit poser r = o et l'on a ensuite
A 3^0 _ A>o _ A"zo ^
Il t» w '
en regardant .^0,^0; -^o comme des coordonnées courantes nous obtenons les
équations de la ligne des pôles conjuguée au plan donné, ou polaire de ce
plan.
Cas du cône isotrope. — La polaire du plan (a, v, w, o) par rapport au
cône isotrope
372 + ^2-4-^^= o
a pour équations
X _ y _ ^
u V w
c'est donc la perpendiculaire au plan donné.
On en déduit cette conséquence remarquable : la normale en un point
d'une surface est la polaire du plan tangent en ce point par rapport au cône
PÔLES ET PLANS POLAIRES. 283
isotrope dont le sommet est au point de contact. Celte remarque est utile
dans les transformations homographiques.
Cas du cylindre. — Soit
Xx^-\- My^-^ D = o
l'équation d'un C} liiulrc. I-e plan polaire du point (j^oi y^i ^o) ^ pour équation
A xxo -f- Pi-'yyo + D = o,
il est parallèle à la ligne des centres; l'équation précédente ne dépend pas
de Zq'. elle représente le plan polaire d'une parallèle à l'axe; le plan
(a, V, w, r) ne peut avoir un pôle que si w = o, c'est-à-dire si le plan est
parallèle à la ligne des centres; s'il en est ainsi on trouve une ligne de pôles
ou polaire du plan; ses équations sont
Aa: _ A'^ D
u V r
si /■ = o, c'est-à dire si le plan passe par la ligne des centres; sa polaire est
rejetée à l'infini.
Cylindre parabolique. — Soit
y^ — ipx = o
l'équation réduite d'un cylindre parabolique. Le plan polaire du point
{xq, yç), Za) a pour équation yy^ — px — pxo= o; il est donc parallèle aux
génératrices. Réciproquement la polaire d'un plan parallèle aux génératrices
et représenté par
ux -h vy -\- r = o
a pour équations
pv r
y—— —, x= -;
u u
elle est donc parallèle aux génératrices et rejelée à l'infini si u = o, c'eàt-
à-dire si le plan donné est parallèle au plan principal.
En second lieu, si la surface a une ligne de points doubles, on voit, comme
plus haut, que le plan polaire d'un point quelconque passe par la ligne des
points doubles et réciproquement, à tout plan passant par cette ligne cor-
respond un plan, conjugué harmonique du premier par rapport aux deux
plans auxquels se réduit la quadrique. Les équations (2) se réduisent alors à
deux et l'on obtient l'équation du plan conjugué au premier en éliminant X.
Rnfin, s'il y a un plan de points doubles, les quatre équations (i) se ré-
duisent à une seule; le plan polaire d'un point donné coïncide avec le plan
double et le pôle d'un plan coïncidant avec ce plan double est indéterminé.
POSITIONS RELATIVES DU POLE ET DU PLAN POLAIRE.
29G. Théorème. — Quand un point se déplace sur un diamètre
d'' une quadrique à centre unique, son plan polaire par rapport
284 CHAPITRE XVIII.
à cet^e quadrique conserve une direction fixe, conjuguée à ce
diamètre.
En effet, soient x^^ j>^oj ^o> ^o les coordonnées du centre de la qua-
drique ; a, [3, Y les paramètres du diamètre considéré. Un point quel-
conque de ce diamètre a pour coordonnées a^o + ^^a, j^o + ^^^>
^0 + ^^Yj ^0- Le plan polaire de ce point a pour équation
il est donc parallèle au plan diamétral conjugué à la direction
(^, P, Y)-
On peut préciser davantage. Prenons pour axe des x un diamètre et pour
axes des j' et des z deux diamètres conjugués de la section de la quadrique
par le plan diamétral conjugué à l'axe des x. L'équation de la quadrique
sera de la forme
Aa72-i- A'jk2_^ A"^^ _i_ d = o.
Si l'on suppose le diamètre Ox réel, sa longueur -xa est donnée par l'équa-
tion Aa2 _4_ D = o. Le plan polaire du point {x^, o, o) a donc pour équation
xXi^ — «2 — o. On verrait de même que si ce diamètre est imaginaire, le plan
polaire aura pour équations xx^^ + «2 _ q^ Qgg équations se discutent comme
celles relatives aux coniques.
Cas d'un paraboloïde. — Une sécante menée par un point M
parallèlement à l'axe d'un paraboloïde coupe cette surface en un
seul point A à distance finie, le second point d'intersection B étant à
l'infini; il en résulte que le point A est le milieu du segment MM',
M' étant la conjuguée de M. Réciproquement, si l'une des extrémités
d'un diamètre mené par M est le milieu de MM', l'autre extrémité
est à l'infini et la quadrique est un paraboloïde, en supposant qu'il
s'agisse d'une quadrique a_yant un centre unique à distance finie ou
à l'infini.
Il convient de reprendre celte question par le calcul. Considérons une
quadrique quelconque et prenons pour axe des x un diamètre, l'origine
étant l'une des extrémités, à distance finie, de ce diamètre. Le plan tangent
à l'origine a une direction conjuguée au diamètre qui y passe; on peut sup-
poser la section par le plan tangent rapportée à deux directions conjuguées;
l'équation de la quadrique sera de la forme
Aa^2_{_ pj y%_j^ ^."^2 _j_ 2Ga7 = o.
Le plan polaire du point (a^o, o, o) a pour équation
A a7.ro -f- G ( a? + a7o ) ~ o.
PÔLES ET PLANS POLAIRES. 285
Cette équation se réduit à
X -+■ Xq = O,
si A = o et réciproquement. La propriété considérée est donc une propriété
caractéristique des paraboloïdes et du cylindre parabolique.
PROPRIÉTÉS DES POLES ET DES Pl.ANS POLAIIIES.
297. Théouèmes. — 1° Si le plan polaire d'un point m passe
par unpoint p, réciproquement le planpolaire de p passe par w,
car m et p sont conjugués.
Corollaire. — Le pôle du plan passant par trois points a, b, c
est le point commun aux plans polaires de ces trois points.
2° Si un point m se déplace dans un plan P, son plan polaire M
pivote autour de p, pôle de Pet réciproquement, si un planM
pivote autour d'un point p, son pôle m se meut dans le plan V,
polaire de p.
Mêmes démonstrations que pour les coniques (t. I, p. 4i5)-
Droites conjuguées.
298. 1° Si un plan tourne autour d'une droite D, son pôle décrit une
droite Di; 2° si un point se meut sur Dj, son plan polaire tourne autour
de D; 3" si unpoint se meut sur D, son planpolaire tourne autour de D, ;
4" si un plan tourne autour de Di, son pôle décrit la droite D.
En effet : i" Soient a, b deux points de D et A, B leurs plans polaires par
rapport à une quadrique donnée. Si un plan passe par a, son pôle est dans
le plan A; s'il passe en outre part, son pôle est dans le plan B; il est donc
sur la droite Dj, intersection des plans A, B.
2° Un point m de Di est dans le plan A, donc son plan polaire passe
par a; m étant aussi dans le plan B, son plan polaire passe par b. Donc M,
plan polaire de m, contenant a cl b contient la droite D.
Si l'on considère deux points ai, bi de D|, leurs plans polaires Ai, B|
se coupent suivant D; cette remarque suffit pour établir les deux, dernières
parties.
On peut donner aux démonstrations précédentes une autre forme. Soient
Xq, yo, Zo, <o et ^> ^> ^> '> 'es coordonnées de deux points a, b de D. Le
plan polaire d'un point quelconque m de D, m ayant pour coordonnées
XQ-hlxi, yo-^ ^yu • . -, a pour équation
P„H-XP, =0,
286 CHAPITRE XVIII.
Pq = o et Pi = o étant les plans polaires de a et 6; ce qui démontre la troi-
sième partie et prouve, en outre, que, si m décrit D dans un certain sens,
son plan polaire M tourne autour de Dj dans un sens déterminé, qui sera
renversé si m décrit D en sens contraire. La quatrième partie se trouve ainsi
établie.
En second lieu, les plans polaires de quatre points Xj, "ki, X3, X^ de D
ayant pour équations Pq -r- Xi Pi = o, Pq + X2 Pi = o, . . . , on obtient ce théo-
rème important :
Le rapport anharmo nique de quatre points en ligne droite est égal au
rapport anharmonique de leurs plans polaires par rapport à une qua-
drique quelconque.
Soient Uq, Vq, Wq, r^ et «i, Pi, Wj, ri les coordonnées de deux plans Mq, Mi
passant par D; un plan quelconque M, mené par cette droite, a pour coor-
données Mo + Xmi, Po + ^ ^1) «'o -+- X np-i, ro-f-X/'i-Si F(m, (^, w, r) = o est
l'équation tangentielle de la quadrique donnée, le pôle du plan défini donné
par l'équation
( Mo ^- X «1 ) ^ H- ( Pn ^- X Cl ) ^ -t- ( (Vo + X tVi ) ^ -4- ( /'o H- X /'i ) if = o
a pour coordonnées ponctuelles
^F . d¥ àY . d¥ dV . d¥ d¥ . dV
-r hX— -, hX-^, hX- — , 4-X-— ,
ouq oui ovo ovx dwo owi or ori
c'est donc un point m de la droite passant par les pôles mo, nii des deux
premiers plans Mq, Mi ; si M tourne toujours dans le même sens autour de D,
ni décrit Di tout entière dans un sens déterminé ; les deux autres parties sont
ainsi démontrées.
299. Théorème. — Le lieu des pôles d'une droite D par rapport aux
sections obtenues en coupant une quadrique Q par des plans menés
par D est la droite Di conjuguée de D par rapport à Q.
En effet, les plans polaires de tous les points de D passent par le pôle p
de cette droite par rapport à l'une quelconque des sections considérées,
puisque ce pôle et un point quelconque de D étant conjugués par rapport à
la section sont aussi conjugués par rapport à la quadrique. On voit ainsi
que, si 5 est le sommet du cône circonscrit le long de cette section, la droite
Di est la droite ps.
300. Positions des droites D e^ Di. — Menons par D un plan diamétral de
la quadrique Q et prenons pour axe des x le diamètre de la section qui est
conjugué à la direction de D, l'axe desjK étant la tangente à l'une des extré-
mités de ce diamètre; enfin, l'axe des z ayant une direction conjuguée au
plan diamétral considéré. L'équation de la quadrique est alors
Aa72-f- A'72 -H A"z^--i-'2Cx = 0;
PÔLES ET PLANS POLAIRES. 287
et les équations de D étant
5 = 0, 37 = Xq-
La droite conjuguée Dj, intersection des plans polaires de deux points
de D, a pour équations
Xxxo-\- C{x -{- Xo) = o, ^ = 0.
On voit ainsi que D et Dj rencontrent un diamètre, qu'elles partagent har-
inoniquement, et de plus elles ont des directions conjuguées par rapport aux
sections faites par des plans parallèles au plan tangent mené à l'une des
extrémités du diamètre considéré. C'est ce que l'on voit très simplement par
la Géométrie.
En particulier, si D est tangent à la quadrique, Di passe par le point de
contact de D et est aussi tangent à la quadrique.
Dans le cas d'un ellipsoïde, pour obtenir deux droites conjuguées il suffit
de couper cet ellipsoïde par un plan diamétral, de tracer le diamètre con-
jugué et de mener par deux points divisant ce diamètre harmoniquement
deux droites D, Dj parallèles à deux diamètres conjugués de la section dia-
métrale.
Dans le cas d'une sphère, on partagera un diamètre harmoniquement, et,
par les points obtenus, on mènera deux droites perpendiculaires entre elles
et perpendiculaires à ce diamètre.
Autre construction. — La droite Dj, conjuguée de D, peut encore être
obtenue autrement : Di passe par les points de contact des plans tangents
menés par Y) à la quadrique.
En effet, le plan polaire de chacun des points d'intersection de D, avec la
quadrique Q est tangent à cette quadrique et passe par D, et réciproque-
ment le point de contact de tout plan tangent mené à Q mené par D est
sur Dj .
On retrouve ainsi cette proposition : on peut mener par une droite D
deux plans tangents à une quadrique. Ces deux plans peuvent être réels ou
imaginaires; ils sont confondus en un seul si D est tangent à la quadrique,
car D| est alors aussi tangente.
301. Plans conjugués. — On dit que deux plans P, V sont conjugues
par rapport à une quadrique quand le pôle de l'un est sur l'autre. Soit
F(m, V, w, r) = o l'équation tangcntielle de la quadrique (supposée non déve-
loppable) et soient u, v, w, r et u' , v' , w'^ r' les coordonnées tangentielles des
deux plans; le pôle du premier a pour coordonnées ponctuelles ;t— ' -j" j
d¥ d? . , , j , •
-7—. T— ; ce point est dans le second plan si
dw or
.d¥ ,dY , d¥ ,d¥
u \-v hW -; \- r —-=0.
du ov ow or
CHAPITRE XVIII.
S'il en est ainsi, réciproquement, le pôle du second plan est dans le
premier.
La condition précédente peut s'écrire
u!
H
v'
w'
r'
0
U i> w
r
302. Les plans tangents menés à une quadrique par l'intersection de
deux plans conjugués sont conjugués harmoniques par rapport à ces
deux plans et réciproquem.ent.
En effet, l'équation
F(m -f- X«', V -\-\v\ w -^\ w\ r + X/-') = G
détermine les plans tangents menés par l'intersection des deux plans P, P';
la condition nécessaire et suffisante pour que les plans correspondant aux
deux racines X', X" de celte équation forment avec Pet P' un faisceau harmo-
nique est X'-t- X" = o; ce qui donne
,dY ,dY ,dY ,dY
u -7 \- V - — \- w -. v- r •— — o.
ou ov ow or
EXERCICES.
1. Étant données deux droites D, D, conjuguées par rapport à une sphère,
les sections de cette sphère par un plan quelconque passant par D, et par un
plan quelconque passant par Di, sont des cercles orthogonaux; en faisant
varier les plans, on obtient ainsi deux familles de cercles orthogonaux tracés
sur la sphère.
Montrer que, réciproquement, si deux familles de cercles orthogonaux
sont tracées sur une même sphère, ces cercles peuvent être obtenus par le
mode de génération précédent.
2. Transformer par inversion la propriété précédente, le pôle d'inversion
étant un point de la sphère.
3. On considère le cône ayant pour sommet un point A et pour directrice
une section plane d'une quadrique; montrer que ce cône coupe la quadrique
suivant une seconde courbe plane; connaissant l'équation du plan P de la
première conique, trouver celle du plan Q de la seconde; prouver que le plan
polaire de A et le plan passant par A et par l'intersection des plans P et Q
forment un faisceau harmonique.
4. Dans l'exemple précédent, si le plan P enveloppe une quadrique don-
née, trouver l'enveloppe du plan Q.
PÔLES ET PLANS POLAIRES. 389
f). On (lit qu'un tétraèdre est conjugué à une quatirique donnée ou que la
quadriquc est conjuguée au tétraèdre, si chaque sommet est le pôle du plan
de la face opposée. Former l'équation générale des quadriques conjuguées à
un tétraèdre pris pour tétraèdre de référence.
6. Former l'équation tangentielle d'une quadriquc rapporlt-e à un tétraèdre
conjugué.
7. Exprimer qu'une quadriquc rapportée à un tétraèdre conjugué est tan-
gente à un plan donné. En conclure que les quadriques conjuguées à un té-
traèdre donné et ayant un plan tangent commun ont sept autres plans
tangents communs. Etudier les cas où certains de ces huit plans sont coïn-
cidents.
8. Lieu des pôles d'un plan donné par rapport aux quadriques conjuguées
à un tétraèdre donné et tangentes à un plan donné. Lieu des centres de ces
quadriques.
9. Lieu des pôles d'un plan donné par rapport aux paraboloïdes conjugués
à un tétraèdre donné.
10. Appelons : 1° indice d'un point, par rapport à une surface du second
degré, le rapport des distances de ce point et du centre de la surface au
plan polaire de ce point; 2° indice d'un plan le produit des dislances du
pôle du plan et du centre de la surface à ce plan ; 3° indice d'une droite
le rapport que l'on obtient en divisant le carré de la demi-corde déterminée
par cette droite, dans la surface, par la quatrième puissance du demi-dia-
mètre parallèle à la droite.
On demande de trouver d'autres expressions pour la valeur de ces indices.
(Faure.)
11. Lorsqu'une quadriquc est conjuguée à un tétraèdre : i" la somme des
carrés des demi-axes est égale à la somme des inverses des indices des arêtes
du tétraèdre; 2° la somme des carrés des inverses des demi-axes, prise en
signe contraire, est égale à la somme des inverses des indices des faces du
tétraèdre; 3" le produit des carrés des demi-axes, pris en signe contraire,
est égal au produit des inverses des indices des sommets du tétraèdre, mul-
tiplié par trente-six fois le carré du volume du tétraèdre. (Faure.)
12. On donne une quadriquc et un plan. Si l'on prend dans ce plan trois
points conjugués à la surface, la somme des inverses des indices de ces
points est égale à l'inverse de l'indice du point où le plan est rencontré par
le diamètre qui lui est conjugué. (Faire.)
13. Une quadriquc étant conjuguée à un tétraèdre, la somme des inverses
des indices des centres des sections déterminées dans la surface parles faces
du tétraèdre est égal à — 3. (P'aure.)
ii. On donne une quadriquc et un tétraèdre abcd\ si l'on désigne par A,
13, C, D les faces de ce tétraèdre opposées aux sommets a, 6, c, d et par A'
!>/ /-./ lA/ 1 I 1 • j 1 V cos(A, A') ,
li , L , D les plans polaires de ces sommets, la somme > -^ — dans
' ' ^(a,A)(o,A')
NcEWENGLOWSKi. — G. an , IIL 19
agO CHAPITRE XIX.
laquelle o est le centre de la quadrique est constante. On désigne par
(a, A) la distance de a à A, .... (Fa lue.)
15. On donne un tétraèdre conjugué à une quadrique. Si l'on désigne par
I l'indice, par rapport à la quadrique, du centre d'une sphère inscrite au té-
traèdre, et par Rie rayon de cette sphère, l'expression — a la même valeur
pour toutes les sphères inscrites au tétraèdre.
16. On donne une quadrique et deux droites L, M. Sur L on prend deux
points arbitraires a, b et l'on trace les plans polaires de ces points, qui cou-
pent M en c et c? et le diamètre parallèle à M en e et f. L'expression
Oe.Of. ; dans laquelle 0 désigne le centre de la quadrique, est con-
cd
stante. (Faure.)
CHAPITRE XIX.
POLAIRES RÉCIPROQUES.
303. Surfaces polaires réciproques. — L'enveloppe des plans polaires des
points d'une surface non développable S par rapport à une quadrique D est
une surface non développable S', car le plan polaire d'un point de S dépend
de deux paramètres; je dis que réciproquement la surface S est l'enveloppe
des plans polaires des points de S' par rapport à la même quadrique direc-
trice.
En effet, soient a, b, c trois points de S et A', R', G' leurs plans polaires ;
le point m' commun à ces trois plans est le pôle du plan abc. Si 6 et c vien-
nent se confondre avec a, le point m' a pour limite le point de contact a' du
plan A' et de la surface S', et, d'autre part, le plan abc devient le plan tan-
gent en a à la surface S; on voit ainsi que S peut être considérée comme
étant l'enveloppe des plans polaires des points de S'; il y a donc réciprocité.
La démonstration précédente suppose que S ne soit pas une surface déve-
loppable; voici une nouvelle démonstration, qui fera nettement ressortir cette
hypothèse.
Supposons les coordonnées x, y, z d'un point quelconque m de S expri-
mées au moyen de deux variables indépendantes m, v\ et soient
x = f{u,v), y=^fi(u,i>), z^fi{u,v).
Si l'équation de la quadrique D est ¥{.t, y, z^ t) = o, les coordonnées du
POLAIRES RÉCII'UOQUES. 29 1
point de contact m' du plan polaire de m avec son enveloppe sont détermi-
nées par les équations
(2)
(3)
àj_ àV_ f]^ àV_ dfi dV _
du dxi du dyi du dzi '
^/ iE <^A <^F àFj dF _
dv dxi di^ dyi dv dzi
Le plan polaire de m' par rapport à D a pour équation
dF
dF
dF
^ dxi ^àfi '^ " dzi
dF
df.
Si l'on élimine Xi, yi, Zi, ti entre les équations (1), (2), (3), (4 )) on obtient
l'équation
x — f{u,v) y~fi(,u,v) z — f2iu,v)
df àf^ dj^
du du du
àf àf, djj.
dv dv dv
= 0,
qui représente le plan tangent en m à la surface S.
Les deux surfaces S, S' sont dites polaires réciproques par rapport à la
quadrique D.
30i. Etant donnée l'équation d'une surface non développable, trouver
celle de sa polaire réciproque.
Soient «p(K, v, tv, r) = o l'équation tangenlielle d'une surface non dévelop-
pable, et /{x, y, z, t) = o l'équation ponctuelle de la quadrique D; enfin,
soient x, y, z, t les coordonnées d'un point quelconque m de la polaire réci-
proque S'.
On obtiendra l'équation ponctuelle de S', en exprimant que le plan polaire
de m par rapport à D est tangent à S, ce qui donne immédiatement
On voit ainsi que la polaire réciproque d'une quadrique est aussi une qua-
drique.
303. Polaire d'une sur/ace développable. — Nous définirons la surface
])olaire d'une surface développable comme étant le lieu des pôles des plans
tangents à cette sur/ace. D'après cela, soient
o{u,v,w,r) = o, Oi{u,v,w,r) = o
les équations tangentielles d'une surface développable. En écrivant que le
plan polaire d'un point x, y, z, t par rapport à la quadrique D est tangent à
292 CHAPITRE XIX.
celte surface, on obtient les deux équations
"îifx, fy, fz, ft) = 0, ^lif'x, fy, fz, ft)=^0.
La surface polaire d'une surface développable est donc une courbe.
Dans le cas d'un cône, si l'on prend son sommet pour origine, les équations
tangentielles de ce cône étant
/• = 0, o(u, v, w) ~ o,
la polaire aura pour équations
ft = o, ?(/r. /j> /:) = o;
ce sera donc une courbe plane, ce qui est d'ailleurs évident, parce que les plans
tangents au cône passant par un point fixe, leurs pôles sont dans un plan
fixe. La proposition s'étend à un cylindre.
En particulier, la surface polaire d'un cône du second degré est une
conique.
306. Polaire d'une courbe. — Nous appellerons sur/ace polaire d'une
courbe l'enveloppe des plans polaires des points de cette courbe. Les
points d'une courbe G dépendent d'un seul paramètre, il en est de même des
plans polaires des points de cette courbe et, par conséquent, l'enveloppe de
ces plans est une surface développable S'.
Cette proposition peut être considérée comme étant la réciproque de la
précédente.
Il convient de préciser davantage.
Soient ni, p deux points de G ; l'intersection des plans polaires M', P' de
ces deux points est la droite conjuguée de mp. Si p s'approche indéfiniment
de m en restant sur G, la sécante mp a pour limite la tangente en m à G, et
l'intersection de M' et P' a pour limite la tangente en un point m de l'arête
de rebroussement G' de la développable S'; le plan M' est le plan osculateur
de G' en m! . Je dis que, réciproquement, le plan polaire de m! est le plan os-
culateur M de G en m. En effet, si l'on cherche la polaire de G', on trouvera
une surface développable S telle que les tangentes à son arête de rebrousse-
ment soient les conjuguées des tangentes à G'; l'arèle de rebroussement de S
est donc bien la courbe G elle-même.
On peut d'ailleurs obtenir ces résultats très simplement par le calcul.
Soient, en effet,
^ = /("), r-=/i("), -=Mu)
les équations définissant, au moyen d'une variable m, un point ni de la
courbe G et F(a7, y, z, t) — o l'équation de la quadrique D. L'enveloppe du
plan polaire du point m est définie par les deux équations
/ N /•/ ^ ^F ^ / ^ '^F ^ ^ ^àF ÔF
(0 /(")^^+/>^")j^-/^(")di^^-
,. ÔV
,, dF „ dF dF
\
-Y hZ — -f- --- = o.
dx
dy dz dt
POLAIRES RÉCIPROQLES. 298
Si à ces équations on adjoint la suivante
(3) /"(«)^-^/^(«)jî;--/^(".'^="'
le système de ces trois équations définit l'arête de rebroussement de la sur-
face développable S', représentée par les équations (i) et (2).
Les coordonnées d'un point de cette arête étant représentées par x, y, z, l,
le plan polaire de ce point a pour équation
(4)
En éliminant x, y, z, t entre les équations précédentes, on obtient aisé-
ment l'équation
X-/(«) Y-/,(«) Z-Mu)
f'{u) /i(«) /;(") =0,
fiu) f[{u) fl(u)
qui représente le plan osculateur au point m de la courbe G.
La tangente à l'arête de rebroussement G' de la surface S' est définie par
les équations (1) et (2), qui représentent : la première, le plan polaire de m
et, la seconde, le plan polaire du point à l'infini sur la tangente en m à G ;
les tangentes en des points correspondants des courbes G et G' sont donc
conjuguées.
Nous dirons que la courbe G et la surface développable S' sont polaires
réciproques, ainsi que la développable S et la courbe G'.
En résumé, aux points de G correspondent les plans osculateurs de G', et
réciproquement, et aux tangentes de G correspondent les tangentes de G'.
Gette dernière remarque est très importante en Géométrie réglée.
307. T11É0RÈ.ME. — Le degré dune surface non développable est égal à
la classe de sa polaire réciproque.
En effet, aux points d'intersection d'une surface non développable S par
une droite A correspondent les plans tangents menés à sa polaire réciproque
S' par la droite A' conjuguée de A, par rapport à la quadrique directrice.
En appelant m et |ji le degré et la classe de S, m' et \x' le degré et la classe
de S', on a donc m = (jl', /n'= [x; on verra, comme en Géométrie plane, qu'on
ne peut avoir iji = m{m — i) et fx'= m'(m' — 1) que si m = ni' = 1.
Aux points d'intersection d'une courbe G et d'un plan P, correspondent
les plans tangents menés à la développable polaire réciproque de G par le
pôle />' du plan P; donc la classe d'une surface développable est égale à
l'ordre de sa courbe polaire réciproque, l'ordre d'une courbe étant égal
au nombre de points de rencontre de cette courbe et d'un plan quelconque.
Ainsi, la polaire réciproque d'une conique est un cône du second degré.
308. Théorème. — Dans la transformation par polaires réciproques,
à quatre points en ligne droite correspondent quatre plans passant par
294 CHAPITRE XIX.
une même droite^ et dont le rapport anharmonique est le même que
celui des quatre points donnés.
Cette proposition importante, que nous croyons devoir rappeler ici, a déjà
été établie au n" 298.
309. Interprétation des équations en coordonnées tangentielles. — Le
pôle du plan ayant pour équation
ux -\- vy -{- w z -h rt = o,
par rapport à la quadrique imaginaire ayant pour équation
a pour coordonnées u, v, w, /■; donc la surface ayant pour équation tangen-
tielle
F(m, p, w, r) = o
est la polaire réciproque, par rapport à la quadrique directrice imaginaire
considérée, de la surface dont l'équation ponctuelle est
F(^,r, -, 0 = o.
On peut d'ailleurs construire la polaire réciproque par rapport à la qua-
drique réelle ayant pour équation
372 _i_ j2 ^_ ^2 __ I _ o,
et construire ensuite la symétrique de la figure obtenue par rapport à l'c^ri-
gine des coordonnées.
Cherchons par exemple ce que représente l'équation /{u, v. w) ■= o, dont
le premier membre est homogène. L'équation f{x,y,z) — o est un cône
ayant son sommet à l'origine; la polaire réciproque de ce cône est donc une
conique dans le plan polaire de l'origine par rapport à la quadrique direc-
trice considérée plus haut. Si les axes sont rectangulaires, cette quadrique
est une sphère imaginaire; tout plan passant par son centre a pour pôle un
point à l'infini dans la direction perpendiculaire à ce plan. On nomme cône
supplémentaire d'un cône donné le lieu des perpendiculaires aux plans
tangents à ce cône menées par un point. On voit ainsi que l'équation
f{u, V, w) — o représente, quand les axes sont rectangulaires, la conique
intersection, par le plan de l'infini, du cône ayant pour sommet l'origine et
supplémentaire du cône ayant pour équation /( a;, jk, z) = o.
Supposons toujours les axes rectangulaires et considérons le cône isotrope
dont l'équation est
a?2^j^2^_ ^2 = o,
Tout plan tangent à ce cône est isotrope; la perpendiculaire à un de ces
plans, menée par l'origine, se confond avec la génératrice de contact; donc
le cône supplémentaire se confond avec le cône proposé. Il en résulte que
l'OLAIUES RÉCIPROQUES. 296
est, en coordonnées tangentielles rectangulaires, l'équation du cercle de
r infini.
Considérons encore une quadrique O, coupée par un plan P; soient (1 la
conique d'intersection et F le cône circonscrit à cette quadrique le long de
G et dont le sommet est le pôle p de P. Transformons, en prenant pour
quadrique directrice la quadrique imaginaire x^-\- y'^-h z^ -{-i =^0. S.\& co-
nique G correspond un cône F' circonscrit à la polaire réciproque Q' et ayant
pour sommet le point /?', pôle de P. Soient u^x -k- Vf^y -^ w^^z -\- fq^^ o
l'équation du plan P, et F(m, c, w, r) = o l'équation langentielle de la qua-
drique Q; les coordonnées ponctuelles de p' sont «oj <'0) ^vq, To," l'équation
ponctuelle de Q' est ¥{x,y, z, t) = o, et le cône F' a pour équation
^F{x,y, z, t) F{uo, Vo, »'o, To) — («oF'^ M- t'oF^. + (v^F; -+- roF'iY = o,
donc l'équation tangentielle de la conique G est
4F(m, c, w, r) F (Mo, «'o, wo, r„) — (moF'„ + t'oF,', r- h^oF',v -^ /•oF',.)2= o,
équation que l'on peut obtenir directement, en exprimant que l'intersection
des deux plans {u,v,w,r), (uq, Vq, Wq, ro) est tangente à la quadrique
donnée (148).
L'équation obtenue exprime que le plan (m, i>, w, r) est tangent à la co-
nique G; si on l'applique au plan («, v, o, /•), c'est-à-dire si l'on fait w = o
dans l'équation précédente, on aura l'équation tangentielle du cylindre paral-
lèle à l'axe de z mené par G ou, ce qui revient au même, l'équation tangen-
tielle dans le plan xOy de la projection sur ce plan de la conique G, faite
parallèlement à O^. G'est ce qu'on peut encore expliquer ainsi : en faisant
z = o dans l'équation du cône F', on a l'équation de la section de ce cône
par le plan xOy; or, au plan ^ = o correspond le point à l'infini dans la
direction Oz, soit w = 0; donc à la conique section du cône F par le plan
xOy correspond bien le cylindre parallèle à Oz, mené par G.
Glierchons enfin la condition pour que l'équation langentielle
/{u,v,w, /■) = o
représente une conique. La condition pour que /(or, y, z, t) = o représente
un cône est que le hessien de la forme /(x,y,z, t) soit nul; donc, pour
que l'équation tangentielle donnée représente une conique, il faut et il suffit
que le hessien de son premier membre soit nul.
EXERCICES.
1. Les polaires réciproques de toutes les surfaces passant par une même
courbe sont inscrites à une même développable. Application aux quadriques
et en particulier aux sphères.
2. Les polaires réciproques de toutes les surfaces inscrites à une même
développable ont une courbe commune. Application aux quadriques.
2q6 CHAPITRE XX.
3. Faire la discussion de la polaire réciproque d'une quadrique par rap-
port à une quadrique directrice D.
4. Conditions pour que la polaire réciproque d'une quadrique Q, par rap-
port à une quadrique donnée D, soit la quadrique Q elle-même.
5. Trouver les quadriques D telles que la polaire réciproque d'une qua-
drique donnée Q par rapport à D soit une quadrique donnée Q'. — On con-
sidère le tétraèdre conjugué commun à Q et Q', etc. (voir n° loS).
6. Étant données deux quadriques polaires réciproques par rapport à une
sphère, trouver une relation entre le cône des directions asymptotiques de
l'une d'elles, et le cône circonscrit à l'autre, et ayant pour sommet le centre
de la sphère directrice.
7. La polaire réciproque d'une surface réglée est une surface régL'e.
8. Deux tétraèdres de volumes V et V étant polaires réciproques relative-
ment à une surface du second degré dont les demi -axes sont a, b, c; si l'on
appelle Vj, Vj, V3, V4 les volumes des quatre tétraèdres que l'on obtient en
joignant le centre de la surface aux sommets de V, on a
abcy ^^,\iY^\,\,
6 / V»
CHAPITRE XX.
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS DANS LES QUADRIQUES
A CENTRE.
Ellipsoïde.
310. Tout ellipsoïde réel possède une infinité de systèmes de
diamètres conjugués. — En effet, soit A un point pris sur la surface
d'un ellipsoïde réel de centre O; le plan diamétral conjugué à la di-
rection OA coupe cet ellipsoïde suivant une ellipse réelle; si l'on
considère deux demi-diamètres conjugués OB, OC de cette ellipse,
OA, OB, OC forment trois demi-diamètres conjugués de Vellip-
ioïde. Si l'on fait coïncider respectivement les directions positives
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS. 297
des axes Ox, Oy, Oz avec OA, OB, OC, si a', b', c' sont les lon-
gueurs de ces trois demi-diamètres, l'équation de l'ellipsoïde sera
a?'2 /* 2'*
On voit ainsi que, réciproquement, si OA, OB, OC sont trois
demi-diamètres conjugués, OA et OB sont deux demi-diamètres
conjugués de la section faite par le plan diamétral conjugué à OC.
311. La même surface, rapportée à ses axes de symétrie, a pour
équation
J.2 yi 32
Je dis que pour tout point de l'espace on a identiquement
x^
y'
TÎ
x'i
yi
z
'•1
-+-
-+-
=
.
■+-
-+-
-~
a*
b^
C'
a'*
6'*
c'
2
En effet, l'ellipsoïde étant supposé rapporté à ses axes de symé-
trie, faisons une transformation de coordonnées et prenons pour
nouveaux axes trois diamètres conjugués Ox\, OB, OC; les for-
mules de transformation fournissent une identité de la forme
X^' v^ z^ , , , ,
^ + ii + ^-?(^'^-^
la nouvelle équation est donc
^{x',y', z') — i =0;
mais elle est aussi
X'^ v'2 Z'^
^2 + i^-^,-i-'=«'
donc
312. Théorèmes (dits d' Apollonius). — i'' La somme des car-
rés de trois diamètres conjugués d\in ellipsoïde est constante.
2" La somme des carrés des faces du parallélépipède construit
sur trois diamètres conj ugués est constante.
3" Le volume du parallélépipède construit sur t/ois diamètres
conjugués est constant.
•298 CHAPITRE XX.
On a, en ellet, en conservant les notations précédentes,
— \- - — \- —
il A 2 fi
'•2 5- x"^ jk'^ z"^
a'- 62' "^ ^ "" â'2 "*" "6^ "^ ^ '
ar2 -j- J)^2 + ^2 == x"'- -^ y- -\- z''^ -+■ -ly' Z' COsX -r- iz' x' COS [JL + 2 37'^'' COSV,
À, [JL, V désignant les angles des axes de coordonnées dirigés sui-
vant les diamètres conjugués considérés.
On tire des identités précédentes
.y-L
y
6i + ^)-^'V(^'./'-'')
b - c -
Le discriminant, de la seconde forme est égal an discriminant de
la première multiplié par w*. En égalant ces discriminants à zéro on
a donc des équations identiques, savoir
S3-f-S2(a2+ 62+ c2)4-S(62cM-c2a2-(-a2i2)^_rt2^,2c2 = 0.
Par suite
«'2_j_è'2-|_c'2 = «2+ ^2^_ c2,
6'2c'2sin2X -i-c'2«'2sin2[i-i- a'2 6'2sin2v = 62 ^2 _f_ ^2 ^2 _i_ ^^2^2^
a' b' c' lu = aèc.
Ces équations sont la traduction analytique des théorèmes ana-
logues à ceux qu'Apollonius a trouvés pour Fellipse, et qui ont été
démonlrés pour la première fois par Livet et Binet.
313. Démonstration géométrique. — On s'appuie sur la remarque sui-
vante : Étant donnés deux systèmes de diamètres conjugués O.AiB,Gi et
O.A2B2G1 ayant un diamètre commun OGi
les diamètres OAi, OBi et OA2, OB2 sont
dans un même plan qui est le plan diamétral
conjugué à OCi. Gela étant, soient O.ABG
et O.A'B'G' ijig. 3i) deux systèmes de
diamètres conjugués, le premier étant, par
exemple si l'on veut, formé par les axes de
symétrie de l'ellipsoïde. Le plan AOB et le
plan A' OB' se coupent suivant un diamètre
OD; soient OE le diamètre conjugué à OD
dans le plan AOB et OE' le diamètre conju-
gué à OD dans le plan A'OB'; O.DEG et O.DE'C' sont deux systèmes de
diamètres conjugués ayant un diamètre commun OD, donc les diamètres OE,
PKOI'HIÊTÉS DKS DIAMÈTRES CONJUGUÉS.
299
OC, OE', OC sont dans un même plan. On peut ainsi passer successive-
ment par les systèmes O.ABC, O.GDE, O.DE'C, O.A'B'C; deux systèmes
consécutifs ont un diamètre commun, les autres forment deux couples de dia-
mètres appartenant à une même conique. Il en résulte que dans chacun de
ces systèmes la somme des carrés des diamètres est la même : le premier
théorème est donc démontré. Le troisième se démontre aussi facilement, car
si l'on considère les parallélépipèdes correspon-
dant à deux systèmes consécutifs, par exemple
O.C'DE' et O.G'A'B', ces parallélépipèdes
ayant un sommet commun et des bases équi-
valentes, situées dans un même plan, sont équi-
valents.
Reste à établir le second théorème. Pour cela,
considérons deux systèmes de diamètres conju-
«ïués ayant un diamètre commun, O.IIKL et
O.HK'L'. Les faces construites sur OK et OL
d'une part, sur OK' et OL' {fig. 82) d'autre
part, sont équivalentes; reste donc à considérer les faces (OH.OK), (^OH.OL)
et (OH.OK'), (OH,OL'). Soient OM et ON les projections de OK et de OL
sur 01! ; non* avons à calculer la somme
et la somme
Oli'x iVlK -f OH'x NL
2/ 2 2 2 2\
OH (OK -+-0L -OM -ON ),
OH' (ôïë^ -»- ÔL'* — ôm"'^ — on"'' ),
en appelant M' et N' les projections de K' et L' sur OII. Mais
2 — 2 2 2
OK +0L = OK' ^-OL' ,
et, d'autre part, on a aussi
ÔM^ + Ôn' ^ÔM'^-i-ÔN'',
car la somme des carrés des projections de deux diamètres conjugués d'une
ellipse sur un axe est constante. On voit ainsi qu'en passant d'un système de
diamètres au suivant, la somme des carrés des faces des parallélépipèdes
construits sur ces diamètres reste la même : le second théorème est donc
établi.
SU. Lieu des sommets des parallélépipèdes construits sur trois dia-
mètres conjugués d'un ellipsoïde. — Soit M le sommet opposé au centre
dans le parallélépipède construit sur les trois demi-diamètres conjugués OA',
3oo
CHAPITRE XX.
OB', OC {fig. 33). Si l'on prend pour axes de coordonnées les axes de sy-
métrie, puis les diamètres considérés, en appelant x^ y, z et x' , y' , z'ies an-
ciennes et les nouvelles coordonnées de M, on
Fig. 33. a vu que
xi. 1/2 5:2 -r'2
r
6'2
Mais x' = a', y' = b', z' =: c', donc le point M
est sur l'ellipsoïde homothétique et concentrique
au proposé, et ayant pour équation
^— + - =3.
Pour chacun des autres sommets P, Q, R, on a
-^ b^
^="'
car pour P, par exemple, x' = o, jk' = b', z' = c' et de même pour les deux
autres; ces trois sommets sont donc sur un nouvel ellipsoïde homothétique
et concentrique au premier.
315. Variations de la longueur d'un diamètre de l'ellipsoïde.
— Soient a, ^, y l^s cosinus des angles qu'un diamètre OM fait avec
les axes de sjmétrie de l'ellipsoïde donné; en appelant p la longueur
de ce diamètre et .r, y, z les coordonnées de son extrémité, on a
et, par suite,
pa.
j = pP, z = py,
62
C2
Supposons a^ b ^ c. On peut écrire ainsi la formule précé-
dente
p2 a^^^ \b-^ ay ' \c2 a^ )
-.-«-
On a donc
_L _ JL _ 32
c S p%a.
T I
Sur tout ellipsoïde d'axes aa, 2 6, 2c (a > 6>> c), il y a une infi-
nité de points situés à une dislance du centre égale à p, si l'on
suppose c <C Q <^a.
Les points satisfaisant aux conditions données sont, en effet, dé-
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS.
terminés par les équations
3oi
I — o,
"- + y^-^ ^^ — p' = o.
On peut remplacer l'une de ces équations par celle-ci
-a=-^)-^'(p-^)-
^M^,-,^)-o,
qui représente un cône qui n'est réel que si l'on suppose c <.^ <i a.
Les points cherchés sont à l'intersection de ce cône et de la sphère
concentrique à l'ellipsoïde et de rayon p.
Il est d'ailleurs facile de se rendre compte de la nécessité des con-
ditions précédentes. Soit en effet M un point de l'ellipsoïde ayant
pour demi-axes OA., OB, OC {Jig- 34)- La
section faite par le plan OAM est une el-
lipse ayant pour demi-axes OA et OD ;
OD est compris entre OB et OC et, par
suite, plus petit que OA : donc OM -< OA.
La section parle plan MOG est une ellipse
ayant pour demi-axes OC et OE; mais
OE>OB>OC, donc OM>OC. On a supposé OM à l'intérieur
du trièdre OABC, ce qui était évidemment permis.
316. PnoBLÈME. — Construire un système de trois diamètres conjugués
égaux d'un ellipsoïde.
Supposons le problème résolu et soit x la longueur commune de trois
demi-diamètres conjugués égaux; on aura, en vertu du premier théorème
d'Apollonius,
3
Or, on voit immédiatement que cette expression est comprise entre a^ et c*
(a > 6 > c); donc il y a sur la sphère une infinité de points situés à une
distance du centre égale à la valeur absolue de x définie par l'équation pré-
cédente; ces points étant à l'intersection de l'ellipsoïde donné et du cône
avant pour équation
x^ -, +.r^ 6, +-^ -
hi — ^c-t
Soit M un point pris sur la courbe d'intersection de l'ellipsoïde et de ce cône;
il y a dans l'ellipse intersection de rellipsoïde par le plan diamétral con-
3o2 CHAPITRE XX.
jugué à OM, deux diamètres conjugués égaux; si l'on appelle iy leur longueur-
commune, on aura
2 j2 _j_ ^2 — «2 _^ ^,2 _j_ c2 = 3 372 ,
donc y = x\ il y a donc une infinité de systèmes de trois diamètres conjugues
égaux, dont les extrémités sont sur la courbe d'intersection de l'ellipsoïde et
du cône obtenu.
317. Relations entre les longueurs et les directions de trois diamètres
conjugués d'un ellipsoïde. — Soient OA', OB', OC trois demi-diamètres
conjugués d'un ellipsoïde. Soient ai, ^i, yi ; «21 Pa» "{l'i ^3, ^3, Ys les cosinus
directeurs de ces demi-diamètres, l'ellipsoïde étant rapporté à ses axes de
symétrie, Soient a^i, jki, ^i; oc^, y^-, Zi', x^, y^, z^ les coordonnées des points
A', B', G' respectivement, et enfin a', b' , c' les longueurs des demi-diamètres
considérés. On a
ar, = a'ai, 7i = rt'Pi, ^, =:a'Yi,
x^=^b'a^_, jK2 = 6'p2, Zi = b''(i,
^3 = c' as . j3 = c' ^3 , -33 = c'ys •
En écrivant que les extrémités de chacun de ces diamètres sont sur l'ellip-
soïde, puis dans le plan diamétral conjugué à chacun des deux autres, on
obtient les équations suivantes :
/ a'2a? , a'^pf «'^v^ _ / ^^'^^ ^ '^^h ^ ï.ï-2 _ ,
\ b'^-^l , è'^PI 6'2Yi_ «2^3 , ?2?3 , Ï2Y3_^
C '■ai
£!ill == I . I ïi^ + Ml H_ liii
62 C2 ' 1 «2 è2
a^ O'' c- ! a' 0'= c
0 ;
mais si l'on fait la ti'ansjormation homo graphique définie par les for-
mules
-=X, f^Y, f^Z,
a b c
d'où l'on déduit
— ^1 ) — T~ — * 1 ! — '^^i • • • j
a 6 c '
les équations (i) et (2) deviennent
( Xf+Yf-^Zf = 1, ( X,X2 + Y,Y2 + Z,Z2-o,
(1/ Xl-+-Y|-l-Z| = I, (2)' X^Xj + Y^Ys + Z^Za^o,
f X|-i-Y|-+-Z| = i; ( XjX.+YsYi-hZjZ, =0.
On aurait pu écrire immédiatement ces équations en remarquant que, si
l'on pose
37'= aX', jK' = èY', z'=cZ'; x" = a\" , f=^b\\ z' = cZ\
PROPRIÉTÉS DES UIAMÉTRES CONJUGUÉS.
3o3
on on déduit
X'-f-X"
y-^y
^ = b
Y'
Z'+Z'
cl, par suite, au milieu d'un segment correspond le milieu du segment trans-
formé. A un plan correspond un plan; à deux droites parallèles correspondent
deux droites parallèles. Au plan diamétral conjugué à une direction 8 cor-
respond donc le plan diamétral conjugué à la direction transformée A. Or, à
l'ellipsoïde correspond une sphère concentrique et de rayon i, et aux trois
diamètres conjugués de l'ellipsoïde correspondent trois diamètres conjugués
de la sphère, c'est-à-dire trois diamètres rectangulaires deux à deux.
Cela posé, les équations (i)' et (2)' forment, comme on sait, un sy'^tème
équivalent au suivant :
CîV
X2 + Xi + X| = i,
YÎ+Y|-fY1 = i,
Z? -^ Z| -^ Z| = I ;
1 X.Y.-t-X,Y,-.-X3Y3 = o,
(4)' Y,Z, -i-Y^Zî-t- Y3Z, = o,
( ZjXj -f- Z2X2 -+- Z3X3 = o ;
c'est-à-dire, en revenant aux notations primitives
1 x\ -^- x\ -^ x\ = a^,
ou (3)" \ y\+y\^yl=b'^,
\ z\-^ zl-^ zl = c-2;
( rt'-aj -f- b"^a.\ -r- c'2a| = «-,
j a'2ai3i-+-6'2a2^2-+-c'2a3P3= o, I a;,^! -f- a?,7î -h j^-jJ, = o,
M) < «'-?rri+^'"^P2Y2-^c'^?3T3= O. ou (4)" j 71^1-^72-2 -t-^a -3 = 0,
( a'^Yiai -f- 6'2Y-2a2H- ^'273^3= o; ' z^Xi-i- z^^x^ -^ z^x^ — o.
318. Exercice. — Application des formules précédentes à la démonstra-
tion des théorèmes d'Apollonius. — 1° Si l'on ajoute, membre à membre,
les équations (3), on obtient immédiatement
rt'î _)_ 1,'i _|_ c'2 = a^ H- 62 -t- f 2,
>.° Calculons la somme des carrés des faces du parallélépipède construit sur
les diamètres considérés; il suffit pour cela de calculer la somme des carrés
des projections de ces faces sur les trois plans de coordonnées. Relativement
au plan xOy, on trouve pour somme
^1 yi
^ï 72
Xi 73
î -^3 73 ?
la:, 7, I
Or, cette somme est le carré du Tableau rectangulaire
a-i Xi x^ M
7i 72 73 II
3o4 CEIAPITRE XX.
et, en vertu des formules (3)" et (4)", ce carré est égal au déterminant
«2 o j
O 62 I
OU a^b^. En calculant de même la somme des carrés des projections des faces
sur les deux autres plans de coordonnées, on obtient ô^c' et c^a^\ la somme
des carrés des faces considérées est donc
«2^,2 _,_ 62c2 -h c^a^.
3° Le volume du parallélépipède est égal, au signe près, à
^i y\ -1 I
^2 72 -52 ! ;
^3 YZ -3 I
or, en faisant le carré de ce déterminant et tenant compte des équations (3)"
et (4)", on trouve a^b^c^; ce qui démontre le troisième théorème.
4" On peut encore calculer la somme des carrés des projections de trois
diamètres conjugués sur une droite quelconque. Soient X, [x, v les cosinus
directeurs de cette droite; on a
().a7, -H [XJKl + V2i)2-+-()<a"2+[^J>-2-(-V22)^+(>^^3
[-«•73 -+- '> ^3 )^
= X^a^-f- [J.2 62 -+-v2c2;
ce qui prouve que cette somme reste constante, quel que soit le système de
diamètres conjugués que l'on projette sur la droite donnée.
319. Relations entre les paramètres de trois plans diamétraux
conjugués d'un ellipsoïde. — On dit que trois plans diamétraux
sont conjugués si chacun d'eux est conjugué à l'intersection des deux
autres. On voit immédiatement que les plans formés par trois dia-
mètres conjugués deux à deux sont conjugués et réciproquement.
Cela posé, soient (w,, t^,, (V,), («21 ^2, ^2)1 ('^3, ''3, «^3) les coeffi-
cients des équations de trois plans passant par le centre d'un ellip-
soïde rapporté à ses axes de symétrie. Le diamètre conjugué au
premier plan a pour équation
a' Ui
y
b-^v,
z
C- Wi
en écrivant que ce diamètre est dans chacun des deux autres plans et
procédant de la même façon à l'égard de chacun des trois plans don-
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUl'S. 3o5
nés, on obtient les conditions
a^ «2 "3 H- b- i'i V3 h c^ iVi (f 3 — 0,
«2 «3 Ui~ b^V^Vi -r- C- H^3 Wi — O.
Hyperboloïdes .
320. En raisonnant comme pour l'ellipsoïde, on voit qu'un hyper-
boloïde admet une infinité de systèmes de trois diamètres conjugués,
mais les longueurs de ces diamètres ne sont pas toutes réelles.
L'équation d'un hyperboloïde rapporté à trois diamètres conju-
gués est de la forme
A 372 -I- Â'j2 -t- A" ^2 — I =r o.
Si deux diamètres sont réels et le troisième imaginaire, l'hyperbo-
loïde est à une nappe; si deux diamètres sont imaginaires et le
troisième réel, l'hyperboloïde est à deux nappes; ce sont les seules
hypothèses possibles. L'équation d'un hyperboloïde à une nappe
rapporté à trois diamètres conjugués peut se mettre sous la forme
x^- .y2 -2 ^
«^ "^ 6^ ~ c'2 ~ ^
et celle d'un hyperboloïde à deux nappes sera de la forme
xi v2 ^2 ^
rt'2 6'2 c'2
32L Théorèmes d'Apollonius. — Dans un hyperboloïde :
i" La somme algébrique des carrés de trois diamètres con-
jugués est constante;
•1° La somme algébrique des carrés des faces du parallélépi-
pède construit sur trois diamètres conjugués est constante;
3° Le volume du parallélépipède construit sur trois diamètres
conjugués est constant ;
c'est-à-dire :
a'2-T- 6'2— c'2= a2_i_ ii_ c2,
a'^b'^ sin2v — b'-c'- sin2X — c"^a'^ s'\n- ;jl n= «2^2 — b-c'^ — c'^a-,
a' b' c' (M = abc.
La démonstration est la même que pour l'ellipsoïde.
NiEWENGLOWSKI. — G. an., III. 30
3o6
CHAPITRE XX.
Fie;. 35.
322. Lieu des sommets des parallélépipèdes construits sur trois dia-
mètres conjugués d'un hyperboloïde. — Soient Oa^j, Oji, Osi {Jig. 35) les
directions de trois diamètres conjugués d'un
hyperboloïde à une nappe , et supposons
OA = a' , OB = b\ OC = c'. En appelant x,
y, z les coordonnées d'un point par rapport
aux. axes de symétrie et x' , y' , z' ses coor-
données par rapport aux nouveaux axes, on a
A îc,
X''
«2
62
Z2
C2
■Ll
6'2
Les coordonnées de M sont x' = a\ y' = h',
z' — c'; donc le point M est sur l'hyperboloïdc à une nappe donné, car
372 y% s 2 ^
«2 "^ 62 ~ ^ ~^'
Le point R, situé dans le plan des deux diamètres réels, a pour coordonnées
x' = a', y' = b' , ^' = o ; donc
^2
62
^ = ^'
le point R est donc sur un hyperboloïde homothétique et concentrique au
premier.
Enfin, pour Q,
3?'= a', ^^'=0, z' = c' ,
et, pour P,
x' = o, y' = b' , z' =■ c' \
donc chacun de ces points est sur le cône asymptote, car
x"^
02
62
On voit d'ailleurs que AM et MB sont des droites situées tout entières sur
l'hyperboloïdc et que OP et OQ sont des génératrices du cône asymptote.
323. Variations de la longueur d'un diamètre dhin hyper-
boloïde. — Soient .r, y^ z les eoordonnées d'un point M appartenant
à un hyperboloïde à une ou à deux nappes et a, ^, y les cosinus di-
recteurs de OM, la surface étant rapportée à ses axes de symétrie; en
désignant par p la longueur de OM, on a
62
£ étant égal à -+- i dans le cas de l'hyperboloïde à une nappe, à — i
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS. Soj
dans le cas de riijperboloïde à deux nappes. On voit ainsi que pour
deux hypcrboloïdes conjugués, à tout diamètre réel de l'un corres-
pond un diamètre imaginaire de l'autre. Le rapport d'homothétie
des deux hypcrboloïdes est égal à doi, comme nous l'avons déjà fait
remarquer. Si e =+ i, pour que p soit réel, il faut que l'on ait
ce qui exprime que le diamètre doit être extérieur au cône asym-
ptote. En supposant a <ch^ on voit que p > a.
Il y a sur l'hyperboloïde à une nappe une infinité de points situés
à une distance du centre plus grande que a: ces points sont sur la
sphère ayant pour équation
et par suite, à l'intersection de celte sphère et du cône ayant pour
équation
"' (i - ^) --^^ (/7i - ^) -^Ki ^ pO "^ "•
Ce cône est réel si l'on suppose p > a.
Dans le cas de l'hyperboloïde à deux nappes, les diamètres réels
sont intérieurs ^yi cône asymptote; leur longueur est plus grande
que ic. Les points à distance du centre égale à p sont sur le cône
ayant pour équation
Ce cône est réel si l'on suppose ^~;;> c\ il y a donc une infinité de
points situés à une distance du centre supérieure à c.
324. Trouver trois diamètres conjugués égaux d'un hyperboloïde. —
Supposons a'= b'^= c'; on doit avoir, dans ce cas,
a'-^— a^-\- b-— c2;
s'il s'agit d'un hyperboloïde à une nappe, on doit avoir, en supposant a <C b,
a^-^ b^— c^-l a'^ ou ^>c;
dans ce cas, le problème est possible; sur la ligne d'intersection de l'hyper-
boloïde et de la sphère de rayon a', donné par l'équation précédente, pre-
3o8 CHAPITRE XX.
nons un point M; le plan diamétral conjugué à OM coupe l'hyperboloïde
suivant une hyperbole sur laquelle nous pourrons trouver au moins un
point N, situé à une distance du centre égale à a' \ soit c' le demi-diamètre
imaginaire conjugué; nous aurons
a'i ^- a'2 _ c'2 = a2 -f- 62 — c2 = «'«,
donc
c'— a',
ce qui montre que l'hyperbole obtenue est équilatère. On voit ainsi que les
extrémités réelles des diamètres répondant à la question sont sur une même
courbe, intersection de l'hyperboloïde et du cône ayant pour équation
62_c2 ^a'^ — c'i- ^a^-A^b^
a^ -^ b^ c2
Dans le cas de l'hyperboloïde à deux nappes, il faut supposer
«2-1- 62— c2> c2,
c'est-à-dire
a2-f-62> 2c2.
Si cette condition est remplie, on prendra un point M sur la courbe d'in-
tersection de l'hyperboloïde et du cône ayant même équation que plus haut;
le plan diamétral conjugué à OM coupe la surface suivant une ellipse imagi-
naire et l'hyperboloïde conjugué suivant une ellipse réelle; sur cette ellipse
réelle, prenons les deux demi-diamètres égaux, et soit b' leur longueur; on
aura
2 6'2 — a'2 = a2 -I- 62 _ c2 = a'2 ;
d'où
6'= a' .
On doit remarquer que, si l'on suppose <z < 6 et ct2_|_ 52^ 202, on aura
aussi
6 > c.
325. Relations entre les longueurs et les cosinus directeurs de
trois diamètres conjugués dhin hyperboloïde. — On obtient des
formules analogues à celles qui sont relatives à l'ellipsoïde, en chan-
geant, pour l'hyperboloïde à une nappe, c en ci, et, pour l'hyperbo-
loïde à deux nappes, a et 6 en ai et bi.
En posant - = X, ^ ^ Y, - ^=^iTj, l'hyperboloïde à une nappe
se transforme en une sphère; il en est de même pour l'hyperboloïde
à deux nappes, en posant — = f X, j- = «Y, - = Z.
Considérons, par exemple, l'hyperboloïde à une nappe, et soient
OAl'= a', 0B'= h' deux demi-diamètres conjugués réels et sur le
PROPRIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS. SoQ
diamètre conjugué à leur plan, nous portons une longueur OC égale
à c'; si l'on appelle a;,,^(, 5,, X2, y2} -Sa, ^35^3) 23 les coordon-
nées des points A', B', C et a,, ^1, Yo «2, ^o, Y2, ^3, ^3, Ys les co-
sinus directeurs de OA', OB', OC, on a
a
'n
C2
b
'^Yi
l a2 62
^ ^ 1 6'2a2 6'2p2
(l) < H ^-;- — = £, (2)
\ a 2 62 c2
d'où l'on lire
a2 ^ 62
-^ = °.
«2*3 P2 p3
a2 62
-¥^-».
«3*1 _^_ P3 Pl
a2 • 62
_M=„.
3) a'2p2_^6'2p|_c'2p2^ £62, OU (3') !r?-i-JKi-ri- £62,
6'2y2 _ c'2^2 = _ £c2, U2 _^ ^2 _ ^2 ^ _ , ^2
l a'2aipi--6'2a2 32— c'2a3p3 = o, / ari^j-h a^a^j — a?3jK3= o,
U; ; «'^PlTl--^'^P2T2— C'2P3Y3=0, OU (4') J JKlSl-f-r2'32 — rS-Ss^ O,
( a'î^ia, -H 6'2Y2a2 — c'2Y3a3 = o, ' ^i Xi-{- z^Xî — Z3X3 — o.
Dans ces formules, il faut faire e := h- i ; en prenant s = — i , on a
les formules relatives à l'hjperboloïde à deux nappes.
326. Relations entre trois plans diamétraux conjugués. —
En raisonnant comme pour l'ellipsoïde, on trouve
a^UiU-i-r- b^VyV^ — 02^11^2=0,
«2 «2 «3 _!- 62 V^ V3 — C2 tV2 «^3 = O,
«2^3 M, -H b'^VzVx — C^W3Wi= O.
EXERCICKS.
1. On coupe un ellipsoïde et son cône asymptote par un plan passant par
les extrémités de trois demi-diamètres conjugués de l'ellipsoïde; prouver que
le rapport d'homothétie des deux sections obtenues est égal à i^i.
2. Lieu des diamètres d'un ellipsoïde qui sont conjugués aux plans tangents
au cône ayant pour équation
a"2 ^2 z2 _
l'ellipsoïde ayant pour équation
02 "^"62
3lO CHAPITRE XX.— PROPKIÉTÉS DES DIAMÈTRES CONJUGUÉS.
3. Si l'on détermine des tétraèdres ayant pour faces trois plans diamétraux,
conjugués d'un ellipsoïde et un plan tangent à cet ellipsoïde, de façon que le
produit des trois segments déterminés sur les diamètres conjugués corres-
pondants soit minimum, les volumes de tous ces tétraèdres sont équiva-
lents. (T.)
4. Dans un ellipsoïde, la somme des longueurs de trois diamètres conju-
gués est la plus grande possible quand ces diamètres sont égaux.
5. Si Pj, P2, P3 sont les pieds des perpendiculaires abaissées du centre 0
d'un ellipsoïde sur trois plans tangents parallèles à trois plans diamétraux
conjugués, on a
f 1 ' _ ' ' '
ÔPf ^ 0P| "*" ÔF| ~ ^ "^ P "^ ^ '
et, si Qi, Q2, Q3 sont les points où ces perpendiculaires rencontrent l'ellip-
soïde,
2 2 "^ 2 2 ~^ 2 -2 ~~ n'* ~^ h^ r^' ' '^
OPjOQ, OP2OQ2 OP3OQ3 ""
6. Par chaque point P d'un ellipsoïde dont on donne trois diamètres con-
jugués, on mène trois droites qui rencontrent chacune l'un de ces diamètres
et est parallèle au plan des deux autres. Ces droites rencontrent la surface
de l'ellipsoïde en Pi, Pg, P3 ; trouver l'équation du plan passant par ces trois
points et l'enveloppe de ces plans quand le point P se meut sur l'ellip-
soïde. (T.)
7. OA, OB, OG sont trois demi-diamètres conjugués d'un ellipsoïde.
Trouver le volume du cône qui a pour base la section diamétrale parallèle
au plan ABC et pour sommet le pied de la perpendiculaire abaissée du centre
sur le plan ABC.
8. Étant donnés trois diamètres conjugués d'une quadrique, si l'on projette
chacun d'eux sur une droite perpendiculaire au plan des deux autres, la
somme des inverses des carrés de ces projections est constante. (Faure.)
9. Lieu des milieux des cordes d'un ellipsoïde, chaque corde étant pro-
portionnelle au diamètre qui lui est parallèle.
Plus généralement, lieu du point qui partage chacune de ces cordes dans
un rapport donné.
10. Soient OA, OB, OC trois demi-diamètres conjugués quelconques d'un
ellipsoïde et soient OA', OB', OC les demi-diamètres perpendiculaires aux
plans BOC, COA, AOB. Trouver entre OA', OB', OC des relations analogues
aux théorèmes d'Apollonius. (Neuberg.)
11. La somme des carrés des inverses de trois diamètres rectangulaires
d'un ellipsoïde est constante et le plan qui passe par les extrémités de ces
diamètres enveloppe une sphère concentrique à l'ellipsoïde.
12. Chercher si deux quadriques concentriques peuvent avoir un système
commun de diamètres conjugués. Discussion.
CÔNES DU SECOND DEGRÉ. 3ll
13. Lieu des diamètres conjugues aux plans diamétraux qui coupent un el-
lipsoïde suivant des ellipses d'aire constante. Lieu des perpendiculaires à ces
plans menées par le centre de l'ellipsoïde.
1-4. L'œil étant en un point de la surface d'un ellipsoïde, les perspectives
des sections planes de cet ellipsoïde sur le plan diamétral conjugué du rayon
qui aboutit à l'œil sont des courbes bomolliétiques. Le centre de chacune est
la perspective du sommet du cône circonscrit à la surface suivant la section
plane considérée.
1d. Etant donnée une quadrique de centre 0 et un point M : i" si M est
extérieur à la quadrique, on mène une tangente MT, le demi-diamètre con-
jugué OT de cette tangente et le demi-diamètre OA du plan de ces deux
droites; soit Vie volume du tétraèdre AMOT; i" si M est intérieur, on mène
une demi-corde MT, le demi-diamètre OB conjugué de cette corde et le
demi-diamètre OA conjugué du plan de ces deux droites; soit V le volume
du tétraèdre ABOT, Prouver que si x, jk, -s sont les coordonnées de M et
f{x^y, z) '— o l'équation de la quadrique, on a
f{x,y,z) = t~^^\^,
E = -f- 1 si M est extérieur, e = — i si M est intérieur.
CHAPITRE XXI.
CÔNES DU SECOND DEGRÉ.
327. Relations entre la théorie des cônes et celle des coniques.
— A toute propriété d'un cône du second degré correspond une
propriété des coniques et réciproquement. On peut le voir aisément
de la manière suivante. Rapportons un cône du second degré C à
trois axes de coordonnées quelconques passant par son sommet,
et soit
o{x,y,z) = kx--\- k.'y--^ \" z^ ■+- iByz -+- 2.B'zx 4- iB'xy = o
l'équation de ce cône. La section S faite dans ce cône par le plan
z = i se projette, parallèlement à l'axe des z, sur le plan xOj', en
3 12 CHAPITRE XXI.
vraie grandeur, suivant laconique ajant pour équation, dans ce plan,
i){x,y, z) ^^ kx^-\- A'jK^ -f- A"-i- nBy -+- iB' z -+- ■iB"xy = o.
On voit qu'en coordonnées homogènes l'équation de cette co-
nique, dans son plan, est la même que celle du cône; ainsi, la même
équation, interprétée de deux manières différentes , peut repré-
senter une conique ou un cône.
A tout point M pris dans le plan de la conique S correspond une
droite OM passant par le sommet du cône; si M est sur la conique,
OM est une génératrice du cône, et réciproquement. A toute droite
située dans le plan de la conique S correspond un plan mené par
l'origine des coordonnées. Exprimer que le plan ayant pour équation
ux -^ vy -+- wz -= o
est tangent au cône G revient à exprimer que la droite représentée
par cette même équation en coordonnées homogènes est tangente à
laconique ayant pour équation o(x, y, z) = o. La condition est donc
F(j<, V, w) '^ au^-h a' v^ -4- a"v--^ ibvw -+- 'ib' wu -f- ih" uv = o,
a, «', ..., ^" étant les mineurs du discriminant de la forme cp(.r, y, ^).
Le système des équations tangentielles du cône C est donc
r = o, F(a,p, iv) — o.
On établit d'ailleurs directement ces conditions en identifiant
l'équation
ux -~-vy-^wz-\-r^rio
avec celle d'un plan tangent au cône donné.
On peut déduire de là les équations tangentielles d'un cône du
second degré dont le sommet a pour cordonnées a^ojJKo) ^o- Oii peut
mettre l'équation de ce cône sous la forme
Le plan (f^, v, w^ ;•) sera tangent à ce cône s'il passe par son som-
met et si le plan parallèle au premier, mené par l'origine des coor-
données, est tangent au cône transporté à l'origine, c'est-à-dire au
cône ayant pour équation cp(^, je, ^) = o. Les conditions sont donc
uXii-\- vy(^-\- wzç^-\- r — o, F(m, p, «')=: o.
CÔNES DU SECOND DEGRÉ. 3l3
Les plans polaires de tous les points d'une droite OA par rapport
au cône C sont confondus en un seul plan, et si a, b sont les coor-
données du point A de celle droite, qui se trouve dans le plan de la
conique S, ce plan polaire de OA a pour équation
sa trace sur le plan z ^= i est la polaire de A par rapport à la co-
nique S.
Un cône du second degré peut toujours être regardé comme étant
le cône asymptote d'une infinité de quadriques liomolhéliques et
concentriques, car, si l'équation de ce cône, rapporté à des axes
passant par son centre, est
?(^,7,-s)^o,
il est le cône asymptote de l'une quelconque des quadriques définies
par l'équation
D étant une constante arbitraire.
Un système de trois diamètres conjugués de l'une quelconque de
ces quadriques est aussi un système de diamètres conjugués de leur
cône asymptote. De là résulte qu'un cône du second degré a une
infinité de systèmes de diamètres conjugués et que, si Ton prend
l'un de ces systèmes pour axes de coordonnées, l'équation du cône
sera ramenée à la forme
Aa?2 -f- k' y- -f- A'-s^ — o.
C'est, d'ailleurs, ce que l'on peut vérifier directement sans aucune
difficulté.
Je dis maintenant qu'un plan quelconque coupera le trièdre des
nouveaux axes suivant un triangle abc conjugué à la conique, inter-
section du cône par le même plan. Il suffit, pour le prouver, de re-
marquer que le plan polaire de l'axe des x, par exemple, par rapport
au cône, est précisément le planj^^Os.
Réciproquement, si abc est un triangle conjugué à une conique,
le cône qui a pour sommet un point quelconque O, pris hors du
plan de la conique, et pour directrice cette conique, admet pour
système de diamètres conjugués les droites Oa, O^, Oc. On voit,
en elTel, que chacune de ces droites a pour plan polaire le plan
3l4 CHAPITRE XXI,
formé par les deux autres; en prenant pour axes les droites Oa,
Ob, Oc et exprimant ces conditions, on obtient bien l'équation d'un
cône rapporté à trois diamètres conjugués.
Ou voit ainsi que trois diamètres conjugués d'un cône forment un
trièdre conjugué, c'est-à-dire tel que le plan polaire de chacune de
ses arêtes est le plan formé par les deux autres arêtes, et récipro-
quement. Ce trièdre et le plan de l'infini forment un tétraèdre con-
jugué au cône.
Cônes supplémentaires.
328. Le lieu des perpendiculaires abaissées d'un même point
sur les plans tangents à un cône C est un second cône C. Réci-
proquement, le cône C est le lieu des perpendiculaires abaissées
du sommet de ce cône sur les plans tangents au cône C.
Soient, en effet : SA, SB deux génératrices infiniment voisines du
cône C, SM l'intersection des plans tangents à ce cône, menés Je
long de ces génératrices. Soient S'A', S'B' les perpendiculaires abais-
sées de S' sur les plans tangents suivant SA et SB au cône G. La
droite SM est perpendiculaire au plan A'S'B'. Si SB vient se con-
. fondre avec SA, SM vient aussi se confondre avec SA et le plan A'S'B'
a pour limite le plan tangent suivant S'A' au cône C; on voit donc
que SA, limite de SM, est perpendiculaire au plan tangent à O
le long de S'A', Les cônes C et C sont appelés cônes supplémen-
taires.
329. Equation du cône supplémentaire d'un cône du second
degré. — Soit {coordonnées rectangulaires)
(ù{x,y,z)-= kx'^ + A'jk2^_ k"z^-^iByz -+- o.B'zx ~h iB" xy = o
l'équation du cône C; cherchons l'équation du cône supplémentaire
ayant même sommet. Soient x,y., z les coordonnées d'un point M de
ce cône; le plan perpendiculaire à OM, mené par l'origine, a pour
équation
X^ -f- Yy -H Zz — o;
il suffît d'exprimer que ce plan est tangent au premier cône, ce qui
donne l'équation
CÔNES DU SECOND DEGRÉ. 3l5
OU
ax^-h a'/'- -4- a"z--\- "y.byz -\- ib' zx -t- ib'xy = o.
On vérifie immédiatement la réciprocité, car, en appliquant la
même règle, on obtient pour l'équation du cône supplémentaire du
second cône
^.^{x,y,z) = o.
Cône équilatère.
330. Cherchons la condition pour qu'on ^^rnsse placer sur un cône
du second degré un trièdre trlrectangle.
La condition nécessaire et suffisante pour qu'il en soit ainsi est,
en supposant les coordonnées rectangulaires,
A + A'4-A"= o.
En effet, soit
kx--\- A.'/2-+- h" z"*--}- Q.Byz H- iB'zx + iB"xy = o
l'équation d'un cône rapporté à trois axes rectangulaires passant par
son sommet; si l'on peut placer sur ce cône un trièdre trirectangle,
en prenant les arêtes de ce trièdre pour axes de coordonnées, son
équation deviendra
Al 372 -{- h\y^^ K\z^--^-3.Miyz -^iB\zx -^ o, B'( xy = o,
en désignant les nouvelles coordonnées parles mêmes lettres que les
anciennes. Mais le nouvel axe des x étant une génératrice du cône,
cette équation doit être vérifiée quand on y fait j^ = o, 5=0, quel
que soit x] on en déduit A, =0; en exprimant que les autres axes
s ont sur le cône, on trouve les conditions A', =0, A" = o. Or, on
sait que
A -f- A' -+- A' = Al -+- a; -+- A'i ;
donc V invariant A -)- A' + A" doit être nul.
La condition est suffisante. En effet, supposons
(i) A + A'-+-A"' = o.
H faut d'abord démontrer que, si cette condition est remplie, le
cône proposé est réel. Or, des trois coefficients A, A', A", dont la
somme est nulle, deux au moins ont des signes contraires. Suppo-
sons, par exemple, AA'<! o. Dans ce cas, le plan :rO^ coupe le cône
3l6 CHAPITRE XXI.
suivant le système de droites défini par l'équation
Ax^-\- X'y^-{- iB" xy = o,
lesquelles sont réelles, puisque A A' est négatif.
Si A, A', A" étaient nuls, le cône serait évidemment réel^, puis-
qu'il contiendrait les trois axes de coordonnées.
Le cône considéré renfermant des droites réelles est réel; cela
étant, prenons pour axe des z une de ses génératrices, les deux
autres axes formant avec le nouvel axe des z un trièdre trirectangle ;
l'équation rapportée à ces nouveaux axes sera
Ai.r2-f- \\y^-T- aBi^^ 4- iB^zx +- -i.B\xy = o.
La section par le plan xOy a pour équation
Aix^-h A'ijK^-i- iW[xy = o.
Al -+- A 1 = A -H A' -H A" = o ;
Or,
donc, les deux droites représentées par l'équation précédente sont
rectangulaires.
Si la condition (i) est remplie, on peut donc placer sur le cône
donné une infinité de trièdres trireclangles, puisque la section par
le plan mené par son sommet et perpendiculaire à une quelconque
de ses arêtes est composée de deux droites rectangulaires qui forment
avec l'arête considérée un trièdre trirectangle placé sur le cône. Tout
plan perpendiculaire à une arête et ne passant pas par le sommet
coupera donc ce cône suivant une hyperbole équilatère. Un pareil
cône a reçu le nom de cône équilatère.
Les conditions pour que les droites définies par les
X y z X y z
0? """ f' "" y'' '^' ^ f ^ y"'
où a, p, Y, . .. , désignent leurs cosinus directeurs, soient sur le cône donné,
sont
(2) cp(a, p,YJ = o, tf (a', P', y') = o» ?(»">?") T".> = «•
Les conditions pour que ces droites soient rectangulaires deux à deux
étant supposées remplies, si l'on ajoute membre à membre les équations (2),
on obtient la condition (i). Si cette condition est remplie, on n'a plus que
huit équations pour déterminer les neuf cosinus; on voit ainsi que si le pro-
331. Remarque. -
- Le
équations
X y
z
a='^
~ ï
CÔNES DU SECOND DEGRÉ. 817
blême est possible, il a une infinité de solutions. Cette méthode ne suppose
pas les coefficients réels.
332. Condition pour qu'on puisse mener à un cône du second
degré trois plans tangents rectangulaires. — Si l'on peut mener
trois plans tangents rectangulaires à un cône du second degré, le
cône supplémentaire sera équilatère et réciproquement. La condition
demandée est donc (axes rectangulaires)
( 3 ) a-^a'-h a" — o
et, si cette condition est remplie, il y aura une infinité de trièdres
trirectangles circonscrits au cône proposé.
Traitons la question directement. Soient («i, i',,^ï^,), («21 ^'a^ ''^2)5
(î^3, ('3, w^) les coefficients de trois plans rectangulaires tangents au
cône proposé; on a
F(Mi,t',, Hf,) = 0, ¥ {Ui,Vi,Wz) = o, F(m3, t'3, (V3) = o;
en ajoutant ces équations membre à membre et tenant compte des
conditions d'orthogonalité, on obtient l'équation (3).
Si cette condition est remplie, le cône est réel. En effet, «, «', a"
ayant une somme nulle ne peuvent avoir le même signe; supposons
aa''<^o. Les plans tangents menés par l'axe des z sont déterminés
par l'équation
au^-+- a'v^-h "i.b" uv = o
dont le premier membre est le produit de deux facteurs réels. Les
plans tangents menés par l'axe des z étant réels, le cône est réel. Si
nous prenons pour nouveau plan des x^yyxn plan tangent, l'équa-
tion tangentielle sera
en désignant les nouvelles coordonnées par u, v, w. Mais la somme
a -+■ a' -+- a", qui est un invariant, étant nulle, on a «i + <?,== o; on
en conclut que les plans tangents menés par l'axe des ;; sont rectan-
gulaires.
Il y a donc une infinité de trièdres trirectangles circonscrits à un
cône quand la condition (3) est remplie, car les plans tangents menés
à ce cône par une droite issue de son sommet et perpendiculaire
à un plan tangent quelconque étant rectangulaires, forment avec le
premier un trièdre trirectangle circonscrit.
3l8 CHAPITRE XXI.
333. Conditions pour qu'un plan mené par le sommet d'un cône du
second degré coupe ce cône suivant deux droites rectangulaires. — Soient
cp (37, jK, s) = o et ux-T-vy+wz = o
les équations du cône et du plan donné, le sommet du cône étant supposé à
l'origine. L'équation
^{x., y.,z) ^ {ux -^ vy -\- wz ) ( u'x -h- v'y -^ w' z) = o
est l'équation générale des cônes passant par les droites d'intersection du
cône et du plan donné; il suffit, pour le prouver, d'imiter la démonstration
relative à l'équation générale des coniques passant par les points d'intersection
d'une conique et d'une droite. Cela posé, on peut déterminer les coefficients
de l'équation précédente, de façon que le cône qu'elle représente contienne la
normale au plan donné, menée par le sommet, ce qui donne la condition
cp (?i, P, W) -!- («2-1- t;2_^ (^,.2) (^uu' -+■ Vv' -^ Ww') = O.
Il suffit alors d'écrire que le cône ainsi déterminé est équilatère; on trouve
finalement
tp {u, ç, w) — (u'^-i- f2_j- w^) (A -+- A'-f- A") = o.
334. Application. — Trouver les plans qui coupent une quadrique sui-
vant une hyperbole équilatère.
Il suffira d'exprimer qa'un plan mené par le centre de la quadrique coupe
son cône asymptote suivant deux droites rectangulaires; tout plan parallèle
répondra à la question.
Exemple : la quadrique a pour équation
x^
a-
H-
y'
62
^2
C2
la
condi
ition
dem
landée
est
u
a'
2
p2
c2
-{■
M2-+-p2
-f- W^
I 1 I
33S. Conditions pour que les plans tangents menés à un cône du
second degré, par une droite passant par son sommet, soient rectangu-
laires.
Soit F(u,v, w) = o l'équation définissant le cône donné, ayant son som-
met à l'origine; les équations de la droite donnée étant
X y z
u V w
il suffit d'exprimer que
ux -^ vy -^ wz = o
représente un plan coupant le cône supplémentaire suivant deux droites rec-
CÔNES DU SECOND DEGRÉ,
tangulaires, ce qui donne la condition
F (m, V, w) — (w'-f- p2_i_ (v2)(« _^. a'-i- a") = o.
3i9
336. Étant donnés deux cônes du second degré, trouver la condition
pour que l'un d'eux contienne trois diamètres conjugués de l'autre.
Si deux cônes remplissent la condition demandée, en les coupant par un
plan quelconque on obtiendra comme sections deux coniques dont l'une sera
harmoniquement circonscrite à l'autre. Il suffit donc d'appliquer une théorie
connue (I, ol8, a").
Soient <o {x, y, z) — o et <fi(x, y, z) -; o les équations des deux cônes et
e
A j a -• - .
A «1- .
2B,6
2B 61
6, = o exprime que le premier cône contient une infinité de systèmes de trois
diamètres conjugués du second; 6 = 0 exprime que le second cône contient
une infinité de systèmes de trois diamètres conjugués du premier.
337. Application. — Dire qu'un cône de second degré est capable d'un
trièdre trirectangle revient à dire qu'il contient un système de trois diamètres
conjugués du cône isotrope de même sommet. L'équation en X est
A + X B" B'
B" A'4-X B
B' B A"-;-X
= 0;
le coefficient de X^ est A -+- A'-h A"; la condition demandée est donc
A + A'+A^rrrO.
Pour exprimer qu'un cône est capable de trois diamètres conjugués de
l'ellipsoïde ayant pour équation
X^ v2 ^2
il suffit de considérer le cône asymptote de cet ellipsoïde ; l'équation en X est
alors
le coefficient de X^ est
B"
B'
A
b^c-i
B"
A' ^
B'
B
A'-
A' A"
1 — ,- : la condition demandée est donc
c-a^ a-b^
\a^-\-Mb^-^ K'c^^o.
320 CHAPITRE XXI.
On obtient cette condition au moyen de la transformation homographique
que nous avons déjà employée (3i7) et définie par les formules
a? = aX, j^ = èY, z = cZ.
La transformée de l'ellipsoïde
x'^ y* z^
a^ b- c^
est la sphère
X2+Y2+Z2 — I=-0.
A trois diamètres conjugués de l'ellipsoïde correspondent trois diamètres
conjugués de la sphère, c'est-à-dire trois diamètres rectangulaires. Il suffira
donc d'exprimer que le cône transformé du proposé, c'est-à-dire le cône
ayant pour équation
Aa2X2+A'è2Y2-FA"c2Z2-4-... = o,
est capable d'un trièdre trirectangle, ce qui donne la condition
Aa2_|_ A'è2-i- A"c2 = o.
Théorème de Frégier.
338. Si un trièdre trirectangle pivote autour de son sommet
situé en un point fixe d^ une quadrique^ le plan passant par les
points d'intersection de ses arêtes et de la quadrique coupe la
normale à cette quadrique au sommet du trièdre en un point
fixe.
Prenons trois axes rectangulaires, l'origine étant le point fixe
donné et l'axe des z la normale en ce point à la quadrique, dont
l'équalion aura la forme
Soit ux-\-vy-{-wz — I r= G l'équation d'un plan; le cône ayant
pour sommet l'origine et pour directrice la conique suivant laquelle
ce plan coupe la quadrique, a pour équation
o{x, y, z) -H z{ux -T- vy -i- w z) = o.
La condition pour que ce cône soit équilatère est
A H- A' -H A"-i- w = o.
Le coefficient w étant constant, tous les plans qui satisfont à la
condition donnée coupent l'axe des z en un point fixe, ce qui dé-
montre la proposition.
CÔNES DU SECOND DEGRÉ. 321
EXERCICES.
1. Si par un point d'une quadrique on mène trois droites parallèles à trois
diamètres conjugués d'une seconde quadrique, le plan qui passe par les se-
conds points d'intersections de ces droites et de la première quadrique passe
par un point fixe (théorème de Frégier généralisé). Réciproque.
2. Lieu des points de Frégier et enveloppe des plans polaires de ces points
relatifs à tous les points d'une quadrique donnée.
3. L'équation d'un cône du second degré quelconque, peut se mettre sous
la forme E -f- Xj = o, E = o représentant uit cône équilatère et (t = o un
cône isotrope de môme sommet.
4. Lieu du pied de la perpendiculaire abaissée du centre d'une quadrique
sur le plan passant par les extrémités de trois diamètres conjugués; lieu
de cette perpendiculaire.
5. Former les équations tangentielles d'un cône droit du second degré,
touchant trois plans donnés (ui, Vi, Wi), {u^, v-i, tvj), (u^, V3, W3).
6. Soient S le sommet d'un cône droit, O le point où l'axe rencontre un
plan quelconque P. Démontrer qu'il existe un rapport constant entre les
distances des points O et S à une tangente quelconque de la section du cône
par le plan P (J. Neuberg).
7. Lieu des sommets des cônes de révolution passant par une conique
donnée.
8. Lieu des sommets des cônes équilatères passant par une conique et par
au point donné.
9. Lieu des sommets des cônes capables d'un trièdre trirectangle circon-
scrit, passant par une conique donnée et tangents à un plan donné.
10. Deux systèmes de diamètres conjugués d'une quadrique à centre sont
sur un cône du second degré.
11. Lieu des diamètres conjugués aux plans qui coupent un hyperboloïde
suivant des hyperboles équilatères.
12. Lieu des foyers des sections d'un cône de révolution par des plans
menés par une normale à ce cône.
13. On considère une section plane d'un cône quelconque, et le développe-
ment de cette section sur le plan tangent en un de ses points M. Si l'on
prend pour axe des x la tangente MT à la section, les équations de la section
et de sa transformée, rapportées à cet axe des x et chacune à un axe des y
perpendiculaire au premier et mené par M dans son plan respectif, soient
y =f{x) et ji = <p(a^) les équations de ces courbes et enfin 6 l'angle que le
NiEWENGLowsKi. — G. an., in. ai
32 2 CUAPlTIiE XXII.
plan sécant fait avec le plan tangent au cône en M, on a
cosO = Il m -- — - = ~„~
f{x) cp {x)
pour a; = 0. En conclure la condition pour que M soit un point d'inflexion
du développement.
14. En supposant que le cône soit de révolution, trouver l'équation du dé-
veloppement d'une section plane en coordonnées polaires.
CHAPITRE XXII.
PLANS TANGENTS (FORMES RÉDUITES). — SPHÈRE DE MONGE. —
LIEU DES SOMMETS DES CONES DE RÉVOLUTION CIRCONSCRITS
A UNE QUADRIQUE.
ELLIPSOÏDE.
339. Plan tangent en un point de la surface d'un ellipsoïde.
— Considérons un ellipsoïde E rapporté à ses axes et défini par
l'équation
3^2 r2 ^2
l'équation du plan tangent au point (.Tq, j'o, ^o) est
avec la condition
62 ■ C2 -'==^'
^2
a2 ^ 62 ^ c2
340. Mener à un ellipsoïde un plan tangent par un point
donné. — Soient ;r,,y(, Z) les coordonnées du point donné P. Les
coordonnées des points de contact d'un plan tangent passant par P
PLANS TANGENTS. SaS
sonl définies par les équations
x^ y 2 z^ XX t YYi zZi
^, + P + ^->--' ■^-^'^--*-^-^ = ^'
la seconde élant celle du plan polaire du point P. Il y a donc une
infinité de plans tangents issus de P, qui sont réels si la courbe d'in-
tersection de l'ellipsoïde et du plan polaire de P est réelle. Pour
trouver la condition de réalité, on peut former l'équation de la pro-
jection de l'intersection sur le plan des a:, y et écrire que cette pro-
jection est réelle. Il est plus simple d'opérer ainsi : rapportons
l'ellipsoïde à trois diamètres conjugués, l'axe des x étant le diamètre
OP; l'équation de l'ellipsoïde deviendra
t'2
Xi yi
ai bi c ^
Les coordonnées de P sont alors x'= p, y= o, z' = o et le plan
polaire du point P a pour équation p^':= a''^ .
Les points de contact sont définis par l'équation précédente et
celle-ci :
y'i ^'2 ^ ^ ct'2
La condition de réalité est alors o- >> a'^ ou -^ — i "> o ;
» a ^
Mais l'identité
x^ y^ z^ a?'* y'^ z'^
donne, pour le point P,
£i + Zi + il = p1' .
«2 ^2 c2 a'^
La condition demandée est donc
«2 ^2 c-
Gette inégalité exprime que le point P doit être extérieur à l'el-
lipsoïde. En effet, dans toute la région qui comprend le centre, la
fonction — +t^H — i — i a le signe — ; pour un point pris par
exemple sur l'axe des a?, à une dislance du centre plus grande que <?,
ce poljnome a le signe -+-.
324 CHAPITRE XXII.
341. Plans tangents parallèles à un plan donné. — Soit
ux -\- vy -\- wz = o,
l'équation d'un plan; il s'agit de déterminer r de façon que
ux -^vy-^-wz-{-r = o
représente un plan tangent à l'ellipsoïde donné. Pour cela, identi-
fions cette équation avec l'équation du plan tangent en un point
xxq yyo zso
ce qui donne
X(,
b^v
^0
I
r '
d'où
a
au
r
b
bv
r
c ~
cw
r
On obtient ainsi les coordonnées du pôle du plan (u, ç, w, r); pour
que ce plan soit tangent, il faut et il suffit que le pôle soit sur l'el-
lipsoïde, ce qui détermine r :
Cette équation est l'équation tangentielle de l'ellip soïde.
L'équation demandée est donc
ux -h i'y -+- w z = z\/a^u^-h b'V^-h c^vc^.
On peut donc mener à un ellipsoïde réel deux plans tangents pa-
rallèles à un plan quelconque (11, c, w) et les points de contact, qui
sont diamétralement opposés, ont pour coordonnées
Xo
yo = ^
v/a2
«2
+ 62(;2
62 P
-1-C2
«,2
v/a2
«2
+ 62p2
-4-C2
W-
C^IV
/a2M2_|_è2(;2 4_ c2w2
342. Sphère de Monge. — Circonscrire à un ellipsoïde un
trièdre trirectangle.
PLANS TANGENTS. 325
Il s'agit de déterminer neuf cosinus directeurs a,, pi, Yi j ^21 1^2? Yai
«3, ^35 y3 et les coordonnées x,y, z d'un point, tels que l'on ait
a^ 37 H- P2JK -- Y2 ^ = £2/a*a|-f-62p|H-c2Y|,
a\-r .\-^ 0.1^ i aiPi-<-a2p2-i-a3P3 = o,
Pî -^- .31-^ Pi - ' PlYl + P2Y2- P3Ï3= o,
YÎ-+-YI + Y3 = ' Yi *1 -t- Y2 «2 -t- Y3 «3 = O.
Ces neuf équations ne sont compatibles que si
On obtient, en effet, cette équation en ajoutant membre à membre
les trois premières équations, après élévation des deux membres au
carré.
Si le point (s^,y, z) n'est pas sur la sphère représentée par l'équa-
tion précédente, il est impossible de mener par ce point à l'ellipsoïde
donné trois plans tangents rectangulaires deux à deux. Si la condi-
tion est remplie, les équations données se réduisent à huit. On peut,
d'ailleurs, se rendre compte a priori de l'existence d'un lieu des
sommets des trièdres trirectanglcs circonscrits à l'ellipsoïde.
En effet, considérons un cjlindre circonscrit à l'ellipsoïde; ce
cylindre est elliptique; les plans tangents à l'ellipsoïde, menés par
une parallèle aux génératrices du cjlindre, issue d'un quelconque des
points du cercle de Monge relali i à une section droite de ce cjlindre,
sont rectangulaires, et il n'j a plus qu'à mener à l'ellipsoïde des
plans tangents perpendiculaires aux génératrices, pour obtenir ainsi
une infinité de trièdres trirectanglcs circonscrits dont les sommets
sont sur deux cercles. Le lieu demandé est engendré par ces cercles,
quand la direction des génératrices varie. 11 résulte de ce qui précède
que le lieu cherché est une sphère, qu'on nomme sphère de Monge^
relative à cet ellipsoïde.
Autre méthode. — Proposons-nous de former l'équation du cône
supplémentaire du cône circonscrit à l'ellipsoïde, ajant pour sommet
un point donné M(X(,jKt, 5,). Écrivons qu'un plan tangent passe par
ce point :
uxx - vyx -}- wzx = y^a*M*-f- b^v^ ■+- c' w*.
326 CHAPITRE XXII.
La perpendiculaire abaissée du cenlre de l'ellipse sur le plan tan-
gent considéré a pour équations
^ _ .y __ -z .
on en déduit immédiatement que le cône supplémentaire du cône
circonscrit de sommet M et ayant pour sommet le centre de l'el-
lipsoïde a pour équation
Pour que l'on puisse mener à l'ellipsoïde donné, par le point M,
trois plans tangents deux à deux rectangulaires, il faut et il suffît
que le premier cône soit capable d'un trièdre trireclangle circonscrit,
et, par suite, que le second cône soit équilatère, ce qui donne immé-
diatement cette condition que le point M doit être sur la sphère dé-
finie par l'équation
On voit ainsi que chaque point de la sphère de Monge est le som-
met d'une infinité de trièdres trirectangles circonscrits à l'ellip-
soïde.
Le centre de la sphère de Monge coïncide avec le centre de l'el-
lipsoïde, et le carré de son rayon est égal à la somme des carrés des
demi-axes de l'ellipsoïde.
343. Lieu des sommets des cônes de révolution circonscrits à un ellip-
soïde. — Si un cône G est de révolution, tout cône G' supplémentaire du
premier est aussi de révolution, car les plans tangents au cône G faisant des
angles égaux avec l'axe de révolution, les génératrices du cône G' font des
angles égaux avec la parallèle à l'axe de G menées par le sommet de G' et
réciproquement. D'après cela, pour exprimer que le point M {x\,yi, z^) est
le sommet d'un cône de révolution circonscrit à l'ellipsoïde E, il suffit d'ex-
primer que le cône supplémentaire ayant, par exemple, pour sommet le centre
de E, est de révolution. Nous avons obtenu l'équation de ce cône; en la dé-
veloppant, on obtient
X'^{X\ — «2) + J.2(j2 — 62) + 32(^2 _ ^2)
■+- "^yi^iyz -t- izixizx -T- iXiYxxy = o.
Il faut nécessairement que le coefficient d'un rectangle soit nul, sans quoi,
en égalant les nombres de Jacobi, on trouverait
— «2 = — è2 = — c2.
PLANS TANGENTS. 827
Supposons donc, par exemple, B — B' = 0 ; pour cela, il suffit de poser
',1 — o, et ensuite
(x-^ a2-hc2)(jf— 62-i-c2) —x-\yl :-r o.
On obtient ainsi un premier lieu défini par les équations
On trouve deux autres solutions :
y2 z^
X — o, ~— — - H — — 1 = 0,
7 = 0,
Z2
c'^—b"- «2 — 62
Le lieu cherché se compose donc de trois coniques situées dans les plans
principaux, concentriques et coaxiales aux coniques principales. Ces co-
niques ont reçu le nom àc focales; nous en verrons plus loin la raison. Si
l'on suppose a > 6 > c, la focale située dans le plan des y, z est une ellipse
imaginaire; celle qui est dans le plan des x, y est une ellipse réelle située
entièrement à l'intérieur de l'ellipsoïde, et, enfin, la troisième est une hyper-
bole dont la partie extérieure à l'ellipsoïde est le lieu des sommets des cônes
de révolution réels circonscrits à l'ellipsoïde.
HYPERBOLOIDES.
344. Plan tangent en un point dhin hyperholdide. — Consi-
dérons un hjperboloïde à une ou à deux nappes, rapporté à ses
axes de sj métrie. L'équation du plan tangent en un point (.^Cq, jKo» ^o)
de cette surface est
avec la condition
345. Mener à un liyperboloïde un plan tangent par un point
donné. — Soient J7i, j-,, Sj les coordonnées du point donné P. Les
coordonnées des points de contact des plans tangents issus de P sont
définies par les deux équations
^ r! _ f^ ^ , ££i , yy\ _ -^i» _ p
a» 6* c2 '' a2 62 c'^'
^^0 , JKJKo
a2 ^ 62
ZZq
C2
^0 , yo
^l
a2 62
C2
SaS CHAPITRE XXII.
Pour discuter ce système d'équations, nous distinguerons deux cas.
Premier cas : Hyperholoïde à une nappe. — Rapportons la sur-
face à trois diamètres conjugués, l'axe des x étant le diamètre OP.
Il y a plusieurs hypothèses à faire :
1° OP est un diamètre réel; l'équation étant
X'i y'i z'^ _
les coordonnées de P sont x'^ p, y'r^ o, z'^= o; les équations de
la courhe de contact sont :
Dx' — a'^ ^ _ — ,__.
La seconde équation étant celle d'une hyperbole, on voit que le
cône de sommet P, ayant cette hyperbole pour directrice, est tou-
jours réel; si p' = ± a', le point est sur la surface et le cône se ré-
duit au plan tangent en P, comme on le voit aisément.
2° OP est un diamètre imaginaire; nous pouvons poser ^'^ o,
y = o, z' = p, les équations de la courbe de contact sont alors
x^ y
c ^
On voit que le cône circonscrit de sommet P est encore réel.
3" OP est une génératrice du cône asymptote. Prenons pour
axes des x et des y deux génératrices du cône asymptote, l'axe
des z étant l'intersection des plans tangents menés le long de ces
génératrices; l'équation de la surface sera de la forme
^2 -f- 2 B xy = r .
Nous pouvons supposer le point P sur l'axe des x : x = o, y = o,
-5 = o. Le plan polaire de P a pour équation
Bpr = •;
il coupe donc l'hyperboloïde suivant une parabole; dans ce cas
encore, le cône de sommet P est réel.
Deuxième cas i Hyperholoïde à deux nappes. — i° OP est un
PLANS TANGENTS. 829
diamètre réel. L'équation de la surface étant
X'i y'i 3'* _
â/i "^ b^ ~" ?2 "" ~ ' ■
nous supposerons x' = o, y' = o, z' = p. La courbe de contact du
cône circonscrit de sommet P, a pour équations
x'i r'2 c'2
f^ a 2 6 2 p 2
Cette courbe est réelle si l'on suppose p'^ <; c'^ ou — S^ + i > o;
c'est-à-dire si le point P est extérieur à la surface. La condition
trouvée équivaut d'ailleurs à
^? y\ ^?
«2 ^ 62 C'- -^
elle exprime que P doit être dans la même région que le centre.
2" OP est un diamètre imaginaire. Nous pouvons supposer, par
exemple x' = p, y' ^ o, z' = o, alors les équations de la courbe de
contact sont
Celte courbe est une hyperbole, elle est donc réelle.
3° OP est une génératrice du cône asymptote. La conclusion est
alors la même que pour l'hyperboloïde à une nappe.
346. Plan tangent parallèle à un plan donné. — On obtient
ux-i-vy-\-wz=zt. y/ a- u^ -\- b^v^— c^ w^
pour l'hjperboloïde à une nappe et
ux-T-vy-^wz^^i \J c-w''- — a^Mî— b'^v'^
pourThyperboloïdc à deux nappes. On voit ainsi que l'on peut tou-
jours mener, à l'un des deux hyperboloïdes conjugués seulement,
deux plans tangents parallèles à un plan donné.
Proposons-nous d'interpréter l'inégalité
a2f^2-t- ^^t-î— c2n^•« >o ou < o.
33o CHAPITRE XXH.
Pour cela, considérons le système
.r2 r2 ^2
h -, =0, nx + vy + w z = o
a-2 b^ c^ ' -^
Si w = o, on a a-iL^ -\- b-v^ >- o, et le plan sécant coupe le cône
suivant deux génératrices réelles. Supposons w^o; la projection
sur le plan des x^ y de l'intersection du cône et du plan (?<, v^ w)
a pour équation
La condition de réalité est
a-p2 /(v2 itn /(V2 P2\
ou, en simplifiant,
«2 a2 H- 62 (^2 _ c2 (V2 > O.
Donc pour qu'on puisse mener à un hyperboloïde deux plans tan-
gents parallèles à un plan donné, il faut et il suffît que le plan pa-
rallèle au plan donné, mené par le centre de l'hjperboloïde, coupe
le cône asymptote suivant deux droites réelles, s'il s'agit d'un hyper-
boloïde à une nappe, suivant deux droites imaginaires dans le cas
de l'hyperboloïde à deux nappes.
Si le plan est parallèle à un plan asymptote, il n'y a plus qu'une
solution limite, qui est ce plan asymptote lui-même.
347. Sphère de Monge. — L'équation de la sphère de Monge est
^2 j_j^2^_22 =: a2_4_ 62 _c2
pour l'hyperboloïde à une nappe et
372 ^yi ^ z^ = C^ — a^ — b^
pour l'hyperboloïde à deux nappes.
Etant donné deux hyperboloïdes conjugués, l'un d'eux seulemen t
possède une sphère de Monge; c'est l'hyperboloïde à une nappe si
Lorsque a^ + b^ ^ c^, la sphère de Monge se réduit à son centre.
PLANS TANGENTS. 33 I
348. Lieu des sommets des cônes de révolution circonscrits. — Oo trouve
encore trois coniques situées dans les plans principaux. Il suffit, pour passer
(lu cas de l'ellipsoïde à celui de l'hyperboloïde à une nappe, de changer
c- en — c^ et pour l'hyperboloïde à deux, nappes a^ et 6^ en — a^ et -- h"^.
PARABOLOIDES.
349. Equation du plan tangent en un point d' un parabo-
loïde. — Nous supposons le paraboloïde rapporté à ses deux plans
principaux et au plan tangent en son sommet; son équation étant
alors
P 9
le plan tangent au point {x^, yo, Zo) a pour équation
avec la condition
P (l
P q
350, Mener à un paraboloïde un plan tangent par un point
donné. — La courbe de contact du cône circonscrit de sommet
donné (.C) , j^j , ^ i ) a pour équations
yy\ zzi y^ z^
^^ 1 :^X -\- Xi, i = 2x;
p 9 P <l
on peut remplacer la seconde équation par celle-ci
y% ^2 ^ l yy\ -22i
P q \ P q
qui représente un cylindre. Si l'on suppose pq << o, c'est-à-dire si
le paraboloïde est hyperbolique, ce cylindre est lui-même hyperbo-
lique. On peut donc mener à un paraboloïde hyperbolique une infi-
nité de plans tangents par un point donné. Si l'on suppose pq >• o,
pour fixer les idées supposons /> > o, q^o; dans ce cas, le cy-
lindre obtenu est elliptique; en écrivant son équation sous la forme
i(r-r.)'H-^(=-=,)' = ^" + |-..„
332 CHAPITRE XXII.
on voit que la condition de réalité est
^^ -H --— IXi > O.
P 9
Cette inégalité définit la région extérieure au paraboloïde ellip-
tique considéré. '
351. Plan tangent parallèle à un plan donné. — Identifions
les deux équations
-^ 1 X — x^ = o,
p 9
ce qui donne
_1_Z!L — J^o — _^
u pv qw r
d'où
/• pv qw
Xq — - , JKo = ' -30=- •
On obtient ainsi les coordonnées du pôle du plan (u, v^ w, r)]
pour que ce plan soit tangent, il faut et il suffît que son pôle soit
sur la surface ou sur le plan lui-même, ce qui donne la condition
r = H 2 ,
'lu 2U
on obtient aussi l'équation tangentielle
pv^ -f- qw^ = iru.
L 'équation d'un plan tangent peut se mettre sous la forme
ux + VY-\- wz + ^ — = o.
On peut mener à un paraboloïde un plan tangent parallèle à un
plan donné, pourvu que ce plan ne soit pas parallèle à l'axe du pa-
raboloïde.
352. Plan de Monge. — Soient [x\ , jKi , 5, ) les coordonnées d'un
point M. Si un plan tangent au paraboloïde passe par M, on a
uxi -H vfi -t- wzi H {pv^ -^ qw"^) = o,
PLANS TANGENTS. 333
on en déduit l'équation du coue ayant son sommet à l'origine, et
supplémentaire du cône circonscrit de sommet M, savoir
x(xxi -\-yy\ -+- zzi ) + { {py^ ■+- 9^"^ ) — "•
Ce cône est équilatère si
X\^{{.p^q)^ o.
Donc chacun des points de ce plan est le sommet d'une infinité de
trièdres trireclangles circonscrits au paraboloïde donné. Ce plan a
reçu le nom àa plan de Monge.
3o3. Lieu des sommets des cônes de révolution circonscrits. — Ecrivons
que le cône dont nous venons de former l'équation est de révolution, nous
trouverons ainsi pour le lieu cherché les deux paraboles ayant pour équa-
tions
y = o, z^- = {p — q){-2X-hp),
z=o, yi = {g —p}{2x-^q).
EXERCICES.
1. Établir les équations relatives à un paraboloïde (3i9-3o3), en considé-
rant cette surface comme limite d'un ellipsoïde ou d'un hyperboloïde.
2. Trouver le lieu des sommets des trièdres dont les faces sont parallèles à
un système de plans diamétraux conjugués d'un ellipsoïde A et tangentes à
un second ellipsoïde B. (Concours général, i86o.)
3. Un plan tangent à un ellipsoïde détermine, avec les plans principaux,
un tétraèdre dont le volume est constant; trouver le lieu du point de con-
tact.
4. Mener par un point pris sur l'un des axes d'un ellipsoïde le plan tan-
gent qui détermine, avec les plans principaux, le tétraèdre de volume mi-
nimum. (T.)
5. Trouver le lieu du point de concours de trois plans rectangulaires deux
à deux et touchant chacun l'un des trois ellipsoïdes ayant pour équations
.r- y
«2 "^ 62
x^ y^
= 1,
«2 + Aï ^è«-H/i'-' c^-hh^
X* yî
2
(T.)
6. Si une corde d'un ellipsoïde passe par un point fixe, l'intersection des
plans tangents aux extrémités de la corde» décrit un plan fixe.
334 CHAPITRE XXII. — PLANS TANGEMS.
7. Trouver le volume d'un cylindre circonscrit à un ellipsoïde et limité aux
deux plans tangents parallèles à la courbe de contact.
8. On considère un cylindre circonscrit à un ellipsoïde et l'on mène les
plans tangents à l'ellipsoïde aux extrémités du diamètre parallèle à l'axe du
cylindre; un diamètre quelconque de l'ellipsoïde coupe l'ellipsoïde, les plans
tangents et le cylindre en des points dont les distances au centre sont h,
k, l; prouver que
9. On circonscrit un cône à un ellipsoïde; soient R' la distance de son som-
met au centre de l'ellipsoïde, 2R la longueur du diamètre de l'ellipsoïde qui
passe par le sommet du cône. Supposons menés les plans tangents à l'ellip-
soïde aux extrémités de ce diamètre. Un diamètre quelconque coupe l'ellip-
soïde, les plans tangents considérés et le cône en des points dont les distances
au centre sont h, k, l. Prouver que
r; KkJ VR2 R'2/ VA- k\' ^ ^
iO. On mène un plan tangent à un ellipsoïde à une distance donnée du
centre; trouver les projections sur les plans principaux de la courbe, lieu
des points de contact. Dans quels cas l'une des projections se réduit-elle à
deux droites? (T.)
H. Une tangente à l'ellipsoïde —; -I- , 0 -! r — i = o rencontre l'axe des z
a^ b'- c'-
et une courbe tracée dans le plan des a?, y. Lieu engendré par cette droite.
Exemple, la courbe a pour équation
^. + T. = ""- (T.)
12. Lieu des perpendiculaires aux plans tangents communs à deux ellip-
soïdes ayant même centre et mêmes directions d'axes, ces perpendiculaires
étant abaissées du centre commun.
13. Montrer que les deux surfaces
xi 1/2 Z2 a2 32 y2
al ^ b-^ c"- ' x^ y^ z^-
se touchent en huit points, si
abc
= I,
et que les plans tangents en ces points forment un solide ayant pour vo-
lume -^•
3(aPY)^
NORMALES. 335
14. En chacun des points d'un ellipsoïde, on mène le plan tangent. On pro-
jette sur ce plan le diamètre issu du point de contact. Démontrer que ces
projections, déjà tangentes à l'ellipsoïde, sont tangentes, en outre, à une se-
conde surface. (Mannheim.)
CHAPITRE XXIII.
NORMALES.
ELLIPSOÏDES.
334. Normales menées par un point à un ellipsoïde . — Soit
X^. y1 ^2
(0 — . + T^ -+-^.,—1=0.
l'équation d'un ellipsoïde E rapporté à ses axes de symétrie. La
normale en un point (j:, y^ z) de la surface de cet ellipsoïde, a pour
équations
a^{\ — x) _ b^{\ —y) _ c^(Z - z) ^
- _ -- _ ^
Les coordonnées des pieds des normales issues du point P(a, p, y)
sont déterminées par l'équation (2) et les équations
«^(g — ar) _ h'^i^—y) _ c^y — -s) -
X y z
Les points communs à l'ellipsoïde E et aux cjlindres représentés
par ces équations sont les pieds des normales issues du point P.
Il est intéressant de remarquer que l'équation
a»(«-a7) ^ b\^-y)
X y
représente, dans le plan des x, y, l'hyperbole d'Apollonius relative à la pro-
jection (a, P) du point P sur ce plan et à la section principale correspon-
dante, bien que la projection d'une normale à E issue de P ne soit pas
normale à la section principale.
336 CHAPITRE XXIII.
On a l'explication de ce résultat en se rappelant la propriété de l'hyperbole
d'Apollonius, énoncée t. II, p. 209, n° 4.
On tire des équations (2), en désignant par X la valeur commune
des rapports,
a^oi 623 cSy
(^^ ^^^^X' ^=èi^' "=^-
Ces équations définissent une cubique ; les pieds des normales
sont à l'intersection de cette cubique et de l'ellipsoïde E; ils corres-
pondent aux valeurs de \ qui sont racines de l'équation
V i\- — '^^^^ ^^f^^ ^^T^ _
^^^^^ (a-i+X)2 ^ (62+X}2 ^ (c2+X)2 - ' - «'
équation obtenue en écrivant que les coordonnées {x^y^z) définies
par les équations (3) sont celles d'un point de E.
L'équation F Çk) = o est du 6^ degré et, à chaque racine, corres-
pond une normale à E, issue de P. En outre, si l'on suppose
« >» Z^ >> c, on reconnaît immédiatement que cette équation a tou-
jours une racine réelle entre — 00 et — a'^elwne entre — c'^ei-\-ao :
donc, d'un point donné, on peut mener à un ellipsoïde six nor-
males dont deux au moins sont réelles. (Pour la discussion com-
plète de l'équation F().)^o, voir Nouvelles Annales.^ 1870,
p. 481, Joachimsthal.)
355. Étude de la cubique des normales. — La courbe représentée par
les équation (3) est du troisième ordre; on voit, en effet, que les points de
rencontre de cette courbe et d'un plan quelconque sont déterminés par une
équation de la forme
a^d. b-?> c^y
u — r -4- V ,- ., -h w — — 4" -hr = o.
a^-i-k 62 _|_ X C--+-A
Les équations (3) donnent pour \ infini : x = o, y ^= o, z = 0. Pour X = o,
on trouve x = a, y = ^, z = ^. Pour X = — a^, x est infini, y tx. z ayant des
valeurs finies; de même pour X = — b^i y est infini et, pour X = — c^, z est
infini. On voit ainsi que la cubique passe par le centre de l'ellipsoïde et par
le point P et, enfin, qu'elle a trois asymptotes parallèles aux axes de symétrie
de l'ellipsoïde.
Nous savons déjà que le cône ayant pour sommet un point quelconque
d'une cubique et, pour directrice, cette cubique même, est du second degré;
en particulier, la cubique (3) passant par le centre de l'ellipsoïde, par le
point P et par les pieds des normales issues de P, il en résulte que les six
normales issues de P sont sur un cône du second degré et les droites joignant
NORMALES. 887
le centre de l'ellipsoïde aux pieds de ces normales sont aussi sur un cône du
second degré. Nous allons former les équations de ces cônes.
Écrivons ainsi les équations (3) :
X y z
Multiplions les deux membres de ces équations respectivement par b- — c^,
c* — a^, a- — b^ et ajoutons : il vient
— [— — {_ Q
X y z
ou, sous forme entière,
a'^0L(b-^—c^)yz -h b'-^ (c'-— a"^) zx -^ c''^( (a^— b'-) xy = o.
On a ainsi l'équation du cône ayant pour sommet le centre de l'ellipsoïde
et passant par les pieds des normales. On voit que ce cône a pour génératrices
les axes de symétrie de l'ellipsoïde; par suite, il est équilatère.
Plus généralement, transportons les axes parallèlement à eux-mêmes en
prenant pour origine un point quelconque de la cubique, celui qui correspond
à une valeur déterminée X' du paramètre et qui a, par conséquent, pour
coordonnées
,_ a'-<z /_ _HL. ,_ cM-X'
^-a2+X'' ^ - b-2-^l'' - - -^¥Y"
En posant
X=:X'-^\, JK=y-f-Y, ^ = Z'-+-Z,
on a
a^a(X'-X) b^^(l'-l) c2y()/_X)
(a2^X)(a2-hX')' (62+ X) (62-4- X'/ (c2-|- X) (c^^ X')'
d'où l'on tire
a2a(X'-X) ,,, . , _62p(X'-X) c^T(X'-X)
"--^^= (a2H-X')X' ^'-^^- (62-hX')Y' '-^^= (c2+X')Z>
en procédant comme plus baut, on obtient
a^-oi(b^-c^-) h^-^(c^--a^) c^Y(«^-^'^) ^ v
c'est l'équation d'un cône équilatère. Ce résultat est évident a priori puisque
le cône doit passer par les points à l'infini de la cubique et, par suite, doit
admettre des génératrices parallèles aux axes de l'ellipsoïde. E.i particulier,
si X'= o, on a l'équation du cône des normales sous la forme
a(62— c2)YZ-hP(c2 — a2)ZX-t-Y(«2— 62)XY = o
NiEWENGLOWSKI. — G. an., III. J2
338 CHAPITRE XXIII.
OU, par rapport aux anciens axes,
«(^'2-c2)(7-p)(^-Y)
-f-[3(c2-a2)(^ — Y)(^ — a)H-Y(a2_62)(^_a)(j — P) = o.
Ce cône passe par le centre de l'ellipsoïde, ce qui était évident a /j/'to/'i
puisque la cubique des normales y passe.
Remarque. — La cubique représentée par les équations (3) est unicur-
sale; il en est de même de toute cubique gauche. En effet, si l'on considère
deux points fixes (A,B) pris sur cette cubique, la position d'un plan passant
par là droite AB dépend d'un seul paramètre X; or ce plan ne coupe la
cubique qu'en un seul point M différent de A et de B; les coordonnées de M
sont donc des fonctions rationnelles de X.
Pôle normal et pôle tangentiel d'un plan. — Surface normopolaire.
Synnormale. — Formules de Desboves.
356. Le pôle du plan passant par les pieds de trois des normales issues du
point P est sur une surface trouvée par Desboves et qu'il a nommée la sur-
face normopolaire de l'ellipsoïde donné. Soit M(ari, yi, ^i) le pôle du plan
passant par les pieds A, B, G de trois des normales et soit M'(a72, ^2; -32) le
pôle du plan passant par les pieds A', B', G' des trois autres normales. Le
plan ABG ayant pour équation
^1 yy^ zzi
a^ bi c2
— 1 = 0,
les valeurs de X qui correspondent aux trois pieds A, B, G sont les racines
de l'équation
■ a2-i-X 62 -f- X C2-+-X
Pareillement, les valeurs de X qui correspondent aux trois autres pieds A',
B', G' sont les racines de l'équation
a^2 PjKs 7^2 _
«2+X 62+ X C2-4-X
En raisonnant comme dans le cas d'une ellipse (II, i54), on en conclut l'i-
dentité
«2 a 62 p c2y
(a-^-^ly- (62+X)2 (c24-X)2
(XXi ^ pJKl Y-^1 \ / °^^i PJ>'2 Y^2
;; I
^a2-hX 62-1-X c2-i-X / Va2+X 62-hX c24-X
En décomposant le second membre en fractions simples et identifiant au
KORMALES. 889
premier, et en supposant que le point P ne soit pas dans un plan principal,
on obtient les relations suivantes :
(4) XiXi = — a'^, jj^, = _62, -,-, = _c2,
.ri — X-y-h
a^—b-^ a^—c^-
,5) (^,_^,^l(Z^l±£i£=i^lk^î±|lZi) = o,
c- — a'^ c^ — b-
En posant
les équations (5) peuvent s'écrire
Ixi^ x.i-\- [3 G — Y B — o,
J1-+-./2-+-TA. — aG = o,
-Si^--2 -+- aB — ^A = o.
En général, ces équations en a, p, y ne sont pas compatibles; si l'on mul-
tiplie par A, B, G et qu'on ajoute membre à membre, on obtient
k{xi -f- X2) -H B{yi ^yi) -+- G(-i -+-^2) = o;
«2
et, en remplaçant A, B, G par leurs valeurs et x<i, y<,, z^ par ,
b^ c-
> ) on voit que le point M doit être sur la surface du quatrième
degré ayant pour équation
c2v2-t-62-:2 /ï2 ^2 _i_ /.2 -r>2
b-^—C^ '-^ ' C2— «2
(7) {
^f^" ,2,^:i^! + «!r:
La symétrie de la définition des points M et M' montre que le point M' doit
être sur la même surface, qui est précisément la surface normopolaire de
Desboves.
Si le point M est sur cette surface, les équations (6), dans lesquelles on
tient compte des équations (4), se réduisent à deux et, dans ce cas, il y a
une infinité de points P, situés sur une droite nommée synnormale relative
à M ou encore synnormale du plan polaire de M.
Ainsi, étant donné un point M sur la surface normopolaire, on peut
trouver sur la conique, intersection de l'ellipsoïde E par le plan polaire
de M, une infinité de systèmes de trois points A, B, G, tels que les nor-
males à E en ces points aillent concourir en un même point P, et le
34o CHAPITRE XXIII.
lieu de ces points P, correspondant à tous les systèmes de points A, B, G,
est la synnormale relative au point M.
Si l'on se donne le point M, le plan polaire de M' a pour équation
^ , y , ^
il passe donc par les projections sur les axes du symétrique de M par rapport
au centre de l'ellipsoïde (Joachimsthal).
HYPERBOLOIDES.
357. On obtient des résultats analogues à ceux de l'ellipsoïde; il
suffît de changer dans les calculs précédents c- en — c- ou a- et b^
en — a- et — b'-.
PARABOLOÏDES.
358. Normales menées par un point à un paraboloïde. — Les
équations de la normale en un point du paraboloïde défini par
l'équation
(1) 1 = IX
p q
étant
X — X \ — Y Z — z
— I r ^ z
les pieds des normales à ce paraboloïde, issues d'un point P(a, [3, y),
sont déterminés par l'équation (i) et les équations
tx — x P — y Y — z
(2) =p^ — ^ == ^ ■*
En appelant \ la valeur commune de ces rapports, on en déduit
r
p-h A
Ces équations définissent une cubique.
On déduit facilement des équations précédentes l'équation du cône des
normales. En effet, si l'on pose
X = a -h X, y = <^-{-Y , 5 = Y-4-Z,
1)11 obtient
X =
X Y--^?
^' ^-/> + X'
ce qu'on peut écrire
X
X = ''
^=-(p + l),
34 1
z = =^
'^=-(7H-X).
Kn multipliant les deux membres de ces équations respectivement par
p — q, I, — I et ajoutant ensuite, membre à membre, on obtient
X ^ Y Z " '
ou, en revenant aux axes primitifs,
(/>- ^) (j- -?)(-- Y) -+- 13(^ - t) (^ -«)- t(^ -«) (r- ?) = o.
Les pieds des normales issues de P sont les points communs à
cette cubique et au paraboloïde; les valeurs de "k correspondantes
sont les racines de l'équation
(3) (-^-(^-^(-^) = <'-
Celte équation étant du cinquième degré, on voit qu'on ne peut
mener d'un point donné que cinq normales à un paraboloïde. La
sixième est la parallèle à l'axe, si l'on regarde le paraboloïde comme
limite d'ellipsoïdes ou d'iijperboloïdes.
339. Quadrique de révolution passant par les pieds des normal ef:
issues de P. — En écrivant ainsi les équations (2)
a — X ^ — y Y — z
(S) (I)
et multipliant les deux termes de ces rapports respectivement par 2x,y, z,
on voit que la somme des dénominateurs est nulle; il en est donc de même
de celle des numérateurs, ce qui prouve que les pieds des normales issues
de P sont sur la quadrique de révolution, ayant pour équation
ix^ -t- j'2 -t- 2^ — 2a:r — ^y — Y-- == ^1
dont l'axe est la parallèle à l'axe du paraboloïde menée par le point ayant
pour coordonnées a, - > -> c'est-à-dire par le milieu de la perpendiculaire
abaissée du point P sur l'axe du paraboloïde.
342 CHAPITRE XXIII.
360. Pôle normal et pèle tangentiel d'un plan. — Surface normopo-
laire. — Synnormale. — Formules de Desboves. — En regardant le para-
boloïde elliptique comme limite d'un ellipsoïde et le paraboloïde hyperbolique
comme limite d'un hyperboloïde à deux nappes, on peut déduire des for-
mules de Desboves, relatives aux quadriques à centre, des formules analogues
relatives aux paraboloïdes.
En partant de l'équation
xi y2 -2.
— + 7^ +— — 1 =o
a^ b^ c2
et posant a; = X — a, puis — = p, — = or, et faisant grandir a indéfiniment,
r ' '^ a a
on obtient, à la limite,
•^ -h — — 'iX = o.
p q
Dans les formules (5), (6) et (7) relatives à l'ellipsoïde (page SSg), rempla-
«2 62 c"-
cons a7o, Vo, z^ par j j > puis X\ par X\ — a et a par a — a, et
•^ a?! jKi zi '
posons b^=^pa, c^ = qa et enfin faisons croître indéfiniment a, nous obtien-
drons, à la limite, les équations
l{pz^+qy'^)x-^ip — q)[iqy^ — ipz^-]-pq{p — q)] = o,
ipxz%-\-{'2.pz''- — a^jK^-H qp"^ — Pq"^) Y = ■i.xz{-iy''' — px -+- p-)i
•iqxytj. -\- {iqy'^ — o.pz''- -\- pq''- — q P^) P = ixy{iz'^ — qx -\- q-)^
p'^zi-hq-^yi = — iXiyiZi.
La première est l'équation de la surface normopolaire et les trois autres re-
présentent la synnormale relative à un point (x,y,z) de la surface normo-
polaire; ces équations en a, P,y se réduisent en effet à deux, si x^y^z sont
les coordonnées d'un point de cette surface.
Calcul direct. — On peut obtenir ces formules par un calcul direct, que
nous allons indiquer rapidement.
Si Xi, yi, Zi sont les coordonnées du pôle du plan mené par les pieds de
trois des normales issues du point P (a, p, y), ce plan a pour équation
yyi zzi
•i^^^ 4- X — Xi = o
p q
et, par suite, trois des racines de l'équation (3) vérifient l'équation
0 -+
Si l'on représente par
(4) _^ +_^_a-;r,-X = o.
p -^k q -+-X
vy -H wz -1-1=0
l'équation du plan mené par les pieds des deux autres normales, parallèle-
-l-i = o;
NORMALES. 343
ment à l'axe du paraboloïde (c'est-à-dire du plan mené parles pieds des trois
autres normales), les deux autres racines de l'équation (3) sont les racines
de l'équation
/> -+- X <7 4- X
on doit donc avoir identiquement
^p + ly.-^ {q-^Xy 2(a-i-A)
\p-\-\ </ -+- X * 7\/>-f-^ g' 4- X /'
En faisant l'identification, on trouve immédiatement
_ I _ I
et, par suite, quand on connaît le pôle (^i,^i,^i) du plan passant par trois
des pieds des normales issues du point (a, P,y), l'équation du plan mené
parallèlement à l'axe, par les pieds des deux autres normales, issues du même
point, est
yx -1
Nous laisserons au lecteur le soin d'achever le calcul.
EXERCICES.
1. En deux points M, M' d'un ellipsoïde, on mène les normales. Le plan,
mené par le milieu de la corde MM' et perpendiculairement à cette corde,
passe par les milieux des lignes qui joignent les points de rencontre des nor-
males avec chacun des plans principaux. (Laguerre.)
2. Quelle est, parmi les normales à un ellipsoïde, celle qui est la plus
éloignée du centre. (Mannheim.)
3. On donne un ellipsoïde de centre O, dont les demi-axes sont a, b, c.
Soient a, p, y les angles que la normale, en un point M de cet ellipsoïde,
fait avec les axes de symétrie. On demande de déterminer en fonction de a,
i° La distance ^ de 0 au plan tangent en M;
9.° La distance o de O à la normale en M;
3° La longueur OM ;
4" Les angles de O m avec les axes;
5° La longueur mp de la portion de la normale en M comprise entre ce
point et l'un des plans principaux. ( Svéchnicoff.)
4. D'un point P, pris sur une normale en un point A d'un paraboloïde
344 CHAPITRE XXIII.
(elliptique), on peut mener à la surface quatre autres normales, ayant pour
pieds les points B, C, D, E ;
1° Trouver l'équation de la sphère S passant par les quatre points B, G,
D, E;
1° Trouver le lieu des centres 1 des sphères S, quand ce point P se déplace
sur la normale en A, ainsi que la surface engendrée par la droite PI.
(Concours général, i883.)
5.. Un ellipsoïde est coupé par un plan parallèle à l'un des plans princi-
paux ; montrer que les normales à cet ellipsoïde aux points de la section
rencontrent deux lignes droites fixes, situées dans les deux autres plans prin-
cipaux.
6. Les pieds des normales à une quadrique, qui rencontrent une normale
donnée, sont sur un cône du second degré ayant pour sommet le pied de la
normale fixe.
7. Trouver l'équation de la surface engendrée par les parallèles, menées
par l'origine, aux normales à l'ellipsoïde
X^ r2 ;j2
— -t- 1 =1
aux points ok cette surface est coupée par la surface homofocale ayant pour
équation
x^ y^ z-
k b--h/c c--\- k
(T.)
8. On mène des normales à un ellipsoïde aux points où cet ellipsoïde est
coupé par une sphère concentrique : lieu de leurs traces sur un plan Çi\c et,
en particulier, sur l'un des plans principaux de l'ellipsoïde.
9. Si l'on fait mouvoir le point de départ des normales à un ellipsoïde suc-
cessivement sur les parallèles aux axes, menées par un point donné P(a, P,y),
les traces des normales sur les plans principaux conjugués à chaque paral-
lèle seront sur les sections du cône des normales issues de P par ces mêmes
plans.
10. Quand le point P est dans un plan principal, le cône des normales issues
de P se réduit à deux plans, dont l'un est le plan principal et le second un
plan perpendiculaire.
Pour avoir les pieds des normales, issues du point (a, p, o), par exemple,
qui ne sont pas dans le plan principal z — o, on considère la droite ayant
pour équations
du pôle de cette droite, pris par rapport à l'ellipse principale, on abaisse
une perpendiculaire sur cette droite elle-même, et du pied de cette perpen-
diculaire on mène des tangentes à l'ellipse qui se projette sur le plan prin-
NORMALES. 345
cipal, suivant la droite considérée; les points de contact sont les pieds des
deux normales cherchées.
11. Le. lieu géométrique des points, auxquels correspond un cône des nor-
males qui soit de révolution, se compose de quatre droites.
12. Les axes principaux d'un cône circonscrit à un ellipsoïde sont des
génératrices du cône des normales issues du sommet de ce cône.
(Ghasles.)
13. Quand plusieurs surfaces du second degré sont homolhétiqucs et con-
centriques, les normales à ces surfaces, menées par un point donné, sont sur
un même cône du second degré. (Ghasles.)
a. Les normales, menées d'un point à toutes les quadriques passant par
l'intersection d'une quadrique donnée et d'une sphère ayant pour centre le
point donné, sont sur un même cône du second degré. (Ghasles.)
15. Par un point donné, passent toujours dix synnormales réelles ou ima-
ginaires; à un point donné, d'où l'on abaisse six normales à un ellipsoïde,
correspondent toujours vingt pôles conjugués (pôles de plan passant par les
pieds de trois des normales) dont deux au moins sont réels. Parmi les
dix synnormales, il y en a toujours au moins deux de réelles.
16. Un plan perpendiculaire à un plan principal d'un ellipsoïde a toujours
une synnormale.
17. Quand un plan a une synnormale par rapport à un ellipsoïde donné,
cette droite passe par les pôles normaux conjugués aux projections du pôle
du plan considéré sur les plans principaux, par rapport à chacune des el-
lipses principales.
18. Si l'on considère les normales dont les pieds sont sur une section plane
d'un ellipsoïde, chaque normale est coupée par deux autres normales, et le
lieu des points d'intersection se projette sur le plan sécant, en général, sui-
vant une cubique.
19. La condition nécessaire et suffisante pour que trois normales, dont les
pieds sont sur une section plane d'un ellipsoïde, se coupent en un même point,
est que le pôle du plan sécant se projette sur un plan en un point d'une cer-
taine ellipse, et alors le plan sécant a une synnormale.
20. Quand un plan non parallèle à l'un des axes d'un ellipsoïde a une syn-
normale, cette droite jouit des propriétés suivantes : i° elle se projette sur
le plan, suivant une normale à l'ellipse de section; a'' elle perce l'ellipsoïde
en un point de cette môme ellipse; 3° elle passe par le pôle normal conju-
gué, par rapport à l'ellipse de section, de la projection du pôle du plan sé-
cant sur ce plan lui-même; 4° ^^ synnormale d'un plan non parallèle aux
axes n'est jamais normale à l'ellipsoïde.
21. Étant donné un plan dont le pôle est sur la surface normopolaire,
trouver le nombre des normales réelles, passant par un point de la synnor-
346 CHAPITRE XXIII.
maie du plan et dont les pieds sont sur la section correspondante. Construire
ces normales.
22. Déterminer le nombre des normales réelles passant par un point de la
synnormale commune à deux plans et dont les pieds soient sur les sections
déterminées par ces plans. Construire ces normales.
23. Lieu des points d'où l'on peut mener des normales doubles à un ellip-
soïde.
24. Lieu des points d'où l'on peut mener des normales triples à un ellipsoïde.
25. Les pieds des normales à un ellipsoïde, issues d'un même point, ne
sont jamais sur une même sphère.
26. Démontrer que la synnormale d'un plan de pôle (a, p, y) est perpen-
a |j Y
27. Démontrer que la synnormale d'un plan mené par trois sommets d'un
ellipsoïde (non situés dans un même plan) passe par le centre et que le pôle
du plan se projette sur ce plan, à l'intérieur de l'ellipse de section, quand la
plus grande des trois quantités -, j, - est plus petite que la somme des deux
autres et à l'extérieur, dans le cas contraire.
28. Démontrer que si le point de départ des normales à un ellipsoïde se dé-
place sur l'un des axes, le lieu des pôles des plans qui passent par les pieds
des normales prises trois à trois est formé de deux courbes.
29. La surface normopolaire d'un ellipsoïde de révolution se réduit à deux
couples de plans.
30. Etendre les résultats précédents aux hyperboloïdes. Les plans sécants
peuvent donner des sections paraboliques; on propose de démontrer qu'alors
la condition nécessaire et suffisante pour que ce plan ait une synnormale est
que son pôle se projette sur lui, sur une perpendiculaire à l'axe de la parabole
de section, menée à une distance du sommet égale au paramètre de cette
courbe, et du même côté que le foyer.
31. Faire voir que sur chaque normale il existe toujours deux points de
départ de normales doubles dont les pieds se confondent avec celui de la
normale donnée (ce sont les centres de courbure de la surface au pied de la
normale donnée. )
32. Etendre aux paraboloïdes les questions précédentes.
33. Trouver la condition pour qu'un plan ait une synnormale par rapport
à un cône du second degré.
34. Par deux droites passant par le sommet d'un cône du second degré on
mène des plans tangents à ce cône et par les génératrices de contact des
plans normaux. Conditions pour que les quatre plans normaux se coupent
suivant une même droite.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 347
35. Si l'on coupe un cône par un plan parallèle à celui des plans princi-
paux qu'il faut choisir pour que la section soit une ellipse et qu'on détermine
les quatre points où la section coupe quatre génératrices correspondant à
quatre plans normaux, passant par une même droite, les quatre points obte-
nus seront les pieds de quatre normales à l'ellipse issues d'un même point,
et réciproquement.
36. Discuter la réalité des normales menées d'un point à un cône du second
degré.
{Voir pour toutes ces questions : Théorie nouvelle des normales aux
surfaces du second ordre, par Desboves (Paris, IMallet-Bachelier).]
37. On coupe une surface du second degré par un plan; aux différents
points de l'intersection, on mène les normales à la surface; par un point de
l'espace on mène des droites égales parallèles aux longueurs interceptées sur
ces normales entre leur pied sur la surface et le plan de symétrie; les extré-
mités de toutes ces droites sont sur une conique. (Laguerre.)
38. Soit K la courbe d'intersection d'une surface du second degré et d'une
sphère ayant pour centre un point d'un plan principal de la surface; dési-
gnons par C la projection orthogonale de K sur ce plan de symétrie, et par
C le lieu des points où ce même plan est coupé par les normales élevées aux
diflerents points de K, C et G' sont deux coniques ayant leurs axes parallèles,
et, si l'on désigne respectivement par a^ et a"^, 6* et b''^ les carrés des axes
parallèles, on a à^a'^— b^b'-. (Laguerre.)
CHAPITRE XXIV.
GÉNÉRATRICES REGTILIGNES.
Propriétés des génératrices rectilignes d'une quadrique.
361 . Quadriques admettant des génératrices rectilignes réelles.
— Cherchons quelles sont les quadriques autres que les cônes, les
cylindres ou les systèmes de deux plans, sur lesquelles on peut tra-
cer des droites réelles. Soit une droite réelle D tracée sur une qua-
drique; un plan sécant, mené par D, coupe la quadrique suivant
deux droites réelles qui sont : la droite D et une seconde droite D'.
348 CHAPITRE XXIV.
La section par le plan tangent en un point quelconque M pris sur D
étant parsuite du genre hyperbole, il ne peut}' avoir de droites réelles
sur un ellipsoïde ni sur un paraboloïde elliptique. 11 ne peut pas non
plus y en avoir sur un hyperboloïde à deux nappes, car le plan tan-
gent en un point M de cette surface la coupe suivant deux droites
imaginaires conjuguées; comme on le voit, par exemple, en rappor-
tant la surface à trois diamètres conjugués, le demi-diamètre réel
étant OM. L'équation de la surface étant alors
xi yi ^^ __
le plan tangent au point x = o, y=o, z = c' a pour équation
z = c el la section par ce plan est définie par les deux équations
11 ne reste plus à considérer que l'hyperboloïde à une nappe et le
paraboloïde hyperbolique.
L'équation d'un hyperboloïde à une nappe peut se mettre sous la
forme
X2-H Y2— Z2= T2,
et celle d'un paraboloïde hyperbolique,
X2_Y2=Z,
X, Y, Z, T étant des polynômes linéaires distincts. En écrivant ainsi
ces équations
(Y — Z)(Y-i-Z) = (T — X)(T + X)
et
(X-Y)(X+Y) = Z,
on voit que l'une et l'autre peuvent se mettre sous la forme
PQ = RS,
P = o, Q=:o, R = o, S = o représentant quatre plans formant un
tétraèdre (dont l'une des faces est à l'infini, dans le cas du parabo-
loïde).
Cela étant, je dis qu'on peut tracer une infinité de droites réelles
sur les quadriques représentées par une équation de la forme précé-
dente.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 349
En effet, les équations
dans lesquelles le paramètre X est variable, représentent une droite
mobile située sur la surface H considérée, car on obtient l'équation
de cette surface en éliminant \ entre ces équations.
Il en est de même pour la droite mobile représentée par
([i) P = !JlS, Q=-R.
Je dis maintenant que si X et u. varient de — oo à +00, chacune de
ces droites engendre la quadrique H tout entière. C'est ce que dé-
montre le théorème suivant.
362. Théouème. — Par chaque point de la quadrique H, il
passe une droite (À) et une droite {^).
En effet, soient Xq, jKoj ^o» '0 les coordonnées d'un point M ap-
partenant à la quadrique H; pour que la droite (X) passe par M, il
faut et il suffit que le paramètre \ vérifie les deux équations
Pq = A Rq, Qo = y So,
A*0) Qo> Ro> So désignant les résultats de la substitution de .Tq, j'oi
^01 ^0 «1^1^ coordonnées courantes dans les polynômes P, Q, R, S. Or,
les équations précédentes sont compatibles, car, en éliminant )>, on
obtient PoQo=RoSo, et cette équation est vérifiée, puisque Je
point M est sur la quadrique H. On verrait de même qu'il passe
par M une droite (jjl).
Les droites (X) et les droites ([x) pouvant décrire la quadrique 11
tout entière, on voit que tout hjperboloïde à une nappe et tout
paraboloïde hyperbolique peuvent être engendrés de deux manières
différentes par une droite; en d'autres termes, ces surfaces sont des
surfaces réglées qui admettent deux systèmes de génératrices recti-
lignes. Il reste à prouver que ces systèmes sont différents et qu'il n'y
en a pas d'autres. Ce qui suit le démontre.
363. Théorème. — Une droite Çk) et une droite (tj.) ont un seul
point commun.
35o CHAPITRE XXIV.
En effet, le système des quatre équations
P = XR,
Q=is.
eut s'écrire
XjJL I
I
P = [jlS, Q=-R
R _ S
[X X
ce qui prouve que la droite (X) et la droite (p.) ont un point com-
mun, et un seul, dont les coordonnées tétraédriques P, Q, R, S sont
respectivement proportionnelles à Xpi., i, jji, X. On peut toujours ré-
soudre le système linéaire en x, y, z, t :
P=:X[JL, Q=i, R=H, S = X;
on en déduira
ce =: aXix -r- b\ -{- c n -+- d,
y = a' X[x -\- h' \ ~\- c' \x -+- d' ,
^ = a"X|x^-Z>"X+c" )j.-^d",
t = a"'\\i -+- b"! -h c"'[j. -+■ d'".
Les coordonnées cartésiennes du point commun à la droite (a) et
à la droite ([j.) sont donc
X a'kix -^ b\ -h c [x -h d y a'\\x-\-... z a"X|j.-!-...
t à" XiJL -f- b'" X -H c'" ]x -f- d" ' t ^ d" X (jl-I- . . . ' 1 ~ d"\\x -\- . . .
On voit que si l'on donne à X une valeur déterminée, \x variant de — oo à
-1-30, le point défini par les formules précédentes décrit une droite tout en-
tière, la droite (X). Ainsi une droite (X) est rencontrée par toutes les
droites ([i.).
On voit en outre par ces formules que le rapport anharmonique des quatre
points d'intersection de la droite (X) par les droites (|jii), (fJ^-î), (fJ^s)» (F^i) est
indépendant de la valeur de X. D'où ce théorème : les droites d'un système
déterminent sur deux droites de l'autre système des divisions homographiques.
364. Equation du plan passant par une génératrice (à) et une
génératrice ([jl). — Un plan passant par la droite Çk) a pour équa-
tion
P — XR + A(XQ — S) = o;
de même Téquation d'un plan passant par la droite (jjl) est
P— [jiS-i-/c([a.Q — R) = o.
Ces plans sont identiques si
h = tx, k = X.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 35 1
Lccjuallon clierchde est donc
P — XR— [jLS-f-X|xQ = o.
Cette équation représente le plan tangent au point de rencontre
des deux génératrices considérées; en cherchant son enveloppe, on
retrouve l'équation de la surface.
On verrait ainsi que les quadriques ne sont pas des surfaces développables
si on ne le savait déjà par leurs équations tangentielles.
365. Théorème. — Deux génératrices dUin même système
n'ont aucun point commun.
Pour qu'un système de valeurs de ce, y, z, t vérifient le système
P = XR, Q = x^, P = X'R, Q-=)^S,
il faudrait supposer
(X-X')R = o, (^L^-Ç^<à = o,
et, comme on suppose \-^ V, on devrait poser
R = o, S = o, d'où F = o, Q = o,
ce qui est impossible puisque les quatre polynômes P, Q, R, S sont
distincts.
366. Théorème. — Les systèmes (a) et (u.) sont les seuls.
En effet, soit D une droite située sur la quadrique H; prenons
deux points A, B sur la droite D et supposons que D n'appartienne
ni au système ()v) ni au système (p.). Par A on peut faire passer une
droite ().) et par B une droite ([x). Ces droites se coupent en un
point C; le plan ABC couperait la quadrique H suivant trois droites,
ce qui est impossible.
En résumé, une droite (1) diffère toujours d'une droite (pi),
puisque ces deux droites ont un seul point commun; les droites Çk)
et les droites (jji.) sont les seules droites tracées sur la quadrique H.
Nous allons maintenant étudier en particulier l'hyperboloïde à une
nappe et ensuite le paraboloïde hyperbolique.
352 CHAPITRE XXIV.
Génératrices rectilignes de l'hyperboloïde à une nappe.
367. L'équation d'un hyperboloïde à une nappe rapporté à ses
axes de symétrie étant
x^ y^ z^- _
«2 -+- èi ~ 32- -^'
écrivons cette équation sous la forme
On obtient ainsi les deux systèmes de génératrices rectilignes au
moyen des équations
(X) ^^£=xf.+ î), {-î = ^f.-
b c \ a) b c \
Y z ( x\ y z I / x
368. Coordonnées du point de rencontre d'une génératrice (À)
et d'une génératrice (u). — On lire des équations précédentes, re-
gardées comme formant un système,
d'où
ensuite,
X
1 H
a
I
X
a
X
1 —
a
\^
h
fX-A
X
a "~
fX-X.
[ji -+- X '
y
b
z
-+- -
c
-^H-X'
y
z
2
1
Tx'
Les coordonnées d'un point quelconque de l'hyperboloïde peuvent
ainsi s'exprimer au moyen des paramètres ^, [x par les formules
X |X X JK _ XlJH-I s _ X|JL I
a~|Ji. + X b [Ji-t-X c (J.H-X
369. Condition de parallélisme d'une génératrice (1) et d'une
génératrice ((x). — Les formules précédentes montrent que, à
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 353
toute génératrice (a), correspond une génératrice (li.) qui lui est
parallèle; la condition de i)arallélisme est p,-(-)v= o.
370. Equation du plan contenant une génératrice (X) et une
génératrice (ui). — En procédant comme dans le cas général (364),
on trouve
£_,(,. ^)_,(,_^)^x,(|-f)=„
OU
Telle est l'équation du plan tangent au point (X, ui.).
En particulier, si l'on pose [j. = — X, on obtiendra l'équation
^ (i — X2)H- ï(i-|- À2)_ aX - = o,
6 c a
qui représente un plan asymptote. L'enveloppe de ce plan, quand X
varie, est le cône asymptote.
371. Théorème. — Toute génératrice rectiligne d'un hyper-
boloïde à une nappe rencontre L'ellipse de gorge.
L'ellipse de gorge est la section par le plan principal contenant
les deux axes réels; c'est donc, dans le cas présent, la section faite
par le plan des x^ y. Or, si l'on considère le point de la surface
ayant pour paramètres X, r^, ses coordonnées sont
X2-I , -il
X = a X-: > y = 6 r-r » 5 = 0.
X^-f-l *^ X2-I-1
On voit ainsi que par tout point de l'ellipse de gorge passe une
génératrice (X) et une génératrice ([x), celle-ci définie par l'équa-
I
tion UL = v*
' X
Plus généralement, une génératrice rectiligne rencontre toute sec-
tion plane de la quadrique au point commun à cette génératrice et
au plan de la section.
372. Variation de l'angle d'une génératrice avec le plan de l'ellipse
de gorge. — Soit M un point de l'ellipse de gorge; prenons pour axes le
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 23
354 CHAPITRE XXIV.
diamètre OM , le diamètre conjugué ON et conservons [l'axe des z; l'é-
quation de l'hyperboloïde sera ainsi
2^ Y^ _ Z2 _
a'i "^ 6'2 "~ c2 ~ ' ■
Le plan tangent en M a pour équation X — a' ; il en résulte que les deux
génératrices passant par M sont définies par les équations
^ , Y2 Z2
o - c^
Si l'on nomme cp l'inclinaison de l'une ou de l'autre de ces génératrices sur
le plan de l'ellipse de gorge, on a donc
tangcp^l^.
Si le point M décrit le quart de l'ellipse, depuis le sommet A jusqu'au
sommet B, cp va en croissant de oq à çi, ces angles étant définis par les
équations
c c
tangtpo= ,, tangcp, = -•
373. Théorème. — Les génératrices j'ectilignes sont parallèles
aux génératrices du cône asymptote.
Les équations de la parallèle à une génératrice (X) menée par le
centre sont
r ^ _ ^ ^ y ^ _ '^
b c a h c \ a
En éliminant X, on obtient l'équation du cône asymptote; il^en est
de même pour une génératrice ([jl), et VonVoit que, si \ ou [x va-
rient, chacune des parallèles à ces génératrices, menées parle centre,
décrit le cône asymptote tout entier.
On voit ainsi qu'à toute génératrice du cône asymptote corres-
respondent une génératrice (X) et une génératrice parallèle ([x).
374. Théorème. — Trois génératrices d^un même système ne
sont pas parallèles à un même plan.
En effet, s'il en était ainsi, les parallèles à ces génératrices me-
nées par le centre seraient dans un même plan, ce qui est impos-
sible, car ce plan devrait couper le cône asymptote suivant trois
droites.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 355
On peut encore raisonner ainsi : soit
abc
l'équation d'un plan passant par l'origine ; pour que ce plan con-
tienne la parallèle à une génératrice (X), menée par le centre de
l'hyperboloïde, il faut et il suffit que
, A -t- B ("x - ^-) + G ^X + -^ ) = o.
Cette équation étant du second degré en X, il ne peut y avoir que
deux génératrices au plus qui soient parallèles au plan donné.
375. Théorème. — Les projections cV une génératrice sur le
plan principal sont tangentes à la section principale correspon-
dante.
Soit M un point appartenant à une section principale; les géné-
ratrices passant par M sont dans le plan tangent en M; ce plan étant
perpendiculaire au plan principal, les projections de ces génératrices
sur ce plan principal sont tangentes à la section principale.
La démonstration analytique est aussi simple. Considérons, par
exemple, la projection d'une génératrice (A) sur le plan xOy ; son
équation, dans ce plan, est
■'■'(
x\ - r X
- — aXr-t-i = o;
a / b a
l'enveloppe de celte droite est l'ellipse de gorge.
376. Génération recliligne de l'hyperboloïde à une nappe. —
Considérons, par exemple, trois génératrices rectilignes A, B, C d'un
hyperboloïde à une nappe, appartenant à un même système; une
droite mobile, assujettie à rencontrer ces trois droites, coïncidera
successivement avec toutes les génératrices du second système. En
effet, soit M un point quelconque de la droite A; il n'y a qu'une
droite qui passe par M et rencontre B et C. Cette droite coïncide
donc avec la génératrice du second système passant par M, et il n'y
a plus qu'à supposer que M parcoure la droite A tout entière, pour
que la droite mobile coïncide successivement avec toutes les géné-
ratrices du second système
356
CHAPITRE XXIV.
Fig. 36.
Réciproquement, étant données trois droites quelconques K^ B, C
NON PA.1ULLÈLES A UN MEME PLAN, unc droitc niobUc assujctlic à
rencontrer ces trois droites en-
gendre un hyperboloïde à une
nappe.
En effet, on peut construire
un parallélépipède (que l'on
nomme le parallélépipède de
Binet) en menant par chacune
de ces droites deux plans res-
pectivement parallèles aux deux
autres {Jig- 36); si l'on prend
pour axes de coordonnées les
parallèles aux droites données,
menées par le centre de ce pa-
rallélépipède, en appelant 2«, 2^, 2C les longueurs des arêtes, les
équations des droites A, B, C sont respectivement
(A)
y = — b,
z = c:
(B)
z = — c, _ i X = — a,
(C) ,'
Pour définir une droite LMP s'appuyant sur A et sur B, écrivons
l'équation d'un plan mené par A et celle d'un plan mené par B :
(i) c — c + X(jK-t-6) = o,
(a) z -A- c -^ [x{x — a.)=:o;
exprimons que cette droite rencontre C, ce qui donne la condition
( 3 ) X 6 -h [Jt a = c.
L'équation du lieu s'obtient en éliminant )v et [x entre les équa-
tions (i), (2), (3). On trouve ainsi, tons calculs faits,
ayz
cxy
abc = o.
La surface représentée par cette équation a un centre unique, qui
est l'origine des coordonnées; son cône asymptote est réel, car il
contient les axes. Enfin, c'est une surface réglée ; c'est donc un hyper-
boloïde à une nappe. D'ailleurs, on peut écrire l'équation obtenue
sous la forme
2Z
c
^- -I- 4 = 0.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. SSy
Les droites A', B', C, symétriques des premières par rapport au
centre, font évidemment partie de la surface de l'hyperboloïde; on a
ainsi un hexagone gauche y inscrit.
377. Si l'on rapporte la surface précédente à ses axes de symétrie, en nom-
mant 2a, 2p, ?.Y les longueurs des axes, on aura
2{ayz -h bzx -h cxy -f- abc) ~l k i— "^ 7^1 — ~ — M'
et l'on voit que k = — t-abc.
Le module de la substitution qu'il faut faire pour passer des coordonnées
rectangulaires aux coordonnées obliques est égal à co', oj ayant la significa-
tion habituelle. Le discriminant de la forme du second degré du second
membre est égal à — ^..^ ■> et celui du premier est égal à iabc\ on a donc
ri *
c'est-à-dire
8 «3^,3^3
labc = ■ — -77- t^i-,
4 a^Y = 2«6cw.
Or, Sabcoi est le volume du parallélépipède construit sur A, B, C ; on peut
donc énoncer ce théorème, dû à M. Genty:
Le volume du parallélépipède de Binet construit avec trois généra-
trices quelconques, d'un même système, d'un hyperholoïde à une nappe
est constant et équivalent à la moitié du volume du parallélépipède
construit sur les longueurs des axes (aa, 2(3, i^f).
378. Relations homo graphiques. — Nous savons déjà que les généra-
trices d'un système tracent sur les génératrices de l'autre système des divi-
sions homographiques. On peut retrouver aisément cette propriété sur la
figure précédente; il suffit, en effet, de remarquer que la projection de la
génératrice LMP, faite parallèlement à l'axe des z sur le plan des droites A
et B', passe par un point fixe P' et trace, par suite, des divisions homogra-
phiques sur A et sur l'arête D'M' parallèle à B; on a en effet
ib ia
DM' D'L
et, par suite,
■ib 2 a _
On peut d'ailleurs démontrer encore cette proposition en remarquant que
les projections de quatre génératrices d'un même système et la projection
d'une génératrice du second système sur l'ellipse de gorge étant des tangentes
à cette ellipse, le rapport anharmonique des points d'intersection de ces gé-
358 CHAPITRE XXIV.
nératrices est égal au rapport anharmonique des points d'intersection de ces
tangentes à l'ellipse de gorge.
Considérons deux génératrices fixes d'un même système A, B, et soient
ai, «2» ^3> ^4 et b^, 62, 63, 64 les points où ces deux génératrices sont rencon-
trées respectivement par quatre génératrices de l'autre système. Le rapport
anharmonique des quatre plans menés par B et les droites a^bi, a^b^i 0.3 bs,
a^bit est égal au rapport anharmonique des quatre points «i, a^, «3, a^, et de
même le rapport des quatre plans menés par A et les mêmes génératrices
du second système est égal à celui des points èi, 62, 63, 6v On peut donc
dire qu'une génératrice du second système est l'intersection de deux plans
correspondants de deux faisceaux homographiques ayant A et B pour arêtes.
La réciproque est vraie; nous l'avons déjà démontrée (160).
Génératrices rectilignes du paraboloïde hyperbolique.
379. Les génératrices rectilignes d'un paraboloïde hyperbolique
possèdent, outre les propriétés établies plus haut, quelques pro-
priétés caractéristiques que nous allons établir.
L'équation d'un paraboloïde hyperbolique pouvant se mettre sous
la forme
PQ = R,
les deux systèmes de génératrices sont définies par les équations
(X) P = XR, Q=J
K '
({X) Q = [^R, P=--
On obtient ainsi cette proposition :
Théorème. — Les génératrices de l'un des systèmes sont pa-
rallèles à Vun des plans directeurs et les génératrices du second
système sont parallèles à V autre plan directeur .
380. Théorème. — Deux génératrices d' un paraboloïde hy-
perbolique ne sont jamais parallèles.
En eflfet, il suffît évidemment de considérer deux génératrices de
systèmes différents, car deux génératrices d'un même système sont
les intersections de deux plans parallèles par des plans non paral-
lèles; or une génératrice ().) étant parallèle au plan Q, et une géné-
ratrice ([x) parallèle au plan P, les deux droites ne peuvent être
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. SSq
parallèles que si elles sont parallèles à l'inlersection des plans P
et Q, c'est-à-dire à l'axe du paraboloïde. Mais, toute parallèle à l'axe
ne rencontrant la surface qu'en un seul point, il n'y a pas de géné-
ratrice parallèle à l'axe.
On vérifie d'ailleurs très simplement cette proposition avec les
équations écrites plus bas.
381. Supposons maintenant le paraboloïde rapporté à ses plans
principaux et au plan tangent en son sommet; son équation peut se
mettre sons la l'orme
P 9
en supposant/? ^ o, ^ >> o.
Les systèmes de génératrices seront alors définis par les équa-
tions
, > _2i -^ _ -^ y ■^ _ '
\/p sjq ' s/p \/q >'
sip siq VF s/q ''■"
382. Théorème. — Les projections des génératrices sur un
plan principal sont tangentes à la section principale corres-
pondante.
En efTet, la projection d'une génératrice ()v), par exemple, sur le
plan xOy a pour équation, dans ce plan,
s/p
l
il^x — il ■— -I- I — o.
VP
L'enveloppe de cette droite, quand "k varie, a pour équation
aa: = o.
P
383. Projections des génératrices sur le plan tangent au
sommet.
La projection d'une génératrice ().) sur le plan tangent au *om-
36o
met a pour équation
CHAPITRE XXIV.
2_ 1 = 1.
ce qui montre, comme on devait s'j attendre, que celte projection a
une direction fixe.
Le point de rencontre de cette génératrice avec le plan tangent a
pour coordonnées
_ y _ •^ _ '
ce point décrit la génératrice du système ([x) situé dans le plan
tangent.
Fig. 37.
384. Il est facile de construire les génératrices passant par un point donné
de l'une des paraboles principales. Soit, en ef-
fet, M (Jiê'. 37) un point de la parabole si-
tuée dans le plan xOy. La tangente en M à
cette parabole s'obtient en abaissant MA per-
pendiculaire sur l'axe, et prenant BO = OA;
la tangente cherchée est la droite MB. Au
point B correspondent deux points N, N' de la
seconde parabole principale et NA, N'A sont
les tangentes en ces points. Les génératrices
cherchées sont les droites MN, MN'; on ob-
tient facilement leurs projections sur le plan
tangent au sommet: ce sont les droites PQ,
P'Q; leurs traces sur ce plan tangent sont les
points I, K etles droites 01, OK sont les géné-
ratrices situées dans le plan tangent au sommet.
385. Variations de l'inclinaison d'une génératrice sur le plan des x,y.
— En appelant a l'angle NMB, on a
NB
tanga=g^.
Soit X l'abscisse du point M; on a
A
N
P
vv\
F \,
B
^l/f
0 /(K a>
'^/
/\>/V
P' \
y
N' /
NB = v/'-i?^, BM = v/■i/'a7^-4^^
d'où
tanga
p désignant le rayon vecteur MF relatif au foyer F. On voit ainsi que si x
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 36 1
varie de o à -h co, p varie de - à -t- oo et, par suite, a va en diminuant de aj
il o, Xi étant l'angle aigu défini par l'équation
tanga. = ^|.
386. Problème. — Trouver une génératrice parallèle à une direction
donnée.
Clierchons s'il y a une génératrice (X) parallèle à la direction définie par
les paramètres a, p, y. La parallèle à une génératrice (X) menée par l'origine
a pour équations
on doit donc déterminer X de façon que
\/p \/q
Le problème n'est donc pas possible, en général; il faut, en effet, que
-t = -^: ;
"Jp s/q'
c'est-à-dire que la direction donnée soit parallèle au plan directeur qui est pa-
rallèle au\ génératrices du système considéré.
Si cette condition, qui était évidemment nécessaire, est remplie, le pro-
blème est possible et n'a qu'une solution.
Si, en effet, l'on suppose ^ = A" \p^ y = k \Jq^ on prendra X = — •
De même, si ^ = A- //>, y = — A y/^, il faudra prendre [j. = - •
387. Application. — Soit M un plan perpendiculaire au plan directeur P;
il y a une génératrice G du système (|ji) perpendiculaire au plan M, pourvu
que M ne soit pas parallèle à l'axe. Les génératrices (X) rencontrent toutes
la génératrice G; donc leurs projections orthogonales sur le plan M ont un
point commun, qui est le pied de la génératrice G sur le plan M.
GÉNÉRATION RECTILIGNE DU PARABOLOÏDE HYPERBOLIQUE.
388. Soient G,, Go deux génératrices du même sjstème d'un
paraboloïde hyperbolique; les génératrices du second sjstème ren-
contrent G) et Go et sont parallèles à un plan directeur, non parai-
362
CHAPITRE XXIV.
lèle aux deux premières droites. Donc la surface peut être engendrée
par une droite mobiJe assujettie à rencontrer les deux droites G( , G2
et à rester parallèle à un plan fixe.
La réciproque est vraie; nous l'avons déjà établie (172).
389. Second mode. — Considérons trois génératrices G|, Go, G3
du même système et, par suite, parallèles à un même plan direc-
teur ; les génératrices du second système rencontrent G(, Go, G3 ;
donc le paraboloïde donné peut être engendré par une droite mo-
bile s'appuyant sur les trois droites données.
Réciproque. — La surface engendrée par une di^oite mobile,
assujettie à s^ appuyer sur trois droites pa-
rallèles A UN MÊME PLAN, cst wi paraholoïdc
hyperbolique.
Soient D, D', D" (yfig. 38) les trois droites
données parallèles à un même plan. Prenons
pour axe des z une droite s'appuyant sur les
trois droites données, l'origine étant surD;
puis prenons 0.r parallèle à D' et Oy parallèle
à D".
Les équations des droites données seront
(D)
(D')
(D")
s = 0,
y — mx
y = ^,
z^a.
a; = 0,
z = b.
Une droite A s'appuyant sur D' et D" a pour équations
( I ) z — • a -4- y. y = o ,
(2) z — 6 -f- ]J.X = o.
La condition pour que cette droite rencontre D est
(3) bXni — a[ji. = o.
L'équation du lieu engendré par A s'obtiendra donc en élimi-
nant ). et [j. entre les équations (i), (2), (3); ce qui donne, en
P
— )
z{bpx — ciqy) — ab{px — qy) = o.
posant 771
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 363
Cette équation représente un paraboloïde hyperbolique, pourvu
qu'on suppose
abpq (a — b) ^ o .
Si l'un des facteurs de ce produit est nul, l'équation représente deux
plans; ce qu'il est facile d'expliquer.
Hyperboloïde et paraboloïde de raccordement.
390. Déterminer le plan tangent en un point de la surface réglée
engendrée par une droite qui se déplace en s' appuyant sur trois courbes
données. — Les tangentes en A, B, G aux courbes directrices, définissent
un hyperboloïde à une nappe dont la génératrice ABC fait partie; cet hyper-
boloïde et la surface considérée ont mêmes plans tangents en A, B et G;
donc elles ont même plan tangent en tout point M de leur génératrice com-
mune ABC {fig. 39). Pour avoir le plan tangent en M à la surface consi-
dérée, il suffira donc de construire le plan tangent en M à l'hyperboloïde ;
pour cela il n'y aura qu'à tracer deux droites A'B'G', A'B'G", s'appuyant
sur les tangentes AA', BB', CG' et à mener par M une droite MM'M", qui
rencontre A'B'G' et A''B"G''; le plan AMM' est le plan tangent demandé.
Fig. 3cj.
Fig. /jo.
On aura une solution analogue pour la surface engendrée par une droite
assujettie à s'appuyer sur deux courbes données, et à rester parallèle à un
plan donné P. On considérera le paraboloïde ayant pour plan directeur le
plan donné et dont les tangentes en A et B aux directrices données seront
deux génératrices. 11 suffira de couper ces tangentes par deux plans paral-
lèles au plan directeur et de mener par M une droite MM' qui s'appuie sur
les génératrices obtenues A'B', A'B" {fig. ^o). Le plan AMM' est le plan
tangent en M au paraboloïde et à la surface engendrée par AB.
L'hyperboloïde et le paraboloïde considérés ont reçu les noms de parabo-
loïde et à' hyperboloïde de raccordement.
364 CHAPITRE XXIV.
Méthode générale pour trouver les droites tracées sur une surface.
391. Soit /(a7,jK, -s) = o l'équation d'une surface; pour exprimer que la
droite ayant pour équations
x^=az-\-p, y = bz-\-q
est sur cette surface, il suffit d'écrire que l'équation
f{az -hp, bz-^q):^ o
est vérifiée identiquement.
Si l'équation de la surface est algébrique et de degré m, l'équation en z
sera au plus de degré m', il faudra donc que a, b, p, q soient assujettis à
m -+- 1 conditions. Donc, en général, si /n >> 3, le problème est impossible.
Si /n = 3, on a quatre équations pour déterminer quatre inconnues, donc
une surfacedu troisième degré a, en général, «re nombre déterminé dedroites.
On démontre qu'il y en a alors au plus vingt-sept. Mais il peut y en avoir
une infinité et il existe des surfaces réglées d'un degré aussi élevé qu'on veut.
Si /7i = 2, les quatre inconnues ne sont assujetties qu'à trois équations; il
y a donc une infinité de droites, réelles ou imaginaires, sur toute surface du
second degré. En suivant cette méthode, nous allons retrouver les généra-
trices rectilignes des quadriques, dont nous obtiendrons les équations sous
une forme nouvelle.
392. Hyperboloïde. — Soit
^2 y1 z"- _
a'^ b'^ c'^
l'équation d'un hyperboloïde à une nappe. Ecrivons les équations d'une droite
sous la forme suivante
X z y o ^
L'équation
(% . , .
devant être vérifiée identiquement, nous poserons
Il faut donc que (a, [3) et (/>, q) soient les coordonnées de deux points ap-
partenant à un même cercle de rayon i et, en outre, que les rayons corres-
pondants soient rectangulaires. Nous sommes ainsi conduits à poser
a = coscp, p = sincp; /? = cosO, g'=sinO;
cos(G — cp) = o, c'est-à-dire 0 = (f h 1- /itt.
GÉNÉRATRICES RECTILIGXES. 365
Il suffit évidemment de faire les deux hypothèses A- = o et A- = i.
1° A- = 0. On a alors
0 = ç-f--, p — — sintf, q =^ costp.
On obtient ainsi un premier système de génératrices définies parles équations
X z . y z .
- = - coso — sino, V = - sincs -+- coso.
a c ^ ^ b c ' ^
■2° A = I ,
û Bit
0 = cp H , /> = sino, q = — C0SC5,
ce qui donne le second système
ce z . y z .
— = - coso -H sino, ~ ^= - sino — coso.
rt c ' ' 6c' '
A une même valeur de ç correspondent ainsi deux génératrices de systèmes
différents, parallèles.
On peut exprimer les inconnues au moyen de 0; on trouve ainsi
- = - sinO -f- cosO, -=7- = — - cosO -i- sinO
a c oc
et
oc z y z
- = sin8 -+- cosO, ,- = - cosO -t- sinO.
a c oc
A une même valeur de 0 correspondent ainsi les deux génératrices de sys-
tèmes différents qui rencontrent l'ellipse de gorge en un même point.
Remarque. — On peut écrire l'équation de la surface de façon à mettre
en évidence les génératrices. En effet, les équations d'une génératrice peuvent
s'écrire
- coso -I- =7- sin o = - 5 - sino — 4 coso = — i ;
a ' 6 ' c a ' y '
en faisant la somme des carrés, on obtient
:^smcpj+(^-sin'-?--^-cosoj
C'est l'équation de la surface. Elle est vérifiée en posant
X Y . z X . y
- cos o -I- ,- sin o = - » - sin o — ~ cos o = £ :
a ' b ^ c a ^ b '
en prenant £ = -hi et£ = r-i)Ona ainsi deux génératrices parallèles.
Autre calcul. — On peut aussi écrire les équations
x — xq _ y—yo _ z — zq _
-V- - -j- - -Y~ - ^
X y . ^ i X . y
- cos o -t- r sin o 1 -H ( - sin o — — cos o ) r = i •
a ' b V Va ' b ' / c-
366 CHAPITRE XXIV.
et exprimer que
/(a7o-+- ap, jKo+ P?, So-+- TP) = o,
quel que soit p.
Appliquons celte méthode à l'hyperboloïde. On obtient
a'-' "^ ' 62 cl "~ ' '
ce qui donne
62
«2 '
62
-^0
C2
«2
P2
62
C2
a-
62
C2
On voit qu'on obtiendra les génératrices en coupant la surface par les
plans tangents au cône asymptote; les génératrices situées dans un plan
asymptote sont parallèles à la génératrice de contact du cône asymptote.
393. Paraholoïde. — Nous mettrons l'équation d'une droite sous la forme
Y z
-^— — <xx -{- h, --- = ^x -\- k,
\/p \lq
et nous poserons
(aa7 + A)2— (^57 4- k)''-—ix = o,
ce qui donne
a2_ {32 ^ o, a/i — p>t = 1, /i2_ A-2 = o
ou
p = sa, /c := s'A, a/i(i — es') = i.
On ne peut prendre ss' = i ; donc e' = — s, et, par suite,
•XOL -la.
Donc, en posant successivement s = -4- i et £ = — i, nous obtenons les
deux systèmes
V ^ z 1
-^ = ajc H j — — = aa?
v//? 2a ^^ -xa
et
ris 1
-7^ = y.x ~, 5 — - = — ax -\ .
\/p aa ^/g 17.
On peut mettre ces équations sous la forme
y z y z \
— + -.^ = -i^x, -^-^ = -
slp H sip slq '^
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 867
t'I
y £_ ^ . 21 -• jL = 1 .
\Jp s/q ' >/p s/q ^
On peut d'ailleurs donner à a des valeurs diflérentes dans ces deux sys-
tèmes. Si l'on conserve la même valeur à a, on voit que le plan contenant
les deux génératrices a pour équation
ce plan est perpendiculaire au plan des x, y; ce qui s'explique en remar-
quant que les deux génératrices percent ce plan au même point.
Les génératrices passant par le sommet correspondent à a infini.
ASYMPTOTES D UN PARABOLOIDE HYPERBOLIQUE.
394. Première méthode. — Écrivons, comme plus haut, les équations d'une
droite sous la forme
y z
■^ = ax -{- h, -j7: = ^x + k,
yp vq
et formons l'équation aux abscisses des points d'intersection de cette droite
et du paraboloïde
{a.x -t- h)-— (3^-!- A")- — IX = o.
Pour que les deux racines soient infinies, il faut et il suffit que
a2— 32 = 0, a/<— [3A — I = o.
On lire de ces équations
p = a, h = h—-
P = — a, k — — h-\- -j
ce qui donne
et
-^ r= OLX -{- h, —— = tX -f- A
Y z I
—: = a.x -ir II, -— — — OLX ll-\
\Jp \lq ^
Considérons la première droite et la génératrice rectiligne parallèle ayant
pour équations
y \ z I
■^—xx-\ » -— = «a: .
yjp i« s/q 2a
368 CHAPITRE XXIV.
Le plan de ces deux droites a pour équation
il- 4- = 1.
s/p H ='
On voit que ces droites coïncident si /i = — »
De même, la seconde droite et la génératrice, ayant pour équations
y \ z i .
-^ = aa?H , -— = — aa^H ,
\/p 2a ^q aa
sont parallèles et leur plan a pour équation
-Z_ j- -f_ — i.
Donc, pour avoir toutes les asymptotes, il suffit de mener par chaque
génératrice un plan parallèle au plan direcLeur correspondant et, dans le
plan obtenu, une droite quelconque parallèle à cette génératrice.
Deuxième méthode. — Ecrivons les équations d'une droite sous la forme
générale
x — xç^ _ y—yo _ z — zq _
a - p - Y -P'
et écrivons que l'équation en p
— i{xq-^ ap) = o
a ses deux, racines infinies. On doit donc poser
Ë!_ï! = „, M_ï±._, = o.
p q ■ P q
La première équation se décompose en deux autres. On peut évidemment
poser simplement
1° p = v/^, Y=.v/^, d'où a==^--^
VP s/q
ou
2° P = v/p, Y = — /s'' d'où a=^4-^.
SIP \q
On obtient ainsi pour l'équation générale des asymptotes
x — x^ ^ y—yo ^z — Zq £ = ±i.
\/p "/q
On voit qu'il passe deux asymptotes par chaque point de l'espace; si le
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 869
point est pris sur le paraboloïde on obtient des droites situées sur la sur-
face.
393. Plans asymptotes du paraboloïde. — Considérons deux généra-
trices définies par les équations
y \ z I
s/p '^-^ /«7 •-'■»
et
Y \ z I
-- = H-^ -1 ô ' - .- = — p.r H -■
\/p ^r v</ '^1^
les coordonnées de leur point commun sont
^ ~'- — ô ' :►' = — — v/'. - = — f v(j-
Ce point est à l'infini si a = o ou si j3 = o. Le plan tangent en ce point a
pour équation
— -
(a — 3)
/7
= 9.
a3
Si p =
0,
cette équation se 1
réduit à
V
y/'/
r
a
et
, pour
a
= 0, on obtient
7
s/'p
z
1
Les plans asymptotes sont donc les plans menés par chacune des généra-
trices parallèlement aux plans directeurs correspondants,
396. Exercice. — Lieu des points par lesquels passent deux génératrices
rectangulaires d'une quadrique réglée.
\° Hyperboloïde. — Le lieu cherché est la courbe d'intersection de l'hy-
perboloïde et de la sphère de Monge y relative. On peut établir cette pro-
position de diverses manières.
Première démonstration. — Soient M un point du lieu et MA, MB deux
génératrices rectangulaires. Si nous menons la normale MC, le trièdre tri-
rectangle MABC est circonscrit à la surface, car MAC et MBC sont des plans
tangents; le point M est donc un point de la sphère de Monge.
Deuxième démonstration. — La section par un plan passant par le centre
et parallèle au plan MAB est une hyperbole équilatère; si l'on nomme b' et c'
deux diamètres conjugués de cette hyperbole, on a
0^1^ + b'i — c'î = aï 4- 62 — c2.
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. a^
370 CHAPITRE XXIV.
Mais b' — c', donc
(m^= a'^ + b'^ — c^.
Réciproquement, si cette dernière condition est remplie, b'^ = c'* et, par
suite, MA est perpendiculaire à MB.
Démonstration analytique. — Les coordonnées du point de rencontre
d'une génératrice (X) et d'une génératrice ([i.) sont
fjL — X , Xjx-i-i Xu. — r
X — a ^ , y = b — ^ , z = c — ^ ,
[JL-f-A "^ [JL-i-X [X-hA
et la condition d'orthogonalité des deux génératrices considérées est
4«2X[JL — ^*2( X2 - l) (fx2— l) — C2(X2+ r)(|JL2-l- l) = O.
On peut écrire cette condition de façon à mettre en évidence les fonctions
Xjj. H- i, X[Ji — I, [X -i- X, [i. — X ; on obtient très simplement
a2([JL — X)2+62(X[JL+I)2+C2(X;JI — l)2— (a2 4-^,2_c2)(X-l- 11^=0,
ce qui prouve que
x- + y^ + z^ = «2_i_ b-î— c^.
Paraboloïde. — La condition d'orthogonalité des génératrices représen-
tées par les équations
= 2 \x,
et
est la suivante
_ __ y_ i_ ^ i
\lp s/q s/p \/q ^
y -^ _ , . y -^ _ '
s/p s/q ' ^p \Jq \^
Il s'agit d'éliminer X et [jl entre ces trois équations. On doit trouver deux
équations; l'une d'elles est évidemment celle du paraboloïde. Pour obtenir
l'autre, remarquons que
J_ = z!_£!.
Xi^ p q'
Donc, le lieu est l'intersection du paraboloïde et du plan ayant pour équa-
tion
ix -\- p — q =z o,
qui n'est autre que le plan de Monge. Le lieu est donc une hyperbole.
Quand p = q on dit que le paraboloïde est équilatère; le plan de Monge
est alors le plan tangent au sommet; le lieu se compose donc, dans ce cas, des
deux génératrices passant par le sommet. Ces génératrices sont rectangulaires,
GÉNÉRATRICES RECTIUCNES. 871
car les deux plans directeurs d'un paraboloïdc équilatcrc sont rectangulaires,
et réciproquement.
EXERCICES.
1. Chercher ce que devient l'équation d'un cylindre circonscrit à un hy-
perboloïde à une nappe, quand la direction des génératrices du cylindre de-
vient celle d'une génératrice rectiligne de l'hyperboloïde.
2. Trouver la droite conjuguée d'une génératrice rectiligne d'une qua-
drique.
3. Les hauteurs d'un tétraèdre sont quatre génératrices d'un hyperboloïde
à une nappe.
4. Quatre génératrices d'un hyperboloïde étant données, construire le
tétraèdre qui admet ces quatre droites pour hauteurs.
5. Dans un tétraèdre quelconque : 1° les droites, qui joignent les sommets
aux centres des cercles inscrits dans les faces opposées sont les génératrices
d'un même hyperboloïde; 2° celles qui joignent les sommets aux centres des
médianes antiparallèles des faces opposées jouissent de la même propriété.
(Neuberg.)
6. Soient A', B', G', D' les projections des sommets d'un tétraèdre ABGD
sur un plan quelconque. Démontrer que les perpendiculaires abaissées de
A', B', G', D' respectivement sur les plans BGD, GDA, DAB, ABG sont les gé-
nératrices d'un même hyperboloïde. (Neuberg.)
7. Soient A', B', G', D' les projections des sommets d'un tétraèdre ABGD
sur un plan P, et soient A|, Bi, Gi, Dj les orthocentres des triangles B'G'D',
G' D'A', D'A'B', A'B'G'. Démontrer : 1° que les perpendiculaires abaissées
des points A' et Ai sur le plan BGD et les six droites homologues appartien-
nent à un même hyperboloïde; 2° que les perpendiculaires, abaissées du mi-
lieu des droites A'Ai, B'Bi, G'Gj, D'Di sur les faces correspondantes du
tétraèdre ABGD, concourent en un même point. (Nelberg.)
8. Le centre de la sphère circonscrite à un tétraèdre, le centre de l'hyper-
boloïde passant par les quatre hauteurs, le centre de gravité du tétraèdre
sont en ligne droite. (Joaciiimsthal.)
9. Trouver les génératrices rectilignes de l'hyperboloïde ayant pour équa-
tion
ayz -h bzx -¥■ cxy 4- t/ = o.
Les conditions pour que cet hyperboloïde soit de révolution sont
a _ ^* _ ^
I — COsX I — COS(Jl 1 — cosv
X, [JL, V étant les angles des axes de coordonnées. Interpréter géométrique-
ment ces conditions. (De Saint-Germ.vin.)
372 CHAPITRE XXIV.
10. Deux hyperboloïdes à une nappe Hj, Hj ont une génératrice commune L.
Par tout point m de L passe une génératrice Li de Hi et une génératrice L2
de H2. Comment varie l'angle de ces deux droites quand m parcourt L.
(Dew'llf.)
11. Si par un point fixe P, pris sur un hyperboloïde réglé, on mène des
droites s'appuyant sur les diagonales des quadrilatères que forment deux
génératrices fixes du premier système avec deux génératrices variables du
second système, ces droites sont situées dans un même plan.
(Neuberg.)
12. Soient A, B, G trois génératrices d'un même système de l'hyperbo-
loïde H; A', B', G' trois génératrices d'un même système de l'hyperboloïde H';
P un point quelconque de l'intersection des surfaces H, H'. Par P, on mène
les deux droites qui s'appuient, respectivement sur les couples de droites
(A, B'), (A', B); soit y le plan passant par ces droites. On obtient, d'une
manière analogue, deux autres plans a, p, en combinant, d'une part, les cou-
ples (B, G'), (B', G), et, d'autre part, les couples (G, A'), (A', G). Les plans a,
p, Y passent par une même droite. (Neubeug.)
13. En un point P d'un hyperboloïde à une nappe, on mène les deux géné-
ratrices; puis, par chaque génératrice, un plan perpendiculaire au plan tan-
gent en P; ces plans touchent l'hyperboloïde en deux points Q, R; trouver
l'équation du plan passant par QR et par le centre de l'hyperboloïde.
(Ed. Lucas.)
14. Soit cp(a7, j', z) l'ensemble des termes du second degré dans le premier
membre de l'équation d'un hyperboloïde à une nappe. Si l'on désigne par H
le discriminant de ce premier membre rendu homogène ; par y, Y > T'j ^ '^^
mineurs de H, qui correspondent respectivement aux demi-coefficients de
x,y, z, t dans y/; enfin par X, \x, v trois paramètres assujettis seulement à la
condition ç(X, jx, v) = o; les projections, sur les plans coordonnés, des géné-
ratrices de la surface appartenant à l'un des deux systèmes, auront pour
équations
A(À^ — va7)-f-vY — Xy"+ Y V H cp' = o,
A(|Jia7 — \y) + Xy' — HT +2- /^^ Vr ~ ^'
En changeant le signe de /H , on obtiendra les équations qui se rappor-
tent à l'autre système de génératrices. (TissoT.)
13. Dans un paraboloïde hyperbolique, la génératrice de chaque système,
qui passe par le sommet, est celle sur laquelle les génératrices de l'autre sys-
tème interceptent les segments les plus petits. (TissoT.)
16. On pose
X = ax -\-by -\- cz -\- dl, Y ^ aiX -\- b^y -t- Ci s -h <^i ^
a
h
c
d
o
o
«1
b.
Cx
ch
o
o
a'
b'
c'
d
X
o
a\
K
c',
d\
Y
o
a"
b"
c"
d"
•.>,\'
X
a'[
K
c\
d\
2 Y'
Y
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES. 878
OÙ a, i, C, d, «1, 61, Cj, ds. sont des fonctions d'un même paramètre. La
droite mobile X = o, Y = o engendre une surface réglée. Trouver l'équation
de la quadrique passant par trois droites infiniment voisines de cette surface,
correspondant aux valeurs m, a -)- A, u -\- h -\- k àw paramètre, quand h et k,
supposés de même ordre, tendent vers zéro.
On trouve
= o;
a', 6', ...,b", ... sont les dérivées premières et secondes de a, b, ..., bi, ...
et
\' ^ a' X -{- b' y + c' -3 -h d' , Y' = a\ x -\- b\ y -\- c\ z -h d\ .
(P.VINVIN.)
17. Lieu des perpendiculaires à l'axe imaginaire d'un hyperboloïde à une
nappe et aux génératrices d'un même système. Lieu des pieds de ces perpen-
diculaires. Le plan mené par une génératrice et la perpendiculaire commune
correspondante est tangent à l'hyperboloïde en un point P, et au lieu de la
perpendiculaire commune en un point Q; trouver les lieux de P et de Q. On
cherchera leurs projections sur le plan de l'ellipse de gorge.
18. Par chaque point d'un hyperboloïde à une nappe, on mène les bissec-
trices des angles formés par les deux génératrices qui y passent; lieu de ces
droites.
19. Former l'équation de la quadrique passant par les trois droites
A = o, B = o; C = o, D = o;
Aa -I- Bp -H Gy -f- Do = o, Aa'-f- B^'-f- Gf-l- Do'= o,
A, B, G. D désignant des polynômes linéaires et a, p, . . ., 0 des constantes.
On trouve
Aa^-B3 _ Aa'-4- B P'
Cy+Do GY-f-Do'
(Barbier.)
20. Exprimer que quatre droites sont quatre génératrices d'un même sys-
tème d'un hyperboloïde.
21. Exprimer que trois droites sont trois génératrices d'un même système
d'un paraboloïde hyperbolique.
22. Lieu des points dont le rapport des distances à deux droites D, D', est
constant, les distances à D étant comptées parallèlement à un plan P, et les
distances à D' parallèlement à un plan P'. On trouve une quadrique. Quelles
374 CHAPITRE XXIV. — GÉNÉRATUICES RECTILIGNES.
sont les quadriques susceptibles de ce mode de génération? L'une de ces qua-
driques étant donnée, trouver les droites D, D' et les plans P, P'.
23. Lieu des centres des sphères tangentes à deux droites rectangulaires
non situées dans un même plan.
24. Lieu des sommets des paraboloïdes hyperboliques équilatères passant
par deux droites données.
25. On donne trois parallèles d'un hyperboloïde de révolution à une nappe;
trouver le cercle de gorge.
26. Trouver les droites situées sur la surface xcosnz — y sln/iz = o.
27. Exprimer que le plan
Ix -4- my -h nz -h p = o
coupe l'hyperboloïde
suivant deux droites (Exercice de calcul).
28. Lieu des points par lesquels passent deux génératrices d'un hyperbo-
loïde ou d'un paraboloïde faisant entre elles un angle donné.
29. Un tétraèdre ABCD est partagé en deux parties équivalentes par le
paraboloïde hyperbolique qui passe par deux couples d'arêtes opposées.
30. Quand les six arêtes d'un tétraèdre sont tangentes à une quadrique, les
quatre droites, suivant lesquelles le plan des trois points de contact des arêtes
issues de chaque sommet rencontre la face opposée, sont des génératrices
d'un hyperboloïde.
31. Quand un tétraèdre est inscrit à une quadrique, les plans tangents,
menés par les sommets, rencontrent les faces opposées suivant quatre droites
qui sont les génératrices d'un hyperboloïde.
32. Quand les six arêtes d'un tétraèdre sont tangentes à une quadrique,
les plans tangents, menés par les arêtes d'une même face, se coupent en un
même point, ce qui donne quatre points. Les quatre droites obtenues en joi-
gnant chacun de ces points au sommet opposé à la face considérée sont des
génératrices d'un hyperboloïde.
33. Lieu du pied de la perpendiculaire commune à une génératrice G d'une
quadrique et aux génératrices de même système, sur ces dernières; ce lieu
est une conique. Enveloppe du plan de cette conique quand la génératrice G
décrit la quadrique donnée.
34. Enveloppe de la projection conique d'une génératrice rectiligne sur
un plan diamétral parallèlement à la direction conjuguée à ce plan.
35. Enveloppe de la projection conique d'une génératrice rectiligne sur un
plan quelconque, le point de vue étant le pôle de ce plan.
SECTIONS CIRCULAIRES. 875
36. Trouver les droites situées sur la surface normopolaire d'un ellipsoïde
ou d'un hyperboloïde (on trouve huit droites parallèles).
37. Trouver les droites situées sur la surface normopolaire d'un paraboloïde.
38. Trouver les droites situées sur une surface du troisième ordre.
— II y a au moins une droite réelle. On rapporte la surface à un tétraèdre
de référence, dont une arête est cette droite. Un plan mené par cette arête
coupe la surface suivant une droite et une conique; on peut déterminer le
plan de façon à avoir trois droites : alors, si ces droites sont AB, BG, CA, on
suppose que ces droites soient des arêtes du tétraèdre ABCD. Le plan T = XZ
coupe suivant AB et une conique; en écrivant que cette conique se réduit à
deux droites, on a une équation du cinquième degré en X, admettant la so-
lution X = o. Donc, par AB passent cinq plans, donnant chacun trois droites;
mais AB est comptée quatre fois de trop, ce qui réduit à onze; ne comptant
ni BG, ni GA, restent neuf droites. On en obtient autant pour BG et pour GA ;
donc en tout vingt-sept droites. Chacune de ces droites en rencontre dix
autres.
Remarque. — Les vingt-sept droites peuvent être représentées par
«1, a», «3» «4' fi-^i «e! ^1, ^ïj ^3) 64» ^5) l>(,'i
C12, Ci3, Ci4, C16, Cje; C23, C2V, Cjj, Caej
^34) C35, C36; C43, C46 ; Cge-
Se rencontrent :
i" Une droite a et une droite b d'indices différents;
2° Une droite a ou 6 et une droite c ayant un indice commun;
3° Deux droites c n'ayant pas d'indice commun. (Gremona.)
39. Démontrer que les perspectives des sections planes d'une quadrique sur
un plan quelconque, le point de vue étant sur la quadrique, ont deux points
communs. (Ghasles.)
CHAPITRE XXV.
SEGTIONS GIRGULAIRES.
397. Nous nous proposons de déterminer tous les plans qui cou-
pent une quadrique donnée suivant des cercles. Pour cela, nous éta-
blirons le théorème suivant :
Théorème. — Si deux quadriques ont une courbe plane com-
mune, elles en ont une seconde.
3y6 CHAPITRE XXV.
Il s'agit d'établir cette proposition sans supposer que le plan de
la courbe commune soit /•ee/(car nous l'appliquerons plus loin dans
le cas où ce plan est imaginaire).
Supposons que l'équation du plan de la courbe commune soit
mise sous la forme
V ^ z -î- ax -^ by -r- c = o,
ce qu'on peut toujours supposer en choisissant les axes convena-
blement, et soienty*(^,y, 5) = o, g{x, y, z) = o les équations des
deux quadriques considérées. Divisons les polynômes f(x,y, z) et
g(x,y, z) par le poljnome P du premier degré en z; nous ob-
tiendrons les identités
f(x,y.,z)^P.Q +f,(x,y),
Q, Qi étant des polynômes du premier degré entiers en z, x^y, et
f^ (x, y), gi (x, y) deux polynômes du second degré au plus, entiers
en X ely.
Or /, (x, y) = o est l'équation du cylindre dont les génératrices
sont parallèles à l'axe des z et qui a pour directrice l'intersection
de la première quadrique par le plan P; de même gf {x,y) = o est
l'équation du cylindre de même direction et admettant la même
directrice 5 donc
a étant une constante, car ces deux cylindres sont identiques. Il en
résulte que
^{^,r,z) — af(x,y, z)= P(Qi — aQ);
ce qui prouve que les points communs aux deux quadriques sont
dans le plan P ou dans le plan ayant pour équation Q, — aQ = o;
en d'autres termes, l'intersection complète des deux quadriques se
compose de deux courbes planes. Il pourra arriver d'ailleurs que
Qi — «Q soit identique à P à un facteur constant près, c'esl-à-dire
que les deux courbes planes coïncident.
Remarque. — Il convient de remarquer que l'on a trouvé une
constante a telle que g — a/ soit un produit de deux facteurs du
premier degré qui, égalés à zéro, fournissent les équations des deux
courbes planes communes aux deux quadriques.
Autre démonstration. — On peut démontrer le théorème précédent d'une
SECTIONS CIRnULAIHES. 877
manière plus simple au moyen des coordonnées tétracdriques. Supposons,
en effet, que l'une des faces T du tétraèdre de référence (face qui n'est pas
nécessairement réelle) soit dans le plan de la courbe commune aux deux
quadriques. On pourra mettre les équations de ces deux, quadriques sous
la forme
/(X,Y,Z, T)^ cp(X, Y,Z)-f-TP = o,
ff{\, Y, Z, T) =a'^(X, Y, Z) -h TQ = o,
P, Q étant des fonctions linéaires de X, Y, Z, T et (5( X, Y, Z) = o étant
l'équation du cône ayant pour sommet le sommet du tétraèdre opposé à la
face T et pour directrice la courbe commune. On a immédiatement
ce qui démontre la proposition.
Plans cycliques.
398. On nomme plan cyclique tout plan qui coupe une qua-
drique suivant un cercle.
Soient /(j7, y, :;) = o et U = o les équations d'une quadrique et
d'un plan; si la section de la quadrique par ce plan est un cercle, on
peut faire passer une infinité de sphères par ce cercle-, soit o- :^ o
l'équation de l'une de ces sphères. La quadrique / et la sphère d
ayant une première courbe plane commune en ont une seconde; on
peut donc déterminer une constante S telle que
/— Sj = UV,
V étant un poljnome du premier degré en x^y, z. Si l'on désigne
par ^, P, Q les ensembles de termes du second degré de t et du pre-
mier degré de U et de V, on a donc
o — S'j.^ PQ,
ce qui prouve que S est une racine de l'équation en S.
Réciproquement, à toute racine non nulle de l'équation en S cor-
respond un système de deux plans cycliques. En effet, soit S une
quelconque des racines de l'équation en S, supposée différente de
zéro; en vertu de l'identité précédente, l'équation de la quadrique
peut se mettre sous la forme
S'i^-^ PQ-+- R =0,
R étant un polynôme du premier degré. La section de cette qua-
drique par un plan parallèle à P, ou par un plan parallèle à Q, est
378 CHAPITRE XXV.
un cercle, car l'une de ces sections est représentée par les équations
S<L + aQ-i-R = 0, P = a,
OU par
S<{;-l-pP + R = 0, Q=p,
et chacun de ces systèmes représente un cercle.
Si la racine S était nulle, les sections obtenues se réduiraient à
des droites.
Il résulte de ce qui précède qu'une quadrique a, en général, trois
systèmes de deux plans cycliques. Cherchons combien il y a de
systèmes de plans cycliques réels.
399. Théorème. — Le seul système de plans cycliques réels
correspond à la racine moyenne de V équation en S.
En effet, si S est une racine de l'équation en S, nous savons que
cp(a?, jK, ^) — Sdi(^, y, z) est la différence de deux carrés, c'est-
à-dire le produit de deux facteurs du premier degré à coefficients
réels, uniquement quand S est la racine moyenne. Il y a donc, au
plus, un système réel et deux systèmes imaginaires.
400. Théorème. — Le système de plans cycliques correspon-
dant à une racine déterminée de V équation en S est formé de
plans perpendiculaires au plan principal qui correspond à cette
racine.
On peut, en effet, au moyen d'une transformation de coordon-
nées, poser
(p(^,JK,^)=SiX2-+-S2Y2-t-S3ZS
a;2 _^^2 + ^2 = X2 + Y2 ■+■ Z2 ;
on en déduit, par exemple.
On voit que les plans cycliques obtenus passent par la droite
Y=:o, Z = o. Ils sont donc perpendiculaires au plan principal
X = o.
Les plans cycliques menés par le centre d'une quadrique passent
donc par un axe de symétrie de la quadrique.
On peut établir par la Géométrie que le plan d'une section circulaire est
perpendiculaire à un plan principal. En effet, soit F un plan cyclique; les
SECTIONS CIRCULAIRES. 879
sections par les plans parallèles au plan P sont des cercles. Soit A le lieu
des centres de ces cercles, c'est-à-dire le diamètre conjugué au plan P; con-
sidérons le plan projetant A sur P; ce plan partage évidemment en deux
parties égales les cordes qui lui sont perpendiculaires; c'est donc un plan
principal, et, par suite, le plan P est perpendiculaire à un plan principal.
401. Théorème. — Les sections circulaires obtenues par deux
plans non parallèles et correspondant à une même racine de
l'équation en S sont sur une même sphère. (Hachette.)
En eflfet, supposons, en prenant des axes rectangulaires,
et coupons la quadrique par les deux plans ayant pour équations
P = a, Q = p.
L'équalion de la quadrique est
/= S(57î-+- jK- + -'-) -I- PQ -t- 2Gar + 2G> -H sC^ H- D = o.
Or
/- (P - a) (Q - P) = S(a;« -+-^2+ 52) -h 2G:r 4- 2G>
+ 2 G's + D -+- P p 4- Qa - a3,
L'équation/ — (P — a) (Q — [j) =: o représente donc une sphère ;
or cette équation est évidemment vérifiée par les coordonnées des
points de chacun des cercles tracés sur la quadrique f que nous
avons considérés; donc ces deux cercles sont bien sur une même
sphère.
Autre méthode.
•402. Nous savons que les sections d'une quadrique et de son cône asymptote
par un même plan ou par des plans parallèles sont des coniques homothé-
tiques; pour trouver les plans cycliques d'une quadrique, il suffit donc de
trouver les plans cycliques de son cône asymptote. Or nous avons déjà mon-
tré comment on peut obtenir les plans cycliques d'un cône quelconque du
second degré.
D'après cela, il suffit de déterminer S de façon que
?(^, J> -) — S4/(ar, j, z) = o
représente deux plans.
Il convient de remarquer que si l'on coupe par un plan quelconque le cône
des directions asymptotiques de la quadrique et le cône isotrope ayant pour
sommet commun l'origine des coordonnées, on obtient deux coniques. Les
sécantes communes correspondent aux plans cycliques de la quadrique et les
38o CHAPITRE XXV.
sommets du triangle conjugué commun aux deux coniques, aux axes de la
quadrique. Les plans cycliques sont, en effet, les plans menés par l'origine et
les sécantes communes; les axes sont les droites menées par le centre de la
quadrique et parallèles aux droites joignant l'origine aux sommets du
triangle conjugué. Si l'on remplace le cône isotrope par le cône des direc-
tions asymptotiques d'une seconde quadrique, on obtiendra, par le même
procédé, des plans coupant les deux quadriques suivant des coniques homo-
thétiques, et un système de diamètres conjugués commun aux deux qua-
driques.
Application aux formes réduites.
403. Ellipsoïde. — Soit
^ -+- T-, + —, — I = o ( « > 6 > c)
a- b- c^
l'équation d'un ellipsoïde rapporté à ses axes de symétrie.
Les racines de l'équation en S sont — ^> r^> —_', la racine moyenne
est, en vertu des hypothèses, égale à t^- Les plans cycliques dia-
métraux réels sont définis par l'équation
c'est-à-dire
{t-^^2-/;2(^'-^^' + ^') = 0'
On peut obtenir directement cette équation. En effet, les plans cycliques
diamétraux doivent contenir un axe; or, la section par un plan contenant un
axe est une ellipse dont l'un des axes est égal à la longueur de l'axe situé
dans le plan sécant et dont l'autre axe est égal à la corde dirigée suivant la
trace du plan sécant sur le plan de la section principale perpendiculaire à
l'axe considéré. On voit ainsi que la section ne peut être un cercle que si le
plan sécant passe par l'axe moyen; or, l'équation du faisceau des droites
joignant l'origine aux points d'intersection du cercle et de l'ellipse repré-
sentés, dans le plan xOz, par les équations
a'- c^
est
Cette équation définit les plans cycliques réels.
SECTIONS CIRCULAIRKS. 38 1
On peut écrire l'équation de rellipsoïde de manière à mettre en évidence
les plans cycliques réels. En effet, si l'on pose
on voit que l'équation cherchée est
a^^-h^--)- -2—62 = 62. PQ.
Elle exprime cette propriété : Le lieu des points tels que le carré de la
tangente menée d'un de ces points à une sphère soit proportionnel au
produit des distances de ce même point à deux plans diamétraux de la
sphère est un ellipsoïde ou un hyperboloïde concentrique à la sphère
et admettant pour plans cycliques les deux plans diamétraux.
401. Ombilics. — On appelle ombilic d'une quadrique un point de cette
quadrique tel que le plan tangent en ce point la coupe suivant un cercle
de rayon nul. Un ombilic est donc l'extrémité du diamètre conjugué à un
plan cyclique.
On peut encore définir un ombilic : un point tel que les deux génératrices
rectilignes qui y passent soient deux droites isotropes. Il y a sur chaque qua-
drique huit génératrices isotropes, quatre de chaque système. Chaque géné-
ratrice isotrope est rencontrée par les trois génératrices isotropes de l'autre
système qui ne passent pas par le même point du cercle de l'infini. On obtient
ainsi douze ombilics réels ou imaginaires.
Ombilics réels de l'ellipsoïde. — L'équation d'un des plans cycliques réels
étant
- /a- — 62 -f- ô - ^b- — c2 = o.
le diamètre conjugué a pour équations
T
y = o,
^a^—b'^ v/62— c2
il coupe l'ellipsoïde aux points ayant pour coordonnées
ac
y = o, x=±-^
/^^_P ^^^cœ /b^-^
y ai— ci ~ f> \ a^—c^
l'ellipsoïde a donc quatre ombilics réels situés dans le plan principal perpen-
diculaire à l'axe moyen.
405. Hyperboloïdes. — Soit
a* 6»2 c*
382 CHAPITRE XXV.
l'équation d'un hjperboloïde à une nappe, ou de l'hyperboloïde à
deux nappes conjugué du premier. Les plans cycliques de ces sur-
faces sont les mêmes. Les racines de l'équation en S étant -t
j-^, — » la racine moyenne est j-^ si Von suppose a <C b. On aura
donc des calculs analogues à ceux qui sont relatifs à l'ellipsoïde ; il
suffira de changer dans ceux-ci c^ en — c^. Les plans cycliques réels
ont pour équation
{b^-
a2)--(62+c2)
406. Ombilics d'un hyperboloïde. — Soit
a c
l'équation d'un plan cyclique. Le diamètre conjugué a pour équations
X z
y
\/b^
a-!
V^
Cette droite coupe l'hyperboloïde à une nappe en des points imaginaires ;
elle coupe, au contraire, l'hyperboloïde à deux nappes en des points réels
ayant pour coordonnées
y = o,
ac /b-^ — a'^ , ac , /b^
407.
Plans cycliques d'un cône. — On peut obtenir les plans cycliques
du cône défini par l'équation
x^
«2
62
c-
de la même façon que pour les hyperboloïdes.
On peut aussi procéder de la manière suivante.
Nous allons chercher les plans cycliques menés
par le point ayant pour coordonnées o, o, c.
Soit ABC (Jig. 40 la trace d'un plan perpen-
diculaire au plan xOz mené par G ; si la section
^ du cône par ce plan est un cercle, on aura
CB.CA=—b\
Le point B est donc à l'intersection de l'arête OB et de la figure inverse
de OA par rapport à G, la puissance d'inversion étant égale à — b^. Il suffit
d'abaisser GD perpendiculaire sur OA et de prendre, sur le prolongement
SECTIONS CIRCULAIRES. 383
de DG, un segment CE tel que DG.GE = b*; le point B est à l'intersection
de OB et du cercle décrit sur GE comme diamètre. On obtiendra ainsi deux
points d'intersection B, B' et, par suite, deux plans cycliques ayant pour
traces BA, B'A', pourvu qu'on suppose a < 6. Nous laissons au lecteur le
soin de faire la discussion.
408. L'équation du système des plans cycliques du cône étant
:77^ v2 Z^ I
l'équation du cône peut s'écrire ainsi
On obtient ainsi ce théorème : Le lieu des points dont le produit des
distances à deux plans est proportionnel au carré de leur distance à un
point de l'intersection de ces plans est un cône ayant ce point pour som-
met et admettant ces plans pour plans cycliques.
On peut transformer cet énoncé. Soient M un point du lieu et S le sommet
du cône, MP et MQ les distances de M aux plans cycliques; on a
MP MQ
j^.^=const.
Donc, en appelant a et ^ les angles que MS fait avec les deux plans
cycliques, on a : sina.sin p = const.
Si l'on coupe le cône par une sphère ayant son centre au sommet du cône,
les plans cycliques coupent la sphère suivant deux grands cercles et le cône
détermine, sur la sphère, une courbe ou, plutôt, deux courbes symétriques
nommées ellipses sphériques. Si d'un point de l'une de ces ellipses, on
abaisse des arcs de grands cercles perpendiculaires sur les deux grands
cercles obtenus, le produit des sinus de ces arcs sera constant.
409. Paraboloïdes. — Le paraboloïde hyperbolique ne peut pas
avoir de plans cycliques, car la racine moyenne de l'équation en S
est nulle. Au lieu de plans cycliques, la méthode générale donne les
plans directeurs. Un système de deux droites situées dans un même
plan, et dont l'une est à l'infini, est en effet un cercle, car c'est une
conique passant par les points cycliques de son plan.
Considérons au contraire un paraboloïde elliptique rapporté à ses
plans principaux et au plan tangent au sommet, dont l'équation est
i i -iX = 0.
384 CHAPIIHE XXV.
Les racines de l'équation en S sont o, — , - • La racine moyenne est
— si l'on suppose /? >■ ^; les plans cycliques sont alors donnés par
l'équation
ou plus simplement
P q P "^
qx- — s-C/» — ^) = o.
On arrive au même résultat en coupant le paraboloïde par un plan
passant par l'axe des jk et en rapportant la section à cet axe et à une
perpendiculaire à Oy menée dans son plan par l'origine. On calcule
aisément les coordonnées des ombilics.
410. Cylindre elliptique. — Si l'on considère le cylindre ayant
pour équation
^ H /' = 0,
P H
ce cylindre a les mêmes plans cycliques que le paraboloïde que nous
venons de considérer. On peut les trouver directement; il suffit de
couper la section par le plan xOz par un cercle de centre O et de
rayon p ; on obtient ainsi, en combinant les équations
l'équation
ou
^2-
— pq = O, x''--{- z'
/>2 \ p pq
qx'-~z^-{p — q)
P' = o,
qui représente les deux plans cycliques; on obtient donc les traces
de ces plans en joignant à l'origine les points de rencontre des géné-
ratrices du cylindre situées dans le plan xOz el du cercle de
centre O et de rayon p.
EXERCICES.
1. D'un point pris sur un paraboloïde hyperbolique, on abaisse des perpen-
diculaires sur les génératrices d'un même système; le lieu de ces perpendi-
culaires est un cône du second degré : trouver ses plans cycliques. Lieu des
pieds des perpendiculaires.
SECTIONS CIRCULAIRES. 385
2. Exprimer que le plan Ix ■+- my 4- nz coupe la <\\idiér\(\\i(t f{x, y, z) =^0
suivant un cercle.
— On peut exprimer qu'il y a une valeur de S telle que
soit divisible par Ix -\- my 4- nz et par suite égal à
{Ix -h m y -i- nz){l' X -+- m'y -h n' z),
V, m', n' étant des inconnues.
On peut aussi déterminer l\ m', n' de façon que
o{x,y, z) — (Ix ■+■ my -+- nz ){r x -h m'y -i- n' z) = o
représente un cône isotrope.
3. Lieu des sommets des cônes circonscrits à une quadrique et qui sont
coupés par un plan donné suivant des cercles.
A. Si l'on coupe un cône du second degré et ses plans cycliques menés par
le sommet, par un plan passant par le sommet, les deux couples de droites
obtenues ont les mêmes bissectrices.
5. Trouver les plans cycliques d'un paraboloïde elliptique en se servant de
cette propriété : les projections des sections planes sur un plan perpendicu-
laire à l'axe sont des coniques homolhétiques (Ex. Sg, Ghap. XXIV.)
6. Soient A un ombilic d'une quadrique, S et B le second point d'intersec-
tion de la normale en ce point avec la surface. On joint un point quelconque
M de la surface S aux points A et B ; par A on mène un plan perpendiculaire
à AM qui coupe BM en P. Le point P décrit un plan cyclique. (Genty.)
7. Sur une normale menée par un ombilic O à une surface du second
degré, il existe un point P tel qu'en menant par ce point une transversale
rencontrant la surface en des points M, M', l'angle MOM' soit droit, quelle
que soit la direction de la transversale. Le plan polaire de P est un plan cy-
clique.
8. Etant donné un ellipsoïde, trouver un point P sur cet ellipsoïde et une
droite L, tels que les cônes qui ont pour sommet le point P et pour bases les
sections faites dans l'ellipsoïde par des plans passant par L, soient de révo-
lution. Lieu de L quand la longueur de l'axe moyen de l'ellipsoïde varie.
(Concours général, 18G7.)
9. Trouver les points d'où l'on peut mener à un ellipsoïde des normales
quadruples. Les pieds de ces normales sont les ombilics.
10. Lieu des ombilics des quadriquesjj'-hj^'-i- 32 — -iuyz — ibzx — ?.cx^=i
quand abc = i .
11. Étant données une conique G et une droite D située dans son plan,
mais ne la coupant pas, trouver un point S tel que le plan déterminé par le
NiEWENQLOWSKi. — G. an., in. ai
386 CHAPITRE XXVI.
point S et la droite D soit un plan cyclique du cône ayant la conique G pour
directrice et le point S pour sommet.
— Le plan (S, D) doit couper le cône suivant deux droites isotropes; on
en conclut immédiatement que si M' et M" sont les points d'intersection ima-
ginaires conjugués de D et de S et si l'on pose M'M"=: ihi, le point S doit
être sur le cercle de rayon h ayant pour centre le milieu réel de M'M" et dont
le plan est perpendiculaire à D. Traiter la question par le calcul,
12. La proposition précédente résout cette question de Géométrie plane :
Etant données une droite D et une conique G, trouver un point S et un
plan P, tels que la perspective de G sur le plan P, le point de vue étant S,
soit un cercle et que la perspective de D soit la droite de l'infini. G'est une
des propositions les plus utiles de la théorie des propriétés projectives des
figures, de Poncelet.
CHAPITRE XXYI.
DISCUSSION D'UNE ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ.
411. Étant donnée une équation du second degré/(.37,y, z) = o,
nous savons déjà reconnaître la nature de la surface qu'elle repré-
sente, au moyen de la décomposition du premier membre en somme
algébrique de carrés, ou au mojen de l'équation en S.
Il j a encore d'autres méthodes, que nous allons indiquer dans ce
Chapitre ; mais nous ferons d'abord une remarque. Une même équa-
tion rapportée à deux systèmes différents d'axes de coordonnées
représente des surfaces de même nature. Pour plus de clarté,
considérons deux systèmes d'axes de coordonnées, un système
d'axes rectangulaires et un système d'axes obliques, et représentons
par J7,jK, ^ et X, Y, Z les coordonnées relatives à ces deux systèmes.
Comparons les surfaces représentées par les équations /(^,y, ;î) = o
et /(X, Y, Z) = o. Ces deux équations représentent des surfaces
du même degré; supposons d'abord qu'il s'agisse du second degré.
Dans ce cas, si l'on décompose /(^,JK, z) en carrés et si l'on a,
par exemple,
/( 07, j, ^ ) = ( «a: -t- 6/ H- cz -+- dY
-+-(a'x -h b'y -\- c' z H- d'y- — {a" x -+- h" y -t- c" z + d"y-+ h,
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. 887
on aura évidemment aussi
f^X, Y,Z) = (rtX + ^»Y + cZ-f-f/)2
-4- (a' X + 6' Y + c'Z -h d'f — (a*X -i- b"\ -^ c"Z-h d" f- + h
et par conséquent si l'on suppose, pour fixer les idées, h<C o, cha-
cune des équationsy(j7, y, z) = o ou y(X., Y, Z) = o représentera
un lijperboloïde à une nappe.
Il convient toutefois de remarquer que si Vespèce est conservée,
la variété peut être modifiée. Ainsi, par exemple, l'équation
représente une sphère, si les axes sont rectangulaires seulement, et
un ellipsoïde rapporté à trois diamètres conjugués égaux, si les axes
sont obliques. De même, l'équation
représente un hyperboloïde de révolution si les axes sont rectangu-
laires; un hjperboloïde encore si les axes sont obliques, mais non
plus de révolution.
D'une manière générale, on peut passer de l'une des figures à
l'autre au moyen d'une transformation homographique , car les
coordonnées X^ Y, Z sont des fonctions linéaires des coordonnées
j\ 1', r :
X = ax-Jr-^y-\-'{Z-\-o,
Y = ol'x -\- ^'y -h y'- + 0',
et, par conséquent, les deux surfaces rapportées aux mêmes axes
sont définies par les équations
f{x,y,z) = 0,
f{'xx-^ p_/-f- Y^ ~i~ ^» ^'-^ "+" P'.X"^ ï- ~*~ ^'i «"374- ^"y -\- y'-z -+- 0") = o.
Or, à un point correspond un point; à une droite, une droite; à
un plan, un plan. Les surfaces représentées par les deux équations
précédentes se correspondent point par point; si un point esta dis-
tance finie ou infinie, son transformé est aussi à distance finie ou
infinie respectivement, ce qui prouve qu'à une nappe de la première
surface correspond une nappe de la seconde. Si tous les points de
la première surface sont à distance finie, il en sera de même pour
388 CHAPITRE XXVI.
la seconde. A une section plane de l'une correspond une section
plane de l'aulre; 'ces deux sections sont des courbes de même degré
et à chaque branche infinie de l'une correspond une branche infinie
de l'autre. A une tangente correspond une tangente, à une asymptote
correspond une asymptote. Ces sections sont de même espèce. On
voit donc que les deux surfaces sont, elles aussi, de même espèce :
l'une peut être considérée comme une déformation de l'autre. Mais
si l'une est une surface de révolution, la seconde ne sera pas, en gé-
néral, une surface de révolution.
On peut encore remarquer qu'aux génératrices rectilignes de la
première surface correspondent les génératrices rectilignes de la
seconde ; mais à des cercles tracés sur la première correspondent, en
général, des ellipses sur la seconde.
Méthode des contours apparents.
412. On peut former d'abord les équations du centre ; la discussion
de ces équations donne, comme nous l'avons vu, une première indi-
cation. Si la surface a un centre unique à l'infini, c'est un parabo-
loïde; nous savons distinguer le paraboloïde hyperbolique du para-
boloïde elliptique en cherchant, par exemple, la nature des plans
directeurs. Si la surface a une ligne de centres à distance finie, c'est
un cylindre à base elliptique ou hyperbolique : l'un au moins des
plans de coordonnées ne sera pas parallèle à la ligne des centres et,
par suite, l'espèce de la section par ce plan déterminera l'espèce du
cylindre, ou indiquera s'il s'agit de deux plans sécants. Le cylindre
parabolique a une ligne de centres à l'infini, et le système de deux
plans parallèles, un plan de centres; on voit ainsi que la discussion
des équations du centre suffit, sauf pour les surfaces de la première
classe. Pour ces dernières, on peut d'abord transporter l'origine des
coordonnées au centre; l'équation prend alors la forme
Si D, = o, on a un cône; on coupera ce cône par les plans de
coordonnées. Si l'une des sections se compose de droites réelles, le
cône est réel; mais si les trois sections obtenues sont imaginaires,
on ne peut rien conclure. Dans ce cas, on coupera encore par des
plans parallèles aux plans de coordonnées ; si le cône est réel, l'une
des sections ainsi obtenues doit être réelle.
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. HSg
«
Supposons D, ^ o ; il esl très commode le plus souvent de décom-
poser le polynôme 'f(x,y, z) en carres. On peut aussi procéder de
la manière suivante, si l'un au moins des coefficients des carrés est
différent de zéro ; soit, par exemple, A" yé o. Dans ce cas, en résol-
vant par rapport à z, on met l'équation de la surface sous la forme
^ = — '^ ^-^ '^r ^ ' v/^B'a:-t-B^)î— A"'(Aa;2-i- A>»-H2B'r7+D,) ;
ce qu'on peut écrire
z = — -''^-TT, — '— ± TT' Z'^"* -^ '■ fii^y -+- py^ — A" D 1 .
L'équation
Ix* -1- inixy -h py^ — Â'D, = o
représente le cylindre circonscrit à la surface et dont les généra-
trices sont parallèles à l'axe des z; on voit, en effet, que la courbe
de contact de ce cylindre est définie par les équations
/{x,y,z) = o, /; = o;
c'est-à-dire
s = p — ■— > Ix^ ->r imxy -^py- — A Dj = o.
La dernière de ces équations représente, dans le plan des x, y, la
projection sur ce plan, faite parallèlement à l'axe des z, de la courbe
de contact du cylindre circonscrit considéré, c'est-à-dire la projec-
tion du contour apparent de la surface relativement à la direction
de l'axe des :;. C'est la discussion de la nature de ce contour appa-
rent qui va nous permettre de reconnaître la nature de la quadrique.
Pour que z soit réel, il faut et il suffit que l'inégalité
(i) Ix^ -^'iinry -irpy^— A" ïiito
soit vérifiée. Nous sommes ainsi conduits à distinguer trois cas,
suivant que la courbe de contour apparent est une ellipse réelle, une
ellipse imaginaire ou une hyperbole.
i" Ellipse réelle. — Si A"D, < o, l'inégalité (i) est vérifiée pour
tous les points situés à l'intérieur du contour apparent; la quadrique
est donc un ellipsoïde.
SgO CHAPITRE XXVI.
Si A"D, >» o, la quadrique se projette à l'extérieur de l'ellipse;
c'est un hjperboloïde à une nappe.
2° Ellipse imaginaire. — Si A"D, << o, la projection delà qua-
drique sur le plan xOy couvre ce plan tout entier; cette quadrique
ne peut être qu'un hyperboloïde à deux nappes.
Si A"D, > o, -S est imaginaire pour les valeurs réelles de x et de
y ; la quadrique est un ellipsoïde imaginaire.
3° Hyperbole. — Si A"D, << o, la projection de la quadrique
couvre toute la région du centre; c'est donc un hyperboloïde à une
nappe.
Si A"D| >> o, la projection de la quadrique couvre les deux régions
distinctes du plan qui constituent V intérieur de l'hyperbole, projec-
tion du contour apparent : on a donc affaire à un hyperboloïde à
deux nappes.
Remarque. — La nature de la quadrique est déterminée par l'ombre
qu'elle projetterait sur le plan des x,y si les rayons lumineux venaient de
l'infini dans la direction de l'axe des z. On peut arriver aux conclusions pré-
cédentes d'une manière un peu différente. L'axe des z est le diamètre conju-
gué au plan du contour apparent que nous avons considéré; or, ce diamètre
est réel ou imaginaire, suivant que A"Di est < o ou > o. Si le contour appa-
rent est une ellipse réelle et si l'on suppose A"Di < o, on voit que la surface
a une infinité de systèmes de trois diamètres conjugués réels : c'est [donc un
ellipsoïde réel. Si, au contraire, A"Di > o, deux diamètres conjugués du
contour apparent forment avec l'axe des z un système de trois diamètres
conjugués, dont deux seulement sont réels; la quadrique est donc un hyper-
boloïde à une nappe, et ainsi de suite.
413. La méthode précédente ne s'applique pas si A = A'= A"= o.
L'équation
ayz -+- bzx -h cxy -f- <i = o,
dans laquelle les coefficients a, è, c, d sont tous supposés différents de
zéro, représente une quadrique ayant pour centre unique l'origine des coor-
données et dont le cône asymptote est réel; c'est donc un hyperboloïde.
Pour reconnaître la nature de cet hyperboloïde, on peut faire usage de la
décomposition en carrés; il est plus simple de procéder ainsi. L'axe des^ est
une génératrice du cône asymptote; il en résulte que l'hyperboloïde est à
une ou deux nappes, suivant qu'il contient ou non des droites parallèles à
l'axe des z. Cherchons donc si l'on peut déterminer a et j3 de façon que
l'équation
{a^ -i- bcL)z-\r 0%^ -\- d = o
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. SqI
soit vérifiée quel que soit z\ ce qui donne
rt^-l-^x = o, ca[3-+-rf = o,
d'où
— aï — rf = o.
a
Le système d'équations en a et ^ n'aura de solutions réelles que si
abcd'^ o. Donc, deux cas :
1° abcdy- o , hypcrboloïde à une nappe;
9° abcd <Co , hyperboloïde à deux nappes.
Les conclusions précédentes ne subsistent pas si quelque coefficient s'an-
nule; par exemple, si a = o, l'équation représente un cylindre hyperbolique.
Si c^= o, on a un cône et deux plans.
Équation résolue par rapport à l'une des variables.
414. L'équation de la quadrique résolue par rapport à z, en sup-
posant que z entre au second degré, prend la forme
z = ax-^by-^c± \Jj\x,y),
f{x,y) étant au plus du second degré.
L'équation
z = ax -\- by -\- c
représente le plan diamétral conjugué à l'axe des 5, el/{x,y) = o
est l'équation du cylindre circonscrit parallèle à l'axe des z. Cette
équation représente donc aussi la projection Cj sur le plan des^r,^,
faite parallèlement à l'axe des z, de la courbe C de contact de ce
cylindre.
C'est encore la nature de cette conique qui déterminera la nature
de la quadrique.
1° C est une conique à centre. — La quadrique est alors de la
première classe, puisqu'elle est coupée par un plan diamétral suivant
une conique à centre. Pour que z soit réel, il faut et il suffit que x
Gl y vérifient l'inégalité y"(x,jK) = o. On fera donc la même discus-
sion que dans le n" 412; on pourra aussi étudier la nature du dia-
mètre parallèle à l'axe des z et qui a pour équations, comme on s'en
assure aisément, f'^ = o,/^ = o. On connaîtra ainsi la nature d'un
système de trois diamètres conjugués et, par suite, on connaîtra
l'espèce de la quadrique.
392 CHAPITRE XXVI.
D'ailleurs /(a^,^) == sPï 4- î'Q2 -H £"/i2, donc l'équation de la quadrique
est de la forme
(z — acc — /jj — cy — zF^ — z'q^' — z"h^ =: o:
on connaît ainsi immédiatement la nature de cette surface.
2" G est un système de droites concourantes. — La quadrique
est un cône; si les deux droites sont réelles, ce cône est réel. Si les
deux droites sont imaginaires, il faudra étudier les sections par les
plans de coordonnées.
On a, dans ce cas, /(a:, j') ^ PQ ; l'équation de la surface est
{z — ax — by — cy- — Y (l = o ,
P, Q, 3 — ax — by — c sont des polynômes distincts : donc l'équation repré-
sente bien un cône.
3** G est un système de deux droites parallèles, — La surface
est un cylindre.
On ^f{oc,y) = a'P2 -4- 6'P -f- c' ; l'équation est donc
(z — ax — by — cy- — a'P^ — 6'P — c' = o ;
c'est bien l'équation d'un cylindre.
4° G est une parabole. — La quadrique étant coupée par un
plan diamétral suivant une parabole est un paraboloïde. Les sec-
tions par les plans de coordonnées permettront de déterminer la
nature du paraboloïde.
D'ailleurs le paraboloïde elliptique se projette à l'intérieur de Ci, et le
paraboloïde hyperbolique à l'extérieur.
f{x,y) = tP'^+ Q : donc l'équation de la quadrique est
{z — ax — by — c) — eP^ — Q = o;
c'est un paraboloïde elliptique si s < o, hyperbolique si s > o.
5° G se réduit à une seule droite. — La quadrique est nécessai-
rement un cylindre parabolique ou un système de deux plans.
D'ailleurs /(iF, 7) ^ P, P étant un polynôme de premier degré en x,y;
l'équation de la quadrique est
(z — ax — by — cy — P = 0.
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. 898
6" f{x,y) est une constante. — L'équalion représente deux
plans parallèles.
415. Supposons enfin que l'une des coordonnées, z par exemple,
n'entre qu'au premier degré, de sorte qu'on puisse mettre l'équa-
tion de la quadrique sous la forme
z — . iLJ où P = aa; -f- ^v -t- c.
I' -^
Le système /(j:',y) = G, P= o représente deux droites situées
sur la surface, et il faut remarquer que, si ces droites sont à distance
finie, la surface ne peut être un cylindre, car les génératrices étant
parallèles à l'axe des z, l'équation ne devrait pas contenir z. La na-
ture de la quadrique sera déterminée par la nature de ces deux
droites.
Nous supposerons que l'intersection du plan P et de la quadrique
soit :
1° Deux droites réelles. — La quadrique est un hyperboloïde à
une nappe, parce qu'on peut y placer deux droites parallèles et
réelles.
Dans le plan xOy l'équation f{x,y) = o représente une conique G, P = o
représente une sécante. Si U = o, V= o sont les équations des tangentes à G
aux points d'intersection par cette sécante, on a
/(:r,7)^aP2 + pUV,
l'équation de la quadrique peut s'écrire
P(5 — aP)=:pUV;
c'est donc bien un hyperboloïde à une nappe.
2" Deux droites imaginaires conjuguées. — La quadrique est
un hyperboloïde à deux nappes, puisque le plan asymptote P la
coupe suivant deux droites parallèles imaginaires conjuguées.
3° Deux droites confondues. — Le plan P est alors un plan
tangent coupant la quadrique suivant une droite double; on a donc
un cône.
On peut poser
/(r,7)sPQ-f-Rî,
donc l'équation est
P(5_Q)_R2 =0.
394 CHAPITRE XXVI.
4" Une seule droite à distance finie. — Le plan P est un plan
asjmptote coupant la quadrique suivant une seule droite à distance
finie : cette surface est un paraboloïde hyperbolique.
Si/(a:, ^) = o représente une hyperbole, P =o doit représenter une pa-
rallèle à une asymptote, et, dans ce cas,
l'équation de la quadrique devient
P(z-Q)-aQ-4-p.
Siy"(^,^) = o représente une parabole, on a
/(^,j.) = aP2-HQ,
et la quadrique a pour équation
P(5 — aP)=Q.
5° Deux droites à V infini. — La quadrique est alors un cylindre
hyperbolique.
On le voit aisément ainsi :
/(^,j) = PQ + a,
donc la quadrique a pour équation
P(^-Q)=a.
Dans tout ce qui précède, le polynomey"(^, y") est supposé du se-
cond degré et indécomposable; mais il peut se faire que f{x,y)
soit un produit de deux facteurs, ou que son degré s'abaisse. On a
donc à examiner encore un certain nombre de cas. Si/(^, jv") 6st le
produit de deux facteurs Q, R distincts de P, on se trouve de nou-
veau dans le premier cas. Nous pouvons donc laisser ce cas de côté
et supposer y(^, j^) HE PQ. Nous aurons ainsi à considérer les cas
suivants :
P 0
6° ;; = — j^ ou mieux P(5 — Q) = o : deux plans.
7° ^== p ou Pi; = Q : paraboloïde hyperbolique.
8° ^= p ou P;5 = a, a étant une constante : cylindre hyperbo-
lique.
P peut se réduire à une constante; l'équation est, dans ce cas,
z=f{3c,y).
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. SqS
Le polynôme /(.r, jk) est alors nécessairement du second degré et
l'on peut avoir encore les cas suivants :
9° z = £{Q- -^ K-) -\- h : paraboloïde elliptique.
lo" z = Q^ — R- + A : paraboloïde hyperbolique.
Il" c = £Q2 -I- R : cylindre parabolique.
Exemple. — Considérons l'équation
x^ -+- 0. V>yz = h
ou
z =
V.B7
Deux cas : 1° /* > o; x^ — h = o représente deux plans parallèles au plan
yOz. Ces plans sont coupés par le plan xOz suivant deux droites parallèles
à l'axe des -S, qui appartiennent à la surface; cette surface est donc un hy-
perboloïde à une nappe. Le plan jOz coupe la surface suivant une hyper-
bole ayant pour asymptotes l'axe des y et l'axe des z, et les plans parallèles
à zOx donnent des paraboles.
1" h < o. La surface est un hyperboloïde à deux nappes.
Discussion d'une équation tangentielle du second degré ( ' ).
-416. Nous ferons d'abord la remarque suivante : Sohf(x,y, z, t) = o l'é-
quation ponctuelle à coefficients réels d'une quadrique; on obtient son équa-
tion tangentielle au moyen de la substitution linéaire
u =/r, t' =f'y, w =/:, /• =//, H 7^ o.
Donc, en vertu de la loi d'inertie d'Hermite, les premiers membres /(a?, ^,5, t)
et F(k, V, w, r) de l'équation ponctuelle et de l'équation tangentielle
d'une même quadrique présentent le même nombre de carrés positifs et de
carrés négatifs.
Cela posé, on sait que les coordonnées du pôle du plan {u,v, w, r), par
rapport à la quadrique représentée par l'équation F( if, c, tp, /•) = o, sont pro-
portionnelles à F,',, Y'^,, F,'^„ F^; il en résulte que les coordonnées du centre
sont c, c', c", a"', si l'on pose
F(«, V, w, r)^au^-^ a'v'^-^ a" w--\- a" r^ -\- '>.bvw -{- ib' wu -\- ib" uv
-h leur -h ic' vr ->r- ic' wr.
L'équation du centre est \ F'^ = o.
On sait que l'équation F(a, v, w, r) = o représente la polaire réciproque
C) Voir Leçons de l'Agrégation classique de Mathématiques, par G. kcBMOs;
Paris, Ilermann.
396 CHAPITRE XXYI.
de la quadrique (dégénérée ou non) représentée par l'équation ponctuelle
F(x, y, z, t) = o, par rapport à la quadrique imaginaire représentée par
l'équation
x'i -i-y- -h z'^-h t- = o.
Soit H le discriminant de la forme F(x,y, z, t). Si H ^ o, l'équation
V{x, y, z^ t) = o représente une quadrique qui peut être un ellipsoïde, un
hyperboloïde ou un paraboloïde; il en est donc de même de l'équation
F( M, V, w, r) ■= o.
Si a"'=o, cette équation représente un paraboloïde; il est facile de savoir
s'il s'agit d'un paraboloïde elliptique ou hyperbolique. En effet, si une sur-
face est réglée, sa polaire réciproque est aussi réglée, les génératrices cor-
respondantes des deux surfaces étant des droites conjuguées par rapport à la
quadrique directrice. Il suffira donc de décomposer la forme F(u, p, w, r)
en carrés; s'il y a deux carrés positifs et deux négatifs, le paraboloïde sera
hyperbolique; dans les autres cas, il sera elliptique. La direction de l'axe du
paraboloïde a pour paramètres directeurs c, c', c", lesquels ne peuvent être
nuls tous les trois; car dans ce cas, a'" étant nul aussi, H serait nul.
Soit en second lieu a'" ^ o. En appliquant la méthode de décomposition
en carrés de Gauss, on a
F( »,(',»',/•) = ^{^ F'^jV *(«,(>, w),
<!>(«, c, iv) est une forme quadratique, somme de trois carrés. Le cône
asymptote a pour équations
F',. = o, *(«) V, w) = o
puisque les plans tangents à ce cône sont les plans tangents à la quadrique,
menés par son centre.
Si 4>(m, V, w) est la somme de trois carrés de même signe, le cône asym-
ptote étant imaginaire, la quadrique est un ellipsoïde réel ou imaginaire, sui-
vant que le signe de ces carrés est celui de — a" ou celui de a'".
Si <ï>(m, c, w) est la somme de carrés de signes contraires, F = o représente
un hyperboloïde. Ce sera un hyperboloïde à une nappe si F est la somme de
deux carrés positifs et de deux carrés négatifs, car, F(x, y, z, t) =0 repré-
sentant alors une surface réglée, il en est de même de sa polaire réciproque;
si F contient trois carrés de même signe, c'est un hyperboloïde à deux
nappes.
Supposons maintenant H = o. L'équation F{ce, y, z. t)=o représentant
un cône, F(tt, c, w,r) = o représente alors une conique dont le plan est le
plan polaire du sommet du cône.
Le centre de la conique a pour coordonnées c, c', c", a". En effet, les plans
tangents parallèles au plan ux -\- t'y -h wz = o sont déterminés par les va-
leurs de /' qui sont les racines de F(«, v, w, /•) = o; si r' et r" sont les deux
ÉQUATION NLMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. 89^
racines de cette équation, le plan équidistant des deux plans tangents paral-
lèles au plan donné a pour équation
c'est-à-dire
ux -h vy -h n-z -\ = o,
cu-^ c v-^ r w
ux -\- vy -\- wz — ;„ =: o ;
c c c
or ce plan passe par le point fixe ayant pour coordonnées — ;=> sa —s' Ce
a a a
point étant à égale distance de tous les couples de plans tangents parallèles
est le centre de la quadrique ou de la courbe représentée par l'équation
F(«, V, w, /•) = o.
Il est facile de déterminer la nature de la conique en cherchant les plans
tangents issus de son centre. Il suffit de procéder comme dans le cas d'une
quadrique proprement dite. En supposant a'"^ o, nous emploierons encore
la méthode de Gauss et nous poserons
F(«, V, IV, r) = ■^, (-^ Flj + ^(u, V, w);
Il étant supposé nul, F est la somme de trois carrés au plus. Si nous sup-
posons qu'un au moins des mineurs du premier ordre de H soit difi"érent de
zéro, nous voyons que la forme *ï*(m, v, w) sera la somme de deux carrés. Si
ces carrés sont de même signe, la conique est une ellipse réelle si le signe
de a'" est différent de celui de 4>, une ellipse imaginaire dans le cas contraire.
Si * est la différence de deux carrés, la conique est une hyperbole.
Si a"' = o, la courbe est tangente au plan de l'infini, c'est donc une para-
bole dont l'axe a pour paramètres directeurs c, c', c" .
Mais il pourrait arriver que c = c' = c" = a" = o; dans ce cas particulier,
la fonction F ne dépend plus de r; F';, est donc nul, et, par suite, le point de
contact de tout plan tangent est à l'infini ; la conique est dans le plan de l'in-
fini, ce que nous savons d'autre part (206). Cette conique est imaginaire, si
les trois carrés en lesquels F se décompose ont le même signe, et réelle dans
le cas contraire.
Supposons maintenant que F(m, f, w, r) soit la somme de deux carrés; si
ces carrés sont de même signe, l'équation F =0 représente deux points ima-
ginaires conjugués, et si les carrés sont de signes contraires, deux points
réels.
Enfin, si F(«, v, iv, r) est un carré, l'équation représente un point unique.
On peut dresser le Tableau suivant qui résume la discussion :
398
n^o.
H = o,
mais un mineur
du premier or-
dre est diffé-
rent de zéro. .
H = o,
tous les mineurs
du premier or-
dre sont nuls,
un mineur du
deuxième or-
dre est diffé-
rent de zéro. .
H = o,
tous les mineurs
du second or-
dre sont nuls,
F est un carré.
a'"^ 0.
a'" ^ o.
' a'" ^ 0.
a ^ o
CUAl'lTHE XXVI.
<P somme de trois carrés du même signe
que a'"
1 »1> somme de trois carrés du même signe
que — a'"
*ï> somme de deux carrés du signe a'" et
I d'un carré de signe contraire
4> somme d'un cari-é du signe de a'" et
deux carrés de signe contraire
' F somme de deux carrés positifs et de
de deux carrés négatifs
F somme de trois carrés de même signe
et d'un carré de signe contraire
4> somme de deux carrés du même signe
que a'"
<I> somme de deux carrés du même signe
que — a'"
4> somme de deux carx'és de signes con-
traires.
' c, c', c" non tous nuls
F somme de trois carrés
de même signe
F somme de trois carrés
ayant des signes con-
traires
«I> est un carré du même signe que a'".. .
4> est un carré du même signe que — a'" . .
Ellipsoïde imaginaire
Ellipsoïde réel.
Hyperboloïde à deuj
nappes.
1 Hyperboloïde à un<
) nappe.
) Paraboloïde hyperbo
( lique.
Paraboloïde elliptique
j Ellipse imaginaire.
I Ellipse réelle.
)
c, c', c" non tous nuls.
c = c' — c" = 0
Hyperbole.
Parabole.
Conique imaginaire i
l'infini.
Conique réelle à l'in
fini.
Deux points imagi
naires conjugués.
Deux points réels.
( Un point à l'infini e
I un point à distanci
( finie.
Deux points à l'infini
( Un point à distanci
( finie.
Un point à l'infini.
Il convient de rappeler qu'une seule équation F(m, v, w, /•) = o ne peut
jamais représenter ni un cône ni un cylindre.
EXERCICES.
1. Reconnaître la nature des quadriques représentées par les équations
suivantes :
1. a(cc^ ■+■ lyz) -\- b{y^-h izx) H- c(^2_i_ -^xy) = i.
On formera l'équation en S et l'on cherchera dans quel cas la surface est
de révolution, en supposant les axes rectangulaires.
t. a^x"^^ yz)-^ b{y'^ -^ zx) + c{z^--^ xy) = ^.
3. a(x- — lyz) h- b{y^— izx) H- c{z^~ ixy) = i.
ÉQUATION NUMÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ. 899
i. ar* 4- ( 2 m- -I- i){y- -i- z^) — ■?.{fz-hzx-h xy) = 2 m' — 'Sni-\-i. Discu-
ter quand m varie de — ce à -l- 00.
5. x^ — y- -+-2^2 — .fyr _ ^^x -h ^xy -hix — 4j — 4 =0.
6. ar^ — y'^-i-iz^ — lyz -\- ^zx -\- .\xy -^ 'ix — ^y — 1 = 0. Trouver les
génératrices rectilignes.
7. 3ar2 -(- 8j2 _4_ 24 s2 — 2875 — 18337-1- loxy — ix -^ \y = o,
8. ix^-h 5y^ -+- 2z^-Jr- lyz -t- 6a^/-f- iy -^ ?^z -^ 1 = o.
9. ar^-h 272_|_ 232 -f- iay — 237—4^—4^ = 0.
10. 3x2-i-2_/2-f- 2 3'-_|_ 2^3 _|_0a7-h67 -4-6^-1-9 = O,
11. "i x^ ^ y- -\- z^ -\- y z — izx — ixy -ir y -\- 1 = o.
12. x'^-\-y^ -t- 23*-t- 2_7- -t- 2337 -1- ixy — ix — "iy -\- iz = o.
13. 372 -t- 2 j'^ H- 3 2 — lyz — 23y^-i-2/ — 23 -f- 1 = 0.
14. 372-4-^2-1-932 — 6jz -H 6337 — 237^ — x-\- y — Zz = o.
I0. 372-1-^2-1- 952 _ 5^^ _|_ (j -^ 2 377 — 2 37 -h iy Gz -f- I =0.
16. 372-f-72_^ 1Z--\- ^yZ — 2337 — '237^ 4" 2 J — 3 = O.
17. 3372-+- 2J'2_(_ J^3 — 2337 — ^X — 83 — 8 = O.
18. 37^ — y^ — 232 — !^yz H- 237^ -+- ly -r- 23 = o.
19. 372 -H Ç)yz -f- 3337 H- 2 37JK -I- 37 H- 33 = O.
20. .r2 _ 2^2 -H 32 — 4 337 -f- 237^ -+- 4^ "+- 4 3 — 9 = O-
21. 372 -f- 'iy^-h 232-1- ^yz -f- ixy — 337 — iy — 33 = 0.
2:2. 372-1- 25j2-f- 932 — 30^3 -h 6337 — 103"^ — 237 — ly = o.
23. 372-I-/2 — 232 -f- 273 -H 2 337 -l- 237^ — \x 2_K-t-23 = 0.
Les exercices o à 23 sont empruntés au Manuel des candidats à l'Ecole
Polytechnique de E. G.vtalax.
24. 3724-^'-!- 32 — 2_^3 COSX — 2337 COS [X — 23"7COSV = I.
Cas où X -4- jj. -f- V = TT.
23. «(7 — 3)2-1-6(3— 37)24-0(37— j)2 = a37 4- Pj-i- Y3 4- 0.
26. 3-2 — JK3 4- 1 = O.
27. (37 — «)2 4- {y — bY-^{z — cY= («37 4- P7 4- Y-3 + 0 )'.
28. 372-i-j'2_t- 3Î =(^ax -In h y 4- 03)24- A (a 37 4- by -\- cz).
29. ay(y 4-3)4- 637(374- z) -h xy = o. Lieu des centres. Indiquer les par-
ticularités relatives aux axes de coordonnées, aux sections planes. F^eut-il y
avoir des sections circulaires? Ces surfaces peuvent-elles être de révolution?
Montrer que leur enveloppe est une quadrique quand ab reste constant.
(Brocard.)
400 CHAPITRE XXVII.
30. x'^—'lxy-h'kz^ — 2X-hlJ-Z—l = 0. (PiCQUET.)
31. z = ax -\- '^y -h y ± \/x'^ — y'^-^ ax -h by -\- c. (Fourkt.)
32. z = ocx-+-^y-\-ydz\/{lx-h my)^-+- ax -h by-i- c. (Fouret.)
II. Reconnaître la nature des quadriques définies parles équations tangen-
tielles suivantes :
33. yvi—3wi-Jr-r^- — 6uv-^iur — &vr = o.
34. Q.u^-hiov^-i-'iiv^ -\- r^ — 1UW — 6uv-ir-2ur — 6p/' = o.
35. ■2U^-h 8i>'^ — 2 UW — 6 MP -4- /'- + 2 U7' — 6c/' = o,
36. ivw -\- livu-h 7,uv -\- "irw — r^ = o.
37. 2 M- 4- P^ — W^ — 2 M/- — 2 i>r = o.
38. 2 m2 4- 2 p2 -(- 3 (v2 — 4 (;r = o.
39. uv — vw -+■ (VU — 'IV -h i = o.
40. a' — V- — 2iv2_(_ 3(;(^ _j_ wu — 2 w — (i^ -h i = o.
CHAPITRE XXVII.
DÉTERMINATION DES QUADRIQUES.
Nombre de conditions déterminant une quadrique. Conditions linéaires.
Ail . L'équation la plus générale du second degré à trois varia-
bles, /(^5 JK, -s) = o, renferme dix coefficients, et, par suite, neuf
paramètres. Il faut donc neuf conditions pour déterminer une qua-
drique. Lorsqu'une condition s'exprime par une équation du pre-
mier degré entre les coefficients de l'équation générale, nous dirons
que cette condition est linéaire. D'après cela, donner neuf condi-
tions linéaires, c'est donner neuf équations du premier degré, homo-
gènes par rapport aux dix inconnues A, A', . . . , D. On sait qu'un
pareil système admet toujours des solutions non toutes nulles; mais
pour qu'une solution convienne il faut encore que l'un au moins des
DÉTERMINATION DES QUADRIQUES. 4oi
coefficients des termes du second degré soit différent de zéro, si l'on
rejette les quadriques dégénérées en système de deux plans dont
l'un au moins soit le plan de l'infini. Les choses étant entendues
ainsi^ on voit que, si l'on cherche une quadrique assujettie à neuf
conditions linéaires, trois cas peuvent se présenter : i" le problème
est impossible; 2° a une seule solution ou 3" une infinité de solu-
tions. Si le déterminant principal du système des équations linéaires
données est du neuvième degré, les rapports de neuf des coefficients
au dixième sont déterminés, et l'on peut former une seule équation
du second degré qui vérifie les conditions données ; mais il peut arri-
ver, comme nous l'avons fait remarquer, que cette équation ne re-
présente pas une quadrique proprement dite. Si le déterminant prin-
cipal est du huitième degré, deux des coefficients peuvent être pris
arbitrairement et les huit autres sont des fonctions linéaires et ho-
mogènes de ces deux coefficients arbitraires; on peut former une in-
finité d'équations vérifiant les conditions données et la solution la
plus générale est représentée par une équation de la forme
fi et yij désignant deux polynômes déterminés et ).,, ).2 deux arbi-
traires. Si le déterminant principal est du septième degré, la solu-
tion la plus générale contiendra trois arbitraires et sera de la ïovmi
et ainsi de suite.
Tout ce qui précède s'applique à l'équation en coordonnées tan-
gentielles F(m, v, w, /•) = o; il convient de se rappeler que les dé-
générescences sont alors des coniques ou des points.
Les considérations précédentes s'appliquent aux équations de tous
les degrés. L'équation à trois variables du degré n renferme
— -^ coeihcients ; on voit donc qu il tant
1.2.3 ^
(n-l-i)(n-4-2)(n-f-3)
conditions linéaires pour déterminer une surface d'ordre n.
418. Théorî:me fondamental. — Il y a une seule quadrique
passant par neuf points donnés ou il y en a une infinité.
NiEWKNGLOWSKI. — G. an., III. 26
402 CHAPITRE XXVII.
En effet, l'équation qui exprime qu'une quadrique passe par un
point donné est linéaire par rapport aux coefficients de l'équation
du second degré; on a donc, puisque l'on donne neuf points, neuf
équations de la forme
kx"- -+- A'j? -!- A" 3? -+- 2 BjK; Zi -\- 1 WziXi ■+- 1 B"xiyi
-i-iCxi -hiC'yi -+- -iCzi-h D = o,
où l'indice i prend les valeurs i , a, 3, . . . , 9.
D'ailleurs, les coefficients des termes du second degré ne peuvent
être tous nuls que si les neuf points donnés sont dans un même
plan, puisque, si ces coefficients étaient nuls, il y aurait un système
de valeurs non toutes nulles G, G', G", D telles que les équations
iCxi-T- aC'jj-H "iCzi H- D = o (t = I, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9)
fussent vérifiées par les coordonnées des neuf points donnés. S'il en
était ainsi, on pourrait former une infinité d'équations du second
degré satisfaisant aux conditions données, puisqu'il suffirait de mul-
tiplier le polynôme aGjc-f- aG'j" -f-aG"^ -h D par un polynôme li-
néaire quelconque ; l'équation
{o.Cx -h aC'jK-H 2G"s -f- D)(Xia7-i- Xjj -+- Xjz-l- X4) = o
représenterait une infinité de quadriques dégénérées passant par les
neuf points donnés. On voit ainsi que le problème n'est jamais im-
possible. Donc on peut toujours faire passer une seule quadrique ou
une infinité de quadriques par neuf points donnés.
419. Autre méthode. — Supposons que l'on puisse construire un tétraèdre
ayant pour sommets quatre des neuf points donnés, par exemple A, B, G, D ;
si l'on prend ce tétraèdre pour tétraèdre de référence, l'équation d'une qua-
drique passant par ces quatre points est de la forme
axy -+- bxz -\- cxt -\- dyz -+- eyt -\-fzt = o
€t, réciproquement, toute équation de cette forme représente une quadrique
circonscrite au tétraèdre de référence. Il reste à déterminer les coefficients
a, b, . . ., f de façon que cette équation soit vérifiée par les coordonnées des
cinq autres points, ce qui donne cinq équations du premier degré, homogènes
par rapport aux coefficients inconnus. Supposons que parmi ces points il y
en ait au moins trois qui ne soient pas dans le plan d'une face du tétraèdre
ABCD, et, en outre, forment, avec le sommet opposé à cette face, un té-
DÉTERMINATION DES QUADRIQCES. ^oS
traèdre; dans ce cas, le degré du déterminant principal sera au moins égal
à trois. En effet, si les points E, F, G ont pour coordonnées a7i,^i, zj, ?i ;
^2) y-îi ^2i h ) ^3) y3i -*^3) '3 6t si aucun de ces points ne se trouve dans la face
BGD ayant pour équation 37= o, le déterminant des coefficients de a, b, c,
c'est-à-dire
ri -I ^1
^1^2 ^3 y 2 -32 tî
yz -^s ^3
sera différent de zéro, si l'on suppose en outre que les quatre points A, E.
F, G ne soient pas dans un même plan.
Si ces conditions sont remplies (et, en particulier, elles le seront si quatre
quelconques des neuf points donnés ne sont pas dans un même plan), ou bien
il y aura une seule quadrique passant par les neuf points donnés, ce qui arri-
vera si le degré du déterminant principal est égal à cinq; ou s'il y a une infi-
nité de quadriques répondant à la question, le nombre des paramètres arbi-
traires sera au plus égal à deux, et, dans ce cas, l'équation générale des qua-
driques passant par les neuf points donnés sera de la forme
>'t/i-f->>2/2-+->>3/3 = 0,
X,, ).2, X3 étant des coefficients arbitraires et fi, f^, /s trois polynômes dé-
terminés. Dans ce cas, les quadriques passant par les sept points A, B, G, D,
E, F, G passeront par les deux autres.
420. Théorîîme corrélatif. — H y o. une seule quadrique tan-
gente à neuf plans donnés ou il y en a une infinité.
La condition pour qu'une quadrique soit tangente à un plan donné
(i^,, (^), W(, /•» ) s'exprime en écrivant que l'équation langentielle du
second degré F(w, t^, w, '') = o est vérifiée quand on y remplace
les coordonnées tangentielles courantes parcelles du plan donné;
donner neuf plans tangents c'est donc donner neuf conditions li-
néaires par rapport aux coefficients de l'équation langentielle.
Le problème est de même nature que le précédent, mais on peut
le ramener à ce dernier par la méthode des polaires réciproques.
S'il existe une quadrique Q tangente à neuf plans P,, P2, . . ., Pg,
sa polaire réciproque Q' par rapport à une quadrique D passera par
les pôles/?», />2, . . .,/?9 de ces neuf plans, par rapport à D, et réci-
proquement.
Il peut arriver que Q' soit un cône; dans ce cas, la quadrique
cherchée Q dégénère en une conique ; si Q' est un système de plans,
Q dégénère en un système de points.
4o4 CHAPITRE XXVII.
421. Cas particuliers. — L'équation d'un cône de second degré
ne renferme que huit paramètres arbitraires, car H = o. D'ailleurs A
est différent de zéro, donc l'équation H = o permet de déterminer D
en fonction rationnelle des autres coefficients. 11 faudra donc huit
conditions pour déterminer un cône du second degré; en particulier
il y a, en général, un nombre déterminé de cônes du second degré
passant par huit points donnés. En écrivant que l'équation du second
degré est vérifiée par les coordonnées de ces huit points, si le dé-
terminant principal est du degré huit, on pourra résoudre le système
des huit équations obtenues au moyen de deux arbitraires \^ y., et il
restera à écrire la condition H = o, ce qui donnera une équation du
quatrième degré en - ; le problème, qui revient à trouver les cônes
du second degré passant parles points communs à deux quadriques,
admet donc, en général, quatre solutions. Donner comme conditions
qu'une quadrique passe par huit points et soit un cône, c'est bien
donner neuf conditions ; mais ces conditions n'étant pas toutes li-
néaires le problème peut avoir plus d'une solution, le nombre des
solutions étant fini.
L'équation d'un paraboloïde renferme huit paramètres, puisque
A = o.
L'équation d'un paraboloïde hyperbolique dont l'axe n'est pas
parallèle à l'axe des x^ peut s'écrire
{x -\- b y -\- c z){x -\- b' y -+- c'^) + iGx -^ ^G'jk -f- iC z -i- D = o
et renferme huit paramètres; si l'on demande un paraboloïde pas-
sant par huit points donnés, le problème est déterminé et a, en gé-
néral, plus d'une solution. En écrivant que l'équation du second
degré est vérifiée par les coordonnées des huit points, on exprimera
les coefficients de l'équation en fonction linéaire et homogène de
deux paramètres X, [x, et en écrivant la condition A = o, on aura
une équation du troisième degré en - • Le problème, qui revient à
faire passer un paraboloïde par les points communs à deux qua-
driques, a donc en général trois solutions.
Le paraboloïde est tangent au plan de l'infini; d'une manière plus
générale, il y a trois quadriques passant par huit points et tangentes
à un plan, et, corrélativement , trois quadriques tangentes à huit
plans et passant par un point.
DÉTERMINATION DES QUADRIQl'ES. 4o5
Il convient de remarquer que l'équation générale d'une quadriquc d'espèce
déterminée peut renfermer, en apparence, un nombre surabondant de para-
mètres. Ainsi l'équation
(ax -\- bj -h c zy -h z(a' X ■+■ b'y-i- c'z)^ -+- aCar-t- aC'^-i- aCz -h D = o
représente un paraboloïde quelconque; il semble qu'elle renferme neuf para-
mètres; mais il est évident que les coefficients de l'ensemble <f{x,y, z) des
termes du second degré ne sont pas arbitraires, puisque le discriminant de cp
est nul.
L'équation d'un cylindre à centres ne doit renfermer que sept pa-
ramètres, puisque H = o, A = o. Donc sept points suffisent pour
déterminer un cylindre.
L'équation d'un système de deux plans qui se coupent ne doit ren-
fermer que six paramètres, de même que l'équation d'un cylindre
parabolique.
L'équation d'une quadrique de révolution ne renferme que sept
paramètres; on peut, en effet, la mettre sous la forme
S (372 -+-^2+ z^-) + 2Cx -h 7.Cy -h ïC" Z -+- D ■+■ (ux -h t'y -h w z)^- = 0,
ou encore
{x — a)^-\-(y — ù)--r-(z — c)2 = (ux 4- i'y-+- wz-\- hy.
Conditions multiples. Éléments remarquables.
422. On appelle élément remai'quable d^ une quadrique : un point,
un plan, une droite, une courbe, une surface qui sont déterminés
quand la quadrique est donnée. Exemples : un centre, un sommet, un
plan tangent au sommet, un plan principal, un plan cyclique mené par
le centre, un axe, une génératrice rectiligne passant par un sommet;
une section principale, le cône asymptote, la sphère de Monge sont
des éléments remarquables. Si pour déterminer un élément remar-
quable il faut p équations de conditions, donner cet élément, c'est
donner/? conditions.
Si un élément n'est pas entièrement déterminé quand la quadrique
est donnée et si sa détermination complète exigeant/? conditions il
en manque q^ la connaissance de cet élément ne vaudra évidemment
que p — rj conditions. Nous allons indiquer combien de conditions
valent les principaux éléments d'une quadrique.
Un point, un plan tangent valent chacun une condition ; mais un
plan tangent et son point de contact valent trois conditions. Eln
4o6 CHAPITRE XXVII.
effet, si l'on prend le point de contact pour origine des coordonnées,
l'axe des z étant la normale en ce point, l'équation de la quadrique
peut se mettre sous la forme cp(^, y, ;;) 4- s= o, et ne renferme
plus que six paramètres arbitraires.
Une tangente vaut une condition qu'on obtient, par exemple, si
les équations de la droite sont x = az -\-p, y = bz -{- q., en écri-
vant que l'équation /(a j5 -f-/?, bz -\- q, z)=o a une racine double.
Le centre vaut trois conditions, qu'on obtient en écrivant que les
plans du centre passent par ce point donné. Un sommet, un plan
principal, un plan langent en un sommet (sans le sommet) valent
trois conditions.
Les équations d'une droite dépendant de quatre paramètres, toute
droite remarquable, un axe par exemple, vaut quatre conditions.
Une génératrice du cône asymptote ne vaut que trois conditions,
car il faut pour la déterminer donner encore une condition. Un dia-
mètre ne vaut que deux conditions : on les obtiendra en écrivant
que les coordonnées du centre vérifient les deux équations données
de ce diamètre.
La sphère de Monge vaut quatre conditions.
Une conique, tracée sur la quadrique, vaut cinq conditions; car,
pour qu'une quadrique passe par une conique, il est nécessaire et suf-
fisant qu'elle en contienne cinq points. Pour le voir analjtiquement,
prenons pour plan des x, y le plan de celte conique. L'équation de
la quadrique sera alors de la forme
{ax -{-by -\- cz -\- d)z-\-f{x, y) = o,
f{oc^y) étant un polynôme du second degré donné. Cette équation
ne renferme que quatre paramètres; donc la conique donnée vaut
cinq conditions. Un cercle tracé sur la quadrique vaut aussi cinq
conditions, comme une conique quelconque ; les axes étant choisis
comme plus haut, l'équation de la quadrique sera
{ax -^ by + c z -+- d) z -+- x'^-hy^— R- = o,
si, pour simplifier, l'axe des x et l'axe des y sont deux diamètres
rectangulaires du cercle donné. D'une manière générale, si le cercle
est défini par l'intersection d'une sphère et d'un plan donné, l'équa-
tion de la quadrique peut s'écrire
DÉTERMINATION DES QUADRIQUES. [\0')
<T et P étant donnés et Q étant un poljnome linéaire arbitraire, et,
par suite, renfermant quatre paramètres.
Un plan cyclique ne vaut que deux conditions, car cela revient à
donner deux points : les points d'intersection de ce plan et du cercle
de l'infini. Si on prend le plan donné pour plan des x^ y, les axes
étant rectangulaires, les deux équations A = A', B" = o expriment
que ce plan coupe la quadrique suivant le cercle.
Un ombilic, avec le plan tangent correspondant, vaut cinq con-
ditions; prenons, en effet, l'ombilic donné pour origine des coor-
données, le plan des x,y étant le plan tangent en ce point; l'équa-
tion de la surface sera, les axes étant supposés rectangulaires,
cc^-^y--+- z (ax -h h y H-c3-l-c?) = o:
elle contient donc quatre paramètres arbitraires. On peut remarquer
que ax H- by -\- cz -\- d=^o représente la direction des plans cy-
cliques associés au plan ;; = o. En écrivant ainsi l'équation précé-
dente :
^2 _l_ ^2_i_ ^2 -\- z{ax -+- by -\- c' z -^r d) = o,
et en faisant un changement de plans de coordonnées, si Xq, yo, ^o
sont les coordonnées de l'ombilic dans le nouveau système, l'équa-
tion de la surface sera de la forme
{x — .To)'^-h(y —yoY- 4- (^ — 3o)-
^[a{x — Xo)-^ ?(r— ro)-t-Y(^ — '2o)]P = o,
P étant un polynôme du premier degré, arbitraire. Si le plan tangent
en l'ombilic n'est pas donné, l'équation précédente renferme six pa-
ramètres; donc un ombilic seul vaut trois conditions. Un plan direc-
teur d'un paraboloïde vaut deux conditions; il en vaut trois s'il
passe par l'axe. Mais si l'on n'a pas encore exprimé que la surface
est un paraboloïde, pour exprimer que ux-h i'y -h wz = o est un
plan directeur, il faudra exprimer que (^(x, y, z) est divisible par
ux -h vy -{- wz^ ce qui exige trois conditions.
Le cône des directions asymptotiques vaut cinq conditions,
puisque si l'on connaît le cône des directions asymptotiques d'une
quadrique on connaît l'ensemble des ternies du second degré de son
équation. D'ailleurs, donner le cône des directions asymptotiques,
c'est donner une conique dans le plan de l'infini.
4o8 CHAPITRE XXVII.
Le cône asymptote vaut huit conditions, car si Ton prend le som-
met pour origine, l'équation de la quadrique est cp(a:,y, z) -\-'k^= o,
le polynôme cp étant donné et "k étant un paramètre arbitraire.
423. Le nombre de conditions fournies par plusieurs éléments
n'est pas toujours la somme des nombres de conditions correspon-
dant à chacun de ces éléments donnés séparément.
Ainsi le centre et un axe ne valent que cinq conditions et non pas
sept, car le centre étant donné il ne reste plus à donner que la di-
rection d'un axe pour déterminer cet axe. D'ailleurs, si l'on prend
pour axe des x l'axe donné, l'origine étant le centre, l'équation de
la quadrique sera, les axes étant rectangulaires,
Ax^-+- \'y^ -+- A"^^ _|. -iByz -i- D = o.
Cette équation renferme quatre paramètres arbitraires.
Une génératrice rectiligne vaut trois conditions, puisqu'il suffit
d'exprimer que trois points d'une droite sont sur une quadrique
pour que la droite tout entière y soit contenue. Deux génératrices
du même système valent, d'après cela, six conditions; mais deux gé-
nératrices de systèmes différents, ayant un point commun, ne valent
plus que cinq conditions (c'est le cas d'un ombilic, qui équivaut à
deux génératrices isotropes de systèmes différents). Dès qu'on a
exprimé que l'une de ces droites est sur la quadrique, la seconde
ayant déjà un point sur la quadrique, il n'y a plus qu'à exprimer
qu'elle en a deux autres.
Trois génératrices du même système valent neuf conditions; nous
savons d'ailleurs que la quadrique est alors déterminée.
Deux génératrices d'un système et une génératrice du second sys-
tème ne valent que sept conditions, puisque cette dernière généra-
trice rencontre les deux premières.
Quatre génératrices, dont deux de chaque système, valent huit
conditions.
Trois diamètres conjugués, donnés en position seulement, valent
six conditions; si l'on donne en outre leurs longueurs, cela fait en
tout neuf conditions, car la quadrique est alors déterminée.
Cherchons combien valent de conditions une conique et une
droite, une conique et deux droites.
Nous remarquerons d'abord que : une droite et une conique si-
DÉTERMINATION DES QUADRIQUES. ^Og
tuées sur une quadrique ont un point commun. En effet, le
point de rencontre de la droite et du plan de la conique est évidem-
ment sur la conique, puisque cette courbe est le lieu des points de
la quadrique qui sont situés dans son plan. Si la droite D était pa-
rallèle au plan P de la conique, la section de la quadrique par le
plan parallèle à P mené par D étant homothélique à la quadrique,
et d'autre part, celle section se composant de la droite D et d'une
seconde droite, D est parallèle à l'une des asymptotes de la conique,
et, par conséquent, rencontre cette conique à l'infini. Remarquons
enfin que la droite ne peut être dans le plan de la conique.
La démonstration par le calcul est immédiate.
Il résulte de là qu'une conique et une génératrice recliligne valent
sept conditions.
Une conique et deux génératrices de même système valent neuf
conditions; mais si les deux génératrices sont de systèmes différents
elles ne valent plus que huit conditions. Il convient de remarquer
que toutes les quadriques qui passent par une conique G et par deux
droites coupant cette conique en A et B et se rencontrant en M, ont
trois plans tangents communsdontles points decontactsontles points
A, B, M. Si les deux droites coupent la conique en un même point,
la tangente en ce point à la conique et les deux droites doivent être
dans un même plan. L'ensemble vaut donc encore huit conditions.
Deux coniques tracées sur une même quadrique ont deux points
communs, qui sont les points d'intersection de la quadrique et de la
droite commune aux plans de ces coniques; donc deux coniques
données, devant avoir deux points communs pour être sur une qua-
drique, valent seulement huit conditions.
Paramètres de grandeur. Paramètres de position.
424. Quand une surface est déterminée en grandeur, il faut, en général, six
paramètres pour déterminersa position par rapport à un système donné d'axes.
En effet, considérons un trièdre lié invariablement à celle surface; il suffira
de connaître la position de ce trièdre par rapport au trièdre des axes pour
connaître la position de la surface elle-même. Or il faut six paramètres pour
fixer la position d'un trièdre, savoir : i°les trois coordonnées de son sommet,
les angles que l'une de ses arêtes fait avec deux des axes de coordonnées et
l'angle qu'une seconde arête fait avec l'un de ces axes. S'il faut/) paramètres
pour déterminer la surface en grandeur et position, on en conclut que le
nombre de ses paramètres de grandeur est égal à /> — 6, C'est ce que l'on
4lO CHAPITRE XXVII.
vérifie pour une quadrique à centre dont la grandeur dépend de trois para-
mètres qui sont les longueurs de ses trois axes, ou encore pour un parabo-
loïde dont la grandeur ne dépend que de deux paramètres qui sont les para-
mètres des deux sections principales. Mais le nombre de paramètres de
positions peut s'abaisser; c'est ce qui arrive dans les cas, et seulement dans
les cas où une translation ou une rotation laissent la figure invariable.
Il s'abaisse d'une unité pour les surfaces de révolution et les cylindres, de
deux unités pour le cylindre de révolution, de trois unités pour la sphère.
Ainsi, pour déterminer en position une surface de révolution de grandeur
donnée, cinq paramètres suffisent, car il suffit de connaître la position de
l'axe et un point de cet axe lié à la surface. Pour une sphère, trois para-
mètres de position suffisent, qui sont les coordonnées de son centre.
Conditions pour qu'une équation du second degré représente
une quadrique d'espèce déterminée.
425. Nous connaissons déjà les conditions pour que l'équation
représente un paraboloïde, un cône, un cylindre; nous avons, en
effet, résolu ces questions en faisant la classification des quadriques.
Nous allons compléter ce qui a été dit à cet égard.
1° Cylindres. — Nous savons que si l'on suppose AA' — B"^^ o,
les conditions pour que l'équation du second degré représente un
cylindre sont A = o, A, = o (227). Il convient de montrer que ces
conditions sont équivalentes à A = o, H = o.
En effet, on peut déterminer les nombres x et jk, tels que
S.X -¥- B" y 4- B' = o,
B'x + A> + B = o,
B'x-h By -\- A" = o,
puisqu'on suppose le déterminant de ce système nul et AA' — B"^ ^ o.
Or, on peut poser
n =
A
B"
o
c
B"
A'
o
G'
B'
B
0
C"
G G' Ga;-HG'7 + G" D
=—{Gcp-hCy-hC")^l,
donc l'équation ^^ = o entraîne H = o. Réciproquement, si l'on
suppose A z= o, H = o, on a nécessairement A, = o; en effet, si le
DÉTKRMI.NATION DES QUADRIQUES. 4n
coefficient Cx ■+- C'y + C" était nul, on aurait
A.X -+- B"y-h- B' = o,
B"x-h X'y-h B = o,
Gx +G>-hG"=o,
d'où l'on tirerait encore A, = o.
2" Deux plans gui se coupent. — Pour exprimer que l'équation
du second degré représente deux plans qui se coupent, on exprime
que les plans du centre ont une droite commune à distance finie et
que cette droite est sur la quadrique.
Si l'on suppose A.A' — B"- ^ o, les conditions sont
A = o,
Al = o
et
A
B"
G
B"
A'
G'
G
G'
D
La dernière condition s'obtient en écrivant que les coordonnées
d'un centre quelconque vérifient l'équation/^ = o.
3° Cylindre parabolique. — On écrit que l'équation en S a une
racine double égale à zéro : si BB'B"^ o, les conditions sont donc
B'B"
A'- -3^=0.
Si, par exemple, B' = B"=o, et il faudra poser encore : A = o,
A'A"-B2=o.
4° Deux plans parallèles. — Il suffit d'écrire que les plans du
centre sont confondus. Si l'on suppose A ^ o, on obtient ainsi pour
conditions
AA'— B"'î=o, AB — B'B" = o, AG'— GB''=o,
AA*— B'2 = o, AG"-B'G = o.
On peut, quand BB'B"7Z^ o, écrire ces conditions sous forme plus
symétrique
, . . B'B" ., B'B
(i) A g-=0' ^ ôT =0,
(2) BG = B'G' = B"G".
En eff'et, si les conditions (1) sont vérifiées, l'équation de la qua-
B' ~"' B" ~**'
4l2 CHAPITRE XXVII. — DÉTERMINATION DES QUAURIQUES.
drique peut s'écrire
elle représente donc un cylindre parabolique, et, si l'on veut qu'elle
représente deux plans parallèles, il faut et il suffit que les équa-
tions
I -+- f; -»- J= o, Ca7 + C> -H C"z = o
représentent un même plan, ce qui donne les équations (2).
EXERCICES.
1. Exprimer qu'une quadrique a pour centre un point donné et pour axe
une droite passant par ce point.
2. Equation générale des quadriques passant par une conique et une
droite. Si l'on prend la droite pour axe des z et û f{x, y) = o est l'équation
de la conique dans le plan des x, y\ on trouve f{x, y) -+- z{ax-\- by) = o.
Le polynôme /(iP, y) n'a pas de terme constant. Si P = o est, avec des axes
quelconques, l'équation du plan de la conique elf(x, y, z) = o l'équation
du cylindre ayant cette conique pour directrice et dont les génératrices sont
parallèles à la droite donnée, enfin Q = o, R= o étant les équations de cette
droite, on trouve /(a?, y, ^) -i- P(a Q -t- ^R) = o. Prendre aussi un tétraèdre
de référence dont la droite soit une arête, la conique donnée étant dans le
plan d'une face.
3. Traiter le même problème quand la droite est parallèle au plan de la
conique.
4. Equation générale des quadriques passant par deux coniques données.
On suppose l'une de ces coniques dans le plan xOy, l'autre dans le plan
xOz; elles rencontrent l'axe des x aux mêmes points. On trouve
A.x^ + A.y^ -+■ A."z^ -+- ^.lyz -{- iB' zx -H -iB" xy
•+■ 2Ga7-f- aC'jKH- 2G"s-f-D = o,
X étant un paramètre variable.
5. Exprimer que deux quadriques ont un plan principal commun, ou un
axe commun, ou un plan directeur commun, ou un plan cyclique commun, la
même sphère de Monge, etc.
6. Exprimer que deux quadriques ont une droite commune. ( Voir G. BouR-
LET, Nouvelles Annales, p. 434; 1894.)
7. Gombien donne-t-on de conditions quand on assujettit une quadrique à
être inscrite à un cône du second degré donné.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. 4' 3
8. On donne le plan polaire d'un point par rapport à une quadrique, com-
bien cela fait-il de conditions?
9. On veut que deux droites données soient conjuguées par rapport à une
quadrique; combien cela fait-il de conditions?
10. On donne l'axe d'une quadrique de révolution; combien cela vaut-il de
conditions?
CHAPITRE XXVIII.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES.
Théorèmes généraux.
4!2G. Théorème. — U intersection de deux quadriques est, en
général, une courbe gauche du quatrième ordre.
Considérons deux quadriques Q, Q'; les intersections de ces deux
surfaces par un plan quelconque sont deux coniques C, C qui ont
quatre points communs. Un plan quelconque coupe donc la courbe
d'intersection des deux quadriques en quatre points; par suite, cette
courbe est du quatrième ordre.
Mais, comme nous le verrons, cette courbe peut se décomposer
en deux coniques, en une conique et deux droites, en une cubique
et une droite, en quatre droites.
427. Équation générale des quadriques passant par l'inter-
section de deux quadriques.
Soient y= o, g=o les équations ponctuelles de deux quadri-
ques. L'équation
est vérifiée par les coordonnées des points communs aux deux qua-
driques/", g. Si l'on peut déterminer X et jx de manière que l'équa-
4l4 CHAPITRE XXYIII.
tion précédente représente l'une quelconque Q des quadriques pas-
sant par l'intersection des quadriques données, cette équation sera
l'équation générale demandée.
Soient Xi^yt, z^ les coordonnées d'un point quelconque M de la
quadrique Q, non situé sur la courbe d'intersection des quadriques
f, g. L'équation
fgi — S'fi = o
dans laquelle /) et ^< représentent ce que deviennent les poly-
nômes/et g quand on y substitue aux coordonnées courantes celles
de M, définit une quadrique Q( passant par le point M et par les
points communs aux quadriques /, g. Si l'on coupe les deux qua-
driques Q et Q( par un plan quelconque passant par M, les deux
coniques obtenues auront cinq points communs et, par suite, coïn-
cideront. Or, si les intersections de deux quadriques par chacune
des trois faces d'un trièdre coïncident, ces deux quadriques coïnci-
dent, comme on s'en assure aisément en les rapportant à ce trièdre.
On voit, par ce qui précède, que les quadriques Q et Qj coïncident
et, par suite, la proposition est établie.
Remarque. — La proposition précédente peut être en défaut; si les deux
quadriques données dégénèrent en systèmes de plans ayant une droite com-
mune, et définis par les équations
PQ = o, aP2-+-6PQ-+-cQ2 = o,
l'équation
aP2 + (6 -+- X) PQ + cQ'- = o
ne saurait représenter tous les systèmes de deux plans passant par la même
droite.
428. Théorème. — La classe de la surface développable circonscrite à
deux quadriques est égale à 4.
En effet, le nombre des plans tangents à deux quadriques, qu'on peut mener
par un point donné, est égal au nombre des plans tangents communs aux
deux cônes ayant ce point pour sommet et circonscrits à ces quadriques, et
ce nombre est égal à 4-
429. Théorème. — Si¥ {u,v, w, r) = o, G{u,v,w, r)z= o sont les équa-
tions tangentielles de deux quadriques, l'équation
XF(m, V, w ,r) ■+• y.G{u, v, w, r) = o
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. ^l5
est l'équation générale des quadriques inscrites à la développable cir-
conscrite aux deux premières.
II suffit de remarquer que l'équation
l¥{T,y,z,t) -^\LG{x,y,z,t) = o
représente le faisceau des quadriques passant par Tintersection des deux
quadriques définies par les équations ponctuelles
¥{x,y,z,t) = o, G{x,y,z,t) = o
et de transformer, par polaires réciproques, la quadrique directrice ayant pour
équation x^ -hy^ -h z- -+- 1^ = o.
430. Théorème. — Trois quadriques ont, en général, huit points com-
muns.
Ce théorème est une conséquence immédiate du théorème de Bézout rela-
tif au nombre de solutions d'un système d'équations simultanées; on peut
l'établir directement de la manière suivante.
Rapportons les trois quadriques à un tétraèdre de référence, dont un
sommet soit l'un des points communs aux trois quadriques. Les équations
de ces quadriques sont de la forme
f {x,y,z)^tg {x,y,z) = o^
/■i{^,y,^)-^tgi{x,y,z) = o;
f^f\,fi désignant des polynômes homogènes du second degré, et g, gy^ g^
des polynômes homogènes du premier degré. Pour trouver les points com-
muns autres que le point : a: = o, j = o, z = o, posons
nous aurons ainsi à déterminer a, p, y de façon que les équations
p/i(«, ?»T)-+- tgiia, p,Y) = o,
p/2(5'>P>T)-t- ^^2(a, P,t) = o
aient une solution commune autre que p = o, f = o. Pour cela, il faut et il
suffit que a, p, y vérifient les équations
fgi - ft /i = « , fffi — gfî = o.
En regardant a, p, y comme des coordonnées courantes, ces équations dé-
finissent deux cônes du troisième ordre, ayant même sommet et, par suite,
4l6 CHAPITRE XXVIII.
ayant neuf génératrices communes; mais, les deux génératrices communes au
cône /= o et au plan ^ = o, devant être rejetées, on trouve seulement sept
nouvelles solutions, ce qui démontre la proposition.
4:31. Théorème corrélatif. — Ti^ois quadriques ont, en général, huit
plans tangents communs.
Démonstration par polaires réciproques.
432. Théorème. — Les quadriques qui ont huit points communs ont, en
général, une infinité de points communs situés sur une biquadratique,
intersection de deux quelconques d'entre elles.
En effet, si l'on donne huit points et si le déterminant principal du système
d'équations, linéaires par rapport aux coefficients de l'équation générale,
obtenues en écrivant que cette équation est vérifiée par les coordonnées des
huit points donnés, est du huitième degré, l'équation la plus générale, véri-
fiant les conditions données, sera de la forme
^1/1+5^2/2 = 0;
y, = o, /î = o représentant deux quadriques passant par les huit points.
fl peut arriver que le déterminant principal soit du septième ordre seule-
ment; dans ce cas, l'équation générale des quadriques passant par les huit
points donnés sera
>^i/i -H X2/2 4- X3/3 = o ;
toutes les quadriques passant par sept des points donnés passent alors par
le huitième.
Si quatre quelconques des points donnés ne sont pas dans un même plan,
le degré du déterminant principal ne pourra pas s'abaisser davantage (419).
433. Théorème corrélatif. — Toutes les quadriques qui ont huit plans
tangents sont, en général, inscrites à une même développable circon-
scrite à deux quelconques d'entre elles.
434. Théorème. — Les quadriques qui ont sept points communs ont un
huitième point commun. (Lamé.)
Si l'on suppose que quatre quelconques des sept points donnés ne soient
pas dans un même plan, ou mieux, si l'on suppose remplies les conditions
trouvées au n" 419; en suivant la méthode indiquée, on voit que l'équa-
tion générale des quadriques passant par les sept points donnés sera de la
forme
^1/1 +• ^2/2 + ^3/3 = o
et, par suite, toutes les quadriques passeront par les huit points communs
aux trois quadriques /i,/2, /s, qui sont d'ailleurs trois quelconques des qua-
driques passant par les points donnés.
INTERSECTION DE DEIX QUADRIQUES. ^l"]
En particulier, toutes les quadriques passant par sept des sommets d'un
hexaèdre passeront par le huitième. Si a = o, aj = o ; p = o. Pi = o ; y = o,
Yi = o sont les équations des couples de faces opposées de cet hexaèdre,
l'équation générale des quadriques qui lui sont circonscrites sera, en vertu
de ce qui précède,
À,aa,-f- XîPPi-f-XsYYi = o.
Il peut se faire que les sept équations exprimant que l'équation du second
degré est vérifiée par les coordonnées des points donnés se réduisent à six.
Par exemple, si l'on suppose que trois des points donnés soient sur Ox,
trois sur Oy et le septième sur Os, l'équation générale des quadriques pas-
sant par les sept points donnés sera
lixy -^ z[liX -^Isj -hl-Js — c)] = o.
Si les sept points sont dans un plan (non disposés sur deux droites, ni sur
une seule droite), en prenant ce plan pour plan desa;,^, l'équation générale
des quadriques passant par ces sept points contiendra trois paramétres et
sera
zCKiX -+- l^y •+■ X3S + X4) = o.
Si les sept points étaient sur une droite, ils compteraient pour trois points
et, par suite, l'équation contiendrait six paramètres, etc.
•43d. Théorème corrél\tif. — Les quadriques qui ont sept plans tan-
gents communs en ont, en général, un huitième.
Quadriques bitangentes.
436. Théorème. — Si deux quadriques se touchent en deux
points A, B, et si la droite AB n est pas une génératrice commune
à ces deux quadriques, elles se coupent, en général, suivant
deux courbes planes ; et réciproquement.
En effet, soit M un point de l'intersection des deux quadriques,
le plan ABM coupe ces deux surfaces suivant deux coniques ajant
trois points communs A, B, M et tangentes en A et B, puisque les
tangentes en A et B sont les intersections du plan sécant et des plans
tangents en ces points aux deux quadriques. Ces deux coniques
coïncident et, par suite, les deux quadriques ont une première
courbe plane commune passant par A et B. Il peut se faire que leur
intersection se compose uniquement de cette conique; s'il n'en est
pas ainsi, soit M' un point commun aux deux quadriques, non
situé sur la conique que nous venons de déterminer; le plan ABM'
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. a'j
4i8 CHAPITRE XXVIII.
coupe les deux quadriques suivant une nouvelle conique, qui leur
est commune, et l'intersection complète se compose de ces deux
coniques.
Il est évident que le raisonnement précédent ne convient plus
quand la droite AB est une génératrice commune aux deux qua-
driques, car tout plan passant par AB coupe chacune des deux
surfaces suivant un système de deux droites dont l'une est la droite
AB. Dans ce cas, l'intersection complète des deux quadriques se
compose en général de AB et d'une cubique; nous reviendrons plus
loin sur ce cas particulier.
Réciproquement, si deux quadriques se coupent suivant deux
coniques, ces deux courbes ont, en général, deux points communs
A, B^ en chacun de ces points, le plan tangent est déterminé par
les tangentes aux deux coniques. Les deux quadriques sont donc
tangentes en A et en B; elles sont bitangentes.
Il peut arriver que les points A et B se réunissent, c'est-à-dire que les
deux coniques soient tangentes en un point A à une même droite; dans ce
cas, les quadriques se louchent en ce point, comme cela résultera de la dé-
monstration donnée plus bas (438).
437. Nous allons maintenant établir le théorème précédent par le calcul.
Nous prendrons la droite AB pour axe des z, l'origine étant le milieu du
segment AB; l'axe des _;^ sera parallèle à l'intersection D des plans tangents
en A et B communs aux deux quadriques; enfin l'axe des x sera une droite
quelconque rencontrant D. Soient z = o, ir = a les équations de D. Si l'on
pose OA = c, une quadrique passant par A et B a pour équation
-2 — c- -I- Aa"2-{- A'/^-i- :>- Bj'- -H 2B'^.r -+- iW xy -t- aC.r -+■ o.G'y = o.
En exprimant que le plan tangent en A et le plan tangent en B doivent con-
tenir la droite D, on trouve
BcM-C'=o, B'ac-t-Ga — 0^ = 0,
— Bc-f-G'=o, — B'ac-t-Ga — 0^ = 0,
d'où l'on tire
B=o, G'=o, B'=o, Ga=c2.
Les équations des deux quadriques sont donc :
z^—c^-+- Ax^-^ A'72-f- aBVj-f- ^^— ar = o,
z^ — c^ -{- AiX^-h A[j^ -i- ^B'ixf -i X = 0.
INTERSECTION UR DEUX QUADRIQUES. 4 '9
Les points communs à ces deux quadriques sont déterminés par l'une des
deux équations précédentes et l'équation
(A - A, ):r2 + ( A - A', )72 + ,.(B"'- B'D^r/ = o,
qui représente deux plans passant par l'axe des z. L'intersection des deux
quadriques se compose donc de deux courbes planes.
A3S. Réciproquement, soient P ^ o, Q = o les équations des
plans de deux coniques communes à deux quadriques. Si l'une de
ces quadriques a pour équation y = o, l'autre, pouvant être consi-
dérée comme passant par l'intersection de la première et du système
de deux plans définis par l'équation PQ = o, aura une équation de
la forme
/-+-2XPQ = o.
Si l'on pose
df ôf df df
âa-x ofi dzi aty
l'équation du plan tangent au point M(:r, , j>^( , 5, , <,) de la première
quadrique étant T = o, le plan tangent à la seconde, en ce même
point, supposé commun aux deux surfaces, aura pour équation
T4-).(PQ, + QP,) = o,
P, et Q, désignant les résultats de la substitution de .r,,jK<j^i, ^i
aux coordonnées courantes dans les polynômes P, Q. Or, si l'on
suppose que le point M soit l'un des points communs aux deux co-
niques qui composent l'intersection des quadriques données, on a
P, = o, Q, ^ o et, par suite, on voit que les deux quadriques sont
tangentes en M.
439. Equation générale des quadriques bitangentes à une
quadrique donnée. — Soit y*(x,y, 5) ^ o l'équation d'une qua-
drique; toute quadrique bilangente à la proposée la coupe suivant
deux coniques , et réciproquement. Il en résulte que l'équation
demandée est de la forme
f(x,y,z)-^VÇl = o,
P et Q étant deux polynômes de premier degré.
Application. — Proposons-nous de trouver l'équation générale des qua-
driques tangentes à deux plans donnés. Soient U = o, V=o les équations
^20 CHAPITRE XXVIII.
de ces plans, et R = o, S = o les équations d'une droite coupant ces plans
en A et B. Une quadrique tangente en A au plan U est coupée par ce plan
suivant deux droites AM, AP ; si cette même quadrique est tangente en B au
plan V, elle est coupée par ce plan suivant deux droites BM, BP, M et P
étant les points de rencontre de cette quadrique et de la droite commune
aux plans U et V. On vérifie ainsi que la quadrique coupe la quadrique dégé-
nérée formée des plans U, V suivant deux coniques dégénérées en systèmes
de droites (AM, BM) et (AP, BP). Le système des plans de ces coniques dé-
générées a pour équation
aR2-4-èRS + cS2 = o
et, par suite, l'équation de toute quadrique tangente aux deux plans U, V
aux points où ils sont rencontrés par la droite (R = o, S = o) est de la
forme
UV-t-aR2-4-6RS + cS2 =o,
a, b, c étant des paramètres arbitraires.
Quadriques inscrites ou circonscrites.
440. Quand deux quadriques sont tangentes en trois points,
elles se coupent suivant une seule conique et se raccordent le
long de cette conique^ pourvu que la droite qui passe par deux
quelconques des points de contact ne fasse pas partie de V inter-
section.
En effet, soient A, B, G les points de contact de deux quadriques
ayant trois plans tangents communs. Les deux surfaces, ayant même
plan tangent en A et B. se coupent suivant deux coniques dont les
plans passent par ces deux points. Mais, C étant aussi un point de
contact, les plans des coniques communes doivent aussi passer par C,
ce qui prouve que ces plans, ayant trois points communs, sont con-
fondus. En d'autres termes, toute l'intersection se réduit à une seule
conique située dans le plan ABC. D'autre part, les plans tangents
en A, B, i\ ont un seul point commun S à distance finie ou infinie ;
car ils ne peuvent avoir une droite commune, puisqu'on ne peut
mener à une quadrique que deux plans tangents au plus par une
droite. Le plan polaire de S par rapport à l'une quelconque des
quadriques est le plan ABC; donc les deux quadriques sont inscrites
à un même cône ayant S pour sommet; elles ont donc même plan
langent en tous les points de leur intersection ; on dit alors que
INTERSECTION DK DEUX QL'ADRIQUES. ^1i
l'une est circonscrite à l'autre ou que la seconde est inscrite à la pre-
mière.
Supposons maintenant que AB soit une génératrice commune aux
deux quadriques. L'intersection de la première quadrique par son
plan tangent en C se compose de deux droites, dont l'une rencontre
la droite AB en un point D qui est le point commun à AB et au plan
tangent en C. Il en résulte que CD appartient aussi à la seconde
quadrique et par conséquent ces deux quadriques se louchent en D.
Donc, si ces deux quadriques n'ont que deux plans tangents com-
muns le long de AB, le point D se confond soit avec A, soit avec B.
Supposons que D se confonde avec B; dans ce cas, les deux quadri-
ques ont en commun une conique dégénérée formée des droites AB,
GB; elles se coupent en général suivant une seconde conique pas-
sant par A et C.
Nous verrons plus loin que si les deux quadriques ont même plan tangent
en trois points d'une droite, elles se raccordent tout le long de cette droite
et ne peuvent avoir d'autre plan tangent commun en un point situé hors de
celte droite (430).
441. Démonstration analytique. — Soit S le point de concours des plans
tangents en A, B, G; prenons le tétraèdre SABG pour tétraèdre de référence.
Une quadrique passant par A, B, G a pour équation
2 BYZ + 2 B'ZX ^- 2 B" XY + i C X T -+- > G' Y T + 2 G" ZT -+- DT^ = o ;
le plan tangent en A a pour équation
B"\ -+- H'Z + GT^o.
Ce plan passe par le point S, donc G = o. On verrait de môme que G' = o,
L'équation d'une quadrique vérifiant les conditions données est donc
DT» + 2 B YZ + >. B'ZX -t- 2 G'XY = o.
Les équations des plans tangents en A, B, G sont respectivement
B'Y^-B'Z^o, B'X-^BZ^o, B'X-fBY = o.
On peut remarquer que les traces de ces plans sur le plan ABG rencontrent
les côtés de ce triangle en trois points situés sur la droite ayant pour équa-
tions
T X Y Z
T = o. -t- -H — = o,
422 CHAPITRE XXVIII.
et que les droites joignant les points de contact A, B, C aux sommets du
triangle formé par les traces des plans tangents en A, B, G sur le plan T = o,
concourent en un même point ayant pour coordonnées
T = o, X=B, Y = B', Z=B".
Considérons une seconde quadrique remplissant les mêmes conditions et
soit
D, T2 + 2 B, YZ 4- 2 B ; ZX + 2 b; XY = o
son équation; ces quadriques ayant mêmes plans tangents en A, B, G. on doit
poser
B' _ b; _ Bï
B ~ B' ~ B" ■
Rien n'empêche d'ailleurs de supposer ces rapports égaux à i ; de sorte que
l'équation de la seconde quadrique sera
DiT2-i- aBYZ + 2B'ZX -^ ?.B"XY = o,
et, par conséquent, si l'on représente par f—o l'équation de la première
quadrique, celle de la seconde sera
/-f-XT2 = o.
On voit ainsi que les quadriques données se coupent suivant une seule courbe
plane située dans le plan T = o et qu'en chacun des points communs le plan
tangent est le même, car, si l'on forme l'équation du plan tangent en un
point (a^i, ^1, Zi, tx) de la seconde surface, il faut ajouter aux premiers
membres de l'équation du plan tangent à la première le produit TTi, qui est
nul si le point de contact appartient à la courbe commune.
442. Équation générale des quadriques circonscrites ou in-
scrites à une quadrique donnée. — Soient fz= o l'équation d'une
quadrique etP=o Téquation d'un plan; une quadrique circonscrite
le long de l'intersection du plan P et de la quadrique donnée a une
équation de la forme
/+2PQ = o,
Q étant une fonction linéaire; mais, pour former l'équation du plan
tangent à cette quadrique en un point de la courbe d'intersection de
la quadrique f par le plan P, il faut ajouter au premier membre de
l'équation du plan tangent à la première l'équation PQ, + QPj, P»
et Q, désignant ce que deviennent P et Q quand on j substitue aux
coordonnées courantes celles du point considéré. Or P, = o; donc
on doit avoir aussi Q, = o, puisque les deux quadriques ont même
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQIIES. ^2^
plan tangent. Le polynôme Q doit donc être nul en tous les points
de la conique intersection de la quadrique^et du plan P; donc Q
doit être proportionnel à P et, par suite, l'équation demandée est de
la forme
comme nous l'avons trouvé par une autre méthode (441); on vé-
rifie immédiatement que, réciproquement, cette équation représente,
quelle que soit la valeur de X, une quadrique qui se raccorde avec
la proposée en tous les points de la conique suivant laquelle elle
est coupée par le plan P. L'équation précédente est donc l'équation
générale demandée.
443. Théorème. — Par un point donné il ne passe qu'une seule
quadrique circonscrite à une quadrique donnée, le long d'une
conique déterminée.
En effet, l'équation /, + aP^ = o est du premier degré en )..
Application. — La courbe de contact du cône circonscrit à une quadrique^,
ayant pour sommet le point S(:ro, yo, Zg) est dans le plan polaire du point S;
donc ce cône a une équation de la forme
^ / àf df ùf dfy-
Pour déterminer X, il suffit d'écrire que le cône passe par son sommet, ce
qui donne
/(^o,ro,-So)-l-4À/2(.ro,j'o, ^o) = o;
en éliminant X on retrouve l'équation connue du cône circonscrit.
Pareillement, la courbe de contact du cylindre circonscrit, dont les géné-
ratrices ont pour paramètres directeurs a, p, y» est dans le plan diamétral
conjugué à cette direction; ce cylindre a donc une équation de la forme
Il suffit, pour déterminer X, d'écrire que le cylindre passe par le point à
l'infini (a, p, y> o), ce qui donne
cp(a,p,Y)-f-4Xcp2(a,p,Y) = o,
et, en supposant ç(a, S, y) 7^ o, on lire de cette équation X = — - — ; — ^5 — - ;
49(*, p, y)
en remplaçant X par cette valeur, on retrouve l'équation connue du cylindre
circonscrit.
424 CHAPITRE XXVIII.
444. Théorème. — Deux quadriques circonscrites à une même
quadrique se coupent suivant deux courbes planes.
En effet, les équations de ces deux quadriques peuvent se mettre
sous la forme
leurs points communs sont les points communs à l'une d'elles et au
système de deux plans représenté par P^ — Q^ ^ o.
Exemple. — Deux quadriques de révolution ayant un foyer com-
mun sont circonscrites à une sphère de rayon nul; elles se coupent
donc suivant deux coniques. Leurs équations sont de la forme
(a; — a)2-i-(j_ ^,)2-|-(-_c)2= Q2;
on peut donc leur appliquer la démonstration précédente.
445. Théorème. — Les intersections par un même plan de deux
quadriques dont l'une est circonscrite à l'autre sont des coniques
bitangentes.
En effet, prenons le plan sécant pour plan des x^ y. Les équations
des deux quadriques peuvent s'écrire
f{x, y, z) = o, f{x, y, z) ^ k{ax ^by-^cz + df ^ o.
Les sections par le plan des x.,y ont pour équations, dans ce plan,
f^^^.y, o) = o, f{oc,y, o) -f- k{ax ■+■ by -^ d)^ = o.
Quand le plan sécant est mené par une tangente à la courbe des contacts,
les sections sont osculatrices, c'est-à-dire ont un contact du troisième ordre.
Si l'une des quadriques est une sphère, on obtient alors le cercle osculateur
en un sommet de la conique située sur l'autre quadrique.
446. Corollaire. — Si l'on coupe une quadrique circonscrite à une se-
conde quadrique par le plan tangent en un ombilic de cette dernière,
la section aura pour foyer l'ombilic, la directrice correspondante étant
la trace du plan sécant sur le plan de la courbe des contacts.
En effet, en prenant pour axes des x et des y deux droites rectangulaires
menées par l'ombilic d'une quadrique dans le plan tangent en ce point et
pour axe des z la normale au même point, l'équation de cette quadrique
sera
f{x,y,z) = x'^-^y'''-{'Z{ci.x-+-^y-\-^z + ^) = o;
INTERSECTION l)E DEUX QCADRIQUES. /JîS
en conservant les notations du numéro précédent, la section d'une quadriqui*
circonscrite, par le plan des x, y, aura pour équation
x^-\- y^-\- k{aT 4- by 4- d)- = o,
ce qui démontre la proposition.
417. Cas particulier. — Tous les points d'une sphère sont des ombilics.
En second lieu, toute quadrique circonscrite ou inscrite à une sphère est une
quadrique de révolution, et, réciproquement, on peut inscrire ou circon-
scrire une sphère à une quadrique de révolution, le plan des contacts étant
celui d'un parallèle quelconque de cette surface. Gela étant admis, on obtient
ces théorèmes :
La section d'une quadrique de révolution par un plan tangent à une
sphère y inscrite est une conique ayant pour foyer le point de contact
de la sphère et du plan, et pour directrice correspondante l'intersection
de ce plan et du plan des contacts.
La section d'une quadrique par un plan tangent à deux sphères y
inscrites est une conique ayant pour foyers les deux points de contact
du plan sécant et des sphères.
Dans le cas d'un cône ou d'un cylindre de révolution on retrouve le théo-
rème de Dandelin.
CAS ou L INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES SE DÉCOMPOSE.
448. L'intersection de deux quadriques étant, dans le cas le plus
général, une courbe du quatrième ordre, peut se décomposer en deux
coniques; en une conique et deux droites; en quatre droites ou enfin
en une cubique gauche et une droite.
On obtient deux coniques quand les quadriques sont bitangentes;
mais on peut avoir aussi, comme cas limite, deux coniques tan-
gentes, comme nous l'avons vu. Il nous reste à étudier le cas où les
deux quadriques ont au moins une droite commune.
Quadriques ayant une droite commune.
449. Nous avons démontré que si deux surfaces réglée quelconques
ont une génératrice rectiligne commune, elles se touchent en deux
points de cette droite, et que si elles ont même plan tangent en trois
points de la génératrice, elles se raccordent tout le long de cette
426 CHAPITRE XXVIII.
droite. Nous allons démontrer ces propositions dans le cas des qua-
driques.
Les équations de deux quadriques contenant l'axe des z sont de
la forme
kx--^ k' y^-^ 7.Byz -i- aB'z.r-t- 7.^" xf -h 2Cx -+- 2 C'y = o,
kix^-+- t\\y^-^ 2B1JK-S -+- iB'fZX -{- l'Qlxy -\- iC^x -\- iC\y = o.
Les équations des plans tangents aux points ^ = o, y = o, z =1 h
sont
h{B'x 4- Bjk) + g a- + C> = o,
li{\i\x -f- Bi_^) 4- Cxx -h G'jjK = o.
Ces plans sont confondus si
B7t + C _ Bi/i + G'
B'i A -H Cl ~ Bi h H- G',
L'équation précédente est du second degré en h] il j a donc sur
l'axe des z deux points réels ou imaginaires en lesquels les deux
quadriques sont tangentes; si les deux quadriques sont tangentes en
trois points de l'axe des ^, elles sont tangentes en tous les points de
cette droite et l'équation précédente est vérifiée quel que soit h. Dans
ce cas, on a
A - E - _^ - ^'
B, ~ B'i ~ C[~ Z\'
450. Quadriques se raccordant le long d'une génératrice com-
mune. — Supposons les conditions précédentes remplies. On peut
supposer la valeur commune des rapports précécjents égale à l'unité,
et, par suite, l'équation de la seconde quadrique sera
Ajar^-H A'jjK--t- 2Byz -+- ■2B'zx -h "îB^xy -\- 2Gx -h 2 C'y = o.
L'intersection des deux surfaces est alors définie par l'équation de
l'une d'elles, et l'équation
(A — Â,)^2+(A'— A'i)jK2-t-a(B"— BÏ)^^ = o,
qui représente deux plans passant par l'axe des z. Cette intersection
se compose donc de l'axe des 2, associé à deux droites D, D' qui
rencontrent cet axe. On peut encore dire, si l'on veut, que l'intersec-
tion se compose de deux coniques dégénérées : (0-s, D) et (Os, D').
LXTKRSECTIOX DK DEUX QIADRIQUES. /j27
Il est facile d'établir que, dans le cas qui nous occupe, les deux surfaces
ne peuvent être tangentes en aucun point pris hors de la génératrice suivant
laquelle elles se raccordent. Prenons la droite D pour axe des x et supposons
l'axe des^ parallèle à D', l'axe des z étant le même que plus haut. En repré-
sentant par a? = o, 2 = a les équations de D', les équations des deux qua-
driques seront
V>yz - i- I)' zx -H B" xy — B rLy = o,
Byz -+- B' zx -+- B'|[ xy — Bocy — o.
Si ces surfaces étaient tangentes en un point pris hors de l'axe des z, le
point de contact serait sur D ou sur D'; supposons-le sur l'axe des x. Les
plans tangents au point x = Xq, y = o, z = o ayant pour équations
XoiB" y -+■ B'z) — Ba/ = o,
XoiB'ly-^B'z)-BoLy = o.
Ces plans ne peuvent coïncider que si B' = Bj ; mais, dans ce cas, les deux
quadriques coïncideraient.
4ol. Il peut arriver que les droites Del D' coïncident; si nous
supposons que l'axe des a; soit la droite D, on aura
A = A, = o, B" = B';, G = o;
les équations des deux quadriques sont alors
A' y- -+- i Byz -f- •>. B'zx -f- ■>. B'xy -f- 2 C'y = o,
A',^'^ -h 1 Byz -T- 1 B' zx -f- 1 B" xy -)- x C'y = o.
Dans ce cas, ces deux surfaces se raccordent en tous les points des
deux droites qui leur sont communes.
Bemarquons enfin que si deux quadriques se raccordent le long d'une droite
commune, le plan tangent commun en chaque point de celte droite varie
avec le point de contact, à moins que ces surfaces ne soient des cylindres ou
des cônes. Supposons, en effet, que l'axe des z étant une génératrice recti-
ligne, le plan xOz soit tangent tout le long de cette droite à une quadrique;
l'équation de cette quadrique sera de la forme
Aa-î -f- A.'y^ m- 2 Byz -\- 2 B'xy -+- 2 C'y = o ;
on voit que cette équation représente un cône si B ^ o, et un cylindre, si
B = o.
432. Quadriques tangentes en deux points d'une génératrice
commune. — Nous supposerons les deux points de contact réels;
428 CHAPITHE XXVIIl.
l'un d'eux peut alors être pris pour origine des coordonnées, le plan
tangent en ce point étant par exemple le plan yOz^ et l'axe des z,
comme plus haut, la génératrice commune. Les équations des deux
quadriques seront alors
Ax^ -h A'jK- -!- oByz -4- 9.W zx -+- "iW xy h- 'xx = o,
A 1 a7^ H- A j jK- H- 2 B lyz + 2 B, sr -f- 2 B 1 xy -f- 9. a? = o.
On a supposé le coefficient de x différent de zéro, car les deux
quadriques ne peuvent être des cônes, dans le cas précédent.
On peut supposer encore que le second plan tangent commun soit
le planj^Os; il faut, par exemple, poser B'^B, ; le point de contact
de ce plan aura pour coordonnées x = o, y = o, z^= — rr-, •
Cela étant, proposons-nous de cliercher les points de l'intersection
des deux quadriques qui se trouvent situés hors de l'axe des z.
Cherchons pour cela les points de cette intersection situés dans
un plan quelconque mené par l'axe des z. En posant j"= mx dans
les équations des deux quadriques, et supprimant le facteur x^ on
trouve, en résolvant le sjstème d'équations linéaires obtenu :
a
m
ain^
-^■
bm
^-f-
cm -+-
d
a"
m
2^-
b"m-\-c"
am^
~
bni
a'
m''
cm -h
cl
iin^-r- bin--\-~cm, -\- d
L'intersection se compose donc de l'axe des 5 et de cette cubique,
qui passe par les deux points de contact des deux quadriques qui
sont sur la génératrice commune, car :r = 0,^ = 0, z^= 0 pour m
c" I
infini, et ;r = o, y = o, :; = — = — —, pour m = o.
L'origine est un point double de la projection de la cubique sur le plan
xOy, les tangentes étant Ox et Oy; d'ailleurs, la projection cylindrique ou
conique d'une cubique sur un plan quelconque a toujours un point double.
Voici comment Poncelet le démontre. La cubique fait partie de l'intersec-
tion de deux quadriques f=o, y*! = o ayant une droite commune D; ces
deux quadriques définissent un faisceau ponctuel (/-H X/j = o). Soit S le
point de vue; par S il passe une quadrique du faisceau, dont deux généra-
trices rectilignes SA, SB passent par S. L'une SA rencontre la droite D et la
cubique; l'autre SB, de même système que D, rencontre donc la cubique en
INTERSECTION DE DEUX QL'ADRIQUES. 4^9
deux points; la trace de SB sur le plan de projection est un point double do la
projection de la cubique sur ce plan.
•453. Qiiadriques ayant deux génératrices rectilignes com-
munes. — Quand deux quadriques ont deux génératrices de même
système communes, elles en ont nécessairement une autre, ou deux
autres.
En effet, soient G, G' les deux génératrices communes. Ces deux
génératrices ne peuvent pas constituer toute l'intersection; soit
donc M un point commun aux deux quadriques et non situé sur G
ni sur G'.
La droite qui passe par M et s'appuie sur G et G' a trois points
sur chacune des deux surfaces; cette droite est donc une génératrice
G| de l'autre système, commune aux deux surfaces.
Il peut se faire que l'intersection des deux quadriques se compose
des trois droites G, G', G( ; dans ce cas, les deux quadriques se rac-
cordent le long de G|. Supposons qu'il y ait d'autres points com-
muns, et soit M' l'un d'eux^ on voit encore que la droite Go qui passe
par M' et s'appuie sur G et G' est tout entière située sur cliacune
des deux quadriques : l'intersection se compose alors des quatre cô-
tés d'un quadrilatère gauche.
Traitons la question par le calcul. Soient P = o, Q = o les équations de G,
R = o, S = o celles de G'. Les équations de doux quadriques contenant G et
G' sont
P(aR-T-6Sj-r-Q(a'l{ -H 6'S) = o,
P(aR + pS)-i-Q(a'R -^ ?'S) = o;
les points d'intersection non situés sur G sont les points communs à l'une de
ces quadriques et au système de deux plans défini par l'équation
(aR^6S)(a'R + fi'S) - {yW ■ 3 S) (a'R -i- 6'S) = o.
Ces plans, passant parG', coupent cette quadrique suivantdeux droites Gi, Gj,
qui peuvent d'ailleurs être confondues en une seule.
Si les deux génératrices communes sont de systèmes différents,
elles se rencontrent, et l'on peut les considérer comme formant une
courbe plane commune aux deux quadriques, qui ont alors une se-
conde conique commune, laquelle peut d'ailleurs dégénérer en deux
nouvelles génératrices rectilignes.
43o CHAPITIIE XXVIII.
454. Cas particulier. — Intersection de deux paraboloïdes ayant un
plan directeur commun et une génératrice commune. — Si l'on repré-
sente par
PQ4-R = o, PQ'4-IV=o
les équations des deux paraboloïdes, on voit qu'ils ont une génératrice com-
mune, située dans le plan de l'infini, ayant pour équations P = o, ^ = o.
Si la génératrice commune donnée est parallèle au plan P, le plan paral-
lèle à P mené par cette génératrice coupe les deux paraboloïdes suivant deux
génératrices communes; dans ce cas, l'intersection se compose de ces deux
droites, dont l'une est à l'infini, et d'une conique, qui peut dégénérer en
deux nouvelles génératrices.
Si la génératrice commune n'est pas parallèle au plan P, les deux parabo-
loïdes peuvent être considérés comme ayant deux droites communes ne se
rencontrant pas; ils en ont donc deux autres qui sont parallèles au plan P.
II est utile de reprendre ces questions par le calcul. Dans le premier cas,
prenons pour axe des x la génératrice commune donnée, le plan des a;, jk
étant le plan directeur commun. Les deux paraboloïdes sont alors tangents
en un point de l'axe des x; on peut supposer ce plan pris pour origine et que
le plan xOz soit le plan tangent commun; les équations des deux parabo-
loïdes seront alors
z{aT -^by -\- cz) -i- y = o,
z{aiX ^b^y -\- Ciz)-\-y = o.
L'intersection est donc définie par l'une de ces équations et l'équation
z{{a — ax)x -\- {b — bi) y -\- {c — Cl) z\ = o;
elle se compose donc de l'axe des x, d'une droite à l'infini dans un plan pa-
rallèle au plan directeur z = o, et d'une conique située dans le plan ayanl
pour équation
(a — ai)x -\- {b — bi)y -H (c — cx)z = o.
Supposons maintenant que la génératrice donnée ne soit pas parallèle au
plan directeur commun ; prenons-la pour axe des z, le plan des x, y étant pa-
rallèle au plan directeur donné. Les équations des deux paraboloïdes seront.
dans ce cas,
z{ax -T- by) -+■ a' x -\-b'y = o,
z{aix -+- biy) -h a\x -\- b\y — o.
Les points communs non situes sur la génératrice z ^= o, t = o sont les
points communs à l'une de ces quadriques et au système des plans définis
par l'équation
(ax -h by) («', X -h b\y ) — (aix -+- bxy) (a' x -+- b'y) = o.
Chacun de ces plans coupe la première surface, par exemple, suivant l'axe
des z et une droite s'appuyant sur cet axe et parallèle au plan des 3?, y.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. 43'
L'intersection se compose donc de l'axe des z, d'une droite à l'infini et de
deux droites parallèles au plan directeur donné et s'appuyant sur la généra-
trice commune donnée.
155. Théorème. — L'intersection de deux quadriques ayant
un plan diamétral commun se projette sur ce plan, parallèle-
ment aux cordes qui lui sont conjuguées, suivant une conique; et
réciproquement.
En effet, si le plan diaraélral est pris pour plan des x^ y, l'axe
des z étant parallèle aux cordes conjuguées, les équations des deux
quadriques pouvant s'écrire
z^-. /{x,y)=^o, z'--^f,{x,y) = o,
la projection de leur intersection sur le plan des ^, j^ a pour équa-
tion
/(^, r)— /i(xi,7)=:o.
Réciproquement, si la courbe d'intersection de deux quadriques
se projette sur un plan suivant une conique, prenons ce plan pour
plan âesx^y^ l'axe des z étant parallèle aux projetantes; les équa-
tions des deux quadriques seront
/i^,y>^) = o, f{x,y,z)-hlF{a;,y)=o;
le plan diamétral conjugué à la direction O^ a pour équation -^ = o;
il est le même pour les deux quadriques.
456. Corollaire. — Quand les axes de deux surfaces de révolu-
lion du second degré sont dans un même plan, ce plan est un plan
principal commun; donc la projection de l'intersection des deux
quadriques sur ce plan est une conique, ou, plus exaclemenl, un
arc de conique, si l'on se borne à la projection de la partie réelle de
l'intersection.
Faisceau ponctuel de quadriques.
457. Soient /( a:, j^, s, /) = o, f\{x,y, z, t) = o les équations de deux qua-
driques. L'équation
/{x, y, z,t)-^ X/, {X, y,z,l) = o,
dans laquelle X est un paramétre arbitraire, définit une infinité de quadriques
432 CHAPITRE XXVIII.
dont l'ensemble constitue ce qu'on nomme un faisceau ponctuel; les deux
quadri^uesy ety*! sont les bases du faisceau. On voit, comme pour les fais-
ceaux de coniques, qu'on peut prendre pour bases deux quadriques quelcon-
ques du faisceau.
4S8. Théorème. — Parmi les quadriques d' un faisceau ponctuel il y a.
en général, quatre cônes; les sommets de ces cônes sont les sommets d'un
tétraèdre conjugué par rapport aux quadriques du faisceau.
Pour exprimer que l'équation y -t- X/i = o représente un cône, on doit an-
nuler le discriminant (ou hessien) de la forme /"-r- XjTi ; on obtient ainsi une
équation du quatrième degré en X, H(X) = o, ce qui démontre la première
partie du théorème.
Pour démontrer la seconde partie, nous ferons d'abord observer que si un
point a même plan polaire par rapport aux quadriques f el f, ce plan po-
laire commun sera le plan polaire du point considéré par rapporta une qua-
drique quelconque du faisceau (f,fi), car si l'on a
.,^ àf _ df, df _ df àf_ df, àf_ df,
ox dx ay oy oz oz ât dt
on en déduit
^i)-'>-^)S-i
Il suffit donc de considérer seulement les quadriques/" et yj.
Cherchons les points qui ont mêmes plans polaires par rapport à ces deux
quadriques; ce sont évidemment les points dont les coordonnées vérifient les
équations (i) dans lesquelles^ désigne une constante convenablement choisie.
Or, pour que ces équations admettent des solutions différenles de zéro, il faut
et il suffit que H( — A) = o; on voit ainsi que les points cherchés sont les
sommets des cônes que nous avons trouvés plus haut.
Si deux points A et B sont des points doubles, le plan polaire de A passe
par B, car si les coordonnées de ces points sont x', y', z', t' et x", y, z", t",
on a
àfi -..àfi df -, df df .,dfi df , , dfi
iS + X' f-, = o, T^ + X /-, = o, /^ -f- X' /4 = o, /-, -+- X' -f{ = o.
dx dx dy ày dz dz dt dt'
dx^^dx"-""' dy^^dy"-""' d^'^^dF-'"' dp-^^^r-*"'
d'où l'on tire
en posant
P-t-X'Q = o, P-^X"Q = o,
O dx' O dx" ^ O dx' O dx"
Donc, en supposant X' ^ X", on a P = o, Q = o et aussi P -i- XQ = o.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. 4^3
D'après cela, en supposant les quatre racines de l'équation H(X) = o dis-
tinctes, soient A, B, G, D les sommets des quatre cônes du faisceau. Le plan
polaire de chacun de ces points passe par les trois autres; autrement dit, le
tétraèdre ABGD est conjugué aux quadriques du faisceau. On peut remarquer
d'ailleurs que chacune des faces du tétraèdre, ABC par exemple, coupe évi-
demment lesdeux quadriques suivant deux coniques auxquelles le triangle ABC
est conjugué, ce qui prouve que le plan polaire de A passe par B et C; il
passe par D pour la même raison.
439. Cas particulier. — Si l'on considère deux coniques situées dans des
plans didérents, mais ayant deux points communs ou tangentes, ces deux co-
niques peuvent être regardées comme l'intersection d'une quadrique / et
d'une quadrique /t dégénérée en un système de deux plans. L'équation en \
relative à ces deux quadriques aura une racine double égale à zéro (ou in-
finie), qui correspond à la quadrique/i, et deux autres racines. Donc on peut
faire passer deux cônes par deux coniques ayant deux points communs.
On peut déterminer les sommets de ces deux cônes. En effet, regardons
les deux coniques comme étant l'intersection d'une quadrique /et d'un sys-
tème/i de deux plans, et soit AB l'intersection de ces deux plans. Le som-
met S de l'un des cônes a même plan polaire par rapport aux quadriques/
et/i ; le plan polaire de S contient donc la droite AB, ce qui prouve que S
est sur la droite A'B' conjuguée à AB par rapport à/. La droite A'B' coupe
la quadrique/ en deux points m, m' et le système de deux plans /i en deux
autres points n, n' ; en outre, S est conjugué harmonique par rapport à m, m'
et à n, n'. On voit ainsi que S est l'un des points doubles de l'involution dé-
finie par les deux couples m, m' et n, n'.
Réciproquement, soient S et S' les points doubles de cette involution. Le
plan polaire de S est le même par rapport aux deux quadriques/, /i ; c'est
le plan déterminé par la droite AB et le point S'. Je dis que le cône de som-
met S, qui a pour directrice l'une des coniques données, contient aussi
l'autre conique. En effet, soit P un point quelconque de la première co-
nique; la génératrice SP coupe la quadrique/ en Q' et le plan de la seconde
conique en Q". Or, si R est la trace de SP sur le plan polaire de S, les
points Q' et Q' sont tous deux conjugués de R par rapport à P et S ; donc
ils sont confondus, ce qui prouve que SP rencontre la seconde conique.
On peut déterminer autrement les points S, S'; si l'on trace dans chaque
conique le diamètre conjugué à AB, soient EF, GH les diamètres obtenus,
E, F, G, H étant leurs extrémités; on voit aisément que les sommets S, S'
sont les points communs aux deux droites EG, Fil, ou aux deux droites
EH, FG.
460. Conditions pour que l'équation H(X) = o soit indéterminée. —
Laissant de côté les cas particuliers où les quadriques/ /j seraient des sys-
tèmes de plans, on voit d'abord que, le terme constant et le coefficient de X»
devant être nuls, les quadriques/ et /i doivent être des cônes. Si ces cônes
NiEWENGLOWSKI. — G. OU., IIL 28
434 CHAPITRE XXVIII.
ont même sommet, toute quadrique du faisceau sera aussi un cône ayant le
môme sommet. Supposons que / et /"i soient des cônes ayant des sommets dif-
férents O, O'. Toute quadrique du faisceau est un cône; soit w le sommet
d'un quelconque de ces cônes. Le plan polaire de lo par rapport aux qua-
driques /, /i passe par O et 0': il en résulte que w est sur l'intersection des
plans polaires de 00' par rapport aux deux cônes/,/]. Le lieu des sommets
des cônes du faisceau est donc une droite, et celte droite ne peut être que la
droite 00', donc to est sur 00'. Mais le plan polaire de w devant contenir
00', on en conclut que les deux cônes doivent avoir pour génératrice com-
mune la droite 00' et être tangents le long de cette droite; ces deux cônes
ont donc alors en commun une conique rencontrant 00'. 11 est d'ailleurs
très facile d'établir la réciproque.
461. Discussion de l'intersection de deux quadriques. Méthode de
M. G. Kœnigs. — Nous excluons les cas exceptionnels où les deux quadriques
f et fi sont des cônes de même sommet ou des cônes de sommets différents,
tangents le long d'une génératrice commune. Alors parmi les quadriques du
faisceau il y a des quadriques n'ayant pas de point double; nous pouvons
supposer qu'une de ces quadriques soit prise pour l'une des bases du fais-
ceau, soit /cette quadrique. On peut mettre l'équation de /sous la forme
PQ = RS
et exprimer, comme nous l'avons vu dans la théorie des génératrices recti-
lignes, les coordonnées tétraédriques d'un point quelconque de la quadrique
en fonction de deux paramètres X, [jl, en posant
J^ _ Q _ R _ S
^ >
et toute équation entre X et [x correspond à une courbe tracée sur/.
On démontre aisément le théorème suivant, dû à Ghasles :
L'équation entière F(X, [jl) = o, de degré p en X et de degré q en [x,
représente une courbe d'ordre p -t- q tracée sur la quadrique f.
Or, l'équation d'une quadrique /i peut se mettre sous la forme
F(P,Q,R,S) = o;
donc l'intersection des quadriques /, /i est définie par l'équation
F(X;a, I, [j.,X) = o,
qui est du second degré en X et du second degré en \x. On voit ainsi que
cette intersection est en général du quatrième ordre.
On aura donc tous les cas où cette intersection se décompose en étudiant
les cas dans lesquels le polynôme F(X[jl, i, [x, X) se décompose.
Nous renverrons le lecteur aux Leçons de l'Agrégation classique de
Mathématiques, de M. G. Kœnigs. Foi'r aussi Tresse, Nouvelles Annales, 1892.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. 433
Remarque. — La discussion tic l'intersection de deux quadriqucs, au moyen
del'équation H (À) = o, a été Tailc complètement par Pain vin (voir Nouvelles
Annales, p. 481 ; année 1868). Voir aussi Lucien Lévv, Nouvelles Annales,
p. 65; 1891.
46:2. Invariants simultanés de deux quadriques. — L'équation II (X)
développée est
H 4- eX -^ <I>X2 ^- e'X» -f- H'X* = o ;
H cl ir sont les discriminants des deux formes f{x,y, z, t) et/i(.r,/, s, t).
Les coefficients de l'équation précédente sont des invariants. En imitant
les raisonnements qui ont été faits à propos de l'équation en X relative à deux,
coniques, on démontre que si la quadrique/*! est circonscrite à un tétraèdre
conjugué à la quadrique/, on a 0 = o et, réciproquement, si cette condition
est remplie, il y a une infinité de tétraèdres conjugués à la première quadrique
et inscrits à la seconde.
S'il y a un tétraèdre conjugué à la quadrique fi et circonscrit à la qua-
drique/", on a e = o et, réciproquement, si cette condition est remplie, il y
a une infinité de tétraèdres conjugués à /i et circonscrits à /.
On dit alors que la quadrique /i est harmoniquement circonscriie à/, ou
que y est harmoniquement inscrite ai fy.
On voit ainsi que si une quadrique fi est harmoniquement circonscrite à
la quadrique /*, inversement la quadrique/est harmoniquement inscrite à fi-
On verra de même que la condition pour que /soit harmoniquement cir-
conscrite à fi et, par suite,/ harmoniquement inscrite à /est 9i = o.
Enfin on démontre que la condition * = o exprime qu'il existe un té-
traèdre conjugué à Vune des quadriques et dont les six arêtes sont tangentes
à l'autre, et réciproquement, car <ï> est symétrique par rapport aux coeffi-
cients des deux équations.
On vérifie la condition en prenant un pareil tétraèdre pour tétraèdre de
référence.
Faisceau tangentiel de quadriques.
463. Soient F(m, v, w, r) = o, Fi( u, v, w, r) = o les équations tangentielles
de deux quadriques. Le système de ces deux équations définit une surface
développable de classe égale à 4- L'équation
F(«, V, w, r) -\- tj.Fi(M, V, IV, r) = o
définit un faisceau de quadriques inscrites à cette développable. On voit, en
effet, que si un plan (ui, Vi, Wi, ri) est tangent à cette développable, c'est-
à-dire est un plan tangent aux deux quadriques F et Fj, on a
F{ui,vi,wi, /•,) =0, Fi{ui, vi, Wi,ri) = o
l't. par conséquent,
F{ui,vi, ivi, ri) -h ;aF,(»i, fi, »i, ri) =0.
436 CHAPITRE XXVIII.
En écrivant que le discriminant du premier membre est nul, on trouve
quatre \aleurs de fi. pour lesquelles l'équation précédente représente une
conique. Il y a une relation simple entre les racines de cette équation et
celles de H(X) = o; Xjji = -j- (voir t. I, S19).
On a donc ce théorème, qui est le corrélatif du théorème du n° 458 :
464. Théorème. — Il y a, en général, quatre coniques inscrites à la
développable circonscrite à deux quadriques données.
On voit, en effet, que la développable circonscrite à deux quadriques est la
polaire réciproque de la courbe d'intersection des quadriques polaires réci-
proques des proposées. A tout cône passant par l'intersection de ces quadri-
ques correspond une conique inscrite à la développable.
465. Théorème. — Quand deux quadriques sont bitangentes, on peut
leur circonscrire deux cônes du second degré.
En effet, si l'on transforme par polaires réciproques deux quadriques bi-
tangentes S, Si, il leur correspondra deux quadriques S', S'j inscrites à deux
cônes, qui sont les polaires réciproques des coniques suivant lesquelles se
coupent S et Sj. Or, les deux quadriques S', S, étant inscrites à un même
cône se coupent suivant deux coniques dont les polaires réciproques sont
deux cônes circonscrits à S et Sj.
La développable circonscrite aux quadriques données se compose alors de
l'ensemble de ces deux cônes.
EXERCICES.
1. Trouver l'équation générale des quadriques tangentes aux quatre côtés
d'un quadrilatère gauche. Montrer que les points de contact sont dans un
même plan.
2. Trouver l'équation générale des quadriques tangentes aux six arêtes
d'un tétraèdre pris pour tétraèdre de référence.
— On trouve quatre équations
a^-x^-^b^y^-^c^-z^--^ d'-f^
— labxy — lacxz — ladxt — ibcyz d= i bdyt ±2cd zt = o.
3. Trouver l'équation générale des quadriques ayant un plan donné pour
plan principal.
— On peut former l'équation générale des cylindres du second degré dont
les génératrices sont perpendiculaires au plan donné et regarder la quadrique
demandée comme circonscrite ou inscrite à ce cylindre.
4. Équation générale des quadriques ayant pour centre un point 0 et ad-
mettant pour axe la droite donnée OA.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES. [\Z'J
3. Lieu des centres des quadriques passant par l'intersection de deux qua-
driques données. Cas où la cubique trouvée se décompose.
6. Par l'intersection de deux, quadriques on peut faire passer trois para-
holoïdes; le nombre de paraboloïdes hyperboliques est impair.
7. Déterminer l'intersection des deux surfaces ayant pour équations
x^ — iy--^ ys -\-izx — xy — ar -f- iy = o,
x^ — y^ -h yz -^ zx — x -r- y = o.
— Appliquer la méthode du n° 45:2. Ces deux surfaces n'ont que deux
droites réelles communes.
8. Discuter la nature de la projection de l'intersection de deux quadriques
de révolution dont les axes se rencontrent, sur le plan des deux axes.
9. Etant données deux droites AB, CD non situées dans un même plan,
trouver l'intersection de l'hyperboloïde engendré par la rotation de CD au-
tour de AB et du paraboloïde engendré par une droite mobile rencontrant
AB et CD et perpendiculaire à AB. (Fouret.)
10. Prouver que si deux quadriques ont deux génératrices communes OA,
0,B, mêmes plans tangents tout le long de l'une d'elles et en un point de
l'autre, elles se raccordent aussi le long de cette dernière.
\ 1. Quand deux quadriques se coupent suivant une conique et deux droites
passant par un même point A de cette conique, les sections des deux qua-
driques par un plan quelconque mené par A ont un contact du second ordre
en A ; en outre, si le plan sécant passe par la tangente en A à la conique, le
contact est du troisième ordre.
1:2. Trouver le lieu engendré par une droite mobile qui est tangente à une
quadrique donnée et rencontre deux droites fixes. Cas où ces droites sont
tangentes à la quadrique.
13. Les plans polaires d'un point fixe par rapport aux quadriques d'un
faisceau ponctuel passent par une droite fixe. Cas où le point fixe est à
l'infini.
14. Le lieu du pôle d'un plan fixe par rapport à toutes les quadriques d'un
faisceau tangentiel est une droite.
Cas particulier : lieu des centres des quadriques du faisceau.
lo. Le plan polaire d'un point fixe par rapport aux quadriques passant par
sept points donnés passe par un point fixe. Cas où le point fixe est à l'infini.
16. Le lieu du pôle d'un plan fixe par rapport aux quadriques tangentes à
sept plans donnés est un plan. — Lieu des centres de ces quadriques.
17. Lieu des sommets des cônes du second degré passant par l'intersection
d'une quadrique et d'un cône donné.
18. Si l'on donne un point et le plan tangent en ce point, cela fait trois con-
438 CHAPITRE XXV. II. — INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES.
ditions. Y a-t-il une quadrique tangente à trois plans donnés en des points
donnés? Montrer que le problème est impossible ou a une infinité de solu-
tions.
19. Combien passe-t-il, par huit points donnés, de quadriques tangentes à
un plan donné?
20. Combien y a-t-il de quadriques tangentes à huit plans donnés et pas-
sant par un point donné ?
21. Les quadriques qui passent par sept des sommets de deux tétraèdres
conjugués à une même quadrique passent par le huitième.
22. Les tangentes menées du centre d'une quadrique aux sphères circon-
scrites aux tétraèdres conjugués à cette quadrique ont une longueur con-
stante.
23. Les lignes qui joignent les sommets correspondants de deux tétraèdres
polaires réciproques par rapport à une quadrique sont des génératrices, d'un
même système, d'un hyperboloïde.
24. Les quatre droites suivant lesquelles se coupent les faces correspon-
dantes des deux tétraè Ires précédents sont aussi sur un même hyperboloïde.
25. Par les douze points de rencontre des arêtes d'un tétraèdre et d'une
quadrique on peut faire passer quatre plans, chacun d'eux étant mené par
trois points situés sur les génératrices d'un même sommet; les droites d'in-
tersection de ces plans et des faces opposées du tétraèdre sont des généra-
trices rectilignes, d'un même système, d'un hyperboloïde.
26. Par les arêtes d'un tétraèdre on mène douze plans tangents à une qua-
drique; ces plans passent trois à trois par quatre points, si l'on combine ceux
qui passent par les arêtes d'une même face; les droites qui joignent ces
quatre points aux sommets correspondants du tétraèdre sont des génératrices
d'un même système d'un hyperboloïde.
(Pour les questions 19 à 26, voii^, par exemple. Complément de Géomé-
trie analytique de Briot et Bouquet; Paris, Dunod.)
27. Soient ABCD le tétraèdre conjugué à deux quadriques S, Si et F la
courbe gauche d'intersection de S et Si. Les plans polaires d'un point P par
rapport aux quadriques passant par F tournent autour d'une droite A: les
plans menés par A et par les sommets du tétraèdre ABCD forment un fais-
ceau dont le rapport anharmonique est indépendant de la position du
point P.
En particulier, les plans menés par une tangente quelconque à F et par les
sommets du tétraèdre ABCD forment un faisceau dont le rapport anharmo-
nique est constant. (Painvin.)
28. Par l'intersection de deux quadriques de révolution on ne peut faire
passer d'autres quadriques de révolution que si les axes des deux quadriques
données sont rectangulaires ou parallèles.
FOCALES. — QL'ADRIQUES HOMOFOCALES. 4^9
S'ils sont rectangulaires, on n'en peut faire passer qu'une : les axes des trois
(juadriques sont rectangulaires deux, à deux.
S'ils sont parallèles, on en peut faire passer une infinité.
— Lieu des foyers de leurs méridiennes. (Amigues. )
29. On considère un tétraèdre MABC dont la base est fixe. On prend sur
les arêtes AM, BM, CM des longueurs données AA', BB', GC et l'on suppose
que MA'= MB'=MG'.
Lieu de M.
CHAPITRE XXIX.
FOCALES. — QUADRIQUES HOMOFOCALES.
466. Définition. — On appelle foyer d'une quadrique le centre d'une
sphère de rayon nul bitangente à cette quadrique. Si l'on représente par^" = o
l'équation ponctuelle d'une quadrique et par a = o l'équation d'une sphère
bitangente, on pourra déterminer une constante X telle que
P et Q désignant deux polynômes du premier degré.
On voit que X est une racine de l'équation en S et que P = o, Q = o re-
présentent deux plans cycliques. Si le rayon de la sphère q est nul, le centre
de cette sphère est un foyer, et la droite représentée par les deux équations
P = o, Q = o se nomme la directrice correspondant à ce foyer.
467. Foyers d'un ellipsoïde. — Soient
l'équation d'un ellipsoïde rapporté à ses axes de symétrie et a, j3, y les coor-
données d'un foyer. Nous devons déterminer X, a, p, y de façon que
^'^ ■^+|T + i-'-M(-r-a)^-f-(7-?)^+(5-Y)*] = o
représente un système de plans qui se coupent. Il suffit d'écrire que la qua-
440 CHAPITRE XXIX.
drique représentée par l'équation précédente a une ligne de centres située
sur cette surface. Les équations du centre sont
Ces équations devant se réduire à deux, il est nécessaire que l'une d'elles
disparaisse identiquement; on doit donc poser, par exemple, y = o, X = — ;
ce qui confirme l'observation faite plus haut, car -- est une racine de l'équa-
tion en S relative à l'ellipsoïde considéré. Les deux autres équations de-
viennent
X X — % _ à y _ y — P_ P
a 2 "^ 6-2 "^ a^'—e- ' l ^ c2 ^ 62— c2 '
X 'V , ,
Substituant les valeurs de - et de ,- ainsi trouvées dans l'équation (i), on
a b 1 V /
obtient, tous calculs faits,
«2 fi2
«^
62
I = O,
On a ainsi obtenu une infinité de foyers situés dans le plan xOy; le lieu
de ces foyers est une conique. On obtient encore deux autres coniques, si-
tuées dans les deux autres plans principaux, dont tous les points sont des
foyers; leurs équations sont
2 + :T^-—, - I = o, a = o,
62-
Y
c^—b'^ a^—b"^
P
Ces trois coniques sont les focales de l'ellipsoïde donné.
Si l'on considère un des foyers F, situé par exemple dans le plan xOy, la
directrice correspondante a pour équations
«2a 62 8
-- y=-
a, 8, o étant les coordonnées de F.
La polaire du pied D de la directrice dans le plan xOy par rapport à l'el-
lipse section principale de l'ellipsoïde donné située dans ce plan a pour équa-
tion
Xa Y8
■ -i- * I = o.
a2_c2 b^—C^
On voit que cette polaire est la tangente en F à la focale et, en outre,
qu'elle est perpendiculaire à la droite DF, qui joint le foyer au pied de la
FOCALES. — QUADRIQUES HOMOFOCALES. 'l 'i i
directrice correspondante; on voit, en effet, que la focale et l'ellipse princi-
pale ont les mêmes foyers, et l'on sait que le lieu des pôles d'une droite par
rapport à une famille de coniques homofocales est une droite perpendicu-
laire à la première.
On trouverait des résultats analogues pour les hyperboloïdes.
408. Remarque. — Nous avons déjà obtenu les focales comme lieu des
sommets des cônes de révolution circonscrits à la quadrique. Il est facile
d'expliquer ce résultat. En effet, si une sphère est bitangente à une quadrique,
on peut circonscrire à celte quadrique et à cette sphère deux cônes (465) qui
sont évidemment des cônes de révolution; si le rayon de la sphère est nul,
les deux cônes se réduisent à un seul ayant son sommet au centre de la
sphère; donc le centre d'une sphère de rayon nul bitangente à une quadrique
est le sommet d'un cône de révolution circonscrit à cette quadrique. Réci-
proquement, si un cône de révolution est circonscrit à une quadrique, toute
sphère y inscrite est bitangente à la quadrique, et, si son rayon est nul, son
centre est confondu avec le sommet du cône; donc le sommet du cône peut
être considéré comme le centre d'une sphère de rayon nul bitangente à la
quadrique donnée.
469. Foyers d'un paraboloïde. — Pour que
^ -+- — ~ -ix — \[{x — olY + {y — <^Y+ {z — ^iY-] = o
représente deux plans qui se coupent, nous exprimerons d'abord que les
équations
, + X(:j7-a) = o, l-\{y-^) = o, ^ -l(z-'() = o
se réduisent à deux. La première ne peut disparaître; on est donc conduit à
poser
X = - , 3 = o ou ' X = - , Y = o.
P Q
Prenons la première solution; on en déduit
x-t—p, -y- - ^ - yZTTj'
ce qui donne une première focale
3 = o, — ■ i-aa — 0 = 0.
^ P — 'l
Il y a une seconde focale ayant pour équations
Y = 0, — '- h 2 a — <7 = o.
q—p
4^2 CHAPITUK XXIX.
470. Focales d'un cône. — L'équation du cône étant
x"- y"- -^2
a- b^ c-
nous cherchons X, a, p, y, tels que
représente deux plans qui se coupent. En suivant la même méthode que dan?
les exemples précédents, on trouvera pour focales trois couples de lii^nes
droites passant par le sommet et perpendiculaires aux plans cycliques du
cône supplémentaire.
471. Interprétation de l' équation focale dhine quadrique. — H y a
deux espèces de foyers.
L'équation d'une quadrique peut se mettre sous la forme
S[(^-a)2+(7-p)2-|-(^-Y)-^]-PQ.
Si S est la racine moyenne de l'équation en S, les équations P = o et Q = o
représentent deux plans cycliques réels. On dit alors que le foyer (a, p, y)
est un foyer de première espèce. L'équation précédente exprime que le carré
de la distance d'un point quelconque M de la quadrique à un foyer de
première espèce est proportionnel au produit des distances du même
point M aux deux plans cycliques qui passent par la directrice corres-
pondante.
Dans le cas d'un ellipsoïde, les foyers de première espèce sont dans le plan
principal perpendiculaire à l'axe moyen.
Les foyers qui correspondent aux autres racines de l'équation en S sont
appelés foyers de seconde espèce; les plans cycliques passant par la direc-
trice correspondant à l'un quelconque de ces foyers sont imaginaires; il con-
vient alors de chercher une autre interprétation de l'équation focale.
Considérons par exemple la focale d'un ellipsoïde située dans le plan per-
pendiculaire au plus petit axe, en supposant «> 6>c; soient a, p, o les
coordonnées d'un point de cette focale. On a
a- b^ c^ c2 "-^ ) ^j r ' j
^ ^2 _ {x^olY .r! _ Cru Pi' _ ,
«2 c"- b'- C"'
J- _ 1 V- - -^^^^ V f-^ - -^ V r - -^^
a"- cV V a'^—c''-j\b'^ cyY h^-c--
Or l'équation z ~ nix représente un plan cyclique diamétral réel si l'on
FOCALES. — QDADRIQUES UOMOFOCALES. 443
pose
et, par suite,
I
6*
I
c2
r
~ bi
I
ci
T
~ 02
I
C2
I
~"bi
1 -t- ni2
On peut donc écrire
X^ V^ Z^ I
a?',/' étant les coordonnées du pied de la directrice.
Mais le second membre de l'identité précédente représente le carré de la
distance du point M(a7, y, z) au point oij la directrice est rencontrée par le
plan mené par M parallèlement au plan cyclique considéré. Donc, la distance
d'un point quelconque M d'une quadrique à un foyer de seconde espèce
de cette surface est proportionnel à la distance du même point à la di-
rectrice, cette distance étant comptée parallèlement à un plan cyclique
réel.
•472. Nouvelle définition des foyers d'une surface. — Une sphère de
rayon nul est un cône isotrope; un foyer est donc le sommet d'un cône iso-
trope bitangent à la quadrique. Soit F un foyer; le cône isotrope de som-
met F est tangent à la quadrique en deux, points M, M': les génératrices FM,
FM' s'appuient sur le cercle de l'infini. Supposons que le foyer F se déplace
sur une focale; les plans tangents menés par FM et FM' à la développable
circonscrite à la quadrique et au cercle de l'infini se déplacent et engendrent
deux nappes de cette développable; la focale appartient à chacune de ces
nappes : c'est donc une ligne double de cette développable, et l'on peut re-
marquer que l'intersection des plans tangents le long de FM et de FM' est la
tangente en F à la focale. Réciproquement, soit F un point d'une ligne
double de la développable; par la tangente en F à cette ligne on peut mener
deux plans tangents au cercle de l'infini; ces plans sont aussi tangents à la
développable, et, par suite, ils touchent la quadrique en deux points M et M'.
Soient I et I' leurs points de contact avec le cercle de l'infini; les droites
IM, IM' sont des génératrices du cône isotrope de sommet F qui touchent la
quadrique aux deux points M et M'; donc ce cône est bitangent à la qua-
drique et F en est un foyer.
D'une manière générale, on appellera focales d'une surface (ou d'une
courbe) quelconque les lignes doubles de la rfeVe/o/>/>a6/e circonscrite à cette
444 CHAPITRE XXIX.
surface (ou à cette courbe) et au cercle de l'infini. Cette définition a été pro-
posée par M. G. Darboux en 1864 {Comptes rendus de l'Académie des
Sciences).
473. Appliquons ces considérations à une quadrique. Parmi les quadriques
inscrites à la développable circonscrite à cette quadrique et au cercle de
l'infini, se trouvent, outre le cercle de l'infini, trois quadriques dégénérées
en coniques; ces coniques sont précisément les focales.
Les coniques du faisceau tangentiel défini par l'équation
(X2m2-h62(;2 4_ c2tv2 _ ,-2 _[_ X («2 _,_ p2_,_ (^2 ) = O,
autres que le cercle de l'infini, correspondent à X = — «2, X = — 62, X = — c2.
On voit, en effet, que le discriminant se réduit à (X -+- a''-) (X-h è'^)(X -1- c^ ).
Si l'on pose X = — c^, par exemple, on obtient
(a2_c2)M2+ (62_ c2) p2_ ,.2 ^ o.
Cette équation représente la focale située dans le plan des x, y.
Quadriques homofocales.
474. On appelle quadriques homofocales deux quadriques ayant les mêmes
focales.
Soit
xi. yl ^2
a- b' c2
l'équation d'un ellipsoïde; les quadriques homofocales à cet ellipsoïde sont
les quadriques inscrites à la développable circonscrite à cet ellipsoïde et au
cercle de l'infini; l'équation tangentielle d'une de ces quadriques est donc
(a2+X)if2_^(62 + X)p2 _^(c2 + X) w2_,.2=o,
( t, par suite, l'équation ponctuelle est
372 y2 ^2
«2 -H X 6'-'+ X C2-
On verra de même que l'équation
^2 ^ yl
X + «2 X -+- 62 X — C2
représente une famille de cônes horaofocaux.
475. Théorème. — Il passe par tout point trois quadriques homofocales
à une quadrique à centre donné : un ellipsoïde, un hyperholoïde à une
nappe et un hyperholoïde à deux nappes.
FOCALES. — QUADRIQUES IlOMOFOCALES. 445
Eli oITct. l'équation
a trois racines réelles Xj, X2, X3 ; si l'on suppose a > 6 > c, on a
- a'- < X, < — 6î < X, < — c2 < X3 ;
Xi donne un hyperboloïde à deux nappes, X^ un hyperboloïde à une nappe cl
X3 un ellipsoïde.
47G. Coordonnées elliptiques. — On a, d'après ce qui précède
^l , rf> . ^ ,_ -(X-x,)(X-x,)(X-X3)
X-i-a^ 1-hb- X-Hc2 (X -Ha=')(X + 62)(X-+-c2)
En appliquant la théorie de la décomposition des fractions rationnelles eti
éléments simples, on trouve immédiatement
u —
{b^
'—a^){c^ — a2)
î _
(b^
■■-i-h
,.)(6^-t-X2)(62+X3)
u
{c^
— è2)(aî— 62) '
2 —
(C^
+ x,
)rc2+X2)(c2-+-X3)
Les coordonnées d'un point quelconque peuvent donc s'exprimer au moyen
des trois paramètres Xi, Xj, X3 qu'on nomme les coordonnées elliptiques de
ce point. A chaque système des valeurs Xi, X», X3 correspondent huit points,
sommets d'un parallélépipède rectangle.
477. Qiiadriques homofocales à un paraboloïde. — L'équation langen-
tielle d'un paraboloïde étant
pv^-\- gw^— iru = o,
le faisceau des quadriques liomofocales a pour équation tangentielle
\u^-\-{p -^'k)v--\-{q -^ \)w- — iru — o,
et, par suite, pour équation ponctuelle
—^ r- H ;r IX X = 0.
jo -H X q -\-h
On voit qu'il passe par chaque point trois de ces surfaces; en appelant X,,
X.2, X3 les trois racines correspondant à un point (a^o, Jo- -o)j et en supposant
/) > <7, on a
X, < — /? < X2 < — g- < Xj ;
446 CHAPITRE XXIX,
on obtient ainsi trois paraboloïdes dont l'un est hyperbolique, celui qui cor-
respond à X = X2.
De l'identité
yl zl (X-X,)(X-XO(X-X,)
• r- -i- r- IX Q — A=— ^—— ir— j
p-hk q-\-k [^p -^l){q -hk)
on déduit
2 _ (/'+>^l)(/> + X2)(/? + X3)
y 0
■^0
'7
— F
f r/ + X
i)(q
+ X2
)^'7
+ X3
.)
F
-g
X,+
X2 +
X3 +
/j-f
-9
EXERCICES.
1. Trouver les focales d'un cylindre du second degré; d'un système de
deux plans.
2. Le plan qui passe par un foyer et par la directrice correspondante est
normal à la ligne focale et coupe la quadrique suivant une conique qui admet
ce point pour foyer et cette droite pour directrice.
3. Le carré de la distance d'un point au centre d'une quadrique est égal
à la somme des carrés de trois des axes des quadriques homofocales passant
par ce point.
4. Deux quadriques homofocales se coupent à angle droit.
5. Le lieu du pôle d'un plan donné par rapport à un système de quadriques
homofocales et une droite perpendiculaire à ce plan.
6. Trouver les surfaces homofocales à une quadrique donnée et tangentes
à un plan donné.
7. Démontrer que les axes d'un cône circonscrit à une quadrique sont
les normales aux quadriques homofocales à la proposée et passant par son
sommet.
8. Les plans qui passent par les deux lignes focales réelles d'un cône, et
par une génératrice du cône font des angles égaux avec le plan tangent au
cône le long de cette génératrice.
9. Les cônes de sommet donné, circonscrits à une famille de quadriques
homofocales, sont homofocaux et leurs focales sont situées sur les quadriques
de la famille qui passent par son sommet.
10. On peut mener deux quadriques homofocales tangentes à une droite.
Chercher l'angle des plans tangents.
FOCALES. — QUADRIQL'ES HOMOFOCALES. 44?
11. Oïl donne une famille de quadriques à centre et homofocales. D'un
point pris dans un de leurs plans principaux, on mène des normales à ces
surfaces. On demande :
i" De trouver et de construire le lieu des pieds de ces normales;
■i" De déterminer l'enveloppe des plans tangents menés aux quadriqucs
par les pieds des normales.
12. Trouver le lieu des sommets des trièdrcs irirectanglcs dont les arêtes
sont tangentes à une quadrique.
13. On nomme points correspondants de deux quadriques homofocales à
centre dont les axes ont pour longueurs ia, 'ib, 2c; ia', 'lô', ic' deux points
dont les coordonnées vérifient les équations
X x' y y' z z'
a a' h b' c c'
Chercher tous les points qui correspondent à un point donné sur l'une des
surfaces et situés sur les surfaces de même espèce.
li. La somme des carrés des distances au centre de deux points situés sur
deux ellipsoïdes homofocaux. est égale à la somme des carrés des distances
au centre des deux, points correspondants.
15. La distance de deux points situés sur deux ellipsoïdes homofocaux est
égale à la distance des deux points correspondants. (Ivory.)
IG. Que représente l'équation Xj -\- À» + ^a = const. (476).
17. Trouver le lieu des directrices d'une quadrique; cas d'un cône.
18. Trouver le lieu des cubiques des normales issues d'un point P relatives
à un système de quadriques homofocales.
19. Trouver la limite des focales d'une quadrique à centre dont un axe
tend vers zéro.
20. Foyers et directrices de Vellipse sphérique. — Si l'on coupe une
sphère par un cône ayant son sommet au centre de la sphère, les focales
du cône coupent la sphère en quatre points, deux, à deux diamétralement
opposés, et les plans directeurs, lieux des directrices, la coupent suivant
deux arcs de grand cercle; le plan des deux focales coupe la sphère suivant
un grand cercle; en considérant l'une des ellipses sphériques déterminées on
obtient deux foyers intérieurs et deux directrices correspondantes.
Démontrer les théorèmes suivants :
%\. Le rapport des sinus des distances sphériques d'un point d'une ellipse
sphérique à un foyer et à la directrice correspondante est constant.
22. La somme des rayons vecteurs sphériques qui joignent un point quel-
conque d'une ellipse sphérique à ses deux foyers intérieurs est constante.
448 CHAPITRE XXIX. — FOCALES.
23. La tangente à l'ellipse sphérique fait des angles égaux avec les rayons
vecteurs.
24. La somme des angles qu'une tangente quelconque à l'ellipse sphérique
fait avec les arcs cycliques (intersection de la sphère avec les plans cycliques
du cône supplémentaire au premier, menés par le centre) est constante.
2o. Les portions d'une tangente à l'ellipse sphérique comprises entre le
point de contact et les arcs cycliques sont égales.
26. Les deux tangentes sphériques que l'on peut mener d'un point de la
sphère à une ellipse sphérique font des angles égaux avec les rayons vecteurs
qui joignent ce point aux deux foyers.
27. Le rayon vecteur mené d'un foyer à un point quelconque partage en
deux parties égales l'angle des rayons vecteurs menés du même foyer aux
points de contact des tangentes à l'ellipse menées par ce point.
28. Si l'on mène un grand cercle sécant quelconque, les portions de ce
grand cercle comprises entre l'ellipse sphérique et les deux arcs cycliques
sont égales.
29. Si par deux points d'un arc cyclique on mène des tangentes à une el-
lipse sphérique, la corde de contact divise cet arc cyclique en deux parties
égales.
30. Le produit des sinus des perpendiculaires sphériques abaissées d'un
point d'une ellipse sphérique sur les deux arcs cycliques est constant.
31. Le produit des sinus des perpendiculaires menées des deux foyers sur
une tangente à l'ellipse sphérique est constant.
32. Les quatre points où les deux arcs cycliques sont rencontrés par deux
tangentes sont sur uu même petit cercle.
33 Le quadrilatère ayant pour côtés les rayons vecteurs menés des foyers
à deux points de l'ellipse sphérique est circonscriptible à un petit cercle.
(Voir Briot et Bouquet, Complément de la Géométrie analytique.)
34. Lieu des centres des ellipsoïdes de révolution dont les extrémités de
trois diamètres conjugués sont trois points donnés A, B, C.
— La section du cône asymptote par le plan ABC est une conique déter-
minée. Le lieu se compose des focales de cette conique.
SECTION PLANE D UNE QUADRIQUE.
449
CHAPITRE XXX.
ÉLÉMENTS D'UNE SECTION PLANE D'UNE QUADRIQUE.
478. Soient
Détermination des axes de la section.
Premier cas : conique à centre.
/{x,y,z) = o, ux -^ vy -\- wz -^ h = o
les équations d'une section plane d'une quadrique; désignons par Xo, yo, Sq
les coordonnées du centre w de cette section; on a
(0
U V w
Appelons — aX la valeur commune de ces rapports; on obtient, en développant,
( A a-Q -+- B"jo -+- B'zo -1- G -*- X a = o,
(•^)
l WXç^-\-
A'yo -+- B ^0 + G'-H X p = 0,
[ Wxq h- B j'o + ^"-so ■+■ G"-f- X w = 0,
(3)
uxq -\-vy(i -^ wzq -\- h = o.
Nous poserons
u
— *(m, v,w) =
A
w
, —F{u,v,w,h) =
u V w
o
H
u
V
w
h
u V w h o
Le premier de ces déterminants, égalé à zéro, donne la condition pour que
le plan {u, v, (v, o) soit tangent au cône des directions asymptotiques de la
quadrique/", ayant son sommet à l'origine, c'est-à-dire pour que la section
soit du genre parabole. Nous supposerons d'abord ce déterminant différent
de zéro; dans ce cas, les équations (2) et (3) déterminent le centre w.
Nous aurons besoin encore de calculer /"(arc^oj ^o)» que nous désignerons,
pour abréger, par k. On a
a A: = Xq/j,-^ -f- yof'y, -4- Zo/^o + //»( ^0 = « );
donc, en vertu des équations (2) et (3),
( \ ) k = Cxq-^ G>o + G'^u H- D + X /*.
NiEWKNGLOWSKI. — G. an., III.
af)
450 CHAPITRE XXX.
L'élimination de Xo,yo, ^o, ^ entre les équations (2), (3), (4) donne
A B" B' G u
B"
A'
B G' v
B'
B
A" G" IV
G
G'
G" D-k h
u
p
iv h 0
d'où, à l'aide des notations adoptées,
5)
<i>{u, ^>, w)
Gela posé, si, sans changer la direction des axes de coordonnées, nous pre-
nons 0) pour origine, les équations de la section deviennent
ux -h vy -^ wz = o ;
mais, en remarquant que
^fk + yfy-o-^ zfl^ = — i\{ux-\-vy-\-wz),
on peut écrire ainsi les équations de cette courbe :
(6) <s>{x,y,z)-^k=o,
( 7 ) ux -\- vy -\- wz = o.
Soit wA un axe de la section. La tangente AT au sommet A est perpendi-
culaire à w A ; elle est donc dans le plan tangent en A à la sphère de centre w
et de rayon coA, et comme elle appartient aussi au plan tangent en A à la
quadrique, c'est la tangente au même point à la courbe commune à ces deux
surfaces. Il résulte de là que le plan sécant est tangent au cône ayant pour
sommet le point w et pour directrice cette courbe commune. Réciproque-
ment, si le plan sécant est tangent à ce cône, la droite AT tangente en A à
la courbe commune à la sphère de rayon w A et à la quadrique est dans le
plan sécant; c'est donc la tangente en A à la conique et, comme elle est
perpendiculaire au rayon de la sphère, wA est un axe de la conique,
Or, si l'on appelle r la longueur toA, l'équation du cône que nous venons
de définir est
/■2cp(a7, J, Z) -+- /C(a72 4- j2_f-^2) = O.
La condition pour que le plan (m, v, w, h) soit tangent à ce cône est
(8)
A -H —
B"
B'
B"
,•2
B'
SECTION PLANE d'uNE QUÀDRIQUE. /}5i
Telle est l'équation aux carrés des demi-longueurs d'axes de la section.
Si les coordonnées étaient obliques, il faudrait remplacer x^ -h y'^ -\- z^ par
a^î _l_^2 _|_ -2 _f_ 2j'5 cosX -4- 2 50^ cosfjL -H 2ay cosv et, par suite, B, B', B'
par B H — ^ cosX, B'h cos u, B" -+- -^ cosv.
Pour obtenir la direction de l'axe correspondant à une racine de cette
équation, il suffit de remarquer que cet axe est la polaire du plan sécant par
rapport au cône, puisque ce plan est tangent au cône; les équations de ojA
sont donc
r-<f'j; •+- 9.kx '''?/ ■+- ''-^T _ '"^ ?3 -H aArz
u V w
(9)
Le problème est entièrement résolu; mais on peut disposer les calculs de
la manière suivante. Eu introduisant un paramètre S' et posant — = — S,
on peut remplacer les équations précédentes par celles-ci :
(lo)
On a donc
d'où
(12)
o\. — 2 S a:* -H 2 S' « = o ,
Oy — iSy -\- 1^' V = o,
'5- — 2 S 4; -f- 2 S' <p = o ,
(A — S)a7-hB'>H-B'--+-S'tf =0,
B"arH-(A'— S)_x + B^-f- S'f' = o,
B'a; + BJ-^(A"— S)^ + S'(v = o,
ux -ir vy -\- wz = o ^
A — s
B"
B'
II
B"
A'- S
B
V
B'
B
A" — S
iV
u
V
w
0
Cette équation se déduit d'ailleurs de l'équation (8), en y remplaçant —
par — S. On démontre aisément que l'équation (12) a ses deux racines réelles;
en effet, le déterminant (12) est le discriminant de la forme
o{x,y, z) -H it{ux H- (•/ -+- wz) — S(.r2 -i-y2 -4- z"-).
Si l'équation (12) avait une racine imaginaire a -+- bi, on aurait
( o{x,y, z) -+- it{ux -H vy -+- wz) — (a -4- bi) (x- -h y^ -+- z-)
(i3)
/ s (P ^ P'02 + (Q -h q'I)^ + (R -^ R'iP,
P, P', ..., R' désignant des polynômes linéaires à coefficients réels. Le sys-
tème P'=o, Q' = o, R'=o admet des solutions dans lesquelles toutes les
inconnues ne sont pas nulles. Soit x', y' , z', t' une de ces solutions. On ne
452
CHAPITRE XXX.
peut pas supposer x' = y' ^ z' = o, car l'identité précédente donnerait, pour
a; = o, y = o, z = o, t = t' : P^ + Q^ -^ R^ — o , c'est-à-dire P = o, Q = o,
R = o; ce qui est impossible, car l'un au moins de ces polynômes doit con-
tenir un terme en t, puisque s'il en était autrement, en appelant/)', q', r' les
coefficients de t dans P', Q', R', le coefficient de t^ dans le second membre de
l'identité (i3) serait égal à — (p'^ -H q'^ -r- r'^), ce qu'on ne saurait admettre,
le premier membre ne contenant pas de terme en t^. Il résulte de là que le
coefficient de i, qui est égal à — b(x'^ -4- j'^ -+- -s'^ )j devant être nul, on a è = o.
En remplaçant S par une racine de l'équation (12), les équations (11) se ré-
duiront à trois et détermineront les rapports cp'.y'.z'.S', et, par suite,
donneront la direction de l'axe correspondant.
On peut remarquer que les équations (10) donnent
(>,4)
c'y y V \=^o.
es', z w
Si l'on revient aux axes primitifs et si l'on remarque que
<o'jr-.r„ ^fx —/.'•„ = /^ + 2 X «/.,
l'équation précédente devient
àf
(i5)
dx
M.
dy
àf
àz
X — Vo u
y—yo V
Les axes de la section sont les droites communes au plan sécant et au
cône représenté par l'équation (i5). La forme de cette équation montre que
ce cône est le cône des normales à la quadrique issues du point co. On voit
que ce cône contient la normale au plan sécant mené par w, puisque pour
tous les points de cette normale deux colonnes du déterminant sont propor-
tionnelles; donc le cône des normales contient la normale au plan qui
coupe la quadrique suivant une conique dont le point d^ émission des
normales est le centre.
On peut déterminer autrement les axes. En effet, soit S une racine de
l'équation (12) et soient a, p, y les paramètres directeurs de l'axe correspon-
dant; le second axe étant dans le plan diamétral conjugué à la direction
a, p, Y, les coordonnées d'un point de cet axe vérifient l'équation
a/i+P/; + T/^ =0;
(A — S)a-hB"P M-B'Y-(-S'a = o,
B"a+(A'— S)P + By -h SV = o,
B'a-f-Bp-i- (A" — S)Y-+-S'Hf=o.
d'ailleurs
SECTION PLANE D UNE QUXDRIQIJE.
Les équations de cet axe sont donc
453
(16)
A — S B" B' u
B" A'— S B i>
B' B A"— S iv
f'x S'y f'z "
ux -^ vy -^ wz -\- h = o.
479. Cas particulier. — Supposons que la quadrique soit un ellipsoïde
rapporté à ses axes de symétrie et que le plan sécant soit un plan diamétral.
L'équation du cône passant par l'intersection de l'ellipsoïde et de la sphère
concentrique de rayon /• étant
■y
Q^-i^
I I
la condition pour que le plan («, i^, w) soit tangent à ce cône est
a^u^ b^v^ c^w"^
(17)
b-^
c'est l'équation aux carrés des demi-longueurs d'axes de la section.
Si r désigne une racine de cette équation, l'axe correspondant a pour
équations
T(r^--a^) yUi-b^-) z{r'--c^-)
(10) ■ = j— = •
a-ii b-v c^w
Supposons maintenant que le plan sécant soit défini par l'équation
ux -{- vy -f- «' 5 -f- A = o ;
les coordonnées du centre de la section sont déterminées par le système
^0
ro
— h
et, j)ar suite,
/j2
k — ji^o,yoi ^0) —
a^u^^b^v^-{-c^w'^
L'équation du cône devient
l'équation aux carrés des demi-axes est donc
rt*«s b^v* c"- «'^ _
o;
454 CHAPITRE XXX.
el les équations de l'axe deviennent, par rapport aux axes de symétrie de
J'ellipsoïde,
(20)
a^u b'^v c^w
Si A = o, on a ^ = — I ; les équations (rg) et (20) se réduisent aux équa-
tions (17) et (18).
480. Problème. — Sur chaque diamètre d'un ellipsoïde on porte une
longueur OM égale à Vun des demi-axes de la section diamétrale per-
pendiculaire à ce diamètre; trouver le lieu de M.
Soient x, y, z les coordonnées de M; le plan perpendiculaire à OM a pour
équation
Xa? + Y y -H Z^ = o,
en outre
a72-4-J)/2_)_ -2 — ,.2
et
a^x'^ b^-y"^ c^'z"- _
/•2 — a2 "^ r^'—b"- "*" r^'—c"- ~ °'
L'équation du lieu est donc
«2^2 hlyl c'^z^ ^
^ ' a^2-^j2-H22_rt2 "+" ip2_^^2 4_ -2_^2 "^ .r 2 -H _/2 ^1 ^2 _ c^ ~ ^ '
c'est la surface d'onde de l'ellipsoïde ayant pour équation
«2^72-1- fj^yl-^ c-Z^ — I =0,
dont nous avons trouvé une autre définition (203).
Les deux ellipsoïdes que nous venons de considérer sont polaires réci-
proques par rapport à la sphère concentrique de rayon un. Leurs surfaces
d'onde sont aussi polaires réciproques par rapport à la même sphère.
En effet, considérons un plan tangent en M à la surface d'onde S; le
point de contact M' du plan polaire de M est sur la perpendiculaire OP
abaissée du centre de la sphère sur le premier plan, et, si x' , y', z' sont les
coordonnées de M' et /-' sa distance au centre, l'équat,ion du premier plan
étant (203)
ax -h ^y -i- Y-5 = V,
on a
x' _ y' -2' _ ' _ î
_JC2_ p f-
V2— «2 + V2— 62 "^ Y2_
donc le lieu de M' a pour équation
a-2 y1
= 0;
rt2(a;-2-|_j/2_L_;;2^_[ (^2(^2_^j>^2^_^2j_i c2(a72-i- JK'" -h 5^) — I
SECTION PLANE D UNE QUADRIQUE.
I I r
455
On passe de S à S' en changeant «, 6, c en -> t > -; ce qui démontre la
abc
proposition.
Pour plus de détails sur la surface d'onde voir Traité de Géométrie de
Bouché et de Comberousse (Paris, Gauthier-Villars).
Deuxième cas: Section parabolique.
481. Nous regarderons une section parabolique comme limite d'une section
elliptique ou hyperbolique; il suffit de supposer qu'une racine de l'équa-
tion (12) tende vers zéro : l'axe qui lui correspond grandit indéfiniment.
L'autre axe a pour équations
A B" B' u
B* A' B V
B' B A' iv
f'x f'y f'z O
= o, UT-hVy-hWZ-i-h^O.
Il reste à déterminer le paramètre/) de la parabole. Soient S, S' les deux
racines de l'équation (12), on a
lim — = lim — ^T7 —
kSS'
S'3
Or l'équation (12) développée s'écrit
[u^-i- p2-i- (^2) S2 — [(A -+- A'-l- A")(«f2-h f 2-H tv2) — cp(M, if, w)] S "+- *(^^, v, w) = o,
donc
ASS' _ F(M; V, w, h)
S'a" ~ ~~ (M2-h<^2_j_ ,v2)S'3 "
La racine S tend vers zéro, S' a pour limite
A -H A -f- A 1^ — —^ — —, ;
on a donc enfin
_ (Ml-K;«-f-n»ï)[— F(t/,o, w,h)Y
P i^'
[(A-l- A'-H A")(i<2H-p2-+-«'2) — ç(«, V, w)Y
J'ai emprunté ce calcul à M. G. Kœnigs {Leçons de l'Agrégation clas-
sique).
482. Autre méthode. — Nous indiquerons rapidement la méthode sui-
vante, qui nous a été communiquée par M. E. Borel. Cette méthode ne sup-
456 CHAPITRE XXX.
pose connue aucune propriété des quadriques et pourrait servir à établir l'é-
quation tangentielle, la théorie du centre, celle des diamètres, des axes, etc.
Faisons un changement de coordonnées et prenons deux axes rectangu-
laires dans le plan sécant; nous poserons
X = X(,-\- aX-h a'Y, jk = JKo + ^X + 6'Y, z = Zq -h cX — c'Y,
avec les conditions
(i) uXo-^^yo+ wzq-]- h = o,
(2) ua -\- cb -h vcc = o,
(3) ua'-h i>b'~h wc' = o,
(4) a2^_62 + c2= I,
(5) . a'2 + è'2 -^ c'2 = I,
(6) aa' -\- bb' -\- cd — o .
L'équation donnée /(a?, y. ;s) = o devient
X2 cp(a, è, c) + Y2cp(a', b' , c') + XY (a ^, + b ||, -+- c ^,
^x(af + b^-^cPl-^Y(a'^+b'f-^c'f)+fi..,y,..,) = o.
V dxo djo àzj \ dxo dyo àz^J
Pour que la section soit rapportée à ses axes, il faut poser
^'^' "' àxo dyo dzo '
, df ,, df ,df
' axa dyo dz^
des d^ (Jcp
^"^ da' db' de'
Les carrés des longueurs des axes sont
cp(a, è,c) cp(a', 6',c')
Les équations (2), (3), (7), (8) donnent
El El Èf
àxQ _ dyo _ dzp ^
U V w
Ces équations et l'équation (i) permettent de calculer aisément x^, yoi ^0 et
Les équations (2), (6), (9) donnent
^ d<S) o , 1 ^ d^ c ,t y I ^? c ' , •>
- -r-s = Sa'-i- Xm, - -f, = S//-1- àp, - -i-, —Se' -i-Aw,
2 da 1 db 2 de
SECTION PLANE d'l'NE QUADRIQUE. 4^7
S et X étant douv indéterminées; d'où l'on tire
On aura S en éliminant a', b' , c' , X entre les équations
- T-^ — ba — / M,
2 da
- —S — bc — Kw,
1 de
lia' -i- vb'-h wc' — o.
On retrouve ainsi l'équation en S déjà obtenue, etc.
Foyers de la section.
483. Pour trouver les foyers de la section, on remarque que l'on peut cal-
culer les carrés a-, b^ des demi-axes de la section, et, comme on sait for-
mer les équations des deux axes, il suffira de déterminer l'intersection de ces
deux droites avec la sphère ayant pour centre w et pour rayon /a'^ — 6*.
Voici une autre méthode. Soit F un foyer de la section; les tangentes FM,
FM' à la section, issues de ce point, sont des droites isotropes. D'autre part,
ces droites appartiennent au cône de sommet F circonscrit à la quadrique;
par conséquent, le plan de la section est un plan cyclique de ce cône. Réci-
proquement, si le plan sécant est un plan cyclique du cône circonscrit à la
quadrique et ayant son sommet en un point F de ce plan, les tangentes à la
section issues de F sont isotropes, F est un foyer de cette section. Il s'agit
d'exprimer ces conditions. Soient .^i, yi, z^ les coordonnées d'un foyer F;
nous poserons, pour abréger,
^ T. ^/ df df ùf
Q ^ ux -+- vy -\- wz -+- h.
Le cône de sommet F, circonscrit à la quadrique, a pour équation
Si le plan Q est un plan cyclique de ce cône, on pourra déterminer S de façon
que
//i-P^-Xt^QR,
R z= o représentant un plan passant par F et a étant le premier membre de
l'équation d'une sphère de rayon nul ayant son centre au point F.
458 CHAPITRE XXX.
L'équation précédente peut s'écrire ainsi
Or P^-t- QR = o représente un cône ayant son sommet en F et tangent au
plan Q; toute la question revient à déterminer cci, jki, ^i, S, de façon que
l'équation
représente un cône tangent au plan sécant, le point {cci, yi, Zi) étant assu-
jetti à être dans ce plan.
On doit d'abord poser
(i) uxi-h i>yi-h wzi+ h — o.
La condition pour que l'équation précédente représente un cône est
C + Sa^i C'+SjK, G"+Szi D — S(^|+jf-i-^?)
Mais ce déterminant peut prendre une autre forme; en ajoutant aux élé-
ments de la dernière colonne ceux des trois autres multipliés respective-
ment par Xi, jKi, -Si, puis cela fait, en traitant de la même façon les lignes,
on obtient
A — S
B"
B'
G -+- Sxt
B"
A'- S
B
C'-h S^i
B'
B
A"— S
C"-+-S^i
(a)'
A — s B"
2 0x1
B" A'- S
2 àyi
B' B
A"- S '-f
2 OZi
14/ I ^/
2 dxi 2 dyi
I àf r
Les coordonnées du sommet du cône doivent vérifier les équations sui-
vantes :
(A — S)a7 -I- B"jK -+- B'z + G -H S^i = o,
B"a7 + (A'— S)jK + B^4-G'-i-Sji = o,
B'^ + By -4- ( A"— S).s + G"-)- S^i = o,
ux -^ vy -\- wz -\- h — o\
ce qui donne une deuxième équation
A — S B" B' G + S:ri
B" A'— S B G'h-Sji
B' B A"— S G"+Sz,
u V w h
(3)
SECTION PLANE d'uNE QUADRIQUE. 4^9
En ajoutant aux éléments de la quatrième colonne ceux des trois autres,
multipliés respectivement par Xi, yi, Zi, on obtient, en tenant compte dq
l'équation (i),
lî'
l ' ,'
A — S
B"
B'
B"
A'— S
B
B
A'- S
w
•i. dxi
•i. dz\
Pour exprimer que le plan de la conique est tangent au cône, il suffit d'ex-
primer maintenant que le plan («, v^ ip, o) est tangent au cône parallèle ayant
son sommet à l'origine, ce qui donne
(4)
L'équation (4) est l'équation que nous avons déjà obtenue en cherchant
les axes de la section. Considérons l'une des racines de cette équation; en
remplaçant dans les autres équations S par cette racine, les équations (i)
et (3) représentent une droite, si l'on regarde x^^ yx, Z\ comme des coor-
données courantes; l'équation (2) représente une quadrique, les points de
rencontre de cette droite et de cette quadrique sont deux foyers; on aura les
deux autres en remplaçant S par l'autre racine de l'équation (4).
— S
B"
B'
u
B"
A'- S
B
V
B'
B
A"- S
w
u
V
w
0
484. Cas particulier : /(x, y, z)s= — -+- •—
I, et le plan sécant
passe par l'origine. Appliquons la méthode précédente à l'équation
Les coordonnées du centre sont données par les équations
X X — Xi .T|
a^
(1 ou 1 on tire
IL -S(x-xiy= '
a---
(5)
La surface sera donc un cône si
Sx] Svf
a"- S — I ù'^S — I c^S — I
46o CHAPITRE XXX.
Le sommet de ce cône sera dans le plan {u, v, w,o) si
,„. a^uxx b'^vYi c^wzi
La condition de contact est
, , 0.2j^2 ^,îpî c2w2
enfin
(8) uxi-{- \>yi-h wzi = o.
Les foyers de la section sont déterminés par les équations (5), (6),
(7), (8).
Les directrices correspondant aux foyers sont les intersections du plan
sécant et des plans polaires des foyers par rapport à la quadrique.
EXERCICES.
1. Discuter l'équation (17) du n" 479; en déduire les plans cycliques.
Même question pour l'équation (8) du n" 478.
2. Si l'on nomme /-j et r^ les axes d'une section diamétrale d'un ellip-
soïde et 6, G' les angles que le plan de cette section fait avec les plans cy-
cliques diamétraux, on a
I f t I
/ I
T ^
— H ,- = -T H ; -f
■ i ~, -
1 cosG.
. cosO'.
ri ri c' a-
Vc2
a'
3. Trouver les axes et les foyers de la section par le plan (u, v, w, h) de la
quadrique dont l'équation tangentielle est F(m, v, w, h) = o.
4. Trouver les longueurs des axes d'une section plane d'une quadrique en
exprimant qu'un axe est un rayon vecteur, maximum ou minimum, issu du
centre de la section (voir G. Kcbnigs, Leçons de l'Agrégation classique).
5. Trouver les axes et les foyers d'une section plane en regardant cette co-
nique comme la section droite d'un cylindre.
6. Trouver les axes et les foyers d'une section plane d'une quadrique en
considérant une quadrique circonscrite à la première le long de cette section
et en supposant que l'axe perpendiculaire au plan de la section tende vers
zéro.
7. Montrer que les directions des axes de la section faite par le plan
X cosa -^ y cos^ -l- z cosy = À
dans la quadrique Aar^-f-. . .^- D =0 sont données par l'intersection du plan
•y cos^
SECTION PLANE D UNE QUADRIQUE.
cosy — o et du cûnc
46 f
V(A cos^p — A'cos^a -h -i \i" cos ol cos^){x^ sin^^— j2 sin2a) = o
(Matuieu).
8. Les axes Bi, R2 de la section (mêmes notations qu'au n" 7) sont donnés
par les équations
I
I
Ri
H
[A cos^a -1- A' cos^p -i- A''cos2y -h 9.B cos,3 cosy
4- 2 B' cosy cosa -t- 2B" cosa cos^ — A — A' — A"],
II
/duy
I
[éD)
RJR^^ -
Hi
A B"
B' G
B" A'
B G'
B' B
A" G"
G G'
G" D
cosa
cos^
cosy
— X
o
cosa cos^ cosy — X
1). Un cùne dont le sommet est un point de l'hyperbole
est circonscrit à l'ellipsoïde
(Painvin).
21
^ — 1 = 0,
C2
a > 6 > C,
en outre
b.-C'^ _ ^ _ ,
prouver que les directrices des sections faites dans l'ellipsoïde par les plans
de contact de ces cônes sont dans un système de deux plans fixes. (T.)
10. Le lieu des foyers des sections faites dans un ellipsoïde de révolution
par un faisceau de plans passant par une môme droite parallèle à l'axe de
révolution est une podaire d'ellipse. (Fouret.)
11. Le lieu des foyers des sections faites dans un cylindre parabolique par
un faisceau de plans passant par une même droite perpendiculaire au plan
diamétral principal du cylindre est une podaire de parabole. (Fouret.)
1:2. Par tous les points d'une conique on mène, dans une direction donnée,
des droites parallèles et égales au rayon focal correspondant : le lieu des ex-
trémités est une conique. Trouver le lieu des centres et des foyers de cette
462 CHAPITRE XXX. — SECTION PLANE d'uNE QUADRIQUE.
conique lorsqu'on fait vai'ier la direction donnée, dans le plan ou dans l'es-
pace.
13. On coupe un ellipsoïde par des plans parallèles à un plan donné, ou
passant par une droite donnée, ou passant par un point donné. Lieu des
foyers des sections.
14. Le lieu des foyers des sections diamétrales de l'ellipsoïde
a pour équation
P24_j^2_|_^2)(i_(5j2-p2_^,2j.2_c2;î2) _ (ç — ^,)2^2 ^2 _)_ (q^ _ ç )2 j2 a?2 _|- (^) _ a)2 a;2 -^2
ax^'-^by^-h cz^ ~ a(c — bfj^ z"^ -\- b^a — cf z^x^ -h c {b — ay- x^y^
15. On donne un paraboloïde ayant pour équation en coordonnées rectan-
gulaires
X' =y^ -h 9.pz :
i" Lieu des foyers des sections parallèles à son axe; i° lieu de foyers des
sections dont les plans sont tangents à un cylindre parallèle à l'axe; cas où ce
cylindre a pour équation — -f- j-j — i ou ajK^ = x^; 3° que doit être ce cy-
lindre pour que la courbe, lieu des foyers, soit sur un autre cylindre ayant
pour équation
(x^ +yy = a^y+ b^x^ ( Amigues).
16. On fait une section droite dans un cylindre parabolique. Par le foyer
de cette section on mène, dans le plan de la courbe, une perpendiculaire à
l'axe, qui coupe la courbe en deux points A et B. Au point A on mène, dans
le plan de la parabole, la normale AM à cette courbe; puis par AM on fait
passer des plans variables. Lieu des foyers des paraboles suivant lesquelles
ces plans coupent le cylindre. Ce lieu est une courbe plane. (Amigues.)
17. On considère l'une des quadriques qui passent par les quatre côtés
d'un quadrilatère gauche, et un plan. La section par ce plan est une conique
dont on demande les foyers. Lieu de ces foyers quand la quadrique varie;
lie,u des foyers quand la quadrique restant la même, le plan se déplace paral-
lèlement à lui-même. (Amigues.)
18. Lieu des foyers des quadriques de révolution circonscrites à une qua-
drique donnée, pour lesquelles la distance des deux foyers est constante.
19. Prouver que la surface d'onde est la surface apsidale d'un ellip-
soïde, relative à son centre.
— Par un point fixe 0, et dans le plan passant par la normale PN en un
point quelconque P d'une surface, on mène OM égale et perpendiculaire à OP.
Le lieu de M est la surface apsidale de la surface donnée relative au point O.
Montrer qu'il y a réciprocité.
20. Trouver la podaire de la surface d'onde par rapport à son centre.
APPLICATION DES IMAGINAIRES A LA GÉOMÉTRIE A TROIS DIMENSIONS. /\63
Montrer que c'est la surface apsidale de la podaire du centre de l'ellipsoïde
ou sur/ace d'élasticité.
21. Trouver la surface inverse de la surface d'onde, le pùlc d'inversion
étant le centre.
22. Si un cône du second degré, ayant son sommet au centre, coupe la
surface d'onde suivant une courbe sphérique, le cône supplémentaire coupe
aussi l'ellipsoïde correspondant suivant une courbe sphérique.
CHAPITRE XXXI.
APPLICATION DES IMAGINAIRES A LA GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE
A TROIS DIMENSIONS.
48o. Si l'on trace dans un plan deux axes rectangulaires Ox, Oy, on saitquc
si l'on fait correspondre à l'imaginaire a -+■ bi un vecteur OM dont l'extré-
mité M a pour coordonnées a, 6; au produit (a -t- 6t)p (cosa + t sina) cor-
respond un vecteur que l'on obtient en faisant tourner OM d'un angle a dans
un sens déterminé et en multipliant la longueur du vecteur par p. Pour ap-
pliquer la théorie des imaginaires à la rotation d'un vecteur autour d'un axe
quelconque on a été conduit à des régies d'opérations qui constituent ce
qu'on appelle le calcul des quaternions et dont nous allons essayer de don-
ner une idée très sommaire.
Considérons trois axes rectangulaires Ox, Oy, Oz, mais disposés de façon
qu'une rotation de go° autour de O^, de droite à gauche, amène Ox sur
O^; une rotation de 90" autour de Ox, de droite à gauche, amène Oy sur
O^, etc. Prenons sur chacun de ces axes des vecteurs de longueur un, que
nous nommerons des vecteurs unitaires et que nous représenterons par les
lettres i, j, k.
Nous regarderons aussi i comme un symbole définissant une rotation de
90" autour de Ox dans le sens de droite à gauche. Cela étant, si l'on fait
tourner OB de 90° autour de Ox, de droite à gauche, OB vient coïncider
avec OC, ce que nous exprimerons par l'égalité symbolique
ji = k.
D'autre part, si nous faisons tourner OA de 90" autour de Oy, de droite à
gauche, OA viendra, non pas en OC, mais en OC, C étant le symétrique
de C par rapport à O ; ce que nous exprimerons par l'égalité symbolique
ij=-k.
464 CHAPITRE XXXI.
Nous aurons ainsi les formules fondamentales suivantes
ij = — A-, jk = — i, kl = —j, j'i = k, kj = i, ik=j.
Ainsi, dans ce calcul symbolique on n'a pas le droit d'intervertir l'ordre
des facteurs.
Un vecteur OM, tracé dans le plan jOz, sera représenté par aj -+- bk, les
coordonnées de son extrémité M étant x =^ o, y = a, z = b. Si nous multi-
plions à droite par i, nous trouverons
( bj -+- bk ) i — aji -+- bki = ak — bj = {— b )j -f- ak ;
l'opération multiplier à droite par i correspond bien à la rotation de go"
de droite à gauche du vecteur OM.
On verrait aussi que la multiplication à gauche par i correspond à la rota-
tion du même vecteur de gauche à droite, de 90".
Multiplions maintenant par cosa-^ l'sina; on trouve
{aj -+• 6A-)(cosa -t- i sina) = (a cosa — b sina)/ -)- {a sina -f- b coscc)k.
L'expression précédente représente le vecteur OM' obtenu en faisant tour-
ner OM de l'angle a, de droite à gauche, autour de Ox; cela est très facile à
vérifier.
Il s'agit maintenant de faire tourner d'un angle donné un vecteur OM
autour d'un axe perpendiculaire à OM , le vecteur n'étant plus dans un des
plans de coordonnées. Nous nous bornerons ici à la vérification d'une règle
à laquelle on se trouve conduit par analogie.
On convient d'abord de poser i^ = J^ = k^ — — i ; cela étant, soient a;, y, s
les coordonnées de M ; nous représenterons le vecteur 031 par xi-]- y j -\-zk,
et nous poserons symboliquement
OM = xi-hyj -+- z k.
La rotation de 90° autour d'un axe perpendiculaire à OM sera représentée
par un vecteur unitaire OA dont les angles avec les axes sont a, 3, Y- Pour
faire tourner OM d'un angle 8 autour de OA, 0 étant positif de droite à
gauche, il suffit de multiplier OM à droite, par le quaternion
cos6 -H (t cosa -t-y cos^ + A- cosy) sinO,
en appliquant les règles convenues plus haut et tenant compte de la condi-
tion X cosa -^ y cos ^ -^ z cosy = o, on trouve, pour produit,
{x cos6 -f- {z cos^ — y cosy) sinO]t -i- [y cosô -^{x cosy — y cosa) sin6]y
■+- [z cos 6 -i-(_;Kcosa — x cos P) sin6] A.
Donc, les coordonnées x' , y', z' du point M, après la rotation, sont données
par les formules
x' = X cos^ -\- (z cos^ — jKcosY)sin6,
y' =z y cos6 -+- (x cosy — y cosa) sin6,
z' = z cosô -+- {y cosa, — a^cos^) sin6.
QUESTIONS PROPOSÉES DANS LES CONCOURS EN 1895. 4^5
Ce sont les formules obtenues par une autre voie (127).
Ce qui précède suffit, nous le pensons, pour montrer l'usage qu'on peut
faire de ce calcul. Nous renverrons le lecteur qui désirerait se familiariser
avec la théorie des quaternions, aux Notions sur la théorie des quater-
nions de M. E. Sarrau (Paris, Gauthier- Villars).
QUESTIONS PROPOSÉES DANS LES CONCOURS EN 1895.
Agrégation des Sciences mathématiques. — On donne un ellipsoïde E
qui, rapporté à ses plans principaux, a pour équation
xi yt z^
a* 62 c-
et une sphère de rayon r et de centre Pk.{X(i, y^^ z^).
On considère les quadriques S qui sont tangentes à tous les plans tangents
communs à la sphère et à l'ellipsoïde E; du point A on abaisse une normale
AP sur l'une des quadriques S, et au pied de cette normale on mène le plan
tangent II à cette quadrique.
i" Prouver que le plan II est le plan polaire du point A par rapport à une
surface Hp, homofocale à l'ellipsoïde E, représentée par l'équation
Ho= -„
a?2 y-i
«2 p b- p C2 p
2° Prouver que le plan n est le plan polaire du point A par rapport à
l'une des quadriques S; prouver qu'il est aussi un plan principal pour une
autre de ces quadriques. Les réciproques de ces propositions sont-elles
vraies?
3° Par un point M de l'espace il passe trois plans n polaires du point A
par rapport à trois quadriques \l\, Hjj,, Hv du système homofocal. Exprimer
les coordonnées du point M en fonctions des paramètres X, [Ji, v. Déduire des
expressions ainsi obtenues le lieu des points M pour lesquels les trois plans II
sont rectangulaires.
4° Trouver ce que deviennent les expressions des coordonnées du point M,
soit quand ce point est sur la dcveloppable enveloppée par le plan n, soit
quand il se trouve sur l'arête de rebroussement de cette développable. En
conclure le degré de la développable et la nature de son arête de rebrousse-
ment.
5" Tout plan n coupe la développable suivant la génératrice de contact et
suivant une conique. De quelle espèce est cette conique? En connaît-on des
tangentes remarquables?
6° Trouver le lieu des foyers de ces diverses coniques.
NiEWENGLOwsKi. — G. an., III. 3o
466 CHAPITRE XXXI.
Concours général {classe de Mathématiques spéciales). — On donne
une courbe du troisième degré C3 définie par les équations
a7=6X2[JL. J'=6X[Jl2, -^X3+[Jt3, ■
où X, [x désignent deux variables indépendantes que, pour abréger, nous
appellerons les coordonnées du point a de la courbe G3.
1° Trouver la relation qui doit lier les coordonnées de trois points aj, «2» <^3
de la courbe G3 pour que ces points soient en ligne droite;
2° Trouver la relation qui doit lier six. points «i, a^, «3, a^, a^, «e de cette
courbe, pour que ces points soient sur une conique.
Déduire de là les conditions nécessaires et suffisantes pour que, par trois
points «1, «2) «3 de la courbe C3, on puisse faire passer une conique G2 tou-
chant C3 aux points a^, «j; «s-
Les côtés du triangle axa^a^ coupent C3 en des points b^, b^, 63 situés sur
une droite D.
Les droites qui touchent G3 aux points ai, a^, «3 la coupent en des points
Cl, C2, C3 situés sur une droite A.
La droite D étant donnée, quel est le nombre des coniques G2 qui lui cor-
respondent?
La droite A étant donnée, quel est le nombre des coniques G2 qui lui cor-
respondent?
École Normale supérieure. — Un cercle (G) et une parabole (P) sont re-
présentés, en coordonnées rectangulaires, par les deux équations
(G) a72-u-j-2— 4a2 = o,
(P) jK^— aaa; — 4^2 = o;
d'un point A pris sur l'axe Oy, on mène les tangentes au cercle, dont les
points de contact sont M et M', et les tangentes à la parabole, dont les
points de contact sont N et N'.
i** Démontrer que chacune des droites MN, MN', M'N, M'N' passe par un
point fixe lorsque A décrit l'axe O^^.
1° Par les quatre points M, M', N, N' on peut faire passer une conique
admettant l'axe des ^ pour axe de symétrie; former l'équation de cette co-
nique (E),
3° Trouver le nombre et la nature des coniques (E) qui passent par un
point donné du plan, d'après la position de ce point dans le plan.
4° Gonstruire la courbe décrite par les points de contact des coniques (E)
avec les tangentes parallèles à la droite qui a pour équation
■y = X.
QUESTIONS PROPOSÉES DANS LES CONCOURS DE 189o. /jÔy
Distinguer les parties du lieu qui conviennent à des ellipses de celles qui
conviennent à des hyperboles.
Ecole Polytechnique. — On donne, d'une part, deux droites D, D' ne se
coupant pas; d'autre part, deux autres droites A, A' ne se coupant pas. On
considère une droite OA passant par l'origine 0 et située dans le plan de
coordonnées XOY.
i" Former l'équation de la surface du deuxième degré S, qui contient D,
D' et OA.
a" La surface S et la surface analogue S, qui contient A, A' et OA, se
coupent, en dehors de OA, suivant une certaine courbe. Trouver la surface
lieu géométrique de cette courbe, lorsque OA décrit le plan XOY.
3° Déterminer les droites situées sur cette surface (*).
4° Etudier complètement cette surface dans le cas particulier où les quatre
droites D, D', A, A' sont quatre génératrices d'un même système d'un hyper-
boloïde qui passe au point O, et montrer que, dans ce cas, le lieu com-
prend un plan qui demeure invariable lorsque les quatre droites décrivent
respectivement des plans qui passent par le point 0 (et que le plan tangent
en 0 à l'hyperboloïde demeure invariable) (2).
Bourses de licence. — i° On considère dans le plan la droite U d'équation
(i) u^{x — a)-{-Zux — iy ^= o ,
où a est une quantité fixe et u un paramètre variable.
Cette droite, quand u varie, enveloppe une courbe G dont on formera
l'équation. U touche G en un point A et la coupe en B : calculer les coor-
données d'un point de G en fonction de u. On montrera que les coordonnées
de B se déduisent de celles de A en changeant m en
1° Parmi les droites U, on considérera la droite particulière V, dont on a
l'équation, en supposant dans (i) u = i. Par chaque point P de V, on peut
mener à G deux tangentes autres que V; soient Q, Q' les contacts. On de-
mande, connaissant l'abscisse de P, de former l'équation de QQ'; de déter-
miner la courbe E, enveloppée par cette droite, quand P décrit V; enfin, de
limiter la portion de E que touchent les droites QQ', qui joignent des points
réels Q, Q'.
Ecole cen^ra/e (Première session). — On donne deux axes rectangulaires
OiP, Oy, sur l'axe des x un point A d'abscisse x=p, sur l'axe des y un
(') Voir une Solution de M. Maurick d'Ocagne (^Nouvelles Annales, août iSgS).
Voir aussi G. FounET, Nouvelles Annales, décembre i8()5.
(') Celle parlic de l'énoncé avait été omise par erreur. {Voir Lucien Lévy, Nou-
velles Annales, août iSgS.)
468 CHAPITRE XXXI.
point B d'ordonnée y = q- Ecrire l'équation générale des coniques passant
par le point A, tangentes à l'axe des y en B, et admettant pour diamètre
conjugué de O^ une droite dont le coefficient angulaire est m.
1° Faisant varier m, on cherchera le lieu des centres des hyperboles équi-
latères qui font partie du faisceau des coniques représentées par l'équation
générale trouvée, et le lieu du point de rencontre du diamètre conjugué de
Oy dans ces hyperboles, avec la tangente en A.
On distinguera sur ces deux lieux les régions qui répondent à des hyper-
boles pour lesquelles les points A et B sont sur une même branche de celles
pour lesquelles ces deux points sont sur des branches différentes.
1° Faisant encore varier m et considérant les paraboles qui font partie du
faisceau de coniques représentées par l'équation générale, on démontrera que,
par un point du plan, on peut faire passer trois axes de ces paraboles. On
considérera les points du plan pour lesquels un des axes est parallèle à Oy,
et l'on cherchera le lieu des points d'intersection des deux paraboles qui cor-
respondent aux axes non parallèles à Oy.
3° On formera l'équation de la corde commune AG de ces deux paraboles
et l'on cherchera le lieu de l'intersection d'une parallèle à cette corde, menée
par l'origine des coordonnées avec les diamètres conjugués de Oy dans ces
mêmes paraboles.
École centrale (Deuxième session). — Les axes de coordonnées étant
supposés rectangulaires , on demande l'équation générale des hyperboles
équilatères admettant une asymptote passant par un point fixe B de l'axe
Ae?) y et dont le coefficient angulaire soit m; telles, en outre, que le produit
des abscisses à l'origine des asymptotes soit constant et que le carré du demi-
axe transverse soit 2«^. Faisant varier m qX, a :
10 Démontrer que les axes de symétrie de ces hyperboles forment un
faisceau passant par deux points fixes, et prouver géométriquement que le
lieu des sommets de celles de ces hyperboles, dont les axes transverses sont
égaux, est un limaçon de Pascal.
a° On considère les hyperboles du faisceau telles que, l'origine des coor-
données se trouvant avec la courbe dans un même angle des asymptotes, le
produit de m et des abscisses à l'origine des asymptotes sont de signe con-
traire à celui du produit des distances de l'origine aux asymptotes. On
démontrera que, par un point du plan, on peut mener deux hyperboles de
ce système, ayant un axe transverse donné.
3" Trouver le lieu A des points pour lesquels on peut mener deux de ces
hyperboles telles qu'une asymptote, passant par B, ait pour coefficient angu-
laire-t- i pour l'une, et — i pour l'autre.
4° On considérera, pour chaque point du lieu A, les hyperboles qui répon-
dent, l'une à la valeur maximum, l'autre à la valeur minimum de l'axe
transverse; on lui mènera une tangente commune et l'on cherchera le lieu du
milieu de la distance des points de contact.
ADDITIONS. 469
École navale. — Ox et Oy étant deux axes rectangulaires, A et B deux
points pris respectivement sur ces axes, M et N les milieux respectifs de OA
et BA, on considère :
1° L'hyperbole équilatère de centre M, tangente en O à Oy.,
7° L'hyperbole équilatère de centre N, tangente en B à O^.
Construire les asymptotes de ces hyperboles; elles se coupent deux à deux
en quatre points, qui sont les centres des cercles inscrit et exinscrits au
triangle AMN.
Les points d'intersection de ces hyperboles, autres que le point A, sont à
l'intersection de la circonférence circonscrite au triangle OAB et de la paral-
lèle à l'axe des x menée par N.
Lieu des points de rencontre de ces hyperboles; lieu des points de ren-
contre des asymptotes, lorsque, A et B se déplaçant respectivement sur l'axe
■des X et sur l'axe dcs^, la longueur AB reste constante.
ADDITIONS '>
Conditions pour que six points d'un plan soient sur une conique
ou dix points sur une quadrique.
M. Paul Serret a démontré le théorème suivant :
Pour que six points d'un plan soient sur une conique, il faut et il suf-
Jit qu'il existe six constantes Xi, X2, ..., Xg non toutes nulles et telles que
(I) X,P2+X2Pi-+-...+ X6Pi=0,
1*1, Po, ..., Pe désignant ce que devient une forme linéaire quelconque
V^ux-k-vy-^wZf quand on y remplace les coordonnées courantes
successivement par celles des six points donnés.
Ce théorème peut être remplacé par celui-ci :
Pour que six points d'un plan soient sur une conique, il faut et il suf-
(') Les Notes suivantes sont empruntées, presque totalement, au Cours de M. G.
Darboux (Sorbonne, 1895-1896).
[\']0 GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
Jit quHl existe six constantes non toutes nulles Xi, X2, . • ., Xg telles qu'on
ait
(2) XiF(a7i, jKi, zx) -]- I1Y {X2, yi, z^_) '\- . . .^\^V {xq, y^, zç,) = 0,
quelle que soit la forme quad?'atique¥(x, y, z); (xi,yi,zi), {x.2,y%, z.2), •••,
(xg, ye, Zq) désignant les coordonnées des points donnés.
Effectivement, toute foi'me quadratique pouvant être mise sous forme d'une
somme de carrés, on peut poser
F(a7, j, z) = A(aa; + vy -^ wzy--\- k' {u' x -f- v'y -h w' zY
-+■ A" ( u"x -4- v"y H- w" zy-,
et, par suite, la relation (1) étant vraie pour les trois formes indépendantes
P, P', P", elle sera vraie pour une forme quadratique quelconque.
Mais on peut établir l'identité (2) directement, ainsi que le fait M. G. Dar-
boux.
Pour que six points (xi, yi, Zi) soient sur une conique, il faut et II suffit
que leurs coordonnées vérifient une même équation quadratique
ax~-^ a' y'^-^- a" z^-h ibyz ■+- ih' zx H- "xh" xy = o.
Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit que le déterminant dont les
lignes se déduisent de
(3) I 07? y\ z] ytZi ztxt xtyi |,
en donnant à l'indice t les valeurs i, 2, 3, 4; 5, 6, soit nul. Or, pour que le
déterminant (3) soit nul, il faut et il suffit qu'il y ait une même relation li-
néaire entre les éléments de ses colonnes, c'est-à-dire qu'il existe des con-
stantes X,- non toutes nulles et telles que
6 6 6 6 6 6
Y^XixI—o, I1X,-jk|=^o, 2Xj^| = o, SXi7j3j = o, Y?^iZi^i=^-i IlXf^r;jKj = o:
1 1 1 1 i 1
d'oîi l'on tire, A, A', A", B, B', B" étant six coefficients absolument arbi-
traires,
6 6 6 6 6 G
h-Y^^iX-l^ k!Y,^iy\+ hl'^\iz\-\-o.^^\iyiZi + 'i^'Yi^iZiXi^'iWY?^iXiyi= O,
1111 1 1
c'est-à-dire, précisément, la relation (2).
On voit ainsi que cette relation est nécessaire; il reste à prouver qu'elle
est suffisante : supposons par exemple Xg jz^ o et prenons pour F(a7, jk, 2) le
premier membre y(^, jK» -s) de l'équation d'une conique passant par les cinq
premiers points; la relation (2) se réduira à X8y(a-6, jKb, -Se) = O; ou, plus
simplement, y (o^e, j'e, ^e) = o; ce qui prouve que le sixième point est sur la
conique y.
<l'où l'on tire
ADDITIONS. 471
Application. — Prenons pour forme F successivement les premiers mem-
bres des équations de deux coniques passant parles quatre premiers points;
on obtient ainsi
/(a^5,r5^^3) ^ /(are.JKc, -Se) ^
Par conséquent, si f{x, y, z) =^ o, g{x, y, z) = o sont les équations de
deux, coniques, et si l'on considère sur une conique passant par les quatre
points communs aux deux premières, deux points, l'un fixe (^s./ôj-Ss) et
l'autre variable {x^y,z), on aura
f{x,y,z) ^ f{x^,yt, gg) ,
rr(^,r>-s) g{3ri,yi,z-^y
en d'autres termes, l'équation de celte conique est de la forme
f{x, y, z) ^ ^
k étant une constante.
On voit ainsi que l'équation générale des coniques, passant par les points
communs aux deux premières, est
f{x,y, -s) — f^'gix, jK, ^) = o,
où A" désigne un paramètre arbitraire, car l'équation d'une conique passant
par les points communs aux deux premières est de cette forme, et récipro-
quement: quelle que soit la valeur attribuée à A-, l'équation précédente re-
présente évidemment une conique passant par les points communs aux deux
premières.
Cette belle démonstration est due à M. Darboux.
Les considérations précédentes s'étendent tout naturellement à l'espace et
l'on démontre de la même manière ce théorème :
Pour que dix points {Xi, yt, zi, ti) soient sur une quadrique, il faut et
il sujffit qu'il existe dix constantes non toutes nulles \\, X2, ..., Xio, et
telles que, quelle que soit la forme quadratique F{x, y, z, t), on ait
10
( -i ) 2 ^' ^ ^ ^i^yh -M ^- ) = o.
1
On trouvera encore l'équation générale des quadriques passant par les
points communs à deux quadriques données ; soient en effet f(x,y, z, t) = o,
g(x.y,z,t) = o les équations de deux quadriques; considérons une qua-
472 GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
drique Q passant par l'intersection des deux premières et prenons huit points
sur cette intersection et deux autres points sur la quadrique Q; on aura
^9/(-'^9) JKg, -59, ^9) -+- Xio/(a;io, jKio, -10, «)o) = o,
'^'èg{x^, yg, Z2, tg) -h Xio^(a7io, jKio, -Zio, ^10) = o, etc.
En lisant les équations précédentes en coordonnées tangentielles, on trouve
les conditions pour que six droites d'un plan soient tangentes à une conique
ou pour que dix plans soient tangents à une quadrique.
Nouvelle démonstration du théorème de Pascal.
.Fig. 42.
Dans son Cours, M. Darboux a déduit le théorème de Mac-Laurin et Brai-
kenridge du théorème de Désargues. En modifiant la rédaction on obtient
directement le théorème relatif à l'hexa-
gone de Pascal.
Considérons l'hexagone ABCDEF in-
scrit à une conique. Soient (./î"^. 4^)
L le point de rencontre des droites AB,
DE et M celui des droites BG, EF. Appe-
lons P le point de rencontre de LM et
CD, et soit A' le point où FP rencontre
AB; il s'agit de prouver que A' coïncide
avec A.
La conique est circonscrite au quadri-
latère CDEF. Désignons par L' le point
où le côté CF de ce quadrilatère ren-
contre AB, et par K, K' ceux où les deux
autres côtés CD, EF rencontrent AB.
D'après le théorème de Désargues, les
six points K, K'; L, L'; B, A sont en in-
volution.
D'autre part, les points K, K'; L, L';
B, A' sont les points de rencontre des
côtés et des diagonales du quadrilatère CMFP et de la sécante AB; ces six
points sont donc aussi en involution, ce qui prouve que A' coïncide avec A.
Sur la définition de l'angle de deux demi-droites.
Nous avons démontré (II, 78) que, si les coordonnées de deux points A, A',
situés à une distance de l'origine O, égale à un, sont a, b, c et a', b', c', les
ADDITIONS. 473
coordonnées de rcMn-iniLi; ilc la perpendiculaire OM aux droites OA, OA',
en supposant OM = i, sont données par les formules
tsin\=z{bc' — cl/), l sin\ = z{ca'— ac'), l sinY = z{ab' — ba'),
V désij^nant l'angle AOA', et nous avons montré qu'en prenant e = -1- i le
point M est tel que tout observateur, placé les pieds en 0 et la tête en M,
verrait OA à sa gauche et OA' à sa droite en regardant l'angle AOA'.
M. G. Darboux se sert de ces équations pour introduire le principe des signes
dans la définition des angles dans l'espace.
Les points A, A', M sont sur la sphère de rayon i ayant pour centre l'ori-
gine des coordonnées, et le point M est l'un des pôles du grand cercle passant
par A et A'. On peut définir, à un multiple près de iiz, l'angle que OA' fait
avec OA, en convenant de choisir l'un des deux pôles du grand cercle AA';
soit M ce pôle. Il suffit de convenir qu'une rotation effectuée autour de OM
de gauche à droite est affectée du signe +, les rotations en sens contraire
étant affectées du signe — . S'il en est ainsi, en supposant le trièdre Oxyz
des coordonnées disposé de façon qu'une rotation positive de - autour de O5
amène Ox en Oy, les formules
/sinV = ic' — cb', /sinV=ca' — ac', l sin\ = ab' — ba',
avec
cos V = aa'-{- bb'-h ce',
définiront, à un multiple près de 271, l'angle V, en grandeur et en signe.
Soit ABC un triangle sphérique; on peut attribuer un signe à chacun des
arcs de grands cercles BG, GA, AB; cela revient à se donner les pôles A',
B', G' de ces arcs. Désignons par a7,, ^T'i, zi ; x^, yz, z^; 3^3, ^^3, Z3 les coor-
données de A, B, G, l'origine étant le centre de la sphère, et par x'^, y'^, z'^•,
^25 y'îi -s^ j ^'zi y'zi '^'i celles de A', B', G'. On aura, en vertu de ce qui pré-
cède,
a?', sinBG =^2 -33—^2.73, y'ySm'QC = ZiX^— XiZ^, z\s\x\BC =^ x^y^— y^x^
et
Xx sinB'G'=: /^ z\ — z\y'^,yi sin B'C'—z', x'^ — x'^_ z\, Zy sin B'G'= ^^'^y'-^—yi^'i,
ainsi que les formules qu'on en déduit par permutations circulaires.
En multipliant les deux membres des premières équations par xi, y\, Z\
respectivement et ajoutant, on obtient
cos AA' sinBG
^\ Ji -5j
Xi J2 -=2
^3 73 -S3
8.
On a, par suite,
cosAA' sinBG = cosBB' sinGA = cosGG' sin AB = 8.
474 GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
On trouvera de même
cosA'Â. sinB'C'= cosB'B sinG'A'= cosG'G sinA'B'= S',
et, en divisant membre à membre, on retrouve la proportion des sinus, etc.
Homologie. — Tétraèdres homologiques.
Uhojnologie est une transformation homographique, due à Poncelet, et
définie par les formules suivantes, dans lesquelles x, y, z, t et x' , y' , z\ t'
sont les coordonnées de deux points correspondants M, M' :
x' y' z' t'
X y z ax -^ by -T- cz ^ dt
On voit qu'à un point M correspond un seul point M' et réciproquement,
car les formules précédentes peuvent aussi s'écrire
37 _ JK _ -5 _ dt
x' y' z' t' — ax' — by' — cz'
Soit ABGD le tétraèdre de référence, a; = o, ^ = o, ^ = o, ^ = o étant
respectivement les équations des faces BGD, GDA, DAG, AGB. On voit que
deux points correspondants M, M' sont sur une même droite passant par le
sommet D, que l'on nomme le centre d'homologie.
Gherchons s'il y a des points qui se conservent après la transformation. Si
l'on pose
^ = -2^ = ^ = -
x' y' z' t'
on trouve
ax -\- by -^ cz -^ {d — i)« = o.
Tous les points du plan défini par l'équation précédente se correspondent
à eux-mêmes; on nomme ce plan \e, plan d' homologie.
L'homologie est définie quand on connaît le centre, le plan d'homologie et
un couple de points correspondants. En effet, soient N, N' deux points cor-
respondants et M un point quelconque; le point M' est sur la droite DM.
D'autre part, soit R le point de rencontre de la droite MN et du plan d'ho-
mologie ; à une droite correspond une droite ; donc à NR correspond la droite
N'R et, par suite. M' est le point d'intersection de DM et de N'R.
On voit ainsi que les rapports anharmoniques (DMM'Mo) et (DNN'No)
sont égaux, Mo et No étant les traces de DM et DN sur le plan d'homologie.
ADDITIONS. 47&
On peut donc définir une transformation homologique en donnant le centre,
le plan d'homologie et le rapport anharmonique (DM M'Mo).
On peut encore définir une transformation homologique en donnant quatre
couples de points correspondants. Soient, en effet, (A, A'), (B, B') (G, G'),
(D, D') les quatre couples donnés, situés sur quatre droites issues d'un
point O.
Si nous prenons le point O pour l'un des sommets du tétraèdre de réfé-
rence, on aura, pour déterminer les constantes a, b, c, d, quatre équations
telles que
, , X\
axi -r- oyi -+- czi ■+- dti = ^^ — ^ ,
ax-i -f- by<i -H czi -f- at<i = ^, — p , ... ;
X ^
le déterminant
1 ^1 y\ ^1 i\ I
est différent de zéro, si l'on suppose que les quatre points A, B, G, D
forment un tétraèdre; on pourra donc, dans cette hypothèse, déterminer
a, 6, c, d.
Application. — Si les droites passant par les sommets convenablement
associés de deux tétraèdres sont concourantes, les intersections des faces
opposées aux sommets correspondants sont dans un même plan.
En effet, si les droites A A', BB', GG', DD' passent par un même point 0,
les quatre couples (A, A'), (B, B'), (G, G'), (D, D') définissent une homo-
logie. Au plan BGD correspond le plan B'G'D'; l'intersection de ces deux
plans se correspond à elle-même et, par suite, est dans le plan d'homologie.
Il en est de même des intersections des plans GOA, G'O'A', etc. Les deux
tétraèdres sont homologiques.
Une application de la théorie des génératrices rectilignes.
Nous avons vu (363) qu'en appelant X et fx les paramètres qui définissent
les génératrices rectilignes d'une quadrique, les coordonnées homogènes d'un
point quelconque de cette quadrique s'expriment au moyen de ces paramètres
par les équations
X = a\\L ->r- b\ -h c \i. -^ d ,
y = a' \]j. -J^ b' X ^ c' \i. -i- d' ,
z = a''lii-i-b''l-+-c"ii^d',
t = a"lii-h b'" X -H c'> -f- d'".
(1)
476 GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
Réciproquement, ces équations définissent une quadrique, pourvu que le
déterminant
a h c d
a' h' c' d!
a" h" c" d!'
a" h'" c" d"
soit différent de zéro. En effet, dans cette hypothèse, le système
(2)
i a~- b {j-t-c ^[ -^ d ù r= X ,
:' oc -h b' p -;- c' Y -+- (5?' 0 =^ y,
a" a -t- 6" p -h c" Y -+- ^" 8 = ^ ,
a"'a-i-b"'^-^c"'y-^d"'o = t
admet une solution unique
a-P, ii = S, Y = R> S = Q;
P, Q, R, S étant des fonctions linéaires et homogènes de^,jK)^, t. Mais
le système (2) n'ayant qu'une seule solution, on a, en vertu des équa-
tions (i),
P = X;jL, S = X, R=fx, Q = i\
donc
PQ = RS.
Ce qui démontre la proposition.
On voit, de plus, que X et [jl sont les paramètres des génératrices recti-
lignes, car on peut écrire
P = XR, S = XQ
et
P = [jiS, R={xQ.
Ces équations définissent précisément les génératrices de la quadrique
obtenue.
On reconnaît aisément que, si l'on fait subir à chacun des paramètres X
et \j. une transformation homographique, on fera correspondre à un point
M(X, fx) de la quadrique un point M'(X', jjl') de la même surface, ces deux
points M et M' se correspondant homographiquement; ce qui revient à dire
que les coordonnées homogènes de l'un quelconque de ces points sont des
fonctions linéaires et homogènes des coordonnées de l'autre. On obtient
ainsi la transformation homographique la plus générale, qui transforme la
quadrique proposée en elle-même. Deux, génératrices de chaque système
se conserveront. Nous laissons au lecteur le soin de développer cette
question.
En remplaçant X et \x par — et — > on peut, au lieu des équations (i),
ADDITIONS. 477
( X = a X|ji -4- 6 Xv -f- c iv/ -{- d v2,
\ y = a' "k^i -•- b' Xv -t- c' [jlv -4- ti' v^,
^ ' xî = a" Xfi -H 6" Xv -^ c" p -H </"v2,
^ = a"'X[jL -f- 6"'Xv -T- c'" (Jiv -f- d'\^.
Si, d'une manière plus générale, on pose
(4) ^=/(>^, [^, V), r =/l(X, |X, V), ^ =/2(X, [a,v), «=/3(X, 1^, V),
fjfijfzffs étant des fonctions homogènes de degré /n ; ces équations défi-
nissent une surface du degré m^ au plus. On voit, en effet, que les points
communs à la surface et à une droite correspondent aux solutions d'un
système de deux équations homogènes de degré m en X, [i, v. Ces équations
définissent deux courbes planes de degré w, si l'on regarde X, |jl, v comme
des coordonnées trilinéaires ; il en résulte que si les courbes définies par les
équations / = o, /i = o, /z = o, fi = o ont p points communs, ces points
appartiendront à toute courbe dont l'équation sera de la forme
A/-^- Ai/i -4- A2/2 ■+■ A3/3 ^ o ;
mais ces points, étant fixes, ne peuvent correspondre à des points d'inter-
section de la surface et d'une droite arbitraire; le degré de la surface est
donc m^ — p. Ainsi les équations (3) définissent une quadrique, car les co-
niques, définies en coordonnées trilinéaires par les équations
aX|j.-i-6 Xv4-c [i.v-i-f/v2 = o,
a'X[jt. 4- 6'Xv -t- c'fjiv -+- <^'v2 = o, etc.,
ont en commun deux points définis par les équations X = o, v = o et jjl = o,
V = o; la surface est donc de degré 4 — 2 ou 2.
Dans le cas où «1 = 2, les équations (4) définissent une surface du qua-
trième degré, qu'on nomme sur/ace de Steiner. On vérifie aisément que
chacun de ses plans tangents la coupe suivant deux coniques ; pour démon-
trer ce théorème, il suffit de remarquer que si l'on pose v = aX4-[i[JL, ou
aura
X =
m
X2
-7- 2«
Xf.
-f-/>
l^-
y^
m'
X«
-t- 'in'
X{X
-hp'
1^^
z =
m"
X2
-+- T.n"
Xh.
-^P'
K=
t =
m"
■X2
-f- 2 n"
'X.a
-r-p"
>'
Ces équations représentent une conique, car en éliminant X^, Xijt, ^^, on a
une équation linéaire en a:, ^, ^, <; ce qui prouve que le lieu est plan, et,
en outre, un plan quelconque coupe ce lieu en deux points. Or, la section
de la surface de Steiner par un plan tangent ayant un point double, qui est
le point de contact, la courbe correspondant à cette section^ dans le système
478 GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE.
(X, 11, v), est une courbe du second degré qui a un point double, c'est-à-dire
un système de deux droites, auxquelles correspondent deux coniques, en
vertu de ce qui précède.
Étude de la cubique lieu des foyers des coniques inscrites à un
quadrilatère. — Emploi des coordonnées symétriques.
Soient x, y les coordonnées rectangulaires d'un point M. Les coordonnées
symétriques de ce point sont u = x -+- yi et v ^= x — yi. Si l'on considère
deux points A et B définis par leurs coordonnées symétriques «, b et a', b' ,
les droites isotropes menées par A et B ont pour équations u = a, v = b
et a = a', v' = b'. Ces quatre droites forment un quadrilatère complet, dont
deux sommets sont les points A, B et deux autres, deux points A', B' ayant
pour coordonnées symétriques (a, b') et (a', b). On dit que A et B forment
un couple de points associés aux points A', B'. Quand l'un de ces deux couples
est formé de deux points réels, l'autre est formé de deux points imaginaires.
Les quatre foyers d'une conique forment deux couples de points associés.
M. Darboux a tiré un très grand parti de la considération des points asso-
ciés. Nous renverrons le lecteur au livre important de l'éminent géomètre :
Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques, etc.,
2* tirage, Paris, Hermann.
En se servant des coordonnées symétriques, M. Darboux a fait une étude
approfondie de la cubique lieu des foyers des coniques inscrites à un quadri-
latère. Nous allons en indiquer rapidement les principaux résultats; leur vé-
rification sera un excellent exercice pour les élèves.
Nous avons déjà donné l'équation de cette cubique (t. II, p. 219). On
reconnaît immédiatement que le lieu passe par les sommets du quadrilatère
ABA'B' donné, et que les tangentes en A et A', par exemple, se coupent en
un point F appartenant au lieu, et, de plus, en appliquant le théorème de
Poncelet, on voit qu'il existe une conique inscrite au quadrilatère, dont un
foyer est en F et l'autre sur AA', au troisième point où celte droite rencontre
la cubique.
Voici comment M. Darboux trouve l'équation du lieu : un foyer M d'une
conique inscrite au quadrilatère est un point tel que les angles AM A' et BMB'
aient les mêmes bissectrices, A et A' étant, ainsi que B et B', deux sommets
opposés du quadrilatère. En appliquant les formules (38), (89), (4o) de
l'Ouvrage cité plus haut, on obtient immédiatement l'équation du lieu sous
la forme
(u— a)(u — a') _ (v — aj)(v — a\)
{u — b){u—b')~ {v — bi){v — b\y
les coordonnées symétriques des points A et A' étant a, «i et a', a\, et celles
de B, B' : b, b^ et b', b\.
ADDITIONS. 479
Or, si h et k désignent deux constantes arbitraires, l'équation précédente
peut s'écrire
(m — a){u — a') — h{u — b)(u — b') _ (t^ — ai)(v — a\) — /i(p — 6,)(t> — b\)
(u — a){u~a') — k{u — b){u — b') ~ {v — at){v—a\) — k{v — bi)(v — b\)'
Si l'on remarque que les coefficients de u^ et de v^ sont égaux à i — h dans
chacun des numérateurs, et à i — k dans chacun des dénominateurs, on voit
que l'équation a conservé la même forme; seulement elle correspond main-
tenant à une infinité de quadrilatères. On a obtenu ce résultat remarquable:
le lieu ne change pas quand on substitue au quadrilatère donné un quel-
conque des quadrilatères dont les couples de sommets opposés sont définis
par les équations
(u — a ){u — a') — X(m — b )(u — b' ) = o,
{v — ai) (v — a\) — l{v — bi) (v — b\) = o,
où X désigne un paramètre arbitraire. La cubique passe par les sommets de
tous ces quadrilatères et par les points qui sont associés aux couples de som-
mets opposés. D'autre part, si l'on remarque que les tangentes menées d'un
point cyclique I, par exemple aux coniques inscrites au quadrilatère A A'BB',
forment un faisceau involutif défini par les couples (lA, lA'), (IB, IB'), de
telle sorte que ce faisceau est défini par l'équation
(m — a){u — a') — ^{u — b) (u — 6') = o,
on arrive à ce résultat : il y a sur la cubique une infinité de couples de
points (11, li.') et (v,v') pouvant remplacer les couples (A, A') et (B,B"), et
en outre [i, [i', par exemple, sont deux foyers conjugués d'une certaine co-
nique inscrite au quadrilatère AA'BB'. De là une première définition du lieu :
Le lieu des points de concours des tangentes menées de B et B' aux coni-
ques ayant pour foyers A, A' coïncide avec le lieu des foyers des coniques
inscrites au quadrilatère AA'BB'.
Si l'on considère l'un des quadrilatères formé par les tangentes issues de
B et B', soient [i., \i et v, v' deux couples de sommets opposés de ce qua-
drilatère; si la conique est tangente à BB', deux côtés Bv', Bv' se confondent,
le point de rencontre \i' de ces côtés devient le point de contact de BB' avec
la conique, et Bv, B'v' deviennent les tangentes en B et B' à la cubique; on u
donc ce résultat : les tangentes en deux points conjugués de la cubique se
coupent en un point de cette cubique auquel correspond le troisième point
d'intersection de la cubique et de la droite passant par les deux premiers
points. Ce résultat se déduirait d'ailleurs de la remarque, faite au début, sur
la construction des tangentes en B et B'.
En remarquant que la droite de Newton est une direction asymptotique de
la cubique, on construit facilement l'asymptote correspondante.
Pour arriver à une nouvelle définition de la cubique, nous allons étudier
un autre lieu. On démontre bien facilement que le lieu des points de contact
48o GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — ADDITIONS.
des tangentes menées d'un point P à toutes les coniques circonscrites à un
quadrilatère ABCD est une cubique passant par les sommets de ce quadrila-
tère et par le point P, et tangente en P à la conique définie par ces cinq
points. On vérifie ensuite qu'une cubique donnée peut être considérée comme
le lieu des points de contact des tangentes menées par l'un de ses points P
aux coniques passant par les points de contact des quatre tangentes autres
que la tangente en P, qu'on peut lui mener par ce point. Nous remarquerons,
en passant, que ce mode de définition permet de démontrer ce théorème
de Mac-Laurin : Le rapport an harmonique des quatre tangentes menéex
d'un point dhme cubique à cette courbe {autres que la tangente au point
considéré) est constant.
Voici la démonstration de M. Darboux : Si l'on passe d'un point P de la
cnbique à un point P' infiniment voisin, la distance PP' étant du premier
ordre, le rapport (P'. ABCD) diffère de (P'. A'B'G'D') d'un infiniment petit
du second ordre, et si P" est un point de la conique passant par P et les
points de contact A, B, G, D, la distance PP" étant du premier ordre, P'P"
sera du second ordre, de sorte que la différence (P'.ABGD) — (P".ABGD)
sera aussi du second ordre; mais (P. ABGD) = (P". ABCD), donc enfin
(P.ABGD) — (P'. A'B'G'D') est du second ordre, ce qui démontre que
(P. ABGD) demeure invariable quand P se déplace sur la cubique. On dé-
montre encore que les points de concours des diagonales du quadrilatère
ABGD sont sur la cubique et que les tangentes en ces points et la tangente
en P se coupent en un môme point situé également sur cette courbe. Mais
revenons au premier lieu.
Parmi les coniques inscrites au quadrilatère AA'BB', il y en a une dont la
droite de Newton est un axe; soient F, F' ses foyers conjugués situés sur cet
axe. Les tangentes en F et F' à la cubique, lieu des foyers, se coupent au
point G; le troisième point de rencontre G' de la cubique avec FF' est à
l'infini; donc G est le foyer de la parabole du faisceau de coniques considéré.
Les quatre tangentes menées de G à la cubique sont GF, GF' et les droites
isotropes GI, GJ. Les coniques passant par F, F', I, J sont des cercles; donc
la cubique lieu des foyers des coniques inscrites au quadrilatère AA'BB'
est le lieu des points de contact des tangentes menées par G aux cercles
passant par F et F'.
Si F et F' sont imaginaires, les deux autres foyers, qui sont les points
associés <p et cp', sont réels; il suffira de joindre G à un poi-nt quelconque Q
de la droite de Newton FF' et de porter sur GQ, à partir de Q, des segments
QM et QM' égaux à Qç (car le produit QF.QF'= Qç.Q?') et le lieu des
points M, M' sera la cubique considérée.
NOTE
LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE,
Par M. Emile BOREL,
Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Lille.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE (>).
1. Galois (2), en montrant, l'importance qu'a en Algèbre la Théorie des
groupes de substitutions, a ouvert une voie nouvelle à la Science. C'est un
géomètre norvégien déjà illustre, M. Sophus Lie, qui, en créant sa théorie
des groupes de transformations, a introduit dans le domaine de l'Analyse et
de la Géométrie l'idée de groupe convenablement modifiée et étendue {^).
Le but de cette Note n'est pas d'exposer les idées de M. Lie; l'importance
et l'étendue du mouvement scientifique auquel elles ont donné naissance
rendraient cette tâche trop lourde, si d'ailleurs c'en était ici le lieu. Notre
but, bien plus modeste, est de nous en inspirer le plus possible dans une
étude élémentaire des transformations les plus simples de la Géométrie; c'est
pourquoi nous avons tenu à rappeler au début de cette Note les noms des
deux géomètres qui ont jusqu'ici le plus contribué à mettre en évidence l'u-
tilité de la notion de groupe.
(') Cette Note est à peu prés la reproduction de Conférences faites à la Faculté
des Sciences de Lille pendant l'hiver 1894-1895; j'ai simplement introduit les modi-
fications nécessaires pour ne pas quitter le domaine des Mathématiques spéciales.
J'avais déjà traité en partie les mômes sujets dans un Cours libre que j'ai eu l'hon-
neur de professer en i8g3 à la Faculté des Sciences de Montpellier.
(') Évariste Galois, né en 181 1, mort en 1882, étant élève à l'École Normale, a
laissé des Notes dont la publication, faite en 1846 par les soins de Liouvillc, a eu la
plus grande influence sur l'évolution de la pensée mathématique.
(') On lira, avec le plus grand intérêt, dans le Livre du Centenaire de l'École
Normale (Hachette et C"), quelques pages de M. Sophus Lie sur V Influence de Galois
sur le développement des Mathématiques.
NiKWENQLOWSKi. — G. an., III. 3ï
482 NOIK
Le nombre et l'importance des travaux faits dans notre siècle sur les
transformations en Géométrie ne nous permet pas en effet d'en seulement
esquisser un historique un peu complet. Contentons-nous de citer les noms,
de Poncelet, Cliasles, Laguerre, Halphen, Darboux en France; de PliJcker,
Mobius et Klein en Allemagne, de Cayley en Angleterre, de Cremona en
Italie, pour nous borner à ceux dont les travaux se rattachent le plus direc-
tement aux sujets ici traités.
Nous tenons cependant à faire une remarque importante; nous venons de
dire que, dans l'exposition qui va suivre, nous nous inspirerions le plus pos-
sible des idées et des méthodes de M. Lie; il serait regrettable que ce pro-
cédé d'exposition conduisît le lecteur à méconnaître l'importance des travaux
des autres illustres géomètres dont nous venons de citer les noms. En réalité,
ce sont eux qui ont trouvé à peu près tout ce qui est essentiel dans les théories
élémentaires que nous exposons ici; ils ont le plus souvent appliqué aux cas
particuliers les plus intéressants les méthodes générales de la théorie des
groupes de transformations avant que ces méthodes aient été systématique-
ment exposées par M. Lie. Parmi les exemples les plus caractéristiques de ce
fait, des plus intéressants au point de vue de l'historique du développement
de la pensée, nous signalerons les recherches de M. Darboux sur l'inversion
{voir plus loin, notamment n° 20) et celles d'Halphen sur les invariants dif-
férentiels qu'Ampère avait déjà considérés dans des cas particuliers.
Nous n'insisterons pas davantage sur ces considérations historiques; dans
les courts renseignements bibliographiques que nous donnerons parfois en
passant, nous aurons uniquement en A'ue de signaler à nos lecteurs des
Ouvrages pouvant leur être utiles, et nullement la prétention d'être complet.
Enfin nous répétons une dernière fois que, par nos lecteurs, nous entendons
essentiellement des élèves de Mathématiques spéciales; la modestie de notre
but est seule une excuse suffisante aux grandes lacunes de cette Note; nous
ne prétendons pas apprendre grand'chose aux jeunes gens qui nous liront,
mais seulement leur faire connaître l'existence d'un vaste champ de belles
connaissances et leur donner le désir de l'explorer.
I. — Généralités sur les transformations.
2. Transformer une figure, c'est la remplacer par une autre figure qui lui
corresponde suivant une loi déterminée. Si cette loi est convenablement choi-
sie, il existe entre les deux figures des rapports simples qui permettent par-
fois d'en découvrir des propriétés nouvelles. Un exemple bien connu de
transformations nous est fourni par les divers systèmes de projections grâce
auxquels les géographes représentent sur un plan la surface de la Terre. Ces
transformations ont ce caractère spécial d'être seulement définies pour une
figure particulière (la Terre supposée sphérique) qui est transformée en un
plan ou en une portion de plan, suivant une certaine loi. C'est à ce point
de vue qu'on a d'abord considéré une de ces projections les plus usitées : la
Sl]R LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 483
projection stéréographique; on a remarqué ensuite qu'on pouvait la regarder
comme cas particulier d'une transformation plus générale, l'inversion, la-
quelle s'applique à tous les points de l'espace. Cette considération permet
de démontrer plus simplement bien des propriétés de la projection stéréo-
graphique.
Nous sommes ainsi amené à distinguer deux grandes classes de transfor-
mations : 1° celles qui sont définies seulement pour une surface ou pour une-
courbe : telle la projection de Mercalor; nous les laisserons de côté (*);
>° les transformations définies pour tout l'espace, pour tout le plan ou pour
toute la droite (suivant que l'on fait de la Géométrie à trois, deux, ou une
dimension) et que nous considérerons, par suite, non comme des transfor-
mations d'une figure particulière, mais comme des transformations de l'es-
pace {du plan ou de la droite) considéré dans son ensemble. Pour arriver
à cette conception d'une transformation de l'espace, grâce à laquelle sont
transformées les diverses figures sises dans cet espace, il est nécessaire de
regarder ces figures comme formées d'éléments infiniment petits dont l'en-
semble constitue l'espace entier et sur lesquels porte la transformation. Le
point de vue le plus habituel et celui auquel nous nous placerons tout d'a-
bord consiste à regarder l'espace comme formé de points qui, associés suivant
des lois déterminées, engendrent les figures. Dès lors, une transformation de
l'espace est une transformation de tous les points de cet espace et la trans-
formée d'une figure F est la figure formée des points transformés des points
de F. Les transformations ainsi définies sont dites transformations ponc-
tuelles; nous les étudierons d'abord et verrons ensuite comment on peut
arriver à concevoir des transformations plus générales.
3. Avant de passer à l'étude de transformations particulières, il est indis-
pensable de présenter quelques remarques générales.
Pour la commodité du langage, nous désignerons souvent une transforma-
tion par une seule lettre, par exemple T; si une figure F' est obtenue en ap-
pliquant à une figure F la transformation T, nous dirons que F' est la trans-
formée de F par T et nous écrirons
F'=FT.
Soient S une autre transformation, et F" la transformée de F' par S; on a
F" = F'S =(FT)S.
La figure F" est déterminée quand on donne F; elle s'en déduit par une
certaine transformation que nous conviendrons d'appeler jororfaiV rfe T/jarS
(') Les plus intéressantes parmi ces transformations sont les transformations bi-
rationnelles de courbe à courbe ou de surface à surface, qui jouent le plus grand
rôle dans la théorie des fonctions algébriques. Le problème si important en Analyse
de la déformation des surfaces se rattache aussi à ce genre de transformations.
484 NOTE
et de désigner par TS. Le symbole TS est ainsi défini par l'égalité
(i) (FT)S = F(TS).
Nous vérifierons plus tard sur des exemples que l'on n'a pas, en général,
TS = ST, c'est-à-dire que la multiplication des transformations n'est pas
comrnutatwe. Il est facile de voir qu'elle est associative, c'est-à-dire que
l'on a
(TS)U = T(SU);
on peut alors désigner chacun de ces produits par TSU. En effet, soit F'" la
transformée de F" par U; on a, en appliquant deux fois la définition (i),
F'" = F"U = (F' S) U = F'(SU) - (FT)( SU) = F[T(SU)].
D'autre part, d'après la même définition,
F'" = F"U = [F(TS)] U = F[(TS)U].
Les deux transformations T(SU) et (TS)U, appliquées à une même figure
quelconque F donnant la même figure F'", sont identiques. c. Q. F. d.
4. Si F' est la transformée de F par T, nous désignerons par T-* la trans-
formation qui remplace F' par F; par définition, les égalités
F'=FT, F = F'T-i
sont équivalentes; la transformation T~"i est dite la transformation inverse
de T.
Considérons, dans un espace E, une figure F et sa transformée F' par une
transformation S. Appliquons à l'espace E une transformation T qui rem-
place F et F' respectivement par cp et «p'; la substitution a qui remplace o
par cp'est dite la transformée de S par T. Cherchons son expression symbo-
lique au moyen de S et de T. Pour passer de o à <p', on peut passer de cp à F,
ce qui exige la transformation T-i, puis de F à F' à l'aide de S, puis de F' à
9' à l'aide de T; on a donc
a = T-iST.
On peut remarquer qu'il est possible démultiplier les deux membres d'une
telle égalité symbolique par une même transformation à condition de faire
les deux multiplications à droite, ou toutes deux à gauche. On a d'ailleurs
TT-i = T-iT = i,
en désignant par i la transformation identique, c'est-à-dire la transforma-
tion qui remplace chaque figure par elle-même ('). On a donc
S = TaT-i,
(' ) On désigne une telle transformation par i parce que ce symbole peut être
supprimé dans un produit.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 485
c'est-à-dire que S est la transformée de a par la transformation T-* inverse
de T. Nous aurions pu obtenir ce résultat directement en observant que T-*
remplace ^ et ç' respectivement par F et F'.
5, On dit qu'un ensemble de transformations forme un groupe lorsque
le produit de deux transformations quelconques de l'ensemble appar-
tient à l'ensemble. Nous supposerons toujours de plus, quoique cette hypo-
thèse ne soit pas indispensable, qu'un groupe renferme les transformations
inverses de toutes les transformations qui y figurent. Il en résulte qu'il
existe toujours une transformation d'un groupe qui, multipliée par une
transformation quelconque S du groupe, en reproduit une transformation éga-
lement quelconque T; c'est la transformation S-* T ou la transformation TS~*
qui appartiennent chacune au groupe, puisque T et S~* lui appartiennent.
Il est clair que l'ensemble des transformations qui laissent invariable un
élément donné forme un groupe; car le produit de deux de ces transforma-
tions laisse aussi cet élément invariable et appartient par suite à l'ensemble.
Il en est de même pour la transformation inverse d'une transformation de l'en-
semble. L'élément ainsi invariable est dit un invariant du groupe; nous au-
rons à revenir sur cette définition pour l'éclaircir par des exemples.
Nous terminons ici ces généralités, peut-être un peu abstraites; on pourra
utilement les revoir et les mieux comprendre après avoir achevé la lecture
de la Note.
II. — Transformations homographiques.
Avant d'étudier, en général, les transformations ponctuelles, nous allons en
approfondir un cas particulier des plus importants, celui des transformations
homographiques, que nous considérerons successivement sur la droite, dans
le plan et dans l'espace.
Transformations de la droite.
6. Nous fixerons les positions d'un point M sur une droite par deux coor-
données homogènes Xi et x^, proportionnelles aux distances de M à deux
points fixes Ai et A2 de la droite, appelés points fondamentaux. Nous po-
serons
pa7i=a|.MAi, pj72 = 32.^1 A2;
p est un facteur arbitraire, a, et 7.% des facteurs déterminés appelés para-
mètres de référence ; les coordonnées sont normales si ai = «j.
X\
Au lieu de donner Xi et x^^ on peut donner leur rapport — = x, qui ne dé-
x^
pend pas de l'arbitraire p.
486 NOTE
On appelle transformation homo graphique celle qui est définie par une
relation de la forme
, ax-\-h j 7 X
X = > j ad — oc ^ o,
ex -\- d
ou, ce qui revient au même, par les deux relations
x\ = axi ■+■ bxi,
x'^ = cxi -H dxi.
L'ensemble des transformations homographiques forme un groupe, car il
est clair qu'en effectuant successivement deux transformations homogra-
phiques on obtient une transformation homographique. Ce groupe est dit à
trois paramètres, car l'ensemble des transformations qui le composent dépend
de trois paramètres arbitraires, à savoir les rapports a'.b'.c'.d. Nous l'appel-
lerons souvent, pour abréger, groupe projectif.
On voit aisément que de l'équation
/c\ ' ax-k-h
on déduit, a, [3, y» "^ étant des nombres quelconques,
a .r ' -f- 8 /??. x -\- n
(l) ; ^ = 5
Y 37-1-0 pX -\- CJ
et que, si ao — ^y n'est pas nul, il en est de même de mq — np. Il en résulte
immédiatement qu au point y = correspond Je point y — — - et au
point -S = le point s'= ; d'ailleurs, j^ et z sont différents %\ y' tl z'
le sont, et réciproquement.
L'équation (i) peut dés lors s'écrire, en posant A- = — ij
X — Z X — z
Nous avons supposé a, p, y» S assujettis à la seule condition que ao — Py
ne soit pas nul ; donc /' et z' sont les coordonnées de deux points quelconques
distincts, et, par suite, y, y' et z, z' sont les coordonnées de deux couples
quelconques de points correspondants. Donc, l'équation (2) a lieu sous
cette seule condition; la constante k dépend du choix des deux couples.
Il est aisé de la déterminer, si l'on connaît un troisième couple t, t' de points
correspondants; on doit avoir
t' — z' t — 3'
on en déduit la valeur de k\ l'équation de la transformation homographique
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. ^87
peut alors être mise sous la forme
X — y t — y x' — y' ^ t' — y'
X — z' t — z ~ x' — z' ' t' — z'
Sous cette forme, elle est susceptible d'une interprétation géométrique très
simple : elle exprime que le rapport anharmonique de quatre points quel-
conques est égal au rapport anharmonique des quatre points transformés.
Nous voyons ainsi que, pour déterminer une transformation homogra-
phique, il est nécessaire et suffisant de donner trois couples de points
correspondants; il existe toujours une transformation ho mo graphique
transformant trois points, distincts, donnés, en trois autres points, égale-
ment distincts, choisis arbitrairement.
7. Nous appellerons invariants d'une figure F par rapport à un groupe
de transformations ponctuelles une fonction des coordonnées des points
de F qui a la même valeur pour la figure F et pour les diverses figures
qui s'en déduisent par les transformations du groupe. Il est clair
que si I, I', ... sont des invariants, toute fonction de I, I', ... sera aussi un
invariant. Nous appellerons système d'invariants fondamentaux de F un
ensemble d'invariants distincts tels que tous les invariants s'expriment au
moyen de ceux-là.
Nous allons rechercher un système d'invariants fondamentaux, par rapport
au groupe projectif, de la figure F formée de n points en ligne droite. Je dis
qu'un tel système est donné par les n — 3 rapports anharmoniques de « — 3
de ces points x,,, x^, . . ,, x,i avec les trois autres Xx, arj, x^. Il est bien clair
d'abord que ces rapports anharmoniques sont des invariants; car si x\,
x'^, . . . , x'„ sont les points transformés de a?i, x^, ...,x,i par une transfor-
mation homographique quelconque, on a, par exemple.
**• i. «27 4j "^ 'A ~~* '■^ 9 Oui^ *^2 ^3 ^2
Je dis maintenant que tout invariant s'exprime au moyen de ceux-là; soit
f{OCi, Xi, . . ., x,i)
un invariant; on a, par hypothèse,
(1) f{0Ci, Xi, ..., a?„)—f{x\, x'j, . ..,Xn).
Posons
{Xi,Xi,X3,.T!,) = p^, (Xi,Xi,X3,Xi) = p5, ..., {cCx,Xi,X3,Xn) = p„;
on aura aussi
(x\, x'i, x\, a?;) = p4, . . ., {x\, x\, rr'3, x'n) — p„.
Si nous tirons de ces relations x^, x-^. . . . , x n', sc\, . . . , x'^ et si nous por-
488 NOTE
tons ces valeurs dans l'expression de l'invariant
y ( Xi, x^, . . . , Xn);
nous obtenons
f(xu Xi, . . .,x,i)== F(a7i,a72, X3, p^, ..., p„),
J {x i , X 2 , ••., x^) = r {x^, X^, X^, P'^, ..., pnj-
Je dis que F ne dépend pas de xi, x^, x^; en effet, on peut trouver une
transformation homographique qui donne à Xi, X2, x^ des valeurs constantes
quelconques a, b, c; et l'on a, par hypothèse,
f(xi,X2, ...,Xn) = F(XiXi, X3, p4, ..., p„) = F(a, b,c, pi, ..., p„);
mais F (a, 6, c, p4, . . ., p,i) est une fonction o(p4, . . ., p„), puisque a, 6, c
sont des constantes; on a donc
f{Xi,Xi, ...,X„) = o(p!„ ..., pn), C.Q.F.D.
En particulier, un système de trois points n'a pas d'invariant; un système
de quatre points a un seul invariant fondamental : le rapport anharmonique
des quatre points.
8. Nous avons ainsi complètement défini les invariants d'un système fini
quelconque de points; mais on peut considérer aussi un système continu de
points : par exemple, les positions successives d'un mobile qui parcourt la
droite suivant une loi donnée; x est alors une fonction d'une variable indé-
pendante t (qu'on peut supposer représenter le temps). Si l'on fait la trans-
formation
, . ax-^b
y sera aussi une fonction de t, et il est aisé de constater qu'il y a des fonc-
tions de j' et de ses dérivées qui sont égales aux fonctions correspondantes
de X et de ses dérivées. De telles fonctions sont dites invariants différen-
tiels du gronpe projectif. En désignant les dérivées par des accents, la rela-
tion (i) donne
, (arf — bc)x'
^ ~ (cx^dy '
d'où
'x'
^ ad — bc \y
(7)"
y —y
\/ad — bc \y'J y'^
SUE LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. ^Si)
Knfin, prenant la dérivée logarithmique des deux membres,
a:
I
\y x' )
_ 2J
y
- -4
X y —
y
X
x'
x"y —
y
x'
■î\x y
)=
x'"
x'
X
_ y\
y
y
x'"
x'
1\X/
7'
—
m-
et enfin
Chacun des deux, membres de cette égalité est V invariant différentiel le plus
simple du groupe projectif ; il joue un grand rôle dans d'importantes ques-
tions d'Analyse.
Il était bien clair qu'en différentiant plusieurs fois l'équation (i) on devait
finir par avoir assez d'équations pour éliminer les constantes a : 6 : c : c? et,
par suite, obtenir une relation où ne figurent que x^ y et leurs dérivées. Mais
ce qui est remarquable, c'est que, grâce au fait que l'ensemble des trans-
formations (i) forme un groupe, cette relation entre x, y et leurs
dérivées peut être écrite sous une forme telle que, dans le premier
membre, ne figurent que x et ses dérivées et, dans le second membre,
que y et ses dérivées.
Nous devons nous contenter de signaler sans démonstration ce fait impor-
tant, ainsi que le suivant :
Tous les invariants différentiels du groupe projectif s'obtiennent en
dérivant indéfiniment, par rapport à t, l'invariant précédent, ou en
combinant entre eux les divers résultats ainsi obtenus.
Transformations du plan.
9. Dans le plan, en désignant par Xi, x^, X3 les coordonnées trilinéaires
(t. I, n° 171), les formules de la transformation homographique sont
I x\ = axi -+- bx-i -4- cx^,
(i) ' rr'j = a' Xx -4- b' x-i -4- c'a^n, A —
( x'^ = a" Xi -T- b"xi -4- c" j-3,
a
b
c
a'
b'
c
a"
b"
c"
^o.
Ces transformations dépendent de huit constantes, les rapports des neuf
quantités a, b, ..., c". Elles engendrent un groupe à huit paramètres, le
groupe projectif. En posant Xi'.Xi'.x^— x'.y'. i , les équations de la transfor-
mation peuvent s'écrire
, ax -¥- by -4- c
^ ^ a'x-^-Oy-hc"'
, a' X -h b' y -t- c'
' "" a'x -¥- b"y -¥■ c" '
490 NOTE
nous emploierons indifféremment, suivant les cas, l'une ou l'autre de ces
notations.
La transformation homographique remplace des points en ligne droite par
des points en ligne droile ; on peut donc dire qu'elle remplace des droites
par des droites; soient
UiX^ -+- u^x^^ u^x^— o
l'équation d'une droite et
l'équation de la droite transformée. En supposant les u multipliés par un fac-
teur convenable, on doit avoir identiquement
Ui Xi -h U<iX-i -+- llzX-i = u\ x\ -+- u\ x\ + Jt'j x'.^ .
Remplaçant les x' par leurs valeurs tirées des formules de transformations
et égalant les coefficients de Xi, x^, x^ dans les deux membres, on obtient les
formules
( i<i — a u\ -H a' «2 -h a" ii\ ,
( 2 ) l U2=: bu\ -h b' «2 -+- b" u'^ ,
[ Us— C u\ H- C' «2 + C" «3 ,
qui font connaître comment se transforment les coordonnées des droites. On
peut les résoudre par rapport à u\,u'^,u'^', en supprimant le facteur A,
puisque les rapports seuls des u' importent, on obtient
u\ = Amj -!- Bu2 -+- Gui,
«2 = A' ui -h B' Ui -T- C Us,
Mj = A."Ui-+- B" U2 -+- C" «3 .
On aurait de même
Xi = A x'i -+- A'x'^ ■+■ A"x'.^ ,
X2 = B x\ -h B' x'^ -h B" x'^ ,
Xs= Cx\-i- Cx'^-h G"x'.^,
en désignant les mineurs de A relatifs à ses divers éléments par les grandes
lettres correspondantes.
La composition de ces divers systèmes de formules est remarquable et inté-
ressante. Ajoutons-y les remarques suivantes. Soit, identiquement, en vertu
de (i),
f{Xi,X2,X3)=F(x\,X:^,x'^),
on a
df _ dF dx\ dF dx\ dF dx'-^
dxi ôx\ dxi dx'2 dxi dx\ dxi
àF , dF „ dF
= a -— T- -f- a -— r -t- « t-t'
ox^ ox^ ox.^
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 49'
. r àf df df ,,, . , c)F d¥ dV , .
cest-a-diic que -i—t -7=—» -r- se déduisent de -7—7» -r—n t—f P»'' <^'es for-
oxx 0x2 0x3 OXi dx^ ox'^ '^
mules semblables aux formules (2) donnant «f, Ui, «3 en fonction de u\,
«j, «3 ('). Si, empruntant une locution à la théorie des formes algébriques,
nous dénommons les x variables covariantes et les u variables contrava-
riantes, nous pourrons dire que les dérivées partielles d'une fonction, par
rapport aux variables covariantes, sont transformées comme les variables
conlravariantes. La réciproque est également vraie.
10. On appelle sous-groupe d'un f:^roupe donné un groupe comprenant une
partie des transformations du groupe donné. Il est clair, par exemple, que
celles des transformations du groupe projectif dans lesquelles les paramètres
ont des valeurs rationnelles en forment un sous-groupe. Mais un tel sous-groupe
ne peut être représenté explicitement par des équations renfermant des para-
mètres arbitraires; nous exclurons complètement de nos considérations les
groupes de ce genre, quelle que puisse être leur importance dans les recher-
ches algébriques et arithmétiques. Mais il est facile d'indiquer d'autres sous-
groupes du groupe projectif. Par exemple, il est manifeste que les transfor-
mations qui laissent invariante une droite donnée forment un groupe;
supposons les coordonnées choisies de telle sorte que cette droite soit 373 = 0;
les équations de ce groupe seront
x\ = axi -r- bx-i -f- CX3,
x\ = a! Xi-\- b' x-i-^ c'xs,
x'-i = c"x^.
Puisque c"^o, on peut supposer 0"=! et écrire, en changeant les nota-
tions,
x' = ax -f- by -+- e,
y' = a' X -f- b' y -+- c'.
Ce sous-groupe, que nous appellerons groupe linéaire général, est à six
paramètres.
Désignons par la lettre L, avec un indice quelconque, une transformation
de ce groupe, et par P une transformation déterminée du groupe projectif.
Je dis que les transformations de la forme P-^LP forment un groupe, qui
est précisément le groupe laissant invariante la droite D transformée de
a?3=o par la transformation P. Il est clair en effet que la transformation
P-'LP laisse invariante la droite D, car la transformation P-' remplace D
(') Ce fait analytique correspond à celle propriété géométrique : la transforma-
tion homographique remplace la tangente à une courbe par la tangente à la
courbe transformée. Par suite, elle remplace deux courbes tangentes par deux
courbes tangentes; nous verrons que cette propriété appartient à toutes les trans-
formations ponctuelles.
492 NOTE
par>3= o, L laisse invariante 373 = o et enfin P la remplace par D. Inverse-
ment si S laisse invariante D, par le même raisonnement on voit que PSP~*
laisse invariante 373= o; on a donc
PSP-i = L,
et par suite
S = P-iL,P.
Donc l'ensemble des transformations P-^LP est identique avec l'ensemble
des transformations laissant invariante D, ensemble qui forme manifestement
un groupe.
On peut voir autrement que les transformations P-'LP forment un groupe
en même temps que les transformations L; on a en effet
(P->L,P)(P-iL/,P) = P-iL,(P-*P)LaP = P-'(L.La)P = P-»LyP,
si LjL/^= Ly. Cette démonstration montre en outre qu'on peut faire corres-
pondre deux à deux les transformations de ces deux groupes, de manière que
les produits de transformations correspondantes soient deux transformations
correspondantes. Deux tels groupes sont dits isomorphes. De plus le groupe
P-iLP est dit transformé du groupe L par la transformation P, et dans
le cas oîi le groupe L est un sous-groupe d'un groupe G auquel appartient
P, les sous-groupes L et P-" LP sont dits homologues dans G. Lorsque tous
les sous-groupes homologues dans G à un sous-groupe L de G sont iden-
tiques à L, L est dit sous-groupe invariant de G. Le groupe projectif n'a pas
de sous-groupe invariant; le groupe linéaire L, par contre, en possède un.
Pour nous en rendre compte remarquons que les deux transformations
(S) ■
> y' = a'x -\- b' y -\- c' ,
et
x" = aix' -+■ biy' 4- Cy,
y" = a\x'-^b\y'^c\,
effectuées successivement, donnent une transformation de la forme
et que l'on a
X = nx -+■ [j/ -4- Y,
t^' — pa' = {ab' — ba) («1 b\ — by a\ ).
D'après cela, appelant ab' — 6a' déterminant de la transformation (S),
considérons celles des transformations du groupe L dont le déterminant est
égal à 4-1; elles forment visiblement un sous-groupe 2 (à cinq paramètres) du
groupe L; car le produit de deux d'entre elles a encore un déterminant égal
à -hi; de plus, si S est l'une d'elles, et L une transformation quelconque du
groupe L, la transformation L-' SL a un déterminant égal à H-i, car le dé-
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 493
terminant de L-i est l'inverse du déterminant de L puisque leur produit
L-*Lest la transformation identique
a?' = ar, y' = y
de déterminant -h i.
Le sous-groupe i, formé des substitutions de L de déterminant -+-1, est
<lonc invariant dans L; c'est aussi un sous-groupe de G, mais il n'est pas in-
variant dans G. En considérant les transformations de déterminant -i- i et — i,
on obtiendrait un sous-groupe invariant de L d'une nature particulière,
analogue au groupe Y dont il sera question tout à l'heure.
On peut expliquer par la Géométrie les résultats précédents; l'effet d'une
transformation de L est, comme on le voit par la formule donnant l'aire d'un
triangle, de multiplier les aires par ab' — ba'.
Si ab' — ba' =: i, les aires restent invariables; les transformations satisfai-
sant à cette condition forment donc un groupe.
M. Un sous-groupe des plus intéressants de L et par suite de G est le
f^roupe des mouvements que nous désignerons par F. Supposons les axes rec-
tangulaires; chacune des deux transformations
( a7' = arcoso — ysino-f-a,
(0 ' . ^ . '
^ y' — X sincp -hy cos© -i- b,
( ar' = 37 coscp -f- y sino H- a,
(^ y = X sinç — y coscp -t- b
remplace manifestement une figure par une figure égale, avec cette diffé-
rence que la transformation (i) donne une figure qui peut s'obtenir en faisant
simplement glisser la première sur son plan, tandis que la transformation (2)
exige un retournement. L'enseAble Fi des transformations (i) forme un
groupe (à trois paramètres) comme la Géométrie et le calcul le montrent ai-
sément. L'ensemble Fj des transformations (2) ne forme pas un groupe; il
est, en effet, aisé de voir que le produit de deux transformations F2 est une
transformation Fj. Mais l'ensemble Fj -h r2 où F forme un groupe, dit groupe
complexe, parce qu'il offre cette curieuse particularité de ne pouvoir être
représenté par un seul système d'équations, mais seulement par l'ensemble
des systèmes (i) et (2). C'est le groupe des mouvements; nous allons dire
un mot de ses invariants, ne pouvant, sans excéder les limites que nous nous
sommes tracées, parler des invariants du groupe projectif général.
Les transformations de F remplacent toute figure par une figure égale,
mais située différemment; ses invariants sont donc évidemment les fonctions
des coordonnées dont la valeur ne dépend que de Xa Jigure elle-même et non
de sa situation dans le plan ou, ce qui revient au même, du choix des axes
rectangulaires. La plus simple et en même temps la plus importante de ces
fonctions est le carré de la distance de deux points
{Xi-XiY + iyi — yiY.
494 NOTE
Il est évident géométriquement que cette expression est invariante lorsqu'on
transforme respectivement xi, yi ; x.2, y<^. par une même transformation de F.
La Géométrie nous montre de plus que l'invariance de cette expression ca-
ractérise ce groupe F, car deux figures, dans lesquelles toutes les distances
sont égales, sont évidemment égales, comme pouvant être décomposées en
triangles égaux. Il en résulte qu'on pourrait de la connaissance de cet invariant
déduire par le calcul tous les autres invariants de F; nous nous contenterons
de cette indication, qu'il serait trop long de développer et rechercherons di-
rectement les invariants différentiels de F. Nous pouvons, soit supposer x
Ql y fonctions d'une même variable /, soit regarder^ comme fonction de x]
nous nous en tiendrons à ce dernier point de vue, laissant le premier à dé-
velopper à nos lecteurs; de plus, pour plus de netteté, nous nous borne-
rons à la considération des transformations de Fj, que nous écrirons
X = X. cos <y — Y sin cp -1- a,
y = X sincp -I- Y coscp -\- b,
réservant les accents pour indiquer les dérivées respectives de _^ et Y par
rapport à x et X. On a les relations, évidentes par la Géométrie et aisément
vérifiables par le calcul,
dx^-hdy^ = {i-hy^)dx^ = dX^+dY^ = (i-hY'^)dX\
arc tang^y' = arc tangY'-h o ;
la seconde relation donne, en tenant compte de la première,
d , I d ,„\ dX
ine V = -
^^arctangy=^^arctangY'j^,
y" Y- /TTy^
i-+-y2 n-Y'^v i + Y'2'
y» Y"
(,_(_y2)l (i_J_Y'2)2
Nous obtenons ainsi l'invariant différentiel le plus simple du groupe Fi ; il
est du second ordre; sa propriété d'invariance est d'ailleurs évidente, si l'on
se reporte à sa signification géométrique; on sait, en effet (t. II, § 23) qu'il
n'est autre chose que la courbure de la courbe donnée. On obtiendra d'autres
invariants en dérivant de nouveau par rapport à iP et X les deux membres de
. , ., , • I . 1- dX , .
la dernière équation et en multipliant par -y—; on peut écrire
I d_ r y 1 ^ I _d_ r y- i
/, +y2 dx [^^ _^^,^^|J /i + Y'2 ^^ L(i + Y'2)tJ *
En posant
ds = \/i-^y^dx, ^S = y/i -H Y'2(/X,
SUR LES TRANSFORMATIONS BN GÉOMÉTRIE.
on peut dire que le nouvel invariant
495
/i
y
~i dx
„J ds\\\)
s'obtient en dérivant le préeédent par rapport à s. On démontrerait aisément
([ue tous les invariants difl'érentiels de Fj s'expriment au moyen du rayon de
courbure R et de ses dérivées par rapport à l'arc s\ il est d'ailleurs évident
^géométriquement que ces diverses expressions sont des invariants de Fj puis-
qu'elles ne dépendent que de la courbe donnée et non de sa situation dans le
plan.
Pour une conique, il est clair que l'on peut prendre comme invariants fon-
damentaux les carrés des longueurs des demi-axes ou de leurs inverses, ou
mieux leur somme et leur produit, qui sont des fonctions rationnelles des
coefficients. En adoptant les notations habituelles, les invariants d'une co-
nique par rapport au groupe Fi sont, en axes rectangulaires.
(A— G)S
A2
La considération des invariants du groupe Fi est le fondement des im-
portantes recherches de M. Lie sur les hypothèses fondamentales de la Géo-
inotrie.
Transformations de l'espace.
12. Nous bornerons là pour le moment nos remarques sur le groupe pro-
jectif dans le plan; nous y reviendrons et en signalerons de nouveaux sous-
Liroupes en le considérant à un autre point de vue; mais, auparavant, nous
allons dire quelques mots du groupe projectif dans l'espace; c'est un groupe
à quinze paramètres, formé des transformations (homographiques) représen-
tées par les formules générales
x\ = aXi -t- bXi -+- cx-i -r- dxi,
x'^ — a' Xi -\- b'xi -+- c'Xi -t- d'xif,
.-r, = a'xi-i- b"Xi -f- c"x3 -h d"xi,,
x\ = a" Xi -+- b'" Xi H- c"'xz -i- d"'xi„
A =
b
b'
b"
c d
c' d'
c" d"
7^0.
En posant Xi'.Xi'.Xz'.Xt,=^x'.y'.z'.\^ on peut les écrire sous la forme
_ ax -\- by -^cz -\- d
o!"x^b"'y-^c"'z-^d"
a^i, ar2, Xz, x,, désignent des coordonnées tétraédriques quelconques. On for-
merait, de même que dans la Géométrie à deux dimensions pour la droite,
496 NOTE
les équations de transformation des coordonnées d'un plan dont nous écrirons
l'équation sous l'une des deux formes
uiXi -+- «2^2 •+■ ^3^3 + «4374 = G,
UX -f- Vf -+- WZ -\- i =0.
On a, par exemple,
et des équations analogues.
Supposons, d'autre part, qu'en vertu des formules de la transformation on
ait identiquement
/(^i,^2,^3,a?4) = ¥{x\,x'^,x'.i,xl);
on en conclut
àf àY , dY „ d¥ ,„ d¥
r~ = ^ T-r -+- « T-r + a -T-T H- a'" -r— 7-;
oxi oxi ax.2 ox.^ dx\
c'est-à-dire que les dérivées partielles d'une fonction des variables cova-
riantes sont transformées comme variables contravariantes ; la réciproque
est également vraie.
Pour faire une application de ce principe, prenons la formule qui donne en
axes rectangulaires le cosinus de l'angle de deux surfaces
On a
en posant
cosV =
AfJ)is.s)
^J'^ ' dx dx dy dy âz dz
Supposons que l'on effectue une transformation homographique quel-
conque; il s'agit de savoir ce que devient l'expression de cosV. Il nous suffit
pour cela de rechercher ce que devient l'expression
car, en vertu des propriétés des formes quadratiques, on saura facilement
alors ce que devient l'expression
dans laquelle u, v, w, U, V, W sont les coordonnées de deux plans.
Or l'équation
«2-4- (;2_|- (.pi = o
représente le cercle imaginaire à l'infini; ce cercle devient une conique qui a
une équation de la forme
cp(ai, Ui, «3, Ui) = 0,
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE,
et l'on a évidemment
«2-+- Ç.2-+- (p2 = Xç(M|, U-x, «3, M4);
on en conclut immédiatement qu'en posant
fi^^y^ il) = F {Xi,Xi, 373, 374),
on a
\(JvF/ Voix/ V^^^ / \àxi 0x2 OXi Oxi,
df dg , df dg , df d. _^_
dxi
497
_ l /oF do
dx dx ' dy (Jy ' ùz dz a | Ox^ dG
H-.
, . . ào , , , . , . ,, , <^G ,
en désignant par — ^ la dérivée partielle par rapport a , — de
dxi
/dG dG dG dG\
On a donc
cosV =
' \dx dx /
iM
"^[dx) "^[dx)
en posant
Cp(X) = Cp(Xi,X2,X3, X4),
,CXiY)=i(x,i^....).
Nous indiquons à la fin du paragraphe comment on peut se servir de cette
formule en considérant les transformations homographiques comme des chan-
gements de coordonnées.
13. Disons maintenant quelques mots des sous-groupes du groupe pro-
jectif.
Le plus simple est le groupe linéaire général; c'est un groupe à douze pa-
ramètres, formé des transformations
x' = ax -h by -\- cz -ir d,
y = a'x-¥-b'y-\-c' z-^-d"^
z' =a"x-v- h" y 4- c" ^ -f- d\
a h c \
a! b' c' ,
a" b" c"
qui laissent invariant le plan 3:4= 0. Ce groupe admet comme sous-grouj>e
invariant le groupe formé des transformations pour lesquelles A=±i;on
pourrait répéter ici pour les volumes, en supposant les coordonnées carlé-
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 32
^gS NOTE
siennes, ce que nous avons dit dans le plan pour les surfaces. Ce groupe ad-
met des sous-groupes homologues auxquels on peut appliquer ce qui a été
dit dans le cas de deux variables.
Enfin, le groupe des mouvements, en coordonnées rectangulaires, est formé
des transformations du groupe linéaire pour lesquelles chaque élément du
déterminant A est égal au mineur correspondant. Ces transformations dépen-
dent de six paramètres; les a, b, c, a', b' , c', a", 6", c" sont liées par six re-
lations indépendantes {voir l. III, n°36); on peut les exprimer au moyeu
des trois angles d'Euler, ou au moyen de trois paramètres (ou quatre para-
mètres figurant d'une manière homogène) par les formules d'Olinde Ro-
drigues (voir aux Exercices).
Si chaque mineur de A était égal et de signe opposé au mineur corres-
pondant, la transformation remplacerait chaque figure par une figure symé-
trique (non superposable).
Les invariants du groupe des mouvements jouent, dans la théorie des pro-
priétés géométriques des groupes et des surfaces, un rôle très important que
peut faire pressentir l'étude sommaire faite en Géométrie plane, mais qu'il
serait trop long de développer.
Emploi des transformations de coordonnées.
lA. Nous allons terminer ce qui concerne les transformations projectives
du plan et de l'espace en indiquant de quelle utilité peut être pour leur étude
l'emploi des transformations de coordonnées. Si nous n'avons pas placé au
début ce point de vue des plus importants, c'est parce qu'il est spécial à la
transformation homographique et ne peut s'étendre à toutes les transforma-
tions; or nous nous sommes surtout attaché à signaler, à propos de cette
transformation particulière, les idées générales susceptibles d'extension.
Remarquons d'abord que les formules les plus générales de transformations
des coordonnées ayant la même forme que la transformation homographique,
on peut écrire toute transformation homographique :
en supposant que Xi, x^, x%, Xi^ d'une part, Xi, Xj, X3, X4 d'autre part, dé-
signent des coordonnées tétraédriques par rapport à deux tétraèdres dijffé-
rents. On en conclut qu'étudier les transformées homographiques d'une
surface, par exemple, représentée par l'équation
f{Xx,X2,Xz,X^) = G,
revient à étudier les diverses surfaces que représente cette même équation,
lorsque le tétraèdre de référence varie de toutes les manières possibles.
Par exemple, dans l'application que nous avons faite au n" 12, nous pour-
rions, au lieu de supposer que nous transformons les surfaces en d'autres
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 499
surfaces, supposer que les surfaces restent les mêmes, mais que nous prenons
des coordonnées quelconques. L'équation
tp(«l, «2, «3, «4) =0
représente alors le cercle de l'infini par rapport à ce nouveau système de
coordonnées et, sous cette seule hypothèse, l'angle de deux surfaces en
coordonnées tétraédriques est donné par la formule
cosV
ùxi/ ' \dXi
15. Il est souvent commode d'utiliser ce rapprochement entre les transfor-
mations homographiques et les changements de coordonnées, lorsqu'on a à
composer deux ou plusieurs transformations homographiques.
Nous allons d'abord résoudre la question suivante : Quelle relation y a-t-il
entre les deux transformations
l x\ — a xi -i- bxi -h CX3 -+- dxi, ,
(s) { x'. = a'xi -f- . . . ,
et
[ X't =aXi-hbX2
(S) ! X'^ = a'Xi-+- ....
dans lesquelles les coefficients sont les mêmes, mais où les x et les x' dési-
gnent les coordonnées par rapport à un certain tétraèdre, tandis que les X
et les X' désignent les coordonnées par rapport à un autre tétraèdre? II est
clair qu'en désignant par H la transformation
a7i = Xi, X2 = Xi, 373 = X3, 3-4 = X4,
on a
S = II-«5H.
En effet, la transformation H-* remplace les X' par les x', la transforma-
tion s remplace les x\ par les x et la transformation H, enfin, les x par les X.
Il en résulte que si l'on effectue, dans les formules d'une transformation
homographique, un changement de coordonnées, cela revient à transformer
la transformation homographique par la transformation homographique
correspondant à ce changement de coordonnées.
Les propriétés des transformations S, transformées de certaines transfor-
mations 5, étant, au point de vue de leur composition entre elles, les mêmes
que celles des transformations s, il en résulte que lorsqu'on aura à composer
plusieurs transformations homographiques on pourra toujours, au moyen d'un
000
NOTE
changement de coordonnées, les ramener à une forme plus simple. Ce rai-
sonnement s'appliquerait d'ailleurs, sous une forme à peine modifiée, à des
transformations non homographiques ; effectuer, dans les formules d'une
transformation quelconque, un changement de coordonnées, c'est toujours
transformer la transformation donnée par une transformation homogra-
phique; mais ici, le fait que toutes les transformations considérées sont ho-
mographiques donne des résultats particulièrement simples.
16. Considérons, par exemple, la transformation
x\ = a Xi -\- b Xi -i- c x^ -+- dxi, ,
a X\
et cherchons les points qu'elle laisse invariants; on doit avoir
x\ = <sxi, x'^ = '^'^i, ar'j = (JXs, x\ = <sxi^.
On en conclut sans peine que a est racine de l'équation du quatrième
degré
(T
h
c
d
a'
b'—<j
c'
d'
a
b"
c' — J
d"
a'"
b'"
c'"
d'"—
Nous n'étudierons que le cas, évidemment le plus général, où cette équa-
tion a ses racines distinctes; nous les désignerons par ai, c^, as, a4. On voit
aisément alors que quatre points distincts formant un véritable tétraèdre
restent invariables par la transformation. Dès lors, si l'on prend ce tétraèdre
comme tétraèdre de référence, les équations de la transformation deviendront
X'i = CTiXi,
x;
<^2 ^2 , X'a = aa X3 , X'^ = a4 X4 ,
comme il est aisé de s'en rendre compte.
Il importe de ne pas confondre ce résultat avec le fait, beaucoup moins
important, signalé au début du n" 14: (la forme x^ = Xi, x^ = X2, x^ = X3,
xi, = X4); ici les X et les X' désignent les coordonnées par rapport à un
même tétraèdre.
Recherchons, par exemple, en nous bornant toujours au cas où les a
sont distincts, si, en répétant /n fois une transformation homographique,
on peut obtenir la transformation identique
X'i = Xi, X2 = X2J Xj — X3
X',. = Xi,
Il est clair que l'on doit avoir pour cela
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5oi
Comme on peut, en multipliant tous les X' par un facteur constant, multi-
plier les (j par un facteur constant, nous pourrons supposer que l'on a
Comme les c sont distincts, on devra prendre m au moins égal à quatre, et
pour les (T quatre racines m'™*" distinctes de l'unité. Il ne faudrait pas se hâter
d'en conclure que la transformation est imaginaire, car rien ne suppose le
tétraèdre de référence réel. Par exemple, soit m = 4; on pourra prendre
x; = /Xi, x;=-^x„ x;=:-X3, x; = x,
et en posant
X^ — x-+-iy^ \i — X — ij, X3 = z, Xi = ; = i,
on aura
x' -^- iy = i{x -^ iy), x' — iy' = — i{x — iy), z' = — z, t'=zt = i,
c'est-à-dire
x' = — y, y'=3^, z' = — z.
III. — Transformations ponctuelles ( ' ).
17. Une transformation ponctuelle dans l'espace est représentée par des
équations de la forme
y = g{x,y,z),
z' = h(x,y,z).
On suppose que ce système d'équations peut être résolu par rapport à x,
y, z; on démontre qu'il est pour cela nécessaire et suffisant que le détermi-
nant fonctionnel -r-r^^-î-^-^ — ^ ne soit pas identiguement nul; les points pour
à{x,yyZ) r n f f
lesquels il est nul sont les points singuliers de la transformation. En un
point non singulier, on voit que si l'on regarde ce, y, z comme fonctions d'un
^ dx' dy' dz' , /. . i- . • . . , dx
paramètre t: —7-» -t- et -7- sont des fonctions linéaires homogènes de —r 5
^ dt dt dt ° dt
-T" > -7- à déterminant non nul. On en conclut qu'à deux courbes ou deux
dt dt ^
surfaces tangentes correspondent deux courbes ou deux surfaces tangentes,
et de plus que l'ensemble des tangentes et des plans tangents en deux points
(') Dans ce paragraphe, sauf indication expresse du contraire, nous supposerons,
pour plus de netteté, les coordonnées cartésiennes rectangulaires. Nos lecteurs ver-
ront aisément quels calculs et raisonnements s'étendraient à des coordonnées quel-
conques.
5o2 NOTE
correspondants sont en correspondance homographique ; d'où l'on peut tirer
plusieurs conséquences intéressantes {voir aux Exercices).
En général, si/, g, h sont des fonctions rationnelles de en, y, z,k un point
{Xjy,z) correspond un seul point {x',y,z')', mais à un T^oinl{x',y',z') corres-
pondent plusieurs points {x,y,z). On appelle birationnelles les transforma-
tions telles qu'à un point (a?',^', 5') ne corresponde aussi qu'un t^oi\\1{x, y,z){}).
En nous bornant, pour plus de simplicité, au cas de deux variables, consi-
dérons donc la transformation
Ua — — } y ; J
Tn{x,y) •" rn{x,y)
cp, ij; et rn étant des polynômes en x, y de degré au plus égal à n. Il est clair
qu'à un point {x',y') correspondent, en général, n^ points x,y, intersections
des deux courbes
tp — x'w = o, ■^ — y m =^ o.
On peut présenter ce résultat d'une manière plus symétrique. Soit
(i) ux' ■+■ vy' -\- w — o
l'équation d'une droite; il lui correspond la courbe
(2) u<^{x,y) + v^{x,y)+ww{x,y) = o.
Si la droite (i) passe par un point fixe P', u, v, w sont liés par une relation
linéaire; la courbe (2), de degré n, dépendant d'un paramètre au premier
degré passe, en général, par n'^ points fixes, qui correspondent au point P'.
Cette conclusion est en défaut, si, quels que soient u, c, w, la courbe (2)
passe par r points fixes, qui sont alors communs aux trois courbes,
cp = o, <|^ = o, m = o.
En dehors de ces r points, n- — ;' seulement correspondent au point P'.
Les r points sont d'ailleurs singuliers et correspondent, si l'on veut, à un
point quelconque {x',y'). Car cp, (|;, m étant nuls, x' et j/' sont indéterminés;
mais on peut en faire abstraction, et à un point {x', y') correspondent alors
n2 — /■ points a?, ^. Si, en particulier, r = /i^— i (2), un seul point {x', y')
correspond au point {x, y) : la transformation est hirationnelle ; l'Algèbre
nous apprend, en effet, que, dans ce cas, on peut déterminera:, y en fonction
rationnelle de x\ y'. Un exemple particulièrement simple nous est fourni par
les relations
(T)
(') Dans l'espace il y aurait à distinguer entre les transformations biunis^oques et
les transformations birationnelles ; ce n'en est point ici le lieu.
(') On ne peut avoir r = n'', sinon les trois courbes 9 = 0, 4' = o> c3 = o coïnci-
deraient.
, I
, I
X = —■>
y = -
X
y
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5o3
OU
xjr ^ xy
M.Cremona, qui a étudié particulièrement les transformations birationnelles
auxquelles on donne quelquefois son nom, a montré que toute transforma-
tion birationnelle à deux variables pouvait être ramenée à un produit de
transformations (T) et de transformations homographiques. Ce théorème,
que nous ne démontrerons pas, donne un intérêt particulier à l'étude de la
transformation (T) qu'on appelle transformation quadratique. Par des
raisonnements analogues à ceux du n° lo, on montrerait aisément que la trans-
formée de (T) par une transformation homographique est de la forme
ou, ce qui revient au même,
X'=YZ, Y' = ZX, Z' = XY,
les coordonnées étant maintenant des coordonnées trilinéaires transformées
des coordonnées primitives par la transformation homographique (*).
18. Dans le cas où le triangle de référence admet pour sommets les deux
points cycliques, cette transformation devient
X -\- ly = T— » X — ly =
X -\- iy
et enfin
I
x-^iy
x — iy
^2_t-j2
X
X— ly
X^-fry^
y'= -y
En y ajoutant une symétrie par rapport à Ox :
X , y
formule de la transformation par rayons vecteurs réciproques ou inversion.
La théorie générale des transformations ponctuelles planes nous conduit ainsi
(') Pour une étude sommaire de cette transformation et son application à un pro-
blème intéressant, on pourra lire: Solution géométrique de la question posée en
1874 à l'École Polytechnique (^Nouvelles Annales de Mathématiques, 1889).
5o4 NOTE
naturellement à cette importante transformation. Dans l'espace, son impor-
tance est due surtout à ce remarquable théorème de Liouville, que c'est, avec
les déplacements, la seule transformation conservant les angles. Nous allons
étudier tout particulièrement l'inversion dans l'espace; nos lecteurs verront
aisément ce qui, dans cette théorie, peut être transporté au plan, mutatis
niutandis.
Inversion.
19. L'inversion (*), par rapport à un /»d^e pris pour origine, avec une />ai5-
sance positive R^, est représentée par les formules
y
x'^ -^ y- -^ z''-
auxquelles on peut joindre la suivante
v^r-x
X^
+ jK2-f-^2
R2jr
x"*-
-\- y-' -\- z"-
R2^
R*
x^ ■+■ y''- + -s^
qui est, comme nous le verrons d'après M. Darboux, de la plus grande im-
portance dans cette théorie.
Cette inversion est géométriquement définie par la sphère S de rayon R;
on peut dire que deux points correspondants M et M' sont sur un même dia-
mètre de cette sphère et divisés harmoniquement par ses extrémités; ou que
M et M' sont des sphères de rayon nul coupant la sphère S suivant un même
cercle (imaginaire); ou que tous les cercles passant par M et M' coupent S
orthogonalement.
Un avantage important de cette définition géométrique est de rendre in-
tuitif le résultat suivant :
Transformons la sphère S par une inversion ou un déplacement, de ma-
nière qu'elle devienne une sphère S; les deux points M et M' deviennent jx
et [jl'; ce& deux points sont inverses par rapport à S. En effet, les cercles
passant par \l et [x' coupent orthogonalement 2. Si nous désignons par T la
transformation qui remplace S par S et S et S' les inversions par rapport aux
sphères de même nom, on a
S = T-iST,
(') Sur tout ce qui concerne l'inversion, on lira avec le plus grand fruit l'Ouvrage
classique de M. Darboux, Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces,
Ouvrage (l'ailleurs important à bien d'autres titres et auquel nous avons fait de nom-
breux emprunts. On pourra consulter aussi Kœnigs, Leçons de l'Agre'gation clas-
sique de Mathématiques.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE.
5o5
c'est-à-dire que la transformée d'une inversion par une transformation T
(Test une inversion ou un déplacement) admet pour sphère fondamentale la
transformée de la sphère fondamentale de l'inversion considérée.
20. Supposons maintenant que T soit une inversion dont le pôle soit sur S;
ii est alors un plan et les points (x et jx' sont tels que ces cercles, passant
par (i. et [jl', sont orthogonaux à I. : [i. et \i' sont symétriques par rapport
au plan. La symétrie par rapport à un plan (ou inversion plane) apparaît
ainsi comme un cas particulier de l'inversion (ou symétrie par rapport à
une sphère).
Ceci posé, considérons deux sphères S et S' se coupant suivant un cercle
réel (1), et soit M un point de ce cercle. En le prenant pour pôle de l'inver-
sion T, S et S' deviendront deux plans P et P', se coupant suivant une droite
D qui ne passe pas par M. En continuant à désigner une symétrie par rap-
port à une sphère ou un plan par la même lettre que celte sphère ou ce plan,
nous avons
P = T-«ST, P'=T-«S'T
et, par suite,
PP'= T-iSS'T', SS'=TPP'T-i.
Or, le produit PP' (yig'. 43) de deux symétries planes peut être étudié très
simplement par la Géométrie. Figurons les plans P et P' par leurs traces sur
un plan perpendiculaire à leur intersection D;
soit fi.' le symétrique de [i par rapport à P, jx" le
symétrique de jx' par rapport à P'; fx" est trans-
formé de {X par la transformation PP'. On voit im-
médiatement que l'angle (xD[x" est égal, en gran-
deur et en signe, au double de l'angle PDP .11 en
résulte que si Pi et Pj sont deux plans passant
par D et faisant le môme angle que P et P'et dans "'-•-]„
le même sens, on a
PjP; =PP'.
Désignons par Sj et S\ les transformées de Pi et P'j par la transformation
inverse de T {-); ces sphères passent par l'intersection de S et S'; on a
Si s; = TPi p; T-' = TPP'T-» = SS'.
Fig. 43.
0-€i
(') Le cas où ce cercle serait imaginaire n'est pas distinct de celui-ci et peut se
traiter de même; si l'on veut éviter d'introduire une inversion à un pôle imaginaire,
on peut transformer les deux sphères en sphères concentriques S et S' et l'on voit
aisément qu'on peut remplacer S et S' par des sphères concentriques S, et 'Z[dont
les rayons aient le même rapport. En faisant passer S,, par exemple, par le pôle,
le raisonnement s'achève aisément.
(') L'inversion étant une transformation involutive, c'est-à-dire telle que si M cor-
respond à M', M' correspond à M, elle coïncide toujours avec la transformation in-
verse. Il est cependant préférable de les distinguer pour la clarté et la généralité
du raisonnement.
5o6 NOTE
D'ailleurs, l'une des sphères Si ou S\ peut être prise arbitrairement (de
même que l'un des plans Pi ou P', ). Ainsi l'on peut remplacer deux inver-
sions successives par deux autres inversions successives par rapport à deux
sphères passant par l'intersection des deux premières, et dont l'une peut être
choisie arbitrairement. En particulier, on peut supposer que l'une des sphères
Si ou S'i se réduit à un plan; il suffit que le plan Pi ou F\ passe en M. Donc,
étant données deux inversions S et S', on peut déterminer deux sphères S2 et
S3 et deux plans P2 et P3 passant par leur intersection, tels que l'on ait
bS = ^2 P2 ^^ P3 ^3-
Cette détermination n'est d'ailleurs possible que d'une seule manière (•).
Nous avons exclu le cas où ces deux sphères S et S' seraient concentriques;
dans ce cas, il est clair que le produit SS' équivaut à une transformation
homothétique. Remarquons, d'autre part : 1° que deux symétries planes P
équivalent à un déplacement (2); 2" qu'une transformation homothétique et un
déplacement ou une symétrie plane équivalent à une transformation homothé-
tique de pôle arbitraire et un déplacement; 3° qu'une inversion et une homo-
thétie de même pôle, effectuées dans un ordre quelconque, équivalent à une
inversion de même pôle; 4" que deux homothéties équivalent à une inversion.
Définition géométrique du groupe G.
21. Désignons maintenant par S les inversions sphériques, par P les inver-
sions planes, par D les déplacements et par H les homothéties; je dis que
l'ensemble des transformations
S, P, D, H, SP, SD, HD
forme un groupe que j'appellerai G.
On vérifie en effet aisément que le produit de deux transformations de l'un
de ces types est encore une transformation de l'un de ces types. Pour abré-
ger la démonstration, nous pouvons réduire le nombre des types à trois,
SP, SD, HD,
en supposant que l'une des lettres S, P, D, H puisse désigner la transforma-
tion identique. Or on a, par exemple,
S«P„.S,Prf=Sa(P6S,)Prf.
(') Les considérations précédentes s'appliquent sans modification et en n'intro-
duisant que des éléments réels, pour le cas où l'intersection est imaginaire; dans
ce qui suit, pour ce qui concerne l'angle de deux sphères, il y aurait lieu d'ajouter
quelques remarques nouvelles.
(") Plus généralement, un nombre pair de symétries équivalent à un déplacement
et un nombre impair à une symétrie.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5o7
Mais
P6Sc=SeP/
et
donc
S«P^ScPrf = S^PAP/P,/= S^,?/.
De même
SP.HD = S(PH)D = SH'P'D,
H' étant une homothétie de même pôle que S; donc
SP.HD = S' P".
Les autres vérifications se feraient de même ; en permutant, ce que l'on peut
faire, les lettres S et H avec les lettres P et D, on amènera les lettres S et H
à occuper les premiers rangs et les lettres P et D à occuper les derniers; de
plus, on pourra toujours supposer que l'homothétie et l'inversion ont même
centre. Pour ce dernier point, le cas le plus difficile est le suivant : on a
nS = PH'.S = PS'= S"P'
en désignant par H' une homothétie de même centre que S et telle que PH
soit équivalente à H.
Les transformations
SP, SD, HD
ne sont pas toutes distinctes; laissons démontrer à nos lecteurs qu'on les ob-
ti endra toutes en combinant de toutes les manières possibles :
I* Une seule inversion ;
1° Toutes les homothéties directes ou inverses ayant un pôle donné;
3° Les rotations autour de trois axes non situés dans un même plan;
4" Les translations parallèles à trois axes non situés dans un même plan;
En supprimant l'inversion, on aurait un groupe plus simple, sous-groupe
du groupe G.
22. Revenons à la composition de deux inversions S et S'; en se reportant
à la démonstration donnée plus haut, on voit qu'on peut les remplacer par
deux inversions Sj et S\, telles que Si et S\, passant par l'intersection de S
et de S', fassent le même angle et dans le même sens. On conclut aisément
de cela, ou de la considération des plans P et P', que l'on a
SS' = S'S,
dans le cas et seulement dans le cas oà les sphères S et S' sont orthogo-
nales.
Si les sphères F et F' se coupent sous un angle a qui soit une partie ali-
quote de tt, il en est de même des plans P et P' en lesquels on peut les trans-
former. On voit dès lors aisément qu'en combinant de toutes les manières
5o8 NOTE
possibles les inversions S et S', on obtient un nombre limité d'inversions
par rapport à des sphères faisant entre elles des angles égaux à la plus grande
commune mesure entre a et tc. Si, au contraire, a et tt étaient incommensu-
rables entre eux, on obtiendrait en combinant S et S' une infinité de trans-
formations.
Ces remarques sont fort importantes pour la recherche des sous-groupes
du groupe G renfermant un nombre limité de transformations, ou sous-
groupes yi/ii5 discontinus, suivant la terminologie en usage (i). Nous voyons
que les sphères ou plans fondamentaux des diverses symétries figurant dans
ces groupes doivent nécessairement se couper suivant des angles commensu-
rables avec ii. Ce théorème simplifie beaucoup les recherches de ces sous-
groupes; nous ne nous occuperons cependant pas du cas général (2) et nous
nous bornerons à celui où le groupe ne renferme pas de mouvements non dé-
composables en symétries faisant elles-mêmes partie du groupe et où il ne
passe pas plus de deux sphères ou plans fondamentaux par un même cercle;
ces éléments fondamentaux se coupent alors nécessairement à angle droit.
Nous pouvons avoir deux sphères orthogonales, qu'une inversion transforme
en deux plans rectangulaires, ou trois sphères orthogonales deux à deux
qu'une inversion convenable transforme en un trièdre trirectangle. Une qua-
trième sphère peut être orthogonale aux trois faces du trièdre ou, par trans-
formation, à trois sphères orthogonales deux à deux. Peut-on avoir une cin-
quième sphère orthogonale à ces quatre-là? Il est aisé de le constater par le
calcul dans le cas du trièdre trirectangle; si
(i) a;2-HjK2-f-z2— R2= o
est une sphère orthogonale aux plans x = o^ y = o, z = o, la sphère
(2) a;2-j_j2_,_22-4- R2^ O
est orthogonale aux mêmes plans et à la sphère (i). C'est d'ailleurs la seule
sphère remplissant ces conditions; elle est imaginaire, mais définit une in-
version réelle (3). Nous obtenons ainsi un cas particulier du système de cinq
(') 11 semble regrettable que M. Lie ait employé le mot fini (endlicli) pour dé-
signer des groupes (continus) renfermant une infinité de transformations (à un
nomhvQ fini de paramètres); de sorte que nous soyons obligé d'employer deux épi-
ihètes pour éviter toute confusion. Pour cette terminologie, Cf. : Poincaré, Théorie
des groupes fuchsiens {Acta Mathematica, t. I); Lie, Théorie der Transforma-
tionsgruppen, t. L
(^) On peut consulter : Jordan, Sur les groupes de mouvements (Annali di Ma-
tematica, 1868) : Klein, Vorlesungen ûber das Icosaeder ; Goursat, Sur les sur-
faces admettant les plans de symétrie d'un polyèdre régulier {Annales de l'École
Normale, 1887).
(') En combinant cette inversion avec celle que définit la sphère (1), on obtient
une homothétie dans laquelle le rapport d'homolhétie est — i, c'est-à-dire une sy-
métrie par rapport à l'origine; c'est la seule homothétie pouvant figurer dans un
groupe fini discontinu de transformations réelles, car on voit aisément que le rap-
port d'homothétie doit être une racine de l'unité, Cf n° 16.
SUR LES TUANSFOnMATIONS EN GÉOMÉTRIE. OOg
sphères orthogonales; on obtiendrait le plus général en faisant varier R- et
en transformant par inversion.
Relativement aux groupes que forment ces diverses inversions, on voit
aisément que les symétries par rapport à deux, ou trois plans rectangulaires,
forment un groupe, de même que les inversions par rapport aux cinq
sphères. En combinant convenablement les inversions par rapport à quatre
sphères orthogonales, par exemple
37=0, y ~ o, s = o, x"^ -^ y"^ -\- z- — R2=o,
on retrouve \di cinquième. Nous obtenons ainsi des groupes renfermant deux,
trois ou cinq inversions. Il existe des figures invariables par rapport à cha-
cun de ces groupes; il est aisé de former l'équation générale des figures sy-
métriques par rapport à deux ou trois plans rectangulaires et de la transfor-
mer par inversion. Pour les figures invariables par rapport à cinq inversions,
ou anal lag ma tiques de cinq manières différentes, nous renverrons à
l'Ouvrage cité de M. Darboux; en appelant l'attention de nos lecteurs sur la
théorie des pôles secondaires, où ils trouveront une intéressante application
des considérations précédentes.
IV. — Coordonnées pentasphériques.
23. Nous allons revenir au groupe G déjà signalé et chercher une expres-
sion analytique de ses transformations. Les formules déjà rappelées de l'in-
version peuvent s'écrire
,_R2£ '_ 1^ -'_ 5!i '_ ^
M ' a ' '" ~ a ' u ^
eu posant
x^ -^ y'^ -\- z^- = u, a7'2-f-j''2-f- ^'2= m'.
D'autre part, pour une rotation autour de l'origine, on a
x' — ax -\- by -k- cz,
y z= a X ■+• b' y -r- c'^,
z' = a"x -+- b" y -+- d' z^
u= u,
pour une translation
x'=zX-\-Xo, y'—y-i-yo, z'=Z-hZo,
m'= m -f- iXfiX -h ly^y -\- izoZ-irxl-\-yl-^ zl,
et enfin, pour une homothétie,
x'—kx, y'=ky, z'=kz, u'=k-u.
Nous voyons que ces diverses transformations peuvent être considérées
5lO NOTE
comme des transformations homographiques aux quatre variables x,y.,z^ u.
Ces transformations homographiques ont la propriété commune que la relation
entraîne
x'^-h y^-i- z'^ = u'.
Autrement dit, ces transformations laissent invariante l'équation
x"^ -\- y"^ -\- z^ — u — o.
Pour plus de symétrie, nous rendrons cette équation homogène et écrirons
x^-{-y-i-z^= ui>;
les formules de l'inversion pourront alors s'écrire
(i) x'=x, y = y, z'=z, u'=K^v, v'-—u.
D'ailleurs x\y', z\ u', v' peuvent être multipliés par un facteur constant ; les
coordonnées rectangulaires du point sont — , > — , , — , • Les formules relatives
" ^ V V V
à une translation s'écrivent alors
x'=zx-]rXQV, y'=y+yç^v, z'=z + ZqV,
(2) . ,
( u ~ u-^iX()X -JriyQY -\-iZoZ-^ {xl-{-yl-\-zl)v, v'=v,
et les formules relatives à une rotation autour de l'origine
x' = ax -+- by -T- cz,
y' = a' x-\- b' Y -^ c' z,
(3) "^ ^ '
z=ax-\-oy^cz,
u' = u, v' = V.
Définition analytique du groupe G.
2-4. Je dis que toute transformation homographique aux cinq variables x,
y, z, u, V, ayant la propriété de laisser invariante la forme quadratique
xi-i-y^-{-Z-— UV
peuvent s'obtenir en combinant entre elles des transformations des types
(i), (2), (3), Remarquons que les x', y\ z', u', v' n'étant définis qu'à un
facteur près, on peut supposer ce facteur choisi de manière que l'on ait iden-
tiquement
x^ + y^-hz^— ui> = x'^-hy'^+z'^—u'ç',
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5 II
en vertu des formules de la transformation donnée
y' — aux-^
(T)
«62j>'+--- -l-assP,
dont le déterminant est nécessairement différent de zéro.
Supposons d'abord ags^o et considérons la transformation appartenant
au type (2)
(T,) j a,, ' ^ -^ «3Ô ' «65 '
( u"= «'-+-, . ., v" = v'.
Nous. obtiendrons TTj = S, la transformation (S) étant la suivante
3?'= biix-i- bny -+■ biiZ + bi,^u,
JK" = 621 a? -H ^'227 H- ^23-S -t- ^24 ",
(S) \ 5"= 631^+ 6327 4- 633^4- 634 M,
U" = 641 37 -+- 6427 + ^43 2 -t- *4i " 4- 645 t',
V" = bsiX H- 6527 + ^53-3 -+- 654 « ^- ^SSt^-
D'ailleurs 655= «55 est différent de zéro. Nous avons, par hypothèse, iden-
tiquement
a»"2 -4- y 2 + z"^ — u" v"= x^-+-y^ + z^— uv.
En écrivant que le coefficient de p^ est nul dans le premier membre comme
dans le second, nous obtenons 645655=0 et, par suite, 645 = 0.
En écrivant maintenant que les coefficients de vx^ vy, vz sont nuls, nous
obtiendrons 641 = 642 = 643 = o.
D'ailleurs, en égalant les coefficients de uv, on a 644635= 1; donc 644 pé o.
Soit Tj la transformation du type (i) :
(T2) x"'=x\ y"' = y, z"'=z\ u"=b,,y, v"=b,,u\
On aura ST2=S' et la transformation S' s'écrira, en tenant compte des
relations précédentes,
/ a7"'=6|,^-i- -t-6i4î/,
(S')
' M'" = C41 07 + C42 j + C43 5 -t- C44 a + (>,
t'"' = M,
Nous considérons maintenant la transformation T3 du type (2) :
\ x, = x"'-by,v"', yt = y'"-br.v"', z^ = z"'-b,,v'%
( «1= a -h..., Vi^v ,
5l2 NOTE
et nous aurons S'T3= S" :
Xi = ax -\-by -\- cz,
yi = a'x-^b'y-^c' z,
(S") -; Zi=a"x-\-b"y^c"z,
I Ui= ax -f- '^y -h ^(Z -i- ou ■+■ V,
\ V^r= U.
D'ailleurs l'identité
x\-^ y\-\- z\ — uiVi = Xi + y^-\- z^— uv
montre que l'on a
P = Y = 0 = o,
de sorte que la transformation S" s'obtient en combinant une transformation
du type (3) avec une transformation du type (i).
Nous avons donc prouvé que la transformation donnée (T) était, avec
l'hypothèse a^^^ o, un produit de transformations des types (i), (?.) et (3).
Dans le cas ofi «55 serait nul et O45 différent de zéro, on ferait, au préalable,
une transformation (i); enfin, si «45 était nul en même temps que «55, la
transformation
a? = X, y = \^ z = Z, u = \, p = U,
faite avant la transformation (S), ramènerait à considérer «44 et «54; enfin,
si l'on avait aussi «44=^54 = 0, il suffirait de faire une transformation du
type (2) pour les rendre différents de zéro, à moins que l'on n'ait aussi
ce qui serait absurde.
La discussion précédente serait d'ailleurs considérablement simplifiée si l'on
supposait les transformations réelles; car il suffirait de considérer le coeffi-
cieijt de v^ pour montrer que, si l'on a «45= «55= o, il en résulte
«!5+«l5-^«35=o
et, par suite,
«16 = «25 = «35 = «45 = «55 = o>
ce qui est absurde.
Nous avons ainsi défini, pour déterminer la position d'un point dans l'es-
pace, un système de cinq coordonnées homogènes x,y, z, u, v qui ont la pro-
priété fondamentale suivante : elles sont liées par la relation quadratique
x^-\-y^-+- z^= uv,
et toute transformation homographique qui laisse invariante cette relation
équivaut à une combinaison d'inversions et de déplacements, en un mot, à une
transformation du groupe que nous ayons appelé G. Cette dernière propriété
est très importante dans l'étude des propriétés anallagmatiques des figures.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5x3
c'cst-à-diic des propriétés qui se conservent par l'inversion et par le déplace-
ment; en effet, quand on emploie ces coordonnées particulières, on est
ramené à étudier les propriétés des fonctions de x, j, z, u, v qui se conservent
par certaines transformations homographiques.
Formules fondamentales en coordonnées pentasphériques.
2;). On peut généraliser cette définition des coordonnées et obtenir la no-
tion la plus générale des coordonnées pentasphériques, due aussi à M. Dar-
boux. Posons
.js ;JK = «213^1
I V = a^iXi-^-.
les a étant des quantités réelles ou imaginaires quelconques, dont le déter-
minant n'est pas nul clXi^x^, ...,x^ étant les nouvelles coordonnées.
On a identiquement
x'^ -i-y'^-r- Z^ — UV = O (Xi, X-î, . . ., a^ô),
ç étant une forme quadratique aux cinq variables ari, a^j, ..., vTg que nous
appellerons ybrme /o/ic^ame«to^e. En effet, les cinq coordonnées homogènes
d'un point sont nécessairement liées par la relation
D'autre part, il est clair que si une transformation S effectuée sur x, y,z,
u, V laisse invariante la forme x^-^y^-^z^ — uv, la transformation T-'ST
effectuée sur arj, ...,x^ laissera invariante la forme tp. Une telle transforma-
tion équivaut à une composition d'inversions et de déplacements. Pour établir
les formules relatives au système de coordonnées x^yX^, .. -,^75, il suffira de
>e servir des formules, aisées à établir directement, relatives au système x,y,
z, u, v et des propriétés d'invariance des formes quadratiques. Cherchons, par
exemple, la formule donnant l'angle de deux surfaces représentées par les
équations
f(x,y,z,u,v) = o, g(x,y, z,u,v)^o.
Si l'on suppose p = i, ce qui est permis, puisque les équation? sont homo-
gènes, on aura
/(x,y,z, x-'-i-yi-i-z'-, i)^. /x{x,y,z),
et l'angle des deux surfaces fi— o, ffi = o est donné par la formule, déjà écrite
au n» 12,
cos6 = ^-^"^'^ .
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 33
5l4 NOTE
Or on a
dx dx du Ox dx du
Donc
vyiiéW \J dx dx ïj dx dx du ij dx ^ du ij
le signe V de Lamé indiquant une sommation étendue aux trois axes de
coordonnées.
Les fonctions f et g étant homogènes en x, y, z, m, t^, on a, en vertu des
équationsy = 0,^ = 0,
S
s
àf df df
dx du dv
x'f + u'^/^.^-f=o
dx du dv
et, de plus,
x^ -h j'^ -h- z'^ = Mp;
il en résulte
dx dx \J dx dx du\ du~^ dv
à g l àf df\ , df dg
du \ du dv I du du
ou, en faisant p = i,
Oàf^dg, ^dld^ ^d£dj- ^d£d^__^d£d_g^_Jfà_g^
l3 dx dx dx dx dy dy dz dz du dv ' dv du
On trouverait de même
o(àAy (ify^i^iy--(iLy^A^i^x
0\dxj \dxj \dyj \dz J ^ du dv
Or, si nous désignons par
W(X, Y, Z, U, V)
la forme quadratique
X2-t- Y2H-Z2— 4UV,
adjointe de la forme
x^-^ y^-^ z- — uv,
ces formules peuvent s'écrire
dx j \dx dy dz du dv }
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE.
et
O dsp dx 'i \dx dx I
en posant
Or nous avons vu que si l'on a identiquement, en vertu de ces transfor-
mations liomogiapIiif[U('s (T),
,ir(>. y, -, «, f^) — 0(3^1, .rj, . . ., 3^5),
les dérivées -"^ j •••> -2- sont transformées comme variables coAt//-ara/-/a«/es.
Or. si la transformation T remplace
PHI-
O (j-l. Xi. . . ., 3^5 ),
la I raiisformation adjointe remplace
H' = X2 V2-^ Z2— 4UV
|tiii- l;i fonction adjointe de ci :
'l><\,, \,, ..., \,).
Il on résulte que l'angle des deux surfaces F = o, G = o est donné par la
formule
:20. Cette formule va nous permettre d'étudier de plus près la signification
géométrique de notre système de coordonnées. Remarquons qu'en résolvant
les formules T, et faisant «^ = i, on trouve, par exemple,
Xx — a( a-2 -i- j2 _^ -2 ) _i^ f^y _|_ Y^y _^ 5 - _|_ £.
Nous voyons que j"i = o représente une sphère Si et que la coordonnée .r,
«l'un point est proportionnelle à la puissance de ce point par rapport à la
-phére Sj ; on a
.r,— oKiSi. r., = ,oK.>S.,. r„— îK,S,,
5l6 XOTE
p étant un facteur arbitraire, les K des constantes données et Si, . . ., S5 les
puissances d'un point par rapport aux cinq sphères Sj, . . ., S5 (i).
Une équation linéaire
ai a^i -f- a2 iC2 -t- • • • -i- as ^5 = G
représente évidemment une sphère (ou un plan); cherchons l'angle qu'elle
fait avec la sphère coordonnée
Xi = o.
Nous aurons
cos6i
/*(«!, ...,a;)<i>(i,o, ...,o)
En particulier, si l'on pose
^(Xi, ...,X5)—'LkikXiXk (Aa== ^Ai);
on a, pour l'angle des sphères coordonnées Xi = o, x^ = o, l'expression
A12
cosOis
V^AiiA22
Les sphères coordonnées seront donc orthogonales deux à deux quand on
aura
A/A- = o,
et, par suite,
on a d'ailleurs alors
c'est-à-dire que les puissances d'un point par rapport à cinq sphères ortho-
gonales deux à deux sont liées par une relation quadratique ne contenant pas
les rectangles des variables.
Dans le cas de ces coordonnées pentasphériques rectangulaires, on a
i
^V>^;
*
A
,x\
-4-. . .
-^
Asa?!;
?
=
x\
Al
-+-...
-f-
n /a, ai
cosOi —
v/A laf -»-... -H- A^af
et, par suite,
cosOi COSO2 COSO5
/Aiai /A2a2 /A
5*5
(') On a des relations géométriques particulièrement simples en supposant K,. = jr-
R. étant le rayon de la sphère S-. {Voir Darboux, loc. cit.)
SUR LES TRANSFOnMATIONS EN GÉOMÉIIUK. 5lJ
D'ailleurs on aperçoit immédiatement la relation
COS^Oi -4- cos-0.>-- . . .-^ oos^Os = •
<[ui lie les cosinus des angles d'une splièic arbitraire avec cinq splu-rcs dcu\
à deu\ orthogonales.
On obtient les formules les plus symétriques et les plus simples en suppo-
ii«ant que l'on ait
Al = A2 = . . . = A5 = I ,
■cl, par suite,
^ = xl -^ xl -+-... -h xl.
On obtient par exemple un tel système de coordonnées en posant
Xi = X,
^2 = y,
.ra = z,
a?2 -4- y2 -4- ^2 — I a — ('
X^:
_ .x^-hy^-h z--h i . M H- ('
Les équations
371 = O, d"2=0, .r-, = 0, X!,= 0, Xi= o
représentent alors le système particulier de sphères orthogonales qui com-
prend trois plans rectangulaires et dont nous avons parlé plus haut. On ob-
tiendra tous les systèmes de coordonnées pentasphériques rectangulaires en
soumettant a^i, X2, . . ., 3*5 à une transformation homographique orthogonale,
c'est-à-dire laissant invariante la forme
O = xl -\- Xl -i- Xl -r- Xl -\- Xl.
Nous avons alors, pour les angles que fait, avec les sphères coordonnées, la
sphère
aia^i-f- «2^2-1-- • .-T- «ô-Z"» = o,
les formules
cosGi = — ^ — ^ • • • •
On voit de plus aisément que l'angle de deux sphères
I.oLiXi = o, -a'iXi = o
est donné par la formule
cosO= /^ ' ' - = ScosQ,cose;,
5i8
>'OTE
tout à fait analogue à celle qui donne l'angle de deux directions en fonction
des angles qu'elles font avec trois directions rectangulaires.
Coordonnées de la sphère.
27. De même que l'on a appelé les coefficients de l'équation d'un plan coor-
données du plan, de même nous appellerons coordonnées de la sphère les
coefficients de l'équation de la sphère, «i, a,, ..., as. Nous voyons que ces
coordonnées sont proportionnelles aux cinq cosinus des angles de la sphère
avec les cinq sphères coordonnées ; on peut prendre pour coordonnées ces
cosinus eux-mêmes en divisant «i, a2, . . . , a^ par
Il se présente une exception dans le cas où l'on a ,
a 1 H- a| -t- . . . -f- a? = o ;
il est aisé de voir que dans ces cas la sphère se réduit à un point dont les
coordonnées homogènes sont précisément (J)
ai, «2, ..., a.;;.
En effet, nous avons vu qu'en posant
F — aj a?i -I- a.2 a"2 H- . . . -i- agrrg =fi{x.,y, z),
on a
SS -2
Donc l'équation /i = o représente une surface dont tous les plans tangents
sont isotropes et qui, étant du second degré, est un cône isotrope ou sphère-
point. On peut remarquer qu'une telle sphère fait en général un angle infini
avec une autre sphère quelconque
(S) sp,-^,= o,
(' ) Il y a ici une simplification due à ce que la forme fondamentale est identique
avec son adjointe; dans le cas général le point j:,, x^, . . ., a;, est représenté par l'é-
({uation
et l'on a d'ailleurs
\dx^ ' dxj ~
SIR LKS TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. SlQ
car on a
cosO = -— '^ )
f't l'on a
FI y a exception dans le cas où
2a,-p,.-o:
l'angle est alors indéterminé; la sphère S passe alors par le centre P de la
sphère-point; ces résultats sont évidents par la Géométrie.
Cherchons le rayon R de la sphère
2 iXiiCi = o.
Si l'on a identiquement
I.oiiXi= Aix^-r-y^'-v z^)-i- ?.Bx^2.Cy-^-2Dzi- H;
on sait que
B2^G2-f-D2— AH
^ = A^
Or A, B, G, D, H sont des fonctions linéaires des a; on a donc
j^2 ^ ?(gi,a8, ....as) ^
tl;2(a,,a2, .. .,^5)'
'f étant une forme quadratique et t!; une forme linéaire. D'ailleurs le rayon est
nul si © = o et infini si 4^ = o; donc l'équation <p == o exprime que la sphère
se réduit à un point et il» = o qu'elle se réduit à un plan; donc o en particu-
lier est ici la forme fondamentale
o = a^-l-a|H-a§-T-a|-t-a|,
et nous avons
~2 _L „2 ,_ «2 I -2 i_ /.î *
R2
(^ia,H- lzoi.2-\- /3OC3-I- 4aiH- ^«5)^
Dans bien des théories, il y a avantage à pouvoir donner un signe au rayon
d'une sphère, c'est-à-dire à pouvoir considérer comme distinctes deux, sphères
de même centre et de rayons égaux, en supposant ces rayons de signes con-
traires; on peut ainsi distinguer plus aisément les centres d'homothétie, etc.
( Voir plus loin, n" 40.) On y parvient aisément ici en posant
C.2_L_«2_:~2_.~2_.~2 — ~2
et l'on a
R =
ICti
(7, ai -+-... -t- /sŒs)
Le signe de a^ est déterminé par le signe du rayon de la sphère; deux
"phères qui coïncident et ont leurs rayons de signes contraires ont toutes
520
NOTE
leurs coordonnées égales, sauf «e; une sphère a ainsi six coordonnées homo-
gènes liées par la relation symétrique
Sa? = o.
On a pour l'angle de deux sphères
s
Nous conviendrons de prendre le signe — de manière que deux sphères qui
coïncident fassent un angle nul; on a alors
(0
COSe = -(°'lt^l+«2^2 + ---+°t5p5)
afiS
6 |-*8
On a, entre la distance des centres, les rayons et l'angle des sphères, la
relation
rf?r= R2-f-R'2=h2RR'cosG,
relation dans laquelle on doit prendre le signe -+- ou le signe — suivant la
convention que l'on fait pour définir l'angle. Ici, dans le cas de deux sphères
coïncidentes, nous devons prendre le signe — ; donc, par raison de continuité,
l'angle 6 défini par la formule (i) satisfait à la relation
dî= R2 4-R'2_2RR'cosO,
les rayons ayant leur signe d'après les formules
Dans le cas où R et R' sont nuls, c'est-à-dire où les sphères sont des points,
on a
■^^ = -.RR'cosO= =i:ii^iI^,l±Mi).
Comme d'ailleurs, dans ce cas,
Sa2..o, Sj3f = o,
on peut écrire aussi
et la distance de deux points infiniment voisins est donnée par la formule ( ^ )
(S/,a,-)-
(' ) Si a,, a^, . . . , Oj satisfaisaient aux deux relations £a^ = o, SZ,a; = o, ce ne se-
raient pas les coordonnées d'un point, mais d'un plan isotrope. Nous laisserons de
SLR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 521
î28. La condition pour que deux sphères soient tangentes est donnée par
la formule
cos V = I
ou
«1 Pi -I- «2 p2 -*- • • • ~ «5 p5 -t- «G Pg ~ O ;
on exclut le cas où cosV — — i; les sjjhères ne sont pas alors considérées
comme tangentes; quand cosV — i, on a d — ±(l{ — R'); si cosV — — i,
Si l'on elï'ectue sur les a une transformation homographique II qui laisse
invariante l'équation
af-f-a|-r-...-4-a?-i-ag = o,
tieux cas peuvent se présenter. Si la transformation n'altère pas a^, la trans-
formation sur ai, aj, ..., «^ devant donner lieu à l'identité
aj -f- a; -H . . . -+- a| = a'j- -(-...-)- a'--,
nous savons qu'elle se réduit à une combinaison d'inversions et de déplace-
ments. Nous pouvons d'ailleurs prendre, lorsque les signes de a',, . . ., ^'5 sont
choisis, soit
soit
«G = — a'g .
Cela revient à changer le signe des rayons des sphères après l'inversion.
Or, c'est un fait remarquable, depuis longtemps mis en évidence par M. Dar-
houx, que dans une inversion, le rayon de la sphère transformée s'exprime
rationnellement au moyen du rayon de la sphère donnée. Si a, b, c, p sont
les coordonnées du centre et le rayon d'une sphère, on trouve aisément pour
la sphère transformée,
' _ ^i^
h'- '^^^
,_ K2^
K2£_
c'est en vertu d'une convention que nous prenons le signe -1- dans celte der-
nière formule; on aurait pu aussi bien prendre le signe — ; d'ailleurs, on a
aussi
«'2 + b'i ^ c'î — p'! = - - ,— - ,^ , .
côté ce cas d'exception où l'on n'a pas K = o, ainsi que celui où le point est dans le
plan de l'infini, au sujet duquel on peut consulter l'Ouvrage cité de M. Darboux.
022
NOTE
On pourrait déduire de ces formules la théorie des coordonnées de la
sphère en procédant comme nous l'avons fait plus haut pour les coordonnées
des points. On poserait
R
U
«2 -4- 62 -4- ci
et l'on aurait les formules de transformation
X'^^X, Y'=Y, Z'=Z, R'=R, U'
qui laisseraient invariable la relation fondamentale
X2 -4- Y2 -+- Z2 — R2 — UV = o.
K2V,
K2
En posant
la forme fondamentale s'écrit
U— V = 2,ri, f(UH^V) := 2:^5, R
iXa,
et le rayon p d'une sphère est donné par la formule
_ R _ — ixf,
' V x<^-T- ixs
Revenons aux transformations homographiques H, conservant la forme
a|-+-a?-h...-(-a| = o.
Nous venons de voir que, dans le cas où ag reste invariable, elles équi-
valent à une inversion, au signe près pour le rayon, mais que ce signe est
parfaitement déterminé dans chaque cas; nous reviendrons plus loin sur ce
point. On déduit aisément des formules précédentes que toutes les transfor-
mations H s'obtiennent en combinant les inversions et déplacements avec les
dilatations, transformations qui consistent à augmenter d'une quantité con-
stante le rayon de chaque sphère. Il suffit de combiner les transformations
qui laissent x^ invariable avec la transformation particulière
(T)
On voit, en effet, aisément que l'on a identiquement, en conservant les no-
tations précédentes,
2^ OC ; - — '■ ^^ ^ i j
a' =^ a, b'=^b, c' ^ c, p' = p -f- /i.
x\ = xx,
X 2 = x^,
X\ = X3,
OC [^ ~~r' 1/OC K — CCt^ ~T~ tCC^^
x'q = x^-h ih{Xi -+- ix^ ),
x\ — ix'^ = a?4 — ix^ -+- h-{xi^-+- ix^ ) -
- ihx^
SLR LES TRA>SF0RMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 523
D'ailleurs toute transformation H s'obtient en combinant la transforma-
tion (T) avec les transformations qui laissent x^ invariable. Nous nous con-
tenterons, pour le moment, de ces indications, nous réservant de revenir
sur les transformations (T) après avoir parlé des transformations de contact
(voir n" 41).
V. — Transformations corrélatives.
29. On sait que, au lieu de regarder une figure comme formée de points, on
peut la considérer comme enveloppe de plans (n° 200). Se placer à ce dernier
point de vue revient à considérer l'espace comme formé de plans, tandis que
d'babitudc on le considère comme formé de points. Dès lors, au lieu de con-
sidérer des transformations ponctuelles par lesquelles à un point correspond
un point, on peut considérer des transformations tangcntielles par lesquelles
à un plan correspond un plan. Pour avoir la transformée d'une figure par
une telle transformation il suffit de prendre l'enveloppe des plans transformés
de ses plans tungents. On peut aussi considérer des transformations mixtes
faisant correspondre aux points d'un espace les plans d'un autre espace. Mais
il n'y a pas lieu d'étudier, en général, les transformations que nous venons
de signaler, bien que certaines d'entre elles soient intéressantes et méritent
à ce titre une étude particulière; en effet, ces transformations tangentielles
ou mixtes peuvent s'obtenir en combinant avec les transformations ponctuelles
la transformation simple :
U\ = Xi, u\ = X.2, «3 — X3, U\ = Xi,.
C'est cette transformation que nous allons étudier tout d'abord.
Nous désignons par Xi, x^, x^, x^ les coordonnées ponctuelles et par «j,
Ui, Uz, «4 les coordonnées tangentielles de sorte que l'équation d'un plan est
«1 Xi -T- l<2 X-i-^ U^X^ — U<^X'^ = o.
D'ailleurs, les lettres non accentuées se rapportent à la figure primitive et
les lettres accentuées à la figure transformée.
Aux divers points du plan
UiXi -T- «2^2 -i- "3-^3 -^ U!,X,^ = o
correspondent des plans dont les coordonnées u\, u'^, u\, u\ satisfont à la
relation
Ul u\ - «2 "2 "^ "i "'3 "*~ "* "» = O,
c'est-à-dire les plans passant par le point :
x\ = Ul, X^ = «2, x\ = W3, x',^ = u.,.
On voit que la transformation précédente est involutive, c'est-à-dire rcslc
la même si l'on permute les lettres accentuées et les lettres non accentuées.
024 NOTK
On peut remarquer qu'un point et le point correspondant sont pôle et polaire
par rapport à la quadrique
xl -{- xl -+- xl -+- xl = o,
d'où le nom de transformation par polaires réciproques que Poncelet a
donné à la transformation considérée. Il est facile de constater que, si un
point X décrit une surface S. le plan correspondant u' enveloppe une sur-
face S' et que le point de contact x' de u' avec S' correspond au plan u tan-
gent à S en X. Le plan u' a, en effet, pour équation
(i) XiXi -h XiXi^ X3X-i^Xi,Xi = o,
Xi, Xi, 373, x^ coordonnées d'un point de S étant liés par la relation homo-
gène
(2) J\xx, X2,X3, x,,) — o.
Le point de contacta?' du plan (1) avec son enveloppe est défini par les
équations (n° 201)
x\ ^ x', ^ x'., _ x\
C K M^ EL'
dxi dx-i dx-i dx'^
<"est bien le point correspondant au plan u tangent à la surface (2).
En éliminant x^, x^, x^, x,^ entre les équations homogènes (2) et (3), on
obtiendra l'enveloppe du plan (i) qui sera, en général, une surface. Dans le
cas où les rapports
EL ^ EL = 1^1 = AL
dxi dx^ dXs àxi^
qui figurent dans les équations (3) ne dépendraient que à'un paramètre au
lieu de deux, ce qui a lieu quand la surface (2) est développable (*), on ob-
tiendrait, par l'élimination de cet unique paramètre, deux, relations entre
x\, x'^y ar'j, x\, c'est-à-dire une courbe. Réciproquement, si l'on part d'une
courbe définie comme lieu de points, il lui correspondra un plan dépendant
d'un paramètre, lequel enveloppera une développable.
Nous reviendrons sur cette transformation d'une courbe en une dévelop-
pable après avoir étudié à fond la transformation des lignes droites; mais
auparavant nous désirons dire quelques mots de la transformation corré-
lative générale, représentée par les formules
U\ = «11 a?! -H «12^72
Ua ^= a^\X\ H— 6^22 '■^2
«3 = asi^^i -f- «32^72
"4 = ai^\X\ -i- a<^<iX^_
«13
Xz
-t-
«n
.oc^,
«23
,xz
+
«24
.374,
«33
Xz
-1-
«34
,Xi_,,
a Vf.
X-x
_;-
«V,
,X',
(') On lient compte toujours, bien entendu, de l'équation
f{X^,X^,X^,X^)=0.
SL'U LES TRANSFORMATIONS KN GÉOMÉTRIE. ") >. »
le déterminant des Uik étant essentiellement supposé différent de zéro. On
voit qiio ^i If plan u\, u'^, 1*3, u\ passe par le point x\, x\^ x'^, x\. nn ;i
./•', (ai).r, -+-. . .-H «iv-r.,) -4- a?',(a2i-i'i -+-...)-'-••• = o,
ou, en abrégé,
:ùai/,xj.x'i — o,
ce qui équivaut à
Za/^iXiX% = o,
(II' sorle que le point Xi, x^, X3, Xi, est situé dans le plan
«, — (iiix'i -+- a.2ix[y -f- a:iix'^ -f- «iiar'j,
«^ := anx', -f-. . . .
On voit que la transformation n'est pas, en général, involutive ; pour qu'elle
le soit, il faut que les relations
xi : xo '. X3 : X-, = x\ : .r', : x'^ : x\
entraînent
ii'i : «2 • "'3 • "i = "1 * "2 • "3 * "v-
On reconnaît aisément que pour cela on doit avoir
La valeur commune de ces rapports peut être l'unité; le déterminant de«
a//, est alors symétrique; c'est le discriminant d'une certaine forme quadra-
tique
/{xi, .r,, X3, x^) — 'E.aikXiXk,
et l'on a
»' -' "^-f a' -' ^-^
Il i - -— ) U., — - -T— ' ....
•>, ax^ •>. ox-i
La transfornmtioti est une transformation par polaires réciproques
par rapport à la quadrique y = o.
Mais on peut satisfaire d'une autre manière aux équations (1). en suppo-
sant la valeur commune des rapports égale à — i; on a alors
a\\ = «22 = ^33 =^ ^\\ = O1 ^12 "+" ^2i =0, ....
Le déterminant des a est un déterminant symétrique gauche; comme il
est de degré pair, il n'est pas nul en général; en Géométrie plane, la solu-
tion correspondante à celle-ci serait à rejeter, car tout déterminant symé-
trique gauche de degré impair est nul. Si nous restons dans l'espace, nous
pouvons, en changeant les notations, écrire les équations de la transforma-
tion
u' = bz — cy -+- a,
v' = ex — az -^'^,
w' — ay — bx ~- '(,
s' == — (ax -i- ^y-hyz).
526 NOTE
l'équation d'un plan étant mise sous la forme
u' x' H- v' y -f- w' z' -+- s' = o.
Cette équation devient
a{yz' — zy') -\- b{zy' — xz') h- c{xy' — yx')
-^- a.{x' ~ x) '\- ^{y' —y) -+-y(-3' — z) — ç,.
On voit que ce plan, qui correspond au point x,y, z, passe par ce point;
en posant
yz' — zy' = ax, ..., z' — z—Ci,
on peut écrire la relation précédente :
«a. H- 6^1 -i-CYi-i- 2cai -+• ^b^-^ ^Cy = o.
On voit que la droite de coordonnées aj, Pi, yi, ai, bi, Ci appartient à un
«certain complexe linéaire; le plan correspondant d'un point donné est son
pian polaire dans ce complexe et la transformation est dite : transforma-
tion par polaires réciproques par rapport au complexe. Le déterminant
de la transformation est
o
— c
h
a
c
o
— a
P
-b
a
o
Y
— a
-P
— Y
o
— (aa-T- Z»^ -H cy j'^-
Le fait qu'il est différent de zéro exprime que a, 6, c, a, p, y ne sont pas
les coordonnées d'une droite, ou que le complexe n'est pas spécial, c'est-
à-dire n'est pas formé des droites rencontrant une droite donnée. On aura le
cas le plus simple en supposant c = y = i ; les équations de la transformation
sont alors
-r,
X,
u y X^ ,
«2 = Xi,
U
X^,
s = z, U,^ = X3.
Il est intéressant de récrire à côté de ces formules celles de la transforma-
tion par polaires réciproques par rapport à une quadrique, dans le cas le plus
simple
\ U., = Xo,
(P) ,
"'-3 = ^3,
On verrait aisément que toute transformation corrélative peut s'obtenir en
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 527
effectuant successivement une transformation homograpluque convenable-
ment choisie et une de ces transformations particulières; cette proposition
est un cas particulier de la suivante qui est évidente : la transformation
1*4 =/4(-^l) ^if ^35 -^i)
est le produit de la transformation
et de la transformation
u'i := .r'[, 11.^ — .r", . «3 = x^, u\ = x'I.
30. Recherchons maintenant quelle est la transformée n de la transforma-
tion P par une transformation homographiquc H
11^ II-' PII.
Appelons (c) la conique qui a pour équation
.r\ -r- xl -T- xl -h xl = o
et r la transformée de c par H ; je dis que la transformation FI est une trans-
formation par polaires réciproques par rapport à T. Soit en effet a un point
et X son plan polaire par rapport à F; la transformation H-* remplace Y
par G, a et e,l> respectivement par un point a et un plan A, qui sont pôle et
|)olaire par rapport à C. Nous voyons donc que H-* remplace a par a, P rem-
place a par A et H remplace A par A., ; donc FI = H-'PH remplace a par A.
c. Q. F. D.
La démonstration par le calcul ne présente pas non plus de difficultés (*).
Ces propositions ont une grande importance au point de vue de l'emploi
de la transformation par polaires réciproques pour la démonstration de pro-
priétés des figures. Nous voyons que, si Von se place au point de vue pro-
jectif, le choix de la quadrique directrice (ou de la conique directrice dans
le plan) est complètement indifférent.
On peut transformer par rapport à une quadrique particulière et effectuer
('; Un vcrraiL de mcuic que la LranslormaLiua 1' m; U aii-iui mr jjar une transfor-
mation homographiquc eu une transformation par polaires réciproques par rapport
au complexe linéaire transformé du complexe
xy' — yx' -'■- z — z' ~ o.
528 NOTE
ensuite une transformation homographique générale. Lorsqu'il s'agit de trans-
former des propriétés métriques, il semble que le choix de la surface di-
rectrice influe et, effectivement, la transformation de certaines de ces
propriétés acquiert un énoncé particulièrement simple lorsque cette surface
est une sphère (dans le plan on choisit un cercle et quelquefois une para-
bole). En réalité, la simplification ainsi obtenue est plus apparente que
réelle, et l'on aura souvent avantage à procéder autrement : on énoncera la
propriété métrique sous une forme projective; on transformera par rapport
à une conique quelconque, par exemple, et ensuite on choisira dans la nou-
velle figure la droite de l'infini et les points cycliques parmi les éléments
qui jouent un rôle important, de manière à avoir un énoncé métrique.
31. Il résulte des remarques précédemment faites, que l'ensemble des
transformations corrélatives et des transformations homographiques forme
un groupe, que nous appellerons, dans ce qui suit, groupe (j".
Coordonnées de la droite. — Groupe (j*.
Ce groupe est représenté par des équations de deux natures très difi"érentes :
les équations de la transformation homographique et celles de la transfor-
mation corrélative; il y a avantage à simplifier cette représentation, notam-
ment si l'on désire étudier les propriétés invariantes par ce groupe; nous
obtiendrons ce résultat par l'emploi des coordonnées de la droite, en même
temps que nous rendrons intuitive l'existence du groupe (J".
On sait que l'on peut attribuer à une droite six coordonnées homogènes
liées par la relation
a a -^ 6 p -i- c Y = o ;
les coordonnées de la droite qui joint deux points : x^, x^, x^, x^ et j'i, y^^
Yi yu, sont données par les relations
Xiy\ — X'.y\ x^y<^ — a74jK2 ^3 /i — ^tjs
^ ^ _ P ____ _ _ ï
xiy^ — x-iji xsyi — xtys Xiy^ — x-^ji
et les coordonnées de la droite intersection des deux plans Mj, Ui, u^, «v et
^1, ^2; ^3} ^i P^i" les formules
= « = _. _L^ ^ ^ T
UiVi «4^1 U^Vi^ «4*^2 Ihi'i — U!,V3
Cherchons comment les coordonnées de la droite sont transformées par
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE,
une transformation homographiquc :
1 X\ — aiiXi -{- Uii^i -r- aisXi -f- Un^X;,
529
(H)
I a"^ = a; ja^i -4- 042^72 -t- «43^:3 -f- a44 3^4
On a, par exemple,
«11
«41
«14
«4 4
«44^4)-
^l74— ^'471
= («11^1 -+- ai2Xi-h «13a73-+-«14^4)(«4l7l-^ «4272-H «43/3
= («U«44 — «14«4l) (•2^174— iP47l) -+-•••
-^- («1 1 «42 — «12«41 ) (^172 — ^271) ;
c'est-à-dire
en désignant par A//' le mineur de 0, qui s'obtient en supprimant les lignes
de rangs i et k et les colonnes de rangs i' et k'. En se servant de la règle
de Laplace pour le développement des déterminants, on voit aisément que
l'on a
(■^)
a'a'-i- b"^' -^ c'y' = A(aa -)- 6^ H- CY)•
Lediscriminantdea'a'^-6' ^'-f- c'y' est égal par suite àcelui de aa-+-6^-4-cv
multiplié par A^, d'où l'on conclut que le module de la substitution qui rem-
place les a par les a' est A'.
On trouverait de même, pour la transformation corrélative,
les formules
(0'
«, = «1)3^1 -t- «12^72 -i-. .. ,
! a' = A|3a^..,+ A||y>
{ î
( c'= Ana-^...-f-A^jY,
donnant lieu encore à l'identité (-i). Je dis que si, réciproquement, on trans-
forme des droites de l'espace par des formules linéaires et homogènes
(3) a'=/(a, ^>, c, a, |3, y) . .., y' = o («> '^^ c, a, p, y),
donnant lieu à l'identité
(i) a' a! -+- 6'P' -i- c'y' = A(aa -h 6[i -+- cy);
la transformation (3) appartient au groupe (j', c'est-à-dire est une transfor-
mation homographiquc ou une transformation corrélative. Cette proposition
supposée démontrée met bien en évidence la propriété des transformations
horaographiques et corrélatives de former un groupe, car il est évident que
NiEWENGLOWSKi. — G. an., III. 3j
53o NOTE
l'ensemble des transformations (3), qui donnent lieu à l'identité (4), forme
un groupe.
32. Pour démontrer cette proposition, nous pouvons observer qu'une forme
quadratique à 6 variables ayant 21 coefficients, l'identité (4) établit 20 rela-
tions entre les 36 coefficients des relations (3); ces relations sont précisé-
ment celles qui existent identiquement entre les 36 coefficients des relations
(i) et (i)', lesquels s'expriment au moyen des 16 coefficients at^. Si l'on ad-
met, ce qui est à peu près évident, que ces 20 relations sont indépendantes,
on peut en conclure réciproquement que, lorsqu'elles sont vérifiées, les 36
coefficients des relations (3) peuvent être identifiés avec les 36 Af/' qui figu-
rent dans (i) ou dans (i)', et qui dépendent seulement des 16 paramètres a,/,.
Cette démonstration a l'avantage d'être très simple, mais il faut convenir
qu'elle n'a pas toute la rigueur désirable et, de plus, elle ne fait pas bien
comprendre pourquoi le système (3) se ramène tantôt à la forme (1) et tantôt
à la forme (1)'.
Pour abréger, nous ne nous étendrons pas ici sur ces explications complé-
mentaires, qui seront inutiles après la lecture du paragraphe qui concerne
les transformations dans l'espace à plusieurs dimensions (n°48). Signalons seu-
lement le fait capital sur lequel elles s'appuient : l'identité (4) et la forme
linéaire des formules (3) permettent d'écrire
S(a' -H a'i) (a'-t- a', ) = A-S(a -1- «j ) (a -|- aj ),
en supposant que l'indice i se rapporte à une seconde droite; on en conclut,
à cause de (4),
S(a'a\ -I- a'i a') = A-S(aai 4- ai»),
c'est-à-dire que la transformation (3) considérée remplace deux droites qui
se coupent par deux droites qui se coupent. Un ensemble de droites dépen-
dant de deux paramètres et tel que chacune de ses droites rencontre toutes
les autres, c'est-à-dire un hyperfaisceau, sera donc remplacé par un hyperfais-
ceau; seulement deux cas peuvent se présenter : la transformation remplace
une gerbe par une gerbe et un système plan par un système plan, ou bien elle
remplace la gerbe parle système plan et le système plan par la gerbe. Dans
le premier cas, elle est homographique et, dans le second cas, corrélative.
On voit que le groupe (J* est ici représenté par un seul système d'équa-
tions; mais il faut ajouter que les coefficients sont assujettis à certaines
conditions, et que, si l'on voulait les expliciter, le système se décomposerait
en deux; c'est ce que feront apparaître plus clairement les remarques sui-
vantes.
33. Posons
(0 '
( Y =/6(^i,^2, •••Je),
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 53 1
les f étant les symboles de formes linéaires à déterminant non nul; on a
idenli<|iitMii<Mit
<o(^;) élant une forme quadratique au\ variables ^i, ^q» •••7 ;6 dont le dé-
terminant n'est pas nul.
Il est clair que six quantités
[^Ij [^2î • • • > \H
satisfaisant à la relation
W ( [i. ) = o
peuvent être considérées comme les coordonnées homogènes d'une droite,
laquelle aura pour coordonnées ordinaires
D'ailleurs la condition pour que deux droites (Ji et v se rencontrent est, en
vertu de l'identité (2) et de la forme linéaire des équations (i), que le coeffi-
cient de X dans
5oit nul, c'est-à-dire que l'on ait
vi f- V2 T h. . .-^v6 - — =0.
Oiii d[iî â^a
Il est clair qu'en choisissant convenablement la transformation (i), on pourra
supposer que ti)(^) est une forme quadratique quelconque à discriminant
non nul. Nous pourrons supposer par exemple
Il est évident que lorsqu'on lemplace les variables a, b, . . ., y par les va-
riables ;, le groupe (J devient le groupe des transformations homographiques
donnant lieu à l'identité
D'ailleurs, on peut toujours supposer le coefficient de proportionnalité par
lequel il est permis de multiplier les Ç' choisi de manière que l'on ait
co(ï')-w(0.
La transformation est alors, dans le cas où co a la forme particulière (3),
une transformation orthogonale à six variables; écrivons-la
(T) ' • •>
532 NOTE
La relation
k? + --.-^^7 = ll
?G
donne
«11+ «f.2 + ---+ «ÏG=J>
«11 «21 "^ «12 «22 ~^ • • • "t~ «16 «2 fi ^^ O)
et les relations analogues; on démontre, de même que dans le cas de trois
variables (p. 3i), que le déterminant des aïk est égal à ± i, de sorte que les
transformations (F) se divisent en deux classes suivant que le déterminant est
-1- I ou est — I. D'ailleurs le produit de deux transformations a un détermi-
nant égal au produit des deux déterminants; on peut en induire, et cette in-
duction sera pleinement justifiée plus loin (n° 48) que les transformations de
déterminant -t- i sont des transformations homographiques et les transforma-
tions de déterminant — i des transformations corrélatives, car le produit de
deux transformations de même espèce (homographiques ou corrélatives) est
une transformation homographique, tandis que le produit de deux transfor-
mations d'espèces différentes est une transformation corrélative.
34. On voit que les transformations du groupe Ç ont ce caractère commun
de remplacer par lui-même l'ensemble des droites de l'espace; seulement
une distinction s'établit immédiatement entre les transformations homogra-
phiques et les transformations corrélatives. Les premières sont des trans-
formations ponctuelles et font correspondre aux divers points d'une droite
les divers points de la droite transformée; mais les secondes font corres-
pondre aux points d'une droite les plans qui contiennent la droite transfor-
mée, et réciproquement.
Considérons une droite qui soit tangente à une surface S ou qui coupe une
courbe G; on peut dire dans ces deux cas qu'il y a sur cette droite un point
M et qu'il passe par cette droite un plan P, tels que P soit tangent en M à
S ouàC. Gela posé, soit d'abord une surface non développable S; une trans-
formation homographique ou corrélative lui fait correspondre une surface
non développable S' et de manière qu'à l'ensemble d'un point et d'un plan
tangents de S correspondra l'ensemble d'un point et d'un plan tangents de S'.
Donc aux tangentes de S correspondent les tangentes de S'. Dans le cas où
la surface S serait développable, le raisonnement subsiste pour la transfor-
mation homographique; la transformation corrélative lui fait correspondre
une courbe et à l'ensemble de ses tangentes l'ensemble des droites qui ren-
contrent cette courbe. D'ailleurs, aux génératrices de la développable, c'est-
à-dire aux droites telles que tous leurs points soient sur la surface, corres-
pondent les tangentes de la courbe, c'est-à-dire des droites telles que tous
leurs plans soient tangents à la courbe. Les quelques dérails que nous allons
donner sur les transformations de contact éclairciront encore ces considéra-
tions.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 533
VI. — Transformations de contact.
Le moment est, en effet, venu d'exposer aussi complètement que le permet
l'exiguïté de notre cadre, la notion fondamentale à' élément de contact, due
à M. Lie.
Éléments de contact.
3o. On appelle élément de contact l'ensemble d'un point x, y, z et d'un
plan
Z-z=pa-x)-^q{Y-y)
passant par ce point. Les cinq quantités x,y^ z, p, q sont les cinq coordon-
nées de l'élément de contact; on voit que l'ensemble des éléments de contact
de l'espace dépend de Cing paramètres; on dit quelquefois qu'un tel ensemble
forme une infinité quintuple, ce que l'on exprime par le symbole oos.
Un élément de contact est dit appartenir à une surface, s'il est formé d'un
point de cette surface et du plan tangent en ce point à la surface ; à une
courbe, s'il est formé d'un point de cette courbe et d'un des plans tangents à
cette courbe en ce point; à un point s'il est formé de ce point et d'un plan
quelconque passant parce point. Avec ces conventions de langage, les divers
faits géométriques suivants :
Deux surfaces sont tangentes;
Une surface et une courbe sont tangentes;
Deux courbes se coupent;
Une surface passe par un point;
Une courbe passe par un point;
Deux points coïncident,
peuvent être exprimés de la môme manière.
Les deux êtres géométriques considérés (surface, courbe ou point) ont
un élément de contact commun.
Nous désignerons sous le nom de multiplicité l'ensemble doublement infini
des éléments de contact qui appartiennent à une même surface, à une même
courbe ou à un même point, et deux multiplicités ayant un élément de con-
tact commun seront dites tangentes.
Si l'une des multiplicités est une courbe et l'autre un point, par exemple,
dire qu'elles sont tangentes signifiera que la courbe passe par le point.
Avec ce langage abrégé, diverses propriétés de la transformation corré-
lative peuvent être réunies en un seul énoncé : cette transformation rem-
place deux multiplicités tangentes par deux multiplicités tangentes.
Toute transformation ayant cette propriété fondamentale s'appelle transfor-
mation de contact; r^ous allons nous proposer de rechercher la forme gêné-
004 NOTE
raie de toutes les transformations de contact; nous retrouverons en particulier
toutes les transformations déjà étudiées dans les Chapitres précédents.
Une transformation de contact doit remplacer toutes les multiplicités ayant
un élément de contact commun E par des multiplicités ayant en commun un
autre élément de contact commun E'. Il est bien clair que l'on peut consi-
dérer une telle transformation comme faisant correspondre E' à E, c'est-
à-dire que les coordonnées x' , y' , z\ p, q' de E' sont certaines fonctions
des coordonnées x, y, z, /?, ^r de E :
/ x' = f{x,y,z,p,q),
(0 \ -'= h{x,y,z,p,q),
I p'= k{^,y,^,p,'q)r
^ q'= l (x,y,z,p,q).
D'ailleurs, ces équations (i) doivent pouvoir être résolues par rapport
à X, y, z,p, q {n° il,]). Soi), c'est-à-dire établissent, entre ces cinq variables,
cinq relations distinctes. En particulier, les trois premières de ces équations
sont distinctes et, par suite, si l'on élimine entre ces trois équations distinctes
les deux variables p et q, on obtiendra au moins (i) une relation entre x,
y,z, x',y',z'. D'après cela, trois cas peuvent se présenter :
1° L'élimination de p et de q entre les équations
(2)
donne trois relations distinctes entre x, y, z, x' , y', z' ; cela revient à dire que
ces trois équations ne renferment pas/» et ^; la transformation est donc une
transformation ponctuelle et il n'y a pas lieu de s'y arrêter plus longuement.
1° L'élimination de/? et de q entre les équations (a) donne deux relations
distinctes :
1 G(ar,jK, ^, x',y',z') = o.
x'
= f,
y'
= ^>
JZ
= h
(3)
3° L'éliminination de p et de q donne une seule relation entre x, y, z,
x\ y', z' :
(4) (ji(x,y,z,x',y',z') = o.
Nous allons parler d'abord de ce dernier cas; nous étudierons ensuite le
précédent.
(') Ces trois équations sont distinctes par rapport aux cinq variables x, y, z,p, q,
mais ne le sont pas nécessairement par rapport aux deux variables p et q.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE.
Transformations de contact de la première classe.
36. Nous partons donc de riiypothèse suivante : une certaine transforma-
tion T fait toujours correspondre à deux multiplicités tangentes deux mul-
tiplicités tangentes; de plus, entre les coordonnées x^ y, z,p,q\ x',y',z\
p', q' de deux éléments de contact correspondants existe la seule relation
indépendante de p, q,p\q'
iM{x,y,z, x',y\z') = 0.
Nous allons voir que ces conditions suffisent pour déterminer la transfor-
mation (T). Considérons, en effet, un point
X ^^ a, y ^= b, z = c.
Les éléments de contact de ce point ont pour coordonnées a, b, c,p, q et
l'on doit supposer p t\. q quelconques. D'après cela, les coordonnées J^,y',
z',p', q' des éléments de contact correspondant aux éléments de contact du
|)oint (a, b, c) seront liées par la seule relation indépendante de p' et q'
(5) io{a, b, c, x', y',z') = o.
En d'autres termes, la transformation considérée fait correspondre au
point a, b, c la surface représentée par l'équation ( j).
Considérons maintenant une surface S
(6) <f(x,y,z) = o
et soit (a, b, c) un point de cette surface.
La surface S et le point {a, b, c) sont deux multiplicités tangentes; il doit
donc leur correspondre deux multiplicités tangentes, c'est-à-dire que la mul-
tiplicité S' qui correspond à S est tangente à la surface (5); comme le même
raisonnement peut être répété pour tout point (a, b, c) de S, l'on en conclut
que l'on obtient S' en cherchant l'enveloppe de la surface
(4) w(ar, ^,z, a7',y, z') = o,
x,y,z étant des paramètres liés par la relation (S). On sait que l'on obtient
cette enveloppe en éliminant x,y,z entre les relations (6), (4) et les sui-
vantes :
(7^
Si l'on pose
P =
ddi
dio
diù
dx
àl
dz
do ~
do
d«p
dx
dp
dz
do
do
dx
9
= —
ày
d^
à'z
dz
536 NOTE
les équations (7) s'écriront
d(jL) du>
â^ -*-^ .}? = "'
do) d(x)
oj^ ^ az
On peut remarquer que p Ql q sont les coefficients de l'équation du plan
tangent à (S), écrite sous la forme
Z-z=p{li-x) + q{Y~y).
En d'autres termes, x^ y, z, /), g sont les coordonnées d'un élément de
contact de S et l'on obtient les coordonnées x', y', z' de l'élément corres-
pondant en résolvant les équations (4) et (7)'. On A'oit que ces coordonnées
ne dépendent que des coordonnées de l'élément de contact et non de la sur-
face (S).
Il en résulte qu'à une surface (S) correspond généralement une surface (S')
définie par les équations
M(x,y,z,x',y, z') = 0,
(8) {âi'^-Pdl^^'
■d]r-^^Tz =^'
dans lesquelles x^y, z, p^ q sont les coordonnées dépendant de deux para-
mètres d'un élément de contact de S. Il est aisé de calculer les coordonnées
d'un élément de contact de S'; nous pouvons regarder les équations (7)
comme définissant x', y', z' comme fonctions de a; et jk, ^ y étant considéré
comme fonction de x et y, dont les dérivées partielles sont /» et q. En diffé-
rentiant la première des équations (8), successivement par rapport à x et y,
on obtient (i)
diù du) dtjy dx' ôm dy' ôm dz'
dx ' dz dx' dx dy' dx ' dz' àx '
d(i> d(xi dio dx' dui dy' doi dz' _
dy dz dx' dy dy' dy dz' dy
En tenant compte des équations (8), on voit que l'on a
dfx) àu> ^ doi dy' dz' dy' dz' dz' dx' dz' dx' dx' dy' dx' dy'
dx' ' dy' ' dz' dx dy dy dx ' dx dy dy dx ' dx dy dy dx
Or les trois quantités écrites dans le second membre sont proportionnelles
(' ) Le calcul se fait plus simplement par l'emploi des différentielles totales, emploi
que j'ai tenu à éviter dans tout ce Chapitre.
SLR LES TRANSFORMATIO.NS EN GÉOMÉTRIE. 687
aux coefficients de l'cquation du plan tangent écrit sous la forme
A(X'-^') -t- B(Y'-y) + C(Z'- s') = 0.
On en conclut
do) d(o ()u) , ,
c'est-à-dire
dx' df Oz ' ^
-r—, -f-a— , = O.
ay ■* dz
Ces équations montrent que/>' et q', de même que x',y,z', ne dépendent
que de x, y, z^ p,q\ d'ailleurs leur analogie avec les équations (7)' montrent
bien que la transformation est définie d'une manière symétrique par rapport
aux lettres accentuées et non accentuées, ce qui devait être puisque l'on
peut, en parlant de l'équation (4), raisonner d'une manière analogue sur ces
deux systèmes de variables.
37. Nous avons fait une seule hypothèse restrictive, mais elle est essentielle;
les équations (8) sont des équations distinctes en x\ y' , z', c'est-à-dire
peuvent être résolues par rapport à ces trois variables, et donnent en géné-
ral, c'est-à-dire si la surface S est quelconque, pour x', y', z', des fonctions
de deux variables; d'ailleurs pour des surfaces S particulières, x', y', z'
peuvent être des fonctions d'une seule variable ou même des constantes; à
ces surfaces il correspond une courbe ou un point.
Inversement, nous aurions pu partir d'une courbe C; x, y, z auraient alors
été des fonctions d'un seul paramètre et nous aurions été amené à chercher
dans ces conditions l'enveloppe de la surface (4); en désignant par a, p, y
les cosinus directeurs de la tangente à G, nous aurions eu à éliminer le para-
mètre qui définit G entre l'équation (4) et l'équation
dx ày ' dz
obtenue en dérivant (4) par rapport à ce paramètre. Gette dernière équa-
tion est une conséquence des équations (6') et de l'équation
/>a-^^P-Y=^o
qui exprime que le plan de tout élément de contact de G, c'est-à-dire tout
plan tangent à G, contient la tangente à G; nous pouvons donc conserver les
équations (7)' dans tous les cas.
Nous arrivons ainsi au résultat suivant : une première classe de transfor-
538 NOTE
mations de contact est définie par les formules
ox oz
= o,
= 0,
que l'on suppose essentiellement pouvoir être résolues, soit par rapport à
X, y, z, p, q, soit par rapport à x', y', z\ p', q' . Il faut pour cela que la
fonction caractéristique tu soit convenablement choisie. L'interprétation
géométrique de ces formules est facile.
38. Des exemples éclairciront cette proposition générale; dans le cas où a>
est bilinéaire,
w = ax\xx' -\- a\ixy' -k- a^iyx' -h . . .-+- «34-3 -f- «43 s' -t- a,^!^,
on retrouve la transformation corrélative; nous n'y reviendrons pas.
Supposons maintenant
co = 372 -1- ^2 _|_ ^2 — rpx' — yy' — zz'.
Si l'on regarde x, y, z comme fixes, l'équation
représente un plan P passant par le point {x,y^ z) et perpendiculaire à la
droite qui joint ce point à l'origine. Au lieu du point (a;, y, z) correspond
l'enveloppe de ce plan; si le point {x,y,z) décrit une surface S, le plan P
enveloppe une surface S', et S est la podaire de S' par rapport au point O.
Si M' est un point {x' , y', z') de S', S est l'enveloppe de la sphère
x^ -^ y^ -h z^ — (xx' -h yy' -{- zz') — o
décrite sur OM' comme diamètre. Cette proposition est aisée à démontrer
géométriquement; on examinera aussi aisément les cas particuliers oii S ou
S' se réduit à une courbe.
On peut remarquer que la transformation que nous venons d'étudier rentre
dans la classe de celles que nous avons appelées mixtes; en mettant l'équa-
tion d'un plan sous la forme
u'x' -h v'y' -\- w' z' -\- I = o,
SUR LES TRANSFORMATIONS EN IJÉOMÉTRIE. 539
on pourrait l'ccrire
u =
p' =
X-
^yi^Z-i
-y
x^
4_^2_|_^î
— Z
Elle est le produit de l'inversion
X
Y
Z =
x^-^y^-r- z'
y
Z
x'^-i-y'^-+- z'^
et de la transformation corrélative
«'- — X, i>'=---Y, w' = — Z.
Cette proposition est d'ailleurs connue et peut se démontrer aisément par
la Géométrie.
On obtient une autre transformation de contact très intéressante en prenant
co = (37 — x'y-i- (y — y')--^ (z — z')-— a^.
Cette transformation est involutive puisque x et x' figurent symétrique-
ment dans to; à une surface S elle fait correspondre l'enveloppe des sphères
de rayon a ayant leurs centres sur S; c'est la surface parallèle à S à une dis-
tance ± a, c'est-à-dire la surface obtenue en prenant sur les normales à S
une longueur égale àdta. Nous reviendrons plus loin sur cette transformation
pour l'étudier d'une manière plus approfondie (n" 41).
Transformations de contact de la deuxième classe.
39. Nous allons maintenant étudier le cas où il y a entre x, y, z, x\ y', z'
deux relations distinctes
( 'P{x,y,z, x',y',z') ^-o,
( G(^,y,^, ^',y',-z') = o.
On verrait, par un raisonnement analogue à celui qui a été fait plus haut,
qu'à un point M (a; = a, y = b, z = c) correspond la courbe C représentée
par les équations
^, i F(a,b,c, x',y',z') = o,
\ G{a,b,c, x',y',z') = o,
54o NOTE
et à un point M'(x' — a', y' = b\ z' — c') correspond la courbe (C) représen-
tée par les équations
( ^{x,y,z, a', h\ c') = o,
I G{x,y,z, a', b',c') = o.
(C
Si le point M décrit une courbe A, la courbe G' engendre une surface A'
qui correspond à A ; si le point M' décrit une courbe B', la courbe G engendre
une surface B qui correspond à B'. Si le point M décrit une surface S, on peut
considérer cette surface comme formée de courbes A et prendre l'enveloppe
des surfaces correspondantes A'; c'est une surface S' qui correspond à S. On
peut aussi raisonner de la manière suivante : soit S' la surface qui correspond
à S et M' un point de S'; la courbe (G) qui correspond à M' doit être tan-
gente à S; on obtiendra donc le lieu de M' en exprimant que la courbe (G)
est tangente à S ; on aura ainsi, en général, une relation entre a', b', c'. Nous
n'insistons pas sur ces généralités, car nous allons, dans le paragraphe sui-
vant, étudier une transformation particulière très importante, qui appartient
précisément à la seconde classe.
VII. — Transformation de M. Lie.
40. Nous possédons maintenant les éléments nécessaires pour faire une
étude sommaire de la belle transformation due à M. Lie et qui est, selon l'ex-
pression de M. Darboux, l'une des plus belles découvertes de la Géométrie
moderne. Rappelons d'abord certains résultats obtenus.
Éléments de contact en coordonnées pentasphériques .
Nous avons vu que les sphères de l'espace dépendent de quatre paramètres
et qu'on peut les déterminer par six coordonnées homogènes liées par une
relation quadratique fondamentale
(i) cp(ari,^2, ...,x^) = o.
D'ailleurs, le rayon d'une sphère est donné par une relation de la forme
m\Xi -r-. . .-^ m^x^
R =
/ja^i +. . .-h /e^G '
deux sphères qui coïncident, mais dont les rayons sont considérés comme de
signes contraires, ont des coordonnées différentes; enfin, on a un point dans
le cas où les coordonnées satisfont à la relation
On peut d'ailleurs effectuer sur les x une transformation linéaire quel-
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 0^1
conque, et simplifier ainsi les relations (i) et (u) ; par exemple, on peut
prendre
La condition pour que deux spiières Xi, x-i, . . ., Xq et jKit^î» • • •> JKe soient
tangentes, est
do
<^> S-^'5|;. = °-
Si l'une des deux sphères se réduit à un point, cela revient à dire que l'autre
sphère passe par ce point.
Deux sphères tangentes définissent un élément de contact, et toutes les
sphères ayant pour coordonnées
Zi = lxi-i-iiyi
ont en commun cet clément de contact. Je dis d'abord que les quantités Zi
sont les coordonnées d'une sphère, si Xi el j'i sont les coordonnées de deux
sphères tangentes. En effet, on a
^(Zi) = l^oixi) + X[x ^yi ^ -+- [x2cp(j,.),
et chacun des termes du second membre est nul. De plus, deux sphères quel-
conques zi et z'i sont tangentes; en posant
z'i = l'xi-h- ^'yi,
on a
et chacun des termes du second membre est nul.
Or, il est bien clair que des sphères dépendant d'un paramètre ne peuvent
être tangentes deux à deux que si elles ont un élément de contact commun.
Quand on emploie des coordonnées pentasphériques, on ne regarde deux
sphères comme tangentes que si le carré de la distance des centres est égal
au carré de la différence des rayons, chacun des rayons ayant un signe; il en
résulte qu'un élément de contact définit deux séries de sphères, telles que les
sphères de chaque série soient tangentes entre elles, mais non avec celles de
l'autre série. Prenons, par exemple, x, y, z étant les coordonnées cartésiennes
du centre et R le rayon,
,, Xy^_X2_X2^_Xi_ Xi _ £6,
■^ x~y'~z~R~' x^^y^'-^z^ — Ri ~ i '
de sorte que
(f = Xl -i- Xl -h Xl —Xl— XiXs.
042 NOTE
Il est clair que les sphères tangentes à l'origine au plan des xy sont définies
par les relations
^1 = ^2 = ■^'5 = O > 0:3 = ± 574 ,
et deux d'entre elles ne sont tangentes que si l'on prend le même signe dans
le second membre de la dernière égalité. Les relations
(i) ^1=^2 = 25 = 0, ^53 = ^4 = Xa -T- |ji6, ^6 = X -<- [Ji-
définissent un des deux systèmes de sphères tangentes entre elles deux à deux
et les relations
(2) ;3i = z, = sj := o, 23 = — z<^-=\a-\- \xb , Zg = X -+- [JL
en définissent un autre. Nous pouvons convenir de considérer les rela-
tions (i) et in) comme définissant deux éléments de contact différents,
que nous appellerons opposés, pour indiquer qu'ils ne diffèrent que par le
sens. Les relations (1) définissent un élément de contact appartenant aux
sphères de rayon positif, ayant leurs centres sur la partie positive de O^;
nous regarderons la partie convexe de ces sphères comme leur endroit, de
sorte que les relations (i) définissent un élément de contact dont l'endroit
est au-dessous et l'envers au-dessus du plan des xy. C'est le contraire pour
les équations (2). Il est à peine besoin d'ajouter que pour une sphère de
rayon négatif, l'endroit sera la |)artie concave et l'envers la partie convexe ( ' ).
Lorsqu'on peut distinguer analytiquement les deux côtés d'une surface, on
regardera de même l'un comme l'endroit, l'autre comme l'envers, et l'on
fixera ainsi les éléments de contact de la surface. Au point de vue auquel
nous nous plaçons ici, il y aura lieu de regarder les points et les courbes
comme possédant à la fois les éléments de contact opposés; pour une courbe
on pourrait être amené, dans certaines théories, à donner un signe au rayon
de courbure et à regarder comme appartenant à la courbe les éléments de
contact qu'elle a en commun avec les sphères passant par le cercle oscula-
teur et dont le rayon a même signe que le rayon de courbure; l'élément de
contact correspondant au plan osculateur serait seul double.
41. Avec ces notions, on peut étudier avec plus de détails la transforma-
tion de contact dont nous avons déjà parlé et qui correspond à la fonction
W = ( 37 X' f -\-{y y )2 -i- ( 5 — ^' )2 «2—0.
(') M. Darboux a souvent insisté sur l'importance de la distinction des signes des
rayons des sphères dans l'étude des problèmes de contact; la théorie des cycles de
Laguerre se rattache au même ordre d'idées ; les coordonnées pentasphériques ne sont
pas les seules qui permettent cette distinction, comme on le verra en lisant, dans
le premier Volume de la Théorie des surfaces de M. Darboux, les développements
consacrés aux systèmes de coordonnées a, p, \ et m, v, w, p et notamment leur
application aux surfaces minima. Les idées que nous exposons sont donc loin d'être
nouvelles dans le fond; ce qui est peut-être nouveau, c'est la forme que nous leur
donnons en introduisant la notion d'élément de contact ayant un côté.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 543
Kllc f'ail corii'spondre à un clément de contact, formé d'un point A et d'un
plan P, deux cléments de contact dont les plans P' et P" sont parallèles à P
et les points A' et A" situés sur la normale à P en A, à la même dislance a,
mais de côtés opposés. Il est bien clair que si rien ne distingue les deux
côtés du plan P, rien ne distinguera non plus les deux éléments A', />' et
A",/?*, et l'on ne pourra pas les considérer indépendamment l'un de l'autre.
Si, au contraire, l'élément de contact (A, P) a un endroit et un envers, on
pourra attribuer un signe à la longueur « et la porter positivement, par
exemple, du côté de l'endroit, négativement du côté de l'envers.
Pour plus de clarté, prenons le système particulier de coordonnées penta-
sphériques défini par les formules (a); notre transformation de contact se
décomposera en les deux transformations
a^j = a\ . ./ ., - .'o , x-^ — - x^^
x\ = Xi± ax^ ,
37^ = a:-; zp 2 a 3^i — «- ^6 ,
X ^ =r. .rg ,
qui remplacent toute sphère par une sphère concentrique et dont le rayon
est augmenté ou diminué de a. [Cf. les formules (T) page Saa en ayant
égard à la différence des notations.]
Si l'on applique cette transformation à une surface dont on distingue les
deux côtés, on obtiendra deux surfaces différentes, suivant le côté que l'on
aura choisi, et chacune de ces deux surfaces aura elle-même un côté. Si l'on
|)art, au contraire, d'une surface dont on ne distingue pas les deux côtés, on
obtiendra deux surfaces ou, plus exactement, deux nappes formant analyti-
quement une seule surface, mais chaque nappe ayant un côté.
Par exemple, à une sphère de rayon ± R correspondront deux sphères
concentriques de rayons parfaitement déterminés, à savoir : R -+- a et
— R -H «. A un point correspond une seule sphère de rayon -ha; à deux
éléments opposés du point correspondent deux éléments de contact diamé-
tralement opposés de la sphère, ayant chacun son côté.
Ces remarques permettraient une étude plus approfondie du groupe dont
il a été question à la fin du paragraphe IV.
•42. D'autre part, nous avons vu que les droites de l'espace dépendent de
quatre paramètres, et qu'on peut les déterminer par six coordonnées homo-
gènes liées par une relation quadratique
cp(a;i, a:,, . . ., x^) = o.
La condition pour que deux droites jk et 5 se rencontrent est
S
do
et si cette relation est vérifiée, de même que les relations
?(7)^o. o{z)=o,
544 NOTE
les droites ayant pour coordonnées Xyi-hiiZi forment un faisceau plan,
c'est-à-dire passent par un même point dans un même plan. Nous pouvons
dire qu'elles définissent un élément de contact.
Il résulte de ce qui précède que, si l'on s'arrange pour que les formes
fondamentales de la sphère et de la droite soient identiques, et si l'on fait
correspondre les droites et les sphères de mêmes coordonnées, on aura dé-
fini une transformation de contact; car à des droites qui se coupent cor-
l'cspondront des sphères tangentes , et réciproquement ; à une surface
considérée comme enveloppe de sphères correspondra une surface enveloppe
de droites et réciproquement. Il est d'ailleurs facile de ramener cette trans-
formation de contact à l'un des types considérés au paragraphe précédent.
Équations de la transformation de M. Lie.
-43. Nous devons pourcela chercher le lieu des pointsdes élémentsdecontact
qui correspondent aux éléments de contact ayant en commun un point {x,y,z).
Supposons que le point {x,y, z) soit dans l'espace des droites; les droites
passant par ce point forment un hyperfaisceau; elles rencontrent, en parti-
culier, toutes les droites issues de ce point A dans un certain plan P. Or, à
ce faisceau plan correspondent des sphères S tangentes entre elles en un
même point; aux autres droites de l'hyperfaisceau doivent correspondre des
sphères tangentes à toutes les sphères S. Or, il est clair qu'une sphère ne
peut être tangente à toutes les sphères S que si elle contient l'une des deux
génératrices rectilignes qui leur sont communes. Réciproquement, soit S une
sphère renfermant une des deux génératrices rectilignes D et Dj communes
aux sphères S; il lui correspond une droite qui rencontre toutes les droites
du faisceau plan correspondant aux sphères S; c'est donc une droite passant
par A ou située dans le plan P.
Une raison évidente de continuité prouve qu'aux sphères 2 renfermant
l'une des génératrices, que nous pouvons appeler D, correspondent les droites
passant par A et aux sphères S renfermant Dj les droites situées dans le
plan P. En résumé, au point A correspond une génératrice rectiligne D d'une
sphère, c'est-à-dire une droite isotrope.
Prenons maintenant un point A', (x', y', z'), dans l'espace des sphères;
nous pouvons le regarder comme une sphère de rayon nul, c'est-à-dire dont
les coordonnées satisfont à la relation
'<miX£ = o;
il lui correspond une droite dont les coordonnées satisfont à la même rela-
tion, c'est-à-dire une droite d'un certain complexe linéaire non spécial.
Ainsi notre transformation de contact est nécessairement définie par un
système de deux équations
i ^i(^,y,z, x',y,z') = 0,
(i) { , , ,
SUR LES TRANSFORMATIONS E.N GÉOMÉTRIE. 545
représentant, si l'on regarde x,y, z comme des constantes, une droite iso-
trope, et, si l'on regarde x' , y', z' comme des constantes, une droite appar-
tenant à un certain complexe linéaire.
M. Lie, dans un Mémoire fondamental, à bien des titres {Math. Anna/en.
t. V), a étudié le cas plus général où l'on suppose seulement que les équa-
tions (i) représentent toujours une droite, c'est-à-dire sont bilinéaires. Dans
le cas particulier qui nous occupe, on voit aisément que, par un choix conve-
nable des notations et des axes, on peut donner aux équations (i) la forme
( X-f-t'Y — Zz — X — o,
(2)
Il est d'ailleurs facile de voir que cette transformation a bien la propriété
de transformer les droites en sphères; soient
( X = az -~- p,
\ y = bz^q,
les équations d'une droite; nous savons qu'on obtient la surface correspon-
dante en éliminant ar, j', z entre les équations (2) et (3), ce qui donne
(X-+- i\ — p) {\ — i\ — b) -^ {'L ^ a ) {Z — q) = 0.
c'est-à-dire
\--HY--f-Z- — {b'r-p)\ — i{b— p)Y-\-(a — (/)Z -{- bp — ag = o ,
sphère ayant pour coordonnées
Xi — b -h p,
x^ = i{b — p),
X3 = a — q,
a-4 =±:{a-i-q),
X5 = bp — aq,
3-6=1,
avec la forme fondamentale
xi -^ xl -\- xl — xl — ix^xs = o.
On pourrait d'ailleurs prendre les mêmes coordonnées pour la droite con-
sidérée.
Nous voyons que la transformation définie par les formules (2) est un peu
moins précise que celle dont il était question auparavant, puisqu'elle ne
détermine pas le signe du rayon de la sphère correspondant à une droite
donnée; nous pouvons choisir ce signe arbitrairement, une fois pour taules,
en prenant, par exemple,
Xl, — l\x6 r= a ~{- q.
NlEWENGLOWSKI. — G. an., III. 35
546 NOTE
La transformation obtenue offre alors cette particularité remarquable de
faire correspondre à un espace non orienté, c'est-à-dire où les éléments de
contact n'ont pas de sens, un espace orienté, c'est-à-dire où chaque élé-
ment de contact a un endroit et un envers. A cet endroit et à cet envers
correspondent deux éléments de contact différents du premier espace.
Considérons deux éléments de contact opposés dans l'espace des sphères ;
la seule sphère à laquelle ils appartiennent tous deux est la sphère de rayon
nul ayant son centre en leur point; donc la seule droite qui renferme les deux
éléments de contact qui leur correspondent est la droite renfermant l'un
d'eux et dont les coordonnées vérifient la relation
S
miXi — o,
c'est-à-dire qui appartient au complexe linéaire fondamental.
On en conclut que les figures qui correspondent à deux figures formées de
sphères, deux à deux égales, mais de rayons contraires, sont polaires réci-
proques par rapport à ce complexe linéaire.
Nous pouvons exprimer ceci de la manière suivante : La transformation
de M. Lie transforme la transformation par polaires réciproques, par
rapport au complexe linéaire fondamental, en la transformation de
contact consistant à remplacer chaque élément de contact par l'élé-
ment opposé.
Le cadre restreint de cette Note ne nous permet pas de donner ici des ap-
plications de cette belle transformation; nous en indiquons quelques-unes
dans les exercices.
VIII. — Transformations dans l'espace à plus de trois
dimensions .
4i. Nous allons, dans ce dernier paragraphe, étudier sommairement des
transformations dont la nature particulière va être éclaircie par un exemple
simple.
Nous avons vu que l'on peut prendre pour éléments de l'espace les sphères
ou les droites, c'est-à-dire représenter une surface ou une courbe par une
relation entre les coordonnées des sphères ou des droites qui ont avec elle
un élément de contact commun, tandis qu'en coordonnées ponctuelles ou
langentielles on écrit une ou deux relations entre les coordonnées des points
ou des plans qui ont un élément de contact commun avec la courbe ou la
surface considérée.
De même, on pourrait regarder les cercles comme éléments du plan et in-
troduire des coordonnées tétracjcliques analogues aux coordonnées penta-
sphériques. Un point aurait quatre coordonnées et un cercle en aurait cinq.
Mais, sans passer par ces coordonnées particulières, il est aisé de montrer
SLR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 547
qu'on peut établir une correspondance très simple entre les cercles du plan
et les points de l'espace; soient
(x — ay -i- (y — b)- = /•', z — o
les équations d'un cercle; nous lui ferons correspondre le point
X = a, y = b, z = ri.
On peut remarquer que, si l'on change le signe du rayon, le point repré-
sentatif est remplacé par son symétrique par rapport au plan des xy. Cette
représentation permet d'étudier bien des problèmes sur les cercles, comme
l'a montré M. Darboux, si l'on a soin de remarquer que deux cercles sont
tangents lorsque la dislance des points qui les représentent est nulle, et ré-
ciproquement. D'ailleurs, on peut remarquer que le point qui correspond
à un cercle est le centre d'une des deux sphères de rayon nul contenant ce
cercle.
On voit de quelle nature particulière est la transformation qui remplace
les cercles du plan par les points de l'espace; il est manifeste qu'une trans-
formation de celte nature ne peut être une transformation de contact, car
les éléments de contact du plan dépendent de trois paramètres, et ceux de
l'espace de cinq paramètres. Aux cercles tangents à une courbe plane, en
un point A, correspondent les divers points d'une droite isotrope menée par
A dans le plan normal en A à la courbe; les deux droites isotropes se dis-
tinguent l'une de l'autre dans le cas où l'on peut distinguer le signe des
rayons des cercles, ou, ce qui revient au même, un sens sur la normale. Ces
droites isotropes sont les génératrices de la développable (isotrope) circon-
scrite à la courbe et au cercle de l'infini.
Malgré l'intérêt que présenteraient ces questions, nous allons laisser cet
exemple, pour aborder le sujet que nous avons en vue.
Il est d'abord nécessaire de définir succinctement ce qu'on appelle un es-
pace à plus de trois dimensions.
Une lecture, même superficielle, des premiers chapitres d'une Géométrie
analytique plane et d'une Géométrie analytique de l'espace, ne peut manquer
de frapper l'esprit par un certain nombre d'analogies de raisonnements et
de calculs. Si l'on regarde d'un peu plus près, on remarque que bien de ces
raisonnements et de ces calculs, qui sont les mêmes pour deux et trois va-
riables, seraient encore les mêmes s'il y avait n variables. Le langage
géométrique permettant, d'ailleurs, d'énoncer très simplement des faits ana-
lytiques parfois compliqués, on a été conduit à introduire ce langage dans le
cas d'un plus grand nombre de variables.
Prenons, par exemple, quatre variables, et, pour plus de netteté, bornons-
nous tout d'abord à la considération d'axes rectangulaires. Quatre longueurs
X, y, z, t seront dites les coordonnées rectangulaires d'un point ; une
équation telle que
\x-^By-hCz-hlit-^E = o
548 NOTE
sera dite représenter un plan ; la distance des deux points sera, par défi-
nition,
{x - a7')2+ 0' — y )2+ {z — z'f -hit- t'Y,
et l'angle V de deux directions sera donné par la formule
cosV = aa'+ pp'+ Yï'~'~ ^^''
en désignant par a, j3, y, o, a', P', y', 3' les cosinus directeurs de ces direc-
tions. La distance d'un point à un plan sera
, A^-h Bv-HC^î-f-D^-t-E
d = ±. -^ — ,
/A2-HB2+G2+D2
et ainsi de suite.
Ces définitions étant posées, on verra aisément (si l'on ne le considère
comme évident par l'analogie des calculs) qu'elles ne sont pas contradictoires
entre elles et permettent de généraliser divers théorèmes de Géométrie : une
droite sera normale à un plan si elle est perpendiculaire à trois droites du
plan; deux plans seront rectangulaires si chacun d'eux renferme la normale
à l'autre ; les équations 37 = 0,^ = 0,^ = 0, t = o représentent quatre plans
rectangulaires deux à deux, etc. On pourra, d'ailleurs, définir des coordon-
nées obliques et tétraédriques sans aucune difficulté.
Notre but n'est pas d'insister sur ces préliminaires évidents et auxquels
divers auteurs ont donné plus de développements qu'ils ne paraissent en mé-
riter; nous espérons que ce qui précède suffira pour l'usage que nous avons
à faire de l'espace à plus de trois dimensions.
43. Considérons un espace k n — i dimensions et n coordonnées homogènes
quelconques (on pourrait les supposer tétraédriques; le lecteur peut les re-
garder comme rectangulaires si cela lui paraît plus net). Soient k équations
linéaires indépendantes
«11 .ri -h,. .+ ai„a?„ = o,
«Al •X'i -h ... -h «Avi ^/J = o ;
nous dirons que ces équations représentent un plan à n — k — i dimensions
que nous désignerons par Yn-k-\', d'après cela, dans l'espace ordinaire où
/i = 4î un plan est représenté par Pg, une droite par Pj. Si k= n — i,
les équations définissent un point unique Pq; enfin, si k^n, les équations
n'admettent pas de solutions non toutes nulles, de sorte que n — k — i est
négatif, nous sommes amenés à regarder dans ce cas P„_;t-i comme symboli-
sant l'absence de tout point.
Pour faire comprendre les avantages de cette notation, considérons k' autres
équations linéaires indépendantes, représentant par suite un plan P„_/^.'_i ; si
elles sont indépendantes des précédentes (ce qui est le cas général) leur en-
semble représente un plan Pn-k-k'-i' Nous pouvons donc dire que dans un
SUU LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 5^9
espace an — i dimensions V intersection de deux plans P» et Pg est en gé-
néral un plan Va-^^-{n-i)- H su ffilde prendre a = /i — k — i et p = n — A' — i.
Par exemple dans l'espace ordinaire, n — i = 3; l'intersection de deux plans
P2 est P2-t-2-3 = Pj) c'est-à-dire une droite; l'intersection de deux plans Pi,
c'est-à-dire de deux droites, estPi+j-s = P_,, c'est-à-dire, en général, l'ab-
sence de tout point.
Considérons une surface du second degré, c'est-à-dire le lieu des points
dont les coordonnées satisfont à une équation quadratique homogène
?(^l, ^2, •••, OCn) — O.
Nous disons que la surface n'est pas dégénérée si le discriminant de o n'est
pas nul, et alors on peut ramener cp à une somme de n carrés. Nous allons nous
borner au cas où n est pair et poser n = im\ nous pourrons alors supposer
que l'on a
? = a-,r,„-^,-H X2X,n+,_-\-.. .^XmXim.
Il est aisé de voir qu'il y a des plans P/„-i situés tout entiers sur la surface ;
ces plans sont analogues aux génératrices rectilignes des quadriques; posons
^ni+ 1 = <^ 1 1 ^1 -I- rt 1 2 ^2 "+~ • • • ~T~ <^ 1 w ^ni )
I ■
\ ^irn — ^/nl^l~r- -I- Clinm-^nf
Pour que l'on ait identiquement 9 = 0, en vertu de ces équations, il suffit
de poser
an = o, aïk -+- aui = o,
c'est-à-dire de supposer que le déterminant des a est un déterminant symé-
trique gauche. On n'obtient d'ailleurs pas ainsi tous les plans générateurs
P,„_j ; une discussion approfondie, dont ce n'est point ici le lieu, montre que
ces plans forment deux familles dont les équations (1) représentent une seule;
deux plans générateurs d'une même famille ont en commun un plan
V m-i-tk ^t deux plans de familles différentes, un plan V,n-ik- D'ailleurs
Je cas le plus général est celui où m — ik et jn — 2^ — i sont égaux à zéro
ou à moins un, c'est-à-dire où les 'plans Vm-\ ont :un seul point commun ou
n'en ont pas; d'où une distinction importante suivant que m est pair ou im-
pair(i). Rappelons que l'espace considéré a im — i dimensions.
(') Je suis en possession de ces résultats depuis 1891; j'en ai publié une partie dans
un Mémoire Sur l'équation adjointe, etc. {Annales de l'École Normale, 1892). Le
dernier résultat énoncé a pour fondement ce tliéorème d'Algèbre :
Dans un déterminant symétrique gauchele déterminant principal {au sens qu'on
attache d'habitude à ce mot dans la théorie des équations linéaires ) est de degré
pair.
J'ai démontré ce théorème dans la Revue de Mathématiques spéciales de M. Nic-
wenglowski (avril 1891).
55 O NOTE
1° nit^nih: espace à 4/1 — i dimensions; c'est le cas de l'espace ordinaire
pour h = i; deux plans générateurs P2/i-i d'un même système ont en com-
mun un plan PgfA— ;i-)-i ! le cas général est^= k; en général ils ne se ren-
contrent pas; deux plans de systèmes différents, au contraire, ont en commun
un plan P^ih-^), c'est-à-dire (pour h = k) au moins unpoint unique.
1° m^= ih-\-\: espace à 4 /' ■+- 1 dimensions ; pour A = i c'est le cas de l'es-
pace à cinq dimensions dont nous nous occuperons tout à l'heure; les con-
clusions sont opposées : deux plans générateurs d'un même système ont au
moins un point commun, et deux plans de systèmes différents n'en ont, en gé-
néral, aucun. Pour A. = i, on a des plans générateurs P2; deux plans d'un
même système ont en commun P2 ou Pq, c'est-à-dire coïncident ou ont un
seul point commun; deux plans de systèmes différents ont en commun un
plan Pj ou P_i, c'est-à-dire ont une droite commune ou ne se coupent pas.
Nous établirons directement ces résultats. Les considérations précédentes
étaient destinées à montrer qu'ils ne sont qu'en contradiction apparente avec
les propriétés connues des génératrices rectilignes des quadriques, et que, si
l'on regarde au fond des choses, ils sont la conséquence d'une même loi gé-
nérale.
46. Écrivons les équations d'une droite sous la forme :
3^3 X 371 Z = 375,
X\\ 072 X = 374,
de sorte que les coordonnées homogènes de la droite soient les quantités
a7i, 372, 373, 37^, 375, 376, Hécs par la relation fondamentale
cp = 37i 374 -t- 3--2 375 -I- 373 376 = O.
Nous regarderons cette équation comme représentant une surface du se-
cond degré dans l'espace à cinq dimensions, de sorte qu'à toute droite cor-
respond un point de cette surface, et réciproquement.
Considérons deux droites 37 et y. Nous savons déjà que pour qu'elles se
coupent il est nécessaire et suffisant que, en posant Zi=^\xi-^]j.yi, les z
soient les coordonnées d'une droite D. Or, dans l'espace à cinq dimensions,
les équations
Zi = X37/-H \^yi
représentent manifestement la droite d qui joint les points 37 et j^; si les z
sont les coordonnées d'une droite D (*), la droite d est située tout entière
sur la quadrique fondamentale cp = o. C'est, d'ailleurs, ce que le calcul
(') Pour éviter toute confusion, nous réservons les grandes lettres pour l'espace
ordinaire et les petites lettres pour l'espace à cinq dimensions; les coordonnées d'une
droite de l'espace ordinaire, étant les coordonnées d'un point de l'espace à cinq di-
mensions, sont figurées par de petites lettres.
SUR I-tS TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIK. 55 J
montre immédiatement. Donc, pour que deux droites se rencontrent, il est
nécessaire et suffisant que la droite qui joint leurs points représentatifs soit
située tout entière sur la quadrique fondamentale.
Considérons maintenant toutes les droites D issues d'un point : cliacuuc
d'elles coupe toutes les autres; donc les points qui leur correspondent sont
tels que les droites d, les joignant deux à deux, sont toutes situées sur la
quadrique fondamentale; ces points dépendent de deux paramètres, ils ne
sont donc pas tous sur une même droite d. D'après cela, soient a, 6, c trois
«l'entre eux, non en ligne droite, et û?la droite 6c; leg droites joignant a aux
<livers points de d sont situées tout entières sur la quadrique fondamentale :
elles engendrent un plan générateur p^ de cette quadrique. C'est, d'ailleurs,
ce qui résulte des équations (i).
On peut encore le prouver ainsi; si x, y, z sont trois droites formant un
véritable trièdre, on a
?(a^) = o, cp(7) = o, ç(5) = o,
l'I l'on en conclut
<5(Xa7 -h [ly -H vz) =0,
quels que soient X, fz, v.
Réciproquement, considérons un plan générateur />2 de o; à ses divers
points correspondent des droites dépendant de deux paramètres, et telles
que chacune d'elles rencontre toutes les autres, c'est-à-dire un hyperfais-
ceau; mais on peut avoir une gerbe ou un système plan, d'où la distinction
des plans générateurs de tp en deux systèmes. Nous nommerons jp/ans géné-
rateurs du premier système ceux qui correspondent aux gerbes et plans
générateurs du second système ceux qui correspondent aux systèmes plans.
II est clair que deux plans du premier système ont un point commun et un
seul, à moins qu'ils ne coïncident : car deux gerbes ne coïncidant pas ont une
droite commune et une seule. Il en est de même pour deux plans du second
système. Au contraire, à deux plans de systèmes différents correspondent
une gerbe et un système plan : si le point de la gerbe est dans le plan du
système plan, ils ont en commun toutes les droites D passant par ce point
dans ce plan, et les plans p^ considérés ont en commun une droite /)i; au
contraire, dans le cas général où le point de la gerbe n'est pas dans le plan
du système plan, les plans /?2 n'ont aucun point commun.
Il est aisé de vérifier ces résultats par le calcul; les équations (i) repré-
sentent les plans générateurs du premier système; nous obtiendrons les équa-
tions des plans du second système en écrivant que la droite D(a7i,a:2, ...jXs)
est dans le plan
UX -f- VY -+- \VZ -t- 1 = o.
L'équation générale d'un plan passant par D peut s'écrire
1{X2Z — X3Y — Xf,) -\- [ji(a73X — XiZ — a'5)-f-v(xiY — arjX — a-g) = 0.
55-2 NOTE
On doit donc avoir
( X 27 1^ H- [JL iFs -<- V a"G ) U = V 3^2 {J- CC3 ,
{\xi -+- [xx^ -+- 'iX(,)W = [xxi — Xa?,.
On déduit des deux dernières équations
(X.T;, + [Jl.ar5 H- va'6)( Va?6 Wa-j) = ^{x-iXc, -h X<i,X-i) — Xj ('IX^ + \>.X'a)-
Or
donc
X ( 373 X(, -4- X.2 a"5 ) = — \X\ X'^\
CkX'^-k- \l.X-^ -\- ^ X q) (\' X (, Wa^g -+- X\) ^ O.
On écartera aisément le cas oîi \x,_^-\- [xx^-^ vxq^= o, et l'on aura les rela-
tions
[ Wirj— Va7g = Xi,
(2) ', Uxe — W^4 = 3^2,
( \' Xi^ — Ua^s = a7:j,
qui représentent les plans générateurs /)2 du second système. Le système des
équations (i) et (2) permet de vérifier analytiquement toutes les propriétés
que nous avons démontrées par la Géométrie; on peut aussi vérifier analy-
tiquement que les équations de tout plan générateur JO2 ont l'une des formes
(i)ou (2).
Tout ce qui vient d'être dit s'applique aux sphères. On peut faire corres-
pondre à toute sphère un point de la quadrique fondamentale 0:^0; ce
point dépend d'ailleurs du signe du rayon. Nous avons vu que, si la rela-
tion entre les coordonnées d'une sphère de rayon nul a été mise sous la
forme simple
^6 = 0,
deux sphères concentriques, ayant des rayons égaux et de signes contraires,
ont toutes leurs coordonnées égales et de même signe, sauf leurs coordon-
nées x^, qui sont égales et de signes contraires. On en conclut que, plus gé-
néralement, si les coordonnées d'une sphère de rayon nul vérifient la relation
lUyXi -f- ni^iXi -^. . .-\- ni^xç, =0,
qui représente un plan ro; les points représentant deux sphères opposées
sont en ligne droite avec le pôle du plan w.
47. Pour indiquer une première application des considérations précédentes,
nous allons tout d'abord généraliser un théorème important de la théorie
des quadriques (n" 434). L'équation quadratique homogène à six variables,
tp (371,372, ...,3-6) = O,
SUR LES TIIANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. 553
renforme vingt et un coefficients; la quadrique Q^ qu'elle représente est
donc définie en général par vingt points. D'autre part, d'après le théorème
de Bézout, cinq quadriques Q4 ont en général 2^ = 32 points communs. Le
théorème dont il s'agit est le suivant :
Toutes les quadriques Q^ passant par seize points ont, en général, en
commun seize autres points.
En effet, supposons les seize points choisis de telle manière que les seize
équations linéaires, que l'on obtient en écrivant que leurs coordonnées véri-
fient l'équation cp = o, soient indépendantes. L'équation générale des qua-
driques passant par les seize points sera alors de la forme
XiÇi ■+- Xjicp, -I- X3Ç3 -f- X^Çi -f- X5Ç; = o
et ces quadriques ont manifestement en communies trente-deux points com-
muns aux cinq quadriques
o, = o . . ., Ç5 = o.
Considérons maintenant deux groupes de cinq plans, dont nous écrirons
les équations
Al =0, Bj = o,
Ao = o, B2 = o,
A3 = o, 63 = 0,
Ai = o, B-, = o,
A5 =0, B5 = o,
et appelons décaèdre la figure formée par les trente-deux points que l'on
obtient en prenant le point commun à cinq plans quelconques d'indices dif-
férents, ou, ce qui revient au même, en prenant de toutes les manières
possibles un plan sur chaque ligne; nous supposerons qu'on obtient bien ainsi
trente-deux points distincts.
Dans le cas où les deux plans de même indice sont parallèles, ce décaèdre
est une généralisation du parallélépipède. Nous dirons que seize de ces
trente-deux points sont convenablement choisis si les équations qu'on ob-
tient en exprimant qu'une quadrique passe par ces seize points sont indé-
pendantes.
Il est manifestement nécessaire pour cela qu'il n'y ait pas plus de onze de
ces seize points dans chacun des plans donnés, et, par suite, qu'il y en ait
au moins cinq dans chacun d'eux, puisque chaque point est «itiié, par
exemple, ou dans le plan Aj = o, ou dans le plan B, = o.
Nous laisserons à nos lecteurs le soin de rechercher si cette condition est
suffisante; en prenant
A,- = Ti — xz , Bj = Xi -t- x^,
on constate aisément que, pour que seize points soient convenablement
554 NOTE
choisis, il est nécessaire et suffisant qu'un certain déterminant du seizième
ordre, aisé à former et dont les éléments sont égaux à ± i, soit différent
de zéro.
Or, par seize sommets quelconques d'un décaèdre passent les cinq qua-
driques
AiBi = o, AoB2 = o, ..., A5B5 = o,
qui ont en commun les seize autres sommets. Donc, si une quadrique passe
par seize sommets convenablement choisis d'un décaèdre, elle passe par
les seize autres.
Regardons maintenant x^, x-2, . . ., x^ comme les coordonnées d'une sphère
ou d'une droite; une relation
Al = «1371-+- a-ix^ -+■ a^x-i -4- ar^x^ -f- «3.^5 -+■ a^x^ = o
exprime que la droite appartient à un certain complexe linéaire Ai, ou que
la sphère coupe une certaine sphère Ai sous un angle constant «i. Si cinq
équations
Al = o. A, = o, ..., As = 0
ont une solution commune satisfaisant à l'équation cp = o, cela veut dire que
les cinq complexes linéaires Ai, A2, ..., A5 ont une droite commune, ou
qu'il existe une sphère S coupant les cinq sphères Ai, A2, . .., As sous les
angles ai, a^, .. ., ag.
Ceci posé, donnons-nous deux systèmes de cinq complexes linéaires,
Al, A2, . . . , As, Bi, . . . , Bs, ou deux systèmes de cinq sphères Ai, Aj, . . . , A5,
Bi, . . . , Bs auxquels correspondent deux systèmes de cinq angles «i, . . . , as,
Pi, ..., Ps, nous avons les théorèmes suivants, en désignant par G une lettre
qui peut être A ou B, et par y une lettre qui peut être a ou p.
Si parmi les trente-deux systèmes de cinq complexes linéaires C|, C2, •.., G5,
seize convenablement choisis ont une droite commune, il en est de même des
seize autres.
S'il existe seize sphères coupant respectivement seize des trente-deux sys-
tèmes de cinq sphères Gj, G2, ..., C5, sous les angles yi, Y2) •••, Ys> i' ^"
existe seize autres pour les seize autres systèmes.
Il est bon de remarquer que les angles ai, a2, . . .,^5 sont supposés diffé-
rents de zéro, car à deux sphères tangentes correspondent deux points de ç
situés dans un même plan générateur; on voit alors que les plans A et B
seraient tangents à cp, ce qui modifie la question. Mais on peut supposer
ces angles égaux à tt, ce qui donne des sphères effectivement tangentes,
mais qu'on ne doit pas regarder comme telles en coordonnées pentasphé-
riques.
48. Une application plus importante est relative à l'étude du groupe Ç
(n°* 32, 33). On est amené à rechercher les transformations homographiques
à six variables qui laissent invariante l'équation 9 = 0, c'est-à-dire trans-
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE 555
forment en elle-même la quadrique fondamentale. Or (ceci est vrai quelque
soit le nombre de dimensions) une transformation homographique qui trans-
forme une quadrique en elle-même remplace évidemment les plans généra-
teurs par des plans générateurs. Donc, s'il y a deux systèmes de tels plans,
deux cas sont possibles : les plans générateurs de l'un des systèmes sont rem-
placés par les plans générateurs du même système ou par ceux de l'autre
système; ces deux cas correspondent respectivement aux transformations
homographiques et corrélatives. Dans le cas où la forme «p est réduite à une
somme de carrés Sa??, on voit aisément que ce sont les transformations or-
thogonales de déterminant -f- 1 qui conservent les systèmes de plans généra-
teurs, et celles de déterminant — i qui les échangent; on comparera utile-
ment ces indications avec l'Exercice 13.
EXERCICES.
1. Étant donnés quatre points définis par une équation de la forme
(i) «o^^i ■+• \aix\Xi-\- Çia^x^xl -\- ^aiXiXl-\- a!,x\ = o,
démontrer que les six valeurs du rapport anharmonique des quatre points
sont données par l'équation
(l — p + p^? _ S3_
^' (l+p)2(2_py2(,_p)2 - T2'
en posant
S = «0*^4 — 4<^i«3-+- 3a|,
«0 ^l ^2
T =: «1 «2 <^3
«2 «3 «V
En conclure que le rapport =q est un invariant absolu de la forme bi-
naire (i), c'est-à-dire conserve exactement la même valeur quand on ef-
fectue sur (i) une transformation homographique (page 486).
2. Déterminer les sous-groupes de G (n" 10) qui laissent invariants une
droite donnée et un point donné non situé sur cette droite (transformations
homologiques). Cas où la droite est à l'infini (transformations homothé-
tiques). Cas où le point est situé sur la droite.
3. On dit qu'une équation est invariante par les transformations d'un
groupe lorsque celles-ci reproduisent son premier membre à un facteur près,
en général différent de zéro.
D'après cela, démontrer analytiquement et géométriquement que l'équation
différentielle la plus simple, invariante par les transformations de G (n" 10)
(écrites en coordonnées non homogènes), est l'équation différentielle des
droites
aa = X2-I- [x2_ v2_p2^
aô :
= 2(Xv + lip),
aa'= — 2(Xv — [jLp),
aft':
= X2H-p2— [Jl2
cra"= 2(Xp -F- |jiv),
CTC' :
= 2(vp — X[a),
556 NOTE
Vient ensuite l'équation différentielle des coniques
(j."-t)"'=o.
4. Montrer que les coefficients des transformations du groupe des mouve-
ments dans l'espace peuvent s'exprimer au moyen de quatre variables par les
formules homogènes et de degré zéro, dues à Olinde Rodrigues,
(TC = — 2(^? — H^''))
[Jl2 v2, ac'=: 2(X[Jl, vp),
(7C"= X2-4-V?— pL2_p2^
où l'on a posé
a = X2+ [Jl2 4-v2+p2.
Relations entre les variables d'Olinde Rodrigues et les angles d'Euler.
5. Rechercher, en employant la méthode indiquée au n" 16, toutes les
transformations homographiques réelles, telles qu'en les répétant m fois on
obtienne la transformation identique.
6. Étudier le groupe des mouvements qui transforment en lui-même un ico-
saèdre régulier, en indiquant les relations qu'il y a entre ses diverses trans-
formations.
On désignera, par exemple, par S une rotation de ~ autour d'un diamètre
joignant deux sommets opposés de l'icosaèdre A et A', et par T la même ro-
tation autour du diamètre BB', AB étant une arête de l'icosaèdre, et l'on
prouvera que tous les mouvements possibles s'obtiennent en combinant les
transformations S et T. On pourra ainsi former, au moyen de S et T, les
soixante transformations distinctes du groupe de l'icosaèdre. Leur nombre
est soixante, car on peut faire coïncider l'icosaèdre avec lui-même de soixante
manières différentes, puisqu'un sommet déterminé peut occuper douze posi-
tions différentes, et, lorsque ce sommet est fixé, l'icosaèdre peut encore avoir
cinq positions distinctes autour de ce sommet.
7. Démontrer que dans une transformation ponctuelle quelconque, M et M'
étant deux points correspondants, il existe en général deux droites rectan-
gulaires passant en M, auxquelles correspondent deux courbes orthogonales
passant en M'. S'il en existe plus de deux, il en existe une infinité, et deux
courbes quelconques passant en M sont transformées en deux courbes se
coupant sous le même angle en M'.
Même énoncé dans l'espace en remplaçant deux droites rectangulaires
par un trièdre trirectangle.
Cas de la transformation homographique : Démontrer que, dans toute
transformation homographique, un certain système de coniques (ou de qua-
driques) homofocales est transformé en un système de même nature et en
conclure immédiatement quelles directions rectangulaires sont transformées
en directions rectangulaires.
SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE. oSy
8. Reciierchcr les coordonnées pentasphériques des points situes dans le
plan de l'infini et des points du cercle imaginaire à l'infini.
9. Trouver les sphères tangentes à quatre sphères données; montrer que,
si l'on tient compte des signes des rayons, le problème revient à trouver les
droites rencontrant quatre droites et admet deux solutions ou une infinité.
ÎVombre total des solutions lorsqu'on donne aux signes des rayons toutes les
valeurs possibles.
10. Démontrer que, si l'on considère toutes les sphères S tangentes à trois
sphères données, il existe une infinité de sphères S' tangentes à toutes les
sphères S. Enveloppe des sphères S et S'. Lieux de leurs centres.
11. On considère un tétraèdre et l'on remarque un point sur chacune de
ses arêtes. Par chacun des sommets du tétraèdre et les trois points situés
sur les arêtes aboutissant à ce sommet, on fait passer une sphère. Démontrer
que les quatre sphères ainsi obtenues ont un point commun.
12. Trouver la condition pour qu'une droite soit tangente à une qua-
drique. Soit
o(a, b, c, a, ^, y) = o
cette condition. Montrer que les relations
o = o, «a -t- i ^ -}- cy := o
entraînent
do do do do do dtf
da dx db d'^ de d-(
On peut remplacer la relation 0 = 0 par la relation >\i = o, en posant
t|i = ç-r-K(aa-4-6 3-i-CY),
et choisir convenablement la constante K de manière que la relation
aa-i-6^-(-CY = o
entraîne
d'\> d^ d-b di» d<\i d'\> _
da d% db d'^ de d^(
c'est-à-dire que ai = -^ , 3, = -J , . . . , c = — soient les coordonnées d'une
^ da db yy
droite Dj lorsque a, b, . . ., y sont les coordonnées d'une droite D. Quelle re-
lation géométrique y a-t-il entre ces deux droites et la quadrique?
13. Rechercher les transformations de contact dans le plan; on trouvera
des transformations analogues aux transformations de la première classe dans
l'espace.
IL On fait correspondre les cercles du plan aux points de l'espace, comme
il a été expliqué page 547, ^^ ^'^^ considère les coordonnées pentasphériques
558 NOTE SUR LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE.
du point comme étant les coordonnées du cercle. Démontrer que le groupe G
des transformations homographiques, défini page 5io, est alors dans le plan
l'analogue du groupe défini dans l'espace par les formules (T) (page 522).
On pourra donner une démonstration analytique ou bien une démonstration
géométrique s'appuyant sur les remarques suivantes ; quand on établit la
correspondance indiquée entre les points de l'espace et les cercles du plan, à
tout mouvement, homothétie ou inversion de l'espace laissant invariable le
plan des x, y., correspond pour les cercles du plan une transformation de même
nature et, à une translation parallèle k O z, correspond dans le plan la trans-
formation de contact qui augmente les rayons des cercles d'une quantité
constante.
15. On a vu que la surface
admet les plans générateurs
x^ = cxs— bxs,
Xi = ax^ — cx<^^
Xz= bxi, — ax^.
Il est bien clair que l'on peut échanger dans ces formules Xi avec Xt^, ou
bien x^ avec x^, ou bien x^ avec x^, ou faire simultanément deux de ces
échanges, ou faire les trois. On obtient ainsi huit systèmes de formules
d'aspects différents. Vérifier qu'il n'y a néanmoins que deux systèmes de
plans générateurs, ou, si l'on préfère, rechercher parmi ces systèmes de
formules ceux qui sont équivalents enti'e eux.
Etendre au cas où il y a in variables au lieu de six.
FIN DU TOME III ET DERNIER.
TABLE DES MATIERES
DU TOME III.
CHAPITRE I.
COORDONNÉES.
Pages.
Définition d'un système de coordonnées rectilignes i
Représentation d'une surface >
Représentation d'une ligne 5
Cylindres projetants d'une ligne 5
Angles d'une demi-droite avec les axes de coordonnées 7
Premier cas : Axes rectangulaires. Cosinus directeurs 8
Trouver une demi-droite dont les cosinus directeurs soient proportionnels à des
nombres donnés ()
Carré de la dislance d'un point à l'origine 9
Angles de deux demi-droites 9
Condition d'orthogonalité 10
Applications : projection d'un angle droit. Formule fondamentale de la Trigo-
nométrie sphérique 13
Deuxième cas : Axes obliques. Relation fondamentale entre les cosinus direc-
teurs 1 3
Carré de la distance d'un point à l'origine i3
Fonction '^{x,y, z) i4
Sinus de l'angle trièdre i5
Angle de deux demi-droites 16
Trouver une demi-droite dont les cosinus directeurs soient proportionnels à trois
nombres donnés 19
Extension à des segments quelconques 20
Coordonnées du point qui partage un segment dans un rapport donné 21
Projection d'une aire plane aS
Coordonnées polaires 24
Coordonnées sphériques. Coordonnées cylindriques 20
Exercices 20
CHAPITRE II.
TRANSFORMATION DES COORDONNÉES RECTILIGNES.
Premier cas : Translation des axes 28
Deuxième cas : Changement de direction des axes, sans changement d'origine. 28
560 TABLE DES MATIÈRES
Troisième cas : Transformation générale "3o
Relations entre les cosinus directeurs d'un triédre trirectangle 3i
Conditions nécessaires et suffisantes pour que deux trièdres soient trirectangles. 34
Invariance de la fonction '\i{x,y, z) 35
Formules d'Euler 35
Rapporter la section d'une surface par un plan à deux axes tracés dans ce plan. 37
Classification des surfaces 37
Exercices ^o
CHAPITRE III.
PLAN ET LIGNE DROITE.
L'équation du plan est du premier degré 4 '
Réciproquement, l'équation du premier degré représente un plan 4^
Résolution de l'inégalité Ax + By + C^ + D>o 44
Distance d'un point à un plan 4^
Plans bissecteurs d'un triédre 4^
Condition pour que deux plans soient parallèles 4^
Angle de deux plans 4?
Condition d'orthogonalité 4^
Équation du plan passant par trois points 4^
Équation générale des plans passant par l'intersection de deux plans 4&
Intersection de trois plans 5o
Conditions pour que trois plans aient une droite commune 5i
Exprimer que quatre plans ont un point commun 53
Coordonnées télraédriques 54
Volume d'un tétraèdre 54
Équations de la ligne droite 56
Angle de deux droites : Condition d'orthogonalité, conditions de parallélisme. 59
Déterminer la direction d'une droite orthogonale à deux droites données 60
Bissectrices d'un angle 61
Coordonnées de Pliicker 61
Coordonnées tétraédriques d'une droite 63
Moment d'un vecteur par rapport à un point 64
Coordonnées vectoi-ielles d'une droite 65
Intersection de deux droites; conditions pour que deux droites soient dans un
même plan 66
Mener pai'allèlement à une droite donnée une droite qui renconti'e deux droites
données 67
Mener par un point une droite qui rencontre deux droites données 68
Intersection d'une droite et d'un plan ; condition de parallélisme 68
Exprimer que trois droites partant d'un même point sont dans un plan 69
Mener par un point une droite parallèle à deux plans donnés 70
Mener par un point un plan parallèle à deux droites données 70
Angle d'une droite et d'un plan. Conditions d'orthogonalité 71
Équations de la perpendiculaire à un plan menée par un point donné 71
Équations du plan perpendiculaire à une droite et passant par un point 72
Equations de la perpendiculaire menée à une droite par un point pris hors de
cette droite 72^
TABLE DES MATlf:UES. 56l
,,. ,, . , , . Pagei.
Distance d un point a une droite ^a
Perpendiculaire commune à deux droites nf.
Exercices relatifs aux distances r,^
Rapport anharmonique d'un faisceau de quatre plans -jS
Exercices.
79
CHAPITRE IV.
POINTS, DROITES, PLANS IMAGINAIRES.
Points imaginaires 83
Plans imaginaires, droites imaginaires 83
CHAPITRE V.
SPHÈRE.
Equation de la sphère 86
Conditions pour que l'équation du second degré représente une sphère 87
Équations d'un cercle 89
Puissance d'un point par rapport à une sphère 8q
Plan radical. Intersection de deux sphères 90
Cercle de l'infini 91
Exprimer que deux sphères sont orthogonales 94
Équation de la sphère circonscrite à un tétraèdre, en coordonnées tétraédriques. gS
Inversion .* 97
Exercices 98
CHAPITRE Vf.
COURBES gauches; TANGENTE, PLAN 0SCUL.4TEUR, COURBURES.
Équations de la tangente à une courbe 100
Plan normal 102
Longueur d'un arc de courbe 102
On fait tourner un point autour d'une droite, d'un angle donné, trouver les
coordonnées du point obtenu io5
Plan osculateur 106
Courbures 1 09
Normale principale, binormale 112
Torsion 1 14
Exercices 116
CHAPITRE Vn.
PLANS TANGENTS.
Définition. Équation 120
Plan tangent à l'origine 124
NiEWENQLOWSKi. — G. an., III. 36
562 TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Intersection d'une surface par ses plans tangents 124
Rayons de courbure principaux 126
Application au second degré 127
Exprimer qu'un plan est tangent à une surface donnée 127
Équation tangentielle 129
Exprimer qu'une droite est tangente à une quadrique 129
Mener par une droite un plan tangent à une quadrique 129
Cône circonscrit i3o
Cylindre circonscrit i3i
Normale à une surface 182
Plan tangent à une surface définie à l'aide de deux paramètres 182
Exercices 1 3^
CHAPITRE VIII.
LIEUX GÉOMÉTRIQUES. — GÉNÉRATION DES SURFACES OU DES LIGNES.
Méthode générale i35
Cas de plusieurs paramètres i36
Génération d'une ligne 187
Exemples i38
Cylindres i4i
Cônes i44
Surfaces conoïdes à plan directeur i48
Surfaces de révolution i5o
Équation générale des quadriques de révolution i53
Propriétés générales des surfaces de révolution i56
Plan bitangent au tore i58
Surfaces de translation 169
Exercices ifio
CHAPITRE IX.
NOTIONS SUR LES SURFACES RÉGLÉES.
Définition 164
Surfaces développables i65
Arête de rebroussement iGG
Théorème de Chasles. Point central, ligne de striction, etc 167
Exercices 178
CHAPITRE X.
ENVELOPPES.
Définition. Enveloppes à un paramètre 173
Propriété 1 76
Enveloppes à deux paramètres. Propriété 177
Flxemples 178
TABLE DES MATIÈRES. 563
l'aites.
Cas de plusieurs paramètres lies par des équations i8i
Surface d'onde 18^
Kqualions tangentielles 186
Exercices iSy
CHAPITRE XI.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES DE DROITES. — COMPLEXES. — CONGRUENCES.
Complexe kj..
Congruence 19,3
Étude sommaire du complexe linéaire 194
Exemple de complexe du second ordre 195
Exercices tijG
CHAPITRE XII.
FIGURES HOMOTHÉTIQUES.
Définitions 198
Equation des surfaces homothétiques à une surface donnée 199
Cylindres homothétiques 200
Application aux sections planes d'une surface 201
Exercices 2o4
CHAPITRE XHI.
CLASSIFICATION DES QUADRIQUES RAPPORTÉES A DES COORDONNÉES PONCTUELLES.
Préliminaires 204
Classification par les directions asyniptotiques 20G
Classification par la décomposition en carrés 208
Résumé ( Tableau ) 219
Exercices 220
CHAPITRE XIV.
THÉORIE DU CENTRE.
Définition aa<»
Condition pour que l'origine soit centre 220
Recherche du centre dans les quadriques. Discussion 221
Cône asymptote aaS
Quadriques conjuguées aaS
Asymptotes d'une quadrique à centre 226
Recherche des points doubles d'une quadrique 327
Exercices '^!!>
564 TABLE DES MATIÈPES.
CHAPITRE XV.
PLANS DIAMÉTRAUX. — DIAMÈTRES.
Pagps.
Définition 280
Cas du second degré 2.80
Diamètres 286
Exercices 289
CHAPITRE XVI.
PLANS PRINCIPAUX. — CORDES PRINCIPALES. — AXES. — ÉQUATION EN S.
Définitions. Équation en S 240
Discussion de l'équation en S. Méthode de MM. Kronecker et Waiecki 2'|i
» » Application de l'équation en )i 248
» » Méthode de Caucliy 244
» » Méthode de Jacobi 247
» » Méthode de M. Laurent 248
Les coefficients de l'équation en S sont des invariants 249
Détermination des cordes principales 25o
L'équation en S ne peut avoir ses trois racines nulles 262
Conditions pour que l'équation du second degré représente une quadrique de
révolution ( axes rectangulaires ) 255
Axes 257
Équations des axes '. 269
Exprimer qu'une droite est un axe d'une quadrique 261
Exprimer qu'un plan donné est un plan principal 262
Exercices 2()i
CHAPITRE XVII.
RÉDUCTION DE l'ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ.
(AXES RECTANGULAIRES.)
Première méthode : Tansformation des coordonnées 268
Deuxième méthode : Usage des invariants 269
Sommets. Longueurs des axes d'une quadrique de la première classe 275
Exercices 278
CHAPITRE XVIII.
PÔLES ET PLANS POLAIRES.
Définition 279
Plan polaire d'un point 279
Pôle d'un plan 280
Positions relatives du pôle et du plan polaire 288
Propriétés des pôles et des plans polaires 280
Droites conj uguées 285
Exercices 288
TABLE DKS MATIÈRES. 565
CHAPITRE XIX.
POLAIRES RÉCIPROQUES.
ce I • •*""•
surfaces polaires réciproques 2ijo
Polaire d'une surface développable agi
Polaire d'une courbe 292
Interprétation des équations en coordonnées tangenticllos 29^
Exercices 295
CHAPITRE XX.
PROPRIÉTÉS DES DLVMÈTRES CONJUGUÉS DANS LES QUADRIQUES A CENTRE.
Ellipsoïde 29G
Théorèmes d'.VpolIonius 297
Lieu des sommets des parallélépipèdes construits sur trois diamètres conjugués
d'un ellipsoïde 299
Variation de la longueur d'un diamètre de l'ellipsoïde 3oo
Systèmes de diamètres conjugués égaux d'un ellipsoïde 3oi
Relations entre les longueurs et les directions de trois diamètres conjugués d'un
ellipsoïde 3o2
Relations entre les paramètres directeurs de trois pians diamétraux conjugués
d'un ellipsoïde 3o4
Hypcrboloïdes 3o5
Théorèmes d'Apollonius 3o5
Lieu des sommets des parallélépipèdes construits sur trois diamètres conjugués
d'un hypcrboloïde 3o6
Variation de la longueur d'un diamètre d'un hyperboloïde 3o6
Trouver trois diamètres conjugués égaux d'un hyperboloïde 307
Relations entre les longueurs et les directions de trois diamètres conjugués
d'un hyperboloïde 3o8
Relations entre les paramètres directeurs de trois plans diamétraux conjugués
d'un hyperboloïde 809
Exercices 309
CHAPITRE XXI.
CÔNES DU SECOND DEGRÉ.
Relations entre la théorie des cônes et celle des coniques 3i i
Cônes supplémentaires 3i4
Cône équilatère 3i5
Cône capable d'un trièdre trirectangle circonscrit 317
Conditions pour qu'un cône du second degré contienne trois diamètres conju-
gués d'un deuxième cône du second degré 319
Théorème de Frégier 32o
Exercices 32 1
566 TABLE DES MATIÈRES.
CHAPITRE XXII.
PLANS TANGENTS (FORMES RÉDUITES); SPHÈRE DE MONGE ; LIEU DES SOMMETS
DES CÔNES DE RÉVOLUTION CIRCONSCRITS A UNE QUADRIQUE.
Paees'
Ellipsoïde. Plan tangent en un point. Plans tangents issus d'un point 822
Plans tangents parallèles à un plan donné 824
Sphère de Monge 824
Lieu des sommets des cônes de révolution circonscrits à un ellipsoïde 826
Hyperboloïdes. Pian tangent en un point. Plans tangents issus d'un point 827
Plans tangents parallèles à un plan donné 829
Sphère de Monge 38o
Paraboloïdes. Plan tangent à un point. Plans tangents issus d'un point 33i
Plans tangents parallèles à un plan donné 882
Plan de Monge 882
Lieu des sommets des cônes de révolution circonscrits 838
Exercices 883
CHAPITRE XXIII.
NORMALES.
Ellipsoïdes. Normales Issues d'un point 835
Cubique des normales 336
Pôle normal et pôle tangentiel. Surface normopolaire. Formules de Desboves.. 338
Cas des hyperboloïdes et des paraboloïdes 34o
Exercices 343
CHAPITRE XXIV.
GÉNÉRATRICES RECTILIGNES.
Propriétés des génératrices rectilignes d'une quadrique 847
Génératrices rectilignes d'un hyperboloïde à une nappe 352
Génération d'un hyperboloïde à une nappe 855
Génératrices rectilignes d'un paraboloïde hyperbolique 358
Génération d'un paraboloïde hyperbolique 36i
Hyperboloïde et paraboloïde de raccordement 363
Méthode générale pour trouver les droites situées sur une surface 364
Asymptotes d'un paraboloïde hyperbolique 867
Lieu des points par lesquels passent deux génératrices rectangulaires d'une qua-
drique 369
Exercices 871
CHAPITRE XXV.
SECTIONS CIRCULAIRES.
Théorème préliminaire ^75
Plans cycliques ^77
TABLE DES MATIÈRES. $67
Théorème de Hachette 3-0
Application aux formes réduites 38o
Exercices 38/j
CHAPITRE XXVI.
DISCUSSION d'une ÉQUATION NUSIÉRIQUE DU SECOND DEGRÉ.
Méthode des contours apparents 388
Equation résolue par rapport à l'une des variables 391
Discussion d'une équation tangentielle du second degré 395
Exercices 3g8
CHAPITRE XXVII.
DÉTERMINATION DES QUADRIQUES.
Nombre de conditions nécessaires pour déterminer une quadrique. Conditions
linéaires 4oo
Théorème fondamental 4oi
Théorème corrélatif 4o3
Conditions multiples. Éléments remarquables 4o5
Paramètres de grandeur. Paramètres de position 409
Conditions pour qu'une équation du second degré représente une quadrique
d'espèce déterminée 4io
Exercices 4i2
CHAPITRE XXVIII.
INTERSECTION DE DEUX QUADRIQUES.
Théorèmes généraux ^l'i
Quadriques bitangentes 4i7
Quadriques inscrites ou circonscrites 420
Quadriques ayant une droite commune 425
Quadriques ayant deux droites communes 429
Faisceau ponctuel de quadriques !\3i
Faisceau tangentiel de quadriques 435
Exercices 43^
CHAPITRE XXIX.
FOCALES. — QUADRIQUES HOMOFOCALES.
Définition. Foyers d'un ellipsoïde 4^9
Foyers d'un paraboloïde 44 '
Foyers d'un cône 442
Il y a deux espèces de foyers 443
Nouvelle définition des foyers (G. Darboux) 444
568 TABLE DES MATIÈRES.
Quadrîques homofocales 4^^
Exercices ^/j6
CHAPITRE XXX.
ÉLÉMENTS d'une SECTION PLANE d'uNE QUADRIQUE.
Détermination des axes de la section /J4g
Section parabolique /J55
Méthode de M. E. Bore! . . 455
Foyers de la section ^5^
Exercices ^60
CHAPITRE XXXI.
APPLICATION DES IMAGINAIRES A LA GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE A TROIS DIMENSIONS.
Notions élémentaires sur les qualernions 463
Questions proposées dans les Concours en 1895 465
Additions 4-1
Note sur les Transformations en Géométrie, par M. E. Borel 481
But de la Note et remarques historiques 48i
I. — Généralités sur les transformations 4^2
II. — Transformations homographiques 4^5
Transformations de la droite 48^
Transformations du plan 4^9
Transformations de l'espace 49^
Emploi des transformations de coordonnées pour l'étude des trans-
formations homographiques 49^
III. — Transformations ponctuelles. — Généralités 5oi
Inversion 5o4
Définition géométrique du groupe G 5o6
IV. — Coordonnées pentasphériques 009
Définition analytique du groupe G 5io
Formules fondamentales en coordonnées pentasphériques 5i3
Coordonnées de la sphère 5i8
V. — Transformations corrélatives 628
Coordonnées de la droite; groupe ^ 528
VI. — Transformations de contact 533
Éléments de contact 533
Transformations de contact de la première classe 535
Transformations de contact de la deuxième classe 53()
KRRATA. 069
Page»
V II. — Transformation de M. Lie 540
Éléments de contact en coordonnées pentasphériques et en coor-
données de droites ô^o
Équations de la transformation de M. Lie 544
VIIL— Transformations dans l'espace à plus de trois dimensions S'iS
Exercices .x'i.')
FIN DE LA TABLE DES MATIERES DU TOME III ET DERNIEll.
ER RATA,
Tome F'.
rages. Lignes.
i> 8 en remontant
jéii lien de
Z^.
Lisez
Supprimez :
i ■'
( en
reinontant
comme pour l'ellipse
Lisez :
43
3 en
remontant
M
cos —
. M
sin —
3
48
16
^.
x'
48
•7
r,
y'
58
9 en
remontant
BC
CD
m
<■)
a
— ^
7 1
i(i
indépendants
linéairement indépendants
7^
I
indépendants
linéairement indépendants
103
9 en
remontant
OD'
O'IV
125
1 1 en
remontant
distinctes de x, y, z\
distinctes, de X, y, z;
ajoutez :
l si les coordonnées sont rcc-
.44
20
] tangulaires, et un réseau de
J rectangles quand elles sont
\ obliques.
Lisez :
1 '|5
7 en
remontant
ab'-ba
ab' — ba'
14»
10
aux droites
aux droites X = 0
i58
iG
A'
.\.
570
Pages. Lignes.
171 8
182 6 et 7 en remont.
i83 21
187 3
193 2 et 3 en remont.
>94
295 4
29G 19
297 6 en remontant
ERRATA.
Au lieu de :
retranchant
243
208
9 en remontant
OB
218
i3
h
224
5 en remontant
situés
227
5
2
B a; + !•:
227
8
h =
G
m — —
D
H
a7(sincp — sin»')
— y (cos 9 — cos ç')
+ Rsin(cp'— 9) = o
+ (Y-ro)0--ro)-'^' = «
+ (V-r.)(r-r.)-H'^=c»
ajoutant
244
ia' cos< - /V + ?' cos* \^+V «'OS' - G
— 2 Sycos'-Bcos'-C
2 2
1 — 2 ya cos" -G cos"- A
122
— 2a3cos"-Acos'^-B = 0.
2 2
j a"cos'- A + 3"sin'- B + ^^sin' ' G
l 2 ' 2 ' 2
I — aSy sin^-Bsin'-G
/ 2 2
1 • , i/^ -I .
j — 2Yasin"-Ccos-- A
I — 2a|3cos'-Asin"- B = 0.
0B„
2 A
situe
23l
i5
A :
= £(aE — jîD)»
238
10 en remontant
g
247
3
^=.0
265
12 en remontant
B = A' cos 9
275
16
?(«.?)
283
8 en remontant
sin»e
288
dernière
a\
-¥{b\ ~a^-)
293
G
I I
 ^^ G
m = 0 h —
r
M N
A = —£(«!-: — |5D)»
/.
5 = 0, A 7^0, AE — BD = o.
B = AcosO
sin*9
«', — 6" ou 6% — «-.
A et G
Ajoutez en exercice :
I 5. Rapporter une hyperbole
( à ses asymptotes.
Lisez :
F
M.N'
ERRATA.
l'/igcs.
Lignes.
An lieu de :
/w^eï ;
297
3 en
rcnionlanl
S'N
S'N"
299
7
— a;'sina +y+sin(6 — a)
— aj'sina +_;''sin(6 —
299
8 en
remontant
/{a -h A vr, a -h ky)
/(a + kx, b-\- ky)
3oo
18
BE,
bK,
3i8
12 en
remontant
Ou ■+■ l/'v + a"w
b' u -+- bv ■+- a" iv
3i8
9 i*"
remontant
b, b', a"
b', b, a".
3,9
i5
y
X
3,9
8 en
remontant
Y
X
329
6 en
remontant
fc{x,y)
f^/i^,r)
333
7 en
remontant
l'équation (6)
les équations (6)
334
II en
remontant
{x — ay— R'
(x-ay—R''
33(,
1
/'(O
?'(0
.fin
340
12 en
remontant
-(^y
'-m
35a
i4
de
du
302
16
X —
... , ■ a — b
(a — ojsins-t-ôsm — - — cp
y = {a — b)s\i\:p — bs\n —
373
6
a'tv"
a" W
37.3
dernière
Il et
u et V
378
2
'
MF
NK
387
57.
a)
10 en remontant
Au lieu de :
387
i4 en remontant
y ^ b'
394
i5
P'
39.5
6
e'd'
395
7
c's'
429
i4 en remontant
celle
43.
i
a
433
i3
a -A-.?
438
8
polynôme
438
9
polynômes
44 >
7
direction
Siippi-imez .
aussi
Lisez :
y = - *'
I"
c'd'
cette
a"
a — Afl
polygone
polygones
directrice
Tome II.
»7
4
143
•il
143
22
143
23
143
25
4 en remontant
1
A = 0
B = 0
OY
B
A
■iq
0\
_ A
072
P.iges.
Lignes.
i46
10 en remontant
i5i
i3 en remontant
ï84
II en remontant
i86
5
190
5 en remontant
i3
190
'91
18
20J
) 1
281
5
ERRATA.
y1)i lien de :
<; — O
/(",)
que, c
par le pied
(0
6'
les asymptotes
C — O
/K)
/'(<^,)
que c,
par le point diamétralement
oppose au pied. . .
yl
b
xy' — yx'
x^--y
une asymptote.
Tome III,
Le n" 59 a été imprime par erreur en petits caractères.
KIN DES ERRATA DES TOMES I, II ET III.
218V7 Paris. — Imprimerie GAL'THIER-VILLARS ET FILS (luai des Granils-AugusUns
O
«HNÙIMU UttI
QA Niewenglowski , Boleslas
551 Alexandre
N54. Cours de géométrie
t,3 analytique
Phjrsîcal A
Applied Sci.
PLEASE DO NOT REMOVE
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