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Full text of "Cours de littérature celtique"

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in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


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COURS 


DE 


LITTÉRATURE  CELTIQUE 


IX 


OUVRAGES  DU  MÊME  AUTEUR 


VOCABULAIRE  VIEUX-BRETON  ,  avec  commentaire,  contenant  toutes 
les  gloses  en  vieux-breton,  gallois,  comique,  armoricain  con- 
nues. Paris,  Wieweg,  1884. 

L'ÉMIGRATION  BRETONNE  EN  ARMORIQUE  OU  V  AU  Vil'  SIÈCLE  DE 
NOTRE  ÈRE.  Paris,  Picard,  1884.  [Epuisé.) 

LES  MABINOGION ,  suivis  en  appendice  d'une  traduction  et  d'un 
commentaire  des  triades  historiques  et  légendaires  des  Gallois. 
Paris.  Thorin,  1889.  2  vol.  (Tomes  III  et  IV  du  cours  de  litté- 
rature celtique.) 

CHRESTONIATHIE  BRETONNE  (armoricain,  gallois,  comique).  Pre- 
mière partie  :  Breton-armoricain.  Paris,  Bouillon,  1889. 

LES  MOTS  LATINS  DANS  LES  LANGUES  BRITTONIQUE.  Phonétique  et 
commentaire  avec  une  introduction  sur  la  romanisation  de  l'île 
de  Bretagne.  Paris,  Bouillon,  1892. 


TOULOUSE.    —    IMP.   A.    CHAUVIN    ET   FILS,    RUE    DES    SALENQUES ,    28. 


t   X^t.  I    I 


INTRODUCTION  AU  LIVRE  NOIR  DE  CARMARTHEN 

ET  AUX  VIEUX  POÈMES  GALLOIS 


LA 


MÉTRIQUE  GALLOISE 


LES  PLUS  ANCIEN  TEXTES  JUSQU'A  ^OS  JOURS 

PAR 

J.    LOTH 

DOYEN    DE   LA    FACULTÉ    DES   LETTRES    DE   l"uNIVERSITÉ   DE   HENNES 
CORRESPONDANT    DE    L'iNSTITUT 


TOME    PREMIER 

LA  MÉTRIQDB  GALLOISE  DD  XY^^  SIÈCLE  JUSQU'A  NOS  JOURS 


PARIS 

ANCIENNE  LIBRAIRIE  THORIN  ET  FILS 
ALBERT  FONTEMOING,  Editeur 

LIBRAinE     DES    ÉCOLES     FRANÇAISES     D'ATHÈNES    ET    DE     ROME 

DU  COLLÈGE  DE  FRANCE.  DE  l'ëCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 

ET  DE  LA   SOCIÉTÉ   DES  ÉTUDES   HISTORIQUES 

4,  Rue  Le  Goff,  4 

1900 


OUVRAGES  DE  M.  H.  D'ARBOIS  DE  JUBAIiNVILLE 

EN  VEN'PE 

A  la  librairie  ALBERT  FONTEMOING,  4,  roe  Le  Goff,  à  Paris 

COURS  DE  LITTÉRATURE  CELTIQUE.  Tome  I-Vlll.  In-8». 
Chaque  voluin«  se  vend  séparément  :  s  fr. 
Tome  1  :  Introduction  ii  l'étude  de  la  littérature  celtique.  1883.  1  vol. 

—  Il  :  Le  cycle  mythologique  irlandais  et  la  mythologie  celtique.  188/».  I  vol. 

—  Ill,  IV  :  Les  Mabinogion  (contes  gallois),  traduits  en  entier,  pour  la  pre- 
mière fois,  en  français,  avec  un  comcnentaire  explicatif  et  des  notes  critiques, 
par  J.  Lolh,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes.  1889.  2  vol. 

Ouvrage  couronné  par  l'Aoadémie  française  (prix   Langloisj. 

—  V  :  L'Epopée  celtique  en  Irlande,  avec  la  collaboration  de  .MM.  Georges 
Dottin,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon  :  Maurice 
Grammont,  agrégé  de  l'Université;  Louis  Duvau,  maître  de  conférences  à 
l'Ecole  des  Hautes-Etudes  ;  Ferdinand  Loth,  ancien  élève  de  l'Ecole  des  Char- 
tes. 1892.  T.  I",  t  vol. 

—  VI  :  La  civilisation  des  Celtes  et  celle  de  l'épopée  homérique.  1  vol. 

—  Vil,  VIII  :  Etudes  sur  le  droit  celtique.  2  vol 

LES  PREMIERS  HABITANTS  DE  L'EUROPE,  d'après  les  écrivains  de  l'antiquité 
et  les  travaux  de?  linguistes.  Seconde  cdHicn ,  corrigée  et  considérablement 
augmentée  par  l'auteur,  avec  la  collaboration  de  .M.  G.  Dottin,  secrétaire  de  la 
rédaction  de  la  Revue  celtique.  2  vol.  grand  in-8°  raisin. 
Tome  I  :  1»  Peuples  étrangers  à  la  race  indu-européenne  (habitants  des  caver- 
nes, Ibères,  Pélasges,  Etrusques.  Phéniciens):  —  2"  Indo  Européens. 
(Scythes,  Thraces,  Illyriens,  Ligures.)  1889.  1  vol.  10     » 

—  Il:  Les  Hellènes,  les  Italioles,  les  Gaulois,  les  Germains.  1892.  I  vol.     12     » 
ESSAI    D'UN  CATALOGUE  DE  LA   LITTÉRATURE  ÉPIQUE  DE  L'IRLANDE,   pré- 
cédé d'une  étude  sur  les  manuscrits  en  langue  irlandaise  conservés  dans  les 
lies  britanniques  et  sur  le  continent.  1883.  I  vol.  in-8°.  12     >> 

RECHERCHES  SUR  L'ORIGINE  DE  LA  PROPRIÉTÉ  FONCIÈRE  et  des  noms  de 
lieux  habités  en  France  (période  celtique  et  péiiode  romaine).  Avec  la  collabo- 
ration de  .M.  G.  Dottin.  1891.  1  fort.  vol.  gr.  in-8'  raisin,  avec  Tables.     16     » 

HISTOIRE  DES  DUCS  ET  DES  COMTES  DE  CHAMPAGNE,  avec  la  collaboration 
de  M.  L.  Pigeotte.  ls.o9-1869.  a  tomes  en  7  volumes  m-8<>.  [Epuisé.)     70     » 

CATALOGUE  D'ACTES  DES  COMTES  DE  BRIENNE  (950-1350].  1872.  Gr.  in-S", 
48  pages.  3  50 

INVENTAIRE  SOMMAIRE  DES  ARCHIVES  COMMUNALES  ANTÉRIEURES  A  1790. 
Ville  de  Bar-sur-Seine.  Grand  in- 4».  .5     » 


La  librairie  FONTEMOING  est  en  mesure  de  procurer  à  sa 
clientèle  les  ouvrages  suivants  de  M.  d'Arbois  de  Jubainville  : 

RÉPERTOIRE  ARCHÉOLOGIQUE  DU  DÉPARTEMENT  DE  L'AUBE,  publié  par 
ordre  du  ministre  de  I'lnstriictiun  publique.   1861,  in-4°,  146  pages. 

L'ADMINISTRATION  DES  INTENDANTS,  d'après  les  archive;  de  l'Aube.  1880, 
iri-x°,  xv(ii-231  pages. 

ÉTUDES  GRAMMATICALES  SUR  LES  LANGUES  CELTIQUES,  par  MM.  d'Arl)ois 
de  Jubainville  et  Emile  Ernault.  Deu.\-  volumes  in  8°,  dont  le  second,  x.wiii- 
833  pages,  1895-1896,  contient  un  glossaire  du  breton  moyen,  par  .M.  E. 
Ernault. 

LES  NOMS  GAULOIS  CHEZ  CÉSAR  ET  HIRTIUS,  De  bello  galHco  Première 
série  :  L^-s  composés  dont  rix  est  le  dernier  ternie,  par  M.  d'Arbois  de  Jubain- 
ville. avec  la  collaboration  de  MM.  E.  Ernault  et  G.  Dottin.  1891,  in-12, 
xv-259  pages. 

DEUX  MANIÈRES  D'ÉCRIRE  L'HISTOIRE  Critique  de  Bossuet,  d'Augustio 
Tdierry  et  de  Fustel  de  Coiilanges.  1896.  in-12,  xxvii-277  pages. 

ÉTUDES  SUR  LA  LANGUE  DES  FRANCS  A  L'ÉPOQUE  MÉROVINGIENNE.  1900, 
in-8%  XI- 232-110  pages. 

INVENTAIRE  SOMMAIRE  DES  ARCHIVES  DÉPARTEMENTALES  ANTÉRIEURES 
A  1790,  AUBE,  aichives  ecclésiastiques,  série  G.  Deux  volumes  in-4°,  l'un 
publié  en  1873,  Lxvm-489  pages,  l'autre  achevé  par  M.  Francisque  André  en 
1896,  xxvm-479  pages.  Le  volume  des  archives  civiles,  1864,  in-4'',  85-355- 
35  pages,  est  épuisé. 

La  REVUE  CELTIQUE,  fondée  par  M.  Gaidoz  et  dirigée,  à  partir  du  tome  VII, 
par  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  avec  le  concours  de  MM.  J.  Loth,  E.  Ernault, 
G.  Dottin,  L.  Duvau,  Whitley  Stokes,  etc  .  atteint  en  ce  moment  son  tome  XIX. 


La  même  librairie  fournira,  après  un  délai  suffisant  pour  la 
recherche ,  les  ouvrages  du  même  auteur  qui  ne  se  trouvent 
plus  en  librairie,  savoir  : 

RECHERCHES  SUR  LA  MINORITÉ  EN  DROIT  FÉODAL  FRANÇAIS,  extrait  de 
la  bililiothcque  de  l'Ecole  des  Chartes.  1852,  in-8°,  81  pages. 

FOUILLÉ  DU   DIOCÈSE  DE  TROYES.    1853,  in  8°,  318  pages. 

VOYAGE  PALÉOGRAPHIQUE  DANS  LE  DÉPARTEMENT  DE  L'AUBE.  1855,  in-8% 
356  pages 

ÉTUDES  SUR  L'ÉTAT  INTÉRIEUR  DES  ABBAYES  CISTERCIENNES  ,  ET  PRIN- 
CIPALEMENT DE  CLAIRVAUX  AU  XII'  et  au  xiii"  SIÈCLE,  avec  la  collabora- 
tion (le  M.  L.  l'igeolte.  18.';8,  in  8%  xviii-48i»  pages. 

HISTOIRE  DE  BAR   SUR  AUBE  SOUS  LES  COMTES    DE  CHAMPAGNE,  avec  la 

collalKiraliuu  de  M    L.  Pigeotle.   \sr,9.  in  S",  Ki.  p.iges. 

LA  DÉCLINAISON  LATINE  EN  GAULE  A  L'ÉPOQUE  MÉROVINGIENNE.  187i, 
in- 8",  102  pages. 


COURS 


LITTÉRATURE  CELTIQUE 

PAR 

H.  D'ARBOIS  DE  JUBAINVILLE 

MEMBRE    DE    l'iNSTITUT 


J.    LOTH 

DOYEN    DE    LA    FACLL1É    DES    t.ETTUKS    DE    l'uMVERSITÉ    DE    BENNES 

conHESPO^DA^■T  de  l'institut 


TOME    IX 


PARIS 

ANCIENNE  LIURAIRIE  THORIN  ET  FILS 
ALBERT  FONTEMOING,  Editeur 

LIBRAIRE    DES    ÉCOLES     FRANÇAISES     D'ATHÈNES    ET    DE     ROME 

DU  COLLÈGE  DE  FRANCK     DE  l'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 

ET  DE  LA   SOC.IlhÉ    l>E>   ÉTI'DES   HISTORIQUES 

4,  Rue  Le  Goff,  4 

1900 


A  Monsieur  WHITLEY  STOKES 


HOMMAGE  RESPECTUEUX 


J.  LOTH 


PRÉFACE 


Préparant  une  édition  aujourd'hui  à  peu  près 
terminée,  avec  traduction  et  vocabulaire  du  Livre 
Noir  de  C(trriiartlien,  je  ne  pouvais  négliger  un 
élément  de  critique  toujours  important  en  pareille 
matière  et  qui  pouvait  être  ici  particulièrement 
fécond  :  l'étude  de  la  métrique  des  poèmes  de  ce 
recueil.  Klle  pouvait  fournir  de  précieuses  indica- 
tions pour  la  critique  du  texte  et  aider  peut-être, 
par  une  comparaison  attentive  avec  les  poèmes 
datés  du  temps  où  la  collection  a  été  formée,  c'est- 
à-dire  à  la  fin  du  douzième  ou  au  commencement 
du  treizième  siècle,  à  déterminer  approximative- 
ment l'époque  de  la  composition  de  ceux  de  ces 
poèmes  pour  lesquels  il  n'existe  pas  d'éléments 
de  chronologie.  11  y  a,  dans  le  Livre  Noir,  des 
poèmes  datés  par  leur  contenu.  La  Mijvijjïan 
Archaeology  nous  en  a  conservé,  avec  une  ortho- 
graphe   plus    ou   moins   rajeunie,    bon    nombre 


X  PRÉFACE. 

d'authentiques  du  douzième  aux  quatorzième- 
quinzième  siècles.  La  connaissance  exacte  de  la 
métrique  galloise  et  de  son  histoire  pouvait  rendre 
encore  peut-être  plus  de  services  pour  les  poèmes 
plus  ou  moins  historiques  attribués  à  Aneurin, 
Taliesin,  Llywarch  Hen.  C'était,  il  est  vrai,  un 
travail  ardu  et  entièrement  neuf  à  entreprendre. 
Les  considérations  sur  ce  sujet  de  la  Grammatica 
Celtica^  quelque  judicieuses  qu'elles  soient,  sont 
trop  générales  pour  être  ici  de  quelque  utilité. 
Quant  à  celles  que  l'on  peut  trouver  cà  et  là  chez 
les  écrivains  gallois,  elles  sont,  pour  la  période 
en  question,  particulièrement  peu  précises,  parfois 
même  en  contradiction  avec  les  faits,  en  somme 
insignifiantes. 

Je  suis  allé  du  connu  à  l'inconnu.  La  métrique 
galloise  a  été  codifiée  au  quinzième -seizième 
siècle  ;  elle  nous  est  exposée  dans  les  plus  grands 
détails  dans  les  traités  du  seizième.  Nous  pouvons 
contrôler  les  règles  des  grammaires  par  l'étude 
des  œuvres  poétiques  de  ces  deux  siècles  qui  les 
ont  inspirées.  Faire  l'exposé  de  cette  métrique, 
c'est,  du  même  coup,  faire  connaître  celle  du 
seizième  siècle  à  nos  jours,  fondée  à  peu  près  en- 
tièrement sur  elle.  Au  contraire,  la  métrique  du 
onzième  au  quatorzième -quinzième  siècle  est 
mal  connue;  elle  paraît  en  pleine  évolution.  L'or- 
thographe, très  variable,  est  une  source  de  conti- 


PRÉFACE.  XI 

nuelles  clilficultes;  souvent  les  élisions  ou  synizèzes 
ne  sont  pas  indiquées.  Le  nombre  des  syllabes 
d'un  bon  nombre  de  mots  est  à  déterminer. 
L'élude  des  mots  douteux,  soit  en  ce  qui  concerne 
l'élision,  soit  au  point  de  vue  du  nombre  des  syl- 
labes en  dehors  de  l'élision,  dans  les  vers  corrects 
et  d'une  qnanlilé  sûre,  m'a  permis  d'arriver  à  des 
résultais  certains  et  de  fixer  les  habitudes  des 
poètes.  A  ce  point  de  vue,  la  métrique  du  seizième 
siècle  qui,  malgré  de  profondes  dilT'érences,  a  des 
liens  nombreux  et  évidents  avec  celle  de  ces  épo- 
ques, pouvait  m'étre  d'un  grand  secours.  A  tout 
point  de  vue  elle  s'imposait  comme  la  base  solide 
d'une  histoire  de  la  métri(jue. 

Ce  travail  se  divise  ainsi  naturellement  en  doux 
parties  principales.  J^a  première  est  consacrée  à 
l'exposé  dt'  la  métrique  des  quinzième-seizième 
siècles  d'après  les  grammairiens  du  seizième 
siècle,  et  en  contrôlant  leurs  lois  par  l'élude 
même  des  auteurs  de  celte  épo(jue.  J'y  joins  un 
tableau  rapide  de  l'hisloin'  de  la  métrique  à  partir 
de  cette  époque  jusiju'à  nos  jours.  Dans  la 
deuxième  partie,  j'expose  les  lois  el  l'évolution 
de  la  mélri([ue  du  onzième  au  quinzième  siècle. 
Je  consacre  une  étude  particulière  au  Livre  Noir, 
sans  négliger  le  Livre  de  Tnliesin,  les  parties  du 
Livre  liouye  publiées  par  Skene,  le  Gododln.  I^our 
le    G'jdudin^    particulièrement,    on    est    obligé    à 


XII  PRÉFACE. 

beaucoup  de  circonspection,  car  il  n'existe  aucune 
édition  critique  de  ce  curieux  poème  valant  la 
peine  d'être  citée.  Par  cette  étude,  j'atteins  le 
neuvième  siècle.  Je  compare  cette  métrique  à 
celle  du  seizième  siècle ,  en  en  faisant  ressortir 
les  ressemblances  et  les  difTérences  principales. 
Je  termine  par  une  comparaison  sommaire  avec 
les  métriques  du  comique  et  du  breton  d'un  côté, 
celle  de  l'irlandais  de  l'autre,  et  par  quelques 
considérations  sur  l'origine  du  système  poétique 
des  Celtes  tel  que  les  textes  nous  le  montrent. 
Dans  le  premier  volume,  je  m'abstiens  de  toute 
hypothèse  ou  comparaison.  Ce  premier  volume 
n'est  qu'une  introduction  au  second. 

Une  remarque  préliminaire  importante  à  faire, 
c'est  que  les  grammairiens  gallois  ne  se  sont 
préoccupés  que  de  ce  qu'ils  appellent  les  mesurau 
caethion  [mesures  esclaves,  asservies),  genres  de 
vers  ou  de  strophes  de  formes  et  de  longueurs 
déterminées,  enchaînées  à  des  lois  rigoureuses  de 
rimes  finales  et  internes  et  d'allitérations  à  des 
endroits  déterminés.  Les  autres  genres  de  vers 
qu'ils  appellent  rhyddion  [libres),  pour  eux,  au 
moins  jusqu'au  dix-neuvième  siècle,  ne  regardent 
point  l'art  poétique.  C'est  une  poésie  appropriée  à 
certains  genres  populaires.  Ces  mesiiri'.s  libres  qui, 
comme  nous  le  verrons,  ont  existé  à  toutes  les 
époques,  n'ont  acquis  d'importance  réelle  qu'avec 


PRÉFACE.  XIII 

Vhymnologie  protestante.  Le  talent  éclatant  de 
certains  poètes  profanes,  les  excès  des  métriciens 
y  ont  aussi  contribué.  Dans  notre  siècle,  les  poètes 
les  plus  en  renom  s'en  sont  servis,  si  bien  qu'elles 
sont  enfin  admises  sur  un  pied  d'égalité  avec  les 
autres.  Je  leur  consacre  un  appendice  à  la  fin  de 
ce  volume.  Cette  poésie  libre  ne  différait  guère 
d'abord  de  la  poésie  française  ou  anglaise  rimée. 
Certaines  strophes  cependant  sont  simplement  une 
copie  des  mesures  bardiques,  avec  l'allitération  en 
moins.  Nous  verrons  qu'elle  tend  à  se  rapprocher 
de  l'autre. 

L'école  dite  de  Glamorgan,  aux  seizième-dix- 
septième  siècles,  a  paru  vouloir  prendre  position 
entre  les  partisans  trop  intransigeants  des  mesiirau 
caethion  et  ceux  de  la  poésie  lihrr.  Elle  paraît 
n'avoir  exercé  aucune  influence  sérieuse.  Son  sys- 
tème, d'ailleurs,  que  je  résumerai ,  ne  diffère  pas 
essentiellement  de  celui  dit  de  Carmarthen,  suivi 
partout  ailleurs  qu'en  Glamorgan;  il  ne  s'en  dis- 
tingue guère  que  par  une  plus  grande  liberté  dans 
le  nombre  des  syllabes  pour  chaque  vers,  et  dans 
le  nombre  de  vers  pour  chaque  strophe. 


PRINCIPALES  SOURCES  ET  ABRÉVIATIONS 


Myv.  Arch.  (Myvyrian  archaeology  of  Wales,  2«  édition). 

Gorch,  (Gorchestion  Beirdd  Cymru,  neu  flodau  Godidowgrwydd 
awen,  o  gasgliad  Rhys  Jones.  Amwytbig,  1773). 

Ceinion  Lien.  {Ceinion  Llenyddiaetlt  Gymreig,  dan  olygiad  y 
Parch.  Owen  Jones,  Blackie,  Liundain,  Glasgow  ac  Edin- 
burgh, 1876.  2  vol.  en  4  fascicules.). 

Flores  (Flores  poetarum  Dritannicorum ,  sef  Blodeuog  waith 
y  prydyddion  Brytannaidd ,  o  gasgliad  J.  D.  s.  s.  Th.  />., 
Ymwythig,  T.  Jones,  1710;  je  cite  l'édition  de  Londres,  1864. 
Ce  recueil  est  précédé  du  traité  de  métrique  du  capitaine 
"William  Middleton). 

Gr.  Roberts  {A  Welsh  Grammar  and  other  Tracts^  by  Griffith 
Roberts,  Milan,  1567.  A  fac-simile  reprint  published  as  a 
supplement  to  the  Revue  celtique,  1870-1883,  Paris,  Vieweg), 

J.-D.  Rhys  (Cambrobrytannicae  cymraecaeve  linguae  institu- 
tiones  et  rudimenta  accurate  ct  (quantum  fieri  potuit)  suc- 
cincte et  compendiosè  conscripta  a  Joanne  Davide  Rhaeso 
Monensi  Lanvaethlaeo  cambrobrytanno,  medico  Senensi  ... 
Londini,  excudebat  Thomas  Orwinus,  1592). 

Dosp.  Ed.  {Dosparth  Edeyrn  Davod  aur,  or  the  ancient  Welsh 
grammar,  which  was  compiled  by  royal  command  in  the 
thirteenth  century  by  Edeyrn  the  Golden  tongued,  to  which 
is  added  y  pum  Llyfr  Kerddwriaeth ,  or  the  rule  of  Welsh 
Poetry,  originally  compiled  by  Davydd  Ddu  Athraw,  in  the 

I 


2  PRINCIPALES   SOURCES   ET   ABRÉVIATIONS. 

fourteenth  and  subsequently  enlarged  by  Simwnt  Vychan,  ir> 
the  sixteenth  century,  with  English  translation  and  notes, 
by  the  rev.  John  "Williams  ab  Ithel.  Llandovery,  1856). 

Cyfrin.  Beirdd  {Cyfrinach  beirdd  ynys  Prydain ,  a  argraffwyd 
dan  olygiad  y  Diiveddar  lolo  Morganwg  ;  Humphreys.  Caer- 
narvon (sans  date  ;  l^^^  édition  en  1829). 

Daf.  ab  Gwil.  (Barddoniaeth  Dafydd  ab  Gwilym ,  tan  olygiad 
Cynddelw,  Liverpool,  1873.  Ce  poète  florissait  dans  la 
seconde  moitié  du  quatorzième  siècle,  et  a  dû  mourir 
vers  1400). 

Mo  Goch  {Gweithiau  Mo  Goch;  gan  Charles  Ashton,  1893.  lolo 
Goch  est  mort  dans  les  premières  années  du  quinzième 
siècle). 

Lew.  Gl.  Cothi  (The  poetical  works  of  Lewis  Glyn  Cothi,  Ox- 
ford, 1837.  Ce  poète  est  mort  peu  après  1486). 

Prys^  Han.  {Hanes  Llenyddiaeth  Gymreig  o'r  flwyddyn  1300  hyd 
y  flwyddyn  1650.  1884,  Foulkes.  Liverpool). 

Ashton,  Han.  {Hanes  Llenyddiaeth  Gymreig  o  1651  hyd  1850. 
Foulkes.  Liverpool). 

Goronwy  Ow.  (The  poetical  works  of  the  Rev.  Goronwy  Owen 
(Goronwy  Ddu  o  Fon),  with  his  life  and  correspondence, 
edited  by  the  Rev.  Robert  Jones.  2  vol.  London,  Long- 
mans, 1876). 

Eben  Fardd  (Gweithiau  barddonol;  cyhoeddwyd  gan  Howell 
Roberts  a  William  Jones,  Bangor,  Douglas,  1866.  Ce  poète 
est  mort  en  1863). 

Dewi  Wyn  (Blodau  Arfon ,  sef  Gwaith  yr  anfarwol  fardd  Dewi 
Wyn,  Caernarvon.  1865.  Ce  poète  est  mort  en  1841). 

Liste  des  autres  poètes  cités  avec  l'èpogae  à  laquelle  ils 
florissaient. 

Dafydd  ah  Edmwnt  [Dafab  Edm.),  vers  1450. 
leuan  Gethin  {leuan  Geth.),  vers  1450. 
leuan  Deulwyn  {leuan  Deul.),  vers  1460. 


PRINCIPALES    SOURCES   ET   ABREVIATIONS.  à 

Dafydd  Nanmor  (Daf.  Nanm.),  vers  1460  (1). 
Gwilyra  ab  leuan  Hen  (Gwil.  ab  feuan),  vers  1460. 
leuan  Du'r  Bilwg  [leuan  Du),  vers  1470. 
Howel  ap  Rheinallt  [How.  ap  Rhein.),  vers  1480. 
Guttyn  Owain  {Gult.  Ow.],  vers  1480. 
Deio  ab  leuan  Du  (Deio),  vers  1480. 
Tudur  Aled  {Tud.  Aled),  vers  1490. 
Sion  Tudur  {Sion  Tud.),  vers  1580. 
Owain  Gxvynedd  {Ow.  Gwyn.),  vers  1560. 
William  Llyn  (Wil.  Uyn),  vers  1560. 

Plusieurs  de  ces  dates  ne  sont  qu'approximatives.  Je  les 
donne  d'après  les  Gorchestion  et  V Index  poematum  wallicorum 
de  Moses  Williams  (Mosis  Gulielmi  Repertoriuni  poeticum  sive 
poematum  wallicorum,  quotquot  hactenus  videre  contigit, 
Index  alphabeticus ,  Londini,  Roberts,  1726).  Les  œuvres  de 
ces  poètes  sont  dans  les  Gorcheslion  ou  les  Ceinion  ;  l'indication 
de  l'ouvrage  est  donnée  après  leur  nom. 

(1)  Prys,  Hunes  Lien.,  lo  rejette  au  quatorzième  siècle;  mais 
plusieurs  des  pièces  qui  lui  sont  attribuées  n'ont  pu  être  compo- 
sées qu'au  quinzième  siècle,  et  assez  tard. 


LA 


MÉTRIQUE    GALLOISE 


DEPUIS 


LES  ORIGINES  JUSQU'A  NOS  JOURS 


LIVRE  PREMIER. 

LA   MÉTRIQUE    GALLOISE    DES    XV'-XVI"    SIÈCLES 
d'après   LES   GRAMMAIRIENS. 

CHAPITRE  PREMIER. 

LES    MÉTRICIENS    GALLOIS  ;    LEURS    SOURCES. 

§  1".  —  Les  métriciens. 

Les  deux  principaux  traités  de  métrique  de  cette 
époque,  ceux  qui  ont  fait  oublier  ou  rendu  inutiles 
les  autres,  sont  ceux  de  GrifiBth  Roberts  et  de  John 
David  Rhys,  tous  les  deux  originaires  du  nord  du 
pays  de  Galles. 


6  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

La  métrique  de  Griffith  Roberts  va  de  la  page 
203  du  fac-similé  (1)  à  la  page  386.  Dans  l'édition 
originale,  le  traité  est  divisé  en  trois  parties  pagi- 
nées séparément  :  la  première  pose  les  principes 
de  la  métrique  {tonyddiaeth)  ;  la  seconde  est  l'expo- 
sition des  différents  genres  de  vers  et  de  strophes  ; 
la  troisième  est  une  application  des  règles  et  une 
illustration  des  différents  genres  par  des  extraits 
de  poètes  du  seizième  siècle  et  un  poème  de  l'au- 
teur sur  le  symbole  des  apôtres  (2). 

La  métrique  de  J.-D.  Rhys  s'étend  de  la  page  129 
à  la  page  304,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  fin,  en  y  rat- 
tachant quelques  pages  consacrées  à  la  musique. 

Ces  deux  auteurs  sont  des  hommes  d'esprit  cul- 
tivé, pénétrés  de  l'étude  de  l'antiquité,  et  tous  les 
deux  d'une  réelle  valeur.  GriflBth  Roberts,  prêtre 
catholique,  était  en  grande  faveur  auprès  de  saint 
Charles  Borromée ,  archevêque  de  Milan ,  dont  il 
était  le  confesseur.  Sa  grammaire  témoigne  d'un 
esprit  original ,  pénétrant ,  subtil  et  très  observa- 
teur. John  David  Rhys  (3)  avait  étudié  à  Sienne 
comme  Roberts,  et  y  avait  pris  le  grade  de  docteur 

(1)  Une  préface  en  anglais  de  M.  Gaidoz  nous  apprend  qu'il 
n'est  responsable  du  facsimile  que  pour  les  quatre-vingt  douze 
premières  pages,  et  que  le  reste  a  été  revu  par  Silvan  Evans. 

(2)  Sur  la  bibliographie  du  sujet,  voir  W^illiam  Rowlands,  Lly- 
fryddiaelh  y  Cymry,  revu  par  Silv.  Evans,  p.  22-23;  cf.  Prys, 
Hanes,  p.  34.  Voir  aussi  Bye-Gones  pour  1878-79;  Academy,  1879 
et  1880. 

(3)  Sur  J.-D.  Rhys,  voir  Llyfrydd.,  p.  65;  cf.  Prys,  Hanes, 
p.  326  et  suiv. 


LES   MÉTRIGIENS   GALLOIS;   LEURS   SOURCES.  7 

en  médecine.  Avant  son  retour  dans  sa  patrie,  il 
avait  fait  paraître,  en  italien,  des  règles  pour  l'in- 
telligence de  la  langue  latine,  et  un  traité,  en  latin  : 
De  italicae  linguae  pronuntiatione.  La  partie  la 
plus  remarquable  de  sa  grammaire  concerne  la 
phonologie.  Il  nous  a  donné  une  description  véri- 
tablement scientifique  de  la  prononciation  de  bon 
nombre  de  sons  gallois  fondamentaux,  fixant  avec 
beaucoup  de  netteté  leur  lieu  d'articulation,  sans 
négliger  la  forme  de  l'expression. 

Leur  métrique  est  fondée  sur  les  mômes  prin- 
cipes et  dérive  des  mêmes  sources.  Elle  ne  diffère 
que  sur  des  points  peu  importants.  Celle  de  Ro- 
berts, beaucoup  plus  courte,  est  mieux  digérée. 
Celle  de  J.-D.  Rhys,  beaucoup  plus  détaillée,  con- 
stitue une  sorte  d'encyclopédie  de  la  science  des 
poètes  de  son  temps. 

§  2.  —  Leurs  sources. 

J.-D.  Rhys  parle  avec  éloge,  dans  sa  préface  en 
gallois,  de  Tœuvre  grammaticale  de  son  devan- 
cier, Griffith  Roberts,  mais  ne  dit  pas  un  mot  de 
sa  métrique.  On  pourrait  croire  qu'il  n'a  pas  eu 
cette  partie  entre  les  mains  et  que  l'œuvre  de 
Roberts  a  paru  réellement  par  fragments,  à  des 
époques  difi'érentes  (1).  Cela,  à  la  vérité,  paraît 
assez  étrange,  car  Roberts  avait  dédié  son  œuvre 

(1)  Cf.  Bye-Gones,  1879,  6  août,  p.  253-54. 


8  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

à  son  protecteur,  William  Herbert,  comte  de  Pem- 
broke, père  d'Edward  Herbert,  ami  personnel  de 
J.-D.  Rhys.  De  plus,  presque  toutes  les  citations 
de  poètes  données  par  G.  Roberts  se  retrouvent 
chez  Rhys.  Pour  comprendre  son  silence,  en  sup- 
posant qu'il  ait  connu  l'œuvre  de  Roberts ,  il  faut 
savoir  comment  et  dans  quelles  circonstances  il  a 
composé  son  œuvre.  Il  nous  apprend  lui-même, 
dans  sa  préface  galloise,  que  les  plans,  les  dessins, 
toute  la  partie  matérielle  de  la  métrique  est  de  lui, 
mais  que  la  doctrine  il  l'a  puisée  chez  les  poètes  de 
son  temps  :  s'il  y  a  à  reprendre  dans  son  œuvre, 
ils  ne  peuvent  s'en  prendre  qu'à  eux-mêmes. 
Comme  Roberts,  il  nous  apprend  que  les  bardes 
de  son  temps,  poètes  et  professeurs,  conservaient 
jalousement  les  secrets  de  leur  art,  leurs  recueils 
poétiques,  et  ne  les  communiquaient  qu'à  quelques 
disciples  favoris,  le  plus  souvent  contre  argent, 
ou  à  des  seigneurs  dont  ils  dépendaient  plus  ou 
moins  complètement.  Tous  les  deux  paraissent  les 
avoir,  en  général,  en  médiocre  estime.  Ils  nous 
les  représentent  comme  adonnés  aux  sept  péchés 
capitaux,  notamment  à  l'ivrognerie.  Griffith  Ro- 
berts ne  prise  ni  leur  moralité,  ni  leur  science. 
Comme  il  se  moquait  de  l'emphase  avec  laquelle 
ils  parlaient  d'un  tas  de  vieux  bardes  qu'ils 
croyaient  supérieurs  à  tous  les  poètes  grecs  et 
latins,  son  disciple,  qui  faisait  les  fonctions  d'in- 
terlocuteur, l'ayant  arrêté  et  lui  demandant  s'il 
n'avait  pas  peur  d'être  l'objet  de  leurs  satires,  il 


LES   MÉTRieiENS    GALLOIS;    LEURS    SOURCES.  9 

répond  qu'un  pot  de  bière  et  un  sou  d'aumône 
leur  cloront  le  bec  (1).  Quelques  lignes  plus  bas, 
au  sujet  des  dix-neuf  fautes  possibles  contre  la 
cynghanedd,  G.  Roberts  déclare  qu'il  ne  les  com- 
prend pas,  pas  plus  d'ailleurs  que  les  poètes  qui 
en  ont  plein  la  bouche. 

Il  est  incontestable  que  le  seizième  siècle  est 
un  siècle  de  pleine  décadence  pour  les  bardes.  Le 
bardisme,  comme  institution  d'État,  était  tombé 
avec  l'indépendance  galloise.  L'esprit  guerrier  qui 
animait  les  poètes,  leur  exaltation  patriotique 
étaient  tombés  avec  les  dernières  espérances  défi- 
nitivement anéanties  par  la  mort  de  Llywelyn  ab 
Gruffydd,  en  1282.  Les  prophéties  annonçant  la 
résurrection  d'Arthur,  le  triomphe  définitif  des 
Bretons,  étaient  convaincues  de  mensonge.  Les 
plus  vaillants,  d'ailleurs,  avaient  péri  dans  ces 
luttes  mémorables,  durant  depuis  plusieurs  siècles, 
contre  l'étranger  et  entre  Gallois.  Il  est  difficile 
d'imaginer  un  abattement  plus  profond  que  celui 
qui  saisit  le  pays  tout  entier  lors  de  cette  dernière 
catastrophe.  Le  ton,  les  sujets  des  poèmes  chan- 
gent complètement  ;  les  poètes  se  tournent  vers  la 
religion,  la  nature,  l'amour.  Les  accents  belli- 
queux retentiront  encore  lors  de  la  révolte  d'Owen 
Glyndwr  et  pendant  la  guerre  des  Deux-Roses, 
mais  n'auront  pas  d'écho. 

Malgré  tout,  la  poésie  reste  en  honneur.  Sans 

(1)  Welsh  Gr.,  p.  272-273. 


10  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

occuper  le  rang  de  leurs  devanciers,  hommes  de 
guerre,  toujours  nobles,  souvent  de  haute  nais- 
sance, parfois  de  sang  royal,  les  poètes  du  quin- 
zième siècle  sont  l'objet  de  l'admiration  du  peuple 
et  de  la  faveur  des  grandes  familles  du  pays, 
d'origine  française  ou  galloise,  toutes  bretonnisées 
et  très  éprises  de  musique  et  de  littérature  gal- 
loise. C'est,  d'ailleurs  une  époque  de  grande  pros- 
périté. Du  nord  au  sud,  le  pays  de  Galles  est 
couvert  de  manoirs,  habités  par  des  seigneurs 
puissants,  riches  et  amoureux  des  choses  de 
l'esprit  :  à  Glyn  Nedd ,  c'est  Rhys  ab  Sion  ;  à 
Abermalais,  Nicholas;  à  Maelienydd,  Vychan  ;  à 
Rhayader,  Bedo  Coch;  à  Elvael,  leuan  Goch  ;  à 
Glanbran,  Gwynn.  Lewis  Glyn  Cothi  a  reproduit, 
en  somme,  fidèlement,  dans  ses  œuvres,  en  dépit 
de  l'hyperbole  poétique,  la  physionomie  curieuse 
du  pays  vers  l'époque  de  la  guerre  des  Deux- 
Roses  (1). 

La  guerre  des  Deux-Roses,  où  le  sang  gallois 
coula  à  flots,  couvrit  le  pays  de  ruines  et  de 
deuils.  L'avènement  de  la  famille  galloise  des 
Tudors,  qui  promettait  aux  Gallois  une  ère  de 
prospérité,  fut  sur  le  point  d'entraîner  la  destruc- 
tion de  la  langue  galloise,  en  amenant  l'union 
complète  avec  l'Angleterre.  L'aristocratie  ne  tarda 
pas  à  être  complètement  anglicisée   et   à  fermer 


(1)  Wilkins,  The  history  of  the  literature  of  Wales,  p.  113-115, 
a  tiré  bon  parti  des  œuvres  de  ce  poète. 


LES  MÉTRICIENS  GALLOIS;  LEURS  SOURCES.      11 

ses  portes  aux  poètes.  On  n'entretient  plus  de 
barde ^  ni  de  musicien  de  famille.  Quant  aux  mé- 
nestrels errants,  la  reine  Elisabeth  les  recom- 
mande à  la  sévérité  de  ses  officiers  (v.  livre  III, 
ch.  I,  La  Métrique  au  dix-septième  siècle).  Les 
bardes  du  seizième  siècle  sont  donc  souvent  de 
pauvres  diables,  sans  autorité  et  sans  dignité.  Pour 
faire  valoir  leur  science  et  leur  système,  ils  se 
donnaient  comme  détenteurs  des  secrets  bardiques 
de  poètes  au  nom  sonore  et  respecté,  depuis  long- 
temps disparus  :  de  là  des  titres  comme  ceux  de 
Dosparth  Edeyrn  Bavod  Aur  ou  Système  d'Edeyrn 
à  la  langue  d'or,  dont  l'auteur  prétendu  aurait 
vécu  au  treizième  siècle,  tandis  que  le  traité  a  été 
réellement  composé  au  seizième. 

Les  exemples  poétiques  circulaient,  le  plus  sou- 
vent, sans  nom  d'auteurs  :  c'était  une  sorte  de 
monnaie  courante  passant  de  main  en  main.  Il  est 
certain  que  bien  souvent  on  eût  été  fort  em- 
poché d'en  dire  l'origine.  D'ailleurs,  bon  nombre 
des  vingt-quatre  mesures  ou  strophes  étaient  fort 
peu  usitées.  Quelques-unes  n'étaient  que  de  véri- 
tables tours  de  force  métrique  destinés  à  éblouir 
les  naifs.  C'est  ainsi  que  GrifiBth  Roberts  nous 
avoue  qu'il  n'a  pu  se  procurer  qu'un  seul  exemple 
du  type  connu  sous  le  nom  de  Gorchest  y  Beirdd. 
Il  donne  lui-même  la  plupart  de  ses  citations  sans 
en  indiquer,  sans  pouvoir  en  indiquer  l'auteur. 
Rhys,  en  toute  sûreté  de  sa  conscience,  a  donc  pu 
se   servir   des   mêmes   exemples,   sans   se  croire 


12  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

obligé  d'en  indiquer  la  source  :  ils  étaient  du 
domaine  public  (1). 

Parmi  ses  aides,  Rhys  ne  cite  que  son  ami,  le 
capitaine  Middleton ,  vaillant  soldat  et  chaud  pa- 
triote gallois,  qui  publia,  un  an  après  l'apparition 
de  la  grande  grammaire,  une  sorte  de  résumé 
gallois  de  la  métrique  qu'elle  contient  (2). 

Une  source  beaucoup  plus  importante  de  l'œu- 
vre de  J.-D.  Rhys  parait  avoir  été  une  grammaire 
métrique  manuscrite  compilée  par  Simwnt  Vychan 
et  reproduite  à  peu  près  textuellement  dans  la 
publication  de  William  ab  Ithel,  intitulée  Bos- 
j)arth  Edeyrn  Davod  aur.  Le  traité  porte,  dans 
cette  publication,  le  titre  de  Pum  Llyfr  Kerdd- 
wriaeth.  Prys  {Hanes ,  p.  311)  nous  apprend  qu'il 
a  en  sa  possession  une  transcription  de  cet  ou- 
vrage, faite  en  1772,  par  Hugh  Roberts,  sur  un 
manuscrit  appartenant  à  M.  Vychan ,  lequel  était 
intitulé  Grammadeg  Simwnt  Vychan  o'v  ty  Brith 
yn  Llanfair  Dyffryn  Chvyd  yn  flwydd  oed  ein 
Earglwydd  1565.  M.  Vychan  est  Robert  Vaughan, 
de  Hengwrt,  né  en  1592,  mort  en  1666,  proprié- 
taire gallois  aussi  distingué  par  la  science  que  par 
la  naissance.  En  effet,  le  compilateur  du  Cyfrinach 


(1)  Ce  qui  le  confirme,  c'est  que  les  dififérences  que  l'on  con- 
state dans  les  mêmes  citations  chez  Gr.  Roberts  et  J.-D.  Rhys 
paraissent  bien  provenir  de  la  tradition  orale. 

(2)  Bardhoniaeth  neti  brydydhiaeth  ;  y  Ihyfr  kyntaf,  gan  Capt. 
William  Middleton,  1593.  Ce  traité  a  été  réédité  en  tète  des  Flo- 
res poetarum  britannicorum. 


LES   MÉTRICIENS    GALLOIS;    LEURS   SOURCES.  13 

Beirdd  ynys  Prydain,  qui  reproduit  le  même 
traité,  nous  apprend,  à  la  page  95,  que  Robert 
Vychan,  de  Hengwrt,  dans  sa  transcription  de  la 
grammaire  de  Simwnt  Vychan,  donne  une  me- 
sure (type  de  strophe)  nouvelle  due  à  ce  poète. 
Quant  au  manuscrit  original,  il  paraît  avoir  dis- 
paru. L'original  a  été  terminé  vers  \60Q  {Dosparth 
Ed.,  p.  xiii).  Le  premier  livre  était  achevé  en  1578 
[Ibid.,  XLvii)  :  yma  y  tervyna  y  Llyfr  kyntaf 
or  pum  Llyfr  Kerddwriaeth  Kerdd  Davod  ;  ysgri- 
vemvid  gan  R.  I.  o  Scorlegan  yn  Llangynhafal^ 
1578.  Prys  affirme  que  les  reproductions  de  Wil- 
liam ab  Ithel  et  de  lolo  Morganwg  sont  assez 
défectueuses. 

J.-D.  Rhys  a  incorporé  en  grande  partie,  dans 
son  œuvre,  la  métrique  de  Simwnt  Vychan.  Il  lui 
a  pris  tous  ses  exemples,  et,  de  plus,  dans  la  partie 
galloise,  il  a  souvent  inséré,  en  les  amplifiant,  les 
définitions  des  différents  genres  métriques  :  on 
serait  tenté  de  regarder  Simwnt  Vychan  comme 
un  abréviateur  de  Rhys,  si  on  n'avait  pas,  à 
rencontre  de  cette  supposition,  d'incontestables 
autorités. 

Quant  à  Simwnt  Vychan,  d'après  une  lettre  de  la 
reine  Elisabeth,  reproduite  par  Pennant  (1),  il  fut 
gradé  Pencerdd  Cerdd  Dafod  {Pencerdd  pour  la 
poésie  lyrique)  avec   trois  autres  poètes  à  VEis- 


(1)  Penn&nVs  Tours,  vol.  II,  p.  89,  90,  93-95  (d'après  Prys, 
Hanes,  p.  303-305). 


14  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE, 

teddfod  de  Caerwys,  en  1568.  Il  est  donné  comme 
l'auteur  d'un  poème  composé  à  cette  occasion  pour 
Pirs  Mostyn  et  présentant  un  exemple  de  chacune 
des  vingt-quatre  mesures,  poème  reproduit  par 
J.-D.  Rhys.  Il  mourut  vers  1606.  Son  système  se- 
rait celui  de  Dafydd  Ddu  Athraw,  qui  florissait 
vers  le  milieu  du  quatorzième  siècle  (1)  :  assertion 
absolument  dénuée  de  fondement  comme  le  prou- 
vent, sans  parler  de  la  langue,  les  citations  : 

P.  Ixvi  :  l'exemple  du  type  gioawdodyn  hir 
est  emprunté  à  Dafydd  ab  Edmwnt  [Gorchestion , 
p.  109),  qui  florissait  vers  1451  et  mourut  vers  1480. 

P.  Ixvi  :  l'exemple  de  cywydd  llosgyrniawg  est 
du  même  poète  [Qorchestiony  p.  35). 

P.  Ixviii  :  l'exemple  à^englyn  unaivdl  cyrch 
est  donné  sous  le  nom  même  de  Tudur  Aled,  ne- 
veu de  Dafydd  ab  Edmwnt,  qui  fut  Pencerdd  à  la 
^v&m\ëvQ  Eisteddfod  de  Caerwys,  en  1524. 

P.  Ixvii  :  l'exemple  est  sous  le  nom  de  Simwnt 
Vychan,  mais  ne  se  retrouve  pas  chez  Rhys. 

L'œuvre  dite  de  Simwnt  Vychan  repose  donc 
sur  la  poésie  du  quinzième  et  du  seizième  siècle. 

J.-D.  Rhys  a  puisé  à  d'autres  sources,  mais  de 
la  même  époque.  Il  cite  William  Egwad,  qui  flo- 
rissait vers  1480;  Sion  Brwynog  (vers  1550); 
Llewis  Morganwg  (1520-1541  (2).   En  appendice. 


(1)  Prys,  Hines,  p.  156,  158. 

(2)  J.-D.  Rhys,  p.  164,  225;  pour  les  dates,  v.  Moses  Will., 
Reperlor.,  p.  75,  77,  78;  cf.  Prys,  Hanes. 


LES   MÉTRICIENS   GALLOIS;    LEURS   SOURCES.  15 

il  nous  donne  pour  chaque  genre  des  poèmes 
d'époque  différente.  La  période  la  plus  ancienne 
est  représentée  par  Gwilym  Tew  (1430-1460)  ;  la 
seconde,  par  Lewis  Morganwg  ;  la  troisième,  par 
Simwnt  Vychan.  J'ai  pu  retrouver,  en  outre,  les 
auteurs  de  plusieurs  morceaux  anonymes.  Un 
exemple  de  cynghanedd  est  tiré  des  œuvres  de 
lolo  Goch  (1).  Le  gorchest  y  beirdd  est  de  Dafydd 
ab  Edmwnt  (2).  Un  des  exemples  de  taicddgyrch 
cadicynog  est  de  Guttyn  Owaïn  (deuxième  moitié 
du  quinzième  siècle)  (3).  L'exemple  de  hupunt 
hyrr  mentionnant  Sion  Abad  est  sans  doute  em- 
prunté au  poème  de  Tudur  Aled  adressé  à  Sion, 
abbé  de  Caerlleon  (4).  Un  poème  de  lorwerth  ap  y 
Kyrriawg  a  fourni  l'exemple  de  hupunt  hir  ;  ce 
poète  florissait  entre  1330  et  1360,  ou  à  la  fin  du 
quatorzième  siècle  (5). 

Du  même  coup,  on  peut  assurer  que  les  sour- 
ces de  Gr.  Roberts  ne  remontent  pas  plus  haut  ; 
celles  qu'il  cite  sont,  en  général,  de  son  temps.  Il 
donne  des  extraits  de  Dafydd  ab  Gwilym,  Sion 
Cent,  Gruffydd  Hiraethog,  Sion  Tudur,  Simwnt 
Vychan.  Les  deux  plus  anciens,  Dafydd  ab  Gwilym 


(1)  J.-D.  Rhys,  p.  256;  cf.  lolo  Goch,  p.  198. 

(2)  Cf.  Richards,  Welsh  Diet.,  p.  76. 

(3)  Cf.  Gorch.,  p.  191. 

(4)  Je  n'ai   qu'une   partie  du   texte   donné    par  Prys,  Hanes, 
p.  255. 

(5)  Prys,  Hanes,  p.  142-143;  Moses  Will.,  Repert,,  p.  75,  le  fait 
vivre  vers  1400, 


16  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

et  Sion  Cent  lui  sont  suspects  ;  ils  se  sont  permis 
trop  de  licences  en  matière  de  cynghanedd. 

J.-D.  Rhys  a  encore  incorporé  dans  son  oeuvre 
une  autre  métrique,  publiée  par  Ab  Ithel,  sous  le 
titre  spécial  de  Dosparth  Edeyrn  Davod  aur  (elle 
va  de  la  page  xxv  à  la  page  xli).  Ce  traité  n'a  pu 
être  rédigé,  sous  sa  forme  actuelle,  avant  le  com- 
mencement du  seizième  siècle  :  l'exemple  de 
cyioydd  deuair  hirion  est  de  Tu  dur  Aled  (1).  Mais 
la  doctrine  de  ce  traité  est  certainement,  dans  son 
ensemble,  plus  ancienne  que  celle  dite  de  Simwnt 
Vychan.  Il  n'y  est  pas  question  des  vingt-quatre 
mesures.  Le  type  absurde  gorchest  y  beirdd , 
dont  l'invention  est  peut-être  à  tort  attribuée  à 
Dafydd  ab  Edmwnt,  n'y  paraît  pas.  Il  n'y  a  qu'un 
genre  de  gwaiododyn^  un  genre  de  hupunt  au 
lieu  de  deux.  Enfin,  en  général,  les  exemples  pa- 
raissent plus  archaïques  : 

P.  XXXI  :  l'exemple  de  clogyrnach  est  tiré  d'un 
poème  de  Cynddelw  (douzième  siècle)  (2). 

P.  XXXII  :  l'exemple  de  tawddgyrch  cadivynog 
est  extrait  d'un  poème  adressé  à  Rhys  ab  Gruffudd 
et  serait  de  la  fin  du  douzième  siècle,  s'il  s'adresse 
au  roi  qui  mourut  en  1196. 

P.  XXX  :  byrr  a  thoddaid.  Un  des  exemples  est 
pris  à  un  poème  adressé  à  Tomas  vab  Rotpert,  qui 
m'est  inconnu  ;  mais  l'orthographe  [t  =  dd)  indique 


(1)  V.  s.  Evan  Evans,  Welth  Diet,  à  Ai'chgrwn, 

(2)  Myv.  Arch.,  p.  162,  col.  I. 


LES   MÉTRICIENS    GALLOIS;    LEURS    SOURCES.  17 

une  composition  qui  ne  peut  être  postérieure  au 
milieu  du  treizième  siècle  (le  poème  se  trouve 
dans  la  Myv.  Arch.^  p.  282,  col.  I,  sans  nom 
d'auteur). 

Le  second  exemple  est  de  Gruffydd  ap  yr  Ynach 
Coch,  qui  vivait  entre  1260  et  1300  (1). 

P.  XXX  :  le  type  hupunt  est  fourni  par  Casnodyn 
qui,  vraisemblablement,  florissait  au  quatorzième 
siècle. 

L'exemple  de  cyhydedd  hir  est  du  même  poète 
et  du  même  poème  (2). 

P.  xxix  :  le  toddaid  est  de  Gwilym  Ddu  o  Arfon 
(vers  1322)  (3). 

P.  xxviii  :  l'exemple  de  lleddf-broest  gadwy- 
nawg  est  tiré  d'un  poème  en  l'honneur  de  Leucu 
Llwyd  que  nous  savons  avoir  été  chantée  par 
Llywelyn  Goch  ;  elle  mourut  en  1402  (4). 

J.-D.  Rhys  ne  s'y  est,  d'ailleurs,  pas  trompé;  il 
a  pris  à  peu  prés  tous  les  exemples  de  ce  traité, 
mais  ils  figurent  dans  son  œuvre  sous  la  rubrique 
exempla  veierum. 

On  peut  conclure  avec  certitude  que  le  noyau 
de  cette  métrique -est  antérieur  au  quinzième  siè- 


(1)  Myv.  Arch.,  p.  271,  col.  I. 

(2)  Afyu.  Arch.,  p.  288,  col.  I;  sur  Casnodyn,  v.  Prys,  Hanes, 
p.  143-144.  Moses  Williams  le  fait  vivre  vers  1380. 

(3)  Afyu.  Arch.,  p.  276,  col.  II;  Prys,  Hanes,  p.  137.  L'ode  en 
question  est  datée  par  son  contenu;  elle  est  adressée  à  Gruffudd 
Llwyd  o  Dregarnedd. 

(4)  Prys,  Hanes,  p.  180. 

2 


18  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

cle,  quoique  sa  rédaction  définitive  ne  puisse  être 
antérieure  au  seizième. 

Ij" additional  ms.  14875  du  British  Musseum 
renferme  un  court  traité  de  métrique  que  le  cata- 
logue donne  comme  du  seizième  siècle.  Autant 
que  j'en  puis  juger  d'après  la  copie  fort  imparfaite 
et  incomplète  que  j'en  ai,  ce  traité  est  très  voisin 
de  l'œuvre  de  Simwnt  Vychan.  Il  suit  l'ordre  de 
J.-D.  Rhys;  tous  les  exemples  du  traité  se  retrou- 
vent chez  Rhys  :  si  on  ne  savait  comment  a  été 
compilée  la  métrique  de  Rhys,  on  pourrait  con- 
clure que  le  traité  manuscrit  n'en  est  qu'un 
résumé. 

En  dehors  de  ces  traités,  J.-D.  Rhys  a  réuni  un 
bon  nombre  d'exemples  d'origine  diverse,  dont 
quelques-uns  se  retrouvent  dans  le  Livre  de 
Taliesin  et  le  Livre  Rouge,  mais  comme  échan- 
tillons d'une  métrique  démodée.  Sa  doctrine  re- 
pose uniquement,  comme  celle  de  Griffith  Roberts, 
sur  l'enseignement  et  les  exemples  des  poètes  de 
son  temps,  c'est-à-dire  en  exceptant  la  petite  école 
de  Glamorgan,  dont  je  résumerai  les  prétentions 
et  les  principes,  des  disciples,  suivant  l'opinion 
courante  au  seizième  siècle,  de  Dafydd  ab  Edmwnt. 

Pour  en  finir  avec  les  emprunts  de  J.-D.  Rhys, 
mentionnons  qu'il  circulait,  à  la  fin  du  seizième 
siècle,  deux  autres  recueils  connus  sous  le  titre 
de  Pum  llyfr  Cerddwriaeth.  D'après  deux  lettres 
fort  aigres  et  fort  amusantes,  échangées,  en  1580, 
entre    deux   bardes,    Sion   Mawddwy   et   Meuryg 


LES  MÉTRICIENS  GALLOIS;  LEURS  SOURCES.      19 

Dafydd,  le  premier  possédait  un  traité  portant  ce 
titre.  Le  second,  qui'  se  piquait  de  suivre  la  doc- 
trine de  Glamorgan  que  l'autre  avait  abandonnée, 
semble  en  faire  peu  de  cas,  ce  qui  prouverait  que 
le  traité  était  fondé  sur  les  principes  de  l'école  de 
Dafydd  ab  Edmwnt  (1). 

Etait-ce  l'œuvre  de  Simwnt  Vychan?  A  ma  con- 
naissance, il  n'en  reste  plus  trace,  à  moins  que 
ce  ne  soit  le  traité  manuscrit  que  j'ai  mentionné 
plus  haut. 

L'autre  traité  a  été  compilé  par  Llywelyn  Sion 
(1520-lGOl)  à  l'intention  de  Meuryg  Dafydd.  Dans 
une  lettre  sans  date,  Llywelyn  Sion  l'avertit  (ju'il 
a  terminé  les  cinq  livres  en  les  tirant  des  meil- 
leures Dofiparthau  (systèmes)  ;  il  engage  Meuryg 
à  en  demander  au  moins  punt  (une  livre),  en 
l'avertissant  qu'il  y  a  un  gior  honheddig  (gentil- 
homme) qui  désire  avoir  ces  livres  parce  qu'il  a 
Vintention  de  composer  une  métrique  en  gallois 
et  en  latin  (2).  Il  est  très  vraisemblable  qu'il 
s'agit  ici  de  J.-D.  Rhys.  Mais  s'il  a  eu  la  compi- 
lation de  Llywelyn  Sion  entre  les  mains,  il  est 
sur,  en  revanche,  qu'il  n'en  a  tiré  aucun  parti. 
Llywelyn  Sion  est,  en  efl'et,  avec  Meuryg  Dafydd, 
le  principal  auteur  du  long  et  indigeste  traité  qui 
forme   le   fond,    au    point    de    vue  métrique,   du 


(1)  Prys,  Wanes,  p.  297-299. 

(2)  Myrddin  Fardd,  Llythyrau  lluaws  o  brif  enwogion  Cymyu. 
Pen  y  Groes,  1883,  p.  1. 


20  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Cyfrinach  Beirdd  ynys  Prydain  et  qui  a  reçu  sa 
forme  dernière  de  leur  disciple  Edward  Dafydd, 
mort  en  1690.  Ce  traité  n'a  aucun  rapport  avec 
l'œuvre  de  J.-D.  Rhys.  Edward  Llwyd  le  déplore  : 
il  se  lamente  de  ce  que  l'illustre  et  glorieux  savant 
n'ait  pas  préféré  le  système  de  Meuryg  Dafydd, 
son  contemporain,  à  celui  de  Gwilym  Canoldrev 
(Capt.  Middleton)  (1). 

La  grammaire  anglaise  avec  métrique  qui  suit  le 
texte  de  la  soi-disant  Dosparth  Edeyrn  Dafod  aur 
est  une  compilation  indigeste,  reposant  principa- 
lement sur  l'œuvre  de  J.-D.  Rhys. 

(1)  Cyfrinach,  p.  7. 


CHAPITRE  II. 


LEUR  DOCTRINE  EN  CE  QUI  CONCERNE  LES  VOYELLES 
ET  LES  CONSONNES. 

S  1''.  —  Voyelles. 

La  métrique  galloise,  en  outre  d'un  nombre 
déterminé  de  syllabes  dans  le  vers  et  de  vers 
dans  la  strophe,  de  l'agencement  des  vers  et  des 
strophes,  a  pour  caractère  essentiel  et  particulier 
l'emploi  de  la  cynghanedd  reposant  sur  l'allitéra- 
tion et  la  rime,  finales  et  internes,  tantôt  unies, 
tantôt  employées  indépendamment  l'une  de  l'au- 
tre, que  nous  définirons  plus  bas.  Elles  exigent 
une  connaissance  exacte  de  la  valeur  des  voyelles 
et  des  consonnes.  Aussi  les  grammairiens  gallois 
ont-ils  poussé  fort  loin  l'analyse  des  sons  de  leur 
langue. 

Les  voyelles  {lleferyddion  ou  bogeiliaid)  simples 
sont  a,  e,  i,  o,  u,  tv,  y.  J.-D.  Rhys  décrit  minu- 
tieusement leur  prononciation.  Le  seul  point  im- 


22  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

portant  à  relever,  au  point  de  vue  métrique,  est  la 
distinction  très  nette  que  les  métriciens  établissent 
entre  les  deux  sons  principaux  représentés  par  y  : 
Rhys  les  distingue  même  dans  l'écriture. 

Aujourd'hui,  et  au  quinzième-seizième  siècle  il 
en  est  à  peu  près  de  même,  comme  nous  le  ver- 
rons, y  se  prononce  comme  ii,  en  gallois  : 

a)  Dans  les  monosyllabes  :  sî/dd,  est;  di/n, 
créature  humaine  ;  en  exceptant  des  proclitiques  : 
2/,  2/r,  2/dd;  ys\  îy  {mon,  ma^  mes)^  dy  {ton,  ta^ 
tes),  myn  {par  dans  les  affirmations)  ; 

b)  Dans  la  syllabe  finale  d'un  mot  de  plus  d'une 
syllabe  :  seîyll ,  être  debout  ;  perthî/n ,  appartenir, 
toucher  à  ; 

c)  Dans  la  pénultième,  devant  une  voyelle  : 
hî/awdl,  à  la  parole  facile; 

d)  Dans  la  pénultième  ou  l'antépénultième  de 
bon  nombre  de  mots,  quand  y  est  précédé  par  w  : 
gwî/neb,  visage;  gwî/ddau,  oies  (mais  non  dans 
gwî/dd);  gwî/ntoedd,  vents  (1). 

De  plus,  y  est  arrivé  au  son  i  dans  les  mots 
suivants  :  1°  mots  ayant  y  en  syllabe  finale  : 
disgî/bl,  disg?/n,  diwî/g,  dil?/n,  gilî/dd,  megz/s, 
dinî/str,  disgw?/l,  meddî/g,  teb^/g,  cerryg,  llewî/g, 
llewî/s,  plisgt/n ,  àychymyg,  llin^/n ,  eiengyl, 
ment/g,  diddi/m  ;  2°  mots  où  y  est  suivi  de  w  : 
amr?/w,  rhî/wun,  cyw,  2/w,  ydyw,  àvyw,  cî/frî/w, 
2/strî/w,  distrî/w,  heddyw,  henyw,  vhelyw  ;  3°  gwî/lio, 

(1)  Cf.  Anwyl,  Welsh  Grammar,  p.  3-4. 


LEUR  DOCTRINE  SLR  LES  VOTELLES  ET  LES  CONSONNES.  23 

veiller  ;  4**  gî/da,  avec  ;  5°  diwi/gio,  diwî/gwi/r.  Cette 
prononciation  pour  diwî/gio,  diwygwyr  est  mani- 
festement due  à  diwî/g  :  c'est  une  influence  de 
sens;  pour  gyda,  il  a  été  influencé  par  ygyd\  le 
sens  y  est  aussi  pour  quelque  chose.  La  pronon- 
ciation i  pour  y  devant  tv  est  fort  ancienne, 
comme  nous  le  verrons.  L'autre  son  de  y,  totale- 
ment différent  des  sons  û  et  i,  répond  assez  exac- 
tement à  celui  de  e  féminin  français  dans  p^tit. 

Le  son  y  (tendant  à  ic),  aujourd'hui  confondu 
avec  û,  en  était  distinct  encore  à  l'époque  de 
Rhys  dans  les  voyelles  accentuées  (p.  34)  :  y 
«  apertiore  et  clariore  sono  promitur  quam  v  {û) 
labiis  nimirum  reductioribus  et  ore  paulo  magis 
recluso,  lingua;  tamen  gestu  spiritusque  tenore 
et  nisu  manenlibus  fere  iisdem.  »  Il  ne  faut  pas 
oublier  cependant  que  J.-D.  Rhys  est,  comme 
G.  Roberts,  du  Nord-Galles. 

Ces  deux  sons  (?/  =  ce  et  y  =  û  ou  i)  ne  peuvent 
naturellement  rimer  entre  eux.  Pour  GrifBth  Ro- 
berts y  [û]  est  une  voyelle  fermée,  et  y  [œ]  une 
voyelle  ouverte,  par  la  raison,  dit-il,  que  pour 
prononcer  le  premier,  il  faut  fermer  davantage  les 
lèvres,  tandis  que  pour  l'expression  de  l'autre,  on 
les  ouvre  davantage  (p.  23). 

Au  point  de  vue  de  la  quantité,  Rhys  ajoute 
une  division  de  peu  d'importance ,  d'ailleurs  :  il 
divise  les  voyelles  en  liquides  [toddedig)  et  non  li- 
quides [anhoddedig) .  Les  liquides  sont  lo  et  y  parce 
qu'elles  sont  susceptibles  de  n'être  pas  comptées 


24  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

dans  les  vers  :  cario  vaut  une  syllabe  ;  mydyr, 
une  syllabe  :  dans  mydyr  =  mydr^  le  deuxième  y 
est  irrationnel.  Les  autres  voyelles  sont  illiques- 
centes. 

§  2.  —  Diphtongues. 

Les  divisions  concernant  les  diphtongues  sont 
beaucoup  plus  importantes  et  jouent  un  rôle  assez 
intéressant  dans  la  métrique  théorique. 

La  division  capitale  est  celle  des  diphtongues 
propres  [diphdong  rowiog  {ryioiog)  ou  priodaiol) 
et  diphtongues  impropres  [diphdong  afroioiog 
[afryiviog]  ou  anmhriodoï).  Voici,  d'après  Griffith 
Roberts,  les  diphtongues  propres  : 

six  se  terminant  en  w  :  aïo,  eic,  iio,  oio,  uw,  yio; 

trois  en  i  :  ai,  ei,  oi; 

deux  en  e  :  ae  iaeth),  oe  [oedd)\ 

deux  en  u  :  auy  eu; 

une  en  y  :  rhicydd. 

Dans  l'impropre,  il  ne  peut  y  avoir  comme  pre- 
mière voyelle  que  i  ou  w  ;  iv  est  toujours  précédé 
de  ch-  ou  de  g-  (par  i  et  to,  comprenez  les  spi- 
rantes  yod  et  iv). 

Dans  la  diphtongue  propre,  les  deux  voyelles, 
l'antécédente  [hlaenor)  et  la  suivante  [dilynawl) 
ont  part  à  l'accent  ;  dans  Vimpropre,  Taccent  est 
sur  la  voyelle,  après  i  ou  tv.  Il  eût  été  plus  exact 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  25 

de  dire  que,  dans  la  diphtongue  propre,  l'accent 
est  sur  la  première  voyelle,  et  que  dans  l'impro- 
pre, i  et  10  jouent  le  rôle  de  semi-consonnes.  Le 
gallois  actuel  a  parfaitement  conservé  la  différence 
entre  ces  deux  catégories  de  diphtongues  [givydd 
=  geidâ;  givydd  =  vidu-),  qui  est  aussi  fort  mar- 
quée en  comique  ;  en  grande  partie  oblitérée  en 
breton,  mais  dialectalement  retrouvable  (l). 

Au  point  de  vue  de  la  rime,  la  diphtongue  pro- 
pre ne  peut  rimer  qu'avec  elle-même,  s'il  n'y  a 
pas  de  déplacement  d'accent  dans  la  syllabe,  par 
dérivation  :  gi'cyddj  oie,  ne  peut  rimer  avec 
givydd,  arbre.  La  diphtongue  impropre,  au  con- 
traire, peut  symphoniser  [cynghaneddu],  avec  une 
voyelle  simple  :  iar,  poule,  peut  rimer  avec  dar, 
chêne;  givydd,  arbre,  avec  crydd,  cordonnier  (2). 

Gw-  [iv  vieux  celtique),  devant  l,  n,  r,  ne  compte 


(1)  Si  on  est  on  présence  d'une  vraie  diphtongue  dans  un  mot 
commençant  par  yw-  et  suivi,  par  conséquent,  anciennement 
d'une  voyelle  e  représentant  ex,  ai  celtiques  ou  e  long  latin,  on  a 
partout  gw-  ;  sinon,  on  a  gvj-  en  vannetais,  cornouaillais  et  même 
en  léonard  ;  gwez,  sauvage,  vannet.  corn,  gwe,  irl.  ftadix-  = 
ueido-;  trégorrois  gwe,  arbre,  vannet.  corn,  give  =  vidu-.  En 
revanche,  l'accent  s'est  reporté  quelquefois  irrégulièrement  sur 
la  première  syllabe  do  la  diphtongue  impropre  :  gall,  chwaith, 
trégorrois-léon.  c'hôas. 

(ï)  Griffith  Roberts  ajoute  même  qu'elle  peut  rimer  avec  une 
diphtongue  impropre,  ce  qui  est  inexact,  mais  se  comprend 
q'uand  on  sait  qu'il  range  parmi  les  impropres  les  diphtongues 
propres  précédées  de  i  :  ainsi,  nous  dit-il,  iavvn  (yavvn)  rimera 
avec  llawn.  Il  ajoute,  d'ailleurs,  que  ce  yod  ne  compte  pas  en 
métrique. 


26  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

jamais  en  métrique  :  gwnaeth,  fit,  a  la  valeur 
d'une  syllabe  ;  gwlan,  laine,  également. 

Une  autre  division  familière  aux  poètes,  c'est  la 
distinction  des  diphtongues  en  diphtongue  tal- 
gronn  et  en  diphtongue  lleddf  {chez  J,-D.  Rhys, 
talgronnica  seu  rotundisona  ;  lleddflca  seu  spar- 
sisona). 

La  diphtongue  dite  talgronn,  à  front  rond, 
est  celle  qui  est  terminée  par  w  ou  u  [û)  : 
aWy  ew,  iw.  ywy  uw  et  eu,  au.  La  diphtongue 
lleddf^  oblique,  est  celle  qui  est  terminée  par 
une  autre  semi-voyelle  que  lo,  c'est-à-dire  yod 
ou  ses  équivalents  :  ai,  ae,  oi,  oe,  toy  (1).  Sur  la 
raison  de  cette  distinction,  voir  plus  bas  §  4, 
syllabes. 

§  3.  —  Consonnes  {cysseinieid  ou  cytseinieid). 

Elles  se  divisent  en  semi-voyelles  [hanner- 
llaferaiog)  :  l,  II,  m,  mh,  n,  nh,  rh,  r,  f[v),  s,  et 
en  muettes  [mudiaid]  (2). 


(1)  Dosparth.  Ed..,  p.  xix.  G.  Roberts,  p.  27,  confond,  sem- 
ble-t-il,  la  diphtongue  et  la  syllabe. 

(2)  J.-D.  Rhys,  p.  5  :  «  Consonantes  sunt  literae  quae  tantum 
cum  vocalibus  sonum  integrum  possunt  efiBcere,  ut  ab,  ba.  Somi- 
vocales  consonae  sunt  quae  sonum  per  se  tanquam  vocalis  dimi- 
dium  efficere  possunt  :  Ih,  l,  m,  mh,  n,  nh,  rh,  r... 

Semi-vocalis  acuta  quae  dentibus  primoribus  inter  se  coeunti- 
bus  forti  sibilo  efifertur,  ut  :  sa,  se,  si,  so-. 

Consonae  mutae  sunt  quae  solae,  id  est,  sine  vocali,  conatum 
quemdam  duntaxat  mutiunt,  ut  p,  ph,  c,  ch.  »  D'après  cette  der- 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  27 

Les  consonnes   se    divisent   en   trois   classes   : 

labiales  {givefussaivl)  :  p,  b,  f^v),  ph,  m,  mh\ 
dentales  [deintiawl)  :  t,  d,  dd,  th,  n,  nh  ; 
palatales  (1)  [taflodaivl]  :  c,  g,  ch,  ng,  ngh. 

Certaines  consonnes  sont  spirantes  [crychioriy 
crépues)  ;  d'autres,  non-spirantes  {llyfnion,  polies, 
lisses). 

Au  point  de  vue  de  la  force  de  l'articulation ,  la 
consonne  est  lourde  {tromm),  ou  légère  iysgafn)  ; 
tromlefn  (lourde  et  non-spirante  =  explosive 
sourde)  :  p,  ^,  c  ; 

ysgafnlefn  (légère  et  non-spirante  =  explosive 
sonore)  :  by  d,  g  \ 

tromgrech  (lourde  et  spirante  =  spirante 
sourde)  :  ff[ph)y  th,  ch; 

ysgafngrech  (légère  et  spirante  =  spirante  so- 
nore) :  f[v)y  dd  ; 

m,  n,  ng  sont  des  légères  {ysgafn)  susceptibles 
de  s'échanger  avec  b,  d^  g  \ 

mh,  nh,  ngh  sont  des  lourdes  {tromm)  pouvant 
s'échanger  avec  p,  t^  c\ 

Il  et  rh  sont  des  lourdes;  l,  r  sont  légères  (2). 

nière  définition,  J.-D.  Rhys  n«  compterait  réellement  comme  semi- 
voyelles  quo  les  spirantes  sonores,  ce  qui  ne  s'accorde  pas  avec 
sa  classification  précédente  (Jh,  I),  mh,  m;  nh,  n. 

(1)  J.-D.  Rhys  avait  parfaitement  remarqué  le  caractère  autant 
que  possible  guttural  du  c  gallois,  même  devant  les  voyelles  pa- 
latales. 

(2)  Cf.  G.  Roberts,  p.  36-39,  p.  36-39;  cf.  Rhys,  Tableau,  p.  4-5. 


28  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

On  ne  peut  faire  allitérer  la  lourde  et  la  légère 
{sourde  et  sonore)  : 

y  mae'i-  maô  yn  anhapus.  ô,  p. 

Tynau  rhaph,  heb  ora/yn.  ph,  f. 

L'allitération  dans  ces  deux  vers  est  fautive. 
De  même,  la  spirante  et  la  non-spirante  ne  peu- 
vent allitérer  : 

Mae  Sionec?  yn  anwe<i6?us,  d^  dd. 

Remarque  1.  —  La  sonore  immédiatement  sui- 
vie de  la  sourde  correspondante  est  annihilée  par 
elle,  ou  se  fond  avec  elle  au  point  de  vue  mé- 
trique : 

y  maô  ^ennaf  a'm  pwnniodd  p,  p. 

Dy  de^  corph  dywaid  y  caf  c,  c. 

GoQd  trwj  goed,  cae  ^ri  ag  un  t,  t. 

Remarque  2.  —  La  spirante  sourde  annihile  ou 
s'assimile  la  spirante  sonore  immédiatement  sui- 
vante. 

dd    a  sai^^  esgus  ith  ddisgwyl  th^  th. 

f   Yioph  /wynaidd  i  chovph  union  ph,  ph. 

f   Oddiar  y  p/iordd,  wir  hop/i,  /awr         ph^  ph, 

Dd,  f,  f  ne  comptent  pas. 
Dans  ce  vers  : 

wvth  ddysg  wiw  urdd&s  y  gwyr 

il  y  a  une  faute  contre  l'allitération  :  la  spirante 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  29 

sonore  dd  ne  peut  donner  son  son  à  th  (plus  fort 
qu'elle). 

Remarque  3.  —  L'aspiration  peut  influencer  la 
sonore  précédente  et  lui  permettre  d'allitérer  avec 
une  sourde  : 

Cau'r  ^y  no  rhag  cariac?  ^ir  t  ^  d  h. 

Remarque  4.  —  Deux  consonnes  sonores,  l'une 
terminant  un  mot  et  l'autre  commençant  le  mot 
suivant,  valent  la  sourde  correspondante. 

Nad  c?y  roi  i  wdittuv  is  d  d  =  t. 

Poô  ôron  y  papj9ur  yw  l)  f)  =  p. 

Cette  équivalence  n'est  pas  obligatoire  ;  tout 
dépend  de  la  prononciation  ;  on  peut  séparer  les 
deux  consonnes*,  surtout,  semble-t-il,  quand  le 
premier  mot  est  monosyllabique  et  à  voyelle  lon- 
gue. (V.  Tableau  des  équivalences.) 

Remarque  5.  —  Rh,  après  sonore,  répond  à  r. 

Cariad  por^reiac?  rhmn  tr  =  d  rh. 

ofn  nac?  rAwydd  ym  fynec?  c?raw  :  d  rh  =  d  dr 

(=  tr). 

Remarque  6.  —  Après  une  semi-voyelle,  la 
lourde  (sourde)  peut  répondre  à  la  légère  (sonore). 

Dringhasson^  o  wreng  issel  t  =  d,  après  n. 

CuTwyd  llwyn  cur^  llyweni  t  =  d^  après  r. 


30  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Bri^  llyweni  bare  llinon  c  ^=  g^  après  r. 

Pwysswycf  predur  pos^  Prydain       t  =  dy  après  s. 

Ces  remarques  sont  fondées  sur  une  observation 
exacte  de  la  prononciation  et  confirmées  par  des 
faits  analogues  en  breton.  Je  ne  ferais  de  réserve 
que  pour  certains  exemples  de  la  sixième  re- 
marque, quoique  chaque  cas,  isolément,  puisse  se 
justifier. 

Remarque  7.  —  B,  d,  g  peuvent  allitérer  avec 
p,  t,  Cy  à  la  fin  d'un  mot,  lorsque  le  mot  suivant 
commence  par  une  sourde,  même  de  nature  dijS'é- 
rente  [ss^  lly  ff)  (1)  : 

Bri^  /Tydd  a  bair  Âo/fa  hwnn.  (^-/r=  k)- 

aed  Z/awer  a^  y  lluoedd  {d-ll  =  t). 

Heô-swyd  mor  happus  a  hwnn  {b-s  =p). 

Voir,  pour  plus  de  détails,  plus  loin,  le  tableau 
des  équivalences  en  matière  de  cynghanedd. 

Il  va  de  soi  que  la  prononciation  peut  empêcher 
ces  équivalences  en  séparant  les  consonnes.  Cela 
est  si  vrai,  qu'à  la  pause,  cette  équivalence  est 
impossible  (V.  plus  loin). 

S  4.  —  Syllabes. 

J.-D.  Rhys   divise   les    syllabes  en   syllabes   à 

fl)  Dosparth  Ed.,  p.  IxxiX. 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  31 

voyelle  (contenant  une  seule  voyelle)  et  en  syllabes 
à  diphtongue  (contenant  une  diphtongue  propre 
ou  impropre)  (1). 

La  syllabe  vocalique  est  talgronn  {rotundisona) 
ou  lîeddf  [sparsisona]  :  elle  est  talgronn ,  d'après 
J.-D.  Rhys,  quand  elle  se  compose  d'une  voyelle 
suivie  d'une  seule  consonne  ou  d'une  consonne 
redoublée.  Elle  est  lleddf,  si  la  voyelle  est  suivie 
de  plusieurs  consonnes  différentes. 

(1)  Middloton  {Flores,  p.  iv)  distingue  simplement  entre  ial- 
gron,  lleddf  et  dipthong  : 
Talgron  :  Mingamai  hi  mewn  gwmon. 
Lleddf  :  Ychen  ynt  cochion  uaoed. 
Diplhong  :  Mal  y  sydd  a  maols  iddaw. 
Voir  plus  bas  pour  la  syllabe  à  diphtongue. 


32  LA  MÉTRIQUE    GALLOISE. 

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LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  33 

Une  syllabe  à  diphtongue  est  talgron^  dans  deux 
cas  :  1°  lorsqu'elle  commence  par  gio-  et  que  la 
voyelle  est  suivie  d'une  seule  consonne  ou  d'une 
consonne  redoublée  ;  2°  lorsqu'elle  contient  une 
diphtongue  terminée  par  w.  Elle  est  lleddf  si  elle 
contient  une  diphtongue  lleddf  (V.  plus  haut, 
diphtongues)  ou  si,  commençant  par  gw-^  elle  a  sa 
voyelle  suivie  de  consonnes  différentes.  Il  y  a 
quelques  inconséquences  dans  le  tableau  suivant, 
de  J.-D.  Rhys. 


34 


LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 


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LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  35 

Cette  division  en  conjunctisonœ  [talgronn),  dis- 
junctisonde  {lleddf)  repose  sur  une  observation  très 
juste  de  la  prononciation  galloise.  Dans  toutes  les 
syllabes  lleddf,  la  syllabe  tend  à  se  dédoubler  par 
l'éclosion  d'une  voyelle  irrationnelle  entre  la 
liquide  et  la  consonne,  ou  la  consonne  et  la  liquide, 
ou  par  la  transformation  de  la  spirante  finale  en 
pure  voyelle  :  mydr  était  et  est  prononcé  mydyr  ; 
llyfn^  llyfyn  ;  manu  a  fini  par  avoir  deux  syllabes  ; 
caly  comme  eiry  les  a  eues  beaucoup  plus  tôt. 
Là  môme  où  la  tendance  au  brisement  en  deux 
voyelles  n'a  pas  abouti,  il  est  incontestable  que 
l'unité  de  la  syllabe  tend  à  se  disjoindre. 

La  catégorie  voyelle  devant  voyelle  {cymrdeg, 
Gwenlliant)  n'est  pas  aussi  inutile,  dans  la  prati- 
que, qu'elle  en  a  l'air  (v.  tableau  des  voyelles). 

La  Dos^parth  Edeyrn  D.  A.  (p.  xviii-xix)  nous 
donne,  d'une  façon  plus  simple,  l'essentiel  des 
idées  des  poètes  des  quinzième-seizième  siècles 
en  ce  qui  concerne  les  syllabes  taigt'onn  et  lleddf. 

Une  syllabe  est  talgronn  quand  elle  n'a  qu'une 
voyelle,  quel  que  soit  le  nombre  des  consonnes 
suivantes  ou  précédentes  ; 

glan^  glur,  nant,  pert  h. 

Une  syllabe  est  lleddf  dans  trois  cas  : 

1°  Quand  il  y  a  deux  voyelles  ensemble  dans  la 
syllabe  :  glwya,  moes,  Gwy,  guyth,  frai,  traeth; 

2"  Quand  il  y  a  une  voyelle  irrationnelle  après 
ou  avant  r  :  toryf  taryf^  i^ygyy,  mydyr  [torf^ 
tarf,  mygr,  mydr)  ;  la  syllabe  est  dite  cadarnleddf  ; 


36  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

3"  Quand  il  y  a  2/  ou  16»  final  consonantique,  ne 
comptant  pas  pour  la  quantité  :  eiry,  ceirw  (une 
syllabe). 

Une  remarque  de  cette  Dosparth  (page  xviii) 
nous  fait  comprendre,  beaucoup  mieux  que  les  ex- 
plications embarrassées  des  grammairiens,  la  na- 
ture de  la  talgronn  et  de  la  îleddf  :  il  faut,  dit 
l'auteur^,  voir  comment  les  voyelles  se  comportent 
Tune  vis-à-vis  de  l'autre  ;  ainsi  giuyr^  hommes 
(avec  accent  sur  y)  est  talgronn;  gioyr,  courbe 
(avec  accent  sur  iv)  est  Ileddf.  On  le  voit,  les 
syllabes  contenant  une  diphtongue  impropre  sont 
talgronn;  les  syllabes  contenant  une  vraie  diph- 
tongue sont  Ileddf,  avec  cette  exception  curieuse 
que  les  diphtongues  propres  dont  la  seconde 
voyelle  est  w  sont  rangées  dans  la  catégorie  des 
talgronn.  Rhys  nous  donne  ainsi  l'explication  de 
cette  anomalie,  page  139  : 

«  Syllaba  diphtongica  talgronnica  est  quœ  tal- 
gronnice,  id  est  rotundisone  et  conjunctisone  pro- 
fertur,  ut  llaw,  gwynn. 

Syllaba  diphtongica  talgronnica  est  cujus  unica 
connexio  syllabica  binas  contineat  vocales  quarum 
prima  soni  integritatem,  ex  parte,  deponit,  ut  gwâs, 
gwySy  gioych. 

Syllaba  diphtongica  lleddfica  est  quse  lledd/îcè, 
id  est,  sparsisone  et  incondite  et  lento  quodam 
sono  efferri  debet,  ut  eglwys,  glôes,  sôeg. 

Il  y  a  encore,  d'après  J.-D.  Rhys,  cinq  choses  à 
considérer  dans  la  syllabe  {accidentia  syllahœ)  : 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  37 


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38  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

§  5.  —  Accent. 

Il  y  a,  d'après  J.-D.  Rhys,  six  cas  de  pertes 
d'accent.  Les  seuls  dignes  d'attention  et  justifiés 
peuvent  se  résumer  sous  les  deux  chefs  de  com- 
position et  de  dérivation  : 

i°  Dans  la  composition  :  ainsi  llôer  a  l'accent 
ascendant  [aigu ,  l'accent  vrai  est  ascendant)  ; 
combiné  avec  gwenn ,  il  perd  son  accent  propre  : 
le  sien  devient  descendant  :  gwénnlloer. 

2"*  Dans  la  dérivation  :  l'accent  est  sur  car  dans 
caru;  il  passe  sur  la  pénultième  dans  carédig. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  important  dans  cet  ordre 
d'idées  (et  Rhys  n'en  parle  pas),  c'est,  dans  la  dé- 
rivation, le  passage  dans  la  diphtongue  de  l'accent 
de  la  première  voyelle  sur  la  seconde  :  gwyddj 
oie;  gwyddau,  oies.  Ce  phénomène  s'est  généra- 
lisé en  breton  :  dans  les  syllabes  répondant  aux 
syllabes  propres  lleddf  du  gallois,  l'accent  a  passé 
sur  la  deuxième  syllabe,  en  général. 

Une  remarque  intéressante  et  fort  importante, 
comme  nous  le  verrons,  c'est  que  la  composition 
ou  la  dérivation  peut  faire  perdre  à  la  syllabe  de 
soïi  poids  (quantité)  :  gwenn  [syllabe  lourde)  perd  de 
son  poids  en  se  combinant  avec  rïiein  :  meinioen. 
La  syllabe  lourde  {voyelle  suivie  de  consonne 
double)  peut  alors  rimer  avec  une  syllabe  de  même 


LEUR  DOCTRINE  SUR  LES  VOYELLES  ET  LES  CONSONNES.  39 

voyelle  suivie  d'une  seule  consonne  de  même 
nature  :  gwenriy  blanche,  dans  meinivenn,  pourra 
rimer  avec  gwên,  sourire. 


CHAPITRE  III. 


CYNGHANEDD. 


§  1".  —  La  nature  de  la  cynghanedd , 
les  espèces  de  cynghanedd. 

La  cynghanedd  (=  * concaniâ)  est,  d'après  Gr. 
Roberts,  l'accord  {cynghordiad)  ou  la  conson- 
nance  {cyssondeb)  technique,  c'est-à-dire  suivant 
les  règles  de  l'art,  entre  différentes  syllabes  ou 
lettres  d'espèce  identique  {rime)  ou  de  son  sem- 
blable [allitération). 

J.-D.  Rhys  la  définit  ainsi  :  «  concentus  seu 
cufxcptrivia,  hoc  loco,  nihil  aliud  est  quam  similium 
inter  se  invicem  literarum  concordans  et  mutua 
consonantia.  » 

Les  deux  définitions  sont  incomplètes.  Celle  de 
Middleton  est  trop  comprehensive  :  pour  lui,  c'est 
tresser  et  ordonner  symétriquement  un  vers  (1)  ; 

(1)  Flores,  p.  v  :  Cynghanedd  yw  eiliaw  a  phlelhu   braich  o 
bennill  ar  gerdd  dafod. 


CYNGHANEDD.  41 

mais  il  y  a  là  une  forte  part  de  vérité.  Il  peut,  en 
effet,  y  avoir  dans  un  vers  rime  ou  allitération 
sans  qu'il  y  ait  cynghanedd.  On  serait  très  près 
de  la  vérité  en  définissant  la  cynghanedd,  l'entre- 
lacement ou  l'entrecroisement  des  membres  du 
vers  par  la  rime  ou  l'allitération,  presque  toujours 
par  les  deux  à  la  fois ,  à  des  places  détermi- 
nées. 

La  rime  et  l'allitération  sont  désignées  souvent 
sous  le  nom  (Vodl  (1),  quoique  odl  désigne  plus 
spécialement  ce  que  nous  appelons  rime  et  n'ait 
eu  peut-être  d'abord  que  ce  sens  (2). 

Uodl,  au  sens  le  plus  large,  est  vocalique  {sain) 
ou  consonantique  {prost  ou  proest). 

h'odl  sain  (ou  consonance  vocalique)  est  ce  que 
nous  entendons  par  rime  :  c'est  l'accord  complet 
de  deux  syllabes  au  point  de  vue  de  la  voyelle  et 
de  la  consonne  oit  des  consonnes  qui  la  suivent. 
Les  deux  syllabes  sont,  dans  ce  cas,  dites  unodl, 
ou  unodl  unsain,  de  môme  son  vocalique  et  con- 
sonnantique. 

Uodl  consonnantique  ou  prost  ou  proest  est  de 
deux  sortes  ;  elle  est  cyfnewidiog  {changeante)  ou 
cadmynog  {enchaînée). 

Dans  Vodl  prost  cyfnetvidiog,  la  syllabe  finale 

(1)  y.  Middleton,  Flores,  p.  v-vii. 

(2)  Les  gloses  de  Leyde  nous  ont  conservé  le  mot  doodl,  gl. 
gurtonicum,  c'est-à-dire  fausse  assonnance  (do-  gael.  et  britt. 
pour  dus  ,  grec  Sua-,  et  odl).  Ce  serait  l'équivalent  de  la  Iwyll- 
odl,  actuelle. 


42  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

est  de  voyelle  différente ,  mais  a  les  mêmes  con- 
sonnes : 

O'r  gwînwydd  daroganent, 
0  ganon  o  ogoniant, 
0  ward  bron  dan  euraid  brint, 
0  wir  gorph  oedd  wyry  gynt. 

(L.  G.)  (1). 

Dans  Vodl  brost  gadwynog,  le  1"  et  le  2%  le  3® 
et  le  4^  vers  allitèrent  avec  voyelle  différente  ; 
mais  le  1"  et  le  3%  le  2^  et  le  4^  riment  entre  eux; 
c'est  notre  rime  alternée  : 

Myfi  i'm  Duw,  hoyw-Dduw  hynt 
A  ganaf  ei  ogoniant  : 
A  wnaeth  i'm  helaeth  helynt 
A  gwir  ddawn  ac  ardduniant. 

(M.)  (2). 

De  même  qu'il  y  a  deux  espèces  d'oc?/,  il  y  a 
deux  espèces  de  cynghanedd  :  la  cynghanedd  vo- 
calique  [sain)  et  la  cynghanedd  consonnantique 
(prost).  Nous  emploierons  le  terme  gallois  de  cyn- 
ghanedd la  plupart  du  temps,  les  termes  de  rime 
et  allitération  étant  insuffisants.  Le  terme  de  sain 
est  réservé  souvent  à  la  rime  ;  la  cynghanedd  dési- 
gne plus  spécialement  V allitération  (3). 

(1)  Middleton,  Flores,  p.  v. 
<2)  Middleton,  ibid. 
(3)  Dosp.  Ed.,  p.  Ixxiv. 


CYNGHANEDD.  43 

§  2.  —  La  cynghanedd  vocalique,   ou  accord 
vocalique  et  consonantique  [rime). 

II  y  en  a  deux  espèces  principales  :  l'une  qui 
comporte  deux  rimes  internes,  mais  qui  exige 
l'allitération  entre  Je  deuxième  membre  terminé 
par  la  rime  et  le  dernier  contenant  la  rime  finale, 
laquelle  est  toujours  différente  des  rimes  internes  ; 
l'autre,  qui  exige  deux  rimes  internes,  la  dernière 
à  la  syllabe  précédant  la  rime  finale.  La  première 
est  appelée  par  Gr.  Roberts  cynghanedd  sain 
rywiog  [cynghanedd  vocalique  proprement  dite). 
Elle  divise  le  vers  en  trois  membres  ou  parties  : 
la  partie  qui  a  la  rime  finale  [odl-ddarn)  ;  la  partie 
du  milieu  [gorddarn)  ;  la  partie  initiale  [rhagddarn). 
La  syllabe  finale  rimante  s'appelle  odl ;  la  finale 
de  la  gorddarn^  g  or  odl  ;  la  finale  de  la  rhagddarn, 
rhagodl.  La  consonne  ou  les  consonnes  précédant 
la  rime  finale  allitèrent  avec  la  consonne  ou  les 
consonnes  précédant  la  gorodl  ou  rime  du  milieu 
ou  du  sommet  : 

Bod  hynod  wiw  glod  eglwys  :  gl  :  gl. 

La  cynghanedd  est  dite  cyfanglo  (à  fermeture 
complète),  si  toutes  les  consonnes  précédant  la 
rime  ont  leurs  répondantes  dans  la  gorddarn  : 

Uihino  i'n  bro  o'n  bron. 

Elle  est  dite  unglo,  deuglo  [à  une,  à  deux  fer- 


44  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

metures),  s'il  n'y  a  qu'une  ou  deux  des  consonnes 
précédant  la  rime  à  allitérer. 

Il  faut  qu'au  moins  la  consonne  ou  les  consonnes 
qui  précédent  immédiatement  la  rime  finale  allitè- 
rent  avec  une  consonne  ou  des  consonnes  de  la 
gorddarn. 

Gwynn  i  byd,  llawenbryd  Uiw. 
Peryglu  ar  farnn  foes. 

Il  est  rare  qu'une  des  consonnes  du  troisième 
membre,  celui  qui  contient  la  rime  principale,  soit 
sans  répondante  dans  le  membre  précédent  ou, 
suivant  l'expression  des  grammairiens,  se  perde  : 

Trech  a  gais  fantais  ddifarn  : 

dd  se  perd. 

Si  une  d'elles  se  perd,  c'est  la  plus  éloignée  de 
la  rime  finale  : 

Ucha  dydd  fydd  ar  fowddyn. 

r  se  perd:  c'est  la  plus  éloignée  de  la  rime  finale. 

Pour  les  consonnes  de  la  gorddarn^  Gr.  Roberts 
affirme  que  la  première  peut  se  perdre  aussi  bien 
que  la  deuxième  ou  la  troisième  : 

Pendefigion  ffrwythlon  fraeth  (1)  : 
l  n'allitère  pas. 

(1)  Ces  exemples  sont  tirés  de  G.  Roberts,  Grammar,  p.  230^ 
233. 


CYNGHANEDD.  45 

Twysogion  marchogion  chwyrn  : 

m,  r,  g  de  la  gorddarn  se  perdent. 

L'autre  type  de  cynghanedd  vocalique  est  géné- 
ralement appelé  llusg  {tramante)  : 

I  hwyneb  yn  gynhebig  (1). 

Il  n*y  a  dans  le  vers  où  cette  cynghanedd  est 
en  usage  que  deux  membres.  Certains  métriciens 
réservent  à  ce  genre  de  cynghanedd  le  nom  de 
unodl  [même  rime),  d'autres  le  nom  de  sain  {son 
vocalique)]  il  est  incontestable  que  c'est  celle  où 
l'allitération  n'est  pas  nécessaire,  si  on  fait  abstrac- 
tion de  la  consonne  qui  suit  la  voyelle  assonnante, 
et  qui,  d'ailleurs,  sert  à  constituer  la  rime  et  en 
fait  une  partie  essentielle  (2). 

J.-D.  Rhys,  dont  la  définition  est  inexacte 
(page  266),  distingue  cinq  espèces  de  cynghanedd 
vocalique  homœorime.  Elles  ont  toutes  les  carac- 
tères décrits  ci-dessus  et  ne  présentent  que  des 
différences  insignifiantes. 

Les  exemples  les  plus  curieux,  ceux  qui  mon- 
trent le  mieux  à  quels  enfantillages  avait  conduit 


(1)  G.  Roberts,  Grammar,  p.  237. 

(2)  Suivant  J,-D.  Rhys,  p.  271,  d'après  certains  auteurs,  il  y 
a  cynghanedd  sain  quand  il  y  a  mélange  de  sain  (vocalique)  et 
de  croes  {allitération  croisée);  il  y  a  cyng.  unodl  quand  il  y 
a  rime  sans  mélange  d'allitération  croisée  :  c'est  la  llusg  de 
Roberts.  lolo  Morganwg  réserve  à  la  llusg  le  nom  de  sain  (vo- 
calique). 


46  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

la  préoccupation  trop  exclusive  de  la  symphoniey 
sont  les  deux  suivants  de  la  cynghanedd  sain 
gadwynog  (symphonie  vocalique  enchaînée). 


Dabhydh  Ihedwac  brydydh  Ihwyd 
Gwr  wybh  dan  glwybh  y  dyn  glân. 


Wybh' 
Dan  j Dyn 

Glwybh 


Wybh' 

Dan  j Lan 

Lwybh 


Les  exemples  de  cynghanedd  lusg  montrent  que 
Rhys,  sans  le  dire  nettement  et  sans  même  s'en 
rendre  bien  compte,  a  en  vue  la  même  espèce  de 
cynghanedd  que  G.  Roberts,  Il  n'y  a  qu'une  césure 
rimant,  à  l'intérieur  du  vers,  avec  la  syllabe  qui 
précède  immédiatement  la  rime  finale  : 

Golwc  lleidr  dros  ei  neidrwydd. 
Y  mae  rhwmpl  eisiau'r  cwmpli. 

Ny  pberchir  draw  ddyn  llawag. 
Nyd  eisiau  meirw  y  rhei  geirwon. 

Il  en  distingue  quatre  espèces  principales  ;  les 
distinctions  sont  puériles,  par  exemple  celle  du 
concentus  monosyllabicus  : 

Crest,  brestf  llestr,  Ihcrf,  cerdd^  twrf,  tin. 

La  cynghanedd  lusg  doit  être  évitée  dans  le 
dernier  vers  d'une   mesur  [strophe  ou   système). 


CYNGHANEDD.  47 

§3.    —    La    cynghanedd  par   allitération   ou 
cynghanedd  brost. 

Elle  consiste  essentiellement  dans  la  diversité 
de  la  voyelle  et  Videntité  d'assonnance  de  la  con- 
sonne. Le  concentus  est  non  pas  seulement  entre 
consonnes  et  consonnes,  mais  porte  sur  la  syl- 
labe entière,  sur  le  groupe  allitérant.  Il  y  a  deux 
sortes  de  cynghanedd  brost  :  la  cynghanedd  groes 
{cruciformis,  dit  J.-D.  Rhys)  ou  croisée;  et  la 
cynghanedd  draws  {cruciformis  transiliens),  ou 
cynghanedd  qui  passe  par  dessus. 

A.  —  Cynghanedd  groes. 

Aucune  des  consonnes  d'un  des  membres  du 
vers  n'est  sans  allitérer  avec  celles  de  l'autre 
membre,  en  exceptant  toutefois  la  consonne  qui 
termine  la  rime  finale.  Ainsi,  l'allitération  est  in- 
terdite entre  cette  consonne  et  celle  qui  termine 
le  premier  membre  du  vers  :  c'est  une  faute  con- 
nue sous  le  nom  de  prost  i  V  odl,  allitération  à 
la  rime. 

Elle  est  signalée  par  Gr.  Roberts  dans  ce  vers 
de  Tudur  Aled  : 

le,  Ddmv,  llawn  oedd  y  Uann. 

n  de  la  coupe  [n  rhagoddlig)  allitère  avec  la  con- 
sonne de  la  rime. 


48  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Exemples  de  cynghanedd  groes  : 

Dali  i'm  cof  |  dy  liw  o'm  cwsg. 
Yn  wyrdd  las  liw  |  wrdd  hvys  lan. 

N  commençant  le  vers,  dans  ce  genre  de  cyn- 
ghanedd^ peut  ne  pas  avoir  de  répondante  dans 
le  second  membre,  se  perdre,  sans  qu'il  y  ait 
faute  (1). 

Ni  bu'n  frith  \  bin  o'  i  frethyn. 

E  peut  ne  pas  compter. 

On  remarquera  que  la  première  consonne  du 
vers  répond  à  la  première  du  second  membre,  la 
deuxième  à  la  deuxième,  et  ainsi  de  suite. 

B.  —  Cynghanedd  draws. 

Des  consonnes,  dans  ce  genre  de  cynghanedd^ 
se  trouvent  sans  allitération  et  comme  isolées 
dans  le  vers,  entre  la  première  coupe  et  la  partie 
qui  tient  à  la  rime  finale  [odlddarn). 

Il  faut  que  la  première  consonne  du  vers  allitère 
avec  la  consonne  la  plus  proche  de  la  voyelle  de 
la  rime. 

O'r  awr,  |  i'th  welais  |  erioed. 

R  de  oV  n'est  pas  accentué  ;  l'allitération  est 
entre  awr  et  erioed.  Awr  est  en  rapport  d'allité- 

(1)  Middleton,  Flores,  p.  vu. 


CYNGHANEDD.  49 

ration  avec  erioed,  tandis  que  i'fh  luelais  est  isolé 
dans  le  vers.  L'allitération  passe  par  dessus  ce 
remplissage  {llanw)  et  va  rejoindre  Vodlddarn  ou 
partie  de  la  rime  finale  :  de  là,  d'après  J.-D.  Rliys, 
l'épithète  de  traios  {transiliens). 

S'il  n'y  a  qu'une  consonne  allitérante  (la  pre- 
mière du  vers  allitérant  avec  celle  qui  précède 
immédiatement  la  rime),  la  cynghanedd  s'appelle 
traios  undo  (à  une  fermeture);  s'il  y  en  a  deux, 
on  l'appelle  deuglo,  etc. 

unclo  :  Y  swydd  pan  na  roit  dan  sel 
deuglo  :  Bygwth  y  mae  'r  gloyw  bigan. 
trichlo  :  Gleisioii,  fal  wybr  goleusyth. 
pedwarclo  :  Dy  ddau  fraich  o  'r  diwedd  fry 
pumclo  :  Grae  glan  o  liw  geirw  gloewnant  (1). 

J.-D.  Rhys  (p.  255)  distingue  cinq  espèces  de 
cynghanedd  groes  et  trois  espèces  de  cynghanedd 
dratvs.  Les  différences  entre  ces  diverses  espèces 
sont  sans  importance.  L'ingéniosité  des  métriciens 
s'y  est  surtout  donné  carrière  ;  leur  triomphe  est 
la  cynghanedd  groes  odidaiog  (excellente)  ddym- 
chioeledig  (retournable)  : 

na  dial  cam  na  dal  cas. 

On  peut  retourner  le  vers  ainsi  : 

na  dal  cas  na  dial  cam. 

(1)  Pour  les  exemples  ci-dessus,  voir  Middleton,  Flores,  p.  6 
■et  Gr.  Roberts,  pp.  2C1-3. 

4 


50  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

La  cynghanedd  gymysg  ou  mixte  participe  de  la 
vocalique  et  de  la  consonnantique.  Les  deux  cyn- 
ghanedd, nous  l'avons  vu,  sont  toujours  unies, 
dans  le  vers  à  cynghanedd  vocalique  propre. 
Enfin,  dans  le  vers  à  cynghanedd  consonnantique, 
la  rime  finale  existe  presque  toujours.  Quant  à  la 
cynghanedd  bengali  [concentus  finiperdens),  dont 
parle  J.-D.  Rhys,  Gr.  Roberts  fait  remarquer  avec 
raison  que  ce  n'est  pas  une  variété  de  cynghanedd, 
mais  une  particularité  touchant  à  la  construction 
de  certaines  strophes  (v.  plus  bas,  Systèmes  : 
Englyn  unodl). 

Le  vers ,  en  général ,  admet  toute  cynghanedd. 
Nous  avons  vu  cependant  que  la  lusg  est  à  éviter 
dans  le  dernier  vers  d'une  strophe.  Les  systèmes 
dits  Gor chest  y  beirdd  et  Cadioynfyrr  exigent  la 
cynghanedd  groes. 

Voici,  d'après  J.-D.  Rhys  (p.  274-276),  le  tableau 
des  équivalences  de  consonnes  en  matière  de 
cynghanedd. 

Elisionum  et  xquipollentiarum  consonanticis  concentibus 
accidentium  demonstratio. 

à  =  p  :  Pie  i  cafdyblyg  cyfoeth  {Pie  caf  :  bly  cyf). 
p  =  b-p  :  ym  mhob  penn  y  mae  piniwn  {b-penn  : 

piniwn) . 
b-b  =  p  :  PoerVn  bib  braenu  ibenn {prin  :  b-braen). 
Ponio  loyneb  bun  anmvyl  {pon  :  b-bûn). 
Pwy  o'r  ysgol  mâb  breisgicyl  [prysg  : 
b-breisg). 


CYNGHANEDD.  51 

b  =  b-b  :  y  mdb  bychan  mioy  H  bechod  [b-bychan  : 

bechod). 
p  =z  p-p  :  Top  Powy<^  ti  a  i  piau  [p-Poivys  :  piau). 
g  =  c  :  cyrchu  yn  i  ddig  iivrch  neu  ddau  [cyrch  : 

g-iwrch). 
g-h  =  g-g  :  Têg  gennyf  tagu  hivnnio  [g-gennyf  : 

g  hiunnw). 
d  ^=  d-d  :  a  dad  danad  y  dynion  [ddanad  :  dynion). 
d-d  =  t  :  Dyrnod  dewr  yn  y  tir  [d-deior  :  tir). 
d  =  t  :  Torri  dy  droed  arr  dy  dripp  [torr  dr6  : 

darr  dri). 
dd  ■=  dd-dd  :  ocdd  ddyn  dig  i  ddioyn  dy  ogan  (1) 

[dd-ddyn  dig  =  ddicyn  d'ogan). 
f  =^  f-f  :  caf  feinir  myvm  cof  annerch  [f  feinir  : 

famierch. 
t  =  t-t  :  Tant  tynn  iaion  tu  hivnt  i  neb  [t  tynn  : 

ticn). 
ph  =  ph-ph  :  coph  phonod  cophdu  hynny  iph  pho  : 

phdu). 
ffr=ff.f:  Rwff  fy  nyn  orhoffwn  i  [ff  fyn  :  ffion). 
g-h  r=  c  :  y  caior  orig  herioriodd  [caior  :  g  her). 
c  =  c-g  :  Pare  Gruphydd  pei  caei  rephyn  [c-gru- 

phydd  =  c-rephyn. 
b-rh  =  p-r  :  Poeri  'n  y  bib  rhannu  i  benn  [prin  : 

b-rhann). 
d-h  =  t  :  Taro  dy  ddd  hir  deio  dyn  tar  :  d-hir). 
d-rh^  tr  :  Treio  cariad  rhag  hiraeth  [tro  :  d-rha). 
g-rh  =  cr  :  cariad  a  drig  rhodia  draio  [cri  :  g-rho). 

(1)  Prononcez  d'ogan. 


52 

l-l 

=  11 

l-l 

=  /  : 

11^ 

=  l-ll 

P  = 

=  p-b 

//  = 

=  U-ll 

LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

:  Lie  i  roi  Iwl  Lowri  loewlan  [Heir  = 

l-Loior). 
Afal  euraid  fal  Lowri  [leu  :  l-Loio.). 
:  carl  Uaivhvm  cii^yll  olmg  [l-llaio  :  llo). 
:  cwymp  buchedd  camau  pechod  [p-buch  : 

pech). 
:  call  llawen  wyt  colli  nerth  [ll-llaw  :  Hi). 
th  =  fh-dd  :  Poeth  ddyn  dig  pa  waeth  nad  el 

[th-dd  :  thad). 
d-d  =  t  :  Tant  teio  nid  da  i  'n  tuedd  [tan  :  d-dain). 
m  =  m-m  :  mam  Morgan  ym  am  ergyd  [m-mor- 

gan  :  m-ergyd). 
n  =  n-n  :  Morgan  nyd  teg  margen  ty  [gan-n  teg  : 

gen  ty). 
r  =  r-r  :  car  Robin  accw  rywbeth  [r-Robin  :  ryw- 

beth). 
s  =  s-s  :  môes  simivr  ym  y\o  somi  [s-simivr  : 
somi). 

J.-D.  Rhys  met  la  note  bai  yw  (c'est  une  faute) 
aux  équivalences  suivantes  : 

dd  =:  th  :  a'th  hir  godiady  ddewr  gioiwdal  [thir 

=  ddewr). 
dd-dd  =  th  :  ath  hoeio  gynnydd  ddoe  gennyt 

[th-oew  :  dd-ddoe). 
f-f  :=  ff  :  Ffinio  cryf  fanneu  croeiofawr  [ffin  :  f 

fanneu). 
f  ^=^  ff  :  Phei  o  lor  cryf  aH  air  crâs  [phei  :  fai). 
l  =  Il  :  Llaiv  y  gwr  i  wilio  gwann  [llaw  :  Ho). 


CYNGHANEDD.  53 

J.-D.  Rhys  conclut  que,  dans  la  cynghanedd,  b, 
d,  g,  peuvent  allitérer,  sans  qu'il  y  ait  faute,  avec 
j9,  t,  c,  excepté  à  la  rime  soit  interne,  c'est-à-dire 
à  la  coupe  ou  pause  [rhagivant],  soit  finale.  Il  y  a 
faute  dans  les  allitérations  suivantes  : 

Y  mâb  a'i  gap  an*  ei  gefn. 

0  Dduw  wynn  mawr  yw  d'à  nap, 

Od  ey  i'r  mann  gyd  a'r  mâb. 

J.-D.  Rhys  résume  ainsi  les  équivalences  en  les 
divisant  en  deux  groupes  :  attebiad  Ihong  [sym- 
phonia  collisoria)  ou  équivalence  par  absorption,  et 
attebiad  dihong  ou  équivalence  sans  absorption  : 

Attebiad  llwng.  Attebiad  diliong. 

p  =  b-p  b  =  p 

b  =  b-p  b-b  —  p 

p  =  p-p  g  =  c 

c  =  c-c  g-g  =  c 

9  =  g-g  0-h  =  g-g 

d  =  d-d  d-d  =  t 

dd  =  dd-dd  d  =  i 

f=f-f  c?6^  = //i  (faute) 

t  =  t-t  dd-dd  =  th  (faute) 

fr=fr-fr  /•-/■=/f  faute) 

fr-=fr-r  /=/r  (faute) 

c  =  c-g  g-h  =  c 

l'I  =  l  b-rh  =  pr 

Il  =  l  II  d-rh  =  tr 


54  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

p=:2^-b  g-r/i  =  Cr 

Il  =  ll-ll  l-l  =  Il 

th  ^  th-dd  1  =  Il  (faute) 

m  =  ni-m  d-d  =  t 

n  =  n-n. 

s  =  S-S 

Les  métriciens  gallois  consacrent  toujours  un 
chapitre  à  ce  qu'ils  appellent  cymmeriad,  reprise  (1). 
C'est  la  répétition  à  l'initiale  d'un  vers  de  la  même 
consonne  {cymmeriad  llythyrenol)  ou  de  la  même 
cynghanedd  {cymmeriad  cynghaneddol)^  ou  de  la 
même  voyelle  {cymmeriad  llafariaid).  Il  y  a  aussi 
la  'reprise  pour  le  sens  {cymmeriad  synioyroï)  ; 
ce  ne  sont  pas  des  obligations,  ce  sont  des  agré- 
ments recommandés  par  les  métriciens.  Tout  cela 
ne  vaudrait  guère  la  peine  d'être  signalé,  si  beau- 
coup de  poètes  n'avaient  usé  et  abusé  de  cette 
chinoiserie. 

^'4.  —  Coupes  du  vers. 

Aucun  des  grammairiens  n'a  consacré  de  cha- 
pitre spécial  à  cette  importante  question  ;  mais, 
chaque  fois  que  cela  leur  paraît  nécessaire,  ils 
donnent  leurs  idées  à  ce  sujet.  Gr.  Roberts  est 
celui  qui  en  a  le  mieux  compris  l'intérêt. 

(1)  Sur  le  cymmeriad,  v.  J.-D.  Rhys,  p.  250.  Miiidleton  a  pré- 
féré le  terme  de  cym/iariad,  accouplement. 


CYNGHANEDD.  55 

Dans  le  vers  qui  a  la  cynghanedd  consonnanti- 
que,  il  n'y  a  que  deux  membres.  Dans  le  vers  à 
cynghanedd  groes,  le  second  membre  commence 
par  la  reprise  de  la  consonne  initiale  du  vers. 
Gr.  Roberts  donne  à  ce  premier  membre  le  nom 
de  rhagddarn  (avant-partie,  première  partie), 
et  au  second  membre  contenant  la  rime  celui 
d'odlddarn  (partie  à  rime).  La  consonne  qui  ter- 
mine le  premier  membre,  la  consonne  de  la 
coupe,  a,  chez  lui,  le  nom  de  rhagodlig. 

Dans  la  cynghanedd  draivs,  le  premier  membre 
est  séparé  du  second  par  le  llamv  ou  remplissage, 
c'est-à-dire  la  partie  sans  allitération  ;  le  premier 
membre  se  termine  donc  là  où  commence  le 
llaniVy  et  le  dernier  commence  où  il  cesse. 

Dans  le  vers  à  cynghanedd  vocalique  propre, 
nous  l'avons  vu  plus  haut,  il  y  a  trois  membres, 
les  deux  premiers  unis  par  la  rime  interne,  et  le 
troisième  ayant  la  rime  finale  et  relié  au  second 
membre  par  l'allitération. 

Dans  la  cynghanedd  lusg,  il  n'y  a  que  deux 
membres  ;  le  premier  se  termine  par  une  syllabe 
rimant  avec  la  syllabe  précédant  immédiatement 
la  voyelle  de  la  rime. 

J.-D.  Rhys  appelle  gioant  la  première  pause 
(priorem  pausam),  et  rhagioant,  la  dernière.  Le 
vrai  sens  de  gwant  serait  coupe  ou  ictus,  d'après 
le  sens  du  mot  en  gallois. 

Dans  les  vers  de  dix  pieds  du  genre  toddaid  ou 
cyrch,  la  coupe  principale  est  au  cinquième  pied  ; 


56  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

le  vers  est  divisé  ainsi  en  deux  grands  membres  ; 
le  second  lui-même  se  subdivise  en  deux  parties, 
l'une  reliée  par  l'allitération  avec  l'hémistiche 
précédent  et  par  la  rime  avec  la  finale  du  vers 
suivant,  l'autre  sans  lien  métrique  avec  le  vers 
auquel  elle  est  rattachée,  et  unie,  au  contraire,  au 
premier  membre  du  vers  suivant  par  l'allitération 
ou  la  rime. 


CHAPITRE  IV. 

LE  vers;  le  système  ou  strophe. 

s  1"'.  —  Cyhydedd  {longueur  des  vers). 

Au  point  de  vue  de  la  longueur  du  vers,  déter- 
minée par  le  nombre  des  syllabes,  J.-D.  Rhys 
distingue  neuf  cyhydedd  (1)  : 

1°  Cyhydedd  ferraf  (la  longueur  la  plus  courte)  : 
trois  syllabes  : 

y  sydd  saeth. 

2°  Cyh.  ferr  (longueur  courte)  :  quatre  syllabes  : 
Gruff  y  dd  griffwnn. 

3°  Cyh.  wenn  (longueur  blanche)  :  cinq  syllabes  : 
0  dad  Owein  Dtonn. 


(1)  Cyhydedd  signifie  proprement  équivalence  de  longueur; 
ce  serait  l'étalon  métrique.  J.-D.  Rhys  traduit  le  mot  par  quan- 
titas  metrica. 


58  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

4°  Cyh.  las  (longueur  azurée)  :  six  syllabes  : 

Brau  wyt  loyr  Rohart  Dwnn. 

5"  Cyh.  gaeth  (longueur  esclave,  resserrée)  : 
sept  syllabes  : 

Praff  wyd  imp  Ruffydd  Bwnn. 

6°  Cyh.  draws  (longueur  qui  va  à  travers  ou 
rude)  :  huit  syllabes  : 

Praff waed  dydd  daed  Maredydd  Dionn. 

T  Cyh.  drosgl  (longueur  inculte^  grossière)  : 
neuf  syllabes  : 

Pwy  ynn  rhoi  dy  aur  pai  Eenri  Dwn. 

8°  Cyh.  hir  (longueur  longue)  :  dix  syllabes  : 

Pwy  "n  or  off  dda  pai  hen  Ruffydd  Dwnn. 

9^  Cyh.  hwyaf  (longueur  la  plus  longue)  :  onze 
pieds  ou  davantage. 

Le  système  de  Glamorgan  [Cyfr.  Beird.,  p.  48-66) 
donne  aussi  neuf  cyhydedd,  mais  avec  une  valeur 
différente  : 

1°  Cyhyd.  ferr  :  quatre  syllabes; 

S**  Cyh.  gaeth  :  cinq  syllabes  ; 

3°  Cyh.  drosgl  :  six  syllabes; 

4°  Cyh.  lefn  {polie,  lisse)  :  sept  syllabes  ; 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  59 

5°  Cyh.  uiastad  {égale,  unie)  :  huit  syllabes  ; 

6"  Cyh.  draws  :  neuf  syllabes  ; 

7°  Cyh.  loenn  :  dise  syllabes  ; 

8°  Cyh.  laes  {relâchée)  :  onze  syllabes  ; 

9°  Cyh.  hir  :  douze  syllabes. 

Le  deuxième  traité  donné  par  la  Dospay^th  Ed.., 
d'accord  avec  Middleton  (1),  ne  donne  que  sept 
cyhydedd  : 

1°  Cyh.  ferr  :  quatre  syllabes; 
2°  Cyh.  wenn  :  cinq  syllabes  ; 
3°  Cyh.  las  :  six  syllabes  ; 
4°  Cyh.  gaeth  :  sept  syllabes  ; 
5°  Cyh.  draws  :  huit  syllabes  ; 
6°  Cyh.  drosgl  :  neuf  syllabes  ; 
7"  Cyh.  hir  :  dix  syllabes. 

Il  est  incontestable  que  ces  sept  types  sont, 
chez  les  auteurs  des  quinzième-seizième  siècles, 
à  peu  prés  les  seuls  usités,  en  y  ajoutant  le  vers 
de  douze  syllabes.  Ce  qui  fait  qu'il  a  été  laissé  de 
côté  par  les  métriciens,  c'est  qu'ils  avaient  l'habi- 
tude de  le  couper  en  trois  petits  vers  de  quatre 
syllabes,  les  deux  premiers  rimant  entre  eux,  et  le 
troisième  portant  la  rime  principale  (voir  plus  bas 
le  système  des  hupunt  byrr). 

(1)  Dosp.  Ed.,  p.  Ixxiil.  Middleton,  Flores,  p.  X. 


60  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

§  2.  —  Le  vers  et  la  strophe  ou  système. 

L'unité  métrique,  pour  la  plupart  des  métri- 
ciens,  est  non  pas  le  vers  :  braich,  bras,  bann  (1) 
ou  gair  (expression),  mais  le  groupe  rimant.  Ce 
groupe  porte,  chez  Gr.  Roberts,  le  nom  de  pen- 
nill.  Par  exemple,  dans  le  système  du  cywydd 
dau  air  fyrrion  ou  hirion,  composé  de  deux  vers 
rimant  ensemble,  ces  deux  vers  composent  un 
pennill.  Dans  les  systèmes  où  la  strophe  se  com- 
pose de  vers  de  rime  différente,  le  pennill  com- 
prend les  deux  ou  trois  vers  rimant  ensemble,  et, 
de  plus,  le  vers  à  rime  dominante  qui  les  suit. 
Middleton  et  d'autres  ne  semblent  pas  le  distin- 
guer de  la  strophe,  et  c'est  vrai  des  strophes  à 
vers  de  même  rime.  Dans  les  strophes  composées 
de  deux  parties  qui  se  répètent,  il  y  a  deux  pen- 
nill. Ainsi,  dans  une  strophe  comme  la  strophe 
latine  suivante ,  qui ,  comme  structure  et  nombre 
de  syllabes,  représente  exactement  le  système  dit 
cywydd  llosgyrniog,  il  y  a  deux  pennill  : 

Stabat  mater  dolorosa 
Juxta  crucem  lacrymosa 


(1)  Bann  est  probablement  le  terme  le  plus  ancien;  il  signifie 
point  culminant,  bout;  pedwar  ban  y  byd,  les  quatre  extrémités 
du  monde;  bannau  y  lleuad,  les  quartiers  de  la  lune.  Il  marque 
un  des  points  cardinaux  du  pennill.  Bann  a  aussi  le  sens  de 
pied  ou  syllabe. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  61 

Dum  pendebat  filius. 
Ciijus  animam  gementetn 
Contristatatn  et  dolentem 

Pertransivit  gladius. 

J.-D.  Rhys,  contrairement  à  l'usage  le  plus  ré- 
pandu, emploie  le  mot  pennill  dans  le  sens  de 
vers  (p.  155),  mais  alors  c'est  pour  lui  un  petit 
pennill.  Le  pennill  long  a  chez  lui  le  sens  de 
pennill  sans  épithéte,  comme  pour  Gr.  Roberts. 
C'est  ainsi  que,  dans  le  système  dit  toddaid,  il 
qualifie  de  pennill  deux  vers  dont  le  premier  se 
termine  par  un  mot  hypermètre  ne  rimant  pas 
avec  la  syllabe  finale  du  second.  Il  a  été  guidé 
dans  son  emploi  particulier  du  pennill  par  l'idée 
que  le  pennill  est  un  vers  à  rime  finale.  C'est  la 
conception  du  pennill  avec  cette  différence  que 
pour  les  autres  le  pennill  est  le  groupe  à  môme 
rime  ou  terminé  par  la  rime  dominante. 

En  somme,  aucun  écrivain  gallois  n'a  pu  donner 
une  bonne  définition  du  pennill,  parce  qu'aucun 
ne  pouvait  suivre  l'histoire  et  l'évolution  de  la 
métrique  de  son  pays.  Il  nous  paraît  certain  que 
le  pennill  a  d'abord  désigné  le  grand  vers  à  rime 
finale,  hann  désignant  les  points  saillants  dans  le 
vers.  C'est  ainsi  que  le  cijwydd  dau  air  hirion  a 
dû  former  d'abord  un  grand  vers,  composé  de  deux 
bann.  Il  est  certain,  comme  nous  le  verrons,  que 
le  hupunt  byrr,  divisé  aujourd'hui  en  trois  petits 
vers  de  quatre  syllabes,  a  d'abord  formé  un  grand 
vers  de  douze,  avec  trois  divisions  ou  trois  points 


62  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

saillants  {bann).  Le  terme  2^6nnill  désigne  aujour- 
d'hui ces  trois  vers,  dont  les  deux  premiers  riment 
entre  eux,  et  le  troisième  porte  la  rime  dominante, 
c'est-à-dire  la  rime  finale  ancienne.  Il  en  a  sans 
doute  été  de  même  pour  tous  les  genres.  Par  une 
évolution  naturelle,  le  terme  pennill,  qui  désignait 
le  vers  avec  ses  divisions,  est  arrivé,  le  vers  se 
résolvant  en  strophes  ou  demi-strophes,  à  dési- 
gner celles-ci.  On  pourrait  aussi  supposer  que  le 
pennill  a  pu  désigner  un  distique  de  deux  vers 
unis  par  la  rime  finale ,  mais  cette  hypothèse  est 
condamnée  par  l'exemple  des  strophes  composées 
de  deux  parties  identiques,  comme  le  hupunt 
hyrr.  Si  le  pennill  avait  désigné  un  distique,  il 
est  clair  que  la  strophe  entière  du  hupunt  serait 
désignée  sous  le  nom  de  pennill,  tandis  que  cha- 
cune des  parties  constitue  un  pennill.  Il  est  donc 
bien  certain  qu'avant  la  résolution  du  grand  vers 
le  pennill  ne  désignait  qu'un  vers.  Il  n'est  arrivé 
à  désigner  un  distique,  ou  trislique  au  plus,  que 
plus  tard. 

\uQ  pennill  a  aussi,  en  dehors  de  la  métrique,  le 
sens  d'épigramme  ou  de  bout  rimé. 

§  3.  —  Les  diverses  espèces  de  strophes  ou  sys- 
tèmes [les  vingt-quatre  mesures). 

Le  mydr  (mètre)  ou  mesur,  d'après  Gr.  Roberts, 
consiste  en  un  nombre  déterminé,  fixe,  de  bras 
(<jTi/^oç)  ayant  un  nombre  fixe  de  syllabes ,  avec  des 


LE   VERS  ;    LE    SYSTÈME   OU   STROPHE.  63 

rimes  finales  et  internes  ou  des  allitérations  à 
place  déterminée.  «  Carmen  {messur),  »  dit  J.-D. 
Rhys,  «  est  oratio  metrice  conscripta  vel  ore  pro- 
lata,  certo  quodam  stichorum  metricorum,  tanquam 
pedum  majorum  et  proximiorum  numéro  constans. 
Denique  Cymraeci  poetae  non  tantum  syllabarum 
numerum,  sed  et  aliud  genus  quantitatis  seu  cyhyd- 
editates,  velut  Lledhvitates  et  Talgronnitates  ^ 
insuper  et  diphthongorum  et  monophthongorum 
naturas  et  qualitates  proprias  observarunt  in  car- 
minibus,  sed  modo  à  Graecorum  et  Latinorum 
consuetudine  et  usu  penitus  diverso.  » 

Ces  vingt-quatre  espèces  de  poèmes  se  répar- 
tissent en  trois  genres  :  le  cywydd  (1)  (quatre 
espèces)  ;  Venglyn  (cinq  espèces)  ;  Vawdl  ou  owdl 
(quinze  espèces). 

§  4.  —  Cywydd. 

Le  cywydd  est  assez  bien  expliqué  par  J.-D.  Rhys 
par  la  traduction  homœoslichon  :  les  vers  qui  le 
composent  sont  de  même  longueur,  en  exceptant 
toutefois  le  llosgyrniog.  C'est  une  composition 
continue  de  structure  uniforme.  11  est  vrai  que 
d'autres  systèmes,  d'après  cette  définition,  rentre- 
raient dans  ce  genre  : 

Il  y  a  quatre  espèces  de  cywydd  : 

1°  Le  cywydd  dau  air  [dau  fraich)  byrrion, 
cywydd  à  deux  bras  (^Tt^^ot)  courts  ; 

(1)  Ou  cowydd  suivant  une  prononciation  dialectale  du  Nord. 


64  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

2°  Le  cywydd  dau  air  (ou  fraich)  hirion,  le 
cywydd  à  deux  bras  longs  ; 

3°  Le  cywydd  llosgyrniog  ou  cywydd  à  queue; 

4°  Le  cywydd  odliaidd  ou  awdlgywydd,  ou  le 
cywydd  à  plusieurs  rimes  (rimes  internes). 

A.  —  Cywydd  dau  fraich  hyrrion. 

Les  deux  bras  composant  le  pennill  doivent  être 
de  même  rime  {cynghanedd  unodl  unsain).  Chaque 
bras  n'a  que  quatre  syllabes.  Toute  cynghanedd 
est  admise. 

Dewr  hil  fil  fur 
Didarf  Dudur. 

Je  donne  les  schémas  de  J.-D.  Rhys,  pour  plus 
de  clarté,  quoique  cette  séparation  de  la  voyelle 
et  de  la  consonne  soit  contraire  à  la  conception 
que  se  font  les  Gallois  de  la  cynghanedd  (v.  plus 
haut,  ch.  III,  §  2). 


Dewr  hil  fil     X     fur 


Didarf     X     Dudur 


D 


r      X      D      d 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  65 

Il  n'est  guère  d'usage,  nous  dit  Gr.  Roberts, 
de  faire  un  poème  tout  entier  de  cette  mesure. 
Une  des  raisons,  c'est  que  les  musiciens,  particu- 
lièrement les  harpistes,  n'ont  pas  les  modes  mu- 
sicaux appropriés  à  ce  mètre. 

Ce  système  est  soumis  aux  mômes  lois  d'accen- 
tuation pour  le  mot  final  du  vers  que  le  système 
■suivant,  le  plus  répandu  de  tous. 

B.   —  Cywydd  dau  fraich  hirion. 
(Homœostichon  macrodistichon.) 

Le  pennill  se  compose  de  deux  bras  homœori- 
mes  de  sept  syllabes  chacun  :  toute  cynghanedd 
-est  admise. 

Y  mae  i  mi  am  'y  myd 
Wyneb  un  yn  i  benyd. 

Y  Mae  i  mi     X     am  y  myd  (1) 


Wyn    elj     ua       x       yn     i  ])c     nyd 


(1)  Je  remplace  les  lignes  courbes  de  J.-D.  Rhys  par  des  lignes 
rectangulaires. 

5 


66  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

M     m       X       M     m 


X 


D'après  Gr.  Roberts,  il  n'y  a  de  cynghanedd  lusgr 
régulière  que  dans  le  premier  bras. 

Il  faut  que  l'accent  soit  dans  l'un  des  bras  sur 
la  dernière,  et  dans  l'autre  sur  Tavant-dernière 
syllabe  ;  aussi,  le  plus  souvent,  l'un  des  mots  ter- 
minant un  des  vers  est-il  monosyllabique  et 
l'autre  polysyllabique,  l'accent,  en  gallois,  étant 
presque  toujours  sur  la  pénultième. 

C.  —  Cywydd  llosgyrniog. 

(Homœostichon  caudatum.) 

Ce  système  se  compose  de  deux,  trois  ou  quatre 
bras  homœorimes  de  huit  syllabes  et  d'une  queue 
[llosgwrn)  de  sept  syllabes  qui  ne  rime  pas  avec 
les  autres  vers  ;  mais  à  la  coupe,  cette  queue  pré- 
sente la  rime  finale  des  autres  vers  : 

Y  mae  gorofif  (1),  em  a  garaf 
0  gof  aelaw  ag  a  folaf 
0  choeliaf  gael  ei  chalon. 

(1)  Leg.  gorhoff. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe. 
Y  mae    so    roff      x       em    a  ea     raf 


67 


0  go     f     aelaw       X       ag    a  fo    laf 


0  choe    liaf       X       gael  i  cha     Ion 


ni       g       r      X      ni      g      r 


G 


1       X 


f       1 


ch       1 


ch       1 


Arwydd  graendost  ar  wydd  grwndwal 
Elw  am  eurserch  Wiliam  Marsial; 
Ar  ymcanniad  oer  y\v  yn  cynnal, 
Heb  yn  dyfal  benndefic. 


68  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

OU  awn  i'r  gaer  y  llenwir  gwîn 
I  glôs  hirddol  eglwys  Hyrddin  ; 
Y  plas  y  sydd  fal  Powls  a  Sîn, 
Pantri  'r  fàl  uwch  Pentre  'r  félin, 
Aber  dilin  aur  dolydd. 

Il  est  mieux,  sans  être  indispensable,  d'après 
Gr.  Roberts,  que  l'accent  soit  dans  un  des  deux 
bras  sur  la  rime,  et  dans  l'autre  sur  la  pénultième. 

La  cynghanedd  vocalique  peut  être  partout. 
Mieux  vaut  éviter,  dans  la  queue,  la  cynghanedd 
lusg.  La  cynghanedd  brost  (allitération)  semble 
plus  fréquente  dans  la  queue. 

En  réalité,  le  système  ici  n'est  donné  que  dans 
sa  première  partie;  nous  n'avons  q}ï\in  pennill ; 
il  en  faudrait  au  moins  deux  pour  avoir  le  système 
en  entier.  Gr.  Roberts  réserve  aux  trois  vers  le 
nom  de  pennill,  mais,  comme  nous  l'avons  vu, 
le  pennill  est  souvent  confondu  avec  le  système. 

D.  —  Cywydd  odliaidd  ou  awdl  gywydd. 
(Homœostichum  rhythmiforme  seu  rliythmicosum.) 

Il  y  a  deux  façons  de  scander  ce  cyioydd.  D'après 
Gr,  Roberts,  il  se  compose  d'un  bras  et  d'une 
queue,  chacun  de  sept  syllabes  ;  la  coupe  de  la 
queue  rime  avec  le  bras. 

Toute  cynghanedd  est  admise  : 

Un  a  dal  y  nadolig 

Obi-  diddig  i  brydyddion. 


LE  VERS  ;  LE  SYSTÈME  OU  STROPHE.         69 

On  peut  préférer  une  des  manières  proposées 
par  Rhys;  le  cywydd^  pour  lui,  se  compose  d'un 
distique  dont  chaque  cxtpc  a  deux  fois  sept  pieds  ; 
dans  le  second  hémistiche  de  chaque  vers,  la 
coupe  rime  avec  la  fin  du  premier  hémistiche  : 


Un  a  dal  y  nydôlig,  obr  diddig  i  brydyddion  ; 

Ag  a  bryn  ddêg  o  baei  raid,  llongaid  fal  y  gollyngon. 


Comme  le  fait  remarquer  J.-D.  Rhys,  on  pour- 
rait encore  couper  ainsi,  mais  ce  serait  de  la  pure 
fantaisie  : 


Un  a  dal  y  nydôlig 
Obr  diddig 
I  brydyddion ; 
Ag  a  bryii  ddég  o  baei  raid 
Llongaid 
Fal  y  gollyngon. 


Un    a  dû     1 


X 


y  ny    dû     lig 


Oh 


di      ddi- 


i  h      ry   dy    ddion 


70  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ag       a  b  ryn     x     ddêg      o  baei     raid 


Llo       n  gaid       X        fal  y  go  Uy       n         gon 


n       d       1       X       n      d      1 


B       r       d      dd      X       b      r      d     dd 


G      b       r       X       g      b      r 


Ll      n       g       X       11      n      g 


D'après  Middleton,  la  rime  du  premier  vers  et 
celle  du  premier  membre  du  second  vers  doivent 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  71 

être  accentuées  différemment.  Selon  lui  aussi,  le 
deuxième  vers,  celui  qui  porte  la  rime  dominante 
dan^  le  poème,  doit  avoir  la  cynghanedd  groes 
rywiog  (consonnantique  propre),  de  façon  à  ce 
qu'on  puisse  changer  Vawdlgywydd  en  cywydd 
deuair  hirion.  (Gr.  Roberts,  p.  287-288,  est  moins 
rigoureux.) 

,§5.  —  UEnglyn  ou  ynglyn  [systichum). 

C'est  proprement  le  genre  de  l'épigramme.  Le 
sens  étymologique  parait  être  poème  enchaîné 
étroitement,  dont  toutes  les  parties  sont  intime- 
ment soudées  les  unes  aux  autres  [glynu,  s'atta- 
cher, adhérer  à). 

Rhys  le  divise  en  deux  catégories  :  englyn  arfe^ 
redig,  englyn  en  usage,  et  englyn  diarferedig^ 
englyn  passé  d'usage.  Gr.  Roberts  ne  s'occupe 
que  du  premier,  et  le  divise  comme  Rhys. 


„     ,,  (   Union  (droit)  (ou  umaxn) 

„     ,  .  vnodl  \  ^ 

Englyn  1  , ,       .  1  Crwcca  (luverse), 

^-^  ,.  ]  (de  môme       /  ^     .     , 

arferedig  J  .  J  Cyrch  (à  mot  ou  expression  hypermé- 

(systichum  J  '  f      trique,  liée  au  vers  suivant) 

consuelum). 


J 


(d'allitération),    f  Cadwynog  (enchaîné). 

Englyn  (  O'r  hen  ganniad  (vetericinum). 

diarferedig  \  Garrhir  (longipopliticum). 

(systichum  \  Milwr  (militare). 

insuetum).  f  Cildwrn  (pugillare),  etc. 


72  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

A.  —  Englyn  unodl  unsain. 
{Englyn  à  même  rime,  à  même  son  vocalique.) 

Il  est  composé  de  quatre  bras  :  les  deux  premiers 
ont  à  eux  deux  seize  syllabes  ;  le  premier  en  a  dix, 
en  y  comprenant  le  gair  cyrch  ou  toddaid,  mot 
ou  expression  de  plusieurs  mots  ne  rimant  pas 
avec  les  autres  bras,  mais  lié  à  l'intérieur  du  bras 
suivant  par  la  rime  ou  Tallitération  :  de  là  le  mot 
q/rch,  d'attaque,  qui  attaque,  qui  va  chercher;  un 
son  le  liant,  ou  de  toddaid  ou  toddiad,  qui  fait 
fondre,  élimine  la  rime  principale.  Rhys  lui  donne 
les  noms  de  heterosymphonicum ,  hysteroryth- 
micum,  allosymphonicum  et  rhythmitegens,  exo- 
rythmicum.  On  pourrait,  dans  le  système  des 
quinzième-seizième  siècles,  l'appeler  hypermètre 
ou  exomètre;  je  lui  réserve  le  nom  de  toddaid 
pour  le  distinguer  d'un  genre  pour  lequel  cyrch 
convient  mieux.  Les  deux  derniers  vers  ont  sept 
syllabes.  Les  quatre  ont  la  même  rime,  en  laissant 
de  côté,  dans  le  premier,  le  gair  toddaid.  Les 
deux  premiers  bras  portent  le  nom  de  paladr,  et 
les  derniers  le  nom  de  penti  (bout)  ou  esgyll 
(ailes),  par  assimilation,  dit  Rhys,  à  un  arc.  Paladr 
rappellerait  plutôt  le  fût  de  la  lance. 

Les  deux  derniers  vers  représentent  le  pennilî 
de  cyioydd  deuair  hirion  et  sont  soumis  aux  mê- 
mes lois  d'accentuation  pour  la  rime. 


LE  VERS  ;  LE  SYSTÈME  OU  STROPHE.         73 

La  coupe  principale  dans  le  premier  vers  est 
toujours  au  cinquième  pied. 

La  partie  qui  suit  se  divise  nettement  en  deux  ; 
le  mot  ou  l'expression  de  plusieurs  mots  dits  cyrch 
ou  toddaid  allitére  ou  rime  avec  la  coupe  du  vers 
suivant  et  n'a  aucun  lien  métrique  avec  le  vers 
dans  lequel  elle  se  trouve.  Au  contraire,  ce  qui  est 
entre  le  cyrch  et  la  coupe  principale  allitére  avec 
le  deuxième  membre  du  vers  ou  la  partie  caracté- 
risée par  la  seconde  rime.  Le  premier  vers  a  le 
plus  souvent  la  cynghanedd  vocalique  propre,  et 
par  conséquent  deux  rimes  internes,  la  deuxième 
terminant  toujours  le  cinquième  pied.  Lorsqu'il 
est  soumis  à  la  cynghanedd  draivs  ou  groes,  la 
coupe  est  toujours  quand  même  après  la  cinquième 
syllabe.  Gr.  Roberts  n'admet  que  la  vocalique  ou 
la  drmvs.  Quelquefois  VEnglyn  commence  par  la 
cynghanedd  groes  : 

Da  gennym  i'w  dèg  |  ynys  —  draw  redeg 
Drwy  oreudii"  Powys  ; 

Exemple  du  type  ordinaire  : 

Diiynais,  clwyfais,  |  fal  y  clyw  —  deucant  (1) 
Deccaf  0  ddynion  byw  ; 
Dolur  gormodd  am  doddyw  (2) 
Dilyn  pryd  ewyn  prîd  yw. 


(1)  Dosp.  Ed.,  a  p.  XXVI  :  deg  cant. 

(2)  Rhys  a  dylyw.;  Dosp.  Ed.,  p.  xxvi,  Ixvii  :  doddyw. 


74 


LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 
C  1  X  C         1 


d        C         X         d        C 


P       r       d       X       p       r       d  (i; 


Si  le  gair  toddaid  est  relié  à  la  coupe  du  vers 
suivant  par  l'allitération,  le  second  membre  de  ce 
vers  n'a  pas  de  cynghanedd  :  il  est  x>^^9oll  (qui 
perd  la  tète)  (2).  Si,  au  contraire,  le  gair  toddaid 
rime  avec  la  rhagodl  ou  syllabe  finale  du  premier 
membre  du  vers  suivant,  il  faut  que  le  second 
membre  de  ce  vers  soit  relié  au  premier  par  l'alli- 
tération 

Bod  hynod  wiwglod  eglwys  —  gatholig 
Buredig  baradwys. 

Le  gair  cyrch  ou  toddaid  ne  doit  rimer  avec 
aucun  mot  du   premier  vers.  J.-D.  Rhys  donne 

(1)  Je  supprime  le  schema,  du  troisième  vers,  qui  serait  fautif 
avec  mon  texte  {doddyw  au  lieu  de  dylyw). 

(2)  Ce  phénomène  se  produit  dans  quelques  autres  types  de 
vers  ;  de  là  l'expression  de  cynghanedd  benngoll,  qui  est  impro- 
pre. Ex.  d'après  J.-D.  Rhys  : 

Canaf  lie  i  nodaf  |  adail. 
Arglwydd  eurglawr  |  y  Dehau 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  75 

cependant  des  exemples  de  cette  anomalie  (p.  164). 
Le  nombre  des  syllabes  ou  des  mots  du  gair 
cyrch  n'est  pas  fixe  :  il  peut  aller  de  une  à  quatre, 
mais  ne  peut  dépasser  ce  chiffre,  la  coupe  étant  à 
la  cinquième  syllabe. 

B.  —  Englyn  unodl  crtocca. 
(Homœorythmicum  prîcposterum  inversumve.) 

C'est  exactement  l'inverse  du  précédent.  Les 
deux  derniers  vers  {pennill)  de  Y  unodl  union  ou 
unsain  deviennent  les  premiers  ;  ils  sont  suivis  du 
paladr  du  type  précédent,  c'est-à-dire  d'un  vers 
de  dix  syllabes  comprenant  le  gair  toddaid,  et 
d'un  vers  de  six  syllabes.  Les  règles  sont  les 
mêmes. 

Il*  gangen  wann  arr  lannerch 
A  roddais  i  arwydd  serch 
A  chudynnau  brwyn  |  o  cheid  annerch  —  hardd 
I  glaerfardd  eglurferch  (1). 

R     dd      s       X       r     dd     s 


(1)  Le  texte  de  J.-D.  Rhys  porte,  probablement  à  tort,  lenn  au 
lieu  de  wann  (cf.  Gr.  Roberts,  p.  395  et  Dosp.  Ed.,  p.  Ixviii).  Gr. 
Roberts,  au  troisième  vers,  a  chadwynau,  qui  est  plausible.  J'ai 
supprimé  le  schema  de  Rhys  pour  le  premier  vers. 

Je  suis  responsable  des  lettres  soulignées  et,  en  général,  des 
coupes. 


76 


LA   METRIQUE    GALLOISE. 

Ch      d     nn      X      ch     d    nn 


G      1 


X 


EXEMPLUM    VETERUM    (RhjS,    p.    168). 

Cyt  ymwnel  cywyt  bryt  brys 
Yn  llawen  llewych  ystlys 
Lletryt  callon  donn  ef  a'i  dengys  —  grùdh 
Lliw  blaen  grûc  gefêrys. 

C.  —  Englyn  unodl  cyrch. 
(Homœorythmicum  cyrchicum.) 


Il  se  compose  de  quatre  bras  ou  vers  de  sept 
syllabes  ;  les  deux  premiers  et  le  quatrième  sont 
homœorimes  [unodl)  ;  le  troisième  est  de  rime 
différente,  mais  sa  finale  rime  avec  la  coupe  [rha- 
godl)  du  quatrième.  Les  deux  premiers  vers  sont 
du  type  du  cywydd  deufraich  hirion  et  soumis 
aux  mêmes  lois;  les  deux  derniers,  du  type  du 
cyivydd  odliaidd. 

Rhy3  fait  remarquer  que  le  gair  cyrch  s'appelle 
aussi  toddaid  :  «  inimicatur  namquè   cyrchicon 


LE   VERS  ;    LE    SYSTÈME    OU    STROPHE.  77 

perpetuo  cuivis  principi  rhythmo ,  eundem  vel 
penitus  absorbendo  vel  saltem  illius  sonum  obscu- 
rando  (1).  » 

Diboen  ferch  Goel  Godebog 

I  gred  y  peraist  y  grog 

Ugain  trychant  a'i  wrantu 

Oedd  oed  lessu  Dduw  dwyssog  (2). 


Di         boen  ferch       x       Goel  Gode        bog 


I  g  rêd       X       y  peraist  y  g  rôf 


Ugain  trychan  t        x       a'  i  wran  tu 


Oedd     oed      lessii        x        Dduw     dwyssog 


(1)  Cf.  cywydd  llosgyrniog,  plus  haut. 

(2)  Gr,  Roberts  lit  dygaist  au  lieu  de  peraist,  Vw  wrantu  au  lieu 
de  a'i  wrantu.  Il  lit  ainsi  le  derniers  vers  : 

Oed  oedd  lesu  Dduw  dywyssog. 
Je  lis  avec  Dosp.  Ed.,  p.  Ixviii  : 

Oedd  oed  lessu,  Dduw  dwyssog. 
J.-D.  Rhys  lit  Duw. 


78 


LA    METRIQUE    GALLOISE. 

D       1)       X       d      h 


G      Y       X 


N       t       X        n       t 


dd      d      ss      X      dd     d     ss 


EXEMPLL'M    VETERUM. 

Hunydd  hirloew  i  hystlys 
Gwymp  i  Uûn  yn  i  Uaesgrys 
Gwynn  lliw  ewyn  gwenndonn  iawn 
0  ddw  fr  eigiawn  pan  ddengys. 


Rhys  fait  suivre  cet  exemple  de  la  réflexion  sui- 
vante :  «  Hoc  exemplum  solo  mensura  contentum 
nulla  omnino  symphonia  potitur  ;  veteres  enim 
poetae  in  suis  carminibus  nullo  fere  consonan- 
tium  inter  se  concentu  exacto  aut  symphonia 
utebantur.  »  Ces  réflexions  sont  jusles,  si  on  juge 
la  cynghanedd  d'après  les  lois  données  plus  haut, 
quoique   la   rime    et   l'allitération   s'y    montrent. 


LE    VERS  ;    LE    SYSTÈME    OU    STROPHE.  79 

L'exemple  qu'il  donne  ensuite  en  est,  en  revan- 
che, dépourvu. 

Toutes  les  espèces  de  cynghanedd  sont  admises  ; 
la  cynghanedd  lusg  seule,  d'après  Gr,  Roberts, 
est  bannie  du  dernier  vers  ou  llosgivrn  (queue), 
comme ,  en  général ,  du  dernier  vers  de  tout 
système. 

D.  —  Englyn  prost  cyfnewidiog. 
(A  voyelle  changeante.) 

C'est  un  englyn  de  quatre  vers  (et  plus)  de  sept 
pieds  dont  la  syllabe  finale  allitère  :  la  voyelle 
diffère,  la  consonne  finale  {odlig  ou  de  la  rime)  est 
la  même.  Il  y  a  aussi  un  genre  ou  chaque  vers  est 
terminé  par  une  voyelle  différente,  ou  diphtongue. 

Gwynn  yw  byd  gwyndyd  a'i  gwyr 
Gael  tadog  o  glôd  Tewdwr 
Gael  Cymro  a  garo  'r  gwîr 
Gael  fynnu  Gym  ru  o  gàr 

Gae      1  tadog       X       o  g  lôd      Tewdwr 


G      1       t       X       g      1      t 


80  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Je  reproduis,  à  titre  de  curiosité,  l'exemple 
donné  par  J.-D.  Rhys  du  type  croes  cyfnewidiog 
gorchestol  (excellent,  faisant  prouesse)  : 

Aurwy  ddoleo  aur  ddeuled, 
Ar  wêdd  eilon  rudd  waywlîd  : 
I  râdd  ahven  rwydd  olud, 
0  urddolion  ar  ddwywlad. 

Cet  englyn  peut  se  retourner  de  ces  deux  façons  : 

Ddolen  aurwy  ddeuled  aur  (1) 
Eilon  ai"  wêdd  waywlîd  rûdd  : 
Ahven  i  râdd  olud  rwydd, 
0  urddolion  ar  ddwywlad. 

Ddeuled  aur  ddolen  aurwy  (2) 
Waywlîd  rûdd  ar  wedd  eilon 
Rwydd  olud  i  râdd  ahven 
Ar  ddwywlad  o  urddolion. 

N  et  D  catena  occulta. 


/  AurwY  ddole  i       /     Aur  ddeule 

o  2'%-^  \  Ar  wedd  eilo  f  ,.  i  Rùdd  waywli  .  ^  „  „ 

-a  I  c  s  )    I  râdd  ahve  (  "    ]     Rwydd  olu     '        -  - 

"        '"  (     0  urddolio  )       (    Ar  ddwywla 


(1)  J.-D.  Rhys  paraît  avoir  fait  ici  une  fausse  interversion. 

(2)  Sans  doute  :  aur  ddeuled  aurwy  ddoleyi. 


LE  VERS  ;  LE  SYSTÈME  OU  STROPHE. 


81 


ar 


Aur  —  —  wydd 
wècld 


our 
Ir  —I—  add 
dd 


Rudd 


Aurdd 


ardd 


Rwydd 


Catena. 


Al  wen 


olen  — 


eilon 


olion 


Waywlid 

euled  — —  olud 

Wvwlad 


Il  y  a  de  ces  englyn  de  cinq  et  de  six  bras  : 

Annôfus  beb  annôfot, 

Yn  fynacii,  un  i  fynet, 

O'tb  iawn  obailli  yn  abat, 

Yn  escob  ony  wisgit, 

Ac  yno'n  bâb,  gwynn  yn  byt. 

D'après  Gr.  Roberts  (p.  298),  il  vaut  mieux  que 
Vaccent  soit  sur  la  syllabe  finale^  mais  ce  n'est 
pas  indispensable. 

E.  —  Englyn  prost  cadwynog. 
(Englyn  à  finales  allitérantes  et  enchaîné.) 


C'est  tout  simplement  un  englyn  de  quatre  vers 
de  sept  pieds  à  rimes  alternées,  avec  cette  parti- 
cularité que  les  quatre  finales  ont  la  même  con- 
sonne finale.  Les  Gallois  l'ont  rangé  dans  la  caté- 
gorie des  poèmes  à  allitération  finale ,  parce  que 
chacune  des  finales  rapprochée  de  sa  voisine  im- 

6 


82  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

médiate  est,  en  effet,  du  type  prost  cyfneividiog 
décrit  plus  haut. 

Mae  Rhys  beb  gael  mwy  o'r  bûn 
Mae'r  genedl  a'i  (1)  mawr  gwynan 
Mae'r'beirdd  er  mwyn  marw  bùn 
Mewn  Uewig  ara  Wenllian. 

Toute  cynghanedd  est  admise. 

Mae  Rhys  heb  gael      X      Mwy  o  rhun 


Mae    r       ge     nedl  a'i       X       Maw     r       gwy     nan 


Mae      r       beirdd  er  mwvn        X        ma      rw      bùn 


Mew     n       llewig       X       am     Wen      Ulan 


m         rh        X        m         rh 


(1)  Rhys  donne  a'j-  mawr:  cf.  Gr.  Roberts,  p.  1{ 


LE  vers;  le  système  ou  strophe. 
m       r       e       n       X       m      r       .2r      n 


83 


m      r       b       X       m      r      b 


m      n       11       X       in     n      II 


§.6.  —  Venglyn  hors^  d'usage  [englyn 
diarferedig). 

A.  —  Le  TRIPLET  {tribann). 
Ce  sont  trois  vers  à  même  rime  finale  : 

Marchwyeil  bedw  bridas 
A  dynn  fj  nhroet  o  waiias  : 
Nac  addef  dy  rîii  i  was  (I). 

B.  —  Le  TRIPLET  à  gair  toddaid. 

C'est,   en  somme,  le  genre  de  Venglyn  unodl 


(1)  Skene,  Lxx)t.  R.,  II,  p.  250-251.  Ce  morceau  paraît  être  du 
quatorzième  siècle  (cf.  Prys,  Hanes,  p.  90). 


84  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

unsain^  avec  un  vers  en  moins.  De  plus,  dans  un 
ou  deux  exemples,  le  premier  vers  a  plus  ou  moins 
de  dix  syllabes  : 

Ny'm  car  rianedd,  |  nym  cenniret  —  neb 

Ny  allaf  darymret  : 
Wi  !  a  angeu  na'm  dygret  (1)  ! 


C.  —  L'englyn  de  quatre  vers  avec  g  air  toddaid  au  vers 
initial. 


Gnawt  gwynt  o'r  Deheu,  gnawt  atneu  —  ynn  llann 
Gnawt  gwr  gwann  godeneu  ; 
Gnawt  i  ddyn  ofyn  chwedleu 
Gnawt  i  fàb  arr  faetb  foetheu  (2). 

C'est  le  genre  de  Yenglyn  unodl.  Les  autres 
exemples  appartiennent  à  des  types  voisins  de  ce 
genre,  que  nous  aurons  à  étudier  au  traité  de  la 
métrique  du  onzième  au  quinzième  siècle,  et 
aussi  à  des  types  entièrement  différents.  C'est 
ainsi  que  Rhys  range  sous  le  nom  d'englyn  hors 
d'usage  (p.  181)  une  strophe  qui  est  du  type  connu 
sous  le  nom  de  hupunt  byrr  (3). 


(1)  Cf.  Skene,  p.  261. 

(2)  Cf.  Ibid.,  p.  247. 

(3)  Eur  ag  ariant  \  mor  eu  difant  |  eu  dihenydd. 

(L.  Tal.,  ap.  Skene,  II,  p.  291,  24.) 

Les  vers  de  sept  pieds  homœorimes,  qu'il  attribue  à  Taliesin, 
sont  dans  le  Livre  Rouge  (Golut  byt  eyl  dydo.  Skene,  II,  p.  304). 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  85 

D.  —  Englyn  milwr  {englyn  du  guerrier)  (cf.  A). 

C'est  un  tribann  ou  triplet  de  sept  pieds  de 
même  rime,  ou  une  strophe  de  quatre  vers  égale- 
ment de  même  rime.  L'exemple  qu'il  donne  se 
retrouve  dans  les  Mabinogion  (éd.  Rhys-Ev., 
p.  133)  : 

Kynnllyvan  a  oruc  Kei 
0  varyf  Dillus  vab  Eurei  : 
Pci  iach,  dy  angeu  vydei. 

E.  —  Englyn  cildwrn  {revers  du  poing)  (1). 

Le  premier  exemple  est  donné  comme  ayant  en 
tout  dix-huit  syllabes  :  il  n'en  a  que  dix  sept  : 

Hybarcb  yw  niab  y  marcboc 
[Yn  aurj  yn  arian  goloroc 

Torchoc. 

Le  second  exemple  est  donné  comme  en  ayant 
dix-neuf  et  les  a  réellement  : 

Rbyddhâu  y  pynillu  o  'r  poen  —  a  wnaei  Fair 
Forwyn  wyi-y  yn  boen 
Rhann  yi*  oen. 

Le  troisième  exemple  est  une  combinaison  du 
paladr  de  Venglyn  un.  uns.  et  d'un  système  à  peu 

(1)  Pour  cildwrn,  cf.  breton  cildourn,  revers  de  la  main. 


86  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

près  identique  au  système  décrit  plus  bas  de  la 
cyhydedd  hir  : 

Oen  Duw  i  wyry  Fair  fun  dâl  —  am  i  'r  wrâch 
Erchi  bwytta  'r  afal  ; 
Rhingill  yr  aiigel, 
Ynn  dwyn  gair  dann  gêl 
Cyfiawn  dawel  |  rhag  ofn  dial. 

Le  quatrième  comprend  une  strophe  composée 
du  paladr  de  Yenglyn  un.  uns.  et  du  système  dit 
Gorchest  y  beirdd  : 

Ynnial  fu'r  dîal  roi  dyn  —  mawr  werthiog 

l'w  werthu  i'w  elyn  ; 

Prissiwi-  pressenn 

Yn  pont  a'n  penn 
Ym  mynwes  prenn  |  aiwy  ny's  prynn. 

F.  —  Englyn  garrhir  (à  jambe  longue). 

C'est  un  englyn  du  type  englyn  un.  uns.,  avec 
cette  particularité  qu'après  le  troisième  vers  il  y  a 
une  strophe  du  genre  hupunt  hir  (1). 

Da  y  gweddau  ni'n  dau  yn  dwyn  clôch  —  ynghyd 
Gwynn  dy  fyd,  gwenn  yw  dy  foch  ; 
Dydi  yn  brydyddes  beisgoch, 

Minneu'n  adda 

Gynffon  laesa 
Anwar  dwcca  |  gama  gôch. 

(1)  J.-D.  Rhys  a  vu  dans  le  quatrième  vers  un  cywydd  deuair 
fyrrion. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  87 

G.  —  Pendrwmm  {à  tête  lourde). 

C'est  une  strophe  composée  d'un  paladr  d'englyn 
un.  uns.  et  de  deux  vers  du  type  cywydd  odliaidd. 

Ynys  yw  Penn  Rhys  yn  nhiwyn  —  y  fforest 

Yfferen  a  dwfr  swyn 
Ynn  penneu  y  rhoed  enw  Penn  Rhys 
Ym  mhôb  llys  ag  ym  nihôb  llwyn  (1). 

H.  —  Trtbedd  y  meneich  {le  trépied  des  moines). 

D'après  les  deux  exemples  donnés  par  J.-D.  Rhys, 
c'est  un  système  fondé  sur  le  principe  de  Venglyn 
unodl  cyrch.  Dans  le  premier,  on  a  trois  vers  de 
six  syllabes  de  même  rime,  puis  un  vers  de  sept, 
rimant  à  la  coupe  avec  les  précédents  et  portant  à 
la  finale  la  rime  dominante. 

Nyd  oedd  ddyn  nodai  ddâr 
I  dai  gwîn  oedd  y'w  gâr  ; 
Ny  chair  un  uwch  yr  âr, 
Dyn  a  bâr  yn  dân  o'e  benn. 

Le  second  exemple  donne  une  strophe  de  quatre 
vers,  tous  de  neuf  pieds,  du  type  cywydd  odliaidd  : 
la  rime  finale  du  premier  vers  rime  avec  la  coupe 
du  second,  ce  dernier  ayant  comme  rime  finale  la 

(1)  Penn  Rhys  est  un  nom  de  lieu. 


88  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

rime  dominante   du   poème,   et   ainsi   de   suite   : 

Pann  aeth  y  brenliin  i'r  cyffînydd, 
I  ossod  unclydd  a'i  ystondart; 
Gorau  tri  o  Went  i  guro  trîn 
Wyrion  i  Odwin  o  rann  Edwart. 

La  définition  de  ce  genre,  donnée  par  J.-D.  Rhys, 
est  en  contradiction  avec  les  exemples.  C'est  ainsi 
qu'il  affirme  que  la  strophe  est  toujours  composée 
de  trente  syllabes.  Le  second  exemple  échappe 
encore  plus  à  sa  définition  que  le  premier. 

§  6.  —  Aiodl  ou  owdl  [polyrythmicum  carmen). 

Les  dijfférents  systèmes  d'aivdl  se  distinguent 
nettement  du  cyivydd,  au  moins  du  cyioydd  type, 
le  cyioydd  deuair  hirion,  en  général,  mais  en 
réalité  fort  peu  de  Venglyn,  par  une  plus  grande 
variété  de  formes.  Il  y  a  même  des  systèmes  qui 
se  rattacheraient  plutôt  les  uns  au  type  du  cyivydd, 
les  autres  au  type  de  Venglyn. 

Il  y  a  quinze  systèmes  d'aivdl.  Je  les  donne 
avec  l'étonnante  traduction  latine  de  J.-D.  Rhys, 
qui  a  été  anglicisée  par  Ah  Ithel  : 

1°  ToDDAiD  {jperjluidum  productumvé)  \ 
2"  GwAWDODYN  BVRR  [odyuicum  brachyostichum)  ; 
3°  GwAWDODYx   nm  [odynicum  macrostichum)  ; 
h."  HupuNT  BYBR  [aurorîcum  brachepicum)  ; 
5°  HupuNT  niR  [auroricum  macrepicum)  ; 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  89 

6°  Cyhydedd  ferr  [automeirum  brachyosti- 
chum)  ; 

1°  Cyhydedd  iiir  [autometrum  macrostichum)  ; 

8"  Cyhydedd  xa\vban  [autometrum  ennea- 
metron)  ; 

9°  Byrr  a  thoddaid  [brachyochytum)  ; 

10°  HiR  A  thoddaid  [macrochytum)  ] 

11°  Clogyrnach  [salebrosum]  \ 

12°  Cadwynfyrr  [brachyosiridlcum)  ; 

13°  Gorchest  y  beirdd  [bardicum  prœcellens  et 
singulare)  ; 

14°  Cyrch  a  chwtta  [brachisagogicum)  ; 

15°  Tawddgyrch  cadwynog  {chytisagogicum  ca- 
tenarium). 

A.  —  Toddaid. 

Ce  type  se  compose  essentiellement  d'un  disti- 
que du  genre  englyn  iinodl  union,  avec  cette  dif- 
férence que  le  deuxième  vers  a  neuf  pieds  au  lieu 
de  six. 

Il  emprunte  son  nom  au  mot  hypermétrique  : 
toddaid,  qui  fond  ou  fait  fondre  la  rime  domi- 
nante. 

A  fyiino  efo  a  fydd  [yn  i  bro] , 
A'r  hynn  a  fynno  na  bô,  ny  bydd. 
Cangau  at  Iwythau  taleithiog  [idiJo] 
O'r  lie  caid  yno  eidi  cadwynog  (I). 


(1)  Gr.  Roberts,  p.  3"25  ;  eirll  est  probablement  une  faute  pour 
ieirll  ? 


90  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Rhys  nous  dit  que,  d'après  certaines  autorités, 
le  Toddaid  peut  s'accommoder  de  vers  de  sept, 
de  neuf,  ou  môme  de  onze  syllabes.  Les  anciens, 
d'après  lui,  donnaient  au  distique  dix-neuf  syl- 
labes :  au  premier  vers  dix  syllabes,  au  second 
neuf  (le  premier  de  ses  exemples  est  faux  :  les 
deux  vers  ont  dix  pieds).  Le  toddaid  est  soumis 
aux  mêmes  lois  que  le  paladr  de  Yenglyn  un. 
uns.  ;  la  coupe  est  à  la  cinquième  syllabe  (v.  englyn 
un.  uns.  et  cynghanedd). 


B.  —  Gwawdodyn  byrr  (l). 

La  strophe  se  compose  de  quatre  vers  de  rime 
identique,  avec  cette  particularité  qu'il  y  a  un 
gair  toddaid  au  troisième  :  les  deux  premiers  vers 
et  le  quatrième  sont  de  neuf  pieds;  le  troisième, 
qui  contient  le  gair  toddaid,  en  a  dix.  Le  second 
distique  reproduit  exactement  le  type  précédent 
du  toddaid  et  le  genre  de  Yenglyn  un.  uns. 


Lie  bu'r  gaer  faen  llwybr  gwyr  a  fynnai 
Lloegi"  0  dîi"  Ffranc  yn  iefanc  a  wnai 
Llew  blîn  ym  myddin  |  maoddai  —  wyr  arfog 
Llymm  farchog  enwog  a  ddigonai. 


(1)  Dérivé  de  gwawd,  proprement  encomium.  Gvvawd  est  ar- 
rivé au  sens  de  inoquerie. 


LE   VERS  ;    LE    SYSTÈME    OU    STROPHE.  91 

l^f  vers.   Ll    b     r     g     r     f     n   X    11  b    r    g    r    f    n 


3*  vers. 


m 


dd 


X 


m 


dd 


C.  —  GWAWDODYN  HIR. 


C'est  le  type  précédent,  avec  cette  seule  diffé- 
rence que  la  strophe  a  six  vers  au  lieu  de  quatre  ; 
le  toddaid  est  au  cinquième  vers  : 

Rhedâf  ibâd  breisgaf  lie  rhed  brwysgion 
Rhandai  iboid  ossai  i'r  rbaidussion  ; 
Rheol  Rbys  deol  riiyw  wesdeion, 
Rheidwest  rbùd  llùest  rbadau  Lleon  ; 
Rbyddgios  rhàd  agos  |  rhi  digon  —  rbyddlys 
Rbys  rhyw  faiin  ysbys  Rbufain  osbion. 


Rh     d 


r       s       g    X    rh     d      b 


92  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Rh     d      ss      X      I'll      d     ss 


Rh     s       d       X        rh     s      d 


Rh     d       11        X        rh     d      II 


Rh      d 


X      rh     d 


Rh     f       n       s       h       X      rh      f      n      s       b 


J.-D.  Rhys  ajoute  que,  d'après  certaines  auto- 
rités, la  strophe  peut  se  composer  de  quatre  vers 
de  dix  syllabes  et  d'un  pennill  (deux  vers)  du  type 
gwawdodyn  byrr,  mais  n'ayant  que  dix-huit  syl- 
labes : 

Och  am  y  marchoc  pann  i  niarclioccer, 
Och  am  yr  urddas  pann  i  dyrnasser, 


LE   VERS  ;    LE    SYSTÈME    OU    STROPHE,  93 

Och  pann  fùon  nêb  mvch  i  bù  fy  nêr, 
Och  na  bai  nofio  uwch  benn  y  nifer, 
Och  bôd  iau  gwiiiaw  pann  gân  bôb  clôch, 
Och  etto  gann  och  fùd  duw  gwener. 

Les  règles  pour  la  coupe  et  la  cynghanedd  du 
vers  à  toddaid,  c'est-à-dire  du  vers  de  dix  syllabes, 
sont  les  mêmes  que  pour  le  premier  vers  de 
Yenglyn  un.  uns. 

D.  —  Hupunt  hyrr  (1). 

Il  a  été  nommé  ainsi  par  opposition  à  l'autre 
hupunt.  Gr.  Roberts  et  Rhys  ont  confondu,  sous 
ce  type,  deux  types  différents  précédemment  ou 
qui  s'étaient  différenciés.  Le  type  primitif  paraît 
avoir  été  composé  de  longs  vers  de  douze  pieds, 
divisés  en  trois  tranches  de  quatre  syllabes,  les 
deux  premières  rimant  entre  elles,  la  troisième 
portant  la  rime  finale  et  dominante  du  poème  et 
reliée  à  la  précédente  par  la  cynghanedd.  Puis  ce 
type  s'est  scindé  en  petits  vers  de  quatre  syllabes  : 
les  deux  premiers  ont  la  même  rime  ;  le  troisième, 
la  rime  dominante.  Rhys  scande  des  deux  façons  ; 
Gr.  Roberts,  par  petits  vers. 

lawn  o'i  berchi  |  i  bawb  erchi  |  o  bôb  eïrchiad, 
Ar  y  dibenn  |  oes  annibenn  |  i  Sion  abad. 
OU 

lawn  o'i  berchi 

I  bawb  erchi 

(1)  Richards,  dans  son  Welsh  Diet.,  traduit  huppynt  par  short 
effort,  push. 


94 


LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

0  bob  eirchiad 
Ar  y  dibenn 
Oes  annibenn 

1  Sion  abad. 


B 


r      ch 


X 


b      b      r     ch 


X 


E.  —  Hupiint  hir. 

Même  type.  Trois  scansions  sont  possibles  :  ou 
ce  sont  de  grands  vers  de  seize  syllabes,  divisés 
en  quatre  tranches  de  quatre  syllabes,  les  trois 
premières  rimant  entre  elles,  la  quatrième  portant 
la  rime  dominante  et  reliée  à  la  précédente  par  la 
cynghanedd ;  ou  ce  sont  quatre  petits  vers;  ou 
encore,  on  peut  ordonner  la  strophe  en  quatre 
vers  de  huit  syllabes. 

Mi  a  baraf  i'm  Gwenn  araf  gann  a  garaf  gaia  o  gerydd 
Am  lyfassu  fy  niflassu  a'in  lluassu  em  lliossydd. 


OU 


Mi  a  baraf 

I'm  Gwenn  araf 


ou 


LE  VERS  ;  LE  SYSTÈME  OU  STROPHE.         95 

Gann  a  garaf 
Gain  o  gerydd  (1) 
Am  lyfassu 
Fy  niflassu 
Am  lluassu 
Em  Uiossydd. 

Mi  a  baraf  i'm  Gwenn  aiaf 
Gann  a  garaf  gain  o  gerydd, 
Am  lyfassu  fy  niflassu 
A'm  lluassu  em  Uiossydd. 


Scandé  ainsi ,  le  système  est  celui  de  Vodl 
gyioydd  ou  cywydd  odliaidd,  avec  cette  différence 
que  Vodl  gyioydd  n'a  que  sept  syllabes. 


G      n 


2'  Ters 
de  la  strophe 


g     n     g 


4«  vers.      m      II      ss      x      m     11     ss 


F.  —  Cyhydedd  ferr  ou  cyhydedd  wythbann  (à  huit 
syllabes). 

La  strophe  se  compose  de  quatre  vers  de  huit 


(1)  Ou  yann  a  yara/"|  gain  o  gerydd. 


96  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

syllabes  à  même  rime  finale.  Toute  cynghanedd 
est  admise  : 

Yn  iôr  ydwyd,  Jôn  waredawc 
A'n  cùn  eurfalch,  Jancin  arfawc, 
Wyr  Ferêdydd  arf  rywaedawc, 
Aer  arfôdau,  orwyr  Fadawc  (1). 


X 


R       f       r       d       X        r       f       r      d 


R       r       f       d       X       r       r      f      d 


(1)  Gr.  Roberts,  p.  320  :  Sion  au  lieu  de  Jon;  cyn  au  lieu  de 
cûn;  irfnlh  au  lieu  de  eurfalch;  Siancyn  au  lieu  de  Jancin; 
arf  ir  waedawg  au  lieu  do  arf  rywaedawc. 


LE   VERS  ;    LE    SYSTÈME    OU    STROPHE.  97 

L'allitération  avec  changement  de  voyelles  {prost 
■cyfnewidiog)  est  admise,  au  lieu  de  rime,  à  la 
syllabe  finale  : 

l'r  Mab  cyfarchaf,  rhwyddaf  rhin  (1) 
l'r  Tad  a'r  Yspiyd  gloywbryd  glàn; 
Neud  mau  yw  coSau  cân  i'm  cyfun  ; 
Nid  rbaid  im  ammeu  llyfreu  Uên. 

Dans  tous  les  vers,  on  a  la  cynghanedd  sain 
rywiog  (deux  rimes  internes  aux  deux  coupes  et  le 
troisième  membre  relié  au  deuxième  par  l'allité- 
ration). 

G.  —  Cyhydedd  hir  ou  cyhydedd  wendrosgl. 

La  strophe  est  formée  de  deux  pennillion  de 
dix-neuf  syllabes  ;  chaque  pennill  se  subdivise  en 
un  vers  de  dix  syllabes  et  un  vers  de  neuf;  le 
vers  de  dix  syllabes  est  composé  de  deux  membres 
de  cinq  syllabes  rimant  entre  eux  et  en  même 
temps  avec  la  cinquième  syllabe  du  vers  suivant  ; 
le  second  membre  du  deuxième  vers  n'a  que  quatre 
syllabes,  la  finale  portant  la  rime  dominante;  ce 
membre  est  relié  au  précédent  par  l'allitération  : 

0  rhoes  foes  feisydd,  Ifor  rliagor  rbydd , 
Ef  a  roei  Ddafydd  i  feiidd  ddeufwy  ; 
Oes,  deiroes  dirion  a  bair  Mair  y'm  lôn, 

1  buro  canon  Aber  Conwy. 

(1)  Middleton,  Flores,  p.  xiii  :  il  attribue  cette  strophe  à  Ta- 
liesia. 

7 


98  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

On  peut  aussi  diviser  ainsi  la  strophe  en  deux 
pennillion  ou  parties  symétriques  :  cliaque  partie 
est  composée  de  trois  vers  de  cinq  syllabes  à 
même  rime  suivis  d'un  vers  de  quatre  syllabes 
portant  la  rime  dominante  et  relié  à  la  coupe  au 
vers  précédent  par  l'allitération  ou  la  rime  : 

0  rhoes  foes  feisydd. 
Ifor  rhagop  rhydd 

Ef  a  roei  Ddifydd 

I  feirdd  ddeufwy  : 
Oes  deiroes  dirion 
A  bair  Mair  y' m  lôn 

1  buro  canon 

Aber  Conwy. 

On  peut  aussi,  et  plus  logiquement,  à  cause  du 
lien  qui  existe  entre  le  troisième  vers  et  le  qua- 
trième, les  réunir  en  un  seul  vers  de  neuf  syllabes  : 

0  rhoes  f'oes  feisydd, 

Ifor  rhagor  rbydd, 
Ef  a  roei  Ddafydd  i  feirdd  ddeufwy 

Oes,  deiroes  dirion 

A  bair  mair  y'm  lôn 
1  buro  canon  Aber  Conwy  (1). 

Schema  de  J.-D.  Rhys  d'après  la  strophe  à  vers 
de  dix  et  neuf  syllabes  : 


(1)  Gr.  Roberts,  p.  312,  lit  feusydd  au  premier  vers;  et  hydd 
au  second. 


i 


2*  vers    F 

(?.  97). 


LE  vers;  le  système  ou  strophe. 
r      dd      f       X       f       r     dd     f 


99 


3®  vers       s 

(premier  membre). 


4* vers.  B       r 


n       X       b      r      c      n 


Dans  chacun  des  vers  de  cinq  syllabes,  où  règne 
la.  cynghanedd  vocalique,  le  troisième  membre  est, 
comme  toujours  dans  ce  cas,  relié  au  deuxième 
par  l'allitération  : 

0  rhoes  |  foes  |  feisydd, 

H.  —  Cyhydedd  nawbann  (à  neuf  syllabes). 

La  strophe  se  compose  de  quatre  vers  ou  davan- 
tage (1)  de  neuf  syllabes  à  même  rime  finale  : 
toute  cynghanedd  est  admise. 


(1)  Gr.  Roberts,  p.  3'2Î.  J.-D.  Rhys  n'en  admet  que  quatre,  mais 
il  donne  comme  exemple  du  vieux  genre  un  exemple  où  la  stro- 
phe a  six  vers. 


100  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Aruthr  yw  llongaid  wrlh  ddryll  aogor, 
A  bai  yw  gweddi  heb  egwyddor  ; 
O  byddai  megys  bùdd  ymôgor, 
Y  bobl  0  Wynedd  heb  i  blaenor  (1). 


R      th 


11      ng       X 


th 


B       g      dd      X      b      g     dd 


11 


ng 


B     dd     m      g       X       b     dd    m     g 


B      h       1       n       X       b      b      1       n 


I.  —  Byrr  a  thoddaid  {court  avec  toddaid). 

C'est  un  système  de  huit  vers  à  même  rîme  ;  le 
premier  distique  et  le  dernier  représentent  exac- 


(1)  La  coupe  principale  aussi,  généralement,  suit  immédiate- 
ment la  cinquième  syllabe. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  101 

tement  le  premier  distique  de  Yenglyn  un.  uns., 
c'est-à  dire  que  le  premier  vers  a  dix  syllabes  en 
comprenant  le  gair  toddaid  ou  expression  hyper- 
métrique  ou  exométrique ,  et  le  second,  six. 
Entre  ces  deux  distiques  s'intercalent  quatre  vers 
de  huit  pieds.  Les  deux  distiques  sont  soumis  aux 
mêmes  lois  que  le  distique  de  Venglyn. 

Si  ce  système  se  continue,  si  la  strophe  n'est 
pas  isolée,  un  seul  toddaid  (vers  à  mot  hypermé- 
trique)  suffit  entre  chaque  quatrième  vers  (1). 

10  Yno'r  awn  winllawn  ||  lôn  llvvynau  —  Hyrddin 

6  l'w  heirddion  ncuâddau  ; 

8  l  dai'r  dalaitli  Duw  a'r  delwau, 

8  Ag  yn  bedwar  win  a  bwydau  ; 

8  I  bûr  llynnoedd  o  berllaiiiiau, 

8  Yn  a  redant  yn  wirùdau  ; 
10  Yno  y  (î)  gwelir  gwir  |1  dann  gaerau  —  nefawl 

6  Arglwyddiawl  rhoi  gwieddau. 


1"  vers. 


11 


X 


11 


3*  vers.  D 


(1)  Middleton,  Flores,  p.  xv. 

(2)  Il  faut  supprimer  y  ou  le  lire  en  une  seule  syllabe  avec  la 
syllabe  précédente. 


102 

A"  vers.  G 


5*  vers.  B 


6*  vers. 


8'  vers. 


LA   METRIQUE    GALLOISE. 

b       d       X       ff      n 


X       1) 


X 


G       1      dd      X      £r      1     dd 


D'après  Rhys,  le  nombre  des  vers  entre  les  deux 
distiques  à  gair  toddaid  n'est  pas  limité  dans 
V ancien  genre. 


J.  —  HiR  A  THODDAiD  {louQ  avBc  toddaîd). 

La  strophe  est  de  six  vers,  tous  de  dix  pieds  et 
de  même  rime,  mais  le  cinquième  vers  a  un  gair 
toddaid,  métriquement  en  dehors  du  vers,  et 
rimant  avec  le  premier  membre  du  vers  suivant. 
D'après  Gr.  Roberts,  le  cinquième  vers  doit  avoir 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  103 

la  cynghanedd  consonnantique  ou  vocalique  pro- 
pre. Toute  cynghanedd  est  admise  dans  les  autres 
vers. 

Le  vers  à  toddaid  a  la  même  coupe  et  est  sou- 
mis aux  mêmes  lois  que  le  vers  de  dix  syllabes 
de  Yenglyn. 

Gwnn  a  wna  f enaid  gain  enau  fwyniant, 
Gweddio  ar  lesu  gwiw  Dduw  oi-eusant  ; 
Garbronn  y  delwau  gwawr  brciiiiau  dylant  ; 
Gwyddai  Dduw  deilwng  gweddi  ddidoliant; 
Gwiwras  a  gafas  |  gwarant  —  o'i  gweddi 
Gan  Dduw  oil  iddi  gynnydd  a  llwyddiant. 


1  «'■vers.  G      n 


f 


X 


n      n 


2*  vers.  G     dd      r       s       X       g     dd     r       s 


3*  vers.  G    r    b     r     n    d     1    X    g    r    b    r   n    d    1 


104  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

4«vers.  G     dd     dd      d       1       x       r     dd    dd     d      I 


5*  vers.  G      r 


X      g      r       g 


6*  Ters.  G     nn     dd     11     dd      x      g    nn    dd     11     dd 


K.  —  Cyrch  a  chwtta  (1). 

La  strophe  se  compose  de  huit  vers  de  sept 
syllabes,  de  même  rime,  en  exceptant  le  septième 
vers  qui  ne  rime  qu'avec  le  premier  membre  du 
huitième  :  les  deux  derniers  vers  sont  donc  du 
système  de  Venglyn  unodl  cyrch. 

Lloer  ddeddfol,  llariaidd  aeddfed, 
Llawen  oedd  i  llunieiddied  ; 
Llawn  glod  ferw  lion  glodfored 
Llym  oichest  haul  llu  merched 


(1)  Du  type  à  gair  cyrch  et  court. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe. 

Llys  tirion  drem  llesteiried, 
Lludd  fi  farw  lleddf  fyfyried  ; 
Llyna  son  mywn  llwyn  o'i  serch, 
Liais  fannerch  lies  a  fynned. 


105- 


Ll 


dd     dd      f 


11      r      dd    dd     f 


Ll 


dd      X      11      n     dd 


Ll     n      g      1      (1      f      r    X    11     n     g     1      d     f 


Ll     m      r      cil      X      U     m      r     ch 


Ll       s        t        r       X       U      s       t       r 


106  LA  MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ll     dd      f        f       r       X       11     dd     f       f       r 


Ll      n 


X       11 


Ll 


f      nn      X      11 


On  remarquera  que  tous  les  vers  commencent 
par  Ll  :  ce  n'est  pas  nécessaire,  dit  Gr,  Roberts, 
mais  c'est  gorchest  (prouesse). 

L.  —  Clogyrnach  (salebroswn). 


Le  système  est  de  cinq  vers,  les  deux  premiers 
de  huit  syllabes  et  de  même  rime  ;  les  deux  sui- 
vants de  cinq  syllabes,  de  rime  différente  avec  les 
deux  premiers,  mais  rimant  entre  eux;  le  dernier 
a  six  syllabes  et  porte  la  rime  finale  dominante, 
c'est-à-dire  la  rime  des  deux  premiers  vers;  son 
troisième  pied  rime  avec  les  deux  vers  précédents  ; 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  107 

ses  deux  membres  sont  liés  par  l'allitération. 
On  peut  aussi  ordonner  la  strophe  en  quatre 
vers,  les  deux  premiers  de  huit  syllabes,  le  troi- 
sième de  dix,  avec  rime  à  la  cinquième  syllabe, 
le  quatrième  de  six,  avec  rime  interne  au  troi- 
sième : 

Brwysgwr  dynion,  braisg  loi'  doniawg, 
Bro  aur  rinwedd,  breyr  enwawg, 

Brâd  fugad  fygwl, 

Brawdwr  ciliwr  cwl, 
Braich  Ynniwl  Brycheinniawg. 


OU 


Brwysgwr  dynion,  braisg  lor  doniawg, 
Bro  aur  rinwodd  breyr  enwawg, 
Brâd  fuf,^ad  fygwl  ||  brawdwr  ciliwr  cwl. 
Braich  Ynniwl  1|  Brycheinniawg. 


La  première  scansion  est  la  plus  usitée  et  pré- 
férable, d'après  l'usage  des  auteurs. 
Toute  cynghanedd  est  admise. 
Schema  d'après  la  strophe  de  quatre  vers  : 


1"  vers.    B    r     s     g    r     d    n    X    b    r    s    g    r    d    n 


108  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

2*=  vers.  B       r       r       n       x       b       r      r      n 


4^  vers.  B       r      ch     nn       x       b      r     ch    nn 


Le  troisième  vers  se  divise  en  deux  hémistiches, 
tous  les  deux  à  cynghanedd  vocalique  propre  : 
chacun  d'eux  a  trois  membres,  les  deux  premiers 
rimant,  le  troisième  allitérant  avec  le  deuxième. 


M.  —  GoRCHEST  Y  BEiRDD  {exploit  des  bardes). 

Le  système  se  compose  de  deux  pennillion  de 
même  forme;  chacun  d'eux  a  trois  vers,  les  deux 
premiers  de  quatre  syllabes,  de  même  rime,  le 
troisième  de  sept  syllabes  portant  la  rime  princi- 
pale, et  sa  quatrième  syllabe  rimant  avec  les  vers 
précédents.  De  plus,  la  deuxième  syllabe  de  cha- 
cun des  vers  du  pennill  a  la  même  rime  : 

Y  rhwydd  |  air  bir, 

Y'w  cbwydd  |  ,  och  wir, 
l'w  swydd  I  a'i  sir  |  y  sydd  saeth  ; 

I  glai  a  glyn 

I  rhai  o'r  hyn 
I  ddai  I  y  ddyn  |  i  Dduw  ddaeth. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  109 

On  peut  aussi  diviser  le  pennill  en  quatre  vers, 
le  quatrième  n'ayant  que  trois  syllabes  : 

I  rhwydd  air  hir. 
l'w  chwydd  och  wir, 
l'w  swydd  a'i  sir 
Y  sydd  saeth. 

J.-D.  Rhys  ordonne  aussi  la  strophe  en  deux 
grands  vers  de  quinze  syllabes,  ce  qui  parait  peu 
naturel. 

Dans  cet  exemple,  fait  remarquer  Griffith  Ro- 
berts, il  y  a  cynghanedd  groes  (allitération  com- 
plète dans  les  bras  ou  vers  de  quatre  syllabes);  la 
queue  {llosgivt^?i),  ou  la  partie  portant  la  rime  prin- 
cipale, se  relie  consonnantiquement  ou  par  l'allité- 
ration au  vers  qui  la  précède.  Elle  peut  se  relier 
aussi  par  la  rime  interne  : 

Da  wyd  a  doetb 
Eurddawn  wirddoetb 
Gufwyn  gyfoeth 
"Wiwgoeth  gad. 

Les  rimes  parfois  aussi  alternent,  ou  encore  les 
syllabes  finales  sont  du  type  prost  cyfneividiog 
(mêmes  consonnes  finales  et  voyelles  différentes)  : 
Anatomiœ  typus  (Rhys,  p.  220). 


wydd 

ir 

i 

ai 

yn 

aeth 

rhwydd 

rhir 

glai 

wydd 

ir 

i 

ai 

yû 

chwydd 
swydd 

chwir 
sir 

rhai 
ddai 

■wydd 

ir 

i 

ai 

y" 

aeth 

sydd 

saeth 

dduw 

giyn 

rhyn 
ddyn 
ddaeth 


110  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

N.  —  Cadavynfyrr  (à  chaîne  courte). 

Le  système  consiste  en  deux  pennillion  symé- 
triques ;  chacun  d'eux  se  compose  de  quatre  vers 
de  quatre  syllabes,  le  premier  rimant  avec  le  qua- 
trième, le  deuxième  et  le  troisième  rimant  ensem- 
ble. On  peut  encore  diviser  la  strophe  en  quatre 
vers  à  rimes  alternées,  la  quatrième  syllabe  de 
chaque  vers  rimant  aussi  avec  la  fin  du  vers  pré- 
cédent. La  même  consonne  aussi,  dans  l'exemple 
donné  par  Gr.  Roberts  et  J.-D.  Rhys,  commence 
chaque  vers  et  chaque  membre  de  vers  de  quatre 
syllabes.  La  cynghanedd  consonnantique  complète 
retournable  est  requise  dans  tous  les  vers  : 

G  we  nn  fun  gwynfau  (1) 
Geinfun  gynful 
Gariad  gwerul 

Giried  gorau  ; 
Gwirfydd  gyrfau 
Gorfydd  Gweirful 
Gorug  erul  (2) 

Gwiw  ragorau. 


(1)  J.-D.  Rhys  donne  gwynfawr  pour  la  fin  du  premier  vers,  ce 
qui  est  en  contradiction  avec  les  règles.  Gr.  Roberts  a  gwynfau. 
Il  faut  aussi  préférer  la  leçon  geinfun  de  Roberts  à  geinfwyn  de 
Rhys.  Je  donne  ici  le  texte  de  Roberts  en  corrigeant  cynfal  en 
gynful  et  guried  en  giried.  Les  textes  de  la  page  117  sont  de 
Rhys. 

(2)  Le  g  final  de  gorug  est  dauwynebog  à  deux  faces  :  il  ter- 
mine le  premier  membre  et  commence  le  second. 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  ill 

On  peut  encore  scander  : 

Gwennfun  gwynfau  geinfun  gynful; 
Gariad  gwerul  giried  gorau; 
Gwirfydd  gyi'fau  gorfydd  Gweiiful 
Gorug  erul  gwiw  ragorau. 

On  peut,  d'après  J.-D.  Rhys,  retourner  ainsi  la 
strophe  : 

\o  Gwiw  ragorau  goriig  (1)  crui, 

Gorfydd  Gweiirful  gwirfydd  gurfau  ; 
Giriad  gorau  gariad  gwerul 
Geinfun  gynful  gwennfun  gwynnfau. 

2°  Gorug  (2)  erul  gwiw  ragorau 

Gwirfydd  gurfau  gorfydd  Gweurful  ; 
Gariad  gwerul.  giriad  gorau, 
Gwennfun  gwynnfau  geinfun  gynful. 

3»  Gwennfun  gwynnfau,  gainfun  gynful, 
Gariad  gwerul  giriad  gorau  ; 
Gwirfydd  gyrfiiu  gorfydd  Gweurful, 
Gorug  erul  gwiw  ragorau. 


G    nn    f      X 


nn    f 


G     n     f     X 


n     f 


G 


X 


G 


X 


(1)  Rhys  :  gorwag. 

(2)  Id.,  ibid. 


112 
G 


LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

f     X     g     r     f  G     r      f     X 


G 


G 


X       g 


J.-D.  Rhys  scande  aussi  la  strophe  en  deux 
grands  vers,  chacun  de  seize  pieds,  ce  qui  parait 
peu  naturel. 

Gr.  Roberts  déclare  n'avoir  trouvé  qu'un  exem- 
ple de  ce  type.  J.-D.  Rhys  en  cite  trois  autres, 
dont  un  de  Lewis  Morganwg.  Dans  le  dernier, 
cité  par  lui,  on  remarque  que  le  premier  petit  vers 
de  quatre  pieds  ne  rime  pas  avec  le  quatrième. 

0.  —  Taavddgyrch  cadwynog. 


C'est  une  combinaison  du  type  précédent  avec 
le  hupunt  hir  ;  c'est-à-dire  une  strophe  composée 
de  quatre  vers  de  huit  syllabes  du  genre  aivdl 
gyioydd,  la  syllabe  finale  du  premier  vers  rimant 
avec  le  premier  membre  du  second  ;  la  syllabe 
finale  du  second  avec  le  premier  membre  du  troi- 
sième ;  puis ,  deux  penniUion  de  quatre  vers  de 
quatre  syllabes  du  genre  hupunt  hir,  le  quatrième 
vers  ayant  la  rime  principale. 

On  peut  diviser  aussi  la  strophe  en  huit  vers 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  113 

de  huit  syllabes  à  rime  finale  alternée,  ou,  comme 
le  fait  J.-D.  Rhys,  ce  qui  est  quelque  peu  forcé, 
en  quatre  grands  vers  de  seize  syllabes  à  même 
rime  finale. 

La  première  syllabe  de  la  strophe  doit  rimer 
avec  la  syllabe  formant  la  rime  dominante.  Cette 
règle,  dit  Middleton,  n'est  pas  sans  exception. 

Adcas  doddiant  oedd  cysduddiau 
Wyf  a  lluddiau  y\v  fy  lladdiad  ; 
Ymae  coddiant  heb  ddim  cuddiau, 
Ar  y  gruddiau  o'r  gorweddiad; 

A  mi  bîau 

Amlwg  îau, 

A  gwelîau 
A  golcuad 

Am  elîau 

Oer  yw  'nglirîau 

l'th  rann  dîau  (1) 
O'tb  wrandawiad. 


ou 


Adcas  doddiant  oedd  cysduddiau 
"Wyf  a  lluddiau  yw  fy  lladdiad  ; 
Ymac  coddiant  bcb  ddim  cuddiau, 
Ar  y  gruddiau  o'r  gorweddiad  ; 
A  mi  bîau,  amlwg  îau, 
A  gwelîau  a  goleuad  ; 
Am  elîau  oer  yw  'nghrîau, 
rth  rann  dîau  o'th  wrandawiad. 


(t)  Vers  5  :  Gorch.,  p.  191  :  Em  mi  biau;  vers  8  :  Rhys  :  a  goleuad  ; 
Gorch.  o'i  goleuad  ;  vers  9  :  Gorch.  eiliau.  La  strophe  est  altérée 
chez  Roberts. 

8 


114  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

On  peut  aussi  diviser  toute  la  strophe  en  seize 
petits  vers  de  quatre  syllabes  : 

Adcas  doddiant 
Oedd  cysduddiau 
Wyf  a  lluddiau 

Yw  fy  lladdiad  ; 
Ymae  coddiant 
Heb  ddîm  cuddiau, 
Ar  y  gruddiau 

O'r  gorweddiad  ; 
A  rai  bîau, 
Amlwg  îau 
A  gwelîau 

A  goleuad, 
Am  elîau 
Oer  yw  'nghrîau, 
l'th  rann  dîau 

O'th  wrandawiad. 


1"  vers  D 

(de  la 

strophe 

2)- 


d      dd      X 


s      d     dd 


2*  vers. 


11     dd       X      f      11     dd 


3*  vers. 


M 


c      dd      X 


m 


dd 


LE  vers;  le  système  ou  strophe.  115 

4*  vers.  R      g       r      dd      X      r      g      r     dd 

I  I        I        I        I 


6*  vers.        G         1 


X 


g        1 
J ^1 


•vers.  Th      r       n       d       X       th      r      n      d 

I  I        I        I        I 


§7.  —  Strophes  ou  systèmes   associés   dans   le 
même  poème. 


Certaines  mesures,  d'après  J.-D.  Rhys,  ne  peu- 
vent, par  elles-mêmes,  constituer  un  poème;  ce 
sont  : 

Hupunt  bijrr, 

Hupunt  hir, 

Gor chest  y  beirdd, 

Cyhydedd  hir, 

Cadwynfyrr, 

Cywydd  deuair  fyrrion^ 

Cyioydd  deuair  hirion, 

Atcdl  gyicydd, 

Toddaid. 


116  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Il  y  aurait  une  erreur  manifeste  en  ce  qui  con- 
cerne le  cyivydd  deuair  hirion,  comme  nous  le 
verrons ,  si  l'auteur  n'avait  ici  en  vue  un  poème  à 
strophes  variées.  Certaines  mesures  vont  bien  en- 
semble ,  par  exemple  :  Toddaid  et  cyhydedd  hir  ; 
Gor chest  y  beirdd  et  cyhydedd  hir;  cywydd  deuair 
fyrrion  et  aiodl  gywydd. 

Le  toddaid  va  bien  aussi  avec  les  strophes  à 
vers  de  huit  et  de  neuf  syllabes  [cyhydedd  ferr  et 
cyhydedd  naivbann). 

Gioaiododyn  hyrr  et  hir  peuvent  s'allier  à  Hir 
a  thoddaid  et  Byrr  a  thoddaid. 

En  général,  les  systèmes  qui  ont  le  même  nom- 
bre de  vers  ou  à  peu  près ,  ou  reposent  sur  les 
mêmes  principes,  peuvent  s'associer  dans  le  même 
poème. 


CHAPITRE  V. 

RÉSUMÉ     ET     CLASSIFICATION     RATIONNELLE 
DES    SYSTÈMES. 

La  diversité  des  systèmes  est,  au  fond,  beau- 
coup moins  grande  qu'il  ne  semblerait  d'après  les 
métriciens  ;  bon  nombre  d'entre  eux  sont  très 
voisins  l'un  de  l'autre. 

§  1".  —   Classification  d'après   le   nombre 
des  syllabes. 

A  ce  point  de  vue,  on  peut  diviser  les  vingt- 
quatre  mesur  en  deux  groupes  : 

1°  Le  groupe  isomètre  ou  à  vers  de  longueur 
uniforme  dans  le  système  ; 

2"  Le  groupe  à  vers  de  longueur  inégale. 

A.  —  Systèmes  a  vers  de  longueur  uniforme. 

QUATRE   SYLLABES. 

Cywydd  deuair  fyrrion. 


118  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

SEPT  SYLLABES. 
Cywydd  DEUAIR  HIRION. 

Englyn  prost  cadwynog  [sept  syllabes  et  rimes 
alternées). 

Englyn  prost  cyfnewidiog  [sept  syllabes  :  syl- 
labes finales  ayant  mêmes  consonnes  finales  et 
voyelles  difl'érentes). 

Awdlgywydd  ou  cywydd  odliaidd  [sept  syllabes  : 
la  finale  du  premier  vers  rime  avec  la  coupe  du 
suivant). 

Englyn  unodl  cyrch  [sept  syllabes  :  troisième 
vers  de  rime  difi'érente  et  rimant  avec  la  coupe 
du  quatrième  vers). 

Cyrch  a  chwtta  [sept  syllabes  :  septième  vers 
à  rime  différente,  rimant  avec  la  coupe  du  hui- 
tième). 

huit  SYLLABES. 

Cyhydedd  ferr  [huit  syllabes  :  vers  de  même 
rime). 

NEUF   syllabes. 

Cyhydedd  nawbann. 


DIX  syllabes. 


HiR  A  thoddaid. 


DOUZE   syllabes. 


HuPUNT  BYRR  (aiusi  faussement  nommé,  parfois) 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    119 

On  pourrait  faire  rentrer  dans  la  catégorie  des 
vers  de  huit  syllabe;^  :  hiipunt  hir,  cadioynfyrr, 
tatoddgyrch  cadwynog. 

On  pourrait  aussi  faire  du  hupunt  hir  deux  vers 
de  longueur  égale  de  seize  syllabes,  du  tawddgyrch 
cadwynog  quatre  vers  de  seize  également.  Le 
Gorchest  y  beirdd  pourrait  s'ordonner  en  deux 
vers  de  même  rime  de  quinze  syllabes. 

B.  —  Strophes  a  vers  de  longueur  inégale. 

EnGLYN  UNODL  union   ou   UNSAIN, 

Englyn  unodl  crwcca, 
gwawdodyn  byrr, 
gwawdodyn  pur, 
Byrr  a  thoddaid, 
Cywydd  llosgyrniog, 
Clogyrnach, 
Tawddgyrch  cadwynog, 
Cyhydedd  ihr, 
Toddaid, 

GORCHEST  y  beirdd, 

§  2.  —  Classification  d'après  la  nature  du  vers. 

La  classification  précédente  est  toute  extérieure 
et  superficielle. 

Si  on  recherche  les  traits  saillants  et  originaux 
de  la  métrique  galloise,  trois  genres  se  recom- 
mandent immédiatement  à  l'attention  :  le  genre 
cywydd  deuair  fyrrion  et  hiiHon,  à  cause  de  la 


120  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

loi  particulière  d'accentuation  qui  régit  les  mots 
finissant  le  vers  ou  ce  qui  est  aujourd'hui  le  vers, 
l'accent  étant  sur  la  dernière  syllabe  dans  un  des 
vers  du  distique,  et  dans  l'autre  sur  la  pénul- 
tième ;  son  identité  avec  le  type  le  plus  saillant 
de  la  métrique  irlandaise  lui  donne,  pour  l'histoire 
de  la  métrique,  une  importance  capitale  [Venglyn 
unodl  s'y  rattache  par  ses  deux  vers  de  sept  syl- 
labes) ;  2°  le  genre  à  gair  toddaid,  dans  lequel  un 
vers  de  la  strophe  se  termine  par  un  gair  toddaid 
ou  expression  sans  lien  métrique  avec  le  vers 
dans  lequel  il  se  trouve,  mais  rimant  ou  allitérant 
avec  la  coupe  ou  le  repos  du  vers  suivant  ;  le  vers 
dans  lequel  se  trouve  le  toddaid  a  dix  syllabes  ; 
il  a  la  coupe  principale  à  la  cinquième  syllabe,  et 
la  syllabe  avant  le  gair  toddaid  a  la  même  rime 
que  les  autres  vers  de  la  strophe  ;  3°  le  genre  à 
gair  cyrch  (mot  ou  expression  d'attaque,  qui  va 
en  chercher  un  autre)  ;  un  des  vers  n'a  pas  la 
même  rime  que  les  autres  et  rime,  au  contraire, 
avec  la  coupe  du  suivant  ;  il  se  lie  avec  lui  par  la 
rime  et  forme  avec  lui  un  tout  inséparable. 

Les  autres  types  à  vers  égaux  ou  inégaux  n'ont 
rien  de  bien  particulier  et  se  retrouvent  partout. 
Mettant  donc  à  part  le  cywydd,  je  divise  les  sys- 
tèmes en  trois  groupes  :  le  premier  comprend  les 
strophes  à  vers  égaux  ou  inégaux  qui  n'ont  ni 
gair  toddaid  ni  gair  cyrch;  le  second,  les  systè- 
mes à  gair  toddaid  ;  le  troisième,  les  systèmes  à 
gair  cyrch. 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    121 
CYWYDD  DEUAIR  HIRION  et  FYRRION. 

Premier  groupe. 

Cyivydd  llosgyrniogy 
Englyn  prost  cadivynog, 
Englyn  prost  cyfnetoidiog, 
Cyhydedd  ferr^ 
Cyhydedd  nawbann, 
Hupunt  byrVy 
Hupunt  hir, 
Gorchest  y  beirdd, 
Cadioynfyrr, 
Clogyrnach, 
Taioddgyrch  cadwynog, 
Cyhydedd  hir. 

Deuxième  groupe  {toddaid). 

Englyn  unodl  unsain, 
Englyn  unodl  crwcca, 
Toddaid, 

Gwaiododyn  byn\ 
Gioaivdodyn  hir, 
Byrr  a  thoddaid, 
Hir  a  thoddaid. 

Troisième  groupe  (à  gair  cyrch). 

Englyn  unodl  cyrch, 

Cyrch  a  chiotta, 

Awdl  gyioydd  ou  cyivydd  odliaidd. 


122  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

La  cyhydedd  hir  scandée  en  vers  de  neuf  et  dix 
pieds  pourrait  rentrer  dans  ce  dernier  groupe.  De 
même,  le  hupunt  hir,  gorchest  y  beirdd,  si  la 
strophe  était  divisée  en  quatre  vers  de  huit  syl- 
labes. Le  cywydd  llosgyrniog  pourrait  aussi  y 
rentrer,  ainsi  que  le  clogyrnach. 

Dans  le  premier  groupe  il  faut  classer  le  prost 
cyfneioidiog,  dont  la  syllabe  finale  se  rattache  aux 
finales  de  la  même  strophe  par  les  mêmes  con- 
sonnes finales,  tandis  que  la  voyelle  est  différente. 

§  3.  —  Exemples  des  vingt-quatre  mesures  divisés 
en  trois  groupes  caractéristiques. 

Les  exemples  sont  tirés  du  poème  de  Simwnt 
Fychan  (J.-D.  Rhys,  p.  242-246). 

CYWYDD  DEUAIR  FYRRION. 

4  Croyw  fêr  cryf  fêdd, 
4  Cof  yw  cyfedd. 

CYWYDD  DEUAIR  HIRION. 

7  0  eglui"  Gymry  ogiedd 

7  Ydwyd  lain  nôd  hyd  Lynn  Nédd. 

Premier  groupe. 

CYWYDD   LLOSGYRNIOG. 

8  0  rann  dy  serch  arwain  da  son 
8  l'th  dêg  annerch  a'th  dai  gwnion 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    123 

7  Dy  ddynion  a  diddanedd, 

8  0  Gaer  a'i  phonl  gorhoflF  hawg  ; 
8  D'air  a  fynn  hyd  Ryfoniawg, 

7      lôr  doniawg,  aur  adanedd. 

PROST  CTFNEWIDIOG. 

7  Dy  frodif  difai  rydyd, 
7  Dy  freuder  a  dyf  rediad  ; 
7  Dy  frawdwr  wyd  a  frudid 
7  Dy  fradwyr  hy  dy  frodud. 

PROST   CADWYNOG. 

7  Difi'odaist  a  fu  rydyn, 
7  Dinag  wyt  i  heri  a  gwann  ; 
7  Davvn  a  hoedi  nyd  anhydyn. 
7  Duw  a  rô  hynny'n  dy  rann 

CYHYDEDD   FERR. 


8  Eui'a'r  gwirion  eryr  gwaredd 
8  A  nad  weini  anudonedd; 
8  O'r  lie  ucha  o  Arllcchwedd 
8  Wyd  yr  haela'  hyd  yr  Heledd. 


CYHYDEDD  NAWBANN. 

9  Ail  Luned,  gwrcigiol  lain,  nôd  gwragedd, 
9  Yw  Elin,  wisgad  Olwon  osgedd  ; 
9  Ail  Anna  y  tyfai  làn  ytifedd 
9  O  irdwf  iesin  euraid  fysedd. 

HUPUNT   BYRR. 

12  Ymysc  siasau,  eurfawr  drasau,  arfcr  drowsedd, 
12  A  bydd  dirion  i  dra  gwirion  o  drugaredd. 

OU 

4  Ymysc  siasau 

4  Eurfawr  drasau 


124  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

4        Arfer  drowsedd 
4  A  bydd  dirion 
4  I  dra  gwirion 
4        O  drugaredd. 


OU 


4  Ymysc  siasau 

8  Eurfawi-  drasau,  |  arfer  drowsedd, 

4  A  bydd  dirion 

8  I  dra  gwirion  |  o  drugaredd. 

HUPUNT   HIR. 

4  Arr  wîn  deler 
4  Wythryw  gweler 
4  O'th  loyw  seler 
4        l'th  lysieiiledd 
4  A'th  gyd  holant 
4  A'th  ganmolant 
4  Arfer  Itolant 
4        Arr  fawr  haeledd 

4  Arr  wîn  deler, 

4  "Wythryw  gweler 

8  O'th  loyw  seler  |  i'th  lysieuledd, 

4  A'th  gyd  holant 

4  A'th  ganmolant, 

8  Arfer  Rolant  j  arr  fawr  haeledd. 

8  Arr  wîn  deler,  wythryw  gweler 
8  O'th  loyw  seler  i'th  iysieuledd 
8  A'th  gyd  holant,  a'th  ganmolant  (1), 
8  Arfer  Rolant  arr  fawr  haeledd 


(1)  J.-D.  Rhys  ordonne  aussi  la  strophe  en  deux  grands  vers, 
de  même  rime,  de  seize  syllabes  (v.  plus  haut). 


OU 


OU 


ou 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    125 


GORCHEST   Y   BEIRDD. 

4  Is  Clwyd  wausc  lyr, 
4  Wr  Uwyd  ieirll  wyr, 
4  Ail  wyd  i  Lyr 

3  A'i  wlâd  wlêdd; 

4  A'th  dai  i'th  dîr 
4  Y  rhai  lôr  bîr 

4  A  wnaei  yn  wîr 

3  Yn  un  wêdd. 

4  Is  Clwyd  wausc  lyr, 

4  Wr  Ihvyd  ieirll  wyr, 

7  Ail  wyd  i  Lyr  |  a'i  wlad  wledd  ; 

4  A'th  dai  i'th  dir 

4  Y. rhai,  loi-  liir, 

7  A  wnaei  yn  wir  |  yn  un  wedd. 

8  Is  Clwyd  I  wausc  lyr,  |  wr  llwyd  ieirll  wyr  (1), 

7  Ail  wyd  |  i  Lyr  |  a'i  wlad  wledd  ; 

8  A'th  dai  |  i'th  dir  |  y  rhai,  lor  hir, 
7      A  wnaei  |  yn  wir  |  yn  un  wedd 

CADWYN   FYRR. 

4  Deryw  d'euro'n 
4  Darw  diorwan, 
4  Dirwd  arian 

4        Doriad  wiredd  ; 
4  Denaist  Wynedd, 
4  Downus  d'anian, 


OU 


(l)  J.-D.  Rhys  divise  aussi  la  strophe  ea  deux  vers  de  quinze 
syllabes,  de  même  rime,  ce  qui  est  peu  naturel. 


126  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

4  Dewrwiw  darian, 
4        Deuryw  diredd, 


OU 


OU 


4  Deryw  d'euro'n 

4  Darw  diorwan, 

8  Dirwd  arian,  |  doriad  wiredd  ; 

4  Denaisl  Wynedd, 

4  Down  us  d'anian, 

8  Dewrwiw  darian  |  deuryw  diredd, 

8  Deryw  d'euro'n  darw  diorwan, 
8  Dirwd  arian,  doriad  wiredd. 
8  Denaist  Wynedd,  down  us  d'anian, 
8  Dewrwiw  darian,  deuryw  diredd 

CLOGYRNACH. 

8  Y'w  thai  ylêni,  waith  haelionedd  (1), 
8  Ami  yw  llinniaeth  mail  y  Uynedd  ; 

5  1  gaer  ragorawl, 

5  Ac  arfaeth  gwerfawl, 

6  Amodawl  ymadwedd. 

TAWDDGYRCH   CADWYNOG. 

8  E  ddisgynnodd,  addas  ganniad, 
8  At  fawl  ranniad,  yt  fael  rinwedd; 
8  Eurddwll  wnnod,  irwydd  blanniad, 
8  Yn  gyfanniad,  enwog  fonedd  ; 

4  l'th  hen  deidiau 

4  Ydd  oedd  bleidiau 

4  O'r  cynt-heidiau, 

4        lor  can  tudwedd  : 


(1)  Le  texte  donne  yleni,  ce  qui  fait  neuf  syllabes  :  y  est  élidé 
après  (aï. 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    127 

4  l'th  fyrddeidiau, 
4  Aeth  hocsiêdau, 
4  lawn  gyfreidiau 
i        Yn  gyfrodedd. 

La  strophe,  composée  d'une  sorte  de  cadioyn 
fyrr  et  de  hupunt  hir,  se  plie  aux  divers  arran- 
gements de  ces  deux  systèmes. 

CYHYDEDD   HIR. 

5  Gwîr  ddwyn  gair  ydd  ys 
5  Garw  glân  i'th  graig  lys, 
5  0  ugeinawdl  wys 

4  Gann  dy  lysedd  ; 

5  Gorau  un  gwr  iaith, 

5  Gorau  mann,  gair  maith, 
5  Glewion  wyr  unwaith, 
4      Glan  rianedd, 


ou 


OU 


5  Gwîr  ddwyn  gair  ydd  ys 

5  Garw  glân  i'th  graig  lys, 

9  0  ugeinawdl  wys  |  gann  dy  lysedd  ; 
5  Gorau  un  gwr  iaith, 

5  Gorau  mann  gair  maith, 

9  Glewion  wyr  unwaith  |  glan  rianedd 

10  Gwîr  ddwyn  gair  ydd  ys.  garw  glan  i'th  graig  lys, 

9  0  ugeinawdl  wys  gann  dy  lysedd; 

10  Gorau  un  gwr  iaith,  gorau  mann  gair  maith, 

9  Glewion  wyr  unwaith  glan  rianedd. 


Cette  façon  de  scander  met  ce  système  dans  le 
troisième  groupe.  Il  en  est  de  même  du  hupunt 


128  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

hir  en  vers  de  huit  syllabes  ;  du  gorchest  y  beirdd 
scandé  en  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

On  remarquera  aussi  qu'il  n'y  a  d'autre  diffé- 
rence entre  le  cadioyn  fyrr  et  le  hupunt  hir  que 
dans  l'agencement  des  rimes  et  la  complication 
de  la  cynghanedd^  que  le  gorchest  y  beirdd  ne 
diffère  guère  de  ces  deux  systèmes  que  par  une 
syllabe  de  moins  au  quatrième  vers  et  la  cyngha- 
nedd  ;  que  le  hupunt  byrr  scandé  en  petit  vers  et 
le  hupunt  hir  sont  du  même  type  ;  que  la  cyhydedd 
hir  n'en  diffère  que  par  une  syllabe  de  plus  dans 
les  trois  premiers  vers. 

Deuxième  groupe  (à  toddaid). 

ENGLYN  UNODL   UNION. 

10  Penn  breisgedd  bonedd  |  bennod  —  parch  fowredd, 

6  Pôr  glasgledd  pur  glwys  glod  ; 

7  Pwyll  distaw,  pell  yw  d'ystod, 
7             Pirs  air  Nûdd,  parhaus  wr  nôd. 

ENGLYN  UNODL   CRWCCA. 

7  Adwy  ny  wnn,  dyna  wîr, 

7  Ynn  dy  lîn  o  dylynir; 

10  Ond  glan  a  chyfan  |  iach  hir  —  oleudeg 
6  laith  freudeg  i'th  frodir. 

TODDAID. 

10  Claear  yw  ddaear  |  duedd  —  Llanhassaf 
9      Caer  yw  urddassaf  crair  ddewissedd. 


RÉSUMÉ  ET  CLASSIFICATION  RATIONNELLE  DES  SYSTÈMES.    129 


GWAWDODYN   BYRR. 

9  Merion  coed  perion,  lie  i  càd  puredd, 
9  Moslyn  am  arial  moes  dwyn  niowredd  ; 
10  Maelgwn  i'th  rifwn  |  a'th  ryfedd  —  fowart 

9  Mowrddart  màb  Risiart  ym  inbùb  rbysedd. 

GWAWDODYN    HIR. 

9  Mynny  rwyd  wnnu,  eiiraid  annedd  ; 
9  Mynny  ystynnu  oes  a  dawnedd  ; 
9  Mynnu  osgynnu  osawg  wnnedd, 
9  Mynnu  cydtynnii  mywn  cyliinedd  ; 
10  Mynnu  enynnu  |  uniownedd  —  i)hynnu 
9  Mynnu  diiynnu  da  wiiionedd. 

BYRR   A   THODDAID. 

10  Gwawr,  Domas,  solas  ddisahvedd  —  a  bair 
6  Gwin  bîr  a  liysicufedd; 

8        Gwawr  dwf  Essyllt,  gair  difaswedd, 
8        Glân  ryw  hadyd,  gloew  anrhydedd  ; 
8        Gwehvyd  o'i  gwin  gael  digonedd  : 
8        Gwir  Dduw  a'i  gâd  a'i  gwrdd  gydwedd, 

10  Gorau  gwyr  synnwyr  gysonedd  —  gynnal 
6  Gannwyll  yr  iawn  fucliedd. 

HIR   A    THODDAID. 

10  Par  ehv  digaingl  [)crwyl  diagwedd, 

10  Pcài-  sâl  dda  yma,  Pirs  liael  ddioniedd  ; 

10  Par  fal  gloyw  firagl  purfawl  glyfaredd, 

10  Par  yn  llû  cyson,  par  yn  liai  casedd; 

10  Pan  fô  Cad  guriad  garwedd,  —  plaid  flaengar, 

10  Par  dorf  ar  wasgar,  Peredur  freisgedd. 

9 


130  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Troisième  groupe. 

BNGLYN   UNODL    CYRCH. 

7  Nodol  "wyd  a  ffynnadwy  ; 
7  Ny  bù'n  f'oes  nêb  enw  fwy, 
7  Nerth  Caswallon  wrth  drîn  (1) 
7  Neu  Edwin  a  wnaei  adwy. 

AWLDGTWYDD   OU   CYWYDD  ODLIAID. 

7  Llwyth  Trefor,  llû  waith  trafael, 
7  Llew  ebrwydd  hael  llwybraidd  hêdd  ; 
7  Llwyth  BdwiQ  oil  i'th  hadyd 
7  Llawn  dowys  yd  llîn  hyd  Sédd. 

CYRCH  K  CHWTTA. 

7  Wyd  brysurglod,  Birs  eurgledd, 
7  OU  i  wyraw  Uaweredd , 
7  Anturiwr  heb  hwnt  orwedd, 
7  Anturiaist  yn  oed  dewredd  ; 
7  Aeth  drwy  fyd  waith  dorfodedd, 
7  lôr  dew^-nerth  an-  y  deirnedd  ; 
7  A'th  law  rhac  mon-  nerthol  wyd 
7  A  wnaei  d'arswyd  yn  d'orsedd. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que,  scandés  d'une 
certaine  façon,  les  systèmes  dits  hupunt  hir^ 
g  or  chest  y  beirdd  et  cyhydedd  hir  rentreraient 
dans  ce  groupe. 

(1)  Il  manque  une  syllabe. 


CHAPITRE  VI. 


LE    SYSTEME     DE    METRIQUE     DIT    DE    MORGANWG 
OU    GLAMORGAN. 


§  l*^  —  Les  sources. 

La  compilation  de  lolo  Morganwg  dans  le  Cyfri- 
nach  y  beirdd,  en  ce  qui  concerne  le  système  dit 
de  Glamorgan,  repose,  d'après  ses  propres  décla- 
rations, sur  l'œuvre  de  Llywelyn  Sion  (1520-1601), 
revue  et  complétée  par  Edward  Dafydd ,  mort  en 
1690.  Llywelyn  Sion,  nous  dit  Edward  Dafydd, 
aurait  fondu  ensemble  les  travaux  de  Lewis  Mor- 
ganwg, qui  florissait  entre  1500  et  1540,  Meuryg 
Dafydd  (1520-1580),  Dafydd  Llwydd  Mathew  (1560), 
et  Dafydd  Benwyn  (même  époque)  (1). 

Ce  système,  d'après  Edward  Dafydd,  aurait  été 
approuvé  et  déclaré  comme  ayant  force  de  loi  en 
Glamorgan,  Gwent  et  Euas,  à  la  session  poétique 

(1)  Cyfr.  y  beirdd,  p.  4  et  10;  Prys,  Hanes,  p.  340-341. 


132  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

{gorsedd  wrth  gerdd  dafod)  de  Bewpur  en  Gla- 
morgan, en  1681,  présidée  par  Syr  Richard  Basset. 
Les  pencerddiaid  étaient  Charles  Bwttwn,  esq., 
Dafydd  o'r  Nant,  Edward  Dafydd  de  Margam.  Les 
poètes  et  bardes  gradés  étaient  : 


Hywel  Lewys, 
John  Roberts, 
Thomas  Lewys, 
Dafydd  Edward, 
Sion  Padam, 
Morgan  Gruffydd, 
Dafydd  Evan  Sion, 


Charles  Dafydd  Meredydd, 
Hopcyn  Llywelyn, 
Lleison  If  an, 
Jenkin  Richards, 
Bleddyn  Sion, 
Samuel  Jones  (1). 


Les  règles  et  souvent  le  premier  exemple  pour 
chaque  mesur  sont  de  Llywelyn  Sion.  Edward 
Dafydd  y  a  ajouté  bon  nombre  d'exemples  que  lui 
ont  fournis  les  bardes  de  la  session  de  1681. 

Les  exemples  les  plus  anciens  sont  tirés  de 
Dafydd  ab  Gwilym.  Un  autre  poète,  peut-être  du 
quatorzième  siècle,  Gronwy  Ddu  ap  Tudur  ap 
Heilyn,  a  été  mis  à  contribution.  En  général, 
les  exemples  sont  du  seizième,  et  souvent  du 
dix-septième  siècle.  Un  certain  nombre  sont  du 
quinzième. 

Quinzième  siècle  :  Dafydd  ab  Edmwnt  (2), 
Gutto'r  Glynn  (3),  Meredydd  ap  Rhoser  (4),  leuan 

(1)  Cyfr.,  p.  10. 

(2)  Ibid.,  p.  35.  67. 

(3)  Ibid.,  p.  62. 

(4)  Ibid.,  p.  65. 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    133 

ap  Rhydderch  (1),  Meredydd  ap  Rhoser  (2),  leuan 
ap  Rhydderch  ap  leuan  Llwyd  (3),  Hywel  Dafydd 
ap  leuan  ap  Rhys  (4),  loraeth  Hen  (5),  Thomas 
Derllysg(6),  leuan  Brydydd  Hir  (7),  Gwilym  Tew  (8), 
Harri  Hir  (9),  William  Egwad  (10),  Dafydd  Nan- 
mor  (11). 

Seizième  siècle  :  Thomas  Llywelyn  (12)  Rhisiart 
lonwerth  (13),  Dafydd  Ifan  (14),  Thomas  Cam  (15), 
Llewys  Morganwg  (16),  Llywelyn  ap  Howell  ap 
leuan  (17),  leuan  ap  Rhydderch  ap  leuan  Llywe- 
lyn (18),  Dafydd  Llwyd  Mathew  (19),  Gruffydd 
Hiraethog  (20),  Rhys  Brychan  (21). 


(1)  Cyfr.,  p.  65, 

(2)  Ibid.,  p.  65. 

(3)  Ibid.,  p.  35. 

(4)  Ibid.,  p.  70. 

(5)  Ibid.,  p.  74. 

(6)  Ibid.,  p.  61. 

(7)  Ibid.,  p.  34. 

(8)  Ibid.,  p.  58. 

(9)  Ibid.,  p.  82. 

(10)  Ibid.,  p.  35,  63. 

(11)  Ibid.,  p.  54. 

(12)  76td.,  p.  41. 

(13)  Ibid.,  p.  67. 

(14)  Ibid.,  p.  57. 

(15)  Ibid.,  p.  38, 

(16)  Ibid.,  p.  42. 

(17)  Ibid.,  p,  42. 

(18)  Ibid.,  p,  42. 

(19)  Ibid.,  p.  48,  56, 

(20)  Ibid.,  p.  79. 

(21)  Ibid.,  p.  81. 


134  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Le  plus  grand  nombre  des  exemples  de  strophes 
est  emprunté  à  des  auteurs  vivant  au  dix-septième 
siècle.  Outre  tous  ceux  qui  ont  été  déjà  nommés 
comme  assistants  d'Edward  Dafydd  à  la  session 
de  1681,  on  peut  citer  parmi  les  autorités  du  sys- 
tème :  Dafydd  Edward,  mort  vers  1690;  Dafydd 
Benwyn,  mort  vers  1607  ;  Dafydd  Rhys,  qui  vivait 
encore  en  1609  ;  Samuel  Jones  (1680  à  1720). 

Ce  simple  relevé  suffit  à  montrer  que  la  pré- 
tention de  lolo  Morganwg  et  des  tenants  de  Gla- 
morgan de  donner  leur  système  comme  l'ancien 
système  bardique  {yr  hen  Ddosparth),  n'est  pas 
justifiée.  Tout  ce  qu'on  peut  leur  accorder,  c'est 
qu'ils  sont  plus  libéraux  en  ce  qui  concerne  le 
nombre  des  syllabes  dans  le  vers  et  le  nombre  de 
vers  dans  la  strophe,  et  qu'ils  sont  peut-être,  à 
ce  point  de  vue,  plus  fidèles  à  l'esprit  sinon  à  la 
lettre  de  l'ancien  art  poétique  d'avant  le  quinzième 
siècle,  que  les  partisans  du  système  dit  de  Caer- 
fyrddin,  exposé  plus  haut.  En  tout  cas,  leur  système 
n'a  pas  fait  fortune  ;  tout  le  pays  de  Galles,  le  sud 
même,  en  exceptant  ce  petit  coin  du  Glamorgan 
oil  les  défections  étaient  d'ailleurs  nombreuses, 
avait  adopté  l'autre  système.  On  peut  dire  que  le 
système  de  Glamorgan  n'a  exercé  aucune  influence 
sur  le  développement  de  la  métrique  galloise. 
D'ailleurs,  malgré  de  notables  différences  exté- 
rieures, il  est  fondé  sur  les  mêmes  principes.  De 
plus,  tout  en  se  piquant  de  moins  sacrifier  le  fond 
à  la  forme,  les  partisans  de  ce  système  ont  parfois 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    135 

renchéri  sur  les  complications  chères  à  leurs  ad- 
versaires. 

§  2.  —  La  cynghanedd. 

Dans  ce  système  aussi,  le  trait  essentiel,  la  con- 
dition sine  quâ  non  de  la  métrique  bardique,  c'est 
la  cynghanedd.  On  y  distingue  également  deux 
genres  de  cynghanedd  :  la  cynghanedd  par  rime 
et  la  cynghanedd  par  allitération.  La  première 
comprend  deux  variétés  principales  répondant  à 
la  cynghanedd  sain  rywiog  et  à  la  llusg.  Il  y  a, 
comme  dans  l'autre  système,  deux  types  princi- 
paux de  cynghanedd  par  allitération  :  le  premier, 
plus  rigoureux,  répondant  à  la  cynghanedd  groes 
rywiog;  le  second,  identique  à  la  cynghanedd 
draws.  La  terminologie  est,  comme  nous  l'avons 
vu,  différente.  Ce  que  les  poètes  du  Glamorgan 
appellent  cynghanedd  sain  (vocalique)  est  la  cyn- 
ghanedd lusg  des  autres  : 

Son  am  y  mawr  ddaioni. 
Hoffer  y  teg  leferydd. 

Leur  cynghanedd  lusg,  en  revanche,  est  iden- 
tique à  ce  que  nous  avons  défini  comme  cyngha- 
nedd sain  ryiviog  : 

Ydwyd  wr  ar  bob  gwr  gwycb. 
Ydwyd  y  son  hyd  Fon  faith. 


136  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ils  appellent  llusg  gadivynog  une  variété  de 
cynghanedd  qui  a  le  caractère  de  la  llusg  avec  un 
lien  d'allitération  entre  la  consonne  qui  précède 
la  voyelle  de  la  rime  et  une  consonne  d'un  mot 
du  second  membre. 

0  irber  Iwyii  dyner  lais. 

On  retrouve  chez  eux  tout  autant  de  subtilité  et 
de  puérilité  dans  le  jeu  de  la  cynghanedd. 

Comme  J.-D.  Rhys,  lolo  Morganwg  donne  le 
nom  de  gwant  [ictus,  coupe),  dans  le  vers  à  cyn- 
ghanedd vocalique,  à  la  première  rime  interne,  et 
celui  de  rhagioatit  à  Tautre  (v.  plus  haut). 

^3.  —  Les  vingt-quatre  strophes  ou  systèmes 

[mesur). 

Les  vingt-quatre  mesur  de  Glamorgan  ne  ré- 
pondent pas  à  celles  que  nous  venons  de  décrire. 
C'est  le  nombre  des  syllabes,  dans  le  vers,  qui 
forme  la  base  de  leur  division.  Il  y  a  neuf  cyhy- 
dedd  principales  ou  longueurs  types  [colofnau, 
colonnes),  qui  forment  neuf  systèmes.  La  combi- 
naison de  ces  cyhydedd  produit  d'autres  variétés 
[gogolofnau,  sous-colonnes  ou  colonnes  secon- 
daires) sur  lesquelles  sont  fondées  les  autres 
strophes. 

Les  neuf  cyhydedd  vont  de  quatre  à  douze 
syllabes.  Au-dessous  de  quatre,  on  a  ïofer  gyhy- 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    137 

dedd^  ou  longueur  superflue,  ainsi  nommée  parce 
que  des  vers  de  cette  longueur  ne  peuvent  former 
à  eux  seuls  une  strophe. 

I.  —  GORCHAN  Y  GYHYDEDD  FERR. 

C'est  le  cyioydd  deuair  fyrrion  qui ,  dans  l'au- 
tre système,  ne  peut  former  seul  une  strophe.  Ici, 
c'est  le  contraire.  Le  bras  a  quatre  syllabes  ;  le 
pennill  ou  strophe  a  de  quatre  à  huit  vers  ;  les 
vers  sont  homœorimes. 

F'anwyl  feinir 
Gwael  a'm  gwelir. 
Yn  dwyn  poen  dir 
A  gwaew  yn  gywir. 

(Dafydd  Llwyd  Matthew.) 

II.  —  GORCHAN  Y  GYHYDEDD  GAETfl. 

Le  hann  (ou  vers)  est  de  cinq  syllabes,  et  le 
pennill  ou  strophe  comprend  quatre  vers  : 

Yn  hen  annoenus 
Methu'n  drwm  aethus 
Y  ffriw  fal  y  ffrus 
A  chaen  grycliiannus. 

(Dafydd  ap  Syr  William  Mathew.) 

Cette  mesur  n'existe  pas  seule  dans  l'autre  sys- 
tème. En  revanche,  on  trouve  plusieurs  poèmes 
de  ce  type  dans  le  Livre  de  Taliessin. 


138  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

III.  —  GORCHAN  Y  GYHYDEDD  DROVSGL. 

Le  bann  (vers)  est  de  six  syllabes;  le  pennilî 
comprend  de  quatre  à  huit  vers  : 

Adar  yn  caia  udo 
Llwysed  ynt  yn  Ueisio  ; 
Gwisg  las  ar  y  fras  fro  ; 
Harddwch  mai'n  eu  hurddo. 

(Edward  Dafydd.) 

Les  vers  de  six  pieds,  dans  l'autre  système, 
n'existent  pas  seuls. 

IV.  —  GORCHAN  Y  GYHYDEDD  LEFN. 

Le  bann  a  sept  syllabes,  et  le  pennill  de  quatre 
à  douze  vers,  ou  même  plus.  Ce  système  se  mon- 
tre dans  les  englynion^  les  cyioyddau,  les  tribanau, 
le  bann  cyrch. 

Y  gwr  doeth  a'r  gair  dethawl 
Sy'n  arwedd  iaith  synwyrawl 
Cyrdd  ugein  myrdd  i'th  ganmawl 
Clod  yw  o  Feirdd,  clyw  dy  fawl. 

(Llywelyn  Sion.) 

D'après  lolo,  ce  serait  le  cyrch  a  chwtta  de 
l'autre  système,  ce  qui  est  faux.  Le  cyrch  n'existe 
pas  dans  l'exemple  ci-dessus.  C'est  le  nombre  de 
syllabes  du  cywydd  dettair  hirion,  mais  avec  deux 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    139 

différences  capitales  :  ici,  tous  les  vers  ont  la 
même  rime  ;  de  plus,  la  loi  de  l'accent,  quant  aux 
rimes  finales,  n'est  pas  observée. 

V.  —   GORCHAN   Y  6YHYDEDD   WASTAD. 

Le  vers  est  de  huit  syllabes ,  et  le  pennill  com- 
prend de  quatre  à  seize  vers.  Les  vers  sont  ho- 
mœorimes  : 

Gérais  irddyn,  curiais  erddi, 

Ag  oer  gwyn  'ddwyn  dwyn  am  déni, 
Un  cul  ydwyf  i'm  caledi 
Am  y  beunes  yn  ymboeni. 

(Thomas  Lewys.) 

C'est  la  cyhydedd  ferr  de  l'autre  système ,  avec 
plus  de  liberté  dans  le  nombre  des  vers. 

VI.  —   GORCHAN   Y   GYHYDEDD   DRAWS. 

Le  vers  est  de  neuf  syllabes;  le  pennill,  de 
quatre  à  seize  vers  homœorimes  : 

Cwrs  hwyl  einioes  cerais  lawenydd, 
Accen  iach  awen ,  can  a  chywydd, 
Amcanu  bywnerth  i'm  can  bcunydd 
Gyda'r  hoyw  gog  ag  adar  y  gwydd. 

(Dafydd  Williams  o  Benn  Llin.) 
C'est  la  cyhydedd  nawbann. 


140  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

VII.   —  GORCHAN  Y  GYHTDEDD   WENN. 

Le  vers  se  compose  de  dix  syllabes  ;  le  pennill, 
de  quatre  à  seize  vers.  On  peut  aussi  le  combiner 
avec  le  système  précédent  (vers  alternant  de  dix 
et  neuf  syllabes)  ou  avec  le  système  suivant  [dix 
et  onze). 

Gérais  gael  gwanwyn  mewn  Ilwyn  a  Ilannerch; 
Gérais  gael  can  adar  man  i'm  annerch  ; 
Gael  oed  dydd  hyfryd  gwyofyd  a  gwenferch 
A'n  cyflw  medrusaidd  cyflym  draserch. 

(Thomas  Lewys.) 

La  cynghaned  sain  vaut  moins  pour  les  vers 
longs  que  la  llusg  ou  la  cynghanedd  mixte. 

C'est  le  nombre  de  pieds  (dix)  du  hir  a  toddaid 
ou  toddaid  hii\  mais  le  gair  toddaid  n'y  paraît 
pas. 

VIII.  —  GORCHAN  Y  GYHYDEDD  LAES  {OU  Y  GYHYDEDD  YSGAFN). 

Le  vers  est  de  onze  syllabes,  et  le  pennill  de 
quatre  à  quinze  vers. 

Mawr  y  rhyfeddais  a  synniais  er's  ennyd, 

Maint  pob  rbyw  ddrygwaith  dro  rhuUfaith  drwy'r  hoUfyd; 

Murnwae  a  galar  a  blaenfar  y  blinfyd, 

Heb  enw  gwir  heddwch,  heb  un  yw  gyrhaeddyd. 

(Thomas  Lewys.) 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    141 

C'est  une  strophe  qui  ne  se  trouve  pas  dans 
l'autre  système.  Le  vers  de  onze  syllabes  est  assez 
fréquent  dans  les  pennillion,  épigrammes  ou  stan- 
ces chantées  avec  accompagnement  de  la  harpe. 

IX.    —    GORCHAN   Y   GYHYDEDD   HIR. 

Le  vers  est  de  douze  syllabes,  et  le  pennill  de 
quatre  à  seize,  et  même  de  vingt  vers,  de  même 
rime. 

Yn  iach  fy  mab  anwyl  yn  d'arwyl  e  dorred 
HoU  wynfyd  y  ddaeai",  a'm  galar  yn  galed  ; 
Pob  rhai  a  doBturiant,  a  gwaelant  o'm  gweled, 
Yn  gaethwas  y  blinwasg  ag  aetbus  y  blaned. 

(Thomas  Lewys.) 

L'auteur  donne  ensuite  un  poème  où  chaque 
finale  s'enchaîne  par  l'allitération  avec  l'initiale 
du  vers  suivant. 

C'est  un  genre  voisin  du  huppunt  byrr,  scandé 
par  vers  de  douze  syllabes,  mais  il  n'est  pas  divisé, 
comme  l'autre,  par  coupes  de  quatre  syllabes. 

X.   —   Y  GYHYDEDD  GYRCH. 

C'est  le  type  du  cywydd  odliaidd  (syllabe  finale 
du  premier  vers  rimant  avec  la  coupe  du  second), 
avec  cette  difi'érence  que  le  nombre  des  syllabes 
peut  varier  dans  le  vers  (de  sept  à  douze  d'après 


142  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

les  exemples)  et  le  nombre  des  vers  aller  de  quatre 
à  seize  et  môme  vingt. 

Yd  y  ty  draw  ger  llaw'r  llann, 

Ty  gwiwlan  |  teg  a  welaf  ; 
Yn  boen  y  gant,  mae  bun  gain, 

Yn  gywrain  |  honn  a  garaf. 

(Llewelyn  Sion.) 

XI.   —  TODDAID. 

C'est  le  même  type  que  le  toddaid  et  le  hir  a 
thoddaid  de  l'autre  système. 

10  Can  I  o  wir  anian  |  rhinwedd  —  a  welais  ; 

9      Yn  ei  meluslais  |  cefais  |  gyfedd; 
10  Gwnaeth  Forgan  |  y  gan  |  deg  iawnwedd  —  yn  fad, 

9      Gwëad  |  ag  eiliad  |  heb  naws  gwaeledd. 

(Dafydd  o'r  Nant.) 

Suit  un  exemple  de  hir  a  thoddaid  (dix  syllabes). 

Il  y  ajoute  un  toddaid  avec  cyrch  qui  répond 

exactement  à  la  cyhydedd  hir  de  l'autre  système. 

XII.  —  Triban  milwr. 

C'est  un  triplet  à  vers  de  même  rime,  de  sept, 
huit,  neuf,  dix,  onze  ou  douze  syllabes. 

7  Y  llew  gwyrdd,  perchen  Ilu  gwych 
7  Goreu  'rioed  o'r  gwyr  ydych, 
7  Rheola'r  ffordd  yi*  elych. 

(Dafydd  Llwyd  Mathew.) 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  QLAMORGAN.  143 

Les  anciens  le  chantaient,  dit  l'auteur,  avec  des 
vers  d'inégale  longueur. 

Ce  tribann  admet  aussi ,  à  la  place  de  la  rime 
à  la  syllabe  finale,  l'allitération  ou  le  mélange  de 
rallitération  et  de  la  rime. 

PENNiLL  PROESTODL  (à  allitération). 

Accen  ber  yw  can  y  bardd 
Gyda'r  gog  ergydia'r  gerdd 
Byd  Iwyndir  a  gweindir  gwyrdd. 

Voir  à  Venglyn  diarferedig,  p.  83. 

XIII.  —  Tribann  cyrch  ou  tribann  morganwq. 

C'est  exactement  Venglyn  unodl  gyrch  (tétrasti- 
que)  de  sept  syllabes,  avec  cyrch  au  troisième  vers. 

7  Aeth  fifwrdd  pob  gobaith  a  ffawd, 
7  I  mi'n  awchdorr  mac  nychdawd  ; 
7  A  deufrath  neidr  i'm  dwyfronn, 
7  Cledd  i'raronn  |  oedd  claddu  'mrawd. 

(Morgan  Gruffudd.) 

Il  est  assez  singulier  de  voir  donner  le  nom  de 
tribann^  qui  signifie  trois  bras,  à  cette  strophe  de 
quatre  vers.  Il  est  vrai  que  les  deux  derniers  peu- 
vent être  comptés  pour  un. 

Suivent  des  exemples  de  strophes  avec  finale 
allitérante,  au  lieu  de  rime,  en  exceptant  celle  du 
troisième  vers,  qui  rime  avec  la  coupe  du  qua- 
trième. 


144  LA    MÉTKIQL'E    GALLOISE. 

XIV.  —  Cywydd. 

C'est  le  cywydd  deuair  hirion  :  sept  syllabes, 
vers  rimant  deux  à  deux,  l'un  ayant  l'accent  sur 
la  pénultième,  l'autre  sur  la  dernière  syllabe  du 
vers  : 

7  Pwy'n  farchog  pennaf  orchest? 
7  Pwy'n  ail  Lawnslod  ffonnod  fïest? 
7  Hyrr  wyd  i  wyr,  hir  dy  wart, 
7  Hiroesog  fych  syr  Rhisiart. 

(Edward  Dafydd.) 

XV.  —  Traethodyn  ou  traethodl. 

Même  système  que  le  cywydd,  avec  cette  diffé- 
rence qu'on  n'observe  pas  la  loi  de  l'accent  des- 
cendant et  montant^  et  que  le  nombre  des  syllabes 
dans  le  vers  va  de  sept  à  douze. 

Prydydd  wyf  yn  godde  chvyfau 

A  dial  oer  a  doluriau, 

Oer  yw'm  liais  herwydd  trais  traserch, 

Cur  gwanfardd  yn  caru  gwenferch. 

(Tbomas  Lewys.) 

XVI.   —  PROEST  CYFNEWIDIOG. 

C'est  le  prost  cyfnewidiog  de  l'autre  système 
(syllabes  finales  avec  mômes  consonnes  finales  et 
voyelles  différentes)  ;  mais  l'auteur  admet  que  le 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.   145 

vers  puisse  avoir  sept,  huit  ou  neuf  syllabes.  De 
même,  la  strophe  peut  avoir  de  quatre  à  sept  vers. 

Il  faut  que  les  syllabes  finales  des  vers  soient 
de  même  poids,  c'est-à-dire  aient  le  même  nombre 
de  consonnes  finales. 

Les  tribanau  et  les  englynion  peuvent  se  chan- 
ter sur  ce  mode. 

Ar  ferch  rhois  fy  serch  yn  synn, 
Bum  fui  gwiiaeth  fi'n  gui  a  gwann, 
Y  mae  brath  ei  serch  i'm  bronn, 
Irad  gur  o  gariad  Gwenn. 

(Dafydd  Llwyd  Mathew.) 

XVII.    —    PROEST   CADWYNODL. 

C'est  l'englyn  p7'ost  cadivynog,  c'est-à-dire  à 
rimes  alternées. 

7  Os  glan  gwlad  o  drwsiad  draw, 
7  Os  glan  faetb  rhywogaeth  rhyw  ; 
7  0  chawn  wîn  llawn  ym  mhob  llaw ; 
7  0  cbeir  nef  u\vch  Aeron  yw. 

(William  Egwad.) 

L'auteur  nous  donne  des  exemples  du  genre 
Morganwg  plus  compliqués,  ce  qui  est  assez  pi- 
quant chez  ces  gens  si  épris,  à  les  entendre,  de 
simplicité. 

Wyd  wr  ffel  os  gocbel  gwg, 
Anian  y  Diawl  a  wnai'n  deg  ; 

10 


146  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

A  chwith  —  droion  dynion  dig  ; 
Cai  oes  rwydd  beb  dramgwydd  drwg  ; 
Cai  fryd  lion  i'th  fronn  ddi  freg  ; 
Hedd  y  nef  i'tb  dref  a  drig. 

(Dafydd  Williams.) 

D'après  l'auteur,  les  anciens  bardes  admettaient 
sept,  huit  et  neuf  syllabes  dans  le  vers. 

XVIII.  —  Clogyrnach. 

Ce  genre  de  strophe  se  distingue  par  l'inégalité 
des  vers  ;  les  strophes  varient  elles-mêmes  quant 
au  nombre  des  vers.  Contrairement  au  clogyrnach 
de  l'autre  système,  tous  les  vers  de  la  strophe 
sont  de  même  rime. 

4  Croesaw  ystig. 

5  Drwy  barch  caredig 
8  I  hynod  wyl  y  Nadolig 

8  Y  dyddiawn  dedwydd  nodedig 
7       Y  ganed  fendigedig 

6  A  dwyfol  Bendefig 

7  Mab  Duw  aiwyn  i'n  dwyn  o'n  dig. 

(Dafydd  Edward.) 
XIX.  —  Hyppynt  ou  llostodyn  ou  colofn  fraith  ou  awdl 

L0SGYRNI06. 

Sous  ce  titre,  l'auteur  réunit  ce  qui  est  dispersé 
sous  le  nom  de  huppunt  hyrr,  huppynt  hir,  gor- 
chest  y  beirdd,  cyhydedd  hir,  cadwyn  fyrr.  L'es- 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    147 

sence  du  genre  est  que  deux  ou  trois  ou  quatre 
vers  homœorimes  soient  suivis  d'un  vers  de  rime 
différente,  qui  est  la  rime  dominante  du  poème. 
Le  nombre  des  syllabes  et  dans  le  vers  homœorime 
et  dans  le  vers  hétérorime  [llostodyn]  est  indéter- 
miné. Le  nombre  des  syllabes  varie  de  quatre  à 
douze. 

Af  i  benn  Rhys  (1) 
Yn  fy  un  crys 

Rhag  ofn  encryd 
Ag  ar  fy  nglin 
Oed  pererin 

Dapr  0  wrhyd. 

La  finale  du  vers  qui  précède  le  vers  hétérorime, 
dans  les  petits  vers,  allitère  avec  lui;  dans  les 
grands  vers,  elle  rime. 

XX.  —  Llamgyrch  ou  a"\vdl  ddwybig  ou  fforchawdl. 

C'est  le  genre  clogyrnach^  c'est-à-dire  une  stra- 
phe  où  deux  ou  trois  vers  (jusqu'à  six)  de  rime 
différente  sont  intercalés  au  milieu  de  vers  de 
même  rime.  Les  vers  intercalés  sont  généralement 
plus  courts,  quoique  l'auteur  admette  qu'ils  puis- 
sent être  égaux.  Le  dernier  des  vers  à  rime  diffé- 
rente doit  rimer  avec  la  coupe  du  vers  suivant. 
Le  nombre  des  vers  dans  la  strophe  et  des  sylla- 

(1)  Lisez  Benrhys,  nom  de  lieu. 


148  LA  MÉTRIQUE    GALLOISE, 

bes  dans  le  vers  varient,  à  la  différence  du  clogyr- 
nach  de  l'autre  système  : 

9  0  mynni  ystorio  mynwes  dwyrain 

9  A'r  arfer  a  wyr  eryr  ai*  frain  ; 

5  Tro  wayw  at  yr  ais 

5  O'th  ddwrn  a'th  harnais, 

9  Trech  yw  na  malais  |  trychann  milaio. 

L'auteur  veut  aussi  que  le  premier  membre  du 
premier  vers  à  rime  différente  rime  avec  la  finale 
du  vers  précédent,  mais  il  reconnaît  qu'il  y  a  des 
autorités  contre  cette  exigence. 

L'auteur  admet  que  les  grands  vers  aillent  de 
sept  à  douze  syllabes.  D'après  les  exemples,  les 
vers  hétérorimes  peuvent  avoir  de  trois  à  sept 
syllabes. 

XXI.  —  Cadwyngyrch. 

C'est  une  combinaison  du  cywydd  odliaidd  et 
du  prost  cadicynog.  Les  vers  sont  à  rimes  alter- 
nées, et,  de  plus,  le  premier  vers  rime  avec  le 
premier  membre  du  second,  le  troisième  avec  le 
premier  membre  du  quatrième.  La  longueur  du 
vers  va  de  sept  à  douze  syllabes.  Les  vers  hétéro- 
rimes peuvent  être  de  longueur  égale  ou  inégale. 

Aeth  y  gerdd  ar  feth  i  gyd 
Yd  y  gweryd  y  mae'n  gorwedd. 
Mae'n  y  bedd,  nid  mwy'n  y  byd, 
Un  a  gyfyd  can  o'i  gwaefedd. 

(Dafydd  Williams.) 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.  149 

XXII.  —  Englyn. 

Sous  ce  nom,  l'auteur  réunit  tous  les  types 
homœorythmiques  à  gair  toddaid.  Il  en  distingue 
cinq  espèces  : 

Tribann  toddaid, 
Byrr  a  thoddaid, 
Hir  a  thoddaid, 
Cyrch  a  thoddaid, 
Englyn  garr  hir. 

A.  —  Tribann  toddaid. 

C'est  Venglyn  unodl  union  avec  un  vers  de  sept 
pieds  en  moins. 

10  Ni  chred  ||  ail  Luned  ||  y  leni  —  y  mod  (1) 

6  Yn  y  mawr  drueni, 

7  Och  !  liw  haul  am  ei  chael  hi. 

(Dafydd  William  Dafydd.) 

B.  —  Byrr  a  thoddaid. 

a)  Englyn  unodl  union. 

10  Nodiad  |  cylch  cariad  ||  calch  caerydd  —  yw  Gwenn, 
6  Ne  ganniad  ysblennydd  ; 

(1)  La  première  coupe  porte  le  nom  de  gwant,  l'autre  du  cin- 
quième pied  celui  de  r/iagfwanf,  et  le  reste  portant  la  rime  prin- 
cipale, celui  de  gobennydd  (oreiller,  partie  finale  sur  laquelle 
repose  le  vers). 


150  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

7  Ne'r  manod  gwyn  eiry  mynydd  ; 

7  Ne  ffres  win  yn  ei  fifriw  sydd. 

(loraeth  Hen.) 
b)  Englyn  unodl  crwcca. 

Cefais  gosp,  cofiais  ei  gur, 

Ag  oes  yn  llwyr  ddigysur  ; 
Trallod  j  a'i  ddyrnod  j]  yn  ddur  —  min  ellyn 
I'm  dilyn  |  i'm  dolur. 

(Edward  Dafydd.) 

Les  bardes  de  Morganwg,  ajoute  lolo  avec  or- 
gueil, ont  ajouté  à  cette  strophe  un  vers  à  sept 
syllabes. 

C.   —   HiR  A   THODDAID. 

C'est  à  peu  près  l'équivalent  du  &î/rr  a  thoddaid 
de  l'autre  école,  avec  cette  différence  qu'il  n'y  a 
qu'un  seul  distique  représentant  exactement  le 
distique  initial  de  Venglyn  unodl  unsain  (vers  de 
dix  syllabes,  suivi  d'un  vers  de  six)  ;  puis  viennent 
des  vers  de  huit  syllabes  (quelquefois  de  sept)  en 
nombre  varié.  Le  distique  peut  terminer  la  strophe 
au  lieu  de  la  commencer,  par  exemple  : 

Hoff  o'i  min  yw  iaith  doethineb, 
Heddgar  iawn  ei  hawddgar  wyneb  ; 
Arwain  iawndardd  yr  uniondeb 
A  gar  honn  i'w  thog  warineb  ; 
A  mel  diwaeldei-  H  duwioldeb  —  a'i  pyrth 
A  llawnwyrth  callineb. 

(Dafydd  Williams.) 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.    151 

La  strophe  peut  aussi  avoir  deux  distiques  du 
genre  englyn  unodl  unsain  en  tête  et  à  la  fin, 
encadrant  un  certain  nombre  de  vers  (de  quatre  à 
huit)  de  même  rime.  C'est  alors  l'équivalent  exact 
du  byrr  a  thoddaid  de  l'autre  école. 

A  côté  de  ce  type,  l'auteur  en  donne  un  autre 
sous  le  nom  de  cyrch  a  chwtta  ou  de  cyrch  a 
thoddaid,  ce  qui  est  exact  ;  c'est  V englyn  unodl 
union,  pour  la  structure  et  le  nombre  des  syllabes 
et  des  vers,  mais  au  troisième  vers,  il  y  a  un 
cyrch,  c'est-à-dire  que  la  syllabe  finale  ne  rime 
pas  avec  les  autres  vers,  mais  bien  avec  le  pre- 
mier membre  du  quatrième  vers  : 

Clywais.  llawenais,  ||  o'r  Uwyni  —  adar 

Yn  odiaelb  gyfodli  ; 
Yn  chwefror,  can  iach  liyfiyd, 
Gwynn  fy  myd,  |  da'r  gaii  i  mi. 

(Morgan  Gruffudd.) 

C'est  une  strophe  qui  combine  le  distique  initial 
de  Venglyn  unodl  unsain  avec  le  distique  final  de 
Venglyn  unodl  cyrch  (c'est  Venglyn  bendrwmm 
de  J.-D.  Rhys  :  v.  p.  87). 

D.  —  Garrhir. 

Il  se  compose  de  deux  parties  :  la  première  re- 
produit le  tribann  toddaid  (dix  syllabes  avec  tod- 
daid,  un  vers  de  six,  un  vers  de  sept)  ;  la  deuxième 


152  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

est  du  genre  huppunt  ou  cyhydedd  hir  (cf.  J.-D, 
Rhys,  plus  haut,  p.  86,  87). 

Gweirwr,  ya  dorrwr  \  dewrwych  —  y  gwyran 

A  gyrrwr  bwriadwych; 
Yn  un  serth  a'i  enau'n  sych; 

Echdoe'n  waddwr  (1), 

Doe'n  yspaddwr  ; 
lawn  wr,  |  y  foru'n  eurych. 

(Thomas  Sion  Lewys  o  Lanwynno.) 

XXIII.  —  Cyngog. 

L'auteur  range  dans  cette  catégorie  toutes  les 
strophes  composées  de  vers  d'inégale  longueur  et 
formées  de  fragments  de  mesures  différents.  Son 
essence,  dit-il,  est  que  le  pennill  (strophe)  est  fait 
de  deux  ou  trois  mesures.  Aussi  les  vers  de  toute 
quantité  peuvent-ils  y  trouver  place.  C'est  ainsi 
qu'il  y  inscrit  d'abord  le  gwaiododyn  hyrr  (neuf 
syllabes  ;  avec  toddaid  au  troisième  et ,  dans  ce 
vers,  dix  syllabes),  le  gwawdodyn  hir,  qu'il  donne 
sous  le  nom  de  pedryfann  a  thoddaid  (quatre  vers 
et  distique  contenant  toddaid),  chioebann  a  thod- 
daid. Il  appelle,  en  revanche,  gwawdodyn  hir  un 
type  composé  de  vers  de  dix  syllabes,  ce  qui  repré- 
sente le  hir  a  thoddaid  des  autres.  Le  mélange 
de  hyppynt  hyrr  et  de  toddaid  (deux  vers)  ;  de 
hyppynt  et  d'un  pennill  de  cywydd  (deux  vers  de 
sept  pieds  homœorimes);  àlawdl  gywydd   et  de 

(1)  Ces  vers  peuvent  être  de  cinq  syllabes  (type  cyhydedd  hir). 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGANWG  OU  GLAMORGAN.   153 

pennill  de  cywydd  ;  de  séries  de  vers  de  six  ou 
sept  pieds  avec  le  distique  de  Vaiodî  gyioydd,  etc., 
est  compris  sous  le  nom  de  cyngog.  Nous  aurons 
occasion  de  revenir,  dans  le  second  volume,  sur 
ce  terme.  Pour  lolo,  ce  mot  est  dérivé  de  cyngliaw 
[lien). 

XXIV.  —  Dyrif  ou  Carol. 

Ce  genre  n'était  pas  considéré  comme  faisant 
partie  de  la  métrique  artistique  ;  il  n'était  pas  sou- 
mis à  la  cynghanedd.  Notre  auteur  l'élève  au  rang 
de  mesur  bardique  en  l'y  soumettant.  C'est  un 
genre  qui  admet  des  vers  de  toute  longueur;  il  y 
en  a  qui  ont  treize  syllabes.  L'essentiel  de  ce 
genre,  à  en  juger  par  les  exemples  plutôt  que  par 
les  explications  confuses  de  l'auteur,  c'est  que  le 
pennill  est  ordinairement  de  deux  vers  homœori- 
mes  ou  de  quatre  vers  à  rimes  alternées,  et  que 
toujours  l'accent  sur  le  mot  final  du  vers  est  à  une 
place  uniforme.  Tous  les  pennillion  sont  de  struc- 
ture uniforme. 

Quelques  exemples  sont  du  genre  clogyrnach 
ou  tawddgyrch  cadivynog^  avec  plus  de  liberté 
dans  le  nombre  des  syllabes  et  des  vers.  Tous  les 
exemples,  sans  aucune  exception,  sont  d'auteurs 
des  seizième  et  dix-septième  siècles. 

§  4.  —  Résumé  et  classification  méthodique. 

En  résumé,  le  système  dit  de  Glamorgan,  mal- 


154  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

gré  de  grandes  différences  qui  tiennent  surtout  au 
nombre  des  syllabes  dans  le  vers  et  au  nombre  de 
vers  dans  la  strophe,  repose  sur  les  mêmes  prin- 
cipes que  l'autre  et  n'est  guère  moins  enchevêtré. 
En  outre,  d'après  les  exemples,  il  manque  d'auto- 
rité ;  car  les  exemples  des  divers  types  sont  tous 
ou  à  peu  près  empruntés  à  des  contemporains  de 
Llywelyn  Sion  et  surtout  d'Edward  Dafydd.  Les 
types  peuvent  se  répartir  finalement  sous  les  mê- 
mes chefs  que  ceux  de  l'autre  système. 

CYWYDD   DBUAIR   HIRION   ET   FYRRION. 

Premier  groupe. 

'  Gorchan  y  gyhydedd  ferr  (quatre  syllabes). 
Gorchan  y  gyhydedd  yaeth  (cinq  syllabes). 
Gorchan  y  gyhydedd  drosgl  (six  syllabes). 
Go7'chan  y  gyhydedd  lefn  (sept  syllabes). 
Gorchan  y  gyhydedd  loastad  (huit  syllabes). 
Gorchan  y  gyhydedd  draws  (neuf  syllabes). 

K     j 

g  /  Gorchan  y  gyhydedd  loenn  (1)  (dix,  neuf,  sept 
s  1      svllabes). 

o  " 

Gorchan  y  gyhydedd  laes  (onze  syllabes). 

Gorchan  y  gyhydedd  hir  (douze  syllabes). 

Traethodyn  ou  traethodl  (de  sept  à  douze  sylla- 
bes ;  système  de  cywydd  moins  loi  d'accent). 
1  Prost  cyfneioidiog  (sept,  huit,  neuf  syllabes), 
l  Prost  cadioynogd  (=  prost  cadivynog). 

(1)  Aussi  vers  de  dix  et  neuf;  dix  et  onze. 


SYSTÈME  DE  MÉTRIQUE  DIT  DE  MORGAN WG  OU  GLAMORGAN.    155 

Clogyrnach  (vers  inégaux). 

Huppynt  [huppunt  hyrr,  huppunt  hir,  gorchest 
y  beirdd,  cyhydedd  hù\  cadioyn  fyrr). 
Llamgyrch  (cf.  clogyrnach). 

Deuxième  groupe. 

Englyn  avec  ses  variétés  : 

Tribann  toddaid  =  englyn  unodl  union,  avec 
un  vers  de  sept  pieds  en  moins  ; 

Byrr  a  thoddaid  =  englyn  unodl  union  ; 

Hir  a  thoddaid  =  byrr  a  thoddaid  à  peu  de 
chose  près  ; 

Gar  r  hir. 

Troisième  groupe. 

î'  gyhydedd  gyrch  (cf.  cyioydd  odliaidd  ou 
aivdl  gyvjydd)  ; 

Tribann  cyrch  ou  tribann  Morganwg  =  englyn 
unodl  gyrch; 

Gadwyngyrch  (mélange  du  cywydd  odliaidd  et 
du  prost  cadwynog  ; 

Cyrch  a  thoddaid  ou  cyrch  a  chwtta  (distique 
d'englyn  unodl  union  et  distique  de  cywydd 
odliaidd) . 

Le  cyngog  se  répartit  entre  les  trois  groupes 
suivant  les  systèmes  qu'il  met  à  contribution.  Le 
«iyn/ appartient  au  premier  groupe. 


LIVRE  II. 

LA    MÉTRIQUE   DES   XV'-XVI°   SIÈCLES   CHEZ   LES 
AUTEURS. 

CHAPITRE  PREMIER. 

LES  STROPHES  OU  SYSTÈMES. 

§  l*'^  —  Les  strophes  décrites  par  les  grammai- 
riens. 

Griffith  Roberts,  page  281,  nous  dit  que  les 
seuls  systèmes  en  usage  parmi  le  peuple  étaient 
les  englynion  et  les  cywydd  deuair  hirion.  Ce  ne 
sont  pas  les  seuls  chez  les  poètes ,  mais  ce  sont 
chez  eux  aussi  les  plus  usités. 

Sur  cent  trois  poèmes  des  quinzième-seizième 
siècles  que  contiennent  les  Gorchestion^  quatre- 
vingt-cinq  sont  du  système  cywydd  deuair  hirion. 


158  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Dans  les  Ceinion  llenyddiaeth  gymreig,  la  pro- 
portion est  encore  plus  forte  (1). 

Sur  les  soixante-douze  poèmes  que  nous  pré- 
sentent les  œuvres  de  lolo  Goch,  qui  vivait  encore 
dans  les  premières  années  du  quinzième  siècle  et 
a  chanté  Owen  Glyndwr,  il  n'y  en  a  que  neuf  qui 
ne  soient  pas  des  cyivydd  deuair  hirion  (2). 

Sur  deux  cent  soixante-cinq  poèmes  de  Dafydd 
ab  Gwilym,  qui  florissait  dans  la  seconde  moitié 
du  quatorzième  siècle,  plus  vieux  que  lolo  Goch, 
mais  son  contemporain,  dix  poèmes  seulement  ne 
sont  pas  des  cyioydd  deuair  hirion. 

Dans  la  collection  Flores  poetarum  Britannico- 
rum,  qui  se  compose  d'extraits  de  poètes  des 
quinzième-seizième  siècles,  groupés  par  ordre  de 
matières,  il  n'y  a  guère  que  ce  système.  Je  n'y 
vois  que  six  ou  sept  exceptions. 

Le  poète  dont  les  œuvres  présentent  le  plus  de 
strophes  variées  est  Lewys  Glyn  Cothi,  qui  vivait 
encore  en  1485,  le  poète  belliqueux  de  la  guerre 
des  Deux-Roses.  Sur  cent  cinquante-quatre  poè- 
mes, il  y  en  a  cinquante  et  un  à  strophes  variées, 
c'est-à-dire  le  tiers  de  l'œuvre.  Le  reste  est  com- 
posé de  cyioyddau  deuair  hirion.  La  proportion 
relativement  considérable  de  strophes  différentes 
tient,  en  grande  partie,  à  ce  que  les  éditeurs  n'ont 


(1)  Ceinion,   II,    p.  75-84;  99-103:   105-111;  205-210;   211-216; 
285-312. 

(2)  GweUhi&u  lolo  Goch,  éd.  Ashton,  1893. 


LES    STROPHES   OU    SYSTÈMES.  159 

fait  paraître  que  les  poèmes  de  l'auteur  touchant 
à  l'histoire,  c'est-à-dire  des  éloges  et  des  poèmes 
funèbres,  genres  qui,  ordinairement,  exigent 
Vawdl. 

En  dehors  du  cyivydd  deuair  hirion  et  de 
Yenglyn  unodl  union  ou  unsain ,  qui  se  retrouve 
également  chez  tous  les  auteurs,  mais  est  généra- 
lement joint  à  d'autres  strophes  ou  n'est  qu'une 
simple  épigramme,  voici,  parmi  les  systèmes  dé- 
crits précédemment,  ceux  que  j'ai  retrouvés  chez 
les  poètes  : 

Premier  groupe. 

Englyn  prost  cadwynog  :  Dafydd  ab  Edmwnd 
{Gorch.,  p.  107);  Guttyn  Owain  {ibid.,  p.  200); 
William  Llyn  {ibid.,  p.  259)  ;  Tudur  Aled  {Ceinion, 
I,  p.  347);  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  424).  Rien  chez 
lolo  Goch  ni  Dafydd  ab  Gwilym. 

Englyn  prost  cyfnewidiog  :  Dafydd  ab  Edmwnd 
{Gorch.,  p.  102,  120);  Guttyn  Owain  {ibid.,  p.  189, 
201);  William  Llyn  {ibid.,  p.  259,  274,  280,  290); 
Tudur  Aled  {Ceinion,  I,  p.  330,  347);  Sion  Tudur 
{id.,  II,  p.  103);  leuan  ap  Rhydderch  (Prys,  Hanes, 
p.  202);  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  27,  59,  97,  104, 
113,  133,  164,  172,  178,  182,  197,  260,  323,  339, 
386,  424,  443,  453,  470,  493,  500);  Dafydd  ab 
Gwilym  (quelques  exemples,  p.  327-329). 

Cyhydedd  ferr  :  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  256-257, 
douze  strophes)  ;  William  Llyn  {Gorch.,  p.   260). 


160  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Cyhydedd  nawbann  :  Tudur  Aled  (Ceinion ,  I, 
p.  340);  William  Llyn  {Go7''ch.,  p.  261).  Ce  type, 
usité  à  toutes  les  époques ,  l'est  particulièrement 
par  Lewis  Glyn  Cothi  :  p.  27,  huit  strophes  ;  p.  61, 
quinze  strophes;  p.  98,  quatre  strophes;  p.  101,  dix 
strophes;  p.  179,  dix  strophes;  p.  183,  onze  stro- 
phes (une  de  six  vers);  p.  227,  huit  strophes; 
p.  238 ,  seize  strophes  ;  p.  284 ,  dix  strophes  ; 
p.  473,  dix  strophes. 

HupuNT  BYRR  :  Dafydd  Nanmor  [Ceinion,  I,  p.  164). 
Le  poème  contient  soixante  vers  de  même  rime 
de  douze  syllabes,  mais  la  coupe  n'est  pas  la  coupe 
ordinaire  du  hupunt  ;  le  vers  ne  saurait  se  résou- 
dre en  trois  petits  vers  de  quatre  syllabes. 

Hupunt  hir  :  Lewis  Glyn  Cothi,  p.  41.  Strophe 
de  quatre  vers  de  huit  syllabes  ou  de  huit  vers  de 
quatre;  p.  135-137,  strophe  de  hupunt  réunie  à 
cadicyn  fyrr ;  p.  137,  la  dernière  strophe  est  du 
type  hupunt;  lolo  Goch,  p.  530-534,  série  de 
hupunt  hir. 

Clogyrnach  :  Guttyn  Owain  {Gorch.,  p.  200, 
huit  strophes). 

Tawddgyrgh  gadwynog  :  Dafydd  ab  Edmwnd 
[Gorch.,  p.  104-107,  huit  strophes);  Guttyn  Qwain 
{ibid.,  p.  189,  six  strophes);  William  Llyn  [ibid., 
p.  264);  Lewis  Glyn  Cothi,  p.  135-136;  229-230, 
six  strophes  ;  475-476. 


LES    STROPHES   OU    SYSTÈMES.  161 

Cyhydedd  hir  :  Deio  ab  leuan  Du  {Gorch.^ 
p.  168,  onze  strophes)  ;  Tudur  Aled  [Ceinion,  I, 
p.  340,  joint  à  cyhydedd  nawbann);  Lewis  Glyn 
Cothi  (p.  29-30,  huit  strophes;  41,  quatre  stro- 
phes ;  73-74,  cinq  strophes;  117,  six  strophes; 
133-134,  sept  strophes;  252,  sept  strophes;  255, 
cinq  strophes;  333-334,  dix  strophes;  395,  sept 
strophes  ;  493,  neuf  strophes  ;  498,  quatre  stro- 
phes) ;  lolo  Goch  (p.  421-423;  469-483,  deux  poè- 
mes de  ce  type);  Dafydd  ab  Gwilym  (p.  349). 

Deuxième  groupe. 

Englyn  unodl  crwcca  :  Tudur  Aled  [Ceinion, 
1,  p.  347;  p.  323,  les  deux  premiers  vers  sont  de 
huit  syllabes);  William  Llyn  [Gorch.,  p.  259). 

ToDDAiD  :  Dafydd  Nanmor  {Gorch.,  p.  153,  dix 
strophes  de  quatre  vers)  ;  Tudur  Aled  {Ceinion,  I, 
p.  338,  type  toddaid  avec  des  vers  de  neuf  syl- 
labes intercalés);  Sion  Tudur  {ibid.,  II,  p.  103-104); 
Lewis  Glyn  Cothi  (p.  46,  260-261,  294,  424); 
Dafydd  ab  Gwilym  (p.  8,  324,  331,  335). 

GwAWDODYN  BYRR  :  Dafydd  Nanmor  {Gorch., 
p.  150);  William  Llyn  {ibid.,  p.  273,  278,  288); 
Dafydd  Nanmor  {Ceinion,  I,  p.  161);  Tudur  Aled 
{ibid.,  p.  344,  348)  ;  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  26,  36,  46, 
51-52,  60,  66,  87,  89,  97,  105,  114,  118,  125,  165, 
192,  243,  312,  388,  441,  471,  493,  500);  lolo  Goch 
(p.  269);  Dafydd  ab  Gwilym  (p.  320,  330). 

11 


162  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Cette  mesure  est  très  usitée.  Je  relève  pour  le 
même  poème,  chez  Dafydd  Nanmor,  douze  strophes 
sur  ce  modèle;   chez  William  Llyn,  treize  stro- 
phes ;  Lewis  Glyn  Cothi,  douze  strophes  (p.  34-36) 
tuit   strophes   (p.   51-54)  ;   cinq   strophes  (p.   56) 
neuf  strophes  (p.  60-61);  quatre  strophes  (p.  66-67) 
douze  strophes  (p.  87-88);  treize  strophes  (p.  104- 
106);   douze   strophes  (p.   113-115);    dix   strophes 
(p.    118-120);   onze  strophes  (p.    124-125);  douze 
strophes  (p.   163-166);   huit  strophes  (p.  191-193); 
onze    strophes    (p.    242-244);     quinze    strophes 
(p.    385-388);    douze   strophes    (p.    441-443);    dix 
strophes  (p.  470-472);  neuf  strophes  (p.  499-500); 
Dafydd  ab  G^Yilym,  douze  strophes  (p.  330-331); 
lolo  Goch  (p.  264-271). 

GwAWDODYN  HiR  :  Dafydd  ab  Edmwnd  [Gorch., 
p.  107);  Deio  ab  leuan  [ihid.,  p.  172);  William 
Llyn  [ibid.,  p.  264,  273,  278);  Dafydd  Nanmor 
[Ceinion,  p.  161,  la  strophe  a  onze  vers);  Tudur 
Aled  [ibid.,  I,  p.  339);  Sion  Tudur  [ibid.,  II,  p.  211); 
Lewis  Glyn  Cothi  (p.  48,  76,  172-173,  312-313); 
lolo  Goch  (p.  274). 

Cette  strophe  est  très  employée  dans  le  même 
poème  :  Dafydd  ab  Edmwnd  l'emploie  huit  fois  ; 
Deio,  six  fois;  William  Llyn,  cinq  fois;  Tudur 
Aled,  vingt  et  une  fois;  Lewis  Glyn  Cothi,  dix 
fois. 

Byrr  a  thoddaid  :  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  324). 


LES  STROPHES  OU  SYSTÈMES.  163 

HiR  A  THODDAiD  :  Dafydd  ab  Edmwnd  {Gorch.^ 
p.  119);  William  Llyii  {ibid.,  p.  268,  273);  Tudur 
Aled  [Ceinion,  I,  p.  348);  Sion  Tudur  {ibid.,  II, 
p.  210);  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  25,  46,  51,  339,  424, 
454. 

Troisième  groupe. 

Englyn  unodl  cyrch  :  lolo  Goch  (p.  535-538)  a 
bon  nombre  de  strophes  souvent  altérées  de  ce 
type,  mais  il  n'y  a  pas  de  cynghanedd ;  c'est  un 
type,  en  effet,  qui  figure  parmi  les  strophes  dites 
libres  (cf.  Rhys  Prichard,  ap.  Prys,  lianes,  p.  337). 

AwDL  GYWYDD  OU  cyivi/dd  odliaidd  :  Tudur  Aled 
{Ceinion,  p.  339,  vers  de  neuf  syllabes  construits 
sur  ce  type)  ;  Rhys  Nanmor  (ap.  Prys,  Hanes, 
p.  198,  distiques  de  vers  de  neuf  syllabes,  de  ce 
type).  V.  plus  haut,  Trybedd  y  myneich,  p.  87. 

Les  systèmes  gorchest  y  beirdd,  cyivydd  llos- 
gyrniog,  cyrch  a  chwtta  ne  se  retrouvent  que 
dans  les  poèmes  qui  ne  sont  autre  chose  que  des 
exercices  sur  les  vingt-quatre  mesur  (GwilymTew, 
Lewis  Morganwg,  Simwnt  Fychan  ;  cf.  William 
Llyn,  Gorch.,  p.  258-264). 

§  2.  —  Systèmes  modifiés  chez  les  poètes. 

I.  —  Le  genre  prost  cyfneividiog  (syllabe  finale 
du  vers  présentant  mêmes  consonnes  finales  et 
voyelle  différente)  est  appliqué  à  diverses  strophes 


164  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

(v.  d'ailleurs  plus  haut,  p.  145).  D'abord  la  strophe 
de  vers  de  sept  syllabes  se  trouve  composée  par- 
fois de  six  vers  (Lewis  Glyn  Cothi,  p.  132-133, 
171,  182);  Dafydd  ab  Edmwnd  [Gorch.,  p.  119)  : 
1°  Strophe  de  huit  vers,  le  premier  de  dix  syl- 
labes et  les  autres  de  sept  (Lewis  Glyn  Cothi, 
p.  135)  : 

Bc  byw  yn  Neheubarth  heddiw  arthur 
Val  y  bu.  a'r  Uu  Ilawer, 
Ev  a  alwai  ei  vilwyr 
Yn  blaid  i  vab  Elidir, 
A'i  blaid  ev  yn  Ninevwr, 
111  dau  a  gais  gwyllt  a  gwar. 

2°    Cyhydedd    nawhann    (Lewis    Glyn    Cothi, 
p.  61-62;  cf.  p.  68)  : 

Ei  adar  a'i  wyr  o  vewn  y  drin 
A  oresgynodd  â'i  ros  gwynion  ; 
A'i  lew  yn  aros  wrth  bob  rbosyn 
A'i  wyr  a'i  vilwyr  a  oedd  viliwn. 

Les  deux  strophes  de  ce  type  se  terminent  en 
-wn. 
3°  Hir  a  thoddaid  (Lewis  Glyn  Cothi ,  p.  425)  : 

Maelgwn  wyd,  Rufydd,  mab  Gwên  ner  Drifwys, 

Avarwy,  Lawnslod,  pan  vu  briodas  ; 

0  gydwydd  rwyddlawn  a  gadwodd  ryddlys  ; 

Syr  Gai  ab  Ivan  sy  â'r  gvvayw  Bevus, 

Syr  Grufydd,  voch  Nudd,  vaich  yn  oes  —  dy  dad 

Sy  ar  ein  dwywlad,  syr  Aroii  dilys. 


LES  STROPHES  OU  SYSTÈMES.  165 

II.  —  Le  cywydd  deuair  hirion,  dont  les  vers 
riment  par  couples,  se  présente  quelquefois  avec 
une  série  de  vers  de  même  rime  (Tudur  Aled, 
Ceinion,  I,  p.  347)  : 

Glin  aurfraisg,  galon  irfrau, 
Gwna  fwrw'n  larll  a'r  gwaew'n  frau  ; 
Gwres  o'i  frig  a  roes  y  frau, 
Gwn  tân  ar  Gent  o'i  enau. 

Sion  Tudur  {ibid.,  II,  p.  104)  a  des  strophes  de 
dix  vers  de  sept  syllabes,  mais  ce  sont  des  paro- 
dies des  englynion  y  misnedd). 

III.  —  Genre  toddaid  : 

1°  Une  strophe  du  type  gioaicdodyn  byrr  avec 
une  diirérence  :  tous  les  vers  sont  de  huit  sylla- 
bes, même  celui  qui  contient  le  toddaid  (Lewis 
Glyn  Cothi,  p.  288)  : 

Am  ein  balcliedd  yma'n  bylchwyd; 
Am  ein  dewredd  yma'n  diriwyd  (l), 
Am  vyd  i  gyd  gwadwyd  —  vy  Hais 
Yin  mio  Ddwylais  y'ni  arddelwyd. 

2°  Un  distique  du  genre  toddaid  (dix  et  neuf 
syllabes)  suivi  d'une  strophe  de  gicaivdodyn  hir 
(Tudur  Aled,  Ceinion,  I,  p.  339)  : 

Y'mberigl  yr  wyf  o'm  biiaeth  —  bob  awr; 
(1)  Scandez  dir-wyd  en  deux  syllabes. 


166  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Yr  af  ar  f  elawr  o'i  farwolaeth  ; 

Mae'r  fynwes  im  ar  fon  y  saeth, 

Heb  fy  stôr  wyliau,  heb  feistrolaetk, 

Heb  allu  dros  hyn,  heb  well  dros  "svaeth, 

Heb  windai  mawrdrai  mordiaeth  —  longlwythau 

Heb  amyl  ffrwythau,  heb  fwythau,  heb  faeth. 

IV.  —  Genre  cywydd  odliaidd  : 

Un  poème  de  Rhys  Nanmor  (Prys,  Hanes, 
p.  198)  est  composé  de  distiques  du  type  aivdl 
gywydd  ou  cywydd  odliaidd^  mais  les  vers  sont 
de  neuf  syllabes  :  il  ressemble  aux  deux  exemples 
de  tryhedd  y  meneich  (v.  plus  haut,  p.  87-88)  : 

Cynin  a'i  weision,  Cynan,  Assaf 
Cawrdaf,  car  Eudaf,  fab  Carïadog, 
Collen,  llaw  Elien  a  Llywelyn, 
Cynwyd,  Cynfelyn,  Cedwyn,  Cadog. 

La  strophe  by 7^7^  a  thoddaid  complète  est  parfois 
suivie  de  strophes  du  même  genre,  mais  n'ayant 
pas  le  premier  distique  du  genre  englyn  unodl 
union  (v.  plus  haut,  p.  101).  Ces  strophes  sont 
reliées  à  la  première  par  la  rime  dominante  (Lewis 
Glyn  Cothi,  p.  324-325). 

V.  —  Une  strophe  de  quatre  vers  de  dix  sylla- 
bes chez  Lewis  Glyn  Cothi  (p.  118-119)  ne  rentre 
directement  dans  aucun  des  genres  décrits.  Tous 
les  vers  ont  la  même  rime  à  la  finale  et  à  la  cin- 


LES    STROPHES   OU    SYSTÈMES.  167 

quième  syllabe.  On  pourrait  couper  la  strophe  en 
huit  vers  de  cinq  syllabes  de  même  rime  : 

Ym  Mon  Benmynydd  |  hevyd  val  had  vydd, 

0  odlau  odlydd  |  ddwyvil  i  Ddafydd; 

Rliiv  gwellt  yr  elltydd  |  a'r  gwawii  o'r  gweunydd  ; 

Rhiv  gwlith  rbos ,  a  gwlydd  |  oedd  ei  ovii  Ddavydd. 

VI.  —  Tout  un  poème,  chez  Dafydd  Nanmor, 
est  en  vers  de  douze  syllabes  [Ceinion,  I,  p.  164) 
qui  ne  peuvent,  comme  pour  le  hupunt  byrr,  se 
diviser  en  trois  petits  vers.  La  coupe  est  fort  dififé- 
rente  de  celle  du  vers  hupunt  de  douze  syllabes 
qui  est,  lui,  toujours  divisé  en  trois  membres  de 
quatre  syllabes.  Celui-ci  a  la  coupe  presque  tou- 
jours à  la  sixième  syllabe.  Il  a  la  cynghanedd  par 
allitération,  en  général,  fort  rigoureuse  : 

Ni  bu  lewach  calon,  |  ni  bu  lai  awch  cilud. 

§  3.  —  Systèmes  combinés  dans  la  même  strophe. 

1°  GwAwnoDYN  BYRR  et  HiR  (Dafydd  Nanmor, 
Ceinion,  I,  p.  162).  Série  de  strophes  du  môme 
type  de  quatre,  six  vers  et  plus,  unies  par  la  même 
rime.  Le  premier  gair  toddaid  parait  au  dixième 
vers.  Ce  système  est  fort  usité. 

2"  Pennill  de  cywydd  deuair  hirion  joint  à 
englyn  unodl  unsain  i^Tudur   Aled,   Ceinion,    I, 


168  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

p.  338)  et  soudé  par  la  reprise  à  Venglyn  du  der- 
nier membre  du  cywydd  : 


Cywydd. 


Englyn. 


Darfu'n  diarfu,  Deo  irfyw  ! 

Darfu  am  barcb  dra  fo'm  byw  ; 

Dra  fo'm  byw,  deryw  |  dwyrain  —  a  gogledd 

Diryfedd  hyd  Rbufain  ; 

Doe'n  dirwywyd  yn  druain, 

Dinbech  drist  dan  y  baich  drain. 


3°  Cyhydedd  nawbann  suivi  de  cyhydedd  hir^ 
avec  cette  particularité  qu'un  des  petits  vers  a 
quatre  syllabes.  La  strophe  se  termine  par  un  vers 
de  neuf  pieds  ayant  la  même  rime  que  les  grands 
vers  (Tudur  Aled,  Ceinion,  I,  p.  339)  : 

9  Gwae  eigion  y'mron  i  merwined  ! 

9  Gandryll  o  waeddi  gan  dra  lludded; 

9  O'm  dwyais  heddiw  y'm  diswydded, 

9  Anodd  ym  aros  yn  ddiymwared, 

5  Yn  ddiddawn  ddiddym, 

4  Heb  rodd  heb  rym 

9  Heb  addwyn  feistr  ym  |  beb  dda'n  fystred  : 

9  Mawr  ydd  wy'n  wylo,  Merddin  Aled! 

4°  Cyhydedd  hir  et  cyhydedd  nawbann  (Tudur 
Aled,  Ceinion,  I,  p.  340)  : 

Nid  cwj'n,  cwyn  canwr, 

Nid  byd,  byd  beb  wr, 
Wrtb  gwyn  goncweiwr  wythgan  caered  : 
0  bwy  cawn  lunio  neb  cyn  laned? 
0  bwy  cawn  ddcthol  neb  cyn  ddoethed. 


LES  STROPHES  OU  SYSTÈMES.  169 

Nag  un  o'r  sessiwn  cyn  rasused, 
Nag  un  ar  clyn  cyn  wroled? 


5°  Distique  de  toddaid  avec  une  strophe  de 
cyhydedd  naicbann  suivie  iïwnpenniU  de  gyhydedd 
HiR  (Tudur  Aled,  Ceinion,  I,  p.  339)  : 

Cywir  Esyllt  gynt,  |  Crused  —  Siwsan 
Er  cwyn  i  Drystan,  wraig  can  dristed, 
Rhoi  elusenau  yw  rheol  Sioned, 
Rhoi  gynau  gwynion  rhag  ein  gwaned  ; 
Rboi  cyn  y  ddwyawr,  rhai  can  dd^ed, 
Rhoi  cwyr  a  menig,  rhoi  cri  o'i  myned  ; 

Rhoi  cwyn,  rhai  a'i  cant, 

Araith  oer  a  thant 
A  "wnant,  methasant  |  o'i  mwythused. 

Les  poètes  aiment  à  unir  les  strophes  différentes 
par  la  rime,  tout  en  leur  laissant  leur  indépen- 
dance. C'est  ainsi  que  chez  Lewis  Glyn  Cothi 
on  trouve  unies  par  la  rime  dominante  -aidd  : 
englyn  unodl  union  (doux  strophes)  et  cyhydedd 
naivbann  (quinze  strophes),  p.  237-238;  cyhydedd 
nawbann  et  gwawdodyn  byrr,  p.  98-99  ;  on  trouve 
aussi  fréquemment,  dans  le  même  poème,  des 
séries  de  la  même  strophe  ayant  la  même  rime. 
C'est  ainsi  que  dans  un  poème  de  Lewis  Glyn 
Cothi  (p.  11)  douze  strophes  de  cyhydedd  naicbann 
ont  la  rime  dominante  -el. 


CHAPITRE  II. 


LA    C  Y  N  G II A  N  E  D  D  . 

,§  1".  —  Remarques  générales. 

L'étude  des  poètes  montre  que  les  classifica- 
tions de  la  cynghanedd ,  les  règles  qui  régissent 
chacune  d'elles,  en  exceptant  quelques  subtilités 
et  complications  enfantines,  sont  fondées  sur  une 
connaissance  approfondie  de  la  littérature  poétique 
des  quinzième-seizième  siècles. 

La  cynghanedd  vocalique,  en  exceptant  la  rime 
finale,  est  la  moins  usitée  de  beaucoup.  Lorsqu'il 
y  a  deux  rimes  internes,  le  troisième  membre  est 
toujours  relié  par  l'allitération  au  deuxième.  La 
cynghanedd  lusg  est  d'un  emploi  assez  fréquent; 
la  syllabe  qui  précède  la  voyelle  de  la  rime  finale 
rime  avec  une  syllabe  finale  précédente  du  même 
vers  :  c'est  dans  les  vers  où  se  montre  cette  cyn- 
ghanedd que  l'allitération  fait  totalement  défaut 
ou  se  montre  le  moins. 

Sur  la  coupe  ou  les  coupes  des  vers  à  cyngha- 


LA    CYNGHANEDD.  171 

nedd  vocalique,  les  observations  que  j'ai  données 
plus  haut  (p.  55-56)  reposent  plus  sur  une  obser- 
vation personnelle  des  auteurs  que  sur  les  affir- 
mations des  grammairiens  :  je  me  contente  d'y 
renvoyer. 

La  cynghanedd  par  allitération^  comme  nous 
l'avons  vu ,  divise  toujours  le  vers  en  deux  mem- 
bres. Là  où  on  a  la  cynghanedd  dratvs,  la  con- 
sonne qui  précède  la  voyelle  de  la  rime  finale 
allitére  avec  la  consonne  initiale  du  vers,  s'il  n'y 
en  a  pas  d'autre  dans  les  deux  membres  à  allitérer 
{h,  n  et  même  m.  à  l'initiale,  peuvent  se  perdre). 

§  2.  —  La  rime. 

La  rime,  comme  nous  l'avons  vu,  comprend 
l'accord  parfait  de  deux  syllabes  en  ce  qui  con- 
cerne la  voyelle  ou  la  diphtongue  de  la  syllabe  et 
la  consonne  ou  les  consonnes  qui  la  suivent  : 
c'est  la  syllabe  qui  rime. 

Il  semble  qu'aux  quinzième-seizième  siècles,  la 
quantité  ait  dû  avoir  assez  peu  d'effet  sur  le  tim- 
bre de  la  voyelle,  moins  qu'aujourd'hui  ;  autrement, 
on  serait  obligé  d'admettre  que  les  poètes  fai- 
saient rimer  des  voyelles  de  timbre  différent,  ce 
qui  est  inadmissible  dans  une  poésie  fondée  sur 
une  si  subtile  analyse  des  sons.  C'est  ainsi  que 
nous  voyons  rimer  : 

porthor  :  dôr  (Daf.  ab.  Gw.,  p.  50). 


172  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

nos  :  diddos  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  111). 

gwyddoch  :  coch  (leuan  Du,  Gorch.,  p.  163). 

môr  :  elor  (Hywel  ab  Rhesnallt,  Gorch.,  p.  185)  (l). 

0  sortant  de  à  long  vieux  celtique  et  o  original 
avaient  le  même  timbre  : 

darfod  :  tafod  (et  tafawd)  (Daf.  ab  Gw.,  Gorch.,  p.  69). 
gwirion  :  ysgyi'ion  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  110). 
Einion  (Einiawn)  :  fonn  (leuan  Deulwyn,  ibid.,  p.  130). 
cardod  :  bod  (Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  151). 
union  :  fronn  (Howel  ap.  Rheinallt,  Gorch.,  p.  167). 
mor  :  elor  (elawr)  (Deio  ab  leuan  Du,  ibid.,  p.  185). 

Aw  et  0,  en  polysyllabe,  sorties  de  à  celtique, 
riment  ensemble. 

Il  semble  aussi  qu'il  y  ait  eu  fort  peu  de  diffé- 
rence entre  au  et  eu  : 

nacau  :  gwleddeu  (Lewis  Glyn  Cothi,  p.  80). 
fawrhau  :  finneu  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  131). 

Gwleddeu  et  finneu  ont  été  rajeunis  par  les  édi- 
teurs en  gwleddau  et  finnau. 

Bon  nombre  de  rimes  présentent  des  irrégula- 
rités qui  ne  sont  qu'apparentes  et  qu'explique  la 
prononciation  du  temps.  Il  ne  faut  pas  oublier 
que  l'orthographe  des  auteurs  souvent  n'a  pas  été 
respectée  par  les  éditeurs. 

(1)  J.  Rhys,  Lectures,  p.  128,  s'est  posé  la  question  de  la  valeur 
de  la  voyelle  suivie  de  spirante  et  de  la  rime  och  et  coch  dans 
Dafydd  ab  Gwilym. 


LA   CYNGHANEDD.  173 

1°  -Ytv,  -ma  -iw  riment  ensemble  : 

ydyw  :  ffiiw  (Daf.  ab  Gw.,  Gorch.,  p.  46). 

heddyw  :  rhiw  {Id.,  ibid.,  p.  55), 

heddyw  :  wiw  {Id.,  ibid.,  p.  68). 

goreudduw  :  byw  (lolo  Goch,  ibid.,  p.  71). 

gwiw  :  ydyw  (lolo  Goch,  Gorch.,  p.  78). 

wiw  :  heddyw  (Uaf.  Nanmor,  Gorch. .,  p.  148). 

clyw  :  diluw  {Id.,  ibid.,  p.  153). 

Heddyw  :  lliw  (Icuan  Du,  Gorch.,  p.  164). 

firiw  :  ydyw  (Deio  ab  leiian  Du,  ibid.,  p.  186). 

ydyw  :  lliw  {Id.,  ibid.,  p.  186). 

lliw  :  ydyw  (Guttyn  Owain,  Gorch.,  p.  193). 

briw  :  ydyw  {Id.  ibid.,  p.  206). 

ydyw  :  ffiiw  (Tudur  Aled,  Gorch.,  p.  235). 

Duw  :  byw  (William  Lllyn,  Gorch.,  p.  280). 

liw  :  heddiw  {sic)  (Lewis  Glyn  Colbi,  p.  84). 

2"  Y  final  ou  en  syllabe  finale  rime  avec  i. 

menyg  :  pendefig  (Daf.  ab  Gw.,  Gorch.,  p.  42). 

dîg  :  tremmyg  (Rhys  Goch,  Gorch.,  p.  88). 

selsig  :  tremmig  =  trcminyg  {Id.,  ibid.,  p.  97). 

lurig  :  diblyg  (Gruff.  Iliraethog,  Gorch.,  p.  100). 

dig  :  tebyg  (leuan  Deulwyn,  Gorch.,  p.  133). 

diwyg  :  cig  {Id.,  ibid.,  p.  138). 

gorllewin  :  dyn  (leuan  Du,  Gorch..  p.  162). 

henwir  :  ufernwyr  (Lewis  Glyn  Cothi,  p.  26). 

menyg  :  coedwig  {Id.,  p.  38). 

gwig  :  annbebyg  {Id.,  p.  32). 

cegin  :  dilyn  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  63). 

caei'fyrddin  :  Prydyn  [Id.,  p.  63). 

llid  :  y  gyd  (Id.,  p.  166). 

gwenwyn  :  gerwin  {Id. y  p.  180). 


174  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Chez  le  même  poète  ni  (nota  augens)  rime 
(p.  139)  avec  cydwel?/,  et  i  (f^)  (p.  374)  avec 
goleunz.  Nous  savons  par  l'orthographe  de  poèmes 
plus  anciens  (par  exemple  le  Black  Book)  que  Vi 
du  pronom  renforçant  était  fort  atténuée.  Sur 
cette  prononciation  de  y  en  syllabe  finale  dans  les 
polysyllabes,  voir  p.  26. 

3°  U  rimant  avec  y  : 

ufudd  :  gAvydd  (Daf.  ab  Gw.,  Oorch.,  p.  35). 
y  foru  (y  fory)  :  du  [Id.,  ibid.,  p.  49). 
cudd  :  Dofydd  (lolo  Goch,  Gorch.,  p.  72). 
ufudd  :  hydd  (Id.,  ibid.,  p.  73). 
dyn  :  lun  (Rbys  Goch,  ibid.,  p.  96). 
ystyn  :  un  (Daf.  ab  Edm.,  ibid.,  p.  115). 
dyn  :  fun  (Id.,  ibid.,  p.  120). 
ty  :  rydu  (Guttyn  Owain  [Gorch.,  p.  198). 
un  :  iddyn  (Tndur  Aled,  Gorch.,  p.  237). 
un  :  creuddyn  [Id.,  ibid.,  p.  245). 
hyll  :  dull  (Lewis  Glyn  Cothi,  p.  281). 

Comment  concilier  ces  faits  avec  l'assertion  de 
J.-D.  Rhys,  que  ïi  et  y  étaient  des  sons  diffé- 
rents? Il  est  impossible  de  voir  dans  les  exceptions 
qui  précèdent  des  faits  dialectaux  ;  si  certains  au- 
teurs, comme  Lewis  Glyn  Cothi,  sont  du  Sud, 
d'autres,  comme  Dafydd  ab  Edmwnd  et  Tudur 
Aled,  sont  du  Nord.  Si  on  rapproche  ce  que  nous 
avons  dit  de  la  rime  de  voyelles  longues  avec 
voyelles  brèves  et  que,  d'autre  part,  on  sait  que 
dans  le  genre  prost  cyfnewidiog^  c'est-à-dire  le 
genre  où  la  syllabe  finale  du  vers  a  une  voyelle 


LA   CYNGHANEDD.  175 

différente,  les  poètes  des  quinzième-seizième  siècles 
opposent  y  k  u,  une  conclusion  s'impose  :  c'est 
qu'il  existait  très  réellement  une  différence  percep- 
tible de  prononciation  entre  u  et  y,  mais  que  leur 
timbre  était  suffisamment  à  peu  près  le  même, 
surtout  quand  y  était  en  monosyllabe  ou  en  syl- 
labe finale  dans  les  polysyllabes. 

Exemples  de  voyelles  diff'érentes  en  prost  cyf- 
neioidiog  : 

daethum  :  dim  :  ym  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  103). 

Rys  :  weddus  (Id.,  ibid.,  p.  103). 

yw  :  liw  {Id.,  ibid.,  p.  120). 

drud  :  lid  :  byd  (Sion  Tudur,  Ceinion,  II,  p.  103). 

ysgud  :  byd  (Lew.  Gl.  Cothi,  p.  260). 

Mei'ddyn  (écrit  Merddin)  =  bun  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  132). 

Pour  les  diphtongues ,  en  général  les  diphton- 
gues propres  ou  vraies  diphtongues  ne  riment 
qu'avec  elles-mêmes,  au  moins  dans  les  monosyl- 
labes. Cette  loi,  combinée  avec  celle  de  l'accent, 
dans  le  système  du  cyaydd^  a  eu  un  effet  curieux  : 
c'est  de  multiplier,  pour  répondre  par  un  polysyl- 
labe au  monosyllabe  terminant  le  vers,  les  com- 
posés ayant  pour  second  élément  le  monosyllabe 
lui-même.  De  là,  le  très  grand  nombre  de  ydwyd 
répondant  à  wyd;  ydoedd  répondant  à  oedd  ;  ydyiv 
à  yw;  ydynt  à  ynt  (1).  L'accent,  au  moins  ora- 
toire, était  probablement  sur  yd-. 

(1)  Gorchest.,  p.  115,  210,  219,  214-216,  223-224,  etc.  Le  souci  de 


176  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Il  y  a  quelques  dérogations  à  la  loi  des  diph- 
tongues propres.  Chez  Lewis  Glyn  Cothi,  p.  121, 
gwydd  rime  avec  newydd  ;  rhwydd  avec  rhydd  ; 
crwyn  avec  Benwynn.  (Pour  la  diphtongue  dans 
les  polysyllabes,  v.  plus  haut,  p.  38.) 

Pour  la  syllabe,  il  y  a  une  loi  qui  interdit  de 
faire  rimer  la  lourde  (syllabe  à  voyelle  suivie  de 
consonne  redoublée)  avec  la  légère  (syllabe  où  la 
voyelle  n'est  suivie  que  d'une  consonne).  Cette 
loi  est  fortement  atténuée  par  le  fait  que,  dans  la 
dérivation  ou  la  composition,  la  lowde  perd  de 
son  poids  et  peut  rimer  avec  la  légère  :  hên  peut 
rimer  avec  mein-wen  (gwenn).  Sans  cette  restric- 
tion, fondée  sur  une  observation  très  juste,  la 
règle  qui  veut  que,  dans  le  cywydd  deuair  hirion 
ou  fyrrion,  l'accent  sur  le  mot  final  soit,  dans  un 
vers,  sur  la  dernière  et  dans  l'autre  sur  la  pénul- 
tième, serait  impossible  à  appliquer.  Elle  n'est  pas 
toujours  appliquée,  même  dans  les  monosyllabes  : 

Ar  dorr  merch  y  cor  y  cân. 

§  3.  —  V allitération. 

Les  consonnes  allitèrent  suivant  leur  nature, 
leur  mode,  et  leur  lieu  d'articulation.  La  sourde 


faire  rimer  les  diphtongues  impropres  avec  elles-mêmes  ou  avec 
des  mots  à  voyelle  simple  identique  a  eu  des  effets  analogues  : 
cf.  gweirweHt  et  çjwelU;  gorwylU  et  gwxjlll. 


LA    CYNGHANEDD.  177 

ne  peut  allitérer  qu'avec  la  sourde;  la  sonore,  avec 
la  sonore.  L'explosive  allitère  avec  l'explosive;  la 
la  spirante  avec  la  spirante  ;  /  avec  /;  r  avec  r  (1). 
L'explosive  labiale  n'allilère  qu'avec  la  labiale 
dure.  Un  seul  point  peut  paraître  douteux  :  l'ex- 
plosive sourde  peut-elle  allitérer  avec  l'explosive 
sonore  homorgane?  B  peut-il  allitérer  avec  p; 
d  avec  t  ;  g  avec  c? 

L'orthographe  ne  peut  nous  apporter  sur  ce 
point  aucune  lumière.  Une  des  principales  préoc- 
cupations, en  moyen-gallois,  a  été  de  différencier, 
dans  l'orthographe,  l'explosive  de  la  spirante  den- 
tale. En  général,  dans  la  prose  et  dans  la  poésie 
des  treizième-quinzième  siècles  (les  éditeurs  ont 
tout  modifié)  l'explosive  dentale  est  écrite  t^  la 
spirante,  d.  Les  autres  explosives  sont  aussi  ex- 
primées par  la  sourde  ;  c,  p  (plus  de  variations 
pour  p).  Outre  l'analogie  de  ^,  il  y  a  d'autres  rai- 
sons :  il  est  incontestable  que  dans  les  syllabes  à 
voyelle  brève  (voyelle  suivie  de  deux  consonnes 
ou  de  consonnes  redoublées  ou  voyelles  en  syllabe 
non  accentuée),  l'explosive  finale  a  une  tendance 
à  se  rapprocher  de  la  sourde.  Elle  ne  paraît  pas 
cependant  y  arriver,  comme  cela  se  produit  en 
breton  :  bas-vannetais  bêd^  monde  ;  é  bet,  au 
monde;  mâd^  bon;  den  mat,  homme  bon.  Si 
l'explosive,  dans  cette  situation,  était  arrivée  net- 


Ci)  Quelques  exceptions  pour  mh,  qui  allitère  avec  m,  et  rh  qui 
allitère  quelquefois  avec  r. 

12 


178  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

tement  à  la  sourde,  il  est  sûr  que  les  poètes  se 
fussent  gardés,  en  général,  de  la  faire  allitérer 
avec  la  sonore. 

Il  y  a  d'ailleurs,  en  dehors  de  toute  supposition, 
des  preuves  claires  que  les  poètes  ne  faisaient  pas 
allitérer  la  sourde  et  la  sonore  liomorgane. 

D  suivi  de  h,  c'est-à-dire  t,  ou  au  moins  d 
assourdi,  n'allitère  pas  avec  d,  mais  avec  t,  ou  avec 
d  X  h: 

Ni  allwn  fod  hebot  ti  (Daf.  ab  Gwil.,  p.  3). 
Prononcez  foi  ebot. 

Enw  tefyrn  ynad  hoyw  foes  {Id.,  p.  4). 
Weled  hoy  WW  gymyred  hardd  {Id.,  p.  6). 
Och  Dduw  tad!  na  chuddwyd  hwn  {Id.,  p.  10). 

Il  en  est  de  même  des  autres  explosives  : 
Goludog  hebog  hybarch  (1)  {Id.,  p.  3). 

Le  scrupule  est  poussé  très  loin  dans  cette 
voie  :  deux  explosives  sonores,  l'une  à  la  finale, 
l'autre  à  l'initiale,  ou  une  explosive  sonore  suivie 
d'une  sourde  dans  les  mêmes  conditions  équiva- 
lent, en  gallois  comme  en  breton,  à  une  explosive 

(1)  Prononcez  goludoc  eboc  ybarch. 


LA    CYNGHANEDD.  179 

sourde.  Dans  ce  cas,  ce  groupe  allitére  avec  une 
explosive  sourde  : 

Telais  ym  fragawd  du  loyw  (Daf.  ab  Gwil.,  p.  l). 

Hyd  dwyi-affo  het  (1)  euraid  (Ici.,  p.  9). 

Mwyalchod  teg  yn  myich  ton  (Id.,  p.  10). 

Amrant  du  ai-  femrwri  teg  (Id.,  p.  10). 

Ond  da  fardd  Glann  Teifi  wcnn  (Tudiii-  Aled,  Gorc/i.,  p.  251). 

0  caf  finau  rhag  gofai  (Daf.  al)  Gwil.,  p.  14). 

L'explosive  sonore  finale  plus  r  sourd  (rh)  équi- 
vaut à  tr  : 

Car  trugain  cariad  rhagor  (Daf.  ab  Gwil.,  p.  14). 
Pob  ibyw  adar  purpnredig  (Lewis  Gl.  Cotlii,  p.  256). 

Pour  les  spirantes,  les  résultats  sont  analogues  : 
th  final  suivi  de  dd  initial  allitére  avec  th  (2)  : 

Ni'th  ddeil   swyddog   na  theiilu    (Daf.  ab  Gwilym,  p.  92). 

Pour  les  spirantes,  v.  page  28. 

L'explosive  finale  d'un  mot  polysyllabique  alli- 
tére, en  revanche,  régulièrement  avec  une  explo- 
sive liomorgane  dans  l'intérieur  du  mot  et  dans 
une  situation  où  cette  dernière  doit  être  sonore  : 

Ys  gwae  fy  wyneb  hebddi  (Daf.  ab  Gwil.,  p.  60). 

(1)  Hei,  anglais  hat,  se  prononce  nettement  avec  voyelle  brève 
et  dentale  sourde. 

(2)  Dd  final  +  dd  initial  équivalent  à  dd  : 

Gwr  rhwydd  gunaeth  gwrj'w  rhudd  ddellt. 

(lolo  Goch.) 


180  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

On  peut  donc  conclure  avec  certitude,  d'un 
côté,  que  même  en  syllabe  finale  non  accentuée, 
l'explosive  n'était  pas  completementjsourde,  et  d'un 
autre  que  les  poètes  gallois  ne  font  pas  allitérer 
l'explosive  sourde  avec  l'explosive  sonore,  même 
homorgane. 


CHAPITRE  III. 


EXEMPLES     DE     CYNGHANEDD     ET     DES      DIFFERENTS 
SYSTÈMES  CHEZ  LES  AUTEURS  DES  XV®-XVI®  SIÈCLES. 

Comme  résumé  et  illustration  de  tout  ce  qui 
précède,  je  donne  ici  des  exemples  des  différents 
systèmes  chez  les  poètes  de  l'époque  qui  nous 
occupe.  Quand  le  vers  a  la  cynghanedd  sain 
rywiog  ou  vocalique  propre ,  les  rimes  et  l'allité- 
ration du  dernier  membre  sont  indiquées  par  des 
caractères  gras.  Pour  la  cynghanedd  lusg,  dont 
l'essence  est  dans  la  rime  de  la  pénultième  du  mot 
final  du  vers  avec  la  finale  du  premier  hémis- 
tiche, l'attention  est  appelée  sur  les  deux  rimes 
par  les  mêmes  caractères  :  s'il  n'y  a  pas  de  con- 
sonnes en  caractères  gras,  c'est  qu'il  n'y  a  pas 
d'allitération.  Dans  les  vers  à  cynghanedd  par  alli- 
tération [cynghanedd  groes  ou  draws),  les  con- 
sonnes allitérantes  des  deux  membres  sont  toutes 
en  caractères  gras.  La  rime  finale  n'est  ainsi 
notée  que  dans  certains  systèmes  dont  elle  consti- 


182  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

tue  l'originalité.  La  ponctuation  a  été  souvent  mo- 
difiée ;  pour  lolo  Goch,  j'ai  aussi  introduit  dans  le 
texte  certaines  variantes. 

Les  exemples  de  cyioydd  deuair  hirion  ont  été 
multipliés  parce  que  c'est  le  genre  le  plus  familier 
aux  poètes  de  cette  époque  et  celui  où  les  carac- 
tères essentiels  de  la  métrique  galloise  apparaissent 
le  plus  nettement. 


CTWYDD    DEUAIR    HIRION. 

Fin  du  XI Y'  siècle  :  Dafydd  ab  Gwylim,  p.  91  (1). 

CY^\'YDD  i'r  gwynt  {cywydd  au  vent). 

Yr  wybrwynt,  helynt  hylaw, 
Agwrdd  drwst  a  gerdda  draw, 
Gwr  oerias  wyd,  garw  ei  sain, 
Drud  byd  heb  droed  beb  adain. 
Uthr  yw  mor  aruthr  i'th  roed 
0  bantri,  wybr  beb  untroed 
A  buaned  y  i-hedy 
Yr  awr  bon  dros  y  fron  fry. 


(1)  Ce  poète  est  le  plus  brillant  du  moyen  âge  gallois,  et  peut- 
être  le  plus  remarquable  de  l'Europe  entière,  à  cette  époque, 
par  la  variété  et  la  fantaisie  de  l'imagination,  le  pittoresque  de 
l'expression  et  l'éclat  des  images.  Il  est  regrettable  qu'il  n'existe 
aucune  bonne  édition  de  ses  œuvres.  S'il  est  de  la  fin  du  qua- 
torzième siècle,  il  appartient  à  l'école  qui  a  codifié  la  métrique, 
sans  tomber  dans  les  puérilités  et  les  enfantillages  qui  l'ont 
gâtée. 


EXEMPLES    DE    CYiNGHANEDD.  183 

Dywaid  im,  diwyd  cmyn, 
I)y  hynt  ogleddwynt  y  glyn. 
Och  wr  dos  o  Uwch  Aeron 
Yn  glaer  deg  yn  eglur  don, 
Ac  erof  fi  nac  eiriach, 
Nag  ofna  en-  y  Bwa  Bach. 
Cybudd  gwyn,  wenwyn  weini, 
Caeth  yw'i-  wlad  a'i  maeth  i  mi. 
Noetliid  twyn,  cyd  nitbid  dail, 
Ni'th  dditia  neb  ni'th  atiil, 
Na  Uu  rhiigl  na  Uaw  rhaglaw, 
Na  llafn  glas  na  Uif  na  gwlaw. 
Ni'th  ladd  mab  mam  o  amhwyll, 
Ni'th  lysg  tan,  ni'th  lesga  twyll, 
Ni  boddi  ni'th  lybiiddiwyd  (I); 
Nid  ai  yn  glyn,  diongl  wyd. 
Nid  rhaid  march  buan  danad 
Neu  bont  ar  aber  na  bad. 
Ni'th  ddeil  swyddog  na  theulu 
l'th  ddydd,  nithwydd  blaenwydd  blu. 
Ni'th  wyl  drem  ith  wal  dramawi-  ; 
E'th  glyw  mil.  nyth  y  gwlaw  mawr, 
Rhad  Duw  wyd  ar  hyd  daear, 
Rhuad  blin  doriad  blaen  dar, 
Neitiwr  wybr,  natiir  ebrwydd, 
NeitiwT  gwiw  dros  naw  tir  gwydd, 
Sych  natur,  creadur  craff, 
Serenawg  wybr  siwrnai  gobraff, 
Seuthydd  ar  foreuddydd  fry, 
Seithng  eisingrug  son  gry  (2)  ; 


(1)  Lisez  rybufldwyd. 

(2)  Pour  son-gryf  :  f  final  n'était  plus  prononcé  à  la  finale  dans 
bien  des  cas,  ou  au  moins  pouvait  ne  pas  l'être.  Les  deux  pro- 
nonciations, la  littéraire  et  la  populaire  existaient. 


184  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Saer  dryghin  yn  min  y  moi-  (1), 
Drythyll  fab  ar  draethell  for 
Hyawdl  leidi-  hudol  ydwyd, 
Hauwr,  dyludwr  deil  wyd  ! 
Hoywddwr  breiniwr,  hyrddiwr  bryn, 
Hwyl  brcnwyllt  heli  bronwyn, 
Hydoedd  y  bydd  a  hedy  ; 
Hin  y  fron,  bydd  heno  fry. 
Gwae  fi,  pan  roddais  i  serch 
Gobrudd  ar  Forfudd  f'eurferch, 
Rhiain  a'm  gwnaeth  yn  gaethwlad  ! 
Rhed  fry  rhod  a  thy  ei  thad  (2), 
Cur  y  ddor,  par  agori 
Cyn  y  dydd  i'm  cenad  i. 
A  chais  ffordd  ati,  o  chaid, 
A  chàn  lais  fy  uchenaid. 
Dywaid  o'r  sugnau  diwael, 
Dywaid  hyn  i'm  diwyd  hael  : 
Er  hyd  yn  y  byd  y  bwyf, 
Carodyn  cy wir  ydwyf  ; 
Ys  gwae  fy  wyneb  hebddi, 
Os  gwir  nad  anghywir  hi. 
Dos  fry  tua  gwely  Gwen, 
Dos  obry,  dewis  wybren, 
Dos  at  Forfudd  felen  hvyd  (3), 
Debre'n  iach,  da  wybren  wyd. 


(1)  Prononcez  y  min  y  mor. 

(2)  Ici  le  vers  est  coupé  en  deux  membres  qui  allitérent  sépa- 
rément. 

(3)  Ici  la  cynghanedd  serait  irrégulière,  d'après  le  Code  du 
seizième  siècle;  en  effet,  la  consonne  avant  la  rimo  n'a  pas  de 
répondante  dans  le  premier  membre. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  185 


loLO  GocH  (Cywydd  à  Owen  Glyndwr  quand  il  disparut, 
vers  1404,  p.  210.  Cf.  Gorchesi.,  p.  81). 

Y  Gwr  hir  ni'th  gar  Harri, 
Adfyd  aeth  :  a  ^vyd  fy w  di  ? 
Ag  od  wyd,  a  gwayw  o  dan 
Dyred,  dangos  dy  darian  ; 

0  wlad,  garw  aergad  curgylch, 
Rufain  dwg  eirf  yn  dy  gyich  ; 
Dwg  feddiant  Pedr  sant  dan  sel 
Drwy  iawnswydd  Duw  a'r  insel. 
Dyred  o  wlad  y  Dwyrain, 
Darw  mawr,  a  bwrw  dyrau  main. 
Rhwydd  i  daw  rhoiddiau  o  dan 
Rhagod  ;  pawb  a'th  anrhegan. 
Dos,  eryr  glwys,  dos  or  glyn, 
larll  owchlaif,  i  dir  Llycblyn, 

Y  gwr  a  ddwg,  arwydd  iacb  (1), 
Yn  ci  darian  bcdeir  ach 

Tri  Uew  glas  fal  yi-  asiir, 

Trwy  wyllt  dan  a'r  tair  rhwyll  dur  (2). 

Rhown  ni  ar  y  paun  diwarlh  (3), 

Rhowch  rwyf  ar  yr  hwch  a'r  artb. 

Llyna'r  tair  bwyall  unyd, 

Lie  mae'r  gwaitb,  llu  mawr  i  gyd. 

Gollwng  yn  gynta  gellycb 

Saith  long  a  saith  gan  Hong  gwycb. 


(1)  Le  g  de  ddwg  est  dauwynebog  (à  deux  visages)  :  il  termine 
le  mot  de  la  coupe  et  commence  métriquement  le  second  membre. 

(2)  Prononcez  wyllt  tan  et  rhwyll  lur. 

(3)  Cynghanedd  fautive;  texte  pas  sur;  il  y  a  une  variante  rif 
au  lieu  de  ni. 


186  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Dyred  wrth  ddamuned  Mon 
O'r  North  liyd  yn  Iwerddon  (1). 
Rhaid  yw  i  ti,  rho  Duw  tad, 
Gael  Owtils  a'u  galw  attad. 
Cyfod  glod  or  Galiod  glan 
Cawn  glywed  cyn  gwyl  leuan. 
Dyro  fflam,  bennadur  fflwch  , 
Draw'n  Nulun  drwy  anialwch. 
Gwna  lynges  gain  o  longwyi- 
O  gynfyl  Gwyddyl  a'u  gwyr. 
Tyred  wr  a  draeturwyd 

0  Fanaw  dir  :  fenaid  wyd. 
Gorau  arwydd  gan  Wyddyl 
Melyn  a  choch  ymlaen  chwyl. 
Urdda  bensel  Llywelyn, 
Arddel  hwy  ar  ddeuliw  hyn. 

Galw  gar  bron,  gwae  Loegr  o'r  brad, 
Lu  Brytaen  a'i  Iwybr  attad. 
Dyre  i'n  gwlad,  dur  iawn  gledd, 
Deyrnaswr  drwy  ynysedd  ; 
•   Cynneu  dan  cyn  oed  unawr  ; 

1  oror  Mon,  eryr  mawi-  ; 
Cur  gestyll,  caerau  gystudd, 
Cwncwer  walau  cwn  Caerludd  ; 
Cur  a  lladd  y  wadd  a'i  wyr, 
Cyrn  aur  Mon,  cur  Normanwyr. 
Dir  y  gwnai,  darogan  oedd, 
Fyd  teilwng  o  fatteloedd. 

Gwna  frwydr  a  gwaith  ar  grwydr  groch, 
Aerllew  Mon,  lor  lie  mynnoch. 
Gwaith  dy  law  a  ddaw  yn  ddig, 
Gwyr  meirw  a  gair  ym  Merwig. 


(1)  Certains  manuscrits  ont  nordd,  ce  qui  va  mieux  pour  la 
cynghanedd.  C'est  d'ailleurs  le  mot  anglais. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  187 

Gwna  drwy'r  haf,  gwn  droi  y  rhod, 
Gymmynu  brwydr  Gwminod  ; 
Gwna  gad,  fal  torriad  deri, 
Fochno,  a  hyn  fych  na  hi; 
Gwna'r  daith  yn  rhyd  Glyn  laithon, 
Gwyr  lawer,  a  Maner  Mon  ; 
Gwna  naw  cad  yn  daladwy, 
Yn  un  modd,  ag  na  wna  mwy. 
Deigr  Gadwaladr  fendigaid, 
Dyred  a  dwg  dir  dy  daid  ; 
Dyga  rann  dy  geronnydd  : 
Dwg  ni  o'n  rhwym  dygn  yn  rhydd. 

Dafydd  ab  Edmavnd  {Gorch.,  p.  117). 

Bid  hyder  o'r  byd  hudol 

Blîn  ei  gwrs  rbwng  blaen  ag  ôl, 

Gwac  ni  Dduw  gann  na  ddywaid 

Gwenn  i  nèb  pa  gwyn  a  wna  id  ! 

Y  ddyn  fwyn  'oedd  ddoe'n  fannerch 

Aeth  yn  fùd  weithian  y  forch  ; 

A  minnau  hcb  l;iw  meinwen. 

Ar  y  phoidd  heb  air  o'i  phenn. 

Udo'r  wyf,  mor  fùd  yr  aeib, 

Am  y  dyn  o'i  mudanaeth  ; 

Collais  o'i  jjhenn  bob  collwaii-, 

Canwn  gerdd  pa  cawn  un  gair  ; 

Gwynedd  ni  pbair  yin  genau, 

Ganu  dim  os  Gwenn  a  dau 

Ni  fynn  fy  nyn  ofyn  iaith, 

Nid  ery  newid  araitb  ; 

Cyfarch  well,  nis  cyfarch  hi 

Caf  ferch  hawdd  cyfarch  iddi  : 

Nos  da  yw'ch  ferch  nis  dichon, 


188  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Nos  da  itt,  nis  dywaid  (1)  honn. 
Parabl  mewn  mwnwgl  purwyn, 
Pa  ryw  haint  sy'n  péri  hyn? 
lesu  nawd  os  amidon, 
Yw  Ueshâu-  i  allu  son  ? 
Ag  os  dig  (2)  a'i  gostegodd, 
A  fynn  bun  ofyn  ei  bodd. 
Mae  y  nyn  a  mi'n  uniaith, 
A  g  ni  chwyf  ci  genau  chwaith  : 
Od  ydyw  yn  dawedog. 
Is  y  chwardd  eos  a  chog. 
Gwae  ni  fod  y  gwyn  a  fu, 
Gwenn  Einion  heb  gynanu  ! 

0  deffry  aed  (3)  i  offrwm, 

Yr  hynn  a'i  tro  o'r  haint  trwm. 
Llun  ei  genau'n  Llann  Gynin 
Llysiau  Mair  er  Ueisio'i  min  ; 
Llûn  i  Fair  fy  Ueian  fwyn, 
Lleferydd  ei  llaw  forwynn. 
Y  ferch  nid  attebai  fi 
A  ddywaid  yn  nhy  Ddewi  ; 
Aed  i  Fynyw  bid  fwynach, 
Ag  (4)  yno  Nonn  a'i  gwna'n  iach. 
Gwared  a  gaffo  gwirion, 
Gwylio  saint  y  gwelais  honn. 
Dyro  Grist  er  Duw  ar  Grog, 
Dy  fudes  yn  dafodiog 

1  summud  ferch  os  mùd  fydd, 
Yn  ddifud  wenn  i  Ddafydd. 


(1)  Texte  i  ti  :  V  est  en  rapport  exact  avec  t  =  dh,  dyw&id 
honn. 

(2)  Prononcez  os  tig. 

(3)  D  de  aed  est  Dauwijnebog. 

(4)  Ecrit  ac. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  189 

Gorch.,  p.  147.  Dafydd  Nanmor  (à  Rhys  o'r  Tywyn). 

Rhys  orau  'nhir  Is  Aeron, 
Ar  ei  fwrdd  o  Ddofr  i  Fon  ; 
Gorau  percben  a'r  wên  wiw 
Ty  0  Adda  hyd  (1)  heddyw  : 
Ty  fal  ysbytty  leuan, 
Fu  ei  dai  o  fwyd  i  wann  ; 
l'r  tai  ynghwrr  y  tywyn, 
Fo  a  ddaw  sy  fyw  o  ddyn  : 
Pair  rannu  or  nas  prynan 
Bwyd  i'r  byd  o  bedwar  bann  ; 
Fe  borlhai  yn  ei  dai  da, 
Wledd  Rys  liioedd  yr  Asia; 
Yn  bon  y  dichon  yn  hawdd, 
Badrieirch  bod  ar  wahawdd 
Fe  a  borllies  yr  lesu 
A  liai  o  wledd  ei  bol!  lu. 
Y  wledd  a  gad  yn  adail, 
Lleon  ar  wysg  Uyn  a'r  ail  ; 
Arall  a  wnaetli  Caswallawn, 
Yn  Nhre  Ludd,  yn  reiol  iawn, 
Ugain  mil  o  fwystfiledd, 
Yn  farw  0  las  pan  fu'r  wledd  ; 
Mwy'r  wyl  nag  yn  y  ddwylys, 
0  gig  rhost,  gann  gogau  Rbys, 
Tryma  hyd  y  niae  tremynt, 
Tri  eu  gwaith  hyd  y  try  gwynt  ; 
Pobydd  a  cherfydd  a  chog, 
A  droes  iddo'n  dri  swyddog  ; 
A'i  fwtler  yw'r  pedwerydd, 

(l)  Prononcez  (. 


190  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Mwya'i  dasg  hyd  y  mae  dydd, 
Yn  dwyn  ni  bu  newid  well 
Gwin  at  hwn  o  gann  timnell, 
Od  oes  heidiaii  isel, 
Naw  cnnn  myrdd  yn  cywain  mel? 
Ei  ddwyn  y  mae'r  ddwy  ynys, 
Is  law"r  allt  i  seler  Rys, 
Ar  bob  allawr  yr  awran, 

Y  gwneir  cost  oY  gwin  a'r  cann; 
Ei  fwrdd  tâl  a  ddyfalwyd 

AUor  fawr  Uawor  o  fwyd. 

Y  Cymmro  roddo  ar  ol, 
Aur  na  bwyd  cr  enw  bydol  ; 
Medd  Garmon  digon  a  dâl, 
A  bair  Diiw  beb  roi  dial. 
Pe  bai  gann  mil,  yn  ddilys 

0  erydr  rhif  ar  dir  Rhys  ; 

A  tbrichan  gwinllan  a  gwin, 
Ag  yn  malu  gann  melyn  ; 
Pe  bai'r  ddaear  yn  fara , 
Neu  flas  dwr  fal  osai  da 
Yn  y  ^\iedd  rhyfedd  barhau, 
Dwr  a  daeai'  dri  diau  ! 
Pan  fo'rtri  llu'n  dygnùaw, 
Ar  droni  farn  olifer  draw  ; 
Y  telîr  ei-  nas  talwyd 

1  Rys  faint  a  roes  o  fwyd 

Gorch.^  p.  249.  Maravnad  Dafydd  ab  Edmwnd  (Tudur  Aled). 

Llaw  Dduw  a  fu'n  lladd  awen, 
Lladd  onaid  boll  ddwned  hen; 
Saer  nid  oes  eisiau'r  un  dyn 
Ar  goed  awdl  na'r  gwawdodyn  ; 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  191 

Un  nis  càn  yn  îs  Conwj, 

Wedi  myn'd  mab  Edmwnd  mwy. 

Bwrw  brawdwr  y  gerddwriaeth 

Beth  a  wyr  neb  cittr  un  aeth? 

Bwrw  Dafydd  gclfydd  dann  gôr, 

Bwrw  ddoe'n  un  meistr  bardd  Nanmor, 

Bwrw  Deulwyn  y  brawd  olaf, 

Blodau  cerdd,  ba  wlad  y  càf? 

Tair  awen  oedd  i'r  trywyr 

A  fai  les  i  fil  o  wyr  ; 

Gweddw  fii'r  allt  a  gwydd  y  fronn 

Gwarchae  iistus  gorchestion  ; 

Gwael  fu  wydd,  y  gelfyddyd, 

Gwedi'r  gerdd  gadair  i  gyd. 

Cri  ami  sy'ii  y  côr  yma, 

Cwyno  dwyn  y  canu  da  ; 

Cell  a  dadl,  colled  ydoedd, 

Cyfryw  ddyn,  cyfarwydd  oedd  ; 

Canu  oedd  well  cynn  ei  ddwyn  ; 

Clymu  gwawd  cwlm  y  gadwyn  ; 

Canu  fyth  y  cawn  y  fo, 

Ag  iawn  oedd  garni  iddo. 

Gwae  fi  unig  f  awenydd, 

0  aros  awr  er  y  sydd  ! 

F'ewythr  o  waed,  f'athro  oedd, 

Pynwes  gwawd,  fy  nysg  yd  oedd  ; 

Mae  somm  o'i  eisiaii  yma 

Methu'r  dysg  am  athro  da  ; 

Mi  a  gollais  fy'm  gellwair, 

A  thrach  gcfn  ddieithrwch  gair. 

Dafydd  a  wnai'r  gerdd  dafawd, 

Dyrnod  gwnn  drwy  enaid  gwawd  ! 

Dwyn  dibcn  dewin  deubelh, 

Da  fu'i  air  nid  â  i  fetli. 

Uoe  bwriodd  haint  y  bardd  hen, 


192  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Dv. m  Dëau  dyrncjd  awen  ; 
Dy  frawd  tad  ei  fnit  yd  oedd  (1), 
laith  gymraeg  a'th  gymmar  oedd  ; 
Ei  ddwned  oedd  o'i  cnau, 
Ag  ir  oedd  fris?  y  gerdd  frau 
Praffa  dadl  prophwyd  ydoedd  ; 
Penllàd  ar  bob  pennill  oedd; 
Pe  doi  orchest  ne  gwestiwn, 
Ple'i  rhoir  ^Yedi'^  piler  h\Ynn? 
Pennod  myfyrdod  am  farn 
Pe'mrig  awdl,  pwy  mor  gadarn? 
Adda  Fràs  oedd  ef  ar  wawd, 
Awn  i'w  godi'n  un  giwdawd  : 
Ni  bu  fyw  neb  fwy'i  awen, 
Ond  da  (2)  fardd  glann  Teifi  wenn, 
Mab  Gwilym  beb  gywely, 
Heb  iddo  frawd  ni  bydd  fry. 
Yn  ei  fedd  awen  a  fu, 
Aw-en  tafod  yn  tyfu 
Dafydd  ar  gywydd  fu'r  gwaith, 
Ag  a  ddêl  o'r  gwydd  eilwaith  ; 
Dyn  a  dyf  dann  ei  dafawd, 
Bgin  gwydd  am  ganu  gwawd  ; 
Impio  sbyrs,  gwmpas  y  bedd, 
Ar  ganghennau'r  gynghanedd. 
l'r  oedd  Iwyn  irddail  ynys, 
Awen  a'i  gwraidd,  yn  ei  grys; 
Cyhyd  ag  oedd  y  coed  gynt 
0  benn  adda  bann  oeddynt. 
Athro  oedd  ef,  uthr  ei  ddull, 
Athronddysg  athro  henddull. 
Fe  ddarfu'i-  canu  cenym, 

(1)  D,  t  =  t  {dy  frawt  lAd). 

(1)  Onta  allitère  avec  (gla)n?i  Teifi. 


EXEMPLES  DK  CYNGHANEDD.  193 

Fe  aeth  y  brut  fyth  lieb  rym  ! 

Neb  ni  chan  o  bc-nn  y  chwailh. 

Wedi  'i  farw  wawd  oferwaith  ; 

Gweddw  yw'r  gerdd  y  gwydd  a'r  gôg, 

Gwedi  awdiii-  godidog  ! 

Gwnai  fydr  am  gae  neu  fodrwy, 

Ag  ni  wyl  merch  a'i  gwnel  mwy. 

Anfoned  o  nef  annerch, 

O  radau  Mair  ar  wawd  merch  ; 

Gwneled  Fair  o'i  gwen  wlad  fydd 

Roi  Paradwys  i'r  prydydd. 

Lewis  Glyn  Cothi,  p.  389.  (Aux  Saxons  de  Flint.) 

Daethym  ddywsul  diwethav 

(Dyn  wyv  a  luniodd  Diiw  Nav) 

1  die  ddwbl  gaer  gwbl  gwyrgam, 

Y  Flint  a  weiwyv  yn  flam  ; 

Lle'r  oedd  neitbiawr  (heb  vawr  vedd) 

Sais  aneglur,  seisnig  wledd. 

Ar  oddeu  caol  yr  oeddwn 

Herwydd  crefl  hoewrodd  crwn. 

Decbrcuais,  frystais  yn  fraeth, 

Ganu  awdl  i'r  gcnedlaelh. 

Gwatwaru,  llysu  vy  liais  ; 

Govid  yno  a  gevais. 

Hawdd  gan  boitbmyn  haidd  ac  yd 

Vaddau  vy  boll  gelvyddyd  ; 

Ac  am  vyngberdd  y  cb\Yerddyn' 

Pared  gan  hawl,  prid  gcny'  hyn. 

Son  am  bys  Wiliam  Beisii-, 

86 n  o'r  ail  am  dail  i'w  dîr  ; 

Galw  i'r  vainc,  gwaelwr  a  vydd, 

0  bawb  am  Wiliam  bibydd  ; 

Dyvod  0  bwn,  devawd  hawl, 

13 


194  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ger  bron,  nid  val  gwr  breiniawl, 
A  chôd  Ueddv  val  perveddvaich, 
Wrth  fôn,  rhwng  ei  vron  a'i  vraich. 
Hyllu,  synndynnu,  swn  dwg; 
Rhwth  gaul  a  rhythu  golwg  ; 
A  throi  oi  gorf  yma  a  thraw  ; 
A  chwyddo'r  ddwyvoch  eiddaw  ; 
Chwerw  voes  !  chware  â'i  vysedd. 
A  .chroen  glwth  i  chwerwon  gwledd  : 
Yn  mysg  rhwtian  'mysg  rhawter, 
Tynu  ei  glôg  val  tin  y  glêr  ; 
Froeniaw  bu  ;  frwynaw  a'i  ben 
Ydd  yd  oedd  at  ei  ddiden. 
Ail  sud  i  varcud  yw  vo, 
Abl  awydd  i  bluo  (1)  ; 
Chwythu  o'r  cranc,  chwith  yw'r  cri, 
Chwyddo'r  gôd  a  chroch  welddi  ; 
Gwaedd  hunlle'n  lladd  gwydd  henllom 
Gwaedd  gast  diist  greg  dan  gist  grom; 
Gerwingest  i  grîo  ungei-dd 
Gwythi  ceg  yn  gwthiaw  cordd. 
Liais  garan  yn  Uaes  gcry, 
Gwydd  o  vrat  yn  gwaeddi  vry  ; 
Gavr  yw  un  liais  gyvran  llùg, 
Glwyvus  aviachus  veichiog. 
Gwedi  darvod,  gwawd  ocrverch, 
Gwichlais  bon  gochelai  serch 
Gael  fis  o  Wiliam,  cael  fa  ; 
Lardies  nid  o  law  wrda  ; 
Ceiniogau  lle'ii  cynnygian', 
Ac  weithiau'r  dimeiau  mân  ; 
A'm  gollwng  yn  drablwng  draw 
Or  goegwledd  yn  \vr  gwaglaw. 

(1)  Texte  incorrect. 


EXEMPLES    DE    CYNGHANEDD.  195 

0  ddivriv  rhov  ddïovryd 

1  Flint  gaeth  a'i  phlant  i  gyJ  ; 
Ei  fwrn  vaitli  val  ufern  vydd, 
A'i  phobl  seisnig  a'i  phibydd  ; 
Vy  holl  weddi  vo'u  lladdiant, 

Vy  melllith  i'w  phlith  a'u  phlant  ; 
Diau  ym  oes  od  âv  mwy, 
Iddi  eilwaith  na  ddelwy'. 

William  Llyn  (Gorch.,  p.  293). 

Y  bardd  bach  iiwch  beirdd  y  byd, 

Och  !  nad  ydych  yn  d'wcdyd  ! 

Gryffydd  braff,  graffaidd  brophwyd, 

Gweddw  yw'r  iailli  :  a'i  'mguddio'r  wyd? 

Ba  dir  hwnt  o  b ait  y  rhawg, 

Bwrdd  yr  iaith,  bardd  Hiraethawg; 

Dewi'r  beirdd,  nid  o  air  bost, 

DyblwT  iaith,  Duw,  ble'r  aethost? 

Os  i  ryw  daith,  drndfaitk  dro, 

Ond  hir  yr  wyd  yn  tario? 

0  Duw  dog,  od  ydwyd  iach 

Ddiball,  p'am  na  ddoi  btllach? 

Os  claf  bro|)hwyd  braf  ei  bryd, 

Claf  yw  addysg  celfyddyd. 

Od  aethost  i  le  dethol 

Y  gwawd  a'r  dysg  aed  ar  d'ôl. 

Hiraethog  ddoeth,  o  doeth  d'oes, 

Hiraethog  fydd  riiai  wythoes  ! 

Ni  wclais  gam  o'tli  dramwy 

Er  y  s  mis  nag  er  y  s  mwy  ; 

Gelwais  arnad  gloes  oerni, 

Och  Fair  na  attebych  fi  ! 


196  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Y  Mario  yn  atteb  : 

Ni  ad  ty  (1)  bedd  atteb  yoi' 
Am  rann  iaith  marw  a  wnaethym 
Ti  a'm  gwelaist  ym  golud, 
Ddoe  yn  falch  a  heddyw'n  fud  ; 
A'r  pwyll,  a'r  synwyi-  a'r  penn, 
A'r  cellwair  ynghôr  collen 
A  gro'r  Uawr,  îs  goror  liann 
Osodwyd,  lie  bu  sidan. 

Y  hyw  yn  atteb  : 

Tyred  yma,  torr  d'ammod, 
Drwy  dorr  y  clai,  daradr  clod  : 
Ymrwymaist  fardd,  brau  hardd  bris 
Yr  wyl,  a'r  doctor  Elis. 
Od  ydoedd  i'th  fi-yd  adael 

Y  gwr  hwn  a  ddug  air  hael? 
Ond  oedd  dost  diwedd  y  daith, 
Na  cbanid  yn  iach  unwaiih? 

y  marw  yn  atteb  : 

Nid  oedd  modd  yn  y  dydd  mau 

Y  dringodd  ihyw  daer  angau  ; 
Mewn  gwarchae'i-  mann  a  gyrcho 
Eryr  gwyllt  ar  warr  gelltydd 
Nid  yingel  pann  ddel  ei  ddydd  ; 
A'r  pysg  sydd  ymysg  y  moi- 

A  ddwg  angau'n  ddigyngor  ; 

(1)  Ad.  ly  :  prononcez  ul  /y. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  197 

Y  byd  oil  be  deallwn, 

A'r  y  sydd  a  erys  hwn. 

Aristollus  fodi'US  fa 

A'r  ddysg  oU  urddas  gallu  ; 

Tydain  ail  tâd  awen  oedd, 

Taliesin  teulu  oesoedd, 

Pob  un  aelh,  mae  pawb  yn  wâr 

Ar  ei  ddiwedd  i'r  ddaear  ; 

Minnau  nid  oes  ym  anncdd 

O'r  byd  ond  fy  hyd  o'r  bedd. 

Y  byxc  yn  atteb  : 

F'athro  Gryffydd,  o'th  guddiwyd 

Mewn  nrch  ocr  di'mannerch  wyd  ; 

Gorwedd  ir  wyd  mown  gweryd, 

Gryf  wraidd  benn  digrifrwydd  byd 

Ond  irad  myn'd  i  orwedd, 

Awen  y  byd  yn  un  bedd  ! 

Gwiail  a  gad,  tyfiad  da, 

Yn  wydd  o  enaii  Adda  ; 

Doeth  fardd,  felly  daw  o'th  fedd 

Ganghennau'r  gioes  gynghanedd. 

Yn  iach  yn  d'ôl,  ni  chawn  di 

Ystyriaeth,  chwedl  na'stori  ; 

Ni  cheir  mar\V,  ni  char  morwyn, 

Ni  thy  fytli  gwmpniacth  fwyn 

Och,  gloi'r  fedd  iach  gelfyddyd  ! 

Och,  roi  barn  ar  achau'r  byd! 

Beth  a  dyf ,  byth  o  dafawd  ? 

Blino  £Frith  gwydd,  blaen  ffrwyth  gwawd  ; 

Bwrw  gwingoed,  brig  awengerdd, 

Braenu  un  cyS  brcnin  cerdd, 

A  thy  dadl  fyth  od  ydyAv, 

Odid  farn  am  nad  wyd  fyw. 


198  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ba  fyd  ar  gerdd  seinwerdd  sydd? 

Byd  traffol  bebod,  Rjffydd  ; 

Daearwyd  gwawd  eiir  deg  wedd, 

Ni's  daearwyd  nés  d'orwedd  ; 

Duw  a'th  ddug  ych  bon  gwych  gwâr, 

Is  y  cwmm  eisiau  cymmar. 

Gwnn  na  bu  cr  Gwion  bach 

Gau  ar  synwyr  gresynach. 

Liai  cefaist,  lleddaist  ni'n  Uwyr, 

Oes  a  henaint  na  synwyr. 

Crist  roes  yt  cinioes  ennyd 

Crist  a'th  ddug  hardd  benn  bardd  byd  ; 

Crist  enw  rhawg  gras  Duw  i'n  rhaid, 

Ceidwad  dyn  cadwed  d'enaid. 


II 


ENGLYK    PROST    CYFNEWIDIOG. 

Dafydd  ab  Gwilym  (p.  327). 

Gwae  fi  weled,  trwydded  drwg, 
Neuaddau  milwr  twr  teg, 
Annawn  oes,  un  yn  ysig, 
A'r  Hall  do  gwall,  yn  dy  gwag. 

M.,  page  328. 

Nid  diofal  ffuif  dal  ffer 
l'r  gelyn  a  wnel  galar  ; 
A  laddo  ddyn  a'i  loyw-ddur 
I  luddias  hoedl,  fo  loddir. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  199 


Dafydd  ab  Edmwnd  {Gorch.,  p.  103). 

Eurfab  i  lùi-  erfai  bwyth, 
Aer  Lywelyn  aur  lewlaith  ; 
"Wyr  Diidur  yw'n  mur  u'n  maeth, 
Etifedd  gynt  Dafydd  goeth  (1) 

Docthacli,  i'w  y  daethum, 
Doethryw,  ynad  yw,  na  dim  ; 
Da  agwrdd  nidd,  diluigr  ddrem, 
Dysg  a  roes  dowis  gwr  ym'. 

Id.,  p.    220j   trois  strophes  terminées   par  des 
monosyllabes. 

GUTTYN  OwAiN  {Gorch.,  p.  189). 

Cynhaliad  fiFrwyth  pob  gwythen, 
Yw  gair  teg  o  gariad  dyn  (2); 
Ar  dy  wefus  a'th  gusan, 
Y  mae  oes  hir  ym  y  son. 

Efa  bryd  fu  i  brydydd, 
Annisyml  wyf,  nés  ymladd  ; 
Cwyno  ci  boen,  cyn  y  bedd, 
Dduw  'ddwyf,  pan  ddioddcfodd. 


(1)  t  =  t,  D  dans  etifedd,  gynt  Dafydd. 

(2)  D  +  d  —  «. 


200  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 


Lewis  Glyn  Cothi  (p.  97). 

0  Wynedd  y  mae  i'wch  ennill, 

0  ddwy  Went  arvau'n  un  ddull, 
Tri  phen  saeth  a  aeth  uwch  oU, 
Tri  phen  blaidd  un  wraidd  yn  well. 

Id.,  page  133. 

Y  mae  i  rhai'n  byd  y  môr  hwnt 
l'r  cadben  a'r  Lutenonl  ; 
Mawr  yw  yn  Nghymmi-u  ei  rent, 
Mwy  yw  iddo  y  meddiant. 

William  Llyn  {Gorch.,  p.  266). 

Nai  syr  Rys,  neshâu  yr  wyd 

1  roi  gwin  ag  o  ryw  gwaed  ; 

A'th  wraig  o  Iwyth  blaenffrwyth  blaid 
Aères  Gruffydd,  gwinwydd  goed. 

Id.,  page  274. 

Amryw  enwog  mawr  winwydd, 
A  mawr  enw  am  a  rannodd  ! 
A  mawr  iawn  ymro  Wynedd, 
Am  roi  i  weiniaid  Meirionydd  ! 

Pour  le  prost  cyfn.  chivehann  et  plus,  v.  p.  145, 
164. 


EXEMPLES  DE  GYNGHANEDD.  201 

III 

PROST    CADWYNOG. 

Dafydd  ab  Edmwnd  (Gorch.,  p.  107). 

Rhys  orau  mab  rhyswr  Mon 
RhuU  waywlorf  rhyw  Lly welyn  ; 
Rhydd  Dudur  wyr  Ddafydd  Ion, 
Rhwydd  Ddafydd  hil  rhoddfydd  hyn. 

GuTTYN  OwAiN  {Gorch..  p.  201). 

Y  fenditli  drwy  gyfiawnder 
A  gafas  Nudd  ag  Ifor, 

Ar  Ddafydd,  rif  sydd  o  ser, 
Ag  a  roir  mwy  na  gro'r  mor. 

"William  Llyn  {Gorch.,  p.  259). 

Mynd  er  gwann  i'n  mwyndir  goed, 
Mae  yn  dy  law,  mynn  Duw  Iwyd  ; 
Minna u'n  glàf,  mynnwn  gael  oed, 
Meinwen  gorawen  gwyr  wyd. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  424). 

Y  byd  aeth,  heb  wâd,  weithian, 
Tanad  Grufydd  y  tynwn  ; 
Trwy  weywyr  trawai  leiian, 
Tydi'n  (1)  ol  tad  annelwn. 


(1)  Texte  :  yn  ol. 


202  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Id.,  page  453. 

Ei  glog  val  rliyw  varchog  vydd 
Yn  aur  a'i  \vn  yn  un  radd, 
Ar  lyvr  Dwned  Maredydd 
Wedi  wisgo  y  dysgodd. 

ToDUR  Aled  (Ceinion,  I,  p.  347). 

Drwy  Fablon  yn  afon  wyllt 
Dy  waew  i'n  mysg  yn  dan  mellt 
Dod  in'  hwp,  d'adain  a  hyllt 
Dynflaidd  wyt,  yn  fil  o  ddellt. 

IV 

CYHYDEDD    FERR. 

Lkwys  Glyn  Cothi  (p.  256-257,  douze  strophes). 

A  phcnadur  du  fynedig, 
Am  oludoedd  canmoledig  ; 
Ag  0  dewrder  lys  gadNvedig  ; 
Ag  0  ld\sal  oedd  wisgedig. 

Pob  rhyw  adar  purpuredig 
I'n  a  nodant  yn  euwedig  ; 
Sy  o  vwydau  yn  savedig 
A  gai  waNvdydd  vai  dysgedig. 

Yn  vyw  rydain  yn  vawredig, 
Yn  vawr  eidion  yn  verwedig, 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  203 

Yn  veirw  adar  yn  veredig 
Yn  vor  adar  yn  vriwedig. 


William  Llyn  {Oorch.,  p.  260). 

Dy  liw  eurvawr  yw'n  dolurion, 
Doe  i'th  elwais  o'r  detholion  ; 
Delw  o'i  mebyd  a  wyl  meibion, 
Delw  wenn  obry  dwy  lann  Ebron. 


CYHYDEDD    NAWBANN. 

Lewis  Gltn  Cothi  (p.  27)  (1). 

Mac  y  meistr  mau  mewa  tyrau'i'  tad 
Mwnai'n  ei  ogylch  mwy  no  Newgad 
Meirch  a  gweywyr  oiin  yn  mraich  y  gâd, 
Mwy  no  rhiv  y  plwyw  mewn  arvau  plâd. 

Mae  meistres  Alis  mewn  twr  caoad 
Mwnai  a  tbrysor  main  a  thrwsiad 
Hi  a  wisg  ddywUun  ddamasc  ddiUad 
Siamled  o  velved  un  ddyvaliad. 

Ag  (2)  0  arwedd  aur  uwch  grndd  a  iad 
Ag  a  wisg  garlond  ag  ysgarlad, 
Ag  a  eilw  lesu  am  ocs  gleisiad 
A  naw  oes  y  dwg  bono  ystàd. 

(1)  Priodasgerdd  i  Rhobert  Whitnei  (Epithalame). 

(2)  Texte  :  ac,  ainsi  que  dans  les  deux  vers  suivants. 


204  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Mastr  Rhobert  hael  a  eilw  Elvael  wlad. 
Meistr  yw  yn  rhoi  ym  ystôr  yn  rhad  ; 
Mae'n  Ustiis  cyviawn  yma'n  wastad, 
Mae  yn  eiste  ar  swrn  o'r  mastr  Siad. 

Ni  bo  a  brovo  iddo  ddim  brad, 
Ni  bydd  dragywydd  acbos,  nis  gad  ; 
Tra  Hong  ag  angor  ar  vor  neu  vâd, 
Tra  vo  Uiw  awyr  tra  vo  Ueuad. 

Mae'n  llys  yr  arglwydd,  pawb  a'i  gwyddiad, 
Hynsmen  a  Ywmen  yn  ddiymwad, 
Cwrseriaid  euraid  yn  gweryrad, 
Cyrn  bwa  i  ryvel,  ceirw  yn  brevad. 

Milgwn  yn  Whitnai,  can'  bytbeiad, 
Cynyddion  ddigon  yn  ddiwygiad  ; 
Ceginau  Ystwyll,  cogau'n  wastad, 
Bwtri,  seleri,  seiri'n  siariad. 

Ac  o'r  llj'S  gwerin  yn  chwertbiniad, 
Ag  o'r  twr  canwr  heb  gael  cenad, 
Ag  or  wraig  egin  a  llin  benllad, 
Ag  o'r  gwr  eppil  a  hil  a  hâd. 

VI 

HUPUNT    BYRR. 

William  Llyn  {Gorch.,  p.  262). 

Ymhob  ieitbiau 

O  gur  deithiau  y  gwyr  doethion, 

Ar  bob  llanerch 

A  gar  d'annerch  gwawr  y  dynion. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  205 

Dafydd  Nanmor  {Ceinion,  I,  p.  164,  douze  syllabes). 

Megaist  ofn  mil  myidd  mcgis  Dyfnwal  Moelmud, 

Mal  awch  awyr  taraii  nawmil  a  chwarterud; 

Miloedd  ni'th  arhoent  mewn  ymladd  o  tharawud, 

Mwy  na  Uu  adar  yn  y  man  y  llidud. 

Ni  bu  wayw  a  chulon  iiob  ochelud  ; 

Ni  bu  lewach  calon,  ni  bu  lai  awch  cilud  ; 

Ni  bu  gawT  a  safn  wyneb  y  gaer  y  safud  ; 

Ni  bu'n  oes  y  cewri  un  byw  nus  curud, 

Neu  belydr  nas  arhocst  ni  bu  Icidr  nas  rhestud  : 

Ni  bu  leisiau  gloywor.  na  blisiau  a  glowud  ; 

Ni  bu  o'r  oes  bon  wyncbwr  wcdl  ci  sud  ; 

Ni  bu'f  gwr  a  wnelai  er  bwrw'r  gwyr  a  wnelud  ; 

Ni  bu  i'n  oes  hyd  hyn  |  un  bwa  nas  tynud  (1)  ; 

Ni  bu  \vr  a  fwriai'i-  un  bar  a  arfiTud  ; 

Ni  bu  lien  Syr  Hywel  na  neb  nas  arhoud  ; 

Ni  bu  \vn  er  teir  oes,  ni  bu  wayw  nas  torrud. 

VII 

HUPUNT  HiR  (v.  cadwyn  fyrr). 

loLO  GocH  (p.  530-534). 

Crist  audi  nos, 
Craton  Kyiios, 
Rag  (2)  ymaros  |  ryw  gamwryeu  ; 


(1)  Texte  :  yd  yn  hyn,  faux  ;  une  syllabe  de  trop  :  hyd  hyn  = 
hyt  yn  et  rime  avec  tynud. 

(2)  Ecrit  rac,  de  même  rac  angeu. 


206  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Agnus,  leo 

Alpha  et  o 

Deus  homo  |  dioes  ameu  ; 

Rex  redemptor 

Reit  ytt  hepkor 

lawn  ryw  gyngor  ynn  rag  angeu. 

Ef  ny  ehet 

Ef  ny  anet, 

Ef  ny  welet  |  yn  iawn  oleu. 

Al-  for  na  thir 

Ef  ni  welir 

Ef  yn  ddyir  |  ef  yn  ddieu. 

Ef  yw'r  dial 

Ann  yr  aval 

Un  anwadal  |  y  annwydeu. 

Ef  yn  uchel, 

Ef  yn  dawel 

Ef  yn  issel  |  ef  yn  asseu. 

Ef  oe  awydd 

Yn  gyfarwydd, 

Ef  yn  ebrwydd  |  ny  vyn  obreu. 

Yn  bwhwman 

Yn  dra  buan 

Draw  ag  yman  |  drwy  y  gameu. 

Ef  ny  bydd  hyn 

Y''n  y  vhvyddyn 

Ny  wybydd  ddyn  |  ef  ny  bydd  ieu. 

Âc  ef  a  grynn 

Ac  ef  ni  rynn 

Âc  ef  a  dynn  |  ac  ef  a  deu. 

Nyt  Uesc  Ile  del 

Nys  llysc  uvel  (1) 

Nys  Uudd  oervel  |  nys  Uadd  arveu. 

(1)  Texte  :  envel,  var.  euvel. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  207 

Nys  beidd  llwfyr, 

Nys  ery  dilwfyr 

Nys  bawdd  cleuddwvyr  |  nys  beidd  cledden. 

Nys  ret  yn  dwys, 

Nys  gorffowys 

Nys  daw  kynnwys  |  nys  dwc  heinyeu. 

Nyt  marw  nyt  byw, 

Nys  gwnn  beth  yw; 

Dyn  nys  erglyw  |  dan  eis  oergleu. 

Nys  gwlycli  kawat, 

Nys  gwyl  llygat, 

Yn  gwir  iawn  dat  |  an  gwarendeu, 

Gwii-  vrenliiii  nef 

Yr  dy  dangnef 

Yr  dy  oddef  |  yr  dioddeu  ; 

Yr  dy  loessyon 

Yr  dynyadon 

Yr  dy  goron  |  wrda  goreu  ; 

Yr  dy  gysiudd, 

Yr  dy  gylluudd 

leith  loewrudd  |  a'tholuryeu  (I). 

Yr  dy  un|)iyt 

Yr  i)ol)yl  y  hyt 

Yr  dy  bcnyt  |  yr  dy  bocneu  ; 

Yr  dy  gynneddyf 

Ar  dengeir  deddyf, 

Wr  diwoirgreddyf  |  yr  dy  wir  greu  ; 

Yr  dy  seint  oU, 

Yr  dy  arclioll, 

Yr  dy  vronnhoU  )  yr  dy  uroinheu  ; 

Yr  dy  goddet 

A'th  vronn  waetlet, 

Wr  diwoirgret  |  yr  dy  wir  greu  ; 

(1)  Pour  a7/i  ddoluriau  (fréquent). 


208  LA    MÉTIUQUE    GALLOISE. 

Yr  dy  bryder 

Ar  dduw  gwener 

A'th  wiw  leaver  |  a'th  welieu  ; 

Yr  dy  ganinawl 

Vrenhin  nefawl 

Athro  gwrawl  |  a'th  ragoreu; 

Moes  ym  deall 

Y  wrthladd  bail, 

lor  diweirgall  |  yr  dy  wir  greu. 

Hynn  a  vynnaf 

Hynn  a  gafifaf, 

Hynn  a  geissyaf  1  hoew  negesseu; 

Nawdd  y  wirgroes 

A  nawdd  Itloes 

A  roi  ym  oes  |  mi  a'r  rei  meu  (l)  ; 

Nawdd  Maria 

A  nawdd  Anna 

A  seint  Assa  |   a  santesseu; 

Nawdd  seint  Enlli, 

A  nawdd  Kybi, 

A  nawdd  Dewi  j  Nudd  y  Deheu  ; 

A  nawdd  leuan 

A  nawdd  Katuan 

A  nawdd  Sanan  |  Nudd  y  Seinyeu; 

Nawdd  Mihangel 

A  nawdd  Gabdel 

A  nawdd  Uriel  |  y  nawdd  oren  ; 

Nawdd  seint  y  byt 

Ym  kymhlegyt 

Y  ymoglyt  |  rac  y  magleu. 

(1)  A  corriger  probablement  en  :  a  roi  ym  moes  y'm  a'r  rhei 
meu;  var.  a  rhoi  ym  moes  un  a'r  rliai  mau. 


EXEMPLES   DE   CYNGHANEDD.  209 


VIII 


CLOGYRNACH. 


GuTTYN  OwAiN  {Govch.y  p.  202) 

Aur  fynychle  yw'r  fynachlog 
A'i  chor  sy  well  oa  Chaer  Sallog, 
A  drud  dorriadan, 

Y  dail  ai  dolwau 
A  lleisiau  lliosog. 

Adeiliadaist,  Dduw  dyledog 

A  theg  crysau  i'w  thai  croesog  (1), 

A  brynodd  brenin 

Cywaetliog  ei  win 

Ail  ei  gin  neu  bowls  enwog. 

Aur  ty  lesu  a'r  tywysog, 
A  gyfrennir  yn  gyfrannog  ; 

Y  gwaitb  maîn  a'r  gwydd, 
Yr  â  a  llys  rhydd, 

Os  Dafydd  sydd  swyddog. 

O  foliannau  nef  fal  Enog, 

Y  pwysai  fydr  Powys  fadog  : 
0  eiliad  lolo, 

Ar  fawl  y  gwyr  fo 
Weddio'n  addefog. 

(1)  Thej?  crysau  =  <hecrysau. 


14 


210  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Ei  dy  addas  glân  diddos  glôg, 

A'i  nenn  gywraint  a  wnai'n  gaerog  ; 

Yr  haul  yn  y  rhiw, 

A'i  adail  ydyw 

A  gwynn  lliw  fal  gwenn  Uôg. 

Oes  rhyw  faenwaith  îs  Rhyfoniog, 
A'i  wenllys  hoyw  win  Uysieuog? 
A'r  byd  o'r  bwydau, 
A  gair  o'r  gorau, 
A  geiriau  trugarog. 

0  bedwar  cwrs  yw  bwydau'r  côg, 
A'n  gwirodydd  o  win  gwridog; 
Ei  lynn  fal  ynyd, 

1  bob  rhai,  bob  pryd  (1) 
Oedd  hefyd  fedd  hafog. 

Arglwydd  grasol,  gwleddau  gwresog, 

A  gar  dynion  yw  r  gwr  doniog  ; 

Y  Gwr  i'w  garu 

A  roes  yr  lesu 

I'w  adu'n  hir  oediog. 

William  Llyn  (p.  263). 

Lle'r  wyd  beunydd  lliw'r  ôd  banon 
Llyma  rinwedd  llu  morwynion 
Llawenydd  llannerch, 
Llyna  sain  llawn  serch, 
Llcrch  annerch  1  llwch  binon. 


(1)  Prononcez  /  boprhai,  bopryd. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  211 

IX 

TAWDDGYRCH    CADWYNOG. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  135). 

Sirig  arian  sy  ragoraa 

l'r  gant  gorau  or  saint  geirwir ; 

Sel  a  tharian  sy  Iwyth  orau, 

A  sias  voreu  i  Sais  a  vwrir  ; 

Sarf  gwirodau, 

Saiv  ddevodau, 

Sy  ammodau  ni  symudir  ; 

Sant  aelodau 

Sul  y  blodau 

Sydd  aelodau  swydd  Elidir. 

Tiriawg  ydoedd,  tarw  i  gadau, 

Tyr  vwriadau  trwy  ei  vrodir  ; 

Tarian  bydoed,  twrn  heb  wadau, 

Teg  ei  radan,  hwynt  a  gredir; 

Tad  caredig, 

Tai  rhwymedig, 

Tervynedig,  trev  a  nodir  ; 

Teyrn  gweledig, 

Tref  gadwedig, 

Twr  cauedig,  traw  y  cedwir. 

Miragl  solas,  mawrglos  Eli  (1), 
Hab  i  Veli'n  mhawb  a  volir  ; 


(1)  C'est  ainsi  que  la  strophe  est  scandée  dans  l'original. (L'au- 
tre scansion  est  la  plus  usitée. 


212  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Mur  Nicolas,  yn  marn  Celi 
Yn  mor  heli  Ue'n  rheolir  (1)  ; 
Mab  darogan,  mwy'r  annogan, 
Yw  Mynogan  o  manegir  ; 
*  Mab  Llellogan  (2),  medd  dysgogan, 

Mur  diogan,  mawr  y  dygir. 

Gwirdda  adain  (3), 

Gair  a  dd'wedai, 

Ag  (4)  a  redai  dros  pob  grodir  ; 

Gwr  goradain, 

Gwir  a  gredai, 

Gwir  a  dd'wedai,  garw  y  ddeudir  ; 

G  win  drwy'r  Veri, 

Glyn  Mieri 

Gwyr  1  beri'r  gwyr  a  burir  ; 

Gwên  Eleri, 

Gwlad  Pryderi, 

Yw  gwraidd  deri,  gwrdd  o  dirir. 

Diriai  Liwlad,  blaid  i'r  lili, 

Ei  dwr  Fili,  draw  o  faelir  ; 

Dar  y  wiwwlad,  a  drwy  Wili 

Aed  aur  Ili,  ev  a  dreulir 

Dôr  meddiannus, 

0  Yscanus, 

Da  moliannus,  od  ymlynir 

Du  meddiannus, 

Un  llwyddiannus, 

Du  oedrannus,  nis  didrainir. 


(1)  Texte  :  lie  i'n  rheolir,  ce  qui  donne  une  syllabe  de  trop. 

(2)  Probablement  Llallogan  (texte  :  lie  llogan). 

(3)  On  peut  encore  scander  ainsi. 

(4)  Texte  :  ac. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  213 

Fr  hael  yn  rhwydd  (1), 

Y  rhol  yn  rhydd, 

A  sel  y  sydd  i'r  sawi  sy  wir  ; 

Er  Sais  drwy  swydd, 

Er  sias  dros  wydd, 

Ei  swydd  y  sydd  |  dros  wydd  |  y  Sir  ; 

Un  iarll  ni  wnai 

Yn  ol  a  wnai  ; 

Y  dyn  nid  ai  |  na'i  dai  |  na'i  dir  ; 
Aed  laill  i'w  dai 

Am  ael  mis  mai, 

Y  gwin  a  gai  |  ag  (2)  iawn  a  gwir. 

Dafydd  ab  Edmwnd  {Gorch.,  p.   104). 

Urddas  Beli  wrddais  bolion 

O  urddolion  awr  ddialedd, 

Ar  draws  hcli,  aer  drosolion, 

A  thraws  holion  aeth  Rhys  hywledd 

Iawn  ei  liuriaw 

Wrth  ddoluriaw 

A'i  lân  duriaw  |  alon  diredd 

"Wedi  curiaw 

A  doluriaw 

Aerau  ddnriaw  |  o'i  wir  ddewredd. 

Gdttyn  Owain  {Gorch..  p.  189). 

A  Duw  ddwyfol  od  addefais 
Arno  llefais,  orn  a  llifiad  ; 
A  mi'n  nwyfol  ym  anefais, 
Ami  a  gefais  fal  mel  gafad  ; 


(1)  Ici,  pure  strophe  de  hupunt  hir. 

(2)  Texte  :  ac. 


214  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

lawn  im  ganu 

Am  gusanu 

A'th  ddiddanu  |  oth  adduniad 

Er  îy  ngwanu 

A'm  goganu 

Ag  amcanu  |  drwg  ym  cennad. 


X 


CYHYDEDD    HIR. 


Dafydd  ab  Gwylim  (p.  349). 

Trugarog  frenhin 

Wyt  Tri  cyffredin 

Ac  un  cyntefin  |  Dewin  diwad  ! 

Ateb  a  draethaf, 

Atat  y  trosaf, 

Iti  cyffesaf  |  naf  nefolwlad  ! 

Ac  i  Fair  addef 

Tangnefedd  dangnef 

Ac  i  holl  saint  nef  |  nifer  difrad, 

A'm  holl  fyfyrdawd 

A'm  holl  hyawdlwawd 

Ac  a'm  holl  geudawd  |  barawd  bwriad. 

Canys  gwn  yn  wir 

Mewn  byd  anghywir 

Ynghyflwr  anwir  |  ,  dihir  dehad , 

F}-^  mod  yn  awdur, 

Fy  nuw  benadur 

Yn  fawr  bechadur  |  o  natur  nad, 

0  air  anniwyd 

A  raeddwl  dybryd, 


EXEMPLES    DE    CYNGHANEDD.  215 

A  gweithred  hefyd  i  i  gyd  a  gad 

Cenfigen,  balchder, 

Rhyfyg  creulonder, 

Gwenwyn  Ira  digter  |  fy  ner  neirthiad 

Cybyddiaeth  trais,  Iwyll 

Cynghorddyn  crybwyll, 

Chwaot  rhithiau  amhwyll  |  cymwyll  drychiad; 

Camgerdded,  ceisio 

Goganu,  tybio, 

Meddylio  y  no  |  tro  trwy  fwriad  ; 

Clod  orwag  wawdwl, 

Cenfigenu'n  bwl, 

A  chelu'r  incddwl  |  fwgwl  fagiad  ; 

Meddwdod  diwyneb 

Metbiaat  glytbineb, 

Godineb,  cudeb  |  cadarn-ledrad; 

Traha,  camfalcliedd, 

Diogi,  llesgedd, 

Maswedd  aniawiiwedd  |  moes  anynad  ; 

Coelio  bieuddwydion. 

A  chyfareddion, 

Rhuddo  gwaed  gwirion  |  anudon  nad  ; 

Gorwag  feddyliau 

Cellweirus  gredau, 

Oferion  lyfau  |  geiriau  girad 

Gweitbio  gwaith  diau, 

Gwadu  gorcbmynau, 

Gwyliau  a  suliau  |  ,  gwael  y  seiliad  ; 

CyQiryd  dros  gyngbor. 

Bwyd  anmliryd  ragor, 

Mifiliau  cytgor,  |  por  perffeithiad  ; 

Dirmygu  heb  dawl, 

O  cbwant  corpborawl, 

Gwasanaetb  dwyfawl  |  Duw  deddfawl-dad; 

Bod  yn  aflawen, 


216  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Goganu'n  absen 

Sarhau  meibion  llên  |  o'r  hen  raddiad  ; 

Gosteg  anghymwys  * 

Ym  mhlas  yr  eglwys, 

Bod  yn  anghyfrwys  |  ddwys  ddeisyfiad; 

Tori  gorchmynau 

Ac  iawn  gyneddfau. 

A  gair  diammau  )  Duw  diymwad  ; 

Hyny,  Duw,  y  sydd 

Rhag  dirfawr  gerydd 

Edifar  beunydd,  |  Uywydd  Head  ! 

lOLO  GoCH  (p.  470-483). 

Même  système  que  chez  Dafydd  ab  Gwilym  : 
de  grandes  ressemblances  de  texte,  souvent  mêmes 
expressions. 

Deio  ab  Ieuan  Du  {Gorch.,  p.  168). 

Ni  welais  i  lys 

A  dwy  a  degUys 

Ni  welais  i  lys  |  mor  Iwys  ednig, 

Y  Llys  a  hofifaf 

Er  lies  i'w  phennaf, 

Nid  llaes  i  molaf  |  mal  Celliwig 

Yn  Ilwyr  degwch  nef, 

Yn  llawr  Bachelldref, 

Yn  lie  bydd  dolef  |  bob  nadolig  ; 

A  darllain  llyfrau, 

Llin  bi-enhinllwythau 

A  chanmawl  achau  |  ucheledig  ; 

A  gwybod  teiriaith, 

A  chlawr  y  gyfraith 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  217 

A  grwndwal  pob  iaith  |  yn  weithredig  ; 

Ag  amider  bwydau, 

Melys  gwyrdebau, 

A  tbrymtnion  seigiau  |  wiw  suwgredig  ; 

A  chynnal  priflys, 

l'r  hoU  ynys 

Ysbys  nad  tybys  |  un  lie  tebyg  ; 

A  llys  cyfanedd, 

O  barch  a  mawredd 

A  rhywiog  fonedd  |  diagwedd  dig  ; 

A  phorthi  breisgfeirch 

Ar  wair  a  brasgeirch. 

Dofi  ebolfeirch  |  meirch  mynyddig; 

A  milgwn  birion, 

Cipiaid  gafaelion, 

Huaid  tiwyn  fyirion  |  cigyddion  cig; 

A  thrydar  paunod, 

A  grwii  c'iomennod, 

A  gwg  alarchod  |  eleirchedig, 

A  descant  adar 

Tradoeth  eu  trydar 

A  gwivv  iaith  lafar  |  Ira  afar  trig; 

A  llu  0  geraint, 

A  Uynn  tra  meddwaint 

A  llawenhau  braint  |  bro  hil  Feurig; 

A  lliwgoch  baladr, 

Gan  lin  Cadwaladr, 

A  Uafngwaed  rhaiadr  |  coelfeingadr  cig  ; 

A  Ilif  gwirodau, 

A  lief  gann  dannau, 

A  llafar  gerddau  |  gorddwfnedig  ; 

A  llawen  crythawr, 

A  llawer  cerddawr, 

A  llawenydd  mawr  |  uwch  Ilawr  llitbrig  ; 

A  thrydar  meibion, 


218  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

A  thro  cerddorion, 

A  thi-abludd  gweision  |  gosymddeithig; 

A  thrallod  cegin, 

A  thrulliaid  trablin 

A  thri  lliw  ar  win  |  i  wan  blysig  ; 

Tair  cynnydd  y  sydd, 

Tirion  lawenydd, 

Ar  bryflys  Dafydd  |  ,difefl  ryfyg  : 

Newydd  o  fwydydd, 

HenaidJ  ddiodydd, 

Ci'oesaw  hir  beunydd,  |  cwrs  arbennig. 

Pa  ddyn  bynnag  fych, 

Pa  gerdd  a  fedrych, 

Gyd  ag  a  nodych  |  yn  enwedig; 

Tyred  pan  fynnych. 

Croesaw  pan  ddelych, 

A  chwedi  delych  |  tra  fynnych  trig. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  29). 

Nid  gwaeth  ar  draethen, 

Tai  Nudd  Whitnai  wen, 

No  thai  elusen  |  a  wnaeth  Lasar  ; 

Nid  ynt  waeth  ill  dau, 

Am  win  i  minnau, 

No  blodau'r  Deau  |  drwy  lioU  daiar. 

Rhwyddach  eu  rhoddion, 

0  law  hwn  val  bon, 

No  dwr  yr  avon  |  i'r  gwirion  gwar  ; 
Teg  oedd  anrhegu 
Aur  i  Vair  a  vu 

1  weled  lesu  |  o  Valdassar  ; 
O'u  mw^n  aur  a'u  medd, 
O'u  da  ill  deuwedd, 

O'u  gwledd  ni'ni  gomedd  |  y  ddau  gymmhar  ; 


EXEMPLES  DE  GYNGHANEDD.  219 

Rhent  o'u  tir  hwyntau 

A  gawn,  a  gynau. 

Amryval  lysiau  |  bwydau  ar  bâr. 


XI 


ENGLYN   UNODL   UNION. 

Daftdd  ab  Gwilym  (p.  7). 

Da  rhed  ar  wared  |  arw  oror  —  olwyn 
Neu'r  wylan  ai-  rydfor 
Deuwell  y  rhed,  buddged  boi-, 
Diwyd  wyf,  dy  wawd,  If  or. 

Os  da  [)lethîad  mâd  |  ym  mor  —  o  hirwlych 
Am  herwlong  ralT  angor  ; 
Gwell  y  plethaf,  ddewraf  ddor, 
Gwawd  y  tafawd  yt  Ifor. 

Ni  thyf  caen  Llenmaen,  |  llanw  mor  —  rhyferthwy, 
Rhwyf  Arthur,  neu  Hector; 
Mygr  ateb  ddibareb  ddor 
Mal  y  tyf  mawl  yt,  Ifor. 

Cyfyd  yt  hawddfyd,  |  f'addien  bor  —  genyf, 
Ag  anwyl  hawddamor  ; 
Cad  ddychryn  darf  ddur  arf  ddor 
Gedyrn  ofn  cadam  Ifor. 

loLo  Gogh  (p.  663). 

Coffa  ben  a  lien  a  Uywenig  —  lys 
A  las  nos  Nadolig  ; 


220  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Coffa  golwyth  Amwythig 
0  dan  a  neidiodd  naid  dig. 

I  Riccard  uch  Olwin  argltoydd  Binas  Reidin. 

Ni  chiliodd  Richard  |  uch  Olwin  —  eurglod 
Arglwydd  Dînas  Reiddtn 
Vylchiwr  càd  vaeddiad  vyddin 
Ei'ioed  led  i  droed  o'r  drîn. 

Page  665.  —  Englyn  ar  Feddfaen  D.  àb  0.  y  m  mynwent 
Tal-y-Llycheu. 

Hardd  lasnen  ywen  |  llwyn  Eos  —  Dyfi 
Mae  Dafydd  i'th  agos  ; 
Mae'n  y  pridd  y  gei'dd  ddiddos 
Diddawn  yw  pob  dydd  a  nos. 

Dafydd  ab  Edmwnd  (Gorch.,  p.  102). 

Clawr  Gwynedd  glas  gledd  j  glos  glan  glwys  —  wewyr 
Glod  eryr  gloyw  ei  darian  ; 
Gwrdd  yw  Rhys,  garw  ddur  hosan, 
Gwres  mynych  les,  Mon  achlân. 

Llaw  wir,  Ion  heudir  |  yw''n  hydab  —  osgordd 
Ymhob  ffordd  botffordd  bab  ; 
O'i  rwydd-don  a  roe  rydd-dab, 
l'w  roi  yn  fudd,  er  yn  fab. 

Dans  le  premier  englyn,  le  mot  achlân  n'est  pas 
en  contradiction  avec  la  loi  de  l'accent  :  hosan  a 
l'accent  sur  la  pénultième;  achlân,  sur  la  der- 
nière. 


i 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  221 


Daftdd  Nanmor  à  Rhys  o'r  Tywtn  (Gorch.,  p.  150). 

Anhawdd  bod  hebod  |  uwch  ynys  —  dywyn 
Deau,  Gwynedd,  Powys  ; 

Y  mae'n  oU  mewn  ewyllys 
Yn  dri  11  u  yn  dy  dair  llys. 

Llys  i'r  holl  ynys  |  yn  rhoi  llynn  —  ag  aur 
Ag  arian  a  berthyn  ; 
Lletty  ieirll  o  bob  lie  tynQ 
Llu  daear  oil  i  Dywyn. 

GUTTYN  OWAIN  (Ibtd.,  p.  200). 

Oediog  fo'r  enwog  o  fronnydd  —  y  Groes 
Mewn  gras  a  llawenydd  ; 
Oedran  addaf  ar  Odafydd, 

Y  rhoer,  y  fwyalch  a'r  hydd. 

ToDUR  Aled  (Ceinion,  I,  p.  347). 

8yr  Bwn  nerth  dragwn  |  wrth  drangc  —  y  deyrnas 

Dyrnod  syr  Rhys  ieuangc  ; 

Sarff  cryf  syr  waew  Ffwg  crafangc, 

Syr  Rhys  fifraw  ar  asau  Ff range. 

Cyrch  Ffraingc  i'w  thalfaingc  |  wrth  wys  —  neu  farddas 
A  wnai  Fyrddin  Emrys  ; 
Ag  enw  groeg  yn  y  g^vregys, 
Yn  amser  An  am  syr  Rbys. 


222  LA   MÉTRIQUE   GvïLLOISE. 


Lbwis  Glyn  Cothi  (p.  44). 

Olau  dy  leiviau  |  val  dail  îr  —  ar  wydd 
Arweddiad  byth  yn  hir  ; 
Olau  dy  veirch  a  welir 
Hyd  yr  aeth  oU  dwr  a  thir. 

Dwr  ya  wir  a  thir  |  i'th  ol,  —  a  nadredd, 
Y  neidr  o  Gaer  Lincol  ; 
Ni  thrig  y  rhai  dig  ar  d'ol 
Na'th  gonyn  tu  a'th  ganol. 

Canol  llu  breiniol,  |  barwniaid  —  drichant 
Dyrchaiv  groes  vendigaid 
Cenyd  o  radd  cawn  dy  raid, 
Veirch  a  gwyr  varchawg  euraid, 

William  Llyn  {Gorch.,  p.  273). 

Bon  gwreiddiau  Nannau  |  uwch  naint  —  a  brynniau 
Breinied  Duw  a'r  hoUsaint  ; 
Beth  i'r  brig,  byth  a  yrr  braint? 
Bodhyn  a  byw  at  henaint. 

At  henaint  oed  saint  |  dan  sel  —  goreuffawd 

Aed  Gruffydd  ap  Hywel  ; 

A  dringed  y  dewr  angel 

A  gras  Daw  ymhob  gris  dêl. 

Reprises  de  at  henaint  ;  de  même,  dans  les  stro- 
phes qui  suivent. 


EXEMPLES   DE   CYNGHANEDD.  223 


Englyn  Crwcca. 
Mêmes  lois. 

XII 

TODDAID. 

Dafydd  ab  Gwilym  (p.  8). 

Ner  byd,  wiyd  bedeir  |  oror  —  giwdawd 
A  naf  olygawd  nef  oleugor, 
Neirthiad  fo  ofo  |  ar  for  —  a  llawr  lien 
Nen  y  ffurfafen  i  fFurf  Ifor  I 

Newidiwr  trwsiwr  |  trysor  —  y  moliant, 
Normant  glud  goddiant  glod  egwyddor  ; 
Naddiad  arf  oergad  |  deiif  eurgor  —  Eingl  giawdd, 
Nawdd  mur  a  rwyfawdd  Mair  ar  Ifor. 

Toutes  les  strophes  ont  quatre  vers  :  chaque 
vers  de  la  strophe  commence  par  la  même  con- 
sonne, excepté  au  deuxième  vers  de  la  première 
strophe.  Dans  la  deuxième  strophe,  le  troisième 
vers  commence  par  a,  qui  ne  compte  pas,  étant 
enclitique;  la  consonne  suivante  est  n,  qui  com- 
mence tous  les  vers  de  la  strophe. 

Page  324,  Même  système,  avec  plus  de  variété 
à  l'initiale.  Généralement,  au  premier  vers,  on  a 
plus  souvent  la  cynghanedd  vocalique. 


224  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  46). 

Pan  ddelon'  veilchioa  i  vylchau  —  lie  y  bych 
Edrych  au  gwelych  yn  lie  golau  ; 
Ymogel,  angel  !  |  rhag  angau  —  trwy  dwyll, 
Gwell  pwyll  nog  amhwyll  ar  ryw  gamau. 

SiON  TuDYR  {Ceinion,  II,  p.  103-104). 

Angheuol  yw  r  byd,  |  anghywir  —  yw'r  daith 

Y  gau  lawer  gwaith  a  gâ  le'r  gwir. 

Gwyr  yr  eglwys  Iwys  \  a  lysir  —  am  chwant, 
Ariant  a  gadwant  ag  a'u  gwedir. 
Bugeiliaid  deilliaid  a  dwyllir  —  rhoddion 
Aogylion,  person  tyn  y  pyrsir; 
A'r  bugail  di  sail  dwys  holir  —  ara  hyn, 

Y  Cnu  a  ofyn  ac  a'i  cneifir. 

Fe  a'r  blaidd  truanaidd  |  at'r  wyn  —  i  geubant. 

Dafydd  Nanmor  (Gorch.f  p.  154). 

Mab  Rhys  aeth  o'i  lys  |  i  lawr  —  yr  Erwlg, 

Mewn  gro  a  cherrig  mae'n  garcharawr  ; 

Pan  aeth,  gwrolaeth  |  ar  elawr  —  o'r  Uys 

Bu  bobl  ei  ynys  heb  eu  blaenawr. 

Aeth  braw  am  guddiaw  |  egwyddawr  —  pobloedd 

A  dagrau  miloedd  hyd  gwrr  Maelawr; 

Ami  rhyngom  och  drom,  |  dramawr  —  o  noddef 

A  gwae  a  dolêf,  gyd  a'i  elawr. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  225 

XIII 

GWAWDODYN    BYRH. 

loLO  GocH  (p.  269). 

Da  iawn  fu  Fordaf  naf  nifeiriawg  ; 
Da  fu  Nudd  o  fudd  witli  anfoddawg  ; 
Da  fil  Run  ci  hun  |  fu  heniawg  —  o  serch; 
Da  fu  Rydderch  gwr  ardderchawg  : 

Os  rhaid  manegi  pwy  rhi  yrhawg  : 

Dafydd  ap  Bleddyn  yw'r  dyn  doniawg, 

Gwr  perffaith  iawn  waith  |  cnwawg  —  sancteidd  bryd, 

Gwr  0  hvyth  Uchdryd,  nid  bryd  Branawg  (1). 

Dafydd  ab  Gwilym  (p.  320-321). 

Ni  chân  fy  nhafawd  wawd  wenicitbaidd, 
Ni  chair  llinodr  vvr  yn  ocbr  Uuniaidd, 
Ni  chel  i  Hywel  |  loyw  garuaidd  —  Iwybr, 
0  bu'r  ddawn  ewybr  barddoniaidd 
Neirthiad  a  gefais  didrais  dwy  draidd, 
Ni'm  gâd  gan  riiad  gad  gymruaidd, 
Nis  erfyn  o  brudd  |  ac  nis  arfaidd  —  draw 
Naw  o  praw  lidiaw,  ncr  preladaidd. 

Dafydd  Nanmok  {Gorch.,  p.  151). 

Oesed  yr  undiiw  y  sy  Drindod 
Yt  gyd  oesi  a'tb  wraig  Ijiïod; 


(1)  A  corriger  en  bradawg. 


15 


226  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

O'ch  meibion  o  hon  |  cewch  hynod  —  wyrion 
A  mil  orwyrion  mal  eryrod . 
Anos,  ddydd  a  nos,  wrth  ymosod 
Yw  taro  wrthych,  na'r  twrr  arthod  ; 
Ofer  dann  faner  |  i  fynnod  —  gwladoedd 
Ymwasg  a  Uuoedd  ymysg  Uewod. 

TuDUR  Alkd  (Ceinion,  I,  p.  348). 

Ni  phery  onen  yn  ei  pheirianau 
Dan  d'ewin  ddyrnod  ond  yn  ddarnan  ; 
Ewinawg  osawg  |  asau  —  braich  a  bron 
A  nyddai  linon  yn  ddolenau. 

Lewis  Gltn  Cothi  (p.  34). 

Lie  y  rhoddo'r  gwalch  balch  vlaen  ei  big 

Y  ffy'r  adar  yn  gyffroedig  ; 

Ein  hebog  nid  oedd  |  annhebyg  —  benrhaith  (1) 

Hwn  nid  â  ymaith  o'i  hen  dymhig. 

William  Llyn  {Oorch.,  p.  268-269). 

Awn  ar  frys  i'th  lys  a'th  ddilyswch 

Mal  yr  â  or  glynn  gwenyn  i  gwch  ; 

Ctiwitbau  gwrdd  gorau  |  gerdd  garwch  —  trwyadl 

Gyda  chywirddadl  a  gyd  chwerddwch. 

(1)  La  coupe  dans  le  vers  à  toddaid  de  dix  syllabes  est  toujours 
à  la  cinquième  syllabe  comme  nous  l'avons  vu.  Quand  elle  n'y 
est  pas,  on  peut  conclure  à  une  faute.  Ainsi  pour  ce  vers  de 
Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  152  : 

Nid  un  dadau  yn  iau,  \  wr  nod  a  mannau 
est  à  corriger  en  : 

Nid  un  dadau'n  iau  I  wr  nod  a  mannau. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  227 

XIV 

GWAWDODYN     HIR. 

loLO  Gogh  (p.  274). 

Gwr  dwyfawl  i  hawl  hwyl  anlufoddawg  (1) 

Gwr  celfydd  dedwydd  a  godidawg 

Gwr  atlo  meir  gair  gorfodawg 

Gwr  iawn  hoiw  mdlawn  'n  hirhoedlawg 

Gwr  liyborth  i  borth  |  abcrthawg  —  gwisga 

Gwrda'n  lie  Âssaf  iawn  Uuosawg. 

Dafydd  ab  Edmwnt  (Gorch.,  p.  107). 

(Cité  par  J.-D.  Rhys.) 

Deio  ab  Ieuan  Du  {Gorch  ,  p.   172). 

Meredudd  ddeurudd  y  cciddorion, 

Arno,  gwyl  lago  mae  golygon  ; 

Gwirod  taladwy  a  gae'r  tlodion, 

Gwîn,  osai  a  fydd  gann  ei  weision, 

Gwin  0  Gaerfyrddin  |  i  feii  ddion  —  a  chlêr 

Gwedi  ir  haedder  gydâ  rhoddion. 

TuDUR  Aled  {Ceinion,  I,  p.  339). 

Llawen  y w  cedeirn  llawn  hoccediaeth  ; 
O'i  rym  y  dygent  rwymedigaeth  ; 

(1)  Barbarisme  évident;  à  corriger  en  anlloeddawg,  opulent? 


228  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

A  Uawer  eraill  o  herwriaeth, 

A  gyrchai  o'r  coed  i  garchar  caeth  ; 

Yn  nghred  ni  weled  |  unoliaeth  —  Gwalchmai 

Wr  well  a  fedrai  roi  llyfodraeth. 

SiON  TuDYR  (Ceinion,  II,  p.  211). 

Poen  oer  i  filiwn  pan  ryfelodd, 
Poen  ufifern  agos  pan  ffyrnigodd  ; 
Poen  ami  iddynt  oedd  pan  ymladdodd, 
Poen  o'i  ddwm  wedi  pan  ddyrnodiodd  ; 
Daear  yn  gynar  |  pan  gwnnodd  —  ddyrnod 
Ag  e'n  ei  arfod  pan  gynhyrfodd. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  49). 

Y  gwr  gwinau  sy  gar  i  Gynog 

A  goreu  ydyw  o  Garadog, 

Aed  ar  uchelwaed  a'i  dri  cheiliog 

A'i  dair  neidr  rhiv  drwy  weundir  havog, 

A'i  daiian  lydan  |  ddyledog  —  drevtad, 

A'i  dai  o'r  winwlad  hyd  ar  Wenlog  (1). 


XV 

'  BYRR    A    THODDAID. 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  324). 

Nodded  sant  Bened  beunydd  —  o'i  dymhor 
Wyr  Domas  ab  Davydd, 

(1)  Souvent,  chez  ce  poète,  il  n'y  a  pas  de  cyngha,nedd  vocali- 
que  au  vers  à  loddaid. 


i 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  229 

E  wna  ovn  i  un  anuvydd , 

Ni  wna  e  ovn  i  un  uvydd  ; 

Nid  ovna  ev  bedwar  devnydd 

Nés  yw  in  ddwyn  y  nos  yn  ddydd  ; 

Ni  ddarvu  ei  aur,  ni  ddervydd  —  ei  air 

Wyr  Elystan  glodrydd. 

Dans  les  autres  strophes,  allitération  ou  rime 
avec  le  dernier  toddaid  : 

Vo 
Ev 

Agos 
LIan  Egwad 

Ev 
Ivor. 


XVI 

HIR    A    THODDAID. 

Dafydd  ab  Edmwnt  {Gorch.,  p.  121-123). 

Gvvenn  a  wyr  gwybod  gain  eiry  gobant, 
Gallu  o'r  ncfoedd  golli  aur  nwyfiant 
Gwiw  dyry  giried,  gcd  aur  ag  ariant, 
Glauar  hardd  eneth  glir  ei  hardduniant. 
Gwnn  dew  ddatganu  |  gann  dant  —  goleuber 
Gwas  wyf  a  maeler,  gwiw  saif  ei  moliant. 

Gwawdwyr  i  geinwen  gwawd  wir  a  ganant 
Gair  oedd  o  degwcli  gwir  iddi  dygant 


230  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Gwnn  fod  teuluwyr  gwynfyd  diliwiant  (1) 
Gwynedd  i'w  moli  gwnn  iddi  maelant 
Gorau  i  minnau  |  gwîr  o  mynnant  —  gwnâf  (2) 
Ganu  i'r  deccaf  gwenna  o'r  deucant. 

William  Lltn  {Gorch.,  p.  268). 

Pob  Uid  arferoedd,  pob  lleidr  a  fwriwch, 

Pob  cywir  gariad,  pob  car  a  gerwch, 

Pob  bardd  diogan,  pob  rhodd  o  degwch  (3), 

Pob  moliant,  pob  can  a  pliob  diddanwch, 

Pob  mawiedd,  rhinwedd,  |  lie  rhennwch  —  win  per 

Pob  hoyw^  a  freuder  mewn  pob  hyfrydwch  (4). 

(Cf.  TuDUR  Aled,  Ceinion,  I,  p.  347). 


XVII 


englyn  unodl  gyrch. 

"William  Llyn  (Gorch.,  p.  259). 

Gy wired  byth  mae'n  gryd  bâr, 
Gair  o'th  fynwes  gwyrth  feinwar  ; 

(1)  Prononcez  foteuluwyr  :  -fytilhvianl. 

(2)  Plus  bas,  au  cinquième  vers,  le  gair  toddaid  (expression 
exométrique)  allitère  avec  le  deuxième  membre  du  vers  où  il 
se  trouve  : 

Gwiriau  cas  dyddiau  |  cys^udd  —  calon. 

(3)  Prononcez  popardd;  pop  rhodd;  cf.  vers  2,  Pop  cywirr  : 
pop  car. 

(4)  Prononcez  pop  hoyw  ;  pop  hyfrydwch. 


EXEMPLES  DE  CYNGHANEDD.  231 

Gwrando  deg  air  undiiw  doeth, 
Gwenn  iaith  goeth,  y  gwann  a'th  gar. 

XVIII 

AWDLGYWYDD    OU    CYWYDD    ODLIAIDD. 

William  Llyn  {Gorch.,  p.  260). 

A'th  liw  calch  ar  dy  falch  fodd 
A  brifiodd  fal  berw  afon  ; 
Bun  olau  ba  na  wolid? 
Brad  oeddid  i  brydyddion. 

Rhys  Nanmor  (Prys,  Hanes,  p.  198). 

Yn  arglwydd  Rhismwnt  lor  bwnt  y  rhedd 

Yn  arglwydd  Swmrsed  a  gred  i'r  grog 

Yn  farchog  urddol  y  delliolwn 

Yn  eurlliw  i  wn  yn  iarll  enwog. 

Yn  ddug  i  wcled,  ncwydd  goler, 

Inni  dcwiser  (1)  yn  dywysog 

Ag  yn  frenin  gorllcwin  Ilywi'awdr 

Ag  yn  ymerawdr  y  gwna  mwrog. 


(1)  Ddewisir. 


CHAPITRE  IV. 


LES   DIVERS    SYSTÈMES    DANS    LE    MEME    POEME. 

§  1".  —  La  variété  des  strophes  dans  le  'poème 
chez  les  auteurs. 

Les  Gallois  donnent  généralement  le  nom  à!awdl 
au  poème  à  strophes  variées.  Cette  variété  est 
plus  ou  moins  grande  chez  les  auteurs.  Je  donne, 
pour  plus  de  clarté ,  la  succession  des  strophes 
dans  le  même  poème  chez  les  auteurs  les  mieux 
connus  des  quinzième-seizième  siècles  (lolo  Goch^ 
p.  354-356). 

loLO  GocH  (p.  354-356). 

Gioaivdodyn  hyrr  (sept  strophes). 
Gwawdodyn  hir. 

Dafydd  ab  Gwilym  (p.  320-321). 

Englyn  unodl  unsain. 
Gwaiododyn  byrr  (huit  strophes). 


LES   DIVERS    SYSTÈMES    DANS    LE    MÊME    POÈME.         233 

Lu  même  (p.  326-330). 

Englyn  unodl  unsain  (dix  strophes). 

Englyn  prost  cyfneividiog. 

Englyn  unodl  unsain  (quatre  strophes). 

Englyn  prost  cyfnewidiog. 

Englyn  unodl  unsam  (six  strophes). 

Englyn  prost  cyfneividiog. 

Englyn  unodl  unsain  (onze  strophes). 

Dafydd  ab  Edmwnd  {Gorch.,  p.  107). 

Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cadivynog. 
Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfneividiog. 
Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfneividiog. 
Englyn  unodl  unsain. 
Gwawdodyn  hir. 

GoTTYN  OwAiN  (Govch,  p.  200). 

Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfneividiog. 
Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfnewidiog. 
Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cadivynog. 


234  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Englyn  unodl  unsain. 
Clogyrnach  (huit  strophes). 

(Page  188,  même  disposition  ;  mais  six  strophes 
de  tawddgyrch  cadwynog). 

TuDUR  Aled  {Ceinion,  I,  p.  338-340). 

Englyn  unodl  unsain. 

Englyn  prost  cyfnewidiog . 

Englyn  unodl  unsain. 

Englyn  prost  cyfneioidog. 

Englyn  unodl  unsain  (trois  strophes). 

Englyn  prost  cyfnewidiog. 

Englyn  unodl  unsain  (deux  strophes). 

Un  pennill  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Un  englyn  unodl  unsain. 

Gwawdodyn  hir. 

Gwawdodyn  byrr. 

Gwawdodyn  hir. 

Cyhydedd  nawbann. 

Strophe  type  toddaid. 

SiON  TuDUR  (Ceinion,  II,  p.  210-211). 

Englyn  unodl  unsain  (neuf  strophes). 
Hir  a  thoddaid  (six  strophes). 
Gwawdodyn  hir. 
Hir  a  thoddaid  (quatre  strophes). 
Giuawdodyn  hir. 


LES    DIVERS    SYSTÈMES    DANS    LE    MÊME   POÈME.         235 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  24-26). 

Englyn  unodl  unsain  (cinq  strophes). 

Toddaid  avec  cyhydedd  hir. 

Hir  a  thoddaid. 

Toddaid. 

Hir  a  thoddaid.. 

Cyhydedd  hir. 

Gwavjdodyn  byrr. 

Englyn  unodl  unsain. 

Du  même  (p.  29-30). 

Englyn  unodl  unsain  (deux  strophes). 
Englyn  prost  cyfneividiog. 
Cyhydedd  nawbann   (huit   strophes    de   même 
rime). 
Englyn  unodl  unsain. 
Cyhydedd  hir  (huit  strophes). 
Englyn  unodl  unsain. 

Du  même  (p.  44-46). 

Englyn  unodl  unsain  (huit  strophes). 
Toddaid  (trois  strophes  de  quatre  vers). 
Gwawdodyn  byrr. 
Hir  a  thoddaid. 
Englyn  unodl  unsain. 


236  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Du  même  (p.  58-64). 

Englyn  unodl  unsain  (trois  strophes). 
Englyn  profit  cyfnewidiog . 
Englyn  unodl  unsain  (quatre  strophes). 
Gwawdodyn  byrr  (neuf  strophes  :  rime  en  -ar). 
Cyhydedd  naiobann  (quinze  strophes  en  prost 
cyfneioidiog). 

Du  même  (p.  97-99). 

Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfnewidiog . 
Englyn  unodl  unsain. 
Englyn  prost  cyfneioidiog . 
Cyhydedd  naiobann. 
Gwaivdodyn  byrr. 
Cyhydedd  nawbann. 
Gwawdodyn  byrr. 
Cyhydedd  nawbann. 
Gwawdodyn  byrr. 
Cyhydedd  nawbann. 
Gwaiododyn  byrr  (trois  strophes). 
Toutes  les  rimes  sont  en  -aidd. 

William  Llyn  {Gorch.,  p.  25). 

Englyn  unodl  unsain  (huit  strophes). 
Englyn  prost  cyfnewidiog. 


LES    DIVERS   SYSTÈMES    DANS    LE   MEME   POÈME.  237 

Englyn  unodl  unsain. 

Cyhydedd  hir  (trois  strophes). 

Toddaid. 

Hir  a  thoddaid  (deux  strophes). 

Gwaiododyn  hir. 

Gwawdodyn  byrr  (quatre  strophes). 

Dafydd  Nanmor  (Ceinion,  I,  p.   161). 

Englyn  unodl  unsain  (six  strophes). 

Gwawdodyn  byrr. 

Série  de  gwawdodyn  hir. 

§  2.  —  Exemples. 

Je  prends  comme  exemple  un  poème  de  Tudur 
Aled  et  un  autre  de  Lewis  Glyn  Cothi,  les  deux 
poètes  de  cette  époque  qui  montrent  le  plus  de 
variété  dans  l'usage  ou  la  combinaison  des  types 
de  strophes. 

TuDDR  Aled  (Ceinion,  I,  p.  338). 
Awdl  farwnad  Thomas  Salsbury,  Marchog  urddol. 

%^{  Gwae  hoU  Gred,  trymed  |  tromwedd  —  am  erchwyn 

§  ^  1  Y  marchog  o'r  Gogledd, 

^'1  )  Cloi'r  bwrdd  a'r  clai  ar  y  bedd, 

^  ^  [  Cau  Lleweni,  cell  Wynedd  ! 

(I)  Les  indications  de  strophes  sont  de  moi. 


238  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Gwynedd  am  ein  gwledd  mae'n  gloff  ; 
Marw  llew'r  prince  mae'r  lloer  heb  priff  ; 
Marw'n  pen  a'n  cadben  a'n  cyff; 
Marw  Salbri  ym  a'r  sel  braff. 


S  3 


Marw  syr  Thomas  |  mae  oerion  —  fronau 

Am  frenin  marchogion  ; 
ê  s   )  Marw  iachoedd  mawr  Marchudd  Mon, 
i§      l  Marw  edryd  ymerodron. 


Os  marw  ef,  lesu  !  mae'r  wyd, 
Yn  Uwyn  o  ynnill  ei  waed  ; 
Mae  o'r  un  cyfif  mawr  o'n  coed, 
Yn  wydd  iefainc  ymddifaid. 


?    3 


Ymddifad  o'r  tad  |  yw'r  tir  —  a'r  cestyll 

Rhag  gostwng  (1)  y  teii-  sir; 
^  g  )  0  flodau  afalau  dir 
N       [  Impier  o'r  rhyw  emprwr  hir, 


:S      [  Entiprwr  o  eryr  |  Aram  —  sy  egin 
§  .g   )  Siacop,  Isaac.  Abram  ; 
.&  s  j  Oes  merch,  arglwyddes  lu  mam  ; 
^      [  Oes  naeibion,  dynion  dinara. 


Tad,  brodyr,    neiaint,  |  plant  aeth  mewn  hiraeth  —  a 
Chwiorydd  i'm  penaeth  ;  [cberaint  (2), 

I  ]  Cwyn  am  ei  ddwyn  i'm  oedd  waeth, 
^      [  Cwyno  adladd  cenediaeth. 


(1)  Prononcez  rhacostwng. 

(2)  Ce  vers  a  trois  syllabes  de  trop. 


LES    DIVERS   SYSTEMES   DANS    LE   MÊME   POÈME.         239 

ç;,  [  Bu  adladd  'n  awr  radd  o'i  nerth 
~  ^  1  Bu  ddwr  Noe  yn  boddi'r  north  : 
Oh  I   ]  Ba  ry w  swn  ?  a'i  wybr  a  syrth  ? 

g*  (  Bu  ddiaspad  heb  ddosparth. 


Dlaspad  gwaeddiad  dygwyddaw  —  tytau 

A'r  carteri  yn  syrthiaw  ; 
.S"  I  j  Daiar  oedd  yn  diwreiddiaw 
^      (  Dan  cbwch  drom  Dinbech  draw. 


s  s 


^  [  Draw  yr  aeth  dirwy  ar  wyth  win, 

§  -g  j  Darf  u  oeri'r  dorf  werin  ; 

.2^  ?  j  Darf  u  pen  y  dref  a'i  post, 

^  (  Darfu'r  gost  ar  fara  gwin. 


■=  .1  \  Darfu'n  diarfu,  Doo,  ir-fyw  ! 
^•=:  i  Darfu  am  barch  dra  fo'm  byw  ; 


[  Dra 


CJ5    S 


Dra  fo'm  byw,  dcryw  |  dwyrain  —  a  gogledd 

yfedd  hyd  Rhufain, 
Doe'n  dirwywyd  yn  druain  : 
(§      [  Dinbech  drist  dan  y  baîch  drain. 

::S  I  Al-  ddrain  ac  ar  fain  |  er  f'anwyl  —  yr  wyf  : 

§  .£  1  I  ba  le  yr  af  uchelwyl? 

~  2  ]  Dydd  oer  ydoedd  ei  arwyl, 

^  f  Dydd  Ystwyll  gwin  distill  gwyl. 

Llyma  oer  wyliau  lie  mae'r  alaeth, 
Llwyr  yw  briw  adfyd  Uawer  brawd-faeth  ; 
Lie  odidogach.  Ile  daw  dugiaeth 
Ni  chae  iarll  i'w  roi  na  chôr  Ue'r  aeth, 
Na  brenin  yn  syn  |  wasanaeth  —  liarddach 
Na  gwledd  degach  na'i  gladdedigaeth. 


240  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Mae  aro  yn  taro,  mae  anturiaeth, 
Maneg  ar  aliwns  mewn  gwroliaeth  ? 

i  -o  )  Metliodd,  maluriodd  |  milwriaeth  —  y  byd  ; 

'^      [  Mae'n  erchwyn  i  gyd  mewn  arch  yn  gaeth. 


Llawen  yw  cedeirn,  Uawn  boccediaeth, 

O'i  rym  y  dygent  rwymedigaeth, 

A  llawer  ereill  o  herwriaeth 

A  gyrchai  or  coed  i  garchar  caeth  : 

i   /  Yn  nsçhied  ni  weled,  |  unoliaeth  —  Gwalchmai, 
o   r 

Wr  well  a  fedrai  roi  Uyfodraetli. 


[  Am  ei  fawr  golled  mae  f'arglwyddiaeth, 
Am  rydid  im  ces,  am  ryw  dadmaeth, 
A'm  hen  a'm  pcrclien  a'm  nenbren  aeth, 
A'm  hoedyl  wedi  a'm  hadeiladaeth. 


•1"^ 


Y'mherigl  yr  wyf  |  o'm  hiraeth  —  bob  awr, 
Yr  af  ar  f  elawr  o'i  farwolaeth  ; 


Mae'r  fynwes  im  ar  fon  y  saeth 

Heb  fy  stor  ^N^ylian,  heb  feistrolaeth, 

Heb  allu  dros  byn,  heb  well  dros  waeth, 

Heb  windai  mawrdrai  |  mordraeth  —  longlwythau 

3     I 

O    l  Heb  ami  ffrwythau,  heb  fwytbau,  heb  faetb. 


Yn  iach  na  helwyi-  na  chynaliaeth, 
Na  meirch  o  ariai  na  marchwriaeth, 
Na  gweilch  i'w  harwain  na  gwalchwriaeth, 
s    1  Na  chwn  awyddus  na  chynyddiaeth, 
3   I  Na  cheision  mwy  son  |  am  wasanaeth  —  gwledd, 
Na  chog  i  Wynedd  na  cheginiaeth. 


»>-e 


^S 


LES   DIVERS   SYSTÈMES   DANS   LE   MÊME   POÈME.         241 

Gwynedd  anrhydedd,  |  rhedwn  —  etto,  wyr, 


At  ei  aer  y  cyrchwn 
Os  ber  fu  oes  y  barwn, 
^      f  Oes  hir  i  arglwyddes  hwn  ! 

Am  hwn  y  gwaeddwn,  am  ei  gweddwed, 
Ni  bu  lawenydd  yn  y  blaned  ; 
Ni  roed  o'm  synwyr  y  Dame  Sioned, 
Gwyn  i  dri  marchog  gan  dair  merched. 

Cywir  Essyllt  gynt,  |  crused  —  Siwsan 
Er  cwyn  i  Drystan,  wraig  can  dristed. 


Rhoi  elusenau  yw  rheol  Sioned, 
Rhoi  gynau  gwynion  rhag  ein  gwaned, 
I   j  Rhoi  cyn  y  ddwyawr  rhai  can  ddued, 
Rhoi  cwyr  a  menig  ;  |  rhoi  cri  o  i  myned. 


Rhoi  cwyn  rhai  a'i  cant, 

Araith  ocr  a  thant 

A  wnant;  methasant  o'i  mwythused. 


Gwae  eigion  y'mron  i  mcrwined  ! 
«  I  j  Gandryll  o  waeddi  gan  dra  Uudded  ; 
I  j  O'm  dwyais  heddy w  y'm  diswydded  ; 
Anodd  ymaros  yn  ddiymwared. 

Yn  ddiddawn  ddiddym 
Heb  rodd  [a]  heb  rym, 
Heb  addwyn  feistr  ym,  heb  dda'n  fystred. 


g  •?,  \  Mawr  ydd  wy'n  wylo,  Merddin  Aled  ! 
^  *  [  Mawr  ydyw'r  achos,  Mair  edryched  (1) , 


(1)  Les  vers  de  neuf  syllabes  sont  souvent  unis  au  genre  dit 

16 


242  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

:«    cr(  Myn  Crist,  manau  croes  ; 

■Ej  g<  Man  trist  ym  troes, 

iS"    -&(  Mae  oriau  f  einioes  im  fyned. 

Diryfedd  trostaw  (1) 
Trwy  fodd  tristed, 
Oedd  im  gwynaw 
Dydd  ym  ganed. 


§     ^l  Duc  hwii,  Deo  !  cwynwn, 

Isîj  Deo!  oil.  dyallwn, 

5°    èf  Deo  !  ni  a'i  gallwn  dan  y  golled. 


Ni  bu  rym  aruthr  heb  roi  ymwared, 
Gandryll  o  weiddi  gan  dra  lludded, 
Can  awyr  wyth-ryll  cyn  aruthred, 
Can  eirth  o'u  rhwymau  cyn  orthrymed, 
Can  Droia  unwaitb  cyn  druaned. 


:«     ^1  Nid  cwyn,  cwyn  canwr, 

"Es  s|  Nid  byd,  byd  heb  wr, 

o    ^(  Wrth  gwyn  goncwerwr  wythgan  caereo. 


■«  g 


0  bwy  cawn  lunio  neb  cyn  laned? 

0  bwy  cawn  ddethol  neb  cyn  ddoethed, 


-«  I  )  Nag  un  o'r  sessiwn  cyn  rasused  (2), 


.S'S 


Nag  un  ar  elyn  cyn  wroled? 


cyhydedd  hir  (v.  t.  II).  Ceux-ci  unissent  la  strophe  précédente  à 
la  suivante. 

(1)  Ces  quatre  vers  de  quatre  syllabes,  ou  plutôt  ces  deux  vers 
de  huit  syllabes  doivent  être  joints  à  la  demi-strophe  suivante. 

(2)  Le  g  de  nag  allitère  avec  c  de  cyn,  qui  devait  se  prononcer 
gyn.  Cf.  dernier  vers  : 

o  gwyn  ei  briddo  Cyn  ebrwydded. 

Le  g  do  g\^-yn  pour  cwyn  est  certain. 


LES    DIVERS    SYSTÈMES    DANS    LE    MÊME   POÈME.         243 

:«    ^1  Ni  bydd  hydd  (1)  na  hawc, 

s,~||  Na  llew  galluawc, 

o    ê'  Na  blaidd  cynddeiriawc,  blwydd  cyn  ddewred. 


-e  3 


Yn  ei  arwyddion  un  a  rodded, 
0  fewn  y  darian  faen  a  dorred, 
Lleuad  newyddian,  llew  dinodded, 
A'i  thynu  deirgwaith  yn  y  darged. 


Am  nad  oecJd  mewn  dur, 
sfl  Teirmil  côt  armur, 
s.:|  |/  Accw'n  nydd  arthur  cyn  ddiwarthed, 


O        ^1 


O  gwyn  ei  briddo  cyn  ebrwydded  (2). 

Lewis  Glyn  Cothi  (p.  131-137). 
Awdl  i  Gruffydd  ab  Nicolas  o  Dre  Newydd. 

^  (  Gwin  llawn,  gwir  a  iawn,  |  llyna'r  gras  —  a  gawn 

§  .S  1  Y  gaa  vab  Nicolas; 

•g  I  j  Ei  ddarogan  hyd  Wanas 

^  (  Ydd  wyv  ar  ol  Adda  vras. 

Adda  vardd  a'r  ddau  Verddin 
Iddo  wyv  heno  vy  hun  ; 
Chwannog  wyv  ei  ddarogan, 
ft-  J   j  Gwr  yn  benaig  o  Urien  ; 
Y  gwr  hwnw  a  garwn 
A  dry  gwyr  gyda'r  goron. 

(1)  Le  texte  a  ni  bydd  na  hydd  na  hawc,  ce  qui  donne  une 
syllabe  de  trop. 
(î)  Le  texte,  en  plusieurs  endroits,  dans  ce  poème,  est  douteux. 


?  S 


244  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Coron  yr  haelion  yw'r  hydd-o'r  deau 
Dwyoes  vo  i  Rufydd  ; 
Ev  a  wna  arvau  newydd, 
Mewn  rhôd  o'r  mwnai  y  rhydd. 

^      [  Grufydd  ev  a  rydd  daii-  o  vrain  —  unlliw 
0  -S  )  A  llew  gwyn  i  Owain  ; 
^  S  )  Llawer  mab  a  wisg  lliain 


3 


an  yr  haul  yn  dwyn  y  rhai'n. 

Y  mae  i  rhai'n  hyd  y  mot  hwnt 
^  il  ^  l'r  cadben  a'r  Lutenont  ; 

Mawr  yw  yn  Nghymmru  ei  rent, 
Mwy  yw  iddo  y  meddiant. 

^  /  Ei  veddiant  val  sant  y  sydd  —  o'r  Deau 

"^    .  V 

i  .S  1  I  Dywyn  Meiiionydd, 

s  '^  < 

^  I  )  O  Vynwy  i  Vevenydd  ; 

(§      [  A  vyno  vo  i  Von  vydd. 


Ni  bydd  ac  ni  bu  |  dim  well  no'r  gwr  du 
Y  sy'n  magu  llu  |  'n  y  gorllewin  ; 
Ni  bu  un  benach,  |  na  vu,  a  Duw'n  vach  (1), 
Na  urddawl  o'i  ach  |  mor  ddilychwin. 


s  -=s 


IS     fc. 


Evo  o  Waithvoed  )  yw  yr  ail  a  roed, 
Rhoed  lesu  ei  oed  |  megys  Edwin  ; 
•f^-*  j  Cenedl  mewn  cynnydd  ]  i'r  gwr  val  Gweirydd, 
0  Vynyw  y  sydd  |  i  Voa  a  sin. 

Mynu'r  tân  maeiit  (2)  hwy  \  o  Gaer  i  Lan  Gwy, 
A  mwy  0  Gonwy  |  i  Lan  Gynin  ; 
■^■^  j  Ev  a  aeth  val  udd  |  ei  enw  ev  val  Nudd, 
Gfufydd  o  Vor  udd  |  byd  ai-  Vreiddin. 


"«  .«- 


(1)  Texte  :  yn  vach. 

(2)  Texte  :  mynu  y  tan  y  maenl  hwy. 


-a  ■« 


LES    DIVERS    SYSTÈMES    DANS    LE    MÊME    POÈME.         24& 

Nid  âd  ev  o'i  dy  |  gamrent  ar  Gymmry, 
A  hwy  y  pery  |  hyny  no'r  hin  ; 
Trevi  a  biau  |  daiar  y  Deau 
A'i  da  a'i  thyrau  |  hyd  Wytherin. 


Iddo  ev  ydd  aeth  |  ddwy  arglwyddiaeth, 
Nid  gwaeth  no  Dugiaeth  ]  lie  caid  ei  win  ; 
Arberth  a  erbyn,  |  amlwg  yw  Emlyn, 
Hyn  ato  a  dyn  |  val  Custenin. 


Ni  âd  hwn  a'i  wyr  |  un  lie  o  Lan  Llyr 

I  Aber  Ysgyr  |  heb  oresgyn; 

Novies  Dinevwr  |  yni  aeth  yn  wr, 

Val  y  gwnaeth  Tewdwr,  |  mewn  twr  meinin. 


Craf  y  dwg  Grufydd  |  ystâd  nos  a  dydd, 
Val  y  bydd  y  gwydd  |  yn  dwyn  y  gwin; 
Cywii-  a  gwirion  |  yw'r  gwr  i'r  Goron; 
Cynghor  vydd  i  bon  |  gei-  bron  brenin. 
Ar  ol  Nicolas,  |  gwr  a  ocdd  mewn  gras, 
Evo  yw  urddas  |  sir  Caervyrddin. 


Eryr  Caervyrddin,  |  mae  warant  —  evo 
53  £   1  0  Vristo  i  Benvro  bant  : 

s;   «    < 

•S"  £  )  Eiste,  cael  crestio  cant. 

f§      (  Hyn  vydd  heno'n  ei  veddiant. 


^      /  Meddiannus  ac  Ustus  |  yw  —  o  ddwy  Went 

§  S  j  I  dy  Ddewi  Myny w  ; 

~  I  j  Brawdwr  gwlad  Gamber  ydyw 

t^      [  Yn  rhoi  barn  ar  y  rhai  byw. 


246  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Be  byw  yn  Neheubarth  beddyw  Arthur  (1) 

Val  y  bu  a'r  Uu  Uawer, 

Ev  a  alwai  ei  vilwyr 

Yn  blaid  i  vab  Elidir, 

A'i  blaid  ev  yn  Nioevwr, 

111  dau  (2)  a  gais  gwyllt  a  gwâr. 


Gwyllt  a  gwâr  a  gâr,  |  ni  ddigerir  —  awr 

Ar  orwyr  Elidir  ; 

Arno  mae  pwys  y  ddwy  sir, 


f§      [  Danaw  y  saiv  de  una  w  sir. 

Le  reste  du  poème  est  en  tavoddgyrch  cadwynog. 


(1)  V.  pour  la  strophe,  p.  145. 

(2)  Prononcez  Illtau  :  gwyllt. 


CHAPITRE  V. 


SCANSION. 


§  1".  —  Contraction  et  elision  ou  synizèse. 

1"  Pronoms  personnels  ou  possessifs  contractés 
avec  un  mot  précédent  terminé  par  une  voyelle  : 

I"  personne  : 

mae  yno'nghorf  a'm  enaid  (Flores,  p.  8)  (l). 

mae'm  cyhuddaw  {Ibid.,  p.  39). 

i'm  arglwydd  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  33). 

mae'm  (2)  ynau  pân,  mae'm  naw  pais  {Id.,  p.  69). 

erchi'm  (3)  hevyd  {Id.,  p.  94). 

a'm  daint  (Id.,  p.  105). 

a'm  mhap  (4)  (Id.,  p.  140). 


(1)  Les  exemples  des  Flores  vont  presque  tous  du  quinzième 
au  dix-septième  siècle. 

(2)  Pour  mae  I'm  (g)ynau  ;  mae  I'm  naw  pais. 

(3)  Pour  erctti  I'm  hevyd. 

(4)  Et  mon  pape. 


248  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

E'm  magodd  (Id.,  p.  189). 

E'm  gwnaelh  {Id.,  p.  189). 

Drwy'nghei-dd  (1)  (Gwil.  ab  leuan  H.,  Gorch.,  p.  146). 

Torres  Duw'm  braich  (Deio  ab  leuan,  Gorch.,  p.  183). 

a  thorri'n  hy  a  thre'n  had  (Deio,  Gorch.,  p.  183). 

yw'nymuniad  (Gutt.  Owain,  Gorch.,  p.  190). 

ni'm  ettyl  (leuan  Deul.,  Gorch.,  p.  136). 


IP  personne  : 

cabla'th  fro  (Flores,  p.  33). 

Ef  a'th  dwyllir  [Ibid.,  p.  35). 

na'th  {Ibid.,  p.  38). 

i'th  ddinas  {Ibid.,  p.  52). 

a'th  glafychai'th  ddighvyfo  {Flores,  p.  55). 

ni  bu  i'th  erbyn  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  152). 

a'th  osmeitha  (Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  97). 

Mae't  (2)  law  drora  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  72). 

IIP  personne  masculin  et  féminin  : 

i'w  ddydd  {Flores,  p.  1). 

Dwr  a'i  bawdd  {Ibid.,  p.  1). 

a  dreissio'i  wyr  a'i  drassau  {Ibid.,  p.  4). 

a  rydd  hael  yw'r  eiddo'i  h  un  {Flores,  p.  10). 

na'i  phryd  {Ibid.,  p.  14). 

na'i  goUi  {Ibid.,  p.  29). 

a  gaflfo'i  dwyn  o  gyff  da  (Ibid.,  p.  32). 

metbu'i  ofyn  {Ibid.,  p.  55). 

a'i  hil  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  2). 

O'i  gwaed  {Id.,  p.  2). 


(1)  Pour  Drwy  yn  gherdd  r=  Drwy  fyngherdd 

(2)  Pour  mae  Vt  {illi). 


SCANSION.  249 

i'w  gylch  (Id.,  p.  4). 

mae'i  hwythran  (Id.,  p.  9). 

yntau'i  hun  (Id.,  p.  18). 

a'i  weled  (Id.,  p.  38). 

a'i  (1)  wyr  {Id.,  p.  49). 

marchogion  vu'i  veibion  (Id.,  p.  196). 

na'i  phlaid  (lolo  Goch,  Gorch.,  p.  74). 

i'w  barth  (Id.,  ibid.,  p.  81). 

Pwy  mwy'i  swydd  (Id.,  ibid.,  p.  81). 

o'i  wisg  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  106). 

honni'i  cherdd  (Id.,  ibid.^  p.  113). 

i'w  chadw  bi  (leuan  Deul.,  Gorch.,  p.  129). 

wysllo'i  dir  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  271). 

mwya'i  (2)  dasg  (Daf.  Nonmor,  Gorch.,  p.  149). 

drwy'i  elor  (Deio,  Gorch.,  p.  185). 

a  fynnai'i  ddwyn  (Tud.  Aled,  Gorch.,  p.  231). 

da'i  grefydd  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  281). 

0  gorfu'i  blygu  (3)  {Id.,  ibid.,  p.  139). 

Pluriel  r®  personne  : 

a'n  pryno  (Flores,  p.  8). 

o'n  rhwysg  a'n  ynni  (Ibid.,  p.  12). 

lesu'n  gwynfyd  {Ibid.,  p.  51). 

Fe'n  cai-odd  (Ibid.,  p.  52). 

aros  Pasc  vu'n  tasg  a'n  taith  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  176). 

yw'n  gwaith  (Gwiiym  ab  leuan  H.  {Gorch.,  p.  146). 

a'n  gwirodydd  (Gutt.  Owain,  Gorch.,  p.  203). 

jyr'n  Jor  ni  (M.,  ibid.,  p.  207). 

i  nodi'n  rhyw  (ïud.  Aled,  Gorch.,  p.  227). 

Och,  Dduw'n  bod  uwch  y  ddaear  (Id.,  ibid.,  p.  255). 


(1)  Avec  ses  hommes. 

(2)  Pour  mwyaf. 

(3)  Texte  :  gorfu  ei  blygu  :  une  syilaba  de  trop. 


250  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

IP  personne  : 

mae'ch  aur  a'ch  arian  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  51). 

eisiau'ch  tad  (leuan  Deul.,  Gorch.,  p.  127). 

a'ch  anrhydedd  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  271). 

gyda'ch  cledd  (Deio,  Gorch.,  p.  180). 

dyn  o'ch  iaith  (Gutt.  Owain,  Gorch.,  p.  194). 

yn  myw'ch  dynion  {Id.,  ibid.,  p.  229). 

bwrw'ch  ynys  {Id.,  ibid.,  p.  231). 

hii-  a  fo'ch  oed  (Will.  Llyn.  Gorch.,  p.  267). 

IIP  personne  : 

i'w  dau  wely  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  38). 
eu  rhif,  i  nodi'u  rhyw  (Tud.  Aled,  Gorch.,  p.  227). 
weithio'u  mawl  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  280). 
a'u  cartrefydd  {Id.,  ibid.,  p.  281). 

Les  contractions  de  pronoms  personnels  et  pos- 
sessifs commençant  par  une  voyelle  sont  régulière- 
ment faites  avec  les  mots  terminés  par  une  voyelle 
dont  ils  dépendent;  par  exemple  avec  les  prépo- 
sitions, conjonctions.  Si  ce  sont  des  mots  avec  les- 
quels ils  n'ont  que  des  rapports  fortuits  de  pro- 
nonciation; si  c'est  par  accident  qu'ils  se  trouvent 
en  contact,  la  contraction  se  fait  ou  non,  suivant 
les  besoins  de  la  métrique,  quoique  la  tendance 
naturelle  porte  à  la  contraction  : 

lleia  i  barch  {Flores,  p.  39). 

a  assiai  i  farn  {Ibid.,  p.  48). 

egr  fu  ei  barn  {Ibid.,  p.  53). 

gwae  ei  wraig  (Daf.  Nanmor,  Gorch  ,  p.  153\. 


SCANSION.  251 


(même  ligne  gwae'i  famm). 
Ile  ei  enau  (Hywel  ab  Rhein.,  Gorch.,  p.  166). 
yna  i  leas  (Tud.  Aled,  Gorch.,  p.  235). 
wedi  i  wledd  {Id.,  ibid.,  p.  239). 


yn  ^OMi'fyn,  souvent  ne  se  contracte  pas;  fyn  est  souvent 
intact  ; 
fi,  nota  augens,  réduit  à  i  se  contracte  ; 
y  rhodia'i  mwy  {Flores,  p.  16). 


2"  Article,  préposition  yn,  particules  verbales 
ydd^  yr,  contractés  avec  mot  précédent  terminé 
par  voyelle  : 

Article  : 

yw'r  oed  {Flores,  p.  2). 

para'r  hwya  o'r  rhai'n  {Ibid.,  p.  2). 

daw'r  angau  {Ibid.,  p.  2). 

a'r  eiry  (Ibid.,  p.  3). 

a  wna'r  gwr  {Ibid.,  p.  3). 

gyda'r  Efengyl  {Ibid.,  p.  5). 

mae'r  ddihared  {Ibid.,  p.  5). 

colli'r  clustiau  {Flores,  p.  6). 

trwy'r  gwynnas  {Ibid,,  p.  10). 

i'r  ddaiaren  {Ibid.,  p.  26). 

o'r  da  {Ibid.,  p.  29). 

y  ffy'r  adar  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  34). 

iddaw'r  aeth  (Id.,  p.  128). 

gwae'r  wlad  (Id.,  p.  175). 

udo'r  wyf  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  118). 

Piau'r  dorf  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  280). 


252  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Préposition  yn  : 

iddo'n  ufydd  {Flores,  p.  6). 

anturio'n  ddoeth  {Ibid.,  p.  6). 

coelio'n  bell  (Ibid.,  p.  9). 

y  pery'n  y  wedd  [Ibid.,  p.  20). 

byw'n  y  nef  (Ibid.,  p.  26). 

sy'n  mynydd  (Ibid.,  p.  62). 

yw'mhob  (1)  pen  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  107). 

heddiw'mhob  lliw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  139). 

rhedai'mlaen  (Id.,  p.  36). 

a  rhodia'mysg  y  rhedyn  (Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  91). 

am  lin  Conwy'mlaen  (Gr.  Hiraethog,  Gorch.,  p.  99). 

oedd  doe'n  fannerch  (Daf.  ab  Edm.,  (Gorch.,  p.  119). 

Pe'mi-ig  (Tud.  Aled,  Gorch.,  p.  251). 


Particules  verbales  yr,  ydd,  yr  : 

ble'dd  â  (Flores,  p.  42). 

Ue'r  êl  (Ibid.,  p.  32). 

lle'dd  oeddid  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  167). 

Doe'r  aeth  (Id.,  p.  175). 

0  dderi'dd  ys  (leuan  Deul.,  Gorch.,  p.  136). 

lle'dd  ai  (Id.,  ibid.,  p.  140). 

lle'dd  wyf  (Deio,  Gorch.,  p.  183). 

Duw'dd  wyf  (Gutt.  Owain,  Gorch.,  p.  189). 

i'r  fangre'dd  el  (Id.,  ibid.,  p.  208). 

tynnu'dd  wyf  (7d.,  ibid.,  p.  215). 

talu'dd  wyt  (Tud.  Aled,  Gorch.,  p.  231). 


Ces  contractions  ne  sont  pas  obligatoires.  On 


(1)  Texte  :  yw'n  mhod. 


SCANSION.  253 

comprend,  d'ailleurs,  que  l'accent  oratoire  sépare 
les  éléments  en  présence.  De  plus,  il  faut  compter 
avec  les  exigences  du  mètre  : 

a  gwayw  sy  ym  mhob  gewyii  {Flores,  p.  17). 

ni  nofia  yn  un  afon  {Ibid.,  p.  21). 

yfoi-y  yn  farw  {Ibid.,  p.  27). 

caru  ydd  wyf  (Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  90). 

i  dringo  ydd  a  (Lewis  Gi.  Cothi,  p.  13). 

eb  yr  Adda  {Id.,  p.  149). 

y  sy  i'th  law  (Gwil.  ab  leuan  H.,  Gorch.,  p.  143). 

gwedi  i'r  haedder  (Deio,  Gorch.,  p.  172). 

sy  yn  natur  {Id.,  ibid.,  p.  179). 

3°  Élisions  de  mots  autres  à  initiale  vocalique 
après  des  mots  à  terminaison  vocalique  : 

Byth  a'mddirietto  (Flores,  p.  28)  :  a  ymddirietto. 

ei'tifedd  {Ibid.,  p.  32)  :  ei  etifedd. 

eisieu'gino  {Ibid.,  p.  46)  :  eisieu  egino. 

i'mlowio  a'r  byd  (Ibid.,  p.  58)  :  i  ymloioio. 

mae'sgriven  (Lewis  Gi.  Coihi,  p.  20)  :  mae  ysgriven. 

tri'gain  {Id.,  p.  31)  :  tri  ugain. 

dy'mddygiad  \Id.,  p.  53)  :  dy  ymddygiad. 

ni  bu'leni  {Id.,  p.  76)  :  ni  bu  eleni. 

Ue'mgymmharant  (Id.,  p.  78)  :  lie  ymgymmharant. 

a'sgrivenwyd  {Id.,  p.  84)  :  a  ysgrivemcyd. 

vu'mryson  {Id.,  p.  162)  vu  ymryson. 

o'ryri  (Daf.  Nanmor,  Gorch.,  p.  90)  :  o  Eryri. 

oTstafifell  (lenan  Du,  Gorch.,  p.  236). 

neu'deryn  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  267)  :  neu  ederyn. 

ba'rioed  {Id.,  ibid.,  p.  267)  :  ba  erioed. 

trwy'nyssoedd  {Id.,  ibid.,  p.  287). 


254  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Ces  élisions,  naturellement,  ne  sont  pas  obliga- 
toires ;  elles  sont  accidentelles. 

4**  Pronoms  possessifs  et  personnels  de  la  pre- 
mière et  de  la  deuxième  personne  [fy,  dy)  et 
pronom  personnel  neutre  fe,  élidés  devant  mot 
commençant  par  voyelle. 

I"  personne  : 

fenaid  {Flores,  p.  6). 

fais  {Ibid.,  p.  45). 

yn  fol  {Ibid.,  p.  54). 

venaid  (Lewis  Gl.  Cothi,  p,  25). 

v'eryr  [Id.,  p.  25). 

fwyneb  (lolo  Goch,  Gorch.,  p.  91). 

farwain  (Deio,  Gorch.,  p.  182). 

IP  personne  : 

yn  d'ol  [Flores,  p.  4). 

d'ofn  {Ibid.,  p.  5). 

ac  na  wna'n  t'ol  (Ibid.,  p.  10). 

d'elyn  (Lewis  Gi.  Cothi,  p.  57). 

yn  d'adu  [M.,  p.  98). 

yn  d'ogylch  {Id.,  p.  142). 

d'wr  di  (Daf.  ab  Gwil.,  Gorch..  p.  40). 

d'eiriau  (Daf.  ab.  Edm.,  Gorch.,  p.  112). 

yn  d'ogylch  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  113). 

ai-  d'ol  (Gutt.  Owain,  Gorch.,  p.  194). 

d'air  [Id.,  ibid.,  p.  195). 

d'wylofen  (Id.,  ibid.,  p.  211). 

Duw'n  d'ol  (Will.  Llyn,  Gorch.,  p.  265). 

oedd  d'orwedd  {Id.,  ibid.,  p.  280). 


SCANSION.  255 

IIP  personne  : 
f'aeth  rhwn  fais  (Daf.  ab  Gwil.,  Gorch.^  p.  44)  :  fe  aeth. 

A  citer  dans  ce  genre  : 

n'âd  {Flores,  p.  35)  :  na  ad. 
s'uchod  {Ibid.,  p.  53)  :  sij  uchod. 

Souvent  ces  élisions  ne  sont  pas  faites. 

Lewis  Glyn  Cothi  :  p.  3,  dy  arglwyddes. 
—  p.  36,  0  ystlys. 


— 

p.  53,  vy  erchwyn. 

— 

p.  82,  90,  vy  enaid. 

— 

p.  99,  dy  adar. 

— 

p.  112,  dy  arian. 

— 

p.  155,  drwy  ystlys. 

Gorchestion 

••  P' 

46,  dy  ael. 

— 

P- 

125,  fy  wryd. 

— 

P- 

177,  dy  eidion. 

— 

P- 

228.  ba  ysgwydd. 

— 

P- 

281,  dy  aer. 

— 

P- 

132,  dy  wg. 

Remarque  I.  —  La  préposition  yn  syncope  par- 
fois sa  voyelle  même  après  mots  terminés  par 
consonne  : 

ei  gorph'n  ol  (Flores,  p.  53). 

na  llu   ar  y  mynydd  'n  y  lie  yr  ymwanud  (Daf.  Nanmor, 
Ceinion,  I,  p.  164). 
yr  wyv'n  erchi  i'r  grog  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  122). 


256  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Dans  ce  dernier  exemple,  il  est  possible  qu'il 
faille  prononcer  wy'n  erchi.  Le  texte  a  une  syllabe 
de  trop  avec  yn  erchi. 

Quand  yn  se  syncope  ainsi,  Vn  se  rattache  au 
mot  suivant  commençant  par  voyelle. 

Cf.  dans  cet  ordre  de  phénomènes  : 

Marc  vengelwr  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  95). 

§  2.  —  Particule  verbale  a. 

A  est  très  souvent  exprimée  sans  elision  ni 
contraction  après  des  mots  à  terminaison  vocali- 
que.  Elle  est  supprimée  même  après  des  mots  à 
terminaison  consonnantique  : 

torri  a  gaiflf  (leuan  Du,  Gorch.,  p.  129). 
ti  a  wely  (Daf.  ab  Gwil.,  Gorch.,  p.  34), 
myfi  a  wyr  (lolo  Goch.,  Gorch.,  p.  86). 
Bro  wysg  a  aeth  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  6). 
gwyr  a  aned  {Id.,  p.  6). 

mais  : 

mi  archaf  (Deio,  Gorch.,  p,  188). 

mi  gérais  (Daf.  ab  Gwil.,  p.  43). 

mi  ddywedaf  [Id.,  ibid.,  p.  40). 

Efe  biau  (Daf.  ab  Edm.,  Gorch.,  p.  104). 

ni  aetham  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  107). 

Gwell  vydd  {Id.,  p.  92). 

Pwy  mwy  biau  {Id.,  p.  125). 

La  particule  verbale  yr  est  aussi  supprimée,  ou 


SCANSION.  257 

plutôt  se  rattache  par  sa  consonne  au   mot  sui- 
vant. 

'r  wyl  y  beirdd  ar  ol  y  byw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  6). 

Avec  yr  on  a  une  syllabe  de  trop  (cf.  §  2  :  yn). 
§.  3.  —  Syncopes  dans  Vintérieur  du  mot. 

cruaidd  (Flores,  p.  52)  :  caruaidd. 

dwedyd  [Ibid.,  p.  15);  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  39  :  dyiozdyd. 

dwedynt  {Ibid.,  p.  39)  :  dyicedynt;  dicedaf{Gorch.,  p.  116). 

dwedai  (Lewis  Giyn  Cothi,  p.  136);  dwettwn  (Gorch., 
p.  133);  dwetto  (Gorch.,  p.  160). 

cwilydd  (Flores,  p.  58)  :  cyzcilydd. 

iwysogaw  (Ibid.,  p.  49)  :  tyioysogaw;  tioysog  (I^cwis  Gl. 
Cothi,  p.  114). 

trawyd  (Ibid.,  p.  53)  :  tarawyd;  tratoaî  (Gorch.,  p.  59). 

Mredydd  (at  Yredydd)  (Lewis  GL  Cothi,  p.  H)  :  Meredydd 
(Gorch.,  p.  ni,  172). 

cioeiria  (Lewis  GL  Cothi,  p.  25)  :  cyweiria. 

cioeiriant  {Gorch.,  p.  184);  cweiriwyd  {Gorch.,  p.  185). 

dryshoyn  (Lewis  Glyn  Cothi,  p.  196)  :  dyryslwyn. 

cyd  (pe  cyd  y  nos)  (Gorch.,  p.  60)  :  cyhyd. 

pie  (Gorch.,  p.  74,  145)  :  py  le. 

gosmeithin  (a'th  osmeithia)  (Gorch.,  p.  97)  :  gosymeithia, 
gosymdeiihia. 

gwasnaethu  (Gorch.,  p.  161)  :  gwasanaethu. 

clomenod  (Gorch.,  p.  170)  ;  colomenod. 

clennig  {Gorch.,  p.  186)  :  calennig. 

uchneidion  {Ibid.,  p.  261)  :  ucheneidion. 

iragwyddawl  (Ibid.,  p.  300)  :  tragywyddawl. 

L'initiale  non  accentuée  dans  les  mots  de  trois 

17 


258  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

syllabes  a  une  tendance  à  s'affaiblir  ou  à  dispa- 
raître (aujourd'hui  menyn,  beurre,  pour  ymenyn). 

Le  groupe  consonne  -h  y  -h  lo,  avant  l'accent,  se 
contracte  en  consonne  -f-  w. 

Dans  les  mots  de  quatre  syllabes,  la  syllabe 
avant  l'accent  principal  s'affaiblit  ou  disparaît 
{cîomenod  s'explique  par  clomen  =  colômen). 

§  4.  —  Mots  terminés  par  w  ow  y  précédés  de 
consonnes. 

1°  TT,  en  général,  ne  compte  pas  pour  une 
syllabe.  Voici  les  mots  où  je  l'ai  constaté  : 

acw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  83;  Gorch.,  p.  140). 

bwriv  {Flores,  p.  8,  20;  Gorch.,  p.  143,  180,  191). 

bedw  (Flores,  p.  36;  Gorch.,  p.  20,  129). 

berw  [Gorch.,  p.  91,  211). 

carw  {Flores,  p.  2;  Gorch.,  p.  162,  176,  270). 

ceirw  {Gorch.,  p.  15,  270). 

cadw  [Flores,  p.  9,  45,  47;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  22,  103, 
173,  195;  Gorch.,  p.  103). 

ceidw  {Flores,  p.  18,  32;  Gorch.,  p.  180). 

cwrw  [Gorch.,  p.  78). 

cyfenw  [Gorch.,  p.  47). 

delw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  53,  62;  Gorch.,  p.  131,  260). 

derw  {Id.,  p.  195;  Gorch.,  p.  29). 

dielw  [Gorch.,  p.  211). 

chwerw  [Gorch.,  p.  22,  228). 

enw  (Flores,  p.  28,  30,  175;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  139,  149, 
173;  Gorch.,  p.  79,  91,  175). 

erio  [Flores,  p.  29;  Gorch.,  p.  134). 

elw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  190). 


À 


SCANSION.  259 

garw  {Flores,  p.  20,  24;  Lewis  Gl.   Cothi,   p.    46,    136; 
Gorch.,  p.  22). 

geirw  {Gorch.,  p.  157). 

galw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  2,  94;  Gorch,,  p.  185). 

gwelw  (Gorch.,  p.  52). 

gwdw  [Gorch.,  p.  176). 

givedw  {Gorch.,  p.  233). 

herw  [Gorch.,  p.  40). 

hygarw  {Gorch.,  p.  270). 

llanw  [Flores,  p.  2,  31  ;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  193;  Gorch., 
p.  22,  181). 

Uedw  {Gorch.,  p.  108). 

Ueisw  (Gorch.,  p.  125). 

marw  [Flores,  p.  23,  24,  50  ;  Gorch.,  p.  26,  72.  219,  255). 

meirw  (Gorch.,  p.  83). 

meddw  (Flores,  p.  75;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  29);  Gorch., 
p.  19). 

salw  [Gorch.,  p.  211). 

tarw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  47,  94,  103). 

twrw  [Gorch  ,  p.  63)  =  tivrwf,  twrf. 

Il  y  a  peu  d'exceptions;  voici  les  seuls  exemples 
que  j'aie  relevés  dans  lesquels  iv  forme  syllabe  : 

cadw  (Tudur  Aled,  Flores,  p.  7  ;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  55). 
llanw  [Flores,  p.  75;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  55). 
enw  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  173). 
acw  (Lewis  Gl.  Cothi.  p.  83). 

2**  Mots  en  y  {y  représente  une  spirante  guttu- 
rale sonore  ancienne). 

Dans  daly  y  ne  compte  pas  : 

Daly  hwswold  drwy  wioldeb  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  195;  vers 
de  sept  syllabes). 


260  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Eiry  : 

Os  gwen  eiry  bellen  neu  beilliaid  drosto  (dix  syllabes  ;  Lewis 
Gl.  Cothi,  p.  91). 

Ailleurs  eiry  vaut  deux  syllabes  (lolo  Goch,  Flores,  p.  3  ; 
Dafydd  ab  Gwil.,  Gorch.,  p.  50;  Dafydd  Nanmor,  Flores, 
p.  29). 

hely  vaut  deux  syllabes  (Guttyn  Owain,  Gorch.,  p.  206, 
207). 

§  5.  —  Gion- ,  gwl-,  givr-  [vieux  brittonnique 
vn,  «jZ,  vr)  ne  forment  pas  syllabes. 

Toutes  les  formes  du  verbe  gwneuthur 
{givnaeth,  gwnaei,  gwnel,  etc.)  sont  dans  ce  cas, 
sans  une  seule  exception.  De  même  : 

gwlad. 

givres. 

giuledd. 

gwlith. 

gwlaw  (1)  (Dafydd  ab  Gwil.,  Gorch. .^  p.  41). 

gwrandaw. 

gwraig,  gwragedd  ;  gwrach. 

gwrysg. 

gwregys. 

gwlych . 

gwridog. 

gwrid. 

gwlan. 

(1)  Doit  s'écrire  et  s'écrit  régulièrement  glaw  en  moy«n-galIois  : 
gwla.\v  a  été  écrit  à  la  moderne. 


SCANSION.  .  261 

gwreichion. 
gwrychio. 
gwlydd. 
gwniad. 
gwraidd  (racine). 

Y-  prosthéthique  [ysp^  yst,  ysc;  ysb,  ysd,  ysg) 
compte  pour  une  syllabe,  en  dehors  des  cas  d'éli- 
sion. 

Ys,  même  devant  les  adjectifs,  compte  toujours  : 

er  ys  blwyddya  (Dafydd  ab  Gwil.,  Oorch.,  p.  57). 

Tyno  compte  pour  deux  syllabes  dans  un  exem- 
ple de  lolo  Goch  [Gorch.^  p.  86). 

Dans  les  formes  de  dylu  [dyly,  dyîent),  l'y  forme 
syllabe  ;  de  même  dans  dyled  et  ses  dérivés 
{dyledog,  Gorch.,  p.  202). 

§  6.  —  Mots  en  hiatus  par  suite  de  la  chute  d'une 
consonne  hrittonique  {ou  en  composition). 

1**  Les  voyelles  restent  séparées  et  il  n'y  a  pas 
de  synizèse  : 

arhoed  (Flores,  p.  22). 

arhoant  (Gorch.,  p.  205). 

buan  {Flores,  p.  16). 

buarth  [Flores,  p.  42  ;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  71). 

bual  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  86;  Gorch.,  p.  196). 

bwa  {Gorch.,  p.  35). 

Buellt  [Gorch.,  p.  137). 


262  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

baent  {Ibid.,  p.  137). 
buost  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  283). 
cyfroi  (Lewis  GL  Cothi,  p.  3). 
cuall  [Flores,  p.  22). 
cymmraes  (Lewis  GL  Cothi,  p.  164). 
diau  (sans  doute)  {Flores,  p.  8  ;  Gorch.,  p.  145). 
diau  (jours)  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  5,  106;  Gorch.,  p.  150). 
dial  {Flores,  p.  22;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  17;  dialedd,  id., 
p.  14). 

deau  {Ibid.,  p.  22;  Lewis  GL  Cothi,  p.  4). 
diengir  {Flores,  p.  23;  diangc,  Gorch.,  p.  145). 
diiog  (Flores,  p.  39). 

diolch  [Ibid.,  p.  56;  Gorch.,  p.  133;  diylch,  Lewis  GL 
Cothi,  p.  69). 

diovn  (Lewis  GL  Cothi,  p.  32). 
dyogant  [Id.,  p.  41). 
doent  (Id.,  p.  71). 

diawd  {Id.,  p.  112;  diod.  Id.,  p.  191). 
daed  {Id.,  p.  179;  Gorch.,  p.  111,  258,  278). 
dieithr  (Gorch.,  p.  131). 
diog  (Gorch.,  p.  134). 
diofer  {Ibid.,  p.  267). 
dioddefodd  [Ibid.,  p.  189). 
deallwyd  {Ibid.,  p.  85;  deallym.  Flores,  p.  10). 
dued  {Ibid.,  p.  111). 
diffuant  {Ibid.,  p.  126). 
deol  [Gorch.,  p.  107). 
eos  (Ibid.,  p.  118). 
eang  {Ibid.,  p.  146). 
eog  {Ibid.,  p.  244). 
ifiaidd  {Ibid.,  p.  93). 
gweliau  {Flores,  p.  42). 

gwniad  (Lewis  GL  Cothi,  p.   109,  deux  syllabes  :  w  ne 
compte  pas). 
galluawg  {id.,  p.  120). 


SCANSION.  263 

gweddiau  [Gorch.,  p.  39). 
g-weddiwn  {Ibid.,  p.  69). 
gweddio  {Ibid.,  p.  69,  122). 
gweliau  {Ibid.,  p.  104). 
gwiail  (Ibid.,  p.  124). 
groeg  {Ibid.,  p.  199). 
huai  {Ibid.,  p.  124). 

heol  {Ibid.,  p.  39;  heolydd,  ibid.,  p.  225,  281). 
hau  (1)  {Ibid.,  p.  184  (Braenai-u  a  \iau  henn). 
h\oyaf  {Ibid.,  p.  209). 
Lleon  {Ibid.,  p.  148). 
lleon  (p.  108). 

Lleyn  (leuan  Gethin,  1450  ;  Gorch.,  p.  126  :  rime  avec  hyn). 
lluyddwyr  {Gorch.,  p.  161). 
lliosydd  {Ibid.,  p.  168). 
lliosog  {Ibid.,  p.  171). 
lleas  [Ibid.,  p.  235). 
Llion  [caer]  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  94). 
mwya  {Gorch.,  p.  135). 
niwl  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  173), 

piau  [Flores,  p.  14.  26,  30;  Gorch.,  p.  70,  79,  104,  227). 
pliant  {Gorch.,  p.  187). 
priod  [Flores,  p.  52  ;  Gorch.,  p.  193). 
reol  [Ibid.,  p.  41;  Gorch.,  p.  144). 
reoli  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  85). 
rhieni  {Id.,  p.  109). 
rhianedd  [Gorch.,  p.  124). 

teyrn  [Flores,  p.  14,  32;  Lewis  Gl.  Cothi,  p.  121;  Gorch., 
i.  212,  228). 
teyrnedd  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  87  ;  Gorch.,  p.  108). 
teyrnaidd  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  98;  Gorch.,  p.  109). 
teyrnedd  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  87). 
teyrnwalch  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  82  ;  Gorch.,  p.  207). 

(1)  Verbes  en  au  généralement  ont  au  valant  une  syllabe. 


264  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

teyrnas^r  {Gorch.,  p.  83). 

teyrnas  [Ibid.,  p.  136). 

toed  [Ibid.,  p.  126). 

toer  [Ibid.,  p.  126). 

truan  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  30;  Gorch. ^  p.  136). 

ysgwie?^  (Gorch.,  p.  102). 

2"   Les   voyelles   forment    diphtongue    et    font 
partie  de  la  même  syllabe  {synizèsé). 

awn  (allons)  (Lewis  GL  Cothi,  p.  15). 
aed  (Gorch.,  p.  126). 

aer  (héritier)  (Lewis  GL  Cothi,  p.  101  ;  Gorch.,  p.  192). 
ael  {Gorch.,  p.  46). 
adael  (Ibid.,  p.  111). 

bae  (Ibid  ,  p.  137;  boed,  Lewis  GL  Cothi,  p.  91). 
baet  (Gorch.,  p.  152). 
baedd  (Ibid.,  p.  197). 
croes  [Flores,  p.  53). 
caeau  (deux  syllabes,  Gorch.,  p.  77). 
caed  [Ibid.,  p.  200). 
caer  (Ibid.,  p.  114). 
caet  [Ibid.,  p.  152). 
cael  {Ibid.,  p.  162). 
caffael  (Ibid.,  p.  185). 

diaul  (une  syllabe,  Flores,  p.  13;  Gorch.,  p.  147). 
diawlaid  (Ibid.,  p.  56). 

dewr  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  11;  Gorch.,  p.  47,  90,  1°  L,  228. 
dewredd  [Gorch.,  p.  104). 

daed  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  105,  127,   190,  v.   plus  haut; 
Gorch.,  p.  285). 
down  {Gorch.,  p.  183). 
doed  (Lewis  GL  Cothi,  p.  200). 
div^rnod  (Gorch.,  p.  101). 


SCANSION.  265 

erioed  (Flores,  p.  3). 

einioes  (Lewis  Gl.  Cotbi,  p.  89). 

eiriol  {Gorch.,  p.  132). 

gwarhau  {Ibid.,  p.  130). 

gwaed  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  2). 

hael  (Flores,  p.  10). 

lloi  (Gorch.,  p.  177). 

Uawnhavi  {Gorch.,  p.  275). 

Lloegr  {Ibid.,  p.  196). 

maes  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  5). 

Maelgwn  (Gorch.,  p.  140). 

nesâu  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  147;  neshâu,  Gorch.,  p.  266). 

niwl  {Gorch.,  p.  57,  238;  v.  plus  haut,  1"). 

oddiar  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  158). 

oddiyno  (Id.,  p.  186). 

oddiyna  (Id.,  p.  191). 

parhâu  {Id.,  p.  113,  138). 

rhoed  (Lewis  Gl.  Cothi.  p.  3;  Gorch.,  p.  112,  151,  220). 

rhown  {Gorch.,  p.  82). 

rhoe  (Ibid.,  p.  111). 

rhoit(Ibid.,  p.  130). 

rhoes  (Ibid.,  p.  150,  220). 

rhoer  (Ibid.,  p.  200). 

trown  (Flores,  p.  36). 

troir  (Ibid.,  p.  42). 

troes  {Gorch.,  p.  149). 

troell  (Ibid.,  p.  166). 

teyrnasu  (Lewis  Gl.  Cothi,  p.  43). 

teyrnas  {Id.,  p.  43;  ailleurs  toujours  deux  syllabes). 

iristaa  {Id.,  p.  37). 


Les  verbes  au  prétérit  dit  passif,  écrit  -iwyd, 
sont,  en  réalité,  en  -ivyd  :  je  n'ai  pas  trouvé  une 
seule  exception  [darniwyd  :  prononcez  darn'wyd). 


266  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

De  même  digiwyf  [Lewis  Glyn  Cothi,  p.  27)  vaut 
deux  syllabes. 

Les  mots  terminés  par  voyelle  -h  f{v)  laissent 
souvent  tomber  leur  consonne  finale,  à  tel  point 
que  la  contraction  est  possible  avec  la  voyelle  qui 
précède  : 

hwya  {Flores,  p.  2). 

m-wya  {Ibid.,  p.  10;  Gorch.,  p.  149.  Dafydd  Nanmor). 
wy'  .-  ydd  wy'n  wylo  (Tudur  Aled,  Ceinion,  I,  p.  339). 
rhodia  :  y  rhodia'i  :  y  vhoàxaf  i  {Flores,  p.  16). 
lleia'i  barch  {Ibid.,  p.  39). 

songry  =  songryf  (Dafydd  ab  G  wily  m  ,  p.  92  :  en  syllabe 
finale,  rime  avec  fry). 


LIVRE  III. 

LA   MÉTRIQUE   GALLOISE   DEPUIS    LE   XVI*    SIÈCLE 
jusqu'à   nos   JOURS. 

CHAPITRE   PREMIER. 

LE  DIX- SEPTIÈME  SIÈCLE. 


§  1".  —  Remarques  génê^mles  au  point  de  vue  du 
bardisme. 

Ce  siècle  ne  mérite  guère  d'occuper  l'attention. 
La  décadence,  qui  avait  commencé  depuis  la  perte 
complète  de  l'indépendance  galloise  (v.  p.  7-10), 
s'était  accentuée  surtout  sous  Henri  VIII  par 
l'union  complète  du  pays  de  Galles  avec  l'Angle- 
terre. L'aristocratie  s'anglicise  complètement.  Elle 
devient  étrangère,  en  grande  partie,  à  la  littéra- 
ture galloise.  Les  grandes  maisons  n'entretiennent 
plus  ni  barde  ni  musicien.  Les  portes  se  ferment 


268  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

aux  poètes  et  musiciens  errants,  si  nombreux  en- 
core dans  le  pays  au  quinzième  et  même  dans  la 
première  moitié  du  seizième  siècle.  La  lettre  de 
la  reine  Elisabeth,  en  1568,  aux  autorités  du  pays, 
contre  les  ménestrels  vagabonds,  qui  constate  et 
proclame  leur  dégradation,  semble  leur  avoir  porté 
le  dernier  coup. 

Les  grandes  assises  poétiques  et  musicales,  les 
eisteddfodau\  ont  disparu.  En  exceptant  la  petite 
réunion  des  tenants  du  système  de  Glamorgan,  en 
1681  (v.  p.  131-132),  qui  n'eut  aucun  retentisse- 
ment, la  première  eisteddfod  dont  il  soit  fait  men- 
tion après  V eisteddfod  de  Caerwys,  en  1568,  est 
celle  de  1798,  à  Caerwys  également. 

Il  y  a  une  autre  cause  encore,  d'une  tout  autre 
nature,  qui  devait  détourner  les  esprits  du  bar- 
disme  et  les  entraîner  vers  un  genre  de  poésie 
plus  populaire  et  plus  libre.  Entraînés  dans  le 
grand  mouvement  de  la  Réforme,  les  littérateurs 
gallois  consacrent  leur  talent  à  la  vulgarisation  de 
leurs  idées  religieuses  et  font  œuvre  de  propa- 
gande poétique  par  des  hymnes  et  des  chants 
d'allure  libre.  Plusieurs  d'entre  eux  se  servent  des 
systèmes  figurant  parmi  les  mesurau  caethion, 
mais  sans  s'embarrasser  des  entraves  de  la  cyn- 
ghanedd.  Aussi  ce  siècle  ne  nous  retiendra-t-il 
pas  longtemps. 

Pour  le  système  de  Glamorgan,  les  auteurs  qui 
nous  l'ont  fait  connaître  et  les  poètes  qui  en  ont 
fourni  la  matière  appartenant  en  grande  partie  au 


LE    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE.  269 

dix-septième  siècle,  nous  n'avons  pas  à  y  revenir. 
Pour  l'autre  système  en  renom,  le  seul  faisant 
autorité,  il  n'y  apparaît  aucun  changement. 

§  2.  —  Exemples. 

En  voici  quelques  exemples  qui  suffiront.  Le 
cywydd  deuair  hirion  et  Yenglyn  unodl  unsain 
paraissent,  en  dehors  des  poèmes  qui  sont  des 
exercices  de  métrique,  avoir  été  à  peu  près  seuls, 
de  tous  les  systèmes,  très  usités. 

Cywydd  deuair  hirion. 

Huio  Morus  (Elégie   sur   la  mort   d'Edward   Morus   (i), 
Ceinion,  II,  p.  29). 

Briw  gofid,  braw  a  gefais, 
Brwyd  a  fu  yn  brydio  fais  ; 
Briw'  sgymyn,  braisg  anmharch, 
Braidd  wr  byw  o  briddo'i  barch  ; 
Bu  arw  saeth  i  beri  son 
Braenaru  bronau  oerion  ; 
Y  gair  sy',  garw  ysywaeth, 

0  bur  wir,  ni  bu  air  waeth  ! 
Och  na  bae,  gwae  wyneb  gwir 

1  ni  unwaith  yn  anwir  ! 
Marw  Edward,  mawr  awdwr, 
Morus,  oedd  dymherus  wr  ; 
Llafurwr  lies,  llyfrwr  lion, 

(l)  Huw  Morus,  1622-1709.  V.  Prys,  Hanes,  p.  470. 


270  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

Lliwdeg  o'r  Perthi  Llwydion  ; 

Yn  ben  bardd,  ni  bu  ni  bydd, 

Afiaeth  brwd,  y  fath  brydydd  ; 

Brwd  oedd  ei  ffrwd,  brydydd  ffraeth, 

Aber  ddeunydd  barddoniaeth  ; 

Aer  y  muses,  air  moesawl, 

Am  arfer  mwynder  a  mawl. 

Ei  bawl  ddeddfawl  oedd  aeddfed 

0  Helicon,  haela  ced. 

Ni  w  nai  anrhaith,  braswaith  brys, 

Neu  duchan,  enaid  iachus  ; 

Per  air  wr,  puror  araith, 

Parod  o  rym  purder  iaith. 

Ni  bu  naid  i'w  bennodau, 

Boniwr  oedd  dan  ben  yr  iau  ; 

Ag  (1)  os  adwaen  gwys  Edwart, 

Ail  y  ddur  yn  ol  ei  ddart  ; 

Uchel  nertb  uwchlaw  y  naill, 

A'i  wych  araith  uwch  eraill. 

Pa  brydydd,  pybur  aden, 

A  bed  i'w  nod  hyd  y  nen  ? 

Gwaith  ofer  i'm  gaeth  ofyn, 

Heb  neb  i'm  hatteb  am  byn  ! 

Bardd  od  ai-  y  beirdd  ydoedd, 

Blysiais  ei  waith,  blasus  oedd. 

Gogoniant  a  gae  Gwynedd, 

Cyn  ei  fod  acw'n  ei  fedd  : 

Ein  seren  yn  y  siroedd, 

Ein  tes  gwyn,  ein  t'wysog  oedd. 

(1)  Texte  :  ac. 


LE    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE.  271 


Edward  Morus  (mort  en  1689.  Cf.  Ashton,  Hanes,  p.  103)  : 

Cyioydd  moliant  i'r  anrhydedcîus  Thomas  Mostyn,  Ysw. 
{Ceinion,  II,  p.  35). 

Mi  âf  i'r  Uys,  mwy  fwy'r  Uwydd, 
Daith  hwylus  odiaeth  hylwydd; 
Lies  yr  iaith,  Uys  orau  oedd, 
Llys  Gloddaetb,  lies  y  gwleddoedd. 
Llys  orau  sydd,  lies  yw'r  serch, 
Llys  awenydd,  Hais  annereh  ; 
Llys  orau  fydd,  lies  ar  faeth, 
Lies  bcunydd,  llys  i  bennaeth, 
Sgwier  Mostyn,  ais  grymusder  (1), 
Llys  y  Glyn,  Uuawg  o  gler  ; 
Llys  Tomas  a  llys  twymyn, 
Yw'ch  llys  bras  uwch  Uawes  bryn. 
Llys  da  i  glod,  lluest  y  gwiedd  (2) 
Llys  hynod,  lies  i  Wynedd, 
Mae'n  lies  yr  hwyl,  mae'n  llys  rhydd 
A  lie  anwyl  llawenydd. 
Llys  gorau  dawn,  llys  gwr  da, 
Gwiw  rywiogddawn  a  gwreig-dda  ; 
Llys  gwida,  llys  y  gardod  ; 
Llys  da  i  gla,  llys  diau  glod  ; 
Llys  Ifor  a  llys  afiaeth, 
Llys  yn  min  môr,  lies  mewn  maeth  ; 
Llys  rhoddion,  llys  yr  haeddiad 
Yw'r  llys  bon,  orau  Uesâd  ; 
Llys  amlhau,  lies  mil  yw  hwn, 


(1)  Prononcez  grymuster  :  mostyn. 

(2)  Prononcez  llys  la  :  lluest  y. 


272  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE.     • 

Llys  gorau  Uys  a  garwn. 
Llys  y  fawl  wyllysiaf  fi, 
Ddedwyddawl,  ddwad  iddi. 
Llys  a  ddysg  a  lie  sydd  dda  (1), 
Lie  gwir  addysg,  lie  gwreiddia  ; 
Llys  ffynoii,  lie  hoff  i  ni  (2) 
Llys  gar  bron,  lies  gwyr  a'u  bri  ; 
Llys  gwir  gerdd,  liais  ag  ergyd, 
Llys  y  gerdd  a'i  lies  i  gyd  ; 
Llyfrdy  y  ddawn,  Uafur  da  i  ddysg, 
Lie  breuddawn  Uwybrau  addysg  ; 
Llys  gras  mawr,  llys  groesaw  mwyn, 
Llys  raddfawr,  lies  wyr  addfwyn  ; 
Llys  gwyn  maeth,  llys  gwin  a  medd, 
Llys  benaeth,  llys  y  bonedd  ; 
Llys  seigiau  lluosogion, 
Llys  gwr  brau  a  lies  gar  bron  ; 
Llys  enwog  allô  synwyi-, 
Llys  ami  cog,  llys  mel  cwyr  ; 
Llys  biroedd,  lie  syberwyd, 
Llys  a  bioedd  rhoi  lies  bwyd  ; 
Llys  dedwydd,  lies  da  ydyw, 
Llys  a  Iwydd,  a  Uesol  y\v  ; 
Llys  gwr  mawr,  wyllysgar  mwyn, 
Llys  graddfawi-,  lies  gwareiddfwyn  ; 
Llys  benditii,  llys  byw  undod, 
,  Llys  fel  gwlith,  wyllys  (3)  fawl  glod  ; 

Llys  rhad  Duw  (4),  lies  i'r  tai, 
Llys  un  duw  ail  lusendai  (5)  ; 


(1)  dd  dd  =  dd. 

(2)  Texte  :  mi. 

(3)  Pour  ewyllys. 

(4)  Prononcez  rhatiiw  :  'r  tai. 

(5)  Pour  elusendai. 


LE    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE,  273 

Llys  gair  mwys,  llys  garw  m.iwl, 
Llys  baradwys,  lie  ysbrydawl  ; 
Llys  abeith,  lies  ei  wybod, 
Llys  aer  y  neitb,  lie  sai'r  nod  ; 
Llys  hwyr  y  cei  lies  aer  call 
Llys  aères  yw'r  llys  arall, 
Llys  dilys  lies  adeilad, 
Llawer  llys  i'w  llwyr  wellhad, 
Llys  iach  hwyl,  llys  wych  yw  bon, 
Llys  dau  anwyl,  lies  dynion 
I'w  llys  dalio  lies  dilyth, 
Llaw  Ddiiw  fo  i'w  llwyddo  fyth. 

Englyn  unodl  union. 

Huw  MoRus  :  Cyffes  y  hardd  ar  Wely  clefyd  (Prys,  Hanes, 
p.  478-479). 

Meddylion  trymion  |  a'm  troes  —  i  wylo, 
0  weled  term  hiroes; 
Tra  dinerth  yw  trocd  einioes, 
Tarfu  wnaetb  at  derfyn  (I)  oes. 

Gan  bechod  arw  nôd,  |  'r  wyn  un  —  i'w  dybied 
Yn  debyg  i  eilun  ; 
I  ddiwarthu'r  wedd  wrthun, 
Nid  oes  help  ond  lesui  hun. 

A  gweled  fyied  |  wyf  fi  —  o  fuchedd, 
Afiachus  ddiriedi  ; 
0  gwel  achos  i'm  golchi, 
Oen  Duw  Tad,  yn  dy  waed  di  (2). 

(1)  Prononcez  alterfijn  :  tarfu. 

(5)  Prononcez  dy  waetti  :  duw  lad. 


274  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Mwyaf  clod  hynod  |  i  henwas  —  beidio 
A  bydol  gymdeithas  ; 
Goreu  mawrddawn  grym  urddas, 
Groyw'mroi  i  grio  am  ras. 

Am  ras,  hofF  urddas,  |  mae  ffydd  —  i'm  henaid, 
Mae  hyny'n  llawenydd  ; 
Mae'n  dda  odiaeth,  mae'n  ddedwydd, 
Mai'mhrynwr  yn  farnwr  fydd. 

Prynwr,  lachawdwr,  |  a  cheidwad  —  odiaelb, 
Ydwyt  o'r  dechreuad  ; 
Duw  ddyddiwr  diddiweddiad, 
Dydi  foddlonaist  dy  dad. 

Duw  feddyg  diddig  |  fu'n  diodde'  —  hyd  farw, 
Dy  fawredd  a  brifiai; 
Codaist,  nodaist  eneidiau, 
Goleu  nôd  i  gael  y  ne  (1). 

Gogoniant,  moliant  |  am  eli  —  o'th  waed, 
A'th  wiwdeg  oleuni; 
A"th  rinwedd,  nerthwr  i  ni, 
I  fynu  dwg  f'cnaid  i. 

HiR   A   THODDAID. 

Huw  MoRUS  :  I  syr  William  Williams,  o  Glasgoed  (2). 

Cymro  dewr  gwrol  cymmer  di'r  gorau, 
Cyfiawnder  fyni,  cyfan  derfynau  ; 

(1)  Ne  et  diodde,  comme  le  fait  remarquer  Prys,  prouvent  que 
l'auteur  a  dû  écrire  ou  prononcer  brisie,  eneidio. 

(2)  Prys,  Hanes.  p.  478. 


LE    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE.  275 

Rhai  eisiau  synvvyr  yn  rhuo  sasiwnau, 
0  egia  y  cedyrn  yn  weigion  eu  codau  ; 
Salmon  y  doethion,  |  dithau  —  'n  rhoi  gwinoedd, 
A  thirion  diroedd  a'th  aur  yn  dyrau. 


GWAWDODYN    HiR   (1). 

Am  wawr  oleuni  i'r  marwol  anian, 

Am  rodd  o  addysg,  mawredd  ddiddan, 

Am  wir  olud,  mwya'r  a  welan', 

Amledd  mclus,  miloedd  a'i  molan', 

Mawr  y\v  yni  mysg  mawr  |  a  màn  —  ymwared 

Mawr  ged,  fyw  uched,  Marged  Fychan. 

§  3.  —  Système  mixte. 

Au  point  de  vue  métrique,  Huw  Morus  mérite 
une  mention  particulière.  Comme  le  montrent  les 
exemples  ci-dessus,  il  était  fort  versé  dans  la 
connaissance  des  systèmes  et  de  la  cynghanedd. 
La  plus  grande  partie  de  son  œuvre  est  un  com- 
promis très  curieux  entre  le  système  bardique 
et  le  système  libre.  Il  adopte,  dans  ses  chants 
d'amour,  des  strophes  qui  appartiennent  à  la 
poésie  libre,  surtout,  semble-t-il,  celles  qui  se  prê- 
tent à  l'accompagnement  de  la  harpe  ou  au  chant, 
et  y  introduit  la  rime  et  l'allitération,  une  sorte 
de  cynghanedd,  en  un  mot,  tout  en  ne  se  pliant 


(1)  Prys,/fanes,p.478  :  à  Margaret  Fychan,  qui  lui  avait  donné 
un  livre  à  traduire  de  l'anglais  en  gallois. 


276  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

pas  à  toutes   les   exigences   des  métriciens.  Voici 
quelques  exemples  de  son  genre  : 

Strophe  de  six  vers  de  treize  syllabes  (1). 

Meillionen  buiwen  bcredd,  o  fcinedd,  rinwedd  ryw, 
A  luniodd  Duw  yn  lana'  hawiJdgaia'.  fwyiia'  fyw  ; 
Gwech  raddol  rasol  rosyn.  lliw  plisgyn  iiwyn  wy, 
Un  dynei-,  colia  aiiidana'  biyd  Efa,  noddfa  nwy, 
Yn  hardd  fel  gardd  deg  urddol  o  Icsol  nofol  nod, 
Ail  Fenws,  oleu,  fwynwar,  Ion,  glaear,  lawn  a  glod. 

Strophes  de  huit  vers  de  dix  et  onze  syllabes  (2). 

Fy  ngbalon  i  sydd  |  yn  danfon  bob  dydd 
At  flodau  brig  dansi,  Ion  ffansi,  lawn  ffydd  ; 
Mor  bêr  yw  dy  bryd  |  fel  rbos  ar  lan  rhyd, 
Nen  loew  wen  lili,  neu  deg  bwysi'r  byd, 
Dy  gusan  digel  |  yw'r  mwsg  ar  y  mél, 
Cnewyilyn  dy  ddeufin  i'm  dilyn  y  dèl  ; 
Mwy  braint  a  mwy  bri  |  caei  ymwasgn  a  thydi, 
Na  cbyweth  bienhinieth,  gwen  eneth,  gen  i  ! 

Strophe  de  huit  vers  de  onze  syllabes  (3) . 

Pob  glanddyn  cariadus,  afieitbus  yn  fwyn 
Gwi'andewcb  ai-  fy  banes,  a'm  cyfTes,  a'm  cwyn  ; 
Pcwy'n  dangos  bysbysrwydd  Avych  hylwydd  i  chwi, 
Na  welsoch  chwi  baeach  ynfytach  na  m'fi  ; 
Mi  a  fuin  mewn  oferedd  yn  hoewedd  yn  hir, 


(1)  W.  Lewis  Jones,  Caniadau  Cymrn.  Bangor,  1896,  p.  1. 

(2)  Id.,  ibid.,  p.  3-4. 

(3)  Id.,  ibid.,  p.  14-15. 


LE    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE.  277 

Ac  weithiau'n  byw'n  boenus,  awyddus  yn  wir 

I  ennill  y  geiniog  mot  gefoog  a'r  gwynt, 

El-  cynted  y'i  'nnillwn  mi  a'i  gwaciwn  yn  gynt. 

11  y  a  aussi  des  poèmes,  en  vers  de  douze  et 
treize  syllabes,  du  même  type. 

Strophe  de  quinze  vers  de  longueurs  variées  (7,  12,  10,  7, 
12,  10,  7,  6,  7,  12,  10,  8,  6,  8,  12,  10)  (1). 

Y  gaiigen  gain,  |  foddol,  fain, 

Gwyraidd,  gywrain,  |  riain  reiol,  seren  siriol, 

Wiwddoetli ,  weddol,  o  rasol  freiniol  fron  ; 

Derbyn  di,  |  yi'  oreu'i  bri, 

Yn  ddiwcgi  genni'  ganiad,  |  arwydd  tyfiad 

Gwrol  gariad  y  wastad  leuad  Ion. 

Un  feinir  glir  ar  dir  nid  oes 

A  gara'i'n  foes  yn  fwy 

Na  thi,  lliw'r  don,  lili  Ion, 

Dirion,  wenfion,  wiwlon,  olau,  gwenlliw'r  blodau, 

Pwy  na'i  hoffai  a'i  gwelai'n  nyddiau'i  nwy? 

Fy  Uoer  natiiriol,  arnat  ti 

Y  syniais  i  fy  scrcli, 

O  ran  dy  fod  |  a'tli  rudd  fel  'r  ôd, 

Feingan,  baiod,  hynod,  |  hocnus,  ddinam,  ddawnns, 

Lawen,  liwus,  y  fedrus,  foddus  ferch  ! 

Huw  Morus  reste  fidèle  à  l'esprit  sinon  à  la  let- 
tre des  régies  de  la  cynghanedd  vocalique.  Les 
deux  ou  trois  membres  de  ses  vers  sont  toujours 
reliés  par  la  rime  ou  l'allitération,  La  partie  qui 

(1)  W.  Lewis  Jones,  Caniadaxi  Cymrit.  Bangor,  1896,  p.  7-8, 


278  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

suit  la  dernière  syllabe  interne  rimante  est  ratta- 
chée à  la  précédente  par  l'allitération. 

Gwrandewch  ar  fy  hanes  a'm  cyffes  a'm  cwyn. 

C'est  la  principale  loi  de  la  cynghanedd  vocali- 
que,  en  exceptant  le  genre  llusg.  Il  passe  pour 
l'inventeur  d'une  mesure  célèbre  connue  sous  le 
nom  de  tri  tharawiad,  ou  trois  ictus,  très  usitée 
en  poésie  libre  ;  il  a  exercé  une  grande  influence 
sur  l'évolution  de  la  poésie  libre. 


CHAPITRE  II. 


LE    DIX   HUITIEME    SIECLE. 

§  1".  —  Reincu^ques  générales. 

Le  dix-huitième  siècle  est  une  époque  de  re- 
naissance pour  la  littérature  galloise  en  général. 
Quant  à  la  poésie,  elle  ne  se  ranime  que  vers  la 
deuxième  moitié  de  ce  siècle,  sous  l'influence  de 
sociétés  patriotiques,  comme  la  société  des  Cymm- 
rodorion  (1),  celle  des  Gwyneddigion  (2)  (hommes 
de  Givynedd,  Nord-Galles),  la  société  des  Cym- 
reigyddlon  (3)  [Wallisants). 

Le  plus  grand  poète  de  cette  époque,   un  des 


(1)  L'àme  de  cette  société  a  été  le  patriote  éclairé  Richard 
Morris  d'Anglesey.  Dissoute  en  1787,  elle  fut  rétablie  en  1820,  et 
de  nouveau  tomba  en  1843:  elle  a  été  rétablie  sur  de  nouvelles 
bases  en  1843  et  dure  encore  pour  le  plus  grand  bien  du  pays  de 
Galles. 

(2)  Fondée  en  1771,  a  subsisté  jusqu'au  milieu  du  dix-neuvième 
siècle;  a  rendu  de  grands  services. 

(3)  Fondée  en  1793. 


280  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

mieux  doués  qu'ait  produits  le  pays  de  Galles, 
c'est  Goronwy  Owen,  de  son  nom  bardique 
Goronivy  Ddu  o  Fort.  Pour  la  vie  aventureuse  et 
accidentée  de  ce  clergyman,  je  renvoie  à  sa  me 
et  correspondance^  formant  le  deuxième  volume 
de  ses  œuvres  (1).  Il  naquit  en  1722  et  mourut 
entre  1767  et  1770.  C'est  un  lettré,  très  versé 
dans  la  connaissance  des  littératures  grecque  et 
latine,  nourri  notamment  d'Horace,  passionné 
pour  l'étude  de  la  langue  et  de  la  littérature  de 
son  pays,  en  même  temps  qu'un  vrai  poète.  Il 
n'est  pas  douteux  qu'il  n'eût  pu  figurer  au  premier 
rang  des  poètes  gallois,  à  côté  de  Dafydd  ab  Gwi- 
lyn,  si  les  loisirs  et  les  moyens  de  cultiver  son 
art  ne  lui  avaient  fait  défaut. 

Rien  de  plus  instructif  que  sa  correspondance 
pour  apprendre  comment,  avant  la  publication  des 
vieilles  poésies  galloises,  se  formait  un  lettré 
gallois.  Il  écrit  (II,  p.  126)  à  son  ami  Morris  qu'il 
n'a  lu,  en  dehors  de  la  Bible,  aucun  livre  gallois 
qui  valût  la  peine  d'être  cité,  en  dehors  du  Bardd 
cwsg  d'EUis  Wyn.  Et  cependant,  sa  langue  est 
des  plus  pures  déjà  à  cette  époque,  et  des  plus 
souples. 

Quant  au  bardisme,  avant  d'avoir  eu  entre  les 
mains  la  grammaire  de  John  Dafyd  Rhys,  il  ne 
connaît  rien  de  l'ancienne  poésie.  Les  seuls  sys- 


(1)  Rév.  Robert  Jones,  The  poelicai  works  of  the  Rev.  Goronwy 
Owen.  2  vol.,  Londres,  1876. 


LE    DIX-HUITIÈME    SIÈCLE.  281 

ternes  qu'il  connaisse  sont  le  cywydd  deuair 
hirion  et  Venglyn  unodl  union.  C'est  Lewis 
Morris  qui  lui  a  enseigné  Venglyn  mihor  et  le 
gwawdodyn  byrr  (1). 

Pour  lui,  il  n'y  a  pas  de  poésie  galloise  possible 
sans  cynghanedd  (2)  ;  mais  les  systèmes  ont  été 
compliqués  outre  mesure.  Il  n'admet  comme  sys- 
tèmes dignes  d'être  cultivés  que  les  englynion, 
cywyddau,  odlau,  gioawdodyn,  ioddaid,  trybedd 
y  meneich,  clogyrnach  (3).  Il  condamne  comme 
des  dépravations  des  anciens  systèmes  le  gorchest 
y  beirdd,  en  quoi  il  a  raison,  et  les  huppynt  hir 
et  byrr,  en  quoi  il  se  trompe  :  ce  sont  des  systè- 
mes anciens, 

La  science  bardique  de  Goronwy  Owen  repose, 
en  somme,  sur  la  grammaire  de  John  David  Rhys. 
Ses  poèmes  les  plus  compliqués  se  composent  de 
deux,  trois  ou  quatre  systèmes  différents  au  plus, 
en  exceptant  un  poème  sur  les  vingt-quatre  mesur^ 
véritable  exercice  d'écolier  ès-bardisme. 


(1)  Tome  II,  p.  G2  (c'était  en  1753).  Cf   II.  p    90. 

(2)  Tome  II,  p.  hi. 

(3)  Tome  II,  p.  128-131. 


282  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

§  2.  —  Exemples. 

Cywydd  deuair  hirion  (I,  p.  13). 

Ymddiddan  rhwng  y  hardd  ai  awen  (commencement  de 
lettre  à  Wiliam  Elias  d'Anglesey). 

Goronwy. 

Dos,  fy  nghân  at  faidd  anwyl  ; 
0  byddi  gwan  na  bydd  gwyl  ; 
Bydd  gofus,  baidd  ei  gyfarch, 
Dywed  dy  bwyll  a  dod  barch. 

Awen. 

Os  i  Fon  y'm  danfoni, 

Pair  anghlod  i'Ui  dafod  di  ; 

Bu  gyfai  wydd  dderwyddon, 

Gwyr  hyddysg  y  m  mysg  gwyr  Mon  (l). 

Priawd  iddi  prydyddiaeth  ; 

Cadd  doethion  yra  Mon  ei  maeth  ; 

Mon  sy  ben,  er  ys  ennyd, 

Ar  ddoethion  a  beirddion  byd. 

Pwy  un  glod  â'i  tliafodiaitb? 

A  phwy  yr  un  â'i  phcr  iaith? 

Tithau  waetlnvaeth  yr  aethost  ; 

Marw  yw  dy  fath,  mawr  dy  fost. 

Nid  amgen  wyd,  nad  ymgaîs, 

(1)  La  cynghanedd,  d'apriss  les  lois  des  quinzième-seizième 
siècles  et  l'usage,  manque  de  variété  et  serait  considérée  par 
les  bardes  de  cette  époque  comme  négligée. 


LE    DIX-HUITIÈME    SIÈCLE.  283 

Dirnad  swrn  darn  wyd  o  Sais, 

A'r  gwr  i'r  bwn  y 'm  gyri, 

Nid  pwl  fui  dwl  yw  fal  di  ; 

Ond  piif-fardd  yw  o'r  barddaf  : 

Am  dy  gan  gogan  a  gaf. 

Ha\vdd  gwg  a  hacddu  gogan  : 

Deall  y  gwr  dwyll  y  gàn  : 

Un  terrig  yw;  nid  hwyrach  (1), 

Gwn  y  cbwardd  am  ben  bardd  bacb. 

Goronwy. 

0  Gymru  làn  yr  banwyf, 

Na  cham  ran,  a  chymro  wyf; 

A  dinam  yw  fy  mamiaitb  ; 

Nid  gwledig  na  chwitbig  chwaitb. 

Bellacb  dos  ac  yniosod, 

Arch  dwys,  atto  f'annerch  dod  ; 

A  gwel  na  cbynnyg  Wiliam 

Elias  na  chas  na  cham. 

Poème  en  englynion  {unocU  unsain  et  prost  cyfnewidiog). 

I  ofyn  cosyn  Uaeth  geifr  dros  Domas  Euws  (p.  104). 

Dynyn  wyf  a  adwaenocb  —  er  ennyd, 
A  yr  annercli  attocb  ; 
Rbad  a  bedd  ai-  a  feddocb, 
l'ch  byw,  a  pboed  i;ich  y  bocb. 

1  cbwi  mae,  i'ch  cae  uwcb  cyll, 
Geifr,  byfrod,  bychod,  beb  wall  ; 

(1)  d  +  h,  dans  ni<l  hwyrach  valent  l. 


284  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Llawer  mynnyn,  milyn  mwll, 
Rhad  iliwydd  a  llwydd  av  bob  Uill. 

Mae  iwch  gaws  liaws  ar  led  —  eich  annedd, 
A'ch  enwyn  cyn  am  led  ; 
Y  mwynwr,  er  dymnnod, 
Rbowch  i'in  pryn  gosyn  o  ged. 

Cosyn  heb  un  defiiyn  dwfr, 
Cosyn  ar  wodd  piccyn  pefr, 
Cosyn  0  waith  gwrach  laith,  lofr, 
Cosyn  o  flith  gofrith  gafr. 

Blysig,  anniddig  |  ei  nàd  —  yw  meistres, 
A  mwstrio  mae'n  wastad  ; 
Ni  fyn  mwy  un  arlwyad 
Na  gwledd  ond  o  gaws  ein  gwlad. 

Myn  Mair,  onis  cair  y  caws 
Al"  fyr,  y  gwi-  difyr  dwys, 
Ni  bydd  swydd  na  buddio  Sais, 
Na  dim  mwy  hedd  i  Dwm  Huws. 

Os  melyn  gosyn  |  a  gaf  —  nid  unwaith 
Amdano  diolchaf  ; 
Milwaith,  wi-  mwyn,  y'ch  molaf, 
Hau'ch  clod  ar  bob  nod  a  wnaf. 

AwDL  y  GOFUNED,  p.  14-16  (le  système  est  le  gwawdodyn 

by  ri'). 

0  chawii  o'i"  nef  y  pelli  a  grefwn, 
Dyma  o  archiad  im  a  crchwn, 
Un  rodd  orwag  ni  ryddiriwn  —  o  ged  ; 
Uniawn  of  uned,  hyn  a  fynnwn  : 


LE    DIX-HUITIÈME   SIÈCLE.  285 

Synwyrfryd  doeth  a  clioi|)li  ;tnfoe;hus, 
Cael  o  iawn  iecliyd  calon  iachus  ; 
A  phcidio  yno  |  â  ffwdanus  —  fyd 
Direol,  bawlyd,  rhy  helbulus. 

Dychwel  i'r  wiad  lie  bu  fy  nhadau, 
Bwrw  enwog  oes,  heb  ry  nac  eisiau, 
Ym  Mon  araul  ;  a  man  orau  —  y\v  hon, 
Llawen  ei  dynion  a  Uawn  duniau. 

Rbcnt  gymbcdrol;  plwyf  da'i  rcolau  ; 
Ty  is  goleiifryn  ;  twysg  o  lyfrau  ; 
A  gwarthcg  res  a  i)uchesau  (1)  —  i'w  Irin, 
I'r  loyw  wraig  Elin  rywiog  olau. 

Gardd  i  minnau,  gorau  ddymuniad. 
A  gwasgawdwydd  o  wiw  gysgodi.id, 

Tra  bwy'n  darliain  cain  |  acconiad  —  beirddion 
Hil  dcrwyddon,  hyliw  adroddiad. 

Ac  uwcli  fy  inhen,  ym  niysix  cangenau, 
Bêr,  baradwysaidd,  Iwysaidd  Icisiau 
Ednaint  meinllais,  adlais  udlau  —  trydar 
Mwyii  adar  ceiddgar,  lafar  lefau. 

A  tlira  bo'r  adai-  iiiàn  yn  canu, 
Na  ddeno  gwasgawd  ddyn  i  gysgu, 
Cydgais  â'i-  cor  meinllais  manllu  —  fynghân 
Gwiw  hoyw  a  diddan  gyhydeddu. 

Minnau  a'm  deulangc  mwyn  i'm  dilyn, 
Gwrandawn  ar  awdl  arabawdl  Robyn 


(1)  Le  toddaid  est  irrégulièrement  coupé,  comme  d'ailleurs  en 
d'autres  endroits. 


286  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Gân  dant  Goronwy  gywreinwyn  —  os  daw 
I  ware  dwylaw  ar  y  delyn. 

Deued  i  Sais  yr  hyn  a  geisio 
Dwfr  hoff  redwyllt  ofer  a  ffrydio 
Drwy  nant  a  chrisiant,  a  chroeso  —  o  chaf 
Fon  im,  yn  bennaf  henwaf  honno. 

Ni  wnaf  f  arwyrain  yn  fawreiriog, 
Gan  goffau  tlysau,  gwyrthiau  gwerthiog, 
Tud,  myr,  myiiydd,  dolydd  deiliog  —  trysor 
Yn  India  dramor,  oror  eurog. 

Pab  a  gâr  Rufain,  gywrain  gaerau, 
Paris  i'r  Ffrancon,  dirion  dyrau, 
Llundain  i  Sais,  lie  nad  oes  eisiau  —  son 
Am  wychder  dynion  :  Mon  i  minnau. 

Rboed  Duw  im  adwedd  iawnwedd  yno, 
A  dihaint  henaint  na'm  dihoeno, 
A  phlant  celfyddgar  a  garo  —  eu  liiaith, 
A  hardd  awcnwaith  a'u  hurdduno. 


CHAPITRE  III. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE. 


Les  poésies  les  plus  remarquables  de  ce  siècle 
ont  été  écrites  en  mesurau  rhyddion.  Les  criti- 
ques gallois  s'accordent  cependant  à  admirer  à 
divers  titres  les  œuvres  de  Deivi  Wyn  o  Eifion  (l) 
et  Eben  Fardd  (2),  dont  les  meilleures  composi- 
tions sont  en  mesurau  caethion  et  à  les  regarder, 
le  dernier  surtout,  comme  les  plus  brillants  repré- 
sentants du  bardisme  à  notre  époque. 

§  1".  —  Les  systèmes  réguliers. 

Voici    les   systèmes   en   usage    chez    ces    deux 

(1)  Son  nom  de  famille  était  David  Owen,  W  naquit  en  1784  et 
mourut  en  1841.  Ses  œuvres  ont  été  publiées  sous  le  titre  de 
Blodau  Arfon,  en  1869,  par  Cynddelw.  Sa  façon  de  composer  et 
son  stylo  ont  été  l'objet  de  critiques  sévères  (v.  Ashton,  Hanes, 
p.  566). 

(2)  De  son  vrai  nom  Ebenezer  Thomas,  né  en  1802  et  mort  en 
1863.  Ses  œuvres  ont  été  publiées,  en  1866,  par  Howell  Roberts 
et  William  Jones  (v.  Ashton,  Hanes,  p.  583). 


288  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

poètes,   d'après  lesquels   on    peut  juger  tous  les 
bardes  du  siècle. 

Premier  groupe. 

Cywydd  deuair  fyrrion  (Dewi  Wyn). 
Cywydd  deuair  hirion  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Englyn  prost  cadicynog  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Englyn  prost  cyfnewidiog  (Dewi  Wyn). 
Cyhydedd  ferr  (Dewi  Wyn). 
Cyhydedd  naiobann  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Hupuni  byrr. 

Hupunt  hir  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Cadioyn  fyrr  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Clogyrnach  (Dewi  Wyn). 

Deuxième  groupe. 

E^iglyn  unodl  union  (Dewi  W'yn,  Eben). 
Englyn  unodl  criocca  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Toddaid  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Gioawdodyn  hir  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Byrr  a  thoddaid  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Hir  a  thoddaid  (Dewi  Wyn,  Eben). 

Troisième  groupe. 

Englyn  unodl  cyrch  (Dewi  Wyn,  Eben). 
Aivdl  gyicydd  ou  cywydd  odliaidd  (Eben,  neuf 
et  buit  syllabes;  Dewi  Wyn,  p.  119). 

Eben   Fardd  a  écrit  un  poème  curieux  sur  les 
vingt-quatre  mesures  que  nous  donnons  plus  bas. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  289 

§  2.  —  Systèmes  modifiés. 

I.  —  Yers  de  mêmes  longueurs  homœorimes. 

1°  Tirades  de  quatre  vers  homœorimes  de  dix 
syllabes,  suivant  des  strophes  de  système  diffé- 
rent et  de  rime  différente  (Dewi  Wyn,  p.  46,  48, 
105). 

Er  tan  fflammawg  deirt  anboff  lymion, 
A  l)eigr  ruthriadau  gwyr  athrodion, 
Y  Ueill  â'u  miniawg  gyllyll  mcinion, 
Uthr  y  bradwriaeth  i'r  brodorion. 

2°  Strophe  de  quatre  vers  de  douze  syllabes, 
sans  les  coupes  du  hupunt  byrr  (Dewi  Wyn,  p.  49; 
p.  108,  six  vers  du  môme  type). 

Amryw  negesyddion,  mor  enwog  eu  swyddau; 
Gwyr  cywir  heb  oedion  yn  gyru  cerbydau  ; 
Ar  brif-flyrdd  ein  bro,  gorodidog  rediadau, 
Trafaelio  trwy'r  ynys  a'u  twrf  fal  taranau. 

Le  vers  est  coupé  à  la  sixième  syllabe  généra- 
lement (cf.  p.  205). 

Du  même  poète  {Attodiad,  p.  139),  strophe  de 
vers  de  douze  syllabes  rimant  deux  à  deux  ;  au 
moins  deux  rimes  internes  dans  chaque  vers. 

3"  Strophe  de  quatre  vers  de  sept  syllabes  de 

19 


290  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

même  rime  (Dewi  Wyn,  p.  105  ;  cf.  p.  204;  Eben, 
p.  59). 

4°  Triplets  homœoriraes  de  sept  syllabes  (Dewi 
Wyn,  p.  174-175;  imitation  du  genre  dit  des 
gnodau.  Cf.  p.  104  :  c'est  une  sorte  d'englyn 
mihor). 

5**  Strophe  de  six  vers  de  onze  syllabes  :  la 
sixième  syllabe  rime  généralement  avec  la  neu- 
vième, ou  parfois  avec  la  septième  ;  la  partie  por- 
tant la  rime  finale  est  reliée  à  la  partie  de  la 
deuxième  rime  par  la  cynghanedd  qui  est,  en 
somme,  réduite  à  sa  plus  simple  expression  (Eben 
Fardd,  p.  388;  cf.  p.  344). 

Hir  oes  i  Glwb  Llifon,  \  un  ffyddlon,  hoff  yw, 

Pa  le  mae  gwell  dyfais  |  am  fantais  i  fyw; 

Pv.haid  gadael  yn  ufudd  |  i  gystudd  ci  gwrs, 

Ond  rhag  bod  mewn  tlodi,  |  doed  pawb  i  wiieud  pwi'S  ; 

Gall  sahvch  ddod  heibio  |  ryw  dro  ar  awT  drist, 

Ond  byddwn  galonog,  |  cawn  geiniog  o'r  gist. 

II,  —  Genre  tocldaid. 

1°  Deux  distiques  toddaid  avec  trois  vers  de 
neuf  syllabes  entre  les  deux  (Dewi  Wyn,  p.  48). 

Banerawg  benan  oerion  —  Uawn  geiriau, 
Ond  eu  tafodau  ydynt  fudion  ; 
Etwa  nhwy  waeddant  y  newyddion 
Mor  uchel  ncs  êl  |  yn  son  —  goffrydiawl 
Am  eu  hydrciddiawl  ymadroddion. 


LE    DIX-NEUVIÈME   SIÈCLE.  291 

Chez  Eben  Fardd,  p.  24,  strophe  de  douze  vers 
avec  deux  toddaid. 


2°  Genre  byrr  a  thoddaid^  mais  le  dernier  vers 
de  dix  sylhibes  est  suivi  d'un  vers  de  neuf  sylla- 
bes au  lieu  de  six  (Dewi  Wyn,  p.  71  ;  cf.  Eben 
Fardd,  p.  171). 

Mae  bwytawyr,  meib  tewion  —  yn  trwytho 

Eu  trythyll  goluddion  ; 
Golwythaw  eu  boliau  glythion, 
■    Byw  o'r  brasaf,  heibio'r  briwsion, 
Gormodedd  gwrw  a  mwydion, 
Gosiglant  inegys  Eglon  ;  —  eu  hangau, 
Ddaw  o'u  moethau,  ciddo  Amaethon. 

3"  Paladr  d'englyn  unodl  unsain  avec  un  disti- 
que toddaid  (Dewi  Wyn,  p.  83). 

lawn  y  dysg  in  ;  Dos  a  gwerth  —  a  feddych  : 

Dod  wirfoddol  aberth, 
l'r  tylawd  un  gnawd  gwan  nertb  —  ncwynog, 
Anwydog,  ofnog,  hen,  digyfnerth. 

Du  même  poète,  page  91,  une  strophe  du  même 
genre,  avec,  en  plus,  un  distique  hir  a  thoddaid. 

4°  Strophe  Mr  a  thoddaid  de  sept  vers  (cf. 
p.  204). 

5°  Englyn  unodl  union,  avec  quatre  vers  au  lieu 


292  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

de  deux  de  sept  syllabes  suivant  le  paladr  englyn 
(Dewi  Wyn,  p.  84). 

6°  Strophe  de  vingt-cinq  vers  à  rime  en  -a, 
formée  d'une  série  de  hir  a  thoddaid  (Dewi  Wyn, 
p.  91). 

T  Strophe  de  huit  vers  (Dewi  Wyn,  Attodiad, 
p.  130)  :  quatre  riment  deux  à  deux  (neuf,  huit  et 
dix  syllabes),  puis  quatre  vers  du  genre  toddaid; 
le  premier  et  le  troisième  vers  ont  quatorze  sylla- 
bes, le  deuxième  et  le  quatrième  en  ont  huit  (le 
sixième  en  a  aussi  neuf). 

1  Arfon  gaerog  'r  wyf  fi'n  gyru. 

At  fwjn  wladoliaeth  ly  hen  deulu, 

Fy  Uinellau  mewn  llon'wyllys 

Iddeu  cyfarch  mewn  modd  cofus, 
El'  nad  wy'n  nabod  eu  wynebau,  |  yr  wy'n  garennydd, 

0  goeth  ddeunydd  |    eu  gwythenau  ; 
Er  mewn  dwy  dalaeth  ein  didoli,  mae  doeth  gymdeithas 

Y  berthynas  |  heb  wrthuni. 

Les  quatre  derniers  vers  pourraient  se  couper 
ainsi  : 

Er  nad  wy'n  nabod  eu  wynebau 
Yr  wy'n  garennydd 
0  goeth  ddeunydd 

eu  gwythenau  ; 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  293 

Er  mewn  d\vy  dalaeth  ein  didoli 
Mae  doeth  gymdeithas 
Y  bertbynas 

heb  wrthiiiii. 

C'est  une  variété  du  genre  hupunt  byrr. 

III.  —  Genre  cyrch. 

1"  Strophe  de  vers  de  neuf  syllabes  rimant  deux 
à  deux  ;  l'un  des  vers  couplés  rimant  a  huit  syl- 
labes et  est  suivi  d'un  vers  à  rime  difiFérente  de 
huit  syllabes,  suivie  d'un  llosgivrn  (queue)  de  six 
syllabes  du  type  cyivydd  Uosgi/rniog,  avec  une 
syllabe  en  moins  ;  ce  llosgivrn  est  suivi  de  deux 
vers  de  neuf  syllabes  qui  riment  avec  lui  (Dewi 
Wyn,  p.  176-181;  tout  le  poème  est  de  ce  type). 

Aeth  Robert  Roberts  o  fro'r  trwbl 
Medd  ein  gobaitb  beddyw'n  gwbl, 
I  wlad  y  wledd  sy  le  diliiddcd, 
Yn  gu  a  thawel  beb  gaethiwed. 

Y  doniol  athraw  da  ni  lithiodd, 
Enwog  diwyd  a'n  gadawodd, 

Fe  gynt  a  gaid,  |  rbag  bleiddiau'n  blaid 
l'r  defaid,  wr  dyfai, 

Y  da  weinidog  dianwadal  ; 

"Wyn  Duw  arweiniodd  drwy  dit  anial. 

2°  Série  de  vers  de  six  syllabes  à  rimes  alter- 
nantes, du  type  awdl  gyioydd  :  c'est  à  peu  près 


294  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

le  tryhedd  y  meneich  (cf.  plus  haut,  p.  87;  Eben, 
p.  180). 

Oen  Pasg  nid  oes  eisiau 
Yn  nyddiau  ein  hoes  ; 
Caed  lawn  dros  rai  athrist, 
Trwy  grist  ar  y  groes  ; 
Sicrwydd  sydd,  |  daw  y  dydd, 
Pan  na  fydd  |  poen  neu  fai; 
Moli'n  rhwydd  |  fydd  ein  swydd, 
Yna'n  llwydd  |  nid  â'n  liai. 

3"  Strophe  composée  de  quatre  vers  :  le  pre- 
mier et  le  troisième  de  neuf  syllabes  ;  le  deuxième 
et  le  quatrième  de  six  syllabes  rimant  entre  eux  ; 
le  premier  et  le  troisième  riment  avec  la  cinquième 
syllabe  du  vers  qui  les  suit  (Eben,  p.  197). 

Boed  ieuengtid  |  yn  troi'n  astud, 

Y  cyfnod  hyfryd  |  hwn, 
Gan  wneyd  edrychiad  |  crafif  yn  llygad 
Prif  ffeithiau'i-  cread  |  crwn. 

Généralement,  le  vers  de  neuf  syllabes  est  coupé 
à  la  cinquième  syllabe,  qui  rime  avec  la  dernière 
du  vers. 

§  3.  —  Systèmes  combinés  et  strophes. 

1"  Strophe  de  huit  vers  de  sept  syllabes  suivis 
d'un  distique  de  hir  a  thoddaid  uni  par  la  rime 
principale  aux  deux  derniers  vers  de  sept  syllabes 


LE    DIX-NEL'VIÈME    SIÈCLE.  295 

{Dewi  Wyii,  p.  84;  page  87,  quatre  vers  de  sept 
syllabes  avec  un  distique  de  toddaid). 

2°  Strophe  de  six  vers  :  un  distique  de  cywydd 
deuair  hirion,  un  distique  de  hir  a  thoddaid, 
puis  un  distique  de  cyicydd  deuair  hirion  :  même 
rime,  en  dehors  du  gair  toddaid  (Dewi  Wyn, 
p.  85). 

3**  Strophe  de  six  vers  :  paladr  d'englyn  unodl 
unsain;  distique  de  toddaid^  puis  distique  de  hir 
a  thoddaid  :  même  rime  (Dewi  Wyn,  p.  91). 

4°  Strophe  de  quatre  vers  :  un  distique  de  hir 
a  thoddaid  avec  un  distique  d'awdl  gyioydd  : 
même  rime  (Dewi  Wyn,  p.  119). 

5"  Strophe  de  trente  vers  :  cinq  distiques  de 
cywydd  deuair  hirion^  puis  un  distique  toddaid 
se  reliant  au  dernier  distique  par  la  rime  ;  puis 
deux  vers  de  sept  syllabes  rimant  également  avec 
le  second  vers  du  toddaid^  suivis  de  quatre  vers, 
rimant  entre  eux,  de  sept  syllabes  ;  le  reste  des 
vers  est  composé  de  distiques  de  cywydd  deuair 
hirion. 

^^  Strophe  de  huit  vers  de  même  rime  de  dix 
syllabes  :  les  quatre  derniers  sont  un  hir  a  thod- 
daid (Eben,  p.  89). 

7°  Paladr  d'englyn   unodl  union   suivi   d'une 


296  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

strophe  d'un  distique  de  Mr  a  thoddaid  :  même 
rime  (Eben,  p.  151). 

§  4.  —  Les  systèmes  dans  le  même  poème. 

Les  poèmes  de  Dewi  Wyn  sont,  en  général, 
assez  longs.  L'analyse  d'un  d'eux  donnera  une 
idée  de  tous  (p.  29-53). 


Trois  distiques  de  cyvoydd  deuair  fyrrion. 

Englyn  unodl  unsain. 

Englyn  crwcca. 

Englyn  unodl  unsain. 

Cinq  distiques  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Cyhydedd  naiobann. 

Cinq  englyn  unodl  unsain. 

Deux  hir  a  thoddaid. 

Quatre  englyn  unodl  unsain. 

Série  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Hir  a  thoddaid. 

Englyn  unodl  unsain. 

Englyn  prost  cadwynog. 

Série  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Hir  a  thoddaid. 

Série  de  cywydd  deuair  hirion. 

Trois  englyn  unodl  unsain. 

Série  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Quatre  englyn  unodl  unsain. 

Trois  englyn  unodl  cyrch. 

Deux  cyhydedd  naiobann. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  297 

Englyn  unodl  unsain. 

Englyn  unodl  cyrch. 

Englyn  unodl  unsain. 

Gwawdodyn  hir. 

Cyhydedd  nawbann. 

Trois  englyn  unodl  unsain. 

Hir  a  thoddaid. 

Englyn  prost  cadiuynog. 

Série  de  cywydd  deuair  hirion, 

Englyn  unodl  crivcca. 

Hir  a  thoddaid. 

Deux  englyn  unodl  unsain. 

Série  de  cyivydd  deuair  hirion. 

Englyn  unodl  unsain. 

Série  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Englyn  unodl  crwcca. 

Strophes  de  vers  de  dix  syllabes. 

Cyhydedd  nawbann. 

Hupunt  hir. 

Un  distique  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Strophe  en  toddaid. 

Quatre  vers  de  dix  syllabes  de  même  rime. 

Quatre  vers  de  douze  syllabes  de  même  rime. 

Cyhydedd  naiobann. 

Englyn  prost  cyfneividiog. 

Série  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Il  y  a  moins  de  variétés  de  systèmes  chez  Eben 
Fardd.  Voici  une  analyse  d'un  de  ses  poèmes  les 
plus  étendus  (Job,  p.  83-106). 


298  LA  MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Distique  de  cyioydd  deuair  hirion. 

Huit  englyn  unodl  unsain. 

Hir  a  thoddaid  (douze  vers  et  quatre  vers). 

Distique  de  cyivydd  deuair  hirion  relié  à  englyn 
unodl  unsain. 

Strophe  de  quatre  vers  de  dix  syllabes  de  même 
rime  reliée  par  la  rime  à  une  strophe  de  hir  a 
thoddaid. 

Neuf  englyn  unodl  unsain. 

Série  de  cywydd  deuair  hirion. 

Englyn  unodl  unsain. 

Toddaid. 

Série  de  cywydd  deuair  hirion. 

Les  seuls  systèmes  qui  leur  paraissent  vérita- 
blement familiers  sont  le  cywydd  deuair  hirion, 
Venglyn  unodl  unsain,  le  hir  a  thoddaid  et  les 
strophes  de  vers  de  même  rime  de  longueurs 
diverses. 

§5.   —  Exemples  de  poèmes  avec  cynghanedd 
indiquée. 

Dewi  Wyn. 

Awdl  yr  adebau  (p.  100-104)  (1). 

Aeth  foes  wan  eisoes  |  yn  isel  —  adyn 
Yn  edwi  ar  yragel  ; 

(1)  C'est  une  satire  contre  des  juges  d'un  de  ses  poèmes,  no- 
tamment contre  Owen  Pughe. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  299 

Ffroenochi,  a'i  ffriw'n  iichcl, 

Arnaf  mae'r  byd  gaufiyd  gwel. 

Be  digiai  y  byd  ogylch. 

A  mi'n  ymboeni  im  bylch. 

Ni  wnawn  ar  ddaear  ddywerdd, 

Gyfarfod  àg  oferfeirdd  ; 

Er  hyn  'r  wy'n  gofyn  ar  gerdd, 

Gwaetha'r  byd  ag  eitha'r  beirdd, 

Heb  lafur,  â  hoyw  blyfyn, 

Heb  braidd  (1)  gamp  ar  ddu  a  gwyn, 

Gyni  dirmyg  ar  deirmil, 

Trechwn  o'u  math  trichan  mil  ; 

Cyfeirio  dyrnod  â  dur, 

Taro'r  dulafn  trwy'r  dolur  ; 

Anfon  saeth  na  fai  un  swyn, 

Gyru  gwincgr  a  gwenwyn  ; 

Medru  anelu  iawii  nôd, 

Yn  greulawn,  mcwn  Grealod  ; 

Dal  i'r  gcncdl  aur  ganwyll 

Ar  benau  tai'n  crbyn  twyll  ; 

Goleuo,  gwae  i  lawer; 

Gwirio'r  son  drwy  gaerau'r  ser, 

Nés  bo  yn  arseinio'r  son, 

Ceryg  adail  Caergwdion  ; 

Nodi'n  g'oedd  ynadon  gau 

Nés  crinais  eu  coronau  ; 

Dryg-noethwn  dri  gwenieithwr, 

Ho  !  pydrai  gamp  pedwar  gwr; 

Ysmaldod  drwy  (J;  glod  tra  glew, 

Iro  pedwar  â'u  pydew  ; 

Cymyredd  y'w  camwri 

Wnai  blaid  fy  meiniiaid  i  mi. 

(1)  Prononcez  heppraidd  :  gam  |  p  ar  ddu. 

(2)  Prononcez  ysmaldottnvy  :  glot  Ira. 


300  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Rhwydd  hynt  fu'r  helynt  fawr  hon, 

Digrifawd,  gware  Eifion, 

A  mwy  fwy  i  mi  o  fawl, 

O'mrwydrau  ymerodrawl, 

Adgofio  a  dygyfarth 

Pob  darn  o'u  gwyi--farn  i'w  gwartb. 

A'u  tenynod  (1)  hunanawl 

Crogaf  hwy  uwcb  creig  o  fawl. 

Gwingant,  o  meiddiant,  am  hyn, 

Tynach  tynach  eu  tenyn. 

Beirdd  beilch,  dig  weilch,  beirniaid  gau, 

Ebychant  wrlh  y  bachaii. 

Ow  !  'n  gwyr  da'n  gwaeo  o'r  dydd, 

Euro  gem  i  rigymydd  ; 

Byr  a  diddim  brydyddawd, 

Tenyn  pabwyryn  pen  bawd  : 

Fath  na  roesai  erfai  wr 

Fathodyn  fyth  i'w  awdwr. 

Ni  fynynt  hwy,  er  hwy  rhîn 

Roi  y  tlws  i'r  Taliesin. 

Ni  chaid  gan  fy  meirniaid  myg, 

Da'u  darmerth,  ond  y  dirmyg  ; 

Ond  Eifion,  a  da  wiwfoes, 

Goreu  ar  awdl  gwyr  yr  ces. 

Ac  0  !  'r  cof  tiyd  y  brofydd, 

O'r  awdl  fawr,  o  !  r  edliw  fydd. 

Rhagor  im  oedd  rhoi  gair  mawr, 

Na  glain  ac  na  main  mynawr, 

A  thriwriaeth  Eryri, 

Yw'r  gair  mawr  a  geir  i  mi. 

Naturiolaeth  nwyd  drylen  (2), 

Triwri,  campwri  pen 


(1)  Tenyno  \  tunanawl. 

(2)  Prononcez  yiwyt  trylen  :  natui'iolacth. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  301 

Urddas  gwiw,  arddysgywen  —  gofnodau, 
Gemau,  pwysiau  y  gampus  awen. 

S6n  dan  fawl  ysnodcn  fydd, 

Eirionen  i'r  awenydd  ; 

Dawn  Uên  nas  diwyna  Uaid, 

Eirionen  wiw  yr  enaid  ; 

I  dras  Hu  wedi'r  oes  hon 

A'u  Uawrwydd  yn  llaw  wyrion  ; 

Plu  du  goron  ploidgarwcb, 

Hesg,  doniau  Uesg  dan  y  Uwch  : 

Ceingciau'r  dryw,  caiigcr  a  drewiant, 

Dom  yr  oes,  i'r  dim  yr  ùnt. 

Pe  bai'n  swmp  neu  un  twmpath, 

Eirion  byd,  a'i  arian  bath  ; 

Hardd-deg  urddid  âg  curddellt, 

Gwyr  a  wnaid  o  gwyr  neu  wellt, 

Ac  aur  yn  dorcli,  cywrain  did, 

Am  golwyn  yma  gwolid  ; 

A  chymhwysacli  am  asyn, 

Na  rhyw  dwrcli  o  haner  dyn. 

El'  tlws,  mwnws  a  manaur, 

Twrch  yw  ef  mewn  torch  o  aui*. 

Dyn  awdl  dlawd  nad  ail  i  dlws  ; 

Dyn  didlawd  yw'n  dwyn  deu-dlws, 

Pe  ti-i-thlws  yn  gwylws  gaid, 

Naw  eirionen  arianaid, 

Ai'n  ofer  hyn  i  fawrhau 

Enw  bardd  yn  wyneb  urddau. 

Pond  y  gamp,  awen  dèg  wedd, 

A  theganau  iaith  Gwynedd. 

Ys  Powys  i'w  hepaod 

A  roi  yr  aur  eiry'r  ùd  ; 

Ni  wnai'r  aur  yn  Eryri 

Dim  mwy  mawl  na'r  dom  i  mi. 


302  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Nid  mananr  ond  ymenydd 

l'n  gwlad  falch  yn  glod  a  fydd  ; 

Maen  llwyd  yw  am-  man  lie  del 

Dawn  Nàf  yn  dywyn  ufel. 

Myrierid  trum  Eryri 

Gribwen  yw  ei  hawen  ki. 

Os  tlawd,  nid  tlawd  am  ddwyo  tlws, 

Bryn  nesaf  i  Barnassws, 

Bid  aneirif  ei  phrif-feirdd  ; 

Bo  yno  byth  Ben  y  Beirdd, 

Henadur  i'w  hynodi 

Yn  oes  haul  a'i  hanes  hi. 

Galwaf  yn  awi"  bob  gelyn, 

A  ddêl,  doed.  o  ddiawl  a  dyn. 

Byddwch,  o  !  deuwch,  'r  wy'n  dod 

Ben  boreu  bawb  yn  barod  ; 

Troed  rhingyll  drwy'r  gwersyll  gau, 

Tabwrdd  anorfod  dybiau  (1), 

Rhybudd  i  Gaer  Ludd  a'r  wlad 

Roi  mawr  gyrch  i'r  ymwrgad, 

Heriaw  ar  g'oedd  wyr  i'r  gamp, 

Dyn  Southcott  (2)  dom  ei  seith-gamp  (3) 

El"  iddo  anturio  twyll, 

Gwrthodi  gwir  iaith  ddidwyll  ; 


(1)  Prononcez  anorfottybiau  :  tabwrdd. 

(2)  Siwan  Southcott,  espèce  d'illuminée  illettrée  qui  commença 
à  prophétiser  à  l'âge  de  vingt  ans.  A  l'âge  de  soixante,  elle  passa 
pour  être  la  femme  prédite  par  l'Apocalypse,  XII,  et  enceinte  de 
Siloh.  Grande  fut  l'attente  des  disciples  ;  mais  au  lieu  d'accou- 
cher, elle  mourut  en  1814.  O.  Pughe  était  un  des  principaux 
dignitaires  de  son  église  et  passait  pour  arranger  ses  prophéties 
{Blod&u  Arfon,  II,  p.  37). 

(3)  Prononcez  seilh-camp  :  southcott. 


LE   DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  303 

Datod  a  cham  osod  main 

leithadur  Hu  a  Thydain  ; 

Llusgo'r  aeg  yn  llesg  o'i  rhod, 

Och,  och  !  mynd  à'i  chymhendod. 

Prawfiedydd,  diwygydd  da, 

Llaw  fawr  iawn,  Uyfr  loanna  ; 

Er  dwned  ei  syfrdanedd 

B'ai  bla'n  iaith  a'n  Beibl  un  wedd  ; 

A  thori  prif  lythyreg 

Llyfr  Duw  oil  o  Efrai  deg. 

Gwell  y  medi-  drin  gwallau  mAn 

Twyll  Southcott  wallus,  wyth-gant  (1), 

Na  thrin  gwaith  yr  cnwog  wyr, 

Ein  doethioti  a'n  da  ieithwyr; 

Ac  nid  efe,  gwnaed  a  fyn, 

Na'i  wTach  oedd  oruwch  iddyn'. 

Byd  gwell  be  diwygiai  o 

Y  Geiriadur  a'i  Gredo. 

Pond  gwell  i'r  awdur  bellach 

Dynu  ci  Gred  o  din  gwrach? 

Poed  in'  oil,  rhag  pyd  un  wedd, 

Weld  ei  frad  a'i  Icd-frydedd, 

A'i  ffiaidd  wrachïaidd  chwedi, 

Gwnai  byg  wyncb  i'w  genedl  ; 

Ys  a\ydur  Geiriadur  a 

Gwallgo'  ynfyd  GoU  Gwynfa  (2) 

Llof  hogi  Uif  ei  GoU  o, 

Caingc  a  nâd  ci'n  cynudo. 

Gan  ddychryn  ar  hyn  y  rhed 

Doniau  byrion  dan  bared. 


(1)  De  même  wyth-cant  :  southcott. 

(2)  La  traduction  galloise  du  Paradis  perdu  de  Milton  a  été 
très  vivement  critiquée  :  lolo  Morganwg  l'appelait  plaisamment 
Coll  Mïlton  (la  perte  de  Milton\ 


304  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Eben  Fardd  (p.  187-199). 
Atodl  barddas. 

Discussion  sur  les  systèmes  enchaînés  et  libres. 
Les  personnages  sont  :  P/^wî/c/c?  (Lumière),  Alawn 
(Harmonie)  et  Gwron  (Energie),  au  dix-neuvième 
siècle.  Les  bardes  gallois  sont  au  milieu  du  cer- 
cle, assistent  à  l'entretien  et  le  commencent  (1). 

Crebwyll  yw  prif  bwyll  y  bardd, 

Y  cryfaf  yw  y  creu-fardd  ; 

Dawn  euraidd  yw  dynwared, 

Ond  liai  yw  mewn  hyd  a  lied. 

Eilfydda  rhyw  wyl  feddwl, 

Yn  lied  deg,  â'i  ddawn  llwyd,  dwl, 

Gan  ddilyn  sawdl  hen  awdlau  —  neu  gerddi, 

Gwrddodd  â  hwynt  droiau; 

Y'^strydebir  gwir  neu  gau 

I  feddalion  feddyliau, 

Hwt  !  dynwared  hen  wireb, 

Sy'n  wan  iawn,  ni  synna  neb  ; 

Creu  mawr,  nwyddfawr,  newyddfyd 

Sy'n  rhyw  bwngc  a  synna'r  byd. 

Onid  creu  wna  enaid  cryf 

0  hono'i  hunan'n  heinyf  (2)? 

Goreu  yw  creu,  feirdd  gwir  cred, 

Yn  wrol,  na  dynwared. 


(1)  C'est  une  discussion  sur  l'essence  de  la  poésie.  Un  des  in- 
terlocuteurs passe  en  revue  les  vingt-quatre  mesures  :  deux  ou 
trois  trouvent  grâce  devant  lui. 

(2)  Texte  :  hunan  yn  heinyf,  ce  qui  donne  un  vers  faux. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  305 


Alawn. 

Son  am  greu?  Swniai  mwy  gras  —  d'weid  llunio, 
Dodi  Uanwad  addas 
Gordaflii  y  gair  diflas, 
A  chyfleu  un  gwych  ei  fias. 
Creu?  creu  yw  dechreu  o'r  dim, 
Cyn-ddyddio  cân  o  ddiddim  ! 
Pwy  a  droes,  yn  ein  boes  ni, 
Niwl  anian  yn  oleuni? 

Neu  a  alwodd  yr  anelwig  —  dryblitb  , 
Drwy  abledd  cyntefig, 
Ar  ddull  traith,  neu  gerdd,  lie  trig 
Adlun  at  bob  ôl-odlig? 

LIiw  dwl  hen  feddwl  a  fydd  —  gennym  ni 
Yn  gân  mewn  awdl  beunydd  ; 
Gan  bwy  mae  swyn  er  dwjrn  dydd 
Mewn  awen  ar  ddim  newydd  ? 

Cyfrolau'n  cyfri'  eilwaith  —  eu  boesoedd 
Trwy  asiad  celfyddwaith  ; 
Gwynnu'r  hen  feddwl  ganwaith, 
Yn  nwydd  o  wedd  newydd  waith. 

1  swyddo  un  ymosodydd  —  neu  feimiad, 

A  furnio  waitk  prydydd, 

Ni  cheii-  un  cawr,  yn  fawr  fydd, 

Nag  (1)  eiliwr  uwch  na'  i  gilydd. 

<1)  Texte  :  nac. 

20 


306  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Bu  blaenafiaid  o  hen  bobl  nefol, 
Do,  cawri  hedegog,  criadigol, 
A'u  heinyf  awenau'n  nofiannol  (1), 
6er  iach  nennau  goruwch  anianol, 
Eryraïdd  feirdd  arwrol  —  anorfod; 
Ninnau,  cywennod  wnawn  'n  eu  canol  (2). 

Bu  ryw  deilwng  ysprydoliaeth-o'r  Crewr 
Er  creu'r  hen  farddoniaeth, 
Tra  bu'r  hyd  yn  mebyd  maeth, 
l'w  swyno  i  uwch-syniaeth. 

Grymmuswyd  y  gwr  Moesen,  —  a'i  chwaer, 
TJwch  eraill  noewn  awen, 
I  greu  iaith  ag  aur  wythen 
Prif  odlau,  cynlluniau  lien. 

Gwnai  Dafydd  gywydd  yn  gu  —  hwn  wyddai 
Awenyddiaeth  canu  ; 
Hwn  greodd  salm  y  salmu; 

Pob  ol  wr,  eilfyddwr  fu. 

Eilfyddu  yw'r  hawl  fuddiol  —  sy  gennyoa, 
Os  gwn  y  gamp  farddol  ; 
Na  wridwn,  dynwaredol 
Ydym  ni,  a  dim  yn  ol. 

Aeth  awen  accw  at  yr  ethnicwyr; 
Awduron  Grywaidd  a  droai'n  grewyr  ; 
Eryrog  urddas  yr  arwr-gerddwyr 
Nodai  linell  i  ni  eu  dilynwyr  ; 
A  wnelo  gân  ail  i'w  gwyr  —  wna  fawredd, 
A  daw  anrhydedd  i'w  dynwaredwyr. 


(1)  Texte  :  yn  nofiannol. 

(2)  Texte  :  yn  eu  canol. 


LE    DIX-NEUVIÈMK    SIÈCLE.  307 

Ar  ol  Duw  i  ni'r  ail  dad 

Oedd  Homer,  yn  ddiymwad  : 

Homer  ydyw'r  mawr  awdwi-, 

A  phob  bardd  byw'n  gyw  y  gwr  ; 

Ei  Iliad  ef  eiliwyd  oil,  ^ 

A'i  brawddegauii  ber  ddigoll  ; 

Ag  (1)  ynddynt  y  caed  ganddo 

Reol  i'r  byd,  ar  lawr  bo  ; 

Drwy  gred,  ïe,  dacar  gron, 

Sefyll  y  mae  yn  safon. 

"Wedi  Homei-,  diamliau, 

Gwyr  0  feinid  fii'n  ymgryfbâu  ; 

Efe  oedd  boncyff  cyff  cAn, 

Tew  fon  i  attwl  anian  ; 

A  Hwn  a  Hwn  honna  hawl, 

Trwy  ddidui-  vin  tarddiadawl, 

I  nodd  îr  yv  hen  dderwen 

Ag  aeron  brig  yr  hen  bren. 

Fyrsil,  wedy'n,  fii  \vr  o  sylwadau, 
A  fawr  ryfeddir  am  byf  arfeiddiau  ; 
Ei  fawredd  resii-  gan  feirdd  yr  (icsiu 
Yn  raddiad  awen  o  iirdd  y  dnwiau  ; 
Daliodd  i'vv  antiir-,  ond  ail  oedd  yntaii  ; 
Yn  ei  ^Eneid  efe,  fol  ninnan,  —  eilfyddodd, 
Hwn  ddynwaredodd  hcn  ddawn  a'i  radau. 

Tasso  ganmolir,  twysdg  eîn  milocdd, 
Sefir  i  ddwedyd,  on  his-feirdd  ydoedd  ; 
Arddelai  i'w  arwain  feirdd  laweroedd 
A'i  rhagflaenasent  ar  guflen  oesoedd. 
Mwya  o'r  rhai'n  Homer  oedd  ;  —  ond  etwa, 
Onid  dull  Troia  feddynt  ill  triocdd? 


(1)  Texte  :  ac. 


3Ô8  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ein  Miltwn,  bengrwn,  bongryf  —  ei  dalent 
Dylem  oil  ei  deisyf; 
O  !  na  bai  tân  ei  gàn  gennyf  ! 
Medrwn  greu  a  mydni'n  gryf. 

Etto  Miltwn,  pwn,  ganofld  —  lawer  rhes 
Ar  liw  yr  hyn  welodd 
Yn  ereill  a'i  blaenorodd  ; 
Gwyddai  hawl  eilfyddawl  fodd. 

Daccw  Wiliams  Panlycelyn  —  yn  grewr 
Unig  rywiaeth  emyn  ; 
A  daw  o  gerdd  Du  a  Gwyn 
Adail  congl  awdl  ac  englyn. 

Ond  er  hyn,  onid  yw'r  hawl 
A  feddant,  yn  eilfyddawl? 
Saif  bardd  syber  ger  ein  gwydd, 
Er  hyf  erchi  rhyw  forchwydd, 
A  chreu  'storom  drom  ei  drych 
Drwy  wyntrwyll  du  yr  entrych  ; 
Pob  elfen  o'r  nen  a  naid 
Yn  dwymnol  gyd  â'i  amnaid  ; 
Gweryrant  ar  hagr  oror 
Agen  y  mellt,  oigion  mor  ; 
Rhigolant  drwy  eu  gilydd, 
A'u  twrw'n  fawr  fal  taran  fydd, 
Blith  draphlith  yn  ymrithiaw 

0  bebyll  llid  ai-  bob  llaw  ; 

Dyrch  ewyn  mor  drochion  mawrion, 

1  nef  e  deifl  nawf  ei  don, 
Gan  boeii'r  heli  i'r  haul, 
A  fferru  ei  goiph  araul, 
Nés  y  dua'n  nos  dywyll, 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  309 

A'r  Ueuad  dawdd,  trwy'r  Uid  hyll  (1)  ; 

Yn  y  drycb  hwn  o  dwrw  a  chad, 

Arwyddir  allan  ryw  ddrylliad, 

Yn  gwywo  hen  ag  ieuangc, 

Gan  droi  ugeiniau  i  drangc  ! 

Tybiwn  i  hyn  fynd  heibiaw  (2), 

Daw'r  ail  wr  i  dreio'i  law, 

A  chryn  fyd  a  ddychrynfaau 

Baentir  gaii  ei  dyb  yntau  ; 

Ei  newydd  awen  a  ddeall 

Mai  da  fai  daillen  llên  y  Hall  (3); 

Ond,  gosteg  !  onid  yw  gwostiwn 

I  ni  o  hyd  ai  hwnnw  ai  hwn, 

Sydd  o'r  creol,  wrciddiol,  radd? 

Dechreu  a  noda  uwchradd, 

Onite?  gan  hynny  twng  —  y  blaenaf 

Hwnnw  fo'n  olaf  yn  fwy  annheilwng. 

0  ran  hynny'r  un  ohonom  —  nid  ym 
Na  da  na  drwg  rhyngom  ; 
Canolig  yw  a  wnelom, 
Gwyneb  teg  oni  bai  torn. 
Anenwog  yn  nawn  anian 
Ydym  i  gyd  am  y  gân  ; 
Gwawdyddion  diddrwg  didda, 
Syml  a  dof  a  symol  da  ; 
A  dinod  y'ii  hadwaenir 
Am  oesau  rai,  amser  liir; 
Oni  ddciiwn  yn  ddioed, 
Yn  neddlf  deg  ein  baddfed  oed. 


(1)  lleuat  lawdd  :  llit  hyll. 

(2)  Tybiwn  ;  fynl  eibiaw. 

(3)  Vers  faux  et  altéré  :  supprimez  lien. 


310  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

I  brysur  weithio'n  barhàus  ar  wjlhen 
Dra  amrywiog  hoU  drummau'r  awen, 
Dirwyn  heibio  i  fydrau  anniben, 
Nôd  ein  hymgais  ain  enaid,  yn  amgen  ; 
Taro  bai,  torri  ei  ben,  codi'r  nôd, 
Sarnu  sorod  o  seren  i  seren. 

Myn  rhai  nad  oes  yn  ein  hoes  ni 
Fawr  o  ddawn  at  farddoni  ; 
Dira  ond  yr  hyn  erioed  oedd, 
Cynnwysion  y  cyn-oesoedd. 

Diddanwch  undydd  un-nos  —  yw'n  cân  ni, 
Pwngc  nawn  a  dechreunos  ; 
Meiriol  wna'n  ddiymaros, 
Treulio'n  wacl  tu  a'r  ail  nos. 


Fe  siei'yd  rhai  am  fesurau  —  caethion, 
Y  coethant  y  feddyliau  ; 
Hwrtiant  allan  gyngau  gau, 
Prudd  hustyng  y  pryddestau. 

Pur  ddiystyr  o'r  pryddestau  —  ydyw 
Awdwr  y  caeth-odlau  ; 
E  gyrch  bwn  i  agor  a  chau  —  yn  chwym, 
Ytaclau  cedyrn,  pwynt  y  clecciadau. 

Eilwaith  fe  ddaw  rhyw  elyn  —  gwthia'i  fys 

Trwy  gaeth  fesur  wedy'n  ; 
«  Aty  bryddest,  »  ebe  rhywddyn,  —  «  nid  cleccian 
I  godi  cliccied  englyn, 
Trwy  ragwant  a  gwant,  mewn  gwyn, 
Rhyw  abl  antur  i  blentyn.  o 


LE   DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  311 

«  Llethir  anian  â'r  llythrennau  »  —  meddai, 

«  Macddir  meddylddrychau  ; 
I)  Cablu  sydd,  mai  pwngc  heb  lesàu 
«  Y  cadw  swn  ar  y  cydseiniau,  » 
Y  plisgyn  yn  destyn  dwg 
Y'  sylwedd  sy  o'i  olwg. 

Rhywun  o  ganol  y  cylch. 

:S      [  Anadl  wan  «  wnodl  union  »  —  a  ballo 
0.S   1  Bellach  o  blitb  dynion  : 
.S"  ë  1  Cam  yw  ar  les  Gymru  Ion  : 
(§      (  Aed  yn  fwyd  i  ynfydion  ! 

Nid  yw'n  deg  i  un  dyn  da 
Hadl  greccian  «  unodl  Grwcca  ;  » 
Y  synwyr  ar  wyr  yr  â  —  o'r  englyn 
Ȥ      (  Neu'r  rhimyn  oer  yma. 


:S      /  Bwy  garodd,  o  bai  gywrain, 
§^  \  «  I7nodl  Gyrch  »  yn  ei  awdl  gain? 
•S»  g-  1  Ow  !  eiddil  iawn,  yn  ddilys, 
5      (  Yr  erys  mewn  arwyrain. 


0  Proest  cadwynog,  »  baglog  bill, 
"S  i  1  A  wada'r  beirdd,  aed  ar  bail  ; 
fti  ^  )  Na  bo  yn  son  heb  un  sill 

Am  hwn  i'w  gerdd  mwy  na  gwall, 

Y  Proest  a  rail,  dall  yw'r  dyn 
Yr  hwn  fyddo'n  geirio'i  gân  ; 
oî  g  ]  Aed  i'w  fedd,  gynghanedd  hen, 
Poenus  yw  'm  pen  ei  swn. 


312  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

[  Ber  odl  byr  air 

"Ee-ij  Dwyodl  àeuair, 
|.||,j  Yn  fwyn  ni  fydd, 
(  Gauad  gywydd. 

"Deuaix  hirion,  da'r  haeriad, 
"§    i    ^  Ni  ail  ei  swydd  un  llesâd  ; 
Ei  holl  fri  yw  poeni  pen, 
A  chaethiwo  chwyth  awen. 


Awdl  g7/wydà,  derfydd  ei  dwrf, 
A  godwrf  ei  wag  aden  ; 
Pwy  byth  gâr  y  trydar  trwch 


5»  2-; 

^  Sol 

^  °    i  Yn  ei  ebwch  anniben  ? 

Y  Llosgyrnog  oU  sy  garnedd 

0  ryw  goegion  eiriau  gwagedd 
Heb  sylwedd  ;  be'sy  waelach  ? 
Yr  odl-honwyr  a'i  dilynant, 

1  loes  warthus,  wele,  syrthiant, 
Ni  sytbant  dan  ei  sothaeh. 

Hwt  !  DoddSiid,  nid  rhaid  ond  rhydd  —  fesurau 
Dawn  a  golau,  i  danio'u  gilydd; 
Plethiadau,  diau  nad  ynt  —  ond  ofer, 
Yn  hwy  na  nodder  un  onaddynt. 


Torri  hwn  etto  a  raid,  —  a  dryllier 
Ei  droellau  mân,  gweiniaid  ; 
Bo  warth  addef  Byr  a  Hhoddaid, 
I  gamarwain  y  Gomeriaid  ; 
Daliwn  efrydd  odlyn  afraid 
A'i  dduU  liegus  o  wydd  Uygaid  ; 
Daw  hyn  â  gwres  doniau  graid,  —  a  sylwedd, 
^  Dda  rinwedd,  i'r  enaid. 


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LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  313 

Ond  Hix  a  Xhoààaid,  nid  diwerth  eiddo, 
Nag  annymunol  i  garni  mono  ; 
Sain  roed  er  addurn  a  synwyr  drwyddo  ; 
Ag  nid  cwyn  oernych  yw  gwneyd  càn  arno  ; 
Nid  anhardd  i  fardd  yw  fo,  —  rhydd,  tybiaf, 
Ryw  nwyd  o'r  Uonnaf  i'r  iiwn  a'i  darlleno. 

Y  Byr  Wawàoà.yn,  ba  raid  ydoedd 

Yma  ei  leisiau  am  ami  oesoedd  ? 

Nychu'r  gân  a  wnewch  ar  g'oedd  —  trwy  arfer 

Ei  fer  sain  ofer  is  y  nefoedd. 


Am  Hit  WawdiOàyn,  Gymry,  dwedaf 
Nad  yw  e  ddifyr;  ond  addefaf 
Ei  ryw  yn  burach  na'r  un  hyxraf; 
Oni  ddaw  eisiau,  ni  ddewisaf 
I    f  Hwn  at  gerdd,  un  etto  gaf  —  yn  fwy  pur, 
A  goreu  mesur  yw  y  grymmusaf. 

Y  Byr  Huppjnt 
Geir  ohonynt,  garw  ei  henwi  ! 
Yn  gwneyd  anghiod 
Afrwydd  hynod,  i  farddoni. 


Huppynt  arall 

Gâr  beirdd  anghall  ; 

Aed  ar  aball,  wedi'i  reibio  ; 
5,    1  Na  clilyw  urddawl 
'S'    ^  Awdwyr  barddawl 

Sain  mwy  deuawl,  son  am  dano. 

Ber  Gyhydeàà.  omedd  immi 
I  Wiw  brydyddiaeth,  abred  iddi  ! 
Daw  ar  bennill  i'm  dirboeni, 
Nycbwyd  anian  â'i  chadwyni. 


314  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Rhydlawd  oer  odlig, 

Swm  o  dagwm  dig, 

Ceir  o  ganedig  Hiv  Gy%dedd  ; 

Gwael,  orwael  eiriad, 

Ffol,  afreidiol  frad, 

Ydyw  i  odliad  a  hyawdledd. 


Gâd,  ddawn  wiwber,  Gyhi/deid  Hawhan, 
A  dal  ei  sillau  diles  allan  ; 
Na  wnawn  ei  oddef  yn  anniddan, 
Neb,  ar  ddalennau  barddol  anian. 


Golwg  arnat,  o  Glogymach/ 
Yn  ymrygnu ,  wna  im  rwgnach  : 
Hen  achlwm  nychlyd 
At  gerdd  wyt  i  gyd, 
Llerw  befyd  llwyr  afiach. 

Cyrch  a  chwtta,  Gwalia,  gwel, 
Anurddas  in  ei  arddel  ; 
Briwiodd  achos  beirdd  uchel  ; 
Daw  ei  amgen,  od  ymgel 
lawn  i  wycbion  ei  ochel, 
Wan  fesur  o  nwyf  isel  ; 
Y  dygn  bill  aed  o  gân  bér 
Betb  ofer,  i  boeth  ufel. 


Gwarchau  Gorchest 

Bruddwan  bryddest, 

Anian  onest  wenwyni  ; 

laith  gawn  o'th  gôl 

Hoff  iawn  i  ffol  ; 

Min  dawn  mewn  dol  mynni  di. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  315 

Godwn  farrau  Cadwyn.  iexvaf 
A  rhown  anaf  ar  hen  enwau  : 
Meinwasg  geiriau  mwy  ni's  caraf, 
Ag  ni  hidlaf  egwan  odlau. 

Tuedd  gorchwyl  y  Trt^oddg^/^ch^■ad 
Yw  rhoi  rhwymiad,  ar  warr  emyn  ; 
1  gân  anwyl,  o  !  gwenwyniad 
A  dirymiad  yw  ei  rwymyn  ; 
Cynghaneddiad  caeth  ei  blettiiad 
0  genhedliad  egwan  odlyn, 
Aed  o'i"  caniad,  gyfyng  eiliad, 
A'i  arw  nyddiad,  i'r  anoddyn? 

Plenydd. 

Hust  !  dwrw  anystyriol, 

Odli  £Fug  anwadal,  fifol  ; 

I  ddamnio  bardd  mwy  na  bo 

Hyn  a  gynnen,  pan  gano  ; 

Pa  foesau?  'waeth  pwy  fesur, 

Os  unir  pwyll  synwyr  pur, 

Nithier  y  gàn,  na  thrig  us 

Yn  ei  phentwr  fifuantus  ; 

Yna  ceir  yn  ddinaccâu, 

Ryw  fesur  a  fo  eisiau  ; 
Pur  ddeunydd  yw  camp  barddoniaeth, 
Enaid  i  gerdd,  mesur  nid  g  waeth. 

Mawr  yw  na  bai  ymroad 

Yrrai  fardd  giew  ar  fwrdd  gwlad, 

A  roddo  inni  farddoniaeth 

O  radd  uwch  oil  na  rhydd  na  chaeth, 

Un  gano,  ohono'i  hunan 

Fywyd  cerdd  o  hanfod  cân. 


316  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Boed  ieuengctîd  |  yn  troi'n  astud, 

Y  cyfnod  hyfryd  hwn, 

Gan  wneyd  edrycliiad  |  craff  yn  Uygad 
Prif  ffeithiau'i-  cread  crwn  : 

Boed  gwlad  ein  tadau,  |  iaith  ein  mammau, 
Yn  dwyn  testiinau  'stor; 

A'u  hanadl  hwythau'n  genedlaethol 
Yn  ferw  o  fôr  i  fôr; 
Boed  iddynt  yn  ddiball 
Wneyd  lies  y  naill  i'r  Hall, 

Ac  wrth  brydyddu,  |  gwyliant  bennu 

Y  dall  i  dwysu'r  dall; 

Na  chafifed  dyfnder,  |  gwefi-,  nac  ager, 

Nac  uchder  ser  y  nen, 
Na  haenau  creigydd,  maen  na  mynydd, 

Ddim  Uonydd  am  y  lien  ; 
Gwyr  ieuaingc  goreu'r  oes 

Fo'n  chwilio  meusydd  moes 
Wrth  reolau  gwir  athrylith 

A'i  thawel  lith  ddiloes  ; 
Caed  y  celfau  a'r  gwyddorau 

Nerth  eu  cynneddfaun  awr, 
A  doed  y  meddwl  |  sy  dan  gwmmwl, 

1  oleu'r  Meddwl  Mawr. 

Nawseiddiol  gyfansoddi 
Yn  oleu  a  chain  wneloch  chwi  ; 
Ar  wech  len  pan  rowch  linell, 
Trowch  y  gwaitli,  treiwch  ei  gwell  ; 
Dilynwch  odlau  anian, 
Am  y  bo  modd,  ym  mliob  man. 
Na  fo  ergyd  hyf,  wyrgam, 
Neu  goeg  Iw,  i  lanw  gwag  lantj, 
Neu  rith  dammeg,  na  bo  werth  dimmau, 
Na  bottwm,  i  ncb,  at  ei  mwynhâu. 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  317 

Caeth  neu  rt/dd,  cocthwn  yr  iaith, 

A  hardd  limivvn  gerdd  lanwaith 

Yn  ddiwall  ;  rbown  iddi  wynt, 

Delweddau  â  boedl  iddynt; 

Ac  na  fwriwii  gàn  farw, 

Pob  pen  ddim  yn  werlh  pw  p\v  ! 

I  fraenu,  drwg-sawru'r  siroedd, 

Drcwi  0  gylch  y  wlad  ar  g'oedd  ; 

Ysgerbwd  o  sogurbeth, 

A  dim  byw,  yn  dom  o  beth  ! 

Ysbïwn  a  oes  byvvyd 

0  awen  ffraeth  yn  ei  phryd  ; 

Onid  oes,  trown  lii  naill  du, 

A  chloddiwn  fcdd  i'w  chladdu. 


Yn  awr,  os  bardd,  bardd  or  bon, 
Os  cân,  cân  yn  llawn  ccinion  ; 
Os  pryddest,  swp  o  riddyn, 
Yn  wydn  ei  gwedd,  nid  ewyn  gwyn  ; 
Llun  y  gerdd  fo'n  llawn  o  gorph, 
Arwrgerdd  gref  a  birgorph  ; 
Ffyrfach  a  fiFyrfach  fo'i  fifurf, 
Anffavvd  yw  dernyn  unfiFurf  ; 
Glob  aur  o  gerdd,  heb  glebr  g  wan, 
Fferf  ei  henaid,  ar  ffurf  anian 
Yn  trochioni  trwy'i  chanol, 
Awenawl  lif,  nid  hen  loi. 


Dowch,  feirdd,  ac  na  adewch  fod, 
Mwy,  dlws  aur  am  awdl  sorod, 
Neu  bryddest  am  wobr  ruddaur, 
A'i  gwyrth  hi'n  liai  na  gwerth  aui*, 
Hyn  sy  wrthun,  mae'n  serthedd  ; 
Arweinia  bur  awen  i'w  bedd. 


318  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Marw  wylder  marwoldel) 
Yn  nychu'r  nwyf,  ni  ch:ir  neb  ; 
Na  wnewch  ryw  w.ichul  gui  gân. 
Un  deneu  a  dianian, 
Yn  brin  o  dân,  bory  un  dydd 
Yn  loywder  ar  cin  liaehvydydd  ; 
Na  !  càn  a  ddoil  acccn  ddilyth, 
A  bri  i'w  bardd  a  bery  bylU  ; 
Dyna'r  gàn  dywynna  ar  g'oedd, 
Yn  Uusern  i'i-  Lioll  oesoedd  ; 
Nefol  haul  fydd  cân  fol  bon, 
Trig  i  ddal  trag'wyddolion. 

La  cynghanedd  n'est  pas  toujours  absolument 
régulière  chez  ces  deux  poètes.  On  pourrait  rele- 
ver souvent  la  faute  prost  ir  awdl  en  matière  de 
cynghanedd  par  allitération,  ou  le  gormodd  odlau 
(trop  de  rimes)  ;  mais,  en  somme,  elle  repose  sur 
les  mômes  principes  et  obéit  aux  mêmes  lois.  La 
coupe,  dans  les  vers  de  dix  syllabes  à  gair  toddaid, 
lorsqu'il  y  a  cynghanedd  consonnantique,  n'est 
pas  toujours  régulière. 

Ce  qu'il  y  a  à  retenir  de  cette  discussion  poéti- 
que, c'est  que  le  plus  brillant  représentant  des 
mesurau  caethion  admet  sur  un  pied  d'égalité 
tout  genre  de  poésie  pourvu  que  le  poème  soit 
irréprochable  au  [)oint  de  vue  de  la  pensée  et  de 
la  langue.  Les  excès  des  mélriciens  et  des  poètes 
qui  les  suivaient  avaient  eu  pour  effet,  en  grande 
partie,  de  tarir  l'inspiration.  A  la  pauvreté  du  bar- 
disme  savant,  la  poésie  libre,  religieuse  ou  pro- 
fane, dès  le  dix-septième  siècle,  pouvait  opposer 


LE    DIX-NEUVIÈME    SIÈCLE.  319 

des  œuvres  d'une  inspiration  élevée  et  d'un  art 
quelquefois  raffiné.  Par  une  évolution  logique,  du 
dix-huitième  au  dix-neuvième  siècle,  la  poésie  sa- 
vante, tout  en  conservant  l'essentiel  des  principes, 
devint  plus  libre  et  dans  ses  systèmes  et  en  ma- 
tière de  cynghanedd.  En  revanche,  par  un  pen- 
chant invincible  sorti  de  la  constitution  intime  de 
la  langue,  la  poésie  libre  tend  à  faire  usage  de  la 
rime  et  de  l'allitération  dans  une  mesure  plus  ou 
moins  large,  sans  s'astreindre  aux  régies  compli- 
quées de  l'ancienne  cynghanedd.  Elle  prend  même 
à  la  poésie  bardique  ses  systèmes  sans  admettre 
ses  entraves.  Il  est  à  prévoir  que  les  barrières 
déjà  bien  faibles  parfois  qui  séparent  les  deux  sys- 
tèmes tomberont  d'elles-mêmes  et  qu'il  n'y  aura 
plus,  en  Galles,  de  poésie  esclave  ou  enchaînée  et 
de  poésie  libre,  mais  des  poètes  plus  ou  moins 
libres,  ou  plus  ou  moins  compliqués. 

S'ils  sont  fidèles  au  génie  de  leur  langue,  une 
sorte  de  cynghanedd  atténuée,  plus  libre,  discrète, 
tenant  compte  de  l'accentuation  et  observant  la 
cadence  naturelle  de  la  langue,  sera  toujours  un 
des  principaux  charmes  de  celte  poésie  essentielle- 
ment musicale  (1). 

(1)  Voir  tome  II,  livre  III. 


APPENDICE 


Les  systèmes  dits  libres  (mesurau  rhyddion). 


Le  développement  de  ces  systèmes  coïncide  avec  la 
décadence  de  la  métrique  bardique.  Les  mesures  libres 
viennent  en  grande  faveur  au  dix-septième  siècle,  grâce 
au  talent  de  certains  poètes  populaires,  comme  Huw 
Morus,  et  surtout  sous  l'influence  de  la  poésie  sacrée, 
de  Vhymnologie  du  protestantisme  gallois  qui,  s'adres- 
sant  au  peuple,  avait  besoin  d'un  instrument  de  propa- 
gande plus  simple  et  plus  intelligible  que  la  versification 
bardique  (1). 

(1)  Uhymnologie  galloise  a  compté  des  poètes  de  grande  valeur, 
«n  particulier  Williams  Panl-y  Celyn,  né  en  1717,  mort  en  1799. 
"V.  Ashton,  Hanes,  p.  259  et  suiv. 


21 


CHAPITRE  PREMIER. 

DE    LA    FIN    DU    QUATORZIÈME    AU    DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE. 

De  cette  période,  il  nous  est  resté  assez  peu  de  docu- 
ments, quoique  nous  sachions  par  les  grammairiens 
que  certains  genres  populaires  comme  les  carolau  (carols) 
devaient  être  de  système  libre. 

Dans  les  oeuvres  de  lolo  Goch  (1),  on  remarque  une 
sorte  de  pastorale  (y  tri  brenin  o  Gwlen,  les  trois  rois  de 
Cologne),  en  systèmes  libres  ou  sans  cynghanedd.  Les 
deux  strophes  qui  forment  en  grande  partie  ce  poème 
rappellent  l'une  le  type  englyn  unodl  cyrch^  l'autre  le 
cyivydd  deuair  hirion. 

La  strophe  la  plus  fréquente  a  quatre  vers  de  sept 
syllabes,  le  premier,  le  deuxième  et  le  quatrième  étant 
de  même  rime,  tandis  que  le  troisième  est  de  rime  diffé- 
rente :  sa  dernière  syllabe  rime  avec  la  coupe  du 
quatrième  (2). 

Edryched  pawb  ywch  i  ben  ; 
Chwi  a  gewch  weled  y  seren 
Yn  wyneb  y  gorllewin 
Ir  tri  brenin  o  Gwlen. 


(1)  Gweithiau,  p.  584  et  suiv. 

(2)  Ibid.,  p.  534-538,  541-544. 


APPENDICE.  323 

L'autre  genre  de  strophe  se  compose  de  vers  de  sept 
syllabes,  rimant  deux  à  deux  ;  la  loi  de  l'accent  du 
cywydd  deuair  hirion  n'est  pas  observée  (1). 

Cerdda  i  Vethlem  Judi 
Ac  ytnofyn  o  ddifri 
I  ble  ir  aeth  y  tri  brenin  (2) 
A  ddoeth  o'r  tir  gorllewin. 

Je  ne  vois  guère  à  citer,  en  dehors  de  ce  petit  poème, 
jusqu'au  dix-septième  siècle,  que  les  œuvres  de  Rhys 
Richard;  et  encore  apparlient-il,  par  ses  productions, 
plutôt  à  ce  siècle  qu'au  précédent  ;  il  est  né,  en  effet,  en 
1569  et  mort  en  1G44  (3). 

Voici  les  systèmes  que  l'on  remarque  chez  lui  : 

1°  Un  système  analogue  au  type  cyhydedd  hir  : 

Mae'r  flfeirad,  mae'r  flermwr,  mae'r  hwsmon  a'r  crefiflwr. 

Mae'r  bayli  a'r  barnwr  a'r  bonedd  o'r  bron 
Bob  un  am  y  cynta,  yn  digio'r  gorucba 

Heb  wybod  p'uii  waetba  eu  barferion. 

2°  Une  strophe  de  quatre  vers  de  onze  syllabes,  rimant 
deux  à  deux  : 

Clywch  adrodd  gariad  mab  Uuw  at  y  byd. 
Pan  ddaeth  ef  o'r  orsedd  i'n  prynu  mor  ddrud, 
Er  péri  i  chwi  gofio  am  gariad  mab  Duw, 
A'i  foli'n  wastadol  tra  fyddoch  cbwi  byw. 

(1)  Gweithiau  lolo  Goch,  p.  540. 

(2)  Lisez  :  /  ble'r  aelh. 

(3)  Gweirydd  ap  Rhys,  Hanes,  p.  333  et  suiv. 


324  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

3°  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes,  rimant 
deux  à  deux  : 


El-  croeshoelio'r  lesu  drosom, 
A  rhoi  taliad  llawn  amdanom, 
Eto  ni  bydd  iieb  cadwedig, 
Ond  a  gretto  ynddo'n  unig. 

4°  Le  système  préféré  de  Richard  est  la  strophe  de 
quatre  vers  de  sept  syllabes  :  le  premier  et  le  troisième 
vers  commencent  par  une  syllabe  accentuée  ;  le  deuxième 
et  le  troisième,  par  une  syllabe  non  accentuée  : 

Ni  wnaeth  Duw  un  gene  'rioed, 
Mewn  tir  mewn  coed,  mewn  dyfnder, 
Nés  partoi  ei  ymborth  tyn 
l'r  geneu  cyn  ei  ganer. 

5°  Un  autre  genre  de  strophe  qu'il  affectionne  se 
compose  aussi  de  quatre  vers  de  sept  syllabes,  le  troi- 
sième vers  commençant  par  une  syllabe  accentuée  : 

A  dysc  yn  brudd  gydnabod 
Nad  oes  o  flaen  y  Drindod 
lawn  am  becliod  ond  gwaed  Crist 
A'i  angau  trist  a'i  'fuddod. 

C'est  aussi  le  genre  unodl  cyrch. 

6*»  La  strophe  a  quatre  vers  ;  le  premier,  le  deuxième 
et  le  quatrième  ont  sept  syllabes,  tandis  que  le  troisième 


APPENDICE.  325 

en  a  huit  ;  la  syllabe  initiale  de  ce  vers  de  huit  syllabes 
n'est  pas  accentuée  : 

A  gwybydd  fod  Duw'n  foddion 
l'r  iawn  a  wnaeth  Christ  drosom, 
Ac  er  ei  fwyn  yn  barod  iawn 
Roi  perdwn  llawn  i'r  fiyddlon. 


CHAPITRE  II. 

DU   DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE   JUSQU'a    NOS    JOURS. 

A.  —  Poésie  profane. 

Deux  types  principaux  se  signalent  à  l'attention  : 
l'un  mixte,  qui  forme  un  compromis  entre  les  systèmes 
enchaînés  et  les  systèmes  libres  :  on  y  trouve  une  cyn- 
ghanedd  mitigée;  l'autre  caractérisé  par  la  rime  finale 
ou  interne. 

§  l^^  —  Système  mixte. 

Ce  système  apparaît  de  moins  en  moins,  à  mesure 
qu'on  s'éloigne  du  dix-septième  siècle. 

DIX-SEPTIÈME    SIÈCLE. 

Edward  Morus  (p.  17-20)  (1). 

Nid  oes  un  deyrnas  dan  y  ne', 
Nid  oes  na  gwlad  na  thrad  na  thre' 
Mid  oes  na  man,  na  Uan  na  lie, 

(1)  Cf.  Lewis  Jones,  Caniadau  Cymru.  Bangor,  1897,  p.  17-20. 
Edward  Morus  mourut  en  1689. 


APPENDICE.  327 

Na  chyfle  ond  i  chwilio  ; 

Nid  oes  nag  oes  na  blwyddyn  faith, 

Mis  na  dydd,  na  munud  chwaith 

Na  bo  nhwy  oïl  yn  deall  gwaith  —  I  gogio. 

Y  gwr  gownog  enwog  iawn 

Yn  ei  wisg  a'i  ddysg  a'i  ddawn, 

A'i  ymadroddion  lion  yn  Uawn, 

A  hynny  am  gyfiawn  bledio; 

Os  chwi  a  roiff  yr  aur  o'i  flaen, 

Fe  chwery  hwn  Legerdemain^ 

Ma  ganddo  driciau  Lloegr  a  Spaen  —  I  gogio. 

Carol  Ciwpyd  {Caniadau)  (p.  21). 

Fel  'r  oeddwn  nos  Wener  yn  cymryd  fy  'smwythder, 
O'm  poen  ac  o'm  blinder  yn  nyfnder  y  nos; 

■Ces  freuddwyd  trwm-liunog,  fo  gofia'r  fron  ddrylliog 
Hyn  yma  o  beth  ofnog  bythefnos. 

Clywn  esgill  yr  hwylwynt  a  neith  y  Deheuwynt, 
A  swn  megis  corwynt  yn  euro  'mron  gaeth, 

A'r  gwydyr  yn  siglo  a  goleu'r  lloer  arno 
A  dychryn  yn  taro  i'm  naturiaeth. 

Troi'ngolwg  i  'styriaeth  a  clmel  gweledigaeth, 

Pwy  oedd  mewn  ias  af iaith  yn  sefyll  ger  llaw  ; 

Bachgennyn  anwastad,  sef  Ciwpyd,  Duw'r  Cariad, 
A'i  saetbiad  ar  ddaliad  ei  ddwylaw. 

Edward  Samuel  [Ibid.,  p.  29-32)  (1). 

Y  teulu  hynod  haelion, 
Cydganwn  yn  deg  union 

(1)  C'est  le  genre  cywydd  llongyrniog.  Samuel  naquit  en  1674 
«t  mourut  en  1748. 


328  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Fawl  gydlais  fel  gaeadlon 

Ar  dirion  binon  ha'  ; 
Ac  eiliwn  gyda'n  gilydd 
Yn  Uawen  i'n  pen  Llywydd 
Gannioliaeth  helaeth  hylwydd 

Am  ddedwydd  dywydd  da 
Mae  creaduriaid  raudion 
Bwystfilod  a  phlanhigion, 
Yn  rhoi  gogoniant  union 

Yn  rhadlon  yn  eu  rhyw; 
A  pham  na  chanwn  ninnau 
Yn  beraidd  hwyr  a  boraù 
I  ganmol  nerthol  wyrtbiau 

A  datgan  doniau  Duw? 


DIX-HUITIÈME   SIÈCLE. 


Edward  Richard  (1). 

Y  'deryn  pur  a'r  adain  lâs 
Bydd  imi'n  was  dibrydar, 

0  brysur  brysia  at  y  ferch, 
Lie  rhoes  i'm  sercb  yn  gynnar  ; 

Dos  di'  ati,  dywed  wrthi, 

'Mod  i'n  -wylo'r  dwr  yn  heli 

'Mod  i'n  irad  am  ei  gwelad, 

Ac  o'i  chariad  yn  ffaeiu  a  cherddad  ; 

0,  Duw  faddeuo  i'r  hardd  ei  llun 

Am  boeni  dyn  mor  galad  ! 


(1)  Caniadau,  p.  41,  Edward  Richard  naquit  en  1714  et  mourut 
en  1777. 


APPENDICE.  329 

Du  même  (p.  43-51). 
BuGEiLGERDD  {BucoUque) . 

Pwy  ydyw'r  dyn  truan  fel  l)yn  wrtho'i  hunan 

Rwy'Q  ganfod  yn  cwynfan.  fel  baban  dan  berth, 

A'r  dwr  dros  ei  ddeurudd  yn  gostwng  dan  gystudd? 
Myneged  i  Ruffudd  ei  drafferth. 

Du  même. 

BUQBILGERDD  (p.  51-52). 

H  y  toe  l. 

Hoff  iawn  oedd  gorffennu  ty  haf  wrth  Lyn  Teifi 
A'i  donnau'n  ymdaenu  yn  loewddu  at  y  lan, 

Mae  gweled  ein  gilydd  yn  Uunio  llawenydd, 
Cawn  beunydd  gân  newydd  gan  Iwan. 

Iwan. 

Mae  Hywel  mor  hwylus,  mor  wych,  ac  mor  awchus 
Wr  enwog  o'r  ynys,  gardd  felus,  gerdd  fwyn, 

Min  miwgig  mwy  moesol,  ac  arailh  ragoiol, 
Mor  siriol  a  gwennol  y  gwanwyn. 

Hywel. 

Yn  fore  myfyrio  mwyn  gân  a  min  Gweno 

Yw  golud  bugeilio  a  rhodio'n  wr  rhydd, 
Yn  Uwm  ac  yn  Uawen  ;  mae'n  amlach  brig  brwynen 

Na  deilen  erfynen  ar  fynydd. 


330  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Iwan. 

Pa  beth  a  dâl  canu  a  diddaii  brydyddu, 

A'm  defaid  o'm  deutu  yn  Uamu  wrth  y  llyn, 

Ac  eraill  wrth  garu;  a'i  swyno  a  chusanu, 
Yn  denu'r  fain  aelddu,  f'anwylddyn. 

Eywel. 

Dyn  beunydd  dan  benyd  wyf  finnau'r  un  ffunud, 
Heb  obaith  am  iechyd  i'm  clefyd  a'm  clwyf, 

Ond  annerch  Uiw'r  binon  â  phinnau  drain  duon, 
A  danfon  penillion  pan  allwyf. 

Itoan. 

Dibarch  gan  y  merched  a  fydd  dyn  diniwed  ; 

Ni  fynnant  hwy  glywed  na  gweled  y  gwr, 
Gwarth  ydyw,  gwrthodant  goegenod,  cydganant 

A  chwarddant  am  Iwyddiant  ymladdwr. 

Lewis  Morus  (1). 

Gwych  gan  bobol  onest  lân 
Oleuni  tân  a  channwyll  ; 

Gwych  gan  wylliaid  fod  y  nos 
Mewn  Teios  yn  y  tywyll  ; 

Gwych  gen  innau  glywed  son 
Am  grogi  iladron  Grigyll 

Pentref  yw  didduw  didda 
Lle'r  eillia  Uawer  ellyll, 

(I)  Caniadau,  p.  56.  Né  en  1700,  mort  en  1765. 


APPENDICE.  331 

Moi'-yspeilwyr,  triiiwyr  trais, 

A'u  mantais  dan  eu  mentyll, 
Cadwed  Diiw  bob  calon  fiau 

Rhag  mynd  i  gieigiau  Grigyll. 

Du  même  (p.  59). 

Er  a  welais  dan  y  ser 

0  lawnder,  glewder  gwledydd, 
0  gwrw  da  a  gwyr  i'w  drin, 

A  gwin  ar  fin  afonydd, 
Goreu  bir  a  goreu  bwyd 

A  rannwyd  i  Feirionnydd. 

TwM  o'r  nant  (1)  (p.  67). 

Clywch  dderchafiad  geirwir  gariad, 

Pur  bwyth  bwriad  popeth  by  w  ; 

Dechreuol  wreiddiol  ryw,  'does  iinrhyw  heb  fy  swydd; 

Rwyf  fi'n  gynhyrfiad  gwres  cenliedliad; 

Teimlad  cariad,  magiad  mwyn, 

A  ddeil  bob  peth  i'mddwyn 

I'w  ryw  yn  addfwyn  rwydd, 

Yn  llwybr  natur  noeth, 

Pwynt  enwog  eirias,  tân  o  gariad, 

A'm  bwriad  yma'n  boetb  ; 

Drwy  bob  creadur  byw.  hynod  yw  anian  ddoeth  ; 

Mae'r  Uewod  mawi-  eu  Uid,  a  pbob  aflan  fwystfil  byd, 

Yn  cynniwaii-  i'w  ccnawon  yn  gyson  iawn  i  gyd, 

A  chariad  piau'r  mawi,  allu  hawl,  felly  o  hyd, 


<1)  Né  en  1739,  mort  en  1810. 


332  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Du  même  (p.  69). 

ToBturus  yw  ystyried 

Wrth  weled  anferth  wall, 
A'r  gofid  byd  sy'n  gwasgu, 

'Mron  Uethu  hwn  a'r  llalk 
I  ble  troir,  na  bo  bloedd  trwst, 

Ac  anian  ffrwst,  rhyw  gwynion  ffraetb, 
A  dynol  blant  yn  dyn  eu  bloedd, 

Eu  bod  yn  goedd  a'u  byd  yn  gaeth? 
Prndd,  prudd,  gwae  anfon  swn  gofidiau  sydd, 

Yn  gas  o  ran,  gwir  eisiau  'mroi 
Am  rym  i  ffoi  dan  rwymau  ffydd. 

Pie,  pie  bydd  dyn  yn  esmwyth  dan  y  ne? 
Cheir  odid  beth  o  rydid  byd 

Heb  gadwyn  gofid  gydag  e'. 

Bardd  Nantgltn  (1)  (p.  71), 

A  fedd  synhwyrau  diau  dowch, 

Ar  undeb  trowch  i  wrando, 

Yn  un  fwriad  gan  fyfyrio, 

Fel  mae'n  Uethrog  ddydd  yn  llithro  ; 

Ni  rusir  mono  i  aros  munud, 

Gwalch  ar  hedfan,  edn  buan  ydyw'n  bywyd. 

Du  même  {p.  73). 

Ond  diddan  y  dyddiau'n  ol, 

A  doniol  oedd  y  dynion, 
Gymerent  fwyn  ddifyrrwch  clan 

Wrth  sain  y  tannau  tynion  ? 

(1)  Né  en  1769,  mort  en  1835. 


APPENDICE.  333 

Fe  ddaliai  draw  feddyliau  drwg 
O'r  golwg  ac  o'r  galon. 

Hoff  yw  clywed  merched  glân 

Yn  Ueisio  cân  ar  dannau, 
A  hofif  yw  gwrando  meibion  gwych 

Yn  datgan  di-ychfeddyliau  ; 
Pob  un  a  diddan  fryd  yn  dal 

I  gynnal  corddiganau. 

Du  même  (p.  85). 

Y  gangen  wen  ei  gwawr, 

Tro  di'n  awr,  tyrd  yn  nés, 

Fwyna  'rioed.fcinir  wen,  lawen  16s; 

Mynna'n  wir,  sicr  son, 

Lunio  ton  lAn  i  ti  ; 

Cei'n  rliwydd  ohciwydd  hawl 

Gan  0  fawl  gennyf  fi. 

Ordeiniodd  Duw  ei  hiinan 

Gysylltu  dau'n  yr  unman 

Hyn  yw  tueddiad  diddan 

Yn  gynnes  iawn  ac  anian, 

Doniol  ran  dynol  ryw. 

Gobeitbio  cawn  ni'n  pwrpas, 

Cu  foddion,  waitb  cyfaddas, 

I  fynd  trwy  gariad  gwiwras 

Ryw  bryd  mewn  glan  briodas, 

Yn  ddigas  addas  yw. 

Dafydd  Ion  awr  (1)  (p.  88). 

lehofa  hael, 
Dydi,  0  dâd, 


{1)  Né  en  1751,  mort  en  1827. 


334  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Glywi'mhob  gwlad 
Gri  gweddi'r  gwael. 
0,  gwel  fi'n  isel  yii  awr, 
lôi-  hedd.  o  flaen  d'orsedd  di  ! 
Tro,  lôn,  d'olygon  i  lawr 
O'r  nef  wcn  fawr  arnaf  fi  ; 
Ond  Ti,  ein  Twr, 
12      Dywysi'n  glau  dy  weision  glân  drwy  dan  a  dwr. 
O  d'wydd  nid  âf; 
Pa  glau  ddur  glo, 
Pa  fryn,  pa  fro 
Na  wcio  Naf? 
Pe'mgodwn.  pe  hedwn  hynt 
Ar  laswen  ad  en  y  wawr 
Neu  olwynion  gwylltion  gwynt, 
l'r  tonnog  fôr,  miinnurog,  mawr  '. 
Y  111  mynwes  môr 
Byddaf  o  hyd,  hylVyd  yw  hyn,  dan  edyn  lôr. 

DlX-iNEUVIÈME    SIÈCLE. 

Robert  ab  Gwilym  Ddu  (1)  (p.  91). 

8  0  hyd  yr  oes  jiechadur  wyf, 

7  Dan  glwyf,  fy  nwvf  yn  afiach, 

Yn  dwyn  fy  mriwiau  dan  fy  mron, 

ArchoUion  pwy  erchyllach? 
0  waelcdd  nertli  ni  welodd  naf 
Tirionaf  neb  tnianach? 

Anghofio'n  dost  fy  nghyfiawn  Dwr, 
Gwir  noddwr  trugareddau, 

(1)  Né  en  1767,  mort  en  1850.  C"est  le  type  awdl  gywydd. 


APPENDICE.  335 

Heb  ado  drwg  y  byd  a'i  drais, 

Taer  redais  ar  ei  rwyda», 
Pob  ynfyd  naws  yn  draws  a  drodd, 

Ymledodd  dios  fy  mlodau. 

Alun  (1)  (p.  106). 

F'anwyl  ferch,  delw'm  serch,  clyw  annerch  clwy  'enaid, 

Troist  yn  ddu'r  cariad  eu,  a  chanu'n  ochenaid? 

A  oedd  un  llaw  drwy'r  dref  diaw  i  nharaw'n  annhirion? 

A  oedd  ymhiêth,  ar  y  peth,  ddwrn  yr  eneth  union? 

Yn  wir  dy  wg  dagrau  ddwg  i'r  golwg  or  galon, 

Oni  chaf  hedd,  af  i'm  bedd  i  orwedd  yn  wirion. 

Cawrdaf  (2)  (p.   130). 

(Cwynfan  y  Dali). 

Yn  fy  ngalar  am  fy  ngolwg 

Mawr  a  gwynais  yni  Morgannwg, 

Urddau  natur  licirdd  o  'neutu, 

A  mi'n  fulaidd  ymbalfalu 
12       Hcb  un  gannwyll  wedi'm  geni  —  yn  cyfateb 
8  Duoor  wyneb  o  drueni, 

12      A  du  lennau  dioleuni  —  liel)  gael  canfod 
8  Mannau  hynod  ddim  uhoni. 

Eben  Fardd  (3)  (p.  148). 

Dan  bien  tewfiig  yn  y  goedwig, 
Neillduedig,  unig  wyf 

(1)  Né  en  1791,  mort  en  1851. 

(2)  Né  en  1795.  mort  en  1848. 

(3)  Voir  plus  haut,  p.  287;  cf.  Gorchesl  y  heirdd  et  hypynt  hir. 


336  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

0  glyw  hudol  dwrf  daearol, 
Maswedd  ac  anianol  nwyf. 

Dadwrdd  pobloedd  drwy'r  dinasoedd 
Uchel  floedd,  ni  chlywaf  fi  ; 

Ni  raid  achwyn  rhag  eu  gwenwyn 
Ym  mol  Uwyn  yn  ymyl  lli  ? 

Du  même  (p.  152). 

Fy  anwyl  gariad,  teimlad  dwys, 
Yr  bon  sy'n  cynnwys  cwyn, 

Sef  canu'n  iach,  f'anwylyd  fach, 
l'ih  Ion  gyfeillach  fwyn. 

GWERTDDON  (1)  (p.   166-167). 

Mae'r  gwynt  yn  uwch,  mael  luwch  gerllaw, 

0,  mae  hi'n  oer  ! 
Er  gwaeled  wyf,  i'r  gwely  daw, 

0  mae  hi'n  oer! 
Mae'n  arw  fod  mewn  oeraf  fan 
Rhyw  unig  wr  mor  hen  a  gwan, 
Yn  welw  ei  rudd,  yn  wael  ei  ran, 

0,  mae  hi'n  oer  ! 
0,  na  chai  hen  greadur  gwan, 
Cyn  Uechu'n  llwyr  yn  llwch  y  llan, 
l'w  einioes  fèr  rhyw  gynnes  fan  ; 

0,  mae  hi'n  oer  ! 

Talhaiarn  (2)  (p.  177). 

Gwyn  fy  myd  pe  gwehvn  Gymru 
A'i  llu  anwyl  yn  llawenu, 

(1)  L'auteur  vit  encore;  lo  poème  a  été  écrit  en  1849. 

(2)  Né  en  1810,  mort  en  18G9. 


APPENDICE.  337 

A  phob  llan  a  thref  yn  ciefu 
Mwy  0  gynnydd,  mwy  o  ganu 

Cymru  làn,  gwlad  y  gân, 

Cymru  lân,  gwlad  y  gàn  ! 
Hyfrydwch  bardd  yw  arddel 

Tonau  mêl  y  tannau  man. 

Glasynys  (1)  (p.  217-219). 
Gl^n  ir  Wnion. 

Mor  dlws  yw  Glyn  yr  Wnion  : 

Yr  afon  loow  lan 
Ddolenna  diwy'r  ddol  lanwedd, 

A  sua  felus  gân. 
Ei  glennydd  tcg  sy'n  gleinio 

Mew  n  gwisg  o  wyrdd  a  gwyn  ; 
Y  breiiw  mân  a  wenant 

Ar  loewon  lion  y  llyn. 
Bargodir  Glyn  yv  Wnion 

A  derw'n  goedfron  grcf, 
Ac  ar  ei  eithaf  weithion 

Yn  drofa  sa  if  y  dref  ; 
Mae'i*  glyn  yn  dlws  odiaethol, 

Wrtb  draed  y  bryniau  bân. 
Mor  anwyl  glyn  meicionnydd, 

Tawelaf ,  fwynaf  fan  ! 
Ei  ddolydd  ir  MeiUioiniog, 

A'i  feusydd  llwythog  llawn, 
Ac  ynddo  gerddi  gwyrddion 

Yn  drwm  o  llVwytbau  gawn. 

<1)  Né  en  1828,  mort  en  1870. 

22 


338  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

§  2.  —  Rime. 

Au  point  de  vue  de  la  rime,  on  peut  distinguer  quatre- 
types  :  1°  les  vers  riment  deux  à  deux  ou  alternent; 
2°  la  rime  est  finale  et  interne  ;  'à°  le  premier  vers  de 
chaque  distique  est  sans  rime  ;  le  deuxième  seul  rime 
avec  le  deuxième  du  distique  suivant  ;  4°  les  formes  de 
la  strophe  et  les  rimes  participent  des  types  précédents 
et  constituent  un  type  plus  varié. 

Premier  type  :  Rime  finale. 

Les  vers  riment  deux  à  deux  ou  les  rimes  sont  alter- 
nées (1).  Les  strophes  sont  plus  ou  moins  variées. 

Pktbr  Lewis  (2)  :  Catkl  y  gair  Mtoys. 

Hi  aeth,  f'anwylyd,  yn  Glan-gaea', 
Ti  wyddost  wrth  y  rhew  a'r  eira  ; 
Dywed  imi'm  ddigyfrinach, 
Paai  na  wisgi  lewis  bellach  (3)  ? 

Edward  Rhisiart  :  Herodraeth  ir  ehedydd  (4). 

'Rwy'n  wylo  dwr  oddiwrth  fy  nghalon, 
'Rwy'n  dwyn  yn  deg  yngolwg  dynion  ; 

(1)  Mes  exemples  sont  empruntés  au  recueil  Caniaduu  Cym.ru 
(v.  plus  haut}. 

(2)  Caniadau,  p.  39;  l'auteur  vivait  au  dix-septième  siècle. 

(3)  Les  vers  sont  de  huit  syllabes.  Cf.  la  strophe  cyhydedd  ferr 
pour  le  nombre  des  syllabes. 

(4)  Caniadau,  p.  42;  l'auteur  naquit  en  1714  et  mourut  en  1777, 


APPENDICE.  339 

'Rwy'n  bwrw  gwallt  fy  mhen  gan  hireth, 

Am  y  ferch  sy  'mhell  ysyweth, 

0  wele  'nghyflwr  am  fy  ngeneth  (1)  ! 

Tegid  (2). 

Voir  plus  haut  la  strophe  de  quatre  vers  de  huit 
syllabes. 

Alun  (3). 

Page  99,  strophe  de  six  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux  ;  pages  100,  110,  strophe  de  quatre  vers  de 
huit  syllabes  rimant  également  deux  à  deux;  page  107, 
strophe  de  huit  vers  de  huit  syllabes  rimant  deux  à 
deux. 

Du  même. 

A  welaist,  a  'dwaenaist  ti  Doli, 
Sy  a'i  défait!  ar  ochr  Eryri? 

Ei  llygad  byw  lion 

Wnaeth  friw  ar  fy  mron 
Melusacb  na'r  diliau  yw  Doli  (4)  ! 

Ieuan  Glan  Gkirionydd  (5). 

7  'E  ddiflannodd  clog  y  gwlaw 

4  F'anwylyd  wiw  ! 

(1)  Les  vers  sont  en  général  de  neuf  et  de  huit  syllabes. 

(2)  Canj'adau,  p.  97.  L'auteur  naquit  en  1793  et  mourut  en  1852. 

(3)  Né  en  1798,  mort  en  1828. 

(4)  Cantadau,  p.  104. 

(5)  Ibid.,  p.  114.  Né  en  1795,  mort  en  1826. 


340  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

7  Oedd  yn  toi'r  Eryri  draw, 
4  F'anwylyd  wiw? 

7  Mae  yr  haul  ar  hyn  o  dro 

7  Yn  goreuro  bryniau'n  bro 

7  l'r  hafoty  rboddwn  di-o, 
4  F'anwylyd  wiw  ! 

GWENFFRWD   (1). 

12      O  gwnewch  imi  feddrod  wrtb  ffrydlif  y  mynydd, 

11  Na  cherfiwch  un  linell  i  adrodd  fy  hynt, 

12  Ac  yno  telored  glas  donnau'r  afonydd 

41  Eu  cerddi  yn  gymblitb  a  cbwiban  y  gwynt. 

Du  même. 

8  I  nodi'r  man  rhoir  meini  bardd 

6  Lie  hun  rbai  hoflf  mewn  hedd 

8  Ac  englyn  geir  o  fri  gan  fardd 
6  Neu  wers  i  gofio'r  bedd  ; 

8  Ond  maen  ni  cheir  er  cof  na  chwyn, 

8  I  nodi  bedd  y  morwf  mw3m  (2). 

John  Jones,  Llangollen  (3). 

8  Plygu  raae  y  llysiau  gwyrddion 

4  Uwch  ben  ei  bedd  ; 

8  A'r  rhosyn    leda'i  wridog  ddwyfron 

Uwch  ben  ei  bedd. 


<1)  Caniadau,  p.  132.  Né  en  1810,  mort  en  1834. 
(2)  Ibid.,  p.  133-134;  p.  136,  strophe  également  de  huit  vers  de 
huit  et  six  syllabes. 
(3j  Caniadau,  p.  141.  Dix-neuvième  siècle. 


APPENDICE.  341 

Ocheneidiau  tor  ei  chalon 
Sugnwyd  gan  y  trist  awelon, 
Glywai'm  mrig  yr  yw  hiraethlon 
Uwch  ben  ei  bedd. 

Caledfryn  (I). 

Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant  deux 
à  deux. 

lOAN  Emlyn  (2). 

Strophe  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes  alternant  : 
rimes  alternées. 

TALHAIA.RN   (3). 

6  Cwyd,  cwyd,  ehedydd  lion, 

8  O'th  ddedwydd  nyth  ar  ael  y  fron, 

5  I  ganu  yn  y  nen! 

6  Mwyn,  rawyn  y  tonau  mêl 

8  O'ch  beraidd  big  a'tli  galon  ddôl, 

5  I  synnu'r  byd  uwch  ben. 

7  Pawb  a  ho  liant  swyn  dy  gân, 

8  Sy'n  llifo'n  ffrwd  o  fiwsig  ffri  ; 

7  Nwyfus  fawl  dy  galon  lan 
8.              Ennyna  dân  fy  awen  i. 

8  Anwylaf  wyt  o'i*  adar  man, 

6  Boed  bendith  Duw  i  ti. 


(1)  Caniadau,  p.  158.  Né  en  1801,  mort  en  1869. 

(2)  Ibid.,  p.  164.  Né  en  1818,  mort  en  1873. 

(3)  Ibid.,  p.  174-175.  Né  en  1810,  mort  en  1869. 


342  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Bu  même  {Caniadau,  p.  176). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes 
alternant  et  à  rimes  alternées. 

Glan  Alun  (l). 

8  Hyfrydol  ydyw  caffael  drych 

6  Ar  feusydd  gwyrddion  teg 

8  A  gerddi  fFnvythlawn  Lloegr  wych  (2), 

6  A'u  haddurniadau  chweg  ; 

8  Hyfrytach  fil  i'm  golwg  i, 

8  0  Gymru,  yw  "th  wyllUneb  di. 

Les  deux  derniers  vers  forment  un  refrain  à  chaque 
strophe. 

Ieuan  Gwynedd  (3). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes 
alternant  et  à  rimes  alternées. 

HiRAETHOG   (4). 

8  Wennol  fwyn,  li  ddaethost  eto 

8  l'n  dwyn  ar  go'  fod  haf  ar  wawrio, 

8  "Wedi  bod  yn  hii-  ymdeitbio. 
6  Croeso,  croeso  i  ti  ! 

(1)  Caniadau,  p.  182.  Né  en  1811,  mort  en  1862. 

(2)  Il  manque  une  syllabe  ;  il  est  probable  que  le  poète  compte 
Lloegr  pour  deux. 

(3)  Caniadau,  p.  184.  Né  en  1820,  mort  en  1852. 

(4)  7bid.,  p.  192.  Né  en  1802,  mort  en  1883. 


APPENDICE.  343 

5  Nid  oes  unrhyw  berchen  aden 

S  Fwy  cariadus  na'r  wenolen, 

5  Pawb  o'th  weled  sydd  yn  Uawen  ; 
7  Ebe'r  Wennol  :  Twi,  twi,  twi. 

Du  même  (Caniadau,  p.  196). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes 
alternant  et  à  rimes  alternées. 

lORWERTH  GlAN  ALED  (1). 

7  Blentyn  bychan,  edrycb  di 

A  Ar  y  lili  ; 

7  Gwylaidd  blygu  pen  mae  bi, 

4  Dyner  lili  ! 

7  Gwelodd  lesu  bon  yn  wen 

7  Ger  ei  fron  yn  gwyro'i  pben, 

7  Ac  fe  ddysgodd  wers  o'r  nen. 

4  Drwy  y  lili. 

7  Blentyn  bycban,  drwy  dy  oes 

7  Dysga  ditbau  wylaidd  foes 
4  Gan  y  lili. 

loNORON  Glan  Dwyryd  (2). 

8  Y  mae'r  ywen  werdd  yn  tyfu 
4  Uwcb  ben  y  bedd, 

6  Lie  mae'n  gbariad  bacb  yn  cysgu 
4  Yn  llwcb  y  bedd  ; 


(1)  Caniadati,  p.  200.  Né  en  1819,  mort  en  1867. 

(2)  Ibid.,  p.  202.  Mort  en  1872. 


344  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

8  Y  mae'r  rudd  a  wisgai  ros3rn 

8  Dan  y  gwallt  oedd  fel  aur  gadwyn, 

8  At  y  meirwon  wedi  disgyn 
4  Yn  llwch  y  bedd. 

RoBYN  Ddu  Eryri  (1). 

Poème  en  strophes  de  quatre  vers  à  rimes  alternées, 
de  huit  et  neuf  syllabes. 

Du  même. 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  douze  et  onze- 
syllabes. 

Roger  Edward  (2). 

8  «  Afonig  fechan,  fywiog,  fad, 

4  Pa  lé'rai  di?  o 

8  —  «  Af  adref,  adref  at  fy  nhad, 

4  Môr,  môr  i  mi  !  » 

8  —  o  Mae'r  rhwystrau'n  fawr,  mae'r  daith  yn  hir, 

8  Mae'r  ffordd  drwy  lawer  diffaith  dir, 

8  Gwell  iti  oedi'r  hynt  yn  wir, 

4  0,  aros  di  !  » 

8  —  Na  na,  nid  ail  nac  anial  maith 

8  a  Nac  unrhyw  fryn  na  bro  ychwaith, 

8  Fy  rhwystro  i  gyrraedd  pen  fy  nhaith  r 

4  Môr,  môr  i  mi  !  o 


(1)  Caniadau,  p.  204.  Né  en  1804,  mort  en  1892. 

(2)  Ibid.,  p.  207.  Né  en  1811,  mort  en  1886. 


APPENDICE.  345^ 

Glan  Padarn  (1). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  sept  syllabes  à 
rimes  alternées. 

Glasynys  (2). 

Poème  en  strophes  de  six  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux;  dans  la  première  strophe,  quatre  vers- 
riment  ensemble. 

ISLWYN  (3). 

6  A  gaiff  fy  yspryd  i 

6  Yng  ngharchar  defnydd  du 

6  Fydryddu  'th  banfod  eu, 
4  0  angel  ihydd? 

6  A  gaifif  carcharor  tlawd 

6  Trwy  rydlyd  farrau  cnawd 

6  Dy  "weld  a'ib  alw'n  frawd 
4  0  wlad  y  dydd? 

Du  même  {Caniadau,  p.  226). 
Môme  système. 

Du  même  (Caniadau,  p.  230). 
Poème  en  strophes  de  huit  vers  rimant  deux  à  deux;. 

(1)  Caniadau,  p.  210.  Mort  récemment. 

(2)  Ibid.,  p.  216.  Né  en  1828,  mort  en  1870. 

(3)  Ibid.,  p.  224.  Né  en  1832,  mort  en  1878. 


346  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

dans  la  première  strophe,  quatre  vers  de  suite  ont  la 
même  rime;  les  vers  sont  de  onze  syllabes. 

Du  même  (1). 

h  Pan  y  myn  y  daw, 

6  Fel  yr  enfys  a'r  gwlaw 
Fel  odiau  yr  eos  gei-  y  gwyrddaf  !yn  draw  ; 
Nid  mwy  annibynol  y  seraflf  y  sydd 
Yn  disgyn  ar  donnau  diweddaf  y  dydd 
Pan  fyddo'r  godlewin,  rhwng  huan  a  mor, 
Fel  i  dragwyddolfyd  yn  ffurfio  y  ddor. 

Vient   ensuite  une  strophe  de   cinq   vers  débutant 
ainsi  : 

Pan  y  myn  y  daw 
Fel  y  ser  dros  adfail  y  cwmwl  draw. 

Du  même  (2). 

Poème  en  strophes  de  quatre  vers,   de  huit  et  sept 
vers  alternant  et  à  rimes  alternées. 

Mynyddog  (3). 

8  Mae  can  yn  Uond  ir  awel  fwyn 

7  Sy'n  ysgwyd  gwynt  y  borau, 

8  A  holl  gerddoi'ion  mân  y  Uwyn 
7  1  gyd  yn  ffurfio'n  gôrau  ; 


(1)  Caniadau,  p.  233. 

(2)  Ibid.,  p.  234. 

(3)  Ibid.,  p.  236.  Né  en  1833,  mort  en  1877. 


APPENDICE.  347 

8  Mae  teg  amrantau'r  wawr  ddydd  dlos 

7  Yn  agor  yn  swn  canu, 

■8  A  chanu  wed'yn  gyda'r  nos 

7  Yn  suo'r  byd  i  gysgu. 

4  'Does  dim  yn  fud 

4  Trwy'r  nef  na'r  byd 

8  Mae  natur  lân  yn  gan  i  gyd. 

Du  même  (1). 

11  Yr  hwyrnos  brudd  sy'n  ocheneidio'n  wanllyd 

10  Wrth  roi  ei  phen  i  lawr  mewn  oielus  hun 

H  Mae'r  bryniau  oU  mewn  dwyfol  orchudd  tanllyd 

8  Ym  nioli  Duw  am  wylio  dyn; 

7  Cyd-nofio  mae'r  cymylau 

7  Ag  aur  byd  eu  hymylau, 

8  Yn  seiniau  cerdtli  bwyroi  ha', 
3  Tyner  chwa 

3  Ddwêd  u  nos  da  !  » 

OSSIANT   GWENT   (2). 

2  O'r  nyth, 

8  A'i  asgeii  dêg  yn  llawn  o  wlith 

8  Dyrcbafu  i  fyny  megis  rbith 

4  0  blith  y  brwyn 

4  Mae'r  hedydd  iiiwyn, 

8  I  byncio  ei  foreuol  lith. 

O'r  swyn  ! 

Sy'n  llifo  o  dy  garol  fwyn, 

Aderyn  bach  ! 

Dy  fiwsig  iack, 
A  ysgafnha  fy  loes  a'm  cwyn. 

(1)  Caniadaw,  p.  238. 

(2)  Ibid.,  p.  239.  Né  en  1834,  mort  en  1892. 


348  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 


Du  même  (p.  240). 

Ar  fore  tawel  yn  yr  ardd 

Yn  ymyl  chwarddol  wlith3m 
Canfyddid  wrth  ei  fodd  y  bardd 
Yn  syllu  ar  ei  wyneb  hardd, 
Yn  ddistaw  ar  ei  ddeulin. 

lOAN  Arfon  (1), 

8  Hawddamor  it',  fy  narlun  bardd, 

7  Mae'n  llondid  im'  dy  weled  ! 

8  Dy  swydd  yw  cynnrychioli  bardd, 

7  A  hapus  boed  dy  dynged! 

8  Mae'tb  siriol  wên  a'tb  olwg  syw 
8                   Yn  gwneud  it  edrycb  fei  yn  îjw, 
8                   0  !  hynod  mor  naturiol  yw 

7  Fy  narlun  ar  y  pared  ! 

Huw  Myfyr  (2). 

6  Y  Bala,  Salem  wen, 

5  Gad  im'  dy  alw, 

6  Boed  bendith  ar  dy  ben, 

5  Ti  haeddi'r  enw  ! 

6  Os  bu  ryw  lecyn  mâd 
6  0  ddaear  ein  hoflf  wlad 

6  Yn  demi  i  Dduw  a'r  Tad, 

5  Y  Green  yw  hwnnw. 


(1)  C&niadau,  p.  242.  Né  en  1828,  mort  en  1881. 

(2)  Ibid.,  p.  243.  Né  en  1845,  mort  en  1891. 


APPENDICE.  349 

Cëiriog  (I). 

Même  type.  Poème  en  strophes  de  huit  vers,  quatre 
de  huit  et  six  syllabes  alternant  et  à  rimes  alternées; 
puis  trois  vers  de  huit  syllabes  de  môme  rime  et  un  de 
six  rimant  avec  le  deuxième  et  le  quatrième. 

Du  même  (2). 

8  Mae  gennyf  wen  golomen  ddof, 

7  Erioed  heb  golli  pluen, 

8  Ac  edrych  arni  leiiiwm  col 

7  A  holl  brydfei'thwch  Olwen  ; 

8  0,  mae  hi'n  bardd,  a  hardd,  fydd  b^th 

7  Aderyn  diniweidrwydd. 

8  Pan  alwaf  anii  tan  ei  nyth, 

7  Hi  ddisgyn  ar  fy  ysgwydd. 

8  Ond  hyn  sy'n  torii'm  calon  i, 
8  Pan  alwaf  Olwen,  ni  ddaw  hi. 

Du  même  (3). 

Poème  en  strophes  de  neuf  vers  de  onze  et  neuf  syl- 
labes à  rimes  alternées. 

Du  même  (4). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  douze  et  onze 
syllabes. 

(1)  Caniadau,  p.  246.  Né  en  1832,  mort  en  1887. 

(2)  Ibid.,  p.  252. 

(3)  Ibid.,  p.  255. 
<4)  Ibid.,  p.  261. 


350  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Du  même  (1). 

Poème  en  strophes  de  huit  vers  de  sept  syllabes  à 
rimes  alternées. 

Bu  même  {2). 

6  Clywch,  clywch  foreuol  glod  ! 

8  0  fwyned  yw'r  defnynnaii'n  dod 
6  0  Wynfa  lâa  i  lawr  ! 

6  A'i  mân  ddefnynnau  càn 

8  Aneirif  lu  ryw  dyrfa  lân 

6  Ddiangodd  gyda'r  wawr? 

7  Mud  yw'r  awel  ar  y  waen, 

7  Bi-ig  y  grug  yn  esmwyth  gryn  : 

7  Gwrando  mae  yr  aber  gain, 

7  Yn  y  brwyn  ymguddia'i  hun, 

8  Mor  nefol  swynol  ydyw'r  sain 
6  Sy'n  dod  i  ddeffro  dyn  ! 

Bu  même  (3). 

Poème  en  strophes  de  six  vers,  rimant  deux  à  deux» 
de  sept  syllabes. 

Deuxième  type  :  A  rime  interne. 
Les  systèmes  les  plus   exagérés  de  ce  type  à  rime 


(1)  CaLniadau,  p.  268. 

(2)  Ibid.,  p.  269. 

(3)  Ihid.,  p.  272. 


APPENDICE.  351 

interne,  parfois  remarquables  par  une  certaine  allitéra- 
tion, se  trouvent  chez  Huw  Morus  (1). 

9  leuenctid  nwyfus,  anrhydeddus, 

14  Cydystyriwch  gwyn  dosturus  yn  un  fwriadus  fryd, 

8  Na  rowch  hyder  ai-  ddisgleirder, 

14  Tegwch  tyner,  dysg  na  doethder,  nac  uclider  balchder  byd  ; 

8  Nid  ydyw  golud,  parch  neii  glod 

7  Ond  adail  darfodedig  ; 

8  Nid  ydyw  hardd  hawddgarwch  gwedd. 

7  Wrth  bortb  y  bedd  ond  benthig  ; 

12  Fel  llysie  ar  lAs  fore  mewn  gloew  flode  glân, 

Cyn  darfod  y  diwrnod  dan  giwod  gwywo  wnân. 

Edward  Morus  (2). 

8  I  ba  beth  y  gwnaed  y  byd 

S  Ac  y  cynhaliwyd  hwn  o  hyd, 

8  Er  dechrerad  hyn  o  bryd? 

8  Ni  bum  i  ond  ennyd  ynddo, 

8  Nid  wyf  i  ond  gwirion,  Duw'n  fy  rhan, 

8  Rwy'n  gweled  hyn  er  synwyi-  wan, 

8  Mai  amia  arfer  ym  mhob  man 

3  Yw  cogio  (3). 

Gruffudd  Phylip  (4). 

7  Er  pan  yd  wyf  yn  y  byd, 

7  O'm  dechrou  hyd  yrwan, 

(1)  C&niadau,  p.  13. 

(2)  Cantadau,  p.  17.  Mort  en  1689. 

(3)  Si  on  réunit  yw  cogio,  on  a  un  vers  de  onze  syllabes. 

(4)  Caniadau,  p.  34.  Florissait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle. 


352  LA  MÉTRIQUE  GALLOISE. 

7  Mwj'a'  niwed  imi  wnaeth 

7  Fy  meddwl  caeth  fy  hunan  (1). 

Elis  Wyn  (2). 

Même  système  ;  mais  les  vers  sont  de  sept  syllabes  et 
"Oût  des  rimes  alternées. 

7  Gwyr  yr  aur,  ond  gwych  y  fai 

7  Gael  fytli  fwynhau'ch  meddianneu  ; 

7  Mae'l  y  gwnewch  'i  rhygoch  rodd 

7  A  ryngo  fodd  i'r  angeu? 

WiLI  HOPCTN  (3). 

7  Mi  sydd  fachgen  ifanc  fifoU, 

7  Yn  byw  yn  ol  fy  ffansi, 

-8  Myfi'n  bugeilio'i-  gwcnith  gwyn, 

7  Ac  arall  yn  (4)  ei  fedi. 

7  Pam  na  ddeui  ar  fy  ol 

1  Ryw  ddydd  ar  ol  ei  gilydd, 

S  Gwaith  rwy'n  dy  weld,  y  feiûir  fach, 

7  Yn  lanach,  lanach,  beunydd. 

Dafydd  Ddu  Eryri  (5). 

8  Pwy  a'm  hymddygodd  yn  ddilys 
7  0  dan  ei  gwregys  mwynlan  ? 


(1)  C'est  le  genre  awdl  gywydd. 

(2)  Caniadau,  p.  36.  Né  en  1671,  mort  en  1734. 

(3)  Ibid.,  p.  37.  Né  en  1701. 

(4)  La  rime  ne  vaut  rien,  mais  elle  est  inteotionnelle,  comme  le 
montrent  les  autres  strophes. 

(5)  Caniadau,  p.  82.  Né  en  1760,  mort  en  1822. 


APPENDICE.  353 

8  Pwy  roes  im'  faeth  a  Ueniaeth  lion 

7  O  laeth  ei  bron  ber  anian? 

8  A  phwy  a'm  cadwai  rbag  cael  canu? 
7  Fy  anwyl  fam  fy  bunan. 

Daniel  Ddu  o  Gerediqion  (1). 

7  Lysieuyn  glvvys  a  dengar, 

7  Sy'n  hafddu  wyneb  daear, 

8  Rbyw  ddwys  byfrydwch  mawr  a'm  medd 

7  Wrtb  weld  dy  agwedd  hygar. 

C'est  le  système  de  Venglyn  unodl  cyrch. 

Alun  (2). 

8  Pan  guddio  nos  ein  daear  gu 
7  O  dan  ei  du  adenydd, 

'^8  Y  clywir  dy  deloii  mwyn, 

7  A  chôr  y  llwyn  yn  llonydd  ; 

8  Ac  os  bydd  pigyn  dan  ily  fion 

7  Yn  péri  i'tb  galon  gnro, 

8  Ni  wnai  nés  torro'r  wawrddydd  hael, 
7  Ond  canu  a  gadael  iddo. 

Ieuan  Glan  Geirionnydd  (3). 

7  PerflFaith  yw  dy  waitb,  Duw  lor, 

7  Mae  tir  a  mor  yn  dystion  ! 

(1)  Caniadau ,  p.  92.  Né  en  1792,  mort  en  1846.  Même  système, 
p.  94. 

(2)  Ibid.,  p.  101.  Né  en  1797,  mort  en  1840. 

(3)  Ibid.,  p.  116.  Né  en  1795,  mort  en  1855. 

23 


354  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

7  Da  a  didwyll  gwnaed  hwy  oil, 

7  Heb  goll  na  dim  diffygion; 

7  Ond  o'i-  cyfan  goreu  gwnaed 

8  Goreuwlad  wirfad  Arfon. 

Du  même  (1). 

Dei'byn  di,  wych  ei  bri, 
Hyn  o  annercli  gennyf  fi. 
Mae  fel  sêl  fy  mod,  gwêl, 
Yn  dy  garu  yn  ddigêl. 
Dengys  it'  fy  mod  yn  brudd 
0  dy  gariad  nos  a  dydd  ; 
Dwys  ocbneidion  a  gwasgfeuon, 
Ti'wm  yw  son,  imi  sydd. 
Er  bod  îs  y  rliod 
Rai  a'u  clod  fel  tydi, 
Eto  ti  yw"r  uiiig  feroh 
Ai  a'm  serch  rymus  i; 
Ac  am  bynny,  deg  ei  Hun, 
Dyro'n  awr  i  druan  un 
Air  o  gysnr,  gwêl  fy  Uafur, 
Llaesa'm  cur,  fwynbur  fun. 

Du  même  (2). 

A  mi  un  diwrnod  teg  o  haf 
Yn  rbodio  ar  fy  nbro 

Graeanaidd  lân  Geirionnydd  Iwys, 
Fy  mabwysiadol  fro, 

Lie  treuliais  lawer  ddifyi-  awr 
Yn  nbymawr  mebyd  pan 

(1)  Caniadau,  p.  121. 

(2)  Ibid.,  p.  125. 


APPENDICE.  355 

Yn  tynnu'i  bysg  o'r  tonnau  byw 

A'i  laswiw  ddwfr  i'r  lan  ; 
Pan  oedd  pob  meddwl  tan  fy  mron 

Mor  ysgafn  bron  a'r  gwawn, 
Yn  dilyn  gwib  mabolaidd  fryd 

0  foreu  hyd  brydnawn 

Cawrdaf  (1). 

13  Ymadael  !  0  siomedig,  ddrylliedig,  eiddig  air! 

\'6  Pa  fodd  dioddefaf  banner  y  poetbder  sy'n  y  pair? 

13  Ymadael  !  o'r  munudyn  !  à'r  unig  un  erioed 

13  A  gérais  mor  ragorol  drwy  ganol  ieuanc  oed. 

John  Jones,  Llansantffraid  (2). 

8  Er  cael  pleserau'ngwlad  y  Sais, 

7  A  gweld  ei  ddyfais  wiwber, 

Mae  gwlad  yr  Awen,  goinwen  gell, 

Er  bynny'n  well  o'r  banner. 
Ei  hawel  iach  a'i  melus  ddwr, 

A  cbyflwr  ei  tbrigolion, 
Wrtb  gofio'i  beirdd  rhyw  biraeth  draidd 
Drwy  giliau'r  wanaidd  galon. 

Refrain  :  Braidd  na  ddywedwn  yn  ddiwâd 
Mai  nefol  wlad  yw  Cymru. 
0  na  bai  nbraed  yn  sengu  bon 
Ar  finion  ceinion  Conwy  ! 

Du  même. 

Même  système,  page  139. 

(1)  Caniadau,  p.  128.  Né  en  1795,  mort  en  1848. 

(2)  Ibid.,  p.  137.  Mort  dans  la  première  moitié  du  dix-neuvième 
siècle  (?). 


356  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Eben  Fardd  (l). 

Afaon  bach  mor  fwyn  y  bu 

Dy  wên  a'th  garu  gynt; 
Ond  diffodd  wnaeth  fel  cannwyll  frwyn 

Y  gwanwyn,  yn  y  gwynt. 
Ti  anghofiasit  fam  a  thad 

I'm  cael  yn  gariad  gynt  ; 
Ond  cliwythwyd  pob  adduned  dda 

Fel  raanus  gyda'f  gwynt. 

Du  même  (2). 

7  Ai  yma  y  mae'n  gorwedd  , 

6  Mewn  gwaeledd  y  rhai  gwych, 

7  A  welwyd  gynt  mewn  mawredd? 

6  0  ryfedd  !  yma'r  ych  ! 

7  El"  cael  ycLiytiig  hawddfyd 

6  Fe  ddaifu'r  bywyd  byr, 

7  Difwynwyd  edcf  einioes, 

6  Mewn  duloes  bon  a  dyr. 

Du  même  (3). 

8  Ffarwel,  fy  ngeneth  lawen  bêr 

7  Ymado  ar  fyi-der  fydd; 

8  Hiraetbiis  sercli,  wrth  d'adael  di, 
6  Yn  soddi  f'yspryd  sydd. 

8  Ymliell  o'm  bi-o  dy  gofio  gaf  ; 

6  Pan  foiiaf,  poen  a  fydd 

(1)  Caniadau,  p.  147.  Né  en  1802,  mort  en  1863. 

(2)  Ibid.,  p.  154. 

(3)  Ibid.,  p.  157. 


APPENDICE.  .'557 


8  Na  chawnyn  lion  goflcidio'th  fion 

6  Yn  dirion  nos  a  dydd. 

Caledfryn  (1). 

7  Hyfryd  ydyw'r  dc\yn  fad, 

7  A  lloisiau  Had  lliosain; 

8  UifyiTwcli  i)ur  i  natur  dyn 

Y\v  dilyn  ei  cliyweirsain 
8  Dyma  i  fyw,  diamaii,  faeth 

7  Bcroriaeth  bur  arwyrain 

Du  même  (2). 

8  Nid  oes  dim  ia  ai-  war  y  ilyn, 

7  Na  rhew  ar  fryn  na  inynydd; 

Blodeuog  y\v  briallu'r  fron, 

A  gwyrddion  yiiyw'r  coedydd  ; 
Datodwyd  clo  y  nant  a'r  ia, 

Fe  dreigla  yr  afonydd. 

Talhaiarn  (3). 

0,  dyro  i  mi,  adpiyii  mwyn, 

Dy  gân  o'r  Uwyn  I'm  Honni  ; 
Diniwed  yw  dy  galon  lân, 

Dy  anian  yw  daioni. 
Gorlawen  yw  dy  swynol  awen, 
Wrth  byncio'n  bêr  ar  frig  y  gangen  ; 
Yn  goglais  anian  yn  y  goedwig, 
A  oiinnau'n  dotio  ar  dy  fiwsig, 


(1)  Cantadau,  p.  160.  Né  en  1801,  mort  en  1869. 

(2)  Ibid.,  p.  162. 

(3)  Ibid.,  p.  170.  Né  en  1810,  mort  en  1843. 


358  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

With  wrando  mewn  pêr-lewyg  draw 
Gwir  alaw  dy  garolig. 

Du  même  (1). 

7  Tros  y  garreg  syllu  wnaf 

7  Hwyr  a  bore  hirddydd  haf, 

4  Am  fanwylyd 

4  Hardd  a  hyfryd, 

7  Yn  ei  lanbryd  gwynfyd  gaf. 

7  Aled  ddenaf  ataf  fi, 

7  Fel  y  dena'r  lloer  y  Ui. 

7  Deued  Aled  fwyn  i'r  ardd  : 

7  Rhosys  wridant,  anian  cbwardd 

4  Deued,  deued, 

4  0  !  prysured ! 

7  I  ly  mynwes  doed  fy  mardd  ! 

Du  même  (2). 

Teg  yw  dy  lun,  fy  anwyl  fun, 
Swynol  wyt  i  ennyn  gwyn 

A  serch  fy  nghalon  i  ! 
Mae  tynfaen  yn  dy  siriol  bryd 
I'm  denu  atat  ti  o  byd  ; 
El*  gwaethaf  gwg  a  gwawd  y  byd 

Fy  nghariad  ydwyt  ti. 

0,  fy  ngeneth  wiw, 
Pe  bawn  yn  rhosyn  teg  ei  liw, 
Cawn  nythu  yn  dy  fron,  heb  friw 

l'th  galon  diiion  di  ; 


(1)  Caniadau,  p.  172. 

(2)  Ibid.,  p.  173. 


APPENDICE.  359 


Ac  yiio'n  llawn  o  lioen  a  hedd, 
Addolwn  wawr  ûy  ddonpur  wedd, 
A  mil  ntiL'lusach  fyiliiai'r  wledd 
Na  gwin  a  medd  i  mi. 

Samuel  Roberts  (1). 

iJaetli  y  ma  i'r  byd  i  weld  cin  gwae, 
Lie  inae  gorttirymiJer  garw; 

Uml  trodd  ei  egwein  lygaid  draw; 
Gail  godi'i  law  a  maiw. 

Glan  Alun  (2). 

Ganwyd  i'r  hyd,  Ilawonydd  fu  ! 

Bu  farw,  dyna  alar  ! 
Rliyw  hanes  byr,  oiid  cymysg  yw, 

Fel  lioll  banesion  daoar 
Daeth  y  ma  iiiegis  i  dynhau 

Y  rbwymau  priodasol; 
Fe  aeth.  i  ddangos  pa  mor  frau 

Mae  bwytbau  ill  dan  yn  farwol 
Fe  ddaeth  i  greii  a  llonni  tad 

Ac  yna'i  amddifadu  ! 
Fe  ddaeth  i  greu  teimiadaii  mam. 

Pabam,  un  bacb,  a'i  siomi? 

Ieuan  Gwynedd  (3). 

Ti  wyliaist  wrth  fy  ngwely 
Pan  ydoedd  baul  yr  haf 

(1)  Caniadau,  p.  178.  Né  en  1800,  mort  en  1885. 
(1}  Ibid.,  p.  180.  Né  en  1811,  mort  en  1866. 
(3)  Ibid.,  p.  186.  Né  en  1820,  mort  en  1876. 


360  LA   MÉTRIQUE    GALLOISE. 

A'i  danbaid  wres  bob  diwrnod 

Ya  gwjwo'th  briod  claf  ; 
Ti  wyliaist  wrth  fy  ngwely 

Nosweithiau  gaeaf  oer, 
Pan  syrthiai  ar  y  Henni 

Oleuni  llwyd  y  Uoer. 

NiCANDER  (1). 

7  Fy  naf  yw  Duw'r  tangnefedd 

7  Yr  Ion  anfeidrol  rinwedd 

8  Prif  berl  ei  rad  a'i  gariad  gwiw 
7  A'i  goron  yw  Trugaredd 

Hi  biau  hau  y  bywyd 
Ym  maban  bru  a  mebyd  ; 
Hi  yw  ei  nerth,  pan  byddo'n  wan, 
A'i  acbles  pan  yn  nychlyd. 

GLA^YNyS   (2). 

7  Mac  gwen.iu  fy  anwylyd 

6  Yn  hyfryd  ac  }n  hardd  : 

Cusanu'r  lôch  wcn  wiidog  goch 
Yw  huflfder  pena'r  bardd. 

Du  même  {Caniadau,  p.  215). 

Poème  en  strophes  de  six  vers  de  sept  syllabes.  Même 
système. 


(1)  Caniadau,  p.  188.  Né  en  1809,  mort  en  1874. 

(2)  Ibid.,  p.  213.  Né  en  1828,  mort  en  1870. 


APPENDICE.  361 


Du  même  (1). 


Y  'deryn  pur,  yn  llatai  dôs 
At  feinir  dios  gariadus  ; 

Sibryda  yn  ei  chliist  fy  nghwyn, 
Hyfrydol  swyn  'r  afradus  ; 

Mae  fy  nghalon  yn  ysgyrion, 

Mae  fy  ngruddiau'n  welw  Iwydion; 

Och  !  na  chawn  i  heno'n  goflaid 

Wasgu  meiiuven  gymcn  ganaid. 

O!  Gwener  anwyl,  gwetla  'nghlwy, 
Myfanwy  bia  f'enaid  ! 

Du  même  (2). 

4  '     Mae  swyn  mewn  serch 

4  Mwyii,  mwya  yw  merch, 

6  0  draserch  dyrysaf; 

4  LIiw  blodeu'r  ardd 

» 

4  Moi-  bêi-  a'r  nardd 

6  Mor  fwyn  y  chwardd  arnaf  ! 
8               0  !  Myfanwy,  y  mae  f'enaid 

8  Yn  dy  garu,  'r  fan  deg  curaid; 

8  Ar  fy  nwyiudd  llwyd  a  gwelw, 

8  Gwcl,  fe  gerfiodd  serch  ei  ddelwl 

8  Mae  fy  nghariad  yn  weladwy, 

8  Mae  fy  enaid  a  ni  Myfanwy. 

ISLWYN  (3). 

8  Daeth  yn  ei  dm  y  Gwanwyn  lion 

7  Y  flwyddyn  bon  fei  arfer, 

(1)  Caniadau,  p.  219-220. 

(2)  Ibid.,  p.  221. 

(3)  Ibid.,  p.  228.  Voir  plus  haut,  premier  type. 


362  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

8  Gan  ddwyn  i'r  hen  lesliad  o'i  boen, 

7  l'r  ieiianc  hoen  a  Uonder, 

8  I  mi,  fab  llên  ni  ddygodd  ddim. 

7  Ond  cystudd  llym  a  gwywder. 

Du  même  (1). 

8  Pa  le  y  dengys  anian  Ion 

6  El  swynion  o  bob  rhyw 

A'i  miliwn  harddwch  mal  yn  hou? 

Byd  mewn  mân-ddarlun  yw. 
Gwg  natui"  ai-  ei  gwyneb  gawn 
A'i  gwên  hawddgaraf  yno'n  llawn. 

Mynyddog  (2). 

7  Cartre'r  bardd  caredig  mwyn 
7  Sydd  dan  y  Uwyn  celynen  ; 

7  Pwy  a  welodd  iecyn  bach 

7  Siriolach  is  yr  heulwen  ? 

7  Dymunoldeb  pur  a'i  todd, 

7  Mae'n  lie  wrth  fodd  yr  awen. 

Ceiriog  (3). 

8  Mewn  gweithred,  mewn  gwisg  ac  mewn  gwedd, 
8  Un  rhyfedd  yw  bardd  ym  mhob  oes, 

8  Un  trwstan  o'i  febyd  i'w  fedd. 

8  A  siwr  o  wnend  popeth  yn  groes  ; 

8  Os  disgyn  ei  lygad  ar  ferch 

8  Prydyddu  wneiff  ef  iddi  hi 

Yn  lie  mynd  a  siarad  ei  serch  : 

(1)  Caniadau,  p.  229. 

(2)  Ibid.,  p,  235.  Voir  premier  type. 

(3)  Ibid.,  p.  249. 


APPENDICE.  363 

14        Rhyw  garu  go  winon  yw  danfon  pennillion  i  ti, 
8  Yw  cuddio  pennillion  i  ti. 

Du  même  (l). 

Dadseinio'r  oedd  y  brigog  Iwyn 

Gan  gerdd  pob  mwyn  aderyn  ; 
A  minnau'n  un  a'r  adar  mân 

Ddatgenais  gân  i'r  gwanwyn. 

Troisième  type  :  Le  premier  vers  de  chaque  distique  est  sans 
rime;  le  deuxième  vers  rime  avec  le  deuxième  du  distique 
suivant. 

Ce  type,  très  commun,  comme  nous  le  verrons  dans 
les  hymnes,  n'apparaît  qu'assez  tard  dans  la  poésie 
profane.  Je  le  relève  dans  le  recueil  Caniadau,  pour  la 
première  fois,  dans  les  œuvres  de  leuan  Glan  Geirion- 
nydd,  né  en  1793,  mort  en  1855.  Les  quatre  premiers 
vers  d'une  de  ses  strophes,  qui  est  de  douze  vers,  sont 
de  ce  type. 

A  mi  un  diwrnod  teg  o  liaf  (2) 

Yn  rhodio  ar  fy  nhro 
Graeanaidd  lân  Geirionnydd  Iwys, 

Fy  mabwysiadol  fro, 
Lie  treuliais  lawer  ddifyr  awr 

Yn  nhymawr  mebyd  pan 
Yn  tynnu'i  bysg  o'r  tonnau  byw 

A'i  laswiw  ddwfr  i'r  lan  ; 


(1)  Cajnadau,  p.  270. 

(2)  Ibid.,  p.  125. 


364  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

Pan  oedd  pub  meddwl  tan  fy  mron 
Mor  ysgafn  bron  a'r  gwawn, 

Yn  dilyn  gwib  mabolaidd  fryd 
0  foreu  hyd  brydnawn 

John  Jones,  Llangollen  (l). 

Megais  facbgen  bach  ac  anwyl 

Ar  fy  mron  mewn  trafferth  niawr 
Deio,  ti  yw'r  bachgen  bwnnw, 

Nad  wn  ble  yr  wyt  yn  awr. 
Maith  yw'r  amser  er  y'th  welais, 

'Machgen  anwyl,  w'yt  ti'n  iach? 
Os  na  elli  ddyfod  drosodd, 

Anfon  lytbyr,  Deio  bach! 

David  Charles  (2). 

0  Hen  wr,  hen  wr,  mae'th  wallt  yn  wyn, 

Ac  oer  yw'r  awel  bon  ; 
Paham  y  crwydri  wlad  mor  bell 

Oddiwrtli  d'anneddle  lonT  » 

Ikuan  Gwynedd  (3). 

Betb  yw  Siomiant?  Tywyll  ddunos 
Yn  ymdaenu  ganol  dydd, 

Nés  i  flodau  gobaitli  wywo, 

Syrthio  megis  deilacb  rbydd. 


(1)  C&niadau,  p.  143. 

(2)  Ibid.,  p.  145.  Né  en  1803,  mort  en  1880. 

(3)  Ibid.,  p.  184.  Mort  en  1876. 


APPENDICE.  365 

Beth  yw  Siomiant?  Pryf  gwenwynig 

Yn  anrheithio  gwraidd  y  pren, 
Nés  ymdaenu  cryndod  drwyddo, 

Er  dan  iraidd  wlith  y  nen. 

Emrys  (1). 

Mae'r  cryd  yn  wag,  ond  pwy  a'i  gwêl 

Mor  werthfawr  a  myfi? 
Bob  dydd  'rwy'n  sefyll  uwch  ei  ben 

A'in  dagrau  brwd  yn  lli'; 
Os  gofyn  neb  pahani  yr  wyf 

Mor  llawn  o  deimlad  byw, 
Fe  wyr  pob  ma  m  pan  glyw  fi'n  dweyd  : 

«  Cryd  gwâg  fy  mhlentyn  yw  !  » 

Glasynys  (2). 

Awn  allan,  fwyn  forwynion  ! 
Fe  ddaetli  Gwyl  Ifan  ddoeth, 
Boreuddydd  y  Bedyddiwr  gwyn 
Sy'n  euro'r  bryniau  noeth 
Awn  allan  gyda'n  gilydd 
Y  droed  y  mynydd  mawr 
I  l'wymo'r  llwdwn  gwyn  ei  wlân, 
A  blodaii  teg  eu  gwawr. 
Cyn  yfo'r  haul  y  mân-wlith 

0  gwpan-flodau'r  waen, 

A  chyn  i'r  tés  a'i  wridog  wres 
Ymwiblo'n  ol  a  blaen, 
Awn  allan  hefo'n  gilydd 

1  droed  y  mynydd  mawr 

(1)  Camadau,  p.  191.  Né  en  1813,  mort  en  1873. 

(2)  Ibid.,  p.  212. 


366  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

I  blethu  grug  yn  gorlan  ghvs 
Cyn  iddi  doi-ri'r  wawr. 

Du  même  (l). 

Mae  gwenau  fy  anwylyd 

Yn  byfryd  ac  yn  hardd  ; 
Cusanu'i*  fôcli  weii  wridog  goch 

Y\v  hofïder  pena'r  bardd. 

Ceiriog  (2). 

Nant  y  mynydd,  groew,  loew, 

Yn  ymdroelli  tua'r  pant, 
Rhwng  y  brwyn  yn  sisial  ganii  : 

0  na  bawn  i  fel  y  nant? 

Du  même  (3). 

Wyt  ti'n  cofio'r  lloer  yn  codi 

Dros  ben  dderw  mawr  y  Uwyn, 
Pan  ddywedaist  yr  abertbet 

Nef  a  daeai'  er  fy  mwyn? 
Wyt  ti'n  cofio'r  dagrau  gollaist 

Wrtb  y  ffynnon  fecban  draw? 
Wyt  ti'n  cofio'r  ben  wresawgrwydd, 

Wyt  ti'n  cofio  gwasgu'm  llaw? 

Page  259,  du  même  poète  :  même  système. 

Page  263,  également  :  les  vers  sont  de  six  syllabes. 

(1)  Caniadait,  p.  213. 

(2)  Ibid.,  p.  254. 

(3)  Ibid.,  p.  258. 


APPENDICE.  367 

Du  même  (I). 

"Wrth  feddwl  am  y  gangen  gyll 

Ddanfonodd  Menna  imi  : 
Draw'n  y  pellder  clywwn  swa 

Hen  glychau  Aberdyfi  : 
a  Menna  eto  fydd  dy  fun, 
»  Gâd  y  pruddglwyf  iddo'i  hun, 
»  Cwyd  dy  galon,  bydd  yn  ddyn  !  o 

Meddai  clycliau  Aberdyfi 
«  Un-dau-tri-ped\vai'-pump-ch\vech 
D  Cwyd  dy  galon,  bydd  yn  ddyn  I  » 

Meddai  clycbau  Aberdyfi. 

Quatrième  type  :  A  formes  strophiques  et  à  rimes  variées. 

Voir  Appendice,  chapitre  II,  paragraphe  l^^  et  les 
exemples  des  deuxième  et  troisième  types,  passim;  voir 
plus  bas,  B.  —  Hymnologie,  quatrième  type. 

B.  —  Hymnologie. 

Je  prends  mes  exemples  dans  le  recueil  Hijmnau  er 
gwasanaeth  yr  Eglwxjs  yn  Nghymru ,  luedi  eu  delhol  a\t 
irefnu  gan  y  Parch.  Daniel  Evans.  Llundain,  1883. 

Premier  type  :  Les  vers  riment  deux  à  deux  ou  les  rimes 
sont  alternées. 

N»  17  (huit  syllabes)  : 

Cyd-foled  y  nefolion  fry 

A'r  holl  dduwiolion  ar  y  llawr, 

(1)  Caniadau,  p.  266. 


368  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Ein  ceidwad  cryf,  a'n  cyfaill  eu, 
Ein  priod  mwyn  a'n  prynwr  mawr. 

N»  18  (huit  syllabes)  : 

Nid  i  gondemnio  dynolryw 
Yr  ymddangosodd  gwir  fab  Duw  ; 
Un  arf  ni  welwyd  yn  ei  law, 
Na  thanliyd  gledd  i  beri  braw. 

N°  20  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  24  :  Strophe  de  six  vers  de  dix  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  31  :  Strophe  de  quatre  vers  à  rimes  alternées. 

N°  32  :  Strophe  de  quatre  vers  de  sept  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  33  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux  : 

N"  34  :  Id. 

N°  35  :  Strophe  de  six  vers  do  huit  syllabes  à  rimes 
alternées;  les  deux  derniers  vers  sont  de  rime  diffé- 
rente : 

Clàf  wyf  a  llesg,  bron  Ihvfwrbau, 

Dy  absenoldeb  sy  faith  iawn  ; 

Dy  fod  di  cyhyd  yn  pellhau 

8y'n  gwneyd  im'  ruddfan  fore  a  nawn. 

Rho  wel'd  dy  wedd,  fy  lor  ar  frys, 

Neu  cymer  fî  i'th  nefol  lys. 

N"  39  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  syllabes 
alternant. 

N"  43  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  et  six  syllabes 
alternant. 


APPENDICE.  369 

N°  46  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  47  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes 
rimant  deux  à  deux. 

N"  61  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  syllabes 
à  rimes  alternées. 

N°  66  :  Strophe  de  quatre  vers  do  dix  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  68  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  syllabes 
à  rimes  alternées. 

N°  70  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  h  deux. 

N"  71  :  hi. 

N"  76  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  77  :  Id. 

N°  83  :  Strophe  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes 
alternant  et  à  rimes  alternées. 

N°  86  :  Strophe  de  quatre  vers  de  six  syllabes  à  rimes 
alternées. 

N°  88  :  Strophe  de  six  vers  de  huit  syllabes.  Les  deux 
premiers  vers  sont  de  môme  rime  ;  le  quatrième  et  le 
cinquième,  le  troisième  et  le  sixième  riment  ensemble  : 

Nis  gall  angylion  nef  y  nef 

Fynegi  maint  ci  gariad  ef 

Mae'r  angeu'r  groes  yn  drech  na'u  dawn; 

Bydd  canu  uwcb  atn  Galfari, 

Na  cblywodd  yr  angylioii  fry 

Pan  ddc'lo  Salem  bur  yn  llawn. 

No  97  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

24 


370  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

N°  09  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  syllabes  à  rimes 
alternées. 

N°  100  :  Strophe  de  six  vers  de  sept  syllabes  rimant 
deux  à  deux. 

N°  136  :  Strophe  de  sept  vers  :  d'abord  deux  vers  de 
même  rime  de  six  syllabes,  puis  un  vers  de  quatre  syl- 
labes rimant  avec  le  septième  également  de  quatre  syl- 
labes; puis  trois  vers  de  six  syllabes  rimant  entre  eux  : 

0  tyred  arglwydd  mawr 
Dyhidla  o'r  nef  i  lawr 

Gawodydd  pur  ; 
Fel  byddo  i'r  egin  gravrn, 
Foreuddyd  a  phrydnawn, 

1  darddu'n  beraidd  iawn 

O'r  anial  dir. 

Deuxième  type  :  A  rime  interne  (le  deuxième  vers  rime  avec 
le  quatrième,  etc.). 

N°  1  :  Strophe  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes 
alternant  : 

Dysgwyliais  wrth  yr  arglwydd 

Yn  ebrwydd  daeth  o'r  nef  ; 
O'r  pydew  gwnaeth  fy  nghodi 

Yn  llwyi-  fe  glybù'rn  llef  ; 
Fy  nhraed  ar  graig  gosododd 

Yn  miaen  fe'no  hwyliodd  i 
Rhoes  yn  fy  ngenau  hefyd 

Gân  hyfryd  i'n  Duw  ni. 

^•^  5  :  Strophe  de  huit  et  sept  syllabes  : 

Dduw  mawr  !  pa  betb  a  welaf  draw? 
Uiwedd  a  braw  yr  bollfyd  ; 


APPENDICE.  371 

Mi  wela'r  Barnwi*  yn  nesau 

Ar  glaer  gymylau  tanllyd 
Yr  udgorn  mawr  yn  seinio  sydd 
A'r  beddau'n  rhoddi'i'  meirw'n  rhydd 

I  wae  neu  ddydd  o  wynfyd. 

N°  21  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  sylhibes  : 
en  plus  de  la  rime  iuterue,  le  deuxième  et  le  quatrième 
vers  riment. 

N"  23  :  Strophe  de  huit  vers  de  six  syllabes. 

N°  26  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

N"  27  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

N°  28  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

N°  29  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes  ; 
on  remarque  ici  une  rime  interne  au  milieu  d'un  mot  : 

Clodforwn  eiii  Cynbaliwr  fyth 
Am  ei  fendithioii  hclaetli. 

N"  53  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 
N°«  54,  55,  56  :  Id. 

N°  57  :  Strophe  de  quatre  vers  de  six  et  sept,  huit  et 
sept  syllabes. 
M"  60  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  syllabes. 
N°'  69,  73,  75  :  Id. 

N°  92  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 
N"  98  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  syllabes. 

Troisième  type  :  Le  premier  vers  de  chaque  distique  est  sans 
rime  ;  le  deuxième  seul  rime  avec  le  deuxième  du  suivant. 

N°  2  :  Strophe  de  huit  vers  do  sept  et  six  syllabes.  : 

0  !  cân  am  fodd  i  gadvv 
.  Mae'r  ceidwad  gwedi  'i  gael 


372  LA  MÉTRIQUK  GALLOISE. 

Am  feddyg  anffaeledig 

I  bechadui'iaid  gwael  ; 
Am  drofn  i  faddeu  beiau 

A'r  gyfraith  wrth  ei  bodd  ; 
Am  le  i  guddio  bywyd 

Byth  yii  yr  lawn  a  rôdd. 

N»  3  :  Sti'Ophe  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

N"  4  :  Id. 

N"*^  6,7:  Strophes  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes. 

N"'  10,  1 1,  12  :  Strophes  de  quatre  vers  de  huit  et  six 
syllabes. 

N°  22  :  Strophes  de  six  vers  de  huit  et  sept  syllabes; 
le  quatrième  a  quatre  syllabes  et  le  ciuquième  eu  a  sept  : 

Wele  ganwyd  y  Messiah 
Dyma'r  byfryd  fore  ddydd  ; 
Awii  i  Folhlem  gyda'r  docthioii, 
Gwelwn  ef  â  golwg  ffydd  ; 

Cyd-addolwii 
Wele  Ddiiw  yn  natur  dyn, 

N"  25  :  Strophe  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes  : 

Angylioii  doeiit  yn  gyson 

Rifedi  gwlith  y  wawr  ; 
Rlioeat  eu  coronau  euraidd 

0  flaen  y  faine  i  lawr  ; 
Clnvareuent  eu  telynau 

Yn  nghyd  a'r  Saint  yn  un  : 
Byth,  byth  ni  chanant  ddigon 

Ani  Ddiiwdod  yn  y  dyn. 

N°  30  :  Strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 


APPENDICE.  373 

N°  36  :  Strophe  de  huit  vers  de  huit  et  sept  syllabes. 

N°  37  :  M. 

N"  40  :  strophe  de  quatre  vers  de  huit  et  six  syllabes. 

N"*  41,  42,  48  :  Strophes  de  huit  vers  de  huit  et  sept 
syllabes. 

N"  51  :  Strophes  de  six  vers  :  quatre  vers  de  huit  et 
sept  syllabes;  puis  un  vers  de  (juairo  syllabes  et  uu 
dernier  de  sept  sans  rime  : 

Dros  y  bryniau  tywyll,  niwiog, 

Yn  dawel,  f'enaid,  cdrycli  draw  ; 
*R  addewidion  sydd  i  esgor 

Ar  ryw  ddyddiaii  braf  geiliaw  : 
Nefol  lubd, 

Gad  lin'  wel'd  y  bore  wawr. 

N«  52  :  /(/. 

N"  58  :  Strophe  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes. 

N"'  64,  65,  67  :  Strophes  de  huit  vers  de  huit  et  sept 
syllabes. 

N"  72  :  Strophe  de  quatre  vers  de  iuiit  et  six  syllabes. 

N"  84  :  Stro[)he  do  hnit  vers  de  huit  cl  six  syllabes. 

N"  85  :  Sti'0[)he  de  huit  vers  de  sept  et  six  syllabes. 

N"  87  :  Stroi)he  de  (luatro  voi's  do  six  sylFabes. 

N"'  90,  91,  95,  96  :  Strophes  de  huit  vers  do  huit  ot 
sept  syllabes. 

Quatrième  type  :   Type  mixte  on  à  formes  strophiques 
et  rimes  variées. 

N"  9  :  Deux  syllabes. 

Fe  ddaw 

Ar  y  cymylau,  mncs  o  law, 


374  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

I  rai,  er  dychryn  mawr  a  braw 
Yn  rahell  uwchlaw  dychymyg  dyn  : 
Ac  yna  barna'r  ddaear  faitk 
Yn  ol  y  gwaith  a  wnaeth  pob  un. 

(Le  premier  vers  a  deux  syllabes  et  les  autres  huit.) 
N°  13  :  Huit  syllabes  : 

Cyn  if  ddyfod  gynt  i  drigo 

7  Gyda  dynion,  arglwydd  glân, 

8  Ti  ddanfonaist  dy  Genhadwr 

7  I  bar'toi  dy  ffordd  o'th  flaen  (1) 

4  Dyro  heddyw 

7  l'th  genbadon  gyfryw  ras. 

N°^  14,  15,  16  :  M. 
N"  19  : 

Trwy  y  cysgodaa  cudd 

'Roedd  rhai  yn  canfod 
0  boll,  â  golwg  flfydd, 

Oen  Duw  yn  dyfod  ; 
Y  syhvedd  mawr  ei  ddawn, 

I  dalu  perffaith  lawn, 
A  rboi  gollyngdod  llawn 

Trwy  waed  y  cymmod. 

N"  35  :  Strophes  do  six  vers  à  rimes  alternées  pour  les 
quatre  premiers;  les  deux  derniers  vers  riment  entre 
eux. 

N°'  44,  45  :  Mômes  types. 

(1)  Dlaen  avec  accent  sxir  a  rime  avec  glân. 


APPENDICE.  375 


N°49  : 


Wyneb  siriol  fy  anwylyd 

Yw  fy  raywyd  yn  y  byd  ; 
Ffarwel  bellach  bob  eilunod 

lesu  'mbriod  aeth  â  'mryd. 
Brawd  mewn  myrdd  o  gyfyngderau, 

Ffrind  mewn  môr  o  ofid  yw; 
Ni  chais  f'enaid  archolledig 

Neb  yn  feddyg  ond  fy  Nuw. 

(Le  cinquième  vers  n'a  pas  de  rime.) 

N"50  : 

Peraidd  ganodd  ser  y  bore 

Pan  y  ganwyd  brenbin  nef  ; 
Uoethion  a  bugeiliaid  hwythau 

Ddaethant  i'w  addoli  ef  ; 
Gwertlifawr  drysor 
Yn  y  preseb,  lesu,  gaed. 

(Les  deux  derniers  vers  sont  sans  rime.) 

N°  59  :  Strophe  de  huit  vers  :  dans  les  quatre  pre- 
miers, le  deuxième  vers  seul  rime  avec  le  quatrième  ; 
dans  les  quatre  derniers,  les  rimes  sont  alternées. 

N»  62  :  Strophe  de  six  vers  :  les  quatre  premiers  sont 
de  six  syllabes  et  le  deuxième  et  le  quatrième  vers  seuls 
riment;  les  deux  derniers,  de  huit  syllabes,  riment  entre 
eux. 

N°  63  :  Même  type. 

N°80  : 

8  Ai  lesu  mawi',  flfi-ind  dynolryw, 

8  A  welaf  fry,  a'i  gnawd  yn  friw, 


376  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

6  A'i  waed  yn  lliwio'r  lie, 

8  Fel  gwr  dibris  yn  rhwytn  ar  bren, 

8  A'ï  waed  yn  dorchau  ar  ci  ben? 
6  le,  fenaid,  dyma  f e  ! 

N"'  81,  82  :  Même  type. 

N°  93  :  Strophe  de  six  vers  :  les  quatre  premiers  sont 
de  huit  et  sept  syllabes;  le  deuxième  et  le  quatrième 
vers  riment  seuls;  les  deux  derniers  vers  sont  de  six  et 
sept  syllabes  et  riment  entre  eux. 

N"  94  :  M. 

N°  101  : 

l'a  le 

Y  gwnaf  fy  noddfa  dan  y  ne' 
Ond  yn  ei  glwyfau  dyfnion  e'? 

Y  bicell  gref  aeth  tan  ei  fron 
Agorodd  fiynnon  i'm  glanhau; 
'Rwy'n  llawenhau  fod  lie  yn  bon. 

N°  110  : 

6  Cyfododd  Brenbin  liedd, 

6  lachawdwr  dynoiryw, 

6  Mown  gogoneddus  wedd, 

6  O'r  tywyll  fedd  yn  fyw  ;  • 

8  Ein  bywiol  Ben  esgynodd  fry 

8  Goruwcb  pob  llu  tu  draw  i'r  lien 

NM14  :  Même  type  :  les  premiers  vers  sont  de  huit 
et  sept  syllabes. 


CHAPITRE  III. 


LES    P  E  N  M  L  L I  0  N  . 


Le  pcnnill,  qu'on  pourrait  traduire  par  boul-rimé  et 
èpigramme,  est  un  genre  populaire  bien  gallois.  GlKUjae 
strophe  forme  un  lout  indépendant.  hQipennill  est  chanté 
et  accompagné  de  la  harpe.  Dans  le  Nord,  c'est  le  chan- 
teur qui  accompngne  et  la  harpe  (jui  fait  le  chant.  Les 
types  musicaux  sont  assez  variés,  et  cependant  il  n'est 
pas  rai-e  de  trouver  des  chanteurs  capables  d'improviser 
sur  l'une  quelconque  des  mesui-es  musicales  indiquées 
par  le  harpiste.  Les  pennillion  circulent,  la  plupart  du 
temps,  sans  nom  d'auteur.  Je  les  étudie  dans  le  recueil 
gallois  Ctjmru  fii  (1)  :  Cant  o  hni  bcnnillion  cipnreig, 
p.  360-.370;  481-493  (Cent  vieux  pennill  gallois). 

A.  —  lUme. 

Premier  type  :  Les  vers  rbnent  deux  à  deux  on  les  strophes 
ont  la  mCme  rime  finale. 

Les  vers  riment  le  plus  souvent  deux  à  deux.  Il  y  a 

(1)  Cymru  fu.  Yn  cynwys  hnnesion,  traddodindau,  yn  nghyd  a 
chwedlau  a  dammegion  cymreig.  Wrexham,  Ilughcs  and  son. 
Sans  date. 


378  LA   MÉTRIQUE   GALLOISE. 

cependant  des  strophes  de  quatre  vers  à  même  rime 
finale  : 

8  Pan  fo  seren  yn  rhagori, 

8  Fe  fydd  pawb  a'i  olwg  arni  : 

8  Pan  ddaw  unwaith  gwmwl  drosti, 

8  Ni  fydd  rawy  o  son  amdani. 

(Sur  cent  pennill^  il  y  en  a  six  environ  de  ce  type.) 

Deuxième  type  :  A  rime  interne. 

Sur  cent  pennill,  il  y  en  a  vingt  environ  de  ce  type  : 

Yn  Hafod  Elwy'r  gog  ni  chân, 

Ond  liais  y  frân  sydd  amla  ; 
Pan  fo  hi  decaf  ym  mhob  tir 

Mae  hi  yno  yn  wir  yn  eira. 
Dwy  wcfus,  Bessi  bêr 

Sydd  iraidd  dyner  aeion; 
Ac  mor  felfedaidd  geinwedd,  gu 

Fal  gweunydd  bin  dy  ddwyfron; 
On'd  yw  ryfedd,  teg  dy  ilw, 
Mor  galed  yw  dy  galon. 

Le  type  englyn  unodl  cyrch  n'est  pas  inconnu  : 

7  Ond  ydyw  yn  rhyfeddod 

7  Bod  danedd  merch  3'n  darfod; 

7  Ond,  tra  yn  eu  geneu  chwyth, 

7  .  Ni  ddei'fydd  byth  ei  tbafod. 

Le  troisième  type  (premier  vers  sans  rime)  ne   se 
trouve  pas. 


APPENDICE.  379 


B.  —  Strophe. 


1"  Strophe  de  vers  de  sept  syllabes  : 

Page  364  :  Une  strophe. 

Page  367  :  Une  strophe. 

Page  368  :  Huit  vers  de  sept  syllabes. 

Page  491  :  Six  vers  de  sept  syllabes. 

2"  Strophes  de  quatre  vers  de  huit  syllabes  : 

Page  360  :  Strophes  1,  2,  4. 

Page  361  :  Toutes  les  strophes  (1). 

Page  362  :  La  plupart  des  strophes. 

Page  363  :  Ici.  généralement. 

Page  364  :  Ici. 

Page  365  :  Id. 

Page  366  :  Troisième  strophe. 

Page  367  :  Strophes  généralement  de  huit  syllabes. 

Page  368  :  La  deuxième  strophe  a  six  vers  de  huit 
syllabes. 

Page  369  :  Sixième  strophe. 

Page  370  :  Troisième,  quatrième,  cinquième  strophes. 

Page  490  :  Première,  troisième,  quatrième,  cinquième, 
sixième,  septième,  huitième,  neuvième  strophes. 

Page  491  :  Deuxième  strophe. 

3°  Strophes  de  quatre  vers  de  neuf  syllabes  : 
Page  365  :  Une  strophe. 

(1)  Un  ou  deux  vers  paraissent  avoir  neuf  syllabes;  mais  ce 
sont  des  fautes  dues  à  l'orthographe. 


380  LA    MÉTRIQUE    GALLOISE. 

Page  366  :  Une  strophe. 
Page  369  :  Une  strophe. 
Page  493  :  Une  strophe. 

4°  Strophes  de  vers  de  onze  syllabes  : 

Page  481  :  Deuxième  strophe. 

Page  491  :  Quatrième,  cinquième  et  septième  strophes 
(celle-ci  de  six  vers). 

Un  pennill  (p.  492)  se  compose  de  vers  de  treize  et 
quatorze  syllabes. 

5°  Strophes  composées  de  vers  de  longueurs  inégales. 
Avec  la  strophe  de  vers  de  huit  syllabes,  c'est  le  cas  le 
plus  fréquent. 

On  trouve  des  strophes  composées  de  vers  : 

De  huit  et  neuf  syllabes; 

De  huit  et  sept  syllabes  ; 

De  huit,  neuf  et  dix  (onze)  syllabes  ; 

De  sept,  neuf,  huit,  neuf  syllabes  ; 

De  dix,  huit,  neuf,  huit  syllabes  ; 

De  dix,  neuf,  huit,  neuf  syllabes; 

De  dix  et  neuf  syllabes  alternant  ; 

De  huit,  douze,  neuf,  douze  syllabes  ; 

De  huit  et  onze  syllabes  ; 

De  huit,  neuf,  huit,  onze  syllabes; 

De  huit,  sept,  huit  et  douze  syllabes. 

Le  vers,  dans  les  mesures  libres,  a  gagné  incontesta- 
blement en  souplesse  et  en  variété.  Si  la  poésie  galloise 
n'a  produit  aucun  homme  de  génie,  elle  est  représentée, 
en  revanche,  par  un  nombre  considérable  d'hommes  de 


APPENDICE.  381 

talent.  Un  tniU  commun  les  dislingue  :  ce  sont,  à  peu 
près  tous,  même  les  plus  médiocres,  de  très  habiles 
versificateurs.  Au  point  de  vue  de  la  musique  du  vers, 
la  poésie  galloise  est  incomparable. 


ERRATA 


Page  25,  ligne  7,  au  lieu  de  ;  lire  :  , 

P.  25,  note,  1.  9  :  une  partie  (au  moins)  du  Trégorrois  prononce 
c'hoàs  et  non  c'hôas. 
P.  47,  1.  24,  au  lieu  de  rhagoddlig,  lire  :  rhagodlig. 
P.  137,  1.  dernière,  au  lieu  de  Taliessin,  lire  :  Taliosin. 
P.  138,  1.  1,  au  lieu  de  drovsgl,  lire  :  drosgl. 
P.  177,  1.  2-3,  au  lieu  de  la  la  spirante,  lire  :  la  spirants, 
P.  230,  note  3,  au  lieu  de  cywirr,  lire  :  cywir. 
P.  234,  1.  9,  au  lieu  de  cyfnewidog,  lire  :  cyfnewidiog. 


TABLE  DES  MATIERES 


CONTENUES    DANS    LE    TOME    PREMIER 


Préface ix 

Principales  sources  et  ahréviations 1 

LIVRE  PREMIER. 

LA    MÉTRIQUE    GALLOISE    DES    XV«-XV1°    SIÈCLES    d'aPRÈS  LES 

grammairiens. 

CHAPITRE  PREMIER.  —  Les  métriciens  gallois;  leurs 

sources 5 

g  1".  —  Les  métricions 5 

g  2.  —  Leurs  sources 7 

CHAPITRE  II.  —  Leur  doctrine  en  ce  qui  concerne  les 

voyelles  et  les  consonnes 21 

g  1".  —  Voyelles 21 

g  2.  —  Diphtongues 24 

g  3.  —  Consonnes 26 

g  4.  —  Syllabes 30 

Tableau  des  syllabes  à  voyelles 32 

Tableau  des  syllabes  à  diphtongues 34 

g  5.  —  Accent 38 

CHAPITRE  III.  —  La  cynghanedd 40 

g  1".  —  La  nature  et  les  espèces  de  cynghanedd.   ...  40 


384  TABLE    DES   MATIÈRES. 

g  2.  —  La  cynghanedd  vocaliquc 43 

g  3.  —  La  cynghanedd  par  allitération 47 

A.  —  Cynghanedd  groes 47 

B.  —  Cynghanedd  draws 48 

g  4.  —  Coupe  du  vers 55 

CHAPITRE  IV.  —  Le  vers;  le  système  ou  strophe..   .   .  57 

g  1".  —  Cyhydedd  (longueur  du  vers) 57 

§  2.  —  Le  vers  et  le  pennill 60 

g  3.  —  Les  diverses  espùces  de  strophes  ou  systèmes.  .  62 

g  4.  —  Cywydd 63 

A.  —  Cywydd  deuair  fyrrion G4 

B.  —  Cywydd  deuair  hirio7i. 65 

C.  —  Cywydd  llosgyrniog.. 66 

D.  —  Cywydd  odliaidd  ou  awdl  gywydd 68 

g  5.  —  h'englyn  ou  ynglyn 71 

A.  —  Englyn  unodl  union  unsain 72 

B.  —  Englyn  unodl  crwcca 75 

C.  —  Englyn  unodl  cyrch 76 

D.  —  Englyn  prosl  cyfnewidiog 79 

E.  —  Englyn  j^^'osl  cadwynog 81 

g  6.  —  h'englyn  hors  d'usage  [englyn  diarferedig)  ...  83 

A.  —  Le  triplet  {tribann) 83 

B.  —  Le  triplet  à  gair  loddaid 83 

C.  —  h'englyn  de  quatre  vers  avec  gair  loddaid  ou 
vers  initial 84 

D.  —  Englyn  milwr 85 

E.  —  Englyn  cildwrn 85 

F.  —  Englyn  garrhir 86 

G.  —  Pendrwmm 87 

H.  —  Trybedd  y  meneich 87 

g  6.  —  Awdl  ou  owdl 88 

A.  —  Toddaid 89 

B.  —  Gwawdodyn  byrr 90 

C.  —  Gwawdodyn  hir iJl 

D.  —  Hupunt  byrr 93 

E.  —  Hupunt  hir 94 

F.  —  Cyhydedd  ferr  ou  cyhydedd  wylhbann.  ...  95 

G.  —  Cyhydedd  hir  ou  cyhydedd  wendrosgl.   ...  97 


TABLE    DES    MATIÈRES.  385 

H.  —  Cyhydedd  nawbunn 99 

I.  —  By)-r  a  thodduid Iqq 

J-  —  Hir  a  thoddaid ]Q2 

K.  —  Cyrch  a  chwtta 1Q4 

L.  —  Clogyrnach jQg 

M.  —  GorcheRt  y  teirdd 108 

N.  —  Cadwynfyrr UO 

O-  —  Tawddgyrch  cadwynofj 112 

g  7.  —  Strophes   ou  systèmes   associés    dans  le   même 

poème I]^ 

CHAPITRE  V.  —  RÉSUMÉ  et  cLASsmcAxroN  des  systkmks.  117 

g  1.  —  Classification  d'après  le  nombre  des  syllabes   ,    .  117 

§  2.  —  Classification  d'après  la  nature  du  vers II9 

§3.  —  Exemples  de  vingt-quatre  mesur  divisées  en  trois 

groupes  caractéristiques .  loo 

CHAPITRE  VI.  —  Le  système  de  métrique  dit  de  Mor- 

GANwo  ou  DE  Glamorgan 131 

§  1.  —  Les  sources 131 

g  2.  —  La  cynghanedd I35 

g  3.  —  Les  vingt-quatre  strophes  ou  systèmes 136 

I.  —  Gorchan  y  gyhydedd  ferr I37 

H.  —  Gorchan  y  gyhydedd  gaeth I37 

III.  —  Gorchan  y  gyhydedd  drosgl l.JS 

IV.  —  Gorchan  y  gyhydedd  lefn 138 

V.  —  Gorchan  1/  gyhydedd  wastad 139 

VI.  —  Gorchan  y  gyhydedd  draws |39 

VII.  —  Gorchan  y  gyhydedd  wenn 140 

VIII.  —  Gorchan  y  gyhydedd  laes 140 

IX.  —  Gorchan  y  gyhydedd  hir 141 

^.  —  Gorchan  y  gyhydedd  gyrch..    . 141 

XI.  —  Toddaid 142 

XII.  —  Triban  milwr 140 

XIII.  —  Triban  cyrch  ou  Iriban  Mo7-gan\vg 143 

XIV.  —  Cywydd I44 

XV.  —  Traethodyn  ou  traelhodl 144 

y^^l-  —  Proest  cyfnewidiod 144 

XVII.  —  Proesl  cadwynodl I45 

25 


386  TABLE    DES    MATIÈRES. 

XVIII.  —  Clogyrnach 146 

XIX.  —  Iluppynt  ou   lostodyn   ou  colofn  fraiih  ou 
awdl  losgyrniog 146 

XX.  —  Llamgyrch  ou  awdl  ddwybig  ou  Fforchawdl.  147 

XXI.  —  Cadwyngyrch 148 

XXII.  —  Englyn 149 

XXIII.  —  Cyngog 152 

XXIV.  —  Dyrif  ou  carol 153 

^4.  —  Résumé  et  classification  méthodique 153 

LIVRE  II. 

LA    MÉTRIQUE    DES    XV*-XV1^    SIÈCLES    CHEZ     LES    AUTEURS. 

CHAPITRE  PREMIER.  —  Les  strophes  ou  systèmes.  .   .  157 

g  1".  —  Les  strophes  décrites  par  les  grammairiens.  .    .  157 

§  2.  —  Systèmes  modifiés  chez  les  poètes 163 

§  3.  —  Systèmes  combinés  dans  la  morne  strophe.  .    .   .  167 

CHAPITRE  IL  —  La  cynghanedd 170 

§  1*'.  —  Remarques  générales 170 

§  2.  —  La  rime 171 

g  3.  —  L'allitération 176 

CHAPITRE  III.  —  Exemples  de   cynghanedd   et  des 
différents  systèmes  chez  LES  auteurs  du  quinzième  et 

DU  seizième  siècle 181 

I.  —  Cywydd  deuair  hirion 182 

II.  —  Englyn  prost  cyfnewidiog 198 

III.  —  Prost  cadwynog  ■ 201 

IV.  —  Cyhydedd  hir 202 

V.  —  Cyhydedd  nawbann 203 

VI.  —  Hupunt  byrr 204 

VII.  —  Hupunl  hir 205 

VIII.  —  Clogyrnach 209 

IX.  —  Tawddgyrch  cadwynog 211 

X.  —  Cyhydedd  hir 214 

XL  —  Englyn  unodl  union 219 

XIL  —  Toddaid 223 


TABLE   DES   MATIÈRES.  387 

XIII.  —  Gwawdodyn  byrr 225 

XIV.  —  Gwawdodyn  hir 227 

XV.  —  Byrr  a  thoddaid 228 

XVI.  —  Hir  a  Ihoddaid 229 

XVII.  —  Englyn  iinodl  cyrch 230 

XVIII.  —  Awdl  gywydd  ou  cywydd  odliaidd 231 

■CHAPITRE   IV.  —  Les   divers  systèmes   dans   le  même 

POÈME 232 

g  1°'.  —  La  variété  des   strophes  dans  les   poèmes  chez 

les  auteurs 232 

g  2.  —  Exemples 237 

CHAPITRE  V.  —  Scansion 247 

§  1".  —  Contraction  et  elision  ou  synizèse 247 

g  2.  —  Particule  verbale  a 256 

g  3.  —  Syncopes  dans  l'intérieur  du  mot 257 

g  4.  —  Mots  terminés  par  w  ou  y  précédés  de  consonnes.  258 

g  5.  —  Own-,  gwl-,  gwr- 260 

g  6.  —  Mots  en  hiatus  par  suite  de  la  chute  d'une  con- 
sonne brittonique  (ou  en  composition) 261 

1°  Les  vo3'clles  restent  séparées 261 

2°  Les  voyelles  forment  diphtongues 264 

LIVRE  III. 

LA    MÉTRIQUE    GALLOISE    DEPUIS    LE    XVI^   SIECLE   JUSQU'a 
NOS   JOURS. 

CHAPITRE  PREMIER.  —  Le  dix-septième  siècle 267 

g  1.  —  Remarques  générales  au  point  de  vue  du  bardisme,  267 

g  2.  —  Exemples 269 

g  3.  —  Système  mixte 275 

CHAPITRE  II.  —  Le  dix-huitième  siècle 279 

g  1".  —  Remarques  générales 279 

g  2.  —  Exemples 282 

CHAPITRE  I!I.  —  Le  dix-neuvième  siècle 287 

g  1".  —  Les  systèmes  réguliers 287 


388  TABLE    DES    MATIÈRES. 

g  2.  —  Systèmes  modifiés 289 

g  3.  —  Systèmes  combinés  et  strophes. 294 

§  4.  —  Les  systèmes  dans  le  même  poème 296 

g  5.  —  Exemples  de  poèmes  avec  cynghanedd  indiquée.  298 

APPENDICE. 

Les  systèmes  dits  libres  (mesurau  rhyddion) 321 

CHAPITRE  PREMIER.  —  De  la  fin  du  quatorzième  au 

dix-septième  siècle 322 

CHAPITRE  IL  —  Du  dix-septième  siècle  jusqu'à  nos  jours.  326 

A.  —  Poésie  profane 326 

g  1".  —  Système  mixte 326 

g  2.  —  Rime 338 

B.  —  Hymnologie 367 

CHAPITRE  III.  -  Les  penmllion 377 

A.  —  Rime 377 

B.  —  Strophe 37& 

Errata 382 


TOULOUSE.  —  IMP.  A,  CHAUVIN  BT  FILS,  RUB  DES  8ALENQUBS,  2*. 


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