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Full text of "Les Pseaumes de David et les cantiques sacrés : corrigé et approuvés"

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FROM    THE   L1BRARY   OF 


REV.    LOUIS    FITZGERALD    BENSON,   D.  D. 


BEQUEATHED    BY    HIM    TO 
THE   LIBRARY   OF 


PRINCETON    THEOLOG1CAL   SEMINARY 

SOS 


^°fc-'*vL  .^1 


î      ^S-V^&ClTt 


v> 


Digitized  by  the  Internet  Archive 
in  2013 


http://archive.org/details/dedavOOmaro 


V 


3 


PRIÈRES 

En  entrant  dans  le    Temple. 

ME  voici,  ôDieu,  pour  écouter  ta 
parole  fainte;  donne- moi  ton  bon 
efprit ,  pour  me  difpofer  à  te  rendre  le  fer- 
vice  qui  t'eft  dû.  O  Dieu  ne  permets  pas 
que  je  te  ferve  feulement  de  corps ,  mais 
auffi  d'un  cœur  véritablement  touché  de 
ta préfence;  bannis  de  mon  efprit  toutes 
diiiradions  ou  penfées  frivoles  ;  donne- 
moi  de  profiter  de  l'explication  de  tes 
faints  Oracles,  &  de  réduire  en  pratique 
lesdevoirsquetu  nous .preferit;  faits-mol 
Ja  graeeque  jeforte  de~cefaintlieu,em- 
brafé  de  ton  amour ,  6c  zélé  à  faire  ta  vo- 
lonté. Amen. 

Prières  avant  que  de  fonir  dji  Temple. 

O  Eternel,  j'ai  conclu  que  maportion 
étoitde  garder  ta  Parole  ,  j'ai  ferré 
ta  Loi  dans  mon  cœur  ,  afin  que  je  ne 
pèche  point  contre  toi.  O  que  ta  parois 

aétédouceàmon  palais!  qu'elle  foit  donc 
déformais  une  lampe  a  mes  pieds,  &  une 
lumière  à  mes  fentiers,  Je  l'ai  juré,&:  je  le 
tiendrait  obferver  les  ordonnances  de  ta 
Juftice.Quctamain,Seigneur,mefoit  en 
aide ,  parce  que  j'ai  choili  tes  commande- 
mens.  Que  mon  ame  vive  ,  ô  Eternel  ^ 


afin  qu'elle  te  loue  ,  &  que  trouvant 
tout  mon  plaifir  à  méditer  &  à  obfcrver 
tes  divines  inftructions  ,  je  ne  forte  ja- 
mais de  ce  faint  lieu  qu'édifié  ,  confolé 
&C  puiftamment  affermi  dans  ta-  réfolu- 
tion  inébranlable  de  vivre  dans  ta  crainte, 
afin  de  pouvoir  mourir  dans  ta  grâce,  &: 
d'être  reçu  un  jour  dans  ta  gloire.  Amen. 


PRINCIPES   DE    MUSIQUE. 


U  t ,  ré,  mi ,  fa  ,  fol ,  la  ,  ii ,  ut ,  ré,  mi. 


MF** 


Mi ,  ré,  ut,(i,  la-, fol, fa,  mi,  ré,  ut. 


Ut ,  fa ,  ré,  fol,  mi, la,  mi,  ut,  la,  mi. 


Re  ,  fol,  ut ,  la ,  ré  ,  fa ,  fi,  fol,  ut. 

Pfeaumes  qui  font  fur  un  même  Chant. 


Le 

î 

&  64. 

Le 

14 

&  53. 

Le 

17 

,   63  &   70. 

Le 

18 

&C    144. 

Le 

14, 

6z,9  5  &111 

Le 

z8 

&C    109. 

Le 

;o 

>75  .  «JO- 

Le 

î1 

SÉ   71. 

Le 

3} 

&  67. 

Le 

36 

&  68. 

Le  46  &  8z. 

Le 

51 

& 

69. 

Le 

60 

& 

108. 

Le 

6? 

& 

7Z. 

Le  66. 

,    98  &    I  I 

8. 

Le 

74 

& 

I  16. 

Le 

77 

& 

86. 

Le 

7» 

& 

90. 

Le 

lOO,  I  ; 

5i,&i 

41. 

Le 

I  I 

7    &    127 

. 

Le 

I 

40 

& 

les 

Commandement. 


LES 

PS  E  AU  M  ES 

D  E 

D  A  V  I 


P  S  E  A  U  M  E    I. 


Eurçux  celui   qui    fuit  des  vi- 


pZEUS 


cieux  ,    El    le    commerce    Se    Texem- 


pîe  odieux  s  Qui  des  pécheurs  hait  la 


È^^fe.ir 


i--3g=2^.-^ 


irompeufe  voie,  Et  des  moqueurs  la  cri- 


minellejoie:  Quicraiçnant  Dieu,  ne  le 

m 


plaît  qn  en  fa  loi,,  Et  jour  &  nuit  la  médite 


2.  Tel  que  Ton. voit  furie  bprvfd'unjru 


;d=n 


feau.Croïtre  &  fleur îr  un  arbretoniouis 

"b^auVEtquifcsiiuuscnleiulaiioiirap- 

A  5  porte, 


PSEAUME      I. 

porte,  Sans  que  jamais  la  feuille  tombe 
morte; Tel eftle julîe &toutcequ'iîfera  , 


Selon  les  vœux  toujours  profperera. 


3.  Mais  les  méchans  n'auront  pas  même 
fort,  On  les  verra diffipés fans  efforts, 


Comme  la  paille  augréduventchatfée: 


Malgré  l'orgueil  de  leur  ame  infenféejls 


ne  pourront  tenir  en  jugement ,  Ni  près 


des  bons  fubfifter  un  moment. 

4.  Dieu  ,  qui  des  Cieux  veille  fur  les  hji- 

mains,Connoît  leurs  cœurs,voit  l'œuvre 


de  leurs  mains,  Et  donneau  jufte  un  vrai 
tSShfeeur,  qui  dure  :  Mais  des  méchans  il 
hait  la  voicimpure;îlsfc  verront,  tôt  ou 


tard  malheureuxjËt  leurs  projets  périront 

avec 


FSE  AU  ME    IL 


avec  eux. 

P  S  E  A  U  M  E    II. 


Où  vient  ce  bruit 


.-<*■ 


parmi  les  Nations? 


A  quoi  les  porte  une  impuiffante  haine? 
Peuples ,  pourquoi ,  dans  vos  illufions , 


Vous  flattez-vous  d'une  efpérance  vaine? 


:=s==^=$=3 


mm 


=^dEfc=&=E 


Je  vois  ligués  ksPrinccs  de  la  terre:  Dans 
leurs  confeils  les  grands  ont  préfumé  , 


z:r±rzr±r^3r: 


:$r^: 


D'être  allez  forts  pour  déclarer  la  guerre 


e^^se- 


A  l'Eternel  ?  a  fon  Oint  bien-aimé. 
2.  C'eft  trop,ontditces  ennemisjaloux: 


SBSEïS 


C'eft  trop  fouffrir  leurs  rapides  conquêtes; 

Briforis  les  fers  qu'ils  préparent  pour  nous, 

Etle  dur  joug  qui  menacenos  têtes.  Mais 


t  '■?     r^^ 


l'Eternel,  qui  dans  les  Cieux  habite,  Se 

moquera 


PSEAUME    Tî. 


moquera  d'eux  6c  de  leur  deffein  ;  Etn 

contreux  a  la  fin ,  il  s'irrite ,  Ils  fentiront 
combien  pelé  la  main 
3.  Du  haut  desCieux  alors  il  parlera,  En 
fa  colère  à  nulle  autre  (ernbiable;  D'un 


grand  effroi  leurs  coeurs  il  remplira;  Dans 


fa  fureur  ardente  &  redoutable,  Rois,  di- 


ra-t~ii ,  quelle  eft  votre  entreprifeî  De  ce 


G- — — 


Roi  feul  j'ai  fait  élection,  Et  de  ma  main 


fa  couronne  ilaprife  ;  Je  l'ai  facré  furie 
mont  de  Sioii. 


PAUSE. 


4.  Et  moi ,  fon  Oint,  je  public  en  tous 


lieux,  Le  faint  décret  duMonarque  fuprê- 


me  :  C  eft  toi,  mon  fils,  qui  plaît  feul  à 

mes! 


PSEAUME    II. 


xnçs  ycuxj  je  f  ai,  dit-il  ,  engendré  ce  iour 
même,  Parle  ou  délire,  &c  pour  ton  hérita- 


;    ce  j>  Je  rangerai  les  peuples  fous  tes loix  ; 


Ton vafte  empire  aura  cetavantage, Qu'au 


bout  du  monde  on  entendra  ta  voix. 


=^s=^ 


5 .  Tu  dompteras ,  de  Tune  à  l'autre  mer, 
Les  ennemis  qui  te  feront  la  guerre  ;  Tu 
les  tiendra  fous  un  feeptre  de  fer ,  Pour 


les  brifer  comme  un  vaiifeau  de  terre. 


Maintenant  donc  ,  vous  Monarques  &r 


Princes ,  Apprenez  mieux  quel  eft  votre 


devoir:  Grands  de  la  terre,  Arbitres  des 


Provinces  >  Reconnoiffez  du  Seigneur  le 


pouvoir. 


L 


6.  A  Thonorer  fans  celle  attachez-vous, 

Soyez 


Soyez  fournis  a  fa  volonté  fainte  :  Vivez 
contcnsibusun  Maître  Ci  doux  5  Et  le  fer- 


vez  avec  refnect&:  crainte.  Rendez  hom- 


mage  au  Fils  qu'il  vous  envoie  ;  Et  préve- 


nez un  jufte  châtiment.  Si  votre  erreur 


vous  montre  une  autre  voie_,Vous  périrez 


jpÊSE 


dans  votre  égarement. 


7. Car.  toùtd'usço&p,  foacourxoux  ri- 


goureux, S'enflammera  pour  hâter  faven- 


i x _^*i- H ■>< *- V ^  '  1  — 

geance.  Heureux  alors  &  mille  foisheu- 


reux.,  Qui  met  en  lui  toute  l'a  confiance. 
P  S  E  A  U  M  E    III. 


o 


Ue  de  cens,  ôararidDieu,  Soulevés 


■>  w& 


en  tout  lieu,Confpircnt  pour  me  nuire 


L:».y+rr^ 


Que  d'ennemis  jurés,Contrc  moi  décla- 
rés, 


PSEAUME    IV. 
P  S  E  A  U  M  E    I  V. 


*; 


^     Êigheur,  à  toi  feul  je  m'adfëtfe  :  Tu 


œ^-=^JZ^==2===Z&- 


-TÇK  .      ÛL^lt: 


lais  mou  droit,  fais-moi  raiion;Lorfque 

jstoîsdans  la détreffe , Ta  main  m'a  tiré 

de  la  prelle:  Exauce  donc  mon  craiion. 


E=E^E 


Vous  Grands,  dont  Tinjuite  pniliance 


z^n^;~ 


3@S 


S'élève  contre  mon  honneur,  Juîquesa 


quand  votre arrogance,  Vos  fraudes, votre 


médifance,  Troubleront-elles  mon  bon- 
heur  ? 


i.  Sachez  ,    puiiqu  il  faut  vous  le  dire  , 
Que  Dieu, qui  veut  un  Roi  pieux,  Entre 
tous  a  daigné  m  élire  ,  &  qu'auflî  tôt  que 
jejgQpire ,  U  m^nend  du  pi  us  haut  des 

Cieux.  Mortels ,  redoutez  la  çplère  j  Et 

B  peu  lez  , 


ï 4 F  SJE  A  U  M  E_  î  V. 

penlez, même  étant  couches,  Combien  il 
le  montre  levèrc^Aqui  s'obltinea  lui  dé- 
plaire ,  Et  quittez  enfin  vos  pèches. 


3.Prelentez-lui  le  Sacrifice   D'un  cœur 


pur  &  plein  d'équite;Et,pour  vous  rendre 


355Ë 


Dieu  propice,  Eloignez-vous  de  Finjirftfcéj 


Et  vous  fiez  en  l'a  bonté.  Les  mondains 


diient,  quifera-cc,Qui  nous  pourra  com- 


bler de  biens?  Moi,  Seigneur,  je  cherche 
ta  grace^Fais  que  la  clarté  de  ta  face,Snr 

moi  le  levé  &  fur  les  miens.      

^"4. Plus  de  joie  au  cœurmeft  donnée  ,  Par 
cettegraceduTiès-haut,  Qu'aveux  quYme 
'  abondante  année, De  bleds&f  de  vins  cou- 


""  -rrfs 


-.^TZZZ^Z 


ionnée,Fournicdetout  cequ'ii  leur  faut. 

Aïnfi.j 


P  S  E  A  U_M  E  _V. 15; 

Âinfi,dans  une  paix  profonde  ,  Jour  & 


nuit  je  repoferai  :  Car ,  Seigneur,  fur  toi 


je  me  fonde;  Par  toi  feul,  malgré  tout  le 


monde,  Hcurculèment  je  régnerai. 
P  S  E  A  U  M  E    V. 


Ux  paroles  que  je  veux  dire,  Prête 


1  oreille  à  cette  fois:  Seigneur, entens  ma 


trifte  voix,  Entens  l'affligé  qui  fonpire 

••— * — . — —      '-•-■- — *-  -«*--»*■- 
dansfon  martyre. 

1.  Ecoute  ma  prière  ardente  ,  mon  Dieu, 

mon  Roi, dans  ce  moment }  Puifqucc  îeft 

à  toi  feulement, Que,dans  ma  douleur  vio- 


rfcrr 


iïS^^^Sife 


lente  ,  Je  la  préfente. 


?.. Source  de lumière&de  vie, Dès  le  matin 


exauce-moi;  Car  dès  le  matin ,  devant  toi, 

B  x  J'implore 


i-6  ?  S  |  A  U  ME    V. 


ftir-5^ 


dt=sasgs^=gjs^.. 


j  implore  ta  grâce  îfcfinîc  ,  Et  m'y  courte. 


4.  Tu  n'es  pas  un  Dieu  qui  diipcnfe  Ses 
faveurs  à  l'iniquité}  la  fraude  &  la  rtiali- 


gnite-^Ne  trouvent  jamais  d  indulgence 


^H^^l^Ëg^^ 


flir:: 


En  ta  préiencê. 


c  L'orgueilleux  ni  le  téméraire  ,  N'ofe- 

Z& !r-.^— 'TV        ^ 1 


5£ee1=:ee^ 


^- — 4- 


Sg 


roient  paroïtre  à  tes  yeux  :  Toujours  re 


rsfcrsfc 


^;^=£r«SL%£ 


furent  odieux  ,  Ceux  dont  le  mérier  ordi- 


naire Eft  de  mal  faire. 

PAUSE. 

g/TafiTrcûrcônfoncl  &  ruine  Le  médi- 

fant&  le  menteur ,  Le  iangumaire  &  1  îm- 

pofteur  ;  Enfin ,  ra  puiflkhcc  divine  kef 

extermine.  

T.~Moi  qui  m'attache  à  ta  loi  iainte, 
^  J'irai, 


P  S  E  A  U  M  E    V 


1  -7 


*    j        I 


j'irai, comble  de  tes  bienfaits  ,  Me  prof- 


ni 


3£3  ^=fcr:  xsâfc^âi—^aaSg 


zs^r^s 


terner  dans  ton  palais ,  Avec  le  refpeô  &C 


rzs^t 


la  crainte  D'un   cœur  fans  feinte. 


8.  Dieu  juite  &  bon  ,  prens  ma  détente  : 


Ne  permets  pas  que  )t  ibis  mis  Sous  la 

main  de  mes  ennemis  5  Fais  que  je  garde 

— — .   1       , — * —  -  »  -  —)- — _-.k_^-l . 


avec  confiance    Ton  alliance. 


00^ 


9.  Leur  cœur  eft  la  (burce  du  vice,  il  eft 


ï&.. 


trompeur.doubie  &  couvert;  Leur  bou- 


=3^r 


che  eft  un  fépulcre  ouverr,Lcur  langue  eft 


i£rtO= 


^^^i^£ 


*^Efefe 


pleine  d'artifice  &  de  malice. 


r£^»£ 


10   Reçarde-lcs  en  ta  colère  ;  Vois  ce 


3S3SE 


-^'_q:r 


qu'ils  font&:  le  défais;  Confondues  dans 


^ 


leurs  vains  projets;  Et  puisqu'ils  ofentte 

dépfairc ,  Sois-leur  févère. 

B  3  11.  Mais 


-     p  s  £  \y^  \  yj- 


il.  Mais  que  les  bons  te  rejouiflent:  Et 


s^=3 


comme  ils  elpcrent  en  toi,  Qu'ils  vivent 

ÉÏ2 


*ïr=2 


contens  fou?  ta  loi  ;  Qu'avec  plaifir  ils  t'o- 


béiflent  ,  Et  te  béniflenr. 


ii.  Ton  bras  cft  Toujours  fecourable  A 


fek    Y— ^3^::~~s: n  ,\«  *  ■  |  ; 


l'homme  jufte,ôDieu  Sauveur;  Toujours 
ta punTante faveur,  elt le  bouclier  impé- 


œ^S=£g=$: 


;!■=:.:■ 


i_^=tk::44._ 


nétrable  Du  miférable. 

P  S  E  A  U  M  E    VI. 


ypxzzz- 


i~ï~î== 


^ s>- 


E^S? 


;&=f^ 


^     Eigneur,  qui  vois  ma  peine,  Ne  me 


.•j£:&:^ 


prens  peint  en  haine,  Celles  d'être  irrité  : 
Dans  ta  j ufte colère, Ne  foitpas  fifévère, 


Que  je  l'ai  mérité. 


i.  Que  plutôt  ta  tendrelle  Soulage  ma 

Toiblclïe  Dans  les  maux  que  je  fens.  Ma 

force 


P SE  AU ME    VI 19 


force  m'abandonne,  &  la  douleur  étoïx- 


ne ,  Et  mes  os  &c  mes  fens. 


3.  Ma  trilteffe  redouble,  Et  mon  efprit  le 


trouble,De  crainte  &:  de  fouci.  MonDieu, 
mon  eipérance,  Jufqu'à  quand  ma  ibuf- 
france  Durera- t-elle  ainlî  ? 


4. Hélas!  Père  de  grâce,  Tournes  vers  moi 


tefàCe,  Et  calme  mon  effroi:  Maigre  ma 


faute  extrême, Pour  l'amour  de  toi-même, 
O  grand  Dieu ,  iauve  -moi. 


v^rr^TÊr 


5.  Privé  de  la  lumière  ,  Enfermé  dans  la 

^illlpili^lIiPiiii^ili^iii 

bière ,  Peut  onpfalmodier?  Et  dans  la  fé- 


*=5 


^.4^^'   v    ?»    ~3T^e 


j^r^r: 


^3=T3È 


puiture  ,  Parmi  la  pourriture  3  Tes  hauts 
taits  publier  ? 


PAUSE 


2©         PSEAUMEVI. 
PAUSE. 


6  La  nuit, quand  tout  fômmeille,  Je  luis 


=a= 


1c (cul  qui  veille,  Prefle  de  mes  douleurs: 


J'ai  la  plainte  à  la  bouche  ,  Et  le  lit  ou  je 

couche,   elt  noyé  de  mes  pleurs. 

£î=^^:=^:::=f=~-:::= 


z&—-=t 


7.  Je  fuis  méconnoiflTableiLechaçrin  qui 


r.irr 


™£r 


m'accablcSe  fait  voir  dans  mes  yeux  ;  Et 
ma  plus  grande  peine  Eit  la  joie  inhumai- 

rnr 

ne    Qu'en   ont  mes  envieux. 

HI!!lil^lI§!SIII^^§i 

S.  Allez,  hommes  iniques;  Fuyez,  peftes 


mm=^ 


& 


i^=tZ 


m% 


publiques,  Abandonnez  ces  lieux  :  Mon 


Dieu  fait  mes  alarmes,  Et  la  voix  de  mes 

larmes  A  pénétré  lesCieux. 

9.  Sa  bonté  fingulière  Ecoute  ma  prière, 


Quand  à  lui  J  ai  recours;  Quoi  que  je  lui 

demande 


V  S  EAU  M  E    VII 


lî 


^E 


^ 


demande,  Sa  clémence  eltiï  grande7Qu7ii 


S=Ip 


m'exauce  toujours 


EE^Î 


10.  Ils  s'en  vont  pleins  de  honte;  Ma  dé- 
livrance  prompte  Surprend  mes  ennemis 


E&^Cgv^pr; 


^EE5E3 


Dieu  confond  leur  maiiee  ,  Et  irfeft  ton 


i^ 


_^,i--&: 


zr^rrrp— &■= 


jours  propice,  Comme  il  me  l'a  promis, 
P  S  E   A  U  M  E    VIL 

On  Dieu3 mon  unique  eiperance , 


N 


rtrrs- 


j'attensde  toi  ma  délivrance^  Sauve  -  moi 


des  cruelles  mains  De  mes  ennemis  inhu- 


mains. Leur  Chef,connoi{fantmafoiblef- 
le,  Comme  un  lion  que  la  faim  prcfle,M:e 
pourfuitpourmedévorer,M'atteint,&:me 
va  déchirer. 


2.  Grand  Dieu>  fur  qui  je  me  repofe,  Si 


at 


%i         PSEAUME    VIL 


j'ai  commis  ce  qu'il  m  iinpoTe, Et  11  contre 
lui  j'ai  tenté  Ni  fraude,  ni  méchanceté  ; 


Si  mal  pour  mal  j'ai  voulu  taire  Acctim- 


4  i       j~— > — —  — ■* *» 1-       ■  ■ -* V 1 —- 

placable  adverfaire}  Ou ,  fi  je  ne  tus  le  fup- 
port  De  celui  qui  me  hait  a  tort  : 


3.  Je  veux   qu'en  cette  injufte guerre,  11 


sa 

me  pouiTuive,  qu'il  m'atterre;  Qu'enfin 

— 3E&* — 


tu  permets,  Seigneur,-  Qu'il  more  la  vie 


6c  l'honneur. Montre -roi  donc  pour  ma 


défenfe;  Fais  qu'il  éprouve  ta  vengeance: 


Malgré  mes  cruels  enncmis,Tiens-moi  ce 


tendre  ma  caufc&  la  tienne;  Lorfque  fur 


ton  trône  glorieux  j  Tu  teras  droit  entre 

nous 


FSE  AU  ME    VIL  25 

nous  deux  Là,  cics  peuples  louverain  Ju- 


gc,  O  Dieu.ru  iéras  mon  retu^e,  Pour  me 


juger  dans réquire,Et  félon  mon  intégrité. 
PAUSE. 


—  •  ■ ■■       ' -1 — *- ' *_— ^_*_t_ — „_ „ 

5.  Confonds  des  médians  la  malice,  Et 


rends  au  jufte  la  jultice  ,  Toi  ,  dont  les 


ycuxtoujoursouverts,Sondent]es  cœurs 
les  plus  couverts.  Dieu, qui  cennoït  mon 


innocence,  eft  mon  bouclier  ,  moneipé- 

I1II1IPII 


tes 


=me 


rancc.Son  bras  (bu tient  Se  rend  vainqueur 


Tout  homme  jufte  &  droit  de  cœur. 


6.  Dieu,  dis-je,  eft  le  Juge  équitable  De 


Z3JZ 


1  homme  droite  véritable;  11  fait  auiïi  fe 


~i=-3fir: 


3£^ 


!=£=!= 


te=±= 


rzrv: 


courroucer,  Quandons'obftineàroffen- 


£:£ 


1er.  Si  celui  qui  cherche  à  me  nuire  ,  Ne 

veut 


v  11. 


5^52 


veut  jprbiiiprcmcnt  le  réduire,  Dieu  pren- 
dra ,  contre  ee  méchant ,  Son  cuc,&:  Ton 


HHSI 


glaive  tranchant. 

7.  S'il  iVappaile  Dieu  par  (es  larmes,  Dieu 

lui  fera  fentir  les  armes  :  Ses  flèches  don- 


neront  là  mert  A  ceux  qui  m'en  veulent 

illlllïiSI=!i€^^iiè  IlIÊlitili 

à  tort.  Dece  méchant  rimmeur  hautaine, 
Conçoit  du  travail,  de  ia  peine  5  JLt,  pour 
tout  fruit  de  ion  dëfir,  N'erîfâiite  que  du 


m 


=4= 


déplaifu*. 

8.  Il  fe  fert  de  mille  artifices,  Four  me 


zzzzzz^sz 


creufer  des  précipices -,  Mais  dans  tous 
ceux  qu'il  creulera  ,  Lui  feu!  ié  précipi- 
tera. Je  verrai  fondre  fur  fa  tête  L'horri- 

bie  &  funette  tempête,  Dont  j'euffe  été  le 

féiil 


P-6E-AUM  E    VIII.  xS 

ieul  objet  j  S'il  eût  accompli  fon  projet. 


m 


<?.  ODieu,  je  bénis  ta  juftice  ,   Qui  fe 
montre  à  mes  vœux  propice:  Et,  tant  que 


rtrrz^qr 


jereipircrai, TonlaintNom  je  célébrerai. 
PSEAUME    VIII. 


o 


Notre  Dieu,  tout  bon ,  tout  adora- 
ble,  Que  ton  iaint  Nom  eft  grand  &  re- 


doutable !  Ta  gloire  éclate  &  triomphe  en 
ra- 


tons lieux,  Et  ta  grandeur  eft  au  deffus  des 


Cieux. 


z.  Le  tendre  enfant ,  encore  à  la  mam- 


melle  ,  Prêche,  à  nos  y^ux,  tapuiflance 
éternelle:  Sa  foibïe  voix  confond  l'im- 


piété, Et  du  méchant  condamne  la  fiei  té. 

TTT — : — - 


ztkz 


3^5E 


..L— -U= 


5.  Quand  je  contemple  ,  en  te  rendant 

G        hommage , 


x& 


PSEAUME   VIIt. 


<>        *- 


wmmmm 

hommage  ,  Le  firmament,  ton  meiveil- 


:=eS:=£ë 


leux  ouvrage  ,  Les  Cieux  ,  la  lune  &  les 


fi 

feux  différens.,  Quêta  fageflea  placés  en 


4.  Surpris ,  ravi ,  je  te  dis  en  moi-même: 


Qu  eft-ce  que  l'homme,  ô  Majefté  fuprê- 


mcl  Que  ta  bonté  daigne  s'en  fouvenir, 


Et  que  ta  grâce  aime  à  le  prévenir. 
PAUSE. 


Tu  Tas  un  peu  fait  moindre  que  les 


^=^a=|==jg=g 


Sfct 


_- *: 


Anges  ,  Qui  dans  le  Ciel  célèbrent  tes 


louanges.  Tu  Tas  aufïî  d'éclat  environné, 


Comblé  de  gloire,  &:dhonneur  couronné. 


6.  Tu  Tas  tait  Roi  fur  ces  œuvres  fi  bel- 


les, Que  tu  formas  de  tes  mains  immor- 
telles i 


/SEAUME   VIII. 


2*7 


tejlJ  }  Tes  ordres  faints  ont ,  fans  excep- 


cion  ,  Mis  fous  Tes  pieds  touten  fuiétion. 


7.  Tous  les  troupeaux  qui  paillent  aux 


montagnes ,  Le  gros  bétail ,  qui  païtdans 


les  campagnes ,  Les  animaux  des  déferts 


&  des  bois ,  Souffrent  fon  joug ,  ou  trem- 


blent à  fa  voix. 


8.  Tous  les  oifeaux  ,  qui  volent  &  qui 


chantent  j  Tous  les  poiifons  qui, par  trou- 


-i — —.4 j -r     ■* ; "- *> \z~ i 1 

pes,fréquentent ,  Fleuves 3  étangs,  &  les 


profondes  mers ,  Tout  eft  fous  lui  dans  ce 


9.  O  notre  Dieu!  que  ta  gloire  eft  immen- 


fe  ;  Rien  n'eft  égal  à  ta  magnificence  ,Ta 


Majefté  par- tout  brille  à  nos  yeux  >  Ton 

C  z        Nom 


ÏSEA  U  M  E     iX. 


a.8 


r#=0= 


3=â 


Kom  remplit  &l  la  terre  &  les  çieiX. 

PSEAUME    IX. 


Ans  celle  je  te  bénirai,  Seigneur; 


jour  6c  nuit  je  dirai ,  Toutes  tes  œuvres 


ians  pareilles,  Et  la  gloire  de  tes  mer- 


veilles. 

2.  En  roi  je  me  veux  réjouir,  Des  biens 

dont  tu  me  fais  jouir  5  Et  je  rendrai  par 


monCantique,Ma  reconnolflance  publi- 


que. 


3.  Mon  ennemi ,  par  ta  vertu,  Eut  mis  en 
déroute  &  battu.  On  le  vit  manquer  de 


courage,  Dès  que  tu  montras  ton  vifage. 


4.  Contre  fon  effort  inhumain 3  Tu  pris, 


Seigneur  >  ma  caufe  en  main >  Ton  Tribu- 
nal 


PSEAUME     IX. 


nalfutmon  refuge  Où  je  t'éprouvai  jufte 


5.  Ils  font  défaits  mes  ennemis  5  A  mes 


pieds  tu  les  a  fournis  :  Tu  fis  périr  leur 

renommée ,  avec  la  fleur  de  leur  armée. 
PAUSE     I. 


6.  Toi,  leur  Chef  _,  nous  as-tu  défaits  ? 


Nous  as-tu  détruits  pour  jamais  ?  As- tu 


râlé  nos  citadelles?  Leur  nom  eft-il  mort 


7.  Non  ,  non  ,  le  Monarque  des  Cieux 


Eft  fur  fon  trône  glorieux ,  Pour  rendre  à 


chacun  la  juftice,  Rude  aux  méchans,  aux 


iL  C'eft  là  qu'il  juge  les  humains,  Selon 

C  3  les 


i° 


PSEAUME    IX. 


les  œuvres  de  leurs  mains,  Pelant  dans  la 

ÉlîlSlBIfPllll 


juite  balance,  Et  la  peine &  la  recom- 


peu  le. 


9.   Le  Tout-puillant  relèvera  Le  foible 


qu'on  opprimera,  Et  dans  fa  plus  grande 


détreffe  ,  Lui  fervira  de  fortereffe. 


10.  Ainfî  ceux  qui  te  connoïtront ,  En  toi, 


j±===l=5^gg=; 


V"       -^~3g 


Seigneur ,  efpéreront  5  Car  jamais  ta  main 


n' abandonne  L'homme  droit,  qin  Ton 


cœur  te  donne. 

P  A  US  E     II. 


î  1 .  Qu'on  chante  en  toute  nation, Le  Dieu 


qui  réfîdeen  Sion>  Et  que  le  bruit  defes 
louanges   Vole  jufqu'aux  climats  étran- 


ges. 


12.  L'Eternel, 


iz.  L'Eternel  ^  par  ion  bras  puiflant  , 


gHi 


iSI 


^^^iin=i 


Venge  la  mort  de  l'innocent ,  Et  jamais  ce 
grand  Dieu  n'oublie  Le  malheureux  qui  le 
fupplic. 


13,  Seigneur,  difois-je  en  mon  effroi 


Daigne  jeter  les  yeux  fur  moi  ->  Toi,  qui 


de  la  main  ennemie ,  Sus  fi  bien  garantir 


ma  vie. 


=£H^*£ 


14.  Permets  qu'encore  à  l'avenir ,  En  Sion 

mmmmm 


j'aille  te  bénir?  Que  j'y  chante  encore  à  ta 


gloire  ,  Un  faint  Hymne  après  la  vic- 
toire. 


1 5 .  J'ai  vu  tomber  ces  infenfts ,  Dans  les 


1135= 


;^g=E^=^EÊg 


pièges  qu'ils  m'ont  drefles;  Leur  pied  léger 


!T3= 


s'eft  venu  prendre  Aux  filets  qu'ils  m'ont 

ofc 


** 


PSEAUME    IX. 


ofé  tendre. 

PAUSE    III. 


16.  Ainfi  le  Monarque  éternel ,   Par  un 
jugement  folennel  ,  leur  a  fait  porterie 


dommage^uenVavoit  préparé  leur  rage. 


17.  On  verra  toujours  le  méehant ,  Ne 


pouvoir  marcher  qu'en  bronchant  :  Ceux 


qui  de  Dieu  n'ont  nulle  crainte ,  Verront 


18.  Mais  le  fidèle  humilié  ,  De  Dieu  neft 


jamais  oublié  :  Du  juftequi  fe  trouve  en 


peine  ,  L'efpérance  n'eft  jamais  vaine. 
19»  Empêche ,  ô  mon  Dieu  1  mon  Sup- 
port ,  Que  l'homme  ne  (bit  le  plus  fort  ; 


Cite-les  tous  enta  préténee  >  Et  leur  pro- 
nonce 


_  JP  SE  AUME    X. 


20.  Qu  ils  tremblent ,  &:  que  ton  pouvoir 


A  tous  les  mortels  fafle  voir  ,  Que  ,  de 
quelque  nom  qu'on  le  nomme,  Le  plus 


grand  ,  enfin, n'eft  qu'un  homme. 
PSEAUME     X. 


'Ou  vient,  Seigneur,  que  ton  peu- 
ple abattu.  Ne  trouve  plus  pour  lui  tes 
yeux  ouverts?  Dieu  jufte  &  bon ,  pour- 
quoi t'éloignes-tu ,  Pendant  qu'il  iouffre 


en  ce  fiécle  pervers? Des  orgueilleux  les 


0£Z 


Z3SZ 


outrages  divers,  Font  foupirer  l'innocent 
qu'on  méprile  :  Mais  tourne,  6  Dieu, 

m 


contr'eux  leurentreprife. 

1.  Dans  fon  péché  le  méchant  s'applaud» 


54 


PSEAUME    X. 


Il  croit  que  tout  doit  répondre  à  fesvœuxj 


Le  riche  inique  cft  le  ieul  qu'il  chérit:  Il 

dkat 


hait  le  pauvre  6c  fuit  le  malheureux .  Bra- 

szrssz 


vaut  le  Ciel  d'un  air  audacieux  3  En  rien, 


dit-il,  je  ne  veux  me  contraindre:  Car  il 
n'eft  point  de  Dieu  qu'on  doive  craindre. 


3 .  Tout  lui  fuccède;  il  fait  mal  fans  ceffer} 


Il  ne  craint  point  ton  juitc  jttgciïicnt;  Il 


fe  promet  de  pouvoir  renverfer  Ses  enne- 


mis d'un  fouffie  feulement.  Quai-je.,  dit- 


il  ,  à  craindre  en  ce  moment  ?  Qui  peut 


jamais  ébranler  ma  fortune,  Quand  tout 


me  rit  &  rien  ne  m'importune? 


4.  Ses  faux  difeours,  pleins  daffe&ation, 


Ont  du  venin  caché  fous  leur  douceur 

nuire 


PSEAUME     X. 


3T 


Nuire  &:  tromper  ,  c'eft  fa  profeffîon  ;  Il 
n  a  que  fraude  &:  qu'outrage  en  ion  cœur: 


Au  coin  d'un  bois  couché  comme  un  vo- 


leur;Sur  les  paflans  tout-a-coup  il  fe  jette^ 


Et  tue  ainfî  l'innocent  en  cachette. 
PAUSE, 


f.  Ceft  un  lion  doublement  dangereux 


Qui,  dans  ion  fort   couché  fans  faire 


bruit,  Arimpourvu,furprend  les  malheu- 


reux, Et  de  leur  chair  fe  repaït  jour  &: 


nuit.  Voyant  fa  proie,  avec  rufe  illa  fuit} 


Ilfe  tapit ,  il  rampe  contre  terre.,  Et  fou- 


dain  livre  une  mortelle  guerre. 


6.  Quand  il  commet  fes  crimes  odieux, 


11  croit  que  Dieu  n'en  pourra  rien  favoirs 

Qu'il 


3& 


r,  o  r.  a  u  ÎYI  li      ^. 


Qu'il  les  oublie  ,  ou  qu'il  terme  les  yeux, 


Qu  il  eît  trop  loin  pour  s  en  appercevoir. 
Montre  toi  donc  ,  Seigneur  *  &:  lui  fais 


voir,,  Que,  lorfque l'on  veut  opprimer 


l'innocence ,  Ton  bras  vengeur  eft  prêt 


pour  (a  défente 


7.  Quoi  !  le  méchant  ,  exécrable  en  tes 


faits,   Ote  irriter  ainfi  le  Souverain!  De 


rien  dit- il,  Dieu  ne  s'enquiert  jamais.  Tu 


i 1 1 i—  -■    — < -h — : ' ' — " ■* — t — 

vois  pourtant, Seigneur, tout ton  delTein; 


Tu  fers  de  père  au  malheureux  pupi!e,Qui, 


hors  de  toi,  ne  peut  trouver  d'afyle. 


;3E:^E^E 


z£ rgTJ:- 


5T--:  ::^£ 


8.    Ote  la  force  &  tait  faillir  le  cœur 


:=iz0^ 


Aux  infolens,dont  l'orgueil  t'a  bravé:  En 

les 


PSEAUME    X. 


3? 


les  jugeant ,  laiiïe  agir  ta  rigueur,  Afin 


qu  au  monde  il  n  en  foit  plus  trouvé* 
Quand  ils  auront  ton  courroux  éprouvé  , 


Tu  régneras  feul  dans  ta  terre  fainte ,  Et  * 


des  mechans  fera  la  race  éteinte. 


9.  Alors ,  Seigneur,  ton  peuple  revivra 


Voyant  changer  cette  rude  faifon  :  Alors, 


Seigneur,  ta  srace  exaucera  Nos  vœux  ar- 


dens  ôc  notre  humble  orailbn  Ton  bras 


mettant  chacun  à  la  raifon  ,  L'homme 
mortel,  qui  n'eft  que  cendre  &  terre 


A  tes  entansne  fera  plus  la  guerre. 
PSEAUME    XL 


Uifque  en  tout  tems,  fur  Dieu  (eul  je 

m'appuie,  Pourquoi  vouloir  qu'aux  monts 

D        inhabités, 


5§ 
Ses 


PSEAUME    XL 


iS^iMi 


inhabités,  Comme  un  oifcau,  loin  de  vous 


je  irf  enfuie:  Ils  tendent  Tare,  ces méchans 


emportés  :  Et  coup  fur  coup ,  par  leurs 


flèches  mortelles  ]  Aux  cœurs  des  bons , 


en  des  lieux  écartés >  Ils  vont  donner  des 


atteintes  cruelles. 


z.  Mais  on  verra  périr  leur  entreprife  ; 


Dieu  confondra  tous  ces  audacieux  :  Car 


"quelle faute  aie  jufte commife ?  LeTout- 
puiflant  habite  dans  les  Cieux :  Là,  fur  fon 
trône ,  eftTétcrnel  Monarque;  De  ce  haut 
iîége,  ilvoittoutde  les  yeux;  Etdes  hu- 


mains  la  conduite  il  remarque. 


3.  11  voit  le  jufte ,  il  le  fonde ,  il  l'approu- 
ve; Mais  rttonime  inique  cil  fon  averfion, 

Et 


P  S  E  A  U  M  E    X I. 


~^*;^  4=1=1?   t  ,  fZJss 


39 


Et  jamais  grâce  auprès  de  luine  trouve. 


Sur  les  méchans,  pour  leur  punition  ,  On 


verra  fondre  un  foudroyant  orage;  Lefeu 


du  Ciel  fera  leur  portion,   Le  foufre  ar- 


dent  leur  unique  breuvage. 


4.  Dieu,jufte  Juge,  à  tous  rend  la  juftice; 

z&lù,  ^yl.:u,.^-"è  .■  u>-  ..agi 


Etdefoncœurlatendreémotion,Arhom- 


me  droit  en  tout  tems  eit  propice. 
PS  EAU  ME    XII. 

■*  Ens-nousTa  main  ,  Seigneur  ,  le 


SgfEg 
rml  nous  prefie;  On  ne  voit  plus  d'homme 


iîX^v: 


jufte  en  nos  jours  ;  Plus  de  bonté ,  de  foi 
ni  de  fagefle  :  Toi  feul,ô  Dieu  >  peux  nous 
donner  fecours. 


1.  Les  gens  du  fiécle  aiment  la  tromperie , 

D  £  Lt 


PSEAUME    XII. 


Le  vain  menfongc  &  le  déguifement^Tous 


leurs  difcours  font  pleins  de  flatterie  ;  La 


bouche  parle  &  le  coeur  la  dément. 


z.  Retranche,  ô  Dieu!  ces  lèvres  attrayan- 


tes, Dont  tous  les  jours  nous  Tommes 
abufés  i  Perce,  Seigneur ,  ces  langues  ar- 
rogantes ,  Dont  tous  les  jours  nous  fom- 


4.  Non  ,  difent-ils  ,  nous  n'avons  rien  à 


craindre  ;  Par  nos  difeours  nous  rempor- 


tons fur  tous  :  Eft-il  quelqu'un  qui  nous 


purifie  contraindre?  Parlons,  mentons  , 


^=it=i=^_*      ;',— I 


nos  langues  font  à  nous. 

5.  Mais  l'Eternel,  que  l'affligé  réclame  , 


Ll_ j -      ■       i  —  .    . — — + 3*1 «— -■  — — 

Crie  à  fon  tour,  je  me  réveillerai,  Je  fçais 

qua 


WÊ 


V  S  E  AU  M  E    XII. 


41 


mm 


qu'à  tort  on  l'opprime,  on  le  blâme  5  De 

„  -_*.,*. — -~ î ■ 1— — H ' ■ 


leurs  filets  ]cïe  délivrerai. 


6.  De  ce  grand  Dieu,  la  parole  fe  trouve 


Conft  ammentpure,  &  pures  font  fes  loix, 


si 


Comme  L'argent  lorfque  le  feu  réprouve, 
Ou  qu'on  l'affine  au  fourneau  par  fept  fois. 
7.  Ton  peuple  ,  ô  Dieu  !  gémit  dans  la 

*"       ■y?  --|  &  <  '■-  ^vi "    '  '  '  i^pr  ~  il  î 


iBEZfeai 


;=§êi 


fouffrance:  Montre  toi  donc  plus  facile 


3É 


à  nos  vœux  ;  Et, réprimant  une  jufte  li- 


cence ,  Prens  foin  de  nous  dans  ces  tems 


&.  Tu  vois ,  Seigneur  ,  que  les  méchans 


i^^^gS 


5fcî3 


dominent;  Ils  font  par-tout ,  la  force 


cil  en  leurs  mains 5  Lesplus  abjets  contre 


Êo««  k  mutinent  ,  £t  .&o,us  iervons  aux 

D  3  plus 


4i        PSEAUME    XIII. 


plus  vils  des  humains. 

PSEAUME    XIII. 


J 


Ufques  à  quand,  ô  Dieu  des  Cicux, 


Jufques  à  quand  ,  loin  de  tes  yeux ,  Me 

m 


laiife-tudans  ces  alarmes  ?    Pourquoi  te 


cachera  mes  larmes,  Quand  ma  voix 


t'appelle  en  tous  Heux  ? 


2.  Faut-rlquemoncœuragité,  Etnuit&: 


jour^foit  tourmenté?  Qu'à  mes  vœux  tout 
Terrible  contraire  ?  Faut-il  qu'un  cruel  ad- 
versaire ,  S'élève  avec  tant  de  fierté  ? 


'3.  Grand  Dieu!  j'implore  ton  fecours;  De 


mes  maux  arrête  le  cours  }  Exauce  mon 


humble  prière  ;  Fais  luire  fur  moi  ta  lu- 


mièic,  Ouiamort  va  trancher  mes  jours. 

4.  De 


PSEAUME    XIII. 


4.  De  cet  orgueilleux,  le  fouhait  Eft  de 


dire,  je  l'ai  défait  ;  Afin  que  ceux  qui 


me  haïflent ,  M'infultent  &  feréjouiflent: 


Mais,  ô  Dieu  ,  détruis  Ton  projet. 


»  »  ■      1         mi  ■  ■      V*»  %f  ....  —, '  ■■"-  t — » 

j.  Mon  Dieu  !  je  n'efpère  qu'en  toi  5  Fais- 


moi  grâce,  &  calme  l'effroi  Qui  caufe  mes 


peines  étranges  :  Et  je  chanterai  tes  louaiv- 


ges ,  Te  voyant  déclaré  pour  moi. 
PSEAUME    XIV. 


'Homme  infenfé  dit  au  fond  de  fon 


cœur ,  Que  Dieu  n'efi  point?  cette  pen- 


fée  impie  Corrompt  fes  mœurs  &c  dé- 


règle  fa  vie  :  Que  d  efprits  vains  fuivent 


avec  fureur ,  La  même  erreur  ! 


x  Le  Tout-puiiîant  a  regardé  desCieux, 

tous 


44        P  S  E  A  U  M  E.   XIV. 


i i    .  1 — 1 —  _  .» .>;.»._ 

Tous  les  humains  que  le  ioleil  éclaire, 


Cherchant  quelqu'un  qui  prit  foin  de  lui 
plaire,  N'a  trouvé  nui  homme  en  ces  bas 


lieux  ,  Saçe  &  pieux. 


}.  Car ,  après  tout ,  il  a  vu  que  chacun 


S'étoit  Touillé  des  ordures  du  vices  Ce 


n'eft  par-tout  que  fraude  &  qu  injuftice: 


Nul  n'eft  exempt  de  ce  défaut  commun , 


Non  pas  même  un. 


4.  Privés  defensjils  méprifent  mes  loix  , 
Dit  le  Seigneur  ,  &c  jamais  ils  ne  chan- 


gent^ Comme  le  pain ,  mon  pauvre  peu- 


pie  j  ils  mangent  3  Loin  d'élever  &  leurs 


cœurs  &  leurs  voix ,  Au  Roi  des  Rois* 


-£===£=3 


m 


^^gpiMi 


j .  Mais }  tôt  ou  tard ,  ks  médians  trem- 
bleront, 


P  SEAU  MJE    XIV.  45 

bleront ,  Saifis ,  preflcs  du  remords  deleur 
crime  ,  Quand  l'Eternel ,  de  fon  trône 
fublime  ,  Exaucera  ceux  qui  l'invoque- 


ront Et  l'aimeront. 


6.  Ah!  malheureux  !  vous  vous  étudiez 


A  vous  moquer  de  l'intention  pure , 


Que  donne  aux  bons  l'Auteur  de  la  na- 
ture;  Et,les  voyant  fur  lui  feul  appuyés, 


nnm^ 


Vous  en  riez. 


7.  Mais  quand  ,  hélas!  quand  de  Sion 


viendra  L'Auteur  divin  de  notre  déli- 


vrance ,  Qui  d'Ifraël  finira  la  fouffrance  ? 


Alors  Jacob  ,  qui  des  fers  forrira,Triorn- 


iHfUif^^g 


phera. 


^*3r> 


PSEAUME 


4<î  PSEAUME    XV. 

PSEAUME    XV. 


Terne l ,  quel  nomme  pourra  Habi- 
ter dans  tes  tabernacles?  Qui  Car  ton  iaint 


mont  te  verra  ?  Et  qui  de  ta  bouche  en- 


tendra ,  Tous  les  jours,  tes  divins  oracles  ? 


ir.  Ce  feraThomme  feulement,  Qui  mar- 
che droit  en  toute  affaire  ;  Qui  ne  fait 


rien  que  juftcmenK  Dont  jamais  la  bou- 


chêne  ment ,  Soit  pour  furprendre  (bit 

T— ii js -**■ 


pour  plaire. 


3.  L'homme  ,  dont  la  langue  ne  fait  Au- 


cune injure,  ni  dommage?  Lecœur,au- 


cun mauvais  fouhait  ;  Mais  qui  >  de  pa- 


role &:  d'effet*,  Défend  fon   prochain 


qu  on  outrage. 


4.  L'homme 


P  S  E  A  U  M  E    XV.  47 


4.  L'homme  qui  fuit  les  vicieux,  Qui 
recherche  &  qui  favorife  Ceux  qui  crai- 


gnent le  Dieu  desCieux  ;  Qui  garde  en 


tout  tems ,  en  tous  lieux  ,  Même  à  ion 


dam, la  toi  promile. 


y.  Enfin, Thomme  qui  ne  prendra  Nulle 
SÉËP 


■S2* 


ufure  de  ce  qu'il  prête ,   Qui  jamais  le 


1 V» ■«"  "* — — -r— »  — - « — «r~. 

droit  ne  vendra.  Celui  qui  ce  chemin 


tiendra,  Ne  trouvera  rien  qui  l'arrête. 
PSEAUME    XVI. 


$ 


Ois,  ô  grand  Dieu  !  ma  garde  & 


mon  appui  ;  Car  en  toi  feul  j'ai  mis  mon 
cfpcrancc.  Et  toi,  mon  ame,  à  toute  heure 


dis-lui:  Je  me  ioumets,  Seigneur,  à  ta 


«v~=£: 


puiffaiiccjEt  toutefois/a  quoique  je  m'en* 

gage, 


^S V  b  fc  A   U_M  h     X  V  1. 

gage  ,  li  ne  re  vient  de  moi  nul  avantage, 
i.  J'aime  les  faints ,  j  aide  les  vertueux , 


Qu'on  voit  fe  plaire  à  chanter  tes  louan- 


ges  :  Mais  mal  fur  mal  s'entaffera  fur  ceux 


Qu'on  voit  courir  après  les  Dieux  étranges. 


Ma  main  jamais  leurs  vi&imes  ne  touche  ; 


Jamais  leur  nom  ne  paffe  par  ma  bouche. 


3  Dieu  fut  toujours  le  fonds  qui  m'entre* 


tient,  Et  fur  ce  fonds  ma  rente  eft  a fluréc. 


Enfin,  Seigneur,  la  part  qui  m'appartient , 
En  plus  beau  lieu  n'eût  pu  m'être  livrée. 


Le  meilleur  lot  de  ton  riche  héritage,  Par 

ta  bonté ,  fe  trouve  en  mon  partage. 
PAUSE. 


4.  Bénit  foie  Dieu,  qui  ma  fi  iagement 

De 


_L5  ^A  VJ^AJ?  Yi~     'M 

»  De  fes  conieils  donne  la  fainte  acrefle  5 


È=S==IEg~eîE 


Même  la  nuit  j'y  penfe  mûrement ,  Et  fou 


3&E 


gE? 


efprit  me  guide  &  meredreffe.  Aufii  ton 


sfc= 


E§EH 


jours  vers  lui  feul  je  regarde  j  Toujours 


fa  main  me  foutient  &:  me  garde. 


5.  Dans  cet  état,  que  je  me  trouve  heu- 


reux!  Ma  bouche  chante,  &c  ma  chair  fe 


raffure:  Je  ne  crains  pas  qu  'auféjourténé- 
breux,Ton  Saint  jamais  lente  la  pourritu- 


re; Car  ton  amour  ne  permet  pas  qu'on 


m 


croie  Que  du  fépulcre  il  demeure  la  proie. 


6.  Tu  me  feras  connoître  le  fentier,  Qui 


de  la  mort  mène  à  la  vie  heureufe  :  Car , 


r-^zp&ï 


ô  Seigneur,  nul  plaifir  n  eft  entier,  Si  l'on 

ne  vçit  ta  face  gïoiieufe.  C'eft  dans  tes 

E  mains 


?o P  S  E   A  U  M  E    XV 1 1. 


mains  que  fe  trouvent  fanscdle  Les  vrais 
plauirs  &  la  vraie  allegreife. 


ss 


PS  EAU  ME    XVII. 


Eigneur  écoute  mon  bon  droit,  Jtn- 


tends  ma  voix  ,  lorfque  je  crie  :  Exauce- 


moi ,  quand  je  te  prie  D'un  eiprit  humble 
&:  d'un  cœur  droit.  Grand  Dieu,  qui  con- 


nois  toute  choie ,  Prononce  enfin  ton 

5p 


<™  » — &-* — » — r^~ — ^ — ^. ^ — w — * — *~_ 

jugement,  Et  jette  les  yeux  feulement 

fur  la  jultice  de  ma  caufe. 

2.  N'as-tu  pas  éprouvé  mon  cœur ,  La 

S2 


nuit  même  au  lit  où  je  couche  ?  Il  eft  d'ac- 


cord avec  ma  bouche  :  Tu  Tas  aintî  trouvé, 


EETjE 


Seigneur.  Quoique  les  hommes  puiffent 


faire,  Je  veux  toujours  fuivre  ta  loi  ,  Et 

toujours 


PSEAUME    XVII. 


V 


toujours  (ailler  loin  de  moi, Des  pervers 


3.  O  Dieu ,  veuille  affermir  mies  pas  Au 


■ : — = , f . , H-—— 

chemin  ou  ta  voix  m'appelle  ;  Fais  que  ja- 


mais je  n'y  chancelle,  Et  que  mes  pieds 


negliffentpas  !  Mon  Dieu,  fi  je  te  prie 


encore,  C  eftque  tu  m'exauces  toujours  : 
Prête  l'oreille  à  mes  difeours  ;  Car  c'eft  ta 


grâce  que  j'implore. 


4.  Fais  qu'on  admire  ta  bonté  3  Et  qu'on 


redoute  ta  puiflance;  Toi  qui  protèges 


l'innocence  Contre  ceux  qui  t'ont  réfïfte: 


Fais  que  fousl'ombrede  ton  aile  Je  repofe 


tranquillement  \  Et  me  tiens  auffi  chère- 


t==z 


arat — je      ft''-"    3&^i 


ment,  Qu'on  tient  de  fou  œillaprunelle. 

E  1  PAUSE 


i" 


P  S  E  A  U  M  E    XVII. 
T   A  U  S  E. 


:=^- 


=ÏIS 


5.    Sans  toi  je  ne  puis  échapper  A  ceux 
gui  tant  d'ennuis  me  donnent  ;  Aces 


cruels  qui  m'environnent,  Dont  la  main 
eft  prête  à  frapper.  Ils  crèvent  d'orgueil 


&  de  graille  :  Leurs  difcours  font  auda- 


cieux,;  Et  par-tout  leur  œil  envieux  Tend 


des  pièges  à  ma  foibleffe. 


6.  Surtout  leur  chef  luperbe  &c  fier,  Éft  tel 


qu'un  grand  lion  qui  quête  ,  Ou  qui  voit 


un  faon  &  l'arrête,,  Sortant  fur  lui  de  fon 


halier.  Préviens-îe  donc ,  mets-le  par 


terre  :  Délivre-moi  de  ce  méchant  ,  Qu'il 


*— ,-** ■ <& — ** *■ -" — *■ — — -* 

fente  le  glaive  tranchant ,  Dont  au  per- 


vers tu  fais  la  guerre. 


7.  Seigneur 


P  S  E  A  U  M  E    X  V  1 1.  ^     53 


3CC 


LIEÏE 


"E^ 


7.  Seigneur,  fauve-moi  par  ton  bras  ,  De 


E$E=E5g 


:^:=:^P 


ceux  dont  l'cfpoir  ne  fe  fonde  Que  furies 


ïg^ï 


■S =a=gg 


biens  qu'ils  ont  au  monde,  Sans  rien 
craindre  après  le  trépas.  Leurs  cœurs  na- 


gent dans  les  délices  :  Tout  iemble  répon- 
dre à  leurs  vœux  5  Leurs  enfans  même  ont 
après  eux,  Leur  abondance  avec  leurs  vices. 


81Mais  moi ,  dans  un  éclat  nouveau,  je 
jouirai  de  ta  préfence ,  Quand  ,  paré  d 


mon  innocence  Je  me  lèverai  du  tombeau. 
PSEAUME    XVIII. 


j 


E  t'aimerai,  Seigneur ,  d'un  amour 


tendre  >  Toi ,  dont  le  bras  me  fçut  fi  bien 
défendre.  Dieu  fut  toujours  mon  fort , 


fiO— ^^^f  ':  !'i  ^É^Së 


— a* — <«- 


mon  protecteur-,  Ma  tour,  mar' roche 

E  1  & 


H         PSEAUME  XVIII. 


6c  mon  libérateur. 


Je  trouve  en  lui  tout  ceque  je  foùhaite  ; 


Ccft  mon  bouclier,  mon  falut ,  ma  re- 

*5= 


traite  ;  Dès  qu'au  befoin  je  l'invoque  avec 


foi  ,  Des  ennemis  délivré  je  me  vois. 

ifefl 


Tels  qu'un  torrenr,ils  penfoient  me  fur- 


prendre;,  Cent  fois  la  mort  fes  filets  me 
vint  tendre  ,  Et  tous  les  jours  quelque 


péril  nouveau,  Me  conduifoit  fur  le 


bord  du  tombeau. 


2.  Dans  cet  effroi  le  çrand  Dieu  que  j'a- 

mm 


dorç,Me  vientdonner  le  fecours  que  j'im- 


plore ;  Et  de  fon  trône  écoutant  mes  fou- 


pirs,  Se  laifle  vaincre  à  mes  juftes  defirs. 

Soudain  par-tout  tremblèrent  les  cam- 
pagnes : 


PSEAUME    XVIII.  H 


pagnes  :  On  vit  crouler  les  plus  hautes 


montagnes,  Ôe  leur  fomraet  jufques 


au  fondement,  tant  fon  courroux  fe 


§£=!=: 


montra  véhément. 


E^Ef^^gg 


3 .  De  tous  côtés  s'épandoitla  fumée,  Qui 


s'exhaloit  de  fa  bouche  enflâmée  :  Il  en 


fortoit  des  charbons  embrafés,  Qui  çon- 


fumoienttous  les  lieux  oppofés.  Le  ciel 


s'abaiffe  :  il  y  fait  ouvertures  L'air  fous 
les  pieds  forme  une  nuit  obfcure  :  Ên- 


vironné  de  Chérubins  volans  ,    Il  eft 


porté  fur  les  ailes  des  vents. 
PAUSE     L 


4.  Il  fecouvroit  des  plus  épaiffes  nues  , 


Comme  une  tente  autour  de  lui  tendues; 

Doii 


56 


PSEAUME   XVIII. 


D'où  Ton  voyoitfortir  une  lueur,  Qui  du 


nuage  écartoit  la  noirceur.  Les  feux  ar- 


dens  ,  la  grêle,  le  tonnerre  S'entrecho- 


quant,épouvantoient  la  terre  :  Sa  forte 


voix  qui  rouloit  dans  les  airs  ,  &  dévan- 


çoit  &:  fuivoit  les  éclairs. 


5.  Des  ennemis  les  frayeurs  furent  gran- 
des  :  Dieu  foudroyant  défit  toutes  leurs 


bandes;   Par  mille  traits,  coup  après 


Êlcoup  lancés,  Tous  ces  méchans  fe  virent 


renverfés.  D'un  fouffle  alors  ouvrant  le 


fein  de  Tonde,  Il  découvrit  lesfonde- 


mens  du  monde ,   Du  haut  des  cieux  fa 


main  il  me  tendit  ,  Et  hors  des  eaux  fur 


leboïd  me  rendit. 


6.11 


PSEAU  ME  XVIII.  57 

6.  Il  a  frappé  mes  plus  fiers  adverfaires  , 
Et  difïïpé  tous  les  partis  contraires  :  Ses 


yeux  perçans  ont  prévu  mon  danger;  Sa 
main  puiflante  a  fçu  m'en  dégager.  J'é tois 
preflfé  ;  mais  le  Seigneur  qui  m  aime, 
M'a  fecouru  dans  mon  angoifle  extrême. 


Dieu  y  de  mes  mains  voyant  la  pureté . 


Me  rend  enfin  félon  mon  équité. 

V  =t:-  H »« » ^-^ — tas 


7.  Il  fe  fouvient  que ,  malgré  mes  difgra- 


ces  ,  De  fes  fentiers  je  fuis  toujours  Tes 


-3S^J= 


1 


Si-ttd 


-*s< 


traces  ;  Qu  avec  ardeur  je  m'attache  a  fa 
Loi  ;  Que  fa  parole  eft  l'objet  de  malbi. 


Toujours  fournis  à  fa  volonté  fainte ,  Je 


fuis  le  mal ,  &  je  marche  en  fa  crainte  ; 


Et  le  Seigneur  qui  voit  ma  pureté  >  Me 

rend 


f« 


PSEÀUME    XVIII. 


« ■-+- --• ■ — ■ --1- * • — — t — f 

rend  enfin  félon  mon  équité. 
PAUSE    IL 


8.  Grand  Dieu5le  jufte  éprouve  ta  juftice  ; 


Pour  le  clément  tu  te  montres  propice  j 


Pur  pour  le  pur  :  mais  l'inique  obftiné, 


A  tes  rigueurs  fe  voit  abandonné.  Lés 


affligés  jamais  tu  ne  dclaiffcs  ;  Des  or- 


gueilleux  le  fourcil  tu  rabaifies.   Tu 


^=5^S=fc^==^Sj5 


m'as  tiré  de  la  nuit  de  mes  maux  ;  Et  ta 
lumière  adoucit  mes  travaux. 


9.  Par  ton  fecours  je  gagne  les  batailles  ; 


Par  ton  fecours  je  force  les  murailles  :  Ta 


providence  eft  un  guide  jifiuré,  Et  ta  pa- 


rôle  eft  de  l'or  épuré;  C'eft  le  rempart , 


c'eft  la  forte  détente,  De  ceux  qui  n'ont 

qu'en 


PSEAUME    XVIII. 


qu'en  toi  leur  efpérance.  Quel  Dieu  lem- 


blable  au  notre  le  peut  voir  J  Et  quelle 


force  égale  fon  pouvoir  ? 

io.    C'eii  l'Eternel  qui  ioutient  nia  foi- 


fa  lefie  ,  Dans  les  chemins  où  fa  clarté  m  a- 
dreiTe  :  Aux  pieds  des  Cerfs  il  rend  les 


miens  égaux,  Et  m'affermit  furies  lieux 


les  plus  hauts.  De  lui  ma  main  tient  fon 


2=r£=s6 


adreffe  exquife  ;  Par  lui  fans  peine  un  arc 


33E 


=r±:z 


M 


u 


d'acier  jebrife.  Il  me  protège  en  mon  ad- 


veriité;  Il  me  foulage  en  mon  infirmité. 


1 1 .  Tant  défaveurs  que  fa  bonté  m'envoie, 


Hauffant  mon  rang,  élargiifentmavoié  : 
Il  appîanit  mon  chemin  fous  mes  pas;  Et 


déformais  mes  pieds  ne  gïiffcnt  pas.  J'ai 

pourfuivi 


6o  V  SE  AU  ME    XVIII. 

pourfuivi  jufqucs  à  les  atteindre  .  Ces  cn- 


ne  mi  s  qui  fe  faifoient  tant  craindre:  Sans 


bras  vengeur  ne  les  eût  terraffés." 
PAUSE     III. 


iz.  Dieu  me  renforce  au  milieudcs  alar- 


mes,  Et  fait  que  tout  plie  enfin  fous  mes 


Z=^ztz^^=: 


armes  :  Il  me  fit  voir  le  dos  des  ennemis , 


Quand  fa  colère  en  fuite  les  eut  mis-  Ils  ont 


crie  :  mais  en  vain  à  leur  honte,  Même  à 


:»: 


mon  Dieu ,  qui  n'en  fit  aucun  compte.  A 


graj^nnffeaux  par-tout  leur  (angcouloit: 
Comme  la  boue  aux  pieds  on  les  foufoit. 


Èmm 


^  j»  Il  m'a  fauve  des  fureurs  populaires  ; 11 

m'a  rendu  les  Princes  tribiitaires.  Pour 

m'honorer> 


PSFAUME  XVLIL 


61 


^-Z^E^ 


m  honorer, les  peuples  inconnus  Des  bouts 
du  monde  à  mes  pieds  font  venus.  Mille 
étrangers,  diffimulant  leur  crainte,  M'ont 
révéré  feulement  par  contrainte:  Les  Rois 


=r:Tg=2fcz 


voifins ,  redoutant  mes  efforts ,   Maigre 
leur  carde  ,  ont  tremblé  dans  leurs  forts. 


14.  Loué  foit  donc  le  Seigneur  plein  de 


gloire  ,  Le  Dieu  vivant ,  l'auteur  de  ma 
victoire,  Par  qui  je  vois  mes  outrages 
venges,  Parqui,  fous  moines  peuples  font 
rangés.  Quand  les  pi  us  grands, contre  moi, 
fe  foulevent ,  Au-dctTus  d'eux  (es  fortes 

mwm~ 


i$~B~ 


mains  nf élèvent;  Des  orgueilleux  il  con- 


:-£=■<*-- 


=^Ë 


fond  le  deflein ,  Que  pour  me  perdre  ils 

couvoientdans  leur  léin. 

F  ij.Auilî 


rSEAUME  XIX. 

.* £- 


-\uiîl  toujours. jufqu?aux  climats  etrau 
ges.  Ma  voix,  Seigneur,  portera  tes  louan- 
ges. Je  bénis  Dieu,  qui,  pour  ion  Roi,  tait 
voir  Les  hauts  efiets  d'un  merveilleux  pou- 
voir.  Il  a  fauve  >  par  fa  faveur  immenle , 
David,  fon Oint,  Tobjet  delà  clémence; 


^=^F 


-ff  A     =S£Z 


!*■! »T 


Et  pour  jamais  ce  Dieu  de  vérité, Sera  le 

Dieu  de  fa  pofterité. 

PSEAUME    XIX. 

A-i     Hês  deux,  en  chaque  lieu,De  la  gloire 

Dieu  inftruifent  les  humains.  Dans 


jiimcnfe  tourjlsprêchent  tour  a  tour 


Les  oeuvres  de  les  mains.  Le  jour  qui  va 


devant, inftr ait  le  jour  fuivant  Par  fon  ex- 


périence; ôc  de  même  la  nuit,  A  celle  qui 

la 


P  SE  AU  ME   X 


m  ,  toute  nat:  :  :: .  ^::;  :ut:e  t.::::  c- 


rion  ,  Aux  rus  faovagcs  lieu    I  cm  z  P- 


cc:::c:  .e  fc:  Et  '.a  :<oc":c  >f  ce 


-  e   .  . ,» 


M X  ^         1  ■ ■    ■     -  —  " 

des  deux.  Ce::c  kçoe  s'apprend;  Celan- 


Surtout  qu;  Sons  ce  dais  fans 


pareil,  Vient  Te  montrer  au  mond< 


3.  Tel  qqfqp  nouvel  époux  ^Quon  v  :  : 


riant  &  doux,  Quand  de  fa  c.  ;.n:r  . 


il  iort  -  Tel  qu'un  Prince  fameux,  Q.     :   : 


un  char  ?ompeux,,paroir  brillante:  f 


D  un  jour  a  loutre  jour,  V  ifaii 


le  tour  ,  Tant  il  cour:    iifte  &    kc  :Cct 


aftrc  g  orictu  Xe  voit  ne 


F  z 


Qui 


64  PSEAUME   XIX. 

Qui  fa  chaleur  évite. 

PAUSE. 

4-  La  l'âge  &:jufte  Loi  De  notre  divin 
Roi, Ranime  le  mourant  ;  Et  fes  oracles 
faints,Toujours  clairs  &c  certains,  Inftrûî- 

~2  5EE  3à 


lent  l'ignorant.  Que  de  ce  Roi  des  Rois 


Les  jugemens  font  droits  1  Le  cœur  ils  ré- 
jouiffent:  Ses confeils  précieux  illuminent 


les  yeux  De  ceux  qui  lescheriflent. 


I       '  »      ^ZSq^^jF^SiJ^ 


5.    La  crainte  du  Seigneur  Aflurcleuï 


bonheur  A  perpétuité  :  Tous  les  connuan- 


m 


démens  Et  tous  fes  regkmens  Sont  rem 


W. 


=s£ 


plis  d'équité.  C'elt  un  riche  tréfor  ,3  Plus 


i^!!!g=^Eg^g^^^^ 


précieux  que  l'or  Qu'au  creufet  on  affine  ; 


Et  le  miel  le  plus  doux  L'cft  beaucoup 

moins 


PSEAUME    XIX. 


ÏS 


*1 


moins  pour  nous  ,  Que  leur  vertu  divine 
6.  Auffi  ton  ferviteur  >  qui  les  porte  en 


(on  cœur,  En  eft  tout  éclairé.  Tous  ceux 


qui  lesfuivront,  De  ta  main  recevront 
Un  falaire  afluré.  Mais  qui  peut  fe  vanter 
De  connoïtreoucompterSes  péchés  d'i- 


gnorance  ?  Toi  qui  vois  tout,  Seigneur  , 


Pardonne  mon  erreur  ,  Et  couvre  mon 


7.  Que  tous  ces  grands  forfaits,  Qui  par 


—~ ■'  t  —  ■   -  ■  —  ■     .     '  -  k     ■  ■■■  »V  ^  ___  y      7j 

fierté  font  faits,  Ne  régnent  point  en 


i 


moi.  Alors  par  ta  bonté,  Dans  mon  inté- 
gîité ,  Je  vivrai  fans  effroi:  Mabouche  ne 


dira  ,  Mon  cœur  ne  penfcra  ;  On  ne  me 


r±è^£rrrrSf  •£&!£-- 


verra  faire  Rien ,  ô  Dieu ,  mon  Sauveur-, 

F  3  Rien, 


66  PS  E  AUME     X  X. 


:£^ 


Rien.,  ô  mon  Rédempteur  >    Qui    te 


::£r^c 


puiiic  déplaire. 

PSEAUME    XX. 

V^       Uc  le  Seigneur  tes  vœux  entende. 


Dans  ta  néccflïtc,Qiiefon  puiffant  nom 
te  défende  dans  ton  adveriité  5  Que  du 

3QÇ 


ciel y  quand  tu  fais  ta  plainte  ,  Un  prompt 

fecours  te  vienne  ;  Que  de  Sion  ,  fa  mai- 
8t^ 


3E 


mmmmwmmwmm 


fon  fainte  ,  Notre  Dieu  tefoutienne. 


2.  Que  tous  tes  dons  &c  tes  (ei  vices  Soient 


préfens  a  fes  yeux  ;    Qu'il  faffe  fur  tes  fa- 


crifiecs  Tomber  fon  feux  des  deux  5  Que 
par  des  fuccès  falutaires,  Tels  que  tu  les 


demandes,  11  rende  heureufes  tes  affaires , 
£t  petites  &  grandes. 


3.  Dieu 


P SE AU ME    XX 


67 


3.  Dieu  veuille  exaucer  tes_prièrcsj^Et^ 


notre  camp  joyeux  Déploira  toutes  tes 
bannières,  &  ion  nom  glorieux  :  Le  voila, 


ce  Dieu  favorable  ,  Qui  montre  au  Roi 


là  face  ,  Et  qui,  par  la  main  fecourable, 


le  fauve  de  difgrace. 


4.  L'un  en  fes  chars  a  confiance,  Et  l'autre 


en  les  chevaux  :  Mais  nous  implorons  ta 


puifiance,  Seigneur,  en  tous  nos-maux. 


?£:EE£™S^ 


Auflï  voyons-nous  abolie  Leur  vanité  fi 
fiêre ,  Et  notre  force  rétablie, Et  fa  gloire 
première. 

"1ÏÉÉÏIL 

5 .  O  grand  Dieu  ,  veuille  nous  défendre  ; 


Seigneur,  fais  que  le  Roi  Puifleau  befoin 

nos  cris  entendre,Et  calmer  notre  effroi. 

PSEAUME 


43  PSEAUME   XXI. 

PSEAUME    XXI. 


Eigneur ,  le  Roi  te  bénira  :  Il  doit  fa 


déH_v rance  A  ta  prompte  aflïftance.  Grand 


Dieu,  quelle  joieil  aura,  De  ce  qu'il  fe 


peut  voir  Sauvé  par  ton  pouvoir! 


i.  L'heureufe  fin  de  Ton  fouhait  Lui  vient 


d'être  accordée,  Comme  il  l'a  demandée  j 


Et  bien  que  fa  bouche  ne  Tait  Qu'a  peine 


prononcé  ,  Il  fe  trouve  exaucé. 


3.  Tu  le  préviens  du  haut  des  cieux  :  Ta 


faveur  fingulière  Nactend  pas  la  prière  ; 


D'un  diadème  glorieux  ,  Richement  fa- 


r^iE.f 


conné,  Ta  main  l'a  couronné. 

4.  Il  te  demandoit  feulement  De  garantir 


u  vic,Qu'il  voyoit  pourfuivk  3  Et  par  un 

heureux 


PSEAU  M^XIi-  69 

heureux  changement ,  Seigneur,  tu  lui 


permets  De  régne*  a  jamais. 


=*^£ 


3S^:z=;s=!ig=::  ;rrzn^=ï±^5C 


=3tt 


5.  Par  ta  grâce  &  par  ta  bonté  ,  On  voit 


la  renommée  En  mille  "lieux  femee  }  Ta 


main  Ta  toujours  affilié  ;  Tu  ias  comble 


-&^=g= 


d'honneur,  De  gloire  &  de  bonheur. 


6,  Tu  veux  qu'aux  ficelés  à  venir  11  Toit 
un  grand  exemple  ,  Où  ta  force  on  con- 


temple  :  Seigneur  ?  tu  las  fait  rajeunir , 


î  jj^^1^^1^ ^^-y^.^1111  ^==~  ":tpL£;  .■__.as=5 
Lui  donnant  de  tes  yeux  Un  regard  gra- 


cieux. 


SS^^E^ 


7.  Puifque  le  Roi,  danstoutailant.  Met 


avec  alfurance  En  Dieu  (on  efpérance, 


Par  le  ferme  appui  du  Très-haut,  11  eft 

fur  déformais  De  ne  tomber  jamais. 

PAUSE. 


m 


PSEAUME  XXI. 
PAUSE. 


8,   Ta  main,   oRoi,  laura  frapper  ,  Et 
dompter  &  défaire  Quiconque  t  cil  con- 


traire :  Ta  main  laura  ,  dis  je  ,   attraper 


Tous  ces  lâches  efprits,Et  punir  leur  mépris 


9.  Ton  brûiant  courroux  les  rendra  Sem 


blabies  à  la  braiie  Dune  ardente  fonr- 


—  i      -v    »  — ■»•         «         ■■        » 


naiïe.  Le  Dieu- des  cieux  les  détruira  :  Par 


fes  feux  allumés  Ils  feront  confumes. 


io.  Us  périront  entièrement  ,  Sans  qu'il 


refte  de  trace  ,  Ni  deux  ni  de  leur  race  \ 


Et  par  un  jufte  jugement,  Rien  ne  fera 


compté  De  leur  poftérité. 


il.  Ces  médians  avoient  entrepris,  Avec 


trop dinfolence,  Dabattre  ta puiifances 

Entre 


PSEAUME    XXL y± 

entr'eux  le  conicii  en  lut  pris  ;  Mais  leur 


trop  foiblc  bras  Ne  l'accomplira  pas. 

i  z,,  La  troupe  de  ces  envieux ,  Qui  contre 


toi  difpute,  A  tes  coups  eit  en  bute  ;  Et 


pour  les  frapper  droitauxyeux,  Tes  traits 


bien  afiurés  Contr'eux  feront  tirés. 


13.  Viens  donc,  ô  Dieu.,  viens  donc  ,  Sei- 


gneur: Fais,  pour  notre  défenfe.  Eclater 


tapuifîance.  Quand  nous  aurons  eu  ce 


, , — . — t  ... m  -t »■■■-  ■-      -■ — — — • — f ^y- — ; 

bonheur  ,   Nous  dirons  a   jamais  La 


gloire  de  tes  faits. 


PSEAUME   XXII. 

*▼-*       ^n  Dieu  ,  mon  Dieu  ,  pourquoi 
m'as-tu  laiiî'c  ?  Loin  de  fecours,  de  mille 


ennuis  preflçj  Loin  de  ta  face,  hélas  ! 

quand 


PSEAUME    XXII. 


F==g=f  ■»     p^F 


~=;^==tjEg 


quand  j  ai  poulie  Ma  tnite  plainte ,  Et 


nuit  6c  jour  je  t'invoque  avec  crainte  , 
Sans  qu  a  mes  cris  réponde  ta  voix  fainte 


Enfin,  je  iéns  preique  ma  vie  éteinte  Par 


z.  C'eft  toi  pourtant,  Dieu  faiiit,  dont 


riv  zzJ$,—]&z 


la  faveur  Fait  dlfraël  la  gloire  &  le  bon- 


heur; Comme  c'eft  lui  qui  chante  ta  gran- 


deur  Et  ta  clémence.  Quand  nos  aveux 


avec  persévérance,  Ont  mis  en  toi  route 


leur  elpérance,  N'ont-ils  pas  vu  la  lin 


de  leur  fouftrance  >  Par  tes  bontés  ? 

?^v^~"~ — :-r— ?r-T    "  T"7- ^^fFy^y 


ZC33k 


3 .  Ils  ont  crié ,  tu  les  as  écoutes  ;  Et,  tin- 


5i=^==ss=^: 


~S 


voquant  clans  Jeursadverfités.  Ils  ont  ièn- 


ti,  loin  d'être rebutés, Ta  graceprompte. 

Moi 


PSEAUME    XXII. 


Moi ,  tel  qu'un  ver  que  pour  un  rien  Ton 


compte ,  Bien  moins  qu'un  homme  ,  &c 


des  hommes  la  honte,  Je  ne  fers  plus  que 


de  fable  &C  de  conte  Au  peuple  bas. 
PAUSE    I. 


4.  Chacun  qui  voit,  Seigneur,  que  tu 


nf  abas  ,  Rit  de  ma  peine  &:  ne  s'en  cache 
pas ,  Me  montre  au  doigt,  m'infulte  à 
chaque  pas ,  Hochant  la  tête.  C'eft  ,  di- 
fent-ils ,  c'eft  à  Dieu  qu'il  s'arrête  :  Il  fait 


à  Dieu  requête  fur  requête:  Que  fon 


Dieu  donc  un  prompt  fecours  lui  prête, 
S'il  l'aime  tant. 


T*   C'cft  toi ,  Seigneur,  qui  m'as  formé 

pourtant  ;  Tu  me  foutins  dès  ie  premier 

G  inftant 


74 


P  S  E  A  U  M  E   XXI I. 


inftant  Que  l'on  me  vit  tes  mammellcs 


=$— y-r^ 


tettant  De  ma  nourrice  ;  Et  même  avant 


tr-t* — 1>^- 


que  la  clarté  je  ville  5  Je  te  fus  cher ,  tu 
me  fus  PieU  propice }  Depuis  aufîï  ta 


main  fut  ma  tutrice,  Quand  je  fus  né. 
6.  De  moi  ton  œil  ne  (bit  plus  détourné; 


=s=±z^t==: z 


*=^ 


ïE&ï 


Car  de  frayeurs  je  fuis  environné, Et  jeme 
voisde  tous  abandonné  Dans  ma  difsrace. 


j — _ —  ■■   | -H -^ ~ 1 1- \ 

De  gros  taureaux  de  la  plus  forte  race. 


Viennent  fur  moi ,  pleins  dîme  aveugle 
audace  ,  Me  menaçant. 


Si 


gssfe 


i4=* 


7.  L'ennemi  fier  de  me  voir  languiflant , 
Pour  s'abreuver  démon  fang  innocent > 
Tel  qu'un  lion  terrible  <$£  rugiiunt,Sur 

rpoi 


PSË  AU  ME  XXII. 


gËH— 


7T 


r-^gr— g=r:nS= 


3=E 


--$=£ 


moi  sclance.  Comme  de  Peau  s'écoule 

ma  eonftancej  Je  fens  mes  os  déjoints 

par  ma  fouffrance:  Mon  cœur  fe  fond; 

je  tombe  en  défaillance,  Trifte  où  fâché. 
P  AU  S  E    II. 


8.  Mon  corps  n'eft  plus  qu'un  fquélette 


feché  :  J'ai  le  palais  à  la  langue  attaché  ; 


Me  voilà  prêt  d'être  au  tombeau  couché, 


Réduiten  cendre.  Des  chiens  cruels  s'a- 


meutent pour  me  prendre:  Leur  nombre 
eft  grand  ;  tu  peux  (eul  me  défendre  : 


Ces  furieux  m'ofent  percer, &  fendre  Et 


9.  Je  puis  compter  mes  os  fecs  &:  mal- 


fains  :  Mais  ces  méchans,  par  des  regards 
G  z  hautains, 


7<? 


PSEAUME    XXII. 


^^a» 


hautains,  De  tous  mes  maux,  avec  mille 


dédains,  Font  leur  rifee  ;  Ils  ont  entr'eux 


ma  robe  divifée  ,  Et  de  concert  ma  vefte 


dépofee.  Afin  qu'au  fort  elle  foit  expo 


i  o.  Le  Seigneur  donc  de  moi  s'approchc- 


ra.  Il  eft  ma  force,  il  me  délivrerai  Et  ton 


fecours,  ô grand  Dieu,  me  viendra  En 


diligence.  Ne  permets  pas  que  le  glaive 


1^-ï 


nfoffenfe.  Sauve  mavie,&r  foiblc  &:  fans 


défenfe  ,  Des  dents  du  chien  qui  contre 
moi  s'avance,  Chien  enragé. 


ii.  Fais,  par  tes  foins,  que  bientôt  de- 
gagéï)u  fier  lion  qui  me  tient  affiégé ,  Je 


fois  auili  des  licornes  vengé  ,   Bétes 

cruelles. 


PSEAUME    XXII. 


7? 


w^Êm^^m^w^^mM 


cruelles.  Dans  ta  maifon.,  aux  fêtes  io- 
lemnelles  j  J'annoncerai  tes  vertus  im- 
mortelles?  J'irai  les  dire  à  mes  frères  fi- 


dèles ,  Parlant  ainîi  : 

PAUSE      III. 


il.  Louez  le  Dieu  que  vous  fervez  ici , 


Fils  de  Jacob,  n'ayez  autre  fouci;  Crai- 


gnez-leenfin,  vous,  dîtraëlj  auffiLa 
race  entière.  Loin  d£  tourner  Ton  vifage 


en  arrière  5    Des  affligés  il  entend  la 


prière  ;  Il  fait  paroïtre  un  amour  iin- 
gulier  en  leur  faveur. 


* 


13.  Devant  tous  ceux  qui  te  craignent , 


Seigneur  $  J'irai  chanter  un  hymne  à  ton 


h  onneur,  Et  rn  acquitter  des  vœux  que  fit 

G  3  mon 


?L       tSMÛMB    XXII. 


mou  cœur, Dans  ma  dctrellc.    Les. bons 


feront  nourris  avec  largefli  ,  Et  de  con- 

m 


=3*=*= 


^E^ 


-■&=+: 


cert  béniront  Dieu  (ans  celle.  Vous  qui 


n'avez  d'elpoir  qu'en  ia  promette.,  Vos 


cœurs  vivront. 


14.  En  tous  climats  tous  peuples  le  (au- 


ront: À  toi,  Seigneur,ils  reconvertiront  j 


Et  pleins  de  zèle  ils  le  profterneront  En  ta 


préfence.  Tous   les  humains  rendront 


obéiTfance  Au  Roi  des  Rois,  dont  la 


douce  puitfance  Le  fait  des  coeurs ,  mal- 
gré leur  réfiftance  ,  Le  conquérant. 


15.  Depuis  le  riche,  &  fain,&  profpé- 


rant ,  Jufquauplus  pauvre  ,  en  langueur 


expirant,  Tous ,  à  l'envi  \  feront  vus  l'a- 
dorant, 


PSE  AUME_XXI]I.__     _7? 

dorant ,  Chanter  la  gloire.  Nos  deieen- 


dans  ,  inltruits  de  ma  victoire  ,  Le  iervi- 

^5g 


ront,  en  lui  feul  voudront  croire;  Et 


d'âge  en  âge  il  fera  fait  mémoire  Du 


16»  Toujours  quelqu'un  fes  bontés  an- 


« — 1 , — + — ^ ___. — — — — ^ %* — * 

nonçanr  Au  peuple  fâint  a  l'avenir  naif- 

faut,  De  ion  empire  heureux  &  floriflant 

Fera  l'hiftoire. 

PSEAUME   XXIII. 


D 


Ieu  me  conduit  par  fa  bonté  fu- 
préme  :  Ccft  mon  bercer  qui  me  carde 
&£  qui  m'aime;  Rien  nememanquecnlés 


gras  pâturages,  Des  clairs  ruifleaux  je  fuis 

les  ver  ts  rivages  j  Et  fo  us  Tabn  de  ion  nom 

adorable, 


8?         J?  ^_E  ^_U  M  E     XXIII, 


adorable  ,  Ma  route  elt  fiire  ,   6c   mon 


repos  durable. 


i  Je  ne  crainspoint,  en  tenant  cette  voie, 


Que  de  la  mort  je  devienne  la  proie  ; 


Quand  je  ferois  dans  fa  vallée  obfcurc, 
Partout ,  ô  Dieu  ,  ta  houlette  nVafïurc. 
C'eft  de  tes  biens  que  ma  table  eft  couver- 

^ !  ^S. 1 * - ■  ■       ■ . I . 


te,  Aux  yeux  de  ceux  qui  défirent  ma  perte. 


3    Tu  m'es  fi  bon  que,,  par  ta  provi- 


dence ,  Parfums  ,  liqueurs,  j'ai  tout  en 


abondance:  Tant  de  douceurs  accom 
pagnent  rnavie ,  Que  mon  bonheur  en 
cft  digne  denvie  !  Et  tu  feras  que  dans  ta 


maifon  fainte,  Jepafleraitous  mes  jours 


en  ta  crainte. 


PSEAUME 


PSEAUME    XXIV.  Si 

PSEAUME   XXIV. 


A  terre  appartient  au  Seigneur ,  Et 
ce  qu'enferme  là  rondeur,  L'homme  Se 


rrsrrxE  ms5zrr3=rr5=:ï3 


les  autres  créatures  :  Sa  main  fur  les  mers 


lapofa;  Il  l'enrichit  &  l'arroia  Deflcu- 


ves  &  de  fources  pures. 

z.  Surtout  Feiacré  mont  de  Dieu  Fut  tou- 


jours un  aimable  lieu  :  Mais  qui  peut  y 
trouver  fa  place  ?  L'homme  net  de  mains 


&  de-cœur ,  Qui  n  eft  parjure  ni  trompeur, 


jez  -^      -z±-  rf  "t ~T"Î~~1~' — 


Qui  marche  ,  ô  Dieu ,  devant  ta  face. 


3.  Cet  homme,  Dieu  le  bénira,  Dieufon 
Sauveur  l'enrichira  Des  tréfors  de  la  bien- 
veillance. Telle  eft  Theureufe  nation.Qui 


cherche  avec  dévotion,  ODieu  de  Jacob, 

ta 


8i         PSEAUME    XXIV. 


4  Hauflcz  vos  tétcs.grandsporraux,  Huis 


éternels ,  tenez  vous  hauts  ;  Laiffez  entrer 


le  Roi  de  gloire.  Quel  eftceRoifiglo 


rieux  ?  Ceft  le  Dieu  fort  ]  le  Dieu  des 


deux  ,  Qui  mène  avec  lui  la  vi&oire. 


1  ■      "  »r-  -       —     ■■  ■     .    i     ■■  ■- ■■     —     .  i  -v,        — aj — +— —  • 

5.  Hauffez  vos  têtes,  grands  porteaux  ; 


Huis  éternels,  tenez-vous  hautSï  Pour  le 


Roi  qui  fuit  la  victoire.  Quel  eft  ce  Roi 


(i  glorieux  ?  C'eft  le  Dieu  fort,  le  Roi  des 


deux.  Ce  grand  Dieu  ,c'eft  le  Roi  de  gloire. 
PSEAUME    XXV. 


Toi,  mon  Dieu,  mon  cœur  monte. 


En  toi  mon  efpoir  j'ai  mis  :  Scrois-je  cou- 


vert de  honte ,  Au  gré  "de  mes  ennemis  ? 

Jamais! 


PSE  A  UM  E_  X  XV.       _8  3 

I  Jamais  omVeit  confondu,  Quand  iurtoi 


^r.-^F 


l'on  fe  repoie,  Mais  le  méchant  eit  per- 
i   du,  Qui  nuit  aux  juftes  (ans  caulc. 


2.   Ô  Dieu  ,   jiiontre  moi  ia  voie  Qui 


icule  conduit  à  toi  :  Fais  que  je  marche 
avec  joie,  Dans  les  lenticrs  de  ta  loi; 
Fais  que  je  fuive  toujours  De  ta  vérité 
la  route ,  Toi  qui ,  de  ton  prompt  fe- 


cours  Veux  que  jamais  je  ne  doute. 


3.  Souviens  toi  de  ta  clémence;  Car  elle 


C     fa*  de  tout  tems.  Prens  pitié  de  ma  icvS- 


france,  Cellta  grâce  que  jattens  :  Mecs 


k>in  de  ton  Souvenir  Les  péchés  de  ma 


>    jeunefle  ,  Et  daigne  encor  me  binir  , 


I   Seigneur  ,  félon  ta  promefie. 


4  Dieu 


Si_  P  SE  AU  ME    XXV. 


-T-S>- 


4:  Dieu  fut  toujours  véritable  ,  Bon  &:j 
jufteâl  le  lera  ,  Et  du  pécheur  miierabïe , 


La  voie  il  redrellera   II  fera  tenir  aux  bons 


Une  conduite  innocente;  Etlescomblaiît 


r-      ■  ^ —  i  ■  - — -i 1 ■    .   .  +fc. 

de  les  dons ,  Il  remplira  leur  attente. 
PAUSE. 


5.  La  vérité,  la  clémence  Sont  les  (entiers 

3-r 


J— ¥ i M £, _ __ = 

du  Seigneur,  Pour  ceux  qui  ion  alliance 
Obferventde  tout  leurccsur.-O  Seigneur, 
par  ton  iaint  nom  Et  par  ta  bonté  iu- 
preme,  Accorde-moi  le  pardon  De  ma 
faute  ,  quoiquextrême. 


6.  Qui  craint  Dieu ,  qui  veut  bien  vivre, 


Jamais  ne  s'égarera  ;  Car  a^  chemin  qu'il 


doit  lui  vre,  Dieu  même  le  conduira:  A 

fon 


P  SJE  A  U  M  E _  X XV.^     _ n 

Ton  aile,  &  ians  ennui >  Il  verra  le  plus 


long  âge  ;  Et  les  enfans  ,raprèslui ,,  Au- 


z*=a= 


ront  la  terre  en  partage. 


zZlzz.: 


^ir^= 


^5=rv: 


7.  L'Eternelle  communique  A  ceux  dont 
les  cœurs  font  droits  :  A  qui  le  craint ,  il 


explique  Son  ordonnance  &  fes  loix.  Je 


ne  m'en  écarte  pas  5  Mes  yeux  font  fur 


s 


lui  fans  celle  :  Il  détournera  mes  pas  Des 


pièges  que  l'on  me  drefle. 


e=^= 


8.  Jette  donc  fur  moi  la  vue ,  Et  que  ta 


compaffion  Donne  à  mon  ame  éperdue, 


Quelque  confolation.    Je  me  vois  prêt 


ÊjtSEiizzzzrx: 


*= 


d'expirer;  Sans  fecours,    dansmatrif- 


'z==&=z&==^z=~£§=z=î 


teffe  3  O  Seigneur ,   viens  me  tirer  De 


cette  horrible  detrefle. 


H 


9.  îais 


u 


P  S  E  A  U  M  E    XXV. 


9.    Fai  luire  fur  moi  ta  tacc  ,    Voi  ma 


efface ,  Qui  m'attirent  tant  de  maux.  Voi 
mes  ennemis  vainqueurs,  Dont  le  nombre 
eft  innombrable  ,  Et  qui,  pour  moi,  dans 
leur  cœur  5  Ont  une  haine  implacable. 


î  o.  De  leurs  embûches  lubtiies  >  Eternel , 
delivre-moi:  Rends  ieurs  efforts  inutiles  : 


~=a&: 


Tout  monefpoireften  toi.  Soutien  mon 


intégrité,Protége  mon  innocence,Èt  dans 


toute  adveriité,  Sois  dlfraël  la  défenle. 
PSEAUME    XXVI. 


Ai-moi  juftice  ,  ô  Dieu,  Toi  qui 


vois  qu'en  tout  lieu  Je  marche  fans  dé- 


guifement.  Quelques  maux  que  j'endure, 

Sur 


P  S  E  A  U  M  E    XXVI.        87 


Sur  mon  Dieu  je  m'aiïure  \  Je  ne  tom- 


berai nullement. 


^ 


i£EÎ 


»»  "  \1 


2,  Sonde-moi  donc,Seigneur,Et  que  par  toi 


mon  cœur,Comme  l'argent,foit  éprouvé 


Que  toutes  mes  penfees  Parlefeufoient 

£5=5355 


paflées ,  Pour  voir  quel  je  ferai  trouvé. 


3.  A  toute  heure  mes  yeux  Se  tournent 


vers  les  cieux  :  Je  ne  penié  qu'à  ta  bonté  5 


aaEg=Ê==n5 


S^^Ë 


5*= 


Et  toute  mon  envie  Eft  de  régler  ma  vie 


Selon  ta  fainte  vérité. 


4.  Pour  les  efprits flatteurs ,  Volages, ,011 
menteurs,  J'eus  toujours  de  l'averfion  : 


De  ceux  qui  l'artifice  Joignent  à  la  ma- 


E^bgqLfr    -^~-3:^S  ■■.'  L'A 


lice,,  Je  fuis  la  converfation 


g=I=g==  g:==fc==&=g=f 


5.  De  leurs  defleins  couverts,  De  leurs 


H  1 


complots 


58        P  S  E  A  U  M  E    XXVI. 


complots  divers,  Je  nïe  fuis  toujours  écar- 
îqToujours  leur  compagnie  Loin  de  moi 


j'ai  bannie  ,  De  crainte  d'en  être  infe&é. 
PAUSE. 


6.   Suivant  tes  ordres  faints  ,  Je  laverai 


mes  mains;  Et  puis,  autour  de  ton  autel, 
Je  ferai  le  fervice  De  Thumble  facriiiee, 


Qu'on  offre  à  ton  Nom  immortel. 


Êg=$EE^=£g 


7.  C'cft-làqucchaque  jour,Brûlantde  ton 


amourj  Au  ciel  j'élèverai  ma  voix  \  Chan 


^p=r=2 


tant  tes  faints  oracles,  Et  tant  de  grands 


miracles  Que  pour  nous  tu  fis  autrefois. 


8.  Que  j'aime  ce  faint  lieu  ,  Où  tu  parois , 


mon  Dieu,  Sous  ton  pavillon  précieux! 


J'y  trace  en  ma  mémoire,  Un  crayon  de 

la 


PSEAÙME    XXVI. 


zz=z±: 


*9 


-o^^j'u  _^^Sh3hS^^^S 


la  gloire  Qui  t'environne  dans  les  deux. 


10.  Garanti -moi?Seigncur.Des  traits  de  ta 


fureur,  Quand  les  médians  tu  frapperas  s 
Que  ma  vie  innocente  Soit  de  la  peine 
exempte,  Dont  leurs  crimes  tu  puniras. 


10.  Toujours  un  noir  deflein  Se  couve 
dans  leur  fein;Compiot,  meurtre,  aceufa- 


tion.  Leur  amceft  inhuma ine,Et  leur  main 
toujours  pleine  De  rapine  &  d'cxtoifion. 


ii-  Mais  moi ,  par  ton  fecours  ,  Je  veux 


iHÉ 


%•    ■   !    T    ft'.'tt^^ 


fuivre  toujours  Le  droit  (èntierde  l'équi- 
té  :  Fai-moi  miféricorde  ,  O  Seigneur, 


ap=d!jb=dgE^ 


&;  m'accorde  La  grâce  d'être  racheté. 


E555E 


z=zy. -^r^: 


m 


ii.  Mes  vœux  font  exaucés;  Mes  ennuis 


j§Ës£=^g|;sSE=p 


,font  celles  ;  Je  vois  mon  chemin  applani. 

H  3  Pour 


9o         PSEAUME  XXVII. 


Pour  ces  faveurs  nouvelles,  Au  milieu  des 

fidèles,  Mon  Dieu,  par  moi,  fera  béni. 
PSEAUME    XXVII. 

Ieu  fut  toujours  ma  lumière  &  ma 
vie.  Qui  peut  me  nuire  ,  &  qu'ai-je  à  re- 


douter ?  J'ai  pour  ïoutien  fa  puilfance  in- 


finie. L'homme  mortel  peut  il  m'épou- 


vanter?  Quand  les  méchans  m'ont  livré 


fes* 


cent  combats  ,   Et  qu'ils  m'ont  cru  dé- 


chirer de  leurs  dents ,  Je  les  ai  vus ,  ces 


ennemis  ardens  ,    Broncher  par-tout, 


tomber  à  chaque  p"as. 


ee?e* 


2.  Que  tout  un  camp  m'approche  &  m'en- 


vironne ,  Mon  cœur  jamais  ne  s'en  alar- 


mera  ;  Qu'en  ce  péril  tout  fecours  m  a- 

bandonne, 


PSEAUME    XXVII. 


9* 


bandonne,  Un  ferme  efpoir  toujours  me 


foutiendra.  A  l'Eternel  je  demande  un  feui 


point,  Et  je  fais  vœu  de  l'en  prier  tou- 


jours5Qu'auffiiong-tems  que  dureront  mes 


jours, De  fa  maifon  il  ne  m'éloigne  point. 


3 .  Mais  que  plutôt  fans  celle  je  contemple 


De  fon  palais  l'admirable  beauté  >  Et  que 


je  puifle  ,  en  vifitantfon  temple  ,  Y  mé- 


diter fa  gloire  &  fa  bonté*  Au  mauvais 


tems ,  fi  je  me  fens  preffé,  Son  pavillon  , 


-?$- 


qui  m'eft  toujours  ouvert ,  M'offre  un 

afyle  ou  je  fuis  à  couvert  :    Là  on  me 

voit  au  plus  haut  lieu  placé. 
PAUSE. 


SyS=5jê=g 


4.  Déformais  donc  je  marcherai  fans  crain- 
te , 


pi p^^um^e  xxya 


t=^ 


te, La  tête  haute,  entre  mes  envieux  ,  J  irai 


chanter,  dans  cette  maifon  fainte,  Des 


chants  de  joie,  &:  rendre  à  Dieii  mes  vœux. 

Ainfi,mon  Dieu,quand  je  viens  te  prier , 

Fai  que  ma  voix  arrive  jufqu'àtoi;  Et 


quand  mes  maux  me  forcent  à  crier, 
Veuille,  Seigneur.,  avoir  pitié  de  moi. 
5.  Mon  cœur  entend  ton  céleite  langage , 
Et ,  de  ta  part ,  me  le  répète  ainli  :  Sois  di- 
ligent à  chercher  mon  vilage  ;  Tu  vois , 


Seigneur  j  que  je  le  cherche  aufli.  Que  de 


moi  donc  il  ne  foit  jamais  loin  }  De  ton 


— 4.- 


courroux  garanti-  moi ,  mon  Dieu:  Tu 
fus  mon  aide,en  tout  tems,  en  tout  lieu: 


Et  voudrois-tu  me  laifler  au  befoin  i 

6.  Quand 


PSEAUME   XXVII. 


5>3 


6.  Quand  je  n'aurois  pour  moi  père  ni 


EëE 


mère  ;  Quand  je  n'aurois  aucun  fecours 


humain;  LeTout-puifiant,  en  qui  mon 


ame  etpère ,  Pour  me  fauver  me  prendra 

I1ISIÉ 


par  la  main,  Condui  -  moi  donc,  ô  Dieu 


qui  m'as  aimé;  Délivre-moi  de  mcsperlecu- 
teurs;Ferme  la  bouche  à  mes  accufateurs  : 


Ne  permets  pas  que  j'en  fois  opprimé. 


7.  Si  jeiVeuffeeu  cette  douce  efpérance  y 
Qu  i*n  jour  en  paix,  après  tant  de  travaux,. 


■ -— -— * 1 ■_! L, 1 ! . , i ^ 

Des  biens  de  Dieu  j'aurois  la  jouiiiance , 


Je  fuccombois  fous  le  poids  de  mes  maux. 


Toi  donc ,  mon  ame  ,  en  ton  plus  grand 


tourment,  Attends  de  Dieu  la  grâce  &  le 


iecours;  Son  braspuiflant  t'affermira  tou- 

jours. 


«>4  PSEAUME  XXVIII. 


jours:  Attends,  monair.e  ,  attends  Dieu 
conftarament. 


os 


PSEAUME    XXVIII. 


Dieu,  ma  haute  fortereife,  Ccftà 


Jtoi  que  mon  cri  s'adrefie.  Réponds-moi, 
foulage  ma  peine;  Autrement, ma  fin  eft 


prochaine  5  Et  déjà  je  reflemble  à  ceux 


Qu'on  defeend  au  fépulcre  affreux. 

z.  Entends  ma  voix  Jorfque  je  crie:  Exau- 


ce-moi quand  je  te  prie,  Du  lieu  faint,oii 


je  me  viens  rendre.  Grand  Dieu,  voudrois- 


tu  me  comprendre  Parmi  les  médians 


obftinés,Qui  font  aux  tourmens  deftinés! 


3.  Dans  la  bouche  ils  îï ont  que  concor- 

de ,  Mais  leur  cœur  à  tout  mal  s'accorde. 

Donne- 


PSE  AUMJE_  £XVJJt.        *J 


Donne-leur  lejuitelalaire  De  toutle  mal 


qu'ils  oient  faire  ;  Et  que  chacun  d  eux 
(bit  traité,  Àinfî  qu  il  aura  mérité. 


4.  Ils  ont  fait  à  Dieu  mille  outrages  ;  ils 

WmWËÈmmiWÊmmWÊmm 

ont  méprilé  fes  ouvrages ,  Et  rejette  la 
connoillance  Des  hauts  effets  de  fa  pui£ 
fance  :   Mais  Dieu  les  fera  tous  périr, 
Sans  qu'on  puiiie  les  fecourir. 


y.  Loué  foit  Dieu  dont  la  tendrefle  M'é- 
coute &  m'exauce  fans  ceffe  !  Sa  bonté , 


EZ?^£-E2 


toujours  fecourablc  M'eft  un  boucher 


Jmpénéttable.  Mon  cœur  donc  s'en  ré- 


jouira ,  Ma  bouche  le  célébrera.  ' 
6.  Il  eftja force  des  fidèles,  -II- couvre  (on 


,^^g 


Oint  de  fes  aïles.  Regarde ,  o  Dieu  ,  ton 


héritage 


$6  P  SE  AU  ME    XXIX. 


héritage  ,  Bénis  ton  peuple  d'âge  en  âge; 
■Remplis-le  de  bien  &c  d  honneur  2  Et 


lui  donne  un  parfait  bonheur. 
PSEAUME   XXIX. 


z^ÈEE^ES: 


-î===3Tgg 


▼         Ous  ,  que  le  choix,  ou  le  fang,Fait 
monter  au  plus  haut  rang ,  Rendez,  ren- 


=^-^ 


dez  au  Seigneur  Tout  rcfpe&  &  tour  hon- 
neur. Que  votre  reconnoitïance  Fafle  ho  m- 

mmm 


EEÈE 


.4- :p 


mage  à  fa  puitïance  ;  Et  que,dans  fa  mai  fon 
fainte.  Chacun  l'adore  avec  crainte. 

ai 


ïjrt^n^^- 


~~<      "^  ~ 


z.  Quand  Dieu  tonne  dans  les  airs,Savoix 

foule  vêles  mers  j  Et  3  fur  les  lambris  des 

Cieux  ,  S'entend  le  Dieu  glorieux.  La  voix 

de  Dieu  fait  connaître  ,  Que  du  monde  il 

eft  le  maure.  Sa  voix  cil  inimitable  ,  Et 

comme 


PSEAUME    XXIX. 


$ .  La  voix  de  Dieu  jette  à  bas  Les  grands 


i=i=i=î^=i^i 


mm 


cèdres  par  éclats  ;  Et  du  Liban  les  plus 


teE 


E=Si 


forts  tombent  fans  autres  efforts.  Par  fa 
violence  extrême ,  Hermon,  &  le  Liban 


méme,Bondi{ïent,  comme  aux  bocages , 


3E 


EÎ=E 


pEl 


Les  faons  des  bêtes  fauvages. 


4.  La  voix  de  Dieu  foudroyant,  Fait  voir 

~Z=3=5Z 


le  Ciel  flamboyant:  Par  elle  font  ébran- 


lés, Les  champs  les  plus  recules.  Au  fou 


d'une  voix  lî  forte .  La  biche  tremblante 


■s—^ 


avorte  :  Par  fes  fureurs  allumées  ,   Les 


forêts  font  confurnées 


5.  Mais,  pendant  tout  ce  fracas,  Son  peu- 


d[-?=Bë^m 


pie  ne  laifle  pas  D  aller  au.  temple  fans 

I  peur. 


9L     p  s  E  A  u  M  E   xxx- 

peur,  Chanter  cet  hymne  au  Seigneur: 
Dieu  ,  fur  les  eaux  du  déluge,  Prefide  en 
iouveram  Juge  :  Son  trône  eft  inébran- 


S  fcfc. JT..l~4-  - 


iable  ^  Son  règne  à  jamais  durable. 


i^m 


s=»a 


6.  Le  Roi  des  Cieux  ,  le  Dieu  fort ,  Des 


fiens  fera  le  (apport  :  11  nous  fera  défor- 


mais y  Jouir  d'une  heureufe  paix. 
PSEAUME    XXX. 


Ternel  ;  tu  m'as  dégagé  Du  péril  où 
j'étois  plongé  ;  Mes  ennemis  n'ont  plus 


gES==5 


1*r^7-&z 


de  quoi  Rire  malignement  de  moi  :  Il 


z^~&EEi 


faut  donc  auilï  que  je  chante  Le  bien- 


j£. Jp. — 


fait  de  ta  main  puitlante. 

z.  Quand  j'aineclamé  ta  bonté,  Tu  nVas 


redonné  la  fanté,  Lorfque  mes  yeuxs'al- 

loient 


PSEAUME    XXX. 


loient  fermer ,  Il  t'a  plu  de  me  ranimer  ^ 


Quand  j'allois  perdre  la  lumière,  Tu  me 


rends  ma  vigueur  première. 


3 .  Vous ,  qui  révérez  fon  pouvoir,  Tel 
que  fes  œuvres  le  font  voir,  Célébrez  par- 


tout,  hautement,  Un  Dieu  fi  faint  6c  fi  clé- 


use 


ment.  On  voit  fon  courroux  difparoïtre, 


Dans  le  moment  qu'on  le  voit  naître. 


4.    Mais  fa  faveur  &  fa  bonté  Durent  à 


perpétuité;  Et  fi,par  quelqu'un  de  fes  coups, 


Le  deuil  entre  le  foir  chez  nous,  Du  matin 


la  clarté  nouvelle  Ramène  la  joie  avec  elle. 
PAUSE. 


y.  Quand  j'étoisfain &:  vigoureux,  Quand 


tout  fembloit  rire  à  mes  vœux ,  Qui  peu  t , 

I  1        difois  je, 


PSE  AUM  E    XXX. 
difois-je  ,  déformais  Troubler  mon  bon- 


heur  Se  mapaix  :  Dieu  me  voit  d'un  œil  fa- 


vorable; C  cit  mon  rocher  inébranlable. 


6.  Mais  ton  vifaze  étant  tourné,Soudain 


mon  cœur  s'eft  étonné  :  Alors,  monDieu, 


je  t'ai  prié,  Etmeiuisainfi  récrié:  Faut- il 


donc,  Seigneur,  que  je  meure?  Hélas! 


quel  profit  t'en  démeure 


7.  La  poudre  &  la  cendre,  Seigneur  , 

Chanteront-elles  ton  honneur  ?  Diront- 

33E3 


elles  ta  vérité  ,  Ton  pouvoir ,  ta  fidélité? 


ÈEEÊE 


MonDieu,  regarde  ma  foûffrance;  Sei- 
gneur ,    hâte  ma  délivrance. 


8.  Enfin,  touché  de  rocs  foupirs,  Tu  chan- 

ï^2 


ges  mon  deuil  enplaifirs:  Au  lieu  d'un  fac, 

par 


par  ta  vertu  ,  Je  me  vois  d'honneur  re- 


vêtu  ;  Et?  dans  unefainte  allégrefle,  Mon 
ame  te  bénit  ians  cefle. 


j 


PSEAUME    XXXI. 


Efj    ■•■»■_.      3=5 


Ai  mis  en  toi  mon  efpérance  ,  Sei- 


gneur^ je  necrainsplus  De  me  trouver  con- 


fus.  Accorde-moi  ma  délivrance;  Et,  ie- 


Ion  tapromefie,  Veille  pour  moi  fans  cefle. 


Prête  une  oreille  favorable  A  mes  u  iftes 


E£E2Ë 


difeours  :  Hâte,  ô Dieu ,  ton  fecours  :  Sois 


f^^î^ÎE^E^3' 


matour ,  ma  place  imprenable,  Où  je  faiv 
vema  vic,Qnand  elleeft  pourfuivie. 


3.  Tu  fus  toujours  ma  forte  refle  :  Pour 

ton  nom  glorieux  >  Sois  mon  guide  en 

tous  lieux.  Tu  vois  les  pièges  qu  on  me 

I  5  dreffe, 


=3 


i«i         P  S  E  A  U M.  E_XX  X  L 


aiefle ,  Et  que,  pour  ma  défenfe ,  Je  n'ai 


4.  En  tes  mains  je  remets  mon  ame  :  Car 


tu  m'as  racheté,  O  Dieu  de  vérité.  C'eft 


toi ,  mon  Dieu ,  que  je  réclame  ;  Et,  dans 


toutes  mes  peines,  Je  fuis  les  erreurs  vaines. 
PAUSE     I. 

5 .  Saifi  d'une  fainte  allégreffeje  publierai, 
Seisneur  ,  Ta  gloire  &  ton  honneur j 


Quand  ta  bonté,  dans  ma  détreffe,  D'un 


"regard  favorable,  Me  fera  fecourable 


:^3 


6.  Loin  de  livrer  ma  vie  en  proie  A  fad- 


verfaire  armé,  Qui  m'avoit  enfermé,  Tu 


m'as  fait  une  fùrevoie,  Où  je  fuis  hors 

d'atteinte,Et  marche  fans  contrainte. 

7.  Seigneur 


P  S  E  A  U  M  E    XXXI. 


103 


7.  Seigneur,  foulage  ma  foiblefle,  Main- 


IlillSilIiliilIBISI^ÉIPJ! 

tenant  que  je  fuis  En  de  nouveaux  ennuis. 
Mes  yeux languiflent  de  trifteflq  Mon  ame 
s'inquiète,Mon  corps  n'eft  qu'un  fquélète. 


8.  Mes  péchés  confument  ma  vie  ;  Mille 


fouciscuifans  AccourciflTentmesans  :  De 

douleur  mon  ame  eftfaifîe-,Mes  forcesm'a- 

bandonnent.  Mes  os  même  s'étonnent. 
PAUSE     IL 


9.  Entre  tous  ceux  qui  me  haïffent ,  On 
voit  au  premier  rang,  Ceux  de  mon  pro- 
pre fang  :  Mes  amis  même  me  trahi  dent; 


Ils  ont,  quand  je  me  montre  ,  Horreur 


de  ma  rencontre. 


10.  Tel  qu'un  mort,  hors  de  leur  mé- 
moire , 


l?â         PSEAUME    XXXI. 

moire  ,  Tel  qu'un  vafe  brifé  >  Je  me  vois 


méprifé  :  On  m'accule  ,  on  noircit  ma 


-253: 


gloire  :  Mille  maux  me  travaillent ,  Mille 


frayeurs  nVaflaillent. 


?K. 


1 1 .  Soir  &:  matin  on  délibère  Comment 
me  mettre  a  mort  :  Mais  ,  ô  Dieu ,  mon 
ïuppovt ,  Ceft  en  ta  bonté  que  j'efpère  \ 


Et  je  dis  en  moi-même,  Je   fai    que_ 

XfZZXZ 


12.  Tu  tiens  mes  jours  en  ta  puilfance  , 


Fai  qu  à  mes  ennemis  Je  ne  fois  point  fou- 


mis.  Sauve-moi,  par  tonaffiftance,Dela 
bande  traïtreffe,  Qui  me  pourfuit  fans  cefle. 


1 3.  Tu  vois  la  main  qui  me  menace;  Mon- 


tre-moi ta  clarté, Qui  fait  ma  fureté,  Sei- 
gneur, 


PSEAUME    XXXI.        ioy 
gncur  j  fauve-moi  par  ta  grâce,  De  peur 


m§=ii§§si 


— -.3=:3& 


=SÏ 


qu'on  ne  fe  moque  De  celui  qui  t'invoque* 
PAUSE     III. 

14.  Confonds-les,  &  les  fais  deicendre,  Par 
un  prorapt  jugement,  Muets  au  monu- 


BJ^^^==. 


ment.  Sur  le  jufteils  oient  répandre,  Avec 
tropd'infolence,  Leur  noire  médifance- 

il'  7.— 


S3 


jy.  O  que  de  grâces  fans  pareilles  ,  Que 


de  céleftes  biens  Tu  gardes  pour  les 
tiens  !  Que, pour  eux,tu  fais  de  merveil- 
les,  Même  au  fiècle  où  nous  tommes , 
Aux  yeux  des  fils  des  hommes  ! 


S3== 


16.  Ton  fan&uaireeft  leur  retraite,  Au 


tems  le  plusfâcheux,  Quand  tout  s'arme 

contfcux:  C  eft-là  que  ta  bonté  parfaite , 

Défend 


io6        PS  EAU  ME    XXXI. 

2^- 


Défend,contre  l'envie,  Leur  innocente-vie. 

17    Loué  foit  Dieu,  qui,  par  la  grâce,  Me 
— 24= 


faitvoirencejour,Jufquoùvafonamour. 


Il  m'eft  une  (1  forte  place ,  Qu'il  a'cft  lieu 


fur  la  terre,  Si  fur  en  tems  de  guerre. 


18.  Un  jour,  dansrexcèsdemacrainteje 


dis,  Dieu  m'a  laiffé}  Hélas!  il  m'a  chatte. 

33 


Mais,touché  de  ma  trifte  plainte,  Aufort 

de  ma  dé  t  relie  ,  Tu  foutins  ma  foibTeffe. 

19.  Aimez  Dieu,  vous,  âmes  fincères;  11 


conferve  les  Saints,  Il  perd  les  efprits  vains. 


Tenez  bon  dans  les  tems  contraires  ;  Sa 


grâce  fortifie  Quiconque  en  lui  fe  fie. 


PSEAUME 


P  SE  AU  ME    XXXII. 
P  SEAU  ME    XXXII. 


;o7 


Euréux  celui ,  de  qui  Dieu ,  parla 


grâce ,  Et  les  erreurs  Ik,  les  fautes  efface  ! 

[iipllilllllliillfi 

Heureux  celui,  de  qui  tousles  péchés  De- 


zsr. — $=i-èz==i^^=::S=î 


--m 


vant  ion  Dieu  font  couverts  &  cachés! 


us 


Enfin ,  heureux  cent  &  cent  fois ,  j'eitime 


z-z&z 


=2 


L'homme  à  qui  Dieu  n'impute  point 
Ton  crime  ,   Et  qui  5  parmi  les  foiblefîcs 


qu'il  fent ,  De  toute  fraude  au  moins  eft 


z.  Quand,  dans  les  maux  qu  attiroit  mon 


ofFenle^Trop  obftiné,j'ai  gardé  le  filence; 

Quand  de  douleur  j'ai  crié  fans  cefler;  Mes 

os  n'ont  tait  411e  fondre  Se  s'abaifler.  J'ai , 

nuit  &E  jour,  lentis  ta  main  puiifante  Sur 

moi, 


ioS        P  S  E  A  U  M  E   XXXII. 
moifScigncu^lc  rendre  plus  pefante  ;  Mon 
corps  s'eit  vu,  dans  cette  extrémité  3  Plus 


fec  qu'un  champ  dans  l'ardeur  cie  l'été. 


}.  Mais  auffitôt  que  fans  hypocriiïe,  J'ai 
déploré  les  fautes  de  ma  vie;  Dès  que  j'ai 
dit ,  confeffons  mon  forfait,  De  ton  par- 


tisse 


don  j'ai  relient  i  l'effet.  Ainfi,  celui  que  ton 
amour  éprouve  ,  Te  cherchera  dans  Te 
tems  qu'on  te  trouve  ;  Et  quand  de  maux 
un  déluge  courroit  y  De  tout  danger  ta 


main  le  fauveroit. 

PAUSE. 


^<fc=^=:Ê|§Erf5 


4.  En  toi, Seigneurie  trouve  un  fur  afyle  : 
Rien  ne  nf  alarme ,  &  mon  ameeft  tran- 


quille  y  Et  chaque  jour  j'ai  de  nouveaux 

fujets 


PS  EAU  ME    XXXII.       i*9 


tu  jets  De  te  louer  des  biens  que  tu  me 


fais.  Venez  à  moi ,  mortels ,  venez  ap- 

"=2 


m 


=£=n 


prendre  Le  droit  chemin  qu'en  ce  mon- 


de on  doit  prendre  :  En  me  iuivant 
vous  ne  broncherez  pas  ;  Je  prendrai 
foin  de  conduire  vos  pas. 


'{*  Nefoycz  point  à  ces  chevaux  fembla- 
bles ,  Qui  font  fi  fiers  qu'ils  femblent  in- 


domptables \  Pour  retenir  leur  fougue  ôc 


leurs  efforts  ,   L'art  inventa  des  brides 


&£  des  mors.   L'homme  endurci  fera 


sas 


dompté  de  même  ,  Par  les  rigueurs  d'un 


châtiment  extrême:   Mais  quand  quel- 
qu'un prend  Dieu  pour  fon  foutien, 


7- — ■ r- «_f — -  ■ •■■  ■     ■■  -g-  .   '       -v > --v- g — *+- 

Dieu  le  protège  &:  le  comble  de  bien. 

K        ^  6.  Fidèles 


no      PSEAUME    XXXIII. 


£r=? 


6.  Fidèles,  donc,  qu'en  ce  jour  on  vous 


voie  Chanter ,  louer  l'Auteur  de  votre 


joie;  Et  que  vos  cœurs  ,  avec  humilité, 

De  l'Éternel  adorent  la  bonfé. 

PSEAUME  XXXIIL 


R! 


Eveillez-vous ,  peuple  fidèle,  Pour 


louer  Dieu  tout  d'une  voix:  Salouançefut 


;y^=^i^E^|EEÉEE 


toujours  belle  Dans  la  bouche  des  hommes 


|E^J^^^^^^^Êi||= 


droits.  Sur  la  douce  harpe, Pendue  en  échar- 


pe,  Louez  le  Seigneur  }  Et  que  lamufettc , 


Le  luth,  l'épinett^Chantent  Ton  honneur. 


2.  Louez  fou  nom  par  l'harmonie  Des 


vers  nombreux  &:  mefurés  :  Ajoutez  y 


la  tymphonie  De  tous  les  inftrumens 


iacrés.  Ce  que  Dieu  demande  >  Ce  qu  ri 

nous 


PSE  AU  ME   XXXIII        in 


pg^E=liÊÊ=i 


nous  commande  ,  Tout  ce  qu'il  a  fait , 


Tout  ce 'qu'il  propofe,  Et  ce  qu'il  dif- 


pofe,  Eft  jufte  &  parfait. 


§.  11  veut,  par  Ça  loi  ïbuveraine,  Que  par- 
tout la  juilice  ait  lieu.  Qui  ne  voit  que  la 


gfgfTITT^xP 


z y :qi 


£=œ: 


ng- 

terre*efl  pleine  De  la  grande  bonté  de  D  ieu  ? 


~£5§ggj~  r 


L'un  &  l'autre  poïe  Sont  de  fa  parole  L'ef- 

— ■ A — — :$r^3fe — 


|Ë|=^1 


fet  glorieux  :  D'un  mot  fut  formée  La 


célefte  armée,  Qui  brille  à  nos  yeux. 
PAUSE    I. 


lili^ii§^ 


4.   Il  raflembla  les  eaux  profondes  ,  Les 
tenant  comme  en  un  vaifleau  ;  Il  mit  jes 


ondes  fur  les  ondes,  Comme  un  tréfor 


en  un  monceau.  Que  toute  la  terre  Crai- 


gne  fon  tonnerre 3  Et,  qu  humiliés ,  Tous 
■  *  K  z  ceux 


i it PS  E_A  U  ME    XXX II I. 

ceux  qui  l'habitent ,  Sa  colère  évitent  , 

Soumis  a  (e^picds. 


y.  La  choie,  auffitôt  qu'il  Peut  dite,  Eut 


—4:= 


fon  êtredanslemoment  ;L  obéiiïance  fut 


hé 


fubite,Et  fui  vit  le  commandement.  L'Eter- 
nel méprife  La  vainc  entreprise  Des  petf- 


pies  divers;  Sa  jufte  puiiTance  Confond 

=4= 


^ 1 »-■  ■  ■   I ■—  . ^ M——— 

la  prudence  Des  hommes  pervers. 


6.    Mais  fa  fagefle  invariable,  Jamais  ne 
chance  ion  deflein  5   Et  (a  providence 


EÉ^3rï=3 


immuable  Marche  toujours  d'un  même 


train.  Heureufe  la  race,  Dont  Dieu,  par 
fa  grâce,  Veut  être  le  Dieu,  Et  que,  d'âge 


en  âge  ,  Comme  fon  partage  ,  11  garde 


en  tout  lieu  ! 


PAUSE 


PSEAUME  XXX11L        iïj 
PAUSE     IL 


7.  L'Eternel  ici-bas  regarde,  Nuit  &:jour, 


du  plus  haut  des  deux;  A  tous  les  mortels 


il  prend  garde ,  Et  rien  ne  le  cache  à  fes 
yeux.  De  lbn  trône  auguite  ,  Ce  Roi  faine 
&  jufte  Voitdiftin&ement  Tout  ce  qui  le 


paffe,  Dans  le  grand  efpace  Dubas  élément. 


8.  C'eft  Dieu  feul  qui ,  par  fa  puiiïance  ; 


Fit  le  cœur  de  tous  les  humains  :  Il  dé- 


mêle ,    avec  connoiflance ,  Toutes  les 


œuvres  de  leurs  mains.  Au  fort  des  alar- 


mes ,  Ni  camp  ni  gendarmes,  Ne  fau- 


=5E 


2 


vent  le  Roi:  Le  fer,  le  courage, Sont 


— feZ=;.;&:gz3CE 


LUZ1Π


de  nul  ulage,  Eternel,  fans  roi. 


$.  C'eften  vain  qu'on  croit  que  laorefle 

K  5  D'un 


i.4        PSEAUME    XXXIII. 


-*=zx 


gÇE^  -Jf  -^^  A^gf.  h^r=r,-T^z^r5otHJ 


D'un  cheval  puiflanr  &  léger  ,  Tirant  fon 
maître  de  la  prefle,Le  délivrera  du  danger. 


Mais  Dieu,  de  les  ailes,  Couvre  les  fidèles  j 
Et  veille  toujours  Pour  qui  le  révèrejPour 


qui  rien  n  efpère  Que  de  fon  fecours. 
PAUSE     III. 


10.  Si  la  mort  vient  à  nous  pourfuivre3Le 


Seigneur  lui  retient  la  main  \  Dans  l'abon- 


dance il  nous  fait  vivre,  Quand  par-tout 


on  manque  de  pain.  Qu  ainfi  donc  notre 


ame  Toujours  le  réclame ^  Et  s'attende 


à  lui  :  Son  trône  immobile  Eft  feul  notre 


afyle,  Eft  feul  notre  appui. 


ii.  Nos  cœurs,pleinsde  reconnoifïance, 


E?3: 


Bémront  le  Nom  du  Seigneur  :  Nous 

repofaat 


P S E  A 17  M  E  JXXT IV .     jrt j 


rcpofant  far  la  clémence ,  Nous  célèbre- 


E5EE5H 


ronsfon  honneur.  Que  ta  bonté  grande^ 
fur  nous  (e  répande  :  O  Dieu ,   notre 


Roi ,  Rempli  notre  attente  :  Notre  ame 


j 


contente  N'efpère  qu'en  toi. 

PSEAUME    XXXIV. 

mm 


A  mais  je  ne  ferai  Sans  bénir  lenom_ 
du  Seigneur-,  Ma  bouche  dira  (agrandeur, 
Tandis  que  je  vivrai.  Mon  feu!  plaitir  iera 


De  voir  mon  Dieu  glorifié  ;  Et  le  fidèle 


édifié,  A  mon  chant  ie  joindra. 


2.  Que  donc  du  Roi  des  Rois  le  nom  ré-" 


te^. 


g^g|==|=ga£ 


g :-^. ~1>~" 


fonne  jufqii  aux  deux;  Célébrons  les  faits 
glorieux,  D'une  commune  voix.   Dans 


toutes  mes  douleurs ,  Je  l'ai  cherché  d'un 

cœur 


1  u     _  *  S'E  A  U  ME  XXX  \y. 

cœur  ardent;  Et  la  bonté, me  répondant, 


A  calmé  mes  frayeurs. 

111111111 


?.  Qui  le  regardera,  S'en  trouvera  tout 


éclairé  ;  Jamais  en  rien  deshonoré  ,  Son 


frontnerougira.  Le  pauvre, en  fonbefoin, 


Crie  au  ciel;  &Dieu  l'exauçant,  Le  délivre 


des  maux  qu'il  fent,Et  le  garde  avec  foin. 
PAUSE    I. 


4.  Les  Anges  du  Seigneur  Campent  en  tout 


tems,en  tous  lieux^  Autour  de  ceux  qui  crai- 


gnent Dieu,  Affurantleurbonheur.  Venez 


•-» * ^l. +j. ^,  -y. , » » 1 '      ■        ■ t-~ 

donc  aujourd'hui,  Et  goûtez  combien  il 


eftdoux  :  Heureux  ,  cent  lois  heureux, 
vous  tous  Qui  n'efpérez  qu'en  lui. 


ï 


5.  Craigne^  le  Dieu  très  haut,  Vous  dont 

le 


PSE  AU  ME   XXXIV, 


*7 


le  cœur  cil  pur  &  faine }  Car  à  tout  hom- 


me qui  le  craint ,  Jamais  rien  ne  défaut. 


Le  Lion  affamé  Cherche,  &c  fouvent  ne 

illilSii^Blii^i^Si^l 

trouve  rien  :  Mais  l'Eternel  comble  de 
bien  Ceux  qui  Tout  réclamé. 


6>  Vous,enfans  bienheureux,  Venez  m'é- 


coiiter  en  ce  lieu;  Venez  apprendre  a 


craindre  Itieu  :  Il  entendra  vos  vœux. 
Eit-il  quelqu'un  de  vous  Qui  veuille  vi- 
vre longuement ,  Qui  veuille  couler  sû- 
rement Ses  jours  calmes  &  doux  ? 
7.  Que  jamais  du  prochain  II  ne  cherche 
a  flétrir  l'honneur ,  Ni  par  un  laneaçe 

-  mmwmmwUw 


trompeur,  A  faire  un  mauvais  gain.  Fui 


le  mal,  fai  le  biens  Recherche  avec  ar- 
deur 


mais  Des  juftes  le  foutien. 
PAUSE  II 


8.  Dieu,  cTun  œil  courroucé,  Voit  les  mé 


chans  &  tous  leurs  faits  :  Il  veut  que  du 
monde, à  jamais, Leur  nom  ibit  effacé.  Les 


juftes  ,  dans  leurs  maux  ,  A  TEternel  ont 


leurs  recours  ;  Et  leur  Dieu, par  un  prompt 
ïécours  ,  Met  fin  à  leurs  travaux. 


9.  Près  des  cœurs  défolés  ,  Le  Seigneur 


vo  lontiers  le  tient  ;  Le  Seigneur  volontiers 


foutient  les  efprits  accablés.  Tout  hom- 


me qui  va  droit  ,  Pourra  mille  m^ux  en- 


durer >  Mais  Dieu  faura  bien  Ten  tirer, 


Quelque  abattu  qu'il  Ibit. 


10. 


Par 


PSEAUME    XXXV. 


ii5> 


10.  Par  lui  font  garantisTous  les  os  fi  loi- 
gneufement,  Que  Ton  n'en  fauroit  feule- 


ment  Rompre  un  des  plus  petits.  Le  pé- 


cheur  obftine  Périt  toujours  par  fon  forfait; 


Et  celui  que  le  jufte  hait,  Eft  enfin  ruiné. 


1 1.  L'Eternel  lauvera  L'homme  qui  fouf- 


fre  en  le  fervant  :  Quiconque  cl  père  au 

Dieu  vivant ,  jamais  ne  périra. 
PSEAUME    XXXV. 


m 


Ens  confus  mes  aceufateurs ,  Et 


R 


pourluismesperfecuteurs  :  Prens.  o  Dieu  , 

=Illililïl§=iSSI!i 


prens  pour  ma  deienie  ,  Le  bouclier,  fepée 


1L- 


&  la  lance  :  Charge  -  les  pour  les  di  (perler 

frT -■■..-  —  .  ..{ , ^        *  .- _ 


E^esempéche  d'avancer:  Parle  à  mon  ame 


3SS5SE 


cn  fafrayeUr,Et lui  dis7;c  luis  ton  Sauveur. 

z.  Que 


z.  Que  ces  perfides  ennemis  S'en  aillent 


E£î 


honteux  &  fournis  ;  Ccsméchans,  dont 
la  noire  envie  Fait  des  complots  contre 


ma  vie  ,  Qu'ils  ibient  comme  la  poudre 


±=t= 


i=feg— !ïfel=E|^5^ii 


au  vent  :  Que  ton  Ange  les  pourfuivant, 


Leur  livre  la  guerre  par- tout,  D'un  bout 


du  monde  a  l'autre  bout 

3.  Que  leur  chemin  foit  ténébreux  5  Qu'il 

ïbit  par-tout  gliffant  pour  eux^  Qu'enfin 


l'Ange  de  Dieu  les  chatte  Jour  &;  nuit , 

— z±-m 


&  de  place  en  place  :  Car  ils  ont  couvert 


le  foflé  Ou  leur  piège  ils  m'avoientdrcfle  ; 
Et  tu  fçais  combien  c  cil  à  tort,  Qu'ils 


X=sî=r^S=r 


ont  voulu  hâter  ma  mort 


4.  Qu'ainii  ic  méchant  dépourvu  Soit  frap- 
pe 


PSEAUME    XXXV. 


ut 


p^duncoupimprévu^Qu'au  filet  qu'il  m'a 


voulu  tendre  ,  Son  pied  même  fe  vienne 


prendre  ;  Qu'enfin  il  tombe  tout  brifé  Dans 


le  piège  qu'il  a  creufe.  Mon  ame  bénira 


monDieu^Qui  m'aura  conduit  en  tout  lieu. 
PAUSE     I. 


%.  Tous  mes fens,  mesos&:  mon  cœur, 
O  Dieu ,  diront  à  ton  honneur,  Eft-il  quel- 
qu'un  à  toi  femblable  ?  Ta  main  foutient  le 


miférable.Partoi,rinnocentaffligé,Duplus 
puiftantfevoit  vengé  :  Tu  fais  que  des  gens 
révoltés  M'impofent  mille  faufietés. 
6.  Pour  me  oerdreiis  n'épargnent  rien  , 


Jvlc  rendant  le  mal  pour  le  bien  •  A  moi 


qui,  pendant  leurs  alarmes,  Vêtu  d'un  fac, 

L  en 


in       PSEAUME    XXXV. 


Ê^2 


en  jeûne,  en  larmes,  Formois  dans  mon 


fein  mille  vœux,  Pour  les  voir  un  jour  plus 


heureux.  Enfin,pour  eux  je  m'étois  mis  , 


Comme  on  le  met  pour  fes  amis. 


7.  Je  marchois  comme  un  fils  en  deuil  , 


Dont  on  met  la  mère  au  cercueil:  Mais 


eux,  au  fort  de  mon  martyre,  Se  font  af- 


femblés  pour  en  rire  ;  Jufqu'aux  plus  vils, 


à  mon  inlçu,  Tous  m'ont  fait  le  mal 


qu'ils  ont  pu  :   A  haute  voix  ils  m'ont 
blâmé  ,  Et  par  leurs  chanfons  diffamé. 
8.  Parmi  tous  mes  perfécuteurs  ,  je  vois  j 


mille  lâches  flatteurs ,  Des  cfprits  bas  Se 


méprifables,Qui  vont  médire  aux  bonnes 


tables.  Seigneur,  qui  le  vois,  qui  l'entais, 

Sera-ce 


PSE  AU  ME  XXXVy        iij 


Sera-ce  encore  pour  long  tems?  Foible 


&:  feul,iVefpérant  qu'en  toi  ,  De  ces  lions 

délivre-moi. 

PAUSE    II. 


5>.  J'irai  te  bénir  ,  ô  mon  Dieu  ,  Devant 


ton  peuple,  en  ton  faint  lieu  ;  J'irai 
parmi  tous  Tes  fidèles,  Louer  tes  vertus 


immortelles.  Ne  fouffre  donc  pas  ,   ô 
gfe?EE3 


Seigneur  >    Que  fans  caufe  on  nVôte 


^i^iPi 


Thonneur ,  Ni  que  d'un  air  injurieux  , 


On  me  méprife  fous  tes  yeux. 


1  c.  Ces  cruels  ne  parlent  jamais  D'accord, 


de  trêve,  ni  de  paix }  Mais  plutôt ,  par  des 


;: 


tours  obliques,  Ils  oppriment  les  pacifiques* 

Toujours  prêts  à  me  dévorer.,  Toujours 

L  z        prompts 


H4        ?  S  EA  U  ME    XXXV, 


prompts  à  me  déchirer,  On  les  entend  crier 
fur  moi ,  Ah  !  le  malheureux  i  je  le  vois. 


1 1 .  Seigneur,  tu  le  vois,  tu  l'entends  :  Le 
lbuffrira-tu  plus  long-tems  ?  Faut  il  que 


ta  main  m'abandonne, Quand  tu  fçais  que 


ma  caule  eft  bonne  ?  Mon  Dieu  ,  mon  Sei- 


mmmmm- 


gneur,  lève-toi  5  Mon  Dieu ,  juge ,  &  juge 


pour  moi.  Ne  tarde  plus ,  ni  ne  permets 


Quils  puiffent  rire  déformais. 


12.  Fais  quils  ne  difentplus  entr'eux 


gE?=3=|=?=Ê 


i=^i^ 


C'eft  fait  de  lui ,  ibyons  joyeux  ;  Sa  perte 


enfin  eft  affurée  ,    Sa  vie  enfin  nous  eft 


livrée.    Fais ,  Seigneur  ,  par  un  prompt 


fecours  ,  Que  ceux  qui  menacent  mes 


jours ,  Ne  remportent  de  leur  defir ,  Que 

deshonneur 


fSS  A_U_M  E_X_ X  XV_L       ti  * 
ûcihonneur,  que  dcpihiiir. 


3 


^2£Z 


iy  Mais  bénis  ceux  qui^  ious  tes  lois, 


Combattent  pour    mes  juites   droits .j 
Fais  que,  pleins  de  ré  jouiflanec ,  lis  chan- 


E;g^Og|r=r==aû=.:=£Ejg 


tentj  6  Dieu,  ta  puiflfanec  ;  Qu'ils  di- 
lent  que  c'eft  toi  qui  fais  Que  mes  jours 


r*= *>=*= 


vont  couler  en  paix.  Avec  eux  ma  langue 


à  fon  tour,  Dira  tes  bontés  tout  le  jour. 
PSEAUME    XXXVI. 


D 


^eb^^ 


U  méchant  le  train  déréglé  Me  dit 


que  ion  cœur  aveuglé  N'a  de  Dieu  nuil 


S 


•^crainte:  Bien  que  ion  crime  fafle  horreur, 


Il  s'applaudit  dans  l'on  erreur  ,  Et  la  luit 

mmwMMm 


fans  contrainte  ;Son  plus  ordinaire  entre- 


v-I  tien  Neit  que  iraude ,  il  n'écoute  rien 

L}  Qui 


ii6        PSEAfUME    XXXVI. 


Qui  le  porte  à"91en  foire  :  La  nuit  même, 
en  ion  lit  couché  7  11  médite  un  nouveau 


i»  1  ■      —A.       •    \.»  v     ■    ■  — ■ — ■»    1= — ' 

péché:  Le  mal  fcul  peut  lui  plaire. 


2.  Grand  Dieu >  ta  fuprême  bonté,  Ta 


juftice  &  ta  vérité  Portent  aux  cieux  leu  rs 


têtes;  Tes  faints  décrets  hauts  &  profonds, 


Sont  des  abîmes  &c  desmonts  :  Tu  nourris 


juf  qu'aux  bêtes.  Oh!  qu'admirable  eft  ta 


bonté  !   Ton  ombre  fait  la  sûreté  De 


l'homme  exempt  de  vices  :  Tes  biens 


rempliffent  fesdefirs;  Ht  tu  l'abreuves 


de  plaifïrs  Au  fleuve  de  délices. 


3.  Ce  qui  vit  ne  vit  que  par  toi  ;  Et  e^ft 


ta  clarté  ,  piaffant  Roi,  Qui  nos  yeux  illu- 


mine. Continue,  6  Dieu,  tous  les  jouis,A 

tes 


PSEAUME   XXXVII^      117 

tes  fidèles,  le  iecouvs  De  ta  grâce  divfec. 


Seigneur,  ioutiens-moi  par  ta  main  5  Ne 


permets  pas  que  lliomme  vain  M'infultc 


ni  m'outrage.  C  eft  fait,  les  médians 


tomberont  \  Jamais  ils  n'en  relèveront  : 


La  more  eft  leur  partage. 

PSEAUME    XXXVII. 

JLN        Bconçoispointde  dépit  ni  d'envie, 
Lorloue  tu  vois  profpérer  les  mëchàfls:S'iï$ 


font  heureux  fouvent  dans  cette  vie,  At- 


tens  un  peu,  tu  les  verras  icchans  Comme 


~r^= 


ï=m=m 


le  foin  ,  qu'en  peu  d'heures  on  fêne  :  Ils 


pafieront  comme  1  herbe  des  champs. 


?:l    pj=E 


^&~ 


z.  Crains  Dieu,  tais  bien:  fa  bonté  iotive- 


raine  Mettra  la  terre  entapoilefli'on}  Car 

fa 


m*      PS  EAU  ME   XXXVII. 

la  promette  cltfidellc  &  ccrtainc,Cherche 
en  lui  tcul  ta  confolation  ;  Et  des  vrais 
biens,  qui  ieulsje  doivent  plaire  ,  Tu 


jouiras  fous  fa  prote&ion. 


Efpère  en  lui ,  fa  main  te  conduira,  Sans 


Ta  vertu  pure  au  jour  il  produira  ,  Etpar 


fes  (oins  ta  vie  égale  &:  bonne,  Comme 


un  foleil  en  Ion  midi,  luira. 

4.  Laifle-le  faire,  attends  ce  qu  il  ordonne, 


Et  n'ouvre  point  ton  cœur  au  déplaifir  -, 


Quand  à  quelqu'un  d  heureux  fuccès  il 
donne  ,  D'aucun  dépit  ne  telaiffes  faifir; 


Et  que  jamais  l'exemple  ne  t'engage  A 

faire 


PSEAUME      XXXVII.      i%9 


îa ire  mal  pour  îuivrc  un  vain  defir. 


c.  Sur  les  médians  fond  toujours  quelque 


EfrXsc: 


orage  :  Mais  qui  craint  Dieu  ,  qui  l'attend 


^=^z=:zlX^=^: 


conftamment,Pofféderalaterreenhérita- 


ge.  Oui ,  le  pécheur  périt  fïpromptement, 


Qu  en  vain  Ton  va  lechercher  dans  fa  place, 

On  n'y  vois  plus  la  trace  feulement. 
PAUSE     L 

é,  Mais  pour  les  bons ,   Dieu  les  tient  en 


fa  grâce  >  Et  fur  la  terre  il  remplit  leurs 
fouhaits  ,  Les  délivrant  du  mal  qui  les 
menace.    En  vain  contr  eux  ,    fans   fe 


lafler  jamais  ,  Grinçant  les  dents ,  fhom- 


me  inique  machine  5  Dieu  confondra 

îesinjullcs  projets. 

7.  Dans 


i$o      PSEAUME    XXiyiI. 


7.  Dans  tous  les  te  ras  ,  la  juftice  divine 

Ml.  *    ?      î     *^^^=iz?z=      — * 


Rit  des  méchans  ,  6c  de  les  yeux  ouverts, 
Voit  approcher  le  jour  de  leur  ruine. 
Contre  le  jufte  on  verra  les  pervers  Ten- 


dre leur  arc  ,  &  tirer  leur  épée  ,  Pour  lui 


livrer  mille  combats  divers. 


ui 

i 


8.  Mais, après  tout,  leur  attente  eft  trom- 


pée,Leur  arc  le  rompt, &  le  cœur  leur  dé- 

nnnr 


faut,  Leur  proprefer  a  leur  trame  coupée 


Certes,  le  peu  de  1  homme  jufte,  vaut  Mille 
fois  mieux  que  la  riche  abondance  Des 


vicieux,  quoiqu  élevés  plus  haut. 

9.  Dieu, de  leurs  bras,  rompt  rinjuftepuif- 


fance  :  Il  fe  fou  viertf  du  trai  té  folenncl  Oui 

fait  des  liens  la  force  &d'afiurance.  C'eft 

lui 


FSEAUME    XXXVII.      i3r 


lui  qui  tient  en  ion  loin  paternel,  Les 


jours  de  ceux  dont  Tarne  eft  innocente , 


mmî 


ggÊE=fls 


Et  qui  fait  feul  leur  bonheur  éternel. 


10.  Au  mauvais  tems  il  remplit  ieuratten- 


te,  Et  les  nourrit,  lorfque  les  champs  fans 


bleds, Font  la  famine  &:  longue  &  violente: 


Mais  les  médians,  trilles  &  déiolés  ,  S7é- 


couleront,  s  en  iront  en  fumée,  Comme 

mm 


rzsS== 


la  chair  des  agneaux  immolés. 
PAUSE    IL 


ii.  Leur  main  fera  d'emprunter  affamée, 

gj=g|: — ? » » ^£r 


Sans  pouvoir  rendre  ;  &  les  juftes  verront 


De  tous  côtés  leur  aumône  femée.  Tes 


bien-aimés,  ô  Dieu,  poffédei  ont  Un  pays 

gras>  abondanten  richefle  :  Les  réprouvés 

tôt 


**?  _. ?1  ?LA  UME    XXXV 1 1. 


1 1.   Dieu    tous  les  pas  de  l'homme  (âge  , 


chfct  ,  Et  ['appuyant,  foulage  la  tbibleffe  : 


Si  de  tomber  il  ne  peut  s'empêcher,  De 


le  bleflcr  il  n'aura  nulle  crainte  ;  Dieu 
le  retient  quand  il  vient  a  broncher. 


3 


-y — ?= 


1 4.  J  ai  beaucoup  vu,  J'ai  la  vicilleffe  at- 
teinte.  Et  n1  ai  point  vu  le  julte abandonne, 


Et  (a  famille  mendier  contrainte,  J'ai  vu 
plutôt  qu'il  a  prête,  donne  \  Et  qu'après 


tout ,  Dieu  Ta  ,  même  en  fa  race,  Rcm- 


r^r-  >y:^îCE  = 


EE£E 


mm 


p!i  de  bien,  &  d'honneur  couronné. 

14.   Fuis  donc  le  mal  ,  &du  bien  fuis  la 

trace,  Si  d'un  bonheur  qui  neft  point  limi- 
té , 


PSEAUME    XXXVII.      133 
te,  Tu  veux  que  ûieu  t'accorde  enfin  la 


grâce  :  Car  en  tour  tcms  il  aime  l'équité  ; 


Toujours  des  ficns  il  prend  un  foin  fidèle, 


Et  des  méchans  perd  la  poftérité. 
PAUSE    III. 

2?.  Des  hommes  faints,  la  joie  cft  éter- 
nelle, Etc'eft  pour  eux  que  la  terre  produit 


Les  biensdivers  que  l'on  admire  en  elle. 


Âuffi  le  jufte ,  en  la  fageffe  inftruit,  Quel- 


que difcours  que  fa  bouche  propofe,  NV 


mêle  rien  qui  ne  foit  plein  de  fruit. 


1 6.  La  loi  de  Dieu,  qui  dans  fon  cœur  re- 

,-, + <\ A A S^i ^ L . 


pofe,  Le  foutiendra  dans  un  chemin  sjlif- 


fant,  À  quelq  uafiaut  q  ue  fa  vertu  Texpofe, 


Si  quelquefois  l'inique  trop  puiflant,  Le 

M        perfécute, 


134        PSEAUME    XXXVII. 


perfécute,  &:  femblc  fe  promettre  De 

1111111111 


fe  baigner  dans  le  fang  innocent. 

17.    Dieu  ,  toujours  bon  j  nelefauroit 

permettre  ,  Ni  ne  verra  le  jultccondam- 


ner,  Quand  à  fon  juge  il  viendra  fe  (ou- 


mettre.   Elpère  en  Dieu,  laiile-ie  gou 
verner  :  Tu  jouiras  de  la  terre  féconde  , 


Et  les  méchans  verras  exterminer. 


monde^Qui^élevant.croiffoit^verdiflbit 
3E 


Comme  un  laurier  qui  de  rameaux  abon- 


de :  Puis  repartant  aux  lieux  qu'il  rempli  fl 


foir,  Je  n'y  vis  plus  ni  branche,  nifeuillagq 
Même  du  tronc  rien  ne  me  paroiiioit. 


19.  Pour  ton  repos,  prens  garde  à  i'homrnc 

iage, 


+* 1 —  — î- 


PSEAUME  XXXVIII.       w< 
ia:ie  ,  Vois  1  homme  droit;  car  enfin  ion 

mmàmwmmÈÊÊmmmmmwâ 

lover  Ett  le  bonheur,  &  la  paix  ion  partage  ; 


Mais  les  médians,  prompts  à  fc  fourvoyer, 


M^ 


^iii 


Tout  doit  périr  ;  &  leur  juite  falaireSera 


que  Dieu  les  viendra  foudroyer. 


20.  Enfin,  de  Dieu  la  grâce  falutaire  ,  De 


ËÈf§l§f= 


tous  leurs  maux  les  liens  foulagera  ;  Les 


ibutenant  au  tems  le  plusconrraire  3  Par 

"tt  .'  j1.  '    ,  .*■» ^ :j — :  p  z^ _lj. — zz: j. — ~X^:^: 


fe=3^rfc-=r 


fa  main  forte  il  les  délivrera  :  Car  au  Sei- 


T$T    A^',      !fr    '0| 


se 


gneur  chacun  d'eux  voudra  plaire,  Et 


=t* 


chacun  d'eux  ,  fur  lui ,.  s'affinera.' 

PSEAUME     XXXVIII.    - 

j  Retien  ton  jufte courroux:  Que  m  fureur 

mmmmmmmwÊmmwm 

le  retire;  Ou  j'expire  Sous  la  rigueur  de  tes 

Mt  coups. 


1 


*tf      PSEAUME  XXXVIII. 


coups. 


z     Tes  flèches ,  fur  moi    tirées,  Sont 


entrées  jufqu'au  dedans  de  mes  os  ;   Et 
ta  main  dure  &c  pelante  M'épouvante  , 


Sans  me  lai  lier  de  repos. 

\\  Je  n'ai  plus  ni  chai r,ni  veine,  Qui  fbit 


faine  ,■  Dans  l'état  où  tu  m'as  mis  ;  Et  je 


vois  qu'à  ta  vengeance,  Mon  oftènle 


fefeîg 


trop  juftcmentm'a  fournis. 


4    Mon  crime  cft  fi  dételtable,   Qu'il 


5*S 


m'accable  :   Un  cuifant  remords  m'a- 


bat  ;  Et  trop  foiblc  pour  la  peine  ,  Qui 


mécène,  Je  fuccombe  en  ce  combat. 


:  z=  '■**        5     =$=rfr"-ry — £~l~  : 


y.    Mes  blefïures  fi  cruelles  ?  Sont  mor- 


telles :  Nui  ne  les  voit  fans  horreur  j  Et 

ce  i 


JP  SE  AU  ME    XXXVI  IL      t& 

ce  qui  rend  ma  mifère  Plus  arrière  ,  Hé- 


q=4 


las!  c'eft  ma  folle  erreur. 

PAUSE     I. 


6.  Le  mai  qui  me  fait  la  guerre,  Vers  la 
terre  Courbe  mon  corps  chancelant  : 


Chacun  voit  comme  avec  peine,  Je  me 


traîne,  Marchant  d'un  pastrifte&  lent. 


7.  Le  feu  brûlant  dont  mes  veines  Sont 


fi  pleines,   Me  confume  nuit  &c  jour; 


Et  lafourcedcma  vie  Eft  tarie,  Sans  nul 


efpoir  de  retour. 


-=Ss— £r 


I   8.  Jadis  ,    avant  cette  pette  Si  funefte, 
Rien  iVcgaloit  ma  vigueur;  Maintenant, 


^mourant   &  pâle  ,    Rien  n'égale  Mon 

: 


ip— =z# 


touïmexit  &:  ma  longueur. 
M' 


«5.  Seigneur  . 


9.  Seigneur,  tu  fais  mes  alarmes;   Car 


:SE^==iJ 


mes  larmes  Sont  préfentes  à  tes  yeux  : 


Tu  fais  de  quoi  je  te  psie  ,   Quand  je 


< 


crie  ,  Sans  que  je  m'explique  mieux. 
10.  Mon  ceeur,  faifide  tvifteiîe  ,  Bat  fans 


Î2 


celle  :  Mon  corps  languit  tout  perclus; 


Mes  yeux  perdent  leur  lumière  Toute  en- 


tière; Mais,  que  dis  je,  ils  ne  font  plus. 
11.  Le  plus  cher  ami  que  j'aie  ,  Voit  ma 


plaie;  Mais,  hélas  !  il  fe  tient  loin  :  Je  puis 

faire  a  mon  plus  proche  Ce  reproche, 

Qu'il  m'abandonne  au  befoin. 
PAUSE   IL 

1 1.  Les  uns, à  ma  mort,  s'attendent,  Et  me 


tendent  Des  pièges  dans  mon  malheur , 

D'autres 


PSEAUME    XXXVIII.      139 


D'autres  des  crimes  iuppofent ,  Qu'ils 


m  impofent,  Afin  de  m'ôter  l'honneur. 


13. Moi  >  je  vois  leurs  artifices ,  Leurs 


malices ,  Comme  ne  les  voyant  pas  ;  Et 
je  n'ai  non  plus  de  bouche  Qu'une  lou- 
che, Pour  répondre  à  ces  ingrats. 


14.  Je  demeure  fort  tranquille  ,  Immo- 
bile.  Malgré  leur  emportement  :  Je 
ibuffre  leurs  calomnies  Infinies  >  Sans 
dire  un  mot  feulement. 


ij.  Mais,  ô  Dieu  9  Père  propice,  Ta 


juftice  ,  Contre  tous  ,  eft  njon  recours  : 


Ê=g=£3=?3==::3E3£ 


Et  pnifqu'cn  toi  feul  j'efpère,  Ma  mi- 


sère  Ne  durera  pas  toujours. 


1 6.  Prens  garde  à  ceux  qui  m'épient ,  Et 


140       TS  E  AUME  XXXV I  tl^ 

qui  rient  De  fetat  ou  je  me  vois  ,  Sitôt 


que  le  pied  me  gliife  ,  Leur  malice  Fait 


qu  ils  fe  moquent  de  moi. 
PAUSE    III. 


È^î^^^^SiliilÊi^?=^ 


17.  Dansmafoibleiïe  mortelle  ,  Je  chan- 


celle ,  Prêt  de  tomber  à  tous  coups  :  Car 
devant  les  yeux  fans  celfe ,  Ma  détrefle 
Me  peint  ton  jufte  courroux. 


-irpgj 
18.  Quand  dans  mon  cœur  je  repaffe  La 

difgrace ,  Qui  de  ma  faute  elt  l'effet,  Je 

me  hais ,  je  me  tourmente  .  Et  j'aug- 


mente  Le  mal  que  je  me  fuis  fait. 


19.  Ceux  de  qui  rinjufte  haine  ,   Dans 


ma  peine,  Trouve  fon  plus  doux  p*ai- 


iir  ;  Sont  heureux  en  toute  choie  -,  Et 

xien 


PSEAUME    XXXVIII.        141 


^|b== 


rien  n  olc  Soppofcr  a  leur  defir 

20.  Tous,  pour  me  nuire ,  s'entendent , 


Et  me  rendent  Toujours  le  mal  pour  le^ 


bien  :  Leurs  cœurs  jaloux  me  haiffent 


EtVaigriflLcpt,  Plus  je  tâche  à  faire fcieij. 


îi.Ô  Dieu  ,  montre-moi  ta  face  :  Que 


ta  grâce  Me  foutienne  en  tous  mes  maux; 


aa~ 


Fais  3  Seigneur  ,  que  ta  parole  Me  côn- 

ioleï>ans  l'excès  de  mes  travaux,     ; 

xx-   Tes  tendreffes  paternelles  3   Etes  fir 
dèles   te  font   toujours  prendre  foin. 


Hâte  ,  ô  Dieu,  ton  affiftance  :  Ma  fouf- 


france  D'un  prompt  fecours  a  befoin. 


«■>>«£> 


PSEAUME 


i4i       HEAUME   XXXIX. 
PSEAUME  XXXIX. 


J 


Sgy~l— L A=«ESgi 


r«aaf 


E  Ta  vois  dis ,  que  tant  que  je  vivrois, 


Ma  langue  je  réprimerois  ;  Que  le  mé- 


chant  me  verroit  endurer .,  Sans  m'ouir 


jamais  murmurer,  Quand  je  devrois  , 
pour  un  pareil  deffein  ,   xVlettre  à  ma 


i.  Chacun  a  vu  lelîlence  obftiné  Auquel 
je  nVétois  condamné  :  J  ai  tu  le  bien 


contre  ma  volonté  ,  Bien  que  mon  cœur 


tût  agité  ;  Mais  dévoré  par   un  cuifant 


• ■■    -    ■      „  t  .,..-,,    ■  |      -•        -       ■ 1-      "  -I-  ■—  -    I       -M  — 

fouci  ,  11  a  fallu  parler  ainfi  : 


3    Dieu  tout-puifiant ,   qui  règles  mon 


m 


=3: 


mmmmmëmÊ 


deftin ,  Fais  moi  donc  çonnoître  ma  fin  : 


Au  demi-pied  tu  mefures  lecours ,  Qu'il 


te 


te  plaït  donner  à  mes  jours  \  Et  tous  mes 
ans ,  de  l'un  à  l'autre  bout  ,    Pvès  des 


tiens  ne  font  rien  du  tout 

—4 


ÎE£= 


f*i§£ 


4»  L'homme  en  effet  n'elt  que  fragilité, 


fc=^.:p:^=:~ 


Qu'apparence  &c  que  vanité;  Toute  fa  vie 


elt  un  longe  pafiant  ;  On  le  voit  toujours 


:35f==E5 


*=SE 


>~iEEÎÈ 


tracaflant,Cherchant  toujours  des  tréfors, 
fans  lavoir  L'héritier  qui  les  doit  avoir. 


j.  Hélas  ,  Seigneur ,  en  qui  puis  je  efpé- 


rer  ?  En  toi,  qui  peux  me  raflurer:  Déli- 


~è^$=s^e£eë^5e2; 


vre-moi  des  maux  que  j'ai  commis  5  Em- 
pêche que  mes  ennemis  ,  Ces  infenfés  , 
qui  meprifent  ta  loi ,  Ncpuiflcnt  le  rire 


de  moi. 


6.  Je 


144     -         rofiAUMJt  AAAIÀ. 


6.  Je  me  luis  tu  dans  aies  plus  grands 


:~±z 


33 


malheurs ,  Je  n'ai  dit  mot  dans  mes  dou- 
leurs ,  Baiiant  ta  main  qui  frappoit  tous 
ces  coups     Mais  ,  ô  Dieu  !  calme  ton 


courroux  :  Guéri  ma  plaie,  &:  confole  mon 


cœur.  Qui  fuccombe  Tous  ta  rigueur. 
7.  Quand  le  pécheur  te  force  à  le  punir, 


On  voit  ion  éclat  fe  ternir  5  On  voit  périr 


les  ornemens  divers  ,  Comme  un  habit 
rongé  des  vers:  Son  fort  enfin  montre,tout 
bien  compté, Que  l'homme  n'eft  que  vanité 


8.  Ecoute,  ô  Dieu,  ma  plainte  &  mes  cla- 


meurs, Ne  te  rend  pas  lourd  à  mes  pleurs. 


m 


Comme  étranger,  ainfique  mesayeuxje 

pafle  ici-bas  fous  tes  yeux  :  Appaife-toi,  je 

fuis 


PS  EAU  ME    XL._ 


Mf 


(bis  prêt  de  mourir  :  Hare  roi  de  me 


iccourir. 


P  SE  AU  ME    XL. 


 


tt±* 


i?^ê^^^s^5 


5*2? 


Près  que  j'ai  constamment  attendu 
De  l'Eternel  la  volonté,  Il  s'etî  tourné  de 


3-=3Cî 


=<EE3; 


mon  côté  ,    Et  fa  voix  fainte  enfin  ma 


-¥3F 


FEÏ:~ 


^*Hlr 


répondu-  D  un  bourbier  effroyable,  D'un 


gouffre  épouvantable  ,  Son  bras  m'a  re- 


tiré  :  Mes  pieds  bien.affermis ,  Sur  la  ro- 
che remis ,  Vont  d'un  pas  affiiré. 

ilSiii 


j  t:  Ouvrant  ma  bouche  ,  il  fait  qu'à  Ton 


honneur,  Par-tout  mes  chants  retentiront: 


craindre ,  en  craignant  le  Seigneur.  Heu- 

!  reux  eft  l'homme  au  monde,  Qui  fur  fou 

N  Dieu 


x4<? VJ  _EAUM  E_  XL. 

Dieu.,  (e  fonde,  Et  s  en  fait  un  rempart  j 


L'ainant  les  cfprits  vains,  Dans  leurs  pro- 


bes: 


jets  hautains  ,  S'égarer  à.  l'écart. 

3.  Seigneur  mon  Dieu  ,  tes  conieiîs,  tes 


llÉ^^l^iÊËliË!^ 


hauts  faits,  Surpaient  notre  entendement; 


Quelqu'un  pourrait  il  feulement  Faire  un 

calcul  des  biens  que  tu  nous  fais  ?  Pour 

moiyii  je  les  compte,  Le  nombre  me 


furmonte.  Tu  ne  veux  plus  d'odeurs, 


De  gâteaux  ,  ni  de  fanç  9  Mais  tu  m'as 


donné  rang  Parmi  tes  ferviteurs. 


4.  Non ,  non  Seigneur,  tu  n'attens  point 
de  moi  D'oblation  pour  le  péché  ;  Mais  à 
tes  ordres  attaché,  Me  voici  prêt,  ô  Dieu, 
félon  ta  Loi,  Sans  regret,  fans  contrainte, 


P  S  E  A  U  M  E    XL. 


147 


A  ta  volonté  iaintc  J'ai  fournis  mes  ckiirs  ; 


EpggE|E 


Efer 


Tes  l'air  ts xommandemens  Règlent  mes 

mouvemens ,  Et  font  tous  mes  plaifirs. 
PAUSE. 


j*  J'ai  public  ta  }uftice,  o  mon  Dieu;  Je 


ntVi  ai  rte'n  diiTïmulé  :  Tu  lais  comme 


lpÉ=3 
j'en  ai  parié, Devant  ton  peuple ,  en  tout 

teins,  en  tout  lieu.  C'eft  ainfi  que  je 

chante  Ta  bonté  fi  coudante  \  Et  qu'en- 


cor  tous  les  jours,  De  ta  fidélité  Et  de  ta 

vérité,  Je  fais  tous  mes di (cours. 

6.  AuïIL Seigneur,  de  ta  protection  Jamais 

-WÊÊÊÊ 


tu  ne  me  priveras;  Mais  plutôt  ru  nVaccor 


"  £ 


deras  Les  tendres  foins  de  tacompaffiom 


Mes  maux  fans  ceffe  augmenter!  1 5  Mes  pé- 

N  1  chés 


chés  nf  épouvantent  j  J'en  ai  Lelprit  trou- 


blé.  Jelcsfcnsplus  nombreux  Que  ne  font 
mes  cheveux,  Et  j'en  fuis  accablé. 


7.  Ta  main  me  peut  délivrer  fans  effort  : 
Hâte-  toi  de  me  fecourir^Et  pour  m  empê- 


cher de  périr,  Repoufle,  ô  Dieu,  ceux  qui 


cherchent  ma  mort.  Confond  rinjufte  at- 


tente  De  la  troupe  infolente ,  Prête  à  me 


déchirer.  Fai  retomber  fur  eux  ,  Cet  op- 


probre honteux,  Qu'ils  m'ofent  préparer. 


-£* 


8.  Mais  comble ,  ô  Dieu  ,  de  tes  biens  pré- 


cieux Ceux  qui  fuivent  tes  faintes  Loix  : 


Nous  chanterons  tous  d'une  voix, Gloire  au 


ZZ2T.ZZ 


Dieuforr ,  gloireau  Maître  des cicux.  Hé- 


las  !  je  fouffre  encore  j  Mais  le  Dieu  que 

j'adore , 


PSEAUME    XLÎ 


333 


I49 


g? 


j'adore,  De  moi  veut  prendre  loin.  Sei- 
gneur, tu  m  as  aide;  Seigneur,  tu  m'as 


gt'-y  a.çr: 


ïr~rcErEfe=" 


— S — s—ff 


gardé:  Accours  à  mon  befoin. 
PSEAUME   XLI. 

Eureux  celui  qui  juge  fagement  Du 

pauvre  en  (on  tourment!Quand,a  ion  tour, 

le  mal  l'affligera  ,  Dieu  le  délivrera  :  Dieu 

!e  rendra,parfonfecourspuifianr,  Etfain 

finir 


&r  floriffant  :  Loin  d'être  en  proie  a  les 
fiers  ennemis  ,  Il  ïes  verra  fournis. 


2.  Quand  il  foupire  &  qtfiî èiï  en  lan- 


gueur,Dieu  lui  rend  la  vigueur  .Et  change 

enfin  (on  lit*  d'infirmité, En  un  lit  de  làrïr.e. 


fc=5= 


*SE 


iSS^Hi 


Ainfi,  Seigneur,  quand  ie  m'adn  [feà  toi* 


Tourne  les  yeux  vers  moi  ;    Guéri  mon 

N  3  aine , 


CJO 


PSEAUME    XLÎ. 


sees 


ame,  efface  lepéché,Dont  je  me  feos  tache 


3.  A  ces  médians  ma  fin  lemblc  tarder  : 
On  les  voit  demander.,  Que  fait-il  donc  ? 


mourra- t-  il  aujourd'hui  ,   Et  fon  nom 


avec  lui  ?   Si  quelques  uns  me  viennent 


vifiter ,  Ils  ont  beau  me  flatter ,  Mon  mal 


leur  plaît  :  chacun  va,  quand  il  fort ,  En 


faire  fon  rapport* 

PAUSE. 


4.  Alors  tous  ceux  qui  cherchent  mon 


tréoas  ,  En  difeourent  tout  bas:  Ils  vou- 
draient tous,  bien  loin  d'en  être  en  deuil, 


, f-  -t ■■      —   ■      -  .     .  »  .      1         >   -r »      ....      ■    ■  — *-  —  t— 

Me  voir  dans  le  cercueil.  Il  eil  au  lit , 

°& — ?r==i=$: — £ 


difent-ils,    attaché   Pour  quelque  grand 


péché  :  Il  eft'fijoial  qu'il  n  en  peut  rele- 
ver, 


PSEAUME    XLI.  151 


mmÊmmmmtwm 


ver  ,   Rien  ne  peut  le  fauver. 


y.  Mon  confident ,  quimangeoitde  mon 


zziarzzzn:- 


-ô-*£ 


Eg^==^E^gg=^EÉ 


pain  ,  S'eit  éloigné  foudain  :  Il  a  levé  le 
talon  contre  moi  ,  M'ayant  manqué  de 


foi.  Viens  donc ,   Seigneur  ,   &  prens 


compaffion  De  mon  affliction  :  Rends- 


moi  la  vie ,  &  je  leur  ferai  voir  Quel 


étoit  leur  devoir. 


fers*: 


6.  Tu  m'as  montré  ,  Seigneur,  jufquà  ce 


ï^^ 


£~ÉÊ 


jour,Ta  grâce  &  ton  amour  ;  Et  rennemi 


^ 


q:=~z 


qui  m'avoit  infulté ,  Voit  qu'il  s'eft  mé- 
compté. Quand  j'ai  gliffé,ta  main  m'a  rete- 


nu ,  Ton  bras  m'a  foutenu  ;  Et  tu  veux 
bienencoreàl'avenir.M'aider^ie  ibutenir. 


_  mm 

7.  Loué  foitdonc  à  jamais  l'Eternel,  Le 

grand 


iyi         PSEÀUME    XLIÎ. 


grand  Dieu  dlfracl  !  De  ficelé  en  Gécic  ; 


a  lui  fait  tout  honneur  !  Amen  ,  Anua, 


Seigneur. 

PSEAUME   XLII. 

Ommeun  cerf  altéré  brame  Après 


E=?=a 


Je  courant  des  eaux  ,  Aïnfi  fou  pire  mon 


ame,  Seigneur  ,  après  tes  ruifleaux  :  Elle 


a  foif  du  Dieu  vivant ,  Et  s'écrie,  en  le  fui- 
vant,  Mon  Dieu,  mon  Dieu  , quand  fe- 
ra-ce  Que  mes  yeux  verront  ta  face  ? 


2.   Pour  pain  je  n'ai  que  mes  larmes  \  Et 
nuit  &:  jour ,  en  tout  lieu  ,  Lorfqu'en  mes 
dures  alarmes  On  me  dit  ;  que  fait  ton 
Dieu  ?  je  regrette  la  faifonQue  j'allois  en 


^^=i^^S 


ta  maifon;  Chantant ,  avec  les  fidèles , 


PSEAUME_XJ1jI1_    _iy| 


Tes  louanges  immortelles. 


3.  Mais  quel  chagrin  te  dévore,  Mon 


SES? 


ameî  raflure-toi:  Efpère  en  Dieu  ;  car 
encore  II  fera  loué  par  moi,  Quand,  d'un 
regard  feulement,  11  guérira  mon  tour- 

rê&=:ïâEEELE±E 


nient.  Mon  Dieu,  jefens  que  mon  ame 


D'un  ardent  defir  fe  pâme. 

4.  Je  penfe  à  toi  depuis  l'heure  Que  j'étois 


*z&z=^&^=:z^z:.~ 


vcrsle  Jourdain ,  Et  vers  !a  froide  demeu- 


ZZ3&Z1 


re  D'Hermon,  où  j'errois  en  vain  :  AMi- 


far,  en  tous  ces  iieux  >  Exilé,  loin  de  tes 


yeux  ,  Par-  tout  mes  maux  mepourfui- 


1HI 


"r^z 


$— fcz-feftEE 


vcntj  Comme  des  flots  quifefuivent. 
PAUSE. 


5.  Les  torrens  de  ta  colère,  Sur  moi  cent 

fois 


*?4 


PSEAUME   X  L 1 1. 


fois  ont  palle  :  Mais ,  par  ta  grâce ,  fefpère 
Qu'enfin  Forage  cit  celle.  Tu  me  conduiras 


le  jour;Etmoi  lanuit,àmon  tourXouant 
ta  Majelté  fainre,  Je  tadreflerai  ma  plainte. 


&£ 


6,  Dieu,  ma  force  &;  ma  puiffance,  Dirai- 


Eè^?^2=sE3 


je  ,  as  -  tu  donc  permis  Qu'une  fi  longue 


foufF'ance  M'expofe  à  mes  ennemis:  Leurs 


S^Ê 


fiers  &  malins  propos  Me  pénètrent  juf- 


qLf  auxos,  Quand  ils  d'iient  à  toute  heure, 


Où  mît  ton  Dieu  fa  demeure  ? 

7.  Mais  pourquoi ,  mon  ame,  encore  Ta- 


battre  avec  tant  d'effroi  ?  Efoère  au  Dieu 


z^rz=^s-^i" 


que  j'adore  :  Il  fera  loué  d?  moi.   Un  re. 


îfEE^IZ?— -ESE; 


gard.dans  fa  faveur  Me  dit  qu'il  cftjrion 


Sauveur  j  Et  ceit  aufli  lui,  mon  ame, 

Quen 


P  S  EA  UM  E_X  L  HI; 

Qu'en  tous  mes  maux  je  réclame. 
P  S  E  A  U  M  E    XL1IL 


if' 


I  JL         Rens  s  ô  Dieu  ,  ma  jufte  querelle , 
Toi  qui  me  vois  traiter ainfï  Paria  trou- 
pe injufte  &  cruelle,  A  tes  commande- 
mens  rebelle  :  Seigneur ,  viens  me  ven- 
ger  aufii  Du  méchant  endurci. 
i.  Toi  j  grand  Dieu  ,  qui  fus  ma  dcfen- 
fe,  Le  feul  à  qui  mon  cœur  s'attend, 
Peux  tu  me  cacher  ta  prefence  ,  Et  me 


livrer  à  l'infolence  De  l'ennemi  perfé- 


===:£ 


cutant,  Par  qui  je  fouffre  tant? 

3.  Que  fur  moi  ta  clarté  reluiîe,  Et  me 


siat 


montre  ta  vérité  \  Qu'au  faint  mont  elle 

me  conduife  7   Et  qu'elle-même  m  in- 

troduife 


ij<s       PS  S  A  UNIE    XL  III. 


troduile  Dans  ton  palais,  dont  la  beauté 


Fait  voir  ta  Majefté. 

4.   Là,  d'une  fainte  hardieffe,  Jappro- 


cherai  de  ton  autel  :  Là  ,  dans  une  jufte 
alïégrefle  ^  Ma  voix  &  ma  harpe,  fans 


celle ,  Chanteront  ,    ô  Dieu  dllraël , 


■ — 1 — — — ^ 

Ton  honneur  immortel. 


s.  Quoi!  tes  frayeurs  durent  encore!  Mon 


ame,  enfin,  rafiure-toi  ;  Eipère  au  grand 
Dieu  que  j'adore }  Attends  Ton  aide  que 


j'implore:  Car  3  comme  mon  Père  & 


mon  Roi,   Il  veillera  pour  moi. 
PSEAUME    X  L  I  V. 


Dieu ,  le  bruit  de  tes  merveilles 


Raifonne  encore  à  nos  oreilles  :  Nous  les 

fçavons 


PSEAUME    XL  IV.         157 

lavons  de  nos  aycux  ,  Pour  qui  tu  les 
fis  à  leurs  yeux.  Ta  main  a  les  peuples 
chartes  ;  Tu  mis  nos  pères  en  leur  pla- 
ce; Et  tous  ces  médians,  renverfés,  Y 


virent  fleurir  notre  race. 

i.  Non,  ce  n'eft  point  par  leur  épée,Qu'ils 


ont  cette  terre  occupée ,  Ni  par  la  force  de 

--si 


leurs  bras,  Qu'ils  font  échappés  des  corn- 


bats.  Eternei^tu  fus  leur  fauveur:  Ta  main,, 


tes  grâces  falutaires,Rendirent  ton  peuple 
vainqueur ,  Et  défirent  fes  adverfaires. 


;.  O  Dieu ,  mon  Roi  ,  dont  la  puiffance, 
Toujours  des  tiens,  futïadéfenîe,  Sauve 


e 


Jacob,  ton  bien- aimé  ,  Par  ton  fecours 


accoutume.    Par  toi ,  feront  humiliés 

O  Ceux 


i5$         PSEAUME    XLIV. 


Ceux  qui  s'elévent  pour  nous  nuire  ;  Par 
toi ,  nous  foulerons  aux  pieds  Tous  ceux 
qui  vouloient  nous  détruire. 
4.  Ni  mon  arc ,  ni  mes  autres  armes,  Ne 


peuvent  rien  dans  les  alarmes  :  Le  fer 

— ^s= — 


qu  on  voit  à  mon  côté,  Ne  fera  point 
ma  sûreté.  C'ett  toi  qui  nous  as  défendus, 
Seigneur  ,  contre  nos  adversaires  ;    Et 


par  toi  feront  confondus  Tous  ceux  qui 


nous  feront  contraires. 

PAUSE. 


5.  Dieu  feul  fut  toujours  notre  gloire,  Ses 


faits  font  dans  notre  mémoire:  Et  nous 

§§11111 


jamais.  Mais  cependant,tu  te  tiens  loin  ; 


PSEAUME    XLIV.        h9 


t— - -——  » >r        ■ (— — — 1-1  -■"      ■    -» ^i<— 

Le  cœur  nous  manque  en  leur  préfence  h 


Et  de  nos  guerriers  .,  au  beioin ,  Tu  ceiïes 


6.  Souvent  notre  arméeeft  réduite  A  pren- 
dre une  honteule  fuite,  Et  l'ennemi  fe 


vient  faifir  De  tous  nos  biens,  a  fon  plai- 


fir:Difperfésparmicesméchans,Tunous 


livres  à  leur  furie,  Comme  des  agneaux 


as 


m 


dans  les  champs,  Deftinés  à  la  boucherie. 


Ë^=^ï 


7.  Enfin,, tanation élue Voitqnepour rien 
tu  l'as  vendue;  Et  que  loin  d'en  hauiîer  le 
prix,  Tu  la  laifles  dans  ie  mépris.  Tu  pcr 
jriets  qu'étant  maltraités  De  ceux  qui  près 


de  nous  habitent, Nous  foyons  encore  in- 


iuités  Par  les  faux  contes  qu'ils  débitent. 

O  x  8.  Nous 


i6o 


PSEAUME    î  L  I  V. 


8.  Nous  ne  (crvons  ,  comme  nous  fom- 
mes,  Que  de  rifée  aux  autres  hommes  : 


Chacun  nous  montre ,  &  nous  choquant, 


Hoche  la  tête  en  fe  moquant.  La  honte 
marche  devant  moi;  La  crainte  nVabatle 


courage;  Partout,  la  rrifteffe  &  lvcffroi 


Peignent  leurs  traits  fur  mon  vifage. 


5>.  Nous  n'entendons  que  des  injures  ;  Ils 


nous  accablent  d'imppfturcs  ;  Toujours 


prêts  à  fondre  fur  nous,  Pour  nous  por- 
ter  les  derniers  coups.     Mais  dans  ce 


grand  abaiffement,  Avons- nous,  par 


impatience  ,    Oublié  ton  commande- 


ment ,  Ou  méprifé  ton  alliance  ? 


PAUSE  IL 


PSEAUME    XLIV. 
PAUSE    IL 


161 


io.  Ailleurs  qu'à  toi  notre  penféc,  Sei- 

iÉÉï 


gneur  ,  ne  s'eit  point  adreflee  5  Et  nous 


avons  ,  de  bonne  foi ,  Suivi  le  ientier  de 


ta  loi  :  Nous  l'avons  ïuivi  même  aux 


lieux  Où  les  dragons  font  leur  demeure  } 


La  mort  pré fcn tant  à  nos  yeux  Ses  noi- 


res horreurs  à  toute  heure. 


11.  Si  d'un  cœur  timide  ou  volage  ^  Nous 
avions  cefle  notre. hommage;  Si  nous 


avions  à  d'autres  Dieux  Elevé  nos  mains 


&  nos  yeux  3  Ne  s'en  fût-il  pas  apperçu? 
Ce  grand  Dieu,  qui  voit  &:  qui  fonde 


JTout  ce  que  les  coeurs  ont  conçu  ,  Mê- 

Efe:; 


me  les  plus  cachés  du  monde  ? 

O  3  \u  Pour 


i6i  P  SE  AU  AIE  XL  IV. 


pi.  Pour  toi,  nous  iouftrons  mille  peines 


Tels,  hélas  i  dans  nos  dures  chaînes,  Que 


des  brebis  qu'on  carde  exprès  ,  Pour  les 


égorger  tôt  après.  Hélas  !  Seigneur,  pour- 


quoi dors-tu?  Réveille-toi  pour  voir  nos 

■I; .  i>  a£ 


craintes  ;  Réveille,  dis- je,  ta  vertu,  Et 


fais  ceflèr  nos  trilles  plaintes. 
13.  Pourquoi  caches-tu  ton  vilage?  Pour- 
quoi ,  quand  chacun  nous  outragCj  N'as- 


tu  quelque  compaflion  De  notre  extrême 


affliction  :  La  rigueur  dont  tu  nous  abats  , 


Nous  fait  une  fi  rude  guerre  ,  Que  nos 


corps  devenus  tout  plats,  Semblent  co- 


14.  Viens  donc,  Seigneur,  6c  nous  accor- 
de 


PSEAUME  XLV.  itfj 

^==y==g^3^ZZn^I — — — sç^gg 


de  Ta  grâce  &  ta  mi(cricordcj__Ec_pour_ 


m 


5=E 


l'amour  de  ta  bonté  ,    Délivre  -  nous 


d'adverlité. 

PSEAUME    XLV. 


M_ 
On  cœur,rempH  d£chofc^mag_ni 

fiques,  Veut  les  répandre  6c  les  rendre  pu- 


:&r^î 


bliqnes;  Et  mes  dil cours  feront  cfun  pi us^ 


Pfc: 


grand  prix^  Que  des  iavans  les  pins  doctes 
écrits.  G'eft  toi ,  grand  Roi,  î^ur  qui  je 


les  veux  dire:  Toi,,  le  plus  beau  de  tous 
ceux  qu'on  admire  ;  Toi,  dont  la  grâce 


ôc  les  divins  attraits  Font  voir  que  Dieu 
fa  béni  à  jamais.  _ 


£z=fer 


*.  A  ton  coté  ceins  fépée  invincible,  Qui 


de  ta  force  eft  la  marque  vifible  \  De  fon 

acier 


acier  la  brillante  fplendeur  Fait  redouter 

ta  royale  grandeur.  Monte  en  ton  char , 

triomphe  fur  la  terre  ;  Mène  avec  toi,  foit 


clémence  &  la  foi  :   Ta  main  fera  des 
coups  dignes  de  toi. 


3.  De  ton  carquoislesfleches  font  mor 


telles,  Pour  tous  les  cœurs  qui  fe  montrent 


rébèles  :  Tes  ennemis  en  feront  tous  per- 


cés, Et  tomberont  à  tes  pieds  renvetfés. 


Ton  trône ,  ô  Dieu ,  fut  toujours  immua- 


ble! On  le  verra  d 'âge  en  âs;e  durable 


Ton  fceptredoux>autant  qu'il  cftpuiflant, 
Rend  ton  empire  heureux  &flonflant. 


4.  Tu  liais  le  mal,  tu  chéris  la  juftice  : 

Pour 


PSEAUME    XLV. i6f 

Pour  cela  même,  ô  Dieu,  ton  Dieupropi- 


±^ÏLZ^=.*Z 


|£^^~J^|^: 


ce,  De  tes  pareils  t'ayant  le  plus  à  gré  , 


$m^ 


D'une  iainte  huile  à  jamais  t'a  facré.  Tes 


vêtemens ,  quand  tu  fors  de  ta  chambre. 


Parfument  tout  d'un  air  de  mufe  &  d'am- 


iS=r-ê=s^ 


£E5Efel 


m 


bre  :  Us  furent  faits  d'un  tifiu  précieux 


„^_ 


pour  s'attirer  &  les  cœm*s  &  les  yeux. 
P  AU  S  E. 


y.  Des  plus  grands  Rois  les  filles  les  mieux 


ëâËi 


3Ê=3==2===3 


-J&=& 


^iées,Sont,  devant  toi,  de  tes  pvéfensor- 


rt=4=r 


nées  :  La,  ton  époufe  eft  feule  à  ton  côté, 


Qui  d'or  d'Ophir  couronne  fa  beauté. 
Ecoute  donc ,  ô  fille  fans  pareille ,  A  mes 


is=£ 


î£e£ 


^pg^ 


=:p™: 


^^m 


confeils  daigne  prêter  l'oreille  ;   Père  & 


patrie,  il  faut  tout  oublier  j  Et,les  quittant, 

d'autres 


r66 


PSEAUME    XLV. 


6.  Le  Roi,touché  de  tagracc  divine,  Pour 


qu'il  clt  ton  Seigneur  &  ton  Roi ,  Ton 


cœur  lui  doit  fon  hommage  &c  fa  foi. 
Tyr,  à  tes  pieds,  portera  fesrichetîes  :  L.e 
monde  entier  te  fera  des  largeffes  ;  Mais 
tous  ces  dons ,  ces  dehors  éclarans ,  N'é- 

m 


galenr  pas  la  gloire  du  dedans. 


7.  D  habits  brodés  pompeufement  ornée, 


On  la  verra  vers  le  Prince  menée  :  Son 


char  doré  cent  autres  chars  fui  vront»  Où 


des  grands  Rois  les  filles  brilleront.  A  ce 


Monarque, cnfin.on  la  préfente,  Avec  fa 


troupe  ôc  pompeufe  &  riante:  Il  la  con- 
duit 


?  SJÊ_AJJ  M  £  XL  VI. 167 

duitau  fupcrbc  palais  ,  Où  régneront  & 


la  joie  &  la  paix» 

8.  Sans  regretter  la  maifon  de  tes  pères , 

i!ii=ti!!l^g 


En  celle-ci,  vois  comme  tu  proipères. 
Penïe  au  bonheur  de  te  voir  des  enfans, 
Que  tu  feras  par-tout  Rois  triornphans. 
Pour  moi  j  ravi  ,  je  conlacre  à  ta  gloire 


^^Efeg^^fegEl^l^eÈH 


Des  chants  (acres  d'éternelle  mémoire  ; 
Qui  porteront  les  peuples  a  venir  A  te 


mm 


2*r=$ 


mm 


louer  fans  ceffe,  à  te  bénir.   . 

PSEAUME  XLVI. 


D' 


Es  qu'un  mal  cruel  nous  accable  ? 


Dieu  nous  tend  fa  main  fecourable:  Sou- 


vent  nous  l'avons  éprouvé  ,  Et  toujours 


prêt  il  seft  trouvé.  Nous  ne  craindrons 

plus 


ié8       PS  EAU  ME    XLVI. 

plus  dans  la  guerre  ,  Dullions  nous  voir 
trembler  la  terre,  Et  par  des  prodiges  nou- 


veaux,  Les  monts  s'abïmerdans  les  eaux. 
2.  Duilïons-nous  voir  les  mers  protondes 


Bruire,  écumer,  enfler  leurs  ondes;  Et 

tS35 


par  leur  orgueilleux  pouvoir  ,   Les  plus 


feÊ=E0=2=l= 


hauts  rochers  fe  mouvoir.  Au  milieu  des 


plus  grands  orages  >JNos  ruiffeaux  gar- 
nir 


dant  leurs  rivages,  Réjouiront  notre  cité, 


Où  Dieufaitvoir  faMajefte. 


3/ Dans  cette  ville  fainte  &  belle,  Dieu 


fait  fa  demeure  éternelle:  Jamais  rien  ne 


rébranlera  ;  Le  Tout-puiffant  la  foutien 
dra.  Cent  peuples  contre  nous  s'emu- 


î- 


Ê^=:5==fe^| 


rent  ;  Comme  des  torrens ,  ils  coururent  : 

Du 


1  s  LA  ÎLMAJL1!^1 


169 


bruit  des  voix  l'air  le  fendoit ,  Sous  leurs 


*  eîI—Iei™ 


pas  la  terre  fondoit. 

PAUSE. 


s=^=£?=== 


:e?eieee2 


4.  Mais  le  Dieu  quipréfide  aux  armes  , 


&=& 


Futavecnous  dans  nos  alarmes;  Le  Dieu 


ê2^=3é|s 


de  Jacob,  le  Dieu  fort  Eft  notre  tout 
notre  tupport.  Que  chacun  contemple 


en  foi-même,  Ce  qu'a  fait  fon  pouvoir 


fuprême:  Les  lieuxaujourd'hui  délertés> 


Qu'on  vit  autrefois  habités. 


zfrzzit— £EE 


i=te 


^^r-p.y^^atergl 


^Eg=^i£ 


5.  Enfin, il  fait  cefler  la  guerre,  Et  donne 


*càr 


E^^Ei^^^ 


Va  paix  à  la  terre:  En  tous  lieux  il  brûle  les 
chars  ,  Rompt  les  lances  ,  brife  les  dards. 

IIM|Slii^Si^iiiiilBiiiil 

-Cédez,  dit-ih  votre  infolence,  Mortels, 

révérez  ma  puiiTance:  Craignez  ie  Dku 

P  de 


i-;°        PSEAUME    XLVII. 


SÈH^?=l=::«:  " 


de  l'univers  ,>  Adoré  des  peuples  divers. 


6.  L'Eternel  ,  qui  préfide  aux  armes  ,  Fut 
avec  nous  dans  nos  alarmes:  Le  Dieu  de 
JTacQb  ,  le  Dieu  fort ,  Ëft  notre  afyle  & 


notre  fort. 

PSEAUME    XLVII. 


U'on  batte  des  mains  ,  Que  tous 


les  humains  j  En  cet  heureux  jour,  Vien- 
nent tour  à  tour  ,  D  un  chant  folemnel, 


Louer  TEternel  !  C'eft  le  Dieu  des  Dieux  , 


Qu'on  craint  en  tous  lieux;  Le  grand  Roi, 


qui  peut  Faire,  quand  il  veut ,  Trembler 
à  fa  voix  Les  plus  puiflahs  Rois. 


z.  Par  Ton  grand  pouvoir,  Il  nous  a  fait 

voir  Les  peuples  fournis;  Et  nos  ennemis 

Sont 


171 


n--^= 


P  SE  AU  ME    XL  VII 


Sont  humiliés  Jtilqucs  lous  nos  pieds.  Ce 
Maître  fi  doux   A  choifi  pour  nous  La 


meilleure  part,  Quilamifeàpart;  Dont 

WËÊÊÊMmmBir 


=C=^T£= 


il  enrichit  Jacob,  qu'il  chént. 

i=p§^IlilliÊi 


i^HH 


3.    Peuples  le  voici,  Qui  fe  montre  ici  : 


tëk.- 


Qu'au  foh  des  hautbois ,  Des  luths  &  des 


gË-ïi!=Eg 


e£=3 


voix,  On  aille  au-devant  Du  grand  Dieu 


=33= 


vivant.  Chantez  donc  ,  chantez  Ses  rares 


5E1E 


:--*_:=£_* »sbêâ 


bontés:  D  un  cœur  plein  de  foi ,  Chantez 
ce  grand  Roi,  Le  vrai  ,  le  feu!  Dieu  Qui 


règne  en  tout  lieu 


^F^^I^^^^E^EE^IIgEilg 


4.  Sages ,  révérez  Ses  ordres  {acres  :  A  lui 

les  Gentils  Sont  aflujettis,  Baifant  avec 

nous  Son  trône,  à  genoux.  Les  peuples 

puiflans,  Prompts,  ohéiffans,  Vers  nous 

P  l  font 


I7a;    PS  eau  me  xlviil 

iont  venus,  Pour  être  tenus  Sujets  du 


Dieu  faint,  Qu'Abraham  a  craint. 


5.  C'eft  le  Souverain  ,  Celui  dont  la  main, 


m 


De  ce  monde  entier,  Eft  le  vrai  bouclier, 


Toujours  glorieux  Au  deflusdes  cieux. 
PSEAUME    XLVIII. 

^        l£ft  dans  la  fidcîlc  cite  ,  Que  Dieu 
fait  voir  fa  Maiefté^  C'eft  au  ïaint  mont 


que  fapréfence  Eclate  avec  magnificence. 


La  montagne  de  Sion  S'élève  au  Scpten 

iEiEEEE---' 


£s^î 


trion  ,  Place  au  çrand  Roi  confacrée, 


Dans  une  aimable  contrée  ,  Et  la  terre 


univerfelle  Doit  fe  réjouir  en  elle. 


2.  Dieu  fouventenclleafaitvoir,  Et  ion 


amour,&  fon  pouvoir  ^  Car  un  jour  les 

Rois 


Roiss'âflbniblèrent,  Et  tous;dc  complot, 
l^îiiiégèrcnt.  Dieu  lbuiiîa  fur  leurs  dclîeins, 
Et  rendit  leurs  efforts  vains;  Son  bras 
punit  leur  audace  \   11  leur  fit  quitter  la 
place  ;   Et  confondant  leur  conduite, 


rrr~:fcrr 


Les  réduiiit  a  la  fuite. 


3.  Ils  (émirent  foudainement,  Comme 
un  travail  d'enfantement ,  Ou  l'effroi  que 


EEffig 


41 


caufe  un  orage ,  Qui  fracaffe  &  mats  & 


cordage.     Les  chofes  que  de  ce  lieu, 


Choifî  par  notre  grand  Dieu  ,  Jadis' on 


nous  avoit  dites  ,  Même  jusqu'aux  plus 


petites ,  Par  l'Eternel  des  armées  ,  A  nos 


yeux  font  confirmées. 


*/j 


PAUSE. 


174      PSEAUMEXLVIII 
PAUSE. 


4.  Dieu  fonda  pour  l  éternité   Cette  glo 


rieule  cité  :  Ccit  là3qu  au  milieu  de  ton 


Tempie  ,  Seigneur ,  tes  bontés  on  con- 


temple. Roi  de  la  terre  &  des  deux  >  Ton 


grand  nom  vole  en  tous  lieux  5  Et  juf- 


-.  .=f  ^ 


qu  aux  climats  étranges  ,  Retentiflent  tes 
louanges  :  Ta  main  fage  &c  libérale  ,,  Par- 


tout fes  bienfaits  étale. 


5,   Des  filles  de  Juda ,  les  voix  Vantent 
hautement  tes  exploits:  Sion  ,  par  des 


chants  de  victoire  ,  Jufqu  aux  cieux  élève 

ta  gloire.  Paflfans, laites  en  le  tour^Voyez- 

en  bien   chaque  tour,  Les  palis ,  les 

murs,  l'enceinte,  Où  nous  habitons  (ans 

crainte  5 


PSEAUME    XL  IX.        i7< 

crainte;  Et  faites  bien  tout  connoitre 


Aux  peuples  qui  (ont  à  naître. 


-zzïzz 


6.  il  ctt  notre  Dieu  pour  jamais  \  C  cil 
lui  qui  nous  donne  la  p^ix  ;  Et  qui  , 
julqtfà  1  heure  dernière  ,  Nous  condui- 


ra par  la  lumière. 

PSEAUME   XLÎX. 


A  Piinl 


s5F5*T,   »-=  5^^3^Sp 


Euples  divers,  venez  &  m  écoutez^ 


Vous  qui  partout  fur  ia  terre  habitez^Ri- 
ches  hautains,  &  pauvres  languiflans} 
Simples  bergers    &  vous  Princes  puiflans, 


t±=5£33= 


m 


Prêtez  l'oreille  à  mes  fainte*  chanfons  ; 


E  : 


t=&z=X 


— 4.  »■■!     iv: 


Ouvrez  vos  cœurs  à  mes  iages  leçons  : 


Vous  me  verrez  attentif  fur  ma  Ivre  , 


Vous  en(eigner  ce  que  le  ciel  m'infpire. 

Z.  Pourquoi 


i76 PS  EAJLTME   XL  IX- 


E2 


2.  Pourquoi  ferois-je  cnmesmauxéton- 
ncj  Bien  qu'en  tous  lieux  j'en  ibis  envi- 
ronne ,  Bien  que  l'ennui  qui  me  fuit  pas 
à  pas ,  Semble  avancer  l'heure  de  mon 
trépas?  Les  gens  du  monde, aux  grandeurs 
parvenus ,  Ont  le  cœur  lier  de  leurs  gros 
revenus  ;  Mais  nul  ne  peut ,  dans  un  péril 


extrême,  En  racheter  ou  {on  frère  ,  ou 
ibi-méme. 


?.  Un  tel  rachat  le  tient  à  trop  haut  prix  y 


Et  vainement  Tauroit-on  entrepris:  En 
vain  quelqu'un  delireroitdes  jours,  Dont 
rien  jamais  n'interrompît  le  cours. Cha- 


ÏEs==$==*E 


que  moment  voit  le  lage  mourir,  Le  fou., 


Egr^r£= 


:>=^^: 


$jF^zzzz:^=^_^^i-*zzzzizzzz$: 


Tinjuitc  également  périr :>  Laifl'ant  leurs 

biens 


PSE_A  UM  E_  XL I  X.         i77 
biens,  amalïés  avec  peine  _,  Aux  étrangers , 
aux  objets  de  leurs  haine. 
4.  Et  cependant3les  projets  qu'ils  iefont, 


z-#-±~?tz 


C'eit  que  toujours  ledits  maifons  daire- 


i 


ront }  Et  que  leurs  noms,donnés  à  leurs 


palais,    Vaincront  le  tems,  &  ne  inour* 


exzsz^gMî 


ront  jamais.  Mais  ils  ont  beau  fe  plaire 


en  ieurs  erreurs  }  Et  leurs  pa!ais3&  leurs 


vaines  grandeurs,  Codent  au  tems:  eux- 


mêmes  ont  leurs  chutes  ,  Mourant  enfin, 


comme  les  bêtes  brutes. 

PAUSE. 

5   Tous  leurs  projets  ne  font  que  vanité; 


*êëIIIII^ 


Et  même  on  voit  que  leur  pofterité  Suc- 


cède encore  à  leur  aveuglement  >  Et  fuit 

leurs 


i78        P  SE  AU  ME    XL  IX. 


leurs  pas  dans  leur  égarement.  Ils  feront 


mis  en  terre  par  monceaux  :    D  eux  le 


nourrit  la  mort  dans  leurs  tombeaux. 
Mais  le  fidèle,  at!  jour  fait  pour  fa  gloire , 
Aura  fur  eux  une  pleine  viftoire. 


6.  Us  périront,  enfin,  dans  leur  orgueil  , 


D'un  coup  foudain  jetés  danslecercueil: 
Mais  quand  la  mort  fous  fa  main  me 
tiendra  ,  Par  fon  pouvoir  Dieu  m'en  dé- 
livrera. Ne  crains  donc  point  quand  tu 
verras  quelqu'un  Croître  en  richefle  au- 
delïus  du  commun:  Ni  les  trefors  qu'il 


a  ma  (Te  6c  qu'il  ferre,  Ni   (es  honneurs  , 


ne  le  Suivent  fous  terre. 
SgÊESE 


vzst 


a^'j&<L^&-~*  o lTI 


7.  En  cette  vic,ils  flattent  leurs  defirs ,  Et 


m 


jP  S  E  A  U_M  EJL. 


179 


vanccnt  ceux  qui  font  dans  lesplaifîrs: 


Mais  ils  fui  vront  leurs  pères  dans  les  lieux 


Où  ne  luit  point  la  lumière  des  cieux.Celui 
de  qui  les  biens  6c  les  honneurs  Troublent 


le  fens&;  dérèglent  les  mœurs,  Celle  d'être 


homme  ,  aux  bêtes  il  reflemble,  En  qui 


périt  ame  &  corps  tout  cnicmble. 
P  S  E  A  U  M  E    L. 


MgÈÏÊÊÊÈÈÈsSà 


s§ 


JL^  E  Tout  puiffant,  l'Eternel  parlera, 
Et  d'un  ton  haut  la  terre  appellera  5  De 
l'Orient  jufqucs  à  TOccident^  On  le  ver- 


-^1 


£~ ^r^=r# 


ra  de  fplendeur  éclatant ,  Quand  de  Sion, 
des  villes  la  plus  belle  3  U  paroïtra  dans  fa 
gloire  immortelle. 


z.  Devant  fespas  marche  un  feu  confo- 
ndant : 


1*0  P  S  E  A  U  M  E     L 


iXrr— $- 


m 


352 

| 
meut.  La  ter re  (table,  6c  les  cieux  dans  leur 


mantj  Autourdclqi  fooffleun  vent  véhe- 


E¥EVz 


cours,  Prêtent  ^oreille  à  fes  graves  dit- 
cours.  Faites  ,  dit-il ,  vcnïj  en  ma  préîen- 


ce  ,  Le  peuple  élu  qui  prit  mon  alliance. 
$.  Cieux  ,  vous  direz    en  tout  teras  ,  en 
tout  îieu  ,  Quelle iera  la  juftice  de  Dieu. 
Viens ,  pourfuit-il ,  mon  peuple,  écoute 
moi:  Je  veuxici  coutelier  avec  toi.  Je 


,    ■-._:    ^r=7X£= 


fuis  ton  Dieu  :  laiiibns-là  tes  offrandes; Je 
vois  ton  culte,  &  j'cntenS  tes  demandes. 


s=£=2 


4.  Mais  peu  (es-tu  qu'en  aucune  fait  on  , 

~  a.   t  ,.<r 


JTeuffe  befoin  des  boeufs  de  ta  maifort,  Ni 


zzzs: 


■ q       F^ 


de  tesboucs  :&  crois  tu  qu'ils  (oient  tiens  ?_ 


ZZSI2 


Tous  les  troupeaux  de  tous  les  monts  font 

miens. 


?  SEAUME    L. 


181 


miens  :  j'ai  fous  mes  veux  les  oilcaux  des 


|  &j^gg  ^^=£^EE^=:fe 


=m 


montagnes  ;  J'ai  fous  ma  main  les  bétes 


mfe 


des  campagnes. 

PAUSE. 


y.  Si  j'a  vois  faim,  je  ne  t'en  dirois  rien  : 
Le  monde  entier  eftà  moi^c'eft  mon  bien. 


Ai -je  befoin  de  chair  pour  me  nourrir  ? 

Bois  je  le  fang  des  boucs  qu'on  vient  m'of- 

frir  r  Non:  fi  tu  veuxte  rendre  Dieu  pro- 

wmnmw^mmwmwmËm 

picc  j  Pre (ente-lui  ton  cœur  en  facrifice. 


M^E 


z^=£è=£tï 


^m 


6.  Invoque-moi  dans  ton  adverfité:  Je  t'ai - 
d:rai  ;  tu  diras  ma  bonté.  Puiss'adreffant 

mmmm 


3E 


:  fi 


aupécheurendurci:  Quoi, dira-t-ii, quoi! 
toujours  vivre  ainfi!  Que  fait  mon  nom  , 


ou  ma  loi  dans  ta  bouche.  Quand  de  ma 

Q  paie 


iSîj  V  S  E  A  U  M  E_  L. 

part  jamais  tienne  retouche? 
7.  Foulant  aux  pieds  mon  laine  comman- 

11  n^si^imi&ipiia 


dément ,  Tu  cours  au  mal  avec  emporte- 


1— s 


ment:  On  te  voit  fuivre  &:  défendre  celui 


Quiprcndlcchampou  la  femme  d'autrui  ; 


Ta  bouche  impure  à  médire  s'adonne  ;  Ta 


ip^îzaûz^gg,  ,  y ,  q^jyfriiï: 


faillie  langue  à  nuire  s'abandonne. 

8.    Ailis :,  oilit",  pa  liant  le  tems  en  vain  ., 


=È=ëe!£ 


3Xq^: 


Tu  ne  te  plais  qu'à  noircir  ton  prochain, 
Et  te  iupport  que  tu  trouves  en  moi ,  Te 


t'ait  juger  que  je  fuis  tel  que  toi:  Mais  de- 
vant tout,   contondant  ta  malice,  je 

rapprendrai  11  j'aime  l'injuit'ice. 

i)\  Vous  donc  ,  mortels,  qui  méprifez  tes 

lois  ,  CeiTez  enfin  d'être  lourds  à  fa  voix. 

Qui 


P  S  E  A  U  M  E 


Qui  veut,  dit-il ,  éviter  ma  rigueur.  Qu'il 

me  confacre  6c  fa  langue  6c  ion  cœur  ; 

Car,  qui  me  cherche  ,  aura  feul  1  affuran- 

ce  De  mon  amour  &  de  fa  délivrance. 
P  SE  AU  ME    LI. 


.LfJL       Iféricorde 


::=$:.# 


&C  grâce  ,  ô  Diçii  des 
çieux  :  Un  grand  pécheur  implore  ta  c!c- 


:fc=z:^=&==£Î 


3ES 


mence  5  Ule  en  ce  jour  de  ta  douceur  ina- 
menfef  Pour  abolir  mes  crimes  odieux. 
O  Seigneur,  lave  &  reiave  avec  foin,  De 
mon  péché  la  tache  fi  profonde  ,  Et  fais 


moi  grâce  en  ce  prelfant  befoin  :  Sur  ta 


tek* 


bonté  tout  mon  efpoir  fe  fonde. 


%.  Mon  cœur, rempli  de  triftefle  &  d'effroi, 


Çohnôït  la  faute,  6c  fcht  q  a  elle  eft  énor- 

O  z  me 


iSf       PSEAUME    LL 

tnc.  Mon  crime,  hUas!  fous  fa  plus  laide 
forme,.  Me  luit  par-tout,  &  le  prélcnteà 
moi  :  Contre  toi  teul,  j'ai  commis  ce  for- 
fait;  C'cft  a  toi  feul  a  punir  mon  offenfe  : 
£t  ii  tu  veux  me  punir  en  erre  t,  Tu  paroi- 
tras  juiic  dans  ta  fentence. 


^^^: 


3.  Je  le  fais  bien  ,  &  je  lai  toujours  (u  , 


Jetois  fouillé, même  avant  que  de  naître: 
Hclas!  Seigneur,  j'ai commenc<^ieTétre, 


l£E^ 


Dès  qu'en  Ion  fein  ma  mère  m'a  conçu  : 
M  ais  toi ,  grand  Dieu,  tu  n'es  que  fainteté  : 


rx- 


Tu  veux  des  cœurs  oii  règne  l'innocence  ; 

Et  tu  m'avois,  par  ta  grande  bonté,  De  tes 

feercts  donné  la  connoillance. 

4.  Avec  fhyfope  arrofe-moi ,  Seigneur  ; 

Lave 


P  S  E  A  U  M  E     L  1. 


Lave  mon  ame  ,  efface  la  iouiiiure  :  Tu 


te  plairas  à  la   voir  ainfi  pure,  Et  l'em- 


^^r=^^£^^; 


iisi 


i^— i 


--*- 


porter  fur  la  neige  en  blancheur  :  Si  ta 


n^rr^f: 


pitié,  m  exauçant  aujourd'hui,  Scèle  en 
mon  cœur  ma  grâce  entérinée ,  Mes  os 
brifés  ,  après  un  long  ennui  ^Rappelle- 


ront leur  vigueur  ruinée. 
PAUSE. 


SScnsc-gpi 


5.  N'attache  plus  tes  yeux  fur  mes  forfaits, 

n±^g-^-.-==~r^-^ -y        — : — » -^ »—  — — •*— - -f — ■3Z— zr^r 

Ils  ne  pourroient  qu'enflammer  ta  colère  j 
Oublie  y  6.  Dieu  *  pour  finir  ma  misère, Ce 


EEir 


in^'^n-: 


EjjÊ  "  JjJZl'  ^ 


trime  atroce  ,  &  tous  ceux  que  j'ai  faits. 

Daigne    Seigneur  \  daigne  creer  en  moi 

b'n  efpritpttr,  un  cœur  brûlant  de  zc 

Pour 'ranimer,  &:  raffermir  ma  foi ,  Que 

Q  3  ton 


i8* ISEA.UME  JLI._ 

ton  Elprit  en  moi  le  renouvelle. 


Guéris  les  maux  qui  tout  que  je  foupire  } 

Que  ton  efprit  jamais  ne  le  retire  ,  Quand 

tu  l'auras  en  moi  renouvelle.  Mon  Dieu  , 


rens-moi  ta  confolation  :  Elle  peut  feule 


adoucir  ma  triftelTe  ;    Que   ton  efprit, 


dans  cette  affii&ion  ,  Parla  vertu  ,   fou- 


?=ë=e*ë§êSe 


tienne  ma  ioiblefle. 


^zzzzi^. É=j£==:==zfc=sig 


7.  Alors,  Seigneur,  rentré  dans  tes  fen- 
tiers,  Aux  égares  je  les  ferai  reprendre:  A 


mon  exemple  ,  on  les  verra  s'y  rendre,  Et 


BE 


Tf==y= 


revenir  a  toi  plus  volontiers.  Dieu  mon 
Sauveur,  tout-puitfant  &  tout  bon,  Le 


.fang  verfé  te  demande  vengeance  :*  Mais 


fi 


PSEAUME    Lî. 


187 


ii  de  toi  j'en  obtiens  le  pardon  ,  je  pu 


Êl^g -:—  %=% JjTT.-r?      fr^jîffi 


blier.a'i  ta  grâce  &  ta  clémence. 


■&==?±^ 


S.  Ouvre  ,  Seigneur,  mes  lèvres  défor- 


■=L^sr- <frr-3* 


==S3E=£=i 


mais,  Que  mes  frayeurs  ont  trop  long-tems 


fermees}  Et  par  mes  chants  tes  louanges 


fèmées,Retentironten  tous  lieux  à  jamais. 
Si  tu  voulois  que,  pour  de  tels  pèches  > 


EÎE$^ 


En  holocaufte  on  t'offrît  des  viftimes ,  J'en 


EEH 


^.~^=%E$ 


=^±=3; 


eufle  offert^  mais  des  cœurs  ti  tachés,  Le 


fans  des  houes  n'efface  point  les  crimes. 


?.  Le  ïacrifice  agréable  à  tes  yeux,,  C'eft 
le  regret  d'une  ame  pénitente  :  Un  cœur 
biifé  d'une  douleur  preffante  ;  C'eft  lui , 


=t= 


grand  Dieu,  qui  feul  t'eft précieux.  Té- 
moigne encore  à  Sion  ta  bonté  ,  Proté- 
gé 


i88    PSE  AU  M  E   L  H. 

go,  oDieu,  conferve é£ fortifie  Jéruifa- 
lcm  ,  ta  fideile  cite  ;  Hanffe  (es  murs ,  &: 


10.  Ton  peuple  teint  tefcrvantà  ton  gré, 


s^ 


=*= 


Tu  te  plairas  alors  à  nos  offrandes  5  Et  les 
taureaux,  comme  tu  le  commandes,  Se- 


xont  pôles  fur  ton  autel  facré. 
PSEAUME    LU. 


1er  ennemi,  qui  te  confies  En  ta 


Efe3E 


profpérité  ,  Faut-il  que  tu  te  glorifies  De 
ta  malignité  ?  Mon  Dieu  m'aime,  &  de 


fon  fecours  Rien  n'arrête  le  cours 


2.  Ta  langue,  qui  médît  fans  ce(îe,Ft  qui 


farts  cefle  ment  ,  Eft  comme  un  fer  trom- 
peur ,  qui  tldïe  En  touchant  feulement: 

Ton 


—s 


PSEÂUM  E/Lil 185» 


Ton  cœur  aime  la  fauffeté  ,  Et  n'a  point 
d'équité. 


3.  Les  entretiens  qui  peuvent  nuire  ,  Sont 


g 


ceux  où  tu  te  plais ,  Auflî  le  Seigneur  va 


n""!!-!  »^^^ 


détruire  ta  maifon  pour  jamais;  Du  mon- 

liiSêlPllIi^ltlfltlllil 

de  ou  tu  tes  attaché.  Tu  feras  arraché. 


4.  Comme  un  arbre  qu'ondéracine,  Dieu 
te  renverfera  :  Epouvanté  de  ta  ruine,  Le 


~|  ^^eii^^e^e:^'—  ^: 


jufte  tremblera  5  Sans  qu  il  plaigne  >  en 


aoc 


rrrfc 


ÎHSË 


ilf 

voyant  ta  mort ,  La  rigueu r  de  ton  tort. 

f.  Ce  grand  ,  dira  t  il,  loin  de  prendre 
l'Eternel  pour  foutien,Faiibit  uniquement 
dépendre  Son  bonheur  de  ion  bien:  Sa  ma- 
lignité, (on  orgueil,  Le  mènent  ru  cercueil. 


6.  Mais  moi ,  grand  Dieu ,  qui  ne  me 

fonde 


1 9°_    JP  S  E  AU  M  EL  1 1 1. 


tonde  Qu'en  ta  feule  bonté  ,  On  me  verra,, 
malgré  le  monde  ,  Dans  ta  maifon  planté, 


ÈÉsS 


$    , -J  4»  -tef 


Tel  qu'un  olivier  verdiflant.,  Qu  on  voit 


toujours  erôiflant. 

7.  Ceft-fa,  Seigneur,  qu'en  ta  prélence. 

Je  te  célébrerai  :  A  i  ombre  do  ta  provi- 


dcn.ee  Je  me  repoierai  ?   Carie  fidèle 

chaque  jour  Eprouve  ton  amour, 


PSEAUME    LUI. 


i 


^=âfe=i 


E  méchant  dit  en  Ton  cœur  Fole- 
mçnt ,  Qu'en  vain  on  croit  un  Dieu  qu'il 


faille  craindre  II  s  abandonne  au  mal 


fans  îe  contraindre:   Et  chacun  marche 
en  cet  égarement    Aveuglément. 


=fe= 


-^ =ff- 


2.  Dieu  y  regardant  des  cieux  tous  les  hu- 
mains , 


&.Sgd[ÊE=l|E 


P  S  EAU  M  E    III]. 191 

iiiaîns,  En  cherchent  un  qui  lut  fage& 
liucere  ,  Dont  tout  le  loin  s'attachât  à  lui 

=3Ê 


Ejfc=S==r;r*= 


plaire,  Et  qui  n'eût  plus  d'objets  trom- 


peurs 6c  vains  Dans  (es  delïeins. 


:&=^2j:: 


Lfcr^E 


3.  Mais  quoi!  (es yeux  d  un  &  d'autre  coté, 


zE3£E 


N  ont  découvert  que  faits  abominables, 


:3>-~  :st- 


Péchés  criants  &  crimes  détcfiables:  Nul 
homme  enfin  qui  ne  fût  infecte  D'impiété. 


mEEE 


3=$ 


::-v= 


4<  Quelle  raifon  j  quel  (eus,  dit  ie  Sei- 


gneur  ,  Ont  ces  mêçhans,  qui  mon  nom 


■jz=&z 


=3233 


déshonorent?  Comme  du  pain  mon  (aine 


peuple  ils  dévorent}  Et  pas  un  d'eux  ne 


$^=r£^ — : 

Ë£EÊ£    ' 


cherene  fon  bonheur  Dans  ira  favc*nf. 


-<V <v. 


'r=W:;t=&s& 


ï:  Loin  du  péril ,  fans  nulle  occafiori  ,  Us 

trembleront  tous  ces  fiers  adverianes: 

Dieu 


îji      PSE  A  UNI  E_  L I  V. 


Dieu  renverfant  leurs  efforts  téméraires , 

Tu  les  verras  pleins  de  conrufion,  Sainte 


r^PHi 


6.  Urj  jour,  un  jour  de  ton  feiii  îortira 


:z^~ 


^£E 


35 


:  :fc!=r£====S 


Le  Rédempteur  de  l'on  peuple  fidèle,  Qui 
finira  notre  peine  cruelle:  lfraël,  libre 
enfin  ,  triomphera  ,  Jacob  rira. 


os 


&a>=«^=^açç= 


PSEAUME    XIV. 


Dieu  tout-  puiffant,  fauve -moi 


Par  ta  clémence  paternelles  Defens  moi 
dans  cette  querelle  â  Ou  tout  mon  cfpoir 
e(t  en  toi.  Seigneur,  quand  \c  t'invoque 


=t3ESc^gEj=EsEaS 


rai,  Daigne  te  montrer  (ecourablcj  lie 


gSE 


ÎBte^g^^i^j^ 


-*r~r- 


te  une  or     /    favorable  Aux  vœux  que 


^ 


*-^n 


je  tadidleïai. 


t.  Des 


PSEAUME    LIV. 


ïiEfc 


E^=lix^^r^Bg3rz^T3grr^3S = 


'9i 


i.  Des  étrangers  audacieux ,  Qu'animent 


Ja  haine  &  l'envie,  Ont  confpiré  contre 
ma  vie  :  Ils  n'ont  point  Dieu  devant  les 


yeux.  Son  bras  toutefois  les  prévient , 


Par  le  prompt  fecours  qu'il  me  donne. 


'•i  ■>•■ 


Lui-même  fe  trouve  en  perfonne  Dans 
le  parti  qui  me  foutient. 
f.  Sur  mon  ennemi  tombera  Le  mal  qu'à 
tort  il  me  fouhaite  :  Alors ,  Seigneur ,  par 


fa  défaite ,  Ta  promette  s'accomplira; 


&  fans  artifice j  J'irai  r'offrir  mon  Sacri- 
fice, Et  rendre  hommage  à  ta  bonté. 


4.  Tu  m'as  retire  du  danger  Que  m'avoit 


préparé  leur  rage  5  Et  mes  yeux  ont  eu  Va* 

R  van  ta  se 


3  94 


PSEAUME    LV. 


vantage  De  te  voir  prompt  à  me  venget. 
PSEAUME'    LV. 

JLi       Coûte  ,  ô  grand  Dieu  ,  ma  prière  ; 


Ne  me  cache  point  ta  lumière,  Dans  cette 


affliction  préfixante:  Entends  mes  cris, 


exauce-moi ,  Quand ,  trille  &:  confus  de- 


vant  toi,  Je  m'agite  &  je  me  tourmente. 


2.  Dans  tout  le  cours  de  mes  diigraccs  , 
SES™" 


Egg^F^Eg^EjES 


J'entens  les  cruelles  menaces  De  mes  en- 


*E? 


nemis  pleins  d'envie  :  Leur  fureur  6c  leur 


S 


sr    rm^^ 


lâcheté  3  Qui  m'onttoujoursperfécuté  , 
Souîcycnt  tout  contre  ma  vie. 


3.  Tout  autour  de  mon  cœur  qui  tremble, 


Lamortmillefrayeursaffemble:  Je  la  vois 

pic  te  à  me  détruire,  Et  dans  l'excès  de 

mon 


PSEAUME    LV. 


r^rtr  é=t==^H-T  f  y 


m 


mon  tourment ,  Je  fens  la  crainte  a  tout 


moment,  A  cette  plainte  me  réduire. 

— r 

=£ r- 


E:2E 


SE 


4. Hélas!  dans  mes  tranfes  mortelles,  Qui 
pourroit  me  donner  des  ailes /Comme  à 
la  timide  colombe  ?  JHirois  foudain,  fen- 


m 


E55ÎE 


E5=E 


-  — -Çï^ZZ'S-. 


dant  les  airs ,  Chercher  un  afyle  aux  dé- 
ierts  ,  De  peur  qu'ici  je  ne  fuccombe. 


ë==ï===ë=II 


r "r  "*ï  fl  k£Z 


y.  Là  ,  je  garantirois  ma  tête  Des  coups 


de  l'horrible  tempête  Que  je  vois  fortir 
du  nuage.  Difperfe,  ôDicu,  cesobftincs, 
Contre  ton  ordre  mutinés  ,  Et  confonds 

^-Ililllliil 


leur  aveugle  ras;e. 

m 

6.  Leur  ville  eil  pleine  de  querelles  ;  Et 

parmi  ces  peuples  rebelles,  Ce  n'elt  qu'au- 

dace&  que  furie  :  ils  foulent  aux  pieds 
R  2  Téquité, 


ij6         JP^SE^AUME    LV. 

rëquitc  ,  Et  joignent  a  la  cruauté  L  ar  ~ 

tifice  ôc  la  tromperie. 

PAUSE. 

7.  Si  le  méchant,  dont  'Famé  noire  Ne 


-*==£:  : 


cherche  qu'à  flétrir  ma  gloire,,  N'eût  dif- 
fimulé  (a  malice  :  S'il  n  eût  ,  par  un  fcm- 


E3fe: 


:^r* 


blant  trompeur,  Caché  le  venin  de  Ton 


cœur  ,  J'eufle  fouffertfoninjuftice. 
8.  Mais  tu  me  fais  ce  mal  extrême  ,  Toi 


que  j'aimoiscomme  moi-même, Et  que  je 
prenois  pour  exemple  ;  Toi,  confident  de 

-  y ^-  =?-r35 


fe£i  . .  «JLgE 


gffO        1 


mon  deffein,Toiquifembloisirf  ouvrir  ton 


1 


r5=îg=E|§ 


iein,  Etquimaccompagnois  au  Temple. 


=3SEï 


9.  Qu'une  mort  terrible  &  fou  daine, 
Dans  le  iépulcre  les  entraîne  !  Chez  eux 


P$EAJJME_LV._      _I?7 

règne  la  violence  :  Us  me  pourfuivcnt  en 


III 


\kzxz 


tout  lieu.  Mais  moi?  j'invoquerai  mon 


Dieu ,  Et  mon  Dieu  prendra  ma  défenfe. 
10. Trois  fois  le  joui ,  dans  mes  alarmes, 
Par  mes  clameurs  &  par  mes  larmes  ?  Je 


cherche  du  Seigneur  la  grâce  ;  Le  matin 


m 


E$£^=i 


UZ — L^y 


:>~2é 


à  midi ,  le  foir  ,  J'implore  fon  divin  pou- 

liSllIÏIfliSl^ISlflIiŒ 

voir ,  Contre  le  mal  qui  me  menace. 


£i|EE£ 


il.  Dieu  qui  tut,  avant  le  tems  même  , 
L'Eternel  ,  ce  Juge  fuprême,  Ecoutera 
ma  trifte  plainte  >  Et  par  un  jufte  juge- 


ËE 


z^=$E$Ez 


ztzzzz: 


ment,  Fera  périr  foudainement  Ces  cœurs 
fiefcs  \  qui  n'ont  point  (a  crainte. 


;?.EE3£^$2É 


rz.  Du  traître  la  main  criminelle  Pouvfnit 


g^.-  -  ,,    rifc: 


z2CFrrr.-_:  —  ^ f^ 


l'ami  le  plus  fidèle,  Comptant  pour  riëi 

R  5  la 


JPSE  AUME   L^V. 


la  foi  donnée:  Lcsdilcours  affe&esqu'ii 


E5E 


fait 0  Plus  doux  que  le  miel  &  le  lait, 
Couvrent  la  fureur  obftinée. 


i$.  Sa  parole  honnête  &:  flatteufe,  Eft  pé- 
nétrante &  dangereiïïe  ,  Comme  un  trait 
qui  voie&:  oui  bielle.  Mais  elpérons  au 


Toutpuifiant;  Sa  main  protège  Tinno- 


cent ,  Et  le  foutient  dans  fa  foibleflc. 
14.  Cefttoi  ,  grand  Dieu,  dont  la juftice 
Fera  tomber  au  précipieeCeux  qui  s'éloi- 
gnent de  ta  face  :  Les  meurtriers  >  lesmal- 


faifans  Meurent  en  la  fieur  de  leurs  ans; 


Mais  moi ,  je  m 'allure  en  ta  grâce. 

PSEAUME 


PSEAUME    LVI. 
P  S  E  A  U  M  E   LVI. 


199 


RJ 


Egarde ,  o  Dieu  ,  l'innocent  afflige , 


Sans  nul  relâche,  en  raille  ennuis  plongé: 


Voi  1  ennemi  qui  me  tient  affiegé  3  Qui 


nuit&  jourmeprefle,  Ses  yeux  par- tout 


rne  pourfuivent  fans  celle?  Un   camp 


3fc-;:  V-, 


nombreux  joint  la  force  à  l'adreffe  :  Mais 
plusjefouffre  ,  &plus ,  dans  fa  détrefle  , 


Mon  ame  efpère  en  toi. 


1.  Ta  voix ,  Seigneur ,  a  rafluré  ma  foi  : 
Tes  faints  décrets  feront  loués  de  moi  ;  Et 


déformais  je  verrai  fans  effroi  Ce  que  l'hom- 


me peut  faire.  Tous  mes  difeours  partent 
d'un  cœur  fincère  :  Mais  leur  malice  y  don- 

1  y         3^=^E5E3^:gsz:y^E^=^^=:^==:^ 


ne  un  fens  contraire  5  Enfin  ma  perte  eft 

leur 


p  s  5  AiLîip  _ï£vl- 


:^yJ-^-*T    I,:: 


leur  unique  affaire  Et  leur  unique  cfpoir. 


5.  Tantôt  au  jour  ils  montrent  leur  pou- 


voir, Tantôt  cachés  ils  tâchent  de  pré- 


zaz ~: 


3E 


voir  Queliceit  ma  route  ,  &c  s'efforcent 


m^mÊrn 


:s^^i 


-rg-Wfg 


«=££ 


d'avoir  Ma  vie  en  leur  puifiance  :  Dans  le 


mal  même  Us  cherchent  leur  détenfe  ; 

te 


I3fc= 


=m 


Cclt  leur  fierté  qui  fait  leur  affurance. 


Mais  toi  ;  Seigneur.,  dans  ta  jufte  ven- 


geance ,  Tu  les  renverseras. 


m 


3£z=<ï= 


— ±r 


^— CEI 


PAUSE 

Y   ■-Or— A   r-ft 


!s ^=ëf^T^:^ 


4.   J'allois  errant  ;  mais  tu  comptois  mes 
pas:  Dans  tes  vaiileaux  mes  larmes  tu  met- 


llIli=^É=!g*= 


îe^e 


=£5=5? 


tras;  Chacune  même,  ô  Dieu,  n'eil-clie 


faut,  que  ma  voix  follicitCj  De  l'orgueil- 
leux 


PSEAUME     LVL io* 

leux  la  honte  précipite,  Et  quelque  tour 


que  la  haine  médite  ,  Tu  fauras  m'aflifter. 
y.  On  m'entendra  ta  parole  exalter,  Et  ta 


^r^rrP 


clémence  en  tout  lieu  réciter ,  Quand  , 


6  mon  Dieu, tu  m'auras  fait  goûter  Le  fruit 
de  ta  promefle.  Je  craindrai  peu  ,  conduit 
par  ta  fagefle ,  Qu'aucun  mortel  infulte  à 
ma  foibielVe;  Car  en  tout  tems  je  trouve 

nniiPtiiiiii^ 


6.  Je  rendrai  donc ,  Seigneur,  à  ta  bonté. 
Les  vœux  formes  dans  mon  adverfité  , 
Après  avoir,  par  ta  grâce,  évité  Une  ruine 
entière  j  Se  puifqif  ainfi  ta  faveur  fingu- 
lière  Me  laiiTe  encore  jouir  de  la  lumiè- 
re j  Tu  me  verras,  julqu'à  l'heure  der- 
nière y 


ioa      _PS  EAUM  E  JLJV  IL 


nière ,  Suivre  ta  vérité. 


V1 


PSEAUME    LVIL 

Iens,  Seigneur  >  viens  >  &  prens 
jpîtié  de  moi,  Car  ,  6  mon  Dieu,  mon 
ame  efpère  en  toi 5  Et  jufqivau  bout  de 
mes  peines  mortelles ,  Tu  me  verras  tin- 


voquant  avec  foi ,  Me  retirer  à  l'ombre 


2.  Au  Dieu  très-haut  mon  cri  s'adreffera  ; 


SSE*^I||2 


Qui,  de  fon  trône  à  mon  aide,  enverra 

=bT:T:y-\  g%rsfc    .1:1 


Z^?Z 


SE 


Sa  fainte  grâce  &  fa  foi  que  j'implore  : 
De  mes  frayeurs  il  me  délivrera,  Ren- 


dant confus  celui  qui  me  dévore 


j.  Hélas  1  je  vis  parmi  de  fiers  lions,  Des 

boutefeux ,  de  lâches  efpions  :  Leurs  dents, 

pour 


PS  EAU  ME    LVII. 


203 


pour  moi,  font  des  flèches  mortelles;  Leurs 
langues  font  5  dans  mes  affiidions  ,  Des 


traits  aigus  &  des  lances  cruelles. 


Elève  >  6  Dieu  ,   ta  grandeur  fur  les 


deux;  Quen  l'univers  ton  Nom  foit 


:3EÏ 


glorieux.    Dans  leurs  filets  ils   m'ont 
voulu  furprendre  ;  Et ,  fous  mes  pas , 


i£?=E 


EEfc=^=iE::=:3E: 


3SEEEg3^ 


ces  traîtres  envieux  Àvoient  dreffés  leurs 


pièces  pour  me  prendre. 

ssfcg? 


JF$==3E 


E?EïlE 


EEÎE 


: ...  I     y.  .t. — —  rr_ 


5.  Mais  les  voilà  tombés  dans  leur  folle: 


Mon  cœur  en  fent  ion  efpoir  redreifé  ; 


H3S 


Mon  coeur  en  eittout  rempli  d'affuran- 


£e>  Et  connoiflantque  tu  m'as  exaucé, 


j    ., i^-fc»    ..Hj^  ^- 


Je  chanterai,  ta  force ■&  ta  clémence. 

6.  Maintenant 


io4        PSEAUME    LVIII. 


^£2 


-— 1^-J 


6  Maintcnantdonc  ,  ma  langue,  éveille- 
toi  :  Mon  luth,  ma  harpe  ,  approchez- 
vous  de  moi  :  Au  point  du  jour  le  repos 
j'abandonne,  Et  devant  tous  je  veux, 


^Ë3.3 


mon  Dieu,  mon  Roi ,  Que  ta  louange 


en  ma  bouche  réfonne 


7.  Car  jufqu'aux  cieux  s'élève  ta  bonté*,  Et 

mwÊÈmmmmmmmmmm 

julqu  aux  cieux  atteint  ta  vérité.  Montre 
d'enhaut  tout  l'éclatde  ta  gloire  :  Fai 
qu'en  tous  lieux  ton  grand  Nom  lbit  chan- 
té ,  Etqu'à  jamais  en  dure  la  mémoire. 
PSEAUME    LVIII. 


M' 


Aiheureux  Juges  que  vous  êtes , 


Répondez-nous debonne foi;  Prononcez- 


vous  félon  la  loi  ?  Eft-ce bien  le  droit  que 

vous 


PSEAUME     LVIII. 


z*î 


vous  faites;  Hommes  mortels,  préten- 
dez-vous Rendre ainfi  la  jutfice  à  tous  ? 
t.  On  lçait  que  vos  âmes  vénales  N'ai- 


ment  que  la  méchanceté  ;  Vous  ne  pe- 
fez  qu'iniquité  Dans  vos  balances  inéga- 

rr— — — "r — "-"■  — r— ■■+ ! : ~r- —~ + *-  r*-— >^ 


les  Â  peine  les  méchans  font  nés ,  qu'on 


les  voit  au  mal  adonnés. 


?.  On  s'apperçoit,  dès  leur  enfance,  Qu'en 


tous  lieux  leur  fiel  fe  répand  ,  Tel  que  le 

Zt£Z 


venin  d'un  ferpent,Qui,  fur  Te  voyageur, 


s'élance  :  Us  font  comme  fafpic,  bouchant 


Son  oreille  aux  douceurs  du  chant. 


4.  En  vain  lavoixenchanterefîe  S'efforce 


d'endormir  fes  yeux.  Toi ,  Seigneur,  de 


mes  envieux,  Réprime  la  langue  traîtrefle  ; 

S  De 


*oé> PSE'AU  ME   L  V 1 1 1. 


De  ces  lions  fiers  &  mordans ,  Briie  la 

zn±z 


mâchoire  &  les  dents. 

PAUSE. 


ï .  Soudain ,  comme  un  torrent  qui  paffe , 


D  eux-mêmes  ils  s  écouleront:  Leurs  traits 


brifés  ne  ferviront  Qu'à  confondre  leur 


vaine  audace  :  Ils  fondront  de  même  fa- 
çon,Qiie  Ton  voit  fondre  un  limaçon. 


6    Co'maie  un  enfant  qui  perd  la  vie , 


Avant  quil  ait  vu  la  clarté;  Comme  un 


^?r 


g ?        ,    -<£=%£ 


fruitqui  tombe  avorté  ,  Leur  gloire  eft  de 

fillillÊir' 


honte  fui  vie  :  Un  feu  d  épines  véhément , 


Se  confume  moins  promptement. 

mmm 


7.  Par  une  fi  jufte  vengeance  ,  Leuror- 


guçil  étant  renverfé,  L'innocent  qu'ils  ont 


offenfé  %  I 


2  SEAUME'LIX.  207 

offenfé  ,  Baigne  lès  pieds  en  affurance  , 


tt=3fc 


Dans  lefangde  tous  ces  pervers  ;  Et  par- 


tout on  chante  ces  vers  : 


8.  Le  jufte  ne  perd  point  fa  peine  ;  Le 
fruit  en  eil  trop  afluré  :  Quelque  mal 


qu'il  ait  enduré  ,  Son  efpérance  n'eft 
point  vaine.  11  eft  un  Dieu  qui  juge  ici 


Les  bons ,  &  les  médians  auffî. 
PSEAUME    LIX. 

1  ▼  A       On  Dieu ,  l'ennemi  m'environne , 


Et  fi  ton  fecours  m'abandonne  ,  Si  tu  ne 


me  viens  affifter,  Je  ne  puis  plus  lui  réfiiter  : 


Délivre-moi  dïin  adverfaire  Qui  n  a  de 
plaifirqu'à  mal  faire  :  Sauve-moi  des  cruel- 


les  mains  De  ces  meurtriers  inhumains. 

S  z  i.Le# 


L€>3 


ÎSEAUME    LIX. 


3.»  Les  voila  qui,  par-tout,  me  guétent  : 


Les  plus  puiiîans  fur  moi  fe  jettent,  Sans 


que  je  me  fois  attiré  Le  malheur  qu'ils 


m'ont  préparé.  Tranfportés  de  haine  &c 

wmmm 


d'envie  >  Ils  courent  pour  m'ôter  la  vie 


m 


m=mm 


%mmm 

Voi  les  ,  Seigneur,  avance-toi ,  Et  viens 


camper  entr'eux  6c  moi. 


*.  Toi,  dis-je  ,  grand  Dieu  des  armées  , 


Toi ,  dont  nos  Tribus  font  aimées , 


Ouvre  les  yeux  fur  l'univers ,  Et  juge 


les  peuples  divers.  N'épargne  pas ,  dans 


ta  colère  ,  Les  médians  qui  fofent  dé- 


plaire; Ceux-ci ,  que  la  fureur  conduit , 


Comme  des  chiens  ,  hurlent  la  nuit. 


4.  Ils  ne  font  que  courir  les  rues,  Et  mor 

dre 


PSEAUME    LIX.         io9 


dre  de  leurs  dents  aiguës  ;  Car,  difent-  ils  , 


quoi  quil'en  foit ,  Perfonne  ne  nous  ap- 


perçoit.  Toi  qui  les  vois,&  les  méprifés , 


Tu  riras  de  leurs  entreprifes;  Et  des  peuples 


audacieux.,  Tu  te  moqueras  à  leursyeux. 


5.  Leur  force  furpaffe  la  mienne  ;  Mais  qui 
peut  égaler  la  tienne?  A  toi  feul  j'aurai 


ZZVl 


mon  recours,  Et  feul  tu  feras  mon  fecours. 

r3£ 


-. .,  %  ,        .  ■ •—   *  ■-   I    ■  —  —  -*— 1 M- 

Mon  Dieu ,  qui  m'eft  toujours  propice  , 


Prévenant  leur  noire  malice ,  Me  fera  voir 

mes  ennemis  Ames  pieds,défaits  Se  fournis. 
PAUSE. 


WÊÈÈÊHi^^^Ê 


f—^--^  • : ■ 


6.  Mais  ne  leur  ôte  pas  la  vie  ,  De  peur 
qiflfraël  ne  l'oublie  :  Pour  exemple  au 


5=3! 


peuple  a  venir ,  Ne  fais  d'abord  que  les 

S   3  bannir. 


i 1  o       JP_S_EA  V  ME   I1X. 


bannir.   Seigneur  ,  mon  bouclier  ,   ma 


défenfe,  l)ifpcrfe-les  par  ta  puillance 


Leurs  horribles  emportemens  Ont  pro-' 
5S=T~ 


7.  Confonds  les  par  leur  orgueil  même , 


mm 


Et  par  leur  injuitice  extrême  3  Par  leurs 
ïbuhaits,  parleurs  defleins,  Et  par  leurs 


fermens  faux  &:  vains.  Que  contr'eux  ton 


&=^&=j$z -=g==5&=:fc= 


courroux  s'allume  ,  Ou'enfin  ta  fureur 


E2E=Ï=Î3 


les  confume,  Mais  les  confume  telle- 
ment ,  Qu'ils  périflent  entièrement. 


8.  Dieu  de  Jacob,  fai-toi  connoïtre  Pour 


le  feul  &l  fouverain  Maître  5  Fai  voir  que 
tu  règnes  par-tout ,  D'un  bout dumon- 


=^r-ï 


4c  k  laittre/On  les  re verra  ,  pleins  d'au- 


PSEAUME     LIX         ut 


dace  ,  Courir  le  loir  de  place  en  place , 


Comme  des  chiens,dont  la  fureur  Rem- 


plit tout  de  bruit  &:  d'horreur. 


9.  Mais  qu'une  faim  preflante  &  forte  Les 


chafle  encor  de  porte  en  porte  ;  Et  que,, 


loin  de  le  foulager  ,  Us  ne  trouvent  rien  à 
manger.  Pour  moi,  dîme  voix  éclatante, 

giS  ;=;& ^-ZZ^^Ilf- 1 ^r-^^rr^zrpr-: 

Et  d'une  ame  gaie  &  contente,  Je  chante^ 


rai  dès  le  matin,  Et  dirai  tes  bornés  fans  fin. 


10.  Tu  fus  toujours,  dans  ma  fouffrancèj 


Ma  retraite  &  ma  délivrance;  Et  je  veux, 
félon  mon  devoir ,  Célébrer  ton  divin 


^.'y- 


pouvoir.   Tu  fus  toujours,  dans  ma  dé~ 


treiTe^  Ma  haute  tour  ,  ma  forterefîe; 
T-o  ftîs7  4atis  mon  adverfiré ,  UnDi^u  - 


*i>-       PSEAUME    L  X. 


pour  moi  plein  de  bonté. 

PSEAUME    LX. 

iiPiieilipiii^I 


o 


4=^=2:=: 


Dieu,qui  nous  as  rebutés,  Et  de  toi 


long-tems  écartés,  Tu  t'éloisnois  dans  ton 


courroux  :  Cefie  enfin  ,  &  reviens  à  nous. 


Ton  facré  mont  fut  ébranlé,  Ta  ter refain  te 


enatremblé:  Referme,  ô  Dieu,  (es  ou- 


vertures  ;  Guéris  fesprofondes  bleflures. 


z.  Ifraël  tomba  rudement ,  Quand  d'un 


vin  d'étourdiflement  Tu  permis  qu  il  tût 


abreuvé  yMais,  grand  Dieu,  tu  Tas  relevé. 


L'étendard  de  tesferviteurs,  Qui  font  tes 


vrais  adorateurs,  Par  ta  grâce  en  l'air  fe 


déploie,  Et  chacun  s'y  range  avec  joie. 


3.  Afin  donc  qu'à  fes  ennemis  Ton  peu- 
ple 


P  S  E  A  U  M  E     LX. 


pie  ne  (oit  plus  fournis,  Soutiens-moi  par 


2±z*: 


ton  bras  puiffant ,  Et  m'exauce  en  ce  mai 
preflant.  Je  m'en  réjouis ,  ô  mon  Dieu  : 


Tu  me  réponds  de  ton  faint  lieu  ;  Sichem 


fera  mon  héritage3Le  val  de  Succoth  mon 


partage. 


V  A  U  S  E. 


4.  Galaad  me  donnant  fa  foi ,  Me  regarde 


comme  fonRoi  ;  Et  Manafle  ,  de  tous  fes 


biens,  Veut  encore  augmenter  les  miens. 


Ephraïm ,  ce  peuple  iî  fort ,  Sera  mon 
plus  ferme  fupport  ;  Et  Juda  ,  chef  de  la 


police,  Rendra  ledroit&:  lajuftice. 


y.  CeuxdeMoab  ,  mes  ennemi?,  Enfin  &: 


vaincus,  &c  fournis,  Ne fcrviront,dansleur 

malheur , 


H4 


PSEAUME    L  X. 


malheur,  Que  de  vaiffeaux  à  déshonneur. 


Les  Iduméens  châtiés,  Seront  abattus  fous 


mes  pieds  :  Toi ,  Pa leftine ,  dans  tes  fêtes  , 


Apprends  à  chanter  mes  conquêtes» 


'      ■        -      '  ■*     ■       -■  ■  ■    »  >■■<■- — . S f  — • k. 

6.  Mais  par  qui  ferai-je  eleorte  Jufques 
dans  la  forte  Cité  ?  Qui  m'introduira  dans 
Edom,  tt  dans  fes  places  de  grand  nom? 


Ce  fera  toi ,  Dieu  tout  puiflant,  Toi-mê- 


me qui  5  nous puniflan-t,  As  fouvent  privé 


notre  armée  De  ta  préfence  accoutumée. 


7.  Déformais  donc ,  en  tout  affaut,  Don- 


ne-nous ton  fecours  d'en-hautiLc  bras  de 


l'homme,  fans  le  tien,  îsTeft  que  foiblefle, 

&  ne  peut  rien.  C'efl  par  toi  que  nos 

ennemis  Nous  feront  pleinement  fou- 
rnis-; 


mis  ;  Et  par  toi  nous  aurons  la  gloire 

D  obtenir  fur  eux  la  vi&oire, 

P  SE  AU  ME  LXL 

JC*       Coute-moi ,  je  te  prie  ,  Quand  je 


mm 


crie  :  Eternel ,  exauce-moi;  Du  bout 


du  monde  mon  ame  Te  réclame ,  Trifte 


&  n'efpérant  qu'en  toi. 


2.  Fai  que  de  ta  haute  roche  Je  m'ap- 


proche, Que  l'accès  m'en  foit  permis: 


Tu  fus  toujours  mon  refuge,  Juitejuge, 


Contre  tous  mes  ennemis. 

EÉ2E 


m 


Êî^^i^ 


i 


=te= 


3.  Mon  ame,  en  ton  fan&uaire ,  Veut 


fe  plaire  ,  Tout  le  tems  que  je  vivrai  : 


Dans  cet  afyle  fidèle  ,  Sous  ton  aile/ 


Sans  peur  jerepoferai* 


4-  A 


%\6 HEAUME     LX  I. 

4.   a  ce  que  mon  cœur  defire ,  Tout 


E^~l- 


coaipire  ,   Et  de  toi  je  tiens  ce  don  : 


Heureux  davoir  en  partage  L'héritage 
De  ceux  qui  craignent  ton  Nom  ! 


y.  jamais  ne  feront  bornées  Les  années 


Du  Roi  que  tu  veux  chérir  :  On  verra 
les  jours  (ans  nombre  ,  Sous  ton  ombre, 
De  iïécic  en  fîécle  fleurir. 


6.  Son  trône  fera  n  ferme ,  Que  pour  ter- 
me  II  aura  l'éternité ,  Et  pour  gardes  im- 


^fegÉj==UCr~3^Éi: i>—^£^îËg 


HH 


mortelles  Et  fidclles,  Ta  grâce  &  ta  vérité. 


7.  Je  veux  donc,  par  des  cantiques  Ma- 
gnifiques, Dire  tes  faits  merveilleuxJvlon 
cœur  ,  rempli  d  allégreflc  ,  Veut  fans 


x?cffc  S'acquitter  de  tous  fes  vœux. 

1  PSEAUME 


PSEAUME     LXII. 
PSEAUME    LXII. 


iiy 


On  amc  en  fon  Dieu  feulement, 


Trouve  tout  (on  contentement  :  Lui  feul 


îzztzzzkr^    %  ■;  ol M 


zk*=*— 


tut  toujoursmadéfcnfe:  Ileftmonfort&: 


mon  Sauveur  j  Et,protégé  par  fa  faveur, 
WËÊÊsÈÈÊSÈÈÈÈÈÈÊ 


=tç=ft= 


Je  ne  crains  plus  que  rien  nfoffenfe. 


r$E=5= 


2.  Ne cefïerez-vous  donc  jamais,  Cruels, 


de  troubler  notre  paitf  ?  Craignez  la  jufti- 


^^m 


3EEEfe=d?5 


£==£== 


-*~- — -ir 


ce  divine.  Soudain  tu  vas  périr ,   mé- 


mm 


m 


-:»  --.  'A." 


Î2JEEE3SÏ 


chant,  Comme  on  voit  un  vieux  mut 


;se;: 


îl=I=ë 


S^E^r^rrgE 


penchant ,  S'ouvrir  &  tomber  en  ruine 


Eg^ 


~=3 


$.  Dieu  veut-il  quelqu'un  élever?   Ces 


jaloux  longent  à  trouver  Mille  détours 


pour  le  détruire  :  Leurs  difeours  ,  plus 


doux  que  le  miel,  Cachent  des  cœurs  rem- 

T  plis 


ll8__     P  SE  AU  ME    LXII. 


plis  dcticUEt  qui  ne  feplaifent  qu'à  nuire. 

4.  Toi ,  mon  amc,  en  Dieu  feulement , 

Cherche  ton  vrai  contentement  rj'attens 


tout  de  fa  bienveillance  ;  il  eft  mon  fort 

coq  '":■;■  ,\^gg^jtaj! 

ôc  mon  Sauveur;  Et,  protégé  par  la  faveur, 


Je  ne  crains  plus  que  rien  m'offenfe. 
PAUSE. 


5.  Ceft  à  Dieu  qife  j'ai  mon  recours  ;  11 


eft  ma  gloire  &  mon  fecours ,  La  force 


qui  me  rend  tranquille.  Peuples,  prenez-le 
pour  appui  :  Répandez  vos  coeurs  devant 


lui  :  Dieu  feui  fut  toujours  notre  afyle. 


6.  Les  hommes  mortels  ne  font  rîteri  h 


Les  plus  grands  même  ,  avec  leur  bien, 

liii=IlllI:|=ë|=^PsiÎHii? 

N'ont  qu'un  faux  éckit  qu'on  adore  :  Qui 

l'homme 


PSEAUME  LXII. 


219 


l'homme  &  le  rien  péferoit,  Par  cette 


épreuve  il  trpuveroit  Que  l'homme  eft 


S5=g=B: 


plus  léger  encore. 

7.  N'appuyez  jamais  vos  defieins  Sur  des 

moyens  mauvais  ou  vains:  Fuyez  les  ef- 


5  rr^zmAï—iS 

pérances  folles:  Mépriiez  l'or  &  les  hon- 


=ES=fEE|l 


— 3P4:=ir=S£: 


Î5E 


ï=mâ 


neurss  Et  n'attachez.jama-is  vos  cœurs 


A  des  biens  trompeurs  &  frivoles. 


8.  Mon  Dieu ,  dont  je  connois  la  voix  , 


M'a  fait  ouir  plus  d'une  fois,  Qu'en  fa 


main  feule  eft  la  puiflance  ;   Et  nous 


— — , _ 1 , . ^. fçy f -j, j 

lavons,  Dieu  jufte  Se  doux  ,  Qu'enfin 


tu  donneras  à  tous  ,  Ou  la  peine-,  ou  la 


récompenfe. 


T  1 


PSEAUME 


a,l«        PS  EAU  ME    LXIII. 
PSEAUME  LXIII. 


a 


rqrz^ÈEHT^-dz 


3^3 


Mon  Dieu,  mon  unique  efpoir, 


Des  le  matin  je  te  réclame.  Eternel ,   je 
fens  dans  mon  ame  Une  ardente  ioif  de 


'te  voir:  Mes  yeux  éteins /mes  veines 
vuidesj  Mon  cœur  flétri,  prêt  d  expirer, 


Ne  ceflent  de  te  délirer,  Au  fond  de  ces 


^m 


déferts  arides. 


i.  Fais,  ô  Dieu,  qu'encore  une  fois,  Brû- 


Z&ZX 


lant  du  defir  de  te  plaire ,  Je  puifle ,  dans 


ton  Sanctuaire,  Voir  ta  gloire,  entendre 

ta  voix.  Ta  grâce  vaut  mieux  que  la  vie  : 

Ton  nom  ti  grand, fi  redouté, Toujours  par 

moi  fera  chanté,  Avec  une  ardeur  infinie. 

3.  Éntouttcms,  dans  tous  mes  deffeins  , 

T  adorant , 


PSEAUME    LXIII.        m 


m 


m 


msainifi 


T'adorant,  marchant  en  ta  crainte,  Invo- 


*E^^^g^^^|= 


quant  ta  Majefté  fainte  ,  Vers  toi  je  lève- 
rai  mes  mains.  Ravi  de  joie  en  ta  préfen- 


ce,,  Et  de  tes  biens  ratfafié ,  Mon  cœur,  à 


i^r-Jgr 


toi  feul  dédfé,Bénit  fans  celle  ta  clémence. 
PAUSE. 


4.  Dans  mon  lit  même ,  il  me  fou  vient 


De  la  gloire  de  tes  merveilles  :  Mon  ef- 


— — — -—  jP. —  I  ■  — <V -r«r-- 


\r  -y  t— - ^^ss 


prit,  dans  mes  longues  veilles ,  Toutes 


lesnuits  s'en  entretient  ?  Et  puiiqif  en  mes 
douleurs  mortelles,  Tu  m'as  fait  fentir 


ton  fecours ,  Je  veux  me  repofer  toujours 


Sans  crainte,  àfombrede  tes  ailes. 


5.  Mon  amefembra{Te&  te  fuit  Ets'at- 


tache  à  ta  bienveillance  :  Auiïi  ton  bras, 


t3 


par 


iii FSE A-UjjlE  LX IÎL 

par  l'a  puilïance  ,  Eloigne  tout  ce  qui  me 


nuit.  Mais  ceux  qu'une  noire  malice  En- 
gage a  pourluivre  ma  mort,  Tombe- 


E=S3 


ront3   par  leur  propre  effort,  Dans  le 


puis  bas  du  précipice. 

6.  Un  jour  viendra  que  ces  méchans  Pafc 


dE=ii 


*=ZT- 


feront  au  fil  de  Tépée  ;  Et  les  renards  fe- 


E5ÈJE2E 


i^3 


ront  curée  De  leurs  corps  épars  dans  les 
champs.  Alors,  plein  de  joie  &:  de  gloire, 
Seig  leur ,  îe  Roi  te  bénira  ,  Et  ton  faint 


pvttpe  mêlera  Son  chant  à  mon  chant 


de  victoire. 


HE?=E* 


E*=S=3EE$ 


53S 


7    Alors  le  menteur  étonné  j  Malgré  (a 

première  inlblence,  Demeurera  dans  le 

iiienee.  Auquel  Dieu  l'aura  condamné.  . 

PSEAUME 


PSEAUME    LXIV.        125 
PSEAUME    LXIV. 


o 


Dieu  ,  vois ma.pcinc  infinie,  Mon 


cœur  fe  répand  devant  toi  ;  Entends  mes 


cris  ,  exauce-moi  ,  Et  contre  une  troupe 


Jçte^g^EgzEEJ 


ennemie  >  Défens  ma  vie. 

2.  Garant  i-moi  des  mains  cruelles  De  ces 

p=fc 


méchans  fins  &  couverts;  Diilipe  leurs 


Jr-tV-fc 


complots  divers  ;  Confonds  les  raies  cri- 


minelles De  ces  rebelles. 

3.  Ils  ont  des  langues  acérées  ,  Plus  per- 


çantes que  des  poignards  :  Leurs  difeours 


(ont comme  des  dards,  -Dont  les  âmes 
iont  pénétrées  Et  déchirées. 


=^= 


4.  Le  jufte  en  a  reçu  l'atteinte  ,  Dans  les 


lieux  les  plus  reculés  :  Par  leurs  coups 

fouvent 


zi4 


r  b  h  A  U  M  h     LA  IV. 


r±=p 


fouvcnt  redoubles  ,   Us  ont  preique  fa 
vie  éteinte  ,  Sans  nulle  crainte. 
4.  Le  crime  feul  plaît  à  leur  ame  :  Ils  ten- 
dent leur  piège  en  fecret  ;   Et  péchant 


fans  aucun  regret,  Qui  voit ,  difem-ils, 


cette  trame,  Et  qui  nous  blâme  ? 
PAUSE. 

6.  Leur  malice  eft  toujours  habile  A 


contenter  leur  paiîïon  :  Pour  eux  aucune 


SE: 


£=3= 


invention  Ne  fut  jamais  trop  difficile, 


Ni  trop  fubtile. 


7.  Mais    le  Dieu  fur  qui  jenfaflure, 


m 


Pour  détruire  ces  malheureux,  Lancera 


mi'ie  traits  fur  eux  ,  Dont  chacun  fera 


B?5*=q=S=* 


>|  '»    4,  A      g 


S~ 


la  blçffure.Souchine  &  fûre. 


8.  Par 


P  SE  AU  ME    LXIV.       ifcj 


8.  Par  leur  propre  langue  damnabie ,  Je 


l^^glilll^ 


r<?=j£ 


les  vois  déjà  confondus  :  Ils  courent  par- 


tout  éperdus ,  Gémiiïantdumai  effroya- 


istesô-as 


blc,  Qui  les  accable. 

o.  Tout, enfin, rendra  ies  hommages  Au 

pouvoir  du  Dieu fbuverain; Tout  crani- 


'-^M  *~ 


dra  l'effort  de  fa  main  ,  Dont  on  voit  tant 
de  témoignages  Dans  les  ouvrages. 


10.  Sur-tout  le  jufte,  en  fa  prefence,  Le 


bénira  d'un  hymne  faint;  Et  le  fidèle  qui 


'«,..  Ql.cct 


*=£ 


le  craint,  Chantera  ,  plein  de  confiance, 

Sa  délivrance. 

FSE  AU  ME    LXV. 

V-/       Dieu,  c'eft  dans  ta  Sion  feinte , 

Que  tulcras  loue  jC  cit  la  ,  qu'avecret- 

ped 


n6 


PSEAUME     L  X  V. 


peét  &c  crainte,  Tout  honneur  t'eft  voué. 


Etpuifque  tudaignes  entendre  Nos  vœux 


&  nos  ibupirs,  Tous  les  peuples  viendront 


z<s=L=Stz 


t-  ■&,:  H- 


s'y  rendre  ,  Pleins  des  mêmes  defirs. 


[•■"^..^p^      "5  i>fT^^^ 


i.  Hélas  !  mes  erreurs  &:  mes  vices  Àllu- 


jgfc=|===.=f== 


=3===2:=5s 


moient  ton  courroux  ;  Mais ,  Seigneur , 


- — —  a — 1» 


tes  bontés  propices  T'appaifent  envers 
=3= 


nous    O  qu heureux  l'homme  fe  peut  di- 


l=£=z£^: 


re,  Qu'il  t'a  plu  d'adopter  !  Dans  tes  par- 


vis  il  fe  retire  ,  Tu  l'y  fais  habiter. 


?.  Des  biens  que  tu  nous  voudras  faire  , 


^— rj^^z=g=Z5=J 


S 


Nos  cœurs  fe  rempliront  ;  Des  douceurs 


de  tonSan&uaire  ,  Nos  âmes  jouiront. 


Tes  arrêts  ,  toujours  équitables  ,  Grand 


^ 


-0=- 


Dieu.,  qui  nous  fbutiens,  Par  des  ven- 


geances 


PSEAUM  E  JLX  V. 


^i^i^ËpiEi^ 


127 


geanccs  .effroyables ,  Se  font  connoïtre 


aux  tiens. 

jpg 


:£:         .  =ag-^-.  1- 


=^.    /■ -'.y-1. 'je 


4.  Au  Aï ,  jufqif  aux  deux  bouts  du  mon- 
de, Tout  s'affure  fur  toi  \  £t  tout,  fur 


SS 


--:trz 


la  terre  &  fur  Tonde  ,  Se  règle  fur  ta  loi 


Ë^^fegEESEJÊ 


Ceint  de   tes  forces  redoutables  ,    De 
grandeur  revêtu,  Tu  rends  les  monts 


~^=1e§^^e1eë^  s  s       :=r:: 


inébranlables  ,  Par  ta  feule  vertu. 


5.  Ta  voix  fait  de  la  mer  bruyante ,  Les 


■~  — 1 •■— — »— — »    11 — »!  —       1 »~ — • 

vagues  rabaifferj  Des  peuples  l'émeute 


inconftante  ,   D'un  mot  tu  fais  ceffer. 


-rx^^i 


Vcfyant  tes  oeuvres  fans  pareilles ,  Les 


peuples  étonnés   Admirent  tes  hautes 


E$= 


merveilles ,  Même  aux  lieux  éloignés. 


PAUSE. 


ziS  PSEAUME    LXV. 

P  A  U  S  E. 

6.  Des  bords  où  le  fol eil  le  lève,  Ranu- 


& 


H=fe 


±  =E=z'£-r-&=E:t= 


rzx^ 


sseesh 


nant  la  clartc  Aux  bords  où  (a  courte 
s'achève  ,  Tout  chante  ta  bonté.  Si  nos 
guérets  &  nos  prairies  Languiffent  faute 


cî'eau  ,  Tu  leur   rends ,  par  tes  riches 


pluies,  Un  air  riant  &  beau. 
7.  L'eau,  qui  de  tes  canaux  regorge, 
Vient  la  terre  nourrir,  Afin  que  le  fro- 
ment  &:  l'orge  PuilTent  croître  6c  mu- 


^=5^3=5==^= 


fc==b=S=£= 


5E^ 


rir.    Lodqu'ainfi  tu  Tas  amodiée ,  Nos 


lillons  (ont  comblés;  Sa  (bit  alors tft 


appaifée  ,  Et  tu  bénis  nos  bleds. 


8.  L'automne,  de  fruit  couronnée,  Vient 

>3E 


dfezr 


t±i= 


réjouir  nos y eux;  Ta  main  verîe  toute  l'an- 
née 


PSEAUME  LXYI.        n9 


née  Tes  biens  du  haut  des  Cieux.  On  voit, 


jufqu'aux  plaines  défertes  ,  Les  bergers 


en  jouir  -,  Les  coteaux  &  leurs  croupes 


vertes;Semblent  s'en  réjouir. 


9.  On  voit  par-tout,  dans  les  campagnes, 


Mille  troupeaux  divers  ;  Les  vallons,  au 
pied  des  montagnes ,  De  grands  bleds  tout 


couverts;  Et  cette  richefle  champêtre, 


Par  de  muets  accords ,  Célèbre  FAute  ur 


de  fonêtre,  Qui  répand  fes  tréfors. 
PSEAUME  LXYI. 


^5=£=Sp£^3^E 


3eie 


m  s 


Euples ,  venez,  &  que  l'on  donne 


Des  louanges  à  FEternel;  Qu'en  tous 


lieux  fon  Taint  Nom  réfonne ,  Par  un 


cantique  folçnanel.  Venez  lui  dire ,  0 

Y  Dieu 


Dieu  terrible,  Qu'on  te  voit  grand  en 
tous  tes  faits!  L'ennemi  .,  qu'on  crut  in- 


vincible ,  S'abaille  pour  avoir  la  paix. 


- »  ■ yr    *       "  *     -— --*—  ■-■■■!  ■  »i 1-^  ■      — — 

z.  Que  ta  Majeité  glorieufe  Soit  adorée 


en  l'univers;  Que  ta  louangeprécieufe  Soit 


la  matière  de  nos  vers.  Peuples ,  rendez- 

mm* 


lui  vos  hommages  \  Et  jugez ,  d'un  com- 


mun accord  ,  Si  tant  de  merveilleux  ou- 


vrages  Sont  d'un  autre  que  du  Dieu  fort. 


3.  ifrâel  vit  la  mer  profonde ,  Toutd'uïi 


coup,tariràfesyeux;  Le  fleuve  retenant 


fon  onde ,  Le  peuple  paffa  tout  joyeux. 


Sa  providence  univerfeile  Regarde  fur 


les  nations;  Et  du  fuperbe  &  du  rebelle , 

T~-  »  m  mm  \J  y  ■    ^^  J1     4,      .  m.  1       !  ■  ■       I  ÇJ    '    I  I   *  r 


4.  Hâtez- 


11  rend  vaines  les  pallions. 


PSEAUME    LXVI.        i?i 


4.  Hâtez-v  ous ,  peuples ,  qu'on  vous  voie, 


En  tous  lieux, bénir  le  Seigneur  ;  Faites 

v-  -"■ — : *--r — r~  *~r:j — ; — *- k — p~; 7 — ~p. ' 


retcnth\avec  joie,  Un  hymne  faint  à  fon 


53=3— 


honneur.  C'ellîui  quigardenotre  vie,  Qui 


conduit  sûrement  nos  pas  ;  C'eft  lui  dont 

:-^Éllli^lIlliM!^^îlÉg! 


la  force  infinie  nous  a  garantis  du  trépas. 


*A ^ 1 f 1 

5.    Seigneur,  ta  juftice  divine  Voulut 

lllllîii 


È===*==. 


épurer  notre  foi  ,  Comme  l'argent  que 


S—fef^F 


Ton  affine,  Lor(qu'il  n'eft  pas  de  bon 


mmîmmmwm 

aloi.  Tu  nous  avois  mis  dans  les  pièges 


Que  nous  tendoîent  nos  ennemis  :  Au 
joug  de  leurs  loix  facriléges  ,  Ton  cour- 


roux nous  avoit  fournis. 

PAUSE 


é*  Ces  médians  montoient  fur  nos  têtes , 

V 1  Comm 


r}i        PSE  AUME  LXVI. 


Comme  fur  le  dos  des  chameaux  5  On 

ifapiÉ^ÉIglIil! 


nous  menoit  comme  des  bêtes  ,  Et  par 


les  feux,  &  parles  eaux.  Enfm,délivrés  par 


ta  grâce,  Nous  verrons  des  jours  plus  heu- 
reux; Et  moi  ,  j'irai  devant  ta  face,  Ô 


Seigneur,  te  rendre  mes  vœux 


7.  Ces  vœux  ardens,  qu'en  ma  ibuffrance, 
Et  durant  mes  malheurs  pafTés,  Mon  cœur 


formoit  enta  préfence ,  Et  que  ma  bou- 


che a  prononcés.  Tu  verras  fous  tes  yeux 


propices  ,   Uholocaufte  fe  confumer  , 


Et  des  agneaux, &  des  génifles,Lâ  chair 


&c  la  graitfe  fumer. 


8.  Vous,  qui  révérez  fa  puiflance,  Soyez- 


moi  témoins,en  ce  lieu,  Delà  jufterecon- 

noilfance 


PSEAUME    LXVI.         a>< 

noûtance  Que  jju^ des bienfa7t7dTmon*~ 


Dieu-  Qua nd  ma  bouche  fait  fa  prière  7 


Ceg5fnd_Dieu  répon_dà  ma  voix  :  Ainfî 


chaque  jour  )'ai  matière  De   le  bénir" 
cent  _&  ceiïrTois."" 

9-  S'il  eût  connu  que  l'injuftfce  Sefûtmè- 
leeà  mes  defns_,_Bfcn  loin  de  m'être  il 
propi£e_3ll^ût  rnéprifé  mesfoupirs.  Mais 


fi  vers  lui  je  me  retire",  Âuiïi  tôt  il  me  tend 


la  main  ;  Et ,  quoi  que  mon  ame  deiire"' 


Mon  Dieu  me  l'accorde  foudain. 


^  îft^M*  donc  ce  grand  Dieu ,  mon 

"^^^sfl^^^dlllliiiiiiiiipii 

ame,  Lui  qui  m'a  toujours  écouté  ;  Ht 
qui ,  ÎQrfâuc  je;  "le  reciâme  "JanTairnë" 


retient  fa  bonté. 


v3 


PSEAUME 


2-34 


D' 


0S 


P'SEAUME    LXVII. 
PSEAUME    LXVII. 


leu  nous  veuille  être  favorable  , 


NousbénilTànt  par  fa  bonté!  Dieu  veuille, 


de  la  face  aimable,  Répandre  fur  nous 
la  clarté  ,  Afin  qu  avec  joie  ,  Son  (alut 


fe  voie  Par  tous  les  humains  ;  Que  cha- 


cun  Padore,  Et  que  nul  n'ignore  L'œu- 
vre de  fes  mains  ! 


2.  Tous  les  peuples  viendront  te  rendre 


Les  hommages  qui  te  font  dûs  5  Seigneur , 
on  les  verra  répandre  Par- tout  le  bruit  de 


zSrz:: 


tes  vertus  ;  Car  ta  providence  Sans  ceffe 


difpenfe  Ses  bienfaits  à  tous;  Et  dans  tes 


ouvrages  ,   Montre  aux  plus  fauvages  , 


Un  Dieu  jufte  &  doux. 


3.  Grand 


PSEAUME    l^ylll     -iij 

3.  Grand  Dieu,  tous  les  peuples  du  mon- 


de Chanteront  ton  Nom  glorieux';  La 


terre  en  fruits  fera  féconde  ;    Ta  main 

fe2 


nous  bénira  des  cieux.    Du  Dieu  qui 


nous  aime,  La  bonté  fupre  me, Nous  fait 


profpérer  :  Tout  ce  qui  refpire  ,  Dans 


fon  vafte  empire  ,  Le  doit  révérer. 
PSEAUME    LXVIIL 


Q] 


UeDieu  fe  montre  feulement,  Et 


Ton  verra  dans  un  moment  Abandonner 


la  place  :  Le  camp  des  ennemis  épais  ; 
Epouvanté  de  toutes  parts,  Fuira  de- 
vant fa  face.  On  verra  tout  ce  camp 


s'enfuir ,  Comme  Ton  voit  s'évanouir 

Une  épaiffe  fumée  ,  Comme  la  cire  fond 

an 


rbtAUMt    JLJLV  ill. 


Dieu  ,  La  force  cil  continuée. 


i.  Mais,  en  préfence  du  Seigneur,  Les  bons 


célèbrent  la  grandeur ,  Sa  force  &  la  la- 


geiie}  Et  dans  les  vifs  tranfports  qu'ils  ont 
De  voir  les  méchtfnsquis'en  vont,  Ils  fau- 
tent d'allegreQe.Juft'cs,  chantez  tout  d'une 


voix,  Du  Dieu  des  Dieux ,  du  Roi  des  Rois, 

^J2 


La  louange  immortelle  5  Car  fur  la  nue 


il eft  porté,  Et, d'un  nom  plein  de  ma- 


jefté,  L'Eternel  il  s'appelle 

ils 


xrzr3p:|- 


rçrzr^= 


1E˧*E3 


3.   Rejouiirez- vous  devant  lui  ;  Il  eft 
des  orphelins  l'appui  ,  Le  ctéfeaifëui; ,  le 


père  ;  Des  veuves  Tunique  recours  :  Lui 


m 


qu  on  adore  tous  les  jours,  Eft  dans  fon 

fanciuaire. 


P_S  EA  UM  E  LXVIII.        137 
lan&uaire.    Ce  Dieu  puiflant ,  par  la 


bonté ,  Ramène  la  fécondité  Dans  lés 


maifons  ftériles  ;  Du  captif  il  brife  les 


3E 


S= 


fers ,  Et  tient  le  rebelle  aux  délerts ,  Re- 


lègue loin  des  villes. 

PAUSE     I. 


H'T.        -.&■'         —.3 gr~      — £ <& — ~*L-^:r.     =T~ 

4rQuand,  par  tes  foins  &  par  ta  voix  , 
Tu  menas  ton  peuple  autrefois  Dans  le 

iftr 


=4rz=~f 


z£=^— A     1?^B 


défert  horrible,  Lescieux  fondirent  en 


fueur,  La  terre  trembla  de  frayeur ,  A 


ttoublé ,  Dieu  d'Ifraël ,  fut  ébranlé  ,  En 


voyant  ton  vifage  ;  Et, par  ton  merveil- 


leux pouvoir  ,   Tu  fis   abondamment 


pleuvoir  Sur  ton  faint  héritage. 


5  Quand 


138       r  S  h  A  UJvl  E     LX  VIII. 


5.  Quand  llraël  fut  abattu  ,  Tu  luifis  fcn- 


tir  la  vertu  De  ta  prompte  aflïftancc  :  Il 


vécut  en  paix  (bus  tes  (oins ,  Et  trouva, 


pour  tous  (es  belbins ,   Des  biens  en 


abondance.  Du  Seigneur  les  exploits  di- 


vers,  Ont  fait  parler  tout  l'univers  ;  La 


fête  fut  publique  ,  Quand.,  voyant  l'en- 


— »  1      — ■  "-t — *-      ■  -,  ■       >     .  \  -■ 

nemi  s'enfuir ,  Nos  vierges  ,  pour  fe  ré- 


jouir  ?  Chantèrent  ce  cantique. 


6.  Les  grands  Rois  ont  tourné  le  dos  ;  Us 
s'en  vont,&nous,enrepos,  Sommes  rem- 


plis  de  joie.  Celles  qui  gardoient  la  mai 

m 


fon,  Sortant  enfin  de  leur  prilbn,  Vont 


partager  la  proie*  Vous  qui ,  parmi  les 


durs  travaux,  Avez  efluyé  tant  de  maux, 

En 


P'SS  AUME   LXVHL        i39 


=*=* 


En  voulant  nous  défendre  ,  Nous  parûtes 


tecs  &  noircis,  Tels  que  ces  malades 

llplllil 


tranfis  ,  Qui  traînent  fur  la  cendre. 


7.  Mais  vous  luirez,  comme  feroit  L'aîle 


d'un  pigeon,  qui  feroit  D'argent  bruni 


parée,  Et  qui,  d'un  émail  fans'pareil ,  Se 
montre  aux  rayons  du  foleil ,  Comme 


peinte  &  dorée.  Quand  Dieu,  qui  préiîde 
aux  combats,  Diflïpa  des  fiers  Potentats, 

*— <fr— *S~  Q;  "j        r::jv ^ 


La  troupe  facrilège,  Tout  le  pays  devint 


plus  beau  Que  n'eft  Salmon,  quand  fon. 

coupeau  Eft  tout  couvert  de  neige. 
PAUSE    IL 


8.  Le  mont  de  Dieupafle  en  beauté  Ba- 


fan,  dont  le  fommet  vanté  S'élève  juf- 

qu'aux 


i4o      -PSEAUME    LXVIIL^ 


3er^ 


qu'aux  nues.  Vous  qui  le  devez  relpc&cr, 
Hauts  monts,  olez-vous  le  heurter  De 


vos  cïmes  cornues  ?  Sur  ce  mont  qu'il 


voulut  choifir  >  Ilnousfaitvoiravecplai- 


fir  Sa  préfence  à  toute  heure  \  L'Eternel . 


dis- je,  déformais  Sur  ce  facré  mont  à 


jamais  Veut  taire  fa  démeure. 


9.  Ici  d1  Anges  par  millions,. 11  compofefcs 


légions  Qui  font  ce  qu'il  defire.  Et  parmi 


ces  Efprits  heureux,  Ici,  comme  en  Sina , 


fur  eux  S'exerce  fon  empire.  Quand  ru 


montas  victorieux,  Et  qu  après  ton  char 
glorieux  Tu  traînas  les  rebelles,  Tu  répan- 


dis  à  pleines  mains  De  riches  dons  fur 


les  humains  >  Et  les  rendis  fidèles. 

io.Ceux 


PSEAUME    LXVIII. 


%At 


io.  Ceux  même  qui  t'ont  rcfiîlé,  Vien- 


Eut,  i .'  rfr^g^g^B 


nent  avec  humilité,  Au  palais  de  ta  gloire. 


Béni  ioit  donc  ce  Dieu  puiffatir,  Qui  des 
hauts  deux  nous  exauçant,  Nous  donne 


la  victoire-  L'Eternel  eft  notre  recours 

Nous  obtenons  par  Ton  fecours  ,  Plus 

d'une  délivrance  5  C.'eft  lui  qui  fut  notre 

lupport,  Et  qui  tient  les  clefs  de  la  mort, 

Lui  (cul  en  fa  puifiance. 

PAUSE     I  IL 


1 1.  A  nous  défendre  toujours  prompt,  11 

g£^IïiïiS^mS^l|Ifilg 

frappe  le  fuperbe  front  De  la  troupe  enne- 


mie.    On  verra  tomber  fous  fes  coups  , 
ceux  qui  provoquent  fon  courroux  ,  Par 


m* 


leur  méchante  vie  Mon  peuple  iainr,  dit 

X  le 


24l        PS  EAU  ME    L  XV III. 


le  Seigneur,  Se  tirera  par  ma  faveur  rDc 
Bafan  Torgueilleufe;  Et  pour  le  conduire 

mmmMmmmmmimmi 


au  repos ,  Je  le  délivrerai  des  flots  De  la 
mer  périlleule. 


il.  Vainqueur,  (es  pieds  il  baignera  Dans 


=Mc 


mmmm^mÊmmm 


=&3C£ 


le  fang  qui  regorgera  Au  milieu  des  alar- 


mes #>  Etfes  chiens  mêmes  lécheront  Les 


corps  de  ceux  qui  tomberont  Sous  l'effort 


de  fes  armes.  Seigneur,  on  te  vit  autrefois, 

mÊmÊÊmÊÊmmsm 


=£=* 


Triomphant  après  mille  exploitsJMarchcr 


avec  ton  arche:  Les  chantres  faints  tedé- 


vançoient,  Los  joueurs  d'inftrumens  fui- 


±sr-: 


voient ,  D'une  même  démarche.     _ 

13.  Les  vierges,  dans  leurs  beaux  atours, 


Y  joign  oient,  au  fondes  tambours,  Mille 

voix 


P  S  E  A  U  ME     LXVI 1 1._  M? 


voix  redoublées,  Diiantro  peuple  d'h- 


raël,  Que  chacun  chante  l'Eternel  ,  Aux 


faintes  affemblées.    Là  ,   Benjammfut 
apperçu  ,  Qui,  bien  que  petit,  s'étoit  vu 
Chef  des  autresprovinces.  Là  ,  Juda  le 


fort  arriva;  Et  la,  Nephtaïi  le  trouva  , 


mm 


Zabulon  &  les  Princes. 

PAUSE      I V. 


14.  Ifraei ,  ton  Dieu  t'a  fait  voir.  Et  ion 


amour,&  fon  pouvoir >  Dans  toute  ta 

conduite.  Grand  Dieu ,  montre  encore  eu 

ce  jour,  De  ce  pouvoir, dècetamour,  Une 
3= 


conltante  fuite.  Protégetoujours  ta  Cité  ; 


H^B^gg 


Êy=^=£ 


Et  les  Rois,  rtialgré  leur  fierté  ,  Te  vien- 


. 


dront  rendre  hommage:  Romps  les  dards 

X  2.  de 


144      P  SEAU  ME   LXVIII. 


de  tes  ennemis  >  Ht  fais  que  ,  vaincus  &: 


fournis  ,  Ils  dépouillent  leur  rage 


!§ï 


i  y.  Dompte  la  force  des  taureaux, De  ces 


peuples,  q ui ,  par  troupeaux,  S'afiTcmblcnt 
pour  nous  nuire.  Diflïpcjcscrucls  dclîcins 
De  ces  ennemis  fiers  &  vains ,  Qui  vou- 


±■£££55 


droientnousdetruire.LesPrincesd'Egypte 
viendront ,  Les  Maures  fe  profterneront 
Dans  ta  demeure  fainte.  Pcuples,célébrez 


r-4-SJ* 


le  Seigneur ,  Chantez  par  tout  à  fon  hon- 


neur  ,  Et  vivez  en  fa  crainte. 


1 6.  Louez  ce  Dieu  h  glorieux  j  Qui  voit 

wmmwm  ' 


fous  fes  pieds  les  hauts  cieux  Qu'il  a  for- 


més lui-même,  Et  dequila  tonnante  voix, 


Fait  trembler  &  peuples  &  Rois,  Par  u 

force 


FSEAUME    LXIX.        i4< 

IItllI§iIË|i^SllSliiiitlil 


force  luprême.  Soumettez-vous  à  l'Eter- 


^0Êmm=m^=^ 


Bzste'jS 


neî  :  ReconnoilTcz  qu'en  Ifraël  Sa  gloire 
cft  établie  ,  Comme  on  voit  luire  dans 


les  airs  ,  Parmi  la  foudre  &c  les  éclairs  , 
Sa  puiffance  infinie. 


17.  Grand  Dieu,  que  ton  Nom  glorieux 


Se  fait  craindre  de  ces  faints  lieux  Qu'ho- 


nore ta  préfence!  A  toi,  qui  fais  notre 
bonheur,  A  toi ,  grand  Dieu,  foit  tout 


îfc=t 


honneur ,  Force  &  magnificence. 
P  SE  AU  ME   LXIX. 


Ccours,  Seigneur,  accours  &  fau- 


£g==yj^^===z=»^= 


ËjE|^£=JE^^~^^ 


ve  moUViensdélivrerceluiquiteréclamc: 


Je  fuis  dans  l'eau  pénétré  jufqifh  famé  } 

Dans  le  limon  enfoncé  je  me  vois  :  Le  flot 

X  3  in  cm- 


i 


*4*  PSEAUME    LXIX. 

m'emporte }  &  déjà  foible  &  las ,  Je  perds 


haleine  à  force  de  me  plaindre  5  Et  ton 

1=2 


fecours  3  6  Dieu,  ne  venant  pas  >  La  voix 
me  manque,  &  mes  yeux  vont  s'éteindre. 
2.  Plus  d'ennemis  me  pourfuivent  à  tort , 


Qu'il  ne  me  croît  de  cheveux  à  la  tête. 


Ceux  dont  la  main  à  me  perdre  s'apprête, 


-fcr.aC: 


Pour  m'accabler  ont  un  nouveau  renfort. 


Je  fouffre,  hélas  !  fans  1  avoir  mérite.  Toi 


qui  vois  tout,  tu  connois  mon  offenfe 

mm: 


Tu  fçais ,  grand  Dieu  \  u  j'ai  rien  attenté 


Qui  dûtainfi  m  attirer  leur  vengeance! 


3.  Dieu  tout-puiflant ,  regarde  mon  en- 


nui  :  Ne  permets  pas  que  mon  malheur 

extrême  Couvre  de  honte  &  tes  faints  &c 

moi- 


PSEAUME    LX1X. 


moi-même  ;  Qu'on  ioit  contus  en  cher- 


chant  ton  appui.  Dieu  d  iiraëi,  quand  on 


ta  reclamé,  Ne  permets  pas  qu'on  fouftre 


un  tel  outrage.  C'eft  pour  toi  lcul  que  je 
fuis  diffamé  :  Pour  toi  ,   la  honte  a  cou- 


vert  mon  viiage. 


P  A  U  S  E   L 


4.  Ceux  de  mon  iang  m  ont  trai  té  d'étran- 


ger }  j'ai  paru  tel  aux  entans  de  ma  mère  , 
Lorfqu'  on  a  vu,  dans  toute  ma  misère,De 
ta  mailon  le  zèle  me  ronger.  Quand  les 


>ervers  ont  parlé  contre  toi  ,  C'eft  fur 


mon  front  qu'en  eft  tombé  le  blâme  :Jcn 


ai  pleuré  ,  jeûné  ,  mon  Dieu  ,  mon  Roi  ; 


Mais  ma  douleur  n'a  pu  toucher  leur  ame. 

5  Je 


PSEAUME    LXIX. 


j.  Je.nVaffligeois.cn  centôc  cent  façons/ 
Vétud'unfac&î  la  cendre  au  vifage;  Les 


grands  iVont  fait  qu'en  rire  davantage, 


Et  les  buveurs  m'ont  mis  dans  leurs  chan- 


ions  C'cftdoncà  tei,  mon  Dieu,  que  j  ai 
recours ,  Dans  ce  dur  tems  où  le  péril  me 
prelle  :  Fais-moi  fentir  l'effet  de  ton  fe- 


s 


cours  >  Et  viens  enfin  dégager  ta  promefle. 


6.  Arrache-moi  de  ce  bourbier  profond  ; 


Rompt  les  efforts  de  ceux  qui  me  haïffent; 
Retire-moi  de  ces  eaux  qui  groffilTcnr } 


^EEEE 


h 


Elles  n'ont  plus  ni  rivage,  ni  fond.   Em- 


Ï*=EÏ$E 


^==ry=:g==g==:E 


pêche,  ôDieu,  que  l'onde  où  je  me  vois, 


Ne  me  furmonte,  ôc  qu'au  gouffre  je  n'en 


■^st. 


tre,  Que  Ton  verrait  fe  refermer  fur  moi , 

Et 


PSEAUME     LXIX.        i4$ 


Et  m'engloutir  au  pluscreux  de  ion  centre. 
7.  Par  la  grandeur  de  tes  compafiions  , 


Daigne  en  ce  jour  écouter  mes  demandes  : 


Répands  fur  moi  tes  grâces  les  plus  gran- 
des, Et  me  foutiensdans  mes  affrétions. 


Ne  cache  plus  la  clarté  de  tes  yeux  A  Tin- 


^=^=^=^^^^^^^^^=^^3. 


Vrzx.-=±:. 


nocent  que  tu  vois  en  détrefle  \  Mais 


hâte-toi  douir  du  haut  des  deux  j  Les 

vœux  ardens  que  fa  douleur  fadrelîe. 

PAUSE   IL 


8-  Viens  à  mon  aide  en  cette  extrémités 
Soutiens  mon  ame  ,  &  rachète  ma  vie  : 


3s=x3=S 


Délivre-moi  de  la  main  ennemie,  Et  nie 

remets  en  pleine  liberté.  Tu  vois  l'état 

ou  leur  fureur  m'a  mis,  Mes  maux  di- 
vers* 


i\o 

PSEAUME 

LXIX. 

vers  , 

ma  honte 

i  ma  fouffrance: 

Tu  les 

C±:ri^=:< 

& ije 1 

rsz S — ^ 

=&--i :=■ 

:==.- rr 

connois ,  ces  cruels  ennemis  i  Ce  qu'ils 


me  font  fe  pafie  en  ta  prélence 


|£jfe^:r=:g ri^: 


=E£=* 


*  =  =335~ 


9.  Ce  grand  opprobre  a  déchiré  mon  cœur: 


En  vain  j'attens  qu'un  ami  me  confole  ; 


un*  ■  «■    <*_=»= 


EEE 


^=»==rS=S==2 


Ml^^=: 


£=:fc^ 


Jamais  aucun,  d'une  feule  parole  ,  N'a  de 


ma  peine  adouci  la  rigueur.  De  ces  mé- 
chans  qui  veulent  mon  trépas  ,  Jufqu'a 


la  fin  j'ai  la  rage  éprouvée  :  Ils  m'ont  don- 


né  du  fiel  en  mon  repas ,  Et  de  vinaigre 


35=^±: 


lo.Fais  qu'à  leur  tour,  les  feftins  qu'ils 


feront,  Soient  un  poilonqui  leur  vie  ex- 


«m 


ES=j====i==^^==^====i^^^ 


termine;  Fais  leur  tourner  en  mortelle 

ruine ,  Et  le  repos,  &  le  plaifir  qu'ils  ont. 

Pour 


PSEAUME    LXIX. 


Pour  étouffer  leurs  difeours  infolens,  Plon- 

Hf.H=S^IlfPf=IISÉll 

ge  leurs  yeux  dans  une  nuit  profonde  ;  Fais 
que  leurs  reins  foient  toujours  chancelans, 


r=5.— =»= 


Que  ton  courroux  les  perde  &  les  confonde 
PAUSE     III. 


il.  Répands  fur  eux  ton  indignation; 

I^SSillfl^lllilf^iHlîj 

Qu'ils  1  oient  livrés  a  ta  juite  vengeance  ; 
Qu'en  leurs  palais,  où  régnoit  l'abondan- 


m 


^intui 


ce,  Cène  fait  plus  que  defolation  :  Car 


d'infulter  le  fidèle  aux  abois,  Ces  inhu- 


mains n'eurent  jamais  de  honte;  Etfîra 


main  le  trappe  Quelquefois,  Loin  de  le 


playidre ,  ils  en  font  un  bon  conte. 

li.  Mets  mal  fur  mal  pour  punir  leur  pé- 


çhé,  Ètque;pour  cux,ta  bonté  fcit  tarie  : 

,pte 


IJ2, 


P  S  t  A  U  M  E  _LJXJ  X. 


Otc  leur  nom  de  ton  livre  de  vie}  Qu  a- 


vec  les  bons  il  n'y  foit  point  couché. 

3E 


==5 


Moi.  je  irfaflure  ,  en  mes  plus  grand  en- 


nuis,  Que  tu  feras  ma  force  &  ma  retrai- 
te ;  Aulli  ma  bouche,  &:  les  jours  &  les 
nuits,  Célébrera  ta  louange  parfaite. 


13.  Mes  hymnes  faints  plairont  à  TEter 


nel  j  Mille  fois  mieux  que  taureaux  ni  gé- 


tea  -^4 


ni  lies:  Les  bons  aulli ,  pour  de  tels  facri- 


tices,Me  répondront  dans  un  chant  folem- 


nel.  La  joie  alors  dans  nos  cœurs  renaîtra; 


Car  rÈtcrnel  prend  foin  des  miférabîes 


Du  haut  du  ciel  toujours  il  entendra,  De 
fes  captifs  les  plaintes  lamentables. 


14.  Vous,  terre &CÎCUXJ  publiez  (es  bon 

tés  : 


PSEAUME     LXÏ. 


lêiïà&ï  _^-z^iiz:fe^^Ei 


M* 


tés  :  Mer  &c  poiifons  célébrez  la  puiffance  ; 
Car  de  Sion  (a  main  prend  la  défenfe  ,  Et 


de  J  uda  rebâtit  les  cités.  Là  le  verront  les 


83^! 


*3àE 


;|=^=ê§=^=3" 


élus  du  Seigneur  j  Eux  &c  leurs  fils  prof* 

=3=3=3^1==^=*= 


pérer  d'âge  en  âge  :  Tous  ceux,enfin,qui 
cherchent  Ton  honneur  j  PoÛéderontfa 


terre  en  héritage. 

PSEAUME    LXX. 


a 


Dieu  j  je  nfabas  fous  tes  yeux  ^ 


Pour  implorer  ton  affiftance  ;  Seigneur, 


hâte  ma  délivrance  ,  Viens  confondre 


mes  envieux    Que  ceux  qui  menacent 


ma  yie  ,  Pouffes  de  rage  contre  moi., 


Soient  vus,  pleins  d'un  mortel  effroi  , 


S'enfuir  avec  ignominie. 


Y        i.  Frap- 


*Ï4         PSEAUME    LXXt 


2.  Frappons  ,  diicnt-ils  fièrement:  Ceft 


à  ce  coup  qu'il  faut  qu'il  meure.  Mais  que 


la  honte  leur  demeure ,  Pour  prix  de  leur 


emportement.  Fai  qu'en  toi  feul  fe  réjouif- 


fent  Tous  ceux  ,  o  Dieu,  qui  t'ont  aimé  ; 


îarde  ceux  qui  t'ont  réclamé  ,  Et  qu'en 


tout  tems  ils  te  béniffent. 
3.  Grand  Dieu  ,  mon  aide  6c  mon  Sau- 


veur,  Tu  vois  la  peine  qui  m'accable  : 


Avance  ta  main  fecourable  :  Hélas  !   ne 

tarde  plus ,  Seigneur. 

PSEAUME  LXXI. 


'Efpère  en  ta  bonté  fuprême  ,Garaa- 


tis-moi,  Seigneur,  D'un  mortel  deshon- 


jueur.  Grand  Dieu  >  que  j'adore  &  que 

j'aime  * 


3=3=5 


PSÏ IÀJJMJ    LtXl 


-:35r;:: 


LTS 


j'aime ,  Veuille  ,  par  ta  clémence ,  Ter- 
miner ma  fouffrance. 
2.   Entends  ma  plainte  ,  &  me  délivre; 
Ouvre  en  tout  tems  chez-toi,Un  afylepour 


moi.  Par  ton  fecours,  je  vais  revivre  ;  Mon 


Dieu  fera  fans  ceffe  Mon  roc,  ma  forterefle. 
3 .  Garan  tis-moi  de  l'inj  uftice  Du  méchant 


inhumain  :  Seigneur,  retiens  fa  main 'i  Et 


me  garde  de  fa  malice  ;  Car,  dès  ma  ten- 
dre enfance ,  J'eus  en  toi  confiance. 


i^a 


4.  Au  fortir  même  des  ténèbres ,  Ou 


j'étois  renfermé ,  Quand  ta  main  m'a 


*=* 


formé ,  Je  joignis  aux  hymnes  célèbres, 


Que  ton  peuple  te  chante ,  Ma  voix  foi- 

bïe  ôc  trembiante. 

Y  2,  PAUSE. 


x}6        PSEAUME    LXXL 
PAUSE  I. 


5.  J'ai  paflé  pour  un  monitre  étrange  , 
Mais  tu  m7as  revêtu  De  forcée  de  vertu  : 
J'annoncerai  donc  ta  louange,  Et  ta  gloi- 
re infinie,  Tous  les  jours  de  ma  vie. 

6.  Au  tems  de  ma  langueur  extrême,  Dans 
un  âge  avancé ,  M'aurois-tu  délaifle  ?  Que 
plutôt  ta  bonté  fuprême,  Quand  ma  vi- 
gueur  me  laifle,  Soutienne  ma  foiblefle. 


7.  Ces  médians,  qu'anime  la  haine,  Pro- 


pofcnt  tour-a-tour,De  me  priver  dujour  ; 


Etpoury  parvenir  fans  peine ,  Tous  con- 


tre  moi  (client,  Nuit  &  jour  ils  m'épient. 


8.  Vïte,ont-ils  dit,  qu'on  le  faifille  :  Dieu, 


3^i 


-~—  &: 


:iE^EEÎ^I^^: 


SE 


jadis  fon  appui ,  L'abandonne  aujour- 
d'hui- 


mui 


I.s  JL  AU  M  E  _£?  xi.      m? 


ce  ,  Hâte-toi  de  defeendre  ,   Et  viens 


pour  me  défendre. 

9*  Puifquilsen  veulent  à  ma  vie  ,  Tous 


a  un  communaccord,Repoufle  leur  effort, 

•t— -r f — »> 


EI=5E 


Et  confonds  leur  cruelle  envie  ,  Pendant 

j  qu'avec  conftance  J'attends  ton  affiûancc# 
PAUSE    IL 


10.  Avec  ta  louange  ordinaire  ,  Que  je 


célébrerai  ,  Grand  Dieu ,    je  publierai 


Les  grâces  qu'il  te  plaît  me  faire,  Bien 


que,  d  je  les  compte  ,   Leur  nombre 


n.  Je  marcherai  fans  nulle  crainte,,  Ne 


penfan  t  déformais,  Seigneur  ,qifa  tes  hauts 

Y  |  \  faits. 


M*.  _L?Jr  A_H  M  E_L  x x  I- 


=x 


faits.  De  ta  jufticepure&:  fainte,  Je  Con- 
cret:! 


terai  l'hiftoire  ,  Gravée  en  ma  mémoire. 
12.  Tu  m'as  inftruit ,  dès  ma  jeunelie  ; 
Et  moi  j'ai  recité  Ta  force  &c  ta  bonté. 


Veuille,  ô  mon  Dieu,  fur  ma  vieilleflé., 
Répandre  ta  lumière  ,  Jufqu'à  l'heure 


dernière. 


1 3 .  Laiffe-moi  dire  ta  puiffance ,  Tant  aux 


vivans  qu'à  ceux  Qui  naîtront  après  eux; 


Carta  juftice&  ta  clémence,,  tn  Sionfi 


connues ,  S'élèvent  jufqu  aux  nues. 
PAUSE    III. 


14.   Eft-ii  quelqu'un  à. toi  femblable  ? 


Après  plufkurs  aflauts,  Après  de  fi  grands 


naaux ,  Ta  main  pmflante-&  ïecourable , 

Qui 


*SËAUME     LXXI.        ts9 


lis 

Qui  toujours  me  délivre,  Me  fait  encor 


revivre. 


1 5 .  Des  creux  abîmes  de  la  terre,  11  t'a  plu 


ÈS3EE1E=E! 


me  tirer,  Tu  m'as  fait  proipérer  5  Et  lorf- 


que  Ton  m'a  fait  la  guerre  >  Ta  divine 
préïence  M'a  rempli  d'fffllrràJit  . 


16.  Auffidans  l'ardeur  de  mon  zèle,Ton 

-rr—t -»-— — i : — - 


g^â 


Êâr^^lÊE?:-^^ 


Nomû  redouté  Par  moi  fera  chanté.  Sci- 


gneur,àta gloire  immortelle,  Je  veux  que 


mon  luth  joue  Les  airs  que  je  te  voue. 
17.  Ma  bouche,  d'une  joie  extrême,  Veut 


ianscefle  ,  ô  Seigneur,  Chanter  à  ton 


i^^ii 


honneur:  Mon  ame  te  bénit  de  même,  Par 


f^ryjjq 


fon  zèle  élevée  Vers  toi,  qui  l'a  fauvée. 

j&  Ma  langue  auïH,  de  ta  juttice  Et  de 

tous 


a<?o       PSEAUME    LXXIÏ. 

mi 


tous  tes  bienfaits  ,  Ne  fe  taira  jamais  ; 
Puifque,par  ton  lecours  propice,  La  honte 


cft  le  partage  De  celui  qui  nVoutrage. 
PSEAUME    LXXIL 


Onne  tes  loix,  Dieu  jufte  &c  fage, 


Au  Roi,,  pour  bien  régner  ;    Au  fils  du 


S3£ 


Roi  ,  Maître  adorable  ,  Daigne  les  enfei- 


gner.  Qu'a  ton  peuple  il  rende  juttice  , 
Avec  intégrité  ',  Qu'à  tes  pauvres  il  foit 


propice  ,  Dans  leur  néceflïté. 
z.  Que  l'on  puiffe  voir  aux  montagnes, 
i   La  paix  croître  8c  fleurira  Et  les  coteaux 


jj2^§=§ 


&  les  campagnes ,    La  jufticc  nourrir. 


Que  des  ma  heureux  ,  dans  leur  peine, 

11  iok  le  prorecteur }  Et  qu'il  faJÛfe  ientir 

fa 


PSEAUME    LXXII.        261 


ia  haine  A  leur  perle cuteur. 


—£— —  -^rzgg:  ~.-3i 


3.  Ainli  tous  ,  d'une  ardeur  commune 


Grand  Roi  ,  t'honoreront,  Tant  que  le 


ïbleil  &:  la  lune  Au  monde  éclaireront. 


Telle  vient  la  rofée  aimable  Sur  les  filions 


léchés;  L'eau  du  ciel  eft  moins  favorable 


Aux  prés  qu'on  a  fauchés. 


4.  Lesjuftes,  fous  fa  main  puiflfante, 


Fleuriront  en  tous  lieux,  Tant  que  Ta 


lune  diligente  Fera  le  tour  des  deux.  Par- 


tout ,  fur  la  terre  &  fur  Tonde  ,  Ce  Roi 


dominera;  Et  de  l'Euphrate  aux  bouts  du 


monde  ,  Son  pouvoir  s'étendra. 


6*  Ceux  des  déferts  quittant  leur  terre  , 


ESggë 


Viendront  humiliés  \  Et  ceux  qui  lui  fai- 

foient 


i6i      PSEAUME    LXXII. 


loi  cru  la  guerre  ,  Luibaiieront  les  pieds. 
Les  Rois  de  TarTis  &  des  Ifles,  Lui  feront 


des  préfens;  L'Arabe  &  les  plus  riches 

villes ,  Offriront  de  1  encens. 
PAUSE. 


6  Sans  fin  ,  du  couchant  à  l'aurore  ,  Les 


-A— ^^C 


=2fc 


r=r3:- 


peuples  &  les  Rois.,  Ceux  de  Tvr,  lln- 


dien ,  le  Maure  ,  Refpe&eront  fes  loix. 


Les  affligés,  dans  leur  fouffrance  ,  N'au- 


ront recours  qu'à  lui;   Et  fon  bras  fera 


la  defenfc  Des  foibles  fans  appui. 


— — — ~— 1 1 »-  -t — ■■■!■-    ■  — --r  ■  i  ■   ■  —  • 

7.  11  entend  les  cris  pitoyables  Du  pauvre 


languilfant,  Et  rend  la  vie  auxmifcrables, 
Par  Con  fecours  puiflant  !  11  réprime  la 

violence  Des  méchans  furieux  :  Des  bons 

la 


- J! s E AUME  L XJ l l 


i^j 


la  vie  6c  l'innocence  Sont  chères  à  Tes  yeux. 

Éliîlliili 


S.  Dans  tous  les  tems,  l'or  d'Arabie  Ses 


tréfors  remplira  ;  Tous  feront  des  vœux 


fc=t: 


pour  la  vie  ,  Chacun  le  bénira.  Un  peu  de 

grains  nous  va  produire  De  grands  bleds 

fi  bruyans ,  Qu'on  entend  moins  les  cè- 


dres bruire ,  Agités  par  les  vents, 


9.  On  verra,  par  les  foins  utiles  ,  Les 


bourgeois,  les  marchands,  Fleurir  &  croître 


1  dans  les  villes,  Comme  fait  l'herbe  aux 


champs.  De  ce  Roi  jufte  &  plein  de  gloi- 


re, Et  d'un  nom  fans  pareil,  On  verra  du- 


rer la  mémoire  Autant  que  le  foleil. 


p3 


^S 


m 


1  o.  Enfin, tous  les  peuples  du  monde,  Sous 


fe'T  -"Tfcg 


=S2=^~3( 


lui ,  félon  leurs  voeux,  Jouiront  d'une- 

paix 


a*4  _L§Jl  A  U  M  E   L XXIII. 

paix  protonde  ,    Et  le  diront  heureux. 


Béni  (bit  donc  ,  dans  tous  les  âges ,  Le 
Dieu  fort  ,  l'Eternel,  Seul  admirable  en 


fes  ouvrages,  Et  feul  Dieu  dlfraël. 


1 1 .  Qu  on  chante  la  grandeur  immenfe , . 
Dans  les  climats  divers  ;  Et  que  le  bruit 


i=SEÊ5=É=£Ei^ilt=i 


^=&E^S 


de  fa  clémence  Remplifle  l'univers. 
PSEAUME     LXXIII. 


A 


Près  tout ,  le  Seigneur  eft  doux  A. 


*j^>=rgôs=q 


mmmw. 


fon  Ifîaël ,  même  à  tous  ,  Quand,  d'un 


cœur  lincère  &c  fans  vice ,  On  fuit  les 


loix  de  fa  juftice.  J'ai  fouffert  de  rudes 


combats;  Tout  prêt  de  me  voir  renver- 
fer ,  Mes  pieds  ne  faifoient  que  glilfcr  : 


Je  chancelois  x  chaque  pas. 


z.  Je 


P  S  E  A  UMË    LX  XI IL_     i4  j 


2.  Je  regardois  d'un  œil  jaloux,  L'état 


tranquille  de  ces  foux ,  De  ces  méchans, 


qui  dans  les  vices  ,  Trouvent  leurs  plus 


t — — \> —  ■■-■ •*- — KyT "^ «~  -  -         ■  i  -       ■  « 

chères  délices.  Ils  ne  traînent  point  en 
langueur  :  On  les  voit  mourir  fans  tour- 


ment \  Et  jufqu'à  leur  dernier  moment, 


Leur  efptit  garde  fa  vigueur. 


5.  Pendant  qu'on  fouffre  mille  maux  f 


Ils  n'ont  ni  chagrin  ,  ni  travaux  ;  Et  1  on 


fifcft: 
fi£fc 

ne  voit  pas  qu'ils  pâtiflent,  Tandis  que 


les  autres  gemillent.    Pour    parure  ôc 
pour  ornement,  Autour  deleur  col  gros 


&  fier  ,  Us  ont  l'orgueil  comme  un  co- 


lier  ^  La  malice  eft  leur  vêtement. 


4.  Tout  rit  a  ces  audacieux ,   La  graifle 

Z  leur 


z6.6  „I jLL^  rir  E    L  x  x  * 


leur  couvre  les  yeux,   Et  jamais  leurs 
5^+  I     TjF^ 


UT 


cœurs  ne  foupirent  5  Car  ils  ont  plus 


qu'ils  ne  délirent;  Vivant  au  gré  de  leurs 


fouhaits  j  Et  fui  vaut  leur  caprice  vain, 


:;5=gE|E£=£=l=i 


3c==£==:.:3E 


-*r=^=:*f 


Ils  aft'e&ent  un  air  hautain ,   Et  vantent 


leurs  malins  projets. 

PAUSE     I. 


5.  Leur  bouche  ofc  bien  ,  jufqu'au  ciel 


§^£=: 


Porter  fon  venin  &c  fonfiel;  Et  leur  lan- 


gue légère  &C  vaine ,  Par  tout  le  monde 


le  promène.  Cependant  le  julte  en  louci, 


îi:5E=3 

Éft  comme  noyé  dans  fes  pleurs  ;  Et  dans 


l'excès  de  fes  douleurs,  On  l'entend  qiu 


- 


fe  plaint  ainfi  : 

6.  JLe  Dieu  fort  fçait-il  dans  les  cicux,  Ce 

qui 


PSEAUME  LXXIII.        i6y 
qui  lé  pafle  en  ces  bas  lieux  ?  Se  peut  -  il 


quil  y  prenne  garde  ,    Ou  feulement 


qu'il  y  regarde  ?  On  voit  profpérer  les 


méchans  :  Eux  feuls  nagent  dans  les  plai- 


firs  ;  Tout  favorife  leurs  deiîrs  :    Ils  le 


font  riches  &  puiflans. 

m 

7.  Ceft  donc  en  vain  que  j'ai  tâché  D  e- 


purer  mon  cœur  de  péché  :  je  lave  en 


vain  dans  l'innocence  ,  Et  mes  mains  &: 


ma  confeience.  Un  nombre  infini  de 
malheurs  Viennent  inaffliger  tour-à- 
tour  ;  Tous  les  matins  ,  avec  le  jour  , 


- '"-■■  ■  ■■ —        '^»    — » «^ a— **■ 

Je  vois  renaître  mes  douleurs. 


8.  Mais  quoi  !  ce  difeours  emporté  Ou*- 

itrage  la  Divinité,  Blcfîe  fes  vertus  immor- 

Z  1  telles , 


*£!.      J^EAJ^viJi   LXXIII. 

relies,  Et  fait  injure  à  les  fidèles*  Ainfirap- 


pellant  ma  rai  Ion  ,  J'ai  tâché  de  me  re- 
dreffer  j  Mais  mon  trouble  n'a  pu  cefler, 

Seigneur  ,  qu'en  ta  fainte  maifon. 


%  Ceft  la,  qu  abattu  devant  Dieu,  Et  mé- 
ditant dans  ce  faint  lieu,  Des  médians  Ta 
dernière  iflueS'offritaufïitôt  à  ma  vue.  Je 


m'apperçus  que  le  chemin  De  ces  mondains 


qu  on  croit  heureux  j  Eft  ii  gliflant ,  fi 

dangereux  9  Qu'un  précipice  en  eft  la  fin. 
PAUSE    IL 

5ËÉ 


10.  Chacun  alors  eft  étonné  De  voir  leur 


fort  infortuné  ,  Et  cette  chute  grande  &ç 


prompte ,  Qui  couvre  leur  orgueilde  hon- 


te. Dieuparle,  &  l'on  voit  effacé  L'éclat 

trompeur 


P  SE  AU  M  E   LXXI1I.      ^  z&? 
trompeur  de  leur  faux  bien  j  Tel  qujin  ■ 


B 


E?E3i 


longe  qui  n'eft  plus  rien  j  Dès  qug  le 


lommeil  a  ceflé. 


1 1.  Hélas!  je  fuis  fourd  a  ta  voix;  J'avois 


prefque  oublié  tes  loix:  Le  chagrin  trou- 


blant mes  penfées  >  Je  n1  en  formois  qi  e 


cTinfeniees.   Mon  Dieu,  j'avois  perdu 
fefprit  :  J'étois  abruti  devant  toi  h  Ma 


raifonnéroitplus  a  moi ,  Quand  ce  dé- 


fefpoir  me  furprit. 


ii.  Mais  y  Seigneur,  je  veux  déformais 


M  attacher  à  toi  pour  jamais;  Car  quel- 


que  danger  qui  me  prefïe  5  Ta  main  me 
(outienr&m'adreiîe.  Tesconfeilsentout 


tems,  Seigneur ,  Heureufement  me  cou- 

Z  5  duiront  j 


±7->      PSEAUME    LXXIII. 


m 


fcixr^t 


Ëgpl=^g^gg|f 


duiront  }  Tes  foins  enfin  m 'élèveront 


Au  comble  de  gloire  &  d'honneur. 


--=*& 


13.  De  tout  ce  qu'au  ciel  j'apperçois,  Qui 


peut  être  mon  Dieu  que  toi?  Mirai-je 


forger  dans  le  monde  Quelque  Divinité 

ETzazr 


féconde  ?  Le  cœur  me  manquoit  tous 


les  jours ,  Et  mon  corps  féchoitdelan- 


gueur:  Mais  ta  bonté,  dans  ce  malheur, 
fut  mon  remède  6c  mon  fecours. 


14.  Ceux  qui  de  toi  s'éloigneront,  Confus 


tôt  ou  tard  périront:  Tous  ceux  qui  quit- 


tent ton  fervice ,  Tomberont  dans  le  pré- 


cipice. Pour  moi ,  rnapprocher  du  Sei- 


gneur, Sera  toujours  mon  plus  grand 


•bien  :  Je  -l'ai  choifi  poux  mon  fou  tien  ; 

Et 


PSEAUME    LXXIV.       i7i 


Et  je  chanterai  là  grandeur* 

PSEAUM  E   LXXVI. 


Aut-il  ,  ô  Dieu  ,  que  nous  1  oyons 


épars?  Et  que  (ans  fin, ta  colère  enflam- 


mée,  Jette  fur  nous  une  cpaitVe  fumée ,  Sur 
nous,  Seigneur,  le  troupeau  de  tes  parcs? 


z.  Ah!  fouviens-toi  d'un  peuple  racheté  , 


Qui  de  tout  tems  t'échut  comme  en  par- 


tage, Et  du  faint  mont  qui  fut  ton  hérita- 
ge, Que  Ton  a  vu  par  toi-même  habité. 


3.  Hâte  tes  pas ,  viens  confondre  à  jamais 


Des  ennemis  les  troupes  infidelles,  Dont 
la  fureur  &;  les  mains  criminelles  Ont 


tout  détruit  dans  ton  lacré  palais. 


4.  Ou  tes  hauts  faits  iadis  furent  chantés , 

Ces 


i7iL_  P  S  g^A  U  M  E    LXXIV^ 


Ces  malheureux  .  ces  peuples  exécrables 


Remplirent  fairde  leurs  cris  effroyables 
_Ceft-là  qu'ils  ont  leurs  étendards  plantes 


5.  Sous  les  efforts  des  Soldats  infolens,  On 

vit  crouler  tes  faintes  fortcretVes,  Comme 
-4  ,  , ,1»  î» 


"—■■ *»  ■  ■    '— -  •  ■  ■•*- ■*• — *■ — 

Ton  voit,  dans  les  forêts  épai (Tes ,  Les 

hauts  lapins  fous  la  hache  tremblans. 


6.  Ces  beaux  lambris,  taillés  fi  richement, 

Dont  autrefois  ta  mai  (on  fut  ornée  ,  En 

mille  éclats  volant  fous  la  coiçnée  ,  Sont 


renverfés  du  faire  au  fondement. 
7.  Leur  rage  impie,  hélas!  a  profané  Ton 
tabernacle  &  ta  demeure  fainte,  L'a  mis 
en  cendre^  &3  fans  refpeft  ni  crainte,  A 


tes  yeux  même,  ils  ont  tout  ruiné. 

».  Pillons, 


PSE  AUME  LXXIV.         17J 


8.  Pillons  ,  brûlons  ,  ont  dit  ces  furieux; 
Et  trop  cruels  dans  cette  injufte  guerre, 


lis  ont  par-tout  ravagé  notre  terre ,  Et 


par  le  feu  confumé  tes  faints  lieux, 

PAUSEL 


9.   Nous  n'avons  plus  aucun  fïgne  pour 


nous  :  Déjà  par-tout  nous  manquons 


de  prophètes ,  De  coudufteurs  ,  de  fa- 
ciès interprêtes.  Quand  s'éteindra  le  feu 
de  ton  courroux  ? 


10,  Jufques  à  quand  .,  Dieu  fi  Julie  &:  fi 


bon.,  Jufques  à  quand  faut-il  qu'on  nous 

outrage  ?  Souffriras- tu  que  leur  aveugle 

rage  Méprife  encor  la  verm  de  to^nom  ■ 


j  1 .  D'où  vkntqu  ainû  tu  te  tiens  loin  de 

nous 


Z74      PSEAUMË    LXXIV. 


-.*=âm 


m 


nous  ,  Et  que  ta  main  dans  ton  fein  fc 
retire  ?    Il  faut  pourtant  qu'un  jour  elle 


s  en  tire  ,  Pour  accabler  les  méchansde 


les  coups 


1 1.  Mon  Dieu ,  mon  Roi  _,  tu  nous  gar- 


dois toujours  :  Ton  peuple  faint ,   pai 


ta  jufte  puiflance,  Aux  yeux  de  tous 


obtint  ta  délivrance ,  Et  millefois  éprou- 


1 $.  Ton  bras  fendit  la  mer  en  un  mo- 


ment :  Tu  fis  périr  dans  les  eaux  les 


baleines;  De  monftres  morts  les  rives 


furent  pleines ,  Qui  de  ta  force  étoient 


14-  Ta  main  donna  le  grand  monftre  des 

eaux  , 


?SEAUME_L^XXIV:_  Z7î 
eaux  ,  Dans  le  défert  ,   aux  bêtes  pour 


sJFrtacerSï 


i£Ei 


pâture  :  Tu  fis  du  roc  ibrtir  l'eau  vive 


ôc  pure ,  Qu'on  vit  couler  en  cent  8c 


cent  ruiffeaux. 


=55=5 


1 5 .  Tu  fis  tarir  des  grands  fleuves  le  cours  : 
Le  jour  eft  tien  ,  tienne  la  nuit  humide  > 


Ta  main  les  fit ,  ô^c'cftelle  qui  s;uide  Le 

— ■*- — 5EZ£_nriz^=iE£~jE~z= 


char  brillant  du  grand  aftre  des  jours. 


i  16.  C  eft  toi ,  Seigneur,  de  qui  la  volonté 
Borna  jadis  de  ce  monde  Tefpace  :  L'été 


brûlant,  &:  lhyver  plein  de  glace  ,  Ont 

été  faits  par  ta  fage  bonté, 
PAUSE    IL 


i=ii=i=i^iigiî 


i7^Tu_fah,  ôDicu  ,  comme  tes  enne- 

mis Infoleiumcnt  ta  gio.*e  ont  rabaiflee. 

Réprime 


z7é      PSEAUME    LXXIV. 
Réprime  enfin  cette  race  inlenfée  ,  Qui 


»  -  -  ■ — — ■■-  •  ■  ■*■■         — »«  ■      ^ — +*•- 

contre  toi ,  Seigneur,  s'eft  tout  permis. 


18.  Reviens  a  nous,  &  n'abandonne  pas 


A  ces  vautours  ta  foible  tourterelle;  Sois 


le  foutien  de  ton  peuple  fidèle ,  Prêt  de 


périr  dans  les  rudes  combats. 


1 9.  Jette  les  yeux ,  ô  Dieu ,  fur  ton  traité  ; 
il.    •  \- 


Car  les  médians,  dont  la  terre eft  remplie, 


Aux  gens  de  bien  cherchent  d'ôter  la  vie. 


On  voit  par- tout  régner  l'iniquité. 


20,  Des  affligés,  en  ce  tems  malheureux, 


Ne  permets  pas  que  l'attente  (bit  vaine: 
Î5élivrc  les  &  de  honte,  &:  de  peine,  Afin 


qu'encore  ils  te  rendent  leurs  vœux. 


11  Reveille- toi,  défends  tes  droits ,  Sei- 
gneur # 


PSE ^AUMEJJXV^    277 


gncur  :  Vois  ces  pervers  ,  de  qui  la  langue 
infâme  ,  T'ofe  couvrir  de  reproche  &c 
de  blâme  ,  Et  qui ,  fans  cefle,  attaquent 


ton  honneur. 


il.  Vois  leur  malice  &  leur  cœur  plein 


de  hel  :  En  nous  bravant ,  ils  t'infultent 


=~35r 


toi-même  :  Entends  leurs  cris,  qui  vont 


jufqu'au  blafphême>  Comme  des  traits 


^g^#: 


poulies  contre  le  ciel. 

PSEAUME    LXXV. 


Eigneur ,  on  te  bénira  \  On  te  bénira, 


Seigneur  :  Ta  ialutaire  faveur  De  nous 


fe  rapprochera  ;  Et  nous  dirons  en  tous 

lieux  ,  Tes  faits  grands  &:  glorieux" 

[  i.  Quand  mon tems fera  venu,  Je  veux 

A  a         jugçr 


i7S        PSEAUME     LXXV. 


juger  droitcment:  L'Etat  ,  dans  l'ébran- 


lement  ,  Tombe  s'il  n'eft  foutenu  ;  Mais 


fes  piliers  tous  déjoints,  S'affermiront 


3.  Quittez  cette  vanité  ,  Dirai-je  à  ces 


étourdis;  Et  vous,  pécheurs  trop  hardis, 


Rabaiffez  votre  fierté  5  Ayez  moins  d'em- 


portement; Vivez  plus  modeftement. 


4.  Ce  n'eft  d'aucun  des  climats,  Que  vient 
l'élévation  :  Le  foin,  ni  Fambition,Ne  font 
Te  rang  haut,  ni  bas;  L'Eternel  peutle 


haiifler,  Et,  quand"vil veut ,  l'abaiffer. 
y.  Dieu  tient  la  coupe  en  fes  mains  , 


HiËS^^i 


D'un  vin  trouble  &  préparé,  Dont  fa 


*Mz£ 


juftice,  àfongré,   Yeut  abreuver  les 

humains 


pl^  A£M_E_LXXVÎ. 179 

humains  :  Tous  les  pervers  en  boiront , 


6.   Pour  moi  je  loue  en  mes  chants ,  Du 
Dieu  de  Jacob  les  faits  :  Je  veux  confon- 


3^=2 


dre  à  jamais  ,  Le  vain  orgueil  des  mé- 


chans:  Les  bons  feuls,  parmonfecours, 


S'élèveront  tous  les  jours. 

PSEAUME   LXXVI. 


c 


izrsrg 


Tft  en  Judée ,  où  proprement  Se 


fait  connoïtre  le  Seigneur;  C'eften  If- 


raëlconftamment,  Qu'on  voit  reluire 


la  grandeur  :  Dans  Salem  font  fes  taber- 


nacles ;  Dans  Sion  il  rend  les  oracles. 


z.  Ceft  là  que  Ton  voit  fracaffés,  Par  ùt 

~g=g==g=3 


main  forte,  &  fans  travail ,  Glaives,  écus, 

Aat  traits 


2.So      PSE  AUME   LXXVI. 


mEmm 


m 


traits  entatîés  ,  La  guerre  6c  tout  fon  atti 


i~ 


rail.  Les  monts  font  moins  hauts  que  la 


gloire  Qui  fuit  l'éclat  de  la  victoire. 


3.  On  les  a  frappés  endormis,  Ces  coeurs 


fi  fiers  &  fi  hautains  :  De  tous  ces  vaillans 


ennemis,  Un feul  n'a  fu  trouver  ies  mains; 
Dieu ,  d'un  feul  mot ,  dans  ces  alarmes  , 


Endormit  chevaux  &  gendarmes. 


4.  Devant  toi  marche  la  terreur  :  Tes 


yeux  rempliffent  tout  d'effroi  ;  Et  fi  tu 


te  mers  en  fureur,  Qui  peut  fubfifter 


devant  toiï  Ta  voix ,  qui  forme  le  ton- 


nerre, Seigneur  ,  a  fait  trembler  la  terre. 


f.  Elle  fe  tut  pour  t'ecouter  :  Quand  tu 


t^fïxs  en  jugement,,  Tu  promis  de  nou$ 

affifter  ; 


P _S j^AJJJWE  LX X VI. _      iî i 
aflifter  ;   Et  ton  bras  le  fit  hautement. 


z$l 


.snvZ5^r^4 :5 


Plus  le  méchant  a  d'iniblence  ,  Plus  on 


ii>    -i-: 


=$= 


=3= 


—  4Î 


reconnoït  ta  puiffance. 


6.    Un  jour  Dieu  viendra  fe  venger  Du 


=— s^iÊi2 


=^:=rç~±=t 


refte  de  ces  furieux.  Vous  donc,  qui  fa- 


ve^z  vous  ranger  Auprès  de  lui,  dans  les 


=frfc= 


faints lieux  ,  Fidèles ,  offrez-lui  fanscefTè 


Vos  cœurs  &  vos  chants  d'alléerefle. 


7.  Offrez  lui  vos  dons  à  genoux  ,  ht  pré- 


venez  fes  jugemens  ;   Car  fouvent  fôii 
jufte  courroux  Abat  les  efprits  des  plus 

UïZZZïtZZt 


grands;  Et  fon  pouvoir  eft  redoutable 
Aux  Rois  de  la  terre  habitable, 


A  a  3 


PSEAUME 


PSEAUME    LXXVII. 
PSEAUME    L  XXVII. 


Ame  de  douleur  atteinte,  Je  fis  au 


Seigneur  ma  plainte ,   Mes  vœux  vers  le 
ciel  pouffes.,  De  lui  furent  exaucés.  Dans 
les  jours  de  ma  détrefle,  C'eft  à  Dieu  que 
je  m  adreile  :  La  nuit  même  en  mon  en- 
nui ,  Je  lève  mes  mains  vers  lui. 
2  Moname,  dans  fa  ibuffrance,   Refu- 


ioit  toute  affîftance  }  Mon  Dieu  même 
m'eronnoit  ,  Si-tot  qu'il  m'en  louve- 


Sɧ 


noir.    Plus  je  penfois  en  moi-même  A 
,1'â  jultice  fuprêmé  ,  Plus  mon  cipiir  agi- 
té Etoit  en  perplexité.  _ 
3.  Seul,  fans  fermer  les  paupières^,  Je 

patfojs  les  nuits  entières ,  Et  jetois  com- 
me 


m^ 


P.SEAUME  LXXVII.       183 


me  aux  abois,  Sans  ufagc  de  la  voix. 


Sion  ,  ta  première  2;loire,Me  revint  en 
la  mémoire  ;  Et  tous  les  liécles  paffés 

m 

Furent  par  moi  retracés. 


1  l  .  ■■■-!.     ■       n«         1  1  ■  .)■■-! ■     —  -I    .    ■         .       ■      m 

4.  De  mes  chants  ,  avec  trifteffe  >  Je 


me  fouvenois  fana  celle ^  Et  mou  cœur 

E3J 


rempli  d  ennuis  >  Soupiroit  toutes  les 


nmits,  Ma  trop  foible  intelligence  Cher- 
choit  avec  diligence  La  caufe  de  mon 


fotici,  Et  je  me  plaignois  ainfi  : 


y  L'Eternel  cache  là  face  :  Voudroit  il 


nVôter  (a  grâce  ?  Dois-]e  croire  déformais 


H 


Qu  il  ne  m'aimera  jamais  ?  Sa  clémence  fi 


priféc  Eft-ellc  toute  épuifée?  La  promette 


cie  mon  Dieu,  N'aura  telle  plus  de  iieu> 

PAUSE, 


184      PSEAUME    LXXVII. 
PAUSE. 


|=|£5=ÈÇ=5^i 


é^icM 


=p= 


6.    Peut-il  oublier  lui-même  Sa  miféri- 


Hlllî 


5E==^=:z=5è^=:^- 


corde  extrême  ?  Et  fon  courroux  redou- 


té  ,  Retiendra  t-il  fa  bonté  ?  C'eit ,  ai- 


je  dis ,  a  cette  heure ,  Que  mon  Dieu 
veut  que  je  meure  :  Le  Très  Haut  a  re- 


tiré La  main  qui  m'a  délivré. 


7.  Puis  je  repafiois  ma  vue  Sur  fa  gloire  (i 


^i^^^Si^ 


connue;  Et  fur  mille  grands  exploits  Que 


Ton  bras  fit  autrefois.  Toutes  les  oeuvres 


iacrées.  Par  mot  furent  admirées;  Et  dans 
le  raviflement,  Je  m'écriai  hautement:- 


8.  Grand  Dieu  ,  ce  que  tu  fçais  faire,  Pa- 


roit  dans  ton  fan&uaire;  Et  quelle  Di- 
vinité s'égale  àtaMajeftéï  Seigneur, 

toutes 


PSEAUME    LXXVIL      ig5 


toutes  tes  merveilles  Sont  grandes,  & 
Tans  pareilies  ;  Et  devant  tous  tu  fais 
voir  Jufques  où  va  ton  pouvoir. 
9.  À  ton  bras ,  à  ta  puiffance  ,  Jacob 


doit  la  délivrance  ,  Et  de  Jofeph  les  en 


^gg4^33^y==^$===:i 


% 


i™fe~£ 


?EiSSa=âi 


fans,   Par  toi  furent  triomphans.   Les 
eaux  ?  les  eaux  avec  crainte  ,  Ont  vu  ta 


Majefté  fainte^  Le  gouffre  le  plus  pro- 


fond En  a  tremblé  jufqu'au  lond. 


i  o.   On  vit  éclater  les  nues ,  Comme  en 
torrent  répandues  \  Et  du  bruit  qu'on 


entendit ,  Le  ciel  même  ie  fendit.  Tes 
traits  en  tous  lieux  volèrent ,.  Tes  gros 
tonnerres  roulèrent  \  Et  Ton  vit  tout 


i  univçrs  Enflammé  pa*  4<?S  éclairs. 

n.  La 


tU      PSEAUME  LXXVIII. 


ËlIliÊSSlfestÉ 


nF^±x= 


**  'i,   v : — — 


1 1.  La  terre  fut  ébranlée  ,  Et  ta  force  <î- 


gnalee  ,  Au  travers  des  grandes  eaux, 


Ouvrit  des  chemins  nouveaux.  Enfin 


Moyfe,  Ton  peuple  qu'ils  ont  guidé  , 


Comme  un  troupeau  bien  gardé. 
PSEAUME    LXXVIII. 


Ois  attentif,  mon  peuple ,  à  ma  pa- 


rôle  :  Prête  l'oreille  à  ma  voix ,  qui  con- 

-afar 


foie;  Etméprifant  les  vanités  du  mon- 


de ,  Viens  méditer  ma  do&rine  profonde  ; 


Car  fur  des  tons  &  graves ,  &  hardis ,  Je 


veux  chanter  les  œuvres  de  jadis. 


2. Nous  les  avons,  avec  foin, écoutées, 

=0:1 


Quand  nos  aïeux  nous  les  ont  racontées  : 


PSE  AUME    L XXVI IL      287 


E  t  même  à  ceux  qui  font  encore  à  naître  ; 

Nous  leur  dirons ,  du  Monarque  des  cieux 
^5= 


La  force  immenfe  &c  les  faits  glorieux. 

m 


[.  Avec  Jacob  Dieu  fit  fon  alliance,  Et 


dlfraël  fa  loi  fut  la  fcience  :  Il  commanda 


qu  elle  fut  enfeignée  ,  De  pèreen  fils,  de 


lignée  en  lignée,  Et  qu  on  tranfmït  à  la 


poftérité,  Ce  monument  de  fa  rare  bonté* 


4.  Dieu  veut  qu'en  lui  foit  toute  leur  at- 


tente; Qu'à  leur  çfprit  fa  gloire  foit  pré- 
fet— -=^ 


fente;  Qu  à  fon  fervice  ils  demeurent  fi- 


de  les.  Loin  d'imiter  leurs  ancêtres  rebel- 
la1 


les,  Qui ,  s'obftinant  dans  leurs  égaremens, 

Firent  les  fourds  à  les  commandemens. 

PAUSE 


z33      PSEAUME  LXXVIII. 
PAUSE    I. 


5.  Tels  d'Ephraïm  lesenfans  le  montrè- 
rcnt  ,  Bien  qu'exercés  à  Tare  dont  ils  s'ar- 


mèrent ,  Dai?s  les  combats  ils  perdirent 
co arage,Tournant  le  dos ,  effrayés  du  car- 


nage  :  A  l'Eternel  ils  manquèrent  de  foi, 


Abandonnant  les  fentiersde  fa  loi. 


6.  Du  Souverain  les  divines  merveilles 


Qu'U  fit  pour  eux  ,  grandes  &l  fans  pa- 


reilles,  En  un  inftant  fe  virent  oubliées 


Ses  vertus  ,  dis- je,  en  Soan  déployées, 
Et  que  l'Egypte  éprouva  fous  les  yeux 


De  leurs  ingrats  &c  perfides  aïeux. 


7.  Son  bras  fendit  les  eaux  les  plus  pro- 


fondes ;  Il  fit  paffer  foh  peuple  entre  les 

ondes, 


P  S E  A  U  M E     L  X XVII I.    ~a& 


nsr=±E5; 


z-z=^=t 


ondes  ,  En  retenant  la  mer  amoncelée. 


l^-fr''1»-^ 


Ils  font  le  jour  conduits  par  la  nuée;  Et 
dans  la  nuit  une  flamme  à  ion  rout,  Fait 


dans  la  nuit  pour  un  nouveau  jour. 
8.  Des  durs  rochers,frappéspar  ià  puiflân- 


ce,  il  fit  fortir  des  eaux  en  abondance;  On 
vit  ibudain  de  leursarides  veines,  Dans  le 


defert  couler  mille  fontaines  ,  Et  fe  for- 


mer des  lacs  ôc  des  ruiifeaux  ,  Pour  ra- 
fraîchir le  peuple  &c  (es  troupeaux."' 
P  A  U  S  E  1 1. 


&E 


E — :^r 


=&=£ 


^==Eg=$^=g 


9^  Mais  endurcis  dans  leur  vieille  habita- 


de,  Us  n'ont  nftaptré  que  de  l'ingratitude; 


PéchanttoujourscontreleDieufuprême, 


lis  ont  douté  de  fa  puiflance  même;  Et 

JB  b  déliré 


defïré  comme  en  dépit  des  cieux  ,  Des 

mets  exquis  aux  plus  ltériles  lieux. 

18.  Dieu,  dirent-ils,  dans  ces  terres  défer- 


:$hes^e 


tes,  Nous  feroit-ii  von*  nos  tables  COU  ver- 
ras 


tes  ?  Du  roc  frappé  mille  fources  coulèrent, 


Qui ,  par  torrent ,  les  plaines  inondèrent. 


Mais  pourroit  il  faire  trouver  ici  Du  pain 


au  peuple  &c  de  la  chair  auflï? 

11.  Dieu  les  ouït;  fa  colère  animée  Con- 


tre  Jacob  fut  foudain  enflammée  ,  Et 


cTUraëirinjulte défiance,  DeTEternelré 
veilla  la  vengeance  ;  Quand,  méprifant 


r585^    '»'■  Tl 


K5 


fa  force  &  fon  appui ,  Ce  peuple  ingrat 
nefpéra  plus  en  lui 


•&—-.3Z 


~^z±    ■   »',.U* 


iïTCar,mème avant  ces  plaintes  avenues, 

U 


PSEAUME    LXXVIII.      291 


^Eg^^=f  ftgE^^rzzi  |pS=  y=Ef.  É=^Efe^g 


Il  avoit  fait  commandement  aux  nues, 


Comme  s'il  eût  du  ciel  ouvert  la  porte  , 


Que  de  la  manne  il  plût  en  tel  Le  forte  , 


4 .       ■        mmmmm  ■       —  — — %    ■  H » ■■  — - • — 

Que  ces  mutins,  pour  appaifer  leur  fin  , 


Vi fient  tomber,  du  cieL  même,  du  pain. 
PAUSE   III. 


13.    L'homrne  mortel,    ô   merveilles 


étranges!  Etoit  nourri  du  pain  même  des 
Anges,  Qu'à  pleines  mains  on  recueil 


loit  (ans  peine.  Ce  n'eft  pas  tout  :  d'une 

IV,  :  :  SsBgs  -  A  -        r     ' — r1- 


force  foudaine ,  Dieu  fit  lever  en  l'air  un 


double  vent ,    L'un  au  Midi  ,   l'autre 


14.  Un  tourbillon  de  vent  &  de  pouffière, 


32"  vr 


Eft  moins  obfcur  que  n'ed  la  fourmilïière 
B  b  1        D'oifeaux 


*9 1 PSjAUME    LXXV  II  h 

D'oifeaux  volans  tombes  dans  cet  orage  : 


tfc= 


S^^i 


iHHHHIIil 


La  mer  a  moins  de  fable  en  Ton  rivage  , 


Qu'il  n  eit  d'oifeauxpar  tout  le  champ fe- 

^ — 4 — %  Q"  *  irP 


mes,  Pour  contenter  ces  ventres  affames. 

WmmmmmWÊàWmmmmWË 

15.  De  ces  ingrats  l'avidité  fi  grande,  Juf- 


qtf  à  l'excès  fe  gorgea  de  viande  5  Dieu 


rempliflant  leurvafte  convoitife.  Leur 
faim  celfa,  non  pas  leur gourmandife:  Car 


on  voyoit  les  corps  froids  &  mourans  , 


Avoir  encor  la  chair  entre  les  dents. 


16.  Du  Tout  Puiflantlamain  jufte&  fé- 


vère,Sur  les  plus  Grands  fit  tomber  fa  colè- 


re  :  Il  retrancha  de  fon  faint  héritage  , 


Les  plus  vaillans,dans  la  flcur_de  leur 


âge?  Et  toutefois  ce  peuple  criminel 

N'entendit 


P  S  E  A  U  M  EJLjCX  VI 1 1. -^ 

N'entendu  pas  la  voix  de  fEterne!. 
P  A  U  S  E.  IV. 


17.  Auffi.dcpuiSjils  virent  leurs  années, 


—&z 


Par  ion  courroux,  tout  d'un  coup  termi- 
nées :  Chacun  enfin  tentant  fa  mort  pré- 
ienre^  Craint,  mais  trop  tard,  de  Dieu  la 

z&z 


main  pefante  :  Dès  le  matin  on  les  voit 

llîill^fliliïII^I^ilSlIil 

diipofés  A  reclamer  du  Seigneuries  bontés, 
18.  Chacun  alors  dit  &:  redit  fans  celle  , 
Que  de  tout  tems  Dieu  (ut  leur forterciie  ; 
QueduTrès-Hautla force lbuveraine  Fut 
leur  refuge,  &c  les  tira  de  peine:  Mais  ce 


*^î 


E£EE 


langage,  hypocrite  &  trompeur,  Futdans 


*=R=tt 


leur  bouche  un  effet  de  peur. 

i^.  Jamais  leurame  inconftante&;  légère, 

Bb3  Ne 


i5)4      P  S  E  A  U  M  E     LXXVIIï. 


Netur  foumile  aux  loixdc  Dieu  leur  père; 


Et  cependant  fa  grâce  fecourable  Couvrit 

IHfT 


fouvent  leur  crime  déteftable  :  Dieu  mo- 


Z*=^=4 


1SE=:: 


~-6 :£-- 


déra  le  feu  de  Ton  courroux  ,  Et  fe  retint, 


tant  il  eft  tendre  &  doux. 


10.  Il  le  fouvint  que  la  nature  humaine 
N'eft,  après  tout,  qu'une  figure  yaine,Qui 


fuit  foudain  comme  le  vent  qui  pafle. 


?xiz,ir. 


Combien  de  fois,  abufant  de  fa  grâce  , 


Ce  peuple  fier  l'a  t-il  mécontenté  ?  Com- 


biende  fois  dans  le  défert  tenté  i 
P  A  U  S  E  V. 


Ê^^=li:|=flf=É?^l|i 


zi.  A  l'offenfer  cette  race  adonnée,  A4bn 


murmure  eft  toujours  retournée  ;  Sa  crain- 


te impie  a  donné  des  limites  Au  Tout- 

puifTant , 


PSEAUME    LXXVIII.      i9f 

puiiïant  ,  Dieu  des  Ifraë ii tes  ;  Comptant 
pour  rien  les  maux  qu'il  fit  fentir  Aux 
ennemis,  qui  penfoient  l'engloutir. 
ii.  L'Egypte  vit  fes  miracles  terribles: 


Soan  tremblades  prodiges  horribles  Que 


fon  bras  fit  en  diverfes  manières.  L'eau 


devint  iàng aux  fources,  aùxiivières  ;  Et 
loin  d'en  boire,  après  ce  changement, 


iSfa-JEVë 


3E35S 


On  trémiiToit  à  la  voir  feulement. 


23.  Il  envoya  toutes  fortes  de  mouches, 

-±rïz 


Les  dévorer  même  jufqu'en  leurs  couches. 


Paï  fon  pouvoir  des  grenouilles  formées  y 


A  les  punir  fe  montroientanimees.il  don- 


ne aux  vers  les  fruitsde ces  méchans  ,  Et 

leurs  moiffbns  auxinfeûes  des  champs. 

24.  Leurs 


i96      P  SE  AU  ME   LXXVIII. 


14.  Leurs  pampres  verds  fentirent  les  tem- 


pêtes  j  De  leurs  figuiers  il  abattit  les  têtes  ; 


5«==^z=====$====g====jF==^= 


~:.j 


$=±E§E 


}* 


Et  leurs  troupeaux  confondus  pêle-mêle, 
Furenr  frappés  des  feux  &  de  la  grêle:  Tout 


éprouva  fon  courroux  rigoureux,  Et  la 


fureur  fondit  toute  fur  eux 

xy.  Les  MelTagers  delà  jufte  vengeance, 

WÊÊÊÊË: 


r:* 


Les  pourfuivoient  par-tout  a  toute  ou- 


trance.  Pour  leurfupplice,  une  mortelle 


pefte  Fit  en  tous  lieux  un  ravage  funefte  ; 

Et, tour  d'un  coupleurs  yeux  virentpérir 

ToutTe  bétail  quilesdevoit  nourrir. 
PAUSE    VI. 


^mmBêm^^^^^ 


16.  Leurs  premiers  nés,  par  un  coup  mé- 
morable, Furent  frappés  de  l'Ange  redouta- 
ble > 


ble  :  Aux  pavillons  de  Cham^ac^tmtj^fle, 


*& 


Dieu  retrancha  les  chefs  de  la  jeunelïe  :  Puis 


il  mena  fon  peuple ,  à  grands  troupeaux , 


Dans  ledéfert,  par  des  fentiers  nouveaux. 


27.  D'un  Roi  barbare  on  vit  l'armée  étein- 


te  ,  Dans  cette  mer  on  nos  aïeux  ,  fans 
crainte  ,  Tous  ,  à  pied  f ec ,  avoient  trou- 


s 


t$^E^&~&zï. 


vé  paffage.  Dieu  les  mena,  foutcnant 
leur  courage ,  Vers  le  faint  mont  ,  qu'a- 
près divers  combats  ,  11  s'eft  acquis  lui- 
même  par  fon  bras. 


28.  De  devant  eux  les  Nations  il  chaflfe^ 
Met  fur  leur  terre  Ifraël  en  leur  plac^j 


Lui  partageant  leurs  maifons  defolées. 

Mais,  oubliant  ces  grâces  fignalées ,  Ce 

peuple 


iç8 P  SE  AUM  E    L  X  XVI  tir 

peuple  indigne  ottenlà  l'Eternel  3  Et  me- 
pnia  Ion  traite  folemnel. 


29.  Leurs  cœurs  ingrats,  &c  leurs  âmes  lé- 


gères ,  L'ont  irrité ,  comme  avoient  fait 


leurs  pères -,  A  lare  qui  trompe  ils  ont 


ctéfemblables ,  Servant  l'idole  en  leurs 

EE<S~iËE$ 


hauts  lieux  damnables.    Ils  tirent  tant , 


que  le  grand  Dieu  jaloux  lailla  fur  eux 


déborder  ion  courroux. 


PAUSE     VIL 


30.  Dieu  fut  enfin  fi  las  de  leurs  capri- 


ces,  Si  mécontent  de  leurs  noires  mali-^ 
ces  5    Quii  dédaigna   fa  Nation  élue , 
Ayant  TaiflHé  fa  maifon  dépourvue  ,  Et 


de  Silo,  lefacfélieu  quitté ,  Où  fi  long- 

tems 


PSEAUME   LXXVIII 


51.  Son  bras  livra  fon  Arche  prifonniè- 


re    A   la  merci  d'une  main  meurtrière; 


li^niEiaï 


\Emu^£=ïM 


Et  détaillant  les  liens  dans  les  alarmes, 


fjbrfe=îS=ry£| -gES^ 


Les  fit  périr  par  la  force  des  armes ,  Tant 


ion  dépit  fut  alors  enflammé  Contre 


m 


Ifraël ,  jadis  fon  peuple  aimé. 


=ggj~EEf^gESEgE 


EË5 


3  2,  Des  feux  ardens  les  jeunes  dévorèrent  ; 


Dans  le  mépris,  les  vierges  demeurèrent , 


—  £=:^3± 


Sans  poffeder  l'honneur  du  mariage  ;  Des 
Prêtres  faints,  on  fit  un  grand  carnage  :  Les 


veuves  même  à  peine  ,  en  ces  malheurs , 


Eurent  le  tems de  répandre  des  pleurs. 

EUT 


A=»r=^ 


=3=r±==£ 


3j  Enfin,pourtant,comme  Ton  voit  qu'un 


l^^^E 


^ .""  ■■•<tn— yp  f  ■  "K    3EE-yB=g 


^^Hi— 


homme  Plein  de  vapeurs ,  6c  vaincu  par  ■ 

le 


3oo      PSEÂUME  Ji_XXVIII. 
le  fomme ,  Tout  ea  furfaut  s'écrie  &  le 


"^i^S^E^r 


réveille  >  Dieu  fe  leva  pour  rendre  la  pa- 
reille  Aux  ennemis  du  peuple  d'Ifraël, 


Et  les  couvrit  d'un  opprobre  éternel. 
PAUSE    VIII. 


~r ^- ■ 


Sr.^E|=f=g^^^gEgg 


?4-  Mais  il  priva  Jofeph  de  fa  préfenec  ; 


PourEphraïm  il  n'eut  plus  d'indulgence; 


iH§^iî 


sa' 


E§pf§= 


Et  Juda  feul  fut  fa  tribu  chérie.  C'eit  en 
Sion  qu'il  règne  ,  &  qu'on  le  prie  \  C'eft 


fur  ce  mont ,  agréable  à  fes  veux  ,  Qu'il 
c!eva  Ion  palais  glorieux. 


^^.Cettemontagne^à  fonrïomconîàcrée, 


zm7srrr^f^::f=r&^£ 


Eft,  par  (a  main  ,  pour  toujours  affûtée, 


Autant  &  plu&que  le  dobe  du  monde  ; 


Et  Dieu,  qui  voit  ie>  coeurs,  &:  qui  les 

fonde, 


P  S  E  A  U  M  E    LXXI X.      jot 


fonde,  Choifït  David,  qu'à  peine  on 


connoiflbit ,  Le  retirant  des  troupeaux 


=a-# 


qu'il  paiflbit. 


36. 11  k  chercha  jufquen  ce  lieu  cham- 
pêtre ,  Et  lui  donna  fon  peuple  pour  fe 


paître  :  U  lui  commit  lfracl ,  ion  partage, 


Son  peuple  acquis ,  &;  Ion  faim  hérita- 


ge :  Ainfi  David  avec  foin  Ta  mené ,  Et 


fous  fa  main>juftement  gouverné. 
PS  EAU  ME    LXXIX. 


Es  Nations  font  dans  ton  héritage; 

=£5=3 


Ton  facré  Temple  a  fenti  leur  outrage  : 


Jérufalem  ,  ô Seigneur,  eft  détruite,  Et 


par  leur  rage  en  mafurcs  réduite.  Us  ont 


donné  les  corps  De  tes  ferviteurs  morts , 

Gc         Aux 


3oi P  S  E  A  U  M  E   LXX  I X. 

Aux  oiieaux  pour  curée ,  La  chair  de 


tes  en  tans  ,   Aux  animaux  des  champs , 
Pour  être  dévorée. 


i.  Autour  des  murs  où  Ton  nous  vint  fur- 


prendre  3  Nos  triftes  yeux  ont  vu  leur  fang 


répandre,  Comme  de  l'eau  qu'on  jette  à 


l'aventure  ,  Sans  que  l'on  pût  leur  donner 


fépulture.  Nos  voifîns  emportés,Par  mille 


— ■*.-..   »    i.  ■  — »..      .     ii    ■  ■  — - — •         i  ■' 

indignités  Sans  ceffe  nous  irritent  ;  Nous 


Qui  près  de  nous  habitent. 


3.  Dieu  jufte  &:  bon ,  jufquesàquand  fe- 


ra-ce  Qu  à  tes  Elus  tu  cacheras  ta  face  ?  De 


ton  courroux  ,  qui  fur  nous  étincelle , 


L'ardeur  enfin  fera-  t-clle  éternelle  ?  Frap- 
pe 


P  S  EAJJ  ME   LXXIX 3*} 

pe  tes  rudes  coups  Sur  d'autres  que  iur 
nous ,  Qui  craignons  tapuiifancc  :  Lan- 


ce  plutôt  ces  traits  Aux  peuples  qui  ja- 


mais N'ont  eu  ta  connoiffance. 


4.  Du  bon  Jacob  la  poitéritéfainte,  Par 


ccsméchans  eftprcfque  toute  été  p  te:  ils 
ont  changé  ion  palais  admirable,  En  un 


z$:=±~*ï=zi—'&z 


z=&z 


défert  affreux  &  lamentable,  Ne  nous 


rends  pas  confus ,  Et  ne  te  fouykns  plus 


De  toutes  nos  offenfes  :  Dans  cette  ex- 
trémité ,  Hâte  ,  par  ta  bonté  ,  La  fin  de 


nos  fouffranccs. 

PAUSE. 


y  O  Dieu  Sauveur,  pour  ta  propre  louan- 


ge ,  Tends-nous  la  main  dans  cette  peine 
Ce  1  étrange: 


304        PSEAUME    LXXIX. 


■*--  -  ■  *  -■  ■  — i — *■ 1 -=. ^zjz-^z _ i: — 

étrange  :  Pour  ton  faint  Nom ,  malgré  no- 
tre injuftice ,  Regarde-nousd^un  œil  doux 
&  propice.  Les  profanes  Gentils  Nous  de~ 


»p: 


manderoient-ils  Où  notre  Dieu  demeure  ? 

m 


£zdE5EEbCfcr 


Viens  venger  à  nos  yeux  Tant  de  fang pré- 


cieux >  Qu  on  répand  à  toute  heure. 


6.  Que  descaptifsîa  plainte  à  toi  parvien- 
ne ,  Et,  par  ton  bras, leur  délivrance  ob- 


tienne :  Brife  leurs  fers  ,  &  fauve ,  par  ra 
grâce  ,  Ceux  quon  opprime  ,  &  que  la 
mort  menace.  De  nos  voifinsaufli,Vois  le 
cœur  endurci  :  Veuille  fept  fois  leur  ren- 


dreCequ  ils  ofent,Seigneur, Contre  ton 


propre  honneur,  Fièrement  entreprendre. 


7.  Et  nous,  tonpcupte&  ton  troupeau 

fidèle , 


P  S  E  A  UM_E_L  XXX. 505 

É=Ëi=?=ti§|l=Ë=§3Ê=ii 
fidèle  j  Nous  coniacrant  a  ta  gloire  im- 
mortelle, Nous  publierons  tes  bontés 
lecourables ,  même  au-delà  des  fiècles 


innombrables. 

PS  EAU  ME    LXXÎ. 


Pafteurd'lira 


Pafteurd'Ifraël ,  écoute ,  Toi  qui, 


-10=^ 


par  une  fûre route,  Conduis  Jofeph  com- 

z=zz=zzt?z:$—ï 


me  un  troupeau ,  Viens  avec  un  éclat 
nouveaux)  Toi,  qu'on  voit  plein  de  ma- 


ÉÉiË=i==3^i=|=== 


jette  ,  Entre  les  Chérubins  porté. 

i.  Grand  Dieu,  marche  avec  ta  puifiànce: 


n±z 


im^mm 


====5=0^=1^^ 


a 


Guide  Ephraïm  par  ta  préfence  >  Qu'à 

mur- 


JtU^s; 


=oz 


.S 


ManaflV,  qu'a  Benjamin ,  Ta  voix  montre 


le  droit  chemin  ;  Et  fais,  qu'après  tant  de 

tra  veaux  ;  Nouspiuilions  voir  celle  i  nos 

C  c  }  maux. 


3c6      PSEAtIME    LXXX. 


lESE 


maux. 


3.  O  Dieu  ,  notre  efpoir  ,  notre  alylc  , 


Rends  -  nous  un  état  plus  tranquille  , 


Donnes-nous  encor,dc  tes  yeux,  Un  re- 


gard doux  &  gracieux  ;  Fais  luire  fur  nous 


ta  clarté  ,  Et  nous  ferons  en  fureté. 


4.  Jufques  à  quand ,  Dieu  des  armées  , 


mÊ^ÊE^m^m 


3F=zèz 


Seront  tes  fureurs  allumées  Contre  les 


prières  des  tiens  ?  Tu  nous  a  privés  de 

i"     ^H1* 


tes  biens  :  Tu  nous  as  abreuvés  de  pleurs , 


Et  nourris  d'un  pain  de  douleurs. 


5.  Tu  nous  mets  en  bute  aux  reproches 


£P^^g^£pi^li=ll 


il 


De  nos  voifins  &  de  nos  proches  :  Nos  in- 


juûesperfécuteurs  Nous  infultent  dans 


nos  malheurs.  Mais ,  ô  Dieu,  rends-nous 

ta- 


PSEAUME     LXXX.         $07 


ta  clarté ,  Et  nous  ferons  en  sûreté. 

PAUSE 

6.  Ta  vigne ,  en  Egypte  portée  ,  Fut,  par 


toi ,  depuis  tranfplantée  Dans  ces  fertiles 

iiS^HpSlipIH!ffii!^l 

régions.  D'où  tu chaflas  les  Nations;  Et 


de  ces  pampres  beaux  &  verds  ,    Les 


champs  furent  bientôt  couverts. 


1^^1^1=55^?^^^ 


7.  Onvitlonombrerépandue^acherdes 


hauts  monts  rétendue  ;  Ses  jets  à  la  hau- 


!§§ 


teur  montés  Des  cèdres  au  Liban  plan- 


tés  :  Même  les  rameaux  qu'ils  pouflbient, 


Du  fleuve  à  la  mers'avançoient. 


8.  D'où  vientquefahaieeftbrifée,  Qu'elle 


eftauxpafTansexpofée?  Que  les  langlicrs 


lortant  des  bois,  La  ravagent  toute  a  la 

fois? 


jc8 


PSEAUME    LXXX. 


fois?    Qu'enfin  tant  de  fiers  animaux 


Ont  dévoré  tous  les  rameaux  ) 


y.  Tu  vois  nos  âmes  alarmées  :  Reviens 


à  nous,    Dieu  des  armées  ,  Reviens  ta 


vigne  vifiter ,  Que  ta  main  a  daigné  plan- 


ter ;  Ces  provins  par  toi  cultivés  ,  Et  que 


tes  foins  ont  élevés. 


jo.  Après  que  le  fer  Ta  détruite ,  La  flam- 
me  en  cendres  Ta  réduite.  Nous  périmons 


par  ron courroux  j  iMais  ,  ô  grand  Dieu , 


Reviens  a  nous  ;  Que  ton  bras  foutienne 


===5—  i=£=^l$E 


aujourd'hui  Tesenfans,dont  tu  fus  l'appui. 


î  i.  Ranime-nous  ,  rends  nous  ta  grâce  ; 
Nous  marcherons  devant  ta  face  ;    Et , 


toujours  attachés  à  toi ,  Nous  t'invo- 
querons 


PSEAUME    LXXXI. 


querons  avec  foi  :  Fais  luire  fur  nous  ta 


clarté  ,  Et  nous  ferons  en  sûreté. 
PSEAUME     LXXXL 

\^j       Hantez  du  Seigneur  La  juftepuif- 
fance  ;  Louez  la  grandeur  ;  Car  c'eft  TEter- 


nel  Qui ,  feul ,  cPlfracI  A  pris  la  défenfe. 
i.  Que  pour  vos  chanibns/T'oute  lamu- 


fique  Epuife  fes  tons,  Et  que  tour-à-tour, 


Et  fifre  &  tambour,  Soient  de  ce  cantique. 


3.  Au  premier  du  mois,  Sonnez  la  trom- 


-q:^rxr=rrr^; 


EE?=£E3E 


pette  ,  Et  tous  à  ia  fois  ,  Pour  rendre 


l'honneur  Qu'on  doit  au  Seigneur,  Ce- 


4-  Jadis  notre  Dieu  En  fit  l'ordonnance  , 

ET7"'    é  ^^* 


Afin  qu'en  ce  lieu ,  Le  peuple  à  venir , 

Fût 


?io      PSEAUME    LXXXI. 


Pûtfe  fouvenir  De  Ton  alliance. 

S.  Quand,  après  le  cours  D'un  long  efcla- 


vage ,  Dieu  ,  par  Ton  fecours ,  Le  vint  ré- 


jouir^ Et  lui  fit  ouïr  Un  nouveau  langage. 
P  A  U  S  E  I. 


6.  De  deffuston  dos,  J'ai  la  charge  orée  ; 


Du  travail  des  pots,  Dit  la  voix  des  cieux , 
Ta  main,  en  ces  lieux,  Se  trouve  exemptée. 


7.  Au  fort  du  danger,  Ma  bonté  connue 


Sçut  te  foulager  :  Tu  me  réclamois  ;  Je 


te  répondois  Du  fein  de  la  nue 
8.  Puis  je  t'éprouvai  Aux  eaux  de  querel- 
les; Et  quand  je  trouvai  Ton  cœur  endur- 


«= 


ci ,  Ma  parole  ainfi  Reprit  les  Rébèles. 


p.  Mon  peuple  ,  entends  moi  Avec  con- 
fiance y 


PSEAUME  LXXXL 


fiance  5  Ton  Dieu  parle  à  toi  :  Au  moins, 


=*=#; 


cette  fois,  Ecoute  fa  voix  Sans  impatience. 


10.  Ne  fers  point  les  Dieux  Des  Nations 


foies  ,  N'adore,  en  tous  lieux  ,  Que  le 


Z=r$ 30=^1=:=^=^ 


Souverain  ;   Et  d'or    ou   d'airain  3  Ne 


fais  point  d'idoles. 


11.  Je  fuis  ton  vrai  Dieu  ,  Ton  guide  fi- 


dèle,Qui,  dans  ce  faint  lieu,  T'ai  fait  habi- 


ter,  T'ayant  fait  quitter  L'Egypte  cruelle. 
PAUSE    IL 


12.  Ouvre  j  en  ton  befoin ,  Seulement  la 


bouche,  De  toi  j'aurai  foin;  Je  t'affi  fierai, 


Et  je  veillerai  A  ce  qui  te  touche. 


jlj.  Mais,  mon  peuple  élu,  Au  lieu  de 


ie  rendre,  N'a  jamais  voulu  ,  Ni  me 

contenter , 


lia        TSEAUME    LXXXI. 


contenter  ,  Ni  même  écouter  Ma  voix 
douce  &  tendre. 
14.  Enfin  dépité  ,  Je  le  livre  en  proie  A 
la  dureté  De  Ton  cœur  pervers  ,  Qui  va 


de  travers  ,  Pour  fuivre  fa  voie. 

15.  Ah!  peuple infenie ,  Que  n'étois-tu 


lage  !  Que  n'as-  tu  penlé  A  garder  ma  loi , 
Sans  être  envers  moi  Ingrat  &c  volage! 

mm 


16.  Si  d'un  cœur  conftant^ll  m  eût  voulu 
plaire,  J'euiïe,  en  un  inftant,Ëtendu  mon 


bras,  J'euiremisàbasSonfieradverfaire. 


17.  Tous  fes  ennemis ,  Déguifant  leur 


haine  ,   Lui  feroient  fournis  ;   Et  fes 
heureux  jours  Coulcroient  toujours, 


»  *  -*■ — *- — ; ■ * — : — ■**  — —a- 

Sans  trouble  ôc  fans  peine 


18.ll 


PStAUMh   LIXI11. 


31? 


18.  Il  auroitreçu,  Pour  fa  récompenfe  , 


ES=$E 


=fc=3=== 


Un  grand  revenu  De  froment,  de  miel , 

Envoyés  du  ciel  Pour  fa  fubfiilance. 
PSEAUME    LXXXII. 


Ieu  ,  parmi  les  Juges  ^préfide ,  Et 


S3Ê 


voit  comme  chacun  décide  :   Affis  au 

lÉÊÊÊlii 
milieu  de  ces  Dieux ,  Il  pénètre  tout  de 


i£5 


È=*==S=ÏE 


% 


les  yeux.  Pourquoi  donc  ,  ô  Juges  ini- 
ques, Cherchez-vous  des  fentiers  obli- 

5£ 


ques  ,    Traitant  le  jufte  avec  rigueur^ 


E£n 


Ë|?2 


Et  le  méchant  avec  faveur  ? 

lïi=g^lS^l=lliiii:^ 

t.  Faites  également  jiîfticc,Àupauvrequi 

Ili^Siplili^l^iiSii^Éi^ 

vit  fans  malice  i  À  l'orphelin  qu'on  veut 

fouler;   Au  foible qu'on  veut  accabler. 

Jbcôûteit  affligé  qui  prie,  L'innocent  qui 

Dd        iouffre 


5^4  _rliA^1^_LX_±XIIJ 

ibufrïe&  qui  crie  :  Retirez  les  d'entre  les 


mains  De  leurs  opprefleurs  inhumains. 
3.  Mais  pourquoi  cette  remontrance,  A 


iflnr»; 


•î - ^— g^ry 

des  gens  fans  intelligence,  Qui  fui  vent 
leur  aveuglement,  Dans  ce  commun  dé- 


règlement;  Je  lai  dit,  on  vous  doit  hom- 
— 3S 


:?^2 


mage  :  Vous  êtes  Dieux  ,  de  Dieu  l'ima- 


ge,  Les  engins  du  Dieu  fouverain,  Qui 


=g=# 


vous  mit  fon  pouvoir  en  main. 


m 


4.  Mafs  étant  nés  ce  que  nous  fommes, 


Vous  mourrez  comme  d'autres  hommes 


^r^^====ssp====r--,-<^         î7"^  »■■":»   '   <J 


Un  jour,Grands,vous  patferez  tous  ;  Vous 

i  A "\  T  *   . 


mourrez  de  même  que  nous  ;  Viens,  toi , 

prends  en  main  le  tonnerre.  Viens  toi-mê- 

tfic  juger  laterrê  ;  C'cifc  a  toi  fcul  qu  elle 

appartient , 


z=A=se 


P  S  È  A  U  M  È  L  XÏXnî^  j  f  i£ 


appartient ,  Avec  tout  ce  qu'elle  contient. 
PSEAUME    LXXXIII. 

v/       Notre  Dieu,  réveiïle-toi  5  Parle  &: 


E=y 


te  montre  en  cet  effroi  :  Que  déformais 
rien  ne  t'arrête,  Tes  ennemis  ligués  en- 
ïemble ,  Menacent  ton  peuple  qui  trem- 


ble ,  Et ,  contre  toi ,  lèvent  la  tête. 


i.  Ils  ont,  avec  habileté ,  Contre  ton 


peuple  concerté  Ce  que  leur  malice 
imagine  :   De  tous  ceux  qu'ils  ont  vu  fe 


.    plaire  A  l'ombre  de  ton  Sanétuaire  ,  Ils 


ont  réiblu  la  ruine. 


=3=r-7 


3.  Qu'ils  foient,  difent-ils,  tous  défaits; 


Que  de  ces  gens,  &  de  leurs  faits,  Tombe 

"1IBÎ 


rff  ,:-■■;: 


à  nos  pieds  toute  la  gloire;  Et  qu'enfin 

D  d  z  des 


*ié>_    P  SE AU ME    L  XXXI II. 
des  Kïaëlitcs ,  De  leur  nom  ,  ni  de  leurs 
limites  ,  Il  ne  refte  plus  de  mémoire. 
4.  Tous,   d'un  accord  ,  ont  conjuré, 
Tous  ont  contre  toi  conipiré  j  L'idu- 
mée&  Ta  Paleftine,  De  Moab  &TcTA-~ 
y  Hammon,qui  fuit  la  même 


gar la  race . 


trace,  Et  la  nation  Gébaline. 


j.  Amalec  &;  lesTyriens,  lfmaeUlcs  Af- 


fyriçns ,  Toutes  leurs  forces  y  dépioyent: 
Dans  la  fureur  qui  les  tranfporte >  Us  cou- 


-rent  pour  donner  main-forte  Aux  fils  de 


mm 


4  -t'   »  ri=j-"1-— — ===^H 


Loth  ,  qui  les  employait. 

fin?! 


6.  Fais  ,  pour  dompter  ces  ennemis  ,  Ce^ 


?=^^^^^^j=|S^g^g;g35f^r|^^ 


qu'aux  bords  duCifon  tu  fis  A  Madian, 


en  pleine  guerre  >  Quand  Sifaré  &:  Jabin 

périrent, 


PSEAÛME    LXXXIII.       317 


périrent  >  Et  qu'en  Endor  ils  ne  iervirent 


te==* 


Que  de  graille  à  fumer  la  terre. 
PAUSE. 


IS^^E 


il£ ;dS==55Ef =;g 


7.  Renverfe  leurs  chefs,  comme  Oreb, 

E5  F^^F^i—E^SSE 


Et  comme  l'orgueilleux  Zéeb ,  Zébac&: 


Salmuna,  leurs  Princes  j  Car,  poulies  d'une 


^^^i^^^^^rmli^^lE^iÊf^l^EfÊ 


aveugle  rage,  llsvoudroientquctonhé- 


ritage  Devînt  une  de  leurs  provinces» 


8.  Comme  une  boule  va  roulant  a  Com- 


Ê5^^fS||£ 


me  un  tourbillon  violent ,  A  Ion  gré  le 
chaume  promène  ;  Comme  un  feu  qui 
réduit  en  cendre  Une  foret,  &c  qui  fait 

mmmswmïm 


fendre  Des  rochers  la  cime  hautaine. 


9>  Qu'ai  n(i  ton  orage  ,  ô  mon  Dieu  ,  Les 

E8E35 


pourfuive  ,  &  qu'en  chaque  lieuTafon- 

D  d  3  di€ 


dre  gronde  fut  leur  tête  :  Que  la  honte  en 
leur  front  (bit  peinte  ;&:  que  par  amour  ou 
par  crainte,  A  te  iervir,  chacun  s'apprête. 
10.  Qu'enfin  ,  à  jamais  confondws,  Tout 


effrayés ,  tout  éperdus,  Ils  (entent  ta  jufte 


EE^ESE 


m 


;£=E=^=£'EÏ 


:=ï=i=èr 


II 


puiffance;  Qu'au  nom  d'Eternel ,  que  tu 

portes ,  La  terre  entière  ,  en  toutes  fortes, 

Rende  une  prompte  obéiflanec. 
PSEAUME  LXXXIV. 

Oi  des  Rois  ,  Eternel  mon  Dieu  , 
Que  ton  tabernacle  eft  un  lieu  ,  fur  tous 


R' 


fe£  __  &  jL£r^:3EEEE?:zf  tiéE&ziz 


les  autres  lieux .  aimable  !  Mon  cœur  lan- 


^^-~g~ 


juit,  mes  iens  ravis  Ne  rcfpirent  que  tes 


parvis  ,  Et  que  ta  préfence  adorable:  Mon 

mwmwmmm 


ame,  vers  toi  s'élevant,Cherche  uface,  o 

Dien 


PSE  AUME   LXXXIV.       ji<? 


Dieu  vivant. 


1.  Hélas  î  Seigneur,  le  moindrejcmeaiv^ 


l'hirondelle,  le  pafleseau , ^Trouvgrpqt 


chez-toi  leur  retraite  ;  Et  moi ,  dans  mes 


ennuis  mortels ,  Je  languis  loin  4Llîs 


autels  ;  Ç'eftcn  vain  que  je  m'yjbuhaite. 
Heureux  qui  peut ,  dans  ta  mailon  ,   Te^ 


louer  en  toute  faifon. 


^m 


ï^mm 


£2 


Z3^r= 


3  .-Ô  mille  fois  heureux  celui  De  quitou- 


\=Ï^E5E. 


jours  tu  fus  l'appui ,  Et  qui ,  d'une  rou- 
te  confiante  ,  Paffe  ,  pour  te  rendre  les 
vœux  ,  Le  vallon  lec  &c  labloneux  * 


Sans  que  la  peine  répouvante  !   L'eau 


vive  fous  la  main  naîtra;  L'eau  du  ciei 


fes  puits  remplira, 


PAUSE. 


3*o      PSEAUME     LXXXIV. 
PAUSE. 


4.  Toujours  plus  forts  ,  ils  marcheront, 


ï=Ùi=I=s=ï§tei 


S^Ê 


Jufqu'à  ce  qu'enfin  ils  viendront  Dans 


Sion  ,  devant  Dieu  le  rendre.  Toi  qui 


veilles  furlfraël  ,  Grand  Dieu,  de  ton 


S=2 


trône  éternel ,  Daigne  mes  prières  enten- 


dre :  Dieu  de  Jacob ,  exauce-moi ,  Quand 
j'élève  mon  cœur  à  toi. 


5.  Ô  Dieu  ,  qui  nous  défends  des  cicux  y 
Vers  ton  Oint  tourne  enfin  les  yeux;  J'ai- 


merois  mieux  ,  en  toutes  fortes ,  Un  jour 


_^V^3Z=Z7- 


chez  toi ,  que  milie  ailleurs  ;  Et  je  crois 
les  emplois  meilleurs  Des  (impies  gardes 


de  tes  portes  >  Que  d'habiter  dans  ces  pa- 
lais Ou  la  vertu  n'entre  jamais. 

6.  Qui 


PSEAUME    LXXXV.       311 


il=§=?^É^i=i 


z~?$-& 


6.  Qui  veut  en  toi  fe  confier  ,  T'a  pour 


foleil&  pour  bouclier }  Tu  donnes  la  grâce 


rrr»       ^^JElJFg^ 


.-=3$: 


&  la  gloire ,   Tu  couronnes  l'intégrité 


D'honneur  &c  de  félicité,  Au-delà  de  ce 


qu'on  peut  croire.  O  mille  &  mille  fois 


2— -fc= 


heureux  ,  Celui  qui  t'adreffe  fes  vœux  ! 


A 


PSEAUME    LXXXV. 
3= 


Ux  tiens ,  Seigneur  >  tu  redonnes 


pE$===iS 


la  paix  :  Jacob  a  vu  fes  captifs  de  retour; 


A  tes  enfans  tu  remets  leurs  forfaits,  Et  ta 
pitié  fe  déclare  à  ion  tour  :  De  ta  fureur 


:£|h=:gg==yj 


k  feu  plus  modéré  Semble  en  ce  jour 


s'être  un  peu  retiré  ;  Mais  ,  ô  grand  Dieu  , 


5^=3^3^==^^=:^ — É=^ '$— îff 


qui  nous  étois  fi  doux,   Achève  enfin 


d'éteindre  ton  courroux. 


z.  Eft  ce 


3ii      PSEAUME   LXXXV. 


HE 


*.  Eft-ce  à  toujours  que  tu  veux  nous 
punir  ?  Eft-ce  à  toujours  que  ta  main 


^Ë=Oc=y=ff:|=^=^: 


frappera?  Plutôt ,  Seigneur  ,  tu  viendras 
nous  bénir  ,  Et  tout  ton  peuple  auffi  te 
bénira.  Dieu  tout-puiÛant,  que  notre 


indignité  N'arrête- point  le  cours  de  ta 
bonté  :  Tu  vois  nos  maux  ;  donne-nous 
ton  fecours;  c'eft  a  toi  feui  que  nous 
avons  recours* 


3.  J'écouterai  ce  qu'il  prononcera  Pour 
ceux  qu'il  aime  ,  &  qui  le  chercheront: 


CeDieuclémentdepaixleurparlera,  Et 


de  leur  faute  ils  fc  repentiront.  Quand  on 
le  craint ,  qu  on  l'invoque  au  befoin,  D'un 


ng 


Dieu  fi  bon,  le  fecoursn  eft  pas  loin  :  Par 


fa 


PSEAUME    LXXXVL 


la  faveur,  nous  verrons  de  nos  yeux ,  Sa 


gloire  encore  habiter  dans  ces  lieux. 
4.  La  grâce,  alors,  à  la  foi  s'unira  ?  Et  la 
juftice  embrafTera  la  paix  :  La  vérité  de 
la  terre  naîtra  ,  Et  Dieu  d'en-haut  com- 


l!±zr5E^E 


&JS3 — sëë'j^^jlJ^sS 


blera  nos  fouhaits  :  11  répandra  les  biens 


£ï£^^E*==EË=ËEi: 


1=^= 


i=£. 


■f^rF^Egg 


dans  nos  maifons  :    Nos  champs  ren 
dront  leurs  fruits  en  leurs  faifons  ;  Tout 


=2 


fieurira  par  fa  grande  bonté  ,  Et  fur  fes 


pas  marchera  l'équité. 

PSEAUME    LXXXVL 


On  Dieu,  prête-moi  l'oreille  Dans 
ma  douleur  fans  pareille  :  Vois  la  misère 
où  je  fuis ,  Et  foulage  mes  ennuis.  Mon 


Pieu,  garantis  ma  vie  /Car  te  plaire  eft 

mon 


514       ntAUMt    LààXVI. 
mon  envie  :  Sauve  ,  ô  Dieu  ,  ton  fervi- 
tçur  ,  Qui  s'aflurc  en  ta  faveur. 
2.  Delivre-moi,  par  ta  grâce ,  Du  péril 


E=2 


qui  me  menace  ,  Quand  ,  plein  de  zèle 


&  d'amour ,  Je  t'invoque  nuit  &  jour. 


Veuille çopfoler  mon  amcQui  fansceffe 
te  réclame,  Et  qui  vers  toi ,  Dieu  des 
Cieux  ,  s'élève  jufques  aux  deux. 


3.  Seigneur,  ta  grâce  infinie,  Au  fidèle 


qui  te  prie,  Fait  relTentir  tous  les  jours 


1H 


è^i 


Les  effets  de  ton  fecours.  Puifqu'à  toi 


feul  je  m'arrête  ,  Seigneur ,  entends  ma 


~^g=S":  JE5zrj  -££— 3S==i^rz=i  ^f^a*  =^g 


requête;    Et  p'uifque  j'efpère   en  toi, 


Daigne  prendre  foin  de  moi. 

4.  A  toute  heure,  en  iiiafouffrance ,  J'im- 
plore 


PSEAUME  LXXXVL  _3zf 
pîore  ton  afliftance  ;  Car  ta  pitié ,  chaque 
lois ,  Répond  à  ma  trifte  voix.  Eft-il  quel- 


que  Dieu  femblable  A  toi  ,  feul  Dieu  re- 


gËËS 


^m 


^tti=-î35 


doutable?  Qui  peut  former  tes  projets? 


sta» 


Qui  peut  imiter  tes  faits  ? 

PAUSE 


h  Sage  Auteur  de  la  nature  ,  Le  monde, 


,rà  créature  ,  Un  jour  viendra  tout  entier 
A  tes  pieds  shumilier.  De  toutes  parts  3 


tes^merveilles^Sont  grandes,  font  fans 


pareilles;  Et  tu  règnes  en  toutlieu,Com- 


me  le  feul  &  vrai  Dieu 


6.  Seigneur 


montre-moi  ta  voie;  Fais 


SM11 y  marchc  avec  joie;  Etque,  félon 

mon  devoir,  Je  révère  ton  pouvoirJMon 

E  c  Dieu 


jî*       P  SE  AU  ME    L XXXVI. 


^==g=fe^=f=ty 


**=»  i  ■  t  g 


Dieu  je  béais  fans  celle,   Et  ta  force  & 
ta  fagelle;  Et  je  te  célébrerai   Tant  que 


l±-l    k  A  JUp 


je  relpirerai. 

7.  Car,  bien  que  j'en  tulle  indigne  ,  J'é- 
prouvai ta  grâce  infigne ,   Quand  des 
portesde  la  mort,  J'échappai  par  ton  fuo- 
port.  Tu  vois  la  haine  &£  i'cnvic,Sansccf- 


=g^=^s^ 


^  1.    4-. 


fe  attaquer  ma  vie:  Tousconfpirent  con- 
tre moi,  Sans  aucun  égard  pour  toi. 


8.  Mais  ta  bonté  favorable  ,  Te  rend  tou- 
jours  fecourabïc,  Toujours  lent  a  t  irri- 
ter. Toujours  prompt  àmaiÏÏibr.  Viens 


donc,  viens,  &  me  regarde  ;  Quêta  force 


foit  ma  garde  ,  Puifqu  étant  né  fous  ta 


loi ,  Je  luis  doublement  a  toi 


9.  Donne- 


PSEAUME_LXXXyiT.  _jvy 
9.  Donne-moi,  partaclémence,  Un  ligne 
deta  préfence  :  Mes  ennemis  auront  peur, 


Te  voyant  mon  prote&eur. 

PSEAUME    LXXXVII. 


Otre  grand  Dieu ,  pour  rendre  les 


oracles,  Des  monts facrésa  fait  élection: 


liaimemieuxles  portes  de  Sion  ,  Que  de 


Jacob  les  divers  tabernacles. 
2.0quedetoi  de  merveilles  fontdites , 


i^Iiîiïi 


Jerufalem  !  ton  deitin  fera  tel ,  Que  Ton 


^~=^ 


verra  d'Egvpte  &c  de  Babel ,  Le  peuple 


entier, rangé  dans  tes  limites. 

3.  DuTyricn,  du  Phililtin  ,  du  Maure: 


=*=^çc 


i=a5 


mUlÉ 


:i^ 


m 


13E 


=*=r* 


Il  fera  dit,  qu  ilsfortcnt  de  ton  feki  :  Tous 

'$3 — r*~|--~gs==g 


s'uniiTant,  par  un  pieux deifein,  Crain- 

Eez    dront 


&$      PSEAUME   LXXXVIÏ. 


dront  le  Dieu  qu'en  Sion  Ton  adore. 


4.  C  cil-là  que  Dieu  ,  déployant  la  puif 


fance,  Tout  autre  peuple  à  (on  peuple 


joindra;  Enfin  ,  chacun  de  Sion  fc  dira» 
Et  de  Salem  vantera  fa  naifianec. 


ç.  Des  chantres  faints  l'agréable  harmo- 


nie  ,  Retentira  par  tout  à  fon  honneur  : 


a=0- 


Je  répandrai  fur  toi  y  dit  le  Seigneur ,  De 

mes  tréfors  l'abondance  infinie. 
PSEAUME  LXXXVIII. 

On  Dieu,  mon  unique  Sauveur! 


Nuit  &  jour  devant  toi  je  crie  :  Fais 
que  mes  vœux  ,  quand  je  te  prie  ,  Mon- 


tent a  toi  par  leur  ferveur  5  Daigne  ton 


Ê*^* 


:es 


oreille  me  tendre  ,  Et  mes  triftes  cla- 
meurs 


TSEAUME  LXXXVI1I.      319 


meurs  entendre. 


LE&mgc 


— ^rae 


2.  Seigneur,  tu  me  vois  iurmonté  Par 
les  maux  qui  me  font  la  guerre:  Entre  les 

"  K1       .y'    j 


morts  que  l'on  enterre  ,  Déjà  je  puis  être 


compté  ,  Abattu  par  un  long  orage,  Je 


perds  la  force  &c  le  courage. 


3.  je  fuis  fans  aide,  en  monbefoin,  Prelle 
d'une  douleur  trop  forte  >  Et  tel  qu'une 


perfonne morte,  Dont  tu  ne  prends  plus 
aucun  foin,  Quêta  main  même  a  retran- 
chée ,  Et  dans  le  fépulcre  couchée. 


4.  Hélas!  Seigneur,  tu  m'as  jeté  Dans 


^=r^r 


m 


E$^g3EE£ 


des  gouffres  épouvantables  ;  Tes  juge- 
mens  fi  redoutables  ,  Sur  moi ,  par  tout, 


— i== 


ont  éclaté  j  Ton  coùrraoxa  couvert  ma 

E  e  3  tête 


3?o      PSEAUME    LXXXVHI. 
tête  De  tous  les  flots  de  la  tempête. 
5.  Tu  nf  as  privé  de  mes  amis,  A  qui  je 


deviens  exécrable;  Des  mortels  le  plus 


pteS 


l=2E& 


=np= 


miférable,  Dans  fétat  trifte  oiitu  m'as 


mis  î  Renfermé  ,  fans  nulle  efperance 


De  voir  jamais  ma  délivrance. 

PAUSE. 


>: j~ j;     S^%z=2^, ^zr::£:zr=EE 


3fci=^rï 


6.  Mes  yeux  font  ternis  de  langueur  ;  Et 
tous  les  jours ,  devant  ta  face,  Tu  me 


vois  implorant  ta  grâce.  Hélas  !  attendras- 


.*_^ ._* ■>■*>-■»-  -m 1 — -— — t »•■ 

tu,  Seigneur,  A  montrer  ta  force  divine. 


En  ceux  fur  qui  la  mort  domine  ? 


7.  Pourroit  on  du  tombeau  fortir,  ODieu, 
pour  chanter  tes  merveilles,  Ou  tes  louan-, 


ges  fans  pareilles,  Faire  au  fépulcre  re- 
tentir 


PSEAUME  LXXXVIII.      331 


tcntir?  Pourroit-on  célébrer  ta  gloire  , 
SI 


Dans  cette  folle  obfcure  &  noire  ? 


8.  Voit-on  que  ta  fidélité  Dans  lesténè- 


bres  le  publie  ï  Et  fous  la  terre  ,  ou  tout 


s'oublie  ,  Se  fouvient-onde  ta  bonté  ? 


Mais   pour   moi,   de  toute  mon  ame, 


Dès  le  matin  je  te  réclame. 

9.  Pourquoi  donc  m'as  tu  rejeté  ?   Pour- 


quoi  caches-tu  ton  vifage  ?  Je  fonds  en 


»,   f     bT^3  *j    îs 


PS 


pleurs;  dès  mon  jeune  âge ,  En  mille  fortes 


tourmenté,  Accablé  de  douleurs  cruelles, 


:5^If^I=E^Ei^EE£=i 


z^zitzz 


Craignaat  tes  menaces  mortelles. 


m 


:i±=l-j* 


1  o.  Tes  fureurs  ont  paffé  fur  moi  :    Tes 


vengeances  les  plus  terribles,  Comme  des 


deluges  horribles,  Nuit  &  jour  m'ont 

rempli 


JM „ PS  E_A  U  NI  ê    L XgXIX. 
rempli  d'effroi  ;  Et  mille  périls  ,  dont  je 
tremble,  iYTont  environne  tousenfemble. 


ii.  Tu  m'otes  ,  pour  comble  d  ennuis  , 
L'ami  que  javois  cru  fidèle  :  Ceft  en  vain 


que  ma  voix  l'appelle ,  Dans Fétat  fiipefte 


oii  je  fuis.  Hélas!  au  fort  de  maxlétrefie, 

Chacun  le  cache  &  me  délaiflfe. 
PSEAUME    LXXXIX. 


j 


www 


Jgrrr^jor- 


SfH2 


E  chanterai,  Seigneur,  fans  cefle  ta 


bonté  ;  Je  parlerai  fans  fin  de  ta  fidéli- 


té \  Je  dirai  ta  bonté  3  dont  la  terre  eft 


l~r:£: 


&=&=& 


è3^i^&= 


remplie,  Et  ta  fidélité  dans  les  cieux 

établie^Be  tous  ces  vaftes  corps  ,  la 

courfe  invariable,  Prouve  que  ta  parole 

eft  toujours  immuable. 

iu  J'ai 


PSEAUME     LXXXIX.       ^i 


J'ai  fait  avec  David  un  accord  affuré  ; 


J'ai,  dit  le  Tout-puiflant ,  à  mon  élu 

É^I^Bî=ilëIl^li^ii=iii 

juré ,  Que  jufques  à  la  lin  je  bénirois  fa 
race,  Et  que ,,  félon   les  vœux,  je  lui 


^=a§ 


:■   ■     -°7" 


SUSSES 


ferois  la  grâce,  Que  du  trône  royal  ou 
verroit  l'héritage  Pafler  à  fes  enfans  , 


si 


&  durer  d  âge  en  âge. 


£ — ^-frv- 


3.  Lescieuxpréehcnt,  ô  Dieu,  les  œuvres 
de  tes  mains,  Et  ta  fidélité  s'annonce  en- 
tre tes  Saints.   Qui  fâuroit  imiter,  dans 
1  air ,  ou  fur  la  terre,La  force  de  ton  bras, 


qui  lance  le  tonnerre  ?  Et  dans  les  plus 


hauts  deux ,  eft-il  quelque  puiiïance  Qui 

m 


l^jE=5=i=S=g^^^^^^M= 


=5=3*5 


puille  s'égaler  à  ta  magnificence  ? 


tSfeïE 


4.  Sur  un  trône  éclatant*  Dieu,  plein  de 

majeflé  > 


554      PSEAUME    LXXXIX. 


majefté  ,  Brille  aa  milieu  des  Saints,  dont 


EM~S_* 


~^ g==Cq 


ii  eft  rcfpe&é.  O  Seigneur,  dont  la  force 


eft  feule  redoutable, Eternel  qui  peux  tout, 


nul  n'eft  a  toi  femblablciTa  lupreme 


grandeur  ,  de  toutes  parts  eft  ceinte  Des 

rayons  lumineux  de  ta  vérité  fatnte, 
P  A  U  S  E  I. 

5.  Quand  tu  veux,  de  iamer  tu  ibulèves 


les  flots  ,  Quand  tu  veux ,  tu  lui  rends  le 


calme  Se  le  repos:  Ton  bras  vainquit  TE- 

m 


gypte ,  ainfi  qu'à  coups  d'épée  Ton  bras 


des  ennemis  la  force  a  difîipée;  A  l'uni- 


vers entier,  ta  main  a  donné  l'être,  Et  la 


=^>*= 


terre  &  les cieux  t'ont  reconnu  pour  maître 

•      T  '  ^      1         X.  f  *    J  •  C  l'A 


6.  Tu  créas  le  Midi,  tu  formas  l'Aquilon  : 

Hermou 


PSEAUME  JLXXXJX jjj 


Hermon  6C  IcTabor  font  réfonner  ton 


m 


i=jr= 


nom:  Ton  bras  clt  tout  puiffant,  ta  main 
iorte&i  robuite,  Ta  dextreeil  élevée,  ôc 


£ 23g — -- t~~^^^ — ?t — .-*" &y—¥~~$ C~Is:  '     ■'-  ' 

de  ton  trône  augufte,  L  équité,  la  jufticè, 


ont  affermi  la  place  :  La  clémence  &  !a 


foi  marchent  devant  ta  face. 


m= 


7.  Que  le  peuple  eit  heureux,  qui  te  fait 


Sî 


révérer  !  On  le  verra  toujours  fleurir  6c 
profpcrer,  Etfuîyreclc  tes  yeux  la  clarté 
(glutaire;  Ton  Nom  fait  lèfujct  de  la 
joie  ordinaire  5  Puliquil  te  plaît,  5>ei- 


gneur  ,  de  ta  bonté  fidelle,  Lui  donner. 


chaque  jour  ,  quelque  marque  nouvelle. 
8.  Si  nous  fommes  vainqueurs,  rhonneur 


t  en  appartient  >  Et  ii  nous  triomphons,  ce 

bonheur 


PSEAUME    LXXXIX. 


bonheur  ne  nous  vient  Que  de  ta  feule 


:z3nFEâE 


main  6c  de  ta  bienveillance,  Qui  fait,  dans 


les  périls,  notre  unique  alTurance.  Du  Roi 
oui  nous  défend,  la  force  ni  i'adreiïe,  Sans 
le  Saint  d  Ifraël,  ne  feroient  que  foibleile. 


PAUSE 


rt± 


9.  Autrefois ,  dans  ta  grâce  ,  avant  tous 
nos  malheurs ,  Parlant  par  vifions  a  nos 


prédécefleurs  ,  J'ai  promis,  leur  dis  ta, 
ma  divine  aflîfiance  Au  plus  fort  d'entre 


vous,  né  dans  mon  alliance  :  Je  veux  dire 

mmmwËÊgmwmm 


à  David  ,  mon  lerviteur  fidèle,  Que  j'ai 

pris  d'entre  ceux  que  mon  peuple  j'appelle. 

io.  Comme  par  ma  fainte  huile  il  me  fut 

4édié ,  Je  veux  que  de  ma  main  il  ft  (ente 

appuyé? 


P  S j[ AJU_ME  JL X XXI X.__     ? , 7 

appuyé:  Mon  bras  le  foutiendra  dans  tou- 


a  li^:  ^1  =j^j-_ .l^iLfe 


^^E 


tes  les  alarmes;  Et  jamais  abattu  paria 
force  des  armes,  II  ne  foupirera  fous  un 


joug  tyrannique,  Ni  ne  fera  foulé  d'aucun 
tribut  inique. 

1 1.  G'eft  moi  qui  frapperai  (es  plus  fiers 
ennemis:  Ils  feront  à  les  pieds  Ôc  vaincus 
&  fournis.  Ma  clémence  &  ma  foi  feront 


E3EE3E 


-^r==&^£S. 


fa  compagnie  ;  Sa  force  s'accroîtra  par  ma 


JEÏS 


r  ^^^i^^^=^^z=r^-===z$: 


~FX-ZEEEEE~EEâ>SZ. 


force  infinie  :  De  Tune  de  fes  mains  la 

WÈÊÊÈÊÊÈÈ 


mer  il  pourra  prendre ,  Et  de  l'autre  il 


S3ESS§lsë= 


pourra  jusqu'aux  fleuves  s'étendre. 

Éîr^  :==yk=~'^'. — — ^^^^  A-     ■  —  ^ — — J==:  -^  ^fr  l£rij5 


ii.  O  mon  Père  ,  ô  mon  Dieu ,  qui  feul 


es  mon  recours  ,  Me  dira  t  il  fans  celle, 


rj~Es~ 


7==-£z 


implorantmon  fecours:  Moi ,  pour  mon 

E  f  fils 


3?8      ?  SE^H.^L_t^^XIX- 


fils  aine  jeleferai  connoitre,  Et  des  plus 
puiffans  Rois  je  le  rendrai  le  Maître.  Ma 


faveur  lui  fera  pour  jamais  alfurée,  Etfer- 

me  la  parole  a  lui-même  jurée. 
PAUSE    III. 


î  3 .  J'établirai  les  tiens  à  perpétuité ,  Son 


règne  d'aucun  tems  ne  fera  limité,  Tel 

que  le  cours  des  cieux;  &£  fi  jamais  fa  race 

Trop  ingrate,  ou  légère,  abu  fi*  de  ma  grâce; 

S'ils  tranfgrefient  les  loix  de  ma  feinte 


alliance  ,  Ils  fendront  les  coups  de  ma 


jufte  vengeance. 


14.  Je  (aurai  m'enquérit  &  d'eux  &c  de 


leurs  faits;  Leur  reprocher  leur  faute,  & 
punir  leurs  forfaits  :  Mais  ma  grâce  pour 


P  S  E  A  UME   LXXXIX.       3  39 


eux  ne  fera  point  éteinte ,  Et  bientôt  mes 
bontés  feront  ceffer  leur  crainte.  Ils  verront 
ma  pitié  fupporterleur  foibleiie.  Car  rien 
ne  peut  changer  l'effet  de  ma  promefle. 


if.  C'eit  par  ma  fainteté  que  j'en  fis  le 


Σ^E 


=£=£:= 


ferment ,  Et  je  veux  pour  David  le  tenir 

conftamment:  A  fa  poftérité  je  ferai  favo- 

rablc  ;  Son  trône  fera  ferme,  &  fon  règne 

l^^ii::i=iii^^iliPJ^liii 

durable/Tels  qu'on  voit  le  fo!cil,&  lalune 
luifante,  Qui  marquent  dans  les  cieux  ma 


vérité  confiante. 


5=$gggg=3i 


16.  Et  toutefois 5  Seigneur,  tu  Tas  aban- 


=ÈE5=5= 


donné^Ce  Roi,  de  toi  chéri  _,  par  ta  main 

couronné  :  Irrité  contre  lui ,  tu  romps  ton 

alliance }  Et  tu  foules  aux  pieds  fa  gloire 

Ff  a  SC 


$4»_ J_S  E_A  UME  _L  XXXI X. 

Ôç  la  puiflance  :  Tu  fais  tomber  les  murs 
de  fes  plus  fortes  places,  Et  rien  n'égalé 
enfin  (es  cruelles  dil^taces. 


PAUSE    IV. 


■-^$: 


17.  Il  (e  voit,  fans  fecours,  aux  paflars 

l^^llIll^iiiSil^i^i^llilii 

expole  ;  Il  cft  de  les  voifins  durement  mé- 

WÈÈIÊÊêêSêÈÈê 


~3c 


=5^3:5 


prifç:Tu  relèves  le  cœur  de  Tes  fiers  adver- 


-*4— £ 


laires  ,  Et  tu  fa^s  profpércr  ceux  qui  lui 


=£=*=; 


=*== 


font  contraires  :  Loin  de  lefoutenir,  ta 


zz&z 


-^-^r 


main3danslabata:Sic  De  Iod  epee  émoufle 


*:fc&E$=rp===ï 


&  la  pointe  &  la  taille. 

18.  On  voit  tout  Ton  éclat  par  toi-même 

effacé,  Et  de  ta  propre  main  ion  trône  ren- 

verfé:  Tu  retranches,  Seigneur, le  cours 

de  la  jeuncife ,  Et  le  couvres  par-tout  de 

honte 


PSEAUME    LXXXiX.      j4i 


PE^j^^=.|ggy|gg^x 


fcgr— tf 


-  honte  &  de  triftefle.  fcft-ce  donc  a  jamais 


que ,  cachant  ton  vif  âge,  Le  feu  de  ton 

lîii^iiii=i=fi§ïi§iir 


courroux  détruit  ton  héritage  ? 

19.  Âhlfouviens-toi  plutôt  combien  nos  | 

jours  font  courts , Et  qu'en  vain  tu  nous 

111111  f^k^  »„t  :^"^^^^=y=rfff^^| 
fis,  fi  tune  nous  fecours:Car,  où  voit-on 


S=SÈ~E£E 


-S-+- 


quelqifun  que  la  mort  nefurprenne,£t 


que  la  forte  main  du  fcpulcre  n'entraîne  ? 
Cette  bonté,  Seigneur,  il  grande  &£  fi  con- 


nue,  Tant  promifeàDavidj,  qu'eft  elle 
devenue  5 


10.  Seigneur,  daigne  penfer  aux  affronts 
qu'on  nous  fait,  Et  vois  des  Nations  for- 
gueil&:  le  forfait,  j'en  ai  le  cœur  ferré  : 


0=3 


cette  race  maudite  De  ton  Oint  a  fouvent 

F  f  3      diffamé 


At 


diffamé  Sa  conduite.  Béni  toit  l'Eternel? 


_£-_, 


que  Ion  Peuple  fidèle  Célèbre  inceiïam- 


t- — -^r~— rrtefcg 

»*—  — • "pr-- ^ — 7*"      ^-   > 


nient  fa  louange  immortelle. 

PSEAUME    L  C. 


M         U  tus  toujours ,  Seigneur,  notre 


retraite  ,  Notre  fecours  ,  notre  sûre  dé- 


*fc£= 


3=?^j 


— z^rr - 


Êr^^^^^r^^ 


fefofe.  Avant  qu'on  vît  des  hauts  monts  la 
nailiance,  Et  même  avant  que  la  terre  fût 


faite,  Tri  fus  toujours  vrai  Dieu >  comme 


ï&l 


tu  Tes  ,  Et  comme  aulïi  tu  dois  l'être  à 


jamais. 


-Z==l=:±z 


-Mm^^SMM 


2.  D'un  mot  tu  peux  nos  foibl'es  corps, 
diifoudrc,  En  nous  d  fant,créaturesmor- 


relies,  CeîTez  de  vivre  ,  &  retournez  en 

poudre.  Mille  ans,  à  toi,quil'£ternel  t'ap- 
pelles , 


Ê3E3 


PSEAUME    LC 341 


pelles>Sont  comme  à  nous  le  jour  dJhier 


qui  s'enfuit,  Ou  feulement  une  veille  en 


■TZZ&=Z2=ltt=ZZ 


la  nuit. 


3.  Dès  que  fur  eux  tu  fais  tomber  l'ora- 


ge, Ils  s'en  vont  tous  comme  un  fonge 

mimÊmmÊmmmÊ. 


qui  paffe,  Qu'avec  le  jour  un  prompt  ré 


fessâss 


veil  efface  ;  Ou  comme  aux  champs  on 


voit  un  verd  herbage,   Frais  le  matin, 


r5s=r:^~ 


afr-l  .         ^     .  ■  -- 


*=2 


dans  (a  plus  belle  fleur ,  Perdre  le  loir  fa 


EE^ 


grâce  &  fa  couleur. 


4.  Ton  jugement  nous  trouble  &  nous 


*=§=sc 


EË==5~^E 


^lg 


t£^S= 


aceable  ,  Rien  n'eit  égal  à  la  peine  où. 

nous  fommes,  Quand  tout  d'un  coup  ta 

fureur  redoutable  Met  devant  toi  tous  les 


rxnzi 


*m 


>^^— » — =3 


=E±E2 


r3js= 


péchés  ck  s  hommes  5  Car  tu  vois  tout;  tes 

yeux 


544__      P_SEAU  ME    LC. 


yeux,  toujours  ouverts,  Sondent  le  fond 

■n—j—T— 


des  cœurs  les  plus  couverts. 
PAUSE. 


H^g 


gg3^F5=y=^=a=y — -&ï~ï. 


5.  Par  ton  courroux  notre  courieeit  bor 

née}  Et  notre  vie  auliï  vite  s'envole  ,  Que 

fait  en  l'air  le  ion  de  la  parole.  Des  plus 

longs  jours  la  fuite  cil  terminée  AÏeptante 


^£s 


v:--fa».Ai:«.: 


r=^r 


ans ,  à  quatre-vingt  en  ceux  De  qui  le  corps 
eft  fort  il  vigoureux, 


6,  Même  la  fleur  de  cette  vie  eft  telle, 


Qu'on  n'y  relient  que  peine  &  quemifè- 


re:  Elle  s'enfuit ,  nous  fuvons  avec  elle. 
Hélas  !  qui* •  ■■itjufqu'où  va  ta  colère?  Qui 


craint  affez  ce  qu'elle  nousfait  voir  De  ta 

vengeance  &c  de  ton  grand  pouvoir  ? 

7.  Donne* 


P_S  E_AU  M_E__L  C^      _  |4| 

7.  Donne-nous  donc,  Seigneur,  de  bien 
entendre,  Combien  eil  court  le  teins  de 


notre  vie,  Pour  déformais  n'avoir  plus 
d'autre  envie ,  Que  de  pouvoir  tes  fain- 


^-::^  ^r^^S; 5f  .z^z^ËnE^n^r 


=S==:=*= 


tes  loix apprendre.  Reviens:  helas!  com- 


^Fr^-^T^^tf 


rrçr      ;~^r— *V    ...  jg^E 


bien  languirons-nous:  Montres  à  ton  Peu- 


»s 


pie  un  \4fage  plus  doux 
8  Qu'au  point  du  jour  ta  borné  nousbé- 
nifle;  Ou  à  nos  beîoins  fans  ceffe  elle 
pourvoie;  Que  notre  epurfe  heureufe- 
mentfinilTc^tcjue  icsplcurs  faffentplace 

1  fiP?^-— p:^? -g— ^rr ^  r=:^p=^^^ 

a  la  joie  :  Enfin  au  lieu  de  nos  maux  ri- 


zE5:e 


=3=3 


goureiix  ,  Rends  nous  ta  grâce  ^  &  des 


jours  plus  heureux. 


9.  Dieu  tout-puiflant  ,  que  ton  oeuvre 

éclatante 


34*_ V  SE  _A  U  M_E    L  C  I. 

éclatante  ,  De  fièclc  en  Tiecle  en  nos  er> 
fans  reîtiifej  Que  ta  faveur  nous  Toit  ton 


A— — <Çw—  V 


jours^prejente  5  Que  ta  lumière  à  jamais 


E*EEE£=^^E£ 


nousconduife  :  Oui,  de  nous  tous,  mile- 


rables  humains  ,  Conduis ,  Seigneur,  & 


le  cœur  &  les  mains. 

PSEAUME     L  C  L 

\J       L  i ,  tous  la  garde  du  grand  Dieu 
Pour  jamais  fe  retire,  A  Ion  ombre,  en  un 
fi  haut  lieu,  Âfluréfepeut  dire.  Dieu  feul 
eft  mon  libérateur,  Mon  efpoir ,  mon 


Esa»)  »  T^-î      »  ' 


E=? 


afylc  :  Sous  la  main  d'un  tel  prote&eur , 
Mon  ame ,  fois  tranquille. 


2.  Des  filets  du  rufe  chafleiir  Son  fecours 

III 


SE 


~=rn 


ÊÏEa 


î?§f=^l§?=i=§§§i§^= 


te  délivre  :  Malgré  le  cruel  opprefleur,  Sa 

bonté 


P  SE  AU  ME    LCI.         547 

mmwmmmmmmmmm 

bonté  tefait  vivre.  En  tout  tems  il  te  <.  ou- 


5£^3EÊ=5= 


vrira  De  l'ombre  de  ies  ailes;  >       bouc  lier 
te  garantira  Des  atteintes  n      t.  j  ;es. 
3.  Tu  ne  craindras  jamai       nuit  Les  fau- 
daines  alarmes  ,  N:  de  jour  .   ii  l'on  te 
pourfuit ,  Le  dit  effort  des  armes  ;  Ni  la 
peite,  nous  lurprenant,  Lorfqu'enck  rmis 

-Bl^||li^ll=ll|liii|i|ilII 


nous  fommes,  Ni  fa  tureur  exterminant, 


En  plein  midi,  les  hommes. 


4.  Mille  à  ta  gauche  tomberont,  Des  traits 


£=$=3g:zg=:g: 


4--: 


z^-z^zzî±z 


SrrrrA 


qu'elle  décoche  ;  Dix  mille  à  ta  droite  en 


mourront,  Sans  qu'aucu  n  mal  t'approche. 
Tranquille  en  tout  tems.  en  tous  lieux,  Tu 


EH^= 


les  verras  défaire,  Ces  méchans,qui,  de- 

1  J      I      ,n|,  \     Ii         '      'I  11  Ii  II     I 

vant  tes  yeux,  Recevront  leur  falaire. 

PAUSE. 


348  P  SE  AU  ME    LCL 

PAUSE. 

5.  Heureux  devoir  choiii  ton  Dieu  Pour 
protecteur,  pour  jugej  Tu  trouves  dans 


un  iï  haut  lieu,  On  allure  refuse.  Nul 
mal  ne  te  pourra  toucher,  L'ayant  pour 


ta  ckrenfe,   Ni  de  ta  maifon  approcher 


Jamais  rien  qui  t'offenfe 

6.  Il  aura  loin  décommander  Aux  Anges, 

fes  Miniftres,  D  être  avec  toi  ,  pour  te 

garder  D'événemens  fini  lires.  En  leurs 

mains  ils  te  porteront.  Rendant  ta  route 
— +z£=z£=:z  ■ 


mm 


sûre:  Tes  pieds  jamais  ne   Kcuvte^ojrt 


^^e^^êf^^  - 


3ES£ 


Contre  la  pi  cire  garç 


^IPillllil^ïilf 

7.  Tu  pourras  fouler  les  alpics,  Les  lions 


=sct= 


pleins  de  rage,  Les  dragons  &  les  bafilies, 

SallS 


m 


==9C=r=! 


PSEAUME    XCI. 


54* 


Sans  danger ,  lans  dommage.  Ton  Dieu 


r^r-i&z 


=£== 


sa 


dit,  en  parlant  de  toi  :  Il  me  craint ,  il 

irr  r'4  »Lf  JtJLLfe! IllîHMli 

m'adore:  Seroit-il  délaiflé  de  moi,  Lui 


qui  m'aime  &:  m'honore? 


8.  A  tous  les  vœux  je  répondrai?  Et  quoi 


qu'il  entreprenne,  Auprès  de  lui  je  me 


tm 


=.&-: 


^^^^mÊ^ 


E^^^==S 


tiendrai  ,    Pour  le  tiier  de  peine.    A 


=t==t 


^==3Errfe 


fouhaît  il  verra  les  jours,  Et  profpérer, 


&c  croître  ;  Et  toujours  pour  lui  mon 

llPlliilllilIflllF 


fecQurs  Sera  prêt  à  paroïtre. 

PSEAUME    XCII. 


o 


m 


Ue  l'entreprife  eft  belle,  De  te 


ouer,  Seigneur!  De  chanter  ton  honneur. 


5S=£=Sg=L>-Cr  S^^Ea^S 


D'un  cœur  humbleft:  fidèle  !  Quand  lefo- 

lcii  fç  lçye ,  LVajîûOûçer  ta  bonté;  Et  ta 

G  S       fidélité 


3  -p P  SE  A  U  ME  _  XC  t  T. 


fidélité  ,  Quand  fa  courfe  s'achève  ! 

i.  A  la  douce  harmonie,  Que  fait  former 
Ta  voix,  Des  flûtes,  des  hautbois  Joignons 
la  fymphonic.  Tes  œuvres  (ans  pareilles 
Ont  réjoui  mon  cœur:  je  veux  chanter, 
Seigneur,  Ces  divines  merveilles, 
3.  Grand  Dieu,  quelle  eft  ta  gloire,  En 
tes  moindres  projets  1  Et  que  tous  tes 


hauts  faits  Sont  dignes  de  mémoire  ! 


Seulement  une  chofe  Trouble  l'homme 


infenfé  :  Son  cœur  en  eft  blefle  ,  Quand 

mmmm 


il  fe  la  propofe. 


4.  Les  pervers  qui  ftcuriiTent  Comme  Ther- 

be  des  champs;  Le  bonheur  des  méchans, 

Dont  les  voeux  s'accomplirent}  Leur  gloire 

peu 


P  S _E  A  U  M  E  _ X CIL 5 j  1 

peu  durable  Péi  ira  toutefois.  Mais,  grand 


;$=$z 


Dieiij  Roi  des  Rois,  1  a  force  eft  immuable. 
PAUSE. 


:l$zr3: 


m 


z$=:-=S 


y  Detoustcsadverfaires  La  race  périras 
Ton  bras  diïïipera  Ceux  qui  te  font  con 

EESjcEEîÊE 


traites.  i\ioi,  Seigneur,  que  ta  çrace  Aura 


t~&z 


g,'       ,lfe  EJ^jg, 


remis  de  bout ,  Je  marcherai  par-tout , 


3X3X 


Plein  d'une  fainte  audace. 


6.  Vivant  dans  l'abondance,  Je  verrai  de 


mes  yeux  ,  Sur  tous  mes  envieux  5  Les 

=ïIlliËiliii!iiH 


coups  de  ta  vengeance  ;  Et  de  tous  ces  re- 


belles Dont  l'orgueil  tombera,  Chaque 


=3=^ 


==:*= 


jour  m'apprendra  D'agréables  nouvelles. 


ii§Ê?ï 


%m 


^r: 


\y  rtr.  i 


7.  Mais  dans  un  heureux  calme  s'élève 
1  homme  droit,  Tel  qu'au  Liban  Ton  voit 


$jt PSEAUMEXCII,  . 

Ou  le  cèdre,  ou  la  pal  me;  Et  lcsheureufes 


plantes  De  la  maifon  de  Dieu ,  Seront  en 

ce  faim  lieu    belles  &  fleuriflantes. 
111111 


8.  On  y  verra  fans  cefle  Des  arbres  tou- 
jours verds,  Chargés  de  fruits  divers,  Mê- 


me dans  leur  vieillelle.  Ainfi  mon  Dieu 
propice,  Eft  toujours  mon  appui,  Ht  Ton 


Jie  voit  en  lui  Nulle  ombre  d'injuftice. 
PSEAUME    XCIII. 

leu  règne  feul ,   de  fplendeur  rc- 


D 


vêtu,  Ceint  &  paré  de  force  &  de  vertu  : 


Sa  main  affit  la  terre  fermement ,  Et  rien 


f"       i 


n'en  peut  mouvoir  le  fondement. 


z.  Tu  fus,  ô  Dieu  ,  de  toute  éternité: 


^TontrôneeftilableaperpétuiteiD'en-haut 

tu 


T^EAÛMÈ    XCIII.        3T5 

tu  vois  les  fleuves  s'augmenter,  Les  eaux 


=£Pft 


groffir,  les  vagues  s'irriter. 


3.  Tu  vois  les  flots  l'un  fur  l'autre  entait 


i 


==|p 


ira  " 

g: 


=3::= 


fés  ,  Comme  en  fureur,  jr.iquau  ciel 


élancés  5  Mais  ton  pouvoir  réprime  leur 


courroux  ,   Ton  feul    regard  les   rend 
calmes  &:  doux. 


4.  Dieu  tout-puiffant ,  dont  les  oracles 


i 


r^-nrorrr 


^^SE 


laints  Furent  toujours  fidèles  &  certains, 
Fais  qu'on  te  craigne  ,  &  qu'en  toute  fai- 


fon,  La  faintete  reluife  en  ta  Maiïon. 
PSEAUME    XCIV- 

A^       ïcu  tout-puiflant  >  Dieu  des  ven 


gérances  3  Toi  qui  fais  punir  les  oftenfes. 

Viens  ^  &  te  montre  hautement  >  Grand 

G  g  i        Dieu , 


;,V»       PSEAUME   XCIV. 


I 


Dieu  ,  qui  juges  l'univers ,  Fais  qu'enfin 
1       f       TM-j^  Hg^g^zg 


l'orgueil  des  pervers  Eprouve  un  jufte 
jugement. 


i-^-Y^g^^ 


2.  Jufques  à  quand  ces  infidèles,  Qui  te 
furent  toujours  rebelles  5  Jouiront-ils  de 


leur  bonheur  ?  Jufques  à  quand  leurs  fiers 


propos  Troubleront-ils  notre  repos  , 


S'élevant  contre  ton  honneur  ) 
3  Ton  peuple  ëft  en  bute  a  leur  rage  :  Ils 


X^rfc- 


E&l 


détruifent  ton  héritage  ;  Et  même  leur 


cœur  endurci.,  Livrant  à  de  cruels  dangers 


EE?EE^EÏE3E 


Veuves,  orphelins,  étrangers,  Ils  ont  ofé 
parler  ainfî  : 
4.  L'Eternel  n'y  peut  rien  comprendre  : 


Tevit-il  nous  voir,  ou  nous  entendre?  Nos 
K  fait* 


PSEÀUME    XCIV, 


5  5f 


faits  font  trop  bien  concertés.  Méchans, 
miférables  humains!  Serez-vous  toujours 


faux&vains,Toujoimfollement  emportés? 
5 .  Celui  qui  fit  tant  de  merveilles  ,  Qui 


forma  les  yeux,  les  oreilles  ,  N'entendra 


donc ,  ni  ne  verra?  Lui  qui  difpenfe  le  fa- 
voir,  Qui  par-tout  montre  fon  pouvoir, 


Jamais  ne  vous  reprimera  i 
PAUSE. 


6.  Dieu  qui  connoït  ce  que  nous  iommes, 


Sait  bien  que  les  projets  des  hommes 


3B 


m 


EÉE&â^^ 


:J=E^~^^^^2^^z^Et 


Ne  font  que  pure  vanité-  Heureux  ,  Sei- 

gneur ,  qui  dans  ta  loi  Instruit  &  redrefie 

par  toi ,  fcn  a  fagement  profité  ! 

7.  Quand  le  dur  tems ïiui  s'oppoîc"  CVdï 

fui 


116       PSEÀUME   XCIV. 


lur  tes  loins  qu'il  le  repole  :  Tu  le  fauves 


|E3fc 


par  ton  fecours,  Pendant  qu'il  voit  le  tom- 


beau creux ,  S  ouvrir  au  méchant  malheu 


reux,  Au  milieu  de  les  plus  beaux  jours. 

8.  Notre  Dieu  ne  veut,  en  nul  âge,  Aban- 
donner  Ion  héritage  :  II  eft  de  Ion  peuple 

llilgUSgimiillallfPIl! 

l'appui.  Il  tournera  les  yeux  vers  nous; 
Il  rendra  la  juftice  à  tous;  Et  les  bons 

m 


9.  Quelqu'un,  dans  ma  longue  fouffrance, 
M'a  t  il  offert  Ton  affiftance?  M'a-t-on  rc- 


garde  feulement?  Privé  de  tout  fecours 
humain  7Si  Dieu  ne  m'eut  tendu  la  main, 


J'alloisdeicendr:  au  monumenr. 

£t>.  Seigneur,  quand  les  pieds  fiftèglifse- 

rtnt, 


.PSEAUME     XCIV.        m 


rcnt ,  Et  qu'à  toi  mes  vœux  s*adrefsèrent , 
Tu  me  foutras  par  ta  faveur:  Dans  toutes 


iiliïÊiS 


Ë5E?Êëâ:3 


mes  affligions ,  Tes  douces  consolations 


=±: 


3£xz?x=:z2 


SS 


ont  Toujours  rejoui  mon  cœur. 


=Ç=3&1 


tv      n  ;y^*~*-| el— j»-5e 


i  i.Car  aulli,  comment  ta  juftice  Soutien- 


iiii^i^i^^il 


droit-elle  la  malice,  Qui  ne  fe  plaitquà 


faire  tort  ?  Ces  pervers  qui  ne  craignent 


rien  P  Font  mille  maux  aux  gens  de  bien, 


Et  mettent  l'innocent  à  mort. 

ii.  Mais  le  Dieu  fort,  ce  jufte  Juge  ,  Eft 


^-g— -y -^=^====^3=3^43^ 


JËE5rgtr:=l 


3E! 


t^t^; 


mon  rocher5eft  mon  refuge  :  Il  punira  tous 


:jÊ=iX=:5 -4==p 


leurs  forfaits;  L'Eternel  les  accablera  ;  Son 


bras  vengeur  les  détruira,  Par  les  maux 
mêmes  qu'ils  ont  faits. 


PSEAUME 


3J8         TSEAUME    XCV. 
TSEAUME    XCV. 


R 


Ejouiflbns-nousau  Seigneur  ^  Âf- 


iemblons-nousA  fan  honneur  ,  Car  il  eft 


=—  ±z 


kJ>_  \l a ^4  '  ~g;  * 


feui  notre  détente  :Couronsàfon  Temple 
aujourd'hui,  Afin  de  chanter  devant  lui , 
Sajprcce*:  fa  magnificence, 
i.  C'eit  le  Dieu  grand  &  glorieux,  Le  Roi 


des  Rois ,  te  Dieu  des  Dieux  ,  Qui  ieul 
dans  les  mains  tient  le  monde,  Qui  do- 
mine fur  les  hauts  monts,  Et  dans  les  abî- 


mes profonds ,  Maître  de  la  terre  &  de 
Tonde. 
3*  La  mer  &  les  e.iux  font  à  lui,  Il  en  eft 


l'auteur  &  1  appui  ;  La  terre  eft  auffi  fon  ou- 


vrage, Ceft  ie  Dieu  qui  noiu  forma  tous  : 

Allons 


PS  EAUMELCV.  ,  S9- 

Alions  adorer,  à  genoux,  Un  Maître  (ï 


^rr^frTTl^s 


grand  &  (î  iage. 


4.  Il  eft  notre  Dieu  tout-puiflant  :  Nous, 

m 


£?5 


Ton  troupeau ,  qu'on  voit  paillant  Sous  (a 


main,  qui  nouseft  propice.  Aujourd'hui 
qu'on  entend  là  voix,  Prenez-garde  au 


m 


ÊSiHiSll 


mois  cette  fois,  Que  votre  cœur  ne  s'en- 


durciffe. 


5.  Autrefois  vos  pères  pervers  Se  muti- 
nantdans  les  déferts ,  Contre  Dieu  même 
s'élevèrent:  C'eft  Ta  ,  dit  il ,  qu'ils  m'ont 


tenté,  Quand,  malgré  leur  légèreté,  Cent 


6.  Durant  quarante  ans,  en  effet ,  Cette 

race  indigne  aa  fait  Que  m  offenfer  par 

mille 


f&Ê      PSEAUME    ICVL 
mille  outrages  :  Leur  cœur  ingrat  seft 


égaré  ,  Et  n'a  jamais  confidere  Ma  vo- 
lonté ,  ni  mes  ouvrages. 


7.  Enfin  de  ma  gloire  jaloux  ,  Et  poutfé 
d^unjufte  courroux,  J'ai  cette  parole  ju- 


rée :  Que  jamais  ce  peuple  endurci ,  Puif- 


qu1  il  me  réfiftoit  ainli  ,  Dans  mon  repos 


SE 


n  auroit  entrée. 

PSEAUME    XCVI. 


o 


Hantez  à  Dieu,peuple  fidèle;  Chan- 


tez-lui ,  terre  univerielle,  Béniflez-le  de 
jour  en  jour  :  Que  chacun  chante,  tour  a- 


=53! 


touv,L7oeuvredelamain  i mmor relie.  a 

ht 


i.  Célébrons  fans  celle  (a  gloire, Etfes 


"raits  dignes  de  méajoiie  j  G'çft  l'Eternel  : 

peut-oi* 


PSEAUME  XCVL 


01 


peut-on  douter  Qu'il  ne  (bit  plus  à  re 


E-AÎii: 


^5=BS£ 


douter  Que  des  Dieux  de  bois  &:  d'ivoire  ? 
3.  Ces  Dieux  j  à  qui  le  monde  encenfe, 


font  des   idoles  fans  puiifance  :   Mais 


TEternel  a  fait  les  cieux  ;  Il  voit  marcher 
devant  les  yeux  La  pompe  &  ia  magni- 


=1=3= 


licence* 


4.  Sa  grandeur  dans  fa  Maifon  fainte*, 


Se  montre  vivement  empreinte  Mortels, 


:==£ 


qui  voulez  être  heureux  ,  Venez,  &  lui 


&E$: 


rendez  vos  vœux ,  Avec  amour,  refpect 


&c  crainte. 


PAUSE. 


gor  ^rrt"*"  ' «■;•  î1^ 


3sa 


m 


j>.  Célébrez  fa  gloire  immortelle  ;  Louez; 


ik  puilTance  éternelle  :  Entrez  au  Temple, 

H  h    Natiom  § 


s6i        PSEAUME  XCVI.       

Nations,  portez-lui  vos  oblations  :  Sa 


grâce  aujourd'hui  vous  appelle. 

HUïT 


—=&- 


6-  Exaltons  fon  Nom  tous  enfemble; 


Et  que  le  monde  entier  s'aflemble  :  Qu  on 


sliumilie  en  ce  faint  lieu,  Pour  rendre 


hommage  a  ce  grand  Dieu.  Que  devant 


lui  la  terre  tremble. 


7.  Peuples ,  faites  que  fa  puiilance  Trouve 

1     i  £ 


une  prompte  obéiffance  :  Ceft  lui  qui 


foutientrunivers  ;  Et  ion  bras,  des  crimes 


divers ,  Va  faire  une  jufte  vengeance. 


'    8.  Qu'on  voie  enfin  ,  fous  fon  empire  , 


Les  deux  chanter,  la  terre  rire;  Tonner 

l'Océan écumcux;  Les chimps,lesforêts,  . 

avec  eux,  Ses  louanges  d:re,&:  redire. 

$  L'Etcrnçl 


J>  SEA  UM  E  _X  C  VIL  _    m 

9.  L'Eternel  vient,  il  va  paroitre }  11  vient, 

5"  g^jj=|=i^§SteEgSgS 


comme  fouverain  Maître,  Régir  le  monde 


juftement  ;  Et  fous  un  doux  gouverne- 


ment ,  La  joie  en  tous  lieux  va  renaître. 
PSEAUME    XCVIL 


Ieu  règne  en  jufte  Foi    Terre, 


D 

iigj^ggiÉ^iiiigiiifigiais 

réjouis-toi  5  Iiles,  taites  la  fête  De  fagrande 


Conquête.  L'ombre  &  robfcurité  Cou- 


Vrènt  fa  Majelté  ;  Ses  divins  j  ugemens  Sont 


les  sûrs  fondemensDe  ion  trône  exalté. 


1.  Devant  lui  font  roulans  Des  feux  étin- 

£2 


celans,  Pour  confumer  l'audace  Qui  lui 


réfifte  en  face.  Son  éclair  foudroyant,Qui 


vole  flamboyant,  Fend  le  vuide  des  airs, 


Et  la  terre  ôc  les  mers  Tremblent  en  le 

H  h  x    voyant. 


PSEAUME    XCVII. 

m 


3,  Comme  la  cire  au  feu,  En  préfence 
de  Dieu,  Les  plus  hautes  montagnes  Fon- 
dent dans  les  campagnes.  Les  deux  à 


haute  voix  Prêchent  fes  faintes  loix ,  Et 


du  vafte  univers  Tous  les  peuples  divers 

Chantent  le  Roi  des  Rois. 
PAUSE. 


4>  Loin  de  nous  à  jamais  Tous  ces  Dieux 


0E^ 


-*— — 


contrefaits ,  Et  les  Nations  folles  Qui  fer- 
vent les  idoles.  Vous,  Anges  ,  toujours 
prêts  A  louer  fes  hauts  faits  ,  Efprits 
faims ,  venez  tous  L'adorer  avec  nous, 


Le  bénira  jamais 


r^ 


E=$^:^ 


5.  Sion  chante,  Seigneur,  Un  hymne  a 

ton 


ton  honneur.  Les  filles  de  Jiidéc  Ta  gloire 


ont  célébrée:  De  toute  éternité,  Ta  haute 


Majcfté  S'élève  furies  deux;  Et  ià,fur  tous 


les  Dieux,  Tu  te  vois  exalte. 

6.  Vous  donc  qui  fervez  Dieu,  En  tout 
tems,  en  tout  lieu,  Travaillez  à  lui  plaire  ; 
Gardez-vous  de  mal  faire:  11  protège  fes 


Saints  5  Leur  vie  eft  dans  les  mains:  Si 


^a-k^i^e^fei 


i  on  veut  les  frapper ,  11  faura  diifiper  Ces 
funeftes  defleins. 


7.  Dieu ,  fur  les  hommes  droits  Qui  pra- 


tiquent fes  loix,  Fait  lever  fa  lumière:  li 

m 


rend  leur  joie  entière.  Vous  donc,  fon 


peuple  heureux, Rallumez  vos  faims  feux; 


§=3 


Célébicz  du  Seigneur  La  force  &  la  gran- 
it h  3     deur. 


>6£_   PSEAUME    XCVIjj^ 
«icur,  Et  lui  rendez  vos  vœux. 


PSEAUME    XCVIII. 


P 


i£:t^ 


;*=£=$= 


-->-- — -  I  ■        — -*-  ■   •  •  -f-y.— - 


L         Euples,  chantez  un  faint  cantique  A 


E^t^SÏ 


1  honneur  du  grand  Dieu  des  cieux,  Qui, 


=3=0 


par  la  force  magnifique ,  Eli  demeure  vic- 
torieux: Son  grand  pouvoir  s'eft  fait  con- 


noitre,  Quand  fa  main  nousagarautis^Sa 


i~d= 


l  ;»"■£ 


HgEff 


r.rr^rtr 


juftice  a  daigné  paroïtre  Pour  nous ,  au 


milieu  des  Gentils. 
2.  Dieu,  de  fa  bonté  fccousrable,  A  bien 


muable>  Il  veut  fon  peuple  maintenir.  Le 


fal  ut  que  Dieu  nous  envoie,  Jufqu'au  bout 

du  monde  s'eft  vu  :  Que  donc  d'ail  egrefle 

ÔC  de  joie,  l'univers  entier  foit  ému. 

3.  Que 


3.  Que  partout  devant  Dieu  reforment^ 
Et  les  inftrumens&  les  voix;  Que  partout 


^^3=Ei=f^|E|§^=g^fel§i 


les  trompettes  fonnent,_Et  les  clairons  & 


3Çn~^sz:^rr 


les  hautbois.  Qu'en    fa  préfenec  glo- 


rîcuie  ,  Tout  poulie  des  tons  éclatons  ; 


5^^^E|$E^E5E^E|^g^r5^1g 


La  mer  bruyante  S£  f  urieufe  5  La  terre  &^ 
tous  les  habirans. 


4.  Que,dcvant  Dieu,  les  fleuves  mêmes ^ 
Battent  des  mains,de  joie  épris  ;  Et  que_, 


par  des  tranfports  extrêmes,  Les  monts 


>nts 


faflent  ouïr  leurs  cris  ;    Car  Dieu  vient 
gouverner  le  monde,  Selon  le  droit  & 

Éliiiîi^liil^ilÉ=§pi^iS 

l'équité,  Et  par-tout,  d\inc  main  féconde, 
Répandre  la  félicité. 


ISEAUMB 


%&        PSEAUME  XCIX. 
PSEAUME     XCIX. 


gnant.  Peuples  éloignés,  Soyez  étonnés; 


Ses  Anges,(buslui,  Lui  fervent  d'appui: 


Que  toute  la  terre  Craigne  Ton  tonnerre. 


i.  A  ce  Dieu  fi  grand  Tout  honneur  le 


=te« 


:-S^-;gf^ 


rend:  Au  mont  de  Sion,  Toute  Nation 


Le  vient  adorer,  Y  vient  célébrer  De  fon 


lom  terrible  La  force  invincible. 
3 .  Ce  Roi  renommé  A  toujours  aimé  Un 


gouvernement  Réglé  juftement;Tel  qu'on 


.  voit  celui  Qu'encore  aujourd'hui  De  Ja- 


cob la  race  Éprouve  en  fa  grâce. 

^llpili^lijg=^feSiIji 

4.  Exaltez  de  Dieu  La  gloire  en  ce  lieu  : 

Pliez;  les  genoux,  Moïfe  avant  nous,  Et  fon 

frère 


PSEAUME    XCIX- 


g3^zz^^|=E5^È^^^lzz::^zz|^g 


3*9 


Frère  Aaron,  Louant  (on  faintnom,  Ont 


^trf 


fait  le  iervice  De  fon  facrifice. 
PAUSE- 

5 .  Comme  eux,Samuel  Servoit  l'Eternel  > 


Le  peuple,  comme  eux ,  Lui  rendoit  les 


Tjr^^&sç 


— ^        -"X—i-* 


-<>—&^p 


vœux.  Dieu  les  entendoit,  Dieu  leurrer 


e^S 


zt±*=:  : 


pondoit:  Touché  de  leurs  plaintes,  11  cal- 


moit  leurs  craintes. 


-*—**. 


6.  Il  parla  des  deux,  Montrant  à  leurs 


I1eûeeÎ== 


=£===±==1==:  g 


*?—  y— >< 


*=3Ê 


yeux  ,  Au  jour  le  plus  clair ,  Sa  colonne 


en  1  air.  Eux,,  de  leur  côté,  Avec  piété  , 
Suivoient  l'ordonnance  De  ion  alliance. 


7.  Grand  Dieu,  ton  fecours  Êtoit  leur  re- 


cours :  Tu  les  exaucois  ,  Tu  les  eondui- 


ïfcfc= 


fois}  Et  ton  bras  puiflaat,  tMême  en  pu- 

nifiant > 


niftant ,  Et  faifant  jufticc ,  Se  montroit 
propice. 


8.  Que  ce  Dieu  fi  faint  Soit  loué,  ioit 


craint; Qu'il  ioit  révéré ,  Qu'il  foit adoré 


Au  mont  qui  lui  plaît.  Ceft  lui  qui  feul 


cft  Le  vrai  Dieu  fupréme  ,  La  fainteté 


même. 


PSEAUMÏ    C. 


v! 


Ousqui  fur  la  terre  habitez, Chan- 


tez  à  haute  voix  ,  chantez.  Réjouiriez 
vous  au  Seigneur  ,  Par  un  faint  hymne 


à  fon  honneur. 

WêêêWêWë 

z.  Sachez  qu'il  etUeSouverain,Qui,ians 


nous,  nous  fit  de  fa  main  \  Nous,  le  peu 


pie  qu'il  veut  chérir,  Et  le  troupeau  quil 

veut 


P  SE  AU  ME   C. 

wÊmmmmm 


371 


veut  nourrir. 

=5= 


z.  Entrez  dans  Ton  Temple  aujourd'hui: 


Venez-vous  préfenter  à  lui  ;  Célébrez  fon 


Nom  glorieux,  Et  félevez  jufques  aux 


4.  C'eft  un  Dieu  rempli  de  bonté,  D  une 


miHH 


& — 


mmmm 


éternelle  vérité ,  Toujours  propice  à  nos 


louhaitsj  Et  fa  grâce  dure  à  jamais* 
PSEAUME    CL 

jLJ       leu  tout-puiffant,  à  mes  vœux  fi 
propice,  Je  veux  chanter  ta  grâce  &  ta  juf 
tice  :  Jufqu  à  ma  fin  je  chanterai  \  Sci 
gneur,  A  ton  honneur. 


fesS 


i.Viènsjdonc,  ô  Dieu,  fou  tiens  moi  par 
ta  grâce  :  Tu  me  verra»  marcher  devant 


ï71      _P S  E  A  U  M  E    CI. 

ta  face.  Dans  ma  mailbn  la  juftice  tou- 
jours Aura  Ion  cours. 
z.  jamais  le  mal  ne  féduira  moname; 


Car  des  méchans  je  hais  la  voie  infâme  : 


-  ^^  mf  '~-~EEE-  ^Ç^-"-—--**       -  ■  <fr $ — \ — # 


Ils  me  craindront  &  noieront  chercher 


A  m  approcher. 

4.  Ceux  qui'fuivront  une  route  égarée^ 

Ckezraoi  )amais  n  auront  aucune  entrée 

EiEtE5=: 
EïE 


L'on  n  y  verra  nul  d'enir  eux  écouté,  Ni 
fupportç. 
ç.  Je  détruirai  ceux  dont  la  médifàncc 


'Fâ^rërTfecret  fa  guerre  à  rinnocenec  ;  Et 
jç  fadrai  bannir  loin  de  mes  yeux  Les  or- 
gue!'ieux. 


rsïr 


"d.  Les  gens  de  bien,  qui  feuis  me  peu- 

Ycnff 


PSEAUME    CL 


m 


$79 


vent  plaire,  Auront  chez  moi  leur  de- 
meure  ordinaire  \  Et  qui  toujours  le  droit 


S£H£^: 


~5=£z 


chemin  tiendra ,  Me  fervira. 


Ï3BS 


7.  Ni  les  flatteurs,  ni  les  trompeurs  ini- 
ques Nefe  verrontentre  mes  domeftiques; 
Et  les  menteurs  ne  recevront  jamais  De 
mes  bienfaits. 

8r  Dupaysfaint  j'ôteraide  bonne  heure 


Tous  les  médians  )  fans  qu'un  feul  y  de- 


meure  :  Mes  foins  [  Seigneur  /purgeront 

ta  Cité  D  iniquité. 

PSEAUME    CIL 


i~*       Eigneur,  entends  ma  prière,  Par  ta 
bonté  Singulière  ;  Et  quand  ma  voix  monte 


—  -...-    — + %*       -      ^—-4^ -** — XZ 


I=?l=s=I=i^=S=è=Ê5=i 


à  toi ,  Ne  t'  éloigne  pas  de  moi:  Dans  ma 

I  i        douleur 


^ÊI 


douleur  (ans  pareille ,  Tourne  vers  moi 
ton  oreille;  Viens,  hâte-roi,  je  te  prie, 


33=s[== 


De  m'exaucer  quand  je  crie. 


2.  Car  ma  force  confumée  S  en  va  com- 


me la  fumée ,  Et  mon  corps  lec  &c  tranfi 


Eft  tel  qu'un  tifon  noirci.  Toute  ma  vi- 
gueur  le  palfe  Comme  une  fleur  qui  s  ef- 


face:  Dans  les  tourmens  que  j'endure  , 


J'abhorre  la  nourriture. 


E^2 


3.  Ma  peau  flétrie  &  féchée  ,  A  mes  os 

inpgiiiaaiiiiMiSi^^ 

elt  attachée;  Et  toujours  prêt  d'expirer, 


Je  ne  fais  que  foupirer.  Tel  qu'un  hibou 


folitaire ,  Je  fuis  le  jour  qui  m'éclaire  :  Je 


m 


-~  -p- 


reiïemble  à  la  chouette ,  Qui  fait  au  bois 


fa  retraite. 


4.  Comme 


P  SE  AU  ME  Cil. 


37* 


4  Comme ,  durant  fon  veuvage >  La  tour- 


terelîe  a  l'ombrage  Nourrit  fes  triftes  en- 


nuis ,  Seul  je  pafTe  ainfi  les  nuits.  Chacun 


s'empreffe  à  me  nuire }  Tous  cherchent  à 


medétruire^Leurs  coeurs  contre  moi  s'u- 

niiTcnt ,  Et  leurs  langues  memaudiiTent. 

PAUSE 


5 .  Hélas  !  on  ne  me  voit  prendre  D'autre 


0~ :<: 


aliment  que  la  cendre?  Et  je  fais  ,  dsïï-r 
mes  douleurs ,  Mon  breuvage  de  mes" 


pleurs.  O  Dieu  ,  c'eft  dans  ta  colère,  Que 
ta  juftice  févère  3  Du  faite  de  la  puiflanec  > 


r^gEgz^rz 


M'a  plongé  dans  la  fouffrance. 


6.  Mes  jours  paflent  comme  une  ombre, 

Qui  fe  perd  dans  la  nuit  fombre  \  Et  je* 

1  i  l  fuis 


fuis  plus  defsèché,  Que  le  foin  qu'on  a 


riA   ..»-aj   55E 


ÎFTTZO^ 


fauché.Mais  ton  trône  toujours  ferme  De- 
meure fans  fin  ,  ni  terme }  Et  de  ton  Nom 


P 


3=ï 


g^g=â^| 


plein  de  gloire,  Dure  à  jamais  la  mémoire. 


7.  Viens  donc,  &  fans  plus  attendre, 


Hâte-toi  de  nous  défendre;  A  ye,  o  Dieu:, 
compaiïîonDetafidelleSion.  Elle  attend 


de  ra  clémence  Une  prompte  délivrance  : 


Le  tems  affigné  te  prefle  De  dégager  ta 


8.  Ton  peuple ,  en  fes  maux  extrêmes , 


§11^3= 


gnl  ?   HT"7!! 


En  aime  les  pierres  mêmes;  Sa  ruine  &: 
les  malheurs  Lui  font  répandre  des  pleurs. 

Les  Nations  alarmées  Craindront  le  Dieu 

^111111111111111 


ËËiî 


=ê^<?E£ 


des  armées:  Les  Rois,  malgré  leur  puif- 

fance , 


PSEA U UW  ffll-         377 


fance,  Redouteront  fa  vengeance. 


9.  Car  fa  Cité  démolie  Sera  bientôt  réta- 
blie:  Son  Dieu,  qui  l'aime  toujours,  Vient 
des  deux  pour  fon  fecours:  Ses  yeux  ont 


vu  les  misères  De  ces  triftes  folitaires  ;  Et 


fon  oreille  attentive  Ecoute  leur  voix 


PAUSE    II. 


=====g::$=|= 


;£^2 


1  o.  Ses  hauts  faits,  fi  pleins  de  gloire  ,  Se 
liront  dans  notre  hiftoire  :  Jamais  les  tems 


H'-.t  *  «Dl 


rt  ■  mj5  r  aâat^y<)ti|r<t^f?;  5g5Z 


à  venir  N'en  perdront  le  fouvenir.Le  n  ou- 
veau  peuple  avec  joie,Suivant  du  Seigneur 


£=*:5?Î==3==S 


E?3f5::£* 


la  voie ,  Chantera ,  plein  d'allégrefle ,  Et 
fa  force  &  fa  fageÏÏe. 

IM=i=liSPlîS§^flIîliSH 


1 1.  Car  Dieu,  de  fon  Sanctuaire,  Ne  nous 

1  i  3      fera 


37* 


V  SE  AU  ME  en. 


!era  plus  contraire:  Se  baillant  du  haut 


des  cieux,  Sur  nous  il  jette  les  yeux.  Il 
voit  les  cruelles  peines  De  les  enlans  dans 


mm 


:g^SEÊta?=^^i= 


E|§^p 


H§ 


les  chaînes  :  Il  les  fauve,  par  l'a  grâce,  De 


EE1=* 


la  mort  qui  les  menace. 

1 1. 11  veut  que,dans  la  Judée,La  mémoire 


t^.-.T- 


en  foi t  gardée.  Et  qu'en  Sion  foient  chan- 
tés Les  doux  fruits  de  fes bontés.  Là,  les 


Les  plus  grands  ,  fans  réfiftance,  Lui  ren- 

iir 


dront  obéiflance. 

PAUSE    III. 

1 3 .  Ma  force  étoit  abattue  \  Et  la  douleur^ 
qui  me  tue,  Abrégeant  mes  trilles  jours^, 


J  ai  dit  ?  à  Dieu ,  mon  iecours  >  Ne  me 

perds 


PSEAUM1   CIT. 


V?9 


perds  pas  ians  reflburce,  Dès  le  milieu  de 


ma  courfe  :  Toi ,  grand  Dieu ,  dont  les 


années  Ne  feront  jamais  bornées. 


14.  La  terre  fut  ton  ouvrage;  Ccft  ta 


main  puiflante  &  fage,  Qui  fçutles  cieux 


compaffer  5  Et  tout  cela  doit  palier.  Du 


fiége  où.  tù  te  repofes ,  Tu  vois  vieillir 

1   * ^r^tyis. 


toutes  choies  5  Et  fe  conlumer  par  l'âge, 


Comme  un  habit  par  Tufage. 


1 5 .  Comme  une  robe  qui  change  Avec  le 


tçms  qui  la  mange,  Terre  &:  cieux  ,  tout 

ËÉÉÈ 


t=*l 


changera  ;  Leur  éclat  dilparoïtra  :  Mais  ta 


Majefté  fuprême  Demeure  toujours  la 
même  5  Et  ta  confiante  durée  Eft  pour 

WêêêÈÈêèêèè 


jamais  aflfurée. 


itf.Ceft 


jSo       PSEAUME   CUL 

16.  Ceft  donc  par  ta  feule  grâce ,  Que 


Ton  verra  notre  race  Dans  ta  Maifon  pour 


jamais  Vivre  &  repoferen  paix.Nosen- 


fans ,  par  ta  clémence ,  Jouironten  ta  pré- 


fence,Et  fous  ta  main  adorable,  D'un 

bonheur  toujours  durable. 

PSEAUME    CIIL 


EnillonsDieu,  mon  âme,  en  toute 


chofe ,  Lui  fur  qui  feul  ton  efpoir  fe  re- 


pofe:  Chantons  (on  Nom,  fans  nous  laffer 

m 


Bli^l^fl 


jamais,  Que  tout  en  moi  célèbre  fa  puif- 


fance;  Surtout  ,  mon  ame  ,  exalte  fa  clé 


meiace ,  Et  compte  ici  tons  les  biens  qu  il 


fa  faits. 

z.  C'eftce  grand  Dieu,  qui,  par  fa  pure 

grâce  , 


PSEAUME  CIII.  3§r 


grâce,  De  tes  péchés  les  fouilîures  efface , 


Qui teguéritde  toute  infirmité.  Du  tom- 


=-^- 


tefc= 


25=5^F5 


1^^^ 


beau  même  il  retire  ta  vie ,  Et  rend  tes 
jours  heureux,  malgré  l'cnvie,T  environ- 


nant  par-tout  de  la  bonté. 


3 .  C'eft  ce  grand  Dieu  3  dont  la  riche  lar- 

mmmmmmÊmmmmmm 

gefle  Te  raflaiie,  &  faitem'en  ta  vieillcne, 

HT 


~— ^Z35^- 


BB 


Xîhû  qu'une  aigle,  on  te  voit  rajeunir. 
Aux  opprimés  il  eft  doux  &  propice }  Et 
tous  les  jours  fa  fuprême  juftice  Montre 
qu'il  fait  &c  fauver  &  punir, 

B£±3 


4.  Jjadis  Moïfe,  avec  crainte ,  avec  joie , 


Vit  du  Seigneur  la  merveilleufe  voie:  Tout 


Ifraëï  vit  auffifes  hauts  faits.Toujourscîé- 

xnent,  &  rarement  févère,,  Prompt  au  par- 
don a 


*8i       PSEAUME    CIII. 


don  ,  &  lent  à  la  colère,  Il  elt  (1  bon  , 


qu'il  remplit  nos  fouhaits. 


5.  Si  quelquefois  ,  abufant  de  fa  grâce, 


Nous  l'offenfons ,  il  s'irrite ,  il  menace 


Mais  fa  rigueur  ne  dure  pas  toujours  ;  Il 


nous  épargne,  &;  fa  jufte  vengeance  N'é- 


gale pas  les  peines  à  l'offenfe ,  Car  fa  bon- 


6.  A  qui  le  craint,  à  qui  pleure  fa  faute , 

fe2 


Cette  bonté  fe  fait  voir  auffi  haute  Que 


fur  la  terre  il  éleva  les  deux;  Et  comme 


cft  loin  le  couchant  de  l'aurore ,  Ce  Dieu 


clément,  q uand fa graceon  implore,  Met 


-*=:e- 


loin  de  nous  nos  péchés  odieux. 


PAUSE- 


PSEAUME    CIII. 
PAUSE. 


383 


7.  Comme  à  ion  fils  un  père  eft  doux  &c 

mu 


tendre ,  Si  notre  cœur  vient  au  Seigneur 
fe  rendre ,  11  nous  reçoi  t  avec  compalîion  ; 

^i=li=ll=ÉteIlli 


Car  il  connoît  de  quoi  font  faits  les  hom- 


EE3E 


E^ 


mes:  li  fait,  helas!  il  fait  que  nous  ne 

11111111111 


fommes  Que  poudre  &  cendre,  &  que 


8.Les  jours  de  l'homme  à  l'herbe  je  com- 


pareront à  nosyeux la  campagne  le  pare, 


Qu'un  peu  de  tems  a  vu  croître  &  mûrir 


Etquifoudain  de  l'Aquilon  battue, Tom- 


be  ,  fe  fane, &  n'eft  plus  reconnue,  Mê- 


me du  lieu  qui  la  voyoit  fleurir. 


9.  Mais  te$  faveurs,  ô  Dieu!  font  éter- 
nelles» 


îS4        P.SEAUME    CIIL 


m 


-z£EZz 


mmm 


y  't  '■*>  *f 


nelles, P.oi      [ui  t  invoque^  toujours  les 


ï^3=5= 


=±z= 


qnr_=' 


fidèles,  De iieele  en  iïécic,  dpr<&         (  ta 


UiBI 


bonté.  Dieu  garde  ceux  qui  marchent  en 
fa  crainte ,  Ceux  dont  le  cœur  s'attache  à 


fa  Loi  fainte^Tous  ceux  enfin  qui  font 


10.  Dieu  qui  des  cieux  voit  tout  ce  qui  ref- 


pire^  Dans  ces  lieux  hauts  a  bâti  fon  em- 


pire: Tout  l'univers  eft  fournis  à  les  loix. 

■    -  _  â I : 


Joignez-vous  donc  pour  chanter (es  louan- 


ges., Efpritfc  divins,  Chœurs  immortels 


des  Anges ,  Vous  qui  volez  ou  commande 


1 1.  Béniflez  Dieu ,  fa  célefte  milice  ;  Mi- 


niftres  faints ,  Hérauts  de  fa  Juilicc ,  Qui 

de 


PSEAUME    CIV.        j 9 T 

de  lui  plaire  êtes  toujours  (oigiieux  :  Bé« 
niiïez  Dieu,  tous  Tes  peuples  du  monde  ; 


Vous  cieux  >  toi  terre,  en  mille  biens 


féconde  ;  Bénis-le  auffi  ,  toi  3  mon  ame, 


avec  eux. 

PSEAUME    CIV. 


i 


L  faut  5  mon  ame  5  il  faut  ,  avec  ar- 


ï&j. — =? 


deur  ,  De  l'Eternel  célébrer  la  grandeur. 
Dieutout-puiffantjiéul  digne  de  mémoire, 


=£^E3=£=3^li= 


Je  te  contemple  environné  de  gloire,Ceint 


£-£r=i~a^ 


^=ffiÊ 


r^"^r==rr^^r— 


de  lumière,  &  paré  richement  De  ta  fplen- 

ËEEEE3eE3 


E5E^£Ei 


te=J£=5gé 


deur>commed7un  vêtement.  Pourpaviilon 


à  ta  Majefté  fainte,  Ta  main  forma  des 


z.  Ton  haut  Palais  eft  d'eaux  tout  Fara- 

Kk        brille 


38£  P SE AU  ME     CiV. 


brille:  Pour  toi  la  nue  ell  un  chavexhaulïe> 
Les  vents  aïlés ,  lorfque  ru  te  promènes , 
Pour  te  porter,  redoublent  leurs  haleines. 
De  ces  efprits  ,  auiii  prompts  que  légers, 


Quand  il  te  plait,  tu  fais  tes  meflagers  i 
Et  fi  tu  veux  exercer  tajuftice,  Les  feux 


*Ê£$=S 


^r~:^ 


3= 


brùlans  font  prêts  a  ton  lervice 


si 


3.  Tu  fis  la  terre,  &  Taifis fermement: Son 


-r* 


propre  poids  1  ni  (ertde  fondement;  Rien 


t=2?— - 


ne  rébranle ,  &  nous  la  voyons  être  Telle 


aujourd'hui ,  qu'au  jour  qui  la  vit  naître. 


Auparavant,  d'un  grand  abïme  d'eau  Tu  la 


*=*= 


eouvrois  comme  d'un  noir  manteau  \  Les 

eauTflottoicnt  encor  fur  les  montagnes, 

Comme  elles  font  dans  les  balles  cara- 
fe tics. 


FSEAUMË     C1V. 

$%f 

pannes. 

-'^■kiJàf'^c 

fe±S:__  .:gr-r:-^. .     "  ^z=^g: ^ S ^_ 

—^£e£:™; 

4.  Mais  d'un  feul  mot  qu'il  te  plut  profe- 

^Ef==E^=g===SZ=±=:E^^E=g^EiE 


rer,  Toutes,  foudain,  tu  les  fis  retirer  :  Ta 


;-**=*= 


=ï=ÏE==E====S=ëEÎ=S3S 


forte  voix,  qui  forme  le  tonnerre  ,  Avec 


frayeur  leur  fit  quitter  la  terre.  Alors  on  vit 

mille  monts  (e  hauffer ,  Mille  vallons  à 

.  Feurs  pieds  s'abaifter  ,  Tous  fe  hâtant  pour 

i  ^Ul    £i  ■■—  !■      -^-  -:  -■!  -j  ■-■-■  ■■■     t' -t'  1       '   "Av        ^y^jT 

occuper  la  place  Qu'il  t'avois  plu  leur 


marquer  par  ta  grâce. 

PAUSE    I. 


5,  La  mer  alors  fous  tes  yeux  fe  forma , 


Et  dans  fes  bords  toute  le  renferma ,  N'o- 

fant  franchir  les  bornes  éternelles,  Qui  de 

fes  flots  tant  les  gardes  tideïïes.  Entre  les 

iïioats  tu  fis  fouir  les  eaux  5  Tu  fis  par- 
is k  2,         tout 


3  88 PS  EA  V  M  E_  Cl  V. 

tout  coulct  mille  ruiffeaux,  Qui,  delccn- 


;§iÈÊ?^ 


dant  des  hautes  collines  ,  Vont  réjouir 


les  campagnes  voifînes. 
4     6.  Les  animaux  y  vont  chercher  le  frais , 
£t  dans  leur  foif  y  boivent  à  longs  traits. 
Tous ,  le  cheval ,  le  bœuf,  fane  iauvage , 

in 


Courent  en  foule  a  ce  commun  breu- 


vage.  Le  long  des  bords  de  ces  ruifieaux 


courans,  On  voit  voler  mille  oifeaux  difte- 
rens  ,  Qui  fe  pofent  fous  le  fombre  feùil- 


ZTÇZZ^Z 


lage  ,  Font  a  i'envi  retentir  leur  ramage. 


-*=<£? 


7.  Du  haut  des  cieux,  les  monts,  fans  art 

*  iHi-HII 


E-ZX~E^ 


2=^Ï==S£=5Z=& 


humain,  Sont  largement  arrofes  de  ta 


main  ;  Et  des  doux  fruits  de  ton  travail  fans 


peine,  Toute  la  terre  heureufementeit 

pleine* 


PSEA  UM  E    CIV. 


sh 


ê=i^e|=îï=±: 


pleine.  Elle  foutient  l'homme  6c  les  ani- 


5====s=a= 


---l:  -j.  j=se.&  j: — £r 


== =C=±= 


Ct= 


maux}  Elle  produit  l'herbe  pour  les  che- 


vaux; les  blés,  la  vigne  &  toute  autre 
verdure ,  Pour  le  plàiiïr  ou  pour  la  nour- 
riture. 


8.  Le  pain,  gui  fait  la  force  &  la  vigueur; 
Levin,quifertàrejouirle  cœur;  Et l'huile 


enfin,  dont  Tagréable  ufage  Rend  la  fraî- 


cheur &  la  )oie  au  viiage.  C'eft  par  tes 


E||==^^p£ 


foins  que,  malgré  les  hivers,  Sur  le  Li- 


ban  croiffent  tes  arbres  verds,  Les  cèdres 

5       Z£Z$~-5E.^_ : ^"JEE^îî^SrEEr^^E^ 


hauts  que  ta  bontéfupréme,  Sans  artifice  , 


r£r=£= 


a  plantés  elle  même. 

9.  Là,  fous  l'abri  des  plus  épais  rameaux  _, 

Cachent  leurs  nids  mille  petits  olfeaux  ; 

Kkj     Pendant 


?9° 


PSEAUME    CIV. 


Pendant  qu'ailleurs  la  cigogne  tranquille, 


Sur  les  fapins  le  choifit  un  afyle.  C'eft  vers 


les  monts  que  le  chevreuil  s'enfuit ,  Pour 


:£sz=r£: 


3*       i>         S=f=fc 


S 


s'éloigner  du  chafïeur  qui  le  fuit  ;  Et  le  la- 
pin ,  que  la  peur  accompagne ,  Dans  les 


lieux  creux ,  fe  fauve  à  la  campagne. 
PAUSE   III. 


i  o.  Tu  fis  la  Lune  avec  fes  chançemens, 


EEE2 


Propre  à  marquer,  a  diviferles  tems;  Et 
le  Soleil ,  au  moment  qu'il  fe  lève ,  Con- 
noït  le  point  où  fa  courfe  s'achève.  Tu 


couvres  l'air  d'un  voile  ténébreux,Qui  de 
la  nuit  rend  le  vifaçe  affreux?  Et  c'eft 
alors  que  les  bêtes  fauvàges ,  Sortant  des 


bois,  cherchent  les  pâturages. 


ii.  Le 


PSEAUME  CIV. 


i  i.  Le  lionceau ,  dans  fon  befoin  pref- 


Tant ,  Après  la  proie  en  fureur  rugiffant , 


Crie  au  Seigneur ,  Auteur  de  la  Nature , 


Et  par  les  cris  demande  fa  pâture.  Puis  le 


Soleil  nous  ramenant  le  jour.,  Tigres, 


lionsj,  rentrent  dans  leur  iejour:  Cachés 


alors  dans  leur  demeure  fombre,  Ils  trou- 


vent tous ,  &  le  repos,  &  Tombre. 
ii.  L'homme  à  ion  tour  &  montre,  &:, 
i  ans  danger,  A  fon  travail  on  le  voit  fe  ran- 
ger :  Chacun  s'empreffe  ;  &  fa  tâche  étant 


faite  ,  Chacun  le  foir  va  chercher  fa  re- 


traite. Grand  Dieu  !  combien,  dans  ce  vafte 


^m 


univer^Sont  merveilleux  tes  ouvrages  di- 

versî  Tu  les  fis  tous  avec  ordre  &  fagefîe, 

Et 


?  s  EJ^J?Ji_E  ^  I  Y- 

Et  tu  bénis  la  terre  avec  larçeife. 


13.  Mais  qui  pourroit  décrire  maintenant 
la  vafte  mctjdc  Ton  ilôt  ccumant?  Tout 
ce  qui  vit  ;  qui  nage  dans  fon  onde,  Tout 


le  poiffbn  qui  dans  Tes  eaux  abonde  î  Là  , 


jour&  nuit  voguent  miile  vaifteaux:  Là, 
tu  formas  le  grand  monftre  des  eaux, 


L'effroi  des  yeux,  cette  énorme  baleine, 


Qui  fur  la  vague  a  fon  gré  fe  promène. 
PAUSE    III. 


1 4-  Par  tout ,  Seigneur ,  à  ton  divin  fe- 
cours,  Les  animaux  fans  celle  ont  leur  re- 


cours. Chacun  attend  >  dans  fon  befoin 


IJX-frL—  gn 


extrême ,  D'être  nourri  par  ta  bonté  fu- 


prêine}  Tu  le  vu  répands  tes  bicas  du  haut 

des 


P  SE  AU  ME    CIV.         395 


des  cieux  ,  Et  tous,  en  foule, v  courent  en 


tous  lieux  5  C'eft  par  tes  foins  &  par  ta 
'  providence  Qu'ils  ont ,  pour  vivre ,  une 
heureufe  abondance. 


1 5 .  Que  S  ta  main  feulement  fe  retient , 


f*=î= 


*^EE5E 


^m& 


Si  tu  reprens  Tefprit  qui  les  foutient, 
Soudain,  Seigneur,  on  les  voit  fe  diffou- 
dre,  Et  défaillir,  &  retourner  en  poudre  : 


—33 


Mais  ton  courroux  venant  à  fe  calmer, 


Si  ton  efprit  veut  leur  poudre  animer _,  Il 


leur  redonne  une  vigueur  nouvelle  ,  Et 


tÇ^E— 


=fct: 


tout  reprend  une  face  plus  belle. 
_i6.  Béni  (bit  donc  le  faint  Nom  du  Sei- 
gneur !  Que  tout  confpire  à  vanter fon  hon- 
neur y  Et  qu  a  jamais  fes  yeux  daignent  fe 

plaire 


'94_   ._? jj  A  u  M  E    C  I  V. 

lt  l  g — 111=  *  *  =""i*_i 3ZH3 


ÎËE^E5-: 


plaire  Aux  grands  objets  que  fa  main  a 

S:Ï=™=T3±:==L: 


ïu  faire.  C'eit  lui  qui  peut ,  d'un  regard 
feulement,  Faire  trembler  tout  ce  bas 


élément ,  ht  qui  donnant  aux  monts  la 
moindre  atteinte,  Les  fait  fumer ,  les 


fait  fondre  de  crainte 


17.  Pour  moi  ;  fans  fin ,  tandis  que  je  vi- 
vrai i  A  haute  voix  je  le  célébrerai  s  Et 


chaque  jour,  par  de  nouveaux  cantiques, 


je  publirai  les  oeuvres  magnifiques.  Dieu 


voit  des  cieux  mes pieuf es  leçons:  11  prend 


*    afc==* 


Ë5EESE5 


plailir  à  mes  faintes  chanfons.  Retirez- 


vous  douleurs ,  foucis,  trifteflfe  ,  Je  veux 

z~^Tz 


•as^- 


en  lui  me  réjouir  fans  ceffe. 


iS.Tous  les  méchans,dàns  leur  crime  obf- 

tinés  , 


JL  SJ:  ^_2Jf  v  JëV/      ?  *v 


C"     ~T%]  ''""  '  r\" V~" V "  ■> '~-      - 

fines.  Seront  un  jour  enfin  exterminés: 


Mais  toi,  mon  cœur ,  bénis  le  Roi  du 


monde  ,  Et  qu'à  ma  voix  tout  l'univers 


réponde. 

PSEAUME    CV. 


v 


Ènez ,  &  du  Seigneur ,  tans  cefle , 
Louez  la  forcée  la  iàgefle:  Que  ion  grand 


Nom,par-tout  iemé,SoitaaiTi  par-tout  re- 
clamé :  Qu'on  faiïe  éclater  en  tous  lieux , 
Le  bruit  de  Tes  faits  glorieux. 
z.  Qu'on  s'affemble ,  qu'on  pfalmodie , 


Qu'on  le  loue  avec  mélodie  ;  Que  tout 

fidèle  qui  le  craint,  Chante  &  triomphe 

cnfonNomlaint:  Qu'enfin  ton  cceurre- 

connoifiant  Soit  joyeux  en  le  bcniiîant. 

3- Que 


*96  PSEAUME     CV. 


3  .Que  chacun  cherche  là  prefence  ;  Qu'on 
vante  la  magnificence  ;  Que  fes  hauts  faits 


foient  admirés,  Et  les  oracles  révérés  ; 


Qu'on  célèbre  les  jugemens  ,  Et  qu'on 
craigne  les  chanmens. 

4.  Vous  d'Ifraël ,  race  immortelle  DA- 
braham  ,  fon  fujet  fidèle  ,  De  Jacob  la 
poftérité,  Son  peuple  élu  par  fa  bonté  , 
Souvenez-vous  que  notre  Dieu  Eli  le 


feul  qui  règne  en  tout  lieu. 

PAUSEL 


5.  Ce  Dieu ,  dont  la  grâce  eft  immenle , 


Se  fouvient  de  fon  alliance  :1I  la  fit  félon 


fesfouhaits,  Pour  la  conferver  à  jamais; 


mt 


lfc=S; 


g^zE^^jjyi 


:^jarfcz±==£=nî: 


Avec  Abraham  il  traita  Les  articles  qu'il 

arrêta- 


PSEAUME    C  V.  $9T 


11^11=== 


arrêta. 


6.  Pourlfaac  elle  fut  jurée.  Depuis,  a  Ja- 
cob afluréc  :  A infi  l'on  peut  dire  qu'elle  eit 


Un  ferme  ,  un  éternelle  arrêt, Un  traité 


— — ?^-^—  -ç- ; — "*f~" — y  ~ *~  r"~ — ""*"''  ~ 


E£Ez^3 


ïaint&  folemncl  Du  Seigneur  avec  Ifraël. 
7.  Je  veux,  dit-il,  que  d'âge  en  âgCj  Ca* 
naan  (bit  ton  héritage:  Quoique foibles , 
quoiqu'étrangers,  Tes  enfans,  malgré  les 


dangers,  Auront  ce  partage  affuré,  Que 


ma  main  leur  a  préparé 


"s~l!EH* 


K.  D'un  pays  à  l'autre  ils  pafsèrent,  Di- 
vers,  climats  ils  traversèrent;  Et  Dieu, qui 


lesguidoit toujours, Lesconferva par  fort 


itC=n?.  ^ç- 


îecours:  Même  k  caufe  d'eux, quelquefois 


Il  châtia  de  puilians  Rois. 


Ll       PAUSE 


35>3 


PSEAUME    CV. 
PAUSE   II. 


IgZ+|    të 


9.  Reipcctez ,  dit-il ,  mes  Prophètes,  Mes 


IfUll 


--*: 


^m 


--^:t~Sr 


3^ 


Oints  (acres,  mes  interprètes.  Par-tout  il 
fit  venir  la  faim  ,  Par-tout  il  fit  manquer 
le  pailla  Mais  aux  liens  la  boute  pourvut 


ixE£ 


D\\n  précurieur,  qu  il  leur  élut. 

19.C  'eitjofeph,  qu'une  injufte  rage  Ven- 
dit,  &  mit  en  esclavage  5  Captif  dans  les 

•ilIllllÉlËllî^ 


plus  jeunes  ans,  Chargé  de  fers  durs  &c 

m 


jU^£§|fE~fc 


^ 


E£ES=i 


B 


pefans,  Jufqu'au temps  qu'il  fut  reconnu 
Pour  Prophète, du  ciel  venu. 


:s^ 


n.  Quand  la  divine  Providence  L'eut 

éprouvé  dans  fa  fouftrance,  Le  Prince  des 
|'r»  fc^*i|   -*  ■■' '1   L-J- — «     »     j£»  j"»r1 

Egyptiens  Envoya  rompre  (es  liens}  Cet 

eiclavc  de  Dieu  chéri,  Devint  du  Roi  le 

favori. 


PSEAUME   CV. S99 

favori.  

lISpfltll^lIlIf^pli^lilÉ 

il.  Deferviteur  il  le  fit  maure:  Pour  tel 


il  le  fit  reconnoïtre  ;  Et  (es  fujets,  grands 


3=s=3= 


lT*~zi—±Z 


ESfâË 


zï—ï. 


i=^ii3fe§™~ 


&  petits.,  Lui  furent  tous  aflujétis:  Seul 

niîiiiiiîiiiiii 


^Ei 


il  donnoit  inftru&ion  Aux  fages  de  la 
Nation. 


i 


PAUSE      III. 

i }.  Alors  Jacob  fit  (on  entrée  En  Egypte, 


!___  Q_^£sî|     ô»i^ 


30= 


g»;  »  va 


&  dans  la  contrée  QueCham  a  (es  fils  par- 

iHH|^  liiliiÊliiliil  HHHliiHli 


tagegy  C  eft-là  quliraël  fe  logea ,  Et  s'ac- 


crut  (ï  fort  en  bonheur,  Que  l'Egypte 
même  en  eut  peur. 


^4._Le  temps  vint  que  Dieu ,  juft  e  &  fage, 

Permit  que  le  peuple  (auvage,  Fût  enfin 

de  haine  animé,C outre  Ifraël  fon  bien  ai- 

Ll   2.        me; 


4°V     J^S^^Ml   CVi 

mé;  Qu'il  l'accablât  de  durs  travaux  ,  Et 

lui  fit  fpuffrir  mille  maux. 


1 5.  Mais,pour  punir  cette  entreprife,  Il 


=S£ 


envoie  Aaron  &  Moïie  ;  Et  ces  deux  zélés 


ierviteurs,  Sur  les  cruels  perfécutcurs,  Par 


^^^^1=5S|=EÊË! 


cent  prodiges  firent  voir  L/effet  d'un  ce- 
lefte  pouvoir. 


ï  6.  Soudain,  par  d'epaifies  ténèbres  ;  Ce 


gHÇEE3EEEx£ 


E^5E 


z?-\z 


û'eft  par-tout  qu'objets  funèbres:Les  deux 
frères,  ûbéiflant  Aux  ordres faintsduTou t- 


puiiïant,  En  fang  changèrent  les  rui  (leaux, 

Tuant  lc:>  poiiïbns  dans  les  eaux. 
PAUSE      IV. 


aa£E=*i 


^  ■      V'     <^     fr   J        '  yfg 


1 7  On  vit ,  entre  plufîeurs  inlt&cs  5  Naï- 
trç  des  grenouilles  infedes  >  Jalques  dans 


P  S  E  A  U  M  E 


tz$=?E£-l 


es~;=: 


C  V.  401 


lespalaisdes  Rois.  Dieu  parle,  &  foudain 


S5: 


•  Y  ^ 


:£2 


à  fa  voix  ,  Par  c'flaims  ,  on  voit  dans  les 

ii!S^i=i=i=liSIIi^l=!= 


airs  Voler  des  moucherons  divers. 


18.  Au  lieu  de  pluie ,  on  voit  la  grêle  , 

ill^iBlliii^iillii^ilii^ 

Avec  la  foudre,pële-méle,  Abattre  vignes 
&  figuiers,  Et  leurs  autres  arbres  fruitiers. 


Les  fauterelles,  parmonceaux,  Leur  font 
mille  dégâts  nouveaux. 
19  Leur  herbe  par  tout  eit  rongée,  Et  leur 
campagne  ravagée.  Dans  leurs  maifons, 
les  premiers  nés  Sont  par  un  Ange  exter- 
mines: Ces  chers  objets  de  leur  amour, 


Tous  à  la  fois  perdent  le  jour. 


io.  Enfin  de  l'Egypte  effrayée,  Et  de  lar- 


=$55i3E*= 


mes  toute  noyée.»  Le  peuple  fain&  dili 

LI3        gent/ 


4-i  P  S  E  A  UME    C  V. 


gent, Sortie  charge  d'or  &  d'argent:  TE- 

gypte  qui  la  redoutoit,  Avec  plailir  y 

conlcntoit. 

P  A  U  S  E  V. 


iï.  Pour  leur  couverture,  une  nue,  De 
jour,  fut  dans  l'air  étendue;  Par  un  feu 

fr  l    *  ■  it ,  i  ■  »  ^~~^*  ■   l   ^ — ^ — »* 

qui  îuifoit  la  nuit,  Tout  ce  grand  peuple 
fut  conduit  :  Et  lorfqu  il  voulut  de  la 


chair,  Il  leur  plut  des  oifeaux  de  l'air. 

22.  Dieu  les  nourrit  de  pain  célefte;  Et 
.    ciuand,  par  une  foif  funerte,  Ils  eurent 

des  tourmens  nouveaux  ,  Du  roc  il  fit 
.    fortir  les  eaux;  Car  il  lui  fouvint  du 


traité  Avec  Abraham  arrête, 

23.Àihfi,tirç  de  Tefclavage  ,  Son  peuple 

eut 


PSJEAUME    CV. 


^&==G=^=zt=zz===z^=:  r-rr-^feArfeS 


403 


eut  encor  l'avantage ,  Qu'après  divers 


peuples  délaits ,  11  jouit  d'une  douée  paix , 


Enrichi  des  pofleffions ,  Et  du  travail 


des  Nations. 

24.  Mais  il  leur  fit  toutes  ces  grâces ,  Afin 


que,  fuivant  d'autres  traces,  Et  moins 
endurcis  qu'autrefois  ,  Ils  obéirent  à  fa 


voix,  Nous  atiffi  ,  d'un  vœu  folemnel , 


fc=s9=g=if= 


Servons  &  louons  l'Eternel. 

PS  EAU  ME    CVI. 


1 


Ouez  Dieu  ,  louez  fa  bonté ,  Dont 


le  cours  n'eft  point  limité.  Mais  qui  tous 


fes  exploits  étranges  Pourroit  ici  repré- 

JKSJ    Wj"7! *^5p    -.  »     éi    "?— f  '  ■«*  "g: 

fenter  ?  Qui  pourroit  toutes  fes  louan- 


-=f=W- 


ges  Allez  dignement  réciter  ? 


x.  Heureux, 


404         PSEAUME   CVf. 


z.  Heureux  ,  Seigneur ,  qui ,  fous  ta  loi , 


Sait  toujours  marcher  devant  toi  !  Mon 
Dieu,  qu'enfin  il  te  louvicnne  Que  tu  me 


mis  au  rang  des  tiens:  Mon  Dieu  ,  que 
ta  main  me  fourienne,  Comme  tes  élus 
tu  lbuticns. 
3.  Fais q ut:,  par  un  fuccès  heureux,  J^é- 

mmÊmmmmmwmmwmwm 

prouve  ta  grâce  avec  eux  5  Et  qu'entrant 


~E3Ez 


moi    même  en  partage  Des  biens  dont 


tu  les  fais  jouir,  Du  bonheur  de  ton 

héritage  Mon  cœur  fe  puiffe  réjouir. 
PAUSE     I. 


4.  Nous  avons,  nos  pères  &  nous,  Attiré 
ton  juftccourroux.En  mepriiant  tes  faints 


oracles  j  Même  nos  pères  malheureux 

Furent 


FSE  AJJ M E_C  V  l._         4of 


Furent  peu  touches  des  miracles  Qu'en 


*=l 


^= 


Egypte  ru  fis  pour  eux. 

■  mmmmm 


lïSf 


y  Ingrats  à  de  fi  grands  bienfaits,  Leurs 


mmmî 


<E=E3E~£EE  <ÊL~  SEfc 


-|=rgé=r  $r —  f  "r'fô^g 


cœurs  n'y  pensèrent  jamais:  La  mer  rouge 


les  vit  rebelles.  Mais  Dieu,  toujours  pui£i 

§111111111 


lËEEE^EE.  EË==  ElEr? 


=te: 


-H 


faut  &  bon ,  Sauva  leurs  troupes  crimi 


nelies,  Pour  la  gloire  de  fon  grand  Nom. 
6.  Il  parle,  &  la  mer  qui  l'entend  >  S'ou- 


LEÊl^EâE 


vre  &  leur  montre  au  même  mitant ,  A 


z±~z 


2 


^_+ 


travers  fes  gouffres  horribles.  Un  chemin 


7=r& 


sûr  ,  qui  les  conduit  A  pied  fec  ,  loin  des 


coups  terribles  Du  fier  Tyran  qui  les 


^=î 


pourrait. 

7.  Dieu  les  garantit  de  l'effort  D'un  en- 


SgrTTT*!^* S=E 


ES-35 


nemi  cruel  &  fort  ,  Sur  qui  tous  les  flots 

retournèrent 


retournèrent.  Et  (es  chars  enfin  llibmcr- 


gés,  Nos  ayeux  fur  les  bords  chantèrent 


Le  bras  qui  les  avoit  venges. 
PAUSE     II. 


*=*=i|=^ 


8.  Mais, par  un  oubli  criminel  Des  mer- 
ycUles  de  l'Éternel,  Ils  rentrèrent  en  dé- 


iSTsçEpr^: 


?~EIEÎ^ 


fiance  5  Et,  par  leurs  vains  defirs  lurpris,  11 


3= 


M4=pg  f  ] ,»;  y^g 


parlèrent  de  fa  puifiance  Avec  uninfo- 


ent  mépris. 


9.  Leur  cri  pourtant  fut  écouté,  Dieu  rem- 


=£=£ 


plit  leur  avidité;  Mais  plufieurs  en  lan- 


gueur  moururent:  De  Moïre  enviant  Thon- 


èzr^: 


=i^a* 


neur,Tous  au  camp  contre  lui  s'émurent, 
Et  contre  Aaron,  L'Oint  du  Seigneur. 


10.  La  terres  ouvrit  fousDathan.La  terre 

couvrit 


PSEAUME   CV1. 

gllilillllfiliiflr—^ 


:-±: 


407 


couvrit   Abiran ,  Des  flammes  à   leur 


camp  fe  prirent  ;  Le  feu  plufieurs  en  dé- 


ZÏE&. 


vora  ;  Un  Veau  dans  Oreb  ils  fondirent , 
Et  tout  le  peuple  l'adora. 


11.  Ainfi  fut  changé  Te  Seigneur,  jadis 


1=5= 


leur  gloire  &  leur  bonheur,  En  l'image 


=?#==#- 


3S5 


d'un  bœuf  qui  broute  :  Lui-même, &  fes 


iËS 


faits  publiés,  Et  dans  l'Egypte,  &r  fur  leur 


route,  Furent  aufli-tôt  oubliés. 
PAUSE     III. 


i  x.  Ils  n'écoutèrent  plus  fes  loix  :  Us  rné 


pris«e^le^ej(pJioits,Que  Chain  &  la  mer 


fc=5 


ro^geméme,  A  voient  vu  faire  en  leur  fa- 

veur  :  Auffiia  patience  extrême  Se  tourna 

contre  eux  en  fureur. 

13.  Moïfc, 


ao%  PS E  AJJM  ^_ÇVL 

15.  Moile,  ainfi  qu'en  un  allant,  Arrêta 

le  bras  du  Très-haut ,  Pria ,  gemlt  eu  fa 

préfences  Et  cette  (ois  lut   détourner 


Les  coups  d'une  horrible  vengeance  3 
Qui  les  alloit  exterminer. 


14,  Dégoûtes  de  ce  beau  Pays ,  Que  leur 
Dieu  leur  avoit promis,  Ils  dourèrenrde 
fa  promette  ;  Et,mufinurant  cent  &  cent 
fois,  Loin  de  iuivre  là  fainte  adrefle  , 


fczjfc    .    *    ^g 


--=&=&- 


Ils  firent  les  lourds  à  fa  voix. 


ivDieu,que  leur  conduite  irrita,  La  ir.ain 


eux  &  leur  race';  Qu'ils  languiraign|  dans 

lêsdéfërts,Et géniiroient,loiii de  fa  face^ 

Sous  le  joug  des  peuples  divers. 

PAUSE 


F  SE AU ME   CVL 
PAUSE    IV. 


409 


ras 


i6.Cependant?cesmëchansencor  Firent 


des  vœux  à  Belpéor,  Mangèrent  des  morts 


les  offrandes;  Et  Dieu,plein  d'indignation,, 


J£i3=^§S 


Z^Z 


m^=£M 


Punit,  par  des  peines  plusgrandes,  Leur 


aveugle  dévotion. 


17.  Animé  d'une  fainte  ardeur ,  Phinée, 
en  vengeant  le  Seigneur ^  Fit  cefler  fa  jufte 

-=-~1E.izzzz  xi  z^z\zz-z*^^~tz 


co!èrè:  Ce  coup  fut  du  ciel  avoué;  Et 
juftey  autant  qu  il  fut  févère  ,  Il  en  fera 


toujours  loué. 


18.  A  Mériba ,  Dieu  méprifé ,  D'un  nou- 


veau courroux  embrafé  ,  N'épargna  pas 


même  Moïfc ,  Lorfqu'aigri  d'un  fi  long 


tourment  >  Il  douta  de  fon  entreprife ,  Et 

Mm       parla 


*î0      JLS  E^  ^  M_E_C_Y1- 

parla  trop  légèrement, 

PAUSE     V. 

19.  Au  lieu  d'avoir  exterminé  Un  peuple 
de  Dieu  condamné ,  On  les  vit  tomber 


:5':=î£-5^ 


fir^fcîi^:^ -<S~ r- -^zzz^. 


dans  le  piège:  lis  encensèrent  les  faux 
Dieux  5_£t,  par  un  culte  iacrilége,  Firent 


mille  actes  furieux. 


2,0.  On  vit  les  pères  inhumains  Immoler, 


d~  leurs  propres  mains,  Aux  démons,  leurs 
fils  6c  leurs  filles  ,  Et  faire  des  oblations 


z^lz: 


Du  fang  même  de  leurs  familles  3  x\ux 

Idoles  des  Nations. 

21.  Ainfi  fut  fouillé  leur  pays ,  Par  tant 

de  meurtres  inouis.  Ainfi >  dans  ce  culte 

d*^nnabîe5  Le  peuple  au  crime  abandon- 
né, 


Sas 


PSEAUME     cYli_    _4ir. 


né,  Par   cette   révolte  exécrable,  Du 


!SH=liSifll!ii 


vrai  Dieu  s'étoit  détourné. 


=5= 


^=:^: 


t= £:=f::=~: 


^^==z&'£î  ■ 


zi.  Auffi  ion  courroux  s'alluma,  Etcon- 
tre  eux  fi  fort  s'enflâma,  Qu'il  rejeta  Ion 


3k.\  k».  :é'"'7fa 


héritage;  Et  depuis,  parmijes  Goinis^ 


Sous  un  long  &  rude  efcîavage,  Sa  main 
les  tint  aiïujétis* 


PAUSE     VI. 


&m 


&£: 


2.3.IIS  le  virent  long-tcms  fournis  Au  pou- 
voir  de  leurs  ennemis  ;  Et  fouvent  Dieu 


&  ■.-'-fr-t 


brifa  leurs  chaînes?  Mais  toujours  au  mal 
obftinés,  Toujours  à  de  nouvelles  peines 


Us  fe  trouvèrent  condamnés. 


z^E^ 


E$^=|ig^EÎ= 


£4.  Enfin, dans  îcur  affliction ,  Dieu ,  tou- 

ché  de  compaffion ,  Se  fouvint  de  fon  al- 

M  m  ^      liance  , 


41* 


rSEAUME    ÇZl'— 


=s 


liance ,  Et  voulut  bien  le  repentir  Des 


E=£ 


maux  que  la  jufte  vengeance,  Si  long- 


ternps  leur  faifoit  fentir. 


;;ESE* 


25.  Pour  eux   il  adoucit  les  cœurs  De 
leurs  cruels  pèrfecuteurs.  Grand  Dieu! 


veuille  ]  par  ta  clémence  ,  Ilallembler  ton 

l^HiHiiîliPi^ii^Silll 

peuple  écarté ,  Et  fais  que ,  libre  en  ta  pré- 


?£*E£ 


fence  ,  Il  loue  encore  ta  bonté. 

16.  Dès  ce  jour,  au  Dieu  dlfraël  Vouons 


un  culte  folemnel:  Célébrons  la  gloire 


fans  celle:  Que  chacun  chante  à  fon  hon- 

HfUiîIiillll 


heur,  Avec  une  fainte  aliégrelïe,  Loué 


foit  k  Nom  du  Seigneur. 


*%&«& 


PSEAUME 


PSEAUME   CVII. 
PSEAUME    CVII. 


4*  S 


s: 


U'en  tout  temps  on  béniflé  Dieu 


*—a-~s 


qu'on  voit  ii  clément;  Car  fa  bonté  pro 


3=5= 


IES=» 


*^  |     ■    «..    »  ,?-»»     &  y^f^= 


3= 


a! 


Hi 


pice  Dure  éternellement.  Que  ceux  qu'il 


il33£ 


i^$EEE3E3=' 


:— 3S= 


— y«%» 


a  tirés  D'une  rude  fouffrance,  Se  voyant 
délivres ,  Chantent  là  grâce  immenfe. 

^i^lS^Siililiiîli^iBlii 

2.  Ceft  lui  q ui  les  ramafle  D'Orient d'Oc- 
cident,Du  Nord  rempli  déglace,  Et  du 
-  Midi  brûlant.  S'ils  vont  dans  le  dçfcrt 
Aride  &  fans  culture,  N'ayant  point  de 


couvert ,  Errans  à  l'aventure. 


S>    *"!•    •■" 


3.  Si  la  faim  les  tourmente,  Par  fon  âpre 
rigueur,  Ou  fi  la  foi? ardente  Confume~ 


g^^j^gg^ 


leur  vigueur  ;  Pourvu  qu'en  ce  befoin  Leur* 


y  ceux  a  Dieu  s'adreffent ,  Il  éloigne  avec 

Mai  |         ioim 


4*4_  _Li_E-  A  U  M  E    C  V_LL 
foin  Tous  les  maux  qui  les  prcflcnt. 


mmm 


è — £ — 3£r  ~-z± -^ o-^ — „\ d23 


4,  Par  les  routes  fidelles  Qu'il  leur  a  fait 
trouver  ,,  Aux  villes  les  plus  belles  On  les 


voit  arriver.  Qu'ils  aillent  donc  chantant 
Ses  divines  merveilles ,  Et  par-tout  ra- 
contant Ses  bontés  fans  pareilles* 
PAUSE. 


BH= 


5 .  Le  pauvre  il  raflafie,  Qui  de  faim  lan- 


-~-±z 


1er 


i_:  ff,  -irîJb 


guiffoit  :  11  rafraîchit  la  vie  ,  Qui  de  foif  i 
périflbit.  Ceux  qui  font  enchaînés  Dans 


i=r$=r.Sl0=: 


35 


les  priions  obfcures ,  Prêts  d'être  aban- 
donnés Aux  peines  les  plus  dures} 


6.  Qui,  par  un  vain  caprice  ,  Ont  mé- 


prifé  fa  voix ,  Ou  qui ,  par  leur  malice , 


Ont  violé  les  lois.  Quand  leurs  maux  re- 
doublés 


r  StAUMt     LVIL 


4if 

doublés  Abattent  leur  courage ,  Et  qu'ils 

gtj^O-  :■■■  "^gz 


=g=if      VI 


3g -'"T.-    ,$===< 


font  accablés ,  Sans  qu'aucun  les  foulage. 
7.  Lorfque  dans  leur  misère  Ils  tâchent 


11111 


— -~2;— sy-rrr- 


mii=ii^ 


du  Seigneur  De  fléchir  la  colère ,  Il  leur 


S^ÎE 


zS=3J=$ 


H 


f*g 


rend  fa  faveur  :  Il  les  vient  retirer  de  leurs 


5=^  ^  -■y    a 


L^Sr:=tSr:ï=^-=? 


^=aCE=±=aCE=>t 


mortelles  peines  5  11  les  vient  délivrer  De 


leurs  pefantes  chaînes, 
8<  Que  par  reconnoiffance,Én  pleine  li- 
berté ,  Ils  chantent  fa  puiflance,Et  fa 

llliii=lSSii!iiiii=lll^ÈI 

grande  bonté  ;  Il  ouvre  de  fa  main  Les 


prifons  les  plus  fortes  ,  Rompt  le  fer  & 
l'airain  Des  grilles  &  des  portes. 


^===ri£=£z 


=jÈ=g^s=ri 


m 


fe$^s 


9.  Ceux  qui  font  à  leurs  vices  Follement 
attachés.Qui  fouffrent  les  fuppîices  Qu'at- 
tirent leurs  péchés;  Malades,  enTanger 

De 


41b  1'  OLAU   ML      L    Y    11. 


fly    7,  i  y  ^=s$^ 


De  perdre  la  lumière ,  Abhorrant  le  man- 
ger ,  Près  cie  l'heure  dernière  ; 

io.  Qu'au  Seigneur  ils  préfentent  Une 


ardente  oraifon ,  Les  maux  qui  les  tour- 


j— zzZî: 


r  '  »  r- 


mentent,  Auront  leur  guérifon  ;  Et  les 


m 


jours  6c  les  nuits,  Lui-même  il  les  con- 


foie;  Il  calme  leurs  ennuis ,  D'une  feule 


*= 


parole. 


3ffi^=2 


Xm 


1 1.  Qu'ainfi  donc  on  les  voie, Rétablis  en 
fanté,  Célébrer  avec  joie  Sa  divine  bon 


-^:-=£ 


té;  Qu  ils  offrent  au  Seigneur  Leur  vie 
en  facrifice,  Vouant  à  Ton  honneur  Leur 


fidèle  fervice. 

PAUSE    IL 

FiXeux  qui ,  pour  des  voyages,  Mon- 
tent 


PSEAUME  CVII.  417 


tent  fur  les  vaifleaux  ,  Qui  ;  malgré  les 


orages  ■>  Trafiquent  fur  les  eaux,  Recon- 


nôiflfent  de  Dieu  Les  oeuvres  merveil- 


zzï&z 


leufes  ,  Quand  ils  font  au  milieu  Des 


^f 


vagues  périlleufes. 


1 3 .  Les  vents  j,  dès  qu'il  commande,  Font 


rîtrrfczac 


E^ZE 


foulever  les  flots,  Et  leur  fureur  trop  gran- 


deTrouble  les  matelots.Le  vaiifeau  monte 
auxCieux^Il  retombe  aux  abîmes:  Alors 

3E 


les  vicieux  Se  reprochent  leurs  crimes. 


î&a 


m 


14.  Â  la  crainte  ils  fe  livrent  :  On  les  voit 

^ancelans,  Tels  que  ceux  qui  s'enivrent, 

Et  qui  perdent  le  fens.  Mais  fi?dans  ce  dan- 

ger,IlsfontaDlcu  leur  plainte ,  Dieu  les 

vient  dégager,  Et  fait  ceffer  leur  crainte. 

iS.Il 


4i»       P  SE  AU  ME    CVII. 


iy.  Il  impolc  filenceAces  vents  irrités; 


Calme  la  violence  De  ces  flots  agités.  L'o- 


rage  retiré ,  La  peur  cède  à  la  joie,  Quand 
au  port  defiré  Le  Seigneur  les  envoie. 


13£= 


g ...  o-^i^t- 


-£. 


5ct-55- 


8=*== 


■au-feft. 


16.  Alors,  fur  le  rivage,  En  toute  furets 
Ils  lui  rendent  hommage,  Et  prêchent 


fa  bonté.  Aupeuple  curieux,  Au confeil 


^=i£ 


dés  plusfages,  Du  Monarque  des  cieux 

Ils  vantent  les  ouvrages. 

PAUSE    III. 

17.  Des  eaux  les  plus  profondes  II  décou- 
vrc  le  lit  ;  Et  des  fources  fécondes  Le 


r-*C 


cours  il  divertit.  Pour  punir  les  nicchans, 


=£==: 


Il  rcaverfe  leurs  villes  5  E£  des  fertiles 


champs  Fait  des  fables  ftériles. 


18.  Dans 


18.  Dans  les  arides  piaincs ,  Il  fait  fortir 

mwmmr 


rsc 


— JSZ 


ies  eaux ,  Y  forme  des  fontaines  Et  des 
f  fleuves  nouveaux.  La  même  on  voit  ve- 


^:rz:^j 


^5 


nir  Des  troupes  affamées,  Qui  ,  pour  s'y 
maintenir,  Font  des  villes  fermées. 

-«V._ A 


15.  Les  champs,  par  leur  culture  >  Pa- 
roiflent  fe  hâter  De  rendre  avec  ulure  De 


ET^~T~ 


E5Esfc 


î£^2 


quoi  les  contenter.  Dieu  bénit  leur  tra 


^—"^'l- — ^ — "-^—^zrS 


vail  ;  Et  fa  grâce  abondante  Fait  croître 


~S==±:=. 


&= 


^E 


leur  bétail ,  Et  leur  richeiie  augmente. 

2©.  Mais  lorfque  la  colère  Vient  frapper 
ïe pécheur ,  On  voit  que  la  misère  Suit  de 


mmm^m 


près  ïbnbonheur.  Il  abat  les  plus  grands, 


Les  chaffe,  &  les  envoie  Errer  à  travers 


champs ,  Et  fans  guidç  8c  fans  yoie. 

xi.  Le* 


4£o PS  EAU  ME    C  VIT. 

il.  Les  pauvres  il  délivre  De  leur  pref- 
iànt  ennui,  Les  garde  6c  les  fak  vivre, 


Comme  un  troupeau  fous  lui.  Queiciage 


^~t. — y=5gi? — *^ 


飔= 


entendu  Ces  merveilles  admire;Que,  trille 


£^EËSE1EES= 


&:  confondu,  Le  moqueur  le  retire. 


zz.  Que  le  jufte  fans  celle  Médite  dans 
ion  cœur  La  bonté  ,  la  facette  De  leur 


divin  Auteur. 

PSEAUME    CVIII. 


On  cœur  eft  tout  prêt ,  ô  mon 
Dieu,  Mon  cœur  eft  tout  prêt,  en  ce  lieu, 
<  A  te  louer ,  tout  à  la  fois  ,  Et  de  la  majn 


&  de  la  voix.  Ma  harpe  donc,  ré*^ïUe-toi  ; 


Ma  lyre  auffi, féconde  moi;,  Ceft  devant 


j    =3tt 


=^É— 3==âC 


Dieu  qu'il  fautparoître,  Dès  que  le  jour 

commence 


_PSEAUME   CVIÏI.       4u 


commence  à  naître. 

_j||^iliii^llpill|l§=|lll 

z.  je  veux  te  célébrer,  Seigneur;  Je  veux 
chanter  à  ton  honneur,  Et  du  bruitdetes 


adions,Pvemplir  toutes  les  Nations;  Car 


ton  éternelle  bonté  Plus  haut  que  les 
cicux  a  monte  ,  Et  ta  fidélité  connue 
S'élève  jûfqucs  fur  la  nue. 
3.  Grand  Dieu  5  fais  que  du  haut  des"" 

IIili|^sÉi^H=iilii^Slli 

c;eux  Ta  gloire  fe  montre  à  nos  yeux;  Et 
pour  iious  mettre  hors  d'effroi,  Tends- 


fH  2jr * -^  "fr-gg^^: 


!êë£^£ 


nous  la  main,  exauce-moi.  Mais  quoi! 


déjp  tu  liras  ouï ,  fct  de  ton  faint Iicaré- 


S 


::j==»==3 


joui  :  Sighcrn  fera  de  mon  domaine,  Suc- 
coth  va  ra  obéir  fans  peine. 


Nn        PAUSE. 


4^ 


PSEAUME    CVIII. 
PAUSE. 


4.  Galaad  auiii  Ions  ma  loi,  N'a  plus  d'au- 


tre maître  que  moi  ;  Et  c'eil  pour  moi  que 
Manatle  Àvoit  un  grand  peuple  amatie. 
Ephraïm  encorplus  que  lui,  Sera  ma  force 
&  mon  appui.  De  Juda  viendra  l'ordon- 
nance ,  Qui  doit  maintenir  ma  puillance. 


E5S^=35 


-  -\..x 


y.  Toi,  Moah,  malgré  ta  fierté.  Tu  te 
verras  enfin  dompté,  Et  tes  Princes  hu- 
miliés,  A  genoux  me  laver  les  pieds.  Les 


filsd'Edom  feront  lu  jets  Aux  fervices  les 
plusabjets.  Le  Philiftin  perdra  fa  gloire, 


:ç=r^ 


^p==î 


£t  j'aurai  fur  lui  la  vidoire. 


aa — snz^ 


lliÊ 


6.  Mais  qui  pourra  m'ouvrir  ces  lieux,, 

1^1 ± .  t  **  . 

Dont  les  tours  raenaccnûes  deux,  Qui 

dans 


P  SE  AU  ME   CVIII. 

WÊmm 


sese 


dans  Edom  m'introduira?  Et  que  l  guide 


L5==Eg— | 


.=e: 


i 


:-$~^:  IS^L^-V  ~  ^j^^g 


m'y  conduira  ?  Ne  fcrâ-ce  pas  toi,  Sei- 


gneur, Toi  qui,  retirant  ta  faveur,  Dans 


le  plus  fort  de  nos  alarmes ,  Ceflbis  d'ac- 
compagner nos  armes? 
7.  Dieu  tout-puiffant,  qui  vois  nos  maux, 
Affifte-nous  dans  nos  travaux  ;  Car  qui  fe 


lie  au  bras  humain ,  Voit  enfin  qu'il  s'y 


fie  en  vain.  Elevons  tous  à  Dieu  nos 

cœurs  :  Lui  feul  peut  nous  rendre  vain- 

queurs:  11  nous  donnera  l'avantagé  Sur 

l'ennemi  qui  nous  outrage. 

P#SEAUME  CIX. 


On  Dieu ,  ma  force  &  ma  dé- 


M 


fenie,  Ne  te  tiens  plus  dans  le  filence: 

Nn  1      Tu 


4i4 PS EAUMÉ   C  I3L  _ 

Tu  connois  la  langue  traitrefle  Qui  me 

gPilliiililillIllIiliiillÉi^ 

perfécute  fans  cédé  ;  Tu  connois  la  bouche 


qui  ment,  Et  qui  m'aceufe  faufiement. 

iiSS^^=l=i^Slii|iiiil 
i.  Leur  malice  cherche  à  me  nuire  :  Sans 

caufe  ils  voudroient  medetruirc ,  Payait 

mon  amitié  fidcllc.,  D  une  envie  injufte 


r ^1: 1  S~t- S  5  y; 


&  cruelle.  Mais  la  prière  fut  toujours  Le 


remède  où  j'eus  mon  recours. 


~^&~i~> 


3.  Le  méchant  qui  caufe  ma  peine,  Pour 
Pamour,  m'a  rendu  la  haine.  Seigneur, 
par  ta  jufte  vengeance,  fi  tombera  fous 
la  puiflance  D'un  adverfaire  furieux ,  Et 
fera  toujours  fous  fes  yeux. 

4.  Quand  il  ira  devant  fon  Juge ,  Ailliez 

dy  trouver  un  refuge  j  Sa  defenie  inutile 
7  U 


PSEAUME    CIX.  415 

iillIilliil^l^iiSPii^lièi 

6c  vainc ,  Ne  fera  qu'aggraver  la  peine  : 
ÏTmourra  jeune  &  plein  d'effroi  ;  Un  autrs 
prendra  Ton  emploi. 


JH$S~i=£ 


y .  Ses  fils  laifles  dans  le  bas-âge,  Sa  tem- 
me  pauvre  en  ion  veuvage ,  Preties  d'une 
trille  indigence,  Languiront  tous  dans 

llfllllilf^ 

la  ibuffrance;  Et  leur  milérable  maifon 


Sera  vuide  en  toute  iaifon. 


6.  Un  étranger ,  par  ion  uiure ,  Enlèvera 
Jeur  nourriture }  Et  perfonne ,  dans  leur 
misère ,  Ne  plaindra  leur  douleur  amère: 


T'cur  ces  orphelins  l'amitié  N^agiraplus, 


PAUSE     I. 

7.  Après  fa  mort,  fa  race  impie,  Dans  peu 

Nn  3       de 


4zS  PSEAUME    CIX. 

ilâ^illflJll^pÉIISIIiil 

de  tems  fera  finie  ,  fct  julqu  à  la  trace  dé- 
truite:  Dieu  punira  !a  longue  fuite  De 
tous  les  énormes  péchés  Dout  les  pères 
turent  taches. 

8.  Les  crimes  affreux  de  ù  mère  Trou- 
veront un  Juge  févère  :  Ces  injuftices  fi 
criantes,  À  Dieu  feront  toujours  prclcn- 
tes;  Son  nom,  qu'il  croit  bien  établi , 


Sera  pour  toujours  dans  l'oubli. 
9.  Car  loin  de  donncrjifliftance  A£affl'- 
gé  dans  fa  fouffranec,  Sitôt  qu'il  le  voit 


m:  !  érable ,  De  nouveaux  malheurs  il  lac 


cable;  Et,  lui  faiiant  la  guerre  à  tort,  11  le 
pourfuit  jufqif  à  la  mort. 


Êi=s 


SEEËa 


io.  te  bien  d  autrui  fait  l'on  martyre; 

Du 


P  S E  AU  M  E_ C  nC_     _4*7 


Du  mal  d'autrui  on  le  voit  rire  :  Mais 


mm 


==fcgj=:= 


£=£ 


Sâ=êÈ53?: 


= i=ai=EBL=3»=^ 


Dieu ,  pour  punir  fa  malice ,  Lui  prépare 
un  rude  (upplice;  Mille  &  mille  calaaii- 


tés  Le  prefleront  de  tous  côtés. 

ÊiÊ 


1 1 .  Dieu,  dont  la  colère  s'allume,  Veut 


qu'il  ne  boive  qu'amertume^Que,  jufques 


dans  les  os,  il  fente  La  douleur  la  plus  pé- 

nétrantcEt  quclemal  foiteonftamment 

-"4É33ET 


Sa  ceinture  &  Ton  vêtement. 


1 2 .  Tel  fera  le  j  ufte  iaîaire  Que  Dieu  çarde 


à  mojiadverfaire,  Au  méchant,  dont  la 
fhairie  ouverte  Sans  caufe  a  confpiré  ma 


perte.  Viens  donc,  Seigneur,  approche- 
toi  5  Et,  pour  ta  gloire,  fauve  moi. 


PAUSE 


4**  PSEAUME    CIX. 

PAUSE     IL 

1 3 .  Eternel ,  lbis-moi  favorable  :  Reçois 
les  vœux  d'un  miierable*  Qui,  iuccom- 
bant  dansfaditrellè,  Languit  &  foupire 
fans  celles  Qui  pafle ,  &  qui  fe  fent  de- 


^cheoir,  Ainfi  qu'un  ombre  fur  le  loir. 


14.  Toujours  comme  une  lauterelle,  Je 
cherche  une  place  nouvelle  :  Le  jeûne  & 
les  maux  qui  m'agitent ,  Font  qu'enfin 
mes  forces  me  quittent?  Mon  corps,  ja- 

lïiililiili=ïl^=|S^aiIi 

dis  robufte  6c  fort ,  N'a  plus  que  les.traits 
de  la  mort. 


1 


1 5 .  Même,  dans  mes  peines  ii  dures, Ces 
cruels  me  chargent  d'injures;  Et,  par  mé- 


^=3Xr 


=âspp^^lsl=g^l|g= 


pris ,  ou  par  colère ,  Us  infultent  à  nu  mi- 
sère. 


PSEAUME   C  I  X. 


lit 


i^tHHîl 


4i«> 


sère.  Mon  Dieu ,  montre-moi  ta  faveur, 


taft= 


Et  te  déclare  mon  Sauveur. 

16.  Seigneur,  veuillefaireconnoitre  Que 

ta  main  qui  m'a  donné  l'être ,  Éft  la  même 


~t=r-S^grLZZ3 


s=l=i=gs=g; 


dont  Taffiftance  Vie  donne  auffi  ma  deli- 


vrance:  Mon  ennemi  me  maudira;  Mais 
ïe  Seigneur  nie  bénira. 


1 7.  Us  s'élèvent  avec  audace  :  Mais  ta  co- 
1ère  les  menace,  Et,  pour  le  repos  de  ma 


vie,  Les  va  couvrir  d  ignominie,  Comme 


5;.  .         ÉEgEEi-g— r%: 


FJ"  &'«* 


d'un  long  manteau  de  deuil,  Jufqu'à  ce_ 


qu'ils  foient  au  cercueil. 

18.  Ma  bouche  auffi,  par  fes  cantiques, 
Toujours,  dans  nos  fêtes  publiques,  Fera 

HlHlâSlêilll 


réibnner  ta  clémence  :  Chacun  faura  que 

ta 


4?o         PSEAUME    CI 

ta  puiirance  Sauve  l'irmocent  de  l'effort 

Des  mechans  qui  cherchent  la  mort. 
PSEAUME    CX. 

iilUllSiiiiimitlÉilili 


A 


&=« 


:3£-- 


Mon  Seigneur,  lEternel  dit  lui- 

;£gEEE^EEEEp=Eg^_£~g^îj 


même  ,  Viens  a  ma  droite,  &  t'y  (ïeds 


E=S3E 


déformais;  Et  je  mettrai  ,  par  mon  pou- 


voir  fuprême,  Tes  ennemis  fous  tes  pieds 


pour  jamais. 

z.  Le  feeptre  heureux  de  ton  puiflfantEm- 


pire ,  Va ,  de  Sion ,  s'étendre  en  mille  lieux  : 


Le  Tout  puiflant  lui-même  te  vient  dire , 


Règne  au  milieu  de  tous  tes  envieux. 


^i=li=III^P 


3.  Au  jourfi  faint  de  ta  pompe  éclatante, 


=§==_?! 


Ton  peuple  prompt  fous  toi  le  rangera; 

liî=§^iîliilllil§^ISil^p 

Tel  qu'au  matin  laroiéc  abondante ,  Dès 

ton 


PSEAUME  CX 


_All 


ton  printems  la  terre  il  couvrira. 

4. 11  l'a  jure,  ce  Dieu  fous  qui  tout  trem- 
ble ,  Et  ion  ferment  ne  peut  être  fufpeâ  : 


C'eft  qu'à  jamais  tu  feras  toutcnfemble, 
Grand-  Prêtre  &  Roi,tel^queMelchifedec. 
5.  A  tes  côtés,  ce  même  Dieu,  ton  Père, 


iHl!iE 


Secondera  tes  belliqueux  exploits  ;  Et  fa 


^w.k.  y  %£- 


puiflance,  au  jour  de  fa  colère,  Renver- 
fera  les  Princes  &  les  Rois. 
é.DesNationsfonbrasferajultice,Etde 


corps  morts  les  champs  feront  couverts: 


mem^â 


Il  détruira ,  par  un  dernier  fupplice ,  Le 

fier  Tyran  de  cent  peuples  divers. 

7-  Ilpourfuivra  1  ennemi  dans  lapiaine: 

Sans  s'arrêter ,  du  torrent  il  boira  ;  Et,  rem- 
portant 


43*  PSEAUM_E   CXL 

portant  uneviétoireplcine,  La  tête  haute 


enfin  il  marchera. 

PSEAUME    CXI. 


D 


E  tout  mon  cœur .  dans  tous  les 
lieux  Ou  les  hommes  droits  &  pieux  For- 

l^teii^i^ili|i=iiPJlll^lll 

reent  leurs  faintçs  aflembiecs,  Je  rendrai 
mes  vœux  au  Seigneur }  Je  célébrerai  Ton 


lËa^Jut  -^^SS^^gr^Fg 


honneur ,  Par  mille  chanions  redoublées. 


2.  Qu'ils  font  grands ,  ô  Dieu ,  tes  projets  ! 


n=5J- 


Qu'ils  font  merveilleux,  tes  hauts  faits! 

IËÊï=Z 


BÏ3S&&SS^ 


B£3-~is= 


SK&AaLàggâs^g 


Que  l'étude  en  eft  agréable  !  Par  tout  brille 


ta  Majefte;  Et,  pour  nous ,  Seigneur ,  ta 

I^IlllilSMlliiii^il:ppl!^=^ 

bonté  Eli  un  tréfor  inépuifable. 
3.  Par  des  miracles  glorieux,  Son  bras 


puiifam  devant  nos  yeux ,  A  fait  éclater  fa 

clémence 


PS~EÀUME  CXI. 


.AU. 


clémence.  Sa  faveur  les  juftes  foutient  ; 


Ê-îiss 


Et,  pour  Jacob  ,  il  fe  fouvient  De  ion 


^Hi^aiiiii 


éternelle  alliance. 

PAUSE. 


Ei^i=l^tei 


4.  C'eft  ce  qu'a  fon  peuple  il  fit  voir ,  En 


lui  donnant ,  par  (on  pouvoir  5  Des  autres 


peuples  l'héritage.  Par- tout  brille  fa  vériFé* 
Et  par-tout  fa  fidélité  Se  fait  connoïtre 
d'âge  en  âge. 


y.  Lesfaints  réglemens qu'il afaits,  Ont 
été  fondés  pour  jamais  Sur  l'équité,  furla 

"lii^iii^S^ii^liil^^iil 

droiture.  Il  a  fon  peuple  délivre,  Et  jadis 


avec  lui  juré  Un  faint  accord  ,  qui  tou- 


6.  Craindic  ion  nom  terrible  &  faint, 

O  o      Garder 


4H_     P_2 E  AUM  E_C  XI  L ^ 

Garder  les  Loix  d'un  cœur  non  feint,  C'eft 

.  l'abrégé  de  lafagetïe.  Heureux  rhomme 

qui  vit  ainii!  Il  peut  bien  s'affurer  auili 

Qu'il  en  fera  loué  fans  ceiTe. 

PSEAUME    CXII. 


'gBë* 


riiËf=s=^ 


JlJL  Eureux  qui  révère  avec  crainte, 
Du  Seigneur  Ta  Majefté  fainte ,  Et  qui 
luit  fa  Loi  falutaire!  Sa  famille  ferajpuii- 
fante  \  Car  Uieu  rend  toujours floriflanre 


La  maifon  qui  cherche  à  lui  p]aire. 


ZJZ  ~T't~-  " — *  — ^S 


2.  Sa  poftérité  vertueufe  Sera  toujours 


riche  &  nombreufe,  Et  fa  félicité  dura- 

ble.  Dieu,  dans  la  nuit  la  pius^ob faire, 

Lui  montrant  la  lumière  pure,,  Se  fait 

vqir  jufte  &  charitable. 

3.  L'homme 


3.  L'homme  de  bien,&  donne  &  prête: 

llilliillI^IS^IliîIHIIi^ 

il  efl  iincère  en  ce  qu'il  traite  ;  Sa  con- 


fia 


==-^=^^=^^^=^^^^^6 


duite  n'ett  pas  douteufe  5  Et  de  celui  qui 

— 1 ~i ._, — - 


z$~& 


=5QC 


fuir  le  vice,  Et  qui  n'aime  que  la  juftice, 
La  mémoire  cil  toujours  heureufe. 


m 


4.  Jamais  une  attente  incertaine  Ne  tient 
fon  efprit  à  la  gène;  Car  en  Dieu  feui  il 


ieconfie;  Et,  tranquille  en  fa  confeience, 


=532 


Il  attend  ,  fans  impatience  *  Que  Dka  fç$ 
ennemis  châtie. 

j.  Ses  biens  larçcmentildifpenfeÂceux 
qui  font  dans  l'indigence  .-Jamais  fa  vertu 

HSSillîiHHli^lSii^ 

ne  fe  trouble  ;  Et  fi  de  l'abattre  on  s'effor- 


^^^•^Sz^    - 


ce ,  On  lent,  à  la  lin,  que  fa  force  Dans  les 

maux  même  fe  redouble. 

Oo  z      6.  Les 


436        PSEAUME  CXIII. 


~ç=i==$ 


6.  Les  méchans ,  d'un  œil  plein  d'envie , 


~*m=* 


-r±-T=:? 


Voyant  la  gloire  de  ia  vie,  En  grincent 
les  dents  de  colère:  I!s  font  ronges  par 
leur  malice;  Et, pour  fruit  deleurinjufti- 


_j£&a4t== 


ce,  Ils  n'ont  que  honte  &ç  que  misère. 
PSEAUME     CXIIL 


v 


SSEEES 


Ous  qui  fervez  le  Dieu  des  cieux , 
Célébrez  ion  Nom  glorieux  \  Prêchez  fa 


force  &;  fa  fageffe:  Unis  par  un  vœu  fo- 


&=*=&- 


lemnel,  Louez  le  Nom  de  l'Etemel,  Et 
dès  maintenant  &  fans  cède. 


x.  D'Orient  jufqu'en  Occident,  Son  pou- 


voir le  rend  évident;  Digne  de  louange 


éternelle  ,  II  s'élève  au-deilus  des  cieux  ; 

Sa  vertu  s'étend  en  tous  lieux.    Qu'on 

chante 


=£=EfS5Ss 


PSEA_U_M_E    CXIII. 


e^eIe|z 


4^7 


chante  fa  gloire  immortelle. 
3.  Quel  Dieu  reffemble  à  notre  Dieu, 


r^-rt— fr-g 


^f~i~^g 


Qui,  tranquille  dans  ce  haut  lieu .-,  Oii  la 


^-thet-iese 


3T=$ca 


*3 


voix  forme  le  tonnerre  ,Vcut  bien  les  re- 
gards abaiilér,  Et,  toujours  bon,  daigne 


çenfçr  A  ce  qui  fc  fait  fur  la  terre  ï 


ES^p^gg^^^ill 


4.  Le  juftc  oif  il  voit  affligé.  Le  pauvre 

Ili^^iiÉlliilïlIlliiiSiSI 

quil  voit  négligé,  Il  le  retire  de  la  boue: 


a^p^Sl 


-§£-== 


ff1!,.:--- 


11  rélève  aux  plus  grands  honneurs ,  Et 

wmàmmmïmêmmmimmâ 

le  met  entre  les  Seigneurs  Du  peuple 
même  qu'il  avoue. 

5.  Quand  il  lui  plaît*  par  fa  bonté ,  Il 
donne  la  fécondité  A  la  femme  qui  fut 


*=*==; 


r^-^:S: 


ftcrile  :  C'eft  p4r  fa  grâce  &  ion  pouvoir 

QueUv  9  Jç  p.bUii  4c  ic  voir,  Selon  les 

O  o }      veau-, 


4?8        PSEAUME    CXIV. 

H5ê     '  iT"^^^^^ 


vœux,  mère  fertile. 

PSEAUME  CXIV. 


o- 


t-, — f— g 


3C£=ëë1ëz*I^  1  j! 


Uand  Ifraël  de  1  Egypte  iortit, 
Quand  de  Jacob  la  famille  partit  De  ce 


S±¥=XZ 


~x*r~£ 


pavs  barbare,  Juda  fut  fait  le  peuple  élu 


-550C 


de  Dieu.  Dieu  le  montra  Prince  du  peu- 
ple Hébreu  ,  Par  une  bonté  rare. 

fr=5 y-T7-&==^3p=sgi-^y^=a — y* 


z>  La  mer  le  vit,  &:  s'enfuir  fbudain:  On 
vit  auffi  remonter  le  Jourdain  Devant  la 


troupe  fainte;  Les  plus  hauts  monts ,  les 
coteaux  verdiffans ,  Comme  moutons, 


Comme  agneaux  bonditïans ,  Trelîail- 


iirent  de  crainte. 


4.  O  mer,  pourquoi  vis-tu  fendre  tes 

flots  î  Pourquoi l  Jourdain ?  retiias-ru  tes 

eaux , 


eaux  Devant  la  troupe  fàinte?  Pourquoi, 
ha  uts  monts  Se  coteaux  verdiflans ,  Com- 
me moutons  -,  comme  agneaux  bondii- 
fans  ;  Treltailliez-vous  de  crainte? 


==±-^~^=g^g=====É^^T-^===3S:< 


==3fc: 


4.  Vous  redoutiez  le   Monarque  des 


cieux  >  Qui  fait  trembler  la  terre  fous  ie 


E5§e*|e? 


yeux  .  Tant  il  la  rend  craintive»:  Je  dis  le 


=Ê£a£ 


Dieu  qui,  d'un  coup  étonnant,  Fend  le 


rocher ,  d'où  fort ,  en  bouillonnant ,  Une 


fource  d'eau  vive. 


PSEAUME    CXV. 


N 


fjpT-lr — y 


On  pas  pour  nous ,  non  pas  pour 


nous    Seigneur,  xMais  pour  ton  Nom, 


^=IS|^|i=i^=É5^ï^iÊi 


mais  pour  ton  propre  honneur ,  O  Dieu  y 

fais-nous  revivre.  Quoi  1  viendroiton 

dire , 


44* F  S  g.  AU?  M' E   CX  V. 


dire ,  en  nous  infultant ,  Quel  eft  ce  Dieu 
dont  ils  nous  parlent  tant?  Voit-on  qu'il 


les  délivre? 


2.  Oui,  notre  Dieu  réfidedans  les  deux, 


-a— 1-^- 


D'où  ,  comme  il  veut,  il  régit  ces  bas 


iieux  ,  Et  tous  tant  que  nous  ibmmes  : 
2viais  ces  faux  Dieux,  ces  Dieux  d'or  &c 


^=§=i^fll?Er:^2=dM~ 


d'argent,  Que  les  Gentils  fervent  aveuglé- 
ment, Ne  font  qu'ouvrages  d'hommes. 


œ 


3,  Ils  ont  des  yeux,  &  ne  peuvent  rien 
voir  :  Leur  bouche  eft  clofe ,  &:  ne  peut  ie 


mouvoir  \  C'eft  une  choie  morte.  De  leur 

oreille  ils  ne  fauroient  jouir:  lis  ont  un 

nez  ,  mais  qui  ne  peut  jouir  D'odeur 

douce  ni  forte, 

4.  Ils 


V  SEAU  ME^CXV^ 441 

4.  fis  ont  des  mains,  fans  pouvoir  rien 

I — zz-Tcnr: — zzt — r^iirry y — : — ~L~i&~rr~~'&z:?.&'~ x ^>  S""  ~r7- 

toucher  :  Ils  ont  des  pieds  ,&  ne  fauroient 


fe§E 


m 


^fe 


marcher;  Un  gofier  inutile.  Tels  foient 
auiïi  les  hommes  qui  les  font ,  Ceux  qui 


près  deux  follement  chercheront  Leur 

aide,  leur  afyle. 

P  A  US  E. 

f.  Fiis  de  Jacob,  ne  mettez  votre  efpoir 


Qu'au  Dieu  des  cieux ,  dont  l'infini  pou- 


::$=&= 


voir  Elt  feul  votre  défenfe  ;  Maifon  d'Aa- 


=5g^f3Sg^ 


EEÎEE 


Ë^Ëllfe^^^^^ 


ron,  aflure-toi  fur  lui:  Il  eft  ta  force;  il 


eft  ton  ferme  appui  :  Ne  crains  pas  qu  on 


toffenfe. 


6.  Repofez-vous  lur  fon  foin  paternel , 


Z&Z.'ZÎZ. 


Vous  qui  toujours  craignez  de  l'Etemel 

La 


44^  l'ShAUME     CXV. 

La  Majeftc  ïupréme.  Il  nous  chérit;  il  fe 


~$^*r. 


mu 


iouvient  de  nous  :  11  bénira  le  fils  d' Aaron 
fur  tous  :  Tout  ffraél  de  même. 


7.  Les  hommes  faints  qui  fer  vent  le  vrai 


Dieu ,  Grands  &  petits ,  en  tout  tems  ,  en 


tout  lieu  ,  Sont  l'objet  de  fa  grâce.  Vous 


l'avez  vu  iurpaffer  vos  fouhaits  ;  Vous  le 


?^5E 


zr$[- 


verrez  répandre  Tes  bienfaits  Sur  toute 


S.  O  trop  heureux ,  vous  qu'il  a  tant 


aimés  !  Car  ce  grand  Dieu  les  hauts  cieu) 


a  formés,  Et  la  terre  où  nous  femmes. 


in^C 


ÎH= 


11  a  bâti  fou  trône  dans  les  cieux:  Mais 
il  a  fait,  de  ces  terreftres  lieux ,  Le  par- 


tage des  hommes. 


9.  Grand 


wmm 


PSEAUME    CXVL         44, 


E*E^5ïE 


-T~TT-y 


9.  Grand  Dieu  ,  les  morts  ne  fauroient 


te  prier  :  Ton  Nom  il  faint  ne  peut  fepu- 

blier  Où  règne  le  liience.  Nous  qui  vivons, 

nous  faurons  te  bénir ,  Et  faire  entendre 

auxfïécles  à  venir  Ta  force  &  ta  clémence. 
PSEAUME    CXVL 


Cm ; ['■ 


'Aime  mon  Dieu  ;  car  ion  divin  (è- 


cours  Montre  qu'il  a  ma  clameur  enten- 
due: A  mes  foupirs  ion  oreille  eftjten- 
due;  Je  veux  aufli  l'invoquer  tous  les  jours. 
2.  Je  n'avois  plus  ni  trêve ,  ni  repos  :  Déjà 


la  mort  me  tenoit  dans  Tes  chaînes;  Mon 


cœur  foufffoit  les  plus  cruelles  peines  , 
Quand  je  lui  fis  ma  prière  en  ces  mots  : 


j .  Ah ,  fauve-moi  du  péril  oii  je  luis  !  Et 

dès-lors 


P  S  E_A  U_M  E   C  XrV  I. 


dès-lors  même  il  me  fut  ravorabie:  Il  cit 

mwmmwmmmmwÊkwm 

toujours  &  juftc  &  iecourable,  Et  tou- 


jours prompt  à  calmer  nos  ennuis. 

4.  Quand  j'étois  prêt  a  périr  de  langueur , 

IIPI=iili^=i^l=iiiiiPi5liii 

Il  me  fauva  ,  ce  Dieu  que  je  réclame.  Re- 


*& 


tourne-donc  en  ton  repos,  mon  ame, 
Puifqu'il  te  fait  éprouver  la  faveur. 


e^£ 


f.Ta  main  puiflante  a  détourne  ma  mort, 


^ 


Séché  mes  pleurs  5  ibutenu  ma  foibleiie. 
Sous  tes  yeux  donc,  je  veux  marcher  fans 


celle  ,  Toute  ma  vie ,  6  mon  Dieu ,  mon 


fupport. 

PAUSE. 

6je  crus,  Seigneur,  &:  parlai  hautement  ; 


Puis,  abattu  de  douleur  &;  de  crainte,Trop 

défiant 


cPS  EAU  M  E_CXVIL     44? 
défiant  je  formai  cette  plainte  :  Tout  hom- 


me eit  faux  ,  &c  j'éprouve  qu'il  ment. 


mm 


7.  Mais  que  rendrai-je  à  Dieu  pour  fes 


=fe=fc: 


bienfaits?  Ma  main  prendra  la  coupe  de 
louanges  5  Ma  voix  fera,  jufqu'aux climats 


étranges  ,  De  fa  bonté  retentir  les  effets 


8.  Dès  ce  moment,  je  lui  rendrai  mes 


-^ 


voeux,  Devant  fon  peuple  &  dans  fon 


Sanduaire  ;  Car  de  tous  ceux  qui  cher- 


chent à  lui  plaire  ,  Les  jours  lui  font  & 
chers  &:  précieux* 


9. Enfin,  grand  Dieu  ,  tu  fais  ce  que  je 

igSaiiiiiiillil^i^ii^i^ 

fuis  5  Ton  ferviteur ,  le  fils  de  ta  fervante. 


Brifant  mes  fers ,  tu  pafles  mon  attente  : 

Je  veux  au  moins  t  offrir  ce  que  je  puis. 

Pp      10.  Je 


4.^6      V  S  BAUME    C  X  VI  L 

10.  Je  veux  toujours  obéir  a  tes  loix, 
Chanter  ta  gloire,  invoquer  ta  puillknce; 


Et  devant  tous,  plein  de  reconnoiflance, 
En  hymnes  faines ,  faire  éclater  ma  voix. 


il.  Dans  ta  mai  ion  je  dirai  ton  honneur ., 
Dans  ta  Cite  ,  Jerufalcm  la  fainte.  Que 


=5J3£ 


Ǥ=g 


i  chacun  donc  avec  joie  ,  avec  crainte ,  S_ 
joigne  à  moi,  pour  louer  le  Seigneur. 


N 


P  S  E  A  U  M  E    C  X  V  1 1. 

■  v  f  -rn'=MM^ 


Acions,  louez  le  Seigneur  ;  Peuples, 


=È~£==-=ss==T&^*: •*-. :è==±-^E 


chantez  a  Ton  honneur.  Pour  nous,  les 
foins  &  Ton  amour  Se  renouvellent  cha- 
que joui:,  Et  la  confiante  vérité  De- 
meure  à  perpétuité. 


TSEAUME 


PSEAUME    CXVIII.     447 
PSEAUME     CXVIII. 

\       Endezà Dieu  Thonncur  luprême  ; 


r-rq:r 


rïirrrzqnz: 


rî^r^r 


Car  il  cit  doux,  il  cft  clément  •  Et  fa  bonté, 
toujours  la  même/Dure perpétuellement. 


zzt^ 


35^^^^==     ^2 


Qulfràël  aujourd'hui  s'accorde  À  chan- 

ter  folemnellement  3  Que  (a  grande  mifé- 

lilBllili^iiliiliiiirtii=^^ 

ricorde  Dure  perpétuellement. 
2.  Que  d'Aaron  la  famille  en tière  Vienne 


p$rrfc= 


E*~}~ 


piilg 


aufii  chanter  hautement,  Que  fa  clémcn- 
ceimguhère  Dure  perpétuellement.  Que 
ceux  qui  vivent  en  fa  crainte,  Soient 


-\> — n 


Xrz:n^nr==:±:r: 


=zU5C 


!iiii3Êli 


prompts  a  publier  comment  Sa  grâce, tou- 


i^nx^t: 


^Y-^n'j    E*~ 


jours  pure  &faiinc, Dure  perpétuellement. 

3.  Auifi-tét  que,  dans  ma  détrelle,  Je  re- 

§i|lilÉlii^ijii^i=liSi=^i 
courus  à  fa  bonté ,  Sa  main  me  tirant  de 

Pp  z      la 


44*  _JP_S  E_A  U  ME    CX  _V  I_I  I.  _ 

lapreffe,  Me  mit  au  larse  en  fureté.  Le 


m 


=^ 


^s 


m 


Tout-Pnitîant ,  qui  m'entend  plaindre, 

!!IPII=EfiiiIIffi 


SES 


M'exauce  au  pied  de  fon  Autel:  Il  en: 


©r 


mon  Dieu  -,  qu  aurois-je  à  craindre  De 


l'effort  de  Thomme  mortel  î 
PAUSE    I. 


4.  Contre  tous,  Dieu  que  je  révère,  M'ai- 


de, ainii  qu'il  me  l'a  promis*,  Et  mes  yeux 
verront  fa  colère  Fondre  fur  mes  fiers 


ennemis.  Il  vaut  mieux  avoir  eipérance 


-C~iL 


En  l'Eternel ,  qu'en  l'homme  vain  :   11 
vaut  mieux  avoir  confiance  En  Dieu  , 
qu'en  nul  pouvoir  humain. 
5 .  On  vit  leurs  troupes  animées,  M'en vi- 


ronner  de  tous  côtes  ;  Mais  au  Nom  du 

Dieu 


PSEAUMË    CXVÏÎi.       441 


e5=Ie 


zï£ 


Dieu  des  armées  D  Mon  bras  les  a  tous 
écartés.  Ils  s'étoient  raffembiés  encore, 


^=l^z 


Cherchant  à  me  faire  mourir  }  Mais  au 
nom  du  Dieu  que  j'adore  ,  C'eft   moi 


fe4aic^ 


qui  les  ai  fait  périr. 


6.  Comme  un  épais  eflain  d'abeilles,  lis 


fe=»==?=3te 


-tl±: 


^H=^^^|g=^|E 


zijSe-^ 


fondoient  fur  moi  ;  ces  hautains  :  Ils  font, 

ii|ii^l^i^Il^ii^î^1=Élill 

par  le  Dieu  des  merveilles  >  Comme  un 
feu  d'épines  éteints.  Cruel,  qui  me  fai- 
fois  la  guerre  ,  Tu  m'avois  vivement 


greffe:  Tu  croyois  me  jeter  par  terres 
Mais  le  Seigneur  t'a  renverfe. 
7.  Le  Dieu  fort  eft  ma  délivrance  ;  C'cft 


yzt^v..-~x^s?£z 


=»=== 


le  fujec  de  mes  di(cours  :  Par  mes  chants 
de  réjouiffanec  ,  Je  le  célèbre  tous  les 


p 


?  3 


iours. 


jours.  Aux  tentes  de  fon  peuple  jufte  , 
On  loue,  on  chante  le  Dieu  fort  :  Cha- 


=È 


n^am 


cun  dit  que  ion  bras  robufte  A  fait  un 
merveilleux  effb*t. 


SS5^=3= 


PAUSE 


IL 


^«tSS^fcj 


tf. De  l'Eternel  la  main  puiflante  S'eit  ligna 


lée  à  cette  fois:  C'eft  là  ce  que  fon  peuple 
chante ,  Tout  d'un  cœur  &  tout  d'une 
voix.  Me  voilà  donc,  malgré  l'envie,  Des 
mains  de  la  mort  racheté  :  Le  Dieu  fort 


rk>p  ■  y^gsp?7^  f  „  .CTIt  -1 


m  à  rendu  la  vie  j  Je  célébrerai  fa  bonté 


9.  il  ma  plongé  dans  la  fouffrance;  Il  m'a 


~r-*--~ 


châtié  rudement;  Mais  relevé  par  fa  clé- 
mence >  Je  n'ai  point  vu  le  monument , 


Quon  jxVouyre  ces  portes  fi  belles  Du 

faint 


P  SE  AU  ME  CXVriI.       4SI 


~*^ 


Ë5=ils2 


faintTemple  au  Seigneur  voué  ;  Et  qu'en 


gry^fr-— Ey.    |  *  a^= 


préfence  des  fidèles ,  Son  nom  y  ioit 


par  moi  loue.  

1  o.  Ces  grandes  portes  fomptueufes,  Sont 


les  portes  de  notre  Dieu:  Par  elles  les  âmes 


=Ê==S- 


pieufesViendront  l'adoreren  ee  lieu,  C'eit 

— ^= 


là  que,  dune  ardeur  nouvelle ,  Tout  haut 

jeveuxlecéïébrcr5Puirque,dansmadou- 

leur  mortelle,  Sa  main  a  Ça  me  délivrer. 
PAUSE     III. 

mmmmmÊà 

11.  La  pierre  qu'avoient  méprifée  Les' 

feg^g^f^ j;11^^^^^     "'â~  S-      :'T— 3: "-S~ë 

condudeurs  du  bâtiment,  Â  l'angle  pour 


jamais  pofée,  En  fait  la  forée  &  l'orne 


mm 


ment,  C'eft,  fans  doute,  une  oeuvre  cé- 

lefte,  Faite  par  le  grand  Dieu  des  deux  : 

C'cft 


4<2.       PSEAUME     CXVIII. 


lis  ^S  m  :  Ois 


g=-f^l 


C'cit  un  miracle  mamteite  j  Qui  vient 
éclater  à  nos  yeux. 
12..  La  voici,  l'hcureuic  journée,  Qui 


•^~^^ 


lf^=£iT 


^ÏE5£ 


nous  l'a  donnée;  Failbns-en  rour  notre 


=3SÎ 


3SÈ= 


S12 


piaiiir.  Grand  Dieu  !  c'eil  h  toi  que   je 


crie;  Garde  ton  Oint,  &   le  loutiens 


zerz 


Grand  Dieu!  cetï  toi  feul  que  ic  prie  ^ 


Bénis  ton  peuple  &c  le  maintiens. 

4 

§£•  ^ ^~^  -  rît: — : t  'T7— -  ; ;t— -  ^ — *M5~ 

= ?£:£ 

~~7~~^. — 5^*i 1. " T'~J Tî — 

L 

i}.  Béni  foit  qui,  rempli  de  zèle.  Au 
nom  du  Seigneur ,  vient  ici.  Vous,  de  ia 


-f^2 


Ê^^êi: 


maiibn  fainte&  belle,  Nous  vous  benif- 

iiœi^iiifiiifitfis=i=ii 

fons  tous  aultï.  L'Eternel  qui  nous  eft  pro- 


bg^Jl^^^asa 


pice  ,  Nous  éclaire  par  ia  raveur:  Menez 

le  bœuf  du  laciïfice Julqucs  à  l'Autel  Si 

Seigneur. 


vSL^u 


PSEAUME   CXIX.        4n 


Seigneur. 


11! 


14.  Mon  Dieu ,  c'eft  toi  feul  que  j'hono- 


iilÉiiii^ii^E 


m 


re;  Sans  cefie  je  t'exalterai.  Mon  Dieu  , 
c'eft  toi  feul  que  j'adore  $  Sans  ceife  je 
te  bénirai.  Rendez  à  Dieu  l'honneur  fu- 
prême  ;  Car  il  cil  doux  ,  il  eft  clément; 


Et  fa  bonté  ,  toujours  la  même,  Dure 

perpétuellement. 

PSEAUME     CXIX. 
A  L  E  P  H     I. 


H 


Eureux  celui  qui,  par  un  j  ufte  choix, 


S'abftient  du  mal,  oc  vit  dans  Tinno- 


cencç;  Qui,  craignant  Dieu,  fe  foumet 

à  les  loix  !  Heureux  celui  qui ,  dans  Ton 

alliance ,  Garde  avec  foin  les  itatuts  pré- 
cieux > 


454       r  à  fc  A  U  M  Jfc     C  X  IX. 
d'eux',  Dont  il  a  fait  fon  unique  fcicncc! 


-=*=& 


i  Loin  de  fe  plaire  a  des  faits  odieux  , 
Le  julte  marche  ,  ainii  que  Dieu  for- 
donne,  Par  le  chemin  qu'il  nous  montra 


des 

cieux. 

Tu  vei 

ax, 

Seig 

neur 

>  qu'en  ce 

Ilf^^S 

"  '  "X1"^" 

--T       »      lr_    '     r 

-> 

r;3zi: 

---^^ 

r~-r- 

5=30C=S1=JÉ 

n . 

— -^_ 

~r=»S5r= 

-54 

:^_lf5- 

.Jl 

monde  on  s  adonne  A  fe  former  fur  ton 


ÎE-* 


commandement,  Et  que  ta  Loi  jamais 
on  n'abandonne. 


3.   Mais  par  ta  grâce,  6  Dieu.jufte  &: 


clément,  Guide  mes  pas,  ou  ta  voix  me 


S±:±:r: 


convie ,  Sans  que  jamais  j'y  bronche 
feulement  :  Nul  deshonneur  ne  trou- 


j.    ; 


=E 


blcra  ma  vie,  Si  mon  efprit ,  en  ta  voix 

arrêté,  Det'obéir  ne  perd  jamais  l'envie. 

4.  D'un  cœur  ouvert  je  dirai  ta  bonté, 

Si 


^SiiÈ 


PSEAUME    CX  IX       4jy 


Si  j'en  obtiens  la  grâce  de  comprendre  Tes 
jugemens,qui  ibnt  pleins  d'équité :C'eft 


-^-s^rr^rr 


ES^3 


la  le  but  où  mon  ame  veut  tendre  j  Mais 


j  ai  beloin ,  dans  mon  infirmité,  De  ton 


£E§^§^§^fe|^EzE 


K^ 


fecours,  fans  qu'il  Te  fafle  attendre. 
B  E  T  H     IL 


j.  Les  jeunes  gens  veulent-ils  s'amender? 

zh$: JE 


:r^;- 


Ï3S 


Dans  ce  deffein  ,  qu'ils  prennent  pour 


adreffe  Ce  qu'il  te  plaît  dans  ta  Loi  com- 
mander. Pour  moi ,  Seigneur ,  je  te  cher- 
che fans  celle?  Mais  je  pourrois  m  éga- 
rer aifément,  Si  je  n'étois  conduit  par 


ta  fageiTe. 


6.  J'ai  dans  mon  cœur  gravé  profondé- 


ment Tes  ordres  faims ,  pour  ne  te  plus 

déplaire, 


45e        P  SE  AU  ME   CXIX. 

déplaire,  Et  j'ai  radié  de  vivre  faintement. 


w^mwM^ 


Ton  Nom  ctt  grand,  &  chacun  le  révère: 


œ 


Chacun  te  craint  d'un  cœur  humilié  ; 


Rends-moi  lavant  dans  ta  Loi  laiuraire. 


ZZJ^Z 


j.  Ma  voix  ,  Seigneur,  a  toujours  publié 


Les  jugemens  de  ta  bouche  équitable, 


Sans  que  j'en  aye  un  feule  point  oublié. 
Ta  difcipïine&:  ta  Loi  véritable  Ont  fait 


SS5EÏ 


ma  joie^&i  je  les  veux  chérir  Plus  qu  au- 
cun bien  de  la  terre  Habitable. 
8.  De  tes  Èdits  je  faurai  cîiicomir  ;  Et  fi 
j'en  ai  la  pleine  connoiflance  ,  Dans  tes 
fentiers  on  me  verra  courir.  On  me  verra 


toujours,  avec  confiance,  Suivre  ta  voix, 

liliiS^^iEf^iii 


mmmm 

même  plutôt  mourir,  Que  d  oublier  ta 

divine 


PSEAUME    CXIX.        *er 


divine  ordonnance. 

G  U  I  M  E  L    III. 


9.  Répands  tes  dons  fur  moi ,  ton  (ervi- 


tcur:  Ranime,  ô  Dieu,  ma  languiflante 


vie  ;  Je  garderai  tes  loix  de  tout  mon 


cœur.  Rends  la  lumière  à  ma  vue  affai- 


blie; Sur  tes  Ëdits  j'attacherai  mes  yeux, 
Pour  contempler  ta  grandeur  infinie. 

10.  Comme  étranger,  je  voyage  en  ces 

3^2 


lieux  ;  Sers-moi  de  guide;  &:  quelque 


part  que  j'aille,  Conduis  mes  pas  dans 


le  chemin  des  cieux.  Soir  6c  matin  mon 
efprit  fc  travaille;  Et  fur  ta  Loi  veillant" 


inceflamment,  Je  crains  q  u  enfin  le  cœur 


nc  Q\c  défaille. 


Qq     11.  Tu 


4Ϋ 


r:£=0i 


PSEAUME    CX  IX. 


il.  Tu  maudis  ceux  qui  pèchent  fière- 


ment,  Contre  le  culte  où  ta  Loi  nous 


engage  ,  Et  qui  font  lourds  à  ton  com- 


mandement.  Sauve-moi  donc  de  la  main 

=3ti 


qui  m'outrage ,  Et  du  mépris  que  je  fouf- 


fre  pour  toi ,  Quand  à  toi  feul  on  me 
voit  rendre  hommage. 

*   isilli 

H-  Les  grands  ont  ri  des  maux  où  je  me 
vois  :  Affis  enfemble,  ils  ne  peuvent  s'en 


taîré,  Tandis,  Seigneur,  que  je  penfe  à 


& 


sm 


3Ë5? 


ta  Loi.  Mais  cependant  je  veux  toujours 


m'y  plaire.  C'eft  le  confeil  que  je  tiens 


i  -       j--  ,      ^  —  r  -        - 1 —     ■ — ..      .1     ■»■ 

près  de  moi ,  Pour  m'en  fervir  au  temps 


\ç  plus  contraire. 


DALETH. 


PSEAUME  CXIX*         ^9 
D  A  L  E  T  H    IV. 


13.  Je  fuis  ,  hélas  !  fur  le  bord  du  tom- 


beau :  Fais-moi  ientir  l'effet  de  ta  pro- 


mené ,  Et  de  mes  jours  rallume  le  flam 
===te — te — ==teg= 


beau.  Souvent,   Seigneur,  en  pareil  le 


détrefte ,  A  mes  foupirs  tes  foins  ont 


répondu  :  Fais  que  ta  voix  m'inftruife 


14.  Dès  que  j  aurai  clairement  entendu 


Ta  volonté,  que  ta  Loi  nous  pré  fente, 


A  t'obéir  j'aurai  l'efprit  tendu.  Tu  vois 


mon  ame  ôc  trifte  &  languiflante  :  Je 
n'en  puis  plus  ;  veuille  me  ralïurer ,  Par 


ta  parole  efficace  &  puifiantc. 


«3=3 


ij.  Dans  cet  état,  où  je  puis  m  égarer, 

Qq  1       Que 


4*       TSEAUMÈ    CXIX. 

Que  ta  clémence  à  mon  lecours  en- 
voie Un  feu  divin  ,  qui  vienne  m'éclai- 

î=:gE=g====gË=g=£3 


ret  :  Je  veux  choifîr  la  sûre  &  droite 


0S^JEÇ==5=^ 


^5^=-^— 14^: 


-g^T'I       .E$=gEgSEq 


voie?  Et  mon  efprit  a  tes  Loix  attaché  , 
Inceiïamment  les  va  fuivre  avec  joie. 


m 


}6.  Puis  donc ,  Seigneur  ,  que  toujours 


j'ai  tâché  De  bien  garder  ta  divine  ordon- 


nance,  Garantis-moi  de  honte  &  dépê- 
ché :  Tu  me  verras  marcher  en  ta  prefen- 


ce  ,  Lorfque  mon  cœur,  des  faux  bfcfls 

^^^^=lliiilSiiiiŒiiili^i 

détaché  ,  Aura  reçu  de  toi  fa  délivrance. 
H  E     V. 

17.   De  tes  Itatuts,  qui  font  tous  mes 


chemin  inapprendre  )  J'y   marcherai 

conftamment 


PSEA  U  ME    Çt  I X.  __  46 1 

confiamment  déformais.  Accorde-moi 
ïe  don  de  les  comprendre;  Et  m'effor- 


âSSSsl 


çant  de  les  bien  retenir ,  Je  tâcherai  de 
ne  m'y  plus  méprendre. 


£=3S5g 


.18.  Conduis  mes  pas,  &  me  fais  parve- 


nir  Au  droit  fentierd'une  vie  innocente; 

5te 


Rien  ne  me  plaît,  comme  de  m'y  tenir. 
Fléchis  mon  Cœur  par  ta  vertu  puiffante  : 
Qu'à  te  fervir  mes  defirs  foient  bornés; 
Et  que  jamais  nul  faux  bien  ne  me  tente. 
19.  Que  de  tout  mal  mes  yeux  foient  dé- 


m 


5Ë 


ïwmM 


=±=Z=: 


tournés;  Que  je  conduife  &  redreffema 


vie,  Parlesconfeils  que  tu  m'auras  don- 
nés  ;  Qu'enfin,  Seigneur,  ta  grâce  ratifie 


Ce  que  ta  voix  répondit  à  mes  vœux  » 

<Qq  3      Puifqu'en 


4^i 


PSEAUME   CXIX. 


Puifqirefi  toi  fcul  mon  ame  fc  confie. 


10.  Délivre-moi  d'un  opprobre  honteux: 
je  l'appréhende  ;  &  ta  Loi  véritable  Eli 


juiie  &  bonne ,  &  doit  me  rendre  heu- 


reux.  Oui ,  pour  ta  Loi  toujours  fainte  Se 


louable ,  Mon  cœur  fournis  rallumera  Tes 


feux:  Fais-moi  fentir  ta  bonté  fecourablc. 
V  A  U    VI. 


xi.  Viens  par  ta  grâce,  ou  mon  cfpoir 
j'ai  mis ,  Me  retirer  des  dangers  de  ce 
monde,  Pour  accomplir  ce  que  tu  m'as 


promis  ;  Afin  qifaufii  les  méchans  je 


confonde,  Par  qui  je  fuis  à  toute  heure 


in  fuite   Sur  ce  qu'en  toi  tout  mon  cfpoir 

Te  fonde. 

xx.  Qu'aiufi 


ÏSEAUM_E_eXIX.___   4fj 

ii.Qu'ainil  toujours  tafermc  vérité  Soit 


-=^ 


dans  ma  bouche,&  que  je  m'en  fbuvien- 
ne,Puifqif  en  mes  maux  je  m'y  fuis  arrêté. 

Tg  H  "  '  T  1  ..  —  T^  ^y  W  'x— '  *- 

CLl— —  , .    .qr    '   „,":£:,'■  .,  ,zz zm r4.-i_-JLn:c:.  "...  ~;vv..    da 

Que  jufqu'au  bout  mon  efprit  la  main- 


tienne ;  Et  qu'en  tout  tems ,  fidèle  a  mon 


^ 


^^Ea£S^ 


^fSUflî 


devoir,M  a  volonté  fe  conforme  à  la  tienne» 
13.  Alors  auffi  chacun  pourra  me  voir 


Vivre  content,  &:  connoïtre  que  j'aime 
Tes  faintes  Loix ,  ôc  tâche  à  les  favoir, 


mmÊiÉimmmÊÊmmîmmM 


A  haute  voix ,  &  devant  les  Rois  même , 


[ffi.     ';fe=Sr-fr:;  :==$=;:$ 


De  tes  Fdits  ,  6  Dieu  >  je  parlerai ,  Sans 


nf  effrayer  de  leur  pouvoir  fuprçrne. 

24.  De  tout  mon  cœur  je  me  *é  jouirai  En 
cette  Loi  que  tu  nous  a  laiflee  Je  Pai  ché- 


ÊÏ^Is 


g=g5^£g=Hr5g*rEg 


rie,  &  je  la  chérirai*  A  t'exalter  j'aurai  Pâ- 
me 


4^4 


PSEAUME    CX  IX. 


* —    ■  ■  — —  ■    w  ■ ■  ■- —      ■  ■   » »  t--- 

me  emprellée;  Avec  ardeur  ta  voix  j'é- 


couterai,Pour  te  iervir  deffet  6ù  de  pcnlëc. 
Z  A  1  N    VIL 


1 5 .  Tu  fais ,  grand  Dieu ,  que  tu  me  Tas 


promis ,  A  moi ,  Seigneur  ,  qui  ,  depuis 


ta  promefle,  Efpère  en  toi  d'un  cœur 


humble  &:  fournis.  C'eil  cet  efpoir  qui 


!3E 


foutient  ma  foiblefie ,  Qui  me  fait  vivre > 
&  me  rend  Ta  vigueur ,  Quand  mon 
efprit  eft  faiii  de  triftefle. 


16.  Lesorgueilleux  ont  ri  de  ma  langueur, 
Et  blafphéme  contre  ton  alliance  :  Mais 


fans  pouvoir  en  détourner  mon  cœur, 


e;3 


Je  me  iouviens  de  ta  rnfte  vengeance, 

Dont  autrefois  ils  fentirent  l'effet  5  Et 

cela 


PSEAUME   CXIX. 


*=4bs=se 


zzçz 


¥S 


cela  même  adoucit  ma  fouffrance. 
zy.  Je  tremble encor ,  pen ïant  a  leur  for- 
fait: Leur  folle  hume  ut  de  ta  Loi  s'elt  la£ 
fée, Pour  aggraver  tout  le  mal :  qu'ils  ont  fait. 
Mais  iiioi,Sei2;rieur,loin  de  l'avoir  laiflee, 


=2=±= 


Dans  l'exil  même  ,  au  fort  de  mes  ennuis, 


0 e- — *p——  -*- — — ^* — ~-  ~ ^» .        ^^'-T^     ^z::^^ 

J'en  fis  toujours  ma  plus  douce  penlée. 


28.  Je  la  médite,&  les  jours  &:  les  nuits, 


Penfant  à  toi  vmarchant  devant  ta  face  : 


g=z&z 


Tout  accablé,  tout  foible  que  je  fuis, 


ï—zr&z 


Je  veux ,  Seigneur ,  loutenu  par  ta  grâce , 
Et  fous  tes  yeux  ,  autant  que  je  le  puis  , 


De  tes  fentiers  lùivrc  toujours  la  trace. 
HETH    VIII. 

*£.  C'eft  mon  partage  j  ai-jc  dit ,  6  bei- 

gpeur, 


46£       PSEAUME   CXIX. 


gncur ,  C'ett  mon  vrai  lor  de  garder  ta  pa- 


role ,  Qui  fit  toujours  ma  gloire  &c  mon 


bonheur. Que  ta  pitié  m  exauce  &  me  con- 
foie  :  Tu  Tas  promis ,  &  même  avec  1er- 


ment}  Et  ton  ferment  ne  peut  être  frivole. 

30.  A  tous  mes  pas  je  penfe  inceflam- 
ment ,  Et  par  mes  foins  je  m'efforce  à  me 


mettre  Au  droit  chemin  de  ton  comman- 

mmmm 


tre  :  A  tes  Edits  mon  efprit  s'eft  rangé , 


Et  pour  jamais  a  voulu  s'y  foumettre. 


3  1 .  Tes  ennemis  m'ont  cent  fois  outra- 


gé :  Mais  nonobftant  leur  fureur  fi  cruelle 


Pour  toi ,  Seigneur ,  mon  cœur  n'a  point 


changé.  Ta  Loi  menflamme,&:  meparoït 

il 


PSEAUME    CXIX.        ^r 


fï  belle ,  Que  je  me  lève  à  minuit  pour 


chanter ,  De  ton  faint  Nom  ,  la  louange 


32.  Chacun  me  voit  en  tout  temps  fré- 


gi^ifalEsÉ=! 


quenterCeuxdontlesjourslepaflentdans 
ta  crainte ,  Et  qui  tes  loix  veulent  exécu- 


ter.  Par  ta  bonté,  la  terre,  en  ion  encein- 


a* — » 


te,  À  mille  biens  qui  fe  font  fouhaiter: 


Mais  je  me  borne  à  ta  do&rine  fainte» 
T  E  T  H    IX,. 

33.  Sur  moi ,  Seigneur,  ta  main  a  répan- 


lUflfl^i 


£g$^f=^=^Êp 


du  Mille  bienfaits ,  me  tenant  ta  ptomef- 


fe,  Comme  toujours  je  m'y  Cuis  attendu. 


Eclaire-moi;  foulage  ma  foibleffe,  Puif- 


<^ue  déjà  je  m  avance  avecfoi,  Dans  les 

rentiers 


*4&        PSEAUME   CÏIX. 

fcnticrs  où  ta  bonté  m'adreffe. 

54.  Avant  que  d'être  ainfi  battu  par  toi, 
Je  m'égarois ,  j'allois  à  l'aventure  :  Mais 
maintenant  je  vie  félon  ta  Loi.  O  Dieu  , 


qui  vois  tous  les  maux  que  j'endure,  Tou- 


jours  û  bon  ,  fi  prompt  à  m  exaucer , 


Veuille  nVinftruire  en  ta  do&rine  pure  ' 


3  5 .  Mes  envieux  me  blâment  fans  celle r  : 


cœur  feduit  fe  tond  dans  la  molleflc;  Et 


moi ,  Seigneuv ,  je  ne  puis  recevoir  De 


vrai  plaifir  qifen  ta  feule  fagefle. 

»-..->. — ~  - — ^^ — a  "  ' — ^^^==:'^ — '$~"m~kiEi'? 

36.  Le  plus  grand  bisque  je  P£Vivms 

avoir /Ç'ctoit  lelr^l  dont  j'eus  Tame 

preffee; 


PSEAUME    CXIX. 


4&Ï 

ZZtiTZ.ZZ. 
Z^ZZ'JC 


prefféc:  Avant  cela,  jignorois  mon  de- 


££3 


voir.  D'or  .ou  d'argent  l'abondance  amaf- 


sec; 


fée ,  N'égale  pas  le  bonheur  de  fa  voir  La 


Loi  qu'aux  tiens  ta  bouche  a  prononcée. 
J.OD     X- 


37.  Tes  propres  mains ,  ô  grand  Dieu 


m'ont  formé:Fais  que  ta  grâce  &  me  guide 


82  m'éclaire ,  Et  qu'en  ta  Loi  mon  cœur 


foitcon.firmé.Alors  tous  ceux  quidefirent 
te  plaire  >  En  me  voyant  fur  ton  bras  ap- 


puyé,Tc  béniront,pàrce  qu'en  toi  j'cfpèrc. 
x%  Avec  raifon  ta  main  m'a  châtié  :  Je 


méritois  ta  févère  vengeance  \  Mais  ton 


amour  ne  m'a  point  oublié.Viens  donc, 


Seigneur ,  par  ta  grande  clémence,  Me 
-  -    .  Rr     foutenir 


47<> 


ESiE'ÀXJ  Mil     C  XI  X^ 


foutenir  dans  mon  affliction  :  C'eft  ta 


39.  Vois  mes  douleurs  avec  compaflîon; 


Et  je  vivrai,  moi,  qui  de  ta  Loi  fainte 


Aftoujours  fait  ma  confolation.  Con- 
p^      ljfV  *=  w     y    "A     /■;     A3 

fonds,  Seigneur,  ceux  qui  n'ont  point  ta 
crainte.  Perfécuté  ,  j'ai  recours  à  toi  ; 

r — t"ir        ■    7 


On  me  verra  te  révérer  fans  feinte. 
4o.Que  tous  les  bons,  rallemblés  près  de 


moi,  Prennent  plaifir  à  ton  divin  fervice  ; 


Qu'un  même  amour  nous  attache  à  ta 


Loi.  Fais  que  toujours  je  t'offre  en  facri- 


fice  ,  Une  ame  pure  ,  un  cœur  rempli  de 


&&=& 


ÏpUEt  qu  en  t'aiount^jamais  je  ne  rougifle 


CAFH« 


PSEAUME    CXIX.        471 

CÀP'H     XL 


41  J  attends ,  Seigneur ,  l'effet  de  ton  fè- 


cours  j  Pour  voir  enfin  a  mes  maux  qucl- 


!t±-±-^.j:~--z^: 


=*= 


r^=:5^g 


que  ifîue:  Sans  quoi  la  mort  va  terminer 
mes  jours  Déjà  lafle  d'avoir  en  haut  la 


vue ,  J'ai  dit  :  ô  Dieu  ,  qui  m'as  humilié . 


quand  cefiera  ia  douleur  qui  me  tue  ? 

ifelEi^iii^i=IÉIpIiiiliill 

41.  Je  fuis  flétri,  tant  je  fuis  ennuyé  , 


Comme  une  fleur  que  le  vent  a  ternie  : 


f    ■»    » yPTS     i   L4 


~£ 


_JL*J...^ 


Mais  de  ta  Loi  je  nairien  oublié.  Quel 


ZpZ2ÇZ£Z3±Z 


terme,  enfin,  as-tu  mis  à  ma  vie  ?  Et  quand 
ta  main  nous  fera  t-elle  voir  De  ces  mé- 
chans  TinjuAice  punie  ? 
45.  Ils  m'ont  creufé  ,  penfant  me  faire 


=£—•£- 


choir,  Des  puits  profonds ,  par  des  rufes 
Rri     danxnables 


épi       P  SE  AU  ME    CX  IX. 


-1>&-hz&z 


damnablcs  Contre  tes  loix,  &  contre  leur 
devoir.  Tes  jugemens  font  toujours  équi- 
tables; Et  puifqu  à  tort  je  fuis  perfecuté, 


Fais-moi  fentir  tes  bontés  fecourabîes. 


44.  Peu  s'en  fallut  que  leur  malignité 
N'eût  le  plaifir  de  ma  ruine  entière ,  Sans 


que  de  toi  je  me  fois  écarté.  Rends-moi , 


Seigneur ,  ta  célefte  lumière  :  Mon  cœur, 
ravi  de  ta  grande  bonté,  Suivra  tes  loix 


jufquà  fheure  dernière. 

L  A  M  E  D    XII. 


#3Sî 


4f.  Dans  ces  hauts  cieux,  que  tu  formas 

1    i   ...»        »^t^tf 


îs 


jadis,  Se  lit  toujours,  vifiblement  gravée , 
La  fermeté  de  tout  ce  que  tu  dis.  On  fa 


m 


r=:=qr~ 


toujours,  dage  en  âge,  éprouvée:  Tu 

fufpendis 


PSEAUME    CXIX.        47$ 


fufbcndis  la  terre  dans  les  airs ,  Ou ,  pour 


jamais  j  la  place  elle  a  trouvée. 


46.  Jufqu'à  ce  jour ,  par  des  refforts  di- 


mÊË. 


vers ,  Et  Tous  les  loix  de  ta  fage  conduite , 
On  voit  encor  fubfifter  l'univers  >  Et  fi 


mon  ame  aufïï  n'étoit  inftruite  A  ne  cher- 


cher qu'en  ta  loi  fon  fupport.  C'en  étoit 
fait  y  ma  vie  étoit  détruite. 


47.  De  tes  ftatuts  ,  dont  je  fais  tout  mon 


fort,  Avec  plaifir  la  mémoire  je  garde: 


Par  eux  ta  main  m'a  tiré  de  la  mort.  Je 


fuis  à  toi  j  prends-moi  donc  fous  ta  garde. 


Avec  ardeur  je  fuis  ta  volonté  ,  Et ,  nuit 


&:  jour ,  a  toi  feul  je  regarde. 


48.  Pour  m'accabïer;lesméchans  m'ont 

Rr  3        guetté  5 


47J4 P  SJ  AUM_E_CX  L£ 

guetté  ;  Et  moi,  toujours  a  ta  pure  doc- 


pyl    vv"  bf = 


Ê*=£==|=3i^ 


trine  ,  De  tout  mon  cœur  je  me  fuis  arrê- . 
té.  On  ne  voit  rien  que  le  temsne  ruine: 


Tes  ordres  feuls  ont  de  la  fermeté  ,  Et 


leur  vertu  jamais  ne  le  termine. 
M  E  M      XIII. 


49.  O   que  ta  Loi  m'eti  un  puiflàntfc- 
cours!  Je  la  chéris  d'un  cœur  rempli  de 
zèle;  Je  la  médite, &z  les  nuits,  &  les  jours* 
Elle  m'éclaire;  &  ma  conduiteeft  telle, 
Que  je  confonds  mes  plus  fiers  enn  nuis  , 


fo.  Ta  grâce  en   moi  Tes  plus  grands 


^jE^E^=JF 


=5  ;      ^iLiaKg 


dons  a  mis,  Et  des  Docteurs  je  paffe  la 
ïcience,  A  tes  ûatuts  ayant  l'ef  prit  fournis. 


|Ç=fc 


m& 


PSEAUME    CXÏX. 


475 


— T^rrr^zrr:^- 


^S=fc3^fc=5= 


Des  plus  âges  la  longue  expérience  Cède 
aux  rayons  dont  tu  m'as  éclairé,  En 
m  devant  dans  ta  iainte  alliance. 

yi.  Des  mauvais  pas  je  rne  fuis  retiré: 
Des  vicieux,  li  ta  main  me  .délivre,  Je  ne 

iîp^iiSl^llsIii^^igtSi 

ferai  jamais  plus  égaré.  Le  droit  chemin , 

i^iSIi^i^l^piilliSl^i 

o  mon  Dieu  ,  je  veux  iuivre  ;  Et  s'il  te 
plaît  de  répondre  à  mes  vœux ,  On  me 


verra  plein  d'ardeur  pour  bien  vivre. 


ï=5==s*== 


',.1  *;,; 


51.  Que  ta  parole  eit  un  bien  précieux! 


Dans  fa  douceur  je  me  plais  davantage  , 
qu'au  goût  du  miel  le  plus  délicieux.  Tes 


Exa=^ 


feuls  confeils  ont  pu  me  rendre  lage:  Ils 
mont  appris  combien  font  odieui  Tous 


E:*E=£=ES 


EE5E 


Jes  détours  ou  le  menfongç  engage. 

NUN. 


47*        PSEAUME   CXIX. 
NUN     XIV. 


5  3 .  Ta  vérité ,  comme  un  flambeau  qui 


luit,  Mefert  de  guide,  &  la  vive  lumière 


Me  vient  montrer  tes  (entiers  dans  la  nuit. 


Entends >  Seigneur ,  mon  ardente  prière  : 


Je  lai  juré,  je  veux,  par-detlus  tout, 


Aimer  ta  Loi  d'une  amour  iingulière. 
54.  Reprime  ceux  qui  me  pouffent  à 


^K^T 


bout  :  Tu  Tas  promis ,  &  je  te  le  demande  ; 


Fais-moi  revivre,  &  me  remets  debout. 


Daigne ,  Seigneur ,  agréer  mon  offrande  : 


Je  te  la  fais  du  cœur  Se  de  la  voix  ;  En- 


feigne-moi  ce  que  ta  Loi  commande. 
55.  Ma  trifte  vie  eft  réduite  aux  abois, 


S=.^z 


Elle  eft  fans  cefTe  aux  dangers  expofec , 

Sans 


P  SE  AU  ME    CXIX.        477 

^Si|p|ill=lili=-iilll£lll!lli 
Sans  que  jamais  j'aie  oublié  tes  Loix.  Sur 


mon  chemin  une  foffe  eft  creufee  :  Mais 

^IlilIliSPlIISIiiii^i^ 


±z$z 


nui  péril  ne  peut  rn  épouvanter ,  Et  c'eft 
ta  Loi  qui  rend  ma  route  aifée. 
$6.  Je  l'ai  choifie  ;  &  loin  de  la  quitter , 


J'en  fais  mon  fond,  mon  plus  riche  héri- 


tage, L'unique  bien  qui  peut  me  conten- 


ter.  Malgré  mes  maux,  je  veuxraveccou- 
rage,  Dans  tes  f entiers  fans  cefle  m'arrêter, 


Et  chercher  là  mon  plus  grand  avantage. 
SAMECH    XV. 


57.  Je  n'eus  jamais  que  de  l'avertion  Pour 
le  méchant  \  qui  fans  cefle  t'offenfe  :  J'ai 


pour  ta  Loi  beaucoup  cTaffeétion.  Tu  fus 

^lii^l^iî^i^i=iiii(iii 

touj  ours  mon  bouclier,  ma  défenle:  J'ai, 

par 


*78         PSE  ^y  M  E_C  XI  X. 

par  ta  grâce ,  un  alyle  chez  toi  ;  Et  ta 

fë^i— ï — j-j — j-Hma^S" 


promette  èft  ma  ferme  aiïurance. 
58.  Que  les  pervers  s'éloignent  donc  de 


E$=fe?E5EE_=5E 


moi'  Qu'à  nul  faux  bien  mon  cfprit  ne 


s^amufe.  Tout  mon  defir  eft  de  garder  ta 


Loi.  Ne  permets  pas  qu'un  vain  efpoir 


m  abulc  Tu  Tas  promis;  fois ,  0  Dieu  ; 
mon  foutien  ,  Quand   on  m'attaque  , 


ou  par  force ,  ou  par  rufe. 


J9.  Viens  m'aflifter,  je  ne  craindrai  plus 
rien;  Et  quelque  mal  qui  me  prefle  ou 

menace,  Ta  Loi  fera  mon  unique  einre-_ 

PF— ^j^g:::^t^:fc=5::l::^~ — J3E55 — 3 


■JUL-Xl 


~V-*£Z 


i±= 


mmm 


-£:r£:=j5r*4— 


tien  Tes  ennemis  s'éloignent  de  ta  face  : 

Mais,  tôt  ou  tard,  aux  pieds  tu  fouleras 

Ces  obitinés ,  indignes  de  ta  grâce. 

60.  Comme 


PSEAUME    CXIX. 


HH 


~mm 


E£S^ 


47* 


Go.  Comme  l'écume,  au  feu  tu  jeteras 


Tous  ces  médians,  dont  le  cœur  t'aban- 


donne :  Moi ,  je  ferai  ce  que  tu  prefcriràs 


Déjà  mon  cœur  s  épouvante  &  s'étonne 


Des  rudes  coups  dont  tu  les  frapperas  \  Et 

de  frayeur  tout  le  corps  m'en  friiïbnne. 
H  A  I  N    XVI. 


6i.Jc  fuis  par-tout  le  droit  Se  l'équité  : 
Souffrirois-tuquejefufle  la  proie  De  ceux 


qui  m  ont  à  tort  perfécuté?  Prends  mon 


parti  ;  que  ton  bras  lé  déploie.  On  veut 


ma  perte  :  empêche,  ô  Dieu  clément, 
Que  l'orgueilleux  n'ait  cette  injufte  joie, 


6?*.  Mes  yeux  font  las  d'attendre  vaine* 


jnçnt ,  D'où  me  viendra  l-'appui  que  je 

fouhaitc, 


4?o        F  b  b_A  V^p-ili*^ 
fouhaitc ,  Et  que  tu  m'as  promis  ?î  fa  in- 
ternent Que  ta  juftice  avec  douceur  me 
traite.  Rends- moi  ta  grâce ,  &  me  fais  rç- 
cevoir  De  tesftatuts  la  icience  parfaite. 


63.  Je  fuis  à  toi  :  remplis-moi  de  favoir; 
Et  fais  qu'enfin ,  par  ta  bonté  propice ., 


r?è=^rn=4.rr 


Tes  hauts  iecrets  je  puiffe  concevoir  ; 


m 


mm 


=0=5=*==^ 


Qu'aux  yeux  de  tous  éclate  ta  juftice,  Ces 


-— e 


infenfés  ont  renverfé  ta  Loi  :  Viens  donc, 
Seigneur,  viens  punir  leur  malice. 


($4.  Tu  vois  mon  cœur:  tu  fais,  mon 

Dieu  ?  mon  Roi  r  Que  plus  que  l'or,  ou 

553 


qu'autre chofeexquife,  Tes  ordres  faints 

ii§=iilii^^iil=i=il^^iiip 

font  eftimés  de  moi.  Plus  qu'un  tréior  je 


les  aime.'&:  les  pri|e  :  jîfc  font  la  règle  Sj[ 

l'objet 


PS  EAUM_E__C  X IX.        4$i 

l'objet  de  ma  foi  >  J'ai  détefté  toute  in j  ufte 

entteprife. 

P  E    XVII. 

mmmwËmmwmmmMmm 

6y.  Dans  tes  Edits.  Seigneur,  lont  con- 
tenus Tes  grands  fecrets,  ta  fageffe  pro- 
fonde:Auffîtoujoursjelesai  retenus.  Oui, 
dans  ta  Loi  tant  de  lumière  abonde,Que, 
dès  l'abord ,  on  en  eft  éclairé  ,  Et  qu'elle 


bord ,  on  en  elt  éclaire  ,  Et  qi 


inftruit  les  plus  fimples  du  monde. 


S=i=g=^^^E 


iSllii^lilf 


.ÎZ 


66.  Hélas!  ma  bouche  a  fouventfoupiré, 


*&=*= 


g^ê 


i^^^^^i 


=*fcss=: 


^rï£ 


Dans  le  deffein  que  j'avois  de  te  plaire  $  Et 
constamment  mon  cœur  Ta  defiré.  Avec 
pitié  regarde  ma  misère  ;  Et  comme  à 


ceux  qui  t'ont  donné  leur  coeur ,  Fais- 


moi  fentir  ta  grâce  falutaire. 


Si     67.  Conduis 


482, PS EAJU^M_E   CXIXy 

67.  Conduis  mes  pas ,  &  me  garde  d'er- 

IIHI=?ilSip=^S=lllli 

reur  :  Que  ton  efprit  jamais  ne  m'aban- 


-=t5n3 


donne ,  Et  que  le  mal  ne  foit  pas  mon 
vainqueur.  Vois  le  danser  qui  par  tout 
m'environne  ;  Délivre-moi  de  cette  adver- 
lire ,  Et  je  ferai  ce  que  ta  Loi  m'ordonne. 
68.  Montre  à  mes  yeux  ta  divine  clarté  : 


Daigne  m'inftruire ,  &:  me  fais  bien  corn- 


prendre  Tes  réglemenSjtafainte  volonté. 


=*« 


L'excès  des  pleurs  que  Ton  me  voit  ré- 


pandre ,  Vient  du  dépit  dont  jeluistranf- 


porté ,  De  voir  qu'en  vain  ta  voix  fe  fait 


JE§fcz^EgEJ-3 


entendre. 

T  S  A  D£    XVIIL 


69.  On  te  voit  jufte  en  tes  commande- 

mens, 


ÏSEÀUME  CXIX. 


4&? 


mens ,  Jufte  en  tes  faits  :  Seigneur ,  quoi 


que  tu  ùffes,  L'équité  règne  en  tous  tes 
jugemens.  Tu  veux  auflî  qu'on  marche 
fur  les  traces,  Que  nous  marqua  ta  fer- 


me  &  jufte  Loi  ;  Et  le  pécheur  doit 


70.  Mais  je  m  afflige ,  ô  Dieu ,  lorfque 


je  vois  ,  Par  ces  mcchans ,  ta  parole  ou- 


&£SEœ 


=nn^iœii=si^^ 


bliée,  Sans  nul  refpeft,  fans  nul  égard 


pour  toi.  Elle  efï  ii  fainte  &  lî  purifiée  , 


Que  j'en  ai  fait  toute  ma  pailîon ,  Et 


qu'à  L'aimer  ma  vie  eft  dédiée. 


7 1 .  Dans  mes  travaux  ,  dans  mon  afflic- 


tion ,  Quelle  que  foit  ma  peine  &  ma 

ibuftrance,  Ta  Loi  feramaconfolation: 

Sfi       A 


4$4 
g53Ê 


P  S  F  A  U  M  E     C  X  I  X. 


A  tapromciïe  eft  jointe  la  conftancc; 

êiii^^^iii=il!l5=iiipilll=l 
Et  d'âge  en  âge  on  voit  ta  vérité,  Se  con- 
firmer dans  ta  faintc  alliance. 


rx=^r.:: 


71.  De  raille  maux  je  fuis  perfécuté  , 


Et  Ton  diroit  que  ma  perte  eft  jurée  : 


Mais  tes  Ëdits  règlent  ma  volonté.  Ta 


parole  eft  d'éternelle  durée  :  Viens  me 
l'apprendre  ,  ô  Dieu  plein  de  boute,  Je 


jouirai  d'une  vie  affurée. 

C  O  P  H    XIX. 


73.  De  tout  mon  coeur  j'élève  à  toi  ma 


voix  :  Accorde  moi  ce  que  je  te  demande, 


Et  je  ferai  ce  qu'ordonnent  tes  Loix.  Je 


feg=R=t==t 


CEt:p 


il 


ii 


^ 


mm 


te  réclame, &  te  fais  mon  offrande.  Sau 

lœBI^fllSiillIillli^ 


vc- 


moi  donc  :  je  ïaurai  maintenir  Le  culte 

faille 


?J  ï^i1  ^JL  £LTi  '  4S* 


laint  que  ta  Loi  nous  commande. 


'4.  Combien  de  fois  m'as  tu  vu  prévenir 


=£== 


âÊ-lsSE 


Le  point  du  jour ,  quand  je  prie  ou  mé- 
dite,  De  tes  leçons  gardant  le  fouvenir* 


Quand  le  guet  paffe ,  &  qu'il  fait  fa  vifitc  . 

il^^=ii=i=^IIII|^i^siiiî;i 
Je  veille  encore ,  &  j'ai  les  yeux  ouverts 

Sur  cette  Loi  que  tu  nous  a  preferite. 

7  5 .  Entends  ma  voi x  dans  mes  tourmens 


divers,  Et  rétablis  mes  forces  qui  lan- 


guiffent  :  Par  ta  bonté ,  garde-moi  des 


Q3Z^p3g     ■  f       >.f    *fc  yb»  yT3E 


pervers  ;  Leur  troupe  avance  ,  &:  leurs 


EESEES 


mains  me  faifilîent ,  Pendant  qu'en  eux 
rèçne  l'iniquité ,  Et  que  toujours  ils  te 
defobéiffent. 


il^=?i=ilËl=l= 


=J=|=î£||EZg 


76.  Mais  tu  te  tiens  fans  cefle  à  mon 

Si)       coté, 


4?£    _1VSEAUME    CX IX. 
côté  >Toujo tus  propkcv,&  toujours  îe™ 
courablcrTou)ours  égal  dans  ta  fidélité  ; 


Ton  alliance  eft  ferme  immuable  :  Auffi 
jamais  mon  cœur  n'en  a  douté  ;  Le  fon- 


dement en  eft  inébranlable. 
RESCH    XX. 


77.  Renarde,  ô  Dieu,  l'état  où  je  me 


*£E§ 


£ 


E£=^EE5=*=^ 


vois  :  Mets  quelque  fin  a  ma  peine  mor- 


telle,  Puifque  jamais jen'oublirai  taLoi. 
Protège -mol   dans  ma  jufte  querelle: 


Fais-moi  revivre  ,  &  me  viens  fecourir  , 


Pour  dégager  ta  promelle  ridelle. 


8.  De  tes  Editsnul  ne  veut  s'enquérir: 


Mais  les  méchans  éprouvent  ta  vengean- 

cci  Et,  tôt  ou  tard,  tu  les  feras  périr.  Pour 

moi, 


PSEAUME   CXIX.        487 


moi , Seigneur ,  j'elpère  en  ta  clémence: 
Aime-moi  donc ,  comme  tu  m'as  aime  > 


Et,  pour  ton  Nom ,  hâte  ma  délivrance. 


79.  A  tes  ftatuts  mon  cœur  accoutume 


5tE*EE5=3 


Les  fuit  toujours, bien  que  je  fois  h  proie 


1=E˧ɧ§ÈÉ£ 

De  tout  un  peuple  à  ma  perte  anime.  Je 


™É$E?E~Sê: 


EES=r.5=rtïrS5: 


meurs  ,  hélas  !  lorlqu  il  faut  que  je  voie 
Que  ces  ingrats  ofent  fi  lâchement  De 
ta  parole  abandonner  la  voie. 


80.  J'ai  me  toujours  ton  fainteommande- 


=£=&£ 


Er$;=rî 


ment  :  Jette  fur  moi  quelque  regard  pro- 


=e§es 


i^iiii^iP 


=3ÎÏ=SF- 


pice,  Et  me  foutiens  dans  cet  accable 


z=^r^: 


fr3*F 


èà 


ment.  Que  ta  parole ,  ô  grand  Dieu ,  s'ac- 


compliffe ,  Comme  il  arrive  indubitable- 


ment  De  tout  arrêt  donné  par  ta  jufticc. 

SCHIN 


4$8        PSEAUME  CXIX. 
SCH1N    XXI. 


illï=^=ta:5^=5^|lilflfifl 


Si.  Des  grands,  a  tort,  je  fuis  perfecute  : 


ïE^ÇE 


Mais  js  crains  peu  leur  injufte  puifTance. 
Tes  jugemens  m  ont  feuls  épouvanté  : 


3+=3& 


-~ -T^ 


k£^^E13=*E 


P 


"3e ■£ jF^pi  v1"  r^ 


J'ai  plus  de  joie  &  plus  de   confiance 


5—  33 

Par  tes  confeils  ,  que  (i  j  avois  trouvé 


Quelque  trefor  d  une  richefleimmenfe. 


X2.  Je  hais  la  fraude, &:  j'ai  bien  éprouvé 
Quec'efttaLoiqui  rend  lame  contente: 


::3E 


E?EE^=5^?:î=E~ 


Je  trouve  en  elle  un  bonheur  achevé.  Sept 


fois  )e  jour  à  ton  bonheur  je  chante, 


Louant  toujours  les  ordres  merveilleux 

llilHiSiiSIi 


Dont  nous  inftruit  ta  vérité  contante. 

ii=^n^^^iiiiiiiii^iiri 


83 .  Un  doux  repos  eft  réfer vé  pour  ceux 

Qui  font  fournis  à  ta  Loi  fouverainc}  Et 

tout 


'■    .       P  SE  AU  ME    CXIX.         4%9 
tout  s'accorde  à  repondre  à  leurs  vœux 


-|ÊË|~: 


C'eft  toi ,  Seigneur  ,  qui  peux  finir  ma 

peine:  Auffi  ta  Loi  fera  mon  feul  objet , 

ma  guide  sûre,  &  ma  règle  certaine. 

84.  AtesEdirs  mon  cœur  fe  rend  fu jet , 
4'        ■  "  "  r-^^^rS=^^fegBc^É 


ersfc: 


3= 


Et  ne  craint  rien  ,  comme  de  te  déplaire , 


T'aimant  toujours  d'un  amour  tout  par- 
fait. Suivre  tes  LoiXjC'eft ma  tache  ordi- 
naire: Seigneur,  qui  vois  ce  que  mon 


E£:î~3 


cœur  promet ,  Tu  fais  auffi  que  mon 

ÈÊT~ 


"i>=l= 


zèle  eft  fihcèrc. 

T  H  A  U    XXII 


e:s^ 


8  y.  Fais  que  mon  cri  puiffe  aller  jufqifà 


toi;  Accorde-moi  le  don  d'intelligence  : 

Tu  las  promis,  Seigneur,  exauce-moi. 

Que 


4&o         PSEAUMJ    CX IX 

Que  ma  prière  arrive  en  ta  préfence 


Tends  moi  la  main  dans  mon  adverfité , 

Comme  ta  voix  m'en  donne  lefpérance. 

86.  Ma  bouche ,  ô  Dieu  ,  prêchera  ta 


z=zt=:. 


S 


bonté ,  Si ,  m  exauçant ,  tu  m'accordes  la 


*jr>*Sg3gh — M  '  .*y53= 


mmmm 


grâce  De  bien  favoir  ta  fainte  volonté. 


Je  publierai,  quoi  qu'on  dife  ou  qu'on 


s 


Ë?=£=£E£=~£3 


fade,  Ta  Loi  fi  jufte,.&  dirai  hautement, 


32T3S: 


r-B-ï — s 


if=s:Jl§§l§=ÊiIs 


Qu'avec  plaifir  j'en  veux  fuivre  la  trace. 


87.  Vcuillc,Seigneur, veuille  donc  promp- 


tement,Pour  mon  fecours,  ta  forte  main 


== 51=5 


étendre;  Car  je  m'attache  à  to]1^01^^ 


dément.  C'eft  de  toi  feul  que  je  veux  tout 


attendre;Et  détor mais  mon  unique  plaifk 


Sera  celui  qu'en  ta  Loi  je  veux  prendre. 

OO.    bl 


m 


P S  E  Ajy J^  _CXX. 491 

88,  Si  j*ai  de  vivre  cncor  quelque  defir, 


Ceft  pour  ta  gloire.}  &c  mon  ame  éclairée 


Pour  fon  objet  veut  toujours  la  choifir. 


Hélas  1  je  fuis  la  brebis  égarée  :  De  me 
chercher ,  Seigneur ,  prends  ie  loiflr  ;  Car 


dans  le  cœur  ta  Loi  rneft  demeurée. 
P  S  E  A  U  M  E    CXX, 


Ki=^i=iill^i^i^l^^ii: 


Uand  de  douleur  j'ai  Pâme  atteint' 


0 


A  mon  Dieu  j'adrefle  r 


7J$=- 


mon  Dieu,  ioil* 
toujours  pr 


m 


ie  cec 


ces 

§£Ë* 

fcrnzr 


PSEAUME    CXX. 


revient  d'un  fi  faux  langage  ?  A  quoi  te 
feront  profitables  Tes  médi lances  détefta- 
bles?  Ce  font  des  flèches  acérées,  D'une 

^iiilii^iSlillii^lia^ 


puiffante  main  tirées,  Et  tes  difeours  en- 


venimés  Sont  des  genièvres  enflammés. 


3 .  Hélas  !  qu'elle  m'efr  ennuyeufe,  Cette 


demeure  malheureufe,  Au  milieu  des  ten- 


■^audi  tes  De  Kédar  &c  des  Méfechites  ! 


~>s  cruelles  Qui  le  nour- 
\ai-je  long-tems 


PSEAUME  CXXI.        4?3 
PSEAUME    CXXI. 


V 


Ers  les  monts  je  levois  mes  yeux, 


D'où  j'attendois  toujours  Que  viendroit 


mon  fecours.  xMais  fur  Dieu,  qui  fît  les 


hauts  eieux,  Et  la  terre  féconde,  Mainte- 


z.  Pour  te  faire  aller  sûrement,  On  le 
verra  veiller,  Sans  jamais   fomeiller. 


Dlfraël,dis-je>  conftamment,  La  garde 


toujours  veille  ,  Et  jamais  ne  fomeille. 


3.  Il  eft  ton  appui ,  ton  confeil;  Sous 


fon  ombre  il  te  tient  *  Et  fon  bras  te 


foutient.  Ne  crains  point  l'ardeur  du  fo- 


leil  ;  Ne  crains  point  de  la  lune  La  froi- 


deur importune. 


Tt        4.  De 


494      P  S  E  A  U  ME  C  XXII. 

4.  De  tour  mal  fa  puiflante  main  Ton 
amc  gardera  ^  11  te  protégera ^  Donnant 
toujoursa  ton  defTein Une  entrée  agréa- 


^H~ 


bie ,  Un  fuçcès  favorable 

PSEAUME    CXXIL 
QHëiili^llI^i 


11^ 


Uel  fat  mon  tranfport  dans  ce 
jour ,  Que  Ton  me  dit ,  montons  au  lieu 


z^zr=3gr 


r€=  = 


:-£-= 


Dont  le  Tout-puiffant  notre  Dieu  A  dai- 


gné  faire  fonféjour!  Nos  pieds  s'arrêteront 

iiispîsiM:aeisii^^ 

chez  toi ,  Jérufalcm ,  &:  fans  eftroi  Nous 


ipliiii^llllii 


=^=S! 


v  parierons  notre  vie  :  Chez  toi ,  Jéru- 
(alenï,  qui  vois  Revivre  la  vigueur  des 


l±ràr 


ioix  ]  Ville  fainte7  heureufe  &:  munie. 


:?>zzz<^z 


3S 


=li^S^l=iiil^ 


i.  On  voit  les  TribusduSeiçneur,  Selon 


=2»=3Si=feïiife3E= 


ÊiSfsII 


ibufainteommandement,  Y  monter  fo- 

lemnellcment, 


.  lemnellei 


ne\ 


tice  conf  acre?,  Et  le  tronc  de  David  même. 
Priez  pour  la  fainte  Cité  :  Priez  pour  ft 
profpcrite,  Et  pour  tout  fidèle  qui  l'aime. 
3.  Puilîent  l'abondance  St  la  paix  Fleurir 

5 '-^-T-'Tt-ft "^-  ■  ■   -  — — r L:^"— P — 4-"    _.  .^ê- &-. 


S& 


à  jamais  fur  tes  bords  !  Puille  le  ciel,  de 


±~^22 


les  tréfors,  Remplir  tes  fuperbes  palais  ! 


Oui  ,  Sion  ,  puifqifencor  ie  vois  Mes 
frères    refider  chez  toi,  Pour  toi  mon 


E3 


jzè!e  sjntéreiiè  ;  Sur  tout,  à  cauie  du  iaint 


3Ê5=î3e= 


lieu  Oii  veut  habiter  notre  Dieu ,  je  veux 


mm 


pour  toi  prier  fans  cefle. 


"£»*<£> 


T 1 1     PSEAUME 


4?£     PSEAUME  CXXIII. 
PSEAUME    CXXIII. 

Eli  vers  toi  fcul ,  qui  règnes  dans 


lescieux,  Que  nous  levons  les  yeux.  Le 


ferviteur  implore  en  la  fbufl'rance  ,  Du 
maître  Faffiftance  ;  Et  la  fervante ,  aulïi- 


tôt  qu'on  la  bkffe,  A  Toeil  fur  fa  maï- 
trèfle  :  Ainfi  fur  Dieu  nos  yeux  font  ar- 


rêtés  ,  Implorant  fes  bontés. 


i.  Hélas!  Seigneur  ,  appaife  ton  cour- 
roux >  Et  prends  pitié  de  nous.  Nos  en- 


nemis  nous  accabîent  d'injures,  Et  fré- 


quantes  &  dures:  De  traits  percans  fans 
cefTe  ils  nous  déchirent:  Nos  âmes  en 


foupirent.  Et  qui  pourroit  fouftrir  les 


fiers  mépris  De  ces  lâches  efprits  ? 

PSEAUME 


PSEAUME    CXXîV.     4*7 
P  S  E  A  U  M  E     CXXIV. 

Qu'Iiraël  peutbien  dire, en  ce  jour. 


o 


Que  ,  G  le  ciel  pour  nous  n'eût  pas  été  , 


ÎËr=ï 


Si  le  Seigneur  n'eût  (on  peuple  ^ffi^éj_ 


C'en  étoit  fait  Tans  efpoir  de  retour  , 

ll=i^^il^piSll=liiii.i^|::= 

Quand  l'ennemi  fur  nous  fe  lût  jeté^ 


i.  Nous  Succombions  Tous  un  joug  ri- 


m 


gourcux;  Prêts  de  nous  voir  en  proie  à 
ces  pervers,  Nous  périflbns,  parleurs 


complots  divers  \  Des  grottes  eaux  le  cours 
impétueux  Nous  eût  fou'dain  entraînés 


S=fc 


&  couverts 


WËÊÊiïÊÊ^Ê^Ê=^ 


3.  Des  conjurés  les  rapides  torrensEulfent 


furnous  cent  6c  cent  fois  paiTé.  Mais,  gloi- 


rg=^Z==5=|^E^=^£ 


re  à  Dieu  j  qui  n'eft  plus  courroucé ,  Et 

T  t  3         qui 


w%-  VA3J^UU.3   ex xv. 

gui  n'a  point  permis  a  ces  tyrans  D'en- 


gloutir tout,  comme  ils  Tavoient  penle. 
4.  Comme  d'un  laqs  on  voit  rompre 


? : 


les  nœuds,  Par  les  oifeaux  qu'il  avoit  at- 
trapes,  De  leurs  filets  nous  iommes  échap- 


pcs.  Celui  qui  fit&  la  terre  &:  les  cieux  , 

Par  Ton  (ecours  nous  a  développés* 
PSEAUME  CXXV. 


Q 


Uimeten  Dieu  fonelpérance  Ja- 


mais ne  tombera ,  Ni  ne  chancellera. 
Telle  fera  Ton  afïurance,  Que  Sion,  mont 


inébranlable,  îsTcft  pas  plus  ftablc. 

z.  Comme  Jérufalemefl :  ceinte  Demonts 

de  toutes  parts  ,  Ainfi  que  de  remparts  ; 

Ceux  qui  du  Seigneur  ont  la  crainte,  A 

leurs 


PSEAUME   CXXV 


4S9 


leurs  côtés,  pour  leur  défenfe,  Ont  la 


prélénee. 


3 .  Ce  iVeft  pas  pour  toujours  qu'il  laiiïe 


Les  fîens  entre  les  mains  Des  tyrans  inhu- 


mains :  lTne  veut  point  que  leur  foiblefîe 


ezqz 


-4- = 


H^I 


3EKÎ 


Les  expofc,dans  leur  misère,  A  lui  déplaire. 


::-$£ 


4.  O  grand  Dieu ,  bénis  les  fidèles ,  Et 


laide  les  pervers,  Dans  leurs  ientiers  cou- 


US 


?¥==*==&£ 


l -j-L— ^±=:i 


verts ,  Se  perdre  comme  des  rebelles.  Fais 
qu'en  paix  Ifraël  fleuriile ,  Par  ta  juftice. 


PSEAUME    CXXVI. 


O 


jfo&.ife 


*ES 


r^— S 


Uand  Dieu  tira ,  par  la  bonté ,  Son 
peuplede  captivité,  Cet  admirable  événe- 


mou  Parut  un  longe  feulement.  Soudain 

l'allégreûe  publique  Eclata  par  un  faint 

Cantique. 


5°£  JLè  jM'U-M'*  ffcX  XV  L 

Ganti(Juc.  On  difoir  tour  haut  des  Hé- 
breux ,  Dieu  fc  déclare  bien  pour  eux. 
i .  1 1  e(l  vrai  qu'en  cet  heureux  jour ,  Dieu 


t£5 


rfff^^=j=^=^ËE 


M 


nous  montra  bien  fon  amour  5  Car  enfin 


c'eii  de  toi ,  Seigneur ,  Que  nous  cil  venu 


=œ=r=zc: 


ce  bonheur.  Grand  Dieu,  ramène  toute 


B^gf^ 


^-=1— ~^!a:^ 


=  *=^=*=5Ë£ 


entière  Notre  nation  priionnière,  Corn- 
me  au  Midi  tu  fais,  des  monts*,  Tomber 


les  eaux  dans  les  vallon?. 


fëiîEEE  VnzZZZS3£*~-WT. ^ 


5.  Souvent  le  rrifte  laboureur  Se  me  la  terre 
avec  douleur;  Mais  l'abondance  des  moif- 


al 


=53bL_Aj, 


F=t^ 


fons  Vient  changer  ion  deui!  en  chanlbns. 


S  — $^  r^^mLr^nr  q 


E53E 


Dans  une  efocrance  incertaine,  Il  jetoit 

fon  grain  avec  peine;  Mais  joyeux,  il 

■remportera  Les  serbes  qu'il  araaflera. 

PSEAUME 


PSEAUME    C  XX  VIL    501 
PSEAUME     CXXVII. 


N  a  beau  la  maiibn  bâtir,  Si  le 
Seigneur  n'y  met  la  main,  On  ne  peut  que 


bâtir  en  vain.  Et  pour  les  villes  garantir, 
En  vain  le  foldat  veillera:  Sans  Dieu, 
rien  ne  profpérera. 
1.  On  a  beau  (e  lever  matin ,  Se  coucher 
tard ,  vivre  en  douleurs ,  Et  tremper  ion 


pain  dans  les  pleurs,  Dieu  feul  fait  tout 


notre  deftin  ;  Et  c'eft  lui  feul  qui  donne 


aux  fiens  Le  vrai  repos, &  les  vrais  biens. 


E1E3 


3.  A  infi,  quand  l'homme  peut  avoir  Des 


tns*: 


~5E 


;=_*_ÏZ=:£- r^ 


enfans  fages  &  bien  nés,  C'eft  Dieu  feul 

qui  les  a  donnés;  C'eft  de  Dieu  qu'il  doit 

recevoir,  Comme  un  préfent  de  fa  bon- 
té > 


5*i  _P^E^UMj^CXX\ni. 
te  ,  Cette  heureufe  poitérite. 


4.  Ses  fils,  pleins  d'une  vive  ardeur,  Se 
montrent  robiiltes&r  forts ,  Capables  des 


j£ 


plus  grands  efforts.  Un  trait  décoché  de 
roideur,  Par  un  bras  ferme  &  bien  adroit, 


Ne  va  pas  ti  vite  &  fi  droit. 

5.  Heureux  les  pères  qui  feront  De  telles 
flèches  bien  munis  !  Si  leurs  carquois  en 
font  garnis*  Jamais  ils  nefuccomberont: 
Maïs  ils  vaincront  facilement  Leurs  en- 


nemis en  jugement. 

P  S  E  A  U  M  E    C  X  X  V  1 1 1. 


H 


fc^rrr; 


=3fc= 


§§SH 


Eureux  l'homme  fidèle^  Qui  lert 


Dieu  volontiers!  Heureux  qui  >J?l£^}  de^ 


Z&-3SZ]: 


zèle ,  Suit  les  juftes  fentiersi  D'un  travail 

ordinaire 


V_S  E  A  UM  E    CXXVI  Pi.    yoj 


ordinaire  il  vit  commodément;  Et  pour 


«3 


lui  toute  affaire  Succède  heureuiement 


z&z-Sz 


JXZ 


i.  Par  un  bonheur  infigne ,  Sa  femme ,  en 
(a  mailon ,  Sera  comme  une  vigne ,  Fé- 


EEE$=Ê5- 


zS^m 


conde  en  la  faifon.  Elle  ornera  fa  table 


D'aimables  héritiers  ,  Tels  qu'un  rang 


^rjfcgr^: 


:ÏE3E£  :=r-  ci:  :  :J: 


agréable  De  jeunes  oliviers. 

3.  Des  plus  pures  délices  Jouit  l'homme 
innocent, Qui  dételle  les  vices,  Et  craint 


m 


â^^^i 


=^r^f=r_^-,^: 


le  Tout-Puiffant.  Vivant  dans  cette  crain- 
te >  Il  verra  profpéier  Jéruïalem  la  feinte , 
Et  fa  gloire  durer. 


4.  Il  verra  de  la  race  Double  poftérité  , 
Et  de  toute  dilgrace  liraël  exempté. 


PSEAUME 


jo4     PSEAUME    CXXIX. 
PSEAUMÉ   CXXIX. 


Dlœ?^^isi5=li=^=llg| 
Es  ma  jcuneile  ils  m'ont  fait  mille 


re,  Mes  ennemis  m'ont  livré  mille  a  Hauts 


3=r-<cil=fï= 


Jamais  pourtant  ils  n'ont  pu  me  détruire. 


os;  Et  l'on  diroit  même  qu'une  charrue 


A  gTânds  filions  m'a  labouré  le  dos ,  Traï- 

nanTïêToc  forma  peau  toute  nue. 

"p^alTduSëTgneur  le  jufte  jugement  De 
ces  médians  a  rompu  les  cordages^uif- 


fent  ainfi  périt  honteufement  Tous  ceux 
qui  font  à  Si  on  tant  d  outrages! 


a.  Puiflent-ils  tous  à  l'herbe  rellemblcr , 


Que  l'on  voit  croître  au  bord  d  une  mu- 
raille , 


raille ,  Qui  le  flétrit ,  fans  que ,  pour  Faf- 


fembler ,  Jamais  aucun  s'emprefïe  &  fe 


y.  On  ne  voit  point  un  ardent  moiflon- 


neur ,  En  mettre  bas  la  javelle  à  bradées  : 


On  ne  voit  point  un  avide  glaneur  En 
remporter  des  gerbes  amaflees. 


G.  Pour  elle  aufli  jamais  aucun  paflant 

Ne  leur  a  dit,  l'Éternel  vous  beniffe  :  Ja- 

mais,  pour  elle,  aucun  s'intéreflant,Ne 

leur  a  dit,  Dieu  de  bien  vous  rempIiffeT* 
PSEAUME    CXXX. 


A 


=3fc= 


U  fort  de  ma  détrefle;  Dans  mes 


=53— 


profonds  ennuis ,  A  toi  feul  jem'adrefle, 


Et  les  jours  ôc  les  nuits.  jGrand  Dieu , 

V  v         prête 


PS  E  A_UM_E    C XX  X. 

prête  l'oreille  A  mes  cris  éclatans  :  Quema 
voix  te  réveille ,  Seigneur ,  il  en  eft  temps. 
2.  Si  ta  rigueur  extrême  Nos  péchés  veut 


compter ,  O  Majefté  fuprême  5  Qui  pour- 


ra fubfifter  î  Mais  ta  jufte  colère  Fait 


place  à  ta  bonté ,  Afin  qu'on  te  révère 
Avec  humilité. 


;.  En  Dieu  je  me  confoîe  Dans  mes  plus 


w 


grands  malheurs  ;  Et  fa  fermeparole  Ap-^ 


*i±-.±=X 


paile  mes  douleurs.  Mon  coeur  vers  lui  re- 


garde,  Brûlant  dun  faint  amour,  Plus 


£:r=2 


matin  que  la  gardeQuijevance  le  jour. 
4-  Qtfifrael  fur  Dieu  fonde  En  tout  temps 


m 


tas: 


(on  appui  :  En  lui  la  grâce  abonde ,  Le  le- 


cours  yient  dçîui.  De  toutes  nos  offen- 

fe* 


PSEAUMECXXXI.        507 
les  11  nous  rachètera;  De  toutes  nos  l'ouf- 
franecs  11  nous  délivrera. 


PSEAUME     CXXXI. 


Si 


Eigneur ,  je  n'ai  point  l'elprit  vain  : 
Je  iVaipirai  jamais  trop  haut;  Et  je  n'eus 


jamais  le  défaut  De  tenter  un  trop  grand 


z.  Si  toujours  la  docilité  Ne  me  rendit 


s*==s?rf 


obéiflant,  Comme  un  tendre  &  foiblc 


innocent ,  A  qui  le  lait  vient  d'être  ôté  ; 
3.  Si,  dis- je,  toujours  je  ne  fus  De  tout 
vain  defir  délivré,  Comme  un  enfant  qu'on 


eainriF^ 


a  fevré ,  O  Seigneur,  ne  m'écoute  plus» 
_4-  Attendons  de  Dieu  le  fecours  Dans 


a*--— v= 


—=£.?&£* 


toutes  nos  adverfitesj  Et  qu'en  Tes  divi- 

Y  v  a        ncs 


5 «9 PS  E  A U ME   CX XXII.  


ncs  bontés  Ifraël  efpère  toujours. 
PSEAUME    C  XXV  II. 


M1 


On  Dieu,  daigne  te  fouvenir  De 
PS    f ?    'te 


David  &:  de  Ion  tourment ,  De  les  vœux 


&  du  grand  ferment  Qu'il  a  fait,  &c  qu'il 


veut  tenir,  A  uDieu  de  Jacob  constamment 


5E 


2.  En  ce  jour  ?  dit-il ,  je  promets  Qu'en 


mon  palais  je  n'entrerai ,  Ni  fur  mon  lit 


™^è_r 


t»      l.    ..!■-       W 


=?=^p 


rinr::t= 


iXe:: 


ne  monterai;  Que  je  ne  dormirai  jamais, 
Ni  mes  yeux  ne  fermerai  : 

SSSllili=lI§li=ilS^ 

3.  Qu'après  avoir  trouvé  le  lieu  Qu'au 

mmîwmmsmm 


:~3t 


Seigneur  je  dois  préparer ,  Et  que  je  veux 


fi  bien  parer,  Que  de  Jacob  le  puiflant 


Dieu  Y  veuille  toujours  demeurer. 


r?EfE5:E5iî^E£E 


^4^,,:^—^.  k-ùk 


4  Nous  fûmes  iaftr uits  autrefois  En  Ephra- 

ta 


*SEÀUME_CXXX_II.    ffj 


ta  par  nos  aveux ,  Que  ce  Dieu  (aint  &:  glo- 


rieux  Des  champs  de  la  forêt  fit  choix: 


C'elt-là  qu'il  fe  montre  à  nos  yeux.. 


iE5=3=l=5=ilila 


5.  Là,  fous  (es  tentes,  à  genoux, Nous  ado- 


rerons fon  pouvoir ,  Difant  :  Eternel  >  no- 
tre eipoir ,  Lève-toi ,  viens  loger  chez 


nous,  Avec  F  Arche  où  tu  te  tais  voir 


E5=S^ÉS 


~-&z 


=r±s:*  rËËggsg 


E5=î 


6.  Revêts  de  ta  vertu,  Seigneur,  Pour 


M—^^ee^^eeee 


=£S3 


Famour  de  David,  ton  Roi,  Les  faints 


Miniftres  de  ta  Loi  ;  Que  ton  Oint,  que 

ton  ierviteur,  Soit  touj ours  appuyé  de  toi* 
PAUSE. 


7.  Dieu  lit  un  traité  folemncl  Avec  Da- 
vid, 6c  le  jura  :  De  ton  fang,  dit-il,  on 

verra ,  Sur  ton  trône  perpétuel ,  Quel- 

V  v  j  qu  ua 


5io      PSEAUME   CXXII. 


qu'un  que  ma  main  y  mettra. 

8.  Si  tes  fils  obfervcnt  les  loix,  Que  de 
ma  bouche  ils  apprendront,  Heureufe- 


ment  ils  régneront  ;  Et  leurs  enfans,  de 
Rois  en  Rois,  A  ton  fceptrc  fuccéderont. 


9.  Le  Seigneur  a  daigné  choifïr  Sion , 


afin  de  s'y  loger  :  Je  ne  veux ,  dit-il ,  plus 


changer  >  Ce  lieu  me  plaît;  c'eft  mon  de- 

mi 


fir;  Et  rien  ne  m'en  peut  dégager. 


10.  Sur  tout  le  peuple  a  pleines  mains 


L'abondance  ]e  répandrai  :  Ses  Prêtres  je 


protégerai  5  Et  dans  la  bouche  de  Tes 


Saints  Des  hvmnes  facrés  je  mettrai. 


1 1.  Je  rendrai  David  florilTant:  Sa  force 


ai  Sion  s'accroîtra  ^  Par- tout  la  vert 


vertu  re- 
luira* 


PSEAUME    C  XXXI  IL    yifr 


luira ,  Er  le  bruit  de  Ion  nom  puiiïant 


Aux  bouts  du  monde  s'entendra. 


1 1.  Enfin, de  honte  &  de  malheur  J'acca- 


blerai fes  envieux ,  Faifant  éclater  à  leurs 
yeux,  Sur  ion  front  brillant  de fplendeur 


Un  diadème  glorieux. 

PSEAUME  CXXXIIL 


o! 


Qu'il  eft doux,  &  qu'il  eft  agréable^ 
De  voir  ainfi,dans  une  paix  durable,Tous 


les  frères  s'entretenir  !  Ce  faint  accord  me 


faitreffouvenirDerondiondugrandPon- 


tife  Aaron, Des  eaux  de  Sion  &  d'Hermon. 


2.  Comme  l'on  voit  cette  huile  le  ré- 


pandre,Et,  par  filets,  de  fa  tête  defcendre 
Sur  Je  bord  du  &ccé  «liteau  :  Comme 


?n    PSEAUMË   CXXXÎV. 


Ton  voit  ces  fraîches  veines  d  eau  ,  Dont 


la  rofée  abreuve  ces  deux  monts ,  Venir 

réjouir  les  vallons  : 

j.  Ainfî  l'onvo^t  que  la  fainte  atfemblée, 

Des  biens  du  ciel  a  toute  heure  comblée, 

Reçoit  de  Dieu  de  nouveaux  dons. 
PSEAUME  C  XX  XIV. 


v 

lia 


Ous,  faints  Miniftres  du  Seigneur, 


$Eè=£l 


Qui ,  dévoués  à  fon  honneur,  Veillez  la 
nuit  dans  la  Maifon  ,  Préientez-lui  vôtre 


2.  Levez  vos  mains  vers  le  faint  lieu  Où 


1  :\  ■  .  — U 


^£E$ 


vous  contemplez  notre  Dieu^Et,pour  lui 


^    *^ff 


plairc,recitez  Les  merveilles  de  Tes  bontés. 


3-  Dieu ,  qui  fit  la  tare  &  les  deux,  Et 

qui 


V  S  E.A  U  ME    CX  XXV,    yi? 


qui  toujours  prend  foin  des  liens,  De 
Sion  ,  fi  chère  à  fes  yeux  5  Te  garde  & 


te  comble  de  biens. 

PSEAUME  CXXXV. 


M 


|^^|^fe§§p||^=5|?Ê 


Iniftres  de  l'Eternel,  Louez  (ans fin 


85 


le  Seigneur;  Louez  (on  Nom,  (a  gran- 
deur,  Par  un  culte  fblemnet;  Vous  qui 

iervezau  milieu  Des  parvis  de  notre  Dieu. 
z.  D'un  Dieu  fi  jufte  &  fi  doux,  Chantez 
ici  la  bonté;  Louez  ia  fidélité;  Car  pour 


§E§i 
fon  peuple,  entre  tous ,  C'eft  Ifraël  qu'il 


a  pris,  Comme  un  joyau  de  grand  prix. 
3.  J'ai  toujours  connu  qu'il  elt  Plus 


grand  que  les  autres  Dieux.  Sur  la  terre 

K  dans  les  cieux ,  11  fait  tout  ce  qu'il  lui 

plaït. 


5T4      PSEAUME   CXXXV. 


plaï\  A  ion  gré  la  mer  s'émeut,  Et  fe 


calme  quand  il  veut. 


w* 


ip^v      »  ,..ii'  : v'    r^rç 


»  ..&       j  =ac 


5— gr: 


^5^^ÊÎ 


4.  D'un  regard  il  fait  monter  Les  nua- 

iillllliiligi 


ErS 


ges  dans  les  airs ,  Qu'on  voit  >  après  les 


rj ^ 


éclairs,  Sur  la  terre  dégoûter:  Il  tire  de 


â=3 


fes  tréfors  Les  vents  terribles  &  forts. 
y.  Egyptiens  obftinés,  Dieu  vous  fit  fen- 

plllll=  iPHP  lllilf  181 


tir  fes  coups ,  Lorfqu  irrité  contre  vous , 


fSl^^=^ 


Il  frappa  vos  premiers  nés.  Les  prodiges 
quil  fit  voir ,  Signalèrent  (on  pouvoir. 


::qrrx=:-^ 


£=$5* 


5.  Il  a  détruit  Pharaon,  Et  toutesfes  lé- 


£=  — &       *     -r* 


gions;  Les  Rois,  &:  les  Nations;  Témoin 


3E=S?=5FrE 


l'orgueilleux  Sehon, Témoin  Og, Roi  Je 


Bafan  ,  Et  tous  ceux  de  Canaan, 

il^Si^liieiliiiiliilil=lil 

7.  A  fon  peuple  dlfraél  II  a  livré  leur 

Fa; s  : 


PSEAUME   CXXXV.      jrj 

pays  :  Pour  ce  peuple  il  la  conquis,  Â 

titre  perpétuel.  Grand  Dieu  ,  tcn  Nom 

glorieux  Doit  durer  plus  que  les  deux, 
PAUSE. 


8.  De  Dieu  le  Nom  floriifant  D'âge  en 


âge  éclatera.  Ce  grand  Dieu  nous  fou  tien- 


I3j  I  î^=jl__ 1~£ 


dra,  Par  fon  bras  toujours  puiffant.  Pour 
nous  fa  lévérité  Fera  place  à  fa  bonté 


3 


9.  Mais  les  Dieux  des  Nations ,  D'or  ou 
d  argent  la  plupart ,  Sont  les  ouvrages  de 


Part,  Et  de  vaines  fixions  :  Leurs  yeux 
ne  peuvent  rien  voir,  Ni  leur  bouche 
fe  mouvoir. 


&=sg=ii=£; 


=^ 


3=EÊ 


10.  Sans  ouir,  fans  refpirer ,  Ils  fe  mon- 


trent tels  qu'ils  font  :  Tels  foient  tous  ceux 

qui 


ïl6      ,P  SE  AUME    C  X  XXV. 

qui  les  font ,  Ou  qui  les  vont  adorer  ;  Tels 


ceux  qu'on  voit  arrêtés  A  ces  folles  vanités. 


i.  Mais  vous,  enfansdlfraëUVous  pour 


quiDieufutfibonjEtvousfamilled'Aa- 


ron,  BénilTez  tous  l'Eternel.  Maifon  des 


Lévites faints, Montre  aufli  que  tu  le  crains. 


1 1.  Vous  tous  qui  le  révérez ,  Louez  l'on 


g^^^L_X~^'   Tm 


=z 


Nomgloiicux.BënitlbitleDieudescieux, 


Qu'en  Sion  vous  adorez  ,  Qui  veut,  fans 


jamais  changer ,  Dans  Jérufalem  loger. 
PSEAUME  C  X  X  X  V  I. 


i^Ezs. 


^-^ 


Elebrez  Dieu  hautement,  Car  il  eft 


doux  &  clément;  Et  ion  immenfe  bonté 


Dure  à  perpétuité. 


\.  Ceiebr ez  le  Dieu  des ~Dieux,£levé  fur 

tout 


PSEAUMECXXXVI.     517 


EE£=E5r 


:=fc===$r£s=3= 


tous  les  deux}  Car  fon  immenfe  bonté 
Dure  à  perpétuité. 


=*= 


%— -y—fer 


3.  Rendez  a  Dieu  les  honneurs  Dûs  au 
Seigneur  des  Seigneurs  ;  Car  (on  extrême 
bonté  Dure  à  perpétuité. 

4.  Dites  que  ce  Roi  des  Rois  Fait  (euF 


r«=r 


mille  grands  exploits  ;  Car  (on  immenfe 
bonté  Dure  à  perpétuité. 


~^z 


zzzj^ 


~££; 


tt=Vi=i 


5.  C'cft  lui  qui  fit  fagement,  Et  l'air  Se 


le  firmament;  Car  Ton  immenfe  bonté 


Dure  à  perpétuité. 


■  —    -f— 1 — 


-■   1     T=3 
6.  Sur  les  eaux  il  fufpendit  La  terre, qu'il 


étendit  5  Car  (on  immenfe  bonté  Dure 


»    \    ■■•   i.' 


7. 11  mit  aux  deux  des  llambcaux/Tou- 

Xx        jours 


ji8    PSEAUMECXXXVl 


jours  lumineux  &  beaux  ;  Car  ion  im- 


menfe  bonté  Dure  à  perpétuité. 

8.  Le  lolciï ,  qui ,  dans  fon  tour ,  À  feul 
l'empire  du  jour  ;  Car  (on  immenfe  bon- 
té  Dure  à  perpétuité. 


Z'^ZUZZ^Z 


9.  La  lune,&  tout  ce  qui  luit,  Pour  do- 


miner fur  la  nuit  ;  Car  fon  immenfe 

ma 


S^^ca 


ssesï 


bonté  Dure  a  perpétuité. 


io.  Par  lui  font  exterminés  D'Egypte 


les  premiers  nés  ;  Car  fon  immenfe  bon- 


té  Dure  à  perpétuité. 
1 1.  Son  peuple, qu'il  en  tira  ,  Ses  mer- 

mmmmmmmmmmwmmï 

veilles  célébra;  Car  fon  immenfe  bonté 
Dure  à  perpétuité. 


1 — -f 


EE2E1  =*  ~!?=è5E^ 


IV  11  le  fauva,  par  l'effort  De  fon  bras 

puiffant 


JlIIA  T{±  SA_P  x  x  ry  i.  y  19 


puiffant  &  tort; Car  (on  immenfe  bont< 


Dure  a. perpétuité. 


PAUSE. 


mm 


~$ — ** 


13.  Sa  main,  diviiant  les  eaux,  Y  fit  des 


Z0— 


chemins  nouveaux;  Car  fon  immenfe 
bonté  Dure  à  perpétuité. 
14.  Entre  les  flots  entafles,  Xous  *es  ei> 


nfr  ~  tf  ,  ksJ-  L<:!-:^-j 


fans  font  pafles ;  Car  fon  immenfe  bonté 
Dure  à  perpétuité. 


•> 


1  y.  11  fit  plus  :  il  les  vengea  Du  Tyran , 
qu'il  fubmergea;  Car  fon  immenfe  bon-- 


té  Dure  à  perpétuité. 
16.  Dans  icdcfeft,  jour  &  nuit  Par  lui 

fon  peuple  eft  conduits  Car  (on  immen- 

le  bonté  Dure  à  perpétuité. 

Xx  2,  17.  Son 


jio   ?SE  AV  ME    C  XX  XV  L_ 

17.  Son  courroux,  plus  dune  fois,  A  frap- 


gg=fcgâag 


aE='.5==S=:j gZI:E=^— ^z~|g 


Ht 

pc  Princes  &  Rois  ;  Car  Ion  immenle 
bonté  Dure  à  perpétuité. 

18.  Ces  grands  Rois,  dans  les  combats, 
Périrent  tous  par  (on  bras;  Car  ion  im 
rncnk  bonté  Dure  a  perpétuité. 


IES 


19.  Il  dépouilla  de  Ton  bien  Schon  , 

mm 


s^»— x— - 


_4 ^  —  ^ 


Prince  Amorrhéen  ;  Car  Ton  iranien  (c 
bonté  I^ure  à  perpétuité. 


aÊ=±= 


zo.  Og  auiïî ,  par  lui  défait ,  Fut  puni 


de  fou  forfait;  Car  l'on  immenfe  bonté 
Dure  à  perpétuité. 


__  j^zzi^r:  ~^rff -=zz::îS 

2,1.  Pour  fon  peuple,  il  a  conquis  Leur 


grand  &  riche  pavs ,  Car  fon  immenfe 


bonté  Dure  à  perpétuité. 


22.  Il 


PSEAUME    CXXXVI. 


22.  Il  y  fonda  d'RVaëï  L'empire  perpé- 
tuclj  Car  Ton  immcnlc  bonté  Dure  à 


—rsÉ 


23.  Quand  nous  étions  affligés,  Sa  main 
nous  a  foulages;  Car  Ton  immenfe  bon- 
té Dure  à  perpétuité. 

24.  Il  nous  a  tirés  des  mains  Des  enne- 


mis  inhumains;  Car  ion  immenfe  bon- 
té Dure  à  perpétuité. 


^— -"-"-- 


^==E?*= 


15.  Lui  feul  conferve  &  foutient  Ce 


?È=MS 


r^&- 


que  l'univers  contient;  Car  fen  immen- 
fe bonté  Dure  à  perpétuité. 
2.6.  Louez  donc  du  Dieu  des  cieux  Le 


^ 


rr£r 


35=3i=a£ïE 


EE?£ 


nom  grand  &T  glorieux;  Car  ton  immen- 

fe  bonté  Dure  à  perpétuité, 

Xx  3        PSEAUME 


5ii    PSEAUME    CXXXVII. 
PSEAUME     CXXXVII. 


A 


jp^=±= 


Sfis  aux  bords  de  ce  f  upevbe  fleuve, 
Qui  de  Babel  les  campagnes  abreuve,  Nos 


r^z=r.^: 


*x=r* 


t ritres  cœu  i s  ne  penibient  qu'à  Sion:Cha- 


E^=Ê?i:-?=Jp^Ë?E 


enn  ,  hélas  !  danscette  affliction ,  Les  yeux 


y     ^ 


^~i;? 


en  pleurs,  la  mort  peinte  au  vif  âge,  Pen- 


fô^n^gi 


dit  la  harpe  aux  faulcs  du  rivage 


2.  Ceux  qui  captifs  en  ces  lieux  nous 


--35Z 


zzz& 


menèrent,  Nos  hymnes  faints  cent  fois 
nous  demandèrent:  Ils  nous  prefloient 


g&er=±: 


^Hfpli^^l^ 


de  les  leur  réciter.  Ah!  dîmes-nous,  pour- 
rions nous  leschanter?  Quoi  !  nous  pour- 

m* 


zl&zz&zz 


=±=*z 


rions ,  dans  une  terre  étrange ,  De  notre 


Dieu  profaner  la  louange! 

3 .  Puiflb  ma  main  oublier  la  feience ,  Et 

pour 


PSEAUME   GIXHir    ^ 


pour  jamais  languir  dans  le  filence,  Si 


lii=!te*==É==£ 


=$=* 


-35=3^- 


■-£~± 


de  Sion  je  perds  le  fouvenir  !  Puiflc  ma 

-\*—tx . 


rSzz 


i 


^-Se~± 


langue  à  mon  palais  tenir,  Jéruialem,  fi 


ï&=$ï=^?z 


i&m 


~—z=i±~±z 


jamais  j'ai  de  joie,  Qu'auparavant  libre 


on  ne  te  revoie! 


Hr4 — =^=»— 7-a 


ES* 


4.  Mais  toi ,  Seigneur ,  remets  dans  ta  m 


E^s 


:»  :     $ ,    g£~ifr^^forttr$sj=j 


?=:rt--=:.T^=r==^:  :$=: 


moire,  Des  fils  d'Ëdom  la  cruauté  fi  noire, 
Quand  en  fureur  ta  ville  ils  faccageoienr. 
Ab  Souviens  toi  qu'a  l'envi  tous  cri  oient, 
V      ,  abattez,  qu'elle  foient  embràfée ,  Et 


j       U'aii  pied  des  fondemens  rafee. 


*=«= 


ière  Babel,  qui  réduis  tout  en  cendre, 

ureux  celui  qui  doit  un  jour  te  ren- 

;e  Les  maux  cruels  que  ta  main  nous  a 

aies  !  Heureux  qui  doit  te  détruire  à  ja- 
mais! 


714    PSEAUME  CXXXVIII. 


maislQui,  tf  arrachant  tes  cnfans  des  mam- 

nielles ,  Ecrafera  leurs  têtes  infidelles  ! 
PSEAUME  CXXXVIII. 


î 


L  faut,  grand  Dieu,  que  de  mon  cœur 


La  fainte  ardeur  te  glorifie;  Qu'à  toi, 


des  mains  &  de  la  voix,  Devant  les  Rois 
Je  pfalmodie.  J'irai  t'adorer,  ô  mon 


Dieu ,  En  ton  faint  lieu  ;  D'un  nouveau 


HH 


S=|=ES3Ëfefes 


III 


±^±t-^=-^=i^-*p^— -«z» 


zèle  Je  chanterai  ta  vérité  ,  Et  ta  bonté 
Toujours  fidelle. 


i.  Ton  nom  eft  célèbre  à  jamais  Par  les 


effets  De  tes  paroles  :  Quand  je  t'invo- 


que,  tu  m'entends;  Quand  il  cil  temps, 


Tu  me  couloirs.  Tous  les  Rois  vien- 
dront a  tes  pieds ;  Humiliés,  Prier  fans 

cefle, 


S3;ehe3 


celle,  Si-tôt  qu  ils  auront  une  fois  Oui  la 
voix  De  ta  prometTe. 


mm 


==# 


3 . 1  ls  rempliront,  par  leurs  concerts, Tout 
funivers  De  tes  louanges.  Les  peuples 
qui  les  entendront  j  Admireront  Tes  faits 


m 


Eê~ÏEE 


étranges.  O  grand  Dieu ,  qui  de  tes  hauts 
cieux  Dans  ces  bas  lieux,  Vois  toute 


|£EË£^^E;ÈE§|EEi 


:~e- — *-.->- 


chofe,  Quoique  tu  fembles  être  loin. 


C'eft  fur  ton  foin  Que  tout  repofe 


4.  Si  mon  cœur,  dans  Padverfifé  ,  Eî\ 
agite  ,  Ta  main  m  appuie;  C'eft  ton  bras 
qui  fauve  des  mains  Des  inhumains  Ma 


trille  vie.  Quand  je  fuis  le  plus  abattu, 
C'cft  ta  vertu  Qui  me  relève  :  Ce  qu'il 


£fë 


ta  piii  de  commencer ,  Sans  te  laffer > 

Ta 


Ta  main  l'achève. 

PSEAUME    CXXXIX. 


G 


Rand  Dieu  ,  tu  vois  ce  que  je  luis, 
Ce  que  je  veux,  ce  que  je  puis:  Que  je 
fois   aiïîs  ou  debout  ,  Tes  yeux   me 


découvrent  par-tout ,  Et  tu  pénètres  ma 


a§££î 


penfée ,  Même  avant  qu'elle  (bit  tracée. 

:j  :.t:  y»i 


3EE==s=: 


=«=5: 


2.  Soit  que  je  marche  ou  fois  couché 
Je  ne  te  fuis  jamais  caché  :  Ta  vue  éclai- 
re mon  (entier  ,  Et  tu  me  connois  tour 

entier.  Tu  fais,  fans  que  je  les  profère, 
Tous  les  difeours  que  je  veux  faire. 

3.  Lorfque  je  vais,  lorfque  je  viens,  Je 
me  fens  pris  dans  tes  liens.  Seigneur ,  ton 


pouvoir  fouveratn  Ma  tient  en  tous  lieux 

fous 


PSEAUME     CXXXIX.     yi7 


lbus  ta  main  ;  Et  comment  pourroit  ma 
foiblelïe  Atteindre  à  ta  haute  fageiïe? 


4.  Si  ton  efprit  veut  me  chercher,  Où 
fuirai-je  pour  me  cacher  î  Puis-je  me  fau- 


i=^èz 


ver  devant  toi  ?  Si  je  monte  aux  deux,  je 
t'y  vois  ;  Et  fi  je  defeends  dans  l'abîme. 
Je  t'v  vois  pour  punir  mon  crime. 
5 .  Quand  T Aurore  m'auroit  prêté  Ses  ai- 
les, fa  rapidité,  Et  que  j'irois,  en  fendant 


l'air,  Aux  bords  oppofés  de  la  mer,  Ta 
main ,  s'il  te  plaît  de  retendre,  Viendra 


m'y  pourfuïvre,  &  m'y  prendre. 


srrtf 


6.  Si  je  dis,  la  nuit,  pour  le  moins,  Me 


cachant  aux  yeux  des  témoins,  De  fon 

ombre  me  couvrira.,  La  nuitmême  t'é- 

claircraj 


*"*•      P  ?^  AU  M  E^CXXX  IX. 
clàircra;  Car  L'ombre  la  plus  ténébreufe 

Ëft  pour  toi  claire  6ù  lumineuie. 


r>s~ 


rxsrr^ 


7.T11  (ondes  mon  cœur&  mes  reins,  Toi , 
5 


Seigneur,  qui  fis  de  tes  mains,  Tout  mon 
corps  fi  bien  afforti ,  Dans  les  flancs  d'où 


mÊmmm 


je  luis  fort!  ;  Et  pour  ces  merveilles  étran- 
ges, xVfa  bouche  chante  tes  louanges. 
PAUSE. 

S.  Seigneur,  les  biens  que  tu  nous  fais, 

Ta  puiiiance  &  fes  hauts  effets, N'ont  ja- 

— zzàzà 


ÏEES^ES^J^^^E^^î^s^EÎE^ 


=5=3fc 


mais  pu  fc  concevoir:  Mon  ame  tâche  à 
les  lavoir;  Mais  toi,  qui  (cul  m\is donné 


l'être,  Seul  auffi  tu  peux  me  connoïtre. 

r£    ■  "t""g 


IE&E3~ 


9.  Tu  m'as  richement  façonne  Aux  lieux 


:$^$^3$ 


-.V        6—     j&      ?  :  t  v  4 


fectets  d'où  je  fuis  ne  ;  Tes  yeux  me  virent 

imparfait 


PSEAUMECXXXIX.    ;t9 


k»JiJ^t=z=£=W^ 


ï5=fEES 


impartait?  Et  de  mon  corps  rien  n'étoit 


tait ,  Rien  navoit  commencé  de  vivre, 


Que  tout  s'écrivoit  dans  ton  livre. 


i 


=* 2-^3 


Hli 


10  Grand  Dieu ,  tes  faits  Ci  glorieux  Me 


j^gz^;$— gnzrr£r£ 


furent  toujours  précieux:  On  ne  les  fau- 


=5EEE=^^~| 


=3* 


roit  fupputer;  Et  fi  je  les  voulois  comp- 


ter, Il  s'en  trouveroit   davantage  Que 


de  grains  de  fable  au  rivage. 


n.  J'y  penfe  devant  mon  fommeil;  j'y 


penfe  encore  à  mon  réveil.  Mais  Seigneur, 


quand  détruiras  tu  Les  meurtriers  ,  par 
ta  vertu  ?  Ou  viendras  tu  ,  par  ta  puif 


fance  ,  Les  éloigner  de  ma  préfence  ? 

"  : i.j     ■    a: 


ii.  Je  dis  tous  ces  médians  ,  Seigneur, 

Qui  s'en  prennent  à  ton  honneur ,  Qui 

Y  y       parlent 


53°      rbbAUMb  laaaia, 
parlent  de  toi  fauffement,Qui  s'élèvent 


fi  fièrement  :  Contre  eux  tous  mes  et- 


prits  s'aigriffent ,  Et  je  hais  ceux  qui  te 


tdfc 


haïffent. 


13.  Je  veux  les  haïreonftamment,  Les 


détefter  ouvertement  :  Eternel ,  je  te  le 
promets ,  Et  je  n'y  manquerai  jamais. 
Sonde  mon  cœur  ,  tu  peux  connoïtre 


=p: 


S'il  eft  pour  toi  tel  qu'il  doit  être. 


14.  Dieu ,  jufte  &  bon  ,  éprouve-moi  : 
Vois  fi  je  n'aime  point  ta  Loi ,  Ou  fi 


mon  pied  s  eft  arrêté  Au  chemin  de  l'ini- 
quité 5  Et  que  ta  grâce ,  où  je  me  fonde , 


Soit  toujours  ma  guide  en  ce  monde. 


PSEAUME 


55* 


o 


PSEAUME    CXL 
F  S  E  A  U  M   E     CXL. 

"Dieu,  réprime  Pinfolencc  D'un  en- 


IrS 


Sauve-moi  de  fa  vio- 
lence ,  Et  de  fes  deffeins  furieux. 


nemi  malicieux 


ËE5^|=El 


=;»■  ?y^3Saï 


ttr:*:^^,1::  —  ~    " — ~ ~j — : ~~~: 

2.  Avec  d'autres  qui  lui  reffemblent., 
Il  me  prépare  mille  maux  ;  Et  toutes  les 
fois  qu'ils  s'allemblent,  Je  vois  augmen- 
ter mes  travaux. 

m 


<ry  ^:=^ffVfe5^fg  g 


3 .  Leur  langue  perçante*:  légère  Eft  une 

^IliliïiliiilSÉI^F 


^s^iil 


langue  de  ferpent:  C  eft  un  noir  venin  d 
vipère,  Qui  de  leurs  lèvres  fe  répand. 

lliffilrt^^Œi=IHliillIîiiii 

4.  Garantis-moi  des  mains  cruelles  Du 


méchant ,  qui  guette  mes  pas  :  Confonds 


les  rufes  criminelles  De  ceux  qui  veu- 
lent mon  trépas. 


Yy 


y.  Mes 


VS  E  A  UMJ L_C_X  L. 


Jj.  Mes  ennemis ,    pleins   de    finelle , 


Autour  de  moi  s'éroient  rendus:  Sur 
mon  chemin  ,  avec  adrefie ,  Leurs  pièges 


fe  trouvoient  tendus. 


6  Mais,  implorant  ton  aiTïftance,  Sei- 
gneur, ai-jedit,  fouviens-toi  Qu'autre- 
fois, prenant  ma  défente  ,  Ton  bras  fe 


déploya  pour  moi. 


7.  Grand  Dieu  ,  dans  toutes  mes  alar- 


mes ,  Tu  fus  prompt  à  me  protéger ,  Et 
tu  me  couvris  de  tes  armes  ,  Au  milieu 


du  plus  grand  dançer. 

8.  N'accorde  jamais  à  ces  traîtres  Le  fruit 
dun  injufte  defir:  S'ils pouvoient  fe  ren- 


drelesmaïtres,Maperteferoitleurplaifir 

?.  Le 


PSEAUME   CXL.         jjj 


9.  Le  chef  de  cette  troupe  infâme  Souf- 


frira fa  peine,  à  fon  tour,  Autant  de 
honte  ,  autant  de  blâme  >  Qu'il  m'en  fait 


fouffrir  en  ce  jour. 


10.  Une  foudroyante  tempête  Tom- 


EEÏ2EE2 


bera  fur  eux  promptement,  Sans  qu  ils 


puiflent  fauver  leur  tête  Des  coups  d'un 
julle  jugement. 


11.  Celui  qui  tient  un  faux  langage, 
En  nul  lieu  ne  s'affermira;  Et  qui  fe 
pîaït  à  faire  outrage ,  Le  mal  qu'il  fait 
le  pourfuivra. 

11.  L'Eternel  tient  prêt  le  fupplicc  , 

iiilSlPi^iiiiill^lilliBji 

Afin  de  venger  l'affligé  ;  Et  qui  tait  au  pau- 

mmmwÈmwêmmmmmmm 

vre  injuftice,  De  Dieu  même  fera  jugé. 

Yy  3       î'j.Aihf,' 


13.  Ainti ,  Seigneur ,  en  ta  préience ,  Les 


jultes  te  célébreront j  Et  toujours,  par 
ta  providence,  Les  fidèles  prospéreront. 


G1 


PSEAUME   CXLI. 


Rand  Dieu ,  c'eit  toi  que  je  récla- 


me:  Prête  l'oreille,  écoute-  mot  ;  En- 


tends  mes  cris ,  de  hâte-toi  De  venir  con- 


foler  mon  ame. 


1.  Qu'au  ciel  parvienne  ma  demande  , 
Comme  on  y  voit  monter  l'encens  ;  Re- 
çois mes  mains ,  que  je  te  tends,Comme 
au  foir  tu  reçois  l'offrande. 


^gjg 


m 


3.  Ferme  de  mes  lèvres  la  porte,  Et  garde 
ma  bouche ,  ô  mon  Dieu ,  Afin  qu'en  nul 


U — Ç=3= 

temps ,  en  nullieu }  Aucun  mauvais  dif- 

cours 


PSEAUME    CXLI 


4.  Eloigne  mon  coeur  des  délices ,  Dont 


=!=ÊiÈ 


les  méchans  lont  enchantés  :  Si  je  goû- 


tois  leurs  voluptés,  Je  pourrois  prendre 


y.  Que  le  juftc  me  foit  févère,  Ses  re- 
proches  me  feront  doux>  Et  pour  moi 


-:±; 


S^EEIE 


fes  plus  rudes  coups  Seront  un  baume 


falutaire. 


ê^=1=1^1§==i~ 


6.  Mais  en  vain  l'inique  &c  l'impie  Vou- 


droient  me  flatter   par  leurs  foins:  Je 


n'en  fouhaiterois  pas  moins  De  voir 


r— —m^rt± 


=r^5S3 


leur  audace  punie. 

T^Car,  lorfque  leurs  chefs détcïlablesSe- 

lont  en  bas  précipités >  Mes  diicours  fc- 


13*     _PJAAi™E   CXLI- 


ront  écoutes  Par  des  efprits  plus  équitables. 

8.  Comme  on  voit ,  en  taillant  la  pierre, 
Qu'il  en  éclate  cent  morceaux  ;  Ainfi 
nos  os  ,  près  des  tombeaux ,  Demeu- 
rent épars  fur  la  terre. 


9.  Mon  Dieu ,  tu  fais  que  l'on  m'ou- 

=IlËÏ=îilllHKiiËi~ 


1H§ 


1 


trage  :  Mes  Veux  font  attachés  fur  toi 


Ta  grâce  eft  l'appui  de  ma  foi  :  Veuille 

^miliillllliiiiif  ~ 


relever  mon  courage. 


WJlZâ^ 


iEÏ=$z 


r|=l|§|| 


io.  Seigneur,  garantis-moi  du  piège 
Des  adverfaires  inhumains  :  Seigneurj^ 
garantis-moi  des  mains  De  cette  troupe 
qui  m'affiéee. 


--+?=zǣz:: 


:£— ^=IL 


ii.  Fais  qu'enfin  chacun  d^eux  trébuche 


=*=ma 


EÏEEErïîï; 


Dans  le  piège  qu'ils  m'ont  tendu  ;  Pen- 
dant 


PSEAUME   CXLII.    _  537 


dant  que  ton  foin  affidu  Me  tirera  de 


leur  embûche. 

PSEAUME    CXLII. 


•mu 


;=3J=S 


î|=5=p^i 


V         Ers  Dieu  ,  dans  les  derniers  abois , 


E5E 


=^B~EEE£ZE£È 


Vers  Dieu ,  j'élève  encor  ma  voix  :  Mon 


cœur  ie  répand  devant  lui,  Et  lui  dé- 


2.  La  frayeur  dont  je  fus  furpris  ,  Fai- 


=s*= 


ibit  défaillir  mes  efprits:  Toi  feul ,  ô 


Dieu  ,  dans  mes  travaux  ,  Pus  trouver 


z.  Us  ont  fu  leurs  pièces  dreffer  Aux 

E53==S=Ê==*3Z 


==^E=i= 


iieux  où  je  devois  pafler:  Partout  mes 
yeux  cherchent  en  vain  Quelqu'un  qui 


me  tende  la  main. 


4.  Hélas  1 


5  3  8  _  _P  SE  A  UME    CX  L  IL 

4.  Hélas  !  tout  efpoir  nfelt  été  D  echap- 
per  de  quelque  côté  ;  Et  nul  enfin  ne 
prend  le  loin  De  m'aififter  en  ce  befoin. 

4.  Grand  Dieu  ,  je  t'adreffe  mes  vœux  : 


Sauve-moi ,  Seigneur  ,  tu  le  peux  \  Car 


tu  fus  toujours  mon  foutien  ,  Et  tout 


le  refte  ne  m'eft  rien. 
6.  Entends  mon  cri  ,  vois  mes  ennuis; 


m 


£=£:** 


=.  — ?r a?  ^::s=^:^— tr=:^a-  :j£ 


Vois   le  trille  état  oit  je   fuis  :  Garde- 
moi  dr  mes  envieux ,  Qui  vont  me  dé- 
truire a  tes  yeux. 


7.  Tiré-moi  de  cette  prifon,  Afin  que 


je  chante  ton  Nom;  Les  juftes  fe  join- 
dront  à  moi ,  Me  voyant  protégé  de  toi. 


PSEAUME 


j  ?y 


PSEAUME    CXLIII. 


S 


ggg~= &=z:=3&z==zz$=^=zz§==*£=^ 


Eigneur,  vois  ma  peine  &  ma  crain- 
te ,  Daigne  écouter  ma  trifte  ptaintc  ; 


♦t..-,-  s:»- 


Z=2&Z 


r=3=: 


g?RF 


*===    y  ^       -  *=* 


ésii 


Reçois  ma  (application  ;  Et,  félon   ta 


hsï 


i^i^i=iiiiPii 


— IW 


promeffefainte,  Adoucis  mon  affliction. 

~iiiiiii=iiiil^l^ii:È| 


air 


2.  J'ai  trop  mérité  ta  colère  ;  Mais  que 


li 


^=:=* 


ta  juftice  févère  N'entre  point  en  comp- 
te  avec  moi  ;  Car  qui  peut  dire  qu'il  el- 


E5EE53E 


père  Paroïtre  jufte  devant  toi  ? 


?.  L'ennemi  qui  me  fait  la  guerre  >  M'a 

foi  y.   ?=f^c= 


IL-*-t_ g 


défait,  m'a  porté  par  terre 5  Et,  par  un 


cruel  traitement,  En  ce  lieu  fombre,  il  me 

îllifllS^lSi 


refferre,  Comme  en  un  trifte  monument. 
4.  Mon  ame  de  douleur  preffëe,  Croit 


que  ta  clémence  eft  laffée ,  Et  que  tu  m'as 

abandonné: 


abandonna  :  Tant  de  maux  troublent  ma 


penlec,  Que  mon  cœur  en  eft  étonné 

in 


=*=$=*= 


=»=«=«E$=^^ 


y.  Au  fond  de  cette  grotte  noire  ,  J'ai 


rappelé  dans  ma  mémoire  ,  Le  rems  de 


miSfBljggËf^SBi^ 


mes  profpcrités  ;  Et  tes  hauts  fai  ts  fi  pleins 
de  gloire,  Ont  été  par  moi  récités. 


6.  Délivre-moi  de  ce  martvre  :  Je  te  tends 


les  mains ,  je  foupire  ;  Et  mon  ame  „  en 


ce  mal  nouveau,  Eft  altérée,  &  te  dé- 


lire, Comme  un  champ  fec  defire  l'eau. 
PAUSE. 


7.  Montre-moi  ta  face  adorable:  Mon 

m — rT~T  1 "     T  ,.*  »  I    A^pa 

cœur  s'abat,  le  mal  m'accable:  Hâte  toi 


de  me  fecourir  :  Je  fuis ,  hélas  !  déjà  fem- 


blablc  A  ceux  qui  font  prêts  de  mourir. 

S.  Fais- 


m 


PStAUMh   CXLIII.      541 


8.  Fais  moi ,  dès  le  matin,  entendre  Ta 


_<?_^. 


mÊmwmmmmmmmï . 

bonté  paternelle  &  tendre,  Toi  fur  qui 


s'aflure  ma  foi  :  Dis-moi  la  route  q  u'il  faut 


prendre  ,  Car  mon  ame  s'élève  à  toi. 
9, Grand  Dieu,  mon  unique  défenfe,  Ga- 


rantis-moi  9  par  ta  puiffance ,  De  la  main 


§|5|E|E 


=EEi£E 


de  mes  ennemis  :  Je  mets  toute  mon  efpé- 
rance-Au  fecours  que  tu  m'as  promis. 


1  o.  Enfeigne-moi  ce  qu'il  faut  faire,  Pour 


fobéir&  pour  te  plaire  ;  Et  qu'ainfi^dans  le 
droit  chemin,Ton  Ëfpritme  guide  &  m'é- 


;~n:: — 


^lilISlBiHK 


claire,  Dès  cette  heure ,  &  jufqu'à  ma  fin. 


11.  Que  ta  grâce ,  où  je  me  confie  ,  Me 


foutienne  &  me  fortifie  ,  En  cette  dure 


extrémité,  Et  qu'elle  ranime  ma  vie,  Pour 

Z  z      faire 


<  41  _    PS  E^\  JJ  ME   CX_  LIVV 


taire  éclater  ta  bonté. 


ii.  Seigneur  ,  tu  me  feras  propice  ,  Et 
tu  confondras  la  malice  De  mes  cruels 


|tr=ft=r^3E^5c 


perfécuteurs  :  J'attends  de  toi  cette  juf- 

rice  ,  Comme  un  de  tes  adorateurs. 
PSEAUME    CXLIV. 


B 


Éni  (bit  Dieu  ,  lui  qui,  dans  les 


.alarmes,  Dreffe  mes  mains  à  manier  les 

TT1^ — ?    V:   * 


HHÎ 


S5EE3 


armesjQui  me  raflure  &  qui  foutient  mon 


bras  ;  Lui  qui  me  rend  invincible  aux 


combats.  11  eit  mon  fort ,  mon  bouclier , 


ma  défenfe:  Sous  fa  faveur,  je  vis  en 
affurance }  Et  c'eft  fa  main ,  malgré  mes 


ennemis  ,  "Qui  tient  mon  peuple  à  mon 


iceptre  fournis, 


i,  Qu'eft- 


=i£^= 


HEAUME    CXLIV. 


L-vS. 


T4> 


z.  Qu'eft-ce  que  l'homme,  en  fa  foiblcfle 


m 


^^rt—ir^m 


extrême  ï  Qu'eft-ce  que  l'homme,  6  Ma- 


jefté  fuprême  ï  Que  ta  bonté  daigne  s'en 

HÉt!lll!ïS=SMgilSii!pI 

fouvenir ,  Et  d'un  regard  ieulement  le  bé- 
nir. L'homme^neffet,  n'a  qu'une  courte 


vie  ,  A  mille  maux  en  tout  tems  aiïérvie  : 
Ses  plus  beaux  jours  font  une  ombre  qui 


fuit ,  Et  font  changés  en  une  longue  nuit. 
5.  Baifle  les  cicux  ,  hàte-toi  d'en  defceii- 


dre  ;  Frappe  les  monts,  &  les  réduis  en 


^— gdîi— g  : 


BE 


£=Se£; 


cendre  :  Pour  diffiper  tant  d'ennemis  di- 


vers ,  Lance  ta  foudre,  allume  tes  éclairs. 


BESE^ 


Tends-moi  d'en-haut  tes  mains  fi  fecou- 


:4=2=3 


râbles;  Retire-moi  des  torrens  effroya- 


=aw 


^=^=^- 


s 


iHUlSimi 


v,  les: Délivre-moi  d'un  fi  preflant  dan- 

Z  z  1      ger 


544    JLËlAE.^iil  ±L5  LJ  v- 


=-  t-zr-m-=^:= 


^cr,  Et  du  pouvoir  d'un  cruel  étranger. 
PAUSE. 


4.  Us  ont  la  bouche  infblente  &  men- 


teaie  :  Ils  ont  la  main  malfaifante  &  trom- 


peufe.  Pour  moi  Je  veux,  par  descanti- 

~E2 


ques  faints,  Louer  ton  Nom  de  la  bou- 
che &  des  mains.  C'eft  toi,  mon  Dieu  , 


c'eft  toi  dontlapuiflfance  Garder  les  Rois, 


s'arme  pour  leur  défenfe  :  David,  par 
elle ,  évite  des  médians  Les  noirs  com- 
plots, &  les  glaives  tranchans 


^m 


S.  Fais  donequencor  jeréfifteà  la  rage  . 
D'un  ennemi  qui  mMnfultc&  m'outrage, 
De  qui  le  cœur  eft  toujours  infefte  Parle 

c ^-^__. -y- -y ~~ — i--.  -+- — -j $ -y      'A-p! 

menfonge  &  par  Timpiété.  Que  nos  fils 

foient 


PSEAUME   CXLIV.      h? 


mmmwîm^mm 

(oient  comme  de  jeunes  plantes,  Fraîches 


rSrz^EfiX 


£*= = 


■     =3 


toujours ,  &  toujours  fleuritiantes  ;  Que 
de  leurs  FϞrs  les  corps  foient  plus  par- 


3=35 


faits  Que  les  piliers  des  plus  riches  palais, 
6.  Que  de  tes  biens  chaque  maifon  foit 


pleine  ;  Que  les  troupeaux  de  nos  bêtes  à 


laine,  Par  millions  croiflant  de  toutes 


lli^lz^" 


E£^ 


Êl=?^Ê?^ÊÎ=Ê^pi^3 


parts,  Couvrent  la  plaine,  &  rempliflent 


nos  parcs;  Que  dans  nos  boeufs  foit  la 
force  6c  la  graille,  Et  que  jamais  l'ennemi 
ne  nous  prefic  ;  Que  nul  effroi  ne  trou- 


se 


bïe  nos  moiffons,  Et  ne  nous  force  à 
quitter  nos  maifons. 


;.  Heureux  le  peuple,  a  qui  Dieu,  dès  ce 


ityrîfe=s3E 


monde,  Donne  une  paix  fi  douce  &:  il   ' 

Z  z  3      profonde  ! 


M£      PSE  AUME    CXLV 

profonde  !  Heureux  le  peuple  j  en  tout 


tems ,  en  tout  lieu ,  Dont  TEternel  veut 


bien  être  le  Dieu  ! 

PSEAUME    CXLV. 


M 


On  Dieu,  mon  Roi,  toujours  puif- 


lant  &;  bon,  Je  veux ,  fans  fin  ,  exalter  ton 


faint  Nom:  Je  veux ,  Seigneur,  en  tous 


f£5r"    *:=  A     ;fl =ffi*  .»■  *  = 


=$1 


lieux  ,  en  tout  tems, ïecélébrer,  fur  des 
tons  éclatans.  L'Eternel  fèul  eft  grand  & 


m 


rà—y "g 


redoutable:  Nul  ne  comprend  (on  elTence 


wm 


EEE*E§SF_: 


adorable  :  Un  (lécie  à  l'autre  annonce  fes 


— :pz 


louanges;  Et  tout  nous  dit  fes  merveilles 


2.  Ma  bouche  ,  ô  Dieu,  chantera  la  fplen- 

mmi 


|z±Z5Z^gSEÈ?S&; 


=38Fa 


deur  Dont  ie  revêt  ta  fuprême  grandeur; 


Et  pour  louer  tes  miracles  divers;  J'em- 


£==§==3=53=5== 


prunterai  la  voix  de  l'univers.  Les  cieux, 


la  terre,  &  tes  autres  ouvrages,  De  tes 


=i==ï===i£e 


:5=5E:iiîi: 


vertus  font  les  vives  images.  J'appren- 


g?£======i 


drai  deux  à  publier  fans  celle,  Et  ta 

==è=X==g-g=ii=: 


£E$=3:E 


3==:p: 


-=&:: 


puilTance,  &  ta  haute  fageffe 


3.  On  les  voit  tous,  de  plaifit  tranfpor- 

liiiS^ill=lli^iii^ilpgi 

tés,  A  haute  voix  publier  tes  bontés,  En 

g  j^^fgff  S^2^  £==~k  "î    ^" 


=S==S===Ï3 


confacrer  un  heureux  fouvenir,  Et  le 


tranfmettre  aux  peuples  à  venir.  Dieu  fut 

@==I  =~=i^||^|^piÊ^fe^ 


toujours  clément  &  débonnaire,  Prompt 

l^^^i=iliiiiiliiplillillil 

au  pardon >  &  lent  à  la  colère  ;  Et  fes  fa- 


1§===^ 


ElE^i==g=g 


veurs,  fi  fouvent  éprouvées,  Sont  à  nos 
yeux  ,  en  tous  fes  faits  gravées. 


Î45        P  SE  AU  ME    CXLV. 
PAUSE. 


-1-0      ■     .1     '  -  *  'Z_£ft^^= 


4.  Auffi ,  Seigneur  ,  les  œuvres  que  tu 


fais,  De  ta  bonté  ne  fe  tairont  jamais  :  Mais 

lillgfg^^=É^i^g=f=IIj=i=glj 
tes  enfans,  touches  plus  vivement,Te  bé- 
niront auffi  plus  dignement.  D'un  plein 


concert,  &  d'un  chant  de  victoire,  De  ton 

imiif=5§if§i=i£ 


m 


Empire  ilschantcront  la  gloire:  Au  mon- 


z±z=z& 


=$==zz=3g:=gL=g= 


de  entier  ils  te  feront  connoître  ;  Et  tous 


enfin  te  recevront  pour  Maître. 


li§Ê^=? 


m 


3E 


ËHm 


2£=3$Z 


^ 


y. Ton  règne, ô  Dieu,  fubfiftera  toujours: 


Rien  n'en  fauroit  interrompre  le  cours*, 


JTa  main  retient  l'homme  prêt  à  tomber 


Ton  bras  foutient  ceux  qui  vont  fuccom- 

ber.  A  toi ,  Seigneur ,  les  yeux  de  tous 

s'attendent  :  Tes  biens  fur  tous  en  leur 

temps 


temps  (e  répandent  ;  Ta  main  Couvrant , 


toute  chofe  vivante  Se  raffafie ,  &  rem- 
plit Ton  attente. 


6.  Notre  Dieu,  dis-je,eft  jufte  en  tous 


fes  faits,  Et  fes  faveurs  remplirent  nos 

1  mËszm 


fouhaits  :  Il  fe  tient  près  de  ceux  qui 


EJaibig.".:  "  '.z^zzrr^mrj 


tous  les  jours,  D'un  cœur  fidèle ,  implo- 
rent fon  fecours.  Sa  Providence ,  à  ceux 


qui  le  révèrent,  Donne  toujours  ce  que 
leurs  coeurs  efpèrcnt  :  Il  eft  touché  de 


m 


-:ese 


leurs  cris ,  de  leurs  larmes  \  Illes  délivre 


en  toutes  leurs  alarmes. 


7.  Enfin ,  qui  l'aime ,  éprouve  fa  bonté  : 

lll^f^iiœgaiilllil|f=i 

Mais  du  méchant  il  punit  la  fictté.  Ma 

bouche  auflï,  fans  fin, le  chantera: TTout 

ce 


H° 


l'ifiAUMh    <^  .L  A  V  1. 


fS— 5 


=r=ss 


ce  qui  vit,  Tans  fin  le  bénira. 

PSEAUME    CXVI. 


M 


*Ju4*.     Vrjjg 


Oname,  tout  nous  convie  A  cé- 


^i--25î 


:z£e:=3ez 


Jébrcr  le  Seigneur  :  Que  notre  plus  torte 
envie  Soit  d'exalter  ibn  honneur.  Mon 

illi=SSii^IK^llII^iil!I 

Dieu,  je  te  bénirai  ^  Tant  que  je  refpi- 


rerai. 


i.  N'ayez  jamais  dcfpérance  En  aucun 


-r^=.±=rf 


ni^r 


^=s 


pouvoir  humain  :  C'eft  une  foible  aflu- 


rance.,  Que  le  bras  de  l'homme  vain. 
Le  jour  qu'il  expirera  ,  En  poudre  il  re- 
tournera. 


3.  Avec  lui  s'évanouiffent  Ses  projets 


ambitieux  ;  Mais  heureux  ceux  qu'after- 

Biîfïcnt  Les  mains  du  Dieu  glorieux  ! 

Heureux 


PSEAUME   CXLV1.       ffi 


Heureux  qui,  pour  tout  fecours,  A 
Dieu  feul  a  fon  recours! 


4.  Il  eft  le  fouverain  Maître  ht  de  la  terre 


&c  des  deux:  A  tout  il  a  donné  l'être, 


Dans  leur  globe  fpacieux:  C'eft  lui  dont 


la  vérité  N'a  point  de  cours  limité. 
PAUSE 


5.  L'Éternel  juge  &c  délivre  Ceux  que 

HÉ    ,-i-i^j>     jizylA    ^^zÀ^L—t^M 
Ton  voit  opprimes:  Il  donne  du  pain.» 

pour  vivre,  A  ceux  qui  font  affames: 


Par  fa  main  font  relâchés,  Ceux  qu'on 


6.  Cette  main  fiieçourable,  De  l'aveugle 

ouvre  les  yeux ,  Et  défend  le  mifétable , 

Quaffligçoient  les  envieux.  L'-Etcrnel  eft 

le 


Ij*     B?SE  AUME  CXLVt 

le  foutien  De  tous  ceux  qui  vivent  bien. 

ftlràt     Afo  'V^*  "^feg^^y^rg      j-=jjg 

7.  L'Eternel  eft  un  aiyle  Au  pauvre  &: 

foible  étranger:  Celt  par  lui  que  le  pu- 
pile  Eft  retiré  du  danger  :  La  veuve  a  qui 
l'on  fait  tort ,  En  lui  trouve  ion  fupporr. 

8.  Par  fon  pouvoir  ,  il  renverfe  Les 

I^^SISlSllilîlIliililli 

noirs  complots  des  pervers  ,  Et  (a  juftice 

s'exerce  Dans  tout  ce  vaite  univers.  Sion, 

ton  Dieu  redouté  Règne  à  perpétuité. 
PSEAUME  C XL VIL 

V^*  Elébrez  Dieu ,  peuple  fidèle  y  Faites 
paroïtre  un  nouveau  zèle >  Car  c'eft  un 
devoir  agréable ,  De  louer  un  Dieu  li 
louable.  Puifque  c'eft  lui,  qui  >  par  fa  gra- 

mnmmmmmmmmmmm 

ce,  Jémfalem  a  rétablie,  Il  faut  que  toute 

notre 


PSEAUME   CXLVIT.    m 


==S£BS 


notre  race,  Par  les  foins  enfin  le  rallie 


i.  Il  relève  les  miférables,  Dont  les 


aï 


;fflgrirL_      -a — -^^S 


=îi=ô=:Ter=*=SE=33 


maux    fembioient   incurables  ^  Guérit" 


=T 


leurs  mortelles  blefifures;  Finit  leurs  pei- 
nés  les  plus  dures.  Il  connoit  le  nombre 


mmi 


innoiiibrable  Des  étoiles  qu'il  a  femees; 
Et  c'eft  de  la  bouche  adorable  ,  Que 
toutes  ont  été  nommées. 
$7Cë grand Dieuqui  nous  donna  l'être, 


Du  valtc  univers  eft  le  Maître:  Tout  cède" 
à  fa  fageflç  immenfe ,  Et  rien  n'égale  fa 
puiffance.  L'Eternel  foutient  &  foulage 


Les  bons,  que  rinjuftice  opprime:  Les" 


:i  •.«  -f— 


^§^ê=Ê|^ 


méchans  qu'aveugle  leur  rage,  Il    les 

fait  périr  dans  leur  crime. 

Aaa     4.  Qu'à 


3 T4       PSEAUME    C X L VIL 

4.  Qui  l'exalter  on  s'étudie  ,  Qu'à  l'on 
honneur  on  pfalmodie.  Il  élève  au  ciel 

PiSIiliH^Si^li  Ie§1111I113 

les  nuages,  Dont  la  main  forme  lesora- 


i4     *  ,r.  .  1=3 


SE 


a 


ges:  C'cft  d'en -haut  que  la  Providence 
Nous  verfe  une  riche  abondance.  Il  fait 


i=±  —  :£: 


nzz_!nr 


croître  l'herbe  aux  montagnes,  Comme 

4ans  les  balles  campagnes. 
PAUSE. 


pare  la  nourriture  Aux  jeunes  corbeaux, 
que ,  fans  celle,  Fait  crier  la  faim  qui  les 
prette.  11  ne  regarde ,  en  Ta  bataille ,  Ni 
lavïteffe,  ni  la  taille,  Soit  du  courlîer, 
foit  des  gendarmes ,  Ni  la  fine  trempe 


des  armes. 


*.  Mais 


PSEAUME  CXLVIÎ.    yj-f 


6.  Mais  il  voit,  d'un  regard  propice, 


Ceux  qui  révèrent  la  jufticc  ,  Qui  n'ont 


qu'en  fa  feule  clémence,  Leur  retuge  &: 


=3r--^î 


leur  efpérance.  Jérufalem,faCitéfainte, 


Célèbre- le  donc  avec  crainte:  Sion , 
d'un  cœur  tendre  &  fidèle ,  Chante  aufïï 
fa  gloire  immortelle; 
7  C'eft  lui  qui  rend  sûres  &  fortes,  Et 


fie— rr=2çr: 

tes  murailles  &  tes  portes;  Qui,  dans  i  en 


fe: 


^g  ■'■■a^'  q  /y-"  '   ■ 


g— t^ffr 


g^zrTHrfS 


ceinte  de  tes  places ,  Comble  tes  enfans 


^g^^^TTT: 


z$—=±zir---J± 


de  fes  grâces.  Par  lui  ton  pays  eft  tran- 


quille;  C'eft  lui  feul  qui  le  rend  fertile  , 
Qui  te  remplit,  &:  qui  t'engraiffe  Du 


rp*; 


=*r 


froment  le  plus  pur  qui  naiffe. 


gE$= 


8.  Sa  voix,  qui  forme  le  tonnerre,  Porte 

Aaa  z     les 


ï$6      PSEAUME  CXLVII. 


fes  ordres  fur  la  terre  :  Tout  tremble  au 

Ipllïf  Eisa 


bruit  de  fa  parole ,  Qui  court  de  l'un  a 


l'autre  pôle.  11  couvrede  neige  la  plaine , 


Comme  de  grosfloecons  de  laine ^  Et, 


quand  il  veut>  il  fait  répandre  Des  fri- 


mats  plus  menus  que  cendre. 


9.  C  cft  par  fa  main  que  font  lancées, 


Comme  des  dards ,  les  eaux  glacées  , 


Dont  la  rigoureufe  froidure  Fait  fouffrir 


br^rrz^r 


toute  la  nature  ;  Mais  un  feul  fouffle  de  fa 


bouche  Diflbut  ces  corps,  dès  qu'il  îcs_ 


touche  ;  Soudain  Icsglaces  font  fondues, 

mÊïmwËmmmmwmmwm 

Et  ne  font  plus  qu'eaux  répandues. 
lo.Enfin^eftluiquimanifefte  A  Jacob 


fou  décret  célefte  :  Par  lui >  de  fa  fainte 

ordonnance , 


PSEAUME  CXLVIII.    Tî7 

ilflSllPlI^illlllSSIpIlll 

ordonnance ,  Ifraël  feul  a  connoifîance  j 


Nul  autre  peuple,  en  aucun  âge.  N'a 
reçu  le  même  avantage  5  A  nul  autre  les 

H|yp^:|ijli^pip||i^lllli^ig 

loix  facrées  Par  lui  ne  furent  déclarées. 


P  S  E  A  U  M  E    CXLVIII. 


Vj 


E$=:grz~^=$=tf==:I=z=: 


O  as,  Habi  tans  des  pi  us  hauts  lieux, 


~$= 


Vous  tous  qui  logez  dans  les  cieux  , 
Chantez  les  miracles  divers  Du  Monar- 
que de  l'univers  Vous  ,  Chefs  des  célef- 
tes  armées  ,  Anges  ,  dont  elles  font 
formées,  Feux  de  la  nuit  etineelans, 
Lune,  Soleil  ,  A  (1res  brillans; 


z.  Cieux  ,  qui  roulez  fur  ces  flambeaux , 


Air  &  nuages,  fources  d'eaux, Tous,  d'un 

concert  perpétuel ,  Louez  le  Nom  de 
Aaa3      l'Eternel  : 


yj*    PSEAUME   CXLVIII 


l'Eternel  :  Un  icui   mot  de  ia  bouche 


|f^=gf= 


fainte  Forma  des  cieux  la  valte  enceinte  ; 


Leur  cours  par  lui  fut  mefuré,  Leur 
ordre  à  jamais  allure. 
3. Cet  ordre  dure  constamment.  Qu'on 


célèbre  Dieu  hautement ,  Sur  terre ,  fur 
mer,  dans  les  creux  Des  abîmes  les  plus 

y.  ...  1 .  »  t  îfiËËr— r=T^gJë 

affreux.  Baleine ,  en  ces  lieux  effrova- 


~g=r.ir-f=n~g£ilg 


bles ,  Annonce  (es  faits  adorables  ;  An- 


noncez-les  foudres,  éclairs  ,  Grêle  ,  ÔC 


neige ,  au  milieu  des  airs. 


^Tourbillons  de  vents  irrités,  Miniltres 
de  fes  volontés,  Montagnes,  collines,  co- 


mm 

teaux,  Arbres  fruitiers,  cèdres  fi  hauts  j 


RepùlçsYUs,  bçtçsiattYages,  Tïoupcaux 

erians 


PSEAUME    C  XL  VI II.    f$a 

mÊmnwm¥M§mmmwmmÊ 

errans  dans  les  pacages, Chantrcsdc  l'air, 

oifeaux  divers>Louez  le  Dieu  de  1  univers. 

y.  Allembiez-vous ,  Peuples  &  Rois 

m 


gL  g     ~  y^^ — —  ^ —  $—  r*g 


Pour  le  louer  tout  d  une  voix:  Vierges , 


:=2>r 


jeunes  enfans,  vieillards  ,  Louez  fôri 
Nom  de  toutes  parts* Car  du  haut  trô- 


ne  de  la  gloire,  Aux  fïens  il  donne  la 
viftoire:  Et  toujours  il  aime  Ifraël  D'un 


amour  tendre  &  paternel. 

P  S  E  A  U  M  E  C  X  L  I  X. 


Hantez,  par  de  nouveaux  canti- 


EËEEEEÉEE 


ques.,  De  Dieu  les  oeuvres  magnifiques: 
Qu'en  ion  temple  chacun  le  range,  Pour 


chanter  fa  louangc.Qu  Ifraël  vienne  avec 


^^^^p|=gg^^=3^S?SJ5^i^ 


ardeur,  S'égayer  en  ion  Ciéateur>£t  que 

Jbus 


T6o_P  S  E  AJJ  M  E   CX  L  I  X. 


Tous  ce  Roi ,  tes  enfans  ,  Sion  ,  foient 
triomphans. 


i. Qu'en  ton  Nom  du  tambour  on  iônnc, 
Qu'cnfon  Nohilà  flotte  réforme*  Et  que, 


::~fcfeîrEïr_— — 


fur  la  lyre  touchante,  A  la  gloire  Ton 
chante.  En  fbn  peuple  Dieu  prend  plaifir : 


|=l=|r^^=g  |=g^S=iggj 


n±rrtf=rà.-=rT=:B 


ï- 


Depuis  qu'il  fa  daigné  choifir,  Par  lui  les 


boufferont  fauves,  Par  lui-même  élevés. 


gT^ 


3.  Un  jour  les  fidèles  qu'il  rime,  A  leur 


aife,  fur  leur  lit  même,  Diront  de  ce 
Dieu  fecourable  Le  pouvoir  redoutable  : 
Par  tout  fes  hauts  faits  ils  diront,  Et  leurs 
fortes  mains  porteront  Un  large  glaive  à 

ɧSlHSiI§Ill 


deux  tranchans,  Pour  punir  lesméchans. 

4.  Pour  exterminer,  pour  défaire  Tout 

peuple 


PSEAUME  CXLIX.      tft 
peuple  à  (on  peuple  contraire ,  Et  pren- 


dre  de  leur  inlblence  Une  juite  vcngcan- 
ce.  Les  Tyrans,  les  injultes  Rois,  A  leur  . 


tour,  fubiront  nos  loix  ,  Et  porteront 


les  mêmes  fers  Qulfraël  a  foufterts. 


y.  Tel  eft  le  jugement  févère  Que  Dieu 


prononce  en  fa  colère:Telle  fera  des  Saints 


z=^^z^~èr=?t=:3-# 


la  gloire,  Et  telle  leur  vidoire. 
PSEAUME    CL 


riËBfcszadlllI 


&zz£z 


EE1E 


^3 


Euples,  louez  le  grand  Dieu  Qui 


rélide  en  ion  faint  lieu;  Lui  qui, d'un  mot 


feulement  j  A  créé  le  firmament:  Louez 


:ïi 


r=^= 


:acas=* 


3= 


fa  magnificence  ;  Louez  -  le  ,  pour   les 

bienfaits,  Et  pour  tous  les  grands  effets 

]De  fà  iuprême  puifianec. 

2,.  Joignez 


t*k 


PSEAUMÊ  C  L. 


i.Joignezauxplusbellesvoix,Larrom- 
pctcc  6c  le  hautbois  i  Faites  entendre  à 
leur  tour,  La  mulette,  le  tambour,  Et 
les  orgues  réfonnantes  ;   Accordez   à 


:UC 


luniffon  ,  Des  flûtes  douces  le  fon,  Et 
les  cvmbales  bruyantes. 


3.Jufquesdansreternite,Qu  on  célèbre 
fa  bonté  ,  Et  que  Ton  Nom  glorieux  Soit 


élevé  jufqtfaux  deux.  Qu'enfin  tout  ce 
qui  refpire  ,  Qui  vit ,  qui  peut  fe  mou- 
voir,  Chante  avec  moi  fon  pouvoir, 
Et  fort  glorieux  Empire. 

Fin  des  Pfeaumcs. 


LES 


J<^ 


LES 

COMMANDEMENS 


DE    DIEU. 


Coûte,  Ifrael",  avec  crainte ,  Dieu 


El^ 


ëiÊfii||£j|=|iili|| 


tonnantau  mont  de  Sina;  Sois  attentir  à 
la  Loi  fainte  Que  de  la  bouche  il  te  donna, 
z  Je  Cuis, dit-il,  ton  Dieu  lupiême,Qui, 
déployant  mon  bras  pour  roi ,  T'ai  déli 


SE—SE 

vré  d'un  joug  cxrrême:  Tu  n'auras  point 


de  Dieu  que  moi. 
3.  Tu  ne  te  feras  point   d'images:  Je 

mmwÊmmwmmwmmmm 

fuis  un  Dieu  fort  &  jaloux;  Tu  ne  leur 

EEESErï 


Z=  ^L-Z-^-i-j 


rendras  point  d'hommages ^Du  tu  (en- 


zzzÇtz 


tiras  mon  courroux. 


4. Ne  jure  point,  en  téméraire,  Le  fàcré 

Nom 


5<^LESCOMMANDEMENSDEDIEU. 
Nom  du  Souverain  ;  Car  M  fe  montrera 


^P 


=3ê=sS^=Œ 


féVèrc  Â  qui  prendra  l'on  Nom  en  vain. 


-~A — -  =^-rO  z=*izr-  5?-£ — <i —  ylt= 


j.  Six  jours  travaille,  &:  le  leprième  Gar- 


EÉS= 


11X4      »    * 


de  le  repos  du  Seigneur;  Te  fouvenant 


E?Efe 


35fej§ 


que  ce  jour  même  Se  tepofa  le  Créateur 
6.  Honore  ton  père  &  ta  mère ,  Et  Dieu 


^> 


~E^^EÎE?Efe£ 


==^*i*==3==F==3= 


E$E3iEEi 


prolongera  tesansSur  la  terre  que,  pour 


gz^U-U        I       1..  /-=2£: 


falaire,  Il  a  promue  a  les  enfans. 


r*=- 


7.  Ne  tue  &C  n'offenfe  peribnne.  Fuis 


toute  luxure  avec  foin.    Au  larcin  ja- 


- — ^4 — 


mais  ne  t'adonne.  Ne  ibis  menteur ,  ni 


faux  témoin. 


8. Ne  defire  point,en  ton  amc,La  Maîfon 


ni  le  champ  d'à utrui  ,Son  bœuf,  fon  efcla- 

ve^oufafemme^iriefleafinqui  foità  lui* 

9.  Grand 


LE  CANTIQUE  DE  SIMEON.    yfr 


Hfel 


:~se 


o.  Grand  Dieu,  que  ta  voix  efficace  Nous 


convertiffe  tous  à  toi.  Veuille,  ô  Dieu, 


nous  faire  la  grâce  De  te  fervir  félon  ta  Loi. 


C  A  N 
S    I 


L    E 

TIQUE 

D    E 

M    É    O   N. 


AitTe-moi,  déformais,  Seigneur, 

H=SiH^!HilÉiilg 


aller  en  paix  ;  Car,  félon  ta  promeffe  , 

mmmÊmmmÊmmmmmm 

Tu  fais  voir  à  mes  yeux  Le  falut  glorieux 
Que  j'attendois  fans  ceffe. 


,3::=â:z 


2..  Salut, qu'en  l'univers  Tant  de  peuples 


divers  Vont  recevoir  &  croire }   Rei- 

PY  'I    Y    »  'il    »   U    V  ~  4>  ^  ■  1  * 


fource  des  petits,  Lumière  des  Gentils , 


Et  d'ilraël  la  gloire. 


Bbb    TABL1 


166 


TABLE 


TABLE 

DES     PSEAUMES. 


J\  ccours,  Seigneur,  acceurs. 

A  mqn  Seigneur ,  l'Éternel. 

Après  que  j'ai  conftamment. 

Après  tout ,  le  Seigneur  eft. 

Affis  au  bord  de  ce  fuperbe. 

A  toi ,  mon  Dieu ,  mon  coeur  monte, 

Au  fort  de  ma  détreffe. 

Aux  tiens ,  Seigneur ,  tu  redonnes, 

Aux  paroles  que  je  veux  dire. 

B. 
Béni  foit  Dieu ,  lui  qui ,  dans. 
Bouffons  Dieu ,  mon  ame ,  en  toute. 

C. 
Célébrez  Dieu  hautement. 
Célébrez  Dieu ,  peuples. 
Ceft  dans  fa  fideile  Cité. 
Ceft  en  Judée ,  ou  proprement. 
Ceft  vers  toi  feul  qui. 
Chantez  à  Dieu ,  peuples  fidèles. 
Chantez  du  Seigneur. 
Chantez,  par  de  nouveaux  Cantiques. 
Comme  un  cerf  altéré  brame. 

D. 
Dès  ma  jeuneffe,  ils  m'ont  fait  mille. 
Dès  qu'un  mal  cruel  nous  accable. 
De  tout  mon  cœur  dans  tous. 
Dieu  fut  toujours  ma  lumière. 
Dieu  me  conduit  par  fa  bonté. 
Dieu  nous  veuille  être  favorable» 
Diçu  parmi  les  Juges  préûdc* 


Pf.   P. 


69 

no 

40 

73 

137 

*5 

130 

*5 
S 

H4 
103 

M* 

147 
48 

7* 
113 

96 

Si 
149 

42. 

11* 

4' 
ni 

*7 
M 
*7 

8t 


DES    P  S  E  A  U  M  E 

Dieu  règne  en  jufte  Roi. 

Dieu  règne  feul  de  fplendeur  revêtu. 

Dieu  tout-puiflant  à  mes  voeux  propice. 

Dieu  tout-puiifant ,  Dieu  des. 

Donne  tes  loix,  Dieu  jufte. 

D'où  vient  ce  bruit  parmi  les  Nations. 

D'où  vient,  Seigneur  que  ton. 

Du  méchant  le  train  déréglé. 

E, 
Écoute-moi ,  je  te  prie, 
Écoute ,  ô  grand  Dieu ,  ma  prière* 
Éternel ,  quel  homme  pourra, 
Éternel,  tu  m'as  dégagé. 
Écoute ,  Ifïaël ,  avec  crainte, 

F. 
Fais-moi  juftice,  ô  Dieu. 
Faut  il ,  ô  Dieu ,  que  nous  (oyons. 
Fier  ennemi ,  qui  te  confies. 

G. 
Grand  Dieu,  c'eft  toi  que  je  réclame. 
Grand  Dieu ,  tu  vois  ce  que  je  fuis. 

H. 
Heureux  celui  de  qui  Dieu,  par  fa. 
Heureux  celui  qui  fuit  des. 
Heureux  celui  qui  juge  fagement. 
Heureux  celui  qui ,  par  un  jufte  choix. 
Heureux  l'homme  fidèle. 
Heureux  qui  révère  avec  crainte, 

I. 
J'aime  mon  Dieu ,  car  fon. 
J'ai  mis  en  toi  mon  efpérance. 
Jamais  je  ne  ferai  fans  bénir. 
Je  chanterai,  Seigneur,  fans  celTe. 


S. 

pf. 

91 

93 

loi 

<H 

71 
i 

io 
36 

61 

55 
15 

3° 


Il  faut,  grand  Dieu,  que  de  mon  cœur. 
Il  faut,  mon  ame,  il  faut  avec  ardeur. 

Bbb 


16 

74 
5* 

141 

3* 

1 

41 

118 
III 

116 

3i 
34 
8? 

19 
71 
18 

138 
104 

X 


5<& 


TABLE 


Jufqucs  à  quand ,  ô  Dieu  des  Cieux. 
L. 

L'ame  de  douleur  atteinte. 
La  terre  appartient  au  Seigneur. 
Le  méchant  dit  en  fon  cœur  follement. 
Les  Cieax  en  chaque  lieu. 
Les  Nations  font  dans  ton  héritage. 
Le  Tout-puiflant,  l'Éternel  parlera. 
L'homme  infenfé  dit  au  fond  de  fon  coeur. 
Louez  Dieu ,  louez  fa  bonté. 
LaifTez-moi  déformais. 
M. 
Malheureux  Juges  que  vous  êtes. 
Minières  de  l'Eternel. 
Miféricorde  &  grâce. 
Mon  ame  en  fon  Dieu  feulement. 
Mon  ame  ,  tout  nous  convie. 
Mon  cœur  cft  tout  prêt. 
Mon  cœur  rempli  de  chofes. 
Mon  Dieu,  daigne  te  fouvenir. 
Mon  Dieu  ,  l'ennemi  m'environne. 
Mon  Dieu,  ma  force  Se  ma  défenfe. 
Mon  Dieu  ,  mon  Dieu  pourquoi. 
Mon  Dieu,  mon  Roi,  toujours. 
Mon  Dieu,  mon  unique  efpérance. 

Mon  Dieu ,  mon  unique  Sauveur. 

Mon  Dieu,  prête-moi  l'oreille. 
N. 

Nations,  louez  le  Seigneur. 

Ne  conçois  point  de  dépit. 

Non  pas  pour  nous ,  non  pas. 

Notre  grand  Dieu ,  pour  rendre. 
O. 

O  Dieu,  c'eft  dans  ta  Sion. 

O  Dieu ,  je  m'abas  fous  tes  yeux. 

O  Dieu  ,  le  bruit  de  te?  merveilles. 

O  Dieu,  ma  haute  forterelTe. 

O  Dieu  qui  nous  a  rebutés. 


K 

77 

53 

79 

5° 

106 

5* 
135 

51 

61 
146 
108 

45 
13* 

59 
109 

ti 

145 

7 

88 

u 

117 

37 

Us 

87 

*5 

70 

44 
18 
6q 


DES    PSEAUMES, 

pf. 

O  Dieu,  réprime  l'infblence.  140 

O  Dieu  Tout-puhTant,  fauve-moi.  54 

O  Dieu ,  vois  ma  peine  infinie.  64 

O  mon  Dieu ,  mon  unique  efpoir.  6  3 

On  a  beau  fa  maifon  bâtir.  117 

O  notre  Dieu  ,  réveille-toi.  8  3 

O  notre  Dieu,  tout  bon ,  tout  adorable.  8 

On  voit  maintenant.  99 

O  Pafteur  d'Ifraël ,  écoute.  80 

O  qu'il  eft  doux ,  Se  qu'il  eft  agréable.  133 

O  qu'Ifraël  peut  bien  dire.  1 14 

O  Seigneur,  que  ta  colère.  38 

P. 

Peuples ,  chantez  un  faint  Cantique.  58 

Peuples  divers ,  venez  &  réécoutez.  49 

Peuples,  louez  le  grand  Dieu.  150 

Peuples ,  venez ,  &  que  Ton  donne.  66 

Prends  ,  ô  Dieu,  ma  jufte  querelle.  43 

Puifquen  tout  temps  fur  Dieu  feul.  1 1 

Q- 

Quand  de  douleur  j'ai  Pâme.  110 

Quand  Dieu  tira  par  fa  bonté.  116 

Quand  Ifrae'l  de  l'Egypte  fortit.  114 

Que  de  gens ,  ô  grand  Dieu.  3 

Que  Dieu  fe  montre  feulement.  68 

Que  l'entreprife  eft  belle.  2  2, 

Que  le  Seigneur  tes  vœux  entende.  20 

Quel  fut  mon  tranfport  dans  ce  jour.  111 

Qu'en  tout  temps  on  béniffe.  107 

Qui  met  en  Dieu  fon  efpérance.  115 

Qui,  fous  la  garde  du  grand  Dieu.  91 

Qu'on  batte  des  mains.  47 

R. 

Regarde ,  ô  Dieu ,  l'innocent,  /  6 

Réjouifîbns-nous  au  Seigneur.  5  5 

Rendez  à  Dieu  l'honneur  fuprême*  1 1 8 

Rends  confus  mes  aceufateurs.  3  5 

Réveillez- vous ,  peuple  Edèk,  33 

Bfab'j 


y7o    TABLE  DES  PSEAUM] 

3U)i  des  Rois ,  Éternel  mon  Dieu. 
S. 

Sans  ceflTe  je  te  bénirai ,  Seigneur. 
Seigneur,  à  toi  feul  je  m'adrefTc. 
Seigneur ,  écoute  mon  bon  droit. 
Seigneur ,  entends  ma  prière. 
Seigneur ,  je  n'ai  point  l'efprit  vain- 
Seigneur  ,  le  Roi  te  bénira. 
Seigneur  ,  on  te  bénira. 
Seigneur  qui  voit  ma  peine. 
Sois  attentif,  mon  peuple. 
Sois,  6  grand  Dieu,  ma  garde. 
Seigneur ,  vois  ma  peine  &  ma. 

T. 
Tends  -  nous  la  main ,  Seigneur. 
Tu  fus  toujours,  Seigneur. 

V. 
Venez  ,  &  du  Seigneur  fans  ceffc. 
Vers  Dieu  dans  les  derniers  abois. 
Vers  les  monts  j'ékvois  mes  yeux. 
Viens ,  Seigneur  ,  viens  &  prends. 
Vous ,  habitans  des  plus  hauts  lieux. 
Vous ,  que  le  choix  ou  le  fang. 
Vous  qui  fervez  le  Dieu  des 
Vous  qui  fur  la  terre  habitez. 
Vous ,  faints  Miniitres  du  Seigneur, 

Fia  de  la  Table  des  Tfeaumes* 


Pf. 

P. 

84 

5«» 

9 

4 

*j 

17 

50 

101 

373 

«M 

507 

xi 

6% 

75 

*77 

6 

it 

78 

i%6 

16 

47 

}43 

53* 

11 

3* 

90 

341 

10c 

395 

141 

537 

111 

49  3 

57 

101 

148 

557 

19 

9' 

113 

43* 

100 

570 

*34 

S** 

LES 

CANTIQUES 

SACRÉS, 

POUR  LES  PRINCIPALES 
SOLEMNITÉS 

DES 

C  HRÉTIENS, 

E    T 

SUR  DIVERS  AUTRES  SUJETS 

NOUVELLE  ÉDITION, 


A    GENEVE. 


M.  DCC.  LXXVII-I. 


CANTIQUES 

SACRÉS 

POUR    LES   PRINCIPALES 
SOLEMNITÉS. 


CANTIQUE  PREMIER.  Pf.  89. 


B 


=3E — - — E 


=PÉ 


Eni  (oit  à  jamais  le  grand  Dieu 


d'Ifraël ,  L'Auteur  de  tous  les  biens,  tout- 


puiffant ,  éternel  ,  Qui  touché  de  nos  cris 
&  de  notre  misère,  Dans  nos  preflans 


ili^^l^Iiii^P^Ê^Ii 


befoinS'S'eft  montré  notre  Père. 


~-t— 41— rx *v 3£— ^•£— 


i|ÉEÊ=|^EE||=|^ïâ^ 


2.  Dans  Tes  comparions  il  nous  a  vifités. 
Par  fon  bras  invincible  il  nous  a  rachetés. 


Et  malgré  nos  péchés ,  ce  Dieu  tendre  &c 


propice ,  Fera  lever  fur  nous  le  Soleil  de 
juftice. 


3  Et 


3 .  La  maiion  de  David ,  ce  grand  Roi  des 


Hébreux,  Nous  va  donner  bientôt  un 


Sauveur  'glorieux.  Il  vient  nous  affran* 


chir  d'un  funefteefclavage,  Et  nous  taire 


ass 


Ses^ 


T'*:tf[L.    ===?=^ 


obtenir  un  célefte  héritage. 
4.  Nos  Pères  Tattendoicnt ,  Dieu  ieur 


■    1     -T4^-fc*^5Z 


avoit   promis    Qu'il  nous  protcgeroit 


contre  nos  ennemis ,  Et  nous  délivreroit 


du  joug  infupportable  De  la  Loi  ,  du 


péché ,  de  la  mort  &,  du  diable. 
PAUSE    I. 


f.  Au  Père  des  croyans  Dieu  fit  même 

ferment,Qu'il  répandroit  fur  lui  Tes  biens 

abondamment ,  Que  les  peuples  feroient 

bénis  en  (a  femence ,  Et  qu  il  les  recevroit 

dans 


CANTIQUE    I. 


m 


ïi§f_- 


:«  =¥=±: 


=EÏES 


dans  fa  faintc  alliance. 


E=Î==£E 


6.  Ce  grand  Dieu, qui  peut  tout,  qui  ne 


p=SÉ^=ê=iî 


:sfc 


=1=*; 


n 


change  jamais,  Se  fou  vient  des  fermcns 


^JE- 


ÉEi^uHg=^ 


que  pour  nous  il  a  faits  :  Il  commence  au- 
jourd'hui  d'accomplir  (à  promefle, Et  nous 


tait  admirer  fon  amour,  fa  tendreffe. 
7.  Par  fon  divin  fecours  nos  cruels  enne- 
mis  Seront  entièrement  confondus  &  fou- 


mis  :  Tous  nos  maux  vont  finir ,  plus  de 
îoupirs ,  de  plaintes,  Nos  troubles  cefle- 


ront,  nos  foucis  &  nos  craintes 


8.  Jouiflant  d'une  pleine  &:  douce  liberté , 


E=cr 


Nous  vivrons  juftement  &  dans  la  (ain- 


teté,  Et  nos  coeurs  pleins  d'amour  &:  de 

reconnoiflance ,  Célébreront  l'Auteur 

de 


57^  C  A  NT  I  QU  E 


de  notre  délivrance. 

PAUSE 


IL 


O  bienheureux  enfant, 


pi  fers  de  pré- 


curfeur  Au  Rédempteur  du  monde,  &: 
qui  dois  du  Seigneur  Préparer  le  chemin , 
être  fon  interprète,  Et  marcher  devant 


lui  comme  fon  grand  Prophète. 


'V         _ — _' 


S=^=5=S5^S^ 


10.  Ta  voix  va  déformais  aux  peuples 
annoncer  Celui  qui  doit  un  jour  nos  pé- 
chés  effacer  ,  L'attente  d'Ifraci ,  notre 
Roi  le  Meflie ,  Qui  vient  nous  acquérir 


le  falut  &  la  vie. 


ÎFf5=i 


ii.  Il  me  femble  déjà  que  je  vais  ce  So- 


leil, Cet  Orient  d'en  haut,  dont  l'éclat 


fan»  pareil  Diffipera  bientôt  Tobfcurité 

pro     icB 


CANTIQ0E    ï. 

m 


VTJ 


profonde  ,  Qui  depuis  fi  long-temps  a 


régné  dans  le  monde. 


ii.  Les  peuples ,  qui  marchoient  dans 


l'ombrede  la  mort,  Vont  être  illuminés, 


&  changeront  de  fort:  Leursyeuxferont 


Pp^ 


m 


m 


:5™E££ 


ES3Î 


===$?5=S^= 


ouverts ,  par  fa  vive  lumière  ;  Ils  connoî- 

tron  t  leur  Dieu ,  leur  Sauveur  &c  leur  Père. 

i  j .  Il  conduira  nos  pas  au  chemin  de  la 

paix ,  Et  ce  divin  Sauveur  remplira  nos 


fouhaits  ;  Nous  l'aimerons  toujours ,  nous 


lui  feront  fidèles,  Et  nous  vivrons  heu- 


reux à  l'ombre  de  fes  ailes. 

CANTIQUE   II.  Pf.  1x8. 


Aifons   éclater   notre   joie ,   Et 

louons  notre  bienfaiteur  j  Le  Perc  éternel 

Ccc      iipus 


57?      L  CA  N  TJ  QtJ  E _I  I. 


nous  envoie  Son  bien  aime  pour  Ré- 
dempteur. D'une  Vierge  6c  chatte  6c  te- 
coude,  Un  enfant  divin  nous  elt  né, 


:-&— i': 


£fe£^E= 


~Sti 


Aujourd'hui ,  le  Sauveur  du  monde,  Le 


Fils  de  Dieu  nous  ett  donné, 

i,  En  iui  la  iupiemc  puitranceSe  trouve 
avec  l'infirmité.  Une  éternelle  &  pure 
ëlVonce  S'unit  à  notre  humanitc.  Dans  la 

mmmmÊmmmBmmÊËm™ 

balte  lie  on  le  voit  naître  Sous  la  forme 


d'un  lerviteur  j  Mais  c'eft  alors  qu  il  fait 


pâroître  Plufieurs  rayons  de  ta  giandcur. 
3.  ïî  n'a  pour  palais  qu'une  ct^bK* ,  Et 


qu'une  crèche  pour  berceau  ;  Mais  cet  en- 


faut  incomparable  Fait  briller  un  A  lire 


nouveau.*  A  fa  naîflancç  a  les  iaints  Anges 

Vnnt 


=5 £rr£ 


CANTljQUJE    IL.      Jff 


zj£: 


Font  ouir  leur  voix  dans  ces  lieux.  Ils 
diient,  chantant  les  louanges,  Gloire  ioit 
à  Dieu  dans  les  cieux, 
4.  Mortels,  le  Maître  du  tonnerre,  Con- 
tre vous  n'eft  plus  irrite;  La  paix  va  ré- 


g|EÏ 

g 


ïeI$eê?e^ 


■^=r  z:^=  £—-  ^= 

gner  fur  la  terre,  Dieu  pour  vouscftplein 


^^s=a 


débouté- joignons  notre  lainte  harrno 
pie  À  leurs  concerts  mélodieux,  Louons 
îe  Prince  de  la  vie  ,Qin  v  ierit  te  montrer"" 
à  nos  yeux. 


rgr^|Eg=5 


y.  Approchons-nous ,  avec  les  Mages ,  Du 


rfcr^t 


il 


berceau  dc_notre  Sauveur,  Rendons-lui' 

nos  juftes  hommages ,  Et  prefentoiTsTûF 

notre  cœur.  L'or  &Tencensrdël^ral3Tc^ 

Piaiicnt  bien  moins  a  notre  RoiTQuêT 

Ceci  ja 


S*Q        CANTIQUE    III. 

la  faintçté  de  la  vie,  Qu'un  cœur  plein 

d'amour  &  de  foi. 

CANTIQUE    III.  P/  2.4. 


Aifons  retentir  dans  ce  lieu  Le 


facrë  nom  de  notre  Dieu ,  Et  de  Jéius  le 

IP1HS 


Roi  de  gloire»:  li  a  vaincu  nos  ennemis, 
Satan,  la  mort,  lui  font  fournis ,  Annon- 


çoiis  par-tout  fa  victoire» 

EE3 


^3— ^x. 


r=~fc£i::^r^  5  ■'  '"  v"l»  :    £3! 


1.  Ne  cherchons  plus  dans  le  tombeau, 


Jéfus ,  qui  pour  ion  cher  troupeau ,  A  fouf- 
fert  une  mort  cruelles  Cet  invincible  Ré- 


dempteur ,  Du  fépulcre  eft  lorti  vain- 


queur,  Et  vit  d'une  vie  immortelle. 
3.  C'eft  lui  qui  nous  a  mérité,  Par  fa 


mort,  l'immortalité  >  Et  fon  feng  a  lavé 

nos 


CANTIQUE    IV.      _j8£ 
nos  crimes,  fi  nous  fait  Sacrificateurs; 
Offrons-lui  nos  corps  &  nos  cœurs  ,  Il 
ne  veut  point  d'autres  vi&imcs. 


vr—t — 3£-  5S 


4.  Aimons-le  tous,  &  que  jamais  Ses 

IlIUiilSiSil^iiil^ieiiii 

ineftimables  bienfaits  Ne  iortent  de  notre 
mémoire;  Faifonsconnoïtrefes  exploits, 


N'ayons  point  honte  de  fa  croix    Et  ne 


:5E£= 


mm 


E^aEEES^—E! 


vivons  que  pour  fa  gloire. 

CANTIQUE   IV.  Pf.  85?. 


■&  >     Ntonnonsdansce  jour  un  cantique 


:3b — jOb_^Ë£; 


r«=:±==S=:- 


nouveau  ,  A  l'honneur  de  Jéïus  qui  iort 

lâ^^i=iiP!iliii=liilliis?ii2 

de  fou  tombeau  j  II  a  de  notre  Juge  ap~ 


*  parte  la  colère  5  II  a  fait  notre  paix  avec 


^JI=!tii=^!Êu 

Dieu  notre  Père. 

i.  Pour  nous  ce  fils  de  Dieu  s'eft  revêtu 

C  c  c  3  d'un 


ANTIQUE    IV. 


d'un  corps  ;  Pour  nous  il  cft  entre  dans 

— | T  ■  XI-  -     -  -1 -*» 


le  réjour  des  morts,  Après  avoir  fonffert 
une  peine  infinie ,  Et  perdu  fur  la  croix 


fon  innocente  vie. 


Sp^pisi 


=C 


ÎSESEapse 


j.  Publions  fon  triomphe  ;  il  cft  refTufci- 


té  ;  Il  règne  dans  le  ciel  tout  plein  de  ma- 


jefté.  Les  efprits  bienheureux  qui  con- 
templent fa  gloire ,  Célèbrent  lès  vertus, 


fes  combats ,  fa  vi&oire. 


4.  Reflufcitons,  Chrétiens,  avec  notre 
Sauveur ,  Suivons  ce  divin  Chef,  ce  glo- 


rieux vainqueur,  Et  détachons  nos  coeurs 


des  chofes  de  la  terre,  Dont  la  gloire  &c 


les  tfiens  n'ont  que  l'éclat  du  verre. 


j .  Élevons  nos  efprits  vers  les  biens  été  r- 

nels  j 


.g  ^^tj  que  y:__    5S3 

riefe;  Si  nous  femmes  ici  malheureux  & 
mortels,  Sachons   que  notre  vie  avec 


Chrift  elt  cachée  Dans  ie  fein  dû  Très- 


haut,  qui  nous  Ta  deftinée. 

6.  Quand  notre  Rédempteur  redescendra 


S^-*==-= 


des  deux  Nous  paroïtrons  alors  avec  lui 
glorieux:  Le  voyant  teiqifilcft,  nous  lui 
feront  femblabies,  Et  nous  célébrerons 


!çr<*- 


A 


les  bontés  ineffables. 

CANTIQUE   V.   Pf  24. 

Celui  qui  nous  a  fauves,  Et  dont 
le  fang  nous  a  lavés ,  Soit  empire  &  ma 


gnifiçence  ;  D'cfclaves  il  nous  a  fait  Rois , 
Rendons  a  Os  divines  Loix  Une  parfaite 


obéifiance. 

z.  Cclcbions 


5*4_     CANTiQU  E_ V  I. 
i.  Célébrons  tous  la  charité  De  ce  Sau- 


veur  jeflu  ici  té  ;  Et  difons  avec  les  feints 

_4?S£i,_.12î§1^_cft  l'Agnè*u  de  recevoir 
Hommag  ,  honneur  ,  force  ,  pouvoir , 

Gloire,  riehefles  &  louanges. 

CANTIQUE  VI.  Pf.  no. 

V        Ênez,  Chrétiens,  &  contemplons 
lagloireJDu  Roi  des  Rois,  du  Monar- 
que des  Cieux,  Qui  va  jouir  des  fruits 
rieja  victoire.  Que  ce  fpe&acle  eît  grand 
&  glorieux, 
2.  Il  monte  au  Ciel    porté  fur  une  nue  , 


E^r^^^g^gz^zi^^l^z^g^^rzrr^^r:^— 


Et  tout  en  lui  nous  marque  fâ  grandeur. 
Satan  fournis,  la  mort  même  vaincue, 


Sont  les  captifs  qui  fuivent  ce  vainqueur. 

3.  Son 


LANII^Ut      VI 


TH 


s.  Son  char  pompeux  eft  précédé  des 


Anges,  Qui ,  publiant  fes  merveilleux 
exploits",  Pont  retentir  dans  les  airs Jes_ 


louanges,  Et  vers  Te  Ciel  pouffent  ainfi 
leurs  voix. 

t  4.  Ouvrez-vous,  Cieux, Temple  du  Dieu 
fuprême,  Pour  recevoir  le  Roi  ciel  Uni- 
vers; Le  Saint  des  Saints,  celui  quc  le 


m 


u-9         X  T. 


Père  aime,  Et  le  vainqueur  du  monde , 


&  des  enfers. 

P  A  U  S  E. 


5 .  C'eft  donc  au  Ciel  qu'eft  Jelus  notre 
Frère,  Notre  Avocat, notre  Chef, notre 


Epoux;  Le  Rédempteur   en  qui  notre 

amc  eipère  ;  Ah  !  quelle  gloire  &  quel 

honneur 


5  86  C  A  N  TJ  QU  E ;  AYl. 

honneur  pour  nous. 
6.  il  eu  allé  nous  y  préparer  place  ,  r,t 


Sg_      'g 


de  ce  Haut  &  bienheureux  (ejour,  Il 


3±r=:ç: 


nous  tait  part  de  Ton  Efprit  de  grâce ,  Et 


m 


m 


des  effets  de  fon  pins  rendre  amour. 
7.  Suivons  le  tous  animes  d'un  fainfl 
zèle,  N'arrêtons  plus  nos  coeurs  dans 


ecs  bas  lieux  ;  CcdoUx  Sauveur  lui  même 
nous  appelle,  Et  nos  vrais  biens  lbnt 
cachés  dans  les  cieux. 


*=**m 


8.  Un  jour  je  fus ,  du  trône  de  fa  gloire , 
Viendra  juger  les  vivans  &  les  morts, 
Et  remporter  fa  dernière  vi&oirc ,  En 
ranimant  la  pondre  de  nos  corps. 


CANTIQUE 


CANTIQUE    VIL       587 
CANTIQUE  VIL    Pf.    118. 

"  iiiiiii^ii^lPi^lliliill 

Ëlebrons  tous ,  par  nos  louanges , 
Lx  Père  de  notre  Sauveur,  Le  Roi  aes 
hommes  &  des  Anges,  JLa  iourec  de  notre 


T  -'  t;  "~feg-y  >>»*-, 


si 


bonheur  Sa  mifèricorde  cfliTnmchic :  il  a 
répandu,  dans  ce  jour,  Sur  ion  Eghlc en 


abondance;L>{;.  ntdu  Fils  de  ion  amour. 

t-  Avant  que  ce  Maître  du  monde  Eût 

créé  Ta  terre  &  les  deux,,  Avant  quilfît 

la  mer  profonde,!!  penioit  a  nousrendre 


j^jzsjj-jzi-rgg 


=:&~^-î~C^ 


heureux   II  nous  a  deftiné  fa  gloire  ,  Par 


un  effet  de  fa  bonté;  Mais  pour  en  jouir, 
iî  faut  croire.  Et  vivre  dans  la  iaintete. 
;.  Ce  Dieu  tout  bon  ,  tout  adorable  , 

Tour  les  enrans  nous  a  choifis  j  li  nous 

veut 


S 88_      ÇA'»  T  l  Q  UJE  VI  L 


veut  nourrir  à  la  table,  Et  nous  y  don- 


ner fon  cher  Fils.  Ce  Fils  ,  par  fon  obeif- 

mm 


3— 2.  .-&— * 


fance  ,  Nous  obtient  des  biens  éternel  , 


:s-:e? 


=4==*: 


Son  fang  cft  notre  délivrance ,  Et  fa  mort 

nous  rend  immortels. 

P  A  U  S  E. 


4.  Pour  diilipcr  notre  ignorance,  Etflé- 
chir  notre  dureté  ,  11  nous  donne  fa  con 
noufance,  Par  (on  efprit  de  vérité.  Cet 


Efprit,  que  Chrift  nous  envoie.  Nous 
fceiie  pour  ie  dernier  jour,  11  produit 
la  paix  6c  la  joie,  La  foi ,  refpérance,  & 


l'amour 


rpr^7fcrJ*r-*r-?r. 


5.Jefus  nous  le  donne  pour  gage  De  fon 

immenfe  charité  >  Ccft  l'arrhc  du  riche 

héritage  , 


CANTIQUE    VIL       rS9 

; -V- y- ^j-  "t*~3.ri^ 


héritage  ,  Que  Ton  fang  nous  a  mérité. 
Ô  Seigneur,  félon  ra  promené,  Répands 
fur  nous  ,  pauvres  humains ,  Ucfprit  de 


grâce  &:  de  fagefle ,  Qui  règle  l'œuvre  de 
nos  mains. 
6.  Que  cet  Efprit ,  dans  nos  prières ,  Elè- 


ve nos  cœurs  jufqifaux  deux;  Que  par 


lès  divines  lumières,  Cet  Efprit  éclaire 


nos  veux.  Alors  avec  tous  les  Fidèles 


ii§i=i! 


Nous  comprendronsquels  font  lesbiens, 

Et  les  richefles  éternelles ,  Que  ta  bonté 

referve  aux  tiens. 

CANTIQUE  VIIL  Pf.  14. 

Niflbns  nos  cœurs  &c  nos  voix, 


u 


Tour  célébrer  le  Roi  des  Rois  \  C'eft  une 

Ddd       fource 


19*_    CA_NTI_QUE    VITE 
fourçe  ihépuifabki  U  nous  fait  des  biens 
infinis.  En  fon  Fils  il  nous  a  bénis,  Et 


il 


=Î 


nous  a  reçus  h  (a  Table. 


i 


ErsE — -v-natz 


Î$~SESÔ 


i.  Chrétiens  ,  ne  contriltons  jamais 
LEfprit.de  lumière  &  de  paix;  Confa- 
erons  toute  notre  vie  Au  Pète  ;  notre 


HfesSS,  lu,.  X 


-— sjn 


ïfeEEE$SË 


Créateur  ,  Â  ion  cher  Fils ,  notre  Sau- 


veur,  A  lEfprit  qui  nous  fanciifie. 
CANTIQUE  IX.  Pf.   31. 


Éuple  Chrétien  5  ton  Sauveur  cha- 
ricable  Vient  aujourd'hui  unviter  à  fa 


3§^ 


:£=zfc5i 


Table  :  Ce  bon  Pafteur ,  par  un  excès  d'aj 
môiir,  Se  donne  à  toi  lui-même  dans  ce 
jour;  Après-avoir,  par  ion  grand  facrifîce, 


Du  Tout-puiflant  fatistait  la  juftice,  11 

vient 


_  Ç  A  NT  IQ  jTE    It pt 


vient  t'offrira  &C  fa  coupe  &c  ton  pain  , 
Pour  appaiier  &  tafoif  &  ta  faim.  * 

i.  Le  pain  du  ciel,  que  les  Hébreux  man 
gèrent ,  Dont  ces  ingrats  enfin  fe  dégoû- 
tèrent,, Ne  les  pouvoit  garantir  de  la 
mort,Du  genre  humain  l'inévitable  fort. 
Notre  Jefus  aujourd'hui  nous  preient: 
Un  pain  célefte",  une  manne  excellente: 
Qui  le  reçoit  avec  humilité,  Peut  s'a f- 
furer  de  l'immortalité. 

3.  Ce  doux  Sauveur  eft  le  vrai  pain  de 
vie ,  Qui  nous  nourrit  Se  qui  nous  forti- 
fia: Sa  ch:ur  facrée  eft  le  feul  aliment, 
Qui  donne  a  Tarne  un  vrai  contentement. 

Son  divin  (ang, qu  iîoffre  pour  breuvage, 

Dddi      Nous 


y  ci _Ç' AJNZI  Q  UE    î  X. 

Nous  a  des  cieux  mérité  ^héritage;  li 


noirë  transforme  en  des  hommes  nou- 

veaux  ,11  adoucit  nos  peines &  nos  maux. 
PAUSE. 


&M 


Fy. 


H=i^i=^ 


4.  Quiconque  en  boit ,  n'a  plus  lame  al- 


térée, Ni  d'honneurs  vains  &  de  courte 
durée,  Ni  de  trompeurs  &  criminels  plai- 


sirs: Il  lait  en  Dieu  borner  tous  les  de- 


iirs;Il  meurt  au  monde,  il  renonce àToi- 
même,  Il  ne  vitplusquepour  Jcfus  qu'il 
aime;  11  elt  toujours  prêt  à  facrifier  Ses 

biens,  (es  jours,  pour  le  glorifier. 

y.Maisquipourroitain(îmanger&:  boi- 
re Le  corps  iacré,  le  fang  du  Dieu  de  glqi- 

rc  ?  C'cft  le  Chrétien ,  qui ,  plein  de  cha- 
rité, 


CANTIQUE    IX. i9i 

rite,  Croit  en  Jefus  mort  &  retiiifcité  ; 


t^rer 


:y...^/l  .?,^ 


m 


Qui,  s^appliquant  Ion  parfait  facrince  , 
Cherche  en  lui  feul  la  vie  &  fa  juftice. 


z^-^z=n^r=^^ir=rg"      .    -<v=zq 


Heureux  celui  qui  reçoit  dans  fon  cœur 

Ce  glorieux  &  divin  Rédempteur  ! 

6.  Heureux  celui  qui  t'eft  toujours  fidèle, 


zzz±r=&  rrr^rzzrts's:::: 


Seigneur  Jefus,  &  qui  brûlant  de  zèle  , 


Te  fuir  par-tout,  t'embraiïe  par  la  foi  ! 


■=T :"" :" 

A -T- /V  — 


=£^3: 


&^=:&ï£: 


A  qui  peut  on,  Seigneur,  aller,  qu'à  toiï 
Tu  nous  promets  une  vie  éternelles  Tu 


nous  promets  une  gloire  imniortelle:Toi 


feul  nous   peux   faire  entrer  dans  les 


deux;  C'eil  vers  toi  feul  que  nous  tour- 

ÏHï 


nons  les  yeux. 


Ddd  3  CANTIQUE 


yv4  CANTIQUE    X. 

CANTIQUE    X.    Pf.    14. 

JL         Es  biens  y  ô  Dieu  ,  font  infinis  ; 
Tu  nous  a  denné  ton  cher  Fils,  Ton 


WSÊÈÈÊ^^^ËÊÊMÊsÈÊÊÈÊËÊm 


.=--:? 


Fils  unique  ,  ton  image  :  Père  de  grâce 
tous  nos  cœurs  Sont  pénétres  de  tes  fa- 
veurs ;  Achève  aujourd'hui  ton  ou  v  rage. 


JL  Enflamme  nous  d'amour  pour  toi  ; 
Imprime  dans. nos  cœurs  ta  Loi;  Fais 
que  notre  étude  ordinaire  Soit  de  médi- 


L5=*=SE 


ter  tes  bienfaits,  Et  que  nous  n'avons  dé- 


formais  D'autre  deflr  que  de  te  plaire. 
CANTIQUE   XI.   Pf.  S9. 


G 


Rand  Dieu ,  nous  te  louons ,  nous 

~É£Z 


f  adorons,SeJgneur,  Et  nous  voulons  chan- 

ter  un  hymne  à  ton  honneur.  Eternel, 

l'Univers 


CANTIQUE    XL        yçj 

mÊmmmmmmwmmmwâ 


l'Univers  te  craint  6c  te  révère,  Comme 
ion  Créateur,  (on  Monarque  &  (on  Père^ 
i.  Les  Trônes ,  les  Vertus ,  les  Elprits 


rs=x.* 


—  — — »• ■■  —  ^.  ■  '     —\> — —._——— — 

bienheureux ,  Qui  font  les  fpectateurs  de 


-StSSSt^=35 


tes  faits  merveilleux ,  Le  choeur  des  Sera- 


phins ,  des  Chérubins ,  des  Anges ,  Sans 

^^^SiEl^iiSïi=iilliil 

jamais  fetafler,  céièbrent  tes  louanges, 
3.  Saint,  Saint, Saint,  difent  ils,      ~    ^cl2Is 


facrésconcerts5EftleDieu  des  combats, le 
Roi  de  l'univers  ;  Ta  gloire  &  ta  grandeur 
rcrnpliflenttoutle  monde;  Tout  marque 


^mm 


ton  pouvoir,  le  ciel ,  la  terre  &T  Tonde. 
PAUSE     L 

4.  Tous  prêchent  ta  puiÛance  &  t«#§dé- 


S=£~g£ 


lité^Ta  fageiTe  infinie  &  ta  grande  bonté , 

Tes 


*9*__   CANTIQUE    XI. 

les  Apôtres,  tes  Saints,  tes  Martyrs, 


3iE  JL À—To  .  ^-  j      ,£, H  Jl 


^rgr~g|si 


Kg  Prophéties,  Tes  Miniftres  (acres  ,  tes 

divins  Interprètes. 


5.  L'Eçlile,  qui  combat,  répandue  en 

lia  *  '  o  r^^f^g^^^^^g 

tous  lieux,  £t  celle  qui  déjà  triomphe 


dans  les  deux.  A  toi ,  Père  éternel ,  à  ta 


parfaite  image ,  Ton  fils,  ton  bien-aime, 
tous  viennent  rendre  hommage. 
6.  Tous  célèbrent  ton  Nom,  6  notre 
Rédempteur;  Tous  louent  ton  Efprit, 


notre  confolatcur.  O  Jefus,  Roi  de  gloi- 
re 3  unique  Fiîs  du  Père,  Tu  t'es  fait  no- 
tre époux  ,  notre  chef,  notre  hère. 
PAUSE     IL 

7,  Pour  nous  faire  jouir  d'un  bonheur 

éternel  7 


CANTIQUE    XL        S97 


éternel,  Tu  n'as  point  rétufe  de  prendre 

iîii=?^^iililiilliiiiil^^i^ 

un  corps  mortel  ;  fct  tu  t  es  incarné,  pour 
fauver  tout  le  monde  ,  Dans  Thumble 


&  chafte  fein  d'une  Vierge  féconde. 


iiÊipÉF 


3=35 


ISS 


1E2 


8.  Tu  t'es  anéanti,  toi ,  puiflantRoi  des 
Rois,  Jufqua  fouffrir  la  mort  fur  un  in- 
fâme bois;  Mais  brifânt  l'aiguillon  de 


cette  mort  cruelle  >  Toi  fcul  nous  as  ac- 
quis une  gloire  immortelle. 
9.  Toi  fcul  nous  as  ouvert  le  Royaume 
des  deux,  Où.  tu  règnes ,  Seigneur,  affis 


dans  ces  hauts  lieux,  Sur  un  trône  écla- 


^-^--^-i^^-'l^^l :-4-= 


ronné  des  Anges  de  lumière 


PAUSE 


j5>8        CANTIQUE    XL 
PAUSE      III. 


10.  C'cft  toi  qui  dois  un  jour  rciïiilcitcr 


nos  corps,  Et  tu  viendras  juger  les  vivans 
6c  les  morts.  A  tes  chers  fervitcurs  fub~ 


viens  par  ta  clémences  Déploie  en  leur 


faveur  ton  bras  &ù  ta  puilïancc. 


rfc 


1 1 .  Tu  les  as  rachètes  par  ton  lang  pré- 
cieux ,  De  tous  leurs  ennemis  rends- les 


H»apT,  , ,  ■=<i.asqfj 


vi&orieux:  Sauve  ton  peuple,  o  Dieu, 

bénis  ton  héritage;  Que  ta  gloire  §£  ton 

ciel  foient  un  jour  leur  partage. 

"SES 


ti.  Seigneur,  par  ton  Efprit,  conduis  tes 
chers  enfans,  Et  répands  fur  eux  tous3 


[7  z  c  g=z5Lj=zzgfcrL3b=zz.y 

tes  bienfaits  en  tout  temps.  Nous  voulons 

déformais  employer  notre  vie,  A  louer 

hautement 


^_  _CA_N  TJQ_U  £    X  I. yJ9 

hautement  ta  grandeur  infinie. 
13-  Gardes-nous  contre  toi  de  pécher, 


dans  ce  jour;  Embraie  tous  nos  cœurs 


f«5— 


.'tdjbr.$"  ~%     '  Jl  -'  Tr^^Wj 


du  feu  de  ton  amour  ;  Exauce-nous ,  par- 


eil 


donne  ,  Eternel ,  fais  nous  grâce  ,  Dans 


nos  prefians  befoins  tourne  fur  nous  ta 


face. 


z-+ bL.X ~^Z 


r*E==5i:SJ 


— •— — —  — -%«•  — %y •" ■  -  — — ■ 

14.  Nous  n  efperons,  ô  Dieu  ,  qu'en  ta 
grande  bonté  :  Toi  feul  peut  nous  aider 


dans  notre  adverfité,  Rendre  nos  jours 
heureux,  &  notre  a  me  contente;  Nous 


tic  ferons  jamais  contus  dans  notre  attente. 


CANTIQUE  XII.  iy   129. 


Notre  Dieu,  Père  d'éternité, Qui 


des  mojtcls  règles  la  dellince^  Nous  ve- 
nons 


£oo        CANTIQUE    XII. 

Igillill^lISIlgf^lBiPillI 

nous  tous,  avec  humilité,  Te  conlacrcr 
cette  nouvelle  année. 

llS=ll^sîl^^=ll=ii-li^iil 

i.  Le  grand  flambeau  qui  règle  les  fai- 
fons,  fin  éclairant  l'un  &  l'autre  hémif- 

flili^IlIllIiillIP— *— ^^^ 


phère ,  Te  dois ,  Seigneur,  Ta  chaleur ,  fes 

ir£^ii|^ifiisi=i=|^ipiii3i|i 

rayons.  Et  h  lumière  à  tous  fi  falutaire. 


?.  Le  ciel ,  la  terre,  àc  tous  fes  habitans, 

glil^i^ll^i^iMIillillliiiîl^ 

Prêchent  par  tout  ta  puiflance  infinie: 
Celt  de  toi  fcul  que  dépendent  nos  ans. 
Nos  mois,  nos  jours,  nos  momens , 
notre  vie. 


4  Dans  un  inftaiit  tu  changes  notre  fort; 

PiPÉlfHSP!=lll=§=li^lI 

Des  que  tu  dis ,  rentrez  dans  lapouflière , 

r — rx^g=sc=*g:fi==*5EE3g35e 


Enfans  d'Adam ,  incontinent  la  mort 


Nous  faifiifant,  finie  notre  carrière. 

PAUSE 


CANTIQUE    XII. 
PAUSE    I. 


(Sot 


j.  NousgémiiïbnSjô  notre  divin  Roi, 
D  avoir  commis,  dès  la  plus  tendre  en- 


:?s:5 


fancc,Tantde  péchés  contre  ta  (ainte 
Loi ,  Et  provoqué  ta  févère  vengeance. 
6  Pardonne-nous  tous  ces  péchés,  Sei- 
gneurj  Impute-nous  la  parfaite  juftice 
De  ton  cher  Fils,  notre  unique  Sauveur, 


=4^= 


Et  fouviens-toi  de  ton  grand  iacrifice. 


e^^eei:eeIê 


E2EE§^ 


E5=?E 


pg 


7.  Nous  te  venons  promettre  ,  dars  ce 

^^f^g=^^?^Ê^^=§$^Ép  ip  §1|§ 


jour,  Pour  ton  fervice,  une  ardeur  éter- 


nellci  Un  cœur  nouveau,  brûlant  d'un 


faint  amour ,  Toujours  fournis ,  zélé ,  pur 
ôTfidèle' 


8.  Mais  nous  lavons  que  nos  eftbrts  font 
*  Eee     '    vains: 


^02, C  A^N  J  I  Q  U^E_2C  I ,T-_     ■ 

vains ,  Sans  ton  lecours ,  Père  de  toute 


grâce  :  Déploie  en  nous ,  milérables  hu- 


mains,  De  ton  Efpritiapuiirauce  efficace. 


9.  Que  cet  ef  prit,  nous  çonduifant  tou- 
jours  Pendant  le  cours  de  toutes  nos 
années,  Règle  nos  mœurs,  nos  delirs , 


™<L=£SÊ? 


=a*=?=S 


nos  difeours ,  Selon  les  loix  que  tu  nous 
as  données, 


P  A  L 


T    c 


E    IL 


10,  Enfeigne-nous  que  tout  cil  vanité, 


Et  qu'il  n'eft  rien  ici-bas  de  durable; 


l^?^— ~  2^ES=Eg=EEgEJ=^gg^gÊJp 


Quç  les  grandeurs,  les  plaifirs,  la  beauté, 


Tout  pafle  enfin ,  &:  tout  eft  périflable. 


ï  i.  Fais-nous  connoître  &  comprendre, 

3-  .  yi  .  ■  ■  .3..**  y      •■V — ^        ■<  y—        t.    fr.   ■— ^ 


"Sçiarieur,  Que  notre  vie  eft  un  torrent 

rapide,  I 


CANTIQUE    ÎIL        éù$ 


^~&=&=3Z 


rapide,  Une  ombre  >  un  fonge,  un  éclair, 

ll^l^=ïlili=iii^lteBiH^ 

une  fleur,  Une  vapeur  qui  n'a  rien  de 


ii.  Rends  cette  année  heureufe  à  tes  en- 


fans  :  De  mille  biens  qu'elle  foit  couron- 
née ;  Que  tes  élusfoient  toujours  triom- 
phans;  Et  réjouis  ton  Eglife  affligée. 

ti.  Préferve-nous  de  fâcheux  accidens  : 

j      -.  »  .  ^      .  


Mais  iî  tu  veux  finir  notre  carrière,  Et 


s'il  te  plaît  de  terminer  nos  ans ,  Prépare- 
nous  à  notre  heure  dernière. 
14.  Fais  que  f  aimant,  nous  vivions  fainte- 

E5E 


ment  Dans  la  juftice  &:  dans  la  tempé- 
rance, En  attendant  l'heureux  avènement 


De  toucher  Els,notre  unique  efpérance. 
Eeei  CANTIQUE 


604      CANTIQUE    XIII. 
CANTIQUE   XIII.  Les  6. 

OIE*.  J,  :  ï  ^E^Lafesia 
Mon  amc  !  tourte  convie  A  célé- 
brer ton  Rédempteur:  C'eft  de  lui  que 


tu  tiens  la  vie,  Et  c'eft  ton  grand  libé- 
rateur. 


i.  Pour  racheter  notre  nature,  Ce  cher 


Fils  du  Père  éternel ,  Dans  le  lein  de  fa 


*?9 


créature ,  S'eft  revêtu  d'un  corps  mortel. 


Ê^=?^Hfe^?l^f 


1CC12 


ëêeê?=£î3 


3.  Pourfinir  la  cruelle  guerre  Qui  dévoie 
nous  perdre  à  jamais ,  11  eft  defeendu  fur 


la  terre ,  Et  la  mort  a  fait  notre  paix 


4.  Ce  fut  fous  l'Empereur  Augufte  ,  Et 


m-mm 


r£=^ 


fous  Hérode  Iduméen  ,  Que  naquit  ce 


Saint  &  ce  Jufte,DanslapetiteBétheléem. 


5.  Une célefte  intelligence  Defcendit  du 

plus 


SU±*LJJQ  u  e  j:  i  ï  i    éot 


^^i=s^i^îiiliMi^li^i^ 


plus  haut  des  deux  ,  Afin  d'annoncer  la 

naiflance  De  ce  Rédempteur  glorieux. 
PAUSE    I. 


6.  Marie  étoit  en  Galilée  ,  Dans  la  Vrlkr 


de  Nazareth,  Au  pieux  Jofcph  fiancée, 


££3£=£2/£ 


rt^t 


=is& 


Et  prioit  chez  elle  en  fecret* 
7-  L'Ange  Gabriel  la  faine,,  De  ia  part 


du   Dieu  dlfraël:  La  fainte  Vierge  eft 
toute  émue,  D'ouir  cet  Efprit immortel. 


EgF^^E 


8.  D  où  vient,  dit  cet  Héraut  céïeftc+,Que" 
ton  cœur  eft  faifi  d  effroi  ?  Mon  meifage" 


iiPipiUg^rpgi 


^$E£â§E5Ê 


^~ 


n  eft  point  funefte,  Et  l'Eternel  eft  avec  toi. 


*&=$ 


:b=sS5= 


j'JL.e  Seigneur  t'a  reçue  en  grâce  :  Bannis- 
la  crainte  de  ton  cœur ,  Il  a  tourné  fur  toi 


fa  face  i  Tu  concevras  le  Rédempteur. 

Eeej     10.  Le 


éori„    CANTIQUE    XI  VL 

10.  Le  nom  de  1  Enfant  qui  doit  naître , 
C'ell  Jedis:  il  vousfauvera,  Il  eft  notre 


KE=5 


Dieu,  notre  Maître,  Et  fon  peuple  il 
rachètera. 


=j~===z:^==r^==ir.Xsi  =-g=^S==^zJCc^^Jgrj^ES 


1 1.  Sa  grandeur  ne  fe  peut  décrire ,  Il  cft 


ggf  rfe^agE 


3E$E 


i=i:^=i 


le  Fils  du  Souverain  :  Rien  nebornera  Ton 


empire  ;  Son  règne  n'aura  point  de  fin 
PAUSE     IL 


12.  Que  ce  diicours  parut  étrange,  Dès 
qu  il  eut  celle  de  parler l  Ah!  comment, 
dit  Marie  à  l'Ange  ,  Pourrois-je,  étant 
Vierge ,  enfanter? 


13.  L'efprit  Sainte  qui  créa  le  monde, 


Lui  dit  l'Ange ,  en  toi  furviendra  :  C'eft 


ïÊm 


& 


:=±z 


lui  qui  te  rendra  féconde  ;  De  Ion  ombre 

il 


m\ 


3=4 


te  couvrira. 

sëéê 


=ô= 


—^H 3F î 


lll?i 


14.  Ne  doute  point  de  fa  promette  Et 


HlilHii^l 


:±:: 


de  fon  infini  pouvoir:  Eliiabeth  ,  dans  la 

ll!Hnlll!i§li-m!i^i= 


ÉÉË* 


rè=T2f:^r 


~~â 


vieillelîc ,  Un  enfant  a  pu  concevoir. 

Ili^iil^SiïiiiPlI^liilPisl 
H.  Mariealors  toute  ravie,  S'écria,  mon 


-—±z 


3= 


-  g Inzg^fef  r  E$= 


cœur  eft  fournis. Que  Tunique  Auteur  de 
ma  vie ,  Faffe  en  moi  ce  qu'il  a  promis. 
\6.  Le  Ciel  entendit  fa  prière:  Dans  ce 

=i^|igiis|il=llli|lii^li 


moment  elle  conçut  Du  monde  la  vive 


lumière  >  Le  Prince  de  notre  falut. 
PAUSE     III. 


Z?£ZJ£=zi 


xizzzzrt^^rX. 


17.  L'Ange  difparut,  &;  Marie  Quitta 

illi^Illl 


bz^f5r=r=r^zzs?— gzz:|E 


promptement  Nazareth,  Pour  le  rendre 

wmmmmmsmmmmmmm 

chez  Zacharie,  Et  vifiter  Eliiabeth. 


Hi^ife=^ 


i8.  Dès  que  cettepieuJfe  femme  Vit  Ma- 
rie» 


rie,  ou  quelle  fouit,  Elle  eut  tant  de 
joie  en  Ton  ame  ,  Que  ion  entant  en 
treflTaillït, 

i%  Que  ton  iort  cil  heureux  ,  dit-elie  ! 
Rien  n'eit  e2;al  à  ton  bonheur  :  On  ne 


verra  point  de  mortelle ,>  Qui  puifle "at- 
teindre ta  grandeur. 

io^Tu  porter  le  Sauveur  du  monde:  Il 
iera  béni  a  jamais;  Par  (on  humilité  pro- 
fonde   il  vient  nous  acquérir  la  paix. 

ii:  EtcTou  vient  eeci,  que  la  Mère  De 
mon  Sauveur  &  ;ie  mon  Roi  ,  En  qui 
tout  Kraei  efpèce  ,  Daigne  venir  ainïi 

du  7  moi J 

HH  p  p  c  S  ~*  ;  ~p  "^?:^:Ê?^^i^?i= 
22.  Mûrie  alors,  tuiue  enfiaflymec  D'a- 
mour 


CANTIQUE    XIV.      6o9 


mour  pour  le  Dieu  d'Ifraël,  Et  du  Saint- 


m 


^3E 


SES 


Efprit  animée,  Fit  ce  cantique  à  l'Eternel. 
CANTIQUE    XIV.    P/T    6. 

JLVJL        On  cœur  rempli  des  biens  que 

-Li__i-j 


Dieu  m'envoie ,  Ne  peut  cacher  les  tranf- 


iiPîIill 


^=S=5= 


ports  de  fa  joie  :  Mon  ame  loue  &:  bénit 


rnen  Seigneur ,  Et  mon  efprit  s'égaie  en 


mon  Sauveur. 

SMSIISlËllIl^ililIfl 

i.  Le  Dieu  vivant ,  malgré  ma  petitefie , 


Ma  pauvreté  ,  mon  néant ,  ma  baffefle , 
A  bien  voulu  fur  moi  jeter  les  yeux,  Et 


rend  mon  fort  pour  toujours  glorieux. 
i*  Il  m'a  comblé  de  grâces  infinies  :  Il 


fait  pour  moi  des  chofes  inouïes;  Tous 


les  humains  vanteront  mon  bonheur,  Et 

béniront 


béniront  mon  divin  bienfaiteur. 
PAUSE    I. 


4  Son  Nom  eitfaint:  les  Séraphins,  les 


Anges ,  Font  retentir  les  divines  louan- 
ge ■     3=2*=*=^ — t^g 


ges;  Ce  nom  remplit  &:  la  terre  6c  les 


cieux  i  Sa  gloire  éclate  &  triomphe  en 


î£5S=iEE= 

tous  lieux. 


5.  Heureux  celui  qui  le  craint  &c  l'ado- 


re. Qui  ,  ion  fecours,  avec  ardeur  implo- 


re !  Tous  ceux  qui  font  fa  fainte  voionté, 


De  ficelé  en  ficelé  éprouvent  fa  bonté. 

6.  Par  ft  vertu,  tout  l'univers  fubfifte: 

Il  neut  tout  faire,  &  rien  ne  lui  rélilte:  Son 

bras  puilViànr  fait  pour  moi  ,dans  ce  jour, 


ÏE5 


Un  grand  prodige  tic  de  grâce  &  d  amour.  î 

7.  Des 


7.  Des  orgueilleux  il  confond  les  pcn~ 
fées;  Et  réprimant  leurs  turcurs  infen- 


iées,  Il  humilie  &  dompte  leur  fierté,  Et 

les  punit  de  leur  impiété. 

PAUSE   IL 


"fc- 


fê 


8.  Il  fait  tomber ,  il  frappe,  de  fa  foudre, 


-=«$ 


^illil^i 


Les  grands  du  monde  :  il  les  réduit  en 


E=2=?SE 


^ 13 — „ 


-5--^ 


rE£ 


poudre  ;  Mais  des  petits  >  il  eft  le  protec- 

3HH 


rsc=£= 


-r^E 


reur,  Il  les  élève  au comblede  l'honneur. 


9.  Il  enrichit  les  pauvres  qui  le  craignent? 
Il  les  entend  auflî  tôt  qu^ils  le  plaignent, 
IllesnourritquandilsfontaffaméSjllies 


3=E 


foutient  lorfqu'ils  font  opprimés 


rqidte™ 


EE^ 


1;- 


^miiii 


rssnrr^ 


1  o.  Couverts  de  honte,  &:  confus,  il  ren- 


voie Tous  ces  mondains  qui  n'aiment 

que 


6n        C  A  NT  I  Q  UE_X  V.  _ 


=*=£: 


que  la  joie  ,  Ces  riches  tiers  qui  l'ont  (ans 
charité,  Et  qui  de  l'or  tont  leur  divinité. 
1 1.  Mais  lfraël,  qu'il  aime  avec  tendre  fc 


Êi3 


(e ,  Voit  du  Seigneur  s'accomplir  la  pro- 


melfe:  Dieu  le  défend  contre  fes  ennemis, 


Et  donne  enfin  le  Rédempteur  promis 
CANTIQUE   XV.  Les  C. 


B 


L38=fc= 


ÉniQbns ,  dans  nos  Àffemblées,  Du 
grand  Dieu  leFiiséterncl>Etpar  plufieurs 


:;n— ±-:rt;= 


E3*£>EE5=$EE 


voix  redoublées, CélébronsnotrcEmanuel. 


2.  Au  tenis  que  Jefus  de  voit  naître, 


Aus;ufte,   paillant  Empereur ,  Lut  un 


grand  defir  de  connoïtre  Tous  fes  f îijets 
&:  fà  grandeur 


l.lîvoulutquechaquefaraiile  Vintdans 


fi 


ia  Ville  exa&ement,  Sans  excepter  femme 
ni  fille ,  Pour  en  faire  un  dénombrement. 

4.Jofeph,fuivant  Tordre  du  Prince,  En 
diligence  fe  rendit,  Avec  Marie,  en  (a  Pro- 
vince ,  Et  dans  la  Cité  de  David! 

f .  Mais  , hélas! ni  lui, ni  Marie, Ne pu- 


rent  trouver  aucun  lieu»Qu\uie  étable  en 


l'hôtellerie ,  Pour  y  loger  le  Fils  de  Dieu. 
PAUSE  L 


6  Ce  fut  dans  cette  obfcurc  étable,  Que 


=S3 


naquit  notre  grand  Pafteur,  Le  Prince  de 


paix  ,  l'admirable  ,  Et  notre  divin  Ré- 


dempteur. 


7.  Sanaiflancefutannoncée,Pendantla 

imnisiiiiii^iii^gp^ 

nuit,  à  des  Bergers,  Par  une  redoutable  ar- 

Fff      mée 


6i4       CANTIQUE    XV. 


l-.-.Srspi- 


—*».  t-rts 


niée,  De  prompts  &  divins  melVagers. 
8.  Leur  forte  voix  parut  étrange  ,  Et  ces 


Paiteurs  en  eurent  peur.  Cette  troupe  im- 


^^^^^^^^^^M 


s2 


mortelle  d'Anges,  Les  éblouit  par  fa 


Éê—SE 


lpîendeur. 
9.  Bergers,  le  Seigneur  nous  envoie, 


Leur  dit  l'un  d'eux ,  pour  votre  bien ,  Et 
pour  remplir  vos  çœursde  joie,  Raflurez- 
vous,  ne  craignez  rien. 

i  o.  C'eft  en  cette  heureufe  journée,  Que 
vous  cft  né  votre  Sauveur ,  Dans  une 
ville  de  Judée  :  C'eft  le  Chrift  de  Dieu , 


4>  Seigneur. 

PAUSE     IL 


UcYousYei*rez;çeFilsâdorab!cDansune 

çrççhc 


crèche  emmailloté  ,  A  Bethléem  dans 
une  étable  :  Admirez  fon  humilité. 


gsfcggsgg 


EE3=S.=Ï 


=535 


14.  On  ouit  alors  ces  faints  Anges ,  Qui 


faifoient  retentir  les  airs  De  leurs  hym- 
nés,  &z  des  louanges  Du  Monarque  de 


l'univers. 


Hi^:^=l=i^?l^^^^ 


r=3=fc55~zy£ 


13.  Les  Bergers  étonnés  fe  dirent ,  Allons 


voir  le  Chrift ,  notre  Roi  î  Et  fans  balan- 

cerilspartirent,  Animés  par  leur  vivefoi. 

14   Selon  leur  attente  ,  ils  trouvèrent 


Marie ,  &  fon  Fils  bien-aimé  ,  Et  fur  le 


champ  ils  racontèrent  Ce  que  l'Ange 
avoit  affirmé. 


if.  Marie  étoit  pleine  de  gloire  ;  Et, 


dans  un  faint  raviiTcmcnt ,  Elle  gardoit 

Fffi        dans 


*>.*__     C  ANTIQUEXV. 

dans  la  mémoire ,  Ce  qu'on  difoit  de  lbn 


Enfant. 


PAUSE    III. 


fet=^5^^=fe=g=^^^H^^ 


16.  Huit  jours  après  cette  naiflanec,  Le 


Saint  de  Dieu,  lbn  propre  Fils,  Reçut 
le  fceau  de  l'alliance ,  Et  fut  lui-même 


1 7.  Ce  Chef  immortel  de  l'Eglife,  exempt 


de  toute  impureté,  Se  fournit  au  joug  de 


Moïie,  Par  un  excès  d'humilité. 


18.  Le  nom  de  ce  Fils  de  Marie,  Fut  Je- 
fus  ;  &  Dieu  le  voulut  ;  Et  ce  grand  Nom 


Si 


nous fignifie.  Qu'il  nousdonneroit  le  falut. 

|K  llÉIffÉËlf  =1e^S?e1|§ 


1 9.  A  J  et  uiaiem  ,  par  fa  Mère ,  Ce  divin 

iillf^PIiillSlilIi^^Pfil 

Enfantfut  porté,  Pour  être  orkrtà  Dieu 

Ton 


C  ANJT  ÏQJJ  E_  XV:^  ^  617 

Ion  Père  ,  Dans  le  lieu  de  fa  fainteté 
20.  Siméon,  malgré  (a  balïeile,  L  adora 


comme  Ton  Seigneur,  Avec  A  nne  la  Pro- 


:^r 


iH 


phètefle,  Et  le  connut  pour  fon  Sauveur. 


^..v.      .  '^r.^E|=E^r==:^lz:Sc 


21.  Son  ame  fainte  fut  ravie,  De  pou- 


as 


--&—&- 


=S=i= 


voir  encor,  de  fes  yeux.  Voir  fur  la 
terre  fe  Meftîe  ,  Avant  que  d  entrer  dans 
les  cieux. 


21.  Il  avoit  reçu  la  promette ,  Qu'avant 

ll^iiiilliPiiiiii^^iiail 

de  mourir  il  verroit  Celui  qu'il  attendoit 


fans  cefle,  Et  qu'en  fes  bras  il  le  tiendroit. 


23.  Ce  vieillard   fage  &   vénérable  , 


!EfE=d 


L'embrafia  ,  le  prit  dans  fes  mains,  Et 


*fcU« i0r— I 


35S£ 


bénit  ce  Fils  adorable,  Qui  devoit  fau- 


ver  les  humains. 


Fff  3      24*  Ce 


fi8  _(^ANT_IQUE,    XVJ. 

24  Ce  Fils  y  en  qui  tous  doivent  croire, 
L'amour  &  fefpoir  des  Chrétiens ,  D'if- 


^f^-ir^=^===^ 


zzzL^çr. 


rael  l'attente  &  la  gloire ,  Et  la  lumière 


des  Payens, 
CANTIQUE  XVI.   Pf.    104. 


=£$^ 


:±^=3E— çsrz 


-g g g= 


ï=5 


Lfaut,  mon  ame,  il  faut,  avec  ar 


±=3: 


r^zzrzzz 


deur ,  De  ton  Sauveur ,  célébrer  la  gran- 


tr-w   «■=-- 


deur:  Avant  qu'on  vitparoïtreles  mon- 


V         -fr ,iy-  --=t~^ 


tagnes,  Le  Ciel  &  l'eau  ,  la  terre  Se  (es 


campagnes  ;  Il.étoit  Dieu,  tout  puiiïanr, 


glorieux ,  Grand ,  jufte ,  bon ,  miféricor- 

dieux ,  Et  dans  le  fein  de  ion  Père  adera- 

-1- — -r 


=2LiizSEz 


^T^3§1|^=3 


ble  ,  II  pofîedoit  une  gloire  ineffable. 


2..  Il  a  créé  tout  ce  vafte  univers ,  Et  les 


hauts  cicux ,  &c  la  terre,  &  les  mers  : 

Par 


_Ç_ANTIQUE    XVI 


Wm=m 


6\$ 


Par  ce  grand  Dieu,  tous  les  Etres  exif- 

iiS=l^i=lIlS^iiiilSiiil 

tent,  Commepar  lui  tons  les  Etres  (ubfii- 
tent,  Ils  tiennent  tous  de  lui  le  mouve- 


g&=3&= 


rnent,  Et  ce  qu'ils  ont  d'être ?  de  fenti- 

-ll|llli=i=i^SiifeBlIl 


ment  ;  lia  tour  fait,  c'eft  lacaufe  premiè- 
re :  C'eft  notre  vie ,  il  eft  notre  lumière. 
P  A  U  S  E  I. 


3.  Dans  l'Univers, d  un  éclat  fans  pareil, 
Brilloit  par  tout  ce  grand  &  beau  Soleil  : 


E§=5£=2: 


Tout  ce  que  l'homme  a  deiprit ,  depru- 


dence ,  D'adreflc  aux  arts ,  de  force  ,  de 


feience,  Il  ne  le  tient  que  du  Verbe  éter- 


te==3fc=2 


nel.  Voulant  fauver  le  monde  criminel , 

mmmmÊmmmwmmmmmn 

Il  s'eftfait  chair,  pour  terminer  la  guerre 


-=<$=&=$=: 


?§*=Ëi= 


Qui  divifoit  le  Ciel  d'avec  la  terre. 

4.  Parmi 


6 io_    C  A  NT  I Q  tJ E_X V  h 
4  Parmi  les  liens,  ce  Sauveur  eft  Venu; 
Mais,  choie  étrange  !  ils  ne  l'ont  pas  con- 


mm^^M 


nu.  Ceux  qui,  maigre  fon  apparence  vile, 

L'ont  embratfé,croyantà  l'Evangile, Sont 

du  Très-haut,  les  enfans  bien  aimes,  Que 


-     j>-   '^^u-ijtega.j      5^3 


fon  Eforit  tout  puiflant  a  formés;  Leur 


Silli 


£5=«t 


-35=35: 


origine  eft  célefte  &  divine  ,  Et  le  Sei- 
gneur ,  les  hauts  cieux  leur  deftine. 
PAUSEIL 


5^Moïfeavoit  jadis  donné  la  Loi;  Mais  de 

-  -=£=3*5 


^SiSi^i=iHm^ 


Jefus ,  le  Chef  de  notre  foi ,  A  procédé  la 

35È 


vérité,  lagrace;Etc'eftr  Agneau  qui  nos 

fcllIlliiS 


péchésefface.Nul  n'a  vu  Dieu,  que  ce  Fils 


glorieux;  Pour  nous  inftruire,  il  eft  venu 

des  deux;  Prêtons  l'oreille  à  ce  Sauveur 

du 


CANTIQUE    XVI.      6n 

-  du  monde  a  Et  puifons  tous  de  fa  fource 


féconde. 


Ê|p|=^|=âl^||| 


6.  ISTabufons  point  de  fa  grande  bonté , 


-~^--±==^- J^u:  g gg==gggg5gB 


Tremblons  plutôt  devant  fa  Majefté; 


Pourlescroyans,  fadouceureft  immenfe, 


Z—&- 


r-5£= 


Il  les  maintient  dans  fa  fainte  alliance  , 

H=l=^^^|i^ii=ipiiil 

Sur  eux  toujours  il  répand  fes bienfaits, 

Et  dans  leurs  cœurs  ;  &  la  joie  &Ta  paix. 

Mais  des  méchans  le  fort  eft  déplorable, 

11  eft  pour  eux  un  Juge  inexorable. 
CANTIQUE  XVII.  Pf.  118. 

J        Efus  elt  né ,  que  TallégreiTe  Règne 
ici-bas  dans  ce  beau  jour  ;  Admirons  &: 

^âiSlllilliî^iSs=i=iIiii 

louons  fans  ccffe,  Notre  bonheur,  &  ion 

amour.  Il  eft,  hélas  !  dans  une  érable, 

Quoi 


tfii  _CAN  TIQUE    XVI 


:-Or 


Quoi  qu'il  ioit  le  maître  des  Cicux  j  Pour 

llllil^^lllllllli^l^ll^iii 

racheter  l'homme  coupable,  11  eft  defeen- 
du  dans  ces  lieux. 


i.  Nous  gémiiïbns  fous  la  puiflanceDc 


l'ennemi  du  genre  humain  ,  Souhaitant 


notre  délivrance  ,  Jefus  nous  a  tendu  la 


main.  Sur  la  terre  il  a  voulu  naître,  Pour 


nous  racheter  des  enfers ,  Etdans  un  état 


mu 


fcrgrE 


iSlgl^lfggf 


vil  paroître,Pour  nous  délivrer  de  nosfers. 
PAUSE. 


3 .  Pouffons  tous,pour ce  Roi  de  gloire, 

Ifil 


Dans  les  airs  cent  cris  redoublés.  Ah  !  dé- 


E^35 


formais  nous  pouvons  croire  Que  tous  nos 

llSilISSIllilSÉils^ 


vœuxferontcomblés;Faifons  notre  bon- 
heur ïupreme  Des  doux  traniports  d'un 

faint 


Siê 


CANTIQUE    XVII.    623 


r3C=: 


faint  amour,  Pour  lui,  qui  s'eft  livré  foi- 
même,  Chantons  Tes  bienfaits  chaque  jour. 
4.  Pour  fa  gloire  ayons  un  vrai  zèle  , 


Ecoutons  avec  foin  fa  voix,  Imitons  fon 

^^^IISlilEi^i=l^lilIli 

parfait  modèle ,  Et  foumettons  nous  à  les 

loix.  S'il  cft  couché  dans  une  crèche ,  Par 

un  excès  de  fa  bonté,  Dans  cette  baffeffe 

il  nous  prêche  D'imiter  fon  humilité. 
CANTIQUE  XVIII.  Pf.  no. 

Eni  foit  Dieu,  tous  nos  vœux  s'ac- 


complilfent,LeCielnousdonne  un  divin 


= !-=:&-: 4-: — — £~ ±rs 

Rédempteur;  Que  donc  les  Cieux  à  la 

mmmmmmmwimmmm 

terre  s'unifient ,  Pour  célébrer  notre  Li- 

bérateur. 

1.  Du  Dieu  vivant  ç'eitle  Fils  adorable, 

Ceft 


éi4     CANTIQUE    XVIII. 


C'ctt  la  parole,  &.  notre  Emanucl;  Son 

IPillillillIIPPÎPl 


z£rrz:a 


EE5E 


nom  cil  grand,  Jcfus  cil  l'admirable  ,  Le 


Confciller  ,  le  Dieu  fort,  éternel 


m 


lt=as 


3.  CTcft  la  femenec  a  nos  pères  promife, 
Qui ,  par  la  mort ,  a  brife  le  ferpent  ;  Et 


dont  Jacob ,  Efaie  ôc  Moïfe  ,  Avoient 


■n»  ■  ? 


prédit  l'heureux  avènement. 


4.  De  ce  Sauveur  annonçons  la  tiaillancc', 
Et  célébrons  fa  grande  humilité ,  Jetons 
des  cris  de  joie  en  fa  préfence  ,  Et  pu- 


biions  fa  grande  charité. 
PAUSE. 

j.  Quoi  !  des  pécheurs  revêtir  la  nature, 

Mortelle,  infirme , ô  quel  abaiffement! 

Le  Créateur  devenir  crwatmc,0  quel  pro- 
fond 


_C  A  N  T  IQ  U  El  VI  IL    6zj 

fond  anéantiffement  !  _ 
6.  Dans  ce  néant  que  chacun  le  contemple, 


En  s  approchant  de  fon  abject  berceau  , 

~'i^lttiii^iill^=ii|iill^^lii 


Et  que  chacun  apprenne  à  fon  exemple , 
Pour  être  heureux ,  à  naître  de  nouveau. 


^SÊ 


7.  Efprit  divin,  qui  conçus  dans  Marie 


===$= 


Iëéê^ 


De  Jefus  Chrift  ,  le  corps  immaculé, 

Eii|^|=|i||si|iii| 


Produis  en  nous  une  nouvelle  vie  ,  Un 


ûte? 


=±:  — r-=q:^=rpgE-z^— Q'— gz 


efprit  pur  ,  un  cœur  renouvelle. 


5Ë$=5=S= 


£E£E 


8.  Et  toi  Soleil  de  grâce  &  de  jufticc, 
Qui  te  revêts  de  notre  humanité,  Sur  les 
mortels  jette  un  regard  propice  ,  Et  fur 
nous  tous ,  fais  luire  ta  clarté. 


lius* 


Ggg   CANTIQUE 


6i6        CANTIQUE    XIX. 
CANTIQUE  XIX.  Pf.  %. 

\J  -  Nitfons-nous  pour  admirer  lans 
cefle  L'humilité  ,  Tamour  &l  la  tcndreffe 
Du  Fils  de  Dieu,  du  Seigneur  des  Sei- 


«t==a 


z:îz 


* 


gneurs  ,  Qui  s'eft  donné  pour  nous  pau- 
vres  pécheurs. 
z.  11  étoit  Dieu ,  le  bien-aimé  du  Père , 


Pour  nous  fauver  il  s'eft  fait  notre  frère  , 


Il  s'elt  chargé  de  nos  iniquités,  Il  s'eft 


%.  Ce  Roi  des  Rois,  l'objet  de  nos  louan- 


ts, Quiçfr] 


ÉÉ^É^^SSeN 


ges,  Qui  dans  le  ciel  eft  adoré  des  Anges , 


Fut  au  delert  par  le  Démon  tenté ,  Et  par 
lçs  Juifs  cruellement  traité. 

%m  sisiii^tiii^isiiiiiii 

a  CesmaUiçuïçux  enteiidoient  fes  ora- 

çlçs, 


CANTIQUE    XIX. 


6lJ 


clés,  En  leur  faveur  il  faifoit  des  mi- 


racles 5  Mai^ces  ingrats ,  bien  loin  de  le 


chérir,  Penfoient  toujours  à  le  faire  périr, 
c.  Il  fut  livré  par  un  traître  exécrable  , 


--** — ^^^■=rrr^:^^fE^Ê-F:^ 


Par  l'un  de  ceux  qui  mangeoient  à  (à  ta- 


ble ;  Pour  de  l'argent  ce  lâche  déferteur, 

Trahit  fon  Roi,  fon  Dieu,  fon  bienfaiteur. 
PAUSE     I. 


6.  Jefus  favoit  de  ce  traître,  la  haine  , 
Après  qu'il  eut  infti  tué  fa  Cène,  Il  leren- 


& 


dit,   des  onze  accompagné,   Dans  un 


Ëi=|=ʧi=iÊË: 


=i£ë8= 


jardin  nommé  Gethfemané. 
7.  Alors  prefle  d'une  douleur  amère,  Il 


invoqua ,  jufqu'à  trois  fois,  fon  Père ,  Et 


mz 


use 


r^rsC 


îbn  efprit  lit  de  fi  grands  efforts  ',  Qu'on 

Gggi        vit 


6i8       CANTIQUE    XIX. 


r—  à*j: 


:/p- 


vit  fortir  du  fana;  de  tout  fon  corps. 

ïil=iSlilÉiiiiiI!^l^ii==Ëi 


m 

ici 


8.  Père,  dit-il,  Père,fi  ta  juitice  Me  dif- 
penfoit  de  boire  ce  calice,  Tout  t'eft  pof- 


fiblc  ,  Eternel ,  tu  le  peux ,  Mais  non  , 
mon  Dieu  ,  non  point  ce  que  je  veux. 

wmmwmwMmmmÊmwmÊÊ 

9  Je  me  foumets  à  ta  volonté  fainte,  Et 


je  la  fais  fans  regret,  fans  contrainte.  A 
peine  eut-il  achevé  de  prier ,  Qu'un  An- 


es* 


ge   vint    pour  le  fortifier. 


io.  Comme  il  parloft ,  on  vit  Judas  pa- 

roïtre  :  Plufieurs  foldats  accompagnoient 

ce  traître ,  Qui  vers  Jefus ,  à  grands  pas 


savançoient,Et  qui  par-tout  avec  foin 

ffl==É=llll 


le  cherchoient. 


PAUS'E 


CANTIQUE    XIX.      6i? 
PAUSE    IL 


n.  jefus  connut  cette  troupe  infenfèe. 
Comme  il  favoit  leur  deflein,  leur  pen- 


fée:  Qui  cherchez-vous,  dit<il,  à  ces  fbi- 


dats  \  Que  conduifoit  le  perfide  Judas  ? 


mmmwmm 


i  z.  Oui  cherchez- vous  avec  tant  de  furie  ? 


Ils  dirent  tous,  Jefus  fils  de  Marie ,  De 
Nazareth,  qui  fe  tient  dans  ces  lieux,  Et 


qu'on  pourfuit  comme  un  féditieux. 


m.  C'eft  moi,  dit-il:  fa  voix  comme  un 


n:— .r: 


tonnerre  Les  m  tomber  incontinent  par 


-cit 


terre;Sonbraspuiffantpouvoitlesacca- 

bler.  Comme  fa  voix  les  avoir  fait  trembler. 

i  j.  Mais  le  Seigneur  devant  perdre  la  vie , 

Voulut  alors  contenter  leur  envie  5  II  fe 

Ggg  3      remit 


C,ro       CANTIQUE    XIX. 
remit  lia- même  entre  les  mains  Et  de 


Judas  &  des  foldats  Romains. 


&$ 


:£=§£=3E=E!; 


1 5  •  Notre  Sauveur  fut  conduit  vers  Caï- 


mm 


phe  i  (C'étoit  le  grand  &c  Souverain  Pon- 

lîl^l=S^iili=ili^l^lili 

tife  )  Dans  ion  Confeil  ce  Sacrificateur 


=1=1 


r=$= 


Interrogea  le  divin  Rédempteurr 

liii 


lis: 


rf=as== 


—i=i^=||^^|§^|i|l|3 


16.  11  demanda  fon  nom ,  Ton  origine , 
Ses  fe&ateurs  ,  fes  amis,  fa  do&rine; 

mwmwmÊmmmmmmm4WM 

Jeius  lui  dit,  j'ai  prêché  hautement,  Au 


Temple  même,  8c  fans  déguifement. 
17.  Je  fuis  connu  daiîslKne  la  Judée , 


=£=£ 


jîL— °t  y  *  ^ 


-..  \ 


=3=3 


Et  j'ai  vécu  long-tems  en  Galilée  :  Infor- 


mes  toi  de  tous  mes  auditeurs,  Quels  ont 
1Ô5 


été  mes  difeours  &  mes  moeurs. 


18.  Dans  cet  inftant,  un  iérgent  plein  de 

rage 


CANTIQUE    XIX.      £31 

PiP|i§^i=!e^Élf!H!!iII! 

rage-,  Le  vint  frapper,  &  lui  tint  ce  lan- 

^liihlIlffii^ll^iilSIŒIliÉEi 

gage:  Eft-ce  ainfi  donc,  infigne  malfai- 
teur, Que  tu  réponds  au  Sacrificateur  ? 

19.  Jefus  pouvoit  punir  cette  infolence  j 

mmmmëîÊmÊmmïmmm 

Maisil  voulut  uier de  la clémence.Qu'ai- 

mmmwmmmm^mwmmË 

je  donc  dit ,  pour  être  ainu  battu  ?  Dit  le 

Seigneur  :  Pourquoi  me  frappes-tu  î 
PAUSE     III. 

lilSISlllliillseflliiilill 

20.  Deux  icélérats alors  ie  prélentèrent  > 


verain  Pontife  en  fut  furpris. 


..»  w,     *    y-? 


=SSg=S=Eg=g^^y=^ 


xi.  Pourquoi,  dit  il.  £ardes-tule  filen- 

HliiPi^ii^IÉillliiliiiiii 

ce  ?  Si  tu  nous  peux  prouver  ton  innocen- 

ce ,  Déclare-nous,  par  le  Dieu  d'Ifraël 3 

Es-tu 


6yi_x  CANTIQ  UE    XI  X^       _ 
Es  tu  le  Chrilt  ?  Es  tu  l'Emmanuel"? 


22.  Oui,  je  le  fuis,  &  vous  le  devez  croire; 


Je  fuis  le  Chrift ,  je  fuis  le  Roi  de  gloire, 


Le  vrai  Meffie  ;  &  de  vos  propres  yeux , 

: — t~^s 


Vous  me  verrez  un  jour  venir  des  cieux. 


2  3 .  Ne  cherchons  plus  d'autre  oreuve  nou- 


velle,  Dit  le  Pontife  animé  d'un  faux  zèle: 
il  ne  faut  point  d'autre  éclaircilfement, 


Et  fur  le  champ  rompit  fon  vêtement. 


24.  Ce  criminel  fe  condamne  lui-même 


lUSfUii 


=£===1=3:===. 


tpf '  '^4         t         ,g     *^3 


Vous  entendez  ion  horrible  blafphême. 


Incontinent,  tout  d'un  commun  accord, 


Le  grand  Confeille  condamne  a  la  mort. 
PAUSE      IV. 


x}*  Dans  ce  moment,  l'un  le  charge  d'ou- 
trage , 


CANTIQUE    XIX.      Cxt 

trage,  l'autre  le  bat  :  on  lui  crache  au  viia- 

HSïiiHi^SIllISilIllIlili 

ge;  Et  tous  enfemble  exercent  leur  fureur. 
O  terre  !  6  ciel!  frémiiTez  tous  d'horreur, 

26.  De  grand  matin  ils  vinrent  tous  en 

hâte ,  Vers  le  Palais  où  le  tenoit  Pilate. 

^ii=l|liii=si^ili^^|i|g 

Nous  t'amenons ,  dirent  ces  furieux ,  Le 

plus  méchant  de  tous  les  fa&ieux j 

27.  Un  fédufteur  plein  de  rufe  &  d'auda- 


ce,  Et  qui  furprend  toute  la  populace^Un 
faux  Prophète,  un  inligneimpofteur,  Qui 

fe  fait  Roi ,  malgré  notre  Empereur. 

i^llrtiiilPI^^iliill 


28  Le  Gouverneur  entra  dans  lePrétoire 
Avec  Jeiùs ,  &  lui  dit  :  dois-je  croire  Ce 

ilî^i^i^ifii^HPiiili^iii 

que  ces  gens  dépotent  contre  toi  ?  Quel 

elt  ton  crime  ?  &  te  fais-tu  donc  Roi  ? 

29.  Oui 


«H      CANTIQUE     XIX. 

I    VJ 


È=5=5à5=l— 


19.  Oui,  je  ibis  Roi  \  mais  mon  règne  ell 


snH*   t  i.'j— s-^i — p"tep 


célefte;  Ma  royauté  n'eft  point  aux  Rois  tu- 

nefte.Si  j^cxerçoismonEmpireici-baSjMcs 

gens  pour  moi donneroientdes  combats. 
PAUSE     V. 


*o.  Je  fuis  né  Roi ,  pour  rendre  témoi- 


gnage  A  ce  grand  Dieu,  dont  je  porte 
l'image  :  Je  fuis_venu  prêcher  fa  vérité , 


Et  je  l'annonce  avec  autorité. 


ne,  Ne  comprit  point  du  Sauveur  la  doc- 


trine, Quitta  Jéfus,  comme  le  méprifant, 


Et  dit  aux  Juifs,  cet  homme  cil  innocent. 

llillPl=l=SlifiiigeiiiIiil 

$  1.  Je  ne  vois  rien  qui  le  rende  coupable  : 


Il  ne  doit  point  vous  être  redoutable. 

Si 


CANTIQUE    XIX.        6tf 

i^i^liil^ll^i^lpillillîl 

Si  vous  voulez,  dans  ce  jour  folennel , 


^M^^ZE 


Je  ferai  grâce  à  votre  criminel. 


3±=£=t:=sf 


=5^^$=^ 


33.  Non  ,  dirent-ils,  niais  qu'il  perde 


iriiiiiiii^^Ë 


teiS^i 


la  vie  y  II  doit  mourir  ,  &  qu'on  le  cru- 

iliiil^il^^=ï^iii^ll^ii!l 

effie.  Relâche  nous  le  brigand  Barrabas; 


=$= 


Garantis- le,  par  grâce,  du  trépas. 
34.  Le  Gouverneur  étonné  deleurrage, 

Pour  détourner  de  Jéfus  cet  orage,  S'ima- 

^ISi^iiiII=Si?iil=i=i=i 
gina  qu'en  le  failant  fouetter ,  11  lespour- 


roit  peut-être  contenter. 
3  s  Alors  on  vit ,  ô  fureur  exécrable  !  Le 


pS^ZJjH  -,  jT\    ■  SpESE 


i^^=?^s=te=i= 


E*E|§Ef  Ef^EJ~i:â=  g 

Fils  de  Dieu.,  leSauveuradorable,Fouet- 


Z&z 


té,  battu  par  d'indignes  mortels,  Pour 


nous  fauver  des  tourmens  éternels. 


36.T0US  cesfoldats  cruels  qui l'cnviron- 

1    nent , 


6x6      CANTIQUE     XIX. 


>^=é==^I=i= 


§i§pë==i=ïpt;§l==£=^3 


lient,  Pour  l'infulter,  d'épines  le  couron- 

mmwmâmw 


-^^* 


sSESÎE 


nent:  L'unlerevêtd'un  fuperbe  manteau; 


L'autre  lui  met  dans  la  main  un  roi'eau. 
PAUSE     VI. 

37.  Après  l'avoir  revêtu  d'ecarlate ,  On 


ï ^_A^. 


le  mena  de  nouveau  vers  Pilate .  Qui  le 


montrant  ,  dit  à  fes  ennemis:   Voici 


celui  aue  vous  m'avez  remis. 
38.  Je  ne  vois  point  de  caufe  légitime  , 


De  condamner  Jéfus  pour  aucun  crime 

z'Cf  _     ir.O'  — -£- — 4>^5— -^ — I-yJ 


Ah!  dirent-ils ,  c'eft  un  blafphémateur, 


<l 


Un  taux  Prophète,  un  méchant  fédu&eur. 


LV-ri 


—£=*= 


ZÊT-T^~SSZ50 


i— b      ,    X 


29  Notre  Loi  veut  qu'un  tel  homme 

périfle  :  Nous  demandons  qu'on  nous 

faflejuîtice.  Comment  peux-tu  l'appeler 

innocent 


CANlIQUi     X  J  X.        6]y 


EgJS^,      fZfg^g 


innocent  ?  Il  s'ctt  nommé  le  Fils  du 


Tout  puiflant. 


==ô==ôn 


mn^mi 


40.  Le  Gouverneur  voulut  encore  en 


tendre  Ce  que  diroit  Jefus  pour  fe  défen- 


dre.  De  quel  pays  es-tu,  dit  ce  Payen? 


Mais  le  Sauveur  ne  lui  répondit  rien 


41.  Pilate  fut  furpris  de  Ton  fïlence. 
Quoi  l  lui  dit-il,  connois tumapuiiïance? 


C'cft  moi  qui  puis  difpofcr  de  ton  fort , 


Et  j'ai  fur  toi  droit  de  vie  &r  de  mort 


42.  Tu  ne  peux  rien  ,  dit  Jéftis ,  fur  ma 


via*  Toi,  ni  les  Juifs,  qu'une  cruelle 


envie  Rend  contre  moi,  fans  fujet,  fu- 
rieux ,  S'il  ne  t'étoit  donne  du  Dieu  des 


cieux. 


H h h    PAUSE 


6\%      CANTIQUE    XIX. 
PAUSE    VII. 

ai.  Pilate  alors  leur  fit  allez  connoitrc 

R  n 5^=^ —=- t~f= 


3B 


=  Ê^ 


Sa  volonté  pour  Jélus  notre  Maître  > 


Mais  plus  il  veut  protéger  le  Sauveur , 


Plus  contre  lui  les  Juifs  ont  de  fureur. 


^4.  Serois-tu  donc  ennemi  de  Tibère  ? 
Lui  difoient  ils  :  tu  crains  peu  fa  colère. 
Quoi  !  tu  défends  Jéfus ,  qui  fe  fait  Roi! 


U  doit  mourir  ,  &:  félon  notre  Loi. 


4j .  Alors  fa  lâche  &  bafle  complaifan- 


ce  Lui  fit  livrer  Jéfus  à  leur  vengeance  ; 
Maisdéteftantleursaftes  inhumains,  En 


leur  préfence  il  fe  lava  les  mains 


^$È|S3|1=3£ 


z^^i 


mmmmm 


46.  Si  je  vous  faits,  dit-il ,  ce  facrifice , 

Vqus  fcrez  tous  chargés  de  l'injultiçe. 

Oui, 


Oui ,  dirent-ils  joyeux  &c  triomphans , 


Que  fon  fang  foit  fur  nous  &  nos  enfans. 


47.  Us  prirent  donc  Jéfus  ,  &  l'amené- 


rent  :  Et  dune  croix  pefante  ils  le  char- 


gèrent :  Un  étranger  avec  lui  la  porta  > 


11  fut  ainfi  conduit  en  Golgotha. 
PAUSE    VIII. 


Etant  venu  fur  le  mont  du  Calvaire, 


Affrcux  féjour,  mais  pour  nous  falu- 


taire ,  On  lui  voulut  donner  d'une  boif- 


fon  Pour  étourdir  fes  fens  &c  fa  raifon. 


49.  Jéfus  ne  fit  que  goûter  ce  breuvage , 


Et  refufa  d'en  boire  davantage.  Mais 


rsrrr 


==*:: 


bien  qu'il  fût  le  puiflant  Roi  des  Rois, 


Il  fe  laifTa  clouer  fur  une  croix. 

Hhhz    jo. Alors 


é4o       CANTIQUE    XIX 


ï  Êfc=-^==3E  ^ 


I 


?■=-♦•* 


L«5 


50.  Alors, bien  loincTaccabler,dedétruire 
Ces  malheureux, qui  cauioient  (on  mat- 


tyre,  On  entendit  ce  bienheureux  Sau 


veur.  Prier  pour  eux  Ion  Père  avec  ferveur, 


S  1 .  Père ,  dit-il ,  pardonne  leur  offenfe  : 


Tout  ce  qu  ils  font ,  c'eft  par  pure  igno- 


rance;  Mais  ces  bourreaux,  ces  monf- 


très    inhumains    Clouoient    toujours 


cruellement  fes  mains. 


E3£ 


ki.  Deux  malfaiteurs  &  deux  Brigands 


t—J&=: 


t=$T  f=±3 


infignes,  Qui  par  les  Juifs  avoient  été 
crusdignesD  être  au  Sauveur  du  monde 
alîbciés ,  À  fes  côtés  étoient  crucifiés. 


PAUSE    IX- 


-rs* 


5  5.  L'un  d'eux  connut  h  parfaite  inno- 
cence 


CANTIQUE    XIX.      641 


cence  Du  Rédempteur ,  dont  il  prit  la  de- 
fenfe;  11  découvrit,  par  les  yeux  de  fa  foi, 


Que  ce  Jéfus  qu'il  voyoit ,  étoit  Roi. 

54.  Et  tout  rempli  d'une  fainte  affuran- 

ce  ,  Seigneur,  dit  il ,  daigne ,  par  ta  clé- 


mence ,  Quand  tu  feras  dans  ton  règne 


éternel,!^  fouvenir  d'un  pauvre  criminel. 


fonde  ,  Lui  répondit  le  Rédempteur  du 
monde,  Aujourd'hui  même  avec  moi,  jeté 


dis  Que  tu  feras  dans  mon  faint  Paradis. 


56.  Près  de  fa  croix  ilapperçutfaMère, 


§i=§^l§s=fl^ 


Qui  reffentoitune  douleur  amèreDe  voir 
mourir  ainfi  cruellement  Son  divin  Piis , 


qu  elk  aimoit  tendrement. 

Hhh3   j7.Confolc* 


<4* CAKTÏQ-Uf    YIX 


Î7.  Confole-toi ,  dit  Jcïm  à  Marie  ,  Si 
tu  me  vois  perdre  aujourd'hui  la  vie:  Voi- 
là ton  fils  j>  en  lui  montrant  Saint  Jean  î 


Regarde  le  comme  ton 


\.egarctc-ie  comme  ton  propre  enranr. 


EES 


rzxz 

58.  Et  toi ,  mon  fils,  mondifciple,  que 
j'aime  ,  Regarde-la  comme  ta  mère  mê- 


E:E3^£ 


me:  Dès-lors  Saint  Jean  fe  fit  un  grand 

honneur  De  recevoir  la  Mère  du  Sauveur* 
PAUSE    X. 


59.  Jéfus  voyant  prefque  favieéteinte,. 


Fît  à  Ton  Dieu  cette  trille  complainte:  Mon 


L^r::5t 


î)ieu,.mon  Dieu  pourquoi  m'as-tu  l^itTé , 


Loin  de  fecours ,  de  mille  maux  prefle  ï 


-^ — a_ — --■ 


60.  L'aftre  du  jour ,  le  ^s^g^nd|umi- 


naire ,  Ce  beau  flambeau  des  cieux  qui 

nous 


CANTIQUE    XIX.      64* 


nous  éclaire,  Dans  cet  inltant  s'eclipla, 


m 


missi 


^HifH 


de  1  horreur  Qu'il  eut  de  voir  mourir 
ion  Créateur. 


EE3EEE 


LaJiI _-15 


61.  Jéfus  foufhoit  une  douleur  mor- 


Hë^HI 


Êii=fe£§^ll 


telle,Quelui  caufoit  une  ioif  très-cruelle  : 


~S3 


J'ai  foif,  dit-il,  &  quelqu'un  accourut, 


Qui  lui  porta  du  vinaigre  :  il  en  but. 
6z.  Dès  qu'il  eut  pris  un  peu  de  ce  breu- 


vage, Père ,  dit-il,  j'ai  confommé  l'ouvra- 


ge Que  jedevois  accomplir  dans  ce  j^ottr  : 


Reçois  l'cfprit  du  Fils  de  ton  amour. 


3É= 


6z.  Après  ces  mots,  en  inclinant  fa 


i^^-r^--^^ 


36=^ 


tête ,  Notre  Sauveur ,  notre  divin  Pro- 


=?«=a 


phète ,  Rendit  l'efprit,  qui  faifant  un  ef- 


rr*)-  y.,  i  g 


ES 


fort,  Laifla  fon  corps  en  dépôt  à  la  mort, 

PAUSE 


r=»=:z 


S^ft 


*44      CANTIQUE    XIX. 
PAUSE    XL 


64.   Lorfqu'il  mourut,  les  rochers  ïc 


fendirent,  Et  plufieurs  corps  des  fépul- 


r— fc<S A     '  A^~ 


*~1    1  '  «y 'M 


-  —• e — iv- 


chres  fortirent  ;  Et  quand  Jéfus  n'eut 


plus  de  mouvement ,  On  vit  trembler 


6 5  .On  vit  auflï  le  grand  voile  du  temple, 
Ce  qui  n  avoit  jufqu'alorsjpoint  d'exem- 


pie,  Du  haut  en  bas  fe  déchirer  en  deux, 


Pour  honorer  la  mort  du  Roi  des  deux. 


m 


—    .         -xa »*-- ■  -       — ■»■  ■         — »-'■  i  ■         -* — — < 

66.  LeCentenier,  Payen  dès  fa  naif- 


&^$L-r 


-t=£ 


S 


i-sx= 


fance ,  Du  Rédempteur  reconnut  Tinno- 


cence:  Il  s'écria  dans  cet  infâme  lieu. 


Certainement  il  cft  le  Fils  de  Dieu. 


m 


=Ta-r-»- 


f 

t 


67.  Jéfus  ayant  ainfi  perdu  la  vie,  Dans 

les 


CANTIQUE    XIX.      6a< 

les  tourmcns  &  dans  l'ignominie.  Un 


=p=q 


des  (oldats  vint  lui  percer  le  flanc  :  Il  en 


fortit  avec  de  Teau,  du  fang. 


i=0=:5 


zS=i 


68.  Unifions -nous  pour  admirer  fans 


eclTe   L'humilité ,  l'amour  &   la  ten- 


sIeIë^S 


~αT. S= 


drefle  Du  Fils  de  Dieu  ,  du  Seigneur  des 


Seigneurs  ,  Qui  s'eft  donné  pour  nous 


pauvres  pécheurs. 

CANTIQUE   XX.  Pf.  8. 


M 


ES 


=qz=:= 


On  cœur  rempli  de  chofes  ma- 
gnifiques ,  Veut  fe  répandre  en  de  facrés 


cantiques.  Je  veux  chanter  >  de  la  bou- 


che &  du  cœur,  Mon  glorieux  &  divin 

Rédempteur. 

x.  Lorfque  mourant  fur  une  croix  infâ- 
me, 


me,  11  eut  remis  à  Ion  Père  ion  ame  ,  Et 


que  (on  corps  n'eut  plus  de  mouvement, 


Ce  corps  facré  fut  mis  au  monument. 


3.  Cefutjofeph ,  nommé  d' Arimathée , 
Qui ,  fur  la  fin  de  la  trifte  journée ,  Mit 


~iy^ 


ce  corps  faint  dans  fon  propre  tombeau, 


Qu'il  s'étoit  fait  creufer  tout  de  nouveau. 


4.  Ainfi  Ton  vit  l'Auteur  de  la  nature , 


Couché  fans  vie  en  une  grotte  obfcure  : 


Mais  quoiqu'il  eut  des  grands  pécheurs  le 


fort,tîfut  pourtant  diftingué  dans  fa  mort. 
PAUSE    L 


c. Ses  ennemis  toujours  remplis  d'envie, 


Et  non  contens  qu'il  eut  perdu  la  vie, 

Vinrent  trouver  Pilate ,  Gouverneur  »  Et 

fit  cm 


CANTIQUE    XX.        £47 


firent  voir  leur  crainte  &C  leur  fureur. 


6. 11  nous  fouvient,  lui  dirent  ils  encore, 
Que  ce  Jéfus,  que  notre  peuple  abhore , 


Avoitprédit  qu'en  effet  il  mourroit,  Et 


que  bientôt  il  reflufeiteroit. 


7.  Nous  craignons  donc  que  fa  troupe 


fidèle.  Pleine  pour  lui  d'ardeur  &  de  faux 


zèle ,  N'ôte  fon  corps,  &c  n  aille  publiant 
Que  ce  Jéfus  n'eft  plus  mort ,  mais  vivant. 


8.  Pour  empêcher  une  telle  impofture, 


*=§= 


miT-XZû& 


Nous  te  prions  qu'une  garde  bien  sûre 
Saille  porter  près  de  fon  monument , 


Pour  le  carder,  &:  très-exa&ement. 

mm 


9.  Le  Gouverneur  donna  les  mains,  fans 


smmm; 


:=#=S=z£=£==:  =SEi| 


pwne,  Aux  vains  defirs  dç  la  troupe  in- 
humaine , 


64? C_^_T_IQUE  xx- 


ÈS3E 


humaine:  Faites,  dit  il ,  ce  que  vous 
demandez ,  Et  gardez  -  le  comme  vous 


10.  C'eft  votre  affaire  ,  &  cela  vous  re- 

HfliilSilliStat^llilli 


garde.  D'abord  l'on  vit  les  foîdats  de  la 

ÉllfiiliiilIUIllîî^SllIlII 
garde,lnce(Tamment  marcher  vers  le  tom- 


beau ,  Et  fur  la  pierre  on  appofa  le  fceau. 
PAUSE     II. 


^Hl 


-r  y      je 


11.  Mais  c'eft  en  vain  qu'ils  prennent 


tant  de  peine,  Pour  étouffer  cet  objet 
de  leur  haine:  Malgré  leurs  foins,  du 


Rédempteur  le  corps,  Par  fa  vertu,  ref- 

iiîUllUiili 


fufeita  des  morts. 


1 2.  Il  remporta  fw  la  mort  la  vi&oire  , 

Et  du  iepulcre  il  fortit  plein  de  gloire; 

Un 


CANTIQUE    XI       Jjf 
Un  Ange  faint,  qui  descendit  des  cieux, 


Le  vint  trouver  dans  l'antre  ténébreux. 
1 3 .  En  s  approchant,  ilfit  trembler  la  ter- 
re, Et  du  tombeau  ia  main  roula  la  pier- 

llflSlSlSIllâlllIiflfl 

re;Et  îe  Seigneur,  par  lïh  divin  effort , 


Sortit  vainqueur  des  priions  de  la  mort. 


Z^L-Z 


J4.  Il  fut  trois  jours  dans  ia  demeure 


r±=3 


obicure,,  Sans  reffentir  aucune  pourri- 


ture ,  Comme  Jonas,  grand  Prophète 
des  Juifs,  Dans   un  poiffon   fut  trois 


jours  &  trois  nuits. 


1  $.  Dans  le  premier  des  jours  de  la  ïe- 


zS=z&z 


m=m 


jgfcg=S 


mairie,  On  vit  la  mort,  cette  affreufeba- 


rzp-.z 


leine  ,  Rendre  le  corps  du  Roi  de  l'uni- 
vers, Malgré  Satan,  le  Prince  des  Enfers. 

lii    PAUSE 


éyo 


CANTIQUE    XX. 
PAUSE    III. 


16,  Du  grand  matin  deux  femmes  ver-" 
uueufes,  Pleines  d'amour  pour  Jefus,  & 
pieufes,  Pour  l'embaumer  ,  vinrent  au 
monument-,  Mais  combien  grand  fur 


leur  étonnement. 


17.  Lorlqu'à  leurs  yeux  parut  l'un  de  ces 


Anges,  Qui  du  Très-haut  célèbrent  les 


louanges;  A  fonafpecb  une  grande  frayeur 
Incontinent  s'empara  de  leur  cœur. 


ÏSS 


8.  Ne  craignez  rien  cle  trifte  &  de  tu 


z£r*:= 


-p— ^--'^tt 


nette  ,  Leur  dit  alors  le  meflager  célefte  : 
Ne  cherchez  plus  Jéfus  entre  les  morts^ 


â   ^2ï4"^<m 


■tzz; 


Voyez  l'endroit eu  repolbit  Ion  corps. 


:=±--l3 


;j.  Et  comme  il  vit  leur  4inccncor  trou- 
blée^ 


CAKTIQtllE   XX.      *f» 


blée,  Allez,  dit-il,  allez  en  Galilée 


Vous  y  verrez,  &:  de  vos  propres  yeux , 

Votre  Sauveur  vivant  &  glorieux. 
PAUSE    IV. 


10.  Marie   ayant  vu  la  pierre  roulée  , 
A  voit  été  tort  trille  &  défolée:  On  a  , 


dit-elle,  enlevé  mon  Seigneur,  Mon 
doux  Jélus  y  celui  qu'aime  mon  cœur* 


n.Dansccgrand  troubleellcvitcebon 


Ê?|||||p 


5=3 


Maître  ;  Elle  ne  put  d'abord  le  rcconnoî- 


trc. Feromç ,  dit-il,  pourquoi  t'affliges- 
tu  >  Quel  mal  te  rend  le  viiage  abattu )^ 


21.  Une  aventure  affligeante  &  cruelle, 

mmmmiËmMiwmmmmË 

On  a  ravi ,  hélas  !  s'écria  t-elle,  Le  corps 

facré  de  mon  doux  bienfaiteur  ;  Ceitce~ 

Iii  i  qui 


€  f  h CANT1  Q  UE_  X  X. 


:«£=a: 


r^ftz 


qui  fait  ma  peine  &:  ma  douleur. 


E5ï^^55=S 


^=5c 


^ 


C±±rr 


23.  Jéius  ne  fit  que  lui  dire ,  Marie,  Par 

"iÉISililliÉlilSÉf! 


mm 


ce  feul  mot  il  lui  rendit  la  vie;  Sa  douce 


Ë^ 


ri^=±~±: 


ebe: 


voix  fit  qu'elle  le  connut  Pour  fonjéfus, 


l'auteur  de  fon  falut. 

PAUSE    V. 

24.  De  ce  Sauveur  une  feule  parole  Ta- 
rit (es  pleurs,  la  foutien't,  la  contble;  Et 
contemplant  ce  vainqueur  de  la  mort, 
DanscemomentcUecutimfamttranfport. 

2  c .  Qu'entends- je  ?  ô  ciel  !  Se  que  vois-je 

y^P^^i^^^ ^  — -  —>        tu; —   —       î  ~S 

paroïtre?  Mon  doux  Jéius ,  mon  Sei- 
gacar  <sZ  mon  Maître?  Elle  voulut  de 


E».-  y  ;lja3^y[.,f-i3 


plus  près  s'approcher,  Et  de  f<s  mains 

fon  propre  corps  toucher. 

z6.  Non  , 


CANTIQUE    XX.        tff| 

16. Non, dit  Jéfus,  jene  fuispascncore 


Monté  vers  Dieu  mon  Père  que  j'adore  : 
Vas  rapporter  aux  miens  ce  que  tu  vois > 


E^=^E 


Et  fur  la  mort  mes  glorieux  exploits. 

17.  Elle  obéit,  fans  tarder  davantage: 

— S55E5E£    T"~" 


Éi^i 


-^-T~ 


•■1"  ifc  -pi 


Elle  rendit  par-tout  ce  temoignagne  , 
Que  le  Sauveur  étoit  reffiifcitëj  Mais 

m 


on  doutoît  de  cette  vérité. 

9E= 


8.    Deux    néanmoins   de  la  troupe 


psa! 


fidelle,  Pour  Jéfus-Chrift  pleins  d'amour 
&  de  gèle,  Céphas  &  Jean  vinrent  au 


monument:  L'un  d'eux  ne  vit  que  1rs 


il 


draps  feulement 


=£=r*te 


29  Saint  Pierre  v  vit  de  Jéfus  le  fùaïrc/ 

£t  près  de-la  quelque  drap  mortuaire. 

lit  J       Jean 


*Î4        CANTIQUE    XX. 

P§î=lisS^iiiiSESiipi 
Jean  le  premier  au  fépulcre  courut;  Et 

dès  qu  il  eut  vu  les  linges  >  il  crut*  î 
PAUSE     V  L 


3  o.  La  mort  du  Chrift  affligeoi  t  les  Apô- 


tres; Elle  en  troubîoit  avec  eux  plusieurs 


autres;  Deux  de  ceux-ci,  (Tun  nommé 
Oéophas)VersEmaiis  avancèrent  leurspas. 


z  î .  Comme  ils marchoient,  k  Seigneur 


isn 


<£i$E:z=: 


-v;'-  •    -v^ry — r~  "x*""  '    -     ^ — ~~  r  zz"Z£ 


plein  de  vie ,  s'approcha  d'eux  ,  &  leur 


|ffy=ESh==:^s5=| 


fit  compagnie  i  Mais  aucun  d'eux  ne 


|2="^ê|^^^1^I^^ê 


connut  le  Sauveur  ,  Quoique  lui  feul  fit 
toute  leur  douleur. 

mmmmmmmmwmmm 

32.  Le  port,  la  voix  de  leur  Seigneur  & 
Maître,  Ne  le  leur  put  point  faire  recon- 


iioître.  Jéfus  voyant  leur  conikmation  > 

S'informa 


;=^~r: 


rrÇ: 


CANTIQUE    XX.  __€£ 
S'informa  d'eux  de  leur  affli&ion. 

3  î .  Quel  mal ,  dit  il ,  vous  afflige  &  vous 
prefîc?  Et  d'où  vous  vient  cette  grande 


:*==I£E£ 


triftefîe  ?  Ignores-tu  \  répondit  l'un  d'en-** 


"-rxa=rr|=$= — 


E~ 


tre  eux  ,  Ce  qui  nous  rend  triftes  &  mal- 
heureux ? 

34.  Ne  fais-tu  point  l'aventure  funefte 
Du  bon  Jéius ,  ce  Prophète  céîefte ,  Qui 

IliiifiSill^^illSi^iSlEl 

guériflbft  y  par  la  vertu  5lescorps,  Et  par 

la  voix  refiufcitoit  les  morts  ? 


Eâ^^=5E 


jj.  Don  t  les  difcours  croient  au  tant  d'o- 
racles, Et  qui  faifoit  toujours  tant  de 


miracles?  Les  Juifs,  malgré  ces  éton 


:=:$■: 


nans  exploits  ,  L'ont  fait  mourir  fur  une 

infâme  croix. 

PAUSI 


é]6        CANTIQUE    XX. 
PAUSE    VIL 


li=I=s=ê=Id 


r£r=ï 


-* 4-:- 


3z=rn±[ 


36.  Nous  mettions  tous  en  lui  notre  ef- 
perance,  Nous  attendions  de  lui  la  deli- 

i 


yranec  ,  Et  qu'il  raël  jouiroit  de  la  paix  : 
Mais  il  eftmort,  peut  être  pour  jamais. 


ËËis 


37.  On  nous  a  dit  des  nouvelles  et  tan- 
ges ,  Qu'on  avoit  vu,  près  du  tombeau  , 
des  An^cs,  Qui  publioient  comme  une 
vérité  ,  Que  ce  Je  fus  cil  relVufcite. 

j'8«  Pours'afTurer  du  fait,  quelqu'un  des 

nôtres ,  Céphas  &  Jean  ,  tous  deux  les 

chers   Apôtres ,    A  fon    fepulcre    ont 

d'abord  accouru:  Mais,  ôdoi^eur!  tous 

deux  ne  l'ont  point  vu. 

5  5>-  O  gens  privés  de  toute  uitell igenec , 

Leur 


CANTIQUE    XX.        6<? 
Leur  dit  Jefus!  êtes- vous  fans  icicnce  ? 


ii^ÉS=E 


ISTavez-vous  point ,  des  hommes  infpi- 


~"H£ 


=EE======ï=Ë=S=iE 


=»=**= 


rés,  Lu  les  écrits  &c  les  livres  facrés? 
40.  Ils  nous  ont  dit,  &  vous  devez  le 


$=£ 


croire ,  Que,  par  la  mort,  le  Chrift  vien- 


S5EE 


m 


^rr^rî: 


=Î=3E 


2?:=^ 


droit  en  gloire;  Qu'auparavant  ce  Ré- 
dempteur mourroit ,  Mais  que  des  morts 


il  refïufciteroit. 

PAUSE    VIII. 


mm^*^Ê= 


E^f=|=^^£eÊg 


41,  Il  allégua  premièrement  Moife ,  Ce 


grand  Prophète  &C  Doficur  de  TÉgliie  > 
Puis  il  cita,  pour  confirmer  leur  foi,  Les 


faims  Auteurs  qui  vivoient  fous  la  Loi» 


42,.  îndifeourant,  ils  vinrent  au  village^ 

Qù  fe  devoiç  terminer  leur  voyage.  Jefus 

faiiant 


éjS  _      CANTIQUE    XXL 


failant  lcmblant  d'aller  plus  loin  ,  De 


=* «" 


l'arrêter  ils  prirent  un  grand  foin. 


45.  Aveceuxdcux  Jéfus  femir  a  table, 
Il  prit  le  pain,  ce  Sauveur  adorable ,  Et 


le  bénit,  levant  au  ciel  les  yeux ,  fct  tout 


m 


ÈSs 


==  E 


d'un  coup  il  fur  connu  par  eux. 


Mm 


3SS= 


sgm 


■«- — •* 


44.  Il  difparut  auflitôt  à  leur  vue,Com- 


me  Téclair,  loriqu'il  fort  de  la  nue:  Il 

— .  -  -  *>:  —  •"  ^ 


feOrzzsnrE 


leslaiifa  remplisd'étonnement,  D'avoir 


&a 


mmmmmm 


été  dans  cet  aveuglement. 


45.  Quoi!  dirent-ils,  nous  n'avons  pu 


connoïtre  Notre  Jéfus ,  notre  Sauveur 


&:  Maître.  !  Quand  il  parloit,  nous  lén- 


tions  dans  le  cœur  Un  feu  divin,  une 


fainte  ferveur. 


TAUSE 


tsê= 


CANTIQUE    XX.        £ft 
PAUSE    IX. 

§=iiii§if|jiiifip5 


4.6.  Au  même  inftant  d'Emaiis  ils  parti- 


£ 


rem,  Et,  pleins  de  joie,  en  hâte  ils  fe  ren- 


dirent Dans  la  cruelle  &:  rébelle  Cité, 


mnn 


A  ?  jhio^^^ 


Pour  annoncer  Jéfus  reflufcité. 


47.  Dans  cette  Ville  alors  les  onze  Apô- 
tres Se  trouvoicnt  tous,  avec  eux  plu- 


£=5= 


uçurs  mures:  Ils  dirent  donc  comment 
ils  avoient  vu  Le  Rédempteur,  &  qu'ils 


l'avoient  connu. 


==^===«^=8=jg=g 


48.  Comme  ils  parloicm,  tous  remplis 


d'elpérance  D  être  hou  :>rés  de  fa  fainte 
préfence,  Jéfus  parai  ,~&:lc^  étonna  tous 
En  leur  difant ,  la  paix  fait  avec  vous. 


=*= 


49.  Mais  comme  il  vit  leurs  âmes  fort 

troublées, 


€€o     c  a  h Ti^yy  zp. 


rroublées,*Et  qu'il  lifoit  dans  leurs  coeurs 
leurs  penfées ,  Ce  bon  Sauveur  lui-même 


leur  apprit  Qu'ils  fetrompoient,  croyant 


^§=§1=1113 


voirunEfprit 

yo.  Ah!  votre  erreur,  leur  dit-il,  eftçrof- 


fière:  Un  Etprit  pur  eft  exempt  de  ma- 


-p  _    *£ 


tière,  Il  n'a  point  d'os,,  ni   de  chair  , 


comme  moi:  D'où  vous  vient  donc  ce 

trouble  &:  cet  effroi  î 

PAUSE      X. 


51.  Je  fuis  Jéfus,  votre  unique  efpérance, 


^ 


=fc=*= 


Dont  le  côté  tut  ouvert  d'une  lance  :  Con- 
templez  le  5  voyez  mes  pieds,  mes  mains, 


Je  fuis  Jéfus,  le  Sauveur  des  humains. 


>2..  Comme  ils  doutoient ,  bien  que 

pleins 


Jj\NT  I  Q  U  JE  wXX:^  jsg  i 
pleins  d'allégreiTe ,  Jcius  ayant  pitié  de 


ses 


1=4:: 


leur  foibleffe,  Leur  dit,  voyant  leur 


rjJrrS 


grand  étonnement,  N'avez-vous  rien  à 
nunger  maintenant  ï 


2& 


.===Z&===Z^$=Z 


"$Z 


£3 


yj.  lnconrincnr  ces  gens  lui  préténtè- 
rent  Et  du  poiflon,  &  du  mid.qu'iïs  man- 
gèrent :  Il  en  mangea ,  non  par  nécefliré , 


Mais  pour  guérir  leur  incrédulité. 


Ç4-  Avant  que  perdre  honteuiement  la 


vîc  ,  Leur  difoit-il,  ô  ma  troupe  choiiie, 


yj=^r.-&= 


Vous  fouvient-il  queibuvent  je  difois, 


Qu'après  ma  mort  je  relïlifciterois  ? 


:-3=0: 


££ 


yç.  Je  vous  citois  Daniel ,  1  (aïe,  Le  Roi 


=a — tv — ■ 


David  ,  Moï(e  &:  Jerc^nie.  Ils  ont  prédit 


ma  mort,  ma  paillon:  Ils  ont  prédit  ma 

Kkk  réiurrection. 


^l1  _  Sl  a  n  t  I  q  UE_  JC  X:_ 

rcturrcction. 

PAUSE    XI. 

S6.  Après  cela,  douteriez  vous  encore? 


Z=!Z=^- 


:^:irr^-55 


Je  fuis  Jéfus  ,  que  votre  cœur  adore  ,  Le 
Chrift  de  Dieu  ,  le  Roi  de  l'univers,  Et 


fes^i 


le  vainqueur  du  Tyran  des  enfers. 
57.  Ainlljéius leur faiibit bien compren- 


EE5E 


d  re,  Qui  la  voit  dû  premièrement  defeen- 
dre  Dans  un  profond  anéantifferticnt , 


*S=fe 


b  Q  âp 


Etre  couché  trois  jours  au  monument. 


3EE2 


58.  Mais  qu'il  de  vo|t;de  cette  tombe  noi- 
re, Sortirbientôttoutravonnantdegloi- 


3= 


re.  Ce  bon  Sauveur  éclairoit  leurs  ef- 


^=â^ÎE 


prits ,  Les  coniolant  par  les  (acres  écrits. 

y  5>.  Vous  prêcherez ,  leur  dit- il ,  ma  clé- 
mence 


mence  Pour  les  -pécheurs  touchés  de  repen- 


tance  >  ht  vous  terez  mes  fidèles  témoins, 
Le  cher  objet  de  mes  plus  tendres  foins. 

iiEi^i=iiiii^|=iii|^i^^ii 


60. Vous  recevrez  du  Père  la  promeife, 

iPim^ii^^iiiPiiiiiiiiîiip 

L'Efprit  divin  de  grâce  &  de  fagefle  ;  Et 
fur  le  champ  fouillant  iur  eux  ,  il  dit , 


\—jZ£Z 


Recevez  tous  maintenant  mon  Efpfit.  * 

PAUSE    XII. 


=&= 


::3S~3 


====* 


61.  Tous  ceux  de  qui  vous  retiendrez 


les  crimes,  Seront  un  jour  des  enfers  les 


vi^cli  ne  q uelqu'un  yous q u ittez les 

péchés,  Us  lui  (ërbnt  pardonnes &C  cachés. 

^  Il  djfpârut  auffitoc  a  leur  vue;  Et 

ion  dépar?tfut  comme  fa  venue:  il  les 

ïaiflTâ  fort  furpris  &  joyeux*  TKomas 

Kkk  z      alors 


*H_    5L4J1I  L9JZ2  .Ui 


alors  n'étoit  pas  avec  eux. 

ilPISl^piiiieSîliliirii 

6}   Il  vint  après,  vers  la  troupe  iideile: 


Chacun  lui  dit  ragréable  nouvelle  ,  Que 


Jéfus-Chriit   étoit  reilufcité  ,   Mais  il 


clouta  de  cette  vérité. 


43 


64.  Non  j  leur  dit-il ,  je  ne  faurois  com- 
prendre, Ce  qu'à  préfent  vous  venez  de 


m  apprendre:  Je  ne  crois  point,  fije 
n'entends  la  voix  ,  Si  je  ne  mets  à  Ion 
coté  mes  doigts.  __ 

6y.  Huit  jours  après,  comme  ils  font 
tous  enfembîc ,  JéTus  paroît ,  &  Thomas 
le  contemple  :  A   mon  coté  mers  ton 


3==É==*~ 


doigt  ;  vois  mes  mains,  Lui  dit  d'abord 

le  Sauveur  des  humains. 

PAUSE 


CANTIQUE    XX.         665 
PAUSE    XIII. 


66.  Ne  doutes  plus,  crois  plutôt,  fois 


fidèle,  Et  déformais  pour  moi  toit  plein 


^|=^Êlï: 


de  zèle:  Prêche  mon  nom  hautement 
en  tout  lieu;  Il    repondit,  Mon  Sei- 


gneur &  mon  Dieu  ! 


:îe3v 


-i-vC 


■~Â~  -1    l^TT— :■  Al ,_L  '  _■■  A ife  ^S^ffi.:  r  ■  '3ftl^Jfcj&  2£t"g 


67.  je  reconnois  ta  puifîancc  infinie: 
Tu  crois  ,  Thomas ,  dit  le  Prince  de  vie  ; 
Mais  tu  ferois  dans  l'incrédulité ,  Si  tu 


mi 


=5-S~tî^r=~E 


n  a  vois  vu  mes  mains,  mon  cote. 


68,  Reconnois  donc  de  ta  foi  la  foi 


blefle:  Mais  vois  combien  j'ai  pour  roi 


de  tendreffe:   Heureux  celui  qui   croit 
fans  nf  avoir  vu;  Mais  malheureux  ce- 


^=r=rï: 


lui  qui  n'a  point  cru. 


Kkk3     69  Vont 


CANTIQUE    XX. 


ï  xE$=zr, 


■A-q  ■■ 


^•zg—^Ê^? 


6c.  Pour  foutcnirla  foi  de  Tes  Apôtres, 
Et  confirmer  celle  de  plufieurs  autres', 


lit 


Fîz=£rT=rk*=^^,~.=r 


J^=rE^-î;.jJ?i>t 


Doinquelqucs  unsdoutoientcommcTho- 


mas  ,  Le  Sauveur  vinr  près  de  Tiberias. 
70.  Leur  barque  étoit  allez  près  du  riva- 

H——  ^-— rP — ^-r-       ___        _ -4 -—  -?— — [       J-— -Srn^->r^ 

ge  :  Jeius  parut ,  6:  leur  tint  ce  langage; 

Navez-vous  rien  a  manger  aujourd  hui  ? 

Ces  gens  alors  ne  penfoient  point  à  lui. 
PAUSE    XIV. 


'^mm^mw^mww* 


71.  Aucun  d'entre  eux  ne  put  le  recon- 


noître  Four  leur  Seigneur,  leur  Doc- 

-     ..    .  X 


teur  &  leur  Maître.  Nous  avons  tous  tra- 


vaillé cette  nuit,  Lui   dirent-ils;   mais 
hélas  !  c'eît  fans  fruit. 


yz.Yousquin  avez  aujourd'hui  pu  rien 

prendre , 


CANTIQUE    XX.         64? 


prendre  ,  Jetez  encor  vos  filets,  fans  at- 

iiliil^liîillillSliSiU^liii 

tendre.  On  obéit,  &c  l'on  jeta  dans  l'eau, 


De  gros  filets  a  droite  du  vailleau. 
73   Dès  que  le  plomb  fut  enfoncé  dans 


=p=XS=±:?E=iag 


l'onde,  Par  le  lecours  du  Rédempteur 

II|Ilimi!lIilIi=l 


î§=?^?êî2 


du  monde ,  Tant  de  poiiîbns  fe  prirent 


SÊ3Ê=^ 


1H 
dans  les  rets,  Qu'on  crut  d'abord  qu'ils 


*==£= 


=';=£^£E 


romproient  les  filets 


i£E^=; 


s= == :&=: 


74.  Le  cher  dilciple  étonné  du  fpe&a- 
cle ,  Connut  bientôt  que  c'étoit  un  mira- 

liiliii^piii^^i^iilili^Ili 

cle,  Et  dit  alors,  tout  joyeux  à  Cephas, 
C'eft  le  Seigneur,  ne  le  connois-tu  pas? 
7  5 .  Pierre  auffi  tôt  emporté  par  fon  zèle, 
Fort  emprefle  fertit  de  fa  nacelle ,  Et  de 


E5HSE 


nager  failant  un  grand  effort  j  Heureu- 

fement 


6<^_     CANTIÇTUfc    xx> 

lement  il  le  rendit  au  port. 

P  A  U  S  E   .  X  V. 

j6.  Incontinent  les  autres  le  (uivirent , 

iîIl^ll=Sl==lliIlÉ^f.li 

Mais  clans  leur  barque:  étant  à  terre,  ils 
virent  Quelques  poiiïons  fur  la  braife  , 


v"  ,o  ■■■$-  ^ 


&  du  pain  5  Qui  fuffifoient  pour  appai- 


fer  leur  faim. 
77   Jéfus  leur  dit  d'amener  fur  la  terre 


Tous  leurs  poiffons;  &dans  cet  inftant 


:=====3fi=3ÈE 


££™5E 


Pierre  Exécuta,  plein  dune  fainte  ar- 
deur, La  volonté  de  Jéfus  ion  Seigneur. 
78.llsavoienttousune  joie  ineffable  De 
voir  vivant  leur  Sauveur  adorable:  M  fis 
aucun  d  eux  îfoloit  L'interroger  ;  Ils  fad- 


z$E=r- 


:&-73&z 


Biiroicnt ,  mais  ils  n'ofoient  parler. 


75>-H 


?fc*— 2' 


C  A  N  T  I  QU  E_  XX.        669 


~&l 


9.  Il  leur  donna  du  painydont  ils  rtian- 


':3hrJS.. 


m 


Ë=S=^5Î=Iii2 


sèrcnt ,  Et  des  poillons  qu'ils  Ce  diftrib  uè- 

llliliSl^li^iieiiilIlilllIi 

rcnt.  Après  qu'on  eut  achevé  le  repas  : 


M'aimes- tu  bien  ,  dit  Jéfus  à  Ce  plias  ? 

80.  Oui,  mon  Sauveur,  lui  répondit 
Saint  Pierre  ,  Toi  qui  vois  tout  dans  le 
Ciel ,  fur  la  terre  ,  Toi  qui  conçois  les 


replis  de  mon  cœur,  Tu  fais  combien 

je  t'aime ,  mon  Seigneur* 

PAUSE     XVI. 


rv=r----^- 


81.  Saint  Pierre  a  voit  renoncé  ton  cher 
Maître,  Jufqu'à  trois  fois,  niant  de  le 
connoitre:  11  dit  aulîi  par  trois  fis  hau- 
tement, Tu  fais,  Seigneur, que  je  t'aime 
ardemment/ 


Si  Jéfus. 


<?Z°_       CANTIQUE    XI__ 


81.  .Lias  lui  dit,  Simon,  pais  mon  EgU- 


fe,Què  je  me  iuis,  par  mon  pur  (àng, 


acquitc:  Mais  exerçant  ton  Saint  Apoito- 


Z=$z 


lat ,  Tu  loutiendras  un  furieux  combat. 
8}    Pour  établir  mon  glorieux  empire, 


e§F 

prépare  toi  pour  fouffrir  le  martyre:  Je 
te  prédis  qu'une  ciuellc  mort  ,  Dans 
quelque  teams  terminera  ton  fort. 


84.  Dans  les  beaux  jours  du  printems  de 
ton  âge,  Tu  ne  favois  ce  qu'était  fe(: 
ciavage;  Maison  te  doit  faire  étendre  les 


-3S—  g^^~ 


bras;  Tu  marcheras  ou  tu  ne  voudras  pas. 


ESE5?E 


=m 


zà 


85. Suis  moi,  Simon; lois-moi  toujours 


fidèle,  Et  vas  par-tout  où  ton  d<  <        1  ap- 

pelle.  Je  te  promets  mon  falut  dans  les 

cicux, 


£  -±LN^_  l£-  "  Yi  -x  -•     ^ r 


cicux ,  Où  tu  feras  avec  moi  glorieux. 
PAUSE.  XVII. 


1e 


86.  Jefus    voulant   s'en   retourner   au 

£|1|^I|1I^|=^|^|1||:e|^i 

Père,  Fit  aiïembkr  la  troupe  élue  ôc 

lliiilIîSSilli^îillii^illli 

chère  ,  Et  leur  apprit  la  fainte  volonté  : 


Ne  quittez  point,  leur  dit  il  ?  la  C 


87.  Attendez  y  du  î  ère  la  prqmeffe ,  Sa- 


^||^|^:1-E^ 


voir  VEiprit  de  grâce  &c  de  iagefle  :  Jcàïi 


baptifqit  feulement  avec  leau;  je  vous 


?   À  ,.j»-== 


?=e§e 


=î£ 


promets  un  baptême  nouveau 
88.  Oeil  VEiprit  Saint,  de  lumière  &  de 


£$+rn=L± 


^l^î^fy^g 


vie,  L'Efpritqui  (cul convertit,  fan&ifïe, 


îirzz$: 


--?£         .CLi: 


Qui  vous  rendra  fages,  juftes  &:  bons, 

Vous  recevrez  dû  ns  peu  dejoursïesdons. 

2>p.  Du  Rédempteur  alors  ils  s'approchè- 
rent, 


é7i        CANTIQUE     XX. 


vent,  Et  d'un  accord  eux  tous  lui  de- 
£=3i=liilli= 


=*=$=< 


z~— — **- 


mandèrent  :  Sera-ce  donc  ,  o  Seigneur  , 


— V*      ■     ■[ —  — v- ~~1 


"g x-^za 


dans  ce  temps,  Que  tu  rendras  tous  nos 


fc: 


=3&= 


efprits  contens  ? 


si^ 


£::*$ 


ço.  Et  que  ton  bras  rétablira  l'Empire  Du 
peuple  Hcbrcu,  qui  maintenant  loupire  ? 
Dieu  ,  Feur  dit  il ,  difpole  des  momens , 


P|=|^|^| 


=^ £35gE 


=5— g 

Et  dans  (es  mains  font  les  événemens. 


?  g^Z^ff î~f  '  ïfftÊgj 


91.  Mais  vous  aurez  mon  Efprit  de  lu 


;-_-£ 


^•T^"^^-^ 


îïe$~ 


micrc  >  Cet  Efprit  Saint  qui  procède 
du  Père  :  Vous  me  ferez  témoins  dans 
l'univers  ;  Vous  confondrez  le  monde  &: 


ies  enfers. 


51.  Comme  il  parloit,  auiii  rot  une  nue 

Vint  enlever  Te  Sauveur  à  leur  vue,  Et  le 

ravit 


^3  À-N  t  j  QUE    XXL      Çfi 


ravir  dans  le  plus  haut  des  cieux.  tic 


~M 


ÊiliÈ 


£5: 


\  ons-y  tous  nos  cœurs  &  nos  yeux. 
CANTIQUE    XXI. 

Elébrorrs  hautement  le  Rédemp- 
teur  du  monde,  Qui  porte  nos  péchés 


i— £r 


fc=  jz:; 


:5-^ 


fur  un  infâme  bois,  Admirons  du  Sau- 


à  fouit rir  tant  de  maux  fur  la  croix. 

Eli 


H3= 


-^ — - 


Z-3&LZ 


1^Zzf~£ 


2.  Il   meurt    pour  appaifer  la  divine 
iuft;ce,  Etdéfarmer  le  bras  du  Dieu  de 


l'univers;  îi  meurt  pour  nous  donner 
de  Thorreur  pour  Te  vice,  Et  pour  nous 


3.  Sa  honte  nous  acquiert  une  gloire  im- 
mortelle j  Sa  ibuffrance  nous  rend  bien- 

Llî    heureux 


674      CANTIQUE    XX  î. 


£eIe^- 


i=ë=llil§=^te 


T'^ 

5= 


hcurcux  a  jamais:  11  meurt,  6c  nous  me- 
rite  une  vie  étemelle..  Et  (a  croix  nous 


obtient  le  làlut  &;  la  paix. 
PAUSE    I. 


4.  Qui,  Tauroit  jamais  cru  ?  Qui  le  pour- 


^     ■  -A'  ■         fr  ■   « 


rzes- 


E$= 


roit  comprendre,  Que  le  Fils  du  Très 


haut,  le  Seigneur    des    Seigneurs  -,  Le 
Monarque  du  Ciel,  eut  bien  voulu  ré- 
pandre  Son  fapg  (1  précieux  pour  d'in- 
dignes pécheurs  ? 
5.  Quoi!  le  Seigneur  de  gloire  eit  dans 


Tignominie  !   11  meurt  fur  une  croix  ! 


Profonde   humilité!   Et  c'eft  pour  des 

m.chans,  qù  il  a  perdu  la  vie,  Pour  les 

ennemis  même:  iminenie  charité! 

6.  Nous 


Jl^J? ïi  QJIE-..? x L  iii 


6.  Nous  ne  clamerons  donc  plus,  ni  Sai- 
tan.niicnv    s  :s.a;partâtno'rt, 


*== 


i&T  vaincus 6^:  fournis;  Le  Sauveur, en  qui 
feu  1  tou t  notre  ci poir  ië  fonde,  Nous  rend 


plus  que  vainqueurs  de  tous  nos  ennemis* 

PAUSE    1 1; 


— ^-— -•-* 


7.  Qui  nous  condamnéroit?  Ç'eftjpieu 
qui  ju-ftifie:  Notre  Jéfus  eit  mort  ;  il  eft 


=r^- 


:-.:;£= 


11 J  ":^~7  ^"^  ^^ 

renuicite;  11  règne  dans  les  cieux;  pour 
nous  fans  cefie  il  prie.  Qui  pourvoit  nous 


priver  de  la  félicité  ? 


pg 


irefezzr  "ÏE33E= ^  ^§=3 


»  by- 


=?=$"£=£ 


8.  Qui  nous  lepareroit  de  jeius  notre 

frereJLcpréfent,  l'avenir ,  î'épee  ou  [èf 

péril ,  Les  Anges  ,  les  Démons  3  les  gr 

deursj-  la  misère  5  La- vie  ou  le  trépas ,~ 

T. 11  1  1* 


676    CANTIQUE 

XX  IT. 

.              -;> 

lat; 

uninc  où  i'c.xilî 

'^i^ziryt 

^Bh- 

.    »!»-    --$— — rî— M   * 

—  - . 

=33= 

9.  Mon  Seuncur  &  mon  Dieu,  je  re- 


nonce à  moi  in  urne  j  Je  ne  defire  plus  de 


&■* 


vivre  que  pour  loi  ;  je  veux  vivre  en  la 


=3=r 


foi  d  u  Fils  de  Dieu  qui  nf  aime,Et  de  mon 

Piii^=i^i^il=||iSi^liiil 

R^dcraptciiri  qui  s'eit  donné  pour  moi. 
CANTIQUE  XX  LI.  Les  C. 


o 


téi§^^l===^ 


Ue  vois  je,helas  !  mon  UiçUj  mon 
Pc;c  ,  jcius  a  Sa  croix  attaché  ,  JPerce. 
"des  traits  de  ia  coieic  ,  Afin   d'expier 


mon  péché ï 
ITpourquoi  faut-il  que  ta  ^ftice  Faffa 
fouiRîr  à  foiydier  Fils,  I>  lacroixje 


*.îiclas!  que  je  fuis  miiérable,  D'avoir 

caule 


J?  £J?  I.1 9Ï7  Ë.  x  x  I L.  -é77 

caufé  tant  de  douleurs,  A  mon  Ré- 
dempteur adorable,  Qui  m'a  comblé 

de  Tes  faveurs. 

4.  Pour  le  j u (le  prix  de  nos  crimes  ,  Tu 
devois  nous  détruire  tous ,    Et   nous 


faire  autant  de  victimes  De  ton  plus 
horrible  courroux. 


?  Â  U  S  E, 

V   " 
\r~j\r. 


5 .  Béni  fois  ni ,  Père  céiefte  ,  Qui  par  un 
excès  de  bonté,  As  détourné  le  coup 
fixnelte  Que  nous  avions  tous  mérité. 

6.  Béni  foief  Agneau  fans  feuillure.  Qui 
s'eft  immolé  fur  la  croix  ,  Pour  racheter 
facréature,  Bien  qu'  elleeûtvioîefesloix. 

7.  Son  amour  pour  nous  eil  extrême  j 

LU  3        Pour 


(    ANTIQUE     XXII. 


&Z& 


Pour  taire  avec  Dieu  notre  paix.  Ce 


-tM^  —  —  rv'— -     --'A- TIZTÏ*' ~j — 


::t— 


Sauveur  seft  livre   foi-même:  Ah!   je 
veux  rainierpour  jamais. 


=S=5EÏ=SÉ. 


8.  je  ne  veux  plus  aimer  le  monde  ,  11 


ne  fauroit  remplir  mes  vœux;  C'eft  des 
maux  la   fource  féconde  ;  Mais  Chriit 


tepte 


:-±: 


r^^rr- 


l^TT^n 


es; 


feul  peut  me  rendre  heureux. 


c).  je  veux  l'imiter  &  lefuivre,Etm'afiu- 

!^J^^Sr=E^=E~EÈE:p 


:£-2:E£E;-::=::~ 


jettir  a  fes  loix,  Pour  lui  feul  &:  mourir 

&£  vivre,  Et  chercher  ma  gloire  ai  la  croix. 
CANTIQUE  XXIII.  Pj.  z$. 

1  il^lil^iiSill^lPi^Plflii 

J*-1       Orfque  Jéfus  victorieux  Fut  élevé 


-z&=^ 


.iz$-zz-£z-±: 


fur  tous  fesciçux,  Erqifil  eut  été,  par  (on 
PèreVCoiVrcVmï e  de  gloire  &  d  homieur ,_ 


Ce  charitable  Rédempteur  Envoya  PEf- 

grik 


cantique  xx ni:  ejg 


z.  Sur  Tes  Apôtres  aflemblés,  tt  de  Ion 
abfence  accablés ,  11  commença  de  le  ré- 


pandre: Ils  reçurent  tous,  dans  ce  jour, 
La  plus  grande  marque  d'amour,  Qu'ils _ 
eufïent  pu  jamais  attendre. 

}.  Ce  jour,  que  tous  d'un  merne  cœur, 
Attendant  le  Coniolateur,  Dans  une 


^3^======$== 


fainte  impatience,  lis  ipvoqnoient  k 
Dieu  vivant;  Tout  d'un  coup  on  ouït^ 


un  vent ,  Qui  fouffloit  avec  véhémence. 

4. Quoi  qu'ils  attendaient  TEiprit ,  Get 
événement  les  furprit  :  Usavoient  divér- 


z£-±z=z 


fes  penfées,  Lorfqu'on  vit  fe  poier  fur 

eux^>  Dans  le  temps  qu  ils  officient  leurs 

vœux, 


*8o    C  A  NT  I  Q  U  E    ÎXI  I  î. 

vœux,  Des  langues  de  ieu  divilées. 
PAUSE   I. 


SE£e 


î .  AuHitôt  de  (impies  pécheurs  Devin- 
rent autant  de  Do&eurs ,  Remplis  de 


■  y    ■    o 


« -«v— ^-— rv: — 4—£" '& 


fr— v-*rty-— - { -^ g- 


>=^ 


rEfprit ,  ils  parlèrent  \  Et  par  cent  tar 

ges  divers,  Du  Monarque  de  l'univers , 


=S=E 


Les  merveilles  ils  annoncèrent. 


6.  Plusieurs  infcnfés  en  rioient ,  ï 


-•^ 


profanes  ajoutoient  A  leurs  mépris  la 


calomnie;    Mais   Pierre    en   arrêta  le 


3ËEEgE=ËEEïr=^: 


cours ,  Et    confondit  leurs  vaius  ciif- 
cours.  Par  cette  forte  apologie. 
7.  Hommes  Juifs-,  qui  nous  infultcz,  Et 
vous,qui  ces  lieux  habitez,  Ce  qui  eau  fc 


J^rt— X 


votre  furprife  ,  Par  les  Prophètes  eft 

prédit  j 


C  ANT  I  Q  UE    XX  I_î  L    Ot 
prédit  :  C  pnfultez  ce  qu'ils  en  ont  dit  , 
Et  ce  que  Tun  deux  prophcri(c. 


SE^=7- 


:fcrïï*r 


8.  je  répandrai ,  dit  FEteriu  i -,  En  par- 


lant à  (on  ïiraël,  Sur  toute  chair  TEf- 
prit  de  grâce?  Et  quiconque  rninvo- 


ZT£=+Zt^=&~ 


zzz±z 
zzz&z 


quera,  Et  de  tout  Ton  cœur  m'aimera-, 
Un  jour  contemplera  ma  face. 


o.Cet admirable  événement,  Et  il  digne 
d'étonnement  5  Eft  l'effet  de  cette  pro 


zz-r ,r3:— 


^TST 


mefiè.  Le  Seigneur,  dans  z?r  heureux 


jour,  Nous  a,  par  un  excès  d'amour , 


Remplis  de  1  Eiprit  de  fagefie. 


10.  Jéius  j  l  objet  de  vos  mépris  ,  Que 

vous  avez  vous-même  pris,  Outragé, 

livré  par  envie  ,  Que  vous  avez  fait 

mettre 


mettre  en  croix  ,  Sou-  la 

voix,  Ce  Jélus  a  repris  la  vie. 
PAUSEII. 


i  î.  Ce  Maître  de  tout  l'univers-,  De  la 
mort  a  briic  les  fers ,  Et  tout  fléchit  (bus 

m 


35SI 

ion   empire:  11  vit  &;  règne  dans   les 

eieux,  Avec  (es  Anges  glorieux;  Ere 


par  lui  que  tout  refpirc. 


S:*£ 


iz.  Que  tout  le  peuple  dlfraël  Adore 
ce  ï^i-s  éternel:  G?eit  le  Chrifl  promis  a 


rtz: 


=B2 


nos  Pères. Ce  difeours pénétra  leur  cœur: 

Ils  dirent ,  prefies  de  douleur ,  Âh  !  que 

ferons-nous  r  hommes  frères  ? 

ESEfg 


13.  Par  quelle  offrande  pourrons-nous 

E|=iiiiî=iii^ieÉ 


^^y=gf=$=;g 


Appaifer  du  Ciellecourrouxî  Pierre  alors 

rempli- 


J^ii  ^JLïi?  P  ?     XXI  Y;     6%l 

remplid'un  faintzèlc,  Lcurdit,  les  voyant 


z^:-^- 


Z=^£ZL_3^_: 


ES^S^^S 


n  touches,  Repentez-vous  de  vos  pç- 


~£~dh= 


chés .;  Suivez  Jefus  qui  vous  appelle. 


i&— ,«■ 


14.  Soyez  en  ion  nom  baptifes.,  -Vos 


péchés  feront  effacés ,  A  vous  eft  faite 

la  promeiïe  :  Son  Efprit  fur  vous  clef- 

"cendra  *pe  [es  dons  il  vous  remplira., 


ï.-^: 


^te&z 


Et  vous  l'en  bénirez  fans  telle 
CANTIQUE  XXIV.  Pf.  ioj. 


j£5E 


E  tous  les  biens  iource  pure  oc  fé- 


conde, Eîprit  divin,  viens  remplir  tout 


feÉfHii£§l 


le  monde,  Et  daigne  nous  combler  de 


tes  bienfaits:  Sur  cette  Eglife  hâte-toi 
de  defeendre  ,  Et  dans  nos  cœurs  veuille 


mm 


^Mî 


aujourd'hui  répandre  Ta  faintepé,  ta  lu^ 

mière, 


**i  cantique   sx.iv- 


niierc  &  ta  paix. 

x.  Délivre- nous  du  funcfteciclavage, Où 
Icpéçhétaus  1  s  jours  nous  engage:  Ne 


HiH 


:z:rrrrrtT±- 


— V — X 


tarde  points  Ô£  brife  tous  nos  fers;  Fais- 


nous  comprendre, Êfprit :  Saint,  que  lecri- 


me  Nous  tait  périr,  &c  d'abîme  en  abîmé, 


m 


r5=3E5=s 


m 


Nous  précipite  enfin  dans  ks  enters. 
PAUSE. 

ll^l|!f^i=!p!lli=!f||fil 

j.  Enfeigne-nous  toujours  ce  qu'il  faut 


m 


faire  :  lnfpire  nous  tout -ce  qui  peut  te 


r4'^ 


.E5E1S 


=?=§ 


:î$===&2 


:±= 


plaire  :  Rends-nous  pieux ,  humbles  ,  fa- 


î£SE^ 


--4- = 


rr^r>>.— z&i 


ges  &  faints  5  Ne  permets  pas  que,  quand 


z^z^n—z- 


nous  voulons  vivre,  Selon  tes  loix,  les 
pratiquer,  les  fuivre,  La  chair,  le  monde 


empêchent  nos  defTeins. 


4.  Si 


CANTI_QUE_    XXIV.      6$> 

lililii-felisilli^flililSll 

4,  Si  noue  coeur  eft  léger  &  volage,  Fais 


:±: 


^iï-. 


déformais  que,  fans  aucun  partage,  il 


le  dévoue  a  (on  divin  Sauveur;  Si  pour 

3E2 


ta  gloire,  il  eft  froid  &:  de  glace,  Echauffe- 
le  par  le  feu  de  ta  grâce ,  Et  viens  régner 


pour  toujours  dans  ce  cœur. 


~  y"t. —  --tt  r~^~ 


=f=f=*^g3a 


5.  Toi  qui  remplis  de  tesdons  les  Apôtres, 
Qui  de  ces  dons  en  as  rempli  tant  d'autres, 


HiSESE^ 


â^^Ef 


EEz^z 


'z^&z 


n^z 


=S=^fc5 


Anime  nous,  pour  pouvoir  annoncer 


=«« 


==^j,jtLl^5a^ag 


Tes  grands  exploits,  ta  façefïc  ineffable. 


ê|||^ei^1^^|ee;|e 


^3E|5g 


ta   vertu  puiffante  ,   inexprimable: 


Entends  nos  vœux  5  daigne  les  exaucer. 
CANTIQUE   X  X  V.  Pf.  84. 

Sprit  Saint ,  notre  Créateur  Et  no- 

iil^i^liilll^^l^liieil 

tre  grand  Confolateur,  Rends-toi  le  mai- 

Mmm        tre 


E1 


II1ËÎË5E 


**_  cantique  xiy;     r 

tredcnos  a  mes:  fclpritdu  Dieu  de  véri- 
té, Éclairerions  par  ta  clarté,  Et  nous 


mm 

cmbrâfcs  de  tes  flammes;  Efprit  de  Jéfus 

notre  Roi ,  Augmente  notre  foible  foi. 

i.  Humilies  &:  change  nos  coeurs}  Rè- 

lII^^I=ilili=lSiaiÉ=iil 

g;lc  notre  vie  &:  nos  moeurs;  Produis  dans 


nous  larepentance  ,  Une  parfaite  humi- 
lité,  Une  fincère charité, Une  confiante 


E£~ 


patience  }  Opère  dans  nous  pu  if]  ani- 
ment ,  Et  fais-nous  vivre  faintement 


3.  Nous  ne  pouvons  rien  que  par  toi  : 
Soumets-nous  à  ta  fainteLoi,Etpréler- 


:±~ 


ve-nousde  tout  vice.  De  luxure  &  de 

vanité,  Deblaiphéme&  d'impiété,  D'or- 

El—    T-.^T'^  '-'•-»'  ^ffi     *'^^--  *— *-?* 
gueil,  d'envie  &  d'avarice  :  Dîffipe  toutes 

nos 


CANTIQUE  _X_X_V.__   «% 

nos  erreurs ,  Tous  nos  (oucis  &  dos 

frayeurs. 

PAUSE. 

4.  DÎvin  Eiprit ,  ne  permets  pasj^ue  le 
monde  &:  tous  (es  appas  Puaient  nous 
corrompre  &  réduire:  Veuille  inlpirer 
à  nos  eîprits ,  Un  grand  &  généreux  mé  ■ 
pris  Pour  tout  ce  que  la  chair  admire; 
Fais-nous  penfér  inceilamment  A  notre 
mort ,  au  jugement. 

y.  Répands  dans  nos  âmes  ta  paix ,  Et 
bénis  nos  juftes  projets:  Imprime  en  nos 


cœurs  ta  parole;  Triomphe  de  nos  paf- 

•iiliiil^l=i^siiililii|iiiPl 

fions j  Dans  toutes  nos  afflictions,  Exau- 
ce-nous, &;  nous  confolc;  Soutiens  ne 

M  m  ra  2,        dans 


éî*    CANTIQUE  XXVI 

dans  tous  nos  combats;  Ad?efte.&  .con- 


« 


es==5=:; 


duis  tous  nos  pas 


aJEgCQ 


6.  Subviens  à  nos  infirmités;  Protège  les 


perfécutés ,  Jufques  a  la  grande  journée, 
Que  Jéfus  viendra  couronner  Sa  chère 


S~  y- fgirzzE'y?^: 


§m 


Epoufe  ,  &  lni  donner  La  gïoirq  qu'il  a' 

deftinéeA'çeux  qui,  l'aimant  conftam- 

ment,  Attendent  Ion  avènement. 
CANTIQUEXXVL  Pf.  47. 

Bil^lii^Il^ilS^lllii^ 
Eni  Toit  Dieu ,  dont  la  grâce  infi- 
nie Produit  en  nous  une  nouvelle  vie. 
Rr^^fizsr— 5 — rft— tz$— *i^53~j  ; 


Par  l' t ipi  i t  Saint  que  nous  a  nieri ié  J "élus, 


=§^s; 


•<,-'--»"--^-_r    ■'X'-; ^- "■  ■  ■X- — £ — ■■>    a 


fon  Fils,  mort  &  reflTufcite,  Il  nous  trans- 


forme a  fa  divine  image,  Peur  obtenir 

■lUii  liUliiifiiili:-         11 

fon  céleftfchétitage,  Où. régnera  là  jaftiét 


&--=? 


CANTIQUE    XXVI.     6*$ 


&  la  paix,  lit   pour  y   vivre  avec  lui 
pour  jamais. 


a 


i.  Des  ficns  il  eit  le  bouclier,  la  défenlê, 


- — ^--t* — 5 — r^  15 


Etions  fa  main  ils  font  pleins  d'aflijrance. 


^       ?.. — '-y— 


_  ^  __  A  ^ -^ ji 


*r3 


Rien  ne  pourra  les  empêcher  un  jour, 
D'être  élevés  dans  l'éternel  féjôur.  il  les 
fondent  dans  toutes  leurs  alarmes  ;  I!  les 
munit  d'impénétrables  armes?  Il  les  dé- 


îend  dans  leurs  rudes  combats?  Il  en 


fr=g- 


-g-3 — 4f=r:: 


prend  fein  dans  leurs  divers  états. 
3.  Nos  cœurs  en  font  tout  remplis  d'al- 


SESt 


iégrefle:  Si  quelquefois  ils  font  dans  la 
triftefferQuand  le  Seigneur  notre  fouyç- 

rain  Roi,  Veut  éprouver  &  fonder  norre 

foi;  Par  fabonté  nos  fôuffranccs  finirent, 

M  mm  3         Et 


9*o_  C  AN'7 1  QUE    XXVI. 


Et  tout  (fui  i  cœurs  fe  : 


m  r  ,  i  = 
ra- 


ient: Mcmc  nos  maux  nous  feront  glo- 


rkux,JLorfqueJéfusrcdefcendradescieu 

P   A  U  S  E   I. 

4.  Ce  doux  Sauveur,  en  qui  nousdevons 

croire,OfFré  fagrace,  &  prefenre  là  gloire  : 

Efpérons-la  ,  mais  ayant  les  reins  ceints , 


m* 


E2=$==î 


hr  travaillons  avec  foin  d'être  feints; 

3— FJ5— ^sj       . 


fe*El^Ë=5  = 


Imitons  tous  celui   qui  nous  appelle. 

Conformons-nous  à  ee  parfait  modèle  j 

Mortifions   toujours   nos  pafïions,  Et 

fur  fes  Loix  réglons  nos  a&ions. 

f.  Nous  invoquons  l'Eternel  comme  Père, 

lis  ccft  un  Juge  &  terrible  &:  févère: 

Il  fait  punir,  il  fait  récompp  nier.  Re- 
doutons- 


dotttons-fe ,  craignons  de  roffenfet.  Il 
cli"  aux  bons  propice  &:  favorable,  Mais 
aux  méchans  il  cft  impitoyable.  Et  5ns 
avoir  égard  à  leur  grandeur,  Ils  fenti- 


>nt  de  Ion  courroux  L'ardeur. 

6.  De  le  fervir  que  ce  ioit  notre  étude  ; 

ùvenons  nous  de  notre  iérvitude,  Gîi 

nousétions chargés  d'iniquités. Béni  (bit 

Dieuqui  nous  a rachetés^Non  point  par 

or,  niche:  s  Mais  par  un  hv-g 


d'un  prix  ineftimabie,-Le  propre  fa 

du  cher  Fils  du  Très  haut  .  Et  de  V 

gneau  fans  tache  Ôc  fans  défaut. 
PAUSE     II. 

7.  Avant  que  Dieu  eut  créé  ce  grand  inon- 
dé, 


69j.     C_ANTIQJLJE^  XXV  L 
de,  lit  qu'il  eut  fait  le  ciel ,  la  terre  &: 


Tonde,  Il  nous  favoit  deiline  pour  San 
veur.  Au  peuple  ancien  ce  divin  Rédemp- 
teur, Fut  annonce  fous  la  vieille  alliance: 
Sous  la  nouvelle  ayant  par  fa  puiliance , 
Vaincu  Satan,  triomphé  de  la  mort,  Il 
rend  heureux  pour  jamais  notre  fort. 


8.  Aux  derniers  temps,  l'amour  qui  le 


confomme,  L'a  fait  venir  ici-bas^  fe  faire 
homme;  Et  quoique  tout  fiéchiffe  fous 
Tes  loix  ,  Il  a  voulu  mourir  fur  une  croix. 
Trois  jours  après  fa  mort ,  fa  fepulture, 
Son  {acre  corps  exempt  de  pourriture  3 
Fut  par  le  Père  enfin  reffufeité ,  Puis  dans 


le  Ciel  hautement  exalté. 


PAUSE 


CANTIQUE    XXVI.    693 
PAUSE     III. 


il! 


il=É=§=5^?=li^ll§2§i§3 
9.  Que  chacun  donc  lui  rende  obéifian- 


=5—35=3 


ce ,  Et  mette  en  lui  toute  ion  eiperance. 


•3= 


Aimons-nous  tous,  &  fansdéguifement, 
D'une  âme  pure,  6c  fraternellement,  Et 


aSZfe 


recevons  dans  nos  coeurs   l'Evangile  , 
Lui  Icul  nous  peut  rendre  lame  cran- 


.=#_ 

==£= 


=?F*"     «       JE= 


^eSeie^ 


quille  ,  Nous  convertir  &  nous  regéne- 


ter:  Lui  ieul  nous  peut  faire  perievérer. 
10  Tous  les  mortels  reilemblcnt  à  de 
l'herbe ,  Ils  ne  font  rien  ,  &c  leur  éclat  fu- 
perbe  N'cft  qu'un  beau  longe,  ou  plutôt 
qu'une  fleur,  Qui  dans  un  jour  perd  toute 


fa  couleur.  Mais  du  grand  Dieu  la  parole 
vivante,  Qu'on  nous  annonce  >  eft  lolide 


£?**££  ?  TrQjJE  XXV  I_I. 
&  confiante,  Elle  contient  fa  fainte  vo- 


lonté, Et  nous  conduit  à  l'immortalité. 
CANTIQUE  XXVII.  Les   C. 

Ois  attentif,  peuple  fidèle,  A  la  voix 
de  ton  Rédempteur,  Il  ouvre  fa  bouche, 
il  fappclle^Ouvres  ton  oreille  &;  toncœur. 
z.  Heureux  qui  fentfon  indigence}  Heu- 
reux le  cœur  humble  &  contrit  ,  Qui 
n'a  qu'en  Dieu  ia  confiance;  Heureux 


les  pauvres  en  efprit. 


t^tf 


3.  Un  jour  ils  verront  couronnée  Leur 


►$3Eg 


5^- 


humilité  dans  les  deux;  La  gloire  leur 


Ih.A,"; 


fera  donnée ,  Et  le  Paradis  eft  pour  eux. 
4.  Heureux  qui   reçoit  fa  misère  Et  la 


fouffre  fans  murmurer  ,  Aimant  ion 


Seigneur 


JÇ  A?LXï  ^  u  JL_X  x  VJ.  L_  6*j 


Seigneur  &  ibn  Père  ,  Dût-il  fous  les 


:& 


maux  expirer. 


f.  Heureux  celui  qui  le  difpoic  Daban- 


donner  pour  ion  Sauveur,  Pareils ,  amis , 
biens  ,  toute  choie,  Et  qui  lui  donne 


tout  Ton  cœur. 


6.  Heureux  le  fidèle  qui  pleure,  Le  Sei- 


llÊl^El^l^lilil^l^ll^l^Ê^iiEg 


gneur  le  confolera,  Et  dans  l'a  céieite 
demeure  Un  jour  il  le  recueillera. 


~a^ 

7.  Heureux  le  Chrétien    débonnaire, 

Affable  ,  doux  &  patient  ,  Qui  îYeiFni 

iiPiiiiiiiiPl^ilgiiiiaiiieii 

cruel.,  ni  colère  ,  Vindicatif,  ni  violent. 

8.  Qui  Fuit  les  querelles  ,  ia  guerre,  Et 

qui  n'a  ni  haïneni  fiel,  Cet  homme  chéri 

fur  la  terre  7  Un  jour  héritera  le  CieL 

9.  Quiconque 


b<)o       L   A  IN    1    1  Vi   U   L       A  A   V    1  1. 

y.   Quiconque  a  faim   de  la    juftice, 


Sera  bientôt  raffafié ,   Le  Seigneur  1 


ui 


fera  propices  II  fera  feint,  juitiiie. 

m 


zzStz 


=* 


10. Heureux  le  Chrétien  charitab!e,Qm, 
touche  de  pitié  ,  prend  foin  De  i'affiîg 


:^-.^l: 


=B=È 


dumiférable,Etquifubvientàleiirbe(bin. 


r=jg— 3=jE=:gE|g 


z^^rzzzdz 


Ci  .Qui  pour  l'amour  de  Chritt  accorde 


~&- 


:HÏ~ 


Le  pardon  aies  ennemis,  11  obtiendra  mi- 
féricôràe  Des  péchés  qu'il  aura  commis. 


~=?:E3^?E£fe 


Br=g 


il.  Heureux  celui  dont  l'ameed  pure, 

—fr gfÉEEgE 


— ^fr-    ft      :0l„ 


— r- — 


Oui    nétoye  &C  garde  Ion   coeur  IThy- 


t.  :-J.îj^Z^=a 


pocrifie  &  de  feuillure,  Un  jour  il  ver- 
ra le  Seigneur. 


=fc«= 


i}.    Heureux  le    Chrétien   pacifique, 

Qui  fuit  le  trouble  &  ies  procès ,  Et 

toute 


C  A  NT  I_Q  U JE  XXV  II;    607 
toute  maiivaifc  pratique;  Il  eft  entant 


du  Dieu  de  paix, 

ill=i^^llIl:^ii=iSfilSlill 

14.  Le  Chrétien ,  qui  pour  ia  juiiice  Et 


pourChrifteitperiécuté,Quisexpofeau 

lli^iS^^llHii^iiil^lII 

dernier  lupplice,  Obtiendra  la  félicité. 

ij.  Jéfus  ,  d'une  gloire  immortelle, 
Dans  les  cïeux  le  couronnera,  Dans  cette 


demeure  éternelle  ,  Avec  les  Saints  il 

ilHHll 


régnera. 

CANTIQUE  X  X  V  1 1 1.  Pf.  94. 

I  lîil^iHSlllIli 


s 


I  quelqu'un  refufe  Ton  cœurA  Jéfus- 

Ciixift  notre  Sëîgnéur,QaoiqtiTii  ait  reçu 

le  Baptême  ,  Qu'il  foit  bien  inftruit  &c 

favant,  Qu'il  ait  communié  fouvent , 

Qu'un  tel  Chrétien  foit  anathëmc. 

Nnn  CANTIQUE 


êfî     CANTIQUE    XXIX. 
CANTIQUE  XXIX.  Pf.   24. 

JTjL       lmons  ,  Chrétiens ,  avec  ardeur , 
Jéfus  notre  divin  Sauveur ,  Et  faifons  ce 


qu'il  nous  ordonne  ,  Pratiquons  (es  ioix 


^^==^r=z=^^^s=^^ZS-. 


conftamment,  Penfons  à  lui  chaque  mo- 


ment, Et  réglons-nous  fur  la  perfonne. 


crr:r:=3^: 


r=rsn=* 


1.  Imitons  (on  humilité,  Sa  douceur  , 


&  fa  charité  ,  Son  obéifinnee  &:   ion 


=  .<si 


ft      y 


SE£3 


zèle  ,  Qu'il  foit   toujours  devant  nos 
veux:  Heureux  &;  mille  fois  heureux, 


x=— TH-r- == 


— £~s 


Qui  fuit  un  fi  parfait  modèle. 


o 


CANTIQUE  XXX.   Les  C. 


rf-JC 


Ue  chacun  s'éprouve  foi-même, 

S'il  croitenJcfusfonSauveur,  S'il  craint 

Dieu,  s'il  le  fert,  s'il  L'aime,  Et  tous  (es 

frères 


:G A2? TI  Qu ILJL^IlJïiï 

frères  d'un  vrai  cœur. 
i.  S'il  lent  &£  connoit  fa  misère ,  Et  s'il 


=,lAU^A-^^^S=^^^f    t '•  *~ *~=^ 


-&z:tt-z 


en  pleure  amèrement ,  Si  la  repentance 

eft  (încère  , "Et  s'il  veut  vivre  faintement. 
CANTIQUE   X  X  X  I.  Pf.  14. 

13  lIIBSŒIllili^il  ffHfl 

JL\        Oi  des  Rois  j  Eternel  mon  Dieu , 

PPl^l^^i^=l=SllipiiiiiilIi 

Qui  veux  que,  dans  ce  facrélieu,Jecom-- 

munie  avec  mes  frères ,  Ne  permets  pas 


qu'indignement  Je  prenne  ton  Saint  Sa- 

ill^lSSi=IÉiliS^iiiilëi 


crement,  Et  que  je  fouille  tes  myftères. 

WÊËË-SSÊsÊÈÊÈÊÈÊÈÈr 


i*.  Prépare  toi-même  mon  cœur,  Pour 
y  loger  mon  Rédempteur;  Viens -y, 

Pi=Bi=i^^^llIlîIi^iiiIlil 

par  ton  Efprit ,  produire  Et  la  repentance 
&  la  foi  :  Seigneur ,  je  n'ef  père  qu'en 

toi ,  Et  mon  aine  après  toi  fouptre. 

Nnni  CANTIQUE 


7©o    CANTIQUE    XXXII. 
CANTIQUE   XXXII.  Pf.   yi. 


V] 


fcy*"  g  g==a 


:iïiili3ë 


^Cr=: 


B 


Ere  éternel,  qui  règnes  dans  les 
ck:ux  ,  Et  qui  vois  tout  fournis  a  ta  puif- 

ii^^^i^iiliiSpiSiSll| 

lance ,  Nous  parohlons  en  ta  lainte  pré- 
terice,  Pour  fa  vouer  nos  peches  odieux  ; 


git?  s  ■    gjr-y 6,    &      *— y  q  r   g 


Nous  n'ofons  pas  vers  toi  lever  nos  veux, 


EE^S=^S: 


ÏSg 


Et  nous  craignons  ta  fevère  j  uftice  )  Mais, 


=tïEE=^E^4EM 


=ïr^=s 


ô  Seigneuiwcuille  entendre  nos  vœux, Et 
ibis  pour  nous  un  Dieu  tendre  &  propice. 


2,.  Nous  confefibns  devant  ta  Majefté , 

iïIïSSilp^Slf^^llïpîri 

Que  nous  l'avons,  en  diveries  manières. 

Tous  offenfée  &  contre  nos  minières  : 

l^Il|=I|=i^iliî=lll|ipl^ll 
Tu  fais  quelle  eft  notre  perverlïté,  No- 


tre  tiédeur  &£  notre  impiété ,  Nos  paf- 


Ê^ÏË:*: 


=?^5S 


lions  injuites^  criminelles,  Nos  vains 

plaifirs, 


plaifirs,  norre  mondanité ,  notre  fierté, 


nos  haines  immortelles. 


:?lî? 


3.O  Dieu  !  pour  toi  nous  n'avons  que 
froideur  ;  Nous  profanons  ton  Nom 


ÈÏzEE$~lE5S=$EE: 


•&3Z 


faint,  redoutable  ;  Nous  tranfèreffbns  ta 

mmmmmm^mwàmmwm 

Loi  ii  vénérable  5  Et  le  pèche  ne  nous 


fait  point  horreur:    De  nos  prochains 

=^==g===g  '.;  ^g==^=^y:^^58^l 

les  plaifirs,  le  bonheur,  Et  l'abondance 


H?il=teil=fe^tei==i=^i^ 


e  ;  Pour  les  grailds 


g--l^rr— ^r^^— ^F^1— g~ 


ggrxrrz: 


biens  nous  avons  trop  d  ardeur,  Et  Ton 

ne  voit  que  trop  de  perfidie. 
PAUSE. 


Œ$=== 


^ 


"£— ±-— 


4.  Sur  nous,  6  Dieu,  tu  répands  tes  bicn- 


=5==^ 


is^gjEFfgf^g 


faits,  Lorfqueleiléàii  terriblcdelaguerre 


=£=$= 


=51= 


3=55=4111 


Ravage  ailleurs  tant  de  lieux  fur  la  terre 

Nan  3        Et 


7Ô2     tJ  A'IN   1  I  ^  U  Ë     X  XXII. 
Et  nous  goûtons  les  douceurs  de  la  paix. 
Pour  tous  ces  biens ,  Eternel ,  tu  le  lais  , 
Nousn  avons  eamillcreconnoiflànce.  Pat 

nos  pèches  ,  &l  par  nos  grands  forfaits  ; 
Nous  n'avons  fait  qu'irriter  ta  vengeance. 

5.  Si  tu  voûlois,  dans  ta  févérité,  Nous 

infliger  la  peine  de  nos  crimes  ,  De  ton 
courroux  nous  ici -ions  les  vidi  mes;  M  aïs 
o  Seigneur,  écoute  ta  bonté.  Nous  avons 
tous.,  il  eft  vrai,  mérité  D'être  accable- 
detajufte  colère;  Mais,  Père  Saint,  & 

Pli^PillïPill^a^SISir 

Dieu  de  charité  ,  A  tes  enfans  ne  ibis 
point  li  févère. 

6.  Regarde-nous  en  ton  Fiis  glorieux  . 

Ton  bien-aime  >  qui,  par  ion  lacriîice, 

A 


-  2. A2LLLQ£JL  ?J5JJL£  2?? 

A  fatisfait  ta  divine  juflice:  Seigneur, 

regarde  à  ion  iang  précieux.  De  ce  cher 
Fils-,  qui  règne  dans  tes  deux  ,  Impute- 
nous,  ô  Dieu,  L'bbéifiance;  Et  détour- 
nant de  nos  péchés ,  tes  yeux ,  Confirme- 
nous  dans  ta  fainte  alliance. 
PAUSE     IL 


7.  Tu  fus  toujours  un  Dieu  plein  de 
bonté,  Pour  les  pécheurs  touches  de  rc- 
pentance,  Qui  conftamment  implorent 


ta  clémence.  Avec  ardeur,  avec  humilité. 


Et  renonçant  a  leur  impiété,  Ne  veu- 
lent plus  déformais  que  te  plaire  ;  Et  qui, 
craignant  ta  feinte  Majefté,  T'aiment 

c^uri  cœur  plein  de  zèle  &  iinecre. 

8.  Produis , 


8.  Produis,  Seigneur, en  nous  ces  mou- 


vemens  ;  Brile  nos  coeurs  ,  a  tes  biens 
inieniibles,  Sourds  à  ta  voix,  à  tes  coups 
inflexibles,  Et  (oumets-les  à  tes  comrnan- 


3E 


démens.  Que  la  terreur  de  tes  feints  ju- 


gemens,  Et  de  tes  biens  éternels  lefpé- 


rance,Fatrent  finir  tous  nos déregleme 
Rangeant  nos  cœurs  a  ton  obéifiance. 
9.  Que  je  péché  nous  fafie  à  tous  horreur , 

Pour  en  fuir  même  les  apparences;.  Ne 


3E ~~c £-—- é — ^^ — -^> x*     ■  ■^-— 1 — £• r 


permetspas  que  de  tes  ordonnances  Au- 
cun  s'éloigne  &  t'ofrenfe.  Seigneur?  De 


y .  ?,■  i&     a 


r»2 


ton  amour  enflamme  notre  cœur ,  Et  de 

ton  Nom  imprimes  v  la  crainte,  Pour 

ton  fervice  une  fainte  ferveur,,  Un  grand 

rcfpcâ: 


CANTIQUE   XXXII.    735 

fËf=?=l=feilfilS=llËlilll^ 

reipecï  pour  ta  Ma  jette  fainte. 
PAUSE    III. 

10.  Accorde  nous,  dans  tes  comparions, 
Ton  Efprit  faint ,  qui  nous  faiïe  renaître, 
Et  qui  fc  rende  entièrement  le  Maine 


"H-T: 


==£= 


y— st->_ 51— ^gszs= 


De  nos  efprirs  &i  de  nos  paillons.  Que 


cet  Efprit  règle  nos  actions ,  Tous  nos 


FjrEElè 


-:-±=r3X-=r?-; 


ES 


difeours  &:  toutes  nos  penfées.  Répands 

iil^lSii^iilIlIliillii^Silf 

lur  nous  tes  bénedi&ions ,  Et  que  tes 


îoix  dans  nos  cœurs  ibient  gravées 


=5= 


FEEES=5, 


1 1.  Forme,  conlerve,  augmente  en  nous 

la  foi ,  La  charité  ,  !e  zèle  ,  l'èipérancè, 

Et  que  chacun  s'applique  en  diligence  , 

A  conformer  fa  conduite  à  ta  Loi.  Père 

éternel,  &  notre  divin  Roi,  Opère  en 

nous 


7o6    CANTIQUE    XXXII. 


É  -" 


— bi- 


nons ce  que  tu  nous  commandes  :  Nous 
n'cfpcrons,  ô  notre  Dieu,  qu'en  toi: 
Entends  nos  cris  &:  nos  juftes  demandes. 


n.  Aflure-nous  de  ta  grâce,  Seigneur, 


Et  du  pardon  de  toutes  nos  offénfes:  Tu 

peux  toi  feul  calmer  nos  consciences,  Et 


3Bi 


;E£E£E 


-3X=r!>-r3— Z.TÎ}.: 


E2 


de  toi  feul  dépend  notre  bonheur.  Achè- 


=3te 


=55;-vi 


ve  en  nous,  6  notre  Rédempteur,  De 

iillSSfliilllimÉHIilil 


ton  falut  le  merveilleux  ouvrage  j  Que 

53! 


ton  Eiprit  règne  dans  notre  cœur ,  Et 


PAUSE    IV. 

13.  Mais,   Eternel,   jette  du  haut  des 


cieux,  Tes  doux  regards  fur  TEglile  af- 
fligée, Et  dès-long-temps  de  mille  maux 

preflee. 


CANTIQUE    XXXII.    707 


;==i==îÊiiilif 


prcflte.  Dieu  julte  éc  l'aint,  miféricôr- 

iimi 


z&zz 


m 


ElfzrrprzEq:  z~rïrz^  r^rr:5: 


dieux,  loi  qui  te  fais  redouter  en  tous 


=é=ï== 


rrstzn^~ 


lieux,  Ne  (ois  plus  lourd  à  tant  de  créa- 
turcs.  Qui  jour  &  nuit  lèvent  vers  toi 


rZf^F^-"^  ""-iT^l 


=S 


t=4== 


les  yeux ,  Et  de  Sion  vois  les  trittes  ma- 


iures 

14.  Regarde ,  o  Dieu  >  tes  Temples  rch- 
verfés,  Et  nos  Tribus  errantes ,  fugitives, 


Tant  de  milliers  de  perfonnes  captives, 


H=j£ 


=in=r:rp: 


Faut  de  Chrétiens  de  lieux  en  lieux  chat 

Si: 


les.  De  tes  enians  les  uns  iont  diiperfés; 


\~&: 


D'autres  ,  hélas  1  dans  leurs  maifons  gé- 
miflent  :  Dans  leurs  defleins  plulîenrs 
iont  traverses  ;  Dans  les  cachots  plu- 


fieurs  autres  croupiflent. 


15.  Pv éveille- 


7oS    CANTJQUJE    XXXI  1^ 


lcurs 


15.  Réveille- toi ,    mets   fin   a 
malheurs,  Et  hiis  toi  voir  leur  Protcc- 
teur,leur  Père.  Il  en  cft  temps,  fub  viens 


a  leur  toisèrdj  Et  fais  cefier  la  caulè  de 


leurs  pleurs.  A  tes  troupeaux,  Seigncu^, 
rends  les  Pafteurs;  RaiTemble-les;  rem- 


^f—±-^===f=^r^&~^—^=^ 


plis-les  d'un  faint  zèle  ,  Et  des  méchans 

réprimant  les  fureurs ,  Bénis  les  bons  , 

&  ta  troupe  fidelle. 

PAUSE    V. 


16.  Rends  cet  Etat  floriflant  à  jamais: 
Eioignes-en  les  horreurs  de  la  guerre; 
Fais  que  ton  ciel  réponde  à  notre  terre, 
Et  qu'aucun  mal  ne  trouble  notre  paix. 


Nepermetspas,Seigneur;  que  délormais 

Nous 


<^a njti q y é  xxx 1 t_769 


Nous  abufioiis  dt  tes  biens  ineffables 
Mais  fais  plutôt  que  tes  rares  bienfaits 
Nous  vendent  {aints,juftes&  charitables. 
17.  Prends  les  Seigneurs  de  l'Etat  en  tes 
mains;  Qu'ils  (oient  toujours  fournis  à 


ton  Empire  ,  Que  ton  Efprit  de  confeil 
leur  infpire  De  faintes  loix  &  de  juftes 
deffeins  :  Prends  les  complots  de  nos 
ennemis  vains;  Réprime-les .,  &  con- 
fonds  leur  audace,  Seigneur  jétus,  Ré- 
dempteur des  humains ,  Et  fur  nous  tous 

[iSililiiSii! 

fais  reluire  ta  face. 

18.  Viens  dans  nos  cœurs  contrits,  hu- 

milies.  Et  remplis-les  d'une  fainte  afTu- 

raneci  Que  aos  péchésjparlon  obéif 

Ooo      fance* 


7io_  C  A  NI  IQ  V  _E__XXjU  1 1. 
fonce  ,  Ont  tous  été  fur  la  croix  expiés. 


:ÎE55I 


Mais  que  ces  cœurs  ioicnt  tous  làncti- 


HH1S1 


==^ 


fiés,  Répands  tes  dons  fur  ta  troupe  fidel- 


£ 


~ -3&~ 


:=r±nCr 


T=vi 


*SSiE* 


le,  Et  nous  renvoie,  o  Dieu,  juftifiés , 


Pour  toi  brûlans&:  d'ardeur  6c  de  zèle. 
CANTIQUE     XXXIII. 


Rrand  Dieu ,  dont  les  bontés  éça- 


E5=g=gg 


G 

lent  la  puiilance  ,  Et  qui,  par  ta  vertu  , 


foLiticiis  cet  univers,  Qui  pour  tes  bien- 


aimés  ,  maintiens  ton  alliance  ,  Et  qui, 


pour  \:s  méchans,  as  créé  les  enfers. 


2.  Nous  (ommes  effrayés  du  nombre  de 

m 


=*===^p§i= 


S^§3 


nos  crimes,  Et  nous  ayons,  hélas!  jufte- 

ll^lii£|eill=§lïil==§ill 

ment  mérité  D'être  jetés  un  jour  dans 


ces  affreux  ahîiACS»  Où-  tu  veux  des  dé- 
mons; 


__C * ^_1  IQJPvl  XXXII  I:_7£i 

mons  punir  l'impiété. 


3  ."Noiis  avons  tous  été  des  ingrats  ,  des 
T-ébcllcs  f~Nous  avons  trattfgrcffé  tes 
feints  commandcmens  ;   ^ou^_lXot2!_ 

lil|lpiii^i§^lll^^^ii=':i=i 

méprifé  tes  bontés  paternelles  ,  Et  nous 
ffii  ^     fr-ss~p— -g-    :  • .  ^    ^  ■  jp £     Tl  ,  ^  ^  j   jpg 

n'avons  pas  craint  tes  juftes  gfaân mèns> 
4.  Nous  avons  été  (burds  a  la  voix  des 


~~:'$  s~2E3J?  ~ 


ïï^ 


Prophètes  ;   Nous  avons  refufe  d'ouir 


tes  ferviteius;  De  tes  ordres  iacrés  ces 


m 


divins  Interprètes,N'ont  pu  nous  émou- 
voir ,  ni  pénétrer  nos  cœurs. 


z=â= 


B5§~^E 


m 


5.  Nous  nous  condamnons  tous  en  ta 

fainte  préfence:Tu  peux  nous  accabler  de 

ton  bras  tout  puiiïannNousfommcsians 

cxciue,  âg  noue  coniciencc  Nous  côn- 

Ooo  2,     trahît 


7**    C  A NTJ QXT y  3tX  lit  _ 

train t  d'avouer,  qu  aucun  n'elt  innocent 
6.^0  Dieu,  toi  feul  es  jufte,  &  nous" 
ibraincs  coupables:  Tu  nous  vois  tous 
confus  de  nos  déréglernens;  Mais  par- 


donne,  Seigneur,  à  tant  de  miférables  , 
Et  n'exécute  pas  tttr  nous  tes  jugemens. 


§ïg§^= 


^».    '.  r5=~ 


-•■g.-==zrjz=£5=g 


7.  Ecoute,  o  Dieu  tout  bon  ,  nos  cris 


ES 


Ë^â^^^5^fe^£££SEÏ^^ 


EE^EEz 


&  nos  requêtes ,,  Et  prçte  ton  oreille  à  la 


voix  de  nos  pleurs  :  Détourne  tous  les 


â=Ë 


coups  qui  menacent  nos  têtes ,  Et  par 


tre-j 


lE^3£- 


un  doux  regard  diiîipenos  frayeurs 


.l-A,.  ST^Z^=k^LJL^ 


|§:£^^B^|3 


8.  Sur  ta  chère  Sion  fais  reluire  ta  face  , 


z~èl 


r±_ 


Pour  l'amour  de  ton  Clirift ,  le  Roi  de 

l'univers:  Pour  L'amour  de  toi-même  > 

Eternel i  fais  nous  grâce  >  Et  de  tanrde 

captifs 


C  ANTIQUE    XXXIII.  715 


g!^$^§=ï=^ 


captifs  daigne  biifer  les  fers. 


rlrm&r::; 


^5S$=3E 


SU 


9  Protc&eur  de  Jacob,  puifïant  Maître 


du  monde ,  De  ton  peuple  atHigë  vois 


îljl-4'-'-  .,=3 


fétat  malheureux,  Les  fouftiances,  l'an- 
goifleà:  la  douleur  profonde  ;  Entends 
la  trifte  voix  ,  exauce-le  des  deux. 


===*= 


.10. Nous  ne  nous  fondons  point  fur  nos 


rat 


propres  juftiecs;  Nous  fouîmes  convain- 


Wl^ è===£===Àt==- r  ~ 


eus  de  notre  indignité  ;  Nous  méritons , 


=É=g 


ô  Dieu ,  les  plus  cruels  fupplices  ;  Mais 


nous  attendons  tout  de  ta  grande  bonté. 
CANTIQUE  XXXI  V.  Les  Ç. 

*~t       Eigifleùr  mon  Dieu  ,  ma  confeience 

Me  convainc  de  mille  péchés:  J'en  ai 

commis  par  ignorance,  Et  combien  qui 

O  o  o  3         jus 


me  (ont  caches  ? 


=$ï 


2.  J'en  ai  fait  (bavent  par  malice ,  Dont 


je  connois  l'énormité.  O  mon  Dieu,  je 

iig=iiiiigii^ii^iÉ^iiiÊiii 

crains  tajufliçe  ,  Et  j'implore  ta  chante. 
3.  Tu  ne  veux  pas  qu'aucun  périffej 


iVlais  tu  commandes  au  pécheur   Qu'il 
te  craigne  &  fe  convei  tille:  Convcrtis- 


m 


ZJ&z 


m 


moi  donc  ,  ô  Seigneur. 


t=S=?=2 


4.  Je  connois  que  tout  me  convie  A  me 


telËÉ 


ES: 


=z=:r===ifcE3EïE5=E*E3: 


repentir  promptement,  La  fragilité  de 
ma  vie,  La  mort,  l'enfer ,  le  jugement. 


?tr^=r~-$==$E 


:"-^E£— ^^ — r* 


H 


=3= 


,f.  Ta  jufte  &:  févère  vengeance  ,  Tes 

'  il=i^i=i^llïiil 


grâces  ,  tes  biens  infinis  ,  Ta  charité  ,  ta 

patience,  Et  (urtout  le  don  de  ton  Fils. 

6.  Mais,  hclasl  je  luis  infenfibïc  Aux 

doux 


CANTIQUE    XXXIV.   7'5 

mMmWÊÊmmmmmàmmm 

doux  effets  de  ta  bonté;  J'ai  même  été 
trop  inflexible  Aux  coups  de  ta  iévérité. 


7.  Mon  cœur  eit  pins  dur  que  la  pierre, 
Il  ne  prend  plaifir  qu  a  péchera  11  n'clt 
attaché  qu'à  la  terre.  Brife,  ô  Dieu,  ce 
cœur  de  rocher. 

-— — r—  ■  J-— r-~— 


8.  Pardonne ,  Seigneur ,  fais  moi  grâce , 

Êi=ll=illîii 


zqzzzzzr.zzz 


Pour  l'amour  de  mon  Rédempteur:  J'ai 


i-±r:4. 


recours  à  lui  ;  je  Pcmbraffc    Comme 


T    ■-*  ■  « 


mon  unique  Sauveur. 


9.  Dans  mon  cœur  imprime  la  crainte 
Dètâ  divine  Majcfté,  Et  que  déformais  ta 

Loi  iaintelïède  toujours  ma  volonté. 


10.  Suprême  Auteur  de  la  nature^Source 


S=3F= 


zEZEîâ 


ES 


aâ 


féconde  de  tout  bien,  irais-moi  nouvelle 

créature, 


7i*      CANTIQUE  XXXV. 

créature:  Sans  ton  iecours,  je  ne  puis 

rien. 
CANTIQUE    XXXV.  Pf.  24. 


LVjl       On  Dieu ,  mon  Seigneur  &:  mon 
Roi,  Je  fais  qu'on  ne  peut,  fans  la  foi, 


È?ll=li 


ۑ=m 


:-~2 


Etre   bienheureux  ,  ni  te  plaire  ;  Que 


^5E:2 


l'homme  incrédule  &c  pervers  Doit  rece- 
voir dans  les  enfers  ,  Pour  toujours,  fon 


juite  ialaire. 

a.  Mais  je  fais,  o  Père  éternel,  Que, 
fans  ton  fecours  paternel ,  Je  ne  puis  de 
moi-même  croire.  Viens  donc  ,  o  mon 


terfe 


Dieu  ,   mon  Sauveur  ,  Produire  la  foi 


--z^z 


dans  mon  cœur,  Pour  obtenir  un  jour 


ra  gîoirc. 


3.  Que 


3.  Que  cette  divine  vertu  Relève  mon 


cœur  abattu;  Qu'à  ton  cher  Fils  elle 
m'unifie,  Pour  avoir  part  à  les  bienfaits, 
A  Ion  Saint-Éfprit ,  à  fa  paix,  A  ion  faïitr, 
à  (a  juiiice. 


E.£~§5 


4.  Qu'elle  écoute  avec  foin  ta  voix, 
Qu'elle  me  foumette  à  tes  loix,  Et  qu'elle 


\ËSE£:S[Ë 


toit  toujours  fui  vie  D'une  profonde 
humilité,  D'une  parfaite  charité,  Qu'elle 
dure  autant  que  ma  vie. 

s.  Qu'elle  foit  dans  tous  les  combats 
Que  Satan  me  livre  ici-bas,  Et  ma  vie 


*  f.: 


:zï~*z 


toire  &  ma  défenfc;  Qu'elle  m'élève  dans 

les  cieux  ,  Pour  poffeder.dans  ces  hauts 

lieux,  Les  objets  de  mon  efpérance. 

CANTIQUE 


pto   CANTIQUE  XXXVI. 
CANTIQUE     XXXVI. 


M 


r3EÏE2 


Onarque  fouvcrain  des  hommes 
&  des  Anges,  Arbitre  des  Etats,  notre 
Libérateur,  Nous  voulons  entonner  au- 


jourd'hui tes  louanges.  Et  célébrer  ton 


nom  ,  ta  gloire  &:  ta  grandeur. 
2.  Seigneur,  dont  l'uni  vers  rcccmno:t  la 


^sslsa 


puiiîance,  Nos  pères  nous  ont  dit  les  ex- 
ploits merveilleux  >  Que  ton  biws  tçwt 
puittant  fit  peur  leur  délivrance  ,  Lorf 
qu'un  terrible  orage  alioit  fondre  fur  eux. 


=3=?==5 


— v>  — ' -- 


3.  Ce  rfeft  point  leur  valeur ,  leur  force 
6c  leurs  épées,  Qui  nous  onteoniervé 


fefeiÊ 


cette  heureufe  Cite  :  Ceft  toi  feu)  qui  Tas 


r^j- 


5E||^^|^Eg 


=fc==s4    â: 


fait,  Éternel  des  années  ^    Nonobftant 

leurs 


C  A  NTIQUE    XXXVI.    719 


leurs  péchés  &  leur  indignité. 


ki^Z£XEïr3Z5 


4.  Si  nos  aveux  alorb  obtinrent  la  victoire, 


Et  ii  nous  jouiflonsd  une  tranquille  paix, 

Nous  t'en  donnons,  Seigneur,  unique* 

ment  la  gloire,  Et  nous  célébrerons  à 

toujours  tes  bienfaits. 

PAUSE. 

y  .Tes  bontés  envers  nous  ne  le  peuvent 


comprendre:  Que  pourrions-nous  f of- 


frir ,  ô  puiiiant  Protedleur  ?  Et  pour  tant 


de  faveurs,  que  pourrions  nous  te  ren- 


dre? Nos  eiprits&  nos  corps  >  tout  t'ap- 
partient ,  Seigneur. 
6   Nous  ferons  retentir,  dans  nos  fa- 


zÇEzn: 


cires  Cantiques/Ton  infini  pouvoir ,  ton 

immenfc 


immcnfcbonrc.  Tes  exploits  furprcnansT 


=E=* 


tes  œuvres  magnifiques,  Ta  (àgeflfe  ado- 


rable  &  ta  fidélité 
7.  Tout  l'uni  vers  !  aura  notre  ieconnoif- 


lance:  Nous  voulons  déformais  ne  vivre 


r.    j,  '     <t=8E 


lir^ii^: 


que  pour  toi.  Veuille  hechir  nos  cœurs 


aTton  obéiffance  ,  Et  conduis-nous  tou- 


t=«i- 


jours  félon  ta  fainte  Loi. 


£"EE: 


S.Nenousote  jamais  taeélefte  lumière: 

~5 


m 


4  ■■t-j 


m 


Conferve  nous  la  paix  &  notre  liberté; 


ç=^ 


Montre-toi  notre  Dieu  ,  notre  Roi ,  no- 


tre Père  i  Et  comble  de  tes  biens  #otre 

chère  Cité.  __    

<û  De  tous  noscnnçmis  réprime  la  puiA 

fance , Diflipe  leurs  complots,  leurs  fu- 

neftei 


CANTIQUE  XXXVII.  7n 


ê1-^: 


=3=»===*: 


nëftes  defleiris  :  Toi  feul  es  notre  appui , 

i^=iiiiî^ii|iiiisipi^si 

notre  unique  défenfej  Béni-nous  tous, 


Çrt — -r 


tes 


Seigneur,  rends-nous  juites  &  faints. 
CANTIQUE  XXXVII.  Pf.6f. 


G 


:$=5S= 


zrrzxr 


»  ,D?    f-Ess 


Rand  Dieu ,  dont  le  pouvoir  iupré- 

lii|Sillî^lïlliÊ|=l=ll=illl 

me  Dilpole  des  Etats ,  Des  Rois  &  de 
leur  diadème j  De  tous  les  Patentas,  Ac- 


r — i— 


££::g~g ^z= — ; — ^zr =gi 


corde-nous 3  par  ta  clémence,  Des  Ma- 


giftrats  pieux  j  Qui  te  confacrent  leur 
puiffance,  Et  nous  rendent  heureux. 


Z&=.Z$lZ 


:El=$Efe£ 


i.  Pénètre-les  tous  de  ta  crainte,  O  notre 
divin  Roi  :  Fais  qu'ils  oblcrvent  ta  Loi 


fainte;  Qu'ils  ne  craignent  que  toi  ;  Qu'ils 


fc"^"-  — i 


foient  zélés  pour  ton  fervice;  Et  pleins 


I=?EÊ1=§53 


=A^=fed^ 


à 


d'intégrité,  Qu'ils  adminiftrent  la  juftïce 

Ppp  '    Avec 


7ii  C  A  NT  I  QJJ  EJX  XX  VI  iT 

Avec  fidélité. 

PAUSE. 

j.  Infpire  leur  ce  qu'il  faut  taire,  O  no- 
tre Rédempteur,  Pour  nous  bien  con- 

!lllllSiB!ifiï^!^i!=!IiIi 

duire  &  te  plaire,  Et  foit  leur  Protec 


teur:  Donne-leur  en  toute  abondance, 

lïl?=pIl^il^ii^=i=i^iiPiÉ 


L'Elprit  de  vérité  ,  De  bon  conicil  &  de 
prudence ,  Et  d'intrépidité. 
4.  Fais-leur  fansceflebien  comprendre, 
Que  devant  toi,  Seigneur,  Ils  ne  font 
que  poudre  &  que  cendre  ,  Nonobftant 

leur  grandeur.  Préfide  dans  leurs  aflfcm- 

f^lli|^liliiilS=i=lI|iiS^ 
bléos;  Conferve-nous  la  paix,  Et  fur 

leurs  perfonnesfacrées  Répands  tous  tes 

bienfaits* 

CANTIQUE 


CANTIQUE    XXX  VI  IL  713 
CANTIQUE  XXXVIII.  Pf.  84. 


r5=r^ 


l         Eupic  heureux  ,  s'il  en  fut  jamais, 


Protégé  par  le  Dieu  de  paix  ,  Et  par  TE 


terne!  des  armées,  Dont  finépiiifable 


mm 


2Eê^S~^î;=Ë 


bonté  Nolk*  conferve  la  liberté,  Et  bénît 


^3B 


Sîisîi -*-"-  £ 


E5E5: 


£= 


^■=lS=&=ti=^Z 


toutes  nos  contrées, Loue  à  toujours  ton 

protecteur,  ht  ton  glorieux  bienfaiteur. 
CANTIQUE  XXXIX.  Pf.u  5. 


-y  n— 


&^ZE£E 


E£^S= 


z=zis^-zi:X. 


t^'t       ^1^=^ 


Otre  Père  qui,  dans  les  deux, 


Règne  avec  les  Saints  glorieux ,  Que  ton 
nom  grand  &  vénérable  Soit  honoré  , 


fanaific,  Qu'il  foit  craint  Se  glorifié  > 

Sur  toute  la  terre  habitable. 

_il^?L  5i^oi8,  ^igneur  des  Seigneurs,^- 

Etablis  ton  none  en  nos  coeurs  :  Que  tcrT 

Pppr    Chrift, 


7-4z±— — =2LL ?-  O  x  x  1  x-_ 

Chrift ,  par  qui  tout  rcfpire ,  Soir  connu 


dans  tout  Tunivers,  Et  que  tous  les  peuples 
divers  Soient  fournis  à  ibnjufte  Empire. 
3.  O  grand  Dieu ,  que  ta  volonté,  Qui 


fait  tout  avec  équité ,  Et  que  tu  nous  as 

révélée  ,  Soit  fur  la  terre  conftamment, 

Comme  elle  l'cft  exactement  Dans  les 

hauts  lieux ,  exécutée. 

PAUSE. 

4.  Unique  fource  de  tout  bien ,  Donnc- 


l-E&l 


nous  le  pain  quotidien,  Tout  ce  qui 
nous  eft  néecilaire  Pour  palier  douce- 
ment nos  jours;  Surtout  accorde-nous 
toujours  Ta  grâce  à  tous  fi  fa  lu  ta  ire. 

j.  "Pardonne- nous  tous  nos  péchés, 

PafTés , 


C  A  N  T  I  Q  U  E  X  X  X  I  X.    717, 


n « -- 


ï=^^ï: 


Pattes  ,  prefcns ,  connus  ,  cachés;  JLxcr- 
ce  fur  nous  ta  clémence,  Comme  nous 
pardonnons  a  tous,  Tour  ce  qu'ils  ont 

fait  contre  nous,  Sans  en  prendre  au- 


cune vengeance. 


6.  Garde  nous  de  féduâ  ion.  Er  de  toute 

iiHl!ilfSS!KiS=!^ij;;! 


:îî; 


tentation;   De  Satan  confonds  la  ma- 
lice; Ne  permets  pas  que  les  rigueurs, 


Ses  promeiTes  ou  (es  douceurs,  Nous 


détournent  de  ton  fervice. 
7.  C'cft  a  toi  qu'appartient ,  Seigneur, 


La  force ,  le  règne  &  l'honneur  :  Exauce 
nous,  6  notre  Père,  Pour  l'amour  de 
Jéfus  ton  Fils,  Qui  nous   a  de  (a  bou- 


che appris  Cette  très-parfaite  prière 

Pppi  CANTIQUE 


kjz=:$:=zz&z 


mm 


~|^iïîjp=i 


716         CANTIQUE    XL. 
CANTIQUE  XL.  Pf.   iil. 


J 


?        E  crois  en  Dieu  ,  le  Père  Tout-puif- 


rr^r-rflm3ÇL 


i^F 


ïant,  Créateur:  En  lui  mon  amc  ef- 
pçre  ^  H  cil  mon  bienfaiteur. 

z.  Je  crois  en  ion  unique ,  Jéfus-Chriti 
mon  Seigneur:  Par  la  foi  je  m'applique 
Ce  qu'a  fait  ce  Sauveur. 

$.  Dans  la  chatte  Marie  Conçu  par  l'Ei- 


pritiaint,  il  termina  la  vie  Sous  un  Juge 
Romain. 


ïEfc 


4.  Dîme  mort  très  cruelle  Ce  puiflant 


Roi  des  Rois,  La  parole  éternelle  y  Ex- 
pira fur  la  croix. 

5.  Dans  une  tombe  obicure  On  mie  io\\ 

g^^=i^^"»^  y  - — y — :f^pgppig 

ïaere  corps;  Exempt  de  poumtuie,  U 

fa 


C_AJ^JJ  QÛË   XL.      jvj 

fut  entre  les  morts.  

6.  Privé  de  la  lumière  y  Trois  jours  fans_ 
mouvement ,  Ce  bien  aimé  du  Père  Fut 


mm 


dans  le  monument. 


7  La  mon  étant  vaincue  Jéfusreflutcita; 

mmiiinitiisi^i^fs11! 

Porté  fur  une  nue5Dans  les  cieux  il  monta. 

&.  Des  fruits  de  fa  vi&oire  II  jouit  dans 
les  cieux  >  Sur  un  trône  de  gloire  A  (fis 
dans  les  hauts  lieux. 

9   11  reviendra  lui  même  Juger  tout 


l'univers  ,  Couronner  ceux  qu'il  aime  , 
Et  punir  les  pervers, 
io.  Je  mets  ma  confiance  Dans  PEf 

iil^liilliliœillSillililliii 

prit  Créateur*  11  produit  lVlperance  Et 

la  foi  dans  mon  coeur. 

u.  Je 


'  *L_ 


v.  n  in    1    î  v^  *j  r. 


A    J^. 


*^llj—  EEEES£3 


iî.Jc  crois  la  Sainte  Ëgiife  :  Son  Chef 


^ g  ift 


cil  glorieux;  Jefùs  fe  l'eit  acquite,  Par 
Ion  ùag  précieux. 

il.  Je  crois  que  Dieu  pardonne,  Et  fait 

^frT=~*~^t~^=î    i    t    pi 

grâce  aux  croyons ,  Qui  font  ce  qu'il  or- 
donne ,  Et  qui  font  repentans. 


ttz— »~ 


==f:^^=f^^SH5^=^3 


H.  Mon  corps  doit  (e  difloticirc  :  La 
mort  le  détruira;  Mais  un  jour  de  la 
poudre  II  relîufcitera. 

14.  Je  crois  une  autre  vie,  Ou  mon 

Dieu  je  verrai:  En  lui  je  me  confie;  Je 

le  pofféderaL 

CANTIQUE  X  L  I.   Pf.   8. 


^^=^^rjCf  ,     i.,1^.         j 


-&- 


Ere  éternel,  mon  Seigneur,  tout 

i^lSiiiilwaiSif"    =s=ser= 


-%-■- 


m'engage  À  tadorcr,  t  aimer,  te  rendre 

hommage: 


CANTIQUE  XL I.      jh 


hommage  :  Ta  Majefté  brille  dans  les 
hauts  lieux;  Elle  a  placé  ion  trône  dans 


les  cieux. 
i.Touri'universreconnoïttapuirTance: 

IjiPl^i^lPSiPli^iBll 

i  out  les  mortels  éprouvent  ta  clémen- 
ce; Les  Séraphins  louent  ta  fainteté  \  Et 


les  pécheurs  célèbrent  ta  bonté 

^^lllill^=|=g=ll|lllil|| 

3 .  Tes  j  ugemens  font  craindre  ta  j  uftice, 
Qui  ne  peut  voir  ni  fupporter  le  vice,  Et 
qui  des  fléaux  qu'elle  tient  dans  fes  mains, 
Frappe  fouvent  &  détruit  les  humains. 

ilIPilli|llii=ii^iBllllilil 

4.C'eft  ta  fageffe  adorable  &  profonde, 
Qui  règle  tout,  &  qui  conduit  le  monde  : 

wmïmmmBÊwmmÊmwm 

On  ne  faufoit  découvrir  fes  deffeins  ; 


Mais  les  projets  font  tous  juftes  &  faints. 

5.  Toujours 


730      CANTIQUE    X  L  I. 


ji=5=?ï 


1X=0= 


— ±z 


r?^3~5    10. 


les,  Sur  les  mortels  tu  répands  tesrichef" 

Ete*E3E* 


ra=i=0= 


t=lz 


=3:==. 


0 


3iT^- 


33E^Z^rZZiTy-7 


fes,  E^ton  amour  ouvre  tous  les  treibrs , 


|fc=3&= 


■g»t-    .»■     , 


Pour  enrichir  leur  elprit  (k,  leur  corps, 
PAUSE. 


6.  Tu  m'as  donne  le  mouvement  & 


l'être,  Et  ton  Efprit,  6  Dieu  ,  m'a  fait 


m 


z^é*  F=*      a^= 


_î!?Ei 
connoitre  Ce  que  je  fuis,  mon  néant, 

ta  grandeur ,  Ta  charité ,  ton  falut ,  mon 

Sauveur. 

y.C'eft ,  o  Seigneur  ,  ta  divine  parole  , 

Qui  m'écîairant,  me  conduit,  me  con- 

fole,  Et  me  foutient  dans  mes  adverfi- 


wm 


EE3:E^£: 


tés  :  Tu  m'as  guéri  de  mes  infirmités. 

8.  Aime  ton  D.eu ,  moaamc,  c'etf  mon 

Père: 


'53: 


£_A_¥  TI^UE_j  LJL._Z_?I 


=:E3: 


EÏ=£ 


a x.a—'^3 


Père:  il  m'a  tiré  d'une  affreufe  misère; 

ii=iSll!:=I=i=feiIÉ 
Ht  c'eil  lui  (eul  qui  peut  me  ren<ineheu- 


ffi«    §^^- 


=^=§=e^ 


m 


reux  ,  Et  me  donner  L'héritage  des  cieux. 
9.  Aime  Te  plusqifaucune créature, Plus 


£fe 


EÉE^^E 


=3=2 


a  $: 


fi 


que  toi-même,  ou  plutôt  tans  raclure: 
Tous  (es  bienfaits  fur  moi  font  infinis , 


p^^— 5=^= 


Il  m'a  donne  (on  Efprit  &r  ion  Fils. 

îiii^ii=is=i^ii 


10.   Seigneur  Jéfus ,  aide-moi  par  ta 


r=$:: 


grâce;  Mon  cœur ,  hélas  !  eft  plus  froid 


que  la  glace:  De  ton  amour,  vient,  o 


Dieu  ,  l'enflammer,  Je  ne  veux  plus  dé- 


formais que  t'aimer. 
CANTIQUE  IL  I  L  Pf.  130. 

D 


U  Dieu  qui  nous  confole  Par  fa 

iliii=liii!Iiiii|Ii=lPlî=i^i 

grande  bonté,  Recevez  la  parole  Avec 

humilité , 


humilité.  Heureufe  ia  pcrionuc    Qm 

médite  6c  qui  lait  Ce  quelle  nous  or- 
donne ,  Et  la  met  en  effet. 
CANTIQUE  XL  III.  Pf.  144. 


a 


:^r 


'Eli  une  erreur  de  croire  quil  iut- 


file  D  avoir  été  baptifé  dans  FEglifc,  Et 


d'appeler  Jeius-Chriit  ion   Seigneur, 
Son  Chef ,  Ton  Maître  6c  ion  divin  Sau- 


vear,  De  réciter  tous  lés  divins  oracles , 

mmmmîMîmimimmmmÊËïi 

De  taire  même  en  Ton  nom  des  miracles  : 
Pour  avoir  part  à  la  félicité  ,  fl  faut  tou- 


jours faire  fa  volonté. 
CANTIQUE  XL  IV.  Pf.  104 


N 


itei 


rr& — 


==5= 


ESgEEjg 


E  craignons  point  ceux  dont  tous 


les  efforts  Ne  peuvent  rien  que  fur  no: 

icibles 


ÇA  NT  î  Q  U  E_X  Ljrv:    73^ 
tôibïes'  corps  :  Craignons  plutôt  le  Maî- 


~§=^JEÎiïr 


tïc  du  tonnerre,  Le  Roi  des  cieux  qui 

|II=llS=li§iiiî-=S^i=^2 


fait  trembler  la  terre,  Que  les  démons 


EE1E 


m     j£lj==&~$ 


craignent  dans  les  enfers  ,  Sous  qui  tout 
plie  en  ce  vafte  univers,  Qui  jette  Famé 
&:  le  corps  dans  la  gêne ,  Pour  y  fouffrir 

une  éternelle  peine. 


-~fr— — s 


Wfa—3^33£ 


2.  N'attirons  pas  fur  nous  fes   jugc- 
mens;  Mais  obfervons  tous  fes  conS-7 


mandemens  :  C'eft  le  moyen  afiiiré  de 


luTplaire ,  La  feule  chofe  utile  &  nécef- 
faire-,  Le  tout  de  l'homme  &  fa  félicité ," 


:-  ii>:~— 


E£~~S= 


*± 'LxrsESaat 


'  Et  le  chemin  à  l'immortalité.'  Pénètre 


3S5E£ 


:^  *  <£ 


nous  ^  ô  Seigneur  -,  de  ta  crainte,  Pour 

accomplir  déformais  ta  Loi  feinte. 

Qq-i  CANTIQUE 


734      CANTIQUE    XL  V. 
CANTIQUE  X  L  V.   Pf.   no. 


Rois  dans  le  ciel  nous  rendent  té- 
moignage ,Le  Père, faim,  tout  puitlant, 


créateur,  Son  propre  Fils,  la  très-parfaite 


image,  Et  fon  Efprit, notre  confolateur. 


=*=£=:$= 


i.  Ils  ne  font  qu'un;  ils  ont  la  même 


effenec ,  La  même  gloire,  &:  force  6c 


iptll!=li=i'^ 


5^?ï 


mm 


majetlé ,  Le  même  empire ,  &  la  même 
pûiffance:  C'eft  l'adorable  &  fainte  Tri- 


nité. 


CANTIQUE   X  L  V  I.   Les  C. 

us 


§S=2£ËË2=^S: 


V.>       È  que  nous  voulons_quj3n  noi 

IHIij^iilIlSl^lfeiHs!— 


faffe,  Pratiquons  -  le  patei Uemen  t  :  La 
Loi  j la  oaturc&  Ja  grâce  Nous  jon-_ 

CANTIQUE 


nent  ce  commandement. 


CANTIQUE    XLVIL    73T 
CANTIQUE  XLVIL  Pf.  24. 

É^2 


-I        L  faut  aimer  lbn  Créateur,  Sans  me- 
furc  &  de  tout  fon  cœur,  Et  révérer  l'Etre 


3EÏ53 


fuprémcj  Qui  tient  notre  (ou  dans  ià 
main  ;  Mais  il  faut  aimer  (on  prochain  , 
Comme  chacun  s'aime  foi-même. 
1.  Aimons  toujours,  &  nos  amis,  Et 


IêÉ^eeÎ^ 


35È 


:-£ 


:r££r|EE3ï9E|EEbfcr 


nos  plus  cruvls  ennemis  j  Bcnillbns  ceux 
qui  nous  maudiffent  ;  Prions  pour  nos 
pcrfccutcurs;  Ne  refufons  pas  nos  fa- 
veurs A  ceux  meme  qui  nous  haïiîcnt. 


3.  Ainli  nous  ferons  voir  à  tous,  Que 

p!!i=iHSemiiS!iili!H!I 

Dieu  ,  qui  le  montre  fi  doux,  E(t  notre 

véritable  Père:  Il  fait  du  bien  aux  vicieux; 

Son  folcii  le  lève  fur  eux,  Qui  leur  ap- 

Q  q  q  1     porte 


?l**y^N J  'i  Q  tr  E  X  L  V  HT 

porte  Ta  lumière. 


4-JPnmis  ardemment  le  Seigneur,  De 


qui  dépend  notre  bonheur,  Qu  il  nous 

transforme  à  Ion  image,  Et  qif  imitant 

La  charité  ht  la  parfaite  fainteté  ,  Nous 

poITedions  fon  heritage. 
CANTIQUE  XLVIIl.  Pf.  84. 

ment,  Avec  un  faint  empreflement,  Le 
règne  de  Dieu  ,  fa  juftice  ;  Et  nous  au- 


Hçrchons ,  Chrétiens ,  première- 


rons  certainement,  Pour  palier  nos  jours 


doucement:  Le  Seigneur  nous  fera  pro- 
pice ,  Rein  pliflant  nos  julics  deiïrs,  Il 


c±=e= 


fera  eelTer  nos  foupirs. 


CANTIQUE 


CANTIQUE  XL  IX.     7;7 

CANTIQUE  X  L  1  X.   Pf.  18 


ft^-i:  A~~ff  .  ■■■  y-      ?  =^$.-ffrs=fc: 


^5 


E  ton  cfprit  bannis  L'inquiétude  * 
Soucis  rongeans ,  vainc  (ollïcitiidc  5  N'i- 


j^rry-f 


mite  point  ce  que  font  les  Paycns ,  Site 


font  prives  &  d'amis  &  de  biens,  Ces 

ill^ii=ll=^i^;iÉliil|^lllll 

ignorans  remplis  de  défiance  ,  Difent 
fouvent  dans  leur  impatience,  Et  dans 
l'ardeur  d'un  injuite  courroux  ,  Que  de- 
venir, &  de  quoi  vivrons  nous? 
2.  Si  tu  re  vois ,  Chrétien,  dans  la  misère, 
Sans  murmurer,  recours  à  Dieu  ton  Père  : 

^SIIIPJPii^=Sîilli^iSl 

Lui  {crois- tu  moins  cher  que  les  oi  féaux, 
Que  l'hirondelle  ,  &c  que  les  paflercaux  ? 

Lui  îcui  leur  donne  a  cous  la  nourriture; 

Lui  feul pourvoit  à  toute  la  natureffLui 

Qqq  3     leul 


7  3  S C^  A_N  T_I  Q  U^E_L._ 

icui  revêt  tous  les  lys  de  nos  champs.  Au-~ 
roit  il  moins  de  foin  de  les  enfaris  ? 


provi 

Qui  te  réduit  a  cette  extrémité:  Efpère  tout 
de  fa fidélité  jChafle  bien  lqintoute crainte 

mondaine:  Chaque  journée  aies  l'oins  & 
fa  peine;  Mais  Dieu  prévoit  &  règle  l'a- 
venir,Et  lui  leu-1  peut  à  nos  maux  fubvemr. 
CANTIQUE    L.    Pf.    84. 

Hi^iSII^ifeliil^ieiîlli 
Eureux  qui,  mourant  au  Seigneur, 

Remet  (on  ame  à  ion  Sauveur  :  Il  ic  re- 

pofedefes  peines;  li  eft  délivré  de  fes 

maux,  De  les  chagrins,  de  les  travaux,  • 

JDe  les  ennemis ,  de  les  chaînes  ;  Ses  oeu- 
vres. 


CANTIQUE    Ll 


lifllli=§^i=i 


zESEEï 


73* 

—  A     T15 


vrcs  le  fuivront  aux  cieux  ,  Où  Dieu  le 

rendra  bienheureux. 

CANTIQUE   LL   Pf.    118. 


V.^       Dieu,  qui,  par  ta  providence, 

Conduis  &  règles  l'univers ,  Qui  remplis 
tout  par  ta  préfence  ,  Et  tiens  iur  nous 
tes  yeuxouverts.  Nous  entreprenons  un 


voyage ,  À  cl  relie  heureufement  nos  pas , 


ZKZ^ï 


m 


Conduis-nous,  Dieu  tout  bon,  tout 

foge,  Et  ne  nous  abandonne  pas. 

i. Toi,  qui  jadis  tendis  les  ondes,  Pour 

ton  peuple  &  ton  cher  troupeau ,  Et  qui , 

dans  les  vagues  profondes,  Leur  ouvris 

un  chemin  nouveau.  Toi  qui  fais  tout, 

par  tapuiilance,  Et  fur  h  terre,  &  dans 

les 


74? !^_A  J?   ''QUt    L  I. 

Jes  deux  ,  Accorde-nous  ton  aiïmance  , 
_JEt  rends  notre  voyage  heureux. 


3.  Nous  fouîmes  expofés  fans  celle  À 


des  maux  iàns .nombre ;  Seigneur,  Tu 


lais  quelle  cil  notre  foibleiTe,  Daigne 


être  notre  Prote&eur,  Garantis  nous  de 
maladie,  De  voleurs,  de  gens  inhumains  ; 


=*r 


Conferve  nos  biens  ,  notre  vie  :  Nous 
nous  remettons  en  tes  mains. 
4  Veuille  bénir  notre  entrepriic,  Notre 


ZZZ&Z 


commerce&  nosdejTeins:  Garde-nous  de 
toute  lurpriie;  Mais furtout,ô Dieu, rends- 

iHï 


nous  (aints.  Eloigne  de  nous  l'avarice, 


K^r^ 


Po'ir  les  biens  trop  d 'avidité,  La  fourb 

5§li^li|^iil!^lli|li=ill!l  ë 

rie  &  1  mjuitice,  L'envie  &ù  l'infidélité. 

/.S'il 


3?  ^^-^r~ 


C  ANTIQUE    ÏA.         741 
5,  S'il  nous  îurvient  quelque  diigràce , 


Un  malheur,  ou  quelque  accident,  Fais- 

ilil^llill^^g^li^ilill^lii 

nous,  ô  notre  Dieu ,  la  grâce  De  les  fup- 
porréf  conftamment.  Que  les  nebeiïes 
pendables  N'attachent  jamais  notre 
cœur  3  Mais  qu'après  des  biens  plus  du- 
rables Nous  aipirions  avec  ardeur. 


6.  Fais-nous  comprendre  que  la  vie  Sé- 
vanouit  dans  peu  de  jours ,  Que  le  ciel 


=5ÊÊS= 


^^^m^^m^^^^^m 


rz^xz=zz±.: 


m 


eft  notre  patrie,  Où  nous  devons  tendre 
toujours  ;  Que  tout  pafle,  plaifirs ,  ri- 
cheffes,  Dignités, prefque  en  un  inftant; 
Mais  que  ta  grâce  &c  tes  promettes  Du- 
rent perpétuellement. 


CANTIQUE 


74*         C  A  N  T  I  Q  U  E  L  1 1. 

CANTIQUt  LU.  Les  C. 

j  Ers  toi  (eut  fetcve  fans  ccflc  Mes 

deiïrs  ,  mon  cœur  &  mes  yeux  ,   Dans 


mes  maux  &  dans  ma  triftefîe ,  Souv< 


rain  Monarque  descieux. 


H- ' 


:nè: 


:S=EÏ 


i^Lorlque  tout  dort  dans  la  nature, 
Je  me  tourmente  &c  je  me  plains:  Je 
mets  mon  cœur  à  la  torture,  Et  je  me 
ronge  de  chagrins. 

5.  Je  fuis  toujours  dans  les  alarmes:  Fvlou 
amc nourrit  (esennuis;Etfouvent  a  verier 


==a 


des  larmes  Jç  paife  les  plus  longues  nuits. 

4.  Mon  Dieu,  mon  unique  efperance, 

De  mes  maux  arrête  le  cours;  Finis  ma 

cruelle   iouffrance  >  Vers  toi  ieui ,  j'ai 

tout 


CANTIQUE   LU.    _745 


tout  mon  recours. 

m 


^2 


5.  Viens  -  mon  doux  Sauveur,  a  mon 


*■!;  y.-.  -? 


aide,  Ecoute   !a  voix    de  mes  pleurs: 
J'attends  de  toi  feu]  mon  remède,  Dif 

tipe  toutes  mes  frayeurs. 

6.  Ne  cache  plus  ,  o  Dieu,  la  face,  Et  ne 
t'eloigne  point  de  moi  :  Mon  ame  recher- 
che  ta  grâce,  Soupirant  toujours  après  toi* 
7  Je  fen-s  d'une  affreufe  triitelVe  Le  venin 
au  fond  de  mes  os  :  Remplis  mon  ame 


dallégrc  lie, Et  donne  à  mon  corpsdu  repos. 


E£E 


^^^ 


5=5* 


3  Seigneur,  ceft  ta  feule  parole  Qui 


peut  eflfuyer  tous  mes  pleurs ,  Qui  me 

fou  tient  &c  me  confole  Dans  mes  plus 

cruelles  douleurs. 

)  9.  Hâte, 


744 


CANTIQUE  LIT. 


rEijnrr  £I^^znè5::^^r?îzr  -a  :i~: 


— 5=*= 


9.  Hâte,  mon  Dieu  j  ma  délivrance:  Elle 

cïl  l'objet  dç  nies  défi  r  s ,  J'efpère  tout  de 

ta  clémence,  Et  ta  Loi  fait  tous  mes  plaifirs. 

10.  Si  ta  main  ,  Seigneur,  me  délivre 

Des  maux  qui  caufent  ma  douleur ,  je 

ne  ibuhaite  plus  de  vivre  Que  pour  te 


plaire,  o  mon  Sauveur. 


E=3£ 


*E^ 


^|^^-|E^:f^ 


11.  De  tout  mon  cœur,  je  te  délire  ; 


ï^ï=£ 


Soumets  toujours  par  ta  bonté,  Aux 


ïaintes  loi  de  ton  empire,  Moninconf 


12.  Seigneur,  accorde-moi  ia   grâce 


De  jouir  ici  de  ta  oaix,  pour  contem- 
pler  un  jour  ta  face  Dans  ton  Paradis, 


a  jamais.  Amen. 


CANTIQUE 


L 


CANTIQUE    LUI.      74j 
CANTIQUE  LUI.  Pf,  S9. 

Qrfque  Jéfus  viendra  juger  le  gen- 


re humain.  Environné  de  gloire,  &  la 


ZJ&Z 


foudre  a  la  main  ,  Il  aura  près  de  lui  des 

ëllii=SSl^|Iî^i=îil^l-H 

milliers  de  fes  Anges  ,  Qui  feront  dans 
les  airs  retentir  fes  louanges. 
z.  A  la  droite  il  mettra  tous  les  bons, 


J£^-:=^gE:-gE|=^=|^3=E^=g 


les  brebis;  A  fa  gauche  \  les  boucs,  &c 
tous  fes  ennemis  ;  Aux  uns  il  fera  voir 
un  vifage  févère;  Pour  les  bons  il  aura 


les  tendrefTes  d'un  frère. 

_  v  Tous  les  peuples  feront  devant  lui 

raflcmblés.  Les  uns  icront    contens , 


d'autres  feront  troublés,  Tous  feront"- 


abattus  en  fa  fainte  préfence ,  Et  feront 

R  r  r      ébiouU 


74p_  y  A  m_j_  i_q  _u  b_  l  1 1  i. 


éblouis  de  la  magnificence. 

HH 


E==±=xc=3E: 


4  On  verra  ce  grand  Juge,  &  Roi  de 


=j=~j=^;!;=g=»==.îg 


l'Univers,  Sur  un  trône  élevé  dans  le 


il 


"  *    &  |  "« 


milieu  des  airs  ;  Il  tournera  Tes  yeux 
vers  fa  troupe  chérie,  Pour  laquelle  il  a 


;rV.:'i3EjE 


=£§==£ 


bien  voulu  perdre  la  vie. 
5   Vous  tous  ,  leur  dira  t-i! ,  que  mon 


s^^^s^ë^.^ 


Père  a  bénis,  Et  qu'il  a  de  tout  tems  dans 


?=^^ 


=3: 


Ton  confeil  choifis,  Pour  vous  donner 


un  jour  une  gloire  éternelle  ,  Recevez 

de  mes  mains  la  couronne  immortelle. 
PAUSE. 

6  Quand  j'étois  indigent,  que  j'endu- 

rois  la  faim  ,  Vous  avez  avec  moi  par- 

tagé  votre  pain j  Je  n'ai  jamais  manque, 

dans 


_  CA  NT  I  Q  U  £7  L  Ut 747 

dans  ma  foif,  de  breuvage;  Venez  & 

illlillllilîillir- 

poffedez  mon  Ciel  en  héritage. 


HiÉÈ 


7.  J'érois  un  étranger,  &c  vous  m'avez 
lpg£»  Quand  jai  (outrert  du  mal,  vous 

ilili^aiiHBi^isiiiiiii^ 


l 


m'avez  foulage  5  Entrez,  dès  maintenant, 


=-T^1g 


iisiËÉS; 


dans  nia  maifbn  célefte,  Où  vous  ne 


?fe_!.   \jŒ~. 


craindrez  rien  de  trifte  8c  de  funefte. 

8,  Lorîque  j'étois  toutnud,  vous  m'a- 
vez revêtu^  Vous  m'avez  confoïé  quand 

lllÉliilliiil^i^^iiSSilliil 
j'étais  abattu  ;  Vous  m'avez  en  prifon 


g, 


t&=$2 


^is^^iiis^i 


ibuvent  rendu  vifite;  Jouiffez  à  prêtent 


des  fruits  de  mon  mérite. 

ïËiPiaiili^ii 


:zj=£g: 


-ffgfz 


<).  Quand  t'avons-nous  rendu  ces  chari- 

tables  foins,  Et  quand  avons-nous  pu 

pourvoir  à  tes  bçlbins,  Diront  alors  le* 

R  r  r  z        bons 


74»      CANTIQUE    LUI. 


bons  au  Rédempteur  du  monde,  Toi  qui 


de  tous  les  biens  es  la  fource  féconde? 


jh  »      '»  j.^    |    'A,, 


10.  Jefus  leur  répondra,  vous  m'avez 


lurvenu,  Lorique  tant  d'indigens  vous 

iSpiiiiilÉiiill^ipIli^ii 

avez  foutenu,  Et  votre  charité  pour  moi 


f""-  »  iT"lz5z:as=5 


s'eft  fignaléc  ,  Quand  vous  avez  aidé  ma 


f— tr^-«=*ft 


SSE^I 


*=** 


troupe  infortunée. 

ii.  Pour  vous, pécheurs  ingrats, &  fans 

humanité  ,  Qui  pour  moi  n'avez  eu  que 

de  ia  dureté  ,  Allez,  maudits  de  Dieu , 

iliilSI=liilliip=Bl!^ilI 

dans  le  fond  des  abîmes  ,  Dans  des  tour- 
mens  affreux  expier  tous  vos  crimes, 
ii.  Grand  Dieu,  fais  que  le  fort  des 


5tEÎr 


Z~£~z£ — &&—+.—  -& zt=î S =Œ 


-».Q    |      4».:  -^11   ■  ■  »     '= 


bons,  fi  glorieux,  Et  celui  des  méchans, 

fi  triftc&  malheureux,  Nous  faife  vivre 

tous 


_ c  AJ^TZ  L9JZ.  1LIrl v-   749 


tous  ici-bas  clans  ta  grâce ,  Pour  conrcm  - 

plcr  un  jour  dans  ton  palais  ta  face. 
CANTIQUE  LIV.  Vf.  no. 

D^i^lii^lililiiiilliiiili 
U  Rédempteur  la  dernière  venue, 

Dont  nul  ne  fait  le  jour ,  ni  le  moment , 

Comme  un  éclair ,  fera  prompte ,  impré- 

vue  ,  Préparons  nous  à  cet  événement. 

i.  On  en  verra  de  terribles  préfages,  Plu- 

fleurs  mourront  de  la  feule  frayeur,  De 

ill^lililfllii==l^iÉifiSl 

tous  côtés  des  éclairs  ,  des  orales  ,  Les 
étémens  fondront  parla  chaleur. 
j  /par  un  grand  vent, comme  d'une  tem- 


*±±- 


Dete ,  Tout  oaflera,  ciel ,  terre  ,  firfna- 


fr^-V-^-H'    '■■,.' — SEZZ^77~  '&    i 


es= 


rnent3On  entendra  l'éclatante  trompette, 

Qui  citera  tout  homme  au  Jugement. 

Rrrj     4  La 


7fo CA  NTJ  Q  UE_LJ  V. 

4.  La  terre  &  l'eau,  mers,  fleuves, 
chofe  étrange  !  Incontinent  rendront 
alors  les  morts;  A  la  trompette,  à  la 
voix  de  V Archange  ,  De  leurs  tombeaux 
fortiront  tous  les  corps 


^Si^liSil&lIliî 


5.  Notre  corps  vil  7  pelant ,  foible ,  fra- 
gile  ,   Lorfque  Jéfus    redefeendra   des 


deux,  Sera  rendu  partait, robufte,  â£ite, 


Et  fait  femblable  a  (on  corps  glorieux. 


— '^-—  3£- 


6- Si  tous  nos  corps  (ont  femés  corrup 

iliill|=^l^^l^^i^r:?iillî=lii=i 
tibles,  Pleins  de  défauts  terreftres,  fen- 

nnm 


fuels,  Ils  renaîtront  de  beaux  corps  impaiîï- 

mmmmmwmmm§mmmr 


bles,Refplendiflans,  des  corps  lpirituels. 
PAUSE. 

yTMous  jb  aurons  plus  alors  de  chair  mor- 
telle, 


_  CANTIQUE    £IV; 


JL1 

e!e§ 


telle,  Sujette  aux  maux,&  de  corps  languif- 
fant,Lachair  fera, comme  lame, éternelle, 


■M  l: 


Par  la  vertu  du  Sauveur  tout-puiflant. 
8.  Ici  du  corps  notre  ame  eil  féparée  , 

IpIlIpî^ilpIil^Hltgi 

Et  va  jouir  de  la  félicité;  Mais  dans  la 


*-E*=$==S= 


grande  &  dernière  journée,  Ils  fe  join- 


—Z^-~TTZZZ-^Z 


dront  &  pour  l'éternité. 
9.  La  même  main  >  la  même  intelligen- 

illlUiii 


ce  ,  Qui  put  tirer  notre  corps  du  néant , 


mmm 


E3 


N  aura  pas  moins  de  force  &  de  puiiïan- 
ce,  Pour  relever  ce  divin  bâtiment. 

10.  Omort,  ômort  i  où  fera  ta  vi&oire? 

ili^iHI=ii=l=l 


:-^=:=^ez 


Ë^H 


Tu  n'auras  plus  ton  aiguillon  mortel , 


^=flfc 1- — 4-=? 


zafcrsJ 


Grâce  à  Jé(us?gracc  au  Seigneur  de  gloire, 


z— :=4= 


-X^—^-z 


Grâce  à  i'Efprit,  grâce  au  Père  éternel. 

11. 0 


7fz     C'AN  TI  QV  e  zj[v. 


1 1.  O  mon  Sauveur ,  que  la  gloire  eu 
vironne,  Et  qui  conduit  tout  ce  vafte 


HPEÊÊ 


Univers  ,  Quand  feras  tu  comparoitre 
en  perlormc,  Tous  les  mortels  ,  les  juî- 
tes ,  les  pervers  ? 

ii.  Quand  viendras  tu,  Rédempteur  ado- 
rable  ,  Tout  entouré  d'Anges  ,  de  Séra- 

ilipllS^l^^SIlÈliiîlilsil^i 

phins,Pour  prononcer  l'arrêt  irrévocable 
Qui  fait  déjà  trembler  tous  les  humains? 
13.  Tu  vois  ma  crainte,  hélas!  fois-moi 
propice  ,  Et  mes  péchés  augmentent 
mon  effroi;  N4ais  couvre-moi,  Seigneur, 
de  ta  juftice,  Ô  mon  Sauveur  ,  je  nef- 


pere  qu'en  toi. 

Fin  des  Cantiques. 


7ÎJ 


TABLE    DES    CANTIQUES. 

I.  VjiANTXQUEdeZacharie,pourlejourdeNocl,P^.57î 
Cantique  pour  le  jour  de  Noël,"  577 

Cantique  pour  le  jour  de  Pâques ,  5  §o 

Autre  pour  le  même  jour,  581 

Autre  pour  le  même  jour ,  583 

Pour  le  jour  de  l' Aicenfion  ,  5  °4 

Pour  le  jour  de  la  Pentecôte ,  5^7 

Autre  pour  le  même  jour,  5 %9 

Pour  la  fainte  Cène  de  Septembre,  590 

Autre  pour  le  même  jour,  594 

Cantique  compofé  par  un  ancien  Docteur  de 
l'Eglife ,  traduit  du  Latin  ,  'ibiii 

Cantique  pour  le  premier  jour  de  l'Année,  599 
Sur  l'Annonciation  de  l'Ange  a  la  bienheureuft 
Vierge ,  &c.  6°4 

Cantique  de  Marie  ,  609 

Sur  la  Naiffance  de  Jefus-Chrift ,  fur  l'An- 
nonciation aux  Bergers  ,  fur  la  Circonci- 
fion  du  Sauveur  ,  &  fur  fa  Préfentation  au 
Temple  ,  & l  % 

Pour  le  jour  de  Noël ,  6i£ 

Autre  pour  le  même  jour,  62,1 

Autre  pour  le  même  jour,  62,3 

L'Hiftoire  de  la  Paffion  de  Notre  Seigneur 
Jefus-Chrift,  6*< 

L'Hiftoire  de  la  Sépulture  &  de  la  Réfurreétion 
de  Jefus-Chrift,  &  de  ce  qui  l'a  fuivi,  juf- 
quà  fon  Afcenfîoii,  ^45 

Cantique  fur  la  mort  de  Jefus-Chrift  ,      673 
Sur  la  Croix  de  Jefus-Chrift,  6j6 

L'Hiftoire  de  la  Pentecôte,  678 

Cantique  pour  la  Pentecôte,  683 

Prière  au  Saïnt-Efprit ,  6%  5 

Sur  le  premier  Chapitre  de  la  première  Epîtrc 
de  Saint  Pierre  ,  M  8 


IL 
IIÎ. 

IV. 

V. 

VI. 

VIL 

VIII. 

IX. 

X. 

XL 

XII. 

XIII. 

XIV. 
XV. 


XVI. 

XVIL 

XVIII. 

XIX. 


XX. 


XXL 

XXII. 

XXIII. 

XXIV. 

XXV. 

.XXVI- 


'7Ï4 
XXVII. 

XXVÎÎI. 

XXIX. 

XXX. 
XXXI. 
XXXIT. 
XXXÎI1. 

XXXIV. 

XXXV. 
XXXVI. 

XXXVII. 

XXXVIII 
XXXIX. 
XL. 
XLI. 

XLII. 

XLIII. 

XLIV. 

XLV. 

XLVI. 

XLVII. 

XLVIII. 

XLIX. 
L. 

ii. 

lu. 
lui. 

LIV. 


Sur  le  commencement -du  Sermon  de  if.  C.  694 
SliT  l'Amour  que  nous  devons  à  J.  C.  6^7 

Sur  les  caractères  «le  l'Amour  que  nous  devons 
avoir  pour  Jefus-Chrift ,  6q% 

Pour  fe  préparer  à  ia  fainte  Cène,  ibzd. 

Autre  pour  le  même  fujet ,  609 

Prière  tour  un  jour  de  jeûne  ,  70$ 

Prière  de  Daniel  ,  7  jo 

Prière  pour  demander  à  Dieu  la  repentance  , 

Pour  demander  à  Dieu  la  Foi ,  616 

Sur  la  uoliVtâiice  accordée  à  nos  Pères ,  Tan 


718 


1 601 

Peur  le  jour  des  Élections , 

Sur  le  même  fujet , 

L'Oraifoq  Dominicale  , 

Le  Symbole  qu'on  appelle  des  Apôtres, 

Sur  ^Adoration  &  1  Amour  que  nous  devons 

à  Dieu,  718 

Sur.  la  manière  avec  laquelle  il  faut  recevoir  la 

parole  de  Dieu  ,  731 

Que  la  profeiïion  extérieure  de  la  Religion  no 

fuffit  pas  pour  nous  fauver,  73» 

Qu'il  faut  plus  craindre  Dieu  que  les  hommes  , 

ihid. 
Cantique  fur  la  Très-Sainte  Trinité  ,  754 

Sur  ia  Règle  de  toute  juftîce,  ibld* 

Sur  i"amour  que  nous  devons  au  prochain,  73  5 
Qu'il  faut  chercher   avant  toutes    chofes  les 
biens  céfpftes  ,  73  6 

Cantique  contre  les  foucis  de  la  vie,  737 
Sur  le  bonheur  de  ceux  qui  meurent  au  Sei- 
gneur, 758 
Pour  des  Marchands  qui  voyagent,  &e.  -'9 
Pour  une  perfonne  malade  ,  &c.  741 
Sur  le  dernier  Jugement ,  7^45 
Sur  le  dernier  Jugement  &  la  Réfurrection,  74$ 


Fin  de  la   Table  des   Camiuits. 


711 

h    E    S 

DIX  COMMANDEMENS 

DE  LA  LOI  DE  DIEU. 

£    X     O     D    K       XX. 


'retace. 


ECoutc  ,    Ifrael  :    Je   fuis   l'Eternel    ton    Dîeu       qui 
tai  retiré  du  pays  d'Egypte  ,  de  la  maifou  de  fervi- 
4ude. 

La  première  Table. 

I.  Tu  n'auras  point  d'autre  Dieu  devant  ma  face. 

IL,  Tu  ne  te  feras  aucune  image  taillée,  ni  aucune 
ïcflemblance  des  chofes  qui  font  là -haut,  au  Ciei  râ 
ici-bas,  en  la  Terre,  ni  dans  les  eaux  ,  fous  la  Terre- 
Tu  ne  te  profterneras  point  devant  elles  ,  ni  ne  fe's  rer' 
Tiras;  car  je  fuis  le  Seigneur  ton  Dieu,  &  ua  Dieu  jaloux 
cm.  vifîte  ïmnpite  des  Pères  fur  les  enfans  ,  julWà  la 
tromeme  &.  a  la  quatrième  génération  de  ceux  qui  m 
haiflentj  &  qui  fais  miféricorde ,  ju^u'a  mille  çénéra-- 
ÏemtnY  ""*  ^  m'ahatRt  &  1ai  Sarden:  mes  comman- 

ÏU.  Ttt-ne  prendras  point  le  Nom  de  l'Eternel  ton  Dieu 
en  vain,  car   l'Eternel  ne  tiendra  point  pour   innocent 
celui  qui  prendra  fon  nom  en  vain. 

IV.  Souviens-toi  du  jour  du  repos  pour  le  fandifier.  Tu 
travailleras  i.x  jours  &  ces  jours-là  ,  tu  feras  toute  ton 
œuvre  ;  mais  le  teptieme  jour  eft  le  jour  du  repos  de  l'Eter  • 
•cl ,  ton  Dieu  :  Tu  ne  feras  aucune  œuvre  en  ce  jour-là 
m  toi ,  n.  ton  fils,  ni  ta  fille,  ni  ton  ferviteur,  ni  ta  ft*î 
faajic,  ni  ton  bétail,  ni  l'étranger  qui  eft  dans  tes  Portes 


7i6      LES  COMMANDEMENS. 

Car,  dans  fil  jours  ,  le  Seigneur  a  fait  le  Ciel,  la  Terre 
&  la  Mer  ,  &  tout  ce  qui  eft  en  eux ,  &  s'eft  repofé  le 
feptième  jour  j  c'eft  pourquoi  le  Seigneur  a  béni  le  jour 
du  repos ,  &  l'a  fanftitié. 

La  féconde   Table. 

V.  Honore  ton  Père  &  ta  Mère ,  afin  que  tes  jours 
foient  prolongés  fiir  la  Terre,  que  l'Eternel  ton  Dieu  te 
donne. 

VI.  Tu  ne  tueras  point. 

VII.  Tu  ne  paillardcras  point. 

VIII.  Tu  ne  déroberas  pas. 

IX.  Tu  ne  diras  point  de  faux  témoignages  contre  ton 
prochain. 

X.  Tu  ne  convoiteras  point  la  maifon  de  ton  prochain , 
ni  fa  femme ,  ni  fon  ferviteur ,  ni  fa  fervante  ,  ni  fon 
bœuf,  ni  fon  âne ,  ni  aucune  chofe  qui  foit  à  ton  pro- 
chain. 

Le  fommaire  de  toute  la  Loi>  Matthieu  XXII. 

.  Tu  aimeras  l'Eternel  ton  Dieu ,  de  tout  ton  cœur ,  de 
toute  ton  ame ,  &  de  toute  ta  penfée  >  &  le  fécond ,  qui 
lui  eft  femblable. 

Tu  aimeras  ton  prochain  ccanme  toi-même.  De  ces 
deux  commandemens  dépendent  toute  la  Loi  &  les  Pro- 
phètes. 

V  Or  ai  fon  Dominicale. 

NOtre  Père  qui  es  aux  Cieux  ,  ton  nom  foit  fan&ifîé  ; 
ton  règne  vienne  \  ta  volonté  foit  faite  fur  la  Tene 
comme  au  Ciel.  Donne-nous  aujourd'hui  notre  pain  quo- 
tidien. Pardonne-nous  nos  offenfes ,  comme  nous  par- 
donnons à  ceux  qui  nous  ont  offenfes.  Et  ne  nous  induis 
pas  en  tentation ,  mais  délivre-nous  du  mal  \  car  à  toi  eft 
le  Règne,  la  PuiiTance  &  la  Gloire,  aux  fiécles  des 
fiécles.  Amen. 

Le  Symbole  des  Apôtres. 

JE  crois  en  Dieu  le  Père  Tout-puiiTant ,  Créateur  du 
Ciel  &:  de  la  Terre,  en  Jéfus  -  Chrift  fon  fils  unique 
Notre  Seigneur,  qui  a  été  conçu  du  Saint -Efprit,  né  de 

U 


LITURGIE  5,  7«7 

la  Vierge  Marie  j  qui  a  fourrert  fous  Ponce-Pilare  5  qui 
a  été  crucifié,  mort  Se  enfeveli,  Se  qui  eft  defeendu  a-ux 
enfers  3  ie  troifième  jour  il  eit  reffufeité  des  morts  5  il  eft 
monté  aux  Cieux  ,  il  s'eft  aiTis  à  la  droite  de  Dieu  le  Père 
tout-puiiîant  ,  d'od  il  viendra  pour  juger  les  vivans  &  les 
morts. 

Je  crois  au  Saint  -  Efprit.  Je  crois  à  la  fainte  Egîiic 
univerfeile  ;  la  Communion  des  Saints }  la  Rémiffion  des 
péchés  ;  la  Réfurrection  de  la  chair  Se  la  Vie  éternelle. 
Amen. 


LITURGIES 

E    T 

DIVERSES    PRIÈRES. 

Les  Liturgies  du  Baptême  ,  de  la  Sainte  Cène 
<k  du  Mariage,  font  tirées  de  h  pratique  de 
TEçlife  de  Genève. 

CONFESSION     DES     PÉCHÉS. 

Notre  aidefoit  au  Nom  de  Dieu  ,  qui  a  fait  le  Ciel  &  U 
Terre,  Amen. 

MES  Frères,  que  chacun  de  vous  fe  préfente  devant 
le  Seigneur ,  pour  lui  faire  une  humble  confeiïiou 
de  fes  péchés  ,  en  fin  van  t  du  cœur  fes  paroles. 

SEIGNEUR  DIEU,  Père  éternel  &  tout-puifîant ; 
Nous  reconnoiiîons  Se  nous  confeifons  devant  ta  Sainte- 
Majefté,  que  nous  fommes  de- pauvres  pécheurs  ,  nés  dans 
la  corruption  ,  enclins  au  mal ,  incapables  par  nous-mêmes 
de  faire  le  bien ,  Se  qui  tranfgrelTons  ,  tous  les  jours  Se  en 
planeurs  manières ,  tes  faints  commandemens.  Ce  qui  faic 

srr 


7jS  LITURGIES. 

que  nous  attirons  fur  nous,  par  ton  jufte  jugement,  la 

condamnation  Se  la  mort. 

Toutefois  ,  S  E  I  Ci  N  EUR,  nous  avons  un  vif  dé- 
plaiiir  de  f  avoir  oifcnfé  >  Se  nous  condamnons  ,  nous  Se 
nos  vices  ,  avec  une  ferieufe  repentanec;  recourant  hum- 
blement à  ta  grâce  ,  &.  te  fuppfiam  de  fubvenir  à  notre 
r&isère.  Veuille  donc  avoir  pitié  de  nous,  DIEU  très-bon, 
Père  de  Miféricorde ,  Se  nous  pardonne  nos  péchés  ,  à 
caufe  de  ton  Fils  JÉSUS-CHRIST  notre  Seigneur.  Donne- 
nous  autlî ,  Se  nojs  augmente  continuellement  les  grâces 
de  ton  Saint -Efprit,  arîn  que,  reconnoijTant  de  plus  en 
plus  nos  fautes,  Se  en  étant  vivement  touchés ,  nous  y  re- 
noncions de  tout  noire  cœur ,  Se  que  nous  portions  des 
fruits  de  juiticequj  te  (oient  agréables ,  par  JESUS-CHRIST 
notre  Seigneur.  Anteiu 

Prières  après  la  Prédication  du  Matin. 

DJcU  tour-puiinnt ,  Père  célefte  ,  tu  nous  as  promis 
'  de  nous  exaucer  dans  les  requêtes  que  nous  te  fe- 
rions au  nom  de  ton  Fils  bien-airné  Jéfiis-.Chrift  notre 
Seigneur.  Nous  fommes  aufti  inftruits  par  fa  doctrine, 
&  celle  de  fes  Apôtres ,  de  nous  aifembler  en  fon  Nom  , 
avec  promefTe  qu'il  fera  au  milieu  de  nous ,  &  qu'il  fera 
notre  interceiîeur  envers  toi ,  pour  obtenir  toutes  les  cho- 
fes  que  nous  te  demanderons  d'un  commun  accord  fur  la 
terre. 

Premièrement  ,  nous  avons  ton  commandement  de 
prier  pour  ceux  que  tu  as  établis  fur  nos  fupérieurs  Se  gou- 
verneurs ,  enfuire  pour  toutes  les  nécefïicés  de  ton  peuple  , 
Se  même  de  tous  les  hommes.  Ceft  pourquoi,  en  con- 
fiance de  ta  fainte  doctrine  Se  de  tes  promeffes ,  d'autant 
que  nous  fommes  ici  aifemblés  devant  ta  face  ,  &:  au  Nom 
de  ton  Fils,  notre  Seigneur  Jefus  ,  nous  te  fupplions  af- 
fc&ueufement,  ô  notre  bon  Dieu  Se  notre  Père  ,  au  Nom 
de  notre  unique  Sauveur  Se  Médiateur,  qu'il  te  plaife  par 
ta  clémence  infinie  ,  nous  pardonner  gratuitement  nos 
ofifenfes,  &  élever  tellement  à  toi  nos  penfées  Se  nos  defïrs, 
que  de  tout  notre  cœur  nous  te  puiflicns  invoquer  ,  félon 


LITURGIES.  7T9 

ton  bon  plaifir  Se  ta  volonté  ,  laquelle  feule  eft  raifon- 
nabîe. 

Nous  te  prions  donc  ,  Père  célefte,  pour  rous  les  Princes 
&  Seigneurs  tes  ferviteurs,  auxquels  tu  as  commis  i'admi- 
niftration  de  ta  juftice;  Se  fingulièrement  pour  Nos  N.N. 
qu'il  te  plaife  leur  communiquer  ton  Efprit ,  feul  bon  Se 
vraiement  principal,  le  leur  augmenter  journellement 5  tel- 
lement que  reconnoiflant  en  vraie  foi  Jéfus-Chrifi:  ton  Fils 
notre  Seigneur  être  le  ?voi  des  Rois  ,  Se  Seigneur  fur  tous 
Seigneurs,  comme  tu  lui  as  donné  toute  puillance  au  ciel  Se 
en  la  terre  ,  ils  cherchent  de  le  fervir  Se  d'exalter  fon 
règne  en  leurs  dominations ,  gouvernant  leurs  fujets  ,  qui 
font  les  créatures  de  tes  mains ,  Se  les  brebis  de  ta  pâture , 
félon  ton  bon  plaifir ,  afin  que  tant  ici ,  que  par  toute  la 
terre  ,  étant  maintenus  en  borne  paix ,  nous  te  fervions 
en  toute  fainteté  Se  honnêteté  ;  Se  qu'étant  délivrés  de  la 
crainte  de  nos  ennemis,  nous  te  puiifions  rendre  louanges 
en  toute  notre  vie. 

Âuiïi  nous  te  prions ,  Père  véritable  Se  Sauveur  ,  pour 
tous  ceux  que  tu  as  ordonnés  Paiteurs  à  tes  fidèles  ,  aux- 
quels tu  as  commis  la  charge  de  tes  âmes,  Se  la  difpen- 
fation  de  ton  faint  Evangile  ,  que  tu  les  conduifes  par  ton 
Saint  Efprit ,  afin  qu'ils  (oient  trouvés  fidèles  Miniftres  de 
n  gloire  ,  ayant  toujours  ce  but ,  que  toutes  les  pauvres 
brebis  égarées  foient  recueillies  Se  ramenées  au  Seigneur 
Jéfus-Chriit,  le  principal  Pafteur  Se  le  Prince  des  Eve- 
ques  ;  afin  que  de  jour  en  jour  elles  profitent  Se  croilfent 
en  lui  en  toute  jufrice  Se  lainteté.  D'autre  part ,  veuilles 
délivrer  toutes  tes  Eglifes  de  la  gueule  des  loups  ravifians, 
Se  de  tous  mercenaires,  qui  cherchent  feulement  leur  am- 
bition ou  profit,  Se  non  point  l'exaltation  de  ton  Saint 
Nom  3c  le  falut  de  ton  troupeau. 

Après  nous  te  prions ,  Dieu  très-bon  Se  Père  miféri- 
cordieux ,  pour  tous  les  hommes  généralement,  que  comme 
tu  veux  être  reconnu  Sauveur  de  tout  le  monde,  en  la 
rédemption  faite  par  ton  Fils  Jéfus-Chriit ,  que  ceux  qui 
font  encore  éloignés  de  fa  connoiifance ,  étant  dans  les 
ténèbres  Se  dans  la  captivité  de -l'erreur  Se  de  L'ignorance  , 
foient  amenés  par  l'illumination  de  fon  Saint  Efprit ,  Se 

Siï  1 


-6o  ^       LITURGIES 

par  la  prédication  de  fen  Evàrtgiîe  ,  à  la  droite  Toie  du 
falut,  qui  eft  de  te  connoître  féal  vrai  Dieu,  &  celui  que 
fcû  as  envoyé,  Jéfus-Chrift-,  que  ceuxauiTi  que  tu  as  déjà 
v  Jirés  par  ta  grâce  ,  &  illuminés  par  la  connoiiîance  de  ta 
parole  ,  croiffent  tous  les  jours  en  bien  ,  étant  enrichis  de 
tes  bénédi&ions  fpirituelies ,  afin  que  nous  t'adorions  tous 
enfemble  d'un  mime  cœur  &  d'une  même  bouche  ,  & 
que  nous  rendions  honneur  &  hommage  à  ton  Chrift , 
notre  Maître,  notre  Roi  &  notre  Légiflateur. 

Pareillement,  ô  Dieu  de  toute  confolation  ,  nous  re- 
commandons tous  ceux  que  tu  vilîtes  &  châties  par  des 
croix  &  des  tribulations  ;  les  peuples  que  tu  affliges  par  la 
pefte,  ou  la  guerre,  ou  la  famine }  les  perionnes  affligées 
de  pauvreté  ou  de  prifon  ,  de  maladie  ,  de  ban n UTe ment f 
ou  de  telle  autre  calamité  de  corps ,  ou  afliction  d'efprit; 
&.  nous  te  prions  que  tu  leur  veuilles  faire  entendre  ton 
aireclion  paternelle,  qui  eft  de  les  chntier  pour  leur  amen- 
dement ,  afin  que  de  tout  leur  cœur  ils  fe  corweraffeat  à 
toi,  &  qu'étant  convertis  ils  reçoivent  une  entière  confo- 
lation ,  &  foient  délivrés  de  tous  leurs  maux. 

Singulièrement  nous  te  recommandons  tous  nos  pau- 
vres frères  qui  font  difperfés  fous  la  tyrannie  de  l'Ante- 
chrift  ,  étant  deftitué?  de  la  pâture  de  vie ,  Se  privés  de  la 
liberté  de  pouvoir  invoquer  publiquement  ton  Saint  Nom  j 
même  qui  font  ou  prifonniers.,  ou  perfécutés  par  les  en- 
nemis de  ton  Évangile  ;  qu'il  te  plaife ,  ô  Père  de  grâce , 
de  les  fortifier  par  la  vertu  de  ton  Efprit,  tellement  qu'il* 
ne  défaillent  jamais  ;  mais  qu'ils  perfiitent  conltamment 
en  ta  fainte  vocation  ;  de  les  fecourir  &  de  les  afîîfter 
comme  tu  connois  qu'ils  en  ont  befoin,  de  les  confoler 
dans  leurs  afflictions ,  de  les  maintenir  en  ta  garde  contre 
la  rage  des  loups ,  S:  de  leur  augmenter  tous  les  dons  de 
ton  Efprit,  afin  qu'ils  te  glorifient,  tant  en  la  vie  qu'en 
la  mort. 

Enfin ,  ô  aotre  bon  Dieu  &  notre  Père  célefte  ,  accor- 
de-nous aufîl,  à  nous  qui  fommes  ici  affemblés,  au  nom 
ic  ton  Eils  Jéfus ,  à  eaufe  de  fa  parole ,  (  &  de  fa  fainte 
Cène ,  )  que  nous  reconnoiffions  droitement  &  fans  hy- 
pocriiie  ,  en  quelle  perdition  nous  fommes  naturellement, 


ET    PRIERES.  761 

te  quelle  condamnation   nous  méritons  Se  nous  aitiâfTotls 

de  jour  en  jour  Cm  nous,  par  notre  vie  malheureufe  Se 
défordonnée:  afin  que  voyant  qu'il  n'y  a  point  de  bien 
en  nous  ,  &  que  notre  chair  Se  notre  fang  ne  font  point 
capables  de  pofTéder  en  héritage  ton  Royaume ,  de  toute 
notre  affection  ,  Se  avec  une  ferme  confiance  nous  nous 
rendions  entièrement  à  ton  cher  Fils  Jefus-Chrift  notre 
Seigneur  ,  feui  Sauveur  Se  Rédempteur,  afin  que  lui  habi- 
tant en  nous,  mortifie  notre  vieil  Adam  ,  nous  renouvelant 
en  une  meilleure  vie,  par  laquelle  ton  Nom,  félon  qu'il 
eit  faint  Se  digne ,  foit  exalté  Se  glorifié  dans  tous  les 
lieux  de  la  terre. 

Pareillement ,  que  tu  ayes  la  feigneurie  Se  le  gouver- 
nement fur  nous  tous,  &  que  tous  les  jours,  Se  de  plus  en 
plus,  nous  apprenions  à  nous  foumettre  à  ta  Majefté;  tel- 
lement que  tu  fois  Roi  X  Dominateur  par-tout ,  condui- 
fant  ton  peuple  par  le  feeptre  de  ta  parole  ,  Se  par  la 
vertu  de  ton  Efprit ,  &:  confondant  tes  ennemis  par  la  force 
de  ta  vérité  Se  de  ta  juftice. 

Que  toute  puiifance  Se  grandeur  contraire  à  ta  gloire  , 
foit  de  jour  en  jour  détruite  Se  abolie ,  jufqu'à  ce  que  l'ac- 
compiiilement  de  ton  Royaume  vienne  ,  Se  que  la  per- 
fection en  foit  entièrement  établie ,  quand  tu  apparoîtras 
en  jugement  en  la  perfonne  de  ton  Fils. 

Que  nous ,  avec  toutes  les  créatures ,  te  rendions  une 
vraie  Se  parfaite  obéiiTance ,  ainfi  que  tes  Anges  céleftes 
redemandent,  finon  d'exécuter  tes  corn mandemens;  que 
par  ce  moyen  ta  volonté  foit  accomplie  (ans  aucune  con- 
tradiction ,  Se  que  tous  fe  rangent  à  te  fervir  &  à  te  plaire , 
renonçant  à  leur  propre  volonté,  Se  à  tous  les  defirs  de 
leurs  cœurs. 

Que  marchant  en  l'amour  Se  en  la  crainte  de  ton  Nom, 
nous  foyons  nourris  par  ta  bonté ,  Se  que  tu  nous  donne 
toutes  les  chofes  qui  nous  font  nécefTaires  Se  expédientes 
pour  manger  notre  pain  paifiblement,  afin  que  voyant  que 
ru  as  foin  de  nous,  nous  te  reconnoiifions  mieux  pour 
notre  Père ,  Se  que  nous  attendions  tons  les  biens  de  ta 
main  ;  retirant  notre  confiance  de  toutes  les  créatures  , 
poar  la  mettre  entièrement  en  toi  Se  en  ta  bénignité. 

Sffj 


LITURGIES 
Et  parce  que  durant  cure  vie  mortelle  nous  fommes  de 
pauvres  pécheurs,   h  pleins  de  fragilité,  que  nous  péchons 
nettement,  &  nous  égarons  de  ia  droite  voie,  nous 
plions  qu'il  te  piaiic  nous  remettre  toutes  nos  fau- 
tes ,  par  lefquelles  nous  (bnmies  redevables   a  ton  juge* 
ment,  Si   que  par  cette  rémiinon  tu  nous  délivres  de  i'o- 
bligation  de   la  mort  éternelle   à   laquelle  nous    femmes 
fomiiis.  Qu'il  te  plaife  donc  ne  nous  impater  point  le  mal 
qui  eft  en  nous  ;  &  comme  par  ton  commandement  nous 
oublions  les  injures  qu'on  nous  fait,  nous  te  prions  qu'au 
lieu  d'en  chercher  ia  vengeance  ,  nous  procurions  le  bien 
de  nos  ennemis. 

Enfin  ,  qu'il  te  plaife  nous  foutenir  continuellement 
par  ta  vertu,  afin  que  nous  ne  tombions  point  par  l'in- 
firmité de  notre  chair.  Et  parce  que  de  nous  -  mêmes 
nous  fommes  fi  foibies  ,  crue  nous  ne  pourrions  demeurer 
fermes  une  minute  de  temps  ;  que  d'autre  part  ,  nous 
fommes  environnés  Si  attaqués  continuellement  de  tant 
d'ennemis  ;  Se  que  le  Diable  ,  le  monde,  le  péché  &  notre 
propre  chair,  ne  ceiTent  de  nous  faire  la  guérie,  veuilles 
nous  fortifier  par  ton  Saint-Efprit ,  Si  nous  armer  de  tes 
traces,  afin  que  nous  puiiïions  conftamment  réiïlter  à  tou- 
tes tentations,  Si  perfévérer  en  cette  guerre  ipirituelle  , 
jufqnà  ce  que  nous  obtenions  une  pleine  victoire,  pour 
triompher  une  fois  en  ton  Royaume  avec  notre  Chef  & 
Protecteur,  notre  Seigneur  Jcfus-Chrift.   Amen. 

le    jour  qu'on    doit  célébrer  la    Sainte- Cène ,    on  ajoute 
ce  qui  fuit. 

T?  T  comme  notre  Seigneur  Jefus ,  non-feulement  t'a 
JlI  une  fois  offert  en  la  croix  ion  corps  &  l'on  fang 
pour  la  rémiiTîon  de  nos  péchés  ,  mais  auffi  nous  les 
veut  communiquer  pour  nourriture  en  vie  éternelle  ,  fais- 
nous  cette  grâce  ,  que  d'une  vraie  fmcéritéde  cœur  ,  &  dua 
♦zeie  ardent,  nous  recevions  de  lui  un  fi  grand  bienfait  -y 
fais  qu'avec  une  ferme  foi  nous  fouillions  de  fon  corps 
&  de  ion  fang,  même  de  lui  tout  entièrement  ;  comme 
lui  étant  Yrai  Dieu  Se  vrai  homme,   eft  véritabkmcu  le 


ET    PRI  E  R  E  S.  76*5 

feint  pain  célefte  ,  pour  nous  vivifier  ;  afin  que  nous  ne 
vivions  plus  à  nor.s-mêmes,  &  félon  notre  nature  ,  la- 
quelle eft  toute  corrompue  Se  vicieufe  ,  mais  qu'il  vive 
lui-même  eu.  nous  ,  pour  nous  conduire  à  vie  fainte  , 
bienheureufe  Se  permanente  à  jamais.  Quainfi  nous 
l'oyons  faits  vraiement  participais  du  nouveau  Se  éternel 
Teftament  ,  favoir  l'alliance  de  grâce  j  étant  certains  Se 
allures  que  ton  bon  plaifir  eft  de  nous  être  .éternellement 
un  Père  propice  ,  ne  nous  imputant  point  nos  fautes ,  Si 
comme  à  tes  enfans  Se  héritiers  bien-aimés  ,  de  nous 
pourvoir  de  toutes  chofes  neceilaires  ,  tant  au  corps  qu'à 
î'ame ,  afin  qu'inceflamment  nous  te  rendions  gloire  Se 
aclions  de  grâces  ,  Se  magnifions  ton  nom  par  oeuvres 
Se  par  paroles.  Donne-nous  donc  en  cette  manière,  Père 
célefte  ,  de  célébrer  aujourd'hui  la  mémoire  bienheureufe 
de  ton  cher  fils  ,  de  nous  exercer  en  elle  ,  Se  d'annoncer  le 
bienfait  de  fa  mort,  afin  que  recevant  un  nouvel  accroif- 
fement  Se  affermi  (Terrien  t  en  la  foi  Se  en  tout  bien  ,  nous 
puiilîons,  avec  une  plus  grande  confiance,  te  nommer  notre 
Père,  Se  nous  glorifier  en  toi.  Amen. 

La  bénédiction  qu'on    donne  au  départ  du  peuple  >  félon 
que  le  Seigneur  l'avoit  ordonné  en  la  Loi, 

E  Seigneur, vous  héniffe  &  vous  conferve.  Le  Seigneur 
fa  fie  luire  fa  face  fur  vous ,  Se  vous  foit  piopice.   Le 

Seigneur  tourne  fon  vifàge  vers  vous ,  Se  vous  maintienne 

en  paix  Se  profpérité.    Amen. 

Notre  aide  foit  au  Nom  de  Dieu  3  qui  a  fait  le  ciel  & 
la  terre.   Amen. 

Préfentez  vous  cet  enfant  pour  être  baptifé  ? 
Réponfe.  Oui. 

Notre  Seigneur  nous  en  feigne  que  nous  devons  naître 
de  nouveau ,  fi  nous  voulons  entrer  dans  le  Royaume  de 
Dieu.  Cela  nous  apprend  qu'il  fe  doit  faire  un  très-grand 
changement  en  nous  lorfque  nous  entions  dans  la  Commu- 
nion de  notre  Sauveur  5  Se  que  nous  devenons  membres  de 


764  LA    LITURGIE 

ion  Eglife.  Il  faut  que  nous  renoncions  à  tout  ce  qu'il  y  a 
d'impur  Se  de  vicieux  dans  nos  per fonces,  &  que  nous 
nou-  ;on 'serions  à  Dieu  par  Une  application  fiocère  & 
confiante  à  tous  les  devoirs  de  la  piéti,  de  la  tempérance 
&  de  la  jiiitice.  Si  nous  ne  devenions  de  cette  manière  des 
hommes  nouveaux  ,  nous  ne  fautions  avoir  part  aux  avan- 
tages du  Chriftianifme ,  Se  en  particulier  a  la  gloire  du 
Royaume  de  Dieu. 

Ce  changement  nous  ell:  repré fente  d'une  manière  très- 
feniible  ,  par  la  cérémonie  du  baptême.  Nous  y  apprenons , 
que  ,  comme  l'eau  fert  a  nétoyet  les  impuretés  de  nos  corps, 
de  même  nous  trouverons  dans  la  Communion  de  notre 
Sauveur ,  tout  ce  qui  eft  néceffaire  pour  nétoyer  nos  âmes 
de  leurs  fouillures;  Se  que,  comme  Dieu  nous  préfente  fa 
grâce,  c'eft-à-dire ,  le  pardon  de  nos  péchés,  &  le  fecours 
de  fon  Efprit ,  lorfqu'il  nous  reçoit  dans  fon  alliance  ,  nous 
aufîi  ,  de  notre  côté  ,  nous  devons  nous  purifier  de  toute 
fouillure  de  corps  Se  d'efprit ,  6c  avancer  continuellement 
notre  fandification  dans  la  crainte  de  Dieu. 

Anciennement  ,  quand  on  baptifoit ,  on  plongeoit  tout 
le  corps  dans  l'eau,  &  on  l'en  retirait  enfuite.  Dans  cette 
pratique  ,  S.  Paul  nous  fait  remarquer  un  bel  emblème  de 
la  mort  &  de  la  Réfurrection  de  notre  Sauveur ,  Se  de  la 
manière  dont  nous  devons  participer  a  l'une  Se  a  l'autre  ; 
c'eft-à-dire  ,  que  nous  devons  mourir  au  péché ,  y  renoncer 
entièrement ,  &  vivre  d'une  vie  nouvelle ,  toute  pure  Se 
toute  feinte  ,  conforme  à  l'efprit  de  JESUS-CHRIST  ,  6c 
aux  maximes  de  fon  Evangile. 

Ce  font  là  les  grands  Se  impottans  engagemens  où  nous 
entrons  par  le  Baptême.  Nous  y  faifons  auifi  entrer  nos 
Enfans  ,  autant  que  cela  dépend  de  nous ,  lorfque  nous  les 
confacrons  à  Dieu ,  Se  que  nous  les  lui  préfentons  dans  fon 
Egîife  ;  8c  quand  ils  font  parvenus  eux-mêmes  à  l'âge' de 
raifon  ,  ils  font  obligés  de  remplir  ces  engagemens  ,  s'ils 
veulent  avoir  part  aux  biens  de  l'alliance  de  Dieu,  qui  ne 
font  défîmes  qu'aux  vrais  fidèles. 

DIEU ,  de  fon  côté ,  qui  étend  fes  grâces  fur  les  enfans 
auffi  bien  que  fur  les  Pères ,  Se  qui  vouloit  auttefois  que 
les  enfans  lui  fuJÛTeot  confacrés  par  la  Circonciiion ,  ne  peut 


DU    BAPTÊME.  -6< 

que  regarder  d'un  œil  favorable  ceux  que  nous  lui  confa- 
crons  par  le  Baptême.  Et  notre  Sauveur  qui  reçutavec  tant  d« 
bonté  les  petits  enfans  qu'on  lui  préfentoit ,  qui  leur  impofa 
les  mains  ,  &  les  recommanda  à  Dieu  Ton  Père ,  n'eft  pas 
moins  difpofé  à  recevoir  &:  à  bénir  ceux  qui  lui  font  pré- 
fentes  dans  fon  Egiifè. 

Ainfi  j  MES  FRÈRES ,  joignons-nous  tous  enfei»b 
pour  confacrer  cet  enfant  à  Dieu,  &  pour  le  recommanda 
à  fa  grâce  par  notre  prière. 

SEIGNEUR  DIEU  ,  Père  Eternel ,  puifqu'il  t'a  plu  , 
par  ta  bonté  infinie ,  de  nous  promettre  que  tu  feras  notre 
Dieu  ,  &  le  Dieu  de  nos  Enfans ,  nous  te  fupplions  de  vou- 
loir accomplir  cette  promeife  dans  l'Enfant  ici  préient , 
qui  eft  né  d'un  Père  &   d'une  Mère  que  tu  as   reçus  dans 
ton  Eglife.  Nous  te  l'offrons ,  nous  te  le  confaçrons  ,  ô 
notre  Dieu  1  veuilles  le  prendre  fous  ta  fainte  protection. 
Et  comme  toute  la  poftén-é  d'Adam  eft  dans  un  état  de 
corruption  &  de  misère ,  qu'il  te  plaife  de  te  déclarer  le 
Dieu  &  le  Sauveur  de  cet  Enfant,  Se  de  le  fanrïifier  par  ton 
Efprit  y  afin  que  quand  il  fera  parvenu  à  l'âge  de  raiion , 
il  te  reconnoiiTe  Se  t'adore  comme  fon  feui  Dieu  ,  te  te 
glorifie  dans  toute  fa  vie ,  pour  pouvoir  obtenir  de  toi  ic 
pardon  de  fes  péchés ,  &  toutes  les  autres  grâces  que  tu 
cous  as  promifes  dans  ton  Evangile.  Pour  cet  effet ,  veuilles 
le  recevoir  dans  ton  alliance ,  &  dans  la  communion  de  ton 
Fils  ,  afin  que  mourant  au  péché  &  au  monde  ,  Se  vivant 
d'une  vie  nouvelle ,  il  ait  part  un  jour  à  la  vie  éternelle  Se 
bienheureufe  ,  que  tu  as  promife  à  tes  Enfans.  Exauce- 
nous  ,  Père  de  miféricorde  !  nous  t'invoquons  au  nom  de 
ton  Fils  Jcfus-Chrift  notre  Seigneur.  Amen. 

Puifque  vous  préfentez  cet  Enfant  peur  être  reçu  dans 
CEglifc  de  Dieu,  vous  promettez  qu'à  mefure  qu'il  avancera 
en  âge ,  vous  prendrez  foin  qu'il  foit  inftruit  dans  la  Doc- 
trine Chrétienne,  que  Dieu  nous  a  révélée  dans  les  Livres 
facrés  &  du  Vieux  Se  du  Nouveau  Teitament ,  Se  dont 
nous  avons  l'abrégé  dans  la  ConfeiTion  de  foi ,  qui  com- 
mence ainûyje  crois  en  Dieu ,  Sec.  Vous  l'engagerez  auiS 
à  vivre  félon  la  rèçle  que  noue  Seigneur  nous  a  donnée 
«laas  fa  Loi ,  qui  te  rapporte  à  ces  deux  devoirs  généraux  , 


-66  LA    LITURGIE 

d'aimer  Dieu  de  tout  ncre  cœur  ,  &  notre  prochain  comme 
nous-mêmes.  Vous  y  ajouterez  toutes  les  exhortations  que 
le  Seigneur  nous  fait ,  par  fes  Prophètes  ôc  par  fes  Apôtres  j 
afin  que  cet  enfant,  renonçant  à  lui-même  ,  &  à  tous  fes 
mauvais  délits,  fe  eonfacre  entièrement  à  avancer  la  gloire 
de  Dieu  &  de  Jefus-Chrift  ,  &  à  édifier  fes  prochains. 
N'eft-ce  pas  ce  que  vous  promettez } 
Réponfe.  Oui. 

Dieu  vous  fafTe  la  grâce  d'accomplir  votre  promeffe. 
N.  N.  Je  te  Baptife  au  nom  du  Père,  ou  Fils ,  &  du  Saiiu- 
Efprit.  Amen. 

La  Liturgie  de  la  fainte  Cène, 

ECoutons ,  mes  Frères ,  de  quelle  manière  notre  Seigneur 
.Tefjs-Chniî  a  înftifué  fa  fainte  Cène,  comme  S.  Paul 
le  récite  clans  le  Chapitre  onzième  de  fa  première  Epître  aux 
Corinthiens,  J'ai  appris  >  lit-il  ,  du  Seigneur,  ce  que  je 
vous  ai  enfeigné  y  que  le  Seigneur  Je/us  >  la  nuit  qu'il  fut 
livré  j  prit  du  pain ,  &  après  avoir  rendu  grâce  3  le  rompit  , 
&  dit  :  prene^  ,  mange^  ,  ceci  eft  mon  Corps ,  qui  eft  rompu 
pour  vous  ;  faites  ceci  en  mémoire  de  moi.  De  même ,  après 
avoir  foupé ,  il  prit  la  coupe  y  &  dit  :  cette  coupe  eft  la  nou- 
velle alliance  en  mon  fang  ;  faites  ceci,  toutes  les  fois  que, 
vous  en  boire^,  en  mémoire  de  moi.  Car  toutes  les  fois  qu€ 
vous  manger e^  de  ce  pain  3  &  que  vous  boire^  de  cette  coupe  , 
vous  annoncer  e\la  mort  du  Seigneur  /jufqu  a  ce  qu'il vienne . 
Cep;  pourquoi  ,  quiconque  mangera  de  ce  pain  ,  ou  boira  de 
la  coupe  du  Seigneur  indignement ,  fera  coupable  du  corps 
&  du  fang  du  Seigneur.  Que  chacun  donc  s'éprouve  foi- 
même  3  6*  quainfi  il  mange  de  ce  pain  y  &  boive  de  cette 
coilpe.  Car  quiconque  en  mange  &  boit  indignement ,  mange 
&  boit  fa  condamnation  ,  ne  difeernant  point  le  corps  du 
Seigneur. 

Nous  venons  d'entendre ,  mes  Frères  ,  comment  notre 
Seigneur  Jefus-Chrift  a  célébré  fa  fainte  Cène  avec  fes 
Difciples  ;  &  en  même-temps  avec  quel  refpect  &  quelle 
pureté  elle  doit  être  célébrée  dans  fon  Eglife  jufqu  a  la 
fin  des  ficelés.  Il  paroît  de-là ,  que  ceux  qui  ne  font  pas 


DE  LA  SAINTE  CÈNE.  707 
H.einbrss  de  FEglife  ,  ou  qui  la  déshonorent  par  leur  con- 
duite, ne  doivent  pas  y  être  admis.  Ceft  pourquoi,  au 
nom  6c  en  l'autorité  de  notre  Seigneur  Jefus-Chrift ,  & 
félon  la  rè^le  qu'il  nous  a  iailTée  dans  fa  parole ,- j'excom- 
munie ,  c'en  a-dire ,  je  déclare  indigne  de  participer  à  ce 
feint  Sacrement,  tous  les  impies,  les  incrédules,  les  pro- 
phanes ,  les  idolâtres  ,  ceux  oui  ferment  des  Secl.es  pour 
rompre  l'union  de  l'Eglife,  les  parjures,  les  blasphéma- 
teurs ,  les  jurcurs  ,  ceux  qui  font  rebelles  à  leurs  pères  ou  à 
leurs  mères ,  ou  a  leurs  autres  (upérieurs  ;  les  féditieux  f 
violens,  emportés,  les  adultères,  &  tous  les  autres  impu- 
diques j  les  ivrognes ,  les  débauchés ,  les  larrons ,  les  avares , 
les  in  juives ,  tes  trompeurs ,  les  calomniateurs ,  les  médifans , 
&  généralement  tous  ceux  qui  vivent  d'une  manière  déré- 
glée ,  leur  déclarant  a  tous ,  que ,  s'ils  ne  fe  repentent ,  Se 
ne  changent  de  conduite  ,  ils  ne  fautroient  avoir  commu- 
nion avec  Jefus-Chrift- ,  &  qu'ainil  ils  doivent  s'éloigner  de 
cette  fainte  Table  ,  de  peur  de  profaner  ce  Saint  Sacrement , 
que  notre  Seigneur  ne  préfente  qu'aux  fidèles. 

Que  chacun  donc .  félon  l'exhortation  de  S.  Paul ,  exa- 
mine fa  confeience  ,  pour  connoitre  s'il  aime  Dieu  fmcèie- 
ment  ;  s'il  fouhaire  avec  ardeur  de  lui  plaire 5  s'il  a  une 
véritable  repentante  de  les  fautes  ;  fi,  fe  confiant  en  la  mifé- 
ricorde  de  Dieu,  &  cherchant  fon  falut  en  Jefus-Chrift,  il 
eft  réfolu  en  même  tems  de  vivre  d'une  manière  fainte  ,  6c 
conforme  à  la  Loi  de  Dieu;  en  particulier,  fi ,  renonçant 
à  toute  animofité,  6c  prêt  à  réparer  tout  le  tort  qu'il  peut 
avoir  fait  à  fon  prochain,  il  eft  difpofé  à  vivre  en  paix  & 
en  charité  fraternelle  avec  tout  le  monde.  Si  nos  confeience  s 
nous  rendent  ce  témoignage  devant  Dieu,  ne  doutons  pas 
qu'il  ne  nous  reconnoiife  pour  tes  enfans ,  &  que  le  Sei- 
gneur Jefus  ne  nous  reçoive  favorablement  à  fa  Table , 
pour  nous  faire  part  de  tous  fes  biens. 

Et  quoique  nous  (entrons  en  nous-mêmes  beaucoup  de 
foibleûes ,  que  notre  foi  6c  notre  piété  ne  foient  pas  telles 
qu'elles  devroient  être;  mais  que  nous  ayons  tous  les  jours 
à  combattre  contre  les  defirs  de  notre  chair;  cependant, 
(i  nous  reconnoilîons  ces  foibleiTes ,  iî  nous  en  gémi/Tons 
devant  Dieu ,  &  Ci  nous  faifons  tous  nos  efforts  pour  le$ 


I 


765  l  x\     Lf'iiunvytc 

furmonter,  foyons  perfuadés  qu'elle;  n  empêcheront  paç 

îue  nous  n'ayons  part  a  la  grâce  de  Dieu  ,  qu'il  nois  pré- 
ente à  Ta  fainte  Table.  Car  nous  n'y  venons  pas  pour 
faire  profeflion  d'être  parfaits  ;  mais  au  contraire  ,  nous 
trouvons  ici,  dans  la  communion  de  notre  Sauveur,  Se 
dans  la  méditation  de  fa  mort  ,  des  fecouis  très-efficaces  , 
pour  combattre  le  péché  M  le  monde  ,  &  pour  avancer  dans 
le  chemin  de  la  fa  notification  Se  du  falut. 

Ne  confierons  donc  pas  la  tainte  Cène  comme  une 
cérémonie  vaine  &  fans  effet;  mais  fouvenons-nous  qu'elle 
renferme  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  facré  &  de  plus  confolant 
dans  la  Religion.  Jefus-Chriil  s'y  donne  lui-même  à  nous, 
comme  le  vrai  pain  célehre,  pour  nourrir  nos  âmes,  pont 
nous  remplir  de  confolation  &  de  joie,  Se  pour  nous  faire 
vivre  éternellement.  Le  pain  eft  la  communion  de  fon  Corps 
oui  a  été  rompu  pour  nous.  La  coupe  efl  la  communion  de 
{en  Sang ,  du  Sang  de  la  nouvelle  Alliance  ,  oui  a  été  ré- 
pandu pour  la  rémifTion  de  nos  péchés  ;  de  forte  que  ,  û 
nous  participons  à  ce  faint  Sacrement  d'une  manière  con- 
venable ,  nous  y  recevrons  les  aiîurances  de  l'amour  de 
Dieu  ,  les  féaux  de  fon  alliance,  Se  les  gages  de  fes  pro- 
meifes.  Ne  négligeons  donc  pas  de  nous  prévaloir  de  ces 
précieux  avantages  5  mais  en  les  eftimant  comme  nous  de- 
vons ,  préfentons  à  Dieu ,  fur  ce  fujet,  nos  actions  de  grâces 
&:  nos  prières. 

Prions  Dieu. 

SEIGNEUR  DIEU  ,  qui  es  le  Père  de  notre  Seigneur 
Jefus-Chrift ,  qui  es  la  bonté  &  la  charité  même ,  nous  te 
préfentons  le  facrifice  de  nos  louanges  Se  de  nos  actions  de 
grâces ,  pour  la  faveur  ineftimable  que  tu  nous  as  faite  , 
d'envoyer  ton  Fils  au  monde,  de  Texpofer  à  la  mort  pour 
nous ,  Se  de  nous  inviter  encore  a  préfent  à  participer  aux 
fruits  de.  fa  mort ,  dans  le  Sacrement  de  la  fainte  Cène.  O 
Dieu  1  qui  fommes-nous  pour  de  fi  grands  biens  ?  Et  com- 
ment pourrons-nous  t'en  témoigner  notre  julte  reconnoif- 
fance?  Les  Cieux  Se  la  Terre,  ô  notre  Dieu  !  font  pleins 
des  marques  de  ta  bonté.  Mais  tu  l'as  manifeftée  d'une 
façon  toute  particulière,  en  ce  que  ,  quand  nous  n  étions 

que 


DE  LA   SAINTE  CÈNE.      76> 

<juc  des  pécheurs  ,  Chrift  eft  mort  pour  nous.  Reçois 
nos  hommages ,  Seigneur  notre  Dieu  ,  &  fais  que  partici- 
pons à  ce  faint  Sacrement,  où  tu  nous  invites  par  ta  grâce  , 
nous  nous  unifiions  en  même-tems  à  notre  Sauveur ,  par 
les  liens  d'une  foi  vive  &  d'une  véritable  fainteté  j  de  force 
que  nous  ne  vivions  plus  pour  nous-mêmes  ,  ni  félon  les 
defirs  de  notre  chair,  mais  que  ce  foitlui  qui  vive  en  nous, 
pour  nous  conduire  à  la  vie  bienheureufe  qui  n'aura  point 
de  fin  ;  qu'ainfi  nous  ayons  véritablement  part  aux  biens 
de  l'Alliance  de  grâce  ,  que  tu  as  faite  avec  nous  par 
Jefus-Chrift  ;  perluadés  que,  puifque  tu. daignes  nous  rece- 
voir à  ta  Table  &  dans  ta  Famille ,  tu  feras  toujours  us 
bon  Père'.à  notre  égard  ,  qui  nous  pardonnera  nos  fautes  , 
qui  nous  fournira,  comme  à  tes  chers  enfans ,  toutes  le» 
chofes  qui  nous  font  néceffaires  ,  foit  pour  le  corps,  foit 
pour  l'ame  ,  Se  qir  nous  introduira  un  jour  dans  ton  héritage 
célefte.  Père  de  Grâce ,  qui  n'a  point  épargné  ton  propre 
Fils  ,  mais  qui  l'a  livré  à  la  mort  pour  nous ,  Se  qui  nous 
appelle  à  fa  communion  pour  nous  donner  la  vie  éternelle  : 
vivement  touchés  de  ce  don  précieux,  nous  nous  confa- 
crons  entièrement  à  toi ,  nous  te  préfentons  nos  corps  Se 
nos  eiprits ,  en  facrifice  vivant  Se  faint.  Et  puifque  tu  nous 
as  tant  aimés  ,  nous  reconnoiflbns  que  cela  nous  engage  à 
nous  aimer  les  uns  les  autres.  Imprime  toi  même  ,  ô  Dieu  1 
ces  faintes  difpofitions  dans  nos  âmes ,  afin  que  célébrant 
de  cette  manière  la  mémoire  de  ton  chej  Fils ,  notre  foi  fe 
fortifie  de  plus  en  plus ,  notre  charité  s'augmente ,  notre 
fanclifi cation  s'avance  Se  fe  perfectionne  ;  ce  qui  nous  don- 
nera tous  les  jours  plus  de  fujet  de  te  regarder  comme  notre 
Père  ,  Se  de  glorifier  ton  faint  Nom  par  nos  oeuvres  &  par 
nos  paroles.  Exauce-nous ,  Père  de  miféricorcle  !  Nous  t'in- 
voquons au  nom  de  ton  Fils  bien-aimé  Jefus-Chrift  notre 
Seigneur ,  auquel ,  comme  à  toi ,  Père  célefte  ,  Se  au  Saint 
Efprit,  foit  honneur,  louange  Se  gloire,  dès  maintenant 
Se  à  jamais.  Amen. 

Approchons-nous  maintenant ,  mes  Frères ,  de  la  Table 
du  Seigneur,  mais  venons-y  avec  tous  les  fentimens  d'hu- 
milité ,  de  reoentance ,  de  foi ,  de  piété  ,  de  charité ,  que 
cette  faiute  action  demande  de  nous.  Vencns-y  aufli  avec 

Ttt 


yj%  L  A     L  I  T  U  R  G  I  E 

ordre' &  avecbienfcar.ee,  nous  iouvenant  que  nous  nous 
préfentons  devant  Dieu  ,  pour  nous  acquitter  de  l'un  des 
devoirs  les  plus  folemnels  de  la  Religion.  Et  fans  nous  arrê- 
ter à  ces  fymboles  extérieurs ,  que  nous  voyons  de  nos 
yeux ,  &  que  nous  touchons  de  nos  matins ,  comme  fi  Jefus- 
Chrift  y  étoit  renfermé  d'une  manière  groflière  &  charnelle  , 
élevons  nos  efprits  Se  nos  ccrurs  en-haut ,  oii  Jcfus-Chrift 
eft  à  préfent  dans  la  gloire  de  Dieu  Ton  Père ,  d'où  nous 
l'attendons  au  dernier  jour  ,  lorfqu'il  viendra  pour  juger  le 
monde  ,  Se  pour  nous  mettre  en  pclleilion  du  grand  falut 
qu'il  nous  a  acquis. 

Qui  fe  lit  après  que  la  Communion  eft  finie. 

PEre  Célefte  1  Nous  te  rendons  d'éternelles  aérions  de 
grâces  ,  de  ce  que  tu  as  daigné  nous  faire  un  fi  grand 
bien  ,  à  nous  pauvres  pécheurs ,  que  de  nous  avoir  reçus  à 
la  communion  de  ton  Fils  Jefus-Chrift  notre  Seigneur  i 
l'ayant  livré  à  la  mort  pour  nous ,  Se  nous  ayant  appelés  à 
participer  aux  fruits  de  fa  mort ,  dans  le  Sacrement  de  la 
fainte  Cène.  Maintenant ,  ô  Dieu  1  nous  te  fupplions  de 
ne  pas  permettre  que  nous  foyons  jamais  allez  ingrats 
pour  pouvoir  oublier  ces  chofes  ;  fais  au  contraire  ,  que  les 
ayant  gravées  dans  nos  coeurs  ,  nous  nous  avancions  conti- 
nuellement dans  la  foi  j  que  notre  foi  foit  fertile  en  toutes 
fortes  de  bonnes  œuvres  ;  &:  que  toute  notre  vie  foit  con- 
facrée  Se  employée  a  l'avancement  de  ta  gloire,  6c  à  l'édi- 
fication de  notre  prochain  ;  par  ce  même  Jefus-Chrift  ton 
Fils,  qui,  dans  l'unité  du  Saint  Efprit,  vit  Se  règne  avee 
toi ,  Dieu  béni  éternellement.  Amen. 

LA  LITURGIE  DU  MARIAGE. 

Ieu,  qui  eft  le  Père  Se  l'Auteur  du  genre-humain» 
ayant  créé  les  Cieux  Se  la  Terre ,  Se  toutes  les  choies 
qui  y  font  connues ,  forma  l'homme  à  fon  image.  Après 
quoi  il  dit ,  il  n'eft  pas  bon  que  l'homme  foit  feul  ;  fai- 
fons-lui  une  aide  qui  lui  foit  fcmblablc.  Ayant  donc  fait 
tomber  Adam  dans  un  profond  iommeil,  il  prit  une  de  fe-s 


DU    MARIAGE.  77i 

corès,  dont  il  forma  Eve  j  faifant  comprendre  par-là,  que 
le  Mari  &  la  Femme  ne  font  qu'une  même  chair ,  S:  qu'il 
doit  y  avoir  une  très  parfaite  union  entre  eux.  Le  mari  doit 
aimer  fa  femme,  l'entretenir ,  en  avoir  foin,  comme 
JESUS-CHRïT  aime  fon  Eglife,  Se  s'eft  donné  foi-même 
pour  elle.  La  femme  auflî ,  de  fon  coté ,  doit  aimer  fon 
mari ,  le  fervir ,  Se  lui  être  fourni fe  dans  toutes  les  chofes 
bonnes  Se  honnêtes.  Et  ils  fe  doivent  garder  une  fidélité 
•confiante  fc  inviolable  l'un  à  l'autre.  • 

En  effet ,  un  des  iieffeïns  de  Dieu ,  dans  l'initiation  du 
Mariage,  a  été  de  prévenir  les  défordres  de  la  chair,  Se 
d'entretenir  la  pureté  Se  l'honnêteté  entre  les  hommes.  Ainfï 
l'on  doit  fuivre  la  volonté  de  Dieu  par  une  vie  pure  Se 
chafte  >  car  nos  corps  font  les  Temples  de  Dieu  ;  Se  ceux 
qui  les  profanent ,  Dieu  déclare  qu'il  les  fera  périr. 

Ecoutez  i'Evangile,oiï  notre  Seigneur  nous  enfeigne  que 
le  lien  du  Mariage  eft  facré,  Se  que  les  hommes  n'ont  pas 
droit  de  le  rompre.  Des  Pharifiens ,  dit  l'Evangile  ,  vinrent 
pour  furpfeiidre  Jefir,  ,  Se  lui  dirent  :  Eft-iî  périra  à  U£ 
îomme  de  répudier  fa  femme ,  pour  quelque  fujet  que  ce 
foit  ?  Jefus  leur  répondit  :  n'avez-vous  pas  lu  que  celui 
qui  forma  le  genre-humain  au  commencement ,  fît  un 
homme  Se  une  femme  ,  Se  qu'il  dit ,  pour  cette  raifon  , 
l'homme  laiffera  fon  père  Se  fa  mère ,  Se  s'attachera  à  fa 
femme  ,  Se  ils  feront  deux  en  une  feule  chair.  Que  l'homme 
ne  fépare  donc  pas  ce  que  Dieu  a  joint. 

Vous  donc  ,  N.  N.  qui  êtes  inftruits  de  la  volonté  de 
Dieu  ,  voulez-vous  vivre  dans  ce  faint  état  du  Mariage  , 
que  Dieu  lui-même  a  inftitué ,  Se  que  Saint  Paul  repréfente 
comme  honorable  entre  tous  les  hommes  ?  Si  c'eft-là  votre 
ieffein  ,  faites-le  connoître  devant  cette  fainte  âffemblée. 
Réponfe.  Oui  a 

Je  vous  en  prends  ici  à  témoins ,  vous  tous  qui  êtes  ici 
préfens,  Se  je  vous  prie  de  vous  en  fouvenir.  Néanmoins 
s'il  y  a  quelqu'un  dans  cette  afTemblée  qui  fâche  quelque 
chofe  qui  doive  empêcher  ce  Mariage  ,  Se  que  Tune  des 
Parties  foit  déjà  liée  avec  une  autre  perfonne  ,  qu'il  le  dife. 

Puifqu'il  n'y  a  point  d'oppo(ition>  notre  Seigneur  veuille 

Ttt    2, 


771  LA    LITURGIE 

bénir  votre  deifein ,  &  que  votre  commencement  foit  m 
Nom  de  Dieu,  qui  a  fait  le  Ciel  &  la  Terre. 

Vous  ,  N.  tous  confeiîez  ici  devant  Dieu  &  devant  cette 
fainte  Alfemblée ,  que  vous  avez  pris ,  &  que  vous  prenez 
pour  votre  femme  &  epoufe  ,  N.  ici  préfente.  Vous  pro- 
mettez de  la  garder  ,  de  l'aimer  ,  de  l'entretenir  ,  de  vivre 
fàintement  avec  elle ,  &  de  Iu;  garder  la  foi  en  toutes  cho- 
fes ,  comme  c'eft  le  devoir  d'un  bon  &  fidèle  mari  envers 
fa  femme,  &  comme  Dieu  vous  le  commande  dans  fa 
parole. 

Réponfe.  Oui. 

Vous ,  N.  vous  confeffez  ici  devant  Dieu  &  devant  cette 
fainte  AfTemblée,  que  vous  avez  pris  ,  &.  que  vous  prenez 
N.  ici  préfent ,  pour  votre  Mari  légitime.  Vous  promettes 
de  l'aimer ,  de  lui  obéir  ,  de  lui  être  foumife ,  de  vivre  fàin- 
tement avec  lui ,  &  de  lui  garder  la  foi  en  toutes  chofes  , 
comme  c'elt  le  devoir  d'une  Epoufe  fidelle  envers  fon  Mar& 
le  comme  Dieu  vous  le  commande  dans  fa  parole. 
Réponfe.  Oui. 

Souvenez-vous,  l'un  &  l'antre,  des  promeiles  que  voùfc 
venez  de  faire.  Et  puifque  Dieu  vous  a  unis  par  le  (acre  lien 
du  Mariage,  vivez  enfemble  fàintement,  dans  la  paix, 
dans  l'union,  dans  la  pureté,  vous  gardant  la  foi  l'un  $ 
l'autre  ,  félon  la  parole  de  Dieu. 

Prions  Dieu  tous  enfemble  ,  qu'il  répande  fa  bénédictioi 
fur  ces  perfonnes  &  far  leur  Mariage, 

SEIGNEUR  DIEU ,  tout  bon  &  tout  fage  ,  qui  as  prévu 
dès  le  commencement,  qu'il  n'étoit  pas  bon  que  l'homme 
fût  feul ,  &  qui ,  pour  cette  raifon  ,  lui  as  donné  une  aide 
femblable  à  lui ,  &  as  ordonné  que  les  deux  ne  feroient 
ciu'un  ;  puifqu'il  t'as  plu  d'appeler  ces  perfonnes  à  l'état 
iàcré  du  mariage  ,  nous  te  prions  très-humblement  que  tu 
veuilles  leur  donner  ton  Saint  Efprit ,  afin  qu'ils  vivent 
fàintement  félon  ta  volonté  ,  furmontant  tous  les  mauvais 
defirs  de  la  chair ,  &  édifiant  les  autres  hommes  par  leur  hon- 
nêteté &  leur  chalteté.  Donnes-leur  ta  bénédiction,  coma» 


D  U    M  A  R  I  A  G  E.  ~;3 

Si  ces  fidèles  ferviteurs.  Et  fi  tu  veux  qu'ils  aient  des  enfans , 
fais  qu'ils  s'appliquent  avec  foin  à  les  inftruire  dans  la  piété , 
&  à  les  former  à  la  vertu  ;  afin  que  par  leur  attachement 
à  ton  fervice  ,  &  les  bons  exemples  qu'ils  donneront  à  leur 
prochain ,  ils  contribuent  à  l'avancement  de  ta  gloire ,  Se 
au  progrès  de  ton  faint  Evangile.  Exauce-nous  ,  Père  de 
Grâce  fpour  l'amour  de  ton  cher  Fils ,  Jefus-Clirift ,  notre 
Seigneur.  Amen. 

Notre  Seigneur  vous  rempluTe  de  tous  fes  biens ,  &  vous 
faite  la  grâce  de  vivre  long-temps  &  faintement.  Ainiî 
foit-il. 

LA  BÉNÉDICTION 

Qui  fe  donne  par  le  Minîfl're  en  congédiant  l'AJfemblée: 
Elle  efl  tirée  du  Ckap.  VI  des  Nombres. 

LE  Seigneur  vous  béniffe  &  vous  conferve.  Le  Seigneur 
vous  regarde  d'un  œil  favorable  &  vous  foit  propice. 
Le  Seigneur  tourne  fon  vîfage  vers  vous3  &  vous  main- 
tienne'en  paix  &  profpérité.  Amen, 


Ttt3 


7-74  CONFESSION 


v  ra.'Miiii-Wfi! 


CONFESSION 

DE     FOL 

ARTICLE     PREMIER. 

NOus  croyons  &  confcfTons  qu'il  y  a  un  feul  Dieu , 
qui  eft  une  feule  Se  f impie  Eifence  ,  fpirituelle,  éter- 
nelle ,  mvifible  ,  immuable ,  infinie  ,  in-ompréhenfiblc  , 
ineffable ,  qui  peut  toutes  chofes ,  qui  eft  toute  fage  ,  toute 
bonne  ,  toute  jufre  &  toute  miféricordieufe. 

II.  Ce  Dieu  fe  manifefte  tel  aux  hommes  ;  premièrement, 
par  Tes  œuvres ,  tant  par  la  création,  que  par  la  conferva- 
tion  Se  conduire  de  ces  œuvres-  là.  Secondement  Se  plus 
clairement,  par  fa  Parole  ,  laquelle,  au  commencement  re- 
celée par  Oracles  ,  a  été  ,  puis  après  rédigée  par  écrit ,  aux 
Livres  que  nous  appelons  l'Ecriture  Sainte. 

III.  Toute  cette  Ecriture  Sainte  eft  comprife  aux  Livres 
Canoniques,  aux  Vieux  Se  Nouveau  Teftamens,  defquels 
le  nombre  s'enfuit.  Les  cinq  Livres  de  Moïfe  ;  fa  voir  f 
la  Genèfe  ,  l'Exode ,  le  Lévitique  ,  les  Nombres,  le  Deutë- 
ronome.  Item  >  Jofué,  les  Juges  ,  Ruth,  le  premier  Se  le 
fécond  Livre  de  Samuel ,  le  premier  &  le  fécond  Livre  des 
Rois,  le  premier  &  le  fécond  Livre. des  Chroniques ,  autre- 
ment dits  Paralipomenon,  le  premier  Livre  d'Efdras.  Item  , 
Néhémie  ,  le  Livre  d'Efter ,  Job  ,  les  Pfeaumes  de  David  , 
les  Proverbes  ou  Sentences  de  Salomon  ,  le  Livre  de  l'Ecclé- 
fiafte,  dit  le  Prêcheur,  le  Cantique  de  Salomon.  Item,  le 
Livre  d'Efaïe ,  Jérémie,  les  Lamentations  de  Jérémie, 
Ezéchiel,  Daniel,  OCéQ  ,  Joël,  Amos  ,  Abdias ,  Jonas  » 
Michée ,  Nahum  ,  Abacuc  ,  Sopiionie  ,  Aggéé ,  Zacharic  , 
Malachie.  Item  ,  le  Saint  Evangile  félon  Saint  Matthieu  , 
félon  Saint  Marc,  félon  Saint  Luc,  &  félon  Saint  Jean. 
Item  y  le  fécond  Livre  de  Saint  Luc,  autrement  dit,  les 


DE    FOI.  771 

A  clés  des  Apôtres.  Item  3  les  Epures  de  Saint  Paul ,  une 
aux  Romains  ,  deux  aux  Corinthiens ,  une  aux  Calâtes , 
une  aux  Ephéfiens ,  une  aux  Philippiens ,  une  aux  Coleffiens, 
deux  aux  Theffaloniciens ,  deux  à  Timothée  ,  une  à  Tite  , 
une  à  Phiîcmon.  Item  ,  l'Ëpître  aux  Hébreux,  FEpître  de 
Saint  Jacques,  la  première  Se  la  féconde  Epître  de  Saint 
Pierre  3  la  première ,  féconde  Se  troifième  Epître  de  Saint 
Jean  >  PEpître  de  Saint  Jude.  Item  >  l'Apocalypfe  ou  Révé- 
lation de  Saint  Jean. 

IV.  Nous  connoiiTons  que  ces  Livres  font  Canoniques  , 
Se  la  règle  très-certaine  de  notre  Foi ,  non  pas  tant  par  le 
commun  accord  Se  contentement  ce  l'Eglife  ,  que  par  le 
témoignage  Se  perfuanori  intérieure  du  Saint  Efprit ,  qui 
nous  les  fait  difeerner  d'avec  les  autres  Livres  Lccléfîafd- 
iques  ,  fur  lefquels  ,  encore  qu'ils  foient  utiles,  on  ne  peut 
fonder  aucun  article  de  Foi. 

V.  Nous  croyons  que  la  Parole  qui  eft  contenue  en 
ces  Livres,  eft  procédée  de  Dieu,  duquel  feuî  elle  prend 
ion  autorité ,  Se  non  des  hommes.  Et  d'autant  qu'elle  eft 
la  règle  de  toute  vérité,  contenant  tout  ce  qui  eft  nécef- 
faire  peur  le  fervice  de  Dieu  &  notre  faîut ,  il  n'eft  licite 
aux  hommes  ,  ni  même  aux  Anges ,  d'y  ajouter,  diminuer 
eu  changer.  D'où  il  s'enfuit,  que  ni  l'antiquité,  ni  les  cou- 
tumes ,  ni  la  multitude  ,  ni  la  fageile  humaine ,  ni  les  juge- 
mens,  ni  les  arrêts,  ni  les  édits,  ni  les  décrets ,  ni  les  con- 
ciles ,  ni  les  divifions ,  ni  les  miracles,  ne  doivent  être  op- 
posés à  cette  Ecriture  Sainte  ;  mais  au  contraire,  toutes 
chofes  doivent  erre  examinées,  réglées  Se  réformées  félon 
elle.  Et  fuivant  cela,  nous  avouons  les  trois  Symboles  5  à 
favoir,  des  Apôtres,  de  Nicce  &  d'Athanafe ,  parce  qu'ils 
font  conformes  à  la  Parole  de  Dieu. 

VI.  Cette  Ecriture  Sainte  nous  enfeigne,  qu'en  cette  feule 
Se  fimpîe  E/Terce  divine  que  nous  avons  confefTée,  il  y 
a  trois  perfonnes ,  le  Père  ,  le  Fils  Se  le  Saint  Efprit;  le  Père , 
la  premièie  caufe  ,  principe  Se  origine  de  toutes  chofes  ;  le 
Eils ,  fa  parole  Se  lapience  éternelle  j  le  Saint  Efprit ,  fa 
vertu  puiurance&  efficace.  Le  Fils  éternellement  engendré  du 
Père;  le  Saint  Efprit  procédant  éternellement  de  tous  deux. 
Xes  trois  jerfonnes  3  non  confufes ,  mais  diftin&es,  Se  toute* 


CONFESSION 

fois  non  dïvifées,  mais  d'une  même  cfTcnce  ,  éternité  ,  puif- 
fanec  &  égalité.  Et  en  cela ,  nous  avouons  ce  qui  a  été  dé- 
terminé par  les  Conciles  anciens,  &  dételions  toutes  fectes 
Se  héréfics  gui  ont  été  rejetées  par  les  Saints  Docteurs  , 
comme  Saint  Hilaire ,  Saint  Athanafc ,  Saint  Ambroife  , 
Saint  Cyrrille. 

VII.  Nous  croyons  que  Dieu,  en  trois  perfonnes  coopé- 
rantes, par  fa  venu  ,  fagefle  Se  bonté  incompréhenfib'c  ,  a 
cri  *outes  chofes  ,  non-feulement  le  ciel  Se  la  terre,  & 
toat  ce  qui  y  eft  :ontenu ,  mais  auilî  les  efprits  invifiblcs, 
defquels  les  ut,  font  déchus  &:  tombés  en  perdition,  les 
autres  ont  perfiité  en  FobéifTance.  Que  les  premiers  étant 
corrompus  en  milice  ,  font  ennemis  de  tout  bien,  par  con- 
fiquent  de  toute  l'Eglife  ;  les  féconds  ayant  été  préfervés 
par  la  grâce  de  Dieu,  font  Minières  pour  glorifier  le  Nom 
de  D;eu,  &  fervir  au  falutde  fes  élus. 

VIII.  Nous  croyons  que  non-feulement  il  a  créé  toutes 
chofes,  mais  qu'il  les  gouverne  Se  conduit,  difpofant  & 
ordonnant,  félon  fa  volonté,  de  tout  ce  qui  arrive  au 
monde  ;  non  pas  qu'il  foit  auteur  du  mal ,  ou  que  la  coulpe 
lui  en  puïife  être  imputée ,  vu  que  fa  volonté  cil  la  règle 
fouveraine  &  infaillible  de  toute  droiture  Se  équité;  mais  il 
a  des  moyens  admirables  de  fe  fervir  tellement  des  dia- 
bles Se  des  méchans  ,  qu'il  fait  convertir  en  bien  le  mal 
qu'ils  font ,  &  duquel  ils  font  coupables.  Et  ainfî ,  confef- 
tant  que  rien  ne  fe  fait  fans  la  Providence  de  Dieu,  nous 
adorons  en  humilité  les  fecrets  qui  nous  font  cachés ,  fans 
nous  enquérir  par-dciîus  notre  mefure ,  mais  plutôt  nous 
appliquons  à  notre  ufage  ce  qui  nous  eft  montré  en  l'Ecri- 
ture fainte,  pour  être,  en  repos  Se  fureté  :  d'autant  que 
Dieu,  qui  a  toutes  chofes  fecrettes  à  foi,  veille  fur  nous 
avec  un  foin  paternel  ,  tellement  qu'il  ne  tombera  point 
un  cheveux  de  notre  tête  fans  fa  volonté  >  &  cependant] 
il  tient  les  Diables  Se  tous  nos  ennemis  bridés  ,  en  forte 
qu'ils  ne  nous  peuvent  faire  aucun  mal  fans  G.  permillion. 

IX.  Nous  croyons  que  l'homme  ayant  été  créé  pur  , 
entier ,  &  conforme  à  l'image  de  Dieu ,  cil: ,  par  fa  propre 
faute,  déchu  de  la  grâce  qu'il  avoir  reçue-;  Se  qu'ainu  il 
s'efl:  aliéné  de  Dieu ,  qui  efl  la  fomaLue  de  juitice  Se  de 


D  E    F  O  I.  777 

£outT}icn  :  cnforcc  que  fa  nature  eft  du  tout  corrompues 
&:  étant  aveuglé  en  Ton  efprit ,  &  dépravé  en  (on  cœur  , 
a  perdu  toute  intégrité ,  fans  en  avoir  rien  de  refte.  Et 
bien  qu'il  ait  encore  quelque  difcrnement  du  bien  &  du  mal, 
nonobftant,  nous  difjns ,  que  ce  qu'il  a  de  clarté  fe  con- 
vertit en  ténèbres,  quand  il  eft  queftion  de  chercher  Dieu  , 
tellement  qu'il  n'en  peut  nullement  approcher  par  fon  in- 
telligence &  raifon.  Et  bien  qu'il  ait  une  volonté,  par 
laquelle  il  eft  infîté  à  flaire  ceci  ou  cela ,  toutefois  elle 
eft  du  tout  captive  fous  péché ,  enforte  qu'il  n'a  nulle  li- 
berté au  bien  ,   que  celle  que  Dieu  lui  donne. 

X.  Nous  croyons  que  toute  la  lignée  d'Adam  eft  in- 
fectée de  telle  contagion  ,  qui  eft  le  péché  originel ,  &  ua 
yicc  héréditaire ,  &  non  pas  feulement  une  imitation , 
comme  les  Pélagiens  ont  voulu  dire ,  lefquels  nous  détef- 
tons  en  leurs  erreurs  ;  &  n'eftimons  pas  qu'il  foit  befoin 
de  s'enquérir  comment  le  péché  vient  d'un  homme  à  l'au- 
tre, vu  que  c'eft  bien  anez  que  ce  que  Dieu  lui  avoit 
donné  n'étoit  pas  pour  lui  (cul ,  mais  pour  toute  fa  lignée  s 
&  ainfi ,  qu'en  fa  perfonne  nous  avons  été  dénués  de  tous 
biens ,  &  fommes  tombés  en  toute  pauvreté  5c  malédic- 
tion. 

XI.  Nous  croyons  auiïi  que  ce  vice  eft  vraiment  pé- 
•hé  ,  qu'il  fuftit  à  condamner  tout  le  genre  humain,  jus- 
qu'aux petits  enfans,  dès  le  ventre  de  la  mère  ,  &  qu« 
pour  tel  il  eft  réputé  devant  Dieu  ;  même  qu'après  le  Bap- 
tême ,  c'eft  toujours  péché  quant  à  la  couîpe ,  bien  que 
la  condamnation  en  foit  abolie  aux  enfans  de  Dieu,  ne 
la  leur  imputant  point  par  fa  bonté  gratuite-  Outre  cela  , 
que  c'eft  une  perverfité  produifant  toujours  des  fruits  de 
malice  &  de  rébellion ,  tels  que  les  plus  faints ,  encore 
qu'ils  y  réfiftent  ,  ne  lailfent  point  d'être  entachés  d'infir- 
mités &  de  fautes,   pendant  qu'ils  habitent  en  ce  monde. 

XII.  Nous  croyons  que  de  cette  corruption  &  con- 
damnation générale,  en  laquelle  tous  les  hommes  font 
plongés  ,  Dieu  retire  ceux  qu'en  fon  confeil  éternel 
&  immuable  il  a  élus,  par  fa  feule  bonté  &c  rniféricorde, 
en  notre  Seigneur  Jefus- Chrift  ,  fans  confîdération  de 
leurs  œuvres ,  laiifant  les  autres  en  cette  même  corruption 


77*  CONFESSION 

&  condamnation,  pou.*  montrer  en  eux  fa  jtiffied  ,  comme 
aux  premiers  il  fait  luire  les  riche  a  mil<:ricordc. 

.Car  les  uns  ne  font  point  meilleurs  que  lcr.  aétrts  ,  fut 
qa'a  ce  que  Dieu  les  SÛtmc,  félon  fon  éonfèil  immua- 
ble, qu'il  a  déterminé  en  Jefus-Chrift,  devant  la  création 
du  monde  :  &  nul  auili  ne  fe  pourroit  introduire  a  nu 
tel  bien  de  fa  propre  vertu  ,  vu  que  de  nature  nous  ne 
pouvons  avoir  un  feui  bon  mouvement ,  ni  affc&ion ,  ni 
peniée,  jufqu'à  ce  que  Dieu  nous  ait  prévenus  «3c  nous  ait 
difnofés. 

XIII.  Nous  croyons  que  tout  ce  qui  étoit  requis  à 
notre  falut ,  nous  a  été  offert  5c  communiqué  en  Jefus- 
Chrift  ,  lequel  nous  étant  donné  à  falut  ,  nous  a  été 
quant  &  quant  fait  fapience  ,  juftice ,  lanâirîcarion  & 
rédemption  ;  enforte  qu'en  déclinant  de  lui  ,  on  renonce 
à  la  miféricorde  du  Père,  où  il  nous  convient  d'avoir 
notre  refuge  unique. 

XIV.  Nous  croyons  que  Jefus-Chrift  étant  la  SagefTc 
de  Dieu  &  fon  Fils  éternel,  a  vêtu  notre  chair,  afin 
û^étre  Dieu  6c  homme  en  une  perfonne  ;  même  homme 
femblable  à  nous ,  paflible  en  cotps  &  en  ame  ,  finon  en 
tant  qu'il  a  été  pur  de  toute  macule.  Et  quant  à  fon  hu- 
manité, qu'il  a  été  la  vraie  femence  d'Abraham  5c  de 
David ,  bien  qu'il  ait  été  conçu  par  la  vertu  fec rette  du 
S.  Efprit.  En  quoi  nous  déteftons  toutes  les  héréiies  qui 
ont  anciennement  troublé  les  Eglifes  ,  Se  notamment  auflî 
les  imaginations  diaboliques  de  Scrvet,  lequel  attribue  au 
Seigneur  Je'us  une  Divinité  fantaftique,  d'autant  qu'il  le 
dit  être  Vidée  «Se  patron  de  toutes  chofes  ,  8e  le  nomme 
îils  perfonnel  ,  ou  figuratif  de  Dieu  ;  «5c  finalement ,  lui 
forge  un  corps  de  trois  élémens  incréés ,  Se  alhfï  mêle  & 
«détruit  toutes  les  deux  natures. 

XV.  Nous  croyons  qu'en  une  même  perfonne  ,  favoir , 
Jefus-Chrift,  les   deux  natures  font  vraiement  3c  infépa- 

\  rablement  conjointes  &  unies  ,  demeurant  néanmoins 
chaque  nature  en  fa  diftin&e  propriété  :  tellement  que  , 
comme  en  cette  conjonction  ,  la  nature  divine  retenant 
fa  propriété,  eft  demeurée  incrée  ,  infinie,  <5e  rempli îfant 
toutes  chofes  :  aufli  la  nature  humaine  eft  demeurée  finie, 


D  E     F  O  I.  77j 

ayant  fa  forme ,  rnefure  &  propriété  :  &  même  ,  bien  que 
Jefus-Chriit  ,  en  reffufeitant ,  ait  donné  l'immortalité  à 
ion  corps  ;  toutefois,  il  ne  lui  a  pas  ôté  la  vérité  de  fa 
nature.  Et  amfi  nous  le  confidérons  tellement  en  fa  Divi- 
nité,, que  nous  ne  le  dépouillons  point.de  fon  humanité. 

XVI.  Nous  croyons  que  Dieu,  en  envoyant  fon  Vils,  a 
voulu  montrer  fon  amour  Se  bonté  incuimable  envers 
nous,  en  le  livrant  à  la  mort,  Se  le  refiufcitant  ,  pour 
accomplir  toute  iufiice ,  Se  pour  nous  acquérir  la  vie  ce- 
lefte. 

XVII.  Nous  croyons  que  par  le  facrifice  unique  ôu-c 
le  Seigneur  Jefus  a  offert  en  la  croix  ,  nous  Tommes  ré- 
conciliés à  Dieu,  pour  être  tenus  Se  réputés  juites  devant 
lui  ;  parce  que  nous  ne  lui  pouvons  être  agréables,  ni 
être  participans  de  fon  adoption ,  fînon  d'autant  qu'il  nous 
pardonne  nos  fautes ,  &:  les  enfevelic  Ainll  nous  protef- 
tons  que  Jefus-Chrift  eft  notre  lavement  entier  &  par- 
fait ;  &:  qu'en  fa  mort,  nous  avons  entière  fatisfaetion 
pour  nous  acquitter  de  nos  forfaits  &  iniquités,  dont  nous 
fommes  coupables,  Se  ne  pouvons  être  délivrés  que  par  ce 
remède 

XVIIL  Nous  croyons  que  toute  notre  jullice  eft  fon- 
dée en  la  rémiflion  de  nos  péchés ,  comme  a-uffi  c'eft 
notre  feule  félicité  ,  comme  dit  David.  C'eft  pourquoi 
nous  rejettons  tous  les  autres  moyens  de  nous  pouvoir 
jumfîex  devant  Dieu  :  Se  fans  préfumer  de  nulles  vertus 
ni  mérites ,  nous  nous  tenons  Amplement  à  l'obéiffance 
de  Jefus-Chrift,  laquelle  nous  eft  allouée,  tant  pour  cou- 
vrir toutes  nos  fautes ,  que*  pour  nous  faire  trouver  grâce 
Se  faveur  devant  Dieu.  Et  de  fait  y  nous  croyons  qu'en 
déclinant  de  ce  fondement  tant  peu  que  ce  foit.,  nous  ne 
pourrions  trouver  ailleurs  aucun  repos  ;  mais  ferions  tou- 
jours agités  d'inquiétude  ,  d'autrn:  que  jamais  nous  ne 
fommes  paifibles  avec  Dieu  ,  jufqu'à  ce  que  nous  foyons 
bien  affinés  d'être  aimés  en  Jefus-Chrift ,  vu  qae  nous 
fommes  dignes  d'être  haïs  en  nous-mêmes. 

XIX.  Nous  croyons  que  c'eft  par  ce  moyen  que 
nous  avons  la  liberté  &  le  privilège  d'invoquer  Dieu,  avec 
une  pleine  confiance  qu'il  fe  montrera  notre  Père  :  car  nous 


7So  CONFESSION 

n'aurions  aucun  accès  au  Père,  fi  nous  ne  lui  crions  adreP- 
les  par  ce  Médiateur.  Et  pour  erre  exaucés  en  fon  Non  , 
il  convient  tenir  notre  vie  de  lui.,   comme  de  nocre  Chef. 

XX.  Nous  croyons  que  nous  tommes  faits  partici- 
pans  de  cette  juftice,  par  la  feule  foi  ,  comme  il  cft  dit 
qu'il  a  fouffert  pour  nous  acquérir  le  falut,  afin  que  qui- 
conque croira  en  lui ,  ne  péri/Te  point  :  &  que  cela  fe  fait 
d'autant  que  les  promeuves  de  vie  qui  nous  font  données 
en  lui  ,  font  appropriées  à  notre  ufage  ;  &  nous  en  en- 
tons l'effet  quand  nous  les  acceptons,  ne  de 
qu'étant  aflurés  par  la  bouche  de  Dieu,  nous  ne  ferons 
point  fruftrés.  Ainfi  la  juftice  que  nous  obtenons  par  la 
toi ,  dépend  des  promefles  gratuites  par  lefquelles  Dieu 
nous  déclare  &:  nous  teftifie  qu'il  nous  aime. 

XXI.  Nous  croyons  que  nous  fommes  illuminés  en 
la  Foi  par  la  grâce  fecrette  du  S.  Efprit  ,  tellement  que 
c'eft  un  don  gratuit  Se  particulier  que  Dieu  départ  à  qui 
■bon  lui  femble  ;  enforte  que  les  fidèles  n'ont  pas  de'  quoi 
l'en  glorifier,  étant  obligés  au  double,  de  ce  qu'ils  ont 
été  préférés  aux  autres.  Même,  que  la  foi  n'eft  pas  feule- 
lement  baillée  pour  un  coup  aux  élus ,  pour  les  introduire 
au  bon  chemin  \  mais  pour  les  y  faire  continuer  aulli  juf- 
cu'au  bout.  Car  comme  c'eft  à  Dieu  de  faire  le  commen- 
cement, auffi  c'eft  à  lui  de  parachever. 

XXII.  Nous  croyons  que  par  cette  foi ,  nous  fommes 
'régénères  en  nouveauté  de  vie,  étant  naturellement  afTer- 
vis  à  péché.  Or  nous  recevons  par  la  foi  la  grâce  de  vivre 
faintement,  &  en  la  crainte  de  Dieu,  en  recevant  la  pro- 
meffe  qui  nous  eft  donnée  par  l'Evangile,  à  favoir ,  que 
Dieu  nous  donnera  fon  Saint-Efprit.  Ainfi  la  foi,  non-feu- 
lement ne  refroidit  pas  l'affe&ion  de  bien  &  faintement 
vivre,  mais  l'engendre  &  l'excite  en  nous,  produifant  né- 
cefTairement  les  bonnes  œuvres.  Au  refte ,  bien  que  Dieu, 
pour  accomplir  notre  falut ,  nous  régénère ,  nous  réfor- 
mant à  bien  faire,  toutefois,  nous  confc lions  qne  les  bon- 
nes œuvres  que  nous  faifons  par  la  conduire  de  fon  Elprit, 
ne  viennent  point  en  compte  pour  nous  juflifier,  ou  mé- 
riter que  Dieu  nous  tienne  pour  fes  en  fins,  par- 
aous  (crions  toujours  flottans  en  doute  &  inquiétude  ,  fi 

K€>S 


DE    FO  I.  7Sr 

ao*  coiifcicnces  ne   s'appuy  oient   fur  la  faiisfa<ftion    par 
laquelle  Jefus-Chrift  nous  a  acquittes. 

XXIII.  Nous  croyons  que  toutes  les  figures  de  la 
Loi  ont  pris  fin  à  la  venue  de  Jefus-Chrift  $  mais  bien  que 
les  cérémonies  ne  (oient  plus  en  ufage  ,  néanmoins  la 
fubftance  Se  vérité  nous  eft  demeurée  en  la  perfonne  de 
celui  auquel  gît  i'accompliiTernent  de  tout.  Au  refte ,  il 
nous  faut  aider  de  la  Loi  Se  des  Prophètes  ,  tant  pour 
régler  notre  vie,  que  pour  être  confirmés  aux  promeffes  de 
l'Evangile. 

XXIV.  Nous  croyons,  puifque  Jefus-Chrift  nous  eft 
donné  pour  feul  Avocat  ,  Se  qu'il  nous  commande  de 
nous  retirer  familièrement  en  fon  Nom  vers  fon  Père  , 
Se  même  qu'il  ne  nous  eft  pas  licite  de  prier,  fïnon  ea 
fuivant  la  forme  que  Dieu  nous  a  diérée  par  fa  Parole  , 
que  tout  ce  que  les  hommes  ont  imaginé  ,  de  l'intercef- 
fion  des  Saints  trépafiés ,  n'eft  qu'abus  Se  fallace  de  Satan 
pour  faire  détourner  les  hommes  de  la  forme  de  biea 
prier.  Nous  rejetons  auffi  tous  les  autres  moyens  que  les 
hommes  préfument  avoir  pour  fe  racheter  envers  Dieu  , 
comme  dérogeans  au  Sacrifice  de  la  mort  Se  pailîon  ce 
Jefus-  Chrift.  Finalement,  nous  tenons  le  Purgatoire  pour  une 
illufion  procédée  de  cette  même  boutique  ,  de  laquelle  font 
auili  procédés  les  vœux  monaftiques  ,  les  pèlerinages ,  les 
défenfes  du  mariage  ,  &  de  l'ufage  des  viandes,  ïobfer- 
vation  cérémonieufe  des  jours ,  la  confeffion  auriculaire , 
les  indulgences  ,  Se  toutes  autres  telles  chofes  par  les- 
quelles on  penfe  mériter  grâce  &  falut  ;  lefqucllcs  chofes 
nous  rejetons  ,  non-feulement  pour  la  faune  opinion  du 
mérite  qui  y  eft  attaché  ,  mais  aufli  parce  que  ce  font 
des  inventions  humaines  ,  qui  impofent  joug  aux  conf- 
ciences. 

XXV.  Or,  parce  que  nous  ne  joui/Tons  de  Jefus-Chrift: 
que  par  l'Evangile  ,  nous  croyons  que  l'ordre  de  l'Eglife, 
qui  a  été  établi  en  fon  autorité ,  doit  être  facré  &  invio- 
lable ;  Se  partant  que  l'Eglife  ne  peut  fubiifter  ,  linon 
qu'il  y  ait  des  Pafteurs  qui  ayent  la  charge  d'enfeigner , 
lefquels  on  doit  honorer  Se  écouter  avec  révérence,  quand 
ils  font  dueraent  appelés ,  6c  exercent  fidèlement  leur  oifice. 

V  vy 


Luw;r  tyyiu  a 

Dieu  (bk  aides  ou  moyens 

ils  parce  qu'il  lui  pla  (bus 

une  En   quoi    nous  dételions  tous 

fantaftiques     qui  voudioient  biv_n  ,  en     tant  qu'en  eux 
eft,    anéantir  le  mi  -  Si  prédication  delà  parole  de 

Dieu  &  des  Sacremens* 

XXVI.  Nous  croyons  donc  que  nul  ne  fc  doit  recirer 
à  part,  &:  fe  contenter  de  fa  peribnne  ;  mais  tous  enfem- 
ble  doivent  garder  &:  entretenir  l'unité  de  l'Egaie  ,  fe 
foumettant  à  rinftru&ion  commune  ,  &  au  joug  de  Jefus- 
Chrift  ;  &  ce  en  quelque  lieu  ou  Dieu  aura  établi  un 
vrai  ordre  d'Eglife,  encore  que  les  Magiftrats  &  leurs 
édïcs  y  foient  contraires  .  &  que  tous  ceux  qui  ne  s'y  ran- 
gent pas ,  ou  qui  s'en  féparent ,  contrarient  à  l'ordonnance 
de  Dieu. 

XXVII.  Toutefois,  nous  croyons  qu'il  eft  convena- 
ble de  difeerner  foigneufement  &  avec  prudence  ,  quelle 
eft  fa  vraie  Eglifê,  parce  qu'on  abufe  trop  de  ce  titre. 
Nous  difons  donc,  fuivant  la  Parole  de  Dieu,  que  c'eft 
la  compagnie  des  fidèles  qui  s'accordent  à  fuivre  cette 
Parole,  &  la  pure  religion  qui  en  dépend,  &  qui  profitent 
en  elle  tour  le  temps  de  leur  vie  ;  croifîans  &  fe  confir- 
mans  en  la  crainte  de  Dieu ,  félon  qu'ils  ont  befoin  de 
s'avancer  ,  &  marcher  toujours  plus  avant  :  même ,  quoi- 
qu'ils s'efforcent ,  qu'il  leur  convient  avoir  incellamment 
recours  à  la  rémiiTion  de  leurs  péchés.  Néanmoins,  nous 
ne  nions  point,  que  parmi  les  fidèles  il  n'y  ait  des  hy- 
pocrites &  réprouvés,  defqucis  la  malice  ne  peut  erïacer 
le  titre  de  l'Eglife. 

XXVIII.  Sous  cette  créance  ,  nous  proteftons  que  là 
oiî  la  Parole  de  Dieu  n'eft  pas  reçue  ,  &  qu'on  ne  fait 
nulle  profefnon  de  s'aiiujétir  à  elle  ,  &  où  il  n'y  a  nul 
ufage  des  Sacremens,  à  parler  proprement,  on  ne  peut 
juger  qu'il  v  ait  aucune  Eglife.  Partant ,  nous  condamnons 
les  afïemblées  de  la  Papauté  ,  vu  que  la  pure  vérité  de 
Dieu  en  eft  bannie; auxquelles  les  Sacremens  font  corrom- 
pus, abâtardis,  falfifiés,  ou  anéantis  du  tout,  &  aux- 
quelles toutes  fuperititions  &  idolâtries  ont  la  vogue.  Nous 
tenons  donc  ,  que  tous  ceux  qui  fe  mêlent  en  tels  adtes , , 


DE    FOI.  785 

&  y.  communiquent ,  fe  feparent  &  retranchent  du  corps 
de  Jefas-Chrift.  Toutefois,  parce  qu'il  refte  encore  quel- 
que petite  trace  d'Eglife  en  la  Papauté  5  &  même ,  que  la 
fubftance  du  Baptême  y  eft  demeurée  ,  joint  que  l'efficace 
du  Baptême  ne  dépend  pas  de  celui  qui  i'adminiftre  :  nous 
contenons  que  ceux  qui  y  font  baptifés,  n'ont  pas  beCbin 
d'un  fécond  Baptême.  Cependant,  à  caufe  des  corrup- 
tions qui  y  font ,  on  ne  peut  présenter  les  enrans  fans  le 
fouiller. 

XXIX.  Pour  ce  qui  eft  de  la  vraie  Èglife ,  nous 
croyons  qu'elle  doit  être  gouvernée  félon  la  police  que 
notre  Seigneur  Jefus-Chriii  a  établie  :  c'eft  qu'il  y  ait  des 
Pafteurs ,  des  Surveillans  &  Diacres  ,  afin  que  la  pureté 
de  la  doctrine  ait  fon  cours  ,  que  les  vices  foient  corrigés 
&  réprimés ,  &  que  les  pauvres  &  ton"  les  autres  affligés 
foient  fecourus  en  leurs  iiéceifités  ,  6c  que  les  aflen 

fe  faffent  au  Nom  de  Dieu,  auxquelles  grands  ôl  petits 
foient  édifies. 

XXX.  Nous  croyons  que  tous  vrais  Pafteurs  ,  en 
quelque  lieu  qu'ils  (oient,  ont  une  même  autorité  &  égale 
puiiTance,  fous  un  feu!  Chef,  feu!  fouverain  &  feul  uni- 
verfeî  Evêque ,  Jefus-Chrift  ;  &,pour  cette  caufe  ,  que 
nulle  Eglife  ne  doit  prétendre  aucune  domination  ou  fei- 
gneurie  fur  l'autre. 

XXXI.  Nous  croyons  que  nul  ne  fe  doit  ingérer ,  de 
fon  autorité  propre,  pour  gouverner  l'Egiife  ;  mais  que 
cela  fe  doit  faire  par  éledioa  ,  autant  qu'il  eft  poflîble  9 
&  que  Dieu  le  permet.  Laquelle  exception  nous  y  ajou- 
tons notamment ,  parce  qu'il  a  fallu  quelquefois,  &  même 
de  notre  temps,  (auquel  l'état  de  l'Eglife  étoit  corrompu  ) 
que  Dieu  ait  fufeité  des  gens  d'une  façon  extraordinaire  B 
pour  drefier  de  nouveau  l'Eglife  ,  qui  étoit  en  ruine  de 
défoïation.  Mais,  quoi  qu'il  en  foit,  nous  croyons  qu'il  fe 
faut  toujours  conformer  à  cette  règle  :  Que  tous  Pafteurs, 
Surveillans  &  Diacres  ayent  témoignage  d'être  appelés  a 
leur  office. 

XXXII.  Nous  croyons  auffi  qu'il  eft  bon  &  utile  q  1e 
ceux  qui  font  élus  pour  être  Sur-Int 

eux  quel  moyen   nous  devrons    tenir    pour  le 

V  V  V    i 


784  CONFESSION 

ment  de  tout  le  corps  ;  &  toutefois ,  qu'ils  ne  décrient 
nullement  de  ce  qui  nous  en  a  été  ordonné  par  notre  Sei- 
gneur Jefus-Chrift.  Ce  qui  n'empêche  point  qu'il  n'y  ait 
quelques  ordonnances  particulières  en  chaque  lieu  ,  félon 
que  la  commodité  le  réquierra. 

XXXIII.  Cependant ,  nous  excluons  toutes  les  inven- 
tions humaines ,  &  toutes  les  loix  qu'on  voûdroit  intro- 
duire fous  l'ombre  du  fervice  de  Dieu  ,  par  lefquelles  on 
voûdroit  lier  les  confeiences  ;  mais  feulement ,  nous  recevons 
ce  qui  fait  &  eft  propre  pour  nourrir  la  concorde,  &  tenir 
chacun,  depuis  le  premier  jufqu'au  dernier,  en  obéiffance. 
£n  quoi  nous  avons  à  fuivre  ce  que  notre  Seigneur  JefuS 
a  déclaré  quant  à  l'Excommunication ,  laquelle  nous  ap- 
prouvons &  confeflons  être  néceifaire  ,  avec  toutes  fet 
appartenances. 

XXXIV.  Nous  croyons  que  les  Sacremens  font  ajoutés 
à  la  parole  pour  une  plus  ample  confirmation,  afin  de  nous 
être  des  gages  &  marques  de  la  grâce  de  Dieu,  &  par  ce 
moyen  aider  à  foulaeer  notre  foi ,  à  caufe  de  l'infirmité  8c 
îudefTe  qui  eft  en  nous  :  qu'ils  font  tellement  fignes  exté- 
rieurs, que  Dieu  agit  par  eux  en  la  vertu  de  fon  Efprit, 
afin  de  ne  nous  y  rien  lignifier  en  vain.  Toutefois  nous 
tenons  que  toute  leur  fubitance  &  vérité  eft  en  Jéfus- 
Chrift  5  &  fi  on  les  en  fépare ,  ce  n'eft  plus  rien  qu'ombre 
&:  fumée. 

XXXV.  Nous  en  confeflons  feulement  deux,  com- 
muns à  toute  l'Églife  ,  defquels  le  premier,  qui  eft  le  Bap- 
tême ,  nous  eft  donné  pour  un  témoignage  d'adoption , 
parce  que  nous  fommes  entés  au  corps  de  Chrift  ,  afin 
d'être  lavés  &  nétoyés  par  fon  fang,  &  puis  renouvelles  en 
fainteté  de  vie  par  fon  S.  Efprit.  Nous  tenons  aufli ,  bien 
que  nous  ne  foyons  baptifés  qu'une  fois  ,  que  le  profit 
oui  nous  eft  là  fignifié,  s'étend  à  la  vie  &  à  la  mort,  afin 
que  nous  ayons  un  fceau  permanent  que  Jéfus-Chrift 
nous  fera  toujours  juftice  &  fan  déification.  Or,  bien  que  ce 
foit  un  Sacrement  de  foi  &  de  pénitence,  néanmoins, 
parce  que  Dieu  reçoit  en  fon  Églife  les  petits  enfans  avec 
leurs  pères ,    nous    difons    que  par  l'autorité  de  Jéfus- 


DE    FOL  7S5 

C h rift  les  petits  enfans  engendrés  des  fidèles  doivent  être 
bapeifés. 

XXXVI.  Nous  confefTons  que  la  fainte  Cène  (  qui  eft 
le  fécond  Sacrement  )  nous  eft  un  témoignage  de  l'union 
que  nous  avons  avec  Jéfus-Chrifc ,  d'autant  qu'il  n'eft  pas 
feulement  une  *ois  mort  &  reifufeité  pour  nous ,  mai 
nons  repaît  &  nourrit  vraiment  de  la  chair  &  ce  [en  j ... 
à  ce  que  nous  fovons  un  avec  lui ,  &  que  fa  vie  n.  us 
foit  commune.  Or,  bien  qu'il  foit  au  Ciel ,  jufqu'à  ce  qu'il 
vienne  pour  juger  tout  le  monde  ,  toutefois  nous  croyons 
que  par  la  vertu  fecrète  &  incompréhcnfible  de  fon  Ef- 
prit ,  il  nous  nourtit  &  vivifie  de  la  fubftance  de  fon  corps 
&  de  fon  fang.  Nous  tenons  bien  que  cela  Ct  fait  fpirituei- 
lement,  non  pas  pour  mettre,  au  lieu  de  £  effet  &  de  la 
vérité ,  imagination  ni  penfée  ,  mais  d'autant  que  ce  rnyf- 
tère  furmonte  en  fa  hautefîe  la  mefure  de  notre  &ns ,  & 
tout  ordre  de  nature.  Bref,  parce  qu'il  eft  célefte ,  il  ne  peut 
être  appréhendé  que  par  foi. 

XXXVÎÏ  Nous  croyons  (  ainfi  au  il  3  été  dit 
en  la  Cène  qu'au  Baptême,  Dieu  nous  donne  réellement-, 
&:  en  effet,  ce  qu'il  y  figure.  E:  panant,  nous  con joignons 
avec  les  figures ,  la  vraie  pofleflîon  &  joui  (Tance  de  ce  qui 
nous  eft  là  préfencé.  Et  ainfi,  tous  ceux  qui  apportent  à  la 
table  facrée  de  Chrift  une  pure  foi,  comme  un  vaifTeau, 
reçoivent  vraiment  ce  cmc  les  lignes  y  teftifient  :  c'eft 
que  le  corps  &  le  fang  de  Jéfiis-Chrift  ne  fervent  pas  moins 
de  manger  &  de  boire  2  l'ame ,  que  le  pain  &  le  vin  font 
au  corps. 

XXXVIII.  Ainfi  ,  nous  tenons  que  l'eau  étant  un  élé- 
ment caduc  ,  ne  îailTe  pas  de  nous  teftifier  à  la  vérité  le 
lavement  intérieur  de  notre  ame  au  fang  de  Jéfus-Chrift, 
par  l'efficace  de  fon  Efprit;  &  que  le  pain  8c  le  vin  nous 
étant  donnés  en  la  Cène ,  nous  fervent  vraiment  de  nour- 
riture fpirituelîe  :  d'autant  qu'ils  nous  montrent  comme  à 
l'oeil  que  la  chair  de  Jéfis-Chrift  eft  notre  viande ,  &  fon 
fang  notre  breuvage.  Et  nous  rejetons  les  fantaftiques  Sr 
Sacramentaires  qui  ne  veulent  recevoir  tels  fignes  &:  mar- 
ques ,  vu  que  Notre  Seigneur  Jéfus-Chrift  prononce  ;  Ceci 
eft  mon  Corps ,  Se  cette  Coupe  eft  mon  Sang. 

Y  V  v  3 


7U      CONFESSION    DE   FOI. 

XXXIX.  Nous  croyons  que  Dieu  veut  que  le  monde 
foi:  gouverné  pat  ioix  &  polices,  afin  qu'il  y  ait  quelques 
brides  pour  réprimer  les  appétis  défordonnés  du  monde  ; 
£c  ainfi  qu'il  a  établi  les  Royaumes,  les  Républiques,  & 
toutes  les  autrec  fortes  de  Principautés,  foit  héréditaires 
'  autrement,  &  tout  ce  qui  appartient  à  l'état  de  juftict , 
rio'-  n  veut  être  reconnu  l'auteur.  A  cette  caufe ,  il  a  mis 
ie  glaive  en  la  main  des  Magistrats,  pour  réprimer  les  pé- 
chés commis  non-feulement  contre  la  féconde  Table  des 
Commandemens  de  Dieu ,  mais  au  (fi  contre  la  première. 
Il  faut  donc,  à  caufe  de  lui,  que  non- feulement  on  endure 
que  les  Supérieurs  dominent ,  mais  auffi  qu'on  les  1  i 
le  eftime  en  toute  révérence ,  les  tenant  pour  fes  Lieute- 
Rans  &  Officiers,  lcfquels  il  a  commis  pour  exercer  une 
charge  légitime  &  feinte, 

XL.  Nous  tenons  donc  qu'il  faut  obéir  à  leurs  loix  Se 
ftatuts ,  payer  les  tributs ,  les  impôts  &.  les  autres  devoirs , 
&  porter  le  joug  de  la  fujétion  d'une  bonne  &  franche 
volonté  ,  encore  qu'ils  Biffent  infidèles  ,  moyennant  que 
l'empire  fouverain  de  Dieu  demeure  en  fon  crtier.  Ainfi 
nous  dételions  ceux  qui  voudraient  rejeter  les  fupériorités, 
mettre  communauté  &  confufion  de  biens ,  &  renvetfer 
Tordre  de  juftice. 


PRIÈRE  DU  MATIN. 

eni  foit  le  Seigneur,  pour  les  faveurs  qu'il  renouvelle 
I  fur  moi  tous  les  matins.  Source  de  gratitude,  daignes 
me  continuer  ces  bénédictions  &  toutes  les  autres  ,  auifi 
long-temps  S:  dans  une  telle  mefure  qui  puiffe  ie  plus  con- 
tribuer à  ta  gloire  &  à  mon  falut. 

Remplis,  je  te  prie ,  mon  ame  d'une  foi  folide  &  falu* 
iaire  j  pénétres-là  d'un  fentiment  fi  vif  de  ta  bonté  à  mon 
é<ra:d ,  &  de  la  dépendance  où  je  fuis  de  toi ,  que  je  faffe 
tic  ton  fejvice  5c  de  ton  obéi/Tance,  mon  plaifir  auffi  bien 
fjuc  mon  devoir.  Mais  afin  que  je  te  feiYe  avec  une  aœe 


PRIERE   DU    MATIN.       787 

tranquille ,  pardonnes-moi ,  je  te  prie ,  tous  mes  péchés , 
pour  l'amour  de  ton  cher  Fils,  &  arrêtes  les  jugemens 
dont  ma  conscience  eft  effrayée.  Graves  dans  mon  corur 
la  penfée,  que  c'eft  la  chofe  la  plus  dangereufe  &  la  plus 
déplorable ,  que  de  tabandonner  &  de  t'offenfer.  O  mon 
Dieu  1  garantis- moi ,  par  l'efficace  de  ta  grâce,  des  tenta- 
t;ons  du  monde,  de  la  chair  &  du  Diable.  Que  je  ne  tombe 
en  aucun  péché  ,  &  que  tout  danger  s'éloigne  de  moi.  Que 
toutes  mes  actions  foient  réglées  par  toi-même,  a£n  que 
je  falTe  toujours  ce  qui  eft  droit  en  ta  préfence.  Que  je 
vive,  ô  Seigneur,  comme  étant  toujours  fous  tes  yeux. 
Que  toutes  mes  aériens,  paroles  &  penfées  ,  foient  réglées 
:  divine  Loi.  Fais  que  je  t'aime  de  tout  mon  cœur  \ 
q.:~  j'aime  aaffi  tous  les  hommes  pour  l'amour  de  toi. 
Donnes-moi  toujours  cette  preuve  ailurée  de  ton  amour 
habitant  en  moi,  qui  eft  que  je  m'étudie  à  te  plaire  &  à  gar- 
der tes  Commande  mens.  Rends-moi  enclin  à  pardonner, 
à  témoigner  mon  affeclion  &  à  faire  du  bien  à  mon  pro- 
,  comme  cela  convient  à  un  Difciple  de  j  élus-Chrift. 
Aides-moi  par  ta  grâce  à  remplir  fidèlement  tous  les  de- 
voirs de  ma  vocation  ,  à  recevoir  avec  reconnoiilance  ,  8c 
à  foufTrir  patiemment  tout  ce  que  ta  providence  ordonnera 
à  mon  égard.  Eloignes-moi  d'une  vieoiiive  &  inutile;  que 
je  me  fouvienne  que  la  nuit  vient  où  perionne  ne  peut  tra- 
vailler ,  &  que  c'eft  à  préfent  le  temps  de  faire  ma  provi- 
sion pour  l'éternité. 

Tais ,  6  mon  Dieu  ,  qu'aucun  plaint ,  qu'aucune  affaire  de 
^ce  monde  ne  me  fafTe  jamais  perdre  de  vue  le  temps  de  ma 
mort  ;  que  la  penfée  de  mon  heure  dernière  m'obiige  à  être 
homme  de  bien  réellement  &  avec  (incérité  ;  à  réprimer  la 
vanité,  l'orgueil,  l'envie,  l'avarice,  la  haine  &  la  malices 
à  être  grave,  fobre  &  vigilant,  pendant  tout  le  temps  de 


m  epreuv   ici-bas. 


Exauces-moi ,  Père  de  grâce ,  non  félon  l'imperfection 
de  mes  demandes ,  mais  félon  tente  l'étendue  de  la  feinte 
Prière  que  ton  cher  Fils  nous  a  lui-même  enfeignée,  en  di- 
fant ,  notre  Père  qui  es  aux  Cieux ,  &V, 


738  PRIEREDUSOIR. 

Prière  pour  le  Soir. 

Te  te  rends  grâces ,  o  Dieu ,  de  ce  qu'il  t'a  plu  d'ajouter 
,  un  jour  à  mon  exiftence  ,  Se  de  ce  quç  je  n'ai 
châtie  par  tes  juites  jugemens,  comme  je  ne  l'ai  que  trdp 
mérité  par  mes  péchés.  Acceptes ,  6  Dieu,  ma  iîneere  re- 
conroiflance,  pour  tant  de  faveurs  fi  peu  méritées,  dont 
tu  me  combles  chaque  jour.  Béni  (bit  ta  gratitude  ,  de  ce 
que  me$"rébellions  &  mon  ingratitude  ne  t'ont  point  em- 
pêché de  me  faire  parvenir  à  la  lin  de  ce  jour  1  Seigneur, 
dont  la  miféricorde  eft  infinie  ,  pardonnes-moi  les  péchés 
que  ma  fragilité  m'a  fait  commettre  pendant  ce  jour  :  que 
jamais  ils  ne  s'élèvent  en  jugement  contre  moi.  Rends-moi 
digne  de  la  continuation  de  tes  grâces ,  en  excitant  dans 
mon  cœur  une  véritable  repentance  ,  une  fincère  conver- 
fion.  Rends-moi  vivement  fenfibîe  à  mes  foiblefTes,  à  la 
corruption  de  ma  nature  ,  &  au  befom  que  j'ai  de  ton  di- 
vin fecours,  afin  que  je  te  le  demande  [ans  celîe.  Que  je 
faiTe  toujours  un  bon  ufage  du  temps  que  ta  bonté  daigne 
encore  m'accorder.  Que  je  ne  fois  jamais  affez  malheureux 
que  d'abufer  de'ta  patience  &  de  ta  longue  attente.  Que  je 
penfc  toujours  à  ma  fin ,  de  forte  que  la  mort  ne  me  fur- 
prenne  pas.  O  bon  Dieu  1  délivres-moi  à  l'heure  de  ma 
mon,  &  au  jour  du  Jugement  dernier.  Dieu  tout-puiiîant , 
prends-moi  fous  ta  protection  pendant  cette  nuit.  Donnes 
ordre  à  tes  Anges  d'avoir  foin  de  moi.  Préferves-moide  la 
puifTance  des  ténèbres  &  de  tout  accident  fâcheux.  Que  ta 
grâce  &  ta  providence  me  conduifent  à  une  heureufe  fin , 
de  manière  que  je  puilîe  mourir  en  paix ,  repofer  en  efpé- 
rance ,  &  reffufeiter  en  gloire.  Je  t'invoque  au  nom  de 
Jéfus-Chrift ,  &  félon  que  lui-même  nous  a  enfeigné ,  en 
«lifant ,  notre  Père  qui  es  aux  Cieux ,  &c. 


^J? 


PRIERE  POUR  LE  ROI.      7% 

Prière  pour  le  Roi, 

Seigneur,  Dieu  tout-puiffant ,  fouverain  maître  dut 
monde  ,  Roi  des  Rois ,  qui  nous  commande  d'être  fu- 
jets  aux  PuiïTances  que  tu  as  établies  fur. la  terre,  aux- 
quelles nous  devons  refpecl:  &  obéiffance,  non-feulement 
par  la  crainte  d'attirer  leur  indignation,  mais  auili  pour  la 
confcicnce.  Puifque  c'eft  par  toi,  grand  Dieu ,  que  les  Rois 
régnent ,  ayes  un  foin  tout  particulier  de  notre  glorieux 
Monarque  ;  prends-le  en  ta  fainte  protection  ;  conterves  fa 
peifonne  facrée  ;  campes  tes  faints  Anges  autour  de  lui 5 
fois  fon  bouclier  &  la  défenfe  contre  tous  fes  ennemis  ; 
préferves-le  de  tous  les  dangers  &  périls  auxquels  il  eft 
Ço  il  vent  expofé  pour  le  bien  de  fon  Etat  &  pour  l'amour 
de  fes  peuples  5  détournes  loin  de  lui  toutes  les  incommo- 
dités de  la  vie  ;  fais-lui  voir  de  beaux  &  d  heureux  jours , 
accompagnés  d'une  fanté  parfaite  ,  de  la  tranquillité  &  du 
contentement  de  l'efprit  \  conduis  fes  pas  dans  les  fentiers 
de  l'équité  ;  que  la  vérité,  la  prudence  &  la  juftice  foient 
les  fondemens  fur  lefquels  fon  trône  foit  affermi  \  ornes 
fon  arne  de  toutes  les  vertus  héroïques  ,  morales  &  chré- 
tiennes ;  amènes  toutes  fespenfées  captives  &  prifonnières, 
fous  l'obéiffance  du  Seigneur  Jéfus  ;  donnes-lui ,  dès  cette 
vie,  les  arrhes  de  ton  Paradis  ,  Se  les  avants-goûts  de  la 
félicité  bienheureufe  j  fais-lui  voir  ta  gloire  ;  élevés  fans 
cefie  fon  efprit  à  la  contemplation  de  la  majefté  dont  tu 
es  environné  ;  de  forte  que  réRéchifiant  fur  celle  dont  tu 
l'as  revêtu ,  il  reconnoiffe  que  c'eft  un  rayon  de  la  tienne, 
dont  tu  l'as  favorifé  par  ta  pure  bonté  j  Se  que  celui  foit 
un  puiffant  motif  pour  s'humilier  en  ta  préfence  ,  Se  pour 
te  rendre  à  jamais  fes  louanges  8c  fes  actions  de  grâces  ; 
donnes-lui  des  peuples  fidèles ,  Se  fais  que  les  peuples  de  la 
terre  reconaoiuent  qu'il  eft  celui  que  tu  as  choifi  félon  ton 
cœur  ,  dont  la  fapience  les  porte  à  l'admiration ,  Se  les 
force  à  lui  rendre  hommage. 

O  Dieu  !  tu  tiens  les  cœurs  des  Rois  en  ta  main ,  Se  tu 
les  inclines  011  tu  veux  5  fais ,  Seigneur ,  que  le  notre  foit 
un  puiffant  inihument  en  ta  main  pour  détruire  l'erreur, 


799  P  R  I  E  R  E  P  O  U  R  L  E  R  O  I. 
la  fuperftition  ,  le  menfonge,  l'idolâtrie,  U  toutes  les  pûift 
fanecs  qui  s'élèvent  contre  ton  Chrift ,  notre  Sauveur;  inf- 
pires-lui  d'entrer  en  connoiflTance  des  différends  qui  font 
entre  les  Chrétiens  au  fujet  de  la  religion  ,  afin  d'en  ban- 
nir la  corruption  ,  &  de  la  pratiquer  félon  l'inftitution  di- 
vine ,  puifque  toute  la  religion  cft  &  doit  être  de  Dieu 
feul  ;  qu'il  (oit  le  reftaurateur  des  temples  abattus  ou  pro- 
fanés y  le  protecteur  de  ceux  qui  fervent  à  ton  Sanctuaire , 
fuivant  la  règle  de  ta  parole ,  &  le  conservateur  de  la  pu- 
reté du  culte  que  nous  devons  rendre  à  ta  fainte  &  gio- 
rieufe  Majefté.  De  forte  qu'il  fefle  annoncer  ton  Évangile 
par  toute  la  terre  5  que  le  monde  entier  re  foit  qu'un  tem- 
ple ou  ton  nom  foit  invoqué  &  magnifié,  fuivant  l'unique 
règle  que  tu  nous  as  laiffée  dans  ta  parole  fainte. 

Seigneur ,  pendant  que  tu  nous  fais  la  grâce  de  le  laifîer 
ici-bas ,  mets  dans  fon  cœur  de  travailler  à  la  paix  de  Jé- 
rafalem ,  &  à  foulager  tant  de  pauvres  innocens  qui  fouf- 
frent  pour  la  profeffion  de  ta  vérité  :  qu'il  foit,  grand 
Dieu,  le  glorieux  infïrument  dont  tu  voudras  bien  te  fer- 
vir  pour  donner  la  paix  à  l'Europe  ,  qui  eft  déchirée  par 
les  guerres  &  les  divifions  5  &  veuilles,  ô  Seigneur,  que 
cette  paix  foit  fi  bien  cimentée,  que  rien  ne  puilîc  l'ébran- 
ler j  que  tous  les  Rois  Chrétiens  fe  regardent  comme  de  vé- 
ritables frères,  puifqu'ils  font  tous  tes  enfans  >  &  par-là 
ils  donneront  l'exemple  à  tous  leurs  fujets  à  s'entr'aimer , 
à  fe  chérir  les  uns  les  autres.  Ce  feroit  une  véritable  anti- 
cipation de  ton  Paradis ,  que  de  voir  toute  la  Chrétienté  fi 
bien  unie  :  pourquoi  faut-il ,  ô  Dieu ,  que  les  enfans  de  la 
même  famille  fe  détruifent  les  uns  les  autres  ?  O  Seigneur, 
écoutes  notre  ardente  prière ,  &  veuilles  donner  a  notre 
grand  Monarque  le  zèle  de  Phinée  ,  l'épée  de  Gédéon  & 
de  David,  h  fapience  de  Salomon,  la  piété  d'Ezéchias  5 
&  qu'il  foit  l'amour  &  les  délices  du  genre  humain  :  fais , 
ô  divin  Jéfus,  que  fous  fa  domination  tout  le  monde  puiffe 
vivre  en  paix  &  en  toute  tranquillité,  tant  du  corps  que  de 
rame.  Après  l'avoir  comblé  de  bénédictions  temporelles, 
&  rafTafié  de  jours  fur  la  terre  ,  tu  relèveras  fur  un.  trône 
«le  gloire  &  de  félicité  éternelle,  pour  te  loueravec  tous  les 
bienheureux  à  jamais.  Amen. 


PRIERES.  791 

Prière  pour  ceux  qui  font  privés  du  fervice  public, 

ODieu  ,  que  notre  fort  eft  déplorable  1  Nous  pour- 
rions dire,  avec  vérité,  que  fi  nous  n'avions  d'efpé- 
rance  que  pour  cette  vie  feulement,  nous  ferions  les  plus 
miférables  de  toutes  les  créatures.  Car ,  ô  notre  Dieu,  nous 
fommes  depuis  long-temps  privés  de  la  confolation  d'aflii  - 
ter  à  tes  feintes  Afiernblées  ,  &  d'y  recevoir  les  précieux, 
dons  de  ton  Efprit ,  que  tu  as  accoutumé  d'y  départir.  Ah  ! 
bon  Dieu  ,  nous  pouifons  des  foupirs  bien  profonds  fur 
notre  état ,  &  nous  nous  écrions  avec  des  tranfports  auilî 
vifs  que  fincères  :  o  quand  entrerons-nous ,  &  nous  préfen- 
terons-nous  devant  ta  face  !  Notre  ame  demande  &  crie 
fans  ccffc  après  tes  parvis.  O  que  bienheureux  font  ceux 
qui  habitent  en  ta  maifon ,  &  qui  t'y  louent  inceflamment  : 
Car  mieux  vaut  un  jour  chez  toi  que  mille  ailleurs.  Voilà, 
ô  notre  bon  Dieu  !  les  fouhaits  que  nous  formons  devant 
toi  dans  toute  la  imcérité  de  notre  cœur.  Ecoute-les,  grand 
Dieu,  félon  ton  infinie  bonté.  Ne  permets  pas  que  notre 
ame  fe  trouve  jamais  vuide  de  tes  confolations. 

Relevés  nos  efpérances  abattues  :  fortifies  notre  foi 
chancelante. 

Tu  peux ,  Seigneur  ?  quoique  nous  ne  foyons  pas  dans 
i'enceirte  d'aucun  Temple  ,  nous  accorder  la  même  faveur 
que  tu  accordes  à  ceux  qui  t'invoquent  dans  toute  la  liberté 
de  leurs  confciewccs. 

Nous  favons,  grand  Dieu,  que  c'eft  dans  le  cœur  de  tes 
fidèles  que  tu  habites  principalement ,  Se  non  pas  dans  dc^ 
maifons  faites  des  mains  d'hommes.  Nous  favons,  ô  Dieu , 
que  tu  fus  avec  ton  ferviteur  David  dans  le  défert ,  &  que 
ton  bon  El  prit  ne  l'abandonna  pas  quand  il  fut  banni  de 
ton  Tabernacle. 

Ce  fut ,  au  contraire ,  alors  qu'il  opéra  plus  puifTam- 
ment  dans  fon  ame,  puifqu'il  compofa  dans  fa  folitude  la 
plupart  de  fes  divins  Cantiques ,  qui  font  fi  efficaces  pour 
confoler  les  affligés,  pour  inilruire  les  ignorans,  &  pour 
infpirer  de  la  joie  dans  les  efprits  triftes  &  abattus. 

Ce  ne  fut  pas  dans  ton  Temple  que  l'Eunuque  de  la 


fji  PRIERE  S. 

Reine  Candacc  fut  baptifé  &:  converi  par  le  miniftère  de 
Philippe,  mais  ce  fut  dans  le  chemin  du  délert  qui  conduit 
de  Jérufalcrn  à  Gaza  ,  où  il  lifoit  le  Prophète  Ilaïc ,  pour 
nous  apprendre  que  par- tout  où  l'on  t'invoque  &  que  Ton 
tache  de  te  rendre  le  fervice  qui  t'appartient,  tu  as  pour 
agréable  nos  foibles  efforts  ,  pourvu  qu'ils  partent  d'un 
coeur  lineère  &  droit. 

Ce  ne  fut  pas  non  plus  dans  ton  Temple  que  le  Cen- 
te  nier  Corneille  vit  le  S  Efprit  défendant  fur  lui,  mais  ce 
fut  comme  il  ctoit  dans  fa  maifon  aiTcmblé  avec  un  petit 
nombre  de  per formes  ,  pour  écouter  la  lecture  de  ta  divine 
Parole  ,  &  pour  invoquer  ton  faint  Nom. 

O  Dieu  ,  nous  nous  aiTemblons  auiîi  très-feuvent  peur 
la  même  fin  5  fais-nous  la  grâce  d'obtenir  le  même  (accès. 
Donnes-nous  toujours  ton  bon  Efprit,  afin  que  nous  nous 
foumettions  à  tes  ordres  faims ,  avec  obéinance  6c  toute 
humilité. 

Fais,  ô  notre  grand  Dieu,  que  nous  recevions  avec  pa- 
tience les  épreuves  que  tu  nous  envoies ,  puifque  c'eft  ta 
volonté.  Fais,  Seigneur ,  que  nous  nous  acquittions  mieux 
de  nos  devoirs  &  avec  plus  de  foin  que  nous  n'avons  fait 
par  le  paifé  ;  enforte,  ô  Dieu,  qu'en  te  fervant  en  efprit 
&  en  vérité,  comme  tu  nous  l'ordonnes  .dans  ta  Parole, 
nous  puiffions  avoir  des  jours  plus  heureux  ,  pour  te  fer- 
vir  félon  les  mouvemens  de  nos  confeiences ,  fans  crainte 
ni  fraveurs. 

Afin  que  nous  puiflîons  obtenir  la  couronne  de  gloire 
que  tu  réferves  a  ceux  qui  re  feront  fidèles  jufqu'à  la  mort. 

A  toi ,  stand  Dieu ,  comme  au  Fils  &  au  5.  Efprit;  (bit 
honneur ,  gloire,  force,  empire  Se  magnificence,  aux  fiècio« 
des  iîeclcs. 

Prières  avant  La  Communion, 

Seigneur  Jéfus,  Fils  du  Dieu  vivant,  me  voici,  moi 
pauvre  pécheur ,  oui  prend  la  hardieffe  de  m'approcher 
de  toi ,  qui"  pofsède  tous  les  tréfors  &c  toutes  les  richelles 
immenfesde  îa  grâce.  Je  fuis  miférable  :  c'eft  pour  cela 
auili  que  je  m'approche  de  toi ,  qui  es  un  Dieu miférico'- 

dieux. 


P  RI  £  R  ES.        f  795 

êç  en  nourriture  de  vie  éternelle.  Seigneur  Jéfus ,  qui  ha- 
bites aux  deux  les  plus  hauts ,  Viens  faire  ta  demeure  en 
mon  ame  qui  languit  fur  cette  terre.  Mes  péchés  ôc  mon 
incrédulité  te  ferment  la  porte.  Mais ,  Seigneur ,  qu'en- 
core aujourd'hui  il  foit  dit  de  toi  que  tu  entres  les  portes 
étant  fermées.  Otes ,  par  ta  vertu  infinie  ,  la  féparation 
qui  eft  entre  toi  &  moi  ;  ouvre,  par  ton  efprit,  la  porte 
ic  mon  ame  5  brife  mon  cœur ,  afin  que  la  liqueur  de  ta 
grâce  y  entre  de  tous  côtés.  O  Seigneur  1  je  fens  que  tu 
approches  de  moi  en  ta  miféicorde.  Mon  ame  treiTaiîlit 
de  joie  5  mes  entrailles  font  émues  -,  mon  cœur  brûle  au- 
dedans  de  moi.  Que  je  te  reçoive  avec  des  lèvres  pures  8c 
une  ame  repentante  ;  8c  que  toi ,  habitant  en  mon  cœur 
par  la  foi ,  par  le  moyen  de  cette  douce  8c  agréable  de- 
meure ,  je  me  fente  fortifié ,  confolé  8c  enflammé  de  ton 
amour  ,  en  attendant  que  tu  envoyés  du  ciel  tes  Anges- 
bienheureux  ,  pour  me  porter  fur  leurs  aile?  en  ton  fain; 
Paradks,  ou  je  re  verrai  face  à  face ,  &.  ferai  raiufié  de  ta 
reiîemblaiice,  Amen, 

Prière  avant  la  Communion. 

Je  m'en  vas  à  ta  Table,  Seigneur  mon  Dieu,  pour 
obéir  au  Commandement  de  ton  S.  Fils ,  qui  nous  a  or- 
donné de  manger  de  ce  Pain ,  8c  de  boire  de  cette  Coupe , 
en  mémoire  de  la  mort  qu'il  a  fouffert  pour  nous  rache- 
ter de  nos  péchés.  Je  me  préfente  devant  toi ,  ô  Dieu  !  ôc 
je  viens  me  joindre  à  l'anemblée  des  fidèles,  pour  renou- 
veler folemneilement  le  voeu  du  Baptême  ,  par  lequel  je 
t'ai  été  confacré  dès  ma  naiffamee ,  8c  pour  te  réitérer  les 
promeifes  de  l'obéififance  &  de  la  fidélité  que  je  veux  te 
rendre  ,  6  mon  Dieu  8c  mon  Créateur ,  tout  le  temps  de 
ma  vie.  Seigneur,  je  ne  mérite  pas  d'être  reçu  à  cette  di- 
vine Communion  ;  je  reconnois  &  je  confeiTe  mon  indi- 
gnité ;  mais  je  te  fupplie  très  ardemment ,  &  pour  i'amour 
de  ton  Fils  mon  Rédempteur ,  de  permettre  que  nonobf- 
tant  mon  indignité,  je  m'approche  de  cette  Table  facile 
pour  y  faire  ,  avec  tes  Saints ,  la  Commémoration  de  îa 
mort  de  ton  cher  Fils.    Agrée  mes    efforts ,  ô  Dieu  uès- 

X  xx  x 


795  PRIERES. 

bpn  !  Reçois  1  offrande  que  je  te  fais  de  mon  ccrur  :  atfif- 
re-moi  par  ta  Grâce,  afin  qu'avec  des  affections  fîncère* 
&  pures ,  avec  un  cœur  plein  d'amour  ,  de  joie  &  de  re- 
oiifance ,  j'aille  célébrer  ta  m::féricorde  envers  le  gen- 
re humain  &  envers  moi ,  ta  pauvre  créature.  Approche*» 
t  1  de  mon  ame,  ô  Dieu  1  puifqu'elle  te  cherche:  réponds 
à  mesdefirsj  accompagne  l'ufage  de  ce  Sacrement  d'un 
nouveau  degré  de  ta  grâce  :  qu'étant  aujourd'hui  uni  & 
incorporé  à  ton  Corps  miftique ,  qui  eft  l'Églife,  j'en  fois 
déformais  un  vrai  membre  :  que  mon  ame  étant  nourrie 
&  fortifiée  par  cette  viande  Spirituelle,  je  vive  de  la  vie  des 
juftes  5  &  que  renouvelant  mon  alliance  avec  toi ,  je  te  foi* 
fidèle  jusqu'à  la  mort,  pour  obtenir  de  ta  miféncorde  la 
couronne  de  vie.  Amen, 

Prière  en  allait  a  la  Sainte  Table, 

%  ,/foN   Dieu,  mon  Père,  élève  mon  coeur  à    foî$ 
X  VJL  donne-moi  ton  Saiot-Efpritj  fais-moi  la  grâce  d'ap- 
[  rocher  de  cette  Sainte  Table  avec  une  humble  repeutan- 
ce  &  avec  un  défit  ardent  en  Jélus-Cbriit  notre  Scigne 
•     î  iC-moi  de  recevoir  ce  feint  Sacrement  ave:  une;  ferme 
en  ta  parole*,  qu'en  recevant  ces  figues  vifibles  de  ta 
main,  je  reçoive  par  la  foi  le  Corps  &  le  Sang  de  Jéfus- 
rtft,  mort  pour  moi  en  nourriture  de  vie  éternçKe;  que 
•  remporte  la  paix  &  la  joie  ipirituelle,  qui  eft  propre 
:s  enfans,  avec  un  amour  ardent  envers  toi ,  mon  Dieu, 
:  une  ferme  réfolution  de  confacrer  déformais  ma  vie  à 
fervice  ,  jufqu'à  ce  que  je  voie  ta  face,  &  que  mon  amc 
toit  rccueilfle  avec  Jéfos-Chrift ,  mon  Sauveur ,  qui  Pa  ra- 
chetée par  fa  mort.  Amen. 

Prière  en  approchant  de  la  Sainte  Table, 

Çeigneur  ,  qui  m'invites  préfentement  à  la  fainte  Cène  , 
vjî  j'implore  humblement  fur  moi  l'efficace  du  précieux 
Sang,  de  mon  Sauveur,  qu'il  a  répandu  pour  la  rémiffion 
*de  mes  péché:.  Envoie  du  &int  lieu  de  ta  demeure  ,  ta  lu- 
mière &  ta  vérité,  &  qu'elles  me  conduifent  à  ta  faillie 


PRIERES.  797 

Table,  pour  y  recevoir  le  fentiment  de  ta  paix  &  les  fe- 
cours  de  ton  efprit.  Purifie  mon  coeur  de  tout  ce  qui  pour- 
roit  te  déplaire ,  &  m'empècher  de  remplir  les  faints  enga- 
gemens  où  je  vais  entrer.  Et  puifquc  Jefus-Chrift  s'eft 
donné  pour  moi ,  que  je  me  confacre  auffi  à  lui  entière- 
ment &  pour  toujouts.  Allume  de  plus  en  plus  en  moi  5  & 
fur-tout  en  ce  moment ,  le  feu  de  ton  amour.  Remplis 
mon  ame  de  repentance ,  de  foi ,  de  charité ,,  de  zèie ,  de 
joie  8c  de  reconnoiifance.  O  Dieu ,  mon  cœur  me  dît  de  ta 
part,  cherches  ma  face  :  je  la  cherche,  Seigneur  :  ne  fois 
pas  fourd  à  mon  humble  prière,  3c  fauve  ton  ferviteur  cui 
eipère  en  toi.  Amen. 

Trière  au  retour  de  la  Sainte  Table. 

J'exalte  &  je  célèbre  ta  miféricorde  Se  ta  gratitude ,  ô 
mon  Dieu ,  &  je  te  bénis  de  la  faveur  ineftimable  que 
tu  viens  de  m'accorder.  Tu  m'as  préferté  à  ta  Table  les 
fruits  précieux  de  la  mort  de  c  on  Rédempteur.  Accepte 
maintenant  tout  et  que  je  puis  f offrir  ,  mes  bénédictions 
&  le  facrirîce  que  je  te  fais  peur  jamais  de  mon  cœur  &  de 
mon  ame.  O  Dieu  tout  bon  !  Dieu  de  mon  falut  &  de  ma 
joie  ,  affermis  mes  pas  dans  le  chemin  dans  lequel  je  viens 
d'entrer,  &  donne-moi  la  grâce  qui  m'eft  néceifaire  pour 
y  marcher  juftju'à  ma  fin.  Sois  mon  guide  &  ma  force; 
fois  ma  lumière  de  mon  efpérance ,  pendant  que  je  fuis 
dans  ce  corps  mortel  ;  &  que  lorfque  tu  viendras  des  Cieux 
pour  nous  rendre  à  tour-  félon  nos  œuvres ,  je  fois  du  nom- 
bre de  ceux  qui  trouveront  grâce  devant  toi.  Amen. 

Aâlon  de  grâces  après  la  Communion. 

J'adore  8c  je  loue  fa  miféricorde  ,  Seigneur  mon  Dieu, 
r  de  ce  que  tu  as  envoyé  ton  fils  au  monde  pour  fauver 
les  hommes  >  de  ce  que  tu  as  voulu  que  je  fuiie  du  nom- 
bre de  ceux  que  tu  appelles  au  falut ,  6c  de  ce  que  je  viens 
d'en  recevoir  des  gages  à  ta  fainte  Table.  Je  t'offre ,  ô 
mon  Dieu!  mes  bénédictions  Se  mes  louanges.  Je  t'offre 
mon  cœur,  mon  amour,  ma  vie,  &  eo  it  ce  que  je  puii 

X  x  x  3 


P  R  1ERE  S. 
t'offrir.  Je  viens  de  'cr  •    çpnfacré,   &  d'être  manqué  de 
ton  lecau.  Je  fuis  à  : 

&  à  moi-même,  &  tu  fais  que  vivre 

que  pour  toi,  &  de  déper  iment  de  ta  fain 

I  6.  Accorde  moi  la  grâce  &  la  force  dont  tu  fais  que 
j'ai  befoin  pour  t'aie  fidèle,  pour  ni'acquitter  de  mon  de- 
voir ,  pour  furmonter  les  tentation:;  auxquelles  je  pourrois 
être  expofé.  Entretiens ,  ô  Dieu  très-bon,  Dieu  de  mon 
fa  lut  oc  de  ma  joie  ,  entretiens  dans  mon  cœur  les  difpofi- 
dôns  eue  j'y  fens ,  &  que  la  participation  au  Saint  Sacre- 
çrenient  vient  d'y  allumer.  Achevé  l'ouvrage  de  ta  grâce 
en  moi ,  &  me  conduis,  au  travers  de  toutes  les  tentations, 
fies  dangers  &  des  misères  de  cette  vie  ,  à  une  mort  heu- 
reufe,  &  à  la  gloire  du  Royaume  des  Cieux.  Je  fus ,  mon 
Sauveur  &  mon  Dieu ,  je  te  loue  &  je  te  bénis  de  ce  que 
tu  as  eu  la  charité  de  mourir  pour  moi.  Je  t'adore  dans  la 
gloire  oii  tu  es  maintenant  élevé ,  &  je  te  pne  que  lorfque 
tu  defeendras  du  Ciel  au  jour  du  Jugement,  je  fois  du  nom- 
bre de  ceux  à  qui  tu  feras  miféricorde ,  &  que  tu  recevras 
dans  ton  Royaume.   Amen.  * 

Prière  après  la  Communion. 

"on  Seicneur  &  mon  Dieu,  qui  m'as  admis  à  ta 
.  fainte  Table  ,  où  tu  nvas  nourri  comme  ton  enfant 
viande  fpirituelle  Se  célefte,  fais-moi  (entir  les  cf- 
e  ta  bienneureufe  Communion.  Que  ton  fils  Jéfus- 
Cnr-ift,  mon  Sauveur,  habite  dans  mon  ame  comme  dans 
fon  Temple.  Applique-moi,  par  ton  Efprit,  le  mérite  de 
Pobéiffance  parfaite  de  ce  divin  Rédempteur,  &  rends- 
moi  participant  fur  la  terre  de  îa  grâce  qu'il  nous  a  ac- 
quife  par  fa  mort,  jufqifà  ce  qu'un  jour  tu  m'introduife 
dans  la  pofTeffion  de  îa  gloire  éternelle  qu'il  nous  a  méri- 
tée dans  ton  Ciel,  où  il  efi  allé  pour  nous  y  préparer  pla- 
ce ,  afin  que  quand  il  reviendra  au  dernier  jour,  pour  ju- 
ger les  vivàns  &  les  morts ,  il  me  reçoive  dans  fon  Royau- 
me étemel ,  que  tu  as  préparé  à  tes  enfans  depuis  ia  fon- 
dation du  monde.  Amen. 


PRIERES.  799 

Actions  de  grâces  après  la  Communion. 

Îî>  É  n  i  fois-tu ,  6  Dieu,  de  béni  foit  éternellement  ton 
J>  faint  Non} ,  de  ce  que  tu  m'as  nourri  à  cette  heure  du 
pain  de  vie,  £%de  ce  que  tu  m'as  abreuvé  dans  la  coupe 
de  l'éternité ,*er£me  faifant  participer  aux  faints  Se  céleftes 
myftères  du  Corps  Se  du  Sang  de  mon  bienheureux  Sau- 
veur ;  ce  qui  eft  a  mon  ame  un  gage  allure  de  la  bonté 
que  tu  as  pour  moi ,  8e  du  grand  amour  que  tu  me  portes. 
Tu  as  par  ce  moyen ,  ô  mon  Dieu,  fcellé  ma  foi ,  tu  m'as 
pardonné  mes  péchés ,  tu  t'es  reconcilié ,  Se  tu  as  fait  ra 
p;:ix  avec  moi.  O  Dieu ,  que  mon  ame  béniffe  ton  faint 
Nom ,  pour  tant  de  bienfaits  que  tu  viens  de  m'accorder, 
Se  qu'elle  te  loue  à  jamais  pour  tous  les  dons  Se  pour  $, 
toutes  les  grâces  que  Jéfus-Chrift  nous  a  acquifes  par  fes 
fouffrances. 

O  Seigneur,  je  te  prie  humblement  de  me  fecourir  Se 
de  ^'affilier  par  ta  grâce  ,  afin  que  ne  pouvant  îamaîs^tre 
aliéné  de  toi ,  je  fois  toujours  an  faint  Temple  où  lJWE£. 
prit  faffe  fa  demeure.  Et  pu'; que  je  fers  à  présent  que 
Jéfus-Chrift  habite  dans  mon  cœur  par  la  foi ,.  ô  mon 
Dieu,  fais-moi  la  grâce  de  pa/fer  tout  le  refte  de  ma  vie 
dans  l'exercice  de  ia  repentance ,  &  de  la  crainte  de  ton 
nom.  Que  j'emploie  le  temps  qui  me  refte  encore  ,  à  amor- 
tir tous  les  jours  les  defirs  criminels  de  mon  cœur,  &  à 
garder  avec  foin  tes  faints  Comman démens.  Pour  cet  t :- 
fet,  Seigneur,  condmVmoi  par  ta  puiiTance,  illumine-moi 
par  ta  parole ,  vivifie-moi  par  ton  Efprit  ;  élève  toi-même 
nies  penfées  de  la  terre  au  Ciel.  Réforme  mes  moeurs , 
dirige  toute  ma  conduite  au  but  que  tu  me  propofe  5  fa- 
voir ,  à  ta  faiute  volonté  :  car  tu  es  puiifant  pour  m'accor- 
der  tout  ce  que  je  te  demande  par  mes  prières  ,  Se  beau- 
coup plus  encore  que  je  ne  puis  ni  penfer ,  ni  délirer. 
Manifefte  donc  en  moi  ta  bonté,  Se  tu  rendras  ainfi  ton 
nom  glorieux  fur  ia  terre ,  jufqu'à  ce  qu'enfin,  par  un  ef- 
fet admirable  de  cette  bonté  immenfe  ,  tu  m'introduife 
dans  le  Royaume  de  ta  gloire  éternelle ,  au  nom  Se  par  les 


8oo  PRIERES. 

mériter  de  Jéfjs-Chri{t  t  le  Roi  de  gloire ,  mon  Seigneur 
&  mon  Rédempteur.  Amen. 

LE  Dif.u  de  paix,  qui  a  reuulcité  des  mort?,  le  gran<4 
Faftcur  des  brebis ,  par  le  Sang  de  la  Nouvelle  Al- 
liance 5  favoir,  notre  Seigneur  Jéfus-Chrîft,  veuiiie  me 
rendre  accompli  par  ce  même  Sang  de  Ton  alliance  éter- 
nelle ,  &  parfaitement  inftruit  à  toutes  bonnes  œuvres,  afin 
que  je  pinlFe  exécater  fa  fainte  volonté,  &  ffnre  ce  qui  cil 
agréable  à  fes  yeux,  par  JéTus-Chrift  notre  Seigneur.  O 
Dieu,  veuille  par  ta  grâce  infinie,  imprimer  dans  ma  mé- 
moire toutes  tes  bontés  envers  moi  ;  ne  permets  pas  que  je 
mette  jamais  en  oubli  la  Commémoration  de  la  mort  de 
ton  cher  Fils ,  que  je  viens  de  célébrer  avec  tous  tes  fidè- 
les ,  à  la  Communion  de  la  fainte  Cène  \  que  ce  foit  pour 
moi  la  fin  de  tous  mes  défordres  ,  &  le  commencement 
d'une  vie  toute  fainte. 

O  mon  Sauveur,  fais-moi  la  grâce  que  je  tive  de  telle 
forte,  que  je  voudrois  avoir  vécu  à  l'heure  de  ma  mort. 
Et}q'uejqni-.d  \\  rc  plaira  de  me  faire  paffer  de  ce  monde  à 
l'éternité ,  ce  foit  pour  te  louer  &  pour  te  bénir  à  jamais. 
Amen. 

Prière  en  tout  temps. 

Seigneur  mon  Dieu,  aye  pitié  de  moi,  e\ant  çrand 
pécheur  ;  j'ofe  cependant  m/approcher  du  tronc  de  ta 
grâce,  pour  trouver  miféricerde,  &  pour  être  aidé  dans  le 
temps  opportun.  J'en  fuis  indigne ,  parce  que  je  t'ai  of- 
fenfé  &  que  je  t'orTenfe  encore  tous  les  jours  en  une  infi- 
nité de  forres  Auffi  ne  me  préfenterai-je  pas  devant  toi 
fur  mes  juftices,  mais  fur  les  giandes  comparions ,  Se  fur 
la  confiance  que  j'ai  en  mon  Sauveur.  Puifque  tu  m'as  fait 
la  grâce  de  croire  en  lui ,  &  d'être  fait  un  avec  lui  par  la 
foi ,  regarde-moi  défermais  comme  l'un  de  fes  membres. 
Mets  fa  paflîon  devant  tes  yeux  ,  Se  mes  péchés  derrière 
ton  dos  :  aie  plutôt  égard  à  fon  mérite  qu'à  mon  indi- 
gnité ,  &  à  'c  1  ''ii". t--  i  ce  fa  mort  qu'à  tenter  les  rébel- 
lions de  ma  vie  ;  &  pour  l'amour  de  lui ,  fais-moi  reflen- 


PRIERES.  Soi 

dr  les  effets  de  ton  amour  paternel.  Je  t'en  demande 
deux  principalement,  ô  mon  Dieu  >  l'un,  que  tu  fcelles  en 
mon  coeur  l'afTurance  de  ma  réconciliation  avec  toi,  afin 
qu'étant  juftifié  par  la  foi ,  j'aie  paix  envers  toi ,  que  je  me 
tienne  ferme  àjgugrâce,  &:  que  je  puiffe  me  glorifier  dans 
l'efpérance  de  ta  gloire.  L'autre  ,  que  tu  me  régénères  par 
ton  Efprit ,  ahiMpe  je  lui  fois  rendu  conforme  en  fainteti 
&  en  juftice ,  jusqu'à  ce  qu'un  jour  tu  me  rendes  confor- 
me à  lui  en  joie  &  en  félicité.  Pour  tout  le  refte  ,  je  me 
remets  à  la  difpofîtion  de  ta  Providence ,  fâchant  qu'à  ceux 
qui  t'aiment ,  toutes  chofes  aident  en  bien ,  parce  que  tu 
les  aimes  :  ta  volonté  foit  faite  ,  &  non  pas  la  mienne.  S'il 
te  plaît  de  m* envoyer  des  biens  &  des  contentemens  , 
donne-moi  de  les  pofTéder  avec  une  religieufe  reconnoif-J 
fance ,  &  de  les  rapporter  tous  à  ton  faint  fervice.  Si  aÇ 
contraire  tu  m'envoyas  des  maux  &  ries  ennuis ,  fais-moi 
la  grâce  de  les  fupporrer  avec  patience ,  &  de  bénir  tou- 
jours ton.  fainf  Nom.  Par  quelque  chemin  que  tu  me 
mènes ,  fais  que  je  te  fuive  avec  aliégreffe  :  fais  que^fefei 
je  marcherai  par  la  vallée  d'ombre  de  mort,  je  ne  craigtic 
aucun  mal ,  fâchant  que  tu  es  avec  moi ,  que  c'eft  toi 
qui  me  mènes  ,  de  que  le  lieu  ou  tu  me  mènes ,  eft  ton 
Paradis. 

Fais-moi  la  grâce,  ô  mon  Dieu,  d'en  fuivre  toujours 
le  chemin ,  &  de  ne  m'en  détourner  jamais  ,  afin  qu'après 
les  jours  courts  &  mauvais  de  mon  féjour  ici-bas ,  je  puiifc 
parvenir  à  cette  defirable  demeure  de  ton  repos  &  de  ta 
gloire ,  pour  y  habiter  éternellement  avec  toi ,  pour  y 
jouir  de  tes  biens  céleftes  ,  en  la  compagnie  de  mon 
bienheureux  Sauveur,  6c  pour  te  louer,  te  glorifier  à  ja- 
mais avec  tes  faints  Anges  Se  tous  les  Efprits  bienheureux. 
Amen. 

Autre  Prière  en  tout  temps. 

^  on  Dieu  !  que  la  félicité  à  laquelle  tu  nous  appelles 
3  eft  grande  1  Avec  quelle  bonté  tu  lies  notre  devoir  à 
notre  bonheur ,  &  nous  preferis  une  tâche  qui  porte  fa  ré- 
compenfe  avec  elle ,  &  une  récompenfè  fi  magnifique*! 
De  pauvres  vers  de  terre  feront-ils  élevés  fi  haut  ?  Nous 


foi  PRIE  RE  S. 

permettras-tu  de  lever  les  yeux  vers  toi  ?  Rcccvras-tu  notre 
fbible  amour  ï  Tes  divines  perfections  fe  graveront-elles 
dans  nos  âmes  ,  à  force  de  les  contempler  &  de  les  a.lmi- 
rer  ?  Et  ferons-nous  faits  participans  de  ta  gloire  ?  Heu- 
reux ceux  qui  ont  brifé  les  fers  de  l'amom^propre ,  &  dé- 
gagé leur  affeétion  des  chofes  d^né^fl^Bant  l'entende- 
ment eft  éclairé  île  ton  faint  Efprit,  'tj\SMRme  par-delTus 
toutes  chofes ,  &  tous  les  hommes  pouflramour  de  toi  1 
O  mon  Dieu  ,  je  fuis  convaincu  que  je  ne  faurois  être  heu- 
reux ,  jufqu'à  ce  que  la  convoitife ,  les  affections  charnel- 
les Se  corrompues  ,  foient  mortes  en  moi ,  l'orgueil  domp- 
té 5  *Ia  Yariite  étouffée ,  &  que  je  méprife  véritablement  le 
monde ,  en  rcconnoilTant  mon  néant  en  ta  préfence.  Hé- 

as  !  quand  fera-ce  que  tu  viendras  raifafier  mon  ame  de 
rcftemblance ,  me  rendant*  faint  comme  tu  es  Saint , 
ns  toute  rn^conduke  î  M'af-tu  fait  cfpérer  une  fi  gran- 

e  félicité  ,  &'ne  m'y  introduirois-tu  pas  ï  Enfeigne-moi , 
Seigneur ,  à  faire  ta  volonté  ,  car  tu  es  mon  Dieu  :  que  ton 
bolU&rit  me  conduife  à  la  terre  de  juflicc  ;  vivifie-moi, 
o  e^-nél  mon  Dieu  :  pour  l'amoui  de  ton  nom  ,  achève 
l'ouvrage  que  tu  as  commencé  en  moi.  Ta  miféricorde 
dure  à  toujours  :  ô  Dieu,  n'abandonne  point  l'oeu^e  de 
tes  mains ,  pour  l'amour  de  ton  cher  Fils ,  notre  unique 
Sauveur.  Amm, 

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