FROM THE L1BRARY OF
REV. LOUIS FITZGERALD BENSON, D. D.
BEQUEATHED BY HIM TO
THE LIBRARY OF
PRINCETON THEOLOG1CAL SEMINARY
SOS
^°fc-'*vL .^1
î ^S-V^&ClTt
v>
Digitized by the Internet Archive
in 2013
http://archive.org/details/dedavOOmaro
V
3
PRIÈRES
En entrant dans le Temple.
ME voici, ôDieu, pour écouter ta
parole fainte; donne- moi ton bon
efprit , pour me difpofer à te rendre le fer-
vice qui t'eft dû. O Dieu ne permets pas
que je te ferve feulement de corps , mais
auffi d'un cœur véritablement touché de
ta préfence; bannis de mon efprit toutes
diiiradions ou penfées frivoles ; donne-
moi de profiter de l'explication de tes
faints Oracles, & de réduire en pratique
lesdevoirsquetu nous .preferit; faits-mol
Ja graeeque jeforte de~cefaintlieu,em-
brafé de ton amour , 6c zélé à faire ta vo-
lonté. Amen.
Prières avant que de fonir dji Temple.
O Eternel, j'ai conclu que maportion
étoitde garder ta Parole , j'ai ferré
ta Loi dans mon cœur , afin que je ne
pèche point contre toi. O que ta parois
aétédouceàmon palais! qu'elle foit donc
déformais une lampe a mes pieds, & une
lumière à mes fentiers, Je l'ai juré,&: je le
tiendrait obferver les ordonnances de ta
Juftice.Quctamain,Seigneur,mefoit en
aide , parce que j'ai choili tes commande-
mens. Que mon ame vive , ô Eternel ^
afin qu'elle te loue , & que trouvant
tout mon plaifir à méditer & à obfcrver
tes divines inftructions , je ne forte ja-
mais de ce faint lieu qu'édifié , confolé
&C puiftamment affermi dans ta- réfolu-
tion inébranlable de vivre dans ta crainte,
afin de pouvoir mourir dans ta grâce, &:
d'être reçu un jour dans ta gloire. Amen.
PRINCIPES DE MUSIQUE.
U t , ré, mi , fa , fol , la , ii , ut , ré, mi.
MF**
Mi , ré, ut,(i, la-, fol, fa, mi, ré, ut.
Ut , fa , ré, fol, mi, la, mi, ut, la, mi.
Re , fol, ut , la , ré , fa , fi, fol, ut.
Pfeaumes qui font fur un même Chant.
Le
î
& 64.
Le
14
& 53.
Le
17
, 63 & 70.
Le
18
&C 144.
Le
14,
6z,9 5 &111
Le
z8
&C 109.
Le
;o
>75 . «JO-
Le
î1
SÉ 71.
Le
3}
& 67.
Le
36
& 68.
Le 46 & 8z.
Le
51
&
69.
Le
60
&
108.
Le
6?
&
7Z.
Le 66.
, 98 & I I
8.
Le
74
&
I 16.
Le
77
&
86.
Le
7»
&
90.
Le
lOO, I ;
5i,&i
41.
Le
I I
7 & 127
.
Le
I
40
&
les
Commandement.
LES
PS E AU M ES
D E
D A V I
P S E A U M E I.
Eurçux celui qui fuit des vi-
pZEUS
cieux , El le commerce Se Texem-
pîe odieux s Qui des pécheurs hait la
È^^fe.ir
i--3g=2^.-^
irompeufe voie, Et des moqueurs la cri-
minellejoie: Quicraiçnant Dieu, ne le
m
plaît qn en fa loi,, Et jour & nuit la médite
2. Tel que Ton. voit furie bprvfd'unjru
;d=n
feau.Croïtre & fleur îr un arbretoniouis
"b^auVEtquifcsiiuuscnleiulaiioiirap-
A 5 porte,
PSEAUME I.
porte, Sans que jamais la feuille tombe
morte; Tel eftle julîe &toutcequ'iîfera ,
Selon les vœux toujours profperera.
3. Mais les méchans n'auront pas même
fort, On les verra diffipés fans efforts,
Comme la paille augréduventchatfée:
Malgré l'orgueil de leur ame infenféejls
ne pourront tenir en jugement , Ni près
des bons fubfifter un moment.
4. Dieu , qui des Cieux veille fur les hji-
mains,Connoît leurs cœurs,voit l'œuvre
de leurs mains, Et donneau jufte un vrai
tSShfeeur, qui dure : Mais des méchans il
hait la voicimpure;îlsfc verront, tôt ou
tard malheureuxjËt leurs projets périront
avec
FSE AU ME IL
avec eux.
P S E A U M E II.
Où vient ce bruit
.-<*■
parmi les Nations?
A quoi les porte une impuiffante haine?
Peuples , pourquoi , dans vos illufions ,
Vous flattez-vous d'une efpérance vaine?
:=s==^=$=3
mm
=^dEfc=&=E
Je vois ligués ksPrinccs de la terre: Dans
leurs confeils les grands ont préfumé ,
z:r±rzr±r^3r:
:$r^:
D'être allez forts pour déclarer la guerre
e^^se-
A l'Eternel ? a fon Oint bien-aimé.
2. C'eft trop,ontditces ennemisjaloux:
SBSEïS
C'eft trop fouffrir leurs rapides conquêtes;
Briforis les fers qu'ils préparent pour nous,
Etle dur joug qui menacenos têtes. Mais
t '■? r^^
l'Eternel, qui dans les Cieux habite, Se
moquera
PSEAUME Tî.
moquera d'eux 6c de leur deffein ; Etn
contreux a la fin , il s'irrite , Ils fentiront
combien pelé la main
3. Du haut desCieux alors il parlera, En
fa colère à nulle autre (ernbiable; D'un
grand effroi leurs coeurs il remplira; Dans
fa fureur ardente & redoutable, Rois, di-
ra-t~ii , quelle eft votre entreprifeî De ce
G- — —
Roi feul j'ai fait élection, Et de ma main
fa couronne ilaprife ; Je l'ai facré furie
mont de Sioii.
PAUSE.
4. Et moi , fon Oint, je public en tous
lieux, Le faint décret duMonarque fuprê-
me : C eft toi, mon fils, qui plaît feul à
mes!
PSEAUME II.
xnçs ycuxj je f ai, dit-il , engendré ce iour
même, Parle ou délire, &c pour ton hérita-
; ce j> Je rangerai les peuples fous tes loix ;
Ton vafte empire aura cetavantage, Qu'au
bout du monde on entendra ta voix.
=^s=^
5 . Tu dompteras , de Tune à l'autre mer,
Les ennemis qui te feront la guerre ; Tu
les tiendra fous un feeptre de fer , Pour
les brifer comme un vaiifeau de terre.
Maintenant donc , vous Monarques &r
Princes , Apprenez mieux quel eft votre
devoir: Grands de la terre, Arbitres des
Provinces > Reconnoiffez du Seigneur le
pouvoir.
L
6. A Thonorer fans celle attachez-vous,
Soyez
Soyez fournis a fa volonté fainte : Vivez
contcnsibusun Maître Ci doux 5 Et le fer-
vez avec refnect&: crainte. Rendez hom-
mage au Fils qu'il vous envoie ; Et préve-
nez un jufte châtiment. Si votre erreur
vous montre une autre voie_,Vous périrez
jpÊSE
dans votre égarement.
7. Car. toùtd'usço&p, foacourxoux ri-
goureux, S'enflammera pour hâter faven-
i x _^*i- H ■>< *- V ^ ' 1 —
geance. Heureux alors & mille foisheu-
reux., Qui met en lui toute l'a confiance.
P S E A U M E III.
o
Ue de cens, ôararidDieu, Soulevés
■> w&
en tout lieu,Confpircnt pour me nuire
L:».y+rr^
Que d'ennemis jurés,Contrc moi décla-
rés,
PSEAUME IV.
P S E A U M E I V.
*;
^ Êigheur, à toi feul je m'adfëtfe : Tu
œ^-=^JZ^==2===Z&-
-TÇK . ÛL^lt:
lais mou droit, fais-moi raiion;Lorfque
jstoîsdans la détreffe , Ta main m'a tiré
de la prelle: Exauce donc mon craiion.
E=E^E
Vous Grands, dont Tinjuite pniliance
z^n^;~
3@S
S'élève contre mon honneur, Juîquesa
quand votre arrogance, Vos fraudes, votre
médifance, Troubleront-elles mon bon-
heur ?
i. Sachez , puiiqu il faut vous le dire ,
Que Dieu, qui veut un Roi pieux, Entre
tous a daigné m élire , & qu'auflî tôt que
jejgQpire , U m^nend du pi us haut des
Cieux. Mortels , redoutez la çplère j Et
B peu lez ,
ï 4 F SJE A U M E_ î V.
penlez, même étant couches, Combien il
le montre levèrc^Aqui s'obltinea lui dé-
plaire , Et quittez enfin vos pèches.
3.Prelentez-lui le Sacrifice D'un cœur
pur & plein d'équite;Et,pour vous rendre
355Ë
Dieu propice, Eloignez-vous de Finjirftfcéj
Et vous fiez en l'a bonté. Les mondains
diient, quifera-cc,Qui nous pourra com-
bler de biens? Moi, Seigneur, je cherche
ta grace^Fais que la clarté de ta face,Snr
moi le levé & fur les miens.
^"4. Plus de joie au cœurmeft donnée , Par
cettegraceduTiès-haut, Qu'aveux quYme
' abondante année, De bleds&f de vins cou-
"" -rrfs
-.^TZZZ^Z
ionnée,Fournicdetout cequ'ii leur faut.
Aïnfi.j
P S E A U_M E _V. 15;
Âinfi,dans une paix profonde , Jour &
nuit je repoferai : Car , Seigneur, fur toi
je me fonde; Par toi feul, malgré tout le
monde, Hcurculèment je régnerai.
P S E A U M E V.
Ux paroles que je veux dire, Prête
1 oreille à cette fois: Seigneur, entens ma
trifte voix, Entens l'affligé qui fonpire
••— * — . — — '-•-■- — *- -«*--»*■-
dansfon martyre.
1. Ecoute ma prière ardente , mon Dieu,
mon Roi, dans ce moment } Puifqucc îeft
à toi feulement, Que,dans ma douleur vio-
rfcrr
iïS^^^Sife
lente , Je la préfente.
?.. Source de lumière&de vie, Dès le matin
exauce-moi; Car dès le matin , devant toi,
B x J'implore
i-6 ? S | A U ME V.
ftir-5^
dt=sasgs^=gjs^..
j implore ta grâce îfcfinîc , Et m'y courte.
4. Tu n'es pas un Dieu qui diipcnfe Ses
faveurs à l'iniquité} la fraude & la rtiali-
gnite-^Ne trouvent jamais d indulgence
^H^^l^Ëg^^
flir::
En ta préiencê.
c L'orgueilleux ni le téméraire , N'ofe-
Z& !r-.^— 'TV ^ 1
5£ee1=:ee^
^- — 4-
Sg
roient paroïtre à tes yeux : Toujours re
rsfcrsfc
^;^=£r«SL%£
furent odieux , Ceux dont le mérier ordi-
naire Eft de mal faire.
PAUSE.
g/TafiTrcûrcônfoncl & ruine Le médi-
fant& le menteur , Le iangumaire & 1 îm-
pofteur ; Enfin , ra puiflkhcc divine kef
extermine.
T.~Moi qui m'attache à ta loi iainte,
^ J'irai,
P S E A U M E V
1 -7
* j I
j'irai, comble de tes bienfaits , Me prof-
ni
3£3 ^=fcr: xsâfc^âi—^aaSg
zs^r^s
terner dans ton palais , Avec le refpeô &C
rzs^t
la crainte D'un cœur fans feinte.
8. Dieu juite & bon , prens ma détente :
Ne permets pas que )t ibis mis Sous la
main de mes ennemis 5 Fais que je garde
— — . 1 , — * — - » - —)- — _-.k_^-l .
avec confiance Ton alliance.
00^
9. Leur cœur eft la (burce du vice, il eft
ï&..
trompeur.doubie & couvert; Leur bou-
=3^r
che eft un fépulcre ouverr,Lcur langue eft
i£rtO=
^^^i^£
*^Efefe
pleine d'artifice & de malice.
r£^»£
10 Reçarde-lcs en ta colère ; Vois ce
3S3SE
-^'_q:r
qu'ils font&: le défais; Confondues dans
^
leurs vains projets; Et puisqu'ils ofentte
dépfairc , Sois-leur févère.
B 3 11. Mais
- p s £ \y^ \ yj-
il. Mais que les bons te rejouiflent: Et
s^=3
comme ils elpcrent en toi, Qu'ils vivent
ÉÏ2
*ïr=2
contens fou? ta loi ; Qu'avec plaifir ils t'o-
béiflent , Et te béniflenr.
ii. Ton bras cft Toujours fecourable A
fek Y— ^3^::~~s: n ,\« * ■ | ;
l'homme jufte,ôDieu Sauveur; Toujours
ta punTante faveur, elt le bouclier impé-
œ^S=£g=$:
;!■=:.:■
i_^=tk::44._
nétrable Du miférable.
P S E A U M E VI.
ypxzzz-
i~ï~î==
^ s>-
E^S?
;&=f^
^ Eigneur, qui vois ma peine, Ne me
.•j£:&:^
prens peint en haine, Celles d'être irrité :
Dans ta j ufte colère, Ne foitpas fifévère,
Que je l'ai mérité.
i. Que plutôt ta tendrelle Soulage ma
Toiblclïe Dans les maux que je fens. Ma
force
P SE AU ME VI 19
force m'abandonne, & la douleur étoïx-
ne , Et mes os &c mes fens.
3. Ma trilteffe redouble, Et mon efprit le
trouble,De crainte &: de fouci. MonDieu,
mon eipérance, Jufqu'à quand ma ibuf-
france Durera- t-elle ainlî ?
4. Hélas! Père de grâce, Tournes vers moi
tefàCe, Et calme mon effroi: Maigre ma
faute extrême, Pour l'amour de toi-même,
O grand Dieu , iauve -moi.
v^rr^TÊr
5. Privé de la lumière , Enfermé dans la
^illlpili^lIiPiiii^ili^iii
bière , Peut onpfalmodier? Et dans la fé-
*=5
^.4^^' v ?» ~3T^e
j^r^r:
^3=T3È
puiture , Parmi la pourriture 3 Tes hauts
taits publier ?
PAUSE
2© PSEAUMEVI.
PAUSE.
6 La nuit, quand tout fômmeille, Je luis
=a=
1c (cul qui veille, Prefle de mes douleurs:
J'ai la plainte à la bouche , Et le lit ou je
couche, elt noyé de mes pleurs.
£î=^^:=^:::=f=~-:::=
z&—-=t
7. Je fuis méconnoiflTableiLechaçrin qui
r.irr
™£r
m'accablcSe fait voir dans mes yeux ; Et
ma plus grande peine Eit la joie inhumai-
rnr
ne Qu'en ont mes envieux.
HI!!lil^lI§!SIII^^§i
S. Allez, hommes iniques; Fuyez, peftes
mm=^
&
i^=tZ
m%
publiques, Abandonnez ces lieux : Mon
Dieu fait mes alarmes, Et la voix de mes
larmes A pénétré lesCieux.
9. Sa bonté fingulière Ecoute ma prière,
Quand à lui J ai recours; Quoi que je lui
demande
V S EAU M E VII
lî
^E
^
demande, Sa clémence eltiï grande7Qu7ii
S=Ip
m'exauce toujours
EE^Î
10. Ils s'en vont pleins de honte; Ma dé-
livrance prompte Surprend mes ennemis
E&^Cgv^pr;
^EE5E3
Dieu confond leur maiiee , Et irfeft ton
i^
_^,i--&:
zr^rrrp— &■=
jours propice, Comme il me l'a promis,
P S E A U M E VIL
On Dieu3 mon unique eiperance ,
N
rtrrs-
j'attensde toi ma délivrance^ Sauve - moi
des cruelles mains De mes ennemis inhu-
mains. Leur Chef,connoi{fantmafoiblef-
le, Comme un lion que la faim prcfle,M:e
pourfuitpourmedévorer,M'atteint,&:me
va déchirer.
2. Grand Dieu> fur qui je me repofe, Si
at
%i PSEAUME VIL
j'ai commis ce qu'il m iinpoTe, Et 11 contre
lui j'ai tenté Ni fraude, ni méchanceté ;
Si mal pour mal j'ai voulu taire Acctim-
4 i j~— > — — — ■* *» 1- ■ ■ -* V 1 —-
placable adverfaire} Ou , fi je ne tus le fup-
port De celui qui me hait a tort :
3. Je veux qu'en cette injufte guerre, 11
sa
me pouiTuive, qu'il m'atterre; Qu'enfin
— 3E&* —
tu permets, Seigneur,- Qu'il more la vie
6c l'honneur. Montre -roi donc pour ma
défenfe; Fais qu'il éprouve ta vengeance:
Malgré mes cruels enncmis,Tiens-moi ce
tendre ma caufc& la tienne; Lorfque fur
ton trône glorieux j Tu teras droit entre
nous
FSE AU ME VIL 25
nous deux Là, cics peuples louverain Ju-
gc, O Dieu.ru iéras mon retu^e, Pour me
juger dans réquire,Et félon mon intégrité.
PAUSE.
— • ■ ■■ ' -1 — *- ' *_— ^_*_t_ — „_ „
5. Confonds des médians la malice, Et
rends au jufte la jultice , Toi , dont les
ycuxtoujoursouverts,Sondent]es cœurs
les plus couverts. Dieu, qui cennoït mon
innocence, eft mon bouclier , moneipé-
I1II1IPII
tes
=me
rancc.Son bras (bu tient Se rend vainqueur
Tout homme jufte & droit de cœur.
6. Dieu, dis-je, eft le Juge équitable De
Z3JZ
1 homme droite véritable; 11 fait auiïi fe
~i=-3fir:
3£^
!=£=!=
te=±=
rzrv:
courroucer, Quandons'obftineàroffen-
£:£
1er. Si celui qui cherche à me nuire , Ne
veut
v 11.
5^52
veut jprbiiiprcmcnt le réduire, Dieu pren-
dra , contre ee méchant , Son cuc,&: Ton
HHSI
glaive tranchant.
7. S'il iVappaile Dieu par (es larmes, Dieu
lui fera fentir les armes : Ses flèches don-
neront là mert A ceux qui m'en veulent
illlllïiSI=!i€^^iiè IlIÊlitili
à tort. Dece méchant rimmeur hautaine,
Conçoit du travail, de ia peine 5 JLt, pour
tout fruit de ion dëfir, N'erîfâiite que du
m
=4=
déplaifu*.
8. Il fe fert de mille artifices, Four me
zzzzzz^sz
creufer des précipices -, Mais dans tous
ceux qu'il creulera , Lui feu! ié précipi-
tera. Je verrai fondre fur fa tête L'horri-
bie & funette tempête, Dont j'euffe été le
féiil
P-6E-AUM E VIII. xS
ieul objet j S'il eût accompli fon projet.
m
<?. ODieu, je bénis ta juftice , Qui fe
montre à mes vœux propice: Et, tant que
rtrrz^qr
jereipircrai, TonlaintNom je célébrerai.
PSEAUME VIII.
o
Notre Dieu, tout bon , tout adora-
ble, Que ton iaint Nom eft grand & re-
doutable ! Ta gloire éclate & triomphe en
ra-
tons lieux, Et ta grandeur eft au deffus des
Cieux.
z. Le tendre enfant , encore à la mam-
melle , Prêche, à nos y^ux, tapuiflance
éternelle: Sa foibïe voix confond l'im-
piété, Et du méchant condamne la fiei té.
TTT — : — -
ztkz
3^5E
..L— -U=
5. Quand je contemple , en te rendant
G hommage ,
x&
PSEAUME VIIt.
<> *-
wmmmm
hommage , Le firmament, ton meiveil-
:=eS:=£ë
leux ouvrage , Les Cieux , la lune & les
fi
feux différens., Quêta fageflea placés en
4. Surpris , ravi , je te dis en moi-même:
Qu eft-ce que l'homme, ô Majefté fuprê-
mcl Que ta bonté daigne s'en fouvenir,
Et que ta grâce aime à le prévenir.
PAUSE.
Tu Tas un peu fait moindre que les
^=^a=|==jg=g
Sfct
_- *:
Anges , Qui dans le Ciel célèbrent tes
louanges. Tu Tas aufïî d'éclat environné,
Comblé de gloire, &:dhonneur couronné.
6. Tu Tas tait Roi fur ces œuvres fi bel-
les, Que tu formas de tes mains immor-
telles i
/SEAUME VIII.
2*7
tejlJ } Tes ordres faints ont , fans excep-
cion , Mis fous Tes pieds touten fuiétion.
7. Tous les troupeaux qui paillent aux
montagnes , Le gros bétail , qui païtdans
les campagnes , Les animaux des déferts
& des bois , Souffrent fon joug , ou trem-
blent à fa voix.
8. Tous les oifeaux , qui volent & qui
chantent j Tous les poiifons qui, par trou-
-i — —.4 j -r ■* ; "- *> \z~ i 1
pes,fréquentent , Fleuves 3 étangs, & les
profondes mers , Tout eft fous lui dans ce
9. O notre Dieu! que ta gloire eft immen-
fe ; Rien n'eft égal à ta magnificence ,Ta
Majefté par- tout brille à nos yeux > Ton
C z Nom
ÏSEA U M E iX.
a.8
r#=0=
3=â
Kom remplit &l la terre & les çieiX.
PSEAUME IX.
Ans celle je te bénirai, Seigneur;
jour 6c nuit je dirai , Toutes tes œuvres
ians pareilles, Et la gloire de tes mer-
veilles.
2. En roi je me veux réjouir, Des biens
dont tu me fais jouir 5 Et je rendrai par
monCantique,Ma reconnolflance publi-
que.
3. Mon ennemi , par ta vertu, Eut mis en
déroute & battu. On le vit manquer de
courage, Dès que tu montras ton vifage.
4. Contre fon effort inhumain 3 Tu pris,
Seigneur > ma caufe en main > Ton Tribu-
nal
PSEAUME IX.
nalfutmon refuge Où je t'éprouvai jufte
5. Ils font défaits mes ennemis 5 A mes
pieds tu les a fournis : Tu fis périr leur
renommée , avec la fleur de leur armée.
PAUSE I.
6. Toi, leur Chef _, nous as-tu défaits ?
Nous as-tu détruits pour jamais ? As- tu
râlé nos citadelles? Leur nom eft-il mort
7. Non , non , le Monarque des Cieux
Eft fur fon trône glorieux , Pour rendre à
chacun la juftice, Rude aux méchans, aux
iL C'eft là qu'il juge les humains, Selon
C 3 les
i°
PSEAUME IX.
les œuvres de leurs mains, Pelant dans la
ÉlîlSlBIfPllll
juite balance, Et la peine & la recom-
peu le.
9. Le Tout-puillant relèvera Le foible
qu'on opprimera, Et dans fa plus grande
détreffe , Lui fervira de fortereffe.
10. Ainfî ceux qui te connoïtront , En toi,
j±===l=5^gg=;
V" -^~3g
Seigneur , efpéreront 5 Car jamais ta main
n' abandonne L'homme droit, qin Ton
cœur te donne.
P A US E II.
î 1 . Qu'on chante en toute nation, Le Dieu
qui réfîdeen Sion> Et que le bruit defes
louanges Vole jufqu'aux climats étran-
ges.
12. L'Eternel,
iz. L'Eternel ^ par ion bras puiflant ,
gHi
iSI
^^^iin=i
Venge la mort de l'innocent , Et jamais ce
grand Dieu n'oublie Le malheureux qui le
fupplic.
13, Seigneur, difois-je en mon effroi
Daigne jeter les yeux fur moi -> Toi, qui
de la main ennemie , Sus fi bien garantir
ma vie.
=£H^*£
14. Permets qu'encore à l'avenir , En Sion
mmmmm
j'aille te bénir? Que j'y chante encore à ta
gloire , Un faint Hymne après la vic-
toire.
1 5 . J'ai vu tomber ces infenfts , Dans les
1135=
;^g=E^=^EÊg
pièges qu'ils m'ont drefles; Leur pied léger
!T3=
s'eft venu prendre Aux filets qu'ils m'ont
ofc
**
PSEAUME IX.
ofé tendre.
PAUSE III.
16. Ainfi le Monarque éternel , Par un
jugement folennel , leur a fait porterie
dommage^uenVavoit préparé leur rage.
17. On verra toujours le méehant , Ne
pouvoir marcher qu'en bronchant : Ceux
qui de Dieu n'ont nulle crainte , Verront
18. Mais le fidèle humilié , De Dieu neft
jamais oublié : Du juftequi fe trouve en
peine , L'efpérance n'eft jamais vaine.
19» Empêche , ô mon Dieu 1 mon Sup-
port , Que l'homme ne (bit le plus fort ;
Cite-les tous enta préténee > Et leur pro-
nonce
_ JP SE AUME X.
20. Qu ils tremblent , &: que ton pouvoir
A tous les mortels fafle voir , Que , de
quelque nom qu'on le nomme, Le plus
grand , enfin, n'eft qu'un homme.
PSEAUME X.
'Ou vient, Seigneur, que ton peu-
ple abattu. Ne trouve plus pour lui tes
yeux ouverts? Dieu jufte & bon , pour-
quoi t'éloignes-tu , Pendant qu'il iouffre
en ce fiécle pervers? Des orgueilleux les
0£Z
Z3SZ
outrages divers, Font foupirer l'innocent
qu'on méprile : Mais tourne, 6 Dieu,
m
contr'eux leurentreprife.
1. Dans fon péché le méchant s'applaud»
54
PSEAUME X.
Il croit que tout doit répondre à fesvœuxj
Le riche inique cft le ieul qu'il chérit: Il
dkat
hait le pauvre 6c fuit le malheureux . Bra-
szrssz
vaut le Ciel d'un air audacieux 3 En rien,
dit-il, je ne veux me contraindre: Car il
n'eft point de Dieu qu'on doive craindre.
3 . Tout lui fuccède; il fait mal fans ceffer}
Il ne craint point ton juitc jttgciïicnt; Il
fe promet de pouvoir renverfer Ses enne-
mis d'un fouffie feulement. Quai-je., dit-
il , à craindre en ce moment ? Qui peut
jamais ébranler ma fortune, Quand tout
me rit & rien ne m'importune?
4. Ses faux difeours, pleins daffe&ation,
Ont du venin caché fous leur douceur
nuire
PSEAUME X.
3T
Nuire &: tromper , c'eft fa profeffîon ; Il
n a que fraude &: qu'outrage en ion cœur:
Au coin d'un bois couché comme un vo-
leur;Sur les paflans tout-a-coup il fe jette^
Et tue ainfî l'innocent en cachette.
PAUSE,
f. Ceft un lion doublement dangereux
Qui, dans ion fort couché fans faire
bruit, Arimpourvu,furprend les malheu-
reux, Et de leur chair fe repaït jour &:
nuit. Voyant fa proie, avec rufe illa fuit}
Ilfe tapit , il rampe contre terre., Et fou-
dain livre une mortelle guerre.
6. Quand il commet fes crimes odieux,
11 croit que Dieu n'en pourra rien favoirs
Qu'il
3&
r, o r. a u ÎYI li ^.
Qu'il les oublie , ou qu'il terme les yeux,
Qu il eît trop loin pour s en appercevoir.
Montre toi donc , Seigneur * &: lui fais
voir,, Que, lorfque l'on veut opprimer
l'innocence , Ton bras vengeur eft prêt
pour (a défente
7. Quoi ! le méchant , exécrable en tes
faits, Ote irriter ainfi le Souverain! De
rien dit- il, Dieu ne s'enquiert jamais. Tu
i 1 1 i— -■ — < -h — : ' ' — " ■* — t —
vois pourtant, Seigneur, tout ton delTein;
Tu fers de père au malheureux pupi!e,Qui,
hors de toi, ne peut trouver d'afyle.
;3E:^E^E
z£ rgTJ:-
5T--: ::^£
8. Ote la force & tait faillir le cœur
:=iz0^
Aux infolens,dont l'orgueil t'a bravé: En
les
PSEAUME X.
3?
les jugeant , laiiïe agir ta rigueur, Afin
qu au monde il n en foit plus trouvé*
Quand ils auront ton courroux éprouvé ,
Tu régneras feul dans ta terre fainte , Et *
des mechans fera la race éteinte.
9. Alors , Seigneur, ton peuple revivra
Voyant changer cette rude faifon : Alors,
Seigneur, ta srace exaucera Nos vœux ar-
dens ôc notre humble orailbn Ton bras
mettant chacun à la raifon , L'homme
mortel, qui n'eft que cendre & terre
A tes entansne fera plus la guerre.
PSEAUME XL
Uifque en tout tems, fur Dieu (eul je
m'appuie, Pourquoi vouloir qu'aux monts
D inhabités,
5§
Ses
PSEAUME XL
iS^iMi
inhabités, Comme un oifcau, loin de vous
je irf enfuie: Ils tendent Tare, ces méchans
emportés : Et coup fur coup , par leurs
flèches mortelles ] Aux cœurs des bons ,
en des lieux écartés > Ils vont donner des
atteintes cruelles.
z. Mais on verra périr leur entreprife ;
Dieu confondra tous ces audacieux : Car
"quelle faute aie jufte commife ? LeTout-
puiflant habite dans les Cieux : Là, fur fon
trône , eftTétcrnel Monarque; De ce haut
iîége, ilvoittoutde les yeux; Etdes hu-
mains la conduite il remarque.
3. 11 voit le jufte , il le fonde , il l'approu-
ve; Mais rttonime inique cil fon averfion,
Et
P S E A U M E X I.
~^*;^ 4=1=1? t , fZJss
39
Et jamais grâce auprès de luine trouve.
Sur les méchans, pour leur punition , On
verra fondre un foudroyant orage; Lefeu
du Ciel fera leur portion, Le foufre ar-
dent leur unique breuvage.
4. Dieu,jufte Juge, à tous rend la juftice;
z&lù, ^yl.:u,.^-"è .■ u>- ..agi
Etdefoncœurlatendreémotion,Arhom-
me droit en tout tems eit propice.
PS EAU ME XII.
■* Ens-nousTa main , Seigneur , le
SgfEg
rml nous prefie; On ne voit plus d'homme
iîX^v:
jufte en nos jours ; Plus de bonté , de foi
ni de fagefle : Toi feul,ô Dieu > peux nous
donner fecours.
1. Les gens du fiécle aiment la tromperie ,
D £ Lt
PSEAUME XII.
Le vain menfongc & le déguifement^Tous
leurs difcours font pleins de flatterie ; La
bouche parle & le coeur la dément.
z. Retranche, ô Dieu! ces lèvres attrayan-
tes, Dont tous les jours nous Tommes
abufés i Perce, Seigneur , ces langues ar-
rogantes , Dont tous les jours nous fom-
4. Non , difent-ils , nous n'avons rien à
craindre ; Par nos difeours nous rempor-
tons fur tous : Eft-il quelqu'un qui nous
purifie contraindre? Parlons, mentons ,
^=it=i=^_* ;',— I
nos langues font à nous.
5. Mais l'Eternel, que l'affligé réclame ,
Ll_ j - ■ i — . . — — + 3*1 «— -■ — —
Crie à fon tour, je me réveillerai, Je fçais
qua
WÊ
V S E AU M E XII.
41
mm
qu'à tort on l'opprime, on le blâme 5 De
„ -_*.,*. — -~ î ■ 1— — H ' ■
leurs filets ]cïe délivrerai.
6. De ce grand Dieu, la parole fe trouve
Conft ammentpure, & pures font fes loix,
si
Comme L'argent lorfque le feu réprouve,
Ou qu'on l'affine au fourneau par fept fois.
7. Ton peuple , ô Dieu ! gémit dans la
*" ■y? --| & < '■- ^vi " ' ' ' i^pr ~ il î
iBEZfeai
;=§êi
fouffrance: Montre toi donc plus facile
3É
à nos vœux ; Et, réprimant une jufte li-
cence , Prens foin de nous dans ces tems
&. Tu vois , Seigneur , que les méchans
i^^^gS
5fcî3
dominent; Ils font par-tout , la force
cil en leurs mains 5 Lesplus abjets contre
Êo«« k mutinent , £t .&o,us iervons aux
D 3 plus
4i PSEAUME XIII.
plus vils des humains.
PSEAUME XIII.
J
Ufques à quand, ô Dieu des Cicux,
Jufques à quand , loin de tes yeux , Me
m
laiife-tudans ces alarmes ? Pourquoi te
cachera mes larmes, Quand ma voix
t'appelle en tous Heux ?
2. Faut-rlquemoncœuragité, Etnuit&:
jour^foit tourmenté? Qu'à mes vœux tout
Terrible contraire ? Faut-il qu'un cruel ad-
versaire , S'élève avec tant de fierté ?
'3. Grand Dieu! j'implore ton fecours; De
mes maux arrête le cours } Exauce mon
humble prière ; Fais luire fur moi ta lu-
mièic, Ouiamort va trancher mes jours.
4. De
PSEAUME XIII.
4. De cet orgueilleux, le fouhait Eft de
dire, je l'ai défait ; Afin que ceux qui
me haïflent , M'infultent & feréjouiflent:
Mais, ô Dieu , détruis Ton projet.
» » ■ 1 mi ■ ■ V*» %f .... —, ' ■■"- t — »
j. Mon Dieu ! je n'efpère qu'en toi 5 Fais-
moi grâce, & calme l'effroi Qui caufe mes
peines étranges : Et je chanterai tes louaiv-
ges , Te voyant déclaré pour moi.
PSEAUME XIV.
'Homme infenfé dit au fond de fon
cœur , Que Dieu n'efi point? cette pen-
fée impie Corrompt fes mœurs &c dé-
règle fa vie : Que d efprits vains fuivent
avec fureur , La même erreur !
x Le Tout-puiiîant a regardé desCieux,
tous
44 P S E A U M E. XIV.
i i . 1 — 1 — _ .» .>;.»._
Tous les humains que le ioleil éclaire,
Cherchant quelqu'un qui prit foin de lui
plaire, N'a trouvé nui homme en ces bas
lieux , Saçe & pieux.
}. Car , après tout , il a vu que chacun
S'étoit Touillé des ordures du vices Ce
n'eft par-tout que fraude & qu injuftice:
Nul n'eft exempt de ce défaut commun ,
Non pas même un.
4. Privés defensjils méprifent mes loix ,
Dit le Seigneur , &c jamais ils ne chan-
gent^ Comme le pain , mon pauvre peu-
pie j ils mangent 3 Loin d'élever & leurs
cœurs & leurs voix , Au Roi des Rois*
-£===£=3
m
^^gpiMi
j . Mais } tôt ou tard , ks médians trem-
bleront,
P SEAU MJE XIV. 45
bleront , Saifis , preflcs du remords deleur
crime , Quand l'Eternel , de fon trône
fublime , Exaucera ceux qui l'invoque-
ront Et l'aimeront.
6. Ah! malheureux ! vous vous étudiez
A vous moquer de l'intention pure ,
Que donne aux bons l'Auteur de la na-
ture; Et,les voyant fur lui feul appuyés,
nnm^
Vous en riez.
7. Mais quand , hélas! quand de Sion
viendra L'Auteur divin de notre déli-
vrance , Qui d'Ifraël finira la fouffrance ?
Alors Jacob , qui des fers forrira,Triorn-
iHfUif^^g
phera.
^*3r>
PSEAUME
4<î PSEAUME XV.
PSEAUME XV.
Terne l , quel nomme pourra Habi-
ter dans tes tabernacles? Qui Car ton iaint
mont te verra ? Et qui de ta bouche en-
tendra , Tous les jours, tes divins oracles ?
ir. Ce feraThomme feulement, Qui mar-
che droit en toute affaire ; Qui ne fait
rien que juftcmenK Dont jamais la bou-
chêne ment , Soit pour furprendre (bit
T— ii js -**■
pour plaire.
3. L'homme , dont la langue ne fait Au-
cune injure, ni dommage? Lecœur,au-
cun mauvais fouhait ; Mais qui > de pa-
role &: d'effet*, Défend fon prochain
qu on outrage.
4. L'homme
P S E A U M E XV. 47
4. L'homme qui fuit les vicieux, Qui
recherche & qui favorife Ceux qui crai-
gnent le Dieu desCieux ; Qui garde en
tout tems , en tous lieux , Même à ion
dam, la toi promile.
y. Enfin, Thomme qui ne prendra Nulle
SÉËP
■S2*
ufure de ce qu'il prête , Qui jamais le
1 V» ■«" "* — — -r— » — - « — «r~.
droit ne vendra. Celui qui ce chemin
tiendra, Ne trouvera rien qui l'arrête.
PSEAUME XVI.
$
Ois, ô grand Dieu ! ma garde &
mon appui ; Car en toi feul j'ai mis mon
cfpcrancc. Et toi, mon ame, à toute heure
dis-lui: Je me ioumets, Seigneur, à ta
«v~=£:
puiffaiiccjEt toutefois/a quoique je m'en*
gage,
^S V b fc A U_M h X V 1.
gage , li ne re vient de moi nul avantage,
i. J'aime les faints , j aide les vertueux ,
Qu'on voit fe plaire à chanter tes louan-
ges : Mais mal fur mal s'entaffera fur ceux
Qu'on voit courir après les Dieux étranges.
Ma main jamais leurs vi&imes ne touche ;
Jamais leur nom ne paffe par ma bouche.
3 Dieu fut toujours le fonds qui m'entre*
tient, Et fur ce fonds ma rente eft a fluréc.
Enfin, Seigneur, la part qui m'appartient ,
En plus beau lieu n'eût pu m'être livrée.
Le meilleur lot de ton riche héritage, Par
ta bonté , fe trouve en mon partage.
PAUSE.
4. Bénit foie Dieu, qui ma fi iagement
De
_L5 ^A VJ^AJ? Yi~ 'M
» De fes conieils donne la fainte acrefle 5
È=S==IEg~eîE
Même la nuit j'y penfe mûrement , Et fou
3&E
gE?
efprit me guide & meredreffe. Aufii ton
sfc=
E§EH
jours vers lui feul je regarde j Toujours
fa main me foutient &: me garde.
5. Dans cet état, que je me trouve heu-
reux! Ma bouche chante, &c ma chair fe
raffure: Je ne crains pas qu 'auféjourténé-
breux,Ton Saint jamais lente la pourritu-
re; Car ton amour ne permet pas qu'on
m
croie Que du fépulcre il demeure la proie.
6. Tu me feras connoître le fentier, Qui
de la mort mène à la vie heureufe : Car ,
r-^zp&ï
ô Seigneur, nul plaifir n eft entier, Si l'on
ne vçit ta face gïoiieufe. C'eft dans tes
E mains
?o P S E A U M E XV 1 1.
mains que fe trouvent fanscdle Les vrais
plauirs & la vraie allegreife.
ss
PS EAU ME XVII.
Eigneur écoute mon bon droit, Jtn-
tends ma voix , lorfque je crie : Exauce-
moi , quand je te prie D'un eiprit humble
&: d'un cœur droit. Grand Dieu, qui con-
nois toute choie , Prononce enfin ton
5p
<™ » — &-* — » — r^~ — ^ — ^. ^ — w — * — *~_
jugement, Et jette les yeux feulement
fur la jultice de ma caufe.
2. N'as-tu pas éprouvé mon cœur , La
S2
nuit même au lit où je couche ? Il eft d'ac-
cord avec ma bouche : Tu Tas aintî trouvé,
EETjE
Seigneur. Quoique les hommes puiffent
faire, Je veux toujours fuivre ta loi , Et
toujours
PSEAUME XVII.
V
toujours (ailler loin de moi, Des pervers
3. O Dieu , veuille affermir mies pas Au
■ : — = , f . , H-——
chemin ou ta voix m'appelle ; Fais que ja-
mais je n'y chancelle, Et que mes pieds
negliffentpas ! Mon Dieu, fi je te prie
encore, C eftque tu m'exauces toujours :
Prête l'oreille à mes difeours ; Car c'eft ta
grâce que j'implore.
4. Fais qu'on admire ta bonté 3 Et qu'on
redoute ta puiflance; Toi qui protèges
l'innocence Contre ceux qui t'ont réfïfte:
Fais que fousl'ombrede ton aile Je repofe
tranquillement \ Et me tiens auffi chère-
t==z
arat — je ft''-" 3&^i
ment, Qu'on tient de fou œillaprunelle.
E 1 PAUSE
i"
P S E A U M E XVII.
T A U S E.
:=^-
=ÏIS
5. Sans toi je ne puis échapper A ceux
gui tant d'ennuis me donnent ; Aces
cruels qui m'environnent, Dont la main
eft prête à frapper. Ils crèvent d'orgueil
& de graille : Leurs difcours font auda-
cieux,; Et par-tout leur œil envieux Tend
des pièges à ma foibleffe.
6. Surtout leur chef luperbe &c fier, Éft tel
qu'un grand lion qui quête , Ou qui voit
un faon & l'arrête,, Sortant fur lui de fon
halier. Préviens-îe donc , mets-le par
terre : Délivre-moi de ce méchant , Qu'il
*— ,-** ■ <& — ** *■ -" — *■ — — -*
fente le glaive tranchant , Dont au per-
vers tu fais la guerre.
7. Seigneur
P S E A U M E X V 1 1. ^ 53
3CC
LIEÏE
"E^
7. Seigneur, fauve-moi par ton bras , De
E$E=E5g
:^:=:^P
ceux dont l'cfpoir ne fe fonde Que furies
ïg^ï
■S =a=gg
biens qu'ils ont au monde, Sans rien
craindre après le trépas. Leurs cœurs na-
gent dans les délices : Tout iemble répon-
dre à leurs vœux 5 Leurs enfans même ont
après eux, Leur abondance avec leurs vices.
81Mais moi , dans un éclat nouveau, je
jouirai de ta préfence , Quand , paré d
mon innocence Je me lèverai du tombeau.
PSEAUME XVIII.
j
E t'aimerai, Seigneur , d'un amour
tendre > Toi , dont le bras me fçut fi bien
défendre. Dieu fut toujours mon fort ,
fiO— ^^^f ': !'i ^É^Së
— a* — <«-
mon protecteur-, Ma tour, mar' roche
E 1 &
H PSEAUME XVIII.
6c mon libérateur.
Je trouve en lui tout ceque je foùhaite ;
Ccft mon bouclier, mon falut , ma re-
*5=
traite ; Dès qu'au befoin je l'invoque avec
foi , Des ennemis délivré je me vois.
ifefl
Tels qu'un torrenr,ils penfoient me fur-
prendre;, Cent fois la mort fes filets me
vint tendre , Et tous les jours quelque
péril nouveau, Me conduifoit fur le
bord du tombeau.
2. Dans cet effroi le çrand Dieu que j'a-
mm
dorç,Me vientdonner le fecours que j'im-
plore ; Et de fon trône écoutant mes fou-
pirs, Se laifle vaincre à mes juftes defirs.
Soudain par-tout tremblèrent les cam-
pagnes :
PSEAUME XVIII. H
pagnes : On vit crouler les plus hautes
montagnes, Ôe leur fomraet jufques
au fondement, tant fon courroux fe
§£=!=:
montra véhément.
E^Ef^^gg
3 . De tous côtés s'épandoitla fumée, Qui
s'exhaloit de fa bouche enflâmée : Il en
fortoit des charbons embrafés, Qui çon-
fumoienttous les lieux oppofés. Le ciel
s'abaiffe : il y fait ouvertures L'air fous
les pieds forme une nuit obfcure : Ên-
vironné de Chérubins volans , Il eft
porté fur les ailes des vents.
PAUSE L
4. Il fecouvroit des plus épaiffes nues ,
Comme une tente autour de lui tendues;
Doii
56
PSEAUME XVIII.
D'où Ton voyoitfortir une lueur, Qui du
nuage écartoit la noirceur. Les feux ar-
dens , la grêle, le tonnerre S'entrecho-
quant,épouvantoient la terre : Sa forte
voix qui rouloit dans les airs , & dévan-
çoit &: fuivoit les éclairs.
5. Des ennemis les frayeurs furent gran-
des : Dieu foudroyant défit toutes leurs
bandes; Par mille traits, coup après
Êlcoup lancés, Tous ces méchans fe virent
renverfés. D'un fouffle alors ouvrant le
fein de Tonde, Il découvrit lesfonde-
mens du monde , Du haut des cieux fa
main il me tendit , Et hors des eaux fur
leboïd me rendit.
6.11
PSEAU ME XVIII. 57
6. Il a frappé mes plus fiers adverfaires ,
Et difïïpé tous les partis contraires : Ses
yeux perçans ont prévu mon danger; Sa
main puiflante a fçu m'en dégager. J'é tois
preflfé ; mais le Seigneur qui m aime,
M'a fecouru dans mon angoifle extrême.
Dieu y de mes mains voyant la pureté .
Me rend enfin félon mon équité.
V =t:- H »« » ^-^ — tas
7. Il fe fouvient que , malgré mes difgra-
ces , De fes fentiers je fuis toujours Tes
-3S^J=
1
Si-ttd
-*s<
traces ; Qu avec ardeur je m'attache a fa
Loi ; Que fa parole eft l'objet de malbi.
Toujours fournis à fa volonté fainte , Je
fuis le mal , & je marche en fa crainte ;
Et le Seigneur qui voit ma pureté > Me
rend
f«
PSEÀUME XVIII.
« ■-+- --• ■ — ■ --1- * • — — t — f
rend enfin félon mon équité.
PAUSE IL
8. Grand Dieu5le jufte éprouve ta juftice ;
Pour le clément tu te montres propice j
Pur pour le pur : mais l'inique obftiné,
A tes rigueurs fe voit abandonné. Lés
affligés jamais tu ne dclaiffcs ; Des or-
gueilleux le fourcil tu rabaifies. Tu
^=5^S=fc^==^Sj5
m'as tiré de la nuit de mes maux ; Et ta
lumière adoucit mes travaux.
9. Par ton fecours je gagne les batailles ;
Par ton fecours je force les murailles : Ta
providence eft un guide jifiuré, Et ta pa-
rôle eft de l'or épuré; C'eft le rempart ,
c'eft la forte détente, De ceux qui n'ont
qu'en
PSEAUME XVIII.
qu'en toi leur efpérance. Quel Dieu lem-
blable au notre le peut voir J Et quelle
force égale fon pouvoir ?
io. C'eii l'Eternel qui ioutient nia foi-
fa lefie , Dans les chemins où fa clarté m a-
dreiTe : Aux pieds des Cerfs il rend les
miens égaux, Et m'affermit furies lieux
les plus hauts. De lui ma main tient fon
2=r£=s6
adreffe exquife ; Par lui fans peine un arc
33E
=r±:z
M
u
d'acier jebrife. Il me protège en mon ad-
veriité; Il me foulage en mon infirmité.
1 1 . Tant défaveurs que fa bonté m'envoie,
Hauffant mon rang, élargiifentmavoié :
Il appîanit mon chemin fous mes pas; Et
déformais mes pieds ne gïiffcnt pas. J'ai
pourfuivi
6o V SE AU ME XVIII.
pourfuivi jufqucs à les atteindre . Ces cn-
ne mi s qui fe faifoient tant craindre: Sans
bras vengeur ne les eût terraffés."
PAUSE III.
iz. Dieu me renforce au milieudcs alar-
mes, Et fait que tout plie enfin fous mes
Z=^ztz^^=:
armes : Il me fit voir le dos des ennemis ,
Quand fa colère en fuite les eut mis- Ils ont
crie : mais en vain à leur honte, Même à
:»:
mon Dieu , qui n'en fit aucun compte. A
graj^nnffeaux par-tout leur (angcouloit:
Comme la boue aux pieds on les foufoit.
Èmm
^ j» Il m'a fauve des fureurs populaires ; 11
m'a rendu les Princes tribiitaires. Pour
m'honorer>
PSFAUME XVLIL
61
^-Z^E^
m honorer, les peuples inconnus Des bouts
du monde à mes pieds font venus. Mille
étrangers, diffimulant leur crainte, M'ont
révéré feulement par contrainte: Les Rois
=r:Tg=2fcz
voifins , redoutant mes efforts , Maigre
leur carde , ont tremblé dans leurs forts.
14. Loué foit donc le Seigneur plein de
gloire , Le Dieu vivant , l'auteur de ma
victoire, Par qui je vois mes outrages
venges, Parqui, fous moines peuples font
rangés. Quand les pi us grands, contre moi,
fe foulevent , Au-dctTus d'eux (es fortes
mwm~
i$~B~
mains nf élèvent; Des orgueilleux il con-
:-£=■<*--
=^Ë
fond le deflein , Que pour me perdre ils
couvoientdans leur léin.
F ij.Auilî
rSEAUME XIX.
.* £-
-\uiîl toujours. jufqu?aux climats etrau
ges. Ma voix, Seigneur, portera tes louan-
ges. Je bénis Dieu, qui, pour ion Roi, tait
voir Les hauts efiets d'un merveilleux pou-
voir. Il a fauve > par fa faveur immenle ,
David, fon Oint, Tobjet delà clémence;
^=^F
-ff A =S£Z
!*■! »T
Et pour jamais ce Dieu de vérité, Sera le
Dieu de fa pofterité.
PSEAUME XIX.
A-i Hês deux, en chaque lieu,De la gloire
Dieu inftruifent les humains. Dans
jiimcnfe tourjlsprêchent tour a tour
Les oeuvres de les mains. Le jour qui va
devant, inftr ait le jour fuivant Par fon ex-
périence; ôc de même la nuit, A celle qui
la
P SE AU ME X
m , toute nat: : :: . ^::; :ut:e t.:::: c-
rion , Aux rus faovagcs lieu I cm z P-
cc:::c: .e fc: Et '.a :<oc":c >f ce
- e . . ,»
M X ^ 1 ■ ■ ■ - — "
des deux. Ce::c kçoe s'apprend; Celan-
Surtout qu; Sons ce dais fans
pareil, Vient Te montrer au mond<
3. Tel qqfqp nouvel époux ^Quon v : :
riant & doux, Quand de fa c. ;.n:r .
il iort - Tel qu'un Prince fameux, Q. : :
un char ?ompeux,,paroir brillante: f
D un jour a loutre jour, V ifaii
le tour , Tant il cour: iifte & kc :Cct
aftrc g orictu Xe voit ne
F z
Qui
64 PSEAUME XIX.
Qui fa chaleur évite.
PAUSE.
4- La l'âge &:jufte Loi De notre divin
Roi, Ranime le mourant ; Et fes oracles
faints,Toujours clairs &c certains, Inftrûî-
~2 5EE 3à
lent l'ignorant. Que de ce Roi des Rois
Les jugemens font droits 1 Le cœur ils ré-
jouiffent: Ses confeils précieux illuminent
les yeux De ceux qui lescheriflent.
I ' » ^ZSq^^jF^SiJ^
5. La crainte du Seigneur Aflurcleuï
bonheur A perpétuité : Tous les connuan-
m
démens Et tous fes regkmens Sont rem
W.
=s£
plis d'équité. C'elt un riche tréfor ,3 Plus
i^!!!g=^Eg^g^^^^
précieux que l'or Qu'au creufet on affine ;
Et le miel le plus doux L'cft beaucoup
moins
PSEAUME XIX.
ÏS
*1
moins pour nous , Que leur vertu divine
6. Auffi ton ferviteur > qui les porte en
(on cœur, En eft tout éclairé. Tous ceux
qui lesfuivront, De ta main recevront
Un falaire afluré. Mais qui peut fe vanter
De connoïtreoucompterSes péchés d'i-
gnorance ? Toi qui vois tout, Seigneur ,
Pardonne mon erreur , Et couvre mon
7. Que tous ces grands forfaits, Qui par
—~ ■' t — ■ - ■ — ■ . ' - k ■ ■■■ »V ^ ___ y 7j
fierté font faits, Ne régnent point en
i
moi. Alors par ta bonté, Dans mon inté-
gîité , Je vivrai fans effroi: Mabouche ne
dira , Mon cœur ne penfcra ; On ne me
r±è^£rrrrSf •£&!£--
verra faire Rien , ô Dieu , mon Sauveur-,
F 3 Rien,
66 PS E AUME X X.
:£^
Rien., ô mon Rédempteur > Qui te
::£r^c
puiiic déplaire.
PSEAUME XX.
V^ Uc le Seigneur tes vœux entende.
Dans ta néccflïtc,Qiiefon puiffant nom
te défende dans ton adveriité 5 Que du
3QÇ
ciel y quand tu fais ta plainte , Un prompt
fecours te vienne ; Que de Sion , fa mai-
8t^
3E
mmmmwmmwmm
fon fainte , Notre Dieu tefoutienne.
2. Que tous tes dons &c tes (ei vices Soient
préfens a fes yeux ; Qu'il faffe fur tes fa-
crifiecs Tomber fon feux des deux 5 Que
par des fuccès falutaires, Tels que tu les
demandes, 11 rende heureufes tes affaires ,
£t petites & grandes.
3. Dieu
P SE AU ME XX
67
3. Dieu veuille exaucer tes_prièrcsj^Et^
notre camp joyeux Déploira toutes tes
bannières, & ion nom glorieux : Le voila,
ce Dieu favorable , Qui montre au Roi
là face , Et qui, par la main fecourable,
le fauve de difgrace.
4. L'un en fes chars a confiance, Et l'autre
en les chevaux : Mais nous implorons ta
puifiance, Seigneur, en tous nos-maux.
?£:EE£™S^
Auflï voyons-nous abolie Leur vanité fi
fiêre , Et notre force rétablie, Et fa gloire
première.
"1ÏÉÉÏIL
5 . O grand Dieu , veuille nous défendre ;
Seigneur, fais que le Roi Puifleau befoin
nos cris entendre,Et calmer notre effroi.
PSEAUME
43 PSEAUME XXI.
PSEAUME XXI.
Eigneur , le Roi te bénira : Il doit fa
déH_v rance A ta prompte aflïftance. Grand
Dieu, quelle joieil aura, De ce qu'il fe
peut voir Sauvé par ton pouvoir!
i. L'heureufe fin de Ton fouhait Lui vient
d'être accordée, Comme il l'a demandée j
Et bien que fa bouche ne Tait Qu'a peine
prononcé , Il fe trouve exaucé.
3. Tu le préviens du haut des cieux : Ta
faveur fingulière Nactend pas la prière ;
D'un diadème glorieux , Richement fa-
r^iE.f
conné, Ta main l'a couronné.
4. Il te demandoit feulement De garantir
u vic,Qu'il voyoit pourfuivk 3 Et par un
heureux
PSEAU M^XIi- 69
heureux changement , Seigneur, tu lui
permets De régne* a jamais.
=*^£
3S^:z=;s=!ig=:: ;rrzn^=ï±^5C
=3tt
5. Par ta grâce & par ta bonté , On voit
la renommée En mille "lieux femee } Ta
main Ta toujours affilié ; Tu ias comble
-&^=g=
d'honneur, De gloire & de bonheur.
6, Tu veux qu'aux ficelés à venir 11 Toit
un grand exemple , Où ta force on con-
temple : Seigneur ? tu las fait rajeunir ,
î jj^^1^^1^ ^^-y^.^1111 ^==~ ":tpL£; .■__.as=5
Lui donnant de tes yeux Un regard gra-
cieux.
SS^^E^
7. Puifque le Roi, danstoutailant. Met
avec alfurance En Dieu (on efpérance,
Par le ferme appui du Très-haut, 11 eft
fur déformais De ne tomber jamais.
PAUSE.
m
PSEAUME XXI.
PAUSE.
8, Ta main, oRoi, laura frapper , Et
dompter & défaire Quiconque t cil con-
traire : Ta main laura , dis je , attraper
Tous ces lâches efprits,Et punir leur mépris
9. Ton brûiant courroux les rendra Sem
blabies à la braiie Dune ardente fonr-
— i -v » — ■»• « ■■ »
naiïe. Le Dieu- des cieux les détruira : Par
fes feux allumés Ils feront confumes.
io. Us périront entièrement , Sans qu'il
refte de trace , Ni deux ni de leur race \
Et par un jufte jugement, Rien ne fera
compté De leur poftérité.
il. Ces médians avoient entrepris, Avec
trop dinfolence, Dabattre ta puiifances
Entre
PSEAUME XXL y±
entr'eux le conicii en lut pris ; Mais leur
trop foiblc bras Ne l'accomplira pas.
i z,, La troupe de ces envieux , Qui contre
toi difpute, A tes coups eit en bute ; Et
pour les frapper droitauxyeux, Tes traits
bien afiurés Contr'eux feront tirés.
13. Viens donc, ô Dieu., viens donc , Sei-
gneur: Fais, pour notre défenfe. Eclater
tapuifîance. Quand nous aurons eu ce
, , — . — t ... m -t »■■■- ■- -■ — — — • — f ^y- — ;
bonheur , Nous dirons a jamais La
gloire de tes faits.
PSEAUME XXII.
*▼-* ^n Dieu , mon Dieu , pourquoi
m'as-tu laiiî'c ? Loin de fecours, de mille
ennuis preflçj Loin de ta face, hélas !
quand
PSEAUME XXII.
F==g=f ■» p^F
~=;^==tjEg
quand j ai poulie Ma tnite plainte , Et
nuit 6c jour je t'invoque avec crainte ,
Sans qu a mes cris réponde ta voix fainte
Enfin, je iéns preique ma vie éteinte Par
z. C'eft toi pourtant, Dieu faiiit, dont
riv zzJ$,—]&z
la faveur Fait dlfraël la gloire & le bon-
heur; Comme c'eft lui qui chante ta gran-
deur Et ta clémence. Quand nos aveux
avec persévérance, Ont mis en toi route
leur elpérance, N'ont-ils pas vu la lin
de leur fouftrance > Par tes bontés ?
?^v^~"~ — :-r— ?r-T " T"7- ^^fFy^y
ZC33k
3 . Ils ont crié , tu les as écoutes ; Et, tin-
5i=^==ss=^:
~S
voquant clans Jeursadverfités. Ils ont ièn-
ti, loin d'être rebutés, Ta graceprompte.
Moi
PSEAUME XXII.
Moi , tel qu'un ver que pour un rien Ton
compte , Bien moins qu'un homme , &c
des hommes la honte, Je ne fers plus que
de fable &C de conte Au peuple bas.
PAUSE I.
4. Chacun qui voit, Seigneur, que tu
nf abas , Rit de ma peine &: ne s'en cache
pas , Me montre au doigt, m'infulte à
chaque pas , Hochant la tête. C'eft , di-
fent-ils , c'eft à Dieu qu'il s'arrête : Il fait
à Dieu requête fur requête: Que fon
Dieu donc un prompt fecours lui prête,
S'il l'aime tant.
T* C'cft toi , Seigneur, qui m'as formé
pourtant ; Tu me foutins dès ie premier
G inftant
74
P S E A U M E XXI I.
inftant Que l'on me vit tes mammellcs
=$— y-r^
tettant De ma nourrice ; Et même avant
tr-t* — 1>^-
que la clarté je ville 5 Je te fus cher , tu
me fus PieU propice } Depuis aufîï ta
main fut ma tutrice, Quand je fus né.
6. De moi ton œil ne (bit plus détourné;
=s=±z^t==: z
*=^
ïE&ï
Car de frayeurs je fuis environné, Et jeme
voisde tous abandonné Dans ma difsrace.
j — _ — ■■ | -H -^ ~ 1 1- \
De gros taureaux de la plus forte race.
Viennent fur moi , pleins dîme aveugle
audace , Me menaçant.
Si
gssfe
i4=*
7. L'ennemi fier de me voir languiflant ,
Pour s'abreuver démon fang innocent >
Tel qu'un lion terrible <$£ rugiiunt,Sur
rpoi
PSË AU ME XXII.
gËH—
7T
r-^gr— g=r:nS=
3=E
--$=£
moi sclance. Comme de Peau s'écoule
ma eonftancej Je fens mes os déjoints
par ma fouffrance: Mon cœur fe fond;
je tombe en défaillance, Trifte où fâché.
P AU S E II.
8. Mon corps n'eft plus qu'un fquélette
feché : J'ai le palais à la langue attaché ;
Me voilà prêt d'être au tombeau couché,
Réduiten cendre. Des chiens cruels s'a-
meutent pour me prendre: Leur nombre
eft grand ; tu peux (eul me défendre :
Ces furieux m'ofent percer, & fendre Et
9. Je puis compter mes os fecs &: mal-
fains : Mais ces méchans, par des regards
G z hautains,
7<?
PSEAUME XXII.
^^a»
hautains, De tous mes maux, avec mille
dédains, Font leur rifee ; Ils ont entr'eux
ma robe divifée , Et de concert ma vefte
dépofee. Afin qu'au fort elle foit expo
i o. Le Seigneur donc de moi s'approchc-
ra. Il eft ma force, il me délivrerai Et ton
fecours, ô grand Dieu, me viendra En
diligence. Ne permets pas que le glaive
1^-ï
nfoffenfe. Sauve mavie,&r foiblc &: fans
défenfe , Des dents du chien qui contre
moi s'avance, Chien enragé.
ii. Fais, par tes foins, que bientôt de-
gagéï)u fier lion qui me tient affiégé , Je
fois auili des licornes vengé , Bétes
cruelles.
PSEAUME XXII.
7?
w^Êm^^m^w^^mM
cruelles. Dans ta maifon., aux fêtes io-
lemnelles j J'annoncerai tes vertus im-
mortelles? J'irai les dire à mes frères fi-
dèles , Parlant ainîi :
PAUSE III.
il. Louez le Dieu que vous fervez ici ,
Fils de Jacob, n'ayez autre fouci; Crai-
gnez-leenfin, vous, dîtraëlj auffiLa
race entière. Loin d£ tourner Ton vifage
en arrière 5 Des affligés il entend la
prière ; Il fait paroïtre un amour iin-
gulier en leur faveur.
*
13. Devant tous ceux qui te craignent ,
Seigneur $ J'irai chanter un hymne à ton
h onneur, Et rn acquitter des vœux que fit
G 3 mon
?L tSMÛMB XXII.
mou cœur, Dans ma dctrellc. Les. bons
feront nourris avec largefli , Et de con-
m
=3*=*=
^E^
-■&=+:
cert béniront Dieu (ans celle. Vous qui
n'avez d'elpoir qu'en ia promette., Vos
cœurs vivront.
14. En tous climats tous peuples le (au-
ront: À toi, Seigneur,ils reconvertiront j
Et pleins de zèle ils le profterneront En ta
préfence. Tous les humains rendront
obéiTfance Au Roi des Rois, dont la
douce puitfance Le fait des coeurs , mal-
gré leur réfiftance , Le conquérant.
15. Depuis le riche, & fain,& profpé-
rant , Jufquauplus pauvre , en langueur
expirant, Tous , à l'envi \ feront vus l'a-
dorant,
PSE AUME_XXI]I.__ _7?
dorant , Chanter la gloire. Nos deieen-
dans , inltruits de ma victoire , Le iervi-
^5g
ront, en lui feul voudront croire; Et
d'âge en âge il fera fait mémoire Du
16» Toujours quelqu'un fes bontés an-
« — 1 , — + — ^ ___. — — — — ^ %* — *
nonçanr Au peuple fâint a l'avenir naif-
faut, De ion empire heureux & floriflant
Fera l'hiftoire.
PSEAUME XXIII.
D
Ieu me conduit par fa bonté fu-
préme : Ccft mon bercer qui me carde
&£ qui m'aime; Rien nememanquecnlés
gras pâturages, Des clairs ruifleaux je fuis
les ver ts rivages j Et fo us Tabn de ion nom
adorable,
8? J? ^_E ^_U M E XXIII,
adorable , Ma route elt fiire , 6c mon
repos durable.
i Je ne crainspoint, en tenant cette voie,
Que de la mort je devienne la proie ;
Quand je ferois dans fa vallée obfcurc,
Partout , ô Dieu , ta houlette nVafïurc.
C'eft de tes biens que ma table eft couver-
^ ! ^S. 1 * - ■ ■ ■ . I .
te, Aux yeux de ceux qui défirent ma perte.
3 Tu m'es fi bon que,, par ta provi-
dence , Parfums , liqueurs, j'ai tout en
abondance: Tant de douceurs accom
pagnent rnavie , Que mon bonheur en
cft digne denvie ! Et tu feras que dans ta
maifon fainte, Jepafleraitous mes jours
en ta crainte.
PSEAUME
PSEAUME XXIV. Si
PSEAUME XXIV.
A terre appartient au Seigneur , Et
ce qu'enferme là rondeur, L'homme Se
rrsrrxE ms5zrr3=rr5=:ï3
les autres créatures : Sa main fur les mers
lapofa; Il l'enrichit & l'arroia Deflcu-
ves & de fources pures.
z. Surtout Feiacré mont de Dieu Fut tou-
jours un aimable lieu : Mais qui peut y
trouver fa place ? L'homme net de mains
& de-cœur , Qui n eft parjure ni trompeur,
jez -^ -z±- rf "t ~T"Î~~1~' —
Qui marche , ô Dieu , devant ta face.
3. Cet homme, Dieu le bénira, Dieufon
Sauveur l'enrichira Des tréfors de la bien-
veillance. Telle eft Theureufe nation.Qui
cherche avec dévotion, ODieu de Jacob,
ta
8i PSEAUME XXIV.
4 Hauflcz vos tétcs.grandsporraux, Huis
éternels , tenez vous hauts ; Laiffez entrer
le Roi de gloire. Quel eftceRoifiglo
rieux ? Ceft le Dieu fort ] le Dieu des
deux , Qui mène avec lui la vi&oire.
1 ■ " »r- - — ■■ ■ . i ■■ ■- ■■ — . i -v, — aj — +— — •
5. Hauffez vos têtes, grands porteaux ;
Huis éternels, tenez-vous hautSï Pour le
Roi qui fuit la victoire. Quel eft ce Roi
(i glorieux ? C'eft le Dieu fort, le Roi des
deux. Ce grand Dieu ,c'eft le Roi de gloire.
PSEAUME XXV.
Toi, mon Dieu, mon cœur monte.
En toi mon efpoir j'ai mis : Scrois-je cou-
vert de honte , Au gré "de mes ennemis ?
Jamais!
PSE A UM E_ X XV. _8 3
I Jamais omVeit confondu, Quand iurtoi
^r.-^F
l'on fe repoie, Mais le méchant eit per-
i du, Qui nuit aux juftes (ans caulc.
2. Ô Dieu , jiiontre moi ia voie Qui
icule conduit à toi : Fais que je marche
avec joie, Dans les lenticrs de ta loi;
Fais que je fuive toujours De ta vérité
la route , Toi qui , de ton prompt fe-
cours Veux que jamais je ne doute.
3. Souviens toi de ta clémence; Car elle
C fa* de tout tems. Prens pitié de ma icvS-
france, Cellta grâce que jattens : Mecs
k>in de ton Souvenir Les péchés de ma
> jeunefle , Et daigne encor me binir ,
I Seigneur , félon ta promefie.
4 Dieu
Si_ P SE AU ME XXV.
-T-S>-
4: Dieu fut toujours véritable , Bon &:j
jufteâl le lera , Et du pécheur miierabïe ,
La voie il redrellera II fera tenir aux bons
Une conduite innocente; Etlescomblaiît
r- ■ ^ — i ■ - — -i 1 ■ . . +fc.
de les dons , Il remplira leur attente.
PAUSE.
5. La vérité, la clémence Sont les (entiers
3-r
J— ¥ i M £, _ __ =
du Seigneur, Pour ceux qui ion alliance
Obferventde tout leurccsur.-O Seigneur,
par ton iaint nom Et par ta bonté iu-
preme, Accorde-moi le pardon De ma
faute , quoiquextrême.
6. Qui craint Dieu , qui veut bien vivre,
Jamais ne s'égarera ; Car a^ chemin qu'il
doit lui vre, Dieu même le conduira: A
fon
P SJE A U M E _ X XV.^ _ n
Ton aile, & ians ennui > Il verra le plus
long âge ; Et les enfans ,raprèslui ,, Au-
z*=a=
ront la terre en partage.
zZlzz.:
^ir^=
^5=rv:
7. L'Eternelle communique A ceux dont
les cœurs font droits : A qui le craint , il
explique Son ordonnance & fes loix. Je
ne m'en écarte pas 5 Mes yeux font fur
s
lui fans celle : Il détournera mes pas Des
pièges que l'on me drefle.
e=^=
8. Jette donc fur moi la vue , Et que ta
compaffion Donne à mon ame éperdue,
Quelque confolation. Je me vois prêt
ÊjtSEiizzzzrx:
*=
d'expirer; Sans fecours, dansmatrif-
'z==&=z&==^z=~£§=z=î
teffe 3 O Seigneur , viens me tirer De
cette horrible detrefle.
H
9. îais
u
P S E A U M E XXV.
9. Fai luire fur moi ta tacc , Voi ma
efface , Qui m'attirent tant de maux. Voi
mes ennemis vainqueurs, Dont le nombre
eft innombrable , Et qui, pour moi, dans
leur cœur 5 Ont une haine implacable.
î o. De leurs embûches lubtiies > Eternel ,
delivre-moi: Rends ieurs efforts inutiles :
~=a&:
Tout monefpoireften toi. Soutien mon
intégrité,Protége mon innocence,Èt dans
toute adveriité, Sois dlfraël la défenle.
PSEAUME XXVI.
Ai-moi juftice , ô Dieu, Toi qui
vois qu'en tout lieu Je marche fans dé-
guifement. Quelques maux que j'endure,
Sur
P S E A U M E XXVI. 87
Sur mon Dieu je m'aiïure \ Je ne tom-
berai nullement.
^
i£EÎ
»» " \1
2, Sonde-moi donc,Seigneur,Et que par toi
mon cœur,Comme l'argent,foit éprouvé
Que toutes mes penfees Parlefeufoient
£5=5355
paflées , Pour voir quel je ferai trouvé.
3. A toute heure mes yeux Se tournent
vers les cieux : Je ne penié qu'à ta bonté 5
aaEg=Ê==n5
S^^Ë
5*=
Et toute mon envie Eft de régler ma vie
Selon ta fainte vérité.
4. Pour les efprits flatteurs , Volages, ,011
menteurs, J'eus toujours de l'averfion :
De ceux qui l'artifice Joignent à la ma-
E^bgqLfr -^~-3:^S ■■.' L'A
lice,, Je fuis la converfation
g=I=g== g:==fc==&=g=f
5. De leurs defleins couverts, De leurs
H 1
complots
58 P S E A U M E XXVI.
complots divers, Je nïe fuis toujours écar-
îqToujours leur compagnie Loin de moi
j'ai bannie , De crainte d'en être infe&é.
PAUSE.
6. Suivant tes ordres faints , Je laverai
mes mains; Et puis, autour de ton autel,
Je ferai le fervice De Thumble facriiiee,
Qu'on offre à ton Nom immortel.
Êg=$EE^=£g
7. C'cft-làqucchaque jour,Brûlantde ton
amourj Au ciel j'élèverai ma voix \ Chan
^p=r=2
tant tes faints oracles, Et tant de grands
miracles Que pour nous tu fis autrefois.
8. Que j'aime ce faint lieu , Où tu parois ,
mon Dieu, Sous ton pavillon précieux!
J'y trace en ma mémoire, Un crayon de
la
PSEAÙME XXVI.
zz=z±:
*9
-o^^j'u _^^Sh3hS^^^S
la gloire Qui t'environne dans les deux.
10. Garanti -moi?Seigncur.Des traits de ta
fureur, Quand les médians tu frapperas s
Que ma vie innocente Soit de la peine
exempte, Dont leurs crimes tu puniras.
10. Toujours un noir deflein Se couve
dans leur fein;Compiot, meurtre, aceufa-
tion. Leur amceft inhuma ine,Et leur main
toujours pleine De rapine & d'cxtoifion.
ii- Mais moi , par ton fecours , Je veux
iHÉ
%• ■ ! T ft'.'tt^^
fuivre toujours Le droit (èntierde l'équi-
té : Fai-moi miféricorde , O Seigneur,
ap=d!jb=dgE^
&; m'accorde La grâce d'être racheté.
E555E
z=zy. -^r^:
m
ii. Mes vœux font exaucés; Mes ennuis
j§Ës£=^g|;sSE=p
,font celles ; Je vois mon chemin applani.
H 3 Pour
9o PSEAUME XXVII.
Pour ces faveurs nouvelles, Au milieu des
fidèles, Mon Dieu, par moi, fera béni.
PSEAUME XXVII.
Ieu fut toujours ma lumière & ma
vie. Qui peut me nuire , & qu'ai-je à re-
douter ? J'ai pour ïoutien fa puilfance in-
finie. L'homme mortel peut il m'épou-
vanter? Quand les méchans m'ont livré
fes*
cent combats , Et qu'ils m'ont cru dé-
chirer de leurs dents , Je les ai vus , ces
ennemis ardens , Broncher par-tout,
tomber à chaque p"as.
ee?e*
2. Que tout un camp m'approche & m'en-
vironne , Mon cœur jamais ne s'en alar-
mera ; Qu'en ce péril tout fecours m a-
bandonne,
PSEAUME XXVII.
9*
bandonne, Un ferme efpoir toujours me
foutiendra. A l'Eternel je demande un feui
point, Et je fais vœu de l'en prier tou-
jours5Qu'auffiiong-tems que dureront mes
jours, De fa maifon il ne m'éloigne point.
3 . Mais que plutôt fans celle je contemple
De fon palais l'admirable beauté > Et que
je puifle , en vifitantfon temple , Y mé-
diter fa gloire & fa bonté* Au mauvais
tems , fi je me fens preffé, Son pavillon ,
-?$-
qui m'eft toujours ouvert , M'offre un
afyle ou je fuis à couvert : Là on me
voit au plus haut lieu placé.
PAUSE.
SyS=5jê=g
4. Déformais donc je marcherai fans crain-
te ,
pi p^^um^e xxya
t=^
te, La tête haute, entre mes envieux , J irai
chanter, dans cette maifon fainte, Des
chants de joie, &: rendre à Dieii mes vœux.
Ainfi,mon Dieu,quand je viens te prier ,
Fai que ma voix arrive jufqu'àtoi; Et
quand mes maux me forcent à crier,
Veuille, Seigneur., avoir pitié de moi.
5. Mon cœur entend ton céleite langage ,
Et , de ta part , me le répète ainli : Sois di-
ligent à chercher mon vilage ; Tu vois ,
Seigneur j que je le cherche aufli. Que de
moi donc il ne foit jamais loin } De ton
— 4.-
courroux garanti- moi , mon Dieu: Tu
fus mon aide,en tout tems, en tout lieu:
Et voudrois-tu me laifler au befoin i
6. Quand
PSEAUME XXVII.
5>3
6. Quand je n'aurois pour moi père ni
EëE
mère ; Quand je n'aurois aucun fecours
humain; LeTout-puifiant, en qui mon
ame etpère , Pour me fauver me prendra
I1ISIÉ
par la main, Condui - moi donc, ô Dieu
qui m'as aimé; Délivre-moi de mcsperlecu-
teurs;Ferme la bouche à mes accufateurs :
Ne permets pas que j'en fois opprimé.
7. Si jeiVeuffeeu cette douce efpérance y
Qu i*n jour en paix, après tant de travaux,.
■ -— -— * 1 ■_! L, 1 ! . , i ^
Des biens de Dieu j'aurois la jouiiiance ,
Je fuccombois fous le poids de mes maux.
Toi donc , mon ame , en ton plus grand
tourment, Attends de Dieu la grâce & le
iecours; Son braspuiflant t'affermira tou-
jours.
«>4 PSEAUME XXVIII.
jours: Attends, monair.e , attends Dieu
conftarament.
os
PSEAUME XXVIII.
Dieu, ma haute fortereife, Ccftà
Jtoi que mon cri s'adrefie. Réponds-moi,
foulage ma peine; Autrement, ma fin eft
prochaine 5 Et déjà je reflemble à ceux
Qu'on defeend au fépulcre affreux.
z. Entends ma voix Jorfque je crie: Exau-
ce-moi quand je te prie, Du lieu faint,oii
je me viens rendre. Grand Dieu, voudrois-
tu me comprendre Parmi les médians
obftinés,Qui font aux tourmens deftinés!
3. Dans la bouche ils îï ont que concor-
de , Mais leur cœur à tout mal s'accorde.
Donne-
PSE AUMJE_ £XVJJt. *J
Donne-leur lejuitelalaire De toutle mal
qu'ils oient faire ; Et que chacun d eux
(bit traité, Àinfî qu il aura mérité.
4. Ils ont fait à Dieu mille outrages ; ils
WmWËÈmmiWÊmmWÊmm
ont méprilé fes ouvrages , Et rejette la
connoillance Des hauts effets de fa pui£
fance : Mais Dieu les fera tous périr,
Sans qu'on puiiie les fecourir.
y. Loué foit Dieu dont la tendrefle M'é-
coute & m'exauce fans ceffe ! Sa bonté ,
EZ?^£-E2
toujours fecourablc M'eft un boucher
Jmpénéttable. Mon cœur donc s'en ré-
jouira , Ma bouche le célébrera. '
6. Il eftja force des fidèles, -II- couvre (on
,^^g
Oint de fes aïles. Regarde , o Dieu , ton
héritage
$6 P SE AU ME XXIX.
héritage , Bénis ton peuple d'âge en âge;
■Remplis-le de bien &c d honneur 2 Et
lui donne un parfait bonheur.
PSEAUME XXIX.
z^ÈEE^ES:
-î===3Tgg
▼ Ous , que le choix, ou le fang,Fait
monter au plus haut rang , Rendez, ren-
=^-^
dez au Seigneur Tout rcfpe& & tour hon-
neur. Que votre reconnoitïance Fafle ho m-
mmm
EEÈE
.4- :p
mage à fa puitïance ; Et que,dans fa mai fon
fainte. Chacun l'adore avec crainte.
ai
ïjrt^n^^-
~~< "^ ~
z. Quand Dieu tonne dans les airs,Savoix
foule vêles mers j Et 3 fur les lambris des
Cieux , S'entend le Dieu glorieux. La voix
de Dieu fait connaître , Que du monde il
eft le maure. Sa voix cil inimitable , Et
comme
PSEAUME XXIX.
$ . La voix de Dieu jette à bas Les grands
i=i=i=î^=i^i
mm
cèdres par éclats ; Et du Liban les plus
teE
E=Si
forts tombent fans autres efforts. Par fa
violence extrême , Hermon, & le Liban
méme,Bondi{ïent, comme aux bocages ,
3E
EÎ=E
pEl
Les faons des bêtes fauvages.
4. La voix de Dieu foudroyant, Fait voir
~Z=3=5Z
le Ciel flamboyant: Par elle font ébran-
lés, Les champs les plus recules. Au fou
d'une voix lî forte . La biche tremblante
■s—^
avorte : Par fes fureurs allumées , Les
forêts font confurnées
5. Mais, pendant tout ce fracas, Son peu-
d[-?=Bë^m
pie ne laifle pas D aller au. temple fans
I peur.
9L p s E A u M E xxx-
peur, Chanter cet hymne au Seigneur:
Dieu , fur les eaux du déluge, Prefide en
iouveram Juge : Son trône eft inébran-
S fcfc. JT..l~4- -
iable ^ Son règne à jamais durable.
i^m
s=»a
6. Le Roi des Cieux , le Dieu fort , Des
fiens fera le (apport : 11 nous fera défor-
mais y Jouir d'une heureufe paix.
PSEAUME XXX.
Ternel ; tu m'as dégagé Du péril où
j'étois plongé ; Mes ennemis n'ont plus
gES==5
1*r^7-&z
de quoi Rire malignement de moi : Il
z^~&EEi
faut donc auilï que je chante Le bien-
j£. Jp. —
fait de ta main puitlante.
z. Quand j'aineclamé ta bonté, Tu nVas
redonné la fanté, Lorfque mes yeuxs'al-
loient
PSEAUME XXX.
loient fermer , Il t'a plu de me ranimer ^
Quand j'allois perdre la lumière, Tu me
rends ma vigueur première.
3 . Vous , qui révérez fon pouvoir, Tel
que fes œuvres le font voir, Célébrez par-
tout, hautement, Un Dieu fi faint 6c fi clé-
use
ment. On voit fon courroux difparoïtre,
Dans le moment qu'on le voit naître.
4. Mais fa faveur & fa bonté Durent à
perpétuité; Et fi,par quelqu'un de fes coups,
Le deuil entre le foir chez nous, Du matin
la clarté nouvelle Ramène la joie avec elle.
PAUSE.
y. Quand j'étoisfain &: vigoureux, Quand
tout fembloit rire à mes vœux , Qui peu t ,
I 1 difois je,
PSE AUM E XXX.
difois-je , déformais Troubler mon bon-
heur Se mapaix : Dieu me voit d'un œil fa-
vorable; C cit mon rocher inébranlable.
6. Mais ton vifaze étant tourné,Soudain
mon cœur s'eft étonné : Alors, monDieu,
je t'ai prié, Etmeiuisainfi récrié: Faut- il
donc, Seigneur, que je meure? Hélas!
quel profit t'en démeure
7. La poudre & la cendre, Seigneur ,
Chanteront-elles ton honneur ? Diront-
33E3
elles ta vérité , Ton pouvoir , ta fidélité?
ÈEEÊE
MonDieu, regarde ma foûffrance; Sei-
gneur , hâte ma délivrance.
8. Enfin, touché de rocs foupirs, Tu chan-
ï^2
ges mon deuil enplaifirs: Au lieu d'un fac,
par
par ta vertu , Je me vois d'honneur re-
vêtu ; Et? dans unefainte allégrefle, Mon
ame te bénit ians cefle.
j
PSEAUME XXXI.
Efj ■•■»■_. 3=5
Ai mis en toi mon efpérance , Sei-
gneur^ je necrainsplus De me trouver con-
fus. Accorde-moi ma délivrance; Et, ie-
Ion tapromefie, Veille pour moi fans cefle.
Prête une oreille favorable A mes u iftes
E£E2Ë
difeours : Hâte, ô Dieu , ton fecours : Sois
f^^î^ÎE^E^3'
matour , ma place imprenable, Où je faiv
vema vic,Qnand elleeft pourfuivie.
3. Tu fus toujours ma forte refle : Pour
ton nom glorieux > Sois mon guide en
tous lieux. Tu vois les pièges qu on me
I 5 dreffe,
=3
i«i P S E A U M. E_XX X L
aiefle , Et que, pour ma défenfe , Je n'ai
4. En tes mains je remets mon ame : Car
tu m'as racheté, O Dieu de vérité. C'eft
toi , mon Dieu , que je réclame ; Et, dans
toutes mes peines, Je fuis les erreurs vaines.
PAUSE I.
5 . Saifi d'une fainte allégreffeje publierai,
Seisneur , Ta gloire & ton honneur j
Quand ta bonté, dans ma détreffe, D'un
"regard favorable, Me fera fecourable
:^3
6. Loin de livrer ma vie en proie A fad-
verfaire armé, Qui m'avoit enfermé, Tu
m'as fait une fùrevoie, Où je fuis hors
d'atteinte,Et marche fans contrainte.
7. Seigneur
P S E A U M E XXXI.
103
7. Seigneur, foulage ma foiblefle, Main-
IlillSilIiliilIBISI^ÉIPJ!
tenant que je fuis En de nouveaux ennuis.
Mes yeux languiflent de trifteflq Mon ame
s'inquiète,Mon corps n'eft qu'un fquélète.
8. Mes péchés confument ma vie ; Mille
fouciscuifans AccourciflTentmesans : De
douleur mon ame eftfaifîe-,Mes forcesm'a-
bandonnent. Mes os même s'étonnent.
PAUSE IL
9. Entre tous ceux qui me haïffent , On
voit au premier rang, Ceux de mon pro-
pre fang : Mes amis même me trahi dent;
Ils ont, quand je me montre , Horreur
de ma rencontre.
10. Tel qu'un mort, hors de leur mé-
moire ,
l?â PSEAUME XXXI.
moire , Tel qu'un vafe brifé > Je me vois
méprifé : On m'accule , on noircit ma
-253:
gloire : Mille maux me travaillent , Mille
frayeurs nVaflaillent.
?K.
1 1 . Soir &: matin on délibère Comment
me mettre a mort : Mais , ô Dieu , mon
ïuppovt , Ceft en ta bonté que j'efpère \
Et je dis en moi-même, Je fai que_
XfZZXZ
12. Tu tiens mes jours en ta puilfance ,
Fai qu à mes ennemis Je ne fois point fou-
mis. Sauve-moi, par tonaffiftance,Dela
bande traïtreffe, Qui me pourfuit fans cefle.
1 3. Tu vois la main qui me menace; Mon-
tre-moi ta clarté, Qui fait ma fureté, Sei-
gneur,
PSEAUME XXXI. ioy
gncur j fauve-moi par ta grâce, De peur
m§=ii§§si
— -.3=:3&
=SÏ
qu'on ne fe moque De celui qui t'invoque*
PAUSE III.
14. Confonds-les, & les fais deicendre, Par
un prorapt jugement, Muets au monu-
BJ^^^==.
ment. Sur le jufteils oient répandre, Avec
tropd'infolence, Leur noire médifance-
il' 7.—
S3
jy. O que de grâces fans pareilles , Que
de céleftes biens Tu gardes pour les
tiens ! Que, pour eux,tu fais de merveil-
les, Même au fiècle où nous tommes ,
Aux yeux des fils des hommes !
S3==
16. Ton fan&uaireeft leur retraite, Au
tems le plusfâcheux, Quand tout s'arme
contfcux: C eft-là que ta bonté parfaite ,
Défend
io6 PS EAU ME XXXI.
2^-
Défend,contre l'envie, Leur innocente-vie.
17 Loué foit Dieu, qui, par la grâce, Me
— 24=
faitvoirencejour,Jufquoùvafonamour.
Il m'eft une (1 forte place , Qu'il a'cft lieu
fur la terre, Si fur en tems de guerre.
18. Un jour, dansrexcèsdemacrainteje
dis, Dieu m'a laiffé} Hélas! il m'a chatte.
33
Mais,touché de ma trifte plainte, Aufort
de ma dé t relie , Tu foutins ma foibTeffe.
19. Aimez Dieu, vous, âmes fincères; 11
conferve les Saints, Il perd les efprits vains.
Tenez bon dans les tems contraires ; Sa
grâce fortifie Quiconque en lui fe fie.
PSEAUME
P SE AU ME XXXII.
P SEAU ME XXXII.
;o7
Euréux celui , de qui Dieu , parla
grâce , Et les erreurs Ik, les fautes efface !
[iipllilllllliillfi
Heureux celui, de qui tousles péchés De-
zsr. — $=i-èz==i^^=::S=î
--m
vant ion Dieu font couverts & cachés!
us
Enfin , heureux cent & cent fois , j'eitime
z-z&z
=2
L'homme à qui Dieu n'impute point
Ton crime , Et qui 5 parmi les foiblefîcs
qu'il fent , De toute fraude au moins eft
z. Quand, dans les maux qu attiroit mon
ofFenle^Trop obftiné,j'ai gardé le filence;
Quand de douleur j'ai crié fans cefler; Mes
os n'ont tait 411e fondre Se s'abaifler. J'ai ,
nuit &E jour, lentis ta main puiifante Sur
moi,
ioS P S E A U M E XXXII.
moifScigncu^lc rendre plus pefante ; Mon
corps s'eit vu, dans cette extrémité 3 Plus
fec qu'un champ dans l'ardeur cie l'été.
}. Mais auffitôt que fans hypocriiïe, J'ai
déploré les fautes de ma vie; Dès que j'ai
dit , confeffons mon forfait, De ton par-
tisse
don j'ai relient i l'effet. Ainfi, celui que ton
amour éprouve , Te cherchera dans Te
tems qu'on te trouve ; Et quand de maux
un déluge courroit y De tout danger ta
main le fauveroit.
PAUSE.
^<fc=^=:Ê|§Erf5
4. En toi, Seigneurie trouve un fur afyle :
Rien ne nf alarme , & mon ameeft tran-
quille y Et chaque jour j'ai de nouveaux
fujets
PS EAU ME XXXII. i*9
tu jets De te louer des biens que tu me
fais. Venez à moi , mortels , venez ap-
"=2
m
=£=n
prendre Le droit chemin qu'en ce mon-
de on doit prendre : En me iuivant
vous ne broncherez pas ; Je prendrai
foin de conduire vos pas.
'{* Nefoycz point à ces chevaux fembla-
bles , Qui font fi fiers qu'ils femblent in-
domptables \ Pour retenir leur fougue ôc
leurs efforts , L'art inventa des brides
&£ des mors. L'homme endurci fera
sas
dompté de même , Par les rigueurs d'un
châtiment extrême: Mais quand quel-
qu'un prend Dieu pour fon foutien,
7- — ■ r- «_f — - ■ •■■ ■ ■■ -g- . ' -v > --v- g — *+-
Dieu le protège &: le comble de bien.
K ^ 6. Fidèles
no PSEAUME XXXIII.
£r=?
6. Fidèles, donc, qu'en ce jour on vous
voie Chanter , louer l'Auteur de votre
joie; Et que vos cœurs , avec humilité,
De l'Éternel adorent la bonfé.
PSEAUME XXXIIL
R!
Eveillez-vous , peuple fidèle, Pour
louer Dieu tout d'une voix: Salouançefut
;y^=^i^E^|EEÉEE
toujours belle Dans la bouche des hommes
|E^J^^^^^^^Êi||=
droits. Sur la douce harpe, Pendue en échar-
pe, Louez le Seigneur } Et que lamufettc ,
Le luth, l'épinett^Chantent Ton honneur.
2. Louez fou nom par l'harmonie Des
vers nombreux &: mefurés : Ajoutez y
la tymphonie De tous les inftrumens
iacrés. Ce que Dieu demande > Ce qu ri
nous
PSE AU ME XXXIII in
pg^E=liÊÊ=i
nous commande , Tout ce qu'il a fait ,
Tout ce 'qu'il propofe, Et ce qu'il dif-
pofe, Eft jufte & parfait.
§. 11 veut, par Ça loi ïbuveraine, Que par-
tout la juilice ait lieu. Qui ne voit que la
gfgfTITT^xP
z y :qi
£=œ:
ng-
terre*efl pleine De la grande bonté de D ieu ?
~£5§ggj~ r
L'un & l'autre poïe Sont de fa parole L'ef-
— ■ A — — :$r^3fe —
|Ë|=^1
fet glorieux : D'un mot fut formée La
célefte armée, Qui brille à nos yeux.
PAUSE I.
lili^ii§^
4. Il raflembla les eaux profondes , Les
tenant comme en un vaifleau ; Il mit jes
ondes fur les ondes, Comme un tréfor
en un monceau. Que toute la terre Crai-
gne fon tonnerre 3 Et, qu humiliés , Tous
■ * K z ceux
i it PS E_A U ME XXX II I.
ceux qui l'habitent , Sa colère évitent ,
Soumis a (e^picds.
y. La choie, auffitôt qu'il Peut dite, Eut
—4:=
fon êtredanslemoment ;L obéiiïance fut
hé
fubite,Et fui vit le commandement. L'Eter-
nel méprife La vainc entreprise Des petf-
pies divers; Sa jufte puiiTance Confond
=4=
^ 1 »-■ ■ ■ I ■— . ^ M———
la prudence Des hommes pervers.
6. Mais fa fagefle invariable, Jamais ne
chance ion deflein 5 Et (a providence
EÉ^3rï=3
immuable Marche toujours d'un même
train. Heureufe la race, Dont Dieu, par
fa grâce, Veut être le Dieu, Et que, d'âge
en âge , Comme fon partage , 11 garde
en tout lieu !
PAUSE
PSEAUME XXX11L iïj
PAUSE IL
7. L'Eternel ici-bas regarde, Nuit &:jour,
du plus haut des deux; A tous les mortels
il prend garde , Et rien ne le cache à fes
yeux. De lbn trône auguite , Ce Roi faine
& jufte Voitdiftin&ement Tout ce qui le
paffe, Dans le grand efpace Dubas élément.
8. C'eft Dieu feul qui , par fa puiiïance ;
Fit le cœur de tous les humains : Il dé-
mêle , avec connoiflance , Toutes les
œuvres de leurs mains. Au fort des alar-
mes , Ni camp ni gendarmes, Ne fau-
=5E
2
vent le Roi: Le fer, le courage, Sont
— feZ=;.;&:gz3CE
LUZ1Œ
de nul ulage, Eternel, fans roi.
$. C'eften vain qu'on croit que laorefle
K 5 D'un
i.4 PSEAUME XXXIII.
-*=zx
gÇE^ -Jf -^^ A^gf. h^r=r,-T^z^r5otHJ
D'un cheval puiflanr & léger , Tirant fon
maître de la prefle,Le délivrera du danger.
Mais Dieu, de les ailes, Couvre les fidèles j
Et veille toujours Pour qui le révèrejPour
qui rien n efpère Que de fon fecours.
PAUSE III.
10. Si la mort vient à nous pourfuivre3Le
Seigneur lui retient la main \ Dans l'abon-
dance il nous fait vivre, Quand par-tout
on manque de pain. Qu ainfi donc notre
ame Toujours le réclame ^ Et s'attende
à lui : Son trône immobile Eft feul notre
afyle, Eft feul notre appui.
ii. Nos cœurs,pleinsde reconnoifïance,
E?3:
Bémront le Nom du Seigneur : Nous
repofaat
P S E A 17 M E JXXT IV . jrt j
rcpofant far la clémence , Nous célèbre-
E5EE5H
ronsfon honneur. Que ta bonté grande^
fur nous (e répande : O Dieu , notre
Roi , Rempli notre attente : Notre ame
j
contente N'efpère qu'en toi.
PSEAUME XXXIV.
mm
A mais je ne ferai Sans bénir lenom_
du Seigneur-, Ma bouche dira (agrandeur,
Tandis que je vivrai. Mon feu! plaitir iera
De voir mon Dieu glorifié ; Et le fidèle
édifié, A mon chant ie joindra.
2. Que donc du Roi des Rois le nom ré-"
te^.
g^g|==|=ga£
g :-^. ~1>~"
fonne jufqii aux deux; Célébrons les faits
glorieux, D'une commune voix. Dans
toutes mes douleurs , Je l'ai cherché d'un
cœur
1 u _ * S'E A U ME XXX \y.
cœur ardent; Et la bonté, me répondant,
A calmé mes frayeurs.
111111111
?. Qui le regardera, S'en trouvera tout
éclairé ; Jamais en rien deshonoré , Son
frontnerougira. Le pauvre, en fonbefoin,
Crie au ciel; &Dieu l'exauçant, Le délivre
des maux qu'il fent,Et le garde avec foin.
PAUSE I.
4. Les Anges du Seigneur Campent en tout
tems,en tous lieux^ Autour de ceux qui crai-
gnent Dieu, Affurantleurbonheur. Venez
•-» * ^l. +j. ^, -y. , » » 1 ' ■ ■ t-~
donc aujourd'hui, Et goûtez combien il
eftdoux : Heureux , cent lois heureux,
vous tous Qui n'efpérez qu'en lui.
ï
5. Craigne^ le Dieu très haut, Vous dont
le
PSE AU ME XXXIV,
*7
le cœur cil pur & faine } Car à tout hom-
me qui le craint , Jamais rien ne défaut.
Le Lion affamé Cherche, &c fouvent ne
illilSii^Blii^i^Si^l
trouve rien : Mais l'Eternel comble de
bien Ceux qui Tout réclamé.
6> Vous,enfans bienheureux, Venez m'é-
coiiter en ce lieu; Venez apprendre a
craindre Itieu : Il entendra vos vœux.
Eit-il quelqu'un de vous Qui veuille vi-
vre longuement , Qui veuille couler sû-
rement Ses jours calmes & doux ?
7. Que jamais du prochain II ne cherche
a flétrir l'honneur , Ni par un laneaçe
- mmwmmwUw
trompeur, A faire un mauvais gain. Fui
le mal, fai le biens Recherche avec ar-
deur
mais Des juftes le foutien.
PAUSE II
8. Dieu, cTun œil courroucé, Voit les mé
chans & tous leurs faits : Il veut que du
monde, à jamais, Leur nom ibit effacé. Les
juftes , dans leurs maux , A TEternel ont
leurs recours ; Et leur Dieu, par un prompt
ïécours , Met fin à leurs travaux.
9. Près des cœurs défolés , Le Seigneur
vo lontiers le tient ; Le Seigneur volontiers
foutient les efprits accablés. Tout hom-
me qui va droit , Pourra mille m^ux en-
durer > Mais Dieu faura bien Ten tirer,
Quelque abattu qu'il Ibit.
10.
Par
PSEAUME XXXV.
ii5>
10. Par lui font garantisTous les os fi loi-
gneufement, Que Ton n'en fauroit feule-
ment Rompre un des plus petits. Le pé-
cheur obftine Périt toujours par fon forfait;
Et celui que le jufte hait, Eft enfin ruiné.
1 1. L'Eternel lauvera L'homme qui fouf-
fre en le fervant : Quiconque cl père au
Dieu vivant , jamais ne périra.
PSEAUME XXXV.
m
Ens confus mes aceufateurs , Et
R
pourluismesperfecuteurs : Prens. o Dieu ,
=Illililïl§=iSSI!i
prens pour ma deienie , Le bouclier, fepée
1L-
& la lance : Charge - les pour les di (perler
frT -■■..- — . ..{ , ^ * .- _
E^esempéche d'avancer: Parle à mon ame
3SS5SE
cn fafrayeUr,Et lui dis7;c luis ton Sauveur.
z. Que
z. Que ces perfides ennemis S'en aillent
E£î
honteux & fournis ; Ccsméchans, dont
la noire envie Fait des complots contre
ma vie , Qu'ils ibient comme la poudre
±=t=
i=feg— !ïfel=E|^5^ii
au vent : Que ton Ange les pourfuivant,
Leur livre la guerre par- tout, D'un bout
du monde a l'autre bout
3. Que leur chemin foit ténébreux 5 Qu'il
ïbit par-tout gliffant pour eux^ Qu'enfin
l'Ange de Dieu les chatte Jour &; nuit ,
— z±-m
& de place en place : Car ils ont couvert
le foflé Ou leur piège ils m'avoientdrcfle ;
Et tu fçais combien c cil à tort, Qu'ils
X=sî=r^S=r
ont voulu hâter ma mort
4. Qu'ainii ic méchant dépourvu Soit frap-
pe
PSEAUME XXXV.
ut
p^duncoupimprévu^Qu'au filet qu'il m'a
voulu tendre , Son pied même fe vienne
prendre ; Qu'enfin il tombe tout brifé Dans
le piège qu'il a creufe. Mon ame bénira
monDieu^Qui m'aura conduit en tout lieu.
PAUSE I.
%. Tous mes fens, mesos&: mon cœur,
O Dieu , diront à ton honneur, Eft-il quel-
qu'un à toi femblable ? Ta main foutient le
miférable.Partoi,rinnocentaffligé,Duplus
puiftantfevoit vengé : Tu fais que des gens
révoltés M'impofent mille faufietés.
6. Pour me oerdreiis n'épargnent rien ,
Jvlc rendant le mal pour le bien • A moi
qui, pendant leurs alarmes, Vêtu d'un fac,
L en
in PSEAUME XXXV.
Ê^2
en jeûne, en larmes, Formois dans mon
fein mille vœux, Pour les voir un jour plus
heureux. Enfin,pour eux je m'étois mis ,
Comme on le met pour fes amis.
7. Je marchois comme un fils en deuil ,
Dont on met la mère au cercueil: Mais
eux, au fort de mon martyre, Se font af-
femblés pour en rire ; Jufqu'aux plus vils,
à mon inlçu, Tous m'ont fait le mal
qu'ils ont pu : A haute voix ils m'ont
blâmé , Et par leurs chanfons diffamé.
8. Parmi tous mes perfécuteurs , je vois j
mille lâches flatteurs , Des cfprits bas Se
méprifables,Qui vont médire aux bonnes
tables. Seigneur, qui le vois, qui l'entais,
Sera-ce
PSE AU ME XXXVy iij
Sera-ce encore pour long tems? Foible
&: feul,iVefpérant qu'en toi , De ces lions
délivre-moi.
PAUSE II.
5>. J'irai te bénir , ô mon Dieu , Devant
ton peuple, en ton faint lieu ; J'irai
parmi tous Tes fidèles, Louer tes vertus
immortelles. Ne fouffre donc pas , ô
gfe?EE3
Seigneur > Que fans caufe on nVôte
^i^iPi
Thonneur , Ni que d'un air injurieux ,
On me méprife fous tes yeux.
1 c. Ces cruels ne parlent jamais D'accord,
de trêve, ni de paix } Mais plutôt , par des
;:
tours obliques, Ils oppriment les pacifiques*
Toujours prêts à me dévorer., Toujours
L z prompts
H4 ? S EA U ME XXXV,
prompts à me déchirer, On les entend crier
fur moi , Ah ! le malheureux i je le vois.
1 1 . Seigneur, tu le vois, tu l'entends : Le
lbuffrira-tu plus long-tems ? Faut il que
ta main m'abandonne, Quand tu fçais que
ma caule eft bonne ? Mon Dieu , mon Sei-
mmmmm-
gneur, lève-toi 5 Mon Dieu , juge , & juge
pour moi. Ne tarde plus , ni ne permets
Quils puiffent rire déformais.
12. Fais quils ne difentplus entr'eux
gE?=3=|=?=Ê
i=^i^
C'eft fait de lui , ibyons joyeux ; Sa perte
enfin eft affurée , Sa vie enfin nous eft
livrée. Fais , Seigneur , par un prompt
fecours , Que ceux qui menacent mes
jours , Ne remportent de leur defir , Que
deshonneur
fSS A_U_M E_X_ X XV_L ti *
ûcihonneur, que dcpihiiir.
3
^2£Z
iy Mais bénis ceux qui^ ious tes lois,
Combattent pour mes juites droits .j
Fais que, pleins de ré jouiflanec , lis chan-
E;g^Og|r=r==aû=.:=£Ejg
tentj 6 Dieu, ta puiflfanec ; Qu'ils di-
lent que c'eft toi qui fais Que mes jours
r*= *>=*=
vont couler en paix. Avec eux ma langue
à fon tour, Dira tes bontés tout le jour.
PSEAUME XXXVI.
D
^eb^^
U méchant le train déréglé Me dit
que ion cœur aveuglé N'a de Dieu nuil
S
•^crainte: Bien que ion crime fafle horreur,
Il s'applaudit dans l'on erreur , Et la luit
mmwMMm
fans contrainte ;Son plus ordinaire entre-
v-I tien Neit que iraude , il n'écoute rien
L} Qui
ii6 PSEAfUME XXXVI.
Qui le porte à"91en foire : La nuit même,
en ion lit couché 7 11 médite un nouveau
i» 1 ■ —A. • \.» v ■ ■ — ■ — ■» 1= — '
péché: Le mal fcul peut lui plaire.
2. Grand Dieu > ta fuprême bonté, Ta
juftice & ta vérité Portent aux cieux leu rs
têtes; Tes faints décrets hauts & profonds,
Sont des abîmes &c desmonts : Tu nourris
juf qu'aux bêtes. Oh! qu'admirable eft ta
bonté ! Ton ombre fait la sûreté De
l'homme exempt de vices : Tes biens
rempliffent fesdefirs; Ht tu l'abreuves
de plaifïrs Au fleuve de délices.
3. Ce qui vit ne vit que par toi ; Et e^ft
ta clarté , piaffant Roi, Qui nos yeux illu-
mine. Continue, 6 Dieu, tous les jouis,A
tes
PSEAUME XXXVII^ 117
tes fidèles, le iecouvs De ta grâce divfec.
Seigneur, ioutiens-moi par ta main 5 Ne
permets pas que lliomme vain M'infultc
ni m'outrage. C eft fait, les médians
tomberont \ Jamais ils n'en relèveront :
La more eft leur partage.
PSEAUME XXXVII.
JLN Bconçoispointde dépit ni d'envie,
Lorloue tu vois profpérer les mëchàfls:S'iï$
font heureux fouvent dans cette vie, At-
tens un peu, tu les verras icchans Comme
~r^=
ï=m=m
le foin , qu'en peu d'heures on fêne : Ils
pafieront comme 1 herbe des champs.
?:l pj=E
^&~
z. Crains Dieu, tais bien: fa bonté iotive-
raine Mettra la terre entapoilefli'on} Car
fa
m* PS EAU ME XXXVII.
la promette cltfidellc & ccrtainc,Cherche
en lui tcul ta confolation ; Et des vrais
biens, qui ieulsje doivent plaire , Tu
jouiras fous fa prote&ion.
Efpère en lui , fa main te conduira, Sans
Ta vertu pure au jour il produira , Etpar
fes (oins ta vie égale &: bonne, Comme
un foleil en Ion midi, luira.
4. Laifle-le faire, attends ce qu il ordonne,
Et n'ouvre point ton cœur au déplaifir -,
Quand à quelqu'un d heureux fuccès il
donne , D'aucun dépit ne telaiffes faifir;
Et que jamais l'exemple ne t'engage A
faire
PSEAUME XXXVII. i%9
îa ire mal pour îuivrc un vain defir.
c. Sur les médians fond toujours quelque
EfrXsc:
orage : Mais qui craint Dieu , qui l'attend
^=^z=:zlX^=^:
conftamment,Pofféderalaterreenhérita-
ge. Oui , le pécheur périt fïpromptement,
Qu en vain Ton va lechercher dans fa place,
On n'y vois plus la trace feulement.
PAUSE L
é, Mais pour les bons , Dieu les tient en
fa grâce > Et fur la terre il remplit leurs
fouhaits , Les délivrant du mal qui les
menace. En vain contr eux , fans fe
lafler jamais , Grinçant les dents , fhom-
me inique machine 5 Dieu confondra
îesinjullcs projets.
7. Dans
i$o PSEAUME XXiyiI.
7. Dans tous les te ras , la juftice divine
Ml. * ? î *^^^=iz?z= — *
Rit des méchans , 6c de les yeux ouverts,
Voit approcher le jour de leur ruine.
Contre le jufte on verra les pervers Ten-
dre leur arc , & tirer leur épée , Pour lui
livrer mille combats divers.
ui
i
8. Mais, après tout, leur attente eft trom-
pée,Leur arc le rompt, & le cœur leur dé-
nnnr
faut, Leur proprefer a leur trame coupée
Certes, le peu de 1 homme jufte, vaut Mille
fois mieux que la riche abondance Des
vicieux, quoiqu élevés plus haut.
9. Dieu, de leurs bras, rompt rinjuftepuif-
fance : Il fe fou viertf du trai té folenncl Oui
fait des liens la force &d'afiurance. C'eft
lui
FSEAUME XXXVII. i3r
lui qui tient en ion loin paternel, Les
jours de ceux dont Tarne eft innocente ,
mmî
ggÊE=fls
Et qui fait feul leur bonheur éternel.
10. Au mauvais tems il remplit ieuratten-
te, Et les nourrit, lorfque les champs fans
bleds, Font la famine &: longue & violente:
Mais les médians, trilles & déiolés , S7é-
couleront, s en iront en fumée, Comme
mm
rzsS==
la chair des agneaux immolés.
PAUSE IL
ii. Leur main fera d'emprunter affamée,
gj=g|: — ? » » ^£r
Sans pouvoir rendre ; & les juftes verront
De tous côtés leur aumône femée. Tes
bien-aimés, ô Dieu, poffédei ont Un pays
gras> abondanten richefle : Les réprouvés
tôt
**? _. ?1 ?LA UME XXXV 1 1.
1 1. Dieu tous les pas de l'homme (âge ,
chfct , Et ['appuyant, foulage la tbibleffe :
Si de tomber il ne peut s'empêcher, De
le bleflcr il n'aura nulle crainte ; Dieu
le retient quand il vient a broncher.
3
-y — ?=
1 4. J ai beaucoup vu, J'ai la vicilleffe at-
teinte. Et n1 ai point vu le julte abandonne,
Et (a famille mendier contrainte, J'ai vu
plutôt qu'il a prête, donne \ Et qu'après
tout , Dieu Ta , même en fa race, Rcm-
r^r- >y:^îCE =
EE£E
mm
p!i de bien, & d'honneur couronné.
14. Fuis donc le mal , &du bien fuis la
trace, Si d'un bonheur qui neft point limi-
té ,
PSEAUME XXXVII. 133
te, Tu veux que ûieu t'accorde enfin la
grâce : Car en tour tcms il aime l'équité ;
Toujours des ficns il prend un foin fidèle,
Et des méchans perd la poftérité.
PAUSE III.
2?. Des hommes faints, la joie cft éter-
nelle, Etc'eft pour eux que la terre produit
Les biensdivers que l'on admire en elle.
Âuffi le jufte , en la fageffe inftruit, Quel-
que difcours que fa bouche propofe, NV
mêle rien qui ne foit plein de fruit.
1 6. La loi de Dieu, qui dans fon cœur re-
,-, + <\ A A S^i ^ L .
pofe, Le foutiendra dans un chemin sjlif-
fant, À quelq uafiaut q ue fa vertu Texpofe,
Si quelquefois l'inique trop puiflant, Le
M perfécute,
134 PSEAUME XXXVII.
perfécute, &: femblc fe promettre De
1111111111
fe baigner dans le fang innocent.
17. Dieu , toujours bon j nelefauroit
permettre , Ni ne verra le jultccondam-
ner, Quand à fon juge il viendra fe (ou-
mettre. Elpère en Dieu, laiile-ie gou
verner : Tu jouiras de la terre féconde ,
Et les méchans verras exterminer.
monde^Qui^élevant.croiffoit^verdiflbit
3E
Comme un laurier qui de rameaux abon-
de : Puis repartant aux lieux qu'il rempli fl
foir, Je n'y vis plus ni branche, nifeuillagq
Même du tronc rien ne me paroiiioit.
19. Pour ton repos, prens garde à i'homrnc
iage,
+* 1 — — î-
PSEAUME XXXVIII. w<
ia:ie , Vois 1 homme droit; car enfin ion
mmàmwmmÈÊÊmmmmmwâ
lover Ett le bonheur, & la paix ion partage ;
Mais les médians, prompts à fc fourvoyer,
M^
^iii
Tout doit périr ; & leur juite falaireSera
que Dieu les viendra foudroyer.
20. Enfin, de Dieu la grâce falutaire , De
ËÈf§l§f=
tous leurs maux les liens foulagera ; Les
ibutenant au tems le plusconrraire 3 Par
"tt .' j1. ' , .*■» ^ :j — : p z^ _lj. — zz: j. — ~X^:^:
fe=3^rfc-=r
fa main forte il les délivrera : Car au Sei-
T$T A^', !fr '0|
se
gneur chacun d'eux voudra plaire, Et
=t*
chacun d'eux , fur lui ,. s'affinera.'
PSEAUME XXXVIII. -
j Retien ton jufte courroux: Que m fureur
mmmmmmmwÊmmwm
le retire; Ou j'expire Sous la rigueur de tes
Mt coups.
1
*tf PSEAUME XXXVIII.
coups.
z Tes flèches , fur moi tirées, Sont
entrées jufqu'au dedans de mes os ; Et
ta main dure &c pelante M'épouvante ,
Sans me lai lier de repos.
\\ Je n'ai plus ni chai r,ni veine, Qui fbit
faine ,■ Dans l'état où tu m'as mis ; Et je
vois qu'à ta vengeance, Mon oftènle
fefeîg
trop juftcmentm'a fournis.
4 Mon crime cft fi dételtable, Qu'il
5*S
m'accable : Un cuifant remords m'a-
bat ; Et trop foiblc pour la peine , Qui
mécène, Je fuccombe en ce combat.
: z= '■** 5 =$=rfr"-ry — £~l~ :
y. Mes blefïures fi cruelles ? Sont mor-
telles : Nui ne les voit fans horreur j Et
ce i
JP SE AU ME XXXVI IL t&
ce qui rend ma mifère Plus arrière , Hé-
q=4
las! c'eft ma folle erreur.
PAUSE I.
6. Le mai qui me fait la guerre, Vers la
terre Courbe mon corps chancelant :
Chacun voit comme avec peine, Je me
traîne, Marchant d'un pastrifte& lent.
7. Le feu brûlant dont mes veines Sont
fi pleines, Me confume nuit &c jour;
Et lafourcedcma vie Eft tarie, Sans nul
efpoir de retour.
-=Ss— £r
I 8. Jadis , avant cette pette Si funefte,
Rien iVcgaloit ma vigueur; Maintenant,
^mourant & pâle , Rien n'égale Mon
:
ip— =z#
touïmexit &: ma longueur.
M'
«5. Seigneur .
9. Seigneur, tu fais mes alarmes; Car
:SE^==iJ
mes larmes Sont préfentes à tes yeux :
Tu fais de quoi je te psie , Quand je
<
crie , Sans que je m'explique mieux.
10. Mon ceeur, faifide tvifteiîe , Bat fans
Î2
celle : Mon corps languit tout perclus;
Mes yeux perdent leur lumière Toute en-
tière; Mais, que dis je, ils ne font plus.
11. Le plus cher ami que j'aie , Voit ma
plaie; Mais, hélas ! il fe tient loin : Je puis
faire a mon plus proche Ce reproche,
Qu'il m'abandonne au befoin.
PAUSE IL
1 1. Les uns, à ma mort, s'attendent, Et me
tendent Des pièges dans mon malheur ,
D'autres
PSEAUME XXXVIII. 139
D'autres des crimes iuppofent , Qu'ils
m impofent, Afin de m'ôter l'honneur.
13. Moi > je vois leurs artifices , Leurs
malices , Comme ne les voyant pas ; Et
je n'ai non plus de bouche Qu'une lou-
che, Pour répondre à ces ingrats.
14. Je demeure fort tranquille , Immo-
bile. Malgré leur emportement : Je
ibuffre leurs calomnies Infinies > Sans
dire un mot feulement.
ij. Mais, ô Dieu 9 Père propice, Ta
juftice , Contre tous , eft njon recours :
Ê=g=£3=?3==::3E3£
Et pnifqu'cn toi feul j'efpère, Ma mi-
sère Ne durera pas toujours.
1 6. Prens garde à ceux qui m'épient , Et
140 TS E AUME XXXV I tl^
qui rient De fetat ou je me vois , Sitôt
que le pied me gliife , Leur malice Fait
qu ils fe moquent de moi.
PAUSE III.
È^î^^^^SiliilÊi^?=^
17. Dansmafoibleiïe mortelle , Je chan-
celle , Prêt de tomber à tous coups : Car
devant les yeux fans celfe , Ma détrefle
Me peint ton jufte courroux.
-irpgj
18. Quand dans mon cœur je repaffe La
difgrace , Qui de ma faute elt l'effet, Je
me hais , je me tourmente . Et j'aug-
mente Le mal que je me fuis fait.
19. Ceux de qui rinjufte haine , Dans
ma peine, Trouve fon plus doux p*ai-
iir ; Sont heureux en toute choie -, Et
xien
PSEAUME XXXVIII. 141
^|b==
rien n olc Soppofcr a leur defir
20. Tous, pour me nuire , s'entendent ,
Et me rendent Toujours le mal pour le^
bien : Leurs cœurs jaloux me haiffent
EtVaigriflLcpt, Plus je tâche à faire fcieij.
îi.Ô Dieu , montre-moi ta face : Que
ta grâce Me foutienne en tous mes maux;
aa~
Fais 3 Seigneur , que ta parole Me côn-
ioleï>ans l'excès de mes travaux, ;
xx- Tes tendreffes paternelles 3 Etes fir
dèles te font toujours prendre foin.
Hâte , ô Dieu, ton affiftance : Ma fouf-
france D'un prompt fecours a befoin.
«■>>«£>
PSEAUME
i4i HEAUME XXXIX.
PSEAUME XXXIX.
J
Sgy~l— L A=«ESgi
r«aaf
E Ta vois dis , que tant que je vivrois,
Ma langue je réprimerois ; Que le mé-
chant me verroit endurer ., Sans m'ouir
jamais murmurer, Quand je devrois ,
pour un pareil deffein , xVlettre à ma
i. Chacun a vu lelîlence obftiné Auquel
je nVétois condamné : J ai tu le bien
contre ma volonté , Bien que mon cœur
tût agité ; Mais dévoré par un cuifant
• ■■ - ■ „ t .,..-,, ■ | -• - ■ 1- " -I- ■— - I -M —
fouci , 11 a fallu parler ainfi :
3 Dieu tout-puifiant , qui règles mon
m
=3:
mmmmmëmÊ
deftin , Fais moi donc çonnoître ma fin :
Au demi-pied tu mefures lecours , Qu'il
te
te plaït donner à mes jours \ Et tous mes
ans , de l'un à l'autre bout , Pvès des
tiens ne font rien du tout
—4
ÎE£=
f*i§£
4» L'homme en effet n'elt que fragilité,
fc=^.:p:^=:~
Qu'apparence &c que vanité; Toute fa vie
elt un longe pafiant ; On le voit toujours
:35f==E5
*=SE
>~iEEÎÈ
tracaflant,Cherchant toujours des tréfors,
fans lavoir L'héritier qui les doit avoir.
j. Hélas , Seigneur , en qui puis je efpé-
rer ? En toi, qui peux me raflurer: Déli-
~è^$=s^e£eë^5e2;
vre-moi des maux que j'ai commis 5 Em-
pêche que mes ennemis , Ces infenfés ,
qui meprifent ta loi , Ncpuiflcnt le rire
de moi.
6. Je
144 - rofiAUMJt AAAIÀ.
6. Je me luis tu dans aies plus grands
:~±z
33
malheurs , Je n'ai dit mot dans mes dou-
leurs , Baiiant ta main qui frappoit tous
ces coups Mais , ô Dieu ! calme ton
courroux : Guéri ma plaie, &: confole mon
cœur. Qui fuccombe Tous ta rigueur.
7. Quand le pécheur te force à le punir,
On voit ion éclat fe ternir 5 On voit périr
les ornemens divers , Comme un habit
rongé des vers: Son fort enfin montre,tout
bien compté, Que l'homme n'eft que vanité
8. Ecoute, ô Dieu, ma plainte & mes cla-
meurs, Ne te rend pas lourd à mes pleurs.
m
Comme étranger, ainfique mesayeuxje
pafle ici-bas fous tes yeux : Appaife-toi, je
fuis
PS EAU ME XL._
Mf
(bis prêt de mourir : Hare roi de me
iccourir.
P SE AU ME XL.
Â
tt±*
i?^ê^^^s^5
5*2?
Près que j'ai constamment attendu
De l'Eternel la volonté, Il s'etî tourné de
3-=3Cî
=<EE3;
mon côté , Et fa voix fainte enfin ma
-¥3F
FEÏ:~
^*Hlr
répondu- D un bourbier effroyable, D'un
gouffre épouvantable , Son bras m'a re-
tiré : Mes pieds bien.affermis , Sur la ro-
che remis , Vont d'un pas affiiré.
ilSiii
j t: Ouvrant ma bouche , il fait qu'à Ton
honneur, Par-tout mes chants retentiront:
craindre , en craignant le Seigneur. Heu-
! reux eft l'homme au monde, Qui fur fou
N Dieu
x4<? VJ _EAUM E_ XL.
Dieu., (e fonde, Et s en fait un rempart j
L'ainant les cfprits vains, Dans leurs pro-
bes:
jets hautains , S'égarer à. l'écart.
3. Seigneur mon Dieu , tes conieiîs, tes
llÉ^^l^iÊËliË!^
hauts faits, Surpaient notre entendement;
Quelqu'un pourrait il feulement Faire un
calcul des biens que tu nous fais ? Pour
moiyii je les compte, Le nombre me
furmonte. Tu ne veux plus d'odeurs,
De gâteaux , ni de fanç 9 Mais tu m'as
donné rang Parmi tes ferviteurs.
4. Non , non Seigneur, tu n'attens point
de moi D'oblation pour le péché ; Mais à
tes ordres attaché, Me voici prêt, ô Dieu,
félon ta Loi, Sans regret, fans contrainte,
P S E A U M E XL.
147
A ta volonté iaintc J'ai fournis mes ckiirs ;
EpggE|E
Efer
Tes l'air ts xommandemens Règlent mes
mouvemens , Et font tous mes plaifirs.
PAUSE.
j* J'ai public ta }uftice, o mon Dieu; Je
ntVi ai rte'n diiTïmulé : Tu lais comme
lpÉ=3
j'en ai parié, Devant ton peuple , en tout
teins, en tout lieu. C'eft ainfi que je
chante Ta bonté fi coudante \ Et qu'en-
cor tous les jours, De ta fidélité Et de ta
vérité, Je fais tous mes di (cours.
6. AuïIL Seigneur, de ta protection Jamais
-WÊÊÊÊ
tu ne me priveras; Mais plutôt ru nVaccor
" £
deras Les tendres foins de tacompaffiom
Mes maux fans ceffe augmenter! 1 5 Mes pé-
N 1 chés
chés nf épouvantent j J'en ai Lelprit trou-
blé. Jelcsfcnsplus nombreux Que ne font
mes cheveux, Et j'en fuis accablé.
7. Ta main me peut délivrer fans effort :
Hâte- toi de me fecourir^Et pour m empê-
cher de périr, Repoufle, ô Dieu, ceux qui
cherchent ma mort. Confond rinjufte at-
tente De la troupe infolente , Prête à me
déchirer. Fai retomber fur eux , Cet op-
probre honteux, Qu'ils m'ofent préparer.
-£*
8. Mais comble , ô Dieu , de tes biens pré-
cieux Ceux qui fuivent tes faintes Loix :
Nous chanterons tous d'une voix, Gloire au
ZZ2T.ZZ
Dieuforr , gloireau Maître des cicux. Hé-
las ! je fouffre encore j Mais le Dieu que
j'adore ,
PSEAUME XLÎ
333
I49
g?
j'adore, De moi veut prendre loin. Sei-
gneur, tu m as aide; Seigneur, tu m'as
gt'-y a.çr:
ïr~rcErEfe="
— S — s—ff
gardé: Accours à mon befoin.
PSEAUME XLI.
Eureux celui qui juge fagement Du
pauvre en (on tourment!Quand,a ion tour,
le mal l'affligera , Dieu le délivrera : Dieu
!e rendra,parfonfecourspuifianr, Etfain
finir
&r floriffant : Loin d'être en proie a les
fiers ennemis , Il ïes verra fournis.
2. Quand il foupire & qtfiî èiï en lan-
gueur,Dieu lui rend la vigueur .Et change
enfin (on lit* d'infirmité, En un lit de làrïr.e.
fc=5=
*SE
iSS^Hi
Ainfi, Seigneur, quand ie m'adn [feà toi*
Tourne les yeux vers moi ; Guéri mon
N 3 aine ,
CJO
PSEAUME XLÎ.
sees
ame, efface lepéché,Dont je me feos tache
3. A ces médians ma fin lemblc tarder :
On les voit demander., Que fait-il donc ?
mourra- t- il aujourd'hui , Et fon nom
avec lui ? Si quelques uns me viennent
vifiter , Ils ont beau me flatter , Mon mal
leur plaît : chacun va, quand il fort , En
faire fon rapport*
PAUSE.
4. Alors tous ceux qui cherchent mon
tréoas , En difeourent tout bas: Ils vou-
draient tous, bien loin d'en être en deuil,
, f- -t ■■ — ■ - . . » . 1 > -r » .... ■ ■ — *- — t—
Me voir dans le cercueil. Il eil au lit ,
°& — ?r==i=$: — £
difent-ils, attaché Pour quelque grand
péché : Il eft'fijoial qu'il n en peut rele-
ver,
PSEAUME XLI. 151
mmÊmmmmtwm
ver , Rien ne peut le fauver.
y. Mon confident , quimangeoitde mon
zziarzzzn:-
-ô-*£
Eg^==^E^gg=^EÉ
pain , S'eit éloigné foudain : Il a levé le
talon contre moi , M'ayant manqué de
foi. Viens donc , Seigneur , & prens
compaffion De mon affliction : Rends-
moi la vie , & je leur ferai voir Quel
étoit leur devoir.
fers*:
6. Tu m'as montré , Seigneur, jufquà ce
ï^^
£~ÉÊ
jour,Ta grâce & ton amour ; Et rennemi
^
q:=~z
qui m'avoit infulté , Voit qu'il s'eft mé-
compté. Quand j'ai gliffé,ta main m'a rete-
nu , Ton bras m'a foutenu ; Et tu veux
bienencoreàl'avenir.M'aider^ie ibutenir.
_ mm
7. Loué foitdonc à jamais l'Eternel, Le
grand
iyi PSEÀUME XLIÎ.
grand Dieu dlfracl ! De ficelé en Gécic ;
a lui fait tout honneur ! Amen , Anua,
Seigneur.
PSEAUME XLII.
Ommeun cerf altéré brame Après
E=?=a
Je courant des eaux , Aïnfi fou pire mon
ame, Seigneur , après tes ruifleaux : Elle
a foif du Dieu vivant , Et s'écrie, en le fui-
vant, Mon Dieu, mon Dieu , quand fe-
ra-ce Que mes yeux verront ta face ?
2. Pour pain je n'ai que mes larmes \ Et
nuit &: jour , en tout lieu , Lorfqu'en mes
dures alarmes On me dit ; que fait ton
Dieu ? je regrette la faifonQue j'allois en
^^=i^^S
ta maifon; Chantant , avec les fidèles ,
PSEAUME_XJ1jI1_ _iy|
Tes louanges immortelles.
3. Mais quel chagrin te dévore, Mon
SES?
ameî raflure-toi: Efpère en Dieu ; car
encore II fera loué par moi, Quand, d'un
regard feulement, 11 guérira mon tour-
rê&=:ïâEEELE±E
nient. Mon Dieu, jefens que mon ame
D'un ardent defir fe pâme.
4. Je penfe à toi depuis l'heure Que j'étois
*z&z=^&^=:z^z:.~
vcrsle Jourdain , Et vers !a froide demeu-
ZZ3&Z1
re D'Hermon, où j'errois en vain : AMi-
far, en tous ces iieux > Exilé, loin de tes
yeux , Par- tout mes maux mepourfui-
1HI
"r^z
$— fcz-feftEE
vcntj Comme des flots quifefuivent.
PAUSE.
5. Les torrens de ta colère, Sur moi cent
fois
*?4
PSEAUME X L 1 1.
fois ont palle : Mais , par ta grâce , fefpère
Qu'enfin Forage cit celle. Tu me conduiras
le jour;Etmoi lanuit,àmon tourXouant
ta Majelté fainre, Je tadreflerai ma plainte.
&£
6, Dieu, ma force &; ma puiffance, Dirai-
Eè^?^2=sE3
je , as - tu donc permis Qu'une fi longue
foufF'ance M'expofe à mes ennemis: Leurs
S^Ê
fiers & malins propos Me pénètrent juf-
qLf auxos, Quand ils d'iient à toute heure,
Où mît ton Dieu fa demeure ?
7. Mais pourquoi , mon ame, encore Ta-
battre avec tant d'effroi ? Efoère au Dieu
z^rz=^s-^i"
que j'adore : Il fera loué d? moi. Un re.
îfEE^IZ?— -ESE;
gard.dans fa faveur Me dit qu'il cftjrion
Sauveur j Et ceit aufli lui, mon ame,
Quen
P S EA UM E_X L HI;
Qu'en tous mes maux je réclame.
P S E A U M E XL1IL
if'
I JL Rens s ô Dieu , ma jufte querelle ,
Toi qui me vois traiter ainfï Paria trou-
pe injufte & cruelle, A tes commande-
mens rebelle : Seigneur , viens me ven-
ger aufii Du méchant endurci.
i. Toi j grand Dieu , qui fus ma dcfen-
fe, Le feul à qui mon cœur s'attend,
Peux tu me cacher ta prefence , Et me
livrer à l'infolence De l'ennemi perfé-
===:£
cutant, Par qui je fouffre tant?
3. Que fur moi ta clarté reluiîe, Et me
siat
montre ta vérité \ Qu'au faint mont elle
me conduife 7 Et qu'elle-même m in-
troduife
ij<s PS S A UNIE XL III.
troduile Dans ton palais, dont la beauté
Fait voir ta Majefté.
4. Là, d'une fainte hardieffe, Jappro-
cherai de ton autel : Là , dans une jufte
alïégrefle ^ Ma voix & ma harpe, fans
celle , Chanteront , ô Dieu dllraël ,
■ — 1 — — — ^
Ton honneur immortel.
s. Quoi! tes frayeurs durent encore! Mon
ame, enfin, rafiure-toi ; Eipère au grand
Dieu que j'adore } Attends Ton aide que
j'implore: Car 3 comme mon Père &
mon Roi, Il veillera pour moi.
PSEAUME X L I V.
Dieu , le bruit de tes merveilles
Raifonne encore à nos oreilles : Nous les
fçavons
PSEAUME XL IV. 157
lavons de nos aycux , Pour qui tu les
fis à leurs yeux. Ta main a les peuples
chartes ; Tu mis nos pères en leur pla-
ce; Et tous ces médians, renverfés, Y
virent fleurir notre race.
i. Non, ce n'eft point par leur épée,Qu'ils
ont cette terre occupée , Ni par la force de
--si
leurs bras, Qu'ils font échappés des corn-
bats. Eternei^tu fus leur fauveur: Ta main,,
tes grâces falutaires,Rendirent ton peuple
vainqueur , Et défirent fes adverfaires.
;. O Dieu , mon Roi , dont la puiffance,
Toujours des tiens, futïadéfenîe, Sauve
e
Jacob, ton bien- aimé , Par ton fecours
accoutume. Par toi , feront humiliés
O Ceux
i5$ PSEAUME XLIV.
Ceux qui s'elévent pour nous nuire ; Par
toi , nous foulerons aux pieds Tous ceux
qui vouloient nous détruire.
4. Ni mon arc , ni mes autres armes, Ne
peuvent rien dans les alarmes : Le fer
— ^s= —
qu on voit à mon côté, Ne fera point
ma sûreté. C'ett toi qui nous as défendus,
Seigneur , contre nos adversaires ; Et
par toi feront confondus Tous ceux qui
nous feront contraires.
PAUSE.
5. Dieu feul fut toujours notre gloire, Ses
faits font dans notre mémoire: Et nous
§§11111
jamais. Mais cependant,tu te tiens loin ;
PSEAUME XLIV. h9
t— - -—— » >r ■ (— — — 1-1 -■" ■ -» ^i<—
Le cœur nous manque en leur préfence h
Et de nos guerriers ., au beioin , Tu ceiïes
6. Souvent notre arméeeft réduite A pren-
dre une honteule fuite, Et l'ennemi fe
vient faifir De tous nos biens, a fon plai-
fir:Difperfésparmicesméchans,Tunous
livres à leur furie, Comme des agneaux
as
m
dans les champs, Deftinés à la boucherie.
Ë^=^ï
7. Enfin,, tanation élue Voitqnepour rien
tu l'as vendue; Et que loin d'en hauiîer le
prix, Tu la laifles dans ie mépris. Tu pcr
jriets qu'étant maltraités De ceux qui près
de nous habitent, Nous foyons encore in-
iuités Par les faux contes qu'ils débitent.
O x 8. Nous
i6o
PSEAUME î L I V.
8. Nous ne (crvons , comme nous fom-
mes, Que de rifée aux autres hommes :
Chacun nous montre , & nous choquant,
Hoche la tête en fe moquant. La honte
marche devant moi; La crainte nVabatle
courage; Partout, la rrifteffe & lvcffroi
Peignent leurs traits fur mon vifage.
5>. Nous n'entendons que des injures ; Ils
nous accablent d'imppfturcs ; Toujours
prêts à fondre fur nous, Pour nous por-
ter les derniers coups. Mais dans ce
grand abaiffement, Avons- nous, par
impatience , Oublié ton commande-
ment , Ou méprifé ton alliance ?
PAUSE IL
PSEAUME XLIV.
PAUSE IL
161
io. Ailleurs qu'à toi notre penféc, Sei-
iÉÉï
gneur , ne s'eit point adreflee 5 Et nous
avons , de bonne foi , Suivi le ientier de
ta loi : Nous l'avons ïuivi même aux
lieux Où les dragons font leur demeure }
La mort pré fcn tant à nos yeux Ses noi-
res horreurs à toute heure.
11. Si d'un cœur timide ou volage ^ Nous
avions cefle notre. hommage; Si nous
avions à d'autres Dieux Elevé nos mains
& nos yeux 3 Ne s'en fût-il pas apperçu?
Ce grand Dieu, qui voit &: qui fonde
JTout ce que les coeurs ont conçu , Mê-
Efe:;
me les plus cachés du monde ?
O 3 \u Pour
i6i P SE AU AIE XL IV.
pi. Pour toi, nous iouftrons mille peines
Tels, hélas i dans nos dures chaînes, Que
des brebis qu'on carde exprès , Pour les
égorger tôt après. Hélas ! Seigneur, pour-
quoi dors-tu? Réveille-toi pour voir nos
■I; . i> a£
craintes ; Réveille, dis- je, ta vertu, Et
fais ceflèr nos trilles plaintes.
13. Pourquoi caches-tu ton vilage? Pour-
quoi , quand chacun nous outragCj N'as-
tu quelque compaflion De notre extrême
affliction : La rigueur dont tu nous abats ,
Nous fait une fi rude guerre , Que nos
corps devenus tout plats, Semblent co-
14. Viens donc, Seigneur, 6c nous accor-
de
PSEAUME XLV. itfj
^==y==g^3^ZZn^I — — — sç^gg
de Ta grâce & ta mi(cricordcj__Ec_pour_
m
5=E
l'amour de ta bonté , Délivre - nous
d'adverlité.
PSEAUME XLV.
M_
On cœur,rempH d£chofc^mag_ni
fiques, Veut les répandre 6c les rendre pu-
:&r^î
bliqnes; Et mes dil cours feront cfun pi us^
Pfc:
grand prix^ Que des iavans les pins doctes
écrits. G'eft toi , grand Roi, î^ur qui je
les veux dire: Toi,, le plus beau de tous
ceux qu'on admire ; Toi, dont la grâce
ôc les divins attraits Font voir que Dieu
fa béni à jamais. _
£z=fer
*. A ton coté ceins fépée invincible, Qui
de ta force eft la marque vifible \ De fon
acier
acier la brillante fplendeur Fait redouter
ta royale grandeur. Monte en ton char ,
triomphe fur la terre ; Mène avec toi, foit
clémence & la foi : Ta main fera des
coups dignes de toi.
3. De ton carquoislesfleches font mor
telles, Pour tous les cœurs qui fe montrent
rébèles : Tes ennemis en feront tous per-
cés, Et tomberont à tes pieds renvetfés.
Ton trône , ô Dieu , fut toujours immua-
ble! On le verra d 'âge en âs;e durable
Ton fceptredoux>autant qu'il cftpuiflant,
Rend ton empire heureux &flonflant.
4. Tu liais le mal, tu chéris la juftice :
Pour
PSEAUME XLV. i6f
Pour cela même, ô Dieu, ton Dieupropi-
±^ÏLZ^=.*Z
|£^^~J^|^:
ce, De tes pareils t'ayant le plus à gré ,
$m^
D'une iainte huile à jamais t'a facré. Tes
vêtemens , quand tu fors de ta chambre.
Parfument tout d'un air de mufe & d'am-
iS=r-ê=s^
£E5Efel
m
bre : Us furent faits d'un tifiu précieux
„^_
pour s'attirer & les cœm*s & les yeux.
P AU S E.
y. Des plus grands Rois les filles les mieux
ëâËi
3Ê=3==2===3
-J&=&
^iées,Sont, devant toi, de tes pvéfensor-
rt=4=r
nées : La, ton époufe eft feule à ton côté,
Qui d'or d'Ophir couronne fa beauté.
Ecoute donc , ô fille fans pareille , A mes
is=£
î£e£
^pg^
=:p™:
^^m
confeils daigne prêter l'oreille ; Père &
patrie, il faut tout oublier j Et,les quittant,
d'autres
r66
PSEAUME XLV.
6. Le Roi,touché de tagracc divine, Pour
qu'il clt ton Seigneur & ton Roi , Ton
cœur lui doit fon hommage &c fa foi.
Tyr, à tes pieds, portera fesrichetîes : L.e
monde entier te fera des largeffes ; Mais
tous ces dons , ces dehors éclarans , N'é-
m
galenr pas la gloire du dedans.
7. D habits brodés pompeufement ornée,
On la verra vers le Prince menée : Son
char doré cent autres chars fui vront» Où
des grands Rois les filles brilleront. A ce
Monarque, cnfin.on la préfente, Avec fa
troupe ôc pompeufe & riante: Il la con-
duit
? SJÊ_AJJ M £ XL VI. 167
duitau fupcrbc palais , Où régneront &
la joie & la paix»
8. Sans regretter la maifon de tes pères ,
i!ii=ti!!l^g
En celle-ci, vois comme tu proipères.
Penïe au bonheur de te voir des enfans,
Que tu feras par-tout Rois triornphans.
Pour moi j ravi , je conlacre à ta gloire
^^Efeg^^fegEl^l^eÈH
Des chants (acres d'éternelle mémoire ;
Qui porteront les peuples a venir A te
mm
2*r=$
mm
louer fans ceffe, à te bénir. .
PSEAUME XLVI.
D'
Es qu'un mal cruel nous accable ?
Dieu nous tend fa main fecourable: Sou-
vent nous l'avons éprouvé , Et toujours
prêt il seft trouvé. Nous ne craindrons
plus
ié8 PS EAU ME XLVI.
plus dans la guerre , Dullions nous voir
trembler la terre, Et par des prodiges nou-
veaux, Les monts s'abïmerdans les eaux.
2. Duilïons-nous voir les mers protondes
Bruire, écumer, enfler leurs ondes; Et
tS35
par leur orgueilleux pouvoir , Les plus
feÊ=E0=2=l=
hauts rochers fe mouvoir. Au milieu des
plus grands orages >JNos ruiffeaux gar-
nir
dant leurs rivages, Réjouiront notre cité,
Où Dieufaitvoir faMajefte.
3/ Dans cette ville fainte & belle, Dieu
fait fa demeure éternelle: Jamais rien ne
rébranlera ; Le Tout-puiffant la foutien
dra. Cent peuples contre nous s'emu-
î-
Ê^=:5==fe^|
rent ; Comme des torrens , ils coururent :
Du
1 s LA ÎLMAJL1!^1
169
bruit des voix l'air le fendoit , Sous leurs
* eîI—Iei™
pas la terre fondoit.
PAUSE.
s=^=£?===
:e?eieee2
4. Mais le Dieu quipréfide aux armes ,
&=&
Futavecnous dans nos alarmes; Le Dieu
ê2^=3é|s
de Jacob, le Dieu fort Eft notre tout
notre tupport. Que chacun contemple
en foi-même, Ce qu'a fait fon pouvoir
fuprême: Les lieuxaujourd'hui délertés>
Qu'on vit autrefois habités.
zfrzzit— £EE
i=te
^^r-p.y^^atergl
^Eg=^i£
5. Enfin, il fait cefler la guerre, Et donne
*càr
E^^Ei^^^
Va paix à la terre: En tous lieux il brûle les
chars , Rompt les lances , brife les dards.
IIM|Slii^Si^iiiiilBiiiil
-Cédez, dit-ih votre infolence, Mortels,
révérez ma puiiTance: Craignez ie Dku
P de
i-;° PSEAUME XLVII.
SÈH^?=l=::«: "
de l'univers ,> Adoré des peuples divers.
6. L'Eternel , qui préfide aux armes , Fut
avec nous dans nos alarmes: Le Dieu de
JTacQb , le Dieu fort , Ëft notre afyle &
notre fort.
PSEAUME XLVII.
U'on batte des mains , Que tous
les humains j En cet heureux jour, Vien-
nent tour à tour , D un chant folemnel,
Louer TEternel ! C'eft le Dieu des Dieux ,
Qu'on craint en tous lieux; Le grand Roi,
qui peut Faire, quand il veut , Trembler
à fa voix Les plus puiflahs Rois.
z. Par Ton grand pouvoir, Il nous a fait
voir Les peuples fournis; Et nos ennemis
Sont
171
n--^=
P SE AU ME XL VII
Sont humiliés Jtilqucs lous nos pieds. Ce
Maître fi doux A choifi pour nous La
meilleure part, Quilamifeàpart; Dont
WËÊÊÊMmmBir
=C=^T£=
il enrichit Jacob, qu'il chént.
i=p§^IlilliÊi
i^HH
3. Peuples le voici, Qui fe montre ici :
tëk.-
Qu'au foh des hautbois , Des luths & des
gË-ïi!=Eg
e£=3
voix, On aille au-devant Du grand Dieu
=33=
vivant. Chantez donc , chantez Ses rares
5E1E
:--*_:=£_* »sbêâ
bontés: D un cœur plein de foi , Chantez
ce grand Roi, Le vrai , le feu! Dieu Qui
règne en tout lieu
^F^^I^^^^E^EE^IIgEilg
4. Sages , révérez Ses ordres {acres : A lui
les Gentils Sont aflujettis, Baifant avec
nous Son trône, à genoux. Les peuples
puiflans, Prompts, ohéiffans, Vers nous
P l font
I7a; PS eau me xlviil
iont venus, Pour être tenus Sujets du
Dieu faint, Qu'Abraham a craint.
5. C'eft le Souverain , Celui dont la main,
m
De ce monde entier, Eft le vrai bouclier,
Toujours glorieux Au deflusdes cieux.
PSEAUME XLVIII.
^ l£ft dans la fidcîlc cite , Que Dieu
fait voir fa Maiefté^ C'eft au ïaint mont
que fapréfence Eclate avec magnificence.
La montagne de Sion S'élève au Scpten
iEiEEEE---'
£s^î
trion , Place au çrand Roi confacrée,
Dans une aimable contrée , Et la terre
univerfelle Doit fe réjouir en elle.
2. Dieu fouventenclleafaitvoir, Et ion
amour,& fon pouvoir ^ Car un jour les
Rois
Roiss'âflbniblèrent, Et tous;dc complot,
l^îiiiégèrcnt. Dieu lbuiiîa fur leurs dclîeins,
Et rendit leurs efforts vains; Son bras
punit leur audace \ 11 leur fit quitter la
place ; Et confondant leur conduite,
rrr~:fcrr
Les réduiiit a la fuite.
3. Ils (émirent foudainement, Comme
un travail d'enfantement , Ou l'effroi que
EEffig
41
caufe un orage , Qui fracaffe & mats &
cordage. Les chofes que de ce lieu,
Choifî par notre grand Dieu , Jadis' on
nous avoit dites , Même jusqu'aux plus
petites , Par l'Eternel des armées , A nos
yeux font confirmées.
*/j
PAUSE.
174 PSEAUMEXLVIII
PAUSE.
4. Dieu fonda pour l éternité Cette glo
rieule cité : Ccit là3qu au milieu de ton
Tempie , Seigneur , tes bontés on con-
temple. Roi de la terre & des deux > Ton
grand nom vole en tous lieux 5 Et juf-
-. .=f ^
qu aux climats étranges , Retentiflent tes
louanges : Ta main fage &c libérale ,, Par-
tout fes bienfaits étale.
5, Des filles de Juda , les voix Vantent
hautement tes exploits: Sion , par des
chants de victoire , Jufqu aux cieux élève
ta gloire. Paflfans, laites en le tour^Voyez-
en bien chaque tour, Les palis , les
murs, l'enceinte, Où nous habitons (ans
crainte 5
PSEAUME XL IX. i7<
crainte; Et faites bien tout connoitre
Aux peuples qui (ont à naître.
-zzïzz
6. il ctt notre Dieu pour jamais \ C cil
lui qui nous donne la p^ix ; Et qui ,
julqtfà 1 heure dernière , Nous condui-
ra par la lumière.
PSEAUME XLÎX.
A Piinl
s5F5*T, »-= 5^^3^Sp
Euples divers, venez & m écoutez^
Vous qui partout fur ia terre habitez^Ri-
ches hautains, & pauvres languiflans}
Simples bergers & vous Princes puiflans,
t±=5£33=
m
Prêtez l'oreille à mes fainte* chanfons ;
E :
t=&z=X
— 4. »■■! iv:
Ouvrez vos cœurs à mes iages leçons :
Vous me verrez attentif fur ma Ivre ,
Vous en(eigner ce que le ciel m'infpire.
Z. Pourquoi
i76 PS EAJLTME XL IX-
E2
2. Pourquoi ferois-je cnmesmauxéton-
ncj Bien qu'en tous lieux j'en ibis envi-
ronne , Bien que l'ennui qui me fuit pas
à pas , Semble avancer l'heure de mon
trépas? Les gens du monde, aux grandeurs
parvenus , Ont le cœur lier de leurs gros
revenus ; Mais nul ne peut , dans un péril
extrême, En racheter ou {on frère , ou
ibi-méme.
?. Un tel rachat le tient à trop haut prix y
Et vainement Tauroit-on entrepris: En
vain quelqu'un delireroitdes jours, Dont
rien jamais n'interrompît le cours. Cha-
ÏEs==$==*E
que moment voit le lage mourir, Le fou.,
Egr^r£=
:>=^^:
$jF^zzzz:^=^_^^i-*zzzzizzzz$:
Tinjuitc également périr :> Laifl'ant leurs
biens
PSE_A UM E_ XL I X. i77
biens, amalïés avec peine _, Aux étrangers ,
aux objets de leurs haine.
4. Et cependant3les projets qu'ils iefont,
z-#-±~?tz
C'eit que toujours ledits maifons daire-
i
ront } Et que leurs noms,donnés à leurs
palais, Vaincront le tems, & ne inour*
exzsz^gMî
ront jamais. Mais ils ont beau fe plaire
en ieurs erreurs } Et leurs pa!ais3& leurs
vaines grandeurs, Codent au tems: eux-
mêmes ont leurs chutes , Mourant enfin,
comme les bêtes brutes.
PAUSE.
5 Tous leurs projets ne font que vanité;
*êëIIIII^
Et même on voit que leur pofterité Suc-
cède encore à leur aveuglement > Et fuit
leurs
i78 P SE AU ME XL IX.
leurs pas dans leur égarement. Ils feront
mis en terre par monceaux : D eux le
nourrit la mort dans leurs tombeaux.
Mais le fidèle, at! jour fait pour fa gloire ,
Aura fur eux une pleine viftoire.
6. Us périront, enfin, dans leur orgueil ,
D'un coup foudain jetés danslecercueil:
Mais quand la mort fous fa main me
tiendra , Par fon pouvoir Dieu m'en dé-
livrera. Ne crains donc point quand tu
verras quelqu'un Croître en richefle au-
delïus du commun: Ni les trefors qu'il
a ma (Te 6c qu'il ferre, Ni (es honneurs ,
ne le Suivent fous terre.
SgÊESE
vzst
a^'j&<L^&-~* o lTI
7. En cette vic,ils flattent leurs defirs , Et
m
jP S E A U_M EJL.
179
vanccnt ceux qui font dans lesplaifîrs:
Mais ils fui vront leurs pères dans les lieux
Où ne luit point la lumière des cieux.Celui
de qui les biens 6c les honneurs Troublent
le fens&; dérèglent les mœurs, Celle d'être
homme , aux bêtes il reflemble, En qui
périt ame & corps tout cnicmble.
P S E A U M E L.
MgÈÏÊÊÊÈÈÈsSà
s§
JL^ E Tout puiffant, l'Eternel parlera,
Et d'un ton haut la terre appellera 5 De
l'Orient jufqucs à TOccident^ On le ver-
-^1
£~ ^r^=r#
ra de fplendeur éclatant , Quand de Sion,
des villes la plus belle 3 U paroïtra dans fa
gloire immortelle.
z. Devant fespas marche un feu confo-
ndant :
1*0 P S E A U M E L
iXrr— $-
m
352
|
meut. La ter re (table, 6c les cieux dans leur
mantj Autourdclqi fooffleun vent véhe-
E¥EVz
cours, Prêtent ^oreille à fes graves dit-
cours. Faites , dit-il , vcnïj en ma préîen-
ce , Le peuple élu qui prit mon alliance.
$. Cieux , vous direz en tout teras , en
tout îieu , Quelle iera la juftice de Dieu.
Viens , pourfuit-il , mon peuple, écoute
moi: Je veuxici coutelier avec toi. Je
, ■-._: ^r=7X£=
fuis ton Dieu : laiiibns-là tes offrandes; Je
vois ton culte, & j'cntenS tes demandes.
s=£=2
4. Mais peu (es-tu qu'en aucune fait on ,
~ a. t ,.<r
JTeuffe befoin des boeufs de ta maifort, Ni
zzzs:
■ q F^
de tesboucs :& crois tu qu'ils (oient tiens ?_
ZZSI2
Tous les troupeaux de tous les monts font
miens.
? SEAUME L.
181
miens : j'ai fous mes veux les oilcaux des
| &j^gg ^^=£^EE^=:fe
=m
montagnes ; J'ai fous ma main les bétes
mfe
des campagnes.
PAUSE.
y. Si j'a vois faim, je ne t'en dirois rien :
Le monde entier eftà moi^c'eft mon bien.
Ai -je befoin de chair pour me nourrir ?
Bois je le fang des boucs qu'on vient m'of-
frir r Non: fi tu veuxte rendre Dieu pro-
wmnmw^mmwmwmËm
picc j Pre (ente-lui ton cœur en facrifice.
M^E
z^=£è=£tï
^m
6. Invoque-moi dans ton adverfité: Je t'ai -
d:rai ; tu diras ma bonté. Puiss'adreffant
mmmm
3E
: fi
aupécheurendurci: Quoi, dira-t-ii, quoi!
toujours vivre ainfi! Que fait mon nom ,
ou ma loi dans ta bouche. Quand de ma
Q paie
iSîj V S E A U M E_ L.
part jamais tienne retouche?
7. Foulant aux pieds mon laine comman-
11 n^si^imi&ipiia
dément , Tu cours au mal avec emporte-
1— s
ment: On te voit fuivre &: défendre celui
Quiprcndlcchampou la femme d'autrui ;
Ta bouche impure à médire s'adonne ; Ta
ip^îzaûz^gg, , y , q^jyfriiï:
faillie langue à nuire s'abandonne.
8. Ailis :, oilit", pa liant le tems en vain .,
=È=ëe!£
3Xq^:
Tu ne te plais qu'à noircir ton prochain,
Et te iupport que tu trouves en moi , Te
t'ait juger que je fuis tel que toi: Mais de-
vant tout, contondant ta malice, je
rapprendrai 11 j'aime l'injuit'ice.
i)\ Vous donc , mortels, qui méprifez tes
lois , CeiTez enfin d'être lourds à fa voix.
Qui
P S E A U M E
Qui veut, dit-il , éviter ma rigueur. Qu'il
me confacre 6c fa langue 6c ion cœur ;
Car, qui me cherche , aura feul 1 affuran-
ce De mon amour & de fa délivrance.
P SE AU ME LI.
.LfJL Iféricorde
::=$:.#
&C grâce , ô Diçii des
çieux : Un grand pécheur implore ta c!c-
:fc=z:^=&==£Î
3ES
mence 5 Ule en ce jour de ta douceur ina-
menfef Pour abolir mes crimes odieux.
O Seigneur, lave & reiave avec foin, De
mon péché la tache fi profonde , Et fais
moi grâce en ce prelfant befoin : Sur ta
tek*
bonté tout mon efpoir fe fonde.
%. Mon cœur, rempli de triftefle & d'effroi,
Çohnôït la faute, 6c fcht q a elle eft énor-
O z me
iSf PSEAUME LL
tnc. Mon crime, hUas! fous fa plus laide
forme,. Me luit par-tout, & le prélcnteà
moi : Contre toi teul, j'ai commis ce for-
fait; C'cft a toi feul a punir mon offenfe :
£t ii tu veux me punir en erre t, Tu paroi-
tras juiic dans ta fentence.
^^^:
3. Je le fais bien , & je lai toujours (u ,
Jetois fouillé, même avant que de naître:
Hclas! Seigneur, j'ai commenc<^ieTétre,
l£E^
Dès qu'en Ion fein ma mère m'a conçu :
M ais toi , grand Dieu, tu n'es que fainteté :
rx-
Tu veux des cœurs oii règne l'innocence ;
Et tu m'avois, par ta grande bonté, De tes
feercts donné la connoillance.
4. Avec fhyfope arrofe-moi , Seigneur ;
Lave
P S E A U M E L 1.
Lave mon ame , efface la iouiiiure : Tu
te plairas à la voir ainfi pure, Et l'em-
^^r=^^£^^;
iisi
i^— i
--*-
porter fur la neige en blancheur : Si ta
n^rr^f:
pitié, m exauçant aujourd'hui, Scèle en
mon cœur ma grâce entérinée , Mes os
brifés , après un long ennui ^Rappelle-
ront leur vigueur ruinée.
PAUSE.
SScnsc-gpi
5. N'attache plus tes yeux fur mes forfaits,
n±^g-^-.-==~r^-^ -y — : — » -^ »— — — •*— - -f — ■3Z— zr^r
Ils ne pourroient qu'enflammer ta colère j
Oublie y 6. Dieu * pour finir ma misère, Ce
EEir
in^'^n-:
EjjÊ " JjJZl' ^
trime atroce , & tous ceux que j'ai faits.
Daigne Seigneur \ daigne creer en moi
b'n efpritpttr, un cœur brûlant de zc
Pour 'ranimer, &: raffermir ma foi , Que
Q 3 ton
i8* ISEA.UME JLI._
ton Elprit en moi le renouvelle.
Guéris les maux qui tout que je foupire }
Que ton efprit jamais ne le retire , Quand
tu l'auras en moi renouvelle. Mon Dieu ,
rens-moi ta confolation : Elle peut feule
adoucir ma triftelTe ; Que ton efprit,
dans cette affii&ion , Parla vertu , fou-
?=ë=e*ë§êSe
tienne ma ioiblefle.
^zzzzi^. É=j£==:==zfc=sig
7. Alors, Seigneur, rentré dans tes fen-
tiers, Aux égares je les ferai reprendre: A
mon exemple , on les verra s'y rendre, Et
BE
Tf==y=
revenir a toi plus volontiers. Dieu mon
Sauveur, tout-puitfant & tout bon, Le
.fang verfé te demande vengeance :* Mais
fi
PSEAUME Lî.
187
ii de toi j'en obtiens le pardon , je pu
Êl^g -:— %=% JjTT.-r? fr^jîffi
blier.a'i ta grâce & ta clémence.
■&==?±^
S. Ouvre , Seigneur, mes lèvres défor-
■=L^sr- <frr-3*
==S3E=£=i
mais, Que mes frayeurs ont trop long-tems
fermees} Et par mes chants tes louanges
fèmées,Retentironten tous lieux à jamais.
Si tu voulois que, pour de tels pèches >
EÎE$^
En holocaufte on t'offrît des viftimes , J'en
EEH
^.~^=%E$
=^±=3;
eufle offert^ mais des cœurs ti tachés, Le
fans des houes n'efface point les crimes.
?. Le ïacrifice agréable à tes yeux,, C'eft
le regret d'une ame pénitente : Un cœur
biifé d'une douleur preffante ; C'eft lui ,
=t=
grand Dieu, qui feul t'eft précieux. Té-
moigne encore à Sion ta bonté , Proté-
gé
i88 PSE AU M E L H.
go, oDieu, conferve é£ fortifie Jéruifa-
lcm , ta fideile cite ; Hanffe (es murs , &:
10. Ton peuple teint tefcrvantà ton gré,
s^
=*=
Tu te plairas alors à nos offrandes 5 Et les
taureaux, comme tu le commandes, Se-
xont pôles fur ton autel facré.
PSEAUME LU.
1er ennemi, qui te confies En ta
Efe3E
profpérité , Faut-il que tu te glorifies De
ta malignité ? Mon Dieu m'aime, & de
fon fecours Rien n'arrête le cours
2. Ta langue, qui médît fans ce(îe,Ft qui
farts cefle ment , Eft comme un fer trom-
peur , qui tldïe En touchant feulement:
Ton
—s
PSEÂUM E/Lil 185»
Ton cœur aime la fauffeté , Et n'a point
d'équité.
3. Les entretiens qui peuvent nuire , Sont
g
ceux où tu te plais , Auflî le Seigneur va
n""!!-! »^^^
détruire ta maifon pour jamais; Du mon-
liiSêlPllIi^ltlfltlllil
de ou tu tes attaché. Tu feras arraché.
4. Comme un arbre qu'ondéracine, Dieu
te renverfera : Epouvanté de ta ruine, Le
~| ^^eii^^e^e:^'— ^:
jufte tremblera 5 Sans qu il plaigne > en
aoc
rrrfc
ÎHSË
ilf
voyant ta mort , La rigueu r de ton tort.
f. Ce grand , dira t il, loin de prendre
l'Eternel pour foutien,Faiibit uniquement
dépendre Son bonheur de ion bien: Sa ma-
lignité, (on orgueil, Le mènent ru cercueil.
6. Mais moi , grand Dieu , qui ne me
fonde
1 9°_ JP S E AU M EL 1 1 1.
tonde Qu'en ta feule bonté , On me verra,,
malgré le monde , Dans ta maifon planté,
ÈÉsS
$ , -J 4» -tef
Tel qu'un olivier verdiflant., Qu on voit
toujours erôiflant.
7. Ceft-fa, Seigneur, qu'en ta prélence.
Je te célébrerai : A i ombre do ta provi-
dcn.ee Je me repoierai ? Carie fidèle
chaque jour Eprouve ton amour,
PSEAUME LUI.
i
^=âfe=i
E méchant dit en Ton cœur Fole-
mçnt , Qu'en vain on croit un Dieu qu'il
faille craindre II s abandonne au mal
fans îe contraindre: Et chacun marche
en cet égarement Aveuglément.
=fe=
-^ =ff-
2. Dieu y regardant des cieux tous les hu-
mains ,
&.Sgd[ÊE=l|E
P S EAU M E III]. 191
iiiaîns, En cherchent un qui lut fage&
liucere , Dont tout le loin s'attachât à lui
=3Ê
Ejfc=S==r;r*=
plaire, Et qui n'eût plus d'objets trom-
peurs 6c vains Dans (es delïeins.
:&=^2j::
Lfcr^E
3. Mais quoi! (es yeux d un & d'autre coté,
zE3£E
N ont découvert que faits abominables,
:3>-~ :st-
Péchés criants & crimes détcfiables: Nul
homme enfin qui ne fût infecte D'impiété.
mEEE
3=$
::-v=
4< Quelle raifon j quel (eus, dit ie Sei-
gneur , Ont ces mêçhans, qui mon nom
■jz=&z
=3233
déshonorent? Comme du pain mon (aine
peuple ils dévorent} Et pas un d'eux ne
$^=r£^ — :
Ë£EÊ£ '
cherene fon bonheur Dans ira favc*nf.
-<V <v.
'r=W:;t=&s&
ï: Loin du péril , fans nulle occafiori , Us
trembleront tous ces fiers adverianes:
Dieu
îji PSE A UNI E_ L I V.
Dieu renverfant leurs efforts téméraires ,
Tu les verras pleins de conrufion, Sainte
r^PHi
6. Urj jour, un jour de ton feiii îortira
:z^~
^£E
35
: :fc!=r£====S
Le Rédempteur de l'on peuple fidèle, Qui
finira notre peine cruelle: lfraël, libre
enfin , triomphera , Jacob rira.
os
&a>=«^=^açç=
PSEAUME XIV.
Dieu tout- puiffant, fauve -moi
Par ta clémence paternelles Defens moi
dans cette querelle â Ou tout mon cfpoir
e(t en toi. Seigneur, quand \c t'invoque
=t3ESc^gEj=EsEaS
rai, Daigne te montrer (ecourablcj lie
gSE
ÎBte^g^^i^j^
-*r~r-
te une or / favorable Aux vœux que
^
*-^n
je tadidleïai.
t. Des
PSEAUME LIV.
ïiEfc
E^=lix^^r^Bg3rz^T3grr^3S =
'9i
i. Des étrangers audacieux , Qu'animent
Ja haine & l'envie, Ont confpiré contre
ma vie : Ils n'ont point Dieu devant les
yeux. Son bras toutefois les prévient ,
Par le prompt fecours qu'il me donne.
'•i ■>•■
Lui-même fe trouve en perfonne Dans
le parti qui me foutient.
f. Sur mon ennemi tombera Le mal qu'à
tort il me fouhaite : Alors , Seigneur , par
fa défaite , Ta promette s'accomplira;
& fans artifice j J'irai r'offrir mon Sacri-
fice, Et rendre hommage à ta bonté.
4. Tu m'as retire du danger Que m'avoit
préparé leur rage 5 Et mes yeux ont eu Va*
R van ta se
3 94
PSEAUME LV.
vantage De te voir prompt à me venget.
PSEAUME' LV.
JLi Coûte , ô grand Dieu , ma prière ;
Ne me cache point ta lumière, Dans cette
affliction préfixante: Entends mes cris,
exauce-moi , Quand , trille &: confus de-
vant toi, Je m'agite & je me tourmente.
2. Dans tout le cours de mes diigraccs ,
SES™"
Egg^F^Eg^EjES
J'entens les cruelles menaces De mes en-
*E?
nemis pleins d'envie : Leur fureur 6c leur
S
sr rm^^
lâcheté 3 Qui m'onttoujoursperfécuté ,
Souîcycnt tout contre ma vie.
3. Tout autour de mon cœur qui tremble,
Lamortmillefrayeursaffemble: Je la vois
pic te à me détruire, Et dans l'excès de
mon
PSEAUME LV.
r^rtr é=t==^H-T f y
m
mon tourment , Je fens la crainte a tout
moment, A cette plainte me réduire.
— r
=£ r-
E:2E
SE
4. Hélas! dans mes tranfes mortelles, Qui
pourroit me donner des ailes /Comme à
la timide colombe ? JHirois foudain, fen-
m
E55ÎE
E5=E
- — -Çï^ZZ'S-.
dant les airs , Chercher un afyle aux dé-
ierts , De peur qu'ici je ne fuccombe.
ë==ï===ë=II
r "r "*ï fl k£Z
y. Là , je garantirois ma tête Des coups
de l'horrible tempête Que je vois fortir
du nuage. Difperfe, ôDicu, cesobftincs,
Contre ton ordre mutinés , Et confonds
^-Ililllliil
leur aveugle ras;e.
m
6. Leur ville eil pleine de querelles ; Et
parmi ces peuples rebelles, Ce n'elt qu'au-
dace& que furie : ils foulent aux pieds
R 2 Téquité,
ij6 JP^SE^AUME LV.
rëquitc , Et joignent a la cruauté L ar ~
tifice ôc la tromperie.
PAUSE.
7. Si le méchant, dont 'Famé noire Ne
-*==£: :
cherche qu'à flétrir ma gloire,, N'eût dif-
fimulé (a malice : S'il n eût , par un fcm-
E3fe:
:^r*
blant trompeur, Caché le venin de Ton
cœur , J'eufle fouffertfoninjuftice.
8. Mais tu me fais ce mal extrême , Toi
que j'aimoiscomme moi-même, Et que je
prenois pour exemple ; Toi, confident de
- y ^- =?-r35
fe£i . . «JLgE
gffO 1
mon deffein,Toiquifembloisirf ouvrir ton
1
r5=îg=E|§
iein, Etquimaccompagnois au Temple.
=3SEï
9. Qu'une mort terrible & fou daine,
Dans le iépulcre les entraîne ! Chez eux
P$EAJJME_LV._ _I?7
règne la violence : Us me pourfuivcnt en
III
\kzxz
tout lieu. Mais moi? j'invoquerai mon
Dieu , Et mon Dieu prendra ma défenfe.
10. Trois fois le joui , dans mes alarmes,
Par mes clameurs & par mes larmes ? Je
cherche du Seigneur la grâce ; Le matin
m
E$£^=i
UZ — L^y
:>~2é
à midi , le foir , J'implore fon divin pou-
liSllIÏIfliSl^ISlflIiŒ
voir , Contre le mal qui me menace.
£i|EE£
il. Dieu qui tut, avant le tems même ,
L'Eternel , ce Juge fuprême, Ecoutera
ma trifte plainte > Et par un jufte juge-
ËE
z^=$E$Ez
ztzzzz:
ment, Fera périr foudainement Ces cœurs
fiefcs \ qui n'ont point (a crainte.
;?.EE3£^$2É
rz. Du traître la main criminelle Pouvfnit
g^.- - ,, rifc:
z2CFrrr.-_: — ^ f^
l'ami le plus fidèle, Comptant pour riëi
R 5 la
JPSE AUME L^V.
la foi donnée: Lcsdilcours affe&esqu'ii
E5E
fait 0 Plus doux que le miel & le lait,
Couvrent la fureur obftinée.
i$. Sa parole honnête &: flatteufe, Eft pé-
nétrante & dangereiïïe , Comme un trait
qui voie&: oui bielle. Mais elpérons au
Toutpuifiant; Sa main protège Tinno-
cent , Et le foutient dans fa foibleflc.
14. Cefttoi , grand Dieu, dont la juftice
Fera tomber au précipieeCeux qui s'éloi-
gnent de ta face : Les meurtriers > lesmal-
faifans Meurent en la fieur de leurs ans;
Mais moi , je m 'allure en ta grâce.
PSEAUME
PSEAUME LVI.
P S E A U M E LVI.
199
RJ
Egarde , o Dieu , l'innocent afflige ,
Sans nul relâche, en raille ennuis plongé:
Voi 1 ennemi qui me tient affiegé 3 Qui
nuit& jourmeprefle, Ses yeux par- tout
rne pourfuivent fans celle? Un camp
3fc-;: V-,
nombreux joint la force à l'adreffe : Mais
plusjefouffre , &plus , dans fa détrefle ,
Mon ame efpère en toi.
1. Ta voix , Seigneur , a rafluré ma foi :
Tes faints décrets feront loués de moi ; Et
déformais je verrai fans effroi Ce que l'hom-
me peut faire. Tous mes difeours partent
d'un cœur fincère : Mais leur malice y don-
1 y 3^=^E5E3^:gsz:y^E^=^^=:^==:^
ne un fens contraire 5 Enfin ma perte eft
leur
p s 5 AiLîip _ï£vl-
:^yJ-^-*T I,::
leur unique affaire Et leur unique cfpoir.
5. Tantôt au jour ils montrent leur pou-
voir, Tantôt cachés ils tâchent de pré-
zaz ~:
3E
voir Queliceit ma route , &c s'efforcent
m^mÊrn
:s^^i
-rg-Wfg
«=££
d'avoir Ma vie en leur puifiance : Dans le
mal même Us cherchent leur détenfe ;
te
I3fc=
=m
Cclt leur fierté qui fait leur affurance.
Mais toi ; Seigneur., dans ta jufte ven-
geance , Tu les renverseras.
m
3£z=<ï=
— ±r
^— CEI
PAUSE
Y ■-Or— A r-ft
!s ^=ëf^T^:^
4. J'allois errant ; mais tu comptois mes
pas: Dans tes vaiileaux mes larmes tu met-
llIli=^É=!g*=
îe^e
=£5=5?
tras; Chacune même, ô Dieu, n'eil-clie
faut, que ma voix follicitCj De l'orgueil-
leux
PSEAUME LVL io*
leux la honte précipite, Et quelque tour
que la haine médite , Tu fauras m'aflifter.
y. On m'entendra ta parole exalter, Et ta
^r^rrP
clémence en tout lieu réciter , Quand ,
6 mon Dieu, tu m'auras fait goûter Le fruit
de ta promefle. Je craindrai peu , conduit
par ta fagefle , Qu'aucun mortel infulte à
ma foibielVe; Car en tout tems je trouve
nniiPtiiiiii^
6. Je rendrai donc , Seigneur, à ta bonté.
Les vœux formes dans mon adverfité ,
Après avoir, par ta grâce, évité Une ruine
entière j Se puifqif ainfi ta faveur fingu-
lière Me laiiTe encore jouir de la lumiè-
re j Tu me verras, julqu'à l'heure der-
nière y
ioa _PS EAUM E JLJV IL
nière , Suivre ta vérité.
V1
PSEAUME LVIL
Iens, Seigneur > viens > & prens
jpîtié de moi, Car , 6 mon Dieu, mon
ame efpère en toi 5 Et jufqivau bout de
mes peines mortelles , Tu me verras tin-
voquant avec foi , Me retirer à l'ombre
2. Au Dieu très-haut mon cri s'adreffera ;
SSE*^I||2
Qui, de fon trône à mon aide, enverra
=bT:T:y-\ g%rsfc .1:1
Z^?Z
SE
Sa fainte grâce & fa foi que j'implore :
De mes frayeurs il me délivrera, Ren-
dant confus celui qui me dévore
j. Hélas 1 je vis parmi de fiers lions, Des
boutefeux , de lâches efpions : Leurs dents,
pour
PS EAU ME LVII.
203
pour moi, font des flèches mortelles; Leurs
langues font 5 dans mes affiidions , Des
traits aigus & des lances cruelles.
Elève > 6 Dieu , ta grandeur fur les
deux; Quen l'univers ton Nom foit
:3EÏ
glorieux. Dans leurs filets ils m'ont
voulu furprendre ; Et , fous mes pas ,
i£?=E
EEfc=^=iE::=:3E:
3SEEEg3^
ces traîtres envieux Àvoient dreffés leurs
pièces pour me prendre.
ssfcg?
JF$==3E
E?EïlE
EEÎE
: ... I y. .t. — — rr_
5. Mais les voilà tombés dans leur folle:
Mon cœur en fent ion efpoir redreifé ;
H3S
Mon coeur en eittout rempli d'affuran-
£e> Et connoiflantque tu m'as exaucé,
j ., i^-fc» ..Hj^ ^-
Je chanterai, ta force ■& ta clémence.
6. Maintenant
io4 PSEAUME LVIII.
^£2
-— 1^-J
6 Maintcnantdonc , ma langue, éveille-
toi : Mon luth, ma harpe , approchez-
vous de moi : Au point du jour le repos
j'abandonne, Et devant tous je veux,
^Ë3.3
mon Dieu, mon Roi , Que ta louange
en ma bouche réfonne
7. Car jufqu'aux cieux s'élève ta bonté*, Et
mwÊÈmmmmmmmmmm
julqu aux cieux atteint ta vérité. Montre
d'enhaut tout l'éclatde ta gloire : Fai
qu'en tous lieux ton grand Nom lbit chan-
té , Etqu'à jamais en dure la mémoire.
PSEAUME LVIII.
M'
Aiheureux Juges que vous êtes ,
Répondez-nous debonne foi; Prononcez-
vous félon la loi ? Eft-ce bien le droit que
vous
PSEAUME LVIII.
z*î
vous faites; Hommes mortels, préten-
dez-vous Rendre ainfi la jutfice à tous ?
t. On lçait que vos âmes vénales N'ai-
ment que la méchanceté ; Vous ne pe-
fez qu'iniquité Dans vos balances inéga-
rr— — — "r — "-"■ — r— ■■+ ! : ~r- —~ + *- r*-— >^
les  peine les méchans font nés , qu'on
les voit au mal adonnés.
?. On s'apperçoit, dès leur enfance, Qu'en
tous lieux leur fiel fe répand , Tel que le
Zt£Z
venin d'un ferpent,Qui, fur Te voyageur,
s'élance : Us font comme fafpic, bouchant
Son oreille aux douceurs du chant.
4. En vain lavoixenchanterefîe S'efforce
d'endormir fes yeux. Toi , Seigneur, de
mes envieux, Réprime la langue traîtrefle ;
S De
*oé> PSE'AU ME L V 1 1 1.
De ces lions fiers & mordans , Briie la
zn±z
mâchoire & les dents.
PAUSE.
ï . Soudain , comme un torrent qui paffe ,
D eux-mêmes ils s écouleront: Leurs traits
brifés ne ferviront Qu'à confondre leur
vaine audace : Ils fondront de même fa-
çon,Qiie Ton voit fondre un limaçon.
6 Co'maie un enfant qui perd la vie ,
Avant quil ait vu la clarté; Comme un
^?r
g ? , -<£=%£
fruitqui tombe avorté , Leur gloire eft de
fillillÊir'
honte fui vie : Un feu d épines véhément ,
Se confume moins promptement.
mmm
7. Par une fi jufte vengeance , Leuror-
guçil étant renverfé, L'innocent qu'ils ont
offenfé % I
2 SEAUME'LIX. 207
offenfé , Baigne lès pieds en affurance ,
tt=3fc
Dans lefangde tous ces pervers ; Et par-
tout on chante ces vers :
8. Le jufte ne perd point fa peine ; Le
fruit en eil trop afluré : Quelque mal
qu'il ait enduré , Son efpérance n'eft
point vaine. 11 eft un Dieu qui juge ici
Les bons , & les médians auffî.
PSEAUME LIX.
1 ▼ A On Dieu , l'ennemi m'environne ,
Et fi ton fecours m'abandonne , Si tu ne
me viens affifter, Je ne puis plus lui réfiiter :
Délivre-moi dïin adverfaire Qui n a de
plaifirqu'à mal faire : Sauve-moi des cruel-
les mains De ces meurtriers inhumains.
S z i.Le#
L€>3
ÎSEAUME LIX.
3.» Les voila qui, par-tout, me guétent :
Les plus puiiîans fur moi fe jettent, Sans
que je me fois attiré Le malheur qu'ils
m'ont préparé. Tranfportés de haine &c
wmmm
d'envie > Ils courent pour m'ôter la vie
m
m=mm
%mmm
Voi les , Seigneur, avance-toi , Et viens
camper entr'eux 6c moi.
*. Toi, dis-je , grand Dieu des armées ,
Toi , dont nos Tribus font aimées ,
Ouvre les yeux fur l'univers , Et juge
les peuples divers. N'épargne pas , dans
ta colère , Les médians qui fofent dé-
plaire; Ceux-ci , que la fureur conduit ,
Comme des chiens , hurlent la nuit.
4. Ils ne font que courir les rues, Et mor
dre
PSEAUME LIX. io9
dre de leurs dents aiguës ; Car, difent- ils ,
quoi quil'en foit , Perfonne ne nous ap-
perçoit. Toi qui les vois,& les méprifés ,
Tu riras de leurs entreprifes; Et des peuples
audacieux., Tu te moqueras à leursyeux.
5. Leur force furpaffe la mienne ; Mais qui
peut égaler la tienne? A toi feul j'aurai
ZZVl
mon recours, Et feul tu feras mon fecours.
r3£
-. ., % , . ■ •— * ■- I ■ — — -*— 1 M-
Mon Dieu , qui m'eft toujours propice ,
Prévenant leur noire malice , Me fera voir
mes ennemis Ames pieds,défaits Se fournis.
PAUSE.
WÊÈÈÊHi^^^Ê
f—^--^ • : ■
6. Mais ne leur ôte pas la vie , De peur
qiflfraël ne l'oublie : Pour exemple au
5=3!
peuple a venir , Ne fais d'abord que les
S 3 bannir.
i 1 o JP_S_EA V ME I1X.
bannir. Seigneur , mon bouclier , ma
défenfe, l)ifpcrfe-les par ta puillance
Leurs horribles emportemens Ont pro-'
5S=T~
7. Confonds les par leur orgueil même ,
mm
Et par leur injuitice extrême 3 Par leurs
ïbuhaits, parleurs defleins, Et par leurs
fermens faux &: vains. Que contr'eux ton
&=^&=j$z -=g==5&=:fc=
courroux s'allume , Ou'enfin ta fureur
E2E=Ï=Î3
les confume, Mais les confume telle-
ment , Qu'ils périflent entièrement.
8. Dieu de Jacob, fai-toi connoïtre Pour
le feul &l fouverain Maître 5 Fai voir que
tu règnes par-tout , D'un bout dumon-
=^r-ï
4c k laittre/On les re verra , pleins d'au-
PSEAUME LIX ut
dace , Courir le loir de place en place ,
Comme des chiens,dont la fureur Rem-
plit tout de bruit &: d'horreur.
9. Mais qu'une faim preflante & forte Les
chafle encor de porte en porte ; Et que,,
loin de le foulager , Us ne trouvent rien à
manger. Pour moi, dîme voix éclatante,
giS ;=;& ^-ZZ^^Ilf- 1 ^r-^^rr^zrpr-:
Et d'une ame gaie & contente, Je chante^
rai dès le matin, Et dirai tes bornés fans fin.
10. Tu fus toujours, dans ma fouffrancèj
Ma retraite & ma délivrance; Et je veux,
félon mon devoir , Célébrer ton divin
^.'y-
pouvoir. Tu fus toujours, dans ma dé~
treiTe^ Ma haute tour , ma forterefîe;
T-o ftîs7 4atis mon adverfiré , UnDi^u -
*i>- PSEAUME L X.
pour moi plein de bonté.
PSEAUME LX.
iiPiieilipiii^I
o
4=^=2:=:
Dieu,qui nous as rebutés, Et de toi
long-tems écartés, Tu t'éloisnois dans ton
courroux : Cefie enfin , & reviens à nous.
Ton facré mont fut ébranlé, Ta ter refain te
enatremblé: Referme, ô Dieu, (es ou-
vertures ; Guéris fesprofondes bleflures.
z. Ifraël tomba rudement , Quand d'un
vin d'étourdiflement Tu permis qu il tût
abreuvé yMais, grand Dieu, tu Tas relevé.
L'étendard de tesferviteurs, Qui font tes
vrais adorateurs, Par ta grâce en l'air fe
déploie, Et chacun s'y range avec joie.
3. Afin donc qu'à fes ennemis Ton peu-
ple
P S E A U M E LX.
pie ne (oit plus fournis, Soutiens-moi par
2±z*:
ton bras puiffant , Et m'exauce en ce mai
preflant. Je m'en réjouis , ô mon Dieu :
Tu me réponds de ton faint lieu ; Sichem
fera mon héritage3Le val de Succoth mon
partage.
V A U S E.
4. Galaad me donnant fa foi , Me regarde
comme fonRoi ; Et Manafle , de tous fes
biens, Veut encore augmenter les miens.
Ephraïm , ce peuple iî fort , Sera mon
plus ferme fupport ; Et Juda , chef de la
police, Rendra ledroit&: lajuftice.
y. CeuxdeMoab , mes ennemi?, Enfin &:
vaincus, &c fournis, Ne fcrviront,dansleur
malheur ,
H4
PSEAUME L X.
malheur, Que de vaiffeaux à déshonneur.
Les Iduméens châtiés, Seront abattus fous
mes pieds : Toi , Pa leftine , dans tes fêtes ,
Apprends à chanter mes conquêtes»
' ■ - ' ■* ■ -■ ■ ■ » >■■<■- — . S f — • k.
6. Mais par qui ferai-je eleorte Jufques
dans la forte Cité ? Qui m'introduira dans
Edom, tt dans fes places de grand nom?
Ce fera toi , Dieu tout puiflant, Toi-mê-
me qui 5 nous puniflan-t, As fouvent privé
notre armée De ta préfence accoutumée.
7. Déformais donc , en tout affaut, Don-
ne-nous ton fecours d'en-hautiLc bras de
l'homme, fans le tien, îsTeft que foiblefle,
& ne peut rien. C'efl par toi que nos
ennemis Nous feront pleinement fou-
rnis-;
mis ; Et par toi nous aurons la gloire
D obtenir fur eux la vi&oire,
P SE AU ME LXL
JC* Coute-moi , je te prie , Quand je
mm
crie : Eternel , exauce-moi; Du bout
du monde mon ame Te réclame , Trifte
& n'efpérant qu'en toi.
2. Fai que de ta haute roche Je m'ap-
proche, Que l'accès m'en foit permis:
Tu fus toujours mon refuge, Juitejuge,
Contre tous mes ennemis.
EÉ2E
m
Êî^^i^
i
=te=
3. Mon ame, en ton fan&uaire , Veut
fe plaire , Tout le tems que je vivrai :
Dans cet afyle fidèle , Sous ton aile/
Sans peur jerepoferai*
4- A
%\6 HEAUME LX I.
4. a ce que mon cœur defire , Tout
E^~l-
coaipire , Et de toi je tiens ce don :
Heureux davoir en partage L'héritage
De ceux qui craignent ton Nom !
y. jamais ne feront bornées Les années
Du Roi que tu veux chérir : On verra
les jours (ans nombre , Sous ton ombre,
De iïécic en fîécle fleurir.
6. Son trône fera n ferme , Que pour ter-
me II aura l'éternité , Et pour gardes im-
^fegÉj==UCr~3^Éi: i>—^£^îËg
HH
mortelles Et fidclles, Ta grâce & ta vérité.
7. Je veux donc, par des cantiques Ma-
gnifiques, Dire tes faits merveilleuxJvlon
cœur , rempli d allégreflc , Veut fans
x?cffc S'acquitter de tous fes vœux.
1 PSEAUME
PSEAUME LXII.
PSEAUME LXII.
iiy
On amc en fon Dieu feulement,
Trouve tout (on contentement : Lui feul
îzztzzzkr^ % ■; ol M
zk*=*—
tut toujoursmadéfcnfe: Ileftmonfort&:
mon Sauveur j Et,protégé par fa faveur,
WËÊÊsÈÈÊSÈÈÈÈÈÈÊ
=tç=ft=
Je ne crains plus que rien nfoffenfe.
r$E=5=
2. Ne cefïerez-vous donc jamais, Cruels,
de troubler notre paitf ? Craignez la jufti-
^^m
3EEEfe=d?5
£==£==
-*~- — -ir
ce divine. Soudain tu vas périr , mé-
mm
m
-:» --. 'A."
Î2JEEE3SÏ
chant, Comme on voit un vieux mut
;se;:
îl=I=ë
S^E^r^rrgE
penchant , S'ouvrir & tomber en ruine
Eg^
~=3
$. Dieu veut-il quelqu'un élever? Ces
jaloux longent à trouver Mille détours
pour le détruire : Leurs difeours , plus
doux que le miel, Cachent des cœurs rem-
T plis
ll8__ P SE AU ME LXII.
plis dcticUEt qui ne feplaifent qu'à nuire.
4. Toi , mon amc, en Dieu feulement ,
Cherche ton vrai contentement rj'attens
tout de fa bienveillance ; il eft mon fort
coq '":■;■ ,\^gg^jtaj!
ôc mon Sauveur; Et, protégé par la faveur,
Je ne crains plus que rien m'offenfe.
PAUSE.
5. Ceft à Dieu qife j'ai mon recours ; 11
eft ma gloire & mon fecours , La force
qui me rend tranquille. Peuples, prenez-le
pour appui : Répandez vos coeurs devant
lui : Dieu feui fut toujours notre afyle.
6. Les hommes mortels ne font rîteri h
Les plus grands même , avec leur bien,
liii=IlllI:|=ë|=^PsiÎHii?
N'ont qu'un faux éckit qu'on adore : Qui
l'homme
PSEAUME LXII.
219
l'homme & le rien péferoit, Par cette
épreuve il trpuveroit Que l'homme eft
S5=g=B:
plus léger encore.
7. N'appuyez jamais vos defieins Sur des
moyens mauvais ou vains: Fuyez les ef-
5 rr^zmAï—iS
pérances folles: Mépriiez l'or & les hon-
=ES=fEE|l
— 3P4:=ir=S£:
Î5E
ï=mâ
neurss Et n'attachez.jama-is vos cœurs
A des biens trompeurs & frivoles.
8. Mon Dieu , dont je connois la voix ,
M'a fait ouir plus d'une fois, Qu'en fa
main feule eft la puiflance ; Et nous
— — , _ 1 , . ^. fçy f -j, j
lavons, Dieu jufte Se doux , Qu'enfin
tu donneras à tous , Ou la peine-, ou la
récompenfe.
T 1
PSEAUME
a,l« PS EAU ME LXIII.
PSEAUME LXIII.
a
rqrz^ÈEHT^-dz
3^3
Mon Dieu, mon unique efpoir,
Des le matin je te réclame. Eternel , je
fens dans mon ame Une ardente ioif de
'te voir: Mes yeux éteins /mes veines
vuidesj Mon cœur flétri, prêt d expirer,
Ne ceflent de te délirer, Au fond de ces
^m
déferts arides.
i. Fais, ô Dieu, qu'encore une fois, Brû-
Z&ZX
lant du defir de te plaire , Je puifle , dans
ton Sanctuaire, Voir ta gloire, entendre
ta voix. Ta grâce vaut mieux que la vie :
Ton nom ti grand, fi redouté, Toujours par
moi fera chanté, Avec une ardeur infinie.
3. Éntouttcms, dans tous mes deffeins ,
T adorant ,
PSEAUME LXIII. m
m
m
msainifi
T'adorant, marchant en ta crainte, Invo-
*E^^^g^^^|=
quant ta Majefté fainte , Vers toi je lève-
rai mes mains. Ravi de joie en ta préfen-
ce,, Et de tes biens ratfafié , Mon cœur, à
i^r-Jgr
toi feul dédfé,Bénit fans celle ta clémence.
PAUSE.
4. Dans mon lit même , il me fou vient
De la gloire de tes merveilles : Mon ef-
— — — -— jP. — I ■ — <V -r«r--
\r -y t— - ^^ss
prit, dans mes longues veilles , Toutes
lesnuits s'en entretient ? Et puiiqif en mes
douleurs mortelles, Tu m'as fait fentir
ton fecours , Je veux me repofer toujours
Sans crainte, àfombrede tes ailes.
5. Mon amefembra{Te& te fuit Ets'at-
tache à ta bienveillance : Auiïi ton bras,
t3
par
iii FSE A-UjjlE LX IÎL
par l'a puilïance , Eloigne tout ce qui me
nuit. Mais ceux qu'une noire malice En-
gage a pourluivre ma mort, Tombe-
E=S3
ront3 par leur propre effort, Dans le
puis bas du précipice.
6. Un jour viendra que ces méchans Pafc
dE=ii
*=ZT-
feront au fil de Tépée ; Et les renards fe-
E5ÈJE2E
i^3
ront curée De leurs corps épars dans les
champs. Alors, plein de joie &: de gloire,
Seig leur , îe Roi te bénira , Et ton faint
pvttpe mêlera Son chant à mon chant
de victoire.
HE?=E*
E*=S=3EE$
53S
7 Alors le menteur étonné j Malgré (a
première inlblence, Demeurera dans le
iiienee. Auquel Dieu l'aura condamné. .
PSEAUME
PSEAUME LXIV. 125
PSEAUME LXIV.
o
Dieu , vois ma.pcinc infinie, Mon
cœur fe répand devant toi ; Entends mes
cris , exauce-moi , Et contre une troupe
Jçte^g^EgzEEJ
ennemie > Défens ma vie.
2. Garant i-moi des mains cruelles De ces
p=fc
méchans fins & couverts; Diilipe leurs
Jr-tV-fc
complots divers ; Confonds les raies cri-
minelles De ces rebelles.
3. Ils ont des langues acérées , Plus per-
çantes que des poignards : Leurs difeours
(ont comme des dards, -Dont les âmes
iont pénétrées Et déchirées.
=^=
4. Le jufte en a reçu l'atteinte , Dans les
lieux les plus reculés : Par leurs coups
fouvent
zi4
r b h A U M h LA IV.
r±=p
fouvcnt redoubles , Us ont preique fa
vie éteinte , Sans nulle crainte.
4. Le crime feul plaît à leur ame : Ils ten-
dent leur piège en fecret ; Et péchant
fans aucun regret, Qui voit , difem-ils,
cette trame, Et qui nous blâme ?
PAUSE.
6. Leur malice eft toujours habile A
contenter leur paiîïon : Pour eux aucune
SE:
£=3=
invention Ne fut jamais trop difficile,
Ni trop fubtile.
7. Mais le Dieu fur qui jenfaflure,
m
Pour détruire ces malheureux, Lancera
mi'ie traits fur eux , Dont chacun fera
B?5*=q=S=*
>| '» 4, A g
S~
la blçffure.Souchine & fûre.
8. Par
P SE AU ME LXIV. ifcj
8. Par leur propre langue damnabie , Je
l^^glilll^
r<?=j£
les vois déjà confondus : Ils courent par-
tout éperdus , Gémiiïantdumai effroya-
istesô-as
blc, Qui les accable.
o. Tout, enfin, rendra ies hommages Au
pouvoir du Dieu fbuverain; Tout crani-
'-^M *~
dra l'effort de fa main , Dont on voit tant
de témoignages Dans les ouvrages.
10. Sur-tout le jufte, en fa prefence, Le
bénira d'un hymne faint; Et le fidèle qui
'«,.. Ql.cct
*=£
le craint, Chantera , plein de confiance,
Sa délivrance.
FSE AU ME LXV.
V-/ Dieu, c'eft dans ta Sion feinte ,
Que tulcras loue jC cit la , qu'avecret-
ped
n6
PSEAUME L X V.
peét &c crainte, Tout honneur t'eft voué.
Etpuifque tudaignes entendre Nos vœux
& nos ibupirs, Tous les peuples viendront
z<s=L=Stz
t- ■&,: H-
s'y rendre , Pleins des mêmes defirs.
[•■"^..^p^ "5 i>fT^^^
i. Hélas ! mes erreurs &: mes vices Àllu-
jgfc=|===.=f==
=3===2:=5s
moient ton courroux ; Mais , Seigneur ,
- — — a — 1»
tes bontés propices T'appaifent envers
=3=
nous O qu heureux l'homme fe peut di-
l=£=z£^:
re, Qu'il t'a plu d'adopter ! Dans tes par-
vis il fe retire , Tu l'y fais habiter.
?. Des biens que tu nous voudras faire ,
^— rj^^z=g=Z5=J
S
Nos cœurs fe rempliront ; Des douceurs
de tonSan&uaire , Nos âmes jouiront.
Tes arrêts , toujours équitables , Grand
^
-0=-
Dieu., qui nous fbutiens, Par des ven-
geances
PSEAUM E JLX V.
^i^i^ËpiEi^
127
geanccs .effroyables , Se font connoïtre
aux tiens.
jpg
:£: . =ag-^-. 1-
=^. /■ -'.y-1. 'je
4. Au Aï , jufqif aux deux bouts du mon-
de, Tout s'affure fur toi \ £t tout, fur
SS
--:trz
la terre & fur Tonde , Se règle fur ta loi
Ë^^fegEESEJÊ
Ceint de tes forces redoutables , De
grandeur revêtu, Tu rends les monts
~^=1e§^^e1eë^ s s :=r::
inébranlables , Par ta feule vertu.
5. Ta voix fait de la mer bruyante , Les
■~ — 1 •■— — »— — » 11 — »! — 1 »~ — •
vagues rabaifferj Des peuples l'émeute
inconftante , D'un mot tu fais ceffer.
-rx^^i
Vcfyant tes oeuvres fans pareilles , Les
peuples étonnés Admirent tes hautes
E$=
merveilles , Même aux lieux éloignés.
PAUSE.
ziS PSEAUME LXV.
P A U S E.
6. Des bords où le fol eil le lève, Ranu-
&
H=fe
± =E=z'£-r-&=E:t=
rzx^
sseesh
nant la clartc Aux bords où (a courte
s'achève , Tout chante ta bonté. Si nos
guérets & nos prairies Languiffent faute
cî'eau , Tu leur rends , par tes riches
pluies, Un air riant & beau.
7. L'eau, qui de tes canaux regorge,
Vient la terre nourrir, Afin que le fro-
ment &: l'orge PuilTent croître 6c mu-
^=5^3=5==^=
fc==b=S=£=
5E^
rir. Lodqu'ainfi tu Tas amodiée , Nos
lillons (ont comblés; Sa (bit alors tft
appaifée , Et tu bénis nos bleds.
8. L'automne, de fruit couronnée, Vient
>3E
dfezr
t±i=
réjouir nos y eux; Ta main verîe toute l'an-
née
PSEAUME LXYI. n9
née Tes biens du haut des Cieux. On voit,
jufqu'aux plaines défertes , Les bergers
en jouir -, Les coteaux & leurs croupes
vertes;Semblent s'en réjouir.
9. On voit par-tout, dans les campagnes,
Mille troupeaux divers ; Les vallons, au
pied des montagnes , De grands bleds tout
couverts; Et cette richefle champêtre,
Par de muets accords , Célèbre FAute ur
de fonêtre, Qui répand fes tréfors.
PSEAUME LXYI.
^5=£=Sp£^3^E
3eie
m s
Euples , venez, & que l'on donne
Des louanges à FEternel; Qu'en tous
lieux fon Taint Nom réfonne , Par un
cantique folçnanel. Venez lui dire , 0
Y Dieu
Dieu terrible, Qu'on te voit grand en
tous tes faits! L'ennemi ., qu'on crut in-
vincible , S'abaille pour avoir la paix.
- » ■ yr * " * -— --*— ■-■■■! ■ »i 1-^ ■ — —
z. Que ta Majeité glorieufe Soit adorée
en l'univers; Que ta louangeprécieufe Soit
la matière de nos vers. Peuples , rendez-
mm*
lui vos hommages \ Et jugez , d'un com-
mun accord , Si tant de merveilleux ou-
vrages Sont d'un autre que du Dieu fort.
3. ifrâel vit la mer profonde , Toutd'uïi
coup,tariràfesyeux; Le fleuve retenant
fon onde , Le peuple paffa tout joyeux.
Sa providence univerfeile Regarde fur
les nations; Et du fuperbe & du rebelle ,
T~- » m mm \J y ■ ^^ J1 4, . m. 1 ! ■ ■ I ÇJ ' I I * r
4. Hâtez-
11 rend vaines les pallions.
PSEAUME LXVI. i?i
4. Hâtez-v ous , peuples , qu'on vous voie,
En tous lieux, bénir le Seigneur ; Faites
v- -"■ — : *--r — r~ *~r:j — ; — *- k — p~; 7 — ~p. '
retcnth\avec joie, Un hymne faint à fon
53=3—
honneur. C'ellîui quigardenotre vie, Qui
conduit sûrement nos pas ; C'eft lui dont
:-^Éllli^lIlliM!^^îlÉg!
la force infinie nous a garantis du trépas.
*A ^ 1 f 1
5. Seigneur, ta juftice divine Voulut
lllllîii
È===*==.
épurer notre foi , Comme l'argent que
S—fef^F
Ton affine, Lor(qu'il n'eft pas de bon
mmîmmmwm
aloi. Tu nous avois mis dans les pièges
Que nous tendoîent nos ennemis : Au
joug de leurs loix facriléges , Ton cour-
roux nous avoit fournis.
PAUSE
é* Ces médians montoient fur nos têtes ,
V 1 Comm
r}i PSE AUME LXVI.
Comme fur le dos des chameaux 5 On
ifapiÉ^ÉIglIil!
nous menoit comme des bêtes , Et par
les feux, & parles eaux. Enfm,délivrés par
ta grâce, Nous verrons des jours plus heu-
reux; Et moi , j'irai devant ta face, Ô
Seigneur, te rendre mes vœux
7. Ces vœux ardens, qu'en ma ibuffrance,
Et durant mes malheurs pafTés, Mon cœur
formoit enta préfence , Et que ma bou-
che a prononcés. Tu verras fous tes yeux
propices , Uholocaufte fe confumer ,
Et des agneaux, & des génifles,Lâ chair
&c la graitfe fumer.
8. Vous, qui révérez fa puiflance, Soyez-
moi témoins,en ce lieu, Delà jufterecon-
noilfance
PSEAUME LXVI. a><
noûtance Que jju^ des bienfa7t7dTmon*~
Dieu- Qua nd ma bouche fait fa prière 7
Ceg5fnd_Dieu répon_dà ma voix : Ainfî
chaque jour )'ai matière De le bénir"
cent _& ceiïrTois.""
9- S'il eût connu que l'injuftfce Sefûtmè-
leeà mes defns_,_Bfcn loin de m'être il
propi£e_3ll^ût rnéprifé mesfoupirs. Mais
fi vers lui je me retire", Âuiïi tôt il me tend
la main ; Et , quoi que mon ame deiire"'
Mon Dieu me l'accorde foudain.
^ îft^M* donc ce grand Dieu , mon
"^^^sfl^^^dlllliiiiiiiiipii
ame, Lui qui m'a toujours écouté ; Ht
qui , ÎQrfâuc je; "le reciâme "JanTairnë"
retient fa bonté.
v3
PSEAUME
2-34
D'
0S
P'SEAUME LXVII.
PSEAUME LXVII.
leu nous veuille être favorable ,
NousbénilTànt par fa bonté! Dieu veuille,
de la face aimable, Répandre fur nous
la clarté , Afin qu avec joie , Son (alut
fe voie Par tous les humains ; Que cha-
cun Padore, Et que nul n'ignore L'œu-
vre de fes mains !
2. Tous les peuples viendront te rendre
Les hommages qui te font dûs 5 Seigneur ,
on les verra répandre Par- tout le bruit de
zSrz::
tes vertus ; Car ta providence Sans ceffe
difpenfe Ses bienfaits à tous; Et dans tes
ouvrages , Montre aux plus fauvages ,
Un Dieu jufte & doux.
3. Grand
PSEAUME l^ylll -iij
3. Grand Dieu, tous les peuples du mon-
de Chanteront ton Nom glorieux'; La
terre en fruits fera féconde ; Ta main
fe2
nous bénira des cieux. Du Dieu qui
nous aime, La bonté fupre me, Nous fait
profpérer : Tout ce qui refpire , Dans
fon vafte empire , Le doit révérer.
PSEAUME LXVIIL
Q]
UeDieu fe montre feulement, Et
Ton verra dans un moment Abandonner
la place : Le camp des ennemis épais ;
Epouvanté de toutes parts, Fuira de-
vant fa face. On verra tout ce camp
s'enfuir , Comme Ton voit s'évanouir
Une épaiffe fumée , Comme la cire fond
an
rbtAUMt JLJLV ill.
Dieu , La force cil continuée.
i. Mais, en préfence du Seigneur, Les bons
célèbrent la grandeur , Sa force & la la-
geiie} Et dans les vifs tranfports qu'ils ont
De voir les méchtfnsquis'en vont, Ils fau-
tent d'allegreQe.Juft'cs, chantez tout d'une
voix, Du Dieu des Dieux , du Roi des Rois,
^J2
La louange immortelle 5 Car fur la nue
il eft porté, Et, d'un nom plein de ma-
jefté, L'Eternel il s'appelle
ils
xrzr3p:|-
rçrzr^=
1E˧*E3
3. Rejouiirez- vous devant lui ; Il eft
des orphelins l'appui , Le ctéfeaifëui; , le
père ; Des veuves Tunique recours : Lui
m
qu on adore tous les jours, Eft dans fon
fanciuaire.
P_S EA UM E LXVIII. 137
lan&uaire. Ce Dieu puiflant , par la
bonté , Ramène la fécondité Dans lés
maifons ftériles ; Du captif il brife les
3E
S=
fers , Et tient le rebelle aux délerts , Re-
lègue loin des villes.
PAUSE I.
H'T. -.&■' —.3 gr~ — £ <& — ~*L-^:r. =T~
4rQuand, par tes foins & par ta voix ,
Tu menas ton peuple autrefois Dans le
iftr
=4rz=~f
z£=^— A 1?^B
défert horrible, Lescieux fondirent en
fueur, La terre trembla de frayeur , A
ttoublé , Dieu d'Ifraël , fut ébranlé , En
voyant ton vifage ; Et, par ton merveil-
leux pouvoir , Tu fis abondamment
pleuvoir Sur ton faint héritage.
5 Quand
138 r S h A UJvl E LX VIII.
5. Quand llraël fut abattu , Tu luifis fcn-
tir la vertu De ta prompte aflïftancc : Il
vécut en paix (bus tes (oins , Et trouva,
pour tous (es belbins , Des biens en
abondance. Du Seigneur les exploits di-
vers, Ont fait parler tout l'univers ; La
fête fut publique , Quand., voyant l'en-
— » 1 — ■ "-t — *- ■ -, ■ > . \ -■
nemi s'enfuir , Nos vierges , pour fe ré-
jouir ? Chantèrent ce cantique.
6. Les grands Rois ont tourné le dos ; Us
s'en vont,&nous,enrepos, Sommes rem-
plis de joie. Celles qui gardoient la mai
m
fon, Sortant enfin de leur prilbn, Vont
partager la proie* Vous qui , parmi les
durs travaux, Avez efluyé tant de maux,
En
P'SS AUME LXVHL i39
=*=*
En voulant nous défendre , Nous parûtes
tecs & noircis, Tels que ces malades
llplllil
tranfis , Qui traînent fur la cendre.
7. Mais vous luirez, comme feroit L'aîle
d'un pigeon, qui feroit D'argent bruni
parée, Et qui, d'un émail fans'pareil , Se
montre aux rayons du foleil , Comme
peinte & dorée. Quand Dieu, qui préiîde
aux combats, Diflïpa des fiers Potentats,
*— <fr— *S~ Q; "j r::jv ^
La troupe facrilège, Tout le pays devint
plus beau Que n'eft Salmon, quand fon.
coupeau Eft tout couvert de neige.
PAUSE IL
8. Le mont de Dieupafle en beauté Ba-
fan, dont le fommet vanté S'élève juf-
qu'aux
i4o -PSEAUME LXVIIL^
3er^
qu'aux nues. Vous qui le devez relpc&cr,
Hauts monts, olez-vous le heurter De
vos cïmes cornues ? Sur ce mont qu'il
voulut choifir > Ilnousfaitvoiravecplai-
fir Sa préfence à toute heure \ L'Eternel .
dis- je, déformais Sur ce facré mont à
jamais Veut taire fa démeure.
9. Ici d1 Anges par millions,. 11 compofefcs
légions Qui font ce qu'il defire. Et parmi
ces Efprits heureux, Ici, comme en Sina ,
fur eux S'exerce fon empire. Quand ru
montas victorieux, Et qu après ton char
glorieux Tu traînas les rebelles, Tu répan-
dis à pleines mains De riches dons fur
les humains > Et les rendis fidèles.
io.Ceux
PSEAUME LXVIII.
%At
io. Ceux même qui t'ont rcfiîlé, Vien-
Eut, i .' rfr^g^g^B
nent avec humilité, Au palais de ta gloire.
Béni ioit donc ce Dieu puiffatir, Qui des
hauts deux nous exauçant, Nous donne
la victoire- L'Eternel eft notre recours
Nous obtenons par Ton fecours , Plus
d'une délivrance 5 C.'eft lui qui fut notre
lupport, Et qui tient les clefs de la mort,
Lui (cul en fa puifiance.
PAUSE I IL
1 1. A nous défendre toujours prompt, 11
g£^IïiïiS^mS^l|Ifilg
frappe le fuperbe front De la troupe enne-
mie. On verra tomber fous fes coups ,
ceux qui provoquent fon courroux , Par
m*
leur méchante vie Mon peuple iainr, dit
X le
24l PS EAU ME L XV III.
le Seigneur, Se tirera par ma faveur rDc
Bafan Torgueilleufe; Et pour le conduire
mmmMmmmmmimmi
au repos , Je le délivrerai des flots De la
mer périlleule.
il. Vainqueur, (es pieds il baignera Dans
=Mc
mmmm^mÊmmm
=&3C£
le fang qui regorgera Au milieu des alar-
mes #> Etfes chiens mêmes lécheront Les
corps de ceux qui tomberont Sous l'effort
de fes armes. Seigneur, on te vit autrefois,
mÊmÊÊmÊÊmmsm
=£=*
Triomphant après mille exploitsJMarchcr
avec ton arche: Les chantres faints tedé-
vançoient, Los joueurs d'inftrumens fui-
±sr-:
voient , D'une même démarche. _
13. Les vierges, dans leurs beaux atours,
Y joign oient, au fondes tambours, Mille
voix
P S E A U ME LXVI 1 1._ M?
voix redoublées, Diiantro peuple d'h-
raël, Que chacun chante l'Eternel , Aux
faintes affemblées. Là , Benjammfut
apperçu , Qui, bien que petit, s'étoit vu
Chef des autresprovinces. Là , Juda le
fort arriva; Et la, Nephtaïi le trouva ,
mm
Zabulon & les Princes.
PAUSE I V.
14. Ifraei , ton Dieu t'a fait voir. Et ion
amour,& fon pouvoir > Dans toute ta
conduite. Grand Dieu , montre encore eu
ce jour, De ce pouvoir, dècetamour, Une
3=
conltante fuite. Protégetoujours ta Cité ;
H^B^gg
Êy=^=£
Et les Rois, rtialgré leur fierté , Te vien-
.
dront rendre hommage: Romps les dards
X 2. de
144 P SEAU ME LXVIII.
de tes ennemis > Ht fais que , vaincus &:
fournis , Ils dépouillent leur rage
!§ï
i y. Dompte la force des taureaux, De ces
peuples, q ui , par troupeaux, S'afiTcmblcnt
pour nous nuire. Diflïpcjcscrucls dclîcins
De ces ennemis fiers & vains , Qui vou-
±■£££55
droientnousdetruire.LesPrincesd'Egypte
viendront , Les Maures fe profterneront
Dans ta demeure fainte. Pcuples,célébrez
r-4-SJ*
le Seigneur , Chantez par tout à fon hon-
neur , Et vivez en fa crainte.
1 6. Louez ce Dieu h glorieux j Qui voit
wmmwm '
fous fes pieds les hauts cieux Qu'il a for-
més lui-même, Et dequila tonnante voix,
Fait trembler & peuples & Rois, Par u
force
FSEAUME LXIX. i4<
IItllI§iIË|i^SllSliiiitlil
force luprême. Soumettez-vous à l'Eter-
^0Êmm=m^=^
Bzste'jS
neî : ReconnoilTcz qu'en Ifraël Sa gloire
cft établie , Comme on voit luire dans
les airs , Parmi la foudre &c les éclairs ,
Sa puiffance infinie.
17. Grand Dieu, que ton Nom glorieux
Se fait craindre de ces faints lieux Qu'ho-
nore ta préfence! A toi, qui fais notre
bonheur, A toi , grand Dieu, foit tout
îfc=t
honneur , Force & magnificence.
P SE AU ME LXIX.
Ccours, Seigneur, accours & fau-
£g==yj^^===z=»^=
ËjE|^£=JE^^~^^
ve moUViensdélivrerceluiquiteréclamc:
Je fuis dans l'eau pénétré jufqifh famé }
Dans le limon enfoncé je me vois : Le flot
X 3 in cm-
i
*4* PSEAUME LXIX.
m'emporte } & déjà foible & las , Je perds
haleine à force de me plaindre 5 Et ton
1=2
fecours 3 6 Dieu, ne venant pas > La voix
me manque, & mes yeux vont s'éteindre.
2. Plus d'ennemis me pourfuivent à tort ,
Qu'il ne me croît de cheveux à la tête.
Ceux dont la main à me perdre s'apprête,
-fcr.aC:
Pour m'accabler ont un nouveau renfort.
Je fouffre, hélas ! fans 1 avoir mérite. Toi
qui vois tout, tu connois mon offenfe
mm:
Tu fçais , grand Dieu \ u j'ai rien attenté
Qui dûtainfi m attirer leur vengeance!
3. Dieu tout-puiflant , regarde mon en-
nui : Ne permets pas que mon malheur
extrême Couvre de honte & tes faints &c
moi-
PSEAUME LX1X.
moi-même ; Qu'on ioit contus en cher-
chant ton appui. Dieu d iiraëi, quand on
ta reclamé, Ne permets pas qu'on fouftre
un tel outrage. C'eft pour toi lcul que je
fuis diffamé : Pour toi , la honte a cou-
vert mon viiage.
P A U S E L
4. Ceux de mon iang m ont trai té d'étran-
ger } j'ai paru tel aux entans de ma mère ,
Lorfqu' on a vu, dans toute ma misère,De
ta mailon le zèle me ronger. Quand les
>ervers ont parlé contre toi , C'eft fur
mon front qu'en eft tombé le blâme :Jcn
ai pleuré , jeûné , mon Dieu , mon Roi ;
Mais ma douleur n'a pu toucher leur ame.
5 Je
PSEAUME LXIX.
j. Je.nVaffligeois.cn centôc cent façons/
Vétud'unfac&î la cendre au vifage; Les
grands iVont fait qu'en rire davantage,
Et les buveurs m'ont mis dans leurs chan-
ions C'cftdoncà tei, mon Dieu, que j ai
recours , Dans ce dur tems où le péril me
prelle : Fais-moi fentir l'effet de ton fe-
s
cours > Et viens enfin dégager ta promefle.
6. Arrache-moi de ce bourbier profond ;
Rompt les efforts de ceux qui me haïffent;
Retire-moi de ces eaux qui groffilTcnr }
^EEEE
h
Elles n'ont plus ni rivage, ni fond. Em-
Ï*=EÏ$E
^==ry=:g==g==:E
pêche, ôDieu, que l'onde où je me vois,
Ne me furmonte, ôc qu'au gouffre je n'en
■^st.
tre, Que Ton verrait fe refermer fur moi ,
Et
PSEAUME LXIX. i4$
Et m'engloutir au pluscreux de ion centre.
7. Par la grandeur de tes compafiions ,
Daigne en ce jour écouter mes demandes :
Répands fur moi tes grâces les plus gran-
des, Et me foutiensdans mes affrétions.
Ne cache plus la clarté de tes yeux A Tin-
^=^=^=^^^^^^^^^=^^3.
Vrzx.-=±:.
nocent que tu vois en détrefle \ Mais
hâte-toi douir du haut des deux j Les
vœux ardens que fa douleur fadrelîe.
PAUSE IL
8- Viens à mon aide en cette extrémités
Soutiens mon ame , & rachète ma vie :
3s=x3=S
Délivre-moi de la main ennemie, Et nie
remets en pleine liberté. Tu vois l'état
ou leur fureur m'a mis, Mes maux di-
vers*
i\o
PSEAUME
LXIX.
vers ,
ma honte
i ma fouffrance:
Tu les
C±:ri^=:<
& ije 1
rsz S — ^
=&--i :=■
:==.- rr
connois , ces cruels ennemis i Ce qu'ils
me font fe pafie en ta prélence
|£jfe^:r=:g ri^:
=E£=*
* = =335~
9. Ce grand opprobre a déchiré mon cœur:
En vain j'attens qu'un ami me confole ;
un* ■ «■ <*_=»=
EEE
^=»==rS=S==2
Ml^^=:
£=:fc^
Jamais aucun, d'une feule parole , N'a de
ma peine adouci la rigueur. De ces mé-
chans qui veulent mon trépas , Jufqu'a
la fin j'ai la rage éprouvée : Ils m'ont don-
né du fiel en mon repas , Et de vinaigre
35=^±:
lo.Fais qu'à leur tour, les feftins qu'ils
feront, Soient un poilonqui leur vie ex-
«m
ES=j====i==^^==^====i^^^
termine; Fais leur tourner en mortelle
ruine , Et le repos, & le plaifir qu'ils ont.
Pour
PSEAUME LXIX.
Pour étouffer leurs difeours infolens, Plon-
Hf.H=S^IlfPf=IISÉll
ge leurs yeux dans une nuit profonde ; Fais
que leurs reins foient toujours chancelans,
r=5.— =»=
Que ton courroux les perde & les confonde
PAUSE III.
il. Répands fur eux ton indignation;
I^SSillfl^lllilf^iHlîj
Qu'ils 1 oient livrés a ta juite vengeance ;
Qu'en leurs palais, où régnoit l'abondan-
m
^intui
ce, Cène fait plus que defolation : Car
d'infulter le fidèle aux abois, Ces inhu-
mains n'eurent jamais de honte; Etfîra
main le trappe Quelquefois, Loin de le
playidre , ils en font un bon conte.
li. Mets mal fur mal pour punir leur pé-
çhé, Ètque;pour cux,ta bonté fcit tarie :
,pte
IJ2,
P S t A U M E _LJXJ X.
Otc leur nom de ton livre de vie} Qu a-
vec les bons il n'y foit point couché.
3E
==5
Moi. je irfaflure , en mes plus grand en-
nuis, Que tu feras ma force & ma retrai-
te ; Aulli ma bouche, &: les jours & les
nuits, Célébrera ta louange parfaite.
13. Mes hymnes faints plairont à TEter
nel j Mille fois mieux que taureaux ni gé-
tea -^4
ni lies: Les bons aulli , pour de tels facri-
tices,Me répondront dans un chant folem-
nel. La joie alors dans nos cœurs renaîtra;
Car rÈtcrnel prend foin des miférabîes
Du haut du ciel toujours il entendra, De
fes captifs les plaintes lamentables.
14. Vous, terre &CÎCUXJ publiez (es bon
tés :
PSEAUME LXÏ.
lêiïà&ï _^-z^iiz:fe^^Ei
M*
tés : Mer &c poiifons célébrez la puiffance ;
Car de Sion (a main prend la défenfe , Et
de J uda rebâtit les cités. Là le verront les
83^!
*3àE
;|=^=ê§=^=3"
élus du Seigneur j Eux &c leurs fils prof*
=3=3=3^1==^=*=
pérer d'âge en âge : Tous ceux,enfin,qui
cherchent Ton honneur j PoÛéderontfa
terre en héritage.
PSEAUME LXX.
a
Dieu j je nfabas fous tes yeux ^
Pour implorer ton affiftance ; Seigneur,
hâte ma délivrance , Viens confondre
mes envieux Que ceux qui menacent
ma yie , Pouffes de rage contre moi.,
Soient vus, pleins d'un mortel effroi ,
S'enfuir avec ignominie.
Y i. Frap-
*Ï4 PSEAUME LXXt
2. Frappons , diicnt-ils fièrement: Ceft
à ce coup qu'il faut qu'il meure. Mais que
la honte leur demeure , Pour prix de leur
emportement. Fai qu'en toi feul fe réjouif-
fent Tous ceux , o Dieu, qui t'ont aimé ;
îarde ceux qui t'ont réclamé , Et qu'en
tout tems ils te béniffent.
3. Grand Dieu , mon aide 6c mon Sau-
veur, Tu vois la peine qui m'accable :
Avance ta main fecourable : Hélas ! ne
tarde plus , Seigneur.
PSEAUME LXXI.
'Efpère en ta bonté fuprême ,Garaa-
tis-moi, Seigneur, D'un mortel deshon-
jueur. Grand Dieu > que j'adore & que
j'aime *
3=3=5
PSÏ IÀJJMJ LtXl
-:35r;::
LTS
j'aime , Veuille , par ta clémence , Ter-
miner ma fouffrance.
2. Entends ma plainte , & me délivre;
Ouvre en tout tems chez-toi,Un afylepour
moi. Par ton fecours, je vais revivre ; Mon
Dieu fera fans ceffe Mon roc, ma forterefle.
3 . Garan tis-moi de l'inj uftice Du méchant
inhumain : Seigneur, retiens fa main 'i Et
me garde de fa malice ; Car, dès ma ten-
dre enfance , J'eus en toi confiance.
i^a
4. Au fortir même des ténèbres , Ou
j'étois renfermé , Quand ta main m'a
*=*
formé , Je joignis aux hymnes célèbres,
Que ton peuple te chante , Ma voix foi-
bïe ôc trembiante.
Y 2, PAUSE.
x}6 PSEAUME LXXL
PAUSE I.
5. J'ai paflé pour un monitre étrange ,
Mais tu m7as revêtu De forcée de vertu :
J'annoncerai donc ta louange, Et ta gloi-
re infinie, Tous les jours de ma vie.
6. Au tems de ma langueur extrême, Dans
un âge avancé , M'aurois-tu délaifle ? Que
plutôt ta bonté fuprême, Quand ma vi-
gueur me laifle, Soutienne ma foiblefle.
7. Ces médians, qu'anime la haine, Pro-
pofcnt tour-a-tour,De me priver dujour ;
Etpoury parvenir fans peine , Tous con-
tre moi (client, Nuit & jour ils m'épient.
8. Vïte,ont-ils dit, qu'on le faifille : Dieu,
3^i
-~— &:
:iE^EEÎ^I^^:
SE
jadis fon appui , L'abandonne aujour-
d'hui-
mui
I.s JL AU M E _£? xi. m?
ce , Hâte-toi de defeendre , Et viens
pour me défendre.
9* Puifquilsen veulent à ma vie , Tous
a un communaccord,Repoufle leur effort,
•t— -r f — »>
EI=5E
Et confonds leur cruelle envie , Pendant
j qu'avec conftance J'attends ton affiûancc#
PAUSE IL
10. Avec ta louange ordinaire , Que je
célébrerai , Grand Dieu , je publierai
Les grâces qu'il te plaît me faire, Bien
que, d je les compte , Leur nombre
n. Je marcherai fans nulle crainte,, Ne
penfan t déformais, Seigneur ,qifa tes hauts
Y | \ faits.
M*. _L?Jr A_H M E_L x x I-
=x
faits. De ta jufticepure&: fainte, Je Con-
cret:!
terai l'hiftoire , Gravée en ma mémoire.
12. Tu m'as inftruit , dès ma jeunelie ;
Et moi j'ai recité Ta force &c ta bonté.
Veuille, ô mon Dieu, fur ma vieilleflé.,
Répandre ta lumière , Jufqu'à l'heure
dernière.
1 3 . Laiffe-moi dire ta puiffance , Tant aux
vivans qu'à ceux Qui naîtront après eux;
Carta juftice& ta clémence,, tn Sionfi
connues , S'élèvent jufqu aux nues.
PAUSE III.
14. Eft-ii quelqu'un à. toi femblable ?
Après plufkurs aflauts, Après de fi grands
naaux , Ta main pmflante-& ïecourable ,
Qui
*SËAUME LXXI. ts9
lis
Qui toujours me délivre, Me fait encor
revivre.
1 5 . Des creux abîmes de la terre, 11 t'a plu
ÈS3EE1E=E!
me tirer, Tu m'as fait proipérer 5 Et lorf-
que Ton m'a fait la guerre > Ta divine
préïence M'a rempli d'fffllrràJit .
16. Auffidans l'ardeur de mon zèle,Ton
-rr—t -»-— — i : — -
g^â
Êâr^^lÊE?:-^^
Nomû redouté Par moi fera chanté. Sci-
gneur,àta gloire immortelle, Je veux que
mon luth joue Les airs que je te voue.
17. Ma bouche, d'une joie extrême, Veut
ianscefle , ô Seigneur, Chanter à ton
i^^ii
honneur: Mon ame te bénit de même, Par
f^ryjjq
fon zèle élevée Vers toi, qui l'a fauvée.
j& Ma langue auïH, de ta juttice Et de
tous
a<?o PSEAUME LXXIÏ.
mi
tous tes bienfaits , Ne fe taira jamais ;
Puifque,par ton lecours propice, La honte
cft le partage De celui qui nVoutrage.
PSEAUME LXXIL
Onne tes loix, Dieu jufte &c fage,
Au Roi,, pour bien régner ; Au fils du
S3£
Roi , Maître adorable , Daigne les enfei-
gner. Qu'a ton peuple il rende juttice ,
Avec intégrité ', Qu'à tes pauvres il foit
propice , Dans leur néceflïté.
z. Que l'on puiffe voir aux montagnes,
i La paix croître 8c fleurira Et les coteaux
jj2^§=§
& les campagnes , La jufticc nourrir.
Que des ma heureux , dans leur peine,
11 iok le prorecteur } Et qu'il faJÛfe ientir
fa
PSEAUME LXXII. 261
ia haine A leur perle cuteur.
—£— — -^rzgg: ~.-3i
3. Ainli tous , d'une ardeur commune
Grand Roi , t'honoreront, Tant que le
ïbleil &: la lune Au monde éclaireront.
Telle vient la rofée aimable Sur les filions
léchés; L'eau du ciel eft moins favorable
Aux prés qu'on a fauchés.
4. Lesjuftes, fous fa main puiflfante,
Fleuriront en tous lieux, Tant que Ta
lune diligente Fera le tour des deux. Par-
tout , fur la terre & fur Tonde , Ce Roi
dominera; Et de l'Euphrate aux bouts du
monde , Son pouvoir s'étendra.
6* Ceux des déferts quittant leur terre ,
ESggë
Viendront humiliés \ Et ceux qui lui fai-
foient
i6i PSEAUME LXXII.
loi cru la guerre , Luibaiieront les pieds.
Les Rois de TarTis & des Ifles, Lui feront
des préfens; L'Arabe & les plus riches
villes , Offriront de 1 encens.
PAUSE.
6 Sans fin , du couchant à l'aurore , Les
-A— ^^C
=2fc
r=r3:-
peuples & les Rois., Ceux de Tvr, lln-
dien , le Maure , Refpe&eront fes loix.
Les affligés, dans leur fouffrance , N'au-
ront recours qu'à lui; Et fon bras fera
la defenfc Des foibles fans appui.
— — — ~— 1 1 »- -t — ■■■!■- ■ — --r ■ i ■ ■ — •
7. 11 entend les cris pitoyables Du pauvre
languilfant, Et rend la vie auxmifcrables,
Par Con fecours puiflant ! 11 réprime la
violence Des méchans furieux : Des bons
la
- J! s E AUME L XJ l l
i^j
la vie 6c l'innocence Sont chères à Tes yeux.
Éliîlliili
S. Dans tous les tems, l'or d'Arabie Ses
tréfors remplira ; Tous feront des vœux
fc=t:
pour la vie , Chacun le bénira. Un peu de
grains nous va produire De grands bleds
fi bruyans , Qu'on entend moins les cè-
dres bruire , Agités par les vents,
9. On verra, par les foins utiles , Les
bourgeois, les marchands, Fleurir & croître
1 dans les villes, Comme fait l'herbe aux
champs. De ce Roi jufte & plein de gloi-
re, Et d'un nom fans pareil, On verra du-
rer la mémoire Autant que le foleil.
p3
^S
m
1 o. Enfin, tous les peuples du monde, Sous
fe'T -"Tfcg
=S2=^~3(
lui , félon leurs voeux, Jouiront d'une-
paix
a*4 _L§Jl A U M E L XXIII.
paix protonde , Et le diront heureux.
Béni (bit donc , dans tous les âges , Le
Dieu fort , l'Eternel, Seul admirable en
fes ouvrages, Et feul Dieu dlfraël.
1 1 . Qu on chante la grandeur immenfe , .
Dans les climats divers ; Et que le bruit
i=SEÊ5=É=£Ei^ilt=i
^=&E^S
de fa clémence Remplifle l'univers.
PSEAUME LXXIII.
A
Près tout , le Seigneur eft doux A.
*j^>=rgôs=q
mmmw.
fon Ifîaël , même à tous , Quand, d'un
cœur lincère &c fans vice , On fuit les
loix de fa juftice. J'ai fouffert de rudes
combats; Tout prêt de me voir renver-
fer , Mes pieds ne faifoient que glilfcr :
Je chancelois x chaque pas.
z. Je
P S E A UMË LX XI IL_ i4 j
2. Je regardois d'un œil jaloux, L'état
tranquille de ces foux , De ces méchans,
qui dans les vices , Trouvent leurs plus
t — — \> — ■■-■ •*- — KyT "^ «~ - - ■ i - ■ «
chères délices. Ils ne traînent point en
langueur : On les voit mourir fans tour-
ment \ Et jufqu'à leur dernier moment,
Leur efptit garde fa vigueur.
5. Pendant qu'on fouffre mille maux f
Ils n'ont ni chagrin , ni travaux ; Et 1 on
fifcft:
fi£fc
ne voit pas qu'ils pâtiflent, Tandis que
les autres gemillent. Pour parure ôc
pour ornement, Autour deleur col gros
& fier , Us ont l'orgueil comme un co-
lier ^ La malice eft leur vêtement.
4. Tout rit a ces audacieux , La graifle
Z leur
z6.6 „I jLL^ rir E L x x *
leur couvre les yeux, Et jamais leurs
5^+ I TjF^
UT
cœurs ne foupirent 5 Car ils ont plus
qu'ils ne délirent; Vivant au gré de leurs
fouhaits j Et fui vaut leur caprice vain,
:;5=gE|E£=£=l=i
3c==£==:.:3E
-*r=^=:*f
Ils aft'e&ent un air hautain , Et vantent
leurs malins projets.
PAUSE I.
5. Leur bouche ofc bien , jufqu'au ciel
§^£=:
Porter fon venin &c fonfiel; Et leur lan-
gue légère &C vaine , Par tout le monde
le promène. Cependant le julte en louci,
îi:5E=3
Éft comme noyé dans fes pleurs ; Et dans
l'excès de fes douleurs, On l'entend qiu
-
fe plaint ainfi :
6. JLe Dieu fort fçait-il dans les cicux, Ce
qui
PSEAUME LXXIII. i6y
qui lé pafle en ces bas lieux ? Se peut - il
quil y prenne garde , Ou feulement
qu'il y regarde ? On voit profpérer les
méchans : Eux feuls nagent dans les plai-
firs ; Tout favorife leurs deiîrs : Ils le
font riches & puiflans.
m
7. Ceft donc en vain que j'ai tâché D e-
purer mon cœur de péché : je lave en
vain dans l'innocence , Et mes mains &:
ma confeience. Un nombre infini de
malheurs Viennent inaffliger tour-à-
tour ; Tous les matins , avec le jour ,
- '"-■■ ■ ■■ — '^» — » «^ a— **■
Je vois renaître mes douleurs.
8. Mais quoi ! ce difeours emporté Ou*-
itrage la Divinité, Blcfîe fes vertus immor-
Z 1 telles ,
*£!. J^EAJ^viJi LXXIII.
relies, Et fait injure à les fidèles* Ainfirap-
pellant ma rai Ion , J'ai tâché de me re-
dreffer j Mais mon trouble n'a pu cefler,
Seigneur , qu'en ta fainte maifon.
% Ceft la, qu abattu devant Dieu, Et mé-
ditant dans ce faint lieu, Des médians Ta
dernière iflueS'offritaufïitôt à ma vue. Je
m'apperçus que le chemin De ces mondains
qu on croit heureux j Eft ii gliflant , fi
dangereux 9 Qu'un précipice en eft la fin.
PAUSE IL
5ËÉ
10. Chacun alors eft étonné De voir leur
fort infortuné , Et cette chute grande &ç
prompte , Qui couvre leur orgueilde hon-
te. Dieuparle, & l'on voit effacé L'éclat
trompeur
P SE AU M E LXXI1I. ^ z&?
trompeur de leur faux bien j Tel qujin ■
B
E?E3i
longe qui n'eft plus rien j Dès qug le
lommeil a ceflé.
1 1. Hélas! je fuis fourd a ta voix; J'avois
prefque oublié tes loix: Le chagrin trou-
blant mes penfées > Je n1 en formois qi e
cTinfeniees. Mon Dieu, j'avois perdu
fefprit : J'étois abruti devant toi h Ma
raifonnéroitplus a moi , Quand ce dé-
fefpoir me furprit.
ii. Mais y Seigneur, je veux déformais
M attacher à toi pour jamais; Car quel-
que danger qui me prefïe 5 Ta main me
(outienr&m'adreiîe. Tesconfeilsentout
tems, Seigneur , Heureufement me cou-
Z 5 duiront j
±7-> PSEAUME LXXIII.
m
fcixr^t
Ëgpl=^g^gg|f
duiront } Tes foins enfin m 'élèveront
Au comble de gloire & d'honneur.
--=*&
13. De tout ce qu'au ciel j'apperçois, Qui
peut être mon Dieu que toi? Mirai-je
forger dans le monde Quelque Divinité
ETzazr
féconde ? Le cœur me manquoit tous
les jours , Et mon corps féchoitdelan-
gueur: Mais ta bonté, dans ce malheur,
fut mon remède 6c mon fecours.
14. Ceux qui de toi s'éloigneront, Confus
tôt ou tard périront: Tous ceux qui quit-
tent ton fervice , Tomberont dans le pré-
cipice. Pour moi , rnapprocher du Sei-
gneur, Sera toujours mon plus grand
•bien : Je -l'ai choifi poux mon fou tien ;
Et
PSEAUME LXXIV. i7i
Et je chanterai là grandeur*
PSEAUM E LXXVI.
Aut-il , ô Dieu , que nous 1 oyons
épars? Et que (ans fin, ta colère enflam-
mée, Jette fur nous une cpaitVe fumée , Sur
nous, Seigneur, le troupeau de tes parcs?
z. Ah! fouviens-toi d'un peuple racheté ,
Qui de tout tems t'échut comme en par-
tage, Et du faint mont qui fut ton hérita-
ge, Que Ton a vu par toi-même habité.
3. Hâte tes pas , viens confondre à jamais
Des ennemis les troupes infidelles, Dont
la fureur &; les mains criminelles Ont
tout détruit dans ton lacré palais.
4. Ou tes hauts faits iadis furent chantés ,
Ces
i7iL_ P S g^A U M E LXXIV^
Ces malheureux . ces peuples exécrables
Remplirent fairde leurs cris effroyables
_Ceft-là qu'ils ont leurs étendards plantes
5. Sous les efforts des Soldats infolens, On
vit crouler tes faintes fortcretVes, Comme
-4 , , ,1» î»
"—■■ *» ■ ■ '— - • ■ ■•*- ■*• — *■ —
Ton voit, dans les forêts épai (Tes , Les
hauts lapins fous la hache tremblans.
6. Ces beaux lambris, taillés fi richement,
Dont autrefois ta mai (on fut ornée , En
mille éclats volant fous la coiçnée , Sont
renverfés du faire au fondement.
7. Leur rage impie, hélas! a profané Ton
tabernacle & ta demeure fainte, L'a mis
en cendre^ &3 fans refpeft ni crainte, A
tes yeux même, ils ont tout ruiné.
». Pillons,
PSE AUME LXXIV. 17J
8. Pillons , brûlons , ont dit ces furieux;
Et trop cruels dans cette injufte guerre,
lis ont par-tout ravagé notre terre , Et
par le feu confumé tes faints lieux,
PAUSEL
9. Nous n'avons plus aucun fïgne pour
nous : Déjà par-tout nous manquons
de prophètes , De coudufteurs , de fa-
ciès interprêtes. Quand s'éteindra le feu
de ton courroux ?
10, Jufques à quand ., Dieu fi Julie &: fi
bon., Jufques à quand faut-il qu'on nous
outrage ? Souffriras- tu que leur aveugle
rage Méprife encor la verm de to^nom ■
j 1 . D'où vkntqu ainû tu te tiens loin de
nous
Z74 PSEAUMË LXXIV.
-.*=âm
m
nous , Et que ta main dans ton fein fc
retire ? Il faut pourtant qu'un jour elle
s en tire , Pour accabler les méchansde
les coups
1 1. Mon Dieu , mon Roi _, tu nous gar-
dois toujours : Ton peuple faint , pai
ta jufte puiflance, Aux yeux de tous
obtint ta délivrance , Et millefois éprou-
1 $. Ton bras fendit la mer en un mo-
ment : Tu fis périr dans les eaux les
baleines; De monftres morts les rives
furent pleines , Qui de ta force étoient
14- Ta main donna le grand monftre des
eaux ,
?SEAUME_L^XXIV:_ Z7î
eaux , Dans le défert , aux bêtes pour
sJFrtacerSï
i£Ei
pâture : Tu fis du roc ibrtir l'eau vive
ôc pure , Qu'on vit couler en cent 8c
cent ruiffeaux.
=55=5
1 5 . Tu fis tarir des grands fleuves le cours :
Le jour eft tien , tienne la nuit humide >
Ta main les fit , ô^c'cftelle qui s;uide Le
— ■*- — 5EZ£_nriz^=iE£~jE~z=
char brillant du grand aftre des jours.
i 16. C eft toi , Seigneur, de qui la volonté
Borna jadis de ce monde Tefpace : L'été
brûlant, &: lhyver plein de glace , Ont
été faits par ta fage bonté,
PAUSE IL
i=ii=i=i^iigiî
i7^Tu_fah, ôDicu , comme tes enne-
mis Infoleiumcnt ta gio.*e ont rabaiflee.
Réprime
z7é PSEAUME LXXIV.
Réprime enfin cette race inlenfée , Qui
» - - ■ — — ■■- • ■ ■*■■ — »« ■ ^ — +*•-
contre toi , Seigneur, s'eft tout permis.
18. Reviens a nous, & n'abandonne pas
A ces vautours ta foible tourterelle; Sois
le foutien de ton peuple fidèle , Prêt de
périr dans les rudes combats.
1 9. Jette les yeux , ô Dieu , fur ton traité ;
il. • \-
Car les médians, dont la terre eft remplie,
Aux gens de bien cherchent d'ôter la vie.
On voit par- tout régner l'iniquité.
20, Des affligés, en ce tems malheureux,
Ne permets pas que l'attente (bit vaine:
Î5élivrc les & de honte, &: de peine, Afin
qu'encore ils te rendent leurs vœux.
11 Reveille- toi, défends tes droits , Sei-
gneur #
PSE ^AUMEJJXV^ 277
gncur : Vois ces pervers , de qui la langue
infâme , T'ofe couvrir de reproche &c
de blâme , Et qui , fans cefle, attaquent
ton honneur.
il. Vois leur malice & leur cœur plein
de hel : En nous bravant , ils t'infultent
=~35r
toi-même : Entends leurs cris, qui vont
jufqu'au blafphême> Comme des traits
^g^#:
poulies contre le ciel.
PSEAUME LXXV.
Eigneur , on te bénira \ On te bénira,
Seigneur : Ta ialutaire faveur De nous
fe rapprochera ; Et nous dirons en tous
lieux , Tes faits grands &: glorieux"
[ i. Quand mon tems fera venu, Je veux
A a jugçr
i7S PSEAUME LXXV.
juger droitcment: L'Etat , dans l'ébran-
lement , Tombe s'il n'eft foutenu ; Mais
fes piliers tous déjoints, S'affermiront
3. Quittez cette vanité , Dirai-je à ces
étourdis; Et vous, pécheurs trop hardis,
Rabaiffez votre fierté 5 Ayez moins d'em-
portement; Vivez plus modeftement.
4. Ce n'eft d'aucun des climats, Que vient
l'élévation : Le foin, ni Fambition,Ne font
Te rang haut, ni bas; L'Eternel peutle
haiifler, Et, quand"vil veut , l'abaiffer.
y. Dieu tient la coupe en fes mains ,
HiËS^^i
D'un vin trouble & préparé, Dont fa
*Mz£
juftice, àfongré, Yeut abreuver les
humains
pl^ A£M_E_LXXVÎ. 179
humains : Tous les pervers en boiront ,
6. Pour moi je loue en mes chants , Du
Dieu de Jacob les faits : Je veux confon-
3^=2
dre à jamais , Le vain orgueil des mé-
chans: Les bons feuls, parmonfecours,
S'élèveront tous les jours.
PSEAUME LXXVI.
c
izrsrg
Tft en Judée , où proprement Se
fait connoïtre le Seigneur; C'eften If-
raëlconftamment, Qu'on voit reluire
la grandeur : Dans Salem font fes taber-
nacles ; Dans Sion il rend les oracles.
z. Ceft là que Ton voit fracaffés, Par ùt
~g=g==g=3
main forte, & fans travail , Glaives, écus,
Aat traits
2.So PSE AUME LXXVI.
mEmm
m
traits entatîés , La guerre 6c tout fon atti
i~
rail. Les monts font moins hauts que la
gloire Qui fuit l'éclat de la victoire.
3. On les a frappés endormis, Ces coeurs
fi fiers & fi hautains : De tous ces vaillans
ennemis, Un feul n'a fu trouver ies mains;
Dieu , d'un feul mot , dans ces alarmes ,
Endormit chevaux & gendarmes.
4. Devant toi marche la terreur : Tes
yeux rempliffent tout d'effroi ; Et fi tu
te mers en fureur, Qui peut fubfifter
devant toiï Ta voix , qui forme le ton-
nerre, Seigneur , a fait trembler la terre.
f. Elle fe tut pour t'ecouter : Quand tu
t^fïxs en jugement,, Tu promis de nou$
affifter ;
P _S j^AJJJWE LX X VI. _ iî i
aflifter ; Et ton bras le fit hautement.
z$l
.snvZ5^r^4 :5
Plus le méchant a d'iniblence , Plus on
ii> -i-:
=$=
=3=
— 4Î
reconnoït ta puiffance.
6. Un jour Dieu viendra fe venger Du
=— s^iÊi2
=^:=rç~±=t
refte de ces furieux. Vous donc, qui fa-
ve^z vous ranger Auprès de lui, dans les
=frfc=
faints lieux , Fidèles , offrez-lui fanscefTè
Vos cœurs & vos chants d'alléerefle.
7. Offrez lui vos dons à genoux , ht pré-
venez fes jugemens ; Car fouvent fôii
jufte courroux Abat les efprits des plus
UïZZZïtZZt
grands; Et fon pouvoir eft redoutable
Aux Rois de la terre habitable,
A a 3
PSEAUME
PSEAUME LXXVII.
PSEAUME L XXVII.
Ame de douleur atteinte, Je fis au
Seigneur ma plainte , Mes vœux vers le
ciel pouffes., De lui furent exaucés. Dans
les jours de ma détrefle, C'eft à Dieu que
je m adreile : La nuit même en mon en-
nui , Je lève mes mains vers lui.
2 Moname, dans fa ibuffrance, Refu-
ioit toute affîftance } Mon Dieu même
m'eronnoit , Si-tot qu'il m'en louve-
Sɧ
noir. Plus je penfois en moi-même A
,1'â jultice fuprêmé , Plus mon cipiir agi-
té Etoit en perplexité. _
3. Seul, fans fermer les paupières^, Je
patfojs les nuits entières , Et jetois com-
me
m^
P.SEAUME LXXVII. 183
me aux abois, Sans ufagc de la voix.
Sion , ta première 2;loire,Me revint en
la mémoire ; Et tous les liécles paffés
m
Furent par moi retracés.
1 l . ■■■-!. ■ n« 1 1 ■ .)■■-! ■ — -I . ■ . ■ m
4. De mes chants , avec trifteffe > Je
me fouvenois fana celle ^ Et mou cœur
E3J
rempli d ennuis > Soupiroit toutes les
nmits, Ma trop foible intelligence Cher-
choit avec diligence La caufe de mon
fotici, Et je me plaignois ainfi :
y L'Eternel cache là face : Voudroit il
nVôter (a grâce ? Dois-]e croire déformais
H
Qu il ne m'aimera jamais ? Sa clémence fi
priféc Eft-ellc toute épuifée? La promette
cie mon Dieu, N'aura telle plus de iieu>
PAUSE,
184 PSEAUME LXXVII.
PAUSE.
|=|£5=ÈÇ=5^i
é^icM
=p=
6. Peut-il oublier lui-même Sa miféri-
Hlllî
5E==^=:z=5è^=:^-
corde extrême ? Et fon courroux redou-
té , Retiendra t-il fa bonté ? C'eit , ai-
je dis , a cette heure , Que mon Dieu
veut que je meure : Le Très Haut a re-
tiré La main qui m'a délivré.
7. Puis je repafiois ma vue Sur fa gloire (i
^i^^^Si^
connue; Et fur mille grands exploits Que
Ton bras fit autrefois. Toutes les oeuvres
iacrées. Par mot furent admirées; Et dans
le raviflement, Je m'écriai hautement:-
8. Grand Dieu , ce que tu fçais faire, Pa-
roit dans ton fan&uaire; Et quelle Di-
vinité s'égale àtaMajeftéï Seigneur,
toutes
PSEAUME LXXVIL ig5
toutes tes merveilles Sont grandes, &
Tans pareilies ; Et devant tous tu fais
voir Jufques où va ton pouvoir.
9. À ton bras , à ta puiffance , Jacob
doit la délivrance , Et de Jofeph les en
^gg4^33^y==^$===:i
%
i™fe~£
?EiSSa=âi
fans, Par toi furent triomphans. Les
eaux ? les eaux avec crainte , Ont vu ta
Majefté fainte^ Le gouffre le plus pro-
fond En a tremblé jufqu'au lond.
i o. On vit éclater les nues , Comme en
torrent répandues \ Et du bruit qu'on
entendit , Le ciel même ie fendit. Tes
traits en tous lieux volèrent ,. Tes gros
tonnerres roulèrent \ Et Ton vit tout
i univçrs Enflammé pa* 4<?S éclairs.
n. La
tU PSEAUME LXXVIII.
ËlIliÊSSlfestÉ
nF^±x=
** 'i, v : — —
1 1. La terre fut ébranlée , Et ta force <î-
gnalee , Au travers des grandes eaux,
Ouvrit des chemins nouveaux. Enfin
Moyfe, Ton peuple qu'ils ont guidé ,
Comme un troupeau bien gardé.
PSEAUME LXXVIII.
Ois attentif, mon peuple , à ma pa-
rôle : Prête l'oreille à ma voix , qui con-
-afar
foie; Etméprifant les vanités du mon-
de , Viens méditer ma do&rine profonde ;
Car fur des tons & graves , & hardis , Je
veux chanter les œuvres de jadis.
2. Nous les avons, avec foin, écoutées,
=0:1
Quand nos aïeux nous les ont racontées :
PSE AUME L XXVI IL 287
E t même à ceux qui font encore à naître ;
Nous leur dirons , du Monarque des cieux
^5=
La force immenfe &c les faits glorieux.
m
[. Avec Jacob Dieu fit fon alliance, Et
dlfraël fa loi fut la fcience : Il commanda
qu elle fut enfeignée , De pèreen fils, de
lignée en lignée, Et qu on tranfmït à la
poftérité, Ce monument de fa rare bonté*
4. Dieu veut qu'en lui foit toute leur at-
tente; Qu'à leur çfprit fa gloire foit pré-
fet— -=^
fente; Qu à fon fervice ils demeurent fi-
de les. Loin d'imiter leurs ancêtres rebel-
la1
les, Qui , s'obftinant dans leurs égaremens,
Firent les fourds à les commandemens.
PAUSE
z33 PSEAUME LXXVIII.
PAUSE I.
5. Tels d'Ephraïm lesenfans le montrè-
rcnt , Bien qu'exercés à Tare dont ils s'ar-
mèrent , Dai?s les combats ils perdirent
co arage,Tournant le dos , effrayés du car-
nage : A l'Eternel ils manquèrent de foi,
Abandonnant les fentiersde fa loi.
6. Du Souverain les divines merveilles
Qu'U fit pour eux , grandes &l fans pa-
reilles, En un inftant fe virent oubliées
Ses vertus , dis- je, en Soan déployées,
Et que l'Egypte éprouva fous les yeux
De leurs ingrats &c perfides aïeux.
7. Son bras fendit les eaux les plus pro-
fondes ; Il fit paffer foh peuple entre les
ondes,
P S E A U M E L X XVII I. ~a&
nsr=±E5;
z-z=^=t
ondes , En retenant la mer amoncelée.
l^-fr''1»-^
Ils font le jour conduits par la nuée; Et
dans la nuit une flamme à ion rout, Fait
dans la nuit pour un nouveau jour.
8. Des durs rochers,frappéspar ià puiflân-
ce, il fit fortir des eaux en abondance; On
vit ibudain de leursarides veines, Dans le
defert couler mille fontaines , Et fe for-
mer des lacs ôc des ruiifeaux , Pour ra-
fraîchir le peuple &c (es troupeaux."'
P A U S E 1 1.
&E
E — :^r
=&=£
^==Eg=$^=g
9^ Mais endurcis dans leur vieille habita-
de, Us n'ont nftaptré que de l'ingratitude;
PéchanttoujourscontreleDieufuprême,
lis ont douté de fa puiflance même; Et
JB b déliré
defïré comme en dépit des cieux , Des
mets exquis aux plus ltériles lieux.
18. Dieu, dirent-ils, dans ces terres défer-
:$hes^e
tes, Nous feroit-ii von* nos tables COU ver-
ras
tes ? Du roc frappé mille fources coulèrent,
Qui , par torrent , les plaines inondèrent.
Mais pourroit il faire trouver ici Du pain
au peuple &c de la chair auflï?
11. Dieu les ouït; fa colère animée Con-
tre Jacob fut foudain enflammée , Et
cTUraëirinjulte défiance, DeTEternelré
veilla la vengeance ; Quand, méprifant
r585^ '»'■ Tl
K5
fa force & fon appui , Ce peuple ingrat
nefpéra plus en lui
•&—-.3Z
~^z± ■ »',.U*
iïTCar,mème avant ces plaintes avenues,
U
PSEAUME LXXVIII. 291
^Eg^^=f ftgE^^rzzi |pS= y=Ef. É=^Efe^g
Il avoit fait commandement aux nues,
Comme s'il eût du ciel ouvert la porte ,
Que de la manne il plût en tel Le forte ,
4 . ■ mmmmm ■ — — — % ■ H » ■■ — - • —
Que ces mutins, pour appaifer leur fin ,
Vi fient tomber, du cieL même, du pain.
PAUSE III.
13. L'homrne mortel, ô merveilles
étranges! Etoit nourri du pain même des
Anges, Qu'à pleines mains on recueil
loit (ans peine. Ce n'eft pas tout : d'une
IV, : : SsBgs - A - r ' — r1-
force foudaine , Dieu fit lever en l'air un
double vent , L'un au Midi , l'autre
14. Un tourbillon de vent & de pouffière,
32" vr
Eft moins obfcur que n'ed la fourmilïière
B b 1 D'oifeaux
*9 1 PSjAUME LXXV II h
D'oifeaux volans tombes dans cet orage :
tfc=
S^^i
iHHHHIIil
La mer a moins de fable en Ton rivage ,
Qu'il n eit d'oifeauxpar tout le champ fe-
^ — 4 — % Q" * irP
mes, Pour contenter ces ventres affames.
WmmmmmWÊàWmmmmWË
15. De ces ingrats l'avidité fi grande, Juf-
qtf à l'excès fe gorgea de viande 5 Dieu
rempliflant leurvafte convoitife. Leur
faim celfa, non pas leur gourmandife: Car
on voyoit les corps froids & mourans ,
Avoir encor la chair entre les dents.
16. Du Tout Puiflantlamain jufte& fé-
vère,Sur les plus Grands fit tomber fa colè-
re : Il retrancha de fon faint héritage ,
Les plus vaillans,dans la flcur_de leur
âge? Et toutefois ce peuple criminel
N'entendit
P S E A U M EJLjCX VI 1 1. -^
N'entendu pas la voix de fEterne!.
P A U S E. IV.
17. Auffi.dcpuiSjils virent leurs années,
—&z
Par ion courroux, tout d'un coup termi-
nées : Chacun enfin tentant fa mort pré-
ienre^ Craint, mais trop tard, de Dieu la
z&z
main pefante : Dès le matin on les voit
llîill^fliliïII^I^ilSlIil
diipofés A reclamer du Seigneuries bontés,
18. Chacun alors dit &: redit fans celle ,
Que de tout tems Dieu (ut leur forterciie ;
QueduTrès-Hautla force lbuveraine Fut
leur refuge, &c les tira de peine: Mais ce
*^î
E£EE
langage, hypocrite & trompeur, Futdans
*=R=tt
leur bouche un effet de peur.
i^. Jamais leurame inconftante&; légère,
Bb3 Ne
i5)4 P S E A U M E LXXVIIï.
Netur foumile aux loixdc Dieu leur père;
Et cependant fa grâce fecourable Couvrit
IHfT
fouvent leur crime déteftable : Dieu mo-
Z*=^=4
1SE=::
~-6 :£--
déra le feu de Ton courroux , Et fe retint,
tant il eft tendre & doux.
10. Il le fouvint que la nature humaine
N'eft, après tout, qu'une figure yaine,Qui
fuit foudain comme le vent qui pafle.
?xiz,ir.
Combien de fois, abufant de fa grâce ,
Ce peuple fier l'a t-il mécontenté ? Com-
biende fois dans le défert tenté i
P A U S E V.
Ê^^=li:|=flf=É?^l|i
zi. A l'offenfer cette race adonnée, A4bn
murmure eft toujours retournée ; Sa crain-
te impie a donné des limites Au Tout-
puifTant ,
PSEAUME LXXVIII. i9f
puiiïant , Dieu des Ifraë ii tes ; Comptant
pour rien les maux qu'il fit fentir Aux
ennemis, qui penfoient l'engloutir.
ii. L'Egypte vit fes miracles terribles:
Soan tremblades prodiges horribles Que
fon bras fit en diverfes manières. L'eau
devint iàng aux fources, aùxiivières ; Et
loin d'en boire, après ce changement,
iSfa-JEVë
3E35S
On trémiiToit à la voir feulement.
23. Il envoya toutes fortes de mouches,
-±rïz
Les dévorer même jufqu'en leurs couches.
Paï fon pouvoir des grenouilles formées y
A les punir fe montroientanimees.il don-
ne aux vers les fruitsde ces méchans , Et
leurs moiffbns auxinfeûes des champs.
24. Leurs
i96 P SE AU ME LXXVIII.
14. Leurs pampres verds fentirent les tem-
pêtes j De leurs figuiers il abattit les têtes ;
5«==^z=====$====g====jF==^=
~:.j
$=±E§E
}*
Et leurs troupeaux confondus pêle-mêle,
Furenr frappés des feux & de la grêle: Tout
éprouva fon courroux rigoureux, Et la
fureur fondit toute fur eux
xy. Les MelTagers delà jufte vengeance,
WÊÊÊÊË:
r:*
Les pourfuivoient par-tout a toute ou-
trance. Pour leurfupplice, une mortelle
pefte Fit en tous lieux un ravage funefte ;
Et, tour d'un coupleurs yeux virentpérir
ToutTe bétail quilesdevoit nourrir.
PAUSE VI.
^mmBêm^^^^^
16. Leurs premiers nés, par un coup mé-
morable, Furent frappés de l'Ange redouta-
ble >
ble : Aux pavillons de Cham^ac^tmtj^fle,
*&
Dieu retrancha les chefs de la jeunelïe : Puis
il mena fon peuple , à grands troupeaux ,
Dans ledéfert, par des fentiers nouveaux.
27. D'un Roi barbare on vit l'armée étein-
te , Dans cette mer on nos aïeux , fans
crainte , Tous , à pied f ec , avoient trou-
s
t$^E^&~&zï.
vé paffage. Dieu les mena, foutcnant
leur courage , Vers le faint mont , qu'a-
près divers combats , 11 s'eft acquis lui-
même par fon bras.
28. De devant eux les Nations il chaflfe^
Met fur leur terre Ifraël en leur plac^j
Lui partageant leurs maifons defolées.
Mais, oubliant ces grâces fignalées , Ce
peuple
iç8 P SE AUM E L X XVI tir
peuple indigne ottenlà l'Eternel 3 Et me-
pnia Ion traite folemnel.
29. Leurs cœurs ingrats, &c leurs âmes lé-
gères , L'ont irrité , comme avoient fait
leurs pères -, A lare qui trompe ils ont
ctéfemblables , Servant l'idole en leurs
EE<S~iËE$
hauts lieux damnables. Ils tirent tant ,
que le grand Dieu jaloux lailla fur eux
déborder ion courroux.
PAUSE VIL
30. Dieu fut enfin fi las de leurs capri-
ces, Si mécontent de leurs noires mali-^
ces 5 Quii dédaigna fa Nation élue ,
Ayant TaiflHé fa maifon dépourvue , Et
de Silo, lefacfélieu quitté , Où fi long-
tems
PSEAUME LXXVIII
51. Son bras livra fon Arche prifonniè-
re A la merci d'une main meurtrière;
li^niEiaï
\Emu^£=ïM
Et détaillant les liens dans les alarmes,
fjbrfe=îS=ry£| -gES^
Les fit périr par la force des armes , Tant
ion dépit fut alors enflammé Contre
m
Ifraël , jadis fon peuple aimé.
=ggj~EEf^gESEgE
EË5
3 2, Des feux ardens les jeunes dévorèrent ;
Dans le mépris, les vierges demeurèrent ,
— £=:^3±
Sans poffeder l'honneur du mariage ; Des
Prêtres faints, on fit un grand carnage : Les
veuves même à peine , en ces malheurs ,
Eurent le tems de répandre des pleurs.
EUT
A=»r=^
=3=r±==£
3j Enfin,pourtant,comme Ton voit qu'un
l^^^E
^ ."" ■■•<tn— yp f ■ "K 3EE-yB=g
^^Hi—
homme Plein de vapeurs , 6c vaincu par ■
le
3oo PSEÂUME Ji_XXVIII.
le fomme , Tout ea furfaut s'écrie & le
"^i^S^E^r
réveille > Dieu fe leva pour rendre la pa-
reille Aux ennemis du peuple d'Ifraël,
Et les couvrit d'un opprobre éternel.
PAUSE VIII.
~r ^- ■
Sr.^E|=f=g^^^gEgg
?4- Mais il priva Jofeph de fa préfenec ;
PourEphraïm il n'eut plus d'indulgence;
iH§^iî
sa'
E§pf§=
Et Juda feul fut fa tribu chérie. C'eit en
Sion qu'il règne , & qu'on le prie \ C'eft
fur ce mont , agréable à fes veux , Qu'il
c!eva Ion palais glorieux.
^^.Cettemontagne^à fonrïomconîàcrée,
zm7srrr^f^::f=r&^£
Eft, par (a main , pour toujours affûtée,
Autant & plu&que le dobe du monde ;
Et Dieu, qui voit ie> coeurs, &: qui les
fonde,
P S E A U M E LXXI X. jot
fonde, Choifït David, qu'à peine on
connoiflbit , Le retirant des troupeaux
=a-#
qu'il paiflbit.
36. 11 k chercha jufquen ce lieu cham-
pêtre , Et lui donna fon peuple pour fe
paître : U lui commit lfracl , ion partage,
Son peuple acquis , &; Ion faim hérita-
ge : Ainfi David avec foin Ta mené , Et
fous fa main>juftement gouverné.
PS EAU ME LXXIX.
Es Nations font dans ton héritage;
=£5=3
Ton facré Temple a fenti leur outrage :
Jérufalem , ô Seigneur, eft détruite, Et
par leur rage en mafurcs réduite. Us ont
donné les corps De tes ferviteurs morts ,
Gc Aux
3oi P S E A U M E LXX I X.
Aux oiieaux pour curée , La chair de
tes en tans , Aux animaux des champs ,
Pour être dévorée.
i. Autour des murs où Ton nous vint fur-
prendre 3 Nos triftes yeux ont vu leur fang
répandre, Comme de l'eau qu'on jette à
l'aventure , Sans que l'on pût leur donner
fépulture. Nos voifîns emportés,Par mille
— ■*.-.. » i. ■ — ».. . ii ■ ■ — - — • i ■'
indignités Sans ceffe nous irritent ; Nous
Qui près de nous habitent.
3. Dieu jufte &: bon , jufquesàquand fe-
ra-ce Qu à tes Elus tu cacheras ta face ? De
ton courroux , qui fur nous étincelle ,
L'ardeur enfin fera- t-clle éternelle ? Frap-
pe
P S EAJJ ME LXXIX 3*}
pe tes rudes coups Sur d'autres que iur
nous , Qui craignons tapuiifancc : Lan-
ce plutôt ces traits Aux peuples qui ja-
mais N'ont eu ta connoiffance.
4. Du bon Jacob la poitéritéfainte, Par
ccsméchans eftprcfque toute été p te: ils
ont changé ion palais admirable, En un
z$:=±~*ï=zi—'&z
z=&z
défert affreux & lamentable, Ne nous
rends pas confus , Et ne te fouykns plus
De toutes nos offenfes : Dans cette ex-
trémité , Hâte , par ta bonté , La fin de
nos fouffranccs.
PAUSE.
y O Dieu Sauveur, pour ta propre louan-
ge , Tends-nous la main dans cette peine
Ce 1 étrange:
304 PSEAUME LXXIX.
■*-- - ■ * -■ ■ — i — *■ 1 -=. ^zjz-^z _ i: —
étrange : Pour ton faint Nom , malgré no-
tre injuftice , Regarde-nousd^un œil doux
& propice. Les profanes Gentils Nous de~
»p:
manderoient-ils Où notre Dieu demeure ?
m
£zdE5EEbCfcr
Viens venger à nos yeux Tant de fang pré-
cieux > Qu on répand à toute heure.
6. Que descaptifsîa plainte à toi parvien-
ne , Et, par ton bras, leur délivrance ob-
tienne : Brife leurs fers , & fauve , par ra
grâce , Ceux quon opprime , & que la
mort menace. De nos voifinsaufli,Vois le
cœur endurci : Veuille fept fois leur ren-
dreCequ ils ofent,Seigneur, Contre ton
propre honneur, Fièrement entreprendre.
7. Et nous, tonpcupte& ton troupeau
fidèle ,
P S E A UM_E_L XXX. 505
É=Ëi=?=ti§|l=Ë=§3Ê=ii
fidèle j Nous coniacrant a ta gloire im-
mortelle, Nous publierons tes bontés
lecourables , même au-delà des fiècles
innombrables.
PS EAU ME LXXÎ.
Pafteurd'lira
Pafteurd'Ifraël , écoute , Toi qui,
-10=^
par une fûre route, Conduis Jofeph com-
z=zz=zzt?z:$—ï
me un troupeau , Viens avec un éclat
nouveaux) Toi, qu'on voit plein de ma-
ÉÉiË=i==3^i=|===
jette , Entre les Chérubins porté.
i. Grand Dieu, marche avec ta puifiànce:
n±z
im^mm
====5=0^=1^^
a
Guide Ephraïm par ta préfence > Qu'à
mur-
JtU^s;
=oz
.S
ManaflV, qu'a Benjamin , Ta voix montre
le droit chemin ; Et fais, qu'après tant de
tra veaux ; Nouspiuilions voir celle i nos
C c } maux.
3c6 PSEAtIME LXXX.
lESE
maux.
3. O Dieu , notre efpoir , notre alylc ,
Rends - nous un état plus tranquille ,
Donnes-nous encor,dc tes yeux, Un re-
gard doux & gracieux ; Fais luire fur nous
ta clarté , Et nous ferons en fureté.
4. Jufques à quand , Dieu des armées ,
mÊ^ÊE^m^m
3F=zèz
Seront tes fureurs allumées Contre les
prières des tiens ? Tu nous a privés de
i" ^H1*
tes biens : Tu nous as abreuvés de pleurs ,
Et nourris d'un pain de douleurs.
5. Tu nous mets en bute aux reproches
£P^^g^£pi^li=ll
il
De nos voifins & de nos proches : Nos in-
juûesperfécuteurs Nous infultent dans
nos malheurs. Mais , ô Dieu, rends-nous
ta-
PSEAUME LXXX. $07
ta clarté , Et nous ferons en sûreté.
PAUSE
6. Ta vigne , en Egypte portée , Fut, par
toi , depuis tranfplantée Dans ces fertiles
iiS^HpSlipIH!ffii!^l
régions. D'où tu chaflas les Nations; Et
de ces pampres beaux & verds , Les
champs furent bientôt couverts.
1^^1^1=55^?^^^
7. Onvitlonombrerépandue^acherdes
hauts monts rétendue ; Ses jets à la hau-
!§§
teur montés Des cèdres au Liban plan-
tés : Même les rameaux qu'ils pouflbient,
Du fleuve à la mers'avançoient.
8. D'où vientquefahaieeftbrifée, Qu'elle
eftauxpafTansexpofée? Que les langlicrs
lortant des bois, La ravagent toute a la
fois?
jc8
PSEAUME LXXX.
fois? Qu'enfin tant de fiers animaux
Ont dévoré tous les rameaux )
y. Tu vois nos âmes alarmées : Reviens
à nous, Dieu des armées , Reviens ta
vigne vifiter , Que ta main a daigné plan-
ter ; Ces provins par toi cultivés , Et que
tes foins ont élevés.
jo. Après que le fer Ta détruite , La flam-
me en cendres Ta réduite. Nous périmons
par ron courroux j iMais , ô grand Dieu ,
Reviens a nous ; Que ton bras foutienne
===5— i=£=^l$E
aujourd'hui Tesenfans,dont tu fus l'appui.
î i. Ranime-nous , rends nous ta grâce ;
Nous marcherons devant ta face ; Et ,
toujours attachés à toi , Nous t'invo-
querons
PSEAUME LXXXI.
querons avec foi : Fais luire fur nous ta
clarté , Et nous ferons en sûreté.
PSEAUME LXXXL
\^j Hantez du Seigneur La juftepuif-
fance ; Louez la grandeur ; Car c'eft TEter-
nel Qui , feul , cPlfracI A pris la défenfe.
i. Que pour vos chanibns/T'oute lamu-
fique Epuife fes tons, Et que tour-à-tour,
Et fifre & tambour, Soient de ce cantique.
3. Au premier du mois, Sonnez la trom-
-q:^rxr=rrr^;
EE?=£E3E
pette , Et tous à ia fois , Pour rendre
l'honneur Qu'on doit au Seigneur, Ce-
4- Jadis notre Dieu En fit l'ordonnance ,
ET7"' é ^^*
Afin qu'en ce lieu , Le peuple à venir ,
Fût
?io PSEAUME LXXXI.
Pûtfe fouvenir De Ton alliance.
S. Quand, après le cours D'un long efcla-
vage , Dieu , par Ton fecours , Le vint ré-
jouir^ Et lui fit ouïr Un nouveau langage.
P A U S E I.
6. De deffuston dos, J'ai la charge orée ;
Du travail des pots, Dit la voix des cieux ,
Ta main, en ces lieux, Se trouve exemptée.
7. Au fort du danger, Ma bonté connue
Sçut te foulager : Tu me réclamois ; Je
te répondois Du fein de la nue
8. Puis je t'éprouvai Aux eaux de querel-
les; Et quand je trouvai Ton cœur endur-
«=
ci , Ma parole ainfi Reprit les Rébèles.
p. Mon peuple , entends moi Avec con-
fiance y
PSEAUME LXXXL
fiance 5 Ton Dieu parle à toi : Au moins,
=*=#;
cette fois, Ecoute fa voix Sans impatience.
10. Ne fers point les Dieux Des Nations
foies , N'adore, en tous lieux , Que le
Z=r$ 30=^1=:=^=^
Souverain ; Et d'or ou d'airain 3 Ne
fais point d'idoles.
11. Je fuis ton vrai Dieu , Ton guide fi-
dèle,Qui, dans ce faint lieu, T'ai fait habi-
ter, T'ayant fait quitter L'Egypte cruelle.
PAUSE IL
12. Ouvre j en ton befoin , Seulement la
bouche, De toi j'aurai foin; Je t'affi fierai,
Et je veillerai A ce qui te touche.
jlj. Mais, mon peuple élu, Au lieu de
ie rendre, N'a jamais voulu , Ni me
contenter ,
lia TSEAUME LXXXI.
contenter , Ni même écouter Ma voix
douce & tendre.
14. Enfin dépité , Je le livre en proie A
la dureté De Ton cœur pervers , Qui va
de travers , Pour fuivre fa voie.
15. Ah! peuple infenie , Que n'étois-tu
lage ! Que n'as- tu penlé A garder ma loi ,
Sans être envers moi Ingrat &c volage!
mm
16. Si d'un cœur conftant^ll m eût voulu
plaire, J'euiïe, en un inftant,Ëtendu mon
bras, J'euiremisàbasSonfieradverfaire.
17. Tous fes ennemis , Déguifant leur
haine , Lui feroient fournis ; Et fes
heureux jours Coulcroient toujours,
» * -*■ — *- — ; ■ * — : — ■** — —a-
Sans trouble ôc fans peine
18.ll
PStAUMh LIXI11.
31?
18. Il auroitreçu, Pour fa récompenfe ,
ES=$E
=fc=3===
Un grand revenu De froment, de miel ,
Envoyés du ciel Pour fa fubfiilance.
PSEAUME LXXXII.
Ieu , parmi les Juges ^préfide , Et
S3Ê
voit comme chacun décide : Affis au
lÉÊÊÊlii
milieu de ces Dieux , Il pénètre tout de
i£5
È=*==S=ÏE
%
les yeux. Pourquoi donc , ô Juges ini-
ques, Cherchez-vous des fentiers obli-
5£
ques , Traitant le jufte avec rigueur^
E£n
Ë|?2
Et le méchant avec faveur ?
lïi=g^lS^l=lliiii:^
t. Faites également jiîfticc,Àupauvrequi
Ili^Siplili^l^iiSii^Éi^
vit fans malice i À l'orphelin qu'on veut
fouler; Au foible qu'on veut accabler.
Jbcôûteit affligé qui prie, L'innocent qui
Dd iouffre
5^4 _rliA^1^_LX_±XIIJ
ibufrïe& qui crie : Retirez les d'entre les
mains De leurs opprefleurs inhumains.
3. Mais pourquoi cette remontrance, A
iflnr»;
•î - ^— g^ry
des gens fans intelligence, Qui fui vent
leur aveuglement, Dans ce commun dé-
règlement; Je lai dit, on vous doit hom-
— 3S
:?^2
mage : Vous êtes Dieux , de Dieu l'ima-
ge, Les engins du Dieu fouverain, Qui
=g=#
vous mit fon pouvoir en main.
m
4. Mafs étant nés ce que nous fommes,
Vous mourrez comme d'autres hommes
^r^^====ssp====r--,-<^ î7"^ »■■":» ' <J
Un jour,Grands,vous patferez tous ; Vous
i A "\ T * .
mourrez de même que nous ; Viens, toi ,
prends en main le tonnerre. Viens toi-mê-
tfic juger laterrê ; C'cifc a toi fcul qu elle
appartient ,
z=A=se
P S È A U M È L XÏXnî^ j f i£
appartient , Avec tout ce qu'elle contient.
PSEAUME LXXXIII.
v/ Notre Dieu, réveiïle-toi 5 Parle &:
E=y
te montre en cet effroi : Que déformais
rien ne t'arrête, Tes ennemis ligués en-
ïemble , Menacent ton peuple qui trem-
ble , Et , contre toi , lèvent la tête.
i. Ils ont, avec habileté , Contre ton
peuple concerté Ce que leur malice
imagine : De tous ceux qu'ils ont vu fe
. plaire A l'ombre de ton Sanétuaire , Ils
ont réiblu la ruine.
=3=r-7
3. Qu'ils foient, difent-ils, tous défaits;
Que de ces gens, & de leurs faits, Tombe
"1IBÎ
rff ,:-■■;:
à nos pieds toute la gloire; Et qu'enfin
D d z des
*ié>_ P SE AU ME L XXXI II.
des Kïaëlitcs , De leur nom , ni de leurs
limites , Il ne refte plus de mémoire.
4. Tous, d'un accord , ont conjuré,
Tous ont contre toi conipiré j L'idu-
mée& Ta Paleftine, De Moab &TcTA-~
y Hammon,qui fuit la même
gar la race .
trace, Et la nation Gébaline.
j. Amalec &; lesTyriens, lfmaeUlcs Af-
fyriçns , Toutes leurs forces y dépioyent:
Dans la fureur qui les tranfporte > Us cou-
-rent pour donner main-forte Aux fils de
mm
4 -t' » ri=j-"1-— — ===^H
Loth , qui les employait.
fin?!
6. Fais , pour dompter ces ennemis , Ce^
?=^^^^^^j=|S^g^g;g35f^r|^^
qu'aux bords duCifon tu fis A Madian,
en pleine guerre > Quand Sifaré &: Jabin
périrent,
PSEAÛME LXXXIII. 317
périrent > Et qu'en Endor ils ne iervirent
te==*
Que de graille à fumer la terre.
PAUSE.
IS^^E
il£ ;dS==55Ef =;g
7. Renverfe leurs chefs, comme Oreb,
E5 F^^F^i—E^SSE
Et comme l'orgueilleux Zéeb , Zébac&:
Salmuna, leurs Princes j Car, poulies d'une
^^^i^^^^^rmli^^lE^iÊf^l^EfÊ
aveugle rage, llsvoudroientquctonhé-
ritage Devînt une de leurs provinces»
8. Comme une boule va roulant a Com-
Ê5^^fS||£
me un tourbillon violent , A Ion gré le
chaume promène ; Comme un feu qui
réduit en cendre Une foret, &c qui fait
mmmswmïm
fendre Des rochers la cime hautaine.
9> Qu'ai n(i ton orage , ô mon Dieu , Les
E8E35
pourfuive , & qu'en chaque lieuTafon-
D d 3 di€
dre gronde fut leur tête : Que la honte en
leur front (bit peinte ;&: que par amour ou
par crainte, A te iervir, chacun s'apprête.
10. Qu'enfin , à jamais confondws, Tout
effrayés , tout éperdus, Ils (entent ta jufte
EE^ESE
m
;£=E=^=£'EÏ
:=ï=i=èr
II
puiffance; Qu'au nom d'Eternel , que tu
portes , La terre entière , en toutes fortes,
Rende une prompte obéiflanec.
PSEAUME LXXXIV.
Oi des Rois , Eternel mon Dieu ,
Que ton tabernacle eft un lieu , fur tous
R'
fe£ __ & jL£r^:3EEEE?:zf tiéE&ziz
les autres lieux . aimable ! Mon cœur lan-
^^-~g~
juit, mes iens ravis Ne rcfpirent que tes
parvis , Et que ta préfence adorable: Mon
mwmwmmm
ame, vers toi s'élevant,Cherche uface, o
Dien
PSE AUME LXXXIV. ji<?
Dieu vivant.
1. Hélas î Seigneur, le moindrejcmeaiv^
l'hirondelle, le pafleseau , ^Trouvgrpqt
chez-toi leur retraite ; Et moi , dans mes
ennuis mortels , Je languis loin 4Llîs
autels ; Ç'eftcn vain que je m'yjbuhaite.
Heureux qui peut , dans ta mailon , Te^
louer en toute faifon.
^m
ï^mm
£2
Z3^r=
3 .-Ô mille fois heureux celui De quitou-
\=Ï^E5E.
jours tu fus l'appui , Et qui , d'une rou-
te confiante , Paffe , pour te rendre les
vœux , Le vallon lec &c labloneux *
Sans que la peine répouvante ! L'eau
vive fous la main naîtra; L'eau du ciei
fes puits remplira,
PAUSE.
3*o PSEAUME LXXXIV.
PAUSE.
4. Toujours plus forts , ils marcheront,
ï=Ùi=I=s=ï§tei
S^Ê
Jufqu'à ce qu'enfin ils viendront Dans
Sion , devant Dieu le rendre. Toi qui
veilles furlfraël , Grand Dieu, de ton
S=2
trône éternel , Daigne mes prières enten-
dre : Dieu de Jacob , exauce-moi , Quand
j'élève mon cœur à toi.
5. Ô Dieu , qui nous défends des cicux y
Vers ton Oint tourne enfin les yeux; J'ai-
merois mieux , en toutes fortes , Un jour
_^V^3Z=Z7-
chez toi , que milie ailleurs ; Et je crois
les emplois meilleurs Des (impies gardes
de tes portes > Que d'habiter dans ces pa-
lais Ou la vertu n'entre jamais.
6. Qui
PSEAUME LXXXV. 311
il=§=?^É^i=i
z~?$-&
6. Qui veut en toi fe confier , T'a pour
foleil& pour bouclier } Tu donnes la grâce
rrr» ^^JElJFg^
.-=3$:
& la gloire , Tu couronnes l'intégrité
D'honneur &c de félicité, Au-delà de ce
qu'on peut croire. O mille & mille fois
2— -fc=
heureux , Celui qui t'adreffe fes vœux !
A
PSEAUME LXXXV.
3=
Ux tiens , Seigneur > tu redonnes
pE$===iS
la paix : Jacob a vu fes captifs de retour;
A tes enfans tu remets leurs forfaits, Et ta
pitié fe déclare à ion tour : De ta fureur
:£|h=:gg==yj
k feu plus modéré Semble en ce jour
s'être un peu retiré ; Mais , ô grand Dieu ,
5^=3^3^==^^=:^ — É=^ '$— îff
qui nous étois fi doux, Achève enfin
d'éteindre ton courroux.
z. Eft ce
3ii PSEAUME LXXXV.
HE
*. Eft-ce à toujours que tu veux nous
punir ? Eft-ce à toujours que ta main
^Ë=Oc=y=ff:|=^=^:
frappera? Plutôt , Seigneur , tu viendras
nous bénir , Et tout ton peuple auffi te
bénira. Dieu tout-puiÛant, que notre
indignité N'arrête- point le cours de ta
bonté : Tu vois nos maux ; donne-nous
ton fecours; c'eft a toi feui que nous
avons recours*
3. J'écouterai ce qu'il prononcera Pour
ceux qu'il aime , & qui le chercheront:
CeDieuclémentdepaixleurparlera, Et
de leur faute ils fc repentiront. Quand on
le craint , qu on l'invoque au befoin, D'un
ng
Dieu fi bon, le fecoursn eft pas loin : Par
fa
PSEAUME LXXXVL
la faveur, nous verrons de nos yeux , Sa
gloire encore habiter dans ces lieux.
4. La grâce, alors, à la foi s'unira ? Et la
juftice embrafTera la paix : La vérité de
la terre naîtra , Et Dieu d'en-haut com-
l!±zr5E^E
&JS3 — sëë'j^^jlJ^sS
blera nos fouhaits : 11 répandra les biens
£ï£^^E*==EË=ËEi:
1=^=
i=£.
■f^rF^Egg
dans nos maifons : Nos champs ren
dront leurs fruits en leurs faifons ; Tout
=2
fieurira par fa grande bonté , Et fur fes
pas marchera l'équité.
PSEAUME LXXXVL
On Dieu, prête-moi l'oreille Dans
ma douleur fans pareille : Vois la misère
où je fuis , Et foulage mes ennuis. Mon
Pieu, garantis ma vie /Car te plaire eft
mon
514 ntAUMt LààXVI.
mon envie : Sauve , ô Dieu , ton fervi-
tçur , Qui s'aflurc en ta faveur.
2. Delivre-moi, par ta grâce , Du péril
E=2
qui me menace , Quand , plein de zèle
& d'amour , Je t'invoque nuit & jour.
Veuille çopfoler mon amcQui fansceffe
te réclame, Et qui vers toi , Dieu des
Cieux , s'élève jufques aux deux.
3. Seigneur, ta grâce infinie, Au fidèle
qui te prie, Fait relTentir tous les jours
1H
è^i
Les effets de ton fecours. Puifqu'à toi
feul je m'arrête , Seigneur , entends ma
~^g=S": JE5zrj -££— 3S==i^rz=i ^f^a* =^g
requête; Et p'uifque j'efpère en toi,
Daigne prendre foin de moi.
4. A toute heure, en iiiafouffrance , J'im-
plore
PSEAUME LXXXVL _3zf
pîore ton afliftance ; Car ta pitié , chaque
lois , Répond à ma trifte voix. Eft-il quel-
que Dieu femblable A toi , feul Dieu re-
gËËS
^m
^tti=-î35
doutable? Qui peut former tes projets?
sta»
Qui peut imiter tes faits ?
PAUSE
h Sage Auteur de la nature , Le monde,
,rà créature , Un jour viendra tout entier
A tes pieds shumilier. De toutes parts 3
tes^merveilles^Sont grandes, font fans
pareilles; Et tu règnes en toutlieu,Com-
me le feul & vrai Dieu
6. Seigneur
montre-moi ta voie; Fais
SM11 y marchc avec joie; Etque, félon
mon devoir, Je révère ton pouvoirJMon
E c Dieu
jî* P SE AU ME L XXXVI.
^==g=fe^=f=ty
**=» i ■ t g
Dieu je béais fans celle, Et ta force &
ta fagelle; Et je te célébrerai Tant que
l±-l k A JUp
je relpirerai.
7. Car, bien que j'en tulle indigne , J'é-
prouvai ta grâce infigne , Quand des
portesde la mort, J'échappai par ton fuo-
port. Tu vois la haine &£ i'cnvic,Sansccf-
=g^=^s^
^ 1. 4-.
fe attaquer ma vie: Tousconfpirent con-
tre moi, Sans aucun égard pour toi.
8. Mais ta bonté favorable , Te rend tou-
jours fecourabïc, Toujours lent a t irri-
ter. Toujours prompt àmaiÏÏibr. Viens
donc, viens, & me regarde ; Quêta force
foit ma garde , Puifqu étant né fous ta
loi , Je luis doublement a toi
9. Donne-
PSEAUME_LXXXyiT. _jvy
9. Donne-moi, partaclémence, Un ligne
deta préfence : Mes ennemis auront peur,
Te voyant mon prote&eur.
PSEAUME LXXXVII.
Otre grand Dieu , pour rendre les
oracles, Des monts facrésa fait élection:
liaimemieuxles portes de Sion , Que de
Jacob les divers tabernacles.
2.0quedetoi de merveilles fontdites ,
i^Iiîiïi
Jerufalem ! ton deitin fera tel , Que Ton
^~=^
verra d'Egvpte &c de Babel , Le peuple
entier, rangé dans tes limites.
3. DuTyricn, du Phililtin , du Maure:
=*=^çc
i=a5
mUlÉ
:i^
m
13E
=*=r*
Il fera dit, qu ilsfortcnt de ton feki : Tous
'$3 — r*~|--~gs==g
s'uniiTant, par un pieux deifein, Crain-
Eez dront
&$ PSEAUME LXXXVIÏ.
dront le Dieu qu'en Sion Ton adore.
4. C cil-là que Dieu , déployant la puif
fance, Tout autre peuple à (on peuple
joindra; Enfin , chacun de Sion fc dira»
Et de Salem vantera fa naifianec.
ç. Des chantres faints l'agréable harmo-
nie , Retentira par tout à fon honneur :
a=0-
Je répandrai fur toi y dit le Seigneur , De
mes tréfors l'abondance infinie.
PSEAUME LXXXVIII.
On Dieu, mon unique Sauveur!
Nuit & jour devant toi je crie : Fais
que mes vœux , quand je te prie , Mon-
tent a toi par leur ferveur 5 Daigne ton
Ê*^*
:es
oreille me tendre , Et mes triftes cla-
meurs
TSEAUME LXXXVI1I. 319
meurs entendre.
LE&mgc
— ^rae
2. Seigneur, tu me vois iurmonté Par
les maux qui me font la guerre: Entre les
" K1 .y' j
morts que l'on enterre , Déjà je puis être
compté , Abattu par un long orage, Je
perds la force &c le courage.
3. je fuis fans aide, en monbefoin, Prelle
d'une douleur trop forte > Et tel qu'une
perfonne morte, Dont tu ne prends plus
aucun foin, Quêta main même a retran-
chée , Et dans le fépulcre couchée.
4. Hélas! Seigneur, tu m'as jeté Dans
^=r^r
m
E$^g3EE£
des gouffres épouvantables ; Tes juge-
mens fi redoutables , Sur moi , par tout,
— i==
ont éclaté j Ton coùrraoxa couvert ma
E e 3 tête
3?o PSEAUME LXXXVHI.
tête De tous les flots de la tempête.
5. Tu nf as privé de mes amis, A qui je
deviens exécrable; Des mortels le plus
pteS
l=2E&
=np=
miférable, Dans fétat trifte oiitu m'as
mis î Renfermé , fans nulle efperance
De voir jamais ma délivrance.
PAUSE.
>: j~ j; S^%z=2^, ^zr::£:zr=EE
3fci=^rï
6. Mes yeux font ternis de langueur ; Et
tous les jours , devant ta face, Tu me
vois implorant ta grâce. Hélas ! attendras-
.*_^ ._* ■>■*>-■»- -m 1 — -— — t »•■
tu, Seigneur, A montrer ta force divine.
En ceux fur qui la mort domine ?
7. Pourroit on du tombeau fortir, ODieu,
pour chanter tes merveilles, Ou tes louan-,
ges fans pareilles, Faire au fépulcre re-
tentir
PSEAUME LXXXVIII. 331
tcntir? Pourroit-on célébrer ta gloire ,
SI
Dans cette folle obfcure & noire ?
8. Voit-on que ta fidélité Dans lesténè-
bres le publie ï Et fous la terre , ou tout
s'oublie , Se fouvient-onde ta bonté ?
Mais pour moi, de toute mon ame,
Dès le matin je te réclame.
9. Pourquoi donc m'as tu rejeté ? Pour-
quoi caches-tu ton vifage ? Je fonds en
», f bT^3 *j îs
PS
pleurs; dès mon jeune âge , En mille fortes
tourmenté, Accablé de douleurs cruelles,
:5^If^I=E^Ei^EE£=i
z^zitzz
Craignaat tes menaces mortelles.
m
:i±=l-j*
1 o. Tes fureurs ont paffé fur moi : Tes
vengeances les plus terribles, Comme des
deluges horribles, Nuit & jour m'ont
rempli
JM „ PS E_A U NI ê L XgXIX.
rempli d'effroi ; Et mille périls , dont je
tremble, iYTont environne tousenfemble.
ii. Tu m'otes , pour comble d ennuis ,
L'ami que javois cru fidèle : Ceft en vain
que ma voix l'appelle , Dans Fétat fiipefte
oii je fuis. Hélas! au fort de maxlétrefie,
Chacun le cache & me délaiflfe.
PSEAUME LXXXIX.
j
www
Jgrrr^jor-
SfH2
E chanterai, Seigneur, fans cefle ta
bonté ; Je parlerai fans fin de ta fidéli-
té \ Je dirai ta bonté 3 dont la terre eft
l~r:£:
&=&=&
è3^i^&=
remplie, Et ta fidélité dans les cieux
établie^Be tous ces vaftes corps , la
courfe invariable, Prouve que ta parole
eft toujours immuable.
iu J'ai
PSEAUME LXXXIX. ^i
J'ai fait avec David un accord affuré ;
J'ai, dit le Tout-puiflant , à mon élu
É^I^Bî=ilëIl^li^ii=iii
juré , Que jufques à la lin je bénirois fa
race, Et que ,, félon les vœux, je lui
^=a§
:■ ■ -°7"
SUSSES
ferois la grâce, Que du trône royal ou
verroit l'héritage Pafler à fes enfans ,
si
& durer d âge en âge.
£ — ^-frv-
3. Lescieuxpréehcnt, ô Dieu, les œuvres
de tes mains, Et ta fidélité s'annonce en-
tre tes Saints. Qui fâuroit imiter, dans
1 air , ou fur la terre,La force de ton bras,
qui lance le tonnerre ? Et dans les plus
hauts deux , eft-il quelque puiiïance Qui
m
l^jE=5=i=S=g^^^^^^M=
=5=3*5
puille s'égaler à ta magnificence ?
tSfeïE
4. Sur un trône éclatant* Dieu, plein de
majeflé >
554 PSEAUME LXXXIX.
majefté , Brille aa milieu des Saints, dont
EM~S_*
~^ g==Cq
ii eft rcfpe&é. O Seigneur, dont la force
eft feule redoutable, Eternel qui peux tout,
nul n'eft a toi femblablciTa lupreme
grandeur , de toutes parts eft ceinte Des
rayons lumineux de ta vérité fatnte,
P A U S E I.
5. Quand tu veux, de iamer tu ibulèves
les flots , Quand tu veux , tu lui rends le
calme Se le repos: Ton bras vainquit TE-
m
gypte , ainfi qu'à coups d'épée Ton bras
des ennemis la force a difîipée; A l'uni-
vers entier, ta main a donné l'être, Et la
=^>*=
terre & les cieux t'ont reconnu pour maître
• T ' ^ 1 X. f * J • C l'A
6. Tu créas le Midi, tu formas l'Aquilon :
Hermou
PSEAUME JLXXXJX jjj
Hermon 6C IcTabor font réfonner ton
m
i=jr=
nom: Ton bras clt tout puiffant, ta main
iorte&i robuite, Ta dextreeil élevée, ôc
£ 23g — -- t~~^^^ — ?t — .-*" &y—¥~~$ C~Is: ' ■'- '
de ton trône augufte, L équité, la jufticè,
ont affermi la place : La clémence & !a
foi marchent devant ta face.
m=
7. Que le peuple eit heureux, qui te fait
Sî
révérer ! On le verra toujours fleurir 6c
profpcrer, Etfuîyreclc tes yeux la clarté
(glutaire; Ton Nom fait lèfujct de la
joie ordinaire 5 Puliquil te plaît, 5>ei-
gneur , de ta bonté fidelle, Lui donner.
chaque jour , quelque marque nouvelle.
8. Si nous fommes vainqueurs, rhonneur
t en appartient > Et ii nous triomphons, ce
bonheur
PSEAUME LXXXIX.
bonheur ne nous vient Que de ta feule
:z3nFEâE
main 6c de ta bienveillance, Qui fait, dans
les périls, notre unique alTurance. Du Roi
oui nous défend, la force ni i'adreiïe, Sans
le Saint d Ifraël, ne feroient que foibleile.
PAUSE
rt±
9. Autrefois , dans ta grâce , avant tous
nos malheurs , Parlant par vifions a nos
prédécefleurs , J'ai promis, leur dis ta,
ma divine aflîfiance Au plus fort d'entre
vous, né dans mon alliance : Je veux dire
mmmwËÊgmwmm
à David , mon lerviteur fidèle, Que j'ai
pris d'entre ceux que mon peuple j'appelle.
io. Comme par ma fainte huile il me fut
4édié , Je veux que de ma main il ft (ente
appuyé?
P S j[ AJU_ME JL X XXI X.__ ? , 7
appuyé: Mon bras le foutiendra dans tou-
a li^: ^1 =j^j-_ .l^iLfe
^^E
tes les alarmes; Et jamais abattu paria
force des armes, II ne foupirera fous un
joug tyrannique, Ni ne fera foulé d'aucun
tribut inique.
1 1. G'eft moi qui frapperai (es plus fiers
ennemis: Ils feront à les pieds Ôc vaincus
& fournis. Ma clémence & ma foi feront
E3EE3E
-^r==&^£S.
fa compagnie ; Sa force s'accroîtra par ma
JEÏS
r ^^^i^^^=^^z=r^-===z$:
~FX-ZEEEEE~EEâ>SZ.
force infinie : De Tune de fes mains la
WÈÊÊÈÊÊÈÈ
mer il pourra prendre , Et de l'autre il
S3ESS§lsë=
pourra jusqu'aux fleuves s'étendre.
Éîr^ :==yk=~'^'. — — ^^^^ A- ■ — ^ — — J==: -^ ^fr l£rij5
ii. O mon Père , ô mon Dieu , qui feul
es mon recours , Me dira t il fans celle,
rj~Es~
7==-£z
implorantmon fecours: Moi , pour mon
E f fils
3?8 ? SE^H.^L_t^^XIX-
fils aine jeleferai connoitre, Et des plus
puiffans Rois je le rendrai le Maître. Ma
faveur lui fera pour jamais alfurée, Etfer-
me la parole a lui-même jurée.
PAUSE III.
î 3 . J'établirai les tiens à perpétuité , Son
règne d'aucun tems ne fera limité, Tel
que le cours des cieux; &£ fi jamais fa race
Trop ingrate, ou légère, abu fi* de ma grâce;
S'ils tranfgrefient les loix de ma feinte
alliance , Ils fendront les coups de ma
jufte vengeance.
14. Je (aurai m'enquérit & d'eux &c de
leurs faits; Leur reprocher leur faute, &
punir leurs forfaits : Mais ma grâce pour
P S E A UME LXXXIX. 3 39
eux ne fera point éteinte , Et bientôt mes
bontés feront ceffer leur crainte. Ils verront
ma pitié fupporterleur foibleiie. Car rien
ne peut changer l'effet de ma promefle.
if. C'eit par ma fainteté que j'en fis le
Σ^E
=£=£:=
ferment , Et je veux pour David le tenir
conftamment: A fa poftérité je ferai favo-
rablc ; Son trône fera ferme, & fon règne
l^^ii::i=iii^^iliPJ^liii
durable/Tels qu'on voit le fo!cil,& lalune
luifante, Qui marquent dans les cieux ma
vérité confiante.
5=$gggg=3i
16. Et toutefois 5 Seigneur, tu Tas aban-
=ÈE5=5=
donné^Ce Roi, de toi chéri _, par ta main
couronné : Irrité contre lui , tu romps ton
alliance } Et tu foules aux pieds fa gloire
Ff a SC
$4»_ J_S E_A UME _L XXXI X.
Ôç la puiflance : Tu fais tomber les murs
de fes plus fortes places, Et rien n'égalé
enfin (es cruelles dil^taces.
PAUSE IV.
■-^$:
17. Il (e voit, fans fecours, aux paflars
l^^llIll^iiiSil^i^i^llilii
expole ; Il cft de les voifins durement mé-
WÈÈIÊÊêêSêÈÈê
~3c
=5^3:5
prifç:Tu relèves le cœur de Tes fiers adver-
-*4— £
laires , Et tu fa^s profpércr ceux qui lui
=£=*=;
=*==
font contraires : Loin de lefoutenir, ta
zz&z
-^-^r
main3danslabata:Sic De Iod epee émoufle
*:fc&E$=rp===ï
& la pointe & la taille.
18. On voit tout Ton éclat par toi-même
effacé, Et de ta propre main ion trône ren-
verfé: Tu retranches, Seigneur, le cours
de la jeuncife , Et le couvres par-tout de
honte
PSEAUME LXXXiX. j4i
PE^j^^=.|ggy|gg^x
fcgr— tf
- honte & de triftefle. fcft-ce donc a jamais
que , cachant ton vif âge, Le feu de ton
lîii^iiii=i=fi§ïi§iir
courroux détruit ton héritage ?
19. Âhlfouviens-toi plutôt combien nos |
jours font courts , Et qu'en vain tu nous
111111 f^k^ »„t :^"^^^^=y=rfff^^|
fis, fi tune nous fecours:Car, où voit-on
S=SÈ~E£E
-S-+-
quelqifun que la mort nefurprenne,£t
que la forte main du fcpulcre n'entraîne ?
Cette bonté, Seigneur, il grande &£ fi con-
nue, Tant promifeàDavidj, qu'eft elle
devenue 5
10. Seigneur, daigne penfer aux affronts
qu'on nous fait, Et vois des Nations for-
gueil&: le forfait, j'en ai le cœur ferré :
0=3
cette race maudite De ton Oint a fouvent
F f 3 diffamé
At
diffamé Sa conduite. Béni toit l'Eternel?
_£-_,
que Ion Peuple fidèle Célèbre inceiïam-
t- — -^r~— rrtefcg
»*— — • "pr-- ^ — 7*" ^- >
nient fa louange immortelle.
PSEAUME L C.
M U tus toujours , Seigneur, notre
retraite , Notre fecours , notre sûre dé-
*fc£=
3=?^j
— z^rr -
Êr^^^^^r^^
fefofe. Avant qu'on vît des hauts monts la
nailiance, Et même avant que la terre fût
faite, Tri fus toujours vrai Dieu > comme
ï&l
tu Tes , Et comme aulïi tu dois l'être à
jamais.
-Z==l=:±z
-Mm^^SMM
2. D'un mot tu peux nos foibl'es corps,
diifoudrc, En nous d fant,créaturesmor-
relies, CeîTez de vivre , & retournez en
poudre. Mille ans, à toi,quil'£ternel t'ap-
pelles ,
Ê3E3
PSEAUME LC 341
pelles>Sont comme à nous le jour dJhier
qui s'enfuit, Ou feulement une veille en
■TZZ&=Z2=ltt=ZZ
la nuit.
3. Dès que fur eux tu fais tomber l'ora-
ge, Ils s'en vont tous comme un fonge
mimÊmmÊmmmÊ.
qui paffe, Qu'avec le jour un prompt ré
fessâss
veil efface ; Ou comme aux champs on
voit un verd herbage, Frais le matin,
r5s=r:^~
afr-l . ^ . ■ --
*=2
dans (a plus belle fleur , Perdre le loir fa
EE^
grâce & fa couleur.
4. Ton jugement nous trouble & nous
*=§=sc
EË==5~^E
^lg
t£^S=
aceable , Rien n'eit égal à la peine où.
nous fommes, Quand tout d'un coup ta
fureur redoutable Met devant toi tous les
rxnzi
*m
>^^— » — =3
=E±E2
r3js=
péchés ck s hommes 5 Car tu vois tout; tes
yeux
544__ P_SEAU ME LC.
yeux, toujours ouverts, Sondent le fond
■n—j—T—
des cœurs les plus couverts.
PAUSE.
H^g
gg3^F5=y=^=a=y — -&ï~ï.
5. Par ton courroux notre courieeit bor
née} Et notre vie auliï vite s'envole , Que
fait en l'air le ion de la parole. Des plus
longs jours la fuite cil terminée AÏeptante
^£s
v:--fa».Ai:«.:
r=^r
ans , à quatre-vingt en ceux De qui le corps
eft fort il vigoureux,
6, Même la fleur de cette vie eft telle,
Qu'on n'y relient que peine & quemifè-
re: Elle s'enfuit , nous fuvons avec elle.
Hélas ! qui* • ■■itjufqu'où va ta colère? Qui
craint affez ce qu'elle nousfait voir De ta
vengeance &c de ton grand pouvoir ?
7. Donne*
P_S E_AU M_E__L C^ _ |4|
7. Donne-nous donc, Seigneur, de bien
entendre, Combien eil court le teins de
notre vie, Pour déformais n'avoir plus
d'autre envie , Que de pouvoir tes fain-
^-::^ ^r^^S; 5f .z^z^ËnE^n^r
=S==:=*=
tes loix apprendre. Reviens: helas! com-
^Fr^-^T^^tf
rrçr ;~^r— *V ... jg^E
bien languirons-nous: Montres à ton Peu-
»s
pie un \4fage plus doux
8 Qu'au point du jour ta borné nousbé-
nifle; Ou à nos beîoins fans ceffe elle
pourvoie; Que notre epurfe heureufe-
mentfinilTc^tcjue icsplcurs faffentplace
1 fiP?^-— p:^? -g— ^rr ^ r=:^p=^^^
a la joie : Enfin au lieu de nos maux ri-
zE5:e
=3=3
goureiix , Rends nous ta grâce ^ & des
jours plus heureux.
9. Dieu tout-puiflant , que ton oeuvre
éclatante
34*_ V SE _A U M_E L C I.
éclatante , De fièclc en Tiecle en nos er>
fans reîtiifej Que ta faveur nous Toit ton
A— — <Çw— V
jours^prejente 5 Que ta lumière à jamais
E*EEE£=^^E£
nousconduife : Oui, de nous tous, mile-
rables humains , Conduis , Seigneur, &
le cœur & les mains.
PSEAUME L C L
\J L i , tous la garde du grand Dieu
Pour jamais fe retire, A Ion ombre, en un
fi haut lieu, Âfluréfepeut dire. Dieu feul
eft mon libérateur, Mon efpoir , mon
Esa») » T^-î » '
E=?
afylc : Sous la main d'un tel prote&eur ,
Mon ame , fois tranquille.
2. Des filets du rufe chafleiir Son fecours
III
SE
~=rn
ÊÏEa
î?§f=^l§?=i=§§§i§^=
te délivre : Malgré le cruel opprefleur, Sa
bonté
P SE AU ME LCI. 547
mmwmmmmmmmmm
bonté tefait vivre. En tout tems il te <. ou-
5£^3EÊ=5=
vrira De l'ombre de ies ailes; > bouc lier
te garantira Des atteintes n t. j ;es.
3. Tu ne craindras jamai nuit Les fau-
daines alarmes , N: de jour . ii l'on te
pourfuit , Le dit effort des armes ; Ni la
peite, nous lurprenant, Lorfqu'enck rmis
-Bl^||li^ll=ll|liii|i|ilII
nous fommes, Ni fa tureur exterminant,
En plein midi, les hommes.
4. Mille à ta gauche tomberont, Des traits
£=$=3g:zg=:g:
4--:
z^-z^zzî±z
SrrrrA
qu'elle décoche ; Dix mille à ta droite en
mourront, Sans qu'aucu n mal t'approche.
Tranquille en tout tems. en tous lieux, Tu
EH^=
les verras défaire, Ces méchans,qui, de-
1 J I ,n|, \ Ii ' 'I 11 Ii II I
vant tes yeux, Recevront leur falaire.
PAUSE.
348 P SE AU ME LCL
PAUSE.
5. Heureux devoir choiii ton Dieu Pour
protecteur, pour jugej Tu trouves dans
un iï haut lieu, On allure refuse. Nul
mal ne te pourra toucher, L'ayant pour
ta ckrenfe, Ni de ta maifon approcher
Jamais rien qui t'offenfe
6. Il aura loin décommander Aux Anges,
fes Miniftres, D être avec toi , pour te
garder D'événemens fini lires. En leurs
mains ils te porteront. Rendant ta route
— +z£=z£=:z ■
mm
sûre: Tes pieds jamais ne Kcuvte^ojrt
^^e^^êf^^ -
3ES£
Contre la pi cire garç
^IPillllil^ïilf
7. Tu pourras fouler les alpics, Les lions
=sct=
pleins de rage, Les dragons & les bafilies,
SallS
m
==9C=r=!
PSEAUME XCI.
54*
Sans danger , lans dommage. Ton Dieu
r^r-i&z
=£==
sa
dit, en parlant de toi : Il me craint , il
irr r'4 »Lf JtJLLfe! IllîHMli
m'adore: Seroit-il délaiflé de moi, Lui
qui m'aime &: m'honore?
8. A tous les vœux je répondrai? Et quoi
qu'il entreprenne, Auprès de lui je me
tm
=.&-:
^^^^mÊ^
E^^^==S
tiendrai , Pour le tiier de peine. A
=t==t
^==3Errfe
fouhaît il verra les jours, Et profpérer,
&c croître ; Et toujours pour lui mon
llPlliilllilIflllF
fecQurs Sera prêt à paroïtre.
PSEAUME XCII.
o
m
Ue l'entreprife eft belle, De te
ouer, Seigneur! De chanter ton honneur.
5S=£=Sg=L>-Cr S^^Ea^S
D'un cœur humbleft: fidèle ! Quand lefo-
lcii fç lçye , LVajîûOûçer ta bonté; Et ta
G S fidélité
3 -p P SE A U ME _ XC t T.
fidélité , Quand fa courfe s'achève !
i. A la douce harmonie, Que fait former
Ta voix, Des flûtes, des hautbois Joignons
la fymphonic. Tes œuvres (ans pareilles
Ont réjoui mon cœur: je veux chanter,
Seigneur, Ces divines merveilles,
3. Grand Dieu, quelle eft ta gloire, En
tes moindres projets 1 Et que tous tes
hauts faits Sont dignes de mémoire !
Seulement une chofe Trouble l'homme
infenfé : Son cœur en eft blefle , Quand
mmmm
il fe la propofe.
4. Les pervers qui ftcuriiTent Comme Ther-
be des champs; Le bonheur des méchans,
Dont les voeux s'accomplirent} Leur gloire
peu
P S _E A U M E _ X CIL 5 j 1
peu durable Péi ira toutefois. Mais, grand
;$=$z
Dieiij Roi des Rois, 1 a force eft immuable.
PAUSE.
:l$zr3:
m
z$=:-=S
y Detoustcsadverfaires La race périras
Ton bras diïïipera Ceux qui te font con
EESjcEEîÊE
traites. i\ioi, Seigneur, que ta çrace Aura
t~&z
g,' ,lfe EJ^jg,
remis de bout , Je marcherai par-tout ,
3X3X
Plein d'une fainte audace.
6. Vivant dans l'abondance, Je verrai de
mes yeux , Sur tous mes envieux 5 Les
=ïIlliËiliii!iiH
coups de ta vengeance ; Et de tous ces re-
belles Dont l'orgueil tombera, Chaque
=3=^
==:*=
jour m'apprendra D'agréables nouvelles.
ii§Ê?ï
%m
^r:
\y rtr. i
7. Mais dans un heureux calme s'élève
1 homme droit, Tel qu'au Liban Ton voit
$jt PSEAUMEXCII, .
Ou le cèdre, ou la pal me; Et lcsheureufes
plantes De la maifon de Dieu , Seront en
ce faim lieu belles & fleuriflantes.
111111
8. On y verra fans cefle Des arbres tou-
jours verds, Chargés de fruits divers, Mê-
me dans leur vieillelle. Ainfi mon Dieu
propice, Eft toujours mon appui, Ht Ton
Jie voit en lui Nulle ombre d'injuftice.
PSEAUME XCIII.
leu règne feul , de fplendeur rc-
D
vêtu, Ceint & paré de force & de vertu :
Sa main affit la terre fermement , Et rien
f" i
n'en peut mouvoir le fondement.
z. Tu fus, ô Dieu , de toute éternité:
^TontrôneeftilableaperpétuiteiD'en-haut
tu
T^EAÛMÈ XCIII. 3T5
tu vois les fleuves s'augmenter, Les eaux
=£Pft
groffir, les vagues s'irriter.
3. Tu vois les flots l'un fur l'autre entait
i
==|p
ira "
g:
=3::=
fés , Comme en fureur, jr.iquau ciel
élancés 5 Mais ton pouvoir réprime leur
courroux , Ton feul regard les rend
calmes &: doux.
4. Dieu tout-puiffant , dont les oracles
i
r^-nrorrr
^^SE
laints Furent toujours fidèles & certains,
Fais qu'on te craigne , & qu'en toute fai-
fon, La faintete reluife en ta Maiïon.
PSEAUME XCIV-
A^ ïcu tout-puiflant > Dieu des ven
gérances 3 Toi qui fais punir les oftenfes.
Viens ^ & te montre hautement > Grand
G g i Dieu ,
;,V» PSEAUME XCIV.
I
Dieu , qui juges l'univers , Fais qu'enfin
1 f TM-j^ Hg^g^zg
l'orgueil des pervers Eprouve un jufte
jugement.
i-^-Y^g^^
2. Jufques à quand ces infidèles, Qui te
furent toujours rebelles 5 Jouiront-ils de
leur bonheur ? Jufques à quand leurs fiers
propos Troubleront-ils notre repos ,
S'élevant contre ton honneur )
3 Ton peuple ëft en bute a leur rage : Ils
X^rfc-
E&l
détruifent ton héritage ; Et même leur
cœur endurci., Livrant à de cruels dangers
EE?EE^EÏE3E
Veuves, orphelins, étrangers, Ils ont ofé
parler ainfî :
4. L'Eternel n'y peut rien comprendre :
Tevit-il nous voir, ou nous entendre? Nos
K fait*
PSEÀUME XCIV,
5 5f
faits font trop bien concertés. Méchans,
miférables humains! Serez-vous toujours
faux&vains,Toujoimfollement emportés?
5 . Celui qui fit tant de merveilles , Qui
forma les yeux, les oreilles , N'entendra
donc , ni ne verra? Lui qui difpenfe le fa-
voir, Qui par-tout montre fon pouvoir,
Jamais ne vous reprimera i
PAUSE.
6. Dieu qui connoït ce que nous iommes,
Sait bien que les projets des hommes
3B
m
EÉE&â^^
:J=E^~^^^^2^^z^Et
Ne font que pure vanité- Heureux , Sei-
gneur , qui dans ta loi Instruit & redrefie
par toi , fcn a fagement profité !
7. Quand le dur tems ïiui s'oppoîc" CVdï
fui
116 PSEÀUME XCIV.
lur tes loins qu'il le repole : Tu le fauves
|E3fc
par ton fecours, Pendant qu'il voit le tom-
beau creux , S ouvrir au méchant malheu
reux, Au milieu de les plus beaux jours.
8. Notre Dieu ne veut, en nul âge, Aban-
donner Ion héritage : II eft de Ion peuple
llilgUSgimiillallfPIl!
l'appui. Il tournera les yeux vers nous;
Il rendra la juftice à tous; Et les bons
m
9. Quelqu'un, dans ma longue fouffrance,
M'a t il offert Ton affiftance? M'a-t-on rc-
garde feulement? Privé de tout fecours
humain 7Si Dieu ne m'eut tendu la main,
J'alloisdeicendr: au monumenr.
£t>. Seigneur, quand les pieds fiftèglifse-
rtnt,
.PSEAUME XCIV. m
rcnt , Et qu'à toi mes vœux s*adrefsèrent ,
Tu me foutras par ta faveur: Dans toutes
iiliïÊiS
Ë5E?Êëâ:3
mes affligions , Tes douces consolations
=±:
3£xz?x=:z2
SS
ont Toujours rejoui mon cœur.
=Ç=3&1
tv n ;y^*~*-| el— j»-5e
i i.Car aulli, comment ta juftice Soutien-
iiii^i^i^^il
droit-elle la malice, Qui ne fe plaitquà
faire tort ? Ces pervers qui ne craignent
rien P Font mille maux aux gens de bien,
Et mettent l'innocent à mort.
ii. Mais le Dieu fort, ce jufte Juge , Eft
^-g— -y -^=^====^3=3^43^
JËE5rgtr:=l
3E!
t^t^;
mon rocher5eft mon refuge : Il punira tous
:jÊ=iX=:5 -4==p
leurs forfaits; L'Eternel les accablera ; Son
bras vengeur les détruira, Par les maux
mêmes qu'ils ont faits.
PSEAUME
3J8 TSEAUME XCV.
TSEAUME XCV.
R
Ejouiflbns-nousau Seigneur ^ Âf-
iemblons-nousA fan honneur , Car il eft
=— ±z
kJ>_ \l a ^4 ' ~g; *
feui notre détente :Couronsàfon Temple
aujourd'hui, Afin de chanter devant lui ,
Sajprcce*: fa magnificence,
i. C'eit le Dieu grand & glorieux, Le Roi
des Rois , te Dieu des Dieux , Qui ieul
dans les mains tient le monde, Qui do-
mine fur les hauts monts, Et dans les abî-
mes profonds , Maître de la terre & de
Tonde.
3* La mer & les e.iux font à lui, Il en eft
l'auteur & 1 appui ; La terre eft auffi fon ou-
vrage, Ceft ie Dieu qui noiu forma tous :
Allons
PS EAUMELCV. , S9-
Alions adorer, à genoux, Un Maître (ï
^rr^frTTl^s
grand & (î iage.
4. Il eft notre Dieu tout-puiflant : Nous,
m
£?5
Ton troupeau , qu'on voit paillant Sous (a
main, qui nouseft propice. Aujourd'hui
qu'on entend là voix, Prenez-garde au
m
ÊSiHiSll
mois cette fois, Que votre cœur ne s'en-
durciffe.
5. Autrefois vos pères pervers Se muti-
nantdans les déferts , Contre Dieu même
s'élevèrent: C'eft Ta , dit il , qu'ils m'ont
tenté, Quand, malgré leur légèreté, Cent
6. Durant quarante ans, en effet , Cette
race indigne aa fait Que m offenfer par
mille
f&Ê PSEAUME ICVL
mille outrages : Leur cœur ingrat seft
égaré , Et n'a jamais confidere Ma vo-
lonté , ni mes ouvrages.
7. Enfin de ma gloire jaloux , Et poutfé
d^unjufte courroux, J'ai cette parole ju-
rée : Que jamais ce peuple endurci , Puif-
qu1 il me réfiftoit ainli , Dans mon repos
SE
n auroit entrée.
PSEAUME XCVI.
o
Hantez à Dieu,peuple fidèle; Chan-
tez-lui , terre univerielle, Béniflez-le de
jour en jour : Que chacun chante, tour a-
=53!
touv,L7oeuvredelamain i mmor relie. a
ht
i. Célébrons fans celle (a gloire, Etfes
"raits dignes de méajoiie j G'çft l'Eternel :
peut-oi*
PSEAUME XCVL
01
peut-on douter Qu'il ne (bit plus à re
E-AÎii:
^5=BS£
douter Que des Dieux de bois &: d'ivoire ?
3. Ces Dieux j à qui le monde encenfe,
font des idoles fans puiifance : Mais
TEternel a fait les cieux ; Il voit marcher
devant les yeux La pompe & ia magni-
=1=3=
licence*
4. Sa grandeur dans fa Maifon fainte*,
Se montre vivement empreinte Mortels,
:==£
qui voulez être heureux , Venez, & lui
&E$:
rendez vos vœux , Avec amour, refpect
&c crainte.
PAUSE.
gor ^rrt"*" ' «■;• î1^
3sa
m
j>. Célébrez fa gloire immortelle ; Louez;
ik puilTance éternelle : Entrez au Temple,
H h Natiom §
s6i PSEAUME XCVI.
Nations, portez-lui vos oblations : Sa
grâce aujourd'hui vous appelle.
HUïT
—=&-
6- Exaltons fon Nom tous enfemble;
Et que le monde entier s'aflemble : Qu on
sliumilie en ce faint lieu, Pour rendre
hommage a ce grand Dieu. Que devant
lui la terre tremble.
7. Peuples , faites que fa puiilance Trouve
1 i £
une prompte obéiffance : Ceft lui qui
foutientrunivers ; Et ion bras, des crimes
divers , Va faire une jufte vengeance.
' 8. Qu'on voie enfin , fous fon empire ,
Les deux chanter, la terre rire; Tonner
l'Océan écumcux; Les chimps,lesforêts, .
avec eux, Ses louanges d:re,&: redire.
$ L'Etcrnçl
J> SEA UM E _X C VIL _ m
9. L'Eternel vient, il va paroitre } 11 vient,
5" g^jj=|=i^§SteEgSgS
comme fouverain Maître, Régir le monde
juftement ; Et fous un doux gouverne-
ment , La joie en tous lieux va renaître.
PSEAUME XCVIL
Ieu règne en jufte Foi Terre,
D
iigj^ggiÉ^iiiigiiifigiais
réjouis-toi 5 Iiles, taites la fête De fagrande
Conquête. L'ombre & robfcurité Cou-
Vrènt fa Majelté ; Ses divins j ugemens Sont
les sûrs fondemensDe ion trône exalté.
1. Devant lui font roulans Des feux étin-
£2
celans, Pour confumer l'audace Qui lui
réfifte en face. Son éclair foudroyant,Qui
vole flamboyant, Fend le vuide des airs,
Et la terre ôc les mers Tremblent en le
H h x voyant.
PSEAUME XCVII.
m
3, Comme la cire au feu, En préfence
de Dieu, Les plus hautes montagnes Fon-
dent dans les campagnes. Les deux à
haute voix Prêchent fes faintes loix , Et
du vafte univers Tous les peuples divers
Chantent le Roi des Rois.
PAUSE.
4> Loin de nous à jamais Tous ces Dieux
0E^
-*— —
contrefaits , Et les Nations folles Qui fer-
vent les idoles. Vous, Anges , toujours
prêts A louer fes hauts faits , Efprits
faims , venez tous L'adorer avec nous,
Le bénira jamais
r^
E=$^:^
5. Sion chante, Seigneur, Un hymne a
ton
ton honneur. Les filles de Jiidéc Ta gloire
ont célébrée: De toute éternité, Ta haute
Majcfté S'élève furies deux; Et ià,fur tous
les Dieux, Tu te vois exalte.
6. Vous donc qui fervez Dieu, En tout
tems, en tout lieu, Travaillez à lui plaire ;
Gardez-vous de mal faire: 11 protège fes
Saints 5 Leur vie eft dans les mains: Si
^a-k^i^e^fei
i on veut les frapper , 11 faura diifiper Ces
funeftes defleins.
7. Dieu , fur les hommes droits Qui pra-
tiquent fes loix, Fait lever fa lumière: li
m
rend leur joie entière. Vous donc, fon
peuple heureux, Rallumez vos faims feux;
§=3
Célébicz du Seigneur La force & la gran-
it h 3 deur.
>6£_ PSEAUME XCVIjj^
«icur, Et lui rendez vos vœux.
PSEAUME XCVIII.
P
i£:t^
;*=£=$=
-->-- — - I ■ — -*- ■ • • -f-y.— -
L Euples, chantez un faint cantique A
E^t^SÏ
1 honneur du grand Dieu des cieux, Qui,
=3=0
par la force magnifique , Eli demeure vic-
torieux: Son grand pouvoir s'eft fait con-
noitre, Quand fa main nousagarautis^Sa
i~d=
l ;»"■£
HgEff
r.rr^rtr
juftice a daigné paroïtre Pour nous , au
milieu des Gentils.
2. Dieu, de fa bonté fccousrable, A bien
muable> Il veut fon peuple maintenir. Le
fal ut que Dieu nous envoie, Jufqu'au bout
du monde s'eft vu : Que donc d'ail egrefle
ÔC de joie, l'univers entier foit ému.
3. Que
3. Que partout devant Dieu reforment^
Et les inftrumens& les voix; Que partout
^^3=Ei=f^|E|§^=g^fel§i
les trompettes fonnent,_Et les clairons &
3Çn~^sz:^rr
les hautbois. Qu'en fa préfenec glo-
rîcuie , Tout poulie des tons éclatons ;
5^^^E|$E^E5E^E|^g^r5^1g
La mer bruyante S£ f urieufe 5 La terre &^
tous les habirans.
4. Que,dcvant Dieu, les fleuves mêmes ^
Battent des mains,de joie épris ; Et que_,
par des tranfports extrêmes, Les monts
>nts
faflent ouïr leurs cris ; Car Dieu vient
gouverner le monde, Selon le droit &
Éliiiîi^liil^ilÉ=§pi^iS
l'équité, Et par-tout, d\inc main féconde,
Répandre la félicité.
ISEAUMB
%& PSEAUME XCIX.
PSEAUME XCIX.
gnant. Peuples éloignés, Soyez étonnés;
Ses Anges,(buslui, Lui fervent d'appui:
Que toute la terre Craigne Ton tonnerre.
i. A ce Dieu fi grand Tout honneur le
=te«
:-S^-;gf^
rend: Au mont de Sion, Toute Nation
Le vient adorer, Y vient célébrer De fon
lom terrible La force invincible.
3 . Ce Roi renommé A toujours aimé Un
gouvernement Réglé juftement;Tel qu'on
. voit celui Qu'encore aujourd'hui De Ja-
cob la race Éprouve en fa grâce.
^llpili^lijg=^feSiIji
4. Exaltez de Dieu La gloire en ce lieu :
Pliez; les genoux, Moïfe avant nous, Et fon
frère
PSEAUME XCIX-
g3^zz^^|=E5^È^^^lzz::^zz|^g
3*9
Frère Aaron, Louant (on faintnom, Ont
^trf
fait le iervice De fon facrifice.
PAUSE-
5 . Comme eux,Samuel Servoit l'Eternel >
Le peuple, comme eux , Lui rendoit les
Tjr^^&sç
— ^ -"X—i-*
-<>—&^p
vœux. Dieu les entendoit, Dieu leurrer
e^S
zt±*=: :
pondoit: Touché de leurs plaintes, 11 cal-
moit leurs craintes.
-*—**.
6. Il parla des deux, Montrant à leurs
I1eûeeÎ==
=£===±==1==: g
*?— y— ><
*=3Ê
yeux , Au jour le plus clair , Sa colonne
en 1 air. Eux,, de leur côté, Avec piété ,
Suivoient l'ordonnance De ion alliance.
7. Grand Dieu, ton fecours Êtoit leur re-
cours : Tu les exaucois , Tu les eondui-
ïfcfc=
fois} Et ton bras puiflaat, tMême en pu-
nifiant >
niftant , Et faifant jufticc , Se montroit
propice.
8. Que ce Dieu fi faint Soit loué, ioit
craint; Qu'il ioit révéré , Qu'il foit adoré
Au mont qui lui plaît. Ceft lui qui feul
cft Le vrai Dieu fupréme , La fainteté
même.
PSEAUMÏ C.
v!
Ousqui fur la terre habitez, Chan-
tez à haute voix , chantez. Réjouiriez
vous au Seigneur , Par un faint hymne
à fon honneur.
WêêêWêWë
z. Sachez qu'il etUeSouverain,Qui,ians
nous, nous fit de fa main \ Nous, le peu
pie qu'il veut chérir, Et le troupeau quil
veut
P SE AU ME C.
wÊmmmmm
371
veut nourrir.
=5=
z. Entrez dans Ton Temple aujourd'hui:
Venez-vous préfenter à lui ; Célébrez fon
Nom glorieux, Et félevez jufques aux
4. C'eft un Dieu rempli de bonté, D une
miHH
& —
mmmm
éternelle vérité , Toujours propice à nos
louhaitsj Et fa grâce dure à jamais*
PSEAUME CL
jLJ leu tout-puiffant, à mes vœux fi
propice, Je veux chanter ta grâce & ta juf
tice : Jufqu à ma fin je chanterai \ Sci
gneur, A ton honneur.
fesS
i.Viènsjdonc, ô Dieu, fou tiens moi par
ta grâce : Tu me verra» marcher devant
ï71 _P S E A U M E CI.
ta face. Dans ma mailbn la juftice tou-
jours Aura Ion cours.
z. jamais le mal ne féduira moname;
Car des méchans je hais la voie infâme :
- ^^ mf '~-~EEE- ^Ç^-"-—--** - ■ <fr $ — \ — #
Ils me craindront & noieront chercher
A m approcher.
4. Ceux qui'fuivront une route égarée^
Ckezraoi )amais n auront aucune entrée
EiEtE5=:
EïE
L'on n y verra nul d'enir eux écouté, Ni
fupportç.
ç. Je détruirai ceux dont la médifàncc
'Fâ^rërTfecret fa guerre à rinnocenec ; Et
jç fadrai bannir loin de mes yeux Les or-
gue!'ieux.
rsïr
"d. Les gens de bien, qui feuis me peu-
Ycnff
PSEAUME CL
m
$79
vent plaire, Auront chez moi leur de-
meure ordinaire \ Et qui toujours le droit
S£H£^:
~5=£z
chemin tiendra , Me fervira.
Ï3BS
7. Ni les flatteurs, ni les trompeurs ini-
ques Nefe verrontentre mes domeftiques;
Et les menteurs ne recevront jamais De
mes bienfaits.
8r Dupaysfaint j'ôteraide bonne heure
Tous les médians ) fans qu'un feul y de-
meure : Mes foins [ Seigneur /purgeront
ta Cité D iniquité.
PSEAUME CIL
i~* Eigneur, entends ma prière, Par ta
bonté Singulière ; Et quand ma voix monte
— -...- — + %* - ^—-4^ -** — XZ
I=?l=s=I=i^=S=è=Ê5=i
à toi , Ne t' éloigne pas de moi: Dans ma
I i douleur
^ÊI
douleur (ans pareille , Tourne vers moi
ton oreille; Viens, hâte-roi, je te prie,
33=s[==
De m'exaucer quand je crie.
2. Car ma force confumée S en va com-
me la fumée , Et mon corps lec &c tranfi
Eft tel qu'un tifon noirci. Toute ma vi-
gueur le palfe Comme une fleur qui s ef-
face: Dans les tourmens que j'endure ,
J'abhorre la nourriture.
E^2
3. Ma peau flétrie & féchée , A mes os
inpgiiiaaiiiiMiSi^^
elt attachée; Et toujours prêt d'expirer,
Je ne fais que foupirer. Tel qu'un hibou
folitaire , Je fuis le jour qui m'éclaire : Je
m
-~ -p-
reiïemble à la chouette , Qui fait au bois
fa retraite.
4. Comme
P SE AU ME Cil.
37*
4 Comme , durant fon veuvage > La tour-
terelîe a l'ombrage Nourrit fes triftes en-
nuis , Seul je pafTe ainfi les nuits. Chacun
s'empreffe à me nuire } Tous cherchent à
medétruire^Leurs coeurs contre moi s'u-
niiTcnt , Et leurs langues memaudiiTent.
PAUSE
5 . Hélas ! on ne me voit prendre D'autre
0~ :<:
aliment que la cendre? Et je fais , dsïï-r
mes douleurs , Mon breuvage de mes"
pleurs. O Dieu , c'eft dans ta colère, Que
ta juftice févère 3 Du faite de la puiflanec >
r^gEgz^rz
M'a plongé dans la fouffrance.
6. Mes jours paflent comme une ombre,
Qui fe perd dans la nuit fombre \ Et je*
1 i l fuis
fuis plus defsèché, Que le foin qu'on a
riA ..»-aj 55E
ÎFTTZO^
fauché.Mais ton trône toujours ferme De-
meure fans fin , ni terme } Et de ton Nom
P
3=ï
g^g=â^|
plein de gloire, Dure à jamais la mémoire.
7. Viens donc, & fans plus attendre,
Hâte-toi de nous défendre; A ye, o Dieu:,
compaiïîonDetafidelleSion. Elle attend
de ra clémence Une prompte délivrance :
Le tems affigné te prefle De dégager ta
8. Ton peuple , en fes maux extrêmes ,
§11^3=
gnl ? HT"7!!
En aime les pierres mêmes; Sa ruine &:
les malheurs Lui font répandre des pleurs.
Les Nations alarmées Craindront le Dieu
^111111111111111
ËËiî
=ê^<?E£
des armées: Les Rois, malgré leur puif-
fance ,
PSEA U UW ffll- 377
fance, Redouteront fa vengeance.
9. Car fa Cité démolie Sera bientôt réta-
blie: Son Dieu, qui l'aime toujours, Vient
des deux pour fon fecours: Ses yeux ont
vu les misères De ces triftes folitaires ; Et
fon oreille attentive Ecoute leur voix
PAUSE II.
=====g::$=|=
;£^2
1 o. Ses hauts faits, fi pleins de gloire , Se
liront dans notre hiftoire : Jamais les tems
H'-.t * «Dl
rt ■ mj5 r aâat^y<)ti|r<t^f?; 5g5Z
à venir N'en perdront le fouvenir.Le n ou-
veau peuple avec joie,Suivant du Seigneur
£=*:5?Î==3==S
E?3f5::£*
la voie , Chantera , plein d'allégrefle , Et
fa force & fa fageÏÏe.
IM=i=liSPlîS§^flIîliSH
1 1. Car Dieu, de fon Sanctuaire, Ne nous
1 i 3 fera
37*
V SE AU ME en.
!era plus contraire: Se baillant du haut
des cieux, Sur nous il jette les yeux. Il
voit les cruelles peines De les enlans dans
mm
:g^SEÊta?=^^i=
E|§^p
H§
les chaînes : Il les fauve, par l'a grâce, De
EE1=*
la mort qui les menace.
1 1. 11 veut que,dans la Judée,La mémoire
t^.-.T-
en foi t gardée. Et qu'en Sion foient chan-
tés Les doux fruits de fes bontés. Là, les
Les plus grands , fans réfiftance, Lui ren-
iir
dront obéiflance.
PAUSE III.
1 3 . Ma force étoit abattue \ Et la douleur^
qui me tue, Abrégeant mes trilles jours^,
J ai dit ? à Dieu , mon iecours > Ne me
perds
PSEAUM1 CIT.
V?9
perds pas ians reflburce, Dès le milieu de
ma courfe : Toi , grand Dieu , dont les
années Ne feront jamais bornées.
14. La terre fut ton ouvrage; Ccft ta
main puiflante & fage, Qui fçutles cieux
compaffer 5 Et tout cela doit palier. Du
fiége où. tù te repofes , Tu vois vieillir
1 * ^r^tyis.
toutes choies 5 Et fe conlumer par l'âge,
Comme un habit par Tufage.
1 5 . Comme une robe qui change Avec le
tçms qui la mange, Terre &: cieux , tout
ËÉÉÈ
t=*l
changera ; Leur éclat dilparoïtra : Mais ta
Majefté fuprême Demeure toujours la
même 5 Et ta confiante durée Eft pour
WêêêÈÈêèêèè
jamais aflfurée.
itf.Ceft
jSo PSEAUME CUL
16. Ceft donc par ta feule grâce , Que
Ton verra notre race Dans ta Maifon pour
jamais Vivre & repoferen paix.Nosen-
fans , par ta clémence , Jouironten ta pré-
fence,Et fous ta main adorable, D'un
bonheur toujours durable.
PSEAUME CIIL
EnillonsDieu, mon âme, en toute
chofe , Lui fur qui feul ton efpoir fe re-
pofe: Chantons (on Nom, fans nous laffer
m
Bli^l^fl
jamais, Que tout en moi célèbre fa puif-
fance; Surtout , mon ame , exalte fa clé
meiace , Et compte ici tons les biens qu il
fa faits.
z. C'eftce grand Dieu, qui, par fa pure
grâce ,
PSEAUME CIII. 3§r
grâce, De tes péchés les fouilîures efface ,
Qui teguéritde toute infirmité. Du tom-
=-^-
tefc=
25=5^F5
1^^^
beau même il retire ta vie , Et rend tes
jours heureux, malgré l'cnvie,T environ-
nant par-tout de la bonté.
3 . C'eft ce grand Dieu 3 dont la riche lar-
mmmmmmÊmmmmmm
gefle Te raflaiie, & faitem'en ta vieillcne,
HT
~— ^Z35^-
BB
Xîhû qu'une aigle, on te voit rajeunir.
Aux opprimés il eft doux & propice } Et
tous les jours fa fuprême juftice Montre
qu'il fait &c fauver & punir,
B£±3
4. Jjadis Moïfe, avec crainte , avec joie ,
Vit du Seigneur la merveilleufe voie: Tout
Ifraëï vit auffifes hauts faits.Toujourscîé-
xnent, & rarement févère,, Prompt au par-
don a
*8i PSEAUME CIII.
don , & lent à la colère, Il elt (1 bon ,
qu'il remplit nos fouhaits.
5. Si quelquefois , abufant de fa grâce,
Nous l'offenfons , il s'irrite , il menace
Mais fa rigueur ne dure pas toujours ; Il
nous épargne, &; fa jufte vengeance N'é-
gale pas les peines à l'offenfe , Car fa bon-
6. A qui le craint, à qui pleure fa faute ,
fe2
Cette bonté fe fait voir auffi haute Que
fur la terre il éleva les deux; Et comme
cft loin le couchant de l'aurore , Ce Dieu
clément, q uand fa graceon implore, Met
-*=:e-
loin de nous nos péchés odieux.
PAUSE-
PSEAUME CIII.
PAUSE.
383
7. Comme à ion fils un père eft doux &c
mu
tendre , Si notre cœur vient au Seigneur
fe rendre , 11 nous reçoi t avec compalîion ;
^i=li=ll=ÉteIlli
Car il connoît de quoi font faits les hom-
EE3E
E^
mes: li fait, helas! il fait que nous ne
11111111111
fommes Que poudre & cendre, & que
8.Les jours de l'homme à l'herbe je com-
pareront à nosyeux la campagne le pare,
Qu'un peu de tems a vu croître & mûrir
Etquifoudain de l'Aquilon battue, Tom-
be , fe fane, & n'eft plus reconnue, Mê-
me du lieu qui la voyoit fleurir.
9. Mais te$ faveurs, ô Dieu! font éter-
nelles»
îS4 P.SEAUME CIIL
m
-z£EZz
mmm
y 't '■*> *f
nelles, P.oi [ui t invoque^ toujours les
ï^3=5=
=±z=
qnr_='
fidèles, De iieele en iïécic, dpr<& ( ta
UiBI
bonté. Dieu garde ceux qui marchent en
fa crainte , Ceux dont le cœur s'attache à
fa Loi fainte^Tous ceux enfin qui font
10. Dieu qui des cieux voit tout ce qui ref-
pire^ Dans ces lieux hauts a bâti fon em-
pire: Tout l'univers eft fournis à les loix.
■ - _ â I :
Joignez-vous donc pour chanter (es louan-
ges., Efpritfc divins, Chœurs immortels
des Anges , Vous qui volez ou commande
1 1. Béniflez Dieu , fa célefte milice ; Mi-
niftres faints , Hérauts de fa Juilicc , Qui
de
PSEAUME CIV. j 9 T
de lui plaire êtes toujours (oigiieux : Bé«
niiïez Dieu, tous Tes peuples du monde ;
Vous cieux > toi terre, en mille biens
féconde ; Bénis-le auffi , toi 3 mon ame,
avec eux.
PSEAUME CIV.
i
L faut 5 mon ame 5 il faut , avec ar-
ï&j. — =?
deur , De l'Eternel célébrer la grandeur.
Dieutout-puiffantjiéul digne de mémoire,
=£^E3=£=3^li=
Je te contemple environné de gloire,Ceint
£-£r=i~a^
^=ffiÊ
r^"^r==rr^^r—
de lumière, & paré richement De ta fplen-
ËEEEE3eE3
E5E^£Ei
te=J£=5gé
deur>commed7un vêtement. Pourpaviilon
à ta Majefté fainte, Ta main forma des
z. Ton haut Palais eft d'eaux tout Fara-
Kk brille
38£ P SE AU ME CiV.
brille: Pour toi la nue ell un chavexhaulïe>
Les vents aïlés , lorfque ru te promènes ,
Pour te porter, redoublent leurs haleines.
De ces efprits , auiii prompts que légers,
Quand il te plait, tu fais tes meflagers i
Et fi tu veux exercer tajuftice, Les feux
*Ê£$=S
^r~:^
3=
brùlans font prêts a ton lervice
si
3. Tu fis la terre, & Taifis fermement: Son
-r*
propre poids 1 ni (ertde fondement; Rien
t=2?— -
ne rébranle , & nous la voyons être Telle
aujourd'hui , qu'au jour qui la vit naître.
Auparavant, d'un grand abïme d'eau Tu la
*=*=
eouvrois comme d'un noir manteau \ Les
eauTflottoicnt encor fur les montagnes,
Comme elles font dans les balles cara-
fe tics.
FSEAUMË C1V.
$%f
pannes.
-'^■kiJàf'^c
fe±S:__ .:gr-r:-^. . " ^z=^g: ^ S ^_
—^£e£:™;
4. Mais d'un feul mot qu'il te plut profe-
^Ef==E^=g===SZ=±=:E^^E=g^EiE
rer, Toutes, foudain, tu les fis retirer : Ta
;-**=*=
=ï=ÏE==E====S=ëEÎ=S3S
forte voix, qui forme le tonnerre , Avec
frayeur leur fit quitter la terre. Alors on vit
mille monts (e hauffer , Mille vallons à
. Feurs pieds s'abaifter , Tous fe hâtant pour
i ^Ul £i ■■— !■ -^- -: -■! -j ■-■-■ ■■■ t' -t' 1 ' "Av ^y^jT
occuper la place Qu'il t'avois plu leur
marquer par ta grâce.
PAUSE I.
5, La mer alors fous tes yeux fe forma ,
Et dans fes bords toute le renferma , N'o-
fant franchir les bornes éternelles, Qui de
fes flots tant les gardes tideïïes. Entre les
iïioats tu fis fouir les eaux 5 Tu fis par-
is k 2, tout
3 88 PS EA V M E_ Cl V.
tout coulct mille ruiffeaux, Qui, delccn-
;§iÈÊ?^
dant des hautes collines , Vont réjouir
les campagnes voifînes.
4 6. Les animaux y vont chercher le frais ,
£t dans leur foif y boivent à longs traits.
Tous , le cheval , le bœuf, fane iauvage ,
in
Courent en foule a ce commun breu-
vage. Le long des bords de ces ruifieaux
courans, On voit voler mille oifeaux difte-
rens , Qui fe pofent fous le fombre feùil-
ZTÇZZ^Z
lage , Font a i'envi retentir leur ramage.
-*=<£?
7. Du haut des cieux, les monts, fans art
* iHi-HII
E-ZX~E^
2=^Ï==S£=5Z=&
humain, Sont largement arrofes de ta
main ; Et des doux fruits de ton travail fans
peine, Toute la terre heureufementeit
pleine*
PSEA UM E CIV.
sh
ê=i^e|=îï=±:
pleine. Elle foutient l'homme 6c les ani-
5====s=a=
---l: -j. j=se.& j: — £r
== =C=±=
Ct=
maux} Elle produit l'herbe pour les che-
vaux; les blés, la vigne & toute autre
verdure , Pour le plàiiïr ou pour la nour-
riture.
8. Le pain, gui fait la force & la vigueur;
Levin,quifertàrejouirle cœur; Et l'huile
enfin, dont Tagréable ufage Rend la fraî-
cheur & la )oie au viiage. C'eft par tes
E||==^^p£
foins que, malgré les hivers, Sur le Li-
ban croiffent tes arbres verds, Les cèdres
5 Z£Z$~-5E.^_ : ^"JEE^îî^SrEEr^^E^
hauts que ta bontéfupréme, Sans artifice ,
r£r=£=
a plantés elle même.
9. Là, fous l'abri des plus épais rameaux _,
Cachent leurs nids mille petits olfeaux ;
Kkj Pendant
?9°
PSEAUME CIV.
Pendant qu'ailleurs la cigogne tranquille,
Sur les fapins le choifit un afyle. C'eft vers
les monts que le chevreuil s'enfuit , Pour
:£sz=r£:
3* i> S=f=fc
S
s'éloigner du chafïeur qui le fuit ; Et le la-
pin , que la peur accompagne , Dans les
lieux creux , fe fauve à la campagne.
PAUSE III.
i o. Tu fis la Lune avec fes chançemens,
EEE2
Propre à marquer, a diviferles tems; Et
le Soleil , au moment qu'il fe lève , Con-
noït le point où fa courfe s'achève. Tu
couvres l'air d'un voile ténébreux,Qui de
la nuit rend le vifaçe affreux? Et c'eft
alors que les bêtes fauvàges , Sortant des
bois, cherchent les pâturages.
ii. Le
PSEAUME CIV.
i i. Le lionceau , dans fon befoin pref-
Tant , Après la proie en fureur rugiffant ,
Crie au Seigneur , Auteur de la Nature ,
Et par les cris demande fa pâture. Puis le
Soleil nous ramenant le jour., Tigres,
lionsj, rentrent dans leur iejour: Cachés
alors dans leur demeure fombre, Ils trou-
vent tous , & le repos, & Tombre.
ii. L'homme à ion tour & montre, &:,
i ans danger, A fon travail on le voit fe ran-
ger : Chacun s'empreffe ; & fa tâche étant
faite , Chacun le foir va chercher fa re-
traite. Grand Dieu ! combien, dans ce vafte
^m
univer^Sont merveilleux tes ouvrages di-
versî Tu les fis tous avec ordre & fagefîe,
Et
? s EJ^J?Ji_E ^ I Y-
Et tu bénis la terre avec larçeife.
13. Mais qui pourroit décrire maintenant
la vafte mctjdc Ton ilôt ccumant? Tout
ce qui vit ; qui nage dans fon onde, Tout
le poiffbn qui dans Tes eaux abonde î Là ,
jour& nuit voguent miile vaifteaux: Là,
tu formas le grand monftre des eaux,
L'effroi des yeux, cette énorme baleine,
Qui fur la vague a fon gré fe promène.
PAUSE III.
1 4- Par tout , Seigneur , à ton divin fe-
cours, Les animaux fans celle ont leur re-
cours. Chacun attend > dans fon befoin
IJX-frL— gn
extrême , D'être nourri par ta bonté fu-
prêine} Tu le vu répands tes bicas du haut
des
P SE AU ME CIV. 395
des cieux , Et tous, en foule, v courent en
tous lieux 5 C'eft par tes foins & par ta
' providence Qu'ils ont , pour vivre , une
heureufe abondance.
1 5 . Que S ta main feulement fe retient ,
f*=î=
*^EE5E
^m&
Si tu reprens Tefprit qui les foutient,
Soudain, Seigneur, on les voit fe diffou-
dre, Et défaillir, & retourner en poudre :
—33
Mais ton courroux venant à fe calmer,
Si ton efprit veut leur poudre animer _, Il
leur redonne une vigueur nouvelle , Et
tÇ^E—
=fct:
tout reprend une face plus belle.
_i6. Béni (bit donc le faint Nom du Sei-
gneur ! Que tout confpire à vanter fon hon-
neur y Et qu a jamais fes yeux daignent fe
plaire
'94_ ._? jj A u M E C I V.
lt l g — 111= * * =""i*_i 3ZH3
ÎËE^E5-:
plaire Aux grands objets que fa main a
S:Ï=™=T3±:==L:
ïu faire. C'eit lui qui peut , d'un regard
feulement, Faire trembler tout ce bas
élément , ht qui donnant aux monts la
moindre atteinte, Les fait fumer , les
fait fondre de crainte
17. Pour moi ; fans fin , tandis que je vi-
vrai i A haute voix je le célébrerai s Et
chaque jour, par de nouveaux cantiques,
je publirai les oeuvres magnifiques. Dieu
voit des cieux mes pieuf es leçons: 11 prend
* afc==*
Ë5EESE5
plailir à mes faintes chanfons. Retirez-
vous douleurs , foucis, trifteflfe , Je veux
z~^Tz
•as^-
en lui me réjouir fans ceffe.
iS.Tous les méchans,dàns leur crime obf-
tinés ,
JL SJ: ^_2Jf v JëV/ ? *v
C" ~T%] ''"" ' r\" V~" V " ■> '~- -
fines. Seront un jour enfin exterminés:
Mais toi, mon cœur , bénis le Roi du
monde , Et qu'à ma voix tout l'univers
réponde.
PSEAUME CV.
v
Ènez , & du Seigneur , tans cefle ,
Louez la forcée la iàgefle: Que ion grand
Nom,par-tout iemé,SoitaaiTi par-tout re-
clamé : Qu'on faiïe éclater en tous lieux ,
Le bruit de Tes faits glorieux.
z. Qu'on s'affemble , qu'on pfalmodie ,
Qu'on le loue avec mélodie ; Que tout
fidèle qui le craint, Chante & triomphe
cnfonNomlaint: Qu'enfin ton cceurre-
connoifiant Soit joyeux en le bcniiîant.
3- Que
*96 PSEAUME CV.
3 .Que chacun cherche là prefence ; Qu'on
vante la magnificence ; Que fes hauts faits
foient admirés, Et les oracles révérés ;
Qu'on célèbre les jugemens , Et qu'on
craigne les chanmens.
4. Vous d'Ifraël , race immortelle DA-
braham , fon fujet fidèle , De Jacob la
poftérité, Son peuple élu par fa bonté ,
Souvenez-vous que notre Dieu Eli le
feul qui règne en tout lieu.
PAUSEL
5. Ce Dieu , dont la grâce eft immenle ,
Se fouvient de fon alliance :1I la fit félon
fesfouhaits, Pour la conferver à jamais;
mt
lfc=S;
g^zE^^jjyi
:^jarfcz±==£=nî:
Avec Abraham il traita Les articles qu'il
arrêta-
PSEAUME C V. $9T
11^11===
arrêta.
6. Pourlfaac elle fut jurée. Depuis, a Ja-
cob afluréc : A infi l'on peut dire qu'elle eit
Un ferme , un éternelle arrêt, Un traité
— — ?^-^— -ç- ; — "*f~" — y ~ *~ r"~ — ""*"'' ~
E£Ez^3
ïaint& folemncl Du Seigneur avec Ifraël.
7. Je veux, dit-il, que d'âge en âgCj Ca*
naan (bit ton héritage: Quoique foibles ,
quoiqu'étrangers, Tes enfans, malgré les
dangers, Auront ce partage affuré, Que
ma main leur a préparé
"s~l!EH*
K. D'un pays à l'autre ils pafsèrent, Di-
vers, climats ils traversèrent; Et Dieu, qui
lesguidoit toujours, Lesconferva par fort
itC=n?. ^ç-
îecours: Même k caufe d'eux, quelquefois
Il châtia de puilians Rois.
Ll PAUSE
35>3
PSEAUME CV.
PAUSE II.
IgZ+| të
9. Reipcctez , dit-il , mes Prophètes, Mes
IfUll
--*:
^m
--^:t~Sr
3^
Oints (acres, mes interprètes. Par-tout il
fit venir la faim , Par-tout il fit manquer
le pailla Mais aux liens la boute pourvut
ixE£
D\\n précurieur, qu il leur élut.
19.C 'eitjofeph, qu'une injufte rage Ven-
dit, & mit en esclavage 5 Captif dans les
•ilIllllÉlËllî^
plus jeunes ans, Chargé de fers durs &c
m
jU^£§|fE~fc
^
E£ES=i
B
pefans, Jufqu'au temps qu'il fut reconnu
Pour Prophète, du ciel venu.
:s^
n. Quand la divine Providence L'eut
éprouvé dans fa fouftrance, Le Prince des
|'r» fc^*i| -* ■■' '1 L-J- — « » j£» j"»r1
Egyptiens Envoya rompre (es liens} Cet
eiclavc de Dieu chéri, Devint du Roi le
favori.
PSEAUME CV. S99
favori.
lISpfltll^lIlIf^pli^lilÉ
il. Deferviteur il le fit maure: Pour tel
il le fit reconnoïtre ; Et (es fujets, grands
3=s=3=
lT*~zi—±Z
ESfâË
zï—ï.
i=^ii3fe§™~
& petits., Lui furent tous aflujétis: Seul
niîiiiiiîiiiiii
^Ei
il donnoit inftru&ion Aux fages de la
Nation.
i
PAUSE III.
i }. Alors Jacob fit (on entrée En Egypte,
!___ Q_^£sî| ô»i^
30=
g»; » va
& dans la contrée QueCham a (es fils par-
iHH|^ liiliiÊliiliil HHHliiHli
tagegy C eft-là quliraël fe logea , Et s'ac-
crut (ï fort en bonheur, Que l'Egypte
même en eut peur.
^4._Le temps vint que Dieu , juft e & fage,
Permit que le peuple (auvage, Fût enfin
de haine animé,C outre Ifraël fon bien ai-
Ll 2. me;
4°V J^S^^Ml CVi
mé; Qu'il l'accablât de durs travaux , Et
lui fit fpuffrir mille maux.
1 5. Mais,pour punir cette entreprife, Il
=S£
envoie Aaron & Moïie ; Et ces deux zélés
ierviteurs, Sur les cruels perfécutcurs, Par
^^^^1=5S|=EÊË!
cent prodiges firent voir L/effet d'un ce-
lefte pouvoir.
ï 6. Soudain, par d'epaifies ténèbres ; Ce
gHÇEE3EEEx£
E^5E
z?-\z
û'eft par-tout qu'objets funèbres:Les deux
frères, ûbéiflant Aux ordres faintsduTou t-
puiiïant, En fang changèrent les rui (leaux,
Tuant lc:> poiiïbns dans les eaux.
PAUSE IV.
aa£E=*i
^ ■ V' <^ fr J ' yfg
1 7 On vit , entre plufîeurs inlt&cs 5 Naï-
trç des grenouilles infedes > Jalques dans
P S E A U M E
tz$=?E£-l
es~;=:
C V. 401
lespalaisdes Rois. Dieu parle, & foudain
S5:
• Y ^
:£2
à fa voix , Par c'flaims , on voit dans les
ii!S^i=i=i=liSIIi^l=!=
airs Voler des moucherons divers.
18. Au lieu de pluie , on voit la grêle ,
ill^iBlliii^iillii^ilii^
Avec la foudre,pële-méle, Abattre vignes
& figuiers, Et leurs autres arbres fruitiers.
Les fauterelles, parmonceaux, Leur font
mille dégâts nouveaux.
19 Leur herbe par tout eit rongée, Et leur
campagne ravagée. Dans leurs maifons,
les premiers nés Sont par un Ange exter-
mines: Ces chers objets de leur amour,
Tous à la fois perdent le jour.
io. Enfin de l'Egypte effrayée, Et de lar-
=$55i3E*=
mes toute noyée.» Le peuple fain& dili
LI3 gent/
4-i P S E A UME C V.
gent, Sortie charge d'or & d'argent: TE-
gypte qui la redoutoit, Avec plailir y
conlcntoit.
P A U S E V.
iï. Pour leur couverture, une nue, De
jour, fut dans l'air étendue; Par un feu
fr l * ■ it , i ■ » ^~~^* ■ l ^ — ^ — »*
qui îuifoit la nuit, Tout ce grand peuple
fut conduit : Et lorfqu il voulut de la
chair, Il leur plut des oifeaux de l'air.
22. Dieu les nourrit de pain célefte; Et
. ciuand, par une foif funerte, Ils eurent
des tourmens nouveaux , Du roc il fit
. fortir les eaux; Car il lui fouvint du
traité Avec Abraham arrête,
23.Àihfi,tirç de Tefclavage , Son peuple
eut
PSJEAUME CV.
^&==G=^=zt=zz===z^=: r-rr-^feArfeS
403
eut encor l'avantage , Qu'après divers
peuples délaits , 11 jouit d'une douée paix ,
Enrichi des pofleffions , Et du travail
des Nations.
24. Mais il leur fit toutes ces grâces , Afin
que, fuivant d'autres traces, Et moins
endurcis qu'autrefois , Ils obéirent à fa
voix, Nous atiffi , d'un vœu folemnel ,
fc=s9=g=if=
Servons & louons l'Eternel.
PS EAU ME CVI.
1
Ouez Dieu , louez fa bonté , Dont
le cours n'eft point limité. Mais qui tous
fes exploits étranges Pourroit ici repré-
JKSJ Wj"7! *^5p -. » éi "?— f ' ■«* "g:
fenter ? Qui pourroit toutes fes louan-
-=f=W-
ges Allez dignement réciter ?
x. Heureux,
404 PSEAUME CVf.
z. Heureux , Seigneur , qui , fous ta loi ,
Sait toujours marcher devant toi ! Mon
Dieu, qu'enfin il te louvicnne Que tu me
mis au rang des tiens: Mon Dieu , que
ta main me fourienne, Comme tes élus
tu lbuticns.
3. Fais q ut:, par un fuccès heureux, J^é-
mmÊmmmmmwmmwmwm
prouve ta grâce avec eux 5 Et qu'entrant
~E3Ez
moi même en partage Des biens dont
tu les fais jouir, Du bonheur de ton
héritage Mon cœur fe puiffe réjouir.
PAUSE I.
4. Nous avons, nos pères & nous, Attiré
ton juftccourroux.En mepriiant tes faints
oracles j Même nos pères malheureux
Furent
FSE AJJ M E_C V l._ 4of
Furent peu touches des miracles Qu'en
*=l
^=
Egypte ru fis pour eux.
■ mmmmm
lïSf
y Ingrats à de fi grands bienfaits, Leurs
mmmî
<E=E3E~£EE <ÊL~ SEfc
-|=rgé=r $r — f "r'fô^g
cœurs n'y pensèrent jamais: La mer rouge
les vit rebelles. Mais Dieu, toujours pui£i
§111111111
lËEEE^EE. EË== ElEr?
=te:
-H
faut & bon , Sauva leurs troupes crimi
nelies, Pour la gloire de fon grand Nom.
6. Il parle, & la mer qui l'entend > S'ou-
LEÊl^EâE
vre & leur montre au même mitant , A
z±~z
2
^_+
travers fes gouffres horribles. Un chemin
7=r&
sûr , qui les conduit A pied fec , loin des
coups terribles Du fier Tyran qui les
^=î
pourrait.
7. Dieu les garantit de l'effort D'un en-
SgrTTT*!^* S=E
ES-35
nemi cruel & fort , Sur qui tous les flots
retournèrent
retournèrent. Et (es chars enfin llibmcr-
gés, Nos ayeux fur les bords chantèrent
Le bras qui les avoit venges.
PAUSE II.
*=*=i|=^
8. Mais, par un oubli criminel Des mer-
ycUles de l'Éternel, Ils rentrèrent en dé-
iSTsçEpr^:
?~EIEÎ^
fiance 5 Et, par leurs vains defirs lurpris, 11
3=
M4=pg f ] ,»; y^g
parlèrent de fa puifiance Avec uninfo-
ent mépris.
9. Leur cri pourtant fut écouté, Dieu rem-
=£=£
plit leur avidité; Mais plufieurs en lan-
gueur moururent: De Moïre enviant Thon-
èzr^:
=i^a*
neur,Tous au camp contre lui s'émurent,
Et contre Aaron, L'Oint du Seigneur.
10. La terres ouvrit fousDathan.La terre
couvrit
PSEAUME CV1.
gllilillllfiliiflr—^
:-±:
407
couvrit Abiran , Des flammes à leur
camp fe prirent ; Le feu plufieurs en dé-
ZÏE&.
vora ; Un Veau dans Oreb ils fondirent ,
Et tout le peuple l'adora.
11. Ainfi fut changé Te Seigneur, jadis
1=5=
leur gloire & leur bonheur, En l'image
=?#==#-
3S5
d'un bœuf qui broute : Lui-même, & fes
iËS
faits publiés, Et dans l'Egypte, &r fur leur
route, Furent aufli-tôt oubliés.
PAUSE III.
i x. Ils n'écoutèrent plus fes loix : Us rné
pris«e^le^ej(pJioits,Que Chain & la mer
fc=5
ro^geméme, A voient vu faire en leur fa-
veur : Auffiia patience extrême Se tourna
contre eux en fureur.
13. Moïfc,
ao% PS E AJJM ^_ÇVL
15. Moile, ainfi qu'en un allant, Arrêta
le bras du Très-haut , Pria , gemlt eu fa
préfences Et cette (ois lut détourner
Les coups d'une horrible vengeance 3
Qui les alloit exterminer.
14, Dégoûtes de ce beau Pays , Que leur
Dieu leur avoit promis, Ils dourèrenrde
fa promette ; Et,mufinurant cent & cent
fois, Loin de iuivre là fainte adrefle ,
fczjfc . * ^g
--=&=&-
Ils firent les lourds à fa voix.
ivDieu,que leur conduite irrita, La ir.ain
eux & leur race'; Qu'ils languiraign| dans
lêsdéfërts,Et géniiroient,loiii de fa face^
Sous le joug des peuples divers.
PAUSE
F SE AU ME CVL
PAUSE IV.
409
ras
i6.Cependant?cesmëchansencor Firent
des vœux à Belpéor, Mangèrent des morts
les offrandes; Et Dieu,plein d'indignation,,
J£i3=^§S
Z^Z
m^=£M
Punit, par des peines plusgrandes, Leur
aveugle dévotion.
17. Animé d'une fainte ardeur , Phinée,
en vengeant le Seigneur ^ Fit cefler fa jufte
-=-~1E.izzzz xi z^z\zz-z*^^~tz
co!èrè: Ce coup fut du ciel avoué; Et
juftey autant qu il fut févère , Il en fera
toujours loué.
18. A Mériba , Dieu méprifé , D'un nou-
veau courroux embrafé , N'épargna pas
même Moïfc , Lorfqu'aigri d'un fi long
tourment > Il douta de fon entreprife , Et
Mm parla
*î0 JLS E^ ^ M_E_C_Y1-
parla trop légèrement,
PAUSE V.
19. Au lieu d'avoir exterminé Un peuple
de Dieu condamné , On les vit tomber
:5':=î£-5^
fir^fcîi^:^ -<S~ r- -^zzz^.
dans le piège: lis encensèrent les faux
Dieux 5_£t, par un culte iacrilége, Firent
mille actes furieux.
2,0. On vit les pères inhumains Immoler,
d~ leurs propres mains, Aux démons, leurs
fils 6c leurs filles , Et faire des oblations
z^lz:
Du fang même de leurs familles 3 x\ux
Idoles des Nations.
21. Ainfi fut fouillé leur pays , Par tant
de meurtres inouis. Ainfi > dans ce culte
d*^nnabîe5 Le peuple au crime abandon-
né,
Sas
PSEAUME cYli_ _4ir.
né, Par cette révolte exécrable, Du
!SH=liSifll!ii
vrai Dieu s'étoit détourné.
=5=
^=:^:
t= £:=f::=~:
^^==z&'£î ■
zi. Auffi ion courroux s'alluma, Etcon-
tre eux fi fort s'enflâma, Qu'il rejeta Ion
3k.\ k». :é'"'7fa
héritage; Et depuis, parmijes Goinis^
Sous un long & rude efcîavage, Sa main
les tint aiïujétis*
PAUSE VI.
&m
&£:
2.3.IIS le virent long-tcms fournis Au pou-
voir de leurs ennemis ; Et fouvent Dieu
& ■.-'-fr-t
brifa leurs chaînes? Mais toujours au mal
obftinés, Toujours à de nouvelles peines
Us fe trouvèrent condamnés.
z^E^
E$^=|ig^EÎ=
£4. Enfin, dans îcur affliction , Dieu , tou-
ché de compaffion , Se fouvint de fon al-
M m ^ liance ,
41*
rSEAUME ÇZl'—
=s
liance , Et voulut bien le repentir Des
E=£
maux que la jufte vengeance, Si long-
ternps leur faifoit fentir.
;;ESE*
25. Pour eux il adoucit les cœurs De
leurs cruels pèrfecuteurs. Grand Dieu!
veuille ] par ta clémence , Ilallembler ton
l^HiHiiîliPi^ii^Silll
peuple écarté , Et fais que , libre en ta pré-
?£*E£
fence , Il loue encore ta bonté.
16. Dès ce jour, au Dieu dlfraël Vouons
un culte folemnel: Célébrons la gloire
fans celle: Que chacun chante à fon hon-
HfUiîIiillll
heur, Avec une fainte aliégrelïe, Loué
foit k Nom du Seigneur.
*%&«&
PSEAUME
PSEAUME CVII.
PSEAUME CVII.
4* S
s:
U'en tout temps on béniflé Dieu
*—a-~s
qu'on voit ii clément; Car fa bonté pro
3=5=
IES=»
*^ | ■ «.. » ,?-»» & y^f^=
3=
a!
Hi
pice Dure éternellement. Que ceux qu'il
il33£
i^$EEE3E3='
:— 3S=
— y«%»
a tirés D'une rude fouffrance, Se voyant
délivres , Chantent là grâce immenfe.
^i^lS^Siililiiîli^iBlii
2. Ceft lui q ui les ramafle D'Orient d'Oc-
cident,Du Nord rempli déglace, Et du
- Midi brûlant. S'ils vont dans le dçfcrt
Aride & fans culture, N'ayant point de
couvert , Errans à l'aventure.
S> *"!• •■"
3. Si la faim les tourmente, Par fon âpre
rigueur, Ou fi la foi? ardente Confume~
g^^j^gg^
leur vigueur ; Pourvu qu'en ce befoin Leur*
y ceux a Dieu s'adreffent , Il éloigne avec
Mai | ioim
4*4_ _Li_E- A U M E C V_LL
foin Tous les maux qui les prcflcnt.
mmm
è — £ — 3£r ~-z± -^ o-^ — „\ d23
4, Par les routes fidelles Qu'il leur a fait
trouver ,, Aux villes les plus belles On les
voit arriver. Qu'ils aillent donc chantant
Ses divines merveilles , Et par-tout ra-
contant Ses bontés fans pareilles*
PAUSE.
BH=
5 . Le pauvre il raflafie, Qui de faim lan-
-~-±z
1er
i_: ff, -irîJb
guiffoit : 11 rafraîchit la vie , Qui de foif i
périflbit. Ceux qui font enchaînés Dans
i=r$=r.Sl0=:
35
les priions obfcures , Prêts d'être aban-
donnés Aux peines les plus dures}
6. Qui, par un vain caprice , Ont mé-
prifé fa voix , Ou qui , par leur malice ,
Ont violé les lois. Quand leurs maux re-
doublés
r StAUMt LVIL
4if
doublés Abattent leur courage , Et qu'ils
gtj^O- :■■■ "^gz
=g=if VI
3g -'"T.- ,$===<
font accablés , Sans qu'aucun les foulage.
7. Lorfque dans leur misère Ils tâchent
11111
— -~2;— sy-rrr-
mii=ii^
du Seigneur De fléchir la colère , Il leur
S^ÎE
zS=3J=$
H
f*g
rend fa faveur : Il les vient retirer de leurs
5=^ ^ -■y a
L^Sr:=tSr:ï=^-=?
^=aCE=±=aCE=>t
mortelles peines 5 11 les vient délivrer De
leurs pefantes chaînes,
8< Que par reconnoiffance,Én pleine li-
berté , Ils chantent fa puiflance,Et fa
llliii=lSSii!iiiii=lll^ÈI
grande bonté ; Il ouvre de fa main Les
prifons les plus fortes , Rompt le fer &
l'airain Des grilles & des portes.
^===ri£=£z
=jÈ=g^s=ri
m
fe$^s
9. Ceux qui font à leurs vices Follement
attachés.Qui fouffrent les fuppîices Qu'at-
tirent leurs péchés; Malades, enTanger
De
41b 1' OLAU ML L Y 11.
fly 7, i y ^=s$^
De perdre la lumière , Abhorrant le man-
ger , Près cie l'heure dernière ;
io. Qu'au Seigneur ils préfentent Une
ardente oraifon , Les maux qui les tour-
j— zzZî:
r ' » r-
mentent, Auront leur guérifon ; Et les
m
jours 6c les nuits, Lui-même il les con-
foie; Il calme leurs ennuis , D'une feule
*=
parole.
3ffi^=2
Xm
1 1. Qu'ainfi donc on les voie, Rétablis en
fanté, Célébrer avec joie Sa divine bon
-^:-=£
té; Qu ils offrent au Seigneur Leur vie
en facrifice, Vouant à Ton honneur Leur
fidèle fervice.
PAUSE IL
FiXeux qui , pour des voyages, Mon-
tent
PSEAUME CVII. 417
tent fur les vaifleaux , Qui ; malgré les
orages ■> Trafiquent fur les eaux, Recon-
nôiflfent de Dieu Les oeuvres merveil-
zzï&z
leufes , Quand ils font au milieu Des
^f
vagues périlleufes.
1 3 . Les vents j, dès qu'il commande, Font
rîtrrfczac
E^ZE
foulever les flots, Et leur fureur trop gran-
deTrouble les matelots.Le vaiifeau monte
auxCieux^Il retombe aux abîmes: Alors
3E
les vicieux Se reprochent leurs crimes.
î&a
m
14. Â la crainte ils fe livrent : On les voit
^ancelans, Tels que ceux qui s'enivrent,
Et qui perdent le fens. Mais fi?dans ce dan-
ger,IlsfontaDlcu leur plainte , Dieu les
vient dégager, Et fait ceffer leur crainte.
iS.Il
4i» P SE AU ME CVII.
iy. Il impolc filenceAces vents irrités;
Calme la violence De ces flots agités. L'o-
rage retiré , La peur cède à la joie, Quand
au port defiré Le Seigneur les envoie.
13£=
g ... o-^i^t-
-£.
5ct-55-
8=*==
■au-feft.
16. Alors, fur le rivage, En toute furets
Ils lui rendent hommage, Et prêchent
fa bonté. Aupeuple curieux, Au confeil
^=i£
dés plusfages, Du Monarque des cieux
Ils vantent les ouvrages.
PAUSE III.
17. Des eaux les plus profondes II décou-
vrc le lit ; Et des fources fécondes Le
r-*C
cours il divertit. Pour punir les nicchans,
=£==:
Il rcaverfe leurs villes 5 E£ des fertiles
champs Fait des fables ftériles.
18. Dans
18. Dans les arides piaincs , Il fait fortir
mwmmr
rsc
— JSZ
ies eaux , Y forme des fontaines Et des
f fleuves nouveaux. La même on voit ve-
^:rz:^j
^5
nir Des troupes affamées, Qui , pour s'y
maintenir, Font des villes fermées.
-«V._ A
15. Les champs, par leur culture > Pa-
roiflent fe hâter De rendre avec ulure De
ET^~T~
E5Esfc
î£^2
quoi les contenter. Dieu bénit leur tra
^—"^'l- — ^ — "-^—^zrS
vail ; Et fa grâce abondante Fait croître
~S==±:=.
&=
^E
leur bétail , Et leur richeiie augmente.
2©. Mais lorfque la colère Vient frapper
ïe pécheur , On voit que la misère Suit de
mmm^m
près ïbnbonheur. Il abat les plus grands,
Les chaffe, & les envoie Errer à travers
champs , Et fans guidç 8c fans yoie.
xi. Le*
4£o PS EAU ME C VIT.
il. Les pauvres il délivre De leur pref-
iànt ennui, Les garde 6c les fak vivre,
Comme un troupeau fous lui. Queiciage
^~t. — y=5gi? — *^
飔=
entendu Ces merveilles admire;Que, trille
£^EËSE1EES=
&: confondu, Le moqueur le retire.
zz. Que le jufte fans celle Médite dans
ion cœur La bonté , la facette De leur
divin Auteur.
PSEAUME CVIII.
On cœur eft tout prêt , ô mon
Dieu, Mon cœur eft tout prêt, en ce lieu,
< A te louer , tout à la fois , Et de la majn
& de la voix. Ma harpe donc, ré*^ïUe-toi ;
Ma lyre auffi, féconde moi;, Ceft devant
j =3tt
=^É— 3==âC
Dieu qu'il fautparoître, Dès que le jour
commence
_PSEAUME CVIÏI. 4u
commence à naître.
_j||^iliii^llpill|l§=|lll
z. je veux te célébrer, Seigneur; Je veux
chanter à ton honneur, Et du bruitdetes
adions,Pvemplir toutes les Nations; Car
ton éternelle bonté Plus haut que les
cicux a monte , Et ta fidélité connue
S'élève jûfqucs fur la nue.
3. Grand Dieu 5 fais que du haut des""
IIili|^sÉi^H=iilii^Slli
c;eux Ta gloire fe montre à nos yeux; Et
pour iious mettre hors d'effroi, Tends-
fH 2jr * -^ "fr-gg^^:
!êë£^£
nous la main, exauce-moi. Mais quoi!
déjp tu liras ouï , fct de ton faint Iicaré-
S
::j==»==3
joui : Sighcrn fera de mon domaine, Suc-
coth va ra obéir fans peine.
Nn PAUSE.
4^
PSEAUME CVIII.
PAUSE.
4. Galaad auiii Ions ma loi, N'a plus d'au-
tre maître que moi ; Et c'eil pour moi que
Manatle Àvoit un grand peuple amatie.
Ephraïm encorplus que lui, Sera ma force
& mon appui. De Juda viendra l'ordon-
nance , Qui doit maintenir ma puillance.
E5S^=35
- -\..x
y. Toi, Moah, malgré ta fierté. Tu te
verras enfin dompté, Et tes Princes hu-
miliés, A genoux me laver les pieds. Les
filsd'Edom feront lu jets Aux fervices les
plusabjets. Le Philiftin perdra fa gloire,
:ç=r^
^p==î
£t j'aurai fur lui la vidoire.
aa — snz^
lliÊ
6. Mais qui pourra m'ouvrir ces lieux,,
1^1 ± . t ** .
Dont les tours raenaccnûes deux, Qui
dans
P SE AU ME CVIII.
WÊmm
sese
dans Edom m'introduira? Et que l guide
L5==Eg— |
.=e:
i
:-$~^: IS^L^-V ~ ^j^^g
m'y conduira ? Ne fcrâ-ce pas toi, Sei-
gneur, Toi qui, retirant ta faveur, Dans
le plus fort de nos alarmes , Ceflbis d'ac-
compagner nos armes?
7. Dieu tout-puiffant, qui vois nos maux,
Affifte-nous dans nos travaux ; Car qui fe
lie au bras humain , Voit enfin qu'il s'y
fie en vain. Elevons tous à Dieu nos
cœurs : Lui feul peut nous rendre vain-
queurs: 11 nous donnera l'avantagé Sur
l'ennemi qui nous outrage.
P#SEAUME CIX.
On Dieu , ma force & ma dé-
M
fenie, Ne te tiens plus dans le filence:
Nn 1 Tu
4i4 PS EAUMÉ C I3L _
Tu connois la langue traitrefle Qui me
gPilliiililillIllIiliiillÉi^
perfécute fans cédé ; Tu connois la bouche
qui ment, Et qui m'aceufe faufiement.
iiSS^^=l=i^Slii|iiiil
i. Leur malice cherche à me nuire : Sans
caufe ils voudroient medetruirc , Payait
mon amitié fidcllc., D une envie injufte
r ^1: 1 S~t- S 5 y;
& cruelle. Mais la prière fut toujours Le
remède où j'eus mon recours.
~^&~i~>
3. Le méchant qui caufe ma peine, Pour
Pamour, m'a rendu la haine. Seigneur,
par ta jufte vengeance, fi tombera fous
la puiflance D'un adverfaire furieux , Et
fera toujours fous fes yeux.
4. Quand il ira devant fon Juge , Ailliez
dy trouver un refuge j Sa defenie inutile
7 U
PSEAUME CIX. 415
iillIilliil^l^iiSPii^lièi
6c vainc , Ne fera qu'aggraver la peine :
ÏTmourra jeune & plein d'effroi ; Un autrs
prendra Ton emploi.
JH$S~i=£
y . Ses fils laifles dans le bas-âge, Sa tem-
me pauvre en ion veuvage , Preties d'une
trille indigence, Languiront tous dans
llfllllilf^
la ibuffrance; Et leur milérable maifon
Sera vuide en toute iaifon.
6. Un étranger , par ion uiure , Enlèvera
Jeur nourriture } Et perfonne , dans leur
misère , Ne plaindra leur douleur amère:
T'cur ces orphelins l'amitié N^agiraplus,
PAUSE I.
7. Après fa mort, fa race impie, Dans peu
Nn 3 de
4zS PSEAUME CIX.
ilâ^illflJll^pÉIISIIiil
de tems fera finie , fct julqu à la trace dé-
truite: Dieu punira !a longue fuite De
tous les énormes péchés Dout les pères
turent taches.
8. Les crimes affreux de ù mère Trou-
veront un Juge févère : Ces injuftices fi
criantes, À Dieu feront toujours prclcn-
tes; Son nom, qu'il croit bien établi ,
Sera pour toujours dans l'oubli.
9. Car loin de donncrjifliftance A£affl'-
gé dans fa fouffranec, Sitôt qu'il le voit
m: ! érable , De nouveaux malheurs il lac
cable; Et, lui faiiant la guerre à tort, 11 le
pourfuit jufqif à la mort.
Êi=s
SEEËa
io. te bien d autrui fait l'on martyre;
Du
P S E AU M E_ C nC_ _4*7
Du mal d'autrui on le voit rire : Mais
mm
==fcgj=:=
£=£
Sâ=êÈ53?:
= i=ai=EBL=3»=^
Dieu , pour punir fa malice , Lui prépare
un rude (upplice; Mille & mille calaaii-
tés Le prefleront de tous côtés.
ÊiÊ
1 1 . Dieu, dont la colère s'allume, Veut
qu'il ne boive qu'amertume^Que, jufques
dans les os, il fente La douleur la plus pé-
nétrantcEt quclemal foiteonftamment
-"4É33ET
Sa ceinture & Ton vêtement.
1 2 . Tel fera le j ufte iaîaire Que Dieu çarde
à mojiadverfaire, Au méchant, dont la
fhairie ouverte Sans caufe a confpiré ma
perte. Viens donc, Seigneur, approche-
toi 5 Et, pour ta gloire, fauve moi.
PAUSE
4** PSEAUME CIX.
PAUSE IL
1 3 . Eternel , lbis-moi favorable : Reçois
les vœux d'un miierable* Qui, iuccom-
bant dansfaditrellè, Languit & foupire
fans celles Qui pafle , & qui fe fent de-
^cheoir, Ainfi qu'un ombre fur le loir.
14. Toujours comme une lauterelle, Je
cherche une place nouvelle : Le jeûne &
les maux qui m'agitent , Font qu'enfin
mes forces me quittent? Mon corps, ja-
lïiililiili=ïl^=|S^aiIi
dis robufte 6c fort , N'a plus que les.traits
de la mort.
1
1 5 . Même, dans mes peines ii dures, Ces
cruels me chargent d'injures; Et, par mé-
^=3Xr
=âspp^^lsl=g^l|g=
pris , ou par colère , Us infultent à nu mi-
sère.
PSEAUME C I X.
lit
i^tHHîl
4i«>
sère. Mon Dieu , montre-moi ta faveur,
taft=
Et te déclare mon Sauveur.
16. Seigneur, veuillefaireconnoitre Que
ta main qui m'a donné l'être , Éft la même
~t=r-S^grLZZ3
s=l=i=gs=g;
dont Taffiftance Vie donne auffi ma deli-
vrance: Mon ennemi me maudira; Mais
ïe Seigneur nie bénira.
1 7. Us s'élèvent avec audace : Mais ta co-
1ère les menace, Et, pour le repos de ma
vie, Les va couvrir d ignominie, Comme
5;. . ÉEgEEi-g— r%:
FJ" &'«*
d'un long manteau de deuil, Jufqu'à ce_
qu'ils foient au cercueil.
18. Ma bouche auffi, par fes cantiques,
Toujours, dans nos fêtes publiques, Fera
HlHlâSlêilll
réibnner ta clémence : Chacun faura que
ta
4?o PSEAUME CI
ta puiirance Sauve l'irmocent de l'effort
Des mechans qui cherchent la mort.
PSEAUME CX.
iilUllSiiiiimitlÉilili
A
&=«
:3£--
Mon Seigneur, lEternel dit lui-
;£gEEE^EEEEp=Eg^_£~g^îj
même , Viens a ma droite, & t'y (ïeds
E=S3E
déformais; Et je mettrai , par mon pou-
voir fuprême, Tes ennemis fous tes pieds
pour jamais.
z. Le feeptre heureux de ton puiflfantEm-
pire , Va , de Sion , s'étendre en mille lieux :
Le Tout puiflant lui-même te vient dire ,
Règne au milieu de tous tes envieux.
^i=li=III^P
3. Au jourfi faint de ta pompe éclatante,
=§==_?!
Ton peuple prompt fous toi le rangera;
liî=§^iîliilllil§^ISil^p
Tel qu'au matin laroiéc abondante , Dès
ton
PSEAUME CX
_All
ton printems la terre il couvrira.
4. 11 l'a jure, ce Dieu fous qui tout trem-
ble , Et ion ferment ne peut être fufpeâ :
C'eft qu'à jamais tu feras toutcnfemble,
Grand- Prêtre & Roi,tel^queMelchifedec.
5. A tes côtés, ce même Dieu, ton Père,
iHl!iE
Secondera tes belliqueux exploits ; Et fa
^w.k. y %£-
puiflance, au jour de fa colère, Renver-
fera les Princes & les Rois.
é.DesNationsfonbrasferajultice,Etde
corps morts les champs feront couverts:
mem^â
Il détruira , par un dernier fupplice , Le
fier Tyran de cent peuples divers.
7- Ilpourfuivra 1 ennemi dans lapiaine:
Sans s'arrêter , du torrent il boira ; Et, rem-
portant
43* PSEAUM_E CXL
portant uneviétoireplcine, La tête haute
enfin il marchera.
PSEAUME CXI.
D
E tout mon cœur . dans tous les
lieux Ou les hommes droits & pieux For-
l^teii^i^ili|i=iiPJlll^lll
reent leurs faintçs aflembiecs, Je rendrai
mes vœux au Seigneur } Je célébrerai Ton
lËa^Jut -^^SS^^gr^Fg
honneur , Par mille chanions redoublées.
2. Qu'ils font grands , ô Dieu , tes projets !
n=5J-
Qu'ils font merveilleux, tes hauts faits!
IËÊï=Z
BÏ3S&&SS^
B£3-~is=
SK&AaLàggâs^g
Que l'étude en eft agréable ! Par tout brille
ta Majefte; Et, pour nous , Seigneur , ta
I^IlllilSMlliiii^il:ppl!^=^
bonté Eli un tréfor inépuifable.
3. Par des miracles glorieux, Son bras
puiifam devant nos yeux , A fait éclater fa
clémence
PS~EÀUME CXI.
.AU.
clémence. Sa faveur les juftes foutient ;
Ê-îiss
Et, pour Jacob , il fe fouvient De ion
^Hi^aiiiii
éternelle alliance.
PAUSE.
Ei^i=l^tei
4. C'eft ce qu'a fon peuple il fit voir , En
lui donnant , par (on pouvoir 5 Des autres
peuples l'héritage. Par- tout brille fa vériFé*
Et par-tout fa fidélité Se fait connoïtre
d'âge en âge.
y. Lesfaints réglemens qu'il afaits, Ont
été fondés pour jamais Sur l'équité, furla
"lii^iii^S^ii^liil^^iil
droiture. Il a fon peuple délivre, Et jadis
avec lui juré Un faint accord , qui tou-
6. Craindic ion nom terrible & faint,
O o Garder
4H_ P_2 E AUM E_C XI L ^
Garder les Loix d'un cœur non feint, C'eft
. l'abrégé de lafagetïe. Heureux rhomme
qui vit ainii! Il peut bien s'affurer auili
Qu'il en fera loué fans ceiTe.
PSEAUME CXII.
'gBë*
riiËf=s=^
JlJL Eureux qui révère avec crainte,
Du Seigneur Ta Majefté fainte , Et qui
luit fa Loi falutaire! Sa famille ferajpuii-
fante \ Car Uieu rend toujours floriflanre
La maifon qui cherche à lui p]aire.
ZJZ ~T't~- " — * — ^S
2. Sa poftérité vertueufe Sera toujours
riche & nombreufe, Et fa félicité dura-
ble. Dieu, dans la nuit la pius^ob faire,
Lui montrant la lumière pure,, Se fait
vqir jufte & charitable.
3. L'homme
3. L'homme de bien,& donne & prête:
llilliillI^IS^IliîIHIIi^
il efl iincère en ce qu'il traite ; Sa con-
fia
==-^=^^=^^^=^^^^^6
duite n'ett pas douteufe 5 Et de celui qui
— 1 ~i ._, — -
z$~&
=5QC
fuir le vice, Et qui n'aime que la juftice,
La mémoire cil toujours heureufe.
m
4. Jamais une attente incertaine Ne tient
fon efprit à la gène; Car en Dieu feui il
ieconfie; Et, tranquille en fa confeience,
=532
Il attend , fans impatience * Que Dka fç$
ennemis châtie.
j. Ses biens larçcmentildifpenfeÂceux
qui font dans l'indigence .-Jamais fa vertu
HSSillîiHHli^lSii^
ne fe trouble ; Et fi de l'abattre on s'effor-
^^^•^Sz^ -
ce , On lent, à la lin, que fa force Dans les
maux même fe redouble.
Oo z 6. Les
436 PSEAUME CXIII.
~ç=i==$
6. Les méchans , d'un œil plein d'envie ,
~*m=*
-r±-T=:?
Voyant la gloire de ia vie, En grincent
les dents de colère: I!s font ronges par
leur malice; Et, pour fruit deleurinjufti-
_j£&a4t==
ce, Ils n'ont que honte &ç que misère.
PSEAUME CXIIL
v
SSEEES
Ous qui fervez le Dieu des cieux ,
Célébrez ion Nom glorieux \ Prêchez fa
force &; fa fageffe: Unis par un vœu fo-
&=*=&-
lemnel, Louez le Nom de l'Etemel, Et
dès maintenant & fans cède.
x. D'Orient jufqu'en Occident, Son pou-
voir le rend évident; Digne de louange
éternelle , II s'élève au-deilus des cieux ;
Sa vertu s'étend en tous lieux. Qu'on
chante
=£=EfS5Ss
PSEA_U_M_E CXIII.
e^eIe|z
4^7
chante fa gloire immortelle.
3. Quel Dieu reffemble à notre Dieu,
r^-rt— fr-g
^f~i~^g
Qui, tranquille dans ce haut lieu .-, Oii la
^-thet-iese
3T=$ca
*3
voix forme le tonnerre ,Vcut bien les re-
gards abaiilér, Et, toujours bon, daigne
çenfçr A ce qui fc fait fur la terre ï
ES^p^gg^^^ill
4. Le juftc oif il voit affligé. Le pauvre
Ili^^iiÉlliilïlIlliiiSiSI
quil voit négligé, Il le retire de la boue:
a^p^Sl
-§£-==
ff1!,.:---
11 rélève aux plus grands honneurs , Et
wmàmmmïmêmmmimmâ
le met entre les Seigneurs Du peuple
même qu'il avoue.
5. Quand il lui plaît* par fa bonté , Il
donne la fécondité A la femme qui fut
*=*==;
r^-^:S:
ftcrile : C'eft p4r fa grâce & ion pouvoir
QueUv 9 Jç p.bUii 4c ic voir, Selon les
O o } veau-,
4?8 PSEAUME CXIV.
H5ê ' iT"^^^^^
vœux, mère fertile.
PSEAUME CXIV.
o-
t-, — f— g
3C£=ëë1ëz*I^ 1 j!
Uand Ifraël de 1 Egypte iortit,
Quand de Jacob la famille partit De ce
S±¥=XZ
~x*r~£
pavs barbare, Juda fut fait le peuple élu
-550C
de Dieu. Dieu le montra Prince du peu-
ple Hébreu , Par une bonté rare.
fr=5 y-T7-&==^3p=sgi-^y^=a — y*
z> La mer le vit, &: s'enfuir fbudain: On
vit auffi remonter le Jourdain Devant la
troupe fainte; Les plus hauts monts , les
coteaux verdiffans , Comme moutons,
Comme agneaux bonditïans , Trelîail-
iirent de crainte.
4. O mer, pourquoi vis-tu fendre tes
flots î Pourquoi l Jourdain ? retiias-ru tes
eaux ,
eaux Devant la troupe fàinte? Pourquoi,
ha uts monts Se coteaux verdiflans , Com-
me moutons -, comme agneaux bondii-
fans ; Treltailliez-vous de crainte?
==±-^~^=g^g=====É^^T-^===3S:<
==3fc:
4. Vous redoutiez le Monarque des
cieux > Qui fait trembler la terre fous ie
E5§e*|e?
yeux . Tant il la rend craintive»: Je dis le
=Ê£a£
Dieu qui, d'un coup étonnant, Fend le
rocher , d'où fort , en bouillonnant , Une
fource d'eau vive.
PSEAUME CXV.
N
fjpT-lr — y
On pas pour nous , non pas pour
nous Seigneur, xMais pour ton Nom,
^=IS|^|i=i^=É5^ï^iÊi
mais pour ton propre honneur , O Dieu y
fais-nous revivre. Quoi 1 viendroiton
dire ,
44* F S g. AU? M' E CX V.
dire , en nous infultant , Quel eft ce Dieu
dont ils nous parlent tant? Voit-on qu'il
les délivre?
2. Oui, notre Dieu réfidedans les deux,
-a— 1-^-
D'où , comme il veut, il régit ces bas
iieux , Et tous tant que nous ibmmes :
2viais ces faux Dieux, ces Dieux d'or &c
^=§=i^fll?Er:^2=dM~
d'argent, Que les Gentils fervent aveuglé-
ment, Ne font qu'ouvrages d'hommes.
œ
3, Ils ont des yeux, & ne peuvent rien
voir : Leur bouche eft clofe , &: ne peut ie
mouvoir \ C'eft une choie morte. De leur
oreille ils ne fauroient jouir: lis ont un
nez , mais qui ne peut jouir D'odeur
douce ni forte,
4. Ils
V SEAU ME^CXV^ 441
4. fis ont des mains, fans pouvoir rien
I — zz-Tcnr: — zzt — r^iirry y — : — ~L~i&~rr~~'&z:?.&'~ x ^> S"" ~r7-
toucher : Ils ont des pieds ,& ne fauroient
fe§E
m
^fe
marcher; Un gofier inutile. Tels foient
auiïi les hommes qui les font , Ceux qui
près deux follement chercheront Leur
aide, leur afyle.
P A US E.
f. Fiis de Jacob, ne mettez votre efpoir
Qu'au Dieu des cieux , dont l'infini pou-
::$=&=
voir Elt feul votre défenfe ; Maifon d'Aa-
=5g^f3Sg^
EEÎEE
Ë^Ëllfe^^^^^
ron, aflure-toi fur lui: Il eft ta force; il
eft ton ferme appui : Ne crains pas qu on
toffenfe.
6. Repofez-vous lur fon foin paternel ,
Z&Z.'ZÎZ.
Vous qui toujours craignez de l'Etemel
La
44^ l'ShAUME CXV.
La Majeftc ïupréme. Il nous chérit; il fe
~$^*r.
mu
iouvient de nous : 11 bénira le fils d' Aaron
fur tous : Tout ffraél de même.
7. Les hommes faints qui fer vent le vrai
Dieu , Grands & petits , en tout tems , en
tout lieu , Sont l'objet de fa grâce. Vous
l'avez vu iurpaffer vos fouhaits ; Vous le
?^5E
zr$[-
verrez répandre Tes bienfaits Sur toute
S. O trop heureux , vous qu'il a tant
aimés ! Car ce grand Dieu les hauts cieu)
a formés, Et la terre où nous femmes.
in^C
ÎH=
11 a bâti fou trône dans les cieux: Mais
il a fait, de ces terreftres lieux , Le par-
tage des hommes.
9. Grand
wmm
PSEAUME CXVL 44,
E*E^5ïE
-T~TT-y
9. Grand Dieu , les morts ne fauroient
te prier : Ton Nom il faint ne peut fepu-
blier Où règne le liience. Nous qui vivons,
nous faurons te bénir , Et faire entendre
auxfïécles à venir Ta force & ta clémence.
PSEAUME CXVL
Cm ; ['■
'Aime mon Dieu ; car ion divin (è-
cours Montre qu'il a ma clameur enten-
due: A mes foupirs ion oreille eftjten-
due; Je veux aufli l'invoquer tous les jours.
2. Je n'avois plus ni trêve , ni repos : Déjà
la mort me tenoit dans Tes chaînes; Mon
cœur foufffoit les plus cruelles peines ,
Quand je lui fis ma prière en ces mots :
j . Ah , fauve-moi du péril oii je luis ! Et
dès-lors
P S E_A U_M E C XrV I.
dès-lors même il me fut ravorabie: Il cit
mwmmwmmmmwÊkwm
toujours & juftc & iecourable, Et tou-
jours prompt à calmer nos ennuis.
4. Quand j'étois prêt a périr de langueur ,
IIPI=iili^=i^l=iiiiiPi5liii
Il me fauva , ce Dieu que je réclame. Re-
*&
tourne-donc en ton repos, mon ame,
Puifqu'il te fait éprouver la faveur.
e^£
f.Ta main puiflante a détourne ma mort,
^
Séché mes pleurs 5 ibutenu ma foibleiie.
Sous tes yeux donc, je veux marcher fans
celle , Toute ma vie , 6 mon Dieu , mon
fupport.
PAUSE.
6je crus, Seigneur, &: parlai hautement ;
Puis, abattu de douleur &; de crainte,Trop
défiant
cPS EAU M E_CXVIL 44?
défiant je formai cette plainte : Tout hom-
me eit faux , &c j'éprouve qu'il ment.
mm
7. Mais que rendrai-je à Dieu pour fes
=fe=fc:
bienfaits? Ma main prendra la coupe de
louanges 5 Ma voix fera, jufqu'aux climats
étranges , De fa bonté retentir les effets
8. Dès ce moment, je lui rendrai mes
-^
voeux, Devant fon peuple & dans fon
Sanduaire ; Car de tous ceux qui cher-
chent à lui plaire , Les jours lui font &
chers &: précieux*
9. Enfin, grand Dieu , tu fais ce que je
igSaiiiiiiillil^i^ii^i^
fuis 5 Ton ferviteur , le fils de ta fervante.
Brifant mes fers , tu pafles mon attente :
Je veux au moins t offrir ce que je puis.
Pp 10. Je
4.^6 V S BAUME C X VI L
10. Je veux toujours obéir a tes loix,
Chanter ta gloire, invoquer ta puillknce;
Et devant tous, plein de reconnoiflance,
En hymnes faines , faire éclater ma voix.
il. Dans ta mai ion je dirai ton honneur .,
Dans ta Cite , Jerufalcm la fainte. Que
=5J3£
Ǥ=g
i chacun donc avec joie , avec crainte , S_
joigne à moi, pour louer le Seigneur.
N
P S E A U M E C X V 1 1.
■ v f -rn'=MM^
Acions, louez le Seigneur ; Peuples,
=È~£==-=ss==T&^*: •*-. :è==±-^E
chantez a Ton honneur. Pour nous, les
foins & Ton amour Se renouvellent cha-
que joui:, Et la confiante vérité De-
meure à perpétuité.
TSEAUME
PSEAUME CXVIII. 447
PSEAUME CXVIII.
\ Endezà Dieu Thonncur luprême ;
r-rq:r
rïirrrzqnz:
rî^r^r
Car il cit doux, il cft clément • Et fa bonté,
toujours la même/Dure perpétuellement.
zzt^
35^^^^== ^2
Qulfràël aujourd'hui s'accorde À chan-
ter folemnellement 3 Que (a grande mifé-
lilBllili^iiliiliiiirtii=^^
ricorde Dure perpétuellement.
2. Que d'Aaron la famille en tière Vienne
p$rrfc=
E*~}~
piilg
aufii chanter hautement, Que fa clémcn-
ceimguhère Dure perpétuellement. Que
ceux qui vivent en fa crainte, Soient
-\> — n
Xrz:n^nr==:±:r:
=zU5C
!iiii3Êli
prompts a publier comment Sa grâce, tou-
i^nx^t:
^Y-^n'j E*~
jours pure &faiinc, Dure perpétuellement.
3. Auifi-tét que, dans ma détrelle, Je re-
§i|lilÉlii^ijii^i=liSi=^i
courus à fa bonté , Sa main me tirant de
Pp z la
44* _JP_S E_A U ME CX _V I_I I. _
lapreffe, Me mit au larse en fureté. Le
m
=^
^s
m
Tout-Pnitîant , qui m'entend plaindre,
!!IPII=EfiiiIIffi
SES
M'exauce au pied de fon Autel: Il en:
©r
mon Dieu -, qu aurois-je à craindre De
l'effort de Thomme mortel î
PAUSE I.
4. Contre tous, Dieu que je révère, M'ai-
de, ainii qu'il me l'a promis*, Et mes yeux
verront fa colère Fondre fur mes fiers
ennemis. Il vaut mieux avoir eipérance
-C~iL
En l'Eternel , qu'en l'homme vain : 11
vaut mieux avoir confiance En Dieu ,
qu'en nul pouvoir humain.
5 . On vit leurs troupes animées, M'en vi-
ronner de tous côtes ; Mais au Nom du
Dieu
PSEAUMË CXVÏÎi. 441
e5=Ie
zï£
Dieu des armées D Mon bras les a tous
écartés. Ils s'étoient raffembiés encore,
^=l^z
Cherchant à me faire mourir } Mais au
nom du Dieu que j'adore , C'eft moi
fe4aic^
qui les ai fait périr.
6. Comme un épais eflain d'abeilles, lis
fe=»==?=3te
-tl±:
^H=^^^|g=^|E
zijSe-^
fondoient fur moi ; ces hautains : Ils font,
ii|ii^l^i^Il^ii^î^1=Élill
par le Dieu des merveilles > Comme un
feu d'épines éteints. Cruel, qui me fai-
fois la guerre , Tu m'avois vivement
greffe: Tu croyois me jeter par terres
Mais le Seigneur t'a renverfe.
7. Le Dieu fort eft ma délivrance ; C'cft
yzt^v..-~x^s?£z
=»===
le fujec de mes di(cours : Par mes chants
de réjouiffanec , Je le célèbre tous les
p
? 3
iours.
jours. Aux tentes de fon peuple jufte ,
On loue, on chante le Dieu fort : Cha-
=È
n^am
cun dit que ion bras robufte A fait un
merveilleux effb*t.
SS5^=3=
PAUSE
IL
^«tSS^fcj
tf. De l'Eternel la main puiflante S'eit ligna
lée à cette fois: C'eft là ce que fon peuple
chante , Tout d'un cœur & tout d'une
voix. Me voilà donc, malgré l'envie, Des
mains de la mort racheté : Le Dieu fort
rk>p ■ y^gsp?7^ f „ .CTIt -1
m à rendu la vie j Je célébrerai fa bonté
9. il ma plongé dans la fouffrance; Il m'a
~r-*--~
châtié rudement; Mais relevé par fa clé-
mence > Je n'ai point vu le monument ,
Quon jxVouyre ces portes fi belles Du
faint
P SE AU ME CXVriI. 4SI
~*^
Ë5=ils2
faintTemple au Seigneur voué ; Et qu'en
gry^fr-— Ey. | * a^=
préfence des fidèles , Son nom y ioit
par moi loue.
1 o. Ces grandes portes fomptueufes, Sont
les portes de notre Dieu: Par elles les âmes
=Ê==S-
pieufesViendront l'adoreren ee lieu, C'eit
— ^=
là que, dune ardeur nouvelle , Tout haut
jeveuxlecéïébrcr5Puirque,dansmadou-
leur mortelle, Sa main a Ça me délivrer.
PAUSE III.
mmmmmÊà
11. La pierre qu'avoient méprifée Les'
feg^g^f^ j;11^^^^^ "'â~ S- :'T— 3: "-S~ë
condudeurs du bâtiment, Â l'angle pour
jamais pofée, En fait la forée & l'orne
mm
ment, C'eft, fans doute, une oeuvre cé-
lefte, Faite par le grand Dieu des deux :
C'cft
4<2. PSEAUME CXVIII.
lis ^S m : Ois
g=-f^l
C'cit un miracle mamteite j Qui vient
éclater à nos yeux.
12.. La voici, l'hcureuic journée, Qui
•^~^^
lf^=£iT
^ÏE5£
nous l'a donnée; Failbns-en rour notre
=3SÎ
3SÈ=
S12
piaiiir. Grand Dieu ! c'eil h toi que je
crie; Garde ton Oint, & le loutiens
zerz
Grand Dieu! cetï toi feul que ic prie ^
Bénis ton peuple &c le maintiens.
4
§£• ^ ^~^ - rît: — : t 'T7— - ; ;t— - ^ — *M5~
= ?£:£
~~7~~^. — 5^*i 1. " T'~J Tî —
L
i}. Béni foit qui, rempli de zèle. Au
nom du Seigneur , vient ici. Vous, de ia
-f^2
Ê^^êi:
maiibn fainte& belle, Nous vous benif-
iiœi^iiifiiifitfis=i=ii
fons tous aultï. L'Eternel qui nous eft pro-
bg^Jl^^^asa
pice , Nous éclaire par ia raveur: Menez
le bœuf du laciïfice Julqucs à l'Autel Si
Seigneur.
vSL^u
PSEAUME CXIX. 4n
Seigneur.
11!
14. Mon Dieu , c'eft toi feul que j'hono-
iilÉiiii^ii^E
m
re; Sans cefie je t'exalterai. Mon Dieu ,
c'eft toi feul que j'adore $ Sans ceife je
te bénirai. Rendez à Dieu l'honneur fu-
prême ; Car il cil doux , il eft clément;
Et fa bonté , toujours la même, Dure
perpétuellement.
PSEAUME CXIX.
A L E P H I.
H
Eureux celui qui, par un j ufte choix,
S'abftient du mal, oc vit dans Tinno-
cencç; Qui, craignant Dieu, fe foumet
à les loix ! Heureux celui qui , dans Ton
alliance , Garde avec foin les itatuts pré-
cieux >
454 r à fc A U M Jfc C X IX.
d'eux', Dont il a fait fon unique fcicncc!
-=*=&
i Loin de fe plaire a des faits odieux ,
Le julte marche , ainii que Dieu for-
donne, Par le chemin qu'il nous montra
des
cieux.
Tu vei
ax,
Seig
neur
> qu'en ce
Ilf^^S
" ' "X1"^"
--T » lr_ ' r
->
r;3zi:
---^^
r~-r-
5=30C=S1=JÉ
n .
— -^_
~r=»S5r=
-54
:^_lf5-
.Jl
monde on s adonne A fe former fur ton
ÎE-*
commandement, Et que ta Loi jamais
on n'abandonne.
3. Mais par ta grâce, 6 Dieu.jufte &:
clément, Guide mes pas, ou ta voix me
S±:±:r:
convie , Sans que jamais j'y bronche
feulement : Nul deshonneur ne trou-
j. ;
=E
blcra ma vie, Si mon efprit , en ta voix
arrêté, Det'obéir ne perd jamais l'envie.
4. D'un cœur ouvert je dirai ta bonté,
Si
^SiiÈ
PSEAUME CX IX 4jy
Si j'en obtiens la grâce de comprendre Tes
jugemens,qui ibnt pleins d'équité :C'eft
-^-s^rr^rr
ES^3
la le but où mon ame veut tendre j Mais
j ai beloin , dans mon infirmité, De ton
£E§^§^§^fe|^EzE
K^
fecours, fans qu'il Te fafle attendre.
B E T H IL
j. Les jeunes gens veulent-ils s'amender?
zh$: JE
:r^;-
Ï3S
Dans ce deffein , qu'ils prennent pour
adreffe Ce qu'il te plaît dans ta Loi com-
mander. Pour moi , Seigneur , je te cher-
che fans celle? Mais je pourrois m éga-
rer aifément, Si je n'étois conduit par
ta fageiTe.
6. J'ai dans mon cœur gravé profondé-
ment Tes ordres faims , pour ne te plus
déplaire,
45e P SE AU ME CXIX.
déplaire, Et j'ai radié de vivre faintement.
w^mwM^
Ton Nom ctt grand, & chacun le révère:
œ
Chacun te craint d'un cœur humilié ;
Rends-moi lavant dans ta Loi laiuraire.
ZZJ^Z
j. Ma voix , Seigneur, a toujours publié
Les jugemens de ta bouche équitable,
Sans que j'en aye un feule point oublié.
Ta difcipïine&: ta Loi véritable Ont fait
SS5EÏ
ma joie^&i je les veux chérir Plus qu au-
cun bien de la terre Habitable.
8. De tes Èdits je faurai cîiicomir ; Et fi
j'en ai la pleine connoiflance , Dans tes
fentiers on me verra courir. On me verra
toujours, avec confiance, Suivre ta voix,
liliiS^^iEf^iii
mmmm
même plutôt mourir, Que d oublier ta
divine
PSEAUME CXIX. *er
divine ordonnance.
G U I M E L III.
9. Répands tes dons fur moi , ton (ervi-
tcur: Ranime, ô Dieu, ma languiflante
vie ; Je garderai tes loix de tout mon
cœur. Rends la lumière à ma vue affai-
blie; Sur tes Ëdits j'attacherai mes yeux,
Pour contempler ta grandeur infinie.
10. Comme étranger, je voyage en ces
3^2
lieux ; Sers-moi de guide; &: quelque
part que j'aille, Conduis mes pas dans
le chemin des cieux. Soir 6c matin mon
efprit fc travaille; Et fur ta Loi veillant"
inceflamment, Je crains q u enfin le cœur
nc Q\c défaille.
Qq 11. Tu
4Ϋ
r:£=0i
PSEAUME CX IX.
il. Tu maudis ceux qui pèchent fière-
ment, Contre le culte où ta Loi nous
engage , Et qui font lourds à ton com-
mandement. Sauve-moi donc de la main
=3ti
qui m'outrage , Et du mépris que je fouf-
fre pour toi , Quand à toi feul on me
voit rendre hommage.
* isilli
H- Les grands ont ri des maux où je me
vois : Affis enfemble, ils ne peuvent s'en
taîré, Tandis, Seigneur, que je penfe à
&
sm
3Ë5?
ta Loi. Mais cependant je veux toujours
m'y plaire. C'eft le confeil que je tiens
i - j-- , ^ — r - - 1 — ■ — .. .1 ■»■
près de moi , Pour m'en fervir au temps
\ç plus contraire.
DALETH.
PSEAUME CXIX* ^9
D A L E T H IV.
13. Je fuis , hélas ! fur le bord du tom-
beau : Fais-moi ientir l'effet de ta pro-
mené , Et de mes jours rallume le flam
===te — te — ==teg=
beau. Souvent, Seigneur, en pareil le
détrefte , A mes foupirs tes foins ont
répondu : Fais que ta voix m'inftruife
14. Dès que j aurai clairement entendu
Ta volonté, que ta Loi nous pré fente,
A t'obéir j'aurai l'efprit tendu. Tu vois
mon ame ôc trifte & languiflante : Je
n'en puis plus ; veuille me ralïurer , Par
ta parole efficace & puifiantc.
«3=3
ij. Dans cet état, où je puis m égarer,
Qq 1 Que
4* TSEAUMÈ CXIX.
Que ta clémence à mon lecours en-
voie Un feu divin , qui vienne m'éclai-
î=:gE=g====gË=g=£3
ret : Je veux choifîr la sûre & droite
0S^JEÇ==5=^
^5^=-^— 14^:
-g^T'I .E$=gEgSEq
voie? Et mon efprit a tes Loix attaché ,
Inceiïamment les va fuivre avec joie.
m
}6. Puis donc , Seigneur , que toujours
j'ai tâché De bien garder ta divine ordon-
nance, Garantis-moi de honte & dépê-
ché : Tu me verras marcher en ta prefen-
ce , Lorfque mon cœur, des faux bfcfls
^^^^=lliiilSiiiiŒiiili^i
détaché , Aura reçu de toi fa délivrance.
H E V.
17. De tes Itatuts, qui font tous mes
chemin inapprendre ) J'y marcherai
conftamment
PSEA U ME Çt I X. __ 46 1
confiamment déformais. Accorde-moi
ïe don de les comprendre; Et m'effor-
âSSSsl
çant de les bien retenir , Je tâcherai de
ne m'y plus méprendre.
£=3S5g
.18. Conduis mes pas, & me fais parve-
nir Au droit fentierd'une vie innocente;
5te
Rien ne me plaît, comme de m'y tenir.
Fléchis mon Cœur par ta vertu puiffante :
Qu'à te fervir mes defirs foient bornés;
Et que jamais nul faux bien ne me tente.
19. Que de tout mal mes yeux foient dé-
m
5Ë
ïwmM
=±=Z=:
tournés; Que je conduife & redreffema
vie, Parlesconfeils que tu m'auras don-
nés ; Qu'enfin, Seigneur, ta grâce ratifie
Ce que ta voix répondit à mes vœux »
<Qq 3 Puifqu'en
4^i
PSEAUME CXIX.
Puifqirefi toi fcul mon ame fc confie.
10. Délivre-moi d'un opprobre honteux:
je l'appréhende ; & ta Loi véritable Eli
juiie & bonne , & doit me rendre heu-
reux. Oui , pour ta Loi toujours fainte Se
louable , Mon cœur fournis rallumera Tes
feux: Fais-moi fentir ta bonté fecourablc.
V A U VI.
xi. Viens par ta grâce, ou mon cfpoir
j'ai mis , Me retirer des dangers de ce
monde, Pour accomplir ce que tu m'as
promis ; Afin qifaufii les méchans je
confonde, Par qui je fuis à toute heure
in fuite Sur ce qu'en toi tout mon cfpoir
Te fonde.
xx. Qu'aiufi
ÏSEAUM_E_eXIX.___ 4fj
ii.Qu'ainil toujours tafermc vérité Soit
-=^
dans ma bouche,& que je m'en fbuvien-
ne,Puifqif en mes maux je m'y fuis arrêté.
Tg H " ' T 1 .. — T^ ^y W 'x— ' *-
CLl— — , . .qr ' „,":£:,'■ ., ,zz zm r4.-i_-JLn:c:. "... ~;vv.. da
Que jufqu'au bout mon efprit la main-
tienne ; Et qu'en tout tems , fidèle a mon
^
^^Ea£S^
^fSUflî
devoir,M a volonté fe conforme à la tienne»
13. Alors auffi chacun pourra me voir
Vivre content, &: connoïtre que j'aime
Tes faintes Loix , ôc tâche à les favoir,
mmÊiÉimmmÊÊmmîmmM
A haute voix , & devant les Rois même ,
[ffi. ';fe=Sr-fr:; :==$=;:$
De tes Fdits , 6 Dieu > je parlerai , Sans
nf effrayer de leur pouvoir fuprçrne.
24. De tout mon cœur je me *é jouirai En
cette Loi que tu nous a laiflee Je Pai ché-
ÊÏ^Is
g=g5^£g=Hr5g*rEg
rie, & je la chérirai* A t'exalter j'aurai Pâ-
me
4^4
PSEAUME CX IX.
* — ■ ■ — — ■ w ■ ■ ■- — ■ ■ » » t---
me emprellée; Avec ardeur ta voix j'é-
couterai,Pour te iervir deffet 6ù de pcnlëc.
Z A 1 N VIL
1 5 . Tu fais , grand Dieu , que tu me Tas
promis , A moi , Seigneur , qui , depuis
ta promefle, Efpère en toi d'un cœur
humble &: fournis. C'eil cet efpoir qui
!3E
foutient ma foiblefie , Qui me fait vivre >
& me rend Ta vigueur , Quand mon
efprit eft faiii de triftefle.
16. Lesorgueilleux ont ri de ma langueur,
Et blafphéme contre ton alliance : Mais
fans pouvoir en détourner mon cœur,
e;3
Je me iouviens de ta rnfte vengeance,
Dont autrefois ils fentirent l'effet 5 Et
cela
PSEAUME CXIX.
*=4bs=se
zzçz
¥S
cela même adoucit ma fouffrance.
zy. Je tremble encor , pen ïant a leur for-
fait: Leur folle hume ut de ta Loi s'elt la£
fée, Pour aggraver tout le mal : qu'ils ont fait.
Mais iiioi,Sei2;rieur,loin de l'avoir laiflee,
=2=±=
Dans l'exil même , au fort de mes ennuis,
0 e- — *p—— -*- — — ^* — ~- ~ ^» . ^^'-T^ ^z::^^
J'en fis toujours ma plus douce penlée.
28. Je la médite,& les jours &: les nuits,
Penfant à toi vmarchant devant ta face :
g=z&z
Tout accablé, tout foible que je fuis,
ï—zr&z
Je veux , Seigneur , loutenu par ta grâce ,
Et fous tes yeux , autant que je le puis ,
De tes fentiers lùivrc toujours la trace.
HETH VIII.
*£. C'eft mon partage j ai-jc dit , 6 bei-
gpeur,
46£ PSEAUME CXIX.
gncur , C'ett mon vrai lor de garder ta pa-
role , Qui fit toujours ma gloire &c mon
bonheur. Que ta pitié m exauce & me con-
foie : Tu Tas promis , & même avec 1er-
ment} Et ton ferment ne peut être frivole.
30. A tous mes pas je penfe inceflam-
ment , Et par mes foins je m'efforce à me
mettre Au droit chemin de ton comman-
mmmm
tre : A tes Edits mon efprit s'eft rangé ,
Et pour jamais a voulu s'y foumettre.
3 1 . Tes ennemis m'ont cent fois outra-
gé : Mais nonobftant leur fureur fi cruelle
Pour toi , Seigneur , mon cœur n'a point
changé. Ta Loi menflamme,&: meparoït
il
PSEAUME CXIX. ^r
fï belle , Que je me lève à minuit pour
chanter , De ton faint Nom , la louange
32. Chacun me voit en tout temps fré-
gi^ifalEsÉ=!
quenterCeuxdontlesjourslepaflentdans
ta crainte , Et qui tes loix veulent exécu-
ter. Par ta bonté, la terre, en ion encein-
a* — »
te, À mille biens qui fe font fouhaiter:
Mais je me borne à ta do&rine fainte»
T E T H IX,.
33. Sur moi , Seigneur, ta main a répan-
lUflfl^i
£g$^f=^=^Êp
du Mille bienfaits , me tenant ta ptomef-
fe, Comme toujours je m'y Cuis attendu.
Eclaire-moi; foulage ma foibleffe, Puif-
<^ue déjà je m avance avecfoi, Dans les
rentiers
*4& PSEAUME CÏIX.
fcnticrs où ta bonté m'adreffe.
54. Avant que d'être ainfi battu par toi,
Je m'égarois , j'allois à l'aventure : Mais
maintenant je vie félon ta Loi. O Dieu ,
qui vois tous les maux que j'endure, Tou-
jours û bon , fi prompt à m exaucer ,
Veuille nVinftruire en ta do&rine pure '
3 5 . Mes envieux me blâment fans celle r :
cœur feduit fe tond dans la molleflc; Et
moi , Seigneuv , je ne puis recevoir De
vrai plaifir qifen ta feule fagefle.
»-..->. — ~ - — ^^ — a " ' — ^^^==:'^ — '$~"m~kiEi'?
36. Le plus grand bisque je P£Vivms
avoir /Ç'ctoit lelr^l dont j'eus Tame
preffee;
PSEAUME CXIX.
4&Ï
ZZtiTZ.ZZ.
Z^ZZ'JC
prefféc: Avant cela, jignorois mon de-
££3
voir. D'or .ou d'argent l'abondance amaf-
sec;
fée , N'égale pas le bonheur de fa voir La
Loi qu'aux tiens ta bouche a prononcée.
J.OD X-
37. Tes propres mains , ô grand Dieu
m'ont formé:Fais que ta grâce & me guide
82 m'éclaire , Et qu'en ta Loi mon cœur
foitcon.firmé.Alors tous ceux quidefirent
te plaire > En me voyant fur ton bras ap-
puyé,Tc béniront,pàrce qu'en toi j'cfpèrc.
x% Avec raifon ta main m'a châtié : Je
méritois ta févère vengeance \ Mais ton
amour ne m'a point oublié.Viens donc,
Seigneur , par ta grande clémence, Me
- - . Rr foutenir
47<>
ESiE'ÀXJ Mil C XI X^
foutenir dans mon affliction : C'eft ta
39. Vois mes douleurs avec compaflîon;
Et je vivrai, moi, qui de ta Loi fainte
Aftoujours fait ma confolation. Con-
p^ ljfV *= w y "A /■; A3
fonds, Seigneur, ceux qui n'ont point ta
crainte. Perfécuté , j'ai recours à toi ;
r — t"ir ■ 7
On me verra te révérer fans feinte.
4o.Que tous les bons, rallemblés près de
moi, Prennent plaifir à ton divin fervice ;
Qu'un même amour nous attache à ta
Loi. Fais que toujours je t'offre en facri-
fice , Une ame pure , un cœur rempli de
&&=&
ÏpUEt qu en t'aiount^jamais je ne rougifle
CAFH«
PSEAUME CXIX. 471
CÀP'H XL
41 J attends , Seigneur , l'effet de ton fè-
cours j Pour voir enfin a mes maux qucl-
!t±-±-^.j:~--z^:
=*=
r^=:5^g
que ifîue: Sans quoi la mort va terminer
mes jours Déjà lafle d'avoir en haut la
vue , J'ai dit : ô Dieu , qui m'as humilié .
quand cefiera ia douleur qui me tue ?
ifelEi^iii^i=IÉIpIiiiliill
41. Je fuis flétri, tant je fuis ennuyé ,
Comme une fleur que le vent a ternie :
f ■» » yPTS i L4
~£
_JL*J...^
Mais de ta Loi je nairien oublié. Quel
ZpZ2ÇZ£Z3±Z
terme, enfin, as-tu mis à ma vie ? Et quand
ta main nous fera t-elle voir De ces mé-
chans TinjuAice punie ?
45. Ils m'ont creufé , penfant me faire
=£—•£-
choir, Des puits profonds , par des rufes
Rri danxnables
épi P SE AU ME CX IX.
-1>&-hz&z
damnablcs Contre tes loix, & contre leur
devoir. Tes jugemens font toujours équi-
tables; Et puifqu à tort je fuis perfecuté,
Fais-moi fentir tes bontés fecourabîes.
44. Peu s'en fallut que leur malignité
N'eût le plaifir de ma ruine entière , Sans
que de toi je me fois écarté. Rends-moi ,
Seigneur , ta célefte lumière : Mon cœur,
ravi de ta grande bonté, Suivra tes loix
jufquà fheure dernière.
L A M E D XII.
#3Sî
4f. Dans ces hauts cieux, que tu formas
1 i ...» »^t^tf
îs
jadis, Se lit toujours, vifiblement gravée ,
La fermeté de tout ce que tu dis. On fa
m
r=:=qr~
toujours, dage en âge, éprouvée: Tu
fufpendis
PSEAUME CXIX. 47$
fufbcndis la terre dans les airs , Ou , pour
jamais j la place elle a trouvée.
46. Jufqu'à ce jour , par des refforts di-
mÊË.
vers , Et Tous les loix de ta fage conduite ,
On voit encor fubfifter l'univers > Et fi
mon ame aufïï n'étoit inftruite A ne cher-
cher qu'en ta loi fon fupport. C'en étoit
fait y ma vie étoit détruite.
47. De tes ftatuts , dont je fais tout mon
fort, Avec plaifir la mémoire je garde:
Par eux ta main m'a tiré de la mort. Je
fuis à toi j prends-moi donc fous ta garde.
Avec ardeur je fuis ta volonté , Et , nuit
&: jour , a toi feul je regarde.
48. Pour m'accabïer;lesméchans m'ont
Rr 3 guetté 5
47J4 P SJ AUM_E_CX L£
guetté ; Et moi, toujours a ta pure doc-
pyl vv" bf =
Ê*=£==|=3i^
trine , De tout mon cœur je me fuis arrê- .
té. On ne voit rien que le temsne ruine:
Tes ordres feuls ont de la fermeté , Et
leur vertu jamais ne le termine.
M E M XIII.
49. O que ta Loi m'eti un puiflàntfc-
cours! Je la chéris d'un cœur rempli de
zèle; Je la médite, &z les nuits, & les jours*
Elle m'éclaire; & ma conduiteeft telle,
Que je confonds mes plus fiers enn nuis ,
fo. Ta grâce en moi Tes plus grands
^jE^E^=JF
=5 ; ^iLiaKg
dons a mis, Et des Docteurs je paffe la
ïcience, A tes ûatuts ayant l'ef prit fournis.
|Ç=fc
m&
PSEAUME CXÏX.
475
— T^rrr^zrr:^-
^S=fc3^fc=5=
Des plus âges la longue expérience Cède
aux rayons dont tu m'as éclairé, En
m devant dans ta iainte alliance.
yi. Des mauvais pas je rne fuis retiré:
Des vicieux, li ta main me .délivre, Je ne
iîp^iiSl^llsIii^^igtSi
ferai jamais plus égaré. Le droit chemin ,
i^iSIi^i^l^piilliSl^i
o mon Dieu , je veux iuivre ; Et s'il te
plaît de répondre à mes vœux , On me
verra plein d'ardeur pour bien vivre.
ï=5==s*==
',.1 *;,;
51. Que ta parole eit un bien précieux!
Dans fa douceur je me plais davantage ,
qu'au goût du miel le plus délicieux. Tes
Exa=^
feuls confeils ont pu me rendre lage: Ils
mont appris combien font odieui Tous
E:*E=£=ES
EE5E
Jes détours ou le menfongç engage.
NUN.
47* PSEAUME CXIX.
NUN XIV.
5 3 . Ta vérité , comme un flambeau qui
luit, Mefert de guide, & la vive lumière
Me vient montrer tes (entiers dans la nuit.
Entends > Seigneur , mon ardente prière :
Je lai juré, je veux, par-detlus tout,
Aimer ta Loi d'une amour iingulière.
54. Reprime ceux qui me pouffent à
^K^T
bout : Tu Tas promis , & je te le demande ;
Fais-moi revivre, & me remets debout.
Daigne , Seigneur , agréer mon offrande :
Je te la fais du cœur Se de la voix ; En-
feigne-moi ce que ta Loi commande.
55. Ma trifte vie eft réduite aux abois,
S=.^z
Elle eft fans cefTe aux dangers expofec ,
Sans
P SE AU ME CXIX. 477
^Si|p|ill=lili=-iilll£lll!lli
Sans que jamais j'aie oublié tes Loix. Sur
mon chemin une foffe eft creufee : Mais
^IlilIliSPlIISIiiii^i^
±z$z
nui péril ne peut rn épouvanter , Et c'eft
ta Loi qui rend ma route aifée.
$6. Je l'ai choifie ; & loin de la quitter ,
J'en fais mon fond, mon plus riche héri-
tage, L'unique bien qui peut me conten-
ter. Malgré mes maux, je veuxraveccou-
rage, Dans tes f entiers fans cefle m'arrêter,
Et chercher là mon plus grand avantage.
SAMECH XV.
57. Je n'eus jamais que de l'avertion Pour
le méchant \ qui fans cefle t'offenfe : J'ai
pour ta Loi beaucoup cTaffeétion. Tu fus
^lii^l^iî^i^i=iiii(iii
touj ours mon bouclier, ma défenle: J'ai,
par
*78 PSE ^y M E_C XI X.
par ta grâce , un alyle chez toi ; Et ta
fë^i— ï — j-j — j-Hma^S"
promette èft ma ferme aiïurance.
58. Que les pervers s'éloignent donc de
E$=fe?E5EE_=5E
moi' Qu'à nul faux bien mon cfprit ne
s^amufe. Tout mon defir eft de garder ta
Loi. Ne permets pas qu'un vain efpoir
m abulc Tu Tas promis; fois , 0 Dieu ;
mon foutien , Quand on m'attaque ,
ou par force , ou par rufe.
J9. Viens m'aflifter, je ne craindrai plus
rien; Et quelque mal qui me prefle ou
menace, Ta Loi fera mon unique einre-_
PF— ^j^g:::^t^:fc=5::l::^~ — J3E55 — 3
■JUL-Xl
~V-*£Z
i±=
mmm
-£:r£:=j5r*4—
tien Tes ennemis s'éloignent de ta face :
Mais, tôt ou tard, aux pieds tu fouleras
Ces obitinés , indignes de ta grâce.
60. Comme
PSEAUME CXIX.
HH
~mm
E£S^
47*
Go. Comme l'écume, au feu tu jeteras
Tous ces médians, dont le cœur t'aban-
donne : Moi , je ferai ce que tu prefcriràs
Déjà mon cœur s épouvante & s'étonne
Des rudes coups dont tu les frapperas \ Et
de frayeur tout le corps m'en friiïbnne.
H A I N XVI.
6i.Jc fuis par-tout le droit Se l'équité :
Souffrirois-tuquejefufle la proie De ceux
qui m ont à tort perfécuté? Prends mon
parti ; que ton bras lé déploie. On veut
ma perte : empêche, ô Dieu clément,
Que l'orgueilleux n'ait cette injufte joie,
6?*. Mes yeux font las d'attendre vaine*
jnçnt , D'où me viendra l-'appui que je
fouhaitc,
4?o F b b_A V^p-ili*^
fouhaitc , Et que tu m'as promis ?î fa in-
ternent Que ta juftice avec douceur me
traite. Rends- moi ta grâce , & me fais rç-
cevoir De tesftatuts la icience parfaite.
63. Je fuis à toi : remplis-moi de favoir;
Et fais qu'enfin , par ta bonté propice .,
r?è=^rn=4.rr
Tes hauts iecrets je puiffe concevoir ;
m
mm
=0=5=*==^
Qu'aux yeux de tous éclate ta juftice, Ces
-— e
infenfés ont renverfé ta Loi : Viens donc,
Seigneur, viens punir leur malice.
($4. Tu vois mon cœur: tu fais, mon
Dieu ? mon Roi r Que plus que l'or, ou
553
qu'autre chofeexquife, Tes ordres faints
ii§=iilii^^iil=i=il^^iiip
font eftimés de moi. Plus qu'un tréior je
les aime.'&: les pri|e : jîfc font la règle Sj[
l'objet
PS EAUM_E__C X IX. 4$i
l'objet de ma foi > J'ai détefté toute in j ufte
entteprife.
P E XVII.
mmmwËmmwmmmMmm
6y. Dans tes Edits. Seigneur, lont con-
tenus Tes grands fecrets, ta fageffe pro-
fonde:Auffîtoujoursjelesai retenus. Oui,
dans ta Loi tant de lumière abonde,Que,
dès l'abord , on en eft éclairé , Et qu'elle
bord , on en elt éclaire , Et qi
inftruit les plus fimples du monde.
S=i=g=^^^E
iSllii^lilf
.ÎZ
66. Hélas! ma bouche a fouventfoupiré,
*&=*=
g^ê
i^^^^^i
=*fcss=:
^rï£
Dans le deffein que j'avois de te plaire $ Et
constamment mon cœur Ta defiré. Avec
pitié regarde ma misère ; Et comme à
ceux qui t'ont donné leur coeur , Fais-
moi fentir ta grâce falutaire.
Si 67. Conduis
482, PS EAJU^M_E CXIXy
67. Conduis mes pas , & me garde d'er-
IIHI=?ilSip=^S=lllli
reur : Que ton efprit jamais ne m'aban-
-=t5n3
donne , Et que le mal ne foit pas mon
vainqueur. Vois le danser qui par tout
m'environne ; Délivre-moi de cette adver-
lire , Et je ferai ce que ta Loi m'ordonne.
68. Montre à mes yeux ta divine clarté :
Daigne m'inftruire , &: me fais bien corn-
prendre Tes réglemenSjtafainte volonté.
=*«
L'excès des pleurs que Ton me voit ré-
pandre , Vient du dépit dont jeluistranf-
porté , De voir qu'en vain ta voix fe fait
JE§fcz^EgEJ-3
entendre.
T S A D£ XVIIL
69. On te voit jufte en tes commande-
mens,
ÏSEÀUME CXIX.
4&?
mens , Jufte en tes faits : Seigneur , quoi
que tu ùffes, L'équité règne en tous tes
jugemens. Tu veux auflî qu'on marche
fur les traces, Que nous marqua ta fer-
me & jufte Loi ; Et le pécheur doit
70. Mais je m afflige , ô Dieu , lorfque
je vois , Par ces mcchans , ta parole ou-
&£SEœ
=nn^iœii=si^^
bliée, Sans nul refpeft, fans nul égard
pour toi. Elle efï ii fainte & lî purifiée ,
Que j'en ai fait toute ma pailîon , Et
qu'à L'aimer ma vie eft dédiée.
7 1 . Dans mes travaux , dans mon afflic-
tion , Quelle que foit ma peine & ma
ibuftrance, Ta Loi feramaconfolation:
Sfi A
4$4
g53Ê
P S F A U M E C X I X.
A tapromciïe eft jointe la conftancc;
êiii^^^iii=il!l5=iiipilll=l
Et d'âge en âge on voit ta vérité, Se con-
firmer dans ta faintc alliance.
rx=^r.::
71. De raille maux je fuis perfécuté ,
Et Ton diroit que ma perte eft jurée :
Mais tes Ëdits règlent ma volonté. Ta
parole eft d'éternelle durée : Viens me
l'apprendre , ô Dieu plein de boute, Je
jouirai d'une vie affurée.
C O P H XIX.
73. De tout mon coeur j'élève à toi ma
voix : Accorde moi ce que je te demande,
Et je ferai ce qu'ordonnent tes Loix. Je
feg=R=t==t
CEt:p
il
ii
^
mm
te réclame, & te fais mon offrande. Sau
lœBI^fllSiillIillli^
vc-
moi donc : je ïaurai maintenir Le culte
faille
?J ï^i1 ^JL £LTi ' 4S*
laint que ta Loi nous commande.
'4. Combien de fois m'as tu vu prévenir
=£==
âÊ-lsSE
Le point du jour , quand je prie ou mé-
dite, De tes leçons gardant le fouvenir*
Quand le guet paffe , & qu'il fait fa vifitc .
il^^=ii=i=^IIII|^i^siiiî;i
Je veille encore , & j'ai les yeux ouverts
Sur cette Loi que tu nous a preferite.
7 5 . Entends ma voi x dans mes tourmens
divers, Et rétablis mes forces qui lan-
guiffent : Par ta bonté , garde-moi des
Q3Z^p3g ■ f >.f *fc yb» yT3E
pervers ; Leur troupe avance , &: leurs
EESEES
mains me faifilîent , Pendant qu'en eux
rèçne l'iniquité , Et que toujours ils te
defobéiffent.
il^=?i=ilËl=l=
=J=|=î£||EZg
76. Mais tu te tiens fans cefle à mon
Si) coté,
4?£ _1VSEAUME CX IX.
côté >Toujo tus propkcv,& toujours îe™
courablcrTou)ours égal dans ta fidélité ;
Ton alliance eft ferme immuable : Auffi
jamais mon cœur n'en a douté ; Le fon-
dement en eft inébranlable.
RESCH XX.
77. Renarde, ô Dieu, l'état où je me
*£E§
£
E£=^EE5=*=^
vois : Mets quelque fin a ma peine mor-
telle, Puifque jamais jen'oublirai taLoi.
Protège -mol dans ma jufte querelle:
Fais-moi revivre , & me viens fecourir ,
Pour dégager ta promelle ridelle.
8. De tes Editsnul ne veut s'enquérir:
Mais les méchans éprouvent ta vengean-
cci Et, tôt ou tard, tu les feras périr. Pour
moi,
PSEAUME CXIX. 487
moi , Seigneur , j'elpère en ta clémence:
Aime-moi donc , comme tu m'as aime >
Et, pour ton Nom , hâte ma délivrance.
79. A tes ftatuts mon cœur accoutume
5tE*EE5=3
Les fuit toujours, bien que je fois h proie
1=E˧ɧ§ÈÉ£
De tout un peuple à ma perte anime. Je
™É$E?E~Sê:
EES=r.5=rtïrS5:
meurs , hélas ! lorlqu il faut que je voie
Que ces ingrats ofent fi lâchement De
ta parole abandonner la voie.
80. J'ai me toujours ton fainteommande-
=£=&£
Er$;=rî
ment : Jette fur moi quelque regard pro-
=e§es
i^iiii^iP
=3ÎÏ=SF-
pice, Et me foutiens dans cet accable
z=^r^:
fr3*F
èà
ment. Que ta parole , ô grand Dieu , s'ac-
compliffe , Comme il arrive indubitable-
ment De tout arrêt donné par ta jufticc.
SCHIN
4$8 PSEAUME CXIX.
SCH1N XXI.
illï=^=ta:5^=5^|lilflfifl
Si. Des grands, a tort, je fuis perfecute :
ïE^ÇE
Mais js crains peu leur injufte puifTance.
Tes jugemens m ont feuls épouvanté :
3+=3&
-~ -T^
k£^^E13=*E
P
"3e ■£ jF^pi v1" r^
J'ai plus de joie & plus de confiance
5— 33
Par tes confeils , que (i j avois trouvé
Quelque trefor d une richefleimmenfe.
X2. Je hais la fraude, &: j'ai bien éprouvé
Quec'efttaLoiqui rend lame contente:
::3E
E?EE^=5^?:î=E~
Je trouve en elle un bonheur achevé. Sept
fois )e jour à ton bonheur je chante,
Louant toujours les ordres merveilleux
llilHiSiiSIi
Dont nous inftruit ta vérité contante.
ii=^n^^^iiiiiiiii^iiri
83 . Un doux repos eft réfer vé pour ceux
Qui font fournis à ta Loi fouverainc} Et
tout
'■ . P SE AU ME CXIX. 4%9
tout s'accorde à repondre à leurs vœux
-|ÊË|~:
C'eft toi , Seigneur , qui peux finir ma
peine: Auffi ta Loi fera mon feul objet ,
ma guide sûre, & ma règle certaine.
84. AtesEdirs mon cœur fe rend fu jet ,
4' ■ " " r-^^^rS=^^fegBc^É
ersfc:
3=
Et ne craint rien , comme de te déplaire ,
T'aimant toujours d'un amour tout par-
fait. Suivre tes LoiXjC'eft ma tache ordi-
naire: Seigneur, qui vois ce que mon
E£:î~3
cœur promet , Tu fais auffi que mon
ÈÊT~
"i>=l=
zèle eft fihcèrc.
T H A U XXII
e:s^
8 y. Fais que mon cri puiffe aller jufqifà
toi; Accorde-moi le don d'intelligence :
Tu las promis, Seigneur, exauce-moi.
Que
4&o PSEAUMJ CX IX
Que ma prière arrive en ta préfence
Tends moi la main dans mon adverfité ,
Comme ta voix m'en donne lefpérance.
86. Ma bouche , ô Dieu , prêchera ta
z=zt=:.
S
bonté , Si , m exauçant , tu m'accordes la
*jr>*Sg3gh — M ' .*y53=
mmmm
grâce De bien favoir ta fainte volonté.
Je publierai, quoi qu'on dife ou qu'on
s
Ë?=£=£E£=~£3
fade, Ta Loi fi jufte,.& dirai hautement,
32T3S:
r-B-ï — s
if=s:Jl§§l§=ÊiIs
Qu'avec plaifir j'en veux fuivre la trace.
87. Vcuillc,Seigneur, veuille donc promp-
tement,Pour mon fecours, ta forte main
== 51=5
étendre; Car je m'attache à to]1^01^^
dément. C'eft de toi feul que je veux tout
attendre;Et détor mais mon unique plaifk
Sera celui qu'en ta Loi je veux prendre.
OO. bl
m
P S E Ajy J^ _CXX. 491
88, Si j*ai de vivre cncor quelque defir,
Ceft pour ta gloire.} &c mon ame éclairée
Pour fon objet veut toujours la choifir.
Hélas 1 je fuis la brebis égarée : De me
chercher , Seigneur , prends ie loiflr ; Car
dans le cœur ta Loi rneft demeurée.
P S E A U M E CXX,
Ki=^i=iill^i^i^l^^ii:
Uand de douleur j'ai Pâme atteint'
0
A mon Dieu j'adrefle r
7J$=-
mon Dieu, ioil*
toujours pr
m
ie cec
ces
§£Ë*
fcrnzr
PSEAUME CXX.
revient d'un fi faux langage ? A quoi te
feront profitables Tes médi lances détefta-
bles? Ce font des flèches acérées, D'une
^iiilii^iSlillii^lia^
puiffante main tirées, Et tes difeours en-
venimés Sont des genièvres enflammés.
3 . Hélas ! qu'elle m'efr ennuyeufe, Cette
demeure malheureufe, Au milieu des ten-
■^audi tes De Kédar &c des Méfechites !
~>s cruelles Qui le nour-
\ai-je long-tems
PSEAUME CXXI. 4?3
PSEAUME CXXI.
V
Ers les monts je levois mes yeux,
D'où j'attendois toujours Que viendroit
mon fecours. xMais fur Dieu, qui fît les
hauts eieux, Et la terre féconde, Mainte-
z. Pour te faire aller sûrement, On le
verra veiller, Sans jamais fomeiller.
Dlfraël,dis-je> conftamment, La garde
toujours veille , Et jamais ne fomeille.
3. Il eft ton appui , ton confeil; Sous
fon ombre il te tient * Et fon bras te
foutient. Ne crains point l'ardeur du fo-
leil ; Ne crains point de la lune La froi-
deur importune.
Tt 4. De
494 P S E A U ME C XXII.
4. De tour mal fa puiflante main Ton
amc gardera ^ 11 te protégera ^ Donnant
toujoursa ton defTein Une entrée agréa-
^H~
bie , Un fuçcès favorable
PSEAUME CXXIL
QHëiili^llI^i
11^
Uel fat mon tranfport dans ce
jour , Que Ton me dit , montons au lieu
z^zr=3gr
r€= =
:-£-=
Dont le Tout-puiffant notre Dieu A dai-
gné faire fonféjour! Nos pieds s'arrêteront
iiispîsiM:aeisii^^
chez toi , Jérufalcm , &: fans eftroi Nous
ipliiii^llllii
=^=S!
v parierons notre vie : Chez toi , Jéru-
(alenï, qui vois Revivre la vigueur des
l±ràr
ioix ] Ville fainte7 heureufe &: munie.
:?>zzz<^z
3S
=li^S^l=iiil^
i. On voit les TribusduSeiçneur, Selon
=2»=3Si=feïiife3E=
ÊiSfsII
ibufainteommandement, Y monter fo-
lemnellcment,
. lemnellei
ne\
tice conf acre?, Et le tronc de David même.
Priez pour la fainte Cité : Priez pour ft
profpcrite, Et pour tout fidèle qui l'aime.
3. Puilîent l'abondance St la paix Fleurir
5 '-^-T-'Tt-ft "^- ■ ■ - — — r L:^"— P — 4-" _. .^ê- &-.
S&
à jamais fur tes bords ! Puille le ciel, de
±~^22
les tréfors, Remplir tes fuperbes palais !
Oui , Sion , puifqifencor ie vois Mes
frères refider chez toi, Pour toi mon
E3
jzè!e sjntéreiiè ; Sur tout, à cauie du iaint
3Ê5=î3e=
lieu Oii veut habiter notre Dieu , je veux
mm
pour toi prier fans cefle.
"£»*<£>
T 1 1 PSEAUME
4?£ PSEAUME CXXIII.
PSEAUME CXXIII.
Eli vers toi fcul , qui règnes dans
lescieux, Que nous levons les yeux. Le
ferviteur implore en la fbufl'rance , Du
maître Faffiftance ; Et la fervante , aulïi-
tôt qu'on la bkffe, A Toeil fur fa maï-
trèfle : Ainfi fur Dieu nos yeux font ar-
rêtés , Implorant fes bontés.
i. Hélas! Seigneur , appaife ton cour-
roux > Et prends pitié de nous. Nos en-
nemis nous accabîent d'injures, Et fré-
quantes & dures: De traits percans fans
cefTe ils nous déchirent: Nos âmes en
foupirent. Et qui pourroit fouftrir les
fiers mépris De ces lâches efprits ?
PSEAUME
PSEAUME CXXîV. 4*7
P S E A U M E CXXIV.
Qu'Iiraël peutbien dire, en ce jour.
o
Que , G le ciel pour nous n'eût pas été ,
ÎËr=ï
Si le Seigneur n'eût (on peuple ^ffi^éj_
C'en étoit fait Tans efpoir de retour ,
ll=i^^il^piSll=liiii.i^|::=
Quand l'ennemi fur nous fe lût jeté^
i. Nous Succombions Tous un joug ri-
m
gourcux; Prêts de nous voir en proie à
ces pervers, Nous périflbns, parleurs
complots divers \ Des grottes eaux le cours
impétueux Nous eût fou'dain entraînés
S=fc
& couverts
WËÊÊiïÊÊ^Ê^Ê=^
3. Des conjurés les rapides torrensEulfent
furnous cent 6c cent fois paiTé. Mais, gloi-
rg=^Z==5=|^E^=^£
re à Dieu j qui n'eft plus courroucé , Et
T t 3 qui
w%- VA3J^UU.3 ex xv.
gui n'a point permis a ces tyrans D'en-
gloutir tout, comme ils Tavoient penle.
4. Comme d'un laqs on voit rompre
? :
les nœuds, Par les oifeaux qu'il avoit at-
trapes, De leurs filets nous iommes échap-
pcs. Celui qui fit& la terre &: les cieux ,
Par Ton (ecours nous a développés*
PSEAUME CXXV.
Q
Uimeten Dieu fonelpérance Ja-
mais ne tombera , Ni ne chancellera.
Telle fera Ton afïurance, Que Sion, mont
inébranlable, îsTcft pas plus ftablc.
z. Comme Jérufalemefl : ceinte Demonts
de toutes parts , Ainfi que de remparts ;
Ceux qui du Seigneur ont la crainte, A
leurs
PSEAUME CXXV
4S9
leurs côtés, pour leur défenfe, Ont la
prélénee.
3 . Ce iVeft pas pour toujours qu'il laiiïe
Les fîens entre les mains Des tyrans inhu-
mains : lTne veut point que leur foiblefîe
ezqz
-4- =
H^I
3EKÎ
Les expofc,dans leur misère, A lui déplaire.
::-$£
4. O grand Dieu , bénis les fidèles , Et
laide les pervers, Dans leurs ientiers cou-
US
?¥==*==&£
l -j-L— ^±=:i
verts , Se perdre comme des rebelles. Fais
qu'en paix Ifraël fleuriile , Par ta juftice.
PSEAUME CXXVI.
O
jfo&.ife
*ES
r^— S
Uand Dieu tira , par la bonté , Son
peuplede captivité, Cet admirable événe-
mou Parut un longe feulement. Soudain
l'allégreûe publique Eclata par un faint
Cantique.
5°£ JLè jM'U-M'* ffcX XV L
Ganti(Juc. On difoir tour haut des Hé-
breux , Dieu fc déclare bien pour eux.
i . 1 1 e(l vrai qu'en cet heureux jour , Dieu
t£5
rfff^^=j=^=^ËE
M
nous montra bien fon amour 5 Car enfin
c'eii de toi , Seigneur , Que nous cil venu
=œ=r=zc:
ce bonheur. Grand Dieu, ramène toute
B^gf^
^-=1— ~^!a:^
= *=^=*=5Ë£
entière Notre nation priionnière, Corn-
me au Midi tu fais, des monts*, Tomber
les eaux dans les vallon?.
fëiîEEE VnzZZZS3£*~-WT. ^
5. Souvent le rrifte laboureur Se me la terre
avec douleur; Mais l'abondance des moif-
al
=53bL_Aj,
F=t^
fons Vient changer ion deui! en chanlbns.
S — $^ r^^mLr^nr q
E53E
Dans une efocrance incertaine, Il jetoit
fon grain avec peine; Mais joyeux, il
■remportera Les serbes qu'il araaflera.
PSEAUME
PSEAUME C XX VIL 501
PSEAUME CXXVII.
N a beau la maiibn bâtir, Si le
Seigneur n'y met la main, On ne peut que
bâtir en vain. Et pour les villes garantir,
En vain le foldat veillera: Sans Dieu,
rien ne profpérera.
1. On a beau (e lever matin , Se coucher
tard , vivre en douleurs , Et tremper ion
pain dans les pleurs, Dieu feul fait tout
notre deftin ; Et c'eft lui feul qui donne
aux fiens Le vrai repos, & les vrais biens.
E1E3
3. A infi, quand l'homme peut avoir Des
tns*:
~5E
;=_*_ÏZ=:£- r^
enfans fages & bien nés, C'eft Dieu feul
qui les a donnés; C'eft de Dieu qu'il doit
recevoir, Comme un préfent de fa bon-
té >
5*i _P^E^UMj^CXX\ni.
te , Cette heureufe poitérite.
4. Ses fils, pleins d'une vive ardeur, Se
montrent robiiltes&r forts , Capables des
j£
plus grands efforts. Un trait décoché de
roideur, Par un bras ferme & bien adroit,
Ne va pas ti vite & fi droit.
5. Heureux les pères qui feront De telles
flèches bien munis ! Si leurs carquois en
font garnis* Jamais ils nefuccomberont:
Maïs ils vaincront facilement Leurs en-
nemis en jugement.
P S E A U M E C X X V 1 1 1.
H
fc^rrr;
=3fc=
§§SH
Eureux l'homme fidèle^ Qui lert
Dieu volontiers! Heureux qui >J?l£^} de^
Z&-3SZ]:
zèle , Suit les juftes fentiersi D'un travail
ordinaire
V_S E A UM E CXXVI Pi. yoj
ordinaire il vit commodément; Et pour
«3
lui toute affaire Succède heureuiement
z&z-Sz
JXZ
i. Par un bonheur infigne , Sa femme , en
(a mailon , Sera comme une vigne , Fé-
EEE$=Ê5-
zS^m
conde en la faifon. Elle ornera fa table
D'aimables héritiers , Tels qu'un rang
^rjfcgr^:
:ÏE3E£ :=r- ci: : :J:
agréable De jeunes oliviers.
3. Des plus pures délices Jouit l'homme
innocent, Qui dételle les vices, Et craint
m
â^^^i
=^r^f=r_^-,^:
le Tout-Puiffant. Vivant dans cette crain-
te > Il verra profpéier Jéruïalem la feinte ,
Et fa gloire durer.
4. Il verra de la race Double poftérité ,
Et de toute dilgrace liraël exempté.
PSEAUME
jo4 PSEAUME CXXIX.
PSEAUMÉ CXXIX.
Dlœ?^^isi5=li=^=llg|
Es ma jcuneile ils m'ont fait mille
re, Mes ennemis m'ont livré mille a Hauts
3=r-<cil=fï=
Jamais pourtant ils n'ont pu me détruire.
os; Et l'on diroit même qu'une charrue
A gTânds filions m'a labouré le dos , Traï-
nanTïêToc forma peau toute nue.
"p^alTduSëTgneur le jufte jugement De
ces médians a rompu les cordages^uif-
fent ainfi périt honteufement Tous ceux
qui font à Si on tant d outrages!
a. Puiflent-ils tous à l'herbe rellemblcr ,
Que l'on voit croître au bord d une mu-
raille ,
raille , Qui le flétrit , fans que , pour Faf-
fembler , Jamais aucun s'emprefïe & fe
y. On ne voit point un ardent moiflon-
neur , En mettre bas la javelle à bradées :
On ne voit point un avide glaneur En
remporter des gerbes amaflees.
G. Pour elle aufli jamais aucun paflant
Ne leur a dit, l'Éternel vous beniffe : Ja-
mais, pour elle, aucun s'intéreflant,Ne
leur a dit, Dieu de bien vous rempIiffeT*
PSEAUME CXXX.
A
=3fc=
U fort de ma détrefle; Dans mes
=53—
profonds ennuis , A toi feul jem'adrefle,
Et les jours ôc les nuits. jGrand Dieu ,
V v prête
PS E A_UM_E C XX X.
prête l'oreille A mes cris éclatans : Quema
voix te réveille , Seigneur , il en eft temps.
2. Si ta rigueur extrême Nos péchés veut
compter , O Majefté fuprême 5 Qui pour-
ra fubfifter î Mais ta jufte colère Fait
place à ta bonté , Afin qu'on te révère
Avec humilité.
;. En Dieu je me confoîe Dans mes plus
w
grands malheurs ; Et fa fermeparole Ap-^
*i±-.±=X
paile mes douleurs. Mon coeur vers lui re-
garde, Brûlant dun faint amour, Plus
£:r=2
matin que la gardeQuijevance le jour.
4- Qtfifrael fur Dieu fonde En tout temps
m
tas:
(on appui : En lui la grâce abonde , Le le-
cours yient dçîui. De toutes nos offen-
fe*
PSEAUMECXXXI. 507
les 11 nous rachètera; De toutes nos l'ouf-
franecs 11 nous délivrera.
PSEAUME CXXXI.
Si
Eigneur , je n'ai point l'elprit vain :
Je iVaipirai jamais trop haut; Et je n'eus
jamais le défaut De tenter un trop grand
z. Si toujours la docilité Ne me rendit
s*==s?rf
obéiflant, Comme un tendre & foiblc
innocent , A qui le lait vient d'être ôté ;
3. Si, dis- je, toujours je ne fus De tout
vain defir délivré, Comme un enfant qu'on
eainriF^
a fevré , O Seigneur, ne m'écoute plus»
_4- Attendons de Dieu le fecours Dans
a*--— v=
—=£.?&£*
toutes nos adverfitesj Et qu'en Tes divi-
Y v a ncs
5 «9 PS E A U ME CX XXII.
ncs bontés Ifraël efpère toujours.
PSEAUME C XXV II.
M1
On Dieu, daigne te fouvenir De
PS f ? 'te
David &: de Ion tourment , De les vœux
& du grand ferment Qu'il a fait, &c qu'il
veut tenir, A uDieu de Jacob constamment
5E
2. En ce jour ? dit-il , je promets Qu'en
mon palais je n'entrerai , Ni fur mon lit
™^è_r
t» l. ..!■- W
=?=^p
rinr::t=
iXe::
ne monterai; Que je ne dormirai jamais,
Ni mes yeux ne fermerai :
SSSllili=lI§li=ilS^
3. Qu'après avoir trouvé le lieu Qu'au
mmîwmmsmm
:~3t
Seigneur je dois préparer , Et que je veux
fi bien parer, Que de Jacob le puiflant
Dieu Y veuille toujours demeurer.
r?EfE5:E5iî^E£E
^4^,,:^—^. k-ùk
4 Nous fûmes iaftr uits autrefois En Ephra-
ta
*SEÀUME_CXXX_II. ffj
ta par nos aveux , Que ce Dieu (aint &: glo-
rieux Des champs de la forêt fit choix:
C'elt-là qu'il fe montre à nos yeux..
iE5=3=l=5=ilila
5. Là, fous (es tentes, à genoux, Nous ado-
rerons fon pouvoir , Difant : Eternel > no-
tre eipoir , Lève-toi , viens loger chez
nous, Avec F Arche où tu te tais voir
E5=S^ÉS
~-&z
=r±s:* rËËggsg
E5=î
6. Revêts de ta vertu, Seigneur, Pour
M—^^ee^^eeee
=£S3
Famour de David, ton Roi, Les faints
Miniftres de ta Loi ; Que ton Oint, que
ton ierviteur, Soit touj ours appuyé de toi*
PAUSE.
7. Dieu lit un traité folemncl Avec Da-
vid, 6c le jura : De ton fang, dit-il, on
verra , Sur ton trône perpétuel , Quel-
V v j qu ua
5io PSEAUME CXXII.
qu'un que ma main y mettra.
8. Si tes fils obfervcnt les loix, Que de
ma bouche ils apprendront, Heureufe-
ment ils régneront ; Et leurs enfans, de
Rois en Rois, A ton fceptrc fuccéderont.
9. Le Seigneur a daigné choifïr Sion ,
afin de s'y loger : Je ne veux , dit-il , plus
changer > Ce lieu me plaît; c'eft mon de-
mi
fir; Et rien ne m'en peut dégager.
10. Sur tout le peuple a pleines mains
L'abondance ]e répandrai : Ses Prêtres je
protégerai 5 Et dans la bouche de Tes
Saints Des hvmnes facrés je mettrai.
1 1. Je rendrai David florilTant: Sa force
ai Sion s'accroîtra ^ Par- tout la vert
vertu re-
luira*
PSEAUME C XXXI IL yifr
luira , Er le bruit de Ion nom puiiïant
Aux bouts du monde s'entendra.
1 1. Enfin, de honte & de malheur J'acca-
blerai fes envieux , Faifant éclater à leurs
yeux, Sur ion front brillant de fplendeur
Un diadème glorieux.
PSEAUME CXXXIIL
o!
Qu'il eft doux, & qu'il eft agréable^
De voir ainfi,dans une paix durable,Tous
les frères s'entretenir ! Ce faint accord me
faitreffouvenirDerondiondugrandPon-
tife Aaron, Des eaux de Sion & d'Hermon.
2. Comme l'on voit cette huile le ré-
pandre,Et, par filets, de fa tête defcendre
Sur Je bord du &ccé «liteau : Comme
?n PSEAUMË CXXXÎV.
Ton voit ces fraîches veines d eau , Dont
la rofée abreuve ces deux monts , Venir
réjouir les vallons :
j. Ainfî l'onvo^t que la fainte atfemblée,
Des biens du ciel a toute heure comblée,
Reçoit de Dieu de nouveaux dons.
PSEAUME C XX XIV.
v
lia
Ous, faints Miniftres du Seigneur,
$Eè=£l
Qui , dévoués à fon honneur, Veillez la
nuit dans la Maifon , Préientez-lui vôtre
2. Levez vos mains vers le faint lieu Où
1 :\ ■ . — U
^£E$
vous contemplez notre Dieu^Et,pour lui
^ *^ff
plairc,recitez Les merveilles de Tes bontés.
3- Dieu , qui fit la tare & les deux, Et
qui
V S E.A U ME CX XXV, yi?
qui toujours prend foin des liens, De
Sion , fi chère à fes yeux 5 Te garde &
te comble de biens.
PSEAUME CXXXV.
M
|^^|^fe§§p||^=5|?Ê
Iniftres de l'Eternel, Louez (ans fin
85
le Seigneur; Louez (on Nom, (a gran-
deur, Par un culte fblemnet; Vous qui
iervezau milieu Des parvis de notre Dieu.
z. D'un Dieu fi jufte & fi doux, Chantez
ici la bonté; Louez ia fidélité; Car pour
§E§i
fon peuple, entre tous , C'eft Ifraël qu'il
a pris, Comme un joyau de grand prix.
3. J'ai toujours connu qu'il elt Plus
grand que les autres Dieux. Sur la terre
K dans les cieux , 11 fait tout ce qu'il lui
plaït.
5T4 PSEAUME CXXXV.
plaï\ A ion gré la mer s'émeut, Et fe
calme quand il veut.
w*
ip^v » ,..ii' : v' r^rç
» ..& j =ac
5— gr:
^5^^ÊÎ
4. D'un regard il fait monter Les nua-
iillllliiligi
ErS
ges dans les airs , Qu'on voit > après les
rj ^
éclairs, Sur la terre dégoûter: Il tire de
â=3
fes tréfors Les vents terribles & forts.
y. Egyptiens obftinés, Dieu vous fit fen-
plllll= iPHP lllilf 181
tir fes coups , Lorfqu irrité contre vous ,
fSl^^=^
Il frappa vos premiers nés. Les prodiges
quil fit voir , Signalèrent (on pouvoir.
::qrrx=:-^
£=$5*
5. Il a détruit Pharaon, Et toutesfes lé-
£= — & * -r*
gions; Les Rois, &: les Nations; Témoin
3E=S?=5FrE
l'orgueilleux Sehon, Témoin Og, Roi Je
Bafan , Et tous ceux de Canaan,
il^Si^liieiliiiiliilil=lil
7. A fon peuple dlfraél II a livré leur
Fa; s :
PSEAUME CXXXV. jrj
pays : Pour ce peuple il la conquis, Â
titre perpétuel. Grand Dieu , tcn Nom
glorieux Doit durer plus que les deux,
PAUSE.
8. De Dieu le Nom floriifant D'âge en
âge éclatera. Ce grand Dieu nous fou tien-
I3j I î^=jl__ 1~£
dra, Par fon bras toujours puiffant. Pour
nous fa lévérité Fera place à fa bonté
3
9. Mais les Dieux des Nations , D'or ou
d argent la plupart , Sont les ouvrages de
Part, Et de vaines fixions : Leurs yeux
ne peuvent rien voir, Ni leur bouche
fe mouvoir.
&=sg=ii=£;
=^
3=EÊ
10. Sans ouir, fans refpirer , Ils fe mon-
trent tels qu'ils font : Tels foient tous ceux
qui
ïl6 ,P SE AUME C X XXV.
qui les font , Ou qui les vont adorer ; Tels
ceux qu'on voit arrêtés A ces folles vanités.
i. Mais vous, enfansdlfraëUVous pour
quiDieufutfibonjEtvousfamilled'Aa-
ron, BénilTez tous l'Eternel. Maifon des
Lévites faints, Montre aufli que tu le crains.
1 1. Vous tous qui le révérez , Louez l'on
g^^^L_X~^' Tm
=z
Nomgloiicux.BënitlbitleDieudescieux,
Qu'en Sion vous adorez , Qui veut, fans
jamais changer , Dans Jérufalem loger.
PSEAUME C X X X V I.
i^Ezs.
^-^
Elebrez Dieu hautement, Car il eft
doux & clément; Et ion immenfe bonté
Dure à perpétuité.
\. Ceiebr ez le Dieu des ~Dieux,£levé fur
tout
PSEAUMECXXXVI. 517
EE£=E5r
:=fc===$r£s=3=
tous les deux} Car fon immenfe bonté
Dure à perpétuité.
=*=
%— -y—fer
3. Rendez a Dieu les honneurs Dûs au
Seigneur des Seigneurs ; Car (on extrême
bonté Dure à perpétuité.
4. Dites que ce Roi des Rois Fait (euF
r«=r
mille grands exploits ; Car (on immenfe
bonté Dure à perpétuité.
~^z
zzzj^
~££;
tt=Vi=i
5. C'cft lui qui fit fagement, Et l'air Se
le firmament; Car Ton immenfe bonté
Dure à perpétuité.
■ — -f— 1 —
-■ 1 T=3
6. Sur les eaux il fufpendit La terre, qu'il
étendit 5 Car (on immenfe bonté Dure
» \ ■■• i.'
7. 11 mit aux deux des llambcaux/Tou-
Xx jours
ji8 PSEAUMECXXXVl
jours lumineux & beaux ; Car ion im-
menfe bonté Dure à perpétuité.
8. Le lolciï , qui , dans fon tour , À feul
l'empire du jour ; Car (on immenfe bon-
té Dure à perpétuité.
Z'^ZUZZ^Z
9. La lune,& tout ce qui luit, Pour do-
miner fur la nuit ; Car fon immenfe
ma
S^^ca
ssesï
bonté Dure a perpétuité.
io. Par lui font exterminés D'Egypte
les premiers nés ; Car fon immenfe bon-
té Dure à perpétuité.
1 1. Son peuple, qu'il en tira , Ses mer-
mmmmmmmmmmwmmï
veilles célébra; Car fon immenfe bonté
Dure à perpétuité.
1 — -f
EE2E1 =* ~!?=è5E^
IV 11 le fauva, par l'effort De fon bras
puiffant
JlIIA T{± SA_P x x ry i. y 19
puiffant & tort; Car (on immenfe bont<
Dure a. perpétuité.
PAUSE.
mm
~$ — **
13. Sa main, diviiant les eaux, Y fit des
Z0—
chemins nouveaux; Car fon immenfe
bonté Dure à perpétuité.
14. Entre les flots entafles, Xous *es ei>
nfr ~ tf , ksJ- L<:!-:^-j
fans font pafles ; Car fon immenfe bonté
Dure à perpétuité.
•>
1 y. 11 fit plus : il les vengea Du Tyran ,
qu'il fubmergea; Car fon immenfe bon--
té Dure à perpétuité.
16. Dans icdcfeft, jour & nuit Par lui
fon peuple eft conduits Car (on immen-
le bonté Dure à perpétuité.
Xx 2, 17. Son
jio ?SE AV ME C XX XV L_
17. Son courroux, plus dune fois, A frap-
gg=fcgâag
aE='.5==S=:j gZI:E=^— ^z~|g
Ht
pc Princes & Rois ; Car Ion immenle
bonté Dure à perpétuité.
18. Ces grands Rois, dans les combats,
Périrent tous par (on bras; Car ion im
rncnk bonté Dure a perpétuité.
IES
19. Il dépouilla de Ton bien Schon ,
mm
s^»— x— -
_4 ^ — ^
Prince Amorrhéen ; Car Ton iranien (c
bonté I^ure à perpétuité.
aÊ=±=
zo. Og auiïî , par lui défait , Fut puni
de fou forfait; Car l'on immenfe bonté
Dure à perpétuité.
__ j^zzi^r: ~^rff -=zz::îS
2,1. Pour fon peuple, il a conquis Leur
grand & riche pavs , Car fon immenfe
bonté Dure à perpétuité.
22. Il
PSEAUME CXXXVI.
22. Il y fonda d'RVaëï L'empire perpé-
tuclj Car Ton immcnlc bonté Dure à
—rsÉ
23. Quand nous étions affligés, Sa main
nous a foulages; Car Ton immenfe bon-
té Dure à perpétuité.
24. Il nous a tirés des mains Des enne-
mis inhumains; Car ion immenfe bon-
té Dure à perpétuité.
^— -"-"--
^==E?*=
15. Lui feul conferve & foutient Ce
?È=MS
r^&-
que l'univers contient; Car fen immen-
fe bonté Dure à perpétuité.
2.6. Louez donc du Dieu des cieux Le
^
rr£r
35=3i=a£ïE
EE?£
nom grand &T glorieux; Car ton immen-
fe bonté Dure à perpétuité,
Xx 3 PSEAUME
5ii PSEAUME CXXXVII.
PSEAUME CXXXVII.
A
jp^=±=
Sfis aux bords de ce f upevbe fleuve,
Qui de Babel les campagnes abreuve, Nos
r^z=r.^:
*x=r*
t ritres cœu i s ne penibient qu'à Sion:Cha-
E^=Ê?i:-?=Jp^Ë?E
enn , hélas ! danscette affliction , Les yeux
y ^
^~i;?
en pleurs, la mort peinte au vif âge, Pen-
fô^n^gi
dit la harpe aux faulcs du rivage
2. Ceux qui captifs en ces lieux nous
--35Z
zzz&
menèrent, Nos hymnes faints cent fois
nous demandèrent: Ils nous prefloient
g&er=±:
^Hfpli^^l^
de les leur réciter. Ah! dîmes-nous, pour-
rions nous leschanter? Quoi ! nous pour-
m*
zl&zz&zz
=±=*z
rions , dans une terre étrange , De notre
Dieu profaner la louange!
3 . Puiflb ma main oublier la feience , Et
pour
PSEAUME GIXHir ^
pour jamais languir dans le filence, Si
lii=!te*==É==£
=$=*
-35=3^-
■-£~±
de Sion je perds le fouvenir ! Puiflc ma
-\*—tx .
rSzz
i
^-Se~±
langue à mon palais tenir, Jéruialem, fi
ï&=$ï=^?z
i&m
~—z=i±~±z
jamais j'ai de joie, Qu'auparavant libre
on ne te revoie!
Hr4 — =^=»— 7-a
ES*
4. Mais toi , Seigneur , remets dans ta m
E^s
:» : $ , g£~ifr^^forttr$sj=j
?=:rt--=:.T^=r==^: :$=:
moire, Des fils d'Ëdom la cruauté fi noire,
Quand en fureur ta ville ils faccageoienr.
Ab Souviens toi qu'a l'envi tous cri oient,
V , abattez, qu'elle foient embràfée , Et
j U'aii pied des fondemens rafee.
*=«=
ière Babel, qui réduis tout en cendre,
ureux celui qui doit un jour te ren-
;e Les maux cruels que ta main nous a
aies ! Heureux qui doit te détruire à ja-
mais!
714 PSEAUME CXXXVIII.
maislQui, tf arrachant tes cnfans des mam-
nielles , Ecrafera leurs têtes infidelles !
PSEAUME CXXXVIII.
î
L faut, grand Dieu, que de mon cœur
La fainte ardeur te glorifie; Qu'à toi,
des mains & de la voix, Devant les Rois
Je pfalmodie. J'irai t'adorer, ô mon
Dieu , En ton faint lieu ; D'un nouveau
HH
S=|=ES3Ëfefes
III
±^±t-^=-^=i^-*p^— -«z»
zèle Je chanterai ta vérité , Et ta bonté
Toujours fidelle.
i. Ton nom eft célèbre à jamais Par les
effets De tes paroles : Quand je t'invo-
que, tu m'entends; Quand il cil temps,
Tu me couloirs. Tous les Rois vien-
dront a tes pieds ; Humiliés, Prier fans
cefle,
S3;ehe3
celle, Si-tôt qu ils auront une fois Oui la
voix De ta prometTe.
mm
==#
3 . 1 ls rempliront, par leurs concerts, Tout
funivers De tes louanges. Les peuples
qui les entendront j Admireront Tes faits
m
Eê~ÏEE
étranges. O grand Dieu , qui de tes hauts
cieux Dans ces bas lieux, Vois toute
|£EË£^^E;ÈE§|EEi
:~e- — *-.->-
chofe, Quoique tu fembles être loin.
C'eft fur ton foin Que tout repofe
4. Si mon cœur, dans Padverfifé , Eî\
agite , Ta main m appuie; C'eft ton bras
qui fauve des mains Des inhumains Ma
trille vie. Quand je fuis le plus abattu,
C'cft ta vertu Qui me relève : Ce qu'il
£fë
ta piii de commencer , Sans te laffer >
Ta
Ta main l'achève.
PSEAUME CXXXIX.
G
Rand Dieu , tu vois ce que je luis,
Ce que je veux, ce que je puis: Que je
fois aiïîs ou debout , Tes yeux me
découvrent par-tout , Et tu pénètres ma
a§££î
penfée , Même avant qu'elle (bit tracée.
:j :.t: y»i
3EE==s=:
=«=5:
2. Soit que je marche ou fois couché
Je ne te fuis jamais caché : Ta vue éclai-
re mon (entier , Et tu me connois tour
entier. Tu fais, fans que je les profère,
Tous les difeours que je veux faire.
3. Lorfque je vais, lorfque je viens, Je
me fens pris dans tes liens. Seigneur , ton
pouvoir fouveratn Ma tient en tous lieux
fous
PSEAUME CXXXIX. yi7
lbus ta main ; Et comment pourroit ma
foiblelïe Atteindre à ta haute fageiïe?
4. Si ton efprit veut me chercher, Où
fuirai-je pour me cacher î Puis-je me fau-
i=^èz
ver devant toi ? Si je monte aux deux, je
t'y vois ; Et fi je defeends dans l'abîme.
Je t'v vois pour punir mon crime.
5 . Quand T Aurore m'auroit prêté Ses ai-
les, fa rapidité, Et que j'irois, en fendant
l'air, Aux bords oppofés de la mer, Ta
main , s'il te plaît de retendre, Viendra
m'y pourfuïvre, & m'y prendre.
srrtf
6. Si je dis, la nuit, pour le moins, Me
cachant aux yeux des témoins, De fon
ombre me couvrira., La nuitmême t'é-
claircraj
*"*• P ?^ AU M E^CXXX IX.
clàircra; Car L'ombre la plus ténébreufe
Ëft pour toi claire 6ù lumineuie.
r>s~
rxsrr^
7.T11 (ondes mon cœur& mes reins, Toi ,
5
Seigneur, qui fis de tes mains, Tout mon
corps fi bien afforti , Dans les flancs d'où
mÊmmm
je luis fort! ; Et pour ces merveilles étran-
ges, xVfa bouche chante tes louanges.
PAUSE.
S. Seigneur, les biens que tu nous fais,
Ta puiiiance & fes hauts effets, N'ont ja-
— zzàzà
ÏEES^ES^J^^^E^^î^s^EÎE^
=5=3fc
mais pu fc concevoir: Mon ame tâche à
les lavoir; Mais toi, qui (cul m\is donné
l'être, Seul auffi tu peux me connoïtre.
r£ ■ "t""g
IE&E3~
9. Tu m'as richement façonne Aux lieux
:$^$^3$
-.V 6— j& ? : t v 4
fectets d'où je fuis ne ; Tes yeux me virent
imparfait
PSEAUMECXXXIX. ;t9
k»JiJ^t=z=£=W^
ï5=fEES
impartait? Et de mon corps rien n'étoit
tait , Rien navoit commencé de vivre,
Que tout s'écrivoit dans ton livre.
i
=* 2-^3
Hli
10 Grand Dieu , tes faits Ci glorieux Me
j^gz^;$— gnzrr£r£
furent toujours précieux: On ne les fau-
=5EEE=^^~|
=3*
roit fupputer; Et fi je les voulois comp-
ter, Il s'en trouveroit davantage Que
de grains de fable au rivage.
n. J'y penfe devant mon fommeil; j'y
penfe encore à mon réveil. Mais Seigneur,
quand détruiras tu Les meurtriers , par
ta vertu ? Ou viendras tu , par ta puif
fance , Les éloigner de ma préfence ?
" : i.j ■ a:
ii. Je dis tous ces médians , Seigneur,
Qui s'en prennent à ton honneur , Qui
Y y parlent
53° rbbAUMb laaaia,
parlent de toi fauffement,Qui s'élèvent
fi fièrement : Contre eux tous mes et-
prits s'aigriffent , Et je hais ceux qui te
tdfc
haïffent.
13. Je veux les haïreonftamment, Les
détefter ouvertement : Eternel , je te le
promets , Et je n'y manquerai jamais.
Sonde mon cœur , tu peux connoïtre
=p:
S'il eft pour toi tel qu'il doit être.
14. Dieu , jufte & bon , éprouve-moi :
Vois fi je n'aime point ta Loi , Ou fi
mon pied s eft arrêté Au chemin de l'ini-
quité 5 Et que ta grâce , où je me fonde ,
Soit toujours ma guide en ce monde.
PSEAUME
55*
o
PSEAUME CXL
F S E A U M E CXL.
"Dieu, réprime Pinfolencc D'un en-
IrS
Sauve-moi de fa vio-
lence , Et de fes deffeins furieux.
nemi malicieux
ËE5^|=El
=;»■ ?y^3Saï
ttr:*:^^,1:: — ~ " — ~ ~j — : ~~~:
2. Avec d'autres qui lui reffemblent.,
Il me prépare mille maux ; Et toutes les
fois qu'ils s'allemblent, Je vois augmen-
ter mes travaux.
m
<ry ^:=^ffVfe5^fg g
3 . Leur langue perçante*: légère Eft une
^IliliïiliiilSÉI^F
^s^iil
langue de ferpent: C eft un noir venin d
vipère, Qui de leurs lèvres fe répand.
lliffilrt^^Œi=IHliillIîiiii
4. Garantis-moi des mains cruelles Du
méchant , qui guette mes pas : Confonds
les rufes criminelles De ceux qui veu-
lent mon trépas.
Yy
y. Mes
VS E A UMJ L_C_X L.
Jj. Mes ennemis , pleins de finelle ,
Autour de moi s'éroient rendus: Sur
mon chemin , avec adrefie , Leurs pièges
fe trouvoient tendus.
6 Mais, implorant ton aiTïftance, Sei-
gneur, ai-jedit, fouviens-toi Qu'autre-
fois, prenant ma défente , Ton bras fe
déploya pour moi.
7. Grand Dieu , dans toutes mes alar-
mes , Tu fus prompt à me protéger , Et
tu me couvris de tes armes , Au milieu
du plus grand dançer.
8. N'accorde jamais à ces traîtres Le fruit
dun injufte defir: S'ils pouvoient fe ren-
drelesmaïtres,Maperteferoitleurplaifir
?. Le
PSEAUME CXL. jjj
9. Le chef de cette troupe infâme Souf-
frira fa peine, à fon tour, Autant de
honte , autant de blâme > Qu'il m'en fait
fouffrir en ce jour.
10. Une foudroyante tempête Tom-
EEÏ2EE2
bera fur eux promptement, Sans qu ils
puiflent fauver leur tête Des coups d'un
julle jugement.
11. Celui qui tient un faux langage,
En nul lieu ne s'affermira; Et qui fe
pîaït à faire outrage , Le mal qu'il fait
le pourfuivra.
11. L'Eternel tient prêt le fupplicc ,
iiilSlPi^iiiiill^lilliBji
Afin de venger l'affligé ; Et qui tait au pau-
mmmwÈmwêmmmmmmm
vre injuftice, De Dieu même fera jugé.
Yy 3 î'j.Aihf,'
13. Ainti , Seigneur , en ta préience , Les
jultes te célébreront j Et toujours, par
ta providence, Les fidèles prospéreront.
G1
PSEAUME CXLI.
Rand Dieu , c'eit toi que je récla-
me: Prête l'oreille, écoute- mot ; En-
tends mes cris , de hâte-toi De venir con-
foler mon ame.
1. Qu'au ciel parvienne ma demande ,
Comme on y voit monter l'encens ; Re-
çois mes mains , que je te tends,Comme
au foir tu reçois l'offrande.
^gjg
m
3. Ferme de mes lèvres la porte, Et garde
ma bouche , ô mon Dieu , Afin qu'en nul
U — Ç=3=
temps , en nullieu } Aucun mauvais dif-
cours
PSEAUME CXLI
4. Eloigne mon coeur des délices , Dont
=!=ÊiÈ
les méchans lont enchantés : Si je goû-
tois leurs voluptés, Je pourrois prendre
y. Que le juftc me foit févère, Ses re-
proches me feront doux> Et pour moi
-:±;
S^EEIE
fes plus rudes coups Seront un baume
falutaire.
ê^=1=1^1§==i~
6. Mais en vain l'inique &c l'impie Vou-
droient me flatter par leurs foins: Je
n'en fouhaiterois pas moins De voir
r— —m^rt±
=r^5S3
leur audace punie.
T^Car, lorfque leurs chefs détcïlablesSe-
lont en bas précipités > Mes diicours fc-
13* _PJAAi™E CXLI-
ront écoutes Par des efprits plus équitables.
8. Comme on voit , en taillant la pierre,
Qu'il en éclate cent morceaux ; Ainfi
nos os , près des tombeaux , Demeu-
rent épars fur la terre.
9. Mon Dieu , tu fais que l'on m'ou-
=IlËÏ=îilllHKiiËi~
1H§
1
trage : Mes Veux font attachés fur toi
Ta grâce eft l'appui de ma foi : Veuille
^miliillllliiiiif ~
relever mon courage.
WJlZâ^
iEÏ=$z
r|=l|§||
io. Seigneur, garantis-moi du piège
Des adverfaires inhumains : Seigneurj^
garantis-moi des mains De cette troupe
qui m'affiéee.
--+?=zǣz::
:£— ^=IL
ii. Fais qu'enfin chacun d^eux trébuche
=*=ma
EÏEEErïîï;
Dans le piège qu'ils m'ont tendu ; Pen-
dant
PSEAUME CXLII. _ 537
dant que ton foin affidu Me tirera de
leur embûche.
PSEAUME CXLII.
•mu
;=3J=S
î|=5=p^i
V Ers Dieu , dans les derniers abois ,
E5E
=^B~EEE£ZE£È
Vers Dieu , j'élève encor ma voix : Mon
cœur ie répand devant lui, Et lui dé-
2. La frayeur dont je fus furpris , Fai-
=s*=
ibit défaillir mes efprits: Toi feul , ô
Dieu , dans mes travaux , Pus trouver
z. Us ont fu leurs pièces dreffer Aux
E53==S=Ê==*3Z
==^E=i=
iieux où je devois pafler: Partout mes
yeux cherchent en vain Quelqu'un qui
me tende la main.
4. Hélas 1
5 3 8 _ _P SE A UME CX L IL
4. Hélas ! tout efpoir nfelt été D echap-
per de quelque côté ; Et nul enfin ne
prend le loin De m'aififter en ce befoin.
4. Grand Dieu , je t'adreffe mes vœux :
Sauve-moi , Seigneur , tu le peux \ Car
tu fus toujours mon foutien , Et tout
le refte ne m'eft rien.
6. Entends mon cri , vois mes ennuis;
m
£=£:**
=. — ?r a? ^::s=^:^— tr=:^a- :j£
Vois le trille état oit je fuis : Garde-
moi dr mes envieux , Qui vont me dé-
truire a tes yeux.
7. Tiré-moi de cette prifon, Afin que
je chante ton Nom; Les juftes fe join-
dront à moi , Me voyant protégé de toi.
PSEAUME
j ?y
PSEAUME CXLIII.
S
ggg~= &=z:=3&z==zz$=^=zz§==*£=^
Eigneur, vois ma peine & ma crain-
te , Daigne écouter ma trifte ptaintc ;
♦t..-,- s:»-
Z=2&Z
r=3=:
g?RF
*=== y ^ - *=*
ésii
Reçois ma (application ; Et, félon ta
hsï
i^i^i=iiiiPii
— IW
promeffefainte, Adoucis mon affliction.
~iiiiiii=iiiil^l^ii:È|
air
2. J'ai trop mérité ta colère ; Mais que
li
^=:=*
ta juftice févère N'entre point en comp-
te avec moi ; Car qui peut dire qu'il el-
E5EE53E
père Paroïtre jufte devant toi ?
?. L'ennemi qui me fait la guerre > M'a
foi y. ?=f^c=
IL-*-t_ g
défait, m'a porté par terre 5 Et, par un
cruel traitement, En ce lieu fombre, il me
îllifllS^lSi
refferre, Comme en un trifte monument.
4. Mon ame de douleur preffëe, Croit
que ta clémence eft laffée , Et que tu m'as
abandonné:
abandonna : Tant de maux troublent ma
penlec, Que mon cœur en eft étonné
in
=*=$=*=
=»=«=«E$=^^
y. Au fond de cette grotte noire , J'ai
rappelé dans ma mémoire , Le rems de
miSfBljggËf^SBi^
mes profpcrités ; Et tes hauts fai ts fi pleins
de gloire, Ont été par moi récités.
6. Délivre-moi de ce martvre : Je te tends
les mains , je foupire ; Et mon ame „ en
ce mal nouveau, Eft altérée, & te dé-
lire, Comme un champ fec defire l'eau.
PAUSE.
7. Montre-moi ta face adorable: Mon
m — rT~T 1 " T ,.* » I A^pa
cœur s'abat, le mal m'accable: Hâte toi
de me fecourir : Je fuis , hélas ! déjà fem-
blablc A ceux qui font prêts de mourir.
S. Fais-
m
PStAUMh CXLIII. 541
8. Fais moi , dès le matin, entendre Ta
_<?_^.
mÊmwmmmmmmmï .
bonté paternelle & tendre, Toi fur qui
s'aflure ma foi : Dis-moi la route q u'il faut
prendre , Car mon ame s'élève à toi.
9, Grand Dieu, mon unique défenfe, Ga-
rantis-moi 9 par ta puiffance , De la main
§|5|E|E
=EEi£E
de mes ennemis : Je mets toute mon efpé-
rance-Au fecours que tu m'as promis.
1 o. Enfeigne-moi ce qu'il faut faire, Pour
fobéir& pour te plaire ; Et qu'ainfi^dans le
droit chemin,Ton Ëfpritme guide & m'é-
;~n:: —
^lilISlBiHK
claire, Dès cette heure , & jufqu'à ma fin.
11. Que ta grâce , où je me confie , Me
foutienne & me fortifie , En cette dure
extrémité, Et qu'elle ranime ma vie, Pour
Z z faire
< 41 _ PS E^\ JJ ME CX_ LIVV
taire éclater ta bonté.
ii. Seigneur , tu me feras propice , Et
tu confondras la malice De mes cruels
|tr=ft=r^3E^5c
perfécuteurs : J'attends de toi cette juf-
rice , Comme un de tes adorateurs.
PSEAUME CXLIV.
B
Éni (bit Dieu , lui qui, dans les
.alarmes, Dreffe mes mains à manier les
TT1^ — ? V: *
HHÎ
S5EE3
armesjQui me raflure & qui foutient mon
bras ; Lui qui me rend invincible aux
combats. 11 eit mon fort , mon bouclier ,
ma défenfe: Sous fa faveur, je vis en
affurance } Et c'eft fa main , malgré mes
ennemis , "Qui tient mon peuple à mon
iceptre fournis,
i, Qu'eft-
=i£^=
HEAUME CXLIV.
L-vS.
T4>
z. Qu'eft-ce que l'homme, en fa foiblcfle
m
^^rt—ir^m
extrême ï Qu'eft-ce que l'homme, 6 Ma-
jefté fuprême ï Que ta bonté daigne s'en
HÉt!lll!ïS=SMgilSii!pI
fouvenir , Et d'un regard ieulement le bé-
nir. L'homme^neffet, n'a qu'une courte
vie , A mille maux en tout tems aiïérvie :
Ses plus beaux jours font une ombre qui
fuit , Et font changés en une longue nuit.
5. Baifle les cicux , hàte-toi d'en defceii-
dre ; Frappe les monts, & les réduis en
^— gdîi— g :
BE
£=Se£;
cendre : Pour diffiper tant d'ennemis di-
vers , Lance ta foudre, allume tes éclairs.
BESE^
Tends-moi d'en-haut tes mains fi fecou-
:4=2=3
râbles; Retire-moi des torrens effroya-
=aw
^=^=^-
s
iHUlSimi
v, les: Délivre-moi d'un fi preflant dan-
Z z 1 ger
544 JLËlAE.^iil ±L5 LJ v-
=- t-zr-m-=^:=
^cr, Et du pouvoir d'un cruel étranger.
PAUSE.
4. Us ont la bouche infblente & men-
teaie : Ils ont la main malfaifante & trom-
peufe. Pour moi Je veux, par descanti-
~E2
ques faints, Louer ton Nom de la bou-
che & des mains. C'eft toi, mon Dieu ,
c'eft toi dontlapuiflfance Garder les Rois,
s'arme pour leur défenfe : David, par
elle , évite des médians Les noirs com-
plots, & les glaives tranchans
^m
S. Fais donequencor jeréfifteà la rage .
D'un ennemi qui mMnfultc& m'outrage,
De qui le cœur eft toujours infefte Parle
c ^-^__. -y- -y ~~ — i--. -+- — -j $ -y 'A-p!
menfonge & par Timpiété. Que nos fils
foient
PSEAUME CXLIV. h?
mmmwîm^mm
(oient comme de jeunes plantes, Fraîches
rSrz^EfiX
£*= =
■ =3
toujours , & toujours fleuritiantes ; Que
de leurs FϞrs les corps foient plus par-
3=35
faits Que les piliers des plus riches palais,
6. Que de tes biens chaque maifon foit
pleine ; Que les troupeaux de nos bêtes à
laine, Par millions croiflant de toutes
lli^lz^"
E£^
Êl=?^Ê?^ÊÎ=Ê^pi^3
parts, Couvrent la plaine, & rempliflent
nos parcs; Que dans nos boeufs foit la
force 6c la graille, Et que jamais l'ennemi
ne nous prefic ; Que nul effroi ne trou-
se
bïe nos moiffons, Et ne nous force à
quitter nos maifons.
;. Heureux le peuple, a qui Dieu, dès ce
ityrîfe=s3E
monde, Donne une paix fi douce &: il '
Z z 3 profonde !
M£ PSE AUME CXLV
profonde ! Heureux le peuple j en tout
tems , en tout lieu , Dont TEternel veut
bien être le Dieu !
PSEAUME CXLV.
M
On Dieu, mon Roi, toujours puif-
lant &; bon, Je veux , fans fin , exalter ton
faint Nom: Je veux , Seigneur, en tous
f£5r" *:= A ;fl =ffi* .»■ * =
=$1
lieux , en tout tems, ïecélébrer, fur des
tons éclatans. L'Eternel fèul eft grand &
m
rà—y "g
redoutable: Nul ne comprend (on elTence
wm
EEE*E§SF_:
adorable : Un (lécie à l'autre annonce fes
— :pz
louanges; Et tout nous dit fes merveilles
2. Ma bouche , ô Dieu, chantera la fplen-
mmi
|z±Z5Z^gSEÈ?S&;
=38Fa
deur Dont ie revêt ta fuprême grandeur;
Et pour louer tes miracles divers; J'em-
£==§==3=53=5==
prunterai la voix de l'univers. Les cieux,
la terre, & tes autres ouvrages, De tes
=i==ï===i£e
:5=5E:iiîi:
vertus font les vives images. J'appren-
g?£======i
drai deux à publier fans celle, Et ta
==è=X==g-g=ii=:
£E$=3:E
3==:p:
-=&::
puilTance, & ta haute fageffe
3. On les voit tous, de plaifit tranfpor-
liiiS^ill=lli^iii^ilpgi
tés, A haute voix publier tes bontés, En
g j^^fgff S^2^ £==~k "î ^"
=S==S===Ï3
confacrer un heureux fouvenir, Et le
tranfmettre aux peuples à venir. Dieu fut
@==I =~=i^||^|^piÊ^fe^
toujours clément & débonnaire, Prompt
l^^^i=iliiiiiliiplillillil
au pardon > & lent à la colère ; Et fes fa-
1§===^
ElE^i==g=g
veurs, fi fouvent éprouvées, Sont à nos
yeux , en tous fes faits gravées.
Î45 P SE AU ME CXLV.
PAUSE.
-1-0 ■ .1 ' - * 'Z_£ft^^=
4. Auffi , Seigneur , les œuvres que tu
fais, De ta bonté ne fe tairont jamais : Mais
lillgfg^^=É^i^g=f=IIj=i=glj
tes enfans, touches plus vivement,Te bé-
niront auffi plus dignement. D'un plein
concert, & d'un chant de victoire, De ton
imiif=5§if§i=i£
m
Empire ilschantcront la gloire: Au mon-
z±z=z&
=$==zz=3g:=gL=g=
de entier ils te feront connoître ; Et tous
enfin te recevront pour Maître.
li§Ê^=?
m
3E
ËHm
2£=3$Z
^
y. Ton règne, ô Dieu, fubfiftera toujours:
Rien n'en fauroit interrompre le cours*,
JTa main retient l'homme prêt à tomber
Ton bras foutient ceux qui vont fuccom-
ber. A toi , Seigneur , les yeux de tous
s'attendent : Tes biens fur tous en leur
temps
temps (e répandent ; Ta main Couvrant ,
toute chofe vivante Se raffafie , & rem-
plit Ton attente.
6. Notre Dieu, dis-je,eft jufte en tous
fes faits, Et fes faveurs remplirent nos
1 mËszm
fouhaits : Il fe tient près de ceux qui
EJaibig.".: " '.z^zzrr^mrj
tous les jours, D'un cœur fidèle , implo-
rent fon fecours. Sa Providence , à ceux
qui le révèrent, Donne toujours ce que
leurs coeurs efpèrcnt : Il eft touché de
m
-:ese
leurs cris , de leurs larmes \ Illes délivre
en toutes leurs alarmes.
7. Enfin , qui l'aime , éprouve fa bonté :
lll^f^iiœgaiilllil|f=i
Mais du méchant il punit la fictté. Ma
bouche auflï, fans fin, le chantera: TTout
ce
H°
l'ifiAUMh <^ .L A V 1.
fS— 5
=r=ss
ce qui vit, Tans fin le bénira.
PSEAUME CXVI.
M
*Ju4*. Vrjjg
Oname, tout nous convie A cé-
^i--25î
:z£e:=3ez
Jébrcr le Seigneur : Que notre plus torte
envie Soit d'exalter ibn honneur. Mon
illi=SSii^IK^llII^iil!I
Dieu, je te bénirai ^ Tant que je refpi-
rerai.
i. N'ayez jamais dcfpérance En aucun
-r^=.±=rf
ni^r
^=s
pouvoir humain : C'eft une foible aflu-
rance., Que le bras de l'homme vain.
Le jour qu'il expirera , En poudre il re-
tournera.
3. Avec lui s'évanouiffent Ses projets
ambitieux ; Mais heureux ceux qu'after-
Biîfïcnt Les mains du Dieu glorieux !
Heureux
PSEAUME CXLV1. ffi
Heureux qui, pour tout fecours, A
Dieu feul a fon recours!
4. Il eft le fouverain Maître ht de la terre
&c des deux: A tout il a donné l'être,
Dans leur globe fpacieux: C'eft lui dont
la vérité N'a point de cours limité.
PAUSE
5. L'Éternel juge &c délivre Ceux que
HÉ ,-i-i^j> jizylA ^^zÀ^L—t^M
Ton voit opprimes: Il donne du pain.»
pour vivre, A ceux qui font affames:
Par fa main font relâchés, Ceux qu'on
6. Cette main fiieçourable, De l'aveugle
ouvre les yeux , Et défend le mifétable ,
Quaffligçoient les envieux. L'-Etcrnel eft
le
Ij* B?SE AUME CXLVt
le foutien De tous ceux qui vivent bien.
ftlràt Afo 'V^* "^feg^^y^rg j-=jjg
7. L'Eternel eft un aiyle Au pauvre &:
foible étranger: Celt par lui que le pu-
pile Eft retiré du danger : La veuve a qui
l'on fait tort , En lui trouve ion fupporr.
8. Par fon pouvoir , il renverfe Les
I^^SISlSllilîlIliililli
noirs complots des pervers , Et (a juftice
s'exerce Dans tout ce vaite univers. Sion,
ton Dieu redouté Règne à perpétuité.
PSEAUME C XL VIL
V^* Elébrez Dieu , peuple fidèle y Faites
paroïtre un nouveau zèle > Car c'eft un
devoir agréable , De louer un Dieu li
louable. Puifque c'eft lui, qui > par fa gra-
mnmmmmmmmmmmm
ce, Jémfalem a rétablie, Il faut que toute
notre
PSEAUME CXLVIT. m
==S£BS
notre race, Par les foins enfin le rallie
i. Il relève les miférables, Dont les
aï
;fflgrirL_ -a — -^^S
=îi=ô=:Ter=*=SE=33
maux fembioient incurables ^ Guérit"
=T
leurs mortelles blefifures; Finit leurs pei-
nés les plus dures. Il connoit le nombre
mmi
innoiiibrable Des étoiles qu'il a femees;
Et c'eft de la bouche adorable , Que
toutes ont été nommées.
$7Cë grand Dieuqui nous donna l'être,
Du valtc univers eft le Maître: Tout cède"
à fa fageflç immenfe , Et rien n'égale fa
puiffance. L'Eternel foutient & foulage
Les bons, que rinjuftice opprime: Les"
:i •.« -f—
^§^ê=Ê|^
méchans qu'aveugle leur rage, Il les
fait périr dans leur crime.
Aaa 4. Qu'à
3 T4 PSEAUME C X L VIL
4. Qui l'exalter on s'étudie , Qu'à l'on
honneur on pfalmodie. Il élève au ciel
PiSIiliH^Si^li Ie§1111I113
les nuages, Dont la main forme lesora-
i4 * ,r. . 1=3
SE
a
ges: C'cft d'en -haut que la Providence
Nous verfe une riche abondance. Il fait
i=± — :£:
nzz_!nr
croître l'herbe aux montagnes, Comme
4ans les balles campagnes.
PAUSE.
pare la nourriture Aux jeunes corbeaux,
que , fans celle, Fait crier la faim qui les
prette. 11 ne regarde , en Ta bataille , Ni
lavïteffe, ni la taille, Soit du courlîer,
foit des gendarmes , Ni la fine trempe
des armes.
*. Mais
PSEAUME CXLVIÎ. yj-f
6. Mais il voit, d'un regard propice,
Ceux qui révèrent la jufticc , Qui n'ont
qu'en fa feule clémence, Leur retuge &:
=3r--^î
leur efpérance. Jérufalem,faCitéfainte,
Célèbre- le donc avec crainte: Sion ,
d'un cœur tendre & fidèle , Chante aufïï
fa gloire immortelle;
7 C'eft lui qui rend sûres & fortes, Et
fie— rr=2çr:
tes murailles & tes portes; Qui, dans i en
fe:
^g ■'■■a^' q /y-" ' ■
g— t^ffr
g^zrTHrfS
ceinte de tes places , Comble tes enfans
^g^^^TTT:
z$—=±zir---J±
de fes grâces. Par lui ton pays eft tran-
quille; C'eft lui feul qui le rend fertile ,
Qui te remplit, &: qui t'engraiffe Du
rp*;
=*r
froment le plus pur qui naiffe.
gE$=
8. Sa voix, qui forme le tonnerre, Porte
Aaa z les
ï$6 PSEAUME CXLVII.
fes ordres fur la terre : Tout tremble au
Ipllïf Eisa
bruit de fa parole , Qui court de l'un a
l'autre pôle. 11 couvrede neige la plaine ,
Comme de grosfloecons de laine ^ Et,
quand il veut> il fait répandre Des fri-
mats plus menus que cendre.
9. C cft par fa main que font lancées,
Comme des dards , les eaux glacées ,
Dont la rigoureufe froidure Fait fouffrir
br^rrz^r
toute la nature ; Mais un feul fouffle de fa
bouche Diflbut ces corps, dès qu'il îcs_
touche ; Soudain Icsglaces font fondues,
mÊïmwËmmmmwmmwm
Et ne font plus qu'eaux répandues.
lo.Enfin^eftluiquimanifefte A Jacob
fou décret célefte : Par lui > de fa fainte
ordonnance ,
PSEAUME CXLVIII. Tî7
ilflSllPlI^illlllSSIpIlll
ordonnance , Ifraël feul a connoifîance j
Nul autre peuple, en aucun âge. N'a
reçu le même avantage 5 A nul autre les
H|yp^:|ijli^pip||i^lllli^ig
loix facrées Par lui ne furent déclarées.
P S E A U M E CXLVIII.
Vj
E$=:grz~^=$=tf==:I=z=:
O as, Habi tans des pi us hauts lieux,
~$=
Vous tous qui logez dans les cieux ,
Chantez les miracles divers Du Monar-
que de l'univers Vous , Chefs des célef-
tes armées , Anges , dont elles font
formées, Feux de la nuit etineelans,
Lune, Soleil , A (1res brillans;
z. Cieux , qui roulez fur ces flambeaux ,
Air & nuages, fources d'eaux, Tous, d'un
concert perpétuel , Louez le Nom de
Aaa3 l'Eternel :
yj* PSEAUME CXLVIII
l'Eternel : Un icui mot de ia bouche
|f^=gf=
fainte Forma des cieux la valte enceinte ;
Leur cours par lui fut mefuré, Leur
ordre à jamais allure.
3. Cet ordre dure constamment. Qu'on
célèbre Dieu hautement , Sur terre , fur
mer, dans les creux Des abîmes les plus
y. ... 1 . » t îfiËËr— r=T^gJë
affreux. Baleine , en ces lieux effrova-
~g=r.ir-f=n~g£ilg
bles , Annonce (es faits adorables ; An-
noncez-les foudres, éclairs , Grêle , ÔC
neige , au milieu des airs.
^Tourbillons de vents irrités, Miniltres
de fes volontés, Montagnes, collines, co-
mm
teaux, Arbres fruitiers, cèdres fi hauts j
RepùlçsYUs, bçtçsiattYages, Tïoupcaux
erians
PSEAUME C XL VI II. f$a
mÊmnwm¥M§mmmwmmÊ
errans dans les pacages, Chantrcsdc l'air,
oifeaux divers>Louez le Dieu de 1 univers.
y. Allembiez-vous , Peuples & Rois
m
gL g ~ y^^ — — ^ — $— r*g
Pour le louer tout d une voix: Vierges ,
:=2>r
jeunes enfans, vieillards , Louez fôri
Nom de toutes parts* Car du haut trô-
ne de la gloire, Aux fïens il donne la
viftoire: Et toujours il aime Ifraël D'un
amour tendre & paternel.
P S E A U M E C X L I X.
Hantez, par de nouveaux canti-
EËEEEEÉEE
ques., De Dieu les oeuvres magnifiques:
Qu'en ion temple chacun le range, Pour
chanter fa louangc.Qu Ifraël vienne avec
^^^^p|=gg^^=3^S?SJ5^i^
ardeur, S'égayer en ion Ciéateur>£t que
Jbus
T6o_P S E AJJ M E CX L I X.
Tous ce Roi , tes enfans , Sion , foient
triomphans.
i. Qu'en ton Nom du tambour on iônnc,
Qu'cnfon Nohilà flotte réforme* Et que,
::~fcfeîrEïr_— —
fur la lyre touchante, A la gloire Ton
chante. En fbn peuple Dieu prend plaifir :
|=l=|r^^=g |=g^S=iggj
n±rrtf=rà.-=rT=:B
ï-
Depuis qu'il fa daigné choifir, Par lui les
boufferont fauves, Par lui-même élevés.
gT^
3. Un jour les fidèles qu'il rime, A leur
aife, fur leur lit même, Diront de ce
Dieu fecourable Le pouvoir redoutable :
Par tout fes hauts faits ils diront, Et leurs
fortes mains porteront Un large glaive à
ɧSlHSiI§Ill
deux tranchans, Pour punir lesméchans.
4. Pour exterminer, pour défaire Tout
peuple
PSEAUME CXLIX. tft
peuple à (on peuple contraire , Et pren-
dre de leur inlblence Une juite vcngcan-
ce. Les Tyrans, les injultes Rois, A leur .
tour, fubiront nos loix , Et porteront
les mêmes fers Qulfraël a foufterts.
y. Tel eft le jugement févère Que Dieu
prononce en fa colère:Telle fera des Saints
z=^^z^~èr=?t=:3-#
la gloire, Et telle leur vidoire.
PSEAUME CL
riËBfcszadlllI
&zz£z
EE1E
^3
Euples, louez le grand Dieu Qui
rélide en ion faint lieu; Lui qui, d'un mot
feulement j A créé le firmament: Louez
:ïi
r=^=
:acas=*
3=
fa magnificence ; Louez - le , pour les
bienfaits, Et pour tous les grands effets
]De fà iuprême puifianec.
2,. Joignez
t*k
PSEAUMÊ C L.
i.Joignezauxplusbellesvoix,Larrom-
pctcc 6c le hautbois i Faites entendre à
leur tour, La mulette, le tambour, Et
les orgues réfonnantes ; Accordez à
:UC
luniffon , Des flûtes douces le fon, Et
les cvmbales bruyantes.
3.Jufquesdansreternite,Qu on célèbre
fa bonté , Et que Ton Nom glorieux Soit
élevé jufqtfaux deux. Qu'enfin tout ce
qui refpire , Qui vit , qui peut fe mou-
voir, Chante avec moi fon pouvoir,
Et fort glorieux Empire.
Fin des Pfeaumcs.
LES
J<^
LES
COMMANDEMENS
DE DIEU.
Coûte, Ifrael", avec crainte , Dieu
El^
ëiÊfii||£j|=|iili||
tonnantau mont de Sina; Sois attentir à
la Loi fainte Que de la bouche il te donna,
z Je Cuis, dit-il, ton Dieu lupiême,Qui,
déployant mon bras pour roi , T'ai déli
SE—SE
vré d'un joug cxrrême: Tu n'auras point
de Dieu que moi.
3. Tu ne te feras point d'images: Je
mmwÊmmwmmwmmmm
fuis un Dieu fort & jaloux; Tu ne leur
EEESErï
Z= ^L-Z-^-i-j
rendras point d'hommages ^Du tu (en-
zzzÇtz
tiras mon courroux.
4. Ne jure point, en téméraire, Le fàcré
Nom
5<^LESCOMMANDEMENSDEDIEU.
Nom du Souverain ; Car M fe montrera
^P
=3ê=sS^=Œ
féVèrc  qui prendra l'on Nom en vain.
-~A — - =^-rO z=*izr- 5?-£ — <i — ylt=
j. Six jours travaille, &: le leprième Gar-
EÉS=
11X4 » *
de le repos du Seigneur; Te fouvenant
E?Efe
35fej§
que ce jour même Se tepofa le Créateur
6. Honore ton père & ta mère , Et Dieu
^>
~E^^EÎE?Efe£
==^*i*==3==F==3=
E$E3iEEi
prolongera tesansSur la terre que, pour
gz^U-U I 1.. /-=2£:
falaire, Il a promue a les enfans.
r*=-
7. Ne tue &C n'offenfe peribnne. Fuis
toute luxure avec foin. Au larcin ja-
- — ^4 —
mais ne t'adonne. Ne ibis menteur , ni
faux témoin.
8. Ne defire point,en ton amc,La Maîfon
ni le champ d'à utrui ,Son bœuf, fon efcla-
ve^oufafemme^iriefleafinqui foità lui*
9. Grand
LE CANTIQUE DE SIMEON. yfr
Hfel
:~se
o. Grand Dieu, que ta voix efficace Nous
convertiffe tous à toi. Veuille, ô Dieu,
nous faire la grâce De te fervir félon ta Loi.
C A N
S I
L E
TIQUE
D E
M É O N.
AitTe-moi, déformais, Seigneur,
H=SiH^!HilÉiilg
aller en paix ; Car, félon ta promeffe ,
mmmÊmmmÊmmmmmm
Tu fais voir à mes yeux Le falut glorieux
Que j'attendois fans ceffe.
,3::=â:z
2.. Salut, qu'en l'univers Tant de peuples
divers Vont recevoir & croire } Rei-
PY 'I Y » 'il » U V ~ 4> ^ ■ 1 *
fource des petits, Lumière des Gentils ,
Et d'ilraël la gloire.
Bbb TABL1
166
TABLE
TABLE
DES PSEAUMES.
J\ ccours, Seigneur, acceurs.
A mqn Seigneur , l'Éternel.
Après que j'ai conftamment.
Après tout , le Seigneur eft.
Affis au bord de ce fuperbe.
A toi , mon Dieu , mon coeur monte,
Au fort de ma détreffe.
Aux tiens , Seigneur , tu redonnes,
Aux paroles que je veux dire.
B.
Béni foit Dieu , lui qui , dans.
Bouffons Dieu , mon ame , en toute.
C.
Célébrez Dieu hautement.
Célébrez Dieu , peuples.
Ceft dans fa fideile Cité.
Ceft en Judée , ou proprement.
Ceft vers toi feul qui.
Chantez à Dieu , peuples fidèles.
Chantez du Seigneur.
Chantez, par de nouveaux Cantiques.
Comme un cerf altéré brame.
D.
Dès ma jeuneffe, ils m'ont fait mille.
Dès qu'un mal cruel nous accable.
De tout mon cœur dans tous.
Dieu fut toujours ma lumière.
Dieu me conduit par fa bonté.
Dieu nous veuille être favorable»
Diçu parmi les Juges préûdc*
Pf. P.
69
no
40
73
137
*5
130
*5
S
H4
103
M*
147
48
7*
113
96
Si
149
42.
11*
4'
ni
*7
M
*7
8t
DES P S E A U M E
Dieu règne en jufte Roi.
Dieu règne feul de fplendeur revêtu.
Dieu tout-puiflant à mes voeux propice.
Dieu tout-puiifant , Dieu des.
Donne tes loix, Dieu jufte.
D'où vient ce bruit parmi les Nations.
D'où vient, Seigneur que ton.
Du méchant le train déréglé.
E,
Écoute-moi , je te prie,
Écoute , ô grand Dieu , ma prière*
Éternel , quel homme pourra,
Éternel, tu m'as dégagé.
Écoute , Ifïaël , avec crainte,
F.
Fais-moi juftice, ô Dieu.
Faut il , ô Dieu , que nous (oyons.
Fier ennemi , qui te confies.
G.
Grand Dieu, c'eft toi que je réclame.
Grand Dieu , tu vois ce que je fuis.
H.
Heureux celui de qui Dieu, par fa.
Heureux celui qui fuit des.
Heureux celui qui juge fagement.
Heureux celui qui , par un jufte choix.
Heureux l'homme fidèle.
Heureux qui révère avec crainte,
I.
J'aime mon Dieu , car fon.
J'ai mis en toi mon efpérance.
Jamais je ne ferai fans bénir.
Je chanterai, Seigneur, fans celTe.
S.
pf.
91
93
loi
<H
71
i
io
36
61
55
15
3°
Il faut, grand Dieu, que de mon cœur.
Il faut, mon ame, il faut avec ardeur.
Bbb
16
74
5*
141
3*
1
41
118
III
116
3i
34
8?
19
71
18
138
104
X
5<&
TABLE
Jufqucs à quand , ô Dieu des Cieux.
L.
L'ame de douleur atteinte.
La terre appartient au Seigneur.
Le méchant dit en fon cœur follement.
Les Cieax en chaque lieu.
Les Nations font dans ton héritage.
Le Tout-puiflant, l'Éternel parlera.
L'homme infenfé dit au fond de fon coeur.
Louez Dieu , louez fa bonté.
LaifTez-moi déformais.
M.
Malheureux Juges que vous êtes.
Minières de l'Eternel.
Miféricorde & grâce.
Mon ame en fon Dieu feulement.
Mon ame , tout nous convie.
Mon cœur cft tout prêt.
Mon cœur rempli de chofes.
Mon Dieu, daigne te fouvenir.
Mon Dieu , l'ennemi m'environne.
Mon Dieu, ma force Se ma défenfe.
Mon Dieu , mon Dieu pourquoi.
Mon Dieu, mon Roi, toujours.
Mon Dieu, mon unique efpérance.
Mon Dieu , mon unique Sauveur.
Mon Dieu, prête-moi l'oreille.
N.
Nations, louez le Seigneur.
Ne conçois point de dépit.
Non pas pour nous , non pas.
Notre grand Dieu , pour rendre.
O.
O Dieu, c'eft dans ta Sion.
O Dieu , je m'abas fous tes yeux.
O Dieu , le bruit de te? merveilles.
O Dieu, ma haute forterelTe.
O Dieu qui nous a rebutés.
K
77
53
79
5°
106
5*
135
51
61
146
108
45
13*
59
109
ti
145
7
88
u
117
37
Us
87
*5
70
44
18
6q
DES PSEAUMES,
pf.
O Dieu, réprime l'infblence. 140
O Dieu Tout-puhTant, fauve-moi. 54
O Dieu , vois ma peine infinie. 64
O mon Dieu , mon unique efpoir. 6 3
On a beau fa maifon bâtir. 117
O notre Dieu , réveille-toi. 8 3
O notre Dieu, tout bon , tout adorable. 8
On voit maintenant. 99
O Pafteur d'Ifraël , écoute. 80
O qu'il eft doux , Se qu'il eft agréable. 133
O qu'Ifraël peut bien dire. 1 14
O Seigneur, que ta colère. 38
P.
Peuples , chantez un faint Cantique. 58
Peuples divers , venez & réécoutez. 49
Peuples, louez le grand Dieu. 150
Peuples , venez , & que Ton donne. 66
Prends , ô Dieu, ma jufte querelle. 43
Puifquen tout temps fur Dieu feul. 1 1
Q-
Quand de douleur j'ai Pâme. 110
Quand Dieu tira par fa bonté. 116
Quand Ifrae'l de l'Egypte fortit. 114
Que de gens , ô grand Dieu. 3
Que Dieu fe montre feulement. 68
Que l'entreprife eft belle. 2 2,
Que le Seigneur tes vœux entende. 20
Quel fut mon tranfport dans ce jour. 111
Qu'en tout temps on béniffe. 107
Qui met en Dieu fon efpérance. 115
Qui, fous la garde du grand Dieu. 91
Qu'on batte des mains. 47
R.
Regarde , ô Dieu , l'innocent, / 6
Réjouifîbns-nous au Seigneur. 5 5
Rendez à Dieu l'honneur fuprême* 1 1 8
Rends confus mes aceufateurs. 3 5
Réveillez- vous , peuple Edèk, 33
Bfab'j
y7o TABLE DES PSEAUM]
3U)i des Rois , Éternel mon Dieu.
S.
Sans ceflTe je te bénirai , Seigneur.
Seigneur, à toi feul je m'adrefTc.
Seigneur , écoute mon bon droit.
Seigneur , entends ma prière.
Seigneur , je n'ai point l'efprit vain-
Seigneur , le Roi te bénira.
Seigneur , on te bénira.
Seigneur qui voit ma peine.
Sois attentif, mon peuple.
Sois, 6 grand Dieu, ma garde.
Seigneur , vois ma peine & ma.
T.
Tends - nous la main , Seigneur.
Tu fus toujours, Seigneur.
V.
Venez , & du Seigneur fans ceffc.
Vers Dieu dans les derniers abois.
Vers les monts j'ékvois mes yeux.
Viens , Seigneur , viens & prends.
Vous , habitans des plus hauts lieux.
Vous , que le choix ou le fang.
Vous qui fervez le Dieu des
Vous qui fur la terre habitez.
Vous , faints Miniitres du Seigneur,
Fia de la Table des Tfeaumes*
Pf.
P.
84
5«»
9
4
*j
17
50
101
373
«M
507
xi
6%
75
*77
6
it
78
i%6
16
47
}43
53*
11
3*
90
341
10c
395
141
537
111
49 3
57
101
148
557
19
9'
113
43*
100
570
*34
S**
LES
CANTIQUES
SACRÉS,
POUR LES PRINCIPALES
SOLEMNITÉS
DES
C HRÉTIENS,
E T
SUR DIVERS AUTRES SUJETS
NOUVELLE ÉDITION,
A GENEVE.
M. DCC. LXXVII-I.
CANTIQUES
SACRÉS
POUR LES PRINCIPALES
SOLEMNITÉS.
CANTIQUE PREMIER. Pf. 89.
B
=3E — - — E
=PÉ
Eni (oit à jamais le grand Dieu
d'Ifraël , L'Auteur de tous les biens, tout-
puiffant , éternel , Qui touché de nos cris
& de notre misère, Dans nos preflans
ili^^l^Iiii^P^Ê^Ii
befoinS'S'eft montré notre Père.
~-t— 41— rx *v 3£— ^•£—
i|ÉEÊ=|^EE||=|^ïâ^
2. Dans Tes comparions il nous a vifités.
Par fon bras invincible il nous a rachetés.
Et malgré nos péchés , ce Dieu tendre &c
propice , Fera lever fur nous le Soleil de
juftice.
3 Et
3 . La maiion de David , ce grand Roi des
Hébreux, Nous va donner bientôt un
Sauveur 'glorieux. Il vient nous affran*
chir d'un funefteefclavage, Et nous taire
ass
Ses^
T'*:tf[L. ===?=^
obtenir un célefte héritage.
4. Nos Pères Tattendoicnt , Dieu ieur
■ 1 -T4^-fc*^5Z
avoit promis Qu'il nous protcgeroit
contre nos ennemis , Et nous délivreroit
du joug infupportable De la Loi , du
péché , de la mort &, du diable.
PAUSE I.
f. Au Père des croyans Dieu fit même
ferment,Qu'il répandroit fur lui Tes biens
abondamment , Que les peuples feroient
bénis en (a femence , Et qu il les recevroit
dans
CANTIQUE I.
m
ïi§f_-
:« =¥=±:
=EÏES
dans fa faintc alliance.
E=Î==£E
6. Ce grand Dieu, qui peut tout, qui ne
p=SÉ^=ê=iî
:sfc
=1=*;
n
change jamais, Se fou vient des fermcns
^JE-
ÉEi^uHg=^
que pour nous il a faits : Il commence au-
jourd'hui d'accomplir (à promefle, Et nous
tait admirer fon amour, fa tendreffe.
7. Par fon divin fecours nos cruels enne-
mis Seront entièrement confondus & fou-
mis : Tous nos maux vont finir , plus de
îoupirs , de plaintes, Nos troubles cefle-
ront, nos foucis & nos craintes
8. Jouiflant d'une pleine &: douce liberté ,
E=cr
Nous vivrons juftement & dans la (ain-
teté, Et nos coeurs pleins d'amour &: de
reconnoiflance , Célébreront l'Auteur
de
57^ C A NT I QU E
de notre délivrance.
PAUSE
IL
O bienheureux enfant,
pi fers de pré-
curfeur Au Rédempteur du monde, &:
qui dois du Seigneur Préparer le chemin ,
être fon interprète, Et marcher devant
lui comme fon grand Prophète.
'V _ — _'
S=^=5=S5^S^
10. Ta voix va déformais aux peuples
annoncer Celui qui doit un jour nos pé-
chés effacer , L'attente d'Ifraci , notre
Roi le Meflie , Qui vient nous acquérir
le falut & la vie.
ÎFf5=i
ii. Il me femble déjà que je vais ce So-
leil, Cet Orient d'en haut, dont l'éclat
fan» pareil Diffipera bientôt Tobfcurité
pro icB
CANTIQ0E ï.
m
VTJ
profonde , Qui depuis fi long-temps a
régné dans le monde.
ii. Les peuples , qui marchoient dans
l'ombrede la mort, Vont être illuminés,
& changeront de fort: Leursyeuxferont
Pp^
m
m
:5™E££
ES3Î
===$?5=S^=
ouverts , par fa vive lumière ; Ils connoî-
tron t leur Dieu , leur Sauveur &c leur Père.
i j . Il conduira nos pas au chemin de la
paix , Et ce divin Sauveur remplira nos
fouhaits ; Nous l'aimerons toujours , nous
lui feront fidèles, Et nous vivrons heu-
reux à l'ombre de fes ailes.
CANTIQUE II. Pf. 1x8.
Aifons éclater notre joie , Et
louons notre bienfaiteur j Le Perc éternel
Ccc iipus
57? L CA N TJ QtJ E _I I.
nous envoie Son bien aime pour Ré-
dempteur. D'une Vierge 6c chatte 6c te-
coude, Un enfant divin nous elt né,
:-&— i':
£fe£^E=
~Sti
Aujourd'hui , le Sauveur du monde, Le
Fils de Dieu nous ett donné,
i, En iui la iupiemc puitranceSe trouve
avec l'infirmité. Une éternelle & pure
ëlVonce S'unit à notre humanitc. Dans la
mmmmÊmmmBmmÊËm™
balte lie on le voit naître Sous la forme
d'un lerviteur j Mais c'eft alors qu il fait
pâroître Plufieurs rayons de ta giandcur.
3. ïî n'a pour palais qu'une ct^bK* , Et
qu'une crèche pour berceau ; Mais cet en-
faut incomparable Fait briller un A lire
nouveau.* A fa naîflancç a les iaints Anges
Vnnt
=5 £rr£
CANTljQUJE IL. Jff
zj£:
Font ouir leur voix dans ces lieux. Ils
diient, chantant les louanges, Gloire ioit
à Dieu dans les cieux,
4. Mortels, le Maître du tonnerre, Con-
tre vous n'eft plus irrite; La paix va ré-
g|EÏ
g
ïeI$eê?e^
■^=r z:^= £—- ^=
gner fur la terre, Dieu pour vouscftplein
^^s=a
débouté- joignons notre lainte harrno
pie À leurs concerts mélodieux, Louons
îe Prince de la vie ,Qin v ierit te montrer""
à nos yeux.
rgr^|Eg=5
y. Approchons-nous , avec les Mages , Du
rfcr^t
il
berceau dc_notre Sauveur, Rendons-lui'
nos juftes hommages , Et prefentoiTsTûF
notre cœur. L'or &Tencensrdël^ral3Tc^
Piaiicnt bien moins a notre RoiTQuêT
Ceci ja
S*Q CANTIQUE III.
la faintçté de la vie, Qu'un cœur plein
d'amour & de foi.
CANTIQUE III. P/ 2.4.
Aifons retentir dans ce lieu Le
facrë nom de notre Dieu , Et de Jéius le
IP1HS
Roi de gloire»: li a vaincu nos ennemis,
Satan, la mort, lui font fournis , Annon-
çoiis par-tout fa victoire»
EE3
^3— ^x.
r=~fc£i::^r^ 5 ■' '" v"l» : £3!
1. Ne cherchons plus dans le tombeau,
Jéfus , qui pour ion cher troupeau , A fouf-
fert une mort cruelles Cet invincible Ré-
dempteur , Du fépulcre eft lorti vain-
queur, Et vit d'une vie immortelle.
3. C'eft lui qui nous a mérité, Par fa
mort, l'immortalité > Et fon feng a lavé
nos
CANTIQUE IV. _j8£
nos crimes, fi nous fait Sacrificateurs;
Offrons-lui nos corps & nos cœurs , Il
ne veut point d'autres vi&imcs.
vr—t — 3£- 5S
4. Aimons-le tous, & que jamais Ses
IlIUiilSiSil^iiil^ieiiii
ineftimables bienfaits Ne iortent de notre
mémoire; Faifonsconnoïtrefes exploits,
N'ayons point honte de fa croix Et ne
:5E£=
mm
E^aEEES^—E!
vivons que pour fa gloire.
CANTIQUE IV. Pf. 85?.
■& > Ntonnonsdansce jour un cantique
:3b — jOb_^Ë£;
r«=:±==S=:-
nouveau , A l'honneur de Jéïus qui iort
lâ^^i=iiP!iliii=liilliis?ii2
de fou tombeau j II a de notre Juge ap~
* parte la colère 5 II a fait notre paix avec
^JI=!tii=^!Êu
Dieu notre Père.
i. Pour nous ce fils de Dieu s'eft revêtu
C c c 3 d'un
ANTIQUE IV.
d'un corps ; Pour nous il cft entre dans
— | T ■ XI- - - -1 -*»
le réjour des morts, Après avoir fonffert
une peine infinie , Et perdu fur la croix
fon innocente vie.
Sp^pisi
=C
ÎSESEapse
j. Publions fon triomphe ; il cft refTufci-
té ; Il règne dans le ciel tout plein de ma-
jefté. Les efprits bienheureux qui con-
templent fa gloire , Célèbrent lès vertus,
fes combats , fa vi&oire.
4. Reflufcitons, Chrétiens, avec notre
Sauveur , Suivons ce divin Chef, ce glo-
rieux vainqueur, Et détachons nos coeurs
des chofes de la terre, Dont la gloire &c
les tfiens n'ont que l'éclat du verre.
j . Élevons nos efprits vers les biens été r-
nels j
.g ^^tj que y:__ 5S3
riefe; Si nous femmes ici malheureux &
mortels, Sachons que notre vie avec
Chrift elt cachée Dans ie fein dû Très-
haut, qui nous Ta deftinée.
6. Quand notre Rédempteur redescendra
S^-*==-=
des deux Nous paroïtrons alors avec lui
glorieux: Le voyant teiqifilcft, nous lui
feront femblabies, Et nous célébrerons
!çr<*-
A
les bontés ineffables.
CANTIQUE V. Pf 24.
Celui qui nous a fauves, Et dont
le fang nous a lavés , Soit empire & ma
gnifiçence ; D'cfclaves il nous a fait Rois ,
Rendons a Os divines Loix Une parfaite
obéifiance.
z. Cclcbions
5*4_ CANTiQU E_ V I.
i. Célébrons tous la charité De ce Sau-
veur jeflu ici té ; Et difons avec les feints
_4?S£i,_.12î§1^_cft l'Agnè*u de recevoir
Hommag , honneur , force , pouvoir ,
Gloire, riehefles & louanges.
CANTIQUE VI. Pf. no.
V Ênez, Chrétiens, & contemplons
lagloireJDu Roi des Rois, du Monar-
que des Cieux, Qui va jouir des fruits
rieja victoire. Que ce fpe&acle eît grand
& glorieux,
2. Il monte au Ciel porté fur une nue ,
E^r^^^g^gz^zi^^l^z^g^^rzrr^^r:^—
Et tout en lui nous marque fâ grandeur.
Satan fournis, la mort même vaincue,
Sont les captifs qui fuivent ce vainqueur.
3. Son
LANII^Ut VI
TH
s. Son char pompeux eft précédé des
Anges, Qui , publiant fes merveilleux
exploits", Pont retentir dans les airs Jes_
louanges, Et vers Te Ciel pouffent ainfi
leurs voix.
t 4. Ouvrez-vous, Cieux, Temple du Dieu
fuprême, Pour recevoir le Roi ciel Uni-
vers; Le Saint des Saints, celui quc le
m
u-9 X T.
Père aime, Et le vainqueur du monde ,
& des enfers.
P A U S E.
5 . C'eft donc au Ciel qu'eft Jelus notre
Frère, Notre Avocat, notre Chef, notre
Epoux; Le Rédempteur en qui notre
amc eipère ; Ah ! quelle gloire & quel
honneur
5 86 C A N TJ QU E ; AYl.
honneur pour nous.
6. il eu allé nous y préparer place , r,t
Sg_ 'g
de ce Haut & bienheureux (ejour, Il
3±r=:ç:
nous tait part de Ton Efprit de grâce , Et
m
m
des effets de fon pins rendre amour.
7. Suivons le tous animes d'un fainfl
zèle, N'arrêtons plus nos coeurs dans
ecs bas lieux ; CcdoUx Sauveur lui même
nous appelle, Et nos vrais biens lbnt
cachés dans les cieux.
*=**m
8. Un jour je fus , du trône de fa gloire ,
Viendra juger les vivans & les morts,
Et remporter fa dernière vi&oirc , En
ranimant la pondre de nos corps.
CANTIQUE
CANTIQUE VIL 587
CANTIQUE VIL Pf. 118.
" iiiiiii^ii^lPi^lliliill
Ëlebrons tous , par nos louanges ,
Lx Père de notre Sauveur, Le Roi aes
hommes & des Anges, JLa iourec de notre
T -' t; "~feg-y >>»*-,
si
bonheur Sa mifèricorde cfliTnmchic : il a
répandu, dans ce jour, Sur ion Eghlc en
abondance;L>{;. ntdu Fils de ion amour.
t- Avant que ce Maître du monde Eût
créé Ta terre & les deux,, Avant quilfît
la mer profonde,!! penioit a nousrendre
j^jzsjj-jzi-rgg
=:&~^-î~C^
heureux II nous a deftiné fa gloire , Par
un effet de fa bonté; Mais pour en jouir,
iî faut croire. Et vivre dans la iaintete.
;. Ce Dieu tout bon , tout adorable ,
Tour les enrans nous a choifis j li nous
veut
S 88_ ÇA'» T l Q UJE VI L
veut nourrir à la table, Et nous y don-
ner fon cher Fils. Ce Fils , par fon obeif-
mm
3— 2. .-&— *
fance , Nous obtient des biens éternel ,
:s-:e?
=4==*:
Son fang cft notre délivrance , Et fa mort
nous rend immortels.
P A U S E.
4. Pour diilipcr notre ignorance, Etflé-
chir notre dureté , 11 nous donne fa con
noufance, Par (on efprit de vérité. Cet
Efprit, que Chrift nous envoie. Nous
fceiie pour ie dernier jour, 11 produit
la paix 6c la joie, La foi , refpérance, &
l'amour
rpr^7fcrJ*r-*r-?r.
5.Jefus nous le donne pour gage De fon
immenfe charité > Ccft l'arrhc du riche
héritage ,
CANTIQUE VIL rS9
; -V- y- ^j- "t*~3.ri^
héritage , Que Ton fang nous a mérité.
Ô Seigneur, félon ra promené, Répands
fur nous , pauvres humains , Ucfprit de
grâce &: de fagefle , Qui règle l'œuvre de
nos mains.
6. Que cet Efprit , dans nos prières , Elè-
ve nos cœurs jufqifaux deux; Que par
lès divines lumières, Cet Efprit éclaire
nos veux. Alors avec tous les Fidèles
ii§i=i!
Nous comprendronsquels font lesbiens,
Et les richefles éternelles , Que ta bonté
referve aux tiens.
CANTIQUE VIIL Pf. 14.
Niflbns nos cœurs &c nos voix,
u
Tour célébrer le Roi des Rois \ C'eft une
Ddd fource
19*_ CA_NTI_QUE VITE
fourçe ihépuifabki U nous fait des biens
infinis. En fon Fils il nous a bénis, Et
il
=Î
nous a reçus h (a Table.
i
ErsE — -v-natz
Î$~SESÔ
i. Chrétiens , ne contriltons jamais
LEfprit.de lumière & de paix; Confa-
erons toute notre vie Au Pète ; notre
HfesSS, lu,. X
-— sjn
ïfeEEE$SË
Créateur , Â ion cher Fils , notre Sau-
veur, A lEfprit qui nous fanciifie.
CANTIQUE IX. Pf. 31.
Éuple Chrétien 5 ton Sauveur cha-
ricable Vient aujourd'hui unviter à fa
3§^
:£=zfc5i
Table : Ce bon Pafteur , par un excès d'aj
môiir, Se donne à toi lui-même dans ce
jour; Après-avoir, par ion grand facrifîce,
Du Tout-puiflant fatistait la juftice, 11
vient
_ Ç A NT IQ jTE It pt
vient t'offrira &C fa coupe &c ton pain ,
Pour appaiier & tafoif & ta faim. *
i. Le pain du ciel, que les Hébreux man
gèrent , Dont ces ingrats enfin fe dégoû-
tèrent,, Ne les pouvoit garantir de la
mort,Du genre humain l'inévitable fort.
Notre Jefus aujourd'hui nous preient:
Un pain célefte", une manne excellente:
Qui le reçoit avec humilité, Peut s'a f-
furer de l'immortalité.
3. Ce doux Sauveur eft le vrai pain de
vie , Qui nous nourrit Se qui nous forti-
fia: Sa ch:ur facrée eft le feul aliment,
Qui donne a Tarne un vrai contentement.
Son divin (ang, qu iîoffre pour breuvage,
Dddi Nous
y ci _Ç' AJNZI Q UE î X.
Nous a des cieux mérité ^héritage; li
noirë transforme en des hommes nou-
veaux ,11 adoucit nos peines & nos maux.
PAUSE.
&M
Fy.
H=i^i=^
4. Quiconque en boit , n'a plus lame al-
térée, Ni d'honneurs vains & de courte
durée, Ni de trompeurs & criminels plai-
sirs: Il lait en Dieu borner tous les de-
iirs;Il meurt au monde, il renonce àToi-
même, Il ne vitplusquepour Jcfus qu'il
aime; 11 elt toujours prêt à facrifier Ses
biens, (es jours, pour le glorifier.
y.Maisquipourroitain(îmanger&: boi-
re Le corps iacré, le fang du Dieu de glqi-
rc ? C'cft le Chrétien , qui , plein de cha-
rité,
CANTIQUE IX. i9i
rite, Croit en Jefus mort & retiiifcité ;
t^rer
:y...^/l .?,^
m
Qui, s^appliquant Ion parfait facrince ,
Cherche en lui feul la vie & fa juftice.
z^-^z=n^r=^^ir=rg" . -<v=zq
Heureux celui qui reçoit dans fon cœur
Ce glorieux & divin Rédempteur !
6. Heureux celui qui t'eft toujours fidèle,
zzz±r=& rrr^rzzrts's::::
Seigneur Jefus, & qui brûlant de zèle ,
Te fuir par-tout, t'embraiïe par la foi !
■=T :"" :"
A -T- /V —
=£^3:
&^=:&ï£:
A qui peut on, Seigneur, aller, qu'à toiï
Tu nous promets une vie éternelles Tu
nous promets une gloire imniortelle:Toi
feul nous peux faire entrer dans les
deux; C'eil vers toi feul que nous tour-
ÏHï
nons les yeux.
Ddd 3 CANTIQUE
yv4 CANTIQUE X.
CANTIQUE X. Pf. 14.
JL Es biens y ô Dieu , font infinis ;
Tu nous a denné ton cher Fils, Ton
WSÊÈÈÊ^^^ËÊÊMÊsÈÊÊÈÊËÊm
.=--:?
Fils unique , ton image : Père de grâce
tous nos cœurs Sont pénétres de tes fa-
veurs ; Achève aujourd'hui ton ou v rage.
JL Enflamme nous d'amour pour toi ;
Imprime dans. nos cœurs ta Loi; Fais
que notre étude ordinaire Soit de médi-
L5=*=SE
ter tes bienfaits, Et que nous n'avons dé-
formais D'autre deflr que de te plaire.
CANTIQUE XI. Pf. S9.
G
Rand Dieu , nous te louons , nous
~É£Z
f adorons,SeJgneur, Et nous voulons chan-
ter un hymne à ton honneur. Eternel,
l'Univers
CANTIQUE XL yçj
mÊmmmmmmwmmmwâ
l'Univers te craint 6c te révère, Comme
ion Créateur, (on Monarque & (on Père^
i. Les Trônes , les Vertus , les Elprits
rs=x.*
— — — »• ■■ — ^. ■ ' —\> — —._——— —
bienheureux , Qui font les fpectateurs de
-StSSSt^=35
tes faits merveilleux , Le choeur des Sera-
phins , des Chérubins , des Anges , Sans
^^^SiEl^iiSïi=iilliil
jamais fetafler, céièbrent tes louanges,
3. Saint, Saint, Saint, difent ils, ~ ^cl2Is
facrésconcerts5EftleDieu des combats, le
Roi de l'univers ; Ta gloire & ta grandeur
rcrnpliflenttoutle monde; Tout marque
^mm
ton pouvoir, le ciel , la terre &T Tonde.
PAUSE L
4. Tous prêchent ta puiÛance & t«#§dé-
S=£~g£
lité^Ta fageiTe infinie & ta grande bonté ,
Tes
*9*__ CANTIQUE XI.
les Apôtres, tes Saints, tes Martyrs,
3iE JL À—To . ^- j ,£, H Jl
^rgr~g|si
Kg Prophéties, Tes Miniftres (acres , tes
divins Interprètes.
5. L'Eçlile, qui combat, répandue en
lia * ' o r^^f^g^^^^^g
tous lieux, £t celle qui déjà triomphe
dans les deux. A toi , Père éternel , à ta
parfaite image , Ton fils, ton bien-aime,
tous viennent rendre hommage.
6. Tous célèbrent ton Nom, 6 notre
Rédempteur; Tous louent ton Efprit,
notre confolatcur. O Jefus, Roi de gloi-
re 3 unique Fiîs du Père, Tu t'es fait no-
tre époux , notre chef, notre hère.
PAUSE IL
7, Pour nous faire jouir d'un bonheur
éternel 7
CANTIQUE XL S97
éternel, Tu n'as point rétufe de prendre
iîii=?^^iililiilliiiiil^^i^
un corps mortel ; fct tu t es incarné, pour
fauver tout le monde , Dans Thumble
& chafte fein d'une Vierge féconde.
iiÊipÉF
3=35
ISS
1E2
8. Tu t'es anéanti, toi , puiflantRoi des
Rois, Jufqua fouffrir la mort fur un in-
fâme bois; Mais brifânt l'aiguillon de
cette mort cruelle > Toi fcul nous as ac-
quis une gloire immortelle.
9. Toi fcul nous as ouvert le Royaume
des deux, Où. tu règnes , Seigneur, affis
dans ces hauts lieux, Sur un trône écla-
^-^--^-i^^-'l^^l :-4-=
ronné des Anges de lumière
PAUSE
j5>8 CANTIQUE XL
PAUSE III.
10. C'cft toi qui dois un jour rciïiilcitcr
nos corps, Et tu viendras juger les vivans
6c les morts. A tes chers fervitcurs fub~
viens par ta clémences Déploie en leur
faveur ton bras &ù ta puilïancc.
rfc
1 1 . Tu les as rachètes par ton lang pré-
cieux , De tous leurs ennemis rends- les
H»apT, , , ■=<i.asqfj
vi&orieux: Sauve ton peuple, o Dieu,
bénis ton héritage; Que ta gloire §£ ton
ciel foient un jour leur partage.
"SES
ti. Seigneur, par ton Efprit, conduis tes
chers enfans, Et répands fur eux tous3
[7 z c g=z5Lj=zzgfcrL3b=zz.y
tes bienfaits en tout temps. Nous voulons
déformais employer notre vie, A louer
hautement
^_ _CA_N TJQ_U £ X I. yJ9
hautement ta grandeur infinie.
13- Gardes-nous contre toi de pécher,
dans ce jour; Embraie tous nos cœurs
f«5—
.'tdjbr.$" ~% ' Jl -' Tr^^Wj
du feu de ton amour ; Exauce-nous , par-
eil
donne , Eternel , fais nous grâce , Dans
nos prefians befoins tourne fur nous ta
face.
z-+ bL.X ~^Z
r*E==5i:SJ
— •— — — — -%«• — %y •" ■ - — — ■
14. Nous n efperons, ô Dieu , qu'en ta
grande bonté : Toi feul peut nous aider
dans notre adverfité, Rendre nos jours
heureux, & notre a me contente; Nous
tic ferons jamais contus dans notre attente.
CANTIQUE XII. iy 129.
Notre Dieu, Père d'éternité, Qui
des mojtcls règles la dellince^ Nous ve-
nons
£oo CANTIQUE XII.
Igillill^lISIlgf^lBiPillI
nous tous, avec humilité, Te conlacrcr
cette nouvelle année.
llS=ll^sîl^^=ll=ii-li^iil
i. Le grand flambeau qui règle les fai-
fons, fin éclairant l'un & l'autre hémif-
flili^IlIllIiillIP— *— ^^^
phère , Te dois , Seigneur, Ta chaleur , fes
ir£^ii|^ifiisi=i=|^ipiii3i|i
rayons. Et h lumière à tous fi falutaire.
?. Le ciel , la terre, àc tous fes habitans,
glil^i^ll^i^iMIillillliiiîl^
Prêchent par tout ta puiflance infinie:
Celt de toi fcul que dépendent nos ans.
Nos mois, nos jours, nos momens ,
notre vie.
4 Dans un inftaiit tu changes notre fort;
PiPÉlfHSP!=lll=§=li^lI
Des que tu dis , rentrez dans lapouflière ,
r — rx^g=sc=*g:fi==*5EE3g35e
Enfans d'Adam , incontinent la mort
Nous faifiifant, finie notre carrière.
PAUSE
CANTIQUE XII.
PAUSE I.
(Sot
j. NousgémiiïbnSjô notre divin Roi,
D avoir commis, dès la plus tendre en-
:?s:5
fancc,Tantde péchés contre ta (ainte
Loi , Et provoqué ta févère vengeance.
6 Pardonne-nous tous ces péchés, Sei-
gneurj Impute-nous la parfaite juftice
De ton cher Fils, notre unique Sauveur,
=4^=
Et fouviens-toi de ton grand iacrifice.
e^^eei:eeIê
E2EE§^
E5=?E
pg
7. Nous te venons promettre , dars ce
^^f^g=^^?^Ê^^=§$^Ép ip §1|§
jour, Pour ton fervice, une ardeur éter-
nellci Un cœur nouveau, brûlant d'un
faint amour , Toujours fournis , zélé , pur
ôTfidèle'
8. Mais nous lavons que nos eftbrts font
* Eee ' vains:
^02, C A^N J I Q U^E_2C I ,T-_ ■
vains , Sans ton lecours , Père de toute
grâce : Déploie en nous , milérables hu-
mains, De ton Efpritiapuiirauce efficace.
9. Que cet ef prit, nous çonduifant tou-
jours Pendant le cours de toutes nos
années, Règle nos mœurs, nos delirs ,
™<L=£SÊ?
=a*=?=S
nos difeours , Selon les loix que tu nous
as données,
P A L
T c
E IL
10, Enfeigne-nous que tout cil vanité,
Et qu'il n'eft rien ici-bas de durable;
l^?^— ~ 2^ES=Eg=EEgEJ=^gg^gÊJp
Quç les grandeurs, les plaifirs, la beauté,
Tout pafle enfin , &: tout eft périflable.
ï i. Fais-nous connoître & comprendre,
3- . yi . ■ ■ .3..** y •■V — ^ ■< y— t. fr. ■— ^
"Sçiarieur, Que notre vie eft un torrent
rapide, I
CANTIQUE ÎIL éù$
^~&=&=3Z
rapide, Une ombre > un fonge, un éclair,
ll^l^=ïlili=iii^lteBiH^
une fleur, Une vapeur qui n'a rien de
ii. Rends cette année heureufe à tes en-
fans : De mille biens qu'elle foit couron-
née ; Que tes élusfoient toujours triom-
phans; Et réjouis ton Eglife affligée.
ti. Préferve-nous de fâcheux accidens :
j -. » . ^ .
Mais iî tu veux finir notre carrière, Et
s'il te plaît de terminer nos ans , Prépare-
nous à notre heure dernière.
14. Fais que f aimant, nous vivions fainte-
E5E
ment Dans la juftice &: dans la tempé-
rance, En attendant l'heureux avènement
De toucher Els,notre unique efpérance.
Eeei CANTIQUE
604 CANTIQUE XIII.
CANTIQUE XIII. Les 6.
OIE*. J, : ï ^E^Lafesia
Mon amc ! tourte convie A célé-
brer ton Rédempteur: C'eft de lui que
tu tiens la vie, Et c'eft ton grand libé-
rateur.
i. Pour racheter notre nature, Ce cher
Fils du Père éternel , Dans le lein de fa
*?9
créature , S'eft revêtu d'un corps mortel.
Ê^=?^Hfe^?l^f
1CC12
ëêeê?=£î3
3. Pourfinir la cruelle guerre Qui dévoie
nous perdre à jamais , 11 eft defeendu fur
la terre , Et la mort a fait notre paix
4. Ce fut fous l'Empereur Augufte , Et
m-mm
r£=^
fous Hérode Iduméen , Que naquit ce
Saint & ce Jufte,DanslapetiteBétheléem.
5. Une célefte intelligence Defcendit du
plus
SU±*LJJQ u e j: i ï i éot
^^i=s^i^îiiliMi^li^i^
plus haut des deux , Afin d'annoncer la
naiflance De ce Rédempteur glorieux.
PAUSE I.
6. Marie étoit en Galilée , Dans la Vrlkr
de Nazareth, Au pieux Jofcph fiancée,
££3£=£2/£
rt^t
=is&
Et prioit chez elle en fecret*
7- L'Ange Gabriel la faine,, De ia part
du Dieu dlfraël: La fainte Vierge eft
toute émue, D'ouir cet Efprit immortel.
EgF^^E
8. D où vient, dit cet Héraut céïeftc+,Que"
ton cœur eft faifi d effroi ? Mon meifage"
iiPipiUg^rpgi
^$E£â§E5Ê
^~
n eft point funefte, Et l'Eternel eft avec toi.
*&=$
:b=sS5=
j'JL.e Seigneur t'a reçue en grâce : Bannis-
la crainte de ton cœur , Il a tourné fur toi
fa face i Tu concevras le Rédempteur.
Eeej 10. Le
éori„ CANTIQUE XI VL
10. Le nom de 1 Enfant qui doit naître ,
C'ell Jedis: il vousfauvera, Il eft notre
KE=5
Dieu, notre Maître, Et fon peuple il
rachètera.
=j~===z:^==r^==ir.Xsi =-g=^S==^zJCc^^Jgrj^ES
1 1. Sa grandeur ne fe peut décrire , Il cft
ggf rfe^agE
3E$E
i=i:^=i
le Fils du Souverain : Rien nebornera Ton
empire ; Son règne n'aura point de fin
PAUSE IL
12. Que ce diicours parut étrange, Dès
qu il eut celle de parler l Ah! comment,
dit Marie à l'Ange , Pourrois-je, étant
Vierge , enfanter?
13. L'efprit Sainte qui créa le monde,
Lui dit l'Ange , en toi furviendra : C'eft
ïÊm
&
:=±z
lui qui te rendra féconde ; De Ion ombre
il
m\
3=4
te couvrira.
sëéê
=ô=
—^H 3F î
lll?i
14. Ne doute point de fa promette Et
HlilHii^l
:±::
de fon infini pouvoir: Eliiabeth , dans la
ll!Hnlll!i§li-m!i^i=
ÉÉË*
rè=T2f:^r
~~â
vieillelîc , Un enfant a pu concevoir.
Ili^iil^SiïiiiPlI^liilPisl
H. Mariealors toute ravie, S'écria, mon
-—±z
3=
- g Inzg^fef r E$=
cœur eft fournis. Que Tunique Auteur de
ma vie , Faffe en moi ce qu'il a promis.
\6. Le Ciel entendit fa prière: Dans ce
=i^|igiis|il=llli|lii^li
moment elle conçut Du monde la vive
lumière > Le Prince de notre falut.
PAUSE III.
Z?£ZJ£=zi
xizzzzrt^^rX.
17. L'Ange difparut, &; Marie Quitta
illi^Illl
bz^f5r=r=r^zzs?— gzz:|E
promptement Nazareth, Pour le rendre
wmmmmmsmmmmmmm
chez Zacharie, Et vifiter Eliiabeth.
Hi^ife=^
i8. Dès que cettepieuJfe femme Vit Ma-
rie»
rie, ou quelle fouit, Elle eut tant de
joie en Ton ame , Que ion entant en
treflTaillït,
i% Que ton iort cil heureux , dit-elie !
Rien n'eit e2;al à ton bonheur : On ne
verra point de mortelle ,> Qui puifle "at-
teindre ta grandeur.
io^Tu porter le Sauveur du monde: Il
iera béni a jamais; Par (on humilité pro-
fonde il vient nous acquérir la paix.
ii: EtcTou vient eeci, que la Mère De
mon Sauveur & ;ie mon Roi , En qui
tout Kraei efpèce , Daigne venir ainïi
du 7 moi J
HH p p c S ~* ; ~p "^?:^:Ê?^^i^?i=
22. Mûrie alors, tuiue enfiaflymec D'a-
mour
CANTIQUE XIV. 6o9
mour pour le Dieu d'Ifraël, Et du Saint-
m
^3E
SES
Efprit animée, Fit ce cantique à l'Eternel.
CANTIQUE XIV. P/T 6.
JLVJL On cœur rempli des biens que
-Li__i-j
Dieu m'envoie , Ne peut cacher les tranf-
iiPîIill
^=S=5=
ports de fa joie : Mon ame loue &: bénit
rnen Seigneur , Et mon efprit s'égaie en
mon Sauveur.
SMSIISlËllIl^ililIfl
i. Le Dieu vivant , malgré ma petitefie ,
Ma pauvreté , mon néant , ma baffefle ,
A bien voulu fur moi jeter les yeux, Et
rend mon fort pour toujours glorieux.
i* Il m'a comblé de grâces infinies : Il
fait pour moi des chofes inouïes; Tous
les humains vanteront mon bonheur, Et
béniront
béniront mon divin bienfaiteur.
PAUSE I.
4 Son Nom eitfaint: les Séraphins, les
Anges , Font retentir les divines louan-
ge ■ 3=2*=*=^ — t^g
ges; Ce nom remplit &: la terre 6c les
cieux i Sa gloire éclate & triomphe en
î£5S=iEE=
tous lieux.
5. Heureux celui qui le craint &c l'ado-
re. Qui , ion fecours, avec ardeur implo-
re ! Tous ceux qui font fa fainte voionté,
De ficelé en ficelé éprouvent fa bonté.
6. Par ft vertu, tout l'univers fubfifte:
Il neut tout faire, & rien ne lui rélilte: Son
bras puilViànr fait pour moi ,dans ce jour,
ÏE5
Un grand prodige tic de grâce & d amour. î
7. Des
7. Des orgueilleux il confond les pcn~
fées; Et réprimant leurs turcurs infen-
iées, Il humilie & dompte leur fierté, Et
les punit de leur impiété.
PAUSE IL
"fc-
fê
8. Il fait tomber , il frappe, de fa foudre,
-=«$
^illil^i
Les grands du monde : il les réduit en
E=2=?SE
^ 13 — „
-5--^
rE£
poudre ; Mais des petits > il eft le protec-
3HH
rsc=£=
-r^E
reur, Il les élève au comblede l'honneur.
9. Il enrichit les pauvres qui le craignent?
Il les entend auflî tôt qu^ils le plaignent,
IllesnourritquandilsfontaffaméSjllies
3=E
foutient lorfqu'ils font opprimés
rqidte™
EE^
1;-
^miiii
rssnrr^
1 o. Couverts de honte, &: confus, il ren-
voie Tous ces mondains qui n'aiment
que
6n C A NT I Q UE_X V. _
=*=£:
que la joie , Ces riches tiers qui l'ont (ans
charité, Et qui de l'or tont leur divinité.
1 1. Mais lfraël, qu'il aime avec tendre fc
Êi3
(e , Voit du Seigneur s'accomplir la pro-
melfe: Dieu le défend contre fes ennemis,
Et donne enfin le Rédempteur promis
CANTIQUE XV. Les C.
B
L38=fc=
ÉniQbns , dans nos Àffemblées, Du
grand Dieu leFiiséterncl>Etpar plufieurs
:;n— ±-:rt;=
E3*£>EE5=$EE
voix redoublées, CélébronsnotrcEmanuel.
2. Au tenis que Jefus de voit naître,
Aus;ufte, paillant Empereur , Lut un
grand defir de connoïtre Tous fes f îijets
&: fà grandeur
l.lîvoulutquechaquefaraiile Vintdans
fi
ia Ville exa&ement, Sans excepter femme
ni fille , Pour en faire un dénombrement.
4.Jofeph,fuivant Tordre du Prince, En
diligence fe rendit, Avec Marie, en (a Pro-
vince , Et dans la Cité de David!
f . Mais , hélas! ni lui, ni Marie, Ne pu-
rent trouver aucun lieu»Qu\uie étable en
l'hôtellerie , Pour y loger le Fils de Dieu.
PAUSE L
6 Ce fut dans cette obfcurc étable, Que
=S3
naquit notre grand Pafteur, Le Prince de
paix , l'admirable , Et notre divin Ré-
dempteur.
7. Sanaiflancefutannoncée,Pendantla
imnisiiiiii^iii^gp^
nuit, à des Bergers, Par une redoutable ar-
Fff mée
6i4 CANTIQUE XV.
l-.-.Srspi-
—*». t-rts
niée, De prompts & divins melVagers.
8. Leur forte voix parut étrange , Et ces
Paiteurs en eurent peur. Cette troupe im-
^^^^^^^^^^M
s2
mortelle d'Anges, Les éblouit par fa
Éê—SE
lpîendeur.
9. Bergers, le Seigneur nous envoie,
Leur dit l'un d'eux , pour votre bien , Et
pour remplir vos çœursde joie, Raflurez-
vous, ne craignez rien.
i o. C'eft en cette heureufe journée, Que
vous cft né votre Sauveur , Dans une
ville de Judée : C'eft le Chrift de Dieu ,
4> Seigneur.
PAUSE IL
UcYousYei*rez;çeFilsâdorab!cDansune
çrççhc
crèche emmailloté , A Bethléem dans
une étable : Admirez fon humilité.
gsfcggsgg
EE3=S.=Ï
=535
14. On ouit alors ces faints Anges , Qui
faifoient retentir les airs De leurs hym-
nés, &z des louanges Du Monarque de
l'univers.
Hi^:^=l=i^?l^^^^
r=3=fc55~zy£
13. Les Bergers étonnés fe dirent , Allons
voir le Chrift , notre Roi î Et fans balan-
cerilspartirent, Animés par leur vivefoi.
14 Selon leur attente , ils trouvèrent
Marie , & fon Fils bien-aimé , Et fur le
champ ils racontèrent Ce que l'Ange
avoit affirmé.
if. Marie étoit pleine de gloire ; Et,
dans un faint raviiTcmcnt , Elle gardoit
Fffi dans
*>.*__ C ANTIQUEXV.
dans la mémoire , Ce qu'on difoit de lbn
Enfant.
PAUSE III.
fet=^5^^=fe=g=^^^H^^
16. Huit jours après cette naiflanec, Le
Saint de Dieu, lbn propre Fils, Reçut
le fceau de l'alliance , Et fut lui-même
1 7. Ce Chef immortel de l'Eglife, exempt
de toute impureté, Se fournit au joug de
Moïie, Par un excès d'humilité.
18. Le nom de ce Fils de Marie, Fut Je-
fus ; & Dieu le voulut ; Et ce grand Nom
Si
nous fignifie. Qu'il nousdonneroit le falut.
|K llÉIffÉËlf =1e^S?e1|§
1 9. A J et uiaiem , par fa Mère , Ce divin
iillf^PIiillSlilIi^^Pfil
Enfantfut porté, Pour être orkrtà Dieu
Ton
C ANJT ÏQJJ E_ XV:^ ^ 617
Ion Père , Dans le lieu de fa fainteté
20. Siméon, malgré (a balïeile, L adora
comme Ton Seigneur, Avec A nne la Pro-
:^r
iH
phètefle, Et le connut pour fon Sauveur.
^..v. . '^r.^E|=E^r==:^lz:Sc
21. Son ame fainte fut ravie, De pou-
as
--&—&-
=S=i=
voir encor, de fes yeux. Voir fur la
terre fe Meftîe , Avant que d entrer dans
les cieux.
21. Il avoit reçu la promette , Qu'avant
ll^iiiilliPiiiiii^^iiail
de mourir il verroit Celui qu'il attendoit
fans cefle, Et qu'en fes bras il le tiendroit.
23. Ce vieillard fage & vénérable ,
!EfE=d
L'embrafia , le prit dans fes mains, Et
*fcU« i0r— I
35S£
bénit ce Fils adorable, Qui devoit fau-
ver les humains.
Fff 3 24* Ce
fi8 _(^ANT_IQUE, XVJ.
24 Ce Fils y en qui tous doivent croire,
L'amour & fefpoir des Chrétiens , D'if-
^f^-ir^=^===^
zzzL^çr.
rael l'attente & la gloire , Et la lumière
des Payens,
CANTIQUE XVI. Pf. 104.
=£$^
:±^=3E— çsrz
-g g g=
ï=5
Lfaut, mon ame, il faut, avec ar
±=3:
r^zzrzzz
deur , De ton Sauveur , célébrer la gran-
tr-w «■=--
deur: Avant qu'on vitparoïtreles mon-
V -fr ,iy- --=t~^
tagnes, Le Ciel & l'eau , la terre Se (es
campagnes ; Il.étoit Dieu, tout puiiïanr,
glorieux , Grand , jufte , bon , miféricor-
dieux , Et dans le fein de ion Père adera-
-1- — -r
=2LiizSEz
^T^3§1|^=3
ble , II pofîedoit une gloire ineffable.
2.. Il a créé tout ce vafte univers , Et les
hauts cicux , &c la terre, & les mers :
Par
_Ç_ANTIQUE XVI
Wm=m
6\$
Par ce grand Dieu, tous les Etres exif-
iiS=l^i=lIlS^iiiilSiiil
tent, Commepar lui tons les Etres (ubfii-
tent, Ils tiennent tous de lui le mouve-
g&=3&=
rnent, Et ce qu'ils ont d'être ? de fenti-
-ll|llli=i=i^SiifeBlIl
ment ; lia tour fait, c'eft lacaufe premiè-
re : C'eft notre vie , il eft notre lumière.
P A U S E I.
3. Dans l'Univers, d un éclat fans pareil,
Brilloit par tout ce grand & beau Soleil :
E§=5£=2:
Tout ce que l'homme a deiprit , depru-
dence , D'adreflc aux arts , de force , de
feience, Il ne le tient que du Verbe éter-
te==3fc=2
nel. Voulant fauver le monde criminel ,
mmmmÊmmmwmmmmmn
Il s'eftfait chair, pour terminer la guerre
-=<$=&=$=:
?§*=Ëi=
Qui divifoit le Ciel d'avec la terre.
4. Parmi
6 io_ C A NT I Q tJ E_X V h
4 Parmi les liens, ce Sauveur eft Venu;
Mais, choie étrange ! ils ne l'ont pas con-
mm^^M
nu. Ceux qui, maigre fon apparence vile,
L'ont embratfé,croyantà l'Evangile, Sont
du Très-haut, les enfans bien aimes, Que
- j>- '^^u-ijtega.j 5^3
fon Eforit tout puiflant a formés; Leur
Silli
£5=«t
-35=35:
origine eft célefte & divine , Et le Sei-
gneur , les hauts cieux leur deftine.
PAUSEIL
5^Moïfeavoit jadis donné la Loi; Mais de
- -=£=3*5
^SiSi^i=iHm^
Jefus , le Chef de notre foi , A procédé la
35È
vérité, lagrace;Etc'eftr Agneau qui nos
fcllIlliiS
péchésefface.Nul n'a vu Dieu, que ce Fils
glorieux; Pour nous inftruire, il eft venu
des deux; Prêtons l'oreille à ce Sauveur
du
CANTIQUE XVI. 6n
- du monde a Et puifons tous de fa fource
féconde.
Ê|p|=^|=âl^|||
6. ISTabufons point de fa grande bonté ,
-~^--±==^- J^u: g gg==gggg5gB
Tremblons plutôt devant fa Majefté;
Pourlescroyans, fadouceureft immenfe,
Z—&-
r-5£=
Il les maintient dans fa fainte alliance ,
H=l=^^^|i^ii=ipiiil
Sur eux toujours il répand fes bienfaits,
Et dans leurs cœurs ; & la joie &Ta paix.
Mais des méchans le fort eft déplorable,
11 eft pour eux un Juge inexorable.
CANTIQUE XVII. Pf. 118.
J Efus elt né , que TallégreiTe Règne
ici-bas dans ce beau jour ; Admirons &:
^âiSlllilliî^iSs=i=iIiii
louons fans ccffe, Notre bonheur, & ion
amour. Il eft, hélas ! dans une érable,
Quoi
tfii _CAN TIQUE XVI
:-Or
Quoi qu'il ioit le maître des Cicux j Pour
llllil^^lllllllli^l^ll^iii
racheter l'homme coupable, 11 eft defeen-
du dans ces lieux.
i. Nous gémiiïbns fous la puiflanceDc
l'ennemi du genre humain , Souhaitant
notre délivrance , Jefus nous a tendu la
main. Sur la terre il a voulu naître, Pour
nous racheter des enfers , Etdans un état
mu
fcrgrE
iSlgl^lfggf
vil paroître,Pour nous délivrer de nosfers.
PAUSE.
3 . Pouffons tous,pour ce Roi de gloire,
Ifil
Dans les airs cent cris redoublés. Ah ! dé-
E^35
formais nous pouvons croire Que tous nos
llSilISSIllilSÉils^
vœuxferontcomblés;Faifons notre bon-
heur ïupreme Des doux traniports d'un
faint
Siê
CANTIQUE XVII. 623
r3C=:
faint amour, Pour lui, qui s'eft livré foi-
même, Chantons Tes bienfaits chaque jour.
4. Pour fa gloire ayons un vrai zèle ,
Ecoutons avec foin fa voix, Imitons fon
^^^IISlilEi^i=l^lilIli
parfait modèle , Et foumettons nous à les
loix. S'il cft couché dans une crèche , Par
un excès de fa bonté, Dans cette baffeffe
il nous prêche D'imiter fon humilité.
CANTIQUE XVIII. Pf. no.
Eni foit Dieu, tous nos vœux s'ac-
complilfent,LeCielnousdonne un divin
= !-=:&-: 4-: — — £~ ±rs
Rédempteur; Que donc les Cieux à la
mmmmmmmwimmmm
terre s'unifient , Pour célébrer notre Li-
bérateur.
1. Du Dieu vivant ç'eitle Fils adorable,
Ceft
éi4 CANTIQUE XVIII.
C'ctt la parole, &. notre Emanucl; Son
IPillillillIIPPÎPl
z£rrz:a
EE5E
nom cil grand, Jcfus cil l'admirable , Le
Confciller , le Dieu fort, éternel
m
lt=as
3. CTcft la femenec a nos pères promife,
Qui , par la mort , a brife le ferpent ; Et
dont Jacob , Efaie ôc Moïfe , Avoient
■n» ■ ?
prédit l'heureux avènement.
4. De ce Sauveur annonçons la tiaillancc',
Et célébrons fa grande humilité , Jetons
des cris de joie en fa préfence , Et pu-
biions fa grande charité.
PAUSE.
j. Quoi ! des pécheurs revêtir la nature,
Mortelle, infirme , ô quel abaiffement!
Le Créateur devenir crwatmc,0 quel pro-
fond
_C A N T IQ U El VI IL 6zj
fond anéantiffement ! _
6. Dans ce néant que chacun le contemple,
En s approchant de fon abject berceau ,
~'i^lttiii^iill^=ii|iill^^lii
Et que chacun apprenne à fon exemple ,
Pour être heureux , à naître de nouveau.
^SÊ
7. Efprit divin, qui conçus dans Marie
===$=
Iëéê^
De Jefus Chrift , le corps immaculé,
Eii|^|=|i||si|iii|
Produis en nous une nouvelle vie , Un
ûte?
=±: — r-=q:^=rpgE-z^— Q'— gz
efprit pur , un cœur renouvelle.
5Ë$=5=S=
£E£E
8. Et toi Soleil de grâce & de jufticc,
Qui te revêts de notre humanité, Sur les
mortels jette un regard propice , Et fur
nous tous , fais luire ta clarté.
lius*
Ggg CANTIQUE
6i6 CANTIQUE XIX.
CANTIQUE XIX. Pf. %.
\J - Nitfons-nous pour admirer lans
cefle L'humilité , Tamour &l la tcndreffe
Du Fils de Dieu, du Seigneur des Sei-
«t==a
z:îz
*
gneurs , Qui s'eft donné pour nous pau-
vres pécheurs.
z. 11 étoit Dieu , le bien-aimé du Père ,
Pour nous fauver il s'eft fait notre frère ,
Il s'elt chargé de nos iniquités, Il s'eft
%. Ce Roi des Rois, l'objet de nos louan-
ts, Quiçfr]
ÉÉ^É^^SSeN
ges, Qui dans le ciel eft adoré des Anges ,
Fut au delert par le Démon tenté , Et par
lçs Juifs cruellement traité.
%m sisiii^tiii^isiiiiiii
a CesmaUiçuïçux enteiidoient fes ora-
çlçs,
CANTIQUE XIX.
6lJ
clés, En leur faveur il faifoit des mi-
racles 5 Mai^ces ingrats , bien loin de le
chérir, Penfoient toujours à le faire périr,
c. Il fut livré par un traître exécrable ,
--** — ^^^■=rrr^:^^fE^Ê-F:^
Par l'un de ceux qui mangeoient à (à ta-
ble ; Pour de l'argent ce lâche déferteur,
Trahit fon Roi, fon Dieu, fon bienfaiteur.
PAUSE I.
6. Jefus favoit de ce traître, la haine ,
Après qu'il eut infti tué fa Cène, Il leren-
&
dit, des onze accompagné, Dans un
Ëi=|=ʧi=iÊË:
=i£ë8=
jardin nommé Gethfemané.
7. Alors prefle d'une douleur amère, Il
invoqua , jufqu'à trois fois, fon Père , Et
mz
use
r^rsC
îbn efprit lit de fi grands efforts ', Qu'on
Gggi vit
6i8 CANTIQUE XIX.
r— à*j:
:/p-
vit fortir du fana; de tout fon corps.
ïil=iSlilÉiiiiiI!^l^ii==Ëi
m
ici
8. Père, dit-il, Père,fi ta juitice Me dif-
penfoit de boire ce calice, Tout t'eft pof-
fiblc , Eternel , tu le peux , Mais non ,
mon Dieu , non point ce que je veux.
wmmwmwMmmmÊmwmÊÊ
9 Je me foumets à ta volonté fainte, Et
je la fais fans regret, fans contrainte. A
peine eut-il achevé de prier , Qu'un An-
es*
ge vint pour le fortifier.
io. Comme il parloft , on vit Judas pa-
roïtre : Plufieurs foldats accompagnoient
ce traître , Qui vers Jefus , à grands pas
savançoient,Et qui par-tout avec foin
ffl==É=llll
le cherchoient.
PAUS'E
CANTIQUE XIX. 6i?
PAUSE IL
n. jefus connut cette troupe infenfèe.
Comme il favoit leur deflein, leur pen-
fée: Qui cherchez-vous, dit<il, à ces fbi-
dats \ Que conduifoit le perfide Judas ?
mmmwmm
i z. Oui cherchez- vous avec tant de furie ?
Ils dirent tous, Jefus fils de Marie , De
Nazareth, qui fe tient dans ces lieux, Et
qu'on pourfuit comme un féditieux.
m. C'eft moi, dit-il: fa voix comme un
n:— .r:
tonnerre Les m tomber incontinent par
-cit
terre;Sonbraspuiffantpouvoitlesacca-
bler. Comme fa voix les avoir fait trembler.
i j. Mais le Seigneur devant perdre la vie ,
Voulut alors contenter leur envie 5 II fe
Ggg 3 remit
C,ro CANTIQUE XIX.
remit lia- même entre les mains Et de
Judas & des foldats Romains.
&$
:£=§£=3E=E!;
1 5 • Notre Sauveur fut conduit vers Caï-
mm
phe i (C'étoit le grand &c Souverain Pon-
lîl^l=S^iili=ili^l^lili
tife ) Dans ion Confeil ce Sacrificateur
=1=1
r=$=
Interrogea le divin Rédempteurr
liii
lis:
rf=as==
—i=i^=||^^|§^|i|l|3
16. 11 demanda fon nom , Ton origine ,
Ses fe&ateurs , fes amis, fa do&rine;
mwmwmÊmmmmmmm4WM
Jeius lui dit, j'ai prêché hautement, Au
Temple même, 8c fans déguifement.
17. Je fuis connu daiîslKne la Judée ,
=£=£
jîL— °t y * ^
-.. \
=3=3
Et j'ai vécu long-tems en Galilée : Infor-
mes toi de tous mes auditeurs, Quels ont
1Ô5
été mes difeours & mes moeurs.
18. Dans cet inftant, un iérgent plein de
rage
CANTIQUE XIX. £31
PiP|i§^i=!e^Élf!H!!iII!
rage-, Le vint frapper, & lui tint ce lan-
^liihlIlffii^ll^iilSIŒIliÉEi
gage: Eft-ce ainfi donc, infigne malfai-
teur, Que tu réponds au Sacrificateur ?
19. Jefus pouvoit punir cette infolence j
mmmmëîÊmÊmmïmmm
Maisil voulut uier de la clémence.Qu'ai-
mmmwmmmm^mwmmË
je donc dit , pour être ainu battu ? Dit le
Seigneur : Pourquoi me frappes-tu î
PAUSE III.
lilSISlllliillseflliiilill
20. Deux icélérats alors ie prélentèrent >
verain Pontife en fut furpris.
..» w, * y-?
=SSg=S=Eg=g^^y=^
xi. Pourquoi, dit il. £ardes-tule filen-
HliiPi^ii^IÉillliiliiiiii
ce ? Si tu nous peux prouver ton innocen-
ce , Déclare-nous, par le Dieu d'Ifraël 3
Es-tu
6yi_x CANTIQ UE XI X^ _
Es tu le Chrilt ? Es tu l'Emmanuel"?
22. Oui, je le fuis, & vous le devez croire;
Je fuis le Chrift , je fuis le Roi de gloire,
Le vrai Meffie ; & de vos propres yeux ,
: — t~^s
Vous me verrez un jour venir des cieux.
2 3 . Ne cherchons plus d'autre oreuve nou-
velle, Dit le Pontife animé d'un faux zèle:
il ne faut point d'autre éclaircilfement,
Et fur le champ rompit fon vêtement.
24. Ce criminel fe condamne lui-même
lUSfUii
=£===1=3:===.
tpf ' '^4 t ,g *^3
Vous entendez ion horrible blafphême.
Incontinent, tout d'un commun accord,
Le grand Confeille condamne a la mort.
PAUSE IV.
x}* Dans ce moment, l'un le charge d'ou-
trage ,
CANTIQUE XIX. Cxt
trage, l'autre le bat : on lui crache au viia-
HSïiiHi^SIllISilIllIlili
ge; Et tous enfemble exercent leur fureur.
O terre ! 6 ciel! frémiiTez tous d'horreur,
26. De grand matin ils vinrent tous en
hâte , Vers le Palais où le tenoit Pilate.
^ii=l|liii=si^ili^^|i|g
Nous t'amenons , dirent ces furieux , Le
plus méchant de tous les fa&ieux j
27. Un fédufteur plein de rufe & d'auda-
ce, Et qui furprend toute la populace^Un
faux Prophète, un inligneimpofteur, Qui
fe fait Roi , malgré notre Empereur.
i^llrtiiilPI^^iliill
28 Le Gouverneur entra dans lePrétoire
Avec Jeiùs , & lui dit : dois-je croire Ce
ilî^i^i^ifii^HPiiili^iii
que ces gens dépotent contre toi ? Quel
elt ton crime ? & te fais-tu donc Roi ?
29. Oui
«H CANTIQUE XIX.
I VJ
È=5=5à5=l—
19. Oui, je ibis Roi \ mais mon règne ell
snH* t i.'j— s-^i — p"tep
célefte; Ma royauté n'eft point aux Rois tu-
nefte.Si j^cxerçoismonEmpireici-baSjMcs
gens pour moi donneroientdes combats.
PAUSE V.
*o. Je fuis né Roi , pour rendre témoi-
gnage A ce grand Dieu, dont je porte
l'image : Je fuis_venu prêcher fa vérité ,
Et je l'annonce avec autorité.
ne, Ne comprit point du Sauveur la doc-
trine, Quitta Jéfus, comme le méprifant,
Et dit aux Juifs, cet homme cil innocent.
llillPl=l=SlifiiigeiiiIiil
$ 1. Je ne vois rien qui le rende coupable :
Il ne doit point vous être redoutable.
Si
CANTIQUE XIX. 6tf
i^i^liil^ll^i^lpillillîl
Si vous voulez, dans ce jour folennel ,
^M^^ZE
Je ferai grâce à votre criminel.
3±=£=t:=sf
=5^^$=^
33. Non , dirent-ils, niais qu'il perde
iriiiiiiii^^Ë
teiS^i
la vie y II doit mourir , & qu'on le cru-
iliiil^il^^=ï^iii^ll^ii!l
effie. Relâche nous le brigand Barrabas;
=$=
Garantis- le, par grâce, du trépas.
34. Le Gouverneur étonné deleurrage,
Pour détourner de Jéfus cet orage, S'ima-
^ISi^iiiII=Si?iil=i=i=i
gina qu'en le failant fouetter , 11 lespour-
roit peut-être contenter.
3 s Alors on vit , ô fureur exécrable ! Le
pS^ZJjH -, jT\ ■ SpESE
i^^=?^s=te=i=
E*E|§Ef Ef^EJ~i:â= g
Fils de Dieu., leSauveuradorable,Fouet-
Z&z
té, battu par d'indignes mortels, Pour
nous fauver des tourmens éternels.
36.T0US cesfoldats cruels qui l'cnviron-
1 nent ,
6x6 CANTIQUE XIX.
>^=é==^I=i=
§i§pë==i=ïpt;§l==£=^3
lient, Pour l'infulter, d'épines le couron-
mmwmâmw
-^^*
sSESÎE
nent: L'unlerevêtd'un fuperbe manteau;
L'autre lui met dans la main un roi'eau.
PAUSE VI.
37. Après l'avoir revêtu d'ecarlate , On
ï ^_A^.
le mena de nouveau vers Pilate . Qui le
montrant , dit à fes ennemis: Voici
celui aue vous m'avez remis.
38. Je ne vois point de caufe légitime ,
De condamner Jéfus pour aucun crime
z'Cf _ ir.O' — -£- — 4>^5— -^ — I-yJ
Ah! dirent-ils , c'eft un blafphémateur,
<l
Un taux Prophète, un méchant fédu&eur.
LV-ri
—£=*=
ZÊT-T^~SSZ50
i— b , X
29 Notre Loi veut qu'un tel homme
périfle : Nous demandons qu'on nous
faflejuîtice. Comment peux-tu l'appeler
innocent
CANlIQUi X J X. 6]y
EgJS^, fZfg^g
innocent ? Il s'ctt nommé le Fils du
Tout puiflant.
==ô==ôn
mn^mi
40. Le Gouverneur voulut encore en
tendre Ce que diroit Jefus pour fe défen-
dre. De quel pays es-tu, dit ce Payen?
Mais le Sauveur ne lui répondit rien
41. Pilate fut furpris de Ton fïlence.
Quoi l lui dit-il, connois tumapuiiïance?
C'cft moi qui puis difpofcr de ton fort ,
Et j'ai fur toi droit de vie &r de mort
42. Tu ne peux rien , dit Jéftis , fur ma
via* Toi, ni les Juifs, qu'une cruelle
envie Rend contre moi, fans fujet, fu-
rieux , S'il ne t'étoit donne du Dieu des
cieux.
H h h PAUSE
6\% CANTIQUE XIX.
PAUSE VII.
ai. Pilate alors leur fit allez connoitrc
R n 5^=^ —=- t~f=
3B
= Ê^
Sa volonté pour Jélus notre Maître >
Mais plus il veut protéger le Sauveur ,
Plus contre lui les Juifs ont de fureur.
^4. Serois-tu donc ennemi de Tibère ?
Lui difoient ils : tu crains peu fa colère.
Quoi ! tu défends Jéfus , qui fe fait Roi!
U doit mourir , &: félon notre Loi.
4j . Alors fa lâche & bafle complaifan-
ce Lui fit livrer Jéfus à leur vengeance ;
Maisdéteftantleursaftes inhumains, En
leur préfence il fe lava les mains
^$È|S3|1=3£
z^^i
mmmmm
46. Si je vous faits, dit-il , ce facrifice ,
Vqus fcrez tous chargés de l'injultiçe.
Oui,
Oui , dirent-ils joyeux &c triomphans ,
Que fon fang foit fur nous & nos enfans.
47. Us prirent donc Jéfus , & l'amené-
rent : Et dune croix pefante ils le char-
gèrent : Un étranger avec lui la porta >
11 fut ainfi conduit en Golgotha.
PAUSE VIII.
Etant venu fur le mont du Calvaire,
Affrcux féjour, mais pour nous falu-
taire , On lui voulut donner d'une boif-
fon Pour étourdir fes fens &c fa raifon.
49. Jéfus ne fit que goûter ce breuvage ,
Et refufa d'en boire davantage. Mais
rsrrr
==*::
bien qu'il fût le puiflant Roi des Rois,
Il fe laifTa clouer fur une croix.
Hhhz jo. Alors
é4o CANTIQUE XIX
ï Êfc=-^==3E ^
I
?■=-♦•*
L«5
50. Alors, bien loincTaccabler,dedétruire
Ces malheureux, qui cauioient (on mat-
tyre, On entendit ce bienheureux Sau
veur. Prier pour eux Ion Père avec ferveur,
S 1 . Père , dit-il , pardonne leur offenfe :
Tout ce qu ils font , c'eft par pure igno-
rance; Mais ces bourreaux, ces monf-
très inhumains Clouoient toujours
cruellement fes mains.
E3£
ki. Deux malfaiteurs & deux Brigands
t—J&=:
t=$T f=±3
infignes, Qui par les Juifs avoient été
crusdignesD être au Sauveur du monde
alîbciés , À fes côtés étoient crucifiés.
PAUSE IX-
-rs*
5 5. L'un d'eux connut h parfaite inno-
cence
CANTIQUE XIX. 641
cence Du Rédempteur , dont il prit la de-
fenfe; 11 découvrit, par les yeux de fa foi,
Que ce Jéfus qu'il voyoit , étoit Roi.
54. Et tout rempli d'une fainte affuran-
ce , Seigneur, dit il , daigne , par ta clé-
mence , Quand tu feras dans ton règne
éternel,!^ fouvenir d'un pauvre criminel.
fonde , Lui répondit le Rédempteur du
monde, Aujourd'hui même avec moi, jeté
dis Que tu feras dans mon faint Paradis.
56. Près de fa croix ilapperçutfaMère,
§i=§^l§s=fl^
Qui reffentoitune douleur amèreDe voir
mourir ainfi cruellement Son divin Piis ,
qu elk aimoit tendrement.
Hhh3 j7.Confolc*
<4* CAKTÏQ-Uf YIX
Î7. Confole-toi , dit Jcïm à Marie , Si
tu me vois perdre aujourd'hui la vie: Voi-
là ton fils j> en lui montrant Saint Jean î
Regarde le comme ton
\.egarctc-ie comme ton propre enranr.
EES
rzxz
58. Et toi , mon fils, mondifciple, que
j'aime , Regarde-la comme ta mère mê-
E:E3^£
me: Dès-lors Saint Jean fe fit un grand
honneur De recevoir la Mère du Sauveur*
PAUSE X.
59. Jéfus voyant prefque favieéteinte,.
Fît à Ton Dieu cette trille complainte: Mon
L^r::5t
î)ieu,.mon Dieu pourquoi m'as-tu l^itTé ,
Loin de fecours , de mille maux prefle ï
-^ — a_ — --■
60. L'aftre du jour , le ^s^g^nd|umi-
naire , Ce beau flambeau des cieux qui
nous
CANTIQUE XIX. 64*
nous éclaire, Dans cet inltant s'eclipla,
m
missi
^HifH
de 1 horreur Qu'il eut de voir mourir
ion Créateur.
EE3EEE
LaJiI _-15
61. Jéfus foufhoit une douleur mor-
Hë^HI
Êii=fe£§^ll
telle,Quelui caufoit une ioif très-cruelle :
~S3
J'ai foif, dit-il, & quelqu'un accourut,
Qui lui porta du vinaigre : il en but.
6z. Dès qu'il eut pris un peu de ce breu-
vage, Père , dit-il, j'ai confommé l'ouvra-
ge Que jedevois accomplir dans ce j^ottr :
Reçois l'cfprit du Fils de ton amour.
3É=
6z. Après ces mots, en inclinant fa
i^^-r^--^^
36=^
tête , Notre Sauveur , notre divin Pro-
=?«=a
phète , Rendit l'efprit, qui faifant un ef-
rr*)- y., i g
ES
fort, Laifla fon corps en dépôt à la mort,
PAUSE
r=»=:z
S^ft
*44 CANTIQUE XIX.
PAUSE XL
64. Lorfqu'il mourut, les rochers ïc
fendirent, Et plufieurs corps des fépul-
r— fc<S A ' A^~
*~1 1 ' «y 'M
- —• e — iv-
chres fortirent ; Et quand Jéfus n'eut
plus de mouvement , On vit trembler
6 5 .On vit auflï le grand voile du temple,
Ce qui n avoit jufqu'alorsjpoint d'exem-
pie, Du haut en bas fe déchirer en deux,
Pour honorer la mort du Roi des deux.
m
— . -xa »*-- ■ - — ■»■ ■ — »-'■ i ■ -* — — <
66. LeCentenier, Payen dès fa naif-
&^$L-r
-t=£
S
i-sx=
fance , Du Rédempteur reconnut Tinno-
cence: Il s'écria dans cet infâme lieu.
Certainement il cft le Fils de Dieu.
m
=Ta-r-»-
f
t
67. Jéfus ayant ainfi perdu la vie, Dans
les
CANTIQUE XIX. 6a<
les tourmcns & dans l'ignominie. Un
=p=q
des (oldats vint lui percer le flanc : Il en
fortit avec de Teau, du fang.
i=0=:5
zS=i
68. Unifions -nous pour admirer fans
eclTe L'humilité , l'amour & la ten-
sIeIë^S
~αT. S=
drefle Du Fils de Dieu , du Seigneur des
Seigneurs , Qui s'eft donné pour nous
pauvres pécheurs.
CANTIQUE XX. Pf. 8.
M
ES
=qz=:=
On cœur rempli de chofes ma-
gnifiques , Veut fe répandre en de facrés
cantiques. Je veux chanter > de la bou-
che & du cœur, Mon glorieux & divin
Rédempteur.
x. Lorfque mourant fur une croix infâ-
me,
me, 11 eut remis à Ion Père ion ame , Et
que (on corps n'eut plus de mouvement,
Ce corps facré fut mis au monument.
3. Cefutjofeph , nommé d' Arimathée ,
Qui , fur la fin de la trifte journée , Mit
~iy^
ce corps faint dans fon propre tombeau,
Qu'il s'étoit fait creufer tout de nouveau.
4. Ainfi Ton vit l'Auteur de la nature ,
Couché fans vie en une grotte obfcure :
Mais quoiqu'il eut des grands pécheurs le
fort,tîfut pourtant diftingué dans fa mort.
PAUSE L
c. Ses ennemis toujours remplis d'envie,
Et non contens qu'il eut perdu la vie,
Vinrent trouver Pilate , Gouverneur » Et
fit cm
CANTIQUE XX. £47
firent voir leur crainte &C leur fureur.
6. 11 nous fouvient, lui dirent ils encore,
Que ce Jéfus, que notre peuple abhore ,
Avoitprédit qu'en effet il mourroit, Et
que bientôt il reflufeiteroit.
7. Nous craignons donc que fa troupe
fidèle. Pleine pour lui d'ardeur & de faux
zèle , N'ôte fon corps, &c n aille publiant
Que ce Jéfus n'eft plus mort , mais vivant.
8. Pour empêcher une telle impofture,
*=§=
miT-XZû&
Nous te prions qu'une garde bien sûre
Saille porter près de fon monument ,
Pour le carder, &: très-exa&ement.
mm
9. Le Gouverneur donna les mains, fans
smmm;
:=#=S=z£=£==: =SEi|
pwne, Aux vains defirs dç la troupe in-
humaine ,
64? C_^_T_IQUE xx-
ÈS3E
humaine: Faites, dit il , ce que vous
demandez , Et gardez - le comme vous
10. C'eft votre affaire , & cela vous re-
HfliilSilliStat^llilli
garde. D'abord l'on vit les foîdats de la
ÉllfiiliiilIUIllîî^SllIlII
garde,lnce(Tamment marcher vers le tom-
beau , Et fur la pierre on appofa le fceau.
PAUSE II.
^Hl
-r y je
11. Mais c'eft en vain qu'ils prennent
tant de peine, Pour étouffer cet objet
de leur haine: Malgré leurs foins, du
Rédempteur le corps, Par fa vertu, ref-
iiîUllUiili
fufeita des morts.
1 2. Il remporta fw la mort la vi&oire ,
Et du iepulcre il fortit plein de gloire;
Un
CANTIQUE XI Jjf
Un Ange faint, qui descendit des cieux,
Le vint trouver dans l'antre ténébreux.
1 3 . En s approchant, ilfit trembler la ter-
re, Et du tombeau ia main roula la pier-
llflSlSlSIllâlllIiflfl
re;Et îe Seigneur, par lïh divin effort ,
Sortit vainqueur des priions de la mort.
Z^L-Z
J4. Il fut trois jours dans ia demeure
r±=3
obicure,, Sans reffentir aucune pourri-
ture , Comme Jonas, grand Prophète
des Juifs, Dans un poiffon fut trois
jours & trois nuits.
1 $. Dans le premier des jours de la ïe-
zS=z&z
m=m
jgfcg=S
mairie, On vit la mort, cette affreufeba-
rzp-.z
leine , Rendre le corps du Roi de l'uni-
vers, Malgré Satan, le Prince des Enfers.
lii PAUSE
éyo
CANTIQUE XX.
PAUSE III.
16, Du grand matin deux femmes ver-"
uueufes, Pleines d'amour pour Jefus, &
pieufes, Pour l'embaumer , vinrent au
monument-, Mais combien grand fur
leur étonnement.
17. Lorlqu'à leurs yeux parut l'un de ces
Anges, Qui du Très-haut célèbrent les
louanges; A fonafpecb une grande frayeur
Incontinent s'empara de leur cœur.
ÏSS
8. Ne craignez rien cle trifte & de tu
z£r*:=
-p— ^--'^tt
nette , Leur dit alors le meflager célefte :
Ne cherchez plus Jéfus entre les morts^
â ^2ï4"^<m
■tzz;
Voyez l'endroit eu repolbit Ion corps.
:=±--l3
;j. Et comme il vit leur 4inccncor trou-
blée^
CAKTIQtllE XX. *f»
blée, Allez, dit-il, allez en Galilée
Vous y verrez, &: de vos propres yeux ,
Votre Sauveur vivant & glorieux.
PAUSE IV.
10. Marie ayant vu la pierre roulée ,
A voit été tort trille & défolée: On a ,
dit-elle, enlevé mon Seigneur, Mon
doux Jélus y celui qu'aime mon cœur*
n.Dansccgrand troubleellcvitcebon
Ê?|||||p
5=3
Maître ; Elle ne put d'abord le rcconnoî-
trc. Feromç , dit-il, pourquoi t'affliges-
tu > Quel mal te rend le viiage abattu )^
21. Une aventure affligeante & cruelle,
mmmmiËmMiwmmmmË
On a ravi , hélas ! s'écria t-elle, Le corps
facré de mon doux bienfaiteur ; Ceitce~
Iii i qui
€ f h CANT1 Q UE_ X X.
:«£=a:
r^ftz
qui fait ma peine &: ma douleur.
E5ï^^55=S
^=5c
^
C±±rr
23. Jéius ne fit que lui dire , Marie, Par
"iÉISililliÉlilSÉf!
mm
ce feul mot il lui rendit la vie; Sa douce
Ë^
ri^=±~±:
ebe:
voix fit qu'elle le connut Pour fonjéfus,
l'auteur de fon falut.
PAUSE V.
24. De ce Sauveur une feule parole Ta-
rit (es pleurs, la foutien't, la contble; Et
contemplant ce vainqueur de la mort,
DanscemomentcUecutimfamttranfport.
2 c . Qu'entends- je ? ô ciel ! Se que vois-je
y^P^^i^^^ ^ — - —> tu; — — î ~S
paroïtre? Mon doux Jéius , mon Sei-
gacar <sZ mon Maître? Elle voulut de
E».- y ;lja3^y[.,f-i3
plus près s'approcher, Et de f<s mains
fon propre corps toucher.
z6. Non ,
CANTIQUE XX. tff|
16. Non, dit Jéfus, jene fuispascncore
Monté vers Dieu mon Père que j'adore :
Vas rapporter aux miens ce que tu vois >
E^=^E
Et fur la mort mes glorieux exploits.
17. Elle obéit, fans tarder davantage:
— S55E5E£ T"~"
Éi^i
-^-T~
•■1" ifc -pi
Elle rendit par-tout ce temoignagne ,
Que le Sauveur étoit reffiifcitëj Mais
m
on doutoît de cette vérité.
9E=
8. Deux néanmoins de la troupe
psa!
fidelle, Pour Jéfus-Chrift pleins d'amour
& de gèle, Céphas & Jean vinrent au
monument: L'un d'eux ne vit que 1rs
il
draps feulement
=£=r*te
29 Saint Pierre v vit de Jéfus le fùaïrc/
£t près de-la quelque drap mortuaire.
lit J Jean
*Î4 CANTIQUE XX.
P§î=lisS^iiiiSESiipi
Jean le premier au fépulcre courut; Et
dès qu il eut vu les linges > il crut* î
PAUSE V L
3 o. La mort du Chrift affligeoi t les Apô-
tres; Elle en troubîoit avec eux plusieurs
autres; Deux de ceux-ci, (Tun nommé
Oéophas)VersEmaiis avancèrent leurspas.
z î . Comme ils marchoient, k Seigneur
isn
<£i$E:z=:
-v;'- • -v^ry — r~ "x*"" ' - ^ — ~~ r zz"Z£
plein de vie , s'approcha d'eux , & leur
|ffy=ESh==:^s5=|
fit compagnie i Mais aucun d'eux ne
|2="^ê|^^^1^I^^ê
connut le Sauveur , Quoique lui feul fit
toute leur douleur.
mmmmmmmmwmmm
32. Le port, la voix de leur Seigneur &
Maître, Ne le leur put point faire recon-
iioître. Jéfus voyant leur conikmation >
S'informa
;=^~r:
rrÇ:
CANTIQUE XX. __€£
S'informa d'eux de leur affli&ion.
3 î . Quel mal , dit il , vous afflige & vous
prefîc? Et d'où vous vient cette grande
:*==I£E£
triftefîe ? Ignores-tu \ répondit l'un d'en-**
"-rxa=rr|=$= —
E~
tre eux , Ce qui nous rend triftes & mal-
heureux ?
34. Ne fais-tu point l'aventure funefte
Du bon Jéius , ce Prophète céîefte , Qui
IliiifiSill^^illSi^iSlEl
guériflbft y par la vertu 5lescorps, Et par
la voix refiufcitoit les morts ?
Eâ^^=5E
jj. Don t les difcours croient au tant d'o-
racles, Et qui faifoit toujours tant de
miracles? Les Juifs, malgré ces éton
:=:$■:
nans exploits , L'ont fait mourir fur une
infâme croix.
PAUSI
é]6 CANTIQUE XX.
PAUSE VIL
li=I=s=ê=Id
r£r=ï
-* 4-:-
3z=rn±[
36. Nous mettions tous en lui notre ef-
perance, Nous attendions de lui la deli-
i
yranec , Et qu'il raël jouiroit de la paix :
Mais il eftmort, peut être pour jamais.
ËËis
37. On nous a dit des nouvelles et tan-
ges , Qu'on avoit vu, près du tombeau ,
des An^cs, Qui publioient comme une
vérité , Que ce Je fus cil relVufcite.
j'8« Pours'afTurer du fait, quelqu'un des
nôtres , Céphas & Jean , tous deux les
chers Apôtres , A fon fepulcre ont
d'abord accouru: Mais, ôdoi^eur! tous
deux ne l'ont point vu.
5 5>- O gens privés de toute uitell igenec ,
Leur
CANTIQUE XX. 6<?
Leur dit Jefus! êtes- vous fans icicnce ?
ii^ÉS=E
ISTavez-vous point , des hommes infpi-
~"H£
=EE======ï=Ë=S=iE
=»=**=
rés, Lu les écrits &c les livres facrés?
40. Ils nous ont dit, & vous devez le
$=£
croire , Que, par la mort, le Chrift vien-
S5EE
m
^rr^rî:
=Î=3E
2?:=^
droit en gloire; Qu'auparavant ce Ré-
dempteur mourroit , Mais que des morts
il refïufciteroit.
PAUSE VIII.
mm^*^Ê=
E^f=|=^^£eÊg
41, Il allégua premièrement Moife , Ce
grand Prophète &C Doficur de TÉgliie >
Puis il cita, pour confirmer leur foi, Les
faims Auteurs qui vivoient fous la Loi»
42,. îndifeourant, ils vinrent au village^
Qù fe devoiç terminer leur voyage. Jefus
faiiant
éjS _ CANTIQUE XXL
failant lcmblant d'aller plus loin , De
=* «"
l'arrêter ils prirent un grand foin.
45. Aveceuxdcux Jéfus femir a table,
Il prit le pain, ce Sauveur adorable , Et
le bénit, levant au ciel les yeux , fct tout
m
ÈSs
== E
d'un coup il fur connu par eux.
Mm
3SS=
sgm
■«- — •*
44. Il difparut auflitôt à leur vue,Com-
me Téclair, loriqu'il fort de la nue: Il
— . - - *>: — •" ^
feOrzzsnrE
leslaiifa remplisd'étonnement, D'avoir
&a
mmmmmm
été dans cet aveuglement.
45. Quoi! dirent-ils, nous n'avons pu
connoïtre Notre Jéfus , notre Sauveur
&: Maître. ! Quand il parloit, nous lén-
tions dans le cœur Un feu divin, une
fainte ferveur.
TAUSE
tsê=
CANTIQUE XX. £ft
PAUSE IX.
§=iiii§if|jiiifip5
4.6. Au même inftant d'Emaiis ils parti-
£
rem, Et, pleins de joie, en hâte ils fe ren-
dirent Dans la cruelle &: rébelle Cité,
mnn
A ? jhio^^^
Pour annoncer Jéfus reflufcité.
47. Dans cette Ville alors les onze Apô-
tres Se trouvoicnt tous, avec eux plu-
£=5=
uçurs mures: Ils dirent donc comment
ils avoient vu Le Rédempteur, & qu'ils
l'avoient connu.
==^===«^=8=jg=g
48. Comme ils parloicm, tous remplis
d'elpérance D être hou :>rés de fa fainte
préfence, Jéfus parai ,~&:lc^ étonna tous
En leur difant , la paix fait avec vous.
=*=
49. Mais comme il vit leurs âmes fort
troublées,
€€o c a h Ti^yy zp.
rroublées,*Et qu'il lifoit dans leurs coeurs
leurs penfées , Ce bon Sauveur lui-même
leur apprit Qu'ils fetrompoient, croyant
^§=§1=1113
voirunEfprit
yo. Ah! votre erreur, leur dit-il, eftçrof-
fière: Un Etprit pur eft exempt de ma-
-p _ *£
tière, Il n'a point d'os,, ni de chair ,
comme moi: D'où vous vient donc ce
trouble &: cet effroi î
PAUSE X.
51. Je fuis Jéfus, votre unique efpérance,
^
=fc=*=
Dont le côté tut ouvert d'une lance : Con-
templez le 5 voyez mes pieds, mes mains,
Je fuis Jéfus, le Sauveur des humains.
>2.. Comme ils doutoient , bien que
pleins
Jj\NT I Q U JE wXX:^ jsg i
pleins d'allégreiTe , Jcius ayant pitié de
ses
1=4::
leur foibleffe, Leur dit, voyant leur
rjJrrS
grand étonnement, N'avez-vous rien à
nunger maintenant ï
2&
.===Z&===Z^$=Z
"$Z
£3
yj. lnconrincnr ces gens lui préténtè-
rent Et du poiflon, & du mid.qu'iïs man-
gèrent : Il en mangea , non par nécefliré ,
Mais pour guérir leur incrédulité.
Ç4- Avant que perdre honteuiement la
vîc , Leur difoit-il, ô ma troupe choiiie,
yj=^r.-&=
Vous fouvient-il queibuvent je difois,
Qu'après ma mort je relïlifciterois ?
:-3=0:
££
yç. Je vous citois Daniel , 1 (aïe, Le Roi
=a — tv — ■
David , Moï(e &: Jerc^nie. Ils ont prédit
ma mort, ma paillon: Ils ont prédit ma
Kkk réiurrection.
^l1 _ Sl a n t I q UE_ JC X:_
rcturrcction.
PAUSE XI.
S6. Après cela, douteriez vous encore?
Z=!Z=^-
:^:irr^-55
Je fuis Jéfus , que votre cœur adore , Le
Chrift de Dieu , le Roi de l'univers, Et
fes^i
le vainqueur du Tyran des enfers.
57. Ainlljéius leur faiibit bien compren-
EE5E
d re, Qui la voit dû premièrement defeen-
dre Dans un profond anéantifferticnt ,
*S=fe
b Q âp
Etre couché trois jours au monument.
3EE2
58. Mais qu'il de vo|t;de cette tombe noi-
re, Sortirbientôttoutravonnantdegloi-
3=
re. Ce bon Sauveur éclairoit leurs ef-
^=â^ÎE
prits , Les coniolant par les (acres écrits.
y 5>. Vous prêcherez , leur dit- il , ma clé-
mence
mence Pour les -pécheurs touchés de repen-
tance > ht vous terez mes fidèles témoins,
Le cher objet de mes plus tendres foins.
iiEi^i=iiiii^|=iii|^i^^ii
60. Vous recevrez du Père la promeife,
iPim^ii^^iiiPiiiiiiiiîiip
L'Efprit divin de grâce & de fagefle ; Et
fur le champ fouillant iur eux , il dit ,
\—jZ£Z
Recevez tous maintenant mon Efpfit. *
PAUSE XII.
=&=
::3S~3
====*
61. Tous ceux de qui vous retiendrez
les crimes, Seront un jour des enfers les
vi^cli ne q uelqu'un yous q u ittez les
péchés, Us lui (ërbnt pardonnes &C cachés.
^ Il djfpârut auffitoc a leur vue; Et
ion dépar?tfut comme fa venue: il les
ïaiflTâ fort furpris & joyeux* TKomas
Kkk z alors
*H_ 5L4J1I L9JZ2 .Ui
alors n'étoit pas avec eux.
ilPISl^piiiieSîliliirii
6} Il vint après, vers la troupe iideile:
Chacun lui dit ragréable nouvelle , Que
Jéfus-Chriit étoit reilufcité , Mais il
clouta de cette vérité.
43
64. Non j leur dit-il , je ne faurois com-
prendre, Ce qu'à préfent vous venez de
m apprendre: Je ne crois point, fije
n'entends la voix , Si je ne mets à Ion
coté mes doigts. __
6y. Huit jours après, comme ils font
tous enfembîc , JéTus paroît , & Thomas
le contemple : A mon coté mers ton
3==É==*~
doigt ; vois mes mains, Lui dit d'abord
le Sauveur des humains.
PAUSE
CANTIQUE XX. 665
PAUSE XIII.
66. Ne doutes plus, crois plutôt, fois
fidèle, Et déformais pour moi toit plein
^|=^Êlï:
de zèle: Prêche mon nom hautement
en tout lieu; Il repondit, Mon Sei-
gneur & mon Dieu !
:îe3v
-i-vC
■~Â~ -1 l^TT— :■ Al ,_L ' _■■ A ife ^S^ffi.: r ■ '3ftl^Jfcj& 2£t"g
67. je reconnois ta puifîancc infinie:
Tu crois , Thomas , dit le Prince de vie ;
Mais tu ferois dans l'incrédulité , Si tu
mi
=5-S~tî^r=~E
n a vois vu mes mains, mon cote.
68, Reconnois donc de ta foi la foi
blefle: Mais vois combien j'ai pour roi
de tendreffe: Heureux celui qui croit
fans nf avoir vu; Mais malheureux ce-
^=r=rï:
lui qui n'a point cru.
Kkk3 69 Vont
CANTIQUE XX.
ï xE$=zr,
■A-q ■■
^•zg—^Ê^?
6c. Pour foutcnirla foi de Tes Apôtres,
Et confirmer celle de plufieurs autres',
lit
Fîz=£rT=rk*=^^,~.=r
J^=rE^-î;.jJ?i>t
Doinquelqucs unsdoutoientcommcTho-
mas , Le Sauveur vinr près de Tiberias.
70. Leur barque étoit allez près du riva-
H—— ^-— rP — ^-r- ___ _ -4 -— -?— — [ J-— -Srn^->r^
ge : Jeius parut , 6: leur tint ce langage;
Navez-vous rien a manger aujourd hui ?
Ces gens alors ne penfoient point à lui.
PAUSE XIV.
'^mm^mw^mww*
71. Aucun d'entre eux ne put le recon-
noître Four leur Seigneur, leur Doc-
- .. . X
teur & leur Maître. Nous avons tous tra-
vaillé cette nuit, Lui dirent-ils; mais
hélas ! c'eît fans fruit.
yz.Yousquin avez aujourd'hui pu rien
prendre ,
CANTIQUE XX. 64?
prendre , Jetez encor vos filets, fans at-
iiliil^liîillillSliSiU^liii
tendre. On obéit, &c l'on jeta dans l'eau,
De gros filets a droite du vailleau.
73 Dès que le plomb fut enfoncé dans
=p=XS=±:?E=iag
l'onde, Par le lecours du Rédempteur
II|Ilimi!lIilIi=l
î§=?^?êî2
du monde , Tant de poiiîbns fe prirent
SÊ3Ê=^
1H
dans les rets, Qu'on crut d'abord qu'ils
*==£=
=';=£^£E
romproient les filets
i£E^=;
s= == :&=:
74. Le cher dilciple étonné du fpe&a-
cle , Connut bientôt que c'étoit un mira-
liiliii^piii^^i^iilili^Ili
cle, Et dit alors, tout joyeux à Cephas,
C'eft le Seigneur, ne le connois-tu pas?
7 5 . Pierre auffi tôt emporté par fon zèle,
Fort emprefle fertit de fa nacelle , Et de
E5HSE
nager failant un grand effort j Heureu-
fement
6<^_ CANTIÇTUfc xx>
lement il le rendit au port.
P A U S E . X V.
j6. Incontinent les autres le (uivirent ,
iîIl^ll=Sl==lliIlÉ^f.li
Mais clans leur barque: étant à terre, ils
virent Quelques poiiïons fur la braife ,
v" ,o ■■■$- ^
& du pain 5 Qui fuffifoient pour appai-
fer leur faim.
77 Jéfus leur dit d'amener fur la terre
Tous leurs poiffons; &dans cet inftant
:=====3fi=3ÈE
££™5E
Pierre Exécuta, plein dune fainte ar-
deur, La volonté de Jéfus ion Seigneur.
78.llsavoienttousune joie ineffable De
voir vivant leur Sauveur adorable: M fis
aucun d eux îfoloit L'interroger ; Ils fad-
z$E=r-
:&-73&z
Biiroicnt , mais ils n'ofoient parler.
75>-H
?fc*— 2'
C A N T I QU E_ XX. 669
~&l
9. Il leur donna du painydont ils rtian-
':3hrJS..
m
Ë=S=^5Î=Iii2
sèrcnt , Et des poillons qu'ils Ce diftrib uè-
llliliSl^li^iieiiilIlilllIi
rcnt. Après qu'on eut achevé le repas :
M'aimes- tu bien , dit Jéfus à Ce plias ?
80. Oui, mon Sauveur, lui répondit
Saint Pierre , Toi qui vois tout dans le
Ciel , fur la terre , Toi qui conçois les
replis de mon cœur, Tu fais combien
je t'aime , mon Seigneur*
PAUSE XVI.
rv=r----^-
81. Saint Pierre a voit renoncé ton cher
Maître, Jufqu'à trois fois, niant de le
connoitre: 11 dit aulîi par trois fis hau-
tement, Tu fais, Seigneur, que je t'aime
ardemment/
Si Jéfus.
<?Z°_ CANTIQUE XI__
81. .Lias lui dit, Simon, pais mon EgU-
fe,Què je me iuis, par mon pur (àng,
acquitc: Mais exerçant ton Saint Apoito-
Z=$z
lat , Tu loutiendras un furieux combat.
8} Pour établir mon glorieux empire,
e§F
prépare toi pour fouffrir le martyre: Je
te prédis qu'une ciuellc mort , Dans
quelque teams terminera ton fort.
84. Dans les beaux jours du printems de
ton âge, Tu ne favois ce qu'était fe(:
ciavage; Maison te doit faire étendre les
-3S— g^^~
bras; Tu marcheras ou tu ne voudras pas.
ESE5?E
=m
zà
85. Suis moi, Simon; lois-moi toujours
fidèle, Et vas par-tout où ton d< < 1 ap-
pelle. Je te promets mon falut dans les
cicux,
£ -±LN^_ l£- " Yi -x -• ^ r
cicux , Où tu feras avec moi glorieux.
PAUSE. XVII.
1e
86. Jefus voulant s'en retourner au
£|1|^I|1I^|=^|^|1||:e|^i
Père, Fit aiïembkr la troupe élue ôc
lliiilIîSSilli^îillii^illli
chère , Et leur apprit la fainte volonté :
Ne quittez point, leur dit il ? la C
87. Attendez y du î ère la prqmeffe , Sa-
^||^|^:1-E^
voir VEiprit de grâce &c de iagefle : Jcàïi
baptifqit feulement avec leau; je vous
? À ,.j»-==
?=e§e
=î£
promets un baptême nouveau
88. Oeil VEiprit Saint, de lumière & de
£$+rn=L±
^l^î^fy^g
vie, L'Efpritqui (cul convertit, fan&ifïe,
îirzz$:
--?£ .CLi:
Qui vous rendra fages, juftes &: bons,
Vous recevrez dû ns peu dejoursïesdons.
2>p. Du Rédempteur alors ils s'approchè-
rent,
é7i CANTIQUE XX.
vent, Et d'un accord eux tous lui de-
£=3i=liilli=
=*=$=<
z~— — **-
mandèrent : Sera-ce donc , o Seigneur ,
— V* ■ ■[ — — v- ~~1
"g x-^za
dans ce temps, Que tu rendras tous nos
fc:
=3&=
efprits contens ?
si^
£::*$
ço. Et que ton bras rétablira l'Empire Du
peuple Hcbrcu, qui maintenant loupire ?
Dieu , Feur dit il , difpole des momens ,
P|=|^|^|
=^ £35gE
=5— g
Et dans (es mains font les événemens.
? g^Z^ff î~f ' ïfftÊgj
91. Mais vous aurez mon Efprit de lu
;-_-£
^•T^"^^-^
îïe$~
micrc > Cet Efprit Saint qui procède
du Père : Vous me ferez témoins dans
l'univers ; Vous confondrez le monde &:
ies enfers.
51. Comme il parloit, auiii rot une nue
Vint enlever Te Sauveur à leur vue, Et le
ravit
^3 À-N t j QUE XXL Çfi
ravir dans le plus haut des cieux. tic
~M
ÊiliÈ
£5:
\ ons-y tous nos cœurs & nos yeux.
CANTIQUE XXI.
Elébrorrs hautement le Rédemp-
teur du monde, Qui porte nos péchés
i— £r
fc= jz:;
:5-^
fur un infâme bois, Admirons du Sau-
à fouit rir tant de maux fur la croix.
Eli
H3=
-^ — -
Z-3&LZ
1^Zzf~£
2. Il meurt pour appaifer la divine
iuft;ce, Etdéfarmer le bras du Dieu de
l'univers; îi meurt pour nous donner
de Thorreur pour Te vice, Et pour nous
3. Sa honte nous acquiert une gloire im-
mortelle j Sa ibuffrance nous rend bien-
Llî heureux
674 CANTIQUE XX î.
£eIe^-
i=ë=llil§=^te
T'^
5=
hcurcux a jamais: 11 meurt, 6c nous me-
rite une vie étemelle.. Et (a croix nous
obtient le làlut &; la paix.
PAUSE I.
4. Qui, Tauroit jamais cru ? Qui le pour-
^ ■ -A' ■ fr ■ «
rzes-
E$=
roit comprendre, Que le Fils du Très
haut, le Seigneur des Seigneurs -, Le
Monarque du Ciel, eut bien voulu ré-
pandre Son fapg (1 précieux pour d'in-
dignes pécheurs ?
5. Quoi! le Seigneur de gloire eit dans
Tignominie ! 11 meurt fur une croix !
Profonde humilité! Et c'eft pour des
m.chans, qù il a perdu la vie, Pour les
ennemis même: iminenie charité!
6. Nous
Jl^J? ïi QJIE-..? x L iii
6. Nous ne clamerons donc plus, ni Sai-
tan.niicnv s :s.a;partâtno'rt,
*==
i&T vaincus 6^: fournis; Le Sauveur, en qui
feu 1 tou t notre ci poir ië fonde, Nous rend
plus que vainqueurs de tous nos ennemis*
PAUSE 1 1;
— ^-— -•-*
7. Qui nous condamnéroit? Ç'eftjpieu
qui ju-ftifie: Notre Jéfus eit mort ; il eft
=r^-
:-.:;£=
11 J ":^~7 ^"^ ^^
renuicite; 11 règne dans les cieux; pour
nous fans cefie il prie. Qui pourvoit nous
priver de la félicité ?
pg
irefezzr "ÏE33E= ^ ^§=3
» by-
=?=$"£=£
8. Qui nous lepareroit de jeius notre
frereJLcpréfent, l'avenir , î'épee ou [èf
péril , Les Anges , les Démons 3 les gr
deursj- la misère 5 La- vie ou le trépas ,~
T. 11 1 1*
676 CANTIQUE
XX IT.
. -;>
lat;
uninc où i'c.xilî
'^i^ziryt
^Bh-
. »!»- --$— — rî— M *
— - .
=33=
9. Mon Seuncur & mon Dieu, je re-
nonce à moi in urne j Je ne defire plus de
&■*
vivre que pour loi ; je veux vivre en la
=3=r
foi d u Fils de Dieu qui nf aime,Et de mon
Piii^=i^i^il=||iSi^liiil
R^dcraptciiri qui s'eit donné pour moi.
CANTIQUE XX LI. Les C.
o
téi§^^l===^
Ue vois je,helas ! mon UiçUj mon
Pc;c , jcius a Sa croix attaché , JPerce.
"des traits de ia coieic , Afin d'expier
mon péché ï
ITpourquoi faut-il que ta ^ftice Faffa
fouiRîr à foiydier Fils, I> lacroixje
*.îiclas! que je fuis miiérable, D'avoir
caule
J? £J? I.1 9Ï7 Ë. x x I L. -é77
caufé tant de douleurs, A mon Ré-
dempteur adorable, Qui m'a comblé
de Tes faveurs.
4. Pour le j u (le prix de nos crimes , Tu
devois nous détruire tous , Et nous
faire autant de victimes De ton plus
horrible courroux.
? Â U S E,
V "
\r~j\r.
5 . Béni fois ni , Père céiefte , Qui par un
excès de bonté, As détourné le coup
fixnelte Que nous avions tous mérité.
6. Béni foief Agneau fans feuillure. Qui
s'eft immolé fur la croix , Pour racheter
facréature, Bien qu' elleeûtvioîefesloix.
7. Son amour pour nous eil extrême j
LU 3 Pour
( ANTIQUE XXII.
&Z&
Pour taire avec Dieu notre paix. Ce
-tM^ — — rv'— - --'A- TIZTÏ*' ~j —
::t—
Sauveur seft livre foi-même: Ah! je
veux rainierpour jamais.
=S=5EÏ=SÉ.
8. je ne veux plus aimer le monde , 11
ne fauroit remplir mes vœux; C'eft des
maux la fource féconde ; Mais Chriit
tepte
:-±:
r^^rr-
l^TT^n
es;
feul peut me rendre heureux.
c). je veux l'imiter & lefuivre,Etm'afiu-
!^J^^Sr=E^=E~EÈE:p
:£-2:E£E;-::=::~
jettir a fes loix, Pour lui feul &: mourir
&£ vivre, Et chercher ma gloire ai la croix.
CANTIQUE XXIII. Pj. z$.
1 il^lil^iiSill^lPi^Plflii
J*-1 Orfque Jéfus victorieux Fut élevé
-z&=^
.iz$-zz-£z-±:
fur tous fesciçux, Erqifil eut été, par (on
PèreVCoiVrcVmï e de gloire & d homieur ,_
Ce charitable Rédempteur Envoya PEf-
grik
cantique xx ni: ejg
z. Sur Tes Apôtres aflemblés, tt de Ion
abfence accablés , 11 commença de le ré-
pandre: Ils reçurent tous, dans ce jour,
La plus grande marque d'amour, Qu'ils _
eufïent pu jamais attendre.
}. Ce jour, que tous d'un merne cœur,
Attendant le Coniolateur, Dans une
^3^======$==
fainte impatience, lis ipvoqnoient k
Dieu vivant; Tout d'un coup on ouït^
un vent , Qui fouffloit avec véhémence.
4. Quoi qu'ils attendaient TEiprit , Get
événement les furprit : Usavoient divér-
z£-±z=z
fes penfées, Lorfqu'on vit fe poier fur
eux^> Dans le temps qu ils officient leurs
vœux,
*8o C A NT I Q U E ÎXI I î.
vœux, Des langues de ieu divilées.
PAUSE I.
SE£e
î . AuHitôt de (impies pécheurs Devin-
rent autant de Do&eurs , Remplis de
■ y ■ o
« -«v— ^-— rv: — 4—£" '&
fr— v-*rty-— - { -^ g-
>=^
rEfprit , ils parlèrent \ Et par cent tar
ges divers, Du Monarque de l'univers ,
=S=E
Les merveilles ils annoncèrent.
6. Plusieurs infcnfés en rioient , ï
-•^
profanes ajoutoient A leurs mépris la
calomnie; Mais Pierre en arrêta le
3ËEEgE=ËEEïr=^:
cours , Et confondit leurs vaius ciif-
cours. Par cette forte apologie.
7. Hommes Juifs-, qui nous infultcz, Et
vous,qui ces lieux habitez, Ce qui eau fc
J^rt— X
votre furprife , Par les Prophètes eft
prédit j
C ANT I Q UE XX I_î L Ot
prédit : C pnfultez ce qu'ils en ont dit ,
Et ce que Tun deux prophcri(c.
SE^=7-
:fcrïï*r
8. je répandrai , dit FEteriu i -, En par-
lant à (on ïiraël, Sur toute chair TEf-
prit de grâce? Et quiconque rninvo-
ZT£=+Zt^=&~
zzz±z
zzz&z
quera, Et de tout Ton cœur m'aimera-,
Un jour contemplera ma face.
o.Cet admirable événement, Et il digne
d'étonnement 5 Eft l'effet de cette pro
zz-r ,r3:—
^TST
mefiè. Le Seigneur, dans z?r heureux
jour, Nous a, par un excès d'amour ,
Remplis de 1 Eiprit de fagefie.
10. Jéius j l objet de vos mépris , Que
vous avez vous-même pris, Outragé,
livré par envie , Que vous avez fait
mettre
mettre en croix , Sou- la
voix, Ce Jélus a repris la vie.
PAUSEII.
i î. Ce Maître de tout l'univers-, De la
mort a briic les fers , Et tout fléchit (bus
m
35SI
ion empire: 11 vit &; règne dans les
eieux, Avec (es Anges glorieux; Ere
par lui que tout refpirc.
S:*£
iz. Que tout le peuple dlfraël Adore
ce ï^i-s éternel: G?eit le Chrifl promis a
rtz:
=B2
nos Pères. Ce difeours pénétra leur cœur:
Ils dirent , prefies de douleur , Âh ! que
ferons-nous r hommes frères ?
ESEfg
13. Par quelle offrande pourrons-nous
E|=iiiiî=iii^ieÉ
^^y=gf=$=;g
Appaifer du Ciellecourrouxî Pierre alors
rempli-
J^ii ^JLïi? P ? XXI Y; 6%l
remplid'un faintzèlc, Lcurdit, les voyant
z^:-^-
Z=^£ZL_3^_:
ES^S^^S
n touches, Repentez-vous de vos pç-
~£~dh=
chés .; Suivez Jefus qui vous appelle.
i&— ,«■
14. Soyez en ion nom baptifes., -Vos
péchés feront effacés , A vous eft faite
la promeiïe : Son Efprit fur vous clef-
"cendra *pe [es dons il vous remplira.,
ï.-^:
^te&z
Et vous l'en bénirez fans telle
CANTIQUE XXIV. Pf. ioj.
j£5E
E tous les biens iource pure oc fé-
conde, Eîprit divin, viens remplir tout
feÉfHii£§l
le monde, Et daigne nous combler de
tes bienfaits: Sur cette Eglife hâte-toi
de defeendre , Et dans nos cœurs veuille
mm
^Mî
aujourd'hui répandre Ta faintepé, ta lu^
mière,
**i cantique sx.iv-
niierc & ta paix.
x. Délivre- nous du funcfteciclavage, Où
Icpéçhétaus 1 s jours nous engage: Ne
HiH
:z:rrrrrtT±-
— V — X
tarde points Ô£ brife tous nos fers; Fais-
nous comprendre, Êfprit : Saint, que lecri-
me Nous tait périr, &c d'abîme en abîmé,
m
r5=3E5=s
m
Nous précipite enfin dans ks enters.
PAUSE.
ll^l|!f^i=!p!lli=!f||fil
j. Enfeigne-nous toujours ce qu'il faut
m
faire : lnfpire nous tout -ce qui peut te
r4'^
.E5E1S
=?=§
:î$===&2
:±=
plaire : Rends-nous pieux , humbles , fa-
î£SE^
--4- =
rr^r>>.— z&i
ges & faints 5 Ne permets pas que, quand
z^z^n—z-
nous voulons vivre, Selon tes loix, les
pratiquer, les fuivre, La chair, le monde
empêchent nos defTeins.
4. Si
CANTI_QUE_ XXIV. 6$>
lililii-felisilli^flililSll
4, Si noue coeur eft léger & volage, Fais
:±:
^iï-.
déformais que, fans aucun partage, il
le dévoue a (on divin Sauveur; Si pour
3E2
ta gloire, il eft froid &: de glace, Echauffe-
le par le feu de ta grâce , Et viens régner
pour toujours dans ce cœur.
~ y"t. — --tt r~^~
=f=f=*^g3a
5. Toi qui remplis de tesdons les Apôtres,
Qui de ces dons en as rempli tant d'autres,
HiSESE^
â^^Ef
EEz^z
'z^&z
n^z
=S=^fc5
Anime nous, pour pouvoir annoncer
=««
==^j,jtLl^5a^ag
Tes grands exploits, ta façefïc ineffable.
ê|||^ei^1^^|ee;|e
^3E|5g
ta vertu puiffante , inexprimable:
Entends nos vœux 5 daigne les exaucer.
CANTIQUE X X V. Pf. 84.
Sprit Saint , notre Créateur Et no-
iil^i^liilll^^l^liieil
tre grand Confolateur, Rends-toi le mai-
Mmm tre
E1
II1ËÎË5E
**_ cantique xiy; r
tredcnos a mes: fclpritdu Dieu de véri-
té, Éclairerions par ta clarté, Et nous
mm
cmbrâfcs de tes flammes; Efprit de Jéfus
notre Roi , Augmente notre foible foi.
i. Humilies &: change nos coeurs} Rè-
lII^^I=ilili=lSiaiÉ=iil
g;lc notre vie &: nos moeurs; Produis dans
nous larepentance , Une parfaite humi-
lité, Une fincère charité, Une confiante
E£~
patience } Opère dans nous pu if] ani-
ment , Et fais-nous vivre faintement
3. Nous ne pouvons rien que par toi :
Soumets-nous à ta fainteLoi,Etpréler-
:±~
ve-nousde tout vice. De luxure & de
vanité, Deblaiphéme& d'impiété, D'or-
El— T-.^T'^ '-'•-»' ^ffi *'^^-- *— *-?*
gueil, d'envie & d'avarice : Dîffipe toutes
nos
CANTIQUE _X_X_V.__ «%
nos erreurs , Tous nos (oucis & dos
frayeurs.
PAUSE.
4. DÎvin Eiprit , ne permets pasj^ue le
monde &: tous (es appas Puaient nous
corrompre & réduire: Veuille inlpirer
à nos eîprits , Un grand & généreux mé ■
pris Pour tout ce que la chair admire;
Fais-nous penfér inceilamment A notre
mort , au jugement.
y. Répands dans nos âmes ta paix , Et
bénis nos juftes projets: Imprime en nos
cœurs ta parole; Triomphe de nos paf-
•iiliiil^l=i^siiililii|iiiPl
fions j Dans toutes nos afflictions, Exau-
ce-nous, &; nous confolc; Soutiens ne
M m ra 2, dans
éî* CANTIQUE XXVI
dans tous nos combats; Ad?efte.& .con-
«
es==5=:;
duis tous nos pas
aJEgCQ
6. Subviens à nos infirmités; Protège les
perfécutés , Jufques a la grande journée,
Que Jéfus viendra couronner Sa chère
S~ y- fgirzzE'y?^:
§m
Epoufe , & lni donner La gïoirq qu'il a'
deftinéeA'çeux qui, l'aimant conftam-
ment, Attendent Ion avènement.
CANTIQUEXXVL Pf. 47.
Bil^lii^Il^ilS^lllii^
Eni Toit Dieu , dont la grâce infi-
nie Produit en nous une nouvelle vie.
Rr^^fizsr— 5 — rft— tz$— *i^53~j ;
Par l' t ipi i t Saint que nous a nieri ié J "élus,
=§^s;
•<,-'--»"--^-_r ■'X'-; ^- "■ ■ ■X- — £ — ■■> a
fon Fils, mort & reflTufcite, Il nous trans-
forme a fa divine image, Peur obtenir
■lUii liUliiifiiili:- 11
fon céleftfchétitage, Où. régnera là jaftiét
&--=?
CANTIQUE XXVI. 6*$
& la paix, lit pour y vivre avec lui
pour jamais.
a
i. Des ficns il eit le bouclier, la défenlê,
- — ^--t* — 5 — r^ 15
Etions fa main ils font pleins d'aflijrance.
^ ?.. — '-y—
_ ^ __ A ^ -^ ji
*r3
Rien ne pourra les empêcher un jour,
D'être élevés dans l'éternel féjôur. il les
fondent dans toutes leurs alarmes ; I! les
munit d'impénétrables armes? Il les dé-
îend dans leurs rudes combats? Il en
fr=g-
-g-3 — 4f=r::
prend fein dans leurs divers états.
3. Nos cœurs en font tout remplis d'al-
SESt
iégrefle: Si quelquefois ils font dans la
triftefferQuand le Seigneur notre fouyç-
rain Roi, Veut éprouver & fonder norre
foi; Par fabonté nos fôuffranccs finirent,
M mm 3 Et
9*o_ C AN'7 1 QUE XXVI.
Et tout (fui i cœurs fe :
m r , i =
ra-
ient: Mcmc nos maux nous feront glo-
rkux,JLorfqueJéfusrcdefcendradescieu
P A U S E I.
4. Ce doux Sauveur, en qui nousdevons
croire,OfFré fagrace, & prefenre là gloire :
Efpérons-la , mais ayant les reins ceints ,
m*
E2=$==î
hr travaillons avec foin d'être feints;
3— FJ5— ^sj .
fe*El^Ë=5 =
Imitons tous celui qui nous appelle.
Conformons-nous à ee parfait modèle j
Mortifions toujours nos pafïions, Et
fur fes Loix réglons nos a&ions.
f. Nous invoquons l'Eternel comme Père,
lis ccft un Juge & terrible &: févère:
Il fait punir, il fait récompp nier. Re-
doutons-
dotttons-fe , craignons de roffenfet. Il
cli" aux bons propice &: favorable, Mais
aux méchans il cft impitoyable. Et 5ns
avoir égard à leur grandeur, Ils fenti-
>nt de Ion courroux L'ardeur.
6. De le fervir que ce ioit notre étude ;
ùvenons nous de notre iérvitude, Gîi
nousétions chargés d'iniquités. Béni (bit
Dieuqui nous a rachetés^Non point par
or, niche: s Mais par un hv-g
d'un prix ineftimabie,-Le propre fa
du cher Fils du Très haut . Et de V
gneau fans tache Ôc fans défaut.
PAUSE II.
7. Avant que Dieu eut créé ce grand inon-
dé,
69j. C_ANTIQJLJE^ XXV L
de, lit qu'il eut fait le ciel , la terre &:
Tonde, Il nous favoit deiline pour San
veur. Au peuple ancien ce divin Rédemp-
teur, Fut annonce fous la vieille alliance:
Sous la nouvelle ayant par fa puiliance ,
Vaincu Satan, triomphé de la mort, Il
rend heureux pour jamais notre fort.
8. Aux derniers temps, l'amour qui le
confomme, L'a fait venir ici-bas^ fe faire
homme; Et quoique tout fiéchiffe fous
Tes loix , Il a voulu mourir fur une croix.
Trois jours après fa mort , fa fepulture,
Son {acre corps exempt de pourriture 3
Fut par le Père enfin reffufeité , Puis dans
le Ciel hautement exalté.
PAUSE
CANTIQUE XXVI. 693
PAUSE III.
il!
il=É=§=5^?=li^ll§2§i§3
9. Que chacun donc lui rende obéifian-
=5—35=3
ce , Et mette en lui toute ion eiperance.
•3=
Aimons-nous tous, & fansdéguifement,
D'une âme pure, 6c fraternellement, Et
aSZfe
recevons dans nos coeurs l'Evangile ,
Lui Icul nous peut rendre lame cran-
.=#_
==£=
=?F*" « JE=
^eSeie^
quille , Nous convertir & nous regéne-
ter: Lui ieul nous peut faire perievérer.
10 Tous les mortels reilemblcnt à de
l'herbe , Ils ne font rien , &c leur éclat fu-
perbe N'cft qu'un beau longe, ou plutôt
qu'une fleur, Qui dans un jour perd toute
fa couleur. Mais du grand Dieu la parole
vivante, Qu'on nous annonce > eft lolide
£?**££ ? TrQjJE XXV I_I.
& confiante, Elle contient fa fainte vo-
lonté, Et nous conduit à l'immortalité.
CANTIQUE XXVII. Les C.
Ois attentif, peuple fidèle, A la voix
de ton Rédempteur, Il ouvre fa bouche,
il fappclle^Ouvres ton oreille &; toncœur.
z. Heureux qui fentfon indigence} Heu-
reux le cœur humble & contrit , Qui
n'a qu'en Dieu ia confiance; Heureux
les pauvres en efprit.
t^tf
3. Un jour ils verront couronnée Leur
►$3Eg
5^-
humilité dans les deux; La gloire leur
Ih.A,";
fera donnée , Et le Paradis eft pour eux.
4. Heureux qui reçoit fa misère Et la
fouffre fans murmurer , Aimant ion
Seigneur
JÇ A?LXï ^ u JL_X x VJ. L_ 6*j
Seigneur & ibn Père , Dût-il fous les
:&
maux expirer.
f. Heureux celui qui le difpoic Daban-
donner pour ion Sauveur, Pareils , amis ,
biens , toute choie, Et qui lui donne
tout Ton cœur.
6. Heureux le fidèle qui pleure, Le Sei-
llÊl^El^l^lilil^l^ll^l^Ê^iiEg
gneur le confolera, Et dans l'a céieite
demeure Un jour il le recueillera.
~a^
7. Heureux le Chrétien débonnaire,
Affable , doux & patient , Qui îYeiFni
iiPiiiiiiiiPl^ilgiiiiaiiieii
cruel., ni colère , Vindicatif, ni violent.
8. Qui Fuit les querelles , ia guerre, Et
qui n'a ni haïneni fiel, Cet homme chéri
fur la terre 7 Un jour héritera le CieL
9. Quiconque
b<)o L A IN 1 1 Vi U L A A V 1 1.
y. Quiconque a faim de la juftice,
Sera bientôt raffafié , Le Seigneur 1
ui
fera propices II fera feint, juitiiie.
m
zzStz
=*
10. Heureux le Chrétien charitab!e,Qm,
touche de pitié , prend foin De i'affiîg
:^-.^l:
=B=È
dumiférable,Etquifubvientàleiirbe(bin.
r=jg— 3=jE=:gE|g
z^^rzzzdz
Ci .Qui pour l'amour de Chritt accorde
~&-
:HÏ~
Le pardon aies ennemis, 11 obtiendra mi-
féricôràe Des péchés qu'il aura commis.
~=?:E3^?E£fe
Br=g
il. Heureux celui dont l'ameed pure,
—fr gfÉEEgE
— ^fr- ft :0l„
— r- —
Oui nétoye &C garde Ion coeur IThy-
t. :-J.îj^Z^=a
pocrifie & de feuillure, Un jour il ver-
ra le Seigneur.
=fc«=
i}. Heureux le Chrétien pacifique,
Qui fuit le trouble & ies procès , Et
toute
C A NT I_Q U JE XXV II; 607
toute maiivaifc pratique; Il eft entant
du Dieu de paix,
ill=i^^llIl:^ii=iSfilSlill
14. Le Chrétien , qui pour ia juiiice Et
pourChrifteitperiécuté,Quisexpofeau
lli^iS^^llHii^iiil^lII
dernier lupplice, Obtiendra la félicité.
ij. Jéfus , d'une gloire immortelle,
Dans les cïeux le couronnera, Dans cette
demeure éternelle , Avec les Saints il
ilHHll
régnera.
CANTIQUE X X V 1 1 1. Pf. 94.
I lîil^iHSlllIli
s
I quelqu'un refufe Ton cœurA Jéfus-
Ciixift notre Sëîgnéur,QaoiqtiTii ait reçu
le Baptême , Qu'il foit bien inftruit &c
favant, Qu'il ait communié fouvent ,
Qu'un tel Chrétien foit anathëmc.
Nnn CANTIQUE
êfî CANTIQUE XXIX.
CANTIQUE XXIX. Pf. 24.
JTjL lmons , Chrétiens , avec ardeur ,
Jéfus notre divin Sauveur , Et faifons ce
qu'il nous ordonne , Pratiquons (es ioix
^^==^r=z=^^^s=^^ZS-.
conftamment, Penfons à lui chaque mo-
ment, Et réglons-nous fur la perfonne.
crr:r:=3^:
r=rsn=*
1. Imitons (on humilité, Sa douceur ,
& fa charité , Son obéifinnee &: ion
= .<si
ft y
SE£3
zèle , Qu'il foit toujours devant nos
veux: Heureux &; mille fois heureux,
x=— TH-r- ==
— £~s
Qui fuit un fi parfait modèle.
o
CANTIQUE XXX. Les C.
rf-JC
Ue chacun s'éprouve foi-même,
S'il croitenJcfusfonSauveur, S'il craint
Dieu, s'il le fert, s'il L'aime, Et tous (es
frères
:G A2? TI Qu ILJL^IlJïiï
frères d'un vrai cœur.
i. S'il lent &£ connoit fa misère , Et s'il
=,lAU^A-^^^S=^^^f t '• *~ *~=^
-&z:tt-z
en pleure amèrement , Si la repentance
eft (încère , "Et s'il veut vivre faintement.
CANTIQUE X X X I. Pf. 14.
13 lIIBSŒIllili^il ffHfl
JL\ Oi des Rois j Eternel mon Dieu ,
PPl^l^^i^=l=SllipiiiiiilIi
Qui veux que, dans ce facrélieu,Jecom--
munie avec mes frères , Ne permets pas
qu'indignement Je prenne ton Saint Sa-
ill^lSSi=IÉiliS^iiiilëi
crement, Et que je fouille tes myftères.
WÊËË-SSÊsÊÈÊÈÊÈÊÈÈr
i*. Prépare toi-même mon cœur, Pour
y loger mon Rédempteur; Viens -y,
Pi=Bi=i^^^llIlîIi^iiiIlil
par ton Efprit , produire Et la repentance
& la foi : Seigneur , je n'ef père qu'en
toi , Et mon aine après toi fouptre.
Nnni CANTIQUE
7©o CANTIQUE XXXII.
CANTIQUE XXXII. Pf. yi.
V]
fcy*" g g==a
:iïiili3ë
^Cr=:
B
Ere éternel, qui règnes dans les
ck:ux , Et qui vois tout fournis a ta puif-
ii^^^i^iiliiSpiSiSll|
lance , Nous parohlons en ta lainte pré-
terice, Pour fa vouer nos peches odieux ;
git? s ■ gjr-y 6, & *— y q r g
Nous n'ofons pas vers toi lever nos veux,
EE^S=^S:
ÏSg
Et nous craignons ta fevère j uftice ) Mais,
=tïEE=^E^4EM
=ïr^=s
ô Seigneuiwcuille entendre nos vœux, Et
ibis pour nous un Dieu tendre & propice.
2,. Nous confefibns devant ta Majefté ,
iïIïSSilp^Slf^^llïpîri
Que nous l'avons, en diveries manières.
Tous offenfée & contre nos minières :
l^Il|=I|=i^iliî=lll|ipl^ll
Tu fais quelle eft notre perverlïté, No-
tre tiédeur &£ notre impiété , Nos paf-
Ê^ÏË:*:
=?^5S
lions injuites^ criminelles, Nos vains
plaifirs,
plaifirs, norre mondanité , notre fierté,
nos haines immortelles.
:?lî?
3.O Dieu ! pour toi nous n'avons que
froideur ; Nous profanons ton Nom
ÈÏzEE$~lE5S=$EE:
•&3Z
faint, redoutable ; Nous tranfèreffbns ta
mmmmmm^mwàmmwm
Loi ii vénérable 5 Et le pèche ne nous
fait point horreur: De nos prochains
=^==g===g '.; ^g==^=^y:^^58^l
les plaifirs, le bonheur, Et l'abondance
H?il=teil=fe^tei==i=^i^
e ; Pour les grailds
g--l^rr— ^r^^— ^F^1— g~
ggrxrrz:
biens nous avons trop d ardeur, Et Ton
ne voit que trop de perfidie.
PAUSE.
Œ$===
^
"£— ±-—
4. Sur nous, 6 Dieu, tu répands tes bicn-
=5==^
is^gjEFfgf^g
faits, Lorfqueleiléàii terriblcdelaguerre
=£=$=
=51=
3=55=4111
Ravage ailleurs tant de lieux fur la terre
Nan 3 Et
7Ô2 tJ A'IN 1 I ^ U Ë X XXII.
Et nous goûtons les douceurs de la paix.
Pour tous ces biens , Eternel , tu le lais ,
Nousn avons eamillcreconnoiflànce. Pat
nos pèches , &l par nos grands forfaits ;
Nous n'avons fait qu'irriter ta vengeance.
5. Si tu voûlois, dans ta févérité, Nous
infliger la peine de nos crimes , De ton
courroux nous ici -ions les vidi mes; M aïs
o Seigneur, écoute ta bonté. Nous avons
tous., il eft vrai, mérité D'être accable-
detajufte colère; Mais, Père Saint, &
Pli^PillïPill^a^SISir
Dieu de charité , A tes enfans ne ibis
point li févère.
6. Regarde-nous en ton Fiis glorieux .
Ton bien-aime > qui, par ion lacriîice,
A
- 2. A2LLLQ£JL ?J5JJL£ 2??
A fatisfait ta divine juflice: Seigneur,
regarde à ion iang précieux. De ce cher
Fils-, qui règne dans tes deux , Impute-
nous, ô Dieu, L'bbéifiance; Et détour-
nant de nos péchés , tes yeux , Confirme-
nous dans ta fainte alliance.
PAUSE IL
7. Tu fus toujours un Dieu plein de
bonté, Pour les pécheurs touches de rc-
pentance, Qui conftamment implorent
ta clémence. Avec ardeur, avec humilité.
Et renonçant a leur impiété, Ne veu-
lent plus déformais que te plaire ; Et qui,
craignant ta feinte Majefté, T'aiment
c^uri cœur plein de zèle & iinecre.
8. Produis ,
8. Produis, Seigneur, en nous ces mou-
vemens ; Brile nos coeurs , a tes biens
inieniibles, Sourds à ta voix, à tes coups
inflexibles, Et (oumets-les à tes comrnan-
3E
démens. Que la terreur de tes feints ju-
gemens, Et de tes biens éternels lefpé-
rance,Fatrent finir tous nos déregleme
Rangeant nos cœurs a ton obéifiance.
9. Que je péché nous fafie à tous horreur ,
Pour en fuir même les apparences;. Ne
3E ~~c £-—- é — ^^ — -^> x* ■ ■^-— 1 — £• r
permetspas que de tes ordonnances Au-
cun s'éloigne & t'ofrenfe. Seigneur? De
y . ?,■ i& a
r»2
ton amour enflamme notre cœur , Et de
ton Nom imprimes v la crainte, Pour
ton fervice une fainte ferveur,, Un grand
rcfpcâ:
CANTIQUE XXXII. 735
fËf=?=l=feilfilS=llËlilll^
reipecï pour ta Ma jette fainte.
PAUSE III.
10. Accorde nous, dans tes comparions,
Ton Efprit faint , qui nous faiïe renaître,
Et qui fc rende entièrement le Maine
"H-T:
==£=
y— st->_ 51— ^gszs=
De nos efprirs &i de nos paillons. Que
cet Efprit règle nos actions , Tous nos
FjrEElè
-:-±=r3X-=r?-;
ES
difeours &: toutes nos penfées. Répands
iil^lSii^iilIlIliillii^Silf
lur nous tes bénedi&ions , Et que tes
îoix dans nos cœurs ibient gravées
=5=
FEEES=5,
1 1. Forme, conlerve, augmente en nous
la foi , La charité , !e zèle , l'èipérancè,
Et que chacun s'applique en diligence ,
A conformer fa conduite à ta Loi. Père
éternel, & notre divin Roi, Opère en
nous
7o6 CANTIQUE XXXII.
É -"
— bi-
nons ce que tu nous commandes : Nous
n'cfpcrons, ô notre Dieu, qu'en toi:
Entends nos cris &: nos juftes demandes.
n. Aflure-nous de ta grâce, Seigneur,
Et du pardon de toutes nos offénfes: Tu
peux toi feul calmer nos consciences, Et
3Bi
;E£E£E
-3X=r!>-r3— Z.TÎ}.:
E2
de toi feul dépend notre bonheur. Achè-
=3te
=55;-vi
ve en nous, 6 notre Rédempteur, De
iillSSfliilllimÉHIilil
ton falut le merveilleux ouvrage j Que
53!
ton Eiprit règne dans notre cœur , Et
PAUSE IV.
13. Mais, Eternel, jette du haut des
cieux, Tes doux regards fur TEglile af-
fligée, Et dès-long-temps de mille maux
preflee.
CANTIQUE XXXII. 707
;==i==îÊiiilif
prcflte. Dieu julte éc l'aint, miféricôr-
iimi
z&zz
m
ElfzrrprzEq: z~rïrz^ r^rr:5:
dieux, loi qui te fais redouter en tous
=é=ï==
rrstzn^~
lieux, Ne (ois plus lourd à tant de créa-
turcs. Qui jour & nuit lèvent vers toi
rZf^F^-"^ ""-iT^l
=S
t=4==
les yeux , Et de Sion vois les trittes ma-
iures
14. Regarde , o Dieu > tes Temples rch-
verfés, Et nos Tribus errantes , fugitives,
Tant de milliers de perfonnes captives,
H=j£
=in=r:rp:
Faut de Chrétiens de lieux en lieux chat
Si:
les. De tes enians les uns iont diiperfés;
\~&:
D'autres , hélas 1 dans leurs maifons gé-
miflent : Dans leurs defleins plulîenrs
iont traverses ; Dans les cachots plu-
fieurs autres croupiflent.
15. Pv éveille-
7oS CANTJQUJE XXXI 1^
lcurs
15. Réveille- toi , mets fin a
malheurs, Et hiis toi voir leur Protcc-
teur,leur Père. Il en cft temps, fub viens
a leur toisèrdj Et fais cefier la caulè de
leurs pleurs. A tes troupeaux, Seigncu^,
rends les Pafteurs; RaiTemble-les; rem-
^f—±-^===f=^r^&~^—^=^
plis-les d'un faint zèle , Et des méchans
réprimant les fureurs , Bénis les bons ,
& ta troupe fidelle.
PAUSE V.
16. Rends cet Etat floriflant à jamais:
Eioignes-en les horreurs de la guerre;
Fais que ton ciel réponde à notre terre,
Et qu'aucun mal ne trouble notre paix.
Nepermetspas,Seigneur; que délormais
Nous
<^a njti q y é xxx 1 t_769
Nous abufioiis dt tes biens ineffables
Mais fais plutôt que tes rares bienfaits
Nous vendent {aints,juftes& charitables.
17. Prends les Seigneurs de l'Etat en tes
mains; Qu'ils (oient toujours fournis à
ton Empire , Que ton Efprit de confeil
leur infpire De faintes loix & de juftes
deffeins : Prends les complots de nos
ennemis vains; Réprime-les ., & con-
fonds leur audace, Seigneur jétus, Ré-
dempteur des humains , Et fur nous tous
[iSililiiSii!
fais reluire ta face.
18. Viens dans nos cœurs contrits, hu-
milies. Et remplis-les d'une fainte afTu-
raneci Que aos péchésjparlon obéif
Ooo fance*
7io_ C A NI IQ V _E__XXjU 1 1.
fonce , Ont tous été fur la croix expiés.
:ÎE55I
Mais que ces cœurs ioicnt tous làncti-
HH1S1
==^
fiés, Répands tes dons fur ta troupe fidel-
£
~ -3&~
:=r±nCr
T=vi
*SSiE*
le, Et nous renvoie, o Dieu, juftifiés ,
Pour toi brûlans&: d'ardeur 6c de zèle.
CANTIQUE XXXIII.
Rrand Dieu , dont les bontés éça-
E5=g=gg
G
lent la puiilance , Et qui, par ta vertu ,
foLiticiis cet univers, Qui pour tes bien-
aimés , maintiens ton alliance , Et qui,
pour \:s méchans, as créé les enfers.
2. Nous (ommes effrayés du nombre de
m
=*===^p§i=
S^§3
nos crimes, Et nous ayons, hélas! jufte-
ll^lii£|eill=§lïil==§ill
ment mérité D'être jetés un jour dans
ces affreux ahîiACS» Où- tu veux des dé-
mons;
__C * ^_1 IQJPvl XXXII I:_7£i
mons punir l'impiété.
3 ."Noiis avons tous été des ingrats , des
T-ébcllcs f~Nous avons trattfgrcffé tes
feints commandcmens ; ^ou^_lXot2!_
lil|lpiii^i§^lll^^^ii=':i=i
méprifé tes bontés paternelles , Et nous
ffii ^ fr-ss~p— -g- : • . ^ ^ ■ jp £ Tl , ^ ^ j jpg
n'avons pas craint tes juftes gfaân mèns>
4. Nous avons été (burds a la voix des
~~:'$ s~2E3J? ~
ïï^
Prophètes ; Nous avons refufe d'ouir
tes ferviteius; De tes ordres iacrés ces
m
divins Interprètes,N'ont pu nous émou-
voir , ni pénétrer nos cœurs.
z=â=
B5§~^E
m
5. Nous nous condamnons tous en ta
fainte préfence:Tu peux nous accabler de
ton bras tout puiiïannNousfommcsians
cxciue, âg noue coniciencc Nous côn-
Ooo 2, trahît
7** C A NTJ QXT y 3tX lit _
train t d'avouer, qu aucun n'elt innocent
6.^0 Dieu, toi feul es jufte, & nous"
ibraincs coupables: Tu nous vois tous
confus de nos déréglernens; Mais par-
donne, Seigneur, à tant de miférables ,
Et n'exécute pas tttr nous tes jugemens.
§ïg§^=
^». '. r5=~
-•■g.-==zrjz=£5=g
7. Ecoute, o Dieu tout bon , nos cris
ES
Ë^â^^^5^fe^£££SEÏ^^
EE^EEz
& nos requêtes ,, Et prçte ton oreille à la
voix de nos pleurs : Détourne tous les
â=Ë
coups qui menacent nos têtes , Et par
tre-j
lE^3£-
un doux regard diiîipenos frayeurs
.l-A,. ST^Z^=k^LJL^
|§:£^^B^|3
8. Sur ta chère Sion fais reluire ta face ,
z~èl
r±_
Pour l'amour de ton Clirift , le Roi de
l'univers: Pour L'amour de toi-même >
Eternel i fais nous grâce > Et de tanrde
captifs
C ANTIQUE XXXIII. 715
g!^$^§=ï=^
captifs daigne biifer les fers.
rlrm&r::;
^5S$=3E
SU
9 Protc&eur de Jacob, puifïant Maître
du monde , De ton peuple atHigë vois
îljl-4'-'- .,=3
fétat malheureux, Les fouftiances, l'an-
goifleà: la douleur profonde ; Entends
la trifte voix , exauce-le des deux.
===*=
.10. Nous ne nous fondons point fur nos
rat
propres juftiecs; Nous fouîmes convain-
Wl^ è===£===Àt==- r ~
eus de notre indignité ; Nous méritons ,
=É=g
ô Dieu , les plus cruels fupplices ; Mais
nous attendons tout de ta grande bonté.
CANTIQUE XXXI V. Les Ç.
*~t Eigifleùr mon Dieu , ma confeience
Me convainc de mille péchés: J'en ai
commis par ignorance, Et combien qui
O o o 3 jus
me (ont caches ?
=$ï
2. J'en ai fait (bavent par malice , Dont
je connois l'énormité. O mon Dieu, je
iig=iiiiigii^ii^iÉ^iiiÊiii
crains tajufliçe , Et j'implore ta chante.
3. Tu ne veux pas qu'aucun périffej
iVlais tu commandes au pécheur Qu'il
te craigne & fe convei tille: Convcrtis-
m
ZJ&z
m
moi donc , ô Seigneur.
t=S=?=2
4. Je connois que tout me convie A me
telËÉ
ES:
=z=:r===ifcE3EïE5=E*E3:
repentir promptement, La fragilité de
ma vie, La mort, l'enfer , le jugement.
?tr^=r~-$==$E
:"-^E£— ^^ — r*
H
=3=
,f. Ta jufte &: févère vengeance , Tes
' il=i^i=i^llïiil
grâces , tes biens infinis , Ta charité , ta
patience, Et (urtout le don de ton Fils.
6. Mais, hclasl je luis infenfibïc Aux
doux
CANTIQUE XXXIV. 7'5
mMmWÊÊmmmmmàmmm
doux effets de ta bonté; J'ai même été
trop inflexible Aux coups de ta iévérité.
7. Mon cœur eit pins dur que la pierre,
Il ne prend plaifir qu a péchera 11 n'clt
attaché qu'à la terre. Brife, ô Dieu, ce
cœur de rocher.
-— — r— ■ J-— r-~—
8. Pardonne , Seigneur , fais moi grâce ,
Êi=ll=illîii
zqzzzzzr.zzz
Pour l'amour de mon Rédempteur: J'ai
i-±r:4.
recours à lui ; je Pcmbraffc Comme
T ■-* ■ «
mon unique Sauveur.
9. Dans mon cœur imprime la crainte
Dètâ divine Majcfté, Et que déformais ta
Loi iaintelïède toujours ma volonté.
10. Suprême Auteur de la nature^Source
S=3F=
zEZEîâ
ES
aâ
féconde de tout bien, irais-moi nouvelle
créature,
7i* CANTIQUE XXXV.
créature: Sans ton iecours, je ne puis
rien.
CANTIQUE XXXV. Pf. 24.
LVjl On Dieu , mon Seigneur &: mon
Roi, Je fais qu'on ne peut, fans la foi,
È?ll=li
ۑ=m
:-~2
Etre bienheureux , ni te plaire ; Que
^5E:2
l'homme incrédule &c pervers Doit rece-
voir dans les enfers , Pour toujours, fon
juite ialaire.
a. Mais je fais, o Père éternel, Que,
fans ton fecours paternel , Je ne puis de
moi-même croire. Viens donc , o mon
terfe
Dieu , mon Sauveur , Produire la foi
--z^z
dans mon cœur, Pour obtenir un jour
ra gîoirc.
3. Que
3. Que cette divine vertu Relève mon
cœur abattu; Qu'à ton cher Fils elle
m'unifie, Pour avoir part à les bienfaits,
A Ion Saint-Éfprit , à fa paix, A ion faïitr,
à (a juiiice.
E.£~§5
4. Qu'elle écoute avec foin ta voix,
Qu'elle me foumette à tes loix, Et qu'elle
\ËSE£:S[Ë
toit toujours fui vie D'une profonde
humilité, D'une parfaite charité, Qu'elle
dure autant que ma vie.
s. Qu'elle foit dans tous les combats
Que Satan me livre ici-bas, Et ma vie
* f.:
:zï~*z
toire & ma défenfc; Qu'elle m'élève dans
les cieux , Pour poffeder.dans ces hauts
lieux, Les objets de mon efpérance.
CANTIQUE
pto CANTIQUE XXXVI.
CANTIQUE XXXVI.
M
r3EÏE2
Onarque fouvcrain des hommes
& des Anges, Arbitre des Etats, notre
Libérateur, Nous voulons entonner au-
jourd'hui tes louanges. Et célébrer ton
nom , ta gloire &: ta grandeur.
2. Seigneur, dont l'uni vers rcccmno:t la
^sslsa
puiiîance, Nos pères nous ont dit les ex-
ploits merveilleux > Que ton biws tçwt
puittant fit peur leur délivrance , Lorf
qu'un terrible orage alioit fondre fur eux.
=3=?==5
— v> — ' --
3. Ce rfeft point leur valeur , leur force
6c leurs épées, Qui nous onteoniervé
fefeiÊ
cette heureufe Cite : Ceft toi feu) qui Tas
r^j-
5E||^^|^Eg
=fc==s4 â:
fait, Éternel des années ^ Nonobftant
leurs
C A NTIQUE XXXVI. 719
leurs péchés & leur indignité.
ki^Z£XEïr3Z5
4. Si nos aveux alorb obtinrent la victoire,
Et ii nous jouiflonsd une tranquille paix,
Nous t'en donnons, Seigneur, unique*
ment la gloire, Et nous célébrerons à
toujours tes bienfaits.
PAUSE.
y .Tes bontés envers nous ne le peuvent
comprendre: Que pourrions-nous f of-
frir , ô puiiiant Protedleur ? Et pour tant
de faveurs, que pourrions nous te ren-
dre? Nos eiprits& nos corps > tout t'ap-
partient , Seigneur.
6 Nous ferons retentir, dans nos fa-
zÇEzn:
cires Cantiques/Ton infini pouvoir , ton
immenfc
immcnfcbonrc. Tes exploits furprcnansT
=E=*
tes œuvres magnifiques, Ta (àgeflfe ado-
rable & ta fidélité
7. Tout l'uni vers ! aura notre ieconnoif-
lance: Nous voulons déformais ne vivre
r. j, ' <t=8E
lir^ii^:
que pour toi. Veuille hechir nos cœurs
aTton obéiffance , Et conduis-nous tou-
t=«i-
jours félon ta fainte Loi.
£"EE:
S.Nenousote jamais taeélefte lumière:
~5
m
4 ■■t-j
m
Conferve nous la paix & notre liberté;
ç=^
Montre-toi notre Dieu , notre Roi , no-
tre Père i Et comble de tes biens #otre
chère Cité. __
<û De tous noscnnçmis réprime la puiA
fance , Diflipe leurs complots, leurs fu-
neftei
CANTIQUE XXXVII. 7n
ê1-^:
=3=»===*:
nëftes defleiris : Toi feul es notre appui ,
i^=iiiiî^ii|iiiisipi^si
notre unique défenfej Béni-nous tous,
Çrt — -r
tes
Seigneur, rends-nous juites & faints.
CANTIQUE XXXVII. Pf.6f.
G
:$=5S=
zrrzxr
» ,D? f-Ess
Rand Dieu , dont le pouvoir iupré-
lii|Sillî^lïlliÊ|=l=ll=illl
me Dilpole des Etats , Des Rois & de
leur diadème j De tous les Patentas, Ac-
r — i—
££::g~g ^z= — ; — ^zr =gi
corde-nous 3 par ta clémence, Des Ma-
giftrats pieux j Qui te confacrent leur
puiffance, Et nous rendent heureux.
Z&=.Z$lZ
:El=$Efe£
i. Pénètre-les tous de ta crainte, O notre
divin Roi : Fais qu'ils oblcrvent ta Loi
fainte; Qu'ils ne craignent que toi ; Qu'ils
fc"^"- — i
foient zélés pour ton fervice; Et pleins
I=?EÊ1=§53
=A^=fed^
à
d'intégrité, Qu'ils adminiftrent la juftïce
Ppp ' Avec
7ii C A NT I QJJ EJX XX VI iT
Avec fidélité.
PAUSE.
j. Infpire leur ce qu'il faut taire, O no-
tre Rédempteur, Pour nous bien con-
!lllllSiB!ifiï^!^i!=!IiIi
duire & te plaire, Et foit leur Protec
teur: Donne-leur en toute abondance,
lïl?=pIl^il^ii^=i=i^iiPiÉ
L'Elprit de vérité , De bon conicil & de
prudence , Et d'intrépidité.
4. Fais-leur fansceflebien comprendre,
Que devant toi, Seigneur, Ils ne font
que poudre & que cendre , Nonobftant
leur grandeur. Préfide dans leurs aflfcm-
f^lli|^liliiilS=i=lI|iiS^
bléos; Conferve-nous la paix, Et fur
leurs perfonnesfacrées Répands tous tes
bienfaits*
CANTIQUE
CANTIQUE XXX VI IL 713
CANTIQUE XXXVIII. Pf. 84.
r5=r^
l Eupic heureux , s'il en fut jamais,
Protégé par le Dieu de paix , Et par TE
terne! des armées, Dont finépiiifable
mm
2Eê^S~^î;=Ë
bonté Nolk* conferve la liberté, Et bénît
^3B
Sîisîi -*-"- £
E5E5:
£=
^■=lS=&=ti=^Z
toutes nos contrées, Loue à toujours ton
protecteur, ht ton glorieux bienfaiteur.
CANTIQUE XXXIX. Pf.u 5.
-y n—
&^ZE£E
E£^S=
z=zis^-zi:X.
t^'t ^1^=^
Otre Père qui, dans les deux,
Règne avec les Saints glorieux , Que ton
nom grand & vénérable Soit honoré ,
fanaific, Qu'il foit craint Se glorifié >
Sur toute la terre habitable.
_il^?L 5i^oi8, ^igneur des Seigneurs,^-
Etablis ton none en nos coeurs : Que tcrT
Pppr Chrift,
7-4z±— — =2LL ?- O x x 1 x-_
Chrift , par qui tout rcfpire , Soir connu
dans tout Tunivers, Et que tous les peuples
divers Soient fournis à ibnjufte Empire.
3. O grand Dieu , que ta volonté, Qui
fait tout avec équité , Et que tu nous as
révélée , Soit fur la terre conftamment,
Comme elle l'cft exactement Dans les
hauts lieux , exécutée.
PAUSE.
4. Unique fource de tout bien , Donnc-
l-E&l
nous le pain quotidien, Tout ce qui
nous eft néecilaire Pour palier douce-
ment nos jours; Surtout accorde-nous
toujours Ta grâce à tous fi fa lu ta ire.
j. "Pardonne- nous tous nos péchés,
PafTés ,
C A N T I Q U E X X X I X. 717,
n « --
ï=^^ï:
Pattes , prefcns , connus , cachés; JLxcr-
ce fur nous ta clémence, Comme nous
pardonnons a tous, Tour ce qu'ils ont
fait contre nous, Sans en prendre au-
cune vengeance.
6. Garde nous de féduâ ion. Er de toute
iiHl!ilfSS!KiS=!^ij;;!
:îî;
tentation; De Satan confonds la ma-
lice; Ne permets pas que les rigueurs,
Ses promeiTes ou (es douceurs, Nous
détournent de ton fervice.
7. C'cft a toi qu'appartient , Seigneur,
La force , le règne & l'honneur : Exauce
nous, 6 notre Père, Pour l'amour de
Jéfus ton Fils, Qui nous a de (a bou-
che appris Cette très-parfaite prière
Pppi CANTIQUE
kjz=:$:=zz&z
mm
~|^iïîjp=i
716 CANTIQUE XL.
CANTIQUE XL. Pf. iil.
J
? E crois en Dieu , le Père Tout-puif-
rr^r-rflm3ÇL
i^F
ïant, Créateur: En lui mon amc ef-
pçre ^ H cil mon bienfaiteur.
z. Je crois en ion unique , Jéfus-Chriti
mon Seigneur: Par la foi je m'applique
Ce qu'a fait ce Sauveur.
$. Dans la chatte Marie Conçu par l'Ei-
pritiaint, il termina la vie Sous un Juge
Romain.
ïEfc
4. Dîme mort très cruelle Ce puiflant
Roi des Rois, La parole éternelle y Ex-
pira fur la croix.
5. Dans une tombe obicure On mie io\\
g^^=i^^"»^ y - — y — :f^pgppig
ïaere corps; Exempt de poumtuie, U
fa
C_AJ^JJ QÛË XL. jvj
fut entre les morts.
6. Privé de la lumière y Trois jours fans_
mouvement , Ce bien aimé du Père Fut
mm
dans le monument.
7 La mon étant vaincue Jéfusreflutcita;
mmiiinitiisi^i^fs11!
Porté fur une nue5Dans les cieux il monta.
&. Des fruits de fa vi&oire II jouit dans
les cieux > Sur un trône de gloire A (fis
dans les hauts lieux.
9 11 reviendra lui même Juger tout
l'univers , Couronner ceux qu'il aime ,
Et punir les pervers,
io. Je mets ma confiance Dans PEf
iil^liilliliœillSillililliii
prit Créateur* 11 produit lVlperance Et
la foi dans mon coeur.
u. Je
' *L_
v. n in 1 î v^ *j r.
A J^.
*^llj— EEEES£3
iî.Jc crois la Sainte Ëgiife : Son Chef
^ g ift
cil glorieux; Jefùs fe l'eit acquite, Par
Ion ùag précieux.
il. Je crois que Dieu pardonne, Et fait
^frT=~*~^t~^=î i t pi
grâce aux croyons , Qui font ce qu'il or-
donne , Et qui font repentans.
ttz— »~
==f:^^=f^^SH5^=^3
H. Mon corps doit (e difloticirc : La
mort le détruira; Mais un jour de la
poudre II relîufcitera.
14. Je crois une autre vie, Ou mon
Dieu je verrai: En lui je me confie; Je
le pofféderaL
CANTIQUE X L I. Pf. 8.
^^=^^rjCf , i.,1^. j
-&-
Ere éternel, mon Seigneur, tout
i^lSiiiilwaiSif" =s=ser=
-%-■-
m'engage À tadorcr, t aimer, te rendre
hommage:
CANTIQUE XL I. jh
hommage : Ta Majefté brille dans les
hauts lieux; Elle a placé ion trône dans
les cieux.
i.Touri'universreconnoïttapuirTance:
IjiPl^i^lPSiPli^iBll
i out les mortels éprouvent ta clémen-
ce; Les Séraphins louent ta fainteté \ Et
les pécheurs célèbrent ta bonté
^^lllill^=|=g=ll|lllil||
3 . Tes j ugemens font craindre ta j uftice,
Qui ne peut voir ni fupporter le vice, Et
qui des fléaux qu'elle tient dans fes mains,
Frappe fouvent & détruit les humains.
ilIPilli|llii=ii^iBllllilil
4.C'eft ta fageffe adorable & profonde,
Qui règle tout, & qui conduit le monde :
wmïmmmBÊwmmÊmwm
On ne faufoit découvrir fes deffeins ;
Mais les projets font tous juftes & faints.
5. Toujours
730 CANTIQUE X L I.
ji=5=?ï
1X=0=
— ±z
r?^3~5 10.
les, Sur les mortels tu répands tesrichef"
Ete*E3E*
ra=i=0=
t=lz
=3:==.
0
3iT^-
33E^Z^rZZiTy-7
fes, E^ton amour ouvre tous les treibrs ,
|fc=3&=
■g»t- .»■ ,
Pour enrichir leur elprit (k, leur corps,
PAUSE.
6. Tu m'as donne le mouvement &
l'être, Et ton Efprit, 6 Dieu , m'a fait
m
z^é* F=* a^=
_î!?Ei
connoitre Ce que je fuis, mon néant,
ta grandeur , Ta charité , ton falut , mon
Sauveur.
y.C'eft , o Seigneur , ta divine parole ,
Qui m'écîairant, me conduit, me con-
fole, Et me foutient dans mes adverfi-
wm
EE3:E^£:
tés : Tu m'as guéri de mes infirmités.
8. Aime ton D.eu , moaamc, c'etf mon
Père:
'53:
£_A_¥ TI^UE_j LJL._Z_?I
=:E3:
EÏ=£
a x.a—'^3
Père: il m'a tiré d'une affreufe misère;
ii=iSll!:=I=i=feiIÉ
Ht c'eil lui (eul qui peut me ren<ineheu-
ffi« §^^-
=^=§=e^
m
reux , Et me donner L'héritage des cieux.
9. Aime Te plusqifaucune créature, Plus
£fe
EÉE^^E
=3=2
a $:
fi
que toi-même, ou plutôt tans raclure:
Tous (es bienfaits fur moi font infinis ,
p^^— 5=^=
Il m'a donne (on Efprit &r ion Fils.
îiii^ii=is=i^ii
10. Seigneur Jéfus , aide-moi par ta
r=$::
grâce; Mon cœur , hélas ! eft plus froid
que la glace: De ton amour, vient, o
Dieu , l'enflammer, Je ne veux plus dé-
formais que t'aimer.
CANTIQUE IL I L Pf. 130.
D
U Dieu qui nous confole Par fa
iliii=liii!Iiiii|Ii=lPlî=i^i
grande bonté, Recevez la parole Avec
humilité ,
humilité. Heureufe ia pcrionuc Qm
médite 6c qui lait Ce quelle nous or-
donne , Et la met en effet.
CANTIQUE XL III. Pf. 144.
a
:^r
'Eli une erreur de croire quil iut-
file D avoir été baptifé dans FEglifc, Et
d'appeler Jeius-Chriit ion Seigneur,
Son Chef , Ton Maître 6c ion divin Sau-
vear, De réciter tous lés divins oracles ,
mmmmîMîmimimmmmÊËïi
De taire même en Ton nom des miracles :
Pour avoir part à la félicité , fl faut tou-
jours faire fa volonté.
CANTIQUE XL IV. Pf. 104
N
itei
rr& —
==5=
ESgEEjg
E craignons point ceux dont tous
les efforts Ne peuvent rien que fur no:
icibles
ÇA NT î Q U E_X Ljrv: 73^
tôibïes' corps : Craignons plutôt le Maî-
~§=^JEÎiïr
tïc du tonnerre, Le Roi des cieux qui
|II=llS=li§iiiî-=S^i=^2
fait trembler la terre, Que les démons
EE1E
m j£lj==&~$
craignent dans les enfers , Sous qui tout
plie en ce vafte univers, Qui jette Famé
&: le corps dans la gêne , Pour y fouffrir
une éternelle peine.
-~fr— — s
Wfa—3^33£
2. N'attirons pas fur nous fes jugc-
mens; Mais obfervons tous fes conS-7
mandemens : C'eft le moyen afiiiré de
luTplaire , La feule chofe utile & nécef-
faire-, Le tout de l'homme & fa félicité ,"
:- ii>:~—
E£~~S=
*± 'LxrsESaat
' Et le chemin à l'immortalité.' Pénètre
3S5E£
:^ * <£
nous ^ ô Seigneur -, de ta crainte, Pour
accomplir déformais ta Loi feinte.
Qq-i CANTIQUE
734 CANTIQUE XL V.
CANTIQUE X L V. Pf. no.
Rois dans le ciel nous rendent té-
moignage ,Le Père, faim, tout puitlant,
créateur, Son propre Fils, la très-parfaite
image, Et fon Efprit, notre confolateur.
=*=£=:$=
i. Ils ne font qu'un; ils ont la même
effenec , La même gloire, &: force 6c
iptll!=li=i'^
5^?ï
mm
majetlé , Le même empire , & la même
pûiffance: C'eft l'adorable & fainte Tri-
nité.
CANTIQUE X L V I. Les C.
us
§S=2£ËË2=^S:
V.> È que nous voulons_quj3n noi
IHIij^iilIlSl^lfeiHs!—
faffe, Pratiquons - le patei Uemen t : La
Loi j la oaturc& Ja grâce Nous jon-_
CANTIQUE
nent ce commandement.
CANTIQUE XLVIL 73T
CANTIQUE XLVIL Pf. 24.
É^2
-I L faut aimer lbn Créateur, Sans me-
furc & de tout fon cœur, Et révérer l'Etre
3EÏ53
fuprémcj Qui tient notre (ou dans ià
main ; Mais il faut aimer (on prochain ,
Comme chacun s'aime foi-même.
1. Aimons toujours, & nos amis, Et
IêÉ^eeÎ^
35È
:-£
:r££r|EE3ï9E|EEbfcr
nos plus cruvls ennemis j Bcnillbns ceux
qui nous maudiffent ; Prions pour nos
pcrfccutcurs; Ne refufons pas nos fa-
veurs A ceux meme qui nous haïiîcnt.
3. Ainli nous ferons voir à tous, Que
p!!i=iHSemiiS!iili!H!I
Dieu , qui le montre fi doux, E(t notre
véritable Père: Il fait du bien aux vicieux;
Son folcii le lève fur eux, Qui leur ap-
Q q q 1 porte
?l**y^N J 'i Q tr E X L V HT
porte Ta lumière.
4-JPnmis ardemment le Seigneur, De
qui dépend notre bonheur, Qu il nous
transforme à Ion image, Et qif imitant
La charité ht la parfaite fainteté , Nous
poITedions fon heritage.
CANTIQUE XLVIIl. Pf. 84.
ment, Avec un faint empreflement, Le
règne de Dieu , fa juftice ; Et nous au-
Hçrchons , Chrétiens , première-
rons certainement, Pour palier nos jours
doucement: Le Seigneur nous fera pro-
pice , Rein pliflant nos julics deiïrs, Il
c±=e=
fera eelTer nos foupirs.
CANTIQUE
CANTIQUE XL IX. 7;7
CANTIQUE X L 1 X. Pf. 18
ft^-i: A~~ff . ■■■ y- ? =^$.-ffrs=fc:
^5
E ton cfprit bannis L'inquiétude *
Soucis rongeans , vainc (ollïcitiidc 5 N'i-
j^rry-f
mite point ce que font les Paycns , Site
font prives & d'amis & de biens, Ces
ill^ii=ll=^i^;iÉliil|^lllll
ignorans remplis de défiance , Difent
fouvent dans leur impatience, Et dans
l'ardeur d'un injuite courroux , Que de-
venir, & de quoi vivrons nous?
2. Si tu re vois , Chrétien, dans la misère,
Sans murmurer, recours à Dieu ton Père :
^SIIIPJPii^=Sîilli^iSl
Lui {crois- tu moins cher que les oi féaux,
Que l'hirondelle , &c que les paflercaux ?
Lui îcui leur donne a cous la nourriture;
Lui feul pourvoit à toute la natureffLui
Qqq 3 leul
7 3 S C^ A_N T_I Q U^E_L._
icui revêt tous les lys de nos champs. Au-~
roit il moins de foin de les enfaris ?
provi
Qui te réduit a cette extrémité: Efpère tout
de fa fidélité jChafle bien lqintoute crainte
mondaine: Chaque journée aies l'oins &
fa peine; Mais Dieu prévoit & règle l'a-
venir,Et lui leu-1 peut à nos maux fubvemr.
CANTIQUE L. Pf. 84.
Hi^iSII^ifeliil^ieiîlli
Eureux qui, mourant au Seigneur,
Remet (on ame à ion Sauveur : Il ic re-
pofedefes peines; li eft délivré de fes
maux, De les chagrins, de les travaux, •
JDe les ennemis , de les chaînes ; Ses oeu-
vres.
CANTIQUE Ll
lifllli=§^i=i
zESEEï
73*
— A T15
vrcs le fuivront aux cieux , Où Dieu le
rendra bienheureux.
CANTIQUE LL Pf. 118.
V.^ Dieu, qui, par ta providence,
Conduis & règles l'univers , Qui remplis
tout par ta préfence , Et tiens iur nous
tes yeuxouverts. Nous entreprenons un
voyage , À cl relie heureufement nos pas ,
ZKZ^ï
m
Conduis-nous, Dieu tout bon, tout
foge, Et ne nous abandonne pas.
i. Toi, qui jadis tendis les ondes, Pour
ton peuple & ton cher troupeau , Et qui ,
dans les vagues profondes, Leur ouvris
un chemin nouveau. Toi qui fais tout,
par tapuiilance, Et fur h terre, & dans
les
74? !^_A J? ''QUt L I.
Jes deux , Accorde-nous ton aiïmance ,
_JEt rends notre voyage heureux.
3. Nous fouîmes expofés fans celle À
des maux iàns .nombre ; Seigneur, Tu
lais quelle cil notre foibleiTe, Daigne
être notre Prote&eur, Garantis nous de
maladie, De voleurs, de gens inhumains ;
=*r
Conferve nos biens , notre vie : Nous
nous remettons en tes mains.
4 Veuille bénir notre entrepriic, Notre
ZZZ&Z
commerce& nosdejTeins: Garde-nous de
toute lurpriie; Mais furtout,ô Dieu, rends-
iHï
nous (aints. Eloigne de nous l'avarice,
K^r^
Po'ir les biens trop d 'avidité, La fourb
5§li^li|^iil!^lli|li=ill!l ë
rie & 1 mjuitice, L'envie &ù l'infidélité.
/.S'il
3? ^^-^r~
C ANTIQUE ÏA. 741
5, S'il nous îurvient quelque diigràce ,
Un malheur, ou quelque accident, Fais-
ilil^llill^^g^li^ilill^lii
nous, ô notre Dieu , la grâce De les fup-
porréf conftamment. Que les nebeiïes
pendables N'attachent jamais notre
cœur 3 Mais qu'après des biens plus du-
rables Nous aipirions avec ardeur.
6. Fais-nous comprendre que la vie Sé-
vanouit dans peu de jours , Que le ciel
=5ÊÊS=
^^^m^^m^^^^^m
rz^xz=zz±.:
m
eft notre patrie, Où nous devons tendre
toujours ; Que tout pafle, plaifirs , ri-
cheffes, Dignités, prefque en un inftant;
Mais que ta grâce &c tes promettes Du-
rent perpétuellement.
CANTIQUE
74* C A N T I Q U E L 1 1.
CANTIQUt LU. Les C.
j Ers toi (eut fetcve fans ccflc Mes
deiïrs , mon cœur & mes yeux , Dans
mes maux & dans ma triftefîe , Souv<
rain Monarque descieux.
H- '
:nè:
:S=EÏ
i^Lorlque tout dort dans la nature,
Je me tourmente &c je me plains: Je
mets mon cœur à la torture, Et je me
ronge de chagrins.
5. Je fuis toujours dans les alarmes: Fvlou
amc nourrit (esennuis;Etfouvent a verier
==a
des larmes Jç paife les plus longues nuits.
4. Mon Dieu, mon unique efperance,
De mes maux arrête le cours; Finis ma
cruelle iouffrance > Vers toi ieui , j'ai
tout
CANTIQUE LU. _745
tout mon recours.
m
^2
5. Viens - mon doux Sauveur, a mon
*■!; y.-. -?
aide, Ecoute !a voix de mes pleurs:
J'attends de toi feu] mon remède, Dif
tipe toutes mes frayeurs.
6. Ne cache plus , o Dieu, la face, Et ne
t'eloigne point de moi : Mon ame recher-
che ta grâce, Soupirant toujours après toi*
7 Je fen-s d'une affreufe triitelVe Le venin
au fond de mes os : Remplis mon ame
dallégrc lie, Et donne à mon corpsdu repos.
E£E
^^^
5=5*
3 Seigneur, ceft ta feule parole Qui
peut eflfuyer tous mes pleurs , Qui me
fou tient &c me confole Dans mes plus
cruelles douleurs.
) 9. Hâte,
744
CANTIQUE LIT.
rEijnrr £I^^znè5::^^r?îzr -a :i~:
— 5=*=
9. Hâte, mon Dieu j ma délivrance: Elle
cïl l'objet dç nies défi r s , J'efpère tout de
ta clémence, Et ta Loi fait tous mes plaifirs.
10. Si ta main , Seigneur, me délivre
Des maux qui caufent ma douleur , je
ne ibuhaite plus de vivre Que pour te
plaire, o mon Sauveur.
E=3£
*E^
^|^^-|E^:f^
11. De tout mon cœur, je te délire ;
ï^ï=£
Soumets toujours par ta bonté, Aux
ïaintes loi de ton empire, Moninconf
12. Seigneur, accorde-moi ia grâce
De jouir ici de ta oaix, pour contem-
pler un jour ta face Dans ton Paradis,
a jamais. Amen.
CANTIQUE
L
CANTIQUE LUI. 74j
CANTIQUE LUI. Pf, S9.
Qrfque Jéfus viendra juger le gen-
re humain. Environné de gloire, & la
ZJ&Z
foudre a la main , Il aura près de lui des
ëllii=SSl^|Iî^i=îil^l-H
milliers de fes Anges , Qui feront dans
les airs retentir fes louanges.
z. A la droite il mettra tous les bons,
J£^-:=^gE:-gE|=^=|^3=E^=g
les brebis; A fa gauche \ les boucs, &c
tous fes ennemis ; Aux uns il fera voir
un vifage févère; Pour les bons il aura
les tendrefTes d'un frère.
_ v Tous les peuples feront devant lui
raflcmblés. Les uns icront contens ,
d'autres feront troublés, Tous feront"-
abattus en fa fainte préfence , Et feront
R r r ébiouU
74p_ y A m_j_ i_q _u b_ l 1 1 i.
éblouis de la magnificence.
HH
E==±=xc=3E:
4 On verra ce grand Juge, & Roi de
=j=~j=^;!;=g=»==.îg
l'Univers, Sur un trône élevé dans le
il
" * & | "«
milieu des airs ; Il tournera Tes yeux
vers fa troupe chérie, Pour laquelle il a
;rV.:'i3EjE
=£§==£
bien voulu perdre la vie.
5 Vous tous , leur dira t-i! , que mon
s^^^s^ë^.^
Père a bénis, Et qu'il a de tout tems dans
?=^^
=3:
Ton confeil choifis, Pour vous donner
un jour une gloire éternelle , Recevez
de mes mains la couronne immortelle.
PAUSE.
6 Quand j'étois indigent, que j'endu-
rois la faim , Vous avez avec moi par-
tagé votre pain j Je n'ai jamais manque,
dans
_ CA NT I Q U £7 L Ut 747
dans ma foif, de breuvage; Venez &
illlillllilîillir-
poffedez mon Ciel en héritage.
HiÉÈ
7. J'érois un étranger, &c vous m'avez
lpg£» Quand jai (outrert du mal, vous
ilili^aiiHBi^isiiiiiii^
l
m'avez foulage 5 Entrez, dès maintenant,
=-T^1g
iisiËÉS;
dans nia maifbn célefte, Où vous ne
?fe_!. \jŒ~.
craindrez rien de trifte 8c de funefte.
8, Lorîque j'étois toutnud, vous m'a-
vez revêtu^ Vous m'avez confoïé quand
lllÉliilliiil^i^^iiSSilliil
j'étais abattu ; Vous m'avez en prifon
g,
t&=$2
^is^^iiis^i
ibuvent rendu vifite; Jouiffez à prêtent
des fruits de mon mérite.
ïËiPiaiili^ii
:zj=£g:
-ffgfz
<). Quand t'avons-nous rendu ces chari-
tables foins, Et quand avons-nous pu
pourvoir à tes bçlbins, Diront alors le*
R r r z bons
74» CANTIQUE LUI.
bons au Rédempteur du monde, Toi qui
de tous les biens es la fource féconde?
jh » '» j.^ | 'A,,
10. Jefus leur répondra, vous m'avez
lurvenu, Lorique tant d'indigens vous
iSpiiiiilÉiiill^ipIli^ii
avez foutenu, Et votre charité pour moi
f""- » iT"lz5z:as=5
s'eft fignaléc , Quand vous avez aidé ma
f— tr^-«=*ft
SSE^I
*=**
troupe infortunée.
ii. Pour vous, pécheurs ingrats, & fans
humanité , Qui pour moi n'avez eu que
de ia dureté , Allez, maudits de Dieu ,
iliilSI=liilliip=Bl!^ilI
dans le fond des abîmes , Dans des tour-
mens affreux expier tous vos crimes,
ii. Grand Dieu, fais que le fort des
5tEÎr
Z~£~z£ — &&—+.— -& zt=î S =Œ
-».Q | 4».: -^11 ■ ■ » '=
bons, fi glorieux, Et celui des méchans,
fi triftc& malheureux, Nous faife vivre
tous
_ c AJ^TZ L9JZ. 1LIrl v- 749
tous ici-bas clans ta grâce , Pour conrcm -
plcr un jour dans ton palais ta face.
CANTIQUE LIV. Vf. no.
D^i^lii^lililiiiilliiiili
U Rédempteur la dernière venue,
Dont nul ne fait le jour , ni le moment ,
Comme un éclair , fera prompte , impré-
vue , Préparons nous à cet événement.
i. On en verra de terribles préfages, Plu-
fleurs mourront de la feule frayeur, De
ill^lililfllii==l^iÉifiSl
tous côtés des éclairs , des orales , Les
étémens fondront parla chaleur.
j /par un grand vent, comme d'une tem-
*±±-
Dete , Tout oaflera, ciel , terre , firfna-
fr^-V-^-H' '■■,.' — SEZZ^77~ '& i
es=
rnent3On entendra l'éclatante trompette,
Qui citera tout homme au Jugement.
Rrrj 4 La
7fo CA NTJ Q UE_LJ V.
4. La terre & l'eau, mers, fleuves,
chofe étrange ! Incontinent rendront
alors les morts; A la trompette, à la
voix de V Archange , De leurs tombeaux
fortiront tous les corps
^Si^liSil&lIliî
5. Notre corps vil 7 pelant , foible , fra-
gile , Lorfque Jéfus redefeendra des
deux, Sera rendu partait, robufte, â£ite,
Et fait femblable a (on corps glorieux.
— '^-— 3£-
6- Si tous nos corps (ont femés corrup
iliill|=^l^^l^^i^r:?iillî=lii=i
tibles, Pleins de défauts terreftres, fen-
nnm
fuels, Ils renaîtront de beaux corps impaiîï-
mmmmmwmmm§mmmr
bles,Refplendiflans, des corps lpirituels.
PAUSE.
yTMous jb aurons plus alors de chair mor-
telle,
_ CANTIQUE £IV;
JL1
e!e§
telle, Sujette aux maux,& de corps languif-
fant,Lachair fera, comme lame, éternelle,
■M l:
Par la vertu du Sauveur tout-puiflant.
8. Ici du corps notre ame eil féparée ,
IpIlIpî^ilpIil^Hltgi
Et va jouir de la félicité; Mais dans la
*-E*=$==S=
grande & dernière journée, Ils fe join-
—Z^-~TTZZZ-^Z
dront & pour l'éternité.
9. La même main > la même intelligen-
illlUiii
ce , Qui put tirer notre corps du néant ,
mmm
E3
N aura pas moins de force & de puiiïan-
ce, Pour relever ce divin bâtiment.
10. Omort, ômort i où fera ta vi&oire?
ili^iHI=ii=l=l
:-^=:=^ez
Ë^H
Tu n'auras plus ton aiguillon mortel ,
^=flfc 1- — 4-=?
zafcrsJ
Grâce à Jé(us?gracc au Seigneur de gloire,
z— :=4=
-X^—^-z
Grâce à i'Efprit, grâce au Père éternel.
11. 0
7fz C'AN TI QV e zj[v.
1 1. O mon Sauveur , que la gloire eu
vironne, Et qui conduit tout ce vafte
HPEÊÊ
Univers , Quand feras tu comparoitre
en perlormc, Tous les mortels , les juî-
tes , les pervers ?
ii. Quand viendras tu, Rédempteur ado-
rable , Tout entouré d'Anges , de Séra-
ilipllS^l^^SIlÈliiîlilsil^i
phins,Pour prononcer l'arrêt irrévocable
Qui fait déjà trembler tous les humains?
13. Tu vois ma crainte, hélas! fois-moi
propice , Et mes péchés augmentent
mon effroi; N4ais couvre-moi, Seigneur,
de ta juftice, Ô mon Sauveur , je nef-
pere qu'en toi.
Fin des Cantiques.
7ÎJ
TABLE DES CANTIQUES.
I. VjiANTXQUEdeZacharie,pourlejourdeNocl,P^.57î
Cantique pour le jour de Noël," 577
Cantique pour le jour de Pâques , 5 §o
Autre pour le même jour, 581
Autre pour le même jour , 583
Pour le jour de l' Aicenfion , 5 °4
Pour le jour de la Pentecôte , 5^7
Autre pour le même jour, 5 %9
Pour la fainte Cène de Septembre, 590
Autre pour le même jour, 594
Cantique compofé par un ancien Docteur de
l'Eglife , traduit du Latin , 'ibiii
Cantique pour le premier jour de l'Année, 599
Sur l'Annonciation de l'Ange a la bienheureuft
Vierge , &c. 6°4
Cantique de Marie , 609
Sur la Naiffance de Jefus-Chrift , fur l'An-
nonciation aux Bergers , fur la Circonci-
fion du Sauveur , & fur fa Préfentation au
Temple , & l %
Pour le jour de Noël , 6i£
Autre pour le même jour, 62,1
Autre pour le même jour, 62,3
L'Hiftoire de la Paffion de Notre Seigneur
Jefus-Chrift, 6*<
L'Hiftoire de la Sépulture & de la Réfurreétion
de Jefus-Chrift, & de ce qui l'a fuivi, juf-
quà fon Afcenfîoii, ^45
Cantique fur la mort de Jefus-Chrift , 673
Sur la Croix de Jefus-Chrift, 6j6
L'Hiftoire de la Pentecôte, 678
Cantique pour la Pentecôte, 683
Prière au Saïnt-Efprit , 6% 5
Sur le premier Chapitre de la première Epîtrc
de Saint Pierre , M 8
IL
IIÎ.
IV.
V.
VI.
VIL
VIII.
IX.
X.
XL
XII.
XIII.
XIV.
XV.
XVI.
XVIL
XVIII.
XIX.
XX.
XXL
XXII.
XXIII.
XXIV.
XXV.
.XXVI-
'7Ï4
XXVII.
XXVÎÎI.
XXIX.
XXX.
XXXI.
XXXIT.
XXXÎI1.
XXXIV.
XXXV.
XXXVI.
XXXVII.
XXXVIII
XXXIX.
XL.
XLI.
XLII.
XLIII.
XLIV.
XLV.
XLVI.
XLVII.
XLVIII.
XLIX.
L.
ii.
lu.
lui.
LIV.
Sur le commencement -du Sermon de if. C. 694
SliT l'Amour que nous devons à J. C. 6^7
Sur les caractères «le l'Amour que nous devons
avoir pour Jefus-Chrift , 6q%
Pour fe préparer à ia fainte Cène, ibzd.
Autre pour le même fujet , 609
Prière tour un jour de jeûne , 70$
Prière de Daniel , 7 jo
Prière pour demander à Dieu la repentance ,
Pour demander à Dieu la Foi , 616
Sur la uoliVtâiice accordée à nos Pères , Tan
718
1 601
Peur le jour des Élections ,
Sur le même fujet ,
L'Oraifoq Dominicale ,
Le Symbole qu'on appelle des Apôtres,
Sur ^Adoration & 1 Amour que nous devons
à Dieu, 718
Sur. la manière avec laquelle il faut recevoir la
parole de Dieu , 731
Que la profeiïion extérieure de la Religion no
fuffit pas pour nous fauver, 73»
Qu'il faut plus craindre Dieu que les hommes ,
ihid.
Cantique fur la Très-Sainte Trinité , 754
Sur ia Règle de toute juftîce, ibld*
Sur i"amour que nous devons au prochain, 73 5
Qu'il faut chercher avant toutes chofes les
biens céfpftes , 73 6
Cantique contre les foucis de la vie, 737
Sur le bonheur de ceux qui meurent au Sei-
gneur, 758
Pour des Marchands qui voyagent, &e. -'9
Pour une perfonne malade , &c. 741
Sur le dernier Jugement , 7^45
Sur le dernier Jugement & la Réfurrection, 74$
Fin de la Table des Camiuits.
711
h E S
DIX COMMANDEMENS
DE LA LOI DE DIEU.
£ X O D K XX.
'retace.
ECoutc , Ifrael : Je fuis l'Eternel ton Dîeu qui
tai retiré du pays d'Egypte , de la maifou de fervi-
4ude.
La première Table.
I. Tu n'auras point d'autre Dieu devant ma face.
IL, Tu ne te feras aucune image taillée, ni aucune
ïcflemblance des chofes qui font là -haut, au Ciei râ
ici-bas, en la Terre, ni dans les eaux , fous la Terre-
Tu ne te profterneras point devant elles , ni ne fe's rer'
Tiras; car je fuis le Seigneur ton Dieu, & ua Dieu jaloux
cm. vifîte ïmnpite des Pères fur les enfans , julWà la
tromeme &. a la quatrième génération de ceux qui m
haiflentj & qui fais miféricorde , ju^u'a mille çénéra--
ÏemtnY ""* ^ m'ahatRt & 1ai Sarden: mes comman-
ÏU. Ttt-ne prendras point le Nom de l'Eternel ton Dieu
en vain, car l'Eternel ne tiendra point pour innocent
celui qui prendra fon nom en vain.
IV. Souviens-toi du jour du repos pour le fandifier. Tu
travailleras i.x jours & ces jours-là , tu feras toute ton
œuvre ; mais le teptieme jour eft le jour du repos de l'Eter •
•cl , ton Dieu : Tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là
m toi , n. ton fils, ni ta fille, ni ton ferviteur, ni ta ft*î
faajic, ni ton bétail, ni l'étranger qui eft dans tes Portes
7i6 LES COMMANDEMENS.
Car, dans fil jours , le Seigneur a fait le Ciel, la Terre
& la Mer , & tout ce qui eft en eux , & s'eft repofé le
feptième jour j c'eft pourquoi le Seigneur a béni le jour
du repos , & l'a fanftitié.
La féconde Table.
V. Honore ton Père & ta Mère , afin que tes jours
foient prolongés fiir la Terre, que l'Eternel ton Dieu te
donne.
VI. Tu ne tueras point.
VII. Tu ne paillardcras point.
VIII. Tu ne déroberas pas.
IX. Tu ne diras point de faux témoignages contre ton
prochain.
X. Tu ne convoiteras point la maifon de ton prochain ,
ni fa femme , ni fon ferviteur , ni fa fervante , ni fon
bœuf, ni fon âne , ni aucune chofe qui foit à ton pro-
chain.
Le fommaire de toute la Loi> Matthieu XXII.
. Tu aimeras l'Eternel ton Dieu , de tout ton cœur , de
toute ton ame , & de toute ta penfée > & le fécond , qui
lui eft femblable.
Tu aimeras ton prochain ccanme toi-même. De ces
deux commandemens dépendent toute la Loi & les Pro-
phètes.
V Or ai fon Dominicale.
NOtre Père qui es aux Cieux , ton nom foit fan&ifîé ;
ton règne vienne \ ta volonté foit faite fur la Tene
comme au Ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quo-
tidien. Pardonne-nous nos offenfes , comme nous par-
donnons à ceux qui nous ont offenfes. Et ne nous induis
pas en tentation , mais délivre-nous du mal \ car à toi eft
le Règne, la PuiiTance & la Gloire, aux fiécles des
fiécles. Amen.
Le Symbole des Apôtres.
JE crois en Dieu le Père Tout-puiiTant , Créateur du
Ciel &: de la Terre, en Jéfus - Chrift fon fils unique
Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint -Efprit, né de
U
LITURGIE 5, 7«7
la Vierge Marie j qui a fourrert fous Ponce-Pilare 5 qui
a été crucifié, mort Se enfeveli, Se qui eft defeendu a-ux
enfers 3 ie troifième jour il eit reffufeité des morts 5 il eft
monté aux Cieux , il s'eft aiTis à la droite de Dieu le Père
tout-puiiîant , d'od il viendra pour juger les vivans & les
morts.
Je crois au Saint - Efprit. Je crois à la fainte Egîiic
univerfeile ; la Communion des Saints } la Rémiffion des
péchés ; la Réfurrection de la chair Se la Vie éternelle.
Amen.
LITURGIES
E T
DIVERSES PRIÈRES.
Les Liturgies du Baptême , de la Sainte Cène
<k du Mariage, font tirées de h pratique de
TEçlife de Genève.
CONFESSION DES PÉCHÉS.
Notre aidefoit au Nom de Dieu , qui a fait le Ciel & U
Terre, Amen.
MES Frères, que chacun de vous fe préfente devant
le Seigneur , pour lui faire une humble confeiïiou
de fes péchés , en fin van t du cœur fes paroles.
SEIGNEUR DIEU, Père éternel & tout-puifîant ;
Nous reconnoiiîons Se nous confeifons devant ta Sainte-
Majefté, que nous fommes de- pauvres pécheurs , nés dans
la corruption , enclins au mal , incapables par nous-mêmes
de faire le bien , Se qui tranfgrelTons , tous les jours Se en
planeurs manières , tes faints commandemens. Ce qui faic
srr
7jS LITURGIES.
que nous attirons fur nous, par ton jufte jugement, la
condamnation Se la mort.
Toutefois , S E I Ci N EUR, nous avons un vif dé-
plaiiir de f avoir oifcnfé > Se nous condamnons , nous Se
nos vices , avec une ferieufe repentanec; recourant hum-
blement à ta grâce , &. te fuppfiam de fubvenir à notre
r&isère. Veuille donc avoir pitié de nous, DIEU très-bon,
Père de Miféricorde , Se nous pardonne nos péchés , à
caufe de ton Fils JÉSUS-CHRIST notre Seigneur. Donne-
nous autlî , Se nojs augmente continuellement les grâces
de ton Saint -Efprit, arîn que, reconnoijTant de plus en
plus nos fautes, Se en étant vivement touchés , nous y re-
noncions de tout noire cœur , Se que nous portions des
fruits de juiticequj te (oient agréables , par JESUS-CHRIST
notre Seigneur. Anteiu
Prières après la Prédication du Matin.
DJcU tour-puiinnt , Père célefte , tu nous as promis
' de nous exaucer dans les requêtes que nous te fe-
rions au nom de ton Fils bien-airné Jéfiis-.Chrift notre
Seigneur. Nous fommes aufti inftruits par fa doctrine,
& celle de fes Apôtres , de nous aifembler en fon Nom ,
avec promefTe qu'il fera au milieu de nous , & qu'il fera
notre interceiîeur envers toi , pour obtenir toutes les cho-
fes que nous te demanderons d'un commun accord fur la
terre.
Premièrement , nous avons ton commandement de
prier pour ceux que tu as établis fur nos fupérieurs Se gou-
verneurs , enfuire pour toutes les nécefïicés de ton peuple ,
Se même de tous les hommes. Ceft pourquoi, en con-
fiance de ta fainte doctrine Se de tes promeffes , d'autant
que nous fommes ici aifemblés devant ta face , &: au Nom
de ton Fils, notre Seigneur Jefus , nous te fupplions af-
fc&ueufement, ô notre bon Dieu Se notre Père , au Nom
de notre unique Sauveur Se Médiateur, qu'il te plaife par
ta clémence infinie , nous pardonner gratuitement nos
ofifenfes, & élever tellement à toi nos penfées Se nos defïrs,
que de tout notre cœur nous te puiflicns invoquer , félon
LITURGIES. 7T9
ton bon plaifir Se ta volonté , laquelle feule eft raifon-
nabîe.
Nous te prions donc , Père célefte, pour rous les Princes
& Seigneurs tes ferviteurs, auxquels tu as commis i'admi-
niftration de ta juftice; Se fingulièrement pour Nos N.N.
qu'il te plaife leur communiquer ton Efprit , feul bon Se
vraiement principal, le leur augmenter journellement 5 tel-
lement que reconnoiflant en vraie foi Jéfus-Chrifi: ton Fils
notre Seigneur être le ?voi des Rois , Se Seigneur fur tous
Seigneurs, comme tu lui as donné toute puillance au ciel Se
en la terre , ils cherchent de le fervir Se d'exalter fon
règne en leurs dominations , gouvernant leurs fujets , qui
font les créatures de tes mains , Se les brebis de ta pâture ,
félon ton bon plaifir , afin que tant ici , que par toute la
terre , étant maintenus en borne paix , nous te fervions
en toute fainteté Se honnêteté ; Se qu'étant délivrés de la
crainte de nos ennemis, nous te puiifions rendre louanges
en toute notre vie.
Âuiïi nous te prions , Père véritable Se Sauveur , pour
tous ceux que tu as ordonnés Paiteurs à tes fidèles , aux-
quels tu as commis la charge de tes âmes, Se la difpen-
fation de ton faint Evangile , que tu les conduifes par ton
Saint Efprit , afin qu'ils (oient trouvés fidèles Miniftres de
n gloire , ayant toujours ce but , que toutes les pauvres
brebis égarées foient recueillies Se ramenées au Seigneur
Jéfus-Chriit, le principal Pafteur Se le Prince des Eve-
ques ; afin que de jour en jour elles profitent Se croilfent
en lui en toute jufrice Se lainteté. D'autre part , veuilles
délivrer toutes tes Eglifes de la gueule des loups ravifians,
Se de tous mercenaires, qui cherchent feulement leur am-
bition ou profit, Se non point l'exaltation de ton Saint
Nom 3c le falut de ton troupeau.
Après nous te prions , Dieu très-bon Se Père miféri-
cordieux , pour tous les hommes généralement, que comme
tu veux être reconnu Sauveur de tout le monde, en la
rédemption faite par ton Fils Jéfus-Chriit , que ceux qui
font encore éloignés de fa connoiifance , étant dans les
ténèbres Se dans la captivité de -l'erreur Se de L'ignorance ,
foient amenés par l'illumination de fon Saint Efprit , Se
Siï 1
-6o ^ LITURGIES
par la prédication de fen Evàrtgiîe , à la droite Toie du
falut, qui eft de te connoître féal vrai Dieu, & celui que
fcû as envoyé, Jéfus-Chrift-, que ceuxauiTi que tu as déjà
v Jirés par ta grâce , & illuminés par la connoiiîance de ta
parole , croiffent tous les jours en bien , étant enrichis de
tes bénédi&ions fpirituelies , afin que nous t'adorions tous
enfemble d'un mime cœur & d'une même bouche , &
que nous rendions honneur & hommage à ton Chrift ,
notre Maître, notre Roi & notre Légiflateur.
Pareillement, ô Dieu de toute confolation , nous re-
commandons tous ceux que tu vilîtes & châties par des
croix & des tribulations ; les peuples que tu affliges par la
pefte, ou la guerre, ou la famine } les perionnes affligées
de pauvreté ou de prifon , de maladie , de ban n UTe ment f
ou de telle autre calamité de corps , ou afliction d'efprit;
&. nous te prions que tu leur veuilles faire entendre ton
aireclion paternelle, qui eft de les chntier pour leur amen-
dement , afin que de tout leur cœur ils fe corweraffeat à
toi, & qu'étant convertis ils reçoivent une entière confo-
lation , & foient délivrés de tous leurs maux.
Singulièrement nous te recommandons tous nos pau-
vres frères qui font difperfés fous la tyrannie de l'Ante-
chrift , étant deftitué? de la pâture de vie , Se privés de la
liberté de pouvoir invoquer publiquement ton Saint Nom j
même qui font ou prifonniers., ou perfécutés par les en-
nemis de ton Évangile ; qu'il te plaife , ô Père de grâce ,
de les fortifier par la vertu de ton Efprit, tellement qu'il*
ne défaillent jamais ; mais qu'ils perfiitent conltamment
en ta fainte vocation ; de les fecourir & de les afîîfter
comme tu connois qu'ils en ont befoin, de les confoler
dans leurs afflictions , de les maintenir en ta garde contre
la rage des loups , S: de leur augmenter tous les dons de
ton Efprit, afin qu'ils te glorifient, tant en la vie qu'en
la mort.
Enfin , ô aotre bon Dieu & notre Père célefte , accor-
de-nous aufîl, à nous qui fommes ici affemblés, au nom
ic ton Eils Jéfus , à eaufe de fa parole , ( & de fa fainte
Cène , ) que nous reconnoiffions droitement & fans hy-
pocriiie , en quelle perdition nous fommes naturellement,
ET PRIERES. 761
te quelle condamnation nous méritons Se nous aitiâfTotls
de jour en jour Cm nous, par notre vie malheureufe Se
défordonnée: afin que voyant qu'il n'y a point de bien
en nous , & que notre chair Se notre fang ne font point
capables de pofTéder en héritage ton Royaume , de toute
notre affection , Se avec une ferme confiance nous nous
rendions entièrement à ton cher Fils Jefus-Chrift notre
Seigneur , feui Sauveur Se Rédempteur, afin que lui habi-
tant en nous, mortifie notre vieil Adam , nous renouvelant
en une meilleure vie, par laquelle ton Nom, félon qu'il
eit faint Se digne , foit exalté Se glorifié dans tous les
lieux de la terre.
Pareillement , que tu ayes la feigneurie Se le gouver-
nement fur nous tous, & que tous les jours, Se de plus en
plus, nous apprenions à nous foumettre à ta Majefté; tel-
lement que tu fois Roi X Dominateur par-tout , condui-
fant ton peuple par le feeptre de ta parole , Se par la
vertu de ton Efprit , &: confondant tes ennemis par la force
de ta vérité Se de ta juftice.
Que toute puiifance Se grandeur contraire à ta gloire ,
foit de jour en jour détruite Se abolie , jufqu'à ce que l'ac-
compiiilement de ton Royaume vienne , Se que la per-
fection en foit entièrement établie , quand tu apparoîtras
en jugement en la perfonne de ton Fils.
Que nous , avec toutes les créatures , te rendions une
vraie Se parfaite obéiiTance , ainfi que tes Anges céleftes
redemandent, finon d'exécuter tes corn mandemens; que
par ce moyen ta volonté foit accomplie (ans aucune con-
tradiction , Se que tous fe rangent à te fervir & à te plaire ,
renonçant à leur propre volonté, Se à tous les defirs de
leurs cœurs.
Que marchant en l'amour Se en la crainte de ton Nom,
nous foyons nourris par ta bonté , Se que tu nous donne
toutes les chofes qui nous font nécefTaires Se expédientes
pour manger notre pain paifiblement, afin que voyant que
ru as foin de nous, nous te reconnoiifions mieux pour
notre Père , Se que nous attendions tons les biens de ta
main ; retirant notre confiance de toutes les créatures ,
poar la mettre entièrement en toi Se en ta bénignité.
Sffj
LITURGIES
Et parce que durant cure vie mortelle nous fommes de
pauvres pécheurs, h pleins de fragilité, que nous péchons
nettement, & nous égarons de ia droite voie, nous
plions qu'il te piaiic nous remettre toutes nos fau-
tes , par lefquelles nous (bnmies redevables a ton juge*
ment, Si que par cette rémiinon tu nous délivres de i'o-
bligation de la mort éternelle à laquelle nous femmes
fomiiis. Qu'il te plaife donc ne nous impater point le mal
qui eft en nous ; & comme par ton commandement nous
oublions les injures qu'on nous fait, nous te prions qu'au
lieu d'en chercher ia vengeance , nous procurions le bien
de nos ennemis.
Enfin , qu'il te plaife nous foutenir continuellement
par ta vertu, afin que nous ne tombions point par l'in-
firmité de notre chair. Et parce que de nous - mêmes
nous fommes fi foibies , crue nous ne pourrions demeurer
fermes une minute de temps ; que d'autre part , nous
fommes environnés Si attaqués continuellement de tant
d'ennemis ; Se que le Diable , le monde, le péché & notre
propre chair, ne ceiTent de nous faire la guérie, veuilles
nous fortifier par ton Saint-Efprit , Si nous armer de tes
traces, afin que nous puiiïions conftamment réiïlter à tou-
tes tentations, Si perfévérer en cette guerre ipirituelle ,
jufqnà ce que nous obtenions une pleine victoire, pour
triompher une fois en ton Royaume avec notre Chef &
Protecteur, notre Seigneur Jcfus-Chrift. Amen.
le jour qu'on doit célébrer la Sainte- Cène , on ajoute
ce qui fuit.
T? T comme notre Seigneur Jefus , non-feulement t'a
JlI une fois offert en la croix ion corps & l'on fang
pour la rémiiTîon de nos péchés , mais auffi nous les
veut communiquer pour nourriture en vie éternelle , fais-
nous cette grâce , que d'une vraie fmcéritéde cœur , & dua
♦zeie ardent, nous recevions de lui un fi grand bienfait -y
fais qu'avec une ferme foi nous fouillions de fon corps
& de ion fang, même de lui tout entièrement ; comme
lui étant Yrai Dieu Se vrai homme, eft véritabkmcu le
ET PRI E R E S. 76*5
feint pain célefte , pour nous vivifier ; afin que nous ne
vivions plus à nor.s-mêmes, & félon notre nature , la-
quelle eft toute corrompue Se vicieufe , mais qu'il vive
lui-même eu. nous , pour nous conduire à vie fainte ,
bienheureufe Se permanente à jamais. Quainfi nous
l'oyons faits vraiement participais du nouveau Se éternel
Teftament , favoir l'alliance de grâce j étant certains Se
allures que ton bon plaifir eft de nous être .éternellement
un Père propice , ne nous imputant point nos fautes , Si
comme à tes enfans Se héritiers bien-aimés , de nous
pourvoir de toutes chofes neceilaires , tant au corps qu'à
î'ame , afin qu'inceflamment nous te rendions gloire Se
aclions de grâces , Se magnifions ton nom par oeuvres
Se par paroles. Donne-nous donc en cette manière, Père
célefte , de célébrer aujourd'hui la mémoire bienheureufe
de ton cher fils , de nous exercer en elle , Se d'annoncer le
bienfait de fa mort, afin que recevant un nouvel accroif-
fement Se affermi (Terrien t en la foi Se en tout bien , nous
puiilîons, avec une plus grande confiance, te nommer notre
Père, Se nous glorifier en toi. Amen.
La bénédiction qu'on donne au départ du peuple > félon
que le Seigneur l'avoit ordonné en la Loi,
E Seigneur, vous héniffe & vous conferve. Le Seigneur
fa fie luire fa face fur vous , Se vous foit piopice. Le
Seigneur tourne fon vifàge vers vous , Se vous maintienne
en paix Se profpérité. Amen.
Notre aide foit au Nom de Dieu 3 qui a fait le ciel &
la terre. Amen.
Préfentez vous cet enfant pour être baptifé ?
Réponfe. Oui.
Notre Seigneur nous en feigne que nous devons naître
de nouveau , fi nous voulons entrer dans le Royaume de
Dieu. Cela nous apprend qu'il fe doit faire un très-grand
changement en nous lorfque nous entions dans la Commu-
nion de notre Sauveur 5 Se que nous devenons membres de
764 LA LITURGIE
ion Eglife. Il faut que nous renoncions à tout ce qu'il y a
d'impur Se de vicieux dans nos per fonces, & que nous
nou- ;on 'serions à Dieu par Une application fiocère &
confiante à tous les devoirs de la piéti, de la tempérance
& de la jiiitice. Si nous ne devenions de cette manière des
hommes nouveaux , nous ne fautions avoir part aux avan-
tages du Chriftianifme , Se en particulier a la gloire du
Royaume de Dieu.
Ce changement nous ell: repré fente d'une manière très-
feniible , par la cérémonie du baptême. Nous y apprenons ,
que , comme l'eau fert a nétoyet les impuretés de nos corps,
de même nous trouverons dans la Communion de notre
Sauveur , tout ce qui eft néceffaire pour nétoyer nos âmes
de leurs fouillures; Se que, comme Dieu nous préfente fa
grâce, c'eft-à-dire , le pardon de nos péchés, & le fecours
de fon Efprit , lorfqu'il nous reçoit dans fon alliance , nous
aufîi , de notre côté , nous devons nous purifier de toute
fouillure de corps Se d'efprit , 6c avancer continuellement
notre fandification dans la crainte de Dieu.
Anciennement , quand on baptifoit , on plongeoit tout
le corps dans l'eau, & on l'en retirait enfuite. Dans cette
pratique , S. Paul nous fait remarquer un bel emblème de
la mort & de la Réfurrection de notre Sauveur , Se de la
manière dont nous devons participer a l'une Se a l'autre ;
c'eft-à-dire , que nous devons mourir au péché , y renoncer
entièrement , & vivre d'une vie nouvelle , toute pure Se
toute feinte , conforme à l'efprit de JESUS-CHRIST , 6c
aux maximes de fon Evangile.
Ce font là les grands Se impottans engagemens où nous
entrons par le Baptême. Nous y faifons auifi entrer nos
Enfans , autant que cela dépend de nous , lorfque nous les
confacrons à Dieu , Se que nous les lui préfentons dans fon
Egîife ; 8c quand ils font parvenus eux-mêmes à l'âge' de
raifon , ils font obligés de remplir ces engagemens , s'ils
veulent avoir part aux biens de l'alliance de Dieu, qui ne
font défîmes qu'aux vrais fidèles.
DIEU , de fon côté , qui étend fes grâces fur les enfans
auffi bien que fur les Pères , Se qui vouloit auttefois que
les enfans lui fuJÛTeot confacrés par la Circonciiion , ne peut
DU BAPTÊME. -6<
que regarder d'un œil favorable ceux que nous lui confa-
crons par le Baptême. Et notre Sauveur qui reçutavec tant d«
bonté les petits enfans qu'on lui préfentoit , qui leur impofa
les mains , & les recommanda à Dieu Ton Père , n'eft pas
moins difpofé à recevoir &: à bénir ceux qui lui font pré-
fentes dans fon Egiifè.
Ainfi j MES FRÈRES , joignons-nous tous enfei»b
pour confacrer cet enfant à Dieu, & pour le recommanda
à fa grâce par notre prière.
SEIGNEUR DIEU , Père Eternel , puifqu'il t'a plu ,
par ta bonté infinie , de nous promettre que tu feras notre
Dieu , & le Dieu de nos Enfans , nous te fupplions de vou-
loir accomplir cette promeife dans l'Enfant ici préient ,
qui eft né d'un Père & d'une Mère que tu as reçus dans
ton Eglife. Nous te l'offrons , nous te le confaçrons , ô
notre Dieu 1 veuilles le prendre fous ta fainte protection.
Et comme toute la poftén-é d'Adam eft dans un état de
corruption & de misère , qu'il te plaife de te déclarer le
Dieu & le Sauveur de cet Enfant, Se de le fanrïifier par ton
Efprit y afin que quand il fera parvenu à l'âge de raiion ,
il te reconnoiiTe Se t'adore comme fon feui Dieu , te te
glorifie dans toute fa vie , pour pouvoir obtenir de toi ic
pardon de fes péchés , & toutes les autres grâces que tu
cous as promifes dans ton Evangile. Pour cet effet , veuilles
le recevoir dans ton alliance , & dans la communion de ton
Fils , afin que mourant au péché & au monde , Se vivant
d'une vie nouvelle , il ait part un jour à la vie éternelle Se
bienheureufe , que tu as promife à tes Enfans. Exauce-
nous , Père de miféricorde ! nous t'invoquons au nom de
ton Fils Jcfus-Chrift notre Seigneur. Amen.
Puifque vous préfentez cet Enfant peur être reçu dans
CEglifc de Dieu, vous promettez qu'à mefure qu'il avancera
en âge , vous prendrez foin qu'il foit inftruit dans la Doc-
trine Chrétienne, que Dieu nous a révélée dans les Livres
facrés & du Vieux Se du Nouveau Teitament , Se dont
nous avons l'abrégé dans la ConfeiTion de foi , qui com-
mence ainûyje crois en Dieu , Sec. Vous l'engagerez auiS
à vivre félon la rèçle que noue Seigneur nous a donnée
«laas fa Loi , qui te rapporte à ces deux devoirs généraux ,
-66 LA LITURGIE
d'aimer Dieu de tout ncre cœur , & notre prochain comme
nous-mêmes. Vous y ajouterez toutes les exhortations que
le Seigneur nous fait , par fes Prophètes ôc par fes Apôtres j
afin que cet enfant, renonçant à lui-même , & à tous fes
mauvais délits, fe eonfacre entièrement à avancer la gloire
de Dieu & de Jefus-Chrift , & à édifier fes prochains.
N'eft-ce pas ce que vous promettez }
Réponfe. Oui.
Dieu vous fafTe la grâce d'accomplir votre promeffe.
N. N. Je te Baptife au nom du Père, ou Fils , & du Saiiu-
Efprit. Amen.
La Liturgie de la fainte Cène,
ECoutons , mes Frères , de quelle manière notre Seigneur
.Tefjs-Chniî a înftifué fa fainte Cène, comme S. Paul
le récite clans le Chapitre onzième de fa première Epître aux
Corinthiens, J'ai appris > lit-il , du Seigneur, ce que je
vous ai enfeigné y que le Seigneur Je/us > la nuit qu'il fut
livré j prit du pain , & après avoir rendu grâce 3 le rompit ,
& dit : prene^ , mange^ , ceci eft mon Corps , qui eft rompu
pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même , après
avoir foupé , il prit la coupe y & dit : cette coupe eft la nou-
velle alliance en mon fang ; faites ceci, toutes les fois que,
vous en boire^, en mémoire de moi. Car toutes les fois qu€
vous manger e^ de ce pain 3 & que vous boire^ de cette coupe ,
vous annoncer e\la mort du Seigneur /jufqu a ce qu'il vienne .
Cep; pourquoi , quiconque mangera de ce pain , ou boira de
la coupe du Seigneur indignement , fera coupable du corps
& du fang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve foi-
même 3 6* quainfi il mange de ce pain y & boive de cette
coilpe. Car quiconque en mange & boit indignement , mange
& boit fa condamnation , ne difeernant point le corps du
Seigneur.
Nous venons d'entendre , mes Frères , comment notre
Seigneur Jefus-Chrift a célébré fa fainte Cène avec fes
Difciples ; & en même-temps avec quel refpect & quelle
pureté elle doit être célébrée dans fon Eglife jufqu a la
fin des ficelés. Il paroît de-là , que ceux qui ne font pas
DE LA SAINTE CÈNE. 707
H.einbrss de FEglife , ou qui la déshonorent par leur con-
duite, ne doivent pas y être admis. Ceft pourquoi, au
nom 6c en l'autorité de notre Seigneur Jefus-Chrift , &
félon la rè^le qu'il nous a iailTée dans fa parole ,- j'excom-
munie , c'en a-dire , je déclare indigne de participer à ce
feint Sacrement, tous les impies, les incrédules, les pro-
phanes , les idolâtres , ceux oui ferment des Secl.es pour
rompre l'union de l'Eglife, les parjures, les blasphéma-
teurs , les jurcurs , ceux qui font rebelles à leurs pères ou à
leurs mères , ou a leurs autres (upérieurs ; les féditieux f
violens, emportés, les adultères, & tous les autres impu-
diques j les ivrognes , les débauchés , les larrons , les avares ,
les in juives , tes trompeurs , les calomniateurs , les médifans ,
& généralement tous ceux qui vivent d'une manière déré-
glée , leur déclarant a tous , que , s'ils ne fe repentent , Se
ne changent de conduite , ils ne fautroient avoir commu-
nion avec Jefus-Chrift- , & qu'ainil ils doivent s'éloigner de
cette fainte Table , de peur de profaner ce Saint Sacrement ,
que notre Seigneur ne préfente qu'aux fidèles.
Que chacun donc . félon l'exhortation de S. Paul , exa-
mine fa confeience , pour connoitre s'il aime Dieu fmcèie-
ment ; s'il fouhaire avec ardeur de lui plaire 5 s'il a une
véritable repentante de les fautes ; fi, fe confiant en la mifé-
ricorde de Dieu, & cherchant fon falut en Jefus-Chrift, il
eft réfolu en même tems de vivre d'une manière fainte , 6c
conforme à la Loi de Dieu; en particulier, fi , renonçant
à toute animofité, 6c prêt à réparer tout le tort qu'il peut
avoir fait à fon prochain, il eft difpofé à vivre en paix &
en charité fraternelle avec tout le monde. Si nos confeience s
nous rendent ce témoignage devant Dieu, ne doutons pas
qu'il ne nous reconnoiife pour tes enfans , & que le Sei-
gneur Jefus ne nous reçoive favorablement à fa Table ,
pour nous faire part de tous fes biens.
Et quoique nous (entrons en nous-mêmes beaucoup de
foibleûes , que notre foi 6c notre piété ne foient pas telles
qu'elles devroient être; mais que nous ayons tous les jours
à combattre contre les defirs de notre chair; cependant,
(i nous reconnoilîons ces foibleiTes , iî nous en gémi/Tons
devant Dieu , & Ci nous faifons tous nos efforts pour le$
I
765 l x\ Lf'iiunvytc
furmonter, foyons perfuadés qu'elle; n empêcheront paç
îue nous n'ayons part a la grâce de Dieu , qu'il nois pré-
ente à Ta fainte Table. Car nous n'y venons pas pour
faire profeflion d'être parfaits ; mais au contraire , nous
trouvons ici, dans la communion de notre Sauveur, Se
dans la méditation de fa mort , des fecouis très-efficaces ,
pour combattre le péché M le monde , & pour avancer dans
le chemin de la fa notification Se du falut.
Ne confierons donc pas la tainte Cène comme une
cérémonie vaine & fans effet; mais fouvenons-nous qu'elle
renferme tout ce qu'il y a de plus facré & de plus confolant
dans la Religion. Jefus-Chriil s'y donne lui-même à nous,
comme le vrai pain célehre, pour nourrir nos âmes, pont
nous remplir de confolation & de joie, Se pour nous faire
vivre éternellement. Le pain eft la communion de fon Corps
oui a été rompu pour nous. La coupe efl la communion de
{en Sang , du Sang de la nouvelle Alliance , oui a été ré-
pandu pour la rémifTion de nos péchés ; de forte que , û
nous participons à ce faint Sacrement d'une manière con-
venable , nous y recevrons les aiîurances de l'amour de
Dieu , les féaux de fon alliance, Se les gages de fes pro-
meifes. Ne négligeons donc pas de nous prévaloir de ces
précieux avantages 5 mais en les eftimant comme nous de-
vons , préfentons à Dieu , fur ce fujet, nos actions de grâces
&: nos prières.
Prions Dieu.
SEIGNEUR DIEU , qui es le Père de notre Seigneur
Jefus-Chrift , qui es la bonté & la charité même , nous te
préfentons le facrifice de nos louanges Se de nos actions de
grâces , pour la faveur ineftimable que tu nous as faite ,
d'envoyer ton Fils au monde, de Texpofer à la mort pour
nous , Se de nous inviter encore a préfent à participer aux
fruits de. fa mort , dans le Sacrement de la fainte Cène. O
Dieu 1 qui fommes-nous pour de fi grands biens ? Et com-
ment pourrons-nous t'en témoigner notre julte reconnoif-
fance? Les Cieux Se la Terre, ô notre Dieu ! font pleins
des marques de ta bonté. Mais tu l'as manifeftée d'une
façon toute particulière, en ce que , quand nous n étions
que
DE LA SAINTE CÈNE. 76>
<juc des pécheurs , Chrift eft mort pour nous. Reçois
nos hommages , Seigneur notre Dieu , & fais que partici-
pons à ce faint Sacrement, où tu nous invites par ta grâce ,
nous nous unifiions en même-tems à notre Sauveur , par
les liens d'une foi vive & d'une véritable fainteté j de force
que nous ne vivions plus pour nous-mêmes , ni félon les
defirs de notre chair, mais que ce foitlui qui vive en nous,
pour nous conduire à la vie bienheureufe qui n'aura point
de fin ; qu'ainfi nous ayons véritablement part aux biens
de l'Alliance de grâce , que tu as faite avec nous par
Jefus-Chrift ; perluadés que, puifque tu. daignes nous rece-
voir à ta Table & dans ta Famille , tu feras toujours us
bon Père'.à notre égard , qui nous pardonnera nos fautes ,
qui nous fournira, comme à tes chers enfans , toutes le»
chofes qui nous font néceffaires , foit pour le corps, foit
pour l'ame , Se qir nous introduira un jour dans ton héritage
célefte. Père de Grâce , qui n'a point épargné ton propre
Fils , mais qui l'a livré à la mort pour nous , Se qui nous
appelle à fa communion pour nous donner la vie éternelle :
vivement touchés de ce don précieux, nous nous confa-
crons entièrement à toi , nous te préfentons nos corps Se
nos eiprits , en facrifice vivant Se faint. Et puifque tu nous
as tant aimés , nous reconnoiflbns que cela nous engage à
nous aimer les uns les autres. Imprime toi même , ô Dieu 1
ces faintes difpofitions dans nos âmes , afin que célébrant
de cette manière la mémoire de ton chej Fils , notre foi fe
fortifie de plus en plus , notre charité s'augmente , notre
fanclifi cation s'avance Se fe perfectionne ; ce qui nous don-
nera tous les jours plus de fujet de te regarder comme notre
Père , Se de glorifier ton faint Nom par nos oeuvres & par
nos paroles. Exauce-nous , Père de miféricorcle ! Nous t'in-
voquons au nom de ton Fils bien-aimé Jefus-Chrift notre
Seigneur , auquel , comme à toi , Père célefte , Se au Saint
Efprit, foit honneur, louange Se gloire, dès maintenant
Se à jamais. Amen.
Approchons-nous maintenant , mes Frères , de la Table
du Seigneur, mais venons-y avec tous les fentimens d'hu-
milité , de reoentance , de foi , de piété , de charité , que
cette faiute action demande de nous. Vencns-y aufli avec
Ttt
yj% L A L I T U R G I E
ordre' & avecbienfcar.ee, nous iouvenant que nous nous
préfentons devant Dieu , pour nous acquitter de l'un des
devoirs les plus folemnels de la Religion. Et fans nous arrê-
ter à ces fymboles extérieurs , que nous voyons de nos
yeux , & que nous touchons de nos matins , comme fi Jefus-
Chrift y étoit renfermé d'une manière groflière & charnelle ,
élevons nos efprits Se nos ccrurs en-haut , oii Jcfus-Chrift
eft à préfent dans la gloire de Dieu Ton Père , d'où nous
l'attendons au dernier jour , lorfqu'il viendra pour juger le
monde , Se pour nous mettre en pclleilion du grand falut
qu'il nous a acquis.
Qui fe lit après que la Communion eft finie.
PEre Célefte 1 Nous te rendons d'éternelles aérions de
grâces , de ce que tu as daigné nous faire un fi grand
bien , à nous pauvres pécheurs , que de nous avoir reçus à
la communion de ton Fils Jefus-Chrift notre Seigneur i
l'ayant livré à la mort pour nous , Se nous ayant appelés à
participer aux fruits de fa mort , dans le Sacrement de la
fainte Cène. Maintenant , ô Dieu 1 nous te fupplions de
ne pas permettre que nous foyons jamais allez ingrats
pour pouvoir oublier ces chofes ; fais au contraire , que les
ayant gravées dans nos coeurs , nous nous avancions conti-
nuellement dans la foi j que notre foi foit fertile en toutes
fortes de bonnes œuvres ; &: que toute notre vie foit con-
facrée Se employée a l'avancement de ta gloire, 6c à l'édi-
fication de notre prochain ; par ce même Jefus-Chrift ton
Fils, qui, dans l'unité du Saint Efprit, vit Se règne avee
toi , Dieu béni éternellement. Amen.
LA LITURGIE DU MARIAGE.
Ieu, qui eft le Père Se l'Auteur du genre-humain»
ayant créé les Cieux Se la Terre , Se toutes les choies
qui y font connues , forma l'homme à fon image. Après
quoi il dit , il n'eft pas bon que l'homme foit feul ; fai-
fons-lui une aide qui lui foit fcmblablc. Ayant donc fait
tomber Adam dans un profond iommeil, il prit une de fe-s
DU MARIAGE. 77i
corès, dont il forma Eve j faifant comprendre par-là, que
le Mari & la Femme ne font qu'une même chair , S: qu'il
doit y avoir une très parfaite union entre eux. Le mari doit
aimer fa femme, l'entretenir , en avoir foin, comme
JESUS-CHRïT aime fon Eglife, Se s'eft donné foi-même
pour elle. La femme auflî , de fon coté , doit aimer fon
mari , le fervir , Se lui être fourni fe dans toutes les chofes
bonnes Se honnêtes. Et ils fe doivent garder une fidélité
•confiante fc inviolable l'un à l'autre. •
En effet , un des iieffeïns de Dieu , dans l'initiation du
Mariage, a été de prévenir les défordres de la chair, Se
d'entretenir la pureté Se l'honnêteté entre les hommes. Ainfï
l'on doit fuivre la volonté de Dieu par une vie pure Se
chafte > car nos corps font les Temples de Dieu ; Se ceux
qui les profanent , Dieu déclare qu'il les fera périr.
Ecoutez i'Evangile,oiï notre Seigneur nous enfeigne que
le lien du Mariage eft facré, Se que les hommes n'ont pas
droit de le rompre. Des Pharifiens , dit l'Evangile , vinrent
pour furpfeiidre Jefir, , Se lui dirent : Eft-iî périra à U£
îomme de répudier fa femme , pour quelque fujet que ce
foit ? Jefus leur répondit : n'avez-vous pas lu que celui
qui forma le genre-humain au commencement , fît un
homme Se une femme , Se qu'il dit , pour cette raifon ,
l'homme laiffera fon père Se fa mère , Se s'attachera à fa
femme , Se ils feront deux en une feule chair. Que l'homme
ne fépare donc pas ce que Dieu a joint.
Vous donc , N. N. qui êtes inftruits de la volonté de
Dieu , voulez-vous vivre dans ce faint état du Mariage ,
que Dieu lui-même a inftitué , Se que Saint Paul repréfente
comme honorable entre tous les hommes ? Si c'eft-là votre
ieffein , faites-le connoître devant cette fainte âffemblée.
Réponfe. Oui a
Je vous en prends ici à témoins , vous tous qui êtes ici
préfens, Se je vous prie de vous en fouvenir. Néanmoins
s'il y a quelqu'un dans cette afTemblée qui fâche quelque
chofe qui doive empêcher ce Mariage , Se que Tune des
Parties foit déjà liée avec une autre perfonne , qu'il le dife.
Puifqu'il n'y a point d'oppo(ition> notre Seigneur veuille
Ttt 2,
771 LA LITURGIE
bénir votre deifein , & que votre commencement foit m
Nom de Dieu, qui a fait le Ciel & la Terre.
Vous , N. tous confeiîez ici devant Dieu & devant cette
fainte Alfemblée , que vous avez pris , & que vous prenez
pour votre femme & epoufe , N. ici préfente. Vous pro-
mettez de la garder , de l'aimer , de l'entretenir , de vivre
fàintement avec elle , & de Iu; garder la foi en toutes cho-
fes , comme c'eft le devoir d'un bon & fidèle mari envers
fa femme, & comme Dieu vous le commande dans fa
parole.
Réponfe. Oui.
Vous , N. vous confeffez ici devant Dieu & devant cette
fainte AfTemblée, que vous avez pris , &. que vous prenez
N. ici préfent , pour votre Mari légitime. Vous promettes
de l'aimer , de lui obéir , de lui être foumife , de vivre fàin-
tement avec lui , & de lui garder la foi en toutes chofes ,
comme c'elt le devoir d'une Epoufe fidelle envers fon Mar&
le comme Dieu vous le commande dans fa parole.
Réponfe. Oui.
Souvenez-vous, l'un & l'antre, des promeiles que voùfc
venez de faire. Et puifque Dieu vous a unis par le (acre lien
du Mariage, vivez enfemble fàintement, dans la paix,
dans l'union, dans la pureté, vous gardant la foi l'un $
l'autre , félon la parole de Dieu.
Prions Dieu tous enfemble , qu'il répande fa bénédictioi
fur ces perfonnes & far leur Mariage,
SEIGNEUR DIEU , tout bon & tout fage , qui as prévu
dès le commencement, qu'il n'étoit pas bon que l'homme
fût feul , & qui , pour cette raifon , lui as donné une aide
femblable à lui , & as ordonné que les deux ne feroient
ciu'un ; puifqu'il t'as plu d'appeler ces perfonnes à l'état
iàcré du mariage , nous te prions très-humblement que tu
veuilles leur donner ton Saint Efprit , afin qu'ils vivent
fàintement félon ta volonté , furmontant tous les mauvais
defirs de la chair , & édifiant les autres hommes par leur hon-
nêteté & leur chalteté. Donnes-leur ta bénédiction, coma»
D U M A R I A G E. ~;3
Si ces fidèles ferviteurs. Et fi tu veux qu'ils aient des enfans ,
fais qu'ils s'appliquent avec foin à les inftruire dans la piété ,
& à les former à la vertu ; afin que par leur attachement
à ton fervice , & les bons exemples qu'ils donneront à leur
prochain , ils contribuent à l'avancement de ta gloire , Se
au progrès de ton faint Evangile. Exauce-nous , Père de
Grâce fpour l'amour de ton cher Fils , Jefus-Clirift , notre
Seigneur. Amen.
Notre Seigneur vous rempluTe de tous fes biens , & vous
faite la grâce de vivre long-temps & faintement. Ainiî
foit-il.
LA BÉNÉDICTION
Qui fe donne par le Minîfl're en congédiant l'AJfemblée:
Elle efl tirée du Ckap. VI des Nombres.
LE Seigneur vous béniffe & vous conferve. Le Seigneur
vous regarde d'un œil favorable & vous foit propice.
Le Seigneur tourne fon vîfage vers vous3 & vous main-
tienne'en paix & profpérité. Amen,
Ttt3
7-74 CONFESSION
v ra.'Miiii-Wfi!
CONFESSION
DE FOL
ARTICLE PREMIER.
NOus croyons & confcfTons qu'il y a un feul Dieu ,
qui eft une feule Se f impie Eifence , fpirituelle, éter-
nelle , mvifible , immuable , infinie , in-ompréhenfiblc ,
ineffable , qui peut toutes chofes , qui eft toute fage , toute
bonne , toute jufre & toute miféricordieufe.
II. Ce Dieu fe manifefte tel aux hommes ; premièrement,
par Tes œuvres , tant par la création, que par la conferva-
tion Se conduire de ces œuvres- là. Secondement Se plus
clairement, par fa Parole , laquelle, au commencement re-
celée par Oracles , a été , puis après rédigée par écrit , aux
Livres que nous appelons l'Ecriture Sainte.
III. Toute cette Ecriture Sainte eft comprife aux Livres
Canoniques, aux Vieux Se Nouveau Teftamens, defquels
le nombre s'enfuit. Les cinq Livres de Moïfe ; fa voir f
la Genèfe , l'Exode , le Lévitique , les Nombres, le Deutë-
ronome. Item > Jofué, les Juges , Ruth, le premier Se le
fécond Livre de Samuel , le premier & le fécond Livre des
Rois, le premier & le fécond Livre. des Chroniques , autre-
ment dits Paralipomenon, le premier Livre d'Efdras. Item ,
Néhémie , le Livre d'Efter , Job , les Pfeaumes de David ,
les Proverbes ou Sentences de Salomon , le Livre de l'Ecclé-
fiafte, dit le Prêcheur, le Cantique de Salomon. Item, le
Livre d'Efaïe , Jérémie, les Lamentations de Jérémie,
Ezéchiel, Daniel, OCéQ , Joël, Amos , Abdias , Jonas »
Michée , Nahum , Abacuc , Sopiionie , Aggéé , Zacharic ,
Malachie. Item , le Saint Evangile félon Saint Matthieu ,
félon Saint Marc, félon Saint Luc, & félon Saint Jean.
Item y le fécond Livre de Saint Luc, autrement dit, les
DE FOI. 771
A clés des Apôtres. Item 3 les Epures de Saint Paul , une
aux Romains , deux aux Corinthiens , une aux Calâtes ,
une aux Ephéfiens , une aux Philippiens , une aux Coleffiens,
deux aux Theffaloniciens , deux à Timothée , une à Tite ,
une à Phiîcmon. Item , l'Ëpître aux Hébreux, FEpître de
Saint Jacques, la première Se la féconde Epître de Saint
Pierre 3 la première , féconde Se troifième Epître de Saint
Jean > PEpître de Saint Jude. Item > l'Apocalypfe ou Révé-
lation de Saint Jean.
IV. Nous connoiiTons que ces Livres font Canoniques ,
Se la règle très-certaine de notre Foi , non pas tant par le
commun accord Se contentement ce l'Eglife , que par le
témoignage Se perfuanori intérieure du Saint Efprit , qui
nous les fait difeerner d'avec les autres Livres Lccléfîafd-
iques , fur lefquels , encore qu'ils foient utiles, on ne peut
fonder aucun article de Foi.
V. Nous croyons que la Parole qui eft contenue en
ces Livres, eft procédée de Dieu, duquel feuî elle prend
ion autorité , Se non des hommes. Et d'autant qu'elle eft
la règle de toute vérité, contenant tout ce qui eft nécef-
faire peur le fervice de Dieu & notre faîut , il n'eft licite
aux hommes , ni même aux Anges , d'y ajouter, diminuer
eu changer. D'où il s'enfuit, que ni l'antiquité, ni les cou-
tumes , ni la multitude , ni la fageile humaine , ni les juge-
mens, ni les arrêts, ni les édits, ni les décrets , ni les con-
ciles , ni les divifions , ni les miracles, ne doivent être op-
posés à cette Ecriture Sainte ; mais au contraire, toutes
chofes doivent erre examinées, réglées Se réformées félon
elle. Et fuivant cela, nous avouons les trois Symboles 5 à
favoir, des Apôtres, de Nicce & d'Athanafe , parce qu'ils
font conformes à la Parole de Dieu.
VI. Cette Ecriture Sainte nous enfeigne, qu'en cette feule
Se fimpîe E/Terce divine que nous avons confefTée, il y
a trois perfonnes , le Père , le Fils Se le Saint Efprit; le Père ,
la premièie caufe , principe Se origine de toutes chofes ; le
Eils , fa parole Se lapience éternelle j le Saint Efprit , fa
vertu puiurance& efficace. Le Fils éternellement engendré du
Père; le Saint Efprit procédant éternellement de tous deux.
Xes trois jerfonnes 3 non confufes , mais diftin&es, Se toute*
CONFESSION
fois non dïvifées, mais d'une même cfTcnce , éternité , puif-
fanec & égalité. Et en cela , nous avouons ce qui a été dé-
terminé par les Conciles anciens, & dételions toutes fectes
Se héréfics gui ont été rejetées par les Saints Docteurs ,
comme Saint Hilaire , Saint Athanafc , Saint Ambroife ,
Saint Cyrrille.
VII. Nous croyons que Dieu, en trois perfonnes coopé-
rantes, par fa venu , fagefle Se bonté incompréhenfib'c , a
cri *outes chofes , non-feulement le ciel Se la terre, &
toat ce qui y eft :ontenu , mais auilî les efprits invifiblcs,
defquels les ut, font déchus &: tombés en perdition, les
autres ont perfiité en FobéifTance. Que les premiers étant
corrompus en milice , font ennemis de tout bien, par con-
fiquent de toute l'Eglife ; les féconds ayant été préfervés
par la grâce de Dieu, font Minières pour glorifier le Nom
de D;eu, & fervir au falutde fes élus.
VIII. Nous croyons que non-feulement il a créé toutes
chofes, mais qu'il les gouverne Se conduit, difpofant &
ordonnant, félon fa volonté, de tout ce qui arrive au
monde ; non pas qu'il foit auteur du mal , ou que la coulpe
lui en puïife être imputée , vu que fa volonté cil la règle
fouveraine & infaillible de toute droiture Se équité; mais il
a des moyens admirables de fe fervir tellement des dia-
bles Se des méchans , qu'il fait convertir en bien le mal
qu'ils font , & duquel ils font coupables. Et ainfî , confef-
tant que rien ne fe fait fans la Providence de Dieu, nous
adorons en humilité les fecrets qui nous font cachés , fans
nous enquérir par-dciîus notre mefure , mais plutôt nous
appliquons à notre ufage ce qui nous eft montré en l'Ecri-
ture fainte, pour être, en repos Se fureté : d'autant que
Dieu, qui a toutes chofes fecrettes à foi, veille fur nous
avec un foin paternel , tellement qu'il ne tombera point
un cheveux de notre tête fans fa volonté > & cependant]
il tient les Diables Se tous nos ennemis bridés , en forte
qu'ils ne nous peuvent faire aucun mal fans G. permillion.
IX. Nous croyons que l'homme ayant été créé pur ,
entier , & conforme à l'image de Dieu , cil: , par fa propre
faute, déchu de la grâce qu'il avoir reçue-; Se qu'ainu il
s'efl: aliéné de Dieu , qui efl la fomaLue de juitice Se de
D E F O I. 777
£outT}icn : cnforcc que fa nature eft du tout corrompues
&: étant aveuglé en Ton efprit , & dépravé en (on cœur ,
a perdu toute intégrité , fans en avoir rien de refte. Et
bien qu'il ait encore quelque difcrnement du bien & du mal,
nonobftant, nous difjns , que ce qu'il a de clarté fe con-
vertit en ténèbres, quand il eft queftion de chercher Dieu ,
tellement qu'il n'en peut nullement approcher par fon in-
telligence & raifon. Et bien qu'il ait une volonté, par
laquelle il eft infîté à flaire ceci ou cela , toutefois elle
eft du tout captive fous péché , enforte qu'il n'a nulle li-
berté au bien , que celle que Dieu lui donne.
X. Nous croyons que toute la lignée d'Adam eft in-
fectée de telle contagion , qui eft le péché originel , & ua
yicc héréditaire , & non pas feulement une imitation ,
comme les Pélagiens ont voulu dire , lefquels nous détef-
tons en leurs erreurs ; & n'eftimons pas qu'il foit befoin
de s'enquérir comment le péché vient d'un homme à l'au-
tre, vu que c'eft bien anez que ce que Dieu lui avoit
donné n'étoit pas pour lui (cul , mais pour toute fa lignée s
& ainfi , qu'en fa perfonne nous avons été dénués de tous
biens , & fommes tombés en toute pauvreté 5c malédic-
tion.
XI. Nous croyons auiïi que ce vice eft vraiment pé-
•hé , qu'il fuftit à condamner tout le genre humain, jus-
qu'aux petits enfans, dès le ventre de la mère , & qu«
pour tel il eft réputé devant Dieu ; même qu'après le Bap-
tême , c'eft toujours péché quant à la couîpe , bien que
la condamnation en foit abolie aux enfans de Dieu, ne
la leur imputant point par fa bonté gratuite- Outre cela ,
que c'eft une perverfité produifant toujours des fruits de
malice & de rébellion , tels que les plus faints , encore
qu'ils y réfiftent , ne lailfent point d'être entachés d'infir-
mités & de fautes, pendant qu'ils habitent en ce monde.
XII. Nous croyons que de cette corruption & con-
damnation générale, en laquelle tous les hommes font
plongés , Dieu retire ceux qu'en fon confeil éternel
& immuable il a élus, par fa feule bonté &c rniféricorde,
en notre Seigneur Jefus- Chrift , fans confîdération de
leurs œuvres , laiifant les autres en cette même corruption
77* CONFESSION
& condamnation, pou.* montrer en eux fa jtiffied , comme
aux premiers il fait luire les riche a mil<:ricordc.
.Car les uns ne font point meilleurs que lcr. aétrts , fut
qa'a ce que Dieu les SÛtmc, félon fon éonfèil immua-
ble, qu'il a déterminé en Jefus-Chrift, devant la création
du monde : & nul auili ne fe pourroit introduire a nu
tel bien de fa propre vertu , vu que de nature nous ne
pouvons avoir un feui bon mouvement , ni affc&ion , ni
peniée, jufqu'à ce que Dieu nous ait prévenus «3c nous ait
difnofés.
XIII. Nous croyons que tout ce qui étoit requis à
notre falut , nous a été offert 5c communiqué en Jefus-
Chrift , lequel nous étant donné à falut , nous a été
quant & quant fait fapience , juftice , lanâirîcarion &
rédemption ; enforte qu'en déclinant de lui , on renonce
à la miféricorde du Père, où il nous convient d'avoir
notre refuge unique.
XIV. Nous croyons que Jefus-Chrift étant la SagefTc
de Dieu & fon Fils éternel, a vêtu notre chair, afin
û^étre Dieu 6c homme en une perfonne ; même homme
femblable à nous , paflible en cotps & en ame , finon en
tant qu'il a été pur de toute macule. Et quant à fon hu-
manité, qu'il a été la vraie femence d'Abraham 5c de
David , bien qu'il ait été conçu par la vertu fec rette du
S. Efprit. En quoi nous déteftons toutes les héréiies qui
ont anciennement troublé les Eglifes , Se notamment auflî
les imaginations diaboliques de Scrvet, lequel attribue au
Seigneur Je'us une Divinité fantaftique, d'autant qu'il le
dit être Vidée «Se patron de toutes chofes , 8e le nomme
îils perfonnel , ou figuratif de Dieu ; «5c finalement , lui
forge un corps de trois élémens incréés , Se alhfï mêle &
«détruit toutes les deux natures.
XV. Nous croyons qu'en une même perfonne , favoir ,
Jefus-Chrift, les deux natures font vraiement 3c infépa-
\ rablement conjointes & unies , demeurant néanmoins
chaque nature en fa diftin&e propriété : tellement que ,
comme en cette conjonction , la nature divine retenant
fa propriété, eft demeurée incrée , infinie, <5e rempli îfant
toutes chofes : aufli la nature humaine eft demeurée finie,
D E F O I. 77j
ayant fa forme , rnefure & propriété : & même , bien que
Jefus-Chriit , en reffufeitant , ait donné l'immortalité à
ion corps ; toutefois, il ne lui a pas ôté la vérité de fa
nature. Et amfi nous le confidérons tellement en fa Divi-
nité,, que nous ne le dépouillons point.de fon humanité.
XVI. Nous croyons que Dieu, en envoyant fon Vils, a
voulu montrer fon amour Se bonté incuimable envers
nous, en le livrant à la mort, Se le refiufcitant , pour
accomplir toute iufiice , Se pour nous acquérir la vie ce-
lefte.
XVII. Nous croyons que par le facrifice unique ôu-c
le Seigneur Jefus a offert en la croix , nous Tommes ré-
conciliés à Dieu, pour être tenus Se réputés juites devant
lui ; parce que nous ne lui pouvons être agréables, ni
être participans de fon adoption , fînon d'autant qu'il nous
pardonne nos fautes , &: les enfevelic Ainll nous protef-
tons que Jefus-Chrift eft notre lavement entier & par-
fait ; &: qu'en fa mort, nous avons entière fatisfaetion
pour nous acquitter de nos forfaits & iniquités, dont nous
fommes coupables, Se ne pouvons être délivrés que par ce
remède
XVIIL Nous croyons que toute notre jullice eft fon-
dée en la rémiflion de nos péchés , comme a-uffi c'eft
notre feule félicité , comme dit David. C'eft pourquoi
nous rejettons tous les autres moyens de nous pouvoir
jumfîex devant Dieu : Se fans préfumer de nulles vertus
ni mérites , nous nous tenons Amplement à l'obéiffance
de Jefus-Chrift, laquelle nous eft allouée, tant pour cou-
vrir toutes nos fautes , que* pour nous faire trouver grâce
Se faveur devant Dieu. Et de fait y nous croyons qu'en
déclinant de ce fondement tant peu que ce foit., nous ne
pourrions trouver ailleurs aucun repos ; mais ferions tou-
jours agités d'inquiétude , d'autrn: que jamais nous ne
fommes paifibles avec Dieu , jufqu'à ce que nous foyons
bien affinés d'être aimés en Jefus-Chrift , vu qae nous
fommes dignes d'être haïs en nous-mêmes.
XIX. Nous croyons que c'eft par ce moyen que
nous avons la liberté & le privilège d'invoquer Dieu, avec
une pleine confiance qu'il fe montrera notre Père : car nous
7So CONFESSION
n'aurions aucun accès au Père, fi nous ne lui crions adreP-
les par ce Médiateur. Et pour erre exaucés en fon Non ,
il convient tenir notre vie de lui., comme de nocre Chef.
XX. Nous croyons que nous tommes faits partici-
pans de cette juftice, par la feule foi , comme il cft dit
qu'il a fouffert pour nous acquérir le falut, afin que qui-
conque croira en lui , ne péri/Te point : & que cela fe fait
d'autant que les promeuves de vie qui nous font données
en lui , font appropriées à notre ufage ; & nous en en-
tons l'effet quand nous les acceptons, ne de
qu'étant aflurés par la bouche de Dieu, nous ne ferons
point fruftrés. Ainfi la juftice que nous obtenons par la
toi , dépend des promefles gratuites par lefquelles Dieu
nous déclare &: nous teftifie qu'il nous aime.
XXI. Nous croyons que nous fommes illuminés en
la Foi par la grâce fecrette du S. Efprit , tellement que
c'eft un don gratuit Se particulier que Dieu départ à qui
■bon lui femble ; enforte que les fidèles n'ont pas de' quoi
l'en glorifier, étant obligés au double, de ce qu'ils ont
été préférés aux autres. Même, que la foi n'eft pas feule-
lement baillée pour un coup aux élus , pour les introduire
au bon chemin \ mais pour les y faire continuer aulli juf-
cu'au bout. Car comme c'eft à Dieu de faire le commen-
cement, auffi c'eft à lui de parachever.
XXII. Nous croyons que par cette foi , nous fommes
'régénères en nouveauté de vie, étant naturellement afTer-
vis à péché. Or nous recevons par la foi la grâce de vivre
faintement, & en la crainte de Dieu, en recevant la pro-
meffe qui nous eft donnée par l'Evangile, à favoir , que
Dieu nous donnera fon Saint-Efprit. Ainfi la foi, non-feu-
lement ne refroidit pas l'affe&ion de bien & faintement
vivre, mais l'engendre & l'excite en nous, produifant né-
cefTairement les bonnes œuvres. Au refte , bien que Dieu,
pour accomplir notre falut , nous régénère , nous réfor-
mant à bien faire, toutefois, nous confc lions qne les bon-
nes œuvres que nous faifons par la conduire de fon Elprit,
ne viennent point en compte pour nous juflifier, ou mé-
riter que Dieu nous tienne pour fes en fins, par-
aous (crions toujours flottans en doute & inquiétude , fi
K€>S
DE FO I. 7Sr
ao* coiifcicnces ne s'appuy oient fur la faiisfa<ftion par
laquelle Jefus-Chrift nous a acquittes.
XXIII. Nous croyons que toutes les figures de la
Loi ont pris fin à la venue de Jefus-Chrift $ mais bien que
les cérémonies ne (oient plus en ufage , néanmoins la
fubftance Se vérité nous eft demeurée en la perfonne de
celui auquel gît i'accompliiTernent de tout. Au refte , il
nous faut aider de la Loi Se des Prophètes , tant pour
régler notre vie, que pour être confirmés aux promeffes de
l'Evangile.
XXIV. Nous croyons, puifque Jefus-Chrift nous eft
donné pour feul Avocat , Se qu'il nous commande de
nous retirer familièrement en fon Nom vers fon Père ,
Se même qu'il ne nous eft pas licite de prier, fïnon ea
fuivant la forme que Dieu nous a diérée par fa Parole ,
que tout ce que les hommes ont imaginé , de l'intercef-
fion des Saints trépafiés , n'eft qu'abus Se fallace de Satan
pour faire détourner les hommes de la forme de biea
prier. Nous rejetons auffi tous les autres moyens que les
hommes préfument avoir pour fe racheter envers Dieu ,
comme dérogeans au Sacrifice de la mort Se pailîon ce
Jefus- Chrift. Finalement, nous tenons le Purgatoire pour une
illufion procédée de cette même boutique , de laquelle font
auili procédés les vœux monaftiques , les pèlerinages , les
défenfes du mariage , & de l'ufage des viandes, ïobfer-
vation cérémonieufe des jours , la confeffion auriculaire ,
les indulgences , Se toutes autres telles chofes par les-
quelles on penfe mériter grâce & falut ; lefqucllcs chofes
nous rejetons , non-feulement pour la faune opinion du
mérite qui y eft attaché , mais aufli parce que ce font
des inventions humaines , qui impofent joug aux conf-
ciences.
XXV. Or, parce que nous ne joui/Tons de Jefus-Chrift:
que par l'Evangile , nous croyons que l'ordre de l'Eglife,
qui a été établi en fon autorité , doit être facré & invio-
lable ; Se partant que l'Eglife ne peut fubiifter , linon
qu'il y ait des Pafteurs qui ayent la charge d'enfeigner ,
lefquels on doit honorer Se écouter avec révérence, quand
ils font dueraent appelés , 6c exercent fidèlement leur oifice.
V vy
Luw;r tyyiu a
Dieu (bk aides ou moyens
ils parce qu'il lui pla (bus
une En quoi nous dételions tous
fantaftiques qui voudioient biv_n , en tant qu'en eux
eft, anéantir le mi - Si prédication delà parole de
Dieu & des Sacremens*
XXVI. Nous croyons donc que nul ne fc doit recirer
à part, &: fe contenter de fa peribnne ; mais tous enfem-
ble doivent garder &: entretenir l'unité de l'Egaie , fe
foumettant à rinftru&ion commune , & au joug de Jefus-
Chrift ; & ce en quelque lieu ou Dieu aura établi un
vrai ordre d'Eglife, encore que les Magiftrats & leurs
édïcs y foient contraires . & que tous ceux qui ne s'y ran-
gent pas , ou qui s'en féparent , contrarient à l'ordonnance
de Dieu.
XXVII. Toutefois, nous croyons qu'il eft convena-
ble de difeerner foigneufement & avec prudence , quelle
eft fa vraie Eglifê, parce qu'on abufe trop de ce titre.
Nous difons donc, fuivant la Parole de Dieu, que c'eft
la compagnie des fidèles qui s'accordent à fuivre cette
Parole, & la pure religion qui en dépend, & qui profitent
en elle tour le temps de leur vie ; croifîans & fe confir-
mans en la crainte de Dieu , félon qu'ils ont befoin de
s'avancer , & marcher toujours plus avant : même , quoi-
qu'ils s'efforcent , qu'il leur convient avoir incellamment
recours à la rémiiTion de leurs péchés. Néanmoins, nous
ne nions point, que parmi les fidèles il n'y ait des hy-
pocrites & réprouvés, defqucis la malice ne peut erïacer
le titre de l'Eglife.
XXVIII. Sous cette créance , nous proteftons que là
oiî la Parole de Dieu n'eft pas reçue , & qu'on ne fait
nulle profefnon de s'aiiujétir à elle , & où il n'y a nul
ufage des Sacremens, à parler proprement, on ne peut
juger qu'il v ait aucune Eglife. Partant , nous condamnons
les afïemblées de la Papauté , vu que la pure vérité de
Dieu en eft bannie; auxquelles les Sacremens font corrom-
pus, abâtardis, falfifiés, ou anéantis du tout, & aux-
quelles toutes fuperititions & idolâtries ont la vogue. Nous
tenons donc , que tous ceux qui fe mêlent en tels adtes , ,
DE FOI. 785
& y. communiquent , fe feparent & retranchent du corps
de Jefas-Chrift. Toutefois, parce qu'il refte encore quel-
que petite trace d'Eglife en la Papauté 5 & même , que la
fubftance du Baptême y eft demeurée , joint que l'efficace
du Baptême ne dépend pas de celui qui i'adminiftre : nous
contenons que ceux qui y font baptifés, n'ont pas beCbin
d'un fécond Baptême. Cependant, à caufe des corrup-
tions qui y font , on ne peut présenter les enrans fans le
fouiller.
XXIX. Pour ce qui eft de la vraie Èglife , nous
croyons qu'elle doit être gouvernée félon la police que
notre Seigneur Jefus-Chriii a établie : c'eft qu'il y ait des
Pafteurs , des Surveillans & Diacres , afin que la pureté
de la doctrine ait fon cours , que les vices foient corrigés
& réprimés , & que les pauvres & ton" les autres affligés
foient fecourus en leurs iiéceifités , 6c que les aflen
fe faffent au Nom de Dieu, auxquelles grands ôl petits
foient édifies.
XXX. Nous croyons que tous vrais Pafteurs , en
quelque lieu qu'ils (oient, ont une même autorité & égale
puiiTance, fous un feu! Chef, feu! fouverain & feul uni-
verfeî Evêque , Jefus-Chrift ; &,pour cette caufe , que
nulle Eglife ne doit prétendre aucune domination ou fei-
gneurie fur l'autre.
XXXI. Nous croyons que nul ne fe doit ingérer , de
fon autorité propre, pour gouverner l'Egiife ; mais que
cela fe doit faire par éledioa , autant qu'il eft poflîble 9
& que Dieu le permet. Laquelle exception nous y ajou-
tons notamment , parce qu'il a fallu quelquefois, & même
de notre temps, (auquel l'état de l'Eglife étoit corrompu )
que Dieu ait fufeité des gens d'une façon extraordinaire B
pour drefier de nouveau l'Eglife , qui étoit en ruine de
défoïation. Mais, quoi qu'il en foit, nous croyons qu'il fe
faut toujours conformer à cette règle : Que tous Pafteurs,
Surveillans & Diacres ayent témoignage d'être appelés a
leur office.
XXXII. Nous croyons auffi qu'il eft bon & utile q 1e
ceux qui font élus pour être Sur-Int
eux quel moyen nous devrons tenir pour le
V V V i
784 CONFESSION
ment de tout le corps ; & toutefois , qu'ils ne décrient
nullement de ce qui nous en a été ordonné par notre Sei-
gneur Jefus-Chrift. Ce qui n'empêche point qu'il n'y ait
quelques ordonnances particulières en chaque lieu , félon
que la commodité le réquierra.
XXXIII. Cependant , nous excluons toutes les inven-
tions humaines , & toutes les loix qu'on voûdroit intro-
duire fous l'ombre du fervice de Dieu , par lefquelles on
voûdroit lier les confeiences ; mais feulement , nous recevons
ce qui fait & eft propre pour nourrir la concorde, & tenir
chacun, depuis le premier jufqu'au dernier, en obéiffance.
£n quoi nous avons à fuivre ce que notre Seigneur JefuS
a déclaré quant à l'Excommunication , laquelle nous ap-
prouvons & confeflons être néceifaire , avec toutes fet
appartenances.
XXXIV. Nous croyons que les Sacremens font ajoutés
à la parole pour une plus ample confirmation, afin de nous
être des gages & marques de la grâce de Dieu, & par ce
moyen aider à foulaeer notre foi , à caufe de l'infirmité 8c
îudefTe qui eft en nous : qu'ils font tellement fignes exté-
rieurs, que Dieu agit par eux en la vertu de fon Efprit,
afin de ne nous y rien lignifier en vain. Toutefois nous
tenons que toute leur fubitance & vérité eft en Jéfus-
Chrift 5 & fi on les en fépare , ce n'eft plus rien qu'ombre
&: fumée.
XXXV. Nous en confeflons feulement deux, com-
muns à toute l'Églife , defquels le premier, qui eft le Bap-
tême , nous eft donné pour un témoignage d'adoption ,
parce que nous fommes entés au corps de Chrift , afin
d'être lavés & nétoyés par fon fang, & puis renouvelles en
fainteté de vie par fon S. Efprit. Nous tenons aufli , bien
que nous ne foyons baptifés qu'une fois , que le profit
oui nous eft là fignifié, s'étend à la vie & à la mort, afin
que nous ayons un fceau permanent que Jéfus-Chrift
nous fera toujours juftice & fan déification. Or, bien que ce
foit un Sacrement de foi & de pénitence, néanmoins,
parce que Dieu reçoit en fon Églife les petits enfans avec
leurs pères , nous difons que par l'autorité de Jéfus-
DE FOL 7S5
C h rift les petits enfans engendrés des fidèles doivent être
bapeifés.
XXXVI. Nous confefTons que la fainte Cène ( qui eft
le fécond Sacrement ) nous eft un témoignage de l'union
que nous avons avec Jéfus-Chrifc , d'autant qu'il n'eft pas
feulement une *ois mort & reifufeité pour nous , mai
nons repaît & nourrit vraiment de la chair & ce [en j ...
à ce que nous fovons un avec lui , & que fa vie n. us
foit commune. Or, bien qu'il foit au Ciel , jufqu'à ce qu'il
vienne pour juger tout le monde , toutefois nous croyons
que par la vertu fecrète & incompréhcnfible de fon Ef-
prit , il nous nourtit & vivifie de la fubftance de fon corps
& de fon fang. Nous tenons bien que cela Ct fait fpirituei-
lement, non pas pour mettre, au lieu de £ effet & de la
vérité , imagination ni penfée , mais d'autant que ce rnyf-
tère furmonte en fa hautefîe la mefure de notre &ns , &
tout ordre de nature. Bref, parce qu'il eft célefte , il ne peut
être appréhendé que par foi.
XXXVÎÏ Nous croyons ( ainfi au il 3 été dit
en la Cène qu'au Baptême, Dieu nous donne réellement-,
&: en effet, ce qu'il y figure. E: panant, nous con joignons
avec les figures , la vraie pofleflîon & joui (Tance de ce qui
nous eft là préfencé. Et ainfi, tous ceux qui apportent à la
table facrée de Chrift une pure foi, comme un vaifTeau,
reçoivent vraiment ce cmc les lignes y teftifient : c'eft
que le corps & le fang de Jéfiis-Chrift ne fervent pas moins
de manger & de boire 2 l'ame , que le pain & le vin font
au corps.
XXXVIII. Ainfi , nous tenons que l'eau étant un élé-
ment caduc , ne îailTe pas de nous teftifier à la vérité le
lavement intérieur de notre ame au fang de Jéfus-Chrift,
par l'efficace de fon Efprit; & que le pain 8c le vin nous
étant donnés en la Cène , nous fervent vraiment de nour-
riture fpirituelîe : d'autant qu'ils nous montrent comme à
l'oeil que la chair de Jéfis-Chrift eft notre viande , & fon
fang notre breuvage. Et nous rejetons les fantaftiques Sr
Sacramentaires qui ne veulent recevoir tels fignes &: mar-
ques , vu que Notre Seigneur Jéfus-Chrift prononce ; Ceci
eft mon Corps , Se cette Coupe eft mon Sang.
Y V v 3
7U CONFESSION DE FOI.
XXXIX. Nous croyons que Dieu veut que le monde
foi: gouverné pat ioix & polices, afin qu'il y ait quelques
brides pour réprimer les appétis défordonnés du monde ;
£c ainfi qu'il a établi les Royaumes, les Républiques, &
toutes les autrec fortes de Principautés, foit héréditaires
' autrement, & tout ce qui appartient à l'état de juftict ,
rio'- n veut être reconnu l'auteur. A cette caufe , il a mis
ie glaive en la main des Magistrats, pour réprimer les pé-
chés commis non-feulement contre la féconde Table des
Commandemens de Dieu , mais au (fi contre la première.
Il faut donc, à caufe de lui, que non- feulement on endure
que les Supérieurs dominent , mais auffi qu'on les 1 i
le eftime en toute révérence , les tenant pour fes Lieute-
Rans & Officiers, lcfquels il a commis pour exercer une
charge légitime & feinte,
XL. Nous tenons donc qu'il faut obéir à leurs loix Se
ftatuts , payer les tributs , les impôts &. les autres devoirs ,
& porter le joug de la fujétion d'une bonne & franche
volonté , encore qu'ils Biffent infidèles , moyennant que
l'empire fouverain de Dieu demeure en fon crtier. Ainfi
nous dételions ceux qui voudraient rejeter les fupériorités,
mettre communauté & confufion de biens , & renvetfer
Tordre de juftice.
PRIÈRE DU MATIN.
eni foit le Seigneur, pour les faveurs qu'il renouvelle
I fur moi tous les matins. Source de gratitude, daignes
me continuer ces bénédictions & toutes les autres , auifi
long-temps S: dans une telle mefure qui puiffe ie plus con-
tribuer à ta gloire & à mon falut.
Remplis, je te prie , mon ame d'une foi folide & falu*
iaire j pénétres-là d'un fentiment fi vif de ta bonté à mon
é<ra:d , & de la dépendance où je fuis de toi , que je faffe
tic ton fejvice 5c de ton obéi/Tance, mon plaifir auffi bien
fjuc mon devoir. Mais afin que je te feiYe avec une aœe
PRIERE DU MATIN. 787
tranquille , pardonnes-moi , je te prie , tous mes péchés ,
pour l'amour de ton cher Fils, & arrêtes les jugemens
dont ma conscience eft effrayée. Graves dans mon corur
la penfée, que c'eft la chofe la plus dangereufe & la plus
déplorable , que de tabandonner & de t'offenfer. O mon
Dieu 1 garantis- moi , par l'efficace de ta grâce, des tenta-
t;ons du monde, de la chair & du Diable. Que je ne tombe
en aucun péché , & que tout danger s'éloigne de moi. Que
toutes mes actions foient réglées par toi-même, a£n que
je falTe toujours ce qui eft droit en ta préfence. Que je
vive, ô Seigneur, comme étant toujours fous tes yeux.
Que toutes mes aériens, paroles & penfées , foient réglées
: divine Loi. Fais que je t'aime de tout mon cœur \
q.:~ j'aime aaffi tous les hommes pour l'amour de toi.
Donnes-moi toujours cette preuve ailurée de ton amour
habitant en moi, qui eft que je m'étudie à te plaire & à gar-
der tes Commande mens. Rends-moi enclin à pardonner,
à témoigner mon affeclion & à faire du bien à mon pro-
, comme cela convient à un Difciple de j élus-Chrift.
Aides-moi par ta grâce à remplir fidèlement tous les de-
voirs de ma vocation , à recevoir avec reconnoiilance , 8c
à foufTrir patiemment tout ce que ta providence ordonnera
à mon égard. Eloignes-moi d'une vieoiiive & inutile; que
je me fouvienne que la nuit vient où perionne ne peut tra-
vailler , & que c'eft à préfent le temps de faire ma provi-
sion pour l'éternité.
Tais , 6 mon Dieu , qu'aucun plaint , qu'aucune affaire de
^ce monde ne me fafTe jamais perdre de vue le temps de ma
mort ; que la penfée de mon heure dernière m'obiige à être
homme de bien réellement & avec (incérité ; à réprimer la
vanité, l'orgueil, l'envie, l'avarice, la haine & la malices
à être grave, fobre & vigilant, pendant tout le temps de
m epreuv ici-bas.
Exauces-moi , Père de grâce , non félon l'imperfection
de mes demandes , mais félon tente l'étendue de la feinte
Prière que ton cher Fils nous a lui-même enfeignée, en di-
fant , notre Père qui es aux Cieux , &V,
738 PRIEREDUSOIR.
Prière pour le Soir.
Te te rends grâces , o Dieu , de ce qu'il t'a plu d'ajouter
, un jour à mon exiftence , Se de ce quç je n'ai
châtie par tes juites jugemens, comme je ne l'ai que trdp
mérité par mes péchés. Acceptes , 6 Dieu, ma iîneere re-
conroiflance, pour tant de faveurs fi peu méritées, dont
tu me combles chaque jour. Béni (bit ta gratitude , de ce
que me$"rébellions & mon ingratitude ne t'ont point em-
pêché de me faire parvenir à la lin de ce jour 1 Seigneur,
dont la miféricorde eft infinie , pardonnes-moi les péchés
que ma fragilité m'a fait commettre pendant ce jour : que
jamais ils ne s'élèvent en jugement contre moi. Rends-moi
digne de la continuation de tes grâces , en excitant dans
mon cœur une véritable repentance , une fincère conver-
fion. Rends-moi vivement fenfibîe à mes foiblefTes, à la
corruption de ma nature , & au befom que j'ai de ton di-
vin fecours, afin que je te le demande [ans celîe. Que je
faiTe toujours un bon ufage du temps que ta bonté daigne
encore m'accorder. Que je ne fois jamais affez malheureux
que d'abufer de'ta patience & de ta longue attente. Que je
penfc toujours à ma fin , de forte que la mort ne me fur-
prenne pas. O bon Dieu 1 délivres-moi à l'heure de ma
mon, & au jour du Jugement dernier. Dieu tout-puiiîant ,
prends-moi fous ta protection pendant cette nuit. Donnes
ordre à tes Anges d'avoir foin de moi. Préferves-moide la
puifTance des ténèbres & de tout accident fâcheux. Que ta
grâce & ta providence me conduifent à une heureufe fin ,
de manière que je puilîe mourir en paix , repofer en efpé-
rance , & reffufeiter en gloire. Je t'invoque au nom de
Jéfus-Chrift , & félon que lui-même nous a enfeigné , en
«lifant , notre Père qui es aux Cieux , &c.
^J?
PRIERE POUR LE ROI. 7%
Prière pour le Roi,
Seigneur, Dieu tout-puiffant , fouverain maître dut
monde , Roi des Rois , qui nous commande d'être fu-
jets aux PuiïTances que tu as établies fur. la terre, aux-
quelles nous devons refpecl: & obéiffance, non-feulement
par la crainte d'attirer leur indignation, mais auili pour la
confcicnce. Puifque c'eft par toi, grand Dieu , que les Rois
régnent , ayes un foin tout particulier de notre glorieux
Monarque ; prends-le en ta fainte protection ; conterves fa
peifonne facrée ; campes tes faints Anges autour de lui 5
fois fon bouclier & la défenfe contre tous fes ennemis ;
préferves-le de tous les dangers & périls auxquels il eft
Ço il vent expofé pour le bien de fon Etat & pour l'amour
de fes peuples 5 détournes loin de lui toutes les incommo-
dités de la vie ; fais-lui voir de beaux & d heureux jours ,
accompagnés d'une fanté parfaite , de la tranquillité & du
contentement de l'efprit \ conduis fes pas dans les fentiers
de l'équité ; que la vérité, la prudence & la juftice foient
les fondemens fur lefquels fon trône foit affermi \ ornes
fon arne de toutes les vertus héroïques , morales & chré-
tiennes ; amènes toutes fespenfées captives & prifonnières,
fous l'obéiffance du Seigneur Jéfus ; donnes-lui , dès cette
vie, les arrhes de ton Paradis , Se les avants-goûts de la
félicité bienheureufe j fais-lui voir ta gloire ; élevés fans
cefie fon efprit à la contemplation de la majefté dont tu
es environné ; de forte que réRéchifiant fur celle dont tu
l'as revêtu , il reconnoiffe que c'eft un rayon de la tienne,
dont tu l'as favorifé par ta pure bonté j Se que celui foit
un puiffant motif pour s'humilier en ta préfence , Se pour
te rendre à jamais fes louanges 8c fes actions de grâces ;
donnes-lui des peuples fidèles , Se fais que les peuples de la
terre reconaoiuent qu'il eft celui que tu as choifi félon ton
cœur , dont la fapience les porte à l'admiration , Se les
force à lui rendre hommage.
O Dieu ! tu tiens les cœurs des Rois en ta main , Se tu
les inclines 011 tu veux 5 fais , Seigneur , que le notre foit
un puiffant inihument en ta main pour détruire l'erreur,
799 P R I E R E P O U R L E R O I.
la fuperftition , le menfonge, l'idolâtrie, U toutes les pûift
fanecs qui s'élèvent contre ton Chrift , notre Sauveur; inf-
pires-lui d'entrer en connoiflTance des différends qui font
entre les Chrétiens au fujet de la religion , afin d'en ban-
nir la corruption , & de la pratiquer félon l'inftitution di-
vine , puifque toute la religion cft & doit être de Dieu
feul ; qu'il (oit le reftaurateur des temples abattus ou pro-
fanés y le protecteur de ceux qui fervent à ton Sanctuaire ,
fuivant la règle de ta parole , & le conservateur de la pu-
reté du culte que nous devons rendre à ta fainte & gio-
rieufe Majefté. De forte qu'il fefle annoncer ton Évangile
par toute la terre 5 que le monde entier re foit qu'un tem-
ple ou ton nom foit invoqué & magnifié, fuivant l'unique
règle que tu nous as laiffée dans ta parole fainte.
Seigneur , pendant que tu nous fais la grâce de le laifîer
ici-bas , mets dans fon cœur de travailler à la paix de Jé-
rafalem , & à foulager tant de pauvres innocens qui fouf-
frent pour la profeffion de ta vérité : qu'il foit, grand
Dieu, le glorieux infïrument dont tu voudras bien te fer-
vir pour donner la paix à l'Europe , qui eft déchirée par
les guerres & les divifions 5 & veuilles, ô Seigneur, que
cette paix foit fi bien cimentée, que rien ne puilîc l'ébran-
ler j que tous les Rois Chrétiens fe regardent comme de vé-
ritables frères, puifqu'ils font tous tes enfans > & par-là
ils donneront l'exemple à tous leurs fujets à s'entr'aimer ,
à fe chérir les uns les autres. Ce feroit une véritable anti-
cipation de ton Paradis , que de voir toute la Chrétienté fi
bien unie : pourquoi faut-il , ô Dieu , que les enfans de la
même famille fe détruifent les uns les autres ? O Seigneur,
écoutes notre ardente prière , & veuilles donner a notre
grand Monarque le zèle de Phinée , l'épée de Gédéon &
de David, h fapience de Salomon, la piété d'Ezéchias 5
& qu'il foit l'amour & les délices du genre humain : fais ,
ô divin Jéfus, que fous fa domination tout le monde puiffe
vivre en paix & en toute tranquillité, tant du corps que de
rame. Après l'avoir comblé de bénédictions temporelles,
& rafTafié de jours fur la terre , tu relèveras fur un. trône
«le gloire & de félicité éternelle, pour te loueravec tous les
bienheureux à jamais. Amen.
PRIERES. 791
Prière pour ceux qui font privés du fervice public,
ODieu , que notre fort eft déplorable 1 Nous pour-
rions dire, avec vérité, que fi nous n'avions d'efpé-
rance que pour cette vie feulement, nous ferions les plus
miférables de toutes les créatures. Car , ô notre Dieu, nous
fommes depuis long-temps privés de la confolation d'aflii -
ter à tes feintes Afiernblées , & d'y recevoir les précieux,
dons de ton Efprit , que tu as accoutumé d'y départir. Ah !
bon Dieu , nous pouifons des foupirs bien profonds fur
notre état , & nous nous écrions avec des tranfports auilî
vifs que fincères : o quand entrerons-nous , & nous préfen-
terons-nous devant ta face ! Notre ame demande & crie
fans ccffc après tes parvis. O que bienheureux font ceux
qui habitent en ta maifon , & qui t'y louent inceflamment :
Car mieux vaut un jour chez toi que mille ailleurs. Voilà,
ô notre bon Dieu ! les fouhaits que nous formons devant
toi dans toute la imcérité de notre cœur. Ecoute-les, grand
Dieu, félon ton infinie bonté. Ne permets pas que notre
ame fe trouve jamais vuide de tes confolations.
Relevés nos efpérances abattues : fortifies notre foi
chancelante.
Tu peux , Seigneur ? quoique nous ne foyons pas dans
i'enceirte d'aucun Temple , nous accorder la même faveur
que tu accordes à ceux qui t'invoquent dans toute la liberté
de leurs confciewccs.
Nous favons, grand Dieu, que c'eft dans le cœur de tes
fidèles que tu habites principalement , Se non pas dans dc^
maifons faites des mains d'hommes. Nous favons, ô Dieu ,
que tu fus avec ton ferviteur David dans le défert , & que
ton bon El prit ne l'abandonna pas quand il fut banni de
ton Tabernacle.
Ce fut , au contraire , alors qu'il opéra plus puifTam-
ment dans fon ame, puifqu'il compofa dans fa folitude la
plupart de fes divins Cantiques , qui font fi efficaces pour
confoler les affligés, pour inilruire les ignorans, & pour
infpirer de la joie dans les efprits triftes & abattus.
Ce ne fut pas dans ton Temple que l'Eunuque de la
fji PRIERE S.
Reine Candacc fut baptifé &: converi par le miniftère de
Philippe, mais ce fut dans le chemin du délert qui conduit
de Jérufalcrn à Gaza , où il lifoit le Prophète Ilaïc , pour
nous apprendre que par- tout où l'on t'invoque & que Ton
tache de te rendre le fervice qui t'appartient, tu as pour
agréable nos foibles efforts , pourvu qu'ils partent d'un
coeur lineère & droit.
Ce ne fut pas non plus dans ton Temple que le Cen-
te nier Corneille vit le S Efprit défendant fur lui, mais ce
fut comme il ctoit dans fa maifon aiTcmblé avec un petit
nombre de per formes , pour écouter la lecture de ta divine
Parole , & pour invoquer ton faint Nom.
O Dieu , nous nous aiTemblons auiîi très-feuvent peur
la même fin 5 fais-nous la grâce d'obtenir le même (accès.
Donnes-nous toujours ton bon Efprit, afin que nous nous
foumettions à tes ordres faims , avec obéinance 6c toute
humilité.
Fais, ô notre grand Dieu, que nous recevions avec pa-
tience les épreuves que tu nous envoies , puifque c'eft ta
volonté. Fais, Seigneur , que nous nous acquittions mieux
de nos devoirs & avec plus de foin que nous n'avons fait
par le paifé ; enforte, ô Dieu, qu'en te fervant en efprit
& en vérité, comme tu nous l'ordonnes .dans ta Parole,
nous puiffions avoir des jours plus heureux , pour te fer-
vir félon les mouvemens de nos confeiences , fans crainte
ni fraveurs.
Afin que nous puiflîons obtenir la couronne de gloire
que tu réferves a ceux qui re feront fidèles jufqu'à la mort.
A toi , stand Dieu , comme au Fils & au 5. Efprit; (bit
honneur , gloire, force, empire Se magnificence, aux fiècio«
des iîeclcs.
Prières avant La Communion,
Seigneur Jéfus, Fils du Dieu vivant, me voici, moi
pauvre pécheur , oui prend la hardieffe de m'approcher
de toi , qui" pofsède tous les tréfors &c toutes les richelles
immenfesde îa grâce. Je fuis miférable : c'eft pour cela
auili que je m'approche de toi , qui es un Dieu miférico'-
dieux.
P RI £ R ES. f 795
êç en nourriture de vie éternelle. Seigneur Jéfus , qui ha-
bites aux deux les plus hauts , Viens faire ta demeure en
mon ame qui languit fur cette terre. Mes péchés ôc mon
incrédulité te ferment la porte. Mais , Seigneur , qu'en-
core aujourd'hui il foit dit de toi que tu entres les portes
étant fermées. Otes , par ta vertu infinie , la féparation
qui eft entre toi & moi ; ouvre, par ton efprit, la porte
ic mon ame 5 brife mon cœur , afin que la liqueur de ta
grâce y entre de tous côtés. O Seigneur 1 je fens que tu
approches de moi en ta miféicorde. Mon ame treiTaiîlit
de joie 5 mes entrailles font émues -, mon cœur brûle au-
dedans de moi. Que je te reçoive avec des lèvres pures 8c
une ame repentante ; 8c que toi , habitant en mon cœur
par la foi , par le moyen de cette douce 8c agréable de-
meure , je me fente fortifié , confolé 8c enflammé de ton
amour , en attendant que tu envoyés du ciel tes Anges-
bienheureux , pour me porter fur leurs aile? en ton fain;
Paradks, ou je re verrai face à face , &. ferai raiufié de ta
reiîemblaiice, Amen,
Prière avant la Communion.
Je m'en vas à ta Table, Seigneur mon Dieu, pour
obéir au Commandement de ton S. Fils , qui nous a or-
donné de manger de ce Pain , 8c de boire de cette Coupe ,
en mémoire de la mort qu'il a fouffert pour nous rache-
ter de nos péchés. Je me préfente devant toi , ô Dieu ! ôc
je viens me joindre à l'anemblée des fidèles, pour renou-
veler folemneilement le voeu du Baptême , par lequel je
t'ai été confacré dès ma naiffamee , 8c pour te réitérer les
promeifes de l'obéififance & de la fidélité que je veux te
rendre , 6 mon Dieu 8c mon Créateur , tout le temps de
ma vie. Seigneur, je ne mérite pas d'être reçu à cette di-
vine Communion ; je reconnois & je confeiTe mon indi-
gnité ; mais je te fupplie très ardemment , & pour i'amour
de ton Fils mon Rédempteur , de permettre que nonobf-
tant mon indignité, je m'approche de cette Table facile
pour y faire , avec tes Saints , la Commémoration de îa
mort de ton cher Fils. Agrée mes efforts , ô Dieu uès-
X xx x
795 PRIERES.
bpn ! Reçois 1 offrande que je te fais de mon ccrur : atfif-
re-moi par ta Grâce, afin qu'avec des affections fîncère*
& pures , avec un cœur plein d'amour , de joie & de re-
oiifance , j'aille célébrer ta m::féricorde envers le gen-
re humain & envers moi , ta pauvre créature. Approche*»
t 1 de mon ame, ô Dieu 1 puifqu'elle te cherche: réponds
à mesdefirsj accompagne l'ufage de ce Sacrement d'un
nouveau degré de ta grâce : qu'étant aujourd'hui uni &
incorporé à ton Corps miftique , qui eft l'Églife, j'en fois
déformais un vrai membre : que mon ame étant nourrie
& fortifiée par cette viande Spirituelle, je vive de la vie des
juftes 5 & que renouvelant mon alliance avec toi , je te foi*
fidèle jusqu'à la mort, pour obtenir de ta miféncorde la
couronne de vie. Amen,
Prière en allait a la Sainte Table,
% ,/foN Dieu, mon Père, élève mon coeur à foî$
X VJL donne-moi ton Saiot-Efpritj fais-moi la grâce d'ap-
[ rocher de cette Sainte Table avec une humble repeutan-
ce & avec un défit ardent en Jélus-Cbriit notre Scigne
• î iC-moi de recevoir ce feint Sacrement ave: une; ferme
en ta parole*, qu'en recevant ces figues vifibles de ta
main, je reçoive par la foi le Corps & le Sang de Jéfus-
rtft, mort pour moi en nourriture de vie éternçKe; que
• remporte la paix & la joie ipirituelle, qui eft propre
:s enfans, avec un amour ardent envers toi , mon Dieu,
: une ferme réfolution de confacrer déformais ma vie à
fervice , jufqu'à ce que je voie ta face, & que mon amc
toit rccueilfle avec Jéfos-Chrift , mon Sauveur , qui Pa ra-
chetée par fa mort. Amen.
Prière en approchant de la Sainte Table,
Çeigneur , qui m'invites préfentement à la fainte Cène ,
vjî j'implore humblement fur moi l'efficace du précieux
Sang, de mon Sauveur, qu'il a répandu pour la rémiffion
*de mes péché:. Envoie du &int lieu de ta demeure , ta lu-
mière & ta vérité, & qu'elles me conduifent à ta faillie
PRIERES. 797
Table, pour y recevoir le fentiment de ta paix & les fe-
cours de ton efprit. Purifie mon coeur de tout ce qui pour-
roit te déplaire , & m'empècher de remplir les faints enga-
gemens où je vais entrer. Et puifquc Jefus-Chrift s'eft
donné pour moi , que je me confacre auffi à lui entière-
ment & pour toujouts. Allume de plus en plus en moi 5 &
fur-tout en ce moment , le feu de ton amour. Remplis
mon ame de repentance , de foi , de charité ,, de zèie , de
joie 8c de reconnoiifance. O Dieu , mon cœur me dît de ta
part, cherches ma face : je la cherche, Seigneur : ne fois
pas fourd à mon humble prière, 3c fauve ton ferviteur cui
eipère en toi. Amen.
Trière au retour de la Sainte Table.
J'exalte & je célèbre ta miféricorde Se ta gratitude , ô
mon Dieu , & je te bénis de la faveur ineftimable que
tu viens de m'accorder. Tu m'as préferté à ta Table les
fruits précieux de la mort de c on Rédempteur. Accepte
maintenant tout et que je puis f offrir , mes bénédictions
& le facrirîce que je te fais peur jamais de mon cœur & de
mon ame. O Dieu tout bon ! Dieu de mon falut & de ma
joie , affermis mes pas dans le chemin dans lequel je viens
d'entrer, & donne-moi la grâce qui m'eft néceifaire pour
y marcher juftju'à ma fin. Sois mon guide & ma force;
fois ma lumière de mon efpérance , pendant que je fuis
dans ce corps mortel ; & que lorfque tu viendras des Cieux
pour nous rendre à tour- félon nos œuvres , je fois du nom-
bre de ceux qui trouveront grâce devant toi. Amen.
Aâlon de grâces après la Communion.
J'adore 8c je loue fa miféricorde , Seigneur mon Dieu,
r de ce que tu as envoyé ton fils au monde pour fauver
les hommes > de ce que tu as voulu que je fuiie du nom-
bre de ceux que tu appelles au falut , 6c de ce que je viens
d'en recevoir des gages à ta fainte Table. Je t'offre , ô
mon Dieu! mes bénédictions Se mes louanges. Je t'offre
mon cœur, mon amour, ma vie, & eo it ce que je puii
X x x 3
P R 1ERE S.
t'offrir. Je viens de 'cr • çpnfacré, & d'être manqué de
ton lecau. Je fuis à :
& à moi-même, & tu fais que vivre
que pour toi, & de déper iment de ta fain
I 6. Accorde moi la grâce & la force dont tu fais que
j'ai befoin pour t'aie fidèle, pour ni'acquitter de mon de-
voir , pour furmonter les tentation:; auxquelles je pourrois
être expofé. Entretiens , ô Dieu très-bon, Dieu de mon
fa lut oc de ma joie , entretiens dans mon cœur les difpofi-
dôns eue j'y fens , & que la participation au Saint Sacre-
çrenient vient d'y allumer. Achevé l'ouvrage de ta grâce
en moi , & me conduis, au travers de toutes les tentations,
fies dangers & des misères de cette vie , à une mort heu-
reufe, & à la gloire du Royaume des Cieux. Je fus , mon
Sauveur & mon Dieu , je te loue & je te bénis de ce que
tu as eu la charité de mourir pour moi. Je t'adore dans la
gloire oii tu es maintenant élevé , & je te pne que lorfque
tu defeendras du Ciel au jour du Jugement, je fois du nom-
bre de ceux à qui tu feras miféricorde , & que tu recevras
dans ton Royaume. Amen. *
Prière après la Communion.
"on Seicneur & mon Dieu, qui m'as admis à ta
. fainte Table , où tu nvas nourri comme ton enfant
viande fpirituelle Se célefte, fais-moi (entir les cf-
e ta bienneureufe Communion. Que ton fils Jéfus-
Cnr-ift, mon Sauveur, habite dans mon ame comme dans
fon Temple. Applique-moi, par ton Efprit, le mérite de
Pobéiffance parfaite de ce divin Rédempteur, & rends-
moi participant fur la terre de îa grâce qu'il nous a ac-
quife par fa mort, jufqifà ce qu'un jour tu m'introduife
dans la pofTeffion de îa gloire éternelle qu'il nous a méri-
tée dans ton Ciel, où il efi allé pour nous y préparer pla-
ce , afin que quand il reviendra au dernier jour, pour ju-
ger les vivàns & les morts , il me reçoive dans fon Royau-
me étemel , que tu as préparé à tes enfans depuis ia fon-
dation du monde. Amen.
PRIERES. 799
Actions de grâces après la Communion.
Îî> É n i fois-tu , 6 Dieu, de béni foit éternellement ton
J> faint Non} , de ce que tu m'as nourri à cette heure du
pain de vie, £%de ce que tu m'as abreuvé dans la coupe
de l'éternité ,*er£me faifant participer aux faints Se céleftes
myftères du Corps Se du Sang de mon bienheureux Sau-
veur ; ce qui eft a mon ame un gage allure de la bonté
que tu as pour moi , 8e du grand amour que tu me portes.
Tu as par ce moyen , ô mon Dieu, fcellé ma foi , tu m'as
pardonné mes péchés , tu t'es reconcilié , Se tu as fait ra
p;:ix avec moi. O Dieu , que mon ame béniffe ton faint
Nom , pour tant de bienfaits que tu viens de m'accorder,
Se qu'elle te loue à jamais pour tous les dons Se pour $,
toutes les grâces que Jéfus-Chrift nous a acquifes par fes
fouffrances.
O Seigneur, je te prie humblement de me fecourir Se
de ^'affilier par ta grâce , afin que ne pouvant îamaîs^tre
aliéné de toi , je fois toujours an faint Temple où lJWE£.
prit faffe fa demeure. Et pu'; que je fers à présent que
Jéfus-Chrift habite dans mon cœur par la foi ,. ô mon
Dieu, fais-moi la grâce de pa/fer tout le refte de ma vie
dans l'exercice de ia repentance , & de la crainte de ton
nom. Que j'emploie le temps qui me refte encore , à amor-
tir tous les jours les defirs criminels de mon cœur, & à
garder avec foin tes faints Comman démens. Pour cet t :-
fet, Seigneur, condmVmoi par ta puiiTance, illumine-moi
par ta parole , vivifie-moi par ton Efprit ; élève toi-même
nies penfées de la terre au Ciel. Réforme mes moeurs ,
dirige toute ma conduite au but que tu me propofe 5 fa-
voir , à ta faiute volonté : car tu es puiifant pour m'accor-
der tout ce que je te demande par mes prières , Se beau-
coup plus encore que je ne puis ni penfer , ni délirer.
Manifefte donc en moi ta bonté, Se tu rendras ainfi ton
nom glorieux fur ia terre , jufqu'à ce qu'enfin, par un ef-
fet admirable de cette bonté immenfe , tu m'introduife
dans le Royaume de ta gloire éternelle , au nom Se par les
8oo PRIERES.
mériter de Jéfjs-Chri{t t le Roi de gloire , mon Seigneur
& mon Rédempteur. Amen.
LE Dif.u de paix, qui a reuulcité des mort?, le gran<4
Faftcur des brebis , par le Sang de la Nouvelle Al-
liance 5 favoir, notre Seigneur Jéfus-Chrîft, veuiiie me
rendre accompli par ce même Sang de Ton alliance éter-
nelle , & parfaitement inftruit à toutes bonnes œuvres, afin
que je pinlFe exécater fa fainte volonté, & ffnre ce qui cil
agréable à fes yeux, par JéTus-Chrift notre Seigneur. O
Dieu, veuille par ta grâce infinie, imprimer dans ma mé-
moire toutes tes bontés envers moi ; ne permets pas que je
mette jamais en oubli la Commémoration de la mort de
ton cher Fils , que je viens de célébrer avec tous tes fidè-
les , à la Communion de la fainte Cène \ que ce foit pour
moi la fin de tous mes défordres , & le commencement
d'une vie toute fainte.
O mon Sauveur, fais-moi la grâce que je tive de telle
forte, que je voudrois avoir vécu à l'heure de ma mort.
Et}q'uejqni-.d \\ rc plaira de me faire paffer de ce monde à
l'éternité , ce foit pour te louer & pour te bénir à jamais.
Amen.
Prière en tout temps.
Seigneur mon Dieu, aye pitié de moi, e\ant çrand
pécheur ; j'ofe cependant m/approcher du tronc de ta
grâce, pour trouver miféricerde, & pour être aidé dans le
temps opportun. J'en fuis indigne , parce que je t'ai of-
fenfé & que je t'orTenfe encore tous les jours en une infi-
nité de forres Auffi ne me préfenterai-je pas devant toi
fur mes juftices, mais fur les giandes comparions , Se fur
la confiance que j'ai en mon Sauveur. Puifque tu m'as fait
la grâce de croire en lui , & d'être fait un avec lui par la
foi , regarde-moi défermais comme l'un de fes membres.
Mets fa paflîon devant tes yeux , Se mes péchés derrière
ton dos : aie plutôt égard à fon mérite qu'à mon indi-
gnité , & à 'c 1 ''ii". t-- i ce fa mort qu'à tenter les rébel-
lions de ma vie ; & pour l'amour de lui , fais-moi reflen-
PRIERES. Soi
dr les effets de ton amour paternel. Je t'en demande
deux principalement, ô mon Dieu > l'un, que tu fcelles en
mon coeur l'afTurance de ma réconciliation avec toi, afin
qu'étant juftifié par la foi , j'aie paix envers toi , que je me
tienne ferme àjgugrâce, &: que je puiffe me glorifier dans
l'efpérance de ta gloire. L'autre , que tu me régénères par
ton Efprit , ahiMpe je lui fois rendu conforme en fainteti
& en juftice , jusqu'à ce qu'un jour tu me rendes confor-
me à lui en joie & en félicité. Pour tout le refte , je me
remets à la difpofîtion de ta Providence , fâchant qu'à ceux
qui t'aiment , toutes chofes aident en bien , parce que tu
les aimes : ta volonté foit faite , & non pas la mienne. S'il
te plaît de m* envoyer des biens & des contentemens ,
donne-moi de les pofTéder avec une religieufe reconnoif-J
fance , & de les rapporter tous à ton faint fervice. Si aÇ
contraire tu m'envoyas des maux & ries ennuis , fais-moi
la grâce de les fupporrer avec patience , & de bénir tou-
jours ton. fainf Nom. Par quelque chemin que tu me
mènes , fais que je te fuive avec aliégreffe : fais que^fefei
je marcherai par la vallée d'ombre de mort, je ne craigtic
aucun mal , fâchant que tu es avec moi , que c'eft toi
qui me mènes , de que le lieu ou tu me mènes , eft ton
Paradis.
Fais-moi la grâce, ô mon Dieu, d'en fuivre toujours
le chemin , & de ne m'en détourner jamais , afin qu'après
les jours courts & mauvais de mon féjour ici-bas , je puiifc
parvenir à cette defirable demeure de ton repos & de ta
gloire , pour y habiter éternellement avec toi , pour y
jouir de tes biens céleftes , en la compagnie de mon
bienheureux Sauveur, 6c pour te louer, te glorifier à ja-
mais avec tes faints Anges Se tous les Efprits bienheureux.
Amen.
Autre Prière en tout temps.
^ on Dieu ! que la félicité à laquelle tu nous appelles
3 eft grande 1 Avec quelle bonté tu lies notre devoir à
notre bonheur , & nous preferis une tâche qui porte fa ré-
compenfe avec elle , & une récompenfè fi magnifique*!
De pauvres vers de terre feront-ils élevés fi haut ? Nous
foi PRIE RE S.
permettras-tu de lever les yeux vers toi ? Rcccvras-tu notre
fbible amour ï Tes divines perfections fe graveront-elles
dans nos âmes , à force de les contempler & de les a.lmi-
rer ? Et ferons-nous faits participans de ta gloire ? Heu-
reux ceux qui ont brifé les fers de l'amom^propre , & dé-
gagé leur affeétion des chofes d^né^fl^Bant l'entende-
ment eft éclairé île ton faint Efprit, 'tj\SMRme par-delTus
toutes chofes , & tous les hommes pouflramour de toi 1
O mon Dieu , je fuis convaincu que je ne faurois être heu-
reux , jufqu'à ce que la convoitife , les affections charnel-
les Se corrompues , foient mortes en moi , l'orgueil domp-
té 5 *Ia Yariite étouffée , & que je méprife véritablement le
monde , en rcconnoilTant mon néant en ta préfence. Hé-
as ! quand fera-ce que tu viendras raifafier mon ame de
rcftemblance , me rendant* faint comme tu es Saint ,
ns toute rn^conduke î M'af-tu fait cfpérer une fi gran-
e félicité , &'ne m'y introduirois-tu pas ï Enfeigne-moi ,
Seigneur , à faire ta volonté , car tu es mon Dieu : que ton
bolU&rit me conduife à la terre de juflicc ; vivifie-moi,
o e^-nél mon Dieu : pour l'amoui de ton nom , achève
l'ouvrage que tu as commencé en moi. Ta miféricorde
dure à toujours : ô Dieu, n'abandonne point l'oeu^e de
tes mains , pour l'amour de ton cher Fils , notre unique
Sauveur. Amm,
r i . n.
'a fil L
%
M:"
*#
^n
2^t^ a