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Full text of "De la navigation aérienne par les aérostats"

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# 



Godfrev Lowell CABOT SCIENCE LÏBRARY 

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DE LA 



NAVIGATION AÉRIENNE 



PAR LES 



AÉROSTATS 



PAR 



A. CHARVIN 



Tout ce qui est dans la nécessité des temps, 
doit s'accomplir. 



Louis Napoléon. 



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PARIS 

20, RUE ROSSINI, 20 
1864 



DE LA 



NAVIGATION AÉRIENNE 



AÉROSTATS 



\ 

Tout ce qui est dans la nécessité des temps, 
doit s'accomplir. 

Louis. Napoléon. 



PARIS 

20, RUE ROSSINI, 20 

1864 



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^s^o^.u^. Il 




•z>i^Cii '.a : c ^ t <'-*<-<( 



AÊROSCAPHES 



La navigation aérienne est possible, 
surtout par les aérostats! 

A. C. 



SOCIETE FRANÇAISE DES AÉROSCAPHES 



L'on ferait plus de grandes choses, si l'on en 
croyait moins d'impossibles! 



Travailler à la solution du problème de la navigation 
aérienne, arriver à démontrer, par des faits, la possibilité de 
la direction des aérostats, est certainement chose intéressante 
et louable; pourtant, nous nous serions peut-être effrayés 
d'avoir à ne présenter la question qu'abstractivement, au point 
de vue scientifique. 

En conséquence , nous avons dû songer à donner à nos 
projets une forme pratique. En les traduisant par une affaire 
indastrielle, qui abrite l'idée derrière un intérêt, nous espé- 
rons obtenir le concours et l'assentiment général. 

Toutefois, dans l'œuvre que nous poursuivons tout le 
monde verra, nous n'en pouvons douter, une entreprise émi- 
nemment nationale. 

Tel est le but de la Société que nous avons créée pour 
arriver, tout en réalisant des bénéfices assurés, à prouver 
par l'expérimentation que la navigation aérienne est possible, 
et que les aérostats sont dirigeables. 

A. G. 



INTRODUCTION 



L'on peut lancer an corps dans les airs au moyen 
de l'arc, de la fronde, d'un spiral itère ou de la 
poudreà canon ; pour obtenir la locomotive aérienne, 
il faut revenir à l'enfant de l'air. ... l'aérostat 1 

Jules Séguin. 



Nous n'oserions pas nous flatter d'avoir réussi dans 
ce travail, si nous n'avions l'entière conviction de trou- 
ver, dans les précédents et les faits acquis, tous les 
arguments nécessaires pour démontrer jusqu'à l'évi- 
dence, la possibilité de la direction des aérostats. 

Notre ambition sera donc satisfaite, si, en cherchant 
à élucider la question, nous avons le bonheur de rester 
l'écho fidèle du bon sens et du sens commun. 

Sans nous faire un mérite de notre impartialité, nous 
accepterons de voir la question de la navigation aérienne 
se poser nettement sous ces deux faces : Avec ou sans 
les ballons ! . . . . * • \ . «: v v-«. *. -* • 

Mais si, en prenant position, nous ne pouvons nous 
empêcher de nous écrier avec bonheur : «A nous les bal- 



_ 6 - 
Ions!... » nous n'aurons garde d'oublier que nous avons 
dit nous-môme : « La voie est large, il y a place pour 
tout le monde, » Aussi, ne nous occuperons-nous de 
l'aviation, qu'en tant qu'il sera nécessaire pour jus- 
tifier notre maxime : — La navigation aérienne est pos- 
sible, surtout par les aérostats ! . . . . 

Dans notre système d'aéroscaphes, nous nous ap- 
puyons avant tout, du reste, sur ce qu'ont fait ou dit 
nos devanciers, bien persuadé qu'une convenable appro- 
priation des résultats de leurs travaux suffirait, dans la 
plupart des cas, pour résoudre la question par l'affir- 
mative. 

Quant alors à ce qui nous est personnel, nous nous 
estimerons heureux, si nous pouvons mériter l'attention, 
et soutenir l'examen des gens sérieux. 

Nous sollicitons donc toute la bienveillance de nos 
lecteurs, ainsi que leur extrême indulgence; elles ne 
nous seront pas refusées, si nous n'avons fait qu'énon- 
cer tout haut ce que la plupart d'entre eux n'ont pu 

s'empêcher de penser tout bas. 

A. G. 




MANIFESTE 



DE LA 



navigation aérienne 



AÉROSTATS 



« Destiné à être ironie- gé dans le milieu où il doit 

agir, le navire aérien, doit être poisson, par les 

aptitudes! » 

A. Chauvin, 25 octobre. 
Lettre adressée au Moniteur (<)• 



Pour vaincre l'air, il suffit d'être plus fort que lui., 
ou bien de le rendre plus faible que soi. 



Peut-on naviguer dans l'air ? De cette idée qu'hier 
encore l'on * n'aurait pu se hasarder à émettre sans 
faire éclore sur tous les visages un sourire d'incrédu- 
lité, voire de pitié, de cette idée, disons-nous, il en sera 
ce qu'il a été de tant d'autres : chimères aujourd'hui, 
réalités demain ! 

Pour nous, qui depuis longtemps caressons la chi- 
mère de la veille, nous n'hésitons pas à le proclamer 
bien haut : 

Oui, la navigation aérienne est possible ! 

(1) A laquelle M. Victor "Meunier a bien voulu donner l'hospitalité des 
colonnes du Courrier des Sciences et de V Industrie. (8 nov. 63.) 



— 8 — 

Et, si nous n'allons pas jusqu'à dire, seulement par 
les ballons, nous ne pouvons nous empêcher de dire : 

Surtout par les aérostats ! 

Il semble que la conquête de l'air, dès que le premier 
ballon s'élança pour envahir son domaine, aurait dû 
demeurer un fait acquis, non-seulement à la science, 
mais encore à la pratique; aussi est-on tout surpris au- 
jourd'hui, d'avoir à constater que la navigation aérienne 
soit encore à l'état de problème à résoudre, quand elle 
semble découler forcément du fait et des principes même 
de l'aérostation. 

Généralement pratiquée par des entrepreneurs de 
fêtes publiques, que guident aveuglément des motifs de 
spéculation, livrée à # la routine, la science aérostatique 
n'a que peu progressé ; d'un autre côté, faute d'encou- 
ragements convenables ou suffisants, diverses tentatives 
sont demeurées infructueuses. De ces insuccès, dont on 
négligeait d'analyser les causes, on se hâta de conclure 
que. la direction des ballons était chose impossible. Bien 
que sans fondements sérieux, cette idée s' enracina , et 
la solution, classée parmi les utopies, menaça de s'a- 
journer indéfiniment, stigmatisée qu'elle était de ce mot 
odieux : Impossible ! 

Impossible ! arme terrible et redoutable, à la portée 
des indifférents comme des sots, des ignorants comme 
des sceptiques, par intérêt ou par calcul, que d'efforts 
n'a-t-on pas paralysés, que de succès n'a-t-on pas com- 
promis par toi ? Et qui dira jamais le nombre d'hommes 
ou d'idées restés sous tes coups ! 

L'intéressante question qui nous occupe, étant au- 
jourd'hui une actualité, nous n'aurons rien à dire de 
son importance, que chacun peut suffisamment appré- 
cier. 



- 9 — 

Mais avant d'entrer dans le développement des lois 
qui régissent la direction des aérostats, en même temps 
qu elles en démontrent la possibilité, lois dont les con- 
séquences n'échapperont à personne, nous nous voyons 
obligé d'aborder la question de l'aviation, préconisée avec 
tant de bruit depuis quelque temps, et trop prématuré- 
ment béatifiée, peut-être, par ses fidèles. 

Après avoir sympathiquement accueilli la naissance 
de ce nouveau venu dans le monde des faits scientifiques, 
nous n'en regrettons que plus vivement d'avoir à dé- 
plorer son manque de circonspection et d'égards envers 
l'aérostation, son aînée, qui, pour être restée jusqu'à ce 
jour stationnaire, est loin pourtant d'avoir dit son 
dernier mot. 

Par la démonstration, nous allons essayer de revendi- 
quer, pour les aérostats, la place à laquelle ils ont droit de 
prétendre, quand il s'agit de navigation aérienne. Mais, 
si dans le cours de cette discussion, où pour notre part, 
nous ne regrettons pas de n'apporter ni bec, niongles(l),^ 
nous sommes amené à faire justice des prétentions exor- 
bitantes qu'ont affichées les porte- drapeau de l'aviation, 
ce sera du moins froidement, et sans parti pris d'hosti- 
lité contre les tenants de l'hélicoptère. 

En dehors de toute personnalité, et à l'abri du droit 
de libre discussion, nous croirons donc- pouvoir, sans 
blesser aucune convenance ou susceptibilité, signaler 
charitablement aux pionniers de la voie nouvelle quel- 
ques difficultés pratiques d'application, et spécialement 
deux écueils. 

En premier lieu : — Le peu de sécurité que semble 

(i) N'ayant rien de commun avec les tara avis projetés, 



- 10 - 

promettre l'autolocomotion aérienne, si fière d'être 
l'Aviation ! 

Que penser en effet de ce mode de transport, lors- 
qu'on sait qu'un seul grain de plomb, venant à briser 
l'aileron du plus grand comme du moindre oiseau, le 
frappe d'impuissance et le condamne à tomber comme 
une masse? ^ a ^ / \ v ^ , ; ,/ /,ïu;^V . ^ 

Or, si l'on ne peut éviter que. chaque jour, dans 
la machinerie existante, quelque appareil ne soit em- 
pêché de fonctionner par la rupture ou le dérangement 
de quelqu'un de ses organes, sera-ce s'alarmer à tort, 
de craindre que ces chances d'interruption dans le fonc- 
tionnement de machines nouvelles ne soient, au moins, 
aussi fréquentes alors que, pour naviguer dans l'air, on 
sera impérieusement porté à les faire le plus légères 
possible. 

Comment donc ne pas s'effrayer, en songeant que le 
moindre dérangement dans les machines de l'aéromotive 
abandonnera l'appareil, plus lourd que l'air, aux lois 
de la pesanteur; le condamnant à être précipité d'une 
manière d'autant plus terrible, le vouant à des consé- 
quences d'autant plus redoutables, que d'après les lois 
de la chute des graves : — les vitesses croissent propor- 
tionnellement aux temps, et les espaces parcourus 
proportionnellement au carré des temps employés à 
les parcourir!^ ^ Av , lC v .. - v ^ v " - . *'^ ,,v '" 

Or, il demeure bien évident que, dans l'air, l'aérostat, 
en équilibre dans son milieu, échappe, par ses condi- 
tions propres, aux terribles éventualités dont sera fata- 
lement menacé tout appareil plus lourd que l'air. 

Et maintenant encore, malgré les assertions réitérées 
échappées à une plume autorisée, dont, nous persistons 



- 11- 

à le croire, la religion aura été surprise, ou qui, tout $U 
moins, s'est laissée tromper par le décevant mirage d'uu 
séduisant paradoxe, nous nous refusons à nous JQÛ$r§ 
à la panurgienne cohorte de ceux qui, se laissant aller 
de confiance, se sont plus à répéter à l'envi : « Pqw 
vaincre Vair, il faut être plus lourd que liii, » tenai^ 
pour avéré que, si un ballon arrive à s'élever cjaus l'air ? 
c'est expressément à la condition d'être plus léger (eu 
tant que volume déplacé) que les couches qu'il travers» 
et sur lesquelles il s* appuie pour gagner celle où il se. 
trouvera en éqiiilibre. 

En second lieu: — Le peu d'excédant utilisable 
qu'on semble en droit d'espérer, comme fret, des projets 
d'automotion aérienne. 

Quand la même plume autorisée, à laquelle nous 
avons déjà fait allusion plus haut, disait à propos d'héli- 
coptères : « On enlève une souris, on enlèvera bien plus 
facilement encore un éléphant, » nous regrettions de 
ne pas nous voir convaincu par cette assertion, Jneu que 
péremptoire, et partant de si haut ; car si tant est que 
nous n'osions révoquer en doute la possibilité d'enipver 
un éléphant comme appareil, il ne s'ensuit pas que 
nous irions jusqu'à admettre, qu'eu outre de l'appareil 
nécessaire on pût, dans des conditions pratiques, enlever 
un éléphant comme excédant utilisé de la force produite 
par ledit appareil (1). 

Aussi serons-nous, par exemple* grandement étQPïté 
si jamais nous apprenons qu'uji constructeur de ï$te a B* 
se mette à en construire de plus lourds que l'eau (nous 
i 

(1) Les calculs abondent pour démontrer quelles seraient, avec un poids 
donné, les conditions de surfaces et de forces à déployer et encore pour pe fjen 
produire d'utile comme excédant. 



- 12 - 

entendons ne pouvant pas déplacer un volume d'eau 
dont le poids fût supérieur à celui qu'ils doivent repré- 
senter tout chargés); s'obligeant à produire, en outre 
de la force de locomotion, et par les puissantes exertions 
d'un moteur quelconque (qu'il faudra loger et trans- 
porter lui et son approvisionnement), ce qu'auraient pu 
lui donner, avec une dépense de force moindre, et gratis, 
eu égard aux bénéfices du fret, les lois de l'hydrosta- 
tique, puisqu'il est admis que « les grands comme les 
petits bateaux vont sur Veau sans avoir desjambes(l). » 

Donc, selon nous , le navire aérien étant destiné à être 
immergé clans le milieu où il doit agir, ne nous sembl e 
pas pouvoir être dans le vrai, ni posséder les qualités 
requises, dès qu'il n'est pas entendu de manière à dé- 
placer un volume du milieu d'immersion, qui le mette, 
lui et son chargement prévu, dans des conditions d'équi- 
libre.^ ^' :u "'- " e ' >^ -W^i,^,.^.,^,^ _yovo 

Aussi, quant à l'aviation, nous croirons-nous dans 
le vrai en faisant remarquer : que l'air, pour l'oiseau, 
est un milieu anormal, — où il n'est pas en équilibre ; , 
— qu'il ne peut forcément que traverser; — dans lequel 
il ne peut se soutenir qu'au moyen d'une dynamique 
constante, c'est-à-dire par des efforts puissants et conti- 
nus, mais dépensiers; dans lequel, en un mot, il ne 
possède pas de statique propre. 

Et nous insisterons sur ce fait, que tout autre est le 
cas dans lequel se trouvent les habitants des eaux ; car 
du vairon à la baleine, chacun est doué des moyens de 
se tenir en équilibre, dans toutes les couches du milieu 
où il est immergé, aussi bien que de la faculté de passer 

(1) Voir notre lettre adressée, en août 63, à tous les journaux et reproduite 
le 27, par le Progrès industriel* 



AÊROSCAPHES 



La navigation aérienne est possible, 
surtout par les aérostats ! 

A. C. 



- 14 - 

Car, dans ce cas, il jouira, en aérostatique, de tous 
les bénéfices des lois d'hydrostatique énoncées précé- 
demment. 

Par ces données fondamentales, l'on voit que la 
iiavigation aérienne est bien, surtout, possible par les 
aérostats. \vvjuVou -^^^ ^oV o^*^^ . 0^ ***■> j>u ^ 

Notre intention iï'est pas dé passer en revue tous les 
essais d'aérostation qui ont eu lieu jusqu'à ce jour; par- 
lant en général des tentatives rie direction, nous pou- 
vons néanmoins remarquer que leurs promoteurs, ne 
s'étant guère écartés du point de départ, ont générale- 
ment donné dans une erreur commune, en se créant à 
plaisir une résistance à vaincre, c'est-à-dire un emploi 
de forces sans profit pour la cause, soit qu'ils aient voulu 
entraîner le ballon par la nacelle, ou bien la nacelle par 
le ballon. 

Une comparaison nous fera clairement comprendre : 

Si l'on suppose tel oiseau de proie, ayant la force 
d'eiilever un lièvre dans ses serres , on se rendra aisé- 
ment compte de l'embarras dans lequel se trouverait 
l'oiseau, si, au lieu dudit lièvre, on lui donnait à en- 
lever un objet beaucoup plus volumineux, bien que d'un 
poids identique, et qui de plus pendrait à une certaine 
distance au-dessous de lui. Car il aurait alors non-seu- 
lement à vaincre pour son propre compte la résistance 
du milieu dans lequel il se meut, mais encore celle gue 
lui créerait l'objet déplacé, résistance qui croîtrait, tant 
en raison de la vitesse de l'oiseau, qu'en raison de la 
surface dudit objet déplacé, ûtÀ ^ ! ;> ,v ^ f ^ v i ~ 
■ -*- *-\-... 1- ■ — — * • "X-:. 1 .•*.'■'. ■ ' 

Jjft môme dépense de forces perdues se présente dans 



- 15 — 

le cas où la nacelle serait appelée à entraîner le ou les 
ballons; et d'autant plus considérable que ces derniers 
présentent une plus grande surface. 

Et nous sommes d'autant plus étonné qu'on ait tenté 
de le faire (1), que nous nous plaisons à croire : 

— Que jamais, au grand jamais, capitaine de bateau 
à vapeur n'a essayé de marcher toutes voiles dehors, soit 
en calme plat, soit contre le vent. — 

Quant à la possibilité de trouver un point d'appui 
dans l'air, mise eïi doute on ne sait pourquoi, par quel- 
ques esprits légers ou chagrins, — elle ressort avec 
évidence du fait de l'ascension d'un aérostat, puisque 
c'est de là que découle la raison de Isa force ascension- 
nelle (2). — c^^^y^ " *\ |.- - vi ~, -* - - 

Parmi les objections alléguées à Péncottire de là 
direction des ballons, il y a bien la résistance du milieu 
que quelques-uns mettent en avant, même après avoir 
nié le point d'appui, mais il y a surtout, dit-on, la résis- 
tance du vent. 

Avant de répondre, comme fonds, à cette objection 
dont il est convenu que l'on doit abuser dès qu'il &'àgit 
de ballons, nous constatons, tout d'abord, que l'idée 
n'est venue à personne de dire que les bâtiments à voilés 
ne soient pas dirigeables, et qu'ils ne puissent atteindre 
une destination déterminée. On ne les a jataàis, du 
moins de nos jours, doctement écrasés du mot impossible, 
bien qu'ils ne puissent directement vaincre le vent. 

Il est vrai qu'ils s'affirment d'eux-mêmes, qu'on les 



(1) Système Petin et autres similaires. 

(2) Comme aussi de la différence de la chute des corps à l'air libre, bu dans 
Jp yicje; et l'on sait que, dans ce dernier cas, graves et légers arrivent ensemble. 



- 16 - 

utilise sur une large échelle, et surtout que leur ori- 
gine remonte à une haute antiquité. 

Mais si l'on veut bien considérer précisément que la 
première barque ne date pas seulement de la fin du siècle 
dernier (1) , et tenir compte du temps qu'elle a mis 
à se transformer, pour se traduire par les fins voiliers 
qu'on admire de nos jours, on voudra bien, du moins 
nous l'espérons, nous concéder que de la montgolfière à 
l'aréostat qui accomplira un trajet déterminé, il n'y a 
probablement pas si loin, que de la pirogue creusée dans 
un tronc d'arbre au Great-E aster n. 

Pour notre compte, nous sommes certain que, comme 
intervalle de transformation, l'avantage restera aux aéro- 
stats aidés des ressources des temps modernes. 

Nous établirons ensuite, sur des précédents, la pro- 
gression forcée de tout aérostat remplissant de certaines 
conditions, et, bien que nous ayons le droit d'écarter la 
résistance du vent comme purement locale, ne pouvant 
simultanément s'opposer à toutes les directions ou pouvant 
s'éviter par la, recherche de courants contraires, nous 
aborderons de front la double objection. Relativement à 
ces résistances de milieu ou de vent contraire, qu'on dit 
invincibles, et dont on voudrait nous faire un épouvan- 
tail, nous dirons : 

— Si tant est qu'on ne puisse les vaincre telles 
quelles, cherchons à les annuler, à les amoindrir tout 
au moins; et la victoire deviendra plus facile. — : \^ % 

......,.,..,,..,.,,.... •.-,■■. ... 

Quant à la progression forcée dont nous avons parlé, 
faisant ici un appel à l'attention et au bon sens de nos 

(i) Comme le premier ballon, 



— 17 - 

lecteurs, dont nous ne mettons pas en doute la bonne foi, 
nous poserons la question ainsi : 

Étant donné un aérostat, c'est-à-dire un appareil en 
équilibre dans l'air, y possédant par conséquent un plan 
normal de statique ; — 

Qu'arrivera-t-il, si ledit appareil, doué de la faculté 
de déplacer son centre de gravité, vient à se mettre dans 
un plan incliné par rapport au plan normal, au moment 
même où, variant par un moyen quelconque (1) le rap- 
port de son poids spécifique à celui du volume déplacé, 
il deviendrait plus lourd que précédemment? 

Nous croyons être dans le vrai en affirmant — que 
l'appareil marchera, tout en descendant, suivant l'angle 
formé par son inclinaison, eu égard au plan normal 
qu'il a cessé d'occuper. -nC* ^ v«^ w- v*^ M v— i-i ■- ; 

Et inversement, il marchera en montant, si l'aérostat 
devient plus léger que dans l'état précédent. 

Ici, comme marche de l'appareil, nous entendons une 
progression de fait, mais absolue et forcée; et nous 
écartons même l'idée du concours de ses moteurs pro- 
pres, qui, avons-nous dit plus haut, n'auront à réagir 
que contre une résistance susceptible d'être, au moins, 
amoindrie. 

Pour ce qui est de l'autolocomotion aérienne, ou pour 
mieux dire de l'aviation, — 

Nous dénions aux graves dans l'air, et cela au nom 
des lois de la pesanteur, les bénéfices de la marche selon 
les plans inclinés, à moins d'un travail puissant et dé- 
pensier, devant constamment réagir contre la pesanteur 
même, et dont l'interruption serait un danger perma- 

(i) D'après les données du capitaine Meunier, par exemple, 



■ — 18 - 

nent ; et tout cela encore, nous le craignons du moins, 
pour ne rien produire d'utile (1). 

Du reste, sans posséder tous les secrets de la science, 
non plus que ceux de la nature, nous sommes tout dis- 
posé à penser avec ceux qui l'ont dit avant nous, que 
pour jouir de la marche selon les plans inclinés, l'oiseau, 
en outre de la résistance créée par la surface déployée, 
arrive, pendant qu'il traverse le milieu aérien, à modifier 
le rapport de son poids spécifique avec celui du milieu 
ambiant qu'il déplace, soit par l'air chaud logé entre 
-ses plumes, soit et concurremment par celui emmagasiné 
dans ses capacités pulmonaires et pectorales. vv>^ . ^ , 

Quant à la possibilité de la marche dans une direc- 
tion déterminée, revenant à l'objection du vent con- 
traire, que l'on présente comme invincible pour les 
aérostats, nous nous permettrons d'insister pour prouver 
qu'elle n'a pas toute la portée qu'on veut lui attribuer (2). 

Si, au lieu d'un seul ballon, on en supposé quatre, 
devant isolément se diriger vers chacun des points car- 
dinaux, il demeure constant que le même vent ne 
pourra pas être tout à la fois directement contraire à 
chacun d'eux ; contraire pour l'un à l'aller, s'il persis- 
tait, il se trouverait favorable au retour. Puis ensuite, 
sans parler des temps calmes «t delà faculté de louvoyer, 
soit de gauche à droite, soit de bas en haut (3) et vice 
versa, dont disposera l'aéronaute, celui-ci n'est-il pas 
à peu près certain de trouver, en changeant d'altitude, 

(1) Le il octobre dernier, dans un remarquable feuilleton de l'Opinion 
nationale, M. Viclor Meunier confirmait notre dire par ces paroles : « Avec 
les ballons l'on pourrait porterdes armes à la Pologne; avec l'aviation, que 
lui porterait-on?... des lettres! • 

(2) Dans son rapport "sur le projet do ballons captifs remorqués, système de 
M. Moreau de Saint-Apre, M. J. Séguin établit qu'ils pourraient fonctionner 4 
Paris en moyenne pendant 210 jours par an. 

(3) Avantage que ne possède pas la batellerie. 



- 19 - 

des courants atmosphériques allant en sens différents 
de ceux qui peuvent régner près de terre. 

Un vent contraire ne pourra donc empêcher des aéros- 
tats, remplissant les conditions précitées, d'atteindre 
un point déterminé. V:vv^- -^ ^^ a^à/ ^- .-»-.- \ ^ v v 

De plus, relativement à ces résistances de milieu ou, o 
de vent contraire, nous dirons pour notre compte, avec 
le vieux proverbe : 

Quand on n'est "pas assez fort, il faut être fin. 'm*M -wa^ wa<**taw4r 

Aussi, sommes-nous surtout étonné que, pour la di- 
rection des aérostats, Ton n'ait pas sérieusement songé à 
agir sur le milieu d'immersion. ^ .*...., . v 

Car, si l'on supposait le vide fait au-devant de l'aé- f*«ï * 
rostat, on admettrait bien sa marche forcée selon la ,r '.' 
direction où le vide aurait été fait, ipso facto, par l'effec- Yf vv , ^ 
tivité de la pression continuant dans les autres points 
du milieu, alors que dans ceux où le vide aurait été * 
fait, il n'y aurait plus de résistance à vaincre, attendu 
qu'il n'y aurait plus de pression. 

De là une progression de fait, mais absolue et forcée, 
même sans le secours de moteurs propres. 

Or, dans cette hypothèse, si l'on se rend compte que le 
vide est l'absolu d'une rupture d'équilibre, on ne pourra 
se refuser à admettre un résultat suffisant, même d'un 
effet partiel. Car, dès qu'on dit rupture d'équilibre 
dans un point d'un milieu, on entend et admet, en rai- 
son directe de l'effet produit, augmentation proportion- 
nelle de la pression dans les autres points. / 

Dès lors, effet utile pour la marche forcée, dans ledit 
milieu, du corps flottant au-devant duquel cette rup* 



- 20 - 

ture d'équilibre aura été produite, et cette progression 
se continuera tant qu'il n'y aura pas d'interruption dans 
l'opération déterminant la rupture de l'équilibre. 

Et si, comme marche de l'appareil, nous n'entendons 
ici qu'une progression de fait, mais absolue et forcée, 
nous nous croyons d'autant plus certain d'en étendre 
les bénéfices, que plus la résistance à vaincre serap** 
amoindrie, plus nous jouirons efficacement des efforts 
de nos moteurs, qui, ne courant pas le risque de demeu- 
rer stériles, pourront, en d'autres termes, être d'autant 
moins puissants. 

Si tant est qu'il soit nécessaire, nous pourrons par 
des exemples justifier notre dire : 

— Qui de nous n'a eu occasion voyant, sans pouvoir 
l'atteindre, un objet flottant inerte dans l'eau; qui de 
nous, dis-je, n'a réussi à l'attirer à soi en opérant une 
rupture d'équilibre dans le milieu d'immersion soit avec 
la main, soit avec un bâton? — 

Nous en appelons à tous les pêcheurs dont la ligne 
s'est parfois démontée. 

Tout le monde peut encore faire cette expérience 
plus identique encore à l'objet qui nous occupe. 

— Au moyen d'un chalumeau de paille, soufflez une 
bqlle d'eau de savon comme en font parfois les enfants. 
Tout en marchant en arrière, faites tournoyer la main 
près de ladite bulle, et elle vous suivra avec la doci- 
lité la plus parfaite, malgré son inertie et sans être ani- 
mée d'aucune force propre. — o\ * - v ^ c ^^^ ce 

o,,>^ ; - -^ • ■ - " ; • 

La loi physique qui explique les faits ci-dessus , la loi 

qui régit les conséquences de la rupture d'équilibre dang 



- 21 - 

un point -d'un milieu quelconque, par rapport aux autres 
points de ce milieu, est aussi simple qu'absolue. 

C'est aussi une des lois fondamentales de la direction 
des aérostats. C'est elle qui, par l'amoindrissement de 
la résistance à vaincre, permettra de bénéficier de 
l'effet virtuel de leurs moteurs. 

Revenons à notre point de départ ; si nous avons dit 
que la direction des aérostats est la conséquence rigou- 
reuse du principe de l'aérostation, c'est que pour nous : 

Dès qu'il est question d'agir dans un milieu d'immer- 
sion, nous ne pouvons admettre que pour atteindre 
sérieusement le but, l'on puisse un instant songer à un 
appareil qui ne saurait se tenir en équilibre dans ce mi- 
lieu, qui n'y aurait pas en un mot de statique propre ; 
seules conditions du reste dans lesquelles on puisse lui 
déterminer un plan normal. — c \ ^ ' : \ - ^ ^^ u 

Bien qu'un spirituel memfcre de nôtre Académie des 
sciences se soit plu à dire, risquant peut-être un peu de 
compromettre son autorité personnelle : 

— « Il y a longtemps que tous les physiciens ont 
rangé la direction des ballons plus légers que Vair au 
nombre des problèmes non-seulement insolubles mais 
absurdes même à poser. » — 4 \ ''J'~ 

Nous croyons, à l'abri des lois de l'aérostatique, pou- 
voir prendre en main la cause des aérostats, et échap- * 
per à la condamnation, ad absurdum y qui nous est si , 
vertement infligée au nom de la science et des savants, , 
par l'honorable M. Babinet (1). 

(i) Nous nous faisons un plaisir de constater ici que tous les savants ne 
sont pas si absolus ni aussi loin d'admettre la possibilité de la direction des 
aérostats. Nous avons eu la satisfaction d'entendre l'honorable M. Barrai 
exprimer, aux conférences de la rue de la Paix, l'espoir que la question ne 
tarderait pas à être résolue, et tout le' monde se rappellera que, loin de con- 
damner à l'impuissance aucun système, il faisait à tous un appel encoura- 



Vo l !'\lUv 



- 22 -' 

Car qui dit aérostat est loin de dire fatalepaent plus 
léger que l'air; et nous ne saurions croire que le 
poisson, qui n'est après tout qu'tm hydrostrat, qu'oi 
nous passe le mot, nous ne saurions admettre, disons- 
nous, que le poisson soit absurde pour se mouvoir et 
se diriger avec ou sans l'agrément de la science et des 
savants. ^ bco^^ ^ty^v ^, v0x \ ««-^i.\v>v. 

Nous serions bien étrangement trompé, s'il ne res- 
sortait déjà de ce qui précède que les aérostats ne sau- 
raient être valablement condamnés à n'être que des 
bouées, ou des poissons agitant des nageoires impuis- 
santes, et nous nous plaisons à croire que la majorité 
de nos lecteurs se joindra à nous, pour dire : — Oui, la 
navigation aérienne est possible, surtout par les aéros- 
tats ! ''>w ' ■ v ^ r • ^ -y V Vv >\ ,{ --^ 'Mv-*-% "- j^»,^'" 
■y^ Yov^. ) lt \ w'uu ,v. - ,v.v, ! v,.. ^\ M ^ , ^ . .. 
Ce qu'on ne saurait du reste jamais assez répéter , 
c'est que, des faits acquis à la cause que nous défendons 
par les travaux de nos devanciers, il résulte, quand on 
les examine sérieusement, — que la plupart des élé- 
- ments ou des données nécessaires à la direction des 
fvot f * ^ - A aérostats sont trouvés et surabondamment démontrés. 
M» - ï' . t "17aërostat se tient dans l'air sans dépense de force 
1 - i .aucune. Par la forme et la solidarité de la "nacelle, il 
' — peut éviter les dépenses de forces perdues. 

Pouvant sans effort monter et descendre, et se rendre 
^ ; - tantôt plus lourd ou plus léger , l'aérostat peut avancer 

forcément à l'aide des plans inclinés, dans une direction 
donnée, comme aussi se dérober aux courants contrai- 
res en changeant d'altitude pour en trouver d'autres, 
et c'est là sa supériorité sur la batellerie, constamment 
aux prises avec deux milieux. 



La question posée ainsi, nous n'aurons pas de peine 
à combattre un autre préjugé non moins.,., répandu. 

On croit faire à la direction des aérostats une objection 
bien sérieuse en parlant de la puissance des moteurs 
qu'il leur faudra employer. 

Et d'abord, nous ne savons pourquoi Ton s'obstine à 
ce sujet à présenter les aérostats comme devant toujours 
avoir à lutter contre le vent contraire. 

Cette allégation tombe d'elle-même, quand on songe 
à plusieurs appareils., car, ainsi que nous l'avons déjà 
dit, le même vent ne pourra tout à la fois être contraire 
à toutes les directions. Elle n'a pas plus d'importance, 
quand on songe que la faculté de se tenir en équilibre 
dans les diverses couches du milieu atmosphérique 
comme de passer de l'une à l'autre permettra toujours à 
l'aéronaute de chercher à dès hauteurs diverses des cou- 
rants différents. 

De plus, dès que le vent ne sera pas directement con- 
traire, avec quelques pouces de toile convenablement 
orientés, l'aérostat pourra toujours, en louvoyant plus ou 
moins, atteindre sa destination. 

Ceci étant écarté , que reste-t-il de l'objection pré- 
citée?.... Rien! 

Car personne n'ignore que si c'est le poids à trans- 
porter qui nécessite l'emploi de forces propulsives, l'aé- 
rostat en équilibre dans son milieu a par le fait, perdu 
tout son poids, et tout le monde sait, pour l'avoir vu 
maintes fois, avec quelle facilité des enfants font mou- 
voir et dirigent d'énormes pièces de bois flottant dans 
nos ports, et dont ils peuvent se jouer en nageant quand, 
à terre, plusieurs chevaux sont nécessaires pour les 
déplacer, n ". 



- 24 - 

En songeant à l'aviation, nous ne pouvons nous em- 
pêcher de faire remarquer que ces bénéfices ou avanta- 
ges lai sont interdits, en vertu de son principe qui 
ayant pour base essentielle Y action des graves, exigera 
toujours une réaction énergique et dépensière contre la 
pesanteur, et dont la moindre interruption, amènerait une 
épouvantable catastrophe (1). 

En approchant delà fin de ce travail, que nous som- 
mes obligé de restreindre dans le cadre éiroit d'une 
brochure, nous ne pouvons nous empêcher de protester 
encore contre ce fait > qu'on ait essayé de poser la ques- 
tion de la navigation aérienne par les ballons, comme 
impossible, en tant que reposant sur la direction d'ap- 
pareils plus légers que l'air. 

Quel que soit, du reste, l'effet qu'on ait pu attendre de 
cet insidieux aphorisme, nous doutons qu'il ait été atteint, 
et nous n^us plaisons à croire que personne ne s'en est 
laissé imposer par cette qualification inexacte; 

— Car, dès qu'il s'agit d'aérostats, il demeure con- 
stant qu'il s'agit d'appareils, en équilibre dans quelque 
couche que ce soit du milieu aérien où on puisse les 
supposer flottants, comme aussi pouvant à volonté passer 
des unes aux autres. M 

Nous ne savons réellement si nous devons relever 
certaine objection que nous avons quelquefois entendu 
formuler; toutefois, comme nous tenons à ne rien laisser 
volontairement en dehors de la discussion, nous dirons 
à ceux ' qui pensent qu'il faudra une grande vitesse 

(1) Nous ne nous arrêterons pas à l'idée de parachutes efficaces, nos lecteurs 
se rendront compte aussi bien que nous de la surface, comme aussi de la soli- 
dité de contexture qu'il leur faudrait pour neutraliser l'effet de la pesanteur 
d'une aéromotive quelconque, réduite à l'inertie par la cessation des fonctions 
de ses organes. 



— 25 - 

de rotation aux roues ou hélices qu'on emploiera dans 
les aérostats : 

— Comparativement à l'eau, par exemple, la vitesse 
rotative de moteurs d'égale surface décroîtra pour les 
aérostats en raison directe de la différence de densité ou 
de compressibilité des deux milieux. V ^^ c^-y^ ^ y 

Il ne reste donc d'autre obstacle sérieux que la résis- 
tance du milieu. 

Mais ici le volume que doit atteindre l'aérostat pour 
être -capable de porter un certain poids, tout aussi bien 
que ce poids lui-môme, deviennent pour nous un avan- 
tage réel et marqué. 

— La puissance de marche croissant, pour les corps 
en équilibre y dans le milieu où ils sont immergés, en 
raison du cube de leurs dimensions, quandla résistance 

n'augmente que comme le carré de la vitesse. — 

o 

\(L <-^ CM v\. '. V 

Aidé de ces avantages, no us croyo ns pouvoir espérer, 
avec raison, avoir bon marché de cette résistance de mi- 
lieu, soit par la forme , soit par la rupture d'équilibre 
dont nous avons déjà parlé. 

En préconisant la locomotion aérienne par les aéros- 
tats dirigeables, est-ce à dire que nous venions menacer 
l'humanité voyageante de dangers nouveaux et inévita- 
bles, sans lui présenter des garanties de sécurité équiva- 
lentes, en somme, à celles dont elle se contente bien de la 
part de ses entrepreneurs ordinaires de transport. 

Quand nous songeons aux ascensions nombreuses et 
répétées de tant d'aéronautes, notamment de messieurs 
Green, Coxwell et Glaisher en Angleterre, Godard en 
France, etc., — nous nous croyons suffisamment autorisé 
à penser le contraire. 

En outre, aux plus timorés de nos lecteurs , nous dç- 



- 26 — 

manderons quel est le mode de locomotion qui ne pré- 
sente pas de dangers. 

— A pied, Ton peut tomber et se casser une jambe , 
ou recevoir une cheminée sur la tête. — 

— A cheval, un coursier s'abat ou s'emporte et vous 
tue. — 

— En voiture, un véhicule verse ou se heurte à un 
autre et vous brise. — 

— En chemin de fer, on déraille, deux trains s'attei- 
gnent ou se rencontrent, et de récentes catastrophes nous 
démontrent les dangers courus. 

— En mer, on se perd corps et biens , par une tem- 
pête, une voie d'eau , l'incendie ou l'explosion d'une 
chaudière ou d'un magasin à poudre. 

Et pourtant, bien que ce ne soit pas toujours sans 
appréhensions, il n'est pas de jour ou quelqu'un n'aille 
à pied, en voiture, en-chemin de fer ou sur mer ! 

Aussi, bien que les ascensions en ballon ne soient pas 
encore généralisées par l'usage , nous pouvons dire à 
leur louange, qu'il est presque sans exemple qu'elles 
soient devenues fatales à des aérbnautes doués d'expé- 
rience et de sang-froid. . 

Que pourrions-nous ajouter de plus rassurant que de 
dire : 

— Outre la possibilité de différer son départ dans le 
cas où une tourmente atmosphérique menacerait d'écla- 
ter, l'aéroster, même surpris par une tempête, aura 
toujours la ressource de pouvoir s'élever à telle ou telle 
altitude pour continuer sa route, ou courir des bordées 
en laissant l'ouragan sévir bien au-dessous de lui. — 

Il est peu de personnes, ayant voyagé dans les mon- 
tagnes, qui n'aient eu l'occasion d'assister au singulier 
spectacle de voir éclater un orage épouvantable à leurs 



- 27 - 

pieds, tout en ayant au-dessus de leur tête le ciel le plus 
calme et le plus pur. 

L'immense intérêt qui, en outre de celui d'actualité, 
s'attache à cette question pendante de navigation aérienne, 
avec ou sans les ballons, ou concurremment par les deux 
systèmes, justifiera, nous l'espérons, notre intervention 
dans le débat. 

Du reste, en présence de la partialité, peut-être bien 
un peu irréfléchie, avec laquelle on a accueilli l'idée 
nouvelle, il était de notre devoir de protester contre ce 
déni de justice, au nom des ballons conspués à tort, et 
trop prématurément mis hors la cause et hors la loi. 

Le bon sens du public ne peut longtemps faire fausse 
route, et quelque habilement qu'ait été surprise sa reli- 
gion, quelque loin qu'il ait pu se laisser entraîner par 
un engouement irréfléchi pour le nouveau, nous aimons 
à croire que la réflexion étant venue, il n'a pu manquer 
de s'opérer dans ses idées une réaction favorable à la 
cause que nous avons embrassée. 

— Si nous avons été assez heureux pour réussir à 
démontrer la possibilité de la direction des aérostats, 
par l'examen raisonné des quelques lois fondamentales 
d'où elle ressort, et qui, déjà expérimentées pour la plu- 
part, peuvent être aisément appréciées, contrôlées par 
tout le monde ; 

— ; Si, les aérostats peuvent marcher sans moteurs vers 
un but déterminé, —si la faible densité du milieu n'exige 
gas une grande vitesse rotative des propulseurs em- 
ployés, — si la puissance de marche croît en raison du 
cube des dimensions, en même temps que la condition 



'V 



— 28 — 

d'équilibre que comporte l'idée même d'aérostat, annu- 
lant la pesanteur des appareils, ne nécessite pas pour eux 
de puissants moteurs, soit quant à la force, soit quant à 
la surface ; si la résistance du milieu peut être amoin - 
drie par une rupture d'équilibre, dans un point de ce 
même milieu , pourra-t-on hésister à conclure avec 
nous : 

Oui, la navigation aérienne est possible y surtout par 
les aérostats! 

En résumant succinctement les arguments que nous 
avons développés, nous allons énoncer l'ensemble des 
conditions dont un aérostat doit pouvoir justifier pour 
être dirigeable. 

Voici donc notre exposé de principes quant à la navi- 
gation aérienne par les aérostats (1) : 
TL,.;^^ La faculté de pouvoir, à volonté et sans perte de 
■■"-.. . . gaz, modifier en plus ou en moins le rapport de" son poids 
V*'-^ 1 "" spécifique à celui du milieu ambiant déplacé, ce qui 
permettra de monter et de descendre à volonté ; 

2° La faculté de pouvoir, à volonté, déplacer son 
centre de gravité pour prendre, par rapport au plan 
normal de statique, tels plans inclinés que comporteront 
les besoins de descente ou d'ascension. 

Nous croyons devoir encore insister sur ce que la 
réunion de ces dcix conditions suffirait à elle seule 
pour déterminer la progression forcée d 9 un aérostat 
dans une direction voulue. \ vV ° si ~ v - - VV- °^ - 

3° La faculté de pouvoir, à volonté, soit que l'on 

(1) Dans le brevet qui nous a été délivré en juillet dernier, pour quelques 
modifications qui nous sont personnelles, nous en faisions l'énoncé sommaire. 
Nos lecteurs verront que nous nous sommes fait un devoir de ne rien négliger 
des faits acquis par les précédents, et nous avons le bonheur de nous trouver 
d'accord pour l'ensemble, avec nombre de gens compétents, notamment M.Vic- 
tor Meunier. {Opinion nationale du il octobre dernier). 



- 29 - 

marche en avant ou en arrière, opérer dans la masse 
atmosphérique, môme contre le vent s'il y a lieu, et an- _ ^ 
térieurement à la marche de l'aérostat, une rupture oA*^*- 0t - 
d'équilibre suffisante pour faire résulter un effet utile de V^ ^ S n [* 
la pression, qui reste constante dans les autres points du -c'u } 
milieu. ^(*/w> ^V^^-c , l . ^-v^ v. v <^.-. - „>>.- •. - ,-..* v -\\ 

Sans revenir sur les explications déjà données, nous 
pensons pourtant qu'il ne sera pas sans intérêt de se 
rappeler qu'à elle seule, cette condition déterminerait 
encore forcément la marcfte dans une direction voulue , 
sans compter qu'elle augmentera de beaucoup les ré- 
sultats à obtenir des moteurs propres de V appareil. 

4° La solidarité intime de la nacelle et de l'aérostat, 
afin qu'il ne se produise pas à la marche des résistances, 
qui useraient inutilement partie de la force de progres- 
sion déployée. 

Pour V obtenir au plus haut degré possible , nous 
avons placé la nacelle au-dedans de V aérostat même, 
entre les parties de ballon qui le composent. 

5° Afin de présenter toute la sécurité désirable , l'aé- 
rostat sera divisé eu plusieurs compartiments, de sorte 
qu'une rupture, un accident quelconque de l'enveloppe 
n'agissant que sur une partie ne puisse compromettre 
l'ensemble. 

6° Une enveloppe le moins possible perméable au gaz, 
afin de n'en pas permettre la déperdition. 

7° Des soupapes de sûreté. 

8° Des propulseurs latéraux indépendants les uns des 
autres afin qu'en arrêtant ceux d'un côté, sans que ceux 
de l'autre cessent de fonctionner, on puisse obtenir même 
des conversions de l'aérostat sur lui-même ou des chan- 
gements de direction dans des angles prononcés. 



— 30 — 

Ils auront en outre pour objet de soustraire V aéros- 
tat aux effets du vent qui le prendrait en flanc, car ils 
feront dévier son action selon les tangentes de leur 
rotation. 

9° La faculté de se mouvoir à volonté, soit en avant, 
soit en arrière, sans qu'on soit obligé de virer de bord, ce 
qui, de plus, combiné avec les conditions des n os 1 et 2 
rendra efficacement maître de la descente à un point 
donné. A cette fin, les extrémités de l'aérostat seront 
conformes, mais symétriques. 

10° La forme de l'aérostat sera un ellipsoïde allongé. 
C'est celle qui laissera le moins de prise au vent quelle 
que soit la direction d'où il vienne. Dans le même but, 
il sera recouvert d'une légère carapace en aluminium. 

11° A chacune des extrémités et de chaque côté 
seront des gouvernails pour les changements de di- 
rection par légères inflexions. 

Ils seront de plus susceptibles de fonctionner dans 
un plan horizontal ou vertical, à volonté, afin que, selon 
les besoins, ils puissent ne pas présenter de surface au 
vent ou, après action, être facilement ramenés au point 
de départ sans produire de réaction sur V aérostat. 

12° Des voiles triangulaires seront symétriquement 
disposées dans l'axe du centre de gravité de l'appareil. 
Elles s'enrouleront sur leurs vergues comme des stores 
et concourront, selon les circonstances, soit à la marche, 
soit à la direction de l'aérostat, d'après le calcul de la 
surface de toile laissée en prise au vent. 

13° Dans la partie destinée à l'installation du matériel 
ou des voyageurs, il est d'urgence que les fenêtres soient 
mobiles sur pivot, de sorte que l'on puisse avoir de l'air 
à volonté sans que celui-ci vienne à s'engouffrer dans 



- 31 - 

l'appareil et faire résistance à la marche, c'est-à-dire, 
absorber inutilement partie de la force déployée. 

14° Des sièges suspendus en conséquence permettront 
aux voyageurs de se maintenir dans la perpendiculaire 
malgré les plans inclinés que pourra prendre l'Aérostat, 

15° Pour plus de sécurité, des paratonnerres seront 
disposés de manière à pouvoir soutirer et laisser déperdre 
le fluide électrique dont pourraient être chargés les mi- 
lieux qu'on aura à traverser. 



Si nous sommes dans le vrai de la question, ainsi que 
nous en avons la conviction intime et raisonnée, et que 
nous ayons été assez heureux pour inspirer créance, 
notre tâche se trouve nettement dessinée. 

Il nous reste à faire passer notre théorie dans la pra- 
tique, à lui donner par l'application la sanction de l'ex- 
périence. 

Toutefois, et non sans un peu d'amertume il est vrai, 
nous ne pourrons nouS empêcher de répéter ces paroles 
profondes et qui malheureusement justes encore de nos 
jours, ont pu, en. tous temps, servir à stigmatiser l'igno- 
rance et la roufh*e unies à 4'égoïsme et au mauvais 
vouloir : ' x 

>: *" 4 *"; 

« On ferait bien plus de grandes choses, si Von en 
croyait moins d'impossibles. .» 

Néanmoins nous nous mettrons à l'œuvre avec cou- 
rage et confiance, et bien que nous ne nous dissimulions 
pas les difficultés qui attendent les inventeurs comme 
les promoteurs d'idées nouvelles, nous venons de for- 
mer, avec un de nos collaborateurs et amis, le noyau 



- 32 • — 

d'une société destinée à prendre l'initiative de l'expéri- 
mentation . 

Si tant est que l'honneur d'une nation soit intéressé 
à voir les grands problèmes se résoudre d^ns son sein, 
nous pourrons espérer que les capitaux français pren- 
dront le soin de féconder notre œuvre, afin qu'elle n'ait 
pas besoin d'aller se faire sanctionner à l'étranger. 

Confiant dans la bonté de la cause que nous défen- 
dons, et comptant sur la sympathique bienveillance du 
public, nous faisons ici appel à son jugement. 

Nous soumettrons à sa haute appréciation nos raisons, 
nos moyens et notre but, nous estimant heureux si nous 
pouvons intéresser l'attention et soutenir l'examen. C'est 
donc sous le puissant patronage de tous, que nous pla- 
çons, dès à présent, notre Société française des Aéws- 
caiphes. 

A. Chauvin. 

Paris, 486i. 





"W 



imprimerie L. TOINON et Cie, à Suint-Germain. 



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Dans une nation, c'est un devoir pour chacun 
de concourir à ce qui peut faire ta gloire de tous l 
A. C. 



AVIS 

Les encouragements sympathiques qui ont accueilli notre 
entreprise, ainsi que les nombreuses adhésions qui nous sont 
déjà parvenues,- nous ont décidés à admettre dans notre 
Société, des membres correspondants avec titre de Fondateurs 
honoraires. • 

En conséquence, une carte de Fondateur honoraire et 
Membre correspondant de la Société française des Aéro- 
scaphes, sera mise à la disposition de tous ceux qui, désirant 
s'associer à notre œuvre, voudront bien lui apporter leur 
concours et leur appui. 

Cette carte donnera droit : 

1° A assister à toutes les réunions de la Société ; 

2° A assister aux expériences particulières qui précéderont 
les exhibitions ou ascensions publiques ; 

3° Pour les exhibitions, les Titulaires seront admis durant 
les jours réservés ; 

4° Pour les ascensions , des places spéciales leur seront 
consacrées. 

Dans le but de ne repousser aucun concours, le chiffre de 
la souscription volontaire , pour être admis au nombre des 
Fondateurs honoraires et Membres correspondants de la 
Société, n'est déterminé que par un minimum de cinquante 
francs. 

Nous publierons prochainement notre première liste. 



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