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0^^90^0009
'/^s-S
je/.
• o
TRAITÉ DES ANIMAUX.
DE LEUR ORGANISATION
ou
PRINCIPES B'ANATOMIE COMPARÉE,
•*■ .
^•*
Le nombre tTexempla "es' prescrii par la loi m
été déposé. Tous les exemplaires portent la signa^
Eure de l' Editeur.
DE L'ORGANISATION
DES ANIMAUX,
OU
PRINCIPES D'ANATOMIE COMPARÉE.
] àR
M. H. M. DUCROTÎtY DE BLAIlfflLLE,
D. «r. p.
Flofosenr cTuutoiBie, de phytiologîfi oosparéet et d« soologif à la faculté dtn
sci^acn d« Paris , à rAthénée royal de la même ville ; Médecin en chef de k
f ixiéine légion de la garde nationale ; Membre an cercle médical , des sociétés
riiîlomatique de Parti , d^hisloire natoxeUe Wemérienne d*Édimbovrg , d^
bobUn, tnèiérinaire de Copenhagne, {^liloMp^icme de Philadelphie , des sdencee
pfajsiqiMS et médicales da Rhin inférieur, (fEuldire aatarelle et de
die Dresde; des académies impériale des Oarienx de la nalue, impériale dliis-
teire natunUa de Moscow, eC des aciences oatnrelles de Philadelphie.
TOME PREMIER,
Contenant la Meiphologie et l'Aistësologie.
PARIS.
Cssx F. G. LEVRAULT, rae des Fossé» M. le Prinee, N.* S»,
Et roe des Juifs , N.'^SS, à Stuasbouko.
1822.
•»♦
A LA MEMOIRE
DE l'homme auquel j'âURAIS LE MIEUX AIMÉ RESSEMBLER,
s'il eut iri en mon pouvoir de le faire ,
DE l'homme dont JE m'hONORE LE PLUS d'ayOIR ETÉ l'aMI ,
M. G. PICQUET DE LA HOUSSIETTE.
.♦ .
GHCFÀLIEE DB SAINT-LOUIS 9 ANGIETT OFFICIER D ARTILLERIE ,
DilCTErR EH MÉDECINE DE LA FACULTÉ DE PARIS :
MOBU IT ■■▲?■ SANS OSTIlTTATIOlf ,
AivimKT KT D^iRTiinsé commb dn AHCIIX pibuz^
JKSnUIT n tlBilAL commb oh ▼élITABI.K CITOYBn ;
TBAinrOBTi PAB LA POICK DBS giacoustahcbs
A LA BOITB OB NOS fBUfCBS BXlLBS ,
SOLS AT SOUS GoNoi,
U. iCBAPPA A LA BOUCBBBIB OB QoiBBBOW,
BT CBPBROAIfT LA BiCBSSITi LK FOBÇA
•B SBBTIK LB «OOTBBMRMBZIT ABGLAIS DANS SES COLOXIBS.
RbFBMO BN PbAIIGB aussitôt qu'il BB but la POSSIBILITE,
MAIS HB VOULANT PAS BMPLOTBB SOU irià
A l'appui DB CB Q'JIL CBOYAIT LA TTBAKNIB ,
IL BUT LB COUBAGB, A QUABABTB ABS,
ftS SB ■BMBTTmB SUB LBS BAHG8 POUB ÉTUOlBm LA M^KCINS.
Eb PBU D'AHMiBS IL SB MOBTBA DIGMB DB CBT ABT DIVlX,
AUQI;BL LA MOBT l'bRLBTA A PBIBS AGA DR QUABANTK-HUIT ANS ,
AlUit qu'a la lOMMARDlB, SA PATBIB , DONT, Qf OlQrs INCONNU,
IL MKBITA d'AtBB l'bOHNBUB ,
! BT DORT fUCi TABD IL BUT ili LA G LOI Bit.
W<l)lW)»(»W<M>¥W<WW<»WW<>>»%W^M^W<W»M<>><WM<»»l>><iW^
AVERTISSEMENT.
L E plan d'uDe partie de cet oiiymge a été conçu pour
renseignement deTÉcole normale» aussitôt que» par un
arrêté du conseil royal de 'nnstruction publique'» je -M
cliargë de donner chaque année aux élèfés de troi-
ûème classe une idée génértle et sommaire de Tana-
tomie et de la physiologie des animaux» et d^une^grande
partie de leur distrBbution méthodique; c*est dès iSi'4
que j*ai comnàencé à le mettre à ebtécution. Je Ta! réi^.i^
lement entrepris dans le but d'enseigner et de faire
retenir le plus de choses dans le moins de temps p^sible »
à des élèves qui nous arrivent sans savoir que la chàip
^lls mangent est formfe par les mtiscles. J'ai cependabt
m
aussi désiré que les élètes^ eil iXiédecine qui me font l'hon-'
neur d'assister à mes leçons ne perdissent pas tonit-ènfait
leor tempa ;'én aorte qu'il est rééulté de ce double motif
un ouvrage dans* 'lequel j'âi eu pefàt obfet principal '-dé
nootrer qu^on peut faire de Pénatomie comparée» de^là*
physiologie et delà zoologie -« sons atôir à sa dispositioÂ
sa très-grand nombre d'animaux » et dans lequel j'éta-*
Ub les princtpeé -» pour aidai dire à priori, d'une roa-
aière dogmatique » dli moins en apparence » et je viens
«suite les C(Mifirmér'par des fbits choisis dans les ani-
ttaax les pins eommuns.
a.
iv AVERTISSEMENT.
C'est ainsi que mes principes d'anatomie » de physio-
logie et de zoologie ont été établis et professés depuis
près de dix ans; mais en réfléchissant davantage, j'ai
été aisément conduit à voir que dans l'état actuel de la
science , l'on pouvait essayer de traiter des animaux en
général , en les envisageant successivement sous les rap-
ports de leur structure » de l'action de leurs organes , de
lepr forme et de la classification de ces formes , et enfin
de leur histoire naturelle*
^J'entreprends donc de traiter des animaux de la ma-
nière, à la fois la plus complète et la plus succincte
possible» vu l'étendue immense du sujet. La tâche
est sans doqte difficile , et beaucoup au-dessus de mes
foi^ces f je ne me le suis pas caché : mais il y a déjà long-
temps que j'étudie la matière » que je l'envisage sous toutes
ses faces ; aussi toutes les parties de mon ouvrage sont
elles bien avancées » les matériaux pour la plupart étant
ai^ pioins préparés. J'aurais cependant , sans aucun
4oi|ite, préféré de retarder encore l'exécution définitive
4e ce traité, et d'attendre plus long-temps pour con-
^rmer par de nouveaux faits les principes auxquels ceux
qOQ 'j'ai observés m'ont conduit ; mais je me vois forcé
4*eni commencer la publication , d'abord parce que je
pense qu'il peut être utile aux élèves et aux personnes
qui .veulent prendre une idée générale de la science qui
traite de la plus belle partie des corps organisés , de celle
à laquelle l'homme appartient, et ensuite parce que la
plupart de mes idées ayant été successivement exposées
AYBRTISSSMENT. T
dans mes cours » il se pourrait réellement qu'au bout
d^uQ certain temps je me trouvasse» en les publiant
définitivement , avoir Pair de prendre à d'autres celles
qui auraient pu être déjà admises.
D'après ce que je viens de dire sur le but de ce traité »
sur le plan que j'ai adopté , il est évident qu'il' doit être
nécessairement dogmatique; et par conséquent que -sa
nature môme a dû m'empécher d'entrer dans anèuné
discussion critique. Je ne prétends cependant pas n'avoir
point commis d'erreurs; je ne prétends pas davantage
n'avoir pas laissé de lacunes; car je pose en fait, d'une
manière générale, que dans les sciences d'observation
l'un et l'autre sont également impossibles , et à plus forte
raison pour moi dans la position isolée où je me trouve.
Je prétends encore moins avoir découvert tous les faits
que je rapporte ; je les ai observés pour la plupart »
peut-être sous un nouveau point de vue, mais souvent
après les avoir connus plus ou moins complètement par
les travaux de mes prédécesseurs et de mes contempo-
rains. Quant à ceux que je n'ai pas vus , je les rapporte
en citant l'auteur dans lequel je les ai puisés. Cette dé-
claration m'évitera , je l'espère , le reproche de n'avoir
que fort rarement cité , et même de n'avoir pas discuté
les opinions établies contradictoirement à ce que je dis.
Dans l'impossibilité presque absolue où je suis de con-
naître tout ce qui a été fait en anatomîe, surtout en
Allemagne , où , grâce à l'absence du système tyrannique
de centralisation y il n'est presque pas d'uni^erj^ité qui
ne renfesTine plusioars.boïkimQa dialiogués dans la science
4^ animaux >. je, m irâcbme pour, dioL auoime ,décou-
rertp; c'est It rhistûrî^ iiii{Mi.rUal 4e, la science» si ja-
mais il en existe un » qu'il appartiendra de )uger si j'ai
eu Tava^tage d'en faire de fhs ou moins importantes.
Que f'aie jtiieii mis en^ oauTfe les fdits d^urerts par les
l»itv^, p\ «Wtput que j'aie été de quelque lililité k la
science k laquelle je consacre avec plaisir tous les mo*
meft$ de ma vie , et je serai satisfait.
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INTRODtJCTlON.
QtoiQu'fL soit souvent ^lus tacilë iie mlëiix fàTre
coDcèioir l'objet 'dont ' traite une science d^obser-
TatiOD t et d*en donner Une définition à la fin du
traité qu^au commencement , il eisit cè{>eû'dànt
d'un usage général , et jusqu'à un certain point
rationnel , parce qu'il eilt fondé sur la logique , de
commencer par cette définition^ et je tày sou-
mets.
Nous nous proposons de trafiter diesatifùiàtix':
voyons donc ce qu'on entend et ce qu'on Ûôit
entendre sous* ce nom éôUectlf ; circomscritbnb
notre sujets doits poutYOns alors mieux cbiidéVtfir
la nature de la stience x|ui s^en occupe , ëùh
impottancë , son but , et, 'piir conséquent , fës
moyens qu'elle dcrft etoplcy^er pour y parveriïlr. •
Lorsqu'on bherche  fie làirè Tidée abbtkite tië
l'animal , cela parait d'àbcltd extrêmement facile',
parce qu'on prend -pour modèle, pour iypie de sa
définition , un être élétë dvii^r la s^ïie' org^iûicitie,
peu éloigné de lliommé V qt^i jouisse pi^èsque des
mèmeà fàiiûltés , et l'on en ttif^ tous lés élémens
de cette définition. Mais' que cela ecft 'différent
lorsqu'on arrête sa pensée sur un être inférieur t à
mesuré que Ton descend , les termes de la défini*
\ii\, INTRODUCTION.
tion se simplifient peu à peu , parce que les orga*
lies et leurs fonctions (jimipuent.en no|Gn{^re comme
en étendue , et Ton ârrîye enfin à* une définition
telle , qu'il est aisé de voir qu'elle ne convient plus
aux animaux seulement, mais qu'elle renferme
une^partiepliispu moins considérable des végétaux;
et ^Ipf s comment les distingiiier.? Il pst cepen-
dfanudejla plua grande importaocç. d('é^^^'^^^^^^^
.d^istinçtion,. dût-elle être, artificielle, sans quoi l'on
s'expose à rétablissement de priDcipe.s erronés, ou
bienA.^ii contraire, à ne pas pouvoijc en établir de
Tprital;>l,e8> oe qui empêche de constituer là science.
Mais , pour parvenir à cette distinction , le seul
iQQyen est la copoparaison. Une chose en effet est
déiiînie lorsque la définition qu'on en, donne ne
peut appartenir qu'à cette chose ,^ et comprend
toutes les variétés ou accidens dont elle est sus-
ceptibje. Pour la faciliter, il faut donc comparer
^ chose dont on veut ayoir la définition avec les
...■•. ■ ' •
espè,ç^, du genre auquel ellje appartient. Or , un
.S|pin^sil. étant un corps, et un corps organisé ,
voyons. ).es caractères qui distinguent cette espèce
de. co^s.de toys Ifss autres corps existans dans la
ns^tVi!Ç'»..4^'Us.^<>j'^<^t <]trgfini9és ou non.
Toif^Jçs çojp;5^,qv\ellQ, que. soit leur nature,
j)pi}vept être comp^fés^ous deux points de vue
tc^ut-^-j^ait différens.; Tun #tatiqu€ et ^autre dyna-
^^us le point de .vue statjque » ç'est-àrdire celui
INTRODUCTiaif. IX
OÙ il est question de' leur état fixe, sans mou?e-
ment , je comprends :
1*. La matière 9 c'est-à-dire, les élémens chimi-
ques et les principes immédiats qui résultent de
leur combinaison ;
a*. La disposition intime de cette matière , ou
la structure ; .
3*. La forme extérieure que cet assemblage, de
matière affecte.
Sous le point de ^ue dynamique , dans lequel: la
matière est considérée en mouvement , jerenferme :
1*. La composition , d où résulte Taugmentatioii
ou l'accroisse ment du corps ;
3*. La décomposition 9 d'où résulte son décrois^
sèment ou sa destruction.
Tous les corps . existans dans la nature doivent
être comparés entre eux sous ces différons rapports,
parce que tous sont dans un état, statique ou djr<*
namique ; m^is il y a une différence énorme entre
U durée proportionnelle de ces deux états ; c'est ,
comme nous allons le voir , le principal caractère
qui serve à distinguer les corps inorganiques des
corps organisés.
Quoique la comparaisoi^ de ces deux espèces de
corps soit une chose presque rebattue depuis^ le
discours préliminaire de yicq-d!A£ir dans TEncy-
clopédie méthodique, nous ne pouvons cependant
nous dispenser d'y revenir avec, tous les détails
convenables, d'abord pour le but que nous nous
t inTRODUCTIOlf*
|m>p(MK)D6 en ce ftnAneat , la défibilîOD d'tin ani-
mal , et, ensuite, parce que le principe de notsre
physiologie consiste à montrer que les facultés phy-
'^ties des corps organisés ne sont que des propriétés
générales de la matière plus ou moins modifiées^
Dam la comparaison que je fais établir ^ d'abord
entre les corps inorganiques et les corps oi^niséts,
puis entre les végétaux et les animmix v je ferai
abstraction de l'air et de Teau , qui arppartiennent
i toute la nature > et qui me semblent être , pour
les premiers surtout,' ce que le sang est dans les
animaux , la sève dans les végétaux, une sorte de
fluide universel et rédrétnentitiel , en même temps
s.
qu'un véhicule des autres substances.
Lorsqu'en considérant la composition on vient
à comparer le nombire des éléniéns du des formes
particulières st>t]s lesquelles la matière générale
se présente dans les éorps inorganiques et dans les
corps organisés, on est étonné du petit nombre des
éléméns qu'on rencontre dans ceux>-ci , comparati-
vement avec ce qui existe dans ceux-là. L'oxygène ,
rhydrogène , Tazote , le cai-bone , le soufre , le
phosphore, sont en effet presque les seules sub-
ét^nces dont la combinaison forme les corps or-
ganisés , tandis que dans les corps inorganiques ,
outre ces élémens qui pbuyedt y exister aussi , on
trouve tous ceux que la chimie a distingués jtks-
qn'ici , et qui sonk aujourdliui au nombre de plus
de quarante.
kNtlODUCTIOH* X\
QooMiue j'aie dit tout à l'Iieure que Ié8 élémens
des coip& oiganjsé^ se retrouTent tous dans le règne
inorgapiqne , il iaut- cependant Arïre ^ i'<iè l^U*il
me scfmbley qoelcpies obëcrrations. ^iûiisî^ l'Mote lie
me semUe pimais y exister autrement qiie dans un
état de combinaison , comme dans l^kmmèniaque y
ou de mélange^ comme dans l'air atmosptiérique»
que nous regardons comme un fluide unrrersel ,
plutôt que coflatoe un corps réellement inorga-
nique.
Le carbone^nèse tron?é guère non plus dans les
corps inorganiques ,-acttrement qu'à Téiat'de com*
bînaison fixe avec l'oxjgèile:, et ,:|)ar«ùlte, arec
d'autres élémensJ Nous allons voir qu'il est- pres-
que caractéristique des végétaux^ comme l'aiotie
Test des animaux. ^ .
Mais c'est surtout dans les ^combîwaisbns-que
ces élémens peuvent former qoe se' trouve une
grande différence entre les deux espèces de corps
que nous comparons. Dans les corps in^ijgauir
quesy qni sont à la surface de la lerw, ces combi-
naisons ne sont presque jamais que binaires ; et en-
core elles sont , comme le fait justement observer
M. Cbevreuly fixes; c'est^ànlire qileles ^mens
ont sa tisfiut ^ux affinités les {dus 'énergiques- qui
les sollicitaient dan^ les circoostâbces dû ils étaient
avant leur combinaison. * Le corps est fcompiéte-
ment brûlé; d'6ù résulte une grande résistance à
la décomposition , ce qui se trouve aussi en rapport
%i] I5TtODi:CTI03l.
afec ce qoVUet MWt piesqne f ooîoors i l'état so-
lide. Daos le» coq^ of^oisét , au coDiraiie , les
eMobioaiioii* êoni temaîfes m même qoatep-
mâttê^ et toofooi» dlea foot extiémemeot mcdiiles,
parce que la iatoratioD est raremeot complète , le
priodpal comburant on Tozygène ne se tronnnt
presque jamais combiné en soflfisante quantité arec
les élémens combustiUes pour les saturer , et pour
empécber qu'ils ne soient sollicités par d'autres
affinités. Les combinaisons or^oiques sont en
outre rarement i l'état soUde ; le plus souf eut elles
sont liquides ou même gaxeuses» Sans doute ,
comme ajoute le sarant chimiste que nous venons
de citer , on trouve que les combinaisons organi-
ques ont quelques rapports avec les composés inor--
ganiques combustibles , au point que Ton est par-
venu à former de toutes pièces un petit nombre de
composés ternaires semblables i quelques compo-
sés organiques, ce qui semble lier la nature inor-
ganique à la nature organique ; et l'on observe dans
les corps organisés des composés binaîres et solides.
C^endant on ne peut nier que les points de liai-*
son ne soient fort rares , qu'il y ait une différence
essentielle entre les combinaisons que forment les
deux espèces de corps que nous comparons en ce
moment , et qu'elle ne se trouve en harmonie avec
leurs conditions d'existence» avec la fae.lité de la
destruction dans les uns et sa difficulté dans les
autres.
INTRODUCTION. xHj
Si 9 dans les substances qui eatreot daus là
composition des corps inorganiques et des* corps
organiques , et surtout dans les combinaisons
qu'elles forment , il y a déjà des différences si im-
portantes , il s*en trouve encore de plus nombreu-*
ses 9 de plus élevées ^ même dans la manière dont
leurs molécules se disposent dans le tout ou dans
la structure. Les corps bruts peuvent être soti*^
vent et complètement homogènes , ou formés
dune seule substance simple ou combinée ; jamais
les corps organisés. Les premiers peuvent être com^
posés d'une substance gazeuse, fluide ou solide
seule , tandis que dans les seconds toutes les trois
existent nécessairement à la fois. Enfin , jamais
les corps inorganiques ne sont formés d'un tissu
aréolaire primitif, dans les mailles duquel se dépo-
sent les molécules composantes. Le tissu cellu-
laire est , au contraire , la base de tous les corps
organisés. Encore moins trouve-t-on dans ceux-là
des assemblages de ce tissu primitif modifié , dans
la forme comme dans la composition , et formant
des organes , an contraire de ce qui existe dans
ceux-ci , où il n'est aucune des parties distinctes
qui n'ait une structure et une composition toute
différentes , et cela même à l'état de mort.
La forme extérieure qu'affecte la réunion des
molécules composantes dans les deux règnes qui se
partagent la nature, suffirait presque aussi pour
les faire distinguer.
Xh XNTKODUCJIOU.
Un corps inorganique eA matac slniple , ou com-
plexe, n'a jamais une forme. déterminée, et , par
conséquent, ne pevt entrer dans la comparaison.
Il n'y a que le minéral ptoprement dit et la nôlé-
cule minérale qoi soient susceptibles d'en avoi?
mieif et cette forme est toujours Kmitée par des
surfitees planes , d'<Mi il résulte un solide géomé-
Irique et complètement commensuràble. La forme
d^ corps organisés est, au contraire, constamment
circonscrite par des surfaces courbes dans l'un des
deu^ sens au moins , et souvent dans tous les
deux 9 d'où il résulte qu'elle est plus ou moins ir-*
régul ièrement arrondie.
Ainsi, d'après ce que nous Tenons de dire des
différons points de l'état statique sous lesquels on
peut comparer les corps inorganiques et organi-
que» , il est éfident qu'ils diffèrent entre eux d'une
manière presque tout-à^fait tranchée ; lés diffé^
renées ne sont pas moins sensibles lorsqu'on éta-
blit la comparaison entre ces deux ordres de corps
SQU9 le point de vue dynamique.
Quoi qu'on en ait dit, il y a formation où
naissance dans le régne inorganique comme dans
le règne organique ; mais il faut toujours soigneu-
sement distinguer la molécule minérale et le mi-
néral de la masse minérale, et encore plus de^ la
roche minérale. La molécule minérale est une
combinaison d'élémens déterminés , affectant une
forme également déterminée ; le^^aînéral est un
IKTRODUCTIOK. «V
r iBseaibi^ige d'un certain nombre de ces molé-
[ ^ules , affectant la même forme ou une formf
I qui en dérive , c'est le crystal. La masse minérale
: UD assemblage de molécules minérales de la
t nèine sorte , mais non discernables , et n'affectant
I ^U9 de forme fixe; enfin , la roche est un assem-
tUaçe de minéraux de différentes espèces, le plus
I Muvent assez gros pour être discernée.
La formation , dans le premier cas , est vcrita-
■Ue et régulière ; un certain nombre de molécules de
leux substances simples ou composées se joignent
' "par attraction réciproque , et se disposent entre
eHea de manière à présenter une forme déterminée.
Dans le moment où les molécules composantes
s'attirent , agissent les unes sur les autres pour
former la molécule minérale , il y a réellement
quelque chose de la vie ; mais cela n'a lieu que
pendant le moment excessivement court où cette
attraction se fait ; aussitôt que la combinaison est
achevée, la molécule minérale est formée; c'est
un corps complètement brut , dans lequel il n'j a
[tlus trace de mouvement.
Le même raisonnement peut être admis jusqu'à
on certain point pour !a formation du crystal ;
mais d'une manière évidemment moins rigoureuse,
puisque c'est un assemblage de molécules minéra-
les : elle est alors plus complètement mécanique.
La formation d^ns les masses minérales simples
I ou complexes i»'a plus rien de régulier , n'est plus
XTJ INTRODUCTION.
qu*une agrégation plus ou moins forte ; aussi est-
elle complètement accidentelle , et la masse peut
s'accroître d'une manière indéfinie.
Dans les corps organises , la formation à laquelle
on donne le nom de naissance n'est pas plus- une
éfolution que dans les corps bruts ; mais un cer-
tain nombre de molécules élémentaires se réunis-
sent entre elles, dans des circonstances d'autant
plus circonscrites « d'autant ,j^lus limitées , que
l'on s'élè?e davantage dans l'échelle des deux. sëf
ries qui forment le règne organique. Les circo^
tances ^e limitent enfin d'une manière si . conifr-
*
plète , que, dans les êtres les plus complexes , c'est
dans un lieu particulier de leur corps que cette
réunion se fait, et elle ne peut même être effective
et s'accroître que par l'action ou l'introduction de
molécules produites par un autre individu. Mais la
naissance n'en a pas moins été spontanée; elle est
seulement la suite plus ou moins nécessaire de la
vie de l'individu, ce qui n'a jamais lieu dans le
règne inoi^anique. Dans les corps qui le com-
posent, en effet, les individus, dans leur sueces*
sion , sont complètement indépendans les uns des
autres.
Ces considérations sur la naissance des corps de
la nature étaient nécessaires pour apprécier à sa
juste valeur la différence que l'on établit entre: les
corps bruts et les corps organises,, en les compa-
rant sous le rapport de l'accroisseoftnt , qui. prend
inthoductïon. xvîj
k nom de simple augmentation dans kspremiersj
et de nutrition dans les «eeonds.
Lea masses minérales s'accroissent d'une ma*
nière accidentelle , irrégulière et véritablement in-^
définie par les simples lois de l'attraction ordi*
naire; mais il n'y a absolument aucune comparai-
son à faire avec ce qui existe dans les corps orga«-
oisés.
La molécule minérale une fois formée ne s'ac*
croit plus , parce qu'elle est réellement morte.
Il n'y a dune que le minéral qui puisse s'accroî-
tre ; mais , comme cet accroissement a lieu un peu
comme dans les masses minérales , quoique dans
des limites ef avec une forme déterminées, il est
évident que le comparer avec celui des corps or .^a-
aisés , c'est établir une comparaison iucohérente.
On ne peut nier cependant que l'accroissement
des véritables minéraux ne soit soumis à de cer-
taines limites ; et ces limites semblent être quel-
quefois déterminées par un ensemble de circons-
tances jusqu'à un certain point appréciables , quoi-
qu'«m ne puisse remonter de la causé à l'effet. Mais
ces linaites sont beaucoup plus évidentes dans les
corps organisés.
On trouve plus de rapprochemens à faire en con-
lidérant la forme qui suit l'accroissement. La
science crystallographique nous apprend en effet,
que quoique celle des minéraux soit évidemment
oumus fixe et cependant plus mesurable , à cause
XViij INTRODLCTION.
•
des plans qui la circonscrivent » que celle des
corps organisés ; elle ne Test pas moins assez pour
que Ton puisse connaître par des lois simples
comment la forme primitive de la molécule est ar-
rivée , par un accroissement déterminé, à telle ou
telle forme secondaire; et, ce qu'il y a de remar-
quable , c'est que ces formes secondaires ou varié-
tés paraissent être dépendantes des circonstances
extérieures , puisque telle variété crystalline se
trouve toujours dans telle localité , un peu comme
les variétés de l'espèce dans les corps organisés.
Mais c'est surtout dans In manière dont se fait
cet accroissement que l'on a trouvé la différence la
plus capitale entre les deux règnes , ce qui a fait
imaginer le mut d'accroissement ou d'augmenta-
tion par intussusception pour les corps organisés ,
par opposition à celui d'accroissement ou d'aug-
mentation par superposition, employé pour les
corps inorganiques. Cerne lf% absolument tout dif-
férent, tient à la structurecelluleuse dans les uns ,
•
et lamelleuse dans les autres. Dans ceux-ci , en
effet , les molécules d'augmentation , qui sont
réellement de nouveaux individus , se placent sui-
vant des lois fixes autour de l'individu primitif, en
s'appliquant successivement les unes sur les autres,
de manière , comme nous venons de le dire , à le
faire parvenir à une dimension assez peu déter-
minée , tandis que , dans ceux-là , le tissu primi-
tif augmente lui-même , et s'étend par l'introduc-
INTRODUCTION xix
tioa de nouvelles molécules qui ont pénétré dans
sts mailles, jusqu'à une augmentation comprise
dans des limites déterminées et assez bornées.
La cause de cette augmentation , dans les deux
ordres de corps , est peut-être aussi jusqu'à un cer-
tain point diffère n te.
Dans les corps inorganiques, l'attraction générael
en est la cause évidente , au point que la masse a
une influence sur cette augmentation ; dans les
corps inorganiques, c'est seulement l'attraction
moléculaire , et encore , quoique la cause de la nu-
trition ne puisse être autre chose que cette espèce
d'attraction , cela est infiniment moins évident ,
parce que c'est à l'intérieur du tout organique
qu elle s'exerce.
Les différences que nous venons dç voir , sous le
rapport de l'accroissement, entre les deux groupei^
de corps qui se partagent le domaine de la nature,
se reproduisent presque parallèlement sous celui
do décroissement et de la diminution.
La masse minérale complexe ou simple décroit
ou diminue en se désagrégeant par une force exté-
rieure quelconque , physique ou chimique ; et ,
comme cette force commence nécessairement à
l'extérieur , la destruction de la masse marche suc-
cessivement de dehors en dedans , et jamajs de
dedans en dehors; mais cette destruction n'est
pas nécessaire ni spontanée.
La molécule minérale ne décroit ou ne diminue
b.
XX iNTROntCTION.
jamais qu'en se décomposant ; et la cause de cette
décomposition n'est pas en eHe ; elle est détermi-
née par une force chimique , par l'action seule des
élémens d'autres corps qui agissent sur les siens ,
pour former de nouvelles combinaisons , de nou-
veaux corps : sa destruction n'est donc jamais né-
cessaire-ni spontanée.
Le minéral proprement dit décroit à peu près
de la même manière que la masse minérale , par
une force également extérieure , mécanique , phy-
sique ou chimique ; mais, dans certains cas, la
force chimique est la seule qui puisse avoir une
action.
La nature de ses élémens , l'état presque stati-
que dans lequel ils se trouvent à cause de leur sa-
turation ou de leur combustion parfaites , la force
de cohésion et d'attraction qui les unit , le mode
de leur réunion , rendent cette diminution , ce dé-
croissement, beaucoup plus difficiles, beaucoup
plus lents ; en sorte qu*il parait que certains crys-
taux existent ou tendent à exister constamment.
Mais ce qui caractérise les corps briib, c'est
que les substances élémentaires qui les composent
n'en sortent jamais pour aller, non pas sur le
même individu , non pas même à une distance
plus ou moins éloignée , se réunir , se combiner de
nouveau pour former un individu similaire. Ces
élémens dissociés formeront toujours de nouvelles
combinaisons , parce que ce seront toujours des
INTRODCCTION. XX}
■
élémens nouveaux qui soUiciteroni cette décom^
position ; en torte qu'il n y aura jamais d'autre gé^
nération que la génération spontanée. ,
Dans les corps organisés-, tout est différent^ le
décroissement , la diminution ne se font pais néces-
sairement en commençant par l'extérieur t ou du
moins , si cela, arrive quel(|uefois , La propagation
s'en fait immédiatement dans le tout ;,n;kais., ordi-
nairement 9 c'est dans Tintérieur , dans le tîssu des
parties , que cette décomqfiiosition commence par
la production de nouveaux corps ^ qui sont ou ne
sont pas rejetés.
Quelquefois ces nouveaux composés sont suscep-
tibles de devenir des corps semblables à ceux qui
les ont produits; c'est-à-dire de s'organiser et de
vivre , s'ils sont placés dans des cireonst^nM^es fa^-
vorables. C'est ce qui donne lieu à la génération ,
qui d'abord évidemment spontanée, le devient
de moins en moins , mais seulement en apparence ,
i nesure qu'on s'élève davantage dans la série.
Un corps inos^ganique se termine et par con-
séquent meurt ^ lorsque décomposé par l'action
plus forte des corps extérieurs, ses élémens se dés-
associent pour se joindre à d'autres , et donner
ainsi naissance à de nouveaux composés ; niais il
ne se reproduit pas.
Un corps organisé décroît , se termine , meurt
par la désassociation bien plus facile de ses elé-
mens; mais, dans le cours ou à la fin do sa durée.
XXlj INTRODUCTION.
une partie de ses élémens se reunissent de nouveau
d'une manière presque nécessaire, et reproduisent
un être semblable à lui ou qui pourra le devenir.
Il y a donc reproduction et génération.*
Ainsi , sous tous les points de vue où nous avons
comparé les corps bruts et les corps organisés ,
nous ayons vu que quoique dans les choses de
même genre la comparaison puisse se faire conve-
nablement, ils diffèrent cependant d'une manière
assez tranchée pour qu'il soit possible d'établir une
distinction nette entre eux.
Nous savons donc qu'un animal étant un corps
organisé ^ est une certaine combinaison mobile
d'un petit nombre de substances simples , de struc-
ture celluleuse , affectant une forme plus ou moins
arrondie, agissant sur les corps extérieurs qui
les environnent, et recevant une action de ceux-ci
dansdos limites déterminées ; mais réagissant aussi
continuellement les unes sur les autres, d'où résulte
une augmentation , un accroissement par intus-
susceptioû , ou mieux par absorption, et une di-
minution , un décroissementpar exhalation ou ex-
tussusception ; mais, ce qui le caractérise encore
plus, c'est qu'un certain nombre des molécules
exhalées de ce corps organisé peuvent , en se réunis-
sant dans de certaines circonstances , donner lieu
à UD être semblable à lui , ce qui produit l'exten-
sion et la propagation du premier individu dans
le temps et dans l'espace.
INTRODUCTION. XXU]
Par cette définition , nous ne sommes encore par-
venus qu'à la moitié de notre tâche ; nous n'en
avons terminé que la partie la plus facile. Essayons
d aborder l'autre. Un examen superficiel du sujet
a fait Toir depuis long^temps , en ne considérant
que les corps organisés qui différaient le plus en-
tre eux, que Ion pouvait établir une distinction
parmi eux qui les a fait partager en végétaux et en
animaux. Voyons , par le même procédé que nous
Tenons d'employer, si cette distinction est p09-
sible , et jusqu'à quel point elle l'est.
Sous le rapport statique ;
Les substances élémentaires qui entrent dans la
composition des végétaux oe diffèrent réellement
de celles qui forment les animaux que d^ns la pro-
portion relative ; ainsi le carbone est évidemment
beaucoup plus abondant dans le règne végétal que
dans le règne animal ; c'est lui en effet qui cons-
titue la partie solide des végétaux et surtout de
ceux qui sout composés. .
L'azote est, dans le cas contraire , extrêmement
abcDdanichez ies animaux, et fort rare dans les
végétaux.
U en est de même du phosphore , qui semble
même presque caractéristique des premiers. Je
ne sache pas qu'on l'ait encore rencontré dans les
fiec<M;ids , à moins qu'à l'état de combinaison , et
encore ces combinaisons sont-elles assez peu corn*
munes.
XXiV m TROD V GTIOlf.
On ne sait pas encore au juste à quel règue ap-
partient l'iode.
Les substances* simples métalliques* peuvent en-
core moins servir à distinguer Ica deux règnes or-
gaiiiques , puisqu'il n'j a que le fer et le manga-
nèse qui y aient été trouvés, et cela dans l'un
comme dans l'autre : d'ailleurs ils y sont évidem-
jQfteut adventifs.
Ona cru asseilong-tempsque les alcalis offraient
de 9if illeurs caractères distinctifs , au point que
l'un d'eux était désigné par le nom d'alcali végétal,
par opposition à celui d'alcali minéral , que Ton
donnait à la potasse ; mais il est bien connu au-
jourd'hui que la soude et la potasse existent l'une
et l'autre dans les végétaux comme dans les ani-
mau;c ; on ne peut cependant nier qu'elles ne soient
plus communes dans les premîersque dans les se**
conds , où elles sont également adventives.
L'ammoniaque est réellement beaucoup plus ca-
ractéristique du règne animal, ce qui se trouve en
rapport avec la quantité d'azote qui entre dans la
composition des animaux ; mais elle ne peut cepen*
dant servir à elle seule à partager le règne organi^
que^ puisqu'il est bien connu que certains végé-
taux contiennent de l'azote, et, par conséquent ,
peuvent donner naissance à de l'ammoniaque par
leur décomposition : en effet cet alcali parait ne ja-
mais exister tout formé.
Parmi les bases salifiables terreuses , la silice , si
INTROpUCTIOllw XXy
répandue dans le règne inorganique , et toujours
adrentive dansile règne organique, est évidemment
plus propre aux végétaux qu'aux animaux.
Là. chaux eel dans le cas contraire :. toujours À
Tétai de combinaison saline , elle est plus rare dans
ceux-là que dans ceux-ci* Peut-être, il est vrai , la
différence dans la quantité tient-elle à celle, des
parties. Dàua les animaux, en effet, elle constitue
leur solidification comme le carbone produit celle
des végétaux; mais il faut toujours la regarder
comme adventive.
Mais c'est surtout dans les véritables principes
immédîatSr ou'dads les différentes combinaisons des
substances élémentaires^ que les différences devjen^
Dekit plils sensibles. Il en* est en effet fort peu qui
soient communs aux deux groupes.
Parmi les substances ou principes immédiats
formés de trois élémens seulement, et dans les-^
quels Toxygène est en excès, de manière à ce qu'il
en résulte des acides , il n'y en a encore que trois
qui soient certainement communs aux deux règnes.
Ce sont les acides acétique , oxalique et delphini**
que 9 dont nous devons la déoou verte à M. Ghe-
vreul. Tous les acides yégéta<nx jusqu'ici connus
appartiennent à cette section. Il n'en est pas de
même des acides animaux; il n'y a que ceux qui
proviennent des corps gras qui doivent y être ran-
gés , comme les acides sébacique , oléique , mar-
garique , etc.
XXVJ INTRODUCTIOK.
Les substances neutres ou composées de trois
élémens seulement, et dans lesquelles loxygèiie et
rbydrogène sont dans la proportion pour former
de leau , ne paraissent exister que dans le règne
Tégétal , comme Tamidon , la gomme , le ligneux ,
les différentes espèces de sucres , etc. Elles sem-
blent avoir pour analogues dans le règne animal
des substances également neutres , mais qui ren-
ferment un élément de plus , Tazote. On ne voit
également que dans le règne végétal ces composés
d'oxygène , d'hydrogène et de carbone, qui jouis-
sent de propriétés alcalines assez prononcées pour
qu on les désigne sous le nom d'alcalis végétaux ,
comme la morphine , la quinine , etc.
Mais il y a une analogie évidente entre les subs-
tances que forment les trois premiers élémens ,
dans lesquelles Thydrogène est en excès par rap-
port à loxygéne , et qui se trouvent dans les deux
règnes. Ci: sont les huiles grasses, volatiles, le
camphre , les résines , les baumes , la cire dans
les végétaux, et les graisses et les huiles dans les
animaux.
On n'a, je crois, encore remarqué dans les
corps organisés qu'une seule substance composée
de trois élémens organiques , parmi lesquels ne se
trouve pas l'oxygène , et qui cependant est acide ;
c'est Tacide prussique ou hydrocyanique , dans le-
quel le carbone et lazote forment le principe com-
burant. Il n'existe réellement que dans le règne
INTRODUCTION. XXVlj
fégélal; mais il se produit avec une grande fa-
cilité dans la décomposition des substances ani-
males.
On observe enrin9dan8 les deux règnes, des subs-
tances ou principes immédiats dans la composition
desquels il entre quatre élémcns , Tazote s'y trou-
vant en plus ou moins grande quantité.
Mais ce n'est encore que dans les animaux qu'on
en a trouvé où la combinaison de ces élémens forme
des acides ; tels sont les acides urique, amni-
que , etc.
Les végétaux , comme les animaux » offrent des
principes immédiats de quatre élémens et neutres;
tels sont le glutineux , le ferment , Thématine ,
l'indigo dans les premiers , et la fibrine , l'albu-
mine , la gélatine « l'urée, le picromel , les dtfférens
sucres animaux dans le second.
Ainsi , dans l'état d'obscurité où se trouve en-
core la cbimie organique , on commence à aperce-
voir, grâces aux travaux importans de M. Cheirreul,
qu'il serait possible qu'il existât dans les deux règnes
des produits immédiats du même genre , et peut-
être de même espèce , ce qui empêcherait de les
distinguer d'une manière un peu certaine sous oe
rapport. On peut cependant voir , par ce que nous
venons de dire» que le nombre des composés
ternaires est toujours bien plus considérable dans
les végétaux que dans les animaux , an contraire
des composés quaternaires , '^ui le sont davantage
X.VViij INTROOtCTION.
dans ceux-ci:, ce qui se trouve en rapport avec la
différence dans la facilité de la décomposition , oti
dans la mobilité de ces deux ordres de corps.
La considération de leur structure ne me pataît
pas conduire à une distinction plus traneiiéê'qiié
colle des substances composantes , et peut-être
même y a-t-il encore moins de différences soii^ ce
rapport entre le végétal et l'animal. Quelques au-
teurs ont cependant proposé la rigidité de la fibre ',
n'étant, pas susceptible de contraction sensible
dans le premier , au contraire de ce qui a 4ieu dads
le second ; mais il est probable que pour faire
cette distinction , ils auront considéré la ûbte li«-
gneuse dans une tige d'arbre , sans faire attention
que c'est une partie de solidification qui est à peu
pr^ès morte , et où s'est accumulé le carbone,
comme dans certaines parties des animaux ta chaux
combinée à l'état de sel s'accumule pour le même
usage , par exemple dans la tige commune des vé-
ritables Koopiiytes. S'ils avaient établi leur com-
paraison jentre des parties qui en soDt suscepti-
bles , ils auraient vu qu'il n'y a pas* plui9 de rigi-
dité dans la fibre végétale que dans la fibre animale,
et que le mouvement des sucs propres et de la vé-
ritable sève dans les végétaux , ne peut pas plus se
passer de la contractilité de cette fibre que Ite iriou-
vement du fluide nutritif dans les animaux.
On pourrait mieux distinguer cei^ deux divisions
du règne organique en faisabt Tobserfation qu'il
INTAODLGTIOff. . XXiX
n'y a jamais de tubes complets entre les radicules
absorbaates et exhalantes des végétaux , au con-
traire de ce qu'on remarque dans les animaux , ou
biea dire que la structure des uns est fasciculaire »
tandis, qu'elle est vasculaire dans les autres ; mais
cela ne comprendrait pas les animaux ni peut-^tre
même les végétaux inférieurs dans lesquels on n ob-
serve ni Tune ni l'autre de ces structures.
La distinction de Télément générateur ou fon-»
damental en plusieurs autres et en tissus dont la
combinaison forme des systèmes , et par suite des
organes, pourrait aussi être employée avec quelque
avantage à diviser le règne organique , s'il n'y
avait pas un assez grand nombre d'êtres des deux
dîvisioos dont le tissu est uniforme, et si, dans
les végétaux les plus compliqués , on n'apercevait
pas des rudimens de tissus.
Si la structure anatomique ne nous a pas encore
offert un caractère complètement sufiisunt pour
distinguer les végétaux des aaimaux , il en est à
peu près de même de la forme.
On trouve en effet des êtres organisés que l'on
regarde comme des végétaux , et qui sont anior-
phes, comme d'autres dont on fait des animaux.
4juoique la disposition rayonnée soit prédomi-
oantc dans les végétaux sur la nature desquels il
n'y a pas de doute , on la trouve aussi dans un as-
seft grand nombre d êtres évidemment animaux.
La disposition paire ou symétrique est , au con-
XXX INTRODUCTION.
traire , beaucoup plus animale que végétale ; en
effet , si , comme nous venons de le dire , un cer-
tain nombre d'animaux nont pas cette forme ,
aucun végétal certain ne l'offre complètement , du
moins dans le tout ; car on ne peut comparer les
deux portions d'un végétal radicule avec les deux
côtés d'un animal pair , et , par conséquent , le
collet avec la ligne médiane. On ne peut nier , au
contraire , que l'on n'observe quelquefois dans les
végétaux une disposition paire dans quelques par-
ties.
Enfin , si l'on trouve que le plus grand nombre
des véritables végétaux sont composés , c'est-à-dire
qu'un certain nombre d'individus se continuent
avec une partie commune , on remarque quelques
groupes de la fin de la série animale qui sont dans
le même cas.
Sous le rapport dynamique , nous n'allons pas
voir de difféiences beaucoup plus tranchées que
sous le rapport statique.
Dans l'accroissement les végétaux absorbent ,
comme les animaux, les substances plus ou moins
préparées d'avance, à l'état liquide ou gazeux , qui
doivent servir à leur nutrition.
Cette absorption se fait toujours complètement à
l'extérieur de l'être végétal; si elle est plus facilitée
par certaines parties que par d'autres, comme par
le chevelu des racines et par les feuilles qui doi-
vent être regardées comme des organes analogues,
INTRODUCTION. XXXJ
rabsorptîon D'en est pas moiDS tout-à-fait exté-
rieure, tandis que dans le très-grand nombre des
animaux , cette fonction est rendue encore beau-
coup plus énergique par une disposition d'une par-
tie de l'enveloppe générale qui est rentrée dans la
masse de tissu cellulaire qui compose l'animal ,
ce qui constitue ce qu'on nomme un canal intesti-
nal. Il semble en effet qu'un végétal soit composé
de deux surfaces absorbantes , comme l'animal ;
mais , dans le premier , elles sont bout à bout , et
«e réunissent au collet , tandis que dans l'animal
lune semble rentrer dans l'autre , comme les deux
parties d'une membrane séreuse. Le bord de la
rentrée, que l'on nomme la bouche, correspond au
collet de la plante.
C'est de cette disposition qu'est sortie la possi-
bilité , pour l'animal , de placer dans la cavité ou
poche plus ou moins profonde creusée à sa surface,
la substance même dont il doit extraire sa nourri-
ture à la suite d'une action préliminaire qu'il
exerce sur elle , ou d'une digestion véritable ; d'où
il s'est suivi secondairement qu'il n'y a pas eu né-
cessité absolue pour lui d'adhérer, et encore moins
de pénétrer même dans le sol ; et , au contraire ,
qu'il y a eu possibilité d'aller au-devant de la
masse alimentaire , en se mouvant en tout ou en
partie , tandis que le végétal est forcé de tenir les
deux parties de sa surface absorbante dans une po-
sition fixe , l'une dans la terre et l'autre dans l'air.
XXXij KNTRODUjCTION.
Ainsi le végétal D*agit jamais sur les corps exté-
rieurs, ou ne digère pas avant de les absorber , tan-
dis que l'animal agit plus ou moins complètement
sur eux, etexécule une véritable digestion.
Le caractère de la présence d'un canal intestinal
dans les corp^ organisés , les partage réellement
mieux en végétaux et en animaux que toutes les
autres èousidérations , et même que la circulation
qui n'est autre chose qu une oscillation des fluides
absorbés, qui se portent d'une surface dé l'ani-
mal à l'autre , et de la partie radicale du végétal à
sa partie foliacée. On trouve en effet des animaux
évidemment tels, chez lesquels ce n'est absolument
que cela , où il n'y a pas de vaisseaux proprement
dits tout-à-fait clos ; mais où les fluides absorbés ex-
térieurement ou intérieurement , pénétrent dsrns le
tissu de l'animal pour aller, après une modifica-
tion obtenue dans le trajet, servir à la nutrition.
C'est aussi ce que l'on voit dans les végétaux , où
il n'y a jamais de vaisseaux complets.
Les fluides absorbés dans l'un et l'autre groupe et
évidemment élaborés dans leur marche, se rassem-
blent emune masse commune qui devient le fluide
éminemment récrémentitiel , sang dans les uns ,
sève et sucs propres dans les autres ; mais cela n'a
lieu ni dans tous les végétaux, ni dans tous les
animaux.
Mais , dans la cause du mouvement de ces flui-
des récrénientitiels , ne pourrait-on pas encore
INTRODUCTION. :Plxlij
trou ver quelque caractère distinctif des deux règues
des corps orgaaisés? ceai ce que quelques auteurs
ont pensé ; ils oui en effet voulu que la marche des
fluides absorbés dans les animaux fût due à la con-r
tractilité des vaisseaux , et par conséquent à leut
initabllité , et que dans les végétaux les lois seules
de la capillarité suffisent. Ainsi» la question se trouve
réduite à savoir si rirritabilité existe dans tous les
corps organisés ; et, comme cela se trouve subor-
donné à la définition qu'on en donne , nous som-
mes obligé de renvoyer l'examen de cette ques-
tion à la physiologie; nous y montrerons que la
partie de la circulation qui existe dans les yégé-*
taux est due à la même cause que c^lle qui y cor-
respond dans les animaux.
Quelques auteurs ont aussi voulu trouver une
différence propre à séparer nettement le règne or-
ganique en deux parties « dans la nature de la ma«
tiére absorbée. lis ont dit que les végétaux, absor*^
beat essentielleqaent de lacide carbonique , qui ,
en se décomposant, leur laisse le carbone , l'oxy-
^oe se dégageant , tandis «que dans les animaux
c'est l'oxygène ; mais cela estrîl bien certain?
Quant à la manière dont se fait la nutrition ou
Tassimilation dams les végétaux et les animaux « il
est pri4>able qu^elle est absolument la mèrpe; moia
que l'affinité a encore plys d*éiiergje dans, tos pre^
iDÎers que dans les seciJaiAlSy pui^ue .les combi-?
naisons que forment leurs élémeus résistent da^
XXXi? INTRODUCTION.
▼aiitage à la destruction générale ou à la décom-
position , même après la mort , c'est-à-dire quand
le mouvement d'inhalation et d'exhalation a cessé.
I/accroissemen t est encore plus évidemment
le même dans les deux classes de corps organisés.
Le végétal pousse ou végète par l'extrémité , après
quoi il s'accroît en diamètre. Il en est de même du
corps animal dans le tout et dans ses parties y du
moins dans celles qui sont essentiellement vivan-
tes ; quant à celles qui sont déposées et mortes, leur
mode d'augmentation reprend quelque chose de
celui du minéral ; elle se fait par lameâ ou par cou-
ches , mais encore avec cette différence que la plus
nouvelle est la plus intérieure, au contraire de ce
qui a lieu dans les minéraux.
Sous le rapport du décroissement , de la décom-
position , et par suite de la reproduction ou de
l'extension de l'individu en d'autres individus, ce
qui forme des espèces , les végétaux ont également
un si grand nonibre de ressemblances avec les ani-
maux , qu'on serait aussi fort embarrassé de trou-
ver dans cette considération un caractère qui pût
les séparer nettement.
L'exhalation générale est aussi nécessaire aux
uns qu'aux autres ; eHe se fait de la même manière;
il n'y a pas plus besoin de vaisseaux particuliers
pour cette fonction ; elle est également en rapport
avec les circonstances extérieures , en même temps
qu'avec l'absorption.
IKTRODUCtION. XXXT
Quant ^ la matière exhalée , est-il yrai qu'il y ait
ici une distinction tranchée entre les végétaux et
les animaux, les premiers exhalant de l'oxygène
provenant de Tacide carbonique qu'ils ont absorbé
et décomposé , et les seconds exhalant de l'acide
carbonique ? C'est ce qui ne me parait pas encore
assez hors de doute potir qu'on en puisse tirer un
caractère distinctif de première valeur ; et d'ailleurs
on ne s'est assuré de ce Tait que sur les végétaux
bien évidemment tels , et sur les animaux élevés ;
et même , pour lès premiers , ce n'est que par
Taclion des rayons solaires et dans les parties ver-
tes que cette exhalation a lieu.
L'exhalation spéciale est évidemment beaucoup
moins considérable dans les végétaux que dans les
animafnx, ce qui tient à ce que ses produits ne de-
vaient pas être employés à faciliter d'autres fonc-
tions » et entre autres la digestion , que nous
avons vue ne pas exister dans ceux-là. Aussi n'y
i-t-il chez eux de cette exhalation , que celle dont
les produits seraient nuisibles parleur conservation
i Tétre vivant , et qui par conséquent devaient être
rejetés* Du reste , il n*y a aucune comparaison à
Êdre, ni dans le mode de formation de ces substan-
ces , et encore moins dans leur nature. Dans les
animaux , ce sont toujours les substances tes plus
azotées qui sont ainsi rejetées , et dans lè3 vé-
gétaux les plus hydrogénées.
Enfin, dans cette espèce d'exhalatibn Interne»
c.
XXXTJ INTRODUCTION.
profonde, de décomposition recomposante, d'où
résulte Textension de rindiyidu dans quelques-
unes de ses parties , et par suite sa continuité , sa
succession dans le temps, et jusqu'à un certain point
dans l'espace; dans cette espèce d'exhalation qui
lie la série des fonctions de composition avec
celle des fonctions de décomposition , on trouve
encore moins de caractères qui serviraient à sépa-
rer nettement les végétaux des animaux.
Ainsi i dans les uns comme dans les autres , on
trouve que le tissu composant peut recevoir, dans
un lieu quelconque non déterminé, un aiQux de
molécules , qui , devenu le centre d'un individu
nouveau , s'accroît peu à peu , devient plus ou
moins semblable à l'individu générateur, s'en
sépare naturellement ou non, et va dans uA autre
lieu former un autre individu similaire.
Dans les uns comme dans les autres, on trouve
que, sur tous les individus d'une même espèce,
cette formation peut avoir lieu dans des endroits
déterminés , et que ces germes peuvent arriver i
tout leur développement dans le lieu même oà
ils ont été formés , ou sur un corps tout diffë*
rent.
Dans les uus comme dans les autres, on trouve,
dans tpus les individu^ de même espèce., de ces
germçs préparés à l'état de graine ou d'cauf ( c'est-
à-dire formés d'envefoppes contenant une cer-
taine ^qyantité de matière récrémentitieile ^ toute
INTKODUCTION. îtXXtlj
préparée et faisant partie de rembryôn) , dans un
endroit détermimé , mais ne poutant comtnént^er
leur développement qu'à Faide d'un autre fluide
exhalé dans une autre partie du même indÎTidu
qui a formé le germe : c'est ce qui établit la dis^*
tinction des sexes sur le mètne indindu ; c'est l'her-
maphrodisme'suflSsant, qui existe beaucoup plus
communément dans le règne végétal , mais qu'on
remarque aussi dans le règne animal.
Enfin , dans les végétaux comme dans les ani-
maux , on trouve que les deux sexes ne sont plus
portés par le même individu , mais qu'ils êCftit ré-
parés et distincts, Ce qui entraîne la nécessité
d'un moyeu de rapprochement entre les individus
de sexe différent « ou entre les produits qu'ils ont
formés, pour que la génération ait lieu. Quoi-
que sous ce point de vue les végétaux âexifères se
distinguent assez nettement des animaux , parce
que chez eux ce ne sont jamais les individus qui
se rapprochent , mais le fluide mflle que les cii^
constances extérieui^s portent sur les germes pro*
doits par l'individu femelle , on remarque cepen-
dant quelque clu^se d'asseis semblable dans plu-
sieurs animaux également se^ifêres.
Ainsi nous serions arrivés à la fln de notre exa-
men successif des divers rapports sous lesquels
nous nous étions proposé d'envisager les deux
sections artificiellement établies dans le règtie or^-
ganique , sans trouver de différences propres à les
XXXyiX] INTKODCCTION.
définir , à les caractériser , s'il ne nous restait à
parler des organes et des facultés de la locomo*
tien çt de la sensibilité^ dans lesquels on croit assez
communément que se trouve la plus grande diffé-
rence entre les êtres que nous comparons. En
examinant la chose physiologiquemcnt « il est aisé
de voir que , dans cette comparaison , la difficulté
tient à cette question : Les végétaux , comme
les animaux , éprouvent-ils le besoin de se nour-
rir et de se reproduire? car, s*il en est ainsi, il
est évident qu'ils doivent avoir reçu de la nature
les moyens de le remplir, en recherchant les
corps avec lesquels ils doivent établir des rapports
pour y parvenir.
La résolution de ce problème peut être essayée
à priori ou à posteriori , ou mieux physiologique-
mcnt et anatomiquement.
jé priori^ cela est assez probable, puisqu'on
voit d'une manière évidente que certaines parties
des végétaux complets semblent fuir une cause
nuisible ou rechercher un rapport utile pour leur
nutrition , un peu comme le font les animaux* II
y ^ cependant cette différence que dans ceux- ci
c'est le corps tout entier ou ses appen<bces qui
agissent plus ou moins spontanément pour ce but ,
tandis que dans ceux-là c'est par la direction de
l'accroissement ou des nouvelles parties que la
chose semble avoir lieu.
Le sentimeat dui>csoin parait être encore moins
INTRODUCTION. XXklX
douteux j>our la génération. On remarque en effet y
parmi les Tégétaux , plusieurs faits qui semblent
prouTer que les organes qui doivent contribuer à
la reprodaction dans les espèces où les sexes dis-
tincts sont séparés, ou portés par le même indi-
vidu , sentent les rapports qu'ils doivent avoir ,
puisqu'ils exécutent des actes évidens pour y par-
venir.
jé posteriori^ ou par l'étude de l'organisation ^
nous oe pouvons pas aussi aisément affirmer que
les. végétaux éprouvent le besoin de s accroître et
de se reproduire. En effet , dans tous les ani-
maux cbez lesquels on trouve la faculté de sentir
l'action des corps extérieurs , et par suite celle de,
pouvoir s'en écarter ou s'en rapprocher , suivant
qu'elle peut leur être utile ou niusible, on recon-
naît dansleur structure deux nouvelles modifica-
tions du tissu élj^mentaire, auxquelles ou donne le
Qom de fibre musculaire ou contractile^ et de
fibre nerveuse ou excitante. Or » il est absolument
inpossible d'en apercevoir de traces dans les vé-
gétaux; mais il est juste.de dire qu'on n'en aper*
çoit pas davantage dans.uB asse;( grand nombre
d'animaux inférieurs qu^ jouissent cependant dei
la spontanéité des mouvemens pour rechercher
leur proie , et pour éviter r4iffet d'une cause nui-
rible.
D'après les détails dans lesquels nous vepops
d'entrer, dans le but de chercher les moyens d^
Xl INTRODUCTION.
partager d'une manière évidente le règne orga-
nfque en ses deux grandes divisions générale*-
ment admises , il est clair qu'il n*j a qu'un seul
point de vue dans lequel on ne remarque pas de
ces nuances insensibles qui empêchent de placer
un jalon séparateur : c'est la présence ou l'ab-
sence d'un canal intestinal incomplet ou d'un es-
tomac. Certains corps organisés en ont un , cer-
i
tains autres n'en ont pas. Cependant, comme
d^autres caractères sont infiniment plus communs
dans l'une de ces coupes que dans l'autre , nous
allons les faire entrer comme élémens secondaires
de notre définition comparative des végétaux et
des animaux.
Un végétal est un être organisé (c'est-à-dire
celluleux , inhalant et exhalant, pouvant se nour-
rir et se reproduire), fortement carboné, le plus
souvent complexe , sans canal intestinal , sans
fibres contractiles visibles , sans fibres excitantes
évidentes , et par conséquent ne digérant pas , ne
se mouvant pas, ne sentant pas ses rapports avec
les corps extérieurs , quoiqu'il nous le semble
quelquefois par les changemens lents et succès*
sjfs que nous lui voyons produire dans un but dé-
terminé.
Un animal , au contraire , est un être organisé ,
fortement azoté , le plus souvent simple , constam-^
ment pourvu d'un canal intestinal plus ou moins
complet , de fibres contractiles et excitantes , près-
INTRODUCTION. xlj
que toujours tisibles^ par conséquent digérant, et
sentant plus ou moins ses rapports avec les corps
extérieurs , et nous le démontrant par des mouve-
mens subits que nous lui voyons exécuter pour un
but évident.
Mais comme cette définition ne comprend pas
tous les êtres organisés que Ton range souvent ,
sans trop savoir pourquoi , parmi les animaux, nous
gommes obligés de faire de ceux qui ne pourraient
entrer dans la première section de l'empire orga-
nique que parce qu'ils n'ont pas de traces de canal
intestinal , une sorte d'appendice du règne aniùial.
C*est ainsi que nous y plaçons les éponges , les faux
alcTons , les moléculaires et même les corallines,
quoiqu'il soit impossible d'y appliquer la défini-
tion que nous venons de donner de l'animal.
C'est peut-être pour* la même raison que les
phytologistes sont obliges de comprendre parmi
les végétaux les champignons et les lichens, quoi-
que, sans aucun doute, ils soient beaucoup moins
éloignés de la définition du végétal , que les corps
organisés dont nous venoits de parler tout à
ITicure le sont de l'animal ; mais qui cepen-
dant s'en éloignent sous plusieurs rapports impor^
tans.
Nous admettons dônc^ sous le nom d'animal, une
certaine combinaison d'organes produisant cer-
taines forces , et entre autres une force digestîve
et une force locomotive , affectant une forme déter-
xiij iNTRODtCTiVN.
minée , el agissant sur les circonstances extérieures
d'une manière également déterminée.
D'après cela , il est évident que pour bien coû-
naître les animaux , il nous faut envisager et étu-
dier successivement :
1* La structure , la forme , la disposition, les
rapports des différens organes dont la combinai-
son produit tel ou tel animal ; ce qui constitue
Tanatomie ou la connaissance de l'organisation
des animaux ;
2^ Le mode d'action de ces différens organes
en particulier , et les uns sur les autres , ainsi
que les résultats de ces actions pour produire tel
ou tel degré de vie , ou ce qu'on nomme la phj"-
siologie animale ;
3* La forme générale et spéciale que ces diffé-
rentes combinaisons d'organes affectent constam-
ment , et qui fait a nos yeux tel ou tel animal ;
l'art de le reconnaître par des moyens plus ou
moins, artificiels, de le faire reconnaître aux autres,
et de disposer les animaux de manière à faciliter
l'emploi de la voie d'analogie et d'induction ; ce
qui constitue ce que je nomme la zoologie pro-
prement dite ;
4* Enfin , les différentes manières dont ces
combinaisons d'organes , affectant une forme
déterminée, agissent sur les circonstances ex-
térieures, pour se nourrir et se propager, c'est-
à-dire les mœurs , les habitudes des animaux ;
IHTRODUCTlOIf. xUi)
^ui forme leur histoire naturelle propremeut
ie.
Nous pourrions ensuite , fort3 de cette manièr(*
fDfisager complètement le règne animal , en
re une application immédiate à Tutilité de
omme en société , en traitant de Tart de s'em^
?er, d'ele^er, de perfectionner les espèces uti-
, de celui de poursuivre et de détruire les es-
res nuisibles , et enfin de Tart encore bien plus
portaut de connaître les lésions dont le corps
imal est susceptible , et d'y remédier ; i;nais ce
mit pour bien des personnes sortir des limites que
a peut assigner à un traité des animaux , que
1 doit considérer essentiellement à l'état de
ité, et qu'en effet nous allons envisager comme
it et même comme parvenus à l'état adulte.
Cette simple énumération des ^diverses sortes
pplication immédiate de la connaissance des
imaux , parmi lesquels nous sommes forcés
comprendre notre espèce, suffira sans dout(v
Dir bien faire sentir quels sont le but et l'impor-
ice de ce traité. Démontrer d'une part à pos-
tarif c'est-à-dire par une comparaison exacte,
e l'homme est le chef-d'œuvre, le summum
I êtres créés , le seul qui puisse en concevoir
Qsembie , qui puisse sentir l'harmonie sublime
cet ensemble, et remonter jusqu'à la nécessité
m Dieu , d'une âme universelle ; de l'autre , faire
r que si son intelligence peut s'élever si haut
Xliv IflTBODCrCTIOR.
qu'elle semble remonter à sa source ^ son corps est
cependant soumis aux mêmes lois physiques que
tout l'univers créé, et par conséquent rendre éTi-
dente cette influence réciproque du corps et de Tin-
telligence , par des faits irrécusables pris dans Té-
tude de tous les animaux, aussi-bien que dans
celle de. l'homme lui-même ; tel est le but le plus
philosophique auquel nous puissions prétendre :
mais il en est un second q^'i ne l'est peut-être pas
moins , et qui offre une utilité plus immédiate ,
au moins en apparence ; c'est de montrer que les
systèmes de gouvernement , c'est-à-dire les lois et
les régies de la société à laquelle l'homme est né-
cessairement appelé par sa nature , forment une
yéritable science d'application , ou mieux un art ,
déduit d'une science d'observation, et que par
conséquent ils ne peuvent avoir de base que dans
l'étude approfondie de la nature de l'homme com-
parée à celle des animaux ; qu'ils sont nécessai-
rement variables, progressifs comme les résultais
de toutes les facultés de l'espèce humaine , et dc-
pendans des circonstances particulières dans les--
quelles existe la société , ainsi que de l'âge auquel
elle est parvenue. Démontrer querespècehumaîfie
>>e distingue nettement de toutes les autres , en ce
qu'elle seule a reçu la faculté d'améliorer la suc-
cession des individus ou l'espèce, par une édu-
cation et une instruction proportionnelles à l'avan-
cenient de la société, ce qui convertit un besoin
INTRODUCTION, xU
pfajsique en un (JeToir moral ; montrer enfin que
cette faculté instinctife, fixe, qui détermine les
rapports innés nécessaires d'un animal ayee les cir*
constances extérieures , est devenue chez Thomme
leoiement instinct mobile , c'est-à-dire raison ou
génie , pour se proportionner à l'état de la société et
à la difficulté des circonstances dans lesquelles il
peut Tivre, sont des considérations qui entrent aussi
dans le but que nous nous sommes proposé , et
dont elles feront ressortir l'importance.
Fournir des bases aussi solides qu'invariables à
l'art de s'emparer des animaux utiles , sans tendre
à leur destruction, c'est-àrdire dans des limites
déterminées ; à celui qui les élève , les modifie
dans telle out elle de leurs parties, et pour un but
d'utilité plus ou moins immédiate; à celui qui les
emploie comme force vivante, les nourrit et les
modifie dans ce but; enfin, à l'art qui cherche à
poursuivre et à détruire les espèces nuisibles , entre
aussi dans l'objet que nous nous sommes proposé,
et lait voir que l'utilité d'un traité des animaux
peut descendre jusqu*-à des détails presque do-
mestiques.
. En admettant aussi que , dans les deux pfemiëres
parties de ce traité, j'aurais réussi à poser quel-
ques principes qui pussent servir à faciliter et ap-
profondir l'étude des lésions de différentes sortes
dont les organes des animaux sont susceptibles
dao4. leur tissu, iùiime , dans leur développement
dvj INTRODUCTION.
OU leur décroissement anomaux » et même dans le
simple dérangement des parties dont se com-
posent les appareils et les organes , il est évident
que 9 quoique cela ne dût pas être mon but direct ,
il n'aurait pas moins d'importance , tu Tutilité
immense dont serait aujourd'hui à l'art de guérir
une pathologie générale , parce qu'elle pourrait
conduire à une théinpeutique rationnelle que ùous
sommes encore bien loin de posséder.
Je ne mettrai pas non plus au nombre des objets
que j'ai eus en vue en publiant ce traité , le désir
d'attirer les personnes du monde qui aiment i
penser, à l'étude de la nature. Quelle est cepen-
dant celle qui élève plus la pensée , qui soit plus
digne d'employer les facultés de l'esprit hu-
main j qui puisse , par son immensité , rassasier
plus complètement cette espèce de faim morale
dont il est de plus en plus dévoré , et neutraliser
cette activité toujours croissante , souvent nui-
sible quand elle ne trouve pas à £tre convena-
blement employée , qui le pousse à changer con-
tinuellement de position ? quelle est l'Qccupation
qui fasse éprouver de plus douces , de plus inno-
centes jouissances , qui attache avec plus de force
quand on en a vaincu les premières difficultés, qtii
console le mieux des injustices inévitables de la
société , qui rende plus indulgent pour les autres »
qui enseigne mieux à se soumettre aux lois im-
muables de la Providence ? quelle est enfin l'étude
INTROULCTIUX' xlvïj
qui nous iDtéreNse davantage , que celle de la na-
ture, et surtout que celle des animaux , à cause delà
dÎTersîté presque infinie de leur org.inisalion , de
leurs mœurs , de la relation évidente de ces mœurs
arec l'organisation et de leur ressemblancegraduelle
atec l'espèce humaine? J'avoue cependaut n'avoir
de que très-peu conduit par celte idée ; j'ai voulu
r*9eDlîeilement être utile à la science et à ceux
qui S€ destioent ^ eu avancer les progrès. C'est
ven ce but que j'ai dirigé tous les moyens qui lui
appartiennent et dont je dois maintenant dire quel-
le cho^e.
Four remplir un but aussi élevé , aussi vaste
i« celui que l'on doit se proposer dans un traité
its animaux . les movens doivent être réfléchis
et appropriés. Voyons uti peu quels ils sont et
Eels ils doivent être.
Comme pour tout autre effort de l'esprit humaiu,
est évident qu'ils doivent être nécessairement
rapport avec la nature de la science pour le
reloppemenl et la propagation de laquelle ils
I Mot employés ; c'est ce qui nous conduit directe-
ment à rechercher quelle est la nature de la science
«ai traite des animaux.
Toutes les connaissances dont l'esprit humain
ttl susceptible forment un cercle ; mais elles peu-
vent être distinguées en trois catégories , compa-
rables , couime l'a fait notre illustre Descartes ,
vu txeùs parties d'un arbre : les sciences prélimi-
i
Xlvîîj INTRODUCTION.
naires, qui sont la base des autres, sont les racines
de Tarbrc; les sciences d'obserration en sont le
tronc ou le soutien ; elles s'appuient en effet sur
les sciences préliminaires, comme le tronc d*un
arbre sur les racines; et enfin , les sciences d'ap-
plication^ ou les arts , sont les branches qui en
émanent, et qui réagissent à leur tour sur le tronc
et sur les racines elles-mêmes.
Les premières sont ou mieux paraissent être
entièrement de notre création ; elles sont réelle-
ment appuyées sur des faits « mais qui sont pris
en nous-mêmes : .ce sont elles qui nous appren-
nent à penser, à exprimer nos pensées, à leur
donner Tordre convenable pour convaincre les au-
tres , en les leur exposant , soit à Toreille , soit
aux yeux , par des moyens appropriés.
Les secondes sont composées nettement de deux
choses , de faits qui nous sont donnés par la na-
ture , qui sont hors de nous , qui ne dépendent
pas de nous , et d'une méthode ou d'un art em-
prunté à la série précédente , qui les réunit , les
coordonne , de manière à en tirer des corollaires,
à établir des principes plus ou moins généraux.
Enfin les troisièmes , ou sciences d'application,
sont les arts , dans lesquels les principes fournis
par une science d'obserfatîon, disposés, exposés
convenablement par les sciences préliminaires,
sont appJiquésà un but déterminé, ou au mieux
être de l'hoiiime dans l'état de société. Ces sciences
INTltODUCTION. xlîx
d'application ou ces arts sont d'autant plus com-
pliquées, d'autant plus difficiles, qu'elles ont un
but plus élevé. Comparez en effet Tart qui traite
des moyens d'extraire dé la terre les matériaux
propres à faire des instrumens aratoires grossiers,
â celui qui les convertit en instrumens propres
i mesurer le temps , ou à augmenter la portée de
DOS sens ; comparez surtout ce premier des arts
pour l'utilité immédiate , la métallurgie , à l'art de
gouverner les hommes, de diriger leurs efforts
vers un but commun , ce qui caractérise l'état de
«ociété , ou à celui de rétablir leur santé lésée
par des circonstances physiques et morales; et
vous* verrez la différence énorme qu'il y a entre
eux , quoiqu'ils soient évidemment de la même
nature.
D'après les caractères que nous venons d'assi-
gner aux trois catégories dans lesquelles on peut
partager toutes les connaissances humaines , et
qui constituent la philosophie, il est évident que
celle qui s'occupe des animaux appartient à la se-
conde , ou aux sciences d'observation , et que par
conséquent elle se compose de faits et d'une mé-
thode.
Ses moyens sont donc :
1* L'observation, ou l'art de bien voir les faits
quand ils se présentent à nous spontanément ;
2* L'expérience, ou l'art de faire naître les faits
sous nos yeux , à notre volonté , de lés circon->
1 liMHODUCTiaN..
scrire d*une manière plus ou moins limitée, dû
soumettre les corps que nous touIods observer,
à telle ou telle action de la part de tel corps exté-
rieur , en faisant momentanément abstraction de
l'action de tous les autres, ou en éTiiluant cette
action ;
3^ La méthode empruntée à la science prélimi- -
naire de la logique , et qui nous permet de dis-
poser les faits de manière à en faciliter non-seule-
ment le souvenir ou l'exposition, suivant qu'on se
propose de s'instruire ou d'instruire les autres ;
mais surtout à permettre l'application de la voie
de lanalogie et de l'induction , et par conséquent
l'établissement des principes.
Je ne parle pas de l'art d'exposer ces faits par
le style , la p^irole ou le dessin , de les faire passer
dans l'esprit et dans la mémoire des autres, quoi-
qu'il y ait encore quelque chose de technique à ce
sujet.
L'observation appartenant plus spécialement à
la partie de la science des animaux qui' traite ce
leur histoire naturelle , je me réserve d'en parler
au commencement de cette partie de mon ou-
vrage.
L'expérience étant , au contraire , plus particli-
lièrement utile à la physiologie, nous nous pro-
posons aussi de discuter , quand nous serons par*
venus à cette partie , quels sont les avantages réels
et les désavantages dont les expériences peuvent
INTRODUCTION. IJ
être à la science, suivant qu'elles sont bien ou
mal instituées.
La méthode, quoique essentielle dans toutes
les parties de la science des animaux , étant en-
eore bien plus importante dans la zoologie pro-
prement dite que dans toute autre, nous nous
léserYons d'exposer alors quelles sont les mo-
difications que la méthode en général a dû éprou-
ver pour être appliquée à cette spécialité. Nous
n'allons, en ce moment, en parler que comme
de l'art de se diriger dans les recherches anato-
miques.
Quoique les anciens , probablement à la suite
de tétonnemens de même sorte que les nôtres ,
fussent parvenus dans la connaissance des ani-
maux à un degré de perfection beaucoup plus grand
qu'on ne croit ordinairement , comme le prouvent
le Traité des airs et des lieux d^Hippocrate , celui
des animaux d'Aristote, et le savant ouvrage de
Galien sur les usages des parties , les recherches
aoatomiques ne furent soumises lotag-temps après
la renaissance des sciences eu Europe , à aucune
marche un peu rationnelle.
La première méthode d'anatomie fut évidem-
ment déterminée par la difficulté de se procurer
des cadavres , puisque l'ordre anatomique que l'on
suivit était en rapport avec celui de l'altération des
parties : aussi commençait-on par l'abdomen et
les viscères qu'il contient; l'on passait^ ensuite
lij INTRODUCTION*
successivement à Tétude de la poitrine et de It
tête ; Ton terminait enfin par les membres el par
le squelette, comme les parties les plus faciles à
conserver.
Une seconde méthode plus chirurgicale , et déjà
évidemment préférable, suivit bientôt la première i
elle consistait à envisager d*abord le squelette ,
puis les muscles, à quelque usage qu'ils fussent efDr
ployés. L'on étudiait ensuite sous le nom desplanch-
nologie tous les viscères , que Ton subdivisait sui-^
vaut qu'ils étaient contenus dans Tabdomen , la
poitrine ou la tête , et sans avoir presque ^ar4
à leurs fonctions ; aussi le cœur et le cerveau , les
organes des sens , entraient-ils dans cette partie»
L'on terminait enfin par l'angiologie , ou l'étude
des vaisseaux, et par la névrologie, qui ne com-^
prenait que les nerfs.
Dans les temps modernes et surtout depuis
Bichat, l'on a ajouté de grands perfectionnemens
à cette méthode en la rendant peu à peu plus rigou*
reusement physiologique ; l'on a en effet étudié le
cœur dans l'angiologie et le cerveau dans la névro-r
logie, en rejetant l'ancienne division d'après les
cavités splanchniques.
Un a^tre perfectionnement , de la plus grande
yaleur d'abord pour la pathologie et ensuite pour
la physiologie, a été de considérer les tissus ou
systèmes qui eatrent dans la composition des or-
ganes » préalablement à l'étude de ceux-ci. C'est
INTBODCCTION» Illî
éfldemment à l'école française que cette innova^
tion définiti?e est due.
«
Ajoutons aussi que dans Texamen des organes ,
on cominença à cette même époque à étudier leur&
changemens , ou la manière dont ils s'accroissent
et décroissent dans le cours de la vie.
Ces améliorations importantes dans la méthode,
anatomique , qpi tendaient à la rendre de plus en
plus physiologique, et dont la plupart sont dues
aux deux plus célèbres anatomistes français, Yicq
ë'Aziret Bichat, n'avaient cependant encore trait
qu'à l'espèce humaine; en sorte qu'elles étaient bien
loin de pouvoir être appliquées à l'étude de l'orga*
Disation animale en général. On avait bien , et de*
puis fort long-temps , étudié l'anatomie de quel-
ques animaux et surtout des mammifères , mais
à peu prés parallèlement avec celle de l'homme ,
e'est-à-dire en suivant la même marche adoptée
aux différentes phases de perfectionnement di
celle-ci : c'est ce que l'on peut voir même encore
dans les anatomies que Daubenton a ajoutées à
l'Histoire naturelle des quadrupèdes de Buffon. Ce
sont autant d 'anatomies particulières que d'ani-
maux, sans presque aucun rapprochement qui pût
servit à rétablissement de la science*
Ticq d'Aiir, assez long-temps avant Bichat,
conçut le premier et exposa le plan d'une méthode
anatomique véritablement comparée , ainsi que ce-
lui d'une physiologie, dans laquelle il envisagea
liv INTRODUCTION.'
toute la série des animaux ; il l'exécuta en partie
dans TEncyclopédie méthodique , mais, il faut Ta*
vouer, au moyen d'une sorte de dépècement des
anatomies spéciales de Daubenton , de Pallas *,
ainsi que des siennes. Il n'en a pas moins créé là
science ; il conçut ce qu'est un organe nidimen-
taire, comme le prouvent ses Mémoires sur l'os
incisif et sur la clavicule; un organe analogue,
comme le montre sa comparaison des membres
thoraciques et abdominaux de l'homme.
Le plan de Yicq d'Azir, assez généralement
adopté , devait être terminé par le premier qui
posséderait une chaire d'anatomie comparée en
Europe; c'est en effet ce qui eut lieu d'une ma-
nière plus concise, plus abrégée, et avec un
perfectionnement évident, provenant de ce que
le dépècement des anatomies spéciales fut beau-
coup moins sensible, en même temps que la
forme fut encore plus physiologique et réelle-
ment plus comparative. Mais un inconvénient réel
de cette forme, c'est qu'il fut très - difficile de
s'en servir comme d'un moyen d'anatomie , tandis
que cela était très-facile dans le plan de Yicq
d'Azir.
Quoi qu'il en soit, ce fut un nouveau pas, d'une
grande utilité pour la science , qu'un corps de doc-
trine, quel qu'il fût, mais exécuté en totalité, puis-
qu'il pouvait servir d'une espèce de point d'appui
pour ^Uer plus loin , en confirmant , ep étendant ce
INTKODUGTIOlf. If
fo'il contenait de vrai , en corrigeant les erreurs ,
et en découvrant de nouveaux faits.
Hais la science ne pouvait en rester là : il fallait
poursuivre cette étude des organes rudimentaires ,
des organes analogues , dans des animaux plus dif*-
férens , plus éloigpés de la série ; il fallait faire une
plus grande attention au développement successif
d*un organe et d'un appareil dans l'évolution d*un
animal élevé, et l'étudier comparativement avec
son perfectionnement dans la série des animaux ,
afin d'arriver à une définition générale et pres-
qu'abstraite de Torgane, de l'appareil et de sa
fonction; ce qui ne pouvait avoir lieu sans des
progrès parallèles de la zoologie et delà physiologie.
C'est ce qui a été fait quelquefois successivement
et plus souvent à la fois par les anatomistes fran--
çais et étrangers, mais surtout par les premiers et
par les allemands et les danois. C'est en continuant
dans cette direction que la science fera des pro-
grès ultérieurs et arrivera à la perfection dont elle
est susceptible par sa nature. Il faut donc que l'a-
natomiste soit bien convaincu qu'il doit voir alter-
nativement avec les yeux de l'esprit et avec ceux'
du corps , c'est-à-dire s'aider des corollaires dé-
duits d'un certain nombre de faits, pour en prévoir
et en chercher de nouveaux ; qu'il craigne pres-
qu 'autant de se traîner lentement sur ce qu'on ap-
pelle Tulgairement les faits , que de se livrer à l'at-
trait des hypothèses. Dans l'un et dans l'autre cas «
h] INTRODUCTION.
il est à craindre qu'il ne voie pas ceux-là tels qu'ils
sont, en voyant en-deçà dans le premier et au-
delà dans le second. Quand une science d'obser-
vation est arrivée à un certain point, elle ne peut
avancer qu'en se servant alternativement de la mé-
thode à priori et de la méthode à posteriori : celui-
ci la base, celui-là l'élève et la couronne.
Les considérations à priori qui doivent servir à
guider l'anatomiste dans ses recherches sont :
!• La symétrie, c'est-à-dire la disposition des
parties des organes, et des organes eux-mêmes,
suivant une loi déterminée par la forme générale
de l'animal et quelquefois par leurs fonctions ;
â*" La position relative des organes par rapport
à l'axe du corps de l'animal ou au canal intestinal
et à son extrémité antérieure pris comme point
de départ ;
3* Les connexions ou rapports qui existent entre
les différentes parties d'un appareil et quelquefois
entre les appareils eux-mêmes ;
4'La subordination ou l'emploi d'une partie d'un
appareil au perfectionnement d'un autre , ce qui
forme ce qu'on peut nommer un organe et une
fonction subordonnés;
5* La série des développemens des différentes
parties d'un organe , des organes composant uû
appareil, et même des appareils eux-mêmes, dans
tin animal considéré en lui-même et comme for-
mant un degré de la série ; ce qui permet de déter-
INTRODUCTION. Ivîj
jDioer à priori ce qu'il y a d'essentiel » d'acces-
soire , de perfectionnant et même de rudimeo-
taire dans les organes et dans les appareils.
6* La structure anatomique y normale et même
anomale, la composition chimique des organes,
et surtout la fonction analysée à priori, donnent
aussi lieu à des considérations de même sorte sur
lesquelles il est souvent important à l'anatomiste
de s'appuyer pour apercevoir plus complètement
les Caits.
7^ Enfin il n'est pas même jusqu'aux habitudes
des animaux qui ne puissent conduire à trouver
dans leur organisation des faits que l'on n'aurait
pas aperçus sans cette considération.
D*après l'ordre que j'ai été conduit à adopter
pour donner une idée complète des animaux , il
est évident qu'il m'a été absolument impossible d'é-
viter d'employer, même assez souvent , des termes
plus ou moins techniques dont l'explication n'aura
pas été préalablement donnée , et entr'autres les
noms des animaux eux-mêmes et ceux des groupes
plus ou moins naturels que la zoologie établit
parmi eux : c'est un inconvénient fort grave et dont
je sens toute Timportance ; mais cela tient à la na-
ture même de la science dont nous traitons. Il y
en aurait eu d*absolument semblables si nous eus-
sions commencé par l'étude des formes ou par la
xoologie proprement dite , puisque les caractères
dont nous aurions eu besoin pour l'établissement
Iviij liNTIlObLCTlON.
de la méthode se tirent d'organes que nous n'eus-
sions pas connus. En général , la science des ani-
maux forme un cercle qu'il est bon d étudier une
première fois en masse , avant de descendre
plus spécialement i Fétude de chacune de ses
parties.
Pour diminuer cependant autant qu'il nous
était possible Tinconvénient dont nous venons de
parler, nous avons cru devoir placer à la fin de
cette introduction les tables synoptiques de la
classification des animaux, telle que nous la dé*
velopperons dans la troisième partie de ce traité.
Nous avons aussi pensé que 5 pour rendre ces
principes d'anatomie plus usuels , nous devions
les terminer par une table générale raîsonnée dans
laquelle , sous le nom de chaque animal , sera ana-
lysé tout ce qui regardera son organisation , avec
le renvoi pour les détails au volume et à la page où
ils se trouveront; ce qui formera une espèce de
manuel d'anatomie qui pourra servir à guider les
commençans.
Chaque volume contiendra en outre une table
particulière pour les objets dont il traite, ainsi
qu'un petit nombre de figures disposées de ma-
nière à faire concevoir l'ensemble et les différens
points du système.
Les quatre parties qui doivent entrer dans la
composition de ce traité des animaux , et que nous
avons énumérées plus haut, quoique formant un
INTRODUCTION. Hx
tout, et quoique disposées suivant un plan com-
mun, n'en sont pas moins complètement indé-
pendantes les unes des autres , de manière à
pouToir être presque indifféremment réunies ou
séparées.
A.
'<
ITPE ;
ÏNTOMOZOAIB
HiXAPODI
OcTOFOOIf
^CAfODB
HiTiBOPOf
^'■lAKMN
Arosu.. ,
ACTI5C
Cil
ABi
Zoi
Zoo
AMORPI
Spoi
Moi
r.
r/.
(5)
l'HOMHB.
ées. . . les Sinobs.
les Sapajous.
les Makis.
les LoAis.
les MvspiTHàQois , ou Aye- Aye.
les GALioPimiooBS.
les Takdigbadbs.
. • •
• • •(
{
les PLAHTIQIADBS^ OU OoTS.
les DlGITlGlADIS, OQ GluitS.
les InsxcTiToiBi.
les Tadpu.
Sous-classe I« le* CHiiBOPràiBS.
MONODELPH) les Pioqubs.
les ioBirris.
les GiTAcis.
• • . • \
les GbimpbubS) ou Ecureuils,
les FocissBCBs , ou Rtts.
les GouBBDBS , ou LièTFes.
les Mabchbdbs, ou Gabiais.
I « 171 * D 1/ c y le* Pboboscidibhs , ou Éléphans.
tir r^MxK*^' {
les LaM ARTIIfS.
les SoBOHGiTLÉs , OU Daouin.
les Pacitdbbmbs, ou Rhinocéros.
les SoLip&DBs, ou Ghevauz.
les Bbdtbs, ou Gochons.
( Camilient»
les RuiiiNARfl.. / Elaphieru.
I Cérophorws.
Sous-dasse lU S '^* Sabigibs.
DIDELPHES..;- -^ le. P.ALA«G.«. j ^^^^'
. • * •
l'EcHiDir*.
I'Obh ITBOBH yHQDB.
8AUX,
M mena-
pelviens
V
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d'o
CH
d'o
PTILES ( ÉM
III»
SA1
HIBIEIfS
Apobu. (LmmpraU)^
(6)
IBrœheit.
Carfes,
jroïdc. . . . SiLUROtOHKs. . . {SUure$),
igae et cjlin. SuBxHCHéuBoiiM. {Ut CohiUt).
MiïBOsoifu. . . {ieê Muget).
ÎLetopotnes.
(Perches),
urt.ctcompr. Lbptosombs. . • . {Chaiodonf Zéô).
ùforme. . . . Atbactohoiiu. . {Seomifre).
osse en avant. CBrniUMOiiBS. .j». . m
ifnv: et sub- q , ( Cobie.
jflinclnquc. . (Caiiionytnôt,
( Eeheneu*
Dguo et cylînd. Enchéliiombs. • < CtBpoU.
(^ Gymnéife.
dinaire fifnaosoMBB ,( Codes) .
ès-épaû. en av. GiPHALOsoMiB {BtUraehns).
roilee?àga*u. HÉrfmosoMBS (PUuraneete).
c"omprilée. * «"^^'''O'Oiies (Biennie).
logue et sub- o ^
cylindrique. S™««"*"'o«".
uiforme. . . . ArEACTOBOun (Xiphiat),
à denti^'^^'^P'^^™^* Lbptosombs (Slromatée),
G N A rVng c l^Jjn^PCU Subt^hiosoiibs (Ammodytt).
Sng et en hand. Téniosombs (Tridiiure),
^"? \ .'" ~ ScBBNCHÉLisoiiBs {Gumnote).
cyUudnquc. ^ ^ ^
}ng et cylind. ërchélisombs {AnguiUé),
EifCHiiLisoifBs. {Murœnophis),
POISSONS.^ SYnortkm (Cyeiojftérc).
bras BaACHioPTàBBs (Baudroie).
Pblvaft&bbs (Coffre, Dtodon).
AcANTHOPTàaBs. (BaiUtee).
à dent^ nulles. . . . HtriaorriBBS {Syngnaifte.
^^^^ , SUlipobu. {EthÊTgums),
taitM PiLTiPOBM. {SiUiquet).
ÂPODBf. (Lamfroiê),
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Anneaux
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DE L'ORGANISATION
DES ANIMAUX,
OU
PRINCIPES
D'ANATOMIE COMPARÉE
»^M^^»V»^>^>Wt<
S I* L'a^atomib physiologique générale ou comparée qui fait dq sujet.
le sujet des deux premières parties de Tourrage que j'ai i>^fi"»'*°n
coDçu sous le titre de Traité des animaux, est cette branche
âts sciences naturelles qui s'occupe de la figure ^ de la posi-
tioo, de la structure et des usages ou fonctions des organes
nombreux qui entrent dans la composition des corps orga*
nisés que Ton désigne sous le nom d*animaux. Les trois pre-
mières considérations sont Tobjet de Tanalomie proprement
dite; la dernière oonstitue la physiologie 9 non pas celle
que Ton a coutume de désigner sous cette dénomination
dans les écoles de médecine , et qui se borne à étudier
Tctat normal des fonctions de Thomme ou de quelques ani-
maux pour pouToir reconnaître leur état anomal ou ma-
ladif, et les ramener à la santé par l'hygiène et la théra-
peutique; mais bien la science qui^ généralisant les idées 9
s^élerant à des conceptions beaucoup plus étendues , envisage
tous les corps organisés anioiaux, et s'efforce d'expliquer
1. 1
2 DES DIVERSES SOUTES
par les lois générales de la nature , les diverses fonctions
d*où résulte la Tie.
D*après cela, il est aisé de voir que cette espèce de phy-
siologie ne peut se passer d'être appuyée sur une ana-
tomie particulière, que je no^vû^evax philosophique o%k trans-
Des diveriei cendunte. Il est en effet plusieurs espèces d'anatomie très-
surief d'aaato-
«>«• différentes dans leur but, et par conséquent dans leurs moyens^
et qu'il ne sera peut-être pas inutile de définir.
io pittorMque. ^^ première, la plus superficielle de toutes , et véritable-
ment la moins importante^ est Vanatomie pittoresque; bornée
presque à l'extérieur, elle étudie avec soin les tempéramens
et leurs Jacies, les passions et leurs signes, et en général
tous les actes physiques et moraux qui nécessitent ou pro-
duisent d'une manière plus ou moins immédiate un chan-
gement quelconque dans l'extérieur de l'homme ou des ani-
maux que l'artiste doit représenter. Ce sont donc essentiel-
lement la forme générale, l'ensemble et la proportion des
parties, les organes des sens, et surtout ceux de la locomo-
tion passifs et actits qu'elle étudie.
Je ne connais pas d'ouvrage qui soit spécialement adapté
à cette espèce d'anatomie, si nécessaire pour les artistes en
général.
lO chirurti- ^* sccoude cspècc , bcaucoup plus importante 9 puisqu'elle
a pour but principal le moyen thérapeutique appelé opéra-
tion de chirurgie sur l'homme et sur les animaux, est celle
que l'on peut nommer chirurgicale. Sur quelque sujet qu'elle
s'applique, elle s'occupe essentiellement des rapports des or-
ganes les uns avec les autres, de leur forme, de la place
relative qu'ils ont dans le tout, de la marche qu'ils peuvent
suivre dans leurs dérangemens. II faut que l'enreloppe de
l'animal devienne pour ainsi dire transparente pour l'œil de
l'opérateur , et que l'instrument puisse aller sans hésitation
agir sur telle ou telle partie d'un organe malade, sans nuire à
aucun autre 9 ou en lui nuisant d'une manière préTue et dé-
cale
nANATOMIK. ^
terminée. Ce doit donc Sirc ÛTidetnment l'eiipèce d'aaatoinie
b plus détaillée. In plus minulieuse. C'est ce qui permet
d'axcuser iusqu'il un certain point les anatoinisles qui , 93ns
donner aucune altentîon au reste des animaux, se font pres-
que un monde à part de l'espèce sur laquelle ils iloiTenl opérer,
>c créent un langage arbitraire tout particulier it peine entendu
des meilleurs anatomistes d'un autre animal, comme on en
peut voir un exemple remarquable ches les Iiippoloraistes et
b aatbropolomistes , ou les vétérinaires et les médecins, et
lartout chez les auteurs anciens. Cette mctiiode, dont on ne
[■talDier les avantages déduits de sa rigoureuse exactitude,
ta aurait encore de plus grands , si la marche qu'elle em-
ploie, ne disant presque rien k l'esprit , ne nuisait réellement
pn i la mémoire, et si l'anatomie ainsi conçue ne deman-
diit pus un temps beaucoup plus considérable pour Glre
ipprise et enseignée.
La troisième espèce , que l'on peut 3
wUfcafefCtque Bichnt , quoique n'envi
bnnutoe, a presque créée sous la dêm
(inéraie, moins minutieuse poi
rapports des parties, insiste déjà beaucoup plus sur leurs
luages; mais elle étudie surtout avec soin la composition
iDïtomique et mSmc chimique des orgnncs, la prédomi-
oanee de tel on tel élément, de tel ou tel tissu ou système,
les connexions nerveuses qui peuvent exister entre un organe
et UQ aotre placé souvent à des distances considérables. C'est
la hase essentielle de la pathologie ; cl par conséquent l'ana-
lotoie dite pathologique n'an est qu'une extension , en mGme
Inapï qu'elle peut lui Ctre d'un secours puissant.
Vanatomie physiologique ordinaire de nos écoles de mé- ^
! constitue la quatrième espèce ; elle envisage bien
c les organes de tel ou tel animal dans leur forme,
r situation et dans leur composition analomique, mais
B l«» considère en outre dans Iciir^ rapports entre eux,
raison nommer :
mt que l'espèce
, la situation , les
I
m
4 DES DIVERSES SORTES
dans leur combinaison en appareils , et surtout comme con-
courant à un même but 9 à telle ou telle fonction. Elle 8*aide
de tous les moyens accessoires que lui fournissent la chimie,
la physique 9 la mécanique et même l'anatomie de quelque»
animaux, pour arriver à l'explication des phénomènes. Mais,
en se bornant à l'étude d'un seul animal, il est évident que
les explications qu'elle fournit à la physiologie 5 quelquefois
en apparence plus satisfaisantes, mais réellement toujours
incomplètes, peuvent être souvent et aisément infirmées,
zooiogique. La cinquième espèce d'anatomie est celle que je désigne-
rai sous le nom de zoolof^itfue , ou d'anatomie des animaux.
Beaucoup moins importante que les trois précédentes , si
l'on met avec raison l'application immédiate au mieux-
être de l'homme avant la science même; mais aussi elle de-
vient bien plus étendue et d'une tout autre didiculté, puis-
qu'elle embrasse la totalité de la série animale. Quoique obli-
gée de pénétrer dans les profondeurs de l'organisation , elle
se borne presque à constater In présence de tel ou tel organe ,
à en considérer la forme générale dans des groupes circons-
crits. Son but est la disposition naturelle des animaux ^ ou
kur groupement d'après l'ensemble de leur organisation;
mais elle s'inquiète peu de l'analogie qo*il pourrait y avoir
entre des organes appartenant à des classes très-différentes.
Elle est réellement la base de la zoologie; cependant elle ne
suffît pas, comme nous le verrons lorsqu'il sera question de
cette science. C'est dans les ouvrages de Pallas que l'on trouve
le premier modèle de cette espèce d'anatomie.
hiiosophi. Enfin la sixième et dernière, car, comme il a été dit plus
ndanie. haut , l'anatomic pathologique appartient à la troisième es-
pèce^ est de beaucoup la plus étendue et la plus difficile;
c*iisi Vanatomie philosophique^ que Von doit soigneusement
distinguer de l'anatomie des animaux ou de la précédente.
On pourrait peut-être mieux la définir par la dénomination
à*anatomie transcendante. La plus profonde de toutes » sans
d'anatomie. 5
s'arrêter à des détails minutieux sur la forme , sur la situatiou
et même sur les usages définis ou locaux des organes et des
appareils 9 elle généralise tout, elle s'élève des faits aux abs-
tractions 9 c'est-à-dire du posteriori au priori, et descend de
celui-ci à celui-là. Le plus ou moins grand degré de déve-
loppement d'un organe est pour elle peu important, mais
' bien son existence, ses connexions. Elle cherche à rendre
compte de la composition croissante ou décroissante des ani-
maux; elle suit un organe à travers toutes les variations
qu'il a pu éprouver, et le reconnaît à quelques traits géné-
raux 9 comme à ceux de connexion et d'usage.
Son but principal est réellement la physiologie, ou l'ex-
plication des phénomènes de la vie par l'application des. Idîs
générales de la nature.
Ce sont ces deux dernières espèces d'anatomie , l'anatomle
loologique et l'anatomie philosophique réunies sous la déno-
mination à^anatomic comparée , qui doivent (aire le sujet de
la première partie de cet ouvrage. La manière dont nous l'a-
vons conçue nous permettra dans un espace assez peu étendu ,
vo Fimmensîté du sujet , de mettre des lecteurs attentifs en état
àt comprendre les principes généraux de la physiologie, que
DODS en séparons à dessein, et dont nous traiterons dans une
partie distincte ainsi que ceux de la soplogie, et de coQ-
lerver dans la mémoire ce qui y sera entré par le rai^pQQe-*
menL
Le but de ces principes d'anatomie comparée est donc de bui de i>s-
ùûre sentir ce que c'est que la physiologie considérée d une mietiontiidou
manière générale et applicable à tous les animaux 9 1^^ ^^P* dan* cet ouvra-
ports des lois de la vie avec les Lois générales qui régissent
tous les corps de la nature, et jusqu'à quel point nous pou-
vons en espérer l'explication. Elle doit aussi servir à établir
les principes de la zoologie sur des bases fixes, immuables,
et par conséquent à la transformer en science, en montrant
CTÎdemmettt que ce n'est pas une simple nomenclature >
n impor-
Uoce.
6 DE l'ordbx a suivre.
corarae le pensent encore quelques esprits élevés ; enfin on
pourrait aussi la re^rder comme la base d'une histoire na-
turelle et générale des animaux 9 ainsi que celle d^une patho*
logie générale.
moyeu. Les mojens de cette anatomie comparée sont essentielle-
ment l'afialomie intuitive des animaux , la comparaison des
organes dont ils se composent étudiés dans les accroisse-
mens et les dégradations déterminés par l'âge et en rapport
avec la place de ces animaux dans la série 9 considérée pres-
que comme un tout.
Son importance est évidente ^ si^ comme il n'est guère
permis d'en douter 9 la véritable philosophie 5 la psychologie
et toutes les sciences qui en dépendent ne peuvent trouver
de base un peu solide que dans la physiologie générale ; et
s'il est vrai qu'une bonne disposition générale des animaux
doive être telle qu'elle permette d'appliquer la voie d'induction
et d'analogie, et de juger de la nature d'un animal inconnu
par sa place auprès d'un animal connu, il est évident que
l'étude de l'organisation qui détermine cette nature ou ks
mœurs, les habitudes, les qualités, doit être d'une valeur
irrécusable, puisque par ce moyen il sera possible de con-
naître a priori les qualités utiles ou nuisibles d'une espèce 9
et par suite les moyens que l'homme doit employer pour la
propager ou la détruire.
l'ordre è S ^* L'ordrc à suivrc dans une étude quelconque n'étant
pas aussi indifférent que quelques personnes pourraient le
croire, il ne sera pas inutile de rechercher, avant que d'aller
plus loin, quel est celui que nous adopterons dans cette
étude fondamentale et rapide de l'organisation des animaux*
Commencerons-nous par une extrémité de la série qu'ils
forment, ou par l'autre ? Ceux qui admettent que la méthode
analytique doit être préférée dans toute espèce d'enseigne-
ment, penseront sans ^oute que nous devrions commencer
par les êtres les plus simples , les moins compliqués 9 d'après
Miivre.
DES ELEUBNS DIS iniUAUX.
le priiicipe qu'il esi plus aiïé de coniiaitri; une maohitie (ar-
mée d'un petit nombre de rouages que celle qui en rea-
fenDc une grande quantité. Mais, comme dans les macbinea
animales il nous est tout aussi dilTicile , ou peut-être mieux
«ncore» tout aussi impossible de concevoir la vie dans la plus
>imple que dans la plus compliquËe ; bien plus , comme ce n'est
MUT«nt que par analogie que nous pouvons juger des fonctions
d'un organe, c'est-à-dire parce que nous savons que nous lo
possédons comme le cadavre que nous venons de dissùqucr,
rt qu'il sert chcï nous à. tel ou tel usage ; il nous semble ù la
Tais plus naturel, plus logique et plus instructif de commcn-
c«r par la tête de la série , par l'C'tre le plus compliqué , uu
l'homme, aûn de marcher autant que possible, Uu moins dans
en sortes de recherche?, du connu ù l'inconnu, en nous
lidani arec art de la voie de l'analogie et de l'induction. Noua
étudierons donc toutes les parties de l'orgAnisation en sui-
tnt ia dêgradaliua animale; mais ccpeiiilant, pour ne pns
perdre entièrement j'avantage de la méthode inverse, dans
iMM considérations générales sur chaque appareil <t sur uhaque
Inctiofi . nous en ferons une analjse rapide en qinrchant.du
limple au compose.
S 5. ToulcorT>«»iïanlpHulfitre analyse dans son orçnolsa- ^
Mon de (rois manières concourant ail mGme but r.!" par le '
talpel ou l'intuition directe : c'est la méthode la ptos usitée;
V par l'âgs, c'e«tt-à-dire en étudiant avec soin tes ditTùrans
rlats par lesquels un animal passe depuis le premier jiislant
dtta formation jusqu'à celui de sa destruction; 5° entin par
Il considération de la place qu'il occupe dans la sorie ani-
Mlt , envisagée pour ainsi dire alors comme uo'seul animal
doBt UQ dogrû de dévdbppemeat uorrespondraic i undflgré
d'organisation. ■■\t • -r. :
Quel que soit celui de ces trois moyens aiMlytii|nes i^ae i
l'on emploie pour connaître U structure des animaun, il est >
«lé de se couvaincie que réléuicui principal le plus généra-
I
1
8 DES ÉLÉUENS^
lement répandu et peut-être Tunique est le tissu ceOulain
appelé par quelques auteurs aréolaire, lammaire, muqueua
corps cribieux^ etc. , et qui n'est autre chose qu'un compo
de filamens extrêmement fins, blanchâtres , élastiques ^ ci
trelacés^ eochcTêtrés dans tous les sens, et formant ain
des aréoles , des yacuoies de forme et de grandeur trës-diffi
rentes, dans lesquelles peuTent se déposer des fluides i
nature également diverse.
•Ses propriétés principales sont : i* V élasticité, proprii
physique généralement répandue ; a* Vkygrométricité^ c*est>
dire la faculté d'absorber une plus ou moins grande quanti
du fluide au milieu duquel elle est plongée; c'est un eff
dépendant de la capillarité qui n'est elle-même qu'un simp
phénomène d'attraction moléculaire 5 et dont nous Terroi
naître l'absorption et la circulation des fluides; 3* une aati
de ses propriétés 9 qui dérive très-probablement des deu
premières, est la possibilité d'être raccourcie ou contracâ^
très^faiblement sans doute par l'action des agens extérieurs
ce qui donne naissance à la contractilité de tissu ott orgi
nfqae, qui. par degrés arritera à celle que nous connattroi
sous le nom de contractilité animale.
- Mais ^< pour jouir de cette dernière propriété au plus haï
udecêt!;fé- degré, la:fibre élémentaire ou l'élément générateur éproui
»iir ou det une modification remarquable dont nous allons parler toi
Dcipaux lis- ^ *
ontysièmes. ^ rheure. y oyons auparavant comment , sans changer bf^ai
coupr 4e nature, si de n^est peut-être dans la disposition d
ses parties, il produit Certaines modificatiqns importantes
oottnattre. .*
t... En.se- condensant plus ou nàoins par l'action mécaniqn
mà^e. ^' sH^iïpeut-^treicfaimique du fluide ambiant, le tîtsu celiuleii
forme le derme, partie principale de l'enveloppe ei(térieured<
. -aitknaMXjaiildft^la peau qui ipcûdutt elle<-même son épiderme
• que les mailles de ce derme se- remplissent de fluides aqueoi
muqueiu dfi'^ridsseuicylapcaarestcmolle; mais que ce se
SYSTEMES OU TISSUS.
d*uD scl calcaire, ou même de matière muqueuse desséchée,
elle derient plus ou moins dure , cassante , d'où résulte
une peau cornée, calcaire, ou coquillhre.
En se repliant à Tintérieur de Tanimal pour former une
cafîté plus ou moins profonde, en restant molle, très-
perméable aux fluides, et surtout en se modifiant par
Pinterposition d'organes particuliers de manière à agir sur les
corps étrangers arec lesquels elle pourra se trouver en con-
tact , l'enTcIoppe extérieure se changera en une membrane
muqueuse.
Par sa disposition en filamens très-serrés, plus ou moins
allongés, et en se combinant arec une quantité presque dé-
terminée d'un fluide aqueux, la fibre celluleuse forme les
aponéyroses, les ligamens et les tendons, ou le système
fibreux élastique ou non.
Si les fibres cellulcuses se serrent et se condensent en res-
tant cependant perméables aux humeurs Tirantes , et cela
pour empêcher Tadhéreuce d'un organe arec les parois de la
cafité qui le contient, ou pour faciliter le mouvement de
deux parties l'une sur l'autre, elles produisent ce qu'on
nomme membranes séreuses et synoviales , qui forment tou-
jours des espèces de poches sans ouverture, et dont le rap-
port avec le système fibreux est évident.
En recevant dans ses mailles, et cela dans des endroits
déterminés et constamment en dedans de la peau ou du
derme proprement dit, une plus ou moins grande quantité
de mucus concrète ou de molécules calcaires, l'élément gé-
nérateur produit les cartilages et les os.
Enfin , en se contournant , se disposant en tubes dont la
cavité n'est pour ainsi dire qu'une très -grande lacune, et
qui n'a jamais la moindre espèce de contact possible avec
les corps extérieurs , mais bien avec un fluide qui ne doit
jamais être rejeté ou qui ne devient jamais corps étranger,
k tissu cellulaire forme ce que nous connaîtrons sous le
Système m
quem.
SystéoMl
lireuz.
SyttteM M
reux.
Sjftième u
•eux.
Système v
culaire.
»ntnctjle
10 DES ELEMENS,
nom de vaisseaux artériels 5 veineux et lymphatiques , ou le
système circulatoire,
oodrirê"^ Le premier élément secondaire » que Ton peut parfaite-
ment concevoir comme provenant de l'élément primitif^ est
celui que l'on regarde presque exclusivement comme animal;
c'est la fibre contractile. Elle appartient évidemment à la
peau ou à l'enveloppe générale avec laquelle elle est d'abord
confondue, et dont elle se sépare de plus en plus complète-
ment à mesure que l'animal s'éloigne davantage du moment
de sa naissance , ou du commencement de la série aniipale.
Cet élément est ordinairement sous la forme de fibres ou
de filets extrêmement fins , plus ou moins allongés , de cou-
leur et d'aspect très-variables ; aussi n'est-il guère suscep-
tible d'être défini que par la propriété dont il jouit, à l'ex-
ception de tout autre , d'être éminemment irritable et par
suite contractile sous le stimulus d'un irritant extérieur ou
même intérieur.
Cette fibre n'est cependant jamais complètement indépen-
dante du tissu cellulaire, et surtout dq tissu cellulaire fibreux;
c'est-à-dire que par ses extrémités elle se continue évidem-
ment avec lui, et par-là s'attache aux corps qu'elle doit mou-
voir. En sorte que l'on conçoit que la fibre contractile ne soit
réellement que la fibre cellulei|se, dans les mailles de laquelle
s'est déposée une certaine partie du sang.
La réunion d'une plus ou moins grande quantité de ces
fibres contractiles, d'une ténuité extrême, et au moyen du
tissu cellulaire dans lequel elles sont plongées, forme ce
qu'on nomme nmscle; d'où le nom de Jibre musculaire ^
sous lequel cet élément secondaire est plus généralement
connu. C'est lui qui constitue la partie essentielle de la fonction
de la locomotion , ou de cette faculté qu'ont les animaax de
changer en totalité ou en partie leurs rapports avec les corps
extérieurs ; et c'est au milieu de ces fibres que se développe
le système osseux.
SYSTEMES OU TISSUS. 11
La conirnclilité , c'cst-ù-dire la possibilité qu'a une ûbre
lie rapprocher ses eilrémilés ea coDScrvant sa dircctioQ > que
nous verrons pouvoir exister dans la Qbre celluleuïC i, des
Jrgrè$diiréreQS>suivuDt \a modiCcationà laquelle elle appar-
tienl , derient ici beaucoup plus évidente, beaucoup plus Torte;
elle o'a plus lieu seulement par une action irritante cxlé-
tieure; mais elle se manifeste en outre par le stimulus d'un
iiritaot intérieur, ce qui produit l'espèce de coolractililé la
)ilus Élevée, ou la coatracliltUi animale , doat l'aptitude est
le uuumum de l'irrita bîli lé.
Le« modillcalions dont cet élémeol est susceptible, sont '*",""|''''
en rapport , 1* avec la place ; 2" un peu avec la structure , et
Mirtout arec la nature de rirrîlant qui déttrioine la cootrac-
S'îl resie sous le derme extérieur et qu'il soit soumis k sjttiaamvt
rufluence de la volonté d'une manière tout-ù-fait évidente , >i"ni»|i».
t'cU notre syM(hme musculaire sous- dermique , ou le sys-
icme musculaire de la vie animale de Bichal.
S'il est encore aous le derme, mais sous celui qui est con- ''>|[J''"° ;;;"*
lerti en membrane muqueuse ; s'il n'est soumis à l'influencu muq»™!.
Jeta volonté que d'une manière beaucoup moins évidenic,
cl iW n'agit qu'il la suile de l'irritation apportée par un corps
tlrjDger, c'est ce que nous nommons système musculaire
uMu-muqueux, dont Bicbat fait une partie de son système
DiuKolaire de la vie org.mique.
Eafio, si la libre conlraciile qui a pris un aspect tout dif- ^'ui'/,"' "'""
tcTfOi ae développe plus profondément dans le tissu cellu- ^""^
lûre intermédiaire aux deux parties de l'enveloppe générale ;
M l'inOueace de la volonté est enlièrcment nulle pour déter-
uiosr i'action de sa contractililé, cl si clic ne peut Télre
qu'orgnoiquemL-Dl cl pcut-êlrc aussi par la présence d'un
ilui<le tDlérieur vivant, c'est une modification bien plus pro-
foode k bquelle on peut donner le nom de système muscu-
laire pni/bmi; ou uc le connaît encore que dans le cceur.
là DES ÉLÉHENS.
iiimeni se- L'Irritation iotérieure est le plus ordioairement produite
uciuoi. par le deuxième élément secondaire j modiGcation en*
core plus inconnue du tissu fondamental ou cellulaire » à
laquelle on donne le nom dejibre nerveuse, de fibre pro-
ductrice ^ ou mieux peut-être conductrice du fluide ex-
citant.
Encore moins généralement répandu que le précédent
avec lequel ses connexions sont intimes, cet élément est
encore plus caractéristique des animaux.
Quand il est sous forme pulpeuse, sa diyision en fibres est
à peine sensible , et elle le devient d^autant, plus qu'il tri--
loigne davantage d*un centre d'origine, parce que les mailley
du tissu cellulaire dans lesquelles se développe on se dé«
pose la matière pulpeuse , d'abord beaucoup plus larges , plus
rares , se rapprochent peu à peu , se serrent de plus eb plus ;
en sorte que dans les cordons mômes, ou ce qu'on nomme les
nerfs , nous verrons qu'il n'y a plus que du tissu cellulaire f
mais modifié d'une manière tout-à-fait inexplicable , da
moins quant à ses fonctions.
Cet élément qui peut se présenter sous deux formes si dif-
férentes, d'où résulte ce que nous connaîtrons sous les noms
de ganglions et de nerfs, est presque toujours de couleur blan-
châtre ; dans le dernier cas , il est sous la forme de fibres
extrêmement fines qui se réunissent du moins en apparence
en cordons plus ou moins considérables et ordinairement pro-
portionnels à l'usage des organes.
Il est toujours situé dans la profondeur du tissu animal , do
«
moins dans ses parties centrales, car ses extrémités tendent
à la périphérie.
Par elle-même la fibre nerveuse semble n'éproaver aucun
effet de l'action irritante des corps extérieurs, du moins autre
que celui dû à sa contractilité de tissu ; mais elle la transmet
ù la fibre contractile et irritable de manière ù^iettre en jeu la
contractilité de celle-ci. £Uc peut même sécréter où mieux
TABLEAU DES éLÉMENS ET DES TISSUS. l3
stns doute accumuler dans certaines de ses parties j ooërcer
dans d*autrcs un fluide généralement répandu dans la nature,
et dont le roouTement intérieur devient irritant ou excitant
de la fibre motrice par une action très-probablement galva-
nique. Mais ce en quoi cet élément nous paraîtra bien plus
extraordinaire 9 c'est qu'il est le siège du sentiment , de la
conscience, et de toutes les fonctions intellectuelles.
On donne à cet élément, dont l'existence est fort douteuse ,
ou mieux imperceptible àk la terminaison des appareils, à la
naissance des animaux les plus compliqués et même au com-
mencement de la ligne animale^ le nom de système nerveux
dans son ensemble, et de ganglions et de netfs dans les deux
différentes parties qui le composent.
C'est aux modifications plus ou moins considérables de ces . Tibi«aaii
Utsiii ou S]
trois élémens de l'organisation animale que l'on donne le
nom de tissus ou de systèmes ; voici ceux que nous adoptons
et comment nous les disposons :
L'élément générateur est :
Le tissu cellulaire ou absorbant. '
Les élémens secondaires sont :
A. La fibre musculaire ou contractile.
B. La pulpe et la fibre nerveuse ou excitante.
L'élément générateur en se modifiant un peu, mais sans
cliaoger beaucoup ses principales propriétés, produit un cer-
tain nombre de systèmes, que l'on peut partager en quatre
genres et en seize espèces.
Le premier genre contient les tissus ou systèmes qui sont
toujours réellement extérieurs ou en contact avec Iti corps
étrangers.
Les espèces qu'il renferme sont :
1* Le système dermique, comprenant l'appareil pbané-
rique ou les systèmes épidemUque et pileux de Bicbat.
l4 TABLEAU DES ELÉMENS ET DES TISSUS.
a* Le système muqueux^ comprenant l'appareil crypteox.
Le second genre est immédiatement posé sous le précédent;
il appartient essentiellement à la locomotion ; il comprend :
5* Le système fibreux y kXhiûqxit ou non.
4* Le système fibro-cartilagfneua: et cartilagineux,
5* Le système osseux.
Le troisième genre est dans la même position que le pré-
cédent 9 dont il n'est réellement qu'une partie; c'est celui de
contact des organes : il comprend deux espèces seulement :
6* Le système séreux,
7* Le système synovial.
Le quatrième genre est situé le plus profondément dans le
tissu cellulaire intermédiaire aux deux parties de l'enreloppe
de l'animal; c'est le système yasculaire; il se compose des
espèces suivantes :
8* Le système centrifuge f ou sortant ^ ou artériel.
9** Le système centripète , ou rentrant y ou lymphatique et
Temeux.
A. Le premier des élémens secondaires ou l'élément con-
tractile donne deux genres :
Le premier genre est constamment situé immédiatement
sous l'enveloppe de l'animal dont il est toujours plus ou moins
dépendant ; il comprend deux espèces :
!• Le système musculaire sous^dermique,
a" Le système musculaire sous^muqucux.
Le second genre est situé plus profondément dans le tissu
cellulaire intermédiaire aux deux enveloppes ; il ne contient
qu'une seule espèce :
3* Le système musailaire profond.
COMBINAISON DHS E^MENS ET DES TISSUS. l5
B. Le deuxième élément secondaire ne donne également
lieu qu^à deux genres.
Le premier est le système ganglionnaire, il est formé de
deux espèces :
1* Le système gan^ionnaire pulpeux,
a* Le système ganglionnaire non-pulpeux.
Le second genre , qui se compose du système neryeux pro-
prement dit 9 peut aussi renfermer deux espèces, qui sont :
i* Le système nerveux de la vie animale.
a* Le système nerveux de la vie organique.
Hais il faut avouer que ces espèces sont liées entre elles par
des nuances intermédiaires, même dans Fhomme et les ani-
maux de sa classe, et qu'elles ne sont plus distinctes au delà
du premier type de la série.
S 4- ^c '^ réunion de ces élémens primitifs et secon- cmnbinaitoot
daires et des tissus ou systèmes qu'ils contribuent à former " *^*' ***
pr des modifications plus ou moins profondëé, et cela dans
des proportions extrêmement variables, il résulte un assez
grand nombre de combinaisons qui, affectant des formes et
des usages déterminés j prennent alors le nom d'organes.
Sous cette dénomination à^ organes ( organa , instrumenta ) organn.
on entend, d'après t'étymologîe (fpyov) , des espèces d'instru-
mens dont le travail ou les fonctions combinées donnent lieu
â ce phénomène incompréhensible que l'on nomme la vie.
Le nombre et Timportance de ces organes sont, comme
on le pense bien , extrêmement variables.
Un appareil est un ensemble d'organes concourant à une i^pparni.
même fonction de quelque degré qu'elle soit.
\a fonction est le résultat de l'action d'un organe ou d'un Fonctioo.
appareil.
hàvie est le résultat plus ou moins immédiat de toutes les w.
fonctions.
Quant à la définition de la vie , il y en a presque autant que
Bnilion de
la vie.
16 DE LA VIE ET DES FORCES VITALES.
de physiologistes. Pour les uns c'est Tensemble des fooction»
qui résistent à la mort; ce qui est indubitable, car c'est dira
que la vie est ce qui n'est pas la mort. D'autres yeulent que
ce soit un mou rement de dehors en dedans et de dedans en
dehors ; ce qui ressemble un peu davantage à une définition ,
et approche même de la véritable.
Un corps vivant est une sorte de foyer chimique où il y a
ù tous momens apport de nouvelles molécules et départ de
molécules anciennes; où la combinaison n*est jamais fin
(si ce n'est dans un certain nombre de parties véritablemeot
mortes , ou de dépôt) 9 mais toujours pour ainsi dire innisu;
d'où mouvement continuel plus ou moins lent et quelquefois
chaleur.
La vie est donc le résultat d'une sorte de combinaison chi-
mique, ou mieux le moment de la tendance à la combinaison
qui se répète pendant un temps plus ou moins long et avec
une énergie plus ou moins forte.
Ou bien, la vie est l'acte ou le résultat d'une combinaison
in nisUf successivement répétée.
tnparaNon Eq sortc que vivre c'est contrc-balancer, du moins en ap*
forces vila- , . -i. « i . r r • «
pt des forcef pareucc , avcc plus ou moms d avantage les lois générales de
éne'rales. * i. i i
la nature ; je dis contre-balancer et non détruire, parce que,
dans un corps vivant , il semble qu'il y ait toujours deux
ordres de forces perpétuellement agissantes , les unes vitales
et les autres générales f et, quoi qu'on en dise , tout-â-fait aussi
inconnues les unes que les autres, et en effet de même na-
ture ; mais elles semblent différer, parce que les unes sont
beaucoup plus mesurables que les autres , quoique évidem-
ment les premières rentrent dans les secondes. C'est même
l'art de rapporter les phénomènes vitaux aux lois générales
qui constitue la véritable physiologie. Sans cesse en action,
les forces vitales et les forces générales se contre-balancent
continuellement, et le degré de vie est proportionnel au degré
de supériorité des premières sur les secondes.
r
DIVISION DES APPAREILS.
les ^H
Il «st po»ible de conceToir que dans la nature tes unes
'^luûsent esisier sans les aiilrcs, c'est-à-illrc les forces
nlts saDs les forces TÎialcs ; et c'est en effet ce qui a lieu dans
les corps brut» ou morts, quoique chez eus il paraisse exister
umnouTement intestin, si ce n'est peut-être dans ceux qui ont
CDÛn UDe forme dcterminée d'aprcs les lois de la cristallisa-
tion ; mais le contraire ne me semble pas possible , c'est-i\-dirc
l'existence des force» ïilales sans les forces générales, d'abord
parce qu'elles en dériTenl , comme nous l'avons déjà dit et
cnsaile parce que pour que la vie ait lieu , il faut un subslra-
tuni nécessairement corporel et par conséquent aussi soumis
MX lois générales de la nature.
Ces prolégomènes absolument nécessaires exposés, et cela
avec le plus de concision qu'il nous a clé possible de le faire,
parce que nous devrons j revenir dans noaËlémensdephjsio-
lope générale, nous allons maintenant successivement ana-
lyser chaque appareil , et les orgnnes dont il se compose en
l'eaviwgGant d'abord d'une manière presque ab^lraite et en
spccial'isant ensuite. D'après l'oidri; que nousavonscru devoir
■dopter nous commencerons p.ir l'ftre le plus compliqué , ou
ritomme, qui nous servira de point de comparaison, de me-
tan, et sur lequel par conséquent nous donnerons plus de
détails.
Uaïi, ilaos l'élude des orgnnes, des appareils et des fonc- ttt l'oni
tions des animaux , quel ordre suivrons-nous ? Cette qnes- '"*' ■>"
lion n'est encore rien moins qu'indifférente, puisque l'ordre,
lUns quelque science que ce suit, en est réellement une
■naljïe exacte • cl serl considérabb^ment â aider la mémoire
el par conséquent la comparaison. Or, dans l'objet que
nou* nous proposons de remplir pnr ce9 Principes d'ana-
lomie. il est évident que l'ordre qui offre la série des fonc-
lioii» en action doit êlre préféré ù tout autre. Cherchons
Aawr quelle est la succession naturelle de ces fondions.
On admet généralement , el il est évident que fe but , ou
\
I(S DIVISION
le terme de toutes les fonctions qu^xécutent les organes plus
ou moins nombreux des animaux, est la génération ou Ten-
trclien, la succession et quelquefois le perfectionnement (i)
de Tcspècc; mais, poury parvenir dans le très- grand nombre
de cns, pour ne pas dire dans tous, il faut que Tanimal soit
arrive à un certain état de développement , ou soit ce que Ton
nomme adulte; et comme il ne naît pas tel 9 mais à des de*
grés très-différens de développement, et qu'en outre il peut
souvent se reproduire un grand nombre de fois dans le cours
de la vie, il a fallu une autre série de fonctions^ pour ainsi
dire préparatoires , pour le faire parvenir à cet état ou pour,
l'y maintenir; c'est cette série d'où résultent l'entretien et
l'accroissement de l'individu, c'est-i\-dire la nutrition.
Ainsi nous devons traiter d'abord de l'appareil et des
nombreux organes dont résulte la nutrition, puis de ceux
qui servent à la génération , fonctions qui ont un but tout-à-
fait opposé dans l'individu, puisque l'une produit son aug-
mentation^ son accroissement, et l'autre sa diminution, sa
destruction : toutes deux déterminées par un appétit suivi
d'un plaisir proportionnel dans sa vivacité à la nature et à TiQ-
tcnsité de leur effet conservateur ou destructeur de rindividu.
On peut donner le nom de faculté assimilatrice ou de
composition i\ celle qui , terme de toutes les fonctions de la
nutrition , produit l'entretien de l'individu; ce n'est, comme
nous le verrous par la suite , qu'une modification de la pro-
priété la plus générale de la matière , de l'attraction molé-
culaire : nous nommerons par oi^^osMiouJacultédésassimUa"
trice ou de décomposition celle qui , résultat de toutes les
fonctions de la génération, produit la destruction de l'individu
ou l'entretien de l'espèce; c'est au contraire une modification
(1) C'est même ce qui nous parait établir d'une manière toul-i-fait
naturelle , les devoirs de chaque indif idu dans l'espèce humaine.
DES APPAREILS. }Q
•Je cette autre propriété géaéralc do la mntiiïrc, de la répul
sion ou de l'expaasion. Nou9 renom que tout l'appareil de
Il nulritioD agît de dehors en dedans ou par attraction vers
le corps vivant, tandiitjue celui de la gùuéralion Agit en sens
ioTcne de dedans en dehors, ou par r^'pulsion de inoléculea
de l'intérieur de ce mûme corps vivant.
Le» difTêrenteg fonctions qui sont ainsi destinées â produire
dans raaimal le résultui de chaque faculté sont ensuite par-
tagées CD fonctions de dlfférens ordres, primaires, secon-
dureSf tertiaires, et par conséquent les organes et les ap-
iMceils ()ui les exécutent se subdivisent de mËnie.
Nous suivrons donc, dans l'étude des organes plus ou
^ns nombreux qui concourent au résultai de chaque fa-
, l'ordre de l'iniportance de leurs fonctions, et nous
|ue cela se trouve fort bien concorder avec celui
^ U dégradation des animaux.
ans les corps organisés animaux, et surtout dans
X qui sont un peu élevés dans l'échelle , chacune de cen
grwHles fonctions primaires ou de ces facultés est, pour ainsi
dire, animalisée, en ce qu'il y a une partie de l'organlsa-
liOAqui sert A préparer l'action de l'autre ou celle des organes
spéciaux, cil lu rendre beaucoup plus énergique : c'est ce
qui constitue les fonctions scnsoriales et locomotrices.
Celte partie, jusqu'il un certain point accessoire, quand
on coniidËn: l'ensemble des corps organisés, est commune
A chtqne grand appareil, lui est également utile, souvent
méoM indispensable, et parconséqiient elle peu tStrc regardée
comoïc appartenante ù l'un et ù l'autre ; u'existant que dans
reoTeioppe de l'animal, elle établit les rapports de celui-ci
>vtG les corps extérieurs, dont elle reçoit une action plus ou
moin» forte , sans en avoir alors aucune'sur eux, du moins
■Uns le Irés-grand nombre de cas.
C'est cette enveloppe qui donne une forme déterminée
«Haolmaal, qui» les limitant d'une manière spéciale dan)'
UO DIVISION
Tespace^ permet d'appliquer une définition et un nom par-
ticulier à chaque combinaison d'organes.
C'est elle surtout qui, en se modifiant sous la forme d'or-
ganes des sens 9 fait apercevoir aux animaux les corps exté-
rieurs à eux et le leur même.
. Enfin c'est encore cette enveloppe extérieure, qui, au
moyen d'une certaine modification de l'une de ses parties,
formant le grand appareil appelé locomoteur^ dont la fonc-
tion est la Locomotion , rapproche ou éloigne le corps orga-
nisé des corps extérieurs , et commence ù agir sur eux
d'une manière , il est vrai peu importante, cD changeant seu-
lement leurs rapports.
Ce sont là les fonctions communes aux deux grandes fa-
cultés ; nous dcYrons donc commencer par elles ; ce sont en
effet ces fonctions qui entrent les premières en action , du
moins quand l'animal est né. Elles ne sont exercées que par
des modifications de la peau ou de l'enveloppe extérieure.
Diaprés cela l'ordre que nous adopterons dans cette expo-
sition de l'organisation animale sera celui-ci : nous traite-
ions de la forme générale ou extérieure des animaux, et
par conséquent de l'enveloppe qui la détermine, de la struc-
ture générale de celle-ci , des organes des sens qui s'y déve-
loppent, de ceux de la locomotion qui s'en séparent plus ou
moins complètement. Après cela nous étudierons les appa-
reils de la composition ou de la nutrition, et ceux de la dé-
composition ou de la génération.
Enfin nous terminerons cette Anatomie par l'étude de l'ap-
pareil qui s'ajoute, pour ainsi dire, à tous les autres et sur-
tout à ceux de l'enveloppe extérieure , ou aux organes des sens
et.de la locomotion. Ce nouvel appareil est en effet, pour sa
placeetpourses fonctions, tellement en connexion intime avec
ceux-ci, qu'il serait peut-être convenable d'en faire suivre im-
médiatement l'exposition « s'il ne servait aussi au perfection-
nement des deux autres appareils. C'est du système nerveux.
DE L OUVRAGE. 21
dont la fooctlon est Tcxcitation, que je yeux parler. C'est évi-
demment la fonction la plus éloignée du but ou du terme de
chaque grande faculté 9 et par conséquent la moins importante
en réalité 9 la moins essentielle en physiologie générale , et au
contraire la plus animale ou la plus élevée, comme la plus in-
compréhensible dans la physiologie spéciale. Aussi verrons-
nous que plus la fonction ou Torgane qui appartient à un ap-
pareil est éloigné du terme de la faculté 9 plus le système ner
veux est considérable 9 important et nécessaire , et qu'il devient
au contraire moins apparent 9 moins abondant et moins utile 9
ù mesure qu'on se rapproche davantage du terme où la faculté
de composition ou de décomposition entre en action.
D'après cela 9 cette première partie de notre Traité des
animaux , qui envisagera spécialement leur organisation 9
9era subdivisée en quatre livres, disposés dans l'ordre sui-
vant : ,
Le premier traitera des organes et appareils communs omax
deux grandes facultés de composition et de décomposition ^
Le second, des organes et appareils propres à la faculté
assimilatnce ou de composition^
Le troisième, des organes et appareils propres à la faculté
désassimilatrice ou de décomposition ;
Le quatrième enfin , des organes et appareils propres à Uê
facuUé excitatrice de tous les autres.
t.: .
22 DE l'enveloppe
LIVRE PREMIER.
DES ORGAJyES ET APPAREILS COMMUNS AUX DEUX FA-
CULTES DE COMPOSITION ET DE DECOMPOSITION.
CoMidéraUont Un corps vivanl a des rapports de deux genres arec les corps
qui existent dans la nature; savoir , ceux qu'ont tous les
corps bruts ou inanimés entre eux, pour Téquilibre du calo-
rique 9 de réiectricité et peut-être même de Thumidité; et
ceux qui dépendent de l'état vivant où il se trouvé^ et qui
modifient plus ou moins les premiers. Mais , sans parler de
l'action plus ou moins morale que les corps vivans ont sur
ceux d'une mênoe espèce ou d'une espèce voisine 9 les rapports
du second genre sont encore de deux sortes ; les premiers
dépendent de l'action des corps extérieurs sur le corps vivant,
sans qu'il y ait réaction de la part de celui-ci ; c'est ainsi qu'il
aperçoit le monde extérieur. Dans les rapports de la seconde
sorte, le corps vivant agît au contraire sur les corps étran*
gers , les change 9 les dénature 9 pour se les assimiler qu pour
les exhaler.
Heivnveiop- Mais dans ces différens rapports l'action commençant ^
pc exlërteure . „ , .
conskicrée 1 extérieur, lis ne pouvaient s établir que par l'enveloppe d&
comme origine * t r rr
de Ions les or- Tanimal ; cette enveloppe doit donc être regardée comme l'o-
rigine de tous les organes et de tous les appareils qui feronC
que celui-ci apercevra plus ou moins complètement les corp5
étrangers, qu'il pourra s'en approcher ou s'en éloigner, qu'il
«pourra les absorber pour se les assimiler, et enfin qu'il lui
sera possible de les exhaler ou de les rejeter, après qu'il5
CONSIDEREE EN GENERAL. 2Ô
auront fait partie de lui. Mais ^ pour chacune de ces tonc-
lions , Ton conçoit aisément que cette enveloppe devra pré-
senter des modifications importantes dans quelques points
de son organisation 9 modifications qui pourront exister
dans une partie plus ou moins considérable de son éten-
due. C*est ainsi que nous la verrons produire les organes
du sens général ou des sens spéciaux ^ complexes ou sim-
ples (i), par le développement et la modification de ses
parties essentielles ou accessoires (2) ; c*est ainsi que nous
Terrons sortir l'appareil de la locomotion par Tacçroîsse-
ment de son élasticité qui deviendra contractilité 9 puis irri-
tabilité dans un certain nombre de ses fibres qui s'en détache-
root et s*en distingueront de plus en plus , mais en conservant
toujours la même place. Nous la verrous aussi par une mo-
dification d'une toute autre nature donner naissance à l'ap-
pareil de la digestion et de la respiration , fonctions dont la
source est dans sa faculté absorbante provenue elle-même de
son hygrométricité ; enfin sa faculté exhalante et de décom-
position, également dérivée de sa propriété hygrométrique ,
doQoera natseance aux sécrétions en général et ù la géné-
ration.
Il n'j aura donc que la circulation ou le transport du
fluide nutritif dans les animaux les plus élevés et dans leurs
parties les plus distinctes 9 ainsi que l'accumulation et lu
conduite du fluide excitateur ou sensilif, dont les appareils
lie pourront pas être regardés comme sortis immédiatement
de l'enveloppe extérieure , mais bien du système fonda-
mental de cette enveloppe elle-même, c'est-à-dire du tissu
cellulaire; et encore, eu forçant un peu la chose, l'on peut
voir l'origine de l'appareil de la circulation dans une dispo-
(i) Nous Terrons plus loin ce que nous entendons par-là.
(a) C'est autti ce que uoui» cxpliqucrbos plus loin.
24 DE l'enveloppe CONSIDEREE EN GENERAL.
sition particulière du tissu cellulaire sorti de la face interne
de Tenreloppe de Taniinal.
On donne à cette enveloppe de Tanimal , qui entoure de
toutes parts la masse de tissu cellulaire» diversement modifié,
qui le forme 9 le nom de peau, quand elle est extérieure , et
de membrane muqueuse , lorsquVIIe est intérieure.
D*aprës ce que nous venons de dire^ elle peut être envi-
sagée sous difTérens rapports; et c'est la considération de
chacun d*eiK qui nous servira à établir les principales divi-
sions de cet ouvrage.
DE LA FORME GENERALE DES ANIMAUX. 2.)
PREMIÈRE PARTIE.
De t'enveloppe extérieure y considérée comme établis^
sant les rapports extérieurs de l'animal avec les
corps environnans.
Nors afODS déjà suffisamment expliqué ce que nous en-
tendons par cet ordre de rapports que nous pourrions nommer
superficiels, parce qu'en effet ils se bornent à la superficie
de l'animal 9 du moins comparativement arec les autres qui
pénètreAt beaucoup plus avant dans la masse qui le forme.
On peut enyisager l'enveloppe extérieure sous deux points
lie vue tout-à-fait différens ; dans le premier on la considère
comme déterminant la forme de l'animal , ou la place qu'il
occupe dans l'espace; c'est la morphologie. Dans le second
U peau est étudiée comme déterminant la perception des
corps extérieurs au moyen de l'appareil des sens; c'est Vais-
tUsologie,
DIVISION I.
De l'enveloppe de l'animal dans ses rapports avec
l'espace j ou de la forme des animaux.
Kh n'envisageant d'abord l'enveloppe extérieure que Dtiaprai
comme circonscrivant l'animal, que comme le limitant dans comm« li*
l'espace, sans avoir égard aux modifications qu'elle pourra cbmropa
26 DE LA FORME GENERALE
éprouver pour ses différentes fonctions, nous nous trouvons
naturellement conduits à dire quelque chose de la forme gé-
nérale des animaux 9 et à définir quelques termes que nous
emploîrons fréquemment
Je la forme La formc générale que Tenveloppe extérieure détermine
peut être r^guUère ou im^guUère,
^ère. P^f forme irrégulière 9 j*entends celle qui ne peut être
rapportée à un type général , et qui par conséquent a besioin
d*une définition particulière pour chaque individu ; ainsi
Uière. une épooge , une monade, un protée, ont une forme irré-
gulière 9 tandis qu'une actinie, une étoile de mer, une
moule, un poisson , un oiseau, en ont une régulière , c'est-
à-dire qu'on peut rapporter toutes les parties qui les com-
posent à un point ou ù un plan : je donne au premier
groupe le nom d'iMOEPnozoAinES, ou d'animaux sans forme
déterminée. Dans le second groupe qui contient la trèS'-
grande partie du règne animal, c'est-à-dire tous les ani-
maux qui ont une forme régulière, il y a deux types géné-
raux : l'un dans lequel toutes les parties sont disposées en
rayonnant autour d'un centre commun; c'est ce que je
nommerai ▲ctinozoâiaes, ou quelquefois animaux radiaires,
animaux rayonnes. L'autre type générai est celui dans le-
e. quel toutes les parties sont symétriquement placées des deux
côtés d'un plan , que l'on peut supposer traverser le corps de
l'animal d'une extrémité à l'autre : c'est ce que je nomme
animaux pairs ou aatiozoaiees.
bée en ty- Les animaux pairs se subdivisent ensuite en trois types
■*«• secondaires d'après une autre considération que celle de la
forme générale, mais que je crois cependant utile d'analyser
rapidement par la raison que j'ai donnée plus haut. C'est en
effet dans la disposition de l'appareil de la locomotion que
se trouve la base de cette seconde subdivision : le corps esl-il
d'une seule pièce ou n'cst-il point partagé en plusieurs parties
iicoiMires. placécs bout à bout, ce sont les malagoioaiiuks ou les ani-
0E6 ANIHArX. 37
uoiluaques ainsi nommûs, parce que leur pcuu est
wvsque toujours molle; le uorps cl les appendices^ quand
jl jr CD a, soDt-ils au contraire fracttirùs ou composes de plu-
•iturs parties , ce sont les entomozoàikes ou les animaux ar- Zaïaa,
tkuiés, M les arlicululions sont visibles à l'extérieur ; et ce
I osTÉoïoiiBEâ ou les animaujc -oertébrds, si ces arti- OiMav.
'Citlalions ne sont pas visibles extérieurement.
e parlerai pas ici des autres subditisions que j'admets
4uis la série animale, cl d'où résultent les claaseS) les
ttnlreï, etc. ; elles appartiennent entièrement â la zoologie
1|di fera le sujet de la troisicme pnrtie de ce Traité; je me
'borne i, dire qu'elles sont également établies sur des caruc-
firca extérieurs, ut par conséquent sur des dispositions de
'{•rtics ou do forme.
. J'ajouterai seulement quelque chose sur ta forme des ani- Divùi
Max pairs ou sjmèlriques (1). Chez eux, comme nous l'a- mtma>
«n» déjA dit , on conçoit un plan vertical qui partage le corps
• Jeux parties égales dans toute sa longueur; l'une ii droite,
iM Tautra à gauche ; c'est le plan médian, qu'on nomme la
rj^ne médiane, dont la considération est toujours importante ; i-i-nc .
^dle ett mOmc quelquefois indiquée par une disposition anato-
Aique plus ou moins éiidcnte, comme dans l'homme, par
^fniDple, et surtout dans certains enlomoslracés et dans les
|W)Uu»qac» biraUcs, où les deux pièces qui composent la
_WqBilIe se meuTCDt l'une sur l'autre dans ce plan. On dis-
inpM ensuite les bords Uc ce plan en ligne dorsale et en a.<t,
te veiUraie, suivant sa position iV la partie supérieure ou â . va'
t^h pwtie inférieure du corps.
[>) le doi) arctlir 11c (l>n* '^ conii dira lion de U formo des i
nu pain, dam U diitiaction du cù\i droit du cûlé gauche, je w.
Die loujoatt que l'aDimal csl ptarù tai le aat la foce abdominale
I*, H l'eilrémilii ccplialiquc eu avanl , comme s'il maicbait d':'
Awirateut danila mtoc dîrvcUuii nav lui.
ta
cdU>s.
âS DE LA FOBME CÉNÉRALK
Par le passage de ce plan , le corps est difisc en deux par*
lies égales , une è droite et Tautre à gauche ; chacune d'elles
peut aussi être supposée partagée en deux autres portion»
plus ou moins inégales par un second plan horizontal perpen-
diculaire au premier. Les bords de ce plan forment ce qu*on
Nii«nie. nomme ligne latérale. Elle est double , Tune à droite et l'autre
à gauche ; elle donne encore quelquefois lieu à des considé-
rations assez importantes.
iadis9«m- C'est dans la direction de cette liene latérale et par con-
cèdes deux or
séquent de chaque côté de la ligne médiane que se dispose à
droite et à gauche ou d'une manière paire la plus grande
partie des organes j d'où il suit quMl y en a un semblable à
droite et à gauche. Jamais cependant cette similitude n'est
' absolument exacte 9 et sans qu'on en ait encore trouré une
bonne raison, l'organe du côté droit est toujours un peu
plus développé 9 un peu plus fort, et même assez souTcnt
un peu plus antérieur que son correspondant du côté gauche;
en sorte qu'il entre to;j jours le premier en action. C'est en-
core un fait observé que la similitude dans les organes des
deux côtés d'un même appareil est d'autant plus grande, que
cet appareil est plus animal ou plus extérieur, et au contraire
d'autant moindre qu'il est plus intérieur ou plus organique;
c'est en effet un des caractères donnés par Bichat, pour par-
tager les appareils en ceux de la yîe animale et ceux de la
yie organique ; mais ce caractère , réellement de peu d'ioi-
portance dans les mammifères et même dans l'homme , ne
peut plus être d'aucune utilité dans les animaux des autres
types , où tous les organes deviennent sensiblement pairs et
semblables , comme dans tous les entomozoaires , dans la
plupart des malacozoaîres et dans tous les actinozoaires.
Car si dans ces derniers animaux la forme générale du corps
n'offre pas une disposition paire, encore peut-on l'y conce-
voir, elle se trouve du moins dans chaque rayon composant.
Mais ce n'est pas seulement dans les organes et les appen*
BES AXIMVtiX. 29
de» animaux paii-s que s'observe une disproportion plu»
M moins CTidcntc, soit dans le <16TeloppeDicnl, aoit même
âàtts la position plus avancée, enire ceux du côté dioit et
ceui du cAlê gauche, comme le font voir tous les animaux et
Boa pas l'homme seulement , comme on l'a cru ; il en est, i
4B qu'il me semLIei de tnËœe des deux côtés du tronc pro-
'jRmenl dit (i).
Malgré la singularité et la fixité de cea difTérences de po-
tion et de développement du cOté droit des animaux pairs ,
ne sont cependant que très-rarement nsseï considérables
nous obliger ii la description des deux parties correspon-
ilesd'unorgane; en sorte que dans le cours de cet ouvrage
n'en décrirons presque jamais qu'une. Noua i'erons i'i
I prés de même pour les organes ou parties qui occupent la
le médiane, et qui ne forment qu'une pièce dans la-
lUe le» deux cGtés sont similaires; nous nous bornerons
ei i ne décrire que l'un des doux; ce sont ces pièces ou
organes que nous nommerons symétrif/iies ou mdtJians,
dit que ceux qui seront places de chaque c6té sont des
floes pain ou taùfrattx.
Dans celte dernière catégorie se rangent les membres,
hHDieux , pour employer un terme générique , les appeii-
WttSf que nous définissons des organes extérieurs servant à
en usages très- diffère us et développés par paire sur les pur-
tin Utéra les du corps d'un animal ; ainsi nous dirons qucl-
fMfoîi les appendices des gens spéciaux, les appendices
.booiDOieur», simples ou complexes, ceux de la mastlcu-
lÎH; quelquefois même nous cmploirons ce terme pour
In organes de la respiration, pour ceux de la génération.
, (i; C'eit c
qui raep
tîlt la cause pou
laqutlli.' terlainr» cipicc*
:*.olla^u.
Cëph.[,ii
quand i-llci l'cD
oulcnl CD ipirale, le Tonl
ïlUtlDUDCDl
à droite,
1 moins que d'an
omalic, de mËme que Ici
IliauBi i^Ni -
tr meuveni
,^c le irouc tnén
r. iio» appendice» librcj l<-
I
:a comme QÇBDl la premiicc ii
ntre.
n.
net ou cd-
téf.
némilëfl do
irooc.
rîsion du
irouc.
été.
on.
!>itrioe.
')doinen.
3o DE LA FORME GENERALE.
On donne aux différentes faces du tronc des animaux des
dénominations particulières qu'il sera également bon de con-
naître et de définir.
Ainsi le ventre, ou la face abdominale, est en général le
côté qui se trouve regarder le sol sur lequel l'animal s'appuie
dans la locomotion, celui où se terminent aussi le plus souvent
les orifices de l'appareil de la digestion et de la génération. -
Le dos est la partie qui lui est opposée , ou qui regarde le
ciel dans la station ou dans la locomotion ; à moins qu'elle
ne soit verticale, comme dans l'homme, et alors il devient
postérieur, le ventre ou la face ventrale étant antérieure (i).
Les flancs ou les côtés sont à droite et à gauche des parties
du corps que n'occupent pas les faces dorsale et ventrale.
Enfin l'une des extrémités du corps d'un animal pair est
nommée antérieure ou céphaUque^ c'est celle qui dans la lo-
comotion se trouve toujours en avant, celle qui porte l'ori-
fice du .canal intestinal que nous connaîtrons sous le nom de
bouche ; l'autre extrémité opposée est la postérieure ou
anale f parce que c'est ordinairement de ce côté qu'est l'autre
terminaison du canal intestinal ou l'anus.
Je dirai peu de chose ici de la division du tronc des ani-
maux en tctc proprement dite , en cou , en poitrine , en ab"
donien et en queue ^ parce que ces parties du tronc ne sont
que fort rarement distinctes; je me bornerai à cette observa-
tion , que la tête est un rendement plus ou moins considé-
rable de la partie antérieure du corps; que le cou est au
contraire un rétrécissement entre cette tête et la poitrine ;
que celle-ci et l'abdomen, souvent confondus, forment ce
qu'on appelle quelquefois le tronc proprement dit , et qu'on
(i) Il ne faut cependant pas prendre à la rigueur que le mode de
locomotion détermine la distinction des deux faces» dorsale et ventrale.
Eu effet, il est des animaux qui nagent constamment snr le côté»
comme les plcuronectes , ou dans une position renversée , comme le»
glaucos, ieti huilées, les lymoéei et plniicuis autres mollusques.
DES ANIMAUX. .)1
lie les distingue que d*une manière très-artiûcicllc et eu
ayant égard à quelque circonstance particulière, comme
d'après les organes qui y sont contenus ; enfin la queue est Qœue.
une sorte d'appendice médian , postérieur , qui termine rani-
mai , et qui est toujours beaucoup plus étroit que le reste du
corps. On ne doit cependant donner rigoureusement ce nom
qu a la partie qui dépasse Tanus ou la terminaison du canal
intestinal 9 et peut-être mieux encore la cavité abdominale :
dans le cas contraire y c*est un abdomen caudiforme , plutôt
qu'une queue proprement dite.
J'ajouterai que dans les animaux articulés extérieurement,
comme dans ceux qui le sont intérieurement, c'est-à-dire
dans les entomozoaires et les ostéozoaires , chaque pièce arti-
culée du tronc, qu'elle soit mobile ou qu'elle ne le soil
pas, sera quelquefois désignée par les noms à*anneau ou
à*articulaiion ; celui d'anneau est plus particulièrement ré-
serré aux entomozoaires , et celui d'articulation ou de ver-
tèbre aux ostéozoaires : plus tard nous en Terrons la raison.
Dans ces deux types, l'animal peut être regardé comme
formé d'une série plus ou moins considérable d'anneaux ou
d'articulations placées bouta bout, quelquefois assez simi-
Uircs dans tout ce qu'ils renferment, pour qu'on puisse y
voir une chaîne de petits animaux composans , comme dans
les dernières espèces d'entomozoaires. Dans les actinozoaires
au contraire , que l'on pourrait aussi considérer comme une
réunion d'animaux formant un tout, les parties qu'on peut
supposer le former sont disposées autour d'un centre commun
au lieu de l'être sur une ligne droite ;- et alors il ne peut plus y
av^oir de distinction du tronc en ses différentes parties ; tout
l'animal ne forme plus pour ainsi dire qu'une seule tête ou
qu'une seule articulation , qui se place verticalement la
bouche en haut ou en bas ; tandis que l'axe du tronc est hori-
lontal dans presque tous les ostéozoaires , les entomozoaires,
et même dans une grande partie des malacozoaires. Les der-
7)2 - STRUCTURE GÉNÉRALE
niers de ceux-ci commencent cependant à offrir la disposî^
tion qui existe dans la très-grande partie des actinozoaires ;
mais c*est seulement dans la station , et jamais dans la loco^
motion. L'homme est le seul des animaux pairs qui affecte
constamment et complètement une position Tcrticale dans
la station, comme dans la locomotion générale.
DIVISION IL
De l' enveloppe y considérée comme le siège des
organes des sens.
•
Jusque-là nous n'avons envisagé Tenveloppe extérieure
de ranimai que sous un rapport assez peu important , du
moins eu apparence , et qui ne nécessitait pas de connaître
la structure ou la différence des parties dont elle se compose;
actuellement il n'en peut plus être de même, puisque ses
fonctions vont devenir beaucoup plus élevées et dépendantes
des modiOcations de ces différentes parties.
^eror^anisa- ^^ I^ cousidérant dans son état de plus grande complica-
JTpe.'cpml^'^- tion et sans avoir encore égard aux modiûcations qu'elle devra
»9 essentiel Ira eprouver suivaut ses usai^es. 1 enveloppe exteriearc ou la
de aexix de *^ ° ** .
crfectionnc- peau sc trouve composée de six parties principales qui sont 9
en allant de dedans en dehors : 1** la couche musculaire ; 2' le
derme ; 3** le réseau yasculaire ; 4** 1^ pigmentum ; 5* le
corps papillaire ou nerveux ; 6** l'épiderme ; et de deux parties
accessoires de perfectionnement qui sont : l'ies cryptes , et
2'' les phancres. Nous allons successivement lés définir.
ariief nsen- i" La couchc miisculairc contractile dont nous ne deyons
» La couche dire quc très peu de chose ici parce qu'elle appartient évidem-
iiiusculaire.
ment ù l'appareil de la locomotion porte le nom de peaussier
ou de pannicule charnue; immédiatement en contact avec
le tissu cellulaire qui forme la masse de l'animal , elle est plus
ou moins distincte de la seconde partie de l'enveloppe qiù
la recoum, et cite se subdivise «n Tiilsceaux plus ou moiai
nonibreus, suivant quelques circonslances particulières que
nous feroas connaître successivemenlù mesure que nous pur-
Icrooi des organes des sens auxqueU ils appartiennent.
9' Lederme {chorton, tlerma, cutis) estbparlic en gé-
Bcral U plus épaisse de l'enveloppe cutanée , celle qui en Tait
Il base et &U surf-ice extérieure delaqnellu se dé veli>ppenl les
autres parties.
U est composé d'ua grand nombre de Gbres de tissu cel-
lulaire dirigées dans tous les sens et Tormant un tissu feutrù
^usou moins serré suiv.nni les parties du corps auxquelles
il appartient , suivant lu groupe d'aniuiaui, etc. Les ia-
lentices par coRnéquenl plus ou moins grandes donnent pas-
Mge aux nerfs, aux vaisseaux et même quelquefois aux par-
lies de perfectionne ment qui vont âsa surfuce externe.
C'est dans l'économie animale le tissu qui change le moins
sons le rapport de sa composition analomique et même chi-
■oii)ue', CD effet séparé soigneusement des organes qui von t for-
mer leaautres couches, il est entièrement composé de ûlamens
cellulaires tout-j-fait gélatineux, dans les interTalfes desquels
peaveni cependant se déposer des corps inertes ou des seU
calcaires.
Quelquefois entièrement adhérent à la couche contractile
tout-posée et presque confondu avec elle, le derme peut
aussi ftrc presque complètement libre, ou n'en être séparé
que par une cellulosilé assez lâche pour pouvoir exécuter des
mou ve mens indépendaos.
3° Lt naseau vasculaire qui se trouve immédiatement au-
iltMusdu derme, qui en occupe toute la surface, est eu gé-
atnl excessivement mince, si ce n'est cependant dans cer-
taines circonstances ; il est enlièrement formé de vaisseaux ar-
liTÎels, veineux et Ijrmphatiques (quand ces trois ordres de
vaiueauxexbleDl) ramiûés, anastomosés un très-grand nom-
bre de fois ; ce réseau se moule sur les saillies qui peuvent se
I. 3
I
54 STRUCTURE GÉm^RAiE
trouver à la superÛoie du derme , et il forme alors très-proba-
blement ce que M. Gautier a nommé les bourgeons sanguins.
4» upiKmcn- 4** Lepigmentum : cette troisième partie de FeuTeloppe gé-
nérale des animaux n'existe peut-être pas toujours ; elle foroM
à la surface du réseau Tasculaire une couche plus on moins
éridente d'une consistance fort peu considérable y presque
demi-fluente et qui est en effet composée entièrement de
grains extrêmement fins agglutinés les uns à côté des antres
sans continuité organique entre eux, ni avec les autres par-
ties de la peau ; c'est » suivant moi 9 une sorte de membrane
presque artificielle ou un dépôt qui est différemment coloré
et qui semble exhalé par les parois mêmes des raisseaux
veineux. Il est traversé ainsi que le réseau vasculai.re par les
extrémités nerveuses qui viennent se rendre à la snrûice delà
peau , quelquefois sous la forme de papilles.
Les deux dernières parties de la peau que nous venons de
faire connaître d'une manière générale sont celles que depuis
Malpighi Pon comprend sous le nom de corps nfticulairef
nfseau de Malpighi, reticulare corpus , reticulum mmcosuMf
à cause de l'espèce de réseau qu'elles forment pour le passage
non-seulement des papilles nerveuses ^ mais aussi des parties
accessoires ou de perfectionnement. L'une ou la prem^re
est 9 SQÎTant nous, la source de la matière colorante ^ et la se-
conde est formée de cette matière y ou en est le dépôt.
soLec^rpt pa. ^* ^' corps pmpiUairc est la cinquième partie qui entre
dans la composition de la peau ; on le conçoit peut-être plus
aisément qu'on n'en démontre l'existence , comme Ta fait très^
justement observer Bicbat. 11 paraît entièrement fomé par
Textrémité des nerfs qui 9 après avoir traversé les couches prfr*
cédentes 9 se rendent à la périphérie de l'animal , ou qui ea
naissent et qui quelquefois prennent la forme de petites pa-
pilles plus oti moins saillantes.
C'est à Malpighi qu'est encore due la découverte ou la sup*
position de ce corps papillaire. C'est de la dispoeitioD parti*
pillaire.
De la peau. 35
culïère de ces papilles et «urlciul de celle du derme que pro-
Tiennent les sillons qui exislent i. la paume des maius el à In
jilunte des pieds du plusieurs mamiuirëres.
Lnassci graud nombre d'auleurs, le célèbre AILinua Aleut
lèlc, ont admis l'existence de ces papilles; d'autrns au cun-
iraire l'ont niée , el enire autres Perrault et Cbcselden.
6* Eufin la dcrniËre partie essentielle de la peau , celle qui g„
ttt A sa superfieie , est Vépiderme , la surpeau , cuticula.
Connu des anciens el admis par tous les modernest lesaon-
Ismistes sont cependant partagés d'opinion sur sa structure,
NT sa nature et sur son mode de production; suivant les uns*
Ot entièrement Tormé de lames ou de couches appliquées les
■nés sur les autres, et dimtouani de Tiialité à mesure qu'elles se
npprocbent davantage de la surface; d'autres au contraire a'ap-
pujant sur les ubservntions microscopiques de Leuwenhock,
pensent que l'épîderme est composé d'écaillea plus ou moins
fines et imbriquées , ce que l'analogie semblerait devoir faire
adopter de préférence. Suivant nous , ce n'est qu'une matière
wrate, rejelée i la surface de la peau , assex souvent lisse ,
faulres fois formant des amas plus considérables dans certains
Bodroits , d'où résulte ce qu'on nomme quelquefois desècailles.
Qnaot i tes propriétés, on s'accorde ossce généralement
pour refuser à l'épidémie toute espèce de sensibilité animale
tt mCme organique; ce qu'il y u de certain, c'est qu'il ne
coulientDl raisscanz ni nerb. Mais alors comment se repro-
duit-il Pc'est ce qu'il est asset difGcile de déterminer. Quelques
■Qlcurî ODi pensé que c'était par la pression extérieure que les
L couches le» plus externes de la peau s'endurcissaient; d'au-
I très que c'était une sorte d'cxsudalion de matéire cornée et
I dctséeliée , une sorte d'excrétion , ce qui me semble beaucoup
I plus probable.
I Ce que l'épiderme offre de plus remarquable, c'est de se
^L i^roduire quand il a été détruit, mais jamais quand le
^m éotat l'a élè lui-mCme.
H.
I
36
STRICTURE GÉNÉRALE
Parli«« ace*!
soires ou d«
p^rfcctionn*
ment.
Les parties accessoires ou de perfectionnement de TenTe-
loppe extérieure des animaux forment deux genres assex dis-
tincts qui peuvent se subdirlser chacun en un plus ou
moins grand nombre d'espèces d'après des différences souyent
importantes : le premier genre porte le nom de crypte j et le
second celui de phanèrc (i).
Par crypte j'entends des organes folliculaires simples ou
complexes , dans lesquels la partie produite ou sécrétée est
Tersée sousi forme plus ou moins liquide et de nature très*
différente à la surface de l'enfeloppe de l'animal.
Un phanère est également un organe folliculaire j mab
dans lequel la partie produite ou excrétée est solide y cal-
caire ou cornée ^ de forme rariable, et reste constamment à la
surface de l'animal , de manière à être toujours risible*
Dans ces deux genres d'organes il y a donc une partie semr
blable j c'est la partie essentielle ^ la partie fondamentale ou
productrice ; et une partie dissemblable ou différente ^ c'est là
moins importante ou la partie produite.
fODacryptr. Daus le cryptc considéré toujours en général, Torgane
producteur est formé , i*" d'une enveloppe extérieure fi-
breuse, percée à ses deux extrémités; par l'ouverture in-
terne arrivent dans l'organe les nerfs et surtout les vais-
seaux nécessaires à la fonction^ et par l'ouverture externe,
quelquefois prolongée en un petit canal , sort le produit de l'or-
gane ; a* en dedans de la membrane externe ou de la capsule',
d'une seconde membrane collée à la face interne de !a pre-
mière, et qui est composée d'une très-grande quantité de vais-
seaux sanguins proportionnelle au renouvellement néces-
saire du produit; quant aux nerfs qui entrent dans la com-
position du crypte ils sont très-probablement nuls, ce qui est
(i) Le terme de fhanére que j'emploie ici est un mot nouTeau oppoté
dans sa signification k celui de ûrypUi et dont je Tais donner tout i
l'heure la définition : il est dérivé du mot grec ftiftp^ • évideni, mmnifêHê.
If coulraire île ce que duu$ nttom voir daas le phunère.
L'iat^icur de ce crypte ou de ce bulbe aiasi lornic est
npli par un fluide de nuture très-diverse, séLTété par la
jIMUuLirane Y.iscul.iire, et qui oprcs avoir élu gardé plus ou
■oins luDg-lemps , est rejciù au dehors par l'ouverture exté-
du crjrptei pour servir il dilTùrens usages. Il peut bii
par sa nature dissolvante ou invisquanle, augmcu-
|.4(r ractivité d'une sensation, comme dons celles du goùi
I de l'odorat i par ses propriétés ucîdes ou de tuute autre
llurc, exercer une sorte d'action clii m ique dans ladigesUou,
l enGu devenir une espèce de corps protecteur lorsque
laot vbqueuXi graisseux ou muqucux, il est verso à la sur-
M de l'enveloppe.
tin phanère considéré d'une manière générale se coui- ■
Me ausai de deux choses parfaitement distinctes : i' la
Vlîe essentielle vivante , productrice , interne; x" la partie
KÎdenlelIe, morte, produite et externe : l'une est le bulbe «t
ntre est la partie évidente du phanérc ou le poil.
Le bulbe d'un phanère toujours situé plus ou moins pro-
'ment,quelqiierois môme sous le derme, est composé :
d'une première enveloppe ezlérieurci IJbrcuse, qui lui
nne la funne , cl qui est percée ù ses deux extrémités ; par
■S de ses oriGces toujours interne) arrivent les vaisseaux
ks nerfs en proportion variable qui doivent animer ou aé-
iltr; V d'une seconde enveloppe vasculaire formée pur
■ ramifications plus ou moins nombreuses , plus ou moins
:s des vaisseaux artériels cl veineux qui sont entrés par
ToriBce postérieur de la première enveloppe; 3° d'une Iroî-
vime partie quelquefois encore disposée en enveloppe ou en
■Minbrane , et composée par le système nerveux qui a tra-
mbranes pour pénétrer dans le bulbe,
teneur de ce bulbe est rempli par une matière plus ou
pulpeuse produite évidemment parle système vascu-
da butbc, mais vivante et sensible, du moius ttiut
58 STRUCTURE GENERALE
•
qu'elle reçoit des vaisseaux et de» nerfs , et par conséquent
en continuité avec le reste de rorganisalion. «
G*est cette pulpe qui produit ou excrèlede sa euperflcie,
la partie morte et externe du phanère 9 celle qui lui a mérité
ce nom 9 parce que dans le très-grand nombre de cas elle est
extérieure et risible.
tette partie évidemment morte aussitôt qu>lle est pro-*-
duite 9 et de nature très-dîiTérente quant à sa composition chi-
mique 9 est toujours formée de molécules excrétées par la
pulpe 9 et souvent aussi par la membrane vasculaire du bulbe.
Dans ce cas le corps produit est composé de deux substances
de nature et de disposition un peu différentes : la sabstance
produite par la pulpe est ordinairement plus tendre 9 plus
molle 9 plus considérable; les molécules qui la composent
se rangent ordinairement à la file les unes des autres pour
former des espèces de filamens9 qui en se collant dans leur
longueur donnent pour résultat des espèces de calottes ou de
cônes qui s*emboUent les uns les autres 9 et dont le plus an-
ciennement formé est toujours le plus petit. L'autre sub-
stance 9 produite par la face vasculaire de la capsule» est ordw
nairement plus dure 9 d*un tissu plus serré; elle est toujours
extérieure à la précédente 9 sur laquelle elle s'applique.
Cette partie du phanère est si évidemment morte qu'elle
peut être reproduite , tant que le bulbe et surtout la pulpe
existent et reçoivent des vaisseaux et des nerfs, et tant qu'on
ne le détruira pas en enlevant ce qu'il y aura alors d'excrété.
C'est par des modifications conséquentes avec sa fonc-
tion qu'un phanère peut produire un organe des sens plus
perfectionné 9 comme dans ceux que nous verrons être les
plus spéciaux 9 les plus élevés; ou bien un organe offensif ou
un instrument mécanique 9 lorsqu'il deviendra ce que nous
nommerons une dent; ou enfin un organe simplement pro-
tecteur9 défensif ou offensif, lorsqu'il formera un poil ou une
pNme ordinaire» une corne» etc.
DE LK PEJ
ûfléchisse su
39
Pour peu qu'oD réfléchisse sur la slnicture <lu crjple
Rfll do pbanére considérés d'une tnunière abalraile, on verra
' VWMB^ ^ rapproche me m évident qu'il y a entre ces deux
aieUH coin; la structure de b peau et la leur ; la capsule ù-
breuïe e»t le derme : le réseau vasculaire correspond ù la
membrane de ce nom; vient ensuite quelquefois un féri-
toble pigmentum ou une matière colorante, puis le système
Jltrveu» ; il n'est pas uiême jusqu'à l'épiderine de la peau qui
K^l son analogue dans la partie produite du crypte et du
pttanére; en sorte qu'on pourrait se bire une idée de tes or-
ganes en supposant à In peau une dépression ou un petit en-
foncement qui aurait eutrniné toutes ses parties composantes.
Comme nous TaTons fait observer en commençant Tcxaraen f» |
générai de l'organisation de l'onveloppi! de l'animal , toutes ''■'"'
les parties que nous venons d'y décrire ne s'y trouvent pas
- Dicessairemeni ; ou mieux les unes peuvent acquérir un dé-
Bli^ppement extrême, tandis que les autres descendront ùi
ttnr minimum, au point quelquefois de n'Sirc presque plus
perceptibles. Ces difTérences seront en rapport avec l'usnge
que devra remplir l'enveloppe dans certaines de ses parties.
, par exemple , quaod elle devra jouir de la Taculté all-
iante portée au plus haut degré, non-seulement son épi-
i disparaitra presque entièrement, le système vasuu-
« acquerra un très-grand développement , et le derme de-
a très-spongieux; mais elle ne restera plus eii)Oséc au
L ttntict de tous les corps extérieurs indifféremment ; elle pé~
n dans la masse de tissu cellulaire qui Turme l'animal,
blraversera plus ou moins complètement, en un mol don-
absaace au canal intestinal on à un nppareil derespi-
; c'est ^ cette modification de la peau que l'on donne
riioairement le nom de membrane muqueuse. Nous en
■ (■Heroas nécessairement en traitant des organes et des appn-
rctlt de la composition et de la décomposition ; nous ne nous
I
/|0 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
occuperons donc pas en ce moment de cette modifieatîoo.
Quoique nous ayons également considéré comme appar*
tenant à TenTcloppe extérieure la couche contractile ou mus-
culaire qui se trouve au-dessous do derme , comme elle est
réellement Torigine de tout l'appareil de la locomotion & Té-
lude duquel nous avons aussi réservé une partie distincte
de notre ouvrage , nous ferons encore momentanément abs-
traction des modifications nombreuses dont elle est sus-
ceptible dans cette partie importante. Noos n^étudierons
donc maintenant que la peau ou Tenveloppe tout-à-laît
extérieure de Tanimal , en ne la considérant que comme le
siège de Fappareil général des sens. Si nous parlons de sa
couche mosculaire, ce ne sera que de la portion qui est
restée à la pead dans le premier type des animaux » et qui
sert à en mouvoir les différentes parties essentielles et de
perfectionnement,
iaèratioia Mais avant que d'envisager Tenveloppe extérieure comme
rtpoM Jet le siège des organes et des appareils des sens ou des fonctrons
à l'aide desquelles l'animal aperçoit les corps extérliors, par
un plus oo moins grand nombre de Icors propriétés 9 il nous,
paratt convenable de faire précéder cet examen anatomiqae
et détaillé de quelques considérations générales sur ce qu'on
nomme sens 9 appareil sensitif, organes et appareils des sens ,
sor leur nombre 9 sur leur disposition à la surface de l'animal^
et sor l'ordre dans lequel ils doivent être étudiés j afin d*en
faciliter la conception générale et particulière, et par suite
d'èclaircir la théorie générale de leurs fonctions y dont lesdére-
loppemeos seront donnés dans les principes de physiologie,
inition de L'appàrcll scusitif considéré d'une manière générale est
tiitf. celui qiti met le corps animal vivant en rapport avec les corps
extérieurs ,' qui en reçoit une action dans des limites détermi-
nées j mais deolement poor les lui faire apercevoir.
Cet appareil est plus ou moins complexe , suivant le degré
d'organisation auquel appartient l'animal^ excepté le cas
Sun LES OBGAKES DBS SENS. ,'| I
|F|U)oinali«t déterminées par une cause susce|)tiblc d'Clre
èoofue à priori, c'esl-à-diru pnr une habitude conslanie de
IV*pKce.
^ Les diCrùrentes .parties de rnppareit sensilif se nomment
\sdes icns, le résultat de leur action scfuatjon; et la fa-
ille de l'opcrcevoir sensibilité.
' t)a organe des sens défini à posleriori est donc un appareil
U» ou moins compliqué au moyen duquel l'aniuinl est mis
I étal «l'apcrceToir les coips extérieurs et le sien même
H ou muins complètement par l'une de leurs propriétés,
i; Cette définition sufllra sans doute, tant que nous n'aurons
lAladier que des animaux assez peu éloignés de nous, pour
t nous puissions aisément leur appliquer lu foie de l'analo-
; mais audelil elle ne convient plus, et nous ne savons plus
mnnaent délerniiner à priori si un organe peut être rangé
D non parmi ceux de l'appareil sensiliT. Il était (lone inipor-
101 d'avoir une déGnition lî^non', et qui nous permit de dé'
l^r seulement d'après la disposition et la structure de l'or-
pnc. Or» il y avait deux marches i suivre pour y parvenir :
b première, i peu près impossible comme nous le verrons
m physiologie I consistait A déterminer le nombre et surtout
knaturedesqualilésprimairesdescorpsqui sont susceptibles
Itlre aperçues, et l'autre It tirer la définition de l'idée générale
p'on doit se faire de l'appareil de la seQsibiiité.
C'est de cette seconde manière que M. Jacobson est or-
1 tifé i établir, que pour qu'un appareil appartienne A celui des
JtaMtionSt ou soit un organe des sens plus ou moins spécial ,
iGut:
* Qu'il loit intimement lié à l'organe central du système
'Utntux. Nous verrons pourquoidans le traité de physiologie.
«• Que la partie du système nerveux ou d'incitation qui s'y
Rodcoit Irés-développée , eï surpasse sous ce rapport le sys-
'lline vaiculaire. En eOel , nous avons déjtk avancé plus haut
le système nerveux est d'autant plus abondant que
I
I
-U
4^ CONSIDÉBATIONS GÉNIÎRALES
Torgane est plus externe ou plus en rapport arec les corps
extérieurs , et nous Terrons plus tard que c*est en sens inverse
pour le système Tasculaire.
3* Que sa structure soit calculée de manière à ponvoir
recevoir et transmettre au centre nerveux rimpresslon reçue
diaprés un certain mode.
nomWedrt Ce n'cst quc d^ûprès cette définition que l'on pourra arri? er
wat. à déterminer d'une manière certaine le nombre des organes
des sens, et ce n'est réellement qu'eu se bornant à en
juger par analogie 9 qu'il est admis par presque tous les phy*
siologistesy et sans discussion préalable, que l'appareil gé-
néral des sens ne peut être composé de plus de cinq organes
spéciaux , en comprenant celui qui est la base de tous les
autres, qu'on le considère physiologiquement, ou anatomi*
quement, c'est-à-dire le toucher.
Il est bien rrai que quelques auteurs en ont admis un plus
grand nombre. Ainsi Spallanzani a touIu que les chaures-
souris eussent un sens particulier pour se diriger au milieu
dcb l'obscurité la plus profonde dans les cavernes. qu'elles
habitent, parce qu'après les avoir mutilées par la destruction
des yeux, des narines et des oreilles , elles le faisaient encore
presque aussi bien qu'auparavant ; mais s'il eût un peu réflé-
chi, il aurait vu que c'est très-probablement l'organe même
qui leur sert à voler, ou la peau très-fine, nue, extrême-
ment nerveuse , réunissant les différentes parties du tronc et
des membres antérieurs, qui est le siège de cette faculté^
et que par conséquent ce prétendu nouveau sens n'est
que le sens du toucher porté à son summum, comme nous
le verrons par la suite. Il en est ù peu près de même du
sixième sens que Buffon a nommé le sens de l'amoun Si
par-là il entend le désir souvent invincible qui porte un sexe
vers l'autre , il est évident que c'est un besoin ou une passion,
et non une sensation particulière ; si c'est au contraire la grande
sensibilité des organes de la génération irrités par le désir
SVtt LES ORGANES DES SEKS. 4^
il a envisagée , ce n'est encore qu'une légère modîGcalion
«ens du toucher.
D'aulres aitrcurs ont commis une erreur de la tnCme na-
tore en considérant coinmt! des captccs de sunsnlïotis b ^oif
M U Mm; car il est évident que ce ne sont encore que des
ssirs ou des appélils qui diOerent beaucoup des sensalions ,
: qui sont en effel bien plus proronds, puisque ce sont des
ipports nécessaires et loul-à-fait incomprChensiblcs entre un
vivant et un corps extérieur à lui. Sans les salbfuire,
me nous le verrons plus en détail en physiologie, il ne
vivre long-temps , tandis que l'on peut très-bien concc-
Bir qu'un animal puisse Ctre entièreineot privé de sensations
ms cesser de vivre. Si la faim el la soif élaienl de véri-
ifates sensations , il en fuudniit dire autant des désirs d'cx-
(étion. Dans le langage ordinaire , on dit bien la sensation de
Ibim, delà soif; mais c'est peut-être ù tort , le besoin ou la
rivation d'une chose ne pouvant être l'objet d'une scnsution.
I*U9 reviendrons au reste sur ce sujet dans la physiologie
roprement dite : en ce moinont cette digression n'a pour but
le du montrer que nous sommes obligés d'admettre qu'il
'existe que cinq appareils des sens, el par conséquent cinq
iBsatîoijs simples. Nous allons les étudier successivement ;
tôt dans quel ordre P
Les physiologistes ont encore beaucoup varié sous ce rap- „
Bn« et cela parce qu'ils ont envisagé les organes des sens ,
MS des points de vue assez dilTérens.
En les étudiant sous le rapport de la distance plus ou moins ,c
Miiidérable à laquelle ils font apercevoir les corps, on les
irise en deux sections , la première contient ceux qui
int immédiatement au contact, comme le toucher et le
kt; la seconde, ceux qui semblent agir à une distance plus
moins grande; savoir, l'odorat, l'ouîe et la vision.
En considérant l'étal d'agrégation (les molécules des ,-
ps,on arrive à la même classilîcalion; en efTel, par le m.
éâ
44 ' CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Drp« qu'ils toucher le corps est aperçu sans changer de nature et par ta
apcroevoir. p^^i^l^Q^g . ^^^^^ l^ gustation il est préalablement dissous
dans un fluide ; dans Todoration il faut qu'il soit à l'état
aériforme ; dans Taudition ce ne sont que de simples ribrations
des molécules du corps qui sont perçues ordinairement au
moyen d'un fluide intermédiaire ; enfin danslarision^ ou bien,
suivant les uns, c'est la lumière elle-même , corps si subtil que
des physiciens en font un être intermédiaire aux corps et aux
esprits ; pu bien , suivant d'autres , ce sont, comme dans l'au-
dition, les vibrations d'un fluide imperceptible ou de Téther.
i^rmoJe En euTisageant le mode d'action des organes des sens,
1 sctioo»
M. Jacobson est arrivé à une classification différente. Il éta-
blit, comme nous le verrons plus en détail dans la physiolo-
gie , que les organes des sens peuvent agir de deux manières
différentes, chimiquement ou mécaniquement. Il considère
dans le premier cas l'organe comme formé par une expan-
sion membraneuse 4 la surface externe de laquelle les neiis
finissent en forme de pointes moussas couvertes d'une mu-
cosité qui sert d'intermédiaire aux corps extérieurs et aux
nerfs. Quand le contact s'établit, la chaîne galvanique se
forme , l'action s'opère et est transmise au nerf par la muco-
sité. Deux seuls organes des sens sont dans ce cas, c'est
celui de l'odoration et celui de la gustation. Dans le second
cas, où l'organe doit agir mécaniquement, il le regarde
comme souvent composé d'un tube rempli d'une humeur li-
quide communiquant à l'extérieur par l'une de ses extrémi-
tés, et au fond duquel le nerf se déploie sous forme de mem-
brane. Par le choc extérieur il se produit dans le fluide une
ondulation qui se propage jusqu'au nerf. Dans cette seconde
classe, M. Jacobson range l'ouïe, la vision et le toucher,
/«mire det D'après l'ordrc des fonctions de l'animal avec lequel les
IBCtioiU *
qiMiiet ils organes des sens sont le plus en connexion , Bichat et Buisson
les partagent en trois classes. Dans la première , ils placent
ceux qu'ils nomment intelleclucls ; ils ont entre eux et le
SUR LIS 01tGAnE« DES SENS.
eorpti qiiiagilun corps înlermi-ilinlre, ce qui leur permet d'c-
frouTer une action d distance : lel est l'organe de l'ome et
tlui de 1.1 vision. Dans la seconde classe, iU rangent l'odorat
«t le goQt, qui sont intermédiaires aux organes de la vie
imale et à ccus de la fie organique et i{ui commencent les
fonctions di^eslivcs. ËnQn la troisième classe ne renferme
le toucher , qui s'exécute toujours conséculiTcment, va
|ou)ours chercher la sensation , et qui , au contraire des
«nlrcs, est purement rolonlaire; mais il e^t évident que
n n'envisage ici le stns du loucher que comme actif,
ca qui est le cas le moins ordinaire.
HU. Gall et Spurilieiiii me semblent avoir été plus heu- !.
reux en Iraiiaol des organes des sens d'après leur plus ou
loins grande généralité et la spécialité du système nerveux
iii les anime. lU placent alors le sens du toucher comme le
ns généra), el ensuite successivement le goût, t'odoral,
raudition et la vue.
Une sixième manière d'envisager les organes des sens con- g
liste ^ lus regarder comme composés ou comme simples.
Par organes des sens composés, j'enicndsceux qui sont fur-
«és d'un plus ou moins grand nombre de petits appareils
plus ou moins étendue, comme dans
toucher, du goût et de l'odorat. Les organes des
simples peuvent au contraire n'être formés que d'un
appareil de chaque c6té, comme pour l'oreille et l'ceil :
Di Terrons cependant que dans plusieurs animaux articulés
trouve des yeux véritablement composés.
la dernière manière d'envisager les organes des sens
lit celle qui, outre le sens général du toucher, placerait
autres dans le rang qu'ils occupent sur un animal,
mieux d'après l'ordre de la sortie du nerf qui les anime
allant il'avQnt en arriére; alors le sens de l'odorat serait
premier, puis relui delà vision, après lequel viendraient
ion et enfin l.i gustation.
46 DU SENS GÉNÉRAL)
L'ordre qae nous adopterons est celui qui cofuiîdèfv
organes des sens d'après le plus ou moins de spécialitëi
système ner?eux qui s'y rend; ce qui se trouve coDCoriâ^;!;»
a?ec la distance à laquelle ils agissent, avec l'état d*afTéféjfi
tion des molécules des corps qu'ils font aperceroir, et m(
arec leur degré de complexité ou de simplicité. \^
Un organe des sens 9 qu'il soit simple ou complexe, génè*
rai ou spécial , offre toujours deux choses distinctes, saToir»
le siège et l'appareiL Le siège est la partie du système ner-
reux qui s'y rend , qui s'y développe, et à l'aide de laquelle û
sensation est produite et transmise ; l'appareil est une dispo-
sition particulière de l'enveloppe extérieure et de quelqu'une
de ses parties, propre à mettre le corps en état d'être aperçu.
C'est de ces dispositions spéciales dont nous allons traiter en
ce moment, en nous bornant à citer seulement le siège dont
nous devrons nous occuper dans le livre consacré à l'ttiide
du système nerveux.
SECTION I.
Du êens général, ou du toucher*
>n ittpor- Le sens du toucher, ou peut-être mieux du contact, est
aërahté. évidemment le plus général et le plus important. U est le
plus général, puisque non-seulement tous les animaux tn
jouissent, mais encore toutes les parties d'un animal quel-
conque , il est vrai à des degrés très-différens; il est le plus im-
portant, puisqu'il est répandu partout , et qu'il est non-seule-'
ment la source de tous les autres, mais encore qu'il devient
souvent leur correctif ou leur complément presque nécessaire^
Jauges. La principale propriété des corps qu'il nous met en ètai
d'apercevoir est rimpénétrabilité, d'où nous déduisons l'exis*
tence des corps d'une manière rigoureuse; et c'est ce qui
lui est presque particulier. En effet , la plupart des organes
des sens spéciaux peuvent entrer en action sans irrltatiao
ou DL~ TOIiCUER.
lérieure, cl produire en nous quelques-uns des eflèls ài
saliaa qu'ils nous procurent orilinairemeDl , sans
e ait été réellemeul alTeclé , en sorle qu'il nous est impos-
e de conclure rigoureusement de cette oclion l'exislence
a corps extérieur à nous pour lu produire. Au lieu qu'il
O est pas de mËmcdu sens du loucber ; s'il nous fail cprou-
t une sensation, c'est qu'un corp^ autre que la partie du
^iln: qui est touchée l'a produite.
C'est lui qui aous fait distinguer notre propre corps des
corps eitcrieurs, parce que lorsque nous le touchons nous
prouvons deux sensations) l'utic dans la p-irlie qui touche,
•t l'autre dans celle qui est touchée.
C'est lui qui nous fait connaître la figure des corps, et
l'ctat de leur surface lisse ou rugueux; mais alors il faut que
l'appareil se modifie un peu pour former ce que nous nom-
merons plus loin un org.iue de tact ou de toucher actif.
Nous pouvons également juger des distances, il est vrai
peu coDsidérables , et de l'êlendue, au moyen de cet organe
des sens , et cela par la continuité.
W U ea est de même du mouvement et du repos par le chan-
k.^|ttcal plus ou moins rapide d'une partie fixe de notre or-
gue scDlanl avec celle d'un corps qui se meut.
Four le degré de chaleur des corps, il est évident qu'il est
loqoursreUtirâ celui de notre corps lui-même, et que nous
ne pooTOOS apercevoir réellement que des difTérences ; mais
ce n'est pas moins à l'appareil du luncher que nous devons
cette sensation produite par la séparation ou le rapproche-
neal des molécules qui composent notre corps, et surtout
DCitre enveloppe.
Qaaat au degré de consistance et ù l'intensité du poids, ce
MU des qualités des corps dont le sens du toucher proprc-
neot dil ne me semble pus donner l'idée. Eu effet , il
()l certain que nous n'en jugeons que par le degré d'efTorl
nasculaire employé , soit pour pénétrer dans un corps en en
le la H
I
Rtr(*e pour
rouiacl.
lur le Ion
cher.
/|8' DU SENS GENERAL,
écartant \es particules, soit pour en souleycr la masse; et
alors c'est une sensation complexe.
Le siège du contact considéré en général doit être dans
toutes les parties internes et externes d*un animal qui jonissent
de la sensibilité ; c*est , à ce qu'il me semble , ce qui nous donne
l'idée de notre existence , quand même nous ne pourrions
pas apercevoir les corps extérieurs, ou recevoir d'eux une
irritation : c'est ce qui nous fait ressentir en nous un certain
, mouvement obscur provenant probablement du mouvement
de toutes les artères.
Quant au siège du toucher proprement dit , il est évident
que c'est le corps papillaire, ou la partie nerveuse de Tenve-
loppe animale, dont nous avons exposé plus haut la place
et la structure dans l'étude de l'organisation de la peau con-
sidérée d'une manière générale.
I appareil. L'appareil de ce sens est au contraire celte peau elle-même
et surtout Pépiderme que nous avons aussi étudié plus haut.
Quelquefois cet appareil se complique davantage ; mais
alors le sens du toucher devient actif.
Le degré de finesse ou d'acuité du sens du toucher^ Tarie
nécessairement suivant la qualité des corps dont il doit
donner la connaissance à l'animal. Il est cependant générale*
ment proportionnel , i ** à la quantité de nerfs qui se rendent à
la peau, et par conséquent à la quantité et au développement
des papilles qu'ils y forment ; a* à la minceur du corps protec-
teur ou intermédiaire à l'organe sentant et au corps touché.
S'agit-il seulement de nous faire apercevoir l'existence des
corps extérieurs ou leur degré de chaleur, il suffit que Tépî-
derme soit fort mince; si c'est la forme des corps , alors,
outre la modification dont il vient d'être parlé, il faut que
l'organe sensible soit disposé sur une partie de l'animal sus-
ceptible^de toucher à la fois le plus grand nombre de points
possibles du corps étranger ; mais alors il faut de plus une
%olonlé de la part de l'animal ^ une réflexion, et le sens du
s dff^ de
*f«^lioane-
ment
I génériil.
ou DU TOUCHER. 49
toueher devient alors celui du tact. C'est celte ooosidéralioa
qui nous permettra d'envisager la peau sous des rapports
asseï dilTérens , c*est-à»dire comme le siège du sens du tou-
cher passif ou actif; mais auparavant voyons d'une manière
génèrole son accroissement dans la série animale.
En jetant un coup d'œil rapide sur le perfectionnement Daiuhsër
successif de l'appareil du sens du toucher considéré dans
toutes ses parties ^ depuis l'extrémité inférieure de l'échelle
animale jusqu'à l'autre , on le voit d'abord entièrement passif f
n'être formé que par une peau à peine distincte du tissu cel-
lolaire sous-jacent> comme dans les animaux amorphes et
les derniers actinozoaires ; dans quelques-uns des premiers
groupes de ce type , dans les actinies y les holothuries par
exemple, l'enveloppe commence à devenir plus parfaite par
la distinction de ses parties. Les malacozoaires sont déjà bien
perfeclionnés ; leur peau , quoique encore confondue avec la '
fibre maacalaire y étant toujours molle > flexible » est plussou-
Tent encore que dans les animaux rayonnes 9 découpée en la-
nières plus ou moins prolongées qui bordent quelque partie de
Panimaly et qui acquièrent une sensibilité exquise. Mais dans
le plus grand nombre des espèces de ce type , le besoin de la
conservation a souvent converti une partie de cette peau en
uneenveloppe solide, dure, tout-û-fait morte, et sous laquelle
ranimai se met à l'iibri des agéns destructeurs. Les entomo-
zoaîres ou les animaux articulés extérieurement , nous offri-
ront pour la plupart une autre modiûcation particulière de
kar enveloppe, qui est alternativement dure et molle ; cela
fiiit que non-seulement celle-ci sert d'organe protecteur à
raninial par son encroûtement calcaire ou corné ; mais encore
ptr sa solidité et sa mollesse alternantes , elle donne appui à
la fibre contractile dans l'appareil de la locomotion , dont eHe
forme la partie passive; elle perd alors proportionnellement de
saEacaltéde sensibilité. Enfin dans le type des ostéosoaires,
rbei lesquels un usage à pcg près semblable est confié à un
1. 4
5o DE l'oIGAXE DC TOUCHEE PASSIF.
appareil tout nouTeau déreloppé dans la couche mmcolairt
elle-mêoie 9 la peau est restée bornée à ses deux usag^ prin-
cipaux, celui de garantir Tanimal de Taction nuisible des
corps extérieurs et celui de les aperceroir; mais c^est dans
ce tjpe que nous commençons à trouTcr une différence
importante en ce que dans les ons le sens da toucher reste
passif) ou n*a^t que sans Tolonté de la part de l*animal ^ tandis
tfue dans un petit nombre d'autres il arrire an summum de
son déreloppement en deyenanl actif ou complètement vo^
lontaire et rationnel.
<• éi^iùam M D'après cela on Toit que le sens du toucher peut être con-
tsC sidéré comme passif ou comme actif :
Comme passif, il appartient à toutes les parties du corps
et à tous les animaux ;
Comme actif, il n'existe que dans un petit nombre d'entre
eux ; il est borné à un très-petit nombre de leurs parties , et
il est susceptible de de^s très-différens de défeloppement.
CHAPITRE PREMIER.
De r organe du toucher, considéré comme pass^ et comme
organe protecteur.
La peau est comme nous l'avons dit plus haut ^ le siège
du sens du toucher enrisagé dans ses différentes modifica-
tions ; elle peut donc être à la fois un organe des sens et un
organe défensif, ce qui rentre réellement dans la même ca-
tégorie. Mais en général ces deux dispositions sont en rap-
port inverse. Lorsque l'une est très- prononcée, l'autre l'est
fort peu et vice versa. L'on conçoit en effet comment k na-
DE LA PEAU DANS LES OSTÉOZOAIRES. 5l
lure a dû quelquefois sacrifier la sensibilité à la sûreté 9 lors-
que l'aDimal par ses organes locomoteurs ne pouvait se
soustraire à quelque poursuite destructive.
Nous avons donc à considérer la peau > 1* comme organe de
iensibilîté passive et comme organe défensif ; a* comme
organe de sensibilité active, et nous verrons que pour devenir
propre à Tun de ces trois usages , il suflira d'une modifi-
cation proportionnelle dans certaines de ses parties. C'est ce
que nous allons successivement étudier dans les difierens
groupes d'animaux.
AancLK L De la peau dans les osiéozoaires ou dans les
animaux "Dertébrés*
D1.HS ce premier type des animaux la peau est composée conti^Mniij
de toutes les parties essentielles et de perfectionnement que lEfléreoe
BOUS avons définies plus baut; mais en général elles sont
i'aotant moins distinctes 9 d'autant moins évidentes que l'on
descend davantage dans l'échelle, ou qu'on ee rapproche
plus des poissons. £n outre l« développement de chacune
des parties de l'enveloppe extérieure varie suivant quelques
circonstances particulières.
Le développement du derme , celui du réseau vasculaire » d«"* ^ ?!
et encore mieux celui du corps papillaire ou nerveux sont gé-
néralement en rapport inverse du développement de l'épi-
derme et du système phanéreux. Ces différeoces sont évidem-
roeot en relation avec la différence dans les fonctions de l'en-
veloppe.
L'âge a une influence d'autant plus considérable sur le dé- L'igt
teloppement des différentes parties de la peau , que l'animal
Yertébré est plus rapproché de l'espèce humaine : ainsi le
derme est d'autant plus mou , plus flexible , plus extensible
et même plus perméable aux fluides entrans ou sôrtanis que
ranimai est plus jeune et plus élevé dans la série.
4-
e sf iûur.
52 DE LA PEAU
Le séjour qiie Tanimal affecte exerce aussi nnè titfltieiice
évidente pour la modification de la peau , et sartout dam ses
parties accessoires.
abiiaiion. L*habitalion n'est pas non plus fou t-â-fait sans produire des
ehangemens dans quelques parties de la peau j et surtout dans
le pi^entum colorant ; ainsi les espèces et les parties expo-
sées à Faction d'une lumière et d'une chaleur Tires sont pres-
que toujours plus ou moins fortement colorées » tandis que
celles qui se troufeni daàs des circonstances contraires sont
ordinairement blanches et étiolées.
C'est aussi dans cette catégorie qu'il faut ranger la co-
loration exagérée ou presque éteinte qu'une série de cir-
constances excitantes oli débilitantes 9 parmi lesquelles on
doit compter la jeunesse et la yieillesse, produisent dans les
mêmes parties de la peau.
ifDiiiM M- Mais les différences les plus évidentes semblent dépendre
du groupe auquel l'animal appartient 9 quoique l'on conçoive
qu'elles puissent provenir davantage du milieu dans lequel
îl devoit vivre 9 sans apercevoir cependant bien évidemment
kl connexion de cause et d effet. Ces différences qui portent
essentiellement sur la structure et la forme des organes ac-
cessoires sont tellement tranchées 9 tellement importantes
qu'elles traduisent assez bien Tensemble des caractères sur
lesquels reposent les subdivisions secondaires ou «classique»
que kl zoologie a introduites parmi les animaux vertébrés;
c'est ce qui doit nous déterminer à étudier séparéaient la
peau dans chacune de ces divisions ou classes.
A« Dans les animaux mammifères.
Iur«*l.
ûVraitont G'cst dans ces animaux^ et surtout dans l'espèce hnmainet
^nc^'tV qtiela peau a été le plus souvent et le plus complètement
étudiée , depuis Malpighi qui le premier en a exposé la struc-
ture déduite y il est vrai^ par analogie de celle de la langue.
DANS LES MAMMIFERES. 55
|uÂqu*ik M. Gautier qui s'en est occupé d'une maoière toute
spéciale dans ces dernières années.
Dans les animaux mammifères le derme « d'une épaisseur ^'^ ^ '^
et d*une densité variables y est toujours plus ou moins libre
et mobile sur la couche musculaire sousposée. La surÊice ex-
terne ordinairement lisse , est quelquefois relevée en saillies
de formes différentes» ce qu'on appelle ordinairement des
papilles 9 et quelquefois même des écailles. Ces papilles
simples ou bifides sont séparées par des sillons plus ou
moins profonds 9 de manière à offrir des dispositions parti-
culières. On trouve aussi quelquefois des sillons du derme
qui Mmblentêtre le résultat des mou remens de la peau, et
qu'on nomme des rides ; elles n'ont aucun rapport arec les
sillons papillaires.
Le réseau vasculaire se moule évidemment sur le derme ; ^*^lJ^
et par conséquent lorsque celui-ci présente à sa superficie des
éminencesy il est évident que le premier doit former des
espècesde bourdons sanguins ou vasculaires, comme M. Gau-
tier Ta fait justement observer ; mais il ne me semble pas que
ces bourgeons existent ailleurs. Cette partie de la peau est
<ki reste toujours bien visible dans tous les animaux mam-
milères , mais son développement offre des différences sui-
vant Tespèce et les parties du corps 9 comme nous allons \c
roîr tout ù l'heure. Elle est composée d'une très- grande
quantité d'artères, de veines et de vaisseaux lymphatiques.
ht pifpnentuin qui forme la matière colorante de la peau , Lupigmem
ae me parait pas exister constamment, au moins d'une ma-
nière bien évidente; mais quand il existe, il est toujours
placé ao-desêus du réseau vasculaire, dans les mailles qu'il
forme. Il est produit ou déposé par les vaisseaux veineux qui
composent le réseau vasculaire sousposé. C'est probablerpent
cette couche non virante que M. Gautier a nommée la mem-
^ratie bnme.
La couche ou membrane nerveuse quoique moins évidente ^'^ ^ uîrc*!'
!rfptd«roie.
McryptM.
« phaflère.
noO ea gé-
■rfrU.
54 DE I^A PEAU
existe oécessaireraeot dans tous les animaux de cette classe.
Qnoîque je ne pense pas que Ton puisse regarder comipe
appartenant au système nerveux seul les papilles que l'on
trouve dans quelques endroits de la peau des mammifères 9
il me pataft probable qu'elles offrent « au moins à lenr super-
ficie, immédiatement sous Tépiderme « une couche fort mince
qui doit être entièrement nerveuse. Si l'observation directe
ne peut établir ce fait 9 l'analogie et la sensibilité de la peaa
quand l'épiderme a été enlevé ne pennettent guère de rester
dans le doute.
L'épiderme est toujours assex épais , bien distinct dans les
animaux de cette classe ; quant aux différences d'épaisseur^
de forme y etc. 9 elles vont être exposées tout à l'heure.
Parmi les parties accessoires de l'enveloppe cutanée des
mammifères, si la structure des cryptes ne nous offre rien de
bien particulier, non plus que la matière qu'elles produisent
et rejettent à la surface de la peau , et qui paraît être toujours
graisseuse ; il n'en est pas de même des phanères qui forment
une espèce tellement particulière qu'elle distingue peut-
être mieux cette classe d'animaux que toute autre considéra-
tion. Cette espèce de phanère est ce qu'on nomme poil, en
comprenant sous ce nom la partie vivante ou productrice ^ et
la partie morte ou produite.
Le poil est en effet composé d'un bulbe producteur et
d'une partie cornée produite , que Ton désigne le plus com-
munément sous le nom de poil proprement dit, ou sous des
dénominations particulières, d'après quelque circonstance
de forme, d'usage et de position sur Tanimal.
Considéré anatomiquement, le bulbe d'un poil est ovafe et
formé , comme celui d'un phanère en générai , d'une enve-
loppe fibreuse , blanche, plus ou moins épaisse et située plus
ou moins profondément sous ou dans le derme. Cette pre-
mière enveloppe est percée à son extrémité interne par
le filet nerveux qui se rend dans llntérieur, et beaucoup
DANS LES UAMMIFÉRES. 55
plus larg^ement à Texterae pour la sortie du poil proprement
dit : elle reçoit aussi des Taisseaaz sanguins plus ou moins
nombreux qui y pénètrent soil ea arrière , atec le nerf»
soit en la trarersant dans quelque point de ses parois» Tout le
restcfMe la ca?ité du bulbe est rempli par une sorte de pulpe
plus ou moins abondante f plus ou moins Tasculaire qui pro-
duit le poil proprement dit. Ce poil , quelquefois composé
de deux substances d'aspect différent, quoique de nature
également cornée; Tune interne , plus blanche , plus molle 9
et l'autre externe plus dure, plus colorée , n'est dans le plus
^od nombre des cas formé que de celle^i, qui est alors
homogène. L'une et l'autre sont dues à une excrétion de la
surface du bulbe. Les molécules excrétées, colorées ou non,
se disposent à la file et par couches successives , en poussant
par la base , de manière à produire par une sorte de coagu-
lation UQ poil de forme , de grosseur et de longueur Tariables,
laiTaot celles du bulbe et la force et la durée de son actlfité.
Le poil ainsi produit sort de la capsule à mesure qu'il Té-
gète pour ainsi dire de sa base; il traverse le derme par un
pore naturel ou artificiel, et quand il est arrivé à sa super-
ficie» il soulève le réseau vasculaire, lepigmentum et surtout
Tèpiderme qui se prolongent plus ou ntK)ins à sa babe.
Quant à h couche musculaire sous-dermienne , la classe ^J^^tn!
des mammifères présente presque toujours cette disposition p^«>^
évidente , que la plus grande partie des fibres contractiles
s'est entièrement séparée de la peau pour servir à la locomo-
tion générale, comme nous le verrons erv^ traitant de cette
fonction, tandis qu'une autre beaucoup moins considérable
est restée adhérente au derme et s'est disposée pour en mou-
voir les différentes parties : c'est ce qu\)n noiïime le peauS"
sier ou le pannîcule charnu.
Le peaussier dans les animaux mammifères est non-seule- Divisé,
ment beaucoup plus distinct, mais encore bien plus divisé en
diverses portions que dans les autres ostéozoaires. Quoiqu'il
^Miiqut'
56 DS LA PEAU
soit possible de ranger ces parties d'après leur position par rap-
port i l'axo du corps , comme nous le ferons pour les muscles
de la locomotion proprement dite, nous croyons pkis simple
de oonsidèrer le peaussier comme composé de deux partie»
principales seulement. Tune antérieure et l'autre postérîeort*
Minier ce- La première est celle qi^e je nommerai céphaUqtie , parce
qu'elle appartient essentiellement à la tête dont elle mtMt la
peau ayec plus ou moins de force; c'est elle qui^ en se pro«<
longeant jusqu'à l'extrémité des mâchoires et en se subdlTi*
tant, forma les muselés particuliers de la conque auditife,
du nés et des lèrres, dont il sera traité à l'artîole de chaoun
de ces organes.
Mais ce muselé considéré comme motivant la peau de la
tète en général, se subdivise en deux portions, l'une avpé-«
rieure et l'autre inférieuipe.
lia première correspond à Voccipito-fronud de l'homme ;
je préfère de la nommer cervico-nasale , parce qu'elle oem->
in^nce toujours en arrière sur le cou pour ae terminer à l'os
dunes.
La seconde est le tAoraco-^/ôczo/ des anatomistes de Thom-*
me. £Ue nait en efiet plus ou moins loin sous le thorax pour
se continuer avec les muscles de la face.
Quelquefois ces deux portions du peaussier céphalique se
réunissent par les bords de manière à former une sorte de
gaine, dans laquellç la racine du thorax est renfermée, ^nsi
que la partie postérieure de la tête ; d'autres {bis il y a di*
vision dans les lignes médianes, et même dans les lignes la-
térales,
^ro-tho- L(i seconde partie du peaussier général peut être désignée
sous le nom de §as^ro^thoraciqu€ , parce qu'elle enveloppe
plus ou moins complètement Tabdomen et le thorax, en des*
sus 9 de côté et en dessous. £lle diffère essentiellement de
la précédente en oe que très-souvent elle prend sou point
d'appui sur upe pertie 4u système osseux.
raaqœ.
DANS LES UAHMirÉRES. 67
£lle peut être subdivisée eu (roia portioM :
i*Le peaussier latéral ou le brachio-dervuen ^ qui des par-
ties latérales et souvept un peut supérieures du troue ^ du coc-
ejXf et même de i*aponévrose de la cubse vase termioer au
membre autérieur, le plus ordioairemeot à Thumérus.
a*I«e peaussier supérieur ou êcaputo^d^rmienf le plus sou»
Tent eo coonexion intime avec le précédent, il occupe la
face dorsale du tronc, en se portant plus ou moins en avant
ou en arrière.
3* Le peaussier laférieurouga#£n>-Aiim^f%eitest moins évi-
demmeut attaché à la peau que les précédons ; il naît en àr«*
rière sous la portion antérieure du muscle grand -droit de
Tabdomen » et va se terminer à Tos du bras , souvent avec le
bracbio-dermieo. Il semble n'être qu'une portion du grand-
pectoral ou d'un des principaux muscles moteurs du bras.
U j a bien encore d'autres muscles dont l'origine 00 la ter*
HiinaisoQ est à la peau ; mais comme par leur autre extrémité
ils s'attachent à qo^ue organe extérieur, et que leur usage
est plutôt relatif au mouvement de ces organes qu'à ceux de
la peau 9 nous n'en parlerons qu'a l'article de chacun d'eux.
Nous Dous bornerons à dire ici deux mots des muscles qui
meareot les poiis. Dans tous les mammifères les poils sont
iQSceptibles d'être hérissés ou relevés. Quoiqii'on ne puisse
souvent démontrer les fibres musculaires qui produisent ce
mouvement , il est extrêmement probable qu'il 7 en a , puis-
que 9 comme nous le verrons par la suite, dans les mam-»
mîières ches lesqueb les poils sont devenus des organes
évidemment dcfensifs, rexistence de ces muscles est très-
aisée è démontrer. Il paraît cependant qu'il n'y a jamais que
des extenseurs, c'cst-À^dire des muscles qui de la peau qui
environne le poil se portent à la base de celui-ci , sur le côté
opposé à son mouvement d'abaissement.
Après ayoir étudié d'une manière générale ce qui caracté* Diflêreno^
rise U peau des mammifères, voyons maintenant les dific-
58 DI LA PEAC
rences qu'elle présente en totulité et dans cbacune de tet
parties»
Ces différences sont de plusieurs sortes ; il en est qur tien-
nent aux parties du corps que la peau recouTre; au s^our el
aux lieux que Tanimal habile , à l'âge auquel il est parrena^
au sexe» ainsi qu'au groupe naturel auquel il appartient; enfin
il en est d'autres qni sont tout-à-fait spéciales-^ et qui dé-
pendent de quelque cause particulière.
11^ l'étrndoc Je commencerai par faire observer qu'en général la pefto
touiitc. et par conséquent le derme est d'une étendue seulement
suffisante pour envelopper la masse qui constitue l'animal y
qu'elle se moule sur cette masse ; mais il arrive aussi, asseï
souvent, qu'elle se prolonge plus ou moins au delà en for^
mant : i* des lobes ou des poches, comme à la racine anté»
rieure du cou de plusieurs espèces du genre bœuf, ce qu'on
nomme^non, à la partie postéi^eurc de l'abdomen, pour
contenir les testicules , ce qu'on désigne sous le nom de
scrotum, ou plus en avant sous l'abdomen, d'où résulte la
bourse abdominale des femelles des dîdelphes ; a* de larges
plis aux régions scapulaire et lombaire* comme dans plu-
sieurs espèces de rhinocéros; 5* enfin des expansions plus ou
moins considérables entre le tronc et les membres ou entre
les parties qui composent ceux-ci ; c'est ce dont on voit des
exemples dans les écureuils 9 les polatouches, les phalangers,
les galéopithèques 9 et surtout dans les chauve - souris , et
enfin dans presque tous les animaux qui nagent habituelle-
ment, comme dans les loutres, les phoques, les castors, etc.
On désigne par des noms particuliers ces pincemens ou
prolongemens de la peau, formant des espèces de mem-
branes sur les côtés de l'animal. Celle qui des parties laté-
rales du cou se porte plus ou moins loin au bord antérieur du
membre tboracique, est la membrane cervico-brachiaU ; la
portion de peau qui des côtes de la poitrine ou de l'abdomen
va au bord postérieur du bras ou antérieur de la jambe , est
DANS LES MAMMIFÈRES. 5q
la membrane pleura - brachiale dans le (tremiér cas , ou
pleuro-fémorale dans le second ; et si ces deux portions se
réunissent 9 la membrane unique qu*elles forment reçoit le
nom de hmçhio-fémorale. La denlfère expansion de la peau
du tronc sert à réunir la queue au membre postérieur ou les
deux membres postérieurs entre eux : c*est alors la membrane
caudo'fémorale ou inter-fémorale. Quant aux membranes
qui réunissent les doigts, elles sont connues sous le nom de
membranes inter-digitales.
On remarque aussi quelquefois des prolongemens de la
peaa dont Tusage est tout-â-fait inconno, comme à la face
du sanglier d* Afrique : cette espèce de sac convexe , mou ,
lâebe et très-rugueux qui est sous les yeux et surtout le lobe
dur^ déprimé, arrondi, peu mobile qui est au-dessous.
Le derme offre aussi des différences dans sa mobilité et Dam ra m
1 *
son adhérence au tissu sous-jacent; il est toujours plus adhé-
rent et moins mobile dans la ligne médiane supérieure et
inférieure, sur les os, comme sur la tête, les extrémités , la
queue , etc.
On remarque que Tépaisseur et la densité du derme Jï"durfîî
soBt en général plus grandes dans la ligne médiane , dans *ti^dù<»i
les parties du corps qui sont le plus exposées à Taction des
corps extérieurs ; ainsi dans les espèces qui marchent
i quatre pieds , c'est le dos et la partie externe des membres
qui offrent le derme le plus épais ; dans Thomme dont la sta-
Ueo est verticale , il y a presque égalité d'épaisseur entre la
peaa du dos et celle de la poitrine ; quelques mammifères
quadrupèdes qui ont Thabitude de se défendre en se renver-
sant sur le dos et en présentant les quatre pattes armées de
griffes à leur ennemi, ont aussi la peau delà partie inférieure
do tronc d'une épaisseur considérable et égale à celle du dos ,
comme le blaireau et le paresseux. La taupe est dans le
même cas.
On trouve des différences encore plus grandes dans Tépais- *"i2îîi
6o DE LA PEAU
seur du derme, «uifont certains usages des parlies qu'il re«
couvre; ainsi il est fort mioee aux paupières, pour qu^elles
lai!«seQt passer un peu de lumière ; sur la conque auditive ,
pour qu'étant moiosmolle, elle absorbe» pour ainsi dire, moins
le son ; aux lèvres de Tbomme , au prépuce , et en général
aux endroits où la peau devient le siège du toucher actif >
|)i)ur rendre le tact plus délicat ; enfin en général dans les en-
droits d'articulation , pour faciliter les mouvemens. U est au
contraire plus épais aux endroits qui doivent toucher des
corps durs, comme dans les abajoues des hamsters, ou qui
doivent servir de points d'appui, comme aux mains et aux
pieds, où il contribue à former ce qu'on nomme des pçhUes
ou des caliosUes ioui la disposition est fixe dans chaque
groupe naturel.
Le séjour détermine aussi des difierences évidentes dans
l'épaisseur du derme ; ainsi les espèces qui vivent exposées
û toutes les intempéries de l'air, comme presque tous les ani*
maux ongulés et surtout les pachydermes ont la partie
principale de la peau fort dure et fort épaisse; hu contraire de
celles qui vivent dans des trous, ou qui peuvent s'abriter d'une
manière quelconque , comme la plupart des rongeurs dont la
peau est extrêmement mince.
C'est à peu près pour la même raison que l'âge a une in-
fluence si évidente sur l'épaisseur et surtout sur là densité et
la sécheresse du derme. Chez les animaux qui viennent de
naître, et surtout chez les espèces qui naissent extrêmement
imparfaites, la peau est beaucoup plusteudre, plus molle,
plus gonflée et par conséquent plus perméable, au contraire de
ce qui a lieu dans les animaux adultes, et surtout chez ceux
qui sont arrivés à un âge avancé.
Le sexe a aussi quelque influence sur l'épaisseur et la den-
sité du derme ; il est eu eflet d'uu tissu moins serré dans les
individus femelles, et il est par conséquent plus perméable,
i^airuu de On voit aussi que le derme est en général plus épais et
DANS LE8 MAMMIFÈRES. 6l
plus dur chei les animaiu qui sont presque 4ius ou couverts
de poib rares ! ainsi les pachydermes sont ceux qui ont cette
partie plus dure ; certains carnassiers et surtout les rondeurs
qui ont une grande quantité de poils 9 ont au contraire la
peau fort mince. Les espèces de ces groupes qui ont moins
de poils, comme les cabiais , les chiens, les hyènes , les édentés
suivent les pachydermes ; l'homme, les singes précèdent en-
suite la plupart des rongeurs , c'est-à-dire qu'ils ont le derme
plus épais qu'eux.
D'où Ton peut aperceyoir que ces différences s'accordent Laïkff^adaiion.
asseï bien avec la dégradatioqde l'organisation. Ainsi l'homme
a le derme plus mince que les singes ; ceux-ci plus que la
plupart des carnassiers ; si cependant les rongeurs l'ont quel-
quefois plus épais f ce sont seulement les derniers de ce
^upe ; chea les ruminans , les chevaux , les véritables pa-
chydermes et les éléphans son épaisseur s'accroU. Les sarigues
ODt aussi le derme fort épais en dessous comme en dessus.
Enfin il est des modifications toutes particulières du derme QneiqiMi anu-.
qui tiennent à des imperfections plus ou moins évidentes dans * "^
les organes des sens et de la locomotion, ou à un but dé-
terminé qui demandait une sensibilité exquise quoique pas-
sive ; et c'est alors qu'il devient un appareil protecteur et
défensif , ou un organe de toucher extrêmement délicat. La
grande épaisseur du derme du paresseux et de la plupart des
édenlés terrestres parait tenir à la premièra cause. C'est
en effet dans un genre de cette famille, celui des tatous, que
se trooTO le seul exemple, parmi les mammifères, d*un
derme psseux ou encroûté de sels calcaires. Il est du reste
composé eomme à l'ordinaire, cl fort épais ; mais dans toute
la partie supérieure de la tête, du corps, sur toute la queue
et â la partie externe des membres , des molécules calcaire»
9e sont déposées dans les mailles du tissu cellulaire primitif
et cela seulement dans des endroits déterminés et en
commençant & la base des poils ; il en est résulté alors des
62 DE LA PEAU
espèces de polygones de forme très«>Tariuble , di4>08és par
bandes oq en larges boucliers «susceptibles Cependant de
plus ou moins de mobilité à cause de la partie de la peau
qui e$l restée flexible. Il y a un premier bouclier qui
recouvre la tête 9 c*est le céphalique , un autre beaucoup plus
large sur les épaules 9 le scapulaire j et enGn un troisième sur
la croupe 9 le lombaire. Les bandes en nombre variable oc-
^ Gupent l'espace compris entre les deux bQuclters du corps.
Elles sont formées de parallélogrammes dont la partie anté-
rieure est un peu amincie, et qui peuvent ainsi plus ou moins
sMmbriquer les unes les autres d'avant en arrière : c'e$t ce qui
permet à Tanimal de bomber ou d'aplatir son dos. Quant
aux boucliers 9 iU sont composés ordinairement d'bexagones
plus ou moins réguliers ; lisses à la face interne 9 ils pré^n-
tcnt à leur surface externe une espèce de travail deguiUochù
un peu variable dans les dififérentes parties du bouclier, mais
qui me paraît caractéristique de chaque espèce, quoique les
zoologistes y aient fait peu d'attention. A la queue les poly-
gones osseux se disposent par anneaux complets.
Dans les chauve-souris la peau qui sert à réunir les mem-
bres au tronc et à la queue, ainsi que les doigts extrême-
ment allongés de la main, offre dans son derme une modifi-
cation tout opposée à celle que nous venons de voir dans les
tatous, non-seulement à cause de son extrême finesse, mais
encore parce qu'il se développe dans son tissu, et dans des
directions nombreuses et très- variables , des filets de tissu
jaune élastique qui le rendent susceptii^ de se plisser dans
tous les sens et de revenir à cet état quand la force muscu-
laire a cessé son action. Alors cette modification du derme a
surtout pour but la locomotion. Aussi se trouve-t-elle à peu
près la même dans la membrane inter-digitale des loutres ,
des castors , etc.
MMiorraee. Un autre point de vue sous lequel le derme offre encore
dos difTcrences suivant les espèces de mumniifèrcs et suivant
DANS LES MAMMIFÈRES. 65
les parties qu'il recoufre, c'est dans la saillie plus ou moios
considérable de ses rugosités extérieures» qui semblent quel-
quefois former des papilles y comme nous en remarquerons
dans les parties de la peau modifiées pour le sens du toucher
actif; mais d'autres fois ces saillies ne sont rien moins que pa-
pilleuses : on en voit, par exemple 9 de bien singulières dans
un petit rhinocéros des Iles de la Sonde , où elles forment
comme des têtes de clous , du milieu desquelles sort un poil.
C*est une disposition à peu près semblable à ce que nous
Tenons de voir dans les tatous.
La queue d'un assez grand nombre de rongeurs offre aussi
quelque chose de remarquable dans l'apparence d'écaiiles
qu'elle présente. Dans le oaslor , par exemple , le derme de la
queue est très-adhérent au tissu sous-jacentqui est lardacé ;
il présente à sa superficie des saillies partagées par des
sillons assez régulièrement disposés pour que plusieurs au-
teurs les aient décrites sous le nom d'écaillés , mais à tort.
Ce nom convient mieux aux saillies du derme de la queue
des rats, des gerboises et même des marmottes 9 en ce
qu^elles s'imbriquent plus ou moins. C'est du bord de
ces espèces d'écaiiles que sortent les poils. Le derme de la
queue des sarigues offre encore bien mieux cette disposition
squammiforme régulière ; il est fort épais , et sa structure fait
ressembler la queue de ces animaux à un orvet.
Dans les loirs 9 le derme de la queue offre seulement des
sillons annulaires qui en partagent l'étendue en tronçons as-
sez nombreux. Je nffi pas trouvé la même disposition dans
les écureuils.
Quant à la couleur du derme elle est toujours blanche.
Le réseau vasculaire de la peau des mammifères me pa- Différancef
rait oifirir en général moins de différences que le derme, tascaiairc.
mab peut-être parce qu'il a été beaucoup moins étudié : il
est cependant fort probable que, puisqu'il est la source de la
matière qui colore l'enveloppe cutanée, il y a quelque rap-
64 I>S l'A PEAU
port entre son de? eloppement et le ptgnientum coloré ; qu*U
est plus considérable dans la jeunesse ou dans tMtela Tlgoeor
de rSge, et dans les climats où les circonstances extérieures
sont évidemment excitantes. Enfin il est évident que dans
certaines parties du corps il doit être plus abondant que
dans d'autres , ce que Ton peut juger à la quantité de
yaisseaux qui se rendent à la peau , et à la couleur qu'elle
prend momeataoémeûtou constaounent par TarrUée du sang
dans ces vaisseaux. L^homme seul me paraît cependant offrir
cette modification particulière du réseau vasculatre dans la
peau des lèvres et dans celle des foaes ; et encore n*exiiste-
t-ellc pas dans toutes les races de cette espèce.
Dan« le piff- I^ pigmcntum me semble dtre autre chose que cette oolo-
I» coiuraiioN. ration dont nous venons de parler, et que Ion peut nommer
vascuinîre; c'est, comme il a été dit plus haut, un véritable
dépôt de matière colorante fait à la surface du réseau vasculaire,
par ce réseau hii-même , et par conséquent susceptible de
modifications dépendantes de l'action des propriétés thaïes.
Les mammifères offrent un assez grand nombre de diffé-
rences sous le rapport de ce pigmentum, non-seulement
dans sa couleur, mais encore dans l'activité ou la vivacité
de celle couleur, et dans son étendue à la surface do Ta*
nimal.
LMge et les circonstances extérieures semblent avoir un
effet marqué sur Son développement et sur la vivaeité de sa
couleur. JEn effet dans les'roamraifères très-jeunes 5 dans ceut
qui sont exposés à des causes débilitailf^s ou qui sont par-
venus à un âge très-avancé, l^pigraentum semble ne pas exis-
ter , tant il est difHcilemcnt perceptible , ou bien sa eouleur
s'affaiblit au point d'être complètement blanche : ce qui forme
• Valbinisme, Si les circonstances extérieures sont au cob-
trairc excitantes, si l'ammal appartient au sexe le plus vi-
goureux, on à l'Age de la vigueur, la coloration se prononce
plus ou moins furtemcnt, ce qui produit le méianisme.
~DANSI.£SHAUHtFÈRi;s. 6!j
> Les espèces qui onl le corps revêlu d'une pctilc quaniilé
b|K>îla(Hit ordiaaireinent uu pigmenlum plus évident, plus
^/0È^'Jf^m coloré, landi» que celle:i qui ont ua irès-grand
■^HÉRi^s poils ont an contraire loujoui's la peau presque
MkhIm, ou i peine rosée, au point que l'on pourrait pen-
ser qu'il y aurait un rapport iarcrse entre la coloration de la
peau et celle des poils.
Celte observation s'étend aux parties du corps qui sont
habituellemeat presque dépourvues de poils, comme i\ la
bce, aux paupières, aux narines, au pourtour des organes
de la génération.
Ainsi l'e'pécc humaine étant ceUe doat la peau est le
moins Telue, et cela dans toutes les parties du corps, c'est
tlle en cITet qui présente la peau le plus généralement colorée ;
fiennent ensuite les singes , mais seulement à U Tace et
autour «le la terminaison exlcrue des organes de la géné-
ration, et enfin les pachydermes. Dans presque tous les
autres mammifères le pigmcnlum n'est que légèremeni co-
foré, au point qu'il est probable qu'il n'existe pas.
Forint les couleurs qui se remarquent lï la surface de la
peau des mammifères, k couleur presque blanche ou iégé-
reinent rosée est la plus commune, puisqu'elle existe dans
pKtque toutes les espèces qui ont beaucoup de poils. La cou-
Itur de chair se prononce davantage dans la race blanche de
Tepèce humaine. On trouve un bleu vif i la face du man-
drill ^ de quelques callilriclics et autour des organes de la gé-
néralioti de ptusieut^ espèces de singes, La couleur rouge
carmin se voit ù lu face du mi^mc mandrill , à la peau de l'or-
gane mille de la génération et au pourtour de ces organes.
Ia (écCf la paume des mains, les oreilles du petit singe mico,
le nci du rat sablé sont aussi delà même couleur. L'espèce
bumaiae offre aussi quelquefois une couleur d'un rouge
cBÎtré. Il parait que chci elle la peau peut ëire aussi colorée
njturellruieot en jaune. Le noir ou le brun plus ou moins
1. 5
66
m LÀ PIAO
ini le corps
papiUair*.
Dam Tëpi-
roie, laiiraot
foneé Be Iroure dans U race nègre de la même eapèee. Ottn»
le buffle et la plupart des espèces de cochon la pean est de
ta même couleur. L'éléphant, le tapir, le rhinocéros, lliip^
popotame, les4amantîns sont d*un gris noir pins ou moina
foncé. La très -grande partie des cétacés sont de la même
couleur.
Ainsi le pigmentum dans les mammifères peut présenter
les trois couleurs fondamentales : le rouge, le jaune elle
bleu , ainsi que le blanc qui en est le mélange , et le noir qni
en est Tabsence.
J'aurai peu de choses à dire des différences que le corps
papiilaire peut offrir dans la série des mammifères. En effet
puisque son existence est asset difficile à démontrer d'une
manière générale , comme nous TaTons fait obserrer plus
haut, ces différences doivent être encore beaucoup moins
saisissables.
On conçoit cependant que son déyeloppement soit plus
grand chez les espèces et sur les parties de la peau qui
jouissent d'une plus grande sensibilité ; et en effet nous Ter-
rons par la suite que les filets neryeux qui forment ces parties
de la peau ou qui s'y rendent sont beaucoup plus nom-
breux , beaucoup plus gros.
C'est surtout dans les parties du corps modifiées pour de-
Tenir des organes de toucher actif que nous deyront Irou-
▼er le corps papiilaire plus développé, et c'est en effet ce qui
a lieu.
Nous a? ons également fait remarqm|r plus haut que son
développement doit être en rapport inverse de l'épaisseur et
de la dureté du derme , et surtout du développement du syi*
tème épidermique et du système pileux , et c'est ce qui est
en effet, en en jugeant toujours par la quantité de nerfii
qui se rendent à la peau.
L'épideme n'est pas dans le cas de la couche nerveuse ;
ses différences sont beaucoup plus aisées à apercevoir.
DANS LES MAMMIFÈRES. 67
Plut miûce dans le jeune ige , où il est presque nul , sou t'â^.
éfMiisseur augmente avec lui ; mais elle augmenterait encore
l>eancoup davantage, s*îl ne s'usait et s'il ne tombait par
l'action des corps extérieurs.
Il est toujours plus épais dans les parties exposées à cette tn iiartiM du
action, à peu près comme le derme, mais surtout dans les ^'^^'
endroits qui serrent à transmettre le poids du corps au sol sur
lequel il s'appuie dans la station ou dans la locomotion. C'est
ainsi que sous les extrémités antérieures et postérieures son
épaisseur est, pour ainsi dire, proportionnelle au poids du
corps : fort mince dans l'homme aux mains , il est déjà assez
épais sous les pieds, et surtout sous le talon et sous la racine
du gros orteil. Dans les singes et les quadrumanes en gêné*
ni, wom déyeloppement est à peu près aussi grand en arant
qa'en arrière : il ne forme pas encore de callosités distinctes.
Dans uo grand nombre de carnassiers il n'en est plus de
Bêaie : son épaisseur est d'abord plus considérable , et il se
diTise par plaques ou callosités. Ces callosités sont de trois
sortes : la plus postérieure, ordinairement la plus petite , ap-
partient au pouce ou au poignet ; aussi elle est souvent di-
visée an deux parties , l'une polUciale et l'autre carpienne ;
oelle-ci correspond ordinairement à l'os pisiforme. La seconde
iMta est le plus souvent unique et beaucoup plus large que
ks autres , a'est la callosité palmaire ou plantaire ; elle se
troaTeàreadroit de l'articulation des doigts avec le métacarpe
ou le métatarse, aussi est-efle quelquefois un peu subdivisée
ta troifl oa quatre Mies. Enfin les plus antérieures sont plus
petites, mais plus nombreuses, puisqu'il y en a autant que
de doigts : elles sont situées ù l'articulation de la seconde avec
la troisième phalange, ce sont les callosités digftales. Les
rongeurs ressemblent asseï aux carnassiers sous ce rapport.
Mais c'eet surtout dans les animaux mammifères des ordres
infi^neors qui ne marchent pas sur les ongles que Tépi-
deraw acquiert sapins grande épaisseur, comme cela se volt
5.
68 DBLiPEAU
dans Téléphant, le rhinocéros, l*hippopotame et les chameaux.
Chez eux en effet il n'existe plus sous les pieds qu'une seule
callosité en forme de large semelle sur laquelle l'animal s'ap-
puie et qui est presque entièrement formée par l'épiderme.
Ce qu'on nomme la fourchette dans le cheval n'est qae la
callosité digitale du seul doigt qui reste.
Dans les animaux qui se reposent sur d'autres parties que
les membres , l'épiderme y acquiert aussi une épaisseur con-
sidérable ; c'est ce qui se voit aux tubérosités ischiatiqoes
d'une grande partie des singes de l'ancien continent, ainsi
qu'au poignet , au genou , au coude et surtout à la poitrine
des chameaux et des dromadaires.
L'épiderme est au contraire fort mince sur les parties de
la peau qui sont le plus à l'abri des corps extérieurs, comme
ù la face ventrale du tronc, à la face interne des membres,
sur celles qui sont souvent en contact entre elles , comme
dans les articulations , sur celles dont le système Dervenz est
fort développé , et qui deviennent des organes d'un toucher
, fort délicat, comme aux lèvres, aux' doigts, au prépnce,
aux ailes des chauve-souris, etc.
proportion Commc l'épiderme peut servir à former un appareil pro-
rtiesdeb tccteur, on couçoit quc son développement concorde rare-
ment avec celui du derme , et surtout avec celui du système
pileux, puisque ces deux organes peuvent constituer un
appareil de même usage ; mais c'est nécessairement avec la
couche nerveuse que son développement doit être en rapport
inverse, leurs usages étant entièrement^opposéa. Et en effet,
les parties de l'enveloppe cutanée qui jouissent d'une très-
grande sensibilité, ont un épiderme fort mince, au contraire
de celles qui n'en ont qu'une très-obtuse,
groupe. On ne voit donc pas trop que les différences dans l'épais-
seur de l'épiderme des mammifères soient exactement en
rapport avec la place qu'ils occupent dans la série. En effet,
rhomme l'a en général fort mince ; mais il l'est peut-être en-
DANS LES MAMMIFÈRES. 69
co» plus dans les quadrumanes, dans la plupart des camas-
YÎers, et surtout chez les petits rongeurs : au delà il est évi-
dent qu'il acquiert une épaisseur beaucoup plus considérable,
et surtout dans les pachydermes, ce qui supplée à Tabsence
presque totale de poils dans ces animaux.
Je De troure pas que le séjour dans un milieu différent de Leiéiour
celui de Tair où Tiyent ordinairement les quadrupèdes , ait
beaucoup d'inOuence sur l'épiderme* Cependant les espèces
qui Tivent habituellement dans l'eau, qui n'en sortent pas,
comme les cétacés, ont un épidcrme singulier qui parait
remplacer chez eux les véritables poils. Il est en effet
composé de filets collés les uns aux autres," perpendicu-
laires à la peau , et qui s'enlèvent avec la plus grande fa^-
lité z je suis fort porté à regarder cette partie comme appar-
tenante plutôt aux poils qu'à l'épiderme proprement dit.
C'est ce que l'on peut confirmer par ce que dit Steller de
la structure de l'épiderme de la grande espèce de lamantin
du nord de l'Asie. Quoique la peau ou le derme n'ait que
deux à trois lignes d'épaisseur, l'épiderme est épais de plus
d'un pouce; il forme autour de l'animal une sorte de croûte:
file est composée de tubes perpendiculaires à la peau , que
l'on peut séparer aisément dans leur longueur. Chaque tube
est arrondi, bulbeux à son extrémité; ces bulbes pénètrent
dans le derme , de manière que celui-ci est poreux à sa sur-
face. Aussi Steller compare cette écorce pilifère au sabot
d'un quadrupède. Il sort de ces espèces de tubes une muco-
sité séreuse peu abondante sur le dos, mais qui l'est beau-
coup davantage sur les côtés et autour de la tête.
Steller ajoute que l'épiderme de la baleine est tout-à-fait
semblable à celui du lamantin. J'ai tu , en effet, que la peau
d'une baleine que couvrait une coronule, offrait une grande
quantité d'espèces de longs poils cylindriques blancs ; mais ils
M'étaient pas agglutinés.
Je ne connais guère d'autre anomalie dans le développement •ôv'^iw!!
^O DB l'A PEAU
de répiderme chez les mammifères j que ces singulières par-
ties cornées , rugueuses , OYalaires » que l'on remarque dans le
cheTal au côté interne de rayant-bras» au-dessus da carpe
dans les membres antérieurs ^ et au-dessous du tarse dans les
postérieurs : on les nomme châtaignes^ elles ne sont pas
composées de poils agglutinés, mais elles semblent n'être
qu'une sorte d'exsudation épidermique. On en ignore tout>A«
fait l'usage et même l'analogue. On voit aussi sur les membres
antérieurs et postérieurs du lama, des espaces où il n'y a pas
de poils ; mais i'épiderme ne parait pas j être plus épais
qu'ailleurs.
Dans les organes accessoires dé TeuTeloppe cutanée des
mammifères y les différences Tont nous paraître plus cooai-
dérables , et surtout plus évidentes ou plus aisées à saisir.
DiKrraeet Ce n'cst Cependant pas encore dans les cryptes proprement
crjpicf. dits qne ces différences sont bien importantes. Leur structure
est en effet probablement toujours la nfême, quoique le fluide
qu'ils rejettent soit souvent de nature assez dissemblable; mai»
ils diffèrent surtout par leur quantité générale , par leur rè«
partition plus ou moins inégale , et leur entassement dans
quelques endroits particuliers de la peau.
Commel 'usage général du fluide qu'ils versent à sa surfaoe
est encore de la défendre contre certaines circonstances exté-
Heures , on conçoit qu'ils soient d'autant plus nombreux el
plus généralement répandus , que l'animal est plus dépourvu
à la fois d'épiderme et de poils. En effet, l'homme et surtout
la race noire est parmi les mammifères l'espèce qui semble
avoir la plus grande quantité de ces cryptes , du moins en^
leur rapportant la production de la matière huileuse qui
sVxhale à la surface' de la peau. Les autres espèces en cal
tans doute aussi, et c'est même très-probablement ce qui
produit le ^iW dans les moutons. Mais comme il se pourrait
que ces matières fussent le résultat d'une simple exhalation k
travers les parois de la peau, il peut réellement y avoir
DANS LXS MAMMiPàRES. Jl
quelque cloute sur Texistence de ces crjptes dans toutes les
parties de TenTcloppe cutanée.
Il n'en est pas de noême de ceux qui se trourent dans les
endroits du corps qui sont exposés à quelque frottctneirt; ifs
j sont plus éfidensy comme dans les articulations de jooo«
tion des membres an tronc , à Taiie du oez dans TboiMne ,
dans les replis de la conque auditive , au prépuce, etc.
Il en est encore d'autres qui's'accumulent dans certa^»
endroits, et qui Tersent des fluides assex différens. L'homme
ai let singes ne paraissent a?oir de ces amas de cryptes eu*
tanés. On en trouve d*assez gros qui sont développés sur les
parties latérales de la base de la queue des desmans ou des
DOMuraigoes mosquées, et sur les flancs des musaraignes
ordioaires. Une espèce de chauve-souris {vesp, sancinus)
effrc au-dessous de rœil un petit sinvs cutané : je ne connais
rien de semblable dans les autres carnassiers. Dans le»roD-
genn, la marmotte sooslick a aussi aïKdessoos de l'oail une
petite gtaode sous-cutanée qvi a la forme d'un croissant.
Lm plupart des espèces de cer& et un assex grand noaahre Lamitr.
d^antilopesy oet un amas de crjptcs cutanés dans une sorte de
pèche qui se trouve au-dessous de fangle i»terae de Tœil , et
qu'on a désignée sous le nom de larmier j perce que l'on a
sepposé à tort que cette poclte avait quelque rapport arec
les larmes^ Cette poche , dont le déveleppeeieel est rariable,
se legs ordinairement dans une excavatlea correspondante de
l'os sur lequel elle s^appeie, et son ooverture à l'extérieer
est sous la forme d'une fente plus ou moins étroite dirigéo
oUiqtiement aor les côtés de la face. Cette fente parait dans
qnelqœs espèces pouvoir s'ouvrir probablemenl par l'aetio»
de quelques fibres musculaires du peaussier. Le larmier est
qiMiquefois remplacé dans les antHopea par une bande étroite
de peau née qui ae prolonge au-dessoos de f «ail f et qui'
aéerèle aosn nae hnmeur perticaiièfe. Le sengliibr dtf Cep n
une aetie de ssHon bcry iMrl.
72 DE LA PEAU
Dan» ces mêmes antilopes on trouve soufent dans raine,
c*e8t-à-dire à la face interne de Torigine des membres posté-
rieurs 9 une autre sorte d'amas crjpteux qui verse le fluide
qu'il sécrète dans une petite poche formée par un repli de la
peau : on la nomme poche inguinale, La peau qui la forme
présente à sa surface un grand nombre de petites papilles, et
au-dessous une substance rouge évidemment glanduleuse.
S<yi usage est tout-à-fait inconnu.
Il en est à peu près de même d'autres petites poches de
même forme et de même nature que l'on voit dans l'écarte-
ment des doigts du chamois , et même à ce qu'il parait à la
racine de ceux des rennes.
Mais le plus singulier de ces amas cr3rpteuz est celui qui se
remarque sur le dos du pécari , ou du représentant du groupe
des cochons dans le Nouveau-Monde. Il est situé à la partie
postérieure du dos, et forme une masse ovale très-déprimée,
composée de petits corps glanduleux adhérens entre eux,
s'ouvrant dans une sorte de bassinet ou de poche ; celle poch
communique à l'extérieur par une petite fente de deux à trois
lignes de longueur ^ et qui est cachée par les poils.
Enfin il est de ces amas de cryptes sous-cutanés, qui
semblent être en rapport avec la fonction de la génération ,
puisque l'apparition du fluide qu'ils sécrètent concorde avec
le rut de l'animal. Dans l'éléphant c'est une grosse glande
dont le canal excréteur se termine par un très-petit orifice
temporal. Dans les chameaux, l'amas de cryptes est situé en
arrière des oreilles ; et il n'y a pas de canal commun.
iiffireiioet La partie de l'enveloppe extérieure des animaux mam-
roifères qui offre le plus de différence, est évidemment le poil;
nous allons en faire connaître les principales.
I ttriKtore. A. Sous le rapport de la structure on peut diviser les poils
en deux espèces : dans la première le poil est formé de deux
substances physiquement distinctes ; l'une extérieure , dure,
solide, colorée; l'autre interne, spongieuse, très-pea solide
DANS lES MAMHIFiRES. 'jZ
et blanche. Dans la seconde espèce de poils il Q*y a que la
substance dure et colorée.
Si dans la première espèce la substance externe est fort
mince , proportionnellement avec l'interne 9 il en résulte des
poils secs 9 cassans , comme dans presque tous les cerfs et
quelques antilopes.
D'autres fois la couche externe est un peu plus considé-
rable, surtout à la pointe , ce qui produit les piquans des
porc -épies du Nouveau-Monde , c'est-à-dire de Turson (1)
et du coendou qui sont beaucoup moins résistans que ceux
du porc-épic ordinaire.
Les piquans de celui-ci ont en effet la couche extérieure
beaucoup plus épaisse 9 et dans les plus résistans cette sub-
stance envoie dans l'intérieur de l'autre des demi-cloisons
disposées en rayons , et indiquées à la surface extérieure du
piquant par des stries longitudinales.
Les poils piquans du hérisson sont aussi striés à l'extérieur.
Leur écorce est aussi fort épaisse et très-dure ; mais la
substance spongieuse forme des espèces de cloisons trans-
verses fort serrées.
On trouve aussi dans l'échidné une structure de piquant
qui diffère des précédentes : l'écorce est extrêmement épaisse ,
lisse, très-dure, et la matière médullaire peu considérable
est aussi disposée par espèces de rondelles : ce sont évidem-
ment les poils piquans les plus résistans» Ils semblent avoir
une espèce de fente à leur extrémité.
II faut aussi ranger dans cette espèce certains poils creux
de la queue des porcs-épics ordinaires, et qui ne sont creux
que parce que la substance médullaire est nulle ou du moins
fort rare.
Les soies du pécari sont aussi creuses à l'intérieur, et corn*
(1) Je n'ai pai va la disposition sio^lière èa vis barbelée à la pointe ,
q«e Saniîo attribue aui piquans de l'urfon.
^4 OE LA PEAU
posées de deux substances ; ce qui n*a pas lieu dans dos san-
gliers, dont les soles sont au contraire bifurquées à l'extré-
mité.
La seconde espèce de structure de poils se trouve le plot
souYent dans les mammifères : ce sont les poils ordinaires
qui semblent n'être composés que de la substance externe
de la précédente , et dont le tissu est homogène.
LalooKorar et B. Sous le rapport de la longueur et de la grosseur, les
poils varient encore plus ; quand ils sont très-gros , roides»
Piquant. résistaus, ce sont des pùfuans , comme dans les liérissons 9
les porcs-épics, les coendous, les échimjs, Téchidné» et dans
l«a lamantins au bord des lèvres , où ils font Toffice dt$
dents.
Soit ou crtnt. |^*||^ g^Q^ cncorc asscz roides, assez durs, mais longs et
flexibles 9 c'est ce qu'on nomme des soies ou des crùum
Exemple , ceux du corps des sangliers , du pécari, de la queue
du cheval , du rhinocéros.
uint. Ceux qui sont encore fort longs, mais très-fins^ con-
tournés en tout sens et plus ou moins cachés* prennent le
nom de laine, comme dans certains ruminans.
Bourre. Et enfin si la finesse de cette dernière modification est
pour ainsi dire extrême , les poils forment la bourre pro-
prement dite.
Presque tous les mammifères ont deux sortes de poils^
les soies ou poils soyeux qui sont toujours extérieurs', lisses >
luisans, comme imbriqués, et les poils laineux ou la bourre,
toujours très-fins, très-contournés, et cachés par la pre-
mière sorte.
Ces deux espèces de poils sont assez bien en opposition
dans leur prédominance, et leur développement est en rap-
port avec la température. Ainsi dans les climats très-chauds
les poils sont en général plus rares , et c'est l'espèce lisse
^qui prédomine au point d'être la seule, au contraire des
climats froids où la bourse est de beaucoup plus êbaor
DANS LES MAMMIFÈRES. 75
dante. Mais elle n'existe cepeDdaot jamais complètement
seule (i). Dans les climats qui sont alternativement froids et
chauds la bourre tombe à une époque pour repousser à une
autre. Et ces différences sont tellement en connexion avec la
température, que la même espèce peut les offrir toutes ; la '
cbèTre en est un exemple.
C. Sous le rapport de la forme 9 les poils yarient encore Dam h for
beaucoup plus parmi les mammifères ; ainsi ils peuvent être :
1* Coniques, c*est-i^-dire plus larges à mesure qu'on se
rapproche davantage de la base; la plupart sont ainsi quand
ils sont jeunes ;
a* Fusiformes, lorsqu'ils sont plus renflés dans une partM
de leur longueur qu'aux deuj^ extrémités; c'est le cas le plus
ordinaire ;
5* Tubuieiix, lorsque appointis à l'extrémilé adhérente ^
ib sont cylindriques et creux dans le reste de leur étendue,
comme dans certains poils tronqués de la queue des porcs-
épies ; mais il est certain qu'ils ne naissent pas ainsi;
4* FlexueuXf quand assez gros, assez coniques ou fusi-
formes, ils sont fléchis dans différens sens» comme dans les
poils de l'élan, du porte-musc, de la plupart des cerfs;
5* Aplatis, lorsqu'ils sont pointus aux deux extrémités ,
et plus ou moins aplatis et élargis dans le milieu ; c'est ce
dont la plupart des véritables rats, et surtout les échimys
nous offrent un exemple. Dans ces derniers animaux ils ont
une de leur surface comme creusée par une rigole longitu-
dinale, â cause du bourrelet qui en épaissit les bords ;
6* Herbiformes : ils sont alors assez longs, très-aplatis^
mous el flexibles > comme dans le paresseux ùl deux doigts, et
même un peu à la queue de l'hippopotame ;
(1) En eflSet, dans lei montons domestiques, où Tart a produit le
déTcfoppemcnt le plus grand que nous connaissions de la bourre on de
la faûae « il teste tovijonrt an pca de poil qu'on nommtjmt.
tioa.
76 DE LA PEAU
7* Moniliformes , quand ils sont renflés d'espace en espace»
comme dans les moustaches de certaines espèces de phoques ;
8* yésiculeux : ce sont ceux qui dans une partie de leur
étendue présentent des renflemens vésiculeux ; on n'en connaît
encore qu'un exemple dans une espèce de rongeur de l'Inde.
D. Sous le rapport du mode et de la direction de leor im-
plantation, les poils offrent encore quelques différences.
L'iaiphnu- L'implantation peut être superficielle ou profonde y et alors
les poils tombent ou s'arrachent avec plus ou moins de faci-
lité, ce qui est en outre en rapport avec la forme de la partie
implantée. La plupart des espèces de cerfs sont sous ce point
de vue à une extrémité ; en effet leurs poils déjà d'une struc-
ture si peu résistante, ne tiennent à la peau que par an pé-
dicule très-Kïourt et d'une finesse extrême. Les porcs-èpics et
surtout les hérissons sont à l'extrémité opposée. Les poils de
ces animaux sont implantés profondément sous le derme
dans le peaussier sous-jacent. Mais dans les premiers le pé-
doncule d'insertion est un peu conique et presque sans renfle-
ment , tandis que le piquant du hérisson est renflé subitement
sk son origine en forme de tête de clou , après quoi il forme
une sorte de cou très-rétréci. Il en résulte qu'on ne peut
arracher ces poils qu'en déchirant la peau , tandis qu'ils tom-
bent très-aisément dans le porc-épic, le coendou.
Les autres mammifères, sous le rapport du mode d'implan-
tation des poils sont intermédiaires aux cerfs et aux héris-
sons. C*est d'après cette considération que l'on juge de la so-
lidité d'une fourrure. Les hamsters ont le poil très-adhérent;
les écureuils beaucoup moins.
Dans leur répartition à la surface de la peau , les poils
peuTenI aussi prendre des dispositions différentes : le plus
ordinairement cette disposition est en quinconce et plus ou
moins irrégulière. Mais dans le porc-épic, les poils se réu-
nissent cinq à cinq, sept à sept, rarement au delà sur la
même ligne, et leurs racines prennent ainsi à la face interne de
DANS LES MAMMIFERES. 77
la peau une sorte de disposiliou squammeuse. Dans le sanglier
du Cap , les soies quoique beaucoup plus rares sont aussi ras-
semblées en séries de cinq.
Quant à la direction de leur implantation , les poils se di- ^a dinet
lisent en :
1* Rudes ou hérissés j quand ils sont presque perpendicu-
laires à la peau ;
3* Couchés et lisses ^ lorsqu'au contraire ils sont tellement
obliques» qu*ils lui sont presque parallèles;
3* Rebroussés : ce sont ceux qui marchent en sens inverse
de la direction du tronc ou môme des membres ; on en Toit
an exemple dans la crinière de plusieurs animaux rumioans >
et  Tafant-bras de Thomme et des premières espèces de
singes.
4* Enfin les poils sont en épis quand ils sont implantés de
manière à s'irradier plus ou moins complètement d'un centre ,
comme cela se remarque dans les cheveux de l'espèce bu-
malncy de plusieurs singes, et en différens endroits du corps
des chevaux et de plusieurs animaux ruminans.
£. Sous le rapport de la quantité , d'où les épithètes d'épais, u qnanut
de rares f que l'on donne aux poils et qui s'entendent d'eux-
mêmes, nous avons déjà fait l'observation que le nombre des
poîk est en rapport avec la chaleur du climat, et même avec
Page et le sexe. Aussi sont-ils beaucoup plus nombreux dans les
différentes espèces et dans la même, suivant qu'elle rit
dans des climats plus froids , et qu'elle est plus complètement
arrivée au summum de son développement. Les individus
mâles ont aussi généralement plus de poils que les fe-
melles.
Ils sont surtout plus nombreux dans les parties du corps
le plus exposées à l'action des corps extérieurs , et par consé-
quent sur le dos et à la face externe des membres. L'espèce
humaine fait exception du moins pour le tronc ; elle est en
effet plus velue sur la poitrine et sur le ventre que sur le dos.
La place d'où
las Doai«da
Cbayeoz.
Soarcib.
Cili.
FavorU.
78 DE LA PEAU
F. Sous Je rapport de la place qu'ils occupent 9 les poîlt
prennent les dîfférens noms de cheyeux, de sourcils , de cils,
de barbe , de favoris , de moustaches ou de vibrissce^ de flo-
cons 9 de crinière , etc.
Les ches^eux sont les poils ordinairement fort longs de la
peau du crâne proprement dit; il n*en existe de bien marqués
que dans Tespèce humaine , et peut-être dans quelques
singes.
Les races diverses de Tespèce humaine offrent des diff%«
rences assez tranchées sous le rapport non-seulement de la
quantité, mais encore de Téta t lisse , ondulé on crépu et
comme laineux des cheveux.
Le climat a évidemment une action sur le développement
et la quantité de cette espèce de poils.
Le sexe semble aussi avoir quelque influence sur le défe-
loppement des cheveux; on observe en effet que les femmes
les ont plus nombreux et surtout plus longs.
Les sourcils et surtout les ciU ont des rapports éridens
avec Tappareil de la yision. Les premiers sont composés
de poils durs qui forment au-dessus des yeux une baode
étroite plus ou moins longue ; c'est ce qui a lieu dans
Tespècê humaine seule. Dans les animaux mammifères ce
n'est plus qu'un petit bouquet de quelques longs poils, placé
au côté interne du rebord orbitaire sur un renflement plus
ou moins considérable qui s'y remarque.
Les cils sont des poils également longs qui bordent les
paupières ; ils sont recourbés en sens inverse , ceux de la
supérieure en haut, ceux de l'inférieure en bas : ceux-ci
manquent assez souvent.
Les mammifères de Tordre des édentés aquatiques , et les
lamantins n'en ont aucune trace , non plus que de poils dis-
tincts en général.
Les/avoris ne semblent autre chose que la continuation
de la cherelure qui descend au-devant de l'oreille 9 et qui fa
DANS X£8 MAMMIFÈRES. 7g
rejoindre la barbe. L*homine seul en a de yéritables » à moins
qu*on ne Teuille regarder comme tels les touffes de poils fort
longs qui existent en cet endroit chez plusieurs espèces de
singes de Tancien continent; ou ce qui serait plus dans l'ana-
logie y le petit bouquet de poils posé sur un tubercule arrondi
qu*on Toit à l'origine de la joue dans plusieurs mammifères 9
chez les chiens 9 par exemple.
La barbe est formée par des poils , ou mieux par des crins Barbt.
qui entourent la mâchoire inférieure, et qui se prolongent
plus ou moins sous cette mâchoire et quelquefois à la partie
antérieure du cou.
Elle n'existe bien marquée que dans Tespèce humaine;
mais elle est plus développée dans certaines races que dans
d'autres; il semble que son développement suive assez bien
la figueur de ces races. La race caucasique est celle qui a la
barbe plus fournie, plus étendue; puis la race tatare, la race
malaise , la race caraïbe ( 1 ) et enfin la race nègre : chez elle
elle est crépue, courte comme les cheveux.
Cette modification des p^ils n'existe pas dans le sexe fe-
melle, ni dans les jeunes individus du sexe mâle.
Dans les autres mammifères on donne le nom de barbe à
des poils plus longs , mais de même nature que les autre? ,
qui occupent l'extrémité delà mâchoire inférieure, comme
dans certaines espèces de singes et plusieurs animaux ruml-
nans. Il se pourrait que ce nom dût être réservé & un petit
bouquet de soie n6ire qui se trouve dans quelques espèces
un peu eu dehors de la symphyse de la mâchoire.
Les moustaches ne sont que la bande des poils de la barbe MonstadiM
vilkristM<
qui ornent la lèvre supérieure de l'homme. Cette modifica»
lion n'existe ainsi disposée que dans l'espèce humaine. Son
analogue dans les mammifères me paraît être un petit pinceau
(1) Oo a cru long-temps que cette race n*afaît pas de barbe; mais îl
est certain qu'elle en aurait si elle ne s'épilaît pas.
8o DE LA PEAU
de crins que plusieurs espèces ont à la lèvre supérieure , et
qui est plus ou moins développé. Ce pinceau est en effsl sou-
vent composé d'un grand nombre de poils très-gros, fért
longs 9 peu flexibles, implantés dans le système musculatrs
sous-dermique , qui occupent surtout l'extrémité postérieure
et la commissure des lèvres; c'est alors ce qu'on nomme
vibrissœ. Ces organes sont susceptibles d'être redressés par
l'action musculaire, et deviennent presque des organes du
toucher actif, tant le nerf qui s'y rend est considérable.
Les singes ont ces vibrisses peu développées. Dans les car-
nassiers, et surtout dans les espèces nocturnes, comme dans
le genre des cbats , des phoques, des loutres , elles sont très*
grandes; elles le sont de même chez la plupart des rongeurs,
et surtout dans les écureuils et les véritables rats; dans les on-
gulés, pachydermes , brutes et rumlnans, elles le sont au con-
traire en général fort peu.
Chez les lamantins, et probablement chez les dugoogs,
elles éprouvent une modification singulière dans leur forme
et surtout dans leurs usages, en ce qu'elles sont fort grosses,
mais très-courtes, résistantes, logées dans le coin de la
bouche et dirigées vers elle ; aussi servent-elles d'espèces de
dents pour arracher les fucus dont ces animaux se nour-
rissent.
On ne désigne pas par des noms particuliers les poib ou
crins plus ou moins frisés qu'on remarque sous les aisselles
de l'espèce humaine, et qui ne se trouvent que chet elle,
non plus que ceux qui entourent plus ou moins complète-
ment les organes de la génération à leur sortie. Il me semble
qu'il n'y a guère non plus que Tespèce humaine, l'orang-
outang, le chimpanzé et peut-être quelques autres singes qui
offrent cette disposition. Un petit nombre d'animaux carnas-
siers ont cependant quelque chose d'analogue.
Cnoirre. ^^ ^^^ ^^ Crinière est donné aux poils allongés et sou-
vent criniformes qui garnissent une partie plus ou moins
DANS lES MAMMIFÈRES. 8l
considérable de la ligne dorsale, et quelquefois la partie
antérieure du corps. Ils sont généralement susceptibles d*être
relefés ou hérissés beaucoup plus que les autres par Taction
du peaussier.
On Toit une crinière dans quelques carnassiers, dans les
lions , par exemple , les ciyettes et les hyènes ; je n*en connais
parmi les rongeurs que dans les porcs-épics et dans les
agoutis; mais dans les ongulés elle existe plus fréquemment.
En effet toutes les espèces de che?aux en sont pourrues. Les
sangliers , les pécaris , la giraffe , plusieurs espèces d'anti-
lopes j les buffles , les ovibceufs en ont également une.
hes flocons ou pinceaux ^onX encore des amas de poils plus Fiœoiu. pi»-
ou moins longs qui peuvent se trouver dans différentes
parties du corps des mammifères ; c'est ordinairement vers
rextrémité de quelque organe qu'on en observe , comme à
la queue et aux oreilles , à la mâchoire inférieure , à la ra- ^
eine des épaules , au paturon , au poignet ; dans ce dernier
cas on leur donne le nom de manchettes.
Les brosses sont , au contraire , des amas ordinairement peu Brotsct.
étendus de poils ou soies, courtes, roides, perpendiculaires
à la peau , et qu'on ne trouve guère qu'à la partie externe et
supérieure du métatarse de quelques espèces de cerfs et d*an-
tilopes.
Plusieurs rongeurs, et entre autres la marmotte, ont un
petit pinceau de longs poils ou de soies porté sur un tubercule
à la face interne et postérieure de l'avant-bras.
Mais c'est surtout sous le rapport de la couleur que les dm aîSërcaeet
poils Tarient dans la classe des mammifères, non-seulement i««n ci d«M
dans l'espèce de couleur, mais encore dans leur disposition liou.
I, d'où résulte ce qu'on nomme le pelage.
Les couleurs les plus communes dans les poils des mam-
mifères sont le noir et le blanc, puis le brun dans toutes ses
nuances, depuis le brun presque noir jusqu'au fauve clair et
presque jaune, ou jusqu'au brun rouge ou roux assez vif;
1. • 6
Sa I>B LA PEAU
•
maîi le rouge proprement dit, le bleu, le Tert et même le
|aune pur oe se trourent pa$ dauê cette classe.
Les poils Q*ont pas toujours la môme couleur dans tonte
leur étendue, c'est-à-dire qu*ils peuTent être partagés en
bandes alteniatlYement de couleur différente , c'est ce qu'on
nomme des poils annelés : c'est ordinairement le blanc qui
finit ainsi l'alterna tion. La coloration est le plus soufent
moindre à la base , et le sommet est cependant aussi souTent
blanc ou moins color^ , ce qui produit le glacé du pelage de
certains animaux. Le glacé est de blanc lorsque les poils se
terminent par une couleur plus claire que le resta.» comme
dans certains renards, de brun ou de noir, dans la cas
contraire , comme dans le putois, etc.
Dapciagf. ' Do la disposition des couleurs de chaque poil, résulte le
pelage qui est assez fixe pour chaque groupe naturel.
Il j a d'abord toujours sjmétrte parfaite dans la disposition
générale des couleurs, du moins chez les animaux à l'état
libre ou sauvage, c'est-à-dire qu'un côté est parfiutcment
semblable à l'autre.
Il paraît cependant que dans les espèces dont la coloration
passe du noir au brun foncé , au blauc , on trouye souyent
de grandes plaques foncées non symétriques. Certaines es-
pèces de phoque et d*ours sont dans ce cas.
La coloration supérieure est toujours plus grande aux ex-
trémités du tronc, comme sur la tête • le museau et la quaue,
de même qu'à celle des appendices.
La coloration inférieure, quand elle est blanche, est éga-
lement plus pure, plus vive aux extrémités des parties Infé-
rieures ; c'est-à-dire ?ers la gorge et dans la région inguinale.
C'est cette partie de la couleur plus claire de la face yentrale
qui, en remontant jusqu'à la racine de la queue, s'élargissant
quelquefois jusqu'aux ischions , forme la grande plaque du
podex caractéristique des espèces de cerfs.
Les parties ^supérieures de l'animal , depuis une extrémité
DANS LES MAMMIFÈRES. 85
jusqu^à Tautre, sont ordinairement plus colorées qne les in-
férieures; mais quelquefois il y a une dégradation insensible
des unes aux autres , tandis que souvent la différence est
trancbée 9 et alors les inférieures sont blanches.
Les mêmes obserrations peuredt se faire poitr les mem-
bres 9 en comparant le côté externe â Tinterne.
Il arrive rarement que les parties inférieures soient tu
eoDtraire plus colorées que les supérieures. On en foit ce-
pendant un exemple dans le blaireau 9 le hamster et dans les
chînches; ceux-ci offrent surtout cette singularité d'avoir le
blanc pur en dessus. Le tapir de Sumatra est à peu près dans
le même cas.
Les différences de couleur peuvent être rangées sous quel- dm dUMr««t
syttéoMs de ci^
ques titres généraux. ionOon.
La couleur est uniforme quand elle est d'une seule teinte unUorme.
qui s'éelaircit seulement des parties supérieures aux in-
ferieui^s.
La couleur est piquetée quand elle forme réellement en- piqu«tée.
eore une teinte générale uniforme, mais comme piqttetée de
jaanâtre 00 de blanc par la couleur annelée des poils 9 comme
dans tout le groupe des callitriches , dans tous les ichneo-
moos et dans un grand nombre d'écureuils. £lle est glacéà de
MÛr ou de blanc 9 quand la terminaison du poil est d'une
antre couleur que le reste.
Enfin la couleur du pelage est ^variée quand il est coloré ▼•rië*.
par grandes plaques 9 ou que sur un fond d'une couleur il y
a des taches on des batides verticales on horizontales.
L'âite a une iofloence manifeste sdr la coloration du poil des !><• àimnmà
■aaoïmifèrcs ; en général les teintes d'abord plus claires de- ^*^*'^^l^
viennent plus vives à mesure que ranimai approche davao-
tmgê du suèuiium de sa vigueur 9 pour décroître eosaite et
pour passer souvent au blanc que l'on peut noomer 9éiiiê.
Il apporte aussi des différences dans l'ensemble des couleurs
ou du pelage ; dans ce cas l'animal naît avec une disposition
6.
8/i DE LA PEAU
qu*il perdra ; c'est ce qu*on nomme une livrée , commfe nous
en voyons dans le tapir et plusieurs espèces de cerfs et même
dans le lion.
Le climat. Le climat exerce surtout une grande action sur la coloration
du poil des animaux : les plus Tivement colorés en toute
autre couleur qu*en blanc appartiennent évidemment aux
climats diauds.
Les espèces constamment toutes blanches ne se trouvent
•que dans les climats froids. Quant aux autres couleurs qui
peuvent se rencontrer dans les climats où il ne règne pas
constamment un froid extrême, le poil blanchit plus ou
moins, en commençant par Textrémité, â mesure que la
température s'abaisse , comme on en voit des exemples dans
le renne , Télan , Tours commua, le renard , la belette ^ l'her-
mine, les lièvres, etc., et il est brun plus ou moins foncé j
ou fauve quand il vient de paraître ; ainsi cette espèce d'al-
binisme a quelque analogie avec celui des animaux âgés.
Ces considérations nous permettront par la snlte d'expli-
quer cet albinisme et le mélanisme qui lui est opposé ^ et
dont presque toutes les espèces de mammifères sont suscep-
tibles. £n effet, Tun est le produit d*un ensemble de causes
débilitantes, au contraire de Tautre ; aussi le premier est-il
commun dans les climats froids, et l'autre dans les dhnats
chauds,
urimiiii*. . Enfin on trouve que chaque famille affecte une coloration
particulière.
Les véritables singes n*ont jamais que la couleur uniforme
proprement dite, la couleur uniforme piquetée, comme tout
le groupe des caUitriches , et la coloration variée par plaques,
ce qui est beaucoup plus rare.
Les makis sont toul-à-fait dans le même cas : la coloration
variée est cependant plus commune.
Les carnassiers ont asses rarement la couleur uniforme
proprement dite, plus souvent la couleur uniforme piquetée ,
DANS LES MAHUIF£R£S. 85
et surtout la couleur pnr lâches ou par bandes plus foncées
sur uu fond clair.
Les édentés ont presque toujours la couleur uniforme.
Les rongeurs n'offrent le plus souvent que la coloration
uniforme 9 quelquefois la coloration piquetée, comme dans
un certain nombre d'écureuils» très-rarement la coloration
Tariée par plaques ^ et presque jamais celle par taches ou
par bandes ; mab dans ce cas les bandes sont claires sur un
fond plus foncé.
Les animaux ongulés oiTrent toutes les sortes de colo-
ration.
Les pachydermes ont presque toujours une coloration uni-
forme » grise ou noirâti^e : on trouve cependant une espèce
de tapir de Sumatra qui a une grande plaque blanche sur le
trooc proprement dit, le reste étant d'un brun marron.
LeM solipèdes ont aussi le plus ordinairement une couleur
uniforme; mais quelquefois aussi la coloration par bandes
plus claires que le fond.
Quant aux ruminans , c'est encore la coloration uniforme
qui est la plus commune; mais on y troure aussi toutes les
autres espèces , et même un exemple de taches plus foncées
que le fond dans la gira£fe : c'est le seul exemple de ce pelage
dans les animaux herbirores.
La coloration des didelphes h'o£fre rien qui leur soit
propre ; les espèces carnassières ont quelquefois des ■ taches
blanches sur un fond plus foncé. Les rongeurs ont presque
toujours la coloration uniforme ou piquetée ; quant aux
édentés, leur pelage est toujours de couleur uniforme.
Le dernier rapport sous lequel les poils varient chez les Des diiiérenecs
mammifères, est celui de leur simplicité ou de leur compo-. sUiondespoiif.
bition»
Ils sont simples , comme dans le très- grand nombre de cas ,
lorsqu'on seul bulbe donne naissance à une seule partie
cornée qui est toujours Ubre ;
86 DI LA PEAV
Ils «ont composts quand , au contraire , une série pfus oo
moins considérable de bulbes, disposés d*une manière tû-
riable y produisent autant de parties cornées qui se réunissèDl »
s'agglutinent pour faire un tout d'une forme et d'un usage
différens.
Dri «onus Lorsquc les bulbes serrés les uns contre les antres dans uo
pleÎMes.
espace circonscrit, produisent des poib qui s'agglutinent eo
une masse plus on moins considérable et conique, parce que
les poils poussent d'autant moins , ou sont d'autant plus
courts qu'ils se rapprochent davantage de la circonfl&rence ; il
en résulte ce qu'on nomme une corne pfeine, comme on en
toit une et quelquefois deux sur le chanfrein du rhinocéros.
Cette corne, dont la forme est cependant un peu Tarîable^
se réduit en effet par la macération eh un trës-graùd nombre
de poils.
id^ cornes §1 au Contraire ces bulbes ne forment qu'un petit nombre
d'anneaux autour de la base d'une saillie osseuse régétante
sur le front, et que les poils qui en provionnent se réanissent
sur les côtés, il se produira un cône creux : que cetle réu-
nion de poils quitte les bulbes chaque année, comme les
autres poils, et qu'il s'en produise une nouTcJle qui s'em-
boîte dans la première et ainsi successivement à mesure que
la saillie osseuse poussera et même au delà ; il en résultera
une corne creuse ou une téritable corne , comme il en existe
dans tons les ruminans cérophores , mais sous des formes et
dans des directions extrêmement yariables , suivant celles de
l'axe osseux.
L'âge aura donc une influence évidente sur la grandeur de
ces eomes; le sexe en a une au moins aussi évidente et de ht
même sorte ; mais le climat ne paraît pos déterminer de dif-
férences dans la forme ni dans retendue de leur développe-
ment, chéa aucune espèce qui en soit pourvue.
Il est probable qu'il faut faire la même observation sur
Tcspèce de corne ou d'ergot qui revêt un prolongement os-
DANS LES MAMMIFÈRES.
«7
•cnx du tarse de l*ornîthorinqaey et qui appartient bien érî-
demmeot au genre d'organes dont' nous parlons; mais ce
qu*il j a de plus remarquable c'est que cet ergot est percé
rers son extrémité par un orifice étroit , oyalaire , qui corres-
pond à un orifice semblable de l'os qu'il recourre.
En disposont maintenant les bulbes formateurs non plus Dct^caUir».
en anneao, mais suirant une seule ligne peu courbée, ou qui
se courbe de plus en plus de manière à ce que ses deux ex-
trémités se rapprocbent et môme se touchent ; alors les poils
de ces bulbes en se soudant produiront des cônes très-aplatis»
dont l'embottement successif formera des ongles ou bien dea
espèces d'écaillés , comme cela se Toit sur toutes les parties
do derme des pangolins. Ces écailles, qui diffèrent beaucoup
de ce qu'on nomme ainsi dans les poissons, comme nous le
ferrons plus loin, sout en effet un peu creuses à la base, où
elles sont remplies par un pincement do derme, et tranchantes
à leur partie libre, qui s'imbrique d'ayant en arrière.
Ces fausses écailles sont dans le cas des cornes, elles '
croissent ayec l'âge et ne tombent jamais. '
Les ongles sont formés presque de même , c'est-à^lire
qu'une surfoce plus ou moins considérable' de la peau qui
lermlne les doigts en recouvrant l'os que nous connaîtrons
seas le nom de phalange onguéale , produit des rangées de
peib qai se soudent et s*imbriquent les unes les autres ; une
partie reste adhérente à la peau et est fixe; l'autre se pro-
longe au delà , et tend toujours plus ou moins à se recourber
en une sorte de crochet. Il se forme ainsi une espèce de large
écaille si les bulbes n'occupaient que la partie antérieure de
la phalange , ou un étui plus ou moins complet s'ils occu-
paient au contraire une plus ou moins grande portion de sa
circonférence. C'est sur cette différence qu'est établie la
distinction des ongles proprement dits , des griffes et des
sabots, entre lesquels il faut cependant avouer qu'il existe
des nuances presque Insensibles. En général la forme des
g*o«ral.
88 D£ LA PEAU
ongles dépend beaucoup de celle du dernier os des doigts ou
de la phalange onguéale » comme nous le Terrons. Oo nomme
couronne, le bord supérieur ou ia racine de Tongle ; munul^,
toute sa partie adhérente; pince, son bord libre ^ et surtoat
dans sa partie la plus longue; talons, les angles postérieurs
formés par la réunion de la couronne et du bord inférieur;
soie, toute la partie antérieure de la surface inférieure ;Jbun-
chette, sa partie postérieure; ces deux dernières parties ne
se trou?ent guère que dans Tespèce d*ol)gle qu'on appelle
sahot. L*une a reçu le nom de sole^ parce que c'est sur elle
que l'animal appuie sur le sol , et Vhwivt fourchette y à cause
de sa forme en Y dont chaque pointe de l'ourerture appuie
sur l'extrémité postérieure de la muraille ou en dedans des
talons ; nous ayons tu plus haut que c'est l'analogue de la
callosité digitale,
i^rcocct dx Les oncles proprement dits n'occupent que la face aUté-
let suivant . , , , , , . i . .
orme de la fieurc de la phalauffe. et sont plus ou «noms aplatis; leur
aUiiKe , ou * o ^ m. it ^
(le propre- pallie uou adhérente tend à se recourber et à former une
ment dil. ^
sorte de pointe, quand elle n'est pas détruite à mesure qu'elle
est produite.
Grifie. Lcs ffiffcs sout dcs ougles qui occupent non-seulemest Ir
partie antérieure de la phalange, mais encore une plus ou
moins grande étendue de ses côtés ; et comme elle est alors
fort comprimée > il en résulte que dans la partie libre de
l'ongle les deux côtés se rapprochent beaucoup, et forment
ainsi une sorte de lame de corne plus ou moins recourbée
et plus ou moins tranchante, terminée par une pince en
crochet.
Sabot. Le sabot est une espèce d'ongle dans laquelle les poils com«
posans naissent de toutes les parties du derme qui enreloppe
la phalange onguéale, c'est-à-dire non-seulement de sa cir-
conférence^ mais encore de sa face inférieure ou termi-
nale , en sorte que l'extrémité du doigt y est enfoncée comme
notre pied dans la chaussure que nous appelons un sabot »
DANS LES MAMMIFÈRES. Sq
€t que Taiiiuial dans la marche appuie sur Tongle lui-mcuie.
La dbtiacUon des animaux mammifères en onguiculés et
eo ongulés est établie sur la considération de la forme des
oogles comme nous le rerrons en zoologie.
Où ne trouve de véritables ongles que dans l'homme et les suivant u
quadrumanes ; encore dans les dernières espèces de ce groupe
commencent-ils à beaucoup ressembler à des griffes en pre-
nant une forme comprimée 9 pointue et un peu recourbée
dans leur portion libre.
La très-grande partie des carnassiers et même des ron-
geurs ont des griffes, comme nous les avons définies; mais
c*ett surtout dans le genre des chats et dans celui des écu-
reuils que les ongles en ont le plus tous les caractères, et
cependant pour des usages assex différens.
Dans les derniers rongeurs on commence à roir des ongles
qui ont un peu la forme de sabots; cette forme devient
de plus en plus évidente dans les animaux véritablement
ongulés, à mesure que le nombre des doigts devient plus
petit. Ainsi c*est le cheval qui offre le type le plus complet
du sabot} aussi est-ce sur cet animal que Ton a désigné par
des 00ms différens les différentes parties de l'ongle , telles que
nous les avons indiquées plus haut.
D*après ce qui vient d'être dit sur la forme générale des
ongles, on voit que le passage des ongles proprement dits
aux griffes et aux sabots, suit assex bien la dégradation clas«
tique; mais nous verrons qu'elle se trouve encore mieux
concorder avec le mode de station et de locomotion.
L'usage que fait l'animal de ses ongles a aussi une influence
manifeste sur leur forme; ils sont aigus, tranchans, re-
courbés dans les espèces qui arrêtent leur proie ou qui
grimpent aux arbres avec ces organes, ou qui s'en 'servent
pour s'accrocher, comme les chauve «souris aux pieds de
derrière. Ils sont plus obtus, plus larges, plus épais dans
celles qui s'en servent à fouir, et surtout pour chercher leur
go 1}li LA PEAU
nourriture dans la terre , comme les taupes et meures Totsins f
la plupart des édentés terrestres » comme les tatous, les pan-
golins^ les orjctéropesy et enfin les espèces de roDf;eur»
terriers. Ce Sont alors de petits sabots,
u téiour. Le milieu dans lequel Tanimal doit TÎTre a aussi une ia-
fluence sur la forme et le développement des ongles» En gé-
néral plus Tespèce est , pour ainsi dire , terrestre y et plus les
ongles sont forts ; celles au contraire qui parcourent et toI^
tigent dans les airs , comme les chauTe-souris , ont le plus
souvent quatre doigts de la main entièrement dépourTus
d'ongles. Enfin dans les espèces aquatiques ces organes sem-
blent diminuer de plus en plus à mesure qu'elles peuvent
moins quitter le sein des eaux ; ainsi les loutres et les phoques
ont encore des ongles à tous les doigts , quoique souvent as-
ses peu développés 9 comme dans les phoques à oreilles ; les
lamantins et les dugongs n'en ont plus que d'asses petits ;
mais les véritables cétacés en manquent tout-à-fait.
Lige .L'âge modifie aussi non-seulement la dureté ^ ce que Pon
conçoit aisément 9 mais encore la forme des ongles. Dans les
chats*, par exemple, à Tétat de fœtus la pointe de l'ongle
est , pour ainsi dire , émoussée par une singulière substance
blanche, molle, qui en occupe tout le bord inférieur, mais
qui n'appartient pas absolument à l'ongle. Dans les soli-
pèdes au contraire , le fœtus encore dans le sein de sa mère a
ses sabots avec la forme d'ongle, c'est-é-dire terminés par
une pointe obtuse et un peu recourbée; c'est par Tusage
qu'elle s'aplatit.
Enfin les ongles des mammifères offrent encore quelques
différences anomales, qui ne peuvent être rapportées 4 une
cause plus ou moins évidente.
C'est dans cette catégorie que nous rangeons la singula-
rité que présentent l'orang-outang et surtout les véritables
didelphes de n'avoir point d'ongle au pouee des extrémités
postérieures.
aaoniales.
DANS LES MAMMIFERES» gi
L*cléphant en a aussi moins que de doigts y et ceux qui
eiiitent ne correspondent pas toujours aux doigts auxquels
ils appartiennent. Ce caractère ne se trouve que dans cet
animal. Les lamantins en ont cependant aussi moins que de
doigts ; les deux externes en manquent.
Soufent les ongles ne se ressemblent pas dans les deux
extrémités. Ce sont en général ceux des membres antérieurs
qui sont plus fins, plus aigus, plus crochus 9 ou au contraire
plus robustes, plus larges, suivant que Taniroal doit s'en
servir à retenir , à déchirer sa proie , ou à fouiller dans la terre.
Dans les espèces qui se servent de leurs ongles pour grim-
per , ils sont à peu près semblables en avant et en arrière.
Les écureuils , les gaiéopithèques sont dans ce cas.
Mais dans les chauve -souris ce sont au contraire les
oogbs des membres postérieurs qui sont les plus aigus, tran-
chans et recourbés , ceux des doigts de devant étant le phis
souvent nuls.
Eofin il est possible que les ongles soient dissemblablet
dans la même extrémité ; ainsi dans la famille des makîs
Toogle du doigt indicateur et quelquefois celui du doigt
suivant des membres postérieurs diffèrent beaucoup pour la
forme de ceux des autres doigts; ils sont allongés, droits,
pointus, ce qu'on nomme subulés.
Le daman offre aussi au doigt interne des pieds de derrière
on ongle très-différent de ceux des autres doigts. Il est en
efetlong, subcylindrique, obtus et fortement recourbé, tan*
dis qœ les autres sont très-petils et n'occupent presque que
la faec dorsale du doigt.
Dans le castor et dans un blaireau de l'Amérique méridio*
oale , l'ongle du seoond doigt du pied de derrière est double ,
ou mieux bifurqué horizontalement.
En général l'ongle du pouce est plus large , plus plat que
celui des autres doigts dans les quadrumanes , par exemple,
€t dnns beaucoup de rongeurs.
92 DE LA PEAt*
On voit d»us plusieurs espèces de maminifères de la fa-
illi lie des taupes et de celle des rongeurs terriers que tous
les ongles des membres antérieurs ne se ressemblent pas ;
il n*y en a quelquefois que deux ou que trois qui soient mo-
difiés et propres à fouir. Dans le lemming les deux externes
sont beaucoup phis forts ; celui de nndicateur est en alêne ,
et celui du pouce est terminé par deux pointes. Les cbryso-
chlores sont presque dans le même cas.
Les kanguroos présentent une anomalie encore plus con-
sidérable , en ce que des quatre doigts des membres posté-
rieurs les ongles des deux doigts internes sont excessirement
petits comparés aux deuxaulres, ce qui se trouve en rapport
avec la disproportion des doigts eux-mêmes.
Nous ne parlerons pas des autres différences de forme
qu'affectent les ongles des mammifères ; elles appartiennent
à la zoologie.
dï!!»1*'''^'^*rti** ^our terminer Texamen des différences que présente Ten-
do pMUMier. yeloppc cutanéc dans les mammifères, il ne nous reste plus
qu^à parler de la couche musculaire ou du peaussier.
Nous avons tu plus haut que nous comprenons sous ce
nom i*" les faisceaux musculaires qui appartiennent à la peau
considérée d*une manière générale, et non pas ceux qui ap*
prochent d*un appareil de sens spécial ; a*" les petits muscles
qui peuvent mouvoir les poils.
'^"nauS*'*'***' ^*"* *ou> les mammifères qui ont la peau plus ou moins
mobile sur la tête, le muscle occiffiio-nasal existe plus ou
moins développé. Il est probable qu'il Test davantage et qu*il
se prolonge plus en arrière dans les espèces qui ont une cri-
nière ; mais c*est ce dont je ne suis pas absolument certain.
Ses connexions ou mieux sa réunion avec les muscles des
oreilles et même avec l'orbiculaire des yeux sont plus évi-
dentes dans les animaux dont la physionomie est plus mo-
bile.
Dans rhomnie il est subdivisé en deux portions charnues ,
DANS LES MAMMIFÈRES. 9O
riine'occipilale et Tautrc frontale , par une large partie fi-
breuse intermédiaire.
Dans les singes et les makis il est beaucoup plus mince,
plus effacé <\ue dans Tbomme. Tjson dit même positivement
qu'il n'existe pas dans le cbimpaMé.
Dans les carnassiers et les rongeurs il me paraît n'exister
que comme servant aux mouiiemens des oreilles.
Il en est de même dans les animaux à sabots : c'est dans
le bœuf qu'il est beaucoup plus évident.
La partie inférieure du peaussier cépbalique ou le tboraco- ^"fttlîî*****'
facial est en général plus développée que la supérieure.
Son développement se trouve assez bien en rapport avec
la mobilité de la peau de la face. Dans quelques espèces il
parait aussi qu'il a quelque action sur le mouvement du bras
agissant comme organe de natation ou de vol; et alors le
ihoraco- facial se porte fortement en arrière; mais d'autres
fois il ne commence que vers l'attache du cou.
Dans l'espèce humaine ce muscle est foible 9 ne dépasse
guère en arrière la clavicule j atteint à peine la ligne latérale
et dépasse peu le bord de la mâchoire inférieure.
Mais dans les quadrumanes et surtout dans les singes très-
grimaciers, comme les magots, les macaques, les man-
drills, le thoraco-facial embrasse toute la partie antérieure
de la poitrine, en dessus comme en dessous, par consé-
quent en enveloppant le moignon de l'épaule; arrivées vers la
lêie ses fibres s'écartent : les supérieures se continuent avec
l'occipital , tandis que les latérales et les inférieures passent
à la face , et vont jusqu'à l'orbiculaire des paupières.
Dans les carnassiers ce muscle est en général déjà moins
étendu ; il offre cependant ù peu près la même disposition.
Dans les taupes il est considérable et vient de l'aponévrose de '
l'avant-bras.
Il est assez peu développé dans les rongeurs. Il me Ta
para darantage dans la marmotte et dans les écureuils que
94 I>E L^ PEAC
dan^ les autres espaces. Dans la marmotte surtout îleDTeloppe
tout le cou, en dessus presque comme en dessous, et rers le
moignon de Tépaole 11 s'en échappe un petit faisceau qui ya
jusqu'à Tavant-bras. Ce peaussier recouyre uo muscle qui 9
de l'extrémité de l'apophyse acromion se porte à la commis-
sure des lèrrea 9 et que quelques auteurs ont regardé à tort
comme appartenant au panicule charnu.
Les animaux ongulés n'offrent presque plus que des rudi-
mens du thoraco-facial proprement dit; et il se prolonge aa-
set peu en arrière pour dépassera peine l'attache do cou à la
tête. Il n'existe pas dans l'éléphant.
Dans le cheyal son origine est à la partie externe dt Ten-
colure vers la racine de la langue , et sa terminaison à Tangle
des lèvres ; quelques fibres viennent de l'arcade zjgomatique.
Le cochon offre à peu près la même disposition.
Dans les rominans les deux parties de ce muscle facial
sont plus séparées.
Dtoi le fbora- La portion du peaussier que nous avons désignée sous le
nom de thoraciqne ne varie pas moins que l'antre : aon dé-
veloppement est en général en rapport non-seulement avec
la mobilité de la peau , mais encore avec certains modes de
locomotion. \
Il n'existe aucune trace des troia parties qui la composent
dans l'espèce humaine.
On commence à apercevoir le peaussier latéral ou l'hnroé-
ro-dermien dans Iessinges(i)et dans les makis ; mab il est peu
considérable. II rient des parties latérales et supérieures do
dos , et se ûxe avec le tendon du grand pectoral à l'os du
bras.
cique.
(1) Il se pourrait cependant qu'il n'existât pas encore dans le chim-
panzé , ni dans l'orang-outang. En efltt , Tyson n'en fait nulle mention
dms le premier, et {e ne me rappelle pai de l'avoir va dans le aeewid.
DANS LES MAMMIFÈRES. 95
Los carnassiers ont deux portions dans le peaussier latéral :
rbuméro-dermien proprement dit, comme dans les quadru-
manes , et celle qui de Taponévrose du grand droit de Tabdo-
meo ya, comme la précédente 9 se réunir à TaponéTrose d'in-
sertion du grand pectoral. Mais rbuméro-<lermien est tou-
jours beaucoup plus étendu que dans les quadrumanes;
en cuire par son bord inférieur il fournit une bande qui se
porte vers les organes de la génération y et qui défient le
muscle rétracteur du prépuce dans les indi?idus mfiles.
On trouve aussi dans ce groupe une partie scapulaire plus
OQ moins distincte.
Dans le coati la portion latérale naît en arrière Ters la
crête de Tos des îles.
Daas l'ours elle est moins étendue.
Dans le blaireau le muscle buméro-dermien est composé
de deux larges bandes 9 occupant chaque partie latérale du
tronc 9 depuis la ligne médiane supérieure jusqu*au bord io-
férieur du grand oblique , et qui s'étendent de l'aponérrose
du (ascia la ta en arrière jusqu'à l'os du bras.
£0 dessous il s'en détache une bande qui va an prépuce
dont elle forme le muscle rétracteur.
Les carnassiers vermiformes, les fouines» "belettes, etc. ,
eol ce même peaussier latéral fort prolongé en arrière.
Il l'est un peu moins dans les chats» le tigre, le lion, etc.
Le chien l'a encore moins prolongé en arrière; mais il
•Ire toufours la même disposition , la bande du prépuce et
la portion scapulaire.
Les carnassiers insectivores ont en général le peaussier la-
téral assez développé.
Dans les taupes il ne s'étend cependant pas beaucou|> en
arrière. Il occupe les flancs , et se termine à l'aponévmse
aoti-brachiale , plutôt qu'à l'humérus.
Dans le desman la portion brachio-abdominale paraît con-
aidérable. Elle oatt dan» l'aisselle, et se porte en s'irradiant
96 DE LA PEAU
90II9 la poitrine 9 lé long des flancs ^ 6t surtout sur le do» où
elle est fort épaisse. 11 existe aussi une partie de peaussier
vers le pubis.
Les édentés Tout également assez épais ; il existe même dan»
les cétacés ; ses fibres obliques et courtes occupent toute la
longueur des flancs; mais ce n'est qu'à l'épaule qu'elles con-
yergeot yers la face externe du bras.
Dans l'ordre des rongeurs on trouve encore la mfime dis-
position du peaussier latéral^ en ce qu'il prend son point fixe
à l'bumérus ; mais en outre il arrive souvent qu'il en prenne
un autre aux premières vertèbres de la queue. On ne trouTe
plus cbex eux la bande du prépuce.
Dans les écureuils ordinaires il est assez grand ainsi que
dans les loirs ; et il s'attache en avant à la tubérosité exterqe
de l'bumérus avec le grand pectoral.
11 est beaucoup plus Gon«idérable dans la marmotte, dont
il enveloppe presque tout le tronc; mais du reste il n'a pas
encore de point fixe à la queue, quoiqu'il commence vers »on
origine et à la face externe de la cuisse.
Dans le rat il couvre tout le dos, commençant en arrière
par un faisceau d'insertion à la seconde et à la troisième Tcr-
tèbre coccjgiennes. Ses fibres naissent successivement de la
ligne dorsale jusqu'au bord antérieur de l'omoplate , con-
vergent vers l'aisselle, et se terminent en dedans delà ligne
d'insertion du grand pectoral. Il faut même remarqqer que
les fibres antérieures de ce muscle passent d'un côté à l'autre.
Dans cet animal on trouve aussi un petit faisceau inférieur
abdominal qui se confond à sa terminaison avec le grand
pectoral.
Dans le castor il 7 a également une petite partie du peaussier
latéral qui va au tendon du grand pectoral.
Dans le porc-épic ce muscle est extrêmement étendu en
même temps que fort épais. Il naît en arrière , en dessous
de la face externe de la cuisse et même de la jambe, en dessus
fcSlïS lES MAHHfPERES. 97
4c3 .ipaplij'^es ùptneuses et Iransverscs des Irojs ou goairi-
-yuTlvbrtrs de la cjiiuue qui kiiifenl )a seconde. Il forme ainsi
m plan musculaire beaucoup plus i-pais supérieuremenl :
l^rrenu T«r« le bras, il se rcunîl avec U portioD ubdomi-
inrérieure venant île la poitrine, r«couïre toute Ij
fartie postérieure derépaulo, cl se teriuioe ù lacrCte de l'o-
Mopbte. Ainsi il d'j a pas de portion lerrainule i\ l'os du bras.
• Dans les lièvres el les lapins le panoicule charnu e.st beau-
coup pluï mince et surtout beaucoup moins étendu ca ar-
)re. Il se fiie par un tendon fort aplati » distinct de celui
I grand pectoral . & l'os du bras.
LesGDcbons d'Inde el lus dilTércnlcs espèces de la famille
élaquelle iU apparlienneiiE , olîreni une disposition furi ata-
fue à ce qui a lieu dans la famille prëcédenle.
L'«Iéphant a son peaussier latéral assez large et assec
laîs; il offre déjà le caractère commun aux animatin on-
de ne pas se fixer à l'os du bras; en eflel, provenu de
boc exteriH du la cuisse et mSme du genou , U occupe le»
mes, le dessous du ventre , et se leriuiiit! vers la pdMJe pos-
ri<:ure du sleruum et les cartilages des côtes.
Dan» la famille des solipèdcs les fibres presque paratUles
(
:r hiléral naissent eu arrière du
e la face externe de la cuisse, de
rsale, et même un peu de lu par»
c de la poitrine, pour scJeruùncr
koritonlales
u cellulaire qui rei;o
ui qui occupe la ligne
postérieure et ioterieurc
Ab face externe du bras. . i< < .
Une autre portion toul-à-fatt iicapulBire naît de la Tace ex-
me de l'omoplate , et se ItrtniiieTt^rs le pli d(i bras, '& la
bttrosilé externe. Ses fibres sool presque verlicaJcs.
- Oac» le pécari le grand peaussier laLéral parait assu peu
llnait en arriéré de la croupe, et passe uapeu sous
glande dorsale.
Daos les cochons la di^poeilion du pannicuie charnu ot
mbiable ùie i]ui a lieu dan^ les solipédts.
gS DE LA PEAU
Enùa dans les animaux ruminans le peaussier latéral natt
aussi de toute Taponévrose de la cuisse > et même de celle
de la jambe par des fibres dirigées obliquement , pois de
toute la série des apophyses épineuses des yertèbres du dos
et en dessous de la ligne médiane inférieure. De ces dîffé*
rens points les fibres se dirigent , les postérieures 9 d'arrière
en ayant 9 les antérieures un peu scapulaires^ d'avani en
arrière, recouvrent le grand dorsal et se terminent à toute
la ligne externe de Tépaule et du bras.
Une autre portion antérieure vient de la partie postérieure
de la poitrine, et se porte transversalement pour s'attacher
à la partie interne du coude et de Taponéyrose anti**briicliiale.
Bans les didelpbes,^ ladbposition générale du gastro-4ho*
racique n*offre rien de bien remarquable , si ce o'esl qu'il
contribue quelquefois par sa portion inguinale à la formation
de la poche qui renferme les mamelles , et doni nous p^u^
lerons en traitant de celles-ci. Il est généralemem ttès^é-
veloppé, surtout^ dans les kanguroos, où il enveloppe près-»
qne tout le tronc. Il se fixe du reste constamment à l'hiumérals
avec le tendon du grand pectoral.
diflcrencM D'oprès cc quc nous venons de dire sur le peaussier consi-
UMKM**^ dèré d'une manière générale dans la série des mammifibres ,
on a pu voir qu'il offire un développement qui semble asses
«n rapport avec la dégradation, ou mieux peut^^être avec l'es-
pèce de station ; mais il est d'antres difiereaces qui tiennent an
mode de locomotion, et surtout à ce qne la pesa a été coIh
vertie en un organe essentiellement défensuf. .
c J« *«?(•* - Noos rattachons au mode de locomotion par une sorte de
reptation du tronc, le développement du peaussier dans les
eaniassiers vermiformes, comme les belettes , fouines^ pu-
tois , etc. Mais il devient encore plus considérable dans les
loutres , et surtout dans les phoques qui , à cause de k grande
brièveté de leurs pâtes, se servent beaucoup du tronc lui-
même dans leur locomotion sur la terre.
DANS LES MAUMIF:È11£S.
Dans la loutre le muscle peaussier cûphdique cnreloppe
tans son origine postérieure la moilié anicrieurc de la poU
I trinc en dessus comme en dessous, tout le cou, et se ter-
■ine eD s 'épanouissant tout autour du la tCte et de l;i face.
Dans le phoque ce muscle est encore plus Épais, plus
I 4te<i<iu en arriére, et dans sou é lu rgia sèment antérieur il en-
[ veloppe la ICle de manière à passer sur le canal auditif externe ;
l fl ne se termine en dessus qu'au muscle orbiculaire des pan-
ières, et eo dessous il se confond avec les muscles du la lace.
Quant à la partie gastro-thoracique, U loutre n'ofire bous
le rapport qu'un développement plus grand de ce qui a lieu
dans les «utres carnassiers Termiformes ; et en effet le peaus-
sier latéral né de la face externe de la ctiisse, de toutes les
parties latérales du tronc, se termine & la fac« citerne du
bras, tandis qu'une autre partie va se réunir à une portion
ia grand pectoral.
Uais d&DS k plioque non-seulement ce muscle est benu-
I «Dup plus épais; mais encore par sa disposition il empSlrc les
paembres abdominaux. Son alLacIie postérieure se fait non-
Mulement i toute la face externe de h cuisse et d'une partie
I it U jambe , mais encore i quelques vertèbres de la queue ;
il forme du reste une large bande qui ii se terminer à l'os
I) bras. Une autre partie se porte du thorax d l'aponéTrosc
i-brachiale.
Les espèces de mammifères qui peuvent se soutenir ou
■tème Toler dans les airs au mo^en de lattes expansions de
la peau , offrent aussi quelques difTèrences dans le peaussier,
t qui DU sont toujours que des modifications du tjpe
^^Qcjpal.
» écureuil." ordinaires ont déjù un pincement latéral de
. la peau entre les membres : aussi toil-on que ce pincement
est rempli par un petit faisceau du peaussier latéral.
Dans le polatuuchc le repli de la peau étant be>iucoup plu»
' t^f S^ t ''I portion du peaussier qui se loge entre les deux
1-
lOO DE LA PEAU
lames du dern^e est plus grande; mais c*est surtout dans
le taguan , très*grande espèce d*écureull yolant de l'archipel
Indien, que la modification est arrivée à son sumnuim.
Gomme dans ces animaux il y a un repK anguleux de la
peau entre la tête et le bras , le peaussier céphafique a fourni
un faisceau qui , né des côtés de la face, suit le long du cou eo
se logeant dans l'expansion cutanée, et ya se terminer par
un tendon très-ûti au poignet.
Le muscle gastro-thoracique est divisé en troi» portions :
Tune qui de Taisselleet pirobablement de Tos du bras» se ré-
pand en rayonnant dans la duplicature de la peau étendue
entre les denx membres ; c'est là notre huméro-dermien.
Une autre occupe le bord mfime de cette expansion ; elle
forme une bandelette étendue depuis un os du poignet en
forme d'éperon fusqu'è k base de l'os moyen du pied, oè
elle se termine par un tendon très-court.
Enfin comme il existe encore un pli de la peau entre la
queue, la cuisse et la jambe, il contient un .autre, petit
muscle peaussier qui est attaché d*une part à la troisième
vertèbre de la queue et de l'autre à l'os du talon.
Les galéopîthèques doivent ofiVir quelque chose de sem-
blable à ce qui existe dans les écureuils volans; maisc*estcè
que nous ne pouvons pas assurer.
Il en est de même des phalangers dans la so\is^lasse des
didelphes.
Quant ' aux chéiroptères proprement dits ou aux chauve-
souris , quoique la locomotion aérienne soit bien plus par*
faite chez eux que dans les animaux dont nous Tenons de
parler; cependant comme c'est essentiellement au moyen de
la modification des doigts qu'elle a lieu , le peaussier â*offire
pas d'anomalies anssi importantes que dans les écureaib
volans. Le peaussier thoraco*facial est peu considérable :
quelques fibres latérales s'en échappent de la base de l'oreille
pour fomietr un petit muscle inter-brachial. Quant k la por-
DANS LES MAMMIFÈRES. \0\
lion gastro-thorucique 9 elle me semble peu déyeloppée : je
oc Toudrais pas même assurer qu'elle prit son point d*appui
à l'os du bras.
11 nous reste maintenant à parler des modlûcations du pourUdefcDi*.
peaussier déterminées par la disposition de la peau à de?enir
un appareil défensif.
Nous avons déjà yu que le porc-épic offre non-seulement
une grande épaisseur du muscle gas4ro-tboracique 9 et suc-
tout de sa partie latérale, et qu'il prend un point fixe aux ver-
tèbres de I4 queue ; mais cela se trouve aussi dans le rat : en
sorte que le porc-épic n'offre réellement pas d'anomalie même
apparente. Il est plus que probable que les éobimys ou rats
épineux sont dans le même cas , ain&i que les coendous et
peut-être les échidnés.
Les latouSf les pangolins de l'ordre des.édentés terrestres
doivent aussi offrir quelques modifications dans le peaussier;
mais elles ne peuvent être bien importantes 9 ces animaux ne
pouvant pas se mettre complètement à l'abri des. circon-
stances défiivorables.
C'est le hérisson qui de tous les mammifères jouit de celte
iacolté au plus haut degré : c'est donc lui qui doit offrir le
peaussier le plus compliqué ; il est cependant possible d'en
rapporter les différentes parties a celles qui se trouvent dans
les autres mammifères.
C'est la portion scapulairc ou dorsale du peaussier gastro-
ihoracique qui a acquis le plus grand développement. Elle
forme en effet dans l'état de repos un large disque musculaire
ovale y composé de fibres circulaires» plus nombreuses sur
les bords qu'au milieu 9 et qui occupe tout le dos de l'animal
depuis la racine du cou jusqu'à celle de la queue : c'est ce
muscle qui correspond à la partie de la peau la mieux armée
d'aiguillons. Par la disposition circulaire de ses fibres il
pcuirra former une sorte de bourse ; mais il faut pour cela
que ses bords aient dépassé tout autour le corps de l'anU
103 DE' LA PSAU
mal : c'est ce que produisent les autres parties du peaassier»
D*abord en ayant , le peaussier céphalique supérieur en
connexion intime arec le peaussier du tronc par le grand
ayancement de celui-ci 9 forme trois paires de muscles qui du
bord du disque musculaire yont, ta paire interne se termilier
A Tos du nex, la paire moyenne au-dessus de l'orbite ^ et la
troisième ou l'externe à l'oreille. Ces deux derniers sont des
moscles de Toreille ; il n'j a que la première dont noas ayons
déjà parlé f c'est notre ceryico-nasal.
En arrière 9 le disque musculaire dorsal se termine seule-
ment par une paire de muscles qui s'attacbe d'une part asses
ayant sous le disque musculaire dorsal , et de Taotre aux
Tertèbres de la queue.
Enfin sur les côtés et en dessous scmt restées les parties d«
peaussier gastro-thoracique, sayoir l'huméro-dennien qui >le
l'humérus se porte à la peau des flancs en se prolongeant
dans toute leur longueur, et Thuméro-gastrien qui du même
bumérus ya s'épanouir dans la peau du yentre.
On trouye aussi entre la portion supérieure da gastro-tho-
racique ou du disque dorsal et ses parties latérales et infé-
rieures quelques petits faisceaux de communication et pres-
que tont-à-fait yerticaux qui sont situés sur les c6tés de la
poitrine.
Enfin le thoraco-facial existe comme à l'ordinaire'; 3 est
même assex déyeloppé.
Dm mufcie» Dans le hérisson 9 je n'ai pas trouyè que les piquans fussent
pourras de muscles particuliers. Et en effet ils peurent être
dirigés dans tous les sens par Técartement des fibres du disque
musculaire dans lequel ils pénètrent. Il n'en est pas de même
pour les piquans du porc-épic 9 et probablement pour ceux
du coeodou , de l'échidné , du pangolin et en général de tous
les mammifères dont les poils solidifiés n'ont cependant qn*un
mouyement d'éléyation et d'abaissement. Ces gros poils ont
chacun un. petit muscle distinct qui du tissu cellulaire aous^
DANS I.E5 UAHMIFÈRES. 105
dennien k porte A la fiicc dursale de leur base. L'élaalfuitû
lissu (juî les enTcloppe de l'.iuire côlé ainsi que celle
Al derme sont l'antiigonisle de ces petilâ muscles.
Il est eilr^memcnt probable que tous les mammirères qui
pat ainsi la faculté de hérisser leurs poiI$ dans une partie
^oetconque de leur corps nnl aussi <Ie ces petits muïcles à
la base de chacun d'eux; mais leur pulitesse oe permet pas
ie les démonlrcr.
fi. Dans les oiseaux.
Les différences générales que présente la peau dans la ^^^
duse des oiseaux, consistent dans une plus grande finesse
ffta dertne , et dans une sorte de luxe de la partie produite de
^■ppareil phanéreux , devenue noo-sculeoient un cnrps pro~
Meur et cobibant de la chaleur qui s'ciliale du corps de l'a-
, mais encore un organe nccessoire de l'appareil de la
iBOOraoliorii d'oO il s'en est suivi un bien moindre dêrclop-
leDKot dans l'aclivité du sens du toucher.
' Quant aux différences spéciales dans l'étendue de la clafse ,
«ont ïérilablcment peu considérables, ou au moins
Met peu importantes.
La peau est toujours composée dos cinq parties que oou;
irons distinguées dans celle des mammifères.
Le derme est en général benucoup moins épais , beaucoup Dim
Moins dense que dans les animaux de cette prediîère classe.
Bn j aperçoit aussi un rapport inverse entre l'épaisseur du
lenne et le déïeloppemcnt de t'apparcil plianéreux : en effet ,
knsles endroits qui sont recouverts de plumes, le prcmiercst
rt mince, tandis que dans ceux qui n'en sont pas rerCtus,
Mit Ici pales, par exemple, il acquiert une épaisseur rc'
|ttn|OBble, et il y forme des saillies de grosseur cl déforme
tariables.
Le léseau vasculaîre csl au contraire furt coniidcrable . *■* "
io4
DE LÀ PEAU
Daos
le pi|;in«ntQai.
La couche ner-
Teote.
L'tfpidtrme.
beaucoup plus aiséà iroir que dans les mammifères; aussi le
système sanguin qui se porte a la peau esl-il extrêmement dé-
Teloppé. Je ne crois cependant pas que ce système vasculaire
produise de Yéritables bourgeons sanguins.
.Le pigmentum colorant est le plus ordinairement oui, si
ce n'est dans les endroits dépourvus de plumes y et alors son
épaisseur est proportionnelle à la coloration.
La coucbe nenreuse paraît devoir être moins considérable ;
aussi les papilles sont-elles extrêmement fines ou à peine
perceptibles, à moins qu'on ne regarde comme telles les
saillies plus ou moins fortes que forme le derme à la face
interne des doigts, ce qui me paraît peu convenable.
L'épiderme est en général excessivement mince dans
toutes les parties de la peau qui sont recouvertes d'une plus
ou moins grande quantité de plumes ; mais au contraire dans
celles qui sont nues sous ce rapport, l'épiderme devient fort
épais, et il se dispose par tubercules ou par plaques plus ou
moins grandes, dont la forme et la combinaison caracté-
risent assez bien les groupes naturels. C'est à ces plaques
d'épiderme déterminées dans leur forme et leur saillie par
la disposition du derme, que l'on donne le nom di écailles.
Mais c'est surtout dans les parties accessoires de l'enve-
loppe cutanée des oiseaux que se présentent les plus grandes
différences.
Les cryput. L'appareil crypteux général est moins évident que dans les
mammifères; et je ne connais dans les oiseaux qu'un seul
amas de cryptes situé à la partie postérieure du dos , ou sur
le croupion. C'est une masse mamilliforme plus ou moins
considérable , d'un blanc jaunâtre et formée de beaucoup de
petits grains contenus dans des mailles de tissu cellulaire,
d'autant plus disposées en canaux qu'elles se portent davan-
tage vers le sommet de la masse. Celle-ci est en effet terminée
en arrière par un mamelon unique, percé par deux groupes
distincts de pores qui sont la terminaison de ces canauxv
bAlfS IBE OISBAVX.
ais le priDi-i|);iI curactùrv de lu pcuu île» oiseaux »e [)-in> ic pi
vc dans lu modificulion parliculière du phauàrc ù Ih^upIIk
«n donne le nom de plumes, modjGcalion qui ne se vuil que
4»D* culte classe et sur toutes les espèees qu'elle renlermc.
On observe cependant dans les oiseaux de vcrilables poils
«impies; ainsi dans le niâle des espèces du genre dinde, it
mitle à la racine inrêrieore du cou uu bouquet d'une sorte de
Mrins.
* On doit aussi regarder comme des poils les soies aplaties
kqui bordent la mâchoire supérieure de l'engoulevent et de
usieurs autres espèces d'oiseaux.
Dans le jeune âge, ce qu'on nomme le duvet n'est aussi
..quelquefois Tormé que par des poils exlièmemenl fins.
Hais dans le très-grand nombre de cas le corps des oiseaux tk ■> >^iun
il couvert de plumes , c'esl-â-dire de productions cornées . K-'acni.
rmces par uu axe ou tige sur les parties latérales de laquelle
irlent d'autres productions plus petites oommées barbes,
les-mëmes souvent encore subdivisées en dentelures que
m désigne sous le nom de barbules.
Ces plumes, considérées dans leur ensemble, sont du
9le composées comme un poil simple, c'esi-â-dire d'un
bulbe partie proiluclrîce et d'une partie produite ou do la
plume proprement dite.
Le bulbe situé snus et mSme dans le derme est en général
besncoup plus gros, et surtout beaucoup plus actif que le
bulbe d'un poil dans les mammifères , i\ cause de la grande
^anlité de matière qu'il doit produire; aussi rpçoit-il une
hxa plus grande quantité de sang , et s'accroll-il long-temps.
On y reconnaît toujours la capsule tibreuse blanche , épaisse.
A rinlérieur pénétre te système vasculaire ; e( enGn sa cavité
est enliërenient remplie par une matière subgclolineii^e , vi-
vante , ayant une lornic délerniinêc , et oflVant k su surface
des stries ou cannelures doot la disposition indique la forniu
plunie. I.p principal de tes sillon* otcupc te dos du
106 . DE LA PEAU
bulbe , et s'éteDd plus ou moins d*uoe extrémité & Tautre ,
en diminuant seulement de largeur et de profondeur; les
autres 9 beaucoup plus fins 9 tombent obliquement et réguliè-
rement par paires de chaque côté du sillon principal, et Ils
commencent dans la ligne médiane et Yentrale du bulbe.
Il est fort probable que chacun de ces sillons latéraux reçoit
lui-même de chaque côté des sillons tertiaires et beaucoup
plus fins j du moins dans les plumes complètes ; mais c*est
ce que je ne puis assurer que par analogie 9 ne les ayant pas
vus*
De cette structure du bulbe producteur il résulte que lors-
qu'il vient à exhaler la matière de la plume, qui se dépose
par grains non adhérens, à peu près comme le pigmentum,
il se forme réellement une succession de cônes non distincts;
mais ces cônes ne s'emboîtent pas d'abord les uns les autres,
ils se fendent le long de la ligne médiane inférieure, ou les
filets cornés produits des sillons, se réunissent, et dans k
longueur même de ces filets cornés, très-probablement à
l'endroit des sillons tertiaires. C'est iiinsi que se forme la lame
de la plume, ou la partie dont l'axe est plein et solide, et
qui est pourvue des barbes et des barbu lés. Mais lorsque le
bulbe a produit cette partie qui est sortie au fur et à me-
sure de la capsule rompue à son extrémité , il a considé-
rablement diminué d'activité vitale , et soit que les sillons
s'eiXacent , ou mieux que sa base n'en offre plus , il exhale de
toute sa circonférence de la matière cornée qui forme alors
un tube complet. Ce tube renferme donc la pulpe, et comme
l'extrémité de celle-ci, à mesure qu'elle diminue se retire,
elle produit des espèces de cloisons en forme de Terre de
montre; c'est ce qu'on nomme l'âme de la plume : ce n'est
autre chose que la succession de l'extrémité des cônes qui
composent le tube.
Cependant la cause organique qui avait déterminé le tting
è se porter en si grande abondance dans les bulbes des plume»
DANS LKS OIStkVX. 107
^it les aTait roreées de sortir en pariie , et ilc faire pour ainsi
Are hernie en dehors de lapeanparun pore correspondiinl,
venant à cesser, la partie du bulbe <iui était extérieure dispa-
tllt peu A peu , la capsule se réduit en poussière écailleuse,
h pulpe diminue de jour en jour dans le tube de lu plurae ,
■t il oe reste plus sous le derme que la partie essentielle et
primitiTc de ce bulbe ; ki plume y tient à peine , et a'adhËre
fresque que par le derme qui l'entoure à sa base : aussi
tembe-t-elle avec la plus grande facilité, mais suivant des
tbit de l'organisme, pour être remplacée par celles que le
bulbe reproduira.
Une plume ordinaire, mais complËte, est donc composée
'tt deux parties principales qui sont cependant lu conttnua-
''Ibn l'une de l'autre; le tube et la lame. Le tube est la
jartie creuse entièrement cornée et plus ou moins cjliD-
:4^uc qui forme reilrémilé inférieure de la plume; elle
•B termine à sa base par une pointe conique percée d'un petit
Irou, et par son autre extrémité elle se continue arec la
ftrtie cornée de la lame. Celle-ci, qui forme l'exlrémitc
SttiTe de la plume, est généralement beaucoup plus langue;
QM y distingue une partie médiane, convexe et lisse d'un
cOtc, plus ou moins courbée et creusée par un sillon mé-
diui de l'autre; c'est la lige de la plume. La plus grande
partie de cette tige est d'un tissu médullaire serré d'un très-
beau blanc, recouvert par une partie évidemment cornée,
translucide, plus épaisse du côté convexe que de l'autre.
Cm sur les c6les de cette lige plus ou moins carrée que
•'attachent les petites lames fort minces triangulaires que
Ton nomme les barbes. Chacune de ces barbes oITre une
rtracture assez analogue ù la lame entière, en ce qu'elle a
ê^lemcnt un axe ou rachis formé de matière médullaire et
de matière cornée à l'extérieur, et qu'à un certain point de sa
^ longueur commence une série de lames extrêmement Gnes,
^Vpcnt-être encore clIus-mSmes divisées et qu'on
108 DS LA PEAU
barbules. Ce sont ces barbules, quand elles exîsteni, qui
s*entre-croîsent les unes ayec les autres de manière à réunir
les barbes 9 et & former ainsi un tout plus ou moins résistant.
'laûJS'^ Quant aux poils agglutinés dans les oiseaux , ils sont com-
posés comme dans les mammifères ; ils se trouTent comme
ches eux à Textrémité des doigts ^ et surtout de ceux des pieds
où ils forment les ongles, en enveloppant constamment la
phalange onguéale qu'ils dépassent plus ou moins ; quelque-
fois ib TCTêtent une saillie osseuse plus ou moins considé-
rable de la tête 9 comme dans le casoar casqué , du poignet,
comme dans le kamichi et les jacanas , ou du tarse oomme
dans beaucoup de gallinacés : c'est alors ce qu'on nomme
des éperons.
Mais ce qui est un caractère classique et presque exclusif
pour les oiseaux , c'est que les mâchoires supérieure et in-
férieure sont aussi reyêtues par une expansion cornée formée
par des poils agglutinés, qui tient lieu du système dentaire
dont en effet elle est l'analogue. Il en résulte ce qu'on nomme
un beCf dont nous traiterons avec détail lorsque nous par-
lerons des mâchoires et de la peau qui les revêt , comme
organes de mastication.
le peaus- Le peaussier des oiseaux est en général peu développé ;
on démontre cependant assez aisément le thoraco-facial qui
embrasse le cou jusqu'à la tête, ainsi que le cervico-nasal ;
mais je n'ai pu voir de traces d'aucune portion du gastro-
thoracique.
Les muscles de certaines plumes qui deviennent auxiliaires
de la locomotion sont fort évidens , comme aux pennes des
ailes et surtout à celles de la queue, ce que nous verrons
dans la description de l'appareil locomoteur ; mais pour toutes
les autres, quoique susceptibles d*être relevées, dans tous les
oiseaux pulvérulateurs et dans beaucoup d'autres espèces,
et surtout ù la tête , on ne peut les admettre que par analogie
j^ans pouvoir les démontrer.
s 1er.
DANS IKS oiseaux: 109
Les cliiKrenres que la peau pnJsente dans la dusse des oi- On
Nux sont en gùnêrui assez pen considérables.
• Il m'a semblé que le derme est un peu plus épais dans k-s u^m
s supérieures du corps que duns les parties inférieures.
II l'est certainement beauDoup plus dans les endroits qui
sont dépourvus de plumeS) et surtout a» tarse et aux pieds.
Et cependant il Test moins dans les parties de la peau qui
fomient des excroissances ou des appendices plus ou moins
ir«ctiles, comme dans un grand nombre d'oiseaux galli-
ds autour de lu lëtc.
Il l'est aussi daTatilage duos les espèces qui ont un sys-
lème pennaire peu développé , comme les autruches, le ca-
loar, etc. , et dans celles qui habitent la mer, et surtout les
climats irés-froids, comme les pingoins , les mnnchols, etc.,
au le derme est en outre doublé par une couclic graisseuse.
On trouve encore moins de différences dans le réseau vaa-
Gubiire, le pigmentom, la couihe nerveuse et l'épiderme.
L'ipaîïse«r et la densité du réseau vasculairc ont sans Lr
doule quelque rapport avec la quanlilé de plumes et le pig-
inentum colorant ; il est surtout fort développé daos les ap-
pendices éreclites de la peau.
Le pigmcntum est nul ou presque nul dans toutes les i-'i
parties dont U couleur e?t blanche ou à peine couleur de
ebÙT} c'est'ù-dire partout oit la peau est couverte de plumes ;
mais aux paies et dans tous les endroits de la peau colorés
I M bleu , en rouge ou en jaune , le pigmeulum est évidem-
■ neot abondant et proportionnel i l'intensité de la colora-
tion ; il paraît que celte intensité est asseï en rapport avec
rige , le sexe et l'état de santé.
On trouve quelquefois dans les oiseaux la coloration ras-
citUire qui ne provienl pas d'un pigmentum ; c'est ce qui a
lien dans la cr{ïte , et les tippendices sous-maxJllaires des
coqs, des dindes, les tubercules de la face ou des jeux des
■ JUsao*, perdrix, etc.
110 DE LA PBAU
Dans la cioociio La couche netTeose doit être plus éfideote à lApeaii ipii
garnit la partie iolérietire des doigts, et surtout dans les es-
pèces qui ^ comme les perroquets ^ s*en servent pour prendre
leur nourriture , que dans toute autre partie du corps > et que
dans les espèces qui marchent beaucoup ; mais ce Q*est que
par analogie qu'on peut le penser.
L'épidenne. L'éptderme est toujours plus épais sur les parties du corps
qui en supportent le poids , comme à la face inférieure dea
pieds f ou il forme en effet des espèces de callosités 9 et par
conséquent la pesanteur de Tanimal a une InQuence directe
sur son épaisseur.
On trouve à la face antérieure de la poitrine de rautrnche
et du casoar , une large callosité épidermienne f parce que
dans le repos ces animaux s'appuient sur cette partie*
L^s régions du corps qui n'ont pas de plumes ont aussi cet
épiderme assez épais 9 comme les tarses et les doigts.
Il j forme même des apparences d'écaillés ou des tuber-
cules dont la disposition est ixe dans chaque fiimilie natu-
relle, et qu'il sera par conséquent utile de faire connaître
brièvement.
Dans les oiseaux qui ont une partie plus ou moins consi-
dérable des membres pelviens dénuée de plumes (car il en est
où ces membres sont empennés jusqu'aux ongles,) l'épi*
derme, par suite de la disposition du derme sous-jacent, peut
former :
1*" Des tubercules granuleux dans toute retendue de la
peau : les perroquets ;
a* Des aréoles polygones dont les bords ne sont pas plus
épais en bas qu'en haut, et qui n'ont pas ainsi l'apparence
de s'imbriquer : les édicnèmes , les poules d'eau et la très-
grande partie des échassiers sont dans ce cas ;
3* Des plaques quadrilatères^ont le bord inférieur est plus
épais ; il en résulte alors des espèces d*écaiUes.
Dans cette sorte de recouvrement épidermique des pales
DANS LES OISEArx. 1)1
lies oiseaux^ il y a une grande variété de forme et de eombi-
nuison de Tormes que nous ùtudicroas en zoologie.
4* Des plaques quailrilutèrea comme les précédentes dans
la partie antérieure seulement, et des tubercules ou de
grandes plaques à la partie postérieure.
5° Enfin quelquefois l'épidcrme de la peau des jambes est
lisse ou sans traces d'aréoles ni d'ècailles : les manins-pC-
cbeurs sont dans ce cas.
t L'appareil crypleus sus-coccyglcn, le seul bien évident i
E^eiles oiseaiic, ne laisse pas que d'offrir d'assex grandes
r IVércDCes dans son dËTeloppement proportionnel , un peu
t sa forme ainsi que dans la manière dont te mamelon
Lncréleur se lerminci et est garni de plumes en pinceau
e disposition souvent asseï singulière.
L Hais c'est surtout dans le système pennaire que l'on trouve
I plus grandes différences dans l'enfeloppe cutanée des
aux.
* Dans la structure et dans la forme.
Dans ia structure proprement dite , je n'en connais ccpen- i
mt pas de bien considérables, si ce n'est dans la proportion
lllire des deux substances composantes de la tige , c*est-à-
e la substance blanche et de la substance cornée : celle-ci
lii4M évidemment plus épaisse , et termine même A elle seule
FAok dans les plumes qui sont roides , comme dans les man-
cbots et dans celles de la queue des pics. Elle est au contraire
fart mince dans les plumes dont la tige est dciible. Il parait
qu'il y a aussi quelque différence dans la densité , cl que le?
B très- virement colorée* sont plus denses que les
HZ
^uant à la forme et â la proportion des parties qui peuvent
ni»t«r dans une plume , les difrèrcnccs sont bien plus nom-
breuses.
Le tube ne porte le plus souvent qu'une seule lame qui en
la coatinuatioD ; mais les casoars offrent cette singularité
1 la DE LA PEAU
qu*îl y a deux laines appliquées Tune sur l'autre 'po}ir chaque
tube qui est fort court.
Quant À la longueur proportionnelle de ce tube, elle varie
beaucoup dafantoge; c*est surtout dans les pennes de Taile
ou de la queue quMI est plus long et plus résistant, et ce
sont les plumes du?et qui Tout au contraire plus court.
Lé casoar casqué a cela de remarquable que les pennes
de ses ailes qui ne sont qu'au nombre de cinq, sont entière-
ment formées par un tube roide^ pointu 9 creux dans toute
son étendue, sans aucun indice de lame.
L*axe, le plus sburent carré, est aussi quelquefois plus ou
moins élargi ou déprimé , comme dans les plumes des mao-^
chots qui ressemblent un peu à des écailles ; il est d'autres
fois à peu près cylindrique ; enfin ordinairement 4K^.tt, il peul
aussi être tordu : les. plumes de l'aigrette de l'oUeau. royal
sont dans ce cas.
L'axe peut être extrêmement court, et donner presque
immédiatement naissance aux barbes. Il en résulte, alors le
duvet des oiseaux.
Le plus souvent il est long et plus ou moins flexible.
Dans le très*grand nombre de cas cet axe se prolonge
dans toute la longueur de la plume qu'il termine ; mais il
arrive aussi quelquefois que ce sont les dernières barbes qui
le dépassent beaucoup : le» plumes du croupion du martio-
pêcheur, celles de la queue dos pics sont dans ce cas.
Cet axe peut donc être accompagné dans toute sa longueur»
ou seulement daus quelques parties de son étendue par les
barbes. ^1
Les barbes le plus souvent assez roides, compriaxé&.ea
lame d'épée et serrées les unes contre les autres^ sont aassi
quelquefois plus ou moins flexibles, cyliodriquf^s et espacées.
Ordinairement assez longues , et quelquefois au point ds
ressembler ù des poils très-lins , il arrive qu'elles soient si
courtes qu'elles paraissent de ^impleai dlioticuies. .
DANS LES OISEAUX. Il3
Il existe le plus souvent deux raogs de barbes dans toute
la longueur de la lame d'une plume ; mais on trouve des
plumes qui n'en ont de bf«n évidentes que dans une partie
de leur longueur 9 et quelquefois seulement d'un côté.
Les deux rangs de barbes sont rarement égaux > Tautérieur
ou Texterne étant ordinairement plus court que le posté-
rieur ou Tinterne ; dans les pennes des ailes y plus là dispro-
portion est grande et plus la plume est rapprochée de la
première. Il en est de même à la queue.
On trouve même assez souvent dans les oiseaux des diffé-
rences de longueur dans les barbes du côté antérieur, ce qui
donne à la plume une forme effilée : c'est ce que l'on volt
Jans beaucoup de passereaux et de grimpeurs , où les pennes
digitales surtout semblent avoir été échanorées dans une
plus ou moins grande étendue de leur bord antérieur.
Les barbes sont le plus souvent subdivisées elles'^mêmes
te deux côtés par des barbules dont Tentrecroisement
oblique et alternatif fait de la lame un tout plus ou moins
impennéabiê à l'air; mais il arrive aussi quelquefois qu'il n'y
CQ a pas du tout , comme aux barbes du côté antérieur de la
prenière penne digitale appelée bout-d'aiie, d'un très-grand
aonbre d'oiseaux.
Les plumes des oiseaux de proie nocturnes oçt j outre les
barbules ordinaires, le bord supérieur des barbes pourvu de
poils soyeux qui s'appliquent sur la lame et lui donnent un
aspect velouté tout particulier. Cette disposition paraît être
la cause du peu de bruit que ces animaux font en volant.
Les barbes qui terminent les plumes du croupion du mar-
tin-pécheur, du dos des aigrettes, du cou des pigeons, et
en général celles d^ toutes les plumes dont les couleurs sont
très-brillantes, pourvu qu'elles soient roattes , paraissent être
toujours, d'après l'observation d'Audebert, cylindriques ,
comme tronquées à leur sommet et sans traces de barbules.
Au cootraire les barbules sont très-larges, très-serrées dan<ï
1. 8
Il4 I>E l'A PEAU
les plumes dont la couleur est changeante ou métallique^ et
les barbes sont extrêmement fines.
On trouve enfin des plumes dont les barbes sont pourvues
de barbulesy mais qui sont libres et plus ou moins espacées :
ces plumes alors ne serrent plus au toI; si c*est dans toute
leur étendue 9 ce ne sont que des plumes de luxe plus nui-
sibles qu'utiles 5 et qui ne se développent guère que dans les
individus mflles; si ce n*est au contraire qu'à la base, coqiime
dans les plumes ordinaires , cette disposition sert à conserver
la chaleur , et elle est en effet plus développée dans les oi-
seaux des climats froids i et dans ceux qui s'élèvent dans les
hautes régions de l'air.
JLes plumes qui bordent les oreilles sont souvent aussi dé-
composées dans toute leur longueur.
Dtns itur a* D'après la place qu'elles occupent à la surface du corps,
1m ^ô?^* '^^ plumes prennent des dénominations différentes.
rpcnnci. Qq nommc /?e/ine5 celles qui sont modifiées pour le vol,
et qui pour cela sont en général plus longues et surtout plus
résistantes que les autres ; celles qui occupent le bord ex-
terne de la main, sont les pennes primaires; celles qui
bordent l'avant-bras jusqu'au coude , sont appelées pennes
secondaires; enfin on donne le nom de rectrices aux pennes
de la queue qui sont implantées à l'extrémité du croupion.
Le noQibre et la proportion de ces pennes des ailes et de la
queue sont fixes dans chaque groupe naturel, et tious four-
niront de très-bons caractères dans la zoologie. Je dois donc
les définir ici.
>iiiciaiet. Je nommerai pennes pollîciales ou du pouce, celles qui se
meuvent avec le pouce ou le doigt iuterne jle la maia des
oiseaux : elles forment Vaile bâtarde des ornithologistes*
>isitaiei. Pennes digitales , celles qui appartiennent aux doigts ; elles
ne sont jamais au-dessus de quatre ; la première occupe le
bord postérieur de la dernière phalange du grand doigt; elle
a pour caractère d'avoir toujours les barbes de son o6té on-
DANS LES OISEAl'X. 11^
térieur sans barbules et beaucoup plus courleS que celles du
cdlé poitèrieur; les deux ïuitanles bordeiil lu cOté externe
de la seconde phalange de ce niC-me doigl; enCa laquatiiÈniu
appartient i la seule phalange du doigt externe.
Pctincs métacarpiennes', celles qui bordent la branche ex-
terne de l'os dii méiacai'pe ; elles sont le plus souvent au
nombre de six; mais quelquefois il &'y en a que cinq»
comme dans l'ordre des oiseaux de proie.
Pennes cubitales , celles que les orailhologisles DOmment
MCOndaîrcs; sûparËcs des pennes inélacarpieDnes par un
tSpace plus ou moins considérable, elles occupent tout le
bord externe du cubitus. Leur nombre est asseï variable et
proportionnel ù la longueur de cet os : l'égalité des barbes
Jet deuxcOlés est ù peu près complète.
La longueur proportionnelle de ces trois espèces de pemiea
d Icumombre , l'ormeot plusieurs genres ou systèmes que
lous croyons convenable de l'aire connaître, pjrcc que
diacuD i]'eux a uue certaiue inQueocc dauj le vol, et qu'il
MUS fournira de bons caractères zoologiques.
Le premier genre est celu?"qui se trouve le plus commu-
■abuent dans l'ordre des passereaux et daus celui des grim-
^eoTs; l'aile médiocre n'a que dix-huit pennes eu tout : les
lotre digitales sont sensiblement los plus longues , et parmi
les la seconde et la troisième qui sont égales ; lus cinq mé-
Carpicnnes décroissent assez subitement pour qu'il y ait un
feiit Kssnut entre les digitales et elles. II u'y en a pas uu
icoairaire entre les métacarpiennes et les cubitales qui sont
H nombre de neur.
La proportion des pennes cubitales qui sont égales, ou qui
Ugmentcot jusqu'à la sixième alors beaucoup plus longue
que Ica autres , établit une iielile sous-division dans ce geure
ftiie. Toute la Tamille des merles, celle des cunirostres,
^parliennenl k la première; celle des motacilles et des
érîtablei alouettes ù la seconde.
Il6 DE LA PEAU
Od peut aussi rapporter à ce premier geore d'aile celles
des martins- pêcheurs 9 quoiqu'elles soient beaucoup plus
courtes y et que le nombre des cubitales soit de onze.
Le second genre présente une aile en général courte^
mais aussi quelquefois assez allongée ; le nombre des pennes
est de dix-neuf, presque sans aucun ressaut ; il y en a cinq
digitales » dont la première est très-courte et étroite ; la se-
conde est plus longue , quoique beaucoup moins que les trois
suirantes qui augmentent un peu de la première à la der-
nière; des cinq métacarpiennes , la première égale la précé-
dente, les autres décroissent insensiblement, et passent ainsi
sans ressaut aux pennes cubitales qui sont au nombre de
neuf, comme dans la première section du genre précédent.
L'aile des troglodytes, des mésanges, des rouge-gorges,
des becs*fins en général , et même de celle des loriots , des
grimpereaux , des souis-mangas appartiennent à ce genre.
Quoique l'aile de la famille des corbeaux soit asses dére-
loppée , elle offre aussi la même combinaison. Le nombre
des pennes cubitales est cependant un peu plus grand; il va
jusqu'à dix ou onze; il en est de même chez la pie, le
torcol, etc.
Le troisième genre a quelque chose du précédent; le
nombre total des pennes est cependant plus considérable,
puisqu'il est de yingt-deux , quoiqu'il n'y en ait le plus sou-
Tent que neuf à la main. Des quatre digitales , la première est
très-sensiblement la plus courte ; et des trois autres c'est la
dernière qui est la plus longue. Les cinq ou six métacar-
piennes vont en décroissant depuis la première qui est pres-
que égale & la quatrième digitale , jusqu'à la dernière. Les
treize cubitales sont à peu près de la même longueur. Cette
espèce d'ailes qui se Toit dans les oiseaux de proie ignobles,
comme l'épervier, l'autour , le milan a été désignée sous
le nom d'mife volière par M. Hubner.
Le quatrième genre est formé par l'aile des oiseaux de
DANS LES OISEAUX. 11^
proie nobles ou de haut toI. Le nombre total des pennes ei
leur dUtributioUi sont les mËmcs que dans le précédent;
mais ici) des quatre digitales, la seconde est un peu plus
longue que la première, el toutes deux le sont plus que la
troisième, ce qui donne ù l'estrèmité de l'aile une l'orme
pointue ; quant â la quatriÈme et aux cinq ou six métacar-
piennes elles décroissent asset rapidement.
U. Ilubner a donné à cette espèce d'aile la dénomination
i'aile rameuse : elle se trouve non-seitlement chez les oiseaux
de proie diurnes, mais encore dans les oiseaux de proie
■octurnes et dans les pigeons.
Peut-Ëlre devra-t-ou former un genre particulier de l'aile
encore plus aiguë, plus pointue du la famille des canards,
4t3 cormorans , des mouettes , et en général des palmipèdes
it nfeme des oiseaux-moucfaes, qui sous tous les autres
ppporls CD sont si éloignés. Elle ne diffère cependant de la
iffécedente espèce qu'en ce que c'est plus évidemment la
digitale qui est la plus longue des dix de la
âin : toutes les suivantes décroissent ensuite régulièrement
a»ci r.-tpidement. Les pennes culiilales dont le nombre
jwail n'être inmais au-dessous de seîie dans les palmipèdes ,
Ùa qui varie dans chaque famille, augmentent d'abord uu
lupour décroître ensuite; mais en général elles sont courtes
presque égales.
l>ui$ les oiseaux-mouches, ches lesquels la main est très-
■ode, proportionnellement avec l'avant-bras et le bras qui
ot excASsivement courts, on ne trouve presque que les
lones digitales et métacarpiennes toujours au nombre de
tr décroissant de lu première ù la dernière et rapidement :
I cubitales sont très-courtes, tris-peu nombreuses et it
Aae dUlioctcs : j'appellerai cette espèce d'aile aigtw.
Va dernkr genre d'aile est celui qui se remarque dans les
tllinacês. L'aile, considérée en général, est courte et com-
isée de vingt-quatre à Tiugl-sepl pennes, ce qui varie uu
Il8 DE LA PEAU
peu dans chaque groupe. Il n^j en a cependant jamais plas
de dix à la main : la première est très-étroite et hi plus
courte ; les cinq suivantes sont presque égales ; les troisième,
quatrième et cinquième un peu plus longues que la seconde;
la sixième , la plus longue de toutes : les quatre autres dé-
croissent assez TÎte. Quant aux cubitales , la première est
toujours plus courte et plus grêle que les autres qui sont
presque égales et yariables en nombre.
Enfin les pennes caudales sont celles qui forment la queue.
Elles sont toujours par paires dont le nombre est fixe ; leur
Implantation forme une courbe hyperbolique ou en fer à
cheT&l» dont les branches sont plus ou moins serrées ; elle
ne se fait pas exactement sur le même plan ; la paire externe
que je nommerai la première étant toujours attachée le
plus bas 9 et ta paire interne ou dernière étant fixée te'^lus
haut, et qùelquefbis tout-à-fait hors de rang; c'est la paire
que Ton peut nommer coccygienne parce qu'elle est en con-
tact immédiat avec le coccyx. C'est cette paire qui acquiert
souTent un déTeloppement de luxe fort singulier. Quand les
paires de pennes qui composent la queue des oiseaux sont
égales j la queue est carrée ; si elles vont peu en augmentant
de la première à la dernière , elle est arrondie ^ si cette aug-
mentation est rapide , on dit la queue étagée ou cunéiforme,
et surtout lorsque les deux pennes ct>ccygiennes se recouTrent
Assez exactement pour paraître n'en former qu'une ; enfin
quand, au contraire , les paires de pennes vont en décroissant
de la première h la dernière, ta queue se nomme échancrâs^
ou pluli ou moins bijurquét.
Les autres plumes qui recourrent la peau des oiseaux,
donnent lieu à des considérations moins importantes; il en
est cependant quelques groupes qui ont encore reçu des dé-
nominations particulières, parce qu'il arrive souvent qu'elles
offrent des singularités de forme ou de développement.
Les plumes ùxillaires sont celles qui occupent le bord
DANS LES OISEAUX. 1 ig
pOïIérieur de l'articulation du hr.ns ou de l'nila ; elles l'ornient
uo raÏMeau asaec bien dislinct , et qui souvent est fort déve-
loppé.
Les couvertures des ailes sont les plumes qui recouvrent
les g;Tandes penoes qui bordent la tnnin et l'avaDt-bras à leur
origine.
Les com^rtures de la queue sont de mtme les plumes qui
occupent le croupion en recouvrant plus ou moins les pennes
caudales. Quelquefois elles sont beaucoup plus longues que
celles-ci , dans le paon par exempte.
11 n'est pas besoin de définir les plumes que l'on désigue
MUS les noms de cenicales , scapulaiivs , dorsales, siib-
aiaires, parce que ces termes s'entendent d'eux-mêmes.
appelé huppe un groupe du plumes plus longues que
I Jes autres, et qui droites ou couchées occupent la partie su-
I piricurc de la lûtc, comme on en voit dans le paon, dans la
l>|nie couronnée ; les principales sont toujours sur deux rang».
Les tailles ou oivilles sont formées par quelques plumes
bs longues et érectiles, situées sur la tête de plusieurs oi-
Mux, comme les hiboux. Souvent les plumes qui bordent
fTouverture du tympan se prolongent aussi, et alors elles
Irriteraient mieux le nom d'oreilles.
On donne aussi quelquefois le nom Ae fanon il des plumes
Ldiongées qui se trouvent implantées ù la partie inrérieure de
■l'origine du cou. La famille des hérons offre souvent cette
(position.
S* Sous le rapport de la grandeur, les plumes des oiseaux ^
)up : toutes celles qui recouvrent la plus grande
■rtie du corps sont en général courtes et comme squami-
mes, tandis que les pennes proprementdites sont toujours
lus ou moins longues.
I subalaires, les couvertures des ailes', celles de la
: ont quelquefois un développement considérable ,
a en voit des exemple» pour les premières dans uo«
120 DE LA. PEAO
espèce d'oiseau de paradis ^ et pour les dernières dans le
paon. *
Il est à remarquer que le déTeloppement de certaines
plumes 9 que Ton peut presque dire de luxe 9 dépend de l'âge j
du sexe et de l'époque plus ou moins rapprochée des amours.
itiemode Le mode d*implantation des plumes et leur disposition
x«* offrent aussi quelques différences; en général les plumes re-
couyrantes s'attachent une à une en quinconce obliquement,
de manière à ce qu'elles s'imbriquent d'ayant en arrière et
latéralement ; mais il arrÎTe aussi quelquefois que Timplanla-
tion' soit Terticale à la peau f et alors quand elles sont en
même temps fort courtes > elles ressemblent à du yeloiira;
c'est ordinairement à la tête et yers la racine du bec que l'on
remarque cette disposition ; d'autres fois, mais beaucoup plus
rarement 9 le mode d'implantation est d'arrière eo arant^
et alors les plumes sont hérissées.
Le mode d'implantation des pennes alaires est toufoors'
dans la direction du tronc; mais il n'en est pas ainsi des
pennes caudales : elle peuvent en effet, outre cette divcMCtion
normale , en avoir une plus ou moins oblique et même quel**
que fois verticale.
>aDs u 4** ^A quantité générale des plumes qui revêtent le corps de
l'oiseau varie également ; nous avons déjà parlé de ces diffé-
rences pour le nombre fixe des pennes ; quant aux plumes
ordinaires , elles sont d'autant plus nombreuses que l'oiseau
vit davantage dans les climats froids , ou , ce qui revient à peu
près au même , qu'il vit habituellement plus haut dans les
airs, ou qu'il plonge plus habituellement dans l'eau- Ainsi
toutes les espèces de la famille des canards, et la plus grande
partie des oiseaux de proie ont une grande quantité de plumes
et surtout de plumes duvetées à leur base; tandis que lea
gallinacés, les autruches, les casoars surtout, en ont beau*
coup moins et souvent sans duvet.
isbcou. ^oi^ Q«^3i surtout S0U9 le rapport de la couleur que les
DANS L£S OISEAUX. 121
plumes des oiseaux offrent les plus nombreuses et les plus
étonnantes yariations : cette couleur n'a cependant jamais
aucun rapport avec la coloration du derme dans lequel la
plume est implantée.
U j a sous ce point de yue trois choses à considérer :
1* L'espèce de couleur fixe; c'est celle qui , sous toutes les
incidences de la lumière» est toujours la même, rouge , bleue ,
jaune » blanche ou noire ;
Q* La nature de la couleur, qui est au contraire variable ou
changeante suivant Tangle sous lequel tombent les rayons
lumineux sur la plume; .
3* Enfin la disposition générale des couleurs ou le plumage.
On trouve dans les oiseaux toutes les espèces de couleurs L*efpic«.
fixes et toutes leurs nuances qui sont réellement innom-
brables ; Ton remarque que les plus brillantes, qui sont
quelquefois comme vernissées, n'existent qu'à l'extrémité
des plumes, et que dans ce cas celles-ci sont terminées par
des barbes longues j cylindriques, et don^ lef barbules sont
très-courtes , très-fines , et quelquefois tout-à-IEiiit nulles.
Les couleurs changeantes, irisées ou métalliques qui ren- La uaton.
treot toutes dans la même catégorie, paraissent dépendre
encore plus évidemment de la di^sition des parties com-
pofMmtes de la pluipe, et avoir dans leur production la plus
grande analogie avec la formation des*anneaux colorés. Ce
qu'il j a de certain , c'est que les plumes qui sont ornées de
ces couleurs ont toujours leur tige et leur barbe extrêmement
fines, tandis que les barbules sont larges, nombreuses,
serréea de manière à former en apparence une surface polie
et convexe. Je n'ai pu y voir, même à l'aide d'une très-forte
loupe , les petits enfoocemens réfléchissans dont parle Aude*
bert ; mais )'ai très-bien vu les intervalles qui séparent les
barbules , et dans lesquels se décompose sans doute la lu-^
mière.
Quant à la disposition générale des couleurs ou au plu- La diipoiitïon,
i:ia DE LA PEAU
nage des oiseaux , quoiqu'elle soit plus Tariabie que dans
les mammifères» on trouve cependant à peu près les mêmes
sortes de coloration^ c'est-à-dire »
La couleur uniforme proprement dite ;
La couleur uniforme tachetée et aree des taches pkis fon-
cées ou plus claires que fe fond;
La couleur rariée par plaque^ ou par grandes taches; mais
jamais par bandes rerticales » ni horizontales.
L'on troure aussi une sorte de combinaison des deux der-
nières espèces» c'est-à-dire une couleur uniforme tachetée
ou non , avec quelques parties colorées par plaques.
En général les parties supérieures du corps sont plus colo-
rées que les inférieures; mais à cause de la position du cou
des oiseaux » il ne faut placer parmi celles-ci que l'abdomen
proprement dit» la face interne des ailes , des cuisses et ks
parties des flancs qu'elles cachent
L'âge» le sexe» l'époque plus ou moins rapprochée des
amours» le climat» ont une influence plus ou moins mani-
feste sur la coloration des oiseaux» dont Tensemble a quelque
chose de fixe dans chaque famille naturelle.
Dans quelques espèces où la coloration paraît être pres-
que toujours uniforme ou par plaques» l'âge» ni le^eexe n'ont
presque aucune influence » si ce n'est peut-être dans reten-
due de quelques plaques : les perroquets» la famille des cor-
beaux» beaucoup d'échassiers et même de palmipèdes sont
dans ce cas.
Dans d'autres dont le plumage est ordinairement uniforme
avec des taches plus foncées et rarement par plaques » il n*j
a que peu de difierences entre la coloration du mâle et celle
de la femelle ; mais les jeunes diffl&rent beaucoup , et n'ar-
rivent que par nuances au plumage qu'ils doivent avoir à
leur état parfait. ( Les oiseaux de proie. )
Dans un bien plus grand nombre on trouve que la femelle
diffère du m&le d'une manière tranchée » et alors le leiuie
DANS LES OISEAUX. 193
fige a le plumage de la femelle; c'est ce que l'on voit dam
un assez grand nombre de grimpeurs, de passereaux et sur-
tout dans les gallinacés : les faisans sonl les oi.'eauz où il y
a le plus de différence entre les deux sexes et cnlre l'^ge adulte
et le jeune Age. Les Téritables canards se rapprochent sous ce
rapport des gallinacés.
Le climat parait avoir une certaine iafluence sur la TÎra-
cilé et la variété des couleurs dans les oiseaux; en effet les
espèces les plus remarquables sous ce rapport , Tienoent de
la lone torridc. Les oiseaux de l'Inde qui ont une couleur
nétallique, ont celte couleur plus glacée, plus ternie que
t de l'Afrique, et surtout que ceux d'Amérique.
On trouve cependant quelques espèces de canards dont le
Bflnmage est irès-brillant, et qui Tirent dans les climats
■ifroidg. Mais presque jamais dans ces climats on ne voit ces
Beonleurs irisées et surtout métalliques qui ornent la robe
I oiseaux-mouches, des oiseaux de paradis, etc. Dans le
me genre naturel, les espèces les plus ricbcs en couleurs
appartiennent toujours aux climats chauds ; c'est ce dont on
peut trouver des exemples dans le genre des merles et même
parmi les oiseaux de proie. Bien plus, dans la même espèce
le» individus des parties les plus chaudes de la zone qu'elle
babite sont plus Tivcment colorés que les autres.
On trouve aussi comme résultat de l'action du climat que
les oiseaux sont susceptibles de l'albinisme; mais je ne con-
nais pas encore d'exemple de mëlanisme.
Les ongles des oiseaux présentent des dilTérences atscï évi- n
demment en rapport avec leurs usages, du moins dans te
plus grand nombre de cas.
La plupart des oiseaux en manquent complètement aux
Is de la B
Va petit nombre en ont un au pouce ou au premier doigl
nlement, et il est en général assez pointu et recourbé : [es
■■■rtîDet5 (Ont dans ce cas.
1
ia4 ^^ ^^ PEAU
L'autruche est peut-être le seul oiseau dont les deux pre-
miers doigts soient armés chacun d'un ongle puissant » forte-
ment recourbé. Leur grand développement ne permet pas
de penser qu'ils soient sans usage.
Quant aux ongles des pieds ils ne manquent jamais à
aucun doigt, même quand le pouce est excessivement petit;
mais ils affectent des formes extrêmement variables.
Plus les oiseaux sont marcheurs et plus les ongles sont
droits, épais et obtus; aussi le sont-ils beaucoup dans les
autruches et les casoars , ils le sont moins dan^ les gallinacés ;
enfin les espèces qui les ont le plus crochus et pointus, sont
celles qui marchent fort mal et qui s'en serv.ent pour déchirer
ou retenir leur proie. Les aigles et même les perroquets ont
des ongles de cette forme ; ils contribuent à la formation de
ce qu'on nomme la serre dans les premiers.
Les ongles des j^ualre doigts sont rarement tout-à-faît sem-*
blables. Le plus long et le plus fort est ordinairement celui
du troisième doigt ; mais quelquefois c'est celui du premier
ou du pouce , comme dans la plupart des passereaux, et sur-
tout dans les alouettes, où il acquiert un dé?eloppencieDt
énorme.
On trouve aussi que dans un trè8-gra[nd nombre d'espèces,
et surtout parmi les gallinacés et les échassiers, l'ongle du
doigt médian s'élargit à son bord interne , et quelquefois se
denticule, comme dans les hérons. L'engoulevent a aussi
cet ongle pectine.
Les cornes et les ergots jae se trouvent que dans un petit
nombre d'espèces d'oiseaux. Les différences qu'ils présentent
sont donc tout-à-fait spécifiques. Les derniers surtout n'exis-
tent, au moins dans tout le développement dont ils sont
susceptibles que dans les individus mâles de l'ordre des gal-
linacés.
Quant au bec, dont nous aurions à considérer la nature plus
ou moins cornée, et même quelquefois caiomre^ du noi^a
DANS LES OISEAUX. 125
dans son bord dentaire , sa division en parties nasale, maxil*
laire, prae-maxillaire et mandibulaire y et surtout sa forme
qui est extrêmement variable ; comme cette forme dépend
essentiellement des os qui composent les mâchoires , et quo
d'ailleurs le bec des oiseaux est éyidemment l'analogue des
dents pour sa nature comme pour ses usages, nous ren-
voyons ce que nous avons à en dire à Tendroît où nous trai-
terons des dents , c'est-à-dire, à l'article de la mastication.
Nous terminerons donc l'examen des différences que peut
présenter l'enveloppe extérieure dans la classe des oiseaux
en faisant observer que le peaussier est constamment disposé
de même dans toutes les espèces, et qu'il ne diffère que par
un peu plus ou moins de développement.
C. Dans les reptiles écaiUeux.
Les différences générales qu'offre l'enreloppe extérieure
dans la première classe des reptiles consistent en ce que le
derme est presque toujours fort adhérent à la couche mus*
culeuse ou même osseuse sous*posée ; que son tissu est or-
dinairement dense et peu perméable.
Le réseau vasculaire est en général peu considérable*, peu Le réseta
culaire,
distinct. •
Le pigmentum colorant existe rarement sur la peau pro- Le pigment
prement dite , mais le plus souvent à la surface de ses parties
développées en écailles.
La couche nerveuse paraît être presque nulle. Lecouehe i
Enfin l'épiderme quelquefois très-mince , est le plus sou- L^ëpidem
vent très-dé veloppé à cause de la grande quantité d'écailies
qui recouvrent la peau.
On trouve en effet dans cette classe assez hétéroclite d'à- Dtséeaui
niaïaux , une de ces modifications de la partie extérieure de la
peaa auxquelles on donne ordinairement le nom d'cfcai/Zff ;
mais les écailles des reptiles nous semblent manifestement
126 DE LA PEAU
différer de ce que nous aYons nommé ainsi dans les pan-
golins 9 parmi les mammifères » de même qu'elles diffèrent
des écailles des poissons. En effet on peut les regarder
comme n'étant autre chose qu'une sorte de saillie ou de
pincement d'une partie du derme et de ses couches super-
posées. Leur solidité n'est due qu'au grand, déreloppe-
ment de la partie épidermique. Si ces légères modifications
de la peau sont circonscrites par des lignes ou espaces où
l'épiderme est beaucoup plus mince » ou si elles sont très-
peu élerées, il en résulte des plaques écaiUeusei; si elles
s'élèrent dayantage sur le plan de la peau, mais Terticale-
ment y elles forment des tubercules écailleux plus ou moins
saillans ; enfin si ces saillies sont déprimées et s'appliquent
obliquement sur la peau de manière à s'imbriquer les unes
les autres , ce sont des t'cailles proprement dites , surtout si
la partie épidermique de ces écailles acquiert un très-grand
déreloppement ; mais elles ont peu d'analogie arec les yéri-
tables écailles des poissons (i).
L'étude de la grandeur proportionnelle de ces écailles»
de leur forme ovale, carrée j triangulaire, pointue, large ou
étroite f de leur superficie lisse ou carénée, de leur implan-
tation , de leur disposition en quinconce ou vcrticillée , four-
( i) On pourra distinguer les écailles en trois genres :
i« Les écailles épidermiques;
3* Les écaiUes dermiques;
3« Les écailles piliques on phanériques.
Le premier genre comprend les espèces qui sont produites par un
renflement ou un pincement de la peau dans toutes ses parties , et qui
saille plus ou moins à la surface du derme , en s'imbriquant ou non.
Je distingue deux espèces principales dans ce genre.
a. Les unes ne sont que des renflemens plus ou moins considérables
et rerticaux ; ce sont les fdaques, les tu^ereuies t^vammeitm dont on fott
Unt d'cxemplef sur les patcs des otseaux et sur les tortues.
DANS LES BEPTILÏS BCAItlEtX. 1 27
■il d'ezcellens caractères à la zoologie. Nous nous boraerons
1 Uire obserrer ici que les (coillts et mSme les tubercules
et [esphques sont souvent plus grandes dans les lignes mé-
dianes supérieure et inTcrieure.
Uats ce que l'épiderme des reptiles écailleux offre de plus
ibgulier, c'est qu'il se renouvelle souvent tout-iï-fail, de
manière -à ce que celui qui est rejeté Tonne une sorte de
jgtiae qui représente exaciement l'aniinal. Il en résulte qu'à
de certaines époques la peau peut avoir deux épidermes,
Tdo qui vient de se former, et l'autre qui est détaché sans
lire encore tombé , et que sa coloration est plus vive, ïm-
mcdialement après l'apparition du nouvel t-piderme.
On trouve le plus souvent des ongles à l'extréuiilé des
I àalgla des reptiles écailleux qui ont des membres ; mais leur
nicture ni mfiue leur forme ne présente rien de particu-
Il n'existe de véritables cornes que dans l'iguane cornu et le
I 4èrasle. I>ur structure parait Être la mOme que celle des
;s creuses. It en est de même de celle qui termine la
e de certaines espèces de scrpens et les ergots des boas.
Je ne connais pas de cryptes répandus généralement à la (
I «orface de la peau des reptiles ; il est cependant probable
qu'il en existe dans les geckos.
é. Le* antrei lont d» renlIetiicDS an» coniid^rablo compriinci,
«a da Umei obUquei qui peuTenI plui ou moini >e dépaMCC lo uuei les
ailn* , ou l'imbriquer comme le fout le* tuilei dci lalti.
I« «ecoad genre oe icnferme qu'une espèce , c'cit celle dam ta pot-
lien da dcrmo de laquelle il te dcleloppc une partie aolide plut ou
■MÎBi mnqueuie ou OHCUie qui l'imbrique ; c'eat la vërillble Écaille
dea poiMOil* qui me piiati différer de celle des rcplilc», eu ce que
lo«^« cclle-eï eit loUde, réiîiUnle, c'cit aumojcn de l'jpidccme.
Le wcood genre dc oompreDd auiii qu'une espace i ce wDt tci
•cûlUi de* pingolina , qui (ont de vérilablei ongle).
tortuet.
128 D£ I^A *f^tl
Oa en connaît un amas ao'biiitl^ I9 mâchoire inférieure
du crocodile 9 et une série le long de la face interne èe la
cuisse dans un grand nonàlA'e de sauriens. rh
Maniiier. Le peaussicr n'existe ^lus d'une manière dîstiticte ^ns
cette classe d^aniauiux5 si ce n'est peut-être à la face abdo-
minale de plusieurs 8ef)>ens. '
diffdirencet Les différences* que présentent les groupes ou ordres qui
constituent cette classé sont assez grandes si l'on s'arrête sor-
tocrt à la disposition dii derme devenu appareil pvt)tecteiir^
tnais peu considérables dans les parties réelletll0iir<4^sèn-
tielles.de k peau. • . : -^ ' t ■ ■ '
On peut dire d'uiM|ij^ftfii$ère générale qne l^flj^^flItKiti est
d'autant plus i^bâ^èvse qu'on se rappf oçh^^ AAiflMUge de
l'extrémité^ dc*lkcla*sse. ' '
Dans Dans les tortoes ou cBéloniens le derme est eti général fort
épais, d'un tissu assez serré et résistant. La couche Tascu-*
hiré me paraît peu distincte; le dépôt colorant est ce-
pendant éVtdéo^ii est fliiant ou presque liquide ; les papilles
neryeuses sertiblëat presque nulles ; mais l'épiderme est en
général fort èpSUé , surtout dans les parties qui ne sont pas
susccptibiemie mourement, où il prend la forme de tuber-
cules ou d'écailtes ; dans les autres parties il est plus mince,
et couirert de très-petites papilles assez espacées.
Je ne connais pas d'appareil crjpteux dans cet ordre de
i^ptiles , neii plus que de poils simples.
Il n'existe pas noip plus de peaussier.
Les différences que l'enveioppe générale présente dans
les tortues sont assez peu considérables; quelquefois elle
forme des espèces de prolongemens appendiculaires , comme
dans la tortue matamata au cou et sous la mâchoire infé-
rieure. Dans les émjdes et surtout dans les trionjx , il J
a une membrane interdigîtale assez étendge et flexible.
Le derme est toujours plus épais dans les endroits où il
n'est pas immédiatement appliqué sur Je système osseux : il
DANS LES REPTILES ÉCAILLEUX. 1 29
l*€St par conséquent moins sur la tête , le dos ou la carapace,
le rentre ou le plastron. Mais alors il est complètement et
très-fortement adhérent.
11 Test également moins à la partie inférieure du corps et
au côté interne des membres.
L'épaisseur de Tépiderme est aussi plus considérable en
dessus qu*en dessous ^ au cOté externe qu^au côté interne , en
général dans les endroits les plus exposés ay contact des corps
extérieurs» C'est dans ces endroits qu'il prend la disposition
de tnbercules de forme yariable, souvent un peu squammeux
ou imbriqués » comme sur les membres.
Sur la tête et sur le dos 9 les plaqiy s de l'épiderme affectent
des figures déterminées dont la considération n'est pas sans
utilité en xoologie , en ce qu'il y en a toujours le même
nombre dans chaque espèce 9 et qu'elles ont la même forme.
Celles qui recouvrent la tête se nomment c^^^ue^; on les
difiseen labiales, nasales, sourciUères, interorbitaires i laf^
crymates ou antorbitaires ^ postorbitaires, pariéiales'ei ocei^
pùales j suivant leur place à la surface de la tête.
Toute la ligne dorsale est couverte par une série de grandes
plaques bien symétriques que je désignerai par la déBômi*
nation de rachidiennes. De chaque côté il y en a une autre
rangée 9 elles sont donc paires , ce sont les plaques 'oosiàlesi
Enfin tonte la circonférence du corps est bordée par'iAie éè-
rie de plaques plu« petites et également paires , si ce a%st la
médiane antérieure ; ce sont les plaques marginales.
La partie inférieure du corps ou le plastron est aussi ré-
couverte par de grandes plaques carrées; ce sont le» plaques
stemales. '
La nature du séjour a aussi quelque influence sur IVnve-^
loppe des chéloniens, ce qui se trouve assex bien con^onfer
avec les petits groupes génériques qu'on établit dans cette' fa-
mille. • , * . 1 . '
Ainsi plus les espèces sont aquatiques 011 moinsiellies sor-
'• 9
l32
DE Là TIAV
DiDt let MO*
rieiM.
Gtckordei.
Les ongles sont peu coDsidérablesY et H ii*«o existe pas
è tous les doigts. Les deux externes en manquent.
II j a un amas de cryptes «itué de chaque côté^ entre les
deux branches de la mâchoire inférieure; ils forment uoe
petite glande ovale , comprimée , adhérente sous le derme f et
qui s*ouTre à Textirieur dans une fente longitudinale cachée
dans les plis de la peau du gosier : elle produit une substance
à odeur de musc qui s*exhale, dit -on , surtout en abondance
à Pépoque du rut.
On trouve en outre que chaque plaque squammeuse d«
corps offre au milieu de son bord postérieur un point qui
semble poreux.* Il en est de même de ceux qui sont épart
sur la peau qui revêt la mficheire inférieure.
Dans les crocodiles on^ ne peut pas dire qu^i y ait de
peaussier véritable ; cependant des muscles superficiels de la
colonne vertébrale » il se détache une double série de |^tits
muscles qui se portent les[uns d'avant en arriére 9 et les autres
d'arrière en avant pour se terminer par des tendons distincts à
chaque rangée des tubercules écailleux du dos et de la queue.
Il en résulte que chaque tubercule a deux de ces muscles , et
qu'il j en a quatre séries au dos, et deux seulement A la
queue 5 ce qui dépend de la disposition des plaques.
J'ai aussi observé une petite bande musculaire^ qui de la
peau vers l'aogle postérieur de l'omoplate ^ se porte vertica-
lement à la peau qui couvre le grand pectoral dan la région
axillaire.
Le sous-ordre des sauriens offre , dans la structure de la
peau f des différences qui se rapportent plus à la forme plus
ou moins squammeuse de sa surface qu'au développement de
chacune de ses parties. On en trouve cependant quelques-
unes eous ce dernier rapport.
Dans les geckos la peau est en général plus molle, plus
nue 9 plus muqueuse et moins adhérente. ^
Le derme est médiocrement éjiais 1 mais il se relère à sa
DANS LES KEPTILES ÉCAItLECX. l33
turfiioe en petife» stKUieê déprimées y formant des apparences
d*écaiHes qui teodènt A slmBrf^er d*uDe manière fort régu-
lière.
Le résean rascolalre est peu distinct Le pigmentum est
blanc f piqueté de très^petits points noirs; aussi le système de
coloration est-il assex singulièrement Tarie.
L*épiderme est proportionnellement fort mince» surtout
qdand il est anciennement formé » mais un peu moins à la
suHkce des tubercules que sur la peau qui les sépare.
Il anÎTe quelquefois qu'on trouve deux couches à Tépi-
deitne» Tune plus molle qui Tient d'être formée, et l'autre
prête A tomber.
Les ongles sont extrêmement petits, mais ils sont fort
aigus. Plusieurs espèces semblent en manquer au pouce et
même aux autres doigts ; mais plutôt à cause de leur extrême
petitesse que par leur absence totale. En effet, j'ai trouvé
on ongle même au pouce rudimentaire d'une petite espèce
de gecko de l'Ile de France , qui semble au premier aspect
n'aroir que quatre doigts.
La plupart des espèces de cette famille offrent sous les
doigts nne disposition de pelotes assez singulière , et qu'on
ne rencontre guère ailleurs (i). La peau , dans une partie plus
oo moins considérable de la longueur des doigts, s'élargit et
déborde beaucoup la largeur des phalanges ; il en résulte
alors ane sorte de disque dont la surface supérieure n'offre
riea de remarquable. L'inférieure, au contraire, est striée
transTersalement par des saillies squammiformes, séparées
par des sillons proportionnels et quelquefois dlTlsées en deux
(i) Je dois cependant iaire obterrer qu'il est quelques mammifères
de fcrdfo des rongeurs , et plusieurs oiseaux , qui offrent quelque cbose
d*analogiie dans une disposition squammiforme du denne |et de l'épt-
dcrme de la partie inflérieure des doigts. Maïs jamais ces espèces d'é-
ct9c9 transTfUet ne sont Tisqueaies 9 ni garnies de crochets.
•? /
IJ4 ^^ ^^ PKAli
parties par une ligne loogitudinule. Ces saillies du derme» qui
»*iinbriqucnt un peu, sont sans doute pourTues» dans une
portion de leur surface et surtout dans leurs intervalles^ de
pores crypteuXj ce que je ne puis absolument assurer; mois
ce qu'il j a de certain , c'est que leur bord libre est armé
dans toute sa largeur par une sorte d'ongle divisé en uq
très-grand nombre de dents de peigne extrêmement fioef et
un peu courbées à l'extrémité. •
La proportion de la disposition poreuse et de ceUe en cro-
chets du disque des doigts des geckos , retendue de ce.disqtte ,
la division ou l'intégrité des lames squammeuses quî la com^
posent 9 le nombre même de ces lames» offrent de» différences
qui» combinées avec le développement des ongles, pré-
sentent des caractères propres à distinguer les eapèces et
même les sous-genres des geckoîdes.
Il est probable que la peau des geckos est pourvue de
cryptes , puisqu'il parait qu'elle exhale une humeur d'une na-
ture vireuse ; mais je n'ai pu m'assurer de leur existence.
Un petit nombre d'espèces ont des pores fémoraux : ce»
porcs diffèrent de ceux des autres sauriens que nous allens
décrire tout à l'heure, parce que leur orifice est ovale*
AcamoiJes. Dàns la famille des agames, qui renferme les caméléons , la
peau est encore assez peu épaisse. Le derme est même très-
mince dans ces derniers 9 surtout aux endroits où il n'est pas
renflé en petits tubercules. Ces saillies plus ou moins consH
dérables simulent quelquefois des espèces d'écaiUes. Dans le
caméléon elles ressemblent un peu à des tètes de olous;dans
les agames proprement dits elles forment autour des oreilles
des faisceaux d'épines. Le réseau vasculaîre et le pigmentum
sont au contraire fort épais 9 et plus que le derme lui-même.
Quant à l'épiderme il est en général très-mince 9 si te ii*est
dans les endroits où il recouvre quelque saillie du derme.
Ce grand développement du réseau vasculaire dans la peau
des agamoïdes nous permettra jusqu'à un certain .point 4'^x^
DANS LES REPTILES iCAILLEUX. l35
pliquer la 8iDg;ulière faculté dontjouisseat la plupart âes es-
pèces de cette famille , et surtout les caméléons , ès'chMtger
presque înstantanémeot de couleur, suivaot les circoastiilie6S
eitérleures excitaotes ou débilitantes.
Le système de coloration des agamoldesest en général oni^
forme, et quelquefois rarié par pkqties.
Les ongles sont souvent asses forts ^ quoique moins qtie
dans la famille suivante, et ils sont en même nombre qoeto»
doigta.
Oo trouve asseï souvent dans cette (kmiHe et -dans eelM
des iguanes que renveloppeeitéDieure larme des expânsidHif
plus ou moins eonaidérabies , et quelquefois iusoeptibles 4&
dilatation par Tintroduction de l'air dans les pocbes internée,
qu'elle revêt. Dans ce cas il en résulre ce- qu'on n^mme
ffHtre, qui se trouve toujours sodé lagorgtf. La «ettledlflè^
rence dans la peau qui les forme, c'est que le derme est eitt
général plus minoe et surtout plus élastique. D^ttlses fbis.
ces prolongemens de la peau occupent la ligne doessley-eo'
qui oooslîtue ude crête qui se prolonge plus ouvioins, et
peut être ioulenue par des rajons osseux où non : la stsmeM
turc de la peau est la même que sur les aatMa parties leî
corps. Enfin dans le genre des diag^eniSy la pean fbnw éé>
larges expansions pleuro - gastriques un peu -comme •dntt
les poUitouches, mais avec cette différence qu'elles iMttt
soutenues par les côtes, comme noua iè Teivons * en tratfMrt:
de l'eppareil de la locomotion. J'ignore si la peao j Offre
qaelqaes modifications ; mais cela est peu probable. ' igiMMtdM.
La fiuniile des iguanes et celle des topiiiattibis ont «ftepèlNà
fort épaisse, surtout à la queue. Le derme en fiiit la pimr
grande partie. Son tissu est serré; il est partagé en- piMta
renflemeas sobsquammiforaaes régulièrement disposés ^ inats.
qui ne s'imbriquent pas. Le réseau vasculaire est ' é^idrai^
nitAt moins considét*able. Le pl^yiaenHun est soutint tite^
laent^oloffé.
l56 DK LA PEAU
. Le système de coloration est uniforme dans les iguanes , et
souTent Tarie par bandes rerticales ou piqueté dans les tu-
pinambis.
Les fausses écailles formées par l'épiderme prennent Im
n^^ii^t figure que les saillies du derme.
L'appareil crypteux général est nul; mais on commence
à Toir dans plusieurs espèces ce qu'on nomme des pores J^--
moraux. Ce sont de petits utricules ou cryptes cachés sons
chaque tubercule écailleux du bord interne de la cuisse. Ils
Tersent. leur fluide par un pore distinct qui trayerSe le mi-
lieu de chaque écaille, et leur réunion formé une série
longitudinale. Le nombre de ces pores est fixe po«r ehaqne
espèce.
Tous ces animaux ont autant d'ongles que de doigts » et
cea ongles sont toujours très- forts ^ comprimés 9 arqués et
aigus.
Lacertoidct. • ^^ P^^u des reptiles de la famiUe dès réritables léaavds dif-
fèfe^asseï peu de ce. que nous Tenons de Toir dftns la fanàiUe
précédente ; c'est dans un assez grand nombre d'espèces de
ce, groupe, que l'on commence à trouyer toutes les parités
ioférieures du tronc et de la queue, couTertes de larges
plaques squameuses tout»i-»fait différentes des écailles 4iuî
recouyrent les parties supérieures , et qui sont plus ou moins
imbriquées. Ces plaques ont alors une sorte de peaussier
analogue ù ce qui a lieu dans les couleuTres , etc.
Dans les espèces dont les pieds tendent à manquer ou
manquent tout-à*fait, l'euTeloppe devient de plus en plws
pcotectrice ou squammeuse , comme cela se Toit dans les
scinques et dans les orvets.
On trouve même dans ces animaux une espèce d'écaillés
irès*rapprocbée. de celles ûps poissons. Dans les scinques le
derme est fort mince, et il est presque entièrement recou-
Tcrt par de petites poches plates formées par les deux couches
Tasculaire et de pigmentum. C'est dans chacune 4e ces
DAHS IKS BEPTItïS ÉCAlLtECX. 137
podwique se troure une écaille subosseuse, cassante, com-
posée d'uD nombre fixe de petites pit:ces parullèlo^mmi'
ques, disposées sur deui rangs et d'une manière (out-â-fnit
régulière.
La peau des orvets a beaucoup d'analogie avec celle des
scinques : les écailles sont également dcnniques, mais ellci
n'ont pas tout-A-rail la mSme structure. Elles sont très-ad-
hêrentes au derme.
Du reste la disposition du réseau vasculaire et celle du
pigmentum sont comme dans les familles précédentes.
Le système de coloration est plus ordinairement parbandes
ktogiludioales ; mais il est aussi quelquefois uniforme.
L'3ge paraît a?oir une influence remarquable sur cette co-
. loration de la peau. Ainsi dans les léiards proprement dits ,
il est plusieurs espèces qui pussent par des couleurs et mSmo
r 4es dispositions de couleurs toutes difTcrenles de ce qu'elles
> Mront dans l'état adulte.
' Le climat , et surtout la chaleur et la lumière solaires in-
fluent aussi beaucoup sur lu coloration des lézards.
L'épiderme en se moulant plus ou moins complètement
•ur les dispositions du derme, forme dans la plupart des es-
pèces de ce groupe des plaques céphaliques afTectanl des
Carmes et dei dispositions différentes dans chaque groupe
naturel, et même peut-être dans chaque espèce distincte.
Les ongles dans les espèces qui sont pourvues dedoigis sont
tncore asges forts, mais beaucoup moins que dans les deux
Cunillcs prccûdcnles. Dans les scinques et surtout dans les
chaU-ides, les seps, etc., ils diminuent de plus en plus, et
tendent même k disparaître.
Un trouve encore dans tous les Téritables léiards les pores
fèinoraux dont nous avons parlé dans la famille précédente. -
Le sous-ordre des ophydiens offre une enveloppe de plus j
en plus protectrice et par conséquent moins sensible.
Le derme est cependant en gijnéral assez peu épais, et
i4o SE %k riAU
relerées dans leur miiiea par une ligne Millaiite; ee eoni
les écaille» ^twénées.
Il est rare de trevTeir que tout le oorps toit entièreiiieiiC
eouTen de la «nêrae sorte de reaflement squammeux.
Sovreut la tête est reyèlue de grandes plaques dont la
forme et la disposition ont quelque chose de fixe. Je ks di-
vise de même que dans les chéloniens et dantles sauriens en
prasnuueiUaireêf maxillaires, mandibulaireSf ou iaUaksp
nasales, inter^nastUes, frontales ^ lacrymalts^ onaniorèi'
iairesj sourailières, pasiorbùaiirSf interorbilairer, pariélajks
et oecipùales» Leur dénomination les défiait suflbamment.
Souvent aussi les parties inférieures du troncy depuis
Tangle des mâchoires jusqu'à Testrémité de la queue» sont
revêtues de plaques simples ou>de plaques squanmilformeSf
qui occupent une plus nu» moins grande partie de feue
largeur.
Elles ne forment ordinairement qu'un rang ; mais il arrire
aussi qu'elles en forment deux , comme sous la queue des
couleuTres et sous le cou de quelques espèces.
Les looiogistes font la plus grande attention à hi combi-
naison de ces plaques et à leur forme pour la- distinction des
genres et des espèces. Quant au nombre des plaques abdo-
minales et caudale» dont on a touIu également se servirpour
la distinction des espèces de couleuTres» de Tipères» il est
certain qu'il Tarie un peu arec r%e.
D. Dans la claàse des rutiles nus ou ompfyBi^ns.
jmMt fé- La seconde classe des reptiles ou celle des nudipelliféres»
comme l'indique le nom classique que je leur ai donné , doit
offrir des différences notables dans la structure de Tenve-
loppe cutanée ; en effet elle deyient presque subitement dé-
pouillée de Téritable épiderme» de tout appareil phanéreux;
au contraire l'appareil crypteux se dételoppe en rapport in-
DIN* tI3 BEPTttES NUS OU AMPIIYBIKNS. \/^i
Vene, au point que la peau derient presque semblable à la
partie de l'enTeloppe générale que nous conuaStrons 8oui le
nom de membrane muqueuse.
Quoique dans la première ramille de cette classe la peau
soit presque entièremeat séparée des tissus sous-jacens; ce-
pendâflt dans toutes les autres elle est parfaitement et com-
plètement adhérente.
Le derme est en général asset épais, mais asseï peu deoie
et d'un tissu peu ûbreux.
La membrane rasculaire est considérable , aussi le sjrstème
vasculaire qui se rend à la peau est-îl proportioDoel.
Le pigmenlum est généralement asset épais, du moins dans
les parties Titement colorées. On trouve qu'il peut offrir
presque toutes les couleurs , et les plus brillantes.
Le système nerreux est probablement aussi asseï dére-
loppé , i en juger par la quantité de nerfs qui se rendent A la
fcau ; mais il n'y forme pas de papilles.
Quant Jt l'épiderme, il parait être tout-à-fait nul» et n'être
tùnni que par une couche de mucus adhérente : cette couche
■ tt détache de temps en temps , et l'animal la rejette comme
1 le* «crpens font de leur épiderme.
Mis il n'y a de traces de poils ni même d'ongles (i).
Les cryptes de la peau sont au contraire excessivement
I aotnbreus» et en effet le donne est percé d'un Irès-^and
[ BOmbre de pores , comme les feuilles du millo-pertuis. Le
I iBÎde qu'ib sécrètent est presque entièrement muqueus.
li n'y a plus de peaussier.
Les différences que l'enTeloppe cutanée de ces animaux
[ yent présenter ne sont pas considérables.
(i) J'ai m cependant qaelquei eiptcea chïi kiquetlci par la mtcé-
I il lombaïl du l'citrémilé de (roU doigli iculcoicat de petïl>
iiMa>qne*,conimeilEl'eiltémiledela queue de quelque) tcrpcni:
I «• «cul ritUemeut dei «pic et d'onglai.
l42 DB LA PSÂd
A f^ïnt j «•t-il- OB peu moins d'épaisseur dans les partîeé
iaférlearas du tronc et internes des membres : les espèces
cependant qui ont quelques tubercules les ont plus nombreux
et plus gros en dessus qu^'en dessous.
L*âge n'apporte pa» non plus des différences bien sensibles^
antres que eelles qoî sont générales à tout le type, ou bien
elles tiennent à ce que Tanimal n'a pas pendant une partie de
sft Tie actî?e la forme qu^il aura dans le reste , comme dans
les têtards des Térîtables batraciens qui ont une queue qu'ils
perdront par absorption , à un fige plus ou moins arancé.
Comme ces aniipaux Tirent pour la plupart dans l*eau ,
dâttt èe% lieux bumides, ou ne sortent que la nuit, la
ûonsidéralion ém séjour n'entraîne pas de différences un peu
notables. Cependant les espèces évidemment terrestres ont
la peau plus dense > plus tuberculeuse que les autres.
• Les plus grandes différences peuvent mieux Gtre rapportées
à chaque groupe.
)«Di itt utra- Dans Tordre des batraciens proprement dits , la pettu offre
cette singulière disposition de n'adhérer que rens Pâttache
dssnenbreS) <^ manière à pouvoir être aisément Insufflée
comme un sac : elle forme rarement des prolongemens ten-
taculaires,. comme dans le pipa, mais plus souvent des l^x-
paDstoQs interdigitales dans toutes les espèces esièntfelte-
ment liquatiques.
Les pipas ont du reste cette peau plus sèche mêfttè i^èles
•
crapauds) elle est couverte d'un très-^grand nombiH) dé p<ftits
tubercules ou grains, comme crétacés. i . .: •
Les orapands ont la peau plus molle et sôuTent déridée
par des amas de tubercules plus ou moins consMéraMèSu Ees
cryptes qui les forment paraissent produire un fluide, parti-
culier.
On remarque surtout en arrière de chaqu^ç œil un amas de
cryptes dont les orifices sont trè»- visibles; e-est qe qu^w
nomme des g/aiz£ie5 /^aro^û/e^. .ii * "
cieoi.
iM
DANS LES REPTItBS NUS OU AHPHYBIENS. l45
Les grenouilles ont la peaa beaucoup plus lisse , et n*ont
pas ces espèces de parotides.
La peau des rainettes est encore plus lisse ; elles n'ont pas
non plus de parotides ;. mais Textréiaité de leurs doigts est
renflée en dessous en pelotes transyerses^ qui forment comme
de petits coussinets. Le derme j est é?idemment plus pul-
peux qu'ailleurs : au*dessou9 est un petit amas presque en-
tièrqaient ?asculalre, ce qui fait présumer qu'il se produit
à la snrface de la peau une certaine matière yisqueuse ; mais
\e n'ai pu Toif les cryptes ni les pores.
Dans la famille des pseudo-sauriens qui comprend les sa- >>•»•
lamandres., les protées et les sirènes , le derme décent de
plos en plus gélatineux, moins fibreax ; il- est fortement ad-
hérent aux tissus sous-jacens.
Dans les salamandres terrestres et aquatiques, la pe^aia
est encore comme finement granulaire; dans les premièms'il
y a des glandes parotides qui n'existent plus dans les aàtMBS.
Mais ce que les dernières offrent de plus retnarqtiable*, ù*éit
que chaque année , à l'époque des amours , il pousse dans toute
la ligne dorsale du corps et de la queue des individus môles,
une crête molle fort large qui disparaît et s'absorbe quaàd
l'acte de la reproduction a été exécuté, k peu près comme la
quene des têtards de grenouilles.
Les cryptes nombreux du reste de la peau yersentuno
humeur blanchâtre.
Dans les protées, la peau est presque entièrement géla-
tineuse et transparente ; le derme est cependant assez épais;
il est percé par un très-grand nombre de petits trous dans
chacnn desquels est logé un crypte muqueux.
Je n'ai pu du reste y démontrer de pigmentum ni d'épr-
derme yéritable. / '
Le derme m'a semblé tapissé dans toute son étendtfe par
une couche musculaire fort mince.
Je n'ai pas fait l'anatomie de la peau de la sirène; mais il
l44 ^S ^^ PEAU
est pldd que probable qu'elle oe doit pas différer beaucoup ie
celle des salamandres , non plus que celle de |a cascOie qui
est entièrement nue et risqueuse.
E. Dans la classe des poissons.
Sous le rapport de l'enveloppe générale» considérée
comme nous le faisons ici» les poissons offrent eitrêmement
peu de ressemblance et bien plus» souvent dans un même
groupe générique « conçu , il est vrai , un peu largement et à la
manière linnéenne » on trouve des différences notables, sur-
tout dans l'appareil de protection.
DUR^MM !<• On peut cependant dire que» dans cette claase» k derme
ordinairement fort adhérent aux tissus sous^jacensy n'en est
jamais assea séparé pour être mobile; que lorsqu'il oe pré-
sente pas quelque chose d'anomal ou d'extraordinaire il est
beaucoup plus muqueux ou gélatineux que fibreux; que
son tissu est peu serré, et que le pigmentum est souvent
nacré» et Tépiderme proprement dit fort mince et peut-être
nul.
C'est à la surface de ce derme que se développe l'appareil
protecteur le plus ordinaire dans les poissons» ou ce qu'on dc«
signe sous le nom d'écaillés ; elles n'ont pas de bulbe produc-
teur comme les poils et les plumes; elles ne sont paaibroiées
par le pincement du derme» comme dans la plupart des rep-
^ tiles » mais plus ou moins adhérentes au derme» elles sont ren*
fermées et libres en grande partie dans une sorte de pèche très-
aplatie formée par un pincement de Ja membrane vaseulaîce
et du pigmentum ; aussi faut-il déchirer cette pochp peur
les en faire sortir. Elles me paraissent produites par la ùce
interne de la poche vasculaire et composée de cônes exces-
sivement aplatis» et chacun d'eux de lignes cornées» mu-
queuses» qui s'irradient en partant d'une base pluS:OU moins
élargie, suivant la forme de l'écailie» qui est exceilsîvement
variable.
DANS LES POISSONS. 1^5
Le réseau Tasculaîre est doDo souvent assez abondant.
Le pigmeotum, qui peut offrir ks couleurs les plus vives
ytt loua les iyithinei île coloration, est souvent d'une belle
jHuleur d'argeol ou oiSoie d'or.
L'cpiderme proprement dît est Tort uince ou mieux peut-
^tre loiit-iï-rait nul.
trouve jamais dans celle classe de véritables foils ,
fais cjue nous les avons dcGnis, mais biea des saillies de la
irtie solide du derme , d'où il résulte des cspècea de poils, de
j^uaiu ou rojlme d'appendices, comme dans une singulière
,e>pccede sjngnalhc des mers de la Noiivelle-llollandc oit des
^ûrnes, comme dnns plusieurs coffres , ou des espèces de lames
Cachantes , connue on en voit de chaque côté du pédicule de
fî queue dans plusieurs espaces de halisles, de clitetndons.
L'appareil erypteui Sst au contraire fnrl cnnsidcrable ; du
VOiQS s'il en faut juger p^la grande quantité de mucus qui
libréfte le corps d'un assez grand nombre de poissons ; car
41 est dilTicile de démontrer les cryptes eux-mSmes. On voit
{Murent des pores que l'on croit verser cette mucosité, rangés
d'une manière symétrique autour de la tCle ou sur le* côtés
icorps, le long de la ligne latérale.
ie ne uoun.iis aucun poisson qui offre des traces d'un peaus-
jfer général, ni même de peaussier spécial.
Ce que je viens de dire de (fénéral sur In peau des pois- p
MOs appartient ù ce qu'on peut appeler l'état normal de la '|
«la»»e ; maïs il y <i un grand nombre d'anomalies qu'il serait
tnea long de faire connaître, d'autant plus qu'elles ne sont
htw rapport avec aucune de nos considérnlions habKuelles.
Hous allons donc nous borner à l'exposition des principales,
•tt les rangeant sous un certain nombre de types généraux.
On trouve quelquefois que lu peau est nue. exlrfimctnent
VÎMpieuse, et presque eniièremenl gélatineuse, comme dans
ks myxinés , les lamproies . les cycloplères et les baudroies;
k derme est alors assex épais, mais presque gélatineux.
4
fruc.
LiMC.
Squamineaie.
Sifummot"
Ottfoie.
l46 DE LA PEAB
Dans un plus grand nombre de cas elle est encore nue , du
lupins en apparence et dans Tétat frais y car ù Tètat sec on
commence à y apercevoir de très-petites écailles; mais elle est
déjà un peu moins yisqueuse; les anguilles 9 les murènes ^ les
rourénophis 3 les blennies y plusieurs espèces de silures 9 les
loches y etc. y ont une peau de cette espèce dont le derme
épais est fort résistant.
Une autre espèce de peau que Ton rencontre encore dans
on assez grand nombre de poissons , et surtout sous le
rentre 9 est celle dans laquelle il n'y a pas d*écailles distinctes,
mais qui est^courerte d*on éprderme lisse au-dessus d'un
pigmentum ordinairement nacré 1 et qui n*est par conséquent
fù» visqueuse. Les maquereaux, les chimères, les zîphias,
trlchiures, styléphores, gasterostées, et même les rémoras
ou échènes , sont dans ce cas. *
La quatrième espèce est la fiàu normale des poissons,
celle qui est régulièrement squammeuse et qui se trouye dans
la plus grande partie des espèces de poissons abdomSnaux et
thoraciques , comme les saumons , les harengs, les cai^ies , les
perches , les spares, les labres, les scares, etc.
Il faut en distinguer peut-être la peau dans laquelle
les écailles sont beaucoup plus adhérentes et finement
dentelées à leur bord libre , comme dans la nombreuse fo-
mille des chaetodons.
Je donnerai le nom de peau squammos$eu$e à celle dont
les écailles ont une forme assex normale, mais qui sont
plus ou moins osseuses. La peau des lepis^Mtées e0t dans ce
cas , ainsi que celle d'un assez grand nombre d'espèces de
trigles , de cottes , de silures et même de gastérostées.
Les balistes doivent aussi être rapprochés de cette section ;
leur derme est fort mince , blanc , très-vasculaire. La partie
qui passe sur les écailles pour les comprendre dans aon in-
térieur, est extrêmement mince et difficilement perceptible.
La peau est quelquefois solidifiée par la réunion de pièces
DANS LES POISSONS.
complétcniL'nl osseuses, ou seulement t
trti-dures; muis ces piùccs n'onl pus In foim
•'imbi'iqiieril pas: «Iles ^c rcunissent a
iKtrds de niuiiiéres assez rariublcs , cl il c
carapace sulide cl fort dilUcilB i eotamef : telle kH la peiiu
des *ostracions ou cofTrcs, ili,' quelques diiidons, des syn-
gnathes, des hippocampes el itiêiiiu des esturgeons.
Dans le.i oslrutiuns le derme esl Turl épai; ; il est , dans la
plus gr.'uide partie de son éleiiduc, solidifîo , épnissî pnrdeses-
ficts d'Iicxagooes plus ou nioin» t^giilîers, et s^purcs par un
lr*s-petit espace de pcnu un peu Hcxilile ; ainsi il doit y avoie
nne certaine moLililê entre les pitues ilc ee culTre. Ces bena-
gones sont composés d'une pièce centrale nulonr de laquelle
K rangent six pièces triunguluirea i sommet tronque > dont la
ttase forme le c6lé de l'hexagone , et dont la surface est liéris-
•ée de petits tubercules; en dehors de la partie du derme qui
les recouvre est un pigmeutum d'un blanc argenlc.
Dans les sjngualhcs, c'est à peu près la mcme structure
générale . de mCme que dans les hippocampes qui semblent
BToir le corps cBveloppé par une sorte de squelette; maïs
dans CCS derniers, les tubercules usseut du la peau sont fort
singuliers et beaucoup plus snlidcuient réunis ; d'une pointe
médiocre asseï courte, il en nait quatre autres A angle» droits
qui ont des fnmias et proportions diflërenfes; elles vont se
rc}oiadre et s'appliquer contre les correspondantes- d'un lu-
bercule voisin, en a vaol, en arrière, en dessus et eu dessous î
cl comme ces tubercules se dispjOiteat par rangs ausi^i nom-
tireux qu'il j a de verlèbres , il en résulte que le corps u jept
côtés, parce que le nombre des tubtrculos est de sept ù la
poitrine, et que la queue est tctragone parœ qu^il a'g en a
que quatre dans cette partie. . .i . < ,,:: , j
L«s esturgeons ont aussi une jieau solldilJèc putïda/nrgts
plaques Tcritableuicfil u'seusc!, qui sur la tète se rapprotihcnt
asseï va s'imbriquant . ou eu se pénLlranL, pour l'ormcf un
I
l48 D£ LA PEAU
casque presque complet^ Au corps , au contraire , ces plaques
se disposent par rangées longitudinales qui lui donnent un
peu aussi une forme polygone.
La solidité et Tossification de ces parties du derme sont
d'autant plus remarquables dans ces poissons ^ que le ▼érî'>>
table squelette est tendre et cartilagineux.
Dans une espèce de trigle la tête est recouverte par des
pièces osseuses ) jointes par des sutures dentelées comme
les os du crâne de Thomme , en sorte qu'il semble que le
crâne soit tout-à-fait à découvert; et en effet le nombre de
ces pièces est ûxe y et elles sont rangées d'une manière bien
régulière.
r.uJc. Enân la dernière espèce de peau qu'on. tronre dans les
poissons est la peau rude» c'est-à-dire celle dans le tissu de
Itqnelle il se déyeloppe des tubercules plus ou moins osseux y
le plus souvent fdrt pointus et quelquefois ayant quelque
cbose de la forme des écaMIes; ils sont toujours profondément
implantés et par conséquent très-adbérens. On remarque
cette espèce de peau dans un grand nombre dé poissons car*
tlltgineuX) mais avec des différences spécifiques aissex nom-
breuses»
> .'-Je rapporte à cette espèce la peau des tétraodons et des
diodons.
Dans ce groupe, le derme dans l'état ordinHireesï épais,
etià ce qu'il parait fort extensible; il est évidemment très-
fibreux, et ses fibres sont croisées dans tous les sens. C'est dans
Më coucbes de ce derme qti^ sont implantés les piqnans ou
^éqptnes qui arment la peau ; ils sont calcnréo-cornés, fort durs ,
triqoètres et élargis à leurbas^ par trois apophyses dont l'an-
férieltipe ^ la j^lus coorte ; c'est à elle 'qàe s'attachent quel*-
ques fibres musculaires des musclés dfe l'abdomen. Au^éessus
da dbrme est un pigmentum nacré et un épidenne extrême-
'.ment mince.
Lia p^uaosfda^g lé napos sont couchés ùomnie des poilf>
et presque cachés dans une gaine que leur forme la peau,el
ce n'est que par le gonflement du curps , suivi de l'action du
pelil muscle de la base, qu'ils se redressent.
Dans les tliodoiis les piquans de l.i peau onl la même struc-
turel mais il n'en existe qu'à l'abdomca, et ils sont beau-
coup plus petits.
Toute la Tamille des séluques a aussi une peau de cette na-
ture. Uais les parties dures qui la rendent plus ou moins
rude sont exirèmemeni variables pour la l'orme, pour la
disposition , et mdme pour la dislriliution. Quelquefois extrC-
mement fines et A peine perceptibles, le plus souvent elles
forment des pointes dures, plus ou moins recourbées en ar-
rière, ei dont la base élargie est ordinairement divis^ en
plusieurs petites racines et fort adhérentes au derme. Dans
quelques espèces ce sont des espèces de gros tubercules,
à comme dans la ligne dursule de la raie séphen; d'autres fois
■Iles suot un peu aplaties , imbriquées comme dans les rous-
ICltes , Cl surtout dans te squale huniautiq , qui fournùseiit ce
que (ea ouvriers nomment peau de chien de mer. Dans le
squale bouclé, les piquuns de la peau se rassemblent et
forment des groupes ou de petites plaques.
Dans la raie bouclée , ce qu'on uomme les boucles ne sont
tMlre chose que de ces parties dures de la peau; elles sont
iKmnées par une base très-large , en partie creuse , d'uo liâsu
^dénature crétacée, du milieu de laquelle s'élève un crochet
•oiolu beaucoup plus dur et un peu Iransluciilc.
Ces tubercules épineux du derme des sélaques ne varient
pas seulement suivant l'espèce, ils dilTèrenl aussi suivant la
jiface qu'ils occupent sur le même uoimij : ainsi ceux de la
ligne dorsale et caudale sont toujours les plud gros; il en est
«Tcnt de mâme de ceux qui sont au-dcsvu» des jeui. Flu-
Hirs espË(;es, comme les pasiénagues et les raies aigles,
't la queue un ou deux aiguillons encore beaucoup plus
roporliooais, de forme variable, souveot dentelés sur
vant
Le gronpe.
l5o DE LA PEAU
l€S bord^, et qui leur servent d*arme offensive : ils sont en-
tièrement calcaires.
Il y a même drs différences qui tiennent au sexe. En effet ,
dan.4 un assez gnind nombre de raies, on trouve que les indi-
vidus mâles ont s«ur la peau de rextrémîtc des nageoires pec-
torales > des rangées d'aiguillons recourbés qni n^exîstent pas
dans les femelles.
Nous plar;ons également dans cette espèce de derroe des
poi.^sons» celui qui revêt le cycloptère lump et un grand
nombre de lo}>bie8.
DiOêrroees D^après cc quc uous vcuons de dire sur les principales
)é peau . sui- modiûcatious que la peau peut offrir dans la classe des pois-
sons « il est aisé de voir que ces différences ne sont que fort
peu en rapport avec les groupes zoologiques; on pourra ce-
pendant faire l'obserYation que les espèces qui appartiennent
â la sous-classe des poissons cartilagineux n*ont janaais de peau
véritablement écaillcuse; mais qu*elle est nue y rude ou cou-
verte de boucliers osseux. Il en est de même de la dernière
section de la première sous-classe 9 que j*ai désignée à cause
de cela par la dénomination d*bétérodermes ; ce ne sont pas
non plus de véritables écailles qui recouvrent la peau , mais
des plaques losangiques, hérissées de soies, comme dans les
balisies, des plaques polygones , comme dans les coffres,
des aiguillons, comme dans les tétraodons, ou enfin des
plaques tuberculeuses irrégulièrement éparses^ comme dans
les lumps.
Dans tous les autres poissons, ou bien la peau est nue*
lisse, muqueuse ou non, ou les pièces solides qui la.revêtent,
qu'elles soient cornéo-muqueuses ou calcaires, sont toujours*
disposées en écailles, dont la forme, la solidité, la gran-
deur, sont susceptibles des plus grandes variations.
On remarque dans la plupart de ces animaux quelques
diffÔTences dans Tenveloppe cutanée 9 suivant la partie du
corps qu'elle recouvre; mais elles ne sont pas forttonsldè-
L> parti A 'Ita
corp5 rt'con-
vcrle.
nANS LES POISSO\n.
nblei; à peine le derme est-il plus cpai* en dewiis qu'en
dessous: il est plus mince sur la tâle, cl surlout i^iitre les
rajrons des DDgeotres où il devait 3lrc QexiMe; c'est ce qu'on
Toil très-bien dans les poissons foUns. Il est Toii rare que
dans les espaces écaïlleuses il existe des écailles sur Li pt'aii
des Dogeoires et même sur celle de la lêle : cela est cepen-
dant plus commun pour celle-ci.
Très-souTent les écailles qui bordent h ligne Idicralc dif-
fireni des autres par quelque caractère de r«rine , de gran-
deur ou d'épaisseur. Souvent elles sont percées cliacune d'tiii
petit oriCcc, ce qui Toruic une série plus ou moiiM droite ,
{tendue de la télé ù la queue , et dont la cunsidération ne
bîase pas que d'être asset importante en zoologie.
L'baliitalion des poissons paraît avoir quelque influence
»ur la nature de leur peau ; aussi les ei^péccs qui virent dons
la vase ont ordinairement la peau nue et plus ou moins vis-
queuse, comme les blennies, les anguilles, les lamproies
les espèces au controire (jui vivent plus ou moins 4 la sur-
face des eaux, qui font de grandes courses, ont la peau dure
et couverte d'épines ou d'écatlles.
Oa peut faire la même oliserration pour la forme. Vo
poisson anguilliformc a le plus souvent la peau nue.
Quant aux couleurs et au système de coloration du la peau
des poissons, il serait dilBcilc de trouver quelque cliose qui
leur soit propre. On remarque en effet dans ces animaux
toutes les espèces de couleurs et toutes les nuances et m^
langes dont elles sont susceptibles; ce qu'elles ont d'asset
remarquable cependant est leur fugaOÎté , telle que souvent
elles changent beaucoup ou même disparaissent avec la vie,
ou seulement en sortant l'animal de l'eau.
La disposition générale par laquelle les parties supérieures
du corps sont presque toujours plus vivement colorées que lc.<
inférieures qui sont te plat souvent blanches, se remarque
presque constamment dans les poissons et même dans le^
l5â OB LA PEAU
espèces qui nagent sur le flanc; c*est le côté qui est exposé à
la lumière qui est coloré y comme dans les pleuronectes.
D'après cette obserf ation il est aisé de Toir que le climat
doit avoir une grande influence sur la coloration de la peau
des poissons ; et en effet les espèces des pays chauds ont en
général des couleurs plus ?ariées et plus rives que cellet
des mers polaires.
J'ignore si l'âge et les sexes exercent aussi une influence
sur la couleur de la peau des poissons ; mais cela ne parait
pas probable.
Quant aux systèmes de coloration on trouve dans cette
classe toutes les espèces que nous ayons établies; et quoi-
qu'on remarque aussi que chaque famille naturelle en affecte
une particulière • cela est peut-être moins évident que dans
les deux premières classes d'animaux yertébrés.
uf!f7t^ê ^^"^ avons dé)â fait remarquer que l'épidémie propre-
ladûty*- ^^^^ ^^^ est nul ou presque nul dans les poissons » on qu'il
est remplacé par une sorte de mucosité. Il faut cependant
regarder comme lui appartenant l'espèce de couche lisse et
transparente qui recouvre la peau des maquereaux, des xi-
phias, et de tous les poissons dont la peau est Ibse sans être
muqueuse.
Comme cette mucosité qui lubréfie l'enveloppe cutanée
des pobsons est beaucoup plus abondante dans certaines es-
pèces que dans d'autres, on est porté à croire que le nombre
dès cryptes qui la produisent est bien plus considérable dans
les premières. On trouve en effet que les myxinés, les lam-
proies > les anguilles , tes blennies , ies gymmotes électriques»
poissons en général très-visqueux , présentent , sur la tête y les
mûchoîresy et dans la longueur de la ligne latérale, un plus
ou moins grand nombre de trous ou de pores arrondis^, bien
symétriquement disposés, que l'on regarde généralement
comme la source de la viscosité ifenais cela n'est rien moins
que certain-, car je n*ai pu apercevoir de cryptes autour de
laconaire.
DANS LES POISSONS. l53
ces pores , et il semble que toutes les parties de la peau l'ei-
CTÈtenl au lieu d'épiilerme. A plus forte raison n'est-it pas
èTident que les lacuues sÎDguliJires que l'oo voit soui le
derme mËme d'un asseï graad nombre de poissons, et qui
se prolongent souvent dans toute la longueur de leur corps,
appartiennent à l'appareil crypleux. Nous allons cependant
en dire quelque chose ici. Nous prenilron; pour exemple ce l""
qui existe dans le congre {murœna cotiger. Linn. ). Dans ce
poissoo on voit de chaque cOté du museau un nombre fixe de
pores , ou mieux, d'orifices béants dîsposùs symétriquement
i droite et A gaucbe : c'est le commencement des canaux,
souvent sous-cutanés, quelqueTois cartilagineux, quelquefois
m£me inter-osseux qui régnent dans toute la longueur de
l'animal, en se renflant d'espace en espace, et en offrant
aujsi des orifices eslcrieurs plus ou moins serrés. L'inté-
rieur de ces canaux est tapissé par une membrane mu-
queuse asseï ?3sculaire, mais qui n'est pas plus crypteuso
que les membranes de cette espèce; et en ciïel la cavité
gu'clk forme est toujours entièrement vide ou seulemeol
leÎDC d'air, comme lledi l'a fait observer depuis long-
Cette grande lacune , ou cette espèce de canal est simple ,
de chaque cGté duns toute la longueur du corps; mais elle
commence en avant ou 6 la tStepar une double racine, l'une
wpèrieure , et l'autre inférieure.
La racine supérieure est elle-mSmc formée de deux
brancbes, l'une frontale, et l'autre maxillaire : la première
Couunence en avant, en dedans du tube des narines, par
Uoi* grands oriGccs à bords saillans placés Terticalemetit d'a-
vant en arriére; le canal dans lequel ils s'ouvrent commu-
nique bientôt dans une poche ovale située sous la peau , au-
dessus de celle des narines, mais sans avoir de communica-
tion avec elle; il se prolonge ensuite diins un espace inler-
osscux, et enfin se termine -^ la racine du front, daus un
l54 1>K l'A FKAO
sinus médian assi^x large et sons-cutané ^ formant en arrière
dans la ligne médiane, un cul-de-sac. Au côté un peu externe
de la paroi inférieure de ce sinus 9 est de chaque côté un troo
Inter-osseux, orale : le canal s*j continue; mais il en sort
bientôt , redeTÎent sous-cutané 9 et forme en arrière de l'œil
trois dilatations ou poches placées Tune au-dessus de Tautre :
la première ou supérieure est la plus grande; la troisième ou
inférieure a un très-grand orifice à son côté externe et posté-
rieur. C'est dans cette dernière poche que Tient se terminer^
par un canal sous-orhitaire étroit, la branche maxillaire de
la racine supérieure, qui avait commencé par un orifice
rebordé à la racine du tube de la narine , et s'était renflée en
trois petites poches en avant de l'œil. De cette poche angu-
laire y post-orbitaire , nait plus profondément un canal asses
long qui remonte de bas en haut, et d'avant en arrière sur
les côtés du crâne jusque vers la nuque; i! est d'abord ren-
fermé dans un véritable tube cartilagineux situé derrière
l'œil ; il devient ensuite inter-osseux dans l'apophyse orbi
taire externe , puis dans les parois mêmes du crâne ^ où il se
place au côté externe de la cavité auditive , mais sans com-
muniquer directement avec elle; à sa sortie des os entre le
pariétal et l'occipital , il est de nouveau continué dans un
tube cartilagineux presque droit, qui traverse les fibres du
muscle temporal, et qui s'ouvre par un orifice arrondi , bien
distinct, un peu saillant dans un second sinus placé à la
nuque, 'et dans lequel vient aussi se terminer la racine infé-
rieure de chaque ligne latérale.
Cetfe racine inférieure n'a qu'une branche; elle commence
■
vers l'extrémité antérieure de la mâchoire à son bord un
peu externe; les cinq premiers rcnflemens que le canal
forme sont sous-cutanés, et chacun avec un orifice, mais
non rebordé; la prolongation du canal devient'fort étroite et
inter-osseuse entre le cinquième et le sixième renflement.
Le septième et le huitième forment des poches placées pr^s*
DANS LES POISSONS. ^b^
que sur l'opercule ; elles se dirigent en haut et d'a»ont en ar-
rière; le cunal devient de nouveau intcr-o»acux entre le
stxîrme , le seplitme et le tiiiîlième renflement ; enfin de ce
dernier part un asset loni- canal cartilagineux, riirmant une
sorte de canal auditif qui vient aussi s'ouvrir dans le sinu^
occipital.
Ce tijnus en en elTel plicé en dessus et de chaque cfilÊ de
l'occiput : il est a^aei grarid, triangulaire et sous-cutanè.
Kous connaissons dèj;) deux dus orifices qui s'y ouvrent; il
y en a encore deux autres. L'un , supérieur ou interne : il
ett à l'extrémité d'un tube cartilagineux fort court. cj'Iin-
drique. qui se porte directement vers la ligne médiane;le
canal qu'il contribue à former se prolonge dans un autre lube
également cartilagineux, et se termine enGn au sinciput)
dans'un renflement sous-cutané mt'idian , cl percé d'un ori-
fice égalemeni médian. Ain^i le î^jslénie lacunaire d'un côté,
communique avec celui de l'autre en cet endroit. Enfin le
quatrième orifice du sinus latêro-occipîlal est postérieur : il
s'ouvre en effet dans un tube sous-cutané, fibro-cartilagincux
qui descend d'abord, et qui, lorsqu'il est parvenu vers le
milieu des flancs, se continue dans toute la longueur du
corps. Ce canal est composé de petits tubes cartilagineux
placés bout ù bout; et comme chacun e^t cchancrè en dehors à
«« extrémités, c'est dans le» espaces membraneux qui rem-
plissent ces ècliancrures, que se trouvent les petits trous ou
pores de la peuu qui forment une série longitudinale. Au
reste, ce canal latéraf ne contient pas davantage d'humeur
muqueuse que ceux de la lêti
fiorsque ce sinus est parvci
se continue en un canal qui régne dai
poisson ; il est pour ainsi dire
durs, entre letqutls saillent des espèce
En insufll.iiit la cavilé occipitale ,
I
s le milieu des lianes, il
s toute la longueur du
: de plusieurs tubercules
s de papilles perforées.
a gonfle le sinus et son
I
«^tnal , et l'aïr ne sort que par les trous des papilles : n
I de la pan
intcr-osK-
' bientôt,
l trois dil«i
r la preuiii
1 JnrérîeuT
I rieur. C
K|iar un <
\ la racin
reborde
trois pei
fa ire, pi
long qur
les tôl«,'
fermé <>
l'œli; il
taire exi
place au
munîque
pariétal .
Iiibe pan,
III lise le In
■listinut, I
nuque, et "J
ricure de et
Celle raci
*frs rextrèti.
peu eiiernt-,
forme sont s..
"Onrcliordè; i
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I-»-' -'Cpliènie ,.;
_'^^^ Inutiit fil"» * » 1^ ^
Kfi"
DANS LES P01SS0N9.
médian silué au-detant il(
•près ilcui grandes sinuost
pour fourDir ua rameau ré
continuation avec \a partie
Irajet il se partage de nouveau
a lèvre supérieure; l'eilerne ,
!, fe diïîse une première fois
rrtnt en avant, el qui sert de
ipérieure; puis après un COUH,
deux branches , dont l'une.
iDterne, se porte Iran^veDialcinent ù travers le lobe Je la lèvre
ïnpèrieure dans le sinus médian, et l'autre se prolonge
beaucoup en arrière , en formant une grande anse sinueuse;
tnlin, parvenu en avant dans la substance gélatineuse qui
sépare le prolongement de la nageoire de celui du vomer, il
I» traverse i.-oniine son premier rameau , et s'abouche avec Ifl
partie sDpérietire du système. Celle-ci est doue formée de
deux racines, l'une interne et l'antre externe , qui se dirigent
â péa près parallèlement , en se renflant en une sorte de vé-
sicule allongée avant de se porter en arrière de l'œil.
Dans les squales, te système lacunaire est beaucoup plus
iimple, mais d peu près le mJïme ; il n'y a infcn'eurement
fu'une »eule racine, et point de sinus médian servant de
^«ommunicalion d'un côté à l'autre. Au-dessous de l'œil, ce
kial rndicBl, après quelques iuQexions, se divise en deux
'innehes, l'une posl-orbitaire, et l'autre, récurrente, qui se
pnrte m avant, se «courbe en dessus, et s'<>boucbe avec la
mine de In partie supérieure.
Djns la chimère , la saillie de ers tubes sous In peau les
«od beaucoup plus évtdcns; et l'on y reconnaît aisément
■■«! Jùposition fort rapprochée de ce que nous avnns dé-
'f congre. Ainsi il y a une racine tout-à-lail siipé-
«Ifllèralequi commence par plusieurs branches
fc^I de réunion entoure l'œil à sa partie infé-
AMi ponérieure , arrivé aur côtés de l'occiput, il fournit
' il»n» une branche transverse de réunion des deux eûtes .
îktancc cniuitc j la licne latérale qui se prolonge
i
1
{
I
1
■lit le plus, et Dfi dlirrrf
l56 DE LA PEAU
qu*il y a de singulier » c*est que ces lacunes de la peau sont
toujours yides, et ne contiennent aucune humeur muqueuse.
ict antres Dans Ics autres poissons , il paraît que cette grande la-
ne*utë- cune céphalique et latérale existe également , et comme les
pores externes sont percés dans les écailles 9 il en résulte
une disposition extérieure du corps du poisson 9 à laquelle
on donne le nom de ligne latérale , et dont la considération
est de quelque importance en ichthyologie. En effet, les
écailles qui la forment ont presque toujours quelque chose
de différent des autres pour la grandeur et la ûgure. Cette
ligne latérale externe concorde quelquefois exactement a?ec
la ligne de séparation du muscle long dorsal , et du sacro*
lombaire y et alors elle est droite dans toute sa longueur, et
accompagnée par un nerf qu'on a cru lui être particulier)
fort à tort 9 comme nous le Terrons plus tard. Mais le plus
soufent la ligne latérale est plus ou moins courbe à son ori-
gine , surtout ; car il est rare que vers la queue elle ne de-
Tienne pas tout-à-fait droite , et alors dans sa partie courbe
elle ne suit plus la ligne de séparation musculaire , et D*est
plus accompagnée par le nerf. Quelquefois la ligne latérale
Téritable ne correspond pas du tout à la ligne de séparation
des muselés, et il semble qu'il ait deux lignes latérales,
comme dans le cyprin biponctué.
Dans les sélaques, c'est-à-dire dans les raies, les squales
et les chimères, cet ap{iareil lacunaire forme à la tête des
canaux extrêmement sinueux qui en occupent aussi les
deux faces aTant de se continuer dans la ligne latérale,
mais avec une disposition souvent assez anomale. Dans les
raies, par .exemple, la manière dont la tête est embrassée
par le prolongement antérieur des membres , a nécessité la
position de ces canaux tout-à-fait en dessus et en dessous.
La partie inférieure est la plus compliquée ; elle commence
A la pointe du museau par deux tubes presque parallèles :
('interne va se terminer tout entier dans un très-petit sinus
DANS LES POISSONS. iS;
Uidian situé au-deTant rie la lèvre supérieure; l'externe,
•près deux grunilca sînuusilÉs, »it divise une première fois
pour fournir un rameau récurrent en avant, et qui sert de
eunlinuation avec la partie supérieure; puis après nn cOUM.
trajel il se partage de nouveau en deux brandies , dont l'une,
interne, se porle transversalement A travers le lobe de la lèvre
kupérieurc dans le sinus tnédîan, et l'autre se prolonge
beaucoup en arrière, eo formant une grande anse sinueuse;
, parvenri en avant dims la substance gélatineuse qui
•épare le prolongement de la nageoire de celui du vomer, il
b traverse eonime son preiiiicr rameau, et s'abouche avec In
^rlie supérieure du système. Celle-ci est donc formée de
'déni ricines, l>ine interne et l'aiilre externe , qui se dirigent
'é peu prés parallèlement, en se renflant en une sorte de vé-
ricule allongée avant de se porter en arrière de I'œîI.
' Dans les squales, le sysième lacunaire est beaucoup plus
Vmple, mais il peu près le m^me ; il n'y a inférieurement
1|ti'itne seule racine, et point de sinus nlédran servant de
communication d'un côté à l'autre. Au-dessous de I'œîI, ce
Sanal nidical, après quelques inflexions, se divise en deux
Aranches, l'une pust-orbîtaire, et l'autre , récurrcnle, qui se
^rte en avant , se recourbe en dessus, et s'-ibouche avec la
racine de la partie supérieure.
Dans la chimère , la saillie de ces tubes sous la peau les
»id beaucoup plus évidcns; et l'on y reconnaît aiscmeot
Vne disposition fort rapprochée de ce que nous avuns dé-
ongre. Ainsi il y a une racine tout-ù-fait s'ipé-
e latérale qui commence par plusieurs branches
Ibbisles : le canal de réunion entoure I'cbII à sa partie tnfé-
leure et postérieure, arrivé au]^ côtés de l'occiput , il fournil
!B dedans uDe branche transverse de réunion des deui côtés .
it donne naissance ensuite f> la ligne latérale qui se prolonge
*eomme à Pordinaire.
Hais le rapport sous lequel les poissons varient le plus, et i
1
i
I
l56 DE LA PEAU
qu*il y a de singulier » c*est que ces lacunes de la peau sont
toujours YÎdeS) et ne contiennent aucune humeur muqueuse,
et antres Dans Ics autres poissons , il paraît que cette grande la-
ie'utë- cune céphalique et latérale existe également, et comme let
pores externes sont percés dans les écailles 9 il en résulte
une disposition extérieure du corps du poisson 9 à laquelle
on donne le nom de ligne latérale , et dont la considération
est de quelque importance en ichthyologie. £n effet , les
écailles qui la forment ont presque toujours quelque chose
de différent des autres pour la grandeur et la ûgure. Cette
ligne latérale externe concorde quelquefois exactement a?ec
la ligne de séparation du muscle long dorsal , et du sacro-
lombaire, et alors elle est droite dans toute sa longueur, et
accompagnée par un nerf qu'on a cru lui être particulier,
fort à tort , comme nous le verrons plus tard. Mais le plus
soufent la ligne latérale est plus ou moins courbe à son ori-
gine , surtout ; car il est rare que vers la queue elle ne de-
vienne pas tout-à-fait droite , et alors dans sa partie courbe
elle ne suit plus la ligne de séparation musculaire, et ii*est
plus accompagnée par le nerf. Quelquefois la ligne latérale
yèri table ne correspond pas du tout à la ligne de séparation
des muselés, et il semble qu'il ait deux lignes latérales,
comme dans le cyprin biponctué.
Dans les sélaques, c'est-à-dire dans les raies, les squales
et les chimères, cet apjiareil lacunaire forme à la tête des
canaux extrêmement sinueux qui en occupent aussi les
deux faces ayant de se continuer dans la ligne latérale,
mais avec une disposition souvent assez anomale. Dans les
raies, par .exemple, la manière dont la tête est embrassée
par le prolongement antérieur des membres , a nécessité la
position de ces canaux tout-à-fait en dessus et en dessous.
La partie inférieure est la plus compliquée ; elle commence
à la pointe du museau par deux tubes presque parallèles :
('interne va se terminer tout entier dans un très-petit sinus
l58 DE LA PEAU
bai ie«ni»an- doDt la Considération est d*une grande importance non-seu-
tioUt cotAoécSa
ou lement pour quelques-unes de leurs habitudes y mais encore
lophiodcnne. t ^ ^
pour leur disposition méthodique, c est celui des expan-
sions que leur enfeloppe est susceptible de former surdifferens
pointsde leur corps. Nous n'entendons cependant pas par-là les
prolongemens tentaculaires du pourtour de leur bouche 9 dont
nous traiterons plus loin à Tarticle de la peau considérée
comme le siège du toucher actif; ni même les expansions
membraneuses qui réunissent les doigts ou les rajons des
membres pectoraux et pelviens pour en former des nageoires 9
parce qu'elles appartiennent uniquement à l'appareil de la
locomotion y et qu'il suflBra de dire que leur étendue e^ leur
Jkzibilité est proportionnelle à la longueur* des doigts, et u
leur mobilité. Nous ne parlerons en ce moment que de
ces expansions plus ou moins membraneuses qui augmentent
la superficie du corps du poisson dans les lignes médianes
supérieure et inférieure , et que l'on désigne improprement
peut-être sous la même dénomination de nageoires que les
membres.
Cùmnàirét en ^^^ expansions cutanées commencent déjà dans certains
"tHéÔMâi^r mammifères qui nequittent jamais l'eau , conmie les cétacés ;
mais chez eux fort peu étendues dans la ligne médiane, où il n'y
a jamais qu'une seule nageoire dorsale, elles existent de
chaque côté de la terminaison de la colonne irertébrale, et
elles 7 forment une large nageoire horizontale , plus ou
moins bifurquée. La classe des oiseaux ne nous a offert rien
de semblable. Plusieurs reptiles écailleux ont le dos pourfu
d'une crête cutanée, quelquefois même soutenue par les apo-
physes épineuses des vertèbres ; et des reptiles nus en ont
spécialement uuc totalement adipeuse. Mais c'est dans la classe des pois-
ékn* les pois- , _ ^, • ■ i ,
sons. sons du type des osteozoaures le plus nécessairement aqua-
tiques, que ces expansions de la peau dans la ligne médiane
acquièrent tout le développement et toute la fixité dont elles
sont susceptibles. On les connaît en ichtbyologie sous 1%
BANS LES POISSONS. I Sg
nom de nageoire; impaires , par opposition avec les nageoires
que foriBctit Its memlircs , que I'od appelle nageoires puirc*.
JOa les divise ennui le d'après leurpoailion, en dorsales, cau-
sale et anales, suiiant leur posilion dans la li^ne médiane
■gpérîeure, lermînate ou inférieure. Nous préférons leii corn-,
prendre toutes sous le nom générique de lophiodcrme ( i ), eu
Itësignaot la partie t^upérieure pnr lu dénomination de dorsale,
j4fijà reçue, l'ioférietirt) parcelle Ae ventrale, au lieu d'anale,
enûn celle qui lermÎDe le corps, cl qui est composée de la
lie et de la Tentrale, nous l'appellerons terminai au lieu
caudale. Mais avant que d'entrer dan§ plus de détails sur lus
réren CCS qu'offre le lophiodernie dans les poi3sons>èludions
I peu son organisalioR.
Celle expansion culanéeest quelqnefoisentiércmcnt formée
la peau, el alors elle reste mollei et c'est ce qu'on nomme
loire adifieuse; mais dans le très-grand nombre de cas,
iille est soutenue par des parties solides de la nature des piËces
lin squelette) et qui sont désignées par le nom de rayons.
Ces rayons se meuvent sur dus supports égalemenl solides,
qu'on ne peut regarder comme des prolongemens articules
des apophyses épineuses des vertèbres nrec lesquelles cepen-
daot ils sont souvent en connexion. 11 arrive quelquefois en
effet qu'il n'y a aucune relation entre ces rayons, leurs sup-
ports et les vertèbres. Cela est surtout évident pour les pois-
sotiscartilagineux, dont les verièbies ont â peine ou manquent
totalement d'apophyses épineuses. Bien plus dans les lam-
proies , dont lu colonne vertébrale est molle el presque mem-
braneuse, le lophioderme a cependant des rayons.
Les pièces osseuses ou cartilagineuses qui soulicnnenl
ilte expansion cutanée dans ses fliflërenles parties se sub'
(i) Mot compOMf de> deux mois grcci iifii;-tvt J'pfi et qui •>
rc une crtt* formée pir la fcatt.
I
I
l6o DE LA PEAU
divisent en rayons simples et en rayons composés ou divisés»
Les rayons simples sont quelquefois mous 5 flexibles , mais
le plus souvent ils sont roides , d'où le nom de rayons épineu
sous lequel on les désigne. Ils débordent constammeni le lo-
• phioderme, et semblent une espèce de phànère. Les rayons
divisés sont toujours plus ou moins mous.
Tous ces rayons 9 du moins quand ils sont osseux, doiveot
être considérés comme formés de deux filets ou parties sy--
métriques collées Tune contre l'autre. Dans les rayons épi-
neux 4a réunion est si intime qu'il en résulte un seul piquant
bifurqué à sa base seulement ; mais dans les autres f et même
dans les simples, la séparation des deux parties est fort ai-*
sée. Les rayons complexes diffèrent essentiellement en be
que chaque moitié latérale est formée de plusieurs petits rayons
qui s'écartent à l'extrémité. Du reste, dans les uns oimime
dans les autres des rayons mous , chaque filet est lui-même
composé d'un très-grand nombre de petites pièces cylin-
driques ou articles, d'où dérive la flexibilité de tontes sas
parties.
Ces rayons sont ensuite articulés base à base sur les
supports : ce sont des pièces ordinairement triangulaires, de
longueur et de largeur proportionnelle aux rayons qu'eitas
supportent, et qui s'enfoncent dans la ligne médiane entre les
deux séries de muscles de la colonne vertébrale , en se c<rflant
ordinairement au bord postérieur d'une apophyse épineuse
supérieure ou inférieure, et quelquefois s'articulent avec elle,
comme à la nageoire terminale, où dans ce but ces apo-
physes sont élargies et souvent soudées.
C'est sur les parties latérales de ces supports que s'atta-
chent les petits muscles qui agissent sur les rayons , et par
conséquent sur le lophioderme. Il y en a deux de chaque côté
de chaque support , et ils se terminent à la base du rayon
correspondant, l'un en avant, l'autre en arrière, pour pro«
duire son abaissement et son élévation. Nous n*avoiM praa*
lelqucfois sans former
DANS LES POISSONS,
que pas besoin de dire que la longueur el la grosseur de cei
iwlils inuscled sont propari ionnel les ù la force el j l'usage
des rayons, el siirloul à leur mobililé.
Celle espèce de cliarpenle osseuse est ensuite r
par la peau ou l'enveloppe cutanée,
aucune interruption entre les rayons, comme dans le lopMu-
dermedes anguilles, par eiemple; et te plus souvent en s*é-
ehnncrant plus ou moins entre eux, et rarement jusqu'à la
base. Ce sont ces échancrures entre les dilTérentea parties du
lophioderrac qui forment les nageoires impaires, quand un
tertain nombre derayonssootréunis en groupe. Les piunules
sont, pour ainsi dire , qu'une de ces nageoires décompo-
ses, de même que les rayons qui précèdent quelquefois les
koyons réunis.
Le plus ordinairement la peau-du lopbiodcrme dilTirc de
ioelle du re^le du corps ei^ce qu'elle est nue ou sans écailles
el trés-Gne, surtout entre les rayons. Quelquefois elle est
contraire épaisse, du moins sur ceux ci, et écailleuse !i
leur base. Enfin , quoique le plus sourent beaucoup dépassée
les rayons, et surtout dans les rayons épineux, elle se
ilonge quelquefois au delà, en formant de petites mem-
mes teotaculaircs, comme dans ccrlaioes cspbces de la-
bres , et encore mieux dans la baudroie.
Les couleurs de ces expansions de la peau n'oQ'rent rien
de plus remarquable que celle du reste de l'enveloppe; elle
Mt cependant ordinairement noirûtrc.
Le lopbioderme des poissons dont nous venons d'étudier >
Ht stnicture et la dispositloa générales, oflre un grand nombre
'de différences.
Quoiqu'il existe dans la irès-grande partie des poissons ,
m moins dans quelques-unes de ses divisions, il parait que
cfficilie de Brander n'en a aucune trace ; ce qui a déterminé
. Dumèril il la nommer aptérichlhe, parce qu'en oqtre ce
poisson n'a pa^ d'appendices locomnleurs.
E
l62 DELA.PEAU
Mais c'est surtout sous le rapport de l'intégrité et de la di-
yisioQ eu différentes parties du lophloderme, la prédominance
de telle ou telle de ces parties , que les poissons diffèrent le
plus.
Dao* ta difi. Il cst quelquefols d*un seul morceau , étendu du dos à
Tanus , comme dans les anguilles 9 les lamproies , quelques
^ silures 9 et en général les poissons enchélisomes.
En pariie. D*autres fois il est interrompu sur la ligne dorsale et sur
la ligne Teotrale, à quelque distance de Textrémité; d*oû
résulte la séparation en partie ou nageoire dorsale > en partie
ou nageoire ventrale 9 et enfin en partie ou nageoire termi-
nale ou caudale.
Bomie. La nageoire dorsale 9 ordinairement la plus déyeloppée ,
est cependant quelquefois tout-à-fait nulle, comme dans les
.Ijmnotes et les aptéronotes, ce qui même leur a valu ce
nom ; d'autres fois au contraire elle occupe toute la longueur
ÛVL dos, comme dans la dorade ^ les lophionotes, le trichiure,
•sans aucune interruption ; mais presque toujours elle est di-
visée en deux ou même trois parties. La portion qui est sur
la tête est la nageoire céphalique , la seconde pourrait être
nommée dorsale , et la troisième caudale. La proportion de
ces parties de la nageoire dorsale 9 leur séparation plu» ou
•moins tranchée, et même Tabsence de telle ou telle de ces
parties, fournissent des caractères spécifiques et même aob-
ginériques asses bons.
Ventrale on La nageoîrc ventrale offre à peu près les mêmes considé-
aoale.
rations; ainsi elle est quelquefois tout-à-fait nulle» comme
dans toute la famille des raies : elle est souvent unique ou
indivise, comme dans la plupart des poissons , et placée en
arrière de l'anus t on la désigne alors par la dénomination
de nageoire anale. Elle est dans le plus grand nombre des cas
presque semblable 4 la portie postérieure de la dorsale » et
même lui est souvent opposée. Aussi quand* celle-ci se sub-
divise en deux parties ou se décompose en pinnules, comme
DANS LES POISSONS. |63
iaaê les merlans ou dans les maquereaux, la ventrale ee pnr-
bge lie mCmi;.
forl rnre qu'il y nil iine parlie âe In nageoire Tcnlrnlc
en aTQDt de l'anus; on en voit cependant un exemple dans
certaines espèces de balisics.
La porlinn icrminnlc du lophioderme, ou ce qu'on nomme
communément nageoire caudale, est, comme nous l'avons
dît plus haut , formée en partie par la nageoire dorsale , en
partie parla nageoire ventrale , dont les rayons se sont abalssûs
plus ou moins dans la dircclion du tronc jusqu'à la termi-
naison de la ligne latérale^ en formant le plus souvent une
sorte d'éventail Tcrticai.
Les deux parties composantes de celte nageoire terminale
sont pas toujours absolument sumblaliles ; le plus souvent
c'est la supérieure ou dorsale qui est la plus longue, comme
dans les esturgeons , les squales ; maïs il arrive aussi qu'elle
soit la plus courte : les exocets sont dans ce cas.
La considération de la longueurproporlionnelle des rayons
qui entrent dans sa composition, ne laisse pas que d'ëlre
importance, peut-être mCme dans la
locomotion, mais surtout comme fournissant de bons carac-
trres loologîques. Si les rayons décroissent rapidement du
premier terminal jusqu'au dernier, c'esl-ù-dire jusqu'à celui
qui est te plus rapproché de la ligne de séparation des deux
parties, on dit lajiageoîre terminale plus ou moins prol'ou-
dèment bifurquéc : les harengs , les maquereaux l'ont ainsi ;
i mesure que le décroissemenl est moindre et moins rapide,
la nageoire est étJtancrëc, ou mSmc seulement i^ffii-^unai/v;
•i tous les rayons sont sensiblement égaux, elle est carrée;
et enfin si les derniers deviennent d'abord un peu plus longs ,
la nageoire est arrondie ou lancéolée quand ils le sont beau-
coup plus que les autres : les gobies , les éléolres sont surtout
dans ce cas.
II y a encore une forme nsf^ei parlicullirre de nageoire
1
i
A
turc.
164 I>E LA PEAU
terminale , c'est celle daos laqaelle chaque partie corapo*
santé est un peu excavée ; il en résulte que par leur réunion
le bord de la nageoire caudale est en général semi-lunaire ,
a?ec les cornes prolongées, le milieu étant un peu conTexe
el arrondi. Les scares ont soufent cette forme de queue.
Dam M stmc- La Structure des pièces osseuses ou des rayons qui soutien-
nent le lophioderme offre aussi des différences dont Tétude gé-
nérale peut être utile à Thistoire naturelle et à la classiilcalioo
des poissons. Nous avons déjà fait obserrer que dans la Mus-
classe des pobsons cartilagineux 9 les rayons sont toujours de
la même nature ; ils sont constamment simples 9 mous^ flexi-
bles, et composés d*un très - grand nombre de petites piè-
ces (1) ; ils ne sont pas mobiles entre eux; aussi la peau qui
les recouTre est-elle absolument semUdble à celle du reste
eu corps.
Daos les poissons osseux on dbsenre an contraire sourent
que les rayons de la nature du squelette sont épineux on
mous f et ceux-ci simples ou complexes.
Les rayons simples se trouvent toujours à la parlle anté-
rieure des différentes portions du lophioderme , et surtout &
la nageoire dorsale ; tl y en a aussi presque constamment à la
racine -de la nageoire terminale» qui n'atteignent que rare-
ment soniiord postérieur.
Les rayons simples épineux ne se remarquent non plot
qu'au commencement des portions dorsale et centrale du
lophioderme, et surtout ùl la première, où ils sont quelque-
fois très^nombreux. Us le sont toujours beaucoup moins à la
▼entrale.
<)uaiit aux rayons mous complexes 9 ils forment la plus
(1) Je ne coooais d'exception que dans les squales épimeuz et les chi-
mères : il j a en effet «u-devtot de chaque nageoire dorsale une très
^fte épine.
DAMS LES POISSONS.
gi-jDile partie des diTUions du lophioderme i et quelqucfoia
toutes cil sont composées.
C'est sur celle coasid^-ration de la nature des rayons du
I op II îo derme des poissons « qu'est établie In divisjoti de ces
animaux en aciinthuptérygieDS et en malacoplêrygiens, dont
uous parlerons en loologic. C'est cnsuîle sur celle de l'é-
lendue du lophioderme lui-même, sur la proportion de ses
divisions. In longueur proportiouuelle des rayons épineux ou
non qui le soulienoealf et sur le nombre assci fixe de cca
rayons dans chaque partie, que sont établies des coupes de
iliflurentes sortes duns les poissons : nous en verrons en elTet
des applications nombreuses en zoologie. Nous nous borne-
rons it Taira observer que les espèces anguilltformes n'ont
presque jamais de rayons épineux, et qu'elles ont au con-
traire presque toujours le lophiuderme d'une seule pièce (i).
Les poissons qu'à cause de la position des membres pel-
gvieflsnous nommerons abdominaux, sont presque toujours
i roalacoplérygiens, ainsi que les jugulaires^ taudis que
» poîuoiu tboraciques soat très-fréquemment acaolhopté-
0 ae BOQS orfèlerons paf duaatage à l'exposkion des dp ij
I différences que le lophioderme présente dans' quel- ''""i
rs de ses parties , comme le prolongement énorme de
lusieurs de ses rayons, leur élargissement, parce qu'elles
>parlienoeolà la zoologie. Mui^ nous croyons devoir donner
lelques détatb sur une singulière anomnile que sa partie
ï-céphalique offre dans les rémoras ou écliénéis ; car la
ic ovale qui occupe le dessus de toute la tête et du com-
lencement du dos dans te genre de poissons, n'est réelle-
•(t) Dde d« ptiu fortes eicepiioi» à cette r^glc, ot c
|[tlBrie opèce rie mjiiaâ que j'ii obiertèe en Angleterre ;
l-hîodenne ctt dÉcompoié en njropt lenticulaires.
l66 D£ LA PEAU
meot qu'une partie du lophîoderme, avec une disposition et
UQ usage tout particuliers.
Sa composition est cependant réellement la même que
celle du lophioderme en général ; les supports forment tou-
jours un^ série de pièces médianes triangulaires 9 dirigée»
très-obliquement d'avant en arrière 9 le sommet en arrière et
en bas , la base en haut et en avant. Celle-ci est divisée en
deux tubercules latéraux sur lesquels s'articule , comme de
coutume 9 un rayon de la nageoire ; maïs au lieu que les deux
parties latérales et similaires de chacun de ses rayons soient
réunies et collées Tune contre Tautre, et élevées plus ou
moins verticalement pour former une crête 9 elles sont au
contraire divisées jusqu'à la base , et déjetées à angle droit
bof fzontàlement et transversalement en dehors ; et comme
elles sont retenues dans cette position par la peau qui passe
d'un demi-rayon \ l'autre 9 il en résulte une grande plaque
ovale et partagée par tn ligne dorsale en deux parties latérales
bien symétriques et relevées d'autant de côtes qu'il y a de
rayons à la nageoire. Cette plaque , un peu enfoncée dans
son centre ^ est en outre bordée dans toute sa circonférence
par un bourrelet cutané assez épais. Chaque demt-rayon
ainsi engagé sous la peau et appliqué sur les muscles de la
colônùe vertébrale 9 n'est mobile qu'à ses extrémités, qui font
l'office de pivot. Son bord supérieur et postérieur, ou libre ,
est un peu concave et armé de plusieurs rangées de petits
crochets recourbés en arrière; l'autre bord, qui est antérieur
et engagé , est au contraire un peu convexe , et il donne
naissance à une large apophyse squammeuse » presque hori-
zontale , et qui se porte en arrière , imbriquée par le demi-
rayon suivant : c'est à elle que s'insèrent les muscles princi-
paux qui doivent mouvoir ces espèces de petites planchettes
sur leur axe.
Ces muscles sont de deux sortes : les uns appartiennent
réellement à la nagcoife modifiée; ils naissent en effet des
DAN» LES FOISSONS. id-J
Bûrlies latérales des supporls, et se termineat par de pclils
mâons dhtÎDcls d t'articulaiion de chaque demî-rayon , en
(•TAit ou en arriére, suirnnt qu'ils doivent le faire tourner
S UTBDt ou en arriére. Les autres muscles sont beaucoup
" plus considérables, puisqu'ils occupent tout le bord inférieur
de chaque demi-rajon; ils forment aussi deux faisceaux;
mais le plus considérable est celui dont les muscles corapo-
saos se portent d'avant eu arriére pour s'attacher A toute Vu-
pophjrse squamtneuse. Ces muscles vcrlébraux, devenus
peaussiers, ont une disposition assez analogue à ce que nous
aTODSTU daDS le crocodile, pour les plaques osseuses de son
|.4*ncui II. De la peau dans les entoniozoaires , ou dans
articuU's.
Dias ce groupe immense d'animaux on commence pre3<]ae <
rnsqnement à apercevoir un tout autre système d'enveloppe
Klérieurc ou de peau , en ce qu'en général elle s'est plus ou
toins folidifice pour donner un point d'appui ^ la fibre con-
i4ctne ou musculaire , et pour former un appareil passif de
ICOinolioa dont l'usiige a quelque chose de celui d'un vérî-
iltle squelcllc. II en est nécessairement ré.sullc qu'elle ne
pouvait Cire absolument de In même nature dans tous ses
points, et que d'e^pjceen espace il y a des parties plus molles,
plus fletiblesqui semblent la couper, la partager en tronçons
js. C'est de celte disposition de la peau qu'est lire le
1 d'tïTSfin, d'insectes ou d'animaux articulés, sous le-
\ on désigne ce tjpe depuis Arislote jusqu'ici, parce
; non-seulement le tronc proprement dît, mais encore
s les appendices qui s'y ajoutent sont plus ou moins hav
rês en diflcrunlca pièces ou morceaux.
I^ peau du; enlomoioaires offre donc pont earacléjc gêné-
1
l68 DE LA PEAU
^ rai 9 ou da moins dans le très-grand nombre de cas 9 d*être
alternativement dure et flexible ; mais cette solidification
jArtielle peut avoir lieu dans deux parties différentes de la
peau, savoir dans le derme lui-même et dans l'épidermey
comme nous en avons trouvé des exemples dans les mammi-
fères. La matière qui produit cette solidification peut aussi
être de deux sortes 9 calcaire ou cornée.
Dans la conche Dans ces anîmaux la couche musculaire est nécessairement
muiculnrc. n . « « ■
adhérente au derme ou à la peau 9 puisque celle-ci devient la
partie passive de Tappareil de la locomotion ; c^est presque
^ l'inverse de ce qui a lieu dans les animaux vertébrés les plus
élevés 5 où toute la fibre musculaire s*en est presque complè-
tement détachée.
Diaa le dfriM. Le derme proprement dit est généralement assez peu épais^y
quelquefois d'un trssu fort et serré 9 maïs sourent tellement
mince et mou, qu'il est difficile à apercevoir^ par exemple
dans les larves des insectes hexapodes;, mais lorsque rani-
mai est parvenu à l'état adulte 9 état auquel il ne prend plus
d'accroissement) le derme acquiert une épaisseur considé-
rable.
Lfl rrwMi vas- Lc réscau vasculaire existe- t-il dans- ces animaux? c*est ce
cnittive.
qui ne me parait pas certain 9 même dans les espèces qui ont
une circulation non contestée.
UpigoMatam. Le pigmcutum est cependant évident dans toutes les es-
pèces qui vivent à la clarté du jour; il est même souvent re-
marquable par la vivacité de ses couleurs.
LVpidwnw. L'épidcrmc existe aussi fort souvent d'une manière très-
évidente 9 et même dan^ les individus qui ne sont pas parve-
nus au degré d'accroissement qu'ils doivent avoir, c'est lui
qui donne la solidité à la peau 9 comme dans les chenilles >
alors il peut être rejeté à mesure que l'animal s'aecroît.
f.*appn«ii L'appareil crypteux est assez rarement un peu développé
dans les entomozoaires.
piiânerïu. Qnaiit au système pileux ,. le ne pense pas qu'il existe ja-
DANS LES EKTOUOZO.AinES. l6g
mais; il» trouve , il est Tr.il, bien souTeot des prolonge-
Biens extérieurs pilifurmea ; maîa il me parait indubitable
que ce sont des proiougemens du derme lui-mCme et de
IVpiderme.
Les différences que les animaux Articulés présentent dons
leur enveloppe cxlérieure sont exlrCmement considérables,
au poiul qu'il faudrait prendre successirement chaque groupe
pour les connaître complètement. Nous allons nous borner à
l'exposition des principales. Nous ferons d'abord observer
qu'elles sont de deux sortes : les unes tiennent i la fiirme et
k la distribution des pi&ccs solides dont la peau se compose;
et ces différences étant dclerminécs par des inodiGcations
dans l'appareil de la locomotion, el par conséquent dans les
niouTemeas dont elles sont susceptibles , ne doivent pas ftre
envisagées dans ce momcnl. Nous ne devons étudier ici que
ks roodiOcatioas de structure, d'épaisseur de la peau envisa-
gée comme organe de toucher passif et de protection. Nous
allons tâcher de les rapporter A quelques chefs généraux,
quoique cela soilsouventassct dlITicile.
Oo peut cependant voir un ensemble de différences qui i
tiennent à la dégradation organique ; ainsi en général, moins
l'en 10 m 0X0 a ire est élevé dans l'échelle , plus son enveloppe
est molle; moins ses parités sont dislinclcs, plus la fibre
musculaire se confond avec le derme. Ainsi les apodes
intestinaux Ou non, ont la véritable peau peu épaisse,
muqueuse, contractile presque dans tous les sens , sans ap
pareil protecteur, mais atcc un appareil crypieux três-dé-
veloppé; daoi les chctopodes, qui viennent ensuite, la
peau est encore quelquefois extrêmement molle et mu-
queuse , parce qu'un certain nombre de ces animaux peuveni
>e mettre ù l'abri dans des espèces de tubes ou de fourreaux
cornés ou calcaires, qu'ils forment par excrétion ou par
agglutination. Mais les espèces qui vivent extérieurement ont
déjà la peau plusépaîfse. plus résistante.
1,70 DE LA PEAU
» Les myriapodes qui ne sont plus forcés de firre dans Teau
commencent à offrir une peau un peu plus dure 9 plus cornée^
et quelquefois même subcrétacée.
Cette dureté augmente encore dans les tétradécapodes en
général , où elle est plus ordinairement crétacée.
Elle arrire presque à son summum ^ comme organe pro-
tecteur» dans les décapodes 9 où la partie solide de la peau
est tout-à-fait calcaire et résistante*
Les octopodes ont cependant la peau généralement plus
molle; elle redevient cornée dans ce groupe.
Enfin 9 quoique de la même nature » elle acquiert de Té-
paisseur et de la solidité â mesure que dans les insectes hexa-
podes on afance davantage vers les coléoptères.
te Mjour. On Toît dono que cet accroissement de dureté et de so-
lidilé dans TenTeloppe extérieure des animaux articulés ,
concorde aèseï bien UTec les circonstances plus ou moins
défavorables au milieu desquelles chaque groupe devait
vivre; aussi ceux qui vivent dans l'eau ou dans la terre
sont en général moins bien protégée que ceux qui vivent à
Tair libre.
L Jge. La solidité de la peau » sa résistance, répondent aussi asses
bien à l'état pKis on moins avancé de la vie^ et surtout dans
les espèces à métamorphoses; ainsi parmi ces dernières,
rinsecle parfait a presque toujours la peau plus épaisse, plus
dure que sa chrysalide » et celle-ci que sa larve, qui est
obligée de changer la partie solide de son enveloppe à me-
sure qu'elle prend de Taccroissement Les espèces qai sortent
de Tœaf dans un état com()let ont aussi alors la peau extrê-
mement molle et ordinairement blanche ; «lies sont égale-
ment forcées de changer la même partie de leur enveloppe,
jusqu'à ce qu'elles soient parvenues à leur entier développe-
ment; mais alors elle» ne la changent pas davantage que les
hexapodes parfaits. En effet, les crustacés, qui changent
de peau tant qu'ils augmentent en volume > ne le font
DANS LES ENTOHOZOAIRES. I71
pliii lorsqu'ils ont acquïi tout celui dont ils sont iuKcp-
libliis.
L'enretoppe extérieure des entomoxoaires offre surtout des i
diffcreuccs de dureté et d'épaisseur, suivant les parties du
corps qu'elle recouvre, et les eOorts plus ou moins considé-
rables qu'elles detnieut faire. Aussi génêralcnient les piirtîes
antérieures et supérieures du corps, comme la ttïle, le cor-
celet ou le dos, sont revêtues d'une peau plus épaisse, plus
dure que l'abdomen. Celui-ci est quelquefois si mou, que
l'animal a été forcé de le mettre i l'abri dans quelque cavité
proiectrice mobile ou non, comme les pagures. Le thorax est
presque toujours plus solide, parce qu'il donne appui aux
appendices locomoteurs. Ceux-ci sont ordinairement enve-
loppés par une peau plus dure que le reste du corps , surtout
quand ils doivent servir i fouiller dans la terre.
Les appendices qui servent de mâchoires sont lout-ù-fuit
dans le même cas, ce qui établit un rapport entre la solidité
de leur peau et l'espèce de nourriture; en ciïel, ces iiiâchgîres
sont plus ou moins dures, suivant l'eiFort qu'elles doivent
faire pour couper ou broyer la substance alimcnlHire ; elles
présentent rnSmc une forme et des dispositions d'émineoces
et de cavités dilTérenles, suivant l'espkce de nourriture. Mais
ces détails .ipparliennent \ la mastication , de mSme que Té-
largissemenl , le développement de certaines parties des mem-
bres propres à fouiller, & nager, et même & saisir les corps ,
devront être considérés lorsque nous traiterons de l'appareil
de la loGorootiou.
Voyons maintenant la structure de la peau dans un certain
DOknbre de groupes principaux.
A. Ditns les hexapodcf.
Dans ces animaux à l'étal parfait, on trouve évidemment .
un derme rurt épais, d'un tissu dense, de nature cornée, et
bi
17a . DE LA PEAU
des fibres'duquel naissent sans distinction bien visible la fibre
musculaire.
Au-dessus de ce derme on voit également d'une manière
éfidente le pigmentum, ou la matière colorante.
Et enfin tout en dehors est répîderme^ qui est lisse ^ lui-
sant, et formant une couche peu épaisse.
C^est dans ce groupe seulement que Ton remarque des ap-
pendices assez singuliers 9 servant au yol , et qu*ù cause de
cela on a nommé des ailes. Quelquefois la peau qui les forme
est de la même nature que celle du reste du corps ; mais le
plus souvent elle est infiniment plus mince y transparente y et
elle est soutenue dans différens points par des parties plus
solides 9 plus résistantes 9 qui jouent les unes sur les autres »
et servent aux mouvemens. Aussi traiterons-nous de leurs
formes à l'article de l'appareil de la locomotion.
Quelquefois cette peau est lisse » mais souvent aussi sa
surÊice est hérissée de productions piliformes plus ou moins
nombreuses : c'est surtout dans les hyménoptères qu'on en
Toit beaucoup^ ainsi que dans les lépidoptères. Dans ce der*
nier groupe ^ les ailes offrent quelque chose de particulier
dans les espèces d'écaillés farineuses qui les recouvrent, et
qui tombent avec la plus grande facilité. Ce sont elles qui
sont souvent ornées des plus riches couleurs , car l'aile elle-
même est toujours transparente ^et c'est même ce qui produit
les taches nacrées qu'on remarque aux ailes de quelques pa-
pillons : ce sont des endroits dépourvu» d'écaillés.
Je ne m'arrêterai pas à décrire les couleurs dont sont sus-*
oeptibles les hexapodes à l'état parfait »u à l'état de larve ;
|e me contenterai de dire que les insectes hexapodes sont,
presque dans le cas des oiseaux ^ c'est-à-dire qu'ils présentent
les couleurs les plus variées , les plus brillantes , et quelque-
fois les plus tranchées 9 surtout dans l'ordre des lépidoptères*
et qu'elles forment tous les systèmes de coloration que nous
»vons définis»
DANS tES IIEXAFODE.S. (-!>
Le climat parail loujourâ avoir une grande tnQuence sur
la vivacité de celle coloralioa un peu comme dans les oi-
seaux; mais le sexeu ici inoinad'inllucnce, el l'on trouve que
des espJices nocturnes ont quelquerois aussi des couleurs
tris-vires, de même que les parties supérieures du corps ne
sont pas toujours plus brillantes en couleur que les infé-
rieuresi quoique cela soit r^pendant plus ordinaire.
J'ajouterai que la couleur et le système de coloration des
larves n'ont jamais de rapports avec ce qui existe dans l'in-
secte parfait, et que chaque famille naturelle affecte souvent
des couleurs et surtout un sysLéme de coloration particu-
liers.
Je dois aassi noter que certaines espèces d'hexapodes, de
Tumilles Irès-dilTérentes, jouissent à l'état de vie de la singu-
lière faculté d'être phosphorescentes à l'air libre; ce qui
paraît dépendre d'une humeur produite au-dessous de la
surface de certaines parties de la peau, et qui sont alors
transparentes.
Dàùi une krre ou chenille d'un hexapode on voit que le
derme est au contraire fort mince et peu distinct;. la couche
musculaire formant unecouche au-dessous.
Le pigmentum est asses considérable dans les endroits co-
lorés.
L'épiderme qui est en deborg est fort épais, surtout dans
les endroits de la peau qui forment les anneaux; il est plus
mince dans les sillons qui les séparent; il est également moins
épais sur les parties colorées vivement, et il y forme des
espèces d'enfoncemcns.
On trouve ù certaines époques de la vie de la larve, que
cet épiderme est composé de deux couches , dont l'interne
est beaucoup moins solide, beaucoup moins réâistantc que
l'autre, qu'elle doit remplacer.
Il est quelquefois couvert de productions piliformes ex-
irËmeincnt longues ci nombreuses.
\
1^4 ^^ LA PEAU
B. Dans les octopodes,
Les octopodes ont une peau semblable ù celle des hexa-
podes.
C'est dans un groupe de cette classe qu'on trouTe la peau
de l'abdomen susceptible d'une extension presque démesu-
rée, et proportionnelle à l'augmentation des matières qu'il
contient. Les tiques sont surtout dans ce cas > et jusqu'à un
certain point les araignées.
Dans ces dernières la peau est souvent hérissée par une
grande quantité de productions piliformes quelquefois fort
longues.
Le limule géant a la peau cornée , la plus épaisse que je
connaisse ^ surtout à la queue. Sa structure a du reste beau-
coup d'analogie avec celle de la peau dans la classe suivante.
Les couleurs sont peu variées dans cette classe f et le sys-
tème de coloration le plus souvent uniforme.
C. Dans les décapodes»
Les décapodes ou crustacés diffèrent essentiellement y en
ce que la solidiGcation de la peau est due à des sels calcaires
déposés dans le tissu d'une partie du derme. Pour en bien
voir la composition il faut la disséquer sur un animal vivant.
i)»h)i la lan- Daus uuc laugouste par exemple on y reconnaît : i* une pre-
mière couche plus fibreuse 9 de couleur un peu plus trans-
lucide ^ et évidemnient plus vivante; c'est celle qui forme la
lame interne des parties qui restent membraneuses f et qui
ne s'encroûtent pas; a* une seconde couche, évidemment
plus cartilagineuse 9 de couleur plus opaline et un peu plus
épaisse; elle entre encore dans la composition des parties
membraneuses; 5** la troisième couche est encore plus épaisse,
son tissu est moins serré; c'est celle dans laquelle se déposent
les molécules calcaires; 4"* c^^Q au-dessus de celle-ci en est
DANS LES DECAPODES. 1^3
une aulre plus mince , qui est c-viileminent composée de ma-
tière coloraule ou Je pigiuenlum , el d'une couche épidermi-
ic ; c'etil la seule qui se prolonge sur les parties calcaire».
Dans les tubercules, et surtout dans lea piquaos, les trois
premières couches du derme péaêtrenl, si ce n'est à quelque
distaoee de la pointe, où la troisième s'arrËle; et alors on
Toit la substance épidermique plus Torle et plus dure.
Dans les antennes, la première couche est beaucoup plus
ince ; la seconde est au contraire bien plus épaisse ; la Iroi-
;mc est ègulement assez épaisse; la quatrième l'est davan-
4ige dans la partie inférieure de l'antennei OÙ elle forme
presque une membrane.
En faisant l'analomie d'une bande de peau prise dans tonte i^°'
la longueur du corps d'un pagure, on voit cTidcmmcnt que
la membrane calcifère est bien indépendante de la peau, ou
lieux, forme sa couche externe , elquc c'est en dehors que
1 trouve la matière colorante. Il en résulte que dans les
crustacés c'est une partie même du dcrnit: qui s'encroQte;
«>sl celle qui est susceptible de renouvcllcincni, cl alors elle
«otraïne ce qui était au-dessus. Il se sépare ensuite une nou-
velle couche de derme, qui s'encroûte de même el qui tombe ;
«I ainsi )usqu'^ l'époque où l'animal est parrunu à toute sa
«rue , et où il ne reproduit plus de peau nouvelle.
Cet endurcissement d'une partie du derme des crustacés ,
4iprvs aroir été complètement molle, fait que les saillies et
enfoncemens déterminés par la forme des organes ou vis-
cères sDua-posés, sont souTent traduits plus ou moins nelte-
Wcnlpardesbosseluresù la surface du tôt. C'est surtout dans
tes espèces qui composent la famille des crabes que cela se
ninarque ; d'où les dénominations de régions slo/nncale, g('-
fûtale, cordiaic , iu'patitjuc méiUane , que M. Desmarets a
données aux bosselures médianes en allanld'avant eu arriére;
ttd'/iifpiUique UUifitile eltit: biwu'hiak , ù celles qui sont paires
CI latérales.
I
1^8 DE LA PEAU
et H y a en général moins de différence pour la solidité entre
celle qaï rerêt les articulations et celle qui forme leurs inler-
Talles. Elle a encore ce point de ressemblance, que sonrent elle
rejette à sa sttperficîe une isseï grande quantité de matière
muqueuse; mais son caractère particulier , c'est qu*elle pro-
duit des espèces de soies ou de poils roides, qui se disposent
par groupes symétriques de chaque côté du corps pour la
locomotion. Ces poils, qu'on ne peut comparer aux yérî-
tables poil^, parce qu'ils n'ont pas de bulbes, sont durs,
cassahs, cornéo-calcaires^ et leur couleur est toujours irisée
ou métallique, ce qui se trouTe en rapport a?ec celle de la
peau de tous les ohétopodes , qui l'est toujours plus ou moins.
Du reste la couleur des espèces tubiooles est presque cons-
tamment blanche ; elle est au contraire d'un beau rert ou d'un
beau rouge , ou même noire , dans les espèces libres.
La seconde section de cette classe qui correspond mi gonre
oéréis de Linné , diffère de la première qnî forme ses genres,
serpule, amphitrite, etc. , en ce que ne se mettant jamais à
l'abri dans des tubes qu'ils se forment, ces animaux ont la
peau généralement plus épaisse et plus sèche.
nantio*«.i- Ceux de la première section sont dans le cas opposé: la
pècc'tliibicules. * rt »
peau est excessirement mince, surtout dans les endroits du
corps qui ne sont jamais ù découvert, et cependant elle ex-
crète une matière muqueuse. * .
Quelquefois cette matière muqueuse entraîne nrec elle,
comme- dans les malacozoaires , une certaine quantité de
substance crétacée, et il en résulte une sorte de coquille on
d'enveloppe calcnirc qui est formée comme dans les Tèrî-
tables coquilles des animaux mollusques , de couches ou de
cônes qui s'emboîtent les uns les autres, et dont les bords
sont indiqués par les stries d'accroissement.
• La grande différence qui existe entre ces tubes calcaires,
quelquefois droits, d'autres fois un peu coui^bes et môme
enroulés presque régulièrement dans un seul plan, ^t.oer*
DANS LES CHETOPODES. 1 79
ta i nés coquilles de mollusques qui ont la même forme; c'est
qu'ils sont toujours percés à leur sommet , tandis que celles-ci
ne le sont jamais 9 et que Tammal n'y adhère en aucune
manière.
L'on trouTe aussi que certaines espèces de chétopodes tu-
bicoles ne fournissent pas les deux matières de leur tube,
et empruntent pour ainsi dire la partie solide aux corps en-
Tironnans. Il en résulte un tube arlificiel plus ou moins
flexible ou cassant, suivant la proportion de la matière mu-
coso-cornée fournie par l'animal , et des grains de sable ou
d'autres corps plus ou moins fins qu'elle a servi à agglutiner.
Les chétopodes nus ont aussi une enveloppe plus ou moins n«nsiesM-
picetnam,
muqueuse; mais la matière qu elle produit ne se réunit pas
en tube 9 ou bien elle tapisse seulement le trou qu'habite
l'animal ; aussi par contre-coup elle est beaucoup plus épaisse,
comme on le voit, surtout dans le ver de terril, où elle est
aussi extrêmement vasculuirc^
*■
H. Dans h$ upodes%
La très-grande partie des animaux qui forment la classe
des entomoioaires apodes, a son enveloppe cutanée très-rap-
prockée de ce qui a lieu dans les lombrics, que l'espèce vive
â l'extérieur ou à l'intérieur d'autres animaux.
Ainsi dans les sangsues , la couche musculaire sous-posée Dit» la moc<
est partout confondue et adhérente au derme : celui-ci est
très-peu serrée très-muqueux, recouvert par un pigmcntum
colorant abondant, et par un épiderme à peine sensible.
Outre les cryptes mucipares qui paraissent entrer dans la
composition de tout le derme , il y en. a quelques-uns qui
s'amassent par petits groupes, et qui ont un orifice commun ;
c'est ce qui produit les deux rangées de lacunes que l'on voit
sur le dos de la sangsue vulgaire, et les anneaux tuberculeux
de la sangsue de mer.
12.
sue.
l80 DE LA PEAU
Jamais il D*y a de productions épidermiques dans ces ani-
maux.
D«iu â'ascaride. Les ascandes et les échinorhinques parmi les entozoaires,
offrent une structure de peau fort rapprochée de ce que nous
venons de foir dans les sangsues , non-seulement dans la
disposition de la couche musculaire, mais même dans la peau
proprement dite : le derme est cependant encore beaucoup
plus granuleux 9 et il est rccourert par une couche plus gé-
latineuse 9 sans qu'on voie de pigmentum ni d*épiderme.
ihins le Unis. I^cs tèiTias Ont Teuveloppe générale au moins aussi épaisse
' que les vers intestinaux de Tordre précédent ; mais le derme
qui en fait la très-grande partie est presque entièrement
confondu arec lit couche musculeuse; on ne peut les sé-
parer; c'est dans son épaisseur que se trouvent les vaisseaux
latéraux ; on trouve au-dessus une sorte d*épiderme gélati-
neux foit mince, et ce qui pourrait porter à penser que c'est
le derme lui-même, c'est qu'au-dessous sont des fibres -lon-
gitudinalet qui paraissent contractiles.
Quant aux hydaiidcs, qui semblent n'être que des ténias
dont l'extrémrté postérieure serait renflée en une vessie rem-
plie d'eau 9 la peau de la partie antérieure du corps est
comme dans les ténias 9 et celle de la vésicule est seulement
excessivement amincie. Je ne parle pas du krste fibreux
qu'habite i'hydatide, parce qu'il ne lui appartient pas, et qu'il
est produit par sa présence dans le tissu de l'animal où elle
babite.
AnTlCLiIII. De la peau dans les malacozoaires , ou dans
les animaux mollusques,
u>n%iâéniioos I** dîflfércncc la plus capitale que ce type d'animaux pré-
^sénënUes?' scute dans la structure de la peau , et qui montre bien évidem-
ment que la couche musculaire n'en eSt qu'une dépendance
et n'est même qu'une modiûcation de son tissu élénrientaîre)
c'est que le derme est tellement adhérent ou confondu avec
BANS LES MALACOZOAIRES.
'.-fr
le lÎMu coniraclile sous-jacent, qu'il est souvent presque
impossible de l'en ségiarer, et inËme de l'en distinguer, en
sorte que tous ses poioU sont mobiles et dnns tous les «cns.
Ce dcrinc est du reste ordinairement d'un tissu peu serré '
et très-celluieux. Ce qu'il olTrc de plus remarquable, c'est
iju'il coolienl quelquefois duns sou intérieur, tuais le plus
souvent A sa surruce, un dépCt de malii'rc naleaire formé
d'une ou plusieurs pièces, auquel on donne le nom dcro^uiV/f.
Hais ce n'est jamais dans ses mailles mêmes que ce dépGl a
lieu; c'est lui qui furme le corps protecteur de celle ulasse
d'animaux.
Le rÈscau vasculiûre parait devoir être encore aîseï dcve- i-
loppê ; ce que l'on peut juger d'après la grande quantité de
matière muqueuse versée â la suifacc de hi peau.
Le pigmenlum colorant existe comme dans la plupart des '
animnux , et très-probablement son mode de formation est le
Berne; l'on peut en effet l'étudier avec facilité sur le bord
renflé du manteau des colimaçons , dont la coquille est Irbi-
wIorée> dans ta peau de la limace rouge, sur le bord de
«elle des laply.'ics.
Quant i la membrane aerreuse, il est fort probable qu'ellç '
Mt ass» considérable , si du moins il est permis d'en juger
par ta graitde sensibilité de la peau de ces animaux , et même
Mutent par la grande quantité de nerfs qu'elle rejroit ; mais
on ne peut que dilTicilement les suivre jusqu'il sa surface
extérieure, cl jamais on n'y voit de papilles propremeuldiies.
L'èpiderme est nul ou n'est formé étidemmcut que de '
■nalii'rre muqueuse endurcie.
On ne coanait aucun des animaux de cette classe qui oITre
^clque cb')9c d'analogue au système pileux , à muius qu'où
M regarde comme lui app;irtcnant, et ce serait fort fi tort , de
^lilcs productions piliforuiesque l'èpiderme forme quelque-
liiis à lu surface desboquilles, et qu'on nomme <^r^ mon'i ou
mieux tpiphlose; mais tous ou presque tous ont l'appareil
l82 DE LA PEAU
Dans TappareU crypteux très-développé ; du moins encore si Ton en jure par
«rypteux. * , . ,
la grande quantité de matière moqueuse qui est rejetee de
toutes les parties de la peau de ces animaux et surtout dans
les espèces nues et terrestres. Je n*ai jamais pu cependant
démontrer de véritables cryptes dans la peau des mollusques ;
on Yoit seulement que sa superficie est criblée d'une grande
quantité de porcs ou de cellules mucipares.
De la coqaiUe. C'cstccttemutière muqueuse qui entraîne avec elle la sub-
stance calcaire 9 et qui produit ainsi, par la dessiccation, un
amas crétacé de structure et surtout de forme extrêmement
Variables.
Quelquefois les molécules calcaires restent répandues dans
toutes les parties de la peau : il me semble qu'il en est ainsi
^ dans les limaces.
D'autres fois elles se déposent dans une grande maille du
derme lui-même, en formant des coucbes succcsaiTement
appliquées les unes en dedans des autres, et dont Texterne
est toujours la plus ancienne, la plus petite, tandis que i*in-
terne est la plus nouvelle et la plus grande. Ce sont ces co-
quilles que Ton nomme internes ou dermU/ues; elles sont
ordinairement fort peu solides et jamais colorées.
Le plus souvent ce dépôt calcaire se fait à Textérieur du
derme entre lui et les autres parties de la peau , mais tou-
jours de la même manière , par couches imbriquées ; alors il
en résulte qu'il est plus ou moins coloré et recouvert par
une sorte d'épiderme plus ou moins épais.
La coquille des animaux mollusques , quoique évidemment
développée dans l'intérieur de la peau , peut donc être consi-
dérée comme un corps véritablement mort, excrété , et par
conséquent analogue, jusqu'à un certain point, à la partie
morte ou produite du poil, qui a entraîné en effet aussi avec
elle une matière colorante recouverte d'une couche d'épi-
derme, mais qni reste en communication organique avec
l'animal , du moins par sa lame interne.
AI.ACOZOAIRES.
l85
Il ae Tuut nulleiuent regarder comme analogue de la co-
quille ni mCoio de l.i pièce qu'un uoaimc opercule, l'i-xcrc-
I tkin calcaire que l'on trouve quetqncrois ù l'ouTerture du ccr-
s coquillus; elle eut eu effet d'une toul autre nature,
i elle est enlièrcineiit i'Xtérieiire, et elle n'est produite que pnr
. des molécules ag^luliuées, mai:i nu formant pas de têrilablcs
couches, ne icunnl pas organiquement à l'animal; c'est ci' qui
Lliirme ['t'/Hphragme ou lu cloison ealcaîrei dout ptu^icur»
t aïollutques (eslacés terrestres rermenl leur TériiabLe coquille
I pendant l'bjbeniatiou,
Les (lifiërcnceii que les animauiL molluiiques nous montreot
bns leur envelujipc extérieure, û laquelle on donne leuom
^.de manteau, duns lu porliuu qui revCt le corps proprement
nt asseï nombreuses cl surtout dausl'élendue) b formei
^la cotnpasiliuu du corps prulcctciir.
1 peau,ccinsidûrècdansloulcsscs parties, nese borticpas i
[^ujours il revÊlir la tête, le corps et quelques appendices
T 4i>iit cellc-li est pourrue ; mais elle se dilate et Tonne ordi-
tnaJ rein eut uoc large expansion quiouTeloppe le corps de
1 t|iu)iuial, comme une sorte de manteau, ou bien des lamei-,
I des digitatious, des franges ptu5 ou moins ullongûcs.
. Le derme est en général d'autant plus épais, que l'espèce <
Icit moins Icslacèc; ainsi les poulpes ont la peau moîu» mince,
rfjiu rèMStaole que les sèches et les calmars, qui appar-
I tiennent à la même familli^ 11 y a encore plus de ditTérencc
r colre ta peau des limaces, des doris, des onchidies et celle
l de» patelles , des sigarets et des buccins.
Lorsque la coquille est trop pelile pour couvi ir tout l'anî-
j Rial, alors on t^uve une diOerence proporliumiellc djiis
pTépoiiMur du derme qui n'est pas décourerl et de celui qui
Est, comme on en voit des exemples dans les Inpiysics,
is bullécs , les parmacellcs, etc.
Les niollusqucs acépbalés concbifères sont Je tous les mol-
i
Hiquci C'
ngen
rai le der
a le plus fin ,
l84 DE l'A PEAU
en compreDant dans sa composition la fibre contractile, dont
on ne peut le séparer. Ceux de cette classe qui n'ont pas de
coquilles sont aussi ceux chez lesquels il est le plus épais , le
plus dur, au point d*étre quelquefois cartilagineux , comme
dans les ascidies et surtout dans les biphores.
Les circonstances dans lesquelles les mollusques dcTaient
TÎTre, paraissent aussi aroir déterminé quelques différences
dans la nature et dans Tépaisseur du derme ; en effet les espèces
qui vivent constamment ou passagèrement à l'air libre, ont
cette partie de la peau plus épaisse, plus dure, plus tubercu-
leuse que celles qui ne sortent jamais des eaux ou que celles-ci
n'abandonnent jamais.
Le derme diffère aussi suivant les parties de ranimai qu'il
recouvre ; ainsi, outre la grande différence qui existe entre
les parties recouvertes de coquilles et celles qui ne le sont
pas, il est certain que le derme des parties supérieures du
corpsest toujours plus épais, plusdur et plus tuberculeux que
celui des parties inférieures ; ce qui est en général en rapport
inverse avec la couche musculaire sous-posée dans lesespèces
dont le derme exhale une coquille. La partie de ce dernier
qui la forme , ou le manteau , est toujours plus épaisse sur les
bords et surtout en avant ; c'est alors ce qu'on nomme quel-
quefois le collier f parce qu'en cet endroit la peau semble
former un anneau autour du pédicule de jonction de la masse
des viscères avec le thorax. Dans les mollusques bivalves ,
les bords du manteau sont aussi beaucoup plus épais que le
reste, et ils sont souvent bordés de tentacules nombreux et
très-sensibles.
Dan* le rëtetu Le réseau vasculaire de la peau d^s mollusques n'est pas
assez évident pour que l'on puisse être arrivé à connaître les
différences qu'il peut présenter; et cependant si l'onadmetque
la mucosité soit produite par de véritables cryptes muqueux,
alors on présumerait laquantitédu système vasculaire d'après
la quantité de ce mucus.
DAitS t£ft MALACOZOAIRES.
Lepigmenlumesiasseï rarement Et iUenl. [luisqn 'un grand f)»
nombre d'espèces ont )a pluj griindu parlic île leur corps '■
qui n'est jamnis exposée & la lumière ; mnis dans ln.4 espèces
qui sont eniièremenl nnes ou dans les parties extérieures de
celles qui nu le iont pas , il m'a semlilé roirque son épaisseur
est en rapport nyec lu vifnrilé de la coloration.
On Irouve du realt- que celle coldralion peut êlre due aux
(touleurs Ici plus T.iriécs, qu'elle est toujours plu» vive aux
partie» espo^èi'S & la lumière que dans les autres.
On remarque auMi b plupart des systèmes de coloration.
On Cil éj;aleinenl oblige, pour détcruiiner les différenees di<i
danshi'oucbe nerveuse, de supposer que son dévelnppcmcnt
est prnpnnionuel â lu ten^ibililé de' la peau ; et en effet, on
IroDvequotelaconcordeasset bien avec la quantité dcsysièmc
DFfTeiis qui s'y reud. Du moins dans les cépbalés , les es-
pèces qui n'imt pas du coquilles, ont évidemment le système
acr*eux cutané plus ilëvcloppé que les autres, comme on le
'Voit dans les limaces comparées aux colimaçons qui en sont
■f rApprocliés; nn verra aussi qu'il est toujours beaucoup
plus abondant aux parties anléricurcs du corps ou dans les
lanières qui le dépassent en avant ou t^ur les rfités; cel.i est
surtout évident pour la peau qui environne la bouctic et les
orifices des organes de la géncraiion , ainsi que pour celle lîui
MdIbcuIcs, qui, il est vrai, deviennent presque des organes
de loucher actif.
Hais dans les espèces acép)iate« le système nerveux dis-
tinct est en général (rés-peu dévelop;>c , et cependant la seo-
ribililé de la peau parait considérable, surtout dans les bords
du manteau. '
Quant à l'ûpidermc qui se trouve i) la surface de la peau^ iJ.>n
elle-inSme, il est toul-ù-fait nul, ou s'il existe, on voit évi- ''
demmenl ici que ce n'est que du luucus concrel.
On trouve parmi les mollusques un assez grand uoukbre
de différences sous le rapport de la quantité de ce mucus et
î
l86 DE LA PEAU
sur 8a nature plus ou moins calcaire. J'ai déjà anooncé plus
haut que j'étais loin d'assurer qu'il f(kt produit ou sécrété par
' de véritables cryptes; mais il est certain qu'il sort de la peau
par des orifices ou pores bien éridens. Le plus soufent ces
pores sont répartis également à la surface de la peau ; quel-
quefois , au contraire 9 ils se rapprochent darantage dans de
certains endroits y comme sur le bord du collier des espèces
testacccs ; enfin ^ on trouve un exemple d'un amas de ces
pores s'ouTrant dans une sorte do petite cavité commune ù la
partie postérieure du dos des limaces rouges et de l'hélîça-
rioo. Oo remarque aussi dans ce genre d'animaux » que le
derme est sillonné d'espèces de rigoles anastomosées qui
semblent servir à une sorte d'irrigation de la peau.
Dans la co- Mais la partie dé l'enveloppe des mollusques qui est sus-
quille huisnuX * **^ t t
ceptible du plus grand nombre de différences , est certaine-
ment la coquille ou le corps protecteur.
Elle peut être étudiée sous le rapport de su formation 9 de la
place qu'elle occupe dans la peau du mollus»que, de sa structure
ott de son organisation , de sa composition chimique 9 de sK
place ù la surface du corps de l'animal « du nombre de pièces
dont elle se compose , et enfin de sa forme générale et parti*
cuGère. Quant ù la manière dont les différentes pièces dont elle
peut être composée, s'agencent, se réunissent et se meuvent
entre elles, cela appartient évidemment à Tappareil de la
locomotion.
snn mMie iic Le mo(le de formation des coquilles me semble devoir
lormaliua.
toujours être le même ; c'est-à-dire par exhalation de mucus
entraînant avec lui , et réunissant des molécules calcaires
ou cornées, qui se disposent les unes à côté des autres,
et forment ainsi des couches plus ou moins nombreuses. De
ces couches, la dernière formée est la seule qui adhère Â
l'animal; elle est la plus molle, la plus membraneuse; plus
les autres sont externes , et plus elles sont dures et calcaires^
Sa place. Mous avous déjà vu quelles sont les différences que le Gorp#
"tfjtNS lES JIALACOZOAlnES. fS^
proiccleurdc tspeaupeul prèseDlerquaalik w place dun» son
épaisseur.
Sa »lructure offre un bien plus grund nombre Je iiSi- n
reocfls.
ha plus coinutuDc dani les deux classes de mollusques esl
éTiiIcuiDient la siructurc lamelleuse o» Jeuillele'e , comme
cellede l'huîlre ou d'un colimaçon, {^ar exemple : ce «ont ije.<
lames exlrSmemcni miaces qui s'imbriqueitt d'une iiianièrc
plus ou moins serrée ; il en résulte ulyits un lis^u de durelc
cl de doiisilé différeoie'^ , ù lu surface duquel on aperçoit plus
ou moins les Iraces ou les bords des lirnie» imbriquées ; c'est
cequ'on aawmestrieid'accroissemetU. La coquille de l'huîlrr
erdinuire esl un exemple d'une structure lamelleuse trés-
Uche (i), et celle du peigne pèlerin d'un tissu au contraire
Irà^-deose et très-serré : en général les coquilles mates ou
non nacrées ont cette structure.
La structure la plus opposée à la précédente esl celle dans
laquelle les molécules de chaque couufae sont di.'posées de
manière A former des libres verticales au pluu de la couclic :
c'est U «truclure fibreine. Ces coquilles sont extrêmemcat
coseanlrs ; je D'en connais d'exemple que dans les coquilles
des mollusque» acéphales. Quelques jambunueaux l'oûVent
par excellence ; mais ils dc sont pas les seul».
La troisième est composée des deux précédentes, c'eet-ù-
dirc d'une succession de couches alternativement fibreuses et
tantelleuscs : c'est unssi dnns ime espèce dc jambonneau que
ï«raî reiQurquèe. Elle pourra Sire distinguée par la déno-
iBioalioii deJibro-laineUcuse.
(i) 0<i rciDai(iucdiin>lji ilruclure de 11 coquille dr i'builie, quelque
thiMC *lonl je n'«i |ju cocuce trauTct l'eiplicstion : c'eil qu'i un cm-
l*ia cadrait de l'înléricur de b valrc droite , la lame nouTelkmcDl
ferace ett «épinie de celle qui l'anit ità immédiate ment avant , pai
lU c*|>aci' plus ou moins coatidérablc, tcinpli d'uu Ouide limpide et
tilréinemrat pul[i:t<.'iljtc.
1
Nacrée.
\ilrease.
Cellulaire.
188 DE LA PEAU
Od trouve une structure fort rapprochée de celle-ci dans
les coquilles nacrées, qu*elles soient composées d'une ou de
deux pièces. La partie nacrée in*a semblé toujours lamelleuse,
tandis que l'autre est plus ou moins fibreuse ; les turbos m'en
ont offert un exemple évident; les unios sont aussi dans le
mf me cas : mais en outre la couche fibreuse externe est re-
couverte par un épidémie fort épais. La coquille des Téri-
tables moules ne difiere guère de cette espèce qu'en ce que la
couche fibreuse est beaucoup plus épaisse que l'autre, et que
ses fibres sont d'autant plus obliques qu'elles sont plus toi-
sineâ du bord.
. Je donnerai le nom de structure vitreuse à celle de la co-
quille des porcelaines et de quelques genres voisins , parce
que la couche interne » quoique lamelleuse, est cependant
extrêmement dure, comme vitreuse, luisante et fort mince;
la seconde et la troisième couche sont fibreuses; et les
fibres de celles-ci ont un aspect comme corné, beaucoup
moins dur. Mais ce qui différencie cette espèce de coquille
de toutes les autres, c'est qu'à un certain âge les replis de la
peau ou du manteau , en l'enveloppant , déposent à sa surface
externe une couche adventive > comme vernissée, dont la
structure est beaucoup plus granuleuse que celle des autres
couches. Il en résulte que la coquille augmente eaépaisseur
par ses deux surfaces, et qu'elle peut avoir deux modes de
coloration , l'un qui appartient à sa partie primitive, et l'autre
à sa partie adventive.
La coquille du genre scarabé, parmi les auricules, pa-
rait avoir une structure fort analogue à celle des porcelaines;
il n'est cependant pas probable qu'elle ail le même mode de
formation.
Enfin la structure la plus singulière est celle de l'os des
sèches. C'est un corps crétacé , symétrique , aplati , bombé
dans les deux sens, c'est-à-dire en dessus comme en dessous,
dans presque toute son étendue , et qui n'offre d'apparence de^
D.VNS LES MAL\C0ZOAIRE9. 1 St)
MTitéqne ters le sommet qui est loiil-ù-rnil postérieur el on
forme de p«tïle pointe. Cette partie postérieure est TonDÙe
par une lame dure, comme vitrée, qui se prolonge sur
toute In face supérieure du corps protecteur; mais toulc
retendue de son disque est fortement épaissie en dessous
par une succession de couches et de iamcs qui se délior-
4tal les unes les autres , et qui sont réunies entre elles par
de très'peltles cloiitons verticales et serrées : celte partie
I de la coquille est beaucoup plus tendre que l'écorce supé-
La lame dorsale des calmars partit n'avoir pas celle partie
fciférieure du l'os du In sèche , et n'C-Irtt composée que de la
ma supérieure qui est le plus souvent en forme du luinc
' d'ëpve et extrêmement mince.
Sous le rapport de lu composition chimique, on trouve stm
•ossi quelques différences dam la coquille des mollusques.
I Sn effet, quoique dans le plus grand nombne de cas elle soit
1 «alcaire, il arrive aus^i quelquefois que la substance mu-
1 lieuse la compose presque tout enlière; oa trouve plus
LmutcoI que c'est de la malit.TC cornée ; il est vrai que celle
mposilion ne !c voit que dans une pièce que nous allons
I <MDt>a{lre »ous le nom d'opercule.
Le nombre des pièces qui composent l'enveloppe protec- lt »
IjUcc des animaux mollusques étant fixe pour chaque groupe "U*
f bien déterminé , a dQ être depuis long-temps étudié par les
f «onchjologi^ies. On nomme chacune de ces pièces vn/w:,
1 Et leur ensemble co<7Ut//e. Elle peut n'Clre composée abso-
lilnmenl que d'une seule pièce; et Ton appelle alors cette
:ce de Coquille univalve; mais cette dénomioatiou ne me t,
I farait rigoureusement juste que pour les coquilles inopercu-
I Jées ; car dnns celles dont l'ouverture peut Ctre plus ou
noÏDS complétemeot fermée par une pièce souvent fort
I «^iue et très-dure , quelquefois même articulée avec la pièce
principale, elle n'est réellement plus convenable. On pour-
SabbîTaWe.
Bivalve.
TabÎTaUe.
190 DE LA PEAIJ
rait les désigner par la dénomination de subbivaives. C'est ce
qu'on nomme ordinairc^ment coquilles opercultes : ces deux
systèmes de coquilles n'existent que dans la classe àm mol-
lusques céphalés*
Un troisième système est celui dans lequel la coquille est
constamment formée de deux pièces ou Talves, ordinaire-
ment presque égales entre elles 9 et qui peurent se moùfoîr
plus ou moins complètement l'une sur l'autre : c'est dons la
classe des mollusques acéphales que se remarque cette co-
quille, qui prend le nom de bivalve.
EnGn il est un. quatrième système dans lequel y outre les
deux pièces principales du corps protecteur, il se dépose à
la surface de la peau, mais sans adhérence réelle avec elle,
quelques petites pièces accessoires, comme dans les pholades,
et même quelquefois un tube qui enveloppe l'animal et sa
coquille véritable, alors il est rrai beaucoup plus petMe que
le corps du moUusque , comme cela se voit dans les fistu-
tanes : c'est à ce système que Ton donne le nom de eoquiik
THuitivaive. multivalve. Je préférerai celui de tubivalve^ et {e réserterai
la dénomination de multivalve pour désigner un dernier
système; c'est celui que forme la coquille singulière qui
rcTét le corps des animaux subarticulés ou intermédiaires an
type des entomozoaires et à celui des malacozoaîres « et qui
est en effet composée d'un plus 00 moins grand nombre de
Téritables valves appartenant réellement à la peau , à la-
quelle elles adhèrent.
Mais ces valves se disposent d'une manière différente ù la
surface de la peau quV'lles revêtent.
Dans le système des nnivalvei» et des subbivàlves, c'est
toujours 9 à ce qu'il paraît , le dos de l'animal que la coquille
et son opercole refcouvrent.
Dans le second système, ou celoî des bivalves véritables,
les deux pièces se placent ou sous le ventre et sur le dus de
ranimai, comme dani? les palliobranchès, ou snr ses flancs,
LMirdiiposi"
tionà lasurfare
de Taninnl.
DANS LES MALACOZOAIRES. igi
comme dans tous les lamellibraoched , c^est-&-dire dans le
plus grand nombre des espèces.
Les tubiTalves offrent cela de particulier , que les deux
TaWes principales sont latérales « comme dans les lamelli-
branches; et les valves accessoires sont dorsales, comme
dans les pholadee, ou enveloppent tout le corps de l'animal et
même souvent sa véritable coquille ; c'est le cas des fistulanes.
Quant aux véritables multîvalves» les valves qui com«
posent la coquille présentent trois dispositions particulières :
dans l'une elles sont placées tout autour du corps > en s'en-
grenant constamment par les bords, de manière à former
souvent une sorte de couronne ; â!où le nom de coquille
mnltivalve coronale. Dans la seconde espèce, les valves nom*
breuses se placent aussi tout autour du corps; mais elles se
touchent souvent à peine, et jamais elles ne s'engrènent : ce
sont les coquilles m ulli valves ^^fiamme/i^e^. Enfin dans la troi-
sième espèce , les valves n'occupent que le dos de l'animal ,
et sont placées les unes & la suite des autres, et forment par
conséquent une série, ce qui leur a valu la dénomination de
coquille multivalve striaie» On trouve les deux premières
sortes dans les nématopodes , et la seconde dans les poly-*
plaxiphores.
Il ne nous reste plus qu'à parler des difiërences de forme LaroriD«.d*où
qoe peuTent présenter les coquilles des animaux mollusques. ^**'^\Sf^^*
Une valve, quelle qu'elle soit, présente une surfiice ex- ^^^••
terne ordinairement convexe; c'est le do6 où se trouve le i>os.
sommet qui n'est que le point d'origine de la coquille, une sur- Sommet,
face interne ordinairement concave, qui forme la cavité de la civité.
valve , dont le commencement est Vouverture , et une cir- oa?eri«i«.
conférence qui la borde à l'endroit de réunion des deux
surfaces , et h laquelle on donne en effet le nom de bord. Bord.
La valve peut Gtre régulière ou irrégulière, symétrique ou
non symétrique.
Une valve est régulière lorsque tous les points de son bord ^ "^uéref ^
Irrégulière.
Symétrique ou
équilalér^le.
Asymétrique
ou
inéquilalérale.
Ou mode d'en*
roulement
d*iuie valve.
Longitudinal.
Transversal.
Hëlicoldc.
D'où la défini-
tion
De la spire.
De ses tours.
192 DE LÀ PEAU
font 9nr le même plan, et que par conséquent tous peuvent
toucher à la fois les points correspondans d'une surface plane;
elle est plus ou moins irnfgulière dans le cas contraire.
Une ralve est symétrique ou ëquilatérale lorsqu'elle peut
être partag;ée en deux parties égales par un plan qui passe par
son sommet : elle est asymétrique » ou elle est plus ou
moins inéquilatérale lorsque le plan la divise en deux parties
plus ou moins inégales ; Tune à droite et l'autre à gauche ,
ou l'une en avant et l'autre en arrière 9 suivant la position de
la valve sur l'animal.
Cette valve peut aussi être tout-Â-fait plane, très-rare-
ment convexe sur les deux côtés, comme dans l'os de la
sèche ; mais très-souvent elle est fortement convexe sur une
face y et concave de l'autre. Alors la cavité devient propor-
tionnelle, et la valve s'élève en formant un cône plus ou
moins allongé.
Ce cône peut rester droit et vertical , ou il peut se courber»
s'enrouler sur lui-même de manière à perdre plus ou moins
de son élévation, et à prendre une forme ^générale toute
particulière, suivant le mode d'enroulement.
11 n'y a réellement que trois modes d'enroulement; le
premier, que je nommerai longitudinal , parce qu'il se fait
dans la direction longitudinale du corps de ranimai, d'avant
en arrière ou d'arrière en avant, ce qui est extrêmement rare;
le second, tmnsi^rsal, parce qu'il a lieu de droite à gauche,
ou de gauche à droite de Tanimal, mais toujours perpendicu-
lairement au précédent ; et le troisième, que je nommerai
liélicoïde, qui est pjius ou moins rapproché de l'un des deux
premiers, suivant que la ligne courbe qu'il forme s'éloigne
plus ou moins, verticalement ou horizontalement du point
autour duquel elle s'enroule. C'est à cette dernière espèce
d'enroulement d*uhe valve qu'on donne le nom de spirr^tWe
est composée d'un plus ou moins grand nombre de tours,
ce qui dépend de la forme du cône spiral; mais ce qui pro-
DANS LES HALACOZOAIRKS. IQJ
Tient de soq moiifeinent plus ou moins rapide irenroule-
ment 9 dans un sens ou dans un autre , c'est la hauteur ou
la dépression de la spire , dont la considération est purement
xoologique.
Le plus souvent c*est de iraucheà droite que Tenroulement i>'on« coquin*
■ o T tenntre ou
de la spire d'une vaWe se fait; c'est même l'état normal; ucxire.
mais il arrive aussi que certaines espèces de coquilles, ou
quelques individus d'une même espèce présentent Tanomalie
d'une spire tournée de droite ù gauche. Ces coquilles portent
le nom de sénesires ou de gauches.
Dans les trois modes d'enroulement du cône calcaire , le
point ou la ligne fictive autour, de laquelle cet enroulement
se fait, se nomme l'are de la coquille. Si Je côté interne du
c6ne qui s'enroule reste toujours à une distance plus ou
moins considérable de cet axe, il en résultera un trou ou
une cavité plus ou moins allongée, suivaut le mode d'enrou-
lement : c'est Vonibilic de la coquille. Alais si au contraire oe rombiiic.
le côté interne du cône en s'enroulant atteint ou même dé-
passe Taxe fictif, il j aura une sorte de pénétration ou d'é*
cbaocrure du cône spiral , et il se produira autour de l'axe et
4 sa place une espèce de pilier tordu que l'on désigne sous le
nom de cotumelle , dont la disposition est étudiée avec soin
en xoologie.
Nous avons vu plus haut que le commencement de la ca- De rouv<>iiure
vite de la valve s'appelait son ouverture ou sa bouche; et
que sa circonférence en formait le bord. C'est «^ ce bord,
considéré dans son entier, que l'on donne le nom de péris-
tome. Quand on le considère au contraire dans ses parties
droite ou gauche, il se subdivise en ce qu'on nomme lèpres j
désig;nées aussi par les noms de droite ou de gauche ^ suivant Lèvreii «iivitc.
leurs rapports avec l'animal.
Lorsque la vaWe est peu profondément excavée ou peu
élevée, et surtout qu'elle est droite ou A peine enroulée ,
l'ouvertore est celle du cône, et n'est pas modifiée.
1. IJ *
De la colu-
meUe.
Fëri«lome ûi-
visé «a
194 ^^ ^^ PEAU
Elle ne Test pas encore davantage lorsque le cône qu'elle
tbrrae s'enroule lungitudinuleinent ou transversalement , et
même en spirale, tant que Taxe fictif n*est pas atteint; mais
iln*en est pas de même lorsqu'il est dépassé, alors l'ouver-
ture est modifiée* c'est-à-dire qu'elle difl'ère de ce qu'elle
auroit été si le cône eût été complet. L'arant-dernier tour
de Tenroulement, de quelque espèce qu'il soit, pénètre plu»
on moins dans l'ouverture du dernier tour, et il en résulte
que dans les coquilles enroulées en spirale, la columelle se
prolonge plus ou moins dans cette ouverture dont elle forme
le bord ou la lèvre gauche : c'est à cause de cela qu'on l'ap-
'"itmHi*Srr' P®^'^ quelquefois /èvne interne ou columellaire ^ de même
exicrne. ^^^ p^j. opposition la lèvre droite est dite externe»
Cette ouverture ainsi modifiée ou non , peut être entière
ou échancrée, prolongée ou non dans sa partie antérieure en
tube plus ou moins long; elle peut être ronde, ovale, an-
guleuse , différences dont l'étude minutieuse regarde plus
particulièrement la zoologie.
lien est de même des tubercules, cordons, Tarices, et en
général des saillies qui hérissent quelquefois la surface d'une
coquille , ou des stries , des sillons plus ou moins profonds qui
la sillonnent, soit verticalement en descendant du sommet à
la base, soit transversalement dans une direction perpen-
diculaire : ces. modifications qui sont dues à des lanières
dont les bords du manttau peuvent être pourvus , oe
donnant lieu qu'à des considérations tout-à-fait spéciales,
doivent être renvoyées aux principes de zoologie.
De la «vile Lji face interne de la valve, constamment lisse, forme
d une Talfc.
une cavité plus ou moins profonde qui , dans le plus grand
nombre de cas est unique ; mais aussi quelquefois elle est
subdivisée en deux par une cloison horizontale , et plus
souvent encore elle est partagée en un grand nombre de
loges par une succession de cloisons verticales produites par
la partie postérieure du corps de l'animal qui s'est successi-
9 se désigoent sgus
i de mono-
DANS LES UAI.AC0Z0A1RBS.
mcé. Cm espvcus <ie coquilles
le nom de polylhalames , par uppus
tluUanus que l'on donne auK uulres. >:
Lu» diffèrentus formes du vahcs que uuua venons de faire n
connsitre, rarient suivant le système de coquille auquel elles
•pparliennenl : uinsi dans le système uaivalve, oa trouve
qae ta vulrt est rareuieni fori plate, elle est ub peu moins
rarement plus ezcavve et siinplctuent conique; nisis le plus
ordinaire meut clic est curuuice longitudioalemeni, Iransvcr-
salemenl et encore beaucoup plu$ souvenl en spirale.
Dau« le sjalème subliivaUe on ne voit presque que celle
dernière forme < du moins dans la pièce principale : l'iiutre
ou l'opercidc est ordinairement pluie* quoique également
■.'nroulee. Ln composition chimitiue, la forme , la grandeur
proportionnelle de celte pièce , ainsi que ses rapports avec la
pièce principale , foumissenl de bons caractêi'ea à, la loo-
rt
Le tjMéme bivalve offre le plus souvent une forme toute
plate, ou une forme conique très-aplatie avec un sommet
fort peu salliaat et très-rarement enroulé. Les deux pièces
composantes, ■'embijbles ou dissemblables, d'où résulte la
JifliDction des coquilles bivalves en équivalvei et en inerjui-
, se loucbetit ou ne se louchent pas complètement par
Inr bord , oc qui forme les coquilks bivalves eioses ou bâil-
tmtiUs; elles se joignent eni'emblc et se meuvent l'une sur
ÏSutM i l'aide d'uu système d'articulation , de ligamens et de
:iBiiscieft dont l'étude appartient à la locomotion.
Le syHème tubivalve ne diffère guère du précédent pour
Im deiii pièces principales de la coquille , qui cependant ne
'•^rlicalent plus directement entre elles, et qui sont tou-
rs bâillantes; mais 11 en diffère beaucoup par la forme
tube quelquefois complèlement fermé à une de ses eztrè-
4{ue prend une des pièces de la coquille.
DtilH l'une des divisiong du sjstème multivalve, celui que
10(3 !>£ ^^ PEA6
nou9 avons nommé coroual, les yalves circulaires ne peuvent
que dilfîcilement être comparées à des valves ordinaires : elles
sVngrènent les unes les autres par les bords. Quant aux pièces
operculaires ) elles sont plus ou moins squammiformes, ou
pyramidales.
MiiitH«w« Dans la seconde sorte j les valves plus ou moins grandes
"* me. 50Dt toujours squammiformcs et organisées comme dans le
système bivalve.
iiaitiTairr Cellcs de la troisième sorte sont le plus souvent transverscs
**"* ' et courbées en arc ; elles s'imbriquent souvent d*avant en
arrière , mais jamais elles ne s*cngrènent. La première et la
dernière diffèrent sensiblement des autres.
tUïH^rrnrr» Mais le corps protecteur de Tenveloppe des mollusques
" livn. peut encore offrir quelques différences suivant l'espèce de cou-
leur et le système de coloration y ainsi que dans l'épaisseur
et la forme de l'épiderme.
Les coquilles peuvent offrir toutes les espèces de couleurs
depuis les teintes les plus vives jusqu'aux plus lavées, et
cela dans tous les systèmes de coloration ; mais c'est presque
toujours la face externe qui les revêt. L'interne est à peu
près constamment blanche ou seulement nncrée , et s'il y a
quol(|ue coloration , ce n'est guère qu'aux bords.
La couleur nacrée ou irisée des coquilles tient tellement à
la disposition physique des molécules , que l'on peut , en pre-
nant une empreinte des très-fines anfractuosités qu'elles pré-
sentent, avec une substance assez fluide pour h'y mouler,
roinmc de la rire s\ cacheter, obtenir une surface irisée :
c'est ainsi que l'on peut expliquer le fait de moules fossiles
de cornes d'ammon, qui sont irisées comme l'était la co-
quille.
On ne trouve non plus jamais d'épidcrme qu'û la surface
externe des coquilles , et ce n'est pas ù beaucoup près dan5
toutes les espèces. Cet épiderme, d'une épaisseur assez va-
riable , est ordinairement lisse ;~ quelquefois il se relève eo
DANS t.ES MALACOZOAIRES.
'97
petites écailles plus ou moius scrrires , ou en poils quelquefois
asseï longs* comme dans benucoup d'hélices.
h'Uge, le sexe, el même le séjour, ont assex peu d'in- n»
fiuence pour déterminer queiqiien variùtions duos les diffé-
rentes parties de la penu des mollusques, si ce n'est dans le
corps proleclcur ou dans la coquille. Ainsi celle-ci est en
^nérat d'autant plusmince, plus muqueuse, d'un tissu inoin»
dense, moins hérissée de tubercules ; elle a son épidenne
d'aiiUnt plus épais, elenGn d'autant moins de tours de spire,
«t l'ombilic d'aulaot moins caché quand elle est spirivalve,
que l'animal est plus jeune ; la coloration est ù son plus grtind
degré de ?i»acilé i un flge à peu pré* intermédiaire.
On ne peut trouver de différence entre les deux seses que "
dans les espèces qui les ont séparés; alors la coquille du
■nfile m'a toujours paru plus petite, et su spire phis pointue :
celle de la femelle est au contraire , plus grosse et plus
Le ««jour sur la terre , dans les eaux douces ou salées, se <■'
Iruufe aussi concorder avec quelques différences dans l'épaiM-
aeur de la partie calcaire et surtout diins celle de répiilcrnit'
des coquilles; ainsi les espèces Icn-eatres el âvvialiles snni
en gétiéral plus minces que les marines; l'épiderme est
farloul plus épais dans les bivalves d'eau douce, que dan°
P-Cclle»de mer.
BoGn il paraît que le climat prodtiit sur l'Intensité .la li- i>
iwcîtè do U coloration des coquilles, le même résultat que
r celle de la peau des animaux des Ijrpes précédons.
Il me réitérait mitiulinant ii parler des différences que >-'
Lrenveloppe extérieure des mollusques présente suivant les
F-poope» nalurols auxquels iU appartiennent ; mais elles sont
Lielleuient en rapport avec la xuuingir, que ce serait l'aire un
' double emploi que d'en parler ici. Nous nous bornerons :'i
I •^elqucsobservatiiinsgênérâles sur la disposition du manteau
plutCl que sur la peau elle-mOme oi »nr la coquille.
igS DE LA PEAU
A. Dans les céphalophores.
Dans la cbsse des malacosoaires-céphalophorcs, la peau
qui recouTrc le corps et qui forrae le manteau • est extrême-
ment, variable sous les rapports de l'épaisseur, de Tétat lisse
ou tuberculeux de sa surface, des proloDgemens plus ou moins
considérables dont elle est pourrue, spécialement sur ses
bords, et surtout pour la manière dont elle cnreloppe le
corps lui-«:iême , ou la masse des yiscères , en formant quel-
ques caVités. Moqs ferons abstraction en ce moment de l*é-
paississement de Tenreloppe extérieure ou de l'espèce de
pied qui occupe la partie inférieure du corps, ce qui a fait
donner ù beaucoup de ces mollusques cépbalés le nom de
'gastéropodes, parce que cette modification ^partient à la
locomotion. Nous ne parlerons que de la peau qui rerêl les
parties supérieures du corps.
t>»*^M. c. bans Tordre des cryptobranches ou des sèches, le 'man-
teau le plus souvent nu, forme autour du corps une sorte de
sac ouvert dans presque toute sa circonférence antérieure,
dans lequel sont cachées les branchies, et que nous verrons
servir  la locomotion dans plusieurs de ces animaux, qui
n'ont en effet pas de pied.
C'est sur la peau d'un genre de cet ordre, cehii éta cal-
mars 9 que se voit une singularité de coloration fort remar-
quable. Les taches colorées en rouge plus ou moins vif dont
elle est parsemée asscs irrégulièrement, sont dans une sorte
de mouvement desystole et de diastole continuel ; c'est-à-dire
que parvenues à toute l'étendue dont elles sont susceptibles,
elles diminuent peu à peu jusqu'à devenir presque impercep-
tibles, pour augmenter ensuite graduellement de nouveau,
et ainsi de suite.
Les autres mollusques céphalcs dfiÀîques n'offrent presque
rien dans leur manteau qui leur soit particulier. Ches tous
DANS LES BIALAGOZOAIRES. IQQ
il est recou?ert par uoe coquille spirale y et il est par coDsé-
queDt fort mince ; il forme au-dessus du dos une cavité plus
ou moins cousidcrable dans laquelle sont contenues les bran-
chies. Le bord de cette cavité se prolonge assez souvent
pour former un tube quelquefois fort long, et qui sert à la
respiration; d'autres fois, au contraire ^ le bord du manteau
est uni; mais à la partie inférieure du bord de la même ca-
vité , on trouve à droite et à gauche , et quelquefois d'un
seul côté 9 un Appendice plus ou moins prolongé ^ comme
dans les vivipares, les ampuUaires.
On remarque aussi dans plusieurs de ces animaux que les
flancs sont quelquefois pourvus d'espèces d'appendices assez
singuliers dont on ignore Tusage y comme dans quelques
nalices , dans plusieurs turbots ; ces appendices ne me parais-
sent pas appartenir au manteau proprement dit , mais être
attachés au-dessus du pied. On en voit dans la janthine qui
servent peut-être à la locomotion. Les cyprées , les olives et
quelques genres voisins en ont de bien plus larges encore
dont elles recouvrent leur coquille quand elles rampent;
quelquefois le lobe d'un côté est plus grand que celui de
l'autre : les cyprées sont dans ce casf Dans le péribole d'A-
dansoQ ces expansions sont recouvertes de très-petits tenta-
cules.
Dans cette sous-classe je n'ai jamais trouvé que le mao*
teau fût bordé de cils tentaculaires.
Celle des mollusques céphalés hermaphrodites offre un bien Hermapbro-
plus grand nombre de différences dans la manière dont la
peau enveloppe le corps 9 et assez peu dans sa structure.
Les espèces qui ont une coquille ne diffèrent pas eooore
beaucoup de ce qui existe dans la sous-classe précédente;
cependant celles qui respirent l'air en nature 9 comme les
pulmobraocbes» ont une disposition de la partie antérieure
da manteau ^ telle qu'elle forme une cavité qui ne commu-
nique avec Tair que par un orifice arrondi , et le bord libre
500 DE LA PEAU
est assez épais et assez serré autour du corps pour qu'il en
résulte une espèce d'anneau auquel on a donné le nom de
collier,
Dan« les espèces nues de ce même groupe des pulmo«
branches 9 c'est-à-dire dans les limaces 9 on trouve que la
même partie du manteau est séparée du reste de la peau par
un sillon plus ou moins marqué , et forme une espèce de
bouclier qui recouvre la cavité pulmonaire 9 et dans l'épais-
seur duquel est un rudiment de coquille.
Dans ces animaux, la peau étant nue, devient beaucoup
plus épaisse , moins lisse et plus visqueuse.
L'ordre des chismobranches qui renferme le sigaret et
genres voisins, offre souvent la coquille tout-à^fait interne, et
du reste le manteau est disposé comme dans les céphalés
dioîques gastéropodes.
Les monopleurobrancbes , c'est-à-dire les laplj^ies et les
bullées ont aussi presque toujours une coquille intérieure ;
mais le manteau forme la cavité branchiale ordinairement
sur le côté droit; quelquefois, mais raren>ent sur le milieu
du dos. Dans une espèce, l'animal de l'pmbracule, une
partie de la peau du dos est très-tuberculeuse.
Les ptérobranches nus ou concbifères ne me paraissent
jamais avoir de repli du manteau , propre à former une cavité,
leur peau est peu épaisse , et leur coquille est en général
fort mince et quelquefois comme gélatineuse.
Les polybranches , comme les glaucus, les cavolines, les
tritonies, les scyllées, les cjclobranches , c'est-à-dire les
doris, les onchidies et les inférobrancbes véritables n'ont
jamais de coquille; leur peau est le plus souvent épaisse,
tuberculeuse , et le manteau déborde plus ou moips le pied
ou la face abdominale , sans former de cavité , si ce n'est
peut-être dans quelques espèces de doris pour les branchies.
La peau des nucléobranches ou des firoles, des carinaires
mêmes, «quoiqu'elles aient une petite coquille , est subcarli-
DANS LES U AtACOZOAinFa. 301
lagineiise et hérisfée de luberculi-s : elle ciiTelnppe eiacte-
meiil le coqis de l'animal. Il y a cependant un manleau fort
iuce $ouï la coquille.
La sDiis-cIaase <lea mollusques céphalés monoïques n'est
jtmais «uns coquille, et par conséquent la {leau est toujours
mince ; mni» dans tooles le.» espÈtes elle forme cons-
immunt un vérilablc manleHu qui enveloppe tout le corps
B l'animnl et même son pied . el dont les bords libres el
Sultnns tout autour, sont é]iai:isis et garnis de Glamens leola-
OUlaires souvent Tort singuliers et sur plusieurs rangs ; c'est
oe que l'un Toit dans les vcritabl«s piitelles, dans lus fissu-
nlles, ItTs Ginargiuules. et surtout dans les oreilles de mer.
On IrouTc aussi que chez eux la partie antérieure de ce man-
teau furme une cavité respitalrice qui communique de difTé-
nnte manière avec le lluide extérieur, comme nous le ver-
cons plus lard.
Les hippouices , au contraire , de ce qui a lieu dans le très-
granii nombre des autres mollusques cèphniés , ont ta partie
inférieure du corps revêtue par une peau qui diiïére à peine
de celle du dos; en sorte que le corps semble être compris
fntre deux lobes du manteau qui se seraient réunis dans
fresque toute leur circonférence, si ce n'est en avant. C'est
évident aux palliobrancbes de la classe suivante.
B. Dans les acrphalophores,
La disposition du manteau dans la dernière sous-classe
des malacotonires céphalophores , conduit loat naturelle-
'neni ù ce qui existe dans la classe des ncèphalopbores. Chri
BBX, en effet, le manteau en général très-mince , l'orme deux
brges lobes entre lesquels touL le corps de ranimai est cons-
tamment enveloppé.
Dans l'ordre des palliobrancbes, l'un de. ces lobes est sur i
le dos , et l'autre sous le ventre , et ils sont réunis d.ms près-
202 DE LA PEAU
que toute leur circonférence , si ce n'est en arant, à peu près
comme dans les hipponices.
Mm«iiibrari. Daus celuî des lamellibranches qui comprend la plus
cha.
grande partie des animaux de cette classe , les deux lobes du
manteau sont latéraux, Tun à droite et l'autre à gauche.
Ordinairement libres dans toute la moitié inférieure de leur
étendue 9 et même au delà, comme dans les huîtres, ils sont
quelquefois réunis dans la plus grande partie de leur circon-
férence, si ce n'est en avant et en arrière et encore de ce
cAté leur réunion est souvent complétée par l'addition ou
le prolongement de deux tubes plus ou moins distincts qui
serrent à l'entrée et à la sortie des matières récrémentitielles
et excrémentitielles. Cette disposition est surtout évidente
dans les pholades et genres voisins, ou dans les tubÎTalves.
La partie libre des bords de ce manteau est souvent pourvue
de papilles tentaculaires , quelquefois sur plusieurs rangées,
et dont la forme et la disposition est propre A chaque genre
naturel. Nous en parierons avec un peu plus de détails à Tar-
ticle du toucher actif.
Quant aux difierences qu'offre la coquille dans lès familles
de malacozoaires , nous noterons seulement que Ton trouve
des espèces nues ou sans coquille dans les deux classes des
céphalés et des acéphales ; mais avec cette différence que dans
cette dernière classe , elles appartiennent toutes au dernier
ordre qu'on y établit, tandis que dans la première , il peut se
trouver des espèces nues et des espèces testifères presque dans
toutes les familles , et cependant plus dans les unes que dans
les autres. L'on ne voit de coquilles univalves et même de
subhiyalves que dans la classe des céphalés, les coquilles bi-
Talves ne s'étant rencontrées jusqu'ici que dans les acé-
phales. Les hipponices qui terminent la première, ont cepen-
dant une sorte de coquille bivalve; en ce que la face infé-
rieure de leur corps, où devrait être le pied, produit comme
l'autre une pièce calcaire; mais celle-ci est toute plate, la-
DANS LES MAtACOZOATRES. 20:>
BMlIcuset souvent fort épaisse ; on l'a nommée support. C'est
«n véritable passage aui bivalves palliobraocfaes chet les-
, quels lu valves de la coquille «ont l'uae dorsale et l'antre
«eutrale.
Les eoquîlles polylhaoïes ou cloisoonées, n'eitsleat â ce
'^u'il parait que dans l'ordre des tryplobranches ou des saches.
Les coquilles monothalaines operculées n'^ppartienneol
qu'£k des mollusques céphalés qui ont les sexes séparés; du
reste on conçoit que dans uhaque famille d'unîvalves, on
trouve presque toulus les formes de coquilles.
Je donnerai un peu plus de <lélails sur la structure spéciale
de l'enveloppe ciiianée dans les familles qui commencent ou
^i terminent le type des malacoioaires, parce qu'ellesdif-
ièrrnt d'une manière notable de l'élai normal de la peau dans
celui-ci, et qu'elles établissent une sorte de pas!ia|.'e ù relui
^t précËde ou à celui qui suit, en formant ainsi des espèces
d'anomalies.
Le passng:e du type des animaux articulés extérieurement
aux mollutqiies , se fait par deux groupes d'animaux dont la
«oquille est mullîvalTe. mais avec des dispositions toutes
l'tffftoeotes , celui des cinipèdes et celui des oscabrïons.
Dans les cirripËdes , on trouve dans l'enveloppe cutanée
«ne combinaison qui tient il la fois de l'animal articulé et du
ODollusque ; en effet, le tronc , comme noun te verrons plus
4ird. sans Cire bien ocllement articulé, si ce n'est peut-
■•tre en arriére où il se termine par un abdomen caudiforme,
«si pourvu à drottcelù^auchedanspresque toute sa longueur,
',de singuliers appendices cirriformes Ircs-longs, disposés bien
rtguUi: renie ni par paires, et composés d'un grand nombre
iTarliculaltons; alors la peau quircvël ces appendices est aller-
twiivemeut dure et cornée, comme dans les cntomoioaires :
Vais ce qui est d'un mollusque, c'est qne le tronc, propre-
h-|Bent dit, est envetopjié par un véritable manteau en forme
de sac, fiTmé vers l'exlrémilé cèpbnlique et ouvert de
â04 i>£ LA PEAU
l'autre. C'est daos les parois ou à la surface de ce sac que se
développent les différentes pièces qui composent la coquille
et qui se disposent suivant deux systèmes bien distincts.
Anaiifes- Dans le premier, celui des anatifes» la peau du corps de
l'animal est toujours plus ou moins prolongée en un tube der-
mo-gélatineux qui se ûxe aux corps sous-marins, et elle-même
est couverte de cinq pièces principales qui peuvent se tou-
cher ou non ; la première est dorsale , médiane ou symétrique ;
les quatre autres sont au contraire latérales et par conséquent
paires , elles bordent de chaque côté et ferment ainsi l'ori-
fice ou la fente du manteau par lequel sortent les appendices
cirriformes de l'animal ; aussi je les nommerai operculaires.
Outre les cinq pièces principales on trouve souvent, dans
un assez grand nombre d'espèces , à la base du corps , au
point où il se joint au pédicule , un plus ou moins grand
nombre de petites pièces accessoires dont la disposition est
fixe pour chaque espèce. Il arrive même que le pédicule soit
entièrement couvert de très- petites écailles calcaires; mais
nous ne devons noter que les cinq qui se placent dans les
intervalles que laissent entre elles les cinq pièces principales,
et qui semblent former un second rang, que l'on peut dési-
gner par la dénomination de coronaires. Elles ont une dis-
position inverse des principales, c'est-à-dire que la valve mé-
diane est ventrale ; les quatre autres sont latérales, deux de
chaque côté.^ Nous allons voir qu'on peut les regarder comme
formant la partie tubulcuse du second système de coquille
de cette classe d'animaux, en y comprenant toutefois la
valve dorsale des pièces principales.
Baiancs. Qq sccoud Système se trouve dans la famille des balanes.
Dans ces animaux, en effet, la coquille est formée de deux
parties. Tune à laquelle on réserve ce nom parce qu'elle est
beaucoup plus développée, et l'autre que l'on appelle l'oper-
cule , parce qu'elle semble fermer le tube formé par la coi-
quille proprement dite.
DANS LES UOLLDSCABTICL'LKS.
Celle-ci, beaucoup plus solide, eit composée de six pièces
de forme un peu variable (i), deux médianes ou syméirique?,
et quatre latérales ou paires. Des deux médianes, la supé-
rieure ou dorsale est toujours moins large que l'inférieure
ou ventrale, et des deux paires latérales la supérieure est
Bussi conslamment plu:s grande que l'inférieure qui diminue
mSme peu ^ peu au point de disparaître dans quelques
espèces.
Ces espèces de valves dont la forme est plus ou moins
trapcioïdale et quelquefois triangulaire, sont ordinairement
épaisses el souvent très-celluleuses it l'intérieur. On distingue
ordinairement à leur surface deux parties dont l'une est
•triée transversalement et plus mince. La pièce supérieure u ,
de chaque cfilé, une lame interne sur laqui^tle s'appuie la valve
tttéro-supère ; la pièce inférieure ou la plus grande s'ap-
, puie au contraire sur les piéoes latéral-infèrcs ; ces ditTé-
renles pièces en outre s'engrèncnl latéralement entre elles
nënie temps qu'elles s'imbriquent d'une manière assci
. «olide, en sorte qu'elles forment souvent une sorte de cou-
M ou de tube arrondi ou aub-peola^ne ouvert aux deux
^airimilès.
Il arrive cependant quelquefois que l'exlrémîlè cépha-
lîque qui est ici inférieure ù cause de la station de l'animal,
cal fermée pir une autre pièce calcaire, quelquefois en forrac
'de patelle qui se {oint avec le cercle des six autres. Cette
' Talve basilaire ne se voit coustammenl que dans un assez
'^pelit nombre d'espèces.
Quant à l'oriGce supérieur il est toujours formé par un
'petit prolongement du manteau, quelquefois disposé en
(i) Je n'igDOrfl poa qu'il eiiitc quelque* espècei de bslmu dani
hsqaellM 1» auteurs dccriveol no moins grand nombre de plè»t;
tt*U cela licDl ï un* lorlc d'avartsmctit de> citui pièces liléralet iafi-
L
â06 DE LA PEAU
tube et solidifié par les deux paires de petites salves dont ou
fait l'opercule et qui sont les analogues des deux paires qui
bordent Torifice du manteau des anatifes. La paire supérieure
est toujours la plus petite ; quand elle est articulée c'est a?ec
la faire latéro-supère , l'articulation de l'inférieure étant
arec la TaWe latéral-iufère.
La disposition , la forme et même le nombre apparent des
TalTes principales de cette coquille^ ainsi que de celles qui
serrent d'opercule 9 la présence ou l'absence de la ?alTe ba-
silaire , ne laissent pas que d'offrir un assez grand nombre
de différences 5 qui sont employées pour servir de caractères
zoologiques.
M les poiy- La seconde classe des mollusques articulés , ou celle qui
lazipbores. ,
renferme les oscabrions , présente encore dans la structure de
son enveloppe cutanée une disposition qui lui est propre. Le
derme est généralement épais, quelquefois même revêtu
d'un grand nombre de petits tubercules écailleux calcaires .
ou même de productions piliformes; mais ce qu'il a de plus
singulier c'est qu'il offre , dans certaines espèces, des faisceaux
de soies cornéo - calcaires , disposées par paires, comme
dans la classe des chétopodes , parmi les entomozoaires» et
qu'en outre le dos est protégé plus ou moins complètement
par des valves tout-Â-fait calcaires , comme dans les mollus-
ques, mais formant un système particulier, celui que nous
avons nommé sériai.
Ces valves dont la composition chimique est entièrement
crétacée , ne sont jamais au-dessus de huit : il me parait éga-
lement probable qu'elles ne sont jamais non plus au-dessous
de ce nombre (1). Elles sont placées les unes à la suite des au*
très dans toute la longueur du dos ; quelquefois assez larges
(i) Les zoolog'ittes citent cependant quelques espèces qui n'auraient
que nx valves).
f^ LES MOLUlSCARTICtLis. 36^
pour le couvrir toui enliur, il arrive uussi qu'elles soient
pres(]ue rudiiDeolBires ) el dnns eu cas i elles iionl cachée»
6nn» ta peau el l'on ne juge de leur eiislencc que pur un
pclîl Irou ou pore cxlcricur. Les deux terminales, l'une
cé[ihaliqiie , l'autre anale, «onl ordirtairement demi-circu-
laires : les six autres foiment un parallélogramme transverre,
Cuurlié , dont le bord antérieur est plus mince pour s'imbri-
quer sous le post^Tieur de lu préeédcnte. Leur partie libre est
souTent tuberculeuse, et son uire, divisée en trois partieS)
l'une mi'diane, plus graiide, a ses stries longitudinules; et les
htér^les liiongulaires les ont (tans une direction opposée.
Le paisagc des animaux mollusques aux aciiaozonires s'ë-
lablit au m^yen de deux ou trois familles extrSmement sîn-
^liËres , nnn-seulemeni par la structure même de leur en-
veloppe cutanée, mais parce qu'un plus on moins grand
nombre d'individus se réunissent par celte enveloppe, et
forment ainsi des aoimaui presque composés.
C'est parmi les ascidies et les biphores que l'on remarque i
celte singularité.
L'enveloppe exicricuredesuscidiesn'eslen aucune manière
Ctlcairu ; dans quelques espèces où elle est molle et plus ou
moins flexible, il paraît qu'elle est contractile, au moins par
la fuce interne ; dans le reste elle est transparente , un peu
' comme carlilagincu» , quelquefois liese et d'autres fois hé-
t) tubercules plus on moins durs; c'est évidemment
e delà partie externe de la peau des autres mollus-
l« celle qui se trouve en dehors de la coquille, mais
1 de la coquille elle-même. Ordinairement beaucoup
i ^'paisse ù sa partie céphaliqiie , ici iulérieure à cause de
la position de l'animal , c'est par elle qu'elle adhère aux corps
is, d'abord par son état glulineux , et ensuite en
péaélrant dans leurs plus fines an&acluosilés.
Il est probable que c'est de lu mùtac manière que dans cer-
taines espèces , un plus ou moins grand nombre d'indiTidur
tA
â08 DE LA. PEAU
se réunissent en s'agglutinant entre eux 9 de manière à simu-
ler un animal composé, comme dans les botrylles et quel-
ques genres voisins.
2>aipiens. Daus les biphores ou salpas , la peau- est encore plus sio-
• gulière ; elle est d'abord d'une épaisseur souvent considé-
rable, surtout dans certains endroits du corps où elle se
renfle et forme des saillies plus ou moins épineuses et creuses,
à l'aide desquelles les individus s'attachent ou se réunissent
suivant des formes déterminées pour chaque espèce; mais en
outre elle est parfaitement transparente ou hyaline , et tout-à-
fait cartilagineuse et par conséquent inflexible.
On trouve aussi dans cette famille des espèces dans les-
quelles les individus agglutinés à l'état d'œuf ou de germe,
forment un tout, une masse d'une forme déterminée et qui
ne peut plus être réduite 4 ses élémens composans, sans rup-
ture ou déchirure de la matière sub-cartilagineuse qui les sé-
pare. Les pyrosomcs nous offrent un exemple de celte espèce
d'adhérence organique.
Aetigle IY. Dans les actinozoaires.
Si dans les premiers types des animaux pairs ou symétriques,
nous avons trouvé que la ^tructu^e de l'enveloppe extérieure
avait dans chacun d'eux quelque chose de commun, il n'en est
plus tout-à-fiiil de même dans les uiiimaux rayonnes ; en effet,
quoique la tendance générale de l'organisation de la peau soit
Ters un amincissement ghaduel , vers une confusion croissante
avec le tissu sous-jacent, et enfin vers une sorte de dispari-
tion totale, lorsque l'animal est réduit ù n'être presque plus
qu'une gelée transparente , et ù ne pouvoir plus abandonner
môme un moment , le liquide dans lequel il est né , il est
cependant évident que chaque classe de ce type, offre une
espèce d'enveloppe cutanée qui lui est propre ; c'est ce qui
nous force à l'étudier de suite dans chacune de ces classes.
DANS LES ACTINOZOAIRES. 209
A. Dans les annelidaires.
Le petit groupe qui comprend les siponcles et qui forme
un passage des derniers entomozoaires aux premiers àctino-
zoaires, n'offre pas dans la structure de la peau de diffé-«
rences arec ce qui a lieu dans la classe des rentables apodes.
I
B. Dans les échinodermaires.
Dans les holothuries on remarque aussi beaucoup d'ana- Hoioihnriet.
logie soos ce rapport. Le derme est cependant plus épais 9
il est plus ou moins flexible 9 de couleur blanche 9 d'un tissu
assez serré et assez bien distinct de la couche musculaire
sous-posée. Au-dessus de lui on voit évidemment un pigmen-
tum coloré 9 mais sans réseau vasculaire. La grande sensibi-
lité de cette peau ne permet guère de douter qu'il ne s*y
rende aussi quelques nerfs distincts. La mucosité abondante
qui s'en exhale doit également faire admettre que les lacunes
muqueuses y sont très- nombreuses. Quant à l'épiderme, il
paraît qu'il est entièrement nul.
Mais ce qui devient caractéristique de la peau de cette fa*
mille 9 ainsi que de celle des deux suivantes que l'on réunit
soos le nom à'tichinoeiermaires ^ c^eèi que de cette peau il sort
des organes fort singuliers , rangés le plus ordinairement
dans une disposition radiaire 9 et qu'on ne peut guère com-
parer qu'aux petits tentacules qui bordent le manteau des
mollusques acéphales. Ce sont en effet de petits cylindres
creux 9 très-extensibles 9 renflés à leur extrémité en un petit
disque formant ventouse et contractiles dans toutes leurs par-
ties. Nous verrons plus loin qu'ils servent à la locomotion de
ces animaux.
Dans les deux autres familles des échinodermaires 9 celles
qui renferment les oursins et les étoiles de mer, la peau pré-
1. l4
210 D£ LA PEAU
sente une disposition bien difTérenle^ en ce qu'elle est en-
croûtée ou solidifiée par un dépôt calcaire, plus ou moins
abondant, et qu'elle est en outre hérissée d'espèces de poiU
ou de tubercules également calcaires , d'où a été tirée la
dénomination d'écbinodermes qu'on leur a donnée.
Oursins. Dans les oursins, le derme proprement dit parait être fort
peu résistant, extrêmement minre etcomme gélatineux;
c'est dans son épaisseur que se développe ou se dépose la
substance crétacée , qui est au contraire lurt épaisse et très-
solide. Elle n'est pas déposéenlans les mailles du derme, elle
ne forme pas de couches concentriques coidme dMU les
coquilles véritables ; mais le têt n'est composé que de grains
agglutinés les uns n côté des autres et comme cristallisés ( i}.
Quoiqu'il soit complètement inflexible et immobile, le têt
des oursins n'est cependant pas d'une seule pièce ; il est au
contraire composé d'un très-grand nombre de petits polygones
qui se joignent, se disposent suivant un ordre Gxe» eiasVn-
grénaut par le bord , de manière ù former des espèces décotes
de melon qui sont ordinairement au nombre de viogt; les
polygones des unes sont percées par de petits trous, disposés
sur deux rangs, et circonserivant ainsi sur le têt des espaces
qAi*on a comparés à des allées de jardin, d'oà est vettu le
nom d^ambuiacres qu'on leur a donné ; nous nommerons
donc ces pièces anibulac raines Dans un grand ooaibre de
cas toutes ces pièces sont |)ercces par les pores tent&eulaires,
depuis le sommet jusqu'à la bouche ; mais il arrive atissi ,
qu'elles ne le sont que dans uue plus ou naoins grande
longueur de la côte qu'elles forment. Il en résulte, dans le
premier cas, ce qu'on nomme ambulacre complet^ et dans
le second ainbulacrc borné. Celui-ci peut être dorsal j s'il
(i) C'est très-probiblément à cette structure qu'est due la cristalli*
MtioQ spatbique cootlântc des oursios fossiles et de lear» bageette».
DA\S I,ES \ CTl \i>ZOA1HES. 311
ii'occape qu'une |)Ctire |inrlie ilii do» du lët . ou marginal, »'il
se prolonge ju^qu'nu boi-d. Entre les cinq doubles rnngiies
qu'elles pruduisciil sont cinq autres tlonbles rangées de poly-
gones , que je détiignerai par In dénominntion A'inleramliula-
cnùm; ils ne tiont jamais perces de irous, et sont ordinnî-
rcmcnl [ttus grand:) ou plus larges, Oiilre ces pièces prlncî-
pates du tCl d'un oursin , il en est encore quelques-unes qui
recouvrent la peau qui entoure les ouTeriurcs du canal întes-
linal. A la bouche, ce ne sont que de iris-pctîls tuticrcuk-s;
mais dans la ri^g;ian de l'anus i) n'en est pas toujours nin^i ;
par eiemple dans les \critobles oursiin, on trouve que ta
plaque unule est Tonnée par dis pièces qui se disposent r»
croix de Malle , chacune correspondaiit iV une double rangée
de polygones. Les cinq plus grnndes sont percées par un
Irou ou [Kire par où se Tait la terminaison ries ovaires. Les
cinq autres oui aussi un très-petit Irou , dont j'ignore l'usnge.
Je nommerai ces polygones du lËl des oursins les pl.iqiies
géaitalct. 11 faut aussi reniarquer que l'iine d'i-lleâ est reiillêe
et Gnemenl lubcrciilcii^e dans une pnrlie de son ètrndui'.
Cfl* lr©is espèces de pièces calcaires , et surlool tes deux jire-
aiiérea, sont prtrseinêes h l'extérieur de tubercules varia-
bles dans leur grosseur proportionnelle et dans leur dispo-
■ttion régulière ou irrégulière. Quelquefois ils sont entiers ,
d'Autres fais ils sont percés par un trou , mais toujours ils
wnl trroadis.
Ces tubercules sailluns ou contenus dans un eufoucenTcnt
I Je la pièce calcaire, servent à l'arliculalicin li'organeî enirC-
nemcnl singuliers, qui simulent qnelquel'oJs dis «péce» de
I puiU, par leur lîne»u e| leur disposition couchée, mun
qui le plus souvent furuient des piquuns , de 6gnre ,*dc
' longueur et de grosseur cxirj^mrmeni variables. Ils hériii'ent
iveloppe de ces aoîiitunK ,- de manière & Irs r.iire
ressembler un peu h un hérisson, d'où les noms de htfritsûn
de ntr et d'oursin qu'on leur a donnés.
212 1>B LA FEAU
Il est extrêmement difficile de conceToir la produclion de
ces singuliers organes. Ils sont parfaitement calcairc^s » mais
d'un tissu très-peu serré et léger , comme poreux ; creux à
leur base et quelquefois même dans une 'plus grande partie
de leur étendue, ils semblent formés d'un petit nombre de
couches <|ui poussent de dedans m dehors 9 un peu comme
dans la tige des plantes monocotyiédones; les couches exter-
nes les plu» anciennes sont composées de rayons qui conver-
gent vers le centre et qui sillonnent la surface du piquant,
tandis que la matière du centre est comme médullaire. Ainsi
Je piquant pousse par son extrémité , comme le monocoty-
lédone , c'est donc un système d'accroissement nouveau dans
le règne animal , mais que nous retrouverons dans les co-
raux.
Ces piquans se terminent toujours inféricurement par une
petite excavation correspondant au tubercule , et au-dessus
d'elle est un bourrelet plus ou moins saillant, autour duquel
s'attache la peau qui les meut; il en résulte qu'ils adhèrent
assez fortement à l'enveloppe cutanée.
Je ne m'arrêterai pas ù décrire la forme extrêmement variée
du corps et de l'extrémité de ces piquans, parce que cela
appartient ù la zoologie ; je dirai seulement que sur le même
animal ils peuvent être tous presque semblables et répartis
. d'une oianière fort irrégulière , tandis que d'autres fois ils
sont extrêmement dissemblables ; et alors, les plus gros se
disposent comme les tubercules qui les portent, c'est-à-dire
par rangées.
Je ne crois pas non plus devoir traiter des différences de
la peau des oursins; il me suffira de dire , que le nombre,
la disposition , l'épaisseur , la distinction des polygones
calcaires qui la soutiennent, offrent de très -bons caractères
pour la distinction des coljpes génériques, qui jusqu'ici ne me
semblent pas avoir toujours été heureuses.
Une autre dépeildance de la peau des oursins est le Systems
DANS LES Ar,TliSO/,OA IIIKS. 210
de suçoirs teiitaciilaires qui irnierdcni les pores rormant lus
ambiilucres de leur lût , el que nous .itons déjà tus exister
diiDS les holothuries. Comme ils servant c^senlieltemeot i la
locomolion, nous nous rési-rrons d'en pnricr au moment où
nous Iroiterons de l'appureil de celte Tonclion.
Les astéries ou étoiles de mer ont encore une disposition
particulière d'enveloppe extérieure. Le dc:rmc est plus dis-
tinct que (Uns les oursins ; on voit mieux que les parties
solides et calcaires se développent dans son intérieur. Ces
parties Tormcnt des épines ou des écailles plus ou moins
immobiles, et qui olTretil des dispositions propres â chacun
des groupes de cet ordre.
Dans les astéries propreinetit dites , c'esl-ù-dire dans les
espèces dont le corps n'est pus pourvu d'appendices, mais
qui se subdivise plus ou moins prorondémcnt en rayons
creusés inférieu rement par un ^illûn étendu dans toute leur
longueur, les parties supérieures ont la peau quelquefois
molle, et le plus souvent sulidiûêeparunplusou moins [;rand
nombre de pièces irrègulières et comme anastomosées en
ri'seau. Elles sont quelquefois presque tisses, mais ordinai-
rement elles sont hérissées de tubercules de différente gros-
seur, disposés plus oti moins irrégulièrement et qui four-
DÎsseuld'excellenscaraclÈres spécifiques. Les parties latérales
et inférieures sont au contraire soulenutrs pur déplus grandes
pièces beaucoup plus régulièrement disposées. Elles ncquié-
h rent quelquefois un très-grand développement comme dans
F raslirie parquetée ; elles me paraissent toujours former trois
f séries , une supérieure , la seconde tout-à-fnit latérale, et
l'autre inférieure. C'est celle-ci qui se joint arec la série des
I pièces que je nomme ambulacraires , parce que c'vst entre
I «Hes que sortent les suçoirs tentaculaires, comme dans les
1 oursins. Les deux dernières séries de pièces latérales portent
* les épines mobiles; elles sont donc les analogues dus l'n/eram-
iultu:raires des oursins. Ces épines varient du reste pour l.t
3l4 I>£ l'A PEAt
fig^ure et pour le nombre des rangées qu'elles forment; it
en est surtout de bien singulières par leur ressemblance avec
un grain de blé : quant aux pièces ambulacraires elles sont
bien régulières , bien symétriques 9 et elles simulent dans ia
ligne médiane inférieure du rayon une sorte de rachîs qui
le soutient et qui permet le mouvement entre ses nombreuses
articulations 9 un peu comme dans une espèce de colonne
vertébrale.
Ophiures. Dans la seconde section de Tordre des astéries, ou dans la
famille des ophiures, qui comprend les espèces dont le corps
non-subdivisè est pourvu d'appendices coniques 9 sans trace
de sillon inférieur, la solidification ^de la peau est un peu dif-
férente. Sur le corps proprement dit, elle est ordinairement
plus membraneuse et sans tubercules saillans ; celle des
appendices est plus solide dans les véritables ophiures que
dans les astropbytes ou têtes de Méduse ; en effet, dans
celles-ci elle est fort mince et cou verte partout de très-petits
tubercules granuleux, tandis que dans les ophiures elle est
beaucoup plus épaisse ; les pièces calcaires y sont disposées
en écailles , bien régulièrement rangées en-dessus ; il n*y a
qu'une série de pièces latérales portant les épines , et la ligne
médiane ou ambulacraire est occupée par une série d'écaillés
symétriques presque comme dans certaines espèces de ser-
pens; je n'ai pas vu qu'il y eût de trous pour le passage des
suçoirs tentaculaires dans les ophiures; peut-être en effet ces
organes n*existent-ils pas dans ce groupe, ou ne se trou-'
vent-ils qu'autour de la bouche ?
C. Dans les arachnodennaires , ou méduses,
La classe qui comprend la famille immense des méduses
offre , au contraire de ce que nous venons de voir dans les
échinodermes, une peau ou enveloppe tellement fine , que
)'ai cru pouvoir dans mon système de zoologie, désigner
DANS LES ACTINOZO AIRES. 5l5
les animaux que j*y comprends par le nom d*arachnoder^
maires ; en effet leur peau est si excessivement mince 9 que
Ton peut à peine la séparer de la partie gélatineuse qui cons-
titue la masse générale de ranimai. Il arrive cependant aussf
que dans certaines espèces il se dépose dans celle peau 9
mais j'ignore dans quelle partie, une matière plus solide et
quelquefois même subcrétacée 9 comme dans les porpites ,
les vélelleS , etc. C'est dans cette classe d'animaux que Tonr
a remarqué la propriété singulière ii laquelle on a donné le
nom d'urtication ; parce que le contact de leur peau aved
celle de Ihomme produit des phénomènes qui ont quelque
analogie avec ceux déterminés par les orties. Il parait que
cela est dû à une humeur versée à la surface de l'enveloppe
de l'animal ; mais comment est-elle produite ? c'est ce qu'on
ignore.
D. Dans les zoantfuiires.
J'aurais dû placer la petite classe des zoanthaires, qui com-
prend les actinies , près de la section des holothuries y sous le
point de rue qui nous occupe; en effet le système cutané de
ces animaux a les plus grands rapports ; le derme est cepen-
dant évidemment moins distinct et plus confondu avec la
fibre muscuhiire sous-posée , aussi est-il encore plus contrac-
tile dans tous ses points ; on y voit souvent une grande quan-
tité de pigiuenlum coloré y et surtout une matière visqueuse
extrêmement aboudantf! , qui sort de tous les pores de cette
peau. Je n'ai pu cependant apercevoir de cryptes distincts.
£. Dans les polypiaires.
Quoique les poiypiaires soient quelquefois assez gros pour
j^u'on puisse en faire Tunatomie 9 je ne sache pas qu'elle ait été
encore essayée dans beaucoup d'espèces ; mais d'après l'anir-
2l6 DE LA PEAU
logie avec ce qui existe dans les actinies qui en sont si rap-
prochées, on doit être à peu près certain que la structure de
renyeloppe extérieure doit être à peu près la même ; et que y
par conséquent 9 il doit y avoir presque confusion de toutes
les parties , et qu'elle jouit à la fois de toutes les propriétés
de la peau. Dans les caryophyllées simple^ et dans les tubi*
pores que j'ai examinés 9 ce n'est réellement qu'une pellicule
comme gélatineuse , assez résistante cependant 9 et dans la-
quelle on yoit une multitude de petits grains.
Ce qu'elle offre de plus remarquable , c'est que dans un
grand nombre d'espèces » il s'exhale des différentes parties
de cette peau une grande quantité de matière crétacée 9 qui
•e déposant de manières différentes 9 suivant la forme de
l'animal , lui fournit une sorte de loge dans laquelle il se
retire et se met plus ou moins complètement à l'abri. C'est
encore une espèce de corps protecteur 9 différente de celles
que nous avons connues jusqu'ici ; on peut la considérer
comme Tenveloppe de l'œuf qui serait persistante et qui
renfermerait continuellement l'animal. Ces petites loges
peuvent être simples ou réunies ; par leur agglutination il
en résulte ce qu'on nomme un polypier, qui peut être corné
ou calcaire 9 encroûtant 9 lamelleux ou pbytoîde9 c'est-à-
dire ramifié à la manière des arbres. Ce sont ces formes des
polypiers qui ont servi à rétablissement des genres de cette
classe 9 beaucoup plus que les animaux eux-mêmes 9 comme
nous le verrons en zoologie.
F. Dems les zoophytaires.
Dans la classe des zoopbytes véritables la peau ou le derme
de chaque animal composant 9 n'e.st pas plus distincte que
dans les polypes ; mais celle de la partie commune ou de la
tige semble l'être un peu davantage. Ce n'est cependant pas
dans la pennatule 9 ni dans Jcs véritables alcyons qui en sont
DANS LES ACTINOIOAIRES. 3)7
si rupproché.'' ; on trouve en clTel lian» ces animaux que cette
lige est entièrement composée de tissu contractile , compa-
rable UD peu iï celui du ccBur des animaux Tertébrés, mais
saos apparence de derme proprement dit.
L'espèce d'ccorcevivaute qui entoure l'arbre du corail, des
gorguncsvldcsf^enres voisins, ne peut Sire conâidcrée comme
une peau ou enveloppe proprement dite; c'est un tissu ho-
mogène consliluanl la partie coiamune et vivante du loo-
phjle.
AiiiCLE V. Dans les amorphozoaires,
les héléromorphcs ou animaux itans forme régulière,
parmi lesquels se placent len éponges, les faux alcyons et les
Téritables iofusoircs (■}, n'ont plus d'apparence de peau, telle
qu'elle a été déûnie plus hiiul , ik moins qu'un n'entende sou:)
ce nom la partie de leur ti^su qui les circonscrit. Ce n'est
souvent qu'une matière fluenle ou à peine perceptible,
comme dans les éponges et dans les infusuires \ par consé-
quent un peut dire qu'à ce terme d'animalité la peau n'existe
pliis; elle est entièrement confondue par su structure et ses
propriétés avec la masse du tissu celltilaîre qui constitue tout
l'animal , et dont en eUet nous avons vu qu'elle dérive, même
dans les animaux les plus élevés.
Nous terminerons donc ici l'examen de l'organisation do
l'enveloppe extérieure des animaux considérée comme l'or-
guue ù l'aide duquel ils aperçoivent les corps extérieurs plus
ou moins malgré leur volonlé, d'où dérive In faculté du
toucher proprement dit oit du toucher passif, qui est en rap-
port inverse avec celle de se mettre â l'abri de ces mêmes
(ij floai dCTOD* faite ici l'obirtialion que itcui ce noin d'infus
nou) ne comprenons pab touâ les aainuai qui; Mjllrr a désigo^s s
I
2l8 DE l'appareil DU TACT
corps extérieurs. II nous reste maintenant à étudier les mo-^
diflcations que la peau ou renyelo|>pe extérieure a éprouvéét
pour devenir dans certaines de ses parties une sorte d'organe
spécial, un organe de toucher actif ou de tact (i). Nous
allons toir que cette modification est nécessairement bornée
aux extrémités du corps ou des appendices. C*ebt à elle que
nous devons réellement ce que nous pouvons connaître de
positif sur la Tonne des corps.
CHAPITRE II.
De V organe du loucher considéré comme actif, ou de Vap^
pareil du tact.
^OORÎdtf rat ions
générales.
Stëge.
pfalure.
Sous ce point de vue le sens du toucher ou sens général »
commence à .se spécifier un peu; aus!^i devient-il plus inté-
ressant en ce que dans son action Taninial n'est plus passif;
il n'agit qu'avec volonté , et la connaissance qu'il lui donne
du corps est beaucoup plus complète , puisqu'elle lui per-
met d'en juger la forme.
Son siège principal est toujours la peau , mais avec des
modifications particulières dont les unes tiennent k cet or-
gane , et les autres à l'appareil sous-jacent ^ ou à la partie du
corps sur laquelle. elle est appliquée.
On peut s'en faire une idée, au moins de cette dernière
espèce, en se rappelant que connaître la forme d'un corps,
(i) J'emploie ici le mot tacî comme indiquant le degré le plus ëlevit
du sens du contact ou du toucher, celui par lequel nous jugcoOfli
fbrme des corps.
DANS LES MAUUlFtRbS. ■J\^
c'est rapporter tous les points de sa surface k un on plusieurs
points pris dans son intérieur, vt que par conséquent plus
non» toucherons de ces points eilcrîeurs A la fois ou presque
à la fois, et plus nous approcherons de connaiire cflle forme:
ainsi donc plu.t l'organe sur lequel la penu modifiée devra
l'applîqurr sera divisé, non-seulement dans le sens tongi-
ludinal mais encore dans le transversal, plus il approchera
de pouvoirs'iippliquer sur tous les points d'un corps; en snrie
quH l'orgaot: du toucher actif Je plus parfitit serait celui qui
Krait entièrement Qciible dans tous ses diuméires, et qui
pourrait ain^i se loculer exnclemrni sur le corps à juger.
Les modiScalions qui dépendent de b peau sont : i* une
moins grande épaisseur du derme el une plus grande flexi-
bilité de son tissu ; a* un nioius grand dévehippement du ré-
seau vuculaire ; y unu plus grande abondance de nerfs et Je
papilles nerveuses qui finissent por être presque apparenlcs
^l'extrénrilé des saillies du derme; ^'eBÙn, une diaiiuution
dans l'épaisieur de l'épiderme.
Celles qui ticnnenl uu contraire à la partie du corps sur
Usuelle cette peau est appliquée, constituent l'appareil du
sens du tact, ce sont: i° l'existence d'une sorte de coussinet
tub-pulpcux formé par le tissu cellulaire sous-dermieu ; ï* la
divi^iion du substrutumde b peau ou de la peau elle-mCme,
eo une ou plusieurs tanières susceptibles d'Ctre écartées l'une
d« l'antre et fracturées en un plus grand nombre possible
d'articulations, pouvant être Qéchies indépendamment les
unes des autres.
Enfin, il faut joindre à cela, comme dans l'action de
tout organe des sens produite pari-éfleiion , un organe réflé-
cbisg»anl on intellectuel en rapport avec son développement ,
s quoi il ne serait plus qu'un appareil de préhension.
Les dilTérences que les animaux offrent sous ce rapport sont
I usez étendues, et l'on peut dire qu'en général cette moili-
l' fication du sens du toucher est d'autant plu? parfaite dans
J
230 DE LÂPPAREIL DU TACT
6on ensemble y qu'on se rapproche darantage des mammi-
fères el surtout des premiers ordres.
Abticli I. Dans les ostéozoaires.
A. Dans les mammi/eres.
Dans cette première classe ce ne sont jamais que les
extrémités 9 en comprenant sous ce nom aussi bien celles
du corps que celles des appendices libres, qui peuyent offrir
cette modification, c'cst-à-djre le nez, les lèvres, la qoeue
et surtout les mains et les pieds.
La peau dans ces dififérens endroits présente pour mo-
dification essentielle , que les papilles ou les saillies du derme
et du système nerreux forment des lignes sinueuses disposées
avec beaucoup de régularité , par tourbillons concentriques.
tans les tingei. Certaines espèces de singes, les sapajous, sont les mam-^
roifëres qui ofirent à la fois le plus d'organes du toucher
actif; en effet chez eux , non-seulement les mains et les pieds
servent à cet usage, mais encore l'extrémité de la queue à sa
partie inférieure ; il faut cependant remarquer que les doigts
des mains ne peuvent être que dlflicilement opposés au pouce
qui quelquefois manque presque tout-à-fait, et qu'en outre,
ceux des mains comme ceux des pieds, sont difllcilement
écartés les uns des autres. Quant à la queue, je dois faire ob-
server que le nombre des vertèbres qui la composent est plus
grand dans un espace donné que dans le même espace de
celle d'un singe i\ queue non prenante.
)ans rhomrac. L'hômme, qui n'a qu'un rudiment de queue sous-cutanée ,
et dont les pieds ont reçu une modification particulière propre
à la station et à la marche bipède, est, sous le rapport du
nombre des parties modifiées pour le tact^ moins avantagé
que certaines espèces de singes qui ont au moins les mains
et les pieds propres à palper ; mais il en est bien récompense
par la perfection des modiGcalions de sa main qui peut tou-
DANS LES MAÏlMlFÉnES. *S1
cher un globe presque dans tous ses points, i cause de h
lun^'ueur du poure proportionnée avec celle des doigts, et de
!■ poïiibililé de récarlei- de ceux-ci , et ceux-ci les uns des
autre». La tDodifîealion de la peau est «ncore [ilus. parfaite ;
l'épaiMeuf du coussinet graisseux sous-dermoide , b largeur
de la partie libre de l'extrémité des duigis produite par la
4iiiiinulion de celle de l'ongle et le soutien de cette pulpe par
la rcsislance de celui-ci ; In finesse du derme , lu grandeur des
papille» neneuses, la minceur de l'épiderme, et enfin la gros-
seur des nerfs qui se rendent à l'extrémité des doigts, sont
des élémens de l'organe du tact le plus délicat.
Quelques mammifères au contraire n'ont de modîticalions i
érideutes sous ce rapport que dans les pieds de derrière
et dans lu queue, CDiniiic les sarigues et plusieurs phalun-
gers; et encore la queue quoique nue est- elle plutôt gqiijm-
meuse que papilleuse.
D'autres n'ont que la queue aiosi modifiée comme cer-
tains phalangers , quelques fourmiliers et même parmi le»
carnassiers et les roDgeurs , le poto ou kinkajou et le porc-
Apic à queue prenante ; mais il y a dcj^ une grande diOe-
Mnce, en ce que chez ces animaux la queue est ïculemeni
L «olubile ou prenante, et que la peau d'jt est pas dilTérenlc de
I celle du reste du corps.
Enfin il est un grand nombre de mammifères chei lesqueU
I les appendices étant convertis en de véritables piliers avec le
ns de divisions latérales possibles i ils n'ont pu avoir les
1. 0odi Seat ions du toucher actif que dans les lèvres > comme le
F cheral, qui les u fort développées, mobiles et irés-iierveuses;
lau plus singulièrement encore dans le nei, comme dans le
I tapiret surtout dans l'éléphant : en efTel cbet cet animal le nez
Ifra longé outre mesure est terminé pur un rebord flexible,
I charnu, papillaire , sans épiderme, divisé en deux parties,
1 l'une le corps à l'extrémité des narines , et l'autre qui bc pro-
I longe dans la ligne dorsale ou supérieure en un appendice
I
Ù22 DE l'appareil DU TACT
digitiforme : c'est ce qu'on nomme sa trompe ; nous la dé-
crirons plus loin.
La taupe 9 lé cochon et les animaux fouisseurs en général
ont également le nez modifié pour sentir plus aisément les
corps , mais non pour juger leur forme , et par conséquent
nous n'en parlerons pas ici.
B. Dans les oiseaux.
La classe des oiseaux est beaucoup moins bien fayorisée
sous ce rapport que celle des mammifères ; en effet chex eux
les deux extrémités du corps sont presque dénaturées. Tune
pour former le bec, et l'autre pour faire une sorte de rame
ou de gouvernail. Les appendices antérieurs sont derenos
des organes de pure locomotion ; il ne reste donc que les
extrémités des appendices postérieurs, et elles servent presque
toujours à une sorte de station bipède ; on trouve cependant
que chez ces animaux les doigts offrent plus d'articulations
que dans les mammifères, qu'ils sont assez susceptibles de
s^écarter les uns des autres et qu'en outre le corps papillaire
du derme est fort développé; le système nerveux qui s'y
rend est aussi assez considérable ; il faut donc en conclure que
les pieds des oiseaux peuvent être et seraient des organes de
tact assez perfectionné:* , s'ils n'étaient obligés de s*en servir
comme des organes de locomotion. Aussi paraît-il fort pro-
bable que moius les oiseaux s'en servent à cet usage et plus
Dans les le scos du tact est parfait. Ainsi It^s perroquets prennent et
perroquets. ..,1^1 e '
saisissent avec leurs piecis un peu formes en pmce ou en
main , leur nourriture et la portent û leur bouche.
Les ohrnvx de Dflus les olscaux de proie on conçoit que le tact puisse en-
^'^^'' core être assez développé , parce que les pieds servent peu à
marcher.
Les grimpeurs U Tt'St et dott l'être moîus dons les grimpeurs et les passe-
et l«<
passereaux, rcaux , du moius en envisageant la chose d'une manière gé-
DANS LES OISEAUX. a3.)
aérale; et [Jus ils marchent hnbiluellcmenl, plus on doit
•'allendre \i voir répiilernie s'èpaïasir.
Cela esl par conaùquent plus marqué dans les galliQacés , v
qui sont pour la plupart toujuurs à terre , ei surimit pour les
Oirsores ou les autruches et lescasnars, et pour les premières
ramilles des èchassicrs : car pour celles que leurs liabiluiles i-
forccnl de vi*re sur les bord? des Deuvcs, dans les terrains
nrsrécageux , ta peau qui revêt la pariie inférieure des pieds,
i«dt'fient assez flexible et inoiiisépiderinique, el jiur i:un»é-
4uenl duit permettre un liiel plu.4 Ga.
Il est probable qu'il en est à peu près de même dan^i quel-
ques palmipèdes; tnais pour la plupart, leurs doigts restent
presque toujours au uiËJne degré d'écarteuienl, qui est asseï
considérable, mais qui ne peut élre augmenté, en sorte que
|« pied est luodiûé pour former une rame plutôt qu'un or-
gaae du tact.
C. Dans les reptiles.
Dans la première classe des repliles, on peut dire d'une
iB>'>>ère générnle que le toucher actif tend de plus en plus ù
, d'abord parce que le système épidermnîdesou)-
igilul est presque toujours Ton considérable, le derme dur,
appliqué presque immédiatement sur les os et le sys-
me nerTcux des duijjts eilremement peu déTcloppé. On
) trouverait de disposition favorable que dans le nombre
s doigts qui est presque toujours de cinq ù lotis tes pieds,
|t dans le nombre des phalaogcs qui est â peu prés comme
mais celii n'étant qu'accessoire, il est éTi-
•al que la mudiûralion du sens du loucher dont nous p:ir-
I» , diiit ^Ire extrêmement peu avancée.
U y a cependant quelques dilTérencrs qui tiennent on nnx
rux que l'atiiniul devait habiter, ou ù la dégradation ser-
pent i forme.
nsi les tortues cl surtout les lortues marines ou loul-à-rait
324 I>S l'appareil DU TACT
terrestres , sont peut-être les espèces dans lesquelles on peut
le moins supposer le sens du tact à cause de la brièTeté des
doigts et de leur réunion pour former un-yéritable moignon
dans celles-ci 9 ou une rame dans celles-là.
Lct crocodiiet. Les émjdo-sauriens, quoique étant un peu mieux disposés
sous ce rapport, et ressemblant sous ce point aux tortues de
fleure» qui ont les doigts bien séparés et môme palmés f ne
peuTent cependant encore être considérés comme pourant se
faire une idée de la forme des corps.
Let taarieiu. H en cst de même de la très- grande partie des sauriens et
surtout des espèces qui, par la diminution successife des
membres deyiennent presque de yéritables serpena. Quant
aux autres » quoique les doigts soient quelquefois excessiTe-
ment longs , qu'ils puissent être écartés et même qu'ils le
soient presque toujours , les raisons tirées de la structure
de la peau 9 forcent de penser que ce ne sont que des or-
ganes de locomotion ou d'ascension à l'aide de griffes.
Mais il en est quelques espèces qui doivent avoir un tact
un peu plus concevable , ce sont les geckos à cause de l'élar-
gissement-de leurs doigts, et peut-être encore mieux les ca-
méléons, puisqu'ils peuvent empoigner les branches au
moyen de la singulière disposition de leurs doigts et même
de leur queue, qui est prenante ou volubile; aussi le Bombre
des vertèbres dont elle se compose est- il plus grand propor-
tionnellement que dans un saurien de la même taille, et il
me semble que la peau qui la revêt, ainsi que celle des pieds ,
est aussi plus flexible et plus molle que celle du reste du
corps.
Le$ opbiJieDt. ^^ dîsposition de la queue du caméléon établit une sorte
de passage vers les ophidiens chez lesquels on ne peut con-
cevoir le tact, s'il existe, qu'avec tout ou partie du corps lui-
même. On voit bien dans le grand nombre des vertèbres de
la colonne vertébrale des serpens, une des dispositions favo-
rables pour constituer un organe de tact ; mais d'abord il ne
DANS LES iMPHYBlENS. a!l5
forme qu'une seule lanière, ensuilc la fleiton se fait plus
ordinairement de côlc qu'en dessous , et enfin ce qui est plus
concluant. In peau est enlièremenl couverte d'écaillés ou
de plaques cornées, ce qui ne permet pas de croire qu'elle
puisae aisément Irunsmellre l'idée de la forme des corps.
il y a cependant quelques espèces un peu plus favorisées,
comme les grimpeurs, c'esl-â-dire les espèces qui peuvent
^mpcr dans les arbres ou s'accrocher aux branches. Elles
offrent toujours une plus grande quantité de vertèbres dans
une éleBdiie donnée que les espèces rampantes, et surtout
dans la partie postérieure du corps ou k \a queue ; mais je ne
*oï» pa* que la peau soit modifiée pour le bul du tact , elle l'est
beaucoup plus , comme orgaue de locomotion.
^K^ D. Dant les amp)\yhiens.
^■^ La peau des reptiles de la seconde classe serait sans doute la
^M^u la plus convenable pour cunstituer un nr^çane de tact,
^"IDaii l'eslrémilé anlLTlt>nre du (ronc o'esl jaimis prf>luj)gée ;
et si la postérieure l'est quelquefois eu queue > elle est peu
flexible, et elle tend it d<^ venir le principal organe de la loco-
motion. Quant aux cxiréinitésdes membres, outre que ceux-ci
tendent ègairmcnt assec â disparaître, la peau est adhérente
aux o» et les doigts sont ou fort courU comme en avant , ou
Jort loi^ comme en arrière , m?)s pour un tout autre usage
|ie U préhension. Ain.ii chex eux un cooçuil dinitilement uo
■JVgdDe de tact véritable. Peul-4tre les petites lanières des
IXlrémités des doigts du pipa, t'onl-elles des orf^ancs du
iher passif fort délicats , mais ce ne sont jamais des or-
nes de tact. Les pelotes des doigts dus rainettes ne sont que
« organes de locomotion, et surtout de station, et n'oflreiil
t les modiûcalions nécessaires pour le but que nous envi-
J
:i26 DE. l'appareil du tact
E. Dans les poissons,
La dernière classe des animaux yertébrés Ta nous montrer
encore moins de modifications de l^enreloppe extérieure j
pour derenir on appareil de tact ; en effet la peau , comme
itous l'avons yu plus haut est presque toujours écaîlleuse ,
si ce n'est, il est yrai, sur les extrémités des membres ; mais
ces membres quoique formés d'an grand nombre de doigts 9
pouvant s'écarter jusqu'à un certain point pour constituer une
rame, et quoique composés d'un grand nombre d'articulations,
ne peuvent jamais s'appliquer sur les corps : et d'ailleurs Ils
reçoivent très-peu de nerfs. Les poissons dont les membres
pelviens sont en forme de mains ou de disques plus ou tnoins
charnus, et qui s'en servent pour ramper ou pour adhérer aux
corps submergés, comme les lophies, les baudroies, les
cjcioptères , etc. , ou ceux dont les membres pectoraux ont
quelques rayons libres, comme les trîgles, doivent £tre les
plus favorisés sous le point de vue qui nous occupe ; mais il
n*est pas probable que ces organes puissent produire autre
chose qu'une adhérence assez forte ou une sorte de locomo-
tion. Quant aux extrémités du tronc , l'antérieure n*est jamais
prolongée , du moins par un organe flexible , et la postérieure
est tout-à-fait changée en l'organe principal de la locomotion.
Il n'y aurait donc que les poissons serpentiformes et nus
chez lesquels il serait possible de supposer que le tronc même
pourrait s'enrouler autour des corps ; mais , comme pour les
serpens, ce ne serait jamais que dans un seul de leurs dia-
mètres.
4)MiMri»uions. Restent donc les prolongemens cutanés qui se trouvent
quelquefois autour du museau ou de la tête , qui pourraient
être regardés comme des organes de tact ; mais quoique très-
probablement fort sensibles , ces prolongemens de la "peau
ne sont que des parties du toucher passif plus fins , et qui
très-probablement ne sont jamais actifs. On leur donne le nom
DAMS LES POISSON»!. a:!'
4e iarbUlonii iU sont médians ou pairs : les bnrliillons mé-
dians n'occupent jamais que l'eiirémité de lu mâchoire inlë-
Itreux les barbillons pairs peuvent Sire beaucoup plus nom-
rieure; et pro*cnir de« deuï mâchoires; ceux de rinfèrieniit
M nomment harbiUoru labtaiiX , parce qu'ils suivent le linrd
mfërieurdelaioacboire; les supérieurs »nnln<u>itri|uaDd ils
aaissenlde l'ouTerture des narine» , anf^lairex lorsijn'ils sont
à l'aogle de l'ouverlnre de la bonche , et i/icitifs quand c'en
I" bbord supérieur des ns de ce nom qti'il* occupent.
Ce sont en général les poissons qui Tiveiii dans la Tase
pi ont le plus de barbillons : comme les silures, les loches ,
Y'itt esturgeons, les gndes, etc. J'ai disséqué les bnrbillons de
I h»turgeon ; la grosseur du oerf qui se rend à cbacun d'cun
st vraimenl fort remarquable,
' Il faut sans doute regarder comme appnrienans â cette
I modifiuntion du sens du toucher, certains organes l'art stn-
I piliers sinon découverts, au moinK complètement observés
f ■! décrits par U. Jacobson , dans les squales, et dans les
nies, et qu'il a comparés jnsqu'd un certain point avec les
moustaches nu groupes depoild fort sensibles, que les chats •
par exemple , ont ordinairement très-dé reloppés.
Ces organes sont situés sur les parties laléi-ales et surtout
inrêrieures de la têie ou de la partie antérieure du tronc; il»
consistent en des espèces de noyaux gangliuniformes , placés
•ona la peau dans quelque angle musculaire , Tormès par une
(«pauifl fibreuse , assez peu distincte peut-être . et dont loute
la caTilè est remplie pur un très-gr.ind nombre de petits
mamelons plus ou moins saillans, qui sont l'origine d'autant
de petit* tubes tous se dirigeant rers la circonférence. Ces
tubr«qutontrevuehacunp3rleurextrL'miIérenflée un énorme
Itlel nerveux , semblent se prolonger ou se continuer au de-
hort de la capsule avec autant d'autres longs filets, assez sem-
blables A des brins de vermicelle, qui vont en formnnt quel-
quefois des inflexions ou en s'épanonissani sous le' derme, se
l5.
226 DE l'4P>AKCIL DU TACT
lenniDer par autant d'erifices un peu oon tracté» el satUana
sous ie museau 9 ou sur les parties latérales de la télé» ainsi
qu'aux daux faces des na^^ires pectorales; ces tubes sont
formés par une enveloppe fibreuse , et ne conticnneail qu'une
matière gélatineuse qui semblerait pooToir être rejelée au
dehors. Ces organes paraissent donc être qotlqae dioae d'in-
termédiaire au phanère et au crypte ; en effet ee sont des
phanères par la grande quantité de système nenreux qu'ils
reçoivent, et la pulpe dont ils sont remplie; mais ce sont
des cryptes par leur assemblage en groupes pins ou moins
considérables , et par leur ouverture à l'extérfeur; il y en a un
très-petit à la lèvre inférieure » un autre un peu plus ^ros au-
devant de la supérieure ; mais le plus considérable occupe
l'angle qui se trouve entre le muscle constricleur des mâ-
choires et la masse branchiale; il en naft deux masses de
tubes ^ une iniîérieure qui s*irradie dans tous les sens ». en se
pjortant sous la nageoire pectorale élargie , en «vent , en
dehors et en arrière 9 T-autre^ supérieure : celle-«i se auhdi-
vise en plusieurs faisceaux distincts 9 un antériei^' qui suit
tput le bqr4 du long cartilage de la nageoire, un postérieur
qui se termine sur le dos, un autre postérieur, dont les
tubes s'ouvrent à ToccipulL; enfin les externes s'irradient
comme en dessous , dans la peau de la nageoire.
Jd. Jacobson suppose qjae ce sont des e^spèces d'organes du
tQMpher presque actif, et pouTaat donner aux poissons de
la fiunille des sélaques une connaissance plus exacte des corps
qui se trouvent au-dessus ou au-dessous d'eux que la peau
qui les recouvre.
Il ne faut pas confondre ces organes tubuleox avec un
can^l beaucoup plus gros qui fait au-dessus et au-dessous
du museau de^ raies et des squales , plusieurs infleikins fort
régplières, bien symétriques, et que Ton croit en communia
cation aiec la n^itière comme gélatineuse qui fontae la ^fLoê
glande partie de ce proloogemenl nasal. Ce canni n'a en
DANS LES POISSONS. iisg
«fTct aocane ooimezioD aveu les organes ganglioaitormes ; j'ea
ai parlé plus haut à l'article du sygiëme lacunaire.
Ne serait-ce pas plutôt quelque chose d'aaalogiie mec cet
appareil singulier qu'oo trouve dans plusieurs poissons, qui
produit une seuousse galvanique plus ou moins forte, et que
aouM devons décrire ici uomuie uoe dépeudance éviJente <le
la peau ou de l'enveloppe eitërleure, quoique ses usages
loicni d'une tout autre nature?
Les diverses espèces de poissons qui jouissent de cette pro-
priété remarquable, diffèrent cependant A ce qu'il paraît) sous
le rapport de la structure de l'urgAne d'où elle dépend) ainsi
que sous ceuK de sa position et des nerfs qui l'anime.
Dons la torpille , par eLempIe , c'est un amas d'organes
cylindriques, vermirorines , ptacès Tertîcalement entre la
peau supérieure et lu peau ial'érieurc de l'espace semi-lunaire
formé par les côtés de la.lête et de la eu vite branchiale, ou du
cou d'une part, et par le prolongement antérieur des niem-
breg pectoraux de l'autre, depuis son attache ^'i l'épaiile jus-
^'A sa pointe antérieure, qui dam les torpilles s'écarte beau-
soiip plus du votner ou du musenu que dans les autres raies.
Ces organes adhèrent n la peau par leur» exIréoiitéH, fi
l'aide d'un tissu fibreux asset résistant , qui forme it la masse
une sorte d'enveloppe générale . et surtout en dessous ml s*^
voit une disposition polygone qui semble appartenir aux
•rganes eux-mêmes. Leur réunion forme une masse aplatie,
•n peu plui bombée en dessus qu'en dessous , et qui s'ancroK
par l'augmentation du nombre des cylindres, à mesure que
l'espace qu'ils occupent augmente lui-iuême. Ils suai réelle-
■leiil indépenduns les uns des autres, et le tissu libreiix sous-
' nilané ne produit pas de polygones qui les contiendraient ;
Ikn'adbèrent entre eux dans la plus grande partie de leur
ilendue, qu'au moyen des filament vasculaïniS, *t surluut
Bervcux qui t'y portent en très-grande abondance. Ouux-ci
pOvieuBcnt, comme nous le verrons plus lard, eu partie
â3o DE l'appareil du tact
de la cinquième paire , mais beaucoup plus ' des rameaux
branchiaux de la huitième.
Chacun de ces cylindres semble former une petite masse
molle 9 très -flexible y dont la surface extérieure est à peine
distinctedu reste, et qui n'a par conséquent pas d'enreloppe
proprement dite» autre que ceUe qui est formée par les- nerfs ;
encore moins , y a-t-il une cavité ji^tincte qui contiendrait
une substance plus ou moins molle? L'alcohol, la chaleur
font bien d*abord un peu contracter ces petits organes , mais
ne les coagulent en aucune manière , et même au bout de très-
peu de temps d'action de l'eau bouillante , ils se ramollissent
et perdent toute adhérence.
Il iv'y a donc aucune comparaison ù faire entre ces or-
ganes et les tubes gélatinifères et sous-cutanés des raies.
En effets les torpilles ont aussi de ces tubes, mais il est rrai
en beaucoup moins grand nombre que les autres raies. Elles
ont surtout le faisceau externe et supérieur qui suit le pro-
longement du membre pectoral, et dont chaque tnbe s'ouvre
par un orifice séparé à la superficie de la peau.
Ne pourrait-on pas trourer davantage de rapports entre
ees organes électriques des torpilles , et les masses ganglio-
naires elles-mêmes dans lés raies ?
DuM le gjm- L'appareil électrique du gymnote n'a presque aucun rap-
éUeiriqw. poft arec ce que nous venons de décrire dans la torpille.
Chex lui, en effet , la cavité viscérale, comme nous le verrons
plus tard , est extrêmement peu considérable, il en est résulté
que la queue est au contraire fort grande , et constitue les
sept hultîèmes au moins du corps de l'animal. La peau qui
le recouvre n'ofi're du reste rien de bien remarquable que sa
nudité , la grandeur des pores ou trous de la tête et de ceux
de la ligne latérale. J'ai cependant observé dans toute la lon-
goenr des flancs , au-dessous de cette dernière ligne , des
espèces de rosaces, formées d^une léunion de pores assex
nombreux , et disposés régulièremem d'espace en espace f cl
â3i
que la pvau qui recouvre les muscles de la nageoire anale eat
■inguliË reine ni grésîllée. Quant A ut structure, celle peau
nidioc rement épaisse , m'a paru composée d'une première
couche lirune siluéc sous le derme proprement dit : sonl-cc
les cryptes qui la formenl ? a* du derme proprement dit qui
ttt blanchâtre et assez épais ; 5" enfin d'une troisième
couche qui eslbien séparée du derme, et qui ne lui e^ réunie
que par des brides comme fibreuses.
C'est au-dessous de tette peau que se troute l'appareil
électrique ; il est réellemenl énorme, puisqu'il occupe chaque
efilé du corps de l'animal, en longueur, presque depuis une
extrémité jusqu'à l'autre , en hauteur , depuis la série très-
remoDiêe des muscles de la colonne vertébrale jusqu'à la
ncine de la nageoire unule, et enfin en épaisseur, depuis la
ligne médiane jusqu'à la peau. En eflel, l'appareil électrique
4'uD côté n'est séparé de l'autre que par la cloison médiane
^ui de la vessie natatoire se porte aux supports de la nageoire
anale; il forme donc une masse très-allongée, plane en de-
dans, coAveie en dehors, plus large et plus épaisse en avant,
«1 se terminant en pointe amincie en arriére. Chaque masse la-
térale est subdit isée dans sa longueur par une cloison épaisse
en deui bandes , l'une supérieure , beaucoup plus considé-
nble , et immédiatement sous la peau^ et l'autre inférieure ,
•iluèe en dedans des muscles des rayons de la nageoire
anale, qui la séparent par conséquent de t'enveloppe cutanée.
C'est ce que Bunier a nutntsé le» petits appareils électriques
.du gymnote : je n'aï observé que les grands.
Leur structure est vraiment singulière; ils sont d'abord
•éparés du reste du tissu animal par une sorte d'enveloppe
fibreuse assci épaisse , qui entre pourtant dans leur compo-
. Mliun, en ce qu'its y prennent adhérence ; ensuite chaque
nuiste est Tormée d'une certaine quantité de cloisons à peu
l,prës horizontales et parallèles qui se portent de la peau,
|^«'cii-i-dire de la membrane fibreuse sous-dermicnne A la
!|S2 DE I^'aPPAREIL DU TACT
cloison médiane ; cependant , comme l'étendue de la 8or£ie«
•puâ-cutanée est plus grande que celle de cette cloison mé-
diane ^ U eip^ résulte que les cloisons horitontales conTergeot
un peu Ters celle-ci. Ces cloisons m*ont paru du reste fort
minoes« composées de fllamens soyeux $ bien fibreux > et
résistans , et beaucoup plus nombreuses que Hunter ne le
dit; peut-être en effet augmentent-elles en nombre a?eo
Fâge et la grandeur de Tlndividu^ Quoi qu*il en soit , obaque
lame ou cloison borizontale offre à sa surface inféfieare une
quantité innombrable de petite» lames lerticales ooupant à
an^e droit celles qui les portent » el par cooséqneiit perpeiH
diculaires à t'axe du tronc; eUes sont excessivement aenrées
Tune contre l'autre ^ et le très-petit espace qui les sépara ne
renferme certainement aucun fluide* Ces petites lamés sont-
elles adhérentes par leur bord inférieur , de manière A formel
des cloisons ? c'est ce que je n'ose assurer. BUes ne m'oût
pas par^ de la m6me nature fibreuse que les cloiaonl korif
sontajes.
L^ nerfs qui se rendent à ces organes sont extrtecmeni
noiic|bre4ix^ et appartiennent aux paires vertébrales dont ils
sojctent smççe^iyeipent.
)(«es vaiiî^au;K sont égalemeqt asses développés ^ mais in-
finiment ipoins qq^ les ueik.
)êmt u «iinn .Ç^ «I^e ooMS vcD^ps de dite. SUT l'appareil éieotriqoe de la
torpille et du gjr^oote 9 pom Savons observé noiUsr-iKiêiiies :
il n'en esjt pas ainsi du si)M>}^ électrique^ Moust sonmes
obligés d'emprunter à Jil. Qegffrc^ Saîn^Bila|re ee que.ooua
en ^voiiA^ Dans ge poisson^ l'appareil électrique. enveloppe
tout le corps de l'animal ; il eat toujours siiiié>lmmédîate-
ment S0U4 k peau 1 e^ eqt^ui^é d'u^e .socle d'eof«lop|pe fif#
breu^ fort épaisse ^ mai^.il.eat composé da fibres afionèvto<*
tiques et .tendineuses très-serrées t qui s'eotvelaeeiit et founcnt
un léseiiu dopt il est iuq^sible d'apercevoir les oellules à
rmil i»u» C^ cellules soièi^illpeodailt» suivant. M* Ge<dfroff
élcclriqoe.
DAHl LES BnTOMUZOAlSES. a33
remplies d'albumine et île géiatînc. Les ocrl's qui unimeHl cet
.-ippureil proviennent de lu huitième p^iirc, et ïi'inblenl
it'Ëire que le nerf de la ligne latérale des puisiiuns fort déve-
loppé.
I
Abticlb II. Dans te type des entorno^oaires.
La type dei animaux articulés eitérieu rement , doit en-
■ore (Ire beaucoup muiiis TuTorisé sous 1« ruppurt de la con-
tioii de l'enreloppe extérieure eo organe du luet , que
sDimaux vertébrés; en elTet l'épaisseur souvent consldé-
Ic de la partie èpidermique de cette enveloppe . cl par
•ooscquent ta durtié. ont délErminé, nou-seulemeot une
plus graode insensibilité nerveuse , mais en outre malgré sa
fracture en un asseï grand nombre de pièces nécessaires pour
U locomotioD , cette disposition de la'peau n'a pu permettre
^application de beaucoup de ses points lur un même corps.
tiiatx donc l'on conçoit qge même dans le» parties d« ces ani-
'Mbux les plus fnvorabIcB au tact, comme les estrétnitée des
ippefldice), celte modiGcaliou du sens du loucher n'a pu
Jusque avoir lieu, et u'e^l en elle! ce que l'on trouve. Quel-
~)|Hes insectes peuvent bien , comme les manies , saisir leui
ieou se défendre au moyen de certaines modifications de
Iques appendices locomoteurs, comme la plupart des
4nslac«s , ou enfin se crdinponner auv surraces des corps
Im pin» polis* comme les mouches; mais aucun n'n la fa-
ifBlté de multiplier asseï ses pointe de contact avec le corps
flran^er, pour qu'on pilbse en induim une seasalioa de
forme.
Les organes mSme que l'on s décorés du nom de palpes .
chei la plupart des animauK sriicttlés, ne sont nnllemenl
conformés pour pallier , c'est-i'i-dire pour donner une idée
dkU forme des corps; ce ne sont évidemment, comme nous
k nrrodj plus tard , que de vérilables appendices de to«o-
234 1» l'appareil du tact
motion un peu modifiés , et qui tout au plu8 serrent à sentir
et à diriger la proie rers les mâchoires.
Je ne pense pas non plus que les antennes soient des or-
ganes du tact , peut-être seulement sont-elles douées d'un
toucher plus fin que les autres appendices de Tinsecte.
D'après celail estasses facile de voir que ces animaux n'ont
aucun de leurs appendices modifiés pour le tact; je n'en con-
nais pas non plus chei lesquels ce soit le corps lui-même
dans un de ses prolongemens antérieur ou postérieur. On
remarque bien un certain nombre d'animaux articulés à l'état
I
de larves ou parfaits y dont le corps composé d'un grand nom-
bre d'anneaux, revêtus d'une peau moins dure, peut s'enrouler
autour des corps , comme les larves ou chenilles de beaucoup
d'hexapodes , et surtout les néréides , les nais , les sang-
sues ; mais en admettant même qu'il pourrait y avoir trans-
mission de cette sensation, et surtout réflexion sur elle y ce
qui n'est pas , ils sont encore loin de toucher un asses gfmd
nombre des points de ces corps , pour se faire une idée de leur
forme. l«es mêmes observations peuvent être faites pour la
queue , supposé que quelque espèce l'aurait jusqu'à un
certain point prenante , ce dont je ne connais pas d'exemples,
*à moins qu'on ne considère comme telle, celle des sangsues
et de quelques genres voisins ; et quant au prolongement anté-
rieur , on peut jusqu'à un certain point , surtout à cause du
renflement flexible qui la termine, regarder la trompe des
mouches comme une sorte d'organe de tact ; mais il n'en est
pas de même de la trompe des lépidoptères » qui est un com-
posé de deux appendices réunis dans la ligne médiane $ et
dont il sera question plus tard.
Abticlb III. Dans le ^ype des malacozoaires.
Dans le type des malacosoaires ou des.aniniaux qcioUiis-
qucs, quoique, fort souvent la mollesse et- la. flexibiiîté. di)
DANS LES HAtACOZOAIIlBE.
iCuliii
335
derme musculnirc et souTenI du corp« tout entier, h finesse
et In presque nudité de la peau indiquent une disposition
favorable pour la perception de la forme des corps ; cepen-
dant on peut dire qu'assez peu d'entre eux ont des organes
de tact: on peut voir toutefois un appnreil heureusement
modifié pour ce but, dans le cercle de tentacules ou de laniè-
res charnues, flexibles dans tous les sens qui entourent l'ori-
fice buccal des animaux du genre sèche de Litinœus , et dans
espèces de ventouses dont elles ^onl armées, et que noui
^udierons plus en détail ù l'article des organes de la locomo-
tiOR et de la préhension.
Le disque musculaire qui occupe \a partie inférieure du
eorps desmullusquea nommés à cause de ct\a gastéropodes ,
fcvt encore donner ù l'animal qui se traîne l'idée de la forme
corps sur lesquels il rampe , puisque tous ses points seti-
aibles louchent immédiatement et li lu fuis un jsseï ^raad
Wwnbre de ceux de ces corps ; mais ce doit toujours Être fort
de chose, In partie scutunlc de l'enveloppe ne pouvant
•Oibrasser le corps étranger tout eutier, ni même le toucher
ins différentes dirf ctions.
Quant aux appendices tenlaculaires ù quelque place qu'ils
trouvent . même ceux qui sont les plus longs et les plus
ilêrieurs ; il est éfideot que ce sont des organes d'un lou-
ler fort sensible, mais qui n'uni aucuns rupporls avec ceux
d'an véritable tiict ; en effet t'animai ne s'en sert jamais de
lai-m£uie pour palper les corps, et encore moins pour juger
I leur forme. Nous verrons d'ailleurs plus loin ce que c'est,
La seconde classe des mollusques offre peut-être encore
moi ru d'organes de tacl; en elfet on ne peut regarder comme
les singuliers appendices qui se trnuTent de chaque cOlé
u l'orifice buccal , d:ins les lingules , etc. ; car ils ne ser-
Îent pas même A saisir les corps , mais seulement iL pro-
llire dans le fluide qu'habitent ces animaux uu mouvement
propre à faire arriver à la buucbc les molécules nutritive».
t36 DE l'appârbil Di; tact
On ne le peut pas darantage pour les appendicefl à peu près de
même nature y quoique plus mous et plus courts qui se trou-
rent presque au même endroit dans les lamelllbrancheB.
Leur masse musculaire abdominale, surtout quand elle esi
fort allongée et très-ejLsertile pourrait mieux être rangée dans
cette catégorie; mais cet organe ne peut encore todcber
qu'une asses petite partie des corps auxquels il s*accfoche
qœlqucCuis.
Quant aux fileb tentaculairesplus ou moins nombreux, pkil
ou moins allongés, qui garnissent les bords du manteau ou
de TeoTeloppe cutanée de beaucoup de malacoaoaires acé*
pbalés , ce sont toujours des organe» de toucher Irèstsubtils
et non des organes de tact.
Leur organisation est entièrement semblable à celle do
reste de la peau ; ils sont seulement encore plus contractiles,
et surtout beaucoup plus sensibles, sans qu'on puisse cepe^
d'nt j démoutrer une plus grande quantité de filets ner-
Teox que dans le reste de ren?eloppe. 11 semble aussi que
quelquefois ils Sont creux dans une plus ou moins grande
partie de leur longueur , car dans certaines espèces ib
peuvent adhérer à ce qu'il parait et même a?ec assei de
force aux corps étrangers, un peu comme les tentacules des
actinies. Je ne ^'arrêterai pas à décrire les différences que
présentent ces tentacules marginaux dans i%9 différens genres
de mollusques acéphales, dans leur forme générale, dans
leur disposition sur un ou plusieurs rangs , et dans leur ré-
partition plus ou moins inégale à la circonférence du man-
teau ; parce que ces détails appartiennent plutôt à la soologie
qu'à l'anatomie : je dois cependant foire observer qn'ib
s'existent que sur le bord libre de. ce manteau , et surtout à
Terifice des tubes qui le prolongent en arrière dans uo grand
nombre d'espèces , et que par conséquent ils seront beaucoup
plus nombreux dans les genres dont le manteau est ouvert
dans presque toute sa circonférence, comme les anoaûetf
DANS tES M AL&r.<lï,(>AI)IES. 3J-J
les huîlres, les peignes, les limes, clc. Dans ces derniers
genres , outre le rang marginol qui est simple , le plus litng ,
il en a un autre mitlliple, plus externe, qui e^t attaché ù une
bande musculaire qui suit la ctrcouférencu du manteau.
Dans tes peignes, tiu milieu de celte bande externe de ten-
tacules, se Irourenl rangés d'espace en espace et furl règu-
lii'rtiment de petits disques durs, nacrés ou irisés, un peu
pédicules dont on ignore complètement l'usage. Les animaux
de 1.1 famille des sub-mjlilacées n'ont plus de tentacules au
bord du manteau; iDuis quelquefois il est digilé ou tobé,
oequi donne une formeanalogueâ la coquille. Les moules pro-
prement dîtes n*oni pas de fibrilles tentaculuires au manteau i
les jambonneaux et les lymmodermes n'en ont qu'ù In partie
fOflérirure qui forme une sorte de lub« ; il na est de mfioM
^^91 eardites ; les arches et toute la famille âet arcacées n'en
IBt pas m6me dans celle parlie.
, Hais le> véritables cames, les isocardes, les cardiums . les
,les tellines, les ténus et tous les genres voisins ont
iaul le bord inférieur du manteau garni d'une rangée de
petits tentacules, ainsi que l'orifice des lubes poslérieurs-
Dans les dernières familles où les bords du manteau se réu-
nissent, il n'y en a plus en général qu'ù rextrémité des lubes;
on en trouve mSme co cet endroit, et alTeclant une dispo-
sUioo un peu radiaire, dans plusieurs ascidies simples ou
«ampoulées.
Celte disposition lentacnlnîre du bord du manleau des
tollu^ques acéphales est indépendante des digitaiions du
Unieau luî-mfime. On peut trouver l'une et l'autre chose
( la fois , comme dans la lellinc laclce ; mais aussi l'une peut
(-bien exister sans l'autre: c'est la première qui déier-
e les fines crênelures du bord interne des coquilles bi-
Ites', et c'ctl la seconde qui produit ses cannelures ou se*
I
238 . DB l'appareil du tact
Article IV. Ditns les acdnozoaiirs.
Il ne nous reste donc plus à examiner l'organe du tact quf:
dans les actinoxoaires ou A. radiaires ; comme on le pense
bien , il doit deyenir de moins en moins éyident, puisque le
système nerveux disparaît successivement. D'abord, le corps
ayant presque toujours une forme circulaire , ce n'est jamais
dans cette partie que nous pourrions trouver de modification
eo rapport avec celle correspondante de la peau , s'il y en
avait ; ce ne serait donc que dans le cas où il se diviserait
qu'il serait possible d'en rencontrer; en effet on peut conce-
Toir que certaines astéries, et surtout celles qu'on a nom-
mées comatulesy & cause de la division successive de leurs
appendices se terminant enfin par des cirres , pourraient
offrir quelque trace de ce sens, puisque, dit-on, elles se
serrent de ces organes pour saisir leur proie et la porter à
la bouche. Mais ces divisions étant recouvertes comme le
reste d'une peau écailleuse , il faut en conclure que le tact
doit y 6tre à peu près nul.
Dans les arachnodermaires ou médusaires^ les appendices
foliacés de différentes formes qui terminent le pédicule delà
bouche, existant dans beaucoup d'espèces au milieu de la (ace
concaye du corps ; ou les longs fiiamens qui se groupent
autour de la bouche des physales, des porpites , sont plutôt
des organes de préhension ou de succion que de tact.
Il en est à peu près de même du grand nombre de tenti^
cules cylindriques entourant la bouche des actinies et de
beaucoup de polypiaires et de zcophytaires ; mais peut-fitre
en est -il autrement des lanières extrêmement longues et
flexibles des hydres, qui pouvant s'enrouler autour de tous les
corps seraient assez convenablement disposées pour transmet-
tre quelque idée de leur forme , s'il y avait un système de trans-
mission et surtout un centre de perception dans ces animaux;
DANS LES ACTIHOIOMRES. 23g
CD sorte que ce.4 organes ne sou[ évidemnient encore que de»
dépendaaces du l'appareil de préhension.
Article V. Dans les amorphozoaim.
Dans les hétéromorphes l'organe du toucher csl arrive li eirc
temèuiedans lonles les parliifS de l'ptre organisé: mni<i il de-
Tienl de plus en plus impurrail , et tin nepeutconceroîr aucun
fadice d'appareil de tact , que nous n'avons, par conséquent,
dans les inammifëres et les oiseaux; car, au delà ,
V n'ea existe pres<|ue plus aucune trace, du moins en tant
'on le considère comme produilpar une modiCcation par-
'^ulière de l'enveloppe cutanée et des parties du corps sous-
intes , concordant arec un certain développement du sys-
tème iierreui , et comme devant donner à l'animal une idée
fÔB la forme de> corps.
SECTION 11.
De3 setu tpiciaux.
Jnsqti'ia nous avons traité arec tous les détail-i nécessairei:
I l'or^nisation du sens général ou du sens du toucher, que
^ou* arons vu Stre commun à tous tes animaux et â toutes
inrs parties, mais dans des degrés trës-dllîérens, suivant
"^'il est passifinlerne, passif «alterne, ou actiT.
Nous allons maintenant traiter des organes des sens spé-
■ux que nous avons dit être au nombre de quatre, et qui
«entent â Dous Taire apercevoir les corps par quelque autre
.Propriété que la résistance qu'ils nous opposent ou leur
tolidité.
On peut assurer d'une manière générale que ce ne sont
■ue des modirications du sens ^neraTou du toucher, non-
feulement ph^rsiologiquemenl parlant, mais encore anatomi-
1
S40 BB l'organisation
quemeDt , et appropriées pour certaios corps oa otirtaioes de
leurs propriétés; d'où s'est suivie nécessairemeot particola-
risation, non -seulement dans l'appareil» mais encore très-
probablement dans la structure du nerf qui doit animer l'or-
gane.
Quant à la modification ou à la particularisation de l'appa-
reil» elle est éfidente et afisez facile à concevoir , même
à priori 9 puisqu'elle est nécessairement en rapport a?ec la
propriété du corps qu'elle doit nous faire apercevoir; mais
celle du nerf est de toute autre nature» et il faut convenir
que nous ne devons guère espérer de la connaitre : au reste
ce n'est peut-être pas le moment d'en parler.
Mais quelle est la particularisation la plus nécessaire?
est-ce celle de l'appareil extérieur ? est-ce celle du. nerf?
d'après ce que nous venons de dire, il est assea difficile de
répondre à cette question. Je suis cependant plus porté à croire
que c'est le nerf , et que l'appareil extérieur n'existe que pour
rendre le sens plus actifs ou mieux» pour mettre le corps exté-
rieur en état d'être aperçu; ainsi dans l'œil» le nerf seul»
mis à couvert ou à l'abri de toute autre action» pourrait
nous donner la sensatjon de l'existence ou de l'absence de la
lumière; tandis que l'appareil mis au-devant donne la forme
du'cofps ( I ). De même que dans le sens du toucher la peau
seule » pourvue de son épiderme, nous fait apercevoir un
jDorps dont la forme ne nous parvient que lo^que cette peau
est placée sur un organe modifié propre A la porter sur le
plus iffthfïd nombre de points possibles de ce corp». Ainsi le
sens de la vue» considéré comme le plus simple possible on
comme passif» pourrait être réduit à ne nous donner que la
(i) C'eftt ce que l'on Toit ches les iodlvidos dont la cornée» i la
«nitc* d'ulcèrei, n'est pla\ qu'à demi-transpareote ; ils oistîngaent très-
bien la présence ou l'absence de la lumière, maîa nullement la forme
des corps qui la leur renvoient.
DES SENS SPÉCIALX. <i^ 1
connaissance des corps extérieurs; ce serait alors un toucher
à distance ; en y ajoutant une certaine partie ou l'appareil
d'optique plus ou moins perfectionné , il nous fait présumer
les formes.
D'après cela il est érident que dans les sens spéciaux noue
aurons trois choses à examiner :
1* L'organe lui-môme ou la modification de l'organe gé»-
Dérateur;
a* L'appareil qui s'y ajoute , et dont uous avions eu ù
peine besoin de parler pour le sens du toucher, puisque ce n'é-
tait que l'épiderme dans un degré de ténuité suffisant pour
empêcher la douleur ou la sensation extrême;
3* Le nerf qui s'y rend, partie dout nous n'afîons pas dA
non pins nous occuper d'une manière spéciale dans Torgane
du toucher, puisque tout nerf sorti d'un point quelconque de
la partie centrale nous semble pouToir produire et trans-
mettre la sensation; au reste c'est ce dont nous nous propo-
sons de traiter ailleurs.
Il ne faut cependant pas croire que nous troufions ces
deux dernières parties aussi nettement distinctes dans les
quatre modifications du sens général devenues organes spé-
elaux , on peut dire que chacun s*éloigne gradoellemént de
la structure de la peau ou de Torgane générateur ^ depuis le
sent du goût jusqu'à celui de l'audition; et en effet dans
celui-U on trouve encore quelque doute sur la spécialisation
du système nerveux , tandis qu'il n'y en a aucun pour
celui -cù
Cela nous permet encore une division asses tranchée
pdrmi les orgaues des stm spéciaux : i* ceux qui n^olTrent
évidemment qu'une modification de la peau , et qui sont
composés -d'un Irèsr grand nombce de petits organes appliqués
les uni coiitre'les autres 9 formant, une membrane, et dans
lesquels en un mot ce;u.'èsl. qu'une simple modification de «la
peau dlnii toutes ses partiel ;.'et. a* les sens spéciaux simples
1. i6
aL2 DB LAPPAREIL DU GOUT
dans lesquels Tappareil est une modification d*un phanère ,
Ton à droite et l'autre à gauche ^ et dont le système nenreux
est tout-à-faît spécial.
Ces organes des sens spécialisés dans deux degrés , et
dont la structure est si différente , agissedt en effet d*une
mauière également dissemblable , puisque dans les deux pre-
miers, c'est presque une action chimique à la suite d'un conipct
galvanique entre la molécule étrangère modifiée et le fluide
produit par l'appareil du sens ; d'où résulte une action sur le
nerf. Tandis que dans les deux autres organes des sens c'est
une sorte d'action mécanique; le corps extérieur agit en
choquant le fluide dans lequel l'animal est plongé» ou ce-
loi-ci directement; le choc imprimé à l'un ou à l'antre se
propage, et est transmis de manière un peu différente jus^
qu'au nerf de l'organe, et la sensation se produit.
Enfin les organes des sens spéciaux de la première espèce
sont ordinairement situés au commencement de la seconde
partie de l'enyeloppe générale de l'animal ou du canal di-
gestif, et l'un d'eux s'y troure constamment.
Ce sont aussi ceux dont l'existence et l'action commencent
le plus tôt dans la série des animaux et dans le jeune animal ,
et qui par conséquent sont les plus généraux : aussi est-ce
par leur étude que nous allons commencer celle des appa-
reils sensoriaux.
CHAPITRE IIÎ.
De Vorganc et de Vappareil du goût.
loDsiiWnUooi Db tous Ics organcs des sens, c'est éfidemment le moins
spécialisé sous les deux rapports de la modification de l'eo-
Teloppe qui en est le siège , et de la partie du système ner-
Tenxqui s'y rend ponr l'animer. Aussi tous les physiologistes
EN (lÉKÉRAI^ a43
iont-ils d'accord pour le regarder comme une simple exten-
sion du seos du toucher, mais évidemment ù tort si nous
enTtsageons son mode d'action.
It peut Cire déHni un appareil plus on moins compliqua
par lequel l'animal aperçoit les corps extérieurs au mojen
d'une de leurs propriétés qu'on nomme luieur.
Ses usages sont donc de nous faire connaître, non-seule-
ment l'existence des corps ^ peu près de la aiSnie manière
que le sens du toucher, mais encore d« nous laisser pénéirer
daraalage dans leur nnture en nous faisant apercevoir l'effet
qu'ils produisent sur nous, ce qui constitue leur saveur, et
cela dans le but de l'jction principale de la seconde partie de
l'enveloppe extérieure ou de la nutrition.
Son sié^ ou sa place est , du moins , d'après l'analogie nur
la peau de l'entrée du canal intestinal , et suivant toutes les
probabilités ù la partie inférieure de celte entrée sur un or-
gane qu'on nomme langue, mais dont l'usage principal ci^t
tout autre.
Son appareil consiste dans les cryptes qui versent un Quide
peut-£tre plus ou moins dissolvant à la surface de l'enveloppe
modifiée, et dont un autre usage csidc servir ù la déglutition
• M à la digestion.
^K D'après cela, et surtout d'après son utilité dans le choix
^^4m substances qui doivent servir ù la nutrition, on peut
conclure sa grande importance et sa généralité, du moins
dans les animaux qui choisissent leur nourriture , et surtout
ohei ceux qui la mâchent, car chez ceux qui la prennent
Pk l'èlat de dissolution et de suspension, il est évident que
b MUS du goOt ne doit pins exister.
Quant à sa nature et A son mode d'action , cela est beau- n
coxrp plus difficile ù déterminer. Nous avons cependanl vu
plus bout qu'il est lrcs-prub:iblement immédiatement cM-
.^ mique, c'est-à-dire que la sensation est le résultat immédiat
HWi pas d'un choc, mais d'un changement dans les propriétés
*
^44 DE l'aPPABBIL du GOUT
du corps devenu sapîde» et du fluide qui le rend tel, d*oà
il ne peut agir qu*au contact immédiat.
Au resle , pour se faire une idée plus juste de hi nature de
l'action du sens du goût, il faudrait avoir quelque notion sur
ce qu*est un corps sapide, une saveur, et e*est ce que nous
ne pouvons, puisque nous ne savons ce que c'est qu'une
saveur que par notre organe du goût.
Nous savons seulement qu'un corps sapide est nécessaire-
ment soluble 9 et que le degré de solubilité indique t$9ez bien
celui de sapidité, en sorte que la dissolution priniable de-
vient une condition nécessaire, et que l'on pourrait jusqu'à uo
certain point juger du degré de perfection de l'appareil d'après
la force de dissolution de la salive.
Nous ne connaissons ensuite que les différences qui tien-
nent à l'intensité, c'est-à-dire qu'une saveur peut être faible ,
forte, très-forte, extrêmement forte, depuis le degré où
nous comaiençons iV la discerner , jusqu'à celui où nous ne
le pouvons plus^ parce que l'action du corps sapide est si
vive , qu'il y a destruction de l'organe par la combinaison
de ses principes constituans avec ceux de ce corps sapide;
C*e8t ce qui prouve encore que dans cette sensation il y a
une véritable combinaison; mais encore ces degrés sont re-
latifs.
Quant aux différences des saveurs dans leur nature , ou ce
i]ue nous nommons leurs qualités, nous sommes si peu
avancés dans leur connaissance , qu'à peine pouvons*nous
nous entendre dans les dénominations que nous employons
pour les distinguer. II nous semble cependant qu'il y a
quatre genres de saveurs assez distinctes, le doux, qui com-
prend le sucré , Vamer, Vacerbe et Vacide qui offrent ensuite
plusieurs nuances en se combinant les unes avec les autres
dans des degrés différens, surtout quand il s'y joint quelque
odeur.
StKm^i^nit. ^^"' pouvons cependant, jusqu'à un certain point p déter-
k
EM ^.L^ÉRAL. 345
miner le Aegtè de perrectionnemcnt d'un organe An gnftL
L'on peut dire en elTul qu'il sem en général proportionnel :
I * A In grosseur du sysl^inu nerveux de Iniusmission qui
K rend à l'organe ;
1* Au dèfeloppement cl à la presque nudité des papilles
lemiiiiuleï, ce qui en esl pcul-Olre une con9c<|ucncc;
3* A rêtend'ie de la membrane sent.inle , ou ce qui revient
au mSme, au nombre des papilles ou des petits appareils
couiposaiis ;
4* A In quantité, et peul-êtrc ii la nature confeoable du
fluide dissolvnnt qui est lersé à la surrace de la membrane
et A laspongioïilé de celle-ci;
5* En&n , jusqu'A un certain point , au subMratum mobile
el extensible de la membrane seuinnie.
Les modifications générales qu'oiïre l'cnTcloppe eslêrieure
OU peau (jui doit C-Itk lu siège de la gustation, sont une assez ,
f<|hM>le épnisseur dans le derme qui e^t égalentent beaucoup
Itfoins dur, moins serrÊ, et lout-A-riiil adhérent au «ubstra-
ttim.aTeu lequel in^mc il est quelqueroisconrondu quand ce
sont des fibres musculaires. Le réscnu TasculaJrc nie paraît,
aiissi y (Mre assez aboudant , et y former des espèces de pelilf
bourgeons, et ce qui parait la chose importante esl le déve-
loppement de ce qu'on nomme les papilles; mai^ il est très-
probable que souvent on désigne sous ce nom des organes
■i9srz difiërens. et qui n<: sont rien moins que nerveux >
comme nous niions la voir tout à l'heure. L'épidcrme est
ou conlnrire ordinairement fort mince ou presque nul; enfin,
quoiqu'il puisse quelquefois s'y développer quelques par-
lin enrnées. il semble que l'appareil crypicux y est toujours
lri-9't-nnstdérnble, et c'ett de Ij sans doute que doit provenir
la paille la plus essentielle du fluide dissolvant.
D'.ipri'S la nature de cette modificalton on conçoit donc
qiiVHe it'a pfi «e tfouTcr qii'ii l'intérieur, et nutlemenl ei-
pnsce l'i l'action deisécbnnte de Tnir ; cl comme d'aprts son
ù^6 DE L*APPARE1L DU GOL'T
but elle doit serTÎr à nous faire connaître la nature des corps
comme pouTant être utiles à notre nutrition ou non^ il est
évident qu'a priori ce ne peut ôtre ailleurs qu'à l'entrée du
canal intestinal que le siège de cet organe doit se trou?er.
ump d'oeil gé- Les différences que l'organe et l'appareil de la gustation
Demi »ur ton ■ w & « w
prriectioooe. peuvcnt offrir dans la série des animaux, sont asseï bien eo
ineat uani la *
tri« animale, rapport arec la gradation du reste de l'organisation. Ainsi cet
appareil, certainement nul dans les animaux cbex lesquels
il n'y a pas de canal alimentaire , n'existe probablement pas
encore davantage dans les derniers actinoxoaires qui paraissent
engloutir un corps sans savoir si l'estomac pourra agir dessus ,
et par conséquent sans aucune espèce de cboix; et si ^o^»
gane du goût se trouTO dans les premiers animaux de ce
type , on ne peut réellement en démontrer l'existence. Il en
est très*probabIement de même dans la dernière classe dt9
malacozoaîres 9 ou dans les aeépbalés, par cette autre raison
. qu'ils prennent leur nourriture à l'état de suspension ; mais
dans les mollusques céphalés on commence à voir un appa-
reil complet de gustation, c'est-à-dire une modification par-
ticulière de la peau de la face inférieure de la cavité
buccale et des glandes salivaires. Les entomozoaires sont à
peu près dans le même cas que les animaux du type des
mollusques , en ce que les derniers groupes paraissent n'a-
voir pas d'organe de gustation distinct , et que les premiers
enont un de plus en plus évident, surtout cbez les espèces qui
vivent dans l'air atmosphérique. On peut faire la même ob-
servation pour les ostéozoaires. On voit en effet dans ces
animaux l'appareil se perfectionner de plus en plus , et enfin
arriver à son summum de développement dans les maomii-
fères , et surtout cbex ceux qui vivent constamment dans
l'air, et qui peuvent varier leur nourriture, la préparer d'à*
vaocc , comme l'espèce humaine.
De ce coup d^il général sur le perfectionnement de l'organe
et de Tappàreil du goût dans la série des animaux , on peut
£N GÂHKB.AL. 14?
voir qu'oulre ce qui tient ik ruccroisiemeDl géocral de l'or-
ganisdtioo, il y a encore quelijues uircoasianccs qui peuvent
avoir une influence sur ce perfectionnement.
Ainsi l'on peut dire en général que plus la substance nli- d«c>i
mentaire est prise ^ un état de ténuité Toisin de l'état de minro
suspension , moîus l'organe du godt était nécessaire, et
moins en elTel on peut en détnontrer l'existence.
Et cependant tout au contraire quand b nourriture est
prise en musse, avalée brusquement, sans mastication préa-
lable, alors l'orgaue :i dû être moins développé. 11 semble
qu'il y ait un rapport inverse entre le iléveluppement de
l'appareil gustatif et l'activité dîgestive.
Si la forme de la matière alimentaire a quelque influence
sur l'organe du goût , je ue vois pas qu'il en soit de mCme de
sn nature animale ou végétale ; cependant moins l'auimal a
de choix sous ce rapport, ou moins il peut changer d'espèce
^—Aa nourriture, et moins l'appareil est parfait.
^ Le séjour semble aussi devoir apporter quelques modifi-
Cfttions dans l'organe du goQt, et les espèces aquatiques âtre
muins parfaites aous ce rapport que celles qui vi*eat dans
l'air.
Il est également aisé de voir qne l'usage de cet organe
étant nécessairement en rapport direct avec la nutrition , il
s'ensuit que l'âge doit exercer sur lui quelque influence, et
en effet il semble plus développé , plus sensible dans le jeune
ilge que lorsque l'animal approche du tenne de la vie.
Mais donnons quelques preuves de ces conséquences évi-
demment déduites du la seule comparaison des faits en étu-
diant l'organe du goût dans les ditîérens types.
AkTiCLB I. De l'organe et de l'appareil du goût dans les
r surtout dans ce type que l'organe du goOt a été le
kiix étudié, et h plupart des considérations générales que
I
I
24s DE l'appareil DL GOUT
nous venons d'exposer lui appartiennent plus qu'à tout autre
type.
oosidéMiiont Dans tous ces animaux Tanaloeic porte à penser que le
' siège de la modîGcation de Ja peau, propre à la gustation ,
n'est jaiiiais ailleurs qu'à la superficie d^une saillie plus ou
moins considérable qui revêt ou prolonge la première des
pièces médianes qui composent la série tn/érie»pe des os du
squelette; C'est tV ce renflement qu'on donne le nom de
:>c la langue, kmgut , dûnt Tusagc étant surtout de servir à la déglutition,
à la mastication, et même à la formation de la parole v nous
fonce d'en renvoyer Tétude détaillée à l'endroit où nous
traiterons de la cavité buccale* Mous nous bornerons à dire
en ce moment que cette masse linguale est composée de
deux parlies, l'une postérieure plus ou moins solide 4 et dans
la composition de laquelle entre toujours le premier os de
la série médiane inférieure du squelette qu'on nomme os
hyoïde; et Tautre, antérieure, plus ou moins développée,
prolongée en avant , extensible hors de la cayité buccale ,
molle, flexible dans tous les sens , et qui est la langue pro-
prement dite. C'est dans la première que se terminent les
muscles qui meuvent la langue en totalité, et qu*on nomme
extrinsèques, et c'est dans la composition de Ul secontle que
se trourent les muscles intrinsèques qui ne sont que de véri-
tables muscles peaussiers. >•" . . .
Ce» deux* )»arties de -la langue sont assez bien en rapport
inverse., c'est-à-dire que lorsque l'une est très-développée,
l'autre Test moins , et vice versa.
C'est liur l'antérieure que se trouve principalement la mo-
dification de la peau devenue gustative. Quelques- auteurs
ont cependant admis que non-seulement la peau qui reyêt
la portion postérieure, mais même celle de toute la cavité
buccale était susceptible de nous donner la sensation du
goAt; mais cela ne me semble pas avoir lieu dans l'homme,
et par anatogie dans aucun autre animal vertébré. £11 effiet»
-49
ou de tou(
autre corps trfis-sapidc sur les dîlTérenles parties de la bouche,
on s'assure que ce n'est que sur la langue elle-même, et
DANS LES OâTEOZOAlRES.
en promenar)! avec altenlîon un morceau d'ali
surtout dnns toute la circonrûrenci
sntion a lieu, au coutraire de ce
tenlir pitrlDul. If est bien Trui qui
via ou un corps liquide, nous le r
buccale; mais ici il y a, à ce qu'il n
roËlées: l'crlle
de su pointe que la seu-
le du coutact qui se Tait
lurïque nou^ goûtons (lu
ulons dans tuute la cavité
e semble, trois sensations
1 goût proprement dit ; a' celle de l'odo-
sorte d'action chimique du fluide sur le
piliiis, un peu comme sur une partie dcnudée de la peau :
•^1 ainsi que certains corps ont même une action sur le
ijonctife.
^ La peau gustatiTc ou celle qui rcvËt la langue, diffère
'Autant plus de celle du reste du corps, qu'elle appartii;nt
lanbige ix sa partie antérieure ; mais elle difl'ëre récllemenl
iftop dans le» ditTèrentes classes d'animnuK vertébrés, pour
le nous ne soyons pas obligés d'entrer de suite dans l'élude
a principales de ces différences.
A. Dam les mammifères.
Dans celte classe d'aniniBuK. la langue considérée d'une <
snière générale, et seulement comme support de la mem- ■
«aeguilativc, offre pour caractère commun que sa partie
tte, molle, flexible, est toujours fort développée, et beau-
la postérieure. Celle-ci, quel-
dans le but de la déglutition,
irtout à sa pièce médiane ou it
pièce encore plus antérieure
e dans presque tous les aulre»^
téoioaires; clic su retire au contraire à sa base, et Torrac
' que nous nommerons l'épiglotle.
Quant A h membrane gustalive clIe-mCme, les modJGca-
jup plus que l'autre ou qui
lefois soulevée en bourrelé:
It attachée ù l'os hyoïde et i
m corps, mais sans qu'uni
iaètre dans son tissu , corne
1
âSo
DB LAPPARSIL DU GOUT
tioDS qu'elle a éprourées sont que le derme plus ou moios
spongieux est presque tout- à -fait confondu ayec le Ussu
musculaire sous-jacent , à peu près comme dans la peau des
malacoioaires : le réseau yasculaire est extrêmement abon*
dant, et il entre pour beaucoup dans la composition des sail-
lies plus ou moins considérables que l'on désigne sous !•
nom de papilles fongîformes. Le pigmentum parait être nul»
du moins dans le plus grand nombre de cas, et la coloration
être purement yasculaire; enfin l'épiderme est nul, du
moins dans les parties Téritablement douées de la faculté de
goûter, oar il rerêt quelquefois des espèces de papilles ou de
saillies du derme qui prennent le nom de papilles coniques
et cornées.
Existe-t-ii de yéritables cryptes à la surface de la langue,
/ ou dans la composition de la membrane gustatiye? ai cela
n'est pas absolument certain pour la partie antérieure; car
il se pourrait que le fluide extrêmement aqueux qui suinte à
sa surface, ne fût qu'une sorte de sueur ou d'exbalation fiûte
à travers les parois yasculaires ; on ne peut le mettre en
doute pour la partie postérieure. Les cryptes s'y disposent
même quelquefois.de manière à former de petits amas dont
les ouvertures particulières se font dans un sinus commun :
c'est ce qui me parait produire les papilles dites calyoi-
formes.
Je ne connais aucun animal mammifère qui offre de Té-
ritables poils à la surface de la langue ; car ce serait à tort
qu'on donnerait ce nom aux productions épidermiques qui
revêtent quelquefois les papilles coniques du derme.
^ papille*. D'après ce que nous venons de dire sur les modifications
de la peau de. la langue , on a pu voir qu'il peut y exister
trois espèces de saillies ; c'est ce qu'on nomme les papilles ,
que l'on supposerait à tort être toutes le siège de la gusta-
tion, car elles sont très-différentes dans ieur structure.
GoBiquet. Lcs papillcs coiUqucs ainsi nommées à cause de leur forme ,
DANS LES UAHMIFËHES.
sont de deux sortes; les uoessont toujours molles, flexibles,
très-fînes, Tasculaires et probableniciit nerveuses
occupent surtout la poiolc et lu bord de la kngue. Les autres
papilles coni(]ucs sont au contraire plus fermes, plus grosses,
et elles sont souvent revSlues d'un petit élui corné en forma
de petit ongle : c'est au milieu de la langue qu'elles m
trouTcnl le plus souvent.
Les papilles _/bri^ôr/7iet, ainsi nommées parce qu'éUr-
I (tes à leur extrémité elles sont portées par un petit pédon-
I.CtiIef comme les champignons, ont une structure encore
F |4us spongieuse, plus vasculairc que les papilles coniques
[ Bolles; il est probable qu'elles sont aussi nerveuses : elles
[ sont répandues ù la superficie de la langue, entre les pa-
I ^lles coniques.
Enfin les papilles calyciformes ou à calyces, dont le nom
\ fadique une forme d'entonnoir ou de calice, sont beaucoup
loins nombreuses. Nous avons vu plus haut que ce ne sont
le des amas de cryptes; aussi plusieurs auteurs nomment-
Hs arec raison ces émînences de la membrane gustative,
fondes à cafyce; elles ne se trouvent qu'ù la partie posté-
rieure de la langue ; elles sont en nombre déterminé pour
' chaque espèce de mammifère, et elles se disposent d'une
iMtnïére fixe et ordinairement bien sjmétrique en formant
tpie courbe ouverte en avant (i).
iOutre ces papilles , on trouve aussi fort souvent entre elles
de petits tubercules ou grains ronds, ordinairement blancs,
H
elles 3
e suppose pas □
c l'usage.
mCmF quclqncroti il
CtU ditrtrmat de celi
u l'obicnat
le dll DiubeDlon àt plus
l de FjPiètrie,
^52
DE LAPPAREIL DU «OUT
Noas ayons déjà fait obserrer que dans tons les mammi-
fères la membrane gusfatir e est appliquée et confondue daot
une étendue plus ou moins considérable de la langue 9 ayec
un substratum cbamu , dont les fibres sont dirigées dans tons
les sens : c'est ce qu*on nomme le muscle lingual , ou mnacles
intrinsèques de la langue 9 qui doit être regardé comme un
Téritable peaussier*
D«rap|Mnir. ' Quant à l'appareil de la gustation ^ il se compose non-
seulement des cryptes «pars à la surfoce de la membrane
gnstallve, et qui j versent une plus ou moins grande quan-
tité de fîuide dissoirant ; mais il faut aussi considérer comme
en- faisant partie les amas de cryptes réunis en glandes, el
qni occupent les parties latérales et inférieures de la caylté
buccale , ou ce qu'on nomme les glandes salisHiiref. Le fluide
qu'elles produisent parait en effet ne pas serrir seulement ft
fiiclliter la déglutition et la digestion >mtiis H est également
employé à la dissolution du corps saptdè.'Nous ne parlerons
cependant de l'appareil saliraîre arec détail que dans l'étude
des organes de la mastication.
DiiEh-eocM Passous maiutellant aun principales différences qu'offrent
les mammif&res sous le rapport de l'organe et de l'appareil
de là gustation.
DiBt ybanms. C'cst Tbommc qui offre évidemment le plus tous les carac- '
tèresd'un organe du goût plus parfait. La langue large, plate 9
arrondie , et très-dé reloppée dans sa partie la plus mobile , et
arttérietfre, a son derme fort mince, tout-à-fait confondu avec
le tissu musculaire sous-posé et très-spongieux ; le système
vasculaire y est extrêmement abondant, ce que prouve la
coiileur rouge de Torgane ; il n'y a jamais de pigmentum ,
même dans la race nègre , et l'épiderme y est presque entière-
ment nul.
Les papilles coniques sont toutes molles, tiès-ûoes, et
entremêlées avec beaucoup de papilles fo ngi formes ; elles
sont surtout nombreuses sur les bords et à la pointe de la
BAN6 L£S UAUUIFÉRES. il53
langue. Lea glandes calycinales sont uu Dombre de dix , et
formeai i la base de la langue un V, dont l'ouverlure est
CD a Tant.
Lee «ioges sont presque dans le mêine cas que l'homme »>'»
peur la forme générale de la membrane gustaiiTe, et pour
son étendue ; Il en est de même de la structure et des papilles
coniques et rongiformes; celles-ci m'ont cependant paru
proporlionnellement plus nombreuse» : mais ils offrent seu-
lement UB peu de différence sous le rapport du nombre et
de la disposition dej glandes calycinales, et ces différence.^
tmt paraissent en rapport avec aucune considération générale.
'Hous nous bornerons donc à dire que le gibbon n'en a que
t4euz; le callilriche, le tnlapoin , lo magot, le palas, le
tUaimon en ont trois principales, disposées en triangle; le
walbrourken a quatre ; le mandrill n'en a qu'une seule, ùcc
'^e dit Daubeiiion; j'en ai trouvé neuf dans le grand ba-
bouin noir : elles formaient un V ouvert en avant et dont Ja neu-
vième formait la pointe en arriére; les trois étirâmes étaient
beaucoup plus grosses que les autres. C'est ce qui fait peut-Clre
qu'il semble quelquefois n'y en avoir que trois.
Dans les singes du nouveau continent, s'il faut s'en rap-
portera Daubenton, qui nous fournit ces détails, il n'y a rien
de beaucoup plus fixe : le coaila en a huit, tandis que te sa-
jou brun n'en a qu'une ; le snî en a quatre ; le saïmiri et l'ouis-
titi, trois dii-posées en triangle.
Les makis ressemblent beaucoup, sous le lapport qui nous djd, i
occupe , aux véritables singes. Les papilles sont fines, molles
eo avant, et plus grosses en arricre. Il y a cinq glandes oaly-
rinalcs disposées en ari: de cercle.
Les carnassiers offrent quelques différences plus inipor- d^i
tantes. La première famille des omnivores, comme les our.t,
a un appareil de gustation fort rapproché de ce qui a lieu
dans les derniers quadrumanes : il en est de mCme de quel-
les espècei de digitigrades, qui ue sont pas eccore exclu-
il54 I» l'aFFAIEIL ou GOUT
•iTement camasNèreSy comme let chiens. Mab dans Jes
pèees qui le sont tout-à-foit) comme les différentes espèces
de chats 9 là ci?ette, les hyènes , etc«, un certain nombre de
papilles coniques beaucoup plus prononcées que les antres ,
se reyêtent d'un étui corné, pointu, recourbé en arrière^ qu'on
ne peut mieux comparer qu'à de petits ongles, et qui ont
pour usage , à ce qu'il parait , de déchirer la proie en la lé-
chant, pour en faire sortir le fluide sanguin. A la base
intérieure de chacune de ces papilles, et comme en faisant
partie , on trou?e de petites productions très-molles, plus
ou moins aplaties et comme lacérées sur leurs bords. C'est
du moins ce que j'ai ru sur un tigre.
C'est peut-être pour le môme but de faire sortir la liqueur des
fruits dont se nourrissent les roussettes, que leur langue est
garnie de papilles cornées^ aplaties et multidentées à la
pointe. Les autres chauTe -souris ont les papilles coniques,
quelquefois fort longues.
Quant aux papilles ou glandes calycinales de la langue des
carnassiers, il n'est pas trop possible d'aperceToir de principes
dans leur nombre ni dans leur disposilion. Aussi le coati, le
raton en ont dix et même quatorze selon Daubenton, tandis
que le blaireau n'en a que deux, accompagnées, Il esterai,
de plusieurs autres petites : elles sont aussi nombreuses dans
Tours , mais peu distinctes.
La panthère, le chat, l'ocelot, le lynx, paraissent n>nr
aroir ordinairement que dix, disposées sur deux rangées de
cinq, couTergentes en arrière,
La loutre en a six dans chaque rangée , mais elles sont
fort petites.
Le tigre, le caracal, les martes, le surikate, la hyène, le
chien, n'en ont que quatre aussi sur deux rangs, ainsi que
la genette.
Les roussettes qui sont fhigÎTores n'en ont que trois dis-
posées en on triangle ouvert en avant^ comme le hérisson.
DANS LES UAHUIFKRES. a5fi
tandis que ilaos les chauTe-souris il n'y en a que deux,
ainfi que dans la taupe.
DaubcDlon dit aussi qu'il n'j en a que le n)6me nombre
dans le libelh.
Les édentés qui ne se nourrissent en général que d'une ■
seule esptce de nourriture , qu'ils ne mScbent même pas ,
comme les fourmiliers, ont la membrane gusialive remar-
quable seulement par la grande quanliléde malitTeglulineusc
dont elle se couvre; mais c'est pour un autre but que pour
la gustation. Il est mCme probable que les cryptes qui la
produisent appartiennent aux parois de la caTilé buccale;
car la membrane gustatirc est entièrement lisse.
Ces édcntés terrestres ont ordinairement des glandes caly-
cinâles au nombre de deux ou de trois, et quelquefois elles
BOni nulles, comme dans les tatous; mais il parait qu'il
n'en existe jamais dans les édenlés aquatiques, où elles
semblent remplacées par quatre fentes, deux de chaque côté.
Dans l'ordre des rongeurs on peut faire la même obserra-
tion que dans celui des carnassiers , c'est-à-dire que l'espèce
et la Tariélé de nourriture paraissent avoir une inUuence
sur l'appareil du goOt ; aussi les espèces qui se nourrissent
de difTérens fruits, comme les écureuils, ou de dilTércntes
substances animales et végétales , comme les rats , ont toutes
la langue toul-à-fail molle et sans parties cornées. Il en est
de mËme de celles qui se nourrissent de diiTérentes sortes
d'herbes, comme les lapins. Mais les rongeurs dont la nour-
riture consiste au contraire en racines ou en écorces plus ou
moins sèches, ont une langue dont la peau est plus dure, et
qui même est quelquefois garnie sur les cAtés d'espèces d'é-
caillea dentelées , comme le porc-épic.
En général dans ce groupe la langue est proportionnelle-
ment moins large, et surtout moins développée dans sa par-
lie antérieure, qui est moins extensible ; la partie postérieure
Itau contraire plus renflée en bourrelet. Les papilles co-
1
1
I
•ofulëa.
S56 DE l'aPPABEIL du GOUT
niques et fongiformes sont toujours beaucoup plus fines que
dans aucun autre groupe de mammifères; elles sont même
surtout les dernières » sourent difficiles à aperceroir. Les
glandes caljcinales sont aussi moins nombreuses que dans les
carnassiers. Dans la famille des grimpeurs, qui renferme les
écureuils, il y en a trois disposées en triangle ; les fonisseurs
paraissent en avoir le même nombre ; ainsi dans les mar-
mottes il 7 en a trois presque sur la même ligne. Le castor tes
a fort petites. Elles ne sont qu'au nombre de deux dans la
famille des lapins, ainsi que dans celfaiNlés cabiais.
DtMiM^u- L'éléphant a aussi la membrane gustalire très* finement
papilleuse : en arriére sont quatre grosses glandes caljcinales
formant un trapéie ; et en outre , de chaque côté de la racine
de la langue, il y a cinq lacunes obliques et allongées.
i)»nt let A. L'ordre des ongulogra des ou des animaui â sabots,'doAt le
goût est encore plus émoussé , offre des différences & peu
près analogues & celles qui se remarquent dans les rongeurs.
Ainsi les espèces qui se nourrissent de substances dé nature
différente, comme les cochons, ont la membrane guatatii»
fort déTeloppée , et même farorablement organisée dans ce
but. Gel animal , ainsi que le pécari, n'a que deux grosses
glandes caljciuales aplaties.
Le cheyal qui dans l'état de nature se nourrit plue Tolon-
tiers d'herbes sèches , à cause de leurs graines qu'il recherche,
a une langue déjà plus dure, plus sèche et presque lisse,
quoique sans papilles cornées. Il n'a que trois glandes calj^
cinalcs, de même que le zèbre et l'âne.
Les mammifères ongulés qui se nourrissent dé branches
d'arbres ou de substances grossières , comme le rhinocéros,
rkippopotame , ont une peau linguale éTidemment' moinii
molle. Plusicui% espèces mêmes, comme la plus grande par-
tie des animaux ruminans, et surtout celles qui atteignent
une grande taille , offrent des papilles euTeloppées de corne
dans une étendue plus ou moins considérable de la Surface
\
ftAKS LES UAUHIf£rES. aS^
gullalive, quoique leur nourriture consiste faQbituellemcul
«fl plantes Iierbucces ; mai» ici celle di5po»itiun parait dé-
pendre du mode de préheDsion de l'aliinent.
Toui ces animaux ont la parlic postérieure de la Inngue
d^-renflée, et pourrue de (iibercules hL-misphériqucs de
grosseur inégnle, et peu diiTérenta des Irlande) à calyce. Le
chameau qui a ses papilles coniques nombreuses, dirigée.'
en arrière , roides et cornées , oITre cependant cette exception
que cet amas de tubercules est circonscrit de chaque côté
par quatre grosses glandes calyciriales bien distinctes.
Les animaux mammifères didelphes ne semblent offrir
rien qui leur loil propre sous ce rapport. Les espèces car-
BBMièreH) comme les sarigues, ont des papilles coniques cor-
nues , mais elles sont aplaties en coin. Les glandes calycinalcs
ne sont qu'au nombre de trots. Les phalangers ont les pa-
pHles molles.
^^ L'^hidné dont la langue est extensible comme celle des
^^Ibormillers, a sa membrane gusiaiire couverte de papilles
^Hmr6aiemeDt fines, de mCme forme et de m^me grandeur,
^■ft M base cependant est un petit espace circulaire où elles
^Biont plus grandes , molles, coniques, disposées en quinconce.
EtÎm logées chacune dans une petite Tosselle.
L'cwnitborhyn que diffère sensiblement de réchidoé en ce
que les papilles de la langue sont de différentes sortes.
Ainsi au bord de sa pointe , elleç sont Tortes , cornées , noi-
Itres, luisantes et tournées en arriére; dans tout le reste
la surface gostaiive elles sont fines et molles, si ce n'est
avant d'un bourrelet postérieur où il y on a deux plus
indes, blanches, coniques, molles cl dirigées en arant (i).
On trouve aussi dans l'appareil de gustation quelques dK- ^
r (i) M. nome dit qu'elle* hiiiI coraéei ; jo les ■
il-ellci perda leur enveloppe dure.
I
â5d DE l'appareil bu 600T
féreoces qui paraissent tenir moins à l'espèce de nourriture
qu'au milieu dans lequel les mammifères mangent , ou peu|p>
être encore mieux à un moindre degré de mastication.
Ainsi les mammifères qui vivent et mangent dans l'eau ,
comme les cétacés » ont la peau de la langue tout-à-fait lisse y
plus généralement épidermique , ^t par conséquent beaucoup
plus sèche. C'est ce qui est bien évident pour les dauphins.
Les lamantins ont aussi la langue sans papilles bien dis-
tinctes ; les phoques sont presque dans le même cas.
B. Dcms les oiseaux.
DifKraacet gë- Dans cette classe d'animaux le substratum de la membrane
■énlet d»M la
itagiM. gustative, ou la langue» a une disposition évidemment assez
différente de ce qui existe dans les mammifères , d'abord
parce qu'elle est soutenue dans son intérieur par une pièce
médiane y par laquelle commence la série sternale ; et ensuite
parce qu'il n'y a plus cette partie molle, flexible, charnue,
qui constitue la partie antérieure de la langue des mammi-
fères. Il ne reste donc plus dans les oiseaux que la partie
postérieure; et quoique leur langue puisse être niueen tota-
. lité, et surtout dans la direction longitudinale par des muscles
extrinsèques , elle ne peut l'être que très - rarement dans
ses diverses parties.
Dans la La peau qui la revêt, ou la membrane gustative , parait
membrtne gus- * * n i •
latife. aussi asscz différente de ce quelle est dans les mammifères :
quoique le système vasculaire et surtout le système nerveux
qui s'y rendent soient fort coqsidérables , et qu'il soit plus évi-
dent que celui-ci appartient tout-à-fait à cette peau , puisqu'il
n'y a pas de fibres musculaires au-dessous ; on ne trouve ce-
pendant pas qu'elle offre une modification bien gustative. Le
derme est en effet asses serré ; il n'offre surtout que très-ra-
rement de véritables papilles charnues, car il est presque
complètement lisse à sa surface, Â moins qu'oa ne regarde
DANS LES OISEAUX. iSg
mommti telles les lîlaiDciis en pinceaux ou les denlelures qiri
en tennineDt souvent lu poinlc : ci: qui me paraitmit Bfsez
cameiiable, à cause de In grosseur dee nerfsqut t'y rendent.
J'aurai plus de peine û considérer comme des pnpilles los
faillies ou pointes qui se iroiivenl au bord pustûrieur ou mtlme
»ur le» eûtes delà langue des oiseaux, et qui se revêtent d'un
^tui canilagioeui et mCuie qnelquel'ois osseui. Il est plus
probable que leor usage est de faciliter l'iicte de la déglu-
ti lion.
Quoi qu'il en toit , on troure que les différences de la mcm-
brnne guMalive des oi^eaiii tiennent asset bien aux mCraes
cauMS q«e dans les mammileres; ainsi les espèces qui goOfent
leur nourriture, qui la indcbcnt jiis<]u*A un certain point, i
comme les perroijoels, ont la langue plus chornne , plus
épAïase, et la peau qui la re»êi plu» molle et mCmc pourvue
de papilles. Ces pnpilles sont disposées Inngttudinalemenl sur
une lorte de disque antérieur, soutenu par un demi-anneau
cerné, qiiiestiïlapnrtie inférieure de la langue; maiscomme
il Mt débordé par l'exlrciDiié des séries des papilles, cette
diapo»ition est très-ravonible pour la gu^Intiun; eu qui l'est
muins , c'eat que Ic-i papilles sont recouvertes par une espèce
de dépfit ou de pigmentum épais, au-destua duquel est un
épidcrtiK , il est vrai , très-mince.
Les oiseaux de proie qui déchirent aussi leur nourriture i
quoiqu'il ne la mGchenl pas, ont encore uni) longue targe,
auti cbarnue, moins sèche que les oiseaux grimpeurs, et
«tHoul que lu plupart des passereaux, qui atubnit le ^lus
•ouvent leur nourriture . quelquefois rai?me sans la concasser,
et tout d'un morceau.
hta oiseaux grimpeurs sont cenx qui offrent le plus de ya- i
riét« dans la forme de la membrane du goM ; parec que ce
•oul'oeui qui présentent le plus de différences dam la forme
de la langue elle-même, comme nous le verrons pitïs lord
«D pKrianl 4e cet organe. La plus singulière est''u«1t«'deï
'7-
2|60 DK l'aPPAREII DU GOUT
loucans qai est dentelée dans toute la longueur de ses boidsf
de manière à ressembler à une plume : la lan^^e des mo*
j$àots s'en rapproche un peu. Celle des pics et des toroob
«dt extensible * et garnie dans les premiers de crochets cornés
à son extrémité : les marlins-pêcheurs , ks calaos » Tont an
contraire fort petite et triangulaire.
LespMs«re«in. Xa forme générale de la langue des passereaux est trian-
gulaire; elle est bîfurquée ou lacinée en atant, et garnie
dans son bord postérieur par une série de pointes sub-carti-
l^gineuses ; il y en a aussi quelquefois wen la ûa des bords
mêmes de cette langue.
.On conçoit qu'il devrait y avoir quelques différences entre
les espèces qui se nourrissent de vers ou de larves d'insectes,
ça même de chair, comme les pies-grièches , et celles qui se
nourrissent de graines, dentelles ne brisent pas mêmel'eBve»
loppe;, et cependant cela n*estpas. Lescorbeaux, par exemple,
qui sont omni vores, qui déchiquettent souvent leur nounîtorc,
ont l'enveloppe linguale très-cornée ; tandis que lesgros-bees,
qui se nourrissent de graines , ont une langue épaisse et nsses
charnue.
1^ gaiiioacÀ. . Les pigoons, les gallinacés surtout, les autruches et les ca-
soars, qui avalent leur nourriture si gloutonnement qu'ils
engouffrent souvent avec elle des corps étrangers , l'ont en-
- core généralement moins étendue y plus cornée et plus lisse ,
sans difision à l'extrémité antérieure. On n^ aperçoit aocone
trace de papilles.
1^ ééiMMiert. . Dads Ics échasslcrs et les palmipèdes , on trouve qn'en
général la membrane gustative est plus favorablement dispo-
sée , surtout dans quelques-uns de ces derniers ; car.piesqne
tous les échassiers ont hi langue fort petite, triangulaire, et
plus ou moius! lisse. Les flamans font cependant, à ce qu'il
parait, exception : ches eux en eflbt elle est large, moUe^ et
couverte de papilles très-fines.
, J^^ ' '^^^^^ ^ palmipèdes , l'espèce de wwritiiiû 4e obafne fa-
DANS LES OISEAUX. a6l
mille* et turloul encore plus peut-être le mode de U prendre,
ont une influence évidenle ; aussi les mouettes , et surtout les
pélicans, les cormorans, elc. , ont une membrane gustative
exccHifement peu ùieiidue, tant la langue est pelile ; elle
eil en outre à peu près lisse , sans âlre cornée , et sans traces
d'aucune sorte de papilles.
La famille des canards a au contraire une langue, et par
Gonséqueiit une membrane linguale , large, étendue, par-
tagée en deux par un sillon luugiludiual profond ; elle est
en outre asseï molle; mais en quoi elle diO'ère dans chaque
petit groupe, c'est dans la disposition des papilles coméee
qui la rcTèlent. Dans les Térilables canards , le sillon médian
est garni d'un seul rang de petits crochets cornés dont le
postérieur est beaucoup plus gros que les autres ; il touche k
un petit disque ovale, plus éleré que le reste de la langue, et
dont te bord est finement lacéré. Le bord de la langue elle-
^MMnie est pourvu d'espèces d'écaillés plus larges en avant , et
^KftrméM de poils rudes disposés en dents de peigne. Tout le
reste de la membrane gustative est couvert de papilles molles ,
Iris- fines en avant , et plus grosses et tube rcu M formes en ar-
riére. En avant de l'ouverture du larynx sont plusieurs ran-
gées de longues papilles sub-cornées et dirigées en arrii-re :
l'extrétnité antérieure, arrondie, est mince et finement pa-
pillaire. Dans les cygnes ce sont des poils roides et serres
qui couvrent au contraire l'extrémité antérieure de la langue
et une partie de la postérieure; la portion moyenne et le
reste de la postérieure sont années d'espèces de plaques
ou de lames osseuses, disposées par rangées longitudinales,
une de chaque côté du sillon médian, et l'autre plus en
dehors et en arriére; et enfin c'est également à la racine
qu'on voit les longues papilles molles , derrière un gros tu-
bercule rugueux.
La famille des plongeons se rapproche , sous ce rapport
MUS plusieurs autres, de celle des poules d'eau et
262
DE LAPPAREIL DU GOUT
tlesi rûles, en ce que la langue étroite et longue 9 en gouttière^
est tout-à-fait lisse, sans papilles yéritables» et même tans
dentelures latérales ni postérieures. C'est ce qu*OQ Yoit dans
les plongeons 9 les macareux et les foulques.
, Ainsi 9 en thèse générale 9 )e ne Yois pas que Teapèce de
nourriture ait beaucoup d'influence pour modifier rapparaîl
delà gustation dans les oiseaux; la manière de la saisir , et
même de la retenir', en aurait plutôt dayantage. Et en effet
nous Terrons, en traitant de l'organisation de la langoe
proprement dite, que souvent elle est armée.d'épiiiesoude
crochets dans ce but.
Le séjour. Page ni le sexe n'apportent pas non plus de
différence dans cet appareil des sens chez les oiseaux.
C. Dims les reptiles écaUleujc»
i>iii;!reoccs gé- Ce quc nous Tenons de dire pour les oiseaux peut assez
bien s'appliquer aux animaux que renferme la classe des rep-
tiles écaiUeux. En effet la structure de la langue propri^paient
dite , et même celle de la membrane gustatiTe qui en reTêt
la surface supérieure, sont presque les mêmes. On trpuTC
cependant qu'en général cette membrane est moins ét^^due,
encore moins papillaire; aussi reçoit-elle évidemment moins
de nerfs et de vaisseaux, et jamais elle n'a de parties coi*qées.
Nous trouTQns aussi que les différences de l'appareil gus-
tatif dans les reptiles écailleux, donnent lieu aux mômes
considérations que dans la classe précédente; ainsi plus l'es-
pèce aTale gloutonnement, moins elle doit goûter., et. par
conséquent moins la disposition gustative sera perfectionné^.
Aussi les chélomiens, qui sont les seules espèces peut-être qui
mâchent leur nourriture, et qui par conséquent très-prpba-
blemcnt la goûtent , ont-ils la langue épaisse , cbaroq^ ,
lAê crocodiles molle , et couTcrte de papillçs nombreuses. Les crocodiles au
cointraire non * seulement ont à peine une saillie lioguale »
DiflGéreoces
«pëeialei dans
Lci tortues.
DANS LES REPTILES ÉCAILLECX. s63
mniï encore la peuu qui pa^se dessus n'offre presque aucune
modification tendanl à en faire une membrane gusialïve.
Dans tes sauriens on trouve que les pn^mières familles, lo siuricnr
comme tes gekoidcs, tes af^amoïdej et les iguanes, ont une
langue plus large, plus molle, et surtout plus villeuse que
lu lacertoîdes, qui ont cet organe asser petit, Irès-bifur-
qué, comme coroé, cependant flexible et sans traces de pa-
pilles.
C'est à peu près ce qu'on voit dans toutes les espèces de l« opbjOioi
véritables ophidiens; aussi tous ces animaux avalent leur
proie peu à peu , si elle est grande, mais jumais ils ne In
broient ni même ne ta diichireat.
La plupart des serpens ont la membrane guslalive colo-
rée eo noir, ce qui a également quelqueiub lieu dans les
Murtens.
On trouve dans le sous-ordre des sauriens une anomalie
remarquable dans la langue et même dans la membrane gus-
Ulivequi couvre son Élargissement terminal; mais cette ano-
malie tient plutôt à la préhension buccale qn'^ï la gustation :
c'est dans les chaméléons. Chez eux, en effet, la langue est
très - extensible par un mécanisme que nous eipliqucroos
plus lard, et elle se rende A son extrémité en une sorte de
L'yavilloD iont la membrane est ridée un peu comme dans la
I làDgue des perroquets.
D. Dans la classe des amphybiens.
Les reptiles de la seconde classe avalant encore leur proie D\sumrnt
islabriser en aucune manière, devraient se trou ver â peu
I yrés dans le mCmc cas que les reptiles de ta première ; mais
Lcomme ils sont moins ngiles, et que chet eux jamais la peau
n'est couverte d'aucune trace de l'appareil pbanérique, il en
Icdulte que la partie supérieure de la langue, plus ou moins
l dèreloppée, est presque toujours revêtue d'une membrane
Jm pipaf .
grtlioiiiUes.
264 l^B l'APPAHEIL bu GOUT
molle 9 et produisant une assez g;rande quantité de matièrt
visqueuse , surtout dans les espèces qui yifent à Tair.
$péej«i«i dam Les pipas diffèrent cependant de tous les autres batraciens
par l'absence totale de renflement lingual , comme nous le
Terrons plus tard ; la peau qui en revêt la place est à peine
plus molle que dans le reste delà cavité buccale.
Les Dans les crapauds, les grenouilles et les rainettes, qui
offrent cette singulière disposition que la partie libre de l'or-
gane est en arrière , la membrane gustative est très-^ten-
duc 9 très- visqueuse 9 mais encore à peu près lisse.
lm Les salamandres ont au contraire la peau linguale foomie
de papilles extrêmement fines, et semblables dans toutes ses
parties ; mais la langue elle-même est petite et adhérente.
Il en est de même des protées, et probablement des sirènes
et des cœcilies.
£• Dans les poissons.
^'^ëraiT ^^* £nfin nous arrivons à considérer l'appareil du sens du goût
dans les derniers des animaux vertébrés ou dans les poissoirs ,
chez lesquels nous avons déjà dit qu'il était à son minimum
sous plusieurs rapports, du moins quant à la partie libre
et débordante de la langue ; car la partie solide ou hyoïdienne
est au contraire â son summum de développement. Faisons
d'abord observer que jamais l'appareil lingual hyoïdien n'offre
le prolongement musculaire antérieur qui existe plus ou moins
dans les animaux des classes précédentes, et qui sert de soutien
à la modification principale de l'enveFoppe devenue gustative.
Quelquefois cependant la dernière pièce médiane de la série
sternale fait une saillie plus ou moins grande à la partie
inférieure de la cavité buccale , à peu près comme dans les
oiseaux ; quelquefois même elle est revêtue d'une peau que
gonfle un tissu cellulaire sous-jacent assez abondant, comme
dans les carpes, et c'est alors ce qu'on noimne la langue des
DANS LES POISSONS. a65
poisson». La peau qui se trouve reeouTrir celte espèce de
langue n'est cependant presque jamais papilteuse, elle est
même souvent coiivcrle de petits grains ou épines cornées,
comme le reste de la peau ; c'est ce qui a lieu duaa certaines
espèees de squales. Nous verrons même des raies qui ont en
cet endroit une plaque dentaire fort siogulière et tout-dL-fait
osseuse.
Ainsi donc on peut dire d'une manière générale que les
poissons n'ont jamais de véritable organe de goQl, et que la
peau qui en recouvre la place n'est jamais uiodiGée pour
former une membrane gustative; et que si l'on veut à toute
force regarder comme une sorte de langue le bourrelet qui
K trouve à sa place dans les carpes i cela cooûrmera peut-
Ctre encore la loi générale que nous avons posée; savoir,
que les espèces d'^inimaus qui n'avalent pas leur proie tout
d'une fois, ont le sens du goût plus développé que les au-
tres. Et en effet la carpe , arrachant l'herbe ou les ceufs de
poissons ou de grenouilles, dont elle se nourrit principale-
ment, parait devoir mâcher au moyen des véritables dents
dont sool armées ses os dits pharyngiens.
Quant aux autres poissons , ils ont plus souvent la place ^i^'^"
I la langue armée de petites dents pointues, crochues,
Lj^pres A retenir la proie, que pourvue d'une membrane
■ putative; ils offrent d'ailleurs un grand nombre de dlffé-
sous le rapport de Ti forme et surtout de la saillie de
r l'appareil hyoïdien, sur lesquelles nous reviendrons plus
; les uns n'en ayant pas du tout, tandis que les autres
>nt une bien marquée. Les carpos l'ont très-forte , comme c
s avons eu déjà l'occasion de le faire observer; il en est
La peu près de même des saumons; elle est mince et asseï '^'
Ktvidenle, mais la peau en plus sèche dans les scombres cl ^<
^ Ams la plupart des poissons thoraciques ; les gadcs , les tur- (
lets Toot encore plus saillante) sub-cjlindrique , et cou-
I «erte d'one membrane asseï molle et asseï épaisfe. Dao! les
\
2()6
DE LAPPAREIL DU GOUT
Aoguiiici. aoguilles, la saillie linguale est eo forme de feuille; ses
bords libres sont fort minces et la peau lisse.
Esturseoo. L*esturgeon a au deyant de la première pièce de Thyoîde
qui est peu saillante, un petit bourrelet où la membrane est
molle , épaisse et presque papille use.
Chimère. J*ai remarqué des papilles plus éyidentes encore dans la
chimère, eo arrière de la plaque dentaire.
Squales . rates. Les squales et les raies ordinaires ont la saillie linguale
large , mais peu marquée , et la peau qui la re? et rade : il
Lamproies. n*en existe pas de traces dans les lamproies.
Nous verrons cependant que les mêmes nerfs qui Tont A la
langue dans les autres ostéozoaires , se retrouvent aussi dans
les poissons, mais dans un degré de développement propor-
tionnel À celui de Tappareil.
AiTiCLE II. De l'organe et de Vappareil du goût dans les
erUomozoaires.
:oii8idérations Daos cc tjpc d*animaux on peut admettre a priori d'une
|[ëoëtalcs<
manière à peu près certaine , que Torgane et Tappareil de la
gustation existent, puisqu'il est indubitable que la plupart
jouissent de cette faculté. Il est également à peu près indu-
bitable que c'est à la partie inférieure de la cavité buccale que
jp^iaies. dans doît être la peau modifiée. En effet on trouve dans les oribop-
les hexapodes '
orthoptères, tèrcs , c'est-à-dire dans les insectes hexapodes qui parais-
sent jouir d'une plus grande finesse de goût , une espèce de
renflement que je crois évidemment lingual ; la membrane
ou la peau qui le recouvre offre en effet, à ce qu'il me semble,
plus de mollesse que dans les autres endroits. Quant à ce que
les entomologistes nomment langue; quoiqu'il me paraisse
évident qu'il y ait réellement un certain nombre de rapports
entre cette pièce et celle qui soutient la langue , dans les
oiseaux , par exemple ; cependant il arrive aussi qu'ils ont
à tort donné ce nom à d'autres parties , comme nous le verrons
DANS LES ENT0»<>'£0AIIIE5. 367
en Iraitaut.des organes de la tnaHticBlioii. Ainsi , pamemple, '
on a donné long-tcni|is et l'on donne encore lu nom de tangue
i l'organe au moyen duqud les papillons sucent les fluides
sucrés qui se trouvent dans la fond de la corolle de cerlutnes
fleurs ; d'où est (l<^riTé le nom de giomata , imaginé pnr Fa-
bricius pour lous les lépidoptères : le fait est que ce n'csi
qu'une modiûcation des mAchoires. Mais leur cxtrémilé molle,
Qeiible, ne serait-elle pas le siège de l'organe du goût? Nous
n'avons récllemeDl aucun moyen de nous en assurer, mais
l'analogie nous porte à penser que non , et que ce n'est qu'à
U racine de cette espèce de trompe qu'etil la membrane mo-
difiée. Je croirais plus volontiers que le hourrclct charnu et
spongieux qui termine ce qu'on nomme la trompe des mou-
cbeï Mrait un organe du go&t, parce qu'il est réellement
& l'orifice buccal ; mais c'est encore ce que je n'oserais af-
Dans loules les autres classes des entomoioaircs je ne vois i
guère d'i^rgane qu'on puisse regarder comme le siège du
goOl ; ni dans les octopodes, ni dans les décapodcst ni dans
les tclradécapodes , encore moins dans les hctéropodei, les
myriapodes, les chétopodes, et surtout dans les apodes.
Comme cependant un grand nombre de ces animaux parais-
sent sentir la sapidité des corps, il faut croire qu'il y aune
ntenibraDe gusiative, soit à l'orifice inSme de la caTité buc-
<^le ou sur les lèvres, soit dans l'intérieur m£mc de cette
)Bvil^. J'ai cependant fuit l'observation que plus les animaux
f upartiennent ù un degré inrérieur de l'échelle, moins ils
EMmblent choisir leur nourriture; ïl y a davantage de rap-
f ^rl» nécessaires totre elle et eux.
. Dans le sous-type des molluscsrliculÉs on ne trouve dans 1
F h première classe, celle des nématopodes, aucune Irare dis-
r tiDCle de membrane gusiative; et dans la seconde, celle îles
r ^lypluipbcres ou osc.ihrions , on voit à la partie inférieure
n long ruban lingual hérisné de di.'uts ,
268 DE l'appareil du GOUT
comme dans plusieurs yéritables mollusques y et entre eotres
dans les patelles.
AiTiCLB III. De l'organe et de f appareil du goûi dans les
nudacozoaires.
'^DërS^"' Le type des animaux mollusques ou malacozoaires présente
éridemment encore quelque chose d*analogue à un organe
gustatif, du moins dans la première classe ; en effet on trouve
dans tous, ou presque tous, à la partie inférieure de la ca-
TÎté buccale, une saillie plus ou moins considérable bien
symétriquement placée, quelquefois fort courte et d'autres
fois prolongée d*une manière singulière en une longue lanière^
décroissante, et s*en roulant comme un ressort de montre.
On trouve aussi chez la plupart des glandes sali vaires souvent
assez développées ; la peau qui revêt cette saillie ou ce pro-
longement lingual ne m*a jamais paru différer sensiblement
de celle du reste du corps, et surtout de la cavité buccale;
je n'y ai pas vu de traces de papilles , et même presque tou-
jours elle est armée d'espèces de dents cornées , de forme
singulière, disposées et rangées fort régulièrement, en dé-
croissant successivement de grandeur et de dureté, et qui
servent à la mastication et à la déglutition.
Spéciales, ou Les différences que les animaux mollusques présentent
et M eéphaiét. ^Qyg ^^ rapport me paraissent tenir jusqu'à un certain point
à la dégradation et peut-être à l'absence des mâchoires. Ainsi
les cryptodibranches ou brachiocéphalés ont une plaque gus»
tative bien prononcée, assez large, mais qui ne se prolonge
pas en une langue dentaire. Les syphonobranches ou buccins
offrent pour la plupart une sorte de trompe à l'origine de la
cavité buccale, et c'est au bord de ses lèvres que se trouvent
les crochets : la membrane gustative y est-elle aussi?
Les nsyphobranches sont à peu près dans le même cas , et
je ne voî;* pas en effet qu'ils aient de véritable renflement
DANS LES UAL\COKOAinE«. 369
lingual qu'on puisie supposer être le siège de la membrane
gustaliT«.
On trouve ce renflement d'une manière inuvent bien évi-
dente dans les pulmobranches, c'est-d-diie d^ns les lituiiçons,
le! Ijrmnùes , etc. , et dans les monopleurobronchcs , comme
les lapljsies.
Il en es! de mSme des ptérobranches , des polybrancbes ,
des cyclobranches et des réritablus i a réro branches , et peut-
Stre aussi des nucléobranches ; mai» dans les cervicobran-
ches, ou au moins dans quelques genres comme les patelles ,
il se déTeloppe un long ruban lingual qui se prolonge plus ou
moins loin dans la cavité abdominale.
Nuus reTienJroDs sur la description de ces organes lorsque
nous traiterons de la mastication.
Dans les mollusques acéphulopbores on ne trouve, du
moins à ma connaissance , jamais d'indice d'une membrane
f iistBliTe , et s'il est vrai que tous les anîmnux de cette classe
n« prennent pour nourriture que les molécules des corps
organisés, qui sont apportées d leur orifice buccal par le fluide
ifans lequel ils vivent constamment, et qui sert en même
temps à leur respiration , il est presque évident que l'organe
du goQI devait être inutile, ou que du moins il a dû élrc
transporté au bord mCme de l'oriGce buccal ; ce dont il est
difUcile d'apporter aucune autre raison que celle que nous
Tenons de donner , car la structure de ce bord n'oiïre rien qui
lui aoit partîcnlier.
AniCLt IV, De Vorgane et de l'appareil du goàt dans les
Si à peine nous avons pu soupçonner l'existence du goflt
et de son appareil dans un assez grand nombre d'.irlioioaires ,
^iii ont nécessairement plus d'allinilé avec l'homme , il est
évident que cela sera encore bien plus dilTicile duo» les acli-
MIO
DE LAPPAREIL DE LODORAT
nozoaires ; leur forme ne nous perioet plus de douter «{ue le
siège du goût doive être dans tout le rebord de Toriflee du
canal intestinal; mais nous ne pouvons tirer aih^iine preuve
de la structure. £n effet , en voyant qu'an grand nombre de
oes animaux se nourrissent de molécules «nimalei on Végé-
tales impalpables, ou que ceux qui saisissent des corps tOQt
entiers les rejettent comme ils les ont pHs s^ils n'étaient pas
digestibles, il est plus que probable que cette modMcialidn
du sens général du toucher n'existe pas: ce qui deVieât eèr-
lafn pour les agastrnires, où la klutHtiob se'faitparrabsôrp-
tion pure et simple des molécules suspendues* ou dbsbutes
dans le fluide qui les enyironne.
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€BAPixa£ ly.
De t organe et de V appareil de l'od^mt.
CoDtidërationt
fgénénieê.
Définilioo.
Cette seconde espèce d'organe spé'ciàl'de sensatibo a en-
rore'9 comme la précédente , beauCoiip dé hippdrts aVec l*6r-
gane générateur 9 mais évidemment déjà tnfolhé que celui du
goût: comme lui cependant il agit d'une manière chimiqltie ;
ctfmmé lui il est égïilemcnl complexé , et offre une modifiera-
tion particulière de toutes les parties de Ta' 'peau'; et enfin,
comme dans ce dernier appareil, le système nerveux qui s*y
rend, qui l'anime, n\est pas encore tc^-lNYait spéciMé^,
quoiqu'il le soit un peu davantage; -en sorte que Todorat peut
être regardé comme une sorte de goût à distance.
L'organe dé rolfAd^t) pctrt être défini un appareil plds ou
moins compliqué ^'ét^'lè<)uè1 Fànfiiia] apetV;v)it iès cofrps exté-
rieurs, ad "inoyeTi de riide dé leurs propritgiés qâ^on uromme
odeur. ' ■••■ • ■' ^ •*' ■
B.\ GENERAL. 371
Les usages de celte modificalion de l'appareil sensilif gé-
néral soiil de Taiie connaître A l'uniinnl : 1° l'exislence dts
corps exlérieursaiiiien ; a* la distance de ces corps, au moins
jusqu'à un certain point, par la quantité de molécules odo-
rantes et la force de leur action; S* la direction de ces
corps par rapport au sien ; 4° euûn , l'une de leurs proprié-
tés chimiques , ou Uur odeur.
Le siège de cet organe est évideintneat la modification de
la peau qu'on a nommée, à cause de sou usage, membrane
oi/avlive ou pituilaire, à cause de lu grande quantité de
Quide aqueux qu'elle verte dan^ certuiucs circonstances.
Quant â l'appnreil lui-mËmi' , il consiste dans une modifica-
lion de l'appareil crypteux de celle membrane, dans sa dis-
poriliiiD , et dans quelques circoasiances accessoires.
La ptiice de cet appareil nous parait, mSme à priori t de-
voir ëlre à la partie antérieure du corps. En effet, le gjs~
lème nerveux de la première paire de (ganglions étant tou-
iuurs employé tout entier dans la membrane olfactive , chcx
\ci animaux oi\ l'analogie ne peut permettre de doute, on
doit eu conclure que c'est l'organe oO elle se rend qui doit
£lre l'organe de l'odorat dans tous les autree.
La plupart des physiologistes anciens regardent ce sens
comme une simple modificatioodutoucl)er,qui, devenu plus
sensible, perçoit pour ainsi dire la forme des molécules des
corps ; mais il nous semble * avec U. Jacobsoo , que , par la
stmclure de l'organci il appartient réellement à, une autre
catégorie, à colle dans laquelle l'action est chimique , à moins
qa'oo ne veuille le regarder comme assez analogue aux or-
ganes de la vision et de l'audition, mais sans parties de
perfectionnement.
Sou mode d'action doit donc être considéré comme chi- 1
inique , en tant qu'il y a besoin d'un Guide di^olvant , ou au
isquant des molécules odurantes, préalablement d
■ii^tioo sur le nerf, et que le corps A apercevoir a besoin
iporuoee.
f«clionu«-
fot doul il
KMceptible,
pour cela
et odenri.
272 DE LAPPAREIL DE LODOEAT
d'être, jusqu'à un certain point, dénaturé, dissous dans un
yéhicule liquide ou entraîné par un gas.
Il faut cependant faire obserrer que ce n'est pas le corps
lui-même qui Tient au contact, mais seulement quelques-
unes de ses molécules yéritablement luTisibles et dans un
état de diTision extrême , comme le proufent plusiears ex-
périences.
Comme ce sens nous fait encore connaître jusqu'à un cer-
tain point la nature des corps, il devait aussi se trouver en
rapport avec la partie de l'enveloppe modifiée pour agir sur
les corps extérieurs ou ayec le canal intestinal » et être de
quelque utilité pour ses fonctions. On peut donc en conclure
qu'il est assex important dans l'économie animale pour se
trouver dans un grand nombre d'espèces; nous devons ce-
pendant avouer que , quoique la plupartdes animaux soient
éfidemment doués de la faculté d'odorer» nous ne pou-
vons souvent que difficilement en trouver le siège : toutefois
il en est un certain nombre qui en paraissent totalement
privés.
Mais pour mieux juger cette question, et surtout les difi-
rens degrés de perfectionnement dont l'organe de l'odorat
est susceptible , il sera bon de rappeler un peu ce que l'on
sait sur les odeurs.
Un corps est dit odorant lorsqu'il est susceptible de faire,
au moyen de ses molécules les plus subtiles, une action sur
la membrane olfactive , autre que celle due au contact.
L'on donne le nom d'odeurs aux corpuscules ou molécules
invisibles des corps suspendues ou dissoutes, au moyen du
calorique, dans le fluide où Panimal est plongé ^ et qui agis-
sent sur la membrane olfactive.
D'après cela , il est généralement vrai que les corps très-
odorans sont ordinairement très-volatils : et cependant il est
bien connu qu'il j a des corps volatils qui n'ont aucune es-
pèce d'odeur, comme l'axote, l'hydrogène piur, etc. , eiqult
EN GÉNÉRAL. a^S
exisle au cODtrnire des corp» qui, quoique Tort peu volalils,
sont très -0 dorai) 9 , comme le cuivre , l'étdïn, etc.
Du reste , il nous est absoiumenl impossible Je nous taire
une idée de la nature de)> odeurs, et encore moins de li^ursdif--
FèreDces. Nous pouvons bien tes iipercefoir; mais nous ne les
exprimons qu'en DommRQl les eorps qui les produisent : aussi
les chimistes n'onl-ils pu encore obtenir une bonne division
des odeurs, et bien plus les idées d'odeurs fortes, agréables,
désagréable», sont presque individuelles.
On ne peut donc avoir quelque cliose d'un peu satUfaîsant Of
sur les odeurs que dans leur mode de développement et de pr
propagation, parce que cela déjiend de la chaleur qui les
gaiêïGeeldu fluide qui leur sert de véhicule. Ainsi l'on con^^oit
que lorsque l'air contenant un ccriuin nombre de motéculea
odorantes sera en mouvemeJit el Trappera avec unt certaine
rapidité la membrane «entante, la sensation devra être plus
vive, et surtout si l'air est en même temps échauffé, parce
qu'il tendra à se porter davantage à la circonrérrnce de la
cavité dont il pressera les parois. On voit aussi qu'il se
pourra que les odeurs soient conservées, accumulées, et
jusqu'à un cerlaiu point réfléchies sur la partie de la mem-
brane la plus sensible.
D'après ces considérations générales on peut, jusqu'à un
riain point, déterminer àptorice que doit Ptre un organe
Folfaclion , quelle place il doit occuper sur l'animal , et quel
V Mt le degré de perfection dont il est susceptible.
Ainsi il paraît qu'il est besoin d'uo nerf particulier ; il f^ul
n outre que la peau soit très-vssculniru, trés-nerveu-e,
l'ffeaque sans épiderme, et qu'elle sécrète une quantité plus
Jtn moins considérable d'iuie matière invisquante propre &
tenir les molécules odorantes en contact avec la membrane
[ aenlanle.
On voit aussi que l'organe d'olfaction devait être en avant
et l'animal, pour que le fluide odorant frappai avec plus de
274 ^^ l'appareil de lodorat
force la inembraoc quand ranimai marche, et qu'il fût pré-
Tenu par-lÀ (le Texistence des corps utiles ou nuisibles; il
derait aussi Otre en connexion plus ou moins intime ayec la
membrane digestire , quoique cela fût beaucoup moins im-
portant que pour le goût: et en effet nous Terrons que Tor*
gane de l'olfaction est , dans un assez grand nombre d'es*
pèces, entièrement indépendant du canal intestinal.
Quant  son degré de finesse, l'on conçoit qu'il sera pro-
portionnel à la quantité de système nenreux qui se rend à
l'organe ; à l'étendue de la membrane sentante ; à la nature
plus ou moins fat orable à l'olfaction de cette membrane ; à
l'étendue des caTités de dépôt en contact avec l'organe ; à la
situation de l'appareil sur le courant du fluide qui sert à la
respiration; enfin à la faculté qu'a l'animal de maintenir
les molécules odorantes en contact arec la membrane sen-
tante.
j^^JljJjj^ D*après cela , on Toit que l'appareil de l'olfaction peut être
l^mitppe! àÏYÏBé cu parties essentielles et en parties de perfectionne-
Tertieen^m^I mcut. Lcs parties essentielles sont le système ncrTeux, la
tffe. ' membrane olfactive et l'organe qui la supporte; les parties
accessoires se composent des replis intérieurs de cette mem-
brane pour en augmenter l'étendue , des sinus ou cavités
dans lesquelles elle pénètre , de sa connexion avec l'organe
de la respiration , etc.
Nous avons déjà dit que la partie de l'enveloppe, générale ,
propre à sentir les odeurs , portait le nom de membrane olfac-
tive ; les modifications qu'elle offre, étudiées il est vrai sur
les animaux élevés, sont les suivantes :
Le derme plus ou moins confondu avec le tissu sous-jacent,
qui n'est jamais musculaire, est d'un tissu assez ferme, quoi-
que souvent sub-gélatineux ; il n'offre jamais de disposition
papillaire.
Le réseau vasculaire est très-considérable « ses ramifica-
tions , set anastomose* extrêmement nombreuses.
EN r.ÉNBRAl.. 375
Le pigtnenlum est presque toujours nul , cl , s'il y a colo-
ration, elle est ïusculaire.
Le sy.^tÈnte nerreui est très -abondant ; mais son mode de
terminaison ne nous est pas bien eonnu; il n'est certainement
pas papîltnirc.
L'épiderme est nul ou exccssÎTement mince.
Quant A l'appareil de perfectionnement de celte partie de
la penu . le système crypteux parait souvent trës-défcloppË ;
da moins si l'on en juge par la quantité <le matière qui est
versée il la surface; car les cryptes euz-mCmes sont difficiles
& démontrer. Il n'esbte pas de système pileux.
Les différences que présente l'appareil de l'olfaction dans <
la si:rie animale sont fort considérables depuis les mollusques
cèplialËs, où il me semble commencer, jusqu'aux animaux
mammifères, chez lesquels il arrive à son summum de dé-
Tcloppcment.
Les actinoioaircs ne me paraissent en effet offrir aucun
orf^anedontla structure, la place, puissent conduire ù penser
qu'il existe chez eux un organe spécial d'olfaction. Les mala-
coioaires acéphales sont à peu près dans le même cas , quoi-
que cependant il puisse y avoir un peu plus de doute :
toutefois, en peusant qu'ils prennent constamment leurnour-
rilur« à l'élat de dissolution ou de suspension, que les sexes
M sont jamais séparés, cela confirme l'absence de tout
r^ane spécial d'olfaction , comme nous avons tu qu'il est pro-
Mble qu'ils sont également dépourvus d'organe de gustation.
C'est donc dans les mollusques céphalés que l'on com-
I neace i apercevoir un appareil d'odoration dans le» appen-
ï dices qui se trouvent à la partie antérieure et supérieure de
i b ISte : car je ne pense pas qu'ils puissent odofcr par toute
F 11 sarface de leur peau. L'analogie ne permet pas d'adopter
\ éetto idée : l'enveloppe extérieure ne pouvant être à ta fois
h siège de la sensation générale du toucher et celui d'une
H mat ion spéciale.
■ S.
fi^6 DE l'appareil de l'odoIiat
Les entoinozoaires offrent encore moins de doute à ce
sujet ; chez eux en effet il est impossible de conceToir
que toutes les parliez de la peau odorent , puisque TeoTe-
loppe est devenue un corps protecteui et un organe de loco-
motion : il faut donc penser qu*il y a un orgine spécial ; et
nous ne trouvons pour cela que la première paire des appen-
dices de la tête, ou les antennes, qui puissent être considérées
comme des organes d'olfaction ; mais la nature de leur peau
n'a pas pemvis que ce sens puisse jamais arriver encore à un
haut degré de perfection.
C'est donc parmi les ostéozoaires que cet appareil deTÎentle
plus parfait : il occupe toujours la partie antérieure du corps;
il reçoit la première paire de nerfs. La membrane qui le
forme 9 rentrée à l'intérieur, a pu éprouver ies modifications
les plus favorables; mais on trouvée encore une différence im-
portante, qui a une grande influence sur la perfection de
l'appareil de l'olfaction. En effet, dans les uns il n'a réelle-
ment aucune connexion intime avec le canal intestinal ; la
cavité qu'il forme n'a qu'un orifice ; tandis que dans le» autres
la cavité olfactive est sur le trajet du fluide qui sert à la res-
piration. La cavité elle-même a donc deux orifices , et comme
le fluide respiratoire est à la fois le fluide odorant, l'ap-
pareil deyicnt de plus en plus parfait pour l'odoration. Nous
Terrons en effet que les mammifères sont, sous ce rapport ,
au sommet de l'échelle,
«ion de« D'après cela , il est évident que les animaux se divisent en
taux d'à-
lei iïiBé' ceux qui ont un organe d'olfaction et ceux qui n'en ont pas.
i^i'ofiu- Ceux qui en ont un permettent cette grande division^ que
^*^°- l'enveloppe modifiée est à la surface d'un organe saillant,
comme daift les malocozoaires et les entomozoaires ; ou
bien qu'elle tapisse l'intérieur d'une cavité , comme dans tous
les animaux yertèbrcs : mais ceux-ci offrent cette troisième
différence, que la cavité est en communication atec l'appa-
reil respiratoire , ce qui fait qu'elle a deux orifices , ou bien
EN GENERAL. H'J'J
qu'elle n'a Riicun rapport iivec lui, i;t alors elle n'n qu'une
seule ouTerlure. Tou» la animaui qui ne respirent pus l'uir
en nature sont dans ce lieruier cas, et ceux qui le le^pirent
■ont duos l'autre.
Article I. De torgane et de tappareil de fodoratdans les
Mous avnns déj^ annoncé plus haut ce que ces animaux c
ont de commun sous ce rapport. Chez eui , en efTul, la
membrane olfactive forme une pochi! pjus ou moins cler.duc,
qui se loge dons un écurlt-meiit plus ou moins coosidéralile
des os (le l'uppLudicc de la m.lchoire supérieure, et dont
l'urifice extérieur est plus ou moins susceptible d'être modi-
fié. La nature de cette menibrane est nécessairement plus
tolfactlre que dans les deux types où elle est à la surface d'un
organe saillant, puisqu'elle a pu fitre ù l'abri du contact des
■Otres corps extérieurs.
Unis, comme nous l'avons aassï déji^ indiqué, les ostéû-
Boaîrcs offrent dans l'appareil de l'olfaction une différence des
plus importantes, qui se trouve en rapport avec l'appareil
de h respiration : dans les espèces qui respirent l'air con-
tenu dans l'eau, la cavité oiraclive ne forme qu'une poche
plus ou moins élendue , avec un seul uriCce extérieur, tandis
tque, dans les autres qui respirent l'air en nature, la poche
léUaclive se trouve sur le trajet de cet air; et alors non-seule-
it elle est percée en avant pour l'arrivée de ce fluide , mais
tDCore en arriére pour sa pénétration dans les poumons. Il
n résulte que , dans la cavité olfactive, il y a deux choses A
Bwonsîdérer : ta partie vérilablement olfuctive, supérieure
I antérieure, suivant la position de l'animal; et la partie
sepiratoire, ou le canal respiratoire, qui est au-dessous.
I A mesure que l'appareil se complique, ces deux parties se
I
aSo DE l'appareil de LODOrtAT ^^
Quant aux oriGces de celte espèce de eavilé , qui corres-
poiiUt^nl il cpuï de b poche oiraclire elle-même, ranlèrieiir,
plus ou luniirs rapproché de celui du cfilè opposé, eM furmû
à sa buse par l'éeariemenl fixe de ta lame médinne en dedans ,
du l'os du nei en dessus, en dehors et en dessous de l'os
maxillaire , el surtout de l'os piasmuxilluire ; mais il esl plus
ou moins piolongc -i l'exicrieur paj- une partie plus ou moins
mobile, dermo-cartilagineuset à laquelle un donne le nom de
nez. Cet organe, dont la forme, l'étendue sont très- variables,
est composé d'une pièce fibro-tortilugineuse qui s'allaclie ii
toute la circonférence de Pouverlore osseuse, el se prolonge
plus ou moins jusqu'aux autres pièces. Celles-ci Tsont au
nombre de deux : l'une, qui forme la plus grande partie du
bord de l'orifice mobile, et qui esl composée de deux bran-
ches . l'une inlcrne qui s'iipptique contre la cloiuiD, et l'autre
exlerne contre l'aile du nci ; enfin la dernière pièce cartila-
gineuse du nez esl celle qui soiilieni ce qu'on appelle son
aile : elle esl beaucoup plus petite el moins imporlanle; elle
est située tout-à-fail en dehors.
Cei> différentes pièces, que je crois peu distinctes, si ce n'est
par un peu plus d'épaisseur dans quelques points , sont réu-
nies par des Dbres ligamenteuses, et peuvent £lre rappro-
chées ou éloignées par des muscles particuliers , qui agissent
sur l'orifice pour le coniracter ou le dilater. Cet orifice,
dont la forme est Tariable, n'est bien dilatable que lorsque
dans lY'tat de repos le cOlé externe du cartilage marginal est
phis ou moins appliqué contre l'interne, et c'est d l'endroit
de la junclion de la portion alaire que se fait k flexioD ; aussi
ast-cc à celle partie que se termine ordinairement le muscte
dilatateur. Ce muscle peut aussi agir sur k tube en totalité ,
pour le porter en divers sens. Les muscles du net sont tou-
jours des dépendiinces du peaussier.
L'cli;viitcur du tube en totalité est unique, et c'est lepro-
lonf^etneut de notre cerfico-nasal. qui ne se borne pas toq^
as toi|^
DANS LES UAUHIFÈBES. z8 1
jours àl'osdunez, et qui p«ut aller au delà, comme dans
l'Élùphant.
Son abjisseur «si situé à l'opposite : il s'allache à l'os in-
cisifd'uiieparl, et île l'autre ù lu base de la cloison des narioes.
SoD extenseur latéral et souvent dilatateur est ud muscle
«impie ou quelquefois complexe, subdivise en plusieurs por-
tions , doDt racliiin est sourenl difTérenle. Né ordiiiHirpment
de l'os maxillaire il se porte au côté externe du prolongement
nasal.
Son action est quelquefois augmentée par celle d'un autre
muscle presque semblable) mais plus superficiel, et qui de
l'os maxillaire plus en dedans, se porte ù la fois & l'aile du
net et à la lèvre supérieure ; c'est l'éléTaleur commun.
Les orifices sont dilutés par un muscle que l'un nomme
transverse, et qui, placé i^ cheval sur le dos du cartilage
dorsal, se porte à droite et ù gauche aux fosses canines.
Enfin , on conçoit qu'ils soient un peu contractés par
uo muscle inférieur qui, de la fosse canine de l'os incisif,
« au bord interne et inférieur de l'aile du ncx.
Je dois faire remarquer que la peau qui entoure cet orifice d< i
•ntcrieur des narines est aussi quelquefois modifiée d'une
iffianiére lout-A-fail singulière : assez souvent elle ne diffère
\ét celle du reste de la face que parce que, plus adhérente,
Ijtfle est couverte de poils plus courts. Mais il arrive aussi
^_ jUe soit reollée par un tissu cellulaire sous-derniien asseï
Upais, et que la peau eilc-mSme soit entièrement nue, comme
•Inanielonnée et percée d'un grand nombre de pores niuqueux;
Vc'csl alors ce qu'on nomme un mufle, si cette partie nue
•ccupe non-seulement tout le lourdes orifices, mais encoore
la cloison intermédiaire et toute la partie antérieure de la
lèTre supérieure; c'est un demi-mufle, s'il n'y a qu'une
bande étroite de celle-ci qui soit nue ; enfin , c'est un sous-
le, quand la partie nue se borne n l'ouverture des nii-
rioes, sans atteindre In lèvre.
^8^ DE l'appabeil de l'odorat
Dei'orifiM L'orifice Dostéricur de la cavité olfactive est toujours iaa-
postêrieur*
movible , et entièrement formé par des os doublés par la
pénétration de TenTeloppe interne dans le pharynx. Ces os
•ont le Tomer en dedans , en haut le corps du sphénoïde,
en dehors les apophyses ptérygoîdes , et inférieurement Tos
palatin.
>«^jf^ d« La partie de perfectionnement de l'appareil olfactif, dans
NTrêû *diû!aS^ lés mammifères , se compose des replis plus ou moins nom-
breux de la membrane, et de ses prolongemens dans ce
qu'on nomme les sinus.
)n corneu et Ses replis sout déterminés par.ded saillies ou lames os-
méat*.
aeuses, dirigées longitudinalement d'avant en arrière, que
l'on nomme cornets , séparées entre elles par des anfractuosi-
tés ou sillons appelés méats.
Les cornets sont des lames osseuses extrêmement fines,
pleines ou réticulées quelquefois comme de la dentelle , qui
se ramifient, se contournent dans tous les sens, et quelque-
fois en si grande quantité , que la cavité olfactive semble en
être totalement remplie. Les méats alors ne sont plus que des
fentes extrêmement étroites qui séparent ces lames ou
cornets.
Je n'ose encore décider si ces lames osseuses appartiennent
au squelette ou à l'appareil de la locomotion , ou si ce ne
sont que des appartenances de Tappareil de l'olfaction lui-
même : nous discuterons ce point plus tard. 11 me semble
cependant probable que les cornets ethmoîdaux ne sont que
des expansions latérales du vomer, tandis que l'inférieur
appartient à f organe.
Les cornets se divisent eu supérieur, moyen et inférieur,
à cause de leur position dans l'homme ; peut-être vaudrait-il
mieux les appeler naso-fronlal , spJienoidaL et nuixillaire ,
en considérant les os avec lesquels ils sont en rapport. Les
deux premiers composent la masse latérale de l'ethmoîde,
dont la face externe entre dans la composition de l'orbite ,
DANS LKS UAUUIFâRES. 283
sous le nom d'us planum. Ils sont séparés l'un de l'autre pai'
uue goulliùre que l'on uommc le utùiil supérieur; inai$ ils
âont euz-mCmes, surtout le sphénaïdal, susceptibks d'être
difisés en cornet 9 secondaires par des méats également se-
condaires.
Le cornet maxillaire est parfaitfmenl distinct des précé-
deas ; il est mCme formé par un os particulier qui se con-
tinue souvent d'une manière évidente avec le cartilage ter-
minal. L'espace qui le sépare des cornets ethmoîdaux se
nomme le méat moyen; et l'espace qui se trouve au-dessous,
ou en arriére de lui , est le meut inférieur.
Ce cornet est encore , plus que les ethmoîdaux , susceptible
de M subdiviser d'une manière quelquefois presque inGaic.
On trouve aussi quelquefois que l'os du nei , et mËme l'in-
cisif, forment de petits cornets dans la caviié olfactive.
La membrane , sur ces cornets^ et surtout sur le bord des
ethmoîdaux, les dépasse souvent, et forme des espèces de
bourrelets où elle est encore plus vasculairc qu'ailleurs.
Quant aux sinus, ce sunt des espèces de prolongemens
ou de hernies de la poche olfactive , qui pénétrent dans le
■issu même des os qui entourent la cavité formée par leur
écarleiuent. On leur donne le nom des os dans lesquels ils
pénËtrent. Le supérieur ou antérieur porte le nom de frontal,
parce qu'il commence dans le diploé de ces os; mais sou-
vent il ne s'y borne pas, et dédouble tous ceux du crSne.
Son orifice est dans le méat supérieur. Le postérieur est
loujours moins considérable ; il entre duus le corps du sphé-
uoide; il s'ouvre dans le même méat, mais â sa partie posté-
fWHre. Enlia, le sinus externe est le maxillaire, parce qu'il
M creuse dans cet os : il s'ouvre, par un orifice souvent beau-
' coup plus petit que celui de l'os , dans le méat moyen.
La membrane olfactive qui pénétre dans ces sinus est tou-
jours plus mince que celle de lu cavité uasale, et elle s'amincit
d'autant plus que le sinus est plus profond. Il m'<i cependant
lërrnces to
pporl avec
L'Jge.
Le tex«.
'espèce de
ourrilnre.
284 DE l'appareil 0e l'odorat
semblé qu'elle a la même structure, quoiqu'elle soit de moins
en moins résistante et moins nerveuse.
Les différences que les mammifères présentent, dans l'ap-
pareil de Tolfaclion , sont de plusieurs sortes.
Celles qui tiennent à Page ne nous sont pas encore suffi-
samment connues 9 du moins dans la structure de la mem*
brane olfaclire : celles qui dépendent de son étendue sont
plus évidentes 9 puisqu'elles sont en rapport avec le dévelop-
pement des mâchoires 9 toujours plus courtes dans le jeune
fige. Les anfractuosités des cornets deviennent plus nom-
breuses avec l'âge , surtout pour le cornet inférienr, car les
lames ethmoîdales ne semblent pas plus multipliées; mais
ce qu'il y a de certain , c'est que les sinus se développent
évidemment d'autant plus que l'animal. s'éloigne davantage
de l'époque de sa naibbance : ils se creusent dans l'oa à me-
sure que la membrane olfactive y pénètre.
Je ne connais aucune différence , dans l'appareil olfactif^
qui dépendrait du sexe.
Il n*en est pas de même de l'espèce de nourriture , de la
manière de la chercher, et du milieu où elle se trouve. 'Il est
eu effet à peu près certain que, toutes choses égales d^ailleurs,
dans le prolongement du museau, qui dépend d'autres causes,
l'étendue de la membrane olfactive , déterminée par \fi mul-
tiplication des lames des cornets et l'étendue des sinus, est
en général d'autant plus grande que l'animal est plus omni-
Tore dans chaque groupe naturel. Ainsi , dan« l'ordre des
quadrumanes, ce sont les makis qui ont l'appareil le plus
développé ; dans les carnassiers, ce sont les chiens, les
hyènes, les ours ; dans les rongeurs, ce sont les écureuils,
les rats ; dans les animaux ongulés, ce sont les cochons, les
tapirs , etc. ; enfin , dans les didelphes , ce sont les sarigues.
Peut-être ensuite peut-on dire que l'ordre des carnassiers ^t,
en masse, celui qui offre le plus grand développement sous ce
rapport : c'est en effet dans ce groupe que se trouvent le
DANS LES MAMMIFÈRES. 385
cbien, l'byéiie, l'oura, le [jhoque , qui ont les cornets lelle-
menl ii)ulli[ilié3, ttllcmeut subUivisès, que la cavité nasale
paraît en £lre enlièremcnl remplie; mais il ne faudrait pas
pousiter trop loin cette manière de ?oir. En effet, l'homme,
^ui est évidemment plus omnivore, a cet appareil très-simple;
les identés, quisont tous carnassiers, l'ont encore moins dé-
Teloppé. Parmi les rongeurs, les lièvres et les lapins sont
plus perfectionnés que beaucoup d'autres rongeurs ; cl dans
les ongulés, les ruminans , qui se nourrissent eiclusivement
d'herbes, ont des cornets plus nombreux que beaucoup de
picbjderme! et que le chcTal, par exemple.
D'après celle ob^ervalion, joinic A ce que la manière de Lo e'^opc m
chercher la nourriture dans des milieux dilTérens est encore
plus spéciale , nous allons étudier les différences que l'organe
de l'olfaction présente dans les mammifères , en les étudiant
dans cbaque ordre naturel. Nous réserverons les anomalies
pour la ÛB de celle section.
Dans l'espèce humaine, on peut dire qu'en général tout i>"" iiioŒnii
l'appareil de l^lfaction est peu développé dans ses parties
essentielles , comme dans ses parties accessoires. D'abord la
cavité générale est assez peu étendue, à cause du peu de pro-
longement des mâchoires, des deuxcornclsformanl les masses
latérales de l'ethmoïde ; le nasal ou supérieur, dil de !Uor-
gagni, est fort pelil; et sphénoidal ou moyenn'est qu'asseï
peu cclluteux en arrière et en avant. Quant au cornet maxil-
e ou inférieur, il est toul-à-fait simple, et il forme une
B allongée un peu recourbée , et appliquée par l'un de ses
a contre l'os maxillaire.
Le* sinus sont aussi toujours très-petits; le IVonlal dépasse
i peine la racine de cet os ; le spbénoldal est encore plus pe-
tit ; et le maxillaire , quoique le plus grand , ne peut pas être
Lconsidérable , vu la briévelé de l'os dans lequel il est cri'usé.
Hais ce qui caractérise surtout l'espère humaine, c'est la
r Ibrme toule particulière du nez ou du prolongement dernio-
â86 DE l'appareil de l'odorat
cartilagineux de TouTerture antérieure des narines. On dis-
tingue bien , dans sa composition , la partie dorsale de la
cloison cartilagineuse qui s*est , pour ainsi dire , dédoublée
à droite et à gaucbe pour former le dos du nez; le cartilage
marginal en V, arrondi à sa pointe , et dont une des branches
S*applique contre la cloison j pendant que l'autre forme le
côté externe de TouTerture. Enfin , le fibro-cartilage alaire est
bien séparé de celui-ci , même à l'extérieur^ par un sillon
éfident.
Les muscles cutanés qui contribuent à composer ce net
sont très-peu développés. Le dorsal est assez loin d'atteindre
son origine ; l'élérateur commun est peu considérable ; le
dilatateur est presque membraneux; et l'abaisseur^ ou muscle
de la cloison et du cartilage , est court et assez peu épais.
Enfin; le derme qui recouvre le tout est semblable à celui
du reste de la face ; on reconnaît cependant un «issez grand
nombre de pores » surtout dans le pli de l'aile du nez, qui
indiquent des cryptes sébacés assez considérables.
De ces différentes parties qui composent les deux narines ,
résulte une sorte de pyramide tétraèdre , dont une des faces
est appliquée sur l'ouyerture osseuse ; deux des autres sont
obliques et latérales , et la quatrième ou base f la plus petite y
est inférieure; c'est dans celle-ci que sont percés les deux
orifices arrondis des narines ^ séparés par une cloison assez
mince et yerticale.
L'espèce humaine seule offre cette espèce de nez ; et même
on Yoit cet organe diminuer d'étendue , de saillie, et même
un peu de forme dans les races inférieures^ au point que,
dans les Hottentots, la saillie des joues suffit pour cacher
presque entièrement celle du nez, yu de profil. Au contraire,
la cavité olfactive augmente, non-seulement à cause du pro-
longement plus considérable des os maxillaires , mais aussi
par plus de développement des masses ethmoîdales ; d'où ré-
sulte une plus grande épaisseur de la racine du nez entre les
DANS LES «AMMIFKRES. 287
erbites : c'est ce que I'od voit ûvidcmnietit dans les nce%
tit^grcsi et surtout d.ins celles de i'eziréinité mériilioDnlc de
l'Arrique, dans les Hollentots, les Boschimans, etc.
Les singes de l'ancien continent on( évidemment la cavitû
générale olfactive lieauconp plus lon^e que l'espLce hu-
maine» surtout dans les espaces dont le musciiu f.it fort
allongé; mais les cornets, Ics^ious, me paraissent en général
moini étendus : ainsi, pour prendre une espace intermédiaire
aux premiers des singes et aux derniers, le m&got n'a qu'un
seul cornet ethmoîdaf, et encore est-il assez petit et fort peu
allongé : aussi l'espace inlerorbitairc est-il fort petit dans
louieg ces espèces de singes. Le cornet maxillaire n'est égale-
ment composé que d'une seule lame; je n'ai pas trouTé
d'aulre sinus que le sinus maxillaire. Lu mandrill est abso-
lument dans le mSmccas.
En général, on peut faire l'observation que, dans tous Its
singe^ de l'ancien continent , la racine du nez est fort étroite ,
ce qui indique très-peu de développement dans l'ethmolde ,
dont les masses latérales sont très- descendue s.
Quautaii nez proprement dit , il oITre une différence carac-
téristique en ce qu'il eat très-petit, coupé obliquement de
manière à Sire beaucoup dépassé par la saillie des lèvres et
ks mûchoires; ses oriûces sont toujours fort étroits, et ne
E«ODt séparés que par une cluisun extrêmement niinLc Du
TksIc, la peau qui le recouvre est couverte do puUs courts,
[ «t l'on retrouve dans sa structure les parties qui entrent
lans la composition de celui de l'homme.
Les sapajous ou les singes du nouveau continent oflVeal i
r^élà un perfectionnement évident, d'abord dans l'élenduc
K gfnérale de la cavité, et ensuite dans le développement des
L«enicts. En effet, la masse elhmoïdale, plus épaisse à cause
I de l'épaisseur de la cloison înter-orbitairc , est reployée en
r deux ou trois lames séparées par autant de méats, et le cornet
' «((rieur est évidemment bifurqué, c'esl-ii-dire quHl a une
1
288 DE l'appareil de l'odoraï
lame supérieure aussi large que l'inférieure : c'est ce qu'on
Yoit dans les aloiiales, les sapajous.
Dans les saîmiris 9 les cornets de l'ethmoïde sont encore
plus éloignés du cerveau que dans les autres espèces» en sorte
qu'il y a sous ce rapport et sous celui du peu d'épaisseur de
la cloison inter-orbitaire, quelque chose qui les rapproche
des oiseaux.
Les singes du nouveau continent ont aussi un caractère
particulier dans la forme du nez : il tend déjà à être un
peu plus terminal que dans les singes de l'ancien ; il est éga-
lement plus saillant; mais ce qu'il offre de plus singulier,
c'est que les orifices qui sont arrondis sont très-séparés l'un
de l'autre. Ce n'est cependant pas que la cloison des nariaes
soit plus épaisse que dans les siuges proprement dits, comme
on le dit vulgairement en zoologie; mais cela tient à ce que
le cartilage dorsal 9 séparé dans toute son étendue de celai
du côté opposé, forme une espèce de demi-cylindre, gros,
renflé , qui dépasse beaucoup la cloison , en se déjetant eo
dehors : c'est à son extrémité que se trouve la narine. On
remarque en outre un très petit cartilage marginal semi-lu-
naire. Et enfin le cornet inférieur commence déjà un peu à
saillir dans cet orifice par un prolongement cartilagineux,
comme cela a lieu dans la plupart des autres mammifères.
Les muscles de ce nez sont un muscle étévateiur commun
assez distinct , et qui se borne presque au cartilage marginal
J'ai ^ftout remarqué que le muscle abaisseur a un faisceau
de ses fibres qui se porte transversalement d*un cartilage
dorsal à l'autre.'
luMiMmikif. Les pseudo-singes ou les makis, quoique offrant tous les
caractères essentiels des animaux du second degré d'organi-
sation^ s'en éloignent cependant sous le rapport des organes
de l'olfaction , d'une manière remarquable , pour se rappro-
cher des carnassiers : la face se prolonge de manière à former
un véritable museau, et par conséquent la cavilè oUaotive
28 1
jours dl'osdunEi, et qui peul aller au deli, comme dans
l'éli-phani.
Son abuisseur est situé ù l'opposite : il s'attache A l'ns !□-
cUifd'une pari, et d^ l'autre ù la ba^e de la cloisoti des narine;.
Son extenseur lalèrul et souvent dilatateur est uo muscle
simple ou quelquefois complex<^, subdivisé en plusieurs por-
tion» , doDt l'actiim est souvent diiïérenle. Né ordinairement
de l'ot maxillaire il se porte au cQtc exlerne du prolongement
nasal.
Son action est quelquefois augmentée par celle d'un autre
muscle presque semblable, mais plus superficiel, et qui de
l'os maxillaire plus en dedans, se porte A la fois â l'aile du
nei et à la lt»re supérieure ; c'est l'élévateur commun.
Les orifices sont dilulés par un muscle que l'un nomme
traosTersef et qui, placé i cheval sur le dos du cartilage
dorsal , se porte i droite et â gauche aux fosses canines.
Enfin, on conçoit qu'ils soient un peu contractés par
un muscle iurérieur qui , de lu fosse canine de l'os incisif.
Ta au hord interne et inréricur de l'aile du nei.
Je dois faire remarquer que la peau qui entoure cet orifice
«Dlérieur des narines est aussi quelquefois modifiée d'une
manière tout-A-fait singulière : assez souvent elle ne diffère
de celle du re^te de la face que parce que, plus adhérente,
elle est couverte de poils plus courts. Mais il arrive aussi
qu'elle soit rentlée par un tissu cellulaire sous-dcrtuien asseï
[ épais, et que la peau elle-même suit entièrement nue, comme
lamelimnée et percée d'un grand nombre de pores muqueux;
[ c'est alors ce qu'on nomme un mujle, si cette partie nue
occupe non-seulement tout le tourdesorifiecs,maisencoorc
[ ta cluison intermédiaire et toute la partie antérieure de la
^ lèvre supérieure; c'est un demi-niufle , s'il n'y a qu'une
V bande étroite de celle-ci qui soit nue ; enfin, c'est un sous-
mfle, quand la partie nue se borne h l'ouverture des na-
TÏnes , sans atteindre la lÈvre.
». . _»
agO I>E LAPPAREIL DE LODORAT
extrémité antérieure. Le cornet que j'ai nommé sphénoîdal
est au contraire tout-à-fait inférieur; il se compose d'une
grande quantité de lames dont les plus courtes se portent en
arriùre jusqu'à l'articulation du vomeravcc le corps du sphé-
Doide antérieur 9 et qui communiquent ainsi avec son sinus.
Quant au cornet ifilëpieur, il naît par un seul pédicule la-
melieux de la face interne de Fos maxillaire et du prae-
maxillnire , et il se siibdivi*}e bientôt en deux lames , une su-
périeure, Tantre inférieure, qui s'enroulrnl horizontalement
en coniel. C'est de la con?exité de chacun de ces cornets
que nais*«cut ensuite des lames presque parallèles qui se sub-
divisent elles-mêmes un si grand nombre de fois, surtout
pour l'inférieure, qu'il en résulte un véritable tissu spongieux
qui remplit toute la partie inférieure de la cavité nasale , ou
le canal de la respiration.
Les sinus frontal, maxillaire et sphénoîdal sont aqssi éri-
dcmmenl beaucoup plus étendus que dun^ les mammifères
des groupes précédens ; mais le supérieur se borne au fron-
tal, et l'inft'rieur au corps du sphénuMe antérieur.
Le nez est constamment terminal, quelquefois même il
dépasse beaucoup, non-seulement Torifice osseux des na-
rines , amh même celui de la bouche.
La dispo:>ilion des cartilages cnmposnns est encore plus
tubuleuse que dans les makis, c'esl-î^-dire que le cartilage
dorsal se roule en un lube p^e^q(lc complet, dont l'ouTer-
ture est bordée au côté externe par le marginal; on y voit
aussi, encore mieux que dans ceux-ci « la terminaison un peu
contournée et cartilagineuse du cornet inférieur. Mais comme
ce prolongement nasal devient souvent mobile en totalité
dans tous les sens , les muscles extrin.oèqneï^ acquièrent un plus
grand développement; il s'eh trouve même de nouveaux,
entre autres un faisceau qui de l'os maxillaire sous l'éléva-
teur commun el l'élévateur propre de la lèvre supérieure,
se porte par un tendon aiu cartilages du nei^ et qui le tire
BARS LSfi HAHMIF^HBS. aÇl
IbrtenM-nt en dehors el en hnul : c'c«t notre extenseur la-
téral, et quelqueluis le rcleveur du nei : il n'exUle pas dans
l'homme, ni dutis les singes.
Les orifices des niirit>eSf en Torme de petits trous ronds,
sont percés dans un espace Jool la pe.iu . plus ou tnoins
lukereuleusc, fëche ou visqueuse, eït tnujours parraitement
oue, et forme ce que nous avons tiommê un »ous-tnufle.
Les petites familles qui partagent l'ordre des carnassiers
ne w resscmlilent cependant pas coiiipléleinent dans les diffé-
rentes partie» de l'olfaclion.
L'ours et toutes les espèces qu'on en rapproche sous lo
aom de plantigrades , el qui sont à peu près omnivores, ont
lu cornets ethmo!daux , et surtout la partie frontale, ainsi
qwe le cornet maxillaire, plus subdivisés, plus nombreux
qoe les chat», qui sont essentiellement carnassiers. Leur nez
Ml beaucoup plus mobile ; i
le coati que cette disposition
développement; il est cependant ci
celui de l'ours.
Tous les petits carnassiers Teriniruruies, et même les chats,
Mtl le an benuciup plus court el complélenietit immobile ;
la partie nue de la peau, dans laquelle sont percés les ori-
I fces , est toujours sèche et comme sqiiatnmeuse. Quant à
[ ]*étcndue de la membrane olfactive, elle est nceessairemcnt
' moindre, tant te museau est court; les cornets, certaine-
* ment moins allongés pour la même raison, sont aussi peut-
' être moins subdivises : l'inférieur est proportionne Ile ment
' moindre que les sopérieurs.
Les hjrùoes, et surtout les chiens ressemblent beaucoup
lUX ours sous le rapport de l'appareil de l'olfaction; il se
> pourrait cependant qu'il j eût en général un peu moins de
I. déretoppemenl dans tes cornets. Le oei est sortoul moins
mobile; mai.a sa partie nue est plus humide, plus vis-
queuse.
i c'est principalement dans
arrivée i sou summum de
>sc absolument co|ii(nc
1
Chat.
I
». . _»
agO DE LAPPAREIL DE LODORAT
extrémité antérieure. Le cornet que j'ai nommé sphénoîdal
est au contraire tout-à-fait inférieur; il se compo«^e d*uDe
grande quantité de lames dont les plus courtes se portent en
arrière jusqu'à l'articulation du vomeravcc le corps du sphé-
Doide antérieur, et qui communiquent ainsi arec son sinus.
Quant au cornet iiirérieur, il naît par un seul pédicule la-
melleux de la face interne de Fos maxillaire et du prae-
maxillnire , et il se subdivise bientôt en deux lames , une su-
périeure, l'autre inférieure, qui sVnruulenl horizontalement
en coniel. C'est de la convexité de chacun de ces cornets
que nais*«ent ensuite des lames presque puralltles qui se sub-
divisent ellcs-méuies un si grand nombre de fois, surtout
pour l'inférieure, qu'il en résulte un véritable tissu spongieux
qui remplit toute la partie inférieure de la cavité nasale, ou
le canal de la respiration.
Les sinus frontal, maxillaire et sphénoîdal sont aussi évi-
demment beaucoup plus élcndus que dun^i les mammifères
des groupes précédens ; mais le supérieur se borne au fron-
tal, et Tinférieur au corps du sphénoîle antérieur.
Le nez est constamment terminal, quelquefois mAme il
dépasse beaucoup, non-seulement Torlfice osseux des na-
rines , RHiis même celui de la bouche.
La disposition des cartilages composnns est encore plus
tubuleuse que dans les makis, c'est-à-dire que le cartilage
dorsal se roule en un tube presque complet, dont l'ouver-
ture est bordée au côté externe par le marginal; on y voit
aussi, encore mieux que dans ceux-ci « la terminaison un peu
contournée et cartilagineuse du cornet inférieur. iMais comme
ce prolongement nasal devient souvent mobile en totalité
dansions les sens, les muscles extrin^èqlle^ acquièrent un plus
grand développement; il s*en trouve même de nouveaux,
entre autres un faisceau qui de l'os maxillaire sous l'éléva-
teur commun et l'élévateur propre dt; la lèvre supérieure,
9e porte par un tendon aiu cartilages du oei^ et qui lé t|ie
DANS LES MAHMIFÈRKS. i^
espèces de phoques, et aurtoiil les morses, ont le cornet in-
férieur plus petit et moins subdivisé.
Tous ces animaux présentent aussi dans le nex une modi-
fication remarquable qui lient it leur fucullé de plonger long-
temps sons l'eau ; nous en parlerons plus tard.
Le groupe des mamuiifÈrtts édenttjs terrestres, quoique Oi
exclusivement carnussiers, et quoique leurs mQchoires soient
Bouienl excessiTemetit prolongées, n'offre cependant qu'un
appareil d'oiractioo asset peu développé, du moins dans k
cornet inférieur; car la fosse clliuioidale est au contraire
Énorme ; aussi les cornets qui en nat?seot sont-ils trés-mul-
ti^liés, i peu prés comme dans tes Téritables carnassiers.
Je n'vi cependant étudié suOlsaminenl que te» tatous ■ les
founnillers et les pungtilios.
Dons les lulous, les masses ethmoidalcs sont les plus
gran<Ies qne j'aie jumais vues dans nucun mammirèrc ; elles
forment tout aulair de la losse criblée une quantité immense
de lames qui rendent le frontal à l'extérieur, entre les
orbites, et qui se recourbent en dessus et en dessous, sans
cependant qu'il y uîl de sinus supérieur ni postérieur.
Dans les pangolins, le cornet inférieur est une simple
Ume, presque comme dans l'homme : les cornets elbmoî-
ilaux sont fort nombreux, moins cependant que dans Icn
tatous.
Les fourmiliers ont cesoornetssupérieursenuore beaucoup i
moins nombreux, beaucoup moin? étendus. Le cornet infé-
rieur n'est également qu'une assez longue lame recourbée,
cl formant un canal respiratoire Irès-étroit. Je n'ai pas vu
non plus de srnus frontal ni sphénoMal.
La famille des édcntéç aqualiqucst modiGée le plus pos-
tible pour vivre dans l'eau, offre celte singulière anomalie
que la partie tthmoiditle de l'appareil a disparu presque eu
lOla)ilé,etqu'ilQe reste plus que la partie maxillaire, comme
nous allons le voir bientôt à l'article des .inomalies-
I
m-
•CClirOTM.
€lMUTe-9oa-
19a DE LAPPAREIL DE LODORAT
Les petits cainassiers insectivores sont encore moins bien
partagés sous le rapport de rolfaction , comme on peut le
Toir dans le hérisson, la taupe, la musaraigne. En effet,
dans le premier, les lames de Tethmoîde, quoique grandes
et étendues, sont cependant beaucoup moins nombreuses
qae dans les véritables carnassiers; le cornet inférieur est
encore assez considérable, mais il n*a aussi que quatre ou cinq
lames. Sf la taupe semble être plus heureusement organisée
à cause du grand nombre de lames de l'elhmoîde qui est au
moins de huit, la simplicité pre.-^que complète du cornet in-
férieur établit une sorte de compensation. La structure du
nez de ce petit animal, déterminée par l'usage qu*il en fait
pour fouir, tient à une anomalie dunt nous parlerons plus
loin. Je me bornerai à dire en ce moment que dans cette
Cunille le nez est sourent modifié d'une manière assez Ta-
riable. Ainsi ^ sans parler de son prolongement énorme
dans les tenrecs, dans les musaraignes, et surtout dans le
desman, où il est extrêmement aplati , ou trouve que la partie
nue de celui du hérisson est dentelée à son bord externe , et
que dans le condjlure toute cette partie est garnie à sa
circonférence d*une série dt lames, molles et probablement
fort sensibles.
La famille des chéiroptères ou des chauve -souris, que
l'ensemble de l'organisation doit réellement faire placer à la
tète de cet ordre, est aussi celle dont l'appareil olfactif est le
moins développé, et qui par conséquent sous ce rapport se
rapproche davantage des quadrumanes.
Nous allons voir aussi à l'article des anomalies inexpli-
cables , qae la plupart de ces animaux présentent à Pexté-
rieur du nez quelque chose d'extrêmement singulier.
Les carnassiers aquatiques, comme les loutres, les pho-
ques , ont en général un appareil d'olfaction très-développé ,
et qui a beaucoup de rapport avec ce qui a lieu dans les
chats et genres roislns : il paraît cependant que quelques
DANS LES MkUUiritlJÊS. 3qS"
espèces île phoques, «I surloiit les murses, ont le cornet in-
(ièrieur plus [)t^til cl moiii!» subdivisé.
Tous ces animaux présentenl aussi dans le nei une modi-
Bcalion reniarquiible qui lient A leur fuculic de plonger long-
temps BOUS l'eau ; nous en parlerons plus lard.
Le groupe des mommirères édentés terrestres , quoique □
exclusivement carnassiers, et quoique leurs m fluho ires soient
souvent excessivement prnlongées, n'offre cependant qu'un
■ppareil d'oiraclîon assri peu développé, du moins dans le
cornet inrérienri car ta fos^e clhmuïdale est uu contraire
énorme ; aussi les cornets qui en nai<>seDt sont-ils Irès-mul-
li^liês, à peu prés comme dims les véritables carnassiers.
^e n'ai cependant étudié sufTisamment que les tatous , les
Jburmillers et les pangulinfl.
Dans les tatous, les masses ethmoîdalcs sont les plus
l^pandes que j'aie j^imais vues dans aucun mammifère ; elles
P ^brinenl tout autour de la fosse criblée une quantité immense
mjtit lames qui renfirni le frontal & l'extcrieur, entre les
f ^bites, et qui se recourbent en dessus et en dessous, saus
Mpendani qu'il y ait de sinus supérieur ni postérieur.
Dans les pangolins, le cornet inférieur est une simple
l^mei presque comme dans l'homme : les cornets ethmoï-
E sont fort nombreux, moins cependant que dans les
is.
ES rourmilleri ont ces cornets supérieurs enuore beaucoup
as nombreux, beaucoup moins étendus, Le cornet infé-
r n'est également qu'une asstx longue lame recourbée ,
I at formant un canal respiratoire Irés-êtruît. Je n'aî pas vu
I don plus de sinus frontal ni sphénoïdal.
La famille des édenté< aquatiques, modiQée te plus pos-
I /lible pour vivre dans l'eau, offre cette singulière anomalie
le la partie cthmoîdale de l'appareil a disparu presque en
Iftlilé, et qu'il ne reste plus que la partie maxillaire, comme
I ^us allons le voir bientOl à l'article dus anomalies.
294
DE LAPPAREIL DE LODORAT
Dint les roo'
geuM.
Êcar«uili,
raU , etc.
A
Porct-ëpica.
Kifvret.
L*ordre des rongeurs offre pour différeoce générale que
l'organe de rolfaclion est beaucoup moins déreloppè que
dans les carnassiers y et même que dans les animaux ongulés ;
mais ils diffèrent assez peu entre eux.
Dans les écureuils, les loirs, les marmottes, les rats, les
hamsters, surtout dans les ondatras, la cavité olfactire très-
étfoite est encore plus ou moins fortement rétrécie entre les
orbites. Les cornets supérieurs sont petits et très-peu diyisés;
rinférieur , très-remonté à cause de la grande extension des
os incisifs, est encore beaucoup plus simple.
Quant au ncx, il est fort court et très-peu mobile, h peu
près comme dans tous les autres rongeurs ; il est couTert
de poils, si ce n'est dan» le milieu de la cloison, ce qui
forme une fente qui se prolonge le long de la lèrre supé-
rieure.
Dans les porcs-épics, la cavité olfactive est beaucoup plus
grande, plus même que celle du cerveau; et cependant les
cornets ethmoîdaux ne sont ni très- étendus^ ni très-
nombreux. Le supérieur ou nasal forme une longue lame
recourbée qui se prolonge jusqu'à Textrémité antérieure de
la cavité, en cachant en dehors le cornet inférieur : celui-ci
est du reste assez court, et ne forme qu'une seule lame re-
courbée.
Le sinus maxillaire est assez grand; il n*y a pas de sinus
sphénôîdal; quant au sinus supérieur, il ne se borne pas à
l'os frontal, mais il pénètre dans celui du nez; il est par
conséquent fort grand.
Le nez du porc-épic est remarquable par sa grosseur;
mais du reste il n'offre rien de particulier.
La famille des lièvres a la cavité olfactive en général assiz
étroite ; les cornets ethmoîdaux ne sont -divisés qu'en trois
lames principales qui se rattachent indubitablement au to-
mer, dont elles ne sont qu'une dépendance.' Le cornet infé-
rieur n'est formé que par uae seule écaille oVale , appliquée
nATfS LES MAMMIFÈRES. 396
contre l'os maxillaire , ri diint les deux f-icus sont pourvues
de quelques hmes longiluilin.iles.
Le sinu» niaxilhiire est toujours fort étroil : il n'y a aucune
trace des deux uuires.
Les mamiiiirèrcs île la famille des ngoulii ont plus de r-ip-
porl dans l'appnreil de l'ulfacliou a\ei; les piiru»-épics qu'A-
vec k'S lièvres; U partie elhmoMale de l'iippureil egl séparée
Ae l'antérieure ou maxillaire par un bourscuOement roniidÉ-
nble de U parni interne d» sinus maxillaire qui esl Lrès-
^and. Du reste, l'vlhmoïdL' n'u. outre un petit protongeuieni
fimntn-nasal, que qiioire lames longitudinales a.'seï eouptes.
Eart éloignées de toucl^r le cornet untéiieur, qui [«'l'âl pruâ-
que composé que d'utte lame verticale attachée par un pédi
«oie médian.
Dans ces animaux , l'os incisir fournit aussi une espèce de
petit cornet à l.i partie antérieure et inrêrieure de la caiilé ;
«t les os du nei en ont également un fprl singulier qui plonge
fresque verticnlerneut eu aifiére du eoroel intérieur, et dont
l'euverture est en avant.
Il n'y a pus d'autre sinus que te maxill.iire.
L'éléphant présente dans la partie essentielle de Papparcil
>de l'olfactiiia, un certain nombre de rapports hvcc ee qui a
:a dans les rongeurs. La cavité est médiocre : ce qu'elle oiïre
^Êt plus singulier, c'est qu'elle est courbée presque à angle
)il dans sa longueur; c'est <lans la |iurlie antérieure que se
luve le cornet HiTérieur qui est simple, et disposé un peu
mme dans l*hommt-; et c't^sl nu sommet rie la partie pos-
dirieure qu'existent les cornets ethmoïdaux qui m'ont paru
«WMei peu snbdivlsès.
' Les sinus supérieurs sont énormes, 'puisqu'ils »e conti-
lUenl dans une «trie de iiunibrcnse» cellules qui séparent lus
leur tailles de Inus tes os du i;ranc.
' Quant RU on, il est cwiveriienn» organe de préhension
bnt rrous parlerons plus loiu à l'article des anomnlieâ.
1
1
agS I>K LAPPAHEIL DE LODOHàT
de la narine. Dans le cheval, il est fort épais 9 et se porte
transversuletnent d'un cartilage marginal à riiulre, confondu
par son bord antérieur arec le muscle orbiculaire des lèvres.
Le muscle extenseur latéral ou releveur du nez, que noos
arons vu dans le» carnassiers à museau prolongé » se terminer
sur le dos de cet organe, devient duos le cheval un muscle
releveur puissant de la lèvre supérieure.
L*liippopDtamti qui commence la section des ongulés â
système de doigts pairs, ressemble beaucoup au cheval pour
la partie intérieure de ra]>pareil; les cornets ethmoîdauz
étant assez peu considérables , et rînférieur simple ; mais le
nez paraît très - différent ; les narines sont fort petites,
étroites, semi-lunaires, sans repli cutané et très-distantes
Tune de l'autre Je ne connais pas du reste la structure do
nez de cet animal.
Le cochon offre Pappareil de l'olfaction le plus compliqué
de tout le groupe.
Le cochon. Les masses de l'ethmoîde sont assez considérables; le
cornet supérieur ou frontal est bien di^trnct ; il se prolonge
en avant, en formant plusieurs anfractuo.^ités dont la plus
grande se continue ayec une sorte de cornet de Tos du nez
correspondant. Quant au cornet intérieur, il est très-long, et
se compose de deux lames enroulées en cornet et portées sor
une lame servant de pédicule commun.
Les sinus sont énormes, et surtout les supérieurs, qui
avec l'âge dédoublent tous les os du crône; L'inférieur ne se
borne pas an sphénoïde antérieur; mais il se prolonge dans
te postérieur; et ce qui est plus singulier, c'est qu'il des-
cend dans les apophyses plérygoîdes , et remonte dans l'apo-
physe malaire du temporal. Le sinus ttioxiilairc pénètre 'aussi
dans Tos zygomalique.
Le nez du cochon est modiGé en un organe propre à fonil*
kr^ à chercher la nourritU/e dans 1» terre' ^ndus enparleron»
à rarticle des aaomalietf» ^ : .,.,.
=99
Les animaux rumianns, sous le rapport de l'organi; du li
roiraction, comme sous beaucoup d'outrer, sonlpre5<iiieun<
lîÈremcnl semblables ; ils ne diffirent guùre que par lu l'orme
do oei.
La cavitô olfactifc proportionnelle à la longueur du mu-
seau, est toujours fort grande; les lames ethmoîdales sont
uu nombre de quatre à cinq disposées presque pnrjllèlemenl.
Le lornet iorérieur Torme une sorte de botte prismaiiqtie,
composée de deux ou trois replis qui s'enveloppent ; il est
tris-allongè.
Les sinus sont asïei développés : ce que le i^upèrieur ou
(iroDlal offre de plus remarquable, c'est qu'il se continue
dans les prolongement qui soutiennent les cornes ou les
f, voies , dont le front de beaucoup de ruroinans est armé.
Le iici des animaux ruminans oITre deux formes partîcu-
lîires : dans l'une, les narines toujours â peu près ovales et
0 peu sigmoides , sont ù peu prés paralKIes , lr6»-dis-
IDtes l'une de l'autre , et an milieu d'un large muHe ; tous
h cerfs , une partie âvi antilopes , les bœufs , son) dans ce
^-.^1. Dans l'aulrc forme, lia narines convergent vers la
iRoison médiane, de manière A @lre fort peu éloignées A leur
btrémilé inférieure et aniérieitie. Dans ce cas, il n'y a
lais de muQe férilablc] et la cloison des narines olTre une
\Me qui partage aussi la lèvre supérieure en deux. Les cha-
keaux , les hmas , un certain nombre d'espèces d'antilopes,
ts cbérres , tes moulons , ont celte espèce de nei-
' Malgré celte différence dan* la Forme du nei des ruminans,
t' paraît qu'il est cepcndiinl A peu près loujours composé
dtmëme. N'étant jamais mobile en totalité, il enrésulle que
k cartilage nasal est peu solide, peu épais, et forme une
espèce de canal qui est seulemeul plus mince dans certains
'tadrniis, de manière qu'on peut y reconnaître la cloison , le
grillage dorsal et mônie l'alaire, d'une manière nsseï dis-
tincte. Quant aux muscles, l'élévateur commun n'enroie pas
I
I
1
3oo DE l'appareil de l'odoeat
é?ideinment de fibres à la narine ; mais au-dessous de lui est
un élévateur propre , ou dilatateur, qui de Tos maxillaire se
porte au cartilage latéral auquel il s*insère par un tendon ;
il j a aussi un incisif assez évident qui peut abaisser le bord
inférieur de la narine, un peu renQé en bourrelet.
Dans les mammifères de la sous-classe des didelphes^ on
ne trouve aucune modification qui leur soit exclusivement
propre, comme on devait bien s*j attendre. On y observe
même les différences générales que nous avons signalées
dans la première sous-classe, et qui concordent assex bien
avec Tespèce de nourriture; ainsi les espèces carnassières
ont Tappareil de l'olfaction plus développé que celles qui
sont essentiellement berbivores, et les édentés ont souvent
des masses ethmoldales fort considérables ; les sarigues , par
exemple, ont la lame criblée très>-grande et profondément
cxcavée. Le cornet inférieur est aussi très-allongé ; remplis-
sant presque toute la partie inférieure des fosses nasales , il
se dichotomise un assez grand nombre de fois pour paraître
presque celluleux : le nez est aussi assez conformé comme
celui des carnassiers, il est nu et terminal.
Les phalangers offrent déjà une diminution évidente dans
la grandeur de la lame criblée et dans retendue et la division
du cornet inférieur.
Les phascolomes sont presque dans le cas des rongeurs
ordinaires; Pethmoîde est fort petit; le cornet supérieur se
prolonge en une longue lame sous Tos du nez , et le cornet
inférieur ou maxillaire est peu considérable 5 comme bnlleux
et très-loin d'atteindre le bord de Touverture antérieure. Le
sinus maxillaire est aussi peu large; le sphénoidal est nul,
çt le frontal est presque comme dans le porc-épic.
Le nez paraît en effet semblable à celui des rongeurs.
L*écbidné et rornitborhynque sont aussi très-rapprochés
sous ce rapport, des édentés monodelphes : la cavité est en
général ^llopgée^ étroite, d'abord, puis ensuite élargie.
DANS LES MAMMIFÈRES. 3oi
Dans le premier , Tos ethmoîde est énorme ; il forme une Lëchida
saillie considérable dans l'intérieur du crâne; elle est percée 9
ainsi que la fosse ethmoîdale , d*une infinité de trous. Les
lames Tcrticales de cet os sont proportionnelles & son éten»
due. Le cornet inférieur est au contraire très- petit , fort
allongé f simple et terminé en pointe , en arant comme en
arrière.
Le nez est presque nul; je n'en connais pas la composi-
tion; les ouvertures des narines ne sont que deux petits ori-
fices arrondis, très-rapprochés Tun de Tautre.
L*ornithorhynque paraît avoir son appareil d*olfaction L*oraitbori
ifÊÊm
moins développé. D'après ce que dit M. Home , on y yoit
une disposition assez analogue à ce qui existe dans les mam-
mifères avec cette différence importante, que la cavité céré-
brale ne communique avec i^olfactive que par un seul assez
grand trou , et non par une lame criblée. Des deux cornets
qu'il admet de chaque côté, le postérieur ethmoîdal est
plus court que l'antérieur ou que linférieur qui se dirige
longitudinalement, et dont la surface externe est très-irré-
gulière.
Quant au nez, il en existe encore moins peut-être que
dans réchîdné : les orifices des narines sont de simples
trous ronds, très-rapprochés entre eux, et percés dans la
membrane qui remplit le grand espace inter-maxillaire.
Il ne nous reste plus pour t^miner cet examen de l'appa-
rei! de l'olfaction dans la première classe des ostéozoaires ,
qu'à décrire les anomalies qu'il peut présenter.
Ces anomalies sont comme toutes celles que l'on peut ren- ?^. *"<>"*'
■ * de lapparo
contrer dans les organes extérieurs de deux sortes; elles ^*^>àant
peuvent être déterminées pour un but particulier , pour un
usage qui n'appartient pas à la fonction spéciale de l'or-
gane* mais qui est éyideot, ou bien pour un usage tout-à-
fait inconnu.
Nous rangeons dans la première catégorie les modifica-
502 DE l'appareil DE LODORAT
tioDS des narines ou du nez , déterminées par la Décessîté
qu'a ranimai i* de se senrir de son nés pour fouiller dans la
terre et j chercher sa nourriture; 2* de s'en serTir comme
organe plus ou moins parfait de préhensiod ; 3* en6n de
plonger dans Teau, d'y poursuivre > d'y saisir et même d'y
avaler sa proie.
Dans la seconde catégorie, je n'aurai à faire connaître
que la modification du nez des chauye-souris.
for foaii- Dans le premier cas le nez seul est modiûé , et il est con-
, ou du
utoir. Yerti en ce qu'on nomme un boutoir. On peut dire que l'o-
rigine de cette modification est dans le nez des carnassiers 9
et surtout des espèces chez lesquelles il est très-prolongé y
comme dans le coati. Le boutoir n'en diffère en effet qu'en ce
que la partie antérieure de la cloison des narines est pro-
longée par un os élargi à son extrémité ; en ce que les
muscles moteurs de ce boutoir sont beaucoup plus subdi-
risés, plus épais, enfin que la peau qui le termine plust)u
moins nue , reçoit une grande quantité de nerfs.
Dans la taupe, qui appartient au groupe des carnassiers f le
muscle élévateur commun forme un faisceau considérable qui
s'insère sur les parties latérales de la tête, jusque derrière
et au-dessus du conduit auditif. Ce faisceau se subdivise
ensuile en trois muscles, le supérieur va sur le dos*du bou-
toir, où il forme avec son congénère une membrane tendi-
neuse; Tinférieur se comporte de même au-dessous de ce
même boutoir ; tandis que le muscle latéral subdivisé en
deux, va par deux tendons se terminer au côlé exleme du
cartilage marginal.
Il y a en outre un petit muscle abaisseur ordinaire , et un
dorsal transverse, en grande partie fibreux , qui enveloppe
les muscles longitudinaux.
Dans le cochon , le boutoir est moins long , mais encore
plus solide que celui de la taupe ; il est du reste mû par des
muscles a peu près disposés de même; mais qui se pro-
DANS LES UAUHIFÊRES. 5o3
longent beaucoup uti)irig en urrtt.-r>; ; le plu» supérieur- tient
de t'os lucryiiial; «<"i lenilmi se icniiim: prc-que au bord
(t na\ (lu boiKuir : il en vient lUux luiéraux Je l'os niaiJI-
laire. Va autre beaucoup plu^ pelîl, et mr un phin plus
profond, te porte obliquement de l'os naa^il uu c^iiiljge
inar|;inal : c'e^l l'aniilugue (tu uiusi.le court dans le eliuval.
Eirfiii t 'incisif «St considéi nble.
Ce boutoir du cachou est if^rminé piir une large plaque
«erlicule nue, un peu «i^queuse, diiiiii laquelle sont penés
les oriGces de» iturines en forme île petits trous runds,
Ij, . La seconde espèce de modilicntion du nt^i, esi celle qui le i
■^onrerlil en un urf^uiie de pK-bcii^ion : pour cela il se pro-
HP^Ilooge plu» ou iiioiu», mais seulement dans ses parties der-
«lOÎdes et musculaires : c'est ce qui forme ce qu'on nomme
onc trompe.
Le tapir est le mammifère (i)nCi l'oDCommcnce à observer
un premier degré de di-Teloppeiiieiil de cel organe.
Je n'ai pas disséqué la trompe du tapir; c'eiil d'tiprês
H. Ciivier que j'en parle : elle est composée du prolunge-
roenl de lu membrane des narines, formant deux luyaus
membraneux, ci de celui de la peau , entre lesquels sont des
_-,,&r(-s musculaires de deux sorten, les unes intrinsèques, sa
^Hnrlant de l'enveloppe externe à t'interne, et les autres ex-
^ntïnsèqite^ : celle»-L'i prorietineril de dilTérens muxcles longi-
^BtBdinaux. Le releveur direct est lounti par un tendon qui pro-
¥ —
(l) D'aprt* Pi-ran. une f^nnde (spèce de phoque ii
■ciïble ^t pmlr.tigdj ouii an en ignore complËleiucnl la i
J'ai mCnic p'Dié qii<.- la figure qu'il u doaiiéi; de 6on phoque a
liif-D tire iaciacfe. C<^ qu'il j a de crHiîn, c'«*t que le mile
in de cipcrt 4t phoque dyamcn du Sud (pAoo
e linguiiéri.- modiGcaliua du nei, ea ce qu'il pcul dire gonllé
(tirigé eaiome uni' tarir de leuie; pcul-Slre celd eit-il dd au grand
trtoppfraeDl du s^ilcmc taKuUirr.
I
3o4 i>B l'appareil de l'odorat
Tient du cerfico-nasal , et qui se fixe à la base de la trompe.
Il y en a un autre analogue au relereur de la lèyre supé-
rieure du cheTaly avec cette différence que c'est au-dessus
des naseaux qu'il se termine dans le tapir ; enfin les fibres
longitudinales sont fournies par deux portions du oiusclc re-
leveur commun , qui Tiennent d'au-dessous de Toeil.
^éphant. Mais c'est dans l'éléphant que la modification pro|^08cidale
du nex est arrivée au summum de son développement. Je vais
la décrire avec quelques détails , d'après mes propres obser>
Tations.
proM exu- La trompe de l'éléphant forme une masse conique énorme,
flexible dans tous les sens et dans tous les points, suscep-
tible de se raccourcir et de s'allonger ; mais dans son état
ordinaire, pouvant aisément atteindre à terre sans que l'a-
nimal soit obligé de baisser la tête. La peau qui la. recouvre
à l'extérieur , ne diffère pas de celle du reste du corps ; on y
remarque seulement des rides transversales nombreuses qui
lui donnent un peu la dii^position subarticulée , et dans les-
quelles se passent les mouvemens de raccourcissement et
d'allongement. Elle est traversée dans toute sa longueur par
la continuation des fosses nasales qui forment deux longs
tubes, séparés entre eux par une cloison beaucoup plus
épaisse , et surtout d'une structure toute différente que celle
des narines proprement dites : elle est en effet en grande
partie musculaire, comme nous allons le voir tout à l'heure.
Elle commence en haut au bord antérieur du septum carti-
lagineux, et elle se termine obliquement dans l'espèce de
petit entonnoir que forme le nez à son extrémité. Nous
avons déjà fait observer que le bord de cet orifice, qui
semble unique, se divise en deux parties, l'une postérieure
ou le talon, la paume, et l'autre antérieure qui se pro-
longe en forme de doigt.
t^rieure. La membrane qui tapisf^e ces tubes n'est donc que la
continuation de la membrane des narines ; mais elle n'en
DANS LES MAUMIPÉRF.S. 3o5
ofite pas la uiodifjcntion alfuclive ; elle est assez 9i,'che , assez
lis»e, quoique un peu crypteu^ic, et toujours fort adhérente
au tissu sous-jaceai; vers son extrcmilë extérieure, c'esl-â-
dire dans l'éTasement de la trompe, elle est ridée irrégulië-
rwneni, & pou prés comme la peau du dos de la main de
l'homme.
La cavité proboscidale, ditns sa caolinuatioD avec la fosse
nasale correspondante , ne m'a offert ni valrule, ni rétré-
cissement évident; elle va même toujours en n'élargissant
eraduellcment jusque la flexion de la cavité nasale, c'est-à-
dire au deli du cornet inférieur, ou sous le cartilage dorsal
du nei qui est assez large, scutiforme. mais peu prolongé,
puisqu'il dépasse â peine le cornet inférieur. L'os du nez,
comme nous le verrons plus lard, est encore beaucoup plus
remonté et trës-court.
Les muscles qui meuvent cet organe en totalité ou dans
ses différentes parties, sont de deux sortes; les uns sont
réellement d'ubord extrinsèques, parce qu'ils ont leur ori-
gine aux os de la tête ; mais ils deviennent peu à peu tout-ù-
fait intrinsèques, en ce qu'ils sont continués dans toute la
longueur de la trompe, par de nouveaux faisceaux qui
naissent dans l'êcartement de ceux qui viennent de finir,
et qui se succèdent ainsi jusqu'il l'extrémité de l'organe où ils
se Confondent tous en formant un tissu contractile presque
homogène, il peu près comme dans la partie antérieure de
la langue des mammifères. J'en compte trois de cbaque cûlé ;
mais comme le supérieur et l'inférieur d'un cOté se réunissent
à ceux de l'autre, je ne vais les décrire que sous trois titres
seulement. Ce sont, comme dans les autres mammifères:
l'un muscle élévateur formé par une masse énorme qui
prend son attache supérieure par plusieurs faisceaux dis-
tincts A la ligne supérieure du front , A l'os du nez , au carti-
lage dorsal , au côté externe de l'ouverture nasale ; de ces diffé-
* points, lesfaisceauxcomposans, placés de champ ,^con-
3o5 ^H
ente M
I
^ren* pomts , l
5o() DE l'appareil de lodorat
▼ergeot rers l'axe de la trompe, en adhérant par leur lM>rd
' supérieur à la peau , et par Tautre à un (issu cellulaire serré 9
d'où naissent d'autres petits muscles qui ?OQt aux conduits.
Eicvateur latë- 3* Un muscle éléyateur commuu qui est latéral, un peu
inférieur, et plus superficiel , naît en dehors du maxil-
laire , au-dessous de l'orbite , de toute la face externe de l'os
incisif, et enfin de la circonférence de l'aWéole de la défense.
Ses fibres, formant une couche plus mince sur ses deux
bords où elle s'applique sur le muscle éléyateur et sur le
suivant, se partagent en petits nmscles assex distincts , posés
à plat , qui se portent d'abord obliquement de dehors en de-
dans, puis d'autant plus dans la direction de la trompe , qu'ils
approchent davantage de son extrémité; ils se terminent
d'abord à la lèrre elle-même , puis successirement dans
toute la longueur de la trompe , mais sans jamais atteindre
le canal des narines. 3* Un muscle abaisseur qui est encore
beaucoup plus épais même que le supérieur; il occupe toute
la moitié inférieure de la trompe , sans cependant dépasser
le bord inférieur des canaux ; caché en dehors et en haut par
le bord inférieur de Téléyateur dorsal, dont il est séparé par
le faisceau des artères et des nerfs , en dehors et en dessous par
l'élévateur commun , il n'est tout-à-Cait sous-cutané que dans
sa partie inférieure. Il naît de l'os incisif dans la plus grande
partie de sa sui^fiice antérieure et même postérieure, ainsi
que du rebord alvéolaire confondu arec l'éléyateur commun.
Ses premiers faisceaux vont obliquement de l'os iocbif à la
partie inférieure du canal nasal, plus ou moins immédiatement;
mais tous les autres sont verticaux, et vont réellement de la
peau^Ace même canal; les fibres deviennent de plus en plus
perpendiculaires Aeelui-ci, et par conséquent parallèles entre
elles ; les faisceaux médians s'écartent même un peu en dehors
de manière à former au milieu de la partie inférieure de la
masse probosoidaie un asseï large espace , rempli par an Ustn
celhilaiQS vefneax, et par des fibres moscolaîres treasverses.
Ainsi le mode de terminaison des rnîaceauz d'origine et
des faisceaux nouTeaiti de ce muscle abaisseur, est toul dif-
rérent de ce qui a lieu pour l'élé valeur propre et même puur
l'élévateur commun. Ces ftiisceaux sont du reste de mitin^
en moins distincts, A mesure qu'ils approchent de l'ex-
Irèmilé de l'urgaoe où ils s'Irrjdient à tous les points de lu
peau qui forme le bourrelet iurérieur de l'orifice de ta
trompe.
Les muscles Intrinsèques sont ceux qui n'ont aucune at-
tache au système osseux . et qui sont au-dessous de la couche
épaisse formée par les précédens. Ces muscles înlrinsèques
sont de deux sortes : les premiers, dont on peut encore
trouver l'analogue dans quelques libres (ransverses du muscle
incisif des autres mammifères qui se répéteraient dans toute
la longueur de la cloison ; ce sont de petits faisceaux irans-
Tcrses qui, d'abord plus long<i, occupent l'espace concave
formé par l'écarlcmeat des fibres internes du muscle abais-
seur, et qui en^pile existent aussi dans la cloison épaisse qui
sépare les canaux membraneux.
Il est (ilus difficile de trouver l'analogue de la seconde
sorte des muscles intrinsèques de la trompe; ils sont au-des-
sous de la couche épaisse formée par les muscles extrin-
sèques, et surtout par rélévaleur, entre les faisceaux des-
quels ils prennent naissance du tissu cellulaire qui les sé-
pare, et même de celui de la peau, pour se terminer aux
conduits Gbro-muqueux. La direction de leur? libres esl donc
tout-à-fait perpendiculaire k celle des muscles longitudinaux ;
mais les longues cloisons qu'elles forment leur sont parallèles;
en sorte qu'on peut concevoir qu'il y a autant de muscles
que la cloison a de fibres. Ces espèces de cloisons sont sépa-
rées entre elle» par beaucoup de graisse, et c'efit au poiiil de
leur nrigine du tissu cellulaire qui les sépare des lames du
Durcie élévateur, que se trouvent les cordons nerveuxi les
■4rtires et les veines qui nourrissent et animent oe nei pro-
Hflirtères et les veines <
I
30 Pont tirre
dans TeMi.
Daot Ict
phoqtiM, elc.
Dans
1m o^lacës.
3o8 DE l'appareil de l'odouat
boscidal, et qui soDt proportionnels à son énorme déyelop-
pemeot.
La modification anomale que nous Tenons de faire con-
naître dans réléphant, n*a essentiellement lieu que dans la
partie accessoire qui forme Porifice antérieur de la cavité
olfactive ou dans le nez : celle dont nous allons maintenant
nous occuper est beaucoup plus profonde, puisqu'elle existe
non-seulement dans cette partie, mais encore dans Tor-
gane lui-mfiine ou dans la membrane pituitaire : elle se
trouve en rapport avec la nécessité de plus en plus grande
où ae trouva Tanimal de vivre au milieu d'un fluide qu*ii ne
peut respirer, ou dans l'eau , et par conséquent elle con-
cordé avec l'appareil de la respiration , comme nous le
Terrons plus tard.
Cette modification n'arrive cependant pas de suite à son
summum : elle commence d'abord par n'être perceptible que
dans la forme des orifices extérieurs des narines qui sont
moins ouTerts, etqui sont même quelquefois complètement
fermés dans l'état de repos. La loutre, parmi fes carnassiers,
l'ondatra, et surtout le castor parmi les rongeurs, le la-
manlio , le dugon, l'hippopotame parmi les ongulés, et
peut-être l'ornithorhjrnque parmi les didelphes, sont dans
le premier cas à ce qu'il me semble ; mais les phoques sont
certainement dans le second. L'ouverture de la narine alors
D^est qu'une simple fente courbée en C , formée par lès deux
branches du cartilage de Torifice dont l'externe se colle
•zactement sur l'interne. Il en résulte qu'il faut un effort
musculaire pour ouvrir la narine; et il est prodoit par le
muscle que nous avons appelé le dilatateur des narines,
alors plus développé qu'il n'est habituellement.
Mais c'est dans les véritables cétacés que la modification
est la plus profonde, au point que l'npparcil de Toffaction
ordinaire ne sert plus qu'à la respiration , et quefquefois à
la sortie de Tenu que l'animal a introduite dans là caTÎté
DANS LBS MAUUIFÉRES. JÔ9
buccale avec sa proie. D'abord , pour la fadlilê de celte
fonclioii , au lieu que la cnrilé olfaclive se trouve dans la
(lirccUoa horizontale ou dans le prolong^fuicnt du troue , elle
suit celle qu'a prise In lèle de la Irachée-arlëre ou le larjnx
qui se recourbe en haut , presque il angle droit , pour se ter-
minerA ïd ratine du front; il en résulte que, quoique située
réellement entre les niâmes os que dans lus autres mammi-
fères, celte c.iTité est beaucoup moinij grande, tout-â-fait
verticale et réellement réduite au canal respiratoire. On n'y
aperçoit en effet aucune trace des cornets supérieurs ou
etfamoîdaui. On pourrait penser qu'ils ont été toul-â-fail
rejetés en dehors, et qu'ils esisicnl sous une funoe souvent
assetbiiarrc» dans une espèce de siuus maxîlluire creusé à lu
racine de cet os sous la vodie orbitaire, en dcdau» et ep
aranl de l'œil , et qui se continue en haut et un peu ea ar-
rière pour former une sorte de sinus frontal. Mais je seruis
plus porté ù penser que l'os quelquefois en forme de poire,
qui se trouve dans ce sinus , est le rudiment du cornet inlé-
rieur. Quoi qu'il en soit , la cavité qui le conlienl n'a certai-
aucune communication avec le conal nasal , ni métnc
Wec l'extérieur; au contraire , elle communique en arrière
te un outre sinus situé en dehors du l'apophyse plèrygoldet
{ui se trouve en rapport arec la trompe d'EusIache. Je
s également certain qu'elle ne se prolonge pas en avant
lus l'écarlcment des os incisifs , écartement qui est enlière-
nent rempli par la cloison cartilagineuse du vomer.
■ La membrane qui tapisse celte cavité nasale est dure,
•èche, fibreuse, ne reçoit qu'un extrêmement petit nombre
de vaisseaux et de nerfs , en un mot n'offre aucun des carac-
tères d'une membrane olfactive. Celle qui se trouve dans le
•iaus maxillaire est évidemment plus molle et surtout beau-
Wup plus vasculaire : os remarque en effcl qu'elle est ta-
pissée par un lacis veineux. Ainsi la disposition de la mem-
e olfactive des cétacés, en siipfosont que celle du sinus le
I
3io DE l'appareil db lodorat
soit 9 est tout*ù-fait opposée à ce qui a liea dans les mamnii-
fères ordinaires : c'est la partie supérieure ou ethmoidale qui
est la plus sèche 5 et rinférieure ou maxillaire qui. est la plos
molle. Elle me semble le devenir encore davanta^ , et par
conséquent plus olfactive, lorsqu'elle est parrenue Tcrs l'ori-
fice extérieur; elle forme en effet dans le bourrelet fibro-
musculaire qui le ferme, des espèces de poches bîeo sjmé-
triques, c'est-à-dire semblables à droite et à gauche, mais
qui paraissent varier de forme et d'étendue suivant les es-
j^èces. J'en ai trouvé trois de chaque côté dans le manouio
ordinaire : la première est antérieure et inférieure; on y
trouve des espèces de replis ou dé circonvolutions formées
par une sorte de cartilage fort c<Mfipliqué, et sur lequel est
appliquée la membrane. Cette poche communique par une
large ouverture avec la cavité nasale. La seconde est au con-
traire supérieure ; de chaque côté de la cloison est Torifice
qui y conduit; elle forme des anfractuofités asseï nom-
breuses et irrégniières , creusées tfans >inè sorte de masse
fibreuse. De sa partie antérieure et inférieure naît un long
prolongement qui passe derrière la poche antérieur» , et qui
se recourbe vers la ligne médiane, de maatère à tonoher celui
du côté opposé. Enfin la troisième poche nasale est plus
petite et plus simple ; elle existe au-dessous d'une espèce de
tdhipon dont nous allons parler, et qui sert à fermer Porifice
des narines.
La membrane qui tapisse ces différentes poches est noire ,
molle, et pourvue d'un grand nombre de petites papilles : elle
adhère peu à la surface des corps qu'elle revêt.
'Dans le dauphin , |e n'ai trouvé que les deux poches prin-
cipales; l'antérieure et inférieure moins profonde $ moins
plissée que dans le marsouin ; et la supérieure qui ne forme
pas d'an fractuosités, et qui descend immédiatement appli-
quée sur les os du museau.
Le marsouin à froni hoi(0è offre encore une disposition ua
DANS LES UAMMIFERE6. Jl I
peu dilTérenlu, sinoD dans la poche aolérieure et superfi-
cielle qui esL A peu pris oomme dans le mursouio ordinaire,
mais dans oelle qui est supérieure et collée contre les os;
elle ■ KO effet trois culâ-dc-sac considérables, dont l'un se
recourbe en dedans < et dont les deux autre» se proloogeot le
long de la racine du museau : elle communique du reste
toujours arec l'entrée de la cavité nasale pur une asseï petite
OUTerture oblique.
Les orilices de cette singulière cavité olfactire sont aussi
profondément modifiés. Le postérieur, par une dispoaiiioa
particulière des muscles du voile du palais que nous connaî-
troosplus tard, peut embrasser complètement la tracl)ée-ar-
tère qui remonte daus les fusses nasales; et l'antérieur eu
auui totalemeut fermé dans l'état de repos, à l'uide d'une
es pé4» de tampon fibro- musculaire dont il noua reste à donnée
li^ description.
Une première singularité de l'oriGce extérieur des narines
des Glacés, c'est leur position à la partie la plus élevée de
U ligne dorsale , depuis l'extrémité plus ou moins antérieure,
ADinrae dans les cachalots , jusqu'à l'occiput ou à l'origine du
fMi I comme dans certains dauphins ; et cependant leur oriCce
^Hcuxesl toujours à la racine du front; mais dans le ca$ où
Jtarl&ce cutané n'est pas i la même place, il se prolonge
A l'étal membraneux, soit eu avant, soit en arriére.
Une autre chose particulière à la plupart des cétacés, c'est
^e la cloison des narines qui est alors totalement osseuse ,
M se prolonge que fort rarement jusqu'à l'extérieur, en sorte
^'il n'y a alors qu'un seul ori£ce extérieur pour les deux
JÊHnaes.
On donne il cet orifice le nom à'évent : quand il est simple,
U fonne une fente semi-lunaire dont les cornes sont le plus
souvent dirigées en arrière, mais qui le sont aussi quelque-
fois en a
1
I
jL Cette fente t:
formée par deux hni
relels :
3ia DE l'appareil de l'odorat
Tan supérieur^ peu mobile, est partagé en deux pariies par
la cloison des narines; l'autre 9 inférieur, beaucoup plus mo-
bile, est composé de deux terres, une externe, plus molle,
{»lus minee ; et l'autre, interne, se moulant exactement sur
le bouîlrrelet supérieur contre lequel elle s'applique.
La substance qui compose ces bourr^ets, et surtout l'In-
férîeur, est d'un tissu fibreux si serré , qu'elle semble presque
cartilagineuse.
Det muicief . Le muscle prmcipal , qui, en déprimant le tampon inférieur,
ouTfe l'orifice des narines, est un muscle abaisseur qui 9 né
de toute la partie antérieure et supérieure 'de l'os incisif, se
teftnine dans le bourrelet inférieur : se» fibres sont entre-
mêlées d'une grande quantité de -graisse. Les autres^ sont
dilatateurs : l'un est superficiel ; il nait de toute la circonfé-
rence de la crête frontale, en blessons de l'orbite' et même
de l'os de la pommette, et ses fibres conrergentes Tont se
terminer au bourrelet supérieur, presque dans la ligne mé-
diane. L'autre muscle dilatateur est cacbé en partie par le
précédent; il est plus latéral ; ees fibres prennent leur origine
rers l'arcade zygomatique, et elles vont ee térmilier Ters
l'angle de TéTent, et surtout ft la poehe superficielle qu'elles
doirent dilater. Ainsi les muscles des narines des daupbios,
sont un abaisseur ou incisif, un élévateur direct et un éléta*
teur latéral ; comme dans les autres mammifères*
TeHe est la disposition de l'orifice extérieur des nariàes
dans les cétacés , chés lesquels il semble unique , et se troure
presque immédiatement correspondre à l'orifice osseux. J'i-
gnore complètement ce qu'il est chez ceux qui ont deux
orifices distincts , comme les baleines , ainsi que chei ceax
qui ont un tube membraneux plus ou moins long i elilre
l'orifice osseux et l'orifice cutané, comme les cachalots.
Aucun auteur n'en a parlé; mais il est fort probable que les
différences ne sont pas grandes , ayec ce que nous Tonons de
décrire dans les dauphins.
DANa LES UAUMIFÉRES. 5lJ
Il nous reste, pour terminer ce qui regarde l'appareil de i
l'oiraclion dans les mammifères , ù dire quelque chose sur
l'anoiDalieque prêsenlent plusieurs espèces de chéiroptères,
anomalie qu'il noua n été impossible jusqu'ici de rupponer h
aucune raison ua peu plausible , et qui consiste dans des
replis et des expansions membraneuses, environnant l'o-
rilice des uarines. Un assci grand nombre d'uaimaui de celte
famille n'en offrent cependant aucun indice : telles sont
les roussettes, les chauve-souris proprement diles, les nocti-
lions, doni les narines sontâ peu prés ce qu'elles sont dans
les autres mammifères. Les oriGces sont cepeudant ordinai-
rement très-distanis , ce qui est dû à la l'orme du cartilage
lubiforme qui est fort renQé en dedans , un peu comme
du» les sapajous : mais duns les phyilostomes il n'en est
plus ainsi; lu cavité nasale est assez peu considérable, et
surtout (rès-courte. Les coroets sont en général peu subdi-
visés, el ne forment que (luclqucs lames irrègulières. 11 n'y
a de sinus que le maxillaire, et la lame criblée n'a presque
qu'un seul trou. Le net proprement dit est au contraire
extrêmement développé, non pas en longueur, mais en lar-
(jeiir, pour boucher l'orifice oiseux qui est très-grand. 11 est
iMpeudant toujours l'orme du cartilage lubiforme et de la
[ l^rtioa alaire. Le premier se relére dans la ligne médiane,
r oA il aTait contribué À prolonger la cloison ; après un él.ir-
1 gissemeot qui produit de chaque c6té une sorte de petit oper-
l'oriGce de la narine, il se relève , se prolonge en
I «Tant en formant un petit capuchon ; du dos de cette
\ ftTnnce s'élève ensuite au milieu du front une crête qui se
une feuille triangulaire dont la face antérieure pré-
I Mole quatre petites excavations symétriques. Cetic feuille
Ml plus ou moins libre; il n'en est pas de mSme du cartilage
llaire; celui d'un cfité, réuni à l'autre, forme en avant et
H) dehors de l'ouverture des narines une large expansion qui
[ ressemble uo peu à un fer û cbcval échancré dans le milieu
3i4 i>£ l'appareil de l'odorat
de soD bord antérieur , et qui recouvre la plus ^ude partie
de la lèvre supérieure. Ce cartilage te joint du reste à la
portion phylloîde par une excavation ou repli bien marqué.
L'oriOce de la narine est une petite fente sigmoide» percée
au côté interne de ce cartilage qui lui fournit aussi une petite
Urne externe operculiforme ; mais elle est cependant bien
évidemment ouverte dans l'état de mort.
La peau qui revêt ces expansions cartilagineuses est à peu
près nue, ou n^est couyerte que de quelques poils rares et
longs, surtout sur la feuille.
Les muscles moteurs de la plaque qu'elles forment sont,
comme dans les autres mammifères : i* un OMiscle dorsal,
qlsi de l'os frontal et nasal se porte à la racine de la feuille;
3* nu muscle élévateur propre , plus considérable» proTenant
de l'os maxillaire , et se terminant sous le eartilage alairs ;
3^ et enfin la portion incisive du muscle de la lèvre sapé*
rieure.
La description que |e viens de donner est feite d^près l'es-
pèce dont le nés est le plus compliqué, c'est-à-dire dtaprès
le rfainolophe de nos pays. Dans les phyllostomes proprement
dits^ et dans les mégadermes, les différences paralseent ne
consîsler que dans une proportion moins grande des deux
parties de la plaque nasale et dans sa forme, et elles de*
viennent des caractères purement soolôgiques.
m
B, Dans les oiseaux,
^oBsiHéntiooi A n'en fuger que d'après l'appareil de l'olfaction , et d'après
%éS^^^* les raisons établies à priori dans les considérations générales
sor ce sens, on serait porté à croire que cette classe d'ani-
maux aurait l'odorat moins fin que les mammifères , et ce-
pendant les faits , Comme nous le verrons dans la physiologie ,
semblent déposer contre cette induction : peut-être, il têk
vrai, cela tient-il à la place extrêmement fiivorable que les
DANS tES OISEArx.
oiseaui occupent ordinDJrtmenl daiia l'espace , et qui leur
permet de recueillir avec la plu» grande facilJIÈ les molécules
«dorantes dans leur eipnnsion ; mab c'est ce que nous ne
déciderons pas en ce moment.
La membrane olfactive présente du rcsie à peu prts lus i
mêiDcs modifications que duns les mammifères ; peut-fiire
cependant est-elle un peu moins Gbrense, et le système
crypteux y produil-il une plus grande quantité de matière
-visqueuse.
Quant A la cavité , elle est aussi ii peu prAs semhlablcment i
fonnée ; mais elle e,*t généralement plus petite. D'abord elle
commence bien en avant de la sortie du nerf qui s'y rend ,
et ensuite elle ne se prolonge )amaÎ8 jusqu'à l'exlrémilé des
mScboires ; aussi n'y a-t-il pas de nei proprement dit. Le
saoolfaclirest cependant lompriseiitre les mêmes os que dan.''
les mammifères : il est également divisé en partie supérieure
«t en partie inférieure ; mais il diffère surtout en ce que ses
replis ne sont que fort rarement soutenus par des lames 08~
•euses, mais seulement par des lames cartilagineuses qui
forment une masse unique, cylindroide , appliquée contre
lei parties latérales de la cloison et dans la gouttière qu'elle
forme avec l'os maxillaire, le prsemaxillaire; aussi peut-on
llnlever tout entière. On y dislingue trois parties : la poîlé-
rieure ou U plus supérieure touche immédiatement à l'or-
I Ute; c'est une sorte de vésicule cartilagineuse fort mince,
rdioairement en forme d'enlonnoiri dont la concavité esl
ilerne ou du côté des narines, et la conveittë eiterne du
. «6lé du sinus suhocnlaire ; la seconde est formée par un long
't^>li cartilagineux étendu d'avant en arrière, et plus ou
moins enroulé sur lui-mùme; c'est l'analogue du cornet
inférieur des mammifères. Séparée en-dessus par un sillon
, Mses profond de la précédente . et en avant de la troisièuir
I far un autre linus , soit bord libre est inférieur, et sa con-
vexité «n deliora; mais elle est tapissée sur ses deux faces par
I
5i6
DE l'appareil D£ l'oDORAT
Daiui iet ori*
ficei.
Postérieur.
AQtëri*ttr.
la membrane pituîtaire» qui est fort rouge. Son extrémité pos-
térieure se Toit quelquefois à Ponfice guttural des oarihes.
* Son sinus ou méat communique avec l*air extérieur par une
sorte de canal formé par le côté interne de la troisième partie^
et par la cloison médiane. Cette troisième partie est plus
grande 9 plus externe et plus antérieure ; c*est érid^mmeDl
Tanalogue du cartilage des narines dans les mammitières;
elle forme Torifice même des narines ; aussi est-elle recoo-
rerte en partie par la membrane cornée extérieure. La
substance cartilagineuse qui la constitue est plus épaisse 9
plus blanche ; elle se compose ordinairement de trois replis
00 cornets principaux; un interne qui borde l'orifice du Té-
ritable canal olfactif 9 et deux autres, l'un supérieur et l'autre
infêrieur, entre lesquels est l'orifice de la fausse narine.
Il n'y a presqoe jamais de sinus 9 à moins qu'onne puisse
regarder comme tel une espèce de poche souvent fort grandot
entièrement membraneuse 9' quelquefois cependant dléyelop-
pée dans les anfractuosités de l'os lacrymal 9 qui se porte en
arrière dans l'orbite 9 au-dessous du globe de l'œil; mais elle
ne communique pas avec la cavité olfactive ; elle me paraît
plutôt appartenir à la cavité auditive , comme nous le Ter^
rons plus loin.
La forme et la disposition des deux orifices de la oavicé
nasale dans les oiseaux 9 diffèrent aussi beaucoup de ce qui a
lieu dans les mammifères; ainsi le postérieur ou guttural
semble d'abord unique , et n'être formé que par une fente
plus ou moins allongée 9 ordinairement dentelée sur ses bords ;
mais en écartant ceux-ci , ce que l'on fait aisément , parce
qu'ils sont membraneui:, on trouve l'orifice appartenant A
chaque narine disposé à peu près comme dans les mammi-
fères, et n'étant pas plus que chez eux susceptible d'être ou-
vert ni fermé.
La disposition de l'orifice antérieur est tout-à-fait diffé-
rente de ce qui existe dans la première classe des animaux
DANS LES OISEAUX.
Tcrtcbrés. En elTel , par un arrnngemcnt particulier des oi
ptTcmniill.iîres dont la bronche inontnnle va s'articuler direc-
tement avec le frontal de chaque cCté île la ligue médiaoc,
il p)t résulté que les os propres du ne» ont été reïetés tn
dehors, sépon^s l'un de l'autre par toute l'épaisseur des deux
branche» monlnnles des os incisifs. Alors les oriCcea des na-
rines sont plus ou moins distans entre eux , suirant la lar-
geur de ceux-ci , comme s'il y nvait une cloison Tort épaisse.
Ils sont en outre quelquefois extrêmement rciuonlés ou
rapprochés du fronl : jamais ils ne se irouTcnt au nircau île
reilrémilè des mâchoires. Joignons li cela que tr{-s-rare-
mcDl il existe au devant de l'uriliue osseux une disposition
de cartilage qui le prolongerait en formant un véritable oet.
L'oritîce, tout-ii-fuil extérieur, n'est quelquefois qu'un trou
qui semble percé dans la penu, ou dans la corne du bec.
Souvent cependant il j a au bord supérieur une petite
jïcaille dermo -cartilagineuse . immobile, qui couvre ccl
orifice et le convertit en une fiante plus ou moins allorgée;
elle apparltunl au cartilage de l'oofeilure; mais jamais cet
•rifice n'est susceptible d'fitre dilaté ou rétréci, aussi n'y^i-t-il
Aucun muscle des narines.
On trouve encore assez souvent dans celte classe une sin-
(Vlnrité asseï remarquable qui consiste en ce que, entre la
ïune Terticale de l'otlimoïdc et le Tomer, it y a un espace
ifUe plus ou moins considérable, qui fait communiquer un
Orifice des narines avec l'autre.
Quoique les dilTérenres que les oiseaux présenlenl dans
Tbppflrcil de roiraction. soient en général beaucoup moins
'cAnsi durables que dans les mammifères, il en existe cepen-
il quelques-unes : elles ne me paraissent pas Être beau-
coup plus en relation avec l'cspéi^c de nourriture qu'avec
ikncune autre cause. Cependant les espèces carnassière; ,
ne les oiseaux de proie , et surtout les cspécus lâches.
W l'ensemble de l'appareil plus dévclnppê (jne celles qui ne
proie.
3l8 DE LAPPAREIL DE LODORÀT
le sont pas ; mais il me semble que les différences sont plus
éftdentes dans chaque famille naturelle (i). Les principales
lans les replis sc remarquent dans la forme et surtout dans la proportion
des replis cartilagineux.
^perroquets. Les perroqucts ont Tappareil en général peu déTcloppé;
la partie supérieure est simple; la partie moyenne forme un
cornet asses court 9 roulé sur lui-même de bas en haut; et
Tantérieure qui entre un peu dans la composition de la na-
rine extérieure est très-petite 9 et produit une lame qui saille
dans Torifice 9 en formant une espèce de fausse narine.
>s oiMinz (ifl Les oiseaux de proie diurnes , me paraissent asses diSértr
entre eux sous ce rapport > ce qui tient sans doute au dére-
loppement plus ou moins considérable de la base du bec.
Dans la buse , la poche supérieure est assez peu distidcte;
le cornet moyen est au contraire grand f fort allongé et en-
roulé deux fois environ sur lui-môme. Le eartilage de Tou-
▼erlure est également large 9 bombé 9 en grande partie exté-
rieur : un appendice arrondi forme aussi une espèce de faoase
narine , et est un peu visible dans Torifice.
Le. faucon, dont le bec est beaucoup plus court, a ses
replis de la membrane olfactive beaucoup plus serrés et
tourmentés ; le cartilage de Toriâce est à peine extérieur ; le
cornet inférieur est très-flexueux 9 presque vertical , et le su-
périeur est assez renflé.
Les oiseaux de proie nocturnes n'offrent pas beaucoup de
différences avec ce qui a lieu dans la buse ; la partie supérieure
étant peu étendue , le cornet moyen fort allongé , et le carti-
lage de l'ouverture assez visible à ^rextérieur, étant aussi
pourvu d*un petit appendice arrondi formant une fausse na-
rine : il est un peu osseux ioférieurement.
(1) Je ne du pa^ dans chaque ordre, parce qu'ii y en a fort peu de
véritableBieat naturels.
DANS LES OISEAUX. J\Q
L'orifice uaiérteur est orale, et le postérieur un peu plus
étroit est disliiicl de celui de l'uutre cOlù. J'ui bien vu dana
la hulolt« UD petit siuus ineiubraiieui suus l'os palatin, cl
doDl l'ouverture arruadie est en arrière, tout près de l'orifice
guttural. Les aolractuosités de )'os lacrymal sont aussi l'on
nombreuses dans cet oiseau.
Quant aux animaux de celle classe, que nous réunissons
sous le nom de grimpeurs, il y a presque autant de raria-
lions que de lêrilablca genres.
Dan* les pics , j'ai trouvé que la partie supérieure e:«t pe-
tite et peu distincte; le cornet Inférieur est également peu
étendu; le cartilage marginal est au contraire trÈs-considé-
Table, quoiqu'il soit A peine visible à l'extérieur. 11 se pro-
longe en un long cornet, ayant dans su nioilié postérieure
une écaille Tonnant Tausse narine, et en dedans te bord in-
Teneur du cornet est comme osseux.
Les marlios-pécheurs ont la cavité olfactive plus petite,
ainsi que la kuie moyenne : le cartilage externe forme un
petit opercule.
Le martinel a un cornet inTérieur fort grand , el faisant
deux ou trois tours; le supérieur est presque nul ; le cartilage
jiasal est visible i l'extérieur ; il est grand, et forme une
IAusse narine asset profonde.
Les passereaux, et surtout les véritables, diffèrent bean- '
coup moins entre eux sous ce rapport; on trouve en général
le cornet supérieur simple et peu profond; l'infëriwtr est
' aussi médiocre ; mais l'antérieur ou marginal , entre plus ou
moins dans l'occlusion de l'ouverture osseuse suivant la
grandeur de celle-ci; cl son appendice externe se dispose
asseï sauvent en se recourbant en cornet, de maiiière à
former une sorte d'écaile opercullaîre, coaime diins les
merles, etc. ; mais ce que celte partie offre de plus remar-
quable I c'est qu'elle est véritablement osseuse dans sa partie
Inférieure, et que sa face convexe, qui est interne , fuurnit
I
3^0 DE LAPPAKEIL DE LODOBAT
deux ou trois crêtes longitudioales qui répondent à une dis-
position analogue de la cloison des narines. J*ai très-bien tu
cette disposition dans la rousserolle y dans le gros-^bec même ,
quoiqu'il n'y ait pas d'écaillé operculaire. Les pies-griècbes
ont cependant la disposition générale de la buse; le loriot a
l'appareil de Tolfaction encore moins développé , mais tou-
jours dans la même forme générale.
lm pigeoni. L'orgauc d'ollaction des pigeons est en général peu déve-
loppé; il n'y a point de cornet supérieur proprement dit,
' mais seulement un entonnoir membraneux : le cornet infé-
rieur est court et peu enroulé ; le cartilage de l'orifice est en
grande partie extérieur» formant une écaille trèf*bombée; la
fausse narine est assez grande. L'orifice guttural est presque
aussi long que la cavité elle-même : la cloison n'est pas
percée.
>i gaUinMét. Les gallioaccs ont proportionnellement le cornet supérieur
très-petit ; te cornet inférieur ne fait qu'un tot&r et demi :
le cartilage nasal est triangulaire; il saille aussi beaucoup à
l'extérieur 9 en forme de large écaille : la cloison n'est pas
percée.
MéthMuien. liCs échassîers se divisent sous ce rapport , comme sous
tous les autres 9 en quatre familles.
La première 5 qui contient les outardes 9 me semble avoir
les cornets olfactifs presque comme les gallinacés.
Xa seconde 9 qui se compose des hérons 5 grues» cigo-
gnes, etc. , a sa cavité olfactive fort petite, formant un petit
sac triangulaire, collé en dedans de la grande poche pala-
tine. On n*y trouve qu*un très-petit repli cartilagineux,
analogue du cornet inférieur et étendu , comme lui» d'ar-
rière en avant.
Dans ces oiseaux , la cloison médiane ne se prolonge pas
entre les orifices osseux , d'où il résulte un grand trou qui
fait communiquer une narine avec Taulre.
La troisième famille , dans laquelle se rangent toutes les es-
DA.M5 LES OISEAUX.
3>l
pièces & bec plu» ou moinngt^le et cylindrique, comme les ibis.
Icsbécaïse^, luuiivîlû najale est encore beauouup plus petite ,
et les cornets presque entiërenient nuls; ce n'est qu'une
petite poclie triangulaire , ouTeric en nmi-re et en avant , et
Bjant à sa partie toul-à-Ciit supérieure un petit cornet forte-
ment courbé en S, et dirigé en avanl. Les deux narines
communiquent encore enlre elles par une Tente percée entre
le Tomer et la cloiiiOD elhmoldale.
EnGa la quatrième, ou celle des poules d'eau et dcsr3le«.
a un petit cornet supérieur, trianguluire, distinct dans la
cavité en «Dlonnoir; le cornet inférteur fort grfile et A peioe
enroulé', et le cartilage U'ouTerlure simplement lubuleux, et
en ^nde partie SDUS te derme.
L'ordre des palmipèdes doit autsi Sire divisé eu plusieurs
familles , suus le rapport qui nous occupe.
La première, qui comprend les mouettes, a la plui
grande ressemblance dan^ l'aiipareil de l'olfaction avec c«
tpii a lieu dans la seconde ou celle des pétrels, si ce n'est
dans Ls iiianière dont se dispose le cartilage de l'orifice. U
me suflîra donc du décrire ce qui est dans ceux-ci.
La cnvîtê olfactive est en général Fort développée ; la partie
supérieure se divise en deux poches, une qui se porte sous la
racine du bec ou sou» les os incisifs, et une autre extérieure,
plus irrègulière, à parois plus carlitagioeuses, située au de-
vant de 1*03 lacrymal. La partie moyenne est formée par nn
grand cornet qui s'enroule deux fois sur lui-même.
Eaûn la partie inférieure, ou le cartilage marginal est
presque entièrement sous U derme corné; il »e dispose en
UD long tube qui prolonge les narines bien au delà de l'ou-
verture osseuse, en se rapprochant plus ou moins de celui
du cAté opposé. Quelquefois les deux tubes sont tellemeal
«oofondus, qu'ils semblent n'en former qu'un , même avec
une seule ouverture par t'échancrure de la cloison.
La troisième t dans laquelle noii9 rangeons tes pélicans
I
5^0 DE L*APPA1tEIL DE l'oDOBAT
deux OU trois crêtes longitudioales qui répondent à une dis-
position analogue de la cloison des narines. J*ai très-bien tu
cette disposition dans la rousserolU y dans le gros-^bec même,
quoiqu'il n*y ait pas d*écaiUe operculaire. Les pies-grièches
ont cependant la disposition générale de la buse; le loriot a
l'appareil de Tolfaction encore moins dé?eloppé , mais tou-
jours dans la même forme générale.
lm pifeoBt. L*organe d'olfaction des pigeons est en général peu déve-
loppé; il n'y a point de cornet supérieur proprement dit,
mais seulement un entonnoir membraneux : le cornet infé-
rieur est court et peu enroulé ; le cartilage de l'orifice est en
grande partie extérieur» formant une écaille trèt*bombée; la
fausse narine est assez grande. L'orifice guttural est presque
aussi long que la ca?ité elle-même : la cloison n'est pas
percée.
u» gaUinMét. Lcs galHnaccs ont proportionnellement le cornet supérieur
très-petit ; te cornet inférieur ne fait qu'un tour et demi :
le cartilage nasal est triangulaire; il saille aussi beaucoup à
l'extérieur, en forme de large écaille : la cloison n'est pas
percée.
lies échassiers se divisent sous ce rapport, comme sous
tous les autres , en quatre familles.
La première , qui contient les outardes, me semble aroir
les cornets olfactifs presque comme les gallinacés.
La seconde, qui se compose des hérons, grues, cigo-
gnes, etc. , a sa ca?ité olfactive fort petite, formant un petit
sac triangulaire, collé en dedans de la grande poche pala-
tine. On n'y trouve qu'un très-petit repli cartilagineux,
analogue du cornet inférieur et étendu, comme lui^ d'ar-
rière en ayant.
Dans ces oiseaux , la cloison médiane ne se prolonge pas
entre les orifices osseux, d'où il résulte un grand trou qui
fait communiquer une narine avec l'autre.
La troisième famille , dans laquelle se rangent toutes les es-
Les ëchatfliert.
BANS tES OISEAUX. Ssi
pèces à bec plos ou moins grêle et cyliodrique» comme les ibis ,
les bécasses , la cavité nasale est encore beaucoup plus petite ,
et les cornets \>resque entièrement nuls ; ce n*est qu'une
petite poché triangulaire 9 ouverte en arrière et en ayant, et
ayant à sa partie tout-à-(ait supérieure un petit cornet forte*
ment courbé en S, et dirigé en avant. lies deux narines
communiquent encore entre elles par une fente percée entre
le vomer et la cloison ethmoîdale.,
Enfin la quatrième , ou celle des poules d'eau et des rAles^
a un petit cornet supérieur , triangulaire, distinct: dans la
caTÎté en entonnoir ; le cornet inférieur fort grêle et. à peine
enroulé*, et le cartilage d'ouverture simplement tubuleux, et
en grande partie sous le derme.
L'ordre des palmipèdes doit aussi être divisé en plusieurs us
palnûpidcf ■
familles , sous le rapport qui nous occupe.
La première, qui comprend les mouettes, a la 'plus
grande ressemblance dans l'appareil de l'olfoction avec ce
qui a lieu dans la seconde ou celle des pétrels, si ce n*est
dans la manière dont se dispose le cartilage de rcorific^. Il
me suffira donc de décrire ce qui est dans ceux-ci.
La cavité olfactive est en général fort développée ; la partie
supérieure se divise en deux poches, une qui se porte sous h
racine du bec ou sous les os incisifs, et upe autre extérieure^
plus irrégulière, à parois plus cartilagineuses, située au de-
vant âe l'o» lacryoiaL La partie moyenne est formée par un
grand cornet qui s'enroule deux fois sur lui-même. . . ...
Enfin la partie inférieure, ou le cartilage marginal est
presque entièrement sous le derme corné; il se .dispos :. en
uo long tube qui prolonge les narines bien au delà de l'ou-
verture osseuse, en se rapprochant plus ou moins de celui
du côté opposé. Quelquefois les. deux tubes sont * fellemeat
eonfondns , qu'ils semblent n'en former qu'un , même avec
une seule ouverture par l'échancrure de la cloison.
La troisième » dans laquelle nous rangeons les pélicans
1. 21
3sa DE L'APPAltlIL DB l'ODORAT
•t genres Yoisios 9 offre une disposition tonte dilfiéreiite ,
oon^seulement en ce que la cayhé olfacfiHre est en général
extrêipemeot petite , avec un eomet infériei/r pen sensible ;
mais surtout par Pabsenee presque totale da oartilâge mafgi-
nal ; auêsi Torifiee osseqir est-il à peine perceptible 9 mêtaie
sur le squelette : Torifice guttural existe cependant tov^ours
comme à l'ordinaire.
Enfin les familles des canards et des plongeurs diffèrent
enoc^re entre elles.
* Dans le canard 9 par exemple , la partie supérieure est dî-
Yisée en deux poches 9 à peu près comme dans les pétrels ; le
èomet médian est aussi asses dételoppé. Quant à l'anté-
rieur, il est comme dans les mouettes; il est asèet simple,
ayecun petit appendice formant une fausse narine.
L'oie ressemble presque complètement au canard sooa oe
rttpport : mais arec un dèTcloppement général éridemment
Btoifis coffsidérable.
• Les plongeons et les grèbes ont un appareil olfectlf presque
hembiyible à ce ^\ existe- dans les râles , niais peut-être un
peu plus déîeloppé. ' " - ■
l\ èSt fort probable qu'il ne Test pas daVanta|^ dans les
ptrrgorns et. les manchots ; mais i^'^st 'Ce que fe ne puis as-
atthif^ tie l'ayêrM pas examiné.
Dans la pMt- ' *'0tl"tM9u^ aussl parmi" le S oiseaux, des différences asses
tion et la for-
me dea orifices. Miinfarcuses daus la 'posil|^ et dan^r la forme des orifices,
mais surtout ûè l'externe oil'dès ^arfAes; èft comme elles
sont viéîblëè à TextéHeur , et constanteè dans tes ftmHles
1ftatUf¥(|e>SVi^s ornithologiste^» en trrent de fort bons earae»-
tères lioologiques. lis étudient leur position dans la partie
tbmée chi bec,- ou dans la partît molle ou membraneuse de
sa base; Ils entrs^hf Mf^si leu^ position relatÎTe 9ur le bec,
par rapport à ifa lon^Uë<ï# et à sa hauteur, s^irvant «pi*eites
sont basUûîf&s, triédiahes ou bien dorsales, haétàks ou
mmrjgd/iiiaks. JBilcIs ^ont basilatres ou médianes quand elles
• ANS L£S OISEAVX. 333
»ODt percées ii la racine du bec , ou dans la mnjlié di: s.i
longueur ; elles sout dursalcs , comme dans les todiers, lurs-
qu'clles Boril furl rajiprochées de la ligne médiane supérieure;
Idiérales, loraqu 'elles sont i peu près dans le mill^ de ta hau-
teur du bec, comme dans la plupart des oiseaux, et enlln
. marf^inales qunnd c'est sur le bord mfiihe du bec qu'ellcï^onr
4
percée
dans les mucareux, tes pin^oins, etc.
Lear Tornie est encore plus variable qu« leur position ,
d'od l'on tire les épîthèles de ronde , ovnle, Uiu!aire, cic.«
qui s'eulendcnt d'ellf.s-mêmes; et elle dépend beaucoup de
la disposition du cartilage margiDal.
Leur terminaison cffre encore quelques différences qui
tienneni i'Ia même cause: quelquefois elles ressemblent ù
des trous simples , comme dans les perroquets ; d'autres fois
elles sont à l'extrémité d'une sorte de tube très-eourl , comme
dan« les engoulevens et les coucous, et alors je les nomme
nbordées , ou d'un tube beaucoup plus long, comme dans
1«9 pétrels; enfin le plus sourenl ellet sont optrcut^es ,
o'esi-é-dire recouvertes à leur bord supérieur par ude' sorte
d'écattle plus on moins renflée , qui Tait un peu l'oiïit.'e d'o-
percule , quoiqu'elle ne soil pas mobile , et dont nou) avons
VU plus hnul l'origine.
t mode de terminaison le plus singulier dans les MâTlifes
Il qui se remarque dans la famille des
. En effet , ce n'est qu'arc beaucoup (le dilllcullé
a peut les apercerdr sur l'animal rivant , (t la racine âù
; lous forme d'une trèj-petilc fissure : c'est ce qui m'û
itermiaé A désigner eette famille d'oiseaux parla dén'oMi-
n de cryptorhiniens.
•■ Jlgoore si l'âge a quelque influence sur le dé vel Dp piment
mfraciuositcs olfactives des oiseaux; mais cela est fort
hobable , puisque Ceta est évident trhei les mamnilftres.
3a4 ^^ L'àPPARBIL DE l'oDORAT
C. Dans les reptiles.
Considërttiont Les dcux olasses de reptiles offireDt uoe déirradatioD beaa-
gënëriin. eoup plus éyideote daos Tappareil de l'odoratioQ , au poîot
^ue ce n'est presque plus daos les dernières espèces qui res-
pirent Talren.nature^ que le canal de la respiration, et mtoe
dans celles qui paraissent rester pendant un temps extrême-
ment long de leur rie à Tétat imparfait sous le rapport de
cette fonction , la cayité nasale n'est plus qu'une petite bourse
presque sans orifice postérieur.
Les reptiles écailleux». sous ce rapport comme sous tous
les autres» sont beaucoup moins dégradés, et ils se rap-
prochent d'une manière générale de ce que nous venons de
Diaértawi Tolr dans les oiseaux. Mialheureusement ils diffèrent cepen-
•#péciftlM dans
danttrpp entre eux pour .que nous ne soyons pas obligés de
passer en reyue chacun des groupes naturels que la soologie
y établit
i^ttartoet. Daus Ics tortucs^ la cafité olfactiye est en général mé-
diocre, ou mieux asseï petite y orale, et presque indépendante
des os dans l'écartement desquels elle se place : elle est
formée en dehors par un périoste noir qui tapisse les os, et
en outre.par un cartilage qui; n'a pas à l'intérieur exactement
le .même forme que la ca?ité osseuse. Il rentre en effet en
dedans eux endroits où il est plus épais , de manière à former
tjfob (jantés assez distinctes; Tune antérieure, où est percé
l'orifice des narines ; une seconde médiane plus petite , et
j/iffij^ tro^ième plus grande et postérieure. Ces deux dernières
sont plus nettement séparées par un repli plus q^is qui
produit ainsi en commencement de cornet analogue à celui
^ue nous ayons nommé médian chex les oiseaux.
S*ii n'y a que des rudimens de cornets , il n'y a absola-
ment aucune trace de sinus creusé dans les os.
La membrane pituitaire qui double la poche oUactire» est
Ifhl
DANS LIS RBPTItES. SsS
formée de deux couches; l'uae noire et v.i«culairc; l'autre
d'un gris blancMlre.
L'orifice postérieur est à I^ partie Infcrieure de la troisième
loge; il ne peut en aucune manière être modiGè.
L'antérieur est un petit trou rond ou orale, et toujours
béani , percé dans une partie de la peau qui remplit l'ouver-
ture osseuse. ■
Les différences qu'offrent les cbéloniens dnns la partie
esseolielle de l'appareil de l'olfactiou , doirent être exlrËme-
ment peu considérables : elles le sont un peu davantage dans
les oriflcesi etsurlout dans le nasal. Toutes les tortues pro-
prement dileS) les émydes, les chèlonèes, les dermo-ché-
lides ont cet orifice formé comme il vient d'être dit; maii
les chélides et surtout les trionyx l'ont i l'extrémité d'une
petite trompe dërmo-oiusculaire , extensible, maîA dont je
ne connais pas la structure.
Le crocodile a t'organe de l'odorat plus parrail que les i
tortues et que les autrci reptiles.
La membrane olfactiTe m'a paru en effet plus molle et
Il épaisse.
La poche qu'elle double est Tort étendue, non-seulement
A cause de la singulière disposition du canal respiratoire qui
commence presque au bout du museau pour se terminer sous
Tos basilaire, mais encore parce qu'il y a trois anfractuosités
,ov grandes cellules sub-cartllagineuses au devant de l'orbite ,
féritablc cornet assez allongé et bilubé à leur c6té in-
C'est sou* l'extrémité antérieure de ce cornet que
Anamenceot en arriére le canal pharyngien , qui se prolonge
Jaaqo'ik l'occipital, et en avant le Canal nasal. Celiii-ci est ùtî-
lemment foriaé par uq cartilage mince et cylindrique. II se
tsrniine , en se recourbant en haut, dans une masse charnue
^î bouche l'orifice osseux , et dans laquelle est percée la
ine. Celle-ci, tout-d-fait supérieure, est sigmolde, la
<nncaTÎIé en arriére et fermée dans l'état de repos. C'est la
I
3d6 DE l'appareil de l odorat
lèvre postérieure qui est la plus large 9 et qui peat être
écartée de Tautrepar un muscle dorsal fort épais 9 dont l'o*
rîgîoe est à la poiote de Tos du nei et à Tos iocisif. Qaaut
à ]*oriGce pharjogien , il est complètement inimutaUe.
ui Moriens. j^^^ repti|es quer enCerment les sous^ordres des sauneos et
des opbjKiitos, diffèrent beaucoup n^oins entre eux. La mem-
brane olfactive devient en général noirâtre , et surtout moins
étendue, le sac qu'elle tapisse est en effet fort peu atloogéy
oval^ et ordinairement sans repli; il est cependant encore
souvent un peu cartilagineux et même quelquefois oaseux;
mais il n'y a réellement pas de véritables cornets 9 et encore
moins de sinus. Le canal respiratoire devient par conséquent
de moins en moips distipct, et ses deux orifices se rap-
proct^ent de plus en plus, au point que l'ouverture pblVTQ-
gienpe est quelquefois avant la moitié de la longueur de la
ToAte palatine. Elle est toujours distincte 9 latérale» arrondie)
et communique avec la voû4e palatine par une large fente.
Quant à l'orifice antérieur , il est au contraii^^ fprt petit 9
immobile 9 foriné par uo petk cartilage nasalj» ftt plus ou
moins rejeté sur les côtés du museau 9 absolument comme
^ans lej> oiseaux , et pour la mê^e rabon 9 l'^rticuljition dans
la ligne médiane. de la braoche roontaote des deux os inci-
sifs^ ce qui u'a lieu ni d^ps. 1^ tortues s^ ni dans les cro-
eodiles.
Les différeDCç.9 ue $onijf,ç^^T aiosi dire que des nuances.
Le^ ge(jkop9 dont le f ac Q,as,ai est en géQéra,l n^é4i9cre^ ont
une sçrte de .çpri^t produis, ,pa? ,(^ saillie dan^ l'intérieur de
lacavjt^ pasi^e d'vinej^f^/iyof jbyte (^ l'os maxillaire. L'o-
rifice exiérieMf. est un ti[pif . a'rrpa4i«
I^s agaiqp{des9 c'est-Mifç, l|^,aaolis9 ks agpi{aeS;» les
caodélépns ressepolilei^j^ (^eajif/çoup sous ce rapport aux gçcl^os*
Il y a ç|ans la petite cavité nasale du dragço» dit M. Tied-
man 9 un petit cornet alloin^et membraneux i outre un petit
repli cutané.
tfANS LES HEPTILES. 337
Les iguaacs n'en différent pa» non plus beaucoup : l'ori-
fice extérieur est Muletnent plus grand; il est toujours ur-
roodi.
Les tuploambig m'ont semblé avoir une cavité nasale un peu
plus grande, moins terminale ou plu9 reculée : l'ouverture
extérieure est en forme de fente assez longue, recouverte par
une écaille operculaire , quoique immobile; elle est sur les
parties lulérales du museau.
Les léurds n'offrent rien de particulier; la poche est en-
core entièrement couverte par Ils os, et surtout par les os
du nei; elle est comme partagée en deux parties par un
étranglement formé par une apophjrse luontante de l'os
pslatio; une antérieure servant de canal, et une posicrteure,
oAestIa véritabti! membrane pituiiaire noirâtre. C'est A son
c6té externe qu'est l'orifice pharyngien. Le nasal est 1res-
petit, rond, oblique, avec un rudimeat de fausse narine.
L'appareil olfactif est peut-être encore plus simple dans
[ ies ophjdiens , et moin! développé ù cause de la brièveté du
[ SHiseau ; il devient surtout plus 1 découvert dans les inter-
L Ttlles que laissent entre eux les os qu'il écarte pour ie loger;
r ^ns les couleuvres et dans les vipérer, l'o^ du nez ne le
[ lecourre qu'à sa partie supérieure ; c'est un sac large , ovale ,
l Hourt, A peine fibreux extérieurement, et doublé par une
1 pumbrane piluitaire tisses molle «I presque noire; il n'y a
le trace de replis autre que ceux produits par la saillie
\ de quelques-uns des os qui entourcnl le sac. L'orifice pha-
[ rjngien est un trou assec grand situé au milieu environ de sa
inférieure, et qui s'ouvre au palais, dans un enfonce-
Bicnt commun et médian , différence arec ce qui u lieu
[ dans les sauriens. Quant à l'ariflce extérieur, il est i
[ ikît semblable ù ce que nous avons vu dans ce groupe.
Les autres opbjdiens ne différent guère de ce que
L Tenons de voir dans les couleuvres, qu'en ce que le sac est
fia» ou moins complètement recouvert par l'os du nei, et
1
52«
DE l'appareil de l'oDORAT
que les orifices soDt plus ou moins distans ou rapprochés }
les amphysbënes, les tjphlops ont leur sac nasal entièrement
intérieur; et sous ce rapport les cœcilies paraissent se rap-
procher de ce gfoupe de serpena : les rouleaux, lesplatures
et les hydrophis sont presque dans le même cas , mais ayec
une disposition osseuse un peu différente, comme nous le
Terrons plus tard : les trig;onocéphales , les crotales res-
semblent beaucoup aux Tipères sous ce rapport. L'acro-
chorde et les boas , dont le sac est aussi fort à découvert,
offrent cette particularité que sa partie antérieure ou Tana-
logue du cartilage des narines est osseuse.
D. Dans ks amphybiens.
^oniidtfrtlioot
fënénlM.
Biflëreaeeff
spëciaUt daM
Le pipa.
Les différences principales que nous présentent l'appareil
de Tolfaction dans cette classe d'animaux, indiquent M*
demment une Tèritable dégradation, et tiennent suctout à la
diminution du canal respiratoire, et par conséquent à ce
que ces animaux dcTiennent de plus en plus aquatiques. Le
sac olfactif, quoique toujours en rapport avec les mêmes
os, sort plus ou moins complètement de leur écartement ,
et est souvent entièrement sous-cutané. Son orifice interne
ou pharyngien se rapproche de plus en plus de Texteme; H
peut même exister hors du palais et être percé sous la lèTre
supérieure.
Les batraciens proprement dits nous montrent une carité
oifactiye généralement assez petite , et doqt l'ouyerture in-
terne est très-antérieure.
Dans le pipa, la poche olfactive est cylindrique , déprimée
et entièrement cachée sous l'os du nez. La membrane fi-
breuse est distincte de la membrane pitui taire qui est épaisse^
L'ouverture externe est très-grande, transverse à l'extré-
mité d*un tube presque aussi grand que la «avité, et très-
rapprochée de la ligne médiane.
l 1E8 AUPHYÏIENS. Jlg
Dnni \eê crapauds , tes grenoiiilies et les rninelles qui aonl
parraitement semblables sous ce rapport, la membrane ol-
faclive e»l molle, noire el aaet épaisse; la poche qu'elle ta-
pisse e^l à peine fibreuse; elle n'est point recouTerte par les
os, si ce n'est par le nasal i son cOlè eilernc : il n'y a à son
iniÈrieiir aucune saillie qui augmenterait l'ùtendue de la
membrane olfuctire. L'orifice interne, toujours très-aati~
rieur, et Tort distant de la ligne médiane est ovale, grand et
entièrement membraneux : l'orifice anlérieur est pourvu
d'une sorte <Ie demi-opercule inférieur, à peine carlilagi-
■MUS» et susceptible de quelques mouvemens.
Dans les salamandres, la poche olfactive est encore moins
cartilagineuse; elle est ovale, asseï grande; la membrane
n'j forme aucun repli, aucune anfractuosilè; elle est du
reste asseï muqueuse. L'orifice postérieur n'est qu'un trou
ovale : l'antérieur est bordé par un petit repli de la peau,
surtout au c6té externe, mais sans trace de cartilage.
L'axolotl ressemble complètement aux salamandres sous
ce rapport.
Le protée, que nous ne connaissons peul-êlre pas à son
élai parrait, a aussi la cavité oiractive ovale el assez grande,
UD peu comme dans les salamandres : mais ta membrane ol-
hclive se dispose comme d.ins beaucoup de poissons; elle
, forme un petit canal cylindrique qui n'est pas renfermé
daos l'écartement des os de la mSchoire, mais au milieu
d'un amas graisseux. En l'ouvrant on voit que la membrane
olfactive forme un grand nombre de petits plis qui tombent
I |Mrpendiculairemenl sur une légère saillie longitudinale. Les
orifices de celte pocbe olfactive sont aussi assec singuliers ;
l'externe est excessivement petit, triangulaire cl situé à l'cx-
Irémité supérieure du museau; et l'interne est en dedans de
la lÉvre supérieure, et non dans la cavité buccale.
La sirène, dont je ne connais cependant pas la structure
des narines, a aussi l'orifice inlerno sous le bord presque
I
33o DE l'appareii. de l odorat
antérieur de U lèvre supérieure : c'est une trèfl-pelite fente
asiGi difficile à aperce?oir.
D*a|>rès la foroie de laca?îté oMeuse dans les coBciliet, il
est probable que Pappareil olfactif est plus complet que dans
les genras précédens ; il est au moins complètement inter-
ossenx; son orifioe extérieur est arrondi» et le postérieur de
même forme est vers le milieu de la Toûte palatine asseï
éloigné de la ligne médiane.
£• Diuu les poissons.
coBsidéraiioni La forme et la disposition de l'organe de l'odorat dans les
•tdUKrvttoes
géoënies. reptiles amphjbiensj et surtout dans les espèces encore à
l'état de lanre, nous conduisent tout naturellement à ce qui
existe dans les poissons. En eflèt^ le caractère disdnctif de
rapparéil olfactif dans cette classe est de former upe poche
membraneuse plus ou moins étendue, souTeot encore in-
terposée entre les os de la face, ouverte par un orifioe
simple ou double à l'extérieur, mais jamais à l'intérieur; en
aorte que la partie que nous avons désignée sous le nom de
canal respiratoire , et qui est essentiellement attachée i l'or-
gane de la respiration aérienne, manque ici complètement.
Up autre caractère de l'appareil olfactif de cette classe d'a-
nimaux, c'est que les replis de la membrane olfactive, quand
il en existe, ce qui est assex fréquent, sont appliqués sur
ceui: de la membrane extérieure , fibreuse , et disposés d'une
manière bien régulière et souTént symétrique.
Quant à la position générale de l'organe, il est toujours
antérieur ; mais quelquefob il est en flessoua du museau ,
quoique dans le* plus grand nombre de cas il soit en dessus.
pifiërencestpé- Les difiérenccs que nous allons roir dans l'organe de l'ol-
cialet.
faction chei les poissons, ne peuvent que difficilement *étre
rapportées à des titres généraux. Ainsi , comme toutes les
espèces de cette clause paraissent être plus ou moins camas-
DANS LEg POISSONS.
■tèrea , il ne doit point y arnir de dlirèrence!) qiii tiendraient
à l'espèce de nourriture : comtiie loule: vivent dans le même
milieu, qu'elles ne peuvi'nt que très -rarement quitter, le
■ijour ne peut non plus avoir d'influence pour moilifier l'ap-
pareil de ruifnclion d<iiis les poiMone.
Nijus ne dovoni donc nuu» occuper que des diiTérencas
qui tiennent tiux groupe* oaluiels, '
Dans lo<H lis poitsons osseux qne j'ai pu obserrer, la
poche iiiraLtivc est toujours comprise entre l'os lacrymal qui
la recouTre plus ou moins eo nrri<:rc et en dehors, l'os du '
nei en dessus , l'os pra-maxillaire en avant, et le Tomer en
dedans : mais ces os ae la eucbent pas toujours complè-
tement.
Sa Torme et ia ^ndeur sont du reste asses Tariables, et
sont en rapport avec cetirs du museau,
La membrane ûbreuse ne m'a jamais paru bien distincte
de la membraoe piluitaire, surtout dans luut te cfilé exté-
rieur de la cavité. Elle forme cependant presque loujours
«u cAlË interne et postérieur de celle-ci, une masse ovale
dani le milieu offre une saillie plus ou moins allongée,
de chaque cAté de laquelle naissent sous un angle variable
des lames ou des plis plus ou moins nombreux.
La meinbrflne olfactive s'applique sur ces dispositions de
la membrane fibreuse.
C'e»t au cAté externe que se trouve la communication
extérieure; elle se fait presque toujourt par deux orifices,
dont la position , la fosmc , les grandeurs relalives sont ex-
trfioiemenl variables : ce qu'elles ont de constant, c'est que
Poriflee postérieur est tnuiours béant, et perce comme un
Irouduns Upiroi, tandis que l'antérieur parait être contrac-
tile , et en eflct il e^t toujours bordé par une partie muscuto-
dermoïde , qiiriqnefois même prolongée en une sorte de
■ fuhe : celle dernière disposition est surtout fort prononcée
dans les espèces anguillil'ormes qui vivent dans la vase. "'
I
SmmiBO-
dercDM
■bdomiiMiu.
'boraciques.
332 DE l'appareil de l'odoeat
Parmi les poissons Yèritablemeot abdominaux, on indique
quelques familles qui n'ont qu'un seul orifice aux narines ^
mais cela est-il certain ?
lies brochets se distinguent par la position reculée de la
cavité olfaciire, qui est orale, et dont les deux orifices pres-
que égaux sont séparés par une bride cutanée peu large.
Les saumons ont aussi deux orifices assez rajpprocbés y^pres*
que égaux. La membrane plissée forme une espèce de pal*
mette.
Les carpes ont l'appareil généralement asseï développé,
les orifices très-rapprochés» très-grands, surtout le posté-
rieur qui est semi-lunaire; l'antérieur est percé dans une
sorte d'opercule qui pénètre dans son excavation.
Les harengs , les aloses me paraissent u'aroir qu'un seul
orifice postérieur fort grand.
Les silures semblent aussi, pour la plupart, n'aroir qa*un
seul orifice aux narines; mais les observations eont-dles^
bien exactes P
Les cobites ont aussi une assea grande cavité olfactive
jEOnde ; les deux orifices sont distans : le postérieur est énorme
pour un si petit poisson : l'antérieur est à l'extrémité d'un
tube assez long.
Les amies ont aussi l'ouverture nasale antérieure prolongée
en un long tube.
Les exocets ont une forme de narine particulière. La oa-
vité est fort petite; elle n'a qu'un seul grand orifice; mais il
est jusqu'à un certain point divisé en deux parla saillie d'une
espèce de* petite cupule que je crois la partie plissée.
Les muges et surtout les poljnèmes , dont le museau est
fort court , ont les deux orifices de la cavité olfactive souvent
fort rapprochés et presque arrondis.
.;Parmi les poissons thoraciques, on trouve que la cavité
olfactive est en général asses petite; la membrane plissée est
beaucoup plus petite encore, et plus ou moins antérieure
DANS LES POISSONS* 5!>5
et iateroc) et située immédialemenl au dedans de l'orilice
antérieur; mais ensuite la proportion Je cet oriHcc avec le
postérieur, rarie beaucoup. Les mulets, labres, crénilubres
et DiËDie les perches, les ténianotcs ont toujours l'orifice
postérieur le plus granii.
les chétodoDs sont dans le cas contraire, «t la cavité nl~
factive est fort petite.
Dans les scombres, elle est au contraire rnri grande, et
elle se prolonge en arrière , en avant sous l'os maxillaire , de
maaière ù n'être séparée de la cavitù buccale que par la
membrane palatine. Cependant la portion plissée n'est pas
lirande; les plis naissent d'un petit boulDii inédian. Quant
aux oriâces , iU sont asseï dislans, et le postérieur est sous
forme de fente verticale.
Les trigles ont aussi ce prolongement sous-maxillaire de la
cavité nasale, et la partie radiée, ovale et petite , mais les
orifices extérieurs sont fort rapprochés au milieu du museau :
l'aotérieur circulaire est extrêmement petit et rond>; le pos-
térieur est ovale , allongé.
Les rémoras ont de même la cavité olfactive très-'peu con-
sidérable, la portion ptissée formant une petite masse ar-
nondte; les orifices Iré 9 -rapproché s , le postérieur étroit et
) vertical.
Les cottes ont au contraire les orifices distans; mais le
posièriçur est eilr&mement petit et au bord supérieur de
'l'orbite : l'antérieur n un pètil tube. La cavité est comme
partagée en deux par l'os lacrymal.
Parmi les poissons jugulaires, fc ne vois aon plus rien de
particulier.
Les vires n'ont pas les plis de la membrane bieu marqués^
-Il cavité est petite; elle a toujours deux orifices; l'anlérieiir
»A l'extrémité d'un petit tube, cl l'autre très- remonté an
l-%bord supérieur de l'orbite , et excessivement petit.
I les gades la cavité est médiocre, la partie plissée
I
334 DB l'appareil de l'odorat
OTâle, les deux orifices presque égaux, l'antérieur bordé en
arrière par un demi-tube.
Les pleuronectes ont leurs narines disposées f une (k droite
al l'autre à gaucbe ^ muis non complètement symétriques ,
oelle du côté des jt^ux étant plus basse que Taotre. La
earîté est du reste assez grande ; la partie plîssée ost ovale
oomme dans les gades : des deux ouTertures, la postéri^re
est orale et un peu plus grande que rantérieiire « qui est à
rexiréniité d'un demi-tube , c'est-à-dire que la membrane qui
k forme n'occupe que la moitié postérieure de l'éuTertore.
Dans la section des dipodes, les gymnotes m*ODt paru
n-ATOlr qu'un seul orifice à leur narine 9 et c'est ranté#fenr;
il est à l'exlrénité d'nn petit tube ; mais fe ne vouilrais pas
assurer qu'il n'y ait réellement que celui-là.
Les anguilles en ont 'certainement deux : la caThé oMho-
tÎTe est fort longue et presque entièrement oocopèe dans sa
paroi interne par un appareil plissé, dont l*axe est trèe-
long et les lames très-membraneuses et très-fines. Les deux
orifices sonttrès-distans et médiocres ; le postérieur est orale
un peu au derant de l'œil ; l'antérieur est à l'extrémité d*oo
«saes long tube qui se trouve presque au bout do miineau.
ifëUrodemiM. |« groope de poissons que fe désigne par la dénomimtieo
d*bétérodermes n'offre pas davantage quelque chose de cdm-
fliun dans l'apparetl de l'olfaction.
"Les cydoptèses ont la poche de l'odorat petite, arrondie,
aree deux orifices en général très-remontés ; le supérieur est
si excessivement petit qu'il est fort diffieile à voir; il e9t;au«>
dessus et en dedans de rosil : l'aDilérieor est'tubalcwxi *
Les baudroies, d'après ce qu'en disent MM. Guvlerct^u*
Puéril 9 ont leur organe d'olfaotiob- en forme de petite 'Cupùle.
Les syngnathes paraissent avoir cet organe asset singulier :
danS' l'hippocampe, )'ai trouvé de chaque* c6tè une sorte de
petit appendiee dentelé et extérieur ^ formant «ne elpècie
d'operonlep et dont le bord postérieur offre un assea grand
~ÏANS LBS POISSONS. 335
•rifice. Uaoi le sjngnoihe tjphlé du Hfioilli: * il j a deux ori-
ûct-i bien dniincls quoique fort rapprochés, le potlêrieui
rebordé, et l'imlèriuur, ù IVxtrémilé d'uo pelit lube en
forme d'appentMce. Dans celui de roi cAtés la caiilé a évi-
demuientdf-ux orifices disiioctSiquoiqus fortrapproobét, et
Ions deus lubuleux.
Dans le pégase volant, la caritÀ ètl arrondie et formée
en debors par une membrane oirculaire daos le milieu de
laquelle eal un petit bouton percé d'un Irou.
Les batistes uai deux orifices fort rapprochés entre eux;
l'antérieur étant un peu plus grmid et rebordé , la poche est
ronde , et les plis naissent d'un bouton : les cenirisques pa -
miMent dans le même cas, do moins pour les orifices.
Les tétraodoDS ont les deux ouvertures presque semblables,
diriges obliquement l'une au-devant de l'autre : la C'irité est
petite, et la membrane plissée longiludinalemeni.
Les coffres ressemblent beaucoup aux lélraodons sous ce
trt.
Dans les diodoDSt je n'ai pu trouver sur un seal indh idu
que j'ai observé ù la puche olfactive qui est très-petite , qu'un
seul oriflua ovale et percâ A ta base du traocbanl d'une es-
pèce do petit appendice rbarru aurlTorme.
Les premières l'amilles du la sous-cIassc des poissons car* i
tilagitieux ont encore beaucoup d'analo^e sous le rapport
dfl l'appareil de l'olTaction , avee ce qui existe dans les autres
poissons.
AÏDsi les esturgeons qui ont la cavité nasale ^ande et en-
tièrement remplie par une masse fibro-mu^neuse presque
ronde, partagée en un grand nombre de lames qui s'irradient
d'une rondelle circulaire , ont enccre deux orifices extérieurs
bien'dÉstincis, presque é^aui et située nu devunt de l'asil.
Ln lames oUactives offrent cela de particulier qu'elles soal
«Dcoie subdirisées par du lanittUei i^Midiiires qui cti
MÎMcQl à ftugle droit. . .• . ji^t.atiiii«s.>t.',
^tppot
536 DE l'appareil de l'odorat
Mais les chimères , Iti raies et les squales offrent ane dispo-
sition particulière dans la position « plus , il est vrai , que dans
la composition de l'organe de Tolfaction ; il est en effet tou-
jours à la face inférieure du museau de Tanimal , plus ou
moins en a?ant de la bouche. La poche qu'il forme est orale
et très -grande, surtout dans les raies. Les lamea flbro- mu-
queuses sont très-nombreuses, et s'irradient d'une sorte d*axe
longitudinal. Quant. à l'on YerturOf elle est grande, unique;
mais le plus souvent elle est partagée en deux, et plus on
moins fermée.par une sorte d'opercule cutané qui natt de son
bord antérieur ou postérieur.
Jkkus les squales , la narine est en général un peu moins
inférieure que dans les raies ; elle est toujours complètement
séparée de la bouche : quant à l'appendice cutané f sa forme
et sa grandeur Tarîent dans chaque petite fiimille; les rous-
settes ou scyllorhiniens, par exemple, ont cet appenUcepro-'
longé en une espèce de tentacule souTent fort long. jj
Dans les marteaux ( sq. zyQcena. L. ) la nariqe est placée
au bord antérieur et externe de l'élargissement singulier de
la tête.
Les chimères, sous ce rapport , sont plus rapprochées des
raies , en ce que la narine est tout-à-fait inférieure , immé-
diatement en a?ant de la lè?re supérieure ; elle est asses
grande, profonde \ la membrane plissée est orale, et les plis
tombent des deox côtés d'une ligne longitâdioale. L'orifice
est presque rond, et de son bord aotérieur naît un lobe cu-
tané étroit qui doit pouroir le clorre presque complètement.
La cavité nasale communique aussi aiec la bouche en dehors
de son angle , un peu comme dans les raies.
Les raies ont de même la narine tout-à-fait inférieure et
plus grande que les squales; son ouverture est aussi subdi-
Tisée en deux par une petite avance de la peau de son bord
antérieur ; et ce qui leur est particulier, c'est que la narine
communique avec le côté correspondant de la bouche par ua
DANS LES POISSONS. 5ô'J
sillon profond creusé en dehors de la lè?re supérieure. On
trouve quelques différences d^ns cbaque ft^uille; ainsi les
raies cornues ou dicérobales ont^ les narines beaucoup plus
petites que les raies ordinaires.
EnGn , dans la dernière famille des poissons , ou dans les
cycloctomes y on observe une singularité tout-à-fait nouvelle
dans l'appareil de Tolfaction, et qui consiste en ce qu'il n'est
plus pair, mais symétrique. Il forme en effet une petite
poche ovale , située exactement dans la ligne médiane ,
et qui n'a qu'un orifice ovalaire également médian ; elle est
tapissée à l'intérieur par une membraue molle ^ plissée Ion-
gitudinalement et noire ; c'est ce que quelques auteurs ont
désigné dans ces poissons sous le nom d'évent, en supposant
à tort qu'il y avait toujours une communication avec la gorge.
Cet orifice est assez loin du bord supérieur de l'ouverture buc-
cale dans les lamproies; mais iltïst dans le bord même chez
les myxinés entre deux appendices tentaculaires. Mais une
différence importante que présentent ces animaux , c'est que
quoique dans l'un et dans l'autre la cavité nasale se continue
en arrière par un canal distinct » au-dessous de la poche ol-
iacttYC) jusque dans l'arrière «bouche; dans les lamproies^
ce canal se termine indubitablement par un cul-de-sac»
comme je m'en suis assuré après M. Duméril; tandis que
dans les myxinés, ce canal a un orifice as:>ez large, en avant
d'une sorte de voile du palais qui se porte en arrière dans la
l^orge.
AxTicJLE II. De rorgane et de Pif pareil de l'odorat dans
les entoniozoaires.
Dans ce type d'animaux comme dans le suivant, les phy- conùdicm
siologistes ne sont pas d'accord sur le siège de cette fonction,
quoique aucun ne puisse nier qu^un grand nouibre d'insectes
€t plusieurs mollusques aperçoivent les corps à l'aide de Tu-
1. 22
538 DE l'appareil de l'odorat
dorât; mais ici Panalo^ie qui nous avait guidés d'ane ma-
nière sôre depuis rhoinme jusqu^au dernier des poissons,
Tenant à manquer dans plusieurs points , comme nous le
Terrons en détail dans notre physiologie , les anatomistes
Tat lent d'ojânion. En efiel n les uns partant d*un principe qu'un
corps pour être odorant a besoin d*être préalablement dissous
dans un fluide gazeux 9 et ne peut être porté à la membrane
•sentante que par Tair, ont pensé que dans les entomosoaires
la partie de la peau modifiée pour Tolfaction dcTait être à
rentrée de Pair dans Tanimal, et par conséquent sur le bord
des stigmates; et que dans les mollusques qui respirent Tair
en nature 9 ce devait être à h marge du sac pulmonaire.
D'autres n au contraire, partant de la structure d*une mem-
brane olfactive, ont cru que dans les mollusques toute la peau
que nous aTons vue en effet être souvent fort analogue à
une membrane pituitaire , devait apercevoir les odeurs dans
tous ses points. Enfin, un assez grand nombre d'auteurs
s'appuyant sur une simple analogie de position , ont pensé
que le siège de Tolfaction dans les animaux pairs inosseux
devait être sur la première paire d'appendices de Tanimal,
comme cela a lieu dans les animaux pairs osseux. C'est l'o-
pinion que nous adoptons comme la plus probable y parce
qu'elle se trouve d'accord avec plusieurs considérations
a priori, et surtout avec la spécialité du système nerveux ;
que nous croyons d'autant plus nécessaire que la fonction
seosoriale l'est davantage elle-même, et qu'en outre elle
donne lieu ùl beaucoup moins d'objections que les autres opi-
nions , comme nous le verrons dans la seconde partie de ce
Traité.
Dans cette manière de voir, la plus grande di£Eérence que
l'appareil de l'olfaction des animaux pairs inosseux présente
avec ce qui a lieu dans les ostéozoaires , c'est que la peau plas
ou moins modifiée ne tapisse plus une cavité, une pocbe.
logée dans le tissu même de la tête; mais qu'elle revêt i'ex-
DANS LES ENTOMOZOA IBES. .).^9
Irémilé d'un appendice qui peut saillir plus ou moins au-de-
TBDt de ranimai , d'où soûl résultées dvccss aire ment plu-
sieurs imperfections iiibérentcs à celle dl.iposilion même.
Ces appendices, dan^ les enlomoioaires , que nous coTi-
GSgcons mainienani spécialement, portent le nom d'on-
lennes; \\i n'existent pas absolument dans tous les animaux
de ce lypci comme nous le verrons en traitant de l'appareil
de la locomotion ; mais le plus grand nombre en est pourvu.
La modiiîcalion de la peau qui les revêt est en général
fort peu olf.ictivei surtout dans la plus grande pnrtie de l'é-
tendue de l'organe où elle eat ulternalivemenl dure et molle,
comme diinf le reste du corps; mais ii l'extrémilé, elle m'a
paru toujours plus tendre, plus flexible; ou peut s'en assurer
sur les nécrophores , qui ont un odorat si lia. £u général on
s'est encore peu occupé des modiUcattons qu'elle peut pré-
senter.
Il n'en a pas été de même du substralum de cette mem-
brane ou des antennes elles-mèraes : les entomologistes y
ont fait la plus grande attention , en ont étudié les différentes
parties avec un soin extrêmement minutieux» et s'en sont
servis pour établir un grand nombre de coupes génériques.
Nous ne devons pas entrer en ce moment dans ces détails,
que nous iScberons de réduire à quelques principes , lorsque
nous traiterons de l'appareil de la locomotion. ÎJous nous
bornerons à dire que le nombre des pièces ou articulations
qui ciislent dans leur composition , la proportion , la forme
de CCS pièces est d'une lixilé telle, qu'il n'y a rien d'étonnant
que la loologie s'en soit servie avec tant d'avantage. Nous
donnerons seulement ici quelque chose sur le (tf.'feloppe-
tneot plus ou moins considérable des antennes dans les diffé-
rens groupes d'entomotoaires.
Tous les animaux qui forment la classe des hexapodes en
sont pourvus, A un irés-pctit nombre d'anomulics pr^9.
Il me semble assci remarquable qu'elles décruisscnt d'é-
1
54o DE i'appareil de l'odorat
tendue à mesure que des lépidoptères, des coléoptères et
des orthoptères , on descend successÎTemeot aux hémiptères ,
aux hyménoptères , aux diptères et aux aptères.
octopodei. De ces derniers animaux on passe par des nuances insen-
sibles aux octopodcsy chez lesquels il n*j a plus de traces
d^antennes; en sorte qii^il est assez difficile de concevoir chez
eux où se trouve le siège de Tolfaction » si toutefois ils en
jouissent , ce qui me paraît assez peu probable.
décapodei. ^es décapodes, qui ont au contraire un odorat extrême-
ment fin, comme tous les entomozoaires qui se nourrissent
de substances animales à Tétat de putréfaction plus ou moins
avancée, ont toujours deux paires d*antennes, quelquefois
extrêmement petites , comme les crabes , et d'autres fois
très -longues, comme les écre?isses : quelle est celle qui
est le siège de l'olfaction ? c'est ce que je n'oserais décider ;
mais je croirais volontiers que c'est la première.
1^1 La plus grande partie des hétéropodes ou des malacos-
r} i*** ^ tracés des auteurs , et les tétradécapodcs sont dans le même
cas.
^Md ^^^ myriapodes n'en ont plus qu'une pah*e, comme les
hexapodes.
bëiopodcf. Enfin chez les chétopodes , les appendices que Pon doit
considérer comme analogues des antennes , ne diffèrent
presque en rien de certaines parties des autres appendices ; et
en effet ils forment des faisceaux plus ou moins considérables
sbr les premiers anneaux du corps.
Quant aux apodes, ils n'offrent plus aucune trace d'an-
tehncs; aussi est-il plus que probable qu'ils n'aperçoivent
pas les odeurs.
les mol- Les deux classes d'animaux qui forment le sous-type des
arliculéf.
molluscarticulés, n'offrent non plus aucun organe que Ion
puisse soupçonner être le siège de l'organe de l'olfaction : en
effet, les nématopodes, de même que les polyplaxiphores
B'out ni antennes ni tentacules.
I>\NS lïB lFlMAnOXOAI1t1!«.
A11TICI.K 111. De l'organe ei de Capparetl de l'olfac,
dans les malacozaaires.
Dans ce type d'unimaiix. les organe» (fie nous regardons t^
comme le support Je la membrane olfuctive, ou U ]'remiére
paire d'appendii^cs, portent fe nom de tentacules, parue
qu'on les u regardés, mais à tort, comme propres ù iSlcr, à
toucher : leur place est sur la (Ctc; il ne faut pas les con-
fondre avec des lobes appendiculaires qui se trourent soii'
Tent de cha(|ue câiÉ de la bouche de plusieurs espaces de
aoUusques, et qui aoot de^ dépendances de la lèvre supé-
rieure.
La peau qui retCl ces appendices ne m'a pns paru beau-
coup différer de celle du re«tc du corps; elle me semble
f^pendant plus fine, plus lisse â leur exircmité, el surloul
elle reçoit une bien plus grande quanlilé de nerfs.
Quant à la Tormc, à lj grandeur el mCme un peu â la
position, les tentacules offrent un assez grand oombre de
différences que les xoulogistes ont en général moins étudiées
que dans les entomozoaires , mais qui oc confirment pas
moins assez bien les groupes naturel».
Dans la famille d€S sécbcs , il me semble que les espaces de
[ JftDières brachiales qui entourent la bouche , ne doiTent Sire
isîdérées que comme des dépendances de la prébenïion
F buccale. J'admets donc que dans ces animaux il n'y a pas
^1^ tentacules oUaclirs.
Le groupe des syp h on oh ranch es en a au contraire presque
I ^toujours une paire, tic forme el de grandeur assci TarliiLles,
%fit qui différent surtout beaucoup, en ce que souTeot les
T' jeux sont portés sur un renflement de leur base, ou méoie
I ,dans une partie de leur longueur. . •
^es murex, el probablement tous les genres qui en ont
ité démembrés, ont les tentacules pointus, tuédiocres, con-
I
343 DE L APPAREIL DE LODORAT
tractiles, et portant yers le quart inférieur de leur hauteur
les tubercules oculifères : les pourpres , les casques , les cé-
rithes véritables soot dans le même cas, ainsi que les cyprées ,
les olives j les marginelles , les colombelles.
Les cônes ont les yeux encore plus avancés sur la lon-
gueur des tentacules, dont la pointe très -fine les dépasse
assez peu.
Les strorabes, les ptèrocères ont une seule paire d'appen-
dices tentaculaires , qui se divise en deux à rextrémité. Le
tentacule proprement dit est cylindrique , obtus , interne et
plus court que la bifurcation oculifère.
Je connais une espèce de vis, pourvue, il est vrai, d'un
opercule assez considérable qui n*a pas d*autres tentacules
que ceux des yeux : ils sont extrêmement petits, aplatb,
triangulaires, et portent les yeux au sommet.
Les buccins proprement dits ont au contraire les tentacules
tout-à-fait indépendans des yeux.
Les véritables vis paraissent être dans le même cas.
Les volutes ont aussi les tentacules triangulaires, aphitis,
sans connexion avec les yeux.
Dans la section des mollusques acéphales asyphobran-
ches , les tentacules de forme un peu variable sont souvent
indépendans des yeux.
Toutes les espèces de toupies et de turbos ont ces tenta-
cules assez gros et coniques.
Les monodontes paraissent les avoir ciliés.
Dans les scalaires, ils sont subulés, et renflés dans une
partie de leur base pour porter les yeux.
Les cyclostomes ont aussi assez souvent les tentacules
gros, sub-coniques, et portant les yeux à Textrémité d'un
renflement qui se joint à leur base.
Les phasiannelles , les ampullaires , les hélicioes , etc. , ont
au contraire les tentacules parfaitement distincts des tuber-
cules oculifères.
DANS LES M ALAC0ZOAIk£t>-
La tiimille dts nériles est dans lu mùmccas.
Celle des jantliiues a ses icolacule» fort singuliers; ils
lont profondément difbé.s en deux partie», u« qui furnic de
chaque côté deux tentacules , dont l'eilernu eal le plui long.
Dans 1.1 famille des lymnacées. les Ivnlacules bien di»- v
lincls ilea yeux sont extrêmement contrucliles dans tous
leurs points : du reste ils sont aplatis, Iriangiiluirrs dans
\ei lyinnées proprement dites, et au couirairc sétauês dans
les planorLes cl les pbjsea.
Les Buriculacées les ont beaucoup plus gros, un peu
renflés à l'exirOuiîtê et annulalrement tontracliles.
Dans les verligos , qui sont de Ténlatiles Ltliecs sous tous
les autres rapports, les tentacules sont si excessivement pe-
tits qu'on eu nie l'existence.
Ils sont un peu plus évidens dans les maillots, et le
deviennent de plus en plus dans les bulimes et les hélices i
où ils sont obtus , renflés i l'cilrémité et rélractiles; c'esl-à-
dire qu'ils peuvent être enlièrcmcnt rentrés à l'inlùrieuff
et retournés comme un doigt de gant, par une disposition
musculaire tout-ù-fait seiablable à ce qui existe pour les
pédoncules oculaires de cette famille.
Toutes les vérilaLles limaces avec un rudiment dçcoquille,
f 00 tûut'A-fah nues, sont dans le mCmc cas.
. Les limaces de l'Amérique méridionale ei de J'Indc, que
l'on désigne sous les noms d'onchidie ou de véronicelle , les
i PDt comme palmés â rexirêmité, etlls sont seulement coo-
t tracliles.
Les tentacules de lu famille des sigarets sont gros, sub<0-
I aiques, assez obtus et peu coniracliles.
1\i sont à peu prés semblables dans les pleurohraucbea qui
Kfbnt le passage de cette fimille à lu suivante.
Dans celle des monopleurobranches, qui comprend Ic^
F laplysiei et gem'es analogues ,, les tentacules sont quelquefois
, presque tout-Wait Duh, comme dans les acères, oïl il ; :>
I
544 ^^ l'appareil de lodorat
cependant 8ou?ent une petite crête longitudinale qui les
remplace : muis dans la plupart des espèces , ils sont en
forme de membrane disposée en une sorte de cavité fendue
au côté interne, et dont Tintérfeur est plissé , un peu , comme
dans l'organe de Toiraction des poissons ; mais il est à re-
marquer qu'il j en a une paire en arrière des yeux, et une
autre paire en avant.
Le groupe des ptéropodes offre une firme particulière de
tentacules presque dans chaque genre.
Dans les clios, ils sont fort petits, grêles, cylindriques,
et situés sur les côtés de Tespèce de prépuce pouvant re-
couvrir les appendices buccaux qui entourent la bouche, un
peu , comme dans les poulpes.
Dans les pneuroodermes, je n'ai pu apercevoir de Téri-
tables tentacules olfactifs ; car il est probable que les es-
pèces d'appendices aplatis y ovales , dont la face interne est
couverte d'un grand nombre de petites cupules comme
cornées et pédiculées , sont des appendices buccaux. J'ai
cependant vu à la marge de la trompe un petit appendice
cylindrique qui pourrait être tentaculaire.
Les hyak'S ont d'assez petits tentacules, cylindriques,
creux , et situés à la partie dorsale de la tête.
Je n'ai pu les voir dans les cléodores , ni dans le phylliroë ;
car je ne pense pas que les espèces d'appendices contournés
un peu en corne de bélier, et qu'on a désignés comme des
tentacules dans ce genre , en soient réellement : nous Ter-
rons que ce sont des organes de locomotion.
Les premiers groupes de l'ordre des polybranches ont les
tentacules coniques, et formant deux paires distinctes; très-
courts dans les glancus , les laniogères , ils sont au con-
traire fort longs dans les cavolines et les éolides.
Ceux de la seconde famille du même ordre « comme les
scyllées , les tritonies, n'ont plus qu'une paire de tentacules;
mais ils sont beaucoup plus gros.
DAII5 LES malacozoaihes. ^4^
Les cjclobrancbcs sont dans le inCrae cas; tuais dans les
pcroiiies (i] ils sont gras, assez plats, peu contmctiles ,
et situés SOU3 le bord antérieur du uanleau; Uudia que
dans Ict oncbidorcs et dans les doris, ils sont ù h partie
nières . ils offrent souvent celle Mngularilé de pouvoir Être
coniplûlemeni rentrés dans une cavité creusée â leur base,
et pourvue quelquefois sur ses Lords de plusieurs latioiures
dcruioîdes en forme de calyce. Ces lentacules sont aussi
souvent remarquables par leur slruclure ; en effet, ils sont
quelquefois composés de lames enfilées par un aie ; d'autres
fois ce sont des tubercules nombreux qui les forment (2).
Les mollusques céphalés de l'ordre des iaférobranches,
comme les phyllidies, ressemblent beaucoup aux doris pour
ta forme des tentacules.
Les nucléobrancbea, au contraire, paraissent avoir sou-
vent de lon^s tentacules cnniques el filiforme*, comnie les
carinaires , tandis que les Croies les uni trés-petils.
Les cervicobrauchei I c'est-à-dire toutes les patelles s;- m
tDitrîques de Linné, comme les patelles proprement ditest
les parmapbores, les émorginules. les fisstirelles ont tou-
jours leurs lentacules coniques, alloogés et k demi coa-
trscliles.
Les scutibranches sont le plus souvent dans le même cas ;
Wls sont les ancjies, lescahuchoiis,lescrépidules el même
les bipponices el tes haliulldes, avec quelques légères diffè-
Chet les erépidules, par cxeinplct ils sont assoi coni-
, el porleot les yeux au quart de leur longueur.
(i) le Domnin p^ronîn Ict oarbidica marion de M. Carier.
(1) Conme je n'*i jouait eu rocciiioD de loir de doris vivante*,
ia pronooacr sur ta nalote de cm orgaaei.
346 DE l'odorat dans les malacozoaires.
Les fiipponices les ont gros , coniques et renflés dans la
moitié inférieure de leur longueur.
Les tentacules des haliotides sont au contraire complète-
ment indépendans des yeux ; ils sont triangulaires et un pea
aplatis.
D«"*i««M. Dans la classe des mollusques acéphales» les appendices
que nous Tenons de décrire dans la classe précédente » comme
le siège probable de la membrane olfactive , n'existent plus f
ou j s'ils existent , ils ne sont réellement plus que des organes
de préhension buccale.
Dans les palliobranches 9 cela est éyident, comme nous
le Terrons plus tard en décrirant les organes qui leur aa%
valu le nom de brachiopodes.
Dans les lamellibranches, la bouche est ordinairement
pounrue de deux paires d'appendices foliacés dont on ignore
Tusage : nous croyons deroir les regarder comme buccaux.
Nous en parlerons donc à l'article des appendices de la pré-
hension buccale.
Dans les hètérobranches , où il existe encore moins de
tête proprement dite que dans les deux ordres précédens ,
Touyerture de la bouche est au fond du sac formé par le
manteau , et elle n'est accompagnée d'aucune trace d'ap-
pendices.
Ainsi l'on peut dire que dans la dernière classe des mala-
cozoaires, l'appareil spécial de Tolfaction manque tout-à-
faft, encore plus peut-être que celui de la gustation 9 et
probablement pour les mêmes raisons physiologiques.
A plus forte raison ne devons-nous plus espérer de trouTer
cet appareil dans le type des actinozoaires , et encore moins
dans celui des amorphozoaires (1).
(i) DftDf notre cours à la Faculté des sciences, noas avons l'habîtode
de traiter ici sous le nom d'appareil fuuo-pmioHn de cet organe singa-
lier , dont nous devons la découverte ^ notre savant ami M* Jacobson,
DES OnGtNCS DES SENS filSTPLES. 347
Noas paisoDS donc maiateDiiDl ù l'élude des organes des
sens sinipks : on a tu plus haut ce que noui eotendona par- '
là : ce fionl ceux qui ne sont formés que par un appareil
simple, l'un à gauche et l'nulre ù droiler et qui «ont une
modiGcalion non plus de la peau proprement dite , mais de
la partie accessoire ou de perfectionnement, c'est-ù-dire
d'un pbanère.
Nous ne connaissons que deux organes des sens qui appar-
tiennent i celle section , comme il n'y en a que deux dans la
précédente : ce sont l'nrgane de la \ue et celui de l'ouïe.
Tous deui sont beaucoup plu» spéciaux, et reçoivent <in sjs-
ti'.tae nerveux beaucoup plus considérable, et en même
temps éTidemmenl particulier : aussi est-on conduit A penser
que leur utilité est plus circonscrite.
lli offrent aussi dam leur disposition cela de remarquable
que l'organe de chaque c6té du corps est plus séparé, plus
dlitant de l'autre; ce qui nous conduit à pfloser qne leur
ocliop «il plus in dépendante (■]■
Ces deux appareils sont placés à la suite l'on de l'autre,
L#l séparent ceux des sens complexes qui sont assez distans
k canie de M coanexïoo arec le> Darines et avec la caTÏlé buccale;
Duia nom crajona plua cooTcnable de reoicttic à en parlet ï l'article
de cette caiiti ; noui en rloonerooi alon loi ralioiu.
(i; Itout aurioiu dd en effet remarquer, pd Irailant de> diffërcncei
de* orf^nn de* «etiB apëciaiii , que l'otgaoe d'un calé ett d'aulanl plus
rapproché de la ligne médiane, ou plus prèi de ic coornndrcarce celui
de l'autre, el au conlraira d'aulant plut ditlincl et lèparé ijuc l'appa-
reil Bt phia aemblable on ptui dilFérent de l'orgine giDAialear. Ainii
lea deui moitié de la membraae guilaliie te toncbent, abfolumenl
le lei dcut rauiliéa de l'enieloppe ciitaniïe : ccllea de l'appareil
: l'otraction Mnl léparces au niaiai par une cloÎMin ; maii encore àtnf
mproie) cl genre* Toiiiai il n'y a pu de séparation. Le* Organes
il loujoiu'i nctlement léparét : mais moini peut-tire
■cvre i]ue ceoideraudilion.
I
348 DE l'appareil de la vue
entre eux, Tun étant le premier et Tautre le dernier des
quatre sens spéciaux.
Tous deux ont encore cela de commun ^ qu'ils empruntent
ou s'adjoignent également un des appendices du corps de
ranimai ; celui de la rision, l'appendice de la mâchoire su-
périeure; celui de l'audition 9 l'appendice de la mâchoire in-
férieure 5 du moins dans les animaux vertébrés.
Ils offrent aussi cette ressemblance 9 qu'ils sont composés
à l'intérieur de fluides de différentes natures contenus dans
la membrane du bulbe 9 et par conséquent qu'ils agissent
non plus chimiquement comme les deux précédens , mais
à la suite d'un choc ou d'une percussion qui se commu-
nique successifement au moyen des fluides contenus à la
membrane sentante. C'est donc une imar^e ou une sorte de
représentation que l'intelligence aperçoit dans ces deux sen-
sations , tandis que dans les deux autres c'est une véritable
action chimique.
Enfin ces deux organes des sens ont encore cela de sem-
blable f que 9 pour être en état de faire apercevoir à l'animal
Timage du corps 9 ils ont eu besoin d'un appareil beaucoup
plus compliqué.
CHAPITRE V.
De Forgane et de l'appareil de la vue.
Considérations Quoique Cet orgauc des sens soit peut-être encore plus
spécialisé 9 d'une construction plus délicate, et nous fasse
apercevoir des mouvemens moins grossiers, ou un corps
plus subtil que l'organe de l'audition, cependant sa place im-
médiate après celui que nous venons d'étudier dans tous les
animaux qui en sont pourvus, sa plus grande généralité, et
EN GÉNÉRAL. 3_',9
peut-être aussi sa plus grande imporlacce , fout que nous cd
traiterons oTant l'organe <le l'ouïe.
Nou$ dvGnissons l'organe de lu vue , celte modiGcaiion du
sens géD^rnl par lequel l'unioial qui eD esl pourvu aperçoit
les objets extérieurs à lui , et mËme ccriatnes parties île son
corps au moyen de lu lumiËrc et des couleurs qu'ils lui reo-
Toienl.
Il n'est donc plus immédiat comme les précédens; il n'a-
pereoit plus le corps lut-mCme, mais seulement une image
plus ou moins complète ; aussi est-il beaucoup moins impor-
laiil, et par conséquent moins général qu'eux. II est encore
plus borné ti une place déterminée i et quoique quelques pby-
siologislcs aient paru penser que certains aaimaux pouvaient
apercevoir la lumière par toutes les parties de leur corps,
comme les hydres, par exemple, qui évidemment la re-
cherchent, it ine parait certain qu'ils ont confoadu l'ac-
tion de la lumière avec celle de lu forme qui nous arrire
par elle. En effet , toutes les parties du corps d'un animal et
m(me d'un végétal, éprouvent une sorte d'action chimique
(le la part de la lumière plus ou moins vive, directe ou ré-
fléchie : mais il est évident qu'il n'y a qu'un organe modifié
suivant les lois générales de l'optique qui puisse faire sentir
la lumière, ses diSerenles parties, son absence > et par consé-
quent la forme apparente des corps.
Le genre d'action de cet organe des sens est évidemment
inicaoique , c'est-à-dire qu'il nous fait percevoir un choc qui
b'csI transmis par ondulation dans un fluide , jusqu'à la mem-
brane sentante.
Ses usages principaux sont de faire apercevoir û l'aoi-
1° L'existence des objets extérieurs i lui, et les diffé-
rentes parties de son corps, comme tous les autres organes
des sens ;
a° Leur forme par la manière très^vaiiée dont ils agissent
4J
35o DE l'appareil de la tue
sur la lumière 9 et surtout par la différence de couleur du
milieu qui les limite dans l'espace-;
5* Leur mobilité ou leur immobilité relative , par le chan-
gement ou la fixité de cette limite dans l'espace , par rapport
à d'autres objets;
4^ Leur direction 9 à l'aide de celle de l'organe, rapportée
à l'axe du corps de l'animai quand il yeut apercevoir quelque
objet extérieur;
5* La distance des objets, les uns par rapport aux autres
et par rapport au corps de l'animal; eela est encore jugé au
moins jusqu'à un certain point par la quantité plus ou moins
considérable de rayons lumineux qu'ils lui renvoient dans les
mêmes circonstances ;
6* Enfin, on conçoit encore qu'à l'aide de l'organe de la
vision l'animal puisse déterminer la grandeur relative des
corps, lorsque toutefois il connaît leur distance et celle où ils
sont de lui ; mais alors ce n'est plus une sensation immédiate j
puisqu'elle a besoin de préliminaires 9 et surtout d'actes de
l'intelligence.
Mais s'il est vrai que l'animal aperçoive réellea>ent ces
différentes manières d'ôtre des corps au moyen de l'organe
de la viziion, il ne l'est pas moins que les connaissances qu'il
lui donne ont presque toujours un besoin plus ou moins
nécessaire d*ôtre rectifiées par le toucher.
^'^éfe. Le siège de la vision est évidemment la rétine, et son ap-
pareil est l'organe qui se place au-devant , et qui sert à le
De u modiAca. rendre plus actif et plus étendu. Cet or/rane n'est autre chose
tion d'un pha- * * "
n^ra ponr for- qu*un phauèrc 9 composé, comme il devait Pétre, d'envc-
«!•» vUiM. loppcs et de fluides vivans et morts , mais qui a été consi-
dérablement modifié : c'est ce qui ne permet pas d'admettre
a priori aucune partie musculaire dans sa composition. Les
enveloppes sont toujours une première membrane fibreuse
donnant la forme ù l'organe, percée en arrière pour l'arrivée
des nerfs, des vaisseaux, et en avant pour la communication
EN GÉ^£IIAL. 55 1
avec le monde extérieur; mais cet onCce est Terme par une
psrlie modifiée, tran!<partole, qui existe coostammeDl sous
la peau ou le derme aminci.
La ïecoode enveloppe eal rasculaire , mais elle diftt're de
celle d'un bulbe de poil, en ce qu'elle c^t beaucoup mieux
rorinée en membraoe queliueroîs d'un ii^iu dense et serré;
qu'elle fournit une plus ou moins gronde abondance d'un
pîgmenlum qui se dépose dans ses mailles , et surtout ù sa
fiice interne, et que par unedispoiilion particulière elle forme
ce que nous connaîtrons sous le nom de procès rilioireâ ,
d'iris, etc. Comme la prt'niiîre, celte enveloppe est encore
percée en arrière pour l'entrée dos nerfs, en ataut pour
communiquer avec le monde extérieur, mais l'orifice aulé-
rieur est toujours ouvert et souvent variable.
La troisième enveloppe e^t la partie nerveuse ; elle forme
encore une membrane plus iiKerno qui tapisse toute la cavité
d« Ui seconde, en se prolongeant plus ou moins à sa partie
antérieure.
Celle espèce de bulbe est reitiplie par une espèce dft pnipe
plus ou moins lluîde, dont une parlie produit le plus sou-
vent dans un endroit particulier, un corps mort, plus ou
moins concret , composé de calottes qui s'enveloppent.
En6n ce bulbe est mO par des muscles nombreux; il es)
placé sous la peau qui s'est considérablement amincie au-
devant de lui, et qui peut quelquefois le clore momentané-
Knt, ledéfendrcconlre les corps étrangers, le nettoyer, etc.
. D'après cela ïl est évident que l'organe de la vision est
Ceplible de beaucoup de degrés de perfectionnement OU
I modificaliouA diverses. Pour Être bien en état de les
Ki^mprendre même a priori , et surtout quand le û\ de t'aou-
[agie vient ù nou^ échapper , il nous faut encore commencer
r rappeler quelques notions sur la lumière, et surtout sur
1 manière dont elle se comporte A la surface et mfime dans
Ultérieur des corps.
1
552 DE l'appakeil de la vue
De la lamière La lomière f dont nous ne chercherons pas à connaître la
et de aei prio- ^ , x • • . j •
cipaiesoro- naturc (1)9 ce qoi nous importe assex peu du moins en ce
moment, jouit de certaines propriétés.
Dans rh jpothèse newtonienne ou de rémission » c*est éfi-
demment l'un des corps les plus ténus 9 les plus subtils ; aussi
est-elle rangée parmi les corps impondérables. Il paraît cepen-
dant qu'elle est encore moins subtile que le calorique , puis-
qu'il est un grand nombre de corps qu'elle ne peut trayerser.
C'est là*de8sus qu'est établie la distinction des corps en corps
opaques, et en corps transparens ou diaphanes.
La principale propriété de la lumière est de se diriger
constamment en ligne droite, tant qu'elle ne rencontre. pas
d'obstacle.
Si elle en rencontre , le premier phénomène qui se pro-
duit, c'est que tout près du corps, qu'il soit opaque ou
transparent, elle éprouve une déviation de la ligne droite;
c'est ce que l'on nomme la diffraction de la lumière. Mais
si elle tombe pleinement sur l'obstacle, alors 1<;8 phéno-
mènes sont tout diflerens, suivant l'opacité ou la transpa-
rence de celui-ci.
Si le corps, rencontré par un pinceau lumineux, est
opaque, comme il ne peut le traverser, il est réfléchi à sa
surface, de manière à ce que dans la réflexion spéculaire,
l'angle de réflexion est égal à celui d'incidence : c'est la pre-
mière loi que nous avons besoin de connaître.
Si au contraire l'obstacle est un corps transparent, le rayon
lumineux le traverse , du moins en grande partie ; mais si ce
corps est de nature et de densité différentes du milieu que le
rayon a d'abord traversé, et si celui-ci tombe obliquement à
(1) IVous montrerons cependant plus tard que l'bypotbèsc de rondo'
latîon coïncide mieux avec la structure de Torgaoe , que celle de ré-
mission.
ER GBNBIAL.
<t» surfutie, le rayon change alors de dtreclion, c'eit-A-dJn;
qu'il «prouve une n'Jraction ; Ait telle sorte qu'en pa».<nn(
d'un milieu moins tleose dans un iiiiliru plus di^nse, il se
rnpproclie de la perpendiculaire au point d'incidence i el au
contraire , en passant d'un milieu {ilu« dense dans un milieu
moins dense, f.a loi générale est que lu !<iuu9 de l'.ingle de
réfraction est 4 celui d'incidence dans un rapport constant,
sous tuulea lea incidences pour les mJ^utes milieux.
M^is toutes les parties d'un raj^un lumineux ne sont
pas Égaleineot rérrangibles : c'eet ainsi que l'un démunire
uuc nuire propriété dt- lu lumière , ou sa cumpofiliun d'imc
multitude de rayons colorés que l'in partage eu sept groupes
principaux jouissun t de propriétés difierenles; savoir, le rouge,
l'orungé, le jauni-, le vert , le bleu , l'indigo el le violet, qui
peuvent ê(r« artiâciellemeni réduits il trois . le rouge, le
jaune et le bleu , dont le mélange dans des propoi lions dlfTÉ-
renles forme toutes les auli'es (onicurs.
L'expérience niCuie de In décomposition de la lumière par
le prisme, prouve donc que la force de réfrangibililé des
différens rayons qui la composent, n'est pas la même, le
rotige étant le moins rérruugible et le vialat le plus : c'est ce
qui donne lieu ii ce que les opticiens nomment aberration
de ir/hingil/iUlé ; et ce qui produit l'irisiilian des ubjels, OU
|iourquoi ils p^irais^enl quelquefois entourés d'une auréole
colorée t comme l'arc-en-ciel. Les 0|<ltciens corrigent ou pré-
viennent cette espèce d'aberration dans leurs inslrumeos, en
les composant de milieux de densités diOërenles.
L'ne autre propriété dépendante de la forme des corps que
la lumière traverse , c'est que s'ils sont sphériques , les
rayons lumineux en émergent de manière  converger vers
un point plus ou moins éloigné qu<; l'on aomtue Joyer , et k
former une imageplusou moins nette de ces corps, suivant le
^.llf'^ ^^ convexité de la lentille. Cependant . comme elle ne
Hftst rassembler en un seul point tous lei rajons de lumière
354 ï>* l\pfariil de la vie
qui partent de Tobjet et qui la traversent dans toute 9on éten-
due 9 il se produit une aberration de sphéricité y qui est d'au-
tant moins grande que la lentille a moins d*ouvertiire , et à
laquelle les opticiens remédient dans leurs instrumcns , en
n'employant pour la formation de Timage que les parties de
la lentille assez peu éloignées de son centre.
Enûn une dernière observation que nous devons faire pré-
liminairement, c*est que, si dans ce qu'on nomme une cham-
bre obscure » c'est'à-dire dans un espace borné de tous côtés
par des parois opaques , on laisse seulement une très-petite
ouverture pur laquelle pui:»sent entrer les rayons lumineux
émanés de tous les points d*un corps placé à une distance
convenable, jl se produira dans l'intérieur de cette chambre,
dans un lieu déterminé par la distance de l'objet eitérieur â
l'ouverture, une image complète de cet objet, mais dans une
position renversée. L^image sera plus nettement circonscrite,
si Ton adapte à l'ouverture de la chambre une lentille bien
transparente ; mais alors la forme de cette lentille influera sur
la dislance où se réuniront les rayons lumineux pour former
l'image, en sorte que la paroi sur laquelle elle se peindra
devra varier suivant la convexité de cette lentille, et non plus
suivant la distance de Tobjet extérieur à Torificede la cham-
bre obscure.
D'après ce que nous venons de dire sur les principales
propriétés de la lumière, nous pourrons déterminer le degré
de perfectionnement de Forgane de vision, d'après les con-
sidérations suivantes :
1* Le degré de mollesse, de pulposité, et peut-être même
de poli de la membrane sur laquelle Timage est formée , et
qui doit la transmettre a l'encéphale ;car c'est non-seuleraeot
une toile de Jbndde la chambre obscure, mais encore une
toile qui doit sentir l'impression ;
a* L'étendue de la surface de cette membrane , et par consé-
quent de l'organe , ce qui est une considération plus essentielle
555
qa'on ne pease» puisqu'il pourra s'y peindro en toUlUé l'i-
mage d'un plu« grand nombre de corps i la lois, ou l'image
totale Je certains corps ù uiic djalance assez peu considérable >
ce qui facilitera l^on^aruison ;
3' La ïarinbililc de l'ouverture de l'organe, c'est-A-dire la
coniraclilîlé plus ou moins considérable de la partie de l'en-
veloppe Ains laqiielli; est percée l'outerlure de communi-
cation atec l'extérieur, puisque l'^njmql pourra reccTiitr
une plus on moins grande quantité de rayons lumineux étiia-
iiês d'un corps , et diminuer l'aberration de sphéricité ;
4* La complication de l'appareil convergent, ou contri-
buant à la formation de l'image, c'est-à-dire sa composition
d'un plus ou moins grnnd nombre de fluides de nature el de
densité différentes, d'où résultera la destruction de l'aber-
ralion de rùrrangibilîté;
5* La pluj ou moins grande couvexïlè de cet appareil
convergeui, considéré en général ut en particulier, d'od
résulte plus ou moins d'aberration de sjihêriclté ;
ti° La variation volontaire de cette cinquième disposition,
c'eat-ù^dire lu l'ucullé de faire changer la forme de l'appareil
convergent^cn le rendant plu» convexe ou plu< phme, ou de
r4ire wicr le fujer de la lunlitle par rapport i la toile ner-
veuse ou À la rétine;
7* La direction volonlaîrc de l'organe vers tel on tel corps
extérieur que ranimai veut voir, œqui est aussi uD avantage
considcrnble ;
8' L« DUiiibre et la [fosilion «les organes de vision sont
nnsei >■ considérer, comme pouvant âtre nne cause du per-
te cl iunnc ment , non pas, suivant nous, que la vision se ren-
force par l'action simultanée des deni organes, u'cst-i-dire
ninage, mais parce que l'animal est plus .-liaémcnl averti de
la présence des corps extérieurs ;
g* Eufin l'abii jdus ou moins complet sous lequel l'or-
IDe peut être mis momentanément, la facnllé qu'a l'anî-
I
350 DE l'appareil de la VL£
mal de. le nettoyer» doireot aussi être pris en coosidération.
pivition D'après cela, nous considérons Tappareil de la yisàon,
troii partiel. i« dans sa partie essentielle , ce qui comprend ses meio-
branes.ou enveloppes 9 que l'on nookràe sci§rolùfue, choroïde
et rétine;
a* Dans sa partie de perfectionnement dioptrique , oe qui
constitue ce qu'on appelle les humeurs de roeily c'est-à-
dire l'humeur aqueuse » . l'humeur crjslalline et l'humeur
1 yîtrée ;
3* Enfin dans sa partie de perfectionnement accessoire ,
comme dans la mobilité 9 la direction 5 l'abri 9 le nettoie-
ment 9 le nombre, la position, la grandeur proportion-
nelle, etc.
Coap d'ail D'après ce que nous arons dit plus haut , et la place même
*£^u'2*^^ 4^^ °^"^ assignons à cet appareil de sensation , il est éyi-
aoimaU. ^g^ q^*Jl. ^q|| commeuccr beaucoup plus tard dans la série
des animaux, que ceux dont nous avons déjà parlé. On
n*en trouve en effet point de trace dans aucun des deux
derniers typea, les amorphoxoaires et les actinoioaires :
toute la classe des acéphalopbores dans le type des malaco-
xoaires en est également complètement dépourvue , et non
pas seulemeet par une sorte d'onomalie déiermioée par leur
position habitutUe, mais bien réellement par dégradation
d'organisation* Ce n'^rst donc que dans la classe des mol-
kifKyaeSrGéphalés que l'organe de la vision commence à exis-
ter; mais encore dans un assez grand nombre d*c»pèces on
ne peut nier qu'il ne soit véritablèafent niJimentaire» Il ja
un bien plus grand nombre d'entomoaoairet qui sont pour-
vus d'un organe de la vision, puisqu'il en existe défà parmi
les apodes ; aussi pourrait-on penser que s'il n'y en a pas
dans les autres, c'est • réellement par anomalie déterminét
par une habitude constante de l'espèce. . Cependant il est
évident que les jeux des deux dernières claies d'entomo-
Koaires sont encore à peu près rudimentaires ; oiais au delà»
■UN GÉNÉRAL. 357
ils se dirdoppent peu A peu , et devi^nneot d'one activiié
remarquable dan» les première« cl>!tsei<. Ils offrent pourtant
une «inguLirilé, c'est qu'il» sont corafiliqués. ce que nuut
eipliquerons plus loin. EnGn tou.i les nnimaui du lyjie dvt
osiuotoaircj, depuis les derniers iusqu'aux premiers, ont dus
jeui plus ou moins déTeluppé-. Quelques espices cependant,
ei dans presque loules les clasfes , semblent en Etre lolale-
inent déptturïues , du inniusâ l'estérieur, mais c'est encore
paranomutie.
Akticle I. De torgane et lie rappareil de la vtte dans les
osléozoaires.
». De la partie essentielk ou des enveloppes.
Dans tous les animaux de ce type, les enveloppes de c
l'organe de b Tue ne sont jamais qu'au nombre de trois,
ijuoique plusieurs auteurs aïeul pensé qu'il en eyislail da-
lanlage, parce lue foules truis offrent ce caractère commun
que leur face interne est d'un lissu plus dense, plus serré,
plus fibreux que l'cxlcrne.
L<t sclérotique, toujours eilérieure, est ptus ou moins
épaisse, quelquerois inégalement dans les trois lones anté-
rieure, médiane et postérieure que l'un peut y considérer.
Le plus souTeut funnée d'un ti^su cellulaire fibreux, dont
les mailles sont généralcmenl IrëS'Serrées , elle est molle ei
fleiible ; mtii.' il se peut aussi qu'elle De le soit que dans une
partie de son étendue, ou milme qu'elle ne le soit pas du
lool , et alors ou des pièces osseuses se déreloppent dans sor
tissu, ou elle est totalement carlilagioeuse.
Oo a benucoup disputé surson origine, c'est-d-dirc si elle
proTcnail de la <Iure-mére ou de l'enveloppe libreusc do sys-
tème Derveux centrni qui lui est parvenue en enveloppant le
nerf optique , ou si elle en était indépendante. On ne peut
I
I
u
358 DE l'appareil de la vue
nier qu'elle ne soit dans une connexion intime avec Ten-
yeloppe du nerf dont elle semble une continuation ; mais
son épaisseur beaucoup plus grande , et surtout sa nature
très - difiërente quand elle est cartilagineuse, font Toir que
cette partie du système fibreux est aussi en partie indépen-
dante.
C'est elle qui donne constamment insertion aux muscles
qui meuvent le bulbe oculaire; et la terminaison de ces
muscles à sa partie antérieure 9 empêchant quelquefois d'a-
percevoir la couleur plus ou moins foncée de la seconde
membrane 9 rend celte partie de la sclérotique plus blanche ,
d'où le nom d^cdbugînec , sous lequel quelques anatomistes
ont désigné cette partie. Cette terminaison fibreuse pour-
rait en iffet faire croire que la sclérotique en cet endroit C5t
composée de deux lames. On a aussi quelquefois étendu le
• nom d'albuginée à toute la couche extérieure de la sclèro-
tique, parce que cette partie n'est jamais imprégnée de la
couleur du pigmentum , comme l'interne qui est aussi d'un
tissu moins serré.
Cette première enveloppe, dont la forme un peu variable
détermine celle du globe en totalité 9 est percée de deux ou-
vertures principales , l'une postérieure ou interne pour l'en-
trée du système vasculaire^ et surtout pour celle du système
nerTCux, et l'autre antérieure ou externe pour la commu-
nication avec le monde extérieur.
L'ouverture postérieure n'est pas toujours unique; elle est
au contraire souvent partagée en diflérens petits trous plus ou
moinsdîstans les uns des autres pour le passage des artères,
des veines et des filets nerveux : ceux du nerf optique se
rapprochent beaucoup, et il en résulte une petite plaque
criblée dont le centre n'est que fort rarement dans Taxe du
globe.
Cornée L'ouverture antérieure de la sclérotique n'est pas libre et
tniupsrcnte, ^ *
béante , elle est fermée par une membrane particulière qu'on
DANS LES OSTÉOZO AIRILâ. Tibçt
nomme cornée transparente , £i cnuse He su purfaile Ir.inslu-
cidilé, et qui pur su i:oQv»ité plus on mnins grandG, ter-
mine en plus ou en muins le sphéruïUu que forme la icléro-
tique.
On admet giinùraleificnt que la structure de celte c»rntt
imnsparvntc est toute difTiirtutc de celle de la ^cléroliquc i
et qu'ullr 6)11 fortnêe de couch■^B on de laines qui s'appliquent
en dedans les unes des autres. Celte structure , rinien^ibililé
complète de celle partie, et même l'ubsence totale de sys-
tème vasciilaire dans sa composition, ont porté quelques
niiiilumislcs U lu comparer aux productions épidermiques ou
usnièes; c'est nussi ce qui m'avait Toit soupçonner que la
cornée tranaparcnte pourrait bien être la jiailie produite ou
morte du plianère oculaire; mais un examen attentif m'a
forcé d'abandonner cette opinion. Les couches qu'on croit
5 démontrer me paraissent mCme être. artificielles; aussi les
auteurs vjrienl-ils asset pour le nombre. J'ai cependant sou-
vent trouvé que lu face concave est tapissée par une lame
distincte , que des auteurs asset anciens ont nommée la mcm-
liranc de l'humeur aqueuse ; mais elle diffère beaucoup du
reste de la cornée ù laquelle elle adhère assez peu : son état
lisse, S3 transparence parfaite et constante, l'absence totale
d'appareace fibreuse permettent de la comparer pour l'as-
petl arec ce qu'on nomme dans les arts papier gélatine.
Un caractère particulier de la cornée transparente, c'est
i|ue mise dans l'eau tlte se gouQe d'une manière remarquable
en perdant sa transparence, ce qui est beaucoup moins fca
sible pour la sclérotique. J'ai ci pendant remarqué que ceik
du cucbuu se gonfle également et perd sa blancheur. Aussi
adopté -je l'opinion que la cornée transparente n'est qu'une
simple modiûcalion de la première enveloppe de t'œil.
La forme plus ou moins bombée, plus ou moins circu-
laire de la cornée, son étendue comparative, ainsi que iu
LiBanière dont elle nuit de la sclérotique, ou semble l'ajustei
360 DE l'APPARBIL DE LA VUE
dans l'ouverture que celle-ci lui présente, offrent un grand
nombre de variations que nous ferons connaître plus tard.
''cîSroïde^' Venveloppe fibreuse de l'œil est tapissée à l'intérieur
par la membrane yasculaire à laquelle on donne y à cause de
sa composition j le nom de citoroide. Sa forme est assez bien
celle de la sclérotique proprement dite; elle est aussi percée
de deux ouvertures 5 une postérieure pour le passage du sys-
tème nerveux, et même d'une partie du système vasculaîre,
et l'autre antérieure pour la communication avec le monde
extérieur. Cette ouverture diffère de celle de l'enveloppe
fibreuse en ce qu'elle est réellement béante; on lai donne le
Pupille. nom de pupille; elle est percée dans le milieu d*une espèce
de diaphragme formé par la membrane vasculaire, qui au
point où la sclérotique se convertit en cornée transparente,
l'abandonne, et tombe perpendiculairement à l'axe de l'or*
Iris. gane. Ce diaphragme se nomme iris à sa face antérieure, à
cause des couleurs variées dont il est quelquefois orné; et
vvée. uvée à sa face postérieure, à cause de sa couleur foncée dae
au pigmentum qui le recouvre à l'endroit où In choroïde se
courbe pour former l'iris. On voit à sa surface extérieure
une zone plus ou moins étroite , un cercle d'un gris blan-
châtre par lequel la membrane yasculaire adhère à la mem-
brane fibreuse à l'endroit de son partage en partie opaque
et en partie transparente , beaucoup plus que dans tout le
CkfcU.ouiiga- reste de son étendue : c'est ce qu'on nomme le cercle ciUaire
■itatciiiaire.
OU hgament ciUaire ; il dépasse ordinairement un peu le plan
de l'iris. La dénomination sous laquelle cette partie de l'en-
veloppe vasculaire est connue, vient de ce qu'on a cru qu'elle
faisait l'oflke de ligament , soit pour réunir les deux enve-
loppes, ou mieux pour lier les replis que la choroïde offre à
ftocè», la face interne de sa partie antérieure, ou les procès ciliedres,
Sorps eiiiairet. et pour en former un tout qu'on nomme corps dliaire.
Chaque procès ciliaire est une saillie de la membrane vas-
culaire plus ou moins forte, lamelleuse, en forme de triangle
r>A»S LES OSTEOZO AIRES. .>hl
vurviligne plus ou moins allongé , dont l« t^ommet est en ar-
rière, le cfilé convexe en dehors , le cOté concave el libre en
dedans, et la base en avant : celte base eut oblitiuu, et son
angle libre je |irolong« en avant, cl dépasse ainsi [dus ou
moins l'origine de l'iri!^; il n'est pas adhèrent, tandis qu'au
contraire le bord roncave du chaque procès ciliaire est
appliqué d'une manière serrée entre des plis semblables
de h seconde couronne de procès dont nous allons parler
tout à l'beurr. Comme les procrs qui compo^eol la première,
conTer^ent tous lers l'axe de la pupille, il résulte de leur
ensemble quelque chose d'assez semblable i une Heur radiée
quand on regarde le corps ciliaire en arriére, et ù une mue
dentée quand on le toIi par-devant, où les bases seules des
procès sont visibles , derrière l'iris. Ce corps semble quelque-
fois une partie distincte ayint pour base le ligament ciliaire .
d'où sortiraient les procès iridiens et choroïdiens.
La ïlritclure de cette seconde enveloppe de l'oeil est de
l'aveu de tous le» anatomistes, pour la partie postérieure
éTidemment vasculaire ; elle est eu elTet composée d'un
>mbre immense de ramifications artérielles et veineuses .
in nies par du tissu cellulaire, el disposées en général de
loîère que les veines forment une couche externe, et les
, une lame intérieure viileuse, dans toute sa SUr-
Cetle couche intérieure est quelquefois bien plus dense,
Lylus serrée et moins vasculaire que l'autre ; elle prend alors
T'Wi aspect plus fibreux ; mais elle est toujours bértssëe à l'in- ,
Fsérieur de filamens très-fins. Quelques auteurs la désignent
3 le nom de ntyschiemtr.
QtiaQt â ta structure de la partie antérieure , les anato-
misles sont moins d'accord. Il est cependant évident qu'elle
est également vasculaire ; le cercle ciliaire l'est peul-CIre uu
peu moins : le tissu qui le compose est plus celluleux . quel-
I qnefois plu^ pulpeux; mai? les procès eili.iîres oe sont com-
^
362
DE LAPPAREIL DE LA VUE
rifineiituin.
S<> Nerveiuc .
oo rëliiie.
poâés que de vabseaux artériels et Teîneux 9 quelquefois dis-
posa en petites houppes flottaotes et probablement très-
érectiles.
L*iriï lui -môme ne laisse pas plus de doute sur sa struc-
ture; il est évidemment composé d'une très-grande quan-
tité de yaisseaux et de nerfii dont nous étudierons ForigiDe
et la disposition en parlant de Tappareil de la circulation :
à sa face antérieure , ce tissu cellulaire est ordinairement plus
serré 9 et il prend quelquefois Taspect un peu membraneux;
à sa face postérieure on remarque souvent des plis fort peu
élevés qui ont une disposition radiaire : ce sont ces plis
que quelques auteurs ont regardés comme des âbres mus-
culaires 9 mais tout - ù - fait à tort. On ne conçoit pas plus
à priori ât ûlires musculaires dans le phanère oculaire qu*on
n'en démontre de circulaires ni de convergentes à posleriorL
La face interne et lanugineuse de Tenveloppe vasculairc
du bulbe de Toeil^ est souvent recouverte d'une couche plus
ou moins épaisse 9 d'un pignientum de couleur d'un brun
l'oDcc, quelquefois presque noir; ce pigmentum ou cette
matière colorante transsude dans toute l'épaisseur de la cho-
roïde 9 de manière à teindre quelquefois la face interne de
la sclérotique; mais ses molécules sont peu ou point adhé-
rentes entre elles : il n'en est pas de même de celles qui sont
à la face interne de la choroïde, et surtout en dedans des
procès ciliaires ; elles y forment une couche épaisse 9 quel-
quefois assez adhérente 9 principalement à la base ou à la
partie libre de ces procès dont elles encroûtent toutes les
lanugosités9 et à la face postérieure de l'iris. La partie an-
térieure de celui-ci n'en offre au contraire aucune trace 9 et ses
.couleurs dépendent de son tissu même 9 ainsi que celles
de la choroïde, quand il y a ce que nous allons connaître
sous le nom de Uxpis,
Ce pigmentum est immédiatement appliqué dans une
grande partie de son étendue sur la trobièrae enveloppe de
DANS [.ES OSTEOZOAIBKS.
l'oeil, sur la membranu nerveuse que l'on Appelle it'thie
probablement i\ cnuse de la structure réticulée Hc sa fuce în-
tcrnr. Celle membrane la plus imporlaute de (nules, pui:)-
qu'il est ù peu près ci rlain qu'elle est le siège immédiat de
la visiun , 5e colle exiictemcnt en dedaus de la chornEdc,
■nSïilOl après que le nerf optique donl elle provient a Ira-
versé celle-ci : parvenue A la racine des procès ciliaircs , elle
dimiaue souvent subitement d'épaisseur, asseupourparatlre
former un bourrelet ; aussi f.n passant sous ces procès , elle
est exccssivcnarnt mioce; elle se cnotinue ainsi jiisqu'A la
capsule du cry^lallin à la circonférence anléricure de laquelle
elle adhère en se confondant avec elle, et en se plissant irès-
âoemenl tout autour, de inauiêre ii produire une seconde
couronne de procès ciliaires ; mais ils oe sont libres li nu-
cunc de leurs exlrémités. La légère saillie qu'ils furmenl
pénètre dans rècaricment des procès ciliaires choroïdieus ; et
comme ceui-ci laissent souvent ^m- l'huoicur vilrèc le pig-
mcnluni qui les revêt, il en résulte une lonc radiée, quel-
quefois lien formée, quand on enlève ta musse dca hu-
meurs de l'œil dans la préparation de cet organe.
Zinn , dans son excellente Description anatomiqae de
l'ail ti parfaitetnent décrit celte zone radièv; main il pense
*- qu'elle provient de la membrane hjrulutdei ce qui me parait
contraire ^ ce que j'ai vu.
' La membrane rétine dont je viens d'ejtposer la disposition
parait véritablement être furinée par une sorte de réseau
L'4>clluleui , dans les mailles duquel se dépose une matière
' pulpeuse. CeUe-ct étant beuucau|> plus abondante en dehors.
' wintite former une couihc distincte beaucoup plus molle .
txndis qu'au contraire 1:i substance réticulée, eu forme in-
I ' térîeuremenl une autre plus ré^'istaute. On y voit aisément
'nue quantité innombrable de DlameDs très-fins, asseï pa-
l'Mllèles, fréquemment anastoinusés entre eux, et qui sout
^*\elluleui. Les ramifications vosculaires *'y uiGlent , mai?
364 ^^ l'appareil db la vue
paraissent eu être iodépendantes : c'est ce que TonToit mêint
à Tœil DU.
Je ne suis pas èloi^é de penser que la zone de Zinn D*est
formée que de cette parlie ceiluleuse et cellulaire qui s'est
prolongée jusqu'au crystallîn, et que la partie pulpeuse a
abandonnée à la racine des procès ciliaires. La manière dont
cette membrane rétine naît du nerf optique , ou est en con-
nexion atec loi j Tarie trop pour que nous en parlions ici.
b. De la partie de perfectionnement dioptrii/ue.
}0Ê bnmenri
de l'flril.
t»Vilrée.
Cette partie du pbanère oculaire est comprise dans les
eoTeloppes que nous venons d'étudier; elle se compose de
ce qu'on nomme les humeurs de l'œil. Son usage est de
produire une image plus nette, sans irisation. Son analogue
est non-seulement la pulpe que nous avons vu devoir exister
dans toute espèce de phanère; mais en outre une partie
morte 9 et produite par cette pulpe.
Les humeurs de l'œil paraissent n'ôtre jamais nu-dessus de
trois 9 que l'on désigne sous les noms d'humeur Titrée, d'hu-
meur crystallinc ou de crystallin, et d'humeur vitrée : toutes
trois de forme , de nature et d'origine différentes , que nous
allons étudier successivement.
1* Jj^?uimeur vitrée. Cette humeur, de beaucoup la plus
considérable des trois, du moins dans l'homme, puisqu'elle
remplit presque toute la cavité formée par la dernière enve-
loppe de Fœil, est plus ou moins sphéroîdale dans toute ça
partie postérieure ; mais dans une petite portion de son hé-
misphère antérieur, elle offre une excavation plus ou moins
profonde dans laquelle se loge la face postérieure du crys-
tallin.
Cette humeur est remarquable par sa transparence par-
faite dans tous ses points, ce qui, joint à sa manière de cou-
ler, l'a fait comparera du Terre en fusion.
ÛktIS lES OSTËOZO&IIIES.
3G5
La plupart des «iileiirs moderne» sont d'accord pour ad-
mettre qu'elle eal enveloppée p.ir une membrane piirticutiOre
eiccssivemeni mince, et ausïi tranapiirente que la m;iliêre
vUrirorme qu'ellr contient , à'uù lui provieut le nom li'hya-
biele. Ils ajoulenl que Cette metnbrnnc oe se borne pas
à entourer le curps vitré , mai» qu'elle entoie dans son inté-
rieur de!< prolongpmens qui forment des cloisons, et par
conséqueiil dus innille» inégales , mais en gênérul considé-
rable), diins lesquelles rhiinieur est contenue; en sorte que
Kinn définit l'humeur vitrée une celluloïilé dont k-s tîlu-
metii membraneux extrêmement minces et translucides,
forment des mailles remplies d'une liqueur également Irès-
pelliiciile.
Les mêmes anatoniistes admettent aussi que celle hjraloïde
e)l Tormce de deux lames, puisqu'ils pensent qu'elle se dé-
double en ntant pour comprendie entre elles l'buraeur
, erystalline et sa capsule , ce qui donne naissaoce i ce que
I l^n décrit sous k nom de canal godronné de Petit. Ce
c trouve foriné par la rnpsule du cryilallin, ou bord
|,nnchant de celui-ci, et au point de dédoublement de l'hya-
Olde. Il régne dans la circonférence du cristallin ; et comme
ftap rinsnfllant, l'air y élève dds bosselures (Ittnn bord externe,
L-é^t eo qui lui a valu le preuiit-r de* noms qu'il porte.
' J'avuite iiViviir pu toujours démontrer d'une manière salis-
Lfilis«nte . ni la rnenibrane hyaloïde extérieure , ni les madtes
I «u loges dans lesquelles sérail déposée l'humeur vitrée , ({ueU
àqnc soin que j'aie mi-i à celle recherche, el quelque pnicédé
F^ej'aieemployé "ur les yeux dc< animaux mammifères. Celte
KIwnieur m'a toujours semblé uue masse homogène parfaNe-
MBBl trnrisparente , BS>et Ictiaee , que la chaleur et les acidea
bot contracter graduellement dans tous ses points, et à la
■VrCice extérieure de laquelle on peut enlever des lambeaux
ikembraniformes, mais qui sont compo-^és de hi substance
I intmc du vitré : aussi peut-on eu retrouver de nouveaux à
566 DE l'appareil de la VtE
mesure qu*on en> a enleyé d*abord. Cependant l'analogie de
l'humeur vitrée avec la pulpe d'un phauère, ne permet pas
de douter de son exi&tence ; et en effet elle est souvent aisée
à démontrer dans les animaux ovipares. Je conçois même
qu'elle envoie des brides celluleuses à l'intérieur , ce que
démontre 9 dit-on , la manière dont le vitré se congèle en
morceaux 9 quoique ce soit ainsi que se congèle également
rhumeur aqueuse qui n'est pas contenue dans des mailles ;
mais je ne puis admettre sa duplicature antérieure et la ma-
nière dont elle se dédouble pour recevoir le crj&tallin. L'œil
d'aucun animal ne m'a montré rien de semblable. Le crjs-
tallin est retenu dans la' place qu'il occupe par la xone de
Zinn , que l'on retrouve même dans les poissons où il n'y a
plus de corps ciliaire choroîdien. Or, nous avons vu que
cette zone appartient à la rétine. On peut de même con-
cevoir le canal de Petit , qui ne sera qu'un espace vide
formé par l'écartement du bord de la capsule du crjstallin
M dedans 9 de la zone de Zinn en dehors et en avant , et de
la membrane hyalo&de en dedans et en arrière. Les bosse-
lures que l'on y forme arti6ciellcment sont dues ù ce que
cette zone adhère à l'hyaloïde davantage aux endroits .où les
procès ciliaires sont appliqués dessus qu'ailleurs. Alors il en
résulte des espèces d'orifices dans toute la circonférence de
la lacune » comme M. Jacobson les a vus.
Quoi qu'iren soit, car je ne prétends pas que je ne me
sois pas trompé , cette humeur vitrée reçoit dans son inté-
rieur une brftoohe de l'artère centrale de la rétine qui s'y
mmifie.
• CnrsiailiD. t* Vhumeur crystalline. ou crystaUin, Cette seconde hu-
meur de l'œil occupe dans la cavité de l'organe un espace
beaucoup moindre que la première avec laquelle elle forme
un tout, un système 9 aussi bien sous le rapport dioptrique
que sous le rapport anatomique. Situé À la partie anténeure
de l'humeur vitrée dont il occupe l'excavation | le crystallin
DANS LES 0STE070/
u une forme ordinairemenl eirciil.iirt! (^
1RES.
lentille d>i:
opli
. Nul
, ce q<
L'IlldJL'.
i le rail
resi<i'tiitilcr i^
lit suile
diffé-
i liornerons ik din
, et <iue c'e
nonces de forme ; r
qu'il est exlrëmemeiu rare q
poslérivure soient cnmpléieiiient semblables,
presque Inujoiirs celle-ci qui e5l h p]ui furie.
La forme de l'humenr crysialline lui eat donnée pnr une
en<relo|ipe p.irtïcuii(;re à Inqiielle on donne le nom de i:ap-
sttie du crjitalliit; elle est évidente en a*flnl comme en ai -
rièrCf mais liraiicoup moins épaisse de ce cOlé oi> elle est
appliquée sur l'humeur rtlrèe; elle forme une petite poilie
SDDs trace d'ouicrture. Su Mructiire ne m'a paru ni cellu-
leuse , ni fibreuse , et par aucun procédé je n'ai pu y décou-
trtr autre chose que cet aspect de papier géliiine dont j'ai
parlé ft l'occasion de lu lame iniernede b cornée Iranspannle.
.-epcndant certain qu'elle recuit une pulîte branche de
E centrale de la rétine qui se rainifle d'une manière
tt5(tue régulièrement radiaire dans toute sa partie poslé-
kure. Je l'ai très-bien vue dans les fœlus de chai.
' Quant à l'huineiir crjstalljnc elle-niCme , les analoinlstcs
I à peu pijis d'accord pour n'y voir aucune Irare il'or-
nisatinn. C'e!<l, dani ma munièie de toir, une matière
Aorte, déposée) et se cryslallisant pour ainsi dire par cou-
» concentriques , dont lis plus peliles, les plus dures, les
plus anciennement drposées, sont les plus internes , et dont
le* plus nouTclles, l^^s plus gramles, les plus «ilernes sont
■ plut molles : aussi l'humeur crystaltine est-(<l)e composée
e Iroia parties assct diMincles dans l'âge adulte : i* l'hii-
leur liquide qui est immédiatement sous la capsule, et qui
ni la moins abondante: 3° l'humeur motic qui est plus
^paisse, comme pullacée, et dont tes molécules n'ofTrenl
t disposition régulière; 3* enfin l'humeur solide ou
C^Jenriculairc qui est dure, solide, cl dont les molécules su
366 i>£ l'appareil de la vue ^
disposant d'une manière régulière 9 forment des cotiehes
concentriques d*auCint plus dures qu'elles sont plus inté*
Heures. C^est cette partie qui prend quelquefois à sa super-
ficie Taspect de faisceaux de libres convergentes vers le
centre , et que Reill a regardées comme musculaires.
aoAqnenie. 5** Vhumeur iujueuse occupe un espace encore moins
considérable que Thumeur crjs»talline i au devant de laquelle
elle est placée 9 puisqu'elle ne remplit que Fintervalle com-
pris entre la concavité plus ou moins grande de la cornée
transparente et la convexité du crystallin. Par conséquent 9
plus celui-ci est convexe et celle ->U est plane ^ moins l'hu-
meur aqueuse est abondante. Sa quantité est encore dimi-
nuée par l'existence de l'iris dans Tespace que nous venons
de circonscrire , et qui le partage en deux parties inégales
connues sous le nom de chambres, Tune antérieure et l'autre
postérieure par rapport à l'iris, c^nmiiniquant entre elles
par la pupille.
, Cette humeur est évidemment exhalée, et par conséquent
tans organisation ; est-elle produite par une membrane par-
ticulière, par une sorte de membrane séreuse qui tapisserait
de toutes parts la cavité qui la renferme ? cela est asseï pro-
bable On n^ peut cependant démontrer de partie mensbra-
oeuse que celle de la face concave de la cornée transparente
k laquelle en effet quelques auteurs donnent le nom de
membrane de l'bumeur aqueuse. Je n'ai jamais pu la pousser
beaucoup au delà du bord de l'iris.
Ainsi les trois humeurs de Tœil sont d'origine toute diffé-
rente : la première étant évidemment organisée; la seconde
produite et presque crystallisée , et l'autre simplement exha-
lée et conservée à l'état liquide ; aussi verrons-nous qu'elles
diffèrent beaucoup dans leurs propriétés physiques et chi-
mique.«.
DANS LES 0STÉ0Z0AIKE8. 369
c. De la partie de perfectionnement accessoire, ,
1* Mobilité, Dans tous les animaux Tertcbrés on troore DetmuMiiM
que le bulbe de Poeil est susceptible d*uQe mobilité plus ou ^' '
moins grande au moyen de muscles disposés de manière un
peu différente, mais qui d*une part prennent toujours leur
origine plus ou moins immédiate au système osseux , pour
aller $*utlaclier de Tautre à la sclérotique. On les divise en
muscles droits et en muscles obliques; les premiers sont ceux
qui étant dans la direction du diamètre anléro-postérieur de
l'œil, prennent leur origine dans le fond da l'orbite, à son
périoste ou A Tenveloppe fibreuse du nerf optique, et Tont
se terminer à la sclérotique , en comprenant dans leur écar-
tement le globe de l'œil dont ils déterminent le mouyemont,
le premier en dessus, le second en dessous, le troisième en
dedans et le quatrième en dehors , d'où les noms de droit
supérieur ou (TéléifUteur, de droit inférieur ou d*abaisseur,
de droit interne ou d'adducteur, et de droit externe on
d'a&/i(icleiir qu'on leur donne. Les muscles obliques ont an
général une direction' perpendiculaire à celle des muscles
droits ; il n'y en a jamais plus de deux , l'un en dessus ou
Voblique supérieur, et l'antre en dessous ou VobUque infé^
rieur. Quoique tous deux insérés en dedans de Torbitc, se
portent constamment plus ou moins obliquement de dedans
en dehors ^ la partie supérieure ou inférienre du globe ocu-
laire ; ils offrent une disposition particulière pour chaque
sous-type des ostéozoaires.
a* Abri et protection. Dans ce type d'animaux, le globe Abri,
de l'œil est plus ou moins complètement mis à l'abri, soit
constamment, soit momentanément au moyen d'une espèce
d'enfoncement fait entre les pièces osseuses du premier et
du second appendice de la tôte, et qui est désigné sous le
nom èi orbite , ou ù l'aide du repli de la peau qui se trouTe
aux environs de l'organe , et qu'on uomme paupières,
1. ^4
570
DS LÀPPAREIL DE LA TtS
OkSeox
•u de Torbilc.
L'orbite plua ou moins profond, suivant le développement
de Torgane qu*il doit contenir en grande partie 9 est |uDe
sorte de cavité, ou mieux dVnfoncement qu*on ne peut
mieux comparer qu'à celui qu'en ferait à la surface d'un
pot d'étain avec un corps contondant, et qui varie par l'éten-
due , la profondeur et sa fermeture plus ou moins complète
en arrière et en dehors, et par les os qui entrent dans sa
composition.
Ce que cet orbite a de général est de se trouyer entre la
première paire d'appendice du corps , ou la prendière articu-
lation et la deuxième, ou celle de la mâchoire' supérieure
sur laquelle surtout il s'appuie beaucoup» Aussi dans les
espèces les plus élevées, cet orbite est toujours formé en
arrière du sphénoïde antérieur, en dedans de l'os palatin,
de l'os ethmoîde , de l'os lacrymal; en dessus du frontal, en
dessous du maxillaire supérieur et du sjgômatique» en de-
hors du même os et de la grande aile du sphénoïde pos-
térieur.
Quelquefois ces os ne sont pour ainsi dire qu'écartés;
mais le plus souvent ils sont évidemment modiûés pour ce
but.
La direction de cet orbite offre des différences asseï no-
tables; en général elle tend d'autant plus à être dans la di-
rection de l'axe du corps de l'animal qu'il est plus éleré
dans la série. Il faut cependant ajouter que quelquefois les
différences de direction tiennent à quelque chose de local j
ou à quelque anomalie.
L'abri momentané est produit par la peau qui av.oisine
l'organe.
CoDionctivc. D'abord cette peau devient d'autant plus mince, qu'elle
s'approche davantage de l'axe ou du milieu de la cornée
transparente; il se pourrait même qu'elle n'atteignit pas tou-
jours son milieu quand l'organe est fort développé 9 et qu'il
se trouTfit ainsi au devant du bulbe un orifice ou trou coosi-
Abri colanë.
DANS LES OSTBbZO&IRES. 57 I
dénbte dans la peau : cette punie de la peau amincie ïe
nomme conjonctive,
Hai5 celle inembraoe, dans beaucoup d'animaux vertè-
bres, ne se borne pas k s'amincir au devani de l'organe ;
car a*ant d'y arriver elle forme fort souvent un repli su-
périeur et un repli inférieur, composés par conséquent cha-
cun de deux peaux, l'une externe, ù peu de chose près sem-
blable il la peau ordinaire, i:l l'autre interne, qui s'applique
sur la partie amincie et adhérenlu au bulbe, ou conjonclÎTe,
en dcTenanl \ cause de cela membrane mu^u^iue ; c'est il
ces replis qu'on donne le nom de paupières. Leur bord nu
l'endroit où la peau citerne se replie i l'intérieur, est quel-
quefub soulenu par un cartilage dont la coupe veriicale fuit
Toir que sa base est taillée obliquement, en sorte que lorsque
les deux paupières viennent à se loucher sur le globe de
r<Bil> il en résulte un canal triangulaire, étendu du l'angle
(•■(«rne ù l'interne. L'enlre-deui du derme composnni chaque
Mufiëre, est rempli par un muscle cutané orbiculaire , qui
•B se fronponi les Seirc fortement; et souvent l'une ou l'autre
cal en outre pourvue d'un autre muscle ubaissuur ou éléva-
teur attaché au fond de l'orbile. II y a encore dans lu compo-
tîlion des paupières une lame fibreuse fort mince, qui vient
de la conlinniiliun du périoste de l'orbile.
Hais outre l'usage évident que ces pnupiëres ont de mettre
mt>me titane ment l'organe de In vision complètement â l'abri ,
«Iles contribuent aussi A le nettoyer en répandant sur loula
l'étendue de la partie antérieure da bulbe ou de la conjonc-
^fITe des fluides qui y soûl versés en plus ou moins grande
abondance. Elles sont encore puissamment aidées dans
CCI usage par un autre repli plu^ ou moins membraneux
qui se place dans l'angle n.i;al de l'ouverture oculaire, et
que l'on désigne sous le nom de trvtsième paupière ou do
Imcmiirane nielitanle : elle a cela de particulier qu'elle est
MU)oun plus ou moins verticale, au contraire des véri-
I
372 DE t*APPAHETL DE tA TUE
tables paupières; du reste sa structure, sa forme' et son
mécanisme oflireot des différences que nous étudierons plus
Urd.
tnU imrj - Quant aux fluides Tersés au deyant du globe oculaire , ils
sont oe deux- sortes; les uns aqueux ou lacrymaux, et les
autres sébacés ou graisseux. Les premiers sont produits par
un ou plusieurs amas de cryptes sécréteurs logés entre Tor-
gane et la cavité protectrice , et dont les canaux excréteurs
en plus ou moins grand nombre s*ouTrent à la face interne
des paupières. On donne plus spécialement le nom de
^nde lacrymale à celle qui se trouve au côté externe et
supérieur du bulbe oculaire appliquée sur lui, et dont les
canaux excréteurs se terminent au côté externe de la face
interne de la paupière supérieure. On désigne an contraire
sous le nom de glande d'Harderus ou de lacrymale inJteme
un autre amas glanduleux situé au côté interne de Torbite ,
et qui se termine par un seul orifice, en dedans de la troi-
sième paupière.
piMtëba- Quant au fluide sébacé, il est fourni par une série de
oaglaodet
[ëtbonios. petits cryptcs qui occupent le bord interne de chaque pau-
pière, dans répaisseur de laquelle ils sont compris. Chacun
a un petit pore excréteur : c'est ce qu*on nomme les glandes
de Méibomius.
MMuieia- Mous dcTons aussi noter que dans Tanfrle interne de Toeil «
■yaalt. ^ °
on trouve quelquefois un autre petit amas de cryptes
plus ou moins rouges, entremêlés de poils, et formant une
petite saillie qui a reçu le nom de caroncule lacrymale. On
ignore la nature du fluide qu'elle verse, et il parait qu*il est
fort peu abondant.
ir«ii laery- ^ ^^^^ ^^^ V^ b\ïï?\ du fltiide de la véritable glande
lacrymale ; et même son abondance quelquefois trop grande,
a nécessité dans un certain nombre d*animaux Tertébrés
qu'il fût Tersé dans l'intérieur des narines. Il est d'abord di-
rigé vers le côté interne de l'ouverture oculaire , par la dis-
DANS tEH MAMMIFÈRK8. 3^5
poïittoii et le rapprochement des pnupîëres et du globe de
l'wil dont nous arons parlé plus haut. AcriTé en cet en<Iroil ,
il pénètre par uu ou deui orifiues que l'on nomme pores la-
crymaux, dans un canal lacrymal , dont la parlje supé-
rieure , quelquefois un peu renflée , roruie le sac lacrymal,
et dont le resle plus ou moins prolongé v^ se terminer dans
les narines uu-dessous du cornet inférieur. Ce canal lacry-
mal, membraneux, qui n'est que la cnnlinualion de la cou-
[onctire.et 9on anastomose, si l'on peut emj'Ioyer ce terme,
atce la membrane olfactiTc , se loge, comme nous le verrons
plus lard, dans un canal osseux plus ou moins complet,
formé le plus ordinairement par l'os lacrymal.
Enfin l'organu de la rision peut encore être mis â l'abri c>i>
de l'action nuisible des corps extérieurs au moyen d'une
certaine modîficalion de poils plus longs, plus torts que
le* autres, qui bordent les [laupières, on qui Torment une
bande plus ou moins étendue le long du rebord orhitnirc
frontal : c'est ce dont nous avons déjà dit quelque chose A
l'urticle des poils, sous les noms de cils cl de sourcils.
Passons maintenant i l'élude des nombreuses différences
<]ue présentent les animaux Tertcbrês dans l'appareil de lii
I
«mil.
1
A, Dans les
•ifir,
k Ce que nons venons de dire en général de l'orgaue et de (
ipparcU de la tisinn dans le type des oMéoioaires étant en
mode partie tiré de la classe des mammifères, nous pourrions
user de suite aux principales différences que les animaux qui
h composent peuvent préM^nter. Nous donnerons cependant ,
comme leur étant plus ou moins commun, la sphéricité du
globe oculaire; la mollesse de l'enveloppe fibreuse ou de la
cclérolique ; l'existence des procès choroîdiens bien pronon-
ti que celle des prncé» rétiniens ; le nombre des mus-
1
/
.»
374 ^E l'appareil de la vue
oies moteurs du globe de l'œil qui ne sont jamais au-dessous
de six y quatre droits et deux obliques, et qui peuyent aller
jusqu'à dix : on trouve en effet dans un grand nombre de
mammifères que les muscles droits sont divisés en deux
eouchcsy Tune externe, plus longue, composée des quatre
musclas droits ordinaires; et Tautre interne, 'plus courte,
quelquefois subdivisée en quatre portions, absolument comme
l'externe» mais d'autres fois ne formant qu*une sorte d'en-
tonnoir qui enveloppe l'hémisphère postérieur du globe de
Tœil 9 et auquel ^ à cause de cela , on donne le nom de muscle
chotmouie ; la disposition des muscles obliques diffère aussi de
ce qui a lieu dans les autres ostéozoaires. Dans les mammi-
fères , le grand oblique inséré au fond de l'orbite aTCC le
droit supérieur à l'enveloppe fibreuse du nsrf optique , se
porte d'avant en arrière entre le globe oculaire et la paroi
interne de l'orbite ; parvenu à sa partie antérieure et supé-
rieure , les fibres charnues se réunissent autour d'un tendon
arrondi qui glisse A travers une sorte d'anneau fibreux, ou do
dedans d'un cartilage adhérent à l'os frontal ; réfléchi presqu'à
angle droit à ce point, ce tendon autour duquel s'est disposé
un petit appareil synovial , s'élargit horizontalement eft se
porte de dedans en dehors, et un peu d'arrière en avant à la
partie supérieure du globe où il se fixe sous la terminaison du
muscle droit supérieur. L'oblique inférieur est aussi généra-
lement plus court que dans les ovipares; il natt à la partie
interne et antérieure de la paroi inférieure de l'orbite » et se
porte de dedans en dehors à la partie inférieure et externe du
globe de Toeil. Les mammifères offrent aussi une disposilion
assez particulière dans les paupières qui sont pourvues toutes
deux sur leur bord d'un cartilage tarse plus ou moins épais,
et dont la supérieure, beaucoup plus large et plus mobile
que l'inférieure, est soulevée par un muscle élévateur; ce
muscle inséré au fond de l'orbite, se porte d'arrière en avant
au-dessus du muscle droit supérieur , sort de la cavité , et se
DANS LES MAUHrFF.riS. JyS
termine en s'ùIargUsnnt par une aorlu du membrane tibi
qui fp. perd dans le Ijmu du la paupière. L'exi»(«nçe ili; véiL-
Iable«cil9 et surtout desourcUt, est peut-être eiKpre. |uropre
aux mammirérc». . .
Lei différences <^iie les msmmiKres pré^eatent sous le rap-
port qui nous occupe en ce moment, sont toujours sus-
ceptibles dVire pnrtsgùea en deux catégories ; les unes, ù
peu prùs ineipli<'iil>les, tiennent à ce que uous avons nommé
dégradatioa classique , et au dugré d'orgaaisation Auquel
l'espèce appartient; d'autres sont évidemment en rapport
afeo le milieu dans lequel l'iinimal dttail trouver «n nourr
riluM, ou bien avec l'époque de la journée A laquelle il la
rechercfae, et enfin penl-êlre ntuc h nature et l'espèce de
ootirrilure.
Je range dan» lu première c-ilègorie l'espèce lie, Uvbf.
jaune, «Tec un petit cnroncement plas ou nioin^ viaUirci
translucide an milieu, autour duquel se plisse un peu la
rétine , 4]ue l'on rcmurqun danscelte oieuilirane , ii quelque
distance en dcliurs du l'i-ntréc du nerf opliquei daui^ ^'^^^
MtoK du globe de l'œil. On ne lii (roureque dansirespéce
.humaine et dans les rérilables singes de l'ancien et du non-
nau continent. Je n'en ai ru aucune tr.nce dans les autres
jnaaiuiifëres , pas même duns les makis.
, Ce serait évidemmeut ii tort que l'un vaudrait rcgiirder
«aile tacbe, dont duus devons lu décourei'lc i Soèmuiering,
mommt ayant quelque aaulogic avec le iIkiu coltuè qui sn
trouve occuper un espace Iteaucoup plus clisadu de la lame
tilerne de la cbnruldc d'un assti grand aOHlbre d'animauit
iMammiféres, ol qu'on ooiume le Uipis. Eu efful, sa place
ni toute différente, puisqu'il est situé tonl-â-f:iit en dehors
^ la rétine , et s'il est visible à travers les bnmeiirs de l'œil .
«ela tient à lu transiparence d? celle-ci ; d'uilleur^ sa siruc-
twc difféte également beaucoup, comme nous l'avons vu
plt>» baul. Ainsi le sent rapport qu'il y ail enlro la tache de
éflr m
376 DE ^'appareil de la VUE
SoëmlneWDg el le tapis , c'est qu*oo ignore aussi complète-
ment rîisage de l'une que celui de Tautre.
Uhomniey les singes, les sapajous, les makis, les pares-
•eux, n'ont jamais de véritable tapis.
■Tous les carnassiers m(^me n'en sont^pas pourvus, du
moins je ne l'ai vu dans aucun des chéiroptères que j'ai dissé-
qués^'lion plus que dans les carnassiers insectivores.
L*ours lui-même ne me semble pas avoir de tapis, ou
bien il est entièrement couvert par le pigmentum.
Il n'en est pas de môme des autres carnassiers; tous eu
ont un plus ou moins développé , et assez ordinairement
A'peu près également distribué autour du nerf optique ; il est
presque toujours d'un beau blanc mat, comme dans les
chiens, la civette, le jaguar; d'un blanc bleuâtre, comme
dans la loutre, le lynx, le chat-pard; ou d'un jaune doré,
cofifrane dans le li6n, le cfaât domestique.
Les carnassiers édentés aquatiques ou les cétacés » ont
aussi un tapis qui est également d'un blanc d'argent , oa
bleuâtre.
Quant aux rongeurs, aucune des espèces que j'ai dissé-
quées ou dont l'anatomie nous a été donnée, ne paraît avoir
cette partie colorée. Les anatomistes de l'Ao&démie disent
cependant que le porc-épic a un tapis blanchûlFe parsemé de
plusieurs petits points rouges.
La plupart des animaux ongulés en ont au contraire un
fort étendu, et surtout au côté interne, à cause de Tinser-
tion très -excentrique du nerf optique. La couleur de ce
tapis est ordmairement i'un vert blancliAtre : c'est ce* qui
est indubitable pour le cheval et tous les animaux rami*
nans.
Quant aux groupes des didelphcs, nous manquons d'ob-
servations.
D'après ce que nous venons de dire sur le tapis chez les
mammifères > on voit que l'espèce de nourriture, l'époque
DANS LES MAMMIFERES. 377
de ta jouroée à laquelle elle est recherchée , le milieu qu'ha- '
bile ranimai, ne paraissent Ctre nullement en rcy)portaTec
son existence dans tel ou tel groupe : il faut donc admettre
que ses usages sont tout-ù-fait inconnus.
Je mettrai dans la même catégorie le nombre des muscles Dn Mmbn
niOMlM dr
droits qui meuycnt le globe de rociU quoiqu'il soit possible
de concevoir que les différences qu'offrent les mammifères
sous ce point de vue tiennent à leur mode de station» et
surtout à celui de préhension buccale.
L'homme et tous les quadrumanes n'ont qu'une seule
couche de muscles droits divisée en quatre parties bien dis-
tinctes, mais dans des proportions un peu variables.
Les carnassiers ea ont au contraire toujours f i\ ce qu'il me
semble, deux couches distinctes, l'une qui se termine vers
le tiers antérieur du globe , et l'autre vers le tiers postérieur;
et chaque couche est divisée en quatre, ce qui fait huit
muscles droits : c'est ce que j'ai bien vu dans l'ours , le blai-
reau, le cotiti, les martes, plusieurs espèces de chats, les
renards et les chiens.
Les odentés me paraissent aussi avoir la même disposition
des muscles droits que les carnassiers.
Les rongeurs diffèrent des groupes précédens en ce que
les muscles droits ordinaires sont en général moins forts, et
que la couche interne est très -petite, À peine divisée 9
et n'existe bieD complètement qu'au côté interne du nerf
optique.
Dans tous les animaux ongulés, il y a toujours deux couches
bien distinctes de muscles droits ; mais la couche interne ne
se divise que très-rarement, et forme une sorte d'entonnoir
autour du nerf optique, d'où vient le nom de muscle choa-
noide qu'on lui donne.
Les différences que présente la- cavité orbitaire sous le
rapport de sa position et de sa direction 1 appartiennent aussi
à cette première catégorie.
378 DE l'aPPARKIL de LA TUE
De la direction C'cst chex Pespëce humaine que les axes dea orbites se
de r«xe des
ort)itet. rapprochent davantage d'être parallèles entre eux et à Taxe
du corps 9 ou , ce qui revient au même 9 chei laquelle la base
des orbites est le plus dans le même plan vertical antérieur :
aussi l'homme ne peut-il voir que dans tout rhêmisphère
qui est au devant de lui.
A mesure que l'on descend dans la série des mammifères
monodelphes ou didelphes, on voit ces axes devenir de plus
en plus perpendiculaires à celui du corps, ou, ce qui revient
au même, tendre à ne former qu*une même li^ne droite,
et à ce que les deux bases des orbites soient parallèles. Alors
le mammifère a les yeux de plus en plus latéraux, ^t parcon^
séqiient il peut apercevoir deux hémisphères. Tan à droite
et l'autre à gauche , sauf la bande qui correspond.à Técarte-
tnent des yeux.
Jamais cependant cette disposition latérale n'est parfaite,
non plus que l'antérieure qui place les deux yeux dans un
même plan.
Nous verrons dans l'étude de la partie passive de la loco*
motion ou du squelette, qu'il existe dans l'état plus ou moins
complet du cadre ou du bord de l'orbite , et surtout de la
paroi orbilaire des différences de même nlture. .
De la troisième On doit aussi Considérer comme du même genre le plus
paupière.
ou moins grand développement de la troisième paupière,
pui»qu'il semble être en rapport avec la fieicilité plus ou
moins grande qu'a l'animal de porter le membre antérieur à
l'œil.
Dans les mammifères, cette troisième paupière, origiafti*
^ment formée par un simple repli sigmoîde de la cof^onc-
tive, est souvent soutenue par uue lame cartilagineuse fort
mince, de forme un peu variable, et qui se prolonge en ar-
rière et en dedans du globe de l'œil par une sorte de lige
ou de pédicule; c'est autour de ce pédicule, et surtout à
son extrémité , que se ramassent les cryptes de la glande
DANS LES UAllUIFÉnKS. Z-^Çf
d'Hsrderus. Le plus souvent celte cggièi'e tlo paupière rst
immobile, el )e gluEw t)e l'œil vienl se Trotter conlre son
exircmité fort mince el plus ci moins firronilte ; intiia ({uel-
quefois elle peut auïsi flrc portée en dehors par une dir^po-
■ilioB rausculAire dont nous purlerons A l'arlicle de rélé-
A peine trouTC-t-on un rudiment de la troisième pnupière
dans l'homme, oi) ce n'est ëvidemineut qu'un irês-pelit irpli
de la conjonclifc.
Ce rudiment est bcnucoup plus évident chei les singes el
les sapajous ; le repli semi-lunairt' do lu ci)n)onctive c^t bien
libre.
Dans les carnassiers el les rongeur», la paupière verti-
cale devient beaucoup plus riidenle, elle est cirlitugiiieuse
et pourvue de non appareil glanduleux. Plus Inrge dan» les
premiers , elle est peut-être plus saillnnle dam les seconds.
L'éléphant a celle troisième paupière encore plus pro-
noncée, et pourvue d'un appareil musculaire.
Tous les anira,iux ù s.ibots l'ont aussi irès-développée;
inaÎ! il n'y a p^ii de fibres musculaires pour la mouvoir.
Je suî." épaletnent obligé de rupporler à ce premier genre
de diflerenoes. l'exiFlence d'une ou de deiii glandes lacryma-
les dont le dévetoppçmenl est assc» bien en rapport inverse.
La glande lacrymale est unique dans l'homme, les singeit,
les sapajou* , les makit; mais dnns tous les aufi-es mammi-
ftres qui ont cet appareil, il y en a deu«; et à mesure que
l'interne augmente , l'eiterne diminue.
Ï. EnGnlademière différence que l'on puisse regarder comme
«ppartenaaleâcetle section, est celle que l'on peut remarquer
; dans l'appareil pileux protecteur. Je ne parle pas des cils,
quoiqu'il n'y ait peuI-Slre que l'homme qui on ail de véri-
tables ; parce que beaucoup d'u'pèecs de mammifères ont
aussi au bord des paupières des poil^i plus longs qu'ailleurs;
p^sis les sourcils ne se trouvent que dans l'espèce humaine ,
380 DB LAPPAREIL D£ LA VUE
SOUS forme d'une bande de poils longs étendue le long du
rebord orbitaîre 9 et formant une saillie assez considérable ;
la peau dans laquelle ils sont *mplantés est mue par un petit
muscle peaussier appelé sourciller, qui de Tangle interne
de la crête de ce nom se porte en dehors sous la moitié
interne 3u sourcil.
Difi^rences Cette dernière différence, que Ton pourrait jusqu'à un
dont U «nw ^ "^ ' ^
••j«ppi]^i«^'<» certain point rapporter à la slation yerlicale, nous conduit
à celles qui ont des rapports plus ou moins éfidens afec
quelque cause appréciable.
D« rëtat mort La première me parait tenir à' l'état dans lequel se troufe
l'kiimeot, |a subslance qui doit seryir d'aliment; elle est d'une aœi
faible importance ; cependant la nourriture est-elle morte ou
immobile, alors l'organe de la Tision est en général peu
développé; mais est-elle au contraire virante et fugitive,
alors l'œil est fort grand ; aussi les mammifères , essentielle-
ment carnassiers, l'ont-ils généralement plui grand que les
autres. Il arrive cependant qu'un petit nombre de rongeurs,
et surtout les ruminans, ont aussi des yeux fort gros, mais
pour un autre but, celui d'apercevoir de plus loin leur en-
nemi.
De r^poqtie de Je remarque une autre différence évidemment plus im-
la journée à ,
■^«l^ji'aai- portante, puisqu'elle tient ù l'heure de la journée dans la-
quelle ranimai cherche sa nourriture. Si c'est dans une obs-
curité assex profonde, l'organe de la vision en totalité est
aussi plus développé que dans le cas contraire; les espèces
nocturnes, comme certains sapajous» parmi les singes, et
surtout les galagos, les tarsiers , i'aye-aye parmi les makis;
les chats, les phoques dans l'ordre des carnassiers; les écu-
reuils, les gerboises dans celui des rongeurs ; les chevaux
parmi les ongulés, ont des yeux beaucoup plus gros que les
autres espèces des mêmes groupes. Mais il paraît que cela
ne se borne pas à un plus grand degré de développement
de l'organe en totalité ; et que la cornée transparente ainsi que
DANS LKS MAMMIFÈRES. 38l
Tiris sont beaucoup plus larges, celui-ci étant plus con-
tractile 9 ce qui très- probablement indique plus de sensibilité
dans la rétine.
C'est peut-être à cela qu'il faut attribuer que Tcspèce hu-
maine est parmi les mammifères , celle qui a la cornée trans-
parente et riris d'une moindre étendue 9 et au contraire le
blanc de l'œil plus grand et plus yisible.
Mais si c'est dans une obscurité profonde que l'animal doit
exister, alors l'organe disparaît presque tout entier, et l'on
ne trouYe plus dans certaines espèces qu'un très-petit buibo
rudimentaire situe sous la peau , qui n'est nullement amincie y
et qui même est courerte d'autant de poils que dans les
autres endroits du corps. On on Toit un exemple bien éri*
dent dans le zemni ( mus iyphUis , L.), et dans plusieurs autres
espèces de rongeurs. Si l'animal vient encore quelquefois à
la lumière, comme les musaraignes, les taupes, l'œil est
fort petit, mais complet, et pour être utile à l'animal, il
faut que préalablement les poils nombreux qui le recouTrent
ordinairement soient écartés et disposés en entonnoir par
la contraction des muscles de la peau.
Une autre série de différences dans l'appareil de la TÎsion dq miiM
chex les mammifères parait tenir à la densité du milieu où vît.
l'espèce deyait vivre , et par suite ù la distance à laquelle elle
peut aperccToir les objets; aussi portent-elles davantage sur
la partie de perfectionnement dioptrique.
Les plus importantes ont sans doute lieu dans la nature
des humeurs de l'œil, mais elles sont encore à peu près in-
connues. Celles qu'il nous est permis d'apprécier assez aisé-
ment existent dans la proportion de ces humeurs et dans
leur forme.
Les mammifères qui vivent dans l'air ont constamment le
crjstallin beaucoup moins sphérique ^ et par conséquent
occupant un moindre espace parmi les humeurs de l'œil, que
le» espèces qui virent dans l'eau. Mais s'il est hors de doute
38a DE LAPPARBIL DE LA TUE
que plus l'espèce est aquatique ^ et plus le crystallin est sphé-
rique ; il n*en est pas toul-à-fait de même des espèces qui
Tif ent dans l*air ; ainsi , comme on Ta justement fait obserTer
depuis long-temps , il parait que c'est l'homme dont le crys-
tallin est le moins bombé : celui des écureuils qui firent
dans les arbres , et même celui des chauve-souris qui pour-
suivent leur proie dans les airs, est évidemment aussi con-
vexe que le crystallin d'animaux du même ordre, et qui
Vivent ù terre. Celte humeur dans les chats » par exemple ,
forme une lentille évidemment plus comprimée.
Au contraire dans les espèces aquatiques , le crjstallin est
certainement d'autant plus sphérique 9 que l'animal se trouve
plus habituellement dans l'eau.
Ainsi dans les mammifères qui en sortent assex souvent ,
comme le castor» la loutre, le crystallin est déjà d'une con-
vexité assez forte ; mais elle est bien plus grande chex les es-
pèces qui , comme les phoques , poursuivent , atteignent et
mangent même leur proie dans l'eau. L'on remarque que ches
ces animaux, la sclérotique est beaucoup plus mince dans sa
cône médiane que dans les deux autres. Cette dernière par-
ticularité n'existe pas dans les lamantins, ei encore moins
dans les cétacés qui offrent dans la structure de l'œil le sum-
mum de la disposition aquatique , c'est-à-dire un crystallin
presque complètement sphérique , et la cornée transparente ,
fort plane.
Mais la modification de l'appareil de la vision pourvoir dans
l'eau , ne s'est pas bornée à la partie de perfectioooement
dioptrique ; on trouve aussi que la mobilité des paupières ,
le développement de l'appareil lacrymal diminuent de plus
en plus, à mesure que le mammifère est plus aquatique; en
effet, il est certain que les lamantins et les cétacés n'ont plus
de glandes lacrymales, plus de pores ni de sac lacrymaux, et
que leurs paupières ne sont plus bordées de cils. Mais cela est-il
oécessairement en rapport avec le séjour P c'est ce qui n'est
DANS LES MAHMlFÊnES. j83
pas cerlaÎD' En efiWi , i\ les cétacù^ n'uul pns de cils , W» n'ont
pa? non plus li'autres poils évidens, cl plusieurs mammifères
qui ne 9oal nullement aquatiques, comme rêléphaiil, n'uni
pas d'ap{ijin.'il lacrymal : c'est ce que nous allons voir duns
DOS ïpècialit)!»; mais auparavant disons quelque chose des
différences qui dépendent du sexe et de IM^e.
Je ne sache pas qu'aucun anatomisle ait noté dîins l'appa-
reil de la vision des mammiRTes, d'autres difTcrences entre
les sexes, qu'un peu moins de volume de l'organe dans les
individus rcmelles, toutes choses égales d'ailleurs. C'est à
Petit que nous devons cette ubservalioii Taite sur l'e.'pùce
humaine : il est probable qu'elle ciiste dans d'autres, mais
c'est ce que je ne puis alTirmer.
Les diSércnces qui dépendent de l'âge sont beaucoup plus
nombreuses et plus cridcntes. Je ne parlerai cependant pas
ici de celles qui se remarquent i l'état de Toetus, mais seu-
lement de celles qui se succèdent depuis le moment où l'or-
gane peut servir à l'animal.
La plus remarquable consiste dans la proportion relalire
de l'urgaiie en général , d'autant plus forte que l'animal e>t
plus jeune; disproportion encore plus grande lorsqu'il est à
l 'état de fœtus. Le globe semble en outre diminuer de vo-
iume , se racornir , contenir moins de Quide à mesure que
l'animal avance en Sge. Il s'ensuit que la saillie de la cornée
diminue proponionnellemt^nl.
Dans les membranes on a remarqué que le pigtnenlum de
la choroïde devient d'une couleur moins foncée, plus paie,
et presque blanuhe dans les animaux Sgés. La couleur du
îa semble aussi varier un peu par In inênic cause. La ré-
; m'a éjjalemeut paru plus molle, plus épaisse dans le
■ ^•uiwage.
Les humeurs de l'œil offrent aussi quelques différences
f'tfai dépendent de la même cause; elles sont d'abord en gc-
J moins considérables, surtout pour l'humeur aqu<
I
I
•pccialet.
IfoimdplplMt.
HomoM.
584 I>B L*APPAREIL DE LA VUE
Les différences chimiques , s*il yen a, ne me sont pas con-
nues ; mais on sait que Thumeur vitrée est d*une teinte rou-
geâtre dans les enfans, et qu'au contraire le crjstaliin de
plus en plus dense chez les animaux âgés, s*aplatit, et prend
une teinte jaune citron , assez yive dans les fieiilards; mais
cette couleur n'existe jamais dans les animaux.
Passons maintenant à Texamen des principales différences
que l'appareil de la vision off're dans chaque famille de mam-
mifères, différences qu'il nous serait bien difficile de rap-
porter à des titres généraux.
Dans l'espèce humaine , le globe de l'œil en totalité est
d'une grosseur médiocre; mais celle du nerf qui s'y rend
est proportionnellement plus grande que dans aucune autre
espèce de mammifères : sa forme est presque sphérique. La
sclérotique 9 d'une épaisseur assez peu considérable , et qui
diminue d'arrière en avant , est évidemment formée d'une
seule couche. La cornée transparente, assez peu saillante «
est plus petite que dans aucun mammifère, d'où il est ré-
sulté que le blanc de l'œil est plus grand et plus visible. La
choroïde est formée de trois lames vasculaires, une yeincuse
au milieu de deux artérielles; mais il n'y a réellemenl au-
cune trace de tapis. Le pigmentum, d'un brun foncé, est
abondant. Le ligament ciliaire est large et pulpeux ; les pro-
cès ciliaires choroîdiens ne sont pas très*nombrcux (60 à 70}.
Ils sont assez courts, distans entre eux, arrondis et simples
à leur base. L'iris a sa face antérieure comme recouverte
d'une membrane fibreuse , et colorée d'une manière variable.
On y voit très-bien les deux zones vasculaires; les vaisseaux
qui les forment sont du reste anastomosés d'une manière
très-irrégulière. La pupille e<t toujours ronde. La rétine est
épaisse. Nous ayons déjà parlé de la tache jaune qui s'y re-
marque. L'humeur vitrée, dont la membrane hyaloîde est
extrêmement fine, est en général plus abondante que dans les
autres mammifères ^ ce qui tient au peu de convexité du
DANS LES MAMMIFÈRES. 385
crystallin. Celui-ci est toujours plus couyeze en arrière qu'en
ayant ; il est en générai assez plane 9 et sa capsule est plus
mince que dans les autres espèce^ La cuvilé orbilaire est la
plus complète possible 9 et la plus dirigée en avant; elle est
un peu échancréc en dehors. Les muscles sont en général
puissaas, et surtout le droit externe. La glande lacrymale
unique s'ouvre par six ou sept pores au côlé externe du bord
i» la paupière supérieure. La caroncule lacrjinale est fort
Tisible» d'un beau rouge; les cartilages tarses sont très-épais ;
il n'y a pas de paupière interne; les pores lacrymaux sont très-
petits^ et chacun à l'extrémité d'une sorte de petit mamelon. Le
canal nasal se dilate supérieurement en un petit sac logé
dans l'os lacrymal. Enfin il y a des cils et des sourcils bien
formés.
Les singes de l'ancien continent ont l'organe de la vision
presque complètement semblable à celui de l'homme; il est
eependant en général plus petite et la paupière interne est
plus développée*
Les sapajous l'ont peut-être un peu plus grande et en
effet il est quelques espèces de ce groupe qui sont nocturnes ;
mais du reste il n'offre pas beaucoup plus de différences.
Les makis 9 par la même raison 9 ont en général l'œtl plus
grand) la cornée transparente, et par conséquent l'iris plus
large , le crystallin plus convexe. Nous avons déjà fait
remarquer que la rétine n'offrait plus de tache jaune ;
MM. Guvier et Duméril disent cependant qu'il y existe en-
core un petit repli. La direction de l'œil en totalité est évi->
demment plus latérale.
L'aye-aye me paraît devoir être dans le même cas que les
makis, du moins sous le rapport du grand développement de
l'organe.
Le paresseux, autant que j'en ai pu juger sur un foetus, a
l'oeil petit, sphérique ; la pupille en repos m'a semblé verti-
cale. J'ai cru distinguer un petit muscle choanoide.
1. a5
386
DE LAPPAREIL DE LA VUE
irnawierf. DaD8 l'ordre des carnassiers je ne Tois de commun que
Texisteuce d'une double rangée de muscles droits , de deux
glandes lacrymales ^ et le déyeloppement plus grand de la
troisième paupière ; tout le reste varie dans chaque petit
groupe.
iBiigrmkt. La famille des plantigrades a généralement l'œil fort petit
et sphérique.
L'ours a un œil à peine aussi gros que celui d'un ohaf;
«on crjstailin est assez peu convexe ; il n'y a pas de tapis
proprement dit.
Le blaireau y au contraire , en a un d'un blano d'argent.
Il paraît qu'il en est de même de celui des civettes ^ dont
l'œil est déjà plus grand.
igiiiRrtidfcv Dans la famille des chats ^ l'œil acquiert plus de dévelop-
pement « et surtout dans les espèces nocturnes : la cornée
transparente est assez bombée ; la sclérotique est percée par
le nerf, dans son milieu à peu près ; la choroïde a sa face
interne revêtue d'un large tapis d'un blanc d'argent ou d'un
jaune doré 9 suivant les espèces 9 et plus large en dedans du
nerf optique qu'en dehors. Le ligament ciliaire est large , très-
adhérent, et d'un gris pulpeux ; les procès eont nombreux et
allongés; l'iris très-large, très-contractile, est en général
d'une belle couleur jaune doré ; la pupille est souvent verti-
cale, comme dans les chats proprement dits, mais quelque-
fois aussi elle est ronde. D'après les anatoniistes de l'Acadé-
mie, il paraît que très-souvent dans cette famille, le crjs-
tailin en général assez peu convexe, le serait plus en avant
quVn arrière. C'est ce qu'ils disent en effet de deux lionnes ,
du chat domestique, d'une espèce de lynx et du cbat-pard.
L'humeur aqueuse est aussi en général fort abondante. Les
por«;s lucryniaux sont larges, héans et très-intérieurs.
Le petit groupe des chiens n'offre de particulier que les
chiens proprement dils, et les loups ont toujours la pupille
ronde, tandis que les renards l'ont verticale; et cependant
l>Ar<S LES MAMMIFÈRES. 387
ils ne sont pas plus noctambules les uns que les outres. Tous
ont le tapis d'un blanc d*ar^ent.
Tous les petits carnassiers clavicules ou insectirores sont JqsccUvoi
un peu dans le cas de la famille des plantigrades, en ce que
leur œil est en général fort petit, même proportionnellement
avec leur taille': il est yrai qu'ils vivent tous plus ou moins
sous terre. Cela est évident pour les hérissons et les musa-
raignes ; mais surtout pour la taupe dont l'œil a à peine une
demi - ligne de diamètre ; il est cependant formé comme
de coutume. Dans cette famille je n'ai pas vu de tapis.
Je n'en ai pas vu davantage dans les espèces de la famille ciiéiropièi
des chéiroptères que j'ai disséquées. Le globe de l'œil est du
reste toujours fort petit , sphéroîdal ; la cornée est fort grande,
très-convexe ; la choroïde est épaisse et noire ; l'iris asseï
large; la pupille ronde (1); le crystallin est assex peu con-
vexe, mais plus en arrière qu'en avant. Je n'ai trouvé au-
cune trace de muscle choanoîde, mais bien une paupière
interne de forme sigmoîdc. Enfin les paupières sont très-
épaisses sur les bords, et très-peu fendues.
Quant aux carnassiers aquatiques, outre les caractères Aqattîqn
propres au groupe auquel ils appartiennent , et ceux qui dé*
pendent du milieu dans lequel ils cherchent leur nourriture,
ils offrent encore quelques différences spéciales : ainsi les lou*
très ont le globe de l'œil extrêmement petit, plus large que
long; la cornée transparente très -bombée; la choroïde
épaisse, finement villeuse sur ses deux faces; le tapis est d'un
blanc bleuâtre; les procès cilia ires sont très- saillans, peu
allongés , au nombre de soixante-aouze : l'iris est d'un gris
blanchâtre, la pupille ronde, le crystallin sub-sphérique.
Les phoques ont au contraire un bulbe oculaire très-gros ,
(1) Pallaf dit de ton céphalote, que U papille était en fente trtns-
25.
388 DE l'appareil de la yoe
presque sphérique. La sclérotique est éTÎdemmeot plus mioce
au milieu.
Kët terrM- Les édeotés terrestres sont en général remarquables par la
petitesse de leur œil ; je n*en connais malheureusement pas
Ja structure ; mais il est fort probable qu*elle n'est pas très-
différente de ce qui existe dans Tordre précédent.
luatiques Lcs édcutés aquatiques ou les cétacés ont le globe de l'œil
:ëucët. en général plus petit.
Dans les dauphins 9 outre l'aplatissement de la cornée
transparente 9 la grande convexité du crystallin , et même la
petitesse des procès ciliaircSy caractères dont nous ayons
-déjù parlé, et qui tiennent au milieu dans lequel l'animal yit
habituellement , nous ferons remarquer que la sclérotique est
extrêmement épaisse 9 surtout à sa partie postérieure 9 et
qu'elle diminue graduellement jusqu'à la cornée transparente9
que le tapis est d'une très-belle couleur bleue 9 et que l'ou-
verture de la pupille est transTersale dans son état de contrac-
tion9 un peu comme dans lesruminans. Les muscles sont plus
forts 9'plus nombreux et même un peu différemment disposés
que dans les autres- mammifères. Ils forment cependant tou-
jours un faisceau de muscles obliques 9 et deux couches de
muscles droits. Les obliques sont au nombre de trois, un supé-
rieur et deux inférieurs ; le plus long de ceux-ci naît de la partie
. antérieure et profonde de la cavité orbitaire, passe dans un
trou ovale de la racine du supérieur, et va se terminer trans-
yersalement à tout le bord antérieur et inférieur de la scléro-
tique. Le muscle oblique supérieur naît par deux racines
rapprochées, un peu plus en avant que le premier inférieur,
se porte obliquement en dehors 9 et se termine , en s'élar-
gissant à la partie supérieure du globe de l'œil, par deux
divisions que sépare le droit supérieur. Quant au second
oblique inférieur, il est large; son origine est confondue avec
celle du premier oblique inférieur, et sa terminaison se fait par
une sorte d'aponéTrosequi enveloppe tout le globe en dessous.
i~
DAKS LES M AHUirÈXES.' 3^9
On pourraîl encore regarder comme un autre muscle
oblique la partie supérieure et stipcrEcielle de la première
couche des muscles druils; c'est un muscle distinct, étroit,
Bub-cylîndrique, qui Je lu gaine du nerf opliqne se porte
direclement en avant, puis se recourbe eu dehors, passe
entre les deux branches de terminaison du second oblique
supérieur, et mOine sous la première couche des muscles
droits, pour se terminer traniversulemenl à la partie anlé-
rieure de la sclérotique.
La première couche de muscles droits semble envelopper
tout l'izil comme un muscle choanoide; muis un y distingue
aiiément les quulre portions, et surtout l'iolerne. Toutes
Baissent autour de l'enveloppe du nerf optique, et se ter-
minent trëii en avant; une partie de la supérieure va à la
paupière correspondante; l'inférieure se p.irtagc en deux
lames, séparées par le premier oblique inférieur, et dont lo
plus mince Ta ù la paupière.
ha seconde coucbc de muscles dra
e de la
pre-
mière par une espèce de cloison fort dure, et comme tendi-
neuse, formant de^ espèces d'anneaux pour le passage des
nerfs , est encore plus nettement divi>ée en quatre portions,
rapprochées un peu deux à deux, en dehors et en dedans.
[ ■Mées du périoste qui enveloppe le nerf optique, elles l'en-
1. lourent, et vont en s'élargissant se terminer i\ la partie pos-
térieure de la sclérotique.
L'ceil de la baleine est d'une petitesse incomparable avec
I b taille de l'animal , puisqu'il n'est qu'un peu plus gros que
^.eeluï du boeuf. La sclérotique est d'une grande épaisseur,
n pouce i un pouce et demi en arrière (i); elle est fonnéc
(i) Cetla grande ipaiMcur »t probablurocDl due à ce qu'oi
rend dans U iclërotiiiuc la lame fibrcmc plus ou tnoiai épa!
re le* deux eonch» de muicict dtaitt.
I
390 DE LAPPAREIL DE LA VUE
de deux parties» une postérieure f plus molle et plus huileuse ,
et une antérieure 9 plus dure et plus résistante. On yoit aisé-
ment les fibres de la sclérotique pénétrer dans la cornée,
sous forme de lignes blanches. On divise 9 à ce qu'il parait
aisément j la choroïde en deux lames ; Tune externe , formée
de trois couches ; Tautre interne , ou la ruyschienne. L'an-
neau extérieur de Tiris est très-différent de Tintérieur ; en
effet 9 le premier est composé de fibres très-nombreuses , les
petites au milieu déplus grandes, toutes parallèles , ondu-
lées 9 se joignant en arc , tandis que le second , plus p&le et
plus mince 9 est formé de fibres plus rares. On Toit aussi à Li
partie postérieure de l'iris , des stries radiaires très-pronon-
cées. Quant aux fibres annulaires dont parle Heister, aucun
astre anatomiste n*en fait mention. L'ouverture de la pu-
pille est transversale. Sur les humeurs de l'œil de la baleine 9
nous savons seulement que le crystallin est extrêmement
convexe.
Quant aux muscles 9 il parait qu'il j a quelque chose de
particulier. M. Ransonne a en effet décrit 9 il y a peu d'an-
nées 9 dans Tœil de cet animal deux muscles qu'il regarde
comme nouveaux 9 et qu'il nomme arcitateurs de la cornée.
Ils naissent , dit-il, d'un grand muscle rétracteur, et d'une
gaine fibreuse qui entoure le nerf optique; ils se logent dans
deux canaux creusés dans la sclérotique elle-même 9 et iis
vont par un tendon distinct se terminer au point où elle se
joint à la cornée transparente. Sauf cette dernière circons-
tance 9 je serais fort porté a croire que ces muscles ne sont
autre chose que le muscle choanoîde du dauphin.
Le groupe bien naturel des mammifères rongeurs offre,
aussi quelques différences qui lui sont propres. L^œil, pres-
que toujours très-latéral , est en général assez petit , même
proportionnellement 9 et surtout dans les espèces qui vivent
dans la terre; car celles qui s'élèvent dans les airs, ou qui
sont nocturnes , l'ont toujours beaucoup plus gros ; le globe
DA>5 LES UAHHtPKRES. 3()t
de l'œil m'a paru constamment plus épais que large et In
cornée* Iraospnrente Irèa-grnnde et trt»-bnmbée> Je n'nî ja-
mais remarque de Téritable tapis dao» aucune d«s espèces
que j'ai digséiguL'cs. Li glande lacrym.ilc interne est en gé-
néral plus grande que l'externe, Le fniscean des inuicles est
très-oblique; l'inseriion du nerf optique asseï eiterne. Lu
troisième paupière e»t grande • arrondie et comme squam-
■neusc.
Les écureuils, et surtout les polalouches, ont un œil pro-
portionnellement furt gros, dont le diamètre untêro-posté-
rieur l'emporle sensibleutcut sur les autres : In cornée trans-
parentti est surtout large et bombée.
Les loirï ne diffèrent des écureuils qu'en ce que le globe
oculaire esl plus petit ; le cristallin m'a aussi paru évidem-
ment plus cOQvese.
La marmotte n l'œil encore asseï grand : la sclérotique est
partout presque de la même épaisseur; la choroïde est fort
mince; les procès cili^iires trés-Gns, nombreux , peu saillans ,
el dont un cerinin nombre seulement se prolongent à la face
postérieure de l'iris. La pupille est ronde. La rétine offre
cela de particulier qu'elle oait d'une longue ligne étroitei
iùriaùo par le nerf optique qui s'est lorl aplati avant du tra~
i.ifcrser la sclérotique.
Les véritableij rat», les bamsiers, ont l'œil plus petit, et
* CDCore plus cylindrique pur la gruode saillie de la cornée.
Les gerboises sont au coutr.iire remarquable» par lu gran-
^ .deur de l'oeil , (tout la coruée est très-large et trèa-bombée ;
s je n'en cunuai» pus la structure.
Leiemni {mas lyphlus , L. ) est peut-être lu mammifère
riCliet lequel l'urgane Ue la ïisioo e^l le moins développé: ou
I jpeut dire qu'il n'est réellement qitu rudiraentairc. Ce n'est
I .flus en effet qu'uu simple petit gniio noir caché sous la
l^au, qui n'est pas même amincie au-devant, e( qui par
i^ii'ùqiicnl est couverte de poils, comme partoni ailleurs.
I
392 DE l'appareil de LA VUE
Le pofc-'épic, d'après ce que disent les anciens anatomisles
de rAcadémie, a un tapis blanchâtre parsemé de plitoièurs
petits points rouges^ comme nous l'ayons dé}à fait obserrer.
Le globe oculaire du castor est extrêmement petit, sphé-
rique ; la cornée est très-saillante , et cependant le cr jstallin
est sub-sphérique. Le nerf optique est Teritablement remar-
quable par sa petitesse.
Cooreun. La famille des lièvres a au contraire l'œil gros 9 saillant et
tout*à-fait latéral; la sclérotique est en général mince, mais
plus au milieu ; la cornée très -grande est fort saillante; la
choroïde est noire 9 surtout en dehors , car* en dedans la
couche yascuiaire est plus serrée et un peu blanche ; le liga-
ment ciliaire est très-étroit et à peine distinct ; les procès ci-
liaires sont simples, très-saillans à leur base, mais extrême-
ment courts; à peine commencent-ils en effet au delà et en
arrière du ligament; mais ils se prolongent derrière l'iris
presque jusqu'à l'ouverture de la pupille qui est ronde. La
rétine natt d'une manière assez singulière de deux longues
branches ou faisceaux blancs produits par la division du nerf
optique aussitôt après sa pénétration dans le bulbe. L'humeur
aqueuse est fort «boudante , et le crystallin est asseï con-
vexe, d*oû il résulte que Thumeur Titrée est asseï peu con-
sidérable. Les muscles du globe oculaire n'offrent rien de
bien remarquable ; le grand oblique est réfléchi par une pe-
tite écaille cartilagineuse du milieu supérieur et antérieur de
l'orbite. Les paupières sont très-fendues ; il n'y a pas de car-
tiLige tarse à la supérieure ; le muscle orbiculaire n'a pas ré-
gulièrement cette forme. La paupière inférieure a un muscle
abaisseur distinct qui vient de la joue. La troisième pau-
pière, soutenue par un cartilage triangulaire, a aussi un
petit muscle particulier, qui de ba partie postérieure va à
Fangle interne des paupières. La glande lacrymale externe
et supérieure est assez petite ; mais elle semble se prolonger
en dessous et en dedans, en une masse considérable qui
DANS LES »4MUIFBRe».
B'flDfonce jusqu'à la membrane buccale. Je n'en ai pas pu
Toir m canaux excréteurs. La glande d'Harderus est aus^i
fnrl grosse, de couleur jaun.llre; elle s'ouvre en dedans de In
Iroisiëiiie paupière. Il n'existe qu'un asseï ^Tand pore lacry-
mal ; il est inl'ùrleur et en dedans du repli de la paupière ; il
forme une fenle dans une sorte du petite saillie sub-cartila-
Les cnchons-d'Inde, et toute la famille des câblais, ont
encore le (flobe oculaire fort pelit, presque complêlunient
sphérique; il n'olTre du reste rien de lii«n remarquable dans
■a structure. La choroïde, fortement colorée enbrun Toncé,
n'a cerlainemcnl aucune trace de tapis. Le ligament ciliuire
est trâs- large et fort adhérent ; les procès sont encore asseï
courts, simples ; mais ils ne se prolongent pas derrière
l'iris. La pupille est rnnde. La rétine, dans ce groupe, se
continue bien éTiilemmenl jusqu'au cryslailin, et la lune qui
iloure relui-ci est bien Tormée. Celle membrane naît comme
l'ordinkire du nerf optique qtii perce le globe peu en de-
hors de son nxe. Le cryslullin est encore Ton bombé , surtout
eo arrière. Je n'ai pas vu de muscle choanuïde. La glande
d'Harderus est énorme. Il n'y a pas de glande lacrymale
proprement dite; mais au-dessous de l'orbite, et même en
debors de cette cavité , se voit une maise glanduleuse qui pa-
rait s'ouvrir en dedans de Va paupière inrérieure. Les pau-
pières sont peu Tendues; leur bord épais n'est soutenu par
aucun cartilage ; il n'y a pas de véritable paupière interne ;
mais une caroncule faite en croissant, et peu saillanic. Les
pores lacrymaux sont furl petits; le canal lacrymal Irès-Iong
s'ouvre asseï prés de l'orllice extérieur des narines : il n'y n
ni cils ni sourcils
L'oeii de l'éléphant a à peine deux pouces de diamètre :
il est donc comme dans presque Ions les grande animaux,
'Iris-disproportionné avec la grandeur totale. Je n'y ai du
ïuIg trouTé rien de remarquable, du moins dans ses parties
tr;
394 ^^ l'appareil de la vue
essentieUes et même dans celles de perfectionnement diop-
trique : les paupières sont très-mobiles ; la troisième est fort
considérable; le cartilage qui la soutient est large et épais;
il se prolonge en dedans et au côté interne du globe en un
pédoncule assez long, de chaque côté duquel s'attachent des
fibres musculaires provenant évidemment de l'orbiculaire,
et prenant leur point d'appui au côté interne de Torbite. Il
n'y a pas de véritable glande lacrymale ; mais des grains
glanduleux de In grosseur d'un pois 9 paraissent la remplacer.
La glande d'Harderus est au oontraire considérable; elle
s'ouvre entre la troisième paupière et le globe de l'œil par un
canal de la grosseur d'une plume à écrire. Il n'y a du reste ni
pores lacrymaux» ni canal nasal » comme tons les observa-
teurs en conviennent : je me suis soigneusement assuré de
ce fiiiL Les paupières sont bordées de poils assez longs, sur
plusieurs rangées et simulant des cils.
1^ lamaoïins Le lamantin 9 d'après ce que dit Steller de l'espèce du
Nord 9 a l'œil encore plus petit , puisqu'il était à peine de la
gros!«cur de celui d'un mouton sur un Individu de vingt-cinq
pieds au moins. Nons ne savons rien du reste de sa composi-
tion intérieure. Il est recouvert par la peau percée d'un petit
trou rond 9 d'à peine un demi-pouce de diamètre, et sans
apparence de cils. Il y a une troisième paupière cartilagi-
neuse; à son côté interne est une sorte de sinus assez grand
pour contenir une châtaigne, et dont l'intérieur est tapissé
par une membrane glanduleuse qui secrète en effet un mucus
tenace.
Le dugong paraît avoir l'œil plus gros, la pupille ronde,
l'iris blanc :' il n'y a pas non plus de pores lacrymaux.
lm A. ongulés. Les véritables ongulés n'offrent rien autre chose de com-
mun que Texistence d'un muscle choanoîde considérable 9
ainsi qu'une troisième paupière fort développée. Au reste,
je n'ai bien étudié l'œil que dans les chevaux, les cochons
et les ruminans.
DANS LES MAMMIFÈRES. OQO
Nous ne savons absolument rien de celui du daman.
Pallas nous apprend cependant qu'il est pourvu. d'une troi-
sième paupière fort grande.
L'œii du rhinocéros est encore extrêmement petit : il pa-
raît que dans sa structure il a beaucoup de rapporta aveo
celui du cheval Les prolongemens des procès ciliaires der-
rière Tiris sont très-longs 9 et son muscle choanoîde se divise
en deux parties. S*il était vrai qu'il existât une couche formée
de quatre muscles à la face interne de la sclérotique 9 et qui
nés autour du nerf optique , s'élargiraient en se terminant
dans le cercle ciliaire» ce serait une anomalie dont il n'existe
pas d'indice dans aucun animal connu : aussi peut-on par
analogie repousser ce fait, et croire avec RI. Guvier que ces
brides quo M. Thomas a cru musculaires, ne sont que \m
nerf» cîliaircs entourés de vaisseaux et de cellulosité.
L'œil du lapir nous est encore à peu près inconnu.
Il n'en est pas de môme de celui du cheval*^ animal remar*
quable par lu faculté qu'il a de voir aussi bien la nuit que le
jour) et à des distances considérables. Son globe oculaire est
fort gros, presque complètement latéral, sphéroîdal, mais
un peu plus large que profond. La sclérotique est assex mince
et flexible. La cornée transparente, médiporement bombée,
est un peu ovale et plus large du côté nasal. On distingue
aisément à sa face interne la lame qu'on a nommée mem-
brane de rhiimeur aqueuse. La choroïde est en général fort
mince ; les vaisseaux qui la forment sont souvent parallèles :
il y a un tapis bien distinct, d*un blanc bleuâtre (1), et cou-
Tert sur ses bords par le pigmentura. Le ligament ciliaire est
très-large. Les procès ciliaires sont nombreux plus que dans
le bœuf; ils sont simples à leur base, et ils se prolongent
jusque sur la face postérieure de l'iris. Cette partie ^e J'en-
Uhiooccros.
Che?al.
(1) Il parait que la couleur du tapis varie ua peu avec l'ige.
396 DE l'appareil de LA TOE
yeloppe fasculaire est épaisse ; on y Toit très-bien les deux
zones ou cercles de stries à sa partie antérieure. La pupille est
transTerse, un peu plus large en dedans qu'en dehors; à son
bord supérieur existent des productions de Piris en forme de
chonx-fleurs , dont le nombre paraît Tariable. J'en ai quel-
quefois trou ré deux seulement. La rétine n'offre rien de bien
remarquable ; elle natt de la circonférence du nerf optique
qui forme dans Toeil un assez large cercle ^ et qui s'y insère
beaucoup au-dessous et un peu en dehors de l'axe du globe.
En avant , on Yoit évidemment sa continuation avec la
xone de Zinn. L'humeur Titrée est assez abondante ; le crjs-
tallin est médiocrement convexe, plus en arrière qu'en
avant. Le muscle choanoïde est considérable ; il est séparé
en deux parties, une supérieure et l'autre inférieure, par deux
portions latérales plus minces. Les paupières du cheval sont
bien fendues : la supérieure est soutenue par un cartilage tarse
plus épais que l'inférieure. La troisième paupière est large et
squammiforme. Il y a une caroncule lacrymale évidente.
Les pores lacrymaux sont fins et assez intérieurs. Le canal
lacrymal renflé d'abord en sac, est très-long, et s'ouvre tout
près de l'orifice extérieur des narines. Enfin il y a des cils
au bord des paupières, et surtout au côté nasal.
L'hippopotame, dont nous ne connaissons l'œil que très-
incomplètement, a la pupille transverse, et n'a pas de pores
lacrymaux, d'après Camper.
Lm cochoof. Les cochons ont le globe de l'œil plus gros qu'il ne parait,
à cause du peu d'ourerture des paupières. La sclérotique
qui diminue d'épaisseur d'arrière en avant , en acquiert brus-
quement beaucoup davantage en avant du ligament ciliaire
où elle se joint à la cornée transparente, qui est ovale, plus
large du côté du nez. La choroïde ne m'a offert aucune trace
de tapis. Les procès ciliaires, nés très en avant, se portent
beaucoup sous l'Iris : on voit évidemment que ce dernier n'eo
est qu'une continuation. La pupille est ronde. La troisième
DANS LES .MAMMIFERES. J97
paupière est large. Il parait que la glande d'Harderus est con-
sidérable; elle s'ouvre par un canal au cCté externe de celle
L'organe de la vision dans les animaux ruminans, ne
dïff(:re que dans la grosseur proporiionnelle, et peul-èire
dans la couleur du tapis ; en générnl il ressemble beaucoup
& celui du chcT.il. Il est également un peu plus large que
profond ; la Torme de la cornée transparente, celle de la pu-
pille , sont aussi orales IransTersalement ; les procès ciliaires
sont trJ;s-ûpais el comme subdivisés & leur base libre; ils se
prolongent fort loin derrière l'iris. On distingue irùs-bien la
looe de Zinn. L'entrée du nerf optique est trés-excenirique;
la coDTeiilé du crjrstullin est aussi comme dun^ le cheval,
asseï forte. EnGn la ressembla 11 ce est encore plus évidente
dans toutes les parties accessoires. Nous avons traité plus
baul, A l'drlicle de la peau, de ce qu'un nomme larmiers
dans ces animaux. Nous devons ajouter qu'il y en a un bien
eooiplel dans le mouton , mais largement ouvert.
La souS'cIasse des mammil'éres Oidelphes, outre les difTé-
nnces générales qui sont les mCmes à peu près que dans les
nonodelphcs , oITreau.^si quelques dilTcrences spéciales; mais
ont été asset peu étudiées.
Le sarigue, dont l'œil en totalité est petit et sphéroîdal ,
Ij^titAt plus profond que plus large , a la cornée transparente
ffvnde. Je n'ai pas remarqué de lapis; les procès ciliaires
Mot évidens ; la pupille est ronde ; le crjrslaltin est Irès-con-
TCXe ; outre les six muscles ordinaires il y a un muscle
Cboanolde qui entoure le nerf optique, et qui n'est pos di-
'V}sé; la troisième paupière est grande; la glande qui l'ac-
oompagneestaussiconsidérable; elle est renfermée dans une
■orte de poche particulière. J'ai remarqué aussi une petite
caroncule. Les paupières peu fendues n'ont pas de cils.
Les kanguroos ont l'oeil beaucoup plus grand; mais je
u'eD connais pas la structure.
5g8 DE l'appareil de la vue
Dans l'ornithorhjnque , au contraire, le globe de l'œil est
extrêmement petit ^ presque sphérique ; mais il y a aussi des
procès ciliaires bien distincts ; la pupille est ronde ; le cris-
tallin est trè9-con?exe ; les muscles de l'oeil m'ont semble
comme dans les autres didelphes; il y a une troisième pau-
pière 9 et cependant l'ouverture extérieure est très-étroite et
peut être entièrement fermée par les poilâ.
D'après M. Home , l'échidné n'a pas de paupière nasale 9
mais son œil parait fort ressembler à celui de l'onii-
tliorhynque.
B« Dans les oiseaux.
Dadéraiions La destination de cette classe d'animaux étant en vénérai
tlitff'rrncef ^
Rénrrairs ([^ vivrc daits Ics aîrs, de s'élever souvent même dans ses
uaiis
hautes régions^ et par conséquent dans un milieu beaucoup
plus rare que celui dans lequel vivent la plupart des quadru-
pèdes , de pouvoir apercevoir Ses objets à des distances ex-
trêmement différentes, aussi bien de haut en bas que dans
une direction horizontale, cnûn de pouvoir embrasser uo
grand nombre d'objets à la fois ; il était possible de concevoir
à priori que les oiseaux devaient avoir l'appareil de la vision
plus développé^ plus perfectionné que les mammifères, et
qu'il pouvait par conséquent contenir des parties que nous
n'avons pas rencontrées chez ces derniers.
I grandeur. L'œil des oîscaux cst en elTet beaucoup plus grand, pro-
portionnellement, que celui des mammifères; il occupe une
place bien plus considérable dans leur tête.
Sa forme est assez généralement différente de la sphérique ,
le diamètre aqtéro-postérieur étant souvent beaucoup plus
petit que le trans versai : celui-ci est aussi presque toujours
un peu plus grand que le vertical.
D'après cela la sclérotique ou l'enveloppe extérieure, assez
mince et molle dans toute sa partie postérieure , et en géné-
ral sensiblement plus que dans les mammifères, est soutenue
A forme.
icléroli((ue.
DANS LES OISEAUX. 099
aiitérleureineiit par uo cercle de pièces osseuses en forme
d*écailles, qui se disposeot tout autour de la cornée transpa*
rente y en s'imbriquant plus ou moins les unes les autres la-
téralement, mais sans pouvoir pour cela en aucune manière
jouer entre elles. Elles sont comprises entre deux lames de la
sclérotique. Leur nombre 9 et même un peu leur arrange-
ment et leur proportion , yarient non-seulement dans des es-
pèces différentes ^ mais môme dans la même espèce ^ et quel-
quefois sur les deux yeux du même individu.
La sclérotique est percée en arrière par un trou rond pour
\n passage du nerf optique.
En avant) son ouverture fort grande est remplie par une
■
cornée transparente, généralement très- convexe , et souvent
comme portée à l'extrémité d'une sorte de tube que forme
la partie osseuse de la sclérotique 9 ce qui la rend encore
plus saillante. Le centre de la saillie de la cornée est presque
toujours bors de l'axe du globe , et un peu plus rapproché
de Tangle nasal. «
La choroïde , ou membrane vasculaire f située et compo-
sée comme à rordinaire^ n'offre jamais de tapis ou de pig-
mentum coloré : on la divise difficilement en deux parties
ou en deux lames. Parvenu à la partie antérieure de l'organe 9
le ligament ciliuire est peu considérable , et les procès ciliaires
sont moins saillans que dans les mammifères 9 quoique plus
longs. Ils adhèrent plus fortement à lu capsule du crystallin par
leur bord libre : leur base dépasse assez peu l'origine de l'iris.
L'iris est aussi à peu près comme dans les mammifères ;
mais il est plus large , plus contractile; son tissu antérieur
qui est souvent très-vivement coloré , est épais et spongieux:
on n'y voit pas de traces de fibres, ni même de vaisseaux;
Riais en arrière on aperçoit des stries très-fines provenantes
des procès ciliaires.
L'ouverture de la pupille, qui est constamment ronde daos
la dasse des oiseaux, n'est pas exactement au centre de
Lieoni^
trantpareotr.
ÏjM (boroirdtf.
L'iris.
La popillC'
:1
400 DE l'appareil DE LA VUE
Vins y mais un peu plus en dedans » de manier» que celle-ci
est un peu plus large à son côté externe qu*à l'interne.
Cette excentricité de la pupille est encore un peu plus grande
que celle de la cornée.
Du peigne. Une partie nouvelle dans Torgane de la yision, et qu'on
croyait n'exister que dans les oiseaux, et que je pense n'être
qu'une sorte d'appendice de l'euTcloppe Yasculaire, est ce
qu'on nomme le peigne ou la bourse.
De la face interne du nerf optique qui a pénétré oblique-
ment dans l'intérieur de l'œil par une ouverture en forme de
fente, naît un corps noir plus ou moins comprimé» quel-
quefois mince, et portant sur ses deux faces des plis parallèles
qui l'ont fuit comparer à un peigne, d'autres fois plissé dans
toute sa circonférence , comme une bourse dont on aurait
serré les cordons; dans ce cas, après s'être un peu élargi de-
puis sa naissance jusque vers son milieu environ, il diminue
ensuite très-peu , et se termine d'une manière plus ou moins
évidente, immédiatement ou presque immédiateroenl à la
capsule du crystallin, et constamment à son côté interne.
Quand au contraire sa forme est lamelleuse , alors le bord
antérieur s'allonge obliquement, de manière que c'est son
angle inférieur qui s'approebe le plus du crystallin; cepen-
dant son adbérence paraît n'avoir jamais lieu à la capsule
elle-même, mais à l'hyaloîde ou à quelque bride celluleuse
de l'humeur vitrée. D'après cela ce corps , dirigé un peu
obliquement de dehors en dedans , semble traverser presque
en entier cette humeur : mais il est réellement compris dans
un enfoncement de sa membrane.
Sa structure est évidemment celle de la choroïde* A sa
surface existe également une sorte de pîgmentum coloré
d'uu beau noir , mais très-consistant. Quant à l'intérieur de
ce corps , c'est un tissu cellulaire blanc , probablement vascu-
laire, qui retient tous les plis dans une situation fixe; mais
|e n'y ai jamais vu de cavité.
DANS LES OISEAtX. 4^1
J'ai vu dans l'aulniche ua vaisseau et un oerry pénétrer
A son extrèmilé postérieure. Il paraît en elTet que les vuis-
eeaux de la cnpsule <iu crj'slcillin s'y rcndcul en traversant
cel org.nne.
Quant 11 la rétine» elle n'otTre rien autre chose de remar-
qualilt! que sa grande épaisseur, et lu iniiniére dont elle naît
deî deuK bord^ d'une espèce de fente ou de lume plus ou
moins étroite que farine te nerf optique A son entrée oblique
dans le liulbe. Sa mollesse, su pulposiié, m'ont cepembnt
généralement paru plus gniiiiles que dans les mammifères.
La lonc de Zinn est peul-C-tre ausâi plus marquée que dans
ces aniiiiBUX. L'on voit très-bien qu'arrivée & quelque dis-
tance du cryslallin, la rétine s'épaissit, adhéi'e plus forle-
invnl A la membrane hyaloïde ; après quoi elle s'amincit, et
forme uu cercle radié dont les rayons vont se fixer à la cir-
cooréreoce de la capsule.
Dans la partie de perrectionnement achromatique, ou les
humeurs de l'œil , je ne vois guère d'autres différences con-
nues, que celles qui Uennent à la quanlilé et 1 la forme.
t k l'huin
•■ P"»
sature chimique ait été étudiée : sa forme est tout-d-fait
celle de la partie postérieure du globe de l'oeil. Antérieure-
ment elle «(fre toujours une excavation pour la place de h
seconde humeur ou du cry^taJIin. La membrane byaluïJe
qui l'enveloppe est toujours plus épaisse, plus évidente que
dans les mammifères. Elle est toujours enveloppée par une
quanlilé a SSCI notable d'humeur aqueuse.
Le. crystullin eil en général plus comprimé que dans ces :
animaux. 11 est certain que sa convexité postérieure t^si plus
grande que l'antérieure; mais c'est ce qui m'a paru moins
marqué que dans les mammifères. Il est en géuéral plus mou
et plus mobile que dans les animaux de cette classe. Sa cap-
sule, évidemment fort mince, donne ouverture duns sa cir-
^•onféreoce ù la zone de Zinn qui est très-prononcée, comme
L
L'biUDeiir
•g masclcf
(IroiU.
402 DE l'appareil DE LA TUS
nous YeDODS de le faire remarquer. Il paratt que ses propor-
tions ne laissent pas que de yarier beaucoup, soifant lei
individus. Il est Trai qu'il est assez difficile d*ayoîr des me-
sures exactes.
Je ne suis pas éloigné de penser que la position du crys-
tallin peut changer un peu , non pas seulement suif ant sou
axe y mais suivant son plan.
L'humeur aqueuse', dont la nature chimique n'a pas non
plus été examinée, doit être plus considérable que dans les
mammifôres, à en juger seulement par l'étendue nécessaire
des chambres; la cornée étant plus convexe et le crjstallio
plus plane ; et en efifet elle égale souvent le poids de ce-
lui-ci.
Dans la seconde partie de perfectionnement, on trouve
aussi quelques différences en plus.
Il n'y a cependant jamais que quatre muscles droits, qui
de la circonférence du trou optique se portent à la partie
antérieure de la portion molle de la sclérotique , ou avant le
commencement de la partie osseuse : ils sont par conséquent
très-courts.
Il y a également deux muscles obliques, mais tous deul
sont semblables au petit oblique des mammifères, en ce
qu'ils naissent dans la partie antérieure de la paroi interne
de l'orbite, et qu'ils se portent de dedans en dehors, l'un en
dessus et l'autre en dessous du globe oculaire qu'ils com-
prennent entre eux. L'oblique inférieur est toujours plus long
et plus fort que le supérieur.
L'abri que les appendices de la tête off'rent à l'organe de la
vision , ou l'orbite , est encore assez complet et proportionnel
à cet organe , il forme de chaque côté de la tête un vaste
entonnoir, incomplet du côté externe; mais du reste ce sont
ù peu près les mêmes os qui entrent dans sa composition ^
que dans l'orbite des mammifères.
t pMpièrtt. C'est surtout dans l'abri momentané des paupières que
obliqiuc.
|.*»rbil«
I
DANS LES 0I8EAPX. ■ ^|03
■'{Sll des oiseaux diffère de celui lies mnmmlfÈres. La peau,
parreniie au-dernnt de l'nrgaao , forme toujours deux pau-
pières borizonlales bien disliucles , J'une supérieure et l'autre
ioréricure; maïs celle-ci est presque louiours la [jIus grande
et de beaucoup la plus mobile ; aussi esl~cc Iq seule qui ait ,
daos un assez grand nombre d'osp'ices, uue sorte de plaque
lisse et polie A sa face interne. La supérieure a un peiit
muscle ètévateur qui Tient du côlé externe de l'orbite, et
l'inlèrieure a aussi uo abaisseur qui vieat de l'orbite & m
partie inrérieure.
Hais c'est dansVelte classe d'anîmaui que la paupière Tertl-
cale, ou la troÏMème paupière, est parvenue à son summum
de dcTetoppement : c'est dans tous les oiseaux un repli fort
étendu de la conjonctÎTC , translucide , situé obliquement à
l'angle nasul de l'ceîl , de forme triangulaire, et dont le bord
libre esl oblique du bnut en bas. et de dehors en dedans,
eu nnoins quand elle est étendue; car dans l'état de repos,
cette membrane se plisse Teriicalcroenl dans l'angle de l'œil.
Le inccaQisme , au niojcn duquel l'aniinnl peut à volonté en
couvrir son wil , est fort remarquable. L'angle extorno cl
supérieur est attaché ou adhérent à la partie osseuse de la
sclérotique , et par conséquent immobile ; mais l'angle in-
terne et inférieur du yoili! membraneux se prolonge en un
tendon arrondi , lisse , qui parvenu derrière le globe du l'œil ,
à son c8té externe inférieur , se courbe el se dirige vers la
partie supérieure du nerf optique : lA il Iraverse une sorte
d'anneau allongé ou de canal courbe formé par l'extrémité
d'un mtiscle large, mince, trapèze, attaché à la partie supé-
rieure et postérieure du gltbc, et remontant de bas eu haut en
êrenlail [ c'est ce qu'on oomme le muscle carné. Le tendon
du voile qui l'a Iraversc, et qui s'est ainsi dé»ié d.'ins l'es-
pèce de poulie qu'il lui offre , se termine bîentOl A une
tutre portion mnsoulaire conique , qui se dirigeant verlicale-
I l'atlacber par s» base A la partie inférieure interne
^6.
I
4o4 OK l'appareil dk la tue
et postérieure du bulbe; c*esl le muscle nommé pyru"
midaL
D'après cette description » on yoit que la troisième pau-
pière est déroulée , ou tirée comme tm rideau au derant de
l'œil» par l'action de ce muscle dont le tendon dérivé par
l'anneau du muscle carré, va s'attacher à sa pointe.
Son usage est évidemment de servira nettoyer l'organe;
mais en outre dans quelques cas, à ce que l'on suppose, 1
empêcher l'action trop vive des raycns lumineux.
Le reste de l'appareil de nettoiement n'uffre rien de bien
remarquable , surtout dans les glandes de Méibomius.
:*ipiMmi ' Les glandes lacry mules sont toujours au nombre de deux;
l'une externe , plus "petite , qui fournit deux à trois canaux
s'ouTrant rers l'angle de ce côté; et l'autre, interne, beau-
cbup plus grosse. Celle-ci est située à la partie inférieure ou
supérieure du côté de l'angle nasal. Son canal unique s'ouvre
à U face externe de'la troisième paupière du côté du globe :
il fl'ftllonge et se raccourcit ayec elle. Il n'y a jamais de ca-
roncule.
Les orifices lacrymaux sont deux trous fort grands situés
dans l'angle interne, entre la commissure des paupières ho-
rizontales et la troisième. Quelquefois cependant U semble
n'y en avoir qu'un.
Ces deux pores donnent presque de suite dans le Mf
nasal situé A la base du nez, en avant et en dehors de Voi
lacrymal , et qui va s'ouvrir par un orifice fort grand dans U
partie postérieure et externe de la fosse nasale.
Jamais il n'y a de sourcils; mais les paupières sont quel-
quefois garnies d'espèces de petites plumes d'une nature
particulière, que l'on peut jusqu'à un certain point regarder
comme des cijs. Le plus souvent le bord des paupières est
nu , et presque régulièrement tuberculeux.
Nous avons vu déjà que les yeux dans les oiseaux sont
ordinairement fort grands. Quoique leur direction soit réel-
DANS LES OISEAUX. 4^5
lement presque toujours latérale, il arrive que quelquefois ils
semblent dirigés en avant, comme dans les oiseaux de
proie nocturnes; cela tient en général à ce que Tœil des
oiseaux est un peu plus enfoncé du c6té interne » et se relère
au contraire de Tautre.
Les oiseaux n'offrant pas dans Tensemble de leur organi- DitUreaen
salion de ces différences importantes ou majeures qui lien- rapport «rce
nent à ce que nous avons appelé dégradation, nous n'en de-
vons guère trouver dans Torgane de la vision considéré sous
ce rapport, c'est-à-dire dans les ordres ou divisions pre-
mières qu'on y a établis.
Hais sous trois ou quatre autres points de vue divers,
nous allons en apercevoir.
Ainsi , quant à l'espèce de nourriture , il me parait évident Lt Doorriiwt.
que \eS oiseaux qui se nourrissent de proie vivante qu'ils
citassent et poursuivent de vive force , ont l'organe de la vi-
sion plus développé, proportionnellement; mais encore ce
n'est pas absolument sans exception.
L'époque de la journée à laquelle la recherche de la nour- vipwfM à» k
riture a lieu , parait aussi avoir quelque influence. Ainsi
quand c'est pendant la nuit, ou dans un crépuscule plus ou
moins obscur , l'œil est plus grand , proportionnellement ;
il est surtout beaucoup plus large , plus comprimé d'avant
en arrière , et l.i cornée transparente est placée ù l'extrémité
d'une espèce de tube formé par la partie osseuse de la sclé-
rotique. La rétine est par conséquent proportionnellement
plus large, plus étendue, surtout dans la partie utile, et Tiris
l'est également; c'est du moins ce qu'on voit d'une manière ^
évidente dans le grand duc et tes oiseaux de proie noc-
turnes. Il est également probable que les membranes formées
par la rétine et l'iris sont plus tendres , plus molles , puis-
qu'elles sont susceptibles de sentir une très-petite quantité de
rayons lumineux , et de faire éprouver de la douleur à l'ani-
md quand ils deviennent abondans» comme au soleil.
4o6 DE l'appareil de la yuE
u Mjoiar. Mais c'eat surtout la densité du milieu daos lequel les oi-
seaux sool appelés à vivre, qui parait le plus influer chez eux
sur les différences de l'organe de la vision ^ par la même raison
que dans les mammifères. Ainsi les espèces qui s'élèvent le
plus dans les airs» qui peuvent y rester le plus loog-temps,
et apercevoir cependant un espace immense dans tous les
points de la sphère dont elles sont le centre y et par consé-
quent de haut en bas» sont celles chez lesquelles l'organe
paraît le plus parfait , et surtout dont le crjslallin est le plus
aplati « comme les oiseaoz de proie diurnes » certains échas-
sierS) etc.
Les espèces , au contraire , qui restent le plus communé-
ment à terre, ou qui s'en élèvent fort peu , comme les galli-
nacés et plusieurs autres genres , ont le crjstallin sensible-
ment plus convexe.
Enfin les oiseaux qui plongent fréquemment dans l'eau,
non pas seulement pour y prendre leur proie qu'ils palpent
avec learl>ec, comme les canards, mais pour y poursuivre
cette proie vivante, comme tous les plongeons et genres
voisins, ont le plus possible l'œil d'un poisson , le crystalUo
devenant de plus en plus sphérique , suivant que ces habi-
tudes sont plus ou moins prononcées : c'est ce dont on peut
se convaincre en comparant successivement les cormorans ^
les canards, les plongeons, les macareux , etc.
V ^û^ \^' ^^^^ outre ces différences générales que nous remarquons
dans les oiseaux, à peu près comme d^ns les mammifères^
il en est encore quelques-unes tout-à-fait spéciales, et qui
ne peuvent être presque en aucune manière, prévues ou
expliquées. Elles sont peut-être encore moins évidentes que
celles de la même sorte que nous avons rapportées dans la
classe précédente. Voyons au moins les principales , celles
qui appartiennent à chaque groupe naturel.
p»rr<yineu. Les pcrroquets ont eu général l'œil petit ou assez peu dé-
veloppé en totalité. Ce que l'on y remarque surtout de pittf
&1NS LES OISEAUX. /|0
singulier, c'e»t la possibilité qu'ont ces oiseaux de dilater,
mieux de contracter l'ouTerture de la pupille, indépeudam'
ment de l'action delà luuiËre, au point que l'on a cru que
ce mouvement ùtuit Tolonlnire , ce qui n'est réelletneut pas.
D'autres oiseaux , le coucou, par exemple, jouiâseot de la
mêine faL'ulté, mais k un dvgvé moindre.
Il faut surluut remarquer la petitesse de la troisième pau-
pîËre, dont un ne voit jamais les perroquets faire usage,
quoiqu'elle existe réellement avec ses deux muscles, comme
dQDS Ions les oiseaux. La paupières horiiontales forment un
orifice arrondi, bordé de petits tubercules dans toute sa
circonférence; la supérieure est évidemment la plus mobile.
Le cartilage intérieur est si mince, qu'il parait nul.
Il y a deux points lacrjrmaux, dont l'inférieur est toujours
le plus petit.
Les oiseaux de proie diurnes sont pour la plupart dans
une dispoâilion toute contraire à ce que nous venons de voir
dans les perroquets, tant l'œil est déieloppé, surtout dans
les espérées de haut vol : dans un aigle de deux pieds au plus,
l'œil a un pouce et demi de diumètre. La grandeur et la
saillie de la cornée transparente sont surtout remarquables.
Le peigne a douie plis.
Le vautour a les deux paupières également mobiles et
bordées de cih. L'iris, d'une étendue proportionnelle, est
de couleur isabelle très-ïi>e. Le cryslalliu est peu coDTexe'.
Les paupières sont larges, très-mobiles, et surtout la pau-
pière nasale qui peut aisément recourrir tout le globe de
1-œil.
Les oiseaux de proie nocturnes ont encore l'organe peut-
être plus développé, comme animaux carnassiers et noc-
turnes, ha sclérotique, de forme hèmisp^ié^ique aplatie, en
arrière, se prolougu en atant en une sorte de tube formé
fu ta portion osseuse et qu'augmente encore ta grande con-
ilé de lu cornée. Il en résulte que les procès cîliaires sont
1
I
I
rûnpcfirt*
Pifteni.
BAlUoaeéf.
4o8 DE l'appIreil de la yue
fort longs, et que l*humeur Titrée est asses peu abondante.
La rétine in*a semblé réellement plus épaisse et plus pul-
peuse que dans les autres oiseaux. Le peigne , au con-
traire beaucoup plus court, e^t formé de six gros pli5 pa-
rallèles entre eux. La paupière interne est, bien complète et
mobile; mais nu contraire, le globe en totalité est presque
immobile dans Porbite , quoique pourvu de ses musch'S ordi-
naires qui sont, il est frai, fort courts. Dans ces oiseaux^
la paupière supérieure est aussi mobile que Kinférieure.
J*ai disséqué Tœil d'un assez petit nombre des oiseaux
que je réunis sous la dénomination de grimpeurs 5 et par
conséquent j*en dirai peu de cbose.
Le coucou a le globe de rœil assez grand, bordé par une
paupière circulaire blanchâtre. La pupille est ronde et un
peu contractile à la suite d'autre irritation que celle de la
lumière.
L'engouleTent a une cornée transparente très-large et très-
bombée. Le peigne n'a que trois plis ; il est extrêmement
court. La paupière supérieure est mobile, comme dans les
chouettes.
Le groupe des passereaux ne doit pas non plus offrir de
différences considérables , si ce n'est peut-être dans la grosseur
proportionnelle de l'œil en totalité, et dans le nombre des
plis du peigne. Peut-être cependant sont-elles un peu plus
grandes dans les premières familles qui ne sont pas encore
de ycritables passereaux.
Les pigeons ont Pœil en général plus grand qu'il ne paraît
réellement ; il est large et comprimé d'avant en arrière.
Les procès ciliaires sont fort adhérens, bien développés. Le
peigne est large, presque carré, formé de dix-huit plis. Le
pigmentum est d'an noir très-foncé. Il j a deux graods
pores lacrymaux, dont le supérieur est le plus ouvert.
Les gallinacés l'ont encore médiocre, au moins propo^
tionnellement à leur taille. Le globe de l'œil est presque
DANS LBS OISEAUX. ^OQ
sphèrique. Le dînmûlre Iraasverse i-sl i ranlûro-poslèrîeur,
environ comme 4 ^^t ^ ^- ^^ ^^'''^ dVcnilles ne forme
qu'un léger bourrelet autour de la cornue transporcnle. Le
peigne est asseï lûrgCt dirigé obliquement , et termioi; par
l'angle inriricur de son bord antérieur i la cnpsule du cris-
tallin : celui-ci e^l Tort pistil , asseï cotnprimè ■ et apinli à la
ctrconriTenL'ei de itinnîi' re ii nV'tre pas rcç^ulièrement lenlî-
colatre. Il y a deux Irts-largr» ouvertures lacrymides diml
l'inrêi'ieure eït la plus graiiile. L'insertion du nerf optique
est trëvolilique, et à tu partie inférieure du globe.
L'autruche et le l'ajoar ont le globe de l'œil fort grand,
parce que ce sont de très-gros oiseaux; mais il l'est réelle-
ment asseï peu ptoporlionnL'Ileriienl ù leur laille.
Je n'iii rien irouTé qui leur fui particulier, que plu» de
dèf eloppement dans les dilTérenles parties de l'ceil qui y exis-
tent toutes. Le btdbe e.«t en général fort apinli; on y voit très-
bien que le centre de la cornée transpart^nle n'est pas dans
l'axe même de l'œil) innis un peu plus en dedans. Le centre
du nerf optique est aussi plus interne; mais il est surtout
beaucoup plu.' au-dessous. Les procès ciliaircs sont fort lar-
çes, frangés 1 leur bord libre. Le peigne furi épais, conique,
a au moins dix-liuit ou lingt plis : il s'attache étidemuient
d'une manière immédiate ù la cupsuk du cry.*t.illin qui semble
pénétrer dans son tissit. Celle alKicbe est loul-iï-rait sur le
cAté interne. Le cryslallîn est assci peu convexe : j'ai re-
marqué dans toute la circonférence de la capsule un cercle
blanehUlre driiliculé. que je n'ai vu dans aucun aulre oiseau.
hea paupières bien fendues tonnent une ouverture ovale,
un peu comme dans les mammifères : toutes deux sont mo-
biles et gurnies de lungs cils.
e n'ai lualljeureusenieni pas disséqué beaucoup d'yeux
. d'échassiers. Je noterai comme le plus remarquable, celui
e l'tedicnèuie , oiseau certaioeraent noctambule : aussi ses
I yeux aont-ili Irès-larges. Je n'y ai cependant rien trouvé de
I
1
4lO DE l'appareil DE LA TUE
particulier, que la grande étendue de Tiris qui est d'un beau
jaune. Le nombre des plis du peigne est de neuf; il est plat.
Les procès clliaircs sont très-gros. La zone de Zinn m'a
paru bien éfidemoient formée par la rétine, qui même aTant
dé lui donner naissance, adhère fortement à ThyaloIJe, de
manière à produire une espèce de ligament circulaire. J*ai
fait passer aisément de Pair entre Thyaloîde et rhumeur
Titrée, sans qu'il pénétrât dans celle-ci, et encore moios
dans la capsule. Cette capsule est bien distincte ; mais Tad-
hérence des procès ciliaires cboroîdiens et de ceux de la ré-
tine est très-grande.
Dans cet oiseau, La membrane nictitante, ou troisième
paupière , est dans des. dimensions considérables.
C'est dans une espèce de cette section , la demoiselle de
Mumidie, ardeavir^o, que les anciens anatomistes de l'A-
cadémie disent n'avoir pas trouvé de peigne.
Ils n'en parlent pas non plus dans l'oiseau royal ; et cepen-
dant ils ont bien obserTé que son iris est d'uQ beau blanc,
et que le crjstallin est peu convexe,
imipèdes. Parmi les palmipèdes, j'ai analysé principalement l'geil
du cormoran, celui du canard, de l'oie, du plongeou et du
petit macareux.
Dans tous ces oiseaux , l'œil est en général fort petit, plus
ou moins sphérique ou globuleux.
Dans le cormoran, cbez lequel il est un peu plus grand,
les procès ciliaires sont extrêmement ûns^et nombreux; ils
sont blancs à leur extrémité libre. Le peigne est très-large,
et plissé très-finement. J'y ai compté au moins douze plis.
Le crystallin est médiocrement concave. Je n'ai tu qu'un seul
pore lacrymal médian.
L'oie et le canard ont l'œil encore un peu plus petit , sur-
tout celui-ci; il est hémisphérique, tant la partie squam-
meuse est peu saillante. Le peigne est très-mince, trapézoï-
dal, oblique, et formé de douze à quinze plis; son angle
DANS LES ÛIS£ACX. 4^^
antérieur et inférieur seul 9 s'attache à la capsule du crystalliu
qui est plus convexe dans le canard que dans l'oie. Le nerf
optique entre dans le globe de l'œil assez au-dessous de son
axe. Les pores lacrymaux sont très-Cns, surtout le supérieur :
aussi je n'ai pu trouver de glande lacrymale externe. M. Gu-
TÎer pense qu'elle peut être suppléée par un corps rou*
geâtre» grenu 9 qui dans tous les oiseaux de cette Camille
borde l'orbite à sa partie supérieure et postérieure ; mais il
n'a pu lui trouver de canal excréteur. Je n'y ai pas réussi
davantage. La glande lacrymale interne est au contraire fort
grosse 5 et composée de gros grains.
Le macareux a l'œil globuleux ; la cornée asseï plate ; la
portion squammeuse de la sclérotique peu saillante ; les deux
sones de procès ciliaires bien distinctes ; le peigne épais ^
formé de quinze plis. Le nerf optique s'insère tout-à-fait au
côté externe et inférieur du globe, ce qui donne beaucoup
d'obliquité au peigne; le crystallin est petit et fort convexe.
Il y a deux pores lacrymaux, dont l'ioférieur est le plus
grand.
C. Dans les reptiles ,
Dans la classe des reptiles, l'orirane de la vision décroit Coosidënti
d'une manière manifeste, sinon dans les parties importantes,
du moins dans celles de perfectionnement accessoire. Mais^
comme dans la plupart des autres points de l'organisation,
CD trouve des différences dans chaque ordre, et même quel-
quefois dans chaque famille. *
Considérés d'une manière fort générale , je dois cependant
dire que c'est avec les oiseaux que les reptiles ont plus de
rapports , quoique l'organe soit bien loin d'arriver au même
degré de développement , presque aucun de ces animaux no
quittant la terre, ou ne s'élevant qu'assez peu dans les
airs.
4l2 DE L*APPAREIL DE LA YDE
îfiëMneei Les cbélooiens ou tortues sont bien certainemeot les rep-
ians let
lëionieoi. tiles qui 90 rapprochent le plus des oiseaux.
La forme du g^lobe de l'œil est spbérîque , ou à peu de
chose près. La sclérotique est assez mince en général, mais
ccpendunt dure et résistante; elle est soutenue enay^nt,
comme dans les oiseaux 9 par une série d'écaillés courtes 9 qui
en s'imbriquant font le tour de la cornée transparente : on
trouve que sa partie postérieure 9 dans les chélonées» est
formée d'une partie médiane et presque cartilagineuse, au
milieu de deux lames celluleuses. La cornée est très-petite et
o?aIe transversalement. La choroïde est épaisse ; son pig-
mentum est d'un noir très-foncé, formant une couche inté-
rieure, et en outre pénétrant tout son tissu. Les plis qui
forment les procès ciliaires sont peu marqués. L'iris a son
ouverture ronde. Il n'existe pas de bourse ou de peigne i
l'intérieur de l'humeur vitrée. La rétine est assez épaisse, et
elle naît circulairement autour du nerf optique qui est petit.
Les humeurs de l'œil formant la partie de perfectionnement
achromatique, sont toujours ù peu près comme dans les oi-
seaux. Le crjstallin est cependant beaucoup plus convexe,
et surtout dans les espèces tout-à-fait aquatiques : il est en
général fort peu large.
Dans l'appareil de perfectionnement accessoire, on trouve
six muscles tout-à-fait disposés comme dans les oiseaux, et
en outre un muscle cbo-inoide considérable.
Les paupières ont perdu leur demi-transparence, et elles
sont couvertes comme le reste du corps, d'espèces de pla-
ques polygones épidcrmiqucs : rihférieure est aussi la plus
grande, la plus mobile. Toutes deux sont bordées d'es-
pèces de tubercules sub-écailleux, sans trace de cils. II y a
cependant toujours un muscle orbiculaire formé de deux
parties, une Supérieure et l'autre inférieure.
J'ai vu en outre un muscle qui naît de la sclérotique , au
même point que le muscle de la troisième paupière ; il se
DANS LES REPTILES. I^i5
porte de suite en dehors en se courbant un peu , et se ter-
mine à Tangle externe des paupières.
Enfin il y a une troisième paupière » à très-peu de chose
près disposée comme celle des oiseaux, mais beaucoup
moins étendue et moins mobile : elle n'est mue que par
un seul muscle analogue du pyramidal des oiseaux; c'est un
muscle qui naît au-dessus du nerf optique» qui se recourbe à
aon côlu externe , passe sous le globe 9 et sort fers le milieu
du bord inférieur pour se terminer par un petit tendob grêle
à la troisième paupière.
L'appareil lacrymal est formé de deux masses glanduleuses»
un peu comme dans les oiseaux» et souvent fort considé-
rables : l'une interne et inférieure ; c'est la plus petite ; je
ii*eu ai pa;} vu les canaux excréteurs; l'autre supérieure et
externe ; elle est beaucoup plus grosse et conique. Sa base est
sur le bulbe; les cryptes nombreux qui la composent parais-
sent s'ouvrir dans une sorte de lacune profonde dans Tangle
externe lui-même.
Quelque soin que j'aie mis à chercher des pores lacry-
maux, je n'en ai trouvé aucune trace » non plus que de sac
nasal.
Quant à la cavité protectrice formée par le système osseux»
elle est encore très-grande » très-ouverte en arrière » et tout-
à-fait latérale. Mais pour les os qui la composent, il y a déjà
quelque différence j comme nous le verrons dans l'étude du
squelette.
Comme cet ordre des chéloniens renferme des espèces qui
sont plus ou moins terrestres» et plus ou moins aquatiques»
et même qu'il en est qui font une sorte de passage à Tordre
suivant , on peut concevoir qu'il y ait quelque différence dans
la forme plus ou moins convexe des humeurs» et surtout du
crystallin ; mais en général elles sont asseï peu connues »
et d'ailleurs il est aisé de concevoir qu'elles doivent être fort
peu considérables.
4i4 i>£ l'appareil de la tuk
jdo-Mu- DaDB les crocodiles , qui forment le second degré d*orgaDi<^
ocjti'iiet. sation dans cette classe 9 l'œil est presque complètement sem-
blable à celui des cbélonicns.
Sa figure est presque sphérique» la cornée^formant cepen-
dant une conyexité assez considérable. La sclérotique est
assez peu épaisse 9 presque noire, à cause de la couleur de la
cboroîde qu'on Toit au travers ; elle l'est un peu davantage
antérieurement yers le cercle ciliaire; mais il n'j a aucune
trace de pièces osseuses. La cornée transparente est épaisse et
fort convexe. La choroïde 9 assez mince, comme fibreuse à
l'extérieur 9 est couverte d'un pigmentum noir abondant. Les
procès ciliaires sont bien distincts, plus longs vers l'extré-
mité pupillaire, et dépassent beaucoup l'origine de Pîris;
celui-ci est assez lisse, coloré en avant d'un jauns pâle; en
arrière il est plus mou, et couvert d'un pigmentum noir
abondant. Son orifice ou la pupille verticale est très-contrac-
tile , courte et arrondie à ses extrémités. La rétine est fort
épaisse, molle, pulpeuse, sans fibres visibles; elle enveloppe
une grande partie du globe de l'oeil : à son origine du nerf
optique est un cercle noir , c'est-à-dire qu'on aperçoit la
couleur de la choroïde Serait-ce un rudiment du peigne des
oiseaux ? Quant aux humeurs , je ne connais que le crjstal-
lin qui a la forme d'une lentille peu comprimée, et dont les
diamètres sont comme 3 : 4 environ : la calotte postérieure
est toujours un peu plus convexe que l'antérieure. La capsule
qui le contient est assez épaisse , ou du moins est telle après
sa macération dans l'esprit-de-vin. Je n'ai pu me faire au-
cune idée de l'humeur vitrée.
La loge osseuse oi]k se place le globe de Toeil , est grande,
latérale, supérieure, et formée à peu près comme dans les
oiseaux. Elle laisse une grande étendue de la partie supérieure
du globe de l'œil à découvert , et la peau qui le recouvre en
cet endroit, est soutenue par une pièce osseuse, comme
dans beaucoup d'autres reptiles.
DANS tES HEPT1LE8. 4*^
L'œil est ma par des muscles presque lout-ft-fait semblables
à ce qui a lien dans les oiseaux, quatre muscles droits et
deux obliques, l] y a en outre une sorte de pctîl muscle
(.-hoanoide qui naît en pointe au fond de l'orbile , s'élargil et
occupe tout le côté externe du ncrropliquCf â son entrée
dans le globe de J'dil.
Les paupières sont aussi au nombre de trois. Des detix
horiionlales , rinférieure, la plus grande* est aussi la plus
mobile : il yn cependant encore un muscle élèrateur de la
paupière supérieure, et en outre un muscle droit, qui du fond
de l'orbile va à la commissure externe des deux paupières,
comme dans la tortue. La paupière verticale est tout-à~fait
semblable à ce que nous venons de Toir dans les cbcloniens :
elle n'est également mue que par un seul muscle pyramidal
qui s'attache à la partie supérieure et interne de la face pos-
térieure du globe de l'œil, se recourbe autour du nerf op-
tique, puis descend vers te cAlê inférieur, où il s'altiicbe à la
paupière. Celle-ci est fort large, très-mobile el translucide.
Il y a une assez grasse glande lacrymale interne, et un
orifice très-grand ù l'angle interne de la réunion des deux
paupières. Cet orifice conduit dans un sac nasal considérable
qui se place au côté exltrne de la cavïlê olfactive, dans la
moitié de la longueur du niust^nu. Ce sac, qui se termine en
arant par un ci^l-de-sac arrondi , est lapiasé par une mem-
brane muqueuse épaisse • molli- et comme pitiiilaire. Il m'a
para qu'il communique avec la fosse nasale , à peu près vers
le milieu de son étendue.
Les SBurtens se rei'semblent beaucoup sous le rapport de tet "
l'organe de la vision. Aussi n'y a-t-il presque que les geckos
et les caméléons qui demandent une description particu-
lière.
Dans les geckos, la forme du globe est aussi A peu près •"■■'
sphéroïdale; le diamètre autèro-postérieur étant cepeadant
plus court qu£ les autres.
4i6 DE l'appareil de la vus
La sclérotique, qui paraît noire, est sooteooe enafant
d'uoe manière éfidente par une série de pièces osseuses,
larges , et peu ou point imbriquées. La cornée transpareote
est très-bombée. La cboroïde a des procès ciliaires extrade-
ment fins, et même ils ne sont sensibles que parce qu'ils
laissent au-devant du crystallin une peliCe tone noire. L'iris
estasses large, et Touverlure de la pupille est ofale et ter-
ticale comme dans le crocodile. La rétine est fort épaisse,
molle , blanche , sans stries ; au milieu de son entrée dans le
globe , il y a une tache noire , mais sans aucun filet qui en
partirait. Le cryslaMin est presque complètement nphérique.
La cavité orbitaire n'offre rien de remarquable. Les muscles
ne sont qu'au nombre de quatre; ils sont fort petits et asses
peu régulièrement placés. Je n'ai tu aucune trace de muscles
obliques.
Il n'y a pas de paupière proprement dite; i peine ToltHm
un petit bourrelet qui borde la cavité orbitaire dans sa'ci^
conférence, surtout en dessus.
On remarque cependant à l'angle interne un petit pli qui
est le rudiment de la troisième paupière.
La conjonctive est bien distincte, et semble une sorte de
cornée transparente.
MoiUoa, L'œil du caméléon est assez^gros et sphérique ; Taxe étiot
cependant un peu plus long que les deux antres diamètres.
La sclérotique, mince en arrière, est soutenue en avant par
un cercle d'écaillés. La cornée est fort petite, mince et tres-
saillante. L'iris est par conséquent très-peu large ; il est
formé d'une lame argentée en avant, et d'un enduit noirea
arrière. Je n'ai pu apercevoir de trace de procès ciliaires; et
cependant le ligament de ce nom est large et très-adhéreot.
La pupille est ronde. La rétine est fort épaisse, le nerf op-
tique s'insérant un peu en dedans de l'axe. On y distingue
aussi une sone postérieure plus épaisse, et une sone antérieure
plus mince , qui s'étend jusqu'à l'iris. La crystallin est prei-
DANS LEâ REPTILES. 4>7
que Ephérique et extrf^me^ent petit. Les muscles de l'ceil du
catnéléoa soDl proportionoelleiDent fort; ; du rcsie U n'y en
a que six comme de coutume. Les puupiËrea sont citrGme-
ment peu fendues. La peau, parvenue devant le globe de
l'œil» en prend un peu la forme, sans perdre de son épuis-
seur ni mSme de ses lubercules, se ride circulairement. et
présente uue iris-petite fente horitonlale, un peu en dedans
de l'aie de l'ceil. Au-dc&soua de ce voile cutané existe un
muscle orbiculaire fort épais qui adhère â la sclérotique.
Les autres sauriens dont j'ai disséqué l'œil, c'est-A-dirc les
lophyres , les iguanes , les anolisi les léiards , les orvets et
mCtue les ophysaures, ne m'ont offert que des différences
prasque inappréciables.
Tous ont le globe de l'œil sphérique et la cornée saillante.
La sclérotique est toujours soulL'uue en avant par un cercle
de lames osseuses. J'ai coDSlaiiunent remarqué des procès
ciliaircs. Mais ce que j'ai trouvé de plus remarquable, c'est
un petit corps noir, conique, contenu dans le corps vitré, et
qui de la rétine se dirige vers le crystullin ; il en reste cepen-
dant asseï éloigné : c'est sans doute l'analogua du peigne des
oiseaux. Tous ces animaux ont le même nombre de muscles
disposés comme dans les ovipares. La partie supérieure de
l'orbite e»t formée par une avance dermoïde soutenue par
quelques pièces osseuses : il y en a cinq dans les lézords.
Tous ces animaux ont encore la paupière inférieure plus
large et plus mobile que la supérieure; et ille ufTre couslam-
ment à l'intérieur une petite plaque ovule, cartil.igineuse et
lisse. J'ai aussi toujours remarqué une troisième paupière,
mais peu ou point mobile. Quelquefois il y a en oulre une
sorte de caroocule lacrymale dans un très -petit repli sig-
moïde.
L'appareil lacrymal parait au contraire varier beaucoup.
La paupière verticale qui a quelque rapport avec celle des
mammifires pour la forme, a souvent à son cOté interne
1. 2-}
I
'4i8 DE l'appareil de la vue
une glande asseï considérable. J'ai rarement vu d'one ma-
nière certaine les pores lacrymaux 9 mais j'ai toujours troufé
que le trou de Tos unguis contenait un large canal qui s'ou-
vrait quelquefois d'une manière évidente dans la cavité na-
sale » comme dans les lophyres. Les anolis m'ont offert un
éanal lacrymal fort analogue à ce que nous avons décrit dans
le crocodile.. Dans un iguane 9 j'ai trouvé ce sac encore plus
grand proportionnellement 9 et ne s'ouvrant dans la cavité
nasale que tout près de son orifice extérieur.
ophiaiens. Les scrpcns dont j'ai disséqué l'œil ont le globe oculaire
sub-sphérique comme les sauriens; sa structure intérieure
est du reste presque tout-à-fait la même ; la sclérotique n'est
cependant pas soutenue antérieurement par des pièces os-
seuses 1 et le crystallin m'a paru encore plus sphériqne ;
la pupille est toujours ronde.
Quoique cet œil paraisse immobile, il ne l'est cependant
pa.«, et en effet il est pourvu des mêmes muscles disposés
de ta même manière que dans tous les animaux ovipares $
c'est-à-dire quatre droits et deux obliques.
Il n'y a pas plus de paupières véritables que dans les
geckos ; mais la peau qui pasîic au-devant de l'œil n'est ce-
pendant pas adhérente à la cornée 9 comme dans ceux-ci.
Cette peau forme une sorte de bourrelet palpébral plus ou
moins épais , autour du bord orbitaire auquel elle est m^line
jointe par une lame Gbreusequi va ensuite tapisser l'o/bite;
au delà, la pead devenue conjonctive, se moule exacte-
ment sur la cornée transparente, mais sans y adhérer. Cette
peau est composée d'un derme fort mince et transparent, et
d'un épiderme qui s'en détache aisénicnt, comme dans tout
le reste de la peiUi, et qui est encore plus transparent que
partout ailleurs.
Il existe dans toiiles les espèces que j'ai disséquées une
sorte de glande lacrymale logée en arrière, qtielquefois en
grande partie hors de l'orbite, comme dans les couleuvres,
DANS LES REPTILES. iÇl^
mais qui pi'Dëlre dans celiii-cf, pnsse derrii-re le globe de l'œil
auquel ellu adht're fortetneut, ce i]irig;e en arnni en s'amiQ--
cissaiil ; mais je ne suis pas certain qu'il eu naisse de canal
excréteur.
C'csl celle ghnde que quelques auleurs ont regardée
comme l'anuloguc de la parotide < et comme sécrétant le
veuio dans la ripère, ce qui est furt douteux; en effet it est
certain qu'elle est plus grosse dans la eoiileurre que dans cet
animal.
Quelque soin que j'aie mis â la recherche d'un appareil
lacrymal, c'est- il-dire à trouver un ou plusieurs pores la-
crymaux , un canal ou sac lacrymal qui s'ouTrirait dans les
narines cbei les serpens, je conviens que je n'ai pu y réus-
sir; et cependant je n'ignore paj qu'il y a un trou énorme
dans l'os lacrymal. Voici ce que j'ai vu sur un serpent A
sonnette de plus de deux pieds de long, La glande lacrymale
est beaucoup plus petite que dans les couleuvres; elle n'est
pas extra-orbi taire. Elle est composée de deux ou trois lobes
collés contre ta sclérotique même , entre elle et le périoste
de l'orbite : le plus antérieur s'amincit et se prolonge jus-
qu'au prétendu trou lacrymal, maij sans s'y enfoncer, ou
au tiioius que trés-peu. L'organe qui passe dans ce trou n'est
autre chose que le nerf natal de l'ophtalmique; il est mi^mc
liHt gros. Lorsqu'il en est sorti, il se divise en deux fais-
'•Muix de filets; les uns vont en dedans k In poche olfactive,
^iH les autres en dehors, h la peau qui avoislne l'espace de
H^^Mnier dont nous allons parier. Dans le sinus qui se trouve
^HÏBUe ia conjonctive et la membrane Gbreuse qui tapisse la
^■W^M erbiiaire. on trouve à r.nngle interne un eoroncement
■ •M'undibuliTorme que j'avais d'.ibord pensé être ouvert et
pouvoir communiquer dans le canal lacrymal; mais quoi-
que! suit asseï large, it n'est pas ouvert: il est fermé par
une membrune Irès-Gne. Je u'ai pu y faire passer ni air, ni
eau, ni mercure
37.
420 DE l'appareil DE LA VUE
Quoique je D*aie pas disséqué l'œil de tous les genres
d'ophidiens 9 l'analogie ne permet guère de douter qu'ils
ne doivent offrir de différences que dans la grandeur pro-
portionnelle.
U est un petit groupe , le thjphlops^ qui n'a aucune trace
d'œil à l'extérieur.
Les bimanes et les amphisbënes ont en général l'œil plus
petit que les autres serpens , et le bourrelet palpébral beau-
coup moins marqué.
Il l'est déjà bien davantage dans les boas et même dans les
couleuvres : l'œil est aussi plus grand.
Les vipères l'ont peut-être plus petit, et surtout plus en-
foncé , par la grande saillie du rebord orbltaire supérieur.
Cela est encore plus marqué chet les trigonocéphales et les
crotales.
Je parlerai ici, ne sachant trop où le faire plus convena-
blement, d'une sorte de larmier, jusqu'à un certain point
analogue à ce que nous avons nommé ainsi dans plusieurs
ruminans , et qui se remarque au-devant de l'œil ^ en arrière
de la véritable narine, dans les trigonocéphales et dans les
crotales, c'est-à-dire dans les serpens les plus yenimeux:
c'est un enfoncement assez profond de l'os maxillaire, dans
lequel pénètre la peau amincie, mais cependant pourvue
d'épiderme. Cet enfoncement extérieur communique avec
un sac plus intérieur qui se loge aussi dans ce même enfon-
cement osseux , par une espèce de sillon extérieur qui se
porte vers le bord antérieur de l'orbite. En cet endroit ce
sillon pénètre dans un canal à moitié osseux et à moitié
membraneux, qui conduit à la poche interne. La membrane
qui la tapisse e^t fine, assez molle ^ mais ne parait pas
crypte use : l'épiderme en effet j pénètre comme dans l'ex-
terne.
BANS LBS AMPHIBIENB.
D. Dans les anifAibUns.
Oq trouve encore dans cette classe des différences asset coniid.im.aiu
considérables dans chaque groupe qui la compose; mais en
général l'œil a déjà quelque chose de celui des poissous.
Les pipas ont l'œil excessivement petit; il n'j a pas de DiKrcain
trace de paupière, et ta peau se dispose au-devant de l'or-
gane comme dans les geckos et les serpene. Je n'ai pu aper-
CETOÎr de muscles de l'œil, peut-être à cause de leur peti-
tesse. La sclérotique est trè'B-moIle j le crystallin sphérique et
la pupille ronde.
Les grenouilles ont an contraire l'œil fort gros et 1res- cwnMiiiipi
saillant. Le globe csl sphérique, la sclérotique est assez
dure t comme cartilagineuse, surtout en avant, comme dans
les poissons, et par conséquent sans distinction d'écaillés.
Elle a une certaine transparence qui permet d'apercevoir, h
Iraven, la couleur nacrée ou noire de lacboroïde. La cornée,
est grande et trés-bombée. La choroïde, qui est d'im beau
noir ù sn face interne, csl argentée ou nacrée dans b partie
antérieure de sa face externe , ù peu prés comme dans les
poissons. Je n'ai pas vu de procès ciliaires complets; cepen-
dant la face interne du ligament ciliairc offre un cercle de
petits tubercules qui se prolongent en plis tout autour de
l'uvée , et cette espèce de cercle ciliaîre adhère fortement ù la
capsule du crjslallin. L'iris, très-noir en arriére, est d'un
blanc doré en avant. La pupille est sub-rhomboîdale. La ^^
Mii£line est fort épaisse, elle naît d'un espace ovalaire assct ^H
Bmserré, que forme le nerf optique dans I.; bulbe , et elle ^H
■e prolonge bien évidemment, sans diminuer d'épaisseur, ^^
jusqu'à la capsule du cryslallin. L'humeur vitrée est asseï
abondante. Le crjstallin est presque sphérique et petit.
Les muscles de cet toïl sont deux obliques antérieurs, qui
du c9té interne de l'orbite se portent l'un au-dessus et l'autre
A
422 DE l'appareil DE LA YDE
»
au-dessous du globe, et deux postérieurs qui se disposent à
peu près de même, si ce B*est qu'ils Tiennent de l*orbite 4
l'entrée du nerf optique. On trouTe en outre un muscle
choanoîde assez épais qui enveloppe celui-ci.
Quant aux paupières , les grenouilles offrent encore une
disposition nouvelle; elles ne sont réellement qu'au nombre
de deux; mais Tinférieure sert de paupière nyctîtante. La
supérieure, formée par une partie de la peau qui termine
l'orbite en dessus , est immobile ; mais elle suit le mouve-
ment de l'œil quand il s'abaisse. C'est la paupière inférieure
qui se meut le plus dans la fermeture de l'œil. Elle est très-
grande 9 sigmoîde , fort mince et translucide, si ce n'est sur
son bord : quand elle se ferme , son bord supérieur passe
sous la paupière de dessus. Il entre réellement un muscle
abaisseur dans sa composition ; mais elle est relevée par uo
mécanisme singulier. De chacune de ses cornes natt un ten-
don commun qui glisse dans un petit anneau à chaque angle
de l'orbite, et passe derrière le globe de l'œil, en s'enfonçant
entre les parties supérieure et inférieure du muscle choa-
noîde. Ce tendon, à peu près dans son milieu, donne inser-
tion à un assez petit muscle carré obliquement dirigé de de-
hors en dedans, et qui vient de la sclérotique.
^ Cette paupière peut être considérée comme formée à la
fois de la paupière inférieure et de la troisième. On trouve
cependant à sa face interne un autre repli sigmoîde fort
mince et assez large.
On remarque en outre dans ces animaux une sorte de mem-
brane musculaire qui tapisse l'orbite dans toute sa partie in-
férieure , en s'insérant en arrière , au-dessous du muscle
cboanoide,. et en avant à tout le bord orbitaire : nous en
verrons l'usage.
Je n'ai pas trouvé de glandes ni de canal lacrymal dans
ces animaux.
Les crapauds ne diffèrent des grenouilles et des rainettes
DANS LES AMPIIIBIENS. • ^23
qui se ressemblent complètement 9 qu^en ce que la paupière
supérieure est plus renflée, plus tuberculeuse , ce qui lui
donne un peu Taspect d*un sourcil* et que l'inférieure e^t
moins large et moins mobile.
Je n'ai rien trouvé dans l'œil de la salamandre qui mérite
d'être noté, si ce n'est que fort saillant dans l'air, il s'en-
fonce beaucoup sous l'eau, comme dans les grenouilles.
La choroïde ne paraît distincte de l'iris qu*à cause d'une ligne
moins noire en dedanï» du ligament ciliaire. L'ouverture
de la pupille est transversale. La rétine est remarquable
par son épaisseur supérieure ù celle des antres membranes,
quoique le nerf optique soit fort petit. Le crjstallin est
purfuilement i^pLéi ique , et cependant la cornée Irapsiparcate
est assez bouibée. Des six muscles ordinaires, le droit ex-
terne offre quelque chose de singulier en ce qu'il se recourbe
autour d'une sorte de petit muscle choanoîde.
Il y a encore des espèces de paupières borisontales for-
mées par un repli très-sensible de la peau ; mais il n'y en a
pas d'interne.
Dans l'axolotl, je n'ai remarqué de différences avec ce qui
existe dans les salamandres, qu'en oe que les muscles ne sont
qu'au nombre de quatre , les deux obliques ordinaires , et
deux droits seulement , disposés absolument comme ceux-
ci , mais en «ens inverse , et accompagnant le nerf optique.
11 y a encore moins de paupières que dans les salamandres;
mais sous la conjonctive qui adhère au globe de l'œil , il m'ii
paru qu'il existait un sphincter ou bourrelet musculeux.
Le protée est aveugle comme le thyphlops. On ne peut
voir de rudiment d'œil qu'en enlevant la peau : c'est un
petit globule noirâtre situé au milieu d'une petite masse dt?
tissu cellulaire. La sclérotique est si excessivement mince ,
qu'on voit complètement à travers la couleur noire de la
choroïde. Il y a cependant un crystallin extrêmement petit et
sphériqnc.
4^4 1>B LAPPABEIL DE LA VUE
La cœcilie est Irès-probablement dans le même cas que k
protée. Je D'eo ai pas disséqué l'organe de la TÎsion. Quant à
la sirène 9 je ne fais aucun doute que son oeil ne diffère pas
de celui de raxolotl.
£. Dans les poissons.
ufrtUoM Dans la classe des poissons ^ l'appareil de la vue deTÎeot
ëniet de moins en moins parfait pour deux raisons; la première,
parce que ces animaux appartiennent éyidemment à un de-
gré plus inférieur de l'échelle animale; la seconde, à cause
du séjour dans l'eau auquel ils sont forcés et ne peuvent se
soustraire. On y trouve cependant toutes les mêmes parties
que dans Toeil des animaux vertébrés supérieurs.
>nM- La forme générale de l'organe ne peut mieux être comparée
qu'à celle de l'œil de l'oiseau dont on aurait enlevé la partie
tubuleuse antérieure» c'est-à-dire qu'il est hémisphérique ,
très-aplati en avant , arrondi en arrière.
^ La première enveloppe a ses deux portions bien distinctes.
léroUqiw. La sclérotique, dans sa partie postérieure, est blanche,
épaisse et molle; mais dans ses deux tiers antérieurs, elle
est formée par une lame unique , dure, mince sur ses bords,
quelquefois transparente, mais nullement composée d'é-
cailles. Elle est souvent évidemment irrégulière à l'exté-
rieur , et même dans sa circonscription postérieure. La cor-
Donëe. née transparente est évidemment plus mince au milieu
qu'à la circonférence, ou à l'endroit où elle se joint avec la
sclérotique proprement dite : elle est toujours fort aplatie
en avant , et concave en arrière.
»oroide. Immédiatement au-dessous de la sclérotique , on trouve
une lame d'un blauc nacré qui entoure tout le globe de l'oûl
jusqu'au bord même de la pupille. Ici on ne peut avoir de
doutes sur la similitude de cette lame de la choroïde et de
la lame antérieure de l'iris > puisqu'à peine le ligament ci*
DANS LES POISSONS. ^2S
luire les sépare-t-il. Il Tnut regarder celle lame comme un
véritable pigmentum extérieur h la choroïde.
La choroïde elle-même forme une couche qui enveloppe
tout le globe de l'œil, et qui se continue arec l'iris : elle
«s! bien évidemment Tasculaire. Au point de réunion de ta
choroïde avec l'iris, où se fait l'itdbùrence avec la première
enveloppe, se voit un véritable ligament ciliaire, mais il est
fort peu considérable, m£me dans le chèilodiptère aigle.
L'iris est formé d'une lame argentée qui fait partie du pig-
mentum eilérieur; elle s'enlève en effet avec la plus grande
facilité, et d'une lame noire en arrière ; il est fort peu vas-
culaire, et par conséqii<;nt peu conlraclile. M. de Lacépède
dit cependant que quelques espèces peuvent assez coolracler
leur pupille pour lui donner la forme d'une fente verticale
ou horiiontalc ; mais il ne cite pas tes espèces du poissobs qui
jouissent de celte faculté'
Il parait qu'il n'y a presque jamais de procès eilinires,
même daos les plus grands poissons osseux; mais i. l'eadroit
où se termine la choroïde interne , se voit une sorte de petit
bourrelet qui déborde un peu sur l'iris, ou mieux sut- l'uvêe,
qui est d'un noir velouté, différent de celui de la choroïde.
On ne distingue cependant aucun pli dans la circonrérence,
ou au moins fort rarement, et dans une partie de son étendue
seulement.
L'organe auquel on a donné, on ne sait trop pourquoi, i
le nom de garnie choroïde, forme une sorte d'anneau plus
ou moins entier, autour de l'entrée du nerf optique dans le
bulbe de l'œil : il est situé entre la choroïde pruprement
dite et son pigmentum extérieur argenté. Cet organe me
paraît entièrement vasculaire ; il est rouge , et l'on en voit
sortir évidemment les vaisseaux qui vont former la mem-
brane. 11 se compose de deux parties qui s'inscrivent : l'una
interne, est un large sinus veineux dans lequel on voit arri-
ver des veioes qoi ont quelquefois traversé une couche de
a rctinc.
I humeurs
iqoetue.
fsUUiiie.
426 DE l'appareil de LA VUE
graisse située entre la sclérotique et la choroïde, et duquel
sortent d'autres plus fines et plus nombreuses : ces Yeines
semblent traverser Tautre partie de cet organe ; c'est une
portion de cercle plus ou moins étendue 9 d*un rouge brun,
presque comme du cruor. Je n'y ai reconnu aucune trace
d^organisation. J'ai surtout bien vu la structure veineuse de
oet organe dans le poisson saint-pierre ( zeusjaber^ L. ) : je
le désignerai dorénavant par le nom de ganglion vasculaùv
choroïdien,
La rétine est fort épaisse; on la voit évidemment finira la
circonférence de Tuvée , par un rebord assez épais. Elle sem-
ble composée de deux membranes ; Tune interne , épaisse .
molle, grisâtre, comme pulpeuse, qu'on détache avec la
plus grande facilité des enveloppes extérieures. On la voit
sortir évidemment du nerf optique. Il reste alors appliqué
contre la choroïde une autre membrane fort épaisse , Irès-
grésillée ou plissée dans tons les sens. Est-ce une oiatièrc
déposée ? La connexion de la rétine avec le nerf optique â«
fait quelquefois un peu comme dans les oiseaux ; c'est-à-dire
que celui-ci élargi en forme de membrane, et plissé de ma-
nière k\ paraître cylindrique, se déplisse, s'épanouit en tra-
versant les enveloppes ; et c'est des irradiations de cet élar-
gissement que sort la rétine. Quelquefois le nerf optique est
divisé en plusieurs parties, comme dans le chéilodiptère
aigle.
Quant aux humeurs de l'œil , la première ou aqueuse est
nulle ou presque nulle, tant la cornée transparente est plate,
et le crystallin saille en avant en soulevant l'iris.
Le crystallin est au contraire très-considérable, au point
de remplir presque tout le bnibe : il est presque tout-à-fait
sphérique. On y distingue bien les fibres qui se dirigent du
pôle antérieur au pôle postérieur. Ce que j'ai remarque de
plus singulier, c'est qu'il y a une sorte de peigne ou de bride
qui s'attache à sa capsule : c'est une production courte.
DANS LES POISSONS. ^27
un peu conlquct de couleur blanche, et qui provenant de
Torigine linéaire de la rétine, parait 9'attachcr au côté infé-
rieur et externe de l'uvée pour se diriger ensuite obliquement
vers le bord interne et inférieur du crystallin. J'ai vu cette
disposition d'une manière indubitable sur une très-grande
perche marine, sur un trigle, sur un muge, etc. Sur une
truite disséquée très*fraiche, ainsi que sur un xée, un hro*
chet, etc., j*ai trouvé en outre une autre bride supérieure.
L'humeur vitrée ne peut-être que très-peu considérable, ^'^^^'^
à cause de la grande saillie du crystallin. La membrane
hjaloîde est fort évidente*.
Le globe de Tœil est encore contenu dans une cavité, mais Vothn
elle D*est pas entièrement formée par les os ; sa profondeur
est augmentée par le repli d'une partie de la peau épaissie , t^* paopk
presque gélatineuse et translucide , qui est plus considérable
en avant ou en dedans, et en arrière ou en dehors. C'est de
ce rebord, qui peut évidemment être regardé comme un
bourrelet palpéhral , que sort la peau amincie ou conjonctive
qui passe au-devant du globe de l'œil, en adhérant d'une
manière constante à la cornée.
On trouve quelquefois un indice de paupière interne dans
une autre masse comme gélatineuse, placée dans le grand
angle de l'œil , et qui est indépendante de celle qui fait le
tour de l'orbite; mais elle est complètement immobile.*
Les muscles qui meuvent l'œil des poissons sont toujours Leamutc
au nombre de six, quatre droits disposés comme à l'ordi-
naire , mais inégaux , l'externe étant beaucoup plus court
que l'interne ; et deux obliques fort longs qui Tiennent pres-
que du même point de la partie antérieure et la plus pro-
fonde de l'orbite « pour se terminer l'un en dessus , et l'autre
eo dessous du globe oculaire.
Nous venons de Toir qu'il n'y a pas de paupière propre- V^pp"'!
ment dite ; il y a encore moins d'appareil lacrymal.
Les différences que présentent les poissons dans Pappareil ^^^U^s
428 DE l'appareil de LA VUE
de laTisioii 9 semblent deToir être assez peu considérables , du
moins quant au milieu dans lequel Tanimal doit virre , puis-
que aucune espèce ne le peut ailleurs que dans Peau ; mais n'y
aurait-il pas quelques différences déterminées par la profon-
deur à laquelle les poissons se tiennent babituellement ? c*est
ce qui nous paraît probable. La nature 9 ou mieux la densité
du fluide que ces animaux habitent, n'aurait-elle pas aussi
quelque influence sur la structure et la forme des humeurs
de l'œil; c'est ce que l'on peut conceToir, mais ce qui n'est
pas probable 9 puisque certaines espèces habitent altematÎTe-
ment la mer et les eaux douces.
Quoique la nourriture des poissons paraisse être presque
constamment animale , il est possible cependant d'admettre
que les espèces les plus Toraces» qui attaquent et poursuireat
les autres poissons , derront avoir l'appareil de la yision plus
développé que les autres.
J'ai aussi remarqué que les poissons voyageurs et de haute
mer 9 ont tous des yeux très -grands, très -développés 9
comme les maquereaux , les harengs , les merlans, etc. , tan-
dis que les espèces sédentaires et littorales offrent une dispo-
sition contraire. Les espèces qui vivent habituellement dans
la vase, et par conséquent dans des lieux où la lumière ne
pénètre pas, ont en général l'organe de la vision moins dé-
veloppé que celles qui vivent dans l'eau transparente, et
surtout que celles qui viennent souvent à sa surface.
C'est en effet parmi les premières que se trouvent les
deux seules espèces de poissons qui soient entièrement pri-
vées d'yeux. L'une appartient à la sous-classe des poissons
osseux ; c'est la cœcilie de Brander , ou l'aptérichte de
M. Duméril : l'autre à celle des cartilagineux; c'est la
myxiné. J'ai disséqué celle-ci avec soin , et il m'a été abso-
lument impossible de trouver le moindre indice d'œil au-
dessous de la peau. On remarque bien, même à Textérieur,
une sorte de petit renflement colore à l'endroit où l'œil de-
m»»
DANS tES POISSONS. 4^9
Trait sire; mais cq enlevant la peau j'ai IrouTé que celte
saillie est formée par un amas de petits grains vers lesquels
arrivent des filameos nerveux et vasculairea. Le rudiment
de t'organe avait-il été décomposé?
Il nous semble au contraire que les espèces qui ont les
yeux presque toul-it-fait il plat sur la tSIe, comme les raies,
les pleuronecles , par exemple , ont dans une sorte d'avance
de Tiris un moyen d'empêcher l'action trop vive des rayons
lumineux. Dans les pleuronecles, ce n'est encore qu'une
asseï petite saillie; mais dans lef raies, celte saillie figure
une palmelte joliment découpée , et formée comme tout le
reste de l'iris.
¥ aurait-il des différences qui tiendraient il la dégradation edu
animale ou cIassique?c'cst-A-dire, les poissons cartilagineux,
qui me semblent devoir Ëtreplacésâ lu un de la classe, offrent-
ils quelques différences avec les poissons osseux? C'est ce
qui est évident , mais les différences sont peut-Ëtre l'aTanlagc
des premiers.
La sclérotique, dans les poissons cartilagineux, est asseï
souvent enlicrement de la nature du reste de leur squelette ,
et on trouve dans les squales, par exemple, qu'elle se ter-
mine en arrière par une sorte de tubercule plus ou moins
lillant sur lequel l'œil peut tourner dans ses mouvemens.
lans la squatinc, le pédicule a acquis tout son développe-
ment; il forme en effet un long stylet articulé, comme
Perrault l'a observé depuis long-temps : il y ea a un égale-
ment dans les raies.
La cornée transparente ne diffère pas de ce qu'elle est
chei les autres poissons. La choroïde me parait aussi peu
différer; cependant je ne crois pas qu'il existe chez eux de
pigmenlum argenté, pas plus que de ganglion vasculaire
choroïdien ; et il m'a semblé au contraire que dans le squale
pèlerin j'ai vu des procès ciliaires. Nous avons parlé plu5
haut de la palinetle des raies , et ce qui prouve que cela tient
ti
4^^ ^^ l'appareil de la vue
plutôt à la positioD des jeux qu'au groupe naturel, cVst que
les squales n'en ont aucune trace.
La rétine n'offre non plus rien de particulier. Les hu-
meurs de Toeil sont dans le même cas. Le crjstalUn est tou-
jours tout-à-fait sphérique. La cayité orbit^ire est ordinai-
rement assex profonde. Les muscles moteurs de FœH n'offrent
pas de différences susceptibles d*être rapportées. Les fausses
paupières sont peut-être quelquefois plus marquées , surtout
l'interne , comme dans tous les squales bleus,
les pois- Si Ton trouve u peine des différences entre les deux sous-
gnalho- *■
itet 011 classes des poissons , à plus forte raison n'en existera-t-îl
guère entre les différens groupes plus ou moins artificiels
qu'on y établit. En effet, j'ai disséqué l'œil d'un assez grand
nombre d'espèces , dans les principales familles qu^on a for-
mées dans la section des poissons osseux squammodermes.
Les différences que j'ai observées ne m'ont paru porter que
sur un peu plus ou un peu moins de développement de l'or-
gane, sur sa position plus ou moins latérale ou supérieure,
plus ou moins éloignée du bout du museau , ce qni dépend
de l'allongement de celui-ci, mais jamais sur les parties es-
sentielles de l'œil. On trouve cepenclant aussi quelques diffé-
rences dans U forme et dans l'étendue du ganglion vasea-
laire choroidien ; peut-être même ces différences sont-elles
assez fixes ; mais elles sont trop peu importantes pour nous
arrêter ù les détailler.
Les poissons qui forment la seconde section des poissons
osseux, ou les hélérodermes, ne nie paraissent pas non plus
beaucoup différer entre eux.
les pois- On trouve peut-être un peu plus de différences entre les
I dermo •
ntes ou espèces de la sous-classc des cartilagineux : ainsi l'esturgeon
a l'œil des poissons ordinaires.
Les chimères s'en rapprochent beaucoup : cependant la
sclérotique est molle , flexible.
Les raies ne diffèrent des squales , qu'en ce que dans celles-
DANS LES POISSONS. ^3l
là, le globe est déprimé à sa partie supérieure « et n'est pas
prulégé par l'orbite.
Les lamproies ont un œil cucorc asses gros : la scléro-
tique est molle.
Nous allons terminer par la description de quelques ano* ABomaiirt.
inaliei».
La plus remarquable parmi les poissons tétrapodes abdo-
minaux est celle des anableps. Dans toute la petite l'amille
à laquelle ce poisson appartient j les yeux sont fort saîllan»^
quoique petits, supérieurs et très-rapprochés ; mais dans
l'anableps, la cornée transparente est subdivisée par une
barre transversale, opaque, en deux cornées, une supé-
rieure et l'autre inférieure, ayant chacune une courbure
particulière ; et comme l'iris adhère à la bande opaque de la
cornée , il en est résulté deux iris et deux pupilles « une pour
chaque cornée. Il n'y a cependant , comme le fait justement
observer M. de Lacépède , de qui nous empruntons la des-
cription de cette anomalie « qu'un seul œil de chaque côté ;
et en effet il n'y a qu'un crystallin, qu'un nerf optique , etc. ;
et ce qui prouve que ce n'est qu'une anomalie , c'est que
dans l'état de fœtus, ce partage des orifices n'existe pas.
Une anomalie au moins aussi singulière, et qui a quelque
analogie avec la précédente , est celle que présente les pleu-
runectes dan:^ la position des yeux, qui ne sont plus symé-
triques mais placés tous les deux d'un même côté , à cause
de la torsion de la tête , comme nous le verrons plus tard»
Je n'ai, du reste , remarqué aucune différence dans le déye-
loppement, et encore moins dans la structure et dans les
muscles des deux yeux de ces pois:<ons.
Ce serait une singularité encore bien plus anomale que
celle des yeux du styléphore , tels que Shaw les û décrite et
figurés , si réellement ils étaient portés' ù l'extrémité d'une
colonne cylindrique ou pédouciiiés. Heureusement pour les
principes de la science , il n'en est rien; le naturaliste et le
432 DE LAPPAKEIL DE LA YUS
dessinaleur ont copié et arrangé un état d'altération éTident 9
comme je m'en suis assuré sur rindiyidu même qui a serri
à leur obsenratioo.
ÀancLB II. De l'organe et de l'appareil de la vue dans les
entomozoaires.
ifidëniiioiit Sous le rapport de cet appareil des sens^ du moina quant
^jnénin. à la Structure de Torgane lui-même 9 peut-être que ce type
d'animaux paraîtra plus reculé que celui des mollusques; et
cependant 9 en examinant la chose plus attentivement 9 on
Terra qu'il n'en est pas ainsi ; en effet il 7 a un bien plus
grand nombre d'animaux cuticules pourvus du sens de la vi-
sion que de mollusques 9 chea eux l'appareil est en outre
presque toujours beaucoup plus développé 9 proportionnelle-
ment ; en sorte qu'il est probable qu'ils doivent être plaois
avant ceux-ci.
La modification principale que les entomozoaires offrent
dans cet appareil , consiste en ce qu'il n'y a jamais de crjs-
tallîn situé dans une cavité de l'organe lui-même; que
celui-ci n'est jamais mobile 9 et existe à la superficie de la peau
endurcie 9 dont la cornée transparente et bien plus la sclé-
rotique elle-même semblent faire partie. Enfin le caractère k
plus singulier qu'offre l'appareil de la vision des insectes^ c'est
que dans un grand nombre de cas il est composé ^'un amas
plus ou moins considérable de petits organes simples situés
de chaque côté de la tête 9 outre quelques-uns de ces derniers
qui se disposent sur quelque endroit de sa partie anté-
rieure. On donne aux premiers le nom d'jeux composés 9
et aux seconds celui d'yeux simples ou de stemmales. Les
anatomistes ne jont pas entièrement d'accord sur leur struc-
ture 9 et la manière de voir la plus généralement admise n'est
guère d'accord avec la théorie dé la vision établie par ana-
logie.
DANS LES ENTOMOZOAIRES.
Ln petitesse Aei sleniiiiales n'a L-ncore guère permis de
les analyser anaiomiquemenl il'unc ntanière siinisanle; oa a
Mulement remarqué et étudié aveu soin leur nombre cl
surloirl leur disposition, parce qu'on a pu en tirer d'asseï
bons caractères loologiques, comme nous le verrons plus
loin.
Quant aux yeux oomposés, M. Alarcel de Serres, qui
s'est dernièrement beaucoup occupé de ce sujet , pense à peu
près comme Svrammerdam et U- G. Cuvier, que cliaqiie
petite cornée est revêtue i sa face inlerne pur un enduit
opaque plus ou moins coloré , auquel est dû la couleur
souvent singulière des yeux des insectes, et qui est in-
dépendant du pigmcnlum de la choroïde. Entre cet enduit
opaque et la cornée, vient se rendre è chaque facette un
filet optique qui se moule dans la concavité de celle-ci. Ces
filets optiques ont cependant traversé la choroïde et son
pigtnentum qui est constamment de couleur uoire. Celte
utembraoe est composée d'un tissu cellulaire asseï serré,
dans lequel se répandent en grande quantité des ramiGcatians
trachéalei fournies par une grosse trachée circulaire. Chaque
filet optique provient d'un ganglion nerveux, conique, pro-
portionnel à la grosseur de lu aia»e oculaire, et qui com-
munique avec le cerveau par un cordon plus ou moins cy-
lindrique.
Quoique j'aie cherche bien des fois :'i m'assurer de la struc-
ture de l'œil composé des insectes hexapodes , j'avoue n'éire
arrivé à rien qui me satisfasse complètement. J'ai obtenu
quelque chose de mieux sur une très-grande langouslc ; et
voici ce que j'ai vu.
L'enveloppe extérieure n'est presque formée que par la
cornée transparenle qui se joîul ù l'enveloppe e
dont elle parait n'être qu'une modification, surtoui
qu'elle n'admet pas de dép5t calcaire dans son tissu. En
kttxaminant de près celle cornée plu^ on moins large
I. alS
/j34 i>^ i'appareil de la vue
bée et étendue , on aperçoit qu^ sa surfoce est partagée par
une immense quantité de petites iacettes ou coroèes de
forme et de grandeur Tariables. Chacune de oes petites cor-
nées est bombée en dehors , et son épaisseur est plus grande
au milieu que sur les côtés , d*où il suit qu' elle forme une
sorte de lentille couTexo-concaTe pour chaque lebe oculaire
composant. Derrière cette cornée existe une sorte de pig-
roentum ou de membrane noire yasculaire qu'il faut regar^
der comme une véritable choroïde. En effet , elle est évi-
demment percée au milieu de chaque petite cornée par sa
petit orifice qui doit 6tre Tanalogue de la pupille. De cet
orifice part une petite production membraneuse en forme
de tube extrêiperaent court qui s'applique sur un maneloo
correspondant d'une masse considérable sub-gélatineuse, évi-
demment translucide 9 et qui est indubitablement l'analogue
du cristallin ou de l'humeur vitrée ; elle est asseï solide. Je
ne puis assurer qu'elle soit partagée en autant de parties qoll
j a de petits tubes , par le prolongement de leur enveloppe^
quoique cela se puisse concevoir ; mais il est certain que les
cloisons qui la partageraient seraient parfaitement transpt-
rentes j car la lumière passe aisément d'un côté à l'autre.
Quoi qu'il en soit, cette masse d'humeur vitrée, convexe
d'un côté esX concave de l'autre , et c'est par cette partie
qu'elle s'applique sur un gros ganglion ou renflement Be^
veux qui m'a paru aussi offrir à sa surface autant de petites
alvéoles qu'il y a de petits tubes oculaires.
Dans Diaprés cela il est évident que l'œil composé d'un insecte
le uombre.
est formé d'un très-grand nombre de petits yeux ou de tubes
oculaires 9 réunis, serrés, groupés les uns avec les autres.
Ces petits yeux sont quelquefois au-dessus de douze mille
sur un seul animal,
u place. Ordinairement , chacun de ces amas ou groupes situés de
chaque côté de la tête après les antennes, est immobile;
mais dans un certain nombre de classes ou de divisions se-
DANS LES BNTOMOZOAIRI8. 4^5
coadaireSy îl est à Textréniité d^un véritable appendice plus
ou moios allongé 9 fracturé en plusieurs pièces mobiles ^
d^où s'en cât suivi que Porgane de la vision ^ sans pouvoir
jamais âtre complètement mis à l'abri , peut être porté plus
ou moins aisément dans un certain nombre de directions,
et surtout au-deyant de l'animal.
Si ces organes ne peuvent être cachés à sa ydlonté 9 on cou*
çoit qu'ils soient défendus du choc des corps extérieurs par
une quantité plus ou moins considérable de poils qui rem**
plissent quelquefois les sillons de partage des facettes, comme
dans les hyménoptères. 11 est aussi probable qu*il doit eo
résulter quelque inconvénient pour la vision; mais c'est ce
que nous ne pouvons guère assurer.
Les entomozoaires offrent sans doute de nombreuses diffé-
rences dans la structure de leurs yeux ; mais elles ont été
jusqu'ici assez peu observées; et il faut convenir que cela
o'est pas facile. Nous allons cependant en faire coonattre
quelques-unes.
Il est évident que dans les groupes dont les espèces ne ae
nourrissent pas toutes de substances de la même nature,
00 conçoit que celles qui yi^^nt de substance animale,
<pi 'elles poursuivent et saisissent à l'état yivant, quelquefois
même au milieu des airs , doivent ayoir des amas d'yeux
beaucoup plus gros que les autres : c'est en effet ce que l'on
observe dans les carabes en général, mais surtout dans les
cicindèles , les élaphres parmi les coléoptères ; dans les li-
bellules parmi les névroptères ; les mantes parmi les orthop-
tères.
L*époque de la journée à laquelle ces animaux recherchent
leur nourriture a pu aussi avoir quelque influence sur le
développement et peut-être même sur la structure des yeux
des insectes. Aussi M. Marcel de Serres a-t-il observé que
les coléoptères lucifugcs , comme les blaps , les téné-
briona, etc., n'oi^i choroïde ni trachée circulaire , mais que
• 38.
Difltfreoces
•pêciatet
' tuivaai
La natar« de
L'époque de la
iournée à la-
quelle il wi
recherche.
436 DE l'appareil de la yve
l'enduit de leur cornée est très-foncé. Il en est de même
des blattes parmi les orthoptères. Leur cornée est aussi plus
terne et plus opaque.
D'après les obserrations de M. Marcel de Serres , TcbU àt$
insectes aquatiques n'offre que de très-légères différences.
Il fait observer cependant qu'en général leurs jeux sont plos
ternes et plus opaques.
Il est aussi quelques différences de forme dans Tœil de
plusieurs insectes entièrement aquatiques 9 et qui consistent
en ce que chaque masse oculaire est tout-à-fail latérale et di-
visée en deux parties 9 une supérieure et Tautre inférieure^
par la ligne latérale ; c'est ce que Ton voit déjà très-bien dans
les hydrophiles; dans les djtiques et les tourniquets (gyri-
nus, L.) , la séparation des deux parties est encore plus com-
plète^ en ce qu*il j a une bande opaque qui les divise on
peu comme dans Tanableps.
Le séjour doit avoir aussi une influence de la même na-
ture sur le déyeloppement proportionnel des yeux dans les
insectes. Ainsi il est probable que ceux qui vivent dans des
substances 9 dans des lieux où la lumière ne pénètre jamab«
doivent avoir, toutes chose| égales d'ailleurs 9 l'appareil de
la vision moins développé; on conçoit même qu*il puisse être
complètement nul par une sorte d*avortement.
Je n'ai pas observé 9 et je ne sache pas qu'aucun auteur
ait eu l'occasion de le faire 9 que le sexe exerce une influence
sur Tappareil de la vision des entomozoaires qui en sont
pourvus.
11 n'en est pas de même de Tâge, du moins dans le groupe
des hexapodes , et surtout chisz les espèces qui subissent ce
qu'on nomme des métamorphoses complètes, c*est-à-dire
dont plusieurs degrés de développement sont tranchés ; on
remarque alors que plus leur premier état est vermiforme,
moins il y a d'appareil de Tision > comme dans les larves
de diptères qui sont le plus souvent ayeu^s. Celles des co-
DAN6 LES ENTOXOKOAIRBB. 437
léuplùree, îles lépiilriptèrcs, ont Jcs yeui simple» «ii de:
ïiemmatcs en nombre un peu variable. Les orthoplères.
nérropIËres mËoie onl la mËme disposition d'jreUx à lOuUï
lefr époques delà *ie.
Od IrouTO aussi dans l'appareil oculaire des tmlomo-
Eoair«s quelques sin^ilarités ou anomalies plus ou uioins
ioexplicntiles. Telle est surtout la disposition de la musse
oculaire du diopsis ichiieumoïde, qui est portée sur une es-
pèce de long pédoncule immobile.
Hais les principales différences, les plus évideaies du
moins, semblent Stre usseï bien en r.ipporl avec la dégrn-
dalioii animale , el par conséquent concorder usseï bien
avec les coupes secondaires ou classiques que la loologic
introduit dans ce type. Jelous un coup d'œil sur le> princi-
pales de ces diflërences.
Tous les eniomosoaires de la claf^se des heiapodes, d l'étal
iidulle, sont pourvus de masses oculaires composées; mais
tous n'ont pas à la fob de slemmales ou d'yeui simples.
Le groupe des coléoptères , par exemple , n'en n jamais.
Quant à la forme des yeui composés , >'■ la proportion de
la masse qu'ils ferment, et même un peu A leur position,
il jr a tant de variations, qu'il seittît presque fastidieux de les
énumërer ici, d'auliint plus qu'elles sont prises en coiisidé-
ration par la loulogie.
La section des orthiipiéres qStv toujours it la l'ois des ycux
composés et des yeui lissas. Il taul cependant en excepter
te genrt! blatte, qui l'ait évidemment le passage aux coléoi>-
tère» cl les phasmes.
La forme des yeux composés est aussi fort variable , mCme
dans les genres les plus naturels de cette section.
^_. IjC nombre et la disposition des stcmmatcs paraissent ofl'rir
H^lpa caractères plus conslans.
^■l. Les hémiptères sont dans le même cas que les orthopli
Hpb ont toujours les deux espèces d'yeux.
^
2
McipodM.
M^ropodM.
438 »1 LAPrAllII. DE LA fCI
Il en en lie mêiBe <lcs léyidoplèiej , «ie» ■é¥reptèffi et
<lcs hjniéiiopléffet , cfaes lesqueb le nombre des steamutes
n'est lamab so-dessof de trois* dispofcs en triangle. Lliè-
merobe et le fourni i lion n*en ont pas.
F!reM|ue tous les diptères ont audsi i la fois des jens com-
potes et des fCemoiates an nombre de trois. Les cousins et les
yppobosqnes font oependaot exception.
Quant aux bezapodet aptères , il parait qu'il n'oot <pie des
jeux composés.
La classe des octopodes n'a {annis que des jnuz simples,
disposés d'one manière bien symétrique à la partit» antériewt
et snpévieure dn eéphaio-tboraz. Lenr nombre , leur dispo-
sition et même lenr forme , et lenr grosseur proportionneUe*
sont tellement fixes dans chaque groupe^ que les entomolo-
gistes modernes s'en sont serris avec lieauco«ip d'aTnntagei
pour étafapfir des sididirisions génériques dans la lamiile des
araignées, par exemple, qui les ont presque oonstnaunent
au noiQbm 4le quatre paires. Les scorpions sont dans It
même cas. Les faucheurs n'en ont lamals, an contraire,
qn'nne paire.
Dans cette classe % il me parait que plusieurs espèces 9 éri-
demiment parasites dolrent en être complètement dépoor-
Tues.
Les décapodes sont dans le cas contraire des octopodes,
c'est-A-dire qu'ils n'ont jamais d'yeux simples : tous ont des
yeux composés , et ce qu'ils ont de singulier , c'est qn'îhi sont
à l'extrémité d'appendices toujours mobiles, et plus- 00 moins
longs. Ces pédoncules sont surtout très-déTcloppés dans les
espèces de crabes que les soologistes distinguent à cause de
cela sous le nom de podopthalmes.
La section artificielle des hétéropodes Tarie sous ce rap-
port comme sous celui du nombre et de la nature des ap-
pendices. Letnrs yeux paraissent cependant iêtre toujours
composés ; mais ils sont quelquefois pédicules» comme dans
DANS LES EMTOMOZOAIRES. l\ùg
la famille des squîlles ; dans celle des branchiopodes , Us
sont presque toujours sessiles. C*est dans plusieurs espèces
de cette dernière que les deux masses oculaires sont quel-
quefois si rapprochées Puoe de Tautre, qu'elles se con-*
fondent et n*en forment qu'une» alors médiane et symé-
trique : c'est ce qui a lieu dans les monocles et plusieurs
genres voisins.
Un groupe anomal que nous plaçons à la fin de cette
classe, manque totalement d'yeux; mais, à ce qu'il parait,
par arortement; ce sont les lernces et genres yoisins. On
Yoit cependant de Téritables slemmates, au nombre de
trois , dans qUJielques espèces de lernées que )e distingue des
autres sous le nom de lernèocèreSf et parmi lesquelles est la
lernée branchiale.
Les tétradécapodes ont constamment les yeux sessiles T4u»Mca
et composés; mais les grains composans sont beaucoup
moins nombreux et plus distincts que dans les hexapodes.
Les myriapodes ont aussi , comme les tétradécapodes , iiyriapot
des yeux réunis en masse et sessiles : mais le nombre en
diminue toujours , et ils semblent tendre à se séparer.
Les chétopodes n'offrent plus que de petits points noirs CMopai
disposés d'une manière symétrique et régulière sur les pre-
miers anneaux du corps, et encore tous n'eu ont-ils pas.
Ces petits points noirs que les loologistes décrivent comme
des yeux, en sont-ils réellement? c'est ce qui n'est rien
moins qu'éfident. Mais dans le cas où cela serait, ils ne se-
raient que rudimentaires ; car il est évident qu'ils ne serrent
nullement à la vision.
Enfin la très-grande partie des véritables apodes n'ontpluf Apo«i«
da tout d'organes que l'on pourrait regarder même comme
des nidimens d'yeux; ceux qui vivent à l'extérieur, comme
les sangsues et quelques genres voisins, ont encore quel-
ques points noirs symétriquement rangés sur la partie anté-
rieure du corps > et qu'on décrit comme des yeux : mab tout
44o DE l'appareil DE LA VUE
les autres , c'est-à-dire les yers iotestkiaox» o*ODt plus rieo
de semblable. Peut-être , il est yrai , cela tieot-il aussi bien
aux lieux dans les^quels ils sont obligés de Titre j qu'à la dé-
gradation animale.
Les mollusques articulés 9 quoique quelquefois libres dans
Tinlérieur des eaux qu'ils habitent, et pou rrus d'organes de
locomotion générale 9 comme les poljplaxiphores 9 n'ont au-
cune trace d'organe de tision ; encore moins les némato-
podes qui viyent fixés et renfermés dans une enveloppe cal-
caire.
AiTiCLi III. De rorgane et de l'appareil de la vue dans ks
malacozoaires,
rtun^^* La structure de l'organe de la Tue dans ce type d'animaux,
éaëniM. 3 évidemment plus de rapports ayec ce qui existe dans les
ostéoioaires , que celle de l'œil des entomozoaires, puisqu'on
7 trouve A peu prés les mêmes parties 9 disposées semblable-
ment 9 et qu'il n'y a qu'un organe simple de chaque côté. Mab
le peu d'activité et d'étendue de la fonction 9 si ce n*est dans les
espèces les plus favorisées sous ce rapport 9 et surtout la dis-
parition rapide de cet appareil dans le plus grand nombre des
animaux mollusques nous ont forcé de renvoyer l'exameo
de l'oeil de ces animaux après celui des insectes.
Ce que cet organe offre de commun dans les espèces qui
en sont pourvues 9 c'est d'être formé de parties essentielles
ou d'enveloppes 9 comme dans les ostéozoaircs ; savoir, une
sclérotique, une membrane vasculaire et une membrane
nerveuse ; de parties de perfectionnement dioptrique, ou d'hu-
meurs de différentes densités 9 et même de parties de perfec-
tionnement accessoire. Quelquefois l'organe est sessile, et
môme tout-â-fait immobile; d'autres fois il est porté sur une
sorte d'appendice qui peut le diriger dans différens sens,
lë^u*!* Comme l'œil des mollusques est le plus souvent rudimen-
DANS L£S UALACOIOAIRES. 44 1
taire > od ne le connnEl réellement bien que dans le groupe
des sèches et des poulpes. Nous niions donc le décrire daaa
ces animaux.
L'œil des sèches est proportioniiellemcnl fort graud; il
forme la plus grande partie de tn tfite, de chaque côlé de
laquelle" se trouve. Le globe oculnire ne m'u pas paru ré-
gulièrement sphèrique; il est un peu déprimû par en haut,
et asseE aplati en atanl. Quoique plus petit que la cavité qui
le conlieul, il ne me semble pas pouvoir s'y mou»oir. En
dedans, if parait beaucoup plus gros qu'il ne l'est réelle-
ment, et terminé un peu en pointe, parce qu'il est appuyû
»ur une masse considérable qui semble en l'aire partie, et
qui est formt-e d'un énorme ganglion neneux, eavtiloppé de
toutes parts par une substance blanche, d'aspect glandu-
leux. Les membranes de cet œil sont en allant de dehors
en dedans, une première couche assez molle, d'un tissu
jusqu'il un certain point comparable ù celui de la face
aotirieure de l'iris dans lus oiseaux : elle commence en ar-
rière, au point de jonction de la masse, posiéricure et du
globe, comme si elle conliiiunil l'enveloppe fibreuse d<
cellc-t&. En avunt elle se recourbe > et elle est percée par
un grand trou rond, dont le bord est complùtemcnl libre et
tranchant ; c'est une Tèriiable pupille. Ed dedans de cette
première membrane, dont on peut l'aire l'anulogue de l'iris
on celui de la choroïde proprement dite, s'en Irouvbufie
dutn; qui lui est assci intimement unie; elle est blanche;
d'un tissu plus ferme. Parvenue i la partie antérieure dn
globe, elle se bifurque ou se divise en deux lames; l'une,
antérieure, se continue derrière l'iris, jusqu'au bord de la
pupille; l'iiulrc, postérieure, se porte vers l'axe, perd de
son épaisseur, devient très-fine, transparente, et s'aMache ù
la circonférence du cryslallin. en pénétrant entre ses deux
parties. C'est à la face postérieure de la partie épaisse de
■iMtte latoe que se remarque une tune de procès cîltaire»
41
44^ DE l'appareil de LA VUE
bien formés, inaiB qui û'atteigoeot réellemeot pas le crj^
tdlîn par leur extrémité libre ; leur bord tranchaot s'applique
cependant sur la partie renflée de cet organe. A l'endroit où
les deux lames de cette seconde enveloppe se produisent,
il existe un canal ou sinus circulaire fort grand, dans lequel
communiquent autant de petits canaux qu'il y a « procès
eiliaires. En dedans de cette espèce de ruyschiennoe , se
remarque un pigmentum coloré , déposé daus les mailles d'oc
tissu cellulaire fort lâche et très-mince. Biais en arrière*
dans la moitié pcMtérieure du globe seulement, se troufe une
partie épaisse, blanche, assez tendre à son bord libre^ mail
dure et presque cartilagineuse en arrière, à Teodroit où les
nerfs optiques pénètrent poor former la rétine. €e n*est vé-
ritablement pas une glande , et cela ne me parait avoir ao-
cun rapport avec le ganglion vasculaire de la choroïde des
poissons. Il semblerait presque une sclérotique intérieure.
Qnoi qu'il en soit, c'est en dedans que se trouve la réCioe.
Cette membrane est plus épaisse que dans aucan animal
que je connaisse. • En dehors , elle est évidemment formée
par une couche de filamens nerveux parallèles, provenans de
eeux du ganglion; mais en dedans, c'est une couche d'un
fism plus serré et comme fibreux. Ces deux couches de k
fétine se continuent évidemment jusqu'au delà du ligament
oiiiaire. Enfin, on trouve encore une autre. itiembrane con-
centrique, maïs plus mince, d'un tissu assez sec, etquipa-
nàx i'hyaloide. Elle est cependant infiniment plus épaisse
4|ue dans les animaux tertébrés.
Les humeurs de oct œil sont, i" une humeur vitrée ou
même aqueuse, tant elle est fluide, qui remplit toute la ca-
vité» formée par la membrane rétine , ou mieux par Fhja-
lotde. Dans les animaux les plus frais que j'aie disséqués, j'ai
toujours trouvé que cette humeur, quoique très-transpa-
rente, était cependant vivement colorée «n noir par une ma-
tière tout-à-fait analogue à celle de l'encre de ia sèche. Était-
DANS LES MALAGOZOAIIES'. 44^
elle déposée en couche ? c^est ce qui o*e8t pas probable.
9* L'humeur crystallisée ou le crystallin e»f beaucoup plus
éTÎdent; il est très-gros , très-conrexe , et de iqull offre de
plus feitiarquable , c^est quMI est composé de 'deux portions
de sphères -tle diamètre très-différent 9 et placées Tune au-
devant de l'autre 5 la plus petite en ayant et la plus grosse en
arrière. Elles me paraissent réellement séparées par la con-
tinuation de la membrane du diaphragme des procès ctliaires
qui passe au-devant de la postérieure. Alors celle de devant
ne pourrait-elle pas .être regardée comme l'analogue de la
oomée transparente f Quoi qu'il en soit , ce cryslalKn est
composé découches concentriques 9 encore' bien plus dis-
tinctes que dans les* animaux supérieurs.
le ne suis pas certain qu'il y ait d'humeur aquense ; mais
cela est fort probable.
J*ai déjà annoncé plus haut que cet cèil est contenu dans
une cavité beaucoup phis grande que lui'. Celte orbite est
formée en partie par une avance du cartilage qui protège le
cerveau , et qui sert de point d'appui aux appendices buccaux^
et en partie par une membrane flbreuse (|ul la taptdSe d^At
toute son étendue , en «eréfléchissaot sur h' massé posté-
rieurel .-..-.. . .... ■. .. ,
Quoique nous ayons déjà (kit observer que Teetl des sèéhês
paratt être fort peu mobile 9 cependant on remarque deux
petits muscles 9 l'un antérieur 9 et l'autre inférieur. '
Je né pense pas qu'on doive regarder comme une glande
lacrymale la masse blanche considérable qui ertTcloppe fe
ganglion optique 9 ou du moins fe t'en al famiais pu ioir
aerfir de canal excréteur. Elle est d'ailleurs comprise dans
la membrane 'fibreuse qui s'est réfléchie de l'orbite sur la
partie postérieure de la masse oculaire.
L'cBÎl des sèches n'a pas non plus de paupière» véritables ;
la peau 9 parvenue au-devant de la cavité orbitafre9 s'amincit
à peine , et reste même colorée fusqu'à la conjonjcttTe pro-
DaiM
aulret bra-
ocëphalét.
ins les M.
Miopbom-
Jioiquet.
444 ^K JIAPPAREIL DE Là VUS
prement dite, qui est parfaitement transparente; elle forme
un asses petit espace circulaire produisant l'effet d'une cornée
transparente; derrière cette partie du derme, il j a une
membrane fibreuse très-fine qui attache la peau au rebord
orbitaire, et qui tapisse ensuite la carité elle-nadme )»»-
qu'à son fond.
L'œil du poulpe ne m'a paru différer de celui de la «ècfae
que par un peu moins de développement ; celui du calmar
est au contraire plus grand et plus actif. On remarque aussi
dans ce genre d'animaux un petit trou à l'extérieur de la
peau qui communique dans la ca? ité orbitaire. Est-ce une
sorte de pore lacrymal f cela n'est pas probable. Je ne Tai
trouvé dans aucun autre brachiocépbalé.
Dans tous les autres mollusques céphalopbores , l'orgaoe
de la yision paraît toujours exister ; mais il est ordiaain-
ment si petit , et même si rudimentaire , que ce n'est presque
toujours qu'une très • petite surface circulaire noire. Aussi
parait-il fort, douteux qu'il soit d'aucune utilité à ces ani-
maux. Mous allons donc en étudier plutôt la position que U
structure.
. Dans le gfoupe-des sypbonobrancbes , les yeux sont placés
à la base externe des tentacules , quelquefois sur un renfle-
ment plus ou moins élevé qui est distiiM^t, ou qui fait partie
de eet organe.
Dans toute la ùimille des murex «it des pourpres, les yeux
sont au oôté externe du premier . quart des tentacules : ils
(K)i^ un peu plus sessiies dans les buocins.
Dans une grande espèce de ris, je les ai trouvés à l'extré-
mité de petits pédoncules triangulaires ; mais d'autres espèces
du même. genre les ont presque sessiies à la base exterot
des tentacules.
Les mélanopsides les ont placés de même , tandis que les
yeux dos cérilhes sont comme dans les murex.
Les cypràes, les marginelles, les ont a peu près disposés
DANS l,ES MALACOïOAIIlES.
44-,
da mCmo que les pourpres ; mais il pnrail que ceux des pre-
■nit'res sont plus complets que dans aucun des genres de cê-
phalés, puisque Adnnson dit qu'il la loupe on recnnnait dnris
cel œil une pupille ronde el blnncbe autour de laquelle esl
un iris noir et d'un diamètre six fois plus grand.
J'ji disséqué l'œil de l<i volute couronne d'l!:ihiopic (^•o&dn
cymbiun. L. ) . parce qu'il est asseï gros pour celu. J'y ai re-
marqué une enveloppe blanche, probablement fibreuse, i
trarers laquelle perce la couleur noire de la choroïde. J'ai
égalemenl vu l'orilice de la pupille ouTert en arant, et un
énorme cryslalltn remplissant toute la cavité, et olîrant une
Millie Rutérieure, un peu comnje dans les sèches. II m'a
aussi semblé voir deux petits muscles en arriére. La peau
a'ainiucit au-devant de l'œil, et l'orme une cornée Iranspa-
Mnte asseï convexe. Il est du reste tout-à'fait sessile, et en
■rrit^re du tentacule.
Les cCnes ont les yeux assci près du sommet des lenta-
rulcs. Les olives sont dans le même cas.
Cfaet les plérocèrcs , ils sont à l'extréroilé renflée d'un
long pédoncule qui l'ournil ù son côté interne le tentacule
plus court que lui , tandis que dans les strombes les yeux
sont au c6lé externe de la hase , comme dans les murex.
Les mollusques céphalés a sypfao branches ont aussi les
yeux quelquefois sessiles, elquelquefuib pédicules.
Les toupies ou sabols \ei oui le plus sauvent sub-pcdiiudês.
coslomes sont lout-à-fait sessiles.
)ëces de turbots; d'autres l'ois ils
nnl portés an cAlé externe de la base renflée du tentacule.
c dans les scalaires, les paludines, etc. ; enfin les cy-
tostoiues terrestres , et beaucoup d'espèce» de turbots les ont
i tub-pédiculés ou même pédicules,
i-cycloslomes qui forment bi famille des nérites ,
-offrent i peu près les mêmes dispositions de l'œil , tantAl ses-
sile cl lantAi pédoncule. , i^-■^^.
' Le» yeux de
FsBOmme dans plui
L
Hcrmapbro-
dites.
Monoïques.
446 DE l'afpab* de la vcb dans les m aulgozoaiees.
Les janthioes ont l«s yeux à la partie inféneare de la base
de la bifurcation externe des tentaoolés.
Dans la section des mollusques céphalès hermaphrodites ,
on obserre une disposition nouvelle des organes de la vision ;
ce n'est cependant ni dans les Ijmnacés, ni dans les auricula-
cés, chez lesquels les yeux tout-à-fait sessiles sont au côté io-
terne de rorigine des tentacules ; mais c*est dans la noiabreiise
famille des limacinés. On trouye en effet dans tout ce groupe
que l'œil, qui est souvent assez gros pour qu'on y recon-
naisse aisément une cornée transparente , une eiiTeloppe
noire , probablement choroidienne , et même jusqu'à nn
certain point une rétine et un crystallin , est porté à l'extré-
mité d'un long pédoncule tout-à-fait semblable aux yéritables
tentacules, et qui est par le même mécanisme, que nous
étudierons plus tard, entièrement rétractile à l'intérieur.
Swammerdam dit môme ayoir observé dans l'œil du limaçon
un iris et une pupille.
Toutes les autres familles de cette section ont les yeui
absolument sessiles, et même sans rapport avec les tenta-
cules : cela est du moins certain pour les mouopleurobran-
ches; les chismobranches les ool toujours à la base externe
des tentacules. On les connaît moins bien dans les autres
ordres ; mais cela tient peut-être au défaut d'observations.
La section des mollusques céphalès monoïques n'offre
rien de nouveau sous le rapport des organes de la Tision;
ils sont très-souvent au côté externe de la racine des ten-
tacules , comme dans toutes les patelles symétriques ou nou
symétriques de Gmelin , et par conséquent dans les geure^
patelle, fissurellc, émarginule, parmaphore, cabochon ^ hip^
ponice des zoologistes modernes. Dans les baliotides, ils $oa^
portés à rextrémitc d'un pédoncule assez long et tétraèdre.
Aucun autre mollusque n'a la moindre trace d'organe dé^
la vision , qui cesse ainsi d'exister après la première classe d^
ce type.
DE l'aPPAKBIL de l'oUÎE EN cildlRAL. 44?
»»»^^»»»»W»»^»WI<»M<l<>W^<^»^M<»%W»W^»<W^^W»WW»¥<M%»^MMW^»<M>l<»WM<»^><WWMM»<^
CHAPITRE ¥L
De l'organe et de V appareil de l'aûe.
Li dernier appareil spécial de sensadon doot dous ayons comidéraiî
à parler est celui de l'audition : placé anatomiquement à la
suite de Torgane de la yision > il nous semble que sa descrip-
tion doit suivre celle de celui-ci, parce qa'il est eocort
moins général dans la série des animaux > et qu'en outre il se
trouTe nécessairement lié a? ec une fonction subordonnée à
la respiration y mais beaucoup plus éleyée, beaucoup plus
animale 9 celle de la yoix et de la parole qui établit les rap-
ports génitaux et sociaux.
Nous définissons l'organe ^e l'audition un appareil. plus Mfinitio
ou moins compliqué , par lequel un animal aperçoit les corps
extérieurs au moyen de leurs Tibrations immédiates on
transmises par le fluide dans lequel il est plongé. L'effet 4^
ces TÎbrations sur l'organe de l'ouie se nomme bruii et son.
Considéré comme nous Tenons de le faire, c'est-à-dire lapoHaw
comme borné à une partie déterminée du corps ; car on
conçoit que toutes, et surtout les parties molles, puissent
éprouver jusqu'à un certain point les mouTemens du fluide
dans lequel vit l'animal : il est extrêmement probable qu'il
est encore moins important que le précédent , puisqu'il derient
plus élevé, moins organique, et qu'il n'a dû téritablement
exister que dans les espèces chez lesquelles les sexes sont se»
parés, et où les individus peuvent se réunir en société.
Aussi cesse-t-il beaucoup plus tôt dans la série animale , et
n'existe- t-il presque que dans les ostéoioaires, dans une pe-
tite partie des entomosoaires, et dans nn bien moins grand
nombre de malacozoalres.
443 i>B l'appareil de l'ouîk
ftages. Ses usages sool évideinmeDt, comme pour tous les autres
organes des sens, de faire aperceroîr à ranimai qui en
est pourvu « par un mou?ement qui se produit en lui, l'exis-
tence des corps extérieurs. Il peut aussi servir à juger, jusqu'à
un certain point, la distance de ces corps par la force du
bruit y leur mourement par l'augmentation ou la diminution
graduelles de ce bruit, leur direction par sa marche y et enfin
' un peu leur nature par la qualité du son > ou ce qu*on nomme
timbre. Enfin il est évident que les animaux peuvent aussi ju-
ger les relations d'amitié ou d'inimitié des autres animaux avec
eux-mêmes par la voix et la parole qui en sont dépendantes.
Maco. La place de cet appareil est toujours plus reculée que eeRe
de l'olfaction et delà vision; elle me semble être constam-
ment entre la troisième et la quatrième articulation du
corps , du moins dans les ostéozoaires.
Siège. Le siège de cette sensation est, de l'aveu de tous les ana-
tomistes, l'oreille proprement dite , ou mieux les filets du
nerf auditif plongés dans les humeurs du bulbe acoustique oo
de lu modification d'un phanère auquel on peut comparer
le vestiluile, situé entre la quatrième vertèbre cépbalique ou
occipitale , et la troisième ou sphénoîdale postérieure.
d'action. Le mode d'action de cet appareil des sens a évidemment
les plus grands rapports avec ce qui a lieu dans la vision ; il
est mécanique , et la sensation est une image ou une repré-
sentation, dans une partie de l'animal, d'un mourement
qui se fait hors de lui.
ie^ de Mais pour mieux concevoir ce mode d'action , sa nature
Joaiiie«t et le perfectionnement dont l'appareil est susceptible , il
irccia Qous faut jctcr un coup d'œil sur la théorie acoustique.
] son. Le bruit et le son, car celui-ci n'est qu'une simple modi-
fication de celui-là, ne sont qu'une suite de mouvemens ex-
trêmement prompts et rapides produits par un choc dans
les particules insensibles des corps élastiques, en tant qu'ils
sont aperçus par l'animal.
EN GÉNÉRAL. 449
Le bruit est oe mouvement Irrégulîer et confus dans plu-
sieurs corps.
Le son , un mouvement réfrulierot distinct cl*un seul corps.
Les propriétés principales du son ont des rapports é vi-
deos avec celles de la. lumière , surtout dan» le sj^tème dé
Fondulation.
1* Il se dirige dans tous les sens en s*irradîant du corps
sonore et en ligne droite.
a* Il peut être réfléchi à la surface des corps vsuivant la
loi constante Je l*uugle de réflexion égal à celui d*încîdence;
de sorte qge «on intensiié sera augmentée si tous les rayons
émanés d*un corps convergent de: manière à tomber bar iln
seul point.
3* Toys les corps solides sont, plus ou moins- sonores;
mais il par^iit qu*à densité égale ils le sont d'autant plus qu'ils
sont plus, élastiques.
4* Plus le* milieu dans lequel le corps sonore est mis oa
Tibration i| de,den»ité« l'élasticité étant la ai^me» et plus le
son s'entend loin : sa force augmente suivant le carré de nette
densité.
5* La force et la faiblesse du son dépendent 4'^ qv*il Pa-
rait dç refendue des vibrations du corps sopore^a ^ndue .qui
est elle-jcnème eo rapport avec la force d'iuipr«^ssion ou d'im-
pulsion. . 1 .
6* Le ton d*un.son, ou spo degré d'élévalioi^ ou^'abais-
sèment esi dans un rapport déteriuiné av)L*c le nombre des
Tibrations du corps sor^pre 4nis un espace. 4e- temps déter-
miné : c'est sur cette loi qu'eat. basée la théorie dfs. la mu-
sique. D'^rès l^s calculs con^rmés par l'observatioin^ on sait
que le ton est en raison inverse d^ la longueur du corps so-
nore 9 et en raison directe de sa tension.
7" Tout copps sonore tend à «e mettre à l'uniâisoo , ou
mieux vibre à l'unisson d'un autre corps que l'on fait vibrer
dans le mêo^e milieu où il se trouve*
45o DE l'ap]»areil de l'ouïe
8"* Quant au .timbre ou à la qualité do son» \\ dépend de
la nature m(^me du corps* et n'est pas susceptible d*être ex-
pliqué.
D*après cela , il e^t abé de yoir que l'orgime de l*oii!e sera
d*autant plus parfait qu'il sera plus sensible aux sonns les plus
faibles, qu'il pourra apercevoir et par conséquent juger b
diffère ude de toute espèce de tons , ou les to.os et leurs lo-
tervallcs; en6n qu*il pourra ramasser le plus grand nombre
dt rayons sonores émanés d'un cbrpspour les faire cooferger
yers Forgane.
wAinsi la.proportion du nerf auditif , sa molfosse) la qoaù-
tilé et l^lasticité de Thumeur aooiistique daps Inqoette il s%*
panouîra, l'existence dans son intérieur d'une sorte' delaoMf
spirale dont chaque fibre décroîtrait insensiblement de loa-
gneur 9 - él par bonséquent de tension » de la base au- sommet,
la facilité de communication a?ec le fluide exlérfeur en' fi*
bration, et la faculté de conserver autour èélN^rganesoe
plus bu moins grande quantité dé cet air exlèriéuf';^ celle d^
oiéttre l'organe à l'unisson des vibrations de celoi-d, et pâ^
conséquent d'empêcher qu'il ne soit lésé par un choc thf
brusque ; celle de 'reoùeillir une qiiantité plus é6h'sJ!dél':d)le de
rayons sonore» émanés d'un corps, et de les diriger vers
l'organe, seront-deséfémehs soccessits de pérfe^îobnenient
dans l'appareil de Toule. >
la division D^spfé^ tetft,' jc divisc cet' appareil- en qbatk^ parties ^i
Munies" ^ s'ajontcnt successivement à ntésore«qn'il se perfecilddne;
1* Partie esjtentielle ou fotfdsm^ntale;'
9* Partiede perfectionnenfrent'adoastltiue;
5* Partie accessoire d'unissèH^^et dé reiifoipêemétiti
4* Partie accessoire de recueîMtîtnent.
SlSi^li? b Jetons d'abord un eoup: d'oeil générât sur la dis|>osltion de
Qèt^«7udiHf ^^ différentes parties qui peuvent toutes' réeHemènt exister
^XVqa" ^'^ <<>î^; Il nous suffira ensiiite d'en ^etranoher qnelquHine â
H»fneo(- mesure que nous descendrons l'éèbelle abimarle pekir* coth
EN r.BNÊBAL. ^5l
nulire Iva diETèrences que les animiHjx prûiiuntïnt sous ce
rapport, et uous uurons ainsi > d'une inaaitre indirecte, fgif
l'bisidire de ta mnrutit; île son perfeclionnemenl.
La partie eâieatietle eel ce|le -i luquelle on donne It nom
de vcstiùtUe i (le grandeur cl de fîgurti exlrËmeiutint varia-
bles i elle roraïc une sorte de iac analogue il te que nousavom
nommé le bulbe d'un phaiiëre- On y trouve en efTet une pre-
miûre etiveloppc fîLireuseï cnrtilagineuse ou uiËitic os^euiCi
( d'où la diilinctiun du vestibule oat^eus et du vestibule inem-
braiwux), percée ii sti deux exlrêmilés; par l'orifice in-
terne , .vriveni les uerfs et les vaisseaux; par l'eitcrne, s'élaT
blil la relation avec le monde extérieur; c'est A cet orilïee
fermé par unv membrane, que l'on donne ordinairement I4
DOn dejenâre ovale , uu mieux d'orifice ve^tihulaire, A l'in-
térieur de cette première mciobrane se trouve la si^coode
qui est vatculaire, cl qui la tapisse d'une manière plus ou
moins serrée;, enfin la iroiMème est nerveuse; elle provient
du aerf acoustique. Mais celte partie serveuse ne doubler pas
(ouiuvrs exactement la membrane vaKulairc, e)lc forme
souvcoi une sorte du doiaon Iransverse, ou qnelques produC'
lions qui flottenl dam l'inlérieur des humeurs du, bulbe.
L'humeur priniipalu de la partie; «;9Seniielle de l'rirgane de
I*miîe ne peut véritablemuut mjeux fitre comparée qu'à
l'humeur vitrée de l'oeil. Beaucoup moins eousidcrable que
la cavité qui |a renferme, elle est enveloppée d'une mrm-
brane propre, puisqu'elle conserve une Qgure dèleriniuie, et
qu'elle focme un tout suspendu par des fibrille» nerveuses
dans li^s autres enveloppes. C'est dacis cette humeur , ou à sa
wrface, que l'on remarque dei pfirties plus ou moins créta-
cées et quelquefois même osseuses qui s'y sonl déposées.
Mais outre rctie bumeur, il en existe ime autre qui remplit
l'espace plus 01» moins considérable laissé entre la meni-
braoe vasculalre et la membrane solide ; elle est aqueuse et
véritablement lymphatique ; c'est ce qu'on nomme la lymphe
29-
452 b£ l'appareil de l'ouii
de Cotunni, de raiiatomiMe qui Ta obserrée le premier*
PluâieuK personnes doutent de son existence , comme nous
le Terrons plus loin.
La partie de perfectionnement acoustique porte arec la
, précédente le nom général de labyrinihe ; ce n'est réel-
lement qu'un direrticuluro ou qu'une extension de la partie
essentielle ; aussi est-elle à peu près composée de même.
On y distingue deux parties ; l'une appelée canaux semi-
circubdres, et l'antre limaçon à cause de leur forme*
Les canaux semi-circulaires f ainsi nommés parce qu'ils
représentent ordinairement des demi-anneaux y sont toujours
situés au côté postérieur et supérieur de la partie fondamen-
tale ou du Testibule ; ils sont constamment au nombre de
trois, disposés de manière que deux sont Terticaux, Tiin
antérieur et lliutre postérieur , et un horizontal ou ex-
terne ; ils sont composés, comme le Testibule, d'une mem-
brane externe, fibreuse, cartilagineuse ou osseuse, qui,
doublée par la Tasculaire et la ndrTCuse, contient dao9
son intérieur le même fluide que le Testibule; aussi dis-
tiogue-t-on des canaux semi-circulaires, osseux et membra-
tieux. Leur forme est ordinairement cylindrique; mais ik
sont plus ou moins renflés à leur origine , ce qui a (ait
donner A cette partie le nom à*ampoulc. Tous se dirigent
par chacune de leurs extrémités dans le Testibule, oe qui
«Icvrait faire six ouTertures si quelques-uns de ces canaux
tie réunissaient pas l'une de ces extrémités, ce qui réduit
en général le nombre des orifices à cinq, ou même au-
dessous.
L'autre partie de perfectionnement acoustique est ce qu'on
nomme le limaçon, parce que le canal conique qui la forme
dans la première classe des ostéozoaires , s'enroule plus ou
moins en spirale comme une coquille de limaçon. Placée fn
nvant et en dedans de la partie centrale ou du Testibule, sa
nniposition est encore à peu près la même* Nous Terro n^
EN GÉNÉRAL. .(53
cepentlani qne souvent sa cavilù est partagée en deut par
une clnisoii dûciirrenltr, presque du sninniul jusqu'à ta base ,
ce qui lui forme alors deux ouvertures, l'une dans le vesli-
Lule lui-mt-ine, et l'autre i l'eilûrieur; v.t alors le labyrinthe
a au'tsi deux orifices extérieurs; l'un qui lui est propre ou
l'orifire vcstibutaiiv , et l'uutre qui appartient au liniapun ou
Vortfice cochiéaire.
L'easemblc des trois parties du laliyrinthe ou l'oreille in-
terne, forme ce qu'on nomme le roc/icrduns l'homme et les
animaux miiiumifi:reit ; os aio^i nommé ù cause de sa grande
(lurvlé. de »a densité; il n'npparlieut rcellcuicnl pas au
squelette proprement dil( mnis ue n'est <iue l'encroûlrmenl
de la me m brune libreuse du bulbe lui-même, comme nous
avons TU <iue cel.i pouvait avoir lieu pour lu sclérotique,
quelquefois entièremeot (arlilugineuse et uiènie en partie
osHuse.
La lroi;ii)m« partie de l'organe de l'otnu devient beaucoup
plus accessoire, et par conséquent moins importanio ; is'e^l
ce que l'on appelle ordinairement VoreiUe moyenne qui
u'i-xiste récllcuicnt, comme nous le verrons plus tard, que
dans les animaux supérieurs; c'est la partie* d'unisson et de
renforcement. Toujours située au dehors de la réunion des
précédente» , elle est essentielk-menl composée par plusieurs
os empruntés ù l'appareil de la locomotion , et mudiGés pour
un usage nouveau ou une fonction subordonnée. La cavité
qu'elle forme est iiummée ta caisse du Ijrmpon ; c'est réelle-
ment une 'ortc de bourse ou de rcnlleuiunl de la uii'nibrnne
muqueuse de l'arriére -bouche appliquée au côté riilernc tir
l'oreille interne, et se pla^'ant entre «Ue et l'exlrme, ou
inCine mieux uncure une sorte de fente ou do cunal lendaut ù
faite cotiimuoiquer l'anière-gorge avRcrextérieui- snr les cui-
tes de lit tête. Celti bourse ou renflement est souvent presque
entièrement eutoiitèe par des os de l'appendice de Iii vertèbre
sphénoiilate , dont le prcii>ier, \>\\n ou moins bulbeux ou
454 ^s l'appâbbjl DE l'ouïe
renflé , fait lo plus grande partie d'une sorte de caisse, et les
attirés la bordent ou ta iraTersent.
Cette caisse du tympan , soutenue et enveloppée par Tos
de ce nom , offre eti dedans la saillie de la partie easendeile,
et par conséquent ses (Hriûcés de communication extérieure ;
mais ces orifices sont bouchés par une membrane.
Dans plusieurs points différens de cette caisse on peot
trouver des enfoncemens dans les os du crâne; c'est alors ce
qu'on nomme cellules, qui prennent le nom des os dans les-
quels elles sont creusées.
En avant et en dedans, la continuation de la poche mem-
braneuse arec la gorge porte ,1e nom de trompe gutturale,
à cause de sa forme dâhs l'homme et la plupart des mam-
mifères « ou de trompa d'Eustache , du nom de t'anato-
mfste auquel on en attribue la découverte : cette partie
est souvent soutenue par une sorte de cartilage tubiformei
et se troùfe comprise dans l'écartement d\jn oa que nous
connaîtrons sous les noms de sphénoïde y et du rocher loi-
même.
Enfin en dehors , la poche reçoit le contact de l'air exté-
rieur dans* toute* l'étendue d'un orifice qui existe dans l'os do
tympan , et que borde le cercle de ce nom de manière à œ
qu'elle simule une membrane de tambour; d'où lui vient le
nom qu'on lui donne de membrane du tympan. Cette mem-
brane est donc nécessairement composée au moins de deoz
peaux appliquées l'une contre l'autre ; l'une interne on mu-
queuse » l'autre externe ou dermofde.
Pour terminer l'examen de tout ce qui peut se trouver dans
la caisse du tynlpan, il nous reste à parler de la chaîne d'osse-
lets ou de très-petits os étendus entre l'orifice vestibulaîre et il
membrane du tympan. L'idée générale qu'il faut s'en faire y
e'est que les pièces qui la composent forment des angles qui
peuvent être augmentés ou diminués par une disposition de
ligamens élastiques et de muscles^ d'où doit résulter Taug-
El* GisÉBAI,. /t55
tnentnlion od la diniiiiutian de la li;D»ioi) des deux tnvm-
bruiics allachées anx deux es I ré mi lu s.
Enfin la quatrième partie de l'nppareil de l'ouïe est encore
moins imporlunle , et ne srri plus guère qu'A recueillir le$
«ons et i^ tes diriger vers In membrane du tympan; c'est \'o-
reilie externe, que cimpose un Gbro-carlilage mince, élas-
tique, recouvert d'une peau également inînce et sèche, Dans
son ulal de perfection, il forme un cornet plus ou moin»
large, ^^yt\K pnijiUon de l' oreille ei coivjur auditivi', porté Biir
une espèce de pédicule creus nommêeoruiuit auditif externe.
Ce cornet est susceptible d'£tre dirigé dans un grand nombre
de sens par un appareil de muscles plus ou moins fort!, plus
ou moins nombreux , que l'ort peut partager en trois catégo-
ries , les antérieurs , les supérieurs et les postérieurs , suivant
leur position et les mmiTemens qu'ils produisent.
AranI de passer A l'étitde des différences que l'appareil de >
l'audition offre dans les différent groupes d'nnimaux , analy-
sons rapidement cumment il nait, s'uci;i'ojt, se perfectionne
dans ta série animnie.
Lesanimniiidesdcux derniers types, c'est-A-dire lesamor-
pliocoaires et les aettnoioaîres n'ont uucun indice d'organe
spécial de l'audition : il est encore confondu avec le tissu
animal. La très-grande partie du type des mnlacosuatres est
danl le mGme cas , sans aucune espèce de doute : â peine en
«perçoit-on un rudiment composé de la partie essentielle
tulemeni dans la famille la plus élevée de la classe des iiin-
I facoioaires céjihainphores, c'esl-A-dire dans les brHchiocê-
traies ou sècbes. La faculté d'apercevoir les sons devient
l ^aucoup plus évidente, beaucoup plus commune dans le
lij^e des entomozoaires : toute-i les classes inférieures, les
mdes , chétopodcs , in^iriajiodes , tètrndécapodes n'en jouiS'
fiât cependant [>as encore ; mais les décapodes . les orto-
ides et les husapudes entendent pour la plupart fort bien.
Isusverronsdepindant que le siège de cette facullé, l'orgtni-
456 DE l'appareil de L*0CΣ
de Taudition réduit encore à sa partie essentielle , nVil pas
toujours bien connu chez eux. Il n*y a plus de doute ni pour
la facuhé 9 ni pour Torgaoe dans tout le type des os téoaoaircs ;
mais dan!« la classe la |t|us inférieure , ou dnus les poissons,
l*appareil sans communication îaimédiale ayec le fluide am-
biant couinieoce par être presque également réduit à la partie
essentiiflle. On voit en effet quelques espèces de poissons, les
lamproies , qui n*ont qu'un yestibute sans canaux se mî-circo-
' laires ni limaçon. Les autres ne manquent que de oeloi-ci;
mais les cabaux et le vehtibule lui-même sont libres et a
peine séparée de la cavité cérébrale. L'oreille moyenne
n'existe pas plus que Toreille externe, et les parties qui en-
treront daus la composition fie celle-U ^ sont encore em-
ployées à un tout autre usage. L'appareil se perfectionne
peu û peu dans les ampbibieos 9 et quoique Ton n'aperçdn
pas encore de caisse véritable dans les dernières espèces ,
et que chez elles l'ouverture pharyngienne soit encore percée
d'outre en outre comme dans les poissons» et pour le même
U!>age, la respiration, on voit let» pièces qui formeront les
osselets de Taule diminuer en développement et prendre un
peu de In disposition qu'elles auront plus tard. Cela devient
plus évident chez les batraciens véritables, qui commencent
à montrer une caisse du tympan et une trompe gutturale
du moins dans Tétat adulte. Dans la classe des reptiles, non-
seulement les deux premières parties du labyrinthe acquiè-
rent Li f<irme qu'elles garderont par la suite , mais on voit
un rudiment plus évident du limaçon, et le tout est caché
entre les os du crune. Quoique la caisse soit souvent fort
étroite 9 et qu'elle n ait pas toujours unç communication ap|-
parente à l'extérieur, elle n'existe pas moins avec l'ouver-
ture gutturale et de véritables ^^ssejets. Les oiseaux offrent
un labyrinthe à peu près composé comme dans les reptiles
le» plus élevé:»; mais il est entièrement renfermé dans une
cellulusité provenante des os.enviroonans. Le limaçon est en-
EN GÉNÉRAL. 4^7
core rudimentaire. La caisse est complète , grande ; il y a
des s^iniis considérables , et une trompe gutturale très-étroite ;
la rhaine d*osselets est encore plus appropriée au perfection-
Dément de Tappareil de Touîe; la membrane du tjrmpaneft
au fond d*un canal auditif externe 9 et il y a souvent un ru*
diment de conqne dans la disposition des téguuiens. L'appareil
de Taudition arrive presque subitement à son summum dans
les mammifères « où il se compose de toutes les parties que
nous avons énumérées plus baut. Le limaçon est complet ^ il
contient une lame spirale décurrente. Le labyrinlbe dont il
fait partie est entièrement confondu ayec un dépôt calcaire so-
lide , compacte , qui Tcn veloppe ; il a deux oriûces extérieurs >
tandis qu'il n'y en avait eu qu'un iusque-là. Toutes les pièces
osseuses empruntées à l'appareil de la locomotion ont éprouvé
les modiGcaiions convenables pour le nouvel emploi auquel
elles sont appelées 9 et n'ont plus d'a«itre U!«age. Kufio l'oreille
«xteme arrive également à tout son développement el devient
un cornet acoustique.
Dcacendons maintenant dans quelques détails.
Abticlb I. De l'organe et de Vi^^pareil de Vouie dans les
ostéazoaires.
Dans le type des animaux vertébrés ou des ostéoxoatres cet Contiiiéntï^
appanil finit 9 il est vrai , par se simplifier beaucoup 9 et même Kénénin
par Otre réduit à la partie essentielle, sans communication
directe avec le fluide extérieur , comme il paratt que cela a
toujours lieu dans les animaux Invertébrée pourvus de l'or-
gane de l'ouïe; mais cela ne se voit que dans un petit
nombre des espèces les plus inférieures; du reste dans chaque
groupe ou classe, la dégradation s'en fait d*une manière
assex tranchée.
456 DE l'apparbil de l'ovîe
A. Dems les mammifènes,
isidérations Dans Cette classe d*animaux on observe toutes les parties
dittërcDces *•
«raies dans Je Tappareil de l'ouïe que nous Tenons d^analjser plus haut,
parvenues à leur plus grand degré de déTeloppemeot ; il
D*j a peut-être que la conque auditive qui semble dispa-
raître dans un petit nombre d'espèces.
a. Delaparde esscntiette,
*
r Testibuie. Là partie essentielle, ou le vestibule, de forme ^constamment
Irréguli^, maistrès>variable pour la figure et pour la gran-
deur proportionnelle , se trouve toujours à peu près au toi-
Heu de ses deux parties de perfectionnement acoustique , les
canaux semi-circulaires en arrière et en dessus , le limaçto
en avant et en dessous. Il m'a paru proportionnelle ment plus
petit que dans les autres classes d'ostéosoaires : sa composilioD
est du reste la même. L'enveloppe osseuse est toujours beau-
coup plus grande que les autres , qui flottent par conséquent
librement dans la cavité qu'elle forme ; et cette cavité est
remplie d'un fluide extrêmement limpide , à peu près comme
l'humeur aqueuse. La membrane vasculaire est fort mince ,
et composée de vaisseaux sanguins nombreux et lâchement
anastomosés; enfin k TicKérieur on remarque une matière
sub-gélatineuse , fort transparente , ordinairement en forme
de sac, et dans laquelle se voient deux petites masses beau-
coup plus blanches , asses mal terminées, de consistance
amilacée , et dans lesquelles plusieurs filets du .système ner-
veux semblent se résoudre.
. b. De la partie de perfectionnement acoustique.
,es canaux Les canaux scmi-circulaires existent toujours au nombre
ai • circtUa;- • . « ,
iTf. de trois dans les mammifères ; ils sont constaouneot dispo-
à
DA^S LES HAHHIFÉIIES. ^Sg
téé i peu près de maiiiùre ù ce que leurs plan5 mlerccpk-nt
UDe pjratnidc Irtiin^ulairp, dont le sommet tronqué «eriiît en
dehors ei la buse en dedans, un sorte qu^il y rn u nn liori-
tonial, c'est l'iurérieiir et ordinairement le plus petit nuisi-
bion en longueur qu'en grosseur, et deux siibrerUi:aux . i'nn
en avtinl et l'autre en urriùre : c'est le premier qui est le |>1uïi
graud. En général il m'a paru que ces canaux sont d'un ca-
libre plus petit que dans les autres ostèoioaires. Comme pour
le vestibule l'caveloppe osseuse est beaucoup {dus grande
que la vasculairc; en sorte qu'il reste entre elles un espace-
considéi'.-ible, surtout pirul-êlre dans l'état de mort, et qui
est rempli de la mënie Ijrmphe que te Testibulc. La mcui-
brouc TascuUirc est le prolongement dn celle de celte
parliez elle forme ce qu'onnomme les cananxmembraneux-
A son intérieur pénètre aussi un grand nombrt! de fdcls ner-
veux, et sa ca?ilé contient une humeur aqueuse. Je n'ai pn
y trouver d<: prolongement de la substance [;èliitineuse.
A leur terminaison ou origine dans le vestibule, les ca-
naux semi- circulaires présentent des rcnflemens ou am-
poule:^ souvent manifeste)!, «t d'autres fois peu ou point per-
ceptibles. Jamais cependant il n'y en oaalnnt que d'exirémitèf
de canaux; aussi n'y a-t-il non plus jamais autant d'orifices.
Oii peut dire d'une manière générale qu'il» sont groupés deux
li deux; ce qui produit Iruis groupes; l'un poilérieur, est
ionné de l'oriGce postérieur du canal Tertical postérieur et
.'iumèmeorirrcedu canal horizontal; l'autre médian, se com-
pose de l'oriûce antérieur du canal vertical postérieur, et du
postérieur du vertical antérieur; enlin le Iroisiëaie groupe,
qui est antérieur, est formé de l'urifice antérieur du canal ver-
tical antérieur et de celui de Phoriiontal. D'après cela il eftl
évident qu'il peut y avoir sit orilices des canaux semi-circu-
laires dans le vestibule • mais qu'il ne peut y en avoir moins
(le Itoii. lie fuit est qu'il n'y en a [nmaiji fis > parce que les
extrémités inlerues des cauiiux verticaux ■<(> réunissent coii>-
46o DE l'appareil de l'ouïe
tamment en un seul, qu*on nomme canal commun. Quel-
quefois Icb deux orifices du groupe postérieur sont si rappro-
chés qu'ils semblent s'ouvrir dans un seul slnos , alors il pa-
rait n*y avoir que quatre orifices ; et la même chose pouvant
avoir lieu pour le groupe antérieur, alors le nombre appa-
rent des orifices est de trois,
limaçon. La troisième partie du labyrinthe est bien plus compliquée
dans les mammifères que dans anf^un des animaux du tjpe
des ostéozoaires» ches lesquels elle devient de plus en plm
rudimentaire.^Ce n*est en effet que cheaeux qu'elle mérite
le nom de limaçon. Nous avons vu plus haut que sa posi-
tion est à la partie antérieure ou inférieure du vestibule. Do
peut la considérer comme un canal conique analogue à un
canal semi-circulaire et qui s'enroulerait sur lui-même ea
spirale de manière à former une sorte d*hélice ou de co-
quille de limaçon 9 comme on le voit très-bien dan» lei
chauve-souris. Il en résulte alors un axe ou une colo*
melle qui traverse F* élire dans toute sa hauteur , en s*élsr-
gissanl à la base 9 où 1 Me se continue avec le reste du laby-
rinthe « surtout avec le vestibule et une cavité spirale com-
prise entre Taxe et les parois du canal. Cet axe est lui-même
creusé par un enfoncement infundibuliforme, quelquefois
spiral, par lequel pénètre la partie du nerf auditif qui* se rend
dans la cloison. La cavité de la spire y en effet, n'est pas
unique dans les mammifères; elle est partagée en deoi
parties ou rampes par une cloison décurrente. Cette cloison
qui ne comnwnce qu'à une piïlile distance du sommet 9 par
une sorte dé petit crochet, pour se temûner en mourant
à la base de la columelle, est formée 1* par une très-
courte saillie de la colomelle elle-même, qui sert d'attache
au reste, et qui est percée par nn grand nombre de petits
trous; a* par une \av!\^ ou sone beaucoup plus large, d'on
blanc mat, extrêmement fragile, d'une épaisseur décrois-
sante de la base au sommet , et dont les parois fort minces
DANS LES HABtHIFÉRES. /(Si
ititerceptent uni; cavité parlngée en tm très-granJ nombr<?
de petits lubus par Hcs cloisons également l'ort minces j
c'est CL'Ite (lispoHtion qui donne ii In lame déciirrctiie du
limtifOD de» mammifères im nspcct Gbreiix; 3° pnr un«
Vint évidemment plus membraneuse , dans laquelle un n'a-
perçoit pins lu disposition fibruuse , et qui uie semble presque
entièrement formée par la matièru pnlpo-gt'luiineuse qui
remplit les tubes de la seconde partie ; 4* p^r une t<-ne plus
étroite, qui n'est compoïée que d'une membraneexirOmernent
mince, transparente; 5° en On pur udl- production gélnti-
nensc qui se loge dans une demi-excavation du contour du
canal spiral , et qui termine la cloison. Celte production
m*a «emblè sillonnée ii son calé externe par un vaisseau
sanguin qui le suit dans toute sa longueur; et je t'ai Tue quel-
quefois comme Jinemeni denlicuiée de chaque cAtè ou dans
chaque rampe, couimes'itjavnit une (lenticule pour chaque
Ciel de la lone blanche. Q'ioique je ne sois pas absolument
certain d'avoir tu cette production peut-être tubuleuse se
continuer avec le vcslibulc membi'aneui , je suis fort porte
& penser que cela a lieu , et que cette continuation n'eat
autre cho$e que le tube iransrcrse de Compurelli.
Les deux rampes formées ainsi iliins la curité du limaçon
des mammifères par la cloison décurrcnle communiquent
entre elles ù leur sommet, où celle-ci n'existe pas. Muis Jh
leur base il n'en est pus de même : l'une, ou la supérieure,
qui est un peu plus longue et plus étroite , s'ouvre largement
ens'éTasnnt dans le vestibule i^ c6té du groupe antérieur des
orifices des canaux semi-circuliiires, d'où lui vient le num
de rampe vesiihulaire ; tandis que l'autre, qui uM plus ou
moins inférieure, plus courte et plus large, tend à s'ouvrira
^.l'extérieur: aussi est-elle fermée par une membrane : on la
^mborome la rampe tympamtjue , parce qu'elle s'ouvre dans In
^KpHisse du tympan.
^^ Lu cavité du limaçon est remplie , comme le reste du la-
46a DE l'appakeik bi L'ouii
byriothe» par une hametir aqoetise qûr^niitêttfe absorbée'
arec une pande facilité; car oo ne la rcneontne prasqoè
jamais pleine (i). Je regarde comme aimlogcMS des tiibts'
membraneux des canaux semi*circalaires la sobslnnce' pelpo»*
gélatineuse qui forme en très-grande partie la cloisoo spirale
du limaçon.
Ce limaçon est dans, le cas des deux autres parties de IV
reille interne des mammifères; c*est*àHilré qu^II* varié beau-:
coup pour son étendue propordonaelie , sa ' forme plus ob
moins elliptique ) la direction de son:axe^la bailleur de br
spire» le nombre de ses tours, la sa iHie qu'il formait en de*
hors ; mais malheureusement ces différenoes ne sont eocorr
qu*empiriques.
labyrinthe Les trois parties du labyrinthe dans les twaminiAres soaf
le rocher.
trèSHrarement à découvert et distinctes » si ce n^esC dans If
jeune Age ou dans un très>>p6tit l^ombre d^espèces. Le piaf
ordinairement 9 las anfractuosités qu'elles tfsrhieiit A leorsiv-
face sont remplies , obstruées par un dépdt 'ctfioaltré plus Stf
moins abondant , d*uQ tissu serré, compacte^ (kssant eoémif
#
Tenfeloppe osseuse des canaux seml-cîrèulai^s^ d*oû ti^
suite un seul os auquel on a donné le nom de roeker, i
cause de sa dureté et des pointes dont il est bérisse.
De forme ordinairement triquêtre , cet .os est placé pour
ainsi dire comme un coin entre les tr^^fsième «t qnàtrlèiiii
vertèbres céphalîques , de manière à fàîée' ufnfe partie plus^
■
!■■■■■■ ' ' ■ ■ . '■ > I ■ —
(i) G'iïft da tnoînf l'oploioo gtéoértlemeot tdmifle depuis leiinvivi
de Gotooi sur l'^rcilIe de l'homme. J'avôbe cepeudMit n'iiVbi^ jêktA
trouré daui l'homme et les mammifère* que j'ai esv^néa « qu'âne êid$
d'humidité aqneu»e plyf ou moini abondiipte.f et Boo.pat ua Yéiit^l^
liquide qui remplirait H carité. Peut-être cela tîent-U à ce qu'H avait
1.»' »■• .-i-
été absorbé depuis la mort des animaut, ou i ce que cette cavité est
réellement remplie, dans ceui qui rivent dans l'air, d\iB fliiidc aéri-
forme seulement , conrme la vessie natatoire des paisaona.
bANS LES MAMHIPËnES. 4^^
amini caniidéralile de la botlp qui renTerrae le cerveau , pur
&es deux faces supémure^; rinférieun- coiilribue â lj fornia-
ttoD àt la hiHv du crSne , tandis qitc la hâte de la pyramiile
qui est eitérieure, se soude et se coafond plus ou innins
a<ico l'os du tympan et avec l'os fqtainin«ui pour former ce
qu'un nomme orilina ire ment l'oi temporal.
La foniie, la proportion relative, la direction , i'iidbérence
de celle rousse osseuse avec les os cnvironoans, le passagi?
qu'elle donna à des vaisseaux, !> des nerf« , varient beaucoup
ditn» les dllTérens groupes de inniiuiiirères. comme nous ni-
ions le voir tout à l'heure d'une manière fiémérale , cl commi-
nous le terrons aTCC plus de délails dans l'élude du sque-
lelle.
Hdis revenons A terminer l'examen du phanùre auditif, en i
étudiant ses orifices. Sa communication intérieure ou utec le
sjrslime nerveux, se fait par un orifice auqueloa donne le
nom.de canal auditif interne , parce qu'il forme sruvent nn
pelil canal assez profiind. On nperpolt dans l'excavation piiis
DU moin* enfoncée qui le constitue , deos OU troî;t trous a^Set
dislincls, un antérieur et supérieur, qui est l'entrée de l'a-
queduc de Fallope . un postérieur et Mipérieur, pir lequel
pcuëtrenl les Gleti nerveux qui loot au limauon, et un pos-
têriflui at inférieur, pour ceux du vestibule et des canaux
semi circulaires. Ces deux dentiers trous sont souvent bou-
chés par uoe sorte de lame criblée.
Outre cette ouverture intérieure du labyrinthe pour l'en-
Iràe du système nerveux, on démontre encore dans les
luuiiiuiifàres deux autres orifices beaucoup plus petits ,
par lesquels il ne traverse niicun organe, et qu'à cause de
leur Msa^e présumé, Cntutuù, auquel la découverte en
e^t i peu prés due , a nommés tujufduci. Ce sont de petites
tissures, souvent a^^ei irrégitlij?res, rarement parfuitetrreflt
wmblables surla mimenidividu ,qui fool communiquer la
—Cavilé du crâne avec le limaçton et avec le vestibule, et par
Les ohficeacx-
iènann.
464 i>E l'afpâreil de l'ouïe
coaséquenl dans lesquels la membrane fibreuse qui tapUsc
la cavité cérébrale secootinue avec celle dii labyriothe osseux.
L'un de ces orifices est appelé açueduc du Umacoru 11
commence aa bord postérieur du rocber, dai» la dîrectioD
du canal auditif interne f et après un trajet assex court 9 il
s'ouTre à la buse de la rampe tympaiiique du limaçon : c*e»t
le plus constant et le plus aisé à apercevoir.
L'autre aqueduc est Vaqueduc du vesUbuie; son oure^
ture a aussi lieu à la fiice postérieure du rocher, mais il fe
termine dans le vestibule Jui-mème 9 au-dessous d« Toiifer-
ture du canal commun.
. La communication du phanère auditif aveo le monde ex-
térieur dans tous les mammifères 9 se fait par deux onfioes
que l'on désigne sous le nom de fenêtres, et qui sont per-
cés dans la base ou. dans la face externe du rocher.
VMtiboiairt. Le plus important , le plus essentiel est . Vori/iee ^fesidu'
luire ou \à fenêtre ovale : ^a forme est eu effet génémleneat
OTalaii*e , et il conduit hors du vestibule. Ordinairemeatparcé
au (pnd d'un sinus asse» profond^ son bord extérseur est
creusé d'upe rainure ppur l'attache d'une. membrane qui le
ferme , et contre laquelle adhère le premier os de la tiaim
d'osselets ou l'étrier..
L'autre orifice est V orifice cochléaire^ paice que oomme
nous avons jdéj^ eu l'occasion de le faire observer, il ter-
mine la rampe inférieure du limaçon : on le nomme plus
communément ÏA/enetre ronde à cause de la forme arronHie
qu'il a le plus ordinairement. Percé à la surface de I9 saillie
plus ou moins considérable que fait le. limaçon dans la caisse
sous le nom Je promontoire , il est constamment fermé par
une membrane fort mince,. oblique, enfoncée, proveuaotdt
celle qui est rentrée dans la caisse du tjmpan. •
t La forme, la grandeur proportionnelle, la distance eoire
eux, la direclion.de ces deux orifices, varient pour aioii
dire dans chaque espèce de mammifère.
Cochlëaire.
DANS LES MAMMIFÉRE's. 4^5
c. De la partie accessoire d'unisson et de renforcetnent.
Dans celte classe d'aoîmaiii, iamab ces deux orifices ne !>• >« «•«•
tympaa.
sont réelleiiieol extérieurs y quoiqu'on ne puisse nier qu'ils
ne soient «o contact avec Taîr qui fn pro?ienl. £o eflet, dans
tous les mammifères on troure au côté externe du labyrinthe
une modification singulière de plusieurs pièces apparte-
nantes à Tappendice delà troisième Tertèbre céphalique^ d'oA
résulte une ca? ité intermédiaire à l'oreille proprement dite
et à la conque, cavité à laquelle nous ayons fu que Ton
donnait le nom de caisse du tympan , et qui renferme les
osselets de Touie.
Cette catsse peut dtre considérée comme foHnée de deux
os principaux; celui qui en fait la pkis grande partie, est
plus ou osuins reufié ou huileux, et c'est à cause de cela
^*6n le nomme os du tympan, os tympanitfue; par son cfité
interne plus ou moins échancré il s'applique contre Se rocher
qu*il embrasse, de manière à ce que la hase de celui-ci
remplit cette éehancrure,' et que ses émineoces f«>nt saillie
dans son intérieur. A son côté externe qui est é|[alement
ouvert , Tos du tympan est prolongé au dehors par une autre
pièce souTent confondue arec lui, et qii*on désigne parla
dénomination de cadre ou de cenie du tymprnu Cet os , qui
forme rarement un anneau complet, donne à ast buse attache
à une membrane qui en ferme Torifice, et il se prolonge en
UD canal pins ou moins long , le canal auditif externe.
La caisse du tympan , constaminent remplie d'air atnKMphé-
riquct Yarie beaucoup, non-seulement dans sa forme, dans
aa grandeur, mais encore dans sa coniposition osseuse- ou
nembraneuse : elle est toujours subdivisée en deoX parties
plus ou moms distinctes ; Tune est supérieure ; e*est cell^
dans laquelle se trouveot les osselets de l'oufe dont nous
altooa pnrier, le» deux orifices^ et surtout le TCetlbnlalre,
!• 3o
la trompe
uttnrtie.
• etllalM«
OSMktt éê
roor«.
466 DE l'appareil de l'ouîë
le promontoire ou la saillie du limaçon, une excaYation pouf
rîQsertion de petits muscles de la cbatoe d'osaelets» eteofio
une sorte de canal en entonnoir qui communique ayec l'ar-
rière-bouche ou la trompe gutturale. L'autre partie de la
caisse est inférieure 9 plus ou moins celluleuse ou buUeuse,
elle n'offre rien de remaf;guable que sa grandeur et celle de
ses prolongemens antérieur ou postérieur.
La trompe gutturale ou d^Eustacbe que nous venons de
nommer, existe dans tous les mammifères : plus 00 moioi
allongée, large, ou arrondie, et placée dans Técartemeot de
1*08 tjmpanique, du palatin postérieur et mênae do sphé-
noïde , elle est composée d*un prolongement de la membrane
muqueuse de la cavité gutturo-nasale , soutenue à son ori-
gine dans celle-ci par une production cartilagineuse quel-
quefois évasée en trompette, et qui, parvenue dans la caisse^
s'amincit et en tapisse toutes les saillies et anfractuositéi :
c'est ainsi que la caisse du tympan communique avec l'air
extérieur.
On y remarque encore deux cellules ouvertes à sa partie
supérieure , en avant ou en arrière, et qui pénètrent , celle-ci
dans l'apophyse mastoîde quand elle existe, et celle-là dsos
l'os squammeuz et même quelquefois dans son apophyse ij-
gômatique.
Avant de décrire l'ouverture extérieure de la caisse 00
celle du tympan, il nous faut préalablement examiner b
chaîne des osselets qui établissent une connexion entre IV
rifice vcstibulaire de l'oreille interne et la membrane do
tympan qui sépare l'oreille* moyenne de l'externe.
Les osselets de l'ouïe dont nous discuterons les analogues
•dans la partie consacrée à la locomotion, sont le plus ordi-
nairement au nombre de quatre , disposés de manière que
deux 50i^t à peu près verticaux et deux horizontaux. Plusoa
moins serrés, rainasses entre eux, ils occupent la partie
taut-à*fall4iupéfiQiire de la caisse du tympan , au point que
DANS LES MAMMIFÈRES. 4^7
quelquefois ils sont presque entièrement cachés daos la
cellule supérieure; le manche du marteau étant presque la
seule partie que l'on Toie.
Le premier de ces osselets y en allant de dedans en dehors,
est VtMer / SLÏùsi nommé parce qiTiL un très*petit nombre
d'exceptions près , il a la forme de cet ustensile , c'est-à-dire
quMI est composé d'une plaque plus ou moins o?alaire, à
chaque extrémité .de laquelle s'élèTe une branche quelquefois
très-grêle, laissant au milieu un intervalle plus ou moins
grand, bouché par une membrane , et se réunissant au som-
met à un petit bouton aplati. Dirigé horizontalement et de
dehors en dedans, il s'enfonce plus ou moins dans le sinus de
l'oriCce vestibulaire, en adhérant par sa plaque à la mem-
brane qui le ferme. Son extrémité externe se joint au se*
cond osselet, ou mieux peut-être au troisième, à l'aide d'un
ligament qaelquefois assex long«
Un petit muscle dirigé horizontalement se porte d*arrière
en arant d'une petite carité quelquefois pyramidale de la
base du rocher, à une apophyse* tuberculeuse de la branche
postérieure de l'osselet.
Le second osselet est celui que les anatomistes décriTent
tous le nom d'05 lenticulaire , et dont quelques-uns ont nié
l'existence , peut-être avec raison, car il m'a souvent semblé
que ce n'était qu'une épiphyse du bouton de l'étrier, auquel
il est fortement adhérent. Quoi qu'il en soit, car ce n'est pas
encore le moment de discuter ce point, cet osselet fort
aplati est plus ou moins ovalaire, et presque entièrement
confondu dans le ligament qui réunit l'étrier et Venclume.
Celle-ci ne ressemble pas autant à une enclume , comme
rindique son nom , qu'à une dent molaire à deux racines :
des deux apophyses qui les représentent, l'une ordinaire-
ment plus longue, plus grêle et inférieure, descend parallè-
lement au manche du marteau , et se recourbe ensuite plus
ou moins à l'extrémité pour s'appliquer sur l'os lenticulaire,
3o.
FArier.
Os
leuticnlaii
Eaclamc
468 DE l'appaeeil de l'ovIb
tandis que l'autre supérieure »*eD écarte forlemeAl, el vi
s'attacher par un lîgamaot élastique assea résialaal aateié
antérieur du sinus supérieur où elle se cache. Le corjps lui-
même » quelquefois carré , d'autres fois aplati ^ se cacha aussi
souTent dans ce sinus; et l'échaocrure anguleuae qui le ter-*
mine reçoit le côté poslériettr d« la tête du dtroier oatelet.
Cet osselet qui termine U chaîne a repu le Dom de umrêtmt
dans lequel on a ?u une tAt^» un col et uu manche. Sa pe-
silion est la plus antérieure. Sa direction est toujours A pea
prés Terticale , la partie élargie en haut et la poMte eo hsk
La tête plus ou moins arrondie en afael, offre ea arrière
une dou'ole facette pour une articulation gjnglîmoidale et
serrée avec le corps de l'enclume. Aussi lea iaceMes artica-
laires sont- elles lissea et polies. Le col n'est ordinaôreaieil
plua étroit que dans un sens» car dans l'autre il est aouyaot
fort élargi et trés-mince ; c'est à b partie inférieura de soa
hord antérieur que se remarque une apophyse aouTeot fort
longue et fort aiguë qui sert à Tallache d'un muscle, taodb
qu'au*dessus el du même hord natt un ligament asaea brgSf
mais court, qui Ta à la partie antérieure d& hord do siooSi
Le manche du marteau y rarement dans la même direction
qMC le col avec lequel il fait quelquefois un angle droit, ait
ordinairement triangulaire , pointu et plus ou moina allongé.
Pepuis la saillie anguleuse ou le coude qu'il fait à son hori
externe jusqu'à son ejctrémité, il adhère à la memhrane da
Ijmpan qu'il fait saillir en dedans , tandis que le hord ia-
terne est libre et concave.
tes mosciet. Lc^ muscles du marteau sont au nomhre de deux :
L'un est le muscle antérieur du marteau ; il naît du spbé-
noîde et du conduit de la trompe , se porte en arrière et eo
dehors, et se termine par un tendon arrondi et cOurt à l'apo-
phjrse antérieure ou grêle.
L'autre est le muscle interne du marteau; il nall hors^
la caisse du tympan de la partie fibro-osseuse de la trompe
BAN8 LES MAMMIFÈRES. 4^
se porte en arrière', se loge dans une espèce de canal de la
buse du rocher, se réfléchit sur une lame osseuse, et se ter-
mine à l*endroit où le col du marteau se joint à son manche.
Le manche de cet osMiet adhère fortement ù la membrane
du tympan 9 à Taide de la muqueuse amincie qui passe dessus
et Vj colle.
Cette membrane est mince » sèche , transparente , comme „^„^J|^
fibreuse; elle est évidemment comprise entre deux lames 9 (7a>p««
i^une intérieure qui appartient A la muqueuse périostéale qui
tapisse la caisse » et l'autre extérieure , qui , formant le cul-de^
sâe du eanol auditif externe 9 prorient par conséquent de la
peoa. Il serait donc possible de cooccTOir À/^riiort qu*il jeut
90a9 celle-ci surtout une lame musculaire 9 comme quelques
auteurs Tadmettent; mais l'examen attentif que j*fei fait des
pins g;rands animaux sous ce rapport, et même de l'éléphant 9
tfie roe penneltent pas d'être de cette opinion.
Cette membrane est surtout adhérente à la circonférence Detoaaki
d'un os particulier que Ton nomme ccrvk ou cadre du ^m-
pans <^l^ pièce, asses rarement distincte de la caisse elle-
même, semble former un tube plus ou moins incomplet à
son cêté supérieur et qui pénétrerait quelquefois obliquement
dans la caisse. Dans ce cas le bord externe fait une saillie
coosidémble dans celle-ci, ce qui donne A la membrane du
I jrmpan une obliquité plus ou moins grande , en même temps
que son étendue est alors beaucoup plu;* considérable que le
diamètre du can«il auditif externe.
Ce canal 9 qui n'est que le rétrécissement et le prolonge-
ment du cadre du tjnipan9 t*st quelquefois nul ou extrême-
ment court 9 tandis que d'autres fuis il se prolonge beaucoup.
Son diamètre 9 sa forme , sa direction ne varient pas moins
quo sa longueur 9 comme nous le verrons plus loin.
d. JDe la partie accessoire de recueillemenL
C*est ù la rirconférencc de ce canal orîscnx qu'adhère plus-
la cooqu*
loditive.
De
i eartilaget.
te Corme.
470 DE l'appareil de l'oUÎE
OU moins fortement la dernière partie de Tappareil de Touie
que nous ayons à étudier d'une manière générale dani cette
classe, ou Toreill^^ exlerne. C'est à cette partie que nous
avons donné le nom d'accessoire de recueUlemenl , parce
qu'en effet elle ne sert qu'à recueillir les rayons, sonores^
et à les diriger vers la membrane du tympan : elle n'existe
que dans la classe des mammifères , et elle existe plus oa
moins complète dans tous.
Située sur les parties latérales et postérieures de la tète^
la conque auditive peut être définie un tube dermo*carti-
lagineux , élargi , fendu dans une partie plus ou moîos con-
sidérable de son étendue 9 et ajouté au canal auditif ezlent,
pour recueillir les rayons sonores, vers lesquels par consé-
quent elle peut se diriger.
Le. cartilage qui entre dans la composition de la conque
auditive des mammifères est constamment mince, sec, d'uo
tissu serré et élastique.
Il se divise en deux portions.
La première continue le canal auditif externe osseux; c'est
une lame cartilagineuse étroite, qui s*enroule autour de l'os,
au périoste duquel elle adhère, et non à son bord; elle se
joint ù la seconde : celle-ci après un ou deux tours de spirale
plus ou moins serrés, qui s'embottent les uns les autres, et
dont lé dernier est terminé en tube par un tissu fibreux qui eo
réunit les deux bords, s'élargit, s'évase et forme la conque et
le pavillon de l'oreille. On doit distinguer cinq parties, tant
cavités que saillies, que peut produire le second cartilage en
se repliant sur lui-même. L*une suit immédiatement la portion
tubiforme; c'est \iï conque interne , que je nommerai ainsi
parce qu'elle est ordinairement cachée : elle forme une exot-
vation plus ou moins profonde , à la partie externe de laquelle
!je voit une échancrure quelquefois assez grande, et bordée
en avant et en arrière par une saillie à laquelle on donne le
nom de trapus pour la première, et à'antUragus pour la se-
DANS LES 1IA1IMIFÈ11E8. 471
conde ; la c<yu/ue externe fait la continuation de la cayité pré-
cédente dont elle n'est quelquefois séparée que par un pli trabs-
Terse peu marqué , et qui sert d'origine A l'éininenee qui borde
et termine Toreille, Ayant cette émioence marginale on re-
marque un repli souvent fort saillant qui borde la conque ex-
terne y en se contournant plus ou moins autour d'elle » quel*
quefois même en se prolongeant jusqu'à l'antitragus où il se
termine en poiute. Dans un petit nombre de mammifères , ce
repli commence en haut et en avant par une sorte d'excava-
tion qui le bifurque , et qu'on appelleybi^e nm^icuUdre. On a
nommé dans l'espèce humaine cette saillie anihélix, par
■opposition avec la partie supérieure de la conque auditive ^
ou Vhéîix , qui borde l'oreille dans certains mammifères f de-
puis le tragos où elle prend naissance jusqu'au bord posté-
rieur de l'antitragus où elle se termine. Quelquefois ce bord
du cartilage de l'oreille revient en dedans sur lui-même 9 et
forme un bourrelet ; mais le plus souvent il s'aplatit 9 s'élar-
git > s'allonge et forme alors le pas^Uhn de l'oreille externe.
Enfin la dernière partie de cet organe la moins importante
est une production molle, dermo-gratsseuse, arrondie , qui
la termine à sa partie inférieure 9 en prolongeant le bord
libre du cartilage : c'est ce qu'on nomme le lobuk.
Ce cartilage formant l'oreille externe des mammifères 9
est plus ou moins fixé sur les parties latérales de la tête 9 au
mojen de tissu cellulaire ligamenteux 9 plutôt que de liga-
meosy qui s'y porte des parties environnantes 9 et surtout
dans^ lea quatre directions supérieure 9 inférieure 9 antérieure
et postérieure.
il est au contraire porté en totalité dans un plus ou moins De «^i mu»
grand nombre de sens» ou bien étendu et fermé dans ses
différens replis 9 à Taide de muscles souvent très-nombreux
que l'on divise en muscles intrinsèques et en muscles extrin-
sèqneSf suivant qu'ils se portent d'une partie de l'organe à
nne autre f ou qu'ils s'y rendent des parties environnantes.
47^ i>B jl'afparcil ]>£ t'oviE
Les muflclcs ÎDlriiMèques sont eo général fj^t petiti» et
logés duos quelques replU du cartilage : je les partagerai eo
kkternes et eo externes « suivant qu'ils sont à la fiice ioteme
ou concare de la conque t ou à la face externe ou con? cxc.
nDsé«iaes. Les iDuscles întrioséques inlemes principaux sont :
I* Le troffen, qui de la racine antérieure du tragii» se
porte à son sommet. Il est quelquefois double.
a* Vaniitntgien se trouye «ntre Textrémité inférieure de
l'antihélix à laquelle il s'attache f et Tantitragua auquel il
se termine.
3* Le grand muscle de Vhélix z c'esl ordinaîreraent ud
fort petit muscle situé au bord antérieur du pavillon , el qui
de la peau va à l'origine de l'hélix.
4** Le petit musck de Thélix est situé transversalemeot
sur réminence radicale de l'hélix qui sépare les deux parties
de la conque*
tiia»é(|ii«i. Les muscles intrinsèques externes ou dorsaux sont ordi-
nairement moins nombreux; le principal est celui que dsos
l'homme on nomme muscle imnsvenalf il naii de la coa-
▼exité de la conque , et se porte à celle de l'hélix.
Il en existe encore souvent un autre qui est rertical^ct
qui occupe le sillon de la racine traus verse de l'hélix; ses
fibres sont courtes.
Les mui)cles extrinsèques sont beaucoup plus développés
et leurs u:$ages plus évidens. Us sont en général disposés ea
trois ou quatre groupes, des inférieurs, des antérieurs, des
supérieurs et de» postérieurs, qui sont plus ou moins subdl«
visés suivant la mobilité de la conque. Ils sont encore souvent
augmentés en nombre, parce que, dans beaucoup d'espèces
de mammifères , plusieurs d'entre eux 5ont pour ainsi dire
coupés en deux par une pièce cartilagineuse , à laquelle on
donne le nom de cartilage scutiforme, à cause de sa figure en
bouclier, et qui s'interpose entre la tête et la base de la conque.
Nous c-ouipreodrons dune dans cette division de muscles ex-
DAlfS LIS MA1IMIFÉ11B8. 4?^
Irin^èqfues de Toreille , non-«eulemeot les routcl^s qui êe ren-
deot de la tête à la cooque proprenwot dite 9 à son tube $ aa
cartilage jtcutitbrtne qtiand il eiiste, mai:» encore ceox qui se
porteat de Tune de ces parties àTautre.
Nous allons définir tous les» muscles qui peuvent se rea-
contrer dans les inainniifères y quoique tons n'existent pas à
la fois sur le infime animal : o*est Thomme qui en a le moins 9
et ce sont les ruminans qui me paraissent en avoir le. plus.
Nous les disposerons suivnut la place qu'ils occupent autour
de l'organe, en commençant par la ligne inférieure 9 en mon-
tant ensuite en avant , el redescendant en arrière jusqu'au
point de départ*
a. Muscles inférieurs.
Le maxitto-^onchien superficiel , situé sur les parties la-
térales de la face é la racine antérieure et inférieure de l'o-
reille ; il naît plus ou moins loin au côté externe de la mft*
cboîre inférieure, aux environs de la parotide, se porte de
bas en haut , et se termine au côté externe et antérieur de la
racine de Tautitragus.
b. Muscles antérieurs.
Le jugo-conchien , tout-à -fait sous-cutané , situé au bord
supérieur du précédent ; il vient de la région jygale , et se
porte plus ou moins obliquement en avant de h couque,
au-dessous de son échancrure , tout près du précédent.
Le maxill(M:onchicn profond f situé sous le précédent, est
un muscle tout-à-fait caché; il s'attache très-profondément
à l'os maxillaire inférieur lui-ml^me , au bord postérieur du
cou de son condjle , s'enfonce en dedans de I.1 conque , et va'
se fixer plus ou moins en arrière , tout près de sa jonction
aveic le tube.
Le jugo^scutien est au-dessus des précédens et superficiel ;
474 ^^ l'appareil de l'ouïe
if se porte , comme Tindique son nom , de Tarcade sjgûmar
tique presque horizontalement au bord antérieur de Técuffloo.
Le surciliO'Conchien a son origine encore plus haut , au
bord supérieur ou postérieur de l'orbite, et sa terminaison
au cartilage scutiforme , et surtout à la partie antérieure et
supérieure de la conque.
Lejronto-saitien est au-dessus et dans ia même directîoo;
de Vos frontal il se porte à Tangle supérieur et antérieur do
cartilage.
Le scutO'Conchien antérieur semble quelquefois conti-
nuer le précédent ; il vient en effet du même angle du carti-
lage scutiforme, et se termine à la partie antérieure et sa-
périeure de la conque.
c. Muscles antéro^supérieurs.
Le vertici'conchien est le plus antérieur des muscles su-
périeurs de Toreille externe \ il vient du sommet de la tête et
se porte obliquement d'avant en arrière au bord antérieur os
supérieur de la conque , où il s'épanouit.
Le verticO'Scutien » situé immédiatement en arrière et soi
un plan plus superficiel que le précédent, vient de la ligne
médiane du sommet de la tête , souvent d'un raphé com-
mun , et se porte transversalement au bord interne du carti-
lage scutiforme.
C'est le muscle commun des vétérinaires.
Le scuto ' conchicn postérieur, fait pour ainsi dire la conti-
nuation des deux précédens ; il vient en effet de la partie so-
périeure et antérieure du cartilage scutiforme , et se termine
à la face dorsale et postérieure du pavillon.
d. Musdes postéro*supérieur$.
Le cervicO'ScuUen est un muscle superficiel , souvent asseï
large , qui de la ligne médiane du ligament cervical se porte
DANS LES MAHHIFERES^ 4?^
en avant et en dehors pour se terminer au bord postérieur
du cartilage scutiforme.
Le cervicO'Conchien est sur un second plan recouvert par
le précédent ; il est presque transversal 9 vient à peu près du
même raphé, passe sous Tangle postérieur du cartilage scuti-
forme , auquel il laisse quelques fibres , et se termine à la
face dorsale de la conque.
VoccipitO'Conchien croise le précédent vers Tangle posté-
rieur du cartilage scutiforme , parce que son origine est plus
antérieure , à peu près au-dessus de Tocciput ; il passe au-
dessous du cervico-conchien » et s*épanouit sur la conque à
sa face dorsale.
UoccipUthconchien antérieur n*est qu*une subdivision du
précèdent 9 qu*on ne voit guère bien marquée que dans le
cheval ; du sommet de la tête en avant de la tubérosité oc-
cipitale f il se porte aussi plus en avant sur la conque près de
son tube.
Uoccipito-conchien rotateur se trouve beaucoup plus sou-
Tent que le précédent ; il vient également des enrirons de
Tocciput 9 se porte en arrière et s'élargit à sa terminaison sur
la partie renflée et postérieure de la base de la conque 9 en
se recourbant même un peu en avant ; il est dans le plan le
plus profond des muscles postérieurs de Toreille.
Le cervico-tuhien profond est dans le même plan que le
précédent^ en arrière duquel il commence ; mais il se ter-
mine plus en dedans 9 à la partie membraneuse du fond de
la conque et à celle du tube lui-même. Il est quelquefois
divisé en deux portions 9 comme dans les cerfs.
e. Muscles profonds ou internes .
Le scuto ' conchien rotateur est un muscle souvent fort
épais 9 entièrement caché entre le cartilage scutiforme et la
conque « et qui se porte obliquemertt d'avant en arrière de
476 ^^ l'appareil de l'ovîs
Tun à Tuutre. Sa tennioiison â la conque se fait à m paitk
bombée 9 près du tube 9 et de celle du jugo^conehieii pro-
fond.
Le dudo^onchien imtérieu^ est aussi trèis^profondémeiit
situé 9 quoique nsoins que le précédent. Placé auprès du juge-
oonchien profond , il s'attache d'une part au rebord du canal
auditif externe osseux , et de l'autre à la face antérieure de
la conque, sous le plan des muscles plicateura. Je Tai très-
bien vu dans le lièvre.
La peau qui revêt le cornet cartilagineux n^offre rien de
bien remarquable : elle est cependant toujours d'un tisso
plus sec 9 plus serré 9 et d'une épaisseur moindre qae.sor les
autres parties du corps. Elle est toujours immëdiatemeot
collée et fort adhérente au cartilage sous-)acent«
La partie qui s'enfonce dans la conque intérieure , et sur-
tout dans le canal auditif, présente souvent des cryptes or-
dinairement épars 9 quelquefois ramassés en groupes 9 et qui
rejettent une humeur particulière sébacée qoe l'on désigne
par le nom de cérumen.
Quant aux poils qui revêtent la conque auditive des mam-
mifères, ils ne diffèrent guère de ceux des autres parties que
parce qu'ils sont ordinairement moins nombreux, surtout
dans les parties les plus internes, et qu'ils sont en général
beaucoup plus fins et plus mous.
DiHër^Deei Après cc coup d'œll général sur l'organe et l'appareil de
impporitTc j»^y|ç jgj^g Ijj prenfjjère classe des ostéotafres , nous allons
maintenant traiter des dififcrences qu'ils peuvent offrir, en les
rappoi tant toujours à nos deux titres principaux , la dégrada-
tion animale on le degré d'organisation et quelque cause ap-
préciuble , comme l'espèce de nourriture , l'époque de la
journée à laquelle Tanimal lu recherche, le séjour, le sexe et
enfin l'âge. Nous terminerons ensuite par les anomalies et
les spécialités ; et comme nous connaissons beaucoup moins
^ten encore l'usage des différentes parties de l'oreille que
DANS LES MAMMIFiBES. 4"?
telles de l'ceil, nous serooa obligés d'entrer dans un peu plus
de détails (]iie nous ne t'eussîon; Tait sans cela.
Je ne puis guère rapparier qu'il la dégradation animale ou l> <i
il une cause inappréciable, la dispossition qui Tait que le ro- !•''»
cher ou l'ensemble du liiby rinlhe est de mitins en moins so-
lidement retenu ou soudé entre les troisième et quatrième
Tcrlèbrescèphaliques, ù mesure que l'on descend de l'homme
aux animaux ruminans ; au point que dnns ces derniers celle
pièce osseuse peut filre asseï aisément détachée des autres,
do moins dans l'élat du squetelle. Nous remarquerons ce-
pendant quelques anomalies sous ce rapport; Ainsi la plu-
part des chéiroptères, quoique Irès-élevés dans la série,
portent cependant cette disposition au plus haut degré ; il en
ett de m€me des cétacés.
Uns dilTèrence de In mSme catégorie, mais plus frap- i>i>a
pante et même plus susceptible d'explication , existe dans la
forme et le déTeloppemenl des dilTércnies parties de l'oreille
esteme, qui d'abord tout-.Urnit plcile, et presque immobile,
•e détache peu à peu , ^'allonge et prend In forme d'un Teri-
lable cornet acoustique , susceptible d'Etre dirigé dans tous
les sens. L'homme est , sous ce rapport , à une extrémité , et
le cheval et les animaux ruminans à l'autre. On voit en effet ,
dans l'espèce humaine , une oreille externe lout-ù-rail par-
ticulière par la briéretè du tube , l'élargtsàement et l'éTÎ-
(lence de la partie inférieure de b conijue tout'à-Tiil à dé-
eou«url| la petitesse de la purtJe supérieure, la Terme de
l'anlliélix, bifurqué prorondécnent à sa racine par la fisse
nariculaire , et enfin surtout piirce que tout le bord du pa-
rilloa, au lieu de s'épanouir, .se recouriie en deduns, en
foraiani le bourrelet de l'hélix, et qu'au-dessous de l'échan-
crur« de l'oreille existe un lobule entiérmlent mou , plus ou
moins prnnoncé. AjoAlous ù cela que les fibres liganieo-
tousesqui alluchent l'oreille externe à In tfle, suiil courtes,
I Wrrêes, que les muscles iolriuséques sont exec^sifeuicnl
478 i>E l'appareil de l'ouïe
petits, et que les extrinsèques sont réduits aux trois fais-
ceaux primitifs; encore sonUils extrêmement m incet*.
Les singes de l*ancien continent 9 et même la plupart de
ceux du nouveau 9 ressemblent encore beaucoup, sous ce
rapport 9 à Tespèce humaine. L'oreille en totalité se relèye
cependant davantage ; le tube devient un peu plus long ; la
partie inférieure de la conque sVnfonce et se cache , la su-
périeure se développe ; la fosse navîculaire de Taothélix
s'efface peu à peu ; l'hélix s'étale du moins au bord posté-
rieur, et dans les espèces les plus inférieures il commence
même à se prolonger un peu* en pointe à sa partie supérieure;
le lobule inférieur au contraire diminue , mais ne disparaît
peut-être jamais complètement. Quant aux muscles , ils ac*
quièrent évidemment un développement un peu plus consi-
dérable ; mais à peine chaque muscle fondamental se subdi-
vise-l-il.
Les makis, considérés d'une manière générale, descen-
dent rapidement vers les carnassiers , du moins par l'Mccroisse-
ment de l'hélix , devenu un véritable pavillon , mais encore
assez court , par la disparition totale du lobule et renfonce-
ment de l'excavation conchale inférieure.
Dans les carnassiers, toutes ces différences se prononcent
bien davantage , surtout encore dans les dernières espèces*
Le tube est cependant encore assez peu allongé ; mais b
conque inférieure est presque entièrement descendue au-
dessous de réchancrurc ; il n'j a par conséquent plus d'appa-
rence de lobule. La cavité supérieure de la conque S'est, au
contraire, accrue ; Tanthélix est presque entièrement disparvy
ou il est remplacé par une sorte de lobule triangulaire fort
dingulicr. Quant à l'hélix, à peine peut-on le distinguer à son
origine; au delà il s'est dilaté en un pavillon ordinairemeot
encore assez aplati, mais qui, dans les espèces inférieures,
est évidemment un véritable cornet. Aussi les muscles qui le
meuvent, non-seulement acquièrent un développement pro*
DANS LSS M*MM1FÉRE8. 479
portionncif rnuis se subiJivUeiK, se multiplient par TudJiHun
d'un cartilage sculiforme, au point que leur noiulire ust ncu
iaCfcrieur i ce qu'il sern cLei les animaux les plus favomés
lOuQpe ropporl.
Mb «dénies ont en général la conque oudilive formant un
long comel , presque cumine les animaux les plus tnlérieurs,
cl pur conséquent ils semblent sous ce point de vue évideui'
meni pluj descenilus que la plupart des rongeurs.
Les animaux qui constituent cet ordre des rougeurs, quoi-
qu'ua assez grand nombre aient l'oreille courte, ofTrt-nt ce-
pendant comme caracléro commun que le pavillon acquiert
un développement proportionnel encore plus grand que dans
le» carnassiers ; et cepeodaot les muscles sont en général
moins nombreux. Dans ce groupe, il y a encore plusieurs
anomalies, comme nous allons le voir dans un monienl.
Quant aux animaux ongulés , c'est cbei eux que Toreille
externe est réellement tout-d-fiit convertie en un cornet
acoustique , par l'énorme développement de l'hélix enroulé ,
prolongé en pointe , el par rcnfonceltiânl non-ieillement dcS
deux parties de lu conque mais encore de l'aothélii, il est
vrai bien défiguré, et qui forment un lai^e canal porté pur
l« (ube cartilagineux allongé sur lequel le pavillon exécute
ses nombreux niouvemens ; aussi est-ce dans les cerfs, dans
le cheval et dans l'âne que les muscles de la conque auditive
sont les plus nombreux el les plus épais.
Quoique nous ayons pu rapporter cette dernière drITérence
à la dégradation classique, il est évident qu'elle pouvait aussi
l'être, du moins ju:,qu'd un certuio point, & l'époque de la
journée à laquelle les mammifères voot A la recherche de
letir nourriture.
Les espèces, en etTel, qui cherchent leur nourriture pen- i
dani la nuit, de quelque n.iture qu'elle soit, ufTri'ut évî- i
demment des diUér^nces qui tiennent û cette circonstance.
B . Si cous ne puuvoQs les apprécier daus lus parties essentielles
48o ]>A l'affaisil i>b i.'oi;iK
et de perfectionnemeiil acousHques» il n'en e«l paf <fe mdof
dans les deux aatras. Aioaiy le» mauunifèreft nocturo^s ont
la caisse du tympan beaucoup plus renSée» plus buUenaMut
les espèces qui ne le sont pas, comme on U Yoil dM.lts
makis y et surtout dans les loris et gearos Toiaius» parisi les
quadrumanes ; dans les chats f les renards , parmi Ua caraas*
siers ordinaires; dans les chauye - souris et les phoques ,
parmi les carnassiers anomaux ; dans les ècureMÎls 9 les kwii
et surtout dans les gerboises 9 parmi les roogeura 9 et peut-
être même dans les cerfs , parmi les ongulés.
Dans ces mêmes mammifères nocturnet» y TouTertiire de b
caisse est toujours beaucoup plus lai^ , et par couséquent It
membrane qui la ferme : elle est plus à fleur de têla ou moias
enfoncée; enfin, le canal auditif externe osseux et cartUaip-
neux, est plus court et plus ouvert, ce qui entraîne oneoa-
Terture proportionnelle de la conque proprement ditc« C'est
ce que Ton roit très-bien dans les chats, les écureuUs, et
surtout dans les ehaure - souris ; aussi, cV>t dani^ celles -d
que Pappareil de Toule semble être parvenu au suuamum de
son développement , du moins pour la perception du bruit.
On trouve en effet chei elles, outre un développement eotabk
du labyrinthe et surtout du limiiçon , ainsi que de la caisse ^
de l'ouverture du tympan, une conque auditive a^viesgraade
pour égaler quelquefois en surface celle du corps tout entier;
et un tragus -assez déreloppé pour former une sorte de double
conque placée dans l'externe. Il semble que ce gr«iid déte-
loppement de l'appareil de l'oule dims les chauve - souris 1
supplée la petitesse de celui de la vue.
Lvtpéet» «^ nature de la substance alimentaire animale ou régétile »
morte ou vivante, ne parait pas délenoniner de différences tp-
{>réciables dans l'appareil de Touîe des mammifères \ l'onoos-
çoit cependant que les ei^ces qui ont. besoin d'apercevoir
leur proie à distance , afin de chercher à la saisir en se {etsot
brusquement dessus, aurunt dû avoir quelque perfectiofiae-
•J« noarrilurr.
DANS L£S MAMlflFÈRSS. 4^1
it)«nt que D*aurout pas celles qui se nourrîtfseDt de substances
TégéiaJes. Mais comme ces dernières espèces dévouées pur
la nature à servir de nourriture aux premières, étaient au
moins autant intéressées qu'elles A les apercevoir de loin ;
Ton peut également concevoir un certain degré de per-
fectionnement dans leur appareil de l'ouie ; et c'est en effet
ce qui a lieu, la partie de recueillement des sons arrivanlA
ton summum de perfection dans les espèces herbivores.
Le lieu qu'habitent les mammifères parait avoir une in- l btikitaiioa.
fluence plus évidente sur Torgane de Taudition : ainsi , sans
compter que les espèces qui s*élèvent davantage dans les airs,
ont la totalité de Torgane et surtout la conque auditive plus
développées, comme les chauve-isouris et lesécureutls^ parce
que cela*lient plutôt à Tépoque de la journée à laquelle ces
animaux cherchent leur nourriture, comme nous venons de le
dire ; il est certain que les espèces qui vivent presque consUMn-
ment dans la terre, non pas essentiellemeni pour s'jjcacher,
mais pour 7 chercher leur nourriture , comme les taupe« et
genres voisins , les lemni, les #ats-taupes, etc. , offrent pour
différences que les parties intfffnes sont souvent fort déve-
lopipéns , et surtout que la conque senJ^le disparaître et n*est
remplacée que par un tube plus ou moins long dont Porifice
très-petit , A la surface de la peau , est encore entouré et
recouvert par les poils ^ comme le reste dp corps.
Les mammifères qui vivent dans l'eau , offrent quelque
chose de semblable^ non pas pour le peu de développement
do labyrinthe qui est souvent remarquable par sa petitesse 9
mais seulement pour la disparition graduelle de la partie
extérieure ou de recueillement. CVstce que roo'vok, pour
ee dernier point, en étudiant successivement lea. ioutoes^
les phoques » les lamantios, et enin les eéfaoés. Les premkff
«ni la booque encore complète » quoiquei>eaiieoup plus petite
i^e dans les autres camasfeîers venuiforaaes; les prenîièna^
espèces de phoques ont aussi un petit rudiaatnt de conque
l« . 5j
48o ]>A l'appaisil I>B i.*Oi;ÏK
et de perfectionDeiiieiil acousHques» il n'en e<t pal ik mtoe
dans les deux aatres* Aioai, le» mauunifèrea Docturo^s ont
la caisse du tympan beaucoup plus reoSée» plus bulktiiuttf
les espèces qui ne le sont pas, comine on le Yoit dj^f^tlts
makis y et surtout dans les loris et gearos Toisios » p^rini les
quadrumanes ; dans les chats » les renards 9 parmi les carnas-
siers ordinaires; dans les chauye - souris et les phoques ,
parmi les carnassiers anomaux ; dans les écureuils , les loirs»
et surtout dans les gerboises , parmi les roogeuri 9 et peut-
être même dans les cerfs ^ parmi les ongulés.
Dans ces mêmes mammifères nocturnes 9 TooTertiire de b
caisse est toujours beaucoup pins lai^ , et par couséquent U
membrane qui la ferme : elle est plus à fleur de tête ou moins
enfoncée; enfin, le canal auditif externe osseux et cartilagi-
neux, est plus court et plus ouvert, ce qui entraîne mieoa-
Terture proportionnelle de la conque proprement dite C'est
ce que Ton y oit très-bien dans les cbaès, les écureuUs, et
surtout dans les ehauve - souris ; aussi, c*e.*t dans celles-ci
que Pappareil de Toule semble être parvenu au suuDiiiium de
son développement , du moins pour la perceplioo du bruit.
On trouve en effet chei elles, outre un développement notable
du labyrinthe et surtout du limaçon , ainsi que de la caisse»
de Touvertore du tympan , une conque auditive aivses graade
pour égaler quelquefois en surface celle du corps tout eutier»
et un tragus -assez déreloppé pour former une sorte de double
conque placée dans Texteme. Il semble que ce grand déve-
loppement de l'appareil d<- l'oule dans les chauve - souris »
supplée la petitesse de celui de la vue.
Vr»pH» 9^ nature de la substance alimentaire animale ou régétale »
nourri ure. j^^^pj^. ^^^ vîvantc , uc parait pa? diUerminer de différences ap-
{>réciables dans l'appareil de l'ouîe des mammifères ; l'on 000-
çoit cependant que les e^oes qui ont. besoin d'apercevoir
leur proie à distance , afin de chercher à la sai^r en se jetsot
brusquement dessus, auront dû avoir quelque perfectioaae-
DANS LES HÂMlflFÈRIS. 4^1
ititnt que D*4urout pas cdies qui se nourritfsent de subsUnces
Tégéiales. Mais comme ces dernières espèces dévouéee par
la nature i servir de nourriture aux premières, étaient au
moins autant intéressées qu'elles à les apercevoir de loin ;
Ton peut également concevoir un certain degré de per-
fectionnement dans leur appareil de l'ouie ; et c'est en efièt
ce qui a lieu, la partie de recueillement des sons arrivant A
•on summum de perfection dans leé espèces herbivores.
Le lien qu'habitent les mammifères parait avoir une in- l bniiiuii
fluenoe plue évidente sur Torgane de l'audition : ainsi , sans
compter que les espèces qui s'élèvent davantage dans les airs,
ont la totalité de l'organe et surtout la conque auditive plus
développées, comme le^ chauve-^ourls et lesécureuils^ parce
que cela'tient plutôt ù l'époque de la journée à kqueUe oèf
animaux cherchent leurnourriSure,oomme nous venons de le
dire ; il est certain que les espèces qui vivent presque consUim-
nent dans la terre, non pas essentiellement pour s'y cacher,
mais pour j chercher leur nourriture ^ comme les taupes et
genres voisins , les lemni, les #ats-taupes, etc. , offrent pour
diflérences que les partiet.intfirnes sont souvent fort déve-
top|>ées , et surtout que la conque semble dispa^ttre et n'est
reo^klaoée que par un tube plus ou moins long <ioot l'orifice
tréa-petit , à la surface de la peau , est encore entouré et
recouvert par les poils ^ comme le reste dji corps.
Les mammifères qui vivent dans l'eau , offrent quelque
chose de semblable, non pas pour le peu de développement
du labyrinthe qui est souvent remarquable par sa petitesse f
mais seulement pour la dispaHtion graduelle de la partie
extérieure ou de recueillement. CVstceque l'ea voit 9 pour
ee dernier point, en étudiant suocessiveraenl ka. Joutœs,
les phoques , les Inmaotios, et enin ks eétaoés. Les premîeffa
ont laceo^e eoeore complète, quoique benueoup pliis petite
4fÊe dans lès autres carnassiers vermifOroaes; les pfensèra^
eapèoea ide phoques ont aussi un petit rudiment de ooqqne
t« . Ji
482 dB l'affabeil de lV)CΣ
exférieore qai diipartft tout-à-faît dans les dernières^ Chez les
lamaottns et la plupart des dauphins , la cooqoe n*est plos
qu*un tohe fort étroit qui s'ourre encore à la peaa par an
orifice très-petit y et qu'on a souvent beaocoop de peine à
apercefoir ; mais dans beaucoup d^espèces de ceux-ci et dans
les cachalots et les baleines, ce tube se réduit en une sorte
de ligament qui Ta à peine jusqu'à la peau , et par conséquent
l'oreille moyenne n'a pas d'ourerture réellement extérieure,
elle n'a que celle de la trompe dans l'arrière-bouche.
Useu. Je n*ai jamais remarqué que le sexe déterminât aucune
dlflerence dans l'appareil de l'ouïe , et je ne me rappelle pas
qu'aucun auteur en ait reconnu.
^*^ Il n'en est pas de même de l'âge. On a en effet obsenrê
depub long-temps que les parties composantes du labyrinthe
qui 9 dans le jeune âge 9 laissent assfi bien aperccToir leur
fonkie extérieurement 9 deyiennent peu â peu moins appa-
rentes , à cause de l'encroûtement calcaire qui les recoune.
C'est ce qui me semble contribuer à faire yarier PouTertare
des aqueducs et même à les boucher. L'humeur gélati-
neuse et rhumeur lymphatique diminuent aussi ayec l'âge y
tandis que la cloison décurrente du limaçon devient plos
sèche et plus osseuse. On a aussi remarqué que les osselets
de l'ouïe ont de bonne heure la forme et la grandeur qu'ils
doivent avoir, ce qui n'est peut-être pas aussi rigoureux
-qu'on le pense : du moins je n'ai aperçu l'os lenticulaire
que dans les animaux complètement adultes. Enfin , il est
certain que les animaux qui arrivent à la lumière plus
ou moins imparfaits, ont la caisse du tympan entièrement
remplie d'une sorte de fongus celiuleuz; la conque souvent
peu développée, a la cavité de sou tube entièrement close et
son orifice extérieur complètement fermé par le rapproche-
ment des.éminences qui le bordent. Je n'ai pas besoin d'a-
jouter que les cellules qui communiquent avec la caisse da
typapan, d'abord nulles, se développent et augmentent avec
V
DANS LES MAMMIFÈRES. 4^3
VSige 9 parce que cela est commun à toutes les cellules os-
seuses. La partie tubuleuse du cadre du tympan augmente
aussi yisiblt'ment en épaisseur et surtout en longueur.
Toutes les autres différences que présente l'appareil de ioomâii
Touîe 9 dans la série des mammifères » sont ou des anomalies
proprement dites , ou des spécialités. La seule anomalie bien
remarquable est celle de l'éléphant. En effet , quoique cet
animal, par sa place dans la série » dut présenter une conque
auditive en cornet 9 cependant il n*en est pas ainsi ; Toreille
externe tout entière forme au contraire une large plaque
très-étendue, tout-à-fait plate, collée contre la tète, et dont
les muscles, quoique assez épais, sont peu subdivisés, comme
nous le Terrons à son article.
Un grand nombre d'espèces de chéiroptères offrent aussi
cme anomalie de même sorte dans leur conque auditive ,
non-seulement excessivement développée dans le pavillon ou
l'hélix , mais encore dans la cavité conchienne supérieure et
même inférieure qui est aplatie , élargie inférienrement de
manière à se prolonger jusqu'à la commissure <ks lèvres,
' comme dans les chauve -souris proprement dites; mais ce
que ces animaux offrent de plus singulier , est que le tragus
se prolonge en formant une feuille plus ou moins longue ,
de figure variable suivant les espèces, souvent simple, quel*
quefbis fourchue ou dentelée.
. Une anomalie contraire est celle du paresseux 9 chez lequel
ToreiUe externe est extrêmement courte , arrondie , et forme
une sorte d'écuille dont l'ouverture est en avant. Que Xon
-place cet animal dans le premier degré d'organisation, ou
près des édenlés; c'est toujours quelque chose d'aoomal
qu'une conque auditive aussi peu développée, dans un ani-
mal pourvu d'un aussi petit nombre de moyens de défense^
La nullité presque complète de la conque auditive dans
l'acte dllliger {Sun. trivirgaUt, Humb. ), ne serait pas une
anomalie d'une moindre force dans un animal de la famille .
3i.
4S4 DE l'apfabeil ite l'ovîe
des stpajous, q«i tonl tout plus ou moÎM noctarneSy si
rêelleiaeiit il mériUiît lo nom qu« lui a doMié Itliger ; mais
ce |oli singe a au cooiraire une conque fort targv , très-oo-
Terte» foKement coHée, ii est Trai, contre la léte, «t peu
taillante , encore notns que dans les ouistitis.
péciaJiiët. Passons OMintenant aux spécîaiilés.
M. L'espèce humaine a le labyrinthe en général plus grand,
proportionnelleoient» que la plupart des autres OMUiuiiilère».
Le rocher fortement retenu entre les os du crioe y ost de
forme triquètre, ses deux faces intérieures preaque égales*
sans apophyse lamellaire le long de leur angle solide; les
canaux senii-cifettlaires sont presque égaux, plus kmgs et
plus amples que dans les autres espèces; ib ae sont pas yi-
sibles à PintéHeur. Le limaçon n'a que deux tosirs et demi
de spire ; il eat globuleux, à peu près de la même grosseur
que la masse des canaux semi*oirculaîres : la saillie qn'il Eût
dans la caisse n*est pas consldénlila. Le canal auditif interne
ne forme qu'un seul trou appartQt ; les aqueduca soot étroits
et souf ent irrégniiers. L'orifice Testibulaire est oTale ; ceki
du limaçon est rond et regarde oUlqneaient en arrière. La
caisse dn tympan est médiocre» confondue ayco le rocher et
le temporal » et ne (ait qu'une seule loge. La trompe guttu-
rale, terminée par un élargissement en forme de trompette,
est soutenue dans toute sa partie antérieure par deux lame«
cartilagineuses , dont l'interne est la plus large : son outcr-
ture est toutefois très-étroite* La cellule mastc^dienoOi existe
seule. Parmi les osselets , l'étrier a bien la fortne qui lui a
▼alu son nom ; le corps de l'enclume est asseï fort ; sa con-
catité articulaire est arrondie ; aussi la tête du marteau est-
elle ronde, atec quatre petites facettes articulaires. Le cou
de celui-ci est peu large ; son manche ne l'e&t pas non pla5
beaucoup à sa base, et il est asseï peu coudé. Le muscle de
l'étrier est fort petit, et presque entièrement caché dans sa
cellule d*inse^tion. Les deux muscles du marlcnu soui
DANS LES MAMMIFEIIES. 4^5
mèdiocreSb Enfin la membraue dii tympan^ OYaky asseï
large, asMspeo obliquement dirigée vers le bas^ est alUchée
à un anneau osseux presque complet , dont le bord inférieur
ne saille pas dans la caisse , et qui forme un canal auditif
extrêmement court , oTale, et h peine dirigé en arrière et
en dessous.
Quant à l'oreille externe , nous arons déj<!^ dit qu'elle avait
une forme particulière, et nous en avons analysé les carac-
tères; nous n'y reviendrons pas; nous nous bornerons à
ajouter que les variétés inférieures de l'espèce bumaine
offrent dé)à quelques dilTérences , et qu'elles sont bien dans
Ja marche de la dégradation : ain^i son attache remonte plus
haut , le lobule diminue sensiblement • le pavillon ou l'hélix
augmente évidemment, il tend même déji^ à s'aplatir, à se
déborder; les muscles cependant ne m'ont pas paru plus
prononcés.
Les singes de l'ancien continent ont un rocher encore pro- ^^ •>"«<
portâoanellement plus considérable que l'homme, car il a
plus d*un. tiers de toute la longueur totale du crâne; ses con-
nexions adhésives, sa direction et sa forme en général sont
à peu près les mêmes : il est cependant peut-être moins
irrégolier, moins rugueux, surtout infériourenMUt, où il est
j>ercé comme dans l'homme , dans son milieu, par le canal
carolidieo.
Le labyrinthe n'offre rien de bien remarquable 9 si ce n'est
que les canaux semi-circulaires sont rendus en partie apparcns
à l'intérieur par un sinus considérable situé au-dessus et en
arrière du canal auditif interne. La saillie du limaçon est
asaes forte : celui-ci est proportionnellement ausM grand
que dans l'homme ; les deux aqueducs sont évidens. Les
orifices vestibuUiire et cqphléaire «ont à |>eu près comme dans
l'espèce humaine; mais celui-ci regarde encore plus en
arrière. *"
La ceisse du tympan est médiocre et étroite ; elle commii*
486 DE L APPAREIL DE L*OD!e
nique supérieurement dans une cellule temporale , et anté*
rieurement par un orifice arrondi dans une loge ijmpa-
nique antérieure. La trompe d'Eustache est grande , large ,
cylindricpie ; ses parois osseuses sont entièrement formées
par le rocher.
Les osselets ne diffèrent de ceux de Thomme que par des
nuances.
Le cadre du tjmpan bien soudé forme un canal étroit 5
profond , dirigé un peu obliquement en arrière «t très-peu
en haut. Nous arons parlé plus haut de la conque.
Sapaioos. |^ç3 sapafous ont encore le rocher plus considérable que
rbomme , mais toujours à peu près de même forme : on
commence cependant à aperccToir une petite crête â son
angle interne.
Les canaux semi-circulaires ne sont visibles à Tintérieur
que par un enfoncement semblable à celui que nous Tenons
de remarquer dans les singes. Le limaçon ae fait qu'une
très-petite ^illie dans la caisse. Le canal auditif interne est
très-petit , et semble ne former qu'un seul trou. Je n'ai po
Toir de traces d*aqueducs. Les orifices extérieurs sont encore
à peu près comme dans Thomme : le Testibulaire est petit,
of aie , et au fond d'un canal assez profond ; le cochléaire
est tout-ù-fait en arrière du promontoire.
La caisse est grande , large , peu profonde et sans renfle-
ment inférieur; elle adhère de toutes parts au rocher. La
cellule supérieure se prolonge dans le temporal et même
dans le pariétal ; il y a aussi une cellule tympanique anté-
rieure comme dans les singes ; elle est creusée dans la pointe
de l'os qui s'articule largement a?ec l'os palatin postérieur.
La trompe d'Eustache est courte, grande, comprise dans
un canal osseux complet formé pigr le rapprochement des
os tympanique et palatin.
L'étrier est allongé ; ses branches sont larges, creuses à
llntérieur et fort minces. L'os lenticulaire était surtout é?î-
DANS LES MAimiFERES. 4^7
dent sur uo individu Agé d*alouate; il était ofale, plus étroit
que les surfaces articulaires des os qu'il sépare , et d*uoe
couleur plus matte que la leur. L'enclume a sa branche d'at«
tache plus longue et plus grosse que celle d'articulation. Le
marteau a le manche dans la direction de sa tête 9 et les apo-
pfajses d'insertion musculaire fort petites.
Le cadre du tympan est très-court, très-oufert; son plan
est tout-à-fait vertical; l'ouverture est ronde, grande et à
fleur de la caisse.
L'oreille externe ressemble peut-être plus à celle de
l'homme , du moins dans les yéritables sapajous , que celle
des singes à museau de chien. On y voit aussi une trace de
lobule ; l'hélix est encore un peu recourbé en avant. L'an-
thélix a sa fosse naviculaire bien formée ; mais la partia. infé-
rieure de la cavité conchale s'est déjà un peu enfoncée , et la
supérieure est très-grande.
Dans l'ouistiti, la conque auditive est bien plus déformée ;
il ne reste plus que la partie antérieure de Thélix , et Tanthé-
liz n'a plus de fosse naviculaire
Les makis ont en général , sous le rapport qui nous oc- Les makis.
cupe , plus de rapports avec les carnassiers qu'avec les singes
et les sapajous.
Le rocher est en effet proportionnellement plus petite
mais encore partout soudé avec les os environnans et large-
ment confondu avec la caisse. U n'y a cependant pas de crête
à l'angle solide.
Les canaux semi -circulaires sont indiques à rinlérieur par
un sinus encore plus grand que dans les singes, et le limaçon
fait une saillie considérable dans la caisse : le canal auditif
interne est au moins aussi grand que dans les singes. Les
deux orifices externes sont presque dans la même direction
d'ayant en arrière , le cochléaire étant très-reculé et ouvert
uo peu en haut.
La caisse du tympan est grande et surtout très*bulleuse s
488 DE l'ap^aretl i>e l'ouïe
el renflée à »a partie inférieure. Le eanal carotidien est à
peine percé à .«on extrémité antérieure. La partie sopérienrr
de la caisse communique largement atec Inférieure dont
les parois sont excessiycment minces. La ceRele supérieure
est asses profonde. La- trompe est courte, cjKodnqtte, en
grande partie contenue dans un canal osseux qui s^oarre à la
partie antérieure et supérieure de la caisse.
Des osselets de Toule , le seul qui offre quelque chose de
remarquable est le marteau , dont le manche est court dans
la direction de la tête qui en est à peine séparée par an cou.
Le cadre- du tympan est trés-oureH ; il ne forme pas de
canal , et cependant son bord externe fait une sailKe consi-
dérable dans la caisse.
Noua oTons dit plus haut le peu que nous saTona de h
conque.
Les makis , les îndris ne différent très-probaMement qie
fort peu de ce que nous Tenons de dire Les loris qoi sont
encore plus é? idemment nocturnes* ont l*ouTerture do tjilD-
pan beaucoup plus large ; c*est ce que Ton voit très*hien dsot
le lori de Ceyian,
Les galagos et les tarsiers ont é peu près la même oreîQe
interne; mais rcxternc, ou la conque auditive, acquiert ea
énorme développement, surtout dans le pavillon, presqae
comme dans les chéiroptères ; et, de même que dans beatt-
coup d'espèces de cette famille, le tragus se prolonge bor»
de Toreille , mais ici Toreillon qu'il forme est double.
L'aye-aye , sous le rapport des organes de Poule, se rap-
proche autant de la famille des makis qu'il s'éloigne des roo-
genr.< ; aussi sa conque auditive est extrêmement large.
Le galéopithèque est aussi dans le même cas.
parc«irux. Quant au paresseux, il est évident qu'il offre une combi-
naison particulière.
Lp rocher est encore assez grand , trîquètre , mais arrondi
à sa pointe , bien complètement enclavé.
DAK8 LES MAMMIfiRBS. 4^9
«
Les canaux seml^cîrciihiîres ne sont pas indiqués par le
sinus que nous aTons tu dans les animaux précéden*. Le
limaçon, atses salllaiit dans la eaissa, est obliquement di-
rlfgè d'arrière en aTant. Le canal auditif interne est noièdtoore >
ovule. L'aqueduc du KniaçoO) le seul bien visible 9 est en
forme de fente. Les orifices externes sont très-consîdérableSf
tous deux ronds 9 très*rapprocbés > le cochléaire obliqiie-
mcDt postérieur.
La caîsae médiocre est parfaitement confondue ayoc le
rocher ; se» parois sont très^épaisaes , très-dures , et comma
formées de deux lames. La cellule supérieure est Irès-déf elop*-
pée; elle se prolonge non-seukment dans la partie écaillevsa
du Irmporaly mais même dans son apophyse sjgômatique.
La trompe est courte » large, et terminée à la racine de Ta*
pophyse ptérjgoîde par une ouferturc trèf^grande, è peu
près ronde, et bordée è son côté interne par un court
appendice aub-eartllaginefix.
L'etrier offre cela de remarquable qu*il ressemble à une
pelila phalange 9 son corps n'étant nullement percé par un
trou qui le partagerait en deux bruncbc». L*os lenticu-
\mm est évident ; l'eDclume a son corps fort large ; sa branche
d'attache assex courte et recourbée ; celle d'articulation « la
plus longue , est courbée à angle droit é son extrémité élar-
gie en palette. Le marteau a la tète ronde , aplatie , le cou
long, peu large, avec les apophyses d'insertion musculaires
médiocres; son manche un peu courbe, élargi en cuiller &
reitrémité f a une crête d'insertion à la membrane du tym-
pan qu'on ne peut mieux comparer qu'au bréchet du ster*
oum dea oiseaux.
Le cadre du tympan n'est pas distinct ; mais le bord de
l'orifice de la caisse est renflé en un bourrelet un peu irrégu-
lier. L'ouverture est grande, sub-ovale , obliquement dirigée
en haut et en arrière.
f«a conque est très-courte, et forme une sorte de fente
49^ ^^ l'appareil de l'ouïk
Terticale que le payillon déborde fort peu eo arrière : je
n'en connais pas les muscles,
caraauierf. Les aDÎmauz qui composent Tordre des carnassiers offreat
bien plusieurs points communs dans l'appareil de Touîe »
mais l'on trouve aussi quelque chose de particulier dans
chaque petit groupe qu'on j distingue. Le rocher , de forme
triangulaire, est évidemment beaucoup plus petit que dans
les familles précédentes; il défient de moins en moins con-
fondu arec les os du crâne , et il ne lient à la caisse que par
un petit nombre de points. De son angle solide interne il s'élèye
souvent une lame plus ou moins grande qui contribue i
former ce que nous connaîtrons sous le nom de tente du cer-
velet. Sa face postérieure offre presque toufours deux on trois
trous distincts pour le canal auditif interne , outre le sinus
des canaux demi-circulaires. Le limaçon est ordinairement
très-saillant dans la caisse. L^orifice cochléaire est souvent
plutôt ovale que rond. Des osselets de l'ouïe, le marteau
n'offre de remarquable , outre sa grandeur générale , que la
partie qui sépare la tête du manche est très-large , très-
mince » et que les apophyses d'insertion musculaire sont fort
longues : le manche ne Test pas moins. La caisse du tympaa
est en général fort grande, surtout dans sa partie inférieure
ou huileuse , et elle communique avec l'arrière -bouche par
une trompe très-courte, dont l'orifice en fente, vertical,
et fort petit, est à la racine des apophyses ptérygoîdes. Le
cercle du tympan non distinct est pour ainsi dire saisi par
l'orifice de l'os tympaniquc , de manière qu'il saille presque
autant en dedans qu'en dehors ; mais II est disposé oblique-
ment, en sorte que la membrane qui est attachée à son ori-
fice interné est elle-même très-ohiique et fortement tirée
en dedans pur le manche du marteau.
L'orcillo externe , comme nous avons déjà eu ToccasioD
de le faire observer, se développe de plus en plus, et par
conséquent les muscles se multiplient. Il est à remarquer que
DANS LES MAMMIFÈRES. 49^
dans ce groupe d*animauz la conque 9 dans son état ordi-
naire f a son ouverture en avant , et par conséquent que les
muscles qui la tiennent dans cette position sont plus forts
que les autres.
Les différences génériques sont peu considérables , et ne
se remarquent guère que dans le plus ou moins grand dé?e-
loppeiuent de la caisse et de Toreille externe.
Les ours ont encore le rocher assez soudé avec les autres o*»**-
os ; le limaçon fait une grande saillie dans la caisse ; le canal
auditif interne est arrondi et médiocre; les orifices exté-
rieurs sont assez petits ; le cochléaire est plus ovale que rond,
et moins grand que le vestibulaire ; il est tout-à-fait à l'ex-
trémité postérieure du promontoire. La caisse du tympan
est médiocre; ses deux parties communiquent largement
ensemble ; Tinférieure est peu renflée ou bulleufe. Le cadre
du tympan se prolonge en un tube de médiocre longueur ^
dont l'orifice arrondi est dirigé obliquement un peu d'arrière
en avant. La conque auditive est larpe» courte , arrondie.
Les muFcles maxillo - conchien et jugo-conchien se di-
rigent vers un seul tendon qui s^atiache à la partie anté-
rieure de la conque. Le snrcili-aurien est large, de même
que le Tertico- soutien. Quant aux muscles postérieurs , je
n'en ai trouvé que trois nn peu superposés; un cervico-scu-
tien, un cervico-conchieii et un occipito-concbien-rotaleur.
Le cervico-tubien profond m'a sans doute écbappé.
Le raton m'a paru avoir plus de rapports avec l'ours brun Bâton.
qu'avec Tours blanc. Le rocber est très-aplati, sans trèle ;
le limaçon ne fait qu'une petite saillie; il n'y a pas de trace
du sinus des canaux demi-circulaires ; l'orifice vcstibulaire
est grand, ovale, avec une petite écbancrure postérieure;
le cocbléaire est rond, grand et externe; la caisse est à
peine plus grosse que dans l'ours noir, et ne forme égale-
ment qu'une seule cavité ; le cercle du tympan se prolonge
en un tube assez long et un peu dirigé en avant.
Blaireau.
Rinka}oa.
Marlex.
^Q2 DX l'aPPÂRBIL de l'OOÏE
Le blaireau a évidemment lacaiSM moùia grande , au
motos dans sa partie huileuse; mais le eamil Mjdîllf exterae
est encore plus long.
Le kinkajou a au contraire la caisse plus bombée et plos
arrondie ;^ rovTertore do tjmpan, ronde et san» lobe.
Dans les maries Tappareil de Toiiie se rappcocèie phM de
ce qui est dans les chiens que de ce qu'on toîI dans les chats;
ainsi le rocher est percé d'outre en outre d'un grand trou ¥er$
sa pointe interne, qui est releTée comme dans let premiers.
Le limaçon fiiit une assea forte saillie dans la caisse. Le oa*
nal auditif interne est rond, grand et profond. On y voit
trois orifices presque égaux. L'ouTcrture eochléaife est mé-
diocre 9 ovale 9 et au côté externe do promontoire.
La caisse du tympan est médiocre » peu séparée du rocher,
et à peine partagée eo deux par une petite cloison aoléfieare.
La trompe est fort courte.
L'enciumc a son corps fort large , sa branche «nlérieure
très-courte : i*au(re se recourbe presque é angle droit à soQ
extrémité élargie pour s'articuler : avec Tétrier. Le marteau
est toiil-à*£rtit semblable à cckii du chien*
Le cadre du tympan forme un tube asses allongé, dont
r4)UTer(ure presque ronde est un peu dirigée en avaDt.
La conque auditive est courir, mais large, arrcMidie^la
cavité conchalc est teut-à-fait inférieure à ré^'haocnure* et
par con.séquent cachée. Le pavillon est petit» arrondi» et
Ton voit à son bord postérieur une dupJicalure que UQus
n*avions pas eu encore l'occasion de remarquer daos les
groupes |>récédefts. Epûu Tanthélix forme un lobe triangu*
laire assea saillant au bord supérieur de la cavité conchaie.
Je ne connais malheureusement pas l'oreille interne des
mangouste»; mais la conque auditive est encore plus plate,
et moins prolongée dans son pavillon qui est presque rond;
et outre le lobe formé par l'anthélix , il y en a ua autre au*
(^cAsus , provenant de l'hélix lui-même^
DANS LIS MAI£H1FÉI£6. 49^
Les moufeUes ont beaucoup de ressemblance avec les
ouirtes. Le rocher, qui est serré de toutes parts, n'a cepen*-
dant pas le trou que nous avons tu dans oelles-ci , ni ^ôme
le sîmis des canaux demi-circulaires. Les orifices externes du
labjrinllie sont très-rapprochés , et ue sont en effet séparés
que par une bride ossease. L*orifice feslibulalre est longitu-
dinal.
La caisse est beaucoup moins déTeloppée que dans les
martes. La cellule supérieure est fort grande , et se prolonge
dans le pariétal.
Le marteau a son manche petit et comprimé.
L*appaml audiiif du yison , quoique fort rapproché de
celui des moufettes , a cependant quelque chose des martes.
Ainsi il j a un sinus entre les canaux demi-circulaires comme
d«nscelles-ûi ; et les orifices externes du labyrinthe sont tous
deux grands, orales et fort rapprochés comme dans celles-U»
La caisse du tympan parait é rextérieur plus grande
qu'elle ne l'est réellement, parce que ses parois sont for-
mées par un grand nombre de cellulosités très- Anes.
Le conduit auditif externe est court et fortement dirigé en
avant.
La genetle est imermédiaire aux martes et aux chats , mais
plus voisine de ceux-ci. Le rocher est en effet petit, court,
arrondi à son sommet; sa Ihce antérieure couferte par la
lame osseuse de la tente du cervelet. Le limaçon fait une
aéillie considérable dans la caisse. Le sinus inteme des ea-
«aux demi-circulaires est cependant fort grand, tandis que
dans les chats il est à peine indiqué. Le canal auditif inSaroe
est très-évasé et peu profond. Les orifices externes sont
oomime dans les chats.
La caisse du tympan , grande , allongée d'arrière en avant ,
€ât formée de deux parties distinctes, ne communiquant
entré elles que par un trou asseï petit ; c'est la partie pasté-
rieore qui eel la plus grande.
Moufettes.
G«a«Uct,
494 ^K l'appareil dk l'ouIe
L'ouverture du tympan est large, orale, ud peu oblique,
sans tube osseux.
Le zorîlle, le surîkate resserableot aux geuettes pour les
différentes parties de l'oreille.
cbatt. 1^5 chats ont un organe de Foule fort semblable â celai
des genettes. Nous avons cependant déjà dit qu*tl n*j avait pas
de sinus des canaux demi-circulaires.
La caisse est encore plus grande , plus sphérique ; sa cavité
semble également partagée en deux par la grande aaillie do
limaçon et celle du bord inférieur du conduit auditif externe.
Les cellules sont presque nulles.
Le cadre du tjmpan forme une ouverture peut-être encore
plus grande que dans la genette , mais de même sans tube.
L'oreille externe diffère sensiblement de ce qu'elle est
dons les autres carnassiers. Le tragus est plus large et plas
oblique, de même que l'échancrure qu'il borde; le bord
postérieur de l'hélix ou du pavillon est toujours fendu , et la
lame antérieure est profondément échancrée; mais l'anthélii
n'a pas le lobe triangulaire des genres précédens , ou du
moins il est plus court , arrondi et recourbé. Au contraire, b
conque proprement dite, beaucoup plus large, plus ou-
verte , et portée sur un pédicule fort court, offre des anfrac-
tuosités plus nombreuses et plus prononcées; aussi les mus-
cles dorsaux intrinsèques qui remplissent les replis sont-ils
plus forts et plus nombreux que dans les autres mammifères.
Les muscles du tragus sont aussi très-forts ; le plus considé-
rable est supérieur et vertical, il est immédiatement sousb
peau, entre l'origine de l'hélix et le tragus; l'autre, presque
transversal, réunit les deux bords du cartilage au-dessous de
l'échancrure. Quant aux extrinsèques, quoiqu'ils soient à peu
près les mêmes que dans les groupes précédens , nous allons
en donner la description , parce que nous les coonaîssoas
plus complètement dans ce genre. Le maxillo-conchieDy
assez petit , s'attache au bord inférieur de l'an ti tragus , près-
DANS LES MAMMIFÈRES. 49^
«
que conjointemeot avec ie jugo*conchîen qui est aussi peu
considérable. Le jugo-scutien qui recouvre eu grande partie
celui -ci I est court et mince; le surcili-conchien est formé
de deux parties; Tune plu» large 9 qui s*arrête au cartilage
scutiforme, et Tautre qui fait le bord supérieur du scuto-
coQchien antérieur. Celui-ci 9 de tout le bord postérieur du
cartilage se porte à une partie élargie de l'origine de l'hélii.
Le maxillo-conchien profond est assez fort ; sa terminaison
à l'oreille se fait â la base du bord interne et antérieur de la
partie tubuleuse de la conque. Quant aux muscles supérieurs 9
les vertici-conchien 9 Tertico-scutien et ccrvico-.scutien « sont
fort minces : de ceux de la couche profonde 9 Toccipito^on-
chien-rotateur est le plus épais ; il se contourne largement
autour du renflement considérable de la conque.
Les espèces nombreuses de ce genre offrent sans doute
quelques différences; mais elles doivent être légères. J*ai
cependant remarqué que les chats proprement dits ont
l'appareil extérieur^ la caisse 9 l'ouverture du tympan, plus
déreloppés que le lion. Les saillies et an frac tu 0 sites du
cartilage de la conque m'ont aussi paru différer un peu
dans le jaguarondi9 de ce qu'elles sont dans le chat domes-
tique.
Dans la famille des chiens le rocher est moins serré entre cbien<.
les os du crâne 9 et largement réuni avec la caisse ù laquelle
il ne tient que par deux asi^^ez petits pédicules. Son angle so-
lide donne naissance à une crête. Le limaçon est assez peu
•aillant. Il y a un très-grand sinus entre les canaux demi*
circulaires. L'orifice vestibulaire eii ovule 9 mais presque ver-
tical et peu séparé du cocbleaire qui est sub-ovale.
La caisse est encore fort grande 9 surtout dans sa partie
inférieure et huileuse qui est très-renflée 9 et séparée de
l'autre par une sorte de diaphragme.
L*enclume a ses deux branches courtes et presque égales 9
l'articulaire un peu courbée à Textrémité. Le marteau 9 qui
49i> i>K l'appâbsil dx l'odix
ett grand, a ses angles et sesapopbjMS t
son muscle interoe esl-U très-épnb.
Le cercle du Ijmpan fonne an canal nbKqiie, naacs saiUaat
en dehors, un peu dirigé en kaot, el dont ronveitnre m
grande et irroodie.
La conque a acquis presque le pins grand développanMat
dont elle est susceptibW dans cet ordre, surtout par eeU de
rhélix ou du par illon disposé en nn long oomct ; le p6dicalf
cartilagineux est plus allongé ; la carilé coocbaift inferirac
est peu enfoncée; il 0*7 a pas de lobe de ranthélîz; mm
llléiix à sa termluaison antilragienne est feodii oomme dMS
les chats , quoique moins parfisiiement.
Les muscles sont aussi , muou plus nombreux , du maiM
plus forts que dans les genres précédens ; lia offrent ceprs-
dant à peu près la même dt»position que dans les cbals. les
différences principales consistent en ce que le mnziUo-es»-
chien superficiel et le maxillu-conchien profond 9 sont prapst-
lionoellemeot plus grêles; le fugo-eonchient ni auttoatk
jugo-scutien sont au contraire bien plus déT€loppéa;eel8K>
est même divisé en deux parties, dont la aupérieven^
Tangle de la boocbe. On distingue moins bien les deux psr-
ties du muscle tragien que dans les chats ; mais rantitrsgiai
est subdivisé en deux parties; Tune qui occupe la place or-
dinaire, et Tautrc qui semble la continuatioo de roocfîUh
conchieii-rotateur*
J'ai observé que le loup a certainement In caisse pis*
grande et plus arrondie que le chien.
Le reuard Va égulemeot plus huileuse « plus renflée, et
surtout plus allongée et plus pointue en arant.
J(* n'ai pas fait ranatomie de Toreille des kjènes» mab ii
est fort probable qu'elle diffère peu de celle des chiesHb
Lc8 carnassiers insectivores diffèrent beaaooup entreeaS}
(it de ce que nous veuous de Toir dans les erpèoetf aomides.
fiérhiuDs Le hérisson y par exemple , offre une disposition toute psr-
DANS LES MAMMIFÂRES. 497
liculière et que dous ne retrouyerons que dans les didelpbes »
et entre autres dans les sarigues. Le rocher , d'une forme
arrondie , sans crête sur son angle 9 a cependant an sinus
assex grand au-dessus du canal auditif interne qui est peu
profond. Le limaçon saille assez peu dans la caisse. Les ori-
fices externes du labyrinthe sont très-rapprocbés.
La caisse du tympan est médiocre : Tos qui la constitue
ordinairement est libre et non articulé ; \Y est êi peu considé-
rable que la cavité est en grande partie formée par une sorte
d*apophyse large et concaye du. sphénoïde postérieur. La
trompe est très-courte 9 surtout dans sa partie membraneuse ;
elle s*ou7re.par un orifice petit» oyale, sur le bord antérieur
d*one caTité assea profonde creusée sous le crftne» et qui
donne dans les arrière-fosses nasales^
L*étrier est grand ; ses branche» sont très-grêles 9 presque
droites. L'enclume a sa branche d'attache fort courte; rentre,
recouri>ée et élargie & son extrémité. Le marteau , dont le
cou est très-large y et le manche court et tnquètre 9 a ses deux
muêclieiy et surtout le postérieur asses gros.
La membrane du tympan est très-oblique » presque hori-
xontale , et attachée au bord de l'os en forme de hausse-col »
qui constitue la caisse. Il n'y a donc pas de canal auditif ex-
terne oiaeux.
La conque audillye de cet animal est tnès-courte, arrondie
et assez large. Elle offre cela de remarquable que deux de
ses nmsoles postérieurs » le cenrico-conchien et le cenrico-
acutien ront s'attacher en arrière sous le muscle peaussier
doraaiy comme nous l'arons déjà dit plus haut.
Le tenrec diffère un peu du hérisson. La caisse est cepen-
dant toujours incomplètement osseuse; mais lecapal au-
ditif externe existe bien , quoiqu'il soit assez petit.
Dans les taupes , qui ont quelques rapports éloignés arec Taapcs.
les hérissons , lerocber, très-aplati, comme tout l'appareil 9
est assez grand 9 et soudé complètement avec les os iqui l'en-
1. 52
49^ DE l'appâieil de l'ovîe
lourent. Le reslMHile est gnmd et meolâire. Les eamux
demi-cireulUres sooft f&n dét^ppés el eMièretteni 4 détoe-
Terty «utrf k tioos ^iii les paittge est-il èaorwat* Le
çoo est âo cMtraire^lit , et ne fait qa*oiie petite s^lUe
la caisse^ il «et entmiré de eellolosilés. Les oriftoes cHcma
sont as&esmpproebés : celui de iAjrimhe est le plat petit ;
l'autre est dans one loge distincte 9 très-ittférieaTa ctde Ibrae
ovale al langée»
La caisse du tjmpan est longue et Isrt déprimée ; ellessl
sartoat remarquable par la grandeur des ceMales f et sai^
tout de la snpérîenre ; tnsis il y en a encore nne interne et
infêrienre.
Les osselets de Tonie sont proportionnellement pins gnaà
que dans aucun mammifère. L*étrter> feit lai^e» a cela et
singiilier quVine bride de la oeHnlosité ossetisn tfnwne u
partie ride , et qne sa platine est étroite et fort allnngée : le
marteau ressemble à une sorte de pHon ; le mandw est M
court au «contraire du oou»
Le cadre , non distinct y n^sst qu^un prolongement de h
caisse; |on ouverture est ovale ^ déprimée et presque èsri-
sont»ie«
L*oreille externe 9 nulle en apparence , se oompoee réeHe-
inenl du tube ordinaire et de la conque qui a lamêmeforne.
Les chrjrsochlores ressemblent tout*à-fait nnx taupes duis
leur appareil de Touie.
Les musaraignes ne m*ont offert rien de luen remaïqos-
Ue à ce sufet; eependaot plusieurs espèces ont raotilragai
a^sez développé pour pouvoir servir d'opercule et kasta
le canal auditit Cela est surtout évident dans la nmsarsigne
aquatique.
cuiropièiM. Les animaux de la famille dos cbauve- souris ontHip*
. pareil 4e l*audition ie plus développé de tous les mamau'-
(ères. Le rocbcr est en effet énorme proport îonnellemeat«
il n'adbère en aucune manière anx os environnans. Le ve9-
DANS LES MAMMlFfÈRES. 499
tibul« est assex petit et rond; les canaux demî-circulairet
sont parfaitement éyidés : ils forment entre eux une sorte de
caTité oQYerte du côté du crflne en un vaste sinus analogue
à ce que nous avons vu dans beaucoup d^a^tres mammifères^
Le limaçon est énorme : il ne peut être mieux comparé qo*à
une petite coquille trocbiforme qui aurait quatre tours de .
spire; aa rampe inférieure est beaucoop plus grande que
Tautre. Le canal auditif interne se compose de deux trous y
dont un très^grand et spiral pour le limapon. L^s oriflcei
externes sont Tun et Tautre ovales et assea dlKans,
La caisse du tympan est presque entièrement n»embra«
neuse 9 la partie osseuse ne formant qu'une sorte de petite
écaille antérieure» ovale et recourbée, è laquelle s'attache la
membrane : celle-ci est très - enfoncé;e dans la caisse ; eUe
est fort large , ronde et ^excavée en dehors comme un verre
de montre.
Les osselets 4je Touie sont proportionnellement fort grands;
rétrier a sa branche postérieure pfus épaisse que Tautre» ef
son muscle très*considérable ; Tenclume a ses branches Irèf-
écartées» l'articulaire beaucoup plus longue que Tautre. Le
marteau est assea bien celui des autres carnassiers; il esf
très-courbii ; son muscle interne est très-épais.
Nous avons déjà noté la grandeur et la singularité de Ja
conque % du moins dans un certain nombre d^espèces. Ses
mqacles sont fort petits, peu nombreux» et réduits aux trois
faisoeaux fondamentaux.
Les petits groupes génériques de celte famille offrent quel-
qoea différences dans la forme de la conque» puisque ehei
les ans elle est simple» landis que dans d'autres le tragus est
développé en oreillon, et peut-être même dans les parties
plus essentielles. C'est dans les roussettes qu'elles sont un
peu plus considérables» l'appareil en général étant moioi
développé» et plus solidement retenu entre les os du orftne.
^armi les carnassiers dont l'organisation a été modifiée ^uilq^
5oo
DE LAPPAREIL DE LOUÎE
i^uire. pour chercher leur nourriture dans ' Têtu , la loutre a évi-
demment beaucoup de ressemblance , sous le rapport qoi
nous occupe , avec les moufettes , plus même qu'arec les
martes. Tout l'appareil osseux est cependant en général plus
aplati ; la caisse est du reste asses petite.
Phoques. Les pboqucs ordinaires ont la caisse du tjmpali plus ren-
flée, plus huileuse , la lame circulaire saillante du cercle ia
tympan formant un cercle presqu ecoroplet; la conque ao-
ditiVe réduite , comme dbns la taupe , à un simple lobe car^
tilagineux, offre cela de particulier qu'elle se dirige tout-â-
fait d'arrière en avant sur les côtés de la tête; aussi s'ouvre-
t-elle par un orifice ovale assez étroit, pre^siqué foimédfate-
ment en arrière des yeux. J*ai vu à cette conque un muscle
antérieur assex évident, et le peaussier envole au bord pos-
térieur de Toriflce quelques fibres qui doivent fiôtitribuerâ
l'ouvrir.
Les espèces de phoques , qui arrivent à une bien pitis grande
taille , m'ont paru avoir toujours une caisse beaucoup nooios
grande et se prolongeant en un tube osseut assez long.
Les mammifères édentés offrent encore moins d^onifor'
mité que les espèces des deux degrés d'organisation précé-
dens. Malheureusement je n*ai pu étudier Torgane de l'ouïe
que dans un petit nombre. ^
TaioM. Les tatous, dont le rocher est asset bien enclaVé, avecoo
seul trou en spirale pour le conduit auditif interne, et doDt
le limaçon lait une saillie assez forte dans la caisse, oCreot
quelque chose de remarquable dans la manière dont la caisse
se décompose pour ainsi dire en ses élémens » et doot les
osselets de l'ouïe , très gros , tendent à en sortir.
La caisse est en effet considérable , et cependant l'os tym-
panique est très-petit ; aussi est^elle en grande partie mem-
braneuse. La cellule supérieure est grande , mais ne s'étend
pas loin ; la trompe doit ^tre presque entièfemeot meni'
braneuse et courte.
Dans les ^eo*
iM oorinaux.
DANS LES MAMMIFÈRES. 5oi
Des osselets de l*ou!e f Tétrier et renclume n'offrent rien
de bien remarquable , si ce D*est qu*ils sont presque entiè*
rement hors de la caisse ; mats le marteau est tout-à-fait singu-
lier : i( a un peu la forme d'un fer & cheval y dont le sommet
très-lar^, aplati, formant à la fois la tête et le cou» s'articule
supérieurement avec l'enclume et de chaque côté avec les
extrémités du cercle du tympan, entre lesquelles il se place ;
la branche postérieure est grêle , étroite ; elle s'élargit à soii
extrémité en une sorte de platine : o'esi le manche qui adhère
à la membrane du tympan; la branche antérieure, plus
longue que le manche , est l'apophyse antérieure du mar-
teau ; elle se loge en partie dans une rainure externe du
cercle, et par conséquent est presque tout entière hors de la
câfité.
Le cercle du tympan forme un os bien distinct conformé
en hausse-col, et dont Téchancrure supérieure est remplie
par le marteau. Il donne attache, au moyen d'un sillon in-
terne, à une membrane assez ronde, mais peu étendue. U
n'y a pas de tube osseux au canal auditif externe.
La conque auditive est très-grande , et le pavillon en cor-
net ; je n'en connais pas les muscles.
Les fourmiliers, pour l'oreille interne, me paraissent res- Foiirniiii«rt.
sembler anx tatous, ils ont cependant un sinus des canaux
demi -circulaires considérable, ce que n'ont pas ceux-ci;
mais il n'en est pas de même de la caisse , qui est petite , for-
mée par un seul os, bien réuni au rocher, et qui se prolonge
en un tube très-court. La cellule supérieure est étroite, mais
asses profonde. Je n'ai pu trouver de véritable trompe d'Eus-
tâclie^ à moins que de regarder comme telle une vaste cavité
arrondie, creusée dans l'os palatin , avec laquelle la caisse com-
munique par un oriGce percé dans une cloison membraneuse.
En e£kt, cet orifice est bien à la place où devrait être le
commencement de la trompe ; mais je n'ai pu apercevoir
de communication de cette poche avec les fosse» nasales
ïdMUt
UBomtazou
oëlMëc.
Denpbiu.
56*2 DE l'aPPAEEIL DE l'ODÎÊ
qui 9 dans ces animaux^ te prolongent îniqne sous Tôt basi-
laîre.
Lea oaaelela de Foule 6ont aaléi sembfaiblea à ce que nouf
lea arons Tua daoa les caroMsIera.
La ineiiri>ftiBé du tympati est très-oblique et rentrée daoi
la caisse.
La conque auditife est asseï grande , je d*eii' ccmiiais fss
lea muscles.
LVgane de Fouie des pangolins, et sortoat eelol de Forjc-
téropèy ne me sont que tr^-tncompléfement connus : je
sais seulement que, dans les premiers, la caisse est médio-
crement renflée, et que son orifice est un grmid trou orale,
satfs trace de tube. La conque ftoditire est très-^oonrte} eo
forme d^écaîlle , comme daos le paresseux.
L'orjctérope a au contraire un énorme paTÎtloii de l'o-
reille ou cornet.
Les édentés anoroaox, ou les cétacés, ont on appareil tu-
ditif qui forme encore un type particulier.
La masse entière, asses petite, c*est-à-dire le rocberel b
caisse compris , n*adhère en aucune manière aux os duerioc)
dont elle est ^éplirée par im tbsu fifareux considérable ; elle
est lo^ée au milieu d*un vaste sinus Yeineux qni rempRt le
trou déchiré postérieur en-dessus comme en-dessous.
Le rocher proprement dit , est remarquable par sa peti-
tesse : il est formé par une masse arrondie au milieo de deux
pointes mousses ', c*est à Faide d*un pédoncule étroit de it
postérieure qu'il se continue aTcc la caisse; Le restibole
est très-petit , à peu près rond ; les canaux demi-cireulaifes
sont surtout extrêmement étroits; Ils sont indiqués à' ris*
térieur par un très-petit sidus. Le lima(Jon fait une saillie ar-
rondie asses considérable dans la caisse^ Sai spire ^ qui m
fiiit qu'on tour et demi ou deux tours àtt pins > est trè^
surbaissée ; le canal auditif Interné est très-graiid ; Faqoe-
duo du limaçon est très-érident j celui do rtstibolé Vtêi
DANS LES MAMMIFÈRES. 5o3
motos ; les orifices exleriies sont presque égaux cl à peu près
roods.
La caisse e^t plus grande que le rocher; allongée d'arrière
CD ayaot j elle est comme bîfurquée en arrière , et serahle
une lame épaisse enroulée en oublie. C*est à son extrémité
antérieure que la grande gouttière qu'elfe forme donne nais-
sance à la trompe 9 qui est large, entièremem meipbra-
neuse» et dont Tintérieur offre des cloisons irrégulières qui
la ienl ressembler à un sinus Teineux. Cette trompe offire
quelque chose de bien remarquable en ce qu*aussit(»t apfèa
•
sa sortie de la caisse elle communique par un large orifice
arec un grand sinus postérieur ^ placé au côté externe de
Tapophyse ptécygoîde sphénoldale » depuis son union avec
Tapophyse mastoide, et surtout parce qu'ayant de se ter-
miner dans la fosse nasale correspondante elle se dilate entre
les npo[Ayses ptérygoîdes, et que dans cette dilatation, com-
munique largement le sinus maxillaire de l'appareil oUactiL
Parrenue ensuite sur les côtés de Papophyse ptérygoîde in-
terne » ou du palatin postérieur, la trompe rétrécie se. re-
couite à angle droit , et pénètre dans le canal nasal eb ^le
s*ouYie plus ou moins haut par on orifice assex petit et très-
oblique.
L'étrier épais , solide» a ses branches fort grosses 9 et sépa-
rées par un. trou très-petit ou nul; sa platine est ronde et
concaye; Tenclume a la forme ordinaire , ses deux apo-
physes presque égafes ; l'os lenticulaire n*est pas plus dis-
tinct que dans les autres mammifères; le marteau est surtout
fort remarquable » en ce qull est, comme dans fe tatou ,
sorti de la caisse du tympan. Situé dans une rainure longi-
tudinale qui sépare le rocher de la caisse où il est enclavé»
il parait ne )ouir d'aucune mobilité ; il n'a pas de manjohc
propreDoenl dit ; la pointe de son extrémité antécieiure se
porte en avant et en dehors ; sa tête , arrondie du même côté»
mais en dedans» a son extrémité postérieure amincie foiir
5^4 ^^ L*APPÀR£IL Oi L'oUÎÈ
»on articulation avec l*eDclume , dont les apopliyses se di-
rigent toutes deux fers le haut. Le marteau u*a aucun muscle ;
mais rétrier a toujours le sien. »^
Le cadre du tynlpan n*ejdste pafs. L*ouTerture du canal
auditif externe est irrégulièrë' et comme partagée en deux
par une sorte d*apophjse montante et tronquée de la caisie.
La membrane du tjmpan qui s*j attache est fort épaisse.
Il en sort un conduit cartilagineux un peu contourné en tîre-
boudion , aTe<^ une caTÎté extrêmement étroile. Ce lobe^
fort long , tortueux 9 se dirige d'arrière en levant , de bas ea
haut pour s*ouYrir plus ou moins en arrière de rœîi par oa
orifice à peine perceptible*
Les cétacés diffèrent un peu dans la proportion « dans la
forme du labyrinthe et de la caisse, ainsi que dans 1*00-
Terture extérieure du canal auditif. Les marsouins et lef
dauphins m*ont paru se ressembler complètement sous tons
les rappotts. Quelques espèces ont cependant un orifice ex-
térieur YÎsible ) tandis que dans d'autres on ne peut Taperce^
Toir.
Dans le cachalot, d'après Camper, l'appareil en totalité
est beaucoup plus petit que dans les dauphins, et même qoe
dans les baleines. Les rampes du limaçon sont séparées par
une cloison osseuse continue ; la spire qu'elle forme a on
peu plus de deux tours. La fin du lifnaçon s'élargit en oae
espèce de petit vestibule particulier séparé du gratid par aoe
écaille, et dans lequel on volt dcui petites ouvertures ap-
partenantes probablement aux aqueducs. La caisse est aussi
fort petite , et sa forme est phis ouverte. Le marteau libre par
sa tête qui est globuleuse, est soudé par son apophyse externe
avec le bord de la caisse.
La baleine a le labyrinthe évidemment plus grand que le
cachalot, le rocher étant terminé en arrière par une longue
pointe mastoïdienne ; le limaçon est aussi plus développé^
il fait deux tours de spire suivant Hunter^ et un tour et
DANS LES MAMMIFÈRES. ^^
detDÎ seulement d*après Camper, et presque dans le mêa>e
plan. La caisse est entièrement séparée du rocher, plus ar-
rondie j plus recourbée que dans le cachalot. Le marteau est
tout différent de ce qu*il est dans cet animal y et même dans
les dauphins ; quoique l'apophyse antérieure soit plus Iqngue
que le manche, celui-ci est bien distinct et recourbé ; la tête
est confondue avec le cou. Le canal auditif externe est ré-
duit à l'état ligamenteux bien avant d'arriver à la peau^
suirant plusieurs auteurs. Camper dit cependant que l'on
peut j introduire un bâton imqiédiatement au-dessous d'elle ,
du moins dans les grands individus.
L'organe de l'audition , dans les mammifères de l'ordre dim le» ron-
^ %eun en ftfnë*
des rongeurs , offre assez peu d'anomalies , et même ne pré- rai*
sente pas de très-grandes différences dans chaque groupe na-
tareh Le rocher , ordinairement aplati et arrondi , a le
cftté postérieur de sa face interne beaucoup plus large que
raotérieur, et rarement l'angle qui les sépare est-il relevé
en crête; Le vestibule est médiocre ; les canaux demi-circu-
laires sont souvent indiqués par un sinus profond ; le lima-
' pon forme presque toujours un promontoire saillant dans la
caisse ; le nombre de ses tours de spire est le plus ordinaire*-
ment de deux et demi ; le canal auditif interne est grand ,
mais peu profond ; l'aqueduc du limaçon existe presque tou-
jours d'une manière évidente ; mais je n'ai pu trouver celui
do vestibule» Les oriûces externes sont assez variables pour
leur forme ; mais le cochléaire est souvent tout-à-fait posté-
rieur, et même dans une loge particulière de la caisse. Celle-
ci est toujours au moins assez grande et bulleuse ^ et souvent
divisée en trois partiea , outre celle où se logent les osselets*
Il n'y a jamais qu'une cellule supérieure , et encore est^elle
médiocre. La trompe, toujours très-étroite , s'ouvre comme
de coutume à la partie postérieure des fosses nasales. Les
osselets n'offrent pas beaucoup de caractères communs. L'-en-
tlume a son apophyse d'attache constamment courte et Tau-*
5o6 DB L*APPAIEIt t^t l'ouïe
tre plos tondue, mais rarement reooMiMeaussi florleiiieBlqae
dans les carnassiers. Le marteau eti tm gènèfsA moioa graad
que dans ces aniraaul, moins éoàriié , son am moma larjge,
les apophyses d'Insertion moins saillantes y aortoot la po»-
tèrienre : le mandM est anssi aiioins long^y naaia pfa» com-
primé. Le cercle da tympan n*est jamais distinct; il krut
assez rarement vn tube , et son ooTerHira eat !• plos oià-
nairement grande et fort reculée en arrién de rarande tj^
maligne , comme Faj^reil en totalité. Qa«at à In oonqat
auditîre y nous arons déjà donné plus ImmiC ses. ontactèras gé-
néraux.
EcwNîl. Les écureuils ont le rocher bien enclore 9 les cannos semi-
circulaires grandis > ainsi que le Kmaçon dont le dernier toar
est beancoup plus gros que les antres : Torifice cochléaire est
rond, postérieur et oblique; la caisse est grande et partagée
en trois loges par deui cloisons. Les deux branebes de Fen-
clume , sont presque égales : la têle du marteau est très-
plate. Le cercle do tympan non distinct forme un tube très-
court dont l'ouTerture est ovale transversalement.
oerboiM. La gerboisc est peut-être le rongeur qui offre Tergane lie
Poufe le plus déreloppé. Le rocher 9 de forme eirdinaîiv^i
ses canaux 9 son limaçon y à peu de chose prèsconmie dans le
groupe en général; mais le canal auditif interne est beau-
coup plus grand; les orifices externes sont aussi très^larges;
et le Tcstibulaire qui est ovale est divisé en deux par uat
bride osseuse transyerse qui passe dans Tétrier.
Maïs ce qui rend surtout l'appareil de Touie de la gerboise
anomal , est Ténorroe développement de la caisse qui en? e-
loppe presque de toutes parts le labyrinthe. On y pcot dis-
tinguer trois lobes ; le premier, postérieur et supérieur, se
relève derrière Tos mastoSde , forme par son côté interne one
partie des parois du crâne, et communique par un tro« rood
percé dans une cloison avec la partie moyenne; le secontl
antérieur et inférieur, dépasse beaucoup le rocher; c'est
bANS LES MAMMIFÂHES. 5o7
éùM sa cafitè que le limaçon saille en partie; enfin le lobe
moyen ou antérieur se prolonge en dehors du rocher) et se
recourbe de manière & rejoindre le précèdent : il forme ce
que j'ai nommé la cellule supérieure.
Des osselets, le pins remarquable est rétrier, & cause de
la finesse de ses branches.
Le cercle du tympan a son ooTerture orale terticalement ;
la membrane qui la ferme est très-épaisse.
Le rat, le hamster, le rat d*ean , le campagnol, Popdatra, rmu, ete
* diffèrent fort peu entre eux; le rocher fort aplati, est séparé
des autres os, et ne tient k la caisse que par un pédicule
assex étroir. L*orifice cochléaire, anguleux plutôt que rond,
8*ouTre tout «à- fait en arrière dans une loge presque dis-
tincte de la caisse : celle-ci est toujours grande, huileuse,
surtout en atant. L*enclume , dont les branches sont très-
écartées et presque égales dans le rat et le hamster, les a au
contraire plus rapprochées et très-inégales dans Fondatra et
le rat d'eau. Le marteau offte cela de remarquable dans ces
derniers que son manche en forme de carène , un peu élargi
en spatule & soti extrémité, est distinct du reste dant il se
détache aisément. . Le cadre du tympan non séparé fait à
rintériear une saillie oblique considérable , à laquelle s'in-
sère la membrane dans tous ces animaux ; mais dans Voo*
datra il se prolonge en dehors en un tube : il est très-peu
saillant^ dirigé un peu en haut et en arrièrcé
LVispalax, et probablement tous les Téritables rats^tanpes,
ont la partie InteHie de Tappareil fort développé , un peu
comme dans les gerboises ; la conque n'est qu'un tube qui
continue le canal auditif externe , et qui s'outre à l'extérienr
par on orifice fort large.
Le porc-épic s'éloigne darantage des autres rongeurs* En rorc-^i
effet, le rocher a ses deux foces supérieures presque égales ,
et l'angle solide qui les sépare, un peu prolongé en crête. Les
robaut semi-circulaires n'ont qu'un petit sinus intérieur ^ et
5o8 DB l'appareil de louîe
le limaçon fait dans la caisse uoe saillie médiocre dont le
nombre des tours de spire est cependant de trois et demi.
Les dcMZ orifices externes sont si rapprochés qu'ils semblent
n*en faire qu'un : ib sont en effet dans le même enfoncemeot;
Tun est orale et l'autre rond. La caisse» assez grande et hui-
leuse ^ est comme partagée en deux cafilés par la grande
saillie oblique du cercle du tjmpan» comme cela a lieu dsns
beaucoup de carnassiers. La cellule supérieure est. très-con-
sidérable. Les osselets n'offrent rien de bien remarquable.
Le cadre du tympan forme un canal auditif externe assex.
long^ dirigé obliquement d'arrière en ayant et de bas en
haut; son ouverture est o?alej apointie en arant.
Les lièyres et les lapins qui constituent la troisième fa-
mille des rongeurs, se rapprochent davantage du type géné-
ral de leur organe de l'ouïe^ du moins pour le labyrinthe et
la caisse; en effet , le rocher sub-trianguiaire^ avec un rudi-
ment de crête angulaire ^ n'adhère pas aux os du crâne.
Les canaux demi-circulaires , qui sont indiqués à l'intérieur
par un énorme sinus, n'ont dans le vestibule que trois ori-
fices apparens. L'aqueduc du limaçon est fort grand; l'orifice
cochléaire est rond et presque dans une loge particulière ;
la caisse est médiocre , ronde et huileuse ; i'étrier a ses
branches larges et creuses ; l'enclume ^ ses apophyses très-
inégales; le marteau, peu coudé, u sa tête aplatie et le
manche court, pointu, avec uue sorte de crête ù son angle.
Le cercle du tympan fait partie de la oabse ; il se prolonge en
un tube assez long, dirigé obliquement de bas en haut et un
peu d'avant en arrière; son ouverture est ronde.
Quant à la conque auditive, elle diffère beaucoup de ce
qui existe dans les autres rongeurs, au point qu'elle doit être
décrite à part : elle est cependant toujours composée des
mêmes parties ; le tube proprement dit est encore assez
court; mais le cartilage de la conque prend aussi en partie la
forme de tube, s'agrandit sans s'ouvrir, en sorte que la cavité
DANS LES MAMMIFÈRES. 5o9
conchiènne est ellê-mdme tubuleuse ; ses deux parties soot
également cachées ; Téchancrure est fort étroite ; les émi-
Dences tragiennes peu marquées; et Ton ne Toit d'ourert
que le paTilloo qui est fort long, roulé en cornet , et dans la
cavité duquel se remarquent deux légères saillies longitudi-
naIcKS qui conduisent ù autant d'espèces de canaux formés
dans la partie tubuleuse de la conque por un repli profond
de sa face antérieure. C'est dans ce repli que se logent plu-
sieurs muscles intrinsèques; l'un transferse» supérieur, est
en atant et le long du tragus; l'autre, plus inférieur et plus
épais, vient d'une partie élargie de la base de la conque, et
Ta obliquement au bord postérieur du pli. Vn troisième , de
même forme que le premier , se porte d'un bord de ce pli
à l'autre; il est caché par le jugo-conchien. Plus profon^
dément encore , les deux bords de la partie tubuleuse de
la conque sont réunis par un muscle à fibres transverses.
Enfin , en arrière et à la base de la même partie de la conque
sont quelques fibres transversales*
' Les mnscles extrinsèques offrent une disposition asses par-
ticulière. Le maxillo-conchîen se prolonge le long de la ma*
choire inférieure. Le jugo-eonchien superficiel en est peu
distinct; outre le maxillo-conchîen profond qui est assez
court , on trouve encore à la partie antérieure et profonde de
la conque tUbiforme le muscle ducto-conchien antérieur^ qui
du conduit auditif externe osseux se porte à cette partie. Le
suroili-concbîen est asses épais attaché au-dessus de l'orbite ,
et son tendon allongé se perd à la partie antérieure et supé^
rieure de la conque , tout à côté de celui du scuto-conchien
antérieur. Le vertico-^cutien est mince et commun aux deux
oreilles; lècervico-sculien est plus considérable, et naît d'un
long raphé , également commun aux deux muscles ; le scuto-
Gonchien postérieur ou supérieur occupe tout l'espace qui
sépare le cartilage scutiforme du dos de la conqpe; le cer>-
^icç-aurien , le plus postérieur, en se portant au-dessi^s du
5lO DE LAPPAISII. DR JbOVÎS
^ à la conque on peu en arrière ^ donne qoelques
fibres ao cartilage. On trouve en outre au-desêooa dea denx
précédons 9 un occîpito-conchien proprement dit, et un oc-
dpito-conchienrotateur» qui se portent plus transTertalement
à la conque ; celui-ci f tout^A-lait à la partie postérieure et
externe de sa base. Les musoles profonds sont un mnscle
souto-conchien profond f qui de toute la face interne du car-
tilage Ta à la partie dilatée de la base de la conque ; et on
muscle extrinsèque postérieur » qui de la partie dilatée de la
base de la conque si porte d'avant en arrière à sa partie pos*
térieure et élargie. -
L'appiMreil de Taudition do cocbon-d*Inde et de Tagouti a
beaucoup de ressemUa^ee avec celui du rat d*eau ; mais le
limaçon est encore plus grand proportionnellement; il UH
une énorme saillie allongée dans la caisse , et on y distingoe
aisément quatre tours de spire^^ dont le dernier est beaucoup
plus gros que les autres. On ne voit toujours qu'un seul
aqueduc, celui du limaçoo; Vorifice cochléaire est rond et
très-grand; le yestîbulaire est dÎTÎsé en deux par une bride
celiuleuse qui tra.?erse Tét^'ier.
JLaicais^e, grande^ ne forme qu*une seule cavité qui se
prolonge plus en avant et en dessous qu'en arrière.
Des osselets le plus remarquable est le marteau y dont le
manche fait une partie distincte du reste , comme dans le rat
d*ean et Tondatra.
Le canal auditif externe est formé par la caisse éohancrte
dans le mllien de ion bord inférieur. L'ouverture est grande f
ronde et presque borixontale.
L'oreille externe a aussi une forme toute particulière ; elle
est presque ronde et fort plate , la disposition de l'hélix étant
à peu près ce qu'elle est dons quelques singes; l'anthélix est
bien évident avec un petit appendice supérieur; led deux
parties de la cavité conchlenne sont visibles > la racine interne
,de l'hélix qui les sépare étant assez sailla,nte : il y a dans
DANS LES MAMMIFÂ1E8. 5ll
rîDfirieure un amas glaftâuleuz bien circonscrit. L'aatilra-
gu8 est plus dîstiDct que le tragus même.
Nous aroDS déjà dit quelque chose de roreille exieroe de Eiêphtoi
rélèphaat eu parlant des anomalies (yidentes; il nous reste
à ajouter quelques détails de plus » et à parler de Toreille in*
terne. Le rocher non-adhèrent a ses deux faces inlemes
presque égales et séparées par un angle asseï saillant; il n'j
m pas de sinus des canaux demi-circulaires* Le limaçon lait
nne petite saillie dans la caisse.
,GeUe-d est asses^petite proportionnellement 9 et formée
de dans parties, l'une lisse, où sont les osselets, et l'autre
dont les parois sont garnies de cellulosilés.
Les osselets ne mV>nt offeri rien de remarquable; j'ai
cependant bien tu sur cet animal que le ligament antértenr
du marteau et celui de la courte branche de l'enchmie^
étaient formés de substance jaune élastiqoe.
Le cadre du tympan n'est pas distinct : la membrane quf
le forme ne m'a paru nullement musculaire, mais dure»
aècbe, crépitante, comme dans les autres espèces. Le canal
auditif est «trêmement long, à cause de l'épaisseur des
parois du crâne; il forme un long tube à peu prés cjU&«
drique» se dirigeant presque borisontalement en dehors* el
venant aboutir par un orifice presque rond , un peu éf asé , à
Uk FMâne de l'arcade jijg6matique.
L'oreille externe a son tube et la conque proprement dite
peu développés ; mais l'hélix a acquis un déreloppemenit
énorme; il est tont-à<-fait plat, mince sur ses bords et à peu
pcès triangulaire. La partie supérieure de la cavjté oon*
chienne est très -petite et étroite; elle communique arec
l'autre par une fente. Le tragus est trës-rapproché de l'anti-
ingus qui forme une espèce de bourrelet Tertical, en sorte
que le méat auditif ressemble i un large sillon.
Quoiqu'il soit probable qu'il y a un cartilage snnti-
Ibrme, fe ne Tondrais pas l'assurer, d'autant plus que les
&1S del'appareil de l'ouIe
muscles ne sont pas nombreux; Parmi les muscles faitrlii^--'
sèques, on trouve un muscle du tragus asseï puissant —
Dans les extrinsèques il n'y a pas de maxillo-conchiea i% —
ritable : le ju^-conchien est épais, toul-à-fiùt horisonCal
il se diyise à sou extrémité postérieure en deux parties
Tune qui s'attache à la conque sous Tantitragus» et l'aul
plus haut ou plus en avant. Au - dessus de iui en est ui
autre plus grêle ,] qui de la même arcade Ta à la racine de
lliélix. Enfin dans la partie supérieure il j a un large tci
tico-conohienj qui du sommet de la tête se porte àj
conque et en dessous; «n arriére est un QCcipito-oonchieir=3
plus mince.
Les lamantins. Les lamantins que Fensemble de rorganisation force d
pkcer. dans le même groupe que l'éléphant» en diffèrent ce-
péultiÛK beaucoup sous le rapport qui nous occupe , pour
rajpprpcher des cétacés, peut-4tre A cause, du milieu qu'ils
habitent. La masse entière de l'oreille interne n*a en effet
aucune adhérence avec les os de la tête 9 et est d'une fonuts:-=
très^bizarre. Le rocher proprement dit ou le labyrinthe f
assez petit, court et un peu comprimé ; mais la masse mas*
toîdienne est énorme , compacte , et il y a également une
autre masse très-épaisse au-dessus de l'ouTertnre du ^mpan.
Le vestibule est peu étendu ; les canaux demircirculatres sont
fort petits, fort étroits, entièrement cachés; ils s'ouTreot
par cinq orifices comme à Tordinaire. Le limaçon ne fait
aucune saillie dans la caisse ; sa rampe est très*nqpide. Le
canal auditif interne forme uu cul-de*sao médiocrement
profond. L'orifice externe du vestibule est ovale , très-sur-
baissé. Le coohléaire .est très-grand, en entonnoir spiral et
extéro-postérieur.
La caisse, en grande partie membraneuse, est formée par
une espèce de demi-anneau très-épais , un peu en forme de
hausse-col; son ouverture est ovale et obliquement dirigée
d'arrière en avant : elle tient au rocher par des pédicules assez
DANS LES MAMMIFERES.
'0}Ô
étroits. Lîi trompe est sans doute entièrement formée de par-
ties molles.
Des osselets je n*at yu que l'étrier qui est cylindrique arec
lin trou extrêmement fin ; sa platine est très-convexe.
II n'existe pas d'autre cadre du tympan que Tos de la
caisse dont nous Tenons de parler.
L'oreille externe ne consiste qu'en un tube cartilagi-
neux dont Torifice sur les côtés de la tête paraît suscep-
tible d'être ouvert à la volonté de l'animal ; mais il est exces-
sivement petit; du moins, dans le lamantin de Steller^ cet
orifice était à peine assez grand pour permettre l'introduction
d'une plume de coq d'Inde : le canal est glanduleux et tapissé
d'une peau noire et polie.
Le dugong ressemble sans doute au lamantin. Nous appre-
nons de Camper que l'orifice extérieur de l'oreille est con-
tracté à peu près comme l'anus d'un enfant.
Les animaux ongulés offrent encore moins de différences
entre eux que ceux qui composent les trois degré« d'organi-
sation précédons. Le rocher, ordinairement bien séparé des
autres os, ne tient qu'assez peu au tympan.
Parmi les animaux ongulés à système 'de doigts impair,
je ne connais complètement l'appareil de l'ouïe que dans le
cheval.
Le daman a la caisse du tympan assez considérable , assez
renflée à la partie inférieure de la tête , et son orifice exté-
rieur est ovale, horizontal et presque sans tube. La conque
est courte, large, et difl%re beaucoup de celle des autres
animaux de cet ordre.
Le rhinocéros, dont la conque est au contraire formée en
un long cornet comme pédoncule et très-mobile , a son
conduit auditif externe dirigé assez de dedans en dehors et de
bas en haut.
Le tapir est à peu près dans le même cas.
Le cheval a son appareil auditif assez développé. Le rocher
1. 33
Dans
les M. oogalé*.
Daman.
CheYal.
5l4 '>E f/APl'AREïL DE î/oUÏE
est (le grosseur médiocre » la face postérieure interne plus
large que Tautre, le vestibule arrondi, on n'y voit qqe quatre
orifices des canaux semi-circulaires, il n'y a pas de sinus in-
terne entre eux. Le limaçon qui n'a que deux tours et demi
de spire , fait une saillie médiocre dans la caissp : le caoal
auditif interne est grand. Des deux orifices externes du laby-
rinthe , le cochéaire est le plus grand. La caisse est petite
ainsi que les cellules. La trompe est fort remarquable, non-
seulement à cause de sa grande étendue , mais parce qu*elle
sVuvre latéralement dans un grand sac membraneux que je
n*ai rencontré dans aucun autre mammifère. Comme le
rocher est assez éloigné de Tapophjse ptérygoîdc interne) et
que la terminaison de la trompe se fait assez en avant, il eo
résulte que cette trompe est fort longue. Son origine dans la
caisse est arrondie et médiocre ; mais bientôt sa cavité se res-
serre , et forme une fente fort étroite bordée en dehors par une
lame osseuse courte , et en dedans par un cartilage. Celui-ci»
obliquement vertical, devient de plus en plus horizontale
mesure qu*il se porte davantage en avant, où il se dilate eo
une large pièce arrondie , horizontale , qui s*avance un peu
dans l'arrière- fosse nasale correspondante. C'est au-dessous
de cette dilatation, et dans un assez grand sinus médian et
commun que se fait l'ouverture de la trompe par un orifice
large , étroit , semi- lunaire et latéral externe ; mais ce qu'il J
a de plus singulier c'est que cette ouverture, qui se prolonge
en fente tout le long du bord externe et inférieur de la
trompe , communique dans toute cette longueur avec oo
sac membraneux, ovale, fort mince, occupant toute la base
du crâne. Sa paroi supérieure se moule exactement sur les
saillies et dans les anfractuosités osseuses, musculaires, ner-
veuses et vasculaires qui s'y remarquent. L'inférieure , d^os
sa partie postérieure, est appliquée contre la terminaison du
muscle long du cou, et dans l'antérieure les deux saca^c
touchent, mais sans communiquer entre eux. La paroi infc'
DANS LES MAMMIFERES. ;)IJ
rieure du sac est lisse y et fait le plafond du pharynx. Les
osselets n'offrent rien de remarquable, non plus que leurs
muscles. Le cadre du tympan n'est que le prolongement
de la caisse , il forme un tube assez court qui se porte un
peu en haut et en arrière. La conque qui s*y joint par un
tube cartilagineux large et court, n'offre rien qui la distingue
beaucoup de celle des animaux à longues oreilles; son car-
tilage scutiforme est triangulaire, ayec une assez longue
pointe à l'angle supérieur et postérieur : les muscles, non-
seulement sont en général plus forts, mais ils sont aussi
on peu plus nombreux. Le maxillo-conchien superficiel est
large, long, et plus épais que dans aucun mammifère. Lo
|ugo-conchien a une triple racine; l'une au milieu de l'ar*
cade zygômatique , l'autre provenante du jugo-scutien , et la
troisième du cartilage scutiforme : le maxillo-K^onchien pro-
fond n'existe pas. Le jugo-scutien est peu distinct , de même
que le fronto-scutien qui est fort mince. Le scuto-conchien
antérieur est épais, en partie caché par le précédent ; il se
porte obliquement de haut en bas de l'angle postérieur du car*
filage au côté externe de la racine du tragus. Le vertîco-oon-
chieo n'est pas séparé du fronto-conchien. Le Tertico-sco-
tîcn , ou le muscle commun des hippotomistes , est large et
asset peu épais. Le scuto-conchien postérieur est dans la même
direction ; il est étroit , et se prolonge assez loin sur le dos
de la conque. Le cerrico-scutien ne m'a pas paru bien dis-
tinct du cenrico-conchien qui est épais et lai^e. Des trois
muscles de la seconde couche , roccipito-conchien-rotiiteur
e«it surtout recourbé en avant à sa terminaison; mais c'est le
cerrloo-tubien profond qui est le plus fort. Le muscle scuto-
oonchien profond est bien séparé en deux parties qui se
croisent un peu à leur terminaison au fond de la conque ,
Tuoe plus en avant et plus en dehors que l'autre ; toutes deux
sont épaisses. Il y a un ducto-conchien antérieur, comme
dans le lièvre. Quant aux muscles intrinsèques, il y a un
T^
5i6 DS l'appareil de l'ocïe
' tragieo el ud antîtra|^eu assez petils, et des fibres longîto-
dînales as»ex nombreuses sur le dos de la conque,
cocboo. Parmi les animaux quadrongulés non ruminans , nous ne
connaissons assez complélement que le cochon.
Cet animal a la totalité de Tappareil osseux dans une poM-
tion Terticale. Le rocher proprement dit est plus petit ^oe
Tos du tympan qui forme à la partie inférieure de la masse
une saillie considérable. Le f estibule est assez grand et spbé*
rique. Les canaux demi-circulaires sont assez petits, au coq-
traire du limaçon qui est grand , un peu oblique « et formé
de trois tours au moins ; sou aqueduc est très-éTident et
fort court. Les orifices extérieurs du labyrinthe sont peo
séparés : celui du limaçon y à peu près rond, est presqœ
supérieur.
La caisse, grande à rextérieur , est réellement fort petite^
parce que la plus grande partie de Tos tjmpanîque est eel-
luleuse.
Les osselets de Touîe sont en général fort petits. L*étrier
a ses branches larges , mais creuses et fort minces. Les deux
apophyses de Tenclume sont presque égales, rarticolaire
plus grêle se recourbe pour s'appliquer sur Pétrier. Le mar-
teau a son manche courbé à angle droit, et fortement com-
prime. Le cou est aussi large , et ses apophyses sont bien
marquées.
L'ouTerture du tympan, grande, ronde , est presque ver-
ticale; elle est au fond d'un canal auditif externe fort long,
se dirigeant presque yerlicalement de bas en haut et un peo
de dedans en dehors.
L'oreille externe est très-déf eloppée , le pavillon étant
large et plus ou moins aplati. Son ouverture, naturelleoieot
dirigée en avant. Ses muscles me paraissent être les mêmes
que dans le cheval; il y a cependant quelques diSèreùceSf
mais plutôt dans la proportion que dans le nombre. Le
maxillo-conchien superficiel est plus grêle; le ducto-con-
DANS LES MAMMIFÉREiS. 5l7
chien est au contraire plus épais et dirisé en deux fais-
ceaux.
L'hippopotame me parait ressembler au cochon, du moins
j>our les parties internes. Le rocher est cependant encore
plus petit 9 et la caisse n'a pas l'énorme saillie inférieure qui
existe dans le cochon : elle est fort petite , et communique
par un trou dans une cayité celluleuse. L'orifice cochléairc
est deux fois plus grand que l'autre. Le canal auditif externe
est aussi fort long, étroit et dirigé presque rerticalement en
haut.
La conque auditiye est beaucoup plus courte et arrondie
à son extrémité : on voit évidemment sur les peaux bour-
rées qu'elle peut se fermer, les deux côtés de la conque se
plissant fers le méat ; mais j'ignore comment.
Les quadrongulés niminans paraissent aussi peu différer ftmaiMD».
entre eux dans l'appareil de l'ouïe que dans le reste de Tor^
gantsation.
Le rocher est irés-petit, triangulaire, pointu et un peu
Yertical. Le yestibule est jsub-carré ; on n'y roit bien que
quatre ouvertures pour les canaux semi- circulaires, ainsi
que l'orifice évasé de la rampe supérieure du limaçon :
celui-ci ne fait guère qu'un tour et demi, et son diamètre
s'accroît assez rapidement. Le promontoire qu'il forme est
peu saillant. La rampe supérieure est la plus grande. L'ori-
fice Testibulaire , ovale, est tout près du cochléaire qui fait
UD enfoncement considérable, tout-à-fait postérieur.
La caisse est plus petite que le rocher, peu huileuse, du
moins dans les cerfs, et plus ou moins anguleuse; elle est
entièrement séparée du rocher, avec lequel elle est pour
ainsi dire articulée à son côté postérieur. Il n'y a pas de
cellule antérieure. La trompe est étroite.
Les osselets n'ont rien de bien remarquable. L'étrier a ses
branches larges et creuses , et par conséquent le trou petit.
L'enokime a les siennes très-inégales ; sa cavité articulaire
5l8 DE I4APPAIEIL DB l'OVÏE
aaguUiMe. Le marteau a la tète fort aplatie ^ le col trè»-
large» mince, les apophyses dMosertion musculaire peu pro-
noncées. Le mancbe , assex fléchi , grêle et triquètre , «st ter-
miné par une petite cuiller.
Le cadre du tjmpan n'est qu'un prolongement de la caitiCy
formant ayec le temporal un canal arrondi » dirigé de bai
en haut et un peu en arrière.
La conque auditive est portée sur un tube cartilagineui
qui emboîte celui du tympan : elle eat du reste en généial
fort grande et roulée en coruet.
Les muscles intrinsèques sont deux très-petits muscles in-
giens , Tun supérieur et l'autre inférieur : uo muscle po^t-
conchien ou transversal, composé de fibres courtes y, lon^-
tudinales, qui forment une ceinture à la racine de la conque
derrière Tantitragus*
Les extrinsèques sont bien plus développés, le maxilb-
conchien est assez fort, le jugo-conchien superficiel est très-
épais, le jugo-concbien profond est long et cyliodrique, le
jugo-scutien qui est au-dessus est au contraire assex court
Le surcili-conchien vient bien de la partie postérieure de
Torbite , mais il ne va pas fusqu'à la conque ; il se tennioe
à une apouévrose intermédiaire au jugo et au fronto-scutieD:
celui-ci est très-épais. Dans le cerf il s'attache en arrière du
pédoncule des bois. Le scuto-concbien antérieur , de l'angle
antérieur et supérieur du cartilage soutiforme, se porte ea
s'élargissant au bord antérieur de l'hélix, au-dessus du tra-
gus. Le vcrtico-conchten est presque dans la même direc-
tion; il vient du haut de la tête , ù l'angle antérieur et supé-
rieur du cartilage, du moins en partie; car les fibres anté-
rieures se continucot avec U scuto-oonchien antérieur.
Le vertico-scutien est fort large, et comme aux deui
oreilles; le scuto-concbien postérieur, presque dans U di-
rection du pirécédent, se termine par un tendon grêle sur le
dos du pavillon. Il y a un (Mi large oer? ico-scutieo qui se
DANS LKd MAMMIFÈRES. 5ig
porte du ligament cer? ical au bord interne du cartilage scuti-
forme , en partie courert et croisé par le yertico-scutieo*
Au-dessous de lui sont les cervico et occipito-concbietis qui
forment une espèce d*Xy le premier étant le supérieur , et
presque transversal 9 et l^flftitre se portant fortement d^arant
en arrière. L'oecipito - conchien rotateur s*insère dans le
même plan, au milieu des précéJens, au raphé occipital , et
5e termine en se recourbant à la partie renflée de la conque
proprement dite. Il j a un cervico-tubien profond , com-
posé de deux portions asset distinctes 9 et qui du raphé
occipital sons l'occipito-conchien rotateur , vont 5'insérer à
la partie membraneuse de la base de la conque , ainsi qu'au
tube lui-même. Le scuto-conchien profond est très-épais , K
se porte d'avant en arrière de presque toute la face infé-
rieure du cartilage scutiforme à la partie renflée de la conque ;
une autre portion ya au tube.
Je termine enfin l'examen de l'appareil de l'ouïe dans les
mammifères 9 par ce que |'ai observé sur le groupe des di-
delphes.
Les sarigues 9 sous ce rapport comme sous quelques an- sariioM.
très 9 sont fort rapprochés des hérissons. Le rocher est peut-
être encore plus petit, arrondi 9 enclaré, mais non adhérent.
Il 7 a un énorme sinus intérieur entre les canaux semi-cir-
culaires. Le limaçon forme un promontoire assez saillant. ,
L*aqueduc cochléaire est très-fin. L'orifice TestibuMre est
rond et plus grand que le cochléaire.
€omme dans le hérisson 9 la caisse est grande 9 mais eo
très-grande partie formée par une apophyse du sphénoïde.
Il n'jf a pas de cellules.
L'étrier a sa forme ordinaire; l'apopbjse articulaire de
reodame très-ouyerte9 très-grêle 9 se recourbe & angle droit
à son extrémité.
Le cadre du tympan est nul ou fort petit. Le canal audi-
tif externe est large 9 arrondi 9 et formé en dessus par une
5âo
DE LAPPAREIL D£ LODIE
'halai^erf.
laieolomc.
ayaoce du rocher 9 eo bas et eo dedans par Tapophysedo
sphénoïde dont nous Tenons de parler.
La conque auditif e ne ressemble pas à celle du hérisson,
ni à celle d*un autre animal. L*hélix est large et piat.
Les dasyuresy les péramèles y «'éloignent des Téritables
sarigues pour se rapprocher des phalangers ; du moins leur
caisse est huileuse, petite , arrondie 9 complète ainsi que le
canal auditiL
Les phalangers Tolans dififibrent beaucoup des sarigues 1
surtout parce que les canaux demi*circulaires qui sont grands
et séparés par un sinus énorme, sont enreloppés de cellulo-
site presque comme dans les oiseaux. Le liaiaçoD est extrê-
mement petit, de même que les orifices extérieurs du labj-
rinthe.
La caisse est grande et huileuse , surtout en aTant : elle
offre ù sa partie supérieure une cellule assex grande pour
'loger la hase des osselets ; elle communique en arrière
arec une masse celluleuse fort grande du mastoîde , et eo
a?aQt avec une cellulosité de Tapophyse zjgômatîqoe et de
tout le temporal, un peu comme dans les oiseaux.
Les osselets sout comme dans les sarigues.
Le cadre du tympan , confondu avec la caisse , forme un
tube saillant obliquement dans la cavité de celle-ci, et se di-
rigeant en dehors d*avant en arrière : son orifice est rond.
L*appareil auditif du phascolome ressemble beaucoup plus
à celui du sarigue ; il n*y a cependant pas de sinus entre
les canaux demi -circulaires; et Torifice yestibulaire est
beaucoup plus petit que le cochléaire. Du reste, la caisse 9 le
conduit auditif externe offrent la même disposition. La
conque est au contraire fort courte et arrondie.
Il me reste à parler de Téchidné et de Tornithorhynque;
malheureusement je ne les connais que très-incomplétement ;
ce que je vais en dire est en partie tiré des observations de
M. Home.
DANS LES MIMMIFÈBES. 521
Daod réchidiié y le rocher est peu considérable; le limaçoo Ecbnia
parait ne former qu'une cavité conique » légèrement courbée;
elle est cependant toujours partagée par un double cartilage
en forme de cloison en deux rampes, dont Tune s'ouvre dans
le vestibule , et l'autre dans la caisse du tjmpan. Les orifioes
extérieurs du labyrinthe s'ouvrent tout-à-fait en arrière et
en haut de la caisse.
Celle-ci est fort large , mais très-peu profonde ; en dedans
elle communique avec les arrière- fosses nasales par un demi-
canal où se loge sans doute la trompe d'Eustache.
Les osselets de l'ouïe, d'après l'observation de M. Home,
oe sont qu'au nombre de deux, et ont la plus grande ana-
logie avec ce qui existe dans les oiseaux. Le premier qui
s'applique sur l'oriCce vestibulaire est en forme de trompette ,
il est plus petit que le second qui est l'analogue du marteau »
et qui est en connexion avec le cercle du tympan.
Ce marteau s'attache au milieu d'une membrane du tym-
pan qui est ovale , et qu'il tire en dedans : elle est attachée
elle-même à un cercle qui est très-petit.
Il en sort une conque auditive formée par un cartilage
contourné en spirale , et dont l'ouverture extérieure éHt asseï
large pour admettre l'extrémité du doigt.
L'ornithorhynque a l'os du rocher très-petit, peu saillant OroiUiorh:
et fort reculé. On y voit distinctement les deux canaux ver-
ticaux, dont le supérieur est le plus grand, et qui offre à
son extrémité antérieure une ampoule manifeste. Entre eux
est un sinus profond , comme dans beaucoup d'autres ani-
maux de cette classe. Le canal auditif interne est très-grand
et peu profond. L'orifice vestibulaire est fort grand ; il a lieu ,
ainsi que celui du limaçon , tout-à-fait en arrière , comme
dans l'échidné.
La caisse du tympan est aussi comme dans cet animal.
Il n*y a également que deux osselets de l'ouïe; l'un, qui
ressemble imparfaitement à Tétrier, bouche par sa base dr-
522 DE LAt>PAREIL DE LOUÏE
culaîre Torifice testibulaire 9 et ftu moyen d^une apophyse
qu'il présente s'articule avec l'autre. Celui-ci se porte direc-
tement Ters une membrane du tympan plus large que dans
aucun mammifère 9 et la pousse en dehors.
Il n'y a pas d'autre canal auditif externe qu'un canal fort
allongée composé comme dans Téchidné <» s'é?asant Tcrs l*ez-
trémité^ et s'ouTrant par une fente ovale beaucoup plus
grande que Couverture des paupières derrière laquelle elle
est placée.
B. Dans les oiseaux.
ttdèraiioot Dans le second sous-type des animaux vertébrés , l'aiipa-
lifférence» /*^ » IT
énëraies fell de l'audîtion , quoique toujours construit sur le même
ovlrares*^' plan quc dans le premier 9 se simplifie d'une manière évi-
dente, en ce qu'il n'y a jamais de limaçoit proprement dit,
ni de conque auditive, que la chaîne d'osselets, d'abord
plus simple, moins développée , est tout autrement disposée,
et que les os qui la composent s'éloignent peu à peu de
Tappareil de i'ouîe, et rentrent dans le domaine des fone-
tions de la déglutition , comme nous le verrons; mats chaque
classe oifre en outre des différences assez considérables que
nous allons analyser.
Dans Dans la classe des oiseaux, le labyrinthe, envisafiré d'une
classe des .^ o
tscaux. manière générale , n'est jamais libre , et même est asseï rare-
labyrinthe, ment vîsible à l'intérieur du crâne. Il est enveloppé dans la
cellulosité des os de la tète, comme s'il en faisait réellement
partie. En sorte que dans ces animaux, de même il est vrai
que dans les autres ostéosoaires ovipares , il n'y a jamais d'o9
analogue à ce que nous avons désigné sous le 00m de rocher
dans les mammifères, en tant qu'il formerait une pièce es-
seuse fort dure, distincte et plus ou moins mobile entre les
troisième et quatrième vertèbres céphaliques. Le labyrinthe
est cependant composé à peu près des nnêmes (li^rties.
»iibuic. Le vestibule est en général plus grand, proportiountHe'
DANS LES 0I8EAUX. 5^3
ment^ que dans les mammifères : assez îrréguUer quant à
sa forme plus large que profonde » il est placé de chaque côté
delà carité cérébrale dont il n'est séparé que par une cloison
fort mince et tout-à-fait à sa partie postérieure.
Il offre à sa partie supérieure et postérieure les trois ca- canaux <i<
* * * cirrolain
Baux semi-circulaires 9 dont deux sont toujours à peu prêt
▼erticauzet Tautre horizontal. L'un des yerticaux qoi est or-
dinairement le plus grand , est le plus supérieur et le plus
interne ; son plan est presque parallèle à Taxe du corps.
Le éecondy vertical , souvent le plus petit des trois, fuit un
angle à pea près droit avec le premier; c'est le plus postérieur.
U est «omplétement perpendiculaire au oanai horizontal qui
est le plus antérieur, et avec lequel il fornle une croix. Dans
l'eodroii où ce croisement a lien ,* son côté interne est percé
par ane ouverture qui communique dans le canal horizontal.
U parait qu'elle se détruit avec l'âge; mais dans l'état frais,
la membrane interne bouche cet orifice. La cavité de oea
Canaux eat fort étroite, si ce n'est vers leurs extrémités, où
ils se renflent eu formant des ampoules beaucoup plus évi-
dentes que dans les mammifères. Ces ampoules, dont la
grandeur varie suivant les espèces , et dont la direction n'est
pas tout- à •< lait celle des canaux, n'existent pas à chaque
extrémité de canal; il n'y en a pas.au confluent des deux
canaux verticaux ; la plus grande est à l'extrémité postérieure
du canal vertical postérieur, et à l'antérieure du canal ho-
riaonlal.
Les extrémités des canaux semi -circulaires convergent
ler» le vestibule , dans lequel ils ne s'ouvrent ordinairement
que par cinq orifices plus étroits que le diamètre des am-
poules^) les deux canaux verticaux se réunissant toujours , par
Vume- de leur extrémité , en un canal commun qui n'a qu'un
%rifiee très-petit dans le vestibule , è peu près dans son mi-
lietL Cependant comme ce canal commun est fort court , on
voit aeuTeot Irès-bien dans son intérieur la termîaaisonrdes
522 DE l'appareil DE l'ouÎE
culaire Torifice testibulalre » et au moyen d*utie apophyse
qu'il présente s'articule avec Tautre. Celui-ci se porte direc-
tement Ters une membrane du tympan plus large que dans
aucun mammifère 9 et la pousse en dehors.
Il n*y a pas d^nutre canal auditif externe qu*uo canal fort
allongé 9 composé comme dans Téchidné , s'érasant Ters Tex-
trémité, et .«'ourrant par une fente orale beaucoup plus
grande que Couverture des paupières derrière laquelle elle
est placée.
B. Dans les oiseaux.
isidèrauooc Daus le sccoud sous-type des animaux vertébrés, Tappa-
difiërvncet ^^ » rr
(«Bénies reil de Taudition , quoique toujours construit sur le mène
i-iyi»e des ^\^^ quQ ^^Qg \^ premier, se simplifie d'une maoière éri-
dente, en ce qu'il n'y a jamais de limaçoif proprement dit,
ni de conque auditive , que la chaîne d'osselets , d'abord
plus simple 9 moins développée 9 est tout autrement disposée,
et que les os qui la composent s'éloignent peu à peu de
Tappareil de l'ouîe 9 et rentrent dans le domaine des fon^
tiens de la déglutition 9 comme nous le verrons ; mais chaque
classe otfre en outre des différences asset considérables que
nous allons analyser.
Dans Dans la classe des oiseaux 9 le labyrinthe, enylsagé d'une
classe des ^ ^
Discaux. manière générale 9 n'est jamais libre 9 et ml^me est assex rare-
labyrinthe, ment visiblc À Tintérieur du crâne. Il est enveloppé dans la
celluloslté des os de la tète, comme s'il en faisait réellemeat
partie. En sorte que dans ces animaux 9 de même il est vrai
que dans les autres ostéosoaires ovipares 9 il n'y a jamais d'os
analogue à ce que nous avons désigné sous le nom de rocher
dans les mammifères, en tant qu'il formerait une pièce os-
seuse fort dure 9 distincte et plus ou moins mobile entre les
troisième et quatrième vertèbres céphaliqoes. Le labyrinthe
est cependant composé à peu près des mêmes parties.
esiibuic. Le vestibule est en général plus grand, proportîonoeHe-
DANS LES OISEAUX. 5â3
ment, que dans les mammifères : asses irrégulîer quaot à
sa forme plue large que profonde » il est placé de chaque côté
de la cafité cérébrale dont il n'est séparé que par une cloison
fort mince et tout-à-fait à sa partie postérieure.
Il offre à sa partie supérieure et postérieure les trois ca« Capanx a
naux semi-circulaires 9 dont deux sont toujours à peu prêt
▼erticauz et Tautre horizontal. L'un des Terticaux qoi est or->
dinairement le plus grand , est le plus supérieur et le plus
interne ; son plan est presque parallèle à Taxe du corps.
Le second 9 vertical» souvent le plus petit des trois, fuit un
angle à peu près droit avec le premier; c'est le plus postérieur.
Il est complètement perpenilicnlaire au canal horiaontal qui
est le plus antérieur, et arec lequel il forme une croix. Dans
l'endroit où ce croisement a lieu ,* son côté interne est percé
par one ouverture qui communique dans le canal horizontal.
Il paraît qu'elle se détruit avec Tfige; mais dans l'état frais,
la membrane interne bouche cet orifice. La cavité de ces
canaux est fort étroite, si ce n'est vers leurs extrémités, où
ils se renflent en formant des ampoules beaucoup plus évi-
dentes que dans les mammifères. Ces ampoules, dont la
grandeur varie suivant les espèces, et dont la direction n'est
pas tout -&•< lait celle des canaux, n'existent pas à chaque
extrémité de canal; il n'y en a pas au confluent des deux
canaux verticaux ; la plus grande est à l'extrémité postérieure
du canal vertical postérieur, et à l'antérieure du canal ho-
riaonlal.
Lia extrémités des canaux semi - circulaires convei^nt
Ters le vestibule , dans lequel ils ne s'ouvrent ordinairement
que par cinq orifices plus étroits que le diamètre des am-
poules ; les deux canaux verticaux se réunissant toujours , par
l'use de leur extrémité, en un canal commun qui n'a qu'un
e^fiee très-petit dans le vestibule , è peu près dans son mi-
lieu* Cependant comme œ canal eomnuin est fort eourl , on
veîl aouTcnt très-bien dans son Intérieur la terminaiaoD-des
5a4 DE l'appareil de l'oijîif
deux canaux. Les quatre autres orifices se disposent toujours
en -deux groupes 9 uo antérieur , composé de Touverture an^
térieure, ample et arrondie du canal ? ertical antérieur ; et au-
dessous, assez près de la base de Tétrier, de rantérieure du
canal horizontal. Le groupe postérieur estfomaé d^uo orifice
rond, étroit, sans ampoule, appartenant à l'extrémité posté-
rieure du canal horizontal, et au-dessous de l'orifice posté-
rieur , rond , et arec une grande ampoule du canal Tertical
postérieur.
Le limaçon n'existe pas comme tel ; mais il est remplacé
par une espèce de petit tube terminé par un cul-de-sac au-
quel on donne, dans les ostéozoaires OTipares, le nom de
sac. Cette partie est située à peu près comme le limaçon des
mammifères, en avant, en dedans et un peu au-dessous du
Testibule. C'est ordinairement un petit prolongement da
vestibule lui-même, en forme de corne obtuse, un peo
recourbée , et se dirigeant d'arrière en avant et de dehors
en dedans. Ses parois osseuses sontiieaucoup moins épaisses
que celles des canaux semi-circulaires, et ressemblent tout-
à-fait à celles du vestibule. Il n'a réellement qu'un orifice
a^sez grand au côté interne et inférieur du vestibule, et qui
n'est jamais fermé. Un repli membraneux sigmoîde se trouve
bien quelquefois en rétrécir l'entrée, mais n'empêche }amais'
la communication entre le sac et le vestibule.
Les différentes parties de ce labyrinthe sont remplies,
comme dans les mammifères , de ce qu'on nomme là partie
membraneuse, c'est-à-dire d'un tube formé par une mem-
brane vasculaire, et contenant dans son intérieur un liquide
plus ou moins aqueux. Le rudiment de limaçon renferme un
corpuscule rudimentaire de ce que nous verrons plus loin
dans les poissons, et que nous avons également observé
déjù dans les mammifères. Sa forme est celle d'une vésicule
comprimée, dirigée de dedans en arrière, comme la cavité
qui la contient. Elle enveloppe une matière pulpeuse et mé-
DANS LES OISEAUX. 5^5
dullaire , surtout à la partie inférieure où elle reçoit les nerfs
qui s*y rendent. Cette petite masse est suspendue dans la ca-
Tité par des filets nerfeux qui j arrivent en grande abon*
dance $ de manière à la partager en deux parties qui com-
muniquent largement entre elles et avec le vestibule.
La communication interne de ce labyrinthe avec le sys-
tème nerveux, se fait par un canal auditif qui n*est qu'une
dépression peu profonde percée de plusieurs trous pour le
passage des filets du nerf auditif.
On trouve encore dans ces animaux les deux aqueducs de
roreille des mammifères 9 l'un pour le vestibule , et l'autre
pour l'analogue du limaçon ou le sac. Le premier s'ouvre
dans la paroi postérieure du Testibule, sous Torifice du canal
commun des canaux verticaux 9 et l'autre à la paroi supé-
rteuredu limaçon , presque à son entrée. Du moins Gompa-
retti le dit ainsi , j'avoue n'avoir pu les observer d'une ma-
nière satisfaisante.
La communication a^ec l'extérieur se fait réellement par
deux orifices qui tous deux s'ouvrent dans la caisse du tym-
pan ; mais ils proviennent l'un et l'autre du vestibule ; en
sorte qu'il y a deux orifices vestibukdres.
Ces deux orifices fort rapprochés l'un de i'aiutre , au point
qu'ils ne sont séparés que par une bride ou colonne osseuse ^
occupent presque tout le côté externe et postérieur du ves-
tibule ; ils sont placés presque sur la même ligne. I4S posté-
rieur est ordinairement plus grand que l'antérieur : c'est
celui-ci que ferme la platine de Tétrier. Aucun des deux
n'est exactement vis-à-vis l'ouverture dn sac dans le vesti-
bule. Quelquefois ces deux orifices donnent directement
dans la caisse, ei d'autres fois entre elle et eux il y a une
espèce de tube dans lequel s'enfonce l'étrier. Le postérieur
est tout-à-fait au fond et en arrière.
La caylté du tympan a quelque chose, dans son abri os-
seux du moins, de ce que nous avons vu dans les mammi-
026 1>E LiiPPAAEIL DE LOUIE
fèret didelphes » en eu qu'elle est plutôt fiorniée par des
at aucet des ot environoaos que par Tos tjmpaoique loi-
mème. Cej|>eDdaQt cet os^ qui est rendu i\ Tappendice de la
mfichoire inférieure dans ses usages principaux, forme eo*
core la partie antérieure de la ca?ité : celle-ci est du reste de
figure et de grandeur très-variables. Quelquefois on peut
même y distinguer deux parties, une profonde dans laquelle
s'ouvre les orifices du labyrinthe, de la trompe» et l'autre
superficielle où l'on ne voit que l'orifice supérieur d'une des
cellules.
tiiuirs. Celles-ci sont plus nombreuses et plus étendues que daos
les mammifères, puisqu'elles se propagent dans la cellulosité
de tous les os du crâne. Le nombre de leurs orifices dans la
cavité tympanique ne m'a pas paru très-constant. L'on trouve
cependant ordinairement trois ouvertures; la première, su**
périeure et antérieure, plus grande que les autres, pénètre
plus ou moins dans la cellulosité qui entoure le canal verti-
cal supérieur, et quelquefois les deux autres, et dans celle
du temporal et du pariétal ; la seconde , supérieure et posté-
rieure, conduit dans les cellules occipitales qui communi-
quent souvent d*un côté à l'autre; la troisième , inférieure et
antérieure, suit la trompe d'Ëustacbe, et va dans les cellules
basilaires de l'occipital et du sphénoïde postérieur ; enfin j'en
ai trouvé quelquefois une quatrième tout-à-fait antérieure,
et qui conduisait dans les cellulosîtés de l'os du tympan ou
carré.
pt gaun- La trompe d'Eustache, ou le tube guttural, est souveot
raie.
assez grande, en forme d'entonnoir à son origine : elle o£ffe
cela de remarquable que le prolongement membraneux de
l'arrière-bouche dans la caisse , au lieu d'être compris daos
un simple écartement des os, coqame cela a lieu dans la plu-
part des mammifères, est dans les oiseaux renfermé daos
un canal osseux, formant quelquefois un tube complet. Il
faut aussi remarquer que l'orifice de cette trompe dans l'ar-
DANS LES OISEAUX. 02;
rière -bouche se termioe daos un petit cul-de-sac commun
qui n*a qu'une ouverture médiane à la Toute du pharynx, et
qu'il n'y a jamais à cette terminaison de partie cartilagi-
neuse.
La chaîne d'osselets qui traversent cette cavité intermé- ossHhs.
diaire est complète , mais autrement disposée que dans les
mammifères.
Le premier, ou l'analogue de l'étricr, est un petit os en
forme de trompette ou de cachet , dont la plaque arrondie
s'applique sur la membrane de l'oriûce veslibulaire antérieur,
en y adhérant fortement) et dont la tige grêle, aplatie quel-
quefois à son extrémité) se porte presque horizontalement
en dehors : c'est cette partie qui s'enfonce dans le méat des
orifices vestibulaires , quand il existe.
A l'extrémité de cette premièce pièce , et dans la même
direction, s'en trouve une seconde qui en est quelquefois
peu distincte, mais qui en diffère cependant constamment
en ce qu'elle est beaucoup moins dure et sub-cartilagineuse.
Enfin celle-ci tombe à angle droit sur une troisième ana-
logue du marteau : elle est aussi ùl peu près cartilagineuse
et de figure un peu variable. Ordinairement elle est triangu-
laire et coudée dans son milieu; sa base, ou le plus petit
côté , s'attache au bord osseux de la cavité tympanique , en
dehors et en dessus, le grand côté un peu courbé adhère
à la membrane du tympan qu'il pousse fortement en de-
hors, et l'autre est celui qui est en connexion avec l'ana-
logue de l'enclume.
L'analogue de Tétrier a un muscle, ou au moins un liga-
ment élastique , grêle , étendu de son corps à la partie anté-
rieure et supérieure du bord du tympan, presque à l'endroit
de l'articulation de l'os tympanique ou carré.
Le marteau a un muscle beaucoup plus évident, qui de sa
base se porte en dehors de la marge postérieure de la caisse.
La membrane du tympan , bien distincte de celle qui ta-
5a8 DE LAPPAREIL DE LOUIE
pisse sa caTÎté , ainsi que de la peau reotrée dans le méat
auditif est attachée dans toute sa circonférencie au bord des
os qui forment la caisse , mais nullement à l'os carré; elle est
plus ou moins large» mais toujours bombée en dehors, et
ordinairement oblique et ovale.
La dernière partie de l'appareil de l'ouie, ou celle de re-
cueillement » existe encore dans les oiseaux, mais elle est
beaucoup plus simple que dans aucun mammifère. Ce n'est
ei) effet qu'un tube membraneux ou dermoîde , de longueur
et de largeur différentes, placé dans une direction variable
entre ja saillie de l'occipital et l'os carré , contre la membrane
du tympan. Il entre dans la composition de ce conduit audi-
tif une couche plus ou moins considérable de cryptes sébacés,
disposés quelquefois d'une manière régulière. Son orifice
externe m'a paru soutenu quelquefois par nn petit cartilage
annulaire, qui forme ainsi deux lèvres verticales suscep-
tibles d'être un peu ouvertes par l'action du peaussier qui
leur envoie quelques ûbres.
Ces lèvres, plus ou moins dilatables, sont souvent pour-
vues sur leurs bords de plumes disposées d'une manière
assez particulière; les inférieures s'appliquent sur l'ouver-
ture , et les supérieures se relèvent en forme d'aigrette.
i8érf>iic«8 Lu classc dcs oiseaux sous .le rapport de cette partie de
ipëculn ... .
pendantes leur Organisation, comme sous tous les autres, n'offre au-
cune différence que l'on puisse attribuer à la dégradation
animale. Il n'est en effet aucune des parties que nous venons
de décrire dans l'appareil de l'ouîe qui ne se trouve , et
presque au même degré de développement, dans toutes les
espèces de cette classe. Aussi les différences qu'elles peuvent
présenter ne sont en général que des nuances que nous se-
rons presque toutes obligé de renvoyer aux spécialités.
resp^e de La nature de la substance alimentaire ne parait pas doter-
miner dti modification appréciable dans l'appareil de l'ouïe
des oiseaux.
DANS LES OISEAUX. 5^9
Il n*en est peut-t^lre pas de même de l*époquc de la i>« iVpoqM
, tajournre
ioHrnée à laquelle les oiseaux recherchent leur nourriture . * i'«iii**»« l'oi-
' * ' seauiachercbe.
et cej» modifications ne paraissent pas se borner aux parties
extérieures» du moins si j'en juge par Tanatomie de Poreille
ëes oiseaux de proie nocturnes » comparée à celle des oiseaux
dé proie diurnes : si les canaux semi-circulaires ne sont pas
plus longs, ils sont évidemment d*un diamètre plus considé-
rable : le limaçon est certainement beaucoup plus développé,
et ce qu'il offre de plus remarquable , c'est qu'on j voit un
rudiment évident de la rampe dans une lame décurrente , il
est vrai peu saillante , qui en occupe la paroi postérieure. La
caTÎté tympanique n'est peut-être pas non plus d'une di-
Hieosion plus considérable 9 mais toutes les cellules sont réel-
lement énormes. L'ouverture du tjmpan est également plus
large et plus superficielle « à cause de la brièveté du canal
auditif externe qui s'ouvie à l'extérieur par une sorte de
conque a^ses singulière dans les hulottes et les hiboux,
comuie nous allons le voir toute l'heure. En général , comme
je. ne connais d'oiseaux bien évidemment nocturnes ou cré-
pusculaires que le second groupe des oiseaux de proie et
l'engoulevent, ce que je viens de dire ne regarde que ces
animaux.
Le séjour m'a semblé aussi avoir quelque influence sur dq téjoiu-.
l'appareil de l'ouïe dans les oiseaux, à peu près comme dans
les mammifères, et peut-ôtre cela dcpend-il de la différence
de densité du milieu qu'ils habitent. Au^si les espèces qui
s'élèvent le plus dans les airs , me paraissent avoir cet organe
plus développé que les autres; cela est surtout évident pour
la grandeur du méat externe. Celles qui s'élèvent peu et qui
▼ivent à la surface de la terre , ojQTrunt déjà moins de déve-
loppement, non*seulement dans cette dernière partie, mais
même dans les parties intérieures : les gallinacés en sont
un exemple évident. Enfin , les oiseaux qui vivent dans l'eau
ont l'organe de i'ouîe de plus en plus petit dans ses diffé-
I. 54
53o
BE LAPPABEIL DE LOUIE
Do s«xe.
De 1 âge.
Dm groupes
oalureh.
Perroquets.
Oisaanx de
proie diuroes.
rentes parties, à mesure que Tespèce j reste et surtout y
ploQge 4aTantage : c'est ce doot oo pourra s'assurer eo pas*
sant en revue ce que nous diroDS plus loio des palmipèdes.
Je o'ai aucune obserTation que le sexe détermine quehiue
différence dans Tappareii de l*ou!e des oiseaux , ai ce n*est
dans le développement des aigrettes qui peuvent orner le
bord de la conque » et alors ce n*est pas dans le but de la
fonction qui nous occupe.
L*ûge en apporte quelques«unes de la même nature que
dans les mammifères, c'est-à-dire dans le dévelof^meot
des cellules ; mais il n'est pas probable qu'il en produise
d'autres.
Les différences spéciales sont asses grandes ; nous aUofis
ea faire connaître les principales dans chaque groupe.
Les perroquets ont le labyrinthe en général beaucoap
moins considérable que presque tous les autres groupes
d'oiseaux qui ne sont pas aquatiques. Ces canaux semi-cir-
culaires sont en effet très-grêles et très-courts ; du reste ils
sont à peu près égaux , tant le supérieur vertical a peu d*é«
tendue. Le limaçon est également très-petit. Le sinus dei
oriûces est grand, ovale, et dans un plan presque horisoa«
tal. La caisse est encore peu étendue proportionnellement;
elle est cependant assez profonde. Les cellules sont médio-
cres, sauf la supérieure dont Torifice est ovale et tout-à-£iit
en dessus. Le canal de la trompe est complet. Son orifice
membraneux, unique, est en forme d*une très-petite fente
au bord postérieur du palais. La chaîne des osselets est très-
inférieuro dans la cavité ; la membrane du tympan assez en-
foncée, très-oblique, eH attachée à la circonférence de la
caisse. Le canal auditif externe est étroit , assez long, di-
rigé de bas en haut; son ouverture extérieure est ovale ^
petite, et dirigée obliquement en avant.
Les oiseaux de proie diurnes ne ressemblent Dullement
aux perroquets sous ce rapport, au moins pour retendue ds
DANS LES OISEAUX. 53l
la caisse «t lu grandeur du canal auditif externe ; car le laby-
rÎBlbe est avssî d'une étendue médiocri;. Les oanaux semî-cir-
euiaîrea ont du reste à peu près la même disposition et la même
proportioa entre eux ; ils sont cependant évidemment d*un
calibre plus coosidérable et plus épais. Le sac ou limaçon
est eadore Ibrt petit. La cavité lympanique est évidemment
plus grande» mais encore assez médiocre; elle est arrondie.
Le sinus des orifices est petit, peu profond, son ouverture
ronde. La cellule supérieure est irès-grande en dehors des
canaux semi-circulaires , elle communique avec tous les os
qui Tentoure par trois ou quatre trous, son ouverture dans
la caisse est asses grande et un peu postérieure. La cellule
antérieure et inférieure est peu étendue, Tinférienre trans*
verse ne Test pa.^ beaucoup dtrvantage. Le canal osseux de
la trompe est trés-incompieit et ne forme qu'une gouttière
évasée à ses deux extrémités. Le méat auditif externe
osseux est large et trés<ctalé en arrière et en haut; le canal
auditif cutané mst de médiocre longueur; son oriûce est
grand.
Les différentes eoupes génériques qoe la zoologie a éta--
biles dans -ce groupe, ne difft^rent pas beaucoup de cq que
iU>us TeiKMis de décrire d'aprèt» Taigle. Lea vautours ont ce-
pendant l'ouverture externe beaucoup plus petite et le canal
plus profond.
Les oiseaux de proie nocturnes sont les oiseaux qui offrent Oiteaus
» ^ de prolo noc'
le plus" gran4 développement dans l'appareil de l'ouïe , p<tut- ^ turoet.
être comu)e animaux à la fois nocturnes et carnast>iers. Quoi-
que les canaux soient ù peu près comme dans les faucons, ce-
pendant ils sont encore plus^ros, plus épais, et surtout leur
position est plus oblique. Le limaçon , comme nothi 4'avons
déjà amMnoé , est très-eonéidérable ; il se porte transversa<^
ieDiei>tà la partie inférieure du crâne ^ ,oà il fait une légère
latUic , presque îusqu'à la ligne médiane ; on aperçoit très-
bien à sa face postérieure un sillon assez large, creusé entre
34.
53a DE l'apparkil de l'ouïe
deux lames peu saillaotes , mais foimatit une spirale coo-'
mençante. G*est éTidemment un rudiment de la forme bèli-
ceîde de cette partie du labjriothe dans les mammilèrts.
La caisse est grande , à peu près arrondie j et comme parta^
en deux orifices par une colonne osseuse oblique. Le supé-
rieur ovale, très-grand, conduit dans la cellule supérieure
qui est énorme , et avec laquelle communiquent par plusieun
trous les cellulosités extrêmement nombreuses de tous les
os du crâne. L'autre orifice de la caisse montre eu avant oa
trou rond qui va dans une énorme cellule du vomer; enio,
dans le sinus des orifices vestibulaires qui est profond, est
la communication avec les cellules basilaires et avec Tarrière-
bouche ffùT la trompe : celle*ci est contenue dans un caoïl
osseux complet. La membrane du tympan , ovale , peu sail*
lante, est assez oblique. Le méat auditif externe est extrême-
mi>nt vaste et peu profond ; il est partagé en deux excavatîom
par le bord de Tos carré , en sorte qu'il ressemble on peu à
une conque de mammifère. Son orifice extérieur est énorme,
et Torme dans Tctat de repos une grande fente sigmoide,
verticale, occupant toute la hauteur de la tête, et qui est
bordf e par deux grandes lèvres ou replis cutanés : elles soot
garnies dans toute leur longueur de plumes décomposées,
arrangées de manière à produire un vaste entonnoir , quand
on écarte la lèvre antérieure de la postérieure sur laquelle
elle s'applique. Je n'ai cependant tu que quelques fibres du
peaussier, qui des côtés de la face se portent à cette lèvre.
Grimpeurs. Lcs gHmpeurs diffèrent beaucoup plus entre eux que les
oiseaux des deux groupes précédens.
L'oreille de l'ani des Savanes, genre du groupe des hèté-
rodactyles, ressemble beaucoup à celle des passereaux; h
disposition du canal semi -circulaire vertical antérieur a ce-
pendant ausM quelque chose des gallinacés. La caisse est
asiiec grande ; mais son orifice extérieur est petit , ovale et
oblique.
' DANS LES OISEAUX. 533
Les coucous y parmi les zygodact jles ^ ont aussi Toreille
des passereaux; le sac est cependant plus gros et plus long;
la caisse m'a aussi paru plus grande , ainsi que le canal au-
ditif externe. «
Les toucans diffèrent un peu par la forme du canal vertical
antérieur et interne y qui est presque complètement circu-
laire. La caisse est assez profonde ^ mais étroite. Le méat au-
ditif est petit et arrondi ; Torifice commun des deux trompes
dans le pharynx, est également rond.
Les pics 9 ont Toreille des passereaux véritables , du moins
dans la disposition des canaux semi-circulaires, mais la forme
de la caisse , et surtout celle de la saillie de Tos mastoïde qui
la forme, est toute différente. Le sinus supérieur est grand,
avec un orifice arrondi , les autres sont très-petits. Le canal
de la trompe est complet, il s'ouvre à côté de celui du côté
opposé sous une petite avance osseuse médiane. Le méat au-
4litif osseux est comme partagé en deux par une avance de
Tos mastoïde. Le tube est assez long, étroit; son orifice
est petit
Les martins-pêcheurs, parmi les syndactiles, ressemblent
encore plus aux passereaux ; Toreille est cependant en gé-
néral plus petite.
J*ai disséqué Toreille d'un assez grand nombre d'espèces PaMoroaux.
de Vordre des passereaux, sans y trouver de différences bien
appréciables, surtout dans les parties internes, que ces es-
pèces fussent carnivores, insectivores^ frugivores, grani-
vores et omnivores 9 qu'elles appartinssent à la famille des
oiseaux chanteurs ou qon.
L'appareil en général est proportionnellement très-déve-
loppé, presque à découvert sur les côtés de la cavité céré-
brale , (i) et n'étant recouvert en dehors que par une lame
(i) La longueur du labyrinthe est en général le i /5 de la longueur
du crâne j asqu'à rcxtrémité des frontaux dans les passereaux , tandis
&5i DE l'appareil de l'ouïe
oseense presque men>brancfiao. Dans les espèces dont /
grandeur est un peu considérable , îi y » entre eetU lane et
le labyrinthe one celiuloiiîté plus oi» moins épaiMe (gui
n'existe pas dans les autres. Le vestibule est presque roixl*
Les canaux semi-circaliairesonl l»dispositioD nornaale : c'est
le cana4 horizontal qui est un peu plus ooTerl que le» antres;
mais le sopérieirr, qui fait presque mi cercle complet, est le
plus long; Il dépasse beaucoup les aotre9 en anrière. Ce que
les deux externes , qui se coupent à angle droit , offrent depkn
singulier, est leur pénétration réoiprcNfue au pomi de leur
anastomose; en sorte que dans le squelette en cet endroit il J
a quatre trous. Mais s'il y a ainsi anastontose de l'euTeloppe
ossense , il f»*en est pas de même de la Tasctflaire ; et lés ct-
naux intérients qu'elle forme se croisent , mats ne se réiMis-
sent pas. Le sac est constamment petit , presqoe droit, H
dlfigé en avant et en dedans. Les deux orifices vestibaiftirt»
fltent presque égaux, et l'un et l'autre ovales. Lesinasptr
lequel ils communiquent avec les cellules est en général
petit ; celles-ci se continuent toujours avec le tissu eelhi-
leux des os du crâne. La cavité tympanique est petite >
ordinairement ovale verticalement. Le sinus des orifices ves-
tibulaires , qui en occupe le milieu , est ovale et asset profooJ-
L'étrier a sa platine presque ronde, large, et son maache
plat et assex large. Le méat auditif est constamment asses
profend, ovale et assez petit.
J'ai vérifié ce que je viens de dire sur les hirondelles > 1^^
sittell^s, les grimpereaux^ les corbeaux^ les pies, les f^^j
les pies-grièches, les gobe -mouche», les tyrans, les loriot^)
les merles, plusieurs motaciHes, les alouettes , les tangaraSt
qu'il n'est que le i/4 dans Taigle; il est ëgalement le i/3 dao^l^^
chouettet. Dana les gallinacés il est presque le i/5; dans les p*!***'
pèdes il est le i /6 et môme mUm,
DANS LES OISEAUX. 535
les broamS) plusieurs espèoes du genre fringille et sur le
gros- bec»
Les oiseaux-mouohes oot les canaux semî^irculaires eo
puerai plus grands ^ue les autres passereaux f et plus sur*
baissés 9 mais dans la mêma disposition à peu près. Le méat
auditif est grand et oTale.
Le$ pigeons se rapprochent beaucoup des grandes espèces piiwai
de passereaux pour les parties essentielles de l'organe de
l*ouîe : il fait également le tiers de la longueur du crflne.
Les deux canaux semi«circulaires externes se péuètrent èga-
lanent à leur croisement ; mais j'ai très-bien tu que les ca-
naux aaembranenx passent l'un sur l'autre. La cellule supé-
rieure est plus grande que dans l'ordre précédent , et elle
s'ouvre dans la caisse par un trou orale presque aussi grand
qtie l'ouferture du sinus des orifices ? estibulaires. La caisse
eti OTak. Le canal auditif externe est comme dans les pas-
sereaux.
Les gallinacés offrent un type particulier pour cet orgaaa Gaiiimo
oomme pour le reste de l'organisation. Le labyrinthe est eu
général assea petit, les canaux étant courts et fort sénés
catie aux ; le supérieur ou Interna est en fer à chcTal : les
^ox externes se pénètrent aussi. Le limaçon est extrême*
ment petit ^ droit et presque Ycrtical. La cavité tympanique^
sans être Irès^profonde, est large, ouverte, ovale, et un
peu oblique ; l'os carré n'entre pas dans la composition de
son bord. La cellule supérieure est petite , et son orifiee ovale
est tout-à-fait au haut de la caisse. Le sinus vestibulaire est
profond et fort étroit ; l'ouverture de la trompe est au con-
traire fort grande et infundibuliforme ; son canal est entiè-
rement osseux, il s'ouvre en avant d'une saillie basilaire
assex considérable , très-près de la ligne médiane. Le méat
auditif externe est assex large, et médiocrement profond.
Le bord de son orifice , qui est ovale et assex grand , est sou-
tenu par un petit cartilage dmi
536 DE l'appareil de i'ooïe
Je De connais pas exactement Ift stnwture de Torgane dc^
Touîe de Tautruche ni du casoar; je sais seulement <{ue'dans
la première, les ouTertures des trompes sont dislioctes, et
que le méal auditif externe est large , très-peu profond, et
qu'il offre ime ressemblance grossière afee roreiUe de quel-
ques mammifères.
L'ordre des échassiers a généralement l'organe de l'ooie
un peu plus développé que celui des gallinacés, avec les-
quels cependant il a quelque analogie. Dans l'agami , par
exemple, la ressemblance est presque parfaite : je ne le
e^innais pas dans les outardes. Dans les hérons , le canal semi-
circulaire interne , plus ouvert , est encore plus porté en avant,
au point qu'il est dépassé en arrière par rextrémité posté-
rieure de l'horÎBontal , ce qui est le contraire dans les pas-
sereaux. Les canaux externes se croisent sans se pénétrer.
La caisse, qui a beaucoup de celle des gallinacés , est cepen-
dant moins large. La cellule supérieure- est au contraire
beaucoup plus grande; il en est de même de l'antérieure qui
pénètre assez loin dans le vomer, celle d'un côté commum«-
quant largement avec celle de l'autre. La trompe est courte
et presque à découvert sous une lame avancée de l'os basî^
laire. Le canal auditif externe diffère peu de ce qu'il est dans^
les gallinacés.
L'ibis a peut-être encore plus de ressemblance avec \ts^
gallinacés, par la petitesse et la grosseur des canaux semi-ciiV'
culaires. La caisse est cependant plus petite, beaucoup moins
ouverte , et la terminaison osseuse de la trompe est beau — -
coup plus éloignée de la ligne médiane.
Les bécasses ont encore l'organe de l'audition plus étendu,
la longueur du système des canaux faisant la moitié de la
tête; le canal supérieur est bien plus grand, et dépasse beau-
coup Itrs antres en arrière ; la caisse est également asset
grande, et les sinus supérieur et antérieur médiocres. La
trompe est dans un tube complètement osseux.
dahs les oiseaux. 537
Dans la poule sultane, les canaux semî^cireulaîres sont
à peu près comme dans les gallinacés , mais ils sont plus
courts, plus ramassés; la caisse est surtout beaucoup plus
petite.
Les ralles ressemblent tout-à-fait aux poules d*eau sous ce
rapport.
Les palmipèdes sont en général les oiseaux qui offrent le
moins de dé?eloppement dans l'appareil de Taudition.
Dans la famille des mouettes on des palmipèdes coureurs ,
les canaux demi-circulaires ne sont pas encore aussi courts
que dans les plongeurs ; le supérieur est surtout encore asset
grand, et l'arc qu'il forme élcYé : les externes se pénètrent
un peu ; tous sont renfermés dans une cellulosité fort dure.
La caisse ef^t médiocre, les cellules sont petites, la trompe
est contenue dans un canal presque complet, l'orifice externe
est petit et Ofale.
L'hirondelle de mer ressemble complètement aux mouettes.
Le bec-eu-ciseaux est plus rapproché des canards, eo ce
que les canaux sont plus courts , et la caisse plus petite.
La famille des pétrels ne diffère de la précédente qu'en ce
que les canaux sont encore plus courts , plus ramassés , le
supérieur étant beaucoup plus surbaissé; du reste la caisse,
les cellules et la trompe sont presque semblables.
Les cormorans et genres voisins y c'est-à-dire les fous , les
frégates, etc. , ont un organe de l'ouîe é?idemment différent,
en ce que les canaux sont grêles et assea allongés ; le fcrtical
Interne ou supérieur est le plus grand en calibre comme en
longueur; il forme plus d'un demi -cercle; le vertical ex-
terne lui est à peu près parallèle, et il croise l'horisontal pres-
que à son extrémité postérieure. La caisse du t jmpan est re-
marquable par son extrême petitesse. Ou y i oit cependant
en haut un orifice ovale situé entre les deux facettes articu«-
. laires de l'os cairé, et allant dans une cellule supérieure
asses grande. L'ouverture du sinus vestibulaire est petite et
538 DE l'affareil de l'ouïe
sub-trîanguUire. Il ni*a élé impossible âe T0îr d*autfe ori^
ice de cellule 9 ni même celui de U trompe; en sorte qu'îE
est probable que celle-ci est enlièreoient ■bembraneute. L^
méat auditif externe est extrêmement petit, ainsi que soi»
orifiee extérieur.
Dans Toie et le canard , les canaux se rassembleat d se
serrent beaucoup plus que dans les mouettes ; rnteroe ou
supérieur a ses branches éleTées et rapprochées ; les externe»
se pénètrent complètement. La caisse, encore asscs grande
daas Voie 9 i*esi beaucoup moins dafts le canard*; Torifioe de
la cellule supérieure est grand , mais celle-ci esl réellement
§0H petite. La cellule basilaire est assez renflée. Le sinus ves—
tibulaire s'ouvre obliquement dans TexcaTation Infundibu-^
Ufatme fort grande qui commence la trompe : celle ei est.
large el courte ; son canal osseux est complet.
Les plongeons ont l'organe de l'ouïe à peu près comme le»
canards t la caisse étant encore plus petite ainsi que 1^
méat ; mais il n'en est pas de même des pingoins : oeux-cE
ont en effet les trois canaux fort étroits , m^is assez allongés^
et presque horizontaux , du moins les deux externes. La.
caisse est du reste toujours extrêmement petite , aios» que Jer-
canal auditif externe , et son orifice est assez fin pour êtres^
difficile à trouver.
Je ne connais réellement point dans la classe si nom
breuse des oiseaux d'anomalie qui ait rapport à l'appareil d
Toofe 9 et qui mérite une description à part.
C. Dans (w reptiies,
?t°diffërancM I«*organe et l'appareil de l'ouïe dans oe groupe d^animau:
gënëraies. ^m évidemment beaucoup de rapports avec ce qu'ils soni
dans les oiseaux ; iU occupent cependant une place moins
eonsidérable dans les parois postérieures du crâne. L'étendut
de la partie essentielle du labyrinthe augmente; les canau:
DANS LES RBPTILI8. 539
<i€mi-cîrctilaire8 au contraire dtinînuent, atnoD en Dombrc ,
du moins en frandeur ; le limaçon est encore plus rudimea-
taire, ce n'est plus réellement qu'un très-petit sînua du tes-
tibulo. lia substance crétacée qui se trou? e dans l'humeur
dont le Testibule est rempli ^ augmente en étendue el en
consistance. Il n^j a plus qu'un seul orifice p<iiur la commu-
nlf aiion de ce labyrinthe areo l'eitérieur , et cette eeromu-
nication deTient de moins en moins facile 9 au contraire de
ceUe avec 1* gorge. La caisse du tympan n'est plus en effet
qu*uiw dilatation de la membrane pharyngienne : aussi n'y
••t-il plus de caisse du tympan proprement dite ; les os que
ootis avons ¥u la former dans les mammifères étant comme
dans les oiseaux employés & un autre usage. Les osselets
sous la forme et avec la disposition qu'ils ont dans les oi-
seaux » restent cependant encore affectés à l'appareil de l'ouïe*
Il y a encore souvent une membrane do tympan « auiis
presque toujours n fleur de tête, sans conduit auditif externe,
et à plus forte raison sans trace de conque.
Dans les chélonîcns toutes les parties internes de Toreille ^jSclaC
sont très-enlbneées, très-éloignées de la superficie» eicon- eWiôîJÏ!
tenues dans une substance cartilagineuse qui remplit l'inter^
Talle de trois os du crâne : cette substance Tenant peu à peu
à s'ossifier, il en résulte que les sinuosités du libyrinthe cor-
respondent à des excavations proportionnelles des os ; mais
il n'y a pas un véritable os du rocher.
Le vestibule est très-grand, ovale, un peu recourbé, ce
qui lui donne la forme semi-lunaire : il offre deux sinus,
l'un antérieur semi-ovale plus grand, et un postérieur ar-
rondi : il est tapissé Intérieurement par une première mem-
brane fibreuse , périostéale asscs épaisse , et ensuite par une
seconde plus molle qui naît de l'orifice interne pour se ter-
miner à l'exterue. Des trois canaux semi-circulaires qui sont
supérieurs , le Tertical antérieur est plus grand qne le posté-
rieur, et le moyen qui est horiaontal est le plus petit; les
540 DE LAPPAREIL DB LOUIE
extrémités antérieures de ces deux derniers qui s*ou¥reirt
dans le sinus antérieur du Testibule, sont renflées en am-
poule 9 de même que rextrémito du canal ? ertical postérieur
dont rouyerturCf ainsi que la postérieure du canal horiion-
.tal , ont lieu dans le sinus vestibulaire postérieur. I<es deux
autres extrémités des canaux ? crticaux se réuni;^sent loo|oun
en un canal commun qui n'a qu'un seul orifice dans le Testi-
bule.
Ce labyrinthe est rempli certainement d*un fluide aqueux
abondant 9 et d*une sorte de matière gélatineuse ayant une
enveloppe propre dans le Testibule et dans ses sinus, ce qui
la difise eu trois parties; une beaucoup plua grande daos
le Testibule lui -même 9 et qui en prend la forme semi-lu-
naire ; une seconde plus petite , à peu près arrondie , située
à la partie inférieure de celle -ci 9 et qui semble être le ru-
diment du limaçon ; et une autre antérieure. Toutes les trob
contiennent une matière sub-crétacée blanche 9 mais qui est
plus considérable 9 un peu plus ferme 9 et d*une forme dé-
terminée dans le vestibule même.
L'orifice interne du labyrinthe ne forme pas de canal;
c'est un simple trou percé dans la paroi fort mince qui sé-
pare le labyrinthe de la carité cérébrale.
Son orifice externe est également unique ; il est grand , à
peu près rond 9 et au fond d'une espèce de tube fonnée par
la caisse du tympan.
La cavité tympanique véritable est très -longue 9 très-
étroite 9 et se borne presque à former une gaine fibreuse pour
le passage du système des osselets.
On voit cependant en avant l'orifice d'un canal assex grand,
béant 9 qui se dirige obliquement vurs la cavité pharyngienne ;
c'est la trompe d'Eustache.
Le système d'osselets semble n'être formé que par uo
seul os long, grêle, un peu courbe et élargi vers ses extré-
mités ; mais il est réellement composé de troîa parties : Tune
DANS LES REPTILES. 54l
interne 9 sub-cartiJagîneuse, est en forme de pilon; elle s'en-
fonce dans le canal de Tonfice Testîbulaire, et la membrane
interne s*y attache : la seconde est cylindrique » grêle , os*
seuse; elle s'attache sur le côté externe de la troisième :
celle-ci est une petite plaque à peu près circulaire , convexe
en dehors, concave en dedans, et sub-cartilagineuse. Un
petit muscle fort court , mais asseï épais f qui se porte d'ar-
rière en avant , et un peu de dedans en dehors de l'os occi-
pital latéral & cette plaque 9 pousse le stylet en dedaos.
La plaque dont il vient d'être question 9 et qui est l'ana-
logue du marteau 9 adhère par sa face externe A une masse
de tissu cellulaire blanchâtre fort épaisse qui remplit une
grande excavation osseuse formée par Tos tympanique ou
carré. Ainsi il n'y a pas de membrane du tympan propre-
ment dite ; en effet la peau qui passe sur cette masse n'est
nullement modifiée 9 et elle est écailleuse comme partout
ailleurs.
J'ai disséqué comparativement l'organe de l'ouïe dans les
tortues marines 9 d'eau douoe et terrestres 9 sans y remarquer
de différences importantes, si ce n'est peut-être dans la
fausse cavilé tympanique formée par l'os carré.
Le crocodile a cet appareil si ressemblant , A ce qne nous dim
venons de voir dans la tortue 9 du moins intérieurement, mSHê,
qu'il est presque inutile d'en donner la description : il n'en
est pas de même des parties accessoires. Ainsi, outre la
partie tubuleuse de la caisse qui est moins longue , mais plus
large que dans la tortue, il y a en dehors une portion plus
large , peu profonde il est vrai , et qui communique par un
orifice grand et arrondi dans une sorte de cellule asseï large
située en avant des canaux semi-circulaires, et qui passe
d'outre en outre dans l'occipital supérieur et â travers Tin-
ter-pariétal. La trompe d'Eustache commençant au bord pos-
térieur de la caisse , est asses grande , à peu près cylindrique ;
elle se dirige obliquement de dehors en dedans et d'arrière
54'i> ^^ l'apfâ&eil de l'oijïe
eo avant, et «'ouvre dans lui petit tinus coamuiOy arrondi,
et situé tous Vos basiluire, toul près du condjle occipîtaL
Le système d'osselets est formé d'un étrier en forme de
trompette , dont Ja plaque est ovale et la âi|;e cylindrique.
A. son extrémité est une pièce triangulaire, oartilagineuse ,
qui adhère à la membrane du tympan.
La caisse est en efStst composée par une véritable merofarane
du tympan tout-à-fa il semblable à celle des oiseaux; elle est
ovule ,«obliquement dirigée , de manière qu'elle regarde un
peu en dedans : elle est appliquée dans la plus grande partie
de sa circonférence sur l'os cuiré.
Enfin, ce qui distingue le crocodile de tous les autres
reptiles, c'est que le tympan est au fond d'une sorte de
méat auditif externe fuit en fornte de fente attoiigéc duos la
direction de I'omI, élargie et plus profonde en arrière, et
qu'il est dans l'état de repos complètement fermé par une
sorte d'opercule ou de lèvre supérieure. Cet opercule ne
contient pas de pièce osseuse dans son épaisseur; c'est un
prolongement du derme ddns lequel il m'a semblé aperce-
voir des fibres musculaires qui, de son bord adhérent À l'os ^
se portent au bord libre.
Dam I«®9 sauriens peuvent encore être considérés sous ce rap-
''"^'' port comme sous beaucoup d'autres d'une manière générale,
car ils ne diffèrent entre eux que par des nuances. Le laby*
rinthe lait de chaque cOié de la partie la plus reculée du
crâne une petite saillie de forme lenticulaire, et comme vési-
culeuse du côté du crâne, mais qui en dehors s'applique
contre le prolongement de l'occipital latéral allant se joindre
 l'os carré. Toute cette masse est creuse , et sa cavité ovale
forme le vestibule à la partie inférieure et antérieure duquel
est en petit sinus , rudiuient du limaçon. Ia£$ canaux semi-
circulaires se voient un peu en relief sur le vestibule; l'ex-
terne est toujours à peu près horizontal ; et les deux verti-
caux, qui sont obliques et à peu près égaux, se rénni^sent
DANS LES REPTILES. 5 |3
Ters le milieu du c6té interoe de la masse pour former le
canal commun. La plus grande partie du Teifibule est rem-
plie par une sorte de lentille calcaire assci dure, située
obliquement, et enveloppée par une couche légère de ma-
tière albumineuse qui se propage d&ns les canaux , et qui se
renfle en une sorte de vésicule dans le :»inu9. Le caual auditif
interne es^t ordinairement fiirnié par un seul truu percé dans
one paroi fort mince; il n*y a qu*un seul orifice vestibulaire
assea petit qui conduit dans la caÎMC du tympan.
Celte caitfse est très-étendue; ce n*est réellement plus
qu'une poche de la membrane pharyngienne, de couleur
Doire comme celle-ci 9 et se logeant entre Toccipital latéral,
l'occipital inférieur 9 l'apophyse ptéryguide et l'os carré ; elle
communique arec la gorge par un trou fort grand, percé aa
côté interne de la paroi de la poche, et à l'extérieur par un
orifice quelquefois fort grand, et fermé par une membrane
du tympan , mince, sèche, convexe en dehors comme dans
les oiseaux : elle ^t attachée dans tout son bord antérieur
à l'os carré.
Entre cette membrane et celle qui bouche l'orifice vesti*
bulaire est une chaîne d'osselets presque en tout semblable à
ce qui existe dans les oiseaux , c'est-à-dire dans laquelle on
distingue , outre l'osselet en forme de trompette , une petite
portion cartilagineuse qui en continue la tige, et une der-
nière partie qui s'unit à celle-ci à angle droit pour s'appliquer
contre la membrane du tympan : c'est 4 la tige que s'attacbe
le seul muscle de ces osselets.
Dans aucune des espèces de ce groupe il n'y a apparence
de tube au delà de la membrane du tympan qui est aussi k
fleur de tète : elle offre cependant ordinairement une sorte
d'obliquité d'avant en arrière , et le bord antérieur saille un
peu plus que le postérieur, de manière à ce qu'elle pantt
un peu enfoncée.
Je n'ai remarqué parmi les espèces de sauriens aucunes dif-
544 ^^ l'appareil de l'ouïe
féreoces imporlantes dans Tappareil de Touie, ai c^ o'etifl
dans la foriae ou Télendue de la membraoe du tyni|MiD. IM
est même à remarquer que certaines espèces n*en c^ren^
aucune trace; tels sont les caméléons et ceux qui font Im
passage aux ophidiens^ comme les orfets» les ophisau*
resy etc.
Les ophidiens o£(rent cela de commun que |amab il n*j a
de membrane du tympan ; le muscle dîgastriqiie , si pui^^sant
dans ces animaux, s'est tellement rapproché de l'os carré,
qu'il n'y a plus d'espace libre où elle pourrait exister : il eo
est résulté que la caisse du tympan est beaucoup plus étroite.
On y voit cependant encore la communication pharyngienne
et les osselets : ceux-ci ne forment plus qu'une longue tige
en forme de stylet , dont une partie osseuse s'élargit en plaque
à son extrémité interne, pour s'appliquer sur la membrane
de la fenêtre ovale, et dont le reste cartilagineux se p'^rte
en dehors et se perd enU*c les fibres musculaires, sans aller
même jusqu'à la peau. ^
Quant au labyrinthe il est si semblable à celui des sau-
riens, qu'il ne mérite pas une description particulière.
D. Dans les amphibiens,
tidcratioos Si l'apparoil de l'ouïe dans les premiers genres de cette
litfërenccs , «, .11
loeraies. classe offrc eucorc un certani , nombre de rapports avec c^
qu'il est dans les reptiles proprement dits , on ne peut nieC
que sa dégradation ne soit rapide dans les derniers ou dan^^
ceux qui font le passage à la dernière classe des animau
vertébrés : le caractère principal de cette dégradation , c'e
que la communication de la partie essentielle avec l'extérieur^
disparatt tout-à-fait, tandis que celle avec le pharynx, de — ^
venue plus grande^ se porte de l'extérieur à l'inlérieur, sau
que cependaut il existe une véritable caisse du tympan, et c^^
effet presque sans rapports avec le labyrinthe. Les osseleC^
DANS LES AMPHIBIENS. 5^5
éc l'ouïe, que jusqu'ici nous avons vu servir i\ établir ce
rapport , s'agrandissent, sortent de cette cavité ^ et sont em-
ployés à un antre usage.
Les batraciens véritables , qui forment le genre mna de Diiri«reiic«t
Linnœus, ne se ressemblant pas complètement sous le rapport ^^ batraciens.
de l'organe de l'ouïe 9 nous sommes obligés de l'étudier dans
cbaque groupe générique, en commençant par les gre-
nouilles.
Dans ces animaux le labyrinthe est encore asset développé , GrenonUiet.
^écialemeot à cause de l'étendue proportionnelle du vesti-
bule qui est considérable , et surtout en regardant comme en
fiiisant partie un sac ovalaire qui communique largement
avec lui 9 et qui est situé à sa partie inférieure et externe.
Les canaux semi-circulaires sont, au contraire 9 de grandeur
médiocre; ils sont remplis par une matière sub-gélalineuse ,
ainsi que le vestibule 9 tandis que son sac contient une sub-
stance d'un blanc de crème, à demi fluide, et sans partie
plus solide que le reste.
Les canaux semi-circulaires sont encore enveloppés par
la substance osseuse des pièces du crâne; mais leurs ampoules,
le vestibule, et le sac 9 sont libres ùl l'intérieur d'une cavité
osseuse formée en grande partie par l'os occipital.
La coamiunication de ce labyrinthe avec la caisse du tym-
pan se fait par un seul orifice ovale. Cette caisse est grande,
large , peu profonde 9 et presque totalement membraneuse ;
elle communique immédiatement avec le gosier par une ou-
Terture ovale et très-grande. L*orifice extérieur de la caisse est
encore plus grand 9 û peu près arrondi, et silué entre le
muscle abaisseur de la mâchoire inférieure et son élévateur.
La membrane qui le ferme est bordée dans presque toute sa
circonférence par un cercle cartilagineux.
Les osselets de l'ouïe existent encore complètement em-
ployés pour cette fonction ; ils sont au nombre de trois :
Tuo est osseux et en forme de pilon, c'est le plus interne;
1. 35
546 I» L'âI^PARBIL DB L'OViE
le second, plus court , est foK^-carltlaginenXy il est dens b
direction du premier ; enfin le dernier oo l*aiuil(^ue éQ mar*
teau fait un angle droit ayec le second. Il est en forme dt
spatule , dont la partie élargie est inférieure , et atteint le
milieu de la membrane ; son autre extrémité est attadbét
au rebord de la caisse par un petit musole rertical 9 qui de ce
rebord se porte le long de sa tige , et par un ligament qui ds
celle-ci va au bord antérieur de Torifice tjmpanique.
Sur la membrane du tjmpan passe la pean sans aeeiin
repli 9 mais amincie un peu comme une sorte ée eonjooo-
tiTe.
Les rainettes ne diffèrent en aucune manière des grenoaillei
sons le point de Tue qui nous occupe.
cnpMMifl. Il n'en est pas de m(îme des crapauds^ et la dMérenes
qu'ils présentent est très*importante à noter. Ce n*est oepco-
dant pas sur les parties essentielles que portent ees diflê*
rences ; en effet , le testibole , le sac, les canaux semi-eirce-
laires sont à peu près comme dans les grenouilles ; mais les
parties accessoires de renforcement, comme la caisse du
tympan , et surtout les osselets de Toule, sont tout autre-
ment disposés. D*abord la membrane du tjmpan , quoique
fort peu yisible sous la peau , s*est portée bien plus en afaat
de rorifice vestibulaire que dans les grenouilles ; il en est
résulté que la chaîne d*osselets a dA être plus longue; mais
ce qu>lle offre de plus singulier, c'est qu'elle est réellemeot
hors cette cavité , étant comprise entre les muscles en? iroo-
nans : elle est cependant encore formée de trois pièces dans
des proportions, il est rrai, un peu différentes. L'analogue de
l'étrier eM une pièce courte , grosse , orale , placée à cAté do
▼e«tibole, et serrant par son cOté interne à fermer son orifice
extérieur. Un muscle puissant la tire en arrière , et c'est uae
portion d'<in muscle de l'épaule. A la suite de cette première
pièce en Tient une seconde dans la même direction , mtii
beaucoup plus forte et plus longue; placée sur les c6tés du
BANS LE» AMPHIBIEMS. S^J
crâne, eUis attcjot, par son extrémiU un peu apoiniie, ix
▼érkablecaÎMadu lynipan^ ^tla-troisième pièce de lacbaine :
ceUe*Gi est wm aor.te de. dbq«e épab» cartilagineux, quts'ai-
taoke soua la merabrane du tympan , ou mieux au tis»u cei-
lnkûre soua-outaoé; car U n'ji a paa de véritable membrane.
Arlîcuiée par soa bord exier«a af«Q Tanalogue de i*enciume»
celle plaqua » a ^omme dan« la grenouille, 9oa petit iquscU .
supérieur. Quoiqu'il. n*y ait paa de mesabrane du tympan
bien formée, il y acependani une cavité de ce nom, mais
•
beaucoup plus petite qu^ danaM grenouillea; il y a encore
u» cercle cartilagineux à son bord exterae^ et un trou interne
communiquani immédialem^nt dans la gorge. Quant & To-
reille extérieurct elk eal encore beaucoup moina.é vidante quo
dans la greniMiille, puisque la peau est à peine amincie ea
dehors du tympan.
Le pipa dilBbre eneora notablement des crapauds : Toreille ^v»^
Interne est excessÎTerpent petite « proportionnellemenl avec
la grandeur de ranimai : elle' form^ une trtis-petile poobe
OTalaire située eu arrière et de chaque cûté du crine , dant
l'occipital ; elle contient touîqurs une masde de même forme
Sttb-géiatineuse, À laquelle adhère inflftrieurement uu petit
sac de couleur blanche. I«a canaux lemi-^cirQulaifes sont si
fine 9 que c*est tout au plua sî >e puis assurer les avoir tus à une
a»sea (art loupe : nms ce que cette oreille offre de plus rcb
marquable, o'est que la comoaunicatioa à Texlérieur se fail
par un long tube d'un demi-pouce de long , et, ceeusé dans
un élargisseoKDl de reocîpîlal. Ce tube arrivé au côté ex-
terne de la tête près du pli de l'épaule , se tiarmine par tV
f îfice festibulaire.
. Le^ osselcia de l'ouïe sont, i)omme dans le crapaud^ tout-^à-«
fait hors de h cavité du tympan ; mais ils sont de forme
toute difF&ntnte. Celui qui s'applique contre l'orifice vestibu-t
laire est une très-petite pièce cartilagineuse; celle qui Tienl
ensuite est osseuse» et par sa forme ne peut être mieux
■ 35.
348 DE l'appareil de L'otÏE
comparée qu*à la clavicule de rhomroe : par Piiae de se:
extrémités elle entre dans la fenêtre oyale » et p^r Tautre elK
se joint à la troisième pièce. Celle-ci, discoïde y épaisse^*
échancrée par son bord postérieur f donne par cette échan—
crure, passage à l'os précédent qui s^rticule arec elle par
une petite apophyse interne : elle est du reste entourée par
un anneau cartilagineux complet f et elle bouche aussi
complètement l'orifice extérieur de la caisse. Il y a cependant:
une membrane du tympan , mais sous une couche de tissu
cellulaire, et même de quelques fibres musculaires de la
peau , en sorte qu'elle n*est pas sensible & rextérieur. Oa
trouve aussi une carité tympanique fort petite et & parois '
bien lisses; mais au lieu d*ayoir, comme dans les crapauds et
les grenouilles, une communication immédiate aTec la gorge ,
on y observe en arrière un canal conique qui se dirige obli-
quement d'avant en arrière , et de dehors en dedans sous la
tête, où il se termine par un cul-dc-sac.
Dani Les salamandres offrent encore un degré plus avancé vers
sauriens. Ia disposition des poissons. La partie essentielle de l'organe de
l'ouïe n'offre du reste pas de grandes différences : le vestibule,
les canaux semi-circulaires et le sac contenant également une
matière blanche semi-fluide , sont , comme dans les gre-
nouilles, renfermés dans une cavité huileuse de l'occipital.
Mais tout cela paraît situé plus profondément que dans ces
. animaux, parce qu^il n'y a pas de caisse du tympan , même
rudiraentaire. Il y a cependant toujours un orifice vestîbu-
laire ; il est rond , et percé dans la partie postérieure de l'oc-
cipital. Cet orifice est fermé par une pièce analogue de l'é^
trier qui est encore restée employée par l'appareil de l'ouïe ^
elle est ronde , operculaire , épaisse , et comme dans le cra-^
paud elle est tirée en arrière par. une partie d'un muscle d^
l'épaule : mais voilà tout ce qui constitue l'appareil de l'au —
dition des salamandres. Les autres osselets sont employés ^
un tout autre usage , comme nous le verrons dans le volume
DANS LES AMPHIBIENS. 549
suivant : il n'y a plus de trace de cayilé du tympan , et par
conséquent de communîcution avec le pharynx, du moins
dans rétat adulte , car dans Tétat de larve elle a au contraire
un grand développement; à plus forte raison n*exîste-t-il
plus d*oreille externe.
L'axolotl « que l'on peut regarder comme une larve de sala-
mandre, au moins jusqu'à un certain point, nous offre une
disposition de la caisse du tympan et des osselets de l'ouie ,
qui fait encore un degré de plus vers les poissons. Les par-
ties essentielles de l'appareil sont enveloppées par une mem-
brane cartilagineuse qui double la cavité de l'occipital , mais
du reste ne différent pas de ce qu'elles sont dans les sala-
mandres. La petite plaque cartilagineuse ovale qui bouche
l'orifice vestibulaire ,. est presque tout-â-fait sous le crâne ;
elle est liée au second osselet par un ligament fort long et
mince qui descend vers la gorge , ce second osselet étant
devenu le second arc branchial; c'est entre lui, en effet,
et la corne de l'hyoide, que se trouve la première ouverture
branchiale , et l'on remarque en dedans des muscles éléva-
teurs et abaisseurs de la mâchoire une sorte de grand sac
qui fait communiquer la cavité gutturale avec ces ouver-
tures.
Le protée est absolument dans le même cas que la sala*
mandre à l'état de larve. Le* vestibule, les canaux semi-cir-
culaires et le sac, existent bien certainement de même;
celui-ci est peut-être proportionnellement plus petit, au
contraire des canaux qui m'ont paru d'un diamètre plus con-
sidérable; ils ne sont plus enclavés dans les os; mais tout le
labyrinthe est contenu dans une cavité oblongue , hui-
leuse ou à parois excessivement minces de l'occipital. Il
ro*a été impossible de trouver d*orifico vestibulaire, et je
serais fort porté, en outre, par induction, à croire qu'il n'y
en a pas, si M. Rusconi n'en décrivait positivement un.
Je n'ai pas non plus trouvé la pièce operculaire dont il parle.
55o ]>£ l'atpjlreil be l'ouïe
et qiH servirait à le fermer comme dsii!» le» sahimaiidreft. LV
nalrrçu^ del-encluttie est resté oollë et articulé avee le kbj-
rin^he; mais, comme danslasakunandre, il sert à «ib êeiit
autre usage. '
Ainsi 9 à la fin de cette classe 9 Pappareil éê Pouie est lé-
dtiît à ses parties es9efitîelles* La isaisse s^t peu à peo sé-
l^arée 4n labyrinthe 9 et est der^nue une lar^e ouverlope tfiii
fait commufniqaer ia gorge arec l'exténeor «ur les eteés de
fa rat'ine du eou ; les osselets de Toiiie qui aerramit 4 réunir
ces deux parties de Tappari^l, ont acquis beaucoup dé dére»
loppemeut 9 ont pris une tout autre dîsposiHMi y %t eent 'de*
Yetius des pièces de la déjglu4ltton. De cett^ manière noo»
sommes arrivés aux poisaons» dans lesquels cette iMurellf
combinaison a acquis toute sa perfection.
E. Dans ks poissons,
^rt"diWreKM Cette classe nombreuse d'animaux étant un peu dane le
gëneraie*. ^^^ j^ ^^Pç ^^g oiseaux , c'est-à-dife n'offrant pas d*iiidioes
bien éridens de dégradation organique 9 rivant tous dans les
mêmes circonstances particulières 9 ou dans unHokk cfztrême-
ment dense 9 comparativement i\ Pair 9 se nourrissant tous dfe
substances de la même nature, il fiVvt pas étonnant q«*ils
nous offrent un typ^porticulrerdans Tappareil de Todle) et
que ce tjpe offre assez peu de différences dtns les espèce».
Cet appareil est en général f>rt déreleppé ; sitné aur les
parties latérales' et inférieures de la tête , ou tnieot de la
cavité cérébrale dont il est quelquefois à peine séparé par
cne membrane 9 il n'a jamais de communicatiom Médiate
ni immédiate avec Teitérieur. La parlle «sscmtielle 9e com»
pose toujours d'un vestibule plus ou moins considérable 9
de forme un peu variable , ttiais ordinairement orale aHongé,
se prolongeant en avant 01^ il s'é4argK , et en arriére.
A la partie interne -et inférieure de oe "vestibule se trouve
DANS LES POISSONS. 6^1
uo sac ordiaaîrèinent de forme ovale» et beaucoup plut
grand que luî| dirigé d*aTaoten arrière, et se logeant dans
une excavation de Toccipital et du sphénoïde. G*est évidem-
ment Tanalogue du 8a<r des oiseaux « et peut*être celui du
limaçon des mammifères ; il se joint au vestibule par un pé-
dicule plus ou moins large. Quoique je n*aie pas pu faire
passer le mercure du sac dans le vestibule, pas plus que
UJi. Scarpa et Weber, il me seoible que l'analogie ne per-
met guère de douter d'une communication entre ces deux
parties. Quoi qu'il en soit , ce sac , constamment pourvu en
arrière d'un petit sinus, ^e prolonge souvent dans le corps
de l'occipitul postérieur, jusque tout près de son articulation
avec la première vertèbre; mais jamais je n'ai vu de trace
d'orifice qui conduisit plus loin.
En dehors et en dessus sont les trois canaux semi-circu-
laires, l'un horizontal, et les deux autres verticaux : ils sont
tm général plus grands que dans les autres ostéosoaircs ; ils
Cirment souvent bien plus qu*un demi*cercle; ordinairement
fijiindriques et grêles dans la plus grande parti^de leur lon-
gueur, ils se renflent à une seulement de leuMJ^èmités en
9i§Èt ampoule toujours bien formée. Leur termnBVi dans le
vesUbule se fait par trob groupes de deux canaux chaque , Tun
antérieur, Tautre postérieur» et le troisième médian, œ
qui semblerait ne devoir foire que trois orifices dans le vesti-
bule; mais les groupes antérieur et postérieur ae composent
de deux canaux plus ou moins soudés , dont chaque oriflce tat
distinct ; il n*j a que le groupe médian dont les deux canaux
se réunissent dans un seul sinus, et qui par CQiiséquen^ ont
no orifice eommun dans le vestibule.
Ce labyrinthe est composé comme de coutume d*une pre-
mière enveloppe fibreuse, un peu diflCérente danf le lesti-
bule que dans les canaux semi- circulaires où elle semble
sub-cartilagineuse. A l'intérieur en est une autre plus molle ,
qui tapifse la caviié dans toute son étendue : c*çst la me m<-
552 DE LÀPPARBIL DE lOUlE
braoe yasculaire. Quant à la membrane n«rTeo8e, on ne Toil
pas nettement sa dispo.sitîon membraneuse ; on trouTe bien
aisément que les filets du nerf acoustique , parreous A Tune
des parties du labyrinthe, et surto&t aux ampoules et an
sac» rampent penJant quelque temps sur leurs parois» les
pénètrent ; mais je ne puis dire s*ils forment nne Téritable
membrane à Tintéricur : c'est ce que je n*ai pas vu. On est
seulement étonné de la grosseur des nerfs qui se rendent i
cette partie.
Les humeurs qui remplissent le labyrinthe des poissons
paraissent être aussi de nature différente. J*ai toujours trovré
dans la partie antérieure do Testibule proprement dit une
masse de substance gélatineuse , translucide » qu'on ne peut
mieux comparer qu'à l'humeur Titrée de l'organe de la vi-
sion » et qui est contenue dans une ? éritable membrane hya-
loîde. Cette substance reçoit une grande quantité de ner6
qui lui forment une enveloppe comme pulpeuse. On ob-
serve en outre dans la partie inférieure et postérieure do
sac» une smta^masse pulpo-gélatineuse beaucoup pins con-
sidérabld^^Heux masses distinctes renferment des grains
de matié^^TCtacée 9 qui en se coagulant donnent naissance'A
#
trois petites os ou pieires de forme et de proportion rariables.
<> •■ •
Leur tissu ne peut être comparé à celui d'aucun autre os. Ils
80^ 'très-blancs , d'un grain très-fin» cassans et sans trace
déf périoste. Leur forme, souvent très -bizarre et très-sîn-
'gnlière» est particulière à chaque espèce. C'est dans ma
manière de voir un corps mort produit par couches par la
pulpe auditive y et qui n'a aucune analogie avec les osselets de
l'ouïe des animaux supérieurs» mais bien avec le crystallio
de l'oeil. Le premier de ces os est dans le sinus antérieur
du vestibule; le second» qui est ordinairement le plus grande
occupe presque tout le sac; et le troisième est contenu dan»
le sinus postérieur de celui-ci.
Il n'y a plus dans les poissons d'autres parties dans là com-
DANS LES POISSONS. 553
position de leur appareil de l*ouie , c'est-à-dire ni appareil
de renforcement , ou de caisse du tympan , et par conséquent
encore moins d*appareil tout-è-fait .extérieur. Plusieurs au-
teurs ont cependant établi d'une manière qui semble positive ,
la communication directe de l'appareil extérieur avec le fluide
ambiant, ou ayec le système de la Tessie natatoire.; mais l'a-
nalogie» ni l'autopsie , ne permettent presque pas de doute
à ce sujet. Les os, qui avaient été pour ainsi dire empruntés
par l'appareil de l'ouïe à celui de la locomotion dans les ap-
pendices de la déglutition lui sont rendus, et se modifient
pour cet usage , comme nous le verrons en parlant des or-
ganes de la locomotion. L'ouverture gutturale de la partie
moyenne de l'oreille , loin de disparaître , acquiert au
contraire un très-grand développement, mais pour un tout
autre usage, celui de la respiration, comme nous l'avons
indiqué en parlant des amphibiens.
Dans l'état actuel de la science nous ne voyons pas que les ^^*^"^
circonstances particulières dépendantes de la nature et de la ci^**^JJ2!»t
densité du milieu dans lequel les poissons exercent les différens
actes de la vie , ni même la profondeur à laquelle ils existent
\t plus habituellement, aient quelque influence appréciable
sur le développement et la structure de leur organe de Touîe.
On conçoit cependant qu'ils puissent en avoir. L'avidité, la
hardiesse avec laquelle ces animaux poursuivent leur proie,
l'époque même de la journée é laquelle ils le font, peuvent
aussi, ce me semble, déterminer quelques différences; mais
|e le répète, on a peu étudié Torganisalion des poissons
d'une manière rationnelle ; on s'est borné à saisir les diffé-
rences les plus grossières, et qui tiennent aux différences
Il semble qu'on aperçoive mieux celles qui tiennent à la
dégradation animale, ou du moins il est évident qu'il y a
des différences assez tranchées entre l'organe de l'ouie des
poissons osseux et celui des poissons cartilagineux, mais
554 ^^ l'appabiil db i.'ouï£
toofours avec les nuances qui eibteot dans tous les poÎDU
de leur organisation,
tant iM p. Dans ce que nous renoos de dire de général sar la aCmc-
rodermcT.'"' ture de Torgonc de l'ouïe dans cette classe d'animaiiz, nous
avons surtout considéré les {>ois$ons osseux squammo-
dermes : quoiqu'ils ne différent réeUement pas d'une uèêt
nière tranchée des bélérodermes et même des poissons caiv-
fjlagîneuz , on peut cependant regarder comme étant plas
particulièrement caractéristique de leur oreille que l'excava-
tion du labyrinthe n'esC janaais séparée complètement de h
cavité cérébrale , et que le plus souvent les canaux seai-
clrculaires ne sont pas même inter-osseux , en sorte que le
vestibule, le sac et les canaux, sont baignés dans le fluide
qui remplit la cavité cérébrale. Ajoutons que les pierres de
riotérieur du vestibule et du sac sont presque toujours d'une
dureté et d*une solidité remarquables , au moins pour l'aslè-
rieure de ce deniter.
MM iM p. Dans les poissons hétérodermes , il parait que la séparation
dermes. ' de la loge du labyrinthe de la cavité cérébrale n'est pas en-
core beaucoup plus complète que dans la sectioii précédente;
mais il est certain que les pierres du sac sont évîdemneat
plus molles et plus amilacées.
■IIS les p. Dans la sous-classe des poissons cartilagineux ^ les pre-
miers genres ne diffèrent pas encore beaucoup sotis ces deui
points de toc , la cavité du labyrinthe faisant «neore partie
de celle qui contient le cerveau ; les pierres sont cependaat
peut-être encore plus molles; mais dans les autres genres
toutes les parties du labyrinthe sont renfermées dans une
loge particulière creusée dans les parois cartiloginefises
du crâne, et qui ne communique avec la cavité cérébrale
que par un canal auditif interne. Les canaux sont eux-mêmes
contenus dans des enveloppes cartilagineuses; et ce qui in-
dique \m appareil de i'ouie plus complet , c'est que cette
cavité distincte 9 remplie d'un Auide aqueux, oommuiit4|u^
i
DAK8 LES POISSONS. 555
ju8q»*é «n ccrlMD point arec l'exlérieur au«noyen d'un orî-
fiée ovslaîre percé à la partie supéiteore et postérieure du
crâne. La peau qui passe deaau» cette espèce d'oriéce vetd-
bnlaire ou ée fenêtre OTale n'a cependant éprouré aucune
modificatien.
Quant à la matière dépotée dans l*faunieur iu Testibuk: et
du sac f eMe Tpnnd à peine «ne 6gure déterminée ^ et dans ks
masses qu'elle forme il entre une si grande quantité de ma-
tière gélatineuse et nerfeuse 9 qu'elles sont presque pul-
peuses»
Les lumproies qui appattiennent ù cette sous-classe dif-
férent beaucoup de.s poissons quVile renferme» et de tous
les poissons en général, puisqu Viles n'ont plus de canatn
semi - drcnlaires 9 comme nous aHens le Toir dans Pétude
spéciale dhin certain nombre de poissons choisis dans les fa-
milles principales.
W\" ^B*' _^^
Parmi les tétrapodes abdominaux : s!)eciai«u^
Brochet.
brochet a le testibule grand , et peu on po}nt dtsthiGt
-du sac dont le sinus postérieur est Tort petit et peu distinct.
Il n'y a presque que -deux sinus dVoTerlure des canaux dans
le Testibule , parce que le canal commun des deux verticaux »
après avoir reçu Textrémité postérieure du canal horitontal,
se éivlse en deux branches qui vont 9 Tune à l'ampoule «nfté-
^eure, *et l'autre A la postérieuve. Je suis cependant plus
certain de la branche antérieure que de la postérieûrre. Mais
ce qui jusqu'ici n'a été observé que dans ce poisson , c'est
qu'il se {oint A Pampoule du canal hoWxontal pastérreur
eme petite podie ronde de même structure , asaei longue-*
ment pédonculée, et qui se porte en arrière A l'origine du
canal vertébral. La pierre antérieure du sac est asseï grënde
et ovalle ; la postérieure est au contraire petite et seniî-tu-
oaire : celle de l'ampoule antérieure est encore plus petite
^ tvinde.
Les saunions ont l'appareil de foule eti général peu dévu-
556 DE L APPAREIL DE l'ouÏE
loppéy et presque complètement séparé de la cavité céré-
brale par une cloison membraneuse. Le Testîbule 9 asses dis-
tinct f communique largement avec le sac. Celui-ci est petit.
Les canaux semi-circulaires 9 de forme ordinaire, sont pres-
que entièrement inter-osseux. La pierre antérieure du sac a
une forme caractéristique de ce genre. Pointue en ayant» son
bord inférieur est convexe, tranchant , et le supérieur a une
sorte d'oreille ou de dilatation au milieu de sa longueur.
Les autres pierres sont à peine cartilagineuses.
ciapêet. Les clupées ont une oreille interne toute particulière. Le
vestibule proprement dit est petit , arrondi, et peu distinct du
sac qui se termine en arrière par un sinus occipital asseï
allongé ; mais ce qu*il offre de plus singulier « c'est qu'en
avant il communique par un orifice semi-lunaire fort étroit
dans une p«che globuleuse. Cette poche , qui renferme uo
prolongement de l'humeur gélatineuse du sac» est contenue
dans un renflement osseux, huileux, qui saille à la partie in-
férieure du crâne , de manière à ressembler un peu à la caisse
du tympan de quelques mammifères. Dans l'alose, celte
poche est unique , mais dans le hareng elle communique en
arrière par un canal fort étroit avec une autre petite pocbe
semblable , qui elle-même se prolonge postérieurement en
un appendice cjlindroîde, terminé en cul-de-sac. Les canaux
semi circulaires sont fort gros, en grande partie inter-osseux.
Ils offrent aussi cette singularité que le système d'un c6lé
communique avec celui de l'autre par deux canaux trao^-
verses placés sous le cerveau ; l'un en arrière entre lès ca-
naux verticaux postérieurs, et l'autre en avant entre les an-
térieurs.
Cyprins. Les carpes ont au contraire le vestibule séparé du sac» ^^
ne s'y réunissant que par un rétrécissement bien marqué. 1^
premier est fort petit, aussi les os du crâne n*offrent qu'iio^
légère dépression pour le recevoir. Le sac, assex grand»
présente cela de remarquable qu'il est presque eotièreincot
DANS LES POISSONS. 557
cAcbé dans une excavation des os basilaires dont l'orifice est
trèa-étroity et qu'il se prolonge en arrière dans un sinus qui
s'étend jusqu'au bord postérieur et supérieur de l'occipital ;
mais comme la cloison médiane qui sépare l'excavation infé*
rieure batilaire d'un côté de celle de l'autre , ne se prolonge
pas dans l'étendue du sinus 9 il en résulte que celui-ci est
commun aux deux oreilles. Les canaux semi-circulaires sont
longs f surtout l'borixontal , mais extrêmement grêles : le verr
tîcal postérieur et l'horizontal sont les seuls inter-osseux. Les
pierres ont aussi une forme particulière. L'antérieure du sac
petite 9 étroite 9 un peu courbe, et placée obliquement 9 a
une extrémité arrondie dans le sac osseux, et l'autre dans
le membraneux ; la postérieure est plus grande , plate,
ronde, et dentelée en arrière.
Les silures, qui forment une famille si distincte parmi les
poissons abdominaux , n'offrent cependant rien de bien par-
ticulier daD« la disposition de leur appareil de l'oule : c'est
a?eo les carpes qu'ils ont le plus d'analogie. Le sac a un
sinus occipital assez distinct, et il est contenu dans une ca-
TÎté osseuse, à orifice très-étroit, comme dans celles-ci. La
pierre antérieure est aussi fort étroite, allongée, et son
excafatîon supérieure est partagée en deux parties par une
lame yerticale. La pierre postérieure est au contraire presque
ronde ; elle est un peu échancrée à l'une de ses extrémités.
Quant à celle du sinus antérieur du restibule, elle est fort
mince et irrégulièrement carrée.
Les cobites ont aussi quelque chose de ce qui existe dans les
carpes, le sac étant également séparé du Testibulc par un rétré-
cissement sensible ; mais les canaux semi-circulaires diffèrent
un peu , surtout parce qu'il n'y a pas de canal commun pour
les deux verticaux, et qu'aucun n'est inter-osseux. Du reste
les pierres ont dans leur forme beaucoup d'analogie avec
celles des carpes : ainsi l'antérieure du sac est styliforme;
la postérieure est presque ronde ; mais elle est plus petite
silures.
CoMtM.
558
DE ^"appaheil 9B l'oqîe
Esoceu.
Perch«i.
Spares.
.Scombrrt.
Triples.
qu« celle du yettibale qui a à peu près la mCoM foniie , ol
qui est la plus grande des trois.
Les eioœls y chex lesquels en povTalt oenceTOÎr fuelques
différence» dans TorgaDC de Fouie , à. cause de la fiieitkè deai
lia jouissent de sortir momentanémeni de feaa^ ne n*eDt
offert rt^n de reesarquable; les canaux » qui oui la dispoakien
la plus ordinaire, sont cependant presque tous Ice iroit
horizontaux à cause de la forme du crâne. La pierre anté**
rieore du sac, qui est ovale, est très»eo«ibe, diïiUelée sqr an
de ses bords , et avec an sillon dorsa) profond : les antres,
sont gélatineuses.
Parmi le» tétrapodes tboraciques :
Les perches ont l 'appareil asseï petit; leTesttbule nos
distinct du sac a son prolongement occipital asses allongé;
le» canaux ont la disposition ordinaire, ks ampoules étant
peu renflées, et le canal commun fort long ; U pierre anlé-
rieiire du sac est très-grande , trés-con? exe en deaaous et ea
dehors, concave sur Tautre côté, son bord interne étant îr-
régultéreroent dentelé.
Les spares ne différent de ce que nous venons de dire des
perches que par des nuances ; le vestibule eal égalemeot
confondu avec le sac; celui^i est divisé en deux lo|^
bien distinctes ; la pierre antérieure est trëa^rande ; la pos-
térieure est au contraire extrêmement petite , minée etîrré-
gulière. ^
Les scombres ne diffèrent guère des genres de ce groa^
que par la fortne des pierres. Le sinus postérieur dn ssc eo
est cependant séparé par un rétrécissement en forme de d*
nal. Le canal commun est beaucoup plua grêle que i^
aucune autre famille. La pierre antérieure du sac est peu
allongée, fortement dentelée à sou bord externe, avec uo
sillon longitudinal à son bord concave, La postérieure ^
terminée en arriére par troîe ou quatre dents très^iote^*
Les trigles ont Pappareil de l'ouie en général paa H^^
DANS LKS POISSONS. 5&9
loppé) et séparé de la caTÎIé cérébrale par. une cloiftoo mem-
braneuse fur! mince, mais presque complète. Le yetUbule
est ofaie et petit, assea distinct du sao qui est aussi peu
allongé ; les canaux sont aussi fort petits. Les deux pierres
dy sac sont presque rondes. L'antérieure , la plus grande ,
est profondément entaillée et dentelée sur un de ses bords ;
la postérieure a une entaille plus large, et son bord est
entier.
En général dans cet ordre de poissons qui renferme presque
tons les acanthoptérygiens , les différences ne portent que
sur un peu plu» ou moins de longueur dans les canaux semi-
circulaires, et surtout sur la forme des pierres du sac, et
entre autres de Pantérieure qui est toujours la plus grosse ;
DMiis ces différences , qui sont presque spécifiques , ne pour-
raient être exposées d'une manière claire que par des figures
ou par des descriptions fort longues , dont Tennui ne serait
compensé par presque aucune utilité , ce qui doit nous déter-
miner aisément à les passer sous silence.
Parmi les tétrapodes jugulaires :
Le turbot , de la famille des pleuronectes , a une oreille mé- Pi«uroBccie9w
diocre, et fort rapprochée de la ligne médiane ,'au point que la
clobon osseuse qui sépare les sacs est percée d'un trou o? aie.
Le Testibule proprement dit est petit, très-allongé, et sus-
pendu au milieu d'une grande cavité des os du crâne, séparée
cependant du cerveau par une cloison membraneuse assex
complète. Les canaux sont très-grêles. Le sac est grand,
fort développé en arrière ; sa pierre antérieure est ovale, peu
allongée, peu dentelée, et comme tronquée en arrière où
elle correspond A la postérieure qui est semi-lunaire et peu
dure.
Les gades ont le vestibule entièrement confondu avec le « c*^-
sac qui est fort grand , très-allongé , ce qu'indique le ren-
flement inférieur de l'os basilaire. Les sinus des canaux
seml-circuiaires, en grande partie inter-osseux, sont fort
560 DE L APPAREIL DE LOUIK
rapprochés. La pierre antérieure du sac est très-grande,
allongée ) pointue en arrière; ses bords sont entiers, tran-
chaos ; elle occupe toute la longueur du sac , au point qull
m'a été impossible de trourer trace de la postérieure , du
moins dans le merlan, car dans la merluche il n*en est pas
ainsi. La pierre antérieure est en effet plus courte , plos of aie
et plus épaisse ; en arrière d'elle se trouve un grand sioui
creusé dans l'os basiiaire , et qui est entièrement rempli par
une masse gélatineuse orale. La pierre postérieure est tout
près de l'ampoule de ce côté ; elle est très-mince et en forme
de selle irrégulière : celle de l'ampoule antérieure est circa-
laire.
Parmi les dipodes :
Le congre a l'organe de l'ouïe fort peu développé ; le fes-
tibule très-allongé, horiiontal, communique avec le sac par
un pédicule court et assez large. Le canal commun des ca-
naux verticaux est également court et fort large ; il n'y a que
l'horizontal qui soit inter-osseux. Le sac, de forme ovale, se
termine en arrière par un petit renflement sub-pédiculé,
comprimé et semi-lunaire comme la très-petite pierre a^sex
molle qu'il contient : celle du sinus antérieur du veslîbuJe
est plus grande et plus dure. Quant à l'antérieure du sac, elle
est ovale , à bords entiers.
L'anguille ordinaire a le canal commun beaucoup plus
long, et les canaux yerticaux très-supérieurs ; rhorizootal
est le plus court.
Dans l'ophidie barbue, le sac est si grand que le système
osseux qui sépare les deux cavités basilaires est incomplet
dans une partie de son étendue ; aussi la pierre antérieure eo
est-elle également fort grande.
Je n'ai pas disséqué l'organe de l'ouïe d^espèces de pois-
sons véritablement apodes : je ne connais aucun auteur qui
en ait parlé.
Je connais également fort peu cet appareil dans les poi^-
UAIfS JLES POISSONK. 56l
sons de la section des hétérodermes. Je rappellerai l'obser-
vation que dans ce groupe les dépôts crétacé» des humeurs
de TorelUe sont moins solides » moins calcaires , que dans la
section précéd^inte.
Dans la baudroie , Toreille interne est en général fort dé-^
veloppée , et non séparée de la cavité cérébrale ; le vestibule
est entièrement confondu avec le sac, qui est asseï étendu;
les canaux semi-circulaires sont fort loo^; le canal corn*
mun est très-court, avec une ampoule ù la terminaison du
canal vertical postérieur. Les pierreu du sac sont petites,
proportionnellement à sa grandeur; Tantérieure est orale ,
et asseï régulièrement dentée à son bord supérieur ; la pos»
térieure , beaucoup plus petite , est assex irrégulière.
D'après ce que RIM. Cuvier el Duméril disent d'une es-
pèce de tétraodon, le tetraodon mola , le vestibule n'est pas
séparé du sac, et celui-ci est simple; il ne contient pas de
réritable pierre , mais une masse plus muqueuse que cré-
tacée. Les canaux semi-circulaires sont grêles , fort longs ,
presque entièrement libres, et presque complètement circu-
laires.
Dans la soos-classe des poissons dermodontes, ou cartila-
gineux :
L'esturgeon a encore le caractère principal de ceux de la
soua-classe précédente , en ce que le labyrinthe est contenu
dans une excayation latérale de la cavité cérébrale, sans en
être séparé que par une cloison fibreuse incomplète ; il est
en général fort grand , quoique beaucoup moins que la loge
qui le contient ; le vestibule est peu distinct du sac , qui est
plus court que lui, et divisé en deux poches presque égales ;
les canaux semi-circulaires se réunissent , par trois sinus in-
fundibuliformes considérables, au restibule dont ceux-ci ont h
structure. Les deux Terticaux se terminent chacun par leur
extrémité interne au sinus médian. Il n'y a de véritable
pierre que l'antérieure du sac, qui est grande, convexe d'un
1. 36
BaudroM.
Daat \m P.
dermodontM ,
Estarftfoa.
56!
DE L*APPAKEIL DE L^OClÊ
côté, et concave de Pautre : le» deux autres sont presqde
gélatineuses 9 surtout celle du Testibule.
chimèrrc. Les chîmères , autant que )*ai pu le ?oir sur un asset petit
individu conservé depuis long «temps dans l'alcohol y se rap^
prochent déjà davantage des sélaques , en ce que la cavité
auditive commence à se séparer de celle qui contient le
cerveau ; en effet elle ne communique avec celle-ci que par
un orifice médiocre fermé par une membrane, et qu*oc*
cupe en grande partie le nerf acoustique ; elle fait de chaque
côté de la tête un renflement assez considérable : les canaux
semi-circulaires 9 disposés comme dans les squales, sont en
très-grande partie renfermés dans les parois cartilagineuses.
squaiet. £es squalcs offrent une di>position nouvelle , non-seule-
ment en ce que tout Tappareil est entièrement contenu dsos
une cavité séparée de celle du cerveau» mais eu outre parce
que cette cavité, creusée dans les parois cartilagineuses du
crftne, et toujours beaucoup plus large que les parties qai
composent le vestibule, tend à communiquer avec Textérieur
par un orifice ovale, situé à peu de distance de la ligne mé-
diane sur l'occiput. Cet orifice n*est pas fermé par une mem-
brane particulière; mais la peau qui passe dessus adhère for-
tement dans toute sa surface, et ne diffère nullement de ce
qu'elle est dans le reste du corps (1). Le vestibule, le sac et
(1) J'ai très- bien vu dang le squale milandre, outre l'espèce d'oo*
▼erture ovale sous-cutauéc qui pénètre dans la cavité cartilagineuse du
labyrinthe, un orifice beaucoup plus petit, et percé évidemmeot à la
surface de la peau, et par conséquent n'étant recouvert par aucune
membrane. Cette espèce de pore , situé immédittemeot en avant de
l'ouverture cartilagineuse, donne dans un canal tous- cutané an pea
tortueni ; celui-ci se renOe d'abord, du moins k l'extérieur, se réirécit en-
suite, puis s'enfonce dans le crâne. Communiqne>t-il avec le veslibole,
comme pense M. Weber que cela a lieu dans les raies, où ce canal*
plusieurs ouvertures extérieures f c'est ce que nous ne pouvons assurer.
Nous sommes plus porté à croire que ce canal appartient au système
lacunaire.
DANS LES POISSONS. 563
même les canaux seini-circiilaîres ressemblent du reste pres-
que tout-à-fait à ces môme{< parties dans IVsturgeon. Le sac
a cependant un sinus antérieur plus distinct; les ampoules
sont aussi plus sphértques, et IVxtrémité postérieure du canal
horizontal se réunit davantage au canal commun des deux
verticaux. En outre la matière crétacée , partagée toujours en
trois masses 9 est beaucoup moins Condensée, beaucoup plus
molle que dans les esturg;èons, et tout-û-fait semblable à ce
qui existe dans les raies : elle est à Tétat pultacé.
Les scies , les rhinobates , et même les squatines , ont sans
doute Tappareil auditif des rentables raies; cela est du
moins certain pour les dernières. Nous allons le décrire
dans celles-ci.
Les raies sont dans le cas des squales ; le labyrinthe est
contenu dans une enveloppe cartilagineuse beaucoup pYuS
large que lui , et dans laquelle il est retenu par des filamens
cellulaires qtii passent de Fun à Tautre. On trouve égale-
ment Toriûc^ occipital communiquant arec cette cayi té , et
recouvert parla peau ; mais les parties du labyrinthe stiut ua
peu autrement disposées : le rehtibule, (rès-grand, sub^pia-
drilatère , comprimé, est suspendu un peu obliquement dans
la cavité cartilagineuse; le sac n^en est pas séparé d^une
maiii«:re évidente; il a en avant' une petite loge 'distincte,
arrondie , 'et en arrière une autre plus petite et conique. Les
canaux semi -circulaires sont grands,' et formetit beaucoup
plus qu'un demi-cercle; les deux verticaux, qui se dirigent
obliquement Pun vers l*autre par leur extrémité interne,
ne se réunisseht pas en un canal commun, maiè ie prbloQ^
gent et se recourbent. Tua en avant,* et Tautre en arrière,
de manîèi^ ùl ce que l'orifice distinct de cette extNVtilité dans
le vestibule est fort rapproché' dé cefui de Tâutre qui est
ampullacé ; il en résulte presque que les canaux sontcoiftplé-
tcment circulaires, un peu plus encore peut-étrk;'^ulE^' tUtA
les squales. Le canal horizontal ou externe est- nQssrpresqtfé
36.
Lamproies
Vijxmé.
564 ^^ l'avi*aii£il de l'ouïk
circulaire; oé en avant par une ampoule intermédiaire &
celte du canal antérieur et au tinus du sac» il se porte ho-
riiontalement en dehorrs dans les parois du crftne, se re-
courbe ensuite dans la carité cartilagineuse, revient en avant,
et se termine dans la branche postérieure du canal vertical
antérieur. On trouve du reste que le sac contient « comme
dans les squales , trois masses crétacées fort molles; Tune en
avant, la plus petite, ronde et pulpeuse ; une au milieu, beau-
coup plus grosse, ovale, recourbée et un peu plus ferme;
et enfin la troisième en arrière, conique ou arrondie. J*ai
trouvé dans une très-grande raie batys, en dehors de la
masse crétacée médiane, une véritable pierre, petite, ova-
laire, mince , dentelée sur un de ses bords, et translucide.
Il est probable que Torgane de Toule doit différer un peu
•dans chaque petite section générique de cette famille ; mais
d'après ce que j*ai vu des raies ordinaires, des pastenagoes
et des torpilles , ces différences sont peu considérables.
Les lamproies nous offrent subitement une oreille beau-
coup plus simple que tous les autres poissons. Le labyrinthe
est encore contenu dans une loge particulière creusée dans
les parois du crâne , à peu près comme dans les autres der-
modontes , avec cette différence qu'une partie de la cloison
interne est membraneuse, comme dans les chimères : celte
cavité ovale est entièreipent tapissée par un vestibule à peioe
divisé en deux ou trois loges par des replis membraneux, et
qui n'offre aucune trace de sac proprement dit , ni même de
canaux semi-circulaires. Sa surface interne est revêtue par
une masse pulpeuse, formée en grande partie par le nerf
auditif, mais sans trace de matière crétacée.
La myxiné ne ressemble pas complètement à la lamproie
sous ce rapport. Chaque partie latérale et inférieure du
crftnc offre une saillie ovale, dore, sub-osseuse, à la sur-
face de laqiielle s'attachent les muscles vertébraux ; elle se
recourbe en dessous jusqu'à la ligne médiane , où elle se
DANS LES POISSOXS. 565
continue a?ec celle du côté opposé; excavée du côté du
crâne , la paroi est pleine, et n'est percée que par un très-
petit trou pour Pentrée du nerf acoustique. Cette saillie eêt
creuse dans toute son étendue. A sa partie antérieure et su-
périeure est un vestibule membraneux ovale f contenant la
matière pulpeuse ; il se recourbe en arrière dans une sorte
de sac qui tourne autour d*un axe solide qui passe d'un côté
à l'autre de In carité ; mais ce sac ne contient pas de pulpe.
Je n'ai pu voir aucune trace de canaux semi-circulaires.
Ain CLE II. De l'organe et de V appareil de l'ouie dans tes
entomozoaires.
L*liistoire naturelle de plusieurs animaux qui entrent dans con ^yr^i
les premières classes de ce type ne permet pas de douter
qu'ils ne jouissent de la faculté d'entendre» puisqu^en effet
chexeux les sexes sont constamment séparés, et que certaines
espèces se réunissent en société; mais les recherches les plus
minutieuses des anatomi^tes n'ont fait découvrir d'une ma-
nière à peu près certaine l'appareil de cette fonction que
dans un groupe asset peu considérable , celui des décapodes
ou crustacés. Il est bien vrai que Comparetti, d&ns son ou-
Trage ex prq/esto sur la structure de roreillle des animaux 9
a décrit l'organe de l'ouïe dans un assct grand nombre d'in-*
sectes hexapodes ; mais ses descriptions sont bi incomplètes
et si obscures » que personne n'a encore vérifié sa décou-
verte. On doit cependant conreoir que la place qu'il assigne
à cet organe dans la cavité du crftne 5 en arrière et sous les
parties latérares du cerveau 9 se trouve assex bien concorder
avec ce que demanderait l'analogie. La structure même qu'il
lui reconnaît, en disant qu'il est composé de chaque côté
d'un petit sac oblong, et de canaux pellucides, curvilignes,
flexueux , auxquels se mêlent de^ filamens blancs et ner-
veux j concorde aussi assex bien avec ce que nous connaj^son<(
566 DE l'appareil de l'ouïe
de cet appareil en général, surtout 8*il étxdt certain qu*il
9*ouvrit par un petit orifice ovalaire fermé par une mem-
brane f et situé à la partie postérieure de la tête y comme il le
dit des libellules ; mais malheureusement Comparettî est le
seul anatomiste qui ait rapporté ce fait. J*ai essayé plusieurs
fois d*éclaircir ce point intéressant de Tanatomie des ento-
mozoairesy sans arriver à un résultat positif quelconque. Je
me suis cependant assuré que dans les cigales» qui jouissent
indubitablement de Taudition» et chez lesquelles par consé-
quent on peut espérer davantage d*en découvrir rorgane» il
existe réellement , de chaque côté de l'enveloppe cornée de
la partie postérieure de la tête» un très-petit orifice ovale,
étroit, ressemblant à un stigmate, et qui m'a semblé con-
duire à un petit sac intérieur. Est-ce Torgane de Fouie?
est-ce un véritable stigmate d'où sortirait une trachée ? c'est
ce^que je n'oserais décider. Peut-être pourrait- on réunir les
deux idées, et admettre que la trachée du dernier anneau
céphalique, en se bornant à n'être plus qu'une résicule qui
recevrait un nerf spécial, s'est convertie en un organe de
l'ouïe; mais c'est une pure hypothèse qui a besoin de confir-
mation. La place de l'organe de l'ouïe , tel qu'on l'admet
dans les décapodes, ne semble cependant pas favorable à
cette opinion, à moins que de penser qu'il a été déplacé,
parce que ce sont des animaux aquatiques, et qui n'ont plus
de trachées , ce qui répugnerait au principe que nous pou-
vons établir d'après les animaux vertébrés , que la nature du
fluide ambiant ne change jamais la position de l'organe.
Mais sans nous arrêter plus long-temps à ces considéra-
tions générales , entrons dans quelques détails sur ce que
l'on propose sur l'organe de l'ouïe dans les entomosoaires.
fêrcnees Ce quc je vais dire des hexapodes est entièrement extrait
eiai>oUeti. dc Gomparctti : quoiqu'il soit très-probable qu'il a pu se
tromper, il est bon que l'on s'occupe par la suite d'exambef
la vérité ou la fausseté de ses observatioqs^
DANS LES BNT0M0Z0AIKZ8. 567
Dans les coléoptères , Torgane de Touie se trouve caché
dans la ca? ité céphalique sous les parties latérales du cer-
reau ; il est formé par un petit sac.
Parmi les orthoptères » la grande sauterelle verte que
Gomparetti prend pour exemple a pour oreille un petit sac
oblong, arec des canaux pellucidcs recourbés sur eux-mêmes^
auxquels se mêlent des filamens blancs et une mucosité ner*
yeuse.
Les cigales 9 parmi les hémiptères, ont aussi un petit sac
qui paraît réticulé, surtout quand il est sec, avec des canaux
pellucides dans lesquels rampent des filets nerveux qui s'é-
panouissent dans le sac. Il part de celui-ci un canal Diem«
bràneux assez ample , qui s'ouvre pur une fente fermée par
une membrane avant la racine des ailes.
Les libellules , parmi les névroptères , ont , dit Gomparetti ,
sur l'opercule frontal, et de chaque côté, une très-petite
ouverture fermée dans son fond par une membrane très-
mince ; en la perçant on arrive à un petit sac, qui est l'or-
gane acoustique ; et cependant il décrit plus loin comme tels
des organes qui semblent n'être autre chose que des glandes
salivaires.
Pour les lépidoptères , il se borne ù dire qu'il y a dans la
tête de petits sacs en rapport avec des nerf».
G'est à peu de chose près ce qu'il dit également des bour»
dons et des fourmis parmi les hyménoptères, et des mouches
pour les diptères.
Dans les araignées de la classe des octopodes , Gomparetti |^, Jaov»
parle d*une petite facette transparente située à la racine des
palpes , et fermée comme une fenêtre. A travers cette mem-
brane transparente il a pu voir dans la cavité cérébrale des
filamens arqués qui se terminaient ù de petits sacs inférieurs.
Ge que l'on regarde généralement comme l'organe de ^^'
1 ouïe dans les décapodes est beaucoup mieux connu depuis
long-temps. Situé à la partie inférieure de la première arti-
568 DE L*APPAn£IL DE l'oUIE
culolîon de la seconde paire d*aDtennes 9 ce qui coosUlue réel-
lement la troisième paire d'appendices de la tête^ H est com-
posé d'un petit sac ou vestibule ovale , formé par une mem-
brane mince, de couleur blanche , et rempli d*un fluide
aqueux 9 dans» lequel pénètre un nerf audilif extrêmement fin.
Son orifice extérieur est appliqué contre une membrane
ronde y épaisse, blanche, qui bouche une ouverture de
même forme percée ù la partie postérieure d'une sorte de
petit tubercule de l'enveloppe crustacée.
Cette description convient aux décapodes astacoîdes , et
mdme aux squilles ; )e n'ai pu rien voir de semblable dans
les cancroîdes.
Dans les autres classes des entomosoaircs , l'observatioo
concourt avec l'analogie pour faire admettre qu'il n'y a plus
d'organe spécial d'audition.
Article III. De i'orgttne et de l'appareil de l'audition dans
les malacozoaires*
f
CcmidëratioiM C'cst dans cc t3rpe , et même de bonne heare, que cet
organe cesse pour ainsi dire tout a coup, ce qui se trouve
en rapport avec l'observation que la plus grande partie des
mollusques sont complètement sourds. Aussi eft-ce dans ce
type que nous verrons les sexes se réunir sur le même indi-
vidu , et même le véritable hermaphrodisme sulBsant de? enir
commun à une classe tout entière. C'est aussi dans ce type
que nous verrons cesser entièrement toute apparence de
société, ou de réunion d'individus pour un but comman:
le sens de l'ouïe devenait donc inutile.
Sp^iaics.daiu Ce u'est en effet que dans la première classe de ce type«
G(f'pbai(<t. et seulement dans la première famille, c'est-û-dire dans
les brachiocéphalés , que Ton trouve un organe de l'ouïe :
comme dans le type précédent, il est à peu près réduit
à sa partie essentielle; mais comme ce sont des aniroaui
DANS LES MALACOZOAIRES. OÔQ
encore plus éminemment aquatiques que les décapodes ,
leur organe de l'ouïe a quelque chose de celui des pois-
sons ; il est en effet profond, tout -à -fait intérieur, et
sans communication immédiate a?ec le fluide ambiant. Sa
position est aussi plus normale que dans les crustacés , puis-
qu'il est à la partie inférieure et postérieure de la tête,
comme dans le type des osléoioaires. Le petit sac qui con-
stitue cet organe, ou le festibule , est orale et formé par une
membrane fort mince , qui n'est percée qu'en arriére pour
le passage du système nerveux et ?nsculaire ; elle est rem-
plie par une humeur aqueuse, dans laquelle se irouv.o déposée
une petite masse crétacée, sub-ovale et adhérente à la partie
supérieure et postérieure du sac. Ce fostibule est entière-
ment renfermé dans une cavité plus grande que lui t et qui
est creusée assez près de la ligne médiane dans la partie in-
férieure de l'anneau cartilagineux qui sert d'appui aux mus-
cles des tentacules céphaliques. L'intervalle qui sépare la
membrane du restibule, de la cavité cartila^neuse, est rem-
pli de ûlamens celluleux qui passent de l'un A l'autre , et
d'un fluide aqueux.
Il parait que l'on observe quelques différences dans la
forme de la cavité cartilagineuse, surtout dans la dispo-
sition de la partie crétacée de Thumeur interne du vestibule
des brachiocéphalés, et que celle-ci est plus molle dans
les poulpes que dans les sèches et les calmars; mais elles
sont trop peu considérables pour mériter d'être décrites.
Quoiqu'il soit possible de concevoir qu'il existât encore
un organe de l'ouïe dans les autres malacosoaîres diolques,
j'avoue n'en avoir jamais trouvé jusqu'ici aucun indice , et je
ne connais aucvD auteur qui en ait fait mention.
FIN DU PREMIER VOLUME.
»»^%<^^<IMMWi^^M»»^M^<»M%<^^^M>«M^^»%l»^M>WW^^<W»»^»»<»<WWI<WliWW»»WW»»|<^»»^^
TABLE SOMMAIRE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
Dioïc ACB pag j
AVERTlSSEMElfT îîj
Intaoduction i TÎj
Prolégomè9ies,
J i^'^. Sujet de Touvrage ou espèce d'anatomie i
Son but 5
Ses moyens 6
Son importance Ibid.
J a. De l'ordre à suivre Ibid.
J 3. Analyse des e'iéraens anatomiques 7
J 4- De la combinaison des elf^mens pour former les
systèmes, les organes , les appareils , dont les
fonctions , plus ou moins élevées , ont pour ré-
sultat la VIE : définition de la vie , des forces
vitales , i5
J 5. De Tordre à suivre dans la description des or-
ganes I j
Et de la division générale de Touvrage en quatre
Livres 21
LIVRE I".
Des organes et des appareils communs aux deux
facultés de composition et de décomposition.
Considérations générales M
PARTIE 1*^*. De Tenveloppe extérieure, considérée
TABLE DES HATIÊEES. S^I
comme «établissant les rapports de
ranimai avec les corps extérieurs 35
Divis. i*^*. Avec IVspace; de la morphologie ou de
la forme générale des animaux Ibid.
Divis. II. Avec les corps extérieurs , ou considérée
comme le siège des organes des sens.. 32
De l'organisation de la peau ; couche
musculaire ; derme, réseau vasculaire :
pignientum , papilles nerveuses ; épi-
derme : crypte , phanére Ibid.
Considérations générales sur les organes
des sens , l'appareil sensitif ; défini-
tion d'un organe des sens à posteriori ,
à priori ; du nombre de ces organes ;
de l'ordre dans lequel ils doivent être
étudiés 4®
Sect. ir'. Du sons général, ou du toucher 4^
Chap. i". De l'organe du toucher, considéré comme
passif et comme organe protecteur. ... 5o
Art. i». De la peau dans les OST£OZOAIR£S ou
A. Vertébrés Si
A . MAMMiriiss 53
B. OiSEÀDX io3
C. Reptiles i 25
D. Ampsibieics i4o
E. Poissons x44
Art. 2. Dans les ËNTOMOZOAIRESouA.articulés. 167
Considérations et différences générales. . Ibid.
Différences spéciales 171
A. Hexapodes Ibid.
B. OcTOPooES 1 74
C. Décapodes Ibid.
D. Hétéeopodes 1 76
E. Téteàdéc APODES Ibid.
F. Myriapodes 177
G. Chétopodbs Ibid^
b*J2 TABLE DES MATIÈBSS.
H. ArooES 17
Art. 5. Dans les MALACOZOAIRES ou A. Mol-
lusques 18
Considérations et différences générales. . . Ibic
Différences spéciales. . . . • ig
A. Mal. Cxphàlopboees Ibic
B. M. Ac^PHALOPBOKES 20
Dans 1rs Molldscaeticules tiémabopodes iq
Polrplaxiphores, 20
An. 4. Dans les ACTU^OZOAIRES 20
A. Amni£lidàiees 20
B. EcHiiroDERMAiEss , Holothiirics Ibic
Oursins 21
Astéries 21
C. AHACHNODERIIAIBES 21
D. ZOANTHAIBES 21
E. POLTPIAIBES Ibid
F. ZOOPBTTAIBES ai(
Art. 5. Dans les AMORPHOZO AIRES ai
Chap. 11, De l'organe du toucher, considéré comme
actif, ou de Tappareil du tact sH
Art. l'r. Dans les OSTÉOZOAIRES 220
A. Mammifebes Ibid.
B. Oiseaux 221
C. Reptiles aaJ
D. Amphibiens 22:
E. Poissons rà
Art. 2. Dans les ENTOMOZO AIRES aï
Art. 3. Dans les MALACOZOAIRES aÂ
Art. 4. Dans les ACTINOZOAIRES aôl
Art. 5. Dans les AMORPHOZO AIRES a5<
Sect. II. Des sens spéciaux , considérations géné-
rales Ibid
Chap, 111. De Torgane et de l'appareil du goût ; con-
sidérations générales 24^
Art. i«. Dans \es OSTÉOZOAIRES a4
TABLB DES MATIÈRES. S'JO
A. Mammipèibs 249
B. Oiseaux 258
G. Rbptilbs 262
D. AsfPBiBisifs a63
E. Poissons a64
Art. 2. Dans les ENTOMOZOAIRES 266
Art. 3. Dans les MALACOZOAIBES 268
Art. 4 Dans les ACTINOZOAIRES 269
Chap.IF, De l'organe et de l'appareil de l'odorat;
considérations générales 270
Art. I". Dans les OSTÊOZOAIRES 277
A. MàMMipiaxs 278
B. Oiseaux 3i4
G. Reptiles 324
D. Amfhibiens 328
E. Poissoirs 33o
Dans les ENTOMOZOAIRES ; considéra-
tions générales 337
Dans les MALAGOZOAIRES ; considé-
rations générales 34i
De l'organe et de l'appareil de la vue;
considérations générales 348
Dans les OSTÊOZOAIRES 357
A. M AMMiriBES 373
B. Oiseaux 398
C. Reptiles 4i i
D. Amphibieics 4^ I
E. Poissoifs 4^4
Art. 2. Dans les ENTOMOZOAIRES ; considéra-
tions et différences générales 4^^
DiflAifrences spéciales 435
Art. 3. Dans les MALAGOZOAIRES ; considéra-
tions et diflfVrences générales 44^
Différences spéciales Ibid.
Chap. VI. De l'organe et de l'appareil de l'ouïe;
considérations générales 447
Art.
2.
Art.
3.
Chap.
r.
Art.
i".
574
Art. l'-
Art. 2.
Art. 5.
TABLB DES XATIÂEES.
Dana les OSTÉOZOAIRES ; considéra-
tions générales 4^7
A. MAMMirÈHES 4^8
B. Oiseaux 5a3
C. Reptiles 558
D. AiiPBiiiBHS 544
£. Poissons 55u
Dans les ENTOMOZOAIRES ; considéra-
tions générales et spéciales 555
Dans les NALAGOZOAÎRES ; considéra-
tions générales et spéciales 558
FIN DE LA TABLE.
De rimprimerie de L.-T. Gbllot , rue du Colombibb , d* 3u.