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Full text of "Description des peintures et autres ornements conte nus dans les manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale"

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DESCRIPTION 


PEINTURES    ET    AUTRES    ORNEMENT: 


:ONTEXUS    DANS    LES 


MANUSCRITS  GRECS 


BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 


HENRI   BORDIER  /.  / 

Bibliothécaire  honoraire  au  département  des  Manuscrits         î  "1  h      (  ' 


PARTS 

LIBRAIRIE    HONORÉ    CHAMPION 

15,     QUAI     M  A  L  A  Q  U  A  I  S  ,     15 
1883 


DESCRIPTION 

DES   PEINTURES  ET   AUTRES  ORNEMENTS 


«TEXl'S    DANS     LES 


MANUSCRITS   GRECS 


® 


BIBLIOTHEQUE    NATIONALE 


MOTTP.noz,  Adni.-Dirocl.  dos  Imiiriincrics  rdunies,  A,  nio  Mignon,  2, 


DESCRIPTION 


PEINTURES    ET    AUTRES    ORNEMENTS 


CONTENUS    DANS    LES 


MANUSCRITS  GRECS 


BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 


HENRI   BORDIER 


Bibliothécaire  honoraire  au  département  des  Manuscrits 


PARIS 

LIBRAIRIE    HONORÉ    CHAMPION 

15,     QUAI     MALAQUAIS,     15 


1883 


AVANT-PROPOS 


Le  travail  consistant  à  dresser  l'inventaire  des  miniatures  et  autres  ornements 
qui  se  trouvent  à  Paris  dans  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  et  dont 
celui  qui  se  rapporte  aux  maïuiscrils  grecs  n'est  qu'un  fragment,  a  (Hé  commencé 
par  nous  en  1863,  sur  les  ordres  de  feu  M.  Taschereau,  alors  Directeur  de  la 
Bibliothèque,  et  à  la  demande  de  M.  Nalalis  de  Wailly,  alors  Conservateur  du 
département  des  manuscrits. 

Après  avoir  étudié  les  2000  premiers  articles  de  l'ancien  fonds  des  manuscrits 
latins  avec  l'espoir  de  répondre  un  jour  aux  vues  de  l'administration,  le  rédacteur 
jugea  ne  pouvoir  pas  continuer  utilement,  à  moins  qu'il  ne  se  familiarisât 
d'abord  avec  les  ornements  contenus  dans  les  manuscrits  grecs.  Quoiqu'il 
pensât,  tout  le  premier,  qu'un  tel  examen  dût  être  fait  plutôt  par  un  helléniste, 
il  osa  croire  qu'une  connaissance  superficielle  du  texte  lui  suffirait  pour  iaire  une 
description  de  la  partie  artistique  de  ces  manuscrits. 

Il  s'est  donc  appliqué  à  décrire  soigneusement,  complètement  et  toutefois 
avec  le  plus  de  brièveté  possible,  les  ornements  de  chacun  d'eux.  11  n'a  pu  se 
guider  sur  aucun  travail  précédent  du  même  genre,  car  il  n'en  existe  point. 
Quelques  auteurs  ont  bien,  pour  ainsi  dire,  écrémé  le  sujet,  en  publiant  diverses 
descriptions  de  manuscrits  ou  de  séries  de  manuscrits  qui  avaient  attiré  leur 
attention  par  leur  intérêt  ou  leur  beauté,  mais  autre  chose  est  de  tout  examiner, 
sans  omettre  ce  qui  paraît  défectueux,  ou  de  ne  s'occuper  que  de  ce  qui  charme. 
La  première  question  à  résoudre,  en  effet,  en  commençant  ce  travail,  était  de 
savoir  où  s'arrêter,  où  borner  sa  recherche;  car  entre  le  volume  orné  de  belles 
peintures  et  celui  qui  n'a  pas  le  moindre  ornement,  il  en  est  beaucoup  d'impar- 
faits, d'indéterminés,  qui  laissent  douter  si  l'on  doit  porter  leurs  linéaments  plus 
ou  moins  grossiers  au  compte  de  l'art.  Le  point  d'intersection  que  l'on  a  cru 
pouvoir  se  marquer  ici  a  été  de  regarder  comme  appartenant  encore  à  l'art 
tout  ce  qui  semble  avoir  été  tracé  avec  l'intention  d'exécuter  un  ornement,  fût-ce 
de  la  main  d'un  simple  scribe  et  sans  aucun  succès. 

Malgré  l'extrême    largeur  de    cette   délimitation,  il  s'est  trouvé  seulement 


V,  AVANT-PnOPOS. 

1540  manuscrits  à  décrire  sur  le  nombre  de  4500  numéros  qui  forment  le  fonds 
grec  de  la  Bibliotlièque  nationale,  et  sur  les  1540  vus  et  décrits,  c'est  à  moins 
de  400  que  se  monte  le  nombre  de  ceux  qu'on  peut  mentionner  comme  contenant 
quelque  œuvre  ou  quelque  apparence  d'art. 

On  comprendra  mieux  le  prix  de  cette  collection  des  4500  manuscrits  grecs  de 
la  Bibliothèque  nationale,  lorsqu'on  saura  que  désirant  joindre  à  notre  travail, 
pour  le  rendre  plus  complet,  la  description  des  manuscrits  de  même  nature 
existant  dans  les  autres  bibliothèques  publiques  de  Paris,  nous  avons  constaté  : 
que  la  bibliothèque  de  l'Arsenal  ne  possède  que  cinq  manuscrits  grecs,  parmi 
lesquels  un  seul  orné,  un  évangéliaire  du  xii'  siècle,  assez  abondamment  décoré 
d'en-tête  fleuronnés,  mais  très  médiocres,  d'une  mauvaise  conservation  et  sans 
aucun  personnage  ni  figure  ;  —  que  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève  en  a  deux, 
un  du  xir  siècle  enrichi  de  quelques  bonnes  peintures;  l'autre  du  xvi'  siècle  et 
de  main  italienne;  —  que  la  bibliothèque  Mazarine  en  a  neuf,  dont  un  seul  orné 
d'initiales  très  intéressantes,  mais  du  xvii'  siècle;  —  qu'au  musée  du  Louvre, 
enfin,  est  un  précieux  manuscrit  grec  seul  digne  de  mention,  et  qui  sera  effec- 
tivement ci-après  mentionné  (p.  20,  note  1).  Tel  est  ou  à  peu  près  le  bilan  de 
Paris.  Les  bibliothèques  des  départements  sont  encore  moins  riches  :  celles  de 
Besançon  et  de  Montpellier,  qui  sont  les  mieux  dotées  en  ce  genre,  possèdent  la 
première  dix-sept  et  l'autre  treize  manuscrits  grecs,  dont  pas  un  n'a  d'ornement 
digne  d'être  cité.  Au  dehors,  les  plus  illustres  établissements  sont  encore  loin 
d'approcher  de  notre  collection  nationale,  lentement  rassemblée  par  les  rois  de 
France.  On  compte  environ  G20  manuscrits  grecs  dans  les  divers  fonds  du  Brilish 
Muséum  ;  025  à  la  bibliothèque  de  Saint-Marc  de  Venise  (Calalog.  de  1740); 
582  à  l'Escurial,  dont  douze  ornés  de  peintures  (Catalog.  de  M.  Miller,  1848); 
738  à  la  Bodléienne,  dont  neuf  à  peintures  (Catalog.  de  II.-O.  Coxe  ;  Oxford,  1852); 
176  à  la  bibliothèque  impériale  de  Saint-Pétersbourg  (Catalog.  de  E.  de  Murait, 
1864),  dont  onze  pourvus  d'ornements.  La  bibliothèque  synodale  de  Moscou 
n'en  a ,  paraît-il ,  que  quinze  ornés  de  peintures,  et  médiocres.  Nos  pères 
sentaient  bien  la  valeur  de  leurs  richesses.  Les  commissaires  qui  firent,  en 
l'année  1597,  l'estimation  des  800  volumes  (dont  615  manuscrits  grecs)  achetés 
par  le  Roi  à  la  succession  de  Catherine  de  Médicis,  après  en  avoir  fixé  le  prix 
à  4500  écus,  disaient  dans  leur  rapport  :  «  ...Encore  qu'ils  ne  se  puissent  assez 
estimer,  tant  pour  la  rareté  et  bonté  desdits  livres...,  dignes  d'être  réservés  en 
France  pour  la  postérité,  pour  la  conservation  des  bonnes  lettres  et  pour  l'hon- 
neur du  fioyaume,  et  impossibilité  de  pouvoir  colliger  et  assembler  à  présent 
une  telle  bibliothèque  pour  quelque  prix  et  en  quelque  pays  que  ce  soit'.  » 

11  n'est  cependant  pas  douteux  qu'en  supputant  tout  ce  qui  peut  rester  de 
manuscrits  grecs  ailleurs  qu'à  la  Bibliothèque  nationale,  le  lot  de  celle-ci  ne  doive 
paraître  assez  petit.  Aussi  excusera-t-on  le  caractère  un  peu  grêle  et  vague  de 

1.  Voy.  Le  Cabinet  des  manuscrits,  pur  Léop.  Dclisle,  t.  I,  p.  208. 


AVANT-l-noi'OS.  VU 

l'Introduction  qui  précède  notre  Inventaire.  Après  avoir  feuilleté,  page  à  page, 
tous  les  manuscrits  ci-après  inventoriés,  nous  nous  sommes  regardé  comme 
obligé  de  coordonner  les  principaux  détails  par  nous  recueillis  chemin  faisant, 
et  de  présenter  au  lecteur  un  aperçu  général  de  ce  qu'était  l'art  chez  les  Grecs 
byzantins,  d'après  ce  que  ces  manuscrits  nous  en  font  connaître  ;  mais  sans  oublier 
que  nos  matériaux  n'étaient  qu'une  partie  de  ceux  qui  existent.  Nous  avons 
distribué  sous  dix  paragraphes  le  résumé  de  cet  examen  :  1°  l'antiquité;  —  2°  traces 
de  l'antiquité  subsistant  dans  les  manuscrits;  —  3°  interprétation  de  l'antique 
par  les  Byzantins  ;  —  k"  scènes  religieuses  ;  —  5°  scènes  non  religieuses  ;  — 
6°  paysage,  architecture,  travail  des  champs,  animaux;  —  7°  intérieurs,  meu- 
bles; —  8°  types  et  professions;  —  9°  portraits;  — 10°  décoration. 

Celte  espèce  d'histoire  de  l'art  suivant  les  manuscrits  laisse  de  côté  ceux 
qu'exécutèrent,  au  xvi' siècle,  des  scribes  et  des  artistes  italiens  ou  itaUanisés. 
L'étude  de  cette  phase  nouvelle  formerait  un  beau  chapitre,  où  brillerait  surtout 
le  nom  d'Ange  Vergèce,  calligraphe  de  François  I",  mais  c'est  un  chapitre  à  traiter 
ta  part.  Telle  qu'elle  est,  notre  Introduction,  qui  suit,  constitue  seulement  un  essai, 
auquel  on  ne  pourrait  accorder  de  véritable  valeur  que  s'il  était  corrigé,  complété 
et  corroboré  par  l'examen  du  complément  de  manuscrits  grecs  existant  dans  les 
bibliothèques  des  autres  pays.  Faire  cette  recherche  et  en  tirer  des  conclusions 
définitives  sera  une  tâche  séduisante,  que  nous  léguons  au  jeune  érudit  qui  tout  à 
la  fois  bonhelléniste,  bon  dessinateur  et  doué  de  celte  partie  des  dons  scienliliques 
appelée  la  persévérance,  ne  craindra  pas  de  se  jeter  dans  une  très  longue  mais 
très  agréable  odyssée. 

Après  l'Introduction,  on  a  placé  un  Inventaire  sommaire  dans  lequel  une  seule 
ligne  est  accordée  à  chaque  manuscrit,  ligne  où  l'on  a  condensé  tous  les  rensei- 
gnements dont  le  détail  occupe  quelquefois,  dans  l'Inventaire  analytique,  un 
grand  nombre  de  pages.  C'est  un  chapitre  dont  l'utilité  est  de  faire  savoir  en  un 
clin  d'œil  ce  qu'un  volume  renferme.  Tout  manuscrit  du  fonds  grec,  pourvu  de 
quelque  ornement,  y  est  indiqué.  On  se  rappellera  que  ce  fonds  est  divisé  en 
trois  parties  :  1°  ancien  fonds  du  Roi,  3125  numéros;  2°  fonds  de  la  maison  de 
Coislin,  400  numéros';  3°  le  Supplément,  qui  s'accroît  sans  cesse  des  acquisitions 
nouvelles,  aujourd'hui  930  numéros. 

Vient  ensuite  la  description  d'environ  150  de  nos  manuscrits  :  ce  sont  natu- 
rellement ceux  qui  nous  ont  paru  les  plus  remarquables  par  leur  décoration.  Ils 
sont  rangés  dans  leur  ordre  chronologique.  La  chronologie  en  cette  matière  n'est 
cependant  pas  absolument  fixée.  Les  critiques,  aujourd'hui'-,  tendent  à  rajeunir 
et  à  rapprocher  des  temps  modernes  les  dates  autrefois  admises  pour  plusieurs 
manuscrits ,  surtout  les  plus  anciens.  Le  nombre  extrêmement  restreint   des 

1.  Voy.  ci-après,  p.  108,  note  '2. 

2.  Voyez  la  notice  de  M.  le  professeur  Gardthausen  sur  l'écriture  qu'il  appelle  l'Onciale  récente,  «  die 
JUngere  Unciale  i',  dans  les  «  Séances  i  de  l'Acad.  de  Leipzick,  1878. 


;,„,  AVANT-l'KOl'OS. 

spécimens  sur  lesquels  peuvent  se  fonder  les  théories  sur  ce  sujet,  quelles 
qu'elles  soient,  nous  autorise,  jusqu'à  plus  ample  et  plus  solide  expérience,  à 
■nous  en  tenir  aux.  dates  admises  par  les  rédacteurs  du  Catalogus  manuscriptorum 
Bibliothecœ  regiœ,  imprimé  en  1740. 

Ces  descriptions  sont  accompagnées  d'un  grand  nombre  de  dessins  par  les- 
quels le  rédacteur  du  présent  catalogue  s'est  efforcé  de  mettre  sous  les  yeux  du  lec- 
teur, avec  toute  l'exactitude  qu'il  a  pu  y  apporter,  un  choix  de  ce  que  notre  col- 
lection de  peintures  renferme  de  plus  saillant.  Ces  dessins,  bien  imparfaits  d'ail- 
leurs, sont  assurés  d'avoir  au  moins  le  mérite  de  la  nouveauté.  Un  autre  mérile, 
et  plus  durable,  qui  leur  appartiendra  également,  c'est  qu'en  goûtant  le  simple 
amusement  de  les  regarder,  tout  lecteur  classera  plus  d'idées  justes  dans  son 
esprit  que  n'en  ont  jamais  eu  soit  les  peintres  modernes  qui  s'essayent  à  des 
excursions  dans  l'histoire  ancienne  de  l'Orient,  soit  les  antiquaires  ou  critiques 
d'art  qui  croient  reconnaître  l'art  byzantin  à  la  raideur,  la  maigreur  et  la  séche- 
resse des  figures  et  des  vêtements. 

Enfin  le  travail  se  termine  par  une  table  alphabétique  de  tous  les  noms  de 
choses,  de  personnes  et  d'objets  matériels  dont  la  représentation  se  trouve  dans 
les  manuscrits  inventoriés. 

Quelque  faible  que  puisse  être  le  résullat  auquel  l'auteur  de  cet  Inventaire  ait 
atteint  dans  toutes  les  parties  de  son  travail,  il  espère  qu'une  description  minu- 
tieuse des  manuscrits  grecs  de  la  Bibliothèque  nationale  au  point  de  vue  de  l'art, 
sera  de  quelque  secours  pour  les  savants  et  les  artistes.  Puissent  seulement  ceux-ci 
n'en  pas  abuser,  car  une  curiosité  peu  respectueuse  compromettrait  bientôt 
l'existence  même  de  ces  précieux  volumes  que  leurs  gardiens  d'aujourd'hui  sont 
strictement  obligés,  eux  aussi  à  leur  tour,  de  conserver  à  la  postérité.  Et  pour 
clore  soit  ces  explications  préliminaires,  soit  les  développements  qui  les  suivent, 
qu'il  nous  soit  permis  d'emprunter  aux  Grecs  une  de  leurs  belles  formules,  trop 
fastueuse  pour  nous  sans  doute,  mais  que  les  scribes  aimaient  inscrire  au  bas  de 
leur  dernière  page  : 

La  main  qui  a  écrit  ces  choses  pourrit  maintenant  dans  la  tombe, 
mais  ce  qui  est  écrit  s'impose  aux  temps  les  plus  lointains  : 

Fpaîjîij  y  éitâp)(£i  ■Tcpoç  j(p()vou(;  TuXr)p£tJTdtouç. 


INTRODUCTION 


Ce  serait  une  vaine  recherche  que  de  feuilleter  ce  qui  nous  reste  de  manuscrits 
grecs  dans  l'espoir  d'y  trouver  des  figures  ou  des  ornements  que  l'on  put  identifier 
avec  des  œuvres  d'art  appartenant  à  Tantiquité  classique.  In  fossé  trop  large  sépare 
les  deux  âges.  .\os  plus  anciens  manuscrits  yiocs  oniés  de  peintures  ne  datent  que  du 
IX'  siècle  de  l'ère  chrétienne. 

Lorsqu'on  rencontre  par  hasard  dans  ces  volumes  quelque  représentation  qui 
rappelle  la  manière  des  anciens,  grecs  ou  romains,  on  ne  sait  à  quelle  origine  attribuer 
ce  fait  rare.  On  n'ose  pas  en  taire  honneur  à  une  tradition  d'école  et  l'on  n'y  peut  jamais 
voir  qu'un  hasard,  tout  au  plus  le  hasard  heureux  qui  aurait  mis  un  modèle  de  bonne 
époque  à  portée  d'un  ouvrier  intelligent.  Mais  ces  rencontres  sont  d'ailleurs  tellement 
accidentelles  que  nous  en  avons  trouvé  seulement  dans  une  demi-douzaine  environ  de 
manuscrits,  sur  l.iOO  volumes  grecs  plus  ou  moins  ornés  que  possède  la  Bibliothèque 
nationale. 

Cependant  à  côté,  au-dessus  si  l'on  veut,  de  l'influence  directe  par  suite  de  laquelle, 
tel  ornement  ou  telle  figure  peuvent  nous  sembler  copiés,  à  travers  plusieurs  inter- 
médiaires, sur  un  modèle  antique,  il  y  a  les  souvenirs  vagues  qui  peuvent  nous  donner 
encore  quelque  reflet  du  passé  à  deviner  dans  les  manuscrits  byzantins  :  par  exemple 
lorsque  le  peintre  byzantin,  vivant  au  ix'  siècle  ou  dans  des  temps  plus  récents, 
représente  les  personnages  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament  en  les  habillant 
d'élégantes  et  larges  draperies  de  ton  clair  uni,  qui  n'étaient  ni  le  costume  de  ses  con- 
temporains à  lui,  ni  le  costume  des  juifs  de  la  Bible,  mais  le  costume  des  anciens  phi- 
losophes grecs  ou  des  patriciens  de  Rome.  Celte  tradition  encore  toute-puissante  de  nos 
jours,  du  Christ  et  des  apôtres  vêtus  en  magistrats  de  l'ère  classique,  tire  son  origine 
de  ce  que  les  grandes  scènes  de  l'histoire  du  christianisme  ont  été  traitées  par  des 
artistes  grecs  des  premiers  siècles  et  d'une  manière  si  excellente  que  de  proche  en 
proche  on  les  a  toujours  imités. 

11  y  a  aussi  des  souvenirs  purement  littéraires  qui  font  revivre,  tant  bien  que  mal, 
dans  les  manuscrits  grecs,  les  Dieux  et  les  Héros  de  la  fable  et  de  l'histoire  :  .Apollon,  la 
Chimère,  Philippe  et  Alexandre,  Sapho,  etc.  à  une  époque  ou  les  occidentaux  avaient  à 
peine  l'idée  de  ces  personnages.  Il  y  a  enfm  quelques  traces  fugitives  d'antiquité  qui 
nous  paraissent  avoir  été  conservées  par  tradition  d'une  manière  inconsciente  et 
lorsqu'on  a\ait  cessé   d'y   attacher  un    sens,   celle  parexemple    qui  consislait    à  com- 


2  IMliODrC.ilON. 

mencer  un  volume  ou  divers  chapitres  d'un  \olume  par  un  ornement  en  forme  de 
Il  (allusion  au  sens  du  mot  portail,  entrée,  -0),/,)  ou  à  n'employer  la  fleur  dans  l'or- 
nementation que  coupée  par  une  section  verticale  qui  met  à  nu  les  or|,'anes  de  la  vie. 
Nous  reviendrons  sur  ces  détails. 

Même  après  la  tradition  d'école,  même  après  l'influence  du  modèle,  même  après  l'effet 
indirect  d'un  vague  souvenir  qui  n'était  plus  compris,  même  après  tout  cela  disparu, 
quand  tous  les  fils  possibles  d'une  transmission  quelconque  ont  été  brisés,  il  reste 
cependant  encore,  jusque  dans  les  derniers  en  date  des  manuscrits  grecs,  quelque  chose 
d'homogène  et  de  national  qui  frappe  à  l'instant  les  regards,  qui  du  plus  ancien  au 
plus  moderne  les  associe  tous  en  un  groupe  distinct  et  y  fait  reconnaître  un  goût  parti- 
culier, un  instinct  de  race.  On  verra  plus  loin'que  ces  manuscrits  conservent  entre  eux 
jusque  dans  les  plus  bas  temps  un  air  de  famille.  Ils  ont  tous,  si  manifeste  que  puisse 
être  l'infériorité  de  quelques-uns,  un  lointain  rapport  de  pensée,  d'ordonnance  ou 
d'exécution,  en  sorte  qu'on  y  retrouve  toujours  quelque  reflet  de  cette  race  illustre  à 
laquelle   ils  appartiennent. 


II 

TR.VCES   DE   L'ANTIQUITÉ   SfliSISTANT   DANS   LES   MANUSCRITS   GRECS 

11  vient  d'être  dit  que  ces  traces  sont  bien  rares  et  bien  faibles.  On  doit  donc  le& 
recueillir  minutieusement. 

Le  manuscrit  n°  202  de  Coislin,  outrageusement  coupé  et  mutilé  dès  le  xni"  siècle, 
conserve  cependant  un  groupe  d'écriture  encadré  de  deux  lignes  enroulées;  c'est  une 
faible  trace  du  goût  des  artistes  du  V  siècle,  époque  à  laquelle  ce  manuscrit  appartient. 

Le  manuscrit  n°  310,  contenant  les  Homélies  de  saint  Grégoire  de  Nazianze,  manus- 
crit exécuté  entre  les  années  867  et  886,  est  un  trésor  d  e  peintures  précieuses.  Les  deux, 
dates  867-886  s'appuient  surles  portraits  de  l'empereur  Basile  le  Macédonien,  de  sa 
femme  l'impératrice  Eudoxie  et  de  leurs  deux  fils  Léon  et  Alexandre,  peints  en  tète  de 
l'ouvrage.  lisse  trouvent  sur  un  premier  cahier  de  six  feuillets  qui  pourrait  n'avoir 
pas  toujours  appartenu  au  volume  et  lui  avoir  été  ajouté  après  coup,  en  sorte  que  le 
reste  du  manuscrit  serait  peut-être  plus  ancien  que  les  portraits.  Mais  le  père  bénédictin 
Bernard  de  Montfaucon,  quia  fait  le  premier  cette  observation,  le  regarde  comme  étant 
bien  tout  entier  de  la  fin  du  ix*  siècle. 

A  la  suite  de  ce  cahier  préliminaire  viennent  les  Homélies  de  Grégoire,  au  nombre 
de  quarante,  et  chargées  d'ornements  qui  sont  de  deux  sortes  : 

Lesuns,  tels  que  lettres  initiales  et  têtes  ou  fins  de  chapitres,  sont  exécutés  somp- 
tueusement mais  avec  peu  de  talent  par  un  simple  calligraphe;  les  autres,  représentant 
des  scènes  à  personnages  insérées  au  courant  du  texte,  sont  de  main  d'artiste.  On  y 
compte  une  quantité  de  petites  peintures  et  43  grandes  dont  plusieurs  à  pleine  page,  où 
l'influence  de  l'art  antique  se  montre  dans  une  foule  de  traits.  On  peut  l'apprécier 
surtout  dans  l'élégance  et  la  pureté  du  dessin,  dans  la  justesse  des  mouvements,  dans 
l'expression  des  physionomies,  dans  le  costume  tout  à  fait  antique  de  beaucoup  de 
personnages  et  dans  quelques  menus  détails  tels  que  la  seille  aux  volumina  de  la  page 
332  et  la  colonne  cravatée  de  la  page  432.  Un  auteur  allemand  qui  s'est  acquis  une 
grande  autorité  dans  l'appréciation  des  anciens  monuments  de  l'art,  feu  M.  Waagen, 
conservateur  du  musée  de  Dresde,  n'hésite  pas  à  comparer  un  grand  nombre  des  pein- 
tures du  Grégoire  de  Nazianze  n"  310  aux  peintures  de  Pompéi  et  quelques-unes  même,^ 
pour  la  perfection  du  dessin  et  de  l'expression,  aux  ouvrages  de  Raphaël. 


INTIiODl'l'.TION.  3 

Dès  la  première  scène  (Jonas  sur  le  navire,  f°  3  v"  du  manuscrit)  les  physionomies 
et  les  costumes  se  ressentent  de  Tantiquité.  «Le  prophète,  dit  M.  Waagcn,  plusieurs  fois 
représenté  dans  cette  peinture  y  parait  toujours  avec  un  air  de  jeunesse,  une  attitude 
et  un  \isage  également  nobles  et  un  costume  antique  très  bien  drapé  »  ;  les  matelots 
bien  qu'ils  ne  soient  qu'indiqués  participent  de  cette  noblesse  de  dessin  oîi  M.  Waagen 
reconnaît  avec  raison  la  trace  des  anciens  maîtres. 

Martyre  des  douze  apôtres  (f"  32  \"):  Page  divisée  en  douze  compartiments  égaux, 
chacun  comprenant  une  scène  dessinée  avec  une  rapidité  grossière,  mais  facile,  et 
remplie  comme  la  précédente  page  d'anciens  souvenirs  d'art.  Saint  Césaire  priant  Dieu 
à  la  manière  antique,  les  deux  bras  étendus  (f  43  v")  ;  la  page  est  en  grande  partie 
détériorée  et  effacée. 

La  transfiguration  du  Christ  (f°7;)  v").  Très  belle  scène,  composée  par  un  mailre 
ou  d'après  un  maître  et  au  sujet  de  laquelle  on  ne  peut  que  répéter  ici  ces  mots  de 
M.  Waagen  :  «  L'impression  produite  par  l'ensemble  est  tout  à  fait  celle  d'une  peinture 
antique.  » 

Saint  Grégoire  prêchant  au  sujet  delà  neige  (f"7.S  v").  La  foule  qui  prête  l'oreille 
à  son  discours  rejjrésente  bien  l'aspect  d'une  population  antique  (Waagen). 

,  Au  milieu  de  diverses  scènes  de  la  vie  de  Jésus  (f".S7  \"),  il  en  est  une  qui  le  re- 
présente ayant  à  sa  droite  l' apôtre  Philippe  et  à  sa  gauche  le  jeune  homme  riche  qui  lui 
demande  ce  qu'il  l'aul  faire  pour  obtenir  le  royaume  des  cieux.  Contraste  entre  la  tenue 
vulgaire  de  ce  jeune  garçon  aux  habits  de  pourpre  et  d'or,  et  la  noble  attitude  de 
l'apôtre  enveloppé  dans  les  plis  d'une  toge  cicéronienne,  la  main  droite  levée  comme 
pour  expliquer  quelque  chose  et  un  volumen  roulé  dans  la  main  gauche. 

L'adoration  des  mages  (f"  137  v").  Dans  cette  scène,  Joseph  l'époux  de  Marie  est 
vêtu  et  posé  comme  Philippe  dans  la  précédente,  c'est-à-dire  sous  l'apparence  d'un 
philosophe  grec  ou  romain. 

Trois  scènes  (f  143  v°)  dont  la  dernière  montre  Jésus  guérissant  la  fille  de  Jaïrus  : 
noble  peinture  conçue  dans  l'esprit  antique. 

Jésus  enfant  enseigne  dans  le  Temple  (f"  ICo  v");  sa  mère  le  serre  dans  ses  bras  et 
le  baise  sur  la  joue  ;  Joseph  debout  derrière  eux,  conserve  son  costume  et  son  altitude 
philosophiques;  il  se  tient  à  l'écart  en  regardant  la  mère  et  l'enfant,  qui  se  pressent 
l'un  contre  l'autre  avec  tendresse. 

La  lutte  de  Jacob  contre  l'ange  ;  et  l'échelle  de  Jacob  (f"  174  v).  Au  sujet  de  Jacob 
endormi,  M.  Waagen  va  jusqu'à  le  comparer  à  l'une  des  peintures  de  Uaphaël  au 
Vatican. 

La  résurrection  de  Lazare  (f"  i  Ob  v°)  et  le  lepas  chez  le  pharisien  Simon  où  la 
pécheresse,  dessinée  en  dimensions  très  petites  pour  caractériser  sa  qualité  infime, 
essuie  les  pieds  du  Seigneur  avec  sa  chevelure.  Au-dessous,  l'entrée  à  Jérusalem  où 
Jésus  est  assis  à  la  manière  des  femmes,  sur  un  âne  très  correctement  dessiné.  Dans 
la  résurrection  de  Lazare,  comme  précédemment  dans  la  peinture  où  figure  l'apôtre 
Philippe,  et  dans  plusieurs  autres,  Jésus  est  vêtu  d'une  toge  de  pourpre  à  bandes  et 
parements  d'or  et  porte  dans  la  main  le  volumen  des  docteurs  et  des  philosophes  : 
c'est  un  Jésus  différent  de  ceux  que  nous  connaissons,  et  antérieur.  Dans  la  planche  de 
Jésus  enseignant  au  temple  (ci-dessus  f°  IG.J)  ses  auditeurs,  comme  ici  la  |)écheresse, 
comme  plus  haut  les  matelots  de  Jonas,  sont  aussi  en  i)etites  dimensions,  idée  usuelle 
des  artistes  de  l'antiquité. 

Elie  montant  au  ciel  sur  un  quadrige  (f»  264  V).  Au-dessus,  le  passage  de  la  mer 
Rouge  et  le  désastre  de  Pharaon.  Cette  dernière  peinture  est  une  des  plus  belles  du 
volume.  C'est  un  vaste  tableau,  malheureusement  fort  détérioré  et  effacé,  mais  où  l'on 
peut  admirer  encore  la  savante  composition  de  la  foule  guerrière  que  la  mer   engloutit 


4  INTRODUCTION. 

et  de  la  foule  des  Israélites  sauvés  qui  s'enfuient,  en  tète  desquels  dominent  une  dan- 
seuse qui  symbolise  la  joie  et  Moïse,  vêtu  lui  aussi  du  manteau  blanc  à  longs  plis 
comme  un  philosophe  grec.  Il  est  à  remarquer  que  cette  scène  du  passage  de  la  Mer 
Rouge  et  celle  qui  est  le  sujet  de  la  planche  IX  dans  le  manuscrit  n"  139,  bien  que 
différant  entre  elles  par  la  manière  dont  chaque  détail  y  est  traité,  sont  comme  calquées 
l'une  sur  l'autre  quant  à  la  disposition  générale  du  tableau  et  à  la  place  que  chaque 
personne  y  occupe.  Il  est  évident  qu'elles  proviennent  toutes  deus  d'un  modèle  unique 
que  deu.\  imitateurs  ont  reproduit  en  l'arrangeant  chacun  à  sa  façon. 

Les  mêmes  procédés  tantôt  de  peintures  à  pleine  page,  tantôt  de  scènes  moins  im- 
portantes disposées  par  bandes,  se  continuent  dans  le  reste  du  manuscrit  .'ilO,  où  l'on 
trouve  encore,  en  ne  s'arrêtant  qu'aux  pages  principales  :  (f°  285),  une  grande  scène 
symbolique  de  la  Passion  du  Christ  où  figurent  Marie-Madeleine  et  sainte  Hélène 
(f  301).  La  descente  du  Saint-Esprit  sur  les  apôtres,  (f°  332).  L'histoire  de  saint 
Cyprien  (f»  347).  L'histoire  de  Samson  (f°  3oo).  La  vue  du  Concile  rassemblé  en  300 
pour  la  condamnation  de  l'hérétique  Macédonius  (f"'  367,  371,  et  iO'J).  L'histoire  des 
Ariens  et  de  l'empereur  Julien  l'apostat  (f"  43.ï).  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions 
(f  440).  L'histoire  de  Constantin,  enfin  au  (f"  438)  une  magnifique  peinture  à  pleine 
page  bordée  d'un  cadre  ovale  imitant  l'orfèvrerie  et  représentant  la  résurrection  des 
morts  annoncée  par  le  prophète  Ezéchiel,  peinture  d'un  puissant  effet  et  d'une  main  de 
maître. 

Ce  beau  volume  ms  n'  olO  offre  donc  jusqu'à  la  fin  le  même  aspect' général  et  les 
mêmes  sortes  de  détail:  physionomies  agréables,  draperies  élégantes,  nobles  attitudes, 
le  tout  dessiné  avec  ampleur,  avec  justesse,  avec  grâce  ;  le  tout  aussi  rendu  au  moyen 
de  couleurs  gouachées  qui,  généralement  molles  et  ternes  comme  le  sont  après  s'être 
défraîchies  à  l'air  les  fresques  de  Pompéi,  qu'elles  rappellent  à  merveille,  s'élève 
parfois  dans  de  maîtresses  pages,  comme  par  exemple  dans  la  Transfiguration  '  et  la 
Résurrection  (f°"  75  et  438)  aux  effets  d'un  talent  consommé  ;  tout  entier  ce  beau  volume 
respire  l'art  des  temps  païens. 

,  Les  Psaumes  de  David,  manuscrit  n°  139,  exécuté  au  s'  siècle,  renferme  quatorze 
peintures  à  pleine  page,  grandes  compositions  rappelant  d'une  manière  frappante  le 
style  des  peintures  antiques.  Ce  sont  cependant  des  scènes  chrétiennes,  mais  on  va  voir 
comment  l'artiste  les  a  conçues. 

Un  premier  point  qu'il  importe  d'établir  est  que  ces  peintures  n'ont  pas  été  faites 
pour  le  volume  où  elles  se  trouvent.  La  manière  inégale  et  bizarre  dont  elles  sont 
réparties  et  tantôt  agglomérées,  tantôt  disséminées  dans  le  volume  pourrait  déjà  le  faire 
supposer;  mais  de  plus,  il  y  a  des  raisons  directes  de  le  croire  et  de  penser  qu'elles 
proviennent  d'une  époque  plus  ancienne  que  n'est  le  manuscrit.  En  effet  :  1°  Elles  ne 
portent  aucun  texte  et  le  verso  en  est  blanc;  2°  elles  sont  encadrées  d'ornements  et  de 
fleurettes  semblables  pour  chacune  des  quatorze,  mais  totalement  différents  des  orne- 
ments ([ui  sont  mêlés  au  texte  du  Psautier;  3°  dans  les  endroits  où  ce  texte  a  le  moins 
de  marge,  il  en  a  encore  une  largeur  de  2  ou  3  centimètres,  tandis  que  plusieurs  des 
quatorze  peintures  exécutées  à  part  ont  leur  bordure  rognée  du  côté  de  la  tranche,  ce 
qui  indique  bien  qu'elles  étaient  primitivement  plus  larges  que  le  volume  ;  enfin  4°  :  leurs 
ors  sont  d'une  autre  qualité  que  ceux  qui  accompagnent  le  texte  ;  ils  sont  moins  solides 
et  beaucoup  moins  brillants. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  l'âge  de  ces  peintures  et  quand  même  elles  ne  seraient  pas 
antérieures  au  manuscrit  lui-même,  c'est-à-dire  au  s'  siècle,  elles  n'en  recèlent  pas 
moins  des  traces  manifestes  de  composition  antique,  surtout  les  deux  premières. 

1.  Ce  raème  tableau  de  la  Tratisfiguiation  se  retrouve  dans  le  manuscrit  n'  1-24-J,  f-  9-2  (xiV  siècle). 


INTI'.ODIC.TION.  5 

Si  l'arliste  a  cherché  dans  rÉcriturc  sainte  le  sujet  du  tableau  par  lequel  s'ouvre 
le  volume,  il  n'a  trouvé  pour  texte  que  ces  mots  qui  sont  le  verset  19  du  chapitre  svi  au 
livre  I  des  Rois  :  Misit  Saul  nimtios  ad  Jessœ  dicens  ;  «  Mitte  ad  me  filium  tuiim  David  qui  in 
grege  tiw  ;  et  sumpsit  Jessœ  gotnor  panum  et  utrem  vùii  et  hœdum  capranim  unum  et  misit  in 
manu  David  fitii  sut  ad  Said.  »  Ce  n'est  certainement  pas  un  texte  si  sec  où  le  peintre  aura 
pris  la  scène  qu'il  a  représentée,  ce  jeune  musicien  assis  sur  un  roc  et  pinçant  les 
cordes  d'une  cithare  posée  sur  ses  genoux,  qui  montre  par  l'intensité  de  son  regard 
le  travail  de  sa  pensée,  pendant  que  brebis  et  chèvres  paissent  sous  la  garde  du 
chien  au  bord  d'un  ruisseau;  le  pavsage  représente  les  pentes  de  la  montagne  de 
Bethléem  au  pied  de  laquelle  est  couché  un  homme  nu,  le  dieu  de  la  montagne, 
tandis  qu'au  sommet  on  aperçoit  les  édifices  de  la  ville;  sur  le  même  rocher  que  le 
harpiste,  une  jeune  femme  élégante  aux  traits  inspirés,  ou  plutôt  une  déesse,  est 
assise  aussi,  appuyant  son  bras  sur  l'épaule  du  jeune  homme  et  de  l'autre  côté,  un 
peu  en  arrière  de  ce  groupe,  s'élève  une  colonne  surmontée  d'un  vase  en  bronze;  une 
autre  jeune  femme,  s'effaçant  à  demi  contre  cette  colonne,  semble  être  une  nymphe 
des  environs,  attirée  par  la  musique  et  venue  pour  écouter.  La  ville  de  Bethléem,  le 
dieu  de  la  montagne,  le  jeune  homme  et  la  femme  assise  ont  leur  nom  écrit  à  côté 
d'eux,  inscriptions  annonçant  que  ces  derniers,  principaux  personnages  de  la  scène  sont  : 
dAYIA  et  MEAO-ilA. 

Pour  les  détails,  comme  pour  l'ensemble,  cette  bucolique  est  entièrement  conçue  et 
exécutée  d'après  les  données  de  l'antiquité  et  du  pur  paganisme. 

La  deuxième  peinture  du  volume,  David  terrassant  le  lion  qui  commence  à  dévorer 
une  brebis,  représente  le  même  paysage,  le  même  David  dans  le  même  costume,  ayant 
la  même  cithare  posée  à  terre  et  auprès  de  lui  les  mêmes  moutons.  Parmi  les  rochers 
du  lointain  une  nymphe,  peut-être  un  dieu  de  la  montagne,  s'enfuit  effrayé  et  une  jeune 
femme,  de  noble  attitude,  semble  soutenir  David  en  posant  sa  main  sous  le  bras  droit 
du  jeune  berger.  Elle  porte  un  costume  plus  léger  que  celui  de  Melodia  une  couronne 
de  feuillage  au  lieu  de  bandeau  et  de  plus  un  nimbe  rosé  autour  de  la  tête.  Son  nom 
est  de  même  auprès  d'elle  :  c'est  la  Force,  ISXYS.  L'usage  antique  de  peindre 
les  idées  sous  la  forme  d'êtres  visibles  '  règne  dans  tout  le  cours  de  ces  différentes 
scènes.  A  la  planche  III  (David  oint  par  Samuel),  la  belle  déesse  nimbée  qui  se  place 
derrière  le  roi  d'Israél  et  le  couvre  de  sa  protection  est  IIPAOTHS,  la  Douceur.  — 
A  la  planche  IV  (combat  de  David  contre  Goliath),  du  côté  de  Goliath  se  tient 
AAAZOXEIA,  la  Jactance,  et  du  côté  de  David  ATXAMIS,  encore  la  Force,  mais  la 
force  accompagnée  d'art  et  sachant  diriger  les  coups  au  moyen  de  la  fronde,  tandis  que 
la  force  employée  contre  le  lion,  ISXVîl,  n'était  que  la  vigueur  physique. 

Les  peintures  suivantes,  comme  on  le  verra  plus  loin  dans  l'analyse  détaillée  qui 
sera  donnée  de  ce  manuscrit,  offrent  une  quantité  d'autres  exemples  de  personnalisation 
des  idées.  Il  n'en  est  probablement  pas  de  plus  ancien  que  celui  de  la  Discorde  repré- 
sentée dans  le  combat  d'Ajax  contre  Hector  où  elle  figure  debout  entre  les  deux  héros. 
La  scène  avait  été  gravée  ainsi  sur  le  fameux  coffre  de  Cypsélus  longuement  décrit 
par  Pausanias  (V,  19,  d)  ouvrage  dont  la  date  se  placerait  (Rossignol,  Des  services  que 
peut  rendre  V Archéologie ,  p.  311),  à  l'an  380  avant  l'ère  chrétienne. 

On  peut  remarquer  encore,  comme  traces  de  l'art  antique  dans  les  quatorze 
peintures  du  manuscrit  139,  les  portiques  et  les  péristyles,  mal  en  perspective  il  est  vrai, 
mais  assez  grandioses  (aux  planches  III,  V,  VI,  VIII,  XI,  XII  et  XIIII),  la  colonne  de  la 

1.  ...  Et  sicut  fréquenter  vidimus  ubi  regum  vol  fralum  [Honoriuset  Arcadius]  tabula;  pinguntur,  et  in 
(luobus  unaaimitatis  declarentur  iiisignia,  artifex  picto  femineo  habitu  post  tergum  utriusque  Concordiam 
statuit  brachiis  suis  utrumque  coniplectentem,  ita  nune...  (Discours  de  Sevérien  dans  la  cathédrale  de 
Conslantinople  en  l'an  403;  5.  Joann.  Chrysosl.  opéra). 


6  INTIïODICTION. 

planche  I,  entourée  d'une  sorte  de  cravate  ',  les  vêtements  civils  formés  de  courtes 
tuniques  et  de  longs  manteaux  élégamment  drapés,  les  costumes  militaires  portés 
par  des  soldats  casqués  et  cuirassés  à  la  grecque  ou  à  la  romaine  (surtout  aux 
planches  IV  et  IX),  enfin  quelques  meubles  comme  les  vases  ou  aiguières  de  bronze 
des  planches  I,  III  et  XIV. 

N"   -278.  —  £a;<rn/fs  des  cr«)!!/27f«  appropriés  aux  principales  fêtes  de  l'année. 

Ce  volume  en  grosse  et  belle  écriture,  exécutée  avec  une  telle  somptuosité  qu'elle  a 
donné  seulement  dix  lignes  à  la  page,  était  orné,  en  tête  d'un  grand  nombre  de  chapitres, 
de  peintures  d'une  certaine  importance.  Malheureusement  on  les  a  déchirées  ou  cou- 
pées. Au  début  du  texte,  on  a  arraché  toute  la  moitié  supérieure  de  la  première  page, 
mais  en  laissant  subsister  un  bas  de  pilastre.  Ce  sont  donc  bien  les  peintures  qu'une 
main  barbare  a  voulu  enlever,  et  dans  tout  le  volume  elle  n'en  a  laissé  subsister 
qu'une  seule,  au  f  2^0.  Le  chapitre  qui  commence  à  cet  endroit  est  précédé,  comme 
tous  les  autres  chapitres  du  volume,  d'une  décoration  en  forme  de  U,  et  figurant  par 
conséquent  une  sorte  de  portique  introduisant  au  texte;  mais  tandis  que  les  plus  riches 
ont  disparu  et  que  dans  d'autres  la  décoration  était  fort  simple,  comme  au  f"  136  par 
exemple,  où  elle  se  compose  d'un  ruban  bleu  clair  à  rainceaux  bleu  foncé  avec  une  croix 
d'or  au  centre  de  la  traverse,  le  n  du  f"  220  est  orné  à  cette  même  place,  c'est-à-dire 
au  même  endroit  central,  d'un  buste  d'ange  aux  ailes  bleues  et  au  visage  remarquable, 
non  par  sa  beauté,  mais  par  son  air  vivant.  Cette  tète  semble  l'œuvre  d'un  artiste  habi- 
tué à  travailler  d'après  nature.  C'est  un  portrait  de  jeune  homme  aux  cheveux  bouclés 
par  devant,  flottants  par  derrière  et  maintenus  sur  le  front  par  une  bandelette  blanche  ; 
son  vêtement  composé  d'un  manteau  blanc  jeté  par-dessus  une  tunique  blanche  aussi, 
qui  laisse  le  haut  de  la  poitrine  à  découvert,  rappelle  les  éphèbes  de  la  Grèce  ou  les 
jeunes  citoyens  de  Rome.  De  ses  ailes  bleues  on  n'aperçoit  que  le  sommet  et  l'on  ne  sait 
pas  comment  elles  s'attachent  aux  épaules  ;  elles  semblent  deux  ailes  ajoutées  par  le 
peintre  et  qui  seraient  comme  collées  sur  le  fond  d'un  portrait  ordinaire. 

N°  247  Suppl.  —  Les  TJwriaca  et  les  Alexipharmnca,  de  Nicandre,  petit  manuscrit 
de  48  feuillets  exéculé  au  xi"  siècle.  lia  été  l'objet  d'une  série  d'articles  publiés  par  divers 
savants,  en  1878,  dans  la  Gazette  d'Archéolorjle  que  dirigent  MM.  de  Witte  et  Lenormant. 
Ces  articles  sont  accompagnés  d'excellents  fac-similés  (en  chromolithographie)  des  plus 
remarquables  peintures,  au  nombre  d'une  dizaine,  que  le  manuscrit  renferme.  Elles  sont 
de  petite  dimension  car  le  volume  n'a  que  12  sur  13  centimètres  en  hauteur  et  largeur. 
L'artiste  les  a  exécutées  avec  une  hâte  et  une  négligence  extrêmes,  mais  elles  portent 
tous  les  caractères  d'une  pure  et  pleine  copie  de  l'antique.  La  justesse  des  formes  et 
des  mouvements  de  chaque  personnage,  lors  même  qu'il  est  à  peine  tracé;  les  costumes, 
par  exemple  la  simple  tunique  serrée  autour  des  reins  et  rattachée  à  l'épaule  chez  les 
hommes  de  basse  condition,  et  pour  les  autres  les  vêtements  élégamment  drapés;  les 
arbres  et  les  plantes  rendus  avec  une  exactitude  suffisante;  divers  détails  tels  qu'un 
temple  à  quatre  colonnes  soutenant  un  fronton  triangulaire,  un  soldat  armé  de  la  longue 
haste  et  du  bouclier  ovale,  une  amphore,  enfin  l'aspect  général  de  ces  peintures  aux 
teintes  larges,  arrêtées  d'une  main  sûre  par  des  contours  fermes  et  épais,  annoncent  dans 
celui  qui  les  a  exécutées,  ou  qui  en  a  fourni  le  premier  modèle  un  homme  à  qui  la 
grande  peinture  et  les  perfections  de  l'art  étaient  bien  connues. 

N''  2730.   —  Oppien,  Poème  sur  ta  chasse.  Manuscrit  du  xV  siècle.  Volume  décoré 

1.  C'est  un  ornement  dus  plus  usilés.  On  peut  en  voir  un  Irùs  joli  exemple  dans  l'ouvrage  de  Raoul 
Rochette  (Choix  de  ■peintures  de  Pompéi;  Paris,  Labilte,  1867,  in-fol.)  où  l'auteur  dit,  page  12,  à  propos 
d'une  peinture  de  la  maison  du  poète  tragique,  représentant  Jupiter  et  Junon  sur  le  mont  Ida  :  «  C'est 
une  montagne  où  s'élève  une  colonne  dorique...  dont  le  fût  est  ceint  d'une  bandelette  servant  à  y  sus- 
pendre deux  flûtes  et  deux  clochettes.  » 


INTRODUCTION.  7 

presque  à  chaque  page  d'une  quantité  de  figures  peintes  avec  un  talent  facile  et  ex- 
pressif, au  milieu  desquelles  on  distingue  par  intervalles  quelques  réminiscences  de 
l'anliquilé.  Ainsi  sont  divers  costumes,  tuniques  ou  manteaux  qui  ont  le  caractère  simple 
et  uni  bien  antérieur  aux  vêlements  bariolés  et  surchargés  des  byzantins.  Oppien  lui- 
même  est  représenté  en  tête  du  volume,  en  homme  rustique  à  cheveux  courts  et  barl)e 
pleine,  sans  autre  vêtement  qu'une  tunique  sans  manches  qui  descend  jusqu'aux  genoux  ; 
il  porte  sur  les  bras  un  manteau  d'étoffe  blanchâtre  soigneusement  plié. 

Au  f  7  est  peint,  le  roi  Philippe  de  Macédoine  assis  sur  son  trône,  la  couronne  en 
tête;  son  air  noble  et  simple  aussi  bien  que  son  long  manteau  drapé  conviennent  bien 
à  un  roi  de  la  Grèce  et  ne  sont  point  d'un  prince  de  Bjzance.  Citons  encore,  à  la  même 
page,  un  Bellérophon  qui  s'élance  du  sommet  des  précipices  sur  son  cheval  ailé  ;  l'ani- 
mal et  son  cavalier  se  rapprochent  beaucoui)  par  leur  pose  et  leur  mouvement  du  liellé- 
rophon  de  la  mosaïque  d'.\utun'. 

K°  1 208.  —  Six  homélies  sur  l'histoire  de  la  Vierge  par  Jacob  moine  de  Coccirobaphi  ; 
XI*  siècle.  Dans  ce  volume  un  bon  nombre  de  personnages  drapés  à  l'antique  sont  exé- 
cutés avec  une  grande  élégance,  particulièrement  dans  la  représentation  symbolique 
de  l'Église,  au  f"  3  v°;  d'autres,  qui  figurent  surtout  les  anges  ou  messagers  de  l'histoire 
sainte,  f°  21  v",  semblent  une  copie  exacte  des  esclaves  antiques;  enfin  l'on  peut  citer 
comme  méritant  une  attention  spéciale  la  troupe  des  Anges  ou  Séraphins  rangés  der- 
rière le  lit  de  repos  du  roi  Salomon.  Ce  sont  soixante  personnages  dont  on  ne  voit,  sauf 
à  ceux  du  premier  rang,  que  la  tète  seule  ;  mais  ces  soixante  tètes,  c'est-à-dire  soixante 
jeunes  visages  respirant  tous  une  expression  différente  et  tous  encadrés  de  longs  che- 
veux noirs  bouclés  retenus  sur  le  front  par  une  bandelette,  produisent  un  effet  saisis- 
sant. Ce  résultat,  savamment  obtenu  par  le  moyen  d'une  composition  d'une  naïveté 
presque  grossière,  me  parait  d'une  habileté  supérieure  à  ce  qu'imaginait  ordinairement 
l'art  byzantin,  qui  d'ailleurs  s'honorait  d'imaginer  très  peu. 

N°  79  de  Coislin.  Extraits  de  saint  Jean  Chrysostome  copiés  de  1078  à  1081.  Les 
peintures  de  ce  volume  sont  exactement  datées  parce  qu'elles  ont  été  exécutées  pour 
l'empereur  Nicéphore  Botoniate  dont  le  règne  ne  s'étendit  que  sur  ces  trois  années. 
Dans  l'une  d'elles,  où  il  est  représenté  assis  sur  sonfrône  avec  l'appareil  de  sa  puis- 
sance, deux  petites  figures  de  femme  vues  à  mi-corps  apparaissent  à  ses  cotés,  à  la 
hauteur  de  ses  épaules.  Elles  ont  la  tète  et  les  bras  nus,  une  bandelette  blanche  dans 
les  cheveux  et  toutes  deux  une  légère  tunique  en  bleu  d'azur.  Ce  sont  les  représentations 
allégoriques  de  la  Justice  et  de  la  Vérité;  celle-ci  tient  un  ijetit  flambeau  qui  ressemble 
à  un  cierge;  l'autre  a  des  balances.  C'est  une  pure  copie  de  l'antique. 
Nous  nous  bornons  à  ce  choix  d'exemples. 


ill 

INTERpr.ÉTAIION    DE   L'ANTIUIITÉ    PAR    LES   PEINTlîES   BYZANTINS 

Après  les  peintures  qui  procèdent  de  quelque  souvenir  plus  ou  moins  fugitif  de  l'art 
des  anciens  grecs,  on  doit  logiquement  donner  place  à  celles  qui  n'ont  d'antique  que  le 
nom  et  qui  sont  l'habit  donné  aux  choses  de  l'antiquité  par  l'imagination  des  artistes 
byzantins.  Dans  nos  quelques  manuscrits  (je  n'en  compte  guère  qu'une  quinzaine  four- 
nissant leur  contingent  à  cette  donnée,  savoir  les  n^^  6i,  7!),  134,  139,  alO,  22ii,  229i, 

1.  Coriime  on  peut  le  voir  dans  la  copie  de  cette  mosaïque  donnée  par  M.   Duruy  {Hist.  des  Romains, 
t.  IV,  p.  331). 


8  INTRODUCTION. 

273o,  2730,  2737,  2793,  2804,  2878,  Coislin  239  et  Suppl.  2i7),  dans  ces  manuscrits, 
on  voit  par  exemple  que  le  roi  des  Dieux,  Jupiter,  est  un  prince  bjzantin  vêtu  de  ses 
habits  d'apparat,  assis  sur  un  siège  à  coussin  vert,  entre  deux  édicules  (Coislin  239, 
f"  121).  Ce  Jupiter  montre  du  doigt  une  petite  tête  d'enfant  qui  émerge  de  sa  jambe  gauche, 
au  jarret  ;  c'est  son  fils  Bacchus  ;  ainsi  dit  la  fable  antique.  Le  dieu  Mars  (même  manuscrit) 
est  un  général  des  armées  byzantines  en  cuirasse  dorée  et  manteau  de  pourpre,  bouclier 
ovale,  longue  lance  et  casque  de  fer,  avec  des  bottines  blanches  par  dessus  des  culottes 
noires  collantes;  Vénus  (même  manuscrit)  est  une  jeune  femme  blonde  enveloppée  d'un 
peignoir  lilas  et  nageant  à  la  surface  des  eaux.  —  Une  parenthèse  est  ici  nécessaire  pour 
signaler  un  détail  relatif  à  cette  déesse.  Le  texte  est  une  homélie  de  saint  Grégoire  de 
Nazianze  sur  l'Epiphanie.  L'orateur  énumère  plusieurs  fêtes  impures  du  paganisme  afin 
de  faire  ressortir  la  pureté  des  fêtes  chrétiennes.  Les  chrétiens,  dit-il,  se  gardent  bien 
de  fêter  les  mystères  d'Aphrodite  ni  ceux  de  Phallus  et  d'Ithyphallus.  C'est  à  cet  endroit 
que  l'artiste  peint  Vénus  à  la  surface  de  l'onde,  et  il  lui  fait  tendre  les  deux  mains  vers 
un  phallus  très  naturel  et  très  bien  peint  qui  plane  dans  l'air  au-dessus  d'elle.  C'est  la 
seule  figure  pouvant  être,  à  la  rigueur,  qualifiée  d'obscène  que  j'aie  rencontrée  dans 
les  manuscrits  grecs.  —  Le  même  volume,  Coisl.  230,  nous  fait  voir  encore  Proserpine 
sous  l'apparence  d'une  femme  ordinaire  à  longue  jupe  bleue,  Tantale,  les  Corybantes, 
les  Argonautes  en  costumes  insignifiants  ou  indistincts,  les  heures  du  jour  et  de  la  nuit 
en  costume  de  princesses  byzantines,  et  la  déesse  des  mystères  sacrés,  Rhéa,  sous  la 
forme  d'une  statue  placée  au  sommet  d'une  colonne,  vêtue  d'une  draperie  écarlate  et 
soutenant  un  globe,  de  sa  main  gauche.  Dans  un  autre  manuscrit  (n°  2730,  xv'  siècle, 
î"  34)  la  déesse  Rhéa  est  représentée  demi-nue,  en  tunique  bleue  et  traînée  dans  un 
char  attelé  de  deux  lions.  Le  n»  2730  nous  donne  aussi  une  Diane,  l'arc  dans  la  main 
gauche,  le  carquois  sur  l'épaule,  avec  le  bouclier  ovale  et  la  cuirasse  des  guerriers 
byzantins;  puis  Atalanle,  également  armée  d'un  arc  et  vêtue  d'une  longue  robe  rose  à 
parements  d'or  qui  descend  jusqu'à  ses  pieds  chaussés  de  bottines  rouges;  l'Amour  tout 
nu,  tirant  aussi  de  l'arc  ;  Médée  en  dame  grecque  habillée  d'une  longue  robe  verte  à 
ceinture  écarlate  et  coiffée  d'un  turban  blanc;  enfin  un  grand  nombre  d'autres  person- 
nages divins  ou  héroïques,  mais  généralement  exécutés  d'une  manière  lâche  et  sans 
caractère  :  Castor,  Pollux,  Orphée,  Orion,  Persée,  Philomèle,  Phinée,  Méléagre,  Thésée, 
Ménélas,  et  comme  figure  allégorique,  la  Haine,  représentée  par  un  homme  tenant  une 
lance  dans  la  main  droite  et  un  couteau  dans  la  main  gauche. 

Je  puis  mentionner  encore  un  grossier  dessin  d'Oreste  (n"  2733,  xiv°  siècle),  Hécube 
et  son  gendre  Polymestor,  deux  personnages  d'Euripide  dessinés  par  une  main  grecque 
du  XV'  siècle  (n°  2793),  des  bergers  de  Théocrite  (n°  2832),  une  série  de  masques  de  la 
tragédie  antique  (n"  2804,  xv=  siècle),  quelques  figures  de  Chimère  (n"=  04,  333,  1208)  et 
de  Satyres  (n°  2037)  ;  enfin  d'informes  représentations  de  la  belle  Hélène,  d'Achille  et 
d'Hector  dont  l'extrême  barbarie  s'explique  par  la  raison  qu'elles  se  trouvent  dans  un 
manuscrit  exécuté  sous  l'influence  occidentale  et  gothique,  savoir  un  exemplaire  des 
Histoires  de  Troye  par  Benoît  de  Sainte-Maure  (n"  2878). 

11  est  bien  entendu  que  dans  cette  revue  je  m'arrête  à  la  chute  de  l'empire  Grec, 
et  n'entre  pas  dans  l'examen  de  nos  manuscrits  grecs  de  la  Renaissance  exécutés  en 
pays  latin. 

IV 

SCÈNES   RELIGIEUSES 

Presque  toute  la  peinture  byzantine  à  nous  connue  par  les  manuscrits,  consiste 
dans  l'interprétation  donnée  par  les  maîtres  de  cette  école  à  des  textes  de  l'Ancien  et 


INTROUIXTION.  'J 

du  Nouveau  Testament.  Souvent  elles  sont  véritablement  belles  et  très  aisément  compa- 
rables aux  meilleurs  ouvrages  des  peintres  modernes  ;  et  en  observant  que  malgré  le 
petit  nombre  des  manuscrits  que  nous  possédons,  on  trouve  certaines  de  ces  scènes 
reproduites  presque  identiquement  dans  plusieurs  d'entre  eux,  on  ne  peut  se  refuser  à 
croire  que  les  miniaturistes  ne  nous  donnent  que  des  imitations  de  tableaux  célèbres  qui 
décoraient  les  plus  anciennes  églises  chrétiennes  ou  les  palais  de  l'empire  de  Byzance. 
C'est  surtout  dans  les  représentations  bibliques  que  les  manuscrits  grecs  nous  offrent 
les  plus  remarquables  exemples  de  ce  qu'il  est  parfois  très  permis  d'appeler,  quelle 
que  soit  l'exiguïté  du  cadre,  des  échantillons  de  grande  peinture.  J'en  ai  déjà  cité 
quelques-unes  des  plus  belles,  en  indiquant  ci-dessus  celles  oii  l'auteur  s'est  inspiré 
des  souvenirs  de  l'antiquité  païenne  :  telles  sont  la  Transfiguration  et  le  l'assagc  de  la 
mer  Rouge.  On  peut  y  ajouter,  pour  se  borner  aux  meilleures  do  celles  qui  sont  plus 
exclusivement  chrétiennes,  les  suivantes  : 

La  représentation  symbolique  de  l'église  de  Jésus-Christ.  —  Trois  manuscrits  nous 
la  donnent  sous  trois  formes  différentes,  toutes  trois  fort  belles,  savoir  :  Le  manuscrit 
Coislin  n"  239,  f"  (i  (xu' siècle);  n''  o43,  f"  31  (xii'  siècle)  elle  n°  1208,  f°  3  (xi«  siècle). 
Dans  le  premier  c'est  une  petite  scène  ayant  à  peine  o  centimètres  de  largeur  sur  0  de 
hauteur;  elle  représente  un  groupe  divin  qui  plane  au-dessus  de  la  terre,  sur  laquelle 
on  voit  le  Buisson  ardent  brûler  au  milieu  d'une  verte  campagne;  le  groupe  est  com- 
posé d'un  Christ  assis,  tout  jeune,  presque  enfant,  au  centre  d'une  ellipse  d'azur;  il 
est  enveloppé  d'une  longue  toge  rose  à  bordure  de  pourpre  et  lève  la  main  droite  en 
parlant  pour  enseigner  le  monde;  deux  anges  voltigent  derrière  lui  et  deux  archanges 
armés  d'une  sorte  de  sceptre  se  tiennent  debout  comme  des  gardes  à  ses  côtés.  C'est 
une  peinture  exquise.  Il  en  est  de  même  de  la  deuxième  (n'  oiS)  qui  est  à  peu  près  de 
la  même  dimension  :  elle  représente  une  jeune  vierge  derrière  laquelle  se  presse  la 
foule  et  qui  offre  au  Christ  l'index  de  sa  main  droite  pour  recevoir  de  lui  l'anneau  nuptial. 

La  troisième,  que  l'on  peut  qualifier  de  grande  peinture"  et  pour  sa  perfection  et 
pour  sa  dimension,  présente  la  coupe  verticale  d'un  vaisseau  divisé  par  quatre  colonnes, 
c'est-à-dire  par  quatre  rangées  de  colonnes  dont  les  quatre  premières  sont  les  seules 
visibles,  en  trois  nefs,  une  large  entre  deux  moindres.  Dans  les  deux  nefs  latérales 
sont  Jérémie  et  David,  tandis  que  dans  la  grand'nef  se  presse  une  foule  d'hommes  et  de 
femmes  ;  tous  lèvent  la  tète  el  les  mains  vers  la  voûte,  que  deux  anges  planant  au-dessus 
de  l'assemblée  leur  montrent  du  doigt.  A  cette  voûte  est  le  Christ  assis  comme  tout  à 
l'heure  au  centre  d'une  ellipse  dazur  que  quatre  anges  soutiennent  de  leurs  mains  dans 
les  airs.  Pardessus  ce  monde,  s'élèvent  plusieurs  étages  de  bâtiments  terminés  à  leurs 
sommets  par  cinq  coupoles  qui  font  comprendre  combien  l'Église  chrétienne  est  un 
immense  édifice.  Parmi  ces  constructions  superposées  une  chambre  est  ouverte,  c'est 
une  «  chambre  haute  »,  conformément  à  la  parole  des  Actes  des  apôtres,  formant  un 
intérieur  en  hémicycle  où  sont  rangés  les  douze  disciples  du  Seigneur  réunis  dans  leur 
assemblée  de  la  Pentecôte.  Les  douze  petits  personnages  assis  autour  d'une  table  sont 
très  distincts  et  très  animés  quoique  le  diamètre  de  l'hémicycle  n'ait  pas  plus  de 
li  millimètres. 

La  même  scène  de  la  Pentecôte  se  trouve  encore  dans  trois  manuscrits  du  xii'  siècle, 
savoir  :  N»  Coislin  ooO,  f»  37,  le  n"  239,  C  28,  et  Suppl.  n"  27,  f»  38.  Elle  y  forme  à  elle 
seule  le  sujet  d'un  tableau,  fort  semblable  au  précédent.  Dans  tous  les  trois,  l'assem- 
blée des  apôtres  est  assise  comme  tout  à  l'heure  sur  un  banc  circulaire  rappelant  très 
bien  une  rangée  de  stalles  qui  garniraient  dans  une  église  le  fond  de  l'abside.  Chez  tous 
les  trois  aussi,  on  voit,  dans  l'espace  resté  libre  au  centre  de  l'assemblée,  deux  hommes 
debout  qui  conversent  ensemble  avec  vivacité  et  agitent  leurs  bras  comme  s'ils 
disputaient. 


10  INTRODUCTION. 

Dans  Coisl.  23'J  et  Sui>pl.  il  ce  sont  deux  nègres  richement  vêtus  ;  dans  ooO  ce  ne 
sont  point  des  nègres  mais  de  hauts  personnages,  car  l'un  d'eux  porte  un  diadème  sur  la 
tète. 

L'explication  de  ceci  nous  parait  se  trouver  dans  le  §  viii  du  discours  de  saint  Gré- 
goire de  Nazianze  auquel  cette  peinture  est  jointe.  Le  discours  a  pour  objet  la  fête  de  la 
Pentecôte  et  le  g  vni  est  un  passage  où  l'orateur  combat  avec  énergie  l'hérésie  de 
Macédonius.  Les  deux  personnages  étaient  donc  très  probablement,  dans  une  peinture 
primitive,  le  saint  évêque  et  l'hérésiarque;  il  peut  être  arrivé  que  plus  tard  d'autres 
peintres  ignorant  la  signification  de  la  scène  aient  fait  des  deux  personnages  de  simples 
serviteurs  des  apôtres  car  c'est  ce  que  signifie,  à  ce  qu'il  semble,  leur  transformation 
en  nègres  ;  d'autres  enfin,  comme  le  peintre  du  n°  1208,  ont  copié  la  scène  sans  y  mettre 
les  deux  controversistes  dont  ils  n'avaient  aucun  besoin.  Il  eut  été  difficile  de  les 
admettre  dans  la  chambre  haute  du  ms  1208,  celle  qui  compte  environ  1  i  millimètres 
d'étendue.  Dans  les  n"  Coisl.  239  et  Suppl.  27  la  peinture  forme  du  moins  un  carré  de 
i>  à  6  centimètres  de  côté. 

La  Sainte  Famille  est  encore  un  de  ces  sujets  d'importance  qu'on  rencontre  souvent 
et  qui  montrent  par  la  manière  uniforme  dont  ils  sont  traités  que  les  miniaturistes  s'en 
réfèrent  par  le  souvenir  à  un  modèle  célèbre  qui  avait  été  dès  longtemps  consacré  par 
l'admiration  publique. 

Nous  en  avons  dans  les  manuscrits  cinq  principaux  spécimens  :  K"  74,  f°'  3,  4 
(si  siècle);  n°  7o,f"=  3,4  ;n''  S43,  f  llCjn-baO,  f  83  (xn"  siècle)  ;  n"  ^'t,  f»  13  (xin=  siècle). 

Ils  donnent  ordinairement  les  dispositions  suivantes  :  La  Vierge-mère  repose 
étendue  sur  un  lit  ou  sur  un  coussin  qui  garnit  le  creux  d'un  rocher;  elle  a  le  haut 
du  corps  enveloppé  d'une  pièce  d'étoffe  épaisse,  à  la  l'ois  voile  et  manteau,  habituelle- 
ment de  couleur  noire,  sévère  et  disgracieux  vêtement  consacré  de  la  Marie  byzantine. 
Auprès  d'elle  est  son  enfant,  couché  dans  une  sorte  d'auge,  derrière  on  voit  le  bœuf  et 
l'àne;  sur  le  devant  s'approchent  les  trois  mages,  leurs  offrandes  en  main,  dans  le  fond 
les  bergers  et  les  anges;  enfin,  au  premier  plan  Joseph  assis,  le  menton  appuyé  dans  la 
main  comme  un  homme  absorbé  dans  une  méditation  profonde,  pendant  que  des  servi- 
teurs lavent  dans  un  bain,  sous  ses  yeux,  un  duplicata  de  l'enfant.  Celte  scène  était  si 
répandue  qu'elle  a  passé  à  d'autres  légendes  et  d'autres  pays.  On  retrouve,  dans  le 
manuscrit  n°  1 128,  f"  12  (xiii'  siècle), la  Vierge  couchée,  le  bain  de  l'enfant  et  les  servi- 
teurs, servant  à  peindre  la  naissance  de  Josaphat,  fils  du  roi  Abner,  légende  Boud- 
dhique. 

Le  baptême  de  Jésus  est  aussi  une  grande  scène  répétée  souvent  dans  les  manus- 
crits grecs  et  vraisemblablement  en  conformité  d'un  ancien  modèle. 

On  la  trouve  quatre  fois  la  même,  dans  les  n""  533,  f°  io4(si'  siècle);  o43,  f'  197 
(xii'^  siècle)  ;  baO,  f"  lo3  (xn'=  siècle)  et  aussi  dans  le  manuscrit  grec  n°  19  de  la  biblio- 
thèque de  Genève.  C'est  dans  le  premier  qu'elle  est  exécutée  avec  le  plus  de  talent.  Elle 
représente  le  Christ  debout  vu  de  face,  entièrement  nu,  au  milieu  du  Jourdain,  les  pieds 
baignant  dans  l'eau  bleue  du  fleuve;  les  deux  rives  de  celui-ci  sont  garnies  de  rochers 
abruptes  et  son  lit  est  assez  resserré  en  cet  endroit  (mais  cela  n'empêche  pas  le  ridicule 
de  cette  perspective)  pour  que  Jean  placé  sur  le  bord  puisse  poser  la  main  sur  la  tète 
de  Jésus.  Sur  l'autre  rive,  à  l'opposite  de  Jean  Baptiste,  sont  deux  anges,  quelquefois 
trois,  humblement  inclinés  et  tendant  en  avant  leurs  deux  m^ins  enveloppées  de  voiles, 
soit  pour  essuyer  le  corps  du  Seigneur,  soit  pour  compléter  en  se  conformant  à  un 
usage  traditionnel  de  l'Orient,  l'attitude  du  respect.  Dans  le  courant  du  fleuve,  entre 
Jésus  et  saint  Jean,  est  une  petite  croix  montée  sur  un  socle  cubique  et  fichée  en  terre, 
sous  l'eau,  à  proximité  de  la  rive;  c'est  un  détail  particulier  au  manuscrit  n"  533;  le 
dessinateur  a  remplacé  ainsi  par  cet  accessoire  tout  chrétien  un  accessoire  usuel  dans 


INTRODUCTION.  11 

l'art  païen,  et  qui  figure  dans  les  autres  manuscrits  représentant  le  baptême  de  Jésus; 
cette  petite  croix  y  tient  la  place  de  la  personne  même  du  fleuve  Jourdain  que  les  autres 
manuscrits  représentent  assis  parmi  les  rocs  dispersés  sur  la  rive. 

On  pourrait  poursuivre  cette  revue  bien  plus  loin  ;  mais  ce  serait  faire  presque  en 
entier  le  dénombrement  de  ce  que  contiennent  nos  manuscrits  que  de  vouloir  signaler 
toutes  celles  de  leurs  peintures  qu'ont  inspirées  les  Livres  saints. 


SCENES   NON    RELIGIEUSES 

Il  en  est  très  différemment  des  scènes  qui  ne  sont  pas  spécialement  religieuses  et 
n'ont  pas  le  caractère  quasi  divin  qu'offraient  toutes  les  émanations  directes  de  la  Bible  ; 
celles-là  sont  rares.  En  voici  les  principaux  exemples  que  nous  ayons  trouvés. 

11  a  été  question  tout  à  l'heure  de  l'hérésie  de  Macédonius  qui  troubla  l'Orient  pen- 
dant la  seconde  moitié  du  iv''  siècle.  Elle  fut  condamnée  solennellement  dans  un  concile 
assemblé  en  l'an  360  à  Constantinople.  Nous  avons  dans  le  manuscrit  olO,  f  lob 
(ix'  siècle)  une  belle  peinture  de  la  séance  où  fut  prononcée  cette  condamnation.  A  l'ex- 
trémité d'une  vaste  salle  entre  deux  groupes  d'architecture  qui  ressemblent  à  deux  arcs 
de  triomphe  en  marbre  rose,  s'élève  un  trône  d'or  drapé  de  pourpre  sur  lequel  un  grand 
volume  in-folio  est  posé,  tout  ouvert.  C'est  la  Bible,  dont  la  majesté  préside  l'assemblée. 
A  gauche  de  la  lîible  et  au-dessous,  est  assis  l'empereur  Théodose,  vêtu  de  ses  habits 
et  ornements  impériaux;  auprès  de  l'empereur  ou  derrière  lui  siègent  une  quinzaine  de 
prélats  en  habits  pontificaux;  et  en  face,  de  l'autre  coté  du  trône,  siège  un  groupe  sem- 
blable. Au-dessous  de  ce  deuxième  groupe,  tout  à  fait  dans  l'angle  inférieur  de  la  page, 
est  un  homme  en  robe  bleue  et  manteau  rouge,  un  genou  en  terre,  dans  l'attitude  de  la 
crainte,  regardant  un  bloc  carré  en  pierre  qui  se  dresse  au  milieu  de  la  salle  et  sur 
lequel  est  posé  un  livre  entre  deux  volumina.  C'est  Macédonius  (son  nom  est  inscrit  à 
côté)  et  ce  sont  ses  ouvrages.  Malheureusement  cette  belle  et  curieuse  page  est  dété- 
riorée par  l'éraillement  des  couleurs,  outre  qu'elle  a  été  déchirée  par  le  bas. 

Une  scène  analogue,  mais  beaucoup  plus  moderne,  se  trouve  dans  un  manuscrit 
de  la  fin  du  xiv'  siècle  qui  représente  (c'est  le  n°  1242)  l'empereur  Jean  Cantacuzéne  au 
milieu  de  ses  principaux  courtisans.  Ce  sont,  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  quatre  évoques, 
puis  à  la  suite  une  quinzaine  de  religieux  tous  en  robes  et  en  capuchons  noirs,  derrière 
et  debout  une  dizaine  de  généraux  et  cinq  ou  six  liants  fonctionnaires  civils  ;  l'assemblée 
est  rangée  en  hémicycle,  l'empereur  au  fond,  assis  sur  son  trône,  dans  tout  l'appareil 
souverain,  la  couronne  en  tète,  le  sceptre  dans  la  main  droite  et  dans  la  gauche  un 
rouleau  de  parchemin  pourpré.  Cette  belle  scène,  très  vivante,  est  une  grande  peinture 
de  19  centimètres  de  large  sur  24  de  haut.  Une  très  petite  au  contraire,  d'environ  4  cen- 
timètres carrés,  et  d'une  perfection  charmante,  représente  aussi  une  assemblée,  mais 
exclusivement  composée  d'évéques,  dont  on  peut  compter  près  d'une  vingtaine.  On  ne 
peut  pas  peindre  de  visages  d'une  plus  grande  et  plus  austère  beauté.  Cette  scène  est 
faite  pour  orner  le  discours  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  intitulé  :  «  Dernier  adieu  à 
130  évêques.  »  Elle  est  au  f°  182  du  manuscrit  Coislin  n"  239. 

Quelques  peintures  représentent  des  combats,  mais  beaucoup  moins  importantes 
que  la  scène  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  qui  peint  le  désastre  de  Pharaon.  Il  y  en  a 
deux  dans  le  manuscrit  n"  blO  aux  f°'  409  et  424.  A  ce  dernier  endroit,  Josué  à  la  tète 
de  deux  bandes  de  soldats  qui  sonnent  de  la  trompette  fait  tomber  les  murs  de  Jéricho 


)■>  iMnonrcTiON. 

et  plus  bas  la  cavalerie  Israélite  consomme  la  destruction  des  Amalécites  pendant  que 
Moïse  tient  ses  bras  levés  au  ciel  :  c'est  un  morceau  où  M.  Waagen  a  trouvé  des  parties 
à  comparer  avec  l'attitude  des  guerriers  antiques.  Au  1"  411  est  la  mort  de  l'empereur 
Julien  qui  git  à  terre,  renversé  de  son  cheval  <iui  s'enfuit  au  galop,  et  qu'un  cavalier 
ennemi  vient  transpercer  de  sa  lance. 

Les  scènes  de  chasse  sont  assez  nombreuses.  On  a  la  chasse  avec  le  faucon  (n"  Ci, 
f°  b),  avec  la  panthère  {ibid.,  6),  avec  le  miroir  (n°  333,  f°  34),  la  chasse  à  la  bête  féroce 
(n°  2736.  f°  37),  la  chasse  au  lièvre  {ihid.,  40),  la  chasse  à  la  fouine  (Suppl.  n"  247, 
f°  21);  divers  sujets  de  chasse  se  trouvent  dans  les  initiales  du  manuscrit  n°  1208  elles 
n"  2730  et  2737  y  sont  consacrés  tout  entiers.  Le  manuscrit  2730  ,  qui  est  du 
xv"  siècle,  offre  entre  autres  une  scène  charmante  qu'on  pourrait  appeler  :  Le  départ 
d'un  seigneur  Byzantin  pour  la  chasse.  Ce  sont  trois  serviteurs  munis  d'armes  et 
d'engins  divers,  trois  jeunes  gens  à  physionomie  moscovite,  qui  s'élancent  en  avant 
emmenant  deux  chiens  avec  eux;  le  maître  les  suit,  l'arc  en  main,  le  carquois  sur 
l'épaule,  vêtu  presque  aussi  simplement  que  ses  hommes  (d'une  tunique  légère,  de  pan- 
talons collants  et  de  hautes  guêtres),  mais  en  qui  l'air  de  commandemeat,  la  beauté  du 
visage,  la  barbe  et  les  longs  cheveux  noirs  soigneusement  bouclés  dénotent  un  hellène 
de  fine  et  haute  race. 

On  peut  citer  aussi  d'autres  scènes  se  passant  en  plein  air  et  ayant  le  caractère 
public,  mais  plus  tranquilles  :  par  exemple  celle  où  un  saint  évèque,  accompagné  de 
deux  assistants  distribue  des  aumônes  ;'i  deux  troupes,  l'une  de  mendiants,  l'autre  d'in- 
firmes (n"  oliO,  f"  2.i7);  et  une  scène  de  funérailles,  au  manuscrit  n°  olO,  f°  43,  où  l'on 
voit  le  corps  du  défunt  tout  habillé,  reposant  sur  un  lit  en  bois  doré  que  quatre  porteurs 
soutieinient  sur  leurs  épaules;  devant  eux,  marche  un  prêtre  tenant  l'encensoir  dans  la 
main  droite,  la  boîte  à  encens  dans  la  main  gauche,  puis  derrière  ce  cortège,  qui  se 
dirige  vers  le  grand  portail  d'une  église,  un  vieillard  à  barbe  blanche  suit  en  séchant 
ses  larmes  avec  le  pan  de  son  manteau  et  après  lui  viennent  deux  femmes  qui  s'avancent 
en  levant  les  yeux  vers  le  ciel. 

Une  autre  scène  encore,  des  plus  remarquables,  et  qui  aurait  dii  être  citée  plus 
haut,  au  chapitre  des  souvenirs  de  l'antiquité  ou  au  chapitre  des  peintures  religieuses, 
mais  qui  peut  aussi  avoir  place  ici  à  l'occasion  des  actes  de  l'autorité  impériale, 
est  celle  qui  représente  un  autel  payen  surmonté  de  statues  du  paganisme  (n°  310, 
f°  374),  où  Julien  accompagné  de  plusieurs  de  ses  offlciers,  vient  assister  au  sacrifice 
de  deux  taureaux  qu'un  victîmaire  abat  au  pied  de  l'autel  et  livre  aux  flammes. 


PAYSAGE,  ARCHITECTURE,  TR.WAIL  DES  CHAMPS-,  ANIMAUX 

Le  paysage  et  l'architecture  peuvent  être  déclarés  comme  n'existant  point  dans  les 
manuscrits  grecs  de  Paris.  Je  n'ai  pas  trouvé  une  seule  peinture,  un  seul  dessin  de  l'une 
ni  de  l'autre  de  ces  deux  catégories  qui  méritât  d'être  mentionné  ne  fût-ce  que  comme 
un  peu  estimable.  Autant  le  miniaturiste  byzantin  excelle  à  rendre  par  un  dessin  gra- 
cieux, par  les  plus  harmonieuses  et  les  plus  riches  couleurs,  son  patron  conventionnel 
d'une  travée  d'église  formant  un  ou  plusieurs  arcs  supportés  par  deux  colonnes  et  les 
variations  infinies  d'une  flore  de  pure  fantaisie,  autant  il  semble  avoir  été  incapable  de 
voir  ou  du  moins  de  reproduire  ce  qu'il  avait  sous  les  yeux.  Ce  qui  n'existe  que  dans 
l'imagination  lui  apparaît  plein  d'éclat  et  il  n'entrevoit  la  réalité  tangible  qu'au  milieu 
du  brouillard.  Dans  les  plus  belles  pages  que  j'ai  vantées  au  cours  des  chapitres  précé- 


IMKODLCTIOX.  13 

dents,  il  n'a  pas  été  question  de  paysage  parce  qu'il  n'eu  valait  pas  la  peine.  Ainsi,  dans 
ce  beau  manuscrit  si  pompéien,  le  n°  I3'J,  on  aperçoit  souvent  de  la  verdure,  mais  tirée 
d'une  nature  qui  n'existe  nulle  part  :  les  arbres  sont  des  plaques  vertes  festonnées  sur 
leurs  bords  et  relevées  de  blanc  jaunâtre  ou  de  blanc  pur,  tout  crûment  ;  les  branchages 
sont  des  filaments  noirs;  les  buissons  de  petits  bouquets  posés  l'un  à  côté  de  l'autre  ; 
dans  les  diverses  représentations  du  baptême  de  Jésus  ,et  dans  la  belle  planche  de  la 
Transfiguration  (n"  I2i2)  les  rochers  sont  fantastiquement  amoncelés;  il  n'y  a  que  des 
scènes  sans  paysage  dans  le  beau  manuscrit  n°  310,  mais  on  y  trouve  au  f°  7  8,  à  l'occa- 
sion d'un  discours  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  sur  les  désastres  causés  par  la  grêle, 
des  champs  et  des  bois  frappés  par  le  fléau  et  où  la  grêle  est  représentée  par  de  grosses 
boules  blanches  arrangées  symétriquement  en  quinconce;  dans  le  manuscrit  n"  273G 
sur  la  chasse,  on  voit  dans  les  lointains  quelques  arbres  assez  reconnaissables  et  dans 
le  manuscrit  de  Nicandre  (suppl.  2i7)  sont  quelques  arbustes  et  buissons  très  négli- 
gemment tracés  mais  par  une  main  qui  eût  été  capable  d'exécuter  convenablement  ce 
travail.  Presque  jamais  non  plus,  dans  aucune  scène,  il  n'y  a  d'ombre  portée. 

Dans  les  mômes  volumes  et  dans  beaucoup  d'autres  se  présentent  des  bâtiments 
somptueux  et  d'un  aspect  monumental,  mais  les  plus  beaux  comme  les  plus  humbles 
sont  invariablement  tracés  avec  l'ignorance  la  plus  absolue  des  lois  de  la  perspective. 
Citons  seulement  dans  le  n°  olO,  au  f"  332,  un  édifice  à  trois  corps,  un  corps  très  élevé 
flanqué  de  deux  petits,  tous  trois  se  terminant  à  leur  extrémité  par  un  renflement  hémi- 
sphérique, ce  qui  semble  la  représentation  de  quelque  église  chrétienne  primitive  vue  du 
côté  de  l'abside. 

Les  manuscrits  latins,  dans  leur  catégorie  des  livres  d'heures,  oIVrent  très  souvent 
une  série  de  miniatures  qui  accompagnent  le  calendrier  placé  en  tête  du  volume  et  qui 
représentent  les  travaux  les  plus  usuels  de  chaque  mois  de  l'année.  En  réunissant  et  en 
combinant  ces  petits  tableaux,  on  formerait  un  musée  des  plus  abondants  et  des  plus 
exacts  de  la  vie  agricole  dans  les  contrées  de  l'occident.  C'est  d'ailleurs  un  motif  qui 
avait  été  traité  souvent  dans  l'antiquité,  car  nous  en  possédons  encore  des  échantillons 
en  marbre  comme  le  zodiaque  du  musée  de  Naples  et  en  peinture  comme  le  calendrier 
de  Constantin  au  Vatican.  Cependant  nos  manuscrits  grecs  ne  présentent  pas  la  moindre 
trace  de  quelque  chose  de  semblable.  Aussi  n'est-ce  pour  ainsi  dire  que  par  hasard  qu'on 
rencontre  çà  et  là  :  Le  laboureur  et  sa  charrue  (n°'  533,  f  34  ;  134,  f""  22,  36  ;  2736, 
f°  21;  Coisl.  239,  f"  26)  ;  la  moisson  (133,  f"  164;  2736,  f  13);  les  semailles  (806,  f"  67); 
le  vendangeur,  tout  nu  dans  un  baquet  où  il  presse  les  raisins  avec  ses  pieds  et  avec  un 
pilon  qu'il  tient  à  deux  mains  (Suppl.  247,  f°  3);  la  taille  des  arbres  (333,  f°  34); 
l'élevage  des  abeilles  (SuiipL  247,  f»  26;  2736,  f°  34);  la  fabrication  du  fromage  (2736, 
f  34);  un  pigeonnier  d'une  élégance  toute  moderne  (2736,  f'  10  et  2737),  enfin  les 
instruments  aratoires  :  faucille,  faux,  hotte,  hoyau,  joug,  fourche,  plantoir,  etc.  qu'on 
trouve  disséminés  de  divers  côtés. 

Les  animaux  sont  très  nombreux.  On  en  compte  près  de  soixante  espèces  diffé- 
rentes {voy.  la  Table),  depuis  l'agneau  jusqu'au  zèbre.  Je  n'en  ai  trouvé  aucun  qui  soit 
exécuté  avec  autant  de  grossièreté  que  dans  nos  manuscrits  gothiques,  ni  aucun  non 
plus  qui  le  soit  avec  autant  de  perfection  que  dans  nos  manuscrits  occidentaux  de  la 
seconde  moitié  du  xV  siècle.  Mais  on  reconnaît  des  talents  certains  et  formés  par  de 
sérieuses  études,  par  exemple  dans  le  formidable  lion  que  David  étrangle  de  ses  mains 
(ms  n°  139,  f  2),  dans  les  chevaux  qui  piaffent  à  demi  sous  la  mer,  en  s'efforçant  de 
tirer  le  char  de  Pharaon  (n"'  139,  310),  dans  les  chiens  de  chasse  de  ce  jeune  seigneur 
grec  du  manuscrit  2736  (f"  3.  r°),dans  le  renard  qui,  au  même  manuscrit  (f"  10),  guette 
les  jolis  pigeons  perchés  sur  le  colombier;  dans  bien  d'autres  encore.  11  y  a  même  un  de 
nos  manuscrits  grecs  à  qui  peut-être  appartient  la  première  place  entre  tous,  sans   en 


U  INTRODUCTION. 

excepter  les  manuscrits  français  et  italiens  du  xV  siècle,  pour  la  peinture  d'animaux. 
C'est  l'évangéliaire  n"  6i,  remarquable  par  la  justesse  avec  laquelle  y  sont  rendus  de 
grands  animaux,  surtout  des  chevaux,  ces  êtres  tout  composés  de  lignes  harmonieuses 
exprimant  la  force  unie  à  la  souplesse  et  qui  n'a  jamais  été  traitée  que  médiocrement 
et  un  peu  massivement  aussi  bien  par  nos  artistes  de  la  Renaissance  que  par  les 
Romains,  tandis  que  les  anciens  Grecs  y  excellaient. 

En  tète  de  ce  volume,  se  trouve  une  concordance  des  évangiles,  inscrite  sur  dix 
pages,  c'est-à-dire  sur  dix  tableaux  consécutifs  formant  chacun  une  sorte  d'arcade  dont 
le  sommet,  lequel  occupe  tout  le  tiers  supérieur  de  la  page,  est  couvert  de  la  plus  gra- 
cieuse et  de  la  plus  brillante  décoration.  Au-dessus  de  l'arcade,  dans  la  marge  du  haut, 
règne  une  série  de  sujets  peints  de  main  de  maitre  et  que  voici  :  deux  griffons  ou  chi- 
mères; un  cheval  gris  pommelé  trottant;  une  jument  allaitant  son  poulain;  un  esclave 
nu,  son  cabas  à  la  main,  faisant  boire  un  éléphant  et  un  dromadaire;  deux  autres 
esclaves,  dont  l'un  nègre,  faisant  abreuver  deux  taureaux  et  un  cheval  sellé;  un  chas- 
seur avec  casque  et  carquois,  l'épcrvier  au  poing,  et  tenant  un  lièvre  par  les  oreilles; 
lin  autre  chasseur  lançant  une  panthère  contre  un  daim  et  sa  biche  qui  s'enfuient.  On 
ne  saurait  mieux  clore  ce  paragraplie  que  par  un  tel  spécimen  de  la  peinture  d'animaux 
chez  les  Bvzantins. 


YII 

NTÉRlEUnS,   MEUBLES 

Si  les  manuscrits  byzantins  ne  donnent  qu'une  idée  incorrecte  ou  insaisissable  de 
l'extérieur  des  édifices,  ils  ne  nous  font  pas  mieux  voir  les  intérieurs  et  les  scènes  d'in- 
lériour.  Il  y  en  a  un  grand  nombre,  par  exemple  dans  les  histoires  de  Jésus  et  de  la 
^'icri;o.  A  côté  des  personnages  ou  derrière  eux  un  pan  de  mur  surmonté  de  quelque 
moulure,  une  ou  plusieurs  colonnes,  quelque  rideau  pendant  ou  relevé  faisant  l'office 
de  porte  ouverte  ou  fermée  ;  c'est  tout  ce  qu'on  distingue.  Comme  meubles  on  aperçoit 
quelques  sièges ,  quelques  tables ,  quelques  lits  ,  mais  jamais  un  seul  dessiné 
pour  lui-même  et  bien  visiblement;  c'est  toujours  l'accessoire,  négligé  et  sacrifié,  d'un 
personnage  assis,  attablé  ou  alité.  Nous  devons  seulement  faire  une  exception  pour  le 
trône  impérial,  ou  divin,  fréquemment  peint  dans  sa  magnificence,  avec  un  soin  qui 
sent  le  respect.  Quant  aux  scènes  de  la  vie  intérieure  il  ne  s'en  trouve  guère  qu'une  qui 
soit  assez  fréquemment  et  assez  bien  représentée  :  c'est  le  repas.  Le  manuscrit  n°  olO, 
au  f"  106,  peint  le  repas  de  Jésus  chez  le  pharisien  Simon.  Quatre  convives  sont  assis 
avec  le  Seigneur  autour  d'une  table  sur  laquelle  on  ne  voit  à  peu  près  rien,  si  ce  n'est 
un  poisson;  un  petit  être  féminin  d'une  taille  toute  exiguë  qui  exprime  son  infirmité 
morale,  car  c'est  la  femme  pécheresse,  essuie  les  pieds  de  Jésus  avec  ses  cheveux. 

Dans  le  n"  o4,  f  80,  se  trouve  un  repas  d'hommes,  celui  de  la  parabole  racontée 
au  chapitre  xxiide  saint  Mathieu  et,  dans  le  manuscrit  n°923,  f°  391,  le  repas  du  riche, 
deux  peintures  grossières  dont  il  n'y  a  rien  à  tirer;  mais  il  y  en  a  une  charmante  au 
manuscrit  n°  11 28  (xiV  siècle),  f°  68.  C'est  à  l'occasion  d'un  passage  où  saint  Barlaam 
insinue  à  son  disciple  la  doctrine  favorite  du  christianisme  inventée  par  les  moines  de 
l'Orient,  la  haine  du  monde.  «  Les  serviteurs  d'un  si  empesté,  d'un  si  cruel  maître,  dit 
ce  texte,  n'aspirent  qu'aux  biens  présents;  ils  ne  pensent  en  aucune  manière  aux  biens 
futurs  et  s'adonnent  sans  cesse  aux  voluptés  corporelles,  laissant  leurs  âmes  se  con- 
sumer de  faim  et  s'amasser  des  maux  sans  nombre  pour  l'avenir.  " 

Sous  CCS  paroles  un  artiste  de  talent  a  peint  les  malheureux  qui  sont  l'objet  des 


INTRODIT.ÎION.  15 

lamentations  du  saint.  Ce  sont  trois  hommes  jeunes  et  richement  vêtus  assis  autour 
d'une  table  ronde  et  ayant  avec  eux,  assise,  comme  quatrième  convive,  une  très  jolie 
jeune  femme,  habillée  d'une  robe  rouge  et  or,  très  montante,  coiffée  d'un  bonnet  d'or  à 
ruban  rouge  et  laissant  flotter  de  beaux  cheveux  noirs  épars  sur  ses  épaules  ;  la  table 
est  couverte  d'une  nappe  blanche  dont  les  pans  tombant  jusqu'à  terre  sont  en  étoffe  verte 
bordée  d'or;  elle  n'est  servie  que  de  fruits  et  de  gâteaux,  avec  un  seul  plat  au  milieu  (un 
bassin  d'or),  une  seule  petite  tasse  et  une  abondante  jonchée  de  feuilles  et  de  bran- 
chages verts.  Un  adolescent,  habillé  de  rouge  de  la  tète  aux  pieds,  fait  le  service  de  la 
table  et  offre  à  boire  aux  convives  dans  un  seul  et  unique  verre,  de  haute  taille  et 
cylindrique,  qu'il  vient  de  remplir  à  un  vaste  récipient  posé  sur  un  trépied.  Ce 
petit  dessin  égale,  pour  la  grâce,  l'esprit  et  la  vivacité,  ce  que  font  nos  habiles  dessina- 
teurs d'aujourd'hui. 

Un  autre  repas,  peut  être  encore  plus  intéressant,  se  trouve  dans  le  manuscrit  12i2 
(xiv'  siècle),  f"  123.  C'est  un  repas  céleste  où  les  convives  sont  trois  anges  drapés  dans 
de  longues  robes  et  de  longs  manteaux  à  l'antique,  pourvus  de  longues  ailes,  coiffés  en 
cheveux  bouclés  retenus  sur  le  front  par  un  ruban  bleu,  nimbés,  et  portant  chacun  dans 
sa  main  gauche  une  baguette  rouge.  La  beauté  tendre  et  gracieuse  respire  dans  leurs 
visages.  Ils  sont  assis,  l'un  au  milieu,  les  autres  aux  deux  bouts  d'une  table  rectangu- 
laire en  bois  sculpté  sur  laquelle  un  repas  est  servi;  leurs  sièges  sont  des  bahuts,  du 
même  bois  que  la  table,  couverts  de  coussins  rouges.  Chacun  d'eux  a  devant  soi  une 
serviette  blanche  à  liteaux  brun-rouge,  déployée  en  partie  sur  la  table  en  partie  sur  ses 
genoux,  une  assiette  creuse  ou  plutôt  un  large  bol  rempli  de  mets  (peu  distincts),  un 
pain  rond  et  plat  ayant  la  forme  d'une  petite  galette,  un  couteau  à  lame  arrondie  et 
un  instrument  en  corne  ou  en  bois  noir,  semblable  à  un  style  légèrement  arqué  et  qui 
semble  ne  pouvoir  être  qu'une  fourchette  primitive.  Au  centre  de  la  table,  un  bol  un  peu 
plus  grand  que  les  autres  contient  une  tète  de  mouton.  On  n'a  pas  le  sens  de  ce  repas 
mystique. 

En  parcourant  ci-après  la  Table  des  matières,  on  trouvera  aisément  les  diverses 
séries  de  mots  correspondant  à  l'idée  du  mobilier  et  de  ses  divers  genres  :  berceau, 
chaise,  coffre,  cercueil,  chaudière,  divan,  escabeau,  fauteuil,  sopha,  marchepied,  four- 
neau, housse,  poêle;  —  aiguière,  amphore,  balances,  canne,  casquette,  ciseaux,  ciste, 
■clous,  coupe,  écran,  éponge,  éventail,  fiole,  flambeau,  fuseau,  lampe,  maillet,  mortier, 
panier,  soufflet,  torche,  vase,  verre;  —  aumonière,  bottines,  broche,  cabas,  ceinture, 
chaîne,  chàle,  chaussure,  fibule,  mantelet,  mouchoir,  parasol,  robe,  sandales,  tunique, 
voile;  —  autel,  bénitier,  cierges,  cloche,  croix,  encensoir,  fonts,  lutrin,  tronc;  — 
arbalète,  bouclier,  brassard,  casque,  ceinturon,  enseigne,  épée,  hoqueton,  pot-à-feu 
tambour,  trompette;  —  flûte,  harpe,  guitare;  —  bige  et  quadrige,  bijoux,  inlaille,  cou- 
ronne, diplôme,  mappa,  sceptre,  trône,  etc. 

Mais  il  est  un  mobilier  spécial  et  auquel  s'attache  un  tout  spécial  intérêt,  qui  est 
représenté  dans  les  manuscrits  grecs  avec  une  abondance  extraordinaire  :  c'est  l'attirail 
du  scribe  et  de  l'enlumineur;  je  ne  dis  pas  du  peintre.  En  effet,  dans  la  collection  de  la 
Bibliothèque  nationale,  on  compte  environ  quarante  manuscrits  où  sont  peints  soit  les 
quatre  évangélistes,  soit  au  moins  l'un  d'entre  eux.  Or  presque  toujours  l'évangéliste  est 
représenté  avec  l'évangile  qu'il  écrit,  le  pupitre  où  il  le  pose,  la  table  sur  laquelle  il 
étale  ses  instruments  et  l'armoire  où  il  les  renferme  avec  ses  fioles  et  avec  d'autres 
livres.  Si  l'on  détachait  de  ces  quarante  manuscrits  tous  les  spécimens  qu'ils  donnent 
comme  figurant  dans  un  scriptorium  byzantin,  on  en  ferait  un  musée  qui  serait  proba- 
blement assez  complet.  C'est  un  projet  qui  peut  se  réaliser  tout  de  suite  au  moyen  de  la 
Table  ci-après  en  cherchant  les  passages  auxquels  renvoient  les  mots  :  Armoire  à  livres, 
brunissoir,  calamus,  canif,  compas,  corbeille,  écritoire,  encre,  godets,  grattoir,  pierre 


16  INTUOniXTION. 

ponce,  poinçon,  pupitre,  règle,  reliure,  scribe,  signet,  volumina.  Quant  aux  évangé- 
listes  eux-mêmes,  la  principale  observation  qu'ils  suggéreront  est  qu'ils  sont  tous  uni- 
formément vêtus  de  la  tunique  et  du  long  manteau  des  philosophes  grecs  et  qu'ils  en 
offrent,  dans  quelques  manuscrits,  de  parfaits  modèles.  Dans  l'évangéliaire  de  Coislin 
n"  193,  par  exemple,  ce  sont  quatre  vieillards  d'une  noblesse  et  d'une  beauté  rares,  et 
bien  antiques. 


TYPES    ET   PROFESSIONS 

Les  premiers  des  types,  dans  l'empire  grec,  sont  ceux  d'empereur  et  d'impératrice; 
nous  indiquerons,  au  chapitre  des  portraits,  les  exemples  qu'on  en  a  dans  les  manuscrits. 
Les  évèques  ou  autres  grands  dignitaires  ecclésiastiques  se  rencontrent  aussi  aux  noms 
propres  ou  dans  quelques  scènes  générales  mentionnées  ci-dessus  (au  chapitre  v). 
Comme  grands  dignitaires  de  l'ordre  civil,  un  manuscrit  du  is=ct  undu  xii°  siècle  (n"'  510, 
et  543,  P  440  et  f"  288),  donnent  le  spathaire  ;  un  autre,  du  xi'  (Coisl.  n°  79,  f°  2)  offre 
les  portraits  du  protoscribe,  du  grand  doyen  et  du  grand  primicier;  enfin  l'on  a,  dans  le 
n»  ■2144,  le  grand  duc  de  Constantinople  en  l'année  13.')0.  Un  fonctionnaire  moins  élevé, 
le  préfet  ou  gouverneur  de  province  est  parfaitement  désigné  dans  le  manuscrit  Coislin 
n°  239  (xii'  siècle);  il  y  figure  cinq  fois  sous  le  même  costume  aux  f"'  100  à  lOo  ;  on  peut 
y  joindre  un  Ponce-Pilate  siégeant  dans  son  prétoire,  au  f°  18  du  même  manuscrit  ;  et 
même,  en  tête  du  manuscrit  n"  273G,  qui  est  du  xv"  siècle,  un  prétendu  empereur 
Caracalla  qui  semble  porter  le  costume  d'un  magistrat  provincial  de  cette  époque. 

Par  suite  d'une  circonstance  particulière,  le  Répartiteur  des  impositions  est  égale- 
ment un  fonctionnaire  très  nettement  dépeint.  L'un  des  discours  de  saint  Grégoire  de 
Nazianze  est  adressé  au  répartiteur  Julien,  et  il  a  pour  but  de  prier  ce  personnage  de 
vouloir  bien,  dans  sa  rédaction  de  la  cote  des  impôts,  ménager  les  ouailles  du  saint.  Le 
ms  Coislin  239,  f°  o7  (xii"=  siècle)  représente  ce  Julien  assis  sous  un  dais,  et  l'évoque  lui 
adressant  son  discours,  également  assis.  C'est  une  petite  peinture  à  demi  effacée,  dont 
il  n'y  a  rien  de  précis  à  tirer  ;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  des  n°^  333  (xi°  siècle),  f"  70, 
et  .343  (xn'  siècle),  f°  102.  Ce  dernier  représente  le  répartiteur  assis  à  la  porte  d'une 
maison,  sur  un  fauteuil  rouge,  entièrement  enveloppé  d'une  robe  rose,  portant  à  la 
manche  droite  une  sorte  de  brassard  d'or,  et  sur  la  tète  un  bonnet  hémisphérique  blanc. 
Devant  lui  se  tiennent  debout  cinq  hommes  bourgeoisement  vêtus  de  tuniques  bleue, 
rouge  ou  verte,  et  qui  sont  des  citoyens  venus  pour  réclamer.  A  droite  et  à  gauche  du 
fonctionnaire  sont  deux  employés  debout,  vêtus  et  coiffés  à  peu  près  comme  lui,  mais 
n'ayant  à  la  manche  que  des  brassards  de  simple  étoffe;  ils  sont  occupés,  l'un  à  écrire, 
l'autre  à  peser  des  monnaies  dans  une  balance.  Au  loin,  un  troisième  employé  arrive 
amenant  plusieurs  individus  presque  nus,  qui  sont  probablement  des  contribuables 
récalcitrants.  Dans  l'autre  manuscrit,  n°o33,  Grégoire  est  assis  au  milieu  d'une  foule  qui 
l'écoute  parler;  Julien,  écrivant  et  penché  sur  son  parchemin,  est  assis  vis-à-vis,  sur 
une  forme  de  bois  sculpté  à  jour  munie  d'un  coussin  rouge.  Il  est  nu-tête,  enveloppé 
tout  entier  d'une  grande  robe  blanche  rayée  en  long  d'une  double  bande  noire,  avec  un 
plastron  d'or  sur  la  poitrine. 

Un  dernier  fonctionnaire,  et  qui  est  bien  du  dernier  rang,  se  présente  dans  les  manus- 
crits grecs  sous  un  aspect  remarquable  ;  c'est  le  bourreau.  Dans  tout  le  cours  de  notre 
moyen  âge  latin,  et  encore  au  dernier  siècle,  le  bourreau  est  un  être  brutal  et  repoussant, 
repu  de  tortures  et  de  sang  chaque  jour,  tandis  que  dans  nos  usages  d'aujourd'hui  le 


ivrnoriuaiON.  17 

bourreau  n'est  appelé  qu'en  de  rares  occasions  à  l'exercice  d'un  terrible  office  et,  dans 
le  reste  de  sa  vie,  ne  se  distingue  en  rien  des  autres  citoyens,  qui  ne  le  connaissent 
même  pas.  La  société  byzantine  était  plus  raffinée  en  ce  point,  je  ne  dirai  pas  que  le 
moyen  âge,  ce  qui  serait  bien  trop  facile,  mais  que  nous-mêmes.  Le  l)ourreau  grec  est 
un  jeune  homme  élégant,  serré  à  la  taille,  habillé  des  pieds  à  la  tête  de  vêtements 
rouges  ou  noirs,  justes  au  corps  ;  il  est  chaussé  de  bottines  noires,  et  porte  par-dessus 
ses  habits  de  dessous  une  tunique  écarlate,  quelquefois  à  parements  d'or  (n"  olO)  ;  quel- 
quefois, au  lieu  de  tunique,  un  long  manteau  écarlate  flotte  sur  ses  épaules  (n°  1528, 
f°  86).  Le  plus  parfait  spécimen  de  ce  type  est  au  f°  103  du  manuscrit  Coislin  n"  239,  à 
l'occasion  d'une  oraison  funèbre  prononcée  par  saint  Grégoire  de  Nazianze  sur  la  mort 
de  saint  Basile,  évêque  de  Césarée  (en  l'an  37'J).  L'orateur  raconte  que  Basile  ayant  été 
traîné  devant  le  juge,  un  de  ces  préfets  de  province  mentionnés  plus  haut,  elle  bourreau 
menaçant  de  lui  déchirer  le  corps  avec  des  ongles  de  fer,  le  saint  répondit:  «Ce  sera  pour 
moi  un  grand  bien,  à  cause  de  la  maladie  de  foie  dont  tu  vois  que  je  souffre.  »  Le  bourreau 
ne  tient  point  d'ongle  de  fer  et  ne  porte  aucune  arme  sur  lui.  C'est  un  tout  jeune  iiomme 
rose  et  blond,  aux  cheveux  frisés  avec  une  élégance  prétentieuse;  sa  tunique  rouge  est 
relevée  avec  grâce  sur  le  côté;  son  pantalon  noir  collant  est  semé  de  petites  fleurs 
blanclies;  il  s'avance  vers  l'évêque  en  faisant  des  ronds  de  jambe  comme  un  maître  à 
danser,  el  tout  en  portant  la  main  sur  lui  pour  le  déshabiller,  il  tourne  la  tète  vers  le 
juge  avec  le  plus  aimable  sourire.  Ce  genre  de  bourreau  artiste  se  retrouve  pareil  dans 
les  manuscrits  grecs  d'ailleurs,  par  exemple  dans  un  Ménologe  du  Vatican  (n°  1613) 
reproduit  par  Séroux  d'Agincourt  (planche  n°  XXXII)  et  dans  nombre  de  scènes 
du  Ménologe  de  la  bibliothèque  synodale  de  Moscou,  reproduit  par  la  photographie 
(Moscou,  !2  vol.  in-folio,  texte  russe  et  français,  1862)'.  On  le  voit  aussi,  quoique 
moins  accentué,  dans  notre  n»  ."ilO  (aux  f"*  lOi,  137,  2to,  332,  340),  dans  le  ms  Coislin 
239,  f°  8,  et  dans  le  Suppl.  27,  f»  173. 

Quelques  types  particuliers  peuvent  encore  être  signalés.  Ce  sont  :  le  médecin,  sur 
lequel  six  de  nos  manuscrits  fournissent  à  la  Table  un  article  abondant  et  varié ,  l'apo- 
thicaire et  l'infirmier,  l'astrologue,  le  jongleur  et  lutteur,  les  musiciens,  le  berger,  le 
charpentier,  le  jardinier,  le  palefrenier,  l'oiseleur,  la  brodeuse  et  tisseuse,  le  pleureur 
aux  funérailles,  les  marchands  ;  enfin  le  pauvre  et  l'homme  du  peuple,  dont  des  spéci- 
mens intéressants  se  voient  dans  toutes  les  scènes  où  Jésus  guérit  les  infirmes,  par 
exemple  au  f"   310  v"  du  n"  olO. 

Enfin,  dans  le  manuscrit  du  xv'  siècle  n"  2736,  contenant  le  poème  d'Uppien  sur  la 
chasse, f"30,  le  poète  consacre  un  paragraphe  (aux  vers  489  à  ol4)àla  dent  d'éléphant. 
«  Toutes  les  bêtes  féroces,  ajoute-t-il,  ont  des  dents  vigoureuses  que  l'ouvrier  en  corne 
(ô  /.£pao$ôo;,  artifex  cornuarius]  ne  peut  aplatir,  et  qui  se  rompent  s'il  use  de  la  force. 
Et  cependant,  on  peut  fabriquer  avec  les  cornes  des  arcs  recourbés  et  d'innombrables 
ouvrages,  car  les  artistes  qui  travaillent  l'ivoire  savent  le  courber  et  l'étendre.  »  Sous 
ces  mots,  le  miniaturiste  grec  a  représenté  un  jeune  ouvrier  qui,  assis  à  l'extrémité 
d'un  métier  assez  compliqué,  taille,  à  l'aide  d'un  instrument,  un  morceau  d'ivoire.  Il  est 

1.  Ce  dernier  cdileur  (t.  Il,  p.  13;  fait  une  remarque  dont  j'ai  trop  souvent  constaté  l'exactitude  :  «  Outre 
les  altérations  dues  au  hasard  ou  à  l'action  du  temps,  on  voit,  sur  un  grand  nombre  de  miniatures, 
des  altérations  préméditées.  Comme  dans  les  miniatures  qui  représentent  les  tourments  et  la  mort 
des  martyrs,  ceux-ci  y  figurent  à  côté  de  leurs  bourreaux,  les  visages  et  les  têtes  des  bourreaux  ont  été 
presque  partout  grattés  avec  l'ongle  ou  avec  un  canif,  par  un  étrange  sentiment  de  vengeance  ou  de  zèle 
naïf  pour  la  religion.  Cela  fait  que  les  bourreaux  n'ont  généralement  plus  de  tètes  dans  notre  manuscrit. 
Dans  plusieurs  miniatures,  quelque  grossier  ignorant  a  enlevé,  avec  les  visages  des  bourreaux,  ceux  des 
martyrs  et  des  personnages  secondaires,  probablement  parce  qu'il  n'a  pas  suies  distinguer.  La  même  chose 
s'observe  aussi  dans  les  manuscrits  slaves,  où  les  pieux  lecteurs  ont  arraché  ou  gratté  les  visages  des 
démons,  a 


IIS  INTIîODVCTION. 

possible  qu'un  technicien  trouve  dans  ce  dessin,  très  précis  d'ailleurs,  un  intérêt  qui 
m'échappe.  Les  savants  ont  remarqué  combien  la  précision  est  rare  dans  les  ouvrages 
de  l'antiquité,  et  combien  il  y  a  peu  de  renseignements  exacts  à  recueillir  sur  la  vie 
matérielle  des  anciens,  quand  même  on  réunit  tout  ce  que  peuvent  donner  et  la  sculpture 
et  les  pierres  gravées,  les  médailles,  les  vases  peints  et  les  fresques  '. 

Une  dernière  classe  de  peintures  des  manuscrits  grecs,  dont  la  place  est  dans  ce 
chapitre,  ce  sont  les  grotesques.  Nos  manuscrits  contiennent  de  petits  satyres  gais  et 
spirituels,  n°  2736  (xv' siècle) et  d'ingénieuses  fantaisies  où  figurent  des  animaux,  n"tj-22 
(xr  siècle)  et  478  (xV). 


IX 

l'OI!TI!AlTS 

On  aime  à  rappeler  que  du  temps  d'Auguste  les  libraires  de  Rome  vendaient  des 
exemplaires  de  VÊnéide  avec  le  portrait  de  l'auteur  en  tète,  et  que  Varron  s'était  ras- 
semblé pour  son  usage  une  sorte  de  Biographie  universelle  ornée  de  700  portraits.  Nos 
manuscrits  grecs  offrent  un  assez  bon  nombre  de  peintures  qui  sont  certainement  des 
portraits.  Il  a  été  question  plus  haut,  à  propos  du  poème  d'Oppien  sur  la  chasse,  d'une 
représentation  de  Caracalla,  qui  n'en  était  certainement  pas  un.  Il  en  est  de  même  du 
Décius  qu'on  trouve  au  manuscrit  n°  239  Coislin,  f»  o3;  du  Valens,  ibid.,  f°  101  ;  du 
Constantin  et  de  l'impératrice  Hélène,  sa  mère,  au  manuscrit  olO,  f°  140:  du  Théodose, 
ibid.,  239  et  3o5,  et  de  l'Alexandre  le  Grand,  qui  figure  au  manuscrit  -a"  2736.  Ne  sont 
pas  moins  de  fantaisie  les  portraits  d'Hippocrate,  de  Gallien,  de  Ptolémée,  de  Strabon, 
d'Oppien,  de  Théocrite  et  de  plus  de  soixante  saints  représentés  dans  les  Jlénologes  ou 
ailleurs.  Mais  il  en  reste  une  trentaine  dont  on  peut  constater  la  vérité,  et  qui  sont  des 
portraits  de  saints,  d'empereurs  ou  autres  princes,  et  de  particuliers. 

.\u  mois  d'avril  1879,  lorsque  M.  Renan  prononça  son  discours  de  réception  à 
l'Académie  française,  l'académicien  chargé  de  lui  répondre  lui  adressa  quelques  criti- 
ques au  sujet  de  la  hardiesse  que  le  savant  écrivain  avait  eue  de  dépeindre  saint  Paul 
avec  autant  de  détails  et  de  netteté  que  s'il  l'eût  vu  en  personne.  M.  Renan  répliqua  par 
une  Lettre  à  M.  Mézicres,  de  l'Académie  française,  qui  fut  insérée  au  Journal  des  Débats 
(9  avril  1879)  sous  ce  titre  :  «  Les  portraits  de  saint  Paul  »,  et  dans  laquelle  l'auteur 
rappelle  qu'il  a  en  effet  emprunté  sa  description  aux  actes  de  sainte  Thècle,  actes  apo- 
cryphes, il  est  vrai,  mais  écrits  un  siècle  seulement  après  la  mort  de  Paul  par  un  disciple 
enthousiaste  de  ce  grand  personnage,  et  dans  lesquels  on  ne  voit  point  de  bonne  raison 
pour  douter  de  ce  qui  concerne  la  personne  de  l'apôtre.  -M.  Renan  ajoute  que  ce  por- 
trait peu  flatteur  (  «  ses  fortes  épaules  portaient  bizarrement  une  tète  petite  et  chauve  ; 
sa  face  blême  était  comme  envahie  par  une  barbe  épaisse,  un  nez  aquilin,  des  yeux 
perçants,  des  sourcils  noirs  qui  se  rejoignaient  sur  le  front  »)  est  confirmé  par  d'autres 
textes  et  par  les  travaux  de  M.  de  Rossi  sur  les  représentations  des  apàtres  conservés  <à 
Rome.  Si  des  caractères  qui  deviennent  très  fugitifs  dans  de  petites  peintures  faites  rapi- 
dement suffisent  pour   servir   encore  d'argument,    nos  manuscrits,    dans  lesquels  se 

1.  C'est  ce  qu'a  fait  ressortir  M.  Ollo  Jahn  dans  sa  dissertation  :  Ueber  Darstellungen  lier  llandwerUs 
unil  llan'lelsverkehrs  mif  antiken  Wandgemdiden  (Leipzig,  1868);  et  d'après  lui  M.  Beulé,  dans  un  article 
du  Journal  des  Sovar.l'<  '  IST I .  p.  :l3:î-  i3)  intitulé  :  Le  commerce  et  l'industrie  d'après  lex peintures  unliques. 
Voyez  cependant  li'  hh  lioiuiuin-  il'uiilifjtiites  de  MM.  Dareinberg  et  Saglio.  Pour  le  point  en  question  ici, 
les  travaux  induslii.l-,  un  j  liuii\f,  ikuis  k-  premioi-  volume  seul  :  le  menuisier,  p.  219;  l'cbénisle,  p.46i  ; 
le  batteur  d'or,  p.  571  l-{  TiS:  h-  ciSL-leur,  p.  571  et  7'Jl;  le  forgeron,  p.  781,  et  le  fondeur,  p.  7'JO. 


INinODLT.TlON.  19 

trouve  la  représentalion  de  saint  Paul,  lui  donnent  généralement  les  principaux  carac- 
tères réclamés  par  M.  Renan  :  le  front  tout  à  fait  chauve,  les  yeux  noirs  vifs  et  le  grand 
nez  aquilin.  Ce  sont  les  manuscrits  n°'  (il,  223,  olO,  922,  923,  1528,  Coislin  30,  Coislin 
200  et  Coislin  239,  lesquels  se  placent,  quant  à  leur  date,  entre  les  années  860  et  1200. 
Un  autre  saint,  savoir  Jean  Chrysostôme,  mort  au  commencement  du  v"  siècle,  est 
représenté  dans  deux  manuscrits  du  xi"  (n°'  66  et  79  de  Coislin)  avec  un  soin  remarquable 
et  en  même  temps  avec  une  telle  ressemblance  dans  les  deux,  quoique  dans  des  attitudes 
fort  différentes,  qu'on  ne  peut  douter  que  ces  deu\  portraits  ne  dérivent  d'une  image 
précédente,  connue,  authentique,  dont  il  n'y  a  aucune  raison  de  suspecter  la  fidélité. 

D'autres  saints,  qui  ont  été  en  grande  réputation  dans  l'Orient,  et  dont  l'image 
revient  souvent  dans  nos  manuscrits,  comme  saint  Grégoire  de  Nazianze,  saint  Grégoire 
de  Nysse,  saint  Basile,  ou  dont  elle  se  présente  rarement,  mais  dans  de  très  belles 
conditions,  comme  celle  de  saint  Jean  Damascèno  dans  le  manuscrit  n°  H23  A,  ou  même 
quelques  saints  peu  connus  de  nous,  mais  dont  le  miniaturiste  aura  pu  se  procui'erune 
connaissance  spéciale,  semblent  peints  également  avec  vérité,  sans  qu'il  soit  possible 
aujourd'hui  de  l'affirmer. 

Il  faut  retourner  aux  empereurs,  mais  à  ceux  des  bas  temps,  pour  obtenir  plus  de 
certitude.  Un  seul  de  ceux  qu'on  peut  compter  encore  comme  appartenant  à  l'antiquité, 
et  par  une  singulière  fortune,  celui  précisément  qui  a  le  plus  hautement  protesté  en 
faveur  du  paganisme  et  du  passé,  Julien  l'apostat,  a  laissé  dans  un  manuscrit  l'empreinte 
assez  nette  de  sa  personne  et  de  son  costume.  C'est  le  manuscrit  n°  ."MO,  f°374  (ix'  siècle), 
où  il  est  peint  debout  entre  plusieurs  de  ses  conseillers,  assistant  au  sacrifice  de  deux 
taureaux  devant  une  divinité  païenne.  Le  même  manuscrit,  au  f°  i09,  le  représente 
gisant  à  terre  au  milieu  d'un  combat,  dans  le  moment  où  un  cavalier  ennemi,  qui  est 
saint  Mercurios,  lancé  au  galop,  lui  plonge  sa  lance  dans  la  poitrine;  le  dessin  ici  est 
trop  petit  jiour  que  l'on  distingue  les  traits  des  personnages;  mais  la  môme  scène  se 
trouve  dans  une  belle  peinture  qui  fait  partie  de  la  bibliothèque  de  M.  Firmin  Didot  (et 
qu'il  a  publiée  dans  le  volume  d'étrennes  intitulé  Vie  militaire  et  religieuse  au  moyen  âge, 
p.  441);  là,  et  aussi  dans  la  statue  antique  du  Musée  des  Thermes  de  Paris,  l'aspect 
général  de  l'empereur  Julien  est  le  même  qu'au  ("  371  du  n"  btO. 

Viennent  ensuite  plusieurs  princes  byzantins  dont  les  portraits,  et  souvent  ceux  de 
leurs  femmes  et  enfants,  se  trouvant  sur  des  manuscrits  exécutés  pour  ces  princes  eux- 
mêmes,  sont  pourvus  par  là  d'une  entière  garantie  d'authenticité.  Ce  sont  les  portraits 
suivants  : 

1°  L'empereur  IJasilc  le  Macédonien,  l'impératrice  Eudoxie,  son  épouse,  Alexandre 
et  Léon,  leurs  fils,  peints  en  pied  vers  l'an  88j,  dans  le  manuscrit  n"  olO; 

2°  L'empereur  Constantin  Ducas,  l'impératrice  Eudoxie,  son  épouse,  et  leurs  fils 
Michel  et  .\ndronic,  peints  vers  l'an  1065,  en  tête  du  manuscrit  n°  922  ; 

3°  L'empereur  Nicéphore  Botoniate  et  son  épouse,  l'impératrice  Marie,  peints  vers 
l'an  1080,  dans  le  manuscrit  Coislin  n°  79. 

L'empereur  y  est  peint  quatre  fois  :  d'abord  avec  l'impératrice  et  un  Jésus  à  mi- 
corps  les  bénissant  tous  deux  ;  puis  sur  son  trône,  avec  ses  quatre  grands  officiers  ou 
protoèdres  debout  à  ses  pieds  et  les  génies  de  la  Vérité  et  de  la  Justice  debout  derrière 
lui  ;  ensuite  avec  saint  Michel  et  saint  Jean  Chrysostôme  à  ses  côtés  ;  enfin,  assis  et  écou- 
tant la  lecture  d'extraits  de  saint  Jean  Chrysostôme,  ce  qui  est  le  titre  du  manuscrit 
lui-même  sur  lequel  tout  cela  se  trouve,  lecture  qui  lui  est  faite  par  un  moine  debout 
devant  lui,  Sabas,  religieux  basilien,  signalé  par  une  inscription  placée  au-dessus  de 
sa  tète,  et  qui  vraisemblablement  est  le  scribe  du  manuscrit,  mais  non  l'auteur  des 
peintures,  comme  on  le  verra  plus  loin,  lorsque-je  parlerai  des  portraits  de  peintres.  Ces 
quatre  précieuses  planches  consacrées  à  Nicéphore  ont  été  lithographiées  en  ISii,  avec 


20  IMPiODUCTlOX. 

une  exactitude  qui  atteint  la  perfection,  dans  Tatelier  d'art  que  dirigeait  alors  feu  le 
comte  de  Bastard,  et  pour  former  le  commencement  d'une  suite  qu'il  se  proposait 
d'ajouter  à  son  grand  ouvrage  sur  les  peintures  des  manuscrits; 

4°  L'empereur  Jean  Cantacuzène,  peint  deux  fois,  dans  le  manuscrit  n°  1242,  vers 
l'an  t37o;  la  première  fois,  présidant  un  synode,  ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus,  §  V;  la 
seconde  fois,  peint  plus  spécialement  en  portrait  sur  une  page  où  on  le  voit  représenté 
dans  ses  vêtements  impériaux,  et  à  côté  sous  l'habit  de  religieux.  On  ne  peut  con- 
templer de  plus  noble  et  beau  \isage  que  celui  donné  par  nos  peintures  à  ce  prince 
célèbre  par  la  beauté  de  son  caractère; 

5"  L'empereur  Manuel  Paléologue,  qui  régna  de  1391  à  1425,  est  représenté  dans 
le  11°  309  du  Supplément,  manuscrit  de  la  fin  du  xv"  siècle  *.  Le  même  Manuel  et  Jean 
Paléologue  se  trouvent  aussi  dessinés  en  tête  du  manuscrit  n°  l~S3  (xv^  siècle),  mais  de 
pure  fantaisie,  de  même  qu'un  portrait  également  fictif  d'Eudoxie,  femme  de  Constantin 
Ducas,  ci-dessus  nommée,  se  trouve  dans  le  manuscrit  n"  3037  (svi=  siècle). 

G"  Dans  un  évangéliaire  du  wu"  siècle,  donné  en  1630  par  un  patriarche  d'Antioche 
à  l'église  grecque  de  Damas,  est  peint  le  portrait  d'un  prince  tributaire  de  la  Turquie, 
le  voïvode  Mathieu,  et  celui  d'Hélène,  la  princesse  sa  femme.  C'est  le  manuscrit  du  Sup- 
plément n°  242.  A  la  suite  de  ces  images  princières,  que  l'on  pourrait  augmenter  de 
manière  à  former  une  galerie  impériale  de  Byzance,  en  étudiant  les  manuscrits  grecs 
des  autres  pays,  se  placent  celles  de  quelques  personnes  privées,  qui  doivent  aux  sciences 
ou  aux  lettres  d'avoir  été  conservés  jusqu'à  nous.  Ce  sont  : 

L'hérésiarque  Macédonius,  dont  il  a  été  question  au  §  V;  Jean  Climaque,  écrivain 
du  vj!=  siècle,  représenté  au  manuscrit  Coislin  2C3;  Jacques  le  Moine,  auteur  d'homélies 
sur  la  Vierge,  peint  en  tète  du  manuscrit  de  ses  homélies,  n°  1208  (xi"  siècle);  le  moine 
Sabas,  dont  il  est  parlé  à  la  page  précédente;  Joseph,  patriarche  de  Constantinople 
en  1439,  au  manuscrit  n"  1783;  l'archimandrite  Marcel,  xv°  siècle,  au  manuscrit 
n°  looo,  représenté  dans  la  chaire;  enfin,  un  groupe  assez  nombreux  de  médecins  : 
Apocavkos,  Hiéroclès,  Janophros,  Myrepsos,  Paul  d'Egine  (voy.  ces  noms  à  la  Table), 
dont  le  nombre,  joint  à  l'importance  qu'ont  en  général  les  manuscrits  de  médecine,  par 
exemple  notre  Nicandre  (Suppl.  247  ;  voy.  ci-dessus,  §  II)  et  le  Dioscoride  de  Vienne, 
montrent  que  ces  sortes  d'ouvrages  ont  dû  à  leur  utilité  pratique  une  conservation 
exceptionnelle. 

Beaucoup  de  nos  manuscrits  renferment  des  indications  relatives  à  ceux  qui  les 
ont  écrits  -  ou  fait  écrire  (voyez  à  la  Table  :  Constantin,  Nicolas,  Salomon,  Tzycan- 
dile,  etc.),  mais  ils  ne  donnent  aucun  renseignement  sur  les  peintres.  Un  seul,  le  beau 
manuscrit  de  Nicéphore  Botoniate,  cité  plus  haut,  contient  un  curieux  détail  que  j'ai 
réservé  en  mentionnant  ci-dessus  la  peinture  qui  représente  cet  empereur,  entre  saint 
Michel  et  saint  Jean  Chrysostome.  Le  personnage  de  Nicéphore  est  de  23  centimètres 
de  haut;  à  ses  pieds  est  prosterné  et  comme  perdu  un  petit  être  de  4  à  3  centimètres 
de  taille  :  c'est  le  peintre,  tout  jeune  homme  au  joli  visage,  aux  cheveux  noirs  bouclés, 
vêtu  d'un  manteau  bleu  clair,  par-dessus  une  tunique  et  une  culotte  écarlate,  et  ten- 
dant des  mains  suppliantes.  Dans  l'inscription  placée  au-dessus  de  la  sienne,  saint 
Michel  adresse  à  l'empereur  une  allocution  qu'il  termine  par  ces  mots  :  «  L'auteur, 
rempli  de  timidité,  implore  avec  nous  la  grâce  d'un  ordre  de  toi,  afin  que  tu  le  regardes 
avec  bienveillance  et  que  tu  le  nourrisses,  ô  prince  ('O  c'jyypaçcù;  Earr^'/.vj  cli  âuccoirtav, 
aÏTij;...  ■/.,-.  À.).  »  Quoique  ypatpEÙs  désigne  plutôt  un  peintre  et  Guyypatpîùc  un  scribe,  il 

I.  Un  évangéliaire  donné  parle  même  empereur,  en  1408,  au  roi  Ciiarles  VI,  etconservé  aujourdliui 
au  musée  du  Louvre,  contient  le  portrait  de  Manuel,  de  sa  femme  et  de  ses  trois  fils,  belle  peinture  qui  a 
été  reproduite  en  cliromolitliograpliie  par  M.  Laljarte  dans  son  Histoire  des  arts  industriels,  pi.  LXXXVllI. 

•2.  Voy.,  sur  ce  sujet,  rétudc  ré:ente  publiée  par  M.  OnionI,  DtbI.  de  VÉcote  des  Chartes,  1881. 


INTIiODl-CTION.  2Î 

ne  semble  pas  qu'on  puisse  méconnaître  dans  le  petit  homme  agenouillé  l'auteur  des 
quatre  feuillets  de  peintures  entremêlées  d'inscriptions  où  il  est  si  remarquablement 
placé  et  désigné.  Peut-être  le  choix  qu'il  a  fait  de  l'archange  pour  appeler  la  protec- 
tion d'en  haut  sur  l'empereur  et  celle  de  l'empereur  sur  lui-même  autoriserait-il  à 
croire  que  Michel  était  le  nom  de  cet  artiste.  Il  existe  dans  une  bibliothèque  privée,  à 
Cbàtelaine-Aïre,  près  Genève,  un  évangéliaire  grec  du  xii=  siècle,  orné,  suivant  l'habi- 
tude, en  tète  de  chaque  évangile,  du  portrait  de  l'évangéliste.  Sauf  quelques  en-tête 
et  initiales  fleuronnés,  il  n'y  a  point  d'autre  ornement  dans  tout  le  volume;  mais  au 
beau  milieu  dudit  volume,  au  bas  do  la  page  où  commencent  les  extraits  de  saint 
Luc,  sur  la  marge  extérieure,  se  trouve  un  petit  personnage  assis,  la  tête  et  les  deux 
mains  levées  vers  l'image  du  saint,  dans  une  attitude  d'imploration.  Si  une  telle 
place  a  été  choisie  par  le  peintre,  il  est  évident  que  c'est  à  cause  de  l'idée  de  patron 
dont  l'homme  assis  se  réclamait  à  l'égard  de  saint  Luc,  comme  étant  peintre  lui- 
même.  Sa  femme  se  tient  .'debout  derrière  lui,  et  l'on  sait  que  les  femmes  prenaient 
très  bien  part  aux  travaux  de  peinture  et  de  calligraphie.  Enfin,  une  particularité  curieuse 
de  ce  manuscrit,  et  dont  je  ne  connais  pas  d'autre  exemple,  c'est  qu'à  côté  du  saint  Luc 
figurent  une  statue  de  femme  nue,  des  plâtres  et  divers  objets  à  l'usage  d'un  artiste,  qui 
feraient  croire  que  ce  peintre  inconnu  et  sa  femme  ont  peint  le  saint  comme  présidant 
en  personne  dans  leur  propre  atelier. 

Enfin,  il  est  à  noter  que  dans  la  belle  peinture,  ci-dessus  citée  (p.  19),  du  Mer- 
curios  de  M.  Firmin  Didot  transperçant  Julien  l'apostat,  l'artiste  a  signé,  non  pas  en 
mettant,  comme  aux  beaux  temps  de  la  Grèce  :  èroîscev,  ou  Épyov  (tîvo;),  mais  en  ces 
termes  :  Par  la  main  d'Emmanuel  (de  Lampsaque),  /elp'E[A(xavousX  toO  Aajji-ca/oû,  écrits 
au-dessous  de  la  peinture. 


X 

DÉCORATION;    INITIALES 

Celte  partie  de  Lornementation,  le  décor,  c'est-à-dire  l'enjolivement  non  plus  par  des 
scènes  et  des  personnages,  mais  principalement  par  des  combinaisons  harmonieuses  de 
lignes  et  de  couleurs,  par  des  motifs  tirés  du  règne  végétal,  par  des  formes  de  fantaisie, 
spécialement  par  la  métamorphose  et  l'animation  de  la  première  ou  des  premières 
lettres  du  texte,  cette  décoration  matérielle  est  surtout  ce  qui  donne  à  tous  les  manus- 
crits grecs  un  caractère  uniforme  et  de  famille. 

On  n'essayera  pas  d'établir  ici  une  classification  de  ces  ornements  accessoires,  d'en 
suivre  le  développement  et  la  dégénérescence  d'une  époque  à  l'autre.  Nous  sommes  trop 
pauvres  d'abord  pour  une  telle  étude,  puisque  nos  manuscrits  ne  commencent  que  vers 
la  fin  du  IX'  siècle.  Il  n'en  est  pas  ici  comme  de  nos  innombrables  manuscrits  latins 
qui  nous  offrent  des  spécimens  en  nombre  infini  ,  et  nous  permettent  de  reconnaître 
non  seulement  les  habitudes  générales  de  chaque  siècle,  mais  des  autonomies  pro- 
vinciales. La  barbarie  des  populations  occidentales  au  moyen  âge  n'a  pas  peu  servi  à 
les  former  dans  tous  les  arts  en  leur  laissant  le  champ  libre  et  l'obligation  de  s'ingénier, 
tandis  que  les  Grecs  du  moyen  âge  furent  écrasés  par  l'excellence  même  de  leur  glorieux 
passé.  Ils  copiaient  leurs  anciens  modèles,  de  plus  en  plus  faiblement,  n'ayant  pas 
d'autre  ambition  que  de  copier;  et  les  Slaves,  leurs  successeurs  non  leurs  héritiers, 
copient  encore. 

Tous  les  beaux  manuscrits  grecs  à  peintures  sont  ornés  invariablement  en  tète  du 
volume,  et  en  tête  de  chaque  chapitre,  de  ce  que  j'ai  le  plus  ordinairement  appelé  un 


2-2  INTUODUCTION" 

bandeau,  c'est-à-dire  d'un  quadrilatère  d'or  et  de  couleurs  diverses  occupant  toute  la 

largeur  de  la  page  ou  de  la  colonne. 

Cet  ornement,  quelquefois,  au  lieu  d'être  une  simple  surface  quadrilatérale  est 
évidé  en  son  centre,  soit  carrément,  soit  en  un  \ide  à  quatre  loljes,  soit  d'autre  ma- 
nière ;  dans  l'intérieur  du  vide  alors  est  inscrit  le  titre,  ordinairement  en  lettres  capi- 
tales d'or. 

Le  plus  souvent  le  quadrilatère  se  termine  à  chacune  de  ses  extrémités  par  un  pro- 
longement qui  tombe  perpendiculairement  et  lui  fournit  deux  supports,  lui  donnant 
ainsi  l'aspect  de  la  lettre  n.  La  richesse  de  son  décor  augmente  à  mesure  que  ses 
proportions  grandissent;  sa  surface  se  couvre  de  rameaux  fleuris  et  feuillages  qui  s'en- 
roulcnf,  s'entremêlent,  ou  bien  qui  se  séparent  pour  laisser  place  à  des  rangées  de 
médaillons  contenant  chacun  d'autres  fleurs  ou  des  bustes  de  personnages  divers;  ses 
iiualrc  angles  se  garnissent  de  bouquets;  son  sommet  prend  un  panache  souvent  accosté 
de  deux  animaux  ou  davantage.  Alors  ce  n'est  plus  un  bandeau,  c'est  un  fronton  ;  du 
moins  l'ai-je  ainsi  appelé.  Cependant  de  très  beaux  manuscrits  offrent  aussi  des  en-tête 
où  cette  somptuosité  fait  place  à  un  goût  simple  et  pur  :  ce  sont  ceux  où  le  quadrilatère 
ornementé  est  une  simple  bande  de  couleur  unie  garni  d'un  liséré  d'autre  nuance  (par 
exemple  au  n°  539,  f'  18,  24,  oO,  b8,  etc.;  —  n'  216,  f"  86,  etc.,  etc.),  ou  même  une 
bande  d'or  (n"  20,  f°  7)  sans  rien  de  plus. 

A  l'inverse  le  bande:iu  fleuronné  se  transforme  en  se  détériorant  à  mesure  que  le 
manuscrit  devient  moins  riche  ou  moins  ancien,  et  il  passe  par  l'état  de  bandeau  en 
forme  de  balustrade,  de  chaînette,  de  torsade,  puis  de  bâton  fleuronné,  noué,  etc.-,  jus- 
qu'à ce  qu'il  devienne  une  simple  ligne  ondée  ou  pointillée. 

Le  bandeau,  plus  ou  moins  important,  est  la  partie  de  l'ornementation  des  manus- 
crits grecs  où  l'on  trouve  au  plus  haut  degré  un  caractère  propre ,  qui  consiste  dans 
l'expansion  d'une  flore  de  fantaisie  admirable  d'harmonie,  de  délicatesse  et  de  fraîcheur. 
C'est  ce  qu'on  peut  voir  en  prenant  dans  la  liste  ci-après,  p.  27,  un  volume  quelconque 
de  ceux  qui   sont  indiqués  comme  spécialement  beaux. 

.\u  sujet  des  fleurs,  motif  intarissable  du  décor  byzantin,  il  me  reste  à  faire  une 
observation,  c'est  qu'il  semble  s'y  trouver  un  problème  dont  la  solution  m'échappe. 
Les  peintres  byzantins  représentent  la  fleur  tout  autrement  que  les  nôtres.  Jamais  ils 
ne  la  donnent  telle  qu'elle  se  voit  dans  la  nature,  mais  toujours  telle  qu'elle  est  à  l'in- 
térieur, telle  qu'on  la  verrait  si  on  la  coupait  en  deux  par  une  section  verticale.  Ils 
choisissent  le  plus  souvent  une  fleur  à  plusieurs  pétales  symétriques,  la  pensée,  par 
exemple,  et  ce  sont  des  cordons  de  ces  pétales  ou  plutôt  de  ces  moitiés  de  corolles,  à 
couleurs  intenses,  laissant  à  nu  le  pistil  et  les  étamines,  qui  forment  l'appareil  général 
de  cette  végétation.  Lorsque  l'artiste  a  besoin  de  joindre  à  la  corolle  le  corselet  qui  l'en- 
ferme et  la  tige  sur  laquelle  elle  repose,  ce  qui  arrive  pour  les  bouquets  figurant  aux 
angles  du  quadrilatère,  il  coupe  aussi  le  corselet  et  la  tige  aûn  de  toujours  montrer 
l'intérieur.  D'où  vient  cet  étrange  procédé  si  inconnu  dans  l'art  de  tous  les  temps?  Je 
n'en  vois  pas  la  moindre  trace  dans  les  monuments  de  la  Grèce  antique,  ni  dans  la 
sculpture,  ni  sur  les  vases  peints,  ni  sur  ces  belles  monnaies  de  Cyrène,  de  Rhodes,  de 
Métaponte,  où  s'épanouissent  des  bouquets  fleuris.  De  savants  hellénistes,  interrogés 
à  ce  sujet,  n'ont  même  pas  compris  ma  question,  n'ayant  jamais  regardé  de  si  près 
aux  manuscrits.  Peut-être  n'est-ce  qu'un  moyen  employé  par  les  décorateurs  pour  tirer 
toujours  de  la  nature  des  dessins  symétriques  et  des  tons  intenses,  peut-être  obéis- 
sent-ils à  quelque  secrète  idée  religieuse  en  faisant  une  exhibition  constante  des  organes 
de  la  génération  '.  Ce  qui  tendrait  à  confirmer  cette  dernière  supposition,  c'est  qu'à  une 

Voy.  ci-Rprès  la  descrinlioii  de  la  Lonchitis,  à  la  fin  ilu  ms  217D. 


INTRODUCTION.  23 

époque  où  de  telles  idées,  encore  un  peu  empreintes  du  paganisme  antique,  étaient 
entièrement  effacées,  au  xvii'  siècle,  nous  avons  un  manuscrit  liturgique  (le  n°  177  du 
Supplément)  décoré  d'une  soixantaine  de  moyennes  initiales  en  système  fleuri,  mais 
fleuri  à  l'ordinaire,  comme  ciiez  nous,  et  non  plus  en  coupe  verticale,  qui  prouve  que 
la  grâce  et  l'élégance  des  artistes  grecs  pouvaient  aussi  bien  se  donner  carrière  dans  le 
genre  naturel  que  dans  le  genre  hiératique. 

Après  les  frontons  ou  bandeaux,  les  Initiales  forment  la  deuxième  grande  province 
dePornementation  des  manuscrits  grecs.  C'est  là  que  les  ornementistes  byzantins,  comme 
ceux  des  autres  périodes  à  nous  connues,  ont  comme  entassé  les  produits  infiniment 
variés  de  leur  talent,  mais  avec  une  supériorité  que  les  autres  n'ont  atteinte  en  aucun 
pays  ni  en  aucun  temps.  Jamais  chez  les  byzantins,  même  dans  les  manuscrits  le  plus 
faiblement  ornés,  on  n'a  les  yeux  choqués  comme  dans  les  manuscrits  latins  par  des 
élucubrations  d'une  impropriété  repoussante.  Leurs  initiales  ne  dépassent  pas  une  gran- 
deur moyenne,  elles  restent  plutôt  petites;  jamais  on  ne  les  voit  s'étendre  brutalement 
sur  les  trois  quarts  d'une  page  ou  s'emparer  delà  page  entière  et  déborder  encore  sur 
les  marges  du  haut  et  du  bas  ;  jamais  elles  ne  sont  dessinées  en  traits  lourds  et  noirs 
relevés  avec  de  l'or  épais  et  métallique;  elles  ne  sont  guère  coloriées  par  teintes  plaies, 
mais  généralement  en  tons  divers  plus  ou  moins  ménagés.  Jamais  non  plus  les  minia- 
turistes grecs  n'ont  admis  la  bordure  encadrant  le  texte  et  garnissant  tout  le  tour  de  la 
page,  fut-ce  la  plus  élégante  et  la  plus  riche  des  bordures  ;  ils  n'admettaient  pas  l'art 
surchargé  et  voulaient  partout  celte  modération,  cette  juste  mesure  qui  est  le  cachet  du 
bon  goût. 

D'après  le  très  petit  nombre  de  manuscrits  anciens  que  nous  possédons,  il  semblerait 
que  les  initiales  grecques  n'atteignent  qu'au  x''  siècle  celle  élégance  dont  il  vient  d'èlre 
parlé.  Ce  qui  le  donnerait  à  croire  c'est  que  dans  notre  beau  manuscrit  n°otO,  quiest  du 
IX'  siècle,  les  initiales  sont  grosses,  lourdes  et  comme  charpentées.  Mais  c'est  trop  peu 
d'exemples  pour  avoir  une  opinion.  Ce  qui  est  certain  c'est  qu'à  partir  du  x"  siècle,  et 
surtout  dans  les  deux  siècles  qui  suivent,  xi'  et  sii%  l'initiale  grecque  devient  l'objet 
d'un  épanouissement  des  plus  féconds,  des  plus  variés,  des  plus  magnifiques. 

Un  pourrait  laclassifier  en  quatre  types  distincts  : 

1°  L'initiale  simple,  archaïque,  fidèle  àla  sobriété  primilive,  offrant  la  lellre  tracée 
en  majuscule  avec  le  plus  de  grâce  et  de  netteté  possibles,  souvent  en  or,  mais  sans 
addition  d'aucune  excroissance  ni  fioriture.  A  cette  catégorie  on  doit  joindre  celles  qui, 
dans  des  initiales  presque  semblables  et  seulement  un  peu  moins  sévères,  admettent  un 
léger  commencement  d'exubération.  Comme  exemple  des  premières,  on  peut  \oir  le 
manuscrit  n"  70,  et  des  secondes  le  manuscrit  n^  331 . 

2°  L'initiale  Historiée,  s'il  m'est  permis  de  transporter  ici  l'expression  usitée  pour 
nos  manuscrits  du  moyen  âge  latin,  c'est-à-dii-e  l'Initiale,  ou  bien  formée  de  person- 
nages, d'animaux,  d'objets  divers,  ou  bien  offrant  un  composé  de  ces  éléments  agencés 
avec  le  dessin  de  la  lettre  et  avec  des  fleurons  et  rainceaux.  Quelques-unes  de  ces  ini- 
tiales valent  les  meilleures  peintures  du  genre  sérieux.  Voyez,  par  exemple  au  ma- 
nuscrit n°  71,  fSo,  un  B  formé  d'un  renard  jouant  avec  une  branche  de  lierre,  et 
f»71  un  A  représenté  par  un  lièvre  debout  qui  becquette  une  fleur,  et  au  manuscrit 
n"  1208,  une  foule  d'inventions  ingénieuses  dessinées  avec  perfection  :  un  lièvre  s'élan- 
çant  entre  deux  oiseaux  de  proie  (E,  f°  8),  un  vautour  dévorant  une  perdrix  (A,  f"  5G), 
un  lièvre  et  une  autruche  appuyés  contre  une  tige  Heuronnée  (K,  f°  100),  deux  lièvres 
issant  du  sommet  d'un  arbre  (T,  f"  92  ,  deux  léopards  jonglant  sur  un  daim  debout  la 
tête  en  bas  (T,  f°  12o:,  deux  perroquets  se  becquetant  et  un  paon  faisant  la  roue  (0, 
f»'  l2o  et  182),  etc. 

3"  L'initiale  fleuronnée,  articulée,  dorée.  On  vient  de  voir  dans  la  classe  précédente 


2i  INTRODUCTION. 

le  mélange  du  règne  animal  et  du  règne  végétal.  Le  végétal  pur  est  rare.  On  peut  rare- 
ment se  servir  de  l'expression  «  Initiale  fleurie,»  parce  que  les  ornements  végétaux 
employés  dans  les  initiales  y  sont  presque  toujours  défigurés  par  la  fantaisie.  C'est 
pourquoi  nous  disons  plutôt  initiales  fleuronnées.  Le  plus  souvent,  l'initiale  fleuronnée 
est  un  composé  de  petits  fleurons  ajoutés  au  bout  les  uns  des  autres  ou  accolés  deux 
à  deux,  soit  pour  donner  à  la  lettre  plus  de  souplesse  dans  la  tournure,  soit  pour 
la  rendre  d'un  dessin  plus  facile  à  faire,  soit  pour  mieux  imiter  la  nature  où  cer- 
taines plantes  croissent  ainsi  par  petits  membres  qui  s'articulent  l'un  sur  l'autre. 
J'ai  donc  appelé  ces  initiales  fleuronnées  et  articulées.  Dans  les  manuscrits  somptueux 
et  même  dans  beaucoup  de  très  médiocres,  chacune  de  ces  articulations  est  entourée 
et  comme  sertie  d'une  très  mince  ligne  d'or  qui  donne  à  la  lettre  un  certain  air  de 
bijouterie.  A  ces  qualifications  j'en  ai  usuellement  ajouté  d'autres,  comme  celles  de 
bourgeonnées,  ajourées,  perlées,  qui  en  général  expriment  suffisamment  bien  ce  qu'elles 
veulent  dire,  car  je  me  suis  modelé  pour  me  les  permettre  sur  le  très  utile  vocabulaire 
du  Blason. 

4»  L'initiale  fleuronnée  arbitraire,  ,1e  ne  ^ois  pas  de  meilleur  nom  pour  la  lettre 
initiale  issue  de  la  précédente,  mais  dépouillée  de  son  or,  très  peu  soucieuse  d'imiter 
dans  ses  fleuronnements  la  végétation  naturelle,  se  plaisant  plutôt  aux  ramages  arbi- 
traires, bizarres,  et  peinte  à  l'ordinaire  d'une  seule  couleur,  unie,  le  plus  souvent  ver- 
millon ou  carmin.  C'est  là  l'initiale  de  la  masse  des  manuscrits  grecs,  des  manuscrits 
courants  et  non  point  destinés  à  figurer  spécialement  comme  objets  d'art.  Elle  en  est 
aussi,  la  plupart  du  temps,  l'ornement  unique.  Il  faut  noter  que  l'arbitraire  et  la  bizar- 
rerie qui  viennent  d'être  signalés  ne  dépassent  toujours  pas  une  certaine  mesure:  ce 
sont,  par  exemple,  et  le  plus  souvent  des  feuillages  enroulés  avec  excès  qui  se  détachent 
du  pied  ou  de  la  tète  de  la  lettre.  Le  fait  le  plus  excessif,  et  pour  nous  le  plus  curieux, 
qui  se  manifeste  vers  la  fin  de  l'art  byzantin,  ce  sont  des  initiales  tordues  et  accompa- 
gnées d'ornements  contournés  et  recroquevillés,  qui  les  feraient  classer  parmi  les  objets 
fabriqués,  dans  le  cours  de  notre  xviii"  siècle,  par  les  adeptes  du  style  Louis  XV  et  de 
ce  que  nous  appelons  le  Rococo.  On  en  trouve  des  exemples  dans  les  manuscrits 
.872,  f°  f9  V;   1790,  f"''  276,  624;  1022  et  un  ou  deux  autres. 

Il  est  naturel  de  croire  que  l'initiale  la  plus  simple  est  la  plus  antique.  Cependant, 
non  seulement  l'initiale  historiée,  et  même  historiée  avec  force  bizarreries,  se  montre 
dès  l'un  de  nos  premiers  manuscrits  (le  n"  277,  ix'  siècle),  mais  elle  était  vulgaire  déjà 
aux  premières  années  de  l'empire  romain,  puisque  Martial  en  plaisantant  avec  un  ami 
fait  allusion  à  ces  lettres  Y,  <I>,  ^I'  (on  en  verra  plus  loin)  auxquelles  l'écrivain  artiste 
donnait  la  forme  d'un  oiseau  '. 

Une  troisième  grande  division  qu'on  peut  considérer  dans  l'ornementation  des 
manuscrits  grecs  est  la  Chrysographie.  On  pourrait  faire  un  long  travail  sur  cet  art 
d'écrire  en  lettres  d'or  et  d'appliquer  l'or  à  la  peinture.  Le  Père  Montfaucon  en  a  tracé 
les  premiers  éléments  dans  sa  Paléographie  grecque.  Je  ne  tenterai  pas  d'y  rien  ajouter, 
surtout  à  la  fin  de  cette  introduction  déjà  trop  longue. 

Je  terminerai  par  une  remarque  applicable  aux  riches  initiales  tant  chrysographiées 
que  peintes. 

Dans  les  manuscrits  latins,  jamais  l'élément  artistique  n'altère  sensiblement  la 
forme  de  la  lettre,  et  par  conséquent  le  sens  qu'elle  comporte  ;  le  personnage  ou  l'objet 
représentés  seront  déformés  jusqu'à  être  rendus  méconnaissables,  mais  le  miniaturiste 

1 .  Turbahis  versus,  nec  littera  lola  vohibit 

Unam  perdUleris  si  Patamedis  avenu 

Kt  Ausone  nous  dit  danr  s:on  alpliabn  grec  et  latin  :  Ilœc  griiis  cfiigies  l'dlivn-Alica  poiri^iitiir  <î>. 


INTRODUCTION.  25 

latin  aura  tenu  à  ce  que  I2  caractère  alphabétique  de  son  initiale  reste  intelligible.  Dans 
les  manuscrits  grecs,  au  contraire,  c'est  la  forme  qui  prédomine  sur  l'esprit,  et  pourvu 
que  rornement  soit  joli,  le  dessinateur  ne  s'inquiète  pas  de  ce  que  la  lettre  devienne 
illisible.  C'est  ainsi  que,  dans  le  manuscrit  l'iOS  par  exemple,  deux  oiseaux  se  becquetant 
(r°  125  r°),  font  un  O  qui  serait  aussi  bien  un  X,  ou  qu'un  griffon,  f  223  r",  forme 
un  A  qu'on  ne  distinguerait  pas  d'un  A.  Cette  prédominance  de  l'effet  sur  le  sens  se 
montre  plus  clairement  encore  dans  l'habitude  contractée  par  les  scribes  grecs  de  placer 
une  initiale  dorée  ou  peinte  à  l'endroit  de  la  page  qui  leur  convient,  sans  souci  aucun 
du  cas  où  elle  tombe  sur  un  mot  qui  ne  commence  pas  un  alinéa  ou  qui  ne  commence 
même  pas  une  phrase.  Bien  plus  encore,  et  chose  tout  à  fait  révoltante  pour  nous,  la 
lettre  ornée  tombe  quelquefois  au  milieu  d'un  mot.  Le  cas  est  très  usuel  :  ainsi,  dans 
noire  manuscrit  des  Homélies  de  S.  Grégoire  de  IS'azianze,  n°  ooO,  sur  un  intervalle  de 
quatorze  pages,  il  arrive  onze  fois  que  l'initiale,  qui  n'en  est  plus  une  alors,  surgit  dans 
le  courant  du  mot,  et  le  scribe  de  ce  beau  et  précieux  manuscrit  nous  donne  en  ce  court 
intervalle,  les  formes  éy  —  Katviiov,  éxy.oi  —  Xiot  au  f°  836,  npii  —  Tq  et  sy  —  KaEvîcov 
au  f"  838,  à-£ip-/;[xÉ  —  Xtov,  tp9io  —  XrjCrjç,  Suvâ  —  -toç,  ZrjXtô  —  S/jç,  svav  —  Tiov, 
âpo  —  Tpov,  irâv  — •  Ta  aux  f°'  839  à  842.  Nous  ne  connaissons  pas  un  seul  exemple 
de  ce  mépris  de  la  raison  dans  les  manuscrits  latins  ou  modernes  quelconques.  Elle  a 
cependant  son  explication,  laquelle  est  historique  et  très  simple. 

Nous  mettons  aujourd'hui,  comme  les  manuscrits  latins  nous  ont  ajipris  à  le 
faire,  une  grande  lettre  au  commencement  de  chaque  phrase,  afin  d'éveiller  l'attention 
à  chaque  émission  d'une  idée  nouvelle.  On  n'est  arrivé  à  cet  usage  qu'après  des 
tâtonnements.  Les  scribes  grecs,  par  une  habitude  différente,  appelaient  les  yeux  du 
lecteur  à  la  tète  des  lignes,  sur  le  chemin  que  le  doigt  parcourt  en  suivant  tout  le  long 
de  la  marge.  Lorsqu'ils  plaçaient  un  signe  de  ponctuation,  du  moins  de  ponctuation 
forte,  dans  le  cours  d'une  ligne  pour  entrer  après  dans  une  nouvelle  phrase,  ils  en 
avertissaient  par  une  grande  lettre  en  tète  de  la  ligne  suivante  ;  ou  s'ils  ne  dessinaient 
pas  cette  lettre  plus  grande  que  les  autres,  ils  la  mettaient  cependant  très  visiblement 
en  dehors  de  la  ligne,  en  vedette.  Ainsi,  pour  en  montrer  encore  un  exemple  dans  le 
premier  ms.  venu,  le  n"  52  (Évangiles,  xii'  siècle,  f°330),  les  derniers  mots  du  chap.  xv 
de  S.  Jean,  et  les  premiers  du  chap.  xvi  sont  disposés  comme  suit  : 

'T  liïv  t'va  lif,  c-/avSa>.i 

cÔTj-e  ■  àîTÔ  auvaytoyouç 

■ïron^CTOUGiv,  ù(xa$  •  dX 
A'Ëpy.STTcti  ojpa 

Le  second  A  d'àXXà,  qui  pour  nos  yeux  joue  le  rôle  d'initiale,  est  précisément,  par 
élision,  une  lettre  finale.  C'est  un  procédé  très  fréquent  dans  les  manuscrits  grecs  du 
IX' au  XIV*  siècle,  surtout  dans  les  textes  sacrés  ou  théologiques.  A  l'époque  antérieure, 
c'est-à-dire  dans  les  manuscrits  en  onciale,  au  lieu  d'une  lettre  détachée,  c'est  une  petite 
barre  que  le  scribe  pose  en  tête  de  la  ligne  qui  suit  la  ponctuation,  pour  attirer  les 
yeux. 

Une  dernière  observation  à  faire,  sur  les  peintures  des  manuscrits  grecs,  est  qu'il 
n'y  en  a  presque  pas  une  seule  qui  ne  soit  détériorée.  Elles  ont  toutes  subi,  par  suite  du 
frottement,  des  atteintes  qui  les  font  plus  ou  moins  tomber  par  écailles,  en  sorte  que 
parfois  au  milieu  de  la  scène  la  plus  délicate  et  la  plus  fraîche,  il  manque  un  fragment, 
un  visage,  un  personnage  entier,  dont  la  disparition  afflige  et  ne  prête  aucun  appui  aux 
conjectures.  C'est  le  résultat  d'un  procédé  pratique  des  miniaturistes  grecs.  Ils  travail- 
laient sur  un  fonds  qu'ils  se  préparaient  en  couvrant  toute  la  surface  à   peindre   d'une 


2e  INTROnUCTlON. 

couche  très  épaisse  et  empâtée  en  couleur  verdàtre  ou  teinte  neutre.  Ils  avaient 
là  le  lit  de  leur  tableau  et  le  ton  général  de  sa  couleur  ;  ils  y  traçaient  fermement  leur 
esquisse  avec  le  pinceau  et  n'avaient  plus  qu'a  y  faire  des  relevés  en  clair,  des  accentua- 
tions en  ombre;  et  en  gardant  le  fonds  de  teinte  neutre  pour  tous  les  tons  moyens, 
leur  travail  se  faisait  rapidement.  De  plus,  les  couleurs  s'harmonisaient  aisément  en 
pénétrant  la  couche  épaisse  où  elles  étaient  posées.  Ce  procédé  devait  être  bien  antique, 
car  c'est  celui  de  la  peinture  à  la  fresque  d'où  la  peinture  des  manuscrits  est  primitive- 
ment pi-océdée;  mais  il  nous  est  funeste. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE 

DE? 

MANUSCRITS    GRECS 

DE  LA  BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 

ORNÉS    DE    PEINTURES' 


NDMëROS 

fonds 


AGE. 


NATL'HE  DES  ORNEMENTS. 


Bible XII»  si«'i'-  Fronton  en  it,  grossier,  initiales  vermillon. 

Bible XIII Un  bandeau  en  torsade. 

Bible XIII Petites  initiales;  insignifiant. 

Livre  des  Rois,  etc x Un  bandeau  à  rainceaux,  noir. 

Job,  etc.,  et  S.  Eplirem v-xii Init.  noires,  v°  siècle;  carmin  xii'  (ms  célèbre). 

Job,  proverbes,  etc X Fronton  en  it  et  quelques  initiales  ;  élégant. 

Job,  proverbes,  etc 1 18G  .  . . .  Bandeaux  et  init.  si'mples,  assez  élégants. 

Psaumes,  etc 1 119  ...  Riche  band.;  init.  carmin,  un  saint  en  pied. 

Psaumes,  etc XI Petites  initiales  carmin  ;  insignifiant. 

Psaumes X Nombreuses  figures  sur  les  marges. 

Psaumes  et  cantiques X  ..... .  Très  riches  ornements,  point  de  figure. 

Psaumes,  etc XI Bandeaux  et  initiales  carmin;  très  médiocre. 

Psaumes xi Bandeaux  d'or,  initiales  vermillon,  lleuronnéi's. 


Psaumes 

Psaumes,  cantiques. 
Id: 


Id 

Id 

Proverbes 

Proverbes,  Hippocrate 

Psaumes 

Id 

Id 

Psaumes,  cantiques 

Évangéliaire 

Les  Évangiles 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Actes  des  apôtres 

Prières,  épîtres 


XIV Bandeau  natté,  quelques  initiales;  carmin. 

1438 ....  Grossier  bandeau. 

1409  ....  Petites  initiales  vermillon. 

XV Grossier  bandeau  en  natte. 

XV Grossier  bandeau. 

XIII Bandeaux  à  fleurettes,  initiales  ileurjnnées. 

XV Frontons  en  it;  Hippocrate  et  autres  personnages. 

XII Initiales  d'or  et  personnages  divers. 

XII Petites  initiales  vermillon  sur  le»  marges. 

XIII Petites  initiales  carmin. 

14S3  ....  Initiales  et  bordures  fleuronnées  (françaises,  voy.ii''JS,i 

X Bandeaux  et  initiales  fleuronnées. 

XI Fronlons;  un  évangéliste;  les  4  symboles  évang. 

XII Frontons,  initiales,  évangélistcs;  grossièreté  exticme 

XII Intéressantes  figures  d'évangélistes. 

XII Bandeaux  d'or  à  fleurettes;  3  belles  initiales  articulées 

XII Initiales  d'or. 

XIII Scènes  diverses  et  les  quatre  évangélistcs. 

XVI Riche  ornementation  exécutée  pour  le  card.  de  Bourb  i:i 

XII Deux  pièces  d'architecture. 

XIII Quelques  bandeaux  et  autres  légers  orneni.,  carmin. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


AGE. 


NATURE  DES  ORNEMENTS. 


Actes  des  apôtres 

Épitres 

Les  Évangiles 

Id 

Id 


81 
81  A 


Id 

X  ... 

Id 

X  . .. 

Id 

X  ... 

Id 

9G4. 

Id 

XI... 

Id 

XI... 

.... 

Id 

XI... 

Id 

Id 

Id 

XI.  . 

XI... 

Id 

XI... 

Id 

XII  .  . 

Id 

XI... 

Id 

XI... 

1167. 


XII... 


91 
93 
91 
95 
97 

100  A 

102 

102  A 

103 

104 

106 

106  A 

107 

112* 

113 

lU 

115* 

116 

117* 

118 

119 

120 

122 

123 

124 


Id 

Actes  des  apùtre 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Epitres  de  Paul. 
Évangiles,  etc. . 


Évangiles,  Mathieu  et  Marc. 

Évangiles,  Luc  et  Jean 

Les  Évangi  les 

Actes  et  épitres 

Id 

Épitres  de  Paul 


Initiales  et  bandeaux,  un  peu  coloriés,  grossiers. 

Quelques  petits  bandeaux,  grossiers. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes  et  évangélistes  (écaillé). 

Frontons  à  médaillons;  initiales  fleuronnées. 

Frontons  en  ti  à  médaillons  et  fleurettes;  init.  fleur. 
X Personnages  et  ornements  divers;  ms  magnifique. 

Frontons  et  initiales;  grossier. 

Frontons  (quatre)  et  initiales,  carmin. 

Grossiers  frontons  en  •::. 
X Quatre  frontons  et  initiales;  3  évangélistes;   grossier. 

Beaux  frontons;  évangélistes,  chef-d'œuvre  calligraph. 

Analogue  au  précédent  mais  moins  riche. 

Quatre  frontons  à  médaillons. 

Front,  d'or  à  fleurettes;   évangélistes;   chrysographie. 

Ornements  et  personnages.  Beau  ms. 
Id.  Id.  Id. 

Deux  bandeaux  d'or  évidés. 

Bandeaux  d'or  fleuronnés 

Bandeaux  et  autres  ornements,  grossiers. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes. 

Christ,  évangélistes,  init.  fleur.,  le  tout  en  lambeaux. 

Bandeaux  à  fleurettes  et  deux  évangélistes;  grossier. 

Personnages  cl  ornements  disparus  (écaillés). 

Ornementations  grecque  et  latine  mêlées;  barbare. 

Bandeaux  bistre,  grossiers. 

Trois  évangélistes;  frontons  d'or  à  fleur,  (mutilé). 

Trois  évangélistes,  au  lavis  (vient  de  Patmos). 

Bandeaux  nattés,  init.  fleuronnées;  insignifiant. 

Un  évangéliste;  bandeaux;  grossier. 

XII Arcatures;  un  bandeau;  insignifiant. 

1176    ...     Fronton  et  bandeau  carmin;  insignifiant. 

XIII Frontons  à  or  et  fleurettes;  3  évangélistes  (écaillé). 

XIII Frontons  à  or  et  fleurettes  ;  3  évangélistes,  très  grossier. 

XIII Frontons;"  les  quatre  évangélistes;  grossier. 

XIV Frontons  ;  les  quatre  évangélistes. 

XV Trois  évangélistes  ;  grossier,  écaillé. 

1479  ....     Ms  d'e.técution  française  comme  le  n°  45. 

1625 Bandeaux  et  mit.  d'or  fleuronnés,  jolie  calligraphie 

X Bubriques  et  petites  init.  en  chrysographie. 

X Bandeaux  et  init.  carmin  (demi-eff'acé). 

X Bandeaux  et  init.  azur  et  carmin  (demi-effacé). 

XIII Quelques  bandeaux  et  init.  tressés  et  ondes  vermillon. 

XII Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  azur  et  vermillon. 

XIII Quelques  frontons  fleuronnés,  carmin,  demi-effacés. 

vil En  capitales  onciales.  Point  d'ornement  subsistant. 

XIII Bandeau,  carmin  et  vermillon  ;  minuscule  remarquable. 

XII Bandeaux  et  initiales,  très  grossiers. 

XI Petites  initiales  simples,  vermillon. 

XI Lettres  alternativ.  d'or  et  d'arg.;  scènes  en  marge  (efl'acé). 

XI Init.  carmin  et  vermillon;  S.  Mathieu  (demi-elîacé). 

1262  ....     Trois  évangélistes  joliment  peints;  jolies  architectures. 

XIII Évangélistes,  frontons,  init.  brunes  ou  vertes;  grossier. 

XIII..   ..     Frontons  et  initiales;  carmin  très  pâle. 

XIII Frontons  d'or  à  fleur,  en  ir  et  un  S.  Marc  (demi-efl'acé). 

XII Frontons  d'or  à  fleur,  en  tz  et  un  S.  Jean  (demi-eff'acé). 

XVl Frontons  et  initiales  d'or.  Très  belle  calligraphie. 

XVI Charmants  frontispices  par  Ange  Vergèce. 

XIII Un  seul  rainceau,  carmin  pâle,  en  tète. 

XVI Comme  le  n°  124  en  moins  beau. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


SCMéR 

os 

'"  fonds'™                         ^"'"5. 
(lu  Roi. 
130      Comment,  sur  la  Genèse 

AGE. 

XV'  siée.  . 

132 

Comment,  sur  l'Exode,  etc. . . . 

XVI 

134* 

Comment,  sur  Job 

XIII 

135* 
136 

jj 

1 362  .... 

Id 

XIV 

137 

Id ■ 

XV 

139* 

Comm.  sur  les  psaumes 

X 

MO 

Id 

X 

Ul 

Id 

X 

M-l 

Id 

XII 

li5 

Id 

XIV 

U7 

Tlu'ophjlacte,  sur  les  psaumes. 

XV 

m 

Psaumes 

XVI 

150 
151 

Blenimjdas,  sur  les  psaumes. . 
Comment,  sur  les  proverbes.. 

XVI 

XII 

153 

Proc.  Gazœus,  sur  les  cantiq. 

XI 

IB'î 

Scholies  sur  Job 

XIII 

163 
164 

Comment,  sur  les  psaumes... 
Id 

X 

165 

Id 

xri 

160 

Id 

XII 

168 

Id 

XIII 

109 

Cosmas,  sur  les  psaumes 

XIII 

170 

Eulhymius,  sur  les  psaumes.. 

XIV 

171 

Sur  les  psaumes 

XVI 

172 
173 

Procope,  sur  les  cantiques... 
Polychronius,  sur  les  cantiques 

XVI 

XVI 

173  A  Paiaphr.  des  proverbes 

XVII 

175 
177 

Olympiodore,  sur  l'ecclés 

Scholies  sur  les  évangiles 

XIII 

X 

179 
181 

Théophylacte,  sur  les  évang. . 
Id 

XIV 

XIII 

182 

Id 

XIII 

184 

Id 

XIV 

185 

Id 

XIV 

189* 

Les  évang.  avec  glos 

XII 

190 
191 
192 
194  A 

Théophylacte,  sur  les  évang.. 

Scholies  sur  les  évangiles 

Théophylacte,  sur  les  évang.. 
Id 

XIV 

X 

XII 

1255.   .. 

196 
199 

Théophyl.,  surMath.  etLuc. 
Comm.  surMath.  et  Jean.... 

XII 

201 

Comm.  sur  les  évangiles 

XII 

204 
206 

Théophylacte,  sur  Math 

Victor,  sur  Marc 

XII 

1308.... 

214 

JeandeChaIced.;sur les  évang. 

1316.... 

214  A  Sur  les  évangiles 

XIV 

216* 

Extr.  des  actes,  etc 

X 

218* 

Comm.  sur  les  actes  et  épitres. 

-XI 

219- 

Id 

XI 

221 

Id 

XII 

223  * 

Id 

1045  .... 

224 

Id 

XI 

230 
232 

Comm.  sur  les  évangiles 

Id.     sur  saint  Luc 

X 

XI 

234 

J.  de  Chalcéd.,  sur  les  évang. 

XIV 

235 

Théoph.,  sur  les  évangiles  . . . 

XIIl 

236 

Comm.  sur  les  évangiles 

xv; 

237 

Id.     sur  les  actes 

X 

nAti're  des  ornements. 

Fronton  en  jt  et  initiales,  fleuronnées,  vermillon. 
Bandeaux,  init.,  intitulés,  notes;  en  vermillon. 
Personnages  représentant  l'hist.  de  Job  ;  très  grossier. 
Personnages  (id.),  dessinés  avec  facilité. 
Quelques  bandeaux  et  initiales  à  la  plume. 
Bandeaux  et  init.  rouge  et  noir;  insignifiant. 
Ms  magnifique,  peintures  imitant  l'antique. 
Fronton  en  ti,  noir  et  carmin,  insignifiant, 
lianileau  insignifiant. 

Init.  et  band.  carmin  ou  vermillon;  insignifiant. 
Fronton  en  it  et  init.  vermillon. 
Init.  noir  et  carmin. 
Bandeaux  et  init.  vermillon. 
Init.  vermillon  et  vert. 
Petites  init.  carmin  vif. 
Quelques  bandeaux  et  init. 
Bandeau  et  mil.,  vermillon,  très  insignifiant. 
Rubriques  et  petites  init.  vermillon. 
Fronton  d'or  à  fleurettes,  petites  init.  d'or. 
Petites  init.  fleuronnées,  quelques-unes  à  tôle  humaine. 
Init.  carmin  vif.  Le  n°  167  fait  suite. 
Init.  noir  et  carmin;  insignifiantes. 
Un  bandeau  natté,  noir. 
Init.  vermillon;  insignifiant. 
Bandeau  et  initiale  vermillon,  grossier. 
Bandeaux  et  inil.,  carmin  paie. 
Bandeau  et  init.  vermillon. 
Fronton  en  jt  et  init.  rouges,  grossier. 
Quelques  fleurons. 

Frontons  ornés,  deux  évangélistcs  ;  grossier. 
Bandeau  et  init.;  insignifiant. 
Les  quatre  évangélistcs. 
l'n  grossier  fronton  en  tèle. 
Petites  initiales  vermillon. 
Bandeaux  ou  cordons  vermillon:  insignifiant. 
Les  quatre  évangélistcs;  ornements  élégants. 
Saint  Mathieu  (peinture  écaillée).  Le  reste  mutilé. 
Deux  frontons  carrés  à  fleurettes.  Le  reste  effacé. 
Rien  qu'un  fronton  barbare  en  tète. 
Un  bandeau  vermillon  en  tète 
Init.  carmin;  un  S.  Luc  dessiné  à  l'encre,  grossier. 
Bandeau  nalté,  noir,  insignifiant. 
Mathieu  et  Marc,  barbares. 
Un  bandeau  carmin  en  tète  du  volume. 
Un  grossier  S.  Mare. 
Grossiers  bandeaux,  bistres. 
Bandeaux  et  fins  de  ligne,  rouge  et  noir. 
Frontons  élégants;  calligraphie  remarq.,;not.  figuratives. 
Croix  ornée  en  tête;  élégant  bandeau.  Texte  carmin. 
Bandeaux  d'or  à  fleurettes;  rubriques  et  init.  d'or. 
Bandeaux  et  init.  d'or  et  couleurs  diverses. 
Bandeaux  et  init.  d'or,  un  S.  Paul  (presque  effacé). 
Id.  A  la  fin  une  rosace  remarq.  par  ses  vives  couleurs. 
Les  quatre  évangélistes  (écaillés  et  tombés). 
Joli  bandeau  d'or;  init.  et  notules  d'or. 
Deux  bandeaux  ;  rouge  et  noir. 
Init.  noir  et  vermillon. 

Un  bandeau  treillissé  et  init.,  noir  et  vermillon,  insign. 
Grandes  et  petites  initiales,  fleuronnées. 


INVENTAIUE  SOMMAIRE. 

ACE.  NATURE  DES  ORNEMENTS. 


«88 

Comm.  sur  l\'p.   aux  Héliroux 

xnr  sic 

c.     Fronton  on  -n  et  initiales;  carmin. 

239* 

André,  arclievêq.,  sur  l'.Apoc. 

XV 

.     Initial. 'S  snrldul  /munorphes. 

2i3* 

Oflice  ecclésiastique 

1133.. 

.     Band,  MUS  ,1  |.;il.uriir,  antiques;  mit.  à  personnages 

iU 

Ici 

XII 

.     BandiMu\  ,t  |ii'lil.'^  initiales,  ondes. 

ur, 

Id 

XIII 

.      Bandeaux  et  pri.h  ,  nnlialrs.  noir  et  vermillon. 

-ur, 

Id 

XIV 

.     fronton  à  mé.lailli.nv  ,i   iiruieites,  luit.  carmin 

-M) 

Id 

XIV 

.      Petites  inil.  cain.iu,   in~it;ulli.uit. 

251 

Id 

XIV 

.      Petites  init.  eaniun.   lu-iunillaut. 

-2r,i 

Id 

XV 

.      Petites  iiiil    veninllnu,  insi-mllaut. 

->:>i 

Id 

150S)  . . . 

.      Petiles    1,1,1.  ve,,,Hl|ou,    i,i-i,_',,,rKint. 

-255 

Id 

XV 

.      Pelit,'s  i„,t.  raiiiiiu,   iiisi-u, liant. 

258 

llvm.i-    

XII 

.      Bandeau  et  init.   vermillon. 

2G0 

C;uinli<    ri    nllirr? 

MV 

Banileau  et  iuit.  vermillon  et  jaune. 

264 

Oflice    rcrl.'.SM.lirlue 

XIV 

Inil.  vermillon  et  grossiers  bandeaux. 

265* 

Id 

XIV.    ... 

.     Init.  et  lins  de  ligue,  rouge  et  jaune. 

■ifiS 

XIV 

luit,  vermillon  lleuronnées,  grossières. 
(Quelques  grosses  ijut.  vermillon. 

2oa 

Office  nocturne 

XV 

270 

Ofiiceen  musique 

XV 

.     Bindeau  et  init.  carmin  pâle. 

272 

Leçons  de  l'Ane.  Testament.. 

XII 

.     Fronton  en  n  et  inil.  carmin  et  vermillon  ;  grossier. 

273 

Id 

XII 

.     Bandeaux  et  init.  lleuronnées,  azur  et  carmin. 

275 

Id 

XIII 

Init.  eaiiuin,  insigiiiliant. 

276 

Leçons  de  l'Ane,  et  Nouv.  Test. 

XV 

.     Init.  très  ;;inssièr,'s. 

277* 

Lecous  du  Nouv.  Testament.. 

viir 

.     Frontnus,  iuil.  Ileiiinnnécs;  élégant. 

278  * 

1.1 

IX-Xll... 

.     Peinlures  imitant   l'antique. 

-'TU* 

Id 

Init.  lleuronnées  et  quelques  bandeaux,  grossier. 

"'SO 

Id 

IX 

Fronton  en  it  et  init.  carmin,  grossier. 
.     Un  fronton  en  7t,  init.  lleuronnées. 

282 

Ev;uigéliairc  et  oflice 

Bandeaux  et  inil.  veruiillun  (palimpseste). 

283 

Kl 

X-XIII  .  . 

.     Bandeaux  et  init,  vermillon  (palimpseste). 

284* 

Évangéliaire 

XII.... 

.     Frontons,  init.  assez  élégantes;  un  S.  Marc  effacé. 

Leç  ins  de  l'évangile XI Fronton  et  initiales,  grossier. 

Id XI Fronton  en  it  à  fleurettes  et  init.  dorées  et  lieu 

Id XI Initiales  rouges,  grossières. 

Id XI Initiales  rouges,  grossières. 

Id 1066 Bandeaux  et  initiales  carmin,  grossier. 

Id XII Bandeaux  et  initiales  rouge  et  vert,  grossier. 

Id XII Initiales  H.'urenni'es.  .ajourées. 

XII Fronloiis  ,1  111,1    ,ln,a>s  et  lleuronnés. 

XII Inil.  Ile, irn,, liées,  ,Miiiiin. 

XII Init.  Ilouroiinées,  vermillon. 

XII Init,  lleuronnées,  carmin. 

XII Fronton  en  u  à  or  et  fleurettes,  init.  flcuronnées. 

XII Init.  vermillon,  grossières. 

XII Fronton  en  tz  et  init.,  carmin  et  vermillon. 

XII Init.  en  carmin  pâle. 

XII Fronton  en  portail;  init.  verd  et  vermillon. 

1204  ....  Bandeau  et  init.  carmin. 

XIII Init.  carmin  insignifiantes. 

XIII Init.  fleuronnées  à  jour,  carmin. 

XIII Fronton  et  init.  carmin,  grossier. 

XIII Bandeau  et  inil.  vermillon,  grossier. 

XIII Bandeau  et  inil.  carmin;  mots  barrés  en  vert. 

XIII Fronton  en  it  et  inil.  carmin. 

XIII Bandeaux  et  init,  carmin. 

XIII Bandeaux  d'or  à  médaillons  et  fleurettes;  init. 

XIII Initiales  carmin. 

1336 Frontons  d'or  en  ti  et  init.  analog.,  fleuronn.,  élégantes 

XIV Fronton  évidé,  d'or;  init.  d'or  fleuronnées. 

XIV Initiales  fleuronnées,  vermillon,  grossières. 


292 

Id 

293 

294 

1,1 

295 

Id 

296 

Id 

297 

Id 

298 

Id 

299 

Id 

300* 

Id 

301 
302 

1,1 

3U3 

Id 

39 1 

Id 

305 

Id 

306 

307 

Id 

308 

Id 

309* 

Id 

311* 

Id 

312 

Id 

313 

Id 

INVKNVAlUli  SOMMAlRt 


XUMÉHOS 

lie  l'ancien 
du""»*' 
314 
315* 
31G 
317* 


fATl-RF.    DKS  ORNEMENTS. 


Leçons  de  l'évangile 


Ba.ul 


3i3 

341 

345 

346 

347 

348 

349 

350 

351* 

35-2 

353 

354* 

355 

356 

359 

361 

36-2 

366 

367 


neui-elte 
l'imitons  et  init.  it  11. 
Inil.  Ileuronnées,  aju 
Jiilics  petites  seènes  ; 
Initiales  d'or  et  de  vc 
Initiales  carmin,  ajoi 


et  mit.  carmin,  grossiei- 
nettes  et  animaux,  verni 
rées,  vermillon  et  jaune, 
personnages. 


XII. 


luit,  rouges  ou  noires  insignifiantes;  un  tigrt 
Fronton  à  tète  de  lion;  init.  carmin  (très  effai 
l'nc  torsade  et  de  petites  init.  noires. 
Init.  carmin  paie;  insignifiant. 
Init.  vermillon  fleuronu4es,  torsades,  bandcai 


Liturgie xv 

S.  Basilii  Liturgia xil 

Liturgies  et  leçons xr 

Euchologe XII Bandeau  et  init  vermillon,  insignifiant. 

IJ XII Init.  vermillon,  Ileuronnées,  grossier. 

Id XII Bandeaux  bistre  et  carmin  ;  grossier. 

Office  ecclésiastique xii Fronton  à  portraits  en  médaillon.  Beau  ms. 

Partie  de  l'office xi Init.  carmin;  insignifiant. 

Office  ecclésiastique xiv Init.  vermillon  ;  insignifiani. 

XV Init.  carmin,  pâle. 

Bandeau  et  init.;  vermillon,  grossier. 

Init.  vermillon  ou  carmin. 

Bandeau  et  init.  carmin;  insignifiant. 

Bandeau  et  init.  vermillon. 

Init.  petites  vermillon,  insignifiantes. 

Bandeaux  et  init.,  insignifiant. 

Init.  et  bandeaux  vermillon;  insignifiant. 

Init.  et  bandeaux  vermillon;  insignifiant. 

Init.  et  bandeaux  vermillon;  insignifiant. 

Init.;  dessin  d'un  Christ,  en  buste. 

Init.;  dessin  d'un  Christ,  en  buste. 

Init.  et  un  bandeau  en  carmin  bistré. 
xv-xi...       Init.,  1°  carmin,  2°  vermillon 

I3;il Init.  carmin  Ileuronnées. 

XIV Init.  et  bandeaux  carmin  pâle,  insignifiant. 

In.  bistre  ou  rouge  fleur.;  Jean  Chrys.;  Basile;  tr.  grossier. 

In.  ingign.;  jolisportr.  deJ.  Chrys.,  Basile  et  S.  Théodore. 

Init.  et  bandeaux  vermillon,  grossier. 

Bandeau  à  fleurons,  init.  carmin  insignifiantes. 

Frontons  en  it  et  init.  fleuronn.  azur  et  verm.  ;  élégant. 

Band.  et   init.  rouges  et  bleus.   iVIots  barrés  de  même. 

Init.  carmin  insignifiantes. 

Bandeaux  et  init.  vermillon,  grossier. 

Bandeaux  et  init.  vermillon,  grossier. 

Bandeaux  et  init.  vermillon,  grossier. 

Init.  et  un  bandeau  carmin  pâle,  grossier. 

Init.  Ileuronnées,  vermillon;  bandeaux  vermillon  et  noir. 

Init.  et  bandeau  vermillon;  grossier  et  insignifiant. 

Elégants  bandeaux,  initiales,  carmin. 

Bandeau  natté,  noir. 

Bandeaux  et  init.,  noir  et  vermillon. 

Bandeaux  et  init.,  noir  et  vermillon. 

Bandeaux  et  init.,  noir  et  vermillon;  très  grossiers. 


Id 

XV  

Id . 

XV 

Id 

Xlll 

Id 

XV 

Id 

XV 

Id 

XV 

Id 

1325 

Id 

XV 

Id 

XV 

Id 

XV 

Id 

XV 

Id 

XII 

Id 

Id 

Office  ecclésiastique xv. . 

Dionysii  Organum 1389 

Cantiques xii.. 

Prières  et  cantiques xii. . 

Cantiques xui. 

Id XIII 

Hymnes xill . 

Georg.  Pardius,  sur  les  canons,  xiv  . 

Octoechus,  liber  officiorum  . . .  xiv  . 

ThecariE  hymni  et  preces xiv 

Prières  et  cantiques xv. . 


368  Id XV 

369  Nie.  Malaxe,  odes  à  la  Vierge.  XV 

370  Hvmnes  à  la  Vierge xv 

371  Acacias,  sur  les  canons xv 

371  A  Comm.  sur  les  cantiques xii 

372  Leçons  de  l'évangile xi- 


373 
374 
375 
376 
377 
378 
379 


xiii Init.  vermillon,  Ileuronnées,  très  grossières. 

xiv init.  bistre,  color.  vert  et  jaune.  Motsbarr.  de  même. 

1022. . , .  Ornementation  latine. 

XII Ir.it.  et  un  bandeau  carmin  pâle,  élégant. 

XIII Bandeau  et  init.  vermillon,  grossiers  (palimpseste). 

XIII Bandeau  et  init.  insignifiant.  Main  tenant  un  coutelas. 

XII Band.  et  init.  En  tète  un  band.  à  rainceaux  et  têtes  hum. 

XV Bandeau  natté;  init.  vermillon. 


INVEMTAIliE  SOMMAIRE 


icii                            SLJETS.  AGE.                                       NATURE  DES  ORNEMENTS. 

Évangéliaire lôôO Baiuleau  et  init.  vermillon  ;  grossier. 

Leçons  lirées  des  actes Xlli^siéc.  luit,  carmin  fleuronnécs  à  jour. 

Id XV Init.  vcrmillrin,  bamleaii  insignifiant. 

Typicon  ou  Officedesaint  Saba.     XIII Bandeau  natté  et  init.  vermillon,  insignifiant. 

Id 1578 Fronton  à  lleur.,  noir;  bandeau  vermillon,  init.  insi 

Liturgies  de  Clirysost.  et  Basile.     XI Uichc   ft-unlori  ;  init.   noir  ;  portraits  de  Jean  et  Bas 

Liturgie  de  Chrjsost 1510 Init.  bistre,  vermillon,  noir,  insignifiantes. 

Prières  et  hymnes xiil Petits  rameaux  IVuilhis  sur  les  marges. 

Canons  de  l'office 1344 Init.  vn  imllnii  msi-niliantes. 

Leçons  sur  saint  Georges xiv Bandeanv  .i  i  .mim  r,iii\,  init.  fleuronnées. 

Prières XVI Orneni ali..,,  hannuse. 

Canons  de  l'office XVI Bandeau   et  init.  vermillon,  élégant. 

Heures U-75   . . .  Bandeaux  en  torsade  et  init.;  bistre  et  jaune. 

Nicépliore  Callistc 1371 Init.  insignifiantes,  cordons  à  extrémités  bouclées. 

Liturgie  de  saint  Basile U19 Grossier  bandeau  et  init.  fleuronnées,  carmin  pâle. 

Liturgie  de  saint  Jean  Chrys. .     xi Init.  carmin,  grossières. 

Id XI luit.  ;  figure  du  saint  (presque  effacée). 

Liturgie  (saint  inconnu) xi Init.  rouges  fleuronnées;  grossières. 

Id XII Initiales  vermillon  grossières. 

Pii^.res XII Bandeaux  nattés  et  init.,  noir  et  vermillon. 

Gélasc,  Conc.  de  Nicée 15G1 Init.  rouges. 

Adversus  Ncstorem xvi Bandeau  et  init.  carmin. 

Concile  de  Constantinople xviii Init.  carmin  pâle. 

4' Conc.  de  Latran xiii Quelques  init.  carmin. 

Synode  contre  Barlaam xiv Quelques  init.  carmin. 

Conc.  de  Florence xv Quelques  init.  carmin. 

Conc.  de  Florence xv Init.  et  bandeaux  carmin. 

Synil.nlr  ,lr  Ni./r U88 Init.  vermillon  ;  un  S.  Cyprien  debout,  barbare. 

Clin,  ilr  li--  riniviiir XV Bandeau  bistre  el  initiales  vermillon. 


XVI 


carn 


Id • XI Init.  carmin. 

Clément,  vie  de  S.  Pierre xvi Un  bandeau  et  une  init.  en  tète. 

Denys,  l'aréop.,  œuvres 992 Bandeau  et  init.  flcuronn.,  carmin,  renvois;  notes  figur. 

1(1 XI Jolis  cordons  à  l'encre  noire. 

1,1 XII Texte  glosé.  Chef-d'œuvre  de  calligraphie  sans  ornem. 

1,1 XII Bandeaux  et  init.  carmin  pâle. 

Iil 1272 Init.  vermillon  insignifiantes. 

Id 1341-91.  Bandeau  et  init.  carmin;  insignifiant. 

Iil XV Init.  carmin  ou  vermillon,  insignifiantes. 

Id XIV Bandeau  à  fleur.,  init.  verm.,  un  Christ;  notes  figur. 

George Pachymere,  sur  Denys.  1302 Init.  carmin,  insignifiantes. 

Id XIV Init.  carmin  insignifiantes. 

Saint  Justin 1363 Init.  carmin  insignifiantes. 

Origène,  sur  Job UiS Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  vermillon. 

Oriiçène,  sur  saint  Jean xvi Init.  carmin   insignifiantes. 

Origène,  Pliihiculia 1326 Bandeau  natté  et  init.  carmin. 

1,1 XVI...    .  Ii;inilran  ri  nul.  c-aiiiiin  ;  insignifiant. 

Eiisi'bi'  «■•v,   dr  Cés.irèe xvi liul.  ilniniiini-cs,  insigniliantcs. 

Id XIV Init.  carmin  légèrement  fleuronnées. 

1,1 XVI Init.  carmin  légèrement  fleuronnées. 

Id XVI Init.  carmin  légèrement  fleuronnées. 

Id XVI Un  bandeau  et  init.  fleuronnées. 

Id XVI Un  bandeau  et  init.  fleuronnées. 

Id 1543 Init.  vermillon  ou  carmin. 

Saint  Alhanase xi Init.  carmin,  insignifiantes. 

Id XV Bandeaux  et  mit.;  insi;.;nifiant. 

Homélies  de  S.  Basile XV Bandeau  et  init.  vermillon;  insignifiant. 

Id -xv Bandeau  et  init.;  insignifiant,  sauf  un  T  en  trophée. 


INVENTAIRE  SOMMAIHE.  33 

""^  foids'"'"  SUJETS.  AGE.  NATIKE  DES  ORNEMENTS. 

<Ili"  Roi. 

479      S.  Basile,  homélies xiii-xV  .  Bandeaux  carmin;  iiisignifiant. 

i80  Id X liandeaux  en  Tt  et  init.  carmin. 

i82  Id XI l'elites  init.  carmin  insignifiantes. 

iS3  Id XI Bandeaux  à  neurons  sobres  et  élégants,  vert  et  verni. 

484  Id XI Fron.  en  Tcet  pet.  in.azur,  carm.  jaune.gâtépar  l'humid. 

485  Id XII Bandeau  et  init.  comme  au  précédent  volume. 

486  Id: XII Bandeau  et  init.  carmin  et  brun  rouge,  grossier. 

487  Id XII Init.  vermillon  et  bleu  foncé. 

4y0  Id 1541 Bandeau  et  init.  vermillon,  insignifiant. 

491  Id XIII Init.  vermillon,  insignifiant. 

49-2  Id 94'2 Un  bandeau  carmin;  un  archer. 

493  Id X Bandeaux  et  init.  carmin,  élégant. 

495  Id XI Bandeau  carré,  natté  ;  init.  fleuronnées  ;  vermillon. 

49IÎ  Id XII Init.  carmin,  insignifiantes. 

497*  Id 970 Bandeau  d'azur  et  or,  avec  init.  (leuronnées. 

499  Id XI Bandeau  et  init.  carmin  élégants.  (Très  détérioré.) 

501  *  Id XII Bandeau  et  init.  carmin.  En  tête  un  riche  fronton  en  it. 

503  Id XIV Fronton  carré,  init.  fleuronn.,  ajourées,  verm.;  grossier. 

.504  Id XII Ln  bandeau  et  init.  carmin;  insignifiant. 

507      Symeo  Logotheta x Bandeaux  et  init.  carmin. 

.509  Id XIV Bandeaux,  init.  carmin. 

510*    Grégoire  de  Nazianze 867-886.  Volume  précieux  et  magnifique,  célèbre  par  ses  peint. 

511  Id X Bandeaux  à  fleurettes,  init.  (leur,  et  ajourées,  carmin. 

514  Id X Bandeaux  et  init.  vermillon,  jaune,  vert. 

515*  Id X Band.  ondes  et  init.  verni.;  quelques  fig.  (calligraphie) 

517*  Id 807-91 1  .  Frontons  en  ir  à  médaillons  et  fleurettes;  init.  d'or. 

518  Id X Bandeaux  et  init.  carmin,  grossier. 

519*  Id 1007....  Front,  en  t:  à  médaillons  et  fleur.  ;  init.  d'or. 

520  Id XI Bandeaux  et  init.  en  noir;  grossier. 

521  Id XI Biches  init.  fleuronnées  ou  d'or  ;  mstilé. 

522*  Id 1443 Bandeaux  nattés,  noir  et  rouge  brique,  élégants. 

524  Id XI Bandeaux  et  init.  flcuronnés  carmin;  grossier. 

.525  Id XI Bandeaux  et  init.  fleuronnés  carmin;  grossier. 

526  Id XI Frontons  en  ti  à  médail.  et  fleur.;  init.  fleur.,  carmin 

.527  Id XI Fronlons  en  w  à  médail.  et  fleur.;  init.  fleur.,  carmin. 

528  Id XI Bandeaux  d'or  à  fleur.;  init.  de  même  style. 

529  Id XI Bandeaux  à  balustrade  et  init.  fleuronnées. 

530  Id XI Frontons  et  init.  or  et  azur. 

631*  Id XI Bandeaux  d'or  à  médail.  et  fleur.,  init.  du  même  style. 

532*  Id XI Bandeaux  élégamment  nattés  ou  ondes;  init.  d'or. 

533*  Id XI Portrait  de  Grégoire;  nombreuses  peint.  ;  très  riche  ms. 

534  Id XI .   . . . .  Pour  ornement,  des  guillemets  encadrant  le  texte. 

535  Id Xji Ornementation  presque  pareille  à  celle  du  11°  528. 

536  Id XI Frontons  et  init.  fleuronnés  et  dorés. 

537  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin  ;  insignifiant. 

538  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin;  insignifiant. 

539  Id XII Bandeaux  et  init.  d'or  et  d'azur;  riche. 

540  Id XII Bandeaux  et  init.  ;  élégante  sobriété. 

541*  Id XII Deux  portraits  de  S.  Grégoire;  riches  fronlons  et  init. 

512  Id 1178 Frontons  et  bandeaux  d'or  à  fleur.;  init.  fleur,  de  même. 

543*  Id xn 16  min.  à  person.;  front,  et  init.  charm.  (précieux  nis.jc 

545*  Id xu Ornemen.  comme  aux  n"' 528  et  535,  mais  plus  jolie 

516  Id XII Fronton  en  11  à  fleurettes  et  init.  du  même  style. 

.547  Id XII Un  fronton  en  i;  à  médaillons  et  init.,  carmin. 

549  Id 1280 Init.  noir  et  vermillon  ;  grossier. 

550*  Id XII Scènes  peintes,  personn.,  portraits  (riche  et  préc  ms  ). 

551  Id XI Initiales  d'or. 

553  Id XIII luit,  vermillon,  grossières. 

554  Id XIII   ....  Bandeaux  ondes  et  init.   fleur.,  en  or  effacé. 


^  INVENTAIRE  SOMMAIRE. 

de   l'ancien  SUJETS.  AGE.  NATURE  DES   ORNEMENTS. 

556      Grégoire  de  Nazianze xui'  sicc.  Bandeaux  et  init.  vermillon  el  carmin. 

558  IJ XIII Bandeau  quadrangulaire,  carmin. 

55t(  Id XIII Bandeaux  et  init.,  bistre  et  vert. 

560  Id XIII Bandeaux  fleuronnés,  la  plupart  vert  et  bleu. 

561  II! XIII Bandeaux  et  init.  à  fleurettes,  grossiers. 

56-2  d XIII Un  bandeau  tressé,  rouge  et  ocre;  init.  fleuron.,  noires. 

563  Id 1327 Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

561  Id 13-27....  Bandeau  en  H  et  init.  fleuronnées,  bistre. 

567  Id ,.  XI Un  portique   dessiné  à  la  plume,  un  S.  Grégoire,  init. 

568  Id xiv Bandeau  et  init.  rouges  insignifiantes. 

560  li XIV Bandeaux  à  fleurettes,  vermillon. 

573  Id XIV Riches  bandeaux  d"or  à  fleurettes  ;  init.  même  style. 

574  Nicctas,  sur  Grég.  de  Naz 1315 Bandeaux  ou  cordons  insignifiants,  grossiers. 

575  d XIV Initiales  vermillon  ;  insignifiant. 

579      S.  Grég.  de  N  ysse xi Petites  init.  carmin. 

580"    Métaphraste;  vies  des  saints,  xi Peintures  en  pied  d'une  quinzaine  de  saints. 

581      S.  Grég.  de  Nysse xi Bandeaux  et  init.;  quelques-uns  fins  et  élégants. 

581  A  Id XIII Bandeaux  en  torsade  et  init.  fleuronnées  ;  vermillon. 

585  Id XVI Bandeaux  et  init.  fleuronnés. 

587  Id XVI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

593  S.  Ephrcni xi Bandeaux  assez  élégants. 

594  Id XI Initiales  vermillon. 

596  Id XII Bandeaux  et  init.,  noir  et  carmin. 

599  Itl XIV Init.  noir,  ou  vermillon. 

599A*  Id XIV Bandeaux  et  init.  azur  et  vermillon,  très  variés. 

60-2      S.  Jean  Chrysostome x Bandeaux  et  init.    carmin. 

603  M X Fronton  et  init.,  vermillon,  jaune,  vert. 

604  Id X Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  jaune  et  carmin. 

60,S  Id X Band.  d'or  à  fleur.,  init.  fleur.;  quelques  person.;  élég. 

607  Id X Band.  et  init.  assez  semblables  au  précédent.,  mutilé. 

60b>*  Id XI Band.  et  init.  en  couleurs  remarquablement  brillantes. 

609  Id XII Bandeaux  et  init.  noirs;  insignifiant. 

610  Id XI Bandeaux  et  init.  carmin  ;  assez  grossier. 

611*  M XI Band.  et  init.   d'une  élégante  simplicité;  noir  et  azur. 

6l'2  1(1 XI Band.  à  fleur,  et  init.  fleuronnées;  couleurs  diverses. 

614  Id XI Bandeaux  et  init.  carmin;  insignifiant. 

615  Id XI Grossiers  bandeaux,  rouge  et  bleu. 

616  Id XI Bandeaux  et  init.  bleu,  vert  et  car.  ;  gâté  par  riiumidité. 

618  Id XI Bandeaux  ondes,  noir;  init.  carmin. 

619  Id XI Bandeaux  d'or  à  fleurettes,  init.  de  même  style. 

620  Id XI Bandeaux  et  init.  en  traits  de  carmin  fin  et  léger. 

6"2l  Id XI Fronton  en  7t,  bandeaux,  init.  azur  et  carmin. 

622  id XI luit,  gross.,  qq.   ichtliyom.,  noires;  un  grotesque. 

623  1(1 XI Bandeaux  à  torsade  rouge,  pâle. 

624  Id XI Fronton  en  7t  et  grossières  init.  noir  et  rouge. 

^5  1  j 1 130 Bandeaux  en  chaînette  et  init.;  le  tout  noir  et  carmin. 

626*  Id XII Bandeaux  d'or  lisérés  d'azur;  init.  fleur.:  très  élégant. 

627  Id XII Bandeaux  en  ligne  ondée  et  init.  d'or. 

XII Bandeaux  fleuronnés  en  léger  trait  carmin. 

XII Bandeaux  et  init.  en  noir;  calligraphie. 

XII Init.  noires,  originales;  autres  vermillon  et  verdure. 

XII Bandeaux  eTTEàTustrades  d'or  et  init.  d'or. 

XIII Bandeaux  et  init.  fleuron.,  carmin;  quelques  animaux. 

X Bandeaux  bleus  lisérés  de  rouge  ;  init.  carmin. 

XI Band.  en  quadrilatères  de  coul.  diverses  et  init.  fleur. 

XI Band.  en  balustr.,  ajourés,  azur;  init.  fleur.,  azur,  verni. 

XI    Bandeaux  onilés  ;  init.  peintes,  à  comparliinenls. 

M Bandeaux  à  médaillons,  init.  fleur.;  azur  et  brun  rouge. 

XII Bandeaux  en  ti,  noir  et  carmin,  init.  fleur,  carmin  p;Me. 


628 

Id. 

629* 

Id. 

630 

Id. 

631 

Id. 

633 

Id. 

636 

Id. 

638 

Id. 

639 

Id 

641 

Id. 

642 

Id. 

613 

Id. 

INVENTAIRE  SOMMAIRE.  35 

SCMÉR08 

*** fonds'""  SUJETS.  AO.E.                                        NATURE  DES  ORNEMENTS, 
du    Roi. 

615      S.  Jean  Chrvsostome M'^  sièc.  BaiiJuaux  et  iiiit.  grossiers,  rouge,  bleu,  vert. 

C47  Id XI Bandeaux  et  init.  flcuronnés,  carmin,  grossier. 

649  Id XII Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin,  grossier. 

653  Id XIII Fronton  treillissé  et  init.  fleuron.,  le  tout  bistre  pâle. 

654*  Id.  et  Théodoret x Elégantes  init.  à  personnages  ou  animaux. 

656  S.  Jean  Chrysostome x Un  fronton  en  it  à  médaillons  et  palmettes,  init.  Heur. 

657  Id XII Fronton  en  w,  or  et  azur,  init.  noires. 

660*  id XII Bandeaux  d'or  à  fleurettes  et  init.  même  style. 

664  Id X Front,  à  fleur.,  azur,  init.  même  style,  azur  et  carmin. 

665  Id X Bandeaux  ajourés;  init.  fleur.,  même  style,  carmin. 

G66  Id XI Fronton  en  ji,  bandeaux  d'or,  init.  de  même  style. 

667  Id X Bandeaux  en  balustrade,  ajourés,  init.  carmin. 

669*  Id X Frontons  en  it  élégamment  fleur.,  init.  de  même. 

670  Id X Bandeaux  à  rainceaux  d'azur,  init.  de  même. 

671  Id XI Front,  d'or  à  médail.;  band.  et  init.  carmin,  azur,  bislre. 

672  Id XI Fronton  en  w  et  init.  carmin,  grossier. 

673  Id XI Bandeaux  en  onde  et  init.  carmin,  insignifiant. 

674  Id XI Fronton  en  it  et  init.  carmin. 

676  Id •. XI Capilales  bourgeonnées,  noires  ;  simples  et  belles. 

678  Id XI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

679  Id \i Bandeaux  et  init.  des  plus  grossiers. 

680  Id XI Band  et  init.  insignif.  Un  S.  Clément  ajouté,  xvu"  siècle. 

686  Id x-xiii...  Band.  et  init.  noirs  et  verni.,  puis  fleur,  de  coul.  div. 

687  Id XII Bandeaux  d'or  à  fleurettes;  init.  même  style. 

688  Id X Band.  à  arabesques,  vertet  azur;  init.  même  style. 

690  Id XI Bandeaux  et  init.  dessinés  et  coloriés  avec  soin. 

691  Id  XI Bandeaux  et  init.  carmin,  insignifiant. 

69i  Id X! Init.  carmin,  insignifiant. 

693  Id XI Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  ajourés. 

694  Id XII Bandeaux  et  init.  en  légers  traits  fleuronn.  et  ajourés. 

695  Id XI Bandeaux  à  palmettes  sur  fond  d'or;  init.  fleur.,  id. 

696  Id XI Bandeaux  et  init.  azur  et  carmin,  insignifiant. 

697  Id XI Bandeaux  en  rubans  d'or  à  liséré  azur  ou  carmin. 

698  Id lU4i Bandeaux  noir  et  vermillon,  init.  fleuronnécs  vermillon. 

699  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin. 

700  Id X...'....  Bandeaux  et  init.  nattés;  vert,  carmin,  azur. 

701  Id X Bandeaux  en  ligne  ondée,  noir  et  vermillon. 

70:2  Id X Un  ban.  en  ir  formé  de  cœurs;  vert,  bleu,  carni.;  in.  id. 

705  Id X Bandeaux  en  lignes  pointillées  noir. 

706  Id XII Bandeaux  et  init.  vermillon,  insignifiant. 

707  Id..- XII Fronton  ou  bandeau  en  rectangle  évidé,  noir  et  carmin. 

708  Id 1306 Init.  en  carmin  pâle;  insignifiant. 

709  Id xiv Band.  de  toutes  sortes  de  dessins  et  coul.  ;  init.  insign. 

710  SS.  Chrysostome  et  Basile 1065 Bandeau  en  onde,  init.  carmin;  insignifiant. 

711  S.  Jean  Chrysostome xi Bandeau  en  onde  et  init.  vermillon  ;  insignifiant. 

712  Id XII Fronton  d'or  en  it  à  fleurons  d'azur,    init.  même  style. 

713*  Id XII Bandeau  d'or  en  u  à  médaillons,  init.  de  même  style. 

714  Id XIII Bandeau  en  bistre  et  init.  carmin  insignifiant. 

715*  Id XV Band.  en  5t,  les  autr.'en  ruban,  in.  fleur., brun,  bleu,  vert. 

716  Id XI De  même  et  la  même  main  que  le  n"  707. 

718  Id XI Fronton  d'or  à  palmettes;  init.  carmin,  insignifiant. 

719  Id XI Bandeaux  et  init.  en  traits  carmin  très  fins. 

721  Id XI Bandeaux  en  onde  et  init.  carmin;  insignifiant. 

722  Id Mil Fronton  d'or  en  it  à  médaillons  (effacé). 

725  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin,  fleuronnées. 

726  Id xiii Init.  carmin,  insignifiantes. 

727  Id XIII Init.  carmin,  insignifiantes. 

728  Id 1545...  Init.  carmin,  insignifiantes. 

729  Id X Un  front  en  îi  et  band. en  ligne  droite;  init.  fleur,  carni. 


36  INVENTAIRE  SOMMAIRE. 

«ie  }^^^""  SUJETS,  AGE.                                        NATIRE  DES  ORNEMENTS. 

731      S.  Jean  Chrysostome xiii'sitc.  Bandeaux  et  inil.  fleuionnés,  carmin. 

738  Id X Init.  fleuronnées,  carmin  et  or. 

739*  Id XI Front,  en  it  à  palmet.  sur  fond  d'or;  init.  même  s  jie. 

740  Id XII Fronlon  en  7t  et  bandeau  d'or  ;  initiales  même  style. 

7il  Id XV Bandeau  natté,  vermillon  et  vert  ;  init.  vermillon 

743*  Id XII Band.  à  arab.  d'azur  et  autres  coul.  ;  jolies  init.  analog. 

744  Id XI Quelques  cordons  en  natte  ou  torsade;  noir. 

745A  Id XIII Un  bandeau  en  chaînette,  init.  à  queue  fleur.,  vermil. 

747  Id XI Grossiers  bandeau.t,  noir  et  carmin. 

74K  Id X Bandeaux  et  init.  carmin. 

74;)  Id X Frontons  en  Tt,  d'or  à  fleurettes;  init.  analogues. 

750  Id X Frontons  en  Ti,  d'or  à  fleurettes;  init.  analogues. 

7.51  Id X Bandeaux  et  init.  carmin. 

752  Id XI Bandeaux  et  init.  en  bleu  et  vermillon  ;  grossier. 

loi  Id XI Bandeaux  et  init.;  bleu,  vert,  or. 

755  Id XI Un  bandeau  et  une  init.  d'or  ;  effacé. 

756  Id XI Init.  vermillon  et  carmin,  insignifiantes. 

757  Id XI Bandeaux  à  médaillons  sur  fond  d'or;  init.;  insignifiant. 

758  Id XI Bandeaux  et  init.  noirs;  grossier. 

759  Id XII Un  grossier  bandeau  à  palmettes. 

760  Id xn Bandeaux  à  nattes,  init.  fleuronnées;  grossier. 

761  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin;  insignifiant 

76-2  Id XII Init.  carmin;  insignifiant. 

764  Id X Frontons  en  t:  et  init.  en  fins  traits  carmin,  élégant. 

765*  Id XII Fronton  en  II,  init.  ornitliom.,  or  et  fleurons;  beau  ms. 

765  A  Id XIII Init.  carmin  insignifiantes. 

766  Id XII Frontons  en  ti  très  simples,  jaune  et  vert. 

767  Id XIII Quelques  frontons  et  init.  richement  peints. 

■'68  Id XIII Bandeaux  noués  et  init.  fleuronnées;  grossier. 

769  Id XIII Bandeaux  noir  et  vermillon;  du  dernier  grossier. 

770  Homélies,  Vies  des  saints 1315 Bandeaux  et  init.  noir;  grossièreté  extrême. 

771  S.  Jean  Chrysostome xiv Bandeaux  et  init.;  noir  et  vermillon,  grossier  et  insig. 

772  Id XV Init.  carmin  bistré. 

773  Id XV Init.  carmin  bistré. 

77i  Id XV Bandeau  et  init.  carmin  bistre,  grossier,  insignifiant. 

775  Id XV Bandeau  natté,  init.  fleuronnées,  vermillon. 

770  Id ,xv Bandeaux  et  init.  noir  et  carmin. 

779  Id X Bandeaux  et  init.  noir  et  carmin. 

781  lil 939 Un  band.  reclang.,  les  autres  ondes,  init.  gros.,  carmin. 

784  id XI Bandeaux  à  fleurettes  sur  fond  d'or;  init.  analogues. 

785  Id XI Bandeaux  à  fleurettes  sur  fond  d'or;  init.  analogues. 

787  Id XI Bandeaux  à  fleurettes  sur  fond  d'or;  init.  analogues. 

788  Id xi-xiv. ..  Bandeaux  et  init.  carmin. 

790  Id XII Un  band.  en  7t  allongé,  band.  et  init.  carmin. 

792  Id XII Deux  bandeaux  carmin  bislre. 

796*  Id XIII Bandeaux  d'or  à  fleurettes  et  init.  analogues;  très  élég. 

798                 Id 1541....  Deux  bandeaux  et  une  élégante  initiale. 

799*  Id X Scènes  à  personnages.  Riclie  et  précieux  manuscrit. 

800  Id xi-xv  . . .  Bandeaux  en  bâton  noué  et  init.  ajourées,  vermillon. 

801  Id XI Bandeaux  et  inil.  d'azur  ou  azur,  vert  et  brun. 

802  Id XI Un  fronton  en  ît,  d'or  à  fleurettes  et  initiale  analogue. 

803  Id XI Bandeaux,  le  premier  en  it  à  fond  d'or;  init.  carmin. 

804  Id , XI Bandeaux  et  init.  carmin  et  jaune. 

805  Id 1604. . . .  Fronton  en  it,  d'or  à  médaillons  et  fleur.;  init.  carmin. 

806*  Id XII Ms  remarquab.  par  de  fraîches  et  jolies  init.  à  personn. 

808  Id XV Bandeaux  à  torsade  et  init.  très  fleuronnées,  vermillon. 

81l>  Id XVI Bandeaux  à  torsade  et  init.  très  fleur.,  noir  et  carmin. 

811  Id XI Bandeaux  et  init.  à  fleur,  verts,  bleu,  carmin;  gross. 

812  Id XI Bandeaux  d'or  à  fleur.;  init.  analogues;  fraîcheur  rare. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


NATURE  DES  ORNEMENTS. 


813 

S.  Jean  Chrysostomc 

xi'sièc. 

8Ii 

IJ 

XI 

810 

Id 

XIV 

817 

Id 

XVI 

818 

Id 

XIV 

8?n 

Id 

821 

Id 

XII 

823* 

Id 

XII 

824 
825 

Nemesius 

XVI 

826 

Id 

XVI 

828 

S.  Augustin.... 

XV 

829 

Id 

XVI 

837  A  S.  Cyrille 

XI 

au 

Théodoret 

852 

Cassien 

XII 

856 

Le  moine  Paul, 

orat.  ascetica;. 

XII 

857 

Id 

XV 

858* 

Diadochus,  etc. 

XII 

861 

Anastase 

XVI 

863 

J.  Climaquc,  scala  paradisi.. 

XI 

865 

Id 

XII 

865  A  Grégoire  de  Nazianze 

XI 

866 

Jean  Climaque, 

, scala 

XIII 

870 

Id 

XV 

87t 

Id 

XV 

Id 1500. 

Isaac  Syrus xi  . . . 

Le  moine  Nicon 1 150. 

Id XIII.. 

Id XIII.. 

Anliocluis XI  . . . 


Id.. 


;d... 


Id.. 


XII 

1266... 
XIV 


1540. 


1130. 


XIV  .  .  . 
XV 


s.  Maxime 

Opusc.  théologiq 

S .  Maxime 

Theod.  Studita 

Id 

Id 

S.  Jean  Damascène 

Id 

Id 

Hist.  de  Barlaara  et  Josaphat. 

Id 

Id 

Id 

Nicéphore 

Monachorum  inslilula xiv 

Cœnobitorum  dicla xi 

Abbatum  gesla xii 

917  A  Palericon xiv 

919  Id XIV.... 

921  Vies  des  saints xi 

922  *    Eudoxie,  œuvres  théol .   v.  1 000 . 

923  *    Extraits  de  l'Écriture ix 


893 


915 


917 


XII.... 


1368. 


Quelques  bandeaux  d'Une  extrême  barbarie. 

Band.  enbalustr.jbleu,  vert., brun  ;  inil.  anal.  ;  mutilé. 

Band.  en  bâton  noué,  init.  très  lleur.,  carmin  bistre. 

Quelques  bandeaux  et  init.  carmin  ;  insignifiant. 

Band.  et  init.  ;  fermement dess.  et  peint  de  main  barbare. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes,  un  en  it,  init.  analogues. 

Fronton  en  ir  et  bandeaux  d'or  à  fleurettes,  init.  d'or. 

Bandeaux  et  init.  fleuionnés  ;  noir  et  carmin. 

Un  fronton  en  jv,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  noirâtre. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Un  bandeau  et  init.  carmin. 

Dessins  d'animaux  à  l'aquarelle  encadrés  d'orn.  grecs. 

Bandeau  natté  d'or,  et  init.  d'or. 

Fronton  d'or  à  arcades,  init.  d'or. 

Quelques  bandeaux  en  pointillé  jaune  et  vert. 

Bandeau  à  fleurettes  et  init.  carmin. 

Bandeau  treillissé  et  init.  carmin. 

Band.  à  raine,  init.  fleur.,  coul.  div.;  un  Christ  effacé. 
Fronton  en  it  à  rainceaux,  fond  noir. 
Band.  dont  le  premier  d'or  à  fleur.;  init.  couleurs  div. 
Bandeau  en  it  à  rainceaux,  init.  carmin;  très  grossier. 

Bandeaux  à  médaillons,  init.  carmin. 
Un  bandeau  et  init.  carmin,  insignifiant. 

Bandeau  en  grille,  vermillon  et  vert. 

Bandeaux  en  onde  et  lourdes  init.  fleur.,  vermillon. 

Bandeaux  à  rainceaux,  inil.  élégantes,  vermillon. 

Init.  carmin;  insignifiant. 

Grossier  bandeau  rouge  et  noir. 

Bandeaux  et  init.,  vermillon. 
Bandeaux  et  init.,  carmin  bistre. 

Bandeaux  et  init.  à  l'encre  ordinaire. 

Vers  la  fin  init.  à  fleur,  et  hachures,  verm.  ;  originales. 

Bandeau  à  médaillons  et  init.  carmin;  insignifiant. 

Initiales,  rouge  et  bleu,  grossières. 

Grossières  init.  à  l'encre  ordinaire. 

Belles  init.  fleuronnées,  azur  et  carmin,  ornitliomorph. 

Figure  géométrique;  bandeau  et  init.  fleur.,  carmin. 

Bandeaux  ondes  et  init.  vermillon;  insignifiant. 

Fronton  en  ti,  d'or  à  médaillons;  band.  et  init.  carmin. 

Bandeau  à  rainceaux,  vermillon  et  vert;  init.  verm. 

Init.  vermillon,  insignifiantes. 

Initiales  carmin. 

Deux  bandeaux  et  init.,  vermillon  et  carmin. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeau  en  k,  d'or  à  médaillons;  init.  carmin. 

Front.  Tiàmédaill.  et  fleur,  vert,  azur,  verm.  ;  init.  carrn. 

Init.  carmin;  insignifiant. 

Bandeau  natté,  noir  et  vermillon. 

Init.  carmin;  insignifiant. 

Un  bandeau  et  inil,  carmin  ou  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  coloriés,  vert,  azur,  carmin. 

Init.  noires  ou  rouges;  grossier. 

Un  S.  Georges  très  grossier. 

Bandeau  et  init.,  vermillon  et  noir;  très  grossier. 
Bandeau  et  init.,  vert  et  bleu. 

Portraits  et  peintures  diverses;  précieux  ms.  us. 
Scènes  et  portraits  (de  pacotile) 


38  INVENTAIRE  SOMMAIRE. 

'^^  fonds'^"  SUJETS.  AGE.  NATURE   DES  ORNEMENTS. 

927  Extraits  tliéologiques xiil"  sièc.  luit,  carmin,  fleuronn.  lourdement,  personn.  en  croquis. 

928  Office  grec xiii Init.  verni.,  insignif.  ;  init.  palimpsestes  (du  X«)  ;  ellacé. 

929  Opuscules  des  SS.  Pères xv Init.  et  bandeaux  vermillon. 

930*    S.  Clément xii Fronton  et  init.  de  coul.  diverses,  à  médaill.  et  anim. 

932  Martyre  de  saint  Denys xvi Init.  or  et  azur,  latine. 

933  Œuvres  de  saint  Denys x Bandeaux  et  init.  noirs. 

934  Id XI Init.  noir  et  vermillon,  quelques-unes  fines. 

952      Vie  de  saint  Antoine 1608 Fronton  en  n  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

954  S.  Cyrille xiv Init.  vermillon,  insignifiantes. 

955  S.Basile xii Bandeaux  ii  rainceaux,  init.  ajourées;  rouge  et  bleu. 

962  Id XIV Bandeaux  pt  init.  vermillon  fleur.,  d'un  style  barbare. 

963  Id X Init.  vermillon,  fleuronnées. 

9Ci                  Id XI .lolics  init.  simples  carmin. 

966  W X S.  Basile,  croquis  à  la  plume. 

967  Id 1434....  Init.  vermillon;  grossières  et  insignifiantes.  ] 

968  Id XV Bandeaux  et  init.  carmin. 

969  Id xiv Un  bandeau  et  init.  vermillon.  ' 

972                 Id XVI Ornementation  latine. 

975       S.  Grégoire  de  Nazianze Xll Bandeaux  et  init.  vermillon;  grossier.                                                     I 

975  A              Id XI Un  joli  bandeau,  init.  un  peu  fleuronnées,  carmin. 

975  B             Id xi-xii...  Grandes  init.  insignif.  palimpsestes.                                                    j 

976  Id XII Bandeau  carmin,  init.  vermillon,  insignifiant. 

977  Id XII Bandeau  d'or  à  fleur.;  init.  vermillon;  très  grossier.  j 

978  Id XII Bandeaux  et  init.,  vert  et  vermillon.  | 

980                 Id XIV Bandeaux  et  init.  vermillon.                                                                | 

984  Id XIV Bandeaux  et  init.  noir  et  vermillon. 

985  Id XIV Init.  carmin;  insignifiantes.  ' 

986  Id XV Bandeaux  en  onde  ;  init.;  noir  et  vermillon. 

987  Id XV Bandeaux  et  init;  très  grossiers. 

993                 Id XV Un  bandeau  en  chaînette  et  init.  vermillon. 

996                 Id Xll Bandeaux  et  init.  noir  et  carmin 

999      S.  Grégoire  de  Nysse xiii Init.  fleuronnées  vermillon. 

1002                 Id XIV Init.  noir  et  vermillon  ;  la  première  à  personnage. 

1007                 Id XVI Un  bandeau  et  init.  carmin  rose;  insignifiant. 

1010                 Id XVI' Bandeaux  et  init.  carmin. 

1013  S.  Jean  Chrysostome xv Bandeaux  et  init.  carmin  et  ocre;  quelques  personn. 

1014  Id XII Un  bandeau  et  init.  noir  et  jaune  clair. 

1016                  Id XII Bandeaux,  init.  fleuronnées,  carmin. 

1016  A  *            Id XI Bandeaux  d'or  à  fleurettes,  init.  même  style,  riche  ms. 

1018                 Id XI Bandeaux  et  init.  finement  dessinés  à  l'encre  noire. 

1022*               Id XVI Bandeaux,  init.  et  encadrem.  vermill.;  style  rocaille. 

1024  Id XII Bandeaux  et  init.  carmin  et  azur. 

1025  Id 1563 Figure  de  S.  Jean  et  autres  jolies  peintures,  italiennes  j 

1028                 Id XIII Bandeaux  et  init.  fleuronnés  carmin.                                                   j 

1033  Vie  de  S.  Jean  Chrysostome. .     xi Bandeau,  init.  vermillon;  insignifiant. 

1034  S.  Ephrem xv Init.  vermillon  ou  carmin. 

1036  Id XIV Deux  bandeaux  en  chaînette  et  init.  vermillon.  , 

1037  Marc,  ermite xiv Bandeau  en  chaînette  et  init.  carmin. 

1039      Synesius xiv Bandeau  et  init.  carmin  pâle. 

1049      Théodoret xi Band.  et  autres  ornements  calligraphiq.  à  l'encre  noire.                     | 

1052                 Id xv Bandeaux  et  init.  carmin  ou  vermillon.                                               ' 

1054  S.  Nilus XIV Init.  carmin;  une  belle  moyenne.  ! 

1055  Id XIV Init.  vermillon  un  peu  fleuronnées;  insignifiant.  j 

1057  Leonis  papte  Columna  fidei. . .  1550....  Décoration  latine  de  la  Renaissance.  j 

1058  .£neas  Platonicus 1550 Décoration  latine  de  la  Renaissance.  i 

1060      Gregentius,  disputatio,  etc xv Init.  carmin  bistre,  élégantes. 

1062      Paulus  monachus xiv Init.  carmin,  un  peu  fleuronnées,  formes  pures.                                  ', 

1064  J.  Climaque, échelle  du  paradis,  xi Fronton  en  ii,  d'or  à  fleurettes;  init.  carmin.  , 

1065  Id XI Bandeaux  ondes  et  init.  carmin.  ' 


INVENTAIRE  SOMMAIP.E. 


NATIKE  DES  ORNEMENTS. 


1066 

1067 
1068 
1069 
1074 
1077 
1078 
1079 


Ici 

Id 

Id 

Isaac  Syrus 

Niconis  monachi 

Antioctii  pandectes. 

Id 


Id., 


Anastasius  Sinaïta.. 
Id 


1089 

S.  Dorothée 

.     990 

1091 

Id 

..     XIV 

1093 

Id 

.  .      XIV 

1094 

S.  Maxime 

..     XV 

1095 

Id 

..     1573.... 

1097 

Id 

..     1055.... 

1098 

Id 

..      XI 

1099 

Id 

.      XIV 

IIOI 

Id 

.  .      XI 

1102* 

Loci  communes 

.  .      XI 

1104 

Theodorus  Studita 

..      XI 

XI 

1106 

Id 

..      XII 

1110 

Id 

..      XV 

1111 

Id 

..      XII 

1115 

S.  Jean  Ilamascène 

1116 

Id 

..     1121.... 

1119 

Id 

.  .      XIV  ...  . 

iie-2 

Id 

.  .       XIV 

1123 

Id ■ 

..      XV 

1123  A 

*           Id 

.  .      XIV 

1124 

Id 

..      XV 

1127 

Barlaam  et  Josaphat 

..       XIV 

1128* 

Id 

.  .      XIV 

1132 

Id 

..      XIII 

1134 

Pierre  Damascène 

.  .      XIV 

1135 

Id 

.  .      XIV 

1137 

Id 

..     XV 

1138 

Sermons 

..      XIV 

1146 

Loci  communes 

.  .        XVI 

1150 

8.  Basile 

1157 

Macarius  .€gyptius 

..      XIII 

1158* 

J.  Climaque 

..      XII 

1161 

Isaac  Syrus 

.  .      XIV 

1165 

S.  Jean  Damascène 

. .     XVI 

1169 

Anton.   Melissa 

-.      XIV 

1I7I 

Cyrillus  Alexandrinus 

..      X 

1173 

Homilia 

.  .      XII 

1177 

Ceorgius  Nicomedensis 

.  .      XII 

1178 

Id 

..      X 

1179  A 

Andréas  Cretensis 

..      XI 

1180 

Nicelas  Paphlago 

..      X 

1181  A 

S.  Grégoire  de  Naz.,  etc.. 

...      XII 

1183 

Theophanes  Cerameus 

.  ..      XV 

1181 

Id 

. .     1540. . . . 

luit.  calligrai)lii(iues  repassées  en  jaune  et  carmin. 
Bandeaux  nattés,  etc.,  et  init.  lleuronnées,  carmin. 
Un  bandeau  à  médaillons  et  une  ini     fleuron.,  carmin. 
Init.  de  div.  coul.  Échelle,  avec  l'âme  hum.  au  sommet. 
Un  bandeau  et  une  init.  azur  et  vermillon. 
Init.  vermillon.  Un  S.  Georges  à  cheval. 
Init.  carmin;  insignifiantes. 

Bandeaux  ondes;  init.  élégamment  et sobrem.  fleuronn. 
Bandeaux  et  initiales;  même  main  que  le  n"  1079. 
Bandeaux  ondes  et  init.  vermillon. 
Bandeaux  à  fleurettes  et  init.  carmin. 
Bandeaux  et  init.  carmin;  insignifiant, 
liandeaux  et  init.  carmin  et  vermillon. 
Une  dizaine  d'init.  insignifiantes. 
Bandeaux  noués  et  init.  vermillon. 
Bandeaux  et  init.  noir  et  carmin  ou  vermillon. 
Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleur,  noir  et  vermillon. 
Bandeaux  nattés  et  init.  noir  et  vermillon. 
Init.  d'or  sur  fond  carmin,  oxydées. 
Bandeaux  en  torsade  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 
Bandeaux  à  rainceaux  en  vermillon,  init.  fleur.,  verni. 
Bandeaux  et  init.  carmin. 

Elégants  bandeaux  d'or  et  azur  ou  carmin  ;  beau  nis. 
Bandeaux  et  init.  barbares,  vermillon. 
Init.  fleuronnées,  carmin  (au  compas). 
Init.  lourdement  fleuronnées,  vermillon,  bleu,  noir. 
Init.  fleuron.,  vermillon  et  vert,  puis  carmin  bistre. 
Bandeaux  et  init.  insign.  Image  de  S.  Jean  Damascène. 
Jolies  petites  init.  simples,  carmin. 
Fronton  en  it,  barbare;  init.  zoomor.,  nœuds  particul. 
Bandeau  à  palmetles,carm.  bistré;  init.  idem.,  insignif. 
Band.  et  init.  vermillon  et  jaune.  Un  dessin  de  S.  Jean. 
Init.  fleuronnées,  figures  géométriques,  vermillon. 
Band.  et  init.  carmin  et  verm.  Un  de  S.  Jean  Damasc. 
Bandeau  natté;  init.  fleuronnées,  noir  et  vermillon. 
Dessins  à  la  plume  de  Barlaam  et  Josaphat. 
Précieux  ms.  rempli  des  peint,  et  scènes  de  personn. 
Init.  fleuronnées,  vermillon. 
Bandeaux  ondes  et  init.  vermillon. 
Bandeaux  se  ramifiant  sur  les  marges,  bistre. 
Bandeau  en  chaînette;  init.  fleuronnées,  vermillon. 
Bandeau  à  médaillons;  init.  en  beau  carmin. 
Bandeau  noir  et  vermil  on. 

Band.  à  raine,  or  et  verm.  ;  chef-d'œuvre  calligrapli. 
Bandeau  en  n,  init.  fleuronnées;  fin  dessin  en  noir. 
Bandeaux,  demi-bandeaux,  initiales  ;  rouge  brun. 
Band.  d'or  et  coul.  div.;  init.  rouge  et  brun,  très  orig. 
Bandeaux  et  init.  vermillon  et  azur. 
Un  bandeau  à  compartiments,  init.  fleuronn.,  vernullon. 
Un  bandeau  à  compart.  triangulaires,  init.  ;  insignifiant. 
Bandeaux  purement  calligraphiques. 
Bandeaux  en  torsade  et  init.  carmin;  insignifiant. 
Un  joli  bandeau  à  rainceaux  d'or. 
Bandeaux  d'or  à  médaillons  ;  init.  de  même  style. 
Frontons  en  ir  d'or  à  rainceaux;  init.  de  même  style. 
Init.  simples,  vert  ei  carmin. 
Init.  grandes,  vermillon. 
Bandeaux  en  ligne  fleuronnée  aux  deux  bouts. 
Bandeaux  et  init.  énormes  (O^.lOà  12),  hardis, grossiers. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


H85A 

Gregorius  Thessalonic 

xirsièc. 

1186 

S.  JeaaChrysost..eic 

1306.... 

1189 
1190 

XIV...     . 

Nicéphore  Calliste 

1567.... 

1191 

1440 

119-2 

Isidore  de  Thessalonique 

XV 

1193 

XIV 

1197 

Andréas  Cretensis 

XIII 

1202 

Theodorus  Studita 

XIV 

1203 

Id 

XV 

1207 

Gregorius  Cerameus 

XV 

1208- 

Jacobus  mon.;  hist.  de  .a  Vierge 

XI 

1210 

Johann.  Glvceus 

XIV 

1213 

Nicolaiis  Cabasilas 

XV 

1215 

Homilia;  varia; 

1068.... 

1217 

Id 

XUI 

1218 

IJ 

XV 

1219 

Josephus  monachus 

XII 

1220  A  Homiliœ  vari;e 

XV 

1221 

H 

XV 

1222 

Id 

XV 

1226 

Photii  bibliotheca 

XVI 

1227 

Id 

XVI 

1230 

Eulhymiiis  ;  Photijis 

XII 

1231 

Euthymius  Zygabenus 

XIII 

1232  A 

Id 

1134.... 

1235 
1238 

Thucydide 

1495 

Gregorius  Palama 

XV 

1242' 

Johannes  Cantacuzenus 

1375.... 

1243  A 

Id 

1635.... 

1241 
1245 

Hieremias  patriarcha 

1603.... 

1248 

Nicolaus  Cabasilas 

.XV 

1251 

Thésaurus  fidei 

1316.... 

1252 

Id 

XV 

1254 

Melctius  Piga  Alcxandrinus.. 

XVI 

1256 

Nicolaus  Methanensis 

XVI 

1259 

Excerpta  ex  Patribus 

1511.... 

1271 

Euthymius  Zygabenus 

XV 

1281 

Symeo  Thess.ilonicensis 

XV 

1282* 

Id 

XVII 

1284 

Mathoeus  hieromonachus 

XV 

1290 

Ceorgius  Scholarius 

XV 

1291 

Id 

1447.... 

1293 

Gennadius 

1514.... 

1301 

E.xcerpta  ex  Patribus 

XIII 

1315 
1316 

Gregorius  Mammas 

XVI 

1317 

Canones  pœnltentiales 

XIII 

1320 

Canoncs  Apostolorum 

.     XII 

1324 

.     1105.... 

1327 

1562.... 

1333 

lîalsamon  et  Heraclius 

.      XV 

1336 

Decretum  de  boereticis 

XI 

1338 

Mathœus  Hieromonachus.   .. 

.      XV 

1339 

Id 

.      XV 

NATURE  DES  ORNEMENTS. 

Bandeaux  et  init.  carmin  pâle,  jolis. 

Bandeaux  rectangulaires  et  init.  (leuronnées,  vermillon. 

Band.et  init.  noir  etverm.;pers.  sur  lesniarg.etbas  de  p. 

Bandeaux  nattés  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeaux  nattés  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  treillissé  de  couleurs  diverses  et  init.  verra 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeaux  nattés,  noir  et  vermillon;  dessins  de  mains. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  vermillon;  insignifiant. 

Nombreuses  figures  ;  très  précieux  ms. 
Init.  fleuronnées,  vermillon. 
Un  bandeau  et  init.  fleuronnés,  carmin. 
Bandeaux  et  init.  rouge,  bleu,  vert. 
Bandeaux  à  fleurons,  init.  au  compas,  verni,  et  indigo. 
Bandeaux  en  torsade,  init.  joliment  fleur.,  vermillon. 
Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleuronnées,  en  noir. 
Init.  fleuronnées  et  pieds  de  mouche  vermillon. 
luit,  richement  fleuronnées. 
Init.  fleuronnées,  carmin  pâle  ;  un  Christ  assis. 
Un  bandeau  à  rainceaux,  mit.  très  fleuronnées,  carmin. 
Bandeaux  et  init.  carmin. 
Un  bandeau  .i  rainceaux,  vermillon  ;  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Rien.  Init.  annexées,  xvi'  siècle. 

Un  bandeau  natté  et  init.,  carmin  bislre. 

Init.  carmin,  puis  vermillon. 

Nombreux  personnages,  portraits;  précieux  ms. 
Band.  et  init.  d'or  et  couleurs  diverses;  ms.  moldave. 

Bandeaux  en  torsade,  init.  fleuronnées;  noir  et  carmin. 

Bandeau  et  init.  latins  ;  grossiers. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  et  jolies  init.  carmin. 

Init.  vermillon;  insignifiantes. 

Init.  vermillon;  insignifiantes. 

Bandeaux  en  torsade  et  jolies  init.  fleuronnées,  carmin. 

Un  bandeau  à  rainceaux  et  init.  simples;  carmin. 

Bandeaux  et  demi-band.  divers,  init.  fleur.  ;  beau  verm. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.,  carmin  pâle. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.,  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  noir  et  vermill.,  de  main  très  habile. 

Bandeau  en  n  et  autres,  élégantes  init.,  carmin  bistré. 

Bandeaux  ondes  et  init.  fleuronnées,  vermillon  grossier. 

Init.  carmin;  insignifiantes. 

Bandeaux  ondes  et  init.  vermillon,  insignifiant. 

Bandeaux,  demi-band.,  init.  noir,  vert  et  verm.  ;  élég. 

Bandeaux  divers  et  init.  insignifiantes,  vermillon. 

Bandeaux  nattés  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeaux  en  bâton  noué  et  init.  vermillon. 

Fronton  en  n,  d'or  à  médail.,  inil.  de  même  style  ou  d'or. 
.     Bandeaux  à  rainceaux,  init.  carmin. 

Bandeaux  nattés  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  en  chaînette  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  d'or  à  fleurons  et  inil.  vermillon. 

Bandeaux  divers,  inil.  vermillon,  insignifiantes. 

Un  band.  natté,  noir,  carmin,  jaune;  init.  carmin  paie. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


NATBRE  DES  ORNEMENT 


1341 

Malhoeiis  Blastaiis 

.     xvi'sièc. 

1351 

Ecloga  lîasilicorum 

,  .      XV 

1351  A  CoUectiones  legiim 

.      XIV 

1352 

Synopsis  Basilicorum 

.      XIII 

1358 

Theod.  Hermopolila 

.      XV 

1360 

Harmeiiopoulos 

..     1352.... 

1302 

Ici 

.       XV 

1363 

Id 

,.     155i.   .. 

13C3A 

Id 

.      XVI 

1368 

Id 

.     XV 

1370 

Canones  apostolici 

.     1297.... 

1371 

De  jcjunio,  etc 

.     XIII 

1375 

MathiEus  Blastaris 

.     1541.... 

1376 

Id 

■      XVI 

1384 

Conslitutiones  imper 

■     xiii 

1387 

Constantin.  Hai-menop 

.      XV 

1389 

Id 

.      XVI 

1391 

LegesCypri 

.      XII 

1392 

Frid.  II,  conslitutiones 

.     1230. . . . 

1394 

Strabo 

,  .      XV 

1395 

1396 

Id 

XV 

1399 

1402 

Ptolémée 

.      XIV  .... 

1403 

Id 

.  .      XV 

1404 

Id 

•      XV 

1405 

Agathemeri  geograpliica 

.    xvi; 

1406 

Id 

.       XVI 

1407* 

,.     1438.... 

1410 

Pausanias  

.     1491.... 

1413 

Etienne  de  Byzance 

.      XVI 

1414 

Nicéphore  Blemmydas  : 

.     XV 

1415 

Gemistus  Pletlio 

•      XVI 

1419 

Flavius  Joseph 

.     XI 

1423 

Id 

•     XIII 

1431 

Eusebius  Ccesareensis 

.      XI 

1411 

Theodoreti  liistoria 

.       XI 

144t 

Sozonieni  historia 

.      XVI 

1447 

Martyrium  S.  Theodori 

,  .      XI 

1448 

Eusebius 

„ 

1449 

Vie  de  S.  Basile 

.      X 

1450 

Martvriaet  homiliœ 

.       X 

1451 

Vita  S.  Ambrosii,  etc 

.      X 

1452 

Vita  S.  Tryphonis,  etc 

..       X 

1455 

Vita  S.  Euthymii,  etc 

.      X 

1457 

Vita  S.  Euthymii,  etc 

.      XI 

1458 

Vita  Xantippes,  etc 

.  .      XI 

1461 

Vita  S.  Barbara},  etc 

.  .      XI 

1465 

Vita  S.  Euthymii,  etc 

.      XI 

1467 

Vita  S.  Basilii,  etc 

,  .      XI-XV.... 

1468 

Vita  S.  Mamantis,  etc 

■      XI 

1469 

Vita  S.  Nicolai,  etc 

.      XI 

1470 

Vita  S.  Irenes,  etc , 

..     890 

1471 

Vita  S.  Euthymii,  etc 

.      XI 

1474 

Vita  S.  Arsenii,  etc 

.      XI 

1476 

,.     890 

1477 

Vita  S.  Mariae  .Egvptiacœ. .. 

..     lOCO.... 

1478 

Trespueri  et  Daniel 

■■     XI] 

Fronton  en  tz  à  rainccaux,  init.  flcuronnoes,  vermillon. 

Un  bandeau  en  it  à  rainceaux,  carmin  bistré. 

Band.  et  init.  fleur.,  surtout  avec  des  cœui's,  vermillon. 

Un  bandeau  élégamment  natté,  init.  carmin. 

Bandeaux  en  torsade  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  natté,  init.  élégantes,  carmin. 

Bandeaux  en  torsade,  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  natté,  init.  élégantes,  carmin. 

Tics  joli  bandeau  vermillon. 

Bandeaux  divers,  init.   fleuronnées,  vermillon  déteint. 

Bandeaux  et  init.  noir  et  vermillon;  insignifiant. 

Fronton  en  «,  init.;  pied-de -mouches,  vermillon. 

Bandeaux  et  init.,  noir  relevé  de  vermillon;  grossier. 

Un  bandeau  vermillon,  init.  carmin. 

Init.  un  peu  fleuronnées,  vermillon. 

Fronton  en  n  et  init.,  noir  relevé  de  vermillon. 

Bandeau  en  torsade  et  init.  vermillon. 

Nombreux  petits  fleurons,  fin-de-lignes,  init.  uoiretverm. 

Bandeaux  ondes  et  init.  simples,  vermillon. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Très  jolie  décoration,  mais  italienne. 

Un  bandeau  et  une  init.  carmin  pâle. 

Semble  être  copié  sur  le  n°  1394. 

Bandeaux  nattés  et  init.  carmin. 

Bandeaux  ondes  et  init.  carmin;  cinq  cartes  géograph. 

Un  bandeau  à  rainceaux,  carmin. 

Un  bandeau  à  rainceaux,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin;  insignifiant. 

Un  bandeau  à  chaînette  et  une  init.  carmin. 

Bandeaux,  init.  trop  fleuronnées,  bistre  et  vermillon. 

Bandeaux  noirs,  init.  vermillon. 

Un  bandeau  et  une  init.  fleuronnés,  carmin. 

Bandeaux  nattés  et  init.  vermillon. 

Une  mappemonde  coloriée;  band.  et  init.  or  et  verni. 

Bandeau  de  palmettes  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeaux  ondes  et  init.  carmin. 

Bandeaux  divers  et  init.,  le  tout  à  l'encre  noire. 

Bandeaux  divers  et  init.,  à  l'encre  noire. 

Bandeaux  noir  et  vermillon. 

Joli  bandeau  et  init.  feuillagée,  noir  et  vermillon. 

Bandeau  d'or  à  fleurettes;  init.  de  même  style. 

Bandeau  en  n  et  init.,  en  noir. 

Fronton  en  n  à  fleur.,  init.  en  noir;  d'autres  zoomorp. 

Bandeau  à  palmettes  et  init.  couleurs  diverses,  élégant. 

Bandeaux  et  init.  carmin,  puis  noir. 

Band.  d'or  ernt  et  autr.  decoul.  div.;  in.  carm.,  puis  noir. 

Bandeaux  et  init.,  d'or  en  tête  carmin  ensuite. 

Frontons  en  tc,  init.  fleuronnées,  beau  vermillon. 

Bandeaux  à  jour  au  carmin,  garnis  de  bleu. 

Fr.et  in.  d'or  en  tète,  simp.,  bleu,  vert.  ;  carm.  à  la  suite. 

Bandeaux  et  init.  carmin,  puis  vermillon. 

Frontons  élégamment  fleuronn.,  init.  carmin,  puis  verm. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes  peintes  ;  init.'de  même  style. 

Band.  ondes,  rouge,    vert,  jaune;  lignes  couv.  aupinc. 

Un  fronton  en  jt;  bandeaux  et  initiales;  or  et  fleurettes. 

Ornementation  exactement  comme  celle  du  n'  1468. 

De  la  même  main  que  le  n"  1470;  même  ornementation. 

Bandeaux  et  init.,  presque  tous  en  noir. 

Bandeaux  en  méandre,  noirs,  init.  carmin. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE- 


NAIUIIE  DES  ORNEMENTS. 


1479 

1480 

1481 

1483 

1484 

1488 

1489 

1490 

1492 

1493 

1494 

1496 

1498 

1499 

1500 

1501  A 

1503 

1504 

1507 

1)508 

1509 

1511 

1514 

1515 

1516 

1517 

1520 

1521 

1522 

1523 

1524 

1526 

1527 

1528* 

1530 

1532 

1538 

1541 

1543 

1546 

1547 

1548 

1550 

1553* 

1555 

1557* 

1558 

1561 

1566 

1570 

1573 

1574 

1575 

1576 

1576 

1577 

1581 

1583 


ta  S.  Symeonis  Stylitap 

ta  S.  Cypriani,  etc 

ta  S.  Cosmos,  etc 

ta  S.  Johaiinicii,  etc 

,  Ananite,  etc 

ta  S.  Tyclionis,  etc 

ta  S.  Symeonis  Styl.,  etc... 

ta  S.  Thyrsi,  etc 

ta  S.  Hypatii,  etc 

ta  Pauli  Thebani,  etc 

ta  S.  Ananiîe,  etc 

ta  S.  Barbai-iP,  etc 

tœ  sanctorum  

ta  S.  démentis,  etc 

ta  S.  Tryphonis,  etc 

ta  S.  Abercii,  etc 

Ananiîc,  etc 

.  Marioe  Mgypl 

ta  S.  Euthymii,  etc 

la  S.  Basilii,  etc 

ta  S.  Barbarae,  etc 

ta  S.  Ambrosii,  etc 

tiB  Sanctorum 

ta  S.  Symeonis  Stylita» 

la  S.  Manuelis,  etc 

ta  S.  Demelrii,  etc 

ta  S.  Polyeucti,  elc 

ta  S.  Symeonis,  etc 

ta  S.  Cosmoe,  Damiani,  etc. 

ta  S.  Symeonis,  etc 

ta  S.  Ananiaî,  elc 

ta  S.  Symeonis,  etc 

ta  S.  Arsenii,  etc 

ta  S.  Tryphonis,  elc 

ta  S.  Arsenii,  etc 

ta  S.  Philippi 

ta  Thcodosii,  etc 

Acta  S.  Jacobi,  etc 

Vita  Cosmse,  Dam.,  etc 

Vita  S.  Ananise,  etc 

IJ 

Vita  S.  Basilii,  etc 

Vita  S.  Arsenii,  etc 

Vita  S.  Barbarae,  etc 

ViUa  S.  Sabœ,  etc 

Vita  S.  Symeonis,  etc 

Vita  S.  Basilii,  etc 

Vita  S.  Symeonis,  etc 

Vit»  SS.  janvier 

VitaeSS.  maii 

Vita;  SS.  novembre 

Vitte  SS.  déccmb.  et  janv 

Vita?  SS.  avril  et  mai 

Vitœ  SS.  mars-août 

Vitae  SS.  juin  et  juillet 

MenoIoKium 


1127. 

XIII.. 

1405. 


Bandeaux  et  init.;  grossier,  insignifiant. 

Bandeaux  à  fleurettes  et  init.;  grossier,  carmin. 

Band.  d'or  à  fleur.,  init.  gr.,  carm.;  autres  carm.  insig. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  bistre,  puis  carmin. 

Bandeaux  et  init.  simples,  carmin. 

Fronton  en  it,  d'or  à  méd.,  band.  et  init.  fleur,  coul.  div. 

Front,  en  7c  allongé,  band.  d'or  à  fleurettes,  init.  idem. 

Fronton  en  it  et  init.  carmin  et  azur;  autres  carmin. 

Joli  front,  en  it,  d'or  à  méd.  et  init.  anal.;  le  reste  carm. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin  garni  d'azur. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes,  init.  .'malogues. 

Bandeaux  et  mit.  carmin  relevé  de  bleu. 

Bandeaux  et  init.  carmin,  garni  de  bleu  et  de  vert. 

Un  fronton  en  n  et  une  init.  verm., jaune,  bleu,  gross. 

Bandeaux  ondes  à  pois  bleus,  vermillon,  init.  idem. 

Bandeaux  et  init.,  beau  vermillon. 

Fronton  en  n  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Elégant  bandeau,  verm.  et  indigo,  init.  fleuronnée  anal. 

Belles  init.   fleur.,  de  couleurs  diverses,  lisérées  d'or. 

Bandeaux  et  init.,  carmin  ou  vermillon. 

Bandeaux  très  simples  et  init.  carmin. 

Suite  du  ms  précédent. 

Fronton  et  band.  d'orà  fleurettes;  init.  carm.  lisérées  d'or. 

Jolis  band.  d'or  à  fleurettes,  init.  carmin  lisérées  d'or. 

Bandeaux  et  init.  carmin  ;  très  grossier. 

Bandeaux  d'or  à  fleurs  peintes,  init.  d'or. 

Pareil  au  précédent,  mais  inférieur. 

Comme  1522.  En  tète  un  fronton  surmonté  d'un  panier. 

In  bandeau  natté  et  une  init.  carmin  bistre. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  carmin  et  vert;  grossier. 

S.  Arsène  et  autres  nombreux  personnages  (précieux  ms). 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  carmin  et  vermillon. 

Init.  un  peu  fleuronnées,  carmin. 

Init.  vermillon,  d'une  barbarie  hardie  et  originale. 

Bandeaux  d'or  à  fleurettes,  init.  lisérées  d'or. 

Bandeaux  carmin  et  ver.,  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  globulées,  carmin. 

Quatre  bandeaux  et  quelques  init.  coloriés  grossièrem. 

Bandeaux  et  init.  avec  quelques  figures  d'animaux. 

Bandeaux  divers,  vermillon  ou  carmin. 

Figures  d'hommes  et  d'animaux;  lettres  à  queues  liées. 

Band.  à  compartiments  de  couleurs  diverses,  init.  zoom. 

Band.  et  dcmi-band.  de  couleurs  diverses,  init.  venu. 

Init.  carmin  pâle. 

Portraits  de  saints  au  nombre  de  vingt-six. 

Bandeau,  init.,  fin-de-lignes,  vermillon. 

Band.  d'or  à  médaillons,  grossier,  init.,  rubriques;  carm. 

Initiales  carmin  pâle. 

Comme  le  précédent,  avec  quelques  torsades  en  plus. 

Très  jolies  initiales  fleuronnées,  carmin. 

Bandeau  à  fleurons  et  init.  carmin  bistre. 

Bandeau  à  fleurons  et  init.  carmin  bistre. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  vermillon  ;  grossier. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


""  fonds"'"                         SfJETS. 

ACE. 

du  Roi 

1585 

Nicéphore  Callisle 

1370... 

1587 

Sjnaxarium 

XII 

1591 

lil 

XIII 

15'J'i 

Id.. 

\IV 

1593 

Il] 

, 

1594 

Id 

XII 

1595 

Xanthopuli  synaxarium 

XV 

1597 

Palladius  hist.  Nausiaca,  etc.. 

.      XI 

1598 

Paradysus  Patrum 

.     1071  (■?!. 

1601 

1322 

1603 

Agrippte  régis  oratio,  etc 

1004 

Martyria,  homiliœ 

XI 

1606 

Vita  S.  Mcolai 

.     XI 

1607 

Vita  S.  Simeonis,  elc 

XIII 

1608 

Martyria,  orallones 

,      XIII 

1612 

Trespueriet  Daniel,  etc 

,      XV 

1613 

Vita  S.  Johannis 

XIV 

1615 

I61l> 

Id  . 

1017 

Id 

.      XII 

1623 

Id 

.      XIV 

1624 

Id 

.       XIII 

1626 

Palladius 

.      XII 

1627 

Id 

■      XIII 

1634 

1635 

1636 

Thucydide 

.      XV 

1637 

1638 

Id 

.      XVI 

1639 

Xénophoii 

.     1474. . . . 

1641 

Xénophon 

.     1453.... 

1642 

Id 

.      XV 

1648 

Poljbe 

.      XVI 

1649 

Id 

.     1.547.... 

1650 
1651 
1654 

Id 

Denys  d'Halicarnasse 

.     1535.... 

1653 

Id 

.     1540.... 

1656 

Id 

.     XV 

107(1 

Rationarium 

.     XIII 

1672 

Plutarque 

..      XIII 

1674 

1075 

Id 

.  .      XV 

1087 

Polysenus 

..     1540.... 

1088 

Id 

..     1540.... 

1693 

.«lianus 

.  .      XV 

1697 

Philostrate 

.  .      XIV 

1702 

Procope 

..      XIII 

1704 

Georgius  monachus 

..      XIII 

1706 

Georgius  Hamartholus 

.  .      XV 

1708 

Id 

.  .      XVI 

1714 

Zonaras 

..      XIII 

1719 

Michel  Clycas 

..     xiir 

1720 

Constantin  Manassès 

..     V.  1492.. 

1722 

Nicetas  Choniata 

1723 

G.  Pachymeres 

..     1443..., 

1725 

Niceph.  Gregoras 

.  .      XVI 

1726 

Nicol.  Chalcondyle 

..     1443.... 

NATURE  DES  ORNEMENTS. 

Bandeaux  en  toisade  et  inil.  vermillon,  jaune,  noir. 

Deux  bandeaux  vulgaires  en  lùle. 

Bandeau  carmin. 

Bandeaux  et  init.,  vermillon  et  indigo. 

Bandeaux  à  rainceaux,  init.  très  fleur.,  verni,  et  azur. 

Init.  lleuronnces,  carmin  pùle. 

Fronton  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.,  ou  carmin  ou  verniillon. 

Bandeau  assez  élégant,  init.  insignifiantes,  carmin. 

En  tête  un  bandeau  insignifiant,  vermillon. 

Bandeaux  en  torsade  et  init.  fieuronnées,  carmin. 

Bandeaux  ondes,   init.  fleuronnées,  noir  et  vermillon 

Deux  bandeaux  et  deux  init.  carmin. 

Bandeaux  assez  élégants  et  init.  rouge  brique. 

Quelques  bandeaux,  vermillon. 

Bandeaux,  demi-bandeaux,  init.  fleur.,  noir  et  verni. 

Bandeaux,  init.  fleuronnées,  carmin. 

Bandeau  à  chaînette,  initiales  carmin  puis  vermillon. 

Fronton  en  n,  vermillon  et  noir. 

Fronton  en  -k  et  init.  variées. 

Moyennes  init.  et  fin-de-lignes,  noir  et  vermillon. 

Init.  noires,  un  peu  fleuronnées. 

Bandeau  et  init.  azur  et  vermillon. 

Initiales  vermillon. 

Cordons  en  torsade  et  init.,  rouge  relevé  de  vert. 

Un  bandeau  annclé  et  une  init.  noir  pâle. 

Un  fronton  à  personnages  et  init.  richem.  fleur.,  verm. 
Décoration  italienne. 

Init.  azur  et  verm.  ;  la  première,  grande,  en  grisaille. 

Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleur.,  verm.  et  carmin. 

Bandeau  à  rainceaux  et  init.  carmin  brique. 

Initiales  fleuronnées,  carmin. 

Bandeau  en  torsade  et  init.  fleuronnées,  carmin. 
Décoration  italienne. 

Deux  bandeaux  en  chaînette  et  quelques  init.  vermillon. 
Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Décoration  italienne. 
Décoration  italienne. 
Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  carmin. 
Init.  épaisses  et  figures  géométriques,  carmin. 
.     Bandeaux,  demi-bandeaux,  init.  fleuronnées,  vermillon. 
.     Bandeaux  et  init.  vermillon,  élégante  sobriété. 
.     Bandeaux  rectilignes  et  init.  simides,  carmin  pâle. 
.     Un  bandeau  à  médaillons  et  init.,  carmin. 
.     Init.  vermillon  fleuronnées. 
.     Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  élégantes,  noires. 
.     Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  carmin  clair. 
.     Init.  fleur,  et  un  bandeau  à  rainceaux,  verm.  ou  bistre 
.     Bandeau  natté  et  petites  init.  carmin. 
.     Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  carmin. 
.     Bandeaux,  init.  fleuronnées,  vermillon  et  noir. 
.     Bandeaux,  init.  fleuronnées,  carmin  et  noir. 
.     Bandeaux,  init.  fleuronnées,  carmin. 
.     Bandeaux,  init.  fleuronnées,  vermillon;  grossier. 
.     Bandeaux  en  n  et  init.  fleuronnées  avec  recherche. 
.     Bandeaux  ondes,  init.  fleuronnées,  carmin  et  noir. 
.     Bandeaux  divers,  init.  recherchées,  carmin  bistre. 
.     Quelques  bandeaux  en  torsade  et  init.  fleur.,  vermillon. 
.     Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  vermillon. 


INVENTAIRF.  SOMMAIRE. 


SUJETS. 


NATURE  DES  ORNEMENTS. 


MU 

1746 
175i 

1760 
1762 
1770 
1771 
1772 
1775 
1776 
1778 
1783* 
1784 
1786 


Nie.  Chalcondyle 

Xénophon  

Denys  d'Halycarnasse. 

Joann.  Canabuza 

Arrianus 

Philostrate 

Id 

Constantin  Manassès . . 

Id 

Id 

Anonymi  chronicon . . 

Theod.  Metocliita 

Nicetas  Choniata 

G.  Codinus 


Id. 


Id.. 


1790 

1794 
1796 
1797 
1798 
1799 
1802 
1803 
1815 
1822 
1823 
1827 
1828 
1831 
1832 
1834 
1835 
1836 
1837 
1846 


1854 

1857 

1860* 

1861 

1863 

1870 

1871 

1873 

1877 

1882 

1883* 

1884 


'    Georgius  Malaxus 

A  Thucydide 

*    Xénophon  

Polybe 

Denys  d'Halycarn — 

Id 

Id 

Georg.  Gemistus 

Constantin  Manassès. 

Platon 

Olympiodore 

Id 

Hermias 

"    Proclus  Diadochus. . . 

Proclus  Lycius 

Proclus  Diadochus... 
Id 


Id... 
Id... 
stote... 
Id.. 
Id... 
Id... 


1561. 
1536. 


Id 

Héliodore 

Aristote 

Alexander  Aphrodisœus. 

Id 

Id 


Id 

Herennius  Philonis  comment. 
Themistius 


Syrianus  Philoxenus. 
Simplicius 


Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Un  bandeau  à  rainceaux,   init.  fleuronnées,   vermillon. 

Bandeaux  treillages,  une  init.  très  fleuronnée,  carmin. 

Bandeau  à  rainceaux  et  init.  carmin  bistre. 

b'n  bandeau  et  une  init.  élégante,  carmin  paie. 

Bandeaux,  demi-bandeaux,  init.  élég.,  carni.  ou  bistre. 

Un  bandeau  natté  et  init.  carmin  pâle. 

Un  bandeau,  une  init.  fleuronnée,  vermillon. 

Bandeaux  en  torsade,  init.  vermillon  et  carmin;  gross. 

Un  bandeau  vermillon,  grossier. 

Un  bandeau  vermillon,  grossier. 

Une  rubrique  et  une  init.  vermillon. 

Un  bandeau  en  torsade  et  init.  carmin  ou  bistre. 

Portraits,  dont  un  réel. 

Bandeaux,  demi-bandeaux,  init.  vermillon. 

Bandeaux,  demi-bandeaux,  init.  carmin  ou  noir. 

Init.  fleuronnées,  vermillon,  grossières. 

Bandeau  à  rosaces,  grossier;  init.  vermillon. 

Bandeaux  et.init.  élégants  et  fleuris,  verm.,  carmin,  or. 

Jolis  bandeau  et  init.,  or  et  fleurons,  à  l'italienne. 

Décoration  italienne. 

Décoration  italienne;  bandeaux  et  init.  d'or  fleuronnés. 

Décoration  italienne;  bandeaux  et  init.  d'or  fleuronnés. 

Un  bandeau  et  une  init.  fleuronnée,  vermillon. 

Un  bandeau  et  une  init.  azur  et  vermillon. 

Bandeau  (non  terminé)  et  init.  fleuronnée. 

Un  grossier  bandeau,  quelques  croquis  à  la  plume. 

Bandeau  en  noir,  élégantes  init.  vermillon. 

Un  bandeau  et  élégantes  init.  vermillon. 

Bandeaux,  init.  fines  et  recherchées,  vermillon. 

Bandeau  aux  armes  de  France.  Décoration  italienne. 

Bandeaux  et  init.  fleuris,  très  élégants,  noir  et  carmin. 

Initiales  élégamment  fleuronnées,  carmin.  | 

Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

Initiales  fleuronnées,  carmin. 

Un  bandeau  et  init.  fleuronnée,  carmin  bistre. 

Un  bandeau  à  rainceaux  et  tètes,  une  grande  init.  carm. 

Grossiers  bandeaux  fleuronnés,  carmin. 

Un  bandeau  à  rainceaux  et  figures  géométriques,  verm. 

Un  bandeau  natté,  une  grande  init.  bistre. 

Bandeaux  carmin,  init.  restées  en  blanc. 

Quelques  bandeaux,  init.  un  peu  fleuronnées,  vermillon. 

Un  bandeau  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin,  fig.  géométriques. 

Uiche  décoration  (par  un  Grec)  purement  latine. 

Bandeau  et  init.  fleuronnées,  carmin  bistre. 

Bandeau  et  init.  fleuronnées,  vermillon  et  noir. 

Fronton  en  it,  bandeaux  à  fleurons,  init.  carmin. 

Init.  fleuronnées  et  perlées,  vermillon. 

Init.  fleuronnées  et  perlées,  vermillon. 

En  tète  un  bandeau  et  initiale,  carmin  pâle. 

En  tète  un  bandeau  et  init.  carmin  pâle. 

Bandeaux  verm.,  bleu,  jaune,  init.  à  pois;  rude  barbarie. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  bistre. 

Bandeau  en  rainceaux,  vermillon. 

Bandeau  et  initiale,  carmin  clair. 

Bandeau  et  init.  carmin  clair. 

Quelques  bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  en  rubans  et  init.  carmin. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE.  .  45 

SrMËROS 

de   l'ancien  SUJETS.  AGE.                                        N.\Tl!RE  DES  ORNEMENTS. 

1907  Simplicius XV  siée.  Un  bandeau. 

1908  Id. 1-U4 Bandeaux  divers,  noir  et  carmin. 

1910  Id 1471 Bandeau,  init.  fleuronnées,  carmin  ;  grossier. 

1927  Èuslhatius xv Fronton  en  it  natté  et  init.  fleuronnée,  carmin. 

1928  Neophytus xv Bandeaux  et  init.  beau  vermillon. 

1929  G.  Pachymeres xv Init.  fleuronnées,  carmin  ;  grossières. 

1934      Tlieod.  Metochita xvi Bandeaux  et  init.  à  rainceaux,  vermillon, 

1939      David  philosophus xvi Une  init.  fleuronnée,  vermillon. 

1943      Dascius,  Cassius,  elc xvi Bandeaux  et  init.  élégamment  fleuronnés. 

1961      Georg.  Lecapenus xvi Bandeau  fleuronné,  carmin  bistre. 

1968      Plotinus 1496 Petites  init.  simples,  carmin. 

1970  Id XV Bandeaux  vermillon. 

1974      Porphjrius xv Bandeaux  et  init.  à  rainceaux,  carmin  pâle. 

1976  Id xiii Bandeau  vermillon. 

1977  Id XV Un  bandeau  à  rainceaux  et  une  init.  carmin  bistre. 

1978  Jamblichus xvi Bandeaux  nattés,  vermillon  ou  carmin. 

1980  Id XVI Bandeau  noir  relevé  d'or. 

1982  Id XVI Bandeau  et  init.  élégants,  noir. 

1983  Id X Figures  de  géométrie. 

1989      Damascius xvi Bandeau  en  chaînette  et  init.  fleuronnée,  carmin. 

1992      Boetius xiv Bandeau  natté,  init.  carmin. 

1998      Niceph.   Blemmjdas xvi Bandeau,  init.  insignifiantes,  vermillon. 

2001  Id XVI Bandeau  et  init.  fleuronnés,  vermillon. 

2003  Theod.  Methocliita xv Inil.  sobres  et  élégantes,  carmin. 

2004  Theod.  Lascaris xiii Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  bistre. 

2006  Georg.  Gemistus xvi Init.  à  grappes  de  fruit,  vermillon. 

2007  Hermès  Trismegiste xvi Init.  fleuronnées,  vermillon. 

2008  Pythagore xvi Un  bandeau  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

2013  Tliéon  de  Sniyrne xvi Bandeau  en  tt  et  autres  fleuronnés,  carmin  (ms  moisi). 

2014  Id XVI Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  vermillon. 

2017      Proclus  Diadochus xvi Une  grande  init.  fleuronnées,  carmin. 

2024      Aristote xv Bandeau  natté  et  init.  fleuronnée,  carmin. 

2032  Id XV Un  léger  bandeau  en  tète. 

2038  Id XV Grandes  init.  fleuronnées,  carmin  bistre. 

2045  Herennius  philosophus xv Décoration  française  faite  pour  Henri  II. 

2046  Alexand.  Aphrodisseus xiv Deux  bandeaux  en  it,  vermillon.  ' 

2049      Themistius xv Bandeaux,  init.  très  fleuronnées,  bistre. 

2052  A  Ammonius xv Bandeau  et  init.  fleuronnées,  bistre. 

2072      Epictète xvi Bandeaux  à  rainceaux  et  init.  vermillon. 

2077  Plutarque xv Bandeaux  en  torsade,  carmin  bistré. 

2078  M XV Bandeaux  et  init.  carmin  repassé  en  or  très  grossier. 

2083      Porphyre xvi Un  bandeau  et  init.  carmin  bistré. 

2087      Ammonius xiv Bandeaux  et  init.  bistre,  figures  astronomiques. 

2091  Celebriorum  Sententia;,  etc..     xv Bandeaux  et  inil.  vermillon.  Dessins  de  plantes. 

2097*    Boetius xv Bandeaux,  init.  et  figures  d'une  très  grande  élégance. 

2099      Nie.  Blemmydas xv Figures  géométriques  et  astronomiques. 

2103  Id XVI Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  bistre. 

2104  Id XVI Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  bistre. 

2105  Kicephore  Chumnus xiv Init.  à  fleurons  et  fruits,  beau  vermillon. 

2113      Aristote xvi Band.  et  init.  d'or  et  d'azur,  élégante  décor,  italienne. 

2116  Id XVI Joli  bandeau,  init.  carmin. 

2118      Polémon xvr Init.  carmin. 

2123      Epictète xvi Init.  d'or,  grossières. 

2137  Anodymi  dialectica XVI Jolis  bandeaux  et  init.  beau  vermillon. 

2138  Aristote xiv Bandeaux,  lourdes  init.  vermillon. 

2144*    Hippocrate 1350 Figure  d'Hippocrate  et  portrait  du  médecin  Apocavkos. 

2149  Id XVI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

2155*    Galien xiv Bandeaux,  init.  ornées  et  quelques  personnages. 

2156  Id XV Bandeau  et  initiales,  carmin. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


NATURE  DES  ORNEMENTS. 


2157 
2158 
2159 

2160 

2169 

2171 

2179- 

2180 

2183* 
218i 
2187 
2191 


2205 

2208 

2210 

2211 

2212 

22  U 

2215 

2216 

2217 

2220 

2228 

2229 

2233 

2237* 

2239 

22il 

2243* 

2244 

2247 

*2248 

2249 

2253 

2255 

2256 

2269 

2272 

2275 

2289 

2294* 

2298 

2299 

2300 

2303 

2312 

2315 

2316 

2327 

2338 

2339 

2340 

2344 

2345 

2346 


Calien xV 


Arelœus 

Aetii  Amideni  medicinalia 

M 

Id 

Id 

Paulus  .-Egineta 

Id 

Id 


1482... 
1473.... 


Bandeau  et  init.  carmin. 

Bandeau  et  init.  carmin. 

Belles  init.,  les  unes  grecques,  les  autres  italiennes. 

Bandeau  feuillage,  init.  vermillon  ou  carmin. 

Id XVI Bandeau  et  init.  carmin  bistre. 

Id XVI Bandeaux,  grandes  initiales,  couleurs  diverses. 

Dioscoride x Peintures  de  plantes  et  de  personnages. 

Id 1481 Dessins  coloriés  de  plantes;  deux  personnages,  grossiers. 

Id 1481 Bandeaux  et  init.  systématiquement  fleuris. 

Id XV Marges  criblées  de  plantes  et  animaux  coloriés. 

Id XVI Bandeaux  et  init.  carmin. 

Elégantes  init.  vermillon. 

Bandeau  et  initiales  vermillon. 

Bandeau  et  init.  vermillon. 

Band.,  init.  les  unes  latines,  les  autres  grecques,  carm. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeau  et  init.  vermillon  et  or,  grossièreté  extrême. 

Init.  simples,  carmin. 

Bandeau  et  init.  vermillon  et  noir. 

Id XV Bandeau  en  -k  et  initiales  très  ileuronnées,  carmin. 

Id XV Bandeau,  initiales  fleuronnées. 

Id XVI Bandeau,  init.  fleuronnées,  carmin  pâle. 

Id- XVI Bandeau,  init.  fleuronnées,  carmin  bistre. 

Id XV Initiales  vermillon,  élégantes. 


1522. 


1360.... 


xiv. . 


Id XI., 

Theophilus xvi 

Opuscula  de  medicina xiv  . 

Symeon  Selhus xiii 

Joannes  Actuarius xvi 

Nicol.  Myrepsus xiv 

Const.  Rheginus xiv 

Isaac  Israelita xvi 

Antidota xiv 

Hierocles 

Nicetas 

Id 

Zosimus 

Hippocrate 

Id 

Id XVI 

Galien xvi... 

Id XV 

Cleopatrfe  et  alior.  chimica. . .     1467. . 

Aretœus xvi 

Paulus  .ïgiueta xv 

.Steph.  Magnétos 

Meletius 

Id 

Simon  Sethus 


Initiales  carmin. 

Bandeaux,  init.  très  fleuronnées,  carmin. 

Deux  personnages,  grossiers. 

Bandeaux  et  init.  noirs. 

Deux  bandeaux  et  deux  init.,  noir  et  carmin. 

Bandeaux,  init.  abondamment  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  et  init.  vermillon. 

Bandeau  et  init.  carmin. 

Ornements  et  personnages. 

Chevaux,  palefreniers  ;  un  portrait  de  Hiéroclcs. 

XVI Jolis  dessins  de  chirurgie  (italiens). 

XVI Atlas  de  dessins  de  chirurgie. 

XVI Ustensiles  de  chimie. 

XI Bandeaux,  demi-bandeaux  et  init.  icbtbyomorpbiqucs 

XVI Bandeaux  et  init.  vermillon  et  noir. 

XVI Idem;  très  fin,  carmin  pâle;  quelques  personn.  nuds. 

XVI Jolis  bandeaux  et  init.  carmin  clair. 

XV Bandeaux,  init.  très  fleuronnées,  carmin. 

Dcmi-band.  et  init.  carmin,  instruments  de  chimie. 

Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

Nombreux  et  intéressants  dessins  et  portraits. 

XIV Bandeau  et  init.  (décoration  latine). 

XIV Bandeaux  vermillon. 

1569 Init.  fleuronnées,  vermillon. 

XV Bandeaux,  demi-band.,  initiales,  vermillon  ou  noir. 


De  medicina xv Belles  init.  fleuries,  carmin  bistre. 


Callistus  Mercurius,  etc 1384 

Tractatus  medicus  anonym. . .  xv 

Mich.  Psellus i486.... 

G.  Pachymeres xvi 

Id 1559.... 

De  matliematica 1559 

Euclide xii Figures  géométriques,  carmin. 

Id XIII Init.  vermillon,  figures  géométriques. 

Id XV Init.  vermillon,  figures  géométriques. 


bistre  et  vermill 


Bandeaux,  demi-bandeau 

Quelques  bandeaux. 

Ustensiles  de  chimie. 

Figures  de  géométrie. 

Elégantes  init.  vermillon  et  figures  géométriques. 

Elégantes  init.  vermillon  et  figures  géométriques. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


SWETS. 


NATURE  DES  ORNEMEN 


2350 
2351 

2357 


2361 
2364 
2365 
2366 
2373 
2376 
2377 


2391 

2392 

2398 

2401 

2402 

2403 

2406 

2408 

2413 

2419* 

2426 

2428 

2430 

2431 


2437 

2438 

2435 

2436 

2437 

2438 

2440 

2441 

2U2 

2443 

2459 

2451 

2457 

2460 

2468 

2474 

2479 

2481 

2495 

2500 

2502 

2509 

2510 

2512* 

2513 

2514 

2515 

2516 

2517 


Euclidc 

Id 

Apollon.  Pergœus 

Eutocii  Ascalonilœ,  etc. 
Archiinède 

Id 

Theodosii spherica,  etc. 

Id 

Id 

Nicomachus 

Ascicpius 

Id.      hiloponus 

Gemini  elemenla  etc — 
Ptolémée 


Id xr 

Id xr 

Théon XV Bandi 

C.  Clirvsococcas  in  Ptolem xv Init. 


Cleomedes 

Pediasimi  orbes  cœlestes 

Antigènes,  etc 

Porpljyr.  in  Ptolemseum. 
Opuscula  astrologica — 


1270... 
1497... 

XV 


Astrologia  judiciaria 1562 


Bandeau  et  jolies  init.  carmin. 

Bandeau  et  init.  fleuronnées,  vermillon. 

Belles  figures  géométriques. 

Belles  figures  géométriques. 

Figures  géométriques. 

Figures  et  init.  vermillon,  insignifiantes. 

Init.  carmin;  figures  géométriques. 

Init.  carmin;  figures  géométriques. 

Init.  carmin;  figures  géométriques. 

Init.  carmin;  figures  géométriques. 

Bandeau  carmin  et  figures  astronomiques. 

Bandeau,  init.  fleuronnées,  noir. 

Init.  vermillon;  figures  géométriques. 

Init.  et  figures  géoraétr.,  noir  et  verm.  (écrit  en  capit.). 

Bandeaux  et  init.  élégants,  carmin  bistre. 

Fleurons  et  person.,  style  grec  barbare  ;fig.  de  Ptolémée. 

reclilignes,  init.  d'or  ;  riche. 
Init.  fleuronnées,  carmin  pâle. 
Bandeaux  et  init.  vermillon,  figures  astronomiques. 
Bandeaux  en  chaînette,  init.  id.  noir  (genre  spécial). 
Bandeau  et  init.  vermillon. 
Bandeau  et  init.  vermillon,  assez  élégant. 
Init.  carmin,  figures  astronomiques;  labyrinthe. 
Le  corps  humain  sous  les  influences  astrologiques. 
Bandeaux,  init.  très  élégantes,  carmin,  puis  vermillon. 


Héron xv Bandeaux  et  init.  carmin;  figures  de  machii 


Id 

Athenoeus. 

Id 

Id 

Id 

Id 


Bandeaux  et  init.  carmin;  figures  de  machine. 

Bandeaux  et  très  belles  init.  verni.;  machines  avec  fig. 

Machines  de  guerre. 

Machines  de  guerre. 

Machines  de  guerre. 

Machines  de  guerre,  bandeaux  et  init.  vermillon. 

Machines  de  guerre,  coloriées. 

Machines  de  guerre,  coloriées. 

Machines  de  guerre,  coloriées  brillamment. 

Machines  de  guerre  à  la  plume;  band.  et  init.  venu. 


Anthemius xv...   ..     Figures  géométriques. 


ntes. 


Apollodori;  poliorcetica xvi . 

-ïliani  et  alior.  poliorcet x . . . 

Id 1549 

Ptolémée xiv . 

Id XVI. 

Arist.  Quintilien 1 537 

.Alypius 

Euclide 

Man.  Bryennii  harmonica 
Sicomachus 

Id 

J.  Pediasimi  scholia 

Nie.  Blemmydas 

Herm.  Trismegiste 

Astronomie 

Id 


Machines  dessinées. 

Machines  de  guerre  dessinées;  init.  d'or. 

Bandeaux  et  init.  très  élégants. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

Bandeaux  et  init.  élégants,  carmin  ou  vermillon. 

XVI Bandeaux  et  init.  des  plus  élégants,  carmin  bistre. 

XVI Bandeaux  en  autel  ou  trophée,  par  Vergèce  ;  très  beau . 

XVI Bandeau  et  init.  carmin. 

XIII Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  noir. 

XV Bandeaux  et  init.  vermillon;  figures  géométriques. 

XVI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

XV Init.  verm.  très élég.  ;  génie  adopté  depuis  par  Vergèce- 

XVI Dessins  d'animaux  à  la  plume,  préparés  pour  la  peinture. 

XIV Bandeaux  et  init.  en  bleu,  vert,  brun. 

1384 Une  grossière  torsade  en  tête. 

XVI Nomb.  etbeauxdessinscolor.,pers.etmachin. (Vergèce). 

XVI Nomb.etbeauxdessinscolor.,per3.  et  machin. (Vergèce). 

XVI Figures  mathématiques. 

XVI Figures  mathématiques. 

XVI Init.  fleuronnées  (Vergèce),  vermillon. 

XVI Figures  mathématiques. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


NATIRE  DES  ORNEMENTS. 


2518 

2519 
2520 
2521 
2523 
2524 
2525 
2526 
2536 
2537 
2538 
2541 
2542 
2545 
2556 
2658 
2559 
2570 
2572 
2579 
2581 
2585 
2586 
2589 
2590 
2597 
2598 


2616 
2620 
2624 

2632 
2633 
2636 
2637 
2643 
2652 
2656 


2670 
2680 
2683 


2690 
2692 
2697 
2705 
2709 
2721 
2720 
2727 


Héron 

Id 

Id 

Athenfeus 

-ïliani  Tactica , 

Id 

Id 

Id 

Georg.  Pachymeres 

Cyrani  régis  physica 

Achmetis  oneirocriticon.. 

De  musica 

Dionysius  Thrax 

Th.  Gaza 

Michael  Syncellus 

Michael  presb 

Michael  Syncellus 

Man.  Moschopulus 

Id 

Id 

G.  Scholarius 

Theod.  Gaza 

Id 

Id 

Const.  Lascaris 

Grammatica 

Id 

De  verbis 

Man.  Moschopulus 

Man.  Chrysoloras 

Philémon 


1564. . 
1557.. 


XV. 


S.  Cyrille xv 

Suidas XV 

Glossarium  groecolat xv 

M.  Moschopulus XVI 

Lexica  varia 1480. . . . 

Lexicon xiv 

Etymologicon xv 

Lexicon xv 

Vocabularium xii 

Ammonius 1273 

Cyrille xiv 

S.  Jean  Danmscène 1116 

V.  Testaraenti  Lexicon 1365 

Jul.  PoUucis  onomasticon xiv 

Homère xv 

Id xiv 

Id XV 

Id XV 

Id XV 

Id XV 

Id XVI 

Eustathius xiii 

J.  Tzetzœ  chiliades xv 

Pindai'e xvi 

Théocrite xv 

Aratus,  de xvi 

Appollonius  Rhodius XV 

Id XVI 


Bandeaux  et  init.  carmin  ;  dessins  mathémat.  (Vergèce 

Bandeau,  vermillon;  dessins  mathémat.  (Vergèce). 

Bandeaux  et  init.  carmin  (Vergèce). 

Dessins  de  machines  de  guerre. 

Très  belle  ornementation,  par  Vergèce;  soldats. 

Init.  et  demi-bandeaux,  carmin  bistré. 

Figures  et  ornements,  par  Vergèce. 

Init.  vermillon,  par  Vergèce. 

Bandeaux  et  init.  magnifiques  de  Vergèce. 

Bandeaux  et  init.  vermillon;  grossier. 

Très  grandes  init   vermillon;  barbares. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Init.  fleuronnées,  carmin. 

Init.  fleuronnées,  carmin;  grossier. 

Init.  fleuronnées,  vermillon  et  noir. 

Init.  fleuronnées,  vermillon  et  noir. 

Init.  fleuronnées,  carmin  bistré. 

Init.  fleuronnées,  carmin  bistré. 

Init.  à  entrelacem.  de  raine,  et  animaux,  verm.  et  noir. 

Init.  fleuronnées,  bistre. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin  et  jaune. 

Init.  et  tètes;  décoration  italienne. 

Bandeau  et  init.  d'or;  italien. 

Bandeau  et  init.  d'or;  italien. 

Bandeaux  vermillon  et  noir;  nœuds  sur  les  marges. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  vermillon. 

Bandeaux  à  l'encre  noire. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Dne  initiale  fleurie,  italienne. 

Un  bandeau  et  une  initiale  carmin. 

Un  bandeau  bistre  et  deux  têtes  de  Christ  en  croquis. 

Bandeaux  et  init.  bistre  carmin. 

Ornementation  française. 

Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

Bandeaux  nombreux,  vermillon  et  noir. 

Bandeau  fleuronné,  vermillon. 

Une  sentence  morale  dans  un  cercle  d'azur. 

Init.Jj^fleuronnées,  zoomorphes,  vermillon  et  vert. 

Bandeaux  et  init.;  très  grossiers. 

Quelques  bandeaux  et  init.,  grossiers. 

Deux  bandeaux,  noir  et  vermillon;  init.  insignifiantes. 

Un  grossier  fronton  en  n,  vermillon  et  noir. 

Un  grossier  bandeau  en  noir. 

Bandeaux  et  init.  assez  élégants,  carmin  pâle. 

Init.  M,  élégante,  noire. 

Grandes  init.  carmin. 

Init.  fleuronnées,  vermillon. 

Bandeau  en  it  et  init.  carmin. 

Une  grande  init.  carmin. 

Bandeaux  carmin. 

Bandeaux  et  init.   finement  dessinés,  carmin  noirâtre. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  carmin  pâle. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin  brique. 

Un  bandeau  à  rainceaux  et  init.  carmin. 

Un  bandeau  à  rainceaux  et  init.  carmin. 


INVENTAIRE  SOHMAIHE 


SUJETS. 


AGE. 


N.WURE  DES  ORNEMENTS. 


2735 

2736* 

2737* 

2746 

2747 

2750 

2755 

2756 

2762 

2765 

2769 

2773 

2775 

2781 

2782 

2782  A 

2786* 

2795* 

2804 

2808 

2811 

2812  .\ 

2822 

2823 

2824 

2825 

2827 

2828 

2830 

2832* 

2833 

2834 


2843 
2850 


287  i 


2933 
2934 
2936 

2937 
2938 
2939 
2943 


Band.  et  iiiit.  à  couleursdifîérent.;  liisl.  nalur.;  un  Orcste. 

Précieux  ms.  à  peintures  de  personnages. 

Copie,  texte  et  peintures,  du  volume  précédent. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  noir. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Init.  et  demi-bandeaux,  noir  relevé  de  vermillon. 


Appien XI' 

Id XV 

Id XV 

S.  Cyrille Xv 

Dioptrique xi 

Tzetzes xi 

Hephoestio xv Élégantes  initiales,  carmin  bistré. 

Id 1453....  Quelques  init.  carmin. 

Georg.  Chœroboscus xv Quelques  init.  carmin. 

Orphée,  etc xv Quelques  init.  carmin  bistré. 

Homère XV Quelques  init.  carmin  bistré. 

Hésiode xiv Quelques  init.  noir. 

Id XV Quelques  init.  vermillon. 

Id XVI Quelques  init.  carmin. 

Pindare 1426. . . .  Bandeaux  à  fleurettes,  init. 

Id XVI Bandeaux  à  fleurettes,  initiales  noir  et  carmin. 

Eschyle xiv Ustensiles;  bandeaux  et  init.  élégants,  vermillon 

Sophocle XV Personnages  de  tragédie. 

Euripide xv Init.  d'or,  mains  indicatrices,  masques  tragiques 

Id XVI Deux  bandeaux  et  init.  carmin  bistré. 

Id XV Un  bandeau  et  une  init.  élégante. 

M XV Init.  vermillon;  un  bateau  à  la  plume. 


Aristophane 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Théocrite,  etc 

Id 

Id 

Id 

Lycophron 

Aralus  

Id 

Oracula  sybillina 

Dionysius   Alexandrinus 

Eustathius 

Eudociae  centones 

Cyrille 

Id 

Georgius  Pisidès 

Mich.  Psellus xill 

Bellum  Trojanum xiv 

Sophocle XIII 

Cyrille xvi 


XV Un  bandeau  et  une  init.  carmin  bistré. 

XV Bandeaux  et  init.  carmin  et  vert. 

XVI Quelques  bandeaux  carmin. 

XV Bandeau  et  init.  carmin. 

XVI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

XVI Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

XVI Bandeau,  init.  carmin.  Une  figure  du  diable. 

XV Quelques  bergers. 

XV Admirable  décoration,  italienne. 

XV Bandeaux  et  init.  fleuronnces,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  carmin  bistre. 

XV Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin. 

Xlll Petites  initiales  noires. 

XVI Bandeaux  et  init.  grossiers,  carmin  bistre. 

1475 Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  brique. 

XVI Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  carmin  brique. 

XV Un  bandeau  et  init.  fleuronnée. 

XVI Bandeau  et  initiales  à  fleurs  et  fruits.  (Vergèce) 

XVI Bandeaux  et  init.  vermillon. 

XVI Bandeaux  et  init.  médiocres,  quoique  de  Vergèce. 

Bandeau  rouge  et  or,  et  figures  géométriques  (Vergèce) 

Init.  vermillon;  croquis  de  navires. 

Personnages  d'une  grossièreté  grotesque. 

Bandeaux  et  init.  noir. 

Bandeaux  d'or,  init.  vermillon.  (Vergèce). 


XVI  . . 


Rhetorica xvi Bandeau,  init.  richement  fleuronnées,  vermillon. 


De  amoribus  Thesei xv. . 

Ésope XV.. 

Rhetorica xiv  . 

Aphthonius xvi  . 

Isocrate 1474 

Demosthenes x Bandeau  et  initiï 

Id XIII Bandeau  et  init.  carmin. 

Id XV Bandeau  et  init.  carmin  bistré. 

Id 1480 Quelques  init.  brun  rouge  (écrit  en  Crète) 

Id 1484 Init.  brun  rouge,  bandeaux  noirs. 

Id XV Quelques  init.  un  peu  fleuronnées,  carmi 


Init.  à  longues  queues,  noires. 

Bandeaux  et  init.  fleuries,  élégantes,  carmin. 

Bandeau  carmin,  init.  vermillon. 

Init.  fleuronnées,  carmin  brique. 

Bandeau  et  initiales,  bistre. 

vert,  jaune,  verm.,  caractère  sobre. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


AGE. 


NATl'RE  DES  ORNEMENTS. 


2948 
2951 

2952* 

2958* 

2959* 

2961* 

296-i* 

2983 

2988 

2991  A 

2992 

3000 

3002 

3006  A 

3010 

3013 

3020 

3022 

3031 

3032 

3039 

3045 

3047 

3048 

3049 


Aristides xi"  sièc.  Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Id XII Initiales  noires. 

Iii xiri Bandeaux  et  init.  vermillon  et  carmin. 

Denys  Chrjsostome xiv Init.  fleuronnées  très  élégantes,  vermillon;  animaux 

Id XV Init.  fleuronnées  très  élégantes,  carmin. 

Libanius xv Init.  fleuronnées  très  élégantes,  carmin  bistre. 

Julianus  imp xv Iniliales  noires. 

De  rhetorica xi De  grossiers  croquis,  deux  animaux,  un  temple. 


1420. 


Nie.  Callistus 
Isocrate 

Id XVI. 

Demosthenes xv. . 

Aeschines xv. . 

Aristide xv. . 

Lucianus 1337 

Id XV.. 

Julianus  imp ....  xv . . 

Libanius xv. . 

Jos.  Rhacendyta xiv  . 

Aphtonius xiii. 

Jacobus  monachus 

Zonaras 1.188 

Euripide 1419 

Theod.  Ducas 1486 

Epistolae xvi . 

Eudocia xvi . 

Mich.  Aspostolius 1526 


Band.  et  init.  vermillon  et  noir;  un  beau 

Init.  carmin;  insignifiantes. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Initiales  carmin. 

Init.,  quelques-unes  zoomorphes. 

Bandeau  et  init.  vermillon,  grossier. 

Bandeau  et  init.  vermillon,  grossier. 

Belle  décoration,  mais  italienne. 

Grandes  init.  carmin. 

Bandeau  et  inil.  carmin. 

Bandeau  et  init.;  quelques  inil.  violettes. 

XIII Init.  et  bandeaux,  vermillon,  or,  azur. 

XII Riche  bandeau,  init.  d'or. 

14S8 Init.  vermillon,  insignifiantes. 

Bandeaux  et  init.  carmin  pâle. 

Bandeaux  noirs;  insignifiant. 

Ornementation  italienne. 

Portrait  de  l'impératrice  Eudoxie. 

Init.  vermillon. 


Bililiolli. 
le    Coislin. 

3      Bible. 


Id 

Catena  in  Leviticum. . 

Josue,  Reges 

Reges 

Psautier 

J.  Chrysostome 

Catena  in  Ezechielem. 
Evangiles 


1304. 
1547. 


Comment,  in  Acta,  etc. . . 
Comment,  in  Pauli  epist. 

Id 

Evangiles 


Officia  divina xii 

Id XII 

Philonis  judœi  opéra xv, 

S.  Basile xv 

S.  Grégoire  de  Naz x. . 


XI  . 


Grégoire  de  Nysse. 
Jean  Chrvsostome. 


NATURE  DES  ORNEMENTS. 

Inil.  noir  et  vermillon. 

Bandeau  noir  et  vermillon  (grossier). 

Bandeaux  et  inil.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  noir  et  vermillon. 

Quelques  init.  noires. 

Nombreux  ornements  de  couleurs  diverses. 

Band.  et  init.  élégamment  fleur.,  verm. 

Bandeaux,  init.  épaisses;  carmin  vif. 

Trois  bandeaux  et  une  init.  fond  d'or;  médiocre. 

Peintures  des  évangélistes;  beau  et  précieux  ms. 

Peintures;  copié  sur  le  précédent;  divers  animaux. 

Bandeaux  et  init.  vermillon  et  vert. 

Bandeaux  et  init.  à  fond  d'or;  très  élégants. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Figures  de  S.  Paul,  Tiniothée,  Philémon;  grossières. 

Figures  des  évangélistes;  ms.  «  élégantissinie  ». 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  fleuronnées,  carmin. 

Init.  très  fleuronnées,  carmin. 

Front,  en  w  à  médail.  sur  fond  d'or;  init.  fleur.,  carm. 

Band.  à  fleurettes  en  or  etcoul.  diverses;  init.  fleur.,  carni. 

Band.  à  fleurettes  en  or  etcoul.  diverses;  init.  fleur.,  carm. 

Fronton  en  u  sur  fond  d'or  et  init.  d'or. 

Un  bandeau  à  fleurons  sur  fond  d'or;  init.  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  fleur,  à  l'excès,  vermillon. 

Bandeaux  et  inil.  dessinés  et  coloriés  à  la  plume;  gross. 

Bandeaux  et  init.  couleurs  diverses,  sertis  d'or. 

Ornementation  magnifique.  Portrait  de  Chrysostome. 


INYENTAIKK  SOMMAIRIO. 


SUJETS 


DES  ORNEMENTS. 


67      S.  Jean  Clirysoslome xTsièc. . 

70  Id XI 

72  Id 107-2.... 

76  Id XI 

77  Id XI 

78  Id XI 

79  Id 1078-81. 

83      Théodoret x 

Si      Boelius U7S 

86      S.  Denys  l'Aréupag xii 

88  S.  Jean  Climaque xi 

89  Id XIV 

92      S.  Jean  Damascène x 

92'    Sermons xiv 

101       Philolhée Ii45.... 

104      Eulh.  Zygab.  dogmatica xiv 

106  Macarius  Philadelp.  sennones.  xv 

110      Vitae  sanctorum xi 

118*    Ascelica xiii 

121      Vitce  SS.  et  homil 1343.... 

128  Theophylacle xii 

129  Id XIII 

130  Manuel  Paléologue xviii..., 

134      Georgius  monach xii 

137      Zonaras xv 

148  Vitae  sanctorum xi 

149  Diodore  de  Sicile xv 

150  Denys  d'Halicarn xv 

151  Basilica xv 

157      Aristote xiv 

172      Plolémée xiv 

174  Cleomedes xiv 

175  Tlieodori  grammalica xv 

191*    Prophetae xiii 

193      Scholia  in  proverb xi 

195*     Evangiles x 

197*  Id XII 

199      Nouveau  Testament xi 

200*    Evangiles xiii 

202*    Epître  de  Paul vi 

204  Id XI 

205*    Actes xi  .   ..   . 

213      Euchologium 1027.... 

217  Evangiles xiii  

218  Officium  grsec xi 

220      Cantus  ecclesiast xi 

223      Synaxarium 1301.... 

224*  Id 976-1025 

234      S.  Basilii  constitutiones xi 

237'  Id 

238      Ephraem.,  etc xil 

239*    S.  Grégoire  de  Nazianze xii 

241      S.  Basile,  in  Greg.  Naz x 

256      Anliochi  Ethica xii 

260  Dorothée xi 

261  S.  Maximin xi 

262  Jean  Climaque .  xi 

263  Id XI 

265  Id 1037.... 


Semblable  au  précédent  en  moins  beau. 

Bandeaux  et  init.  carmin;  élégant. 

Un  bandeau  et  de  grossières  init.  noires. 

Bandeaux  et  init.  azur  et  carmin. 

Front,  en  n  à  médail.  sur  fond  d'or;  init.  idem  ;  animaux. 

Fleurons  carmin;  grossiers. 

Ornement,  magnifi.;  portr.  de lafamille  imp. et  du  peintre. 

Bandeaux  et  init.  noir  et  vermillon,  barbare. 

Décoration  toute  italienne.  (PmiIijup) 

Bandeaux  et  init.  carmin  et  vermillon. 

Très  belle  décor.;  portr.  de  Jean  Climaque;  notes  figurativ. 

Initiales  noir  et  carmin. 

Init.  vermillon,  grossières. 

Bandeaux  et  init.  carmin;  les  premiers  d'or. 

Init.  Ileuronnées. 

Init.  Ileuronnées,  élégantes. 

Bandeaux  en  bâtons;  init.  grossières,  verm.  et  carm. 

Bandeaux  à  fleurons  sur  fond  d'or;  init.  même  style. 

Bandeaux  et  init.  barbares;  occidentaux,  gothiques. 

Bandeau  en  n  et  init.  carmin. 

Fronton  quadrilobé,  carmin. 

Init.  à  l'imitation  du  xV  siècle;  grossières. 

Bandeaux  et  init.  carmin;  grossier. 

Bandeaux  et  init.  annonçant  le  goût  de  la  Renaissance. 

Band.  à  lleur.  sur  fond  d'or,  init.  même  style;  très  élég. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Un  bandeau  médiocre,  carmin. 

Bandeaux  et  init.  simples,  vermillon 

Bandeaux,  init.  élégantes,  bistre. 

Bandeaux,  init.  élégantes,  carmin  bistre. 

Bandeaux,  init.  élégantes,  carmin. 

Bandeaux,  init.  élégantes,  noir,  élégant. 

Figure  de  Salomon  ;  riches  bandeaux  et  init.  ;  80  édicules. 

Quatre  front,  en  t:  d'or;  init.  analog.;4beauxévangélist. 

Ms.  magnifique,  bien  qu'ayant  perdu  ses  quatre  évang. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Portraits  en  bistre  et  autres  ornem.;  grossièreté  gothique. 

Ornementât,   très  simple  en  lignes  ondées  à  rainceaux. 

Bandeaux  et  init.  de  couleurs  diverses. 

Init.  à  rainceaux  en  couleurs  diverses  et  or. 

Bandeaux  et  init.  insignifiantes,  carmin. 

Bandeaux  élégants  et  init.  carmin. 

Un  chœur  de  musiciens  (effacé). 

Fronton  en  tt  à  médaillons  et  fleurettes  sur  fond  d'or. 

Bandeaux  et  init.  carmin,  négligé. 

Ms.  magnifique  ;  portr.  de  S.  Jean  Chrysostome  et  d'apôt. 

Décoration  italienne. 

Init.  noires. 

Initiales,  jaune  et  vermillon. 

Ms.  d'une  beauté  remarquable,   plein  de  personnagas. 

Bandeaux,  couleurs  diverses  et  or. 

Init.  Ileuronnées,  noires. 

Bandeaux  et  init.  carmin  et  vermillon,  grossier. 

Bandeaux  et  init.  carmin  et  d'azur  liséré  de  carmin. 

Bandeaux  et  init.  carmin  ;  Féchelle. 

Bandeaux,  divers  personnages.  Portrait  de  Jean  Climaque. 

Bandeaux,  couleurs  diverses;  l'échelle  du  paradis. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE. 


nCMÉKOS 

do  Coislin. 
274* 

281 

281 

292 

318 

330 

332 

332» 

333 

336 

337 

339 

36-2 

364' 

367 

370 

373 


Sermons 1608 . . 

Barsanupliius Xlii"  siê 

Dorothée xiii... 

Sermons xiv  . . . 

Polybe XVI  .. . 

Aristote XI 

Alexander  Aphrod XV 

Simplicius xvi  . . . 

Galenus xiii .. . 

Ptolemseus xv 

Id XIV... 

Demosthenes 1450. . 

Euchologium .' XIV... 

Prières,  sermons xv 

S.  Jean  Chrysostome XIII... 

Capita  spiritualia X 

Sermons 1596.. 


NATURE  DES   ORNEMENTS. 

Band.  et  init.  élég.  Ms.  d'une  beauté  rare  à  cette  époq. 

Demi-bandeaux  dracontins;  init.  noires  ou  carmin. 

Bandeaux  et  init.  vermillon,  vert,  jaune. 

Bandeaux  et  init.  vermillon. 

Bandeaux  à  rainceaux,  carmin. 

Fronton  en  ti,  bandeaux  et  init.  d'or;  grossier. 

Belles  init.,  quelques-unes  superbes,  mais  italiennes. 

Bandeaux  et  init.  simples,  vermillon. 

Un  bandeau  vermillon  ;  un  cheval. 

Bandeaux  et  init.  carmin. 

Init.  fleuronnées,  noires. 

Un  bandeau  en  n  et  petites  init.  carmin. 

Init.  fleuronnées,  noires. 

Bandeanx  et  init.  élégants,  noir  et  vermillon. 

Bandeaux  et  init.  vermillon  (provient  du  mont  Athos). 

Intitulés  et  init.  de  couleurs  diverses,  élégants. 

Ornements  italiens;  portrait  d'Henri  IV. 


j  SUJETS.  AGE.  NATURE  DES  ORNEMENTS. 

Arithmetica xvi'siècle  Init.  vermillon  et  or  ;  chiffres  d'Henri  II. 

S.  Jean  Chrysostome xii Bandeaux  et  init.  carmin  et  or  ;  grossier. 

S-.  Denys  l'areopag xiv Init.  et  fin  de  lignes,  vermillon  et  noir. 

Officium  graec xii Bandeaux  à  fond  d'or,  init.  serties  d'or. 

Id XII Beau  et  riche  ms.,  nombreux  personnages;  détérioré. 

Homilise 1580. . . .  Bandeaux  et  init.,  bistre  puis  vermillon. 

Tlieon  in  Platonem xvi Feuillages,  (leurs  et  fruits  en  bordure. 

Leonis  tactica xvi Bandeaux  et  init.  carmin  bistré. 

S.  Grégoire  de  Nysse xvi Un  bandeau  et  une  init.  bistre. 

Georg.  Pachymeres xvi Trois  bandeaux  de  style  italien. 

Jo.  Philoponus,  de  astrolabio.  xvii Une  miniature  italienne. 

Evangelia xiii. .   .  Init.  fleuronnées,  vert  et  rouge. 

Id XII Ornemen.  qui  fut  élégante,  mais  dont  la  peint,  a  disp. 

Homiliae xvii Frontons  et  init.  imitatifs  du  genre  ancien. 

Evangiles x Bandeaux  grossiers  ;  figure  de  saint  Mathieu. 

Typicon  (règle  monast.) 1159 Init.  carmin  bistre;  grossières. 

Roman  d'Alexandre 1567 Init.  noires  d'une  barbarie  incroyable. 

Orphseus 1564. . . .  Ornementation  italienne.  (Vergèce) 

Evangiles xii Les  4  évang.  (imitation  byzantine  de  main  italienne). 

Athenagoras xvi Décoration  italienne. 

Homère xv Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

S.  Ephriçm xiii Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

Nemesius xvi Décoration  italienne.  (PaUeocappa) 

S.  Grégoire  de  Nysse xvi Décoration  italienne.  (Vergèce) 

S.  Cyrille 1308. . . .  Bandeaux  et  init.  carmin,  puis  vermillon. 

S.  Grégoire  de  Nazianzc xi Bandeaux  à  fond  d'or  et  init.  serties  d'or. 

Arisloxenes .wi Arabesques  en  bordure,  décoration  italienne. 

Grammatica xv Décoration  italienne. 

Evangiles xii Band.  et  iiiit.  à  fond  d'or.  Les  4  évangélistes. 

Ofliciuni  divinum xvii Init.  fleuries,  dorées,  coloriées,  des  plus  remarquables. 

Homiliœ XVlli Deux  init.  ayant  quelque  caractère. 

S.  Grégoire  de  Nazianzc xii Bandeaux  à  fleurettes  sur  fond  d'or;  init.  même  stylo. 

S.  Basile x Band.  etinit.,  lel'"à  fond  d'or;  lasuite  azur,jaune,  carm. 

S.  Grégoire  de  Nazianze x-xv Bandeaux  et  init.  carmin  vif. 

Theophylactes xii Deux  beaux  bandeaux  et  un  saint  Luc,  mais  effacés. 

S.  Grégoire  de  Nazianze ix Bandeaux  et  init.  jaune  et  vert. 

S.  Maxime xvi . .   . .  Bandeaux  et  init.  vermillon,  élégant. 


INVENTAIRE  SOMMAIRE.  63 

g    ''"^._  SUJETS.  AGE.  X.VTURE  DES  ORNEMENTS. 

i!39  S.  Jean  Clirysostomc XV  sièc. .     Décoration  ilalienne. 

241  Vies  des  saints x Band.  et  init.  à  la  plume,  noir,  quelq.  ichthyomorplies. 

2i2  *  Evangéliaire 1<>50 Belles  init.;  évangélistes  ;  deux  portraits. 

247*  Nicander xi Très  précieux  à  figures  de  toutes  sortes. 

259  Geoponica xvi . .    ..  Un  bandeau,  demi-bandeaux,  init.  carmin  et  ocre. 

260*  Psaumes xii Front.,  band.  et  init.  Admirable  spécimen  d'art  grec. 

303  Liturgie xvi Décoration  italienne.  (Palœocappa) 

305  J.  Curopolata 1557 Init.  vermillon,  grossières. 

309  Man.  Palœologus xv luit,  globulées,  carmin,  portrait. 

319  Stobasus xvi Epaisses  int.,  vermillon,  bleu,  ocre;  grossières. 

332  Aristote xvi Noeuds  fleuronnés  et  grandes  init.  bistre. 

343  Psaumes xii Init.  dessinées  en  bistre  et  vermillon,  bizarres. 

444  Homère xv-xvi . ,  En  tète  un  bandeau  fleur.,  plusieurs  rcctilig.  ou  ondes. 

446  Galien xif Band.  et  init.  vert  et  carmin;  raie  coloriée  sur  les  lettres. 

451  *  Théodose xv Bandeaux  et  init.  carmin,  très  élégant. 

400  Lascaris  imper xiv Bandeaux  et  init.  colorié  et  doré,  grossier. 

462  Lexicon 1313 Bandeaux  et  init.,  quelques-unes  ornithomorphes. 

463  Aristophanes xiv Bandeaux  et  init.,  noir. 

465  AssisiiB  Hierosolymit 1512. .. .  Bandeaux  et  init.  vermillon. 

468  Liturgie XI Un  prêtre  sous  un  portique  ;  initiales.  (Rouleau) 

472  Ducas  Lascaris xiv Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

477  Prières 1814 Bandeaux  et  init.  jaune  et  vermillon. 

503  Lexicon xiii Bandeaux  et  init.  carmin  bistre. 

528  Heronis  pneumatica xvii Jolis  dessins  copiés  sur  les  originaux  grecs. 

567  *  Lectionnaire xi Frontons  et  init.  d'or  ;  ms.  magnifique. 

578  Liturgie  de  S.  Basile xiii Comme  ci-dessus  n°  468.  (Bouleau). 

606  Theotokarion xii Bandeaux  d'azur  lisérés  d'or,  init.  d'or. 

607  Jlathemalica xv Figures  d'architecture  et  de  mécanique. 

610  Nomocanon x Unfront.àfleur.surfondd'or,  init.d'or(ch.-d'onu.callig.). 

611  Evangiles xi Bandeaux  à  fleurettes  sur  fond  d'or  ;  init.  analogues. 

612  Evangéliaire 1164 Frontons,  trois  évangélistes,  etc.;  grossièreté  extrême. 

613  Liturgie xii Un  bandeau  carmin.  (Rouleau) 

687  S.  Grégoire  de  Nazianze xi Un  band.  et  une  init.  très  élégants  (simple  fragment;. 

758  Evangiles xii Bandeaux  et  init.  fleuronnés,  vert  et  vermillon. 

759  Georgius  Nicomediae xii Bandeaux  en  n  et  init.  vermillon  et  carmin. 

824  Vies  des  saints ix Fragm.  avec  une  fig.  et  un  band.  à  la  plume,  grossiers. 

834  Evangéliaire xi Frontons  à  fleur,  sur  fond  d'or,  init.  analogues  (mutilé). 

905  Evangiles xi 3  évangélistes,  band.  et  initiales,  grossier  et  usé. 

911  Evang.  de  S.  Luc 1013....  Bandeau  et  initiales  d'exécution  barbare. 

914*  Evangiles xii Marc  et  Luc,  band   et  init.,  grossiers;  seines  en  marge. 


^VI8 


Dans  le  tableau  qui  précède,  où  nous  avons  énuméré  sommairement  tous  ceux 
(les  manuscrits  grecs  de  la  Bibliothèque  nationale  qui  sont  plus  ou  moins  ornés, 
nous  en  comptons  environ  cent  cinquante  comme  remarquables  au  point  de,  vue 
artistique.  Nous  allons  décrire  en  détail  ces  derniers,  et  nous  joindrons  à  notre 
exposé,  pour  les  principaux  d'entre  eux,  un  choix  de  dessins  qui  aide  à  nous 
faire  comprendre. 

Au  temps  où  nous  sommes,  si  lerlile  en  inventions,  l'industrie  s'est  mise  au 
service  de  l'art  pour  la  reproduction,  même  eu  couleur,  de  toute  espèce  de 
peinture;  et  l'on  a  tiré  de  quelques  manuscrits  grecs  des  planches  merveil- 
leuses de  grâce  et  d'éclat.  Dans  différents  ouvrages,  d'habiles  connaisseurs, 
tels  que  Willemin,  Silvestre,  Labarte,  ont  mis  hors  de  doute  la  beauté  splendide 
à  laquelle  savaient  atteindre  les  miniaturistes  byzantins.  Nous  n'avons  nullement 
la  même  ambition  et  laissons  de  côté  la  démonstration  du  beau  —  comme 
acquise.  Nous  n'aspirons  qu'à  donner  connaissance  au  public  studieux  des 
éléments  d'instruction  que  peuvent  olTrir  ces  œuvres  d'un  art  lointain.  Nous 
fournirons  donc  tout  sèchement  des  traits  en  noir  dont  le  seul  mérite  serait 
l'exactitude,  si  nous  parvenons  à  l'obtenir. 

Toutefois  nous  avertissons  que  nos  dessins  indiquent  généralement  les  cou- 
leurs par  la  position  des  hachures  et  l'emploi  du  pointillé,  conformément  aux 
très  ingénieuses  règles  du  blason. 


.Nota.  — Tout  lecteur  n'ayant  peut-être  pas  ces  règles  présentes  à  l'esprit,  les  voici 
(avec  quelques  amendements  auxquels  nous  sommes  forcé).  La  hachure  en  ligne  verti- 
cale représente  le  vermillon,  en  ligne  horizontale  l'azur  ;  le  pointillé  représente  l'or.  La 
palette  des  miniaturistes  de  tous  les  pays  et  de  tous  les  temps  se  compose  principale- 
ment de  ces  trois  couleurs.  Il  faut  y  ajouter  le  vert  que  le  blason  figure  par  les  hachures 
en  diagonale  de  gauche  à  droite,  puis  le  pourpre  ou  carmin,  figuré  par  les  hachures  de 
droite  à  gauche.  Nous  rangeons  dans  cette  dernière  catégorie  toutes  les  dégradations  du 
rouge,  y  compris  le  jaune,  en  indiquant  particulièrement  cette  dernière  couleur  par  la 
légèreté  du  trait.  Nous  supprimons  l'argent  blanc    du  blason,  à  cause  de  son  absence 


presque  totale  dans  les  manuscrits,  et  nous  userons  des  hachures  croisées  comme  dans 
la  gravure  ordinaire,  pour  le  blanc,  pour  les  tons  de  chair  et  pour  toute  nuance  qui  ne 
sera  pas  franchement  rouge  (ou  appartenant  au  rayon  rouge),  bleu,  or  ou  vert.  Nous 
pourrons  nous  servir  du  sable  héraldique  (hachures  croisées  à  angle  droit)  pour  le  noir 
faible,  des  hachures  croisées  en  diagonale  pour  les  bruns  rouges  ou  autres  teintes  très 
sombres,  et  nous  emploierons  pour  le  noir  plein,  le  simple  noir  d'imprimerie. 

On  nous  pardonnera  les  imperfections  et  les  incertitudes  de  ce  procédé  écono- 
mique de  coloriage,  en  considérant  qu'il  rend  possible  cependant  de  se  faire  apparaître 
à  soi-même  sur  nos  gravures  les  principales  couleurs  de  l'ornementation. 


di:tail 


PRINCIPAUX  MANUSCRITS 


EN  SUIVANT  L'Olil»HE  CII1{O^UL()GIOU^: 


I.  —  N"  ïïiOS  de  Coislin.  Epitres  de  saint  Paul. 

Fragnienl  de  nianiiscril  coinposo  de  14  f.juillets  éeiits  à  Imigucs  lifîncs.  — v°  ou  vi'  sièc.e.  —  Décrit  : 
1"  par  le  I'.  Bernard  de  Monllaucoii  (DibUotheca  Coisliiiiaiia,  l'.iris,  1715,  p.  -251-62),  avec  le  l'nc- 
similé  de  deux  passages;  2°  par  les  Bénédictins  {Nouveau  Traité  de  Diplomatique,  Paris,  1750,  t.  I, 
p.  686),  avec  fac-similé  du  litre  fpl.  XII,  n»  I);  3"  par  J.-B.  Silveslre  (Paléographie  universelle,  Paris, 
1841),   avec  le   niême  fac-similé   ([il.    03   et  Ci)  que  MuiitCaucoii   (|ins  encore  oiUièrcment  exact). 


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.  :.  :TO\iHnTpoCTn"ON 


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X£ipoTovT)ClévTa  iypdfT]  àico  Nixor 


V   -ni;   KprÎTOjv    ézx"/.7]<7iot;   irpôliov    iitio 
oç,  T7);  Mazeôcviaç.  i;TÎxoi  Ç'. 


% 


58  V  OU  VI»  SIÈCLE  (K"  COIS.  L.  202). 

C'était  l'un  des  plus  anciens  manuscrits  de  l'Europe, dit  le  Père  B.  de  Montfaucon;  il 
avait  été  exécuté  certainement  avant  le  milieu  du  vi'  siècle.  Les  auteurs  du  Nouveau 
Traité  de  diplomatique  ajoutent  que  ce  savant  homme  craignait  de  surfaire  les 
manuscrits  en  les  vieillissant  trop,  et  qu'il  aurait  pu  reculer  jusqu'au  iv'  siècle  l'âge  do 
celui-ci.  On  le  conservait  dans  la  bibliothèquedu  monastère  de  Saint-Athanase,  au  mont 
Athos,  lorsqu'eii  l'année  1218,  un  religieux  de  ce  couvent,  zélé  pour  le  bon  ordre  et 
l'entretien  des  livres  de  la  communauté,  les  classa,  les  numérota  et  lit  réparer  la  reliure 
de  ceux  qui  en  avaient  besoin,  mais  en  employant  à  ce  dernier  travail  le  manuscrit  des 
épîtres  de  saint  Paul,  qui  fut  dépecé  au  profit  des  autres.  C'est  ce  que  Montfaucon  a 
démontré  en  racontant  {Bibl.  Coisliniana,  p.  252)  comment  il  découvrit  l'un  après  l'autre, 
pondant  qu'il  rédigeait  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Coislin,  les  feuillets 
mutilés  contenant  les  détails  de  l'opération  qu'ils  avaient  subie,  écrits  de  la  main  du 
moine  qui  en  était  l'auteur. 

Ces  feuillets  découpés  de  diverses  grandeur.»,  sont  au  nombre  de  quatorze.  Les  plus 
grands  ont  28  centimètres  de  haut  sur  21  de  large  et  forment,  de  chaque  côté,  une  page 
de  16  à  17  lignes  de  grosse  écriture  onciale.  Une  de  ces  pages  porte  une  certaine  orne- 
mentation. C'est  le  commencement  de  l'épitre  de  saint  Paul  à  Titus,  évèque  de  Crète. 
On  y  voit  l'intitulé  de  l'épitre,  qui  forme  sept  lignes  écrites  au  vermillon,  précédées  d'une 
traverse  ondée,  noiro,  projetant  de  petits  rinceaux  rouges,  et  suivies  d'une  autre  traverse 
ondée  à  peu  près  pareille.  En  comparant  la  reproduclion  que  nous  en  donnons  telle  que 
le  manuscrit  l'offre  aujourd'hui  (voy.  fig.  1)  avec  le  fac-similé  qu'en  a  fait  graver 
.Montfaucon,  l'on  peut  voir  que  les  deux  derniers  siècles  ont  encore  plus  effacé,  vers  la 
gauche,  les  caractères  de  cette  page. 


II.  —  N°  9.  Anc.  et  Nouv.  Test.\ment;  .saint  Epiirem. 

ragments  des  quatre  Evangiles  et  des  Actes  des  Apùtres,  écrits  au  v°  siècle;  manuscrit  composé  de 
209  feuillets  *  à  longues  lignes,  de  M)  ou  41  lignes  par  page,  pages  qui  ont  été  ensuite  lavées  et  edacées 
pour  recevoir,  au  xn'  siècle,  un  texte  des  œuvres  théologiques  de  saint  Eplirem,  écrit  àdeu.t  colonnes, 
par-dessus  le  te.xte  précédent,  sans  parvenir  à  le  faire  disparaître,  puisqu'on  peut  le  lire  encore.  — 
Hauteur  des  feuillets,  310  millimètres,  largeur  260.  —  Volume  provenant  de  la  bibliothèque  de  Cathe- 
rine de  Médicis,  relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  et  initiales  d'Henri  IV. 

Célèbre  manuscrit  de  la  Bible,  le  plus  ancien  que  l'on  connût  lorsqu'il  fut  publié, 
en  fac-similé  typographique,  par  Constantin  Tischendorf,  sous  ce  titre  :  Codex  Ephraemi 
Syri  rescriptus,  sive  fragmenta  utriusque  Tcstamcnti  e  codice  ijrœco  parisiensi  celebeirimo  quiiiti 
ut  videtur  sœculi.  Lipsiœ,  1845,  in-4°. 

Le  Codex  Ephrcemi  ne  paraît  pas  avoir  reçu  de  décoration  artistique;  aucun  indice 
n'autorise  à  supposer  qu'il  en  ait  eu  ;  ses  pages  sont  partout  compactes  et  les  petites 
initiales  noires  qui  apparaissent  en  tête  d'un  grand  nombre  de  lignes  (par  exemple  aux 
f"'"71  r°,  79  v°,  80  v",  90  v",  116  v°,  etc.),  sont  noires  comme  les  autres  lettres  et  à 
peine  plus  grandes.  Cependant  il  y  avait  dans  ce  volume  un  certain  genre  d'ornement, 
savoir  une  ou  plusieurs  lignes  écrites  en  vermillon,  au  commencement  des  chapiti>es. 
«  Je  suis  persuadé,  dit  Tischendorf,  qu'il  y  en  avait  beaucoup  dans  ce  manuscrit,  quoique 
nul  des  précédents  éditeurs,  ni  moi-même,  ne  les  ayons  vues.  En  effet,  elles  ont  toutes 
été  détruites  par  l'éponge  du  rescripteur,  et  ceux  qui  connaissent  la  composition  des 
couleurs  ne  s'étonneront  pas  qu'un  lavage  les  ait  fait  disparaître.  Mais  elles  ont  si 
certainement  existé,  qu'en  divers  endroits,  tels  que  le  commencement  de  saint  .Mathieu 
et  de  saint  Jean,  l'on  voit  encore  les  accents  qui  avaient  été  postérieurement  ajoutés 
à  l'encre  noire  sur  les  lettres  vermillonnées,  lesquelles  ont  entièrement  disparu.  » 
i.  De  parchemin,  toutes  les  fois  que  nous  n'indi(iuons  pas  une  autre  matière. 


VHP  SIÈCLE  (N«'  y  et  i77).  59 

A  la  fin  de  son  texte  de  l'A.  Test.,  Tischendorf  a  placé  un  fac-similé  de  l'un  des 
deux  côtés  du  f°  138  du  manuscrit;  nous  ne  savons  quel  côté  parce  que  depuis  ce  moment 
le  feuillet  a  disparu  et  le  manuscrit  saute  maintenant  de  137  à  139;  mais  il  répondait 
aux  versets  o  à  17  du  chapitre  v  de  l'Ecclésiaste  (M-?)  sfi^is  itpô  itpoctôitow.. .  y.al  toj  làivj 
àYaôcocùvrjv;  p.  01  de  Tisch.).  A  la  fin  du  N.  T.  le  savant  de  Leipsick  a  donné  aussi  un 
excellent  fac-similé  du  f»  110,  r°  (p.  27'J  de  Tisch.). 

Le  S.  Ephrem  du  xn''  siècle,  écrit  par-dessus  le  vénérable  Évangile  du  v',  est  pourvu 
d'une  modeste  décoration.  Il  a,  d'espace  enespace,  de  petites  ou  moyennes  initiales,  peintes 
au  carmin,  quelquefois  garnies  de  fleurons,  et  en  tète  de  la  première  colonne  du  volume, 
un  bandeau  formé  d'une  série  de  palmettes,  tracées  au  carmin  et  relevées  de  jaune  clair. 


158  feuillets,  à  deux  colonnes  ; 
Hauteur  283  mil!.,  largeur  21 


-  N"    277.     ÉV  ANGE  LIA  IRE. 

iiii'  siècle  (x°  d'après   la  critique  moderne  ;  voy.  ci-dessus  p.  vil) 

-  Reliure  en  maroquin  rouge  au  double  L  et  armoiries  de  Louis  XIV. 


M- 


m 


VH-.. 


TEcoïivfXiffeiC' 

•i  (f'-^i.— nVAPrEAlA  T12N  lil'U.X  TU  .MEIAAH  UAPAIKEVII.  liK  TGV  KATA  MAI 
Toi  xxtfiw  Izcivo)  rpojia;  ■(V/o\i.é-iT,;  G-j\i.fjoQ.vri  e>.c6ov  -ivic;  o    ifj/.'sp'"?-  (Matlii.  xxvr.  1) 


GO 


VIII»  SIfXLE  (N°  277). 


Ce  recueil  d'cxlraits  des  Évangiles  à  l'usage  de  l'Église  grecque,  écrit  à  deux 
colonnes  en  lettres  onciales  et  remarquablement  orné,  n'a  plus  ni  commencement  ni 
fin,  et  il  est  mutilé  aux  f"'  30,  61,  73.  Il  s'ouvre  aux  mots  [Eu]  p(czci  f&ÎXiîrzo;  tôv  Xa9- 
avar,X  du  chapitre  I,  verset  43,  de  saint  Jean,  et  se  termine  par  oùbtXi  oiylvrfi  ôûva  [tai] 
du  verset  13,  chap.  xvi  de  saint  Luc.  La  décoration  consiste  en  une  rubrique  placée 
en  tête  de  chaque  extrait  et  formant  un  bandeau  fleuronné,  quelquefois  en  n,  suivi  d'une 
ou  deux  lignes  peintes  soit  en  vermillon,  soit  en  noir  barré  de  jaune,  soit  en  vermillon 
et  azur.  De  nombreuses  lettres  initiales  se  détachent  en  vive  couleur  sur  les  marges. 

Ces  initiales  sont  tantôt  fleuroimées,  c'est-à-dire  soit  complètement  formées,  soit 
partiellement  pourvues  de  petites  membrures  de  fantaisie  imitant  le  règne  végétal, 
ianlùl  zoomorphcs,  c'est-à-dire  empruntées  au  règne  animal;  mais  toutes  d'une  invention 


rc 


FiG.  6  (r  -23). 


Fie.  7  (f  20). 


Fie.  8(1»  W). 


originale,  ingénieuse,  et  assez  agréable,  si  l'on  tient  compte  de  la  vivacité  de  leurs 
couleurs  :  azur,  vermillon  et  ocre  jaune,  auxquelles  le  vert  vient  se  joindre  après  le 
premier  tiers  du  volume;  aucun  or.  Ces  lettres  initiales  sont  au  nombre  de  I  0)8;  nous 
en  reproduisons  quelques-unes,  de  moyenne  grandeur;  il  y  en  a  qui  ont  8  et  même 
10  centimètres  de  hauteur.  On  y  remarque,  outre  celles  que  nous  avons  choisies,  des  A 
formés  d'un  serpent  ou  d'un  poisson  mordant  un  fleuron  (r  16,  77);  B,  formé  de 
serpents  enroulés  {("  2o,  42,  lOo);  A,  serpents  enroulés,  f"  89,  105;  E,  en  quantité, 
formés  d'une  main  issant,  le  plus  souvent  d'une  main  qui  bénit,  quelquefois  {i"'  o9, 123) 
de  deux  mains  prêtes  à  se  joindre;  I,  surmontés  d'une  main  issant  du  sommet  (f°'  30, 
3i,  06,  03,  1 14,  119,  124);  K,  A,  M,  U,  T,  formés  de  deux  ou  quatre  serpents  diver- 
si-mrnl  enlacés  (f»'  19,  2o,31,  33,  33,  37,  32,37,  81,  90,  107,  113,  119,  120);  O,  forme  s 
de  deux  poissons  se  mordant  la  queue  (f»=  32,  67,  81,  115,  136),  ou  d'un  corps  de  poisson 
vu  de  profil  ou  de  dos  (f"  13,  16,  22,  26,  36,  65,  67,  70,  76-78,  124,  136);  T,  repré- 


VMl'   SIÈCl.KiN"  -JT'.I).  r,l 

sciitaiu  un  serpent  à  nngcoiros  (f"  37,  48)  cl  un  autre  fornuuiL  une  sorte  de  eliicu 
savant  qui  porte  un  coq  au-dessus  de  sa  tète,  au  bout  d'un  fleuron,  et  dans  chaque  patte 
une  chandelle  allumée  (f"  80  v  ")  ;  un  <t>,  consistant  en  un  serpent  mordu  par  deux 
autres  (C  Hil. 


Quant  aux  cadres  et  bandeaux  ou  autres  frontons  accompagnant  les  litres,  nous 
en  comptons  une  vingtaine,  dont  quelques-uns  (aux  f"  10  \",  2i  r",  56  v",  78  v",  87  r", 
120  v",  r27r")  assez  élégants,  ('.à  et  là  (f'"  1  v°,  127,  13."),  etc.),  un  ou  plusieurs  mots 
écrits  à  l'encre  noire  sont  barrés  de  jaune  en  manière  d'ornement. 


N"   270.     KVANGIÎLIAIRE. 


air  ou  i\-  sièrle  (\'  il'ap.  la  critique  mud.).  —  lliutoiir,  '2ri  ccnlimètr 
FSeliiirc  en  uKiroiiuin  rouge  aux  armes  et  initiale  ilc  Colliert. 


^■'IXPiivuNeni 
Toiviiinivieio'^ 


KAÏA  AurKAX.  Tù 


tpô)    ÈK31 

(Luc,  XX 


Manuscrit  en  lettres  onciales,  très  grossièrement  orné.  En  tète  des  chapitres  sont 
des  frontons  en  FI  ou  de  simples  bandeaux  (voy.  f"  1  r",  b(i  r",  78  r',  109  v°)  à  compar- 
timents, très  imparfaitement  dessinés  à  la  plume   et  relevés  en  vert  et  on  carmin  ou 


t;-2  W  SIfXLE  (««510). 

rouge  brun;  aux  fins  de  chapitre,  quelques  cordons  flcuronnés,  vert  et  carmin  (voy.  f"  o'à, 
04,  190,  etc.).  Initiales  de  même,  presque  toutes  des  T  et  des  E,  parce  que  la  plupart 
des  paragraphes  commencent  par  les  mots  :  In  illo  tempore  (Tç  xaipû  i/.ziviù),  ou  bi.cit 
Jésus  Christus  (Eiirev  6  Xpiaxoç).  Quelques-unes  des  initiales  sont  un  peu  plus  impor- 
tantes en  ce  qu'elles  représentent  (voy.  f"  3,  llo,  iS4)  une  sorte  de  léopard.  La  pre- 
mière de  ces  petites  figures  (f°  3  ,  voy.  fig.  10)  semble  être  une  enseigne  militaire. 


V.  —  N°  510.  Saint  Grégoirk  de  Nazianze 

Volume  en  écriture  onciale,  165  feuillets  à  2  colonnes,  des  années  867  à  886.  Hauteur,  11  centimètres;  lar- 
geur, 2'J;  épaisseur,  12.  —  Reliure  en  maroq.  rouge  aux  armes  et  initiale  irilenri  IV.  Provenant  du 
la  bibliothèque  de  Catherine  de  Médicis.  —  Peintures  partiellement  reproduites  par  Du  Cange,  Mont- 
faucon,  Banduri,  Willemin,  Silvestre,  Labarte,  dont  ci-après  est  le  détail. 

Le  Père  B.  de  Montfaucon  dans  sa  Paléographie  a  donné  une  idée  de  cette  décoration 
du  manuscrit  310  (qui  portait  de  son  temps  le  n"  1809)  en  faisant  graver  (p.  232)  la 
première  page  dudit  manuscrit  tout  entière,  savoir  deux  colonnes  de  texte  précédées 
d'un  fronton  ou  bandeau  quadrilobé  formant  l'en-tête  du  premier  sermon.  Nous  avons 
cru  devoir,  à  cause  de  l'importance  du  manuscrit,  reproduire  le  commencement  de  cette 
page  (ci-contre,  p.  63),  en  dessinant  les  fleurons  avec  plus  d'exactitude. 

Voici,  en  résumé,  la  notice  de  Montfaucon  : 

«  Ce  volume  énorme  (ingentis  motis)  ne  le  cède  à  aucun  en  magnificence  et  en 
beauté.  L'or  y  brille  de  toutes  parts  dans  de  grandes  peintures  dont  j'ai  compté  io,  et 
dans  des  lettres  initiales,  surtout  celles  qui  sont  en  tête  des  oraisons;  car  il  renferme 
les  Orationcs  de  Grégoire  de  iXazianze.  Il  a  été  exécuté  sous  le  règne  de  l'empereur  Basile 
le  Macédonien,  comme  il  paraît  d'après  les  peintures  dans  lesquelles  il  est  représenté 
lui-même  avec  toute  sa  famille  et  aussi  par  des  vers  placés  au  frontispice.  L'élégance 
du  volume,  qui  affecte  une  richesse  vraiment  impériale,  annonce  qu'il  était  à  l'usage  de 
Basile  lui-même  et  de  son  auguste  maison.  Il  commence  par  un  cahier  de  six  feuillets 
sur  lesquels  sont  cinq  grandes  peintures,  cahier  qui  semble  n'avoir  pas  toujours  appar- 
tenu au  reste  du  volume  ;  ce  qui  fait  croire  à  un  savant  très  expérimenté  en  fait  de 
manuscrits  que  celui-ci  est  un  peu  plus  ancien  que  ces  cinq  premières  peintures  et 
qu'on  y  a  ajouté  après  coup  ces  effigies  de  l'empereur  et  de  sa  famille  lorsque  le  volume 
tomba  en  sa  possession.  La  même  personne  reconnaît  cependant  qu'il  est  du  temps  de 
Basile  et  que  par  son  écriture  il  appartient  bien  à  cette  époque.  Quant  à  moi,  je  croirais 
plutôt  qu'il  a  été  tout  entier,  y  compris  les  peintures  du  commencement,  décoré  pour 
l'usage  de  Basile.  Il  sera  arrivé  postérieurement  que  les  trois  doubles  feuilles  formant 
le  cahier  d'en-tête  ou  se  seront  détachées  parce  qu'on  les  feuilletait  plus  souvent  que 
les  autres,  ou  auront  été  enlevées  par  quelque  malintentionné,  puis  replacées  ensuite. 
Quoi  qu'il  en  soit,  ce  codex  paraît  bien  certainement  être  du  ix"  siècle.  » 

Montfaucon  décrit  ensuite  avec  soin  les  cinq  premières  peintures  et  les  inscriptions 
en  vers  grecs  dont  elles  sont  accompagnées  ;  puis  il  en  cite  encore  très  brièvement  cinq 
ou  six,  en  ajoutant  qu'il  renvoie  pour  les  détails  au  Catalogue  imprimé  (in-fol.,  1740)  des 
manuscrits  de  la  bibliothèque  du  roi  :  Remittimus  iis  qui  rcgiœ  Bibliothecœ  describendœ 
opcram  navant.  Mais  l'auteur  de  ce  Catalogue  ne  décrit,  à  l'exemple  de  Montfaucon,  que 
les  cinq  premières  peintures.  Après  avoir  donné  la  liste  des  discours  ou  opuscules 
divers  de  Grégoire  de  Nazianze  contenus  dans  le  volume,  il  poursuit  en  ces  termes  : 

«  Cinq  images  sont  placées  au  commencement  : 

»    1°  Le  Christ  assis,  tenant  dans  la  main  gauche  un  livre  ouvert  sur  lequel   on 

f((ce/n  meam  do  (:ip7jvr,v  t/;-;  £[Ar,v  ô(âti)(At...),  la  suite  est  ellacée; 


»   ^"  T..ois  figures  de.out  ,.ev.U,os  .os  .Had.^es  et  au.-es  insigne.  i.p.Hau.  ;   1 


milieu  E^n^'       .  ^  "''^    ^^"'  ""'  '-("^P-O-C-  ^?  -cv,,Op. 

-—  1^,  de  1  autre   AXé^âvâpo,-,  chacun  portant 


près 
portant  un 


Ci  IX»  SIÈCLE  (N»  510) 

globe  dans  la  main  gauche.  L'image  est  entourée  d'une  bordure  bleue  sur  laquelle  i^ont 

écrits  en  lettres  blanches  les  vers  grecs  dont  voici  la  traduction  : 

Felicem  le  palmitibus  vilem  imperii 
Raccnios  ferentem,  screnos  scilicel  principes 
Kasilius  promovit  i;onianoruin  impcrator 
Cum  quibus  pra?fulgcs,  Kudocia  luciffi-a. 

»  3"  et  4°  Deux  croix  d'or  garnies  de  pierres  précieuses,  et  de  franges  d'or  qui  tom- 
bent de  chaque  côté,  avec  cette  inscription  :  Jésus-Christ  est  vainqueur,  IS.  Xi:,  vaâ. 

»  5°Trois  figures  debout.  Celle  du  milieu  est  l'empereur  Basile,  BaciÀEtoç  Seotôt/;;, 
avec  les  insignes  impériaux.  La  figure  de  droite  est  le  prophète  Élie,  ô  âyio;  "llXia^,  velu 
d'un  habillement  rose  et  brillant,  avec  le  labarum  qu'il  tient  élevé  dans  sa  main  et  qu'il 
semble  offrir  à  Basile.  Celle  de  gauche  est  l'archange  Gabriel,  àpyï]c-cpâT/)Yo;  TaSpir^X 
ailé  et  posant  le  bandeau  sur  la  tète  de  Basile.  L'ensemble  de  l'image  est  entouré  d'une 
inscription  formant  un  quatrain  iambique  dont  le  premier  vers  est  entièrcnicnl  détruit 
et  dont  les  trois  autres  peuvent  èlre  rendus  comme  il  suit  : 

Victoriam  de  hostibus  Elias  désignât  ; 
Gabriel  aulem  gaudiuni  annunlians 
0  Basili  coi'onat  le  orbis  recloi'cin. 

»  Ces  figures  démontrent  que  le  manuscrit  a  été  écrit  avant  l'année  880,  où  mourut 
l'empereur  Basile  surnommé  le  Macédonien,  mari  d'Eudoxie,  père  de  Léon  le  Sage  et 
d'Alexandre.  Le  manuscrit,  qui  est  le  plus  richement  orné  de  tous  les  manuscrits  grecs 
de  la  Bibliothèque  royale,  est  en  lettres  unciales  et  a  été  exécuté  au  ix»  siècle.  » 

Cette  description  suffisait  dans  un  catalogue  destiné  à  faire  connaître  les  textes, 
non  les  ouvrages  d'art.  Voici  celle  qui  a  été  donnée  par  un  curieux  uniquement  préoc- 
cupé, au  contraire,  d'étudier,  dans  les  manuscrits,  la  peinture.  Le  savant  conserva- 
teur du  musée  de  Dresde,  M.  Waagen,  s'exprime  ainsi  (Kunstwerke  und  Kiïnstler  in 
Enulmd  und  Paris,  3  vol.  in-1-2;  Berlin,  1837-39;  t.  III,  202-215)  : 

«  Le  monument  capital  du  ix'  siècle  (parmi  les  manuscrits  byzantins)  est  le  volume 
des  sermons  de  saint  Grégoire  de  Nazianze,  lequel  est  un  in-folio  écrit  en  belles  capi- 
tales, sur  parchemin,  pour  l'empereur  Basile  le  Macédonien,  c'est-à-dire,  par  consé- 
quent entre  les  années  867  et  886.  En  tète  de  chaque  sermon  était,  dans  l'origine,  une 
feuille  contenant  plusieurs  scènes,  en  sorte  qu'il  y  avait  alors  cinquante-cinq  feuillets 
peints;  il  en  manque  huit  aujourd'hui.  La  plus  grande  partie  des  peintures  qui  restent 
ont  malheureusement  beaucoup  souffert  et  bien  des  couleurs  sont  tombées  ;  mais  aussi 
peut-on  voir  maintenant  que  les  contours  sont  dessinés  au  pinceau,  d'une  touche  légère 
et  fugitive,  avec  de  l'encre  de  Chine,  puis  couverts  chacun  de  sa  couleur,  en  commen- 
çant par  les  couleurs  claires,  en  continuant  par  celles  qui  sont  de  plus  en  plus  foncées, 
les  lumières  et  les  ombres  étant  largement  et  magistralement  placées.  On  peut  distin- 
guer nettement  dans  ce  travail  au  moins  deux  mains  différentes.  Dans  les  peintures  de 
la  meilleure  main,  les  visages  ont  un  dessous  fait  avec  du  vert,  et  la  même  couleur 
\erte  employée  dans  les  ombres  fait  garder  à  celles-ci  un  ton  transparent  qui  est 
agréable.  Celles  dues  à  la  plus  médiocre  des  deux  mains,  et  qui  sont  malheureusement 
les  plus  nombreuses,  ont  un  air  mécanique  et  négligé.  Les  chairs  y  sont  de  cette  couleur 
orangée  si  fréquente  plus  tard.  La  composition  de  ces  peintures  est  facile  et  noble,  les 
proportions  généralement  bonnes,  les  formes  nues  y  sont  encore  d'une  certaine  abon- 
dance, aussi  bien  que  les  visages  réguliers  avec  des  nez  à  l'antique,  c'est-à-dire  droits  et 
forts.  Les  mains  sont  le  plus  souvent  bien  dessinées  et  d'un  mouvement  heureux. 
A  l'exception  du  pourpre  ou  violet  foncé,  les  autres  couleur.s,  conformément  au  procédé 


1\'  SIÈCLE  iN°510).  65 

antique,  sont  claires  et  bien  broyées,  particulièrement  le  rouge,  le  bleu  et  le  vert,  et  elles 
offrent  un  très  harmonieux  aspect.  Le  dessin  topograpliique  est  très  uniforme.  Le  sujet 
est  toujours  mis  en  plein  air,  ce  qu'indique  la  teinte  verte  pour  la  terre  et  la  teinte 
bleue  pour  l'air  ou  pour  l'eau.  S'il  faut  absolument  que  la  scène  se  passe  dans  l'inté- 
rieur d'un  édifice,  elle  est,  d'après  le  goût  des  bas  temps  de  l'antiquité,  en  couleurs 
bariolées  mais  agréablement  brisées  et  juxtaposées.  Lorsqu'elle  demande  au  contraire 
d'être  à  ciel  ouvert,  on  l'indique  par  quelques  arbres  de  formes  conventionnelles.  Les 
figures  accessoires  sont  très  petites  comme  dans  les  derniers  reliefs  antiques.  Fréquem- 
ment les  personnages  ont  leurs  noms  inscrits  auprès  d'eux.  Un  grand  nombre  de  ces 
représentations,  par  exemple  l'enlèvement  d'Élie  au  ciel,  étant  parfaitement  d'accord 
avec  de  très  anciens  monuments,  on  doit  penser  qu'il  en  est  de  même  pour  d'autres 
scènes  qui  ne  nous  ont  été  conservées  que  dans  des  monuments  plus  modernes  et  qui 
ressemblent  tout  à  fait  aux  précédentes  par  la  noblesse  et  la  pureté  de  la  conception. 
Et  de  plus,  pour  beaucoup  de  sujets  qui  ne  se  trouvent  représentés  qu'à  une  époque 
plus  récente,  ce  volume  si  riche  en  peintures  en  offre  probablement  les  plus  anciens 
exemples.  Par  ces  raisons,  notre  manuscrit  est  de  la  plus  haute  importance  pour  la  con- 
naissance et  l'explication  de  l'ancienne  imagerie  chrétienne;  aussi  est-il  nécessaire  d'en 
donner  une  description  très  détaillée.  » 

Je  m'associe  à  ces  paroles  de  M.  Waagen,  sauf  quelques  réserves  que  je  ferai  coii- 
naitre,  et  je  crois  utile  de  le  suivre  dans  la  description  détaillée  à  laquelle  il  se  livre 
ensuite  : 

Folio  1  r"  (non  folioté)  :  >■  Clirisl  sur  un  trône;  dans  sa  main  gauche  une  Bible 
"  ouverte  [de  la  droite,  il  bénit  suivant  le  rite  de  l'église  grecque;  il  reproduit  le  Ivpe 
»  des  mosaïques,  mais  amélioré  par  une  majesté  inaccoutumée].  La  tunique  brun 
»  violet  (pourpre)  ;  la  toge  bleue.  Le  nimbe  d'or  avec  une  croix  à  l'intérieur.  Le  fond 
»  alternativement  d'or  et  de  pourpre  (bonne  main).  »  —  Les  détails  de  cette  description 
sont  exacts,  sauf  les  mots  entre  crochets  :  le  «  type  du  Christ»  et  «  de  sa  main  droite  qui 
bénit  »  n'appartiennent  pas  à  la  peinture,  laquelle  est  presque  entièrement  effacée, 
mais  à  un  trait  fort  habilement  dessiné  à  l'encre  par  un  peintre  du  xvi^ou  du  xvii"  siècle. 
Ce  trait  à  l'encre  peut  être  pris  pour  l'esquisse  i)rimitive  dont  l'enlumineur  byzantin 
s'était  servi  et  qui,  les  couleurs  étant  tombées  par  l'effet  du  temps,  reparaîtrait  aujour- 
d'hui; mais  il  n'en  est  rien  :  on  voit  très  bien,  surtout  au  coussin  sur  lequel  le 
personnage  est  assis  et  sur  les  bords  du  fauteuil,  l'encre  passant  par-dessus  la  couleur. 

Les  branches  de  la  croix  posées  sur  le  nimbe  d'or  sont  d'argent.  La  peinture  est 
entourée  d'une  bordure  d'un  centimètre  de  large,  brun  rouge  à  fleurettes  bleues.  Le  tout 
a  33  centimètres  de  haut,  sur  20  de  large,  la  bordure  comprise. 

Folio  2  r°  (non  folioté)  :  »  Eudoxie,  épouse  de  l'empereur  Basile,  debout  entre  ses 
»  fils,  Léon  et  Alexandre,  costume  byzantin.  Les  visages  typiques  et  d'un  ovale  quelque 
))  peu  long;  en  quelques  parties  des  formes  grandes,  nobles,  antiques.  La  feuille  entière 
»  dorée,  et  les  figures  peintes  par-dessus  (bonne  main).  )>  —  Les  noms  des  trois  person- 
nages sont  écrits  au-dessus  de  leurs  tètes  en  lettres  capitales  de  carmin  sur  le  fond  d'or 
qui  couvre  toute  la  page.  Il  est  douteux  qu'on  vît  beaucoup  plus  de  cette  scène,  lors- 
qu'elle fut  décrite  par  M.  Waagen,  qu'on  n'en  voit  aujourd'hui  ;  or  il  ne  semble  pas  qu'on 
y  puisse  trouver  ces  formes  nobles  et  antiques  dont  il  parle  ;  les  visages  des  deux  jeunes 
gens  ont  encore,  il  est  vrai,  un  éclat  et  une  certaine  pureté  qui  sentent  un  peu  l'antique, 
mais  il  ne  reste  pas  la  moindre  trace  ni  du  visage  de  leur  mèie,  ni  d'aucune  de 
toutes  leurs  mains.  Le  costume  est  pour  tous  trois  une  longue  tunique  pourpre  à  plis 
noirs  qui  descend  jusqu'au-dessus  de  la  cheville  et  qui  est  brodée  sur  presque  toutes 
ses  parties  d'un  ou  plusieurs  rangs  de  perles.  Par-dessus  la  tunique,  chacun  d'eux 
porte  une  écharpe  rose  ;  chacun  a  la  tète  couverte  d'une  lourde  coiffure  tombant  sur  Ii's 


6(!  IX'  SIÈCLE  («"510). 

épaules,  à  la  mode  égyptienne  et  surmontée  d'une  couronne,  celle  de  la  reine  plus  iiaute 
et  plus  importante  que  les  deux  autres;  chacun  aussi  tient  dans  sa  main  gauche  un 
globe  qui  représente  très  distinctement  la  terre  avec  des  parties  vertes  pour  signifier 
les  continents  et  bleues  pour  les  mers;  aux  pieds  chacun  a  des  chaussures  cramoisies 
brodées  de  perles.  Les  trois  têtes  sont  nimbées  chacune  d'un  cercle  rouge  ;  enfin  Fim- 
péralrice  tient,  de  la  main  droite,  en  l'appuyant  sur  son  épaule,  un  sceptre  ou  long 
bâton  rouge,  orné  de  distance  en  distance  de  quatre  perles  et  terminé  à  son  sommet  par 
un  fleuron  trilobé. 

Folios  3  et  i  :  «  Deux  grandes  croix  d'or  sur  fond  bleu,  »  dit  M.  Waagen.  — Ces  croix 
occupent  presque  toute  la  hauteur  de  la  page  ;  elles  sont  exactement  semblables  l'une 
à  l'autre,  et  figurent  deux  croix  d'orfèvrerie  avec  incrustations  de  pierres  précieuses. 
De  plus,  elles  ont,  suspendues  aux  deux  bras, des  torsades  qui  pourraient  être  des  orne- 
ments (colliers,  franges?)  ayant  fait  partie  de  riches  vêtements  et  ayant  été  consacrées 
pieusement  de  cette  manière  par  leurs  anciens  possesseurs.  Chaque  croix  est  montée 
sur  un  petit  socle,  posé  sur  une  double  palme  de  pourpre  et  d'or;  enfin  elle  est 
cantonnée  des  quatre  sigles  IS,  XS,  NH,  KA  un  peu  différemment  qu'il  est  indiqué 
ci-dessus,  p.  61,  dans  la  mention  faite  par  le  Catalogus  bibliothccœ  rcgiœ. 

Folio  o  :  «  L'empereurBasile  avec  ses  ornements  impériaux,  debout  entre  le  prophète 
»  Elle  et  l'ange  Gabriel.  Semblable  en  toutes  ses  parties  au  n°  2  (de  la  bonne  main).  » 
—  On  ne  peut  rien  voir  de  plus  aujourd'hui  que  ce  qui  est  constaté  par  la  description 
que  donne  le  susdit  Catalogus.  Les  figures  ont  entièrement  disparu  et  les  vêtements 
presque  entièrement.  L'ange  Gabriel,  vêtu  exactement  de  même  que  Basile,  était  repré- 
senté comme  un  jeune  homme  aux  cheveux  noirs  retenus  sur  le  front  par  un  ruban 
blanc.  Élie  avait  la  barbe  blanche  et  de  longs  cheveux  blancs  bouclant  sur  les  épaules. 
Tous  trois  sont  nimbés  de  rouge  comme  l'est  aussi  Léon  à  la  page  précédente.  Le 
labarum  tenu  par  Élie  de  sa  main  droite,  mais  reporté  par  lui  sur  la  partie  gauche  de 
son  corps,  du  côté  de  l'empereur,  a  sa  hampe  comme  le  sceptre  d'Eudoxic,  en  rouge 
brun  avec  quatre  perles  de  distance  en  dislance  et  se  termine,  au  sommet,  par  un 
panonceau  de  pourpre  brodé  de  perles*. 

Folio  3  v".  Oraison  dans  laquelle  Grégoire  de  Nazianze  explique  pourquoi  il  s'est  enfui 
dans  le  Pont  après  avoir  été  créé  prêtre.  La  page  est  divisée  entre  deux  grandes  pein- 
tures: l'une,  à  la  partie  supérieure,  de  130  millimètres  de  haut  sur  23o  millimètres  de 
large,  consacrée  à  l'histoire  de  la  Vierge,  et  celle  d'au-dessous,  haute  de  240  millimètres, 
à  l'histoire  de  Jonas.  M.  Waagen  les  décrit  en  ces  termes  :  «  1"  L'annonciation  à  Marie; 
»  2"  le  prophète  Jonas  monte  dans  le  navire  ;  —  il  est  avalé  par  la  baleine;  —  et  vomi 
»  sur  la  terre;  — ■  il  prêche  devant  le  roi  de  Ninive.  Le  prophète  dans  cette  peinture 
»  parait  toujours  avec  un  air  de  jeunesse,  une  attitude  et  un  visage  également  nobles. 


1.  Du  Cange,  ù  la  page  130  de  son  Ilisloria  Bijianlina  (Paris,  IfiSO,  iii-fol.),  a  fait  graver,  avec  plus 
iriinaginatiou  i|ue  irexacliuule,  uue  réiluctioii  de  la  peiiilui.'  li  i;ii(li>\ic  imiUc  ses  deux  fils.  11  y  a  joint 
ccUe  noie  :  «  In  codice  Grcgorii  Naziauzeui  veneranda.'  .iiiii(|uil,ilis  r,|,l\  l'.ild.  rrjia',  pra-figitur  tabella  in 
qua  Eudocia  panio  altius  cducta,  eodeni  qno  iniperatoics  ipM  li.ilutu  is'himIi  rllinjiilur,  sceptruni  cui  llos 
nescio  quis  luiiiiiin-t  ih'xira,  iilobuin  siuistra  lenens.  Lorum  aui'atum  ac  niarganlis  disUnctum,  tunica;  pui- 
pureœ  aflixuni ,  Miii>lraii]  .miliit,  undc  etiani  docemur  Augustarum  atqiic  adeo  nobiliuni  femiuarum  solennes 
habilus  ae  v.>tr,  cà  inruule  teuipeslale  non  discrcpasse  a  conjugum  vcslibus  quibus  scilicet  lorum  déferre 
jus  crat.  Calceis  rubei  coloris  et  margaritis  adornalis  podes  induunlur...  Ad  utrumque  latus  Leu  et 
Alexander  imberbes,  eodem  uterque  babitu,  dextra  pectori  admola  globum  sinistra  tenent.  Horum  capita 
seu  fronteni  circulus  aureus  vice  diadematis  ambit...  Paginas  duas  altéras  illustrât  Crux  major  aurea  cuni 
bac  inscriptionc  IC  XC  NIKA.  In  quarta  denique  effingitur  Basilius  ipse  cum  Heliœ  ad  dextiam  et  Gabrielis 
arcbangeli  ad  sinistram  imaginibus  ut  alibi  observamus.  Priorem  tabellam,  praeclarae  omnino  antiquitatis 
ipso  nempè  Basilio  iinperanlc  exarata  est,  hic  delincari  curavimus  :  Basilii  vero  imaginem  omittimus  quod 
prorsus  evanida  ac  ferè  deleta  est.  » 


I.V  SIECLE  (N"  510;.  67 

"  un  costume  antique  très  bien  drapé,  des  mouvements  libres  et  gracieux.  Tous  les 
I  autres  personnages  ne  sont  qu'indiqués  pour  l'intelligence  de  la  scène,  et  ceux  qui 
1)  montent  les  navires  sont  d'une  très  petite  taille.  Les  matelots  pour  autant  que  peuvent 
»  le  montrer  de  si  petits  individus,  ont  la  peau  de  couleur  très  brune  à  l'instar  des 
»  esclaves  et  des  faunes  dans  les  peintures  antiques.  Le  nimbe  d'or  de  Jonas  trahit 
1)  seul  l'origine  byzantine  de  cette  figure  (delà  bonne  main).  »  —  Cette  description  ne  dit 
pas  tout  le  mérite  de  la  scène.  A  l'angle  supérieur,  du  côté  gauche,  est  un  massif  de 
maisons  et  de  palais  de  diverses  couleurs  parmi  lesquels  le  rose  domine  et  qui  repré- 
sentent la  ville  de  Joppé,  oii  Jonas  s'embarque  pour  Tarsis  C'est  ce  qu'indique  une 
inscription  en  lettres  capitales  blanches  écrite  au-dessus  de  la  cité  du  prophète  : 
UlXAi:  (tEVraX  EIS  TAPSIS.  U  est  debout  sur  le  rivage,  vêtu  d'une  robe  bleue 
avec  un  long  manteau  blanc,  et  au  moment  de  mettre  le  pied  sur  la  planche  pour  entrer 
dans  le  navire.  A  bord  de  ce  premier  bâtiment  sont  quatre  matelots  dont  deux  occupés  à 
carguer  la  voile  unique  dont  il  est  pourvu.  Un  peu  plus  haut  l'esquif  est  répété,  voguant 
voile  déployée  tandis  que  trois  des  matelots  (qui  sont  liien  les  mêmes  et  très  reconnais- 
sablés)  saisissent  Jonas  et  le  lancent  à  la  mer.  Le  quatrième,  en  tunique  écarlate, 
regarde  le  prophète  avec*admiration  au  moment  de  son  entrée,  et  au  moment  du  crime 
il  s'éloigne  avec  un  excellent  mouvement  de  compassion  et  de  crainte.  Dans  la  partie 
inférieure  de  la  page  on  voit  Jonas  rendu  sur  la  rive  par  le  monstre  marin,  puis  debout 
en  présence  du  roi  de  iNinive  assis  sur  un  trône  d'or  derrière  lequel  se  tiennent  deux 
officiers  ;  dans  le  fond  s'élèvent  des  bâtiments  splendides  avec  leurs  habitants  aux 
fenêtres  et  qui  représentent  certainement  la  ville  de  Ninivc  [)uisqu"on  lit  écrit  (en  cajù- 
tales  blanches)  sur  le  toit  du  principal  dôme  :  ïldÀi;  NIiXEYI.  Jonas  est  nimbé;  le  roi 
seulement  couronné. 

Le  tableau  supérieur,  relatif  à  la  Vierge,  la  représente  d'abord  saluée  par  l'ange, 
puis  embrassée  par  Elisabeth  ('0  yaipsTicp-ôj.  '0  àcTtaafiôs)-  Dans  les  deux  scènes,  elle 
est  la  même  personne,  vêtue  du  même  costume,  c'est-à-dire  enveloppée  tout  entière, 
y  compris  la  tète,  d'un  manteau  de  pourpre  foncée  sans  aucun  ornement  ;  on  voit  seu- 
lement son  visage,  plein,  jeune,  régulier,  et  ses  pieds  couverts  d'une  chaussure  écarlate. 
Pour  recevoir  l'ange  elle  se  lève  debout  sur  une  sorte  de  carreau  ou  marchepied  riclie- 
ment  décoré  et  quitte  le  siège  qu'elle  occupait,  escabeau  de  bois  à  quatre  lourdes 
colonnes,  sculpté  et  doré,  sur  lequel  est  posé  un  traversin  écarlate  à  broderie  vert  et  or, 
A  côté  d'elle,  sur  une  petite  table  carrée,  est  une  corbeille  remplie  de  pelottes  de  laine 
et  dans  sa  main  gauche  elle  tient  deux  petits  fuseaux.  L'ange,  à  grandes  ailes  lilas, 
tunique  bleue,  manteau  blanc,  et  sainte  Elisabeth  enveloppée  comme  la  Vierge,  d'une 
robe  brun  rouge  et  d'un  manteau  jaune,  n'ont  aucun  accessoire  à  remarquer  sauf  un 
très  long  bâton  que  tient  à  la  main  le  messager  divin.  Quelques  bâtiments,  d'archilcc 
ture  ambitieuse,  occupent  le  fond  (voy.  Luc,  I,  28-42). 

Folio  30  v°.  Tableau  divisé  en  trois  parties  correspondant  à  l'oraison  III  (oi!  II 
suivant  les  éditions)  de  saint  Grégoire.  C'est  celle  Ad  cos  qui  ipsmn  iirimum  (icci- 
verant,  commençant  par  ces  mots  :  Yldç  ^paèiïi  Êirl  tôv  yjjxétepov  Xôyov...  Le  manus- 
crit jIO  n'a  pas  ce  commencement  du  discours;  et  en  eflet,  entre  le  1"  30  el  le 
f°  31  (pagination  faite  au  xvii''  siècle),  on  voit  les  traces  d'un  feuillet  coupé  au  canif. 
Le  texte  de  cette  oraison  commence,  dans  le  manuscrit  SIC,  à  la  phrase  :  'AXX'  È[aoI  (xev 
oû-:z...  et  ne  remplit  en  tout  que  trois  colonnes  et  demie,  répondant  à  73  lign(;s  de 
l'imprimé;  ce  qui  précède  le  passage  répond  à  80  lignes  de  l'imprimé,  c'est  dire 
qu'il  formait  un  peu  moins  de  quatre  colonnes,  soit  un  feuillet. 

Le  saint,  dans  ce  discours,  gourmande  l'indiflérence  de  ses  ouailles, mais  ne  raconte 
nullement  la  Passion  de  Jésus,  comme  la  peinture  jointe  au  texte  le  ferait  sui)poser.  11 
dit  seulement  vers  la  fin,  par  une   allusion    éloignée:  Yoljif:met  ipuis  iiiaijis  mnimissœiiae 


68  1X«  SIÈCLE  (N"  SIOl. 

imagini  el  Christi  passio)iibus  et  spei  vitœ  futiirœ.  Le  tableau  placé  ici  est  en  trois  parties, 
avons-nous  dit.  La  description  qu'en  donne  M.  Waagen  n'est  pas  suffisamment  exacte. 
Dans  le  premier  compartiment,  celui  du  haut  (23  cenlimèlres  de  long  sur  12  de  haul), 
est  représenté  le  Christ  en  croix, qui  avait  été  dessiné  nu  d'abord  et  que  le  peintre  a  velu 
ensuite  d'une  draperie  violette  dont  la  plus  grande  partie  est  aujourd'hui  écaillée  et 
laisse  apercevoir  le  dessous.  «  C'est,  dit  M.  Waagen,  la  plus  ancienne  représentation  qui 
»  me  soit  connue  dans  l'art  byzantin  de  cette  scène  qui  n'a  été  généralement  permise 
»  que  tard.  Le  Christ  n'y  parait  pas  encore  comme  dans  le  style  byzantin  de  l'époque 
»  postérieure  avec  la  tête  inclinée,  le  corps  en  dehors;  mais,  au  contraire,  il  se  tient  tout 
»  droit  sur  une  planchette  qui  soutient  les  pieds  et  mfiintenu  par  quatre  clous,  les  bras 
»  horizontalement  placés.  Par  suite  de  la  grande  détérioration  de  la  peinture,  on  peut 
»  reconnaître  que  par-dessus  la  figure  qui  avait  d'abord  été  exécutée  nue,  on  a  peint, 
n  excepté  sur  les  bras,  un  vêtement  pourpre.  »  —  .\  côté  de  la  croix  sont  deux  valets 
d'armée  dont  l'un,  vêtu  de  rouge  comme  le  bourreau  (voy.  ci-après  f^  137,  213) 
debout  à  la  droite  de  Jésus,  lui  perce  le  flanc  avec  la  pointe  de  sa  lance  ;  l'autre,  à  sa 
gauche,  lui  porte  vers  le  visage  sa  lance  au  bout  de  laquelle  est  une  éponge  trempée 
dans  le  vase  de  fiel  et  de  vinaigre  qu'il  porte  à  l'autre  main.  A  la  droite  de  Jésus  est 
Marie,  derrière  laquelle  sont  les  deux  autres  .Maries,  el  à  sa  gauche  Jean  en  roble  bleu 
clair  rayée  dans  toute  sa  longueur,  à  droite  et  à  gauche,  d'une  bande  rougcàtre.  Der- 
rière Jean,  deux  Juifs  ou  Romains  s'enfuient  eflrayés  vers  les  bâtiments  de  la  ville.  Au- 
dessus  du  Christ  est  une  légende  presque  entièrement  effacée. 

Dans  le  deuxième  compartiment  sont  deux  scènes  :  à  gauche,  la  déposition  du  Christ 
que  deux  hommes  conduits  par  la  Vierge  et  saint  Jean  viennent  détacher  et  descendre  de 
la  Croix;  au-dessus  est  écrit:  H  KA0EKYSIS.  A  droite  est  Nicodème,  accompagné 
d'un  autre  homme,  Joseph  d'.\rimalhée,  tous  deux  portant  le  corps  (enveloppé  de  ban- 
delettes et  le  visage  découvert)  pour  le  déposer  dans  le  tombeau  ;  au-dessus  on  lit  : 
O  ENTAfI>lASM02.  Dans  le  compartiment  supérieur,  la  Vierge,  saint  Jean  et  Jésus 
étaient  seuls  nimbés;  ici  tous  le  sont,  y  compris  les  serviteurs  et  le  corps. 

Compartiment  inférieur:  Jésus  debout  sortant  du  tombeau  ;  deux  femmes  agenouil- 
lées à  ses  pieds  ;  auprès  de  la  tête  du  Christ  on  lit  :  XAIPETE.  Deux  arbustes  fleuris 
(lauriers-roses?)  indiquent  le  jardin. 

Folio  32  V".  Oraison  funèbre  en  l'honneur  de  Césaire,  frère  de  saint  Grégoire 
(sa  X'  oraison  dans  les  éditions  imprimées)  commençant  par:  "OtscôÉ  (jts  fouç,  u  çîXoi... 

Je  ne  vois  dans  cette  biographie  de  Césaire  que  de  vagues  allusions  aux  martyrs 
chrétiens  et  rien  de  particulier  aux  douze  apôtres.  La  peinture  opposée  au  texte  repré- 
sente cependant  les  supplices  des  apôtres,  chacun  dans  un  cadre  distinct,  la  page  étant 
divisée  par  des  bandes  d'or  qui  se  coupent  à  angle  droit  en  douze  carrés  d'environ  8  cen- 
timètres de  côté.  Les  douze  scènes  représentant  les  martyrisations  (sauf  celle  qui  con- 
cerne l'enlèvement  de  saint  Jean  au  ciel)  sont  exécutées  comme  celle  du  f°  30,  et  à  ce 
qu'il  semble  de  la  même  main,  avec  une  rapidité  grossière  qui  n'est  exempte  ni  de  faci- 
lité ni  de  quelques  souvenirs  heureux  de  l'antique. 

Folio  43  v°.  Oraison  XI:  'AôcX(py)v  ÈTraivûv...  Oraison  funèbre  prononcée  par  Grégoire 
en  l'honneur  de  Gorgonie  sa  sœur.  Ici,  la  peinture  est  tout  à  fait  en  harmonie  avec  le 
texte,  voire  même  avec  celui  de  l'oraison  précédente.  La  page  est  remplie  par  trois  pein- 
tures formant  trois  bandes  superposées. 

1"  Cinq  personnages  debout  se  présentant  comme  des  statues  regardées  de  face.  .\n 
milieil,  Grégoire  le  théologien,  portant  un  codex  dans  la  main  gauche  ;  à  sa  droite  et  por- 
tant de  même  à  la  main  gauche  un  épais  codex  :  Grégoire  père  du  théologien;  à  la  gauche 
du  premier,  saint  Césaire  étendant  les  deux  bras  pour  prier,  à  la  manière  antique.  Les  deux 
extrémités  de  la  scène  sont  occupées  par  deux  femmes  :  l'une  dont  le  nom,  le  visage  et 


IX'  SIÈCLK  (N°,tI()).  61) 

les  mains  ont  entièrement  disparu,  et  minte  Gorgonie.  Cette  dernière  est  vêtue  d'un  man- 
teau écarlate  qui  lui  enveloppe  la  tète  avec  les  épaules,  et  d'une  robe  jaune  à  deux  bandes 
longitudinales  grises;  ses  souliers  sont  rouges  comme  le  manteau;  elle  tient  de  la  main 
gauche  une  sorte  de  cordon  ou  de  lacet.  Saint  Césaire,  son  voisin,  d'un  visage  plein, 
jeune,  barbu,  est  vêtu  d'une  tunique  verte  à  parements  violets  et,  par-dessus,  d'un  ma- 
jestueux manteau  blanc  agrafé  sur  l'épaule  droite,  ouvert  sur  le  côté  et  tombant  jus- 
qu'aux pieds.  Ces  deux  dernières  figures  sont  les  seules  assez  l)ien  conservées,  les  trois 
autres  ne  subsistent  que  partiellement'. 

2°  L'ensevelissement  de  saint  Césaire.  Enveloppé  de  son  manteau  blani',  le  s;iinl 
est  couché  sur  un  lit  en  bois  sculpté  et  doré  que  quatre  hommes  portent  su'  Icuis 
épaules;  derrière  marchent  un  vieillard  à  barbe  blanche  s'essuyant  l'œil  avec  le  pan  de 
son  manteau,  puis  deux  femmes  levant  les  regards  au  ciel.  Le  cortège  est  précédé  par 
un  prêtre  qui  tient  l'encensoir  dans  la  main  droite,  la  lioîte  à  encens  dans  la  gauche,  et 
se  dirige  vers  le  grand  portail  d'une  église-. 

3°  La  mort  de  sainte  Gorgonie.  Elle  est  étendue  sur  son  lit,  à  la  tète  duquel  brûlent 
deux  cierges  dans  leurs  chandeliers  dorés  ;  au  pied  se  tiennent  quatre  personnes  à  demi 
effacées,  une  femme  et  trois  hommes,  l'un  desquels  se  penclie  vers  la  moribonde  et  lui 
soutient  la  tète. 

Silvestre  (Pulcogr.  Univ.,  pi.  LXXI,  partie  inférieure)  donne  un  très  beau  fac-similé  des 
trente  premières  lignes  de  ce  XI'  discours,  commençant  par  l'initiale  A  et  d'abord  par 
l'intitulé  EU  THX  .\.AE.\'MIX  EIIlTA'MOï:  encadré  d'une  bordure  d'or  à  rin- 
ceaux vermillon. 

Folio  .")2  V.  Page  également  remplii'  par  trois  peintuies  superposées.  Oraison  .\11  : 
De  pace post  rcconciliationem  moimchorum.  Aùei  y.oi  t/jv  YXûoaav...  Je  n'y  vois  pas  une  seule 
allusion  à  l'histoire  d'Adam  ni  à  la  Genèse.  Voici  cependant  les  trois  scènes  : 

i"  Adam  endormi  sur  le  dos  dans  un  pré;  puis  .\dam  et  Eve  assis  à  côté  l'un  de 
l'autre  et  complètement  nus  ;  puis  debout,  ceints  d'une  sorte  de  ceinture  de  feuilles  et 
prêtant  l'oreille  au  serpent  ;  enfin  chassés  par  un  ange  qui  les  pousse  dehors  par  les 
épaules;  ce  dernier  groupe  est  d'un  bon  mouvement;  les  précédents  sont  indistincts. 

2°  Une  sorte  de  compartiment  étroit,  qui  représente  le  Paradis  puisqu'on  lit  au- 
dessus  :  H  n.APAAYSOS,  mais  où  l'on  voit  seulement  un  arbre  à  gros  fruits  allongés 
qui  semble  être  l'arbre  de  la  science  du  bien  et  du  mal.  A  côté,  la  porte  du  Paradis  en- 
tièrement obstruée  par  un  Chérubin  enveloppé  de  ses  huit  ailes,  celui  qui  tient  l'épée  de 
feu.  Au-dessus  de  la  porte  on  lit  :  H  fJ'AOFINH  POMOAIA.En  suivant  à  droite,  un 
autre  ange  à  longs  vêtements  remet  à  Adam  un  hoyau  à  deux  fourchons  pour  travailler 
la  terre.  Un  peu  plus  loin,  Adam  est  assis  à  côté  de  sa  femme.  Bestialité  du  visage 
d'Adam  par  opposition  à  la  douceur  des  traits  de  l'ange. 

3°  Moïse  recevant  d'en  haut,  de  la  main  de  Dieu,  les  tables  de  la  Loi,  comme  le  dit 
l'insciiption  : 

()   MOSHS   AEXOMEXOS   TAl   HAAKAï 
Orili;TQ<I>AXt}S   EK   TOT   OEOV. 

1.  Du  Gange  a  fait  graver  cette  peinture  dans  sa  CoiistantinojioUs  Cliristiana  (1680,  in-fol.),  p.  \i5, 
du  moins  les  quatre  personnages  qui  en  subsistent. .  «  Tabella  grandior  in  très  partes  divisa.  Harum  prion 
quinque  figuras  slantes  complectitur  quarum  prima  mulieris  cum  stola  purpiirei  et  pallio  viridis  colons, 
manus  expansas  specie  precanlis  tenet,. . .  »  etc. 

2.  Gravé  dans  Dn  C^nge ,  Constantinop .  Christ.,  p.  77,  avec  ces  mots  :  «  Ejus  modi  lectorum  aureo- 
rum  et  m  lis  mortnos  efferendi  formœ  imagines  et  figurae  habeiitur  in  Cod.  ms.  CLIV  Bib  rcgiœ,  ubi 
S.  Csesarii  funus  efrtngitur.  In  quo  quidem  lecto  jacet  8.  Caesarius  cum  Ispocpxt!!^  (ttoX?)  et  sacra  epomide 
seu  honiophorio,  ù;  êOo;...  Fertur  autem  isle  lectus  aureus    a  quatuor   lioiuiiiibiis,   ul   hic   delinean  cura- 


70  IV   MÈCI.K  iN"  510). 

Moïse,  en  V(''temenls  clairs  et  monté  sur  un  rocher,  reçoit  dans  ses  bras  deus  dalles 
que  lui  tend  une  large  et  belle  main  sortant  des  nuages  ;  plusieurs  hommes  sont  au  bas 
du  rocher.  Un  peu  plus  loin  à  droite,  Moïse  et  son  frère  Aaron  se  tiennent  debout, 
chacun  avec  un  codex  dans  la  main  gauche  ;  derrière  eux  sont  les  colonnes  et  les 
arceaux  dorés  qui  forment  l'entrée  du  Temple;  devant  est  une  table  ou  autel;  et  autour, 
la  foule  du  peuple  repi-ésentée  par  huit  hommes  groupés  deux  à  deux  et  s'embrassant. 

Folio  67  v°.  Oraison  VII  :  Ad  patrem  suum  Gregorium  cum  episcopus  Sasimorum  creatus 
est.  Dans  ce  discours  Grégoire  cite  dès  les  premières  lignes  le  chapitre  vi  d'Isaïe.  —  Ici 
comme  à  l'oraison  III,  ci-dessus  f"  30,  notre  manuscrit  a  perdu  le  1"  feuillet  du  texte: 
on  l'a  coupé.  Ce  texte  commence  maintenant  dans  le  manuscrit  aux  mots:  ézw.r,££i 
jj.lYvûvTeç... 

Peinture  à  pleine  page  divisée  en  deux  parties.  La  partie  supérieure,  un  peu  plus 
considérable  que  l'inférieure,  représente  la  Cour  céleste  :  au  sommet,  un  cercle  dans 
l'intérieur  duquel  Dieu,  en  vêtements  pourpre  et  bleu,  assis  sur  un  trône  à  dossier;  au- 
dessous  du  trône,  douze  séraphins  à  six  ailes  étendues,  et  au-dessous  encore  une  foule 
d'anges  en  vêtements  blancs,  bleus  et  or.  Ce  qui  subsiste  de  leurs  visages  est  frais  et 
gracieux.  Sur  une  des  bordures  de  la  scène,  à  gauche,  on  voit  Isaïe  agenouillé,  et  l'un 
des  séraphins  lui  approche  de  la  bouche  un  charbon  rouge  qu'il  tient  par  une  tenaille. 
Tout  cela  est  la  traduction  exacte  en  peinture  des  sept  premiers  versets  du  chapitre  vi 
d'Isaïe. 

La  scène  inférieure  représente  la  consécration  de  Grégoire  de  Nazianze  à  la  prê- 
trise. L'officiant  lui  pose  deux  doigts  sur  le  front,  tandis  que  deux  autres  prêtres  sou- 
tiennent la  Bible  ouverte  au-dessus  de  sa  tête  ;  sur  le  devant  sont  deux  groupes  déjeunes 
lévites  ayant  en  main,  le  pi'eniier  groupe,  des  encensoirs,  le  second,  des  cierges  allu- 
més. —  A  rapprocher  d'une  scène  semblable  qu'on  trouvera  ci-après  au  f"  4o2.  Voyez 
aussi  Banduri,  Imperium  orientale;  p.  632,  n"  1). 

Folio  69  v°.  L'histoire  de  Joseph,  occupant  une  pleine  page  divisée  en  cinq  bandes 
superposées.  Oraison  V  (des  imprimés):  Ad  patrem  et  Basitium  mtiijnum  Oùôàv  i^/upoTEfov 
Y/,pco^...,  oii  l'on  ne  voit  aucune  allusion  à  l'histoire  de  Joseph,  quoique  celle-ci  soit  le 
thème  de  la  peinture. 

1'"  bande.  Jacob  envoyant  Joseph  à  ses  frères.  II  est  assis  sur  le  seuil  de  sa  maison  ; 
Rachel  en  robe  écarlate  debout  à  côté  de  lui  ;  Joseph  en  petite  tunique  grise  bordée  de 
violet  au  col  et  en  bas;  Joseph  se  dirigeant  vers  ses  frères,  une  légère  baguette  à  la 
main,  et  conduisant  par  la  bride  un  ànc  chargé  de  deux  tonnelets;  les  frères  assis 
autour  d'une  table  circulaire.  Chaque  scène  est  accompagnée  d'une  inscription 
explicative. 

2»  bande.  Les  frères  de  Joseph  le  jettent  dans  une  citerne;  ils  égorgent  un  clie- 
vreau  afin  de  tremper  sa  tunique  dans  le  sang  de  l'animal  ;  douleur  de  Jacob  à  l'aspect 
de  cette  tunique  ensanglantée. 

3"  bande.  Joseph  tiré  de  la  citerne  ;  ses  frères  assis  autour  de  la  table  et  man- 
geant ;  deux  marchands  ismaélites  paraissent  dans  le  lointain  avec  deux  chameaux. 

4°  bande.  Joseph  vendu  aux  deux  marchands  ismaélites  ;  Joseph  conduit  par  ceux- 
cien  Egypte. 

0=  bande.  Josepli  vendu  à  un  seigneur  égyptien  ;  Joseph  placé  à  la  coui' ;  Josepli 
devant  Pharaon  ;  Joseph  triomphant.  —  Toutes  ces  scènes  où  les  personnages  ont  '6  à  (i 
centimètres  de  haut  sont  dessinées  et  peintes  avec  une  facilité  grossière  et  sans  préoccu- 
pation de  la  vérité.  Les  costumes  sont  purement  grecs  et  le  triomphe  de  Joseph  qui 
termine  la  page  est  celui  d'un  empereur  de  Byzance  monté  sur  le  quadrige  (voy. 
fig.   12.) 

Folio  71  V.   Oraison  XI  (ou  VI,  suivant  l'édition)  :  Ad  Greyoriuin  episcopum  Sysseniim 


IX"  SIÈCLE  (N«  510). 
venisset.  f^tAou  it'.'jtoO  oOk  eîtiv 


Job  est  cité  une  l'ois  dans 


Bdsilii  mwjni  fnitrem  mm. 
le  courant  du  discours. 

La  page  est  occupée  par  deux  peintures   superposées.  Celle   d'en   haut  repiesentc 
saint  Grégoire  de  Mysse  ayant  ;'i  sa  droite  saint  Basile,  et  à  sa  gauche  saint  Grégoire  de 
Nazianze.  Ce  dernier  nom  se  lit  encore  proche  de  la  tète  du  saint,  mais  les  deux  autres 
sont  presque  entièrement  effacés.  Les 
trois   pcrsontiages    sont   placés  sous  r'^^zlÀ 

trois  arcades  supportées  par  quatre 
colonnes  cannelées,  l'arcade  intermé- 
diaire à  plein  cintre  et  les  deux  au- 
tres triangulaires.  Les  personnages 
sont  debout,  tètes  nues  et  nimbées, 
à  longues  barbes  en  pointe,  cheveux 
courts,  longs  vêtements  pontificaux 
blancs,  portant  chacun  sur  le  bras 
gauche  une  Bible,  à  couverture  d'or  et 
de  pierres  précieuses,  qu'ils  montrent 
de  la  main  droite.  Saint  Grégoire  de 
Xysse  se  détache  sur  un  fond  pour- 
pre ;  ses  deux  voisins  sur  un  fond 
vert. 

L'arcade  du  milieu,  avec  le  saini 
qu'elle  encadre,  a  été  bien  gravée  pu 
Willemin  (Momimenta  franc,  iueih!--. 
2  vol.  in-fol.,  1806-39)  dans  sa  plan- 
che 1.3.  Dans  ses  planches  12,  14  et 
lo,  le  même  artiste  a  reproduit  qua- 
tre diverses  sortes  de  trônes,  deux 
lits,  un   autel  et   un    candélabre  dessinés  très  fidèlement  d'après  le   manuscrit  .ilO. 

Partie  inférieure  de  la  page  :  Elle  est  consacrée  à  l'histoire  de  Job.  Assis  sur  un 
coin  de  terre  jaunâtre,  Job  est  complètement  nu,  couvert  de  pustules  rouges  et,  de 
toute  la  scène,  le  seul  personnage  nimbé.  A  sa  droite  est  le  groupe  de  ses  trois  amis  et 
de  leur  suite  (sept  personnages),  debout,  magnifiquement  vêtus  et  remarquables,  à  ce 
qu'il  semble,  par  la  beauté  des  tètes  et  des  attitudes;  malheureusement  on  n'en  dis- 
tingue que  des  fragments  par  suite  de  la  détérioration  de  la  page.  Le  premier  d'entre  eux 
le  plus  rapproché  de  Job,  est  Sophar,  roi  des  Minéens;  de  l'autre  côté,  à  la  gauche  de 
Job,  est  sa  femme  qui  lui  présente  au  bout  d'une  baguette  un  objet  qui  semble  être  un 
pain  ou  un  gâteau  en  forme  de  couronne.  Sa  robe  est  blanchâtre  à  double  raie  longitu- 
dinale de  pourpre,  ses  souliers  de  pourpre  ;  un  voile  de  même  couleur  lui  enveloppe 
la  tête  et  le  haut  du  corps.  Derrière  elle  est  un  vase  richement  sculpté  qui  repose  sur  un 
socle  autour  duquel  est  nouée  une  ceinture  de  pourpre. 

La  réunion  sur  la  même  page  des  trois  saints  mentionnés  ci-dessus  et  de  l'Iiistuire 
de  Job  indique  que  ce  sont  leurs  écrits  où  se  trouve  le  meilleur  commentaire  sur  cette 
histoire  et  qu'ils  ont  fourni  lo  texte  du  manuscrit  accompagnant  la  |)einturc. 

Folio  73  r".  La  Transfiguration,  H  METAMOP'PaSIS.  Teste,  Oraison  \lll: 
Ad  p'itmn  cum  ei  curam  ecclcsiœ  JVazianzcni  commisisset.  Ta  a-i:o[m  ]j.o\>  r.voiîa  -ml...  — 
Je  ne  vois  point  dans  ce  discours  d'allusion  à  la  Transfiguration  de  Jésus. 

Ici  l'on  peut  se  borner  à  reproduire  la  description  donnée  par  M.  Waagen,  laquelle 
est  très  exacte,  sauf  qu'il  a  omis  de  noter  qu'au-dessus  de  la  tête  du  Christ  est  une  main 
bénissante  qui  destend  du  Ciel.  «C'est,  dit-il,  la  plus  ancienne  l'eprésentation  de  cette 


l'ii; 


\i  ff'G'Jj. 


7-2  IX'  SIÈCLE  {ybW). 

»  sci'iie  qui  me  soit  connue.  Elle  occupe  toute  la  page  et  est  aussi  belle  par  la  ccmposi- 
»  lion  que  par  l'exécution.  Entouré  d'une  circonférence  d'un  jaune  clair  et  brillant  qui 
»  illumine  aussi  ses  voisins,  le  Sauveur  se  tient  debout  sur  la  montagne  dans  une  atti- 
))  tude  et  avec  une  expression  très  dignes,  vêtu  d'une  tunique  bleu  clair,  d'une  toge  vert 
"  clair  et  la  main  droite  levée  pour  bénir.  .\  sa  droite,  Moïse  tout  jeune  ;  à  sa  gauche, 
»  Élie  modérément  barbu,  tous  deu\  debout  et  bénissant,  tous  deux  de  noble  attitude, 
»  avec  une  belle  expression  de  tête  et  vêtus  d'habits  violet  clair.  Un  palmier  de  chaque 
»  côté.  Au-dessous,  à  droite  de  la  scène,  Pierre  debout  montant  la  pente,  la  main  droite 
»  levée  ;  à  côté,  Jean  sur  le  point  de  se  prosterner  ;  à  gauche,  Jacques  s'agenouillant,  les 
"  yeux  levés  vers  le  ciel.  Le  sentiment  de  la  surprise  est  vivant  chez  tous  les  trois,  et 
»  dans  les  mouvements  et  dans  le.s  expressions.  Jean  est  peint  ici  d'un  stvle  remar- 
»  quable  d'après  un  ancien  type  de  vieillard  à  cheveux  et  barbe  blancs.  Les  vêtements 
»  sont  tenus  de  même  dans  les  tons  brillants,  les  mains  et  les  pieds  sont  particulière- 
»  ment  bien  compris,  les  chairs  d'un  ton  chaud  et  exact.  L'impression  produite  par 
»  l'ensemble  est  tout  à  fait  celle  d'une  peinture  antique.  Cette  peinture  me  semble  avoir 
»  beaucoup  de  ressemblance  avec  la  scène  pareille  représentée  dans  le  Calendario  en  mo- 
»  saïque  au  Trésor  de  l'église  Saint-Jean  de  Florence,  qu'on  regarde  comme  étant  du 
»  dixième  siècle  et  que  M.  de  Runiohr  a  beaucoup  louée  {Italiaii.  Forschung,  partie  I, 
»  p.  304).  Toutes  deux  dérivent  probablement  d'une  seule  et  même  composition  plus 
»  ancienne.  » 

I  Folio  78  r°.  Texte,  Oraison  XV  :  In  plinjinn  grandinh.  Ti  'hùizz  Tâ^w  Ê-a'.voujjivrjV...  — 
Peinture  et  texte  parfaitement  d'accord. 

La  page  est  divisée  en  deux  peintures  .«-uperposées.  Celle  d'au-dessus  représente  des 
champs  et  des  forêts  sur  lesquels  tombe  une  grêle  épaisse  figurée  par  do  grosses  boules 
blanches  placées  à  égale  distance  l'une  de  l'autre  comme  dans  un  quinconce.  Le  tableau 
inférieur  est  consacré  à  saint  Grégoire  de  Nazianze  prononçant  son  homélie  sur  la  grêle 
dont  le  texte  commence  au  verso  et  continue  aux  pages  suivantes.  Le  saint  est  debout, 
à  côté  de  son  père,  avec  l'inscription:  O  GsoXôyo^  ûHMirOPON  (Sy][j.y]Yopûv,  haran- 
guant le  peuple).  Auprès  de  lui  se  trouve  un  groupe  d'hommes  et  un  peu  jjIus  loin  un 
de  femmes,  qui  l'écoutent.  Comme  dit  avec  raison  M.  Waagen  :  «Cette  population  est 
d'aspect  tout  à  fait  antique.  »  Les  deux  peintures  sont  réunies  par  une  seule  bordure  qui 
les  entoure  sous  la  forme  d'un  ruban  faisant  le  circuit  de  la  page. 

Folio  87  v°.  Page  composée  de  trois  scènes  superposées  dont  la  première  est  intitulée: 
La  vocation  des  Apôtres  :  Jésus,  debout  sur  le  bord  de  la  mer  de  Galilée,  fait  signe  à  An- 
dré et  à  Simon  qui  sont  dans  un  bateau,  puis  àJacques  et  à  Jean  qui  sont  dans  un  autre 
(Luc,  I,  16-19).  Puis  Zachée  monté  dans  le  sycomore  (Luc,  XIX,  1-5)  el  un  publicain  avec 
sa  table  couverte  d'or,  réprimandé  par  Jésus. 

2'  scène.  Jésus  debout,  ayant  à  sa  droite  Philippe  et  à  sa  gauche  le  jeune  homme 
riche  qui  lui  demande  ce  qu'il  faut  faire  pour  gagner  le  royaume  des  cieux.  Un  peu  plus 
loin,  Jésus  et  Nathanael,  0  ÎS  AIAAErOMENOS  TQ  NAeANAHA.  Dans  ces  deux 
premières  bandes,  Jésus  est  représenté  six  fois  et  chaque  fois  identiquement  le  même  : 
c'est  un  jeune  homme  aux  joues  pleines  et  fleuries,  à  la  barbe  comme  naissante  et  aux 
cheveux  châtains  très  abondants,  ayant  pour  unique  vêtement,  avec  des  sandales,  une 
toge  violette  à  longs  plis  garnie  de  deux  bandes  longitudinales  d'or.  Il  est  nimbé  d'or, 
ainsi  que  Philippe. 

3'  scène.  Plusieurs  faits  de  l'histoire  du  père  de  saint  Grégoire  de  Nazianze. 

Folio  104  r°.  Texte,  Oraison  XX  :  //)  hmdem  Busilii  magni  Cœsariemis  episcopi.  'E|j.£XXcv 
5pa  TtoXXàç... 

Peintures  représentant  la  vie  et  la  mort  de  saint  Basile;  quatre  bandes  superposées 
contenant  difl'érenles  scènes,  en  partie  effacées,  relatives  à  la  vie  et  à  la  mort  du  saint. 


IX»  SIÈCLE  (N'SIO).  73 

On  y  voit  l'empereur  Valens  signant  le  décret  d'exil  de  saint  Basile  et  le  fils  de  Valens 
étendu  mort  sur  son  lit  '. 

Folio  137  r°.  Texte,  Oraison  XIX  (de  l'édition  des  Benédiclins  ;  IX  de  l'édition  de 
Morel,  de  1609)  adressée  au  répartiteur  Julien:  Tiç  r)  Tupawi;...  — U  y  a  vers  la  lin 
de  ce  texte  plusieurs  phrases  justifiant  la  peinture  :  Nimc  Maç/i  prorumhtint...  aune  Hera- 
des  furit. 

Peintures  :  1°  L'adoration  des  Mages.  A  la  gauche  du  spectateur  est  Joseph  debout 
en  longs  habits  gris,  vert  et  bleu  (exactement  comme  Philippe  au  f"  87  r°).  Devant 
Joseph,  la  Vierge  assise,  en  vêtements  pourpre,  et  tenant  dans  ses  bras  l'enfant  enve- 
loppé de  langes  d'or.  Aux  pieds  de  celui-ci  s'agenouille  un  roi  mage  à  barbe  grisonnante, 
derrière  lequel  sont  les  deux  autres,  jeunes,  debout.  Tous  trois  sont  coifTés  d'un  chapeau 
blanc  hémisphérique  rayé  de  deux  bandes  de  pourpre  horizontales-  ;  dans  le  fond  se  tient 
un  ange;  un  peu  plus  loin,  un  autre  ange  éveille  les  bergers. 

i°  Massacre  des  Innocents  en  présence  du  roi  Hérode,  assis  sur  son  trône.  Un  per- 
sonnage en  tunique  rouge,  avec  des  bas  de  même,  armé  d'un  énorme  glaive  et,  debout 
près  du  roi,  semble  être,  ainsi  que  le  remarque  M.  Waagen,  le  bourreau  de  Constanti- 
nople.  Dans  un  angle,  à  l'extrémité  de  la  scène  de  massacre,  on  voit  un  soldat  perçant 
d'une  lance  le  grand  prêtre  Zacharie,  tandis  qu'Elisabeth  et  Jean  se  cachent  au  fond 
d'une  grotte,  détails  tirés  des  évangiles  apocryphes. 

3°  La  Vierge  suivie  de  Joseph,  présentant  l'enfant  à  Siniéon,  à  l'entrée  du  Temple 
figuré  par  un  édicule  à  quatre  colonnes. 

Dans  ces  différentes  scènes,  quoiqu'elles  aient  beaucoup  souffert  et  que  la  peinture 
en  soit  partiellement  enlevée,  on  peut  remarquer  encore  la  grâce,  la  délicatesse  et  la 
pureté  des  visages  de  la  Vierge,  des  anges  et  des  enfants. 

Folio  )  43  v°.  Texte,  Oraison  XVII  :  Ad  cives  Naziiinze)ios  gravi  timoré perculsos.  T/jv  xoi- 
Àtav  i;:&j...  Le  commencement  de  ce  texte  est  emprunté  à  Jérémie,  la  suite  aux  psaumes 
de  David. 

Trois  peintures  superposées: 

1°  Jérémie  dans  la  caverne  bourbeuse,  EX  BOPBOPÛ,  où  deux  esclaves  le  des- 
cendent avec  des  cordes.  Au-dessus,  le  roi  David,  regardant  par  une  fenêtre  de  son  pa- 
lais, contemple,  au  delà  de  cette  première  scène,  Bethsabé  dans  son  bain.  On  ne  voit 
que  la  tête  de  celle-ci,  d'une  imposante  beauté,  sous  un  baldaquin  soutenu  par  quatre 
colonnes  dorées.  Plus  loin,  David  est  agenouillé  aupiès  de  son  trône  vide,  devant  le  pro- 
phète Nathan.  La  scène  est  dominée  par  un  ange  d'un  très  beau  mouvement  qui  doit 
être  saint  Michel,  car  au-dessus  de  sa  tête  on  lit  son  titre  :  O  APXHSTPATHTOS. 

Une  magnifique  reproduction  de  cette  peinture  est  donnée  en  chromo-lithographie 
par  Silvestre,dans  sa  planche  LXXI. 

2°  La  parabole  du  bon  Samaritain. 

3°  Jésus  guérissant  un  paralytique,  lequel  emporte  son  lit  sur  son  dos.  — La  guéri- 
son  de  la  fille  de  Jaïrus  (saint  Marc,  V,  22  et  suiv.),  «  digne  et  noble  peinture  conçue  dans 
l'esprit  antique  »,  dit  avec  raison  M.  Waagen  en  parlant  de  cette  dernière. 

Folio  149.  Texte,   Oraison  XVI:  De  pauperum  amore.  "AvSpcç  âScXço't  xai  au[j.xÉvvjT£ç... 

1»  Peinture  :  Saint  Grégoire  de  Nazianze  et  saint  Basile  guérissant  les  malades.  Les 
deux  saints  sont  assis  à  côté  l'un  de  l'autre  sous  le  péristyle  d'un  vaste  édifice,  donnant 
des  remèdes  que  des  serviteurs  (nimbés  comme  les  saints)  vont  administrer  aux  divers 
malades  placés  dans  les  autres  travées  du  péristyle.  Le  vaste  édifice  semble  être  un 
hôpital. 

1.  Voy.  une  description  plus  éteiiilue  de  cette  scène  dans  J.   Labaite,  Arts  iihiusinels.  I.  lit   (édition 
de  1864),  p.  4-1,  et  une  gravure  qui  la  représente,   ihid.  p.  9. 

-2.  Le  même  dont  on  verra  coiflfé  plus  loin,  p.  86,  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions. 


74  IX»  SIÈCLE  (N"  510), 

2°  Au-dessous  du  précédent  :  l'histoire  de  Lazare  et  du  mauvais  riche.  Le  iiche,vèlu 
d'une  longue  robe  de  pourpre  à  franges  d'or,  passe,  monté  sur  un  cheval  blanc,  tandis 
que  Lazare  git  à  terre  presque  nu  et  qu'un  chien  vient  lécher  ses  plaies.  A  droite  de  la 
scène,  le  riche  avec  sa  robe  de  pourpre,  mort,  couché  sur  son  lit  de  parade,  auprès 
duquel  sont  deux  pleureurs  ;  à  gauche,  le  corps  de  Lazare  tout  seul,  enveloppé  à  la  façon 
des  momies.  Dans  le  bas,  l'àme  de  Lazare  sous  la  forme  d'un  enfant,  reposant  dans  le 
sein  d'Abraham,  qui  lève  la  main  droite  pour  bénir;  tous  deux  de  face  et  nimbés,  ainsi 

que  deux  anges  placés  à  leur  gau- 
ihe,  <i  droite  le  riche,  seul,  dans 
les  flammes  et  portant  la  main  à  sa 
bouche  en  signe  de  sa  soif. 

Foho  165,  r° .  Texte  ,  Orai- 
son \\I\  De  doymate  et  constitutione 
cpib<o})0)um.  "Otocv  Îôo)  t>|V  vOv  yXwa- 
—  Je  ne  vois  rien  dans  le 
U\lo  <iui  puisse  avoir  servi  de 
thtme  a  Id  peinture,  si  ce  n'est  que 
1  auteui  commence  par  dire  qu'à  la 
vue  des  sages  d'un  jour  et  des  théo- 
logiens (onstitués  tels  par  l'effet 
de  leui  pioi)re  élection,  il  lui  prend 
I  uMe,  tomme  à  Jérémie,  de  se  re- 
lui I    lu  désert. 

Il 01-  peintures  superposées  re- 
piesentent  diverses  scènes  de  la  vie 
f   /  ^  11!  'IK^      ^^  Jésus 

s    ^  /r     '  1     \        »V  1°  Jésus  tout  jeune,  au  plein  et 

'^"^     *>•''    ''^       *■  -         |oli  \isage  enfantin,  vêtu  d'une  robe 

(le  pouipie  et  portant  un  volumen 

a  1,1   mam,   entre  dans  le  Temple. 

\ssis  et  de  (dce,  il  enseigne  ;  les  au- 

\^£{^.^  1      /  jî'   ^  ^1  '       A  diteuis   sont  indiqués,  à    la   mode 

TJk  t:yl\^,         ta^ijiflBlr  ^T  antique,  par  leur  petite  taille.  Puis 

Marie  serre  dans  ses  bras  et  baise  son 
fils  retrouvé;  Joseph,  en  manteau 
blanc,  est  derrière  elle  dans  une 
noble  tranquillité.  «  L'étonnement, 
la  joie  dans  Marie,  la  naïveté  du  jeune  âge  dans  le  Christ,  »  dit  M.  Waagen,  «  sont  sin- 
gulièrement touchants  et  beaux.  Cette  scène,  pleine  de  sentiment,  n'a  pas  été  dé- 
passée par  l'art  des  temps  modernes.  »  Ces  éloges  de  M.  Waagen  me  paraissent  exa- 
gérés. Le  sentiment  est  excellent,  en  effet,  mais  l'exécution  imparfaite. 

2»  Jésus  trois  fois  tenté  par  le  diable.  Il  est,  comme  toujours,  vêtu  d'une  longue 
toge  de  pourpre,  traversée  de  haut  en  bas,  depuis  les  épaules  jusqu'aux  pieds,  par  deux 
bandes  d'or.  Le  diable  a  les  traits  d'un  homme,  ayant  la  peau  complètement  noire,  et 
des  ailes.  Il  a  pour  tout  vêtement  un  pan  d'étoffe  gris  de  fer,  serré  à  la  taille  et  jeté  sur 
l'épaule:  une  main  follement  religieuse  semble  avoir  trois  fois  gratté  la  figure  de  ce 
personnage. 

3°  Le  miracle  de  la  multiplication  des  pains  et  des  poissons.  Le  Christ  est  au  milieu, 
debout  entre  deux  apôtres  ;  la  foule  est  assise  aux  deux  côtés.  Les  douze  corbeilles  pleines 
sont  dans  les  airs,  six  à  droite,  six  à  gauche. 


FiG.   13  li»  165). 


I\'  SIIJ'.I.E  .N°.M(I).  75 

Folio  170  1".  Texte,  (Iraisoii  WXIII  :  Disfjutationis  tulwisiis  Eimumùmoii  jirœlndmm. 
Prima,  de  theohgin.  Tlpôi  loù;  vi  'K6yo>  x.ofjiioj;.  Le  texte  ne  me  parait  pas  servie  de  tliènie 
aux'  peintures. 

Trois  scènes  superposées.  Suite  de  la  vie  (ie.lésiis. 

1"  Jésus  guérissant  le  lépreux,  puis  rii\(lio[>iiiue,  puis  ]v  possédé.  Les  nus  sont 
bien  dessinés. 

•2"  Jésus  ressuscitant  la  fille  du  centuiion  ;  groupe  de  soldats  romains  ou  byzantins. 
Celte  fille  est  nommée  ici  rj  ^uyizr^p  toO  àpy/^cuvayw/oO.  Dans  les  passages  du  Nouveau 
Testament  où  l'histoire  du  centurion  est  rapportée  fMatth. ,  VIII,  et  Luc,  VII,  6-,  il  est 
appelé  non  point  6  àp/i-jvaYWi'ô;,  mais  bien  4  ï/.a-6}-y.ç.y6i.  —  Jésus  guérissant  Li  belle- 
mère  de  Pierre. 

3"  O  TIETPOS  EN  TU  WAA.MÏIll  BYHIZOMEXOS.  Jésus  marchant  sur  l'eau 
pour  sauver  Pierre  qui  s'y  enfonce,  pendant  que  les  onze  autres  apôtres  sont  a  peu  de 
distance,  serrés  les  uns  contre  les  autres  dans  une  barque. 

Folio  174  x°.  Texte,  Oraison  XXXIV:  Sccunda  de  Tlicologin.  'E-:toyj  àv:>;afJr,pa,u:r;...  — 
Je  ne  vois  point  de  rapport  entre  ce  texte  et  les  peintures. 

Trois  peintures  superposées. 

1"  .\braham  parlant  aux  serviteurs,  tandis  qu'Isaac  s'éloigne.  — Le  sacrifice  d'Isaac, 

2"  Lutte  de  Jacob  contre  l'ange.  Ce  dernier  étend  sur  le  haut  de  la  scène  ses  ailes 
de  pourpre,  et  vainqueur  puissant,  soulève  avec  violence  une  jambe  de  son  adversaire, 
de  manière  à  reiuhe  très  visible  le  déboîtement  de  la  hanche.  Le  songe  de  Jacob;  et 
plus  loin,  les  anges  qui  montent  et  descendent  l'échelle.  Au  sujet  du  Jacob  dormant, 
-M.  Waagen  va  jusqu'à  dire  :  «  L'attitude  de  l'homme  endormi  est  si  merveilleusement 
»  noble,  vraie  et  naturelle,  que  je  préférerais  encore  cette  peinture  à  la  célèbre 
1)  figure  exécutée  par  Raphaël  dans  les  loges  du  Vatican.  »  Cette  petite  peinture  n'est 
qu'une  répétition  du  Joseph  averti  pendant  son  sommeil  de  fuir  en  Egypte.  (V'oy.  Gori, 
TlicsMirus  vct.  di/ptic,  I7ji),  t.  IV,  p.  3ii.) 


3'  David  oint  comme  mi  par  Samuel,  qui  élève  au-dessus  de  la  télc  du  jeune  roi 
une  corne  d'or  pleine  de  l'huile  sainte. 

Folio  196  v°.  Texte,  Oraison  XXXVI  :  Secunda  de  filio,  quarta  de  T/ieologia.  'Eir£i6^ 
COI  -àç  [jlèv  èx.  twv...  —  Je  n'aperçois  pas  de  rapport  entre  le  texte  et  les  peintures.  Deux 
scènes  superposées. 

1°^  La  résurrection  de  Lazare.  Jésus,  toujours  enveloppé  de  sa  toge  de  pourpre  à  bande 
d'or,  un  volumen  dans  la  main  gauche  et  la  droite  levée  pour  bénir  avec  l'index  et  le 
médius,  est  debout  devant  le  cercueil  de  Lazare,  debout  aussi  et  ouvert.  Lazare  est  enve- 
loppé à  la  façon  des  momies,  dans  un  suaire  blanc  serré  par  des  bandelettes,  mais  le 
visage  à  découvert.  Marthe  et  Marie  sont  prosternées  aux  pieds  de  Jésus. 


76  IX'  SIÈCLE  I V  510). 

Plus  loin  est  le  repas  de  Jésus  chez  le  pharisien  Simuii,  U  ÛHlXOi:  TOY  SI- 
MOXOS.  Quatre  personnages  sont  assis  avec  le  Christ  autour  d'une  table  où  il  n'y  a 
qu'un  poisson,  et  dont  le  service  est  tout  à  fait  insignifiant.  La  pécheresse,  de  toute 
petite  taille  et  essuyant  les  pieds  de  Jésus  avec  ses  cheveux,  est  appelée  grossièrement 
H  nOPXH,  tandis  que  dans  le  texte  de  la  Bible  elle  est  seulement  nommée  /,  yuvy;  r,Tiç 
^v  àjxapTwXds,  la  femme  pécheresse  (Luc,  VII,  yC-oO). 

1"  L'entrée  du  Christ  à  Jérusalem  (avec  vue  de  la  ville)  le  dimanche  des  Rameaux. 
Très  bon  dessin  de  l'âne  sur  lequel  le  Christ  est  monté,  assis  de  côté,  à  la  manière  des 
femmes. 


Folio  ; 


Texte,  Oraison  X.KVI  :  De  i 


jderatione  in  disputatiotiibus.  'Eirctôr,  cuvEXr,- 
XuôaTc...  Il  manque  le  premier  feuillet, 
et  le  texte  commence  dans  le  manuscrit 
aux  mots  :  ' H\j.if ôvr^^oi  xal  toOtô...  —  Je 
ne  vois  pas  de  rapport  entre  le  texte  et  les 
peintures. 

Deux  scènes  superposées. 
1°  Le  jugement  de  Salomon.  Le  roi 
des  Juifs  est  assis  sur  son  trône  et  porte 
sinon  tout  le  costume,  au  moins  la  cou- 
ronne des  empereurs  byzantins.  A  ses 
côtés  deux  officiers,  debout  et  tète  nue, 
saisissant  la  lance  d'une  main,  et  de  l'au- 
tre soutenant  un  large  bouclier  ovale. 
Devant  le  trône  se  tient,  avec  les  deux 
femmes  et  les  enfants,  un  personnage 
velu  d'habits  rouges,  qui  soulève  l'enfant 
vivant  par  le  bras  droit  et  s'apprête  à  le 
trancher  en  deux  avec  sa  large  épée. 
C'est  le  bourreau;  l'épée  est  exactement 
la  même  que  celle  du  bourreau  ci-des- 
sus, folio  137  r»,  et  le  costume  de 
l'homme  est  presque  identique.  Celui-ci 
(f»  2 1  o)  a  de  plus  une  sorte  de  médaillon 
ou  de  bulle  d'or  au  cou  et  la  tunique  ter- 
minée en  pointe  par  devant. 

2"  Le  Christ  à  la  fontaine,  c'est  à- 
dire  au  bord  d'un  puits  à  poulie,  avec  la 
Samaritaine  ;    et    plus    loin    guérissant 
douze  lépreux.   Visages  malheureusement  presque  tout  effacés. 

Folio  226  V".  Texte,  Oraison  XXVIl  :  De  seipso  et  ad  eos  qui  cathednim  Constuntinopo- 
litanam  ..  "Eyù  6au[/.â'co  v.  zo-:i... 

Le  texte  fait  allusion,  vers  le  commencement,  au  rocher  de  Moïse  :  »  Ego  non  novum 
»   fontem  vobis  rupimus  quemadmodum  quem  Moses  de  .€gypto  profugientibus  in  arido 
»  loco  demonstravit,  verum  abditum  et  obstructum  aperuinius.  » 
Peinture  :  Deux  scènes  superposées. 

i°  Moïse  faisant  jaillir  l'eau  du  rocher.  U  est  vêtu  d'une   tunique  bleue  et  drape 
dans  un  grand  manteau  gris  verdàtre;  foule  de  peuple  au  pied  du  rocher. 

2°  Josué  invoquant  le  Seigneur,  puis  remerciant,  prosterné,  l'ange  envoyé  à  son 
éecours.  Tous  deux  sont  armés  à  la  romaine  et  en  cuirasse  dorée. 
Ces  deux  peintures  sont  en  partie  effacées. 


Foli 


IX-  SltCLKlN'hlOi.  77 

239,  r».  Texte,  Oraison  XXXIl  :   In  pi-œsentia  episcopurum  ImlAta.  llwç  ù(;.îv  /([j.;- 


Têpa...  —  Deux  scènes  superposées. 

1°  Saint  Grégoire  deNazianze,  oôcoXoyos,  en  conversation  avec  l'empereur  Tliéodose, 
lous  deux  debout;  l'empereur  en  habits  impériaux,  c'est-à-dire  la  couronne  en  tète,  une 
tunique  d'or  brodée  de  pierres  précieuses  et  un  manteau  de  pourpre  à  grandes  rosaces 
noires.  .\uprès  de  l'empereur,  son  trône  surmonté  d'un  dais  qui  rpeose  sur  les  tètes  de 
quatre  aigles.  Derrière  lui,  deux  ol'flciers  en  costume  civil,  portant  l'épée  dans  le  four- 
reau, sur  l'épaule  gauche,  et  par  la  pointe. 

"2°  Grégoire,  suivi  d'un  groupe  d'amis  (douze  ou  quinze),  .s'avance  sur  un  rivage, 
vers  un  bateau  à  voiles  que  montent  trois  matelots. 

Folio  26i,  v».  Texte,  Oraison  XL  :  In  sanctum  baptisma.  Xbï;  xf,  Xap-px  twv  'fuTw;.... 

Deux  scènes  superposées,  dont  la  première  est  subdivisée  en  trois  compartiments 
et  semble  être  un  commentaire  de  celte  phrase  du  commencement  du  texte  :  ■<  Triplex 
>'  nativitatis  genus  agnoscit  Scriptura, 
»  primumexcorporibus.alterum  ex  bap- 
>  lismo,  et  tertium  ex  resurreclione.  »  11 
est  d'ailleurs  question  plus  loin  du 
buisson  ardent  de  Moïse,  d'Êlie  in  igneo 
curru  1-aptus  et  de  la  vision  de  saint 
Paul.  Vers  la  fin  (p.  667)  :  «  Nemo 
pure  et  perfecte  ex  .Egypto  excedit  nec 
exterminatorem  l'ugit.  » 

Peintures:  1°((,  Moïse  se  baissant 
•pour  ôler  ses  sandales  devant  le  buisson 
enflammé  au  milieu  duquel  se  tient, 
non  pas  Dieu  le  Père,  mais  un  ange 
qui  parle  pour  lui.—  6,  Paul  aux  portes 
de  Damas.  11  est  à  genoux,  les  yeux  fer- 
més; le  buste  de  Jésus  est  au  ciel,  dans 
un  médaillon  au-dessous  duquel  est 
écrit  :  SAYAE,  SAYAE,  TI  ME 
AIQKEIS  {Actes,  IX.  i).  —  e,  Élie  mon- 
tant au  ciel  sur  un  quadrige,  char  et 
chevaux  rouges,  et  laissant  à  Elisée  son 
manteau. 

2°  Le  passage  delà  mer  Houge.  Les 
Israélites  viennent  de  passer.  La  colonne 
de  feu  est  devant  eux  ;  une  danseuse 
\.Miriara),  agitant  les  crotales  au-dessus  Via.  M.  if  ii.l! 

de  sa  tète,  vient   ensuite  et  exprime  la 

joie  des  Hébreux  sauvés  ;  Moïse  est  sur  le  rivage,  au  milieu  d'une  troupe  de  Juifs, 
et  touche  légèrement  d'une  baguette  les  premiers  rangs  de  l'armée  égyptienne, 
que  la  mer  engloutit.  11  est  en  longs  vêtements  blancs,  comme  un  philosophe  grec  ; 
à  sa  gauche  est  un  jeune  homme  (Aaron)  effrayé  du  désastre  des  Égyptiens;  au-dessous 
d'eux  se  débattent  dans  les  flots  une  foule  de  chevaux  et  d'hommes,  au  milieu  desquels 
se  dresse  Pharaon  sur  son  quadrige,  dont  il  ne  reste  que  le  timon  doré,  avec  deux  che- 
vaux blancs  montrant  leur  croupe  et  un  cheval  jaune  élevant  sa  tète  hors  de  l'eau.  Le 
roi,  nimbé  aussi  bien  que  Moïse,  est  courbé  en  deux  comme  sous  le  fardeau  de  son 
malheur.  Sa  main  gauche,  la  seule  partie  de  sa  personne  qui  se  distingue  encore,  et  son 
écharpe  de  pourpre  qui  voltige,  sont  d'un  très  habile  pinceau.  Ouvrage  de  notre  «  main 


78  IX'  SIÈCLE  (N«510i. 

médiocre  >■,  flit  M.  Waagcii.  Mais  je  ne  crois  pas  à  sa  distinction  des  deux  mains.  Sans 
doute  plusieurs  mains  peuvent  avoir  travaillé  à  ce  volume,  mais  chacune  peut  avoir  ses 
bons  et  ses  mau\ais  jours,  et  il  me  parait  inexact  d'attribuer  tout  le  meilleur  à  un  pre- 
mier artiste  et  tout  le  moindre  à  un  deuxième.  Cotte  page,  malheureusement  très  dété- 
riorée, était,  je  pense,  une  des  plus  belles  du  volume.  Pharaon  presque  effacé,  Moïse, 
le  jeune  homme  et  la  danseuse,  sont  encore  très  beaux.  —  Conf.  ci-après  p.  113. 

Folio  28.T  r".  Texte,  Oraison  XLII  :  Seciunla  in  Pafrha.  "Erl  t?,:  'fjXax.7,;  jjk>j....  — 
Je  n'aperçois  pas  de  rapport  entre  la  peinture  et  le 
texte. 

Peinture  à  pleine  page,  portant  dans  le  haut 
pour  inscription  :  SHMEPON  SQTHPIA  TQ 
KOSMQ.  Le  haut  de  la  page  est  occupé  par  le 
lio],  au  milieu  duquel  apparaît  dans  une  ellipse  à 
l'und  vert,  ressortant  sur  le  bleu  de  l'espace,  un  ange 
debout  et  nimbé,  à  deux  longues  ailes  de  pourpre^ 
■\ètu  d'une  tunique  d'azur  et  d'un  manteau  jaune 
clair,  portant  de  la  main  gauche  une  longue  ba- 
guette, et  levant  la  droite  comme  pour  bénir.  A  ses 
côtés,  dans  le  ciel  et  ayant  les  étoiles  sous  leurs 
pieds,  sont  une  douzaine  d'anges  plus  petits,  égale- 
ment d'une  jolie  exécution,  mais  plus  qu'à  moitié 
enlevés  ou  écaillés  par  l'injure  du  temps. 

Au-dessous  de  ce  ciel  est  la  leiTe,  où  l'on  voit 
quatre  personnages  i)lus  grands  que  les  anges,  parce 
qu'ils  sont  plus  rapprochés  du  spectateur.  Ce  sont, 
d'un  côté,  sainte  Hélène  dans  toute  la  richesse  du 
costume  impérial,  et  soutenant  de  ses  deux  mains 
un  petit  rocher  blanchâtre,  sur  la  face  extérieure  du- 
quel on  distingue  une  porte  ou  une  ouverture  rectan- 
gulaire, ce  qui  représente  probablement  le  saint  Sé- 
pulcre; à  la  droite  de  l'impératrice  est  Marie  .Made- 
leine, vêtue  de  jaune,  levant  au  ciel  des  yeux  dé- 
solés et  portant  de  la  main  gauche  un  petit  seau  de 
métal,  qui  est  le  vase  de  fiel  et  de  vinaigre,  et  qua- 
tre larges  clous;  de  la  main  droite,  la  lance  et  le 
bâton  terminé  par  une  éponge.  A  gauche  de  sainte 
Hélène,  mais  à  distance,  est  un  jeune  homme  à 
ligure  angélique,  enveloppé  de  vêtements  de  couleurs 
azur,  or  et  rose,  qui  montre  du  doigt  l'ange  du 
11..  IT  a  Jl(i  salut;  lui-même  est  nimbé,  mais  n'a  point  d'ailes. 

Est-ce  Jésus?  Est-ce  quelque  personnage  allégo- 
licjuu?  Son  nom  él;iit  probablement  écrit  au-dessus  ou  auprès  de  la  tète,  mais  le  fond 
(vert)  de  la  scène  est  complètement  enlevé  à  cet  endroit.  Sur  son  épaule  gauche  s'appuie 
un  vieillard  beaucoup  plus  petit  que  lui,  en  costume  ecclésiastique  blanchâtre,  orné  de 
quelques  croix,  portant  un  riche  codex  sur  le  bras  gauche,  et  qui  parait  être  saint  Gré- 
goire de  Nazianze.  Cette  page  tout  entière  est  encore  magnifique,  bien  que  très  détériorée. 
Folio  301  r''.  Texte,  Oraison  XI. IV  :  In  sanctam  Pentecosten.  Tlîp'i  t?,.;  èopr?,^  ^payéa... 
Peinture  à  pleine  page.  La  descente  du  Saint-Esprit.  La  page  est  occupée  du  bas 
jusqu'en  haut  par  un  système  de  décoratinn  architecturale,  comprenant  au  sommet  un 
cercle  d'où  partent  des  rayons  lumineux  accompagnés  chacun  d'une  langue  de  feu,  et 


IX-   SIÈC.I.KiN'  .MUi.  71) 

vers  lo  milieu  une  plate-l'oriue  en  iiémicjcle.  Au  centre  du  cercle  est  un  trùjio  d'or  sur 
lequel  est  un  coussin  de  pourpre  ;  sur  le  coussin  repose  un  codex,  et  sur  le  codex  est 
perchée  une  colombe.  Les  apôtres,  atteints  chacun  à  la  tête  par  les  rayons  lumineux, 
sont  assis  en  demi-cercle  sur  la  plate-forme,  au-dessous  de  laquelle,  c'est-à-dire  dans 
la  partie  inférieure  de  la  page,  à  droite  et  à  gauche,  deux  groupes  d'hommes  richement 
vêtus,  représentent  le  peuple.  Ces  deux  gi'oupes,  malheureusement  fort  détériorés, 
portent  leur  nom  écrit  auprès  d'eux;  l'un  «tVAAl,  les  trilms,  les  nations;  l'autre 
TAiiSAI,  les  langues  diverses. 

Folio  310  v,  Oraison  LI  :  AdCledoninm  i>i-,slii,  i-nm  ipistula  prima.  BouXo|A;6a  (^.aOciv 
-ii  •/]  y.a'.voTout'a Cette' oraison  roule  en  eiilnr  -iii    Ir-  aelions  etla  gloire  du  Christ. 

Peinture  :  deux  scènes  superposées,  L;i.is>ioi  >nieii[  faites,  mais  avec  largeur  et 
facilité. 

1°  Le  Christ  guérissant  divers  malades  et  impotents.  Ils  nous  donniMit  (voy.  lîg.  17) 
la  physionomie  des  pauvres  gens  de  Hyzance.  —  2"  La  femme  adultère.  Le  liguier 
desséché. 

Folio  3lti  r^  (.)i-aison  LU  :  Ad  Cleihjiiiuin  qj/.sfo/;i(/H  epistula  smiinlii.  'Ezziàr^  iroXXoi 
-pocidvTa^  T?,  c?,  :'JX3t62Îa 

Suite  du  même  sujet,  et  contre  l'hérésie  d'Apollinarius. 

Peinture  :  deux  scènes  superposées. 

1°  Jésus  guérissant  des  aveugles.  .lésus  et  la  veuve  (fig.  IS,  à  notre  p.  SOj  qui  met 
deux  oboles  dans  le  tronc  des  pauvres  (Luc,  XXl,  2  et  :i).  Ces  deux  scènes,  assez  gros- 
sièrement traitées,  sont  des  mieux  conservées  de  tout  le  volume.  Au  contraire,  celle 
d'au-dessous  est  des  plus  dégradées. 

2°  Le  paralytique  présenté  à  .Jésus  à  travers  le  toit  de  la  maison  (Luc,  \,  IS).  Jésus 
au  lit  d'un  malade. 

Folio  332  y".  Oraison  XVIII  :  In  hiudem  S.  Ct/priani  marti/ris.  Mixpoû  Kuirpiavos  ôtÉ- 
'^uyjv... 

Deux  peintures  superposées  relalixes  à  la  vie  de  saint  Cyprien,  évéque  de  Carthage 
décapité  en  2o,S. 

1°  Dans  la  partie  supérieure,  une  pauvre  femme,  nimbée,  invoque  le  Christ,  dont 
on  aperçoit  le  buste  au  ciel  dans  un  médaillon,  tandis  que  de  l'autre  côté  Cyprien  siège 
au  milieu  d'une  riche  architecture  et  entouré  d'insignes  païens,  derrière  lesquels  voltige 
un  diable  ailé.  11  est  assis  sur  un  cube  à  marchepied,  vêtu  ou  plutôt  demi-vètu,  car  il  a 
la  poitrine  et  les  bras  nus,  d'une  draperie  gris  blanc,  tenant  un  volumen  dans  la  main 
gauche  et  avançant  la  droite  vers  un  bassin  d'or  rempli  d'eau,  de  laquelle  émergent 
deux  statuettes  en  or  ou  dorées.  Derrière  lui  sous  un  édicule  à  quatre  colonnes,  est  une 
statuette  de  femme,  plus  grande  ;  à  sa  droite,  sur  une  table  haute,  est  une  sphère  qui 
semble  être  le  globe  céleste  ;  à  ses  pieds  est  une  élégante  seille  {situla,  scrinium,  ziSùtiov), 
pleine  de  volumina.  Cyprien,  martyrisé  comme  chrétien  en  2j8,  avait  été  dabord  un 
grand  docteur  parmi  les  païens,  et  une  fois  converti,  écrivit  entre  autres  œuvres  un 
traité  contre  les  Idoles.  (Voy.  la  flg.  19,  p.  81.) 

2°  Cyprien  agenouillé  devant  le  bourreau,  qui  tire  énergiquement  son  glaive. 
Cyprien  cuisant,  les  bras  étendus,  dans  une  sorte  de  grande  urne  en  terre  grise,  O  AFlOi; 
KÏHPIAXOS  [ex  T]!.>  AEBIITI,  sous  laquelle  brûle  un  grand  feu.  Plus  loin,  un 
creux  circulaire  pratiqué  en  terre,  dans  lequel  flambent  des  volumina,  au-dessous  des- 
quels on  lit  :  XAPTAI  MATIKOl  IZOMEXOI,  chartœ magicœ  inceasœ.  Enfin,  à  l'angle 
inférieur,  à  droite,  est  le  baptême  de  Cyprien,  célébré  par  un  prêtre  (le  prêtre  Ca;cilius) 
en  étole,  tunique  blanche  et  manteau  marron.  Dans  le  fond  est  un  grand  édifice,  proba- 
blement une  église  chrétienne  primitive  ;  comme  derrière  les  deux  scènes  précédentes, 
figurent  les  bâtiments  élevés  d'une  villa. 


su  IX'  SIÈCLE  (N'  5IOl. 

Folio  340  r».  Texte,   Oraison  XXll  :    In   Machabœorum  laudem.  Tt  8k  ol  Ma/./.aôaïoi... 

Peinture  à  pleine  page,  divisée  en  neuf  compartiments  rectangulaires  :  3,  3  et  3. 

1°  Le  premier  compartiment,  à  gauche  du  spectateur,  représente  le  roi  Antiochus 
séant  sur  son  trône.  AXTIOXOS  BASIAEYS.  Devant  lui  est  le  vieux  scribe  Éléazar, 


Fin.  IS  (P"  316). 


d'abord  maltraité  par  les  gens  qui  l'ont  fait  prisonnier  (ils  lui  tirent  les  cheveux),  puis 
flagellé  ou  plutôt  bàtonné  (Mach.,  liv.  II,  versets  29  et  30). 

Les  sept  tableaux  suivants  représentent  les  sept  enfants  martyrs  sous  .\ntiochus. 
—  Épiphane  et  leur  mère  (Mach.,  II,  eh.  vu)  subissant  différents  supplices,  savoir  : 


{ '  l'endu  par  les  pieds  el  di-chiré  par  des  crocs  de  fer  avec  lesquels  deux  bourreaux 
cherchent  à  lui  arracher  les  omoplates.  —  1"  Suspendu  dans  le  vide,  les  pieds  et  les 
mains  attachées  à  deux  poteaux  et  bàtonné  jusqu'à  la  mort  par  un  bourreau,  pendant 
que  l'autre  le  soutient  par-dessous  la  poitrine.  —  ■!  '  Attaché  en  demi-cercle  à  la  circon- 


férence d'une  roue  que  deux  bourreaux  font  tourner  au  mojen  de  cordes,  et  qui  côtoie 
dans  l'hémisphère  de  sa  rotation  un  demi-cercle  fixe  où  le  corps  attaché  se  déchire  à 
des  pointes  de  fer.  —  4»  Tué  à  coups  de  pioche.  —  a"  Étouffé  par  une  poutre  que  deux 
bourreaux  appuient  sur  sa  poitrine  ',  tandis  qu'un  troisième  lui  soutient  la  tiMe.  Plusieurs 


1.  Ce  qui  rappelle  la  nioit  infligée  par  Frédégonde  au  comte  Leuilaste;  Grcg.  île  Tnurs,  Hi> 


82  IX'  SIÈCLE  (N"  510). 

des  bourreaux  figurant  sur  celte  page  ont  la  même  tunique  rouge  que  nous  avons  déjà 
remarquée,  avec  une  bande  d'étoffe  légère,  bleue  ou  violette,  sur  la  poitrine.  (Voyez 
l'homme  du  peuple,  f°  310  \°.) —  6°  Suspendu  en  l'air  (probablement  empaléi,  les 
jambes  écartées  et  les  pieds  attachés  aux  mains,  pendant  qu'on  le  brûle  en  dessous.  — 
7"  Écrasé  entre  deux  poutres  serrées  longitudinalement  l'une  contre  l'autre.  —  Dans  le 
huitième  et  dernier  de  ces  tableaux,  on  voit  couchée  au  milieu  d'un  grand  feu  une  femme 
qui  est  la  mère,  et  à  laquelle  le  peintre  donne  le  nom  de  Solomoné,  H  AFIA  lOAO- 
MONH,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  nommée  dans  l'Écriture  sainte,  mais  seulement  dans  le 
Menologium  Grœcorwn, au  \"  août;  le  faux  Joseph  (Josipponben  Gorion)  la  nomme  Anna. 
Le  peintre  s'est  abstenu  de  donner  aucun  nom  aux  enfants. 

Folio  347  v°.  Texte,  Oraison  XXIII  :  //(  kmdem  Heronis  iMIosophi  Alexandrini.  Tov 
ipiXôcotpov  éiraivÉcofiai... 

Le  premier  feuillet  manque,  et  le  texte  commence  aux  mots  :  jjùOiov  'm.i  Tàuuv  ir/^o- 
[A^vïiv...  —  Je  n'aperçois  pas  l'histoire,  pas  même  le  nom  de  Samson  dans  ce  texte,  qui, 
par  conséquent,  ainsi  qu'on  va  le  voir,  ne  répond  pas  à  la  peinture.  Dans  l'oraison  XXI 
(p.  389  de  l'imprimé),  il  est  fait  allusion  aux  cheveux  de  Samson. 

Peintures.  Trois  scènes  superposées,  dont  les  deux  premières  sont  consacrées  à 
l'histoire  de  Samson. 

1.  Samson  terrassant  avec  la  mâchoire  d'âne  l'armée  des  Philistins.  On  aperçoit 
huit  Philistins,  dont  deux  à  terre.  Le  dessin,  la  pose,  le  costume  de  Samson  abattant 
un  des  ennemis,  ressemblent  d'une  manière  remar- 
quable à  ce  qu'ils  sont  pour  le  David  terrassant  le 
lion,  dans  le  manuscrit  ci-après  139,  f°  2.  —  Samson 
s'abreuvant  à  la  mâchoire. 

2°  Samson  dormant  sur  les  genoux  de  Dahlila, 
qui  lui  coupe  les  cheveux'.  —  Samson  étant  amené 
au  milieu  d'un  groupe  de  Philistins  et  debout,  l'un 
d'eux  lui  enfonce  un  long    couteau  dans  l'œil.   — 
l,-jg   20  Samson,   aveugle  et  placé    sous    une    arcade    au- 

dessus  de  laquelle  s'élèvent  de  riches  bâtiments, 
embrasse  des  deux  mains  les  deux  colonnes  à  chapiteau  d'or  sur  lesquelles  l'édifice 
repose,  et  qu'il  va  renverser.  Dans  toutes  ces  scènes,  dans  la  dernière  surtout, 
Samson  est  représenté  comme  un  jeune  enfant,  un  adolescent  tout  au  plus,  rempli  de 
grâce  et  de  douceur. 

3°  Gédéor.  debout,  écoutant  la  voix  de  Dieu,  et  ayant  à  ses  pieds  la  toison,  IIOKOI, 
qui  lui  a  servi  à  consulter  la  volonté  divine  {Juges,  chap.  vi,  versets  37-40).  —  Isaïe  à 
genoux  et  agitant  ses  bras,  tandis  que  deux  bourreaux  lui  scient  le  crâne. 

Folio  3oo  r°.  Texte,  Oraison  XXIV  :  la  Jijyptiorun  episcoporum  udoentam.  Toù; 
àir'  AiY'jTTTou  7rpo(;(fGcyÇo|;iai... 

Peinture  à  pleine  page  :  Le  deuxième  concile,  ÏÏNOAOS  AEYTEPA.  Au  fond 
d'une  vaste  salle,  entre  deux  massifs  d'architecture  rose  ressemblant  à  deux  arcs  de 
triomphe,  est  un  trône  d'or  drapé  de  pourpre,  sur  lequel  gît  un  grand  codex  in-folio 
ouvert,  la  Bible.  A  gauche  du  trône  et  au-dessous  est  l'empereur  Théodose,  assis  et 
revêtu  de  ses  habits  impériaux;  son  nom,  6E0A0SI0S,  est  inscrit  près  de  ses  pieds; 
à  sa  gauche,  et  derrière  lui,  est  assise  une  foule  représentant  les  Pères  de  l'Église,  et 
en  face,  de  l'autre  côté,  siège  de  même  une  foule  semblable.  Seulenire  tous,  l'empereur 

1.  Presque  tous  les  visages  d'Iiommo,  ilans  notre  manuscrit,  ont  ainsi  ilcu.v  pcliles  mèches  de  cheveux 
>ui  le  front.  La  même  particularité  se  remarque  dans  un  psautier  grec  (  x"  siècle)  de  Moscou  qui  vient 
d'être  l'objet  d'un  travail  de  M.  le  prof.  H.  P.  Konà3ko{ i^Miniatoris  gretcheskoi  psaltiri  IX  viéka,  Moscou, 
1878,  in-i°.  32  p.  et  1 G  pi). 


IX'  SIÈCLE  (N*  5IU).  ;  :; 

est  nimbé.  On  peut  compter  dans  le  premier  groupe  sept  prélats  entièrement  dessinés  et 
à  peu  près  un  même  nombre  derrière,  auxquels  on  ne  voit  que  le  sommet  du  crâne  ;  ceux 
qui  forment  le  groupe  à  la  droite  du  trône  sont  à  peu  près  autant.  Au-dessous  de  ces 
derniers,  tout  à  fait  dans  l'angle  inférieur  de  la  page,  est  un  personnage  en  robe  bleue 
et  manteau  rouge,  un  genou  en  terre,  levant  les  bras  dans  l'attitude  de  l'élonnement  et 
de  la  crainte.  A  côté  de  lui,  au  centre  de  l'hémicycle  formé  par  les  gradins  sur  lesquels 
siègent  les  Pères  du  concile,  est  une  table  ou  plutôt  un  bloc  carré  en  pierre  sur  lequel 
est  posé  un  codex  entre  deux  volumina;  ce  sont  vraisemblablement  les  ouvrages  do 
l'homme  agenouillé  que  le  concile  condamne,  et  dont  le  nom  se  lit  auprès  de  lui  : 
MAKE^OXlOi^,  l'hérésiarque  Macédonius.  Très  belle  scène,  malheureusement  fort 
détériorée  par  l'éraillement  des  peintures,  et  de  plus,  par  une  déchirure  qui  a  emporté 
la  plus  grande  partie  du  bas  de  la  page  '.  Cette  page  a  été  gravée  avec  beaucoup  de  soin, 
mais  sans  exactitude  de  détail,  dans  l'ouvrage  de  Banduri  :  Imperiiim  Orientale  sive  Anti- 
quitates  ConstantinopoUtanœ  (Paris,  1711,  2  vol.  in-fol.),  t.  II,  p.  937. 

Folio  360  r».  Oraison  XIII  :  De  Puce.  'Eipr^v/j  (piXr)  -b  -yXuy.ù  zal  xpayjjia /.a't  ôvo[JLa.  — 
Le  texte  ne  fait  point  mention  de  Noé;  mais,  roulant  sur  la  paix,  il  est  en  harmonie  avec 
la  peinture,  qui  représente  la  colombe  mise  hors  de  l'arche  pour  aller  voir  si  la  paix  de 
Dieu  est  établie  sur  la  terre. 

Peinture  :  Deux  scènes  superposées.  —  1°  Noé  construisant  son  arche.  On  ne  voit 
plus  qu'un  coin  de  la  charpente  ;  le  reste  de  la  peinture  a  été  enlevé  à  coups  de  ciseaux. 
—  2°  L'arche.  On  voit  la  main  de  Noé  passant  par  une  fenêtre  pour  mettre  la  colombe 
en  liberté;  cinq  cadavres  flottent  sur  l'eau.  Ils  ont  le  même  costume  rouge  à  poitrine 
verte,  ou  vert  à  poitrine  rouge,  remarqué  ci  dessus,  f"  310  et  340. 

Folio  307  V»,  Oraison  XXIV  :  Ad  Arianos,  Floô  ttoté  âtciv  oï  ~}^i  t.z-Atj.... 

Trois  peintures  superposées. 

1°  Les  orthodoxes  fuyant  dans  un  bateau  devant  les  Ariens.  Ils  sont  au  nombre  de 
cinq,  sous  la  conduite  d'un  prêtre;  le  bateau  est  à  rames,  et  n'a  qu'un  seul  màt  garni 
d'une  voile  triangulaire. 

2°  Les  Ariens  renversant  les  autels  des  orthodoxes.  Un  groupe  d'une  douzaine 
d'individus  armés  de  pioches  et  de  torches  incendient,  depuis  le  sol  oii  ils  marchent,  les 
toitures  des  maisons  et  d'un  clocher.  Une  église  entourée  d'habitations  et  ayant  à  l'ex- 
térieur, comme  dépendance,  un  autel  placé  dans  une  enceinte  particulière.  01  APEIA- 
NOl   KATAlTPEtONTES  TA  eYSlASTHPIA  TON  OP0OAOH!.).\. 

3^  Deux  soldats  cuirassés  traînent  par  des  cordes  attachées  à  son  cou  un  vieillard 
dépouillé  de  tout  vêtement  :  01  APEIANOI  SYPOXTES  ATIOX  FEPOXTA 
OP0OAOEOX. 

Folio   374  V».    Oraison  111  :  Advenus  Juliunum    imperatvrcm  priûr.  'Az-où-^aia  TaOïa 

Trois  peintures  superposées  relatives  à  Julien  l'Apostat,  et  accompagnant  la  pre- 
mière des  deux  Orationcs  invectivœ  de  Grégoire  contre  cet  empereur,  numérotées  111  et  IV, 
d'après  Fabricius  {Biblioth.  grœca,  édit.  Harlès),  et  commençant  par  les  mots  ci-dessus. 

1°  Julien  sortant  d'une  tour  ronde  et  entraîné  comme  malgré  lui  par  un  prêtre 
païen  vers  une  grotte  ouverte  sous  un  tombeau,  et  dans  laquelle  on  voit  une  foule  de 
démons  noirs  et  ailés  qui  s'agitent  en  lui  ouvrant  leurs  bras. 

2"  Julien  sacrifiant  aux  idoles.  Conduit  par  le  même  prêtre,  Julien,  suivi  de  deux 

1 .  Bafidurl  avait  jm  voir  à  la  place  où  est  cette  déchirure  un  dctail  dont  il  ne  reste  plus  trace  aujour- 
d'hui: «lu  inia  parte  tabclUe  habetur  Macédonius,»  dit-il.  Il  ajoute  :  «  Ex  altéra  vero  parte  nomen  tantum 
Apollinaris  lieresiarchae  scriptum  ccrnitur;  effigies  non  comparet,  cum  pars  illa  folii  conscissa  sit,  qui 
quidem  anibo  in  eadem  secunda  Synode  cum  suis  erroribus  proscripti  fuere.  »  En  1711,  Banduri  n'avait  plus 
trouvé  la  figure  d"Apollinaris,  mais  son  nom  seulement;  aujourd'liui  le  nom,  à  soD  tour,  a  disparu. 


8»  IX'  SIÈCLK  (N"  510). 

officser,  dont  l"u;i  porte  la  lance  et  le  bouclier,  assiste  à  l'immolation  d'un  taureau  par 
le  sacrificateur.  A  droite,  un  autre  taureau  brûle  devant  l'autel, 
au  sommet  duquel  s'élève  un  groupe  de  statues  d'or'  (voy.  fig.  22-). 
On  aimera  comparer  avec  cette  peinture  les  traits  exacts  de  Julien, 
que  nous  donne  une  monnaie  du  CabinetduRoi  (fîg.  21).  Voyez  aussi  ses 
deux  statues  de  marbre  exécutées  de  son  temps,  et  conservées  aujour- 
d'hui aux  palais  du  Louvre  et  des  Thermes. 

Folio  409   v».  Oraison  IV.  In  Julianum    invectiva    secunda.  OSto; 
U.Î-;   5r,  Tûv   £;j:ûv  Xoyiov... 

Trois  peintures  superposées  relatives  de  nouveau  à  l'empereur  .lulien,  et  accompa- 
gnant le  deuxième  discours  diffamatoire  de  Grégoire  contre  lui. 

1°  Julien  en  cuirasse  d'or,  monté  sur  un  cheval  blanc,  la  lance  au  port  d'armes, 
suivi  d'une  troupe  de  cavaliers  casqués,  portant  au  bras  droit  de  petits  boucliers  ovales, 
s'avance  vers  un  pont  de  pierre  à  trois  arches  qui  conduit  à  une  ville,  probablement 
Ctésiphon  (voy.  §§9  et  10  de  l'oraison),  entourée  d'une  muraille  quadrilatérale,  aux 
angles  de  laquelle  s'élèvent  des  tours  rondes.  Sous  les  murs  de  la  ville,  au  bord  de  la 
rivière,  est  un  parti  d'infanterie  persane  attendant  l'armée  romaine.  On  ne  voit  point 
aux  Perses  d'arme  offensive,  mais  ils  portent  de  petits  boucliers  en  carré  long,  et  sur  la 
tète  un  bonnet  blanc  sphérique  à  deux  bandes  roses,  exactement  comme  les  mages  du 
f°  137  et  le  Daniel  de  notre  p.  86. 

2"  La  foule  idolâtre,  touchée  par  les  miracles,  allant  à  la  suite  des  prêtres  chré- 
tiens, adorer  dans  leurs  églises  et  se  faire  baptiser  (Orat.  11,  tnJulia7mm,^  7).  Une  église 
chrétienne  avec  l'autel  placé  devant  la  porte  et  au  dehors  de  l'édifice,  comme  au  f°  367. 

3°  La  mort  de  Julien.  11  est  renversé  à  terre  ;  son  cheval  s'enfuit  au  galop  pendant 
qu'un  cavalier  accourant  derrière  eux  perce  l'empereur  de  sa  lance.  On  lit  au-dessus 
de  la  scène:  I0YAIAN02  «DAZOMENOS  YDO  TOY  ATIOY  MEP(KOYPIO)Y. 
Saint  Mercurius  est  bien  connu  ;  mais  Grégoire  ne  le  nomme  point. 

Folio  424  \".  Oraison  X,\X  :  In  electione  Eulalii  Doarensium  episcopi.  AsSacÔc  tov  r^pi- 
Tîpo/  Xoyov... 

Ce  texte  contient  quelques  vagues  allusions  à  Jéricho  et  à  Mo'ise. 

Peinture  :  Trois  scènes,  superposées,  accompagnent  l'oraison  do  Grégoire  inti- 
tulée :  de  la  consécration  de  l'évèque  Eulalius. 

1°  Josué  avec  deux  groupes  de  soldats  qui  en  sonnant  de  la  trompette  font  écrouler 
les  murailles  et  les  tours  carrées  de  Jéricho. 

2°  Mo'ise  consommant  la  défaite  des  .Vmalécites,  en  tenant  élevés  vers  le  ciel  ses 
deux  bras  que  soutiennent  Aaron  et  Hur.  Dans  le  groupe  des  cavaliers  Israélites  est  un 
homme  maniant  la  lance  d'un  mouvement  excellent  et  «  digne  de  l'antique  »,  dit  avec 
raison  M.  Waagen. 

3°  Grégoire  de  Nazianze  écrivant  auprès  d'un  monument  qui  semble  être  une  église 
chrétienne. 

Folio  426  v°  Oraison  XXXVIL  Sur  la  prédication  de  l'Évangile.  Treize  peintures.  La 
première,  en  bande  horizontale,  représente  Jésus  avec  six  apôtres  à  sa  droite  et  six  à  sa 
gauche,  auxquels  il  dit  :  «  Allez  et  prêchez  le  monde».  Les  douze  autres  peintures  sont 

1 .  Savoir  une  statue  de  femme  couronnée  et  derrière  elle  deux  statues  de  jeunes  Iiommes  sans  mains, 
qui  rappellent  ce  passage  d'un  auteur  byzantin  rapporté  et  commenté  dans  les  Notices  et  e.itr.  des  niss. 
(le  la  Bibl.  du  Roi,  t.  I,  p.  539  :  «  Le  Palladium  était  formé  de  deux  figures  de  jeunes  gens  armés  qui 
étaient  sans  mains,  etc.  « 

2.  Nous  avons  été  obligé  de  la  réduire  à  environ  2  centimètres  de  moins  sur  la  longueur  qu'elle  n'a 
dans  l'original.  La  figure  15  est  aussi  réduite  d'un  tiers  en  liauteur.  Tout  le  reste  est  de  dimensions  exactes, 
Nous  indiquerons  les  cas  où  il  eu  serait  autrement. 


S6  IX'  SIÈCLE  (N»  510). 

distribuées  en  douze  compartiments  dans  chacun  desquels  un  apôtre  assisté  d'un  disciple 
baptise  un  nouveau  chrétien.  Ces  derniers  sont  tous  sans  exception  plongés  dans  l'eau 
jusqu'aux  épaules;  chacun  a  sa  cuve  baptismale,  laquelle  est  ou  cylindrique,  ou  carrée, 
ou  quadrilobée  ou  cruciforme.  Le  dernier  baptisé  est  un  nègre,  ainsi  que  le  disciple 
aidant  à  son  baptême.  Aucun  autre  détail  ne  se  voit  dans  ces  douze  petites  peintures  qui 
sont  d'ailleurs  très  détériorées. 

Folio  4.3o  V».  Page  divisée  en  quatre  tableaux  accompagnant  le  traité  de  Grégoire  : 
nPOS  EYArPION  MONAXOX;  commençant  par  :  S'foâpâ  Ce  Saji^â^to...  (Orais.  XLV). 

1"  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions,  priant  les  bras  levés  au  ciel,  entre  deux  lions  qui 
rugissent  à  ses  pieds.  Derrière  lui  se  tient  un  ange  ailé,  la  lance  en  main:  et  un  autre 
ange,  plus  jeune,  descend  du  ciel  lui  apportant  sur  son  épaule  gauche  une  corbeille  de 


^^  il 


Fie.  -2:)  if-'  ^3.^ 


pains  ;  il  a  dans  sa  main  droite  une  amphore.  Daniel,  jeune,  beau,  nimbé,  est  vêtu  d'une 
tunique  à  pointe  tombant  par  devant  et  coiffé  d'une  calotte  blanche  à  double  raie,  sem- 
blable à  celle  des  mages,  ci-dessus  f  137. 

■2"  Les  trois  jeunes  hommes  dans  la  fournaise  ardente,  vêtus  et  posés  identi- 
quement comme  Daniel.  Un  bel  ange  plane  au-dessus  d'eux. 

3°  Le  roi  Manassé  en  prière  devant  un  taureau. 


IX"  SIÊCLK  (>•■  r.lOi.  S7 

4"  Le  prophète  Isaïe  consolant  le  roi  Kzérhias  malade,  leijuel  repose  en  costume 
royal  sur  un  lit  splendide. 

Toutes  ces  scènes,  point  trop  endommagées,  sont  belles  de  dessin  et  de  couleur.  — 
Ézéchias  el  le  lit  sur  lequel  il  est  couché  sont  reproduits  par  Willcmin  (Moniim.  incd.). 

Folio  438  \°.  Scène  magnifique,  peinte  à  pleine  page  et  encadrée  dans  une  bordure 
d'ornements  en  or  imitant  la  bijouterie  et  formant  un  ovale  de  37  cenlimètres  de 
haut  sur  2b  de  large.  Elle  accompagne  la  XLVIl*  oraison  de  Grégoire,  intitulée  : 
Significatio  in  Ezechieletn.  Xojj.(ïoui£v  tôv  àvOp:j-&v... 

Au  sommet  de  l'ovale,  sortant  des  nuages  à  l'heure  du  soleil  levant,  plane  la  main 
de  Jéhovah.  Au-dessous,  à  sa  droite,  est  le  prophète  Ézéchiel  ayant  cette  fois  avec  lui 
l'archange  Michel  (6  c-ç><x-:r^-{6i  est  en  partie  lisible  au-dessus  de  sa  tète)  qui,  représen- 
tant, selon  la  pensée  du  peintre,  la  voix  de  Dieu  sur  la  terre,  dit  à  Ézéchiel  en  lui 
montrant  une  plaine  couverte  d'ossements  humains,  qu'à  ces  débris  il  rendra  la  vie. 
Et  en  effet,  Ézéchiel,  dans  sa  vision  représentée  aussi  parle  peintre,  les  voit,  se  mouvoir, 
se  joindre,  se  couvrir  de  chair,  puis  marclier.  C'est  le  chapitre  xxxvu  des  prophéties 
d'Ézéchiel  ;  la  peinture  représente  toutes  les  scènes  que  décrivent  les  onze  premiers 
versets  de  ce  chapitre:  Ossa  urida,  audite  verbum  domini.  hdx  dicil  domitiita  ossibiis  istis. 
Er.ce  ego  affero  super  vos  spiritwn  vitœ...  La  peinture  montre  les  os  épars  dans  le  lointain, 
puis  plus  proches  les  uns  des  autres,  puis  devenant  de  pâles  ligures  qui  marchent  dans 
le  clair  o'oscur  et  s'avancent  encore  enveloppées  de  leurs  linceuls  vers  une  ville  dont  les 
bâtiments  splendides  se  découvrent  peu  à  peu  sous  les  pieds  de  l'ange  et  du  prophète. 
Je  veux  dire  que  c'est  le  spectateur  dont  l'œil  étonné  découvre  peu  à  peu  ces  détails, 
car  au  premierabord  il  est  attiré  par  l'éclat  qui  règne  vers  le  ciel  orangé,  surtout  dans  la 
lumière  brillante  des  vêtements  bleus  et  roses  du  prophète  ainsi  que  dans  la  lumière 
tamisée  de  la  personne  blanchâtre  de  l'archange.  Toute  cette  peinture  est  d'une  habileté 
consommée  et  en  même  temps  d'un  grand  charme.  C'est  la  peinture  antique  aussi  belle 
que  nous  l'ait  conservée  aucun  autre  monument. 

Elle  est  très  bien  reproduite  en  chromolilhographio  dans  Vllistûire  des  arts  industriels 
de  Labarte,  t.  Il  de  l'album,  p.  LXXXI.  Dans  le  texte  du  même  ouvrage,  t.  111, 
p.  34-46,  est  une  description  des  ornements    do  tout  le  manuscrit  olO. 

Maintenant  il  faut  observer  que  ladite  peinture  n'est  nullement  d'accord  avec  le 
texte  qu'elle  accompagne.  C'est,  comme  il  vient  d'être  dit,  une  mise  en  œuvre  artistique 
du  chapitre xxsviid'Ézéchiel  ;  or  le  texte  de  Grégoire  :  Significatio  in  Ezf.chielein,  esi  un  dis- 
cours sur  le  chapitre  I"  du  prophète;  il  n'y  est  point  question  des  ossements  vivifiés, 
mais  seulement  des  i]uatre  animaux  symboliques  :  l'homine,  le  lion,  le  bœuf  et  l'aigle. 
Cependant  la  peinture  a  bien  été  faite  pour  le  volume,  car  le  fragment  d"  texte  écrit  au 
dos  est  de  la  mémo  main  ([ue  le  reste. 

Folio  440  r".  Trois  peintures  superposées  accompagnent  la  paraphrase  de  Grégoire 
sur  l'Ecclésiaste  :  Ta  ô:  Xïyci  SoXo[;.fiv...,  et  paraissant  n'avoir  aucun  rapport  avec  elle. 
En  effet,  cette  paraphrase  tout  entière  ne  contient  que  de  vagues  déclamations  de 
morale,  tandis  que  les  peintures,  fort  médiocres  d'ailleurs,  représentent: 

t"  Constantin  le  Grand  en  habits  impériaux,  endormi  sur  un  lit  d'or  incruste  de 
pierres  précieuses  et  couvert  d'une  étoffe  de  pourpre.  Derriéie  lui  trois  soldais  debout, 
avec  la  lance  et  le  bouclier,  et  vêtus  de  tuniques  bleu  clair. 

2°  Constantin  monté  sur  un  cheval  blanc  au  galop  et  transperçant  do  sa  lance, 
mince  et  longue,  Maxence  qui  tombe  dans  la  rivière  près  d'un  pont.  Quatre  cavaliers 
ont  traversé  le  pont  et  s'enfuient  dans  la  même  direction  que  lui.  Au  ciel,  dans  un  cercle 
vert,  une  crois  grecque  en  or  sur  laquelle  on  lit  :  'E\  TOVTQ  NIKA.  —  Cette 
scène  est  gravée  dans  Banduri,  t.  11,  p.  632. 

3'  Hélène,  mère  de  Constantin,  assise  sur  un  trône.  Elle  porte  sur  la  tête  une  cou- 


88  IX'  SIÊCI.F.  (N"  ôllli. 

ronno  fernK'c,  ses  cheveus  sont  retenus  par  des  liandeaux  de  [lerles,  son  vêtement  est 
une  longue  robe  de  pourpre  à  parements  d'or;  dans  sa  main  gauelie  elle  tient  un  globe 
d'azur  et  de  la  droite  elle  donne  des  ordres  à  un  groupe  d'hommes  debout  à  côté  d'elle. 
Derrière  son  trône  se  tiennent  deux  officiers  (spatbaires?)  qui  au  lieu  de  la  lance  et  du 
bouclier  qu'ils  ont  quand  ils  sont  auprès  de  l'empereur,  portent  sur  l'épaule  gauche  une 
épée,  dans  son  fourreau,  qu'ils  tiennent  par  la  pointe.  Un  peu  plus  loin,  Hélène,  debout 
et  dans  le  même  costume,  surveille  l'exécution  de  ses  ordres  :  quelques  hommes  déter- 
rent la  vraie  croix  enfouie  dans  la  terre.  Constantin  et  Hélène  sont  nimbés,  mais  d'un 
simple  cercle  d'azur  et  non  plus  d'or  comme  d'ordinaire  (gravé  dans  Banduri,  II,  632). 

Folio  4b2  r°.  Oraison  intitulée  :  rPHTOPIOY  nPEi;BYTEPOY  EIS  T.  BIOX 
TOY  AnOY  rPHPOnOY  TOY  eEOAOrOY.SuYzaXcï  [).ï-j  ■>,[>.&;... 

Trois  peintures  superposées  représentant  diverses  scènes  de  la  vie  de  saint  Grégoire 
de  ^'azianzc. 

1"  Saint  Grégoire  s'embarque.  11  débarque  à  l'autre  rive.  Chaque  fois  il  est  monté 
sur  un  bateau  à  voile  et  accompagné  d'un  ou  deux  matelots  de  moitié  plus  petits  que  lui. 

■2"  Consécration  de  saint  Grégoire  à  la  prêtrise  ou  à  l'épiscopat.  Il  est  debout  au 
milieu  d'une  enceinte,  semblable  à  celle  que  l'on  voit  au  f  367 ,  si  ce  n'est  qu'au  lieu  de  se 
présenter  latéralement  à  l'église,  elle  semble  en  être  l'atrium.  Auprès  de  Grégoire,  on  lit: 
O  0EOAOrOS  XEIPOTONOYMEXOS.  Il  s'incline  pendant  que  deux  autres  prêtres 
soutiennent  la  Bible  au-dessus  de  sa  tête.  En  dehors  de  l'enceinte  et  devant  la  porte  est 
un  groupe  d'hommes  portant  des  torches  allumées.  Du  côté  opposé  est  une  croix  monu- 
mentale en  pierre  se  dressant  au  sommet  d'une  colonne  drapée.  —  Banduri  (t.  II, 
p.  632)  a  gravé  élégamment  cette  scène. 

3°  Mort  de  saint  Grégoire.  Il  est  couché  tout  habillé  sur  un  massif  cubique  de 
marbre  sculpté  où  le  déposent  deux  religieux  qui  le  soutiennent  l'un  par  la  tête,  l'autre 
par  les  pieds,  tandis  qu'un  prêtre  s'approche  l'encensoir  à  la  main  '. 


y  TiV 


Les  peinturesde  ce  manuscrit  ne  forment  pas  une  décoration  distincte  etsé[.aréede 
l'œuvre  du  calligraphe,  car  à  partir  du  f  67  elles  sont  toutes  ou  presque  toutes,  même 


quatre  planclieî  ipii    i  l'in-nHiil-rni    m  htlioi/lircini 

de  Job  (f  71),  Ici  fillr  .1.'   liiiu-  d    14:1),  et  riiii|i. 

il  ait  élé  lionne  trop  (te  iitace  u  l'ariMOgemenl  d 

à  M.  EJin.  Le  lilant  [Revue  archéolog-,  1800) 

future.  Wi(\\l\onàes(Eurres  (le  saint  Giég.  de  .Vn:.,  donnée  p 

[Prœf.,  p.  Xl-Xll)  nne  Ijrivc  description  i 


Ijn.nud  Maugé  (Paris,  1857-58,  4  vol.  in-i",  t.  I,  p.  56), 

■  sailli  Grégoire  de  Nazianze  (f  7!  ci-dessus),  la  femme 

lUrico  Hélène  (f  285),  quoique  dans  toutes  ces  planches 

fantaisie.  Celle  qui  représente  la  femme  de  Job  a  fourni 

n  savant  article  sur  la  foi  des   anciens  à  la  vie 

les  bénédictins  (Paris,  in-f»,  1778),  contient 

texte. 


IX'  SIÈCLb;  (N-  510).  SU 

celles  à  pleine  page,  exécutées  sur  l'un  des  côtés  de  feuillets  écrits  derrière.  La  déco- 
ration calligraphique  du  volume  est  cependant  extrêmement  inférieure  à  l'aulro.  En  tète 
de  chaque  discours  est  un  fronton  ou  bandeau  carré  occupant  le  haut  de  la  première 
colonne,  et  dans  l'intérieur  duquel  est  inscrit  le  litre  du  discours  en  lettres  capitales  sur 
fond  d'or  ;  autour  du  carré  règne  une  bordure  de  fleurettes,  le  tout  trè  grossier.  L'ini- 
tiale d'en  tète,  qui  vient  à  la  suite,  est  du  même  goût  trivial  et  négligé  (Voy.  nos  pages 
CT  et  88),  lequel  se  montre  encore  davantage  dans  les  initiales  plus  petites  et  plus  sim- 
ples qui  suiventla  première  régnant  sur  les  marges  dans  tout  le  cours  du  volume.  11  y 
en  a  408  sur  les  100  premières  pages,  et  environ  I  ioO  dans  le  reste  du  volume.  Ce  sont 
de  larges  et  épaisses  majuscules,  lourdement  peintes  en  noir  et  or,  quelquefois  garnies 
de  rangs  de  perles  et  quelquefois  aussi,  mais  rarement,  munies  de  quelque  appendice 
décoratif,  tel  qu'une  feuille  en  fleurette;  plus  rarement  encore  y  voit-on  quelque  oiseau 
(f°' 56,  61,lb8,319),  un  serpent  (f°  316);  mais  les  0  en  forme  de  poisson  (f»' 6,  14,  10, 
18,  etc.)  y  abondent.  Enfin  les  premiers  discours  se  terminent  par  une  ligne  noire  plus 
ou  moins  ondée  ou  feuillagée.  Un  d'eux  finit  par  un  oiseau,  une  sorte  de  paon,  et  le  dix- 
neuvième  discours  s'arrête  en  précédant,  au  bas  d'une  page,  l'incipitque  voici  : 


eiCToycAo 

royCKXi 

eiCTÔN 

e^ico) 

THN 


F«:.  27  (f  143,1. 


IX'  SIECLE  (N"  923j. 


Vl.  —  N°  953.    Lieux   communs   bibliques. 

Éci'ilui'e  onciule  ponchée;  —  ix=  siècle.  394  feuill.  à  2  col.;  —  Haiileiir  0,3.")6,  lai'i;eui'  0,2C5.  — 
Vieille  reliure  du  .w"  siècle,  veau  brun,  gaufrée,  à  fermoirs. 

Le  Catalogus  mss.  Biiliothecœ  regiœ  (1740)  intitule  ce  volume  :  Loci  communes  ^  saa-a 
Scriptura,  et  en  décrit  ainsi  les  ornements  :  «  Ad  marginem  conjectoe  Patrum  qui  ibi 
»  laudantur  imagines,  rudi  lamen  manu  parumque  perita  delinealnc.  » 

L'ouvrage  se  compose,  en  effet,  de  fragments  de  la  Bible'  ou  des  saints  Pères,  groupés 
suivant  le  rapport  qu'ils  offrent  avec  une  série  de  matières  dont  la  liste  est  au  commen- 
cement du  volume,  écrite  en  lettres  capitales,  qui  forment  alternativement  une  ligne 
rouge  et  une  ligne  noire.  Les  premiers  feuillets  du  texte,  probablement  trois,  ont  été 
coupes  ou  arrachés  ;  on  le  voit  en  comparant  ce  qui  reste  avec  la  table,  et  cette  lacune  a 
emporté  les  six  premiers  chapitres  de  l'ouvrage,  plus  le  haut  de  la  rubrique  du  sep- 
tième. Le  reste  ne  paraît  pas  avoir  subi  de  détérioration  jusqu'à  la  fin,  laquelle  se  trouve 
au  sommet  de  la  2'  colonne  du  f°  394  v°. 

L'ouvrage  est  donc  divisé  par  chapitres,  et  chaque  chapitre  est  subdivisé  en  autant  de 
fragments  qu'il  y  a  d'e.vtraits.  En  tête  du  chapitre  est  une  rubrique  indiquant  le  contenu, 
en  capitales  noires  sur  un  quadrilatère  d'or  bordé  d'une  ligne  de  vermillon.  En  outre, 
une  autre  rubrique,  absolument  de  même  forme,  mais  naturellement  plus  petite,  est 
placée  en  tête  de  chaque  extrait.  Celle-ci  contient  seulement  le  nom  de  l'auteur  à  qui 
l'extrait  est  emprunté  :  UCH,  HPO*.;  —  TOY  AYTOY  ;  —  MIKAI  IIPO*;  — 
AMOC  nPO<I>IiTOY,  etc.  Dans  le  volume  tout  entier  ne  se  trouve  pas  un  seul  orne- 
ment d'autre  genre  mêlé  avec  le  texte,  et  pas  une  seule  initiale  ornementée. 

C'est  sur  les  marges,  l'extérieure  et  l'inférieure ,  que  l'ornementation  abonde. 
Celles-ci  sont  chargées  de  portraits  en  buste  des  auteurs  de  qui  les  extraits  sont  tirés. 
On  comprend  ce  que  ces  portraits  peuvent  être  :  nous  appelons  ainsi  des  tètes  sans 
caractère  jetées  sur  les  marges  à  peu  près  au  hasard.  Prenons  pour  exemple  le  f  I  I3v", 
où  le  miniaturiste  parait  s'être  le  plus  appliqué:  pour  Moïse,  ayant  besoin  d'un  saint 
personnage  investi  du  caractère  sacerdolal,  il  peint  un  homme  à  barbe  noire,  portant 
sur  la  poitrine  une  étole  blanche  ornée  de  deux  croix  rouges  ;  pour  un  homme  qui  fut  une 
partie  de  sa  vie  illustre  dans  le  monde,  Jean  Damascène,  il  est  en  laïque,  vêtu  d'une 
toge  et  la  tète  ceinte  d'un  bandeau  de  perles;  pour  un  roi  antique,  Salomon,  c'est  une 
tête  inondée  de  chevelure  et  de  barbe  blanches.  Tous  ces  bustes  sont  modelés  sur  ces 
quelques  types  :  les  uns  peints  sur  un  médaillon  circulaire,  à  fond  d'or,  entouré  d'un 
grénelis  de  globules  blancs  posés  sur  un  cordon  noir;  je  compte  713  médaillons  de 
cette  sorte;  les  autres,  au  nombre  de  600,  ont  simplement  un  nimbe  d'or  autour  de  la 
tête,  sauf  quelques-uns  qui  n'ont  point  de  nimbe  ni  de  bordure. 

Ces  1310  tètes  ou  portraits'  ne  sont  que  la  moindre  portion  des  ornements  qui  rem- 
plissent les  marges  du  mss.  923.  La  principale  consiste  en  scènes  de  la  Bible  peintes 
sur  ces  marges,  mais  très  grossièrement  et  appartenant  bien  à  la  même  école  que  les 
portraits.  On  n'y  peut  découvrir  aucun  caractère,  ni  dans  les  personnes,  ni  dans  les 
costumes,  ni  dans  l'architecture,  ni  dans  les  objets  mobiliers.  Elles  sont  à  peu  près  tout 
d'or,  et  probablement  cela  en  constituait  le  mérite  aux  yeux  de  ceux  pour  qui  fut  exécuté 
le  manuscrit  qui,  par  son  aspect  lourd  et  barbare,  paraît  être  d'origine  plutôt  slave 
que  grecque. 

I.  Sans  compter  que  plusieurs  marges  ont  été  coupées  et  enlevées  en  totalité  ou  en  partie  :  ("  -2G,  6-5, 
140,  176,  185,  -211,  310,383. 


I\"  SIÈCLE  (N-  !123),  '.Il 

La  plupart  des  scènes  bibliques  dont  il  vient  d'ètic  parlé  sont  d'abord  dessinées  au 
minium,  puis  couvertes  (sauf  les  visages  et  les  mains)  d'une  feuille  d'or.  Les  plis  des 
vêtements  et  les  autres  détails  qu'on  a  bien  voulu  marquer,  sont  arrêtés  par-dessus  cette 
feuille  d'or  au  moyen  de  traits  noirs,  épais  et  malhabiles,  quoique  assez  justes.  Le  brun 
rouge  et  pour  les  chairs  le  rose,  puis  le  vert.  le  gris  bleu,  sont  à  peu  près  les  seules 
autres  couleurs  employées. 

Ce  serait  préparer  de  nombreuses  déceptions  aux  curieux  que  de  faire  l'inventaire 
de  tant  de  scènes  si  peu  caractérisées  et  par  conséquent  si  faiblement  intéressantes, 
mais  voici  l'indication  de  celles  qui  nous  ont  semblé  les  plus  claires. 

Au  f  1  r°  est  un  personnage  qui  reçoit  directement  l'inspiration  divine  par  l'appo- 
sition d'une  main  émergeant  des  nuages  et  se  plaçant  sur  lui  ;  à  ses  pieds  une  foule 
se  tient  debout,  lournée  vers  un  petit  édifice  à  la  fenêtre  duquel  on  croit  voir  d'autres 
gens.  Or  les  morceaux  bibliques  dont  le  texte  remplit  cette  page  sont  au  nombre  de  six, 
savoir  :  i"  Nombres,  chap.  xxv,  versets!  à  i,  racontant  l'abandon  du  Seigneur  par  les 
Israélites  qui  embrassent  la  foi  des  Moabites  et  le  culte  de  Belphégor;  2°  Osée,  chap.  x, 
verset  3  :  Non  est  rex  nobis  qui  non  timuimus  Dominum  ;  3°  Osée,  chap.  v,  verset  \ ,  adressé 
aux  prêtres  et  à  la  maison  d'Israël;  A°  Michée,  chap.  iv,  verset  9,  adressé  à  Sion  :  Et  nunc 
quare  cognovisti  mala...  sicut  parturiens?  o°  Sophonius, ch.  i,  versets  8  et'J  :  Et  erit  iii  die 
hostiic  Domini  et  ulciscar  super  principes  et  super  domum  régis;  d'Isaie,  ch.  ni,  versets  14 
et  1 5  :  Quare  vos  injuriis  afCcitis  populum  meum.  —  Le  vague  de  la  scène  représentée  fait 
qu'on  peut  attribuer  au  peintre  le  désir  de  faire  allusion  à  l'un  ou  l'autre  de  ces  passages. 

Autres  scènes  :  F°  ti  r"  :  Pharaon,  sur  son  trône,  ordonnant  aux  Egyptiens  d'obéir  à 
Joseph,  et  au-dessous  Joseph  faisant  mesurer  et  vendre  du  grain  (Genèse,  XLl,  lio  à  .il). 

—  Fol.  10  r',  le  roi  David;  id.,  f  lUO  r°.  —  Fol.  2'J  v°,  Jonasjcié  à  la  mer.—  Fol.  30  v", 
un  ensevelissement. —  Fol.  30  r°,  arrachement  des  yeux;  38  V,  décapitation;  87  r% 
autres  supplices.  —  Fol.  30  v°,  Jésus  sur  son  trône,  avec  deux  chérubins  à  ses  pieds.  — 
Fol.  40  r°,  Dieu  le  Père,  dans  sa  gloire,  avec  le  Fils.  — Fol.  51  r",  l'apôtre  saint  Jacques. 

—  Fol.  68  v°,  le  paradis  et  l'enfer;  69  v",  l'enfer.  —  Fol.  71  v°,  saint  Paul.  —  Fol.  78  r", 
Rébecca  et  Jacob.  —  Fol.  78  V,  Isaac  bénissant  Jacob.  —  Fol.  79,  histoire  de  Moïse.  — 
Fol.  81  r",  Sem  et  Japhet  avec  Noé.  —  Fol.  86  r°,  guerriers;  id.  91  r",  107  r"  et  \",  -227  r", 
28ov",  3-29r°,  336r°.  —  Fol.  108  \",  histoire  de  Samson;  id.  161  v»,  246  v".  — Fol.  H3  \', 
Daniel  dans  la  fosse  aux  lions.  —  Fol.  120  r°,  Saùl  et  Jéroboam.  —  Fol.  123  v", 
Jésus  tenté  par  le  démon.  —  Fol.  145  \°,  Jésus  marchant  sur  les  flots.  —  Fol.  162  r", 
une  ville  murée;  id.  2o8  v",  259  i°,  266  r",  322  v°.  —  Fol.  198,  199,  200,  animaux.  — 
Fol.  200  V,  un  colombier.  —  Fol.  201  v°,  balances.  —  Fol.  203  r°,  282  v°,  Bethsabé  au 
bain.  —  Fol.  206  v»,  Jésus  charpentier.  —  Fol.  201  i°,  un  médecin  préparant  des 
remèdes.  —  Fol.  211-213,  260  r",  miracles  de  Jésus. —  Fol.  233  r"  et  v°,  Salomon. 

—  Fol.  238  r°,  pupitre  à  écrire;  id.  253  v%  257  v»,  304  r",  378  \".  —  Fol.  248  r", 
bergers.  —  Fol.  252  v°,  le  roi  Ézéchias  à  son  lit  de  mort.  —  Fol.  256,  257,  Job  et  sa 
femme.  —  Fol.  266  r",  le  roi  Achab.  —  Fol.  268  v»,  Élie  et  Elisée.  —  Fol.  307,  Sodome 
et  sa  destruction. —  Fol.  307  v",  Loth  et  sa  femme.  — Fol.  311  v°,  saint  Pierre 
trouvant  un  statère  dans  un  poisson.  —  Fol.  353  v",  l'enfance  de  Joseph.  —  Fol.  355, 
Abel  tué  par  Gain  à  coups  de  pierre.  —  Fol.  373  v",  Suzanne  et  les  vieillards.  --  Fol. 
377  V",  lapidation  de  saint  Étianne.  —  Fol.  391  v°,  le  repas  du  riche. 


YII.  —  N"  ^2179.  DioscoRiDi:. 

Manuscrit  en  lettres  oiiciales  cursives;  —  x»  siècle;  —  171  feuillets  alignes  Ioniques,  :i.j  ou  3G  à  la  pajîc.— 
Hauteur  O-.SiT  ,  largeur  C"'.265.  —  F;cliure  nux  initiales  de  Henri  11  et  île  Catherine  de  Médicis 
avec  les  armes  de  France. 

np^cuj  f<]kP  "T'&u  êL^of 

FlG.  28  (I"  (iS).  —  AoyyjTiç  <f\i'k\r),  gyzi  Ttpdcoj  zipta  ojioia,  n'i.y.vj-zpa... 

Ce  manuscrit  avait  été  attribué  par  le  pore  Monlfaucon  à  la  fin  du  ix"  siècle.  Les 
auteurs  du  Catalogus  manusc.  Bib,  regiœ  le  placent  seulement  au  x'.  L'un  et  l'autre  en 
donnent  une  description  détaillée  de  laquelle  il  résulte  que  le  traité  De  materia  medica 
du  médecin  grec  a  été  exécuté  en  Egypte  par  un  scrihe  alexandrin;  qu'il  est  fort  incom- 
plet, ayant  perdu  le  premier  livre  tout  entier  et  une  partie  des  autres;  que  cependant 
les  chapitres  qui  subsistent  sont  d'un  bout  à  l'autre  du  volume  dans  un  ordre  métho- 
dique, à  la  différence  de  ce  qui  a  lieu  dans  la  plupart  des  autres  exemplaires  ou  éditions  ; 
qu'enfin  les  plantes  peintes  dans  le  texte,  outre  le  nom  grec  par  lequel  l'auteur  les 
désigne,  sont  accompagnées  d'une  traduction  du  même  nom  en  arabe  et  en  latin,  et 
que  ces  mots  latins  ont  été  ajoutés  par  une  main  du  commencement  du  xv=  siècle,  d'où 
Montfaucon  conclut  que  cette  dernière  époque  est  celle  où  l'ouvrage  fut  apporté 
d'Egypte  en  Europe.  Il  en  a  reproduit  p.  43  de  sa  Paléographie  (voy.  aussi  p.  236-59)  une 
page  entière  (le  f°  24  v°)  contenant  deux  dessins  de  plante  mêlés  au  texte.  Pour  ce  qui 
concerne  cette  partie  décorative  du  manuscrit,  le  Catalogus  dit  simplement  :  Arcessere 
figiine  plantariim  nativis  coloribus  sua  quœqiie  loco  delineatœ.  C'est  trop  peu  dire,  mais  peut- 
être  Montfaucon  avait-il  été  trop  loin  en  disant  de  ces  peintures  largement  touchées  : 
Depictaruin  stirpium  arborumque  elegantia  nulli  concedit.  Surtout  à  propos  d'un  Dioscoride 
il  convient  de  se  montrer  plus  réservé,  car  celui  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne 
exécuté  au  iv'  siècle  pour  Anicia  Juliana,  cousine  de  l'empereur  Justinien  (voy.  Lambeciuse 
Commentai- a  de  Atig.  Bibl.  Cœs.  Vindob.,  1766,  col.  1 19-27  8  ;  et  Labarte,  Aris  »;H?((S(rîV/s, 
pi.  LXXVIII),  est  un  des  plus  beaux  et  des  plus  précieux  manuscrits  qu'il  y  ait  au  monde. 

Le  manuscrit  2179  commence  par  la  fin  du  chapitre  De  Cappari  qui  dans  les  édi- 
tions de  Dioscoride  publiées  au  xvi°  siècle  (du  moins  dans  la  principale  qui  est  celle 
d  Ant.  Sarrasin,  Paris,  Wechel,  lb98)  est  le  chapitre  cciv,  au  livre  II.  Les  premiers 
mots  sont  :  ...  t/.vr^y.si  àly-r^  oSuïv  [SuoTv]  SpayiJiùv  ^i.cj  ofvou  et  les  derniers  (à  la  fin  du 
chapitre  sur  le  Kardamon)  :  ...  xaxà  ïrXaacdjjiEvov  •  y.oà  xïjpte  à7ro/a6a£p£,  xa-rà'....  Suivent 
les  chapitres  De  lepidio  (ch.  ccv,  f"  I  \°  du  manuscrit),  De  ranunculo  (ccvi).  De  argemone 
(ccvii);  le  commencement  de  ce  dernieret  la  fin  du  chapitre  De  ranuncido  manquent  par 
la  perte  d'un  feuillet  du  manuscrit.  Viennent  ensuite  :  De  anémone  (ch.  ccvin,  f°  2  r°).  De 
anagallide  (ccix).  De  hedera  (ccx,  f"  2  v").  De  chelidonia  majore  (ccxi,  f°  3  v°).  De  chelidonia 
minore  (ccxii,  f°  3  v°),  De  othonna  (ccxiii,  f  4  v"),  De  myosotide  (ccxiv,  f°  3  V),  De  isatide  (ccxv, 
f°  5  \°),  De  isatide  silvestri  (ccxvi,  f°  3  v°),  De  telephio  (ccxvii,  f°  5  v°).  Ce  dernier  chapitre 
commence  au  milieu  du  f°  S  v",  et  se  termine  au  haut  du  f»  6  r»,  lequel  reste  à  moitié 

1.  Mais  dans  tout  le  volume  règne  le  désordre.  Le  feuillet  qui  devrait  être  en  tête  est  le  f'  94,  commen- 
çant par  les  mots  o'6s\i  4p|jid?£i,  au  cliop.  Cl  du  livre  11. 


blanc  et  clôt  ainsi  le  deuxième  livre.  Le  troisième  commence  au  1"  (i  v",  par  le  chapitre 
De  agarico ;  puis  viennent  les  chapitres  De  rha  (ch.  ii,  f»  7  v"),  Deyentiana  (ch.  m,  C  7  v°), 
De  aristolochia  (ch.  iv,  f°  S  v»),  etc.  Chaque  chapitre  est  accompagné  d'un  ou  plusieurs 
échantillons  de  la  plante  à  laquelle  il  est  consacré,  et  l'ouvrage  se  continue  ainsi,  sauf 
linéiques  lacunes,  pendant  toute  la  suite  du  livre  III  qui  comprend  17G  chapitres  et  du 
livre  IV  qui  en  a  195.  Le  livre  IV  s'arrête  au  f°  I  i2  r"  du  manuscrit.  Avec  le  f°  142  v", 
commence  le  livre  V,  mais  là  s'arrête  la  décoration  du  manuscrit  qui  ne  contient  plus 
que  quelques  branchages  sur  les  marges  du  dernier  feuillet  du  volume  (f»  171)  et  qui, 
en  effet,  ne  pouvait  continuer  les  représentations  de  plantes  puisque  l'auteur  traite,  dans 
ce  cinquième  livre,  des  liquides,  des  métaux  et  des  minéraux. 

Je  reviens  aux  premiers  feuillets  dont  j'ai  indiqué  le  contenu  a\cc  quelque  détail 
pour  ce  qui  concerne  le  texte,  afin  de  préparer  la  voie  à  un  détail  semblable  en  ce  qui 
regarde  les  plantes  peintes.  Elles  paraissent  fort  exactes  et  sont  tracées  d'une  main 
habile  et  sûre,  qui  en  a  d'abord  fermement  dessiné  les  contours  à  l'encre,  |)uis  les  a 
vigoureusement  gouachées  en  leurs  couleurs  naturelles.  Elles  sont  au  nombre  de  402. 
Six  d'entre  elles  sont  accompagnées  de  quelque  figure  d'homme  ou  de  femme  repré- 
sentant un  malade  qui  vient  cueillir  la  plante  pour  en  faire  usage  et  qui  par  son  teint 
cuivré,  et  ce  qui  se  voit  de  son  costume  blanchâtre,  rappelle  assez  l'Égyptien.  Ces  six 
plantes  sont  l'anagallis  {("  "2  v").  la  grande  chélidoine  (P'  .!  v°),  l'orthonna  (f"  i  v),  le 
myosotis  (f"  o  r"),  le  telephiuni  (I"  .'I  v»),  et  la  gentiane  (f°  7  \"). 


\-^-^_ 


UJi 


l'N,.  ::o. 

L'ne  particularité  unique  se  présente  dans  la  figure  botanique  à  laquelle  Dioscoride 
donne  le  nom  de  Lonchitis(f"Go  r"  ;  notre  fig.30),  et  qui  parait  être  une  variété  de  plantin. 
Le  peintre  en  donne  une  touffe  où  s'épanouissent  trois  tiges  portant  une  fleur  nouée  en  fruit. 
\  la  différence  du  plantin  de  notre  pays  qui  fleurit  en  forme  de  tube,  celui-ci  porte  au  bout 
de  sa  tige  une  sorte  d'olive  ou  de  fer  de  lance  contenant  l'appareil  de  la  reproduction. 
Or  le  dessinateur  a  figuré  cet  appareil  à  l'extérieur  de  l'olive,  ce  qui  forme  une  sorte 
de  visage  humain  surmonté  d'un  triangle.  C'est  une  simple  traduction  du  texte  '  de  Dios- 

I.  Dont  voici  le  sens  :  «  Lonchitis...  in  quo  flores  cou  galericuli,  hiantibus  comicis  personis  similes, 
nigri,  et  è  rictu  albam  exerentes  velut  lingnam  quie  ad  labrum  inferius  spectet  :  semen  involucris  clausum 
laiiceœ  simile,  friangulunl. . .  »  (To  citipua  Sa  îunwv  Xor/Ji  tpi-ywvov  iv  vp^napitUiç. 


coride  (I 


X-XII-  SIÈCLES  it''  278). 


liap.    Kil);    mais  on  y  trouverait  peut-être  l'objet  d'une  remarque  à 
joindre  à  celles  que  nous  avons  présentées  ci-dessus,  p.  2-2-23  '. 


VIII. 


N'   ^78.    ÉVA.NGÉLIAIRE. 


.MHiiuscril  de  il!5  feuillets  à  2  colonnes;  —  x-xn"  siècles.  —  Hauteur  292  millimèties^  largeur  238.  —  Rcl 
mar.  rouge  aux  armes  de  Louis  XIV.— Décrit  par  Montfaucon  {Palœogr.  gr.,  p.  22;i). 

Ce  volume  est  écrit  en  grandes  onciales.  Montfaucon  l'attribue  au  viu'  siècle 
[octavi  ut  œstimatur  sœndi);  les  auteurs  du  Catalogus  bibliot.  regiœ  disent  seulement  :  Intcr 
untiquissimos  est  numerandus.  Récemment,  en  examinant  de  plus  près  son  écriture  et  en 
le  rapprochant  du  mss.  supp.  n°  S67,  on  a  cru  devoir  le  placer  au  sn=  siècle.  Cependant 
si  l'on  s'attache  au  slvle  de  son  ornementation,  si  l'on  considère  ses  grandes  et  épaisses 
initiales  assez  semblables^  à  celles  du.  n"  310,  on  penchera  pour  une  date  plus 
ancienne.  Montfaucon  en  fait  aussi  connaître  l'écriture  par  un  lac-similé  ''. 

Chaque  colonne  de  ce  manuscrit  conlient  dix  lignes  d'écriture  seulement  et  comme 
les    marges    en   sont    fort  larges,  le  scribe  a  mis  sur  la  marge  supérieure,    d'espace 

en  espace,  l'indication 
de  la  fête  à  laquelle  se 
rapporte  le  fragment 
d'évangile  qui  suit. 
D'après  les  premiers 
intitulés  conservés 
(,r°    8  v°,    iT-?,  SïÛTjpa 

T/j,;  àl.T/MT^Gi^OM  ;  — 
f    11    V"    (T?,   TpiT/,   ~~f^i 

8',ay.tvr|Gi|jL0'j. . .  x.  T. À.), 
on  voit  que  le  volume 
commençait  par  la 
leçon  du  premier  jour 
delà  semaine  appelée 
Septimanarmovutmnis, 
qui  était  la  première 
semaine  après  le  jour 
de  Pâques.  Ces  indi- 


MOI 
ëKëlMiD.-. 

eiGfueeM 


cations  sont  inscrites 
FlG.  31  (1°  138).  —  (EOïyv.  zaTi  Ao-j/iv.  Tw  zatpw  éza'vw     v.af^tSiv)...)        en  capitales  d'or. 

En  outre,  les  prin- 
cipales divisions  du  volume  sont  précédées  d'une  ornementation  plus  importante, 
dont  voici  le  détail  : 

Le  manuscrit  commence  par  quatre  pages  (f"  3  et  -i)  ',  entièrement  écrites  en 
capitales  d'or  rangées  sous  une  série  d'arcades  à  plein  cintre  soutenues  par  des  co- 
lonnes, où  l'on  place  ordinairement  les  concordances  évangéliques,  mais  qui  contiennent 
seulement  vingt-trois  vers  iambiques  à  la  louange  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament 
(Sa'fw^  ô  Mocr?j;  vôfiov  ÛTrayopaûca;...  y.,  t.  >.).   A  la   page  suivante  (f°  3  r°)  commence  le 


1.  Les  figures  29  et  30  sont  réduites  à  la  moitié  de  lu  h.' 

2  Conf.  le  T  de  la  figure  31  avec  les  initiales  fig.  24,  i:, 

3.  Savoir  une  page  entière  du  manuscrit,  le  f"  98  v°. 

4.  Les  f"\  et  2  sont  deux  feuillets  de  garde  provenant  i 


'  de  l'original,  le  quart  en 


autre  manuscrit. 


X-Xll-  SIECLES  (îi°  278).  U5 

texte  de  l'évangile,  par  une  grande  initiale  (E)  en  azur  et  \iolet,  relevée  de  blanc  et 
d'or,  d'un  dessin  et  d'un  coloriage  très  grossiers,  dont  le  style  consiste  à  diviser  la  lettre 
en  compartiments  quadrangulaires  semés  de  pois,  de  triangles  ou  d'autres  figures  fort 
simples,  le  tout  épaissement  gouache.  Le  volume  contient  une  centaine  d'initiales  de  ce 
genre,  de  a  à  8  centimètres  de  haut,  savoir  un  d,  un  tt,  trois  a,  cinq  o,'23  s  et  soixante  t, 
dont  nous  donnons  un  exemple  (flg.  31)  dans  son  exacte  dimension. 

Toute  la  moitié  supérieure  du  premier  feuillet  du  texte  a  été  déchirée  et  en- 
levée, probablement  parce  qu'on  a  voulu  s'approprier  ainsi  une  peinture  en  forme  de 
fronton  qui  décorait  ce  commencement'.  II  n'en  reste  qu'un  petit  fragment  :  le  bas  d'un 
pilastre;  mais  on  trouve  plus  loin  (f"  180  et  220)  des  pages  mieux  conservées  où  l'on 
peut  se  faire  l'idée  de  ce  que  devait  être  l'ornementation  disparue  ici. 

Ainsi  au  f»  220,  le  fronton  se  compose  d'un  ruban  rose  clair  diapré  de  rose  foncé, 
ayant  de  distance  en  distance  un  triangle  d'or.  Ce  ruban  est  bordé  d'une  raie  bleue  et 
repose  à  ses  deux  extrémités,  c'est-à-dire  aux  deux  extrémités  du  II,  sur  un  socle  de 
colonne;  au  centre  de  sa  traverse  est  un  médaillon  qui  encadre  uue  lète  d'ange  peinte 


à  fond  d'or,  en  robe  blanche  et  ailes  bleues.  Cette  peinture  est  tout  à  fait  dans  le  carac- 
tère antique,  ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus,  dans  l'Introduction  (p.  6).  La  décoration  du 
t'  180  était  exactement  semblable,  mais  le  médaillon  contenant  aussi  une  tête  peinte  a 
été  complètement  enlevé  à  coups  de  ciseaux.  Le  n  du  f  130  n'est  qu'un  ruban  à  rin- 
ceaux, bleu  sur  bleu,  avec  une  croix  d'or  au  centre  de  la  traverse  et  point  de  médaillon. 
11  faut  ajouter,  pour  compléter  la  description  de  ce  précieux  manuscrit,  dont  la  fin 
manque  -,  que  le  texte  en  est  accentué  de  la  même  main  par  laquelle  il  a  été  écrit  ;  qu'il 
porte  en  tête  de  chaque  alinéa  une  petite  initiale  d'or  toute  simple,  et  que  la  plupart  des 
chapitres  se  terminent  par  une  barre  finale  plus  ou  moins  ornementée  et  dorée. 


^^W^^^mWWWm 


^^V 


1.  Le  bas  des  f°'  liC,  -229,  238,  239,  2il  à  2U,  250  et  2.5.^  a  été  coupé 

2.  Il  s'arrête  au  milieu  d'une  citation  de  saint  Luc  (XIII,  3)  'Ou/i  lé-jM  ■ 


lie,  _  X'  SIÈCLE  (N-  r,l7,  437,  C.  251). 

IX.  —  N°  517.  Saint  Grégoire  de  Nazianze. 

425  fuiiilliHs  À  longues  lignes;  —  années  867    à  '.(11;  —  hanlcur   332    millimètres,   longueur  2.'i8 . 
Reliure  à  l'initiale  d'Ileuri  IV  et  à  la  flonr  de  lis. 

Apii's  une  table  des  chapitres,  ou  Xoyo,-,  à  initiales  d'or,  vient  un  feuillet  sur  lequel 
sont  écrits  seulement  douze  vers  au  carmin  par  lesquels  on  apprend  que  ce  volume  fut 
écrit  pour  le  patrice  Nicéphore  qui  vécut  sous  les  empereurs  Basile  le  Macédonien 
(867-886)  et  Léon  son  flls  (886-9H);  (voy.  Du  Cange,  Tarn.  Byzaiit.,  cap.  .\.xi).  Sui  le 
texte.  Chaque  Xoyoç  (ils  sont  au  nombre  de  27)  est  précédé  d'un  fronton  en  forme  de  El, 
le  premier  de  tous  formé  de  médaillons  à  fleurettes  semés  sur  fond  d'or,  les  autres  ne 
consistant  qu'en  un  ruban  d'or  bordé  d'une  ligne  bleue.  ,\près  chaque  fronton  vient 
une  moyenne  initiale  fleuronnée,  articulée,  peinte  et  dorée. 


X.  —  N"  -497.  Saint  Basile  (IIcmélies). 

32!)  feiiill.  à  2  col.;—  année  970;  -    hauteur  0", 32.')  sur  0"',23.')  de  largeur.  —  Reliure  en  niaroT.   roug.' 
au.\  armes  et  initiales  de  Colbert. 

La  tète  de  chacun  des  chapitres,  au  nombre  de  quarante-deux,  composant  l'ouvrage, 
est  une  décoration  uniforme,  savoir  :  un  bandeau  d'azur  traversé  longitudinalement  par 
ime  raie  d'or,  au-dessous  duquel  est  le  titre  de  l'homélie  en  minuscule  d'or;  et  le  texte 
commence  par  une  moyenne  initiale  à  fleurons  articulés,  de  couleurs  variées,  sertis 
d'or.  Le  premier  chapitre,  seul,  offre  une  décoration  plus  compliquée  :  un  n  au  centre 
duquel  est  inscrit  l'intitulé  du  livre,  en  minuscules  d'or.  Ce  n  est  composé  d'une  bande 
d'or  sur  laquelle  est  peinte  une  suite  de  médaillons  séparés  l'un  de  l'autre  par  deux 
palmes  vertes  posées  en  sautoir,  et  chaque  médaillon  forme  un  cercle  d'azur  dans  lequel 
est  inscrite  une  croix  de  même  couleur,  ancrée.  Exécution  très  négligée. 


XI.  —  N'  CoisLiN  îl^l't:.  Synaxarium  (Actes  et  épîtres). 

37'.l  feuiU.  à  li"nes  longues,  encadrées  d'une  glose;  —  ann.  976-1025;  —  hauteur  0'°,25;  largeur  0"',l',l.5. 
Rel.  eu  veau  racine  et  niaroq.  aux  initiales  du  roi  Charles  X,  et  à  la  fleur  de  lis. 

Cudex  elegantissime  descriptus  sub  Basilio  et  Constantino  imperatoribus  et  mutve  ipsorum 
Theophano,  est-il  écrit  dans  une  note  en  tête  du  volume.  Les  deux  frères  Basile  et  Con- 
stantin, fils  de  Romain  II,  eurent  un  glorieux  règne  de  près  de  cinquante  ans.  Ce  manu- 
scrit, digne  par  sa  beauté  d'une  époque  paisible  et  prospère,  est  écrit  avec  le  plus  grand 
soin,  souvent  en  chrysographie,  et  parsemé,  soit  dans  le  texte,  soit  dans  la  glose,  de 
petites  initiales  d'or,  simples. 

Le  principal  ornement  du  volume  consiste  en  trois  grandes  peintures  : 
Au  f°  25  v°,  saint  Jean  Chrysostome,  assis  sur  un  pliant  à  coussin  rouge,  vêtu  d'une 
ample  robe  flottante  bleue  avec  un  manteau  blanc,  et  occupé  à  écrire.  Il  trace  une  ligne 
de  caractères  sur  un  volume  dont  l'extrémité  se  déroule  à  terre  devant  lui.  A  sa  gauche 
est  une  table-armoire  flanquée  d'un  pupitre  ;  sur  la  table  divers  instruments  à  écrire, 
deux  spatules,  un  compas  en  fer,  un  grattoir  en  forme  de  fer  de  flèche,  une  écritoire 
circulaire  à  deux  compartiments,  l'un  pour  le  noir,  l'autre  pour  le  vermillon  ;  sur  le 
pupitre,  un  codex  relié  avec  élégance.  Le  personnage  tout  entier  de  Chrysostome,  jeune, 


V  SIÈCLE  (N"  438). 
est  d'une  certaine  beauté.   Fond  d'or;  bordure  en  méandre  serpentant 


97 
travers  des 
triangles  do  mosaïque,  bleus  d'un  côté,  rouge  brun  de  l'autre. 

Le  f°  2(i  manque.  Au  C  27  v»,  saint  Luc  assis  et  écrivant  sur  un  codex  dans  la 
même  attitude  et  le  môme  costume  que  Chrysostome  ;  tunique  bleue,  manteau  brun 
rouge.  Devant  lui,  la  table-armoire  garnie  d'un  pupitre  soutenu  par  un  dauphin; 
instruments  à  écrire,  fond  d'or  et  bordure  de  fleurettes  semées  une  à  une.  le  texte  de 
saint  Luc  (f°  28  r°)  commence  par  une  moyenne  initiale  peinte  à  fleurons  articulés 
sertis  d'or,  placée  immédiatement  après  un  fronton  en  II,  à  médaillons  et  fleurettes  de 
couleurs  naturelles  sur  fond  d'or;  peinture  élégante  et  fine  d'un  genre  qu'on  rencontre 
souvent  (voy.  nos  fig.  102,  lOii,  etc.).  Un  fronton  de  même  style,  et  suivi  d'une  initiale 
ornée  de  même,  est  en  tète  des  épîtres  de  saint  Paul  aux  Romains  (f  1G2). 

Au  P  333  v°,  saint  Matthieu  (cheveux  blancs,  tunique  bleue,  manteau  lilas)  assis  et 
lisant;  et  au  f°  suivant,  le  fronton  et  l'initiale  comme  les  précédents. 


XII.   —   N'    «8.   S.' 


Deny; 


,'ncs  lonu'iics; 


e  '.l'.ii;  —  liauleiir  II"', 3-2.  [largeur  0"',"2.j.  —.Vieille  reliure 
gaufrée  de  divers  llcurons;  fermoirs  arracliéj. 


{(■■■  1). 


Manuscrit  d'aspect  simple  et  pres(]ue  vulgaire,  qui  ne  vise  nullement  au  luxe  et 
fournit  cependant  une  ample  moisson  d'Iieureux  détails.  Sa  principale  orncmentalion 
consiste  en  quelques    bandeaux    dont    les    plus   riches  figurent  une  balustrade   à    jour 


dessinée  au  carmin,  sauf  un  (I"  !.t  r")  qui  est  de  carmin  avec  un  fond  d'azur;  elle  com- 
prend de  plus,  des  rubriques  composées  de  lettres  capitales,  enfin  quelques  initiales 
perlées,  fleuronnées,  ajourées,  le  tout  au  carmin. 


On  remarque  dans  tout  le  cours  du  volume  la  fantaisie  et  la  variété  de  plusieurs 
centaines  de  signes  de  renvoi,  placés  entre  les  lignes  du  texte  (fig.  40),  puis  répétés  en 


08  X°  SIÈCLE  (N"  "20). 

tôLe  de  scholies  inscrites  sur  les  marges.  Ces  scholies  marginales  atrectent  parfois 
(voy.  f°'  KM  à  200)  d'imiter  par  leurs  formes  divers  objets  matériels,  tels  qu'une  croix 
(f°'  101  à  180),  un  calice  (f  181),  une  croix  à  double  croisillon  montée  sur  un  pié- 
destal (f°  182),  etc.  C'est  un  genre  de  décoration  qu'on  retrouve  souvent.  Voy.  p.  11  o. 

Nous  terminons  par  un  rinceau  place  dans  ce  mss.  en  fin  de  chapitre  et  qui  ne 
manque  pas  d'élégance. 


XIII. 


N*  20.  Psaumes  de  Dwid. 


4UfcuiU.,  lignes  longues; 


siècle.  —  Haut.  I'J9  niill.,  larg. 


■  Hel.  aux  armes  ilo  Louis  XIV, 


Volume  entièrement  écrit  d'une  encre  paie,  en  petites  capitales,  et  (jui  a  beaucoup 
souffert.  Il  n'a  plus  ni  commencement  ni  fin  et  contient  encore  les  psaumes  'Jl  à  130., 
Incipit  :  Tr£(puTEU(xévoi  au  verset  14  du  psaume  91;  explicit -^,(^3^  x/]^  Siiôv,  au  verset  1 
du  psaume  130.  Ce  qui  reste  ainsi  du  texte  est  extrêmement  mutilé,  de  nombreux 
feuillets  sont  déchirés  et  arrachés  entre  les  pages  4  et  5,  24  et  23,  23  et  26  ;  divers  des- 
sins ont  été  coupés  aux  f"'  4,  3,  0,  17,  27,  37  ;  les  feuillets  30  à  40  ont  été  tout  rongés 
par  les  rats  dans  le  haut.  Cependant  ce  psautier  est  encore  des  plus  précieux  par  sa 
décoration,  et  mérite  peut-être,  par  certaines  peintures  qu'il  contient,  d'être  range 
parmi  ceux  qui  ont  conservé  quelque  trace  de  l'antiquité  classique. 


Tw A  À 


AT 


AA  M  0  ' 


Son  ornementation  se  composait  :  1°  de  rubriques  des  psaumes  écrites,  les  unes  sim- 
plement en  vermillon,  les  autres  en  vermillon  tracé  sur  une  bande  d'or(ûg.  42)  ;  2"  d'une 
multitude  de  dessins  à  la  plume,  formant  sur  les  marges  comme  un  commentaire  continu 
quoiqu'on  n'y  aperçoive  pas  toujours  de  corrélation  avec  le  sens  du  texte.  Ces  dessins 
très  expressifs  et  quelquefois  très  élégants,  malgré  la  rapidité  un  peu  rude  de  l'exécu 
tion,  étaient  coloriés  ;  malheureusement,  les  couleurs  sont  presque  entièrement  effacées, 
Voici  ce  qu'il  reste  de  plus  distinct  de  toute  cette  illustration  marginale  ; 

Folio  3.  David  prophétisant  la  venue  du  Christ.  11  est  debout,  en  robe  blanche  et 
long  manteau  brun,  bottines  écarlates,  barbe  et  cheveux  blancs.  11  s'adresse  à  trois 
hommes  enveloppés  de  longs  manteaux  de  couleur  claire,  dont  l'un  regarde  vers  le 
ciel,  où  la  tête  du  Christ  est  peinte  en  médaillon. 

F"  4  r"  (Psaume  Oli  :  Quando  dumus  œdifimbatur  post  captkitatcm).  La  construction 
du  temple,  dessin  qui  occupe  toute  la  marge  de  droite  et  toute  la  marge  inférieure; 
scène  (fig.  43)  saisissante  d'intérêt  et  de  vérité  (170  millimètres  de  hauteur;  les  per- 


X-  SlFXLE  (N"  20). 
sonnages,  3  à  4  millimètres).  Six  arcades  du  soubassement  sont  achevées  ;  une 
donne  accès  au  premier  étage;  trois  ouvriers  y  montent  pour  porter  des 
taillées  ;  les  arcades  construites  sont  dépas- 
sées par  une  haute  charpente,  au  sommet  de 
laquelle  est  une  mécanique  servant  à  enlever 
les  fardeaux  au  moyen  do  cordages  que  l'on 
tire  d'en  bas  ;  le  mouvement  de  trois  hommes 
qui  tirent  est  d'une  rare  énergie  ;  trois  autres 
hommes  sont  guindés  en  haut  de  l'échafau- 
dage pour  diriger  l'opération,  mais  un  seul 
reste;  deux  autres  ont  été  enlevés  à  coups  de 
ciseaux.  Debout  au  premier  étage  est  le  maître 
de  l'œuvre,  occupé,  avec  l'aide  d'un  jeune 
compagnon,  à  poser  sur  sa  base  la  première 
colonne  de  cet  étage.  L'un  et  l'autre  sont 
comme  suspendus  en  l'air  probablement  parce 
que  le  plancher  qui  était  sous  leurs  pieds  se 
trouve  effacé.  Cependant  on  remarquera  dans 
nos  planches  que  les  Byzantins  ne  connais- 
saient pour  ainsi  dire  pas  l'ombre  portée. 

F"  4  V".  Un  groupe  d'hommes  vêtus  de 
manteaux  à  l'antique;  le  reste  est  coupé. 

F"  5  v"  (Psaume  !I7).  Légende  de  saint 
Eustathc.  Le  saint  vient  de  descendre  de  chc- 


échelle 
pierres 


FiG.  13. 

val;  il  s'agenouille  devant  un  cerf,  entre  les  ramures  duquel  apparaît  une  tète  de 
Christ  en  médaillon. 

F"'  6  v  et  7  r".  Deux  croix  monumentales. 

F°  9  r"»  (Ps.  101,  V.  20-27  :  In  ininrApio  terrain  tu,  Domine,  fundasti...  et  omnes  sicut 
vestimentum  veterascent  et  sicut  opertorium  volves  eos).  David  prophétise,  vêtu  d'habits 
royaux  et  couronné.  D'une  main  il  montre  au-dessus  de  lui  le  globe  terrestre  encore 
dans  le  chaos,  et  de  l'autre  il  montre,  au-dessous,  le  monde  actuel  et  ses  habitants, 


100  V  SIÈCLK  (N°  -20  . 

caractérisé  par  quatre  tètes  enfantines  émergeant  de  quatre  points  de  la  circonférence. 

F"  9  V  (Ps.  102,  V.  13  :  Qaomodo  miseretw  pater  filiorum  miserlus  est  dominus  tiinen- 
tiius  eum).  Unliomme  debout,  en  tunique  courte,  avec  deux  enfants  agenouillés  contre 
ses  jambes,  tendant  tous  trois  les  mains  vers  Jésus  debout  devant  eux,  on  tunique  d'or  et 
manteau  de  pourpre. 

F"  1 1  r°  (Ps.  103,  V.  4  :  Duminus...  qui  fucit  angelos  suos  Spiritus...).  Un  ciel  étoile 
dans  lequel  se  presse  la  foule  des  anges,  représentée  par  deux  rangées  de  jeunes  hommes 
peints  en  buste,  uniformément  vêtus  de  tuniques  vertes,  et  dont  les  cheveux  noirs  bou- 
clés sont  maintenus  sur  le  front  par  une  bandelette  blanche. 

F"  12  r°  (Ps.  103,  V.  17  :  lllic  passcres  nidificabunt,  Herodii  domiis  dux  est  eorum). 
Une  colonne  à  chapiteau  sculpté  en  feuille  d'acanthe  ;  sur  le  sommet  sont  posés  trois 
gros  œufs  au-dessus  desquels  plane  l'érodius,  le  héron,  tandis  qu'une  nuée  d'oiseaux 
(vers.  12)  voltige  autour. 

F°  13  r''(Ps.  10i,v.  9j.  Le  sacrifice  d'Isaac.  11  est  à  genoux,  .\braham,  nimbé,  prend 
la  chevelure  de  l'enfant  à  poignée  et  lève  son  coutelas;  au  premier  plan  le  bélier,  la 
corne  appuyée  contre  un  grand  arbre  qui  encadre  un  côté  de  la  scène. 

F°  13  v°  (Ps.  lOi,  V.  17,  20,  21).  1°  Joseph  enfant  vendu  par  ses  frères  à  des  gens 
accompagnés  d'un  chameau  ;  2°  Joseph  devant  le  roi  d'Egypte  ;  'i"  Joseph  dans  sa  gloire, 
c'est-à-dire  assis  sur  un  siège  d'or,  vêtu  d'or  et  de  pourpre,  coiffé  d'un  haut  bonnet 
hémisphérique,  donnant  des  ordres  à  un  guerrier  en  tunique  bleue  et  le  glaive  au  côté, 
incliné  devant  lui.  Malgré  l'extrême  dégradation  de  cette  petite  peinture,  on  peut  y  louer 
encore  la  vérité  frappante  et  la  beauté  des  attitudes. 

F°  14  r"  (Ps.  104,  V.  29  et  suiv.).  Les  plaies  d'Egypte.  Le  roi  d'Egypte  dans  unédicule; 
les  eaux  changées  en  sang;  les  grenouilles.  Le  tout  presque  effacé. 

F°  14  v°  (Ps.  loi,  v.  ii  :  Et  dédit  eis  regioncs  gentiam  et  labores  populonin  possederunt). 
Un  cheval,  un  tonneau  et  un  bélier,  sur  lesquels  deux  hommes  semblent  s'abattre 
comme  au  vol.  Il  ne  reste  plus  de  la  scène  que  le  trait  à  l'encre. 

F"  lo  v"  (Ps.  103  :  Histoire  de  Moïse,  mais  représentée  par  d'autres  scènes  que  celles 
du  texte).  1°  La  colonne  de  feu  guidant  les  Juifs;  2°  les  Tables  de  la  loi.  Moïse  faisant 
jaillir  l'eau  du  rocher:  jolies  attitudes  de  quatre  Juifs  buvant  dans  divers  vases;  baguette 
de  Moïse ,  bâton  doré  terminé  par  une  boule. 

F"  10  r°  (Ps.  lOo,  v.  17).  Mort  de  Datan  et  Abiron. 

F"  10  V  (Ps.  103,  V.  18  :  Et  exarsit  ùjnis  in  synagoga  eorum).  1°  Moïse,  en  grand 
manteau  vert,  contemple  paisiblement  une  demi-douzaine  de  gens  plongés  dans  une 
sorte  d'abîme,  au-dessus  duquel  s'agitent  des  flammes  rouges;  2°  Moïse  au  sommet 
d'un  rocher  lève  ses  deux  mains  vers  le  ciel,  d'où  sort  une  main  qui  joint  les  siennes, 
ce  qu'explique  une  glose  marginale  (Mtouaîj;  ot£  ÉXaÊs  Tàç  TrXdt/.aç)  qui  n'est  pas  du  texte 
des  Psaumes;  3'  (Ps.  lOo,  v.  19  :  Et  fecerunt  vitulam  et  adoraveruiit  sculptile).  Le  veau  d'or 
au  sommet  d'une  colonne  et  les  Juifs  l'adorent.  Presque  effacé. 

F"  17  V*  (Ps.  lOo,  v.  28  :  Et  iaitiali  sunt  Bclphegor  et  correderunt  sacrificia  mortuontm). 
1°  Une  statue  colossale  d'or,  au  pied  de  laquelle  est  adaptée  une  sorte  d'auge  carrée 
en  or,  destinée  probablement  aux  offrandes  ;  à  côté,  trois  dévots  à  genoux.  —  2°  {Ibid., 
V.  30  :  Et  stetit  Phinees  et  placavit.)  Un  guerrier  en  armure  d'or  et  de  pourpre,  Phinée, 
brandit  une  longue  lance  qu'il  plonge  dans  l'abîme  sur  les  coupables;  le  bas  de  la  scène 
est  entièrement  effacé. 

F"  18r"(Ps.  10b,  V.  37:  Et  immohwerunt  fdius  sms  et  filias  suas  dœmoniis.)  1"  Scène 
de  carnage,  au-dessus  de  laquelle  planent  deux  démons,  c'est-à-dire  deux  hommes  nus 
munis  d'ailes  noires  et  de  griffes.  —  2°  (Ps.  lOo,  v.  41  :  Et  tradidit  eos  Dominus  in  manus 
inimicorum).  Une  sorte  de  caravane  composée  d'un  chef  qui  caracole  fièrement  en  tète 
(coiffé  d'une  sorte  de  bonnet  phrygien  bleu);  il  est  suivi   do   trois  cavaliers   armés  de 


X'  Sltr.LK  (N"  18).  101 

longues  lances  dorées  qui  traînent  après  eux,  par  des  cordes,  des  prisonniers  à  pied,  les 
mains  liées  derrière  le  dos,  au  nombre  d'une  dizaine. 

F°  l'J  V"  (Ps.  107,  V.  13  et  li  :  Et  vhimavemnt  ad  Voininum...  et  cdiixit  eos  de  teiwbris 
etumbra  moitis).  Jésus  ressuscitant  les  morts. 

F°  20  r".  Jésus  guérissant  le  paralytique,  lequel  emporte  son  bois  de  lit  sur  ses  épaules. 
Dans  cette  scène  et  les  suivantes,  le  dessinateur  abandonne  le  texte  dos  Psaumes. 

po  23  j.o  joj^gyg  priant  au  jardin  des  Oliviers;  2"  Judas  Iscariole  pendu  à  un  arbi'c  ; 
3°  saint  Matthieu  debout,  tenant  à  la  main  son  volume  déroulé. 

F°  23  r°  (Ps.  109,  v.  4  :  Ta  es  saccrdos  in  œtenium  secundum  ordinem  Mclchist-dech). 
Melchisédech  debout  ;  portant  dans  ses  bras  une  patène  et  une  burette  d"or  de  grande 
dimension  ;  en  face  de  lui  une  foule  qui  probablement  assiste  à  une  consécration  sacer- 
dotale, mais  dont  le  personnage  principal  a  été  enlevé  à  coups  de  ciseaux. 

F°  26  v°.  Baptême  de  Jésus  ;  le  Jourdain  personnifié  par  un  enfant. 

F"  37  r".  Un  édifice  rose  surmonté  d'un  dôme  bleu  :  'H  otyia  BaôXcjfA  (Ps.  131). 

F"  40  et  dernier,  v°  (Ps.  136,  v.  1)  :  Super  ftumina  Babyluiiis  illk  scdimus  et  flevimus 
dum  recordaremur  Sioit..).Vn  groupe  de  femmes  (une  dizaine)  assises  à  terre  dans  l'atti- 
tude de  la  douleur,  les  pieds  et  les  mains  nus  (habilement  dessinés,  comme  dans  tout  le 
volume).  A  coté  du  groupe  coule  un  fleuve  dont  la  source  est  au  sommet  de  la  page,  sous 
la  forme  d'un  homme  qui  voltige  dans  les  airs  en  agitant  ses  bras  avec  désespoir  et 
laisse  échapper  de  sa  large  bouche  un  torrent  d'eau. 


XIV.  —  N"  48.  Les  Évangiles. 

257  feuill.  à  i  colonnes;  —  x°  siùcle;  —  hauteur  0"',220  sur  0"',10."i;  —  rel.  en  maioijuiii  vert 
à  la  fleur  de  lis.  —  Silveslre,  Paléog.  Univ.,  |il.  LXXVI. 

Beau  manuscrit  en  petite  onciale,  orné  par  une  main  très  délicate  qui  a  mis,  à  la 
tète  et  à  la  fin  (f°'  18  r",  237  v")  des  divisions  secondaires  du  volume,  de  petits  quadri- 
latères évidés  (f"  4  V,  .ï  v°,  8  r°,  etc.),  des  cordons  en  torsade  ou  en  onde  (f"'  6  v°,  7  v", 
18  v°,  89  r",  etc.),  et  en  tète  de  chaque  évangile  un  carré  dans  lequel  sont  inscrits  un 
ou  plusieurs  cercles  tracés  au  compas  et  fieuronnés  intérieurement.  La  même  main  a 
surtout  dessiné  de  légères  petites  initiales,  de  formes  élégantes  et  très  variées,  quel- 
ques-unes même  d'une  imagination  bizarre  qui  rappelle  les  initiales  du  manuscrit 
ci-dessus,  n"  277  (p.  60);  c'est  ainsi  qu'aux  f"  207  et  231  se  trouve  un  ï  représenté  par 
une  jambe  nue  au  sommet  de  laquelle  s'emmanche  une  main  qui  soutient  un  bâton 
transversal.  Le  tout  est  relevé,  discrètement,  aux  trois  couleurs  vermillon,  azur  et  jaune 
clair.  Concordance  des  évangiles  sous  une  suite  d'arcatures  grossières  qui  occupe  les 
f"*  9  à  10.  Le  portrait  de  saint  Matthieu  existait  entre  les  f^'  20  et  21,  il  a  disparu; 
mais  il  reste  ceux  de  saint  Marc,  1°  89;  saint  Luc,  f"  134;  saint  Jean,  f°  203.  Ces  évan- 
gélistes  sont  représentés,  comme  d'habitude,  en  pied,  assis,  écrivant  ou  lisant,  sous 
un  portique  d'architecture  encadré  dans  une  bordure  somptueuse  (principalement  celle 
de  saint  Marc,  composée  d'une  trentaine  de  médaillons  où  alternent  une  fleur  naturelle 
et  un  oiseau  doré);  cette  bordure  et  le  style  architectural  sont  d'un  goût  purement 
arabe,  et  les  personnages,  ce  qui  semble  également  provenir  d'une  main  arabe,  sont 
d'une  barbarie  extraordinaire. 

La  représentation  publiée  par  Silvestrc,  dans  sa  P al éoij raphia,  d'une  p:ige  de  ce 
volume  (f°  21,  r°)  nous  dispense  d'insister.  Nous  renvoyons  à  celte  copie  remanjualjle- 
nient  fidèle  du  texte  et  de  l'ornementation. 


XV.  —  N°  21.  Psaumes  et  cantiques. 

°  siècle;  —  302  feuil.  à  long.  lignes;  haut.  21  cent.,  larg.  1.5.  —  Demi-rel.  mar.  et  veau  au  chiffre  et 
armes  de  Cliarles  X;  tranche  dorée,  ornée  de  ramages  gaufrés  et  d'un  écu  armorié,  ovale,  de  gueules 
à   la  croix  de  sable. 


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FiG.  44  (f»  13 


'Ei;  To  réxo;,  ùjrèp  ■ 


upt's  év  JXtj  xc(pô(a  fAou., 


AoCjÎS.    'E^O(iO>,OY7Î(TO(XQH 


Manuscrit  magnifique  entièrement  écrit  en  minuscule  d'or  sur  un  parchemin  parfai- 
tement fin  et  blanc.  Cliaque  chapitre  est  précédé  d'un  riche  fronton  d'or  chargé 
d'élégantes  fleurettes  aux  plus  brillantes  couleurs.  Ces  frontons,  les  uns  carrés,  les 
autres  en  tî,  d'autres  en  simple  bandeau  ou  parallélogramme,  sont  au  nombre  de  32,  les 
dis  derniers  moins  somptueux  que  les  premiers.  Une  riche  initiale,  moyenne,  peinte,  à 
fleurons  articulés,  sertis  d'or,  commence  chaque  chapitre,  et  d'autres  initiales  du  même 
genre,  ou  seulement  d'or,  sont  posées  le  long  des  marges.  Le  chapitre  se  termine 
généralement  par  un  ûlet  d'or,  garni  de  perles  de  couleur  et  de  follioles,  qui  tantôt  clôt 
le  texte  au-dessous  de  la  dernière  ligne,  tantôt  (fig.  43)  termine  cette  ligne  lors- 
qu'elle ne  s'étend  pas  jusqu'au  bout. 


\'  SIÈCLE  (N"  01). 


XVI. 


N°  Gi.  Evangiles. 


X*  siècle;  —  225  feuillets  à  lignes  longues;  hauteur,  18  centinièlies,  largeur  14.  —  Reliure  en  maroquin 
rouge  aux  armes  de  Henri  IV.  —  Willemin  {Monuments  franimis  inédits)  en  a  gravé  trois  fragments, 
et  Labarte  {Histoire  des  arts  industriels)  en  a  reproduit  magnifiquement  un  portique  et  trois  person- 
nages. En  joignant  à  ces  six  planches  les  trois  que  nous  donnons  ci-dessous,  l'un  a  un  spécimen 
complet  de   tous  les  genres  d'ornement  de  ce  volume. 

Petit  manuscrit  richement  orné.  Il  commence  par  la  disposition  suivante  : 
Aux  f°*  1  V",  2  et  3  r",  est  la  lettre  d'Eusèbe  à  Carpianus.  Les  f"'  3  \°  à  8  r°  sont 
occupés  par  la  concordance  des  évangiles;  8  v°  est  resté  blanc;  9  r°  contient  la  table 
des  chapitres  de  l'évangile  selon  saint  Matthieu  et  9  v°  saint  Mathieu  lui-même  repré- 
senté dans  une  miniature  ;i  pleine  page.  Les  C"  10  et  1 1  comprennent  les  19  premiers 
versets  du  chapitre  i  de  saint  Matthieu,  décorés  d'ornements  sur  lesquels  je  vais  reve- 
nir; enfin  au  f°  12  r"  et  suivants,  le  même  chapitre  est  une  seconde  fois  répété  sans 
interruption  et  l'évangile  continue  sans  plus  d'ornementation. 

La  lettre  d'Eusèbe  à  Carpianus,  qui  remplit  donc  les  quatre  premières  pages  du 
volume,  est   écrite  en  minuscule  d'or  appliquée  sur  un  dessous   écrit   en  carmin  ;   la 


Vu;,  të  ((•  I,. 


^^^ 


lettre  carminée  se  distingue  très  sensiblement  sous  lu  lettre  dorée;  elle  était  composée 
sans  doute  suivant  un  système  dont  nos  manuscrits  ofl'rent  une  foule  d'exemples,  avec 
une  substance  gonimeuse  qui  retenait  l'or  appliqué  en  feuille.  Chacune  des  quatre 
pages  de  la  lettre  d'Eusèbe  est  inscrite  dans  un  carré  irrégulier  dont  les  côtés  sont 
renflés  à  leur  milieu  en  quatre  lobes  ou  arcs  de  cercle,  et  les  quatre  angles  terminés  par 
quatre  bouquets  ou  pommeaux  fleuris.  A  la  partie  supérieure  de  ce  quadrilatère  sont 
peints,  avec  beaucoup  de  soin  et  de  talent,  deux  oiseaux  affrontés  :  savoir  deux  coqs, 
deux  perroquets,  deux  faisans  et  deux  pintades.  Le  contour  du  quadrilatère  est  tracé  par 
un  ruban  vert  semé  de  fleurettes  et  bordé  tant  extérieurement  qu'intérieurement  par  une 
ligne  de  carmin  entre  deux  lignes  d'or. 

La  concordance  des  évangiles,  à  laquelle  dix  pages  sont  consacrées,  forme  sur  cha- 
cune de  ces  dix  pages  un  tableau  écrit  comme  le  précédent,  en  lettres  de  carmin  revê- 
tues d'or,  dans  un  riche  édicule  compose  de  deux  colonnes  soutenant  un  tjmpan  ou 
fronton  qui  occupe  tout  le  tiers  supérieur  de  la  page.  Ces  colonnes  sont  en  marbre  de 
diverses  couleurs  posées  sur  des  bases  et  surmontées  de  chapiteaux  très  élégants.  Sur 


lui  X'  SlKCLE  (N°  6i;. 

CCS  chapiU'nux  repose  une  traverse  qui,  ;ï  son  lour,  sert  de  base  à  un  IVoiiLoii  tantôt 
triangulaire  tantôt  hémicirculaire,  mais  toujours  couvert  de  rosaces,  de  feuillages  et  de 
fleurettes  peints  sur  fond  d'or  avec  un  goût,  une  fraîcheur  et  une  variété  infinis.  Par- 
dessus le  fronton,  dans  la  marge  supérieure  de  la  page,  est  une  série  d'animaux  ou 
autres  sujets,  affrontés,  peints  du  même  habile  pinceau  qu'aux  pages  précédentes.  Ce 
sont  :  f°  3  V,  deux  griffons  ou  chimères;  f°  4  v",  un  cheval  gris  pommelé  et  une  ju- 
ment allaitant  son  poulain;  f°  4  \",  un  homme  nu  portant  un  cabas  à  la  main  et  fai- 
sant boire  un  éléphant  et  un  dromadaire;  f"  5  r°,  deux  autres  hommes  dont  un  nègre, 
faisant  boire  deux  taureaux  la  campanc  au  cou  et  un  cheval  sellé;  f"  o  v%  un  chasseur 
avec  casque  et  carquois,  tenant  un  épervier  sur  le  poing  et  un  lièvre  par  les  oreilles  ; 


f°  fi  r»,  une  chasse  :  un  coureur  à  pied  lançant  une  panthère  contre  un  daim  et  une 
biche  qui  s'enfuient  (notre  fig.  7);  f'  6,  7,  8  v°,  grues,  paons,  canards,  faisans,  perdrix. 

Folio  9  v".  Saint  Matthieu,  miniature  à  pleine  page,  très  médiocre  et  très  infé- 
rieure aux  peintures  d'ornement  qui  viennent  d'être  décrites.  Le  saint,  à  cheveux  et 
barbe  gris,  assis  sur  une  chaise  en  bois  sculpté,  vêtu  d'une  tunique  bleu  clair  et  d'un 
manteau  rose,  lient  un  calamus  de  la  main  droite  et  de  la  gauche  montre  le  ciel.  Devant 
lui  est  une  armoire  à  livres  surmontée  d'un  lutrin  à  vis  sur  lequel  on  voit  l'écritoire  et 
les  autres  instruments  du  scribe.  Dans  le  lointain  deux  édifices.  La  scène  est  sur  fond 
d'or  et  entourée  d'une  bordure  de  médaillons  circulaires  contenant  chacun  la  même 
fieurette,  qui  se  trouve  ainsi  répétée  quarante-huit  fois  dans  le  tour  de  la  page. 

F°  10  r°.  Le  premier  chapitre  de  l'évangile  selon  saint  Matthieu,  précédé  d'un  haut  de 
page  ou  bandeau  carré  qui  remplit  à  lui  seul  les  trois  premiers  quarts  de  la  page,  est 
couvert  d'une  ornementation  fleurie  non  moins  élégante,  non  moins  riche  que  celle  des 
frontons  etarcatures  ci-dessus  décrits,  f°'  3  à  8,  et  conçue  tout  à  fait  dans  le  même  style. 
Au  centre  de  ce  carré,  qui  compte  9  centimètres  de  côté,  est  ménagée  une  sorte  de 
fenêtre  quadrilobée,  dans  l'intérieur  de  laquelle  est  écrit  en  lettres  capitales  ElWrTE- 
AlON  K.VTA  M.\T0.  Villemin  a  gravé  au  trait  (dans  sa  planche  n°  30)  l'angle  infé- 
rieur, adroite,  de  ce  carré.  La  première  lettre  du  texte  qui  vient  à  la  suite  (encore  en  or 
sur  carmin  jusqu'au  bas  du  f°  11  r")  est  une  moyenne  initiale  pointe  et  articulée,  à  fleu- 
rons. 

Les  deux  pages  suivantes  (10  v".  Il  r")  contiennent  chacune  quatre  personnages 
debout,  d'environ  S  centimètres  de  haut,  qui,  le  texte  étant  écrit  en  forme  d'une  croix, 
cantonnent  les  quatre  blancs  restés  autour  de  la  croix.  Ils  sont  gouaches  comme  le  saint 
-Matthieu,  mais  avec  un  talent  plus  irréprochable.  Ces  petits  personnages,  légèrement 
et  finement  exécutés,  dans  des  poses  justes  et  expressives,  enveloppés  de  longs  vête- 
ments très  bien  drapés,  sont  tous   nimbés   et  représentent,  les  quatre  premiers  (f  10) 


X«  SIKC.I.E  (N°  lU).  lor, 

quati-o  des  ascendants  de  Jésus  iiom:ncs  au';  vorscls  3  à  0  du  ohapitre  i"  de  saint 
Matthieu,  depuis  Phares  jusqu'à  Salomon,  sans  que  rien  les  détermine  individuellement  ; 
des  quatre  suivants  (au  f°  11  r°),  deux  sont  Salomon  et  Rohoam,  vêtus  de  pourpre  et 
coiffés  de  la  couronne  impériale;  les  deux  autres  sont  une  femme  nimbée  et  un  homme 
à  barbe  grise,  nimbé  aussi,  qui  sont  très  vraisemblablement  les  deux  derniers  do  la 
dynastie,  savoir  la  Vierge  et  Joseph.  M.  Labarte  parle  du  manuscrit  n°  64  dans  trois 
endroits  de  son  Histoire  des  arts  industriels  (t.  V,  p.  07  ;  111,  p.  o3,  et  Album,  pi.  LXXXill). 
Il  y  a  représenté  en  chromolithographie  l'un  des  riches  porti(]uos  du  commencement 
de  l'ouvrage,  celui  du  f°  6  '  et  trois  des  quatre  personnages  du  f°  1 1  :  Salomon,  Roboam, 
et  entre  eux  la  Vierge.  Il  ajoute  sur  ces  derniers  la  supposition  que  les  images  de  Salomon 
et  de  Roboam  auraient  servi  de  prétexte  pour  représenter  les  deux  empereurs  qui  ré- 
gnaient lorsque  le  manuscrit  fut  exécuté.  11  développe  ainsi  cette  hypothèse  ingénieuse  : 
«  Nous  pensons  que  l'artiste,  en  peignant  près  l'un  de  l'autre  deux  empereurs,  l'un 
»  vieux  et  l'autre  jeune,  était  amené  à  cela  par  le  fait  qu'il  avait  sous  les  yeux,  et  qu'on 
»  doit  voir  dans  ces  deux  personnages  Romain  Lecapène  et  son  gendre  Constantin  Por- 
11  phyrogénète,  qui  régnèrent  ensemble  de  919  à  9ii.  Cette  circonstance  nous  donne  la 
i>  date  du  manuscrit,  que  son  écriture  désigne  d'ailleurs  d'une  manière  certaine  comme 
»  appartenant  au  x'  siècle.  » 

Ce  premier  chapitre  illustré  du  manuscrit  n"  fii  s'arrête   brusquement  au  bas  du 
f  11  V,  avec  le  deuxième  mot  du  iO'  verset  (laOTa  6î),  et  au  feuillet  suivant  (12    r"),  le 


•evMAioNmivimws' 


2 


m    •  ' 


Fie.  48  (f  12). 


même  chapitre  i'"'  reprend  à  nouveau  depuis  les  premiers  mots,  qui  se  répètent  une 
deuxième  fois,  et  il  se  continue  jusqu'à  la  fln.  11  est  précédé  d'un  mince  bandeau  à 
fleurettes,  du  titre  de  l'évangile  selon  saint  Matthieu  en  capitales  d'or  et  d'une  moyenne 
initiale  (le  B  de  BiêXoç)  représentant  un  chat  debout,  tenant  par  la  tête  un  serpent  qui 
s'enroule  autour  de  lui  -. 

Les  trois  évangiles  qui  suivent  reproduisent,  chacun  à  son  tour,  la  même  disposition 
que  le  premier  :  une  miniature  à  pleine  page,  représentant  l'évangéliste  assis  et  écrivant 
(saint  Marc  a  pour  siège  un  fauteuil  à  bras;  le  support  de  son  lutrin  est  un  poisson)  ;  un 
riche  bandeau  quadrangulaire,  ajouré  en  son  centre  d'une  baie  quadrilobée  contenant 
l'intitulé  de  l'évangile  qui  suit;  quatre  pages  du  premier  chapitre  de  cet  évangile, 
écrites  en  lettres  d'or  et  ornées  de  figures,  i)uis  le  texte  de   l'évangile,  en  commençant 

1.  Celui  du  P  7  v°  est  giavé  par  Villemin,  pi.  31,  faiblemeiU  et  inexactement. 
^2.  La  même  scène  se  retrouve  en  tête  du  mss.  Sn|i|i.  n°  IS.'i. 


106  X-  SIÈCLE  (N°  70). 

à  nouveau  par  ce  premier  chapitre,  écrit  à  l'encre  ordinaire  et  précédé  d'un  léf;cr  ban- 
deau à  fleurettes.  Il  ne  nous  reste  donc  à  décrire  que  le  détail  des  figures  décorant  cette 
sorte  de  première  édition  du  chapitre  i"  des  évangiles  de  saint  Marc,  saint  Luc  et  saint 
Jean. 

Saint  Marc  (f°  64  v°).  Deux  hommes  nimbés  portant  à  la  main  un  volume  déroulé  et 
paraissant  représenter  le  prophète  Isaïe  et  l'ange  nommés  au  verset  2  du  chapitre  i"  ; 
saint  Jean  baptisant  dans  le  Jourdain;  il  tient  un  homme  dans  le  fleuve,  tandis  qu'une 
femme  le  regarde  du  rivage  et  qu'un  autre  homme  se  dépouille  de  ses  vêtements  pour 
entrer  dans  l'eau  (verset  4).  La  foule  des  Israélites,  hommes,  femmes  et  enfants  (verset  3, 
Et  egrediebattir  ad  eum  omnis  Jiidœœ  regio).  —  F°  63  r°.  Jean  au  désert;  Jésus  s'avançant 
vers  lui  et  la  foule  regardant  au  ciel  dans  l'attente  (versets  6  et  7). 

Saint  Luc  (f°  )  0 1  V).  Deux  hommes  paraissant  être  l'évangéliste  et  son  disciple  Théo- 
phile (verset  3).  Au-dessous,  le  grand-prêtre  Zacharie,  et  sa  vieille  épouse  Elisabeth  en 
robe  brune  et  en  voile  noir  qui  lui  couvre  la  tète  et  les  épaules  (verset  o).  —  F°  103. 
L'ange  (jeune  homme  aux  cheveux  blonds,  nimbé,  de  longues  ailes  noires,  vêtu  d'une 
robe  bleu  clair  et  d'un  manteau  vert  d'eau,  une  baguette  noire  à  la  main)  apparaît  à 
Zacharie,  debout  près  du  tabernacle  (verset  1 1);  au-dessous,  un  groupe  de  Juifs  s'éton- 
nant  du  silence  du  grand-prêtre  (verset  21),  et  Zacharie  devant  le  tabernacle,  s'efforçant 
de  se  faire  comprendre  d'eux  (verset  22).  Le  bandeau  quadrangulaire  servant  d'intitulé 
et  d'entrée  à  l'évangile  selon  saint  Luc  (f°  102  r°)  est  gravé  au  trait  dans  l'ouvrage  de 
Willemin,  p.  31. 

Saint  Jean  (f  "  1 38  v").  Dieu  le  Père  et  Dieu  le  Fils  représentés  chacun  assis  au  centre 
d'une  ellipse  (versets  1  à  13).  Jean  nu,  sauf  sa  ceinture  en  poil  de  chameau,  et  portant 
à  la  main  (comme,  du  reste,  au  f  63  v°)  un  long  bâton  terminé  par  un  chrisme  formé 
de  l'oméga  surmonté  de  la  croix.  Un  groupe  d'hommes  se  présente  devant  lui  (verset  6). 

F'  139  r°.  Jésus  se  présente  aux  hommes,  et  le  groupe  des  hommes  s'enfuit  à  son 
aspect  (versets  10  et  1  i).  Au-dessous,  Jésus  parle  à  un  groupe  de  croyants,  qui  l'écoute 
et  s'incline  (verset  12). 

Les  derniers  feuillets  du  volume,  198  v"  à  203  r°,  sont  remplis  par  une  série  d'arca- 
tures  richement  ornées  et  fleuries  comme  celles  du  commencement  du  volume,  mais  ne 
contenant  rien  d'écrit  entre  leurs  colonnes. 


XYII.  —  N"  70.  Les  Evangiles. 

392  feuill.,  lignes  long.  —  Daté  de  l'an  961. —Haut,  lit  miU.,  larg.  150.  Rel.  moderne  (Louis-Philippe], 
mar.  rouge.  —  Décrit  :  1°  par  Monfaucon  (Palœqr.  grœca,  p.  280-81),  avec  un  fac-similé  fort  inexact 
(p.  282)  de  l'écriture  du  manuscrit,  prise  au  ^  26  r"  de  celui-ci;  —  2»  par  Silvestre  (Paléogi:  Univ., 
1841,  t.  II,  pi.  Lxxviii),  avec  un  très  e.xaet  et  très  beau  fac-similé  des  f"  113  v"  et  144  r°;  —  3"  par 
Labarte  (Hisl.  des  arts  industriels,  t.  II,  1864,  in-4°,  pi.  Lxxxiv)  ;  les  quatre  Évangélistes  réunis  sur 
ime  même  planche,  copie  chromolithographique  à  peu  près  parfaite. 

Le  Ciitalogus  tnss.  Bibl.  regiœ  vante  la  décoration  de  ce  volume,  en  disant  que  chaque 
évangile  y  est  précédé  de  la  figure  peinte  en  pied  de  l'évangéliste  «  non  inelegantcr 
expressa  ».  Le  P.  de  Montfaucon  avait  été  plus  explicite  dans  sa  Fidœographia grœca,  oii 
on  lit  (p.  280)  :  «  Codex  regius  membranaceus  parvie  molis,  elegantissime  exaratus,  qua- 
tuor Evangelia  complectitur.  Initio  prœmittitur  Index  capitum  Evangelii  S.  MatlbaM 
aureo  charactere;  post  sequitur  S.  .Matthsei  imago  peritissime  in  fundo  aurei  depicta  ; 
ita  ut  doctorum  judicio  priscam  elegantiam  asmuletur.  Deinde  Eusebiani  Canones,  aureo 
charactere  descri[iti.  picturis  egregie  exornantiir » 


X'  SltCLK  (N°  "(I).  107 

Eli  cIVet,  outre  son  écriture  mince  et  régulière,  chci-d'œuvre  de  calligraphie,  cemss. 
contient  au  commencement  de  chaque  évangile  une  magnifique  ornementation  qui  se 
répète  unilbrmément  quatre  fois,  mais  chaque  fois  avec  des  variantes. 

Sur  la  première  page,  au  f°  I  r"  ',  est  la  table  des  chapitres  de  l'évangile  selon  saint 
Matthieu,  qui  se  continue  sur  les  quatre  pages  suivantes  (f"  1  r°  à  3  v°),  écrite  en  mi- 
nuscule d'or  de  moitié  plus  grande  que  l'écriture  du  texte.  Celle  table  est  précédée  d'un 
titre  :  TOT  KATA  MATBAIOX  EYAF  [  rEAlOY  |  T.\  KE'I'A  |  AAIA,  écrit  en 
petites  capitales  d'or  d'un  genre  qui  nous  permet  de  les  appeler  «  bourgeonnées  ».  Ce 
titre  est  condensé,  dans  l'intérieur  d'un  petit  édicule  d'or  semblable  à  un  saint  ciboire, 
accompagné  à  droite  et  à  gauche  d'un  cierge  posé  sur  un  flambeau  d'argent  à  damas- 
quiiiuresd'or(fig.  i'J).  Les  ('"  3  \°  et  i-  r"  sont  blancs,  mais  au  v"  de  ce  dernier  est  peint 


w 
^ 


J^ 


-it. 


un  sailli  Matliiieu.  debout,  Iciiaiil  ses  deux  mains  sur  l'évangile  denii-ouvcrt,  codex 
relié  d'une  couverture  dorée,  dans  lequel  il  lit  eu  marcliant.  Sa  barbe  et  ses  cheveux 
sont  gris,  une  double  ligne  tracée  à  la  pointe  sèche  par  un  tour  de  compas  forme 
le  nimbe  autour  de  sa  tête;  robe  bleue  à  deux  raies  longitudinales  violettes;  manteau 
gris,  pieds  nus,  sandales.  Celte  petite  figure,  haute  de  77  milliinclrcs,  est  largement 
et  joliment  peinte  sur  fond  d'or,  encadré  dans  une  bordure  dont  la  peinture  a  presque 
entièrement  disparu. 

Viennent  ensuite  sept  pages  (f  "  o  r"  à  8  r"),  consacrées  à  une  magnifique  décoration 
contenant  le  canon  d'Eusèbe  ou  concordance  des  évangiles  dressée  au  iv°  siècle  par  Eusèbe, 
évéque  de  Césarée.  Cette  concordance  est  écrite  en  très  petites  capitales  d'or,  placées  en 
colonnes  sous  une  série  d'arcatures  formant  à  chaque  page  une  grande  arcade  à  plein 
cintre,  qui  embrasse  sous  son  archivolte  deux  pareilles  arcades  plus  petites;  le  tympan 
entre  la  grande  archivolte  et  les  deux  petites  est  rempli   d'ornements  divers,  où  l'on 

1.  D'après  l'orilre  primitif  du  manuscrit,  conslatij  par  une  pagination  ancienne  (xviil"  siècle),  car 
un  relieur  en  refaisant  récemment  la  reliure  a  placé  les  feuillets  dans  l'ordre  suivant  :  i,  5,  G,  7,  8, 
1,  -2,  3,  !),  10,  e!c. 


io_;  v  SIÈCLE  (N-  i;w). 

remarque  surtout  la  croi\  grecque  inscrite  dans  un  médaillon  circulaire,  et  (7  \",  8  r") 
des  lionceaux.  La  partie  supérieure  de  la  page,  au-dessus  des  archivoltes,  est  décorée 
d'oiseaux  (paons,  perdrix)  et  de  fleurs.  Enfin,  les  archivoltes  et  les  piliers  sont  d'or, 
garnis  sur  toutes  leurs  surfaces  de  fleurons,  les  uns  en  or  clair  sur  or  foncé,  les  autres 
gaufrés,  c'est-à-dire  tracés  par  la  pression  d'un  poinçon.  Quelques  membres  d'ornemen- 
tation, par  exemple  aux  chapiteaux  et  aux  bases,  sont  en  argent  (dès  longtemps  noirci 
par  l'oxydation). 

Au  f°  9  commence  le  texte  de  l'évangile  selon  saint  Matthieu;  mais  ce  f°  9  ayant 
été  enlevé  du  manuscrit,  a  été  refait  grossièrement  par  une  main  du  xn'  siècle  '.  L'orne- 
mentation qu'il  contenait  est  regrettable,  car  elle  était  pour  le  moins  équivalente  à  celle 
qui  se  voit  encore  en  tète  des  trois  autres  textes  évangéliques;  celle-ci  commence  par 
un  titre  en  capitales  d'or  (EYArTEAlOX  KATA  M...)  inséré  sous  uu  fronton  d'or 
en  forme  de  II,  suivi  d'une  initiale  fleuronnée  et  articulée.  On  peut  voir  celte  élégante 
disposition,  très  exactement  reproduite,  dans  la  belle  planche  de  la  Paliiographic  universelle 
de  Silvestro. 

Le  manuscrit  offre,  pour  les  trois  derniers  évangiles,  la  même  ornementation  qui 
vient  d'être  décrite  pour  le  premier,  savoir  :  la  table  des  chapitres  de  l'évangile,  en  let- 
tres d'or,  précédée  d'un  ciboire  qui  chaque  fois  varie  de  forme  ;  le  portrait  en  pied  de 
l'évangéliste  et  l'en-tète  du  texte  formé  d'un  titre  encadré  dans  un  fronton  d'or  que  suit 
une  initiale  fleuronnée,  la  première  lettre  du  texte, 

Enfin,  entre  les  évangiles  de  saint  Marc  et  de  saint  Luc,  se  trouve  une  transcription  de 
la  lettre  dans  laquelle  Eusèbe  explique  à  Carpianus  l'usage  de  son  tableau,  et  qui  d'or- 
dinaire le  précède  toujours.  Elle  occupe  trois  pages  (f"  188  r"  et  v",  189  r"j  et  est  inscrite 
en  lettres  d'or  dans  un  somptueux  ruban  d'or  et  d'azur  formant  une  sorte  d'ellipse 
quadrilobée. 

Ce  manuscrit  est  daté  par  une  note  (d'un  grec  du  xv^  siècle,  il  est  vrai)  portant  qu'il 
fut  écrit  sous  le  règne  de  Nicéphore,  pendant  la  septième  Indiction.  L'indiction  Vil  ne 
concorde  avec  aucune  des  années  du  règne  de  Nicéphore  T'' (ann.  802-isil),  mais  elle 
s'accorde  avec  l'année  964,  où  régnait  Nicéphore  II  Phocas. 


XVlll.  —  iV  139.  PsAUTiEn. 

X»  siècle;  —  44-8  feuillets;  —  liauteur  36  cenlimètres,  largeur  28.  Reliure  du  xvi»  s.  on  maroq.  citron, 
genre  Grolier.  —  Isaïe,  peinture  gravée  dans  la  Paléog.  de  Montfaucon  ;  écriture  et  ([ueltjues  orne- 
ments dans  la  Paléog.  univ.  de  Silvestre,  pi.  LXXVII  ;  David  roi,  peinture  excellenimcnt  reproduite 
dans  les  Arts  indust.  de  Labarte. 

Ce  manuscrit,  magnifique  à  tous  égards  et  rapporté  de  Constantinople  par  un 
ambassadeur  français,  Hurault  de  Boistaillier-,  qui  l'y  avait  acheté  vers  le  milieu  du 
XVI'  siècle  au  prix  de  cent  écus  d'or,  est  d'abord  un  chef-d'œuvre  de  calligraphie  du 
commencement  du  x"  siècle.  Il  contient  les  l.'iO  psaumes  de  David,  suivis  de  12  canti- 
ques ou  prières  tirés  du  texte  de  la  Bible,  écrits  d'une  belle  écriture  mince  et  régulière 
au  centre  de  chaque   page,   qu'encadre,    sur  trois    marges   démesurément   larges,    la 


M.M.   Hurault  de  Boistaillier  el  de  Chi- 
213.  tUe  renfermait  400  volumes  el  fut 


1.  Ainsi  que  le  1" 

li,  (|ui  cH,iit  dans  le  même  cas. 

2.   Vovoz  une  ii.uli 

Mil   la  ,  nlIcli.Mi  de  manuscrits  formée 

y^vwy  dans  le  Cabine 

des  iniiiiusa-ih,  par  M.  L.  Delisle,  t.  I 

aclietée(120U0  1iv.)i 

u-  TÉlal  en  1022. 

chaîne  des  commentaires,  tracés  d'une 
plus  fine.  11  parait,  cliose  rare,  n'avoir  i 
à  la  fin. 

L'ornementation  est  ainsi  disposée  : 
simple,  dessinée  en  carmin  très  vif  et 
corps.  Celle  qui  se  trouve  en  tête  de  c 
du  texte,  est  plus  importante,  moyenne 
composée  de  motifs  ornithoinorphes. 
chapitre  écrit  soit  en  petites  capitales  d 


ÈCLli  {\ 
écrituri 
■ion  p- 


e  exactement  semblable,  mais  beaucoup 
du  de  son  texte,  ni  au  commencement  ni 


;  Chaque  verset  commence  par  une  petite  capitale 
dorée  dans  celles  de  ses  parties  qui  offrent  du 
haque  chapitre,  c'est-à-dire  la  première  initiale 
,  peinte  ou  dorée  de  diverses  couleurs,  et  souvent 
Immédiatement  avant,  se  présente  le  titre  du 
'or  et  de  carmin  comme  celles  dont  il  vient  d'être 


KH 


J.       ,  >" 


Sf. 


LhA 


t 


^j 


^  y  Aie  ocrGiTDoicôb  \x  oX'ffii  Gyàdca^^ 


FiG.  50  (f"  53  V). 


question,  et  c'est  le  cas  le  plus  fréquent,  soit  en  minuscule  purement  d'or  (("  1  r",  13  r", 
22  r",  etc.).  Puis  au-dessus  de  ce  titre  s'étend  un  bandeau  de  rinceaux  ou  de  fleurettes 
peint,  doré,  parfois  argenté,  et  toujours  d'un  dessin  différent.  On  n'imaginerait  pas 
aisément  de  nos  jours  une  série  d'ornements  d'un  meilleur  goût  enrichis  de  couleurs 
plus  harmonieuses,  plus  brillantes,  plus  fraîches  (sauf  l'argent,  devenu  partout  noirâtre 
par  l'effet  de  l'oxydation),  et  pas  un  seul  de  ces  riches  bandeaux  n'est  répété  deux  fois 
dans  le  cours  du  volume.  Quelques-uns  d'entre  eux,  avec  un  très  exact  spécimen  de 
l'écriture,  sont  reproduits  dans  laplanche  LXS.\U  delà  Paliiogniphie  Universelle  As  Silvestre. 
11  faut  ajouter  qu'en  un  certain  nombre  d'endroits  (voy.  219  v°,  238  r",  2o3  v°,  282  v°,  etc.), 
le  bandeau  et  le  titre  qui  le  suit  font  corps  ensemble  par  le  moyen  d'un  entourage  de 
lleurettcs  qui  les  détache  du  reste  de  la  page  en  une  sorte  de  cartouche,  et  aussi  que  très 


lit)  \«  SIECLE  (S-  IJ'J). 

souvent  le  tilrc  orné  se  trouve  au  bas  d'une  page  et  le  commencement  du  texte  à  la  page 

suivante. 

Quelque  gracieuse  qu'elle  soit,  cette  décoration  générale  n'offre  pas  l'intérêt  capital 
d'une  autre  partie  de  l'ornementation  du  n°  139  qui  me  reste  à  décrire.  Ce  sont  1  i-  pein- 
tures à  pleine  page  placées  sept  en  tête  du  volume  avant  le  texte,  une  au  f"  1 3G  et  six  vers 
la  fin,  aux  f«'  419  à  446. 

Ces  peintures  sont  frappantes  pour  leur  ressemblance  avec  ce  qui  nous  reste  des 
peintures  de  l'antiquité  et  justifient  l'opinion  de  ceux  qui  regardent  les  plus  anciennes 
miniatures  des  manuscrits  comme  très  proches,  par  le  style  et  l'aspect,  des  fresques  de 
Pompéï  '. 

Ces  14  peintures  abondent  en  caractères  de  pure  antiquité  grecque,  bien  qu'elles 
représentent  des  scènes  chrétiennes  ;  elles  sont  peintes  sur  des  feuillets  blancs  et  non 
sur  des  feuillets  écrits  par  derrière,  en  sorte  qu'elles  peuvent  aisément  provenir  d'un 
autre  manuscrit  plus  ancien  ;  chacune  d'elles  est  encadrée  d'unebordure  d'ornements  et  de 
fleurettes  mêlés  au  texte  du  volume  ;  dans  les  endroits  où  le  texte  a  le  moins  de  marge 
il  en  mesure  encore  deux  ou  trois  centimètres  au  moins,  tandis  que  plusieurs  des 
quatorze  grandes  peintures  ont  leur  bordure  rognée  sur  la  tranche  du  volume,  ce  qui 
semble  bien  indiquer  que  ce  n'est  pas  pour  ce  volume  qu'elles  avaient  été  primitivement 
faites  ;  enfin  la  qualité  des  ors  dans  ces  grandes  peintures  n'est  pas  la  même  que  dans 
les  ornements  qui  accompagnent  le  texte  ;  elle  est  moins  solide  et  beaucoup  moins 
brillante.  Le  Père  Montfaucon,  dans  sa  Palcographie  (jrecqiie,  a  non  pas  décrit  ces 
quatorze  scènes,  mais  en  a  légèrement  passé  en  revue  12  sur  14  en  se  préoccupant 
uniquement  d'y  mentionner  les  allégories  que  l'artiste  a  voulu  représenter  ;  il  a  cependant 
ajouté  à  cette  recherche  un  renseignement  de  quelque  valeur  en  faisant  graver,  mais  avec 
plus  d'élégance  que  d'exactitude,  la  miniature  du  i"  43a  représentant  le  prophète  Isaïe. 

Nous  décrirons  en  détail  ces  14  peintures  quoiqu'elles  aient  été  déjà  l'objet  d'un 
examen  sommaire  ci-dessus  dans  l'Introduction  ;  elles  méritent  un  examen  plus  attentif. 

1°  David  gardant  les  troupeaux  de  son  père  sur  la  montagne  de  Bethléem  et  jouant 
de  la  harpe  (scène  tirée  des  versets  12,  18,  19  et  23  du  chapitre  xvi,  liv.  I"  des  Rois).  — 
Voici  comment  l'artiste  l'a  comprise  :  il  semble  avoir  calqué  son  David  sur  un  Orphée 
ou  un  Apollon  antique.  Au  milieu  d'un  paysage  verdoyant  et  montagneux,  David  assis 
fait  résonner  sa  lyre.  Ses  moutons  et  ses  chèvres,  gardés  par  un  chien,  s'ébattent  autour 
de  lui  et  descendent  se  désaltérer  dans  un  ruisseau  qui  coule  sur  le  premier  plan.  Une 
jeune  femme  se  tient  assise  à  côté  de  lui,  la  main  posée  sur  son  épaule.  Elle  a  le  sein 
et  les  bras  nus,  les  cheveux  maintenus  par  un  ruban  écarlate  qu'une  broche  carrée 
retient  sur  son  front;  son  corsage  est  en  peau  de  tigre,  sa  robe  violette  ;  un  ample 
mantelet  bleu  à  bordure  jaune  enveloppe  ses  jambes  ;  elle  est  chaussée  de  sandales  à 
lacets  bleus.  Il  n'y  a  pas  de  doute  sur  le  personnage  qu'elle  représente,  car  de  même 
que  David,  elle  a  son  nom  écrit  auprès  d'elle  :  Méloiua.  Sur  la  droite,  à  un  plan  plus 
éloigné,  s'élève  une  colonne  tronquée,  sur  le  sommet  de  laquelle  est  un  vase  en  bronze 
à  deux  anses,  et  qui  est  cravatée  vers  son  milieu  d'une  pièce  d'étolfe  rouge,  mode 
antique  dont  il  y  a  beaucoup  d'exemples  (ainsi  voy.  les  Pitture  antlche  (fErcolatio,  Napoli, 
1762,  in-fol.,  t.  111,  p.  91,  113,  159,  203,  etc.).  Derrière  cette  colonne  se  cache  une  jeune 
femme  qui  regarde  furtivement  et  ne  laisse  voir  que  sa  tête.  Dans  le  fond  à  gauche,  au 
haut  de  la  montagne,  dans  un  lointain  bleuâtre,  est  un  édifice  indiquant  l'abord  de  la 
ville,  car  ou  lit  au-dessous  BE0AEEM  et  sur  le  premier  plan,  au  bord  du  ruisseau,  un 
homme  djini-nu  couché  à  terre,  à  demi  enveloppé  d'une  pièce  d'étoiïe  verte,  couronné 

1.  In  Constanlinople  up  lo  tlie  timc  of  Justinian  the  style  of  paintiiig  was  iiuicli  Iho  samc  as  lliat 
Which  lias  been  preserved  lo  us  in  tlic  paintings  at  l'ompeii  {Trensv  s  of  art  ut  greal  Hnlain,  by 
W  Waagen,  London,  18.^1,  t.  I,  p.  90). 


X'  SIÈCLE  (N°  13y).  111 

de  feuillage  et  au-dessous  duquel  est  écrit  qu'il  figure  la  montagne  de  Bethléem  : 
OPOS  BE0AEEM.  Un  mot  de  David  et  de  son  costume;  son  siège  est  un  quartier  de 
roc  ;  il  a  la  tète  nue,  les  cheveux  blonds  bouclés  sur  les  épaules  ;  il  est  vêtu  d'une  tunique 
blanche  tombant  au-dessus  du  genou  et  à  manches  courtes,  ornée  do  bandes  longitudi- 
nales jaunes  ;  par-dessus  cette  tunique  est  jeté  un  manteau  violet  ;  pour  chaussure  il  a 
des  bottines  blanches  montant  jusqu'à  mi-jambe.  Sa  lyre  est  posée  sur  un  socle  en  bois 
sculpté  qui  ressemble  à  une  boite  carrée  sur  laquelle  l'instrument  serait  monté. 


mv. 


,mt. 


T  David  terrassant  un  lion  (Rûi<,  liv.  I,  cli.  xvii,  versets  34  et  3.')).  —  La  même  harpe 
ou  lyre  décrite  au  n"  i  git  à  gauche  dans  le  coin  de  la  scène  avec  le  manti-au  violet;  les 
brebis  paissent  sur  le  premier  plan  ;  l'une  d'elles  qui  s'est  écartée  est  saisie  par  les 
deux  griffes  antérieures  d'un  lion  qui  commence  à  la  dévorer,  mais  David  qui  s'est  élancé 
saisit  le  lion  de  sa  main  gauche  par  la  crinière  et  de  sa  main  droite  l'assomme  à  coups 
de  massue  II  est  dans  le  même  costume  qu'au  n"  l  si  ce  n'est  qu'il  a  ceint  sa  poitrine 
d'une  sorte  de  plaid  bleu.  Son  mouvement  de  colère  et  son  altitude  herculéenne  sont 
très  beaux.  Derrière  lui  s'avance,  comme  pour  le  soutenir,  une  femme  demi-nue,  niniliéo, 


112  X"  SIÈCLK  (N»  lOT). 

couronnée  de  laurier  et  de  nhêne;  c'est  la   force,    IIKYS.  Une  autre    femme  cachée 

derrière  les  rochers  étend  la  main  avec  frayeur  ;  près  de  colle-ci  est  une  sorte  de  borne 

milliaire  surmontée  d'un  vase  de  bronze,  et  dans  le  fond  une  maisonnette  de  couleur 

violacée. 

3°  David  oint  par  Samuel  (Rois,  liv.  I,  ch.  xvi,  verset  13  :  ■<  Et  sumpsit  Samuel 
cornu  olei  et  unxit  in  medio  fratrum  ejus  »).  —  En  effet,  David,  toujours  dans  le  même 
costume,  placé  entre  son  père  Jessé  et  le  prophète  Samuel,  s'incline  devant  ce  dernier 
qui  élève  en  l'air  une  corne  qu'il  tient  dans  sa  main  droite,  afin  de  répandre  sur  la  tête 
du  jeune  homme  l'huile  sainte  qu'elle  contient.  Derrière  Jessé  se  tiennent  debout  ses  six 
autres  fils  dont  cinq  ont  leurs  noms  inscrits  au-dessus  ou  au-dessous  d'eus  (EAIAB, 
AMINAAAB,  PAAAAÏ,  MA0ANAHA,  CAMAA)  ;  celui  qui  manque  est  ASAM 
(Conf.  Paralipom.,  ch.  ii,  verset  \^).  Enfin  derrière  David  est  une  jeune  femme,  épaules  et 
bras  nus,  dont  le  sens  allégorique  fait  allusion  à  la  douceur  et  à  la  bonté  de  David  ; 
c'est  ce  qu'indique  le  mot  IIPAOTHS  inscrit  au-dessus  de  sa  tète.  Elle  porte,  de  même 
que  Samuel  (et  de  même  aus-,i  que  la  Force  dans  la  scène  précédente),  un  nimbe  rose 
bordé  d'un  trait  blanc.  Dans  le  fond,  deux  édifices  d'une  architecture  très  recherchée  et 
ornée  d'une  guirlande  de  feuillage. 

4"  Combat  de  David  contre  Goliath  (Rois,  liv.  1,  ch.  xvn,  vers.  4S-oi).  — Dans  la 
partie  supérieure,  David,  ayant  derrière  lui  la  Puissance,  AYXAMIS,  brandit  sa  fronde 
contre  Goliath  couvert  d'une  armure  et  qui  vient  de  lancer  un  long  javelot  contre  son 
adversaire  ;  une  jeune  fille  placée  auprès  de  lui  prend  la  course  pour  s'enfuir  ;  c'est  la 
Jactance,  AAAZOXEIA.  Au-dessous  est  une  seconde  scène  dans  laquelle  David  prend 
par  les  cheveux  Goliath  renversé  à  terre  et  commence  à  lui  trancher  la  tête.  A  gauche  et 
à  droite  sont  deux  groupes  de  soldats  bardés  de  fer,  les  Juifs  et  les  Philistins. 

5»  Les  femmes  d'IsraiU  chantant  la  gloire  de  David  (Rois,  liv.  I,  chap.  xvni,  vers.  0 
et7.  Ce  dernier  verset  porte  :  Kal  ilTipyo^i  ai  YUvaUxsç  xalÊXsYov  •  'Eitàxa^e  SaoùX  év  yiXiâatv 
aÙToO,  y.al  AaulS  év  [ÀUpià<7iv  aÙToû,  paroles  que  le  peintre  a  répétées  au  haut  de  sa  pein- 
lure,  dans  l'angle  de  gauche,  en  y  écrivant  :  CAOYA  EN  XIAHACI  KAI  AAA  EN 
MYPI  AGI).  —  La  scène  ne  se  compose  que  de  quatre  personnages.  Le  roi  Saiil  debout, 
en  costume  de  guerre,  la  lance  en  main,  la  tête  entourée  d'un  nimbe  rose,  et  semblant 
parler  à  deux  femmes,  dont  l'une  danse  en  jouant  de  petites  cymbales  ;  derrière  Saiil 
est  David  dans  son  costume  habituel,  et  semblant  s'éloigner  du  roi. 

6°  Couronnement  de  David  (Rois,  liv.  II,  ch.  ii,  v.  i  :  «  Et  veniunt  viri  ludxie  et 
ungunt  David  ibi  ad  regnandum  super  domum  Juda  »).  —  Une  troupe  d'hommes,  au 
nombre  d'une  trentaine,  portent  David  debout  sur  un  bouclier,  et  toujours  vêtu  de  sa 
même  tunique  blanche  à  bandes  d'or  ;  il  porte  dans  la  main  gauche  un  long  sceptre  en 
bois  rouge  sculpté  à  son  extrémité,  et  sur  sa  tète,  entourée  d'un  nimbe  d'or,  une  femme 
allégorique  (dont  le  nom  n'est  pas  indiqué)  pose  une  couronne.  Au-dessus  est  écrit  en 
vermillon  :  -\-  0  AAA  STEcI-OMENOC,  David  couronné.  Derrière  la  scène  sont  deux 
édifices,  dans  l'un  desquels  un  homme  et  une  femme  mettent  la  tête  aux  fenêtres. 

7"  David  dans  sa  gloire,  debout  sur  une  forme  en  bois  sculpté  et  doré,  vêtu  d'une 
tunique  blanche  à  parements  jaunes,  par-dessus  laquelle  il  porte  une  longue  toge  vio- 
lette chargée  d'ornements.  11  a  la  barbe  et  les  cheveux  gris,  une  couronne  sur  la  tête, 
un  nimbe  entouré  d'une  lignenoire  avec  son  nom,  AAYIA,  écrit  au  carmin  ;  une  colombe, 
les  ailes  éployées,  plane  au-dessus  de  lui,  et  dans  sa  main  gauche  il  porte  le  livre  des 
Psaumes  ouvert  au  commencement  du  psaume  LXXI.  A  droite  et  à  gauche  du  roi  sont 
deux  jeunes  femmes  debout,  vêtues  de  longs  habits,  portant  l'une  un  codex  sous  le  bras 
(COOIA),  l'autre,  nPO*HTIA,  un  volume  à  la  main,  et  toutes  deux  ayant  les  che- 
veux attachés  par  un  ruban  fixé  sur  le  milieu  du  front  au  moyen  d'une  broche.  Ces  deux 
figures  de  la  sagesse  et  de  l'esprit  prophétique  semblent  montrer  et  admirer  David.  — 


\'  SIÈCLE  (N"  139).  113 

Cette  planche  est  reproduite  en  cliroinolilhographie  dans  l'Histoire  des  arts  iudiistncls 
par  M.  Labarte,  pi.  LXXXII  (album,  t.  IHct  le  manuscrit  est  décrit  par  le  même  auteur 
à  la  page  oi  du  tome  III. 

S°  Au  f°  136.  Cette  peinture,  qui  représente  le  prophète  Nathan  reprochant  à  David  sa 
conduite  avec  la  femme  d'Urie,  est  placée  en  regard  du  psaume  50,  dans  lequel  s'exhale 
en  eiïet  le  repentir  de  David.  Mais  ce  psaume  30  ne  contient  que  de  vagues  plaintes;  le 
nom  du  prophète  n'y  est  pas  même  cité  (si  ce  n'est  dans  le  titre),  et  la  peinture  se  rap- 
porte beaucoup  plutôt  au  xu''  chapitre  du  livre  H  des  Rois.  Elle  représente  David  en  habits 
royaux,  couronné,  assis  sur  une  chaise  dorée,  chaussé  de  bottines  rouges  à  fleurs 
vertes,  et  Nathan  debout  devant  lui,  enveloppé  d'une  robe  gris  bleu  et  d'un  long  man- 
teau violet.  Leurs  noms  sont  écrits  au-dessus  de  leurs  tètes.  Sur  le  premier  plan,  à 
droite,  David  est  représenté  de  nouveau,  agenouillé  et  presque  prosterné  à  terre.  Par 
son  attitude  et  ses  vêtements  il  semble  calqué  sur  l'empereur  aux  pieds  de  Jésus  (pro- 
bablement Justinien)  qui  figure  dans  l'admirable  mosaïque  décorant  le  tympan  de  la 
porte  royale  à  Sainte-Sophie  de  Constantinople '.  Derrière  lui,  appuyée  sur  une  sorte 
de  pupitre,  est  une  jeune  femme  demi-nue,  le  Repentir,  METAXOIA.  Ces  quatre  per- 
sonnages sont  nimbés  :  les  deux  David  en  or,  Nathan  en  blanc  et  la  jeune  femme  en 
rose.  Une  main  barbare  a  commencé  à  découper  cette  peinture  et  a  enlevé  un  morceau 
de  l'angle  supérieur  gauche,  au-dessus  de  la  tête  de  David. 

9°  Au  f"  419.  Cantique  d'action  de  grâces  de  Moïse,  après  sa  sortie  de  la  mer  Rouge. 
Le  fond  représente  une  ville  au  i)ied  des  montagnes,  au-dessus  de  laquelle  plane  dans 
l'air  une  femme  enveloppée  d'un  voile  semé  d'étoiles,  NYE  ;  tout  cela  en  gris  bleu,  sauf 
les  étoiles,  qui  se  détachent  en  blanc.  Sur  un  plan  plus  rapproché  est  un  personnage 
grimaçant,  vêtu  de  rose  et  de  jaune,  assis  à  terre  :  c'est  le  Désert,  EPIIMOS.  Entre  le 
Désert  et  la  Mer,  qui  occupe  la  moitié  inférieure  de  la  page,  c'est-à-dire  tout  le  premier 
plan,  se  trouve  la  foule  des  Juifs,  IIPAIIAITAI,  qui  s'enfuit  ayant  devant  elle  la 
colonne  de  feu  qui  la  guide,  et  derrière  elle  Moïse,  jeune  homme  aux  cheveux  noirs 
nimbés  d'or,  aux  longs  habits  bleus  et  blancs,  qui  se  retourne  vers  la  mer  en  la  touchant 
d'une  baguette  noire  qu'il  porte  à  la  main  droite.  L'armée  égyptienne  est  dans  les  flots; 
ses  premiers  rangs  sont  déjà  en  partie  détruits;  on  voit  se  débattre  à  demi  noyés  plu- 
sieurs chevaux  et  deux  hommes  qui  élèvent  leurs  jambes  hors  de  l'eau  ;  l'un  les  a  tatouées 
de  points  bleus  et  rouges,  l'autre  les  a  revêtues  de  pantalons  collants  brodés  de  fleu- 
rettes bleues  et  blanches.  Sur  son  char  à  demi  submergé,  Pharaon,  en  cuirasse  d'or,  est 
saisi  aux  cheveux  par  un  homme  complètement  nu,  qui  sort  à  moitié  des  eaux  et  cherche 
par  un  mouvement  très  énergique  à  y  entrainer  le  roi  égyptien  :  c'est  l'Abîme,  BYBOS  ; 
et  dans  l'angle  inférieur,  adroite,  est  une  femme  également  demi-plongée  dans  l'eau, 
avec  un  aviron  doré  dans  la  main  gauche,  et  qui  représente  la  mer  Rouge,  EPÏ0PA 
eAAASII.  —  Confér.  cette  peinture  avec  celle  décrite  ci-dessus,  p.  77,  où  le  même 
sujet  est  traité  d'une  manière  peu  différente. 

10»  (f  422).  .Moïse  parlant  à  Dieu  et  Moïse  recevant  de  la  main  divine  les  Tables  de 
la  loi.  Il  a  le  môme  visage  et  le  môme  vêtement  que  dans  la  scène  précédente.  Au  pied 
du  mont  Sinaï  est  un  groupe  d'une  douzaine  d'Israélites,  et  auprès  d'eux,  assis  sur  un 
rocher,  les  jambes  enveloppées  d'un  manteau  vert,  un  homme  im  d'ailleurs,  qui  repré- 
sente le  mont  Sinaï,  OPOS  i:iX.\. 

1 1"  (f  428).  Cantique  de  la  mère  de  Samuel,  debout,  la  tête  elles  mains  levées  aux 
deux,  nimbée  d'or,  vêtue  d'une  robe  et  d'un  plaid  rouge  qui  lui  enveloppe  la  tête.  Der- 

1.  Celle  belle  inosaïiiue  est  rei>ruduile  en  cliromolilliograpliie  dans  le  recueil  de  Salzenberg  sur 
l'art  clirétien  :  Beschreibunj  lier  IwU.  Sopida  von  C.-W.  Korlum ,  Berlin,  185i,  in-fol.,  p.  30  et 
pi.  XXVII. 


lu  X'  SII-XLE  (N"  13>,l|. 

rière  elle  uu  édicule  à  porle  cintrée,  et  plus  loin  un  arc  triomphal.  A  l'ani^le  supérieur 
gauche  de  la  peinture  est  écrit  au  carmin  sur  le  fond  d'or:  -\-  Il  IIPO'HITIl^A 
AXXA  y..  '..  \. 

12°  (f°  i3l).  Prière  de  Jonas.  Debout  sur  un  rocher  au  bord  de  la  mer,  Jonas,  jeune 
homme  vêtu  de  longs  habits  en  gris  bleu,  la  tète  nimbée,  adresse  à  Dieu  sa  prière  en 
levant  la  tête  et  les  mains  vers  lui.  Au  fond,  à  gauche,  s'élève  une  ville  ceinte  de  mu- 
railles et  de  hautes  tours,  parmi  lesquelles  s'ouvre  une  haute  porte  d'où  le  peuple  sort 
en  foule,  et  à  qui  Jonas  adresse  la  parole.  Cette  ville  représente  sans  doute  Joppé,  où  il 
s'embarque.  Ce  ne  peut  être  Ninive,  où  Dieu  l'envoie  prêcher,  caria  mer  s'étend  sur  le 
premier  plan.  On  y  voit,  à  gauche,  une  jolie  nacelle  à  voile  montée  par  six  hommes,  qui 
lancent  Jonas  à  la  mer,  et  à  droite  Jonas  englouti  dans  la  gueule  d'un  cétacé. 

13  (f"  43lj).  Prière  d'isaïe.  Cette  peinture  est  celle  que  Montfaucon  a  fait  graver 
dans  sa  Pa/eograp/iie  (p.  12).  Isaïe,  vieillard  à  cheveux  et  barbe  gris,  nimbé  en  gris, 
vêtu  d'une  robe  gris  bleu  et  d'un  manteau  rose,  prie  debout,  entre  une  femme  qui  repré- 
sente la  nuit  et  un  enfant  presque  nu  qui  figure  l'aube  du  jour,  0P6P02,  et  porte  en 
main  un  flambeau.  Sur  le  fond,  qui  est  d'or,  se  détachent  des  peupliers,  un  platane 
et  des  lauriers-roses.  Dans  le  ciel,  la  main  divine  '. 

14°  (f°  440).  La  prière  d'Ézéchias.  Le  roi  des  Juifs,  en  riche  costume,  est  étendu  sur 
un  divan  peint,  doré  et  couvert  d'étotfes  de  couleurs  diverses.  Au  pied  de  cette  sorte  de 
lit  sur  lequel  il  repose  sont  différents  objets  :  une  forme  sculptée  et  dorée,  des  babou- 
ches rouges,  une  aiguière  et  un  vase  à  manche  sur  lequel  cette  aiguière  est  posée. 
Derrière  lui  est  un  serviteur  muni  d'un  éventail  en  plumes  de  paon;  devant  lui  le  pro- 
phète Isaïe  qui  lui  parle.  Dans  un  autre  endroit  de  la  même  scène,  à  droite,  Ezéchias 
est  debout,  dressant  la  tète  et  les  mains  vers  le  Seigneur.  Il  porte  une  tuni(jue  blanche 
à  parements  d'or,  un  manteau  violet  dans  lequel  il  s'enveloppe  les  mains,  un  ceinturon 
rouge  autour  de  la  taille  et  un  pantalon  à  pied,  rouge  à  fleurs  vertes.  Il  a  la  tête  nue, 
les  cheveux  retenus  par  un  ruban  et,  ainsi  qu'Isaïe,  un  nimbe  d'or.  Au  fond,  à  gauche, 
est  une  villa  précédée  d'une  terrasse  que  borde  une  balustrade,  et  qui  descend  dans  la 
campagne,  vers  l'endroit  où  repose  Ezéchias,  par  un  large  escalier.  A  droite,  une  jeune 
femme  à  nimbe  bleu  figurant  la  prière,  TIPOSEYXH.  Un  soleil  couchant,  c'est-à-dire 
un  médaillon  rose,  d'où  partent  sept  rayons  roses,  éclaire  le  fond  sur  lequel  se  décou- 
pent des  touffes  d'arbres,  vertes  d'abord  et  bleues  sur  les  plans  les  plus  éloignés. 

Toutes  les  peintures  de  ce  volume  représentent  donc  des  scènes  de  la  Bible  qui 
n'ont  point  de  rapport  avec  le  Psautier,  et  confirment  en  cela  l'observation  faite  en 
commençant,  suivant  laquelle  elles  auraient  été  exécutées  pour  un  texte  qui  n'est  pas 
celui  du  manuscrit  n"  139,  mais,  suivant  toute  vraisemblance,  sont  antérieures. 

1.  La  même  peinlure,  mais  exéculéc  avec  moins  ilc  laloiil,  se  trouve  dans  un  psautier  de  la  bibliotlicquc 
du  Vatican,  n"  Ihh.  Seroux  d'Agincour    en  donne  le  trait,  pi.  XLVl. 


X'  SIÈCLE  (S"  216). 


XIX.    —  N°  210.   Actes  des  Apôtres   (Catena). 

Cummencoincnl  du  x"  siècle;  —  333  feuilles  à  2  colonnes;  —  hniileur  33"2  millimètres,  largeur  210; 
reliure  en  maroquin  rouge  aux  armes  et  à  l'initiale  du  roi  Henri  IV. 


Volume  complet  cl  remarquablement  calligraphie  sur  un  parchemin  d'une  blan- 
cheur et  d'une  finesse  rares.  Le  texte,  écrit  en  minuscule,  est  entouré  sur  toutes  les 
marges  de  gloses  et  de  citations  en  écriture  plus  menue  ou  en  élégantes  petites  capitales 
d'une  ténuité  extrême.  Les  gloses  marginales  sont  généralement  disposées  de  manière 
à  former  une  foule  de  figures  et  d'objets  divers,  le  plus  ordinairement  des  croix  de  difl'é- 
rentes  formes,  puis  des  boules,  des  losanges,  des  calices  (f"'  8,  210,  etc.),  des  colon- 
nettes  (f°'  154,  loi),  139),  un  aigle  (f°  10  v°),  un  escalier  (ISiî  r°),  le  Christ  en  croix 
(211  r»),  des  édicules  (147,  loi»,  ISO,  270),  des  fers  de  lance  (297,  300,  320,  etc.)  et 
d'autres. 


^^^^^ 


L'ornementation  proprement  dite  de  ce  manuscrit  consiste  en  ce  que  les  titres  de 
différentes  divisions  (ripdt;£i;Twv  àytcov  'Aiio'jtôXwv.  —  T\zf<.rqç,  àvaX/|-ieo;.  —  'YttôÔî- 


116  X'  SIÈCLE  (\"  515,  65ii. 

ais  Tîji  'Ia/.w6ou  xaOoXi/.rj;  ÈîTiaToXvjî )  ferment  chacun  une  ou  deux  lignes  de  peliles 

capitales  d'or  inscrites  très  souvent  à  l'intérieur  d'un  cadre  quadrilatéral  ou  circulaire, 
d'or  et  d'azur,  dessiné  avec  une  sobriété  pleine  d'élégance  et  de  bon  goût  (voy.  f"'  86 
r"  et  v°,  88,  9S,  96,  104,  lOo,  IH,  112,  121  r°  et  V,  123,  128,  136,  1G6,  169,  201, 
243,  243,  232,  264,  272,  278,  288,  297,  301,  308).  Le  plus  riche  de  ces  petits  frontons 
est  celui  qui  commence  le  volume  (fig.  32);  il  représente  une  sorte  de  panier  fleuri. 


XX.  —  N"  515.   Saint  GniinoiRi.:   de   Nazianze 

■20-2  fenillps  à '2  colunncs:  —  x'  siècle;  —  hauteur 2,58  millimùlres,   largeiii-   ISO;  —  reliure   on  maroquin 
rouge  aux  armes  île  Colbert. 

Chaque  discours  (au  nombre  de  vingt  et  un)  est  précédé  d'une  ligne  ondée  vermil- 
lon, d'une  rubrique  écrite  en  capitales  vermillon  et  d'une  moyenne  initiale  à  compar- 
timents dessinée  en  noir  et  relevée  de  vermillon.  A  la  fin  du  chapitre  le  mot,  ou  les 
quelques  mots,  résumant  le  sujet  qui  s'y  trouve  traité,  est  inscrit  dans  une  sorte  de 
cartouche  quadrilatéral  ou  triangulaire  formé  de  traits  ondes,  noir  et  vermillon,  et  suivi 
de  l'indication  du  nombi-e  de  lignes,  oTi;(ot,  du  manuscrit  original  probablement,  où  le 
copiste  du  manuscrit  olo  était  arrivé  au  fur  et  à  mesure  qu'il  atteignait  ces  fins  de 
chapitre.  Enfin  la  première  rubrique  de  l'ouvrage,  celle  par  laquelle  commence  le 
volume,  se  compose  de  onze  lignes  en  capitales  vermillon  inscrites  dans  un  cadre  d'or 
formant  un  quadrilatère  haut  de  90  millimètres,  large  de  48  et  suivi,  pour  commencer 
le  texte,  d'une  grande  initiale  (M)  à  demi  effacée,  qui  représente  deux  saints  se  donnant 
la  main  (dessin  barbare).  —  Renvois  aux  notes  marginales  dans  le  genre  du  n"  438  (p.  97), 
mais  moins  recherchés  et  moins  nombreux.  —  Aux  f°'  88,  119,  170,  etc.,  notes  margi- 
nales en  écriture  capitale,  affectant  la  forme  d'un  triangle,  et  (f"  79  r°)  la  forme  d'une 
croix.  Le  manuscrit  tout  entier,  du  reste,  est  d'une  excellente  calligraphie.  —  La  fin  du 
volume  manque.  Il  s'arrête  au  bout  du  paragraphe  Itj  dans  le  33'  discours,  ndvcrsus 
Arianos,  avec  ces  mots  :  £v  xpirà  îoiôt/jCi,  vospaïç,  TsXciats. 


XXI.  —  N°  654.  Saint  Jean  Chrysostome  (Homélies  sur  les  Psaumes). 

195  feuillets  à  2  coloimes;  —  x"  siècle;  —  hauteur,  3b2  millimètres,  largeur,  248;  —  reliure  en  maroquin 
rouge  aux  armes  et  initiales  de  Louis  XIV.  —  Montfaucon,  Paléogr.;  GarJthausen. 

Volume  dont  l'ornementation  est  assez  remarquable,  ainsi  que  sa  jolie  écriture 
maigre  penchée  à  gauche,  comme  la  plupart  des  autres  manuscrits  de  la  même  époque. 
De  97  homélies,  qu'il  contenait  jadis,  il  n'en  a  plus  que  43  ;  et  il  a  en  outre  perdu  son 
premier  feuillet.  Il  commence  aux  mots  yàp  TravTOTaaiv  &\o'{o-^  de  l'homélie  sur  le  ps.  I ,  et 
se  termine  par  ceux-ci,  au  cours  de  l'homélie  sur  le  ps.  48  :  aÙTo'i  tîjç  PaciXsia^  ivq. 
L'ornementation,  comme  d'habitude,  se  trouve  en  tête  de  chaque  homélie  et  se  compose 
d'un  fronton  suivi  d'une  initiale.  Le  fronton  est  des  plus  simples  ;  c'est  un  rectangle 
formé  de  guillemets  ou  de  zigzags  tracés  par  le  scribe  à  l'encre  ordinaire  et  dans  l'inté- 
rieur duquel  se  trouve  l'intitulé  de  l'homélie,  également  à  l'encre  et  en  caractères  minus- 
cules ordinaires  ;  seulement  le  guillemelté  ou  zigzagué  formant  le  contour  du  quadri- 
latère est  divisé,  sur  chacun  de  ses  côtés,  en  trois,  quatre  ou  six  parties  par  autant  de 


X»  SlF.C.LE  (N"  fir.ll.  117 

coups  de  pinceau  couvrant  le  dessin  à  la  plume  d'une  barre  alternativement  rouge 
pendant  un  ou  2  centimètres,  puis  verte,  puis  bleue,  etc. 

L'initiale  qui  suit  ce  fronton  est  plus  intéressante.  C'est  tantôt  une  moyenne  initiale 
à  fleurons  dessinée  avec  beaucoup  d'élégance  et  largement  coloriée,  tantôt  une  initiale 
à  personnages  et  animaux,  quelquefois  même  à  personnages  en  rapport  avec  le  sujet 
traité  dans  le  texte.  .Montfaucon  dans  sa  VnUinjraphie,  p.  2:;i-2.')C,  cite  un  certain 
nombre  d'exemples  de  ce  dernier  genre  d'illustration  dans  les  manuscrits  grecs,  et  non 
seulement  il  en  mentionne  plusieurs  tirés  du  manuscrit  n°  r>."i 4,  mais  il  en  reproduit 
quelques-uns  dans  sa  planche  gravée  de  la  page  2")a.  Voici  l'indication  de  toutes  ces 
initiales  ornées  qui  se  trouvent  dans  le  manuscrit  fi.ï4. 

1°  Lettres  qui  n'ont  que  des  fleurons  et  point  d'animaux  ni  personnages  :  1"'  ti  r"; 
{■%  V;  3S  r";  43  r"  ;  47  \";  (Il  v"  :  '.\\  v»;  112  \";  122  r°;  I3i  r":  \:V.)  V;  142  i°  et  v°; 
144  r°:  17:i  r°;  183  r°. 


^  ^1 


FiG.  54  [C  'J8). 


2"  Lettres  historiées  :  f°2  r%  deux  chiens  affrontés;  —  en  tête  du  psaume  4  au  1"  9  r°, 
un  liomme  couronné,  agenouillé  et  priant,  probablement  David  (ce  qui  s'accorde  avec 
le  commencement  du  psaume  4  :  Cum  invocarem  exaudivit  me  Deus);  —  en  tête  d'un 
deuxième  commentaire  de  saint  Jean  Chrjsostome  (Qitomodo  Deicm  invocantes  eito  poteri- 
mus  exaudiri...)  sur  le  même  psaume,  au  f°  18  r"  ;  deux  hommes  affrontés,  en  prière, 
pour  former  l'O  du  premier  mot  (où/  ïva);  —  f"  3G  v",  un  oiseau  becquetant  la  tête  d'un 
lièvre; —  f°  40  r°,  un  Q  formé  de  deux  oiseaux  affrontés  avec  un  fleuron  entre  deux  (gravé 
dans  Montfaucon,  p.  S.o.ï,  ligne  7); — f°4;)  r°,  un  lion  jouant  avec  deux  tètes  de  chien  cou- 
pées ;  —  f"'  o.'i  r";  lao  v°;  178  v",  divers  poissons  pour  représenter  l'O;  —  f°6C  r°,  trois 
oiseaux  sur  un  fleuron,  le  tout  formant  un  ù;  —  f  71  v",  dans  un  E  un  personnage 
lisant  un  codex  ouvert,  au-dessus  duquel  il  tient  la  main  étendue  armée  d'un  calanius;  — 
f"80  \°,  un  H  formé  de  deux  colonnettes  au-dessus  de  chacune  desquelles  est  une  tète 
humaine;  —  f°  90  v°,  un  K  représentant  un  vendangeur  enlevant  sa  holte,  en  tête  d'un 
commentaire  sur  le  psaume  8  qui  est  intitulé  «  Sur  le  pressoir  »  (Jirîp  xiôv  Xvjvwv)  ; — • 
^98  v°,  autre  commentaire  sur  ledit  psaume  qui  chante  tous  les  biens  de  la  terre  ;  un  E 
formé  d'un  pêcheur  tirant  un  poisson  au  bout  de  sa  ligne;  —  f°  lOi  r",  le  renard  guet- 
tant le  coq;  —  i°  127  r°,  renard  portant  deux  oiseaux  pendus  aux  deux  bouts  d'un 
bâton,  le  tout  formant  un  T  (gravé  par  Montfaucon,  p.  2o.ï,  ligne  3);  —  f  130  r°, 
deux  oiseaux  adossés  pour  former  un  Y  {id.,  ligne  5,  fig.  3);  —  f°  lo9  v°,  en  tête  du 
psaume  44  commençant  par  les  mots  «  Enictavit  cor  meuin  verbum  boniiin  »  ('E^spcûçaTo  ;; 
y.apSîa  (xo'j)  un  E  formé  d'un  homme  présentant  de  ses  deux  mains  un  volumen  roulé; 
—  f°  189  v°,  en  tête  du  psaume  40,  Oinnes  fjiintes  plauditc  manibits  (riâvTa  xà  iOv-q  y.porn- 
caTc  yz'ip'xç)  un  LI  formé  de  deux  femmes  (les  deux  Nations)  portant  ensemble  un  fleuron 
qui  représente  prol)ablement   un  crotale  (gravé  par  Montfaucon,  p.  2.);i,  ligne  4);   — 


118  V  SIECLE  (N"  669;. 

r°  191  r°,  un  M  formé  de  deux  chiens  debout  soutenant  entre  eux  deux  un  oiseau.  Détails 

liotte  des  vendangeurs,  96  \°;  ligne  de  pêcheur,  98  v°. 

La  page  où  Montfaucon  a  fait  graver  un  certain  nombre  (27)  d'initiales  ornées  tirées 
de  divers  manuscrits  a  été  copiée  en  réduction  dans  la  Griechische  Paléographie  de  M.  Gardt- 
hausen  (Leipzig,  1879,  in-8°,  p.  88). 


XXII. 

Ô3I   feuilles  à  2  colonnes;  - 


N°  009.  Saint  Je.\n  Chrysostome. 


i' siècle;  —  hauteur  37  contimèlres,  largeur  HG; 
rouge  aux  armes  et  à  l'initiale  d'Henri  IV. 


"--^o-J, 


\< 


c^ 


FiG.  57. 

Recueil  d'homélies,  au  nombre  de  43,  commençant  par  un  fronton  en  forme  de  n 
composé  d'une  série  de  médaillons  et  de  fleurettes  sur  fond  d'or.  Les  autres  frontons  du 
volume  sont  d'une  élégante  simplicité.  Les  trois  quadrilatères  contigus  dont  chacun 
d'eux  est  composé,  olîrent  une  suite  non  interrompue  de  rinceaux,  uniformément 
coloriés  en  teinte  plate  d'azur,  décoration  que  rendent  très  agréable  la  grâce  et  la  variété 
du  dessin.  Les  paroles  de  l'Évangile  qui  servent  de  texte  à  l'homélie  sont  écrites  dans 
l'intérieur  du  H,  ce  qui  le  rend  parfois  (voy.  f"*  81  v°  ;  loi  v",  etc.)  d'une  hauteur 
démesurée.  Le  texte  de  l'homélie  s'ouvre  ensuite  par  une  moyenne  initiale,  articulée, 
à  fleurons,  peinte  du  même  azur  que  le  n  et  mêlée  de  membrures  accessoires  en  vert. 


X"  SIECLK  (N"'  750,  7U'J). 


XXIll.  —  N'  750.   Saint  Jean   CiinYsosTOME. 

x°  siècle;  —  210  feuilles  à  2  colonnes;  —  liaiitenr  32  ceEilirnètres,  largeur  il;  —  reliure  en  maroquin 
citron  à  l'initiale  Ju  roi  François  1"  et  à  la  fleur  de  lis. 

En  tète  de  chaque  homélie  est  un  fronton  en  forme  de  11  et  une  initiale,  le  tout 
fleuronné,  peint  et  doré,  dans  un  goût  rude,  mais  original.  Le  fronton  est  couvert  d'ara- 
besques dessinées  au  carmin  avec  certaines  parties  réservées  en  blanc,  et  les  autres  cou- 
vertes d'une  couleur  épaisse,  le  plus  souvent  bleu  clair.  Les  initiales  qui  atteignent  une 
hauteur  parfois  de  10  centimètres,  ce  qui  est  d'une  grandeur  inusitée  et  démesurée  pour 
les  manuscrits  grecs,  sont  dessinées  en  lourds  traits  d'or,  (Icuronnccs,  articulées,  et 
chaque  article  ou  fleuron  peint  d'une  couleur  dill'érente.  Quelques-unes  de  ces  initiales 
(voy.  f°'  6  r°;  59  v»,  etc.)  sont  accompagnées  d'oiseaux,  de  mains  bénissantes  (1°'  I'i3  r", 
190  y")  ou  d'autres  menus  ornements. 


XXIV.  —  N"  799.  Saint  Jean  Giiuysostome  (De  Saceudotio). 

X"  siècle;  —  397    feuilles  à  2  colonnes;  —  hauteur  309  millimètres,  largeur  225;  —  ancienne    reluire 
orientale  en  peau  noire  à  fleurons  gaufrés. 

Très  jolie  ornementation,  mais  très  détériorée  par  l'effet  du  temps;  voici  ce  qui  en 
subsiste  aujourd'hui. 

Le  Traité  du  sacerdoce  (-jpl  Upucirr^i)  est  composé  de  six  livres.  Le  volume  contient 
ensuite  une  homélie  sur  la  nature  incompréhensible  de  Dieu,  six  contre  les  Juifs,  cinq 
autres  sur  la  nature  de  Dieu,  quatre  sur  Lazare,  cinq  sur  Isaïc,  une  sur  Sérapliim  et  un 
traité  contre  les  secondes  noces. 

Chacune  des  divisions  secondaires  do  cette  série  d'ouvrages  commence  par  un 
ornement  de  médiocre  importance  et  chaque  ouvrage,  chaque  traité  par  une  scène  à 
personnages. 

L'ornementation  que  j'appelle  secondaire  est  un  bandeau  à  médaillons  et  fleurettes, 
peintes  au  naturel  sur  un  fond  d'or,  bordé  d'une  ligne  de  carmin  rehaussée  de  blanc  de 
manière  à  figurer  une  sorte  de  cordon.  Ce  bandeau,  très  joli,  très  élégant  et  presque 
partout  frais  et  bien  conservé,  est  suivi  de  la  rubrique,  ordinairement  fort  courte,  en 
minuscule  d'or,  et  d'une  initiale  plutôt  petite  que  moyenne,  fleuronnéc,  articulée,  peinte, 
sertie  d'or  et  digne  du  bandeau  qui  la  précède.  Dans  le  courant  du  texte  de  petites  ini- 
tiales, simples  ou  d'or,  se  détachent  sur  la  marge;  et,  conformément  à  une  observation 
qui  a  déjà  été  faite  ici  sur  l'un  des  plus  beaux  manuscrits  examinés  précédemment,  ces 
petites  initiales  d'or,  au  lieu  d'être  placées  en  tète  des  paragraphes  ou  de  certains  para- 
graphes, sont  placées  pour  ainsi  dire  au  hasard,  tantôt  en  tète  d'un  paragraphe,  tantôt 
au  milieu,  quelquefois  même  au  milieu  d'une  phrase.  Nous  avons  expliqué  ci-dessus 
(p.  25)  cette  apparente  bizarrerie. 

Les  commencements  d'ouvrages  donnant  lieu  à  des  miniatures  à  personnages  sont 
les  suivants  : 

Au  f"  1  r",  en  tète  du  volume,  un  carré  remplissant  les  deux  premiers  tiers  de  la 
page,  subdivisé  en  quatre  petits  quadrilatères  d'environ  a  centimètres  de  haut  sur  4  i/2 
de  large.  Le  grand  carré  comporte  14  à  Ib  centimètres  de  côté  et  encadre  les  quatre 
petits  dans  une  magnifique  bordure  de  fleurs  peintes  au  naturel  sur  fond  d'or,  chaque 


1-20  X'  SIÈCLE  (>■■  T'J'J). 

fleur  sépaiée  de  ses  voisines  par  un  cordon  d'azur,  qui  couvre  toute  la  surlace  du  tond 
d'or  d'une  sorte  d'ouvrage  en  filet  à  mailles,  de  formes  agréablement  variées;  aux  quatre 
angles  du  carré,  quatre  oiseaux  divers.  Les  quatre  petits  carrés  représentaient  chacun 
une  scène  du  premier  livre  du  Traité  de  Jean  Chrysostome  sur  le  sacerdoce  :  1°  Jean  et 
Basile  debout  et  conversant;  2°  assistant  ensemble  à  la  leçon  d'un  maître;  3°  habitant 
ensemble  ;  4°  Jean  subissant  les  remontrances  de  sa  mère  qui  voulait  le  détourner  d'em- 
brasser la  vie  monastique.  Malheureusement  toutes  ces  scènes  ont  entièrement  disparu; 
on  n'en  reconnaît  que  la  trace,  due  à  ce  que  l'or  du  fond  a  conservé  vaguement  les 
formes  auxquelles  il  servait  seulement  d'entourage. 

Au  f"  87  V",  en  tète  du  Traité  de  la  nature  incompréhensible  de  Dieu,  un  carré  de 
6o  millimètres  de  côté,  dont  la  partie  centrale  (de  35  millimètres)  est  occupée  par  une 
scène  représentant  saint  Chrysostome  debout,  qui  instruit  un  groupe  d'une  douzaine 
de  personnes,  dont  les  deux  premières  seulement  sont  visibles  en  entier.  La  petitesse 
des  personnages  et  l'écaillement  de  la  peinture  ne  laissent  voir  aucun  détail,  si  ce  n'est 
que  les  deux  principaux  auditeurs  du  saint  sont  enveloppés,  l'un  d'une  longue  robe 
bleue,  l'autre  d'une  rouge;  du  saint  Jean  il  ne  reste  que  la  forme  générale  et  le  bras 
droit.  Au-dessus  des  interlocuteurs  était  un  buste  représentant  la  divinité,  presque  entiè- 
rement effacé  aussi.  La  scène  est  encadrée  dans  une  jolie  bordure  de  fleurettes  distri- 
buées dans  des  médaillons  ou  dans  divers  compartiments.  —  Au  f  97  r",  disposition 
analogue  :  une  scène  peinte  sur  fond  d'or  au  centre  d'un  carré  de  même  dimension  que 
le  précédent  et  comprenant  aussi  une  jolie  bordure  à  fleurettes  peintes,  à  chaque  angle 
de  laquelle  est  de  plus,  dans  un  médaillon  circulaire,  une  perdrix  rouge.  La  scène  repré- 
sente saint  Jean  Chrysostome  debout,  en  habits  sacerdotaux,  nimbé,  adressant  la  parole 
à  un  groupe  de  personnes,  au  premier  rang  duquel  est  une  femme  agenouillée  qu'un 
homme  essaye  d'entraîner  violemment.  Cette  peinture  étant  placée  en  tète  du  premier 
des  huit  discours  de  saint  Jean  Chrysostome  adversus  Judœos ,  il  est  vraisemblable  qu'elle 
représente  le  passage  du  paragraphe  3  de  ce  discours  où  le  saint  dit  :  «  Il  n'y  a  pas 
»  trois  jours,  croyez-moi,  je  ne  mens  pas,  j'ai  vu  une  dame  honnête,  de  condition  libre, 
»  modeste  et  pieuse,  qu'im  homme  impur  et  sordide,  passant  pour  chrétien  (je  dis 
»  passant,  car  je  ne  puis  tenir  pour  vrai  chrétien  un  homme  osant  de  telles  choses) 
»  faisait  entrer  malgré  elle  dans  le  temple  des  Juifs  pour  y  prêter  serment  sur  des 
»  affaires  litigieuses  qui  le  concernaient,  »  etc. 

Au  f°  261  v",  en  tête  d'une  série  de  discours  sur  Lazare  est  une  scène  encadrée 
comme  les  précédentes  d'une  bordure  de  fleurs,  et  représentant  Abraham,  vieillard  à 
barbe  blanche  et  à  robe  grise,  portant  le  pauvre  Lazare  dans  ses  bras  comme  un  enfant, 
et  de  l'autre  côté,  séparé  d'eux  seulement  par  une  sorte  de  petite  cavité  noire,  le  mau- 
vais riche  tout  nu  imp'orant  l'apaisement  de  sa  soif.  Enfin  au  f°  326  v°,  en  tète  du 
discours  in  Seraphim,  est  un  fronton  en  forme  de  U  chargé  de  fleurettes  et  de  plus 
de  toute  une  ordonnance  de  figures  disposées  comme  il  suit  :  Dans  la  partie  inférieure 
du  montant  de  droite  formant  le  II  est  un  homme  couché  sur  un  lit,  la  tète  tournée  vers 
le  ciel  ;  il  est  dessiné  au  trait  noir  sur  fond  d'or.  Vers  le  ciel,  c'est-à-dire  dans  la  barre 
transversale  du  II  sont  cinq  médaillons;  dans  celui  du  milieu,  le  Christ  assis  bénissant 
de  la  main  droite,  jolie  figure  microscopique  ;  dans  les  deux  médaillons  placés  à  sa 
droite  et  à  sa  gauclie,  deux  têtes  de  séraphins  ou  de  chérubins  affublées  de  quatre  ailes, 
et  dans  les  deux  plus  éloignés  deux  têtes  semblables  à  huit  ailes.  Sur  le  montant  de 
gauche  du  II,  saint  Jean  Chrysostome  debout  et  semblant  expliquer  la  scène. 

Toutes  ces  petites  figures  sont  dessinées  et  peintes  avec  facilité,  mais  d'une  façon 
rapide  et  sommaire  qui  ne  donne  que  très  peu  d'intérêt  aux  détails. 


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Paris  et  la  Bibliothèque  de  Genève,  contenant  des  lettres  et  des  sermons  de  saint  Auîjus- 
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X'  SIÈCLK  (^'  COISL.  20). 


XXV.  —  N"  CoiSLiN  '20.    Les   Évangiles. 


511  feuillets  à  longues  lignes,  avec  glose  marginale;  —  x°  siècle  ;  —  hauteur  29  centimètres,  largeur  20;  ■ 
vieille  reliure  orientale  en  maroquin  noir  à  Heurons  gaufrés.—  Montfaucon,Ci6;.  Coisliniana,  p. 63. 


Fie.  58  (f  101.  —  EVArrEAION  AFIOX  KATA  MATGAIOX.  B':6>,o 


«  Manuscrit  exécuté  au  dixième  siècle  avec  la  plus  grande  élégance  »,  dit  Montfaucon.  ; 

Le  savant  bénédictin, après  avoirexposé  que  ce  manuscrit,  provenant  du  mont  Athos,  \ 

commence   par  la  lettre  d'Eusèbe   à  Carpien,  transcrit  une  note  du  scribe,  qui  vient  ') 

ensuite  (f"  a),  et  dans  laquelle  celui-ci  explique  un  système  de  renvois  qu'il  a  employé  ; 
puis  Montfaucon  ajoute  que  l'on  trouve  à  la  suite  de  cette  note  (c'est-à-dire  au  f  o  v°)  : 
«  les  canons  d'Eusèbe  qui,  habilement  peints  en  or,  en  minium  et  en  couleurs  diverses 
1)  ont  été  coupés,  à  l'exception  de  trois,  par  des  gens  en  proie  à  une  oisiveté  nialfai- 
1)  santé,  a  nmlé  feriatis  hominibus.  Suit  un  sommaire  [en  carmin]  de  l'évangile  selon 
»  saint  Matthieu,  f°  7  r°et  v°,  puis  la  table  des  chapitres,  f"'  8  et  9  ;  et  après  [au  f  1 0  \°]  la^,---— ,'^:^";^.  .,  ' 
»  représentation  de  Matthieu  écrivant  sur  ses  genoux  et  un  peu  efl'acé  par  le  temps.  B^Sf^'  "  j'Jfy 

.1  tête  de  leurs  évangiles  sont  aussilesfigures  de  Marc  et  de  Luc,  etaussi  celledeJeanAilii       ..f^Si^JÎ'      '- 
»  a  beaucoup  plus  conservé  cle  \vnlé  que  les  aulves,  Joannis  fujura  lon'je  sinccrm- c^to'ri-'-^'     «<lV<l     .; 


12-2  X"  SIÈCLE  (N»  COISL.  20). 

»  est.  Le  saint  évangéliste  est  dépeint  assis  sur  un  siège  soigneusement  fermé,  lisant  ce 
»  qu'il  a  précédemment  écrit,  sur  un  pupitre  placé  vis-à-vis  de  lui  ;  il  retient  contre  son 
»  genou,  avec  la  main  gauche,  un  parchemin,  sur  lequel  il  vient  de  transcrire  quelque 
»  chose,  et  dans  sa  main  droite  il  garde  le  calamus.  Sur  une  petite  table  placée  en  face 
.»  est  un  encrier  de  forme  ovale,  divisé  en  deux  parties,  dont  l'une  contient  l'encre  et 
»  l'autre  le  cinabre,  qu'on  reconnaît  à  sa  couleur.  Lcàse  trouve  aussi  un  couteau  ù  tailler 
M  le  calamus.  » 

La  vérité  que  Montfaucon  loue  dans  cette  figure  de  saint  Jeandoit  s'entendre  de  ce 
que  la  peinture  y  a  été  moins  détériorée  que  dans  les  autres  par  l'effet  du  temps,  car 
toutes  les  quatre  sont  égales  par  le  mérite,  l'aspect,  l'exécution  et  le  détail. 

Chaque  évangéliste  estassis,  dans  l'attitude  d'un  écrivain,  ayant  devant  soi  une  table 
surmontée  d'un  pupitre  mobile,  et  chargée  de  quelques  instruments  à  écrire;  le  tout 
sur  un  fond  d'or  entouré  d'une  bordure  à  méandres  ou  dessins  analogues. 

Chacun  a  sur  son  pupitre  un  codex  ouvert  et  sur  ses  genouxun  rouleau  de  parchemin 
(Luc  excepté,  lequel  tient  aussi  sur  les  genoux  un  codex  ;  il  s'occupe  à  éciire  sur  ce  rou- 
leau). Toujours  vêtus  comme  les  anciens 
^^  '  ~~^  philosophes,  les  évangélistes   sont  en  lu- 

\  nique  claire  et  long   manteau,  l'un   gris, 

^  l'autre  gris  bleu  ou   gris  rose,   la  tunique 

\  barrée  sur  les  bras  et  la  poitrine  de  deux 
I  lignes  noires  parallèles,  qui  paraissent  dans 
tous  les  costumes  antiques  et  qui  étaient  les 
lisières  de  la  pièce  de  laine.  Ils  ont  la  tête 
nue  et  nimbée  d'un  cercle  rouge,  Matthieu 
et  Jean  la  barbe  blanche,  Marc  la  barbe 
grise,  Luc  la  barbe  jeune  et  blonde;  tous, 
les  pieds  nus  avec  des  sandales.  Person- 
nages et  accessoires  sont  peints  assez  juste 
et  d'une  manière  satisfaisante,  mais  entiè- 
rement banale. 

Le  graveur  de  Montfaucon,  en  croyant 
reproduire  saint  Jean  (ci-contre  fig.  oO), 
n'a  donné  qu'une  figure  de  fantaisie. 
Quant  aux  détails  d'ameublement,  les  voici  :  1°  les  sièges  sont  pour  les  trois  premiers 
apôtres  une  sella  sans  dossier,  tandis  que  le  siège  de  saint  Jean  est  muni  d'un  immense 
dossier  (sella  undequaque  clausa,  dit  Montfaucon).  Cependant  la  sella  de  saint  Marc  a  le 
rebord  garni,  sur  trois  côtés,  d'une  succession  de  fleurons  formant  galerie.  Les  tables  à 
écrire  sont  de  petits  buffets  à  peu  près  cubiques,  formant  par  le  bas  une  armoire  à  deux 
vantaux  ;  celle  de  Matthieu  est  ouverte  et  laisse  voir  à  l'intérieur  deux  tablettes,  sur  l'une 
desquelles  un  codex  est  couché  et  sur  l'autre  deux  sont  debout  ;  celle  de  Luc  au  lieu 
d'être  simplement  close,  est  fermée  à  l'aide  d'un  crochet.  Sur  le  flanc  de  la  table  ou  buffet 
s'élève  un  montant,  à  l'extrémité  duquel  est  adapté  un  pupitre  mobile,  où  repose, 
comme  il  a  été  dit  ci-dessus,  un  livre  ouvert. 

Aux  tables  de  Marc  et  de  Luc,  le  montant,  au  lieu  d'être  verticalement  appuyé  sur  le 
flanc  du  meuble,  comme  aux  autres  évangélistes,  surgit  du  milieu  de  la  tablette  à  écrire; 
chez  Marc,  c'est  une  colonne  torse;  pour  Luc,  c'est  un  dauphin  posant  sur  la  tète  et  por- 
tant le  pupitre  sur  un  contour  de  la  queue.  Quant  aux  instruments  d'écriture,  l'écritoire 
pour  Matlhieu  et  pour  Luc  est  une  cavité  rectangulaire,  qui  semble  être  simplement  pra- 
tiquée dans  la  table;  pour  Marc,  c'est  un  petit  meuble  à  part.  Pour  Jean,  l'écritoire  est 
un  godet  ovale  divisé  en  deux  parties,  comme  l'indique  Montfaucon,  l'une  destinée  à 


X'  SIÈCLE  (N'  COISl..  195).  123 

l'encre  noire,  l'autre  au  vermillon  ;  à  côté  est  une  coquille  avec  ses  doux  valves  ouvertes, 
et  contenant  probablement  la  couleur  d'argent.  On  remarque  encore  des  règles  plates  en 
bois  noir  ;  un  grattoir  à  large  lame  triangulaire  (Matthieu  et  Marc),  un  canif  à  lame 
courbe  (Luc).  Si  l'on  ajoute  que  chaque  évangéliste  a  les  pieds  posés  sur  un  billot  de 
bois  rectangulaire  à  la  surface  dorée  et  aux  bords  sculptés,  meuble  indispensable  dans 
toutes  les  représentations  de  personnages  vénérables,  on  aura  terminé  tout  ce  qui  sem- 
blait devoir  être  à  dire  sur  les  quatre  évangélistes  de  ce  manuscrit. 

La  lettre  d'Eusèbe  à  Carpien  (écrite  en  forme  de  croix)  et  chacun  des  évangiles  sont 
précédés  d'un  fronton  en  forme  de  FI,  contenant  l'intitulé  inscrit  dans  la  partie  inté- 
rieure du  n  et  suivi  d'une  initiale  ornée.  Il  y  a  aussi  en  tète  du  sommaire  de  saint  Matthieu 
un  intitulé  renfermé  dans  un  cercle  d'or  (f"  7  v)  et  en  tête  de  la  table  des  chapitres  du 
même  évangéliste  un  ornement  analogue,  formant  un  cadre  rectangulaire  entouré  d'un 
ruban  tressé. 

Aux  f°'  o  à  6  V  sont  les  trois  canons  d'Eusèbe,  que  Montfaucon  a  cités  en  remarquant 
qu'on  a  coupé  les  autres  (on  voit  en  ellel,  entre  o  et  f>,  les  talons  de  deux  feuillets 
coupés),  et  qui,  avec  les  quatre  frontons  placés  en  tète  des  évangiles,  sont  la  partie  la 
plus  remarquable  de  cette  décoration  secondaire. 

Les  trois  tableaux  des  canons  restants  forment  chacun  une  haute  et  élégante  arcade 
supportée  par  des  colonnes  de  marbre  à  base  et  chapiteau  sculptés,  enrichies  de  cou- 
leurs diverses  et  brillantes  d'or.  Les  trois  archivoltes  sont  surmontées  d'oiseaux  et  de 
fleurs;  la  première  surtout  est  remarquable  par  deux  paons  à  vaste  queue  qui  la  sur- 
montent, s'affrontant  à  un  grand  vase  fleuronné;  la  troisième  est  soutenue  par  deux 
chapiteaux,  dont    chacun    représente    deux    chevaux 

affrontés  et  baissant  le  cou  pour  bien  boire  dans  u" = — 

petit  bassin  posé  à  terre. 

Toute  cette  décoration  est  dessinée  à  la  plume  a\cc  rr:;" 

du  carmin,  d'une  main  facile  et  assez  élégante    pul■^      -^i]^'-^3~      ■      ■ — -      -=-  j 

coloriée  par-dessus  en  couleurs  épaisses.  C'est  dms  11         -^^ Z:::r 

même  système  et  probablement  de  la  même  main  c]ue  ~ 

sont  les  quatre  riches  frontons  en  forme  de  II  (dont  nous 
donnons  ci-dessus,  ûg.  o8,  le  dernier)  et  la  mo\enne 

initiale  subséquente,  qui  ornent  le  commencenK  nt  de  

chacun  des   quatre  évangiles.  L'artiste  qui   a   dtcoit 

ce  manuscrit  a  moins   fait  œuvre  de  peinture,  qui  du  ii     i  i 

simple  dessin  colorié  et  surchargé    de   petites   iiori- 

tures  ou  de  menus  agréments,  marques  d'un  art  puéril.  On  peut  en  juger  par  le  fronton 

placé  en   tête  du   présent  article,  quoique  nous    n'ayons   pas  pu  y  dessiner  tous  les 

menus  détails  qui  s'y  trouvent  et  qu'ils  ne  soient  pas  même  encore  tous  exprimés  sur  le 

fragment  agrandi  que  représente  notre  planche  00. 


XXVI.  —   iN°   CoisLiN    195.   Les  Évangiles. 

iCiS  feuillets  à  longues  lignes,  accompagnées  d'une  glose;  —   x=  siècle;  —  hauteur  '280  millimètres, 
largeur  2U5;  —  reliure  en   marocjuin  rouge  aux  armes  et  initiales  du  roi  Louis  XVUL 

Calligraphie  très  soignée  et  belles  peintures  des  quatre  évangélistes.  La  décoration  du 
volume  commence  (f°'  4  à  8)  par  une  série  d'arcatures  contenant  le  canon  des  concor- 
dances dressé  par  Eusèbe,  où  chaque  page  est  divisée  en  une,  deux  ou  trois  arcades   à 


lâi  X'  SIÈCLE  (N«  COISL.   1951. 

plein  cintre  soutenues  ciiacunc  par  deux  colonnes.  Ces  dernières  sont  peintes  en  mar- 
brure avec  base  et  chapiteaux  dores.  Les  archivoltes  sont  richement  fleuronnées,  chacune 
de  dessins  différents,  dont  plusieurs  se  retrouvent  exactement  dans  l'évangéliaire  latin 
exécuté  en  l'an  800  à  Rome  par  Godescalc  pour  l'empereur  Charlemagne. 

Les  représentations  des  évangélistes  (Matthieu  f°  9,  Marc  f°  171,  Luc  f'  240,  Jean 


f  349)  sont  remarquables,  comme  il  a  été  ditci-dessus,  surtout  cette  dernière,  et  parais- 
sent offrir  la  fidèle  image  de  philosophes  grecs.  La  bordure  qui  les  encadre  est  d'une 
extrême  simplicité.  Il  \  a  plus  d'intérêt  dans  les  accessoires  :  saint  Matthieu  est  assis  dans 
un  grand  fauteuil  d'osier  garni  intérieurement  d'étoffe  cramoisie;  sa  table  à  écrire, 
surmontée  d'un  pupitre  fort  rustique,  contient  dans  sa  partie  inférieure  une  armoire,  dont 
la  porte  ouverte  laisse  voir  un  codex  à  belle  reliure,  une  bouteille  d'encre  et  deux  rou- 
leaux de  parchemin  ,  sur  la  table  est  une  vaste  écritoirc  circulaire  à  deux  compartiments 
(rouge  et  noir).  Saint  Marc  est  assis  sur  un  escabeau  garni  d'un  coussin  bleu  ;  il  a  sur  sa 
table  une  écritoire  pareille  à  la  précédente  avec  un  calamus,  un  compas  en  fer  et  une 
sorte  de  cisaille  ou  grattoir.  Luc  et  Jean  n'ont  rien  à  noter  de  ce  qui  concerne  ces  menus 


XI"  SIÈCLK  (N°  2-23).  125 

détails,  si  ce  n'est  que  ce  dernier  a  devant  lui,  au  lieu  de  table,  un  pupitre,  dont  le  pied 
posant  à  terre  est  contourné  par  un  énorme  dauphin. 

Une  reste  qu'un  mot  à  dire  sur  les  commencements  d'évangile.  Chacun  d'eux  est 
formé  d'un  élégant  bandeau  à  fleurons  ou  rinceaux  d'or;  le  premier  en  H,  suivi  d'une 
moyenne  initiale  articulée,  laquelle  est  comme  le  bandeau  dessinée  au  carmin  et  garnie 
d'or  ensuite. 


XXVII.  —  N°  519.   Saint  GRÉcoinE  de  Nazi.vnze. 

400  feuillets  àicolonnes;  —  année  1007;—  hauteur  2SU  niilliiiièlres,  largeur  205;  — reliure  en  maroquin 
rouge  aux  armes  et  initiales  de  Colbert.  —  Silvestrc,  Paléoijr.  tmir.,  pi.  81. 


^„.,...._, ,,_^..      -  ^      -^.^ 

KiG.  62  (f  5).  —  'Hz  -o-j  a-iTov  ;t;  to  afiov  -iayy.  'Eki  ttj;  vj/.azTJ;  (jiou  cTv^rjoncd  (Orat.  iS). 

Ciiaque  chapitre  de  ce  volume,  au  nomijre  de  2(1,  est  précédé  d'un  fronton  ou  d'un 
bandeau,  quelquefois  en  carré  long,  plus  généralement  en  forme  de  TI,  décoré  avec  une 
rare  délicatesse.  Le  motif  de  cette  décoration  est  toujours  le  même  dans  ses  éléments  : 
ce  sont  des  feuilles  ou  folioles  en  1er  de  lance,  bleues  ou  vertes,  légèrement  frisées 
sur  leur  bord,  posées,  agencées,  combinées,  de  manière  à  former  chaque  fois  des 
figures  nouvelles  ingénieusement  variées.  Elles  s'enlèvent  sur  un  fond  d'or.  Un  seul  de 
ces  bandeaux  est,  ainsi  que  l'initiale  qui  le  suit,  entièrement  doré  :  c'est  au  discours 
itspl  ToO  àyiou  Tn/cû[xaToç,  f  38o  v°.  Les  initiales  sont  mojennes,  peintes  et  dorées  à  fleu- 
rons articulés,  d'un  stvle  en  harmonie  avec  celui  du  bandeau.  Toutes  ces  petites  pein- 
tures sont  très  élégantes,  surtout  les  premières  du  volume,  qui  malheureusement  aussi 
sont  les  plus  endommagées.  Trois  ont  été  (f'^  219,  338,  373),  anciennement  déjà,  cou- 
pées et  dérobées. 

Silvestre  a  donné,  en  chromolithographie,  comme  spécimen  de  ce  volume,  deux  co- 
lonnes, savoir  :  d° celle  où  commence,  avec  un  bandeau  en  R, l'homélie  sur  saint  Cyprien 
(f"  o7  v"  du  ms.);  i"  la  colonne  finale  contenant  la  mention  du  scribe,  le  moine  Eulhy- 
mius,  du  couvent  de  Saint-Lazare  à  Constantinople,  et  la  date  (mai  li.'il;»  =  1007)  de 
l'achèvement  de    son  travail. 


XXYIIl.  —  N°  223.  ScHOLilis  sur  saint  Paul,  etc. 

273  feuillets;  —  année  1045;   —  hauteur  2S8  niilliniètres,  larg.  210;  —  reliure  comme  celle  du  n'  I3it. 
Ms.  de  Hurault  de  Buistaillicr. 

En  tète  de  chaque  épitre  est  un  bandeau  d'or  chargé  de  médaillons  et  de  palmettes, 
principale  décoration  du  volume.  Tantôt  c'est  un  simple  bandeau  (1=  5,  0,  201);  tantôt 


1-2G  XI"  SIÈCLE  (N"  922). 

et  plus  souvent  c'est  un  II  ou  un  rectangle  évidé,  portant  dans  le  vide  central  le  titre  de 
l'épître  en  capitales  d'or,  dans  le  genre  de  nos  figures  2,  63  et  autres  (voy.f"  7,  35,  65, 
93,  106,  120,129,137,  144,  148,  137,  164,  168  et  172)  ;  de  nombreuses  petites  initiales, 
lettres  numériques,  rubriques  et  renvois  répandus  dans  tout  le  cours  du  volume  sont 
également  en  minuscule  d'or,  et  font  comme  reluire  le  texte  et  la  glose  qui  l'entoure. 
Les  médaillons  et  fleurettes  sont  assez  remarquables  par  leur  variété,  mais  d'une  exécu- 
tion hâtive  et  négligée.  L'initiale  commençant  le  texte  après  chaque  bandeau  est 
moyenne,  fleuronnée,  articulée,  peinte  et  dorée.  Les  épitres  sont  précédées  chacune  d'un 
argument,  ûîtoGÉâiç,  qui  fournit  aussi  quelquefois  (f"^  4  et  33)  le  motif  d'un  petit  fronton 
légèrement  orné.  Enfin  aux  f°'  6  et  34  v",  en  regard  de  la  première  épître  de  saint  Paul 
aux  Romains  et  de  la  première  aux  Corinthiens,  sont  deux  miniatures,  qui  représentent 
l'apôtre  dictant  son  œuvre  à  un  disciple  assis  et  écrivant  ou  méditant  ;  ce  sont  deux 
scènes  assez  barbares  d'exécution,  mais  dont  on  ne  peut  pas  bien  juger,  parce  que  la 
couleur  a  presque  entièrement  disparu  et  qu'il  ne  reste  de  distinct  que  le  trait  à  la 
plume. 


XXIX.  —  N"  9-2-2.  Eldoci.e  Aug.  tiieologica. 

265  feuiU.  à  2  col.;  —  année  1062;  —  hauteur  291)  niillim.,  largeur  215;  —  rel.  du  temps  de  Louis  XIV 
eu  maroquin  rouge,  aux  armes  de  France.  —  .\vait  appartenu  à  Colbert. 

Le  volume  commence  (f°'   1,2,  3)  par  une  table  des  matières  (flbaï  â^icioç  t?,; 
T.af>o\)GT^i-\J•/.1i5oi,  au  centre  d'un  quadrilatère  onde)  écrite  en  or  et  carmin. 
Au  f  4  r°,  rien  autre  qu'un  quadrilatère  d'écriture  formé  par  les  mots  : 

'EuSox.îaç  •/)  SéXToç  'Auyoùavrfi  TréXst  {Hic  liber  est  Eudociœ  Aiujustœ), 

répétés  de  manière  à  ce  que  les  vingt-neuf  lettres  qu'ils  comprennent,  figurant  vingt- 
neuf  fois  de  suite  et  chaque  fois,  c'est-à-dire  à  chaque  ligne,  dans  un  ordre  différent, 
produisent  une  sorte  de  dessin  par  le  retour  de  la  même  lettre  le  long  de  certaines  lignes 
et  par  l'emploi  de  majuscules  (au  nombre  de  9)  aux  centres  et  aux  angles.  De  plus,  aux 
quatre  angles  du  quadrilatère  émergent  quatre  élégantes  palmettes  vert  et  or. 

Les  feuillets  i  v°  et  S  r»  sont  restés  en  blanc. 

Au  v°  suivant  (celui  du  fol.  b)  est  un  acrostiche  formé  des  mêmes  mots  EùSo/.îaç 
•/,  ôéXtos  X.  T.  X., écrit  en  lettres  d'or  sur  carmin,  où  l'or  a  complètement  disparu  aujour- 
d'hui. Montfaucon,  qui  a  consacré  plusieurs  pages  à  la  description  de  ce  volume 
(Palœogr.,  p.  29S-298),  a  traduit  l'acrostiche  en  latin,  lui  laissant  sa  forme  originale 
et  ses  initiales,  et  en  a  formé  un  acrostiche  de  vingt  lignes  latines,  qui  donne  : 
EVD0C1.\E  AVGVSTAE  HIC  LIBER  EST,  et  qui  commence  ainsi  : 

E  ximium  Christus  par  conjugum  adeptus, 

\  os  sceptri  gloria  replevit  : 

DO  num  Dei  hoc  est,  et  cœlestis  motio, 

C  omparanda  nuUi  rei  et  cocjitatu  stupenda, 

1  ntuenti  mira  menti  intellecta, 

A  ttendentique....  etc. 

Cette  pièce  en  acrostiche  explique  la  miniature  placée  en  regard,  laquelle  remplit 
une  surface  rectangulaire,  au  milieu  de  laquelle  se  tiennent  cinq  personnages  debout, 
entourés  par  une  bordure  de  médaillons  encadrant  chacun  un  buste.  Les  cinq  person- 


XI'  SIÈCLE  (N»  9-22).  127 

nages  sont,  d'après  Montfaucon,  «  au  milieu  l'impératrice  Eudocie  en  vêtements 
»  impériaux,  ayant  à  sa  droite  l'empereur  [Constantin  Ducas,  23  déc.  10o9-mai  1067] 
))  avec  la  couronne  sur  la  tète,  et  à  sa  gauche  un  de  ses  fils,  peut-être  Constantin  qui 
»  était  né  depuis  l'avènement  de  ses  parents,  tandis  que  les  deux  aînés,  Michel  et 
»  Andronic,  avaient  reçu  le  jour  à  une  époque  où  leur  famille  n'était  pas  encore  sortie 
»  de  la  condition  privée.  Aussi  lorsque  le  versificateur  [au  vers  13]  parle  au  pluriel  des 
»  enfants  porphyrogénètes  d'Eudocie  et  de  Constantin  Ducas,  c'est  à  Constantin  le  fils 
»  qu'il  fait  allusion  et  peut-être  à  des  sœurs  qu'il  avait  et  qui  comme  lui  étaient  nées 
»  dans  la  pourpre.  Quant  à  la  primauté  donnée  à  Eudocie  dans  cette  peinture  et  aussi 
»  dans  les  vers  où  elle  est  mentionnée  comme  la  personne  principale,  quoi  d'étonnant 
»  lorsqu'on  sait  avec  certitude  que  l'empereur  Constantin  Ducas  fut  un  homme  inerte, 
»  sans  courage  et  adonné  à  l'avarice,  et  lorsqu'au  contraire  Eudocie  était  une  femme 
"  ambitieuse  qui  ne  négligeait  rien  pour  dominer.  » 

La  faiblesse  de  ces  dernières  considérations  alléguées  par  .Montfaucon  suffit  seule  à 
mettre  en  défiance  contre  l'explication  qu'il  donne  de  la  peinture  dont  il  s'agit  et  dont 
voici  la  disposition  : 

.\u  milieu  est  une  femme  vêtue  d'une  robe  bleue  et  d'un  voile  noir,  qui,  ayant  à  sa 
droite  un  homme  plus  petit  qu'elle,  à  barbe  noire  et  à  longue  robe  (pourpre,  noir  et  or), 
à  sa  gauche  une  femme  vêtue  de  la  même  façon  que  l'homme  et  couronnée  comme  lui 
d'un  bandeau,  leur  pose  à  tous  deux  la  main  sur  la  tête.  Au  lieu  d'y  voir  Eudocie  entre 
les  deux  Conslantins,  son  mari  et  son  fils,  M.  Hase  y  avait  vu  la  Vierge  couronnant 
l'empereur  Constantin  et  sa  femme  Eudocie  '.  Ce  sentiment  de  Hase  est  d'accord  avec  le 
costume  bleu  et  noir  donné  usuellement  à  la  Vierge  dans  les  manuscrits  grecs  et  avec 
la  haute  taille  que  le  peintre  a  cru  devoir  lui  attribuer. 

Les  quatrième  et  cinquième  personnages  sont  beaucoup  plus  petits  que  les  trois 
autres,  comme  il  convient  à  des  enfants,  et  vêtus  de  robes  en  couleur  claire  (bleu,  rouge 
et  or).  Ce  sont  peut-être  ces  robes  qui  ont  inspiré  à  Montfaucon  l'idée  de  voir  dans  ces 
petites  figures  deux  jeunes  filles  ;  mais  il  est  d'autant  plus  naturel  d'y  reconnaître  les 
deux  fils  aînés  du  couple  impérial,  Michel  et  Andronic,  que  des  deux  angles  supérieurs 
de  la  scène  émergent  à  mi-corps  deux  anges,  qui  semblent  descendre  du  Ciel  et  posent 
aussi  la  main  sur  la  tète  couronnée  des  deux  enfants,  exprimant  ainsi  l'espoir  conçu  par 
le  peintre  que  les  héritiers  naturels  du  trône  continueront  la  dynastie  par  la  protection 
divine.  Eudocie  n'occupe  ainsi  que  la  troisième  place,  comme  il  convenait  dans  une 
peinture  faite  pour  parler  à  tous  les  yeux,  mais  elle  est  la  première  dans  l'acrostiche 
placé  en  tête  du  volume  parce  que  c'est  elle  apparemment  qui  avait  commandé  l'ouvrage. 
Quant  à  l'enfant  porphyrogénète,  son  absence  indique  probablement  qu'il  n'était  pas 
encore  né  :  ce  qui  date  le  manuscrit  du  commencement  du  règne.  —  Ces  peintures  sont 
toutes  fort  détériorées. 

Les  vers  ci-dessus,  10  et  17-,  expliquent  les  médaillons  de  la  bordure;  c'est  le 
chœur  des  saints  offrant  à  l'impératrice  les  livres  inspirés  du  Saint-Esprit.  Leurs  noms 
d'ailleurs,  pour  la  plupart,  peuvent  se  lire  encore,  écrits  au  vermillon,  en  caractères 
microscopiques,  à  côté  de  chaque  médaillon.  Au  centre,  dans  la  rangée  supérieure,  est 
Jésus  portant  à  la  main  un  codex  à  couverture  d'or;  à  sa  droite  sont  saint  Pierre,  puis 
saint  Basile,saint  Grégoire  de  Nysse,  Moïse,  Jésus  Syrach,  saint  Maxime,  à  sa  gauche  saint 
Paul,  saint  Grégoire  de  Xazianze,  saint  Jean  Chrysostome,  le  prophète  David,  Salomon 

1.  »  Opinor  in  niedio  stare  Deiparam,  coronas  imponenlem  Constanlino  qui  sibi  est  a  dextris,  Eudociai 
quas  est  ad  l;evam.  »  (Note  sur  l'exemplaire  de  la  Palœogr.  grœca  du  cab.  des  niss.  à  la  Biblioth.  nat.) 

2.  Libens  sanctorum  chorus  liic  adest 
Replètes  Spiritu  Dei  libres  tibi  alTercns. 


1-28  XI"  SIÈCLE  (N«  COISL.  7i)). 

et  saint  Nil.  Chacune  de  ces  figures  porte  entre  les  mains  une  banderole  déployée,  sur 
laquelle  quelques  traits  illisibles,  en  vermillon,  simulent  une  légende.  Sur  la  bordure 
inférieure,  entre  saint  Maxime  et  saint  Nil,  il  reste,  dans  trois  médaillons,  trois  figures 
semblables  aux  précédentes  et  qui  ne  s'en  distinguent  que  parce  que  chacune  d'elles 
porte  un  volume  à  la  main.  On  n'y  aperçoit  aucun  nom.  Toutes  les  tètes  de  celle  peinture 
sans  exception  sont  nimbées  d'un  cercle  écarlate.  Celles  dpnl  on  peut  encore  discerner 
les  traits  sont  d'un  beau  caractère  et  d'un  pinceau  délicat.  Par  malheur,  il  n'en  reste 
que  bien  peu  de  chose,  le  frottement  ayant  enlevé  presque  partout  la  couleur.  C'est  ce 
que  Monlfaucon  avait  déjà  remarqué  :  Admodum  detriti  sunt  {samtiXYl  in  iotidem  cirmdis). 
Dans  tout  le  reste  du  volume  il  n'y  a  d'ornement  que  deux  petits  bandeaux  rectan- 
gulaires, l'un  en  lignes  d'or  (241  r"),  l'autre  or  et  azur  (228  r°). 


XXX.  —  N"  CoisLiN  79.  Saint  Jean  Ciirysostome. 

323  feuill.  à  2  col.;  —  années  1078-1081;  —  hauteur  41  cenlini.;  largeur  32;  épaisseur  '■!  ;  —  reliure  en 
maroquin  rouge  aux  armes  et  initiales  du  roi  Louis  XVIII.  —  Décrit  et  gravé  par  Monlfaucon,  Biblioth. 
Coisliniam,  p.  134-137  (en  1715).  —  Dessiné  et  litliogr.  par  M.  le  comte  de  Bastard  (en  1844). 


Fir,.  03.  —  ENTAV0  'AKPIBHS  IIIXAH  THSAF,  THi;   BIBAOV.  'EyloiA  ùrA  Stjçdpwv    Aoywv 

Précieux  manuscrit  orné  sur  ses  deux  premiers  feuillets  de  quatre  grandes  peintures 
à  pleine  page  qui  ont  été  certainement  exécutées  dans  le  cours  des  années  1078  à  1081, 
car  elles  représentent  l'empereur  Nicéphore  Botoniale  (ou  Bolaniate)  et  son  épouse, 
avec  les  titres  de  leur  dignité  souveraine,  titres  qu'ils  ne  portèrent  que  dans  le  court 
intervalle  des  années  1078  à  1081,  qui  fut  tout  leur  règne.  Le  manuscrit  est  un  peu  an- 
térieur à  ces  peintures  et  avait  été  fait  pour  d'autres  princes,  car  on  voit  encore  la 
bordure  qui  encadrait  les  images  de  ceux-ci  qu'on  a  remplacées  par  celles  de  Nicé- 
phore ;  cependant  il  appartient  bien  aussi  au  xi"  siècle,  comme  le  montre  son  écriture. 

Les  quatre   peintures  qui  occupent,  comme  il  vient  d'être  dit,  les  deux  premiers 


XI'  SIÈCLE  (N°  COISL.  79).  12;) 

feuillets  (cotés  1  et2  ')  ont  paru  tellement  importantes  à  dom  Montfaueon,  qu'il  les  a  fait 
toutes  entièrement  graver  dans  son  catalogue  de  la  bibliothèque  de  Coislin  (Biblioth. 
Coisliniana,  p.  134-137).  Ces  gravures,  quoique  un  peu  plus  petites  que  l'original  (elles 
ont  187  millimètres  de  large  sur  2t9  de  hauti,  donnent  une  idée  satisfaisante  de  l'en- 
semble de  chaque  peinture,  mais  non  pas  des  détails  ;  ceux-ci  sont  très  inexactement 
reproduits;  les  visages  particulièrement  s'j-  trou\ent  accommodés  au  goût  du  \\u'  siècle 
français  et  ne  donnent  que  par  une  lointaine  approximation  les  portraits  annoncés.  Mais 
le  tout  est  au  contraire  reproduit  avec  une  exactitude  et  un  soin  merveilleux  dans  une 
publication  spéciale  faite  en  1844  par  M.  de  Bastard  en  une  livraison  in-folio  contenant 
seulement  quatre  planches,  une  pour  chaque  peinture,  et  aucun  texte  ^  Le  travail 
des  artistes  dirigés  par  M.  de  Bastard  est  d'autant  plus  remarquable,  que,  sans  porter 
atteinte  à  l'exactitude,  il  remet  en  pleine  lumière  et  restitue  à  leur  jeunesse  primitive 
des  ouvrages  qui,  malgré  leur  mérite,  ne  laissent  pas  d'offrir  le  spectacle  pénible  de 
nombreuses  détériorations  causées  par  le  temps.  Les  deux  publications  de  Montfaueon 
et  de  M.  de  Bastard  nous  dispensent,  en  y  renvoyant  le  lecteur,  de  donner  un  spécimen 
des  quatre  grandes  peintures  de  ce  manuscrit;  nous  nous  contenterons  de  les  compléter 
en  donnant  (voy.  fig.  C3)  un  exemple  de  l'ornementation  courante  du  manuscrit^  cl 
nous  nous  bornerons,  |)our  le  reste,  à  la  description  que  voici: 

Première  peinture  :  f"  i  r".  A  droite  du  spectateur,  l'empereur  Nicéphorc  est  assis 
sur  un  trône  en  forme  de  vaste  fauteuil  à  dossier  évasé  ;  ce  fauteuil  est  doré,  in- 
crusté de  pierres  précieuses,  couvert  d'un  coussin  écarlate  et  muni  d'un  marchepied, 
dont  les  jambes  forment  une  triple  arcade.  L'empereur  porte  la  couronne  impériale;  il 
a  pour  vêtement  une  longue  robe  serrée,  bleue  à  fleurs  jaunes  en  forme  de  fer  de  lance 
et  descendant  jusqu'au  cou-de-pied;  par-dessus  cette  robe  est  une  chlamyde  violette 
posée  sur  l'épaule,  ornée  des  mêmes  fleurs  que  la  tunique  et  descendant  en  pointe,  par 
devant,  jusqu'aux  pieds  ;  chaussures  de  pourpre.  Devant  l'empereur,  vers  sa  droite, 
se  tient  un  moine,  debout  dans  l'attitude  du  respect  ;  il  est  vêtu  d'une  longue 
robe  de  couleur  marron,  d'un  manteau  noir  sans  manches  serré  au  col  et  d'une  calotte 
noire;  sa  figure  est  jeune  et  imberbe;  de  la  main  droite  il  avance  un  cierge  allume. 
Entre  les  deux  personnages  est  un  pupitre  étroit  et  élevé,  sur  lequel  un  livre  est  ouvert. 
Au  fond,  derrière  l'empereur,  une  riche  porte  à  plein  cintre  fermée  par  un  voile,  qui 
semble  être  la  porte  du  palais,  et  derrière  le  moine  un  élégant  édifice  qui  pourrait  être 
un  couvent.  Le  fond  est  d'or.  Au-dessus  de  la  toiture  de  ce  que  j'appelle  un  couvent,  on 
lit,  eu  capitales  de  carmin  : 

O  EX   MOXAXOIi;  EVA... 
SABAS  KAI   ni... 

De  toute   cette  disposition  Montfaueon  infère  que  l'auteur  de  ce  manuscrit  était  le 

i.  Us  sont  reliés  aujourd'hui  de  telle  façon  que  le  premier  est  2  et  le  second  est  1.  C'est  un  petit 
désordre  imputable  probablement  à  Montfaueon,  pour  la  giavure  de  qui  les  deux  feuillets  aurontété  détachés, 
puis  mal  replacés.  Dans  la  liiblioth.  Coisliniana,  il  présente  les  gravures  suivant  l'ordre  véritable  du  ms. 

2.  Sauf  le  titre  sur  la  couverture  (Nouvel  essai  de  publication,  par  la  litliographie,  des  peintures  el 
ornements  des  manuscrits  et  portraits  de  Nicéphore  Botaniale,  empereur  d'Orient,  de  l'impératrice  Marie 
sa  femme  et  de  saint  Jean  Chrysostome  (1078-1081);  et  une  courte  légende  au  bas  de  chaque  planche  : 
1.  Nicéphore  Botaniale  et  Marie  sa  femme,  protégés  par  Jésus-Christ;  —  'i.  Nie.  Bot., empereur  d'Orient, 
assisté  de  la  Justice  et  de  la  Vérité;—  3.  Nie.  Bot.,  emp.  d'Or.,  agrée,  à  la  recommandation  de  l'archange 
Michel,  les  Œuvres  choisies  de  saint  Jean  Chnjsoslome,  présentées  par  ce  saint;— i.  Nie.  Bot.,  emp.  d'Or., 
écoute  la  lecture  des  Œuvres  de  saint  Jean  Chrijs.,  faite  par  le  moine  Sabas,  de  l'ordre  de  Saint-Basile.— 
Voy.  l'arlicle  intitulé  l'Œuvre  de  M.  de  Bastard,  inséré  par  M.  Léop.  Delisle  dans  la  Bibliothèque 
de  l'Ecole  des  Chartes,  l.  XLIII. 

3.  C'est  le  bandeau  formant  l'en-tèle  du  volume,  f  3  r°;  nous  n'en  donnons  que  la  moitié,  son  déve- 
loppement total  étant  de  26  centimètres. 

17 


130  XI«  SIÈCLE  (N°  COISI,.  79). 

moine  appelé  Sabas.  Une   inscription  analogue,  mais  posée  verticalement,  par  syllabes, 

se  lit  à  droite,  au   long  de  la  porte  impériale,  en  ces  termes  : 

XIKIl  )  cI>C)|  POS  I  EN  I  XÏl\  Ta  I  eô"!  nisxos  |  BASIAETSI; 

Nîcephorus  in  Christo  pdelis  imperator.  Enfin,  au  sommet  de  la  page,  en  dehors  du  cadre 
de  la  peinture,  sont  quatre  vers  ïambiquesCYtjjouç  àvdc/.Tuv...),que  Montfaucon  traduit  en 
latin  et  dont  le  sens  est  :  «  Majesté  qui  portes  le  sceptre  et  qui  es  au  sein  de  la  sublimité 
royale,  goûte  les  voluptés  que  ces  écrits  renferment  (c'est-à-dire  les  extraits  des  sermons 
de  saint  Jean  Chrysostome)  ;  que  ton  âme  s'en  délecte,  que  tes  applaudissements  joyeux 
les  accueillent  et  tends  à  tes  serviteurs  une  main  généreuse.  » 

Deuxième  peinture  :  f°  1  V.  L'empereur  Nicéphore  debout,  l'impératrice  Marie  à  sa 
gauche,  debout  aussi;  tous  deux  en  habits  impériaux  et  le  sceptre  en  main.  Les  deux 
sceptres  sont  de  longs  bâtons  jaunâtres  terminés  à  leur  sommet,  celui  de  l'empereur 
par  une  sorte  de  phalère,  celui  de  sa  femme  par  un  oméga  crucifère.  Au-dessus  du 
premier  est  écrit  : 

NIKHOOPOi:.  EX.XPISTO.  TQ.HEQ.  IIISTOS.  BASIAEYS.  AYTOKPATQP. 
PO-MAIOX.  O.  DOTAXEFATlir. 

et  au-dessus  de  l'impératrice  : 

MAPIA  êv  Xpiatô)  Tù  &zQ  irtaT/]  RotaiXidca  xal  aÙTOXpaTopiaca  'Ptop.a(wv. 

Au-dessus  de  la  page  deux  ïambes  (S/.ÉiTot  az  Xpt<7Tà^...)  signifiant  :  «  Que  le  Christ  te  pro- 
tège en  te  bénissant,  ô  empereur  romain,  ainsi  que  la  très  noble  impératrice.  »  En  effet, 
entre  les  deux  tètes  impériales  et  les  mains  posées  sur  leurs  deux  couronnes,  s'élève 
une  petite  figure  de  Jésus, vu  à  mi-corps,  en  tunique  bleu  d'azur,  et  fort  gracieuse  encore, 
quoique  fort  détériorée.  Les  deux  souverains  sont  vêtus  de  longues  robes  bleu  et  or, 
semées  de  fleurs,  et  de  broderies  en  pierres  précieuses. 

Troisième  peinture  :  f°  2  r°.  Nicéphore  apparaît  de  nouveau,  siégeant  sur  son  trône 
(sorte  de  fauteuil  assez  semblable  à  celui  de  la  première  peinture).  Dans  celle-ci,  ses 
deux  mains  étaient  vides;  dans  la  seconde  il  tenait  le  sceptre  à  la  main  droite,  comme 
il  a  été  dit,  et  dans  la  gauche  un  petit  objet  allongé,  d'un  rouge  pourpre  et  difficile  à 
discerner.  C'est  probablement  la  mappa  ci7-censis,  le  linge  de  pourpre  que  l'empereur 
jetait  dans  l'arène  pour  donner  le  signal  de  commencer  les  jeux  du  cirque.  Au-dessus  de 
sa  tète  est  la  même  inscription  qu'on  a  déjà  vue  et  vers  ses  deux  épaules,  derrière  le 
dossier  de  son  siège,  s'élèvent  deux  petites  figures  de  femmes,  vues  à  mi-corps,  tête  et 
bras  nus,  une  bandelette  blanche  dans  les  cheveux,  tunique  bleu  d'azur,  c'est-à-dire 
deux  figures  respirant  le  souvenir  de  l'antique;  et  en  effet  celle  placée  à  droite  du  prince 
estAAH0EIA,  la  Vérité,  celle  à  gauche  AIKAIOSYXH,  la  Justice.  La  Vérité  tient  de 
la  main  droite  un  petit  flambeau  en  forme  de  cierge  ;  la  Justice,  des  balances. 

Quatre  personnages,  de  très  petite  stature  relativement  à  l'empereur,  non  plus  allé- 
goriques, mais  bien  humains  et  même  historiques,  se  tiennent  debout  à  ses  côtés,  deux 
à  sa  droite,  coiffés  de  mitres  blanches,  deux  à  sa  gauche  coiffés  Je  toques  rouges.  Leurs 
longues  robes  à  riches  dessins  sont  très  variées  et  leurs  visages  différents,  ce  qui  donne 
à  croire  que  ce  sont  bien  des  portraits  qu'on  a  sous  les  yeux.  Leurs  dignités  sont  inscrites 
au-dessus  de  leurs  têtes  :  1°  à  droite,  le  président  chef  des  habillements  impériaux 
(ô  TrpuTOîrpoESpoçj'.al  TipuToÊJOTiâpioç)  ;  2°  le  président  chef  de  l'écritoire  impériale  rouge 
(6  lipuToxpoEÔpoç  Kal  ô  ÉTtl  zaviz-XcCou)  ;  3°  à  gauche,  le  président  et  doyen  (ô  xpioToirpÔESpo; 
xai  SEX-avôç)  ;  et  4°  le  président  grand  primicier,  chargé  de  tenir  le  sceptre  impérial 
(ô  zpuTOTïpôsSpoç  xal  (jiyaç  i:pi|Jiixr,pioç).  Ces  quatre   fonctionnaires  n'ont  aucun  attribut. 


XI'  SIECLE  (N"  COISL.  79).  131 

le  premier  seul,  le  proto-vestiaire,  a  les  mains  croisées  sur  la  poitrine;  aucun  des  autres 
ne  montre  les  siennes.  Au-dessus  de  la  scène  sont  inscrits  six  vers  : 
{'Ûi  çufiçôpov  ç/jpst...) 

«  Comme  une  lumière  brillante  tu  sièges  sur  le  trône,  lumière  couronnée  de  vertus. 
Autour  de  toi  se  tient  ce  qu'il  y  a  de  plus  élevé  parmi  tes  plus  fidèles,  liommes  choisis 
et  illustres,  plus  nobles  encore  par  leur  esprit.  Mais,  ô  roi,  sois  clément  pour  le  scribe, 
car  il  a  confiance  en  ta  souveraine  autorité.  » 

Quatrième  peinture  :  f"  2  v°.  L'empereur,  toujours  revêtu  des  longs  vêtements  impé- 
riaux, mais  différents  chaque  fois,  et  la  couronne  en  tète,  est  debout  sur  un  marchepied, 
recevant  de  la  main  droite  un  livre  que  lui  présente  saint  Jean  Chrysostome  debout  à  son 
coté.  De  l'autre  côté,  à  gauche  de  l'empereur,  est  saint  Michel,  également  debout,  vêtu 
d'une  longue  robe  d'étoffe  légère,  vert  clair,  et  d'un  manteau  d'azur  à  fleurs  jaunes  et 
bordures  d'or.  Il  a  les  traits  et  la  chevelure  d'une  femme  et  ressemble  sensiblement  à 
l'impératrice;  on  aperçoit  le  sommet  de  ses  ailes;  il  est  chaussé,  comme  l'empereur,  de 
bottines  pourpre  brodées  de  perles  et  ne  porte  aucun  attribut.  Le  saint  Jean  Chryso- 
stome, vêtu  de  ses  habits  pontificaux,  est  un  portrait  '  comme  tend  à  le  prouver  la 
ressemblance  qu'offre  son  visage  avec  celui  que  d'autres  manuscrits  lui 
donnent  (par  ex.  Coisl.  6li).  A  la  gauche  et  aux  pieds  de  l'empereur, 
sous  le  saint  Michel,  est  agenouillé  un  petit  personnage,  jeune  et  de 
taille  microscopique  (il  mesure  environ  3  centimètres  de  haut,  tandis 
que  l'empereur  et  les  deux  saints  en  ont  22),  habillé  d'une  tunique 
et  culotte  rouges  et  d'un  manteau  flottant,  bleu;  tète  nue  et  joli  visage, 
dans  l'attitude  de  la  supplication.  C'est  vraisemblablement  l'artiste 
auteur  des  quatre  intéressantes  pages  que  nous  décrivons  et  c'est  la 
seule  représentation  de  ce  genre  que  nous  connaissions  dans  tous  nos 
manuscrits  grecs  de  la  Bibliothèque  Nationale.  On  peut  conjecturer  par  ""   "" 

le  choix  du  saint  sous  les  pieds  duquel  il  s'est  placé  qu'il  s'appelait  Michel  ;  mais  les  légen- 
des inscrites  sur  la  page  ne  nous  apprennent  rien  de  plus.  Au-dessus  du  patron,  on  lit  : 

O  APXlSTPATHrOS  MIXAHA  O  XOXEIAT. 

«  le  chef  des  armées,  Michel  dans  les  nues  »  ;  au-dessus  de  l'empereur  et  de  Chryso- 
stome leurs  noms  ;  dans  le  haut  de  la  page  six  vers  ('Eyù  p.Év  3ip.t  ab;  '^ûXaç  ..)  :  «  C'est 
moi  qui  suis  ton  gardien,  ô  tète  couronnée,  tu  l'as  bien  éprouvé  par  les  événements. 
Celui-là  te  protège  aussi  dont  le  nom  révèle  l'éloquence  et  qu'on  appelle  Bouche  d'or  et 
le  scribe  aussi  se  présente  à  toi  comme  suppliant  :  (ô  cuYYpaçsùç  é'ct/]/.ôv  ziç  ouacoiriav  aiiùv 
aùv  r^^à-j  ypa-^écoî  toO  ao^  X^'P'''*!  °'''  s^Jf-S'^ûî  pXÉiroi^  t£  xaî  TpÉooiç,  ma'i)  il  implore  avec 
nous  ta  bienveillance;  regarde-le  avec  bonté,  prince,  elle  nourris.  »  Ainsi  que  Mont- 
faucon  le  remarque,  ces  vers  et  ceux  des  trois  autres  pages  qui  sont  écrits  au  même 
endroit,  en  dehors  de  la  scène  peinte  ajoutée  après  coup  et  collée  en  place  de  celle  qui 
représentait  sans  doute  un  autre  empereur  et  qu'on  a  supprimée,  ces  vers  étaient  donc 
adressés  à  un  autre  que  Mcéphore  ;  mais  par  leur  vague  banalité  ils  peuvent  s'adresser 
à  un  prince  quelconque  ;  cependant  ils  montrent  que  la  disposition  des  peintures  piùmi- 
tives  était  la  même  que  dans  celles  qui  les  remplacent,  puisque  pour  la  deuxième  ils 
désignent  l'impératrice,  pour  la  troisième,  les  quatre  dignitaires  debout  et  pour  la  qua- 
trième Chrysostome  avec  le  scribe.  Il  est  à  noter  que  sauf  ces  quatre  dignitaires,  le  moine 
Sabas  et  le  scribe,  tous  ces  personnages  des  quatre  peintures  portent  un  nimbe  formé 
d'un  trait  circulaire  de  couleur  écarlate. 

I.  Chrysostome  était  né  ea  34i  ;  mort  en  407. 


13i  XI*  SIÈCLE  (N"  49». 

La  décoration  de  ce  beau  volume  n'est  pas  bornée  aux  quatre  pages  qui  viennent 
d'être  décrites.  En  tète  de  chacun  des  extraits  de  saint  Jean  Chrysostome,  dont  le  texte 
se  compose  et  qui  sont  au  nombre  de  trente-deux,  est  un  bandeau  fleuronné  sur  fond 
d'or,  ordinairement  en  forme  de  n,  quelquefois  (en  tète  et  f°  217  v°)  en  forme  de  qua- 
drilatère évidc  au  centre  pour  contenir  l'intitulé  du  chapitre,  mais  tous  d'une  exécution 
remarquable  par  la  finesse,  l'élégance  et  la  variété  du  dessin,  par  l'harmonie  des  tons 
et  par  la  fraîcheur  du  coloris  encore  vif  aujourd'hui.  Les  derniers  seulement  sont  altérés 
par  l'humidité;  ce  sont  ceux  des  1»'  271  v»,  277  r°,  283  r",  2S8  r°,  294  \",  299  r",  300  ^° 
et  307  v°,  lequel  a  été  en  partie  coupé.  Les  autres  sont  auxf°'3  r°,  3  r",  25  r°,  ia  v°,  61  v", 
74  v°,  88  v°,  95  v",  108  v",  122  r%  131  v",  ISl  r",  159  r°,  171  r»,  18i  v°,  192  v»,  198  v, 
204  r",  208  v%  217  v°,  22.'j  r",  237  r°,  243  v",  230  r°.  Enfin  chaque  chapitre  commence 
par  une  initiale,  grande  ou  moyenne,  à  fleurons  articulés  et  sertis  d'or,  lettres  pour  la 
plupart  d'une  extrême  délicatesse.  Les  paragraphes  qui  suivent,  dans  le  cours  du  cha- 
pitre, commencent  aussi  par  do  jolies  initiales,  petites,  simples,  d'or,  comme  la  suivante  : 

\ 


0^0» 


XXXI.  —  N"  â\K  Les  Évangiles. 


•201  feuiU.  à  2  col.;  —  xi«  siècle;  —  luuileur  286  millim.,  largeur  21(5;  —  riche  reliure  à  orneinenl 
émaillés  en  blanc,  avec  les  armes  t'e  France  et  les  iniliaies  et  emblèmes  de  Henri  II  et  Callierine  ilc 
Médici?. 


4  §ÏArF|MlFf[« 


Les  17  premiers  feuillets  de  ce  volume  sont  remplis  par  des  index  et  des  t: 
concordance  des  évangiles;  ces  dernièies  (f"  1   v",  2  r"  ;  13,  14,  l.'i,  lCr°  etv  ) 


blés  de 
•ange  es 


XI'  êlECLE  (N«  7i).  \3i 

SOUS  des  arcades  dont  la  partie  supérieure  est  décorée  de  médaillons  à  fleurettes  et 
feuillages  évidés,  c'est-à-dire  se  détachant  en  blanc  sur  un  fond  de  beau  carmin.  Le 
même  genre  de  bandeaux  en  carmin,  ajourés  de  fleurons  élégants  et  faciles,  se  présente 
pour  les  évangiles,  formant  en  tête  de  chacun  d'eux  un  quadrilatère  plus  ou  moins 
important,  suivi  du  texte,  lequel  commence  par  une  jolie  initiale  carmin  fleuronnée  à 
jour  et  articulée.  Nous  donnons  le  commencement  de  saint  Marc  (f''72  r")  comme  échan- 
tillon de  la  décoration  qui  règne  uniformément  dans  tout  le  volume  (voy.  fig.  63). 
Ce  volume  contient  en  outre  de  grossiers  dessins  à  la  plume,  et  seulement  au  trait, 
savoir  :  au  f°  2  v°  un  saint  Jean  ;  au  f°  201  et  dernier,  l'agneau  pascal  entouré  des 
quatre  symboles  évangéliques  (homme,  bœuf,  lion,  aigle)  et  de  quatre  séraphins 
ailés.  Ces  croquis  paraissent  avoir  été  faits  pour  préparer  des  peintures  qui  n'ont  pas 
été  exécutées. 


XXXII.  —  X°  7i.  Les  Év.\>giles. 

215  feuill.  à  longues  lignes;  —  xi"  siècle;  —  hauleur  t3ô  millim.,  largeur  200:  —  reliure  en  maroquin 
rouge,  aux  armes  Je  France  et  à  l'initiale  de  Henri  IV. 

Ce  manuscrit  a  été  exécuté  pour  un  empereur  grec.  C'est  ce  que  prouve  une  pièce 
de  sept  vers  commençant  par  ces  mots  : 

Eli  TÔv  lioioikéy.. 

Su  TÔ  CTÉço;  âiôco>;a;  sv  yr;  riavTâva;... 

écrite  en  lettres  capitales  d'or  à  la  fin  du  volume,  mais  ne  fournissant  d'ailleurs  aucun 
nom  ni  aucune  date.  Cet  évangélialre  est  orné,  presque  à  chaque  page,  de  peintures 
mêlées  au  texte  qui  mettent  en  action  la  plupart  des  scènes  du  livre  saint.  Longs,  grêles 
et  faiblement  dessinés,  les  personnages  sont  trop  indistincts  dans  leur  petite  taille  (2  à  3 
centimètres  de  hauleur), pour  que  leur  physionomie  ait  d'autre  caractère  qu'un  type  banal, 
rudement  aquilin,  toujours  le  même,  qu'il  soit  d'homme  ou  de  femme,  jeune  ou  vieux, 
imberbe  ou  barbu.  Les  mains  et  les  pieds  sont  jolis;  les  vêtements,  souvent  en  étoffe 
d'or,  sont  à  plis  verticaux  et  serrés;  terrains  et  végétation  très  grossiers,  point  de  fond. 
Les  plis  et  les  contours  sont  marqués,  comme  dans  le  gothique  latin,  par  une  ligne  noire 
assez  fine,  tracée  à  la  plume  ou  au  pinceau. 

La  première  page  contient  le  titre  et  les  trois  premières  lignes  de  l'évangile  selon 
saint  Matthieu  précédés  d'un  carré  d'or  semé  de  fleurettes  d'un  azur  opaque,  et  percé  à 
jour,  de  six  ouvertures  circulaires  dans  chacune  desquelles  est  une  figure  peinte.  Au 
centre,  dans  la  baie  circulaire  la  plus  grande,  saint  Matthieu  assis  et  écrivant  ;  au-dessus 
deux  séraphins  à  sis  ailes  accompagnés  du  mot  otyio;,  ôyio;;  au-dessous  de  l'évangéliste, 
deux  hommes  debout,  nimbés,  avec  leurs  noms:  à  'ASpaâp:,  à'icoiây.;  et  dans  le  haut  de 
la  composition,  planant  sur  le  reste,  le  Créateur  assis  de  face  et  accompagné  des  mots 
0  T.7.\oLihi  /juipcov.  En  tète  des  trois  autres  évangiles  est  une  page  disposée  et  ornée  dans 
le  même  style  que  cette  première  page  de  saint  Matthieu,  style  agréable  par  l'effetlumi- 
neux  des  cercles  enlevés  à  jour  sur  une  surface  de  bleu  obscur,  mais  le  semis  de  fleurs 
qui  remplit  celte  surface  est  grossièrement  peint. 

A  la  page  suivante  (f°  1  v"")  sont  deux  scènes  représentant  chacune  un  homme  debout, 
entouré  de  douze  autres  debout  également,  tous  nimbés.  Ce  sont,  comme  l'indiquent  les 
noms  inscrits  à  la  hauteurde  leur  tête,  Jacob  et  Judas  avec  leur  lignée  (.\Iatth.  I,  2). 


134  XI"  SIÈCLE  (N°  79). 

F°  2  r°.  David  seul,  debout,  la  lance  en  main,  vêtu  d'habits  de  pourpre  et  d'or,  cou- 
ronne et  nimbé;  au-dessous,  Salomon  assis  sur  son  trône,  entouré  de  douze  rois  d'Israël 
couronnés  et  nimbés  comme  lui,  mais  debout. 

F"  2  v°.  Jacob,  père  de  Joseph,  ayant  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  dix  personnages  nim- 
bés, vêtus  avec  simplicité  (Matth.  I,  2). 

F°  3  r°.  La  Vierge  sur  un  lit,  saint  Joseph  sur  un  autre  et  un  ange  conversant  avec 
ce  dernier  (Malth.  I,  2o).  Les  lits  sont  dans  l'intérieur  d'une  cour,  au  fond  de  laquelle  on 
voit  des  dépendances  rustiques,  et  placés  chacun  à  l'issue  d'une  chambre  fermée  par  un 
simple  rideau. 

F°  3  v°.  Les  trois  rois  mages,  à  pied  ;  deux  en  tunique  courte  et  le  troisième  en  cui- 
rasse d'or  à  écailles  demandant  à  un  groupe  d'hommes  debout  à  la  porte  d'une  ville  : 
Où  est  le  roi  des  Juifs  qui  vient  de  naître?  (Matth.  II,  2).  Au-dessous,  le  roi  Hérode  assis 
sur  son  trône,  ayant  derrière  lui  un  garde  en  cuirasse  d'or,  armé  do  la  lance  et  du  bou- 
clier, adresse  la  parole  à  un  groupe  d'hommes  debout  devant  lui  (Matth.  II,  4). 

F"  4  r°.  Hérode  envoyant  les  trois  Mages  à  Bethléem  (Matth.  II,  8).  —  La  sainte 
famille  sur  la  montagne  de  Belhléem.  Au  centre,  la  Vierge  étendue  sur  une  couche 
d'or,  ayant  à  son  côté  l'enfant  dans  le  berceau,  sur  lequel  semblent  veiller  le  bœuf  et 
l'âne.  Plus  bas  Joseph  près  de  l'enfant  qu'on  lave  dans  un  bassin.  A  droite,  l'ange 
parlant  à  deux  bergers  ;  à  gauche,  les  Mages  s'enfuyant  au  galop  de  leurs  chevaux 
(Matth.  II,  12). 

F°  4  v.  La  fuite  en  Egypte.  La  Vierge  et  l'enfant  montés  sur  l'àne  que  Joseph 
conduit  par  la  bride  et  suivis  d'un  serviteur,  nimbé  comme  eux,  qui  porte  un  paquet  sur 
l'épaule  au  bout  d'un  bâton  (Matth.  II,  14). 

F"  5  r°.  Massacre  des  Innocents  en  présence  d'Hérode  assis  sur  son  trône 
(.Matlh.  II,  16).  — Retour  d'Egypte  delà  même  manière  que  s'était  fait  le  voyage  pour 
aller,  si  ce  n'est  que  l'enfant  n'est  plus  sur  les  genoux  de  sa  mère,  mais  sur  les  épaules 
de  son  père  (Malth.  II,  1). 

F°  5  v°.  Jésus  baptisant  les  Juifs  dans  le  Jourdain  (Matth.  III,  6). 

F°  6  r°.  Jésus  baptisé  par  Jean  en  présence  des  anges.  Un  petit  génie  avec  un  vase 
en  main  se  voit  au  fond  de  l'eau  et  personnifie  le  Jourdain  (Matth.  III,  16). 

F°  7  T".  Jésus  tenté  par  le  Démon,  lequel  a  la  forme  d'un  petit  être  humain  tout  noir 
et  ailé  ;  puis  servi  par  les  anges  (Matth.  IV,  9  à  H).  —  Jean-Baptiste  mené  en  prison  la 
corde  au  cou  par  deux  hommes  (Matth.  IV,  12).  —  Jésus  appelle  à  lui  Pierre  et  André 
(Matth.  IV,  21). 

F"  8  i"".  Les  deux  fils  de  Zébédée  abandonnent  dans  son  bateau  leur  père,  nimbé 
comme  eux,  pour  suivre  Jésus  (Matth.  IV,  21).  — Jésus  guérit  les  malades  (IV,  23). 

F'  8°  V.  Le  sermon  sur  la  montagne. — Jésus  adolescent,  assis  sur  un  siège  d'or  et 
de  pourpre,  parle  entre  deux  groupes  d'hommes  debout  à  ses  côtés  (Matlh.  V). 

F"  9  r"  et  1 1  r".  Les  mêmes  figures  répétées  dans  les  mêmes  attitudes  à  l'occasion 
des  versets  20  du  chapitre  V  et  13  du  chapitre  VI  de  saint  Matthieu. 

F"  12.  Jésus  au  milieu  d'arbustes,  et  d'oiseaux  qui  voltigent,  disant  à  un  groupe 
d'hommes  qui  se  promènent  dans  les  champs  le  verset  20  du  chap.  VI  de  saint  Matthieu. 

F»  13,   14.  Jésus  de  même,  au  milieu  d'un  paysage,  et  parlant  à  divers  groupes. 

F"  14  V".  Jésus  en  présence  du  centurion  de  Capharnaùm,  lequel  est  en  cuirasse  et 
tunique  dorées;  il  guérit  son  fils  couché  dans  un  berceau  (Malth.  XIII,  5-13). 

F°  lo  r".  Jésus  dans  la  maison  de  Pierre,  dont  il  guérit  la  belle-mère,  vieille 
femme  enveloppée  d'un  manteau  noir  depuis  le  sommet  de  la  tète  jusqu'aux  genoux 
(Matlh.  VII,  14,  Ib).  —  Au  bas,  Jésus  guérissant  deux  boiteux,  un  bossu  et  un  démo- 
niaque (VIII,  10).  —  Les  bâtiments  de  la  ville  voisine  sont  dominés  par  une  colonne  qui 
se  dresse  au  milieu  d'eux  et  sur  le  sommet  de  laquelle  est  une  statue  équestre  repré- 


XI'  SIÈCLE  (N=  79).  135 

sentant  un  guerrier  dans  son  armure  tenant  un  bouclier  au  bras  gauche  et  une  longue 
lance  dans  la  main  droite. 

F°  13  v".  Jésus  apaisant  la  tempête  (VIII,  27).  La  mer  est  représentée  par  un  bassin 
d'eau  bleue  entouré  d'une  bordure  d'or,  au  milieu  duquelJésus  et  quatre  de  ses  disciples 
voguent  dans  un  canot  doré. 

F"  16  r°.  Jésus  envoyant  les  démons  à  un  troupeau  de  porcs  (Math.  VIII,  31-33);  — 
16  \°,\1  guérit  les  paralytiques  parmi  lesquels  un  d'eux  emporte  son  lit  sur  ses  épaules 
(IX,  6  et  7)  ;  —  17  r°,  les  pharisiens  lui  reprochent  de  manger  avec  les  gens  de  mauvaise 
vie  (I.K,  H)  ;  —  17  v",  il  guérit  l'hémorrhoïsse  et  ressuscite  une  jeune  fille  (IX,  18-2(i  ; 
—  18  r°,  il  guérit  deux  aveugles  (IX,  27-30);  —  19  v",  Jésus  assis  au  milieu  de  ses 
douze  apôtres  et  leur  donnant  ses  enseignements  (X,  12-20). 

Nous  croirions  superflu  de  poursuivre  cette  énumération  de  scènes,  qui,  sous  des 
rubriques  différentes,  reproduisent  à  chaque  page  les  mêmes  petits  personnages  à  visage 
indistinct,  posés  dans  les  mêmes  altitudes  et  d'un  bout  à  l'autre  du  volume  vêtus  des 
mêmes  habits.  Les  deux  ou  trois  arbres  dont  se  compose  le  paysage  sont  aussi  toujours 
les  mêmes;  les  édifices  et  les  meubles,  qui  paraissent  beaucoup  plutôt  empruntés  à  la 
fantaisie  qu'à  la  réalité,  varient  très  peu.  Nous  nous  restreindrons  en  conséquence  pour 
la  suite  à  l'énumération  des  détails  pouvant  offrir  quelque  intérêt. 

Dans  la  figure  de  saint  Matthieu  peinte  au  centre  du  f°  1  i°,  on  remarque  une  chai- 
nette  parmi  les  instruments  à  l'usage  du  scribe  :  il  nous  semble  probable  qu'elle  servait 
à  pincer  de  ses  deux  extrémités  les  feuillets  d'un  volume  ouvert  de  manière  à  les  main- 
tenir bien  rabattus  adroite  et  à  gauche  pour  la  commodité  de  la  lecture.  On  retiouvcra 
cette  chaînette  au  n"  189. 

Couronnes  royales  en  forme  de  bandeaux  d'or,  à  compartiments,  avec  iiiciuslalions 
de  pierres  précieuses,  et  le  dessus  du  bandeau  recouvert  d'une  calotte  également  d'or 
(f"2  r"). 

Sceptre  royal  en  forme  d'une  baguette  rouge  (f'  2  r  ). 

Volumina,  noués  de  cordons  rouges  (2  a°). 

Cour  intérieure  d'une  habitation  (3  r"). 

Fleuve  personnifié,  le  Jourdain  (6  r°). 

Guerriers  en  armure  (3  v°,  46  \°,  36  v°,  38  r°,  60  r",  92  r,  134  r",  133  i%  182  r-, 
183  T",  192^,  203  et  204). 

Rempart  crénelé  (3  v°,  4  \°,  3  r°,  8  V,  9  r°,  1 1  r",  20  i",  28  \%  46  \",  92  \",  110  r", 
182  r»). 

Trône  ou  roi  sur  son  trône  (3  \°,  4  r°,  5  r",  8  v",  9  i°,  H  r",  20  r",  28  v",  40  \", 
92  v",  110  r%  182  r"). 

Les  trois  rois  Mages  (3  v°,  4  r"). 

Sainte  famille  (4  r°,  108  r"). 

Mantelet  de  cavalier  voltigeant  au  vent  (4  r"). 

Bassin  à  laver,  aiguière  (4  i",  37  v",  106  v",  193  v"). 

Cheval  ou  âne  harnaché  (4  v",  3  r",  132  i°,  136  r°). 

Boucher  (3  v",  3  r°,  28  v"). 

Bottine  d'un  juif  qui  se  déshabille  (b  v°). 

Le  Saint-Esprit  (6  r"). 

Le  Démon  (7  r°,  16  r°,  34  v°,  72  \°,  123 

Prisonnier  enchaîné  (7  v°). 

Bateau  à  rames  (7  v°,  8  r°,  13  v",  29  v°. 

Démoniaques  nus  (8  i",  13  r",  16  r",  23  v",  31  v°,  34  v",  83  v",  118  i",  i:  I 
V",  etc.". 

Lit  ou  bôrceau  (3  i°,  14  v°,  l6  \°,  17  \%  77  \°,  UO  v",  121  r°,  176  r",  clc). 


,  131 

r",  145  V»  et  passini) 

13  1° 

23   V- 

etc.;;  —  à  voiles  7( 
,    31  v°,    34  v»,   83  i 

136  XI'  SIÈCLE  (N°  75). 

Table  et  lits  à  manger  {13  r",  17  r%  o2  v°,  '63  r>,  93  r°,  122  r°,  136  r,  157  r. 
I!>3  r°,  etc.). 

Boiteux  et  bossus  (15  r",  31  r",  81  r°,  lli  v»,  133  r",  139  r°,  etc.). 

Fontaine  et  bassin  devant  la  maison  (16  v°,  52  r°). 

Tours  et  tourelles,  rondes  ou  carrées  (3  r»,  i  v°,  o  r°,  9  r°,  12  r°,  1  i  r",  13  r°,  17  r\ 
20  r°  et  v°,  23  r°,  30  v»,  34  r°,  il  r°,  82  r°,  131  r°,  162  r°,  17  i  r",  etc.). 

Portique  à  colonnes  attenant  à  la  maison  (16  v",  17  v°,  126  v°,  190  r°,  196  v",. 

Blés,  champ  de  blé  (22  v%  70  r°). 

Tours  urmontée  d'une  statue  de  bronze  armée  de  la  lance  et  du   bouclier,  (1 13  v"j. 

Toits  à  coupole  (12  r°,  15  r°,  17  v°,  20  v»,  28  r°,  44  r°,  139  r°,  160  r°,  172  r°,  190  v°). 

Maisons  particulières,  simples  (14  r%  15  r°,  17  r°,  169r°,  172  r°  etpassim). 

Table  à  manger  entourée  de  sièges  (28  v"). 

Cercueils  et  sépulcres  (28  v",  76  r",  162  r»,  192  r°,  209  r°). 

Corbeilles  et  paniers  (29  r°,  32  r°,  80  r°,  178  r"). 

Pains  (29  y",  32  v",  76  v»,  127  y,  178  r"). 

Vase  à  eau  chaude  pour  le  service  de  table  (28  v°,  32  v°,  73  \°,  94  r",  132  r",  193  r", 
195  r"). 

Brasier  en  métal,  à  pieds  sculptés,  pour  chauffage  (36  r°,  97  v°,  157  v",  I39r",  204  i",- 

Siège  pliant  (75  r°  et  passim). 

Autel  (105  r",  109  v°,  148  r%  134  r",  136  v",  187  v°,  189  r"). 

Ange  (110  v°,  135  v»,  169  r"  et  passim). 

Castel  (130  v»,  147  r°,  134  v"). 

Paysage  (136  v»,  138  v°,  139  r"  et  passim). 

Hydropique  (140  r°). 

Apprêts  de  cuisine  (143  v°). 

Puits  et  seaux  (170  r°,  173  r»,  174  r»). 

Le  serpent  (171  v"i. 

Aveugle  (186  r"). 

Citons  encore  plusieurs  grandes  scènes  :  le  jugement  dernier  (51  v",  93  v",  112); 
—  la  crucifixion  (58  v°,  39  V  et  v°,  99,  100,  161,  200);  —  la  salutation  d'Elisabeth  à 
Marie  ou  Visitation  (Luc  I,  40)  (f°  106  r")  ;  —  une  idole  en  or  adorée  des  païens 
(Luc  XII,  9)  (f  133  v°);  —  et  à  la  fin  de  chaque  évangile  (ou  du  moins  à  la  lin  de  saint 
Matthieu  (61  \°),de  saint  Marc  (101  v"),  de  saint  Jean(213  r°)  est  représenté  l'Evangélistc 
offrant  son  livre  à  un  dignitaire  de  l'Eglise  grecque  qui  le  reçoit  debout,  le  chapeau  en 
tète,  vêtu  d'une  robe  violette  avec  un  manteau  brun  et  dont  le  titre  est  celui  de  chef  ou 
d'abbé,  o  xupiyoup.£vo;,  inscrit  au-dessus  du  personnage,  qui  sans  doute  est  un  prélat 
ayant  pris  part  àl'exécution  du  manuscrit. 

En  somme  on  compte  pour  saint  Matthieu  110  scènes,  pour  saint  Marc  67,  pour 
saint  Luc  103  et  pour  saint  Jean  93  ;  en  total  373  petites  peintures  dans  le  volume. 


XXXIII.  —  N"  75.  Les  Evangiles. 

3i(j  fcuill.  à  lignes  longues;  —  xi'  siècle;  —hauteur  18"2millim.,  largeur  132;  —  reliure  en  maroquin  noir 
(lu  XV'  siècle,  gaufrée  de  fleurettes  et  de  bordures  en  fouilUigc. 

En  tête   de  chacun  des  quatre  évangiles  est  une  peinture  occupant  la  première 
moitié  de  la  page  et  représentant  une  scène  du  texte,  savoir  : 

1.  Au  f°  1,  saint  Matthieu.  —  La  sainte  famille.  La  Vierge,  en  robe  bleue  et  voile 


\l'  SIÈCLE  (N°  115).  137 

noir,  étendue  sur  une  couchette  au  milieu  des  champs.  A  son  côté  la  crèche  et  l'enfant; 
derrière,  le  bœuf  et  l'àne.  Les  trois  rois  mages,  chacun  un  petit  vase  à  la  main,  s'avan- 
cent vers  l'accouchée.  Au  dehors,  les  bergers  et  les  anges.  Dans  le  bas,  au  premier  plan 
d'un  côté,  à  droite,  Joseph  assis;  de  l'autre,  l'enfant,  dans  un  bassin  d'or,  entre  une 
femme  assise  qui  le  tient  dans  l'eau  et  une  autre  qui  verse  dans  le  bassin  le  contenu 
d'une  petite  amphore;  à  gauche,  deux  brebis  se  désaltèrent  ci  une  source.  Au-dessus  de 
toute  la  scène,  le  ciel  ouvert  sous  forme  d'un  cercle  peint  en  camaïeu  (bleu  relevé  de 
blanc)  laissant  voir  les  anges  qui  parlent  entre  eux  en  battant  des  mains.  Fond  d'or. 

2.  F°  95,  saint  Marc.  —  Saint  Jean  baptisant  Jésus  dans  le  Jourdain,  en  présence 
d'anges  et  d'hommes  assemblés  sur  la  rive  (3  hommes  et  3  anges)  et  d'un  ciel  ouvert, 
peuplé  d'anges  et  de  séraphins,  en  camaïeu  comme  dans  la  peinture  précédente.  Le 
Christ,  tout  nu,  est  d'un  bon  dessin.  Il  en  est  de  même  d'un  petit  personnage,  à  barbe 
blanche,  également  nu,  couché  dans  l'eau,  une  urne  à  la  main,  et  qui  personnifie  le 
fleuve. 

3.  F"  133,  saint  Luc.  —  La  salutation  angélique.  L'ange  est  debout  devant  Marie, 
levée  de  son  siège,  vêtuo  d'une  robe  bleue  et  enveloppée  depuis  la  tête  jusqu'aux  genoux 
d'un  épais  voile  noir.  Point  de  ciel. 

4.  F°  2ao,  saint  Jean.  —  Le  jugement  dernier.  Jésus  debout  au  sommet  d'un  pic 
escarpé,  tenant  la  croix  et  ayant  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  deux  groupes  de  person- 
nages, tend  la  main  droite  à  ceux  du  premier  groupe  pour  les  faire  monter  auprès 
de  lui.  Ciel  en  camaïeu  comme  aux  n"'  1  et  2. 

Ces  quatre  scènes  sont  joliment  dessinées,  avec  beaucoup  d'expression  dans  les 
mouvements  et  les  physionomies. 


XXXIV.  —  X°  115.  Les  Évangiles. 

460  feuill.  à  longues  lignes;  — xi"  siècle;  —  liauleur  10-  iiiiUiin.,  largeur  l^li:  —  reliure  en  niaroq.  rouge, 
aux  armes  et  initiales  Je  Colbert. 

En  tète  de  chaque  évangile  est  un  bandeau  de  pourpre  à  bordure  d'or,  sur  lequel  est 
inswit  le  titre  de  l'évangile  en  capitales  alternativement  d'or  et  d'argent.  Cette  dispo- 
sition se  voit  encore  très  bien  en  tête  de  saint  Luc  (1°  227  r°),  quoique  les  lettres  d'argent 
aient  complètement  disparu  par  suite  de  l'oxydation,  mais  elle  ne  peut  que  se  deviner 
pour  saint  Matthieu  et  saint  Marc  à  cause  de  l'effacement  des  couleurs. 

D'une  main  qui  semble  postérieure  à  l'exécution  du  manuscrit,  les  marges,  dans 
l'évangile  de  saint  Matthieu  et  un  peu  dans  celui  de  saint  Jean,  ont  été  couvertes  de 
nombreuses  petites  peintures  placées  en  regard  du  texte  et  destinées  à  l'éclaircir.  Ce  sont 
des  personnages  irrégulièrement  et  disgracieusement  peints  sur  les  bords  du  livre,  surtout 
à  la  partie  inférieure,  mais  qui  n'étaient  pas  sans  mérite,  à  en  juger  par  deux  ou  trois 
d'entre  eux  (f»  44  r°,  38  v")  qui  sont  restés  un  peu  entiers,  car  tous  les  autres  ont  à  peu 
près  disparu  ;  il  semble  qu'on  ait  pris  soin  de  les  laver  et  de  les  frotter  exprès.  Voici  les 
seules  de  ces  malheureuses  peintures  dont  on  puisse  encore  distinguer  quelque  partie. 
La  salutation  évangélique,  (23  v");  les  trois  Mages  devant  le  roi  Hérode,  (23  r°)  ;  Jésus 
guérissant  la  belle-mère  de  saint  Pierre,  (44  r");  Jésus  enseignant  sur.  une  barque,  (43  r°); 
Jésus  et  ses  disciples,  (47  r°)  ;  Jésus  guérissant  l'homme  à  la  main  desséchée  (Matth. 
XXII,  10)  (38  v°);  Jésus  guérissant  d'autres  malades,  (90  v°,  94  v°,  93  r",  127  r°)  ;  la 
sainte  Cène,  (129  r°). 


XI-  SIÈCLE  (N«  391). 


XXXY.  —  N°  218.  Actes  des  Apôtres. 

317  feiiill.  à  lignes  longues;  —  xi"  siècle;  — hauteur  35  centim.,  l.irgeur  25;  —  reliure  en  maroquin  rouge, 
aux  armes  et  initiales  de  Colbert. 

Le  texte  des  actes  et  des  épîties  contenu  dans  ce  volume  est  accompagné  d'un 
commentaire  dont  il  se  distingue  par  l'encre  carmin  avec  laquelle  il  est  écrit.  Chaque 
section  ou  chapitre  de  l'ouvrage  commence  par  une  moyenne  initiale,  peinte  et  fleu- 
ronnée,  que  précède  un  bandeau  formée  d'une  ligne  ornementée,  quelquefois  recourbée 
à  ses  extrémités  comme  un  El.  Ces  maigres  bandeaux,  nombreux  vers  la  fin,  et  composés 
de  médaillons,  denaltes,  d'oves,  etc.,  étaient  dessinés  avec  simplicité  et  très  agréablement 
variés  de  couleurs,  mais  ils  sont  endommagés  et  presque  usés  par  le  temps.  En  tète 
du  manuscrit,  sur  le  recto  du  1"  feuillet,  est  peinle  une  grande  croix  formée  par  un 
agencement  de  40  petits  médaillons  circulaires  juxtaposés,  surmontée  d'une  sorte  de 
colombe  tenant  en  son  bec  l'olivier  de  la  paix  et  accostée  des  mots  :  IC.  XC.  NI.  KA., 
Jésus  est  vainqueur. 


XXXYI.  —  N"  219.  Actes  des  Apôtres;  Comment. 

313  feuill.  à  2  col.;  —  \r  siècle;  —  hauteur  324  millim.,  largeur  240;  —  reliure  en  maroquin  rouge, 
aux  armes  de  France  et  à  l'initiale  de  Henri  IV. 

Après  une  préface  et  une  table  des  chapitres  dépourvus  de  tout  ornement  (f"  1 ,  2 
et  3  r°),  le  volume  s'ouvre  par  trois  pièces  de  vers  occupant  chacune  toute  une  page 
(jl*  3v°et  4),  écrits  en  belles  capitales  d'or  et  chaque  pièce  encadrée  d'une  bordure  d'or 
formant  un  quadrilatère  de  fleurettes  peintes  dont  les  angles  se  projettent  en  bouquets 
fleuris  (genre  des  figures  ci-dessus,  n°'  44  et  48).  Ces  trois  pièces  de  vers  sont  en 
l'honneur  de  saint  Paul.  Suit  le  texte  des  commentaires  (sur  les  Actes,  les  Epîtres  et 
r.\pocalypse  par  OEcumenius).  Tous  les  livres  et  chapitres  de  ce  volume  sont  précédés 
de  bandeaux  qui  sont  soit  en  parallélogramme,  soit  en  mince  ruban,  suivant  que  le 
chapitre  a  plus  ou  moins  d'étendue,  mais  tous  ornés  de  fleurettes  variées  élégamment 
peintes  sur  fond  d'or.  L'initiale  commençant  un  livre  ou  chapitre  est  ordinairement 
moyenne,  en  or  et  couleurs  à  fleurons  articulés  ;  enfin  les  rubriques  et  un  grand  nombre 
de  petites  initiales  en  tête  des  paragraphes  ou  dans  le  corps  du  texte,  toutes  en  or. 


XXXVII.  —  N°  391.  Offices  de  SS.  .Iean  Ciirys.,  Basile,  etc. 

91  feuill.  à  lignes  longues;  —  xi=  siècle;  —  hauteur  158  millim.,  largeur  102;  —  reliure  très  ancienne 
en  ais  de  bois  recouvert  de  peau  grossièrement  gaufrée. 

Ce  manuscrit  commence  par  un  fronton  carré,  de  46  millimètres  de  coté,  chargé 
d'un  treillissage  formé  de  lignes  d'or  qui  se  croisent  sur  un  fond  qui  probablement  était 
de  pourpre,  mais  qui  est  entièrement  disparu.  Ce  carré,  bordé  d'une  ligne  d'azu*-, 
s'épanouit  aux  quatre  angles  en  quatre  fleurettes  également  d'azur,  et  porte,  à  son 
centre,  un  médaillon  circulaire,  dans  lequel  est  peint  en  buste  un  petit  portrait  de  saint 
Jean  Chrysostome,  de  face,  la  main  droite  dans  l'attitude  de  la  bénédiction;  petite  pein- 
ture qui  fut  délicate  et  fine,  mais  qui  est  aujourd'hui  noircie  et  rendue  méconnaissable 
par  l'effet  du  temps.  Il  y  en  avait  une  deuxième,  probablement  de  saint  Basile,  entre  les 


XI'  SIÈCLE  (N»  532).  139 

feuillets  79  et  80,  mais  elle  a  été  coupée  avant  la  pagination,  laquelle  est  du  xvii'  siècle. 
Le  volume  est  en  outre  orné,  dans  le  courant  du  texte,  de  jolies  Initiales  d'or  simples  ou 
légèrement  fleuronnées  posées  le  long  des  marges.  Quelques  courts  passages  sont  écrits 
on  minuscule  d'or. 


XXWIII.  —  N"  531.  Saint  Grécoiuk  dk  .Xazianze. 

2-t7  feuill.  à  2  col.;  —  xi'  siècle;  —  hauteur,  286  millitn.,  larg.  228;  —   reliure  on  maroquin   rouge, 
aux  armes  et  initiales  de  Colbert. 

En  tète  de  chaque  discours  (au  nombre  de  23)  est  un  bandeau  à  balustrade  en 
arabesques  d'or,  suivi  d'une  rubrique  en  minuscules  d'or  et,  pour  commencer  le  texte, 
d'une  petite  initiale  d'or  fleuronnée  et  bourgeonnée  ;  sauf  que  la  première  tête  de 
chapitre,  celle  par  laquelle  s'ouvre  le  volume,  n'est  pas  un  simple  bandeau  rectangulaire, 
mais  un  fronton  en  forme  de  FI,  chargé  de  médaillons  à  fleurettes  peintes  sur  fond  d'or  et 
suivi  d'une  moyenne  initiale  à  fleurons  articulés  de  couleurs  variées,  serti  d'or.  Une 
partie  de  ces  riches  bandeaux  qui  se  présentent  dans  le  cours  du  volume  ont  subi  une 
modification  consistant  en  ce  que  l'on  a,  par  places,  introduit  de  l'azur  dans  les  espaces 
blancs  réservés  parmi  le  dessin  des  arabesques. 


XXXIX.  —  N'  532.  Saint  Grégoire  de  Nazianze. 

431  feuill.  à  lignes  longues;—  xi'  et  xin'  siècles;  — hauteur  308  millim.,  largeur  228;—  reliure  ancienne 
en  peau  noire,  gaufrée  de  petits  fleurons  grossiers. 

Ce  volume  est  écrit  de  différentes  mains,  d'é|)oques  distinctes  :  des  f°'  92  à  i  07  et  de 
125  à  412,  du  m'  siècle;  le  reste  est  du  xni°.  Cette  dernière  partie,  la  moins  ancienne 
des  deux,  a  quelques  ornements  assez  grossiers,  en  carmin  bistre,  savoir  au  f  o  un 
large  bandeau  quadrilatéral  formé  de  cercles  faisant  intersection  l'un  sur  l'autre,  et  se 
détachant  en  blanc  sur  fond  bistre,  genre  d'ornement  fort  usité  au  xv«  siècle;  aux  f°'17  v°, 
64  v",  419  r°,  des  bandeaux  en  forme  de  cordon  noué  ;  74  v°,  un  bandeau  en  forme  de 
chaîne,  et  de  grandes  initiales  fleuronnées  et  ajourées. 

La  partie  plus  ancienne  du  même  volume  est  plus  importante  quant  à  la  décoration. 
Entête  de  plusieurs  chapitres  (par  ex.  i'iOl  r")  est  un  bandeau  formé  de  rubans  de  cou- 
leurs diverses,  nattés  ensemble,  et  suivi  de  la  rubrique  du  chapitre  en  capitales  d'or, 
puis  d'une  initiale,  simple,  également  d'or,  commençant  le  texte.  D'autres  chapitres, 
en  plus  grand  nombre  (f"  203  v°,  213  r»,  226  v°,  247  r°,  267  v°)  ont  pour  en-tête  une  ligne 
délicatement  ondée  formant  une  bordure  quadrilatérale  autour  de  la  rubrique,  avec 
cette  particularité  que  la  partie  inférieure  du  quadrilatère  est  dessinée  par  une  torsade 
de  deux  cordons  vert  et  carmin.  Enfin  d'autres  têtes  de  chapitre  n'ont  aucun  bandeau, 
mais  seulement  la  rubrique  écrite  en  capitales,  lesquelles  sont  généralement  ou  d'or,  ou 
d  or  et  d'argent  (f°'  377  et  suiv.),ou  fleuronnées  d'or,  d'argent  et  de  carmin. —  Les  parties 
du  volume  exécutées  en  cette  écriture  du  xi'  siècle,  sont  souvent  accompagnées  de  notes 
marginales  calligraphiées  en  petites  capitales  maigres  et  affectant,  pour  chaque  note,  de 
se  terminer  en  triangle  ou  de  former  d'autres  figures  dont  le  contour  est  même  parfois 
indiqué  par  un  trait  de  carmin  :  f"  311  v°,  une  croix  à  branches  égales;  32.'>  r%  une 
colonne  surmontée  d'un  globe;  33o  r°,  une  amphore  à  deux  anses,  etc. 


XI-  SIÈCLE  (N"  533). 


XL.  —  N°  533.  Saint  Grégoire  de  Nazianze. 

311  feuill.   à  2  col     —  Xl"  «leile,  —  hiuteur  348  millim     lai:çiur250     —   reliure  en  maroquin  rouge 
iu\  inn       t  init  il       1    (    11    il 


 


^^ 


O  V  olfir  olIaû  <l|JLO^ 

Fie.  67  (f"146).  —  EIS  TA  <ï>aTA:  nd).iv  'liiooûç  o  I|ji6ç  xaî  7rc<),i>>  nucmip 


XI»  SIÈCLE  {N°  533).  lil 

Volume  commençant  (f°  1  \°)  par  une  table  des  discours  de  saint  Grégoire,  écrite  en 
minuscule  d'or.  Cette  table  s'arrête  en  haut  de  la  deuxième  colonne  du  f°  2,  et  par 
quelque  circonstance  accidentelle,  le  f°  3  recommence  cette  table  qui  était  finie;  il  la 
reprend  au  milieu  du  chapitre  9  (  toO  aÙToO  si;  xà  çioxa  ),  et  en  la  transcrivant  pour  la 
seconde  fois  jusqu'à  la  fin.  11  est  présumable  que  cela  provient  de  ce  qu'on  aura  voulu 
utiliser,  pour  ce  volume,  une  grande  peinture  à  pleine  page  qui  occupe  le  verso  de  ce 
feuillet  3,  et  qui  appartenait  peut-être  avant  à  im  autre  manuscrit. 

Cette  peinture,  qui  remplit  la  page  entière,  et  est  encadrée  d'une  étroite  bordure  à 
fleurettes  sur  fond  d'or,  représente  un  intérieur  au  milieu  duquel  Grégoire  de  Nazianze 
siège  sur  une  sorte  de  trône  surmonté  d'un  dais  (t6  xiêiipiov)  soutenu  par  quatre  colon- 
nes :  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  se  présentent,  debout,  une  foule  de  personnages  qui  sont 
de  moitié  moins  grands  que  lui,  et  dont  les  plus  proches  tiennent  à  la  main  un  papier 
et  un  style,  comme  pour  recueillir  ses  paroles.  Grégoire  lui-même  a  sur  ses  genoux  un 
codex  in-folio  fermé.  Tous  sont  richement  vêtus  d'iiabits  flottants  dont  les  draperies 
sont  dessinées  par  des  traits  d'or,  et  le.  saint  ne  se  distingue  des  autres  que  par  son  nimbe 
doré  et  par  une  étole  blanche  croisée  sur  sa  poitrine  et  brodée,  de  chaque  côté,  d'une 
large  croix  d'or.  Derrière  cette  scène  s'élève  une  boiserie  richement  peinte  à  panneaux  ; 
derrière  la  boiserie,  deux  piliers  de  marbre  auxquels  sont  retenus  les  voiles  de  pourpre 
suspendus  au  ciboire,  et  dans  le  fond,  le  mur,  tout  en  or  uni.  Cette  peinture  serait  fort 
intéressante  si  elle  n'était  gâtée  par  la  mauvaise  qualité  des  couleurs,  qui  se  sont  écail- 
lées et  ne  laissent  plus  voir  aucun  visage  entier. 

Entre  le  bas  de  la  peinture  et  la  bordure  qui  lui  sert  d'encadrement,  on  lit  écrit,  sur 
trois  lignes  seulement,  six  vers  ïambiques  dont  le  sens,  en  latin,  est  celui-ci  : 

Te  olini,  dono  divino,  ô  theologe 

Dilali  in  terris  tuas  compartiebamur  orationes: 

Et  iiunc  te  ditant  iterum  duce 

Abundanter  omncs  congregati. 

Has,  tuas  met,  in  hoc  libro  aureas  orationes 

Scribi  jussit  optimus  Nicol.ius  stabililus  diviniter. 

Le  Nicolas  intervenant  ici  est  vraisemblablement  la  personne  inconnue  qui  com- 
manda le  manuscrit,  et  non  le  scribe  qui  l'écrivit;  car,  si  c'eiît  été  ce  dernier,  il  aurait 
accompagné  l'inscription  de  son  nom  de  termes  empreints  d'humilité  au  lieu  de  termes 
élogieux. 

Chaque  chapitre  de  ce  riche  manuscrit,  y  compris  la  table  des  matières  citée  plus 
haut,  commence  par  un  fronton  (tantôt  en  forme  de  triangle  évidé,  tantôt  en  TI,  tantôt 
en  un  simple  bandeau)  contenant  le  titre  du  Xoyoç  écrit  en  minuscule  d'or,  et  décoré 
lui-même  d'or  et  de  fleurettes.  Celui  de  ces  frontons  qui  précède  le  premier  Xôyos,  plus 
important  que  les  autres,  est  un  grand  FI  d'or  couvert  de  fleurettes,  haut  d'environ 
15  centimètres,  et  aux  angles  supérieurs  duquel  sont  deux  sortes  de  chimères  ailées  à 
tète  d'oiseau  et  corps  de  lion. 

Le  texte,  qui  vient  immédiatement  après,  commence  parles  mots('A)vaGTâaswç  ^jf/ipa. 
Resurrectionnis  dies,  dans  lequel  l'A,  au  lieu  d'être  écrit,  est  formé  par  un  personnage 
debout,  nimbé,  portant  à  la  main  gauche  une  croix  à  deux  croisillons,  et  montrant  de  la 
main  droite  un  coffre  placé  à  terre,  à  ses  pieds,  ouvert,  et  dans  lequel  on  aperçoit  un 
volumen.  Cinq  autres  discours  commencent  de  même  par  une  initiale  anthropomorphe, 
savoir  : 

Le  quatrième  (41=  de  l'édition  imprimée;  celle  des  Bénédictins,  Paris,  1778,  in-fol., 
et  1840)  IlcplTTjç  ÉopTYj.;.  Le  II  de  i;£piest  formé  par  un  saint  Grégoire  qui  étend  le  bras 
pour  montrer  une  banderole  sur  laquelle  sont  écrits  les  premiers  mots  de  ce  discours  ;  en 


I  i-2  XI'  SIÈCLE  (N°  533). 

face  de  lui,  de  l'autre  côté  du  texte,  sur  la  marge,  est  un  groupe  d'hommes  qui  écoutent 

le  saint  (f°  33  v»). 

Le  cinquième,  TiSk  ol  Ma/jtaSatoi  (lo"  de  l'édition  imprimée).  Le  T  forme  une  sorte 
de  pilier  contre  lequel  Grégoire  est  appuyé;  c'est  une  très  belle  figure  de  vieillard  à 
barbe  blanche,  dans  l'attitude  de  la  bénédiction,  haute  d'un  peu  moins  de  3  centimètres. 
De  l'autre  côté  de  la  colonne  de  texte  est  un  groupe  de  sept  hommes  debout  qui  écou- 
tent dans  diverses  altitudes  dessinées  avec  grâce  (f"  47  v»). 

Le  sixième,  Mi/.poû  Kuîipiavàs  (24''  de  l'édition  imprimée).  Le  M  est  formé  de  deux 
personnages  debout,  qui  semblent  une  double  représentation  de  saint  Grégoire,  et  qui 
tiennent  chacun  d'une  main,  entre  eux  deux,  un  pancarte  contenant  les  premiers  mots 
du  discours  (f»  58  r"). 

Le  septième,  Ttç  ;?)  -wpawlç  (19'  de  l'édition  imprimée).  Le  T  est  comme  ci-dessus 
au  0»  làyoi  (f  70  r°). 

Et  le  quinzième,  Ti  Xuéts  TdtÇtv.  Autre  T  comme  ci-dessus  (f°  136  r). 

Les  autres  tètes  de  chapitre  ont  pour  commencement  une  moyenne  initiale  peinte 
et  dorée  à  fleurons,  et  les  mêmes  représentations  de  saint  Grégoire,  avec  un  ou  plusieurs 
personnages  qui  l'écoutent,  s'y  retrouvent  presque  à  chaque  chapitre,  mais  en  dehors 
de  l'initiale,  et  après  elle. 

Ces  personnages,  isolés  ou  en  groupes,  sont  assez  bien  peints,  et-surtout  très  joli- 
ment dessinés  d'une  plume  sûre  et  légère  ;  les  attitudes  sont  naturelles,  les  physiono- 
mies excellentes.  Il  y  a  seulement,  dans  la  reproduction  des  mêmes  personnages  et  des 
mêmes  mouvements,  quelque  chose  de  monotone  qui,  dans  certains  détails,  par 
exemple  dans  les  plis  d'or  des  vêtements  et  la  petitesse  des  pieds,  dégénère  en  habitude 
hiératique,  c'est-à-dire  en  formes  évidemment  fausses,  mais  imposées  par  le  caractère 
religieux  du  sujet. 

Ce  manuscrit  contient  encore  une  autre  série  de  miniatures  :  ce  sont  les  représen- 
tations de  scènes  ou  de  personnes,  peintes  expressément  et  non  plus  comme  accessoires. 
Nous  en  ferons  la  revue  sommaire  : 

Folio  7  r°.  Le  deuxième  Xôyoç  de  Grégoire 'Enl  tî",;  tfuXay.7ji  (43'^  de  l'édition  imp.) 
commence  par  le  récit  d'une  vision  qu'il  aurait  eue,  dit-il,  à  l'exemple  du  prophète 
Habacuc  (II,  1)  et  dans  laquelle  lui  serait  apparu,  sur  les  nuages,  un  homme  à  figure 
d'ange.  Un  personnage  ailé  se  trouve  en  tête  du  chapitre,  et  au-dessous  de  lui  ô  -po'fr.T/jç 
'Apiâay.oûpL,  le  prophète  Habacuc,  (°^3i  et3o. — Troisième  discours  (44'derédition  impr.) 
'Ey.abj a  -111.0.1:0 a.'.,  De  festivitatibus  honorandis.  Aux  paragraphes  10  et  H  de  ce  discours, 
Grégoire  de  Nazianze  expliquant  le  réveil  qui  s'empare  de  toute  la  nature  au  jour  de 
Pâques,  fait  une  agréable  description  du  printemps,  par  laquelle  il  semble  avoir  enthou- 
siasmé l'auteur  du  manuscrit.  Ce  dernier  a,  dans  cet  endroit,  laissé  en  blanc,  la  seconde 
colonne  de  son  texte,  et  l'a  remplie,  ou  fait  remplir  par  neuf  petites  scènes  (f"  34  r°  et  v°), 
plus,  par  deux  autres  placées  en  marge  (3o  r°)  et  dans  lesquelles  l'artiste  suit  pas  à  pas 
l'orateur.  Voici  comment  l'un  et  l'autre  ont  rendu  ces  onze  sujets.  Je  commence  par  le 
peintre. 

1.  Un  homme,  accroupi  devant  une  cabane  en  bois,  tond  un  mouton  à  l'aide  de 
longues  forces  en  fer,  tandis  que  deux  autres  moutons  et  une  chèvre  paissent  sous  les 
arbres.  C'est  ainsi  que  le  peintre  rend  le  passage  où  l'orateur  disait  :«  Nunc  etpratum  sua- 
viter  olet  et  planiœ  pullulant  et  herba  detondetur  et  in  virentibus  arvis  agni  saltitant.  » 

2.  Un  bassin  hémicirculaire  rempli  d'eau  (bleue)  et  à  peu  près  entièrement  occupé 
par  un  batelet  à  voile  triangulaire  monté  par  trois  hommes,  dont  un  rameur  tenant  de 
la  main  gauche  un  ris,  et  de  la  droite  un  aviron  à  poignée  ;  un  dauphin  nage  autour  du 
bateau.  —  «  JSimc  tiacis  cum  celemmatihus,  risque  ut  plurimwn  piis,  e  portu  solvit  veloque  tam- 
qnam  pennis  cingilur,  ac  per  gyrum  asmltat  etiam  delphinus.  » 


XI'  SIÈCLE  (N"  533).  113 

3.  Un  laboureur,  conduisant  une  charrue  à  Jeux  bœufs,  lève  les  yeux  vers  le  ciel, 

où  il  aperçoit  Dieu  étendant  la  main.  —  «  Nunc  aratrum  agricola  compingit  octdos  in  altum 

toUens,  frugumque  datovem  iiivocans  m  bovi  aratori  jugum  innectit  dukemque  sulcum  proscindit 

ac  spes  Icetas  fovet.   » 

4  et  5.  Un  berger  joue  de  la  flûte  auprès  de  son  troupeau  ;  petite  scène  sentant  l'an- 
tiquité; un  autre  se  taille  une  flûte  avec  son  couteau.  —  »  Nunc  pastor  et  bubukus  fisttdas 

optant  ac  pastorale  carmen  spirant » 

6  et  7.  Un  cultivateur  énionde  les  arbres,  et  un  oiseleur  chasse  au  piège.  Ce  der- 
nier use  d'un  appareil  compliqué  :  il  est  assis  à  terre,  ou  plutôt  couché  dans  une  sorte  de 
berceau;  au-dessus  de  sa  tète  s'élève  une  tente,  fixée  tout  autour  de  lui,  par  des  piquets 
et  son  piège,  qu'il  gouverne  par  le  moyen  d'un  long  fil  placé  dans  sa  main  droite,  se 
développe  au-devant  de  lui  entre  six  cages  où  sont  des  oiseaux  qui  lui  servent  d'appât 
pour  faire  venir  les  autres.  —  «  Nunc  plantarum  cultor  plantain  curât  et  auceps  calamos 
construit  ac  ramos  suspectât  et  pennam  avium  studiose  explorât.  » 

8.  Un  pêcheur  au  bord  de  l'eau  surveille  trois  bateaux,  entre  lesquels  s'élend  son 
filet;  il  est  coiffé  d'une  sorte  de  turban  en  étoffe  blanche.  —  «  Nuiic  piscator  profundtim 
aquœ  perspicit  ac  rete  suitin  repurgat  et  pétris  insidet.   » 

9.  De  petites  cabanes  de  bois  peintes  en  jaune,  à  toiture  cylindrique  ou  triangu- 
laire, percées  de  deux  petites  fenêtres  sur  le  devant  et  placées  parmi  les  arbustes. 
Ce  sont  des  ruches  d'où  s'échappent  les  abeilles.  —  «  Nunc  sedulw  apes,  solutis  pennis 
et  relictis  alvearibus,  sapientiœ  suœ  documentum  prœbent  utque  ad  prata  convolant  floresque 
diripiunt.   » 

10.  Un  groupe  d'arbres  surmonté  de  quelques  oiseaux.  —  c<  Jam  avis  nidum  construit 
atqiie  alla  quidem  redit,  alia  immigrât,  alla  circurnvolat  ac  ncmus  cantu  suo  implet  hominemque 
garritu  demulcet.   » 

H.  Un  cheval  (bai  ;  mal  dessiné)  au  bord  d'une  source.  —  «  Nunc  etiam  superbus 
equus  et  jubam  arrigens  stabulum  fastidit  ac  perfractis  vincidis  per  campos  lusciviiis  fertur  atque 
in  fluminibus  gestit  seseque  ostentat.  » 

Le  19'  discours  de  saint  Grégoire  (qui  est  le  6'  dans  le  manuscrit,  f»'  70-80)  est 
adressé  à  Julien,  le  répartiteur  des  impôts;  ai;  tov  ilicûvr^w  louXtavôv,  dit  la  rubrique. 
Dans  un  passage  où  l'orateur  recommande  son  troupeau  à  la  modération  et  à  la  justice 
de  ce  fonctionnaire  (au  commencement  du  |  12)  en  regard  des  mots  :  cù  as  àr.àypix'fz 
Si/.aîco;  r][Ji.àç,  6  Tôv  ^,|jicT£pwv  ypaçêùç,  le  dessinateur  a  peint  Grégoire  assis  entre  un  groupe 
de  fidèles  qui  l'écoute,  et  le  répartiteur  Julien  placé  de  l'autre  côté  du  texte.  Il  est 
enveloppé  d'une  grande  robe  blanche  à  double  raie  noine,  tête  nue,  écrivant  sur  ses 
genoux  et  assis  sur  une  forme  couverte  d'un  coussin  rouge.  Au-dessus  de  sa  tête,  on 
lit  son  nom  et  son  titre  écrits  sur  une  colonne  verticale. 

Le  volume  333  contient  encore  deux  miniatures,  toutes  deux  dans  le  10'  discours, 
nâXtv  'IrjGoOs  (celle  que  nous  donnons,  fig.  67),  et  toutes  deux  représentant  le  baptême. 
La  1",  placée  au  haut  delà  colonne  avant  le  discours(f''  146),  montre  saint  Jean  baptisant 
les  Juifs  dans  le  Jourdain,  et  parlant  de  loin  à  Jésus  qui  s'avance  vers  lui,  tandis  que  saint 
Grégoire  et  un  groupe  du  peuple  peints  sur  les  marges,  vers  le  bas,  lèvent  la  tète  pour 
contempler  cette  scène.  La  seconde,  placée  de  même  en  haut  d'une  colonne  (f°  loi  r°), 
et  contemplée  aussi  d'en  bas  par  les  mêmes  personnages,  se  trouve  au-dessus  des  mots 
XpiiToç  ^oTtlsiav  et  représente  le  baptême  du  Christ  au  moment  où  Jean  voit  la  colombe 
descendre  du  ciel.  Ces  deux  peintures,  la  dernière  surtout,  sont  d'un  beau  sentiment  et 
d'une  belle  exécution.  Le  Christ,  dans  celte  dernière,  est  vu  de  face,  complètement 
nu,  les  pieds  seulement  baignés  dans  l'eau  bleue;  saint  Jean,  depuis  le  bord,  étend  la 
main  jusque  sur  la  tête  de  Jésus  en  levant  les  yeux  vers  le  ciel,  et  de  l'autre  côté  du 
fleuve,  sont  deux  anges  en  vénération  et  les  mains  voilées  pour  compléter  l'attitude  du 


.]li  XI'  SIÈCLE  (X°  608). 

respect.  Un  détail  qu'il  faut  noter,  c'est  que  les  pieds  nus,  dans  ces  deux  scènes,  sont 
exécutés  avec  élégance  et  justesse,  tandis  que  le  peuple  de  saint  Grégoire  qui  regarde 
d'en  bas  a,  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué,  des  pieds  ridiculement  exigus. 

Il  ne  reste  qu'une  observation  à  faire  sur  ce  manuscrit,  c'est  que,  tout  en  étant 
généralement  très  distinctes  et  même  assez  bien  conservées,  aucune  de  ses  peintures 
n'a  échappé  aux  atteintes  du  temps  et  à  l'écaillure  si  fréquente  dans  les  manuscrits 
grecs.  Toutes,  sans  exception,  sont  déparées  en  quelqu'une  de  leur  partie  par  plus  ou 
moins  de  détérioration.  Cependant  on  avait  pris  soin  de  les  protéger  au  moyen  d'un 
petit  voile  d'étoffe  dont  il  ne  reste  aucun  vestige,  mais  qui  a  laissé,  auprès  de  beaucoup 
d'entre  elles,  un  enduit  jaunâtre  et  une  ligne  de  trous  indiquant  qu'il  était  collé  et  cousu. 


XLII.  —  N"  608.  Saint  Jean  Ciirysostome. 

209   feuiU.  à  2   col.;  —  xr   siècle;  —  hauteur   il  milliin.,  largeur  31;  —  reliure    en    maroquin  brun 
aux  armes  de  France  sur  le  plat,  avec  l'initiale  de  François  1",  la  Heur  de  lis  et  la  salamandre 


cevoc 


ep^ 


L'ornementation  de  ces  Homélies  de  saint  Jean 
Chrysostome,  sur  la  Genèse,  consiste  en  un  fronton  en 
tète  de  chaque  homélie.  Le  premier  (f.  1  r°)  est  un  II 
à  rinceaux  d'azur  bordés  de  vermillon,  dans  l'inté- 
rieur duquel  sont  les  premiers  mots  du  texte  TOY 
MAKAPIOY  ('Itodvvou  àp/iEiriGy.6irou..)  écrits  en  let- 
tres alternativement  de  jaune  de  chrome  et  d'azur, 
après  quoi  le  texte  commence  par  une  grande  initiale 
(haut.  67  millim.)  feuillagée  bleu,  chrome  et  vert. 
Chacune  des  homélies  qui  suivent  est  ornée  de  même, 
en  tête,  d'un  bandeau  et  d'une  initiale,  moins  impor- 
tants que  les  premiers,  mais  dans  le  même  goût, 
élégant  quoique  d'une  exécution  assez  rude  et  dont  le 
motif  le  plus  ordinaire  est  un  onde  ou  un  zigzag  tracé 
rapidement  à  l'encre  noire  et  terminé,  à  ses  deux 
extrémités,  par  un  rinceau  peint,  courant  sur  la 
marge.  Les  meilleurs  exemples  en  sont  aux  f"  13 
v»,  28  v°,  66  y°,  82  r%  88  v°,  9b  v%  127  r°,  144  r°,  loi 
v°,  196  v°.  Au  f°  96  r"  est  le  serpent  enroulé  autour 

d'une  sorte  d'arbre   formant  un  I  ;  c'est  la  seule  forme  zoomorphe  de  tout  le  volume. 

Les  peintures  de  ce  manuscrit  sont  seulement  décoratives,  mais  remarquables  par  leur 


ef  69(1°  66 


XI'  SIÈCLE  (N-  611).  I4,S 

éclat  et  par  cette  qualité  si  rare  dans  les  manuscrits  grecs,  la  solidité.  L'intensité  de  la 
couleur  et  la  fermeté  du  dessin  rappellent  ce  que  ^ont,  parmi  les  manuscrits  latins, 
ceux  de  saint  iMartial  de  Limoges,  qui  paraissent  avoir  dû  cet  aspect  au  voisinage  des 
fabriques  d'émaillerie  qui  ont,  dès  le  moyen  âge,  donné  à  cette  ville  une  célébrité. 


poov 


4i.  1-iu.  7-i  (r  47). 


XLIII.    —    iS"   011.    SaI.NÏ   Je.\N    CilRYSOSTOME. 


165  fi'uill.  à  i  col.;  —  xi"  siècle; —  hauteur  321  niillim.,  largeur  255;  —  reliure  en  maroquin  citron 
aux  armes  de  France  avec  la  lettre  F  el  la  salamandre  de  François  1". 


I^^^^^^^^^f 


F(C.  73  (f°  i5.«. 


Entête  de  chacune  des  homélies  de  saint  Jean  Chrysostonie  contenues  dans  ce  volume 
au  nombre  de  trente-trois,  est  un  bandeau  à  riuceau.if  ou  arabesques,  d'une  simplicité  et 
d'une  variété  très  élégantes.  Chacun  de  ces  ornements  fins  et  minces  est  délicatement 
dessiné  à  l'encre  et  colorié  à  teinte  plate  en  azur.  Malheureusement  cet  azur  a  presque 
entièrement  disparu.  Au  courant  de  chaque  homélie  sont  ensuite  plusieurs  initiales  au 
carmin,  simples;  la  première  (fig.  7.3),  un  peu  plus  grande  que  les  autres  et  légère- 
ment flfiuronnée. 


XI'  SIÈCLE  (K-  739,  812,  1016  A). 


XLIY.  —  N°  730.  Saint  Jean  Chrysostome. 

690  pages  à  2  col.;  —  xi'  siècle;  —  hauteur  3112  niillim.,  largeur  252;  —  reliure  en  maroquin  rouge 
aux  armes  de  France  et  aux  deux  L  enlacés. 

En  tèle  de  chaque  homélie,  lesquelles  sont  au  nombre  de  quarante-quatre,  est  un 
fronton  en  II  à  palmettes  et  fleurettes  joliment  peintes  sur  fond  d'or.  Genre  des  figure  s 
ci-dessus  44  et  48.  La  rubrique  est  inscrite  en  écriture  minuscule  d'or  dans  l'intérieur 
du  n,  et  la  première  lettre  du  texte  est  une  moyenne  initiale  à  fleurons  articulés,  de 
couleurs  diverses  et  sertis  d'or.  Les  initiales  suivantes  sont  plus  petites,  d'or  et  toutes 
simples.  Très  élégant  volume. 


XLV.  —  N"  81"2.  Saint  .Iean  Chrysostome. 

2i9  feuill.  à  2  col.:  —  xi«  siècle;  —  hauteur  36  millim.,  largeur  2S;  —  reliure  en  maroquin  rouge 
aux  armes  du  roi  (Louis  XV). 

Vingt-quatre  homélies  commençant  chacune  par  un  bandeau  longitudinal  (sauf  le 
premier  qui  est  en  H)  suivi  d'une  moyenne  initiale  flcuronnée,  articulée,  peinte  en  cou- 
leurs diverses  et  sertie  d'or.  La  décoration  très  riche  et  très  variée  de  ces  bandeaux  se 
compose  de  fleurettes  ou  de  folioles  sur  fond  d'or.  Ce  sont  de  petites  peintures  traitées 
avec  élégance  et  qui  possèdent  le  rare  privilège  d'être  fraîches  et  bien  conservées. 


XLVI.  —  X»  1016  A.  Saint  Jean  Chrysostome. 

258  feuill.  à  lignes  longues;  —  xi"  siècle;  —  hauteur  220  millim.,  largeur  108,  épaisseur  75;  —  reliure 
orientale  en  maroquin  rougeàlre,  avec  un  bouquet  au  centre  de  chaque  plat. 

Beau  manuscrit,  élégamment  calligraphié,  pur  et  complet;  ornementation  très 
sobre.  En  tète  de  chaque  homélie  est  un  bandeau  longitudinal  (sauf  le  premier,  au  f"  0, 
qui  est  en  II)  ;  ces  bandeaux  sont  composés  de  fleurettes,  médaillons  et  rinceaux  d'or, 
appliqués  sur  un  tracé  vermillon.  Vient  ensuite  une  moyenne  initiale  formée  d'un  simple 
trait  d'or,  mais  flcuronnée,  articulée,  ajourée.  Dans  le  cours  de  chaque  homélie,  de  très 
petites  initiales  d'or  sur  les  marges;  enfin,  d'or  aussi  sont  les  rubriques  écrites  en  fines 
minuscules  après  chaque  bandeau,  et  quelques  notes  marginales  {{"'  28  v°,  39  v°).  Mais 
cette  décoration  s'arrête  avec  le  f°  69.  A  partir  du  f°  70,  les  bandeaux  sont  seulement  en 
torsade  ou  en  onde,  au  carmin  ;  les  moyennes  initiales  pleines,  fleuronnées,  également 
au  carmin;  les  petites  initiales  et  les  rubriques,  en  vermillon. 


XI"  SIÈCLE  (N»'  1102 


XLVII.  —  N'  110'2.  Lieux  communs;  sentences. 

230feuill.  alignes  longues;— xi'  siècle;  —hauteur 213  millim.,  largeur  173  ;  —reliure  en  maroqnin  brun, 
gaufré  et  fleurdelisé,  avec  les  chiffres  et  initiales  de  Henri  II  et  Catherine  de  Médicis. 

Ce  manuscfit,  simple  d'ailleurs,  est  relevé,  en  tête  de  chacun  de  ses  chapitres,  les- 
quels sont  au  nombre  de  74,  par  un  ornement  à  la  fois  assez  riche  et  très  sobre:  c'est 
une  courte  rubrique,  écrite  en  minuscules  carmin,  et  au-dessus  de  la  rubrique,  un  ban- 
deau en  la  forme  d'une  ligne  d'or,  tantôt  ondée,  tantôt  brisée,  ou  renflée,  ou  autrement 
variée,  qui  se  marie  à  des  boucles,  des  pois,  des  croix  ou  d'autres  petits  ornements  d'or 
brillant  ou  de  carmin  vif.  On  voit  en  outre,  sur  la  première  garde,  le  croquis  d'une  tète 
de  Christ  tracée  à  la  plume  et  au  bas  du  f"  IS  v°,  un  grossier  essai  du  même  genre  des- 
tiné à  représenter  la  Passion  ;  de  même  qu'au  sommet  du  f"  1  r'',  une  tête  de  la  Vierge 
et  de  l'enfant.  Une  scène  plus  importante,  quoique  tracée  de  la  même  main,  remplit  le 
reste  du  feuillet  i.  C'est  l'histoire  de  saint  George,  dessinée  à  l'encre  noire  avec  des 
détails  en  vermillon;  elle  remplit  un  carré  de  12  à  13  centimètres  de  côté,  divisé  en  trois 
bandes  horizontales  ;  la  première  bande  contient  trois  représentations  et  la  seconde  deux, 
de  saint  George  à  cheval,  armé  de  l'épée  ou  de  la  lance  et  transperçant  plusieurs  fois  le 
dragon;  la  troisième  bande  représente  la  jeune  fille  de  la  légende  '  et  un  saint  George 
à  pied,  la  lance  dans  la  main  droite,  un  poignard  à  la  main  gauche  et  la  rondache  au 
bras  du  même  côté,  figure  au  bas  de  laquelle  est  écrit  :  «  0  maître  »,  par  le  dessinateur, 
tS  SscTïOTà.  Ces  petits  croquis  sont  rapidement  et  grossièrement  tracés,  mais  non  sans 
esprit. 


XLVIIl.  ■ —  N'  HOS.  Jacques  le  moine,  homélies  sur  la  Vierge. 

260  feuillets  à  lignes  longues;  —  xi'  siècle;  —  hauteur  22  ceiitimèties,  largeur  10,  épaisseur  5.  — 
Reliure  en  veau  à  fleurs  de  lis,  aux  initiales  du  roi  Charles  X.  —  Labarte,  Arts  industriels, 
pi.  LXXXVII.  Voy.  aussi  Seroux  d'Agincourt.  l'Art  par  les  monuments,  pi.  L  et  LI. 

Ce  volume  contient  six  homélies  '■',  savoir  : 

1°  {{"  4  r").  Sur  la  Conception  de  la  Vierge  (Incipit  OOpavo;  xal  yv\  TaT;  t^^  X°'P''='°? 
[xapiiapuyaT;...) 

2°  (f  30  r").  Sur  la  Nativité  de  la  Mère  de  Dieu  (luyxaXct  T:âv-a;  ^jJià^). 

3°  (f"  74  r°).  Sur  l'entrée  de  la  Mère  de  Dieu  dans  le  Saint  des  Saints  (<&aiSpov  ib  lo'j 
îtapoûci];). 

4°  (f  110  r").  Sur  la  Mère  de  Dieu  sortant  du  temple  (lloXXoi -oXXd/is)- 

1.  Il  Lorsque  la  représentation  de  saint  George  est  complète,  on  aperçoit  prés  de  lui  une  jeune  fdle  qui 
était  destinée  à  devenir  la  proie  du  dragon;  plusieurs  pensent  que  cette  jeune  fille  pourrait  bien  être  la 
province  de  Cappadoce  arrachée  par  saint  George,  un  de  ses  enfants,  à  l'idolâtrie  »  iCaractérislique  des 
Saints,  par  le  révérend  père  Ch.  Cahier,  p.  320).  D'autres  pourraient  penser,  avec  plus  de  raison  peut- 
être,  que  cette  jeune  fille  délivrée  par  un  cavalier  céleste  est  un  vague  souvenir  d'Andromède  sauvée  par 
Persée.  —  L'historien  byzantin,  Nicéphore  Grégoras  (1295-1360),  parle  (1.  VIII,  ch.  v)  d'une  très  belle 
peinture  de  saint  George  à  cheval,  exécutée  autrefois  par  Paulus  «  ille  pictortim  prœstantissimus  »  dans 
une  église  de  la  Vierge  à  Constantinople. 

2.  Les  trois  premières  sont  imprimées  (t.  I,  col.  1044,  1070,  1248)  avec  traduction  latine  en  regard, 
dans  le  Grœco-iatinœ  Patrum  bibliothecœ  novum  audarium  (Paris,  1640,  2  vol.  in-fol.)  par  le  Père  Fr. 
Combefis. 


118  XI'  SIÈCLE  (N'  1208). 

5°  (f°  loO  r").  Sur  l'Annonciation  (Xaipio  cr^iJ.Epov). 

6°  (f°  182  r°).  Sur  la  pourpre  épiscopale  et  sur  différents  sujets  relatifs  à  la  Vierge 
(01  ccpoSpa  tOv  Ipwfisvwv). 

Chaque  homélie  est  décorée  d'un  grand  nombre  de  peintures,  en  sorte  que  le  volunir 
est  d'une  richesse  et  d'une  beauté  rares.  Il  provient  de  la  bibliothèque  du  Sérail  de 
Constantinople,  dont  il  porte  le  timbre  (au  f  i  r°),  et  il  avait  été  très  probablement  au- 
paravant dans  celle  des  empereurs.  Nous  le  devons  au  ministre  de  Louis  XIV,  le  marquis 
de  Louvois,  et  à  M.  Girardin,  ambassadeur  de  France  à  Constantinople,  qui,  aidés  des 
lumières  de  l'abbé  Besnier,  jésuite,  le  choisirent  avec  quatorze  autres  grecs,  parmi  20O 
manuscrits  de  la  bibliothèque  du  Sérail,  pour  en  faire  l'acquisition,  au  nom  du  gouver- 
nement de  la  France,  en  d687  et  1688.  Un  très  intéressant  narré  de  celte  affaire  par 
M.  d'Ansse  de  Villoison  a  été  inséré  en  tète  du  tome  VIII  (p.  1-32)  des  Notices  et  extraita 
des  manuscrits  de  la  llibliothéque  Impériale  (1810).  «  Ce  volume,  dit  l'auteur,  est  un  monu- 
»  ment  des  Arts  en  Grèce  par  la  quantité  de  jolies  peintures  qu'il  présente.  »  Le  Catalo- 
rjus  bibliothecœ  regiw,  très  sobre  de  remarques  sur  l'ornementation  des  manuscrits,  avait 
déjà  dit  de  celui-ci  qu'il  est  «  décoré  çà  et  là  de  peintures  remarquables  par  l'éclat  de 
»  l'or  le  plus  pur  et  par  une  agréable  variété  de  couleurs  ». 

Il  y  a  beaucoup  plus  à  dire  pour  donner  une  juste  idée  de  ce  précieux  volume.  On 
va  pouvoir  en  juger. 

Il  contient  73  scènes  richement  peintes  sur  fond  d'or  et  un  moindre  nombre  d'orne- 
ments d'une  importance  secondaire,  mais  qui  sont  encore  somptueusement  et  finement 
exécutés. 

Le  r°  du  f"  1  est  blanc;  au  v°  sont  peints  deux  saints  personnages  vêtus  d'un  habil- 
lement monacal  (grande  robe  blanche  et  manteau  brun  noirâtre).  Ce  sont  :  saint  Jean 
l'évangélisle,  à  gauche  du  spectateur,  et  saint  Grégoire  de  Nysse  à  droite,  montrant 
chacun  un  livre  ouvert  sur  un  pupitre  ;  derrière  eux  s'élèvent  de  grands  édifices  peints 
de  brillantes  couleurs,  ocre,  violet,  azur  et  vermillon.  Tous  deux  ont  la  tète  nue  et 
nimbée,  et  leurs  pieds,  chaussés  en  noir,  reposent  sur  des  marchepieds  de  bois  aux 
bords  perlés.  Un  petit  individu,  c'est-à-dire  à  peine  de  moitié  aussi  haut  de  taille  que  les 
deux  saints,  est  tenu  à  la  main  par  saint  Jean,  qui  l'attire  vers  lui  en  lui  montrant  la 
Bible  ouverte,  au  Livre  de  la  Genèse,  sur  son  pupitre.  Ce  petit  homme  barbu  et  tout  vêtu 
de  noir  est  évidemment  le  moine  Jacques,  dont  le  nom  d'ailleurs  est  inscrit  au  bas  et  en 
dehors  de  la  scène.  Il  figure  de  nouveau  dans  le  même  costume,  se  prosternant  devant 
saint  Grégoire,  dont  il  saisit  les  pieds  de  ses  deux  mains,  s'apprètant  à  les  baiser.  Mal- 
heureusement une  tache  d'eau  a  détruit  en  partie  la  petite  figure  dans  cette  seconde 
attitude.  La  scène  entière  est  dessinée  et  peinte  avec  raideur,  mais  avec  talent,  avec 
facilité  et  surtout  avec  une  grande  vivacité  de  coloris. 

Comme  détails  sont  à  remarquer  les  escabeaux  sans  dossiers,  mais  garnis  de  cous- 
sins sur  lesquels  les  saints  sont  assis,  et  le  pupitre  de  saint  Jean  dont  la  tige  est  montée 
sur  un  pivot  sphérique,  en  forme  de  tète  de  poisson,  et  qui  par  conséquent  est  mobile 
en  tous  sens. 

Le  deuxième  feuillet  et  le  troisième  sont  en  blanc  au  r°,  comme  le  premier;  au  v°  lu 
deuxième  contient  la  table  des  six  opuscules  du  moine  Jacques,  écrite  en  lettres  minus- 
cules d'or,  et  le  troisième,  une  grande  peinture  à  pleine  page. 

Celte  grande  peinture  représente  l'église  ou  du  moins  la  façade  d'une  église,  à 
plusieurs  étages,  d'une  architecture  et  surtout  d'un  coloriage  de  pure  fantaisie,  mais 
imposante  par  le  nombre  des  corps  d'édifice  dont  elle  se  compose,  par  la  quantité  des  ou- 
vertures parmi  lesquelles  on  remarque  surtout  deux  grandes  roses,  et  par  cinq  coupoles 
couvertes  en  ardoise  bleue  qui  dominent  le  tout.  Immédiatement  sous  la  grande  coupole 
qui  s'élève  au  centre,  on  voit,  comme  si  elle  était  ouverte,  une  salle  en  hémicycle,  où 


XI»  SIÈCLE  (N-  1208).  IVj 

sont  assis  en  rond  les  douze  apùtiTs,  tous  distincts  et  bien  dessinés,   quoii]ue  la   scène 
soit  réduite  à  l'espace  d'un  demi-cercle  de  1  i  millinièlres  de  rayon. 


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Dans  la  partie  inférieure  de  la  page  s'ouvre  un  porche  très  élevé,  composé  d'une 
grande  arcade  entre  deux  moins  grandes,  toutes  trois  soutenues  sur  quatre  colonnes 
cannelées  dans  le  sens  de  la  hauteur,  nouées  au  milieu  par  un  double  nœud  figuré  en 
sculpture  et  terminées  à  la  base  comme  au  sommet  par  des  chapiteaux  identiques  entre 


150  XI"  SIÈCLE  (N°  1208). 

eux.  Bases,  colonnes,  chapiteaux  et  corps  différents  de  tout  Fédiûce,  sont  entièrement 
recouverts  de  peintures,  mais  le  tout  aussi  imparfait  que  minutieux,  recherché  et  enfan- 
tin. Le  dessous  du  porche,  au  contraire,  est  entièrement  rempli  par  un  fond  d'or,  sur 
lequel  se  détachent  de  petites  figures  pleines  de  mérite. 

D'abord,  dans  le  tympan  de  la  grande  arcade,  un  Christ  assis  au  centre  d'une  ellipse 
d'azur  soutenue  par  quatre  anges  ailés.  Ces  petits  personnages,  qui  n'ont  pas  2  centi- 
mètres de  hauteur,  sont  tous  dans  des  attitudes  d'une  grâce  parfaite  '. 

Au-dessous  de  ce  tableau  céleste  sont  comme  quatre  bouquets  de  fleurs  qui  sem- 
blent se  tenir  en  l'air  et  descendre  du  ciel  sur  la  foule  assemblée;  ce  sont,  ainsi  qu'on 
peut  s'en  assurer  par  la  peinture  du  f  21  v",  quatre  tètes  d'arbres  figurant  le  fond  d'un 
jardin;  ils  s'élèvent  derrière  la  foule,  laquelle  hausse  ses  regards  en  haut  et  que  con- 
duisent du  geste  deux  autres  anges  semblables  aux  premiers,  si  ce  n'est  qu'étant  plus 
proche  de  la  terre,  ils  sont  plus  grands.  Cette  foule  se  compose  de  deux  groupes,  chacun 
.  de  six  ou  sept  personnages,  hommes  jeunes  et  vieux,  à  barbe  blanche,  à  barbe  noire  ou 
imberbes,  en  longs  habits  et  manteaux,  tête  nue  et  les  sandales  aux  pieds  ;  à  peu  près 
entre  les  deux  groupes  est  une  jeune  femme,  qui  ne  se  contente  pas  comme  les  hommes 
de  lever  la  tête  vers  les  cieux,  qui  y  élève  aussi  ses  deux  bras.  Sous  les  deux  petites 
arcades  se  trouvent  :  à  gauche,  un  patriarche  ou  un  prophète  à  longs  cheveux  et  longue 
barbe  blancs,  portant  en  main  un  rouleau  développé,  sur  lequel  on  lit  : 

lis  oi'Tos;  'o  nAPArExÔMEXOs  'eh  'eaôm 

zizz  Quis  est  iste  qui  veiiit  de  Edom  (Jérémic,  XLIII,  I).  A  droite,  un  autre  écrivain  sacré 
portant  aussi  une  phrase  écrite  sur  un  rouleau,  mais  presque  effacée  ;  à  la  couronne 
qu'il  porte  sur  la  tète,  on  reconnaît  le  roi  David,  comme  au  passage  cité  l'on  voit  que 
le  précédent  personnage  est  Jérémie.  Dans  cette  scène  considérable,  mieux  encore  que 
dans  le  demi-cercle,  de  14  millimètres  de  rayon,  où  sont  représentés  assis  en  rond  les 
douze  apôtres,  tous  avec  une  physionomie  pleine  de  vivacité,  on  voit  comment  l'artiste 
arrive  à  l'expression.  Il  l'obtient  au  moyen  de  blanc  très  finement  posé  sur  les  tons  de 
gouache  plus  ou  moins  opaques,  de  manière  k  relever  violemment  toutes  les  aspéritésde 
la  forme.  Pour  opérer  plus  rapidement,  le  peintre  traçait  ses  visages,  par  exemple,  en 
cinq  ou  six  traits  de  pinceau  :  ainsi,  une  ligne  droite,  le  front;  une  ligne  droite,  le  nez; 
une  autre,  la  lèvre  supérieure,  une  plus   petite,  la  lèvre  inférieure;  il   en  résulte  une 

1.  Cette  scène  se  trouve  aussi  dans  un  admirable  manuscrit  qui  existait  au  dernier  siècle  et  existe 
sans  doute  encore  dans  la  Bibliothèque  de  Kuremberg,  et  dont  une  soigneuse  description,  accompagnée 
de  13  excellentes  gravures  au  burin,  a  été  donnée  par  C.-T.  de  Murr  dans  son  Memorabilia  bibliolhecarum 
pub.  Norimbergensiuin  et  Universitatis  AUdorfinae ,  Norimb.,  1788,  in-8%  aux  pages  100-131  de  la  partie 
intitulée  Bibliotlieca  Ebneriana.  — Un  fragment  du  volume  est  de  la  main  du  scribe  Joasaph,  connu  par 
d'autres  ouvrages  et  porte  la  date  de  1391  ;  mais  l'ensemble  est  du  xii'  siècle  et  comprend  425  feuillets. 
Les  13  planches  que  nous  avons  mentionnées  représentent:  1°  la  reliure  (en  ivoire  et  argent;  toute  mo- 
•derne)  ;  2°  la  première  page  du  texte  précédée  d'un  bandeau  carré  d'or  à  fleurons  ;  3"  Eusèbe  et  Carpien 
debout,  en  habits  monastiques,  sous  une  arcade  au  tympan  richement  fleuronné  et  soutenu  par  trois  colonnes, 
aux  bases  et  aux  chapiteaux  desquelles  se  jouent  de  petits  personnages  :  des  jongleurs,  des  danseurs  et  des 
musiciens;  i°  saint  Mathieu  et  sur  le  tympan  la  sainte  famille  dans  l'étable;  5°  saint  Marc  et  au  tympan  le 
baptême  de  Jésus;  6°  saint  Luc  et  l'Annonciation;  7'  saint  Jean  et  la  Résurrection  (ces  quatre  dernières 
scènes  sont  les  mêmes  que  ci-rdessus  dans  nos  manuscrits  75  et  633);  8°  un  autre  saint  Luc,  ayant  à  ses 
côtés  un  empereur  et  au-dessus,  dans  le  tympan,  une  reproduction  exacte  de  notre  peinture  ci-dessus: 
Christ  dans  une  ellipse  soutenue  par  quatre  anges;  9°  saint  Jacques;  10°  saint  Pierre;  11°  saint  Jean  Chry- 
sostome;  12°  saint  Jude;  13°  saint  Paul.  Voici  en  quels  termes  de  Murr  s'exprime  au  sujet  de  ces  pein- 
tures :  Pretium  codicis  maxime  elucet  ex  splendidissimis  quœ  in  eo  dep/ehenduntiir  picturis,  in  quibus 
vel  sanctorum  virorum  effigies,  vcl  alia  oinamenta,  singulari  prorsus  induslna  et  operoso  artificio,  nostris 
pictonbiis  hodie  vix   imitando,  exhiben  ur.  Etc. 


XI'  SIÈCLE  (N-  1208).  151 

teinte  d'uniformité  et  une  sorte  de  lourdeur  carrée  qui  donne  à  presque  tous  les  visages 
une  apparence  de  proche  parenté  et  qui,  en  même  temps,  rappelle  les  types  de  certaines 
monnaies  byzantines,  dont  les  graveurs  ont  probablement  travaillé  de  même  par  un 
procédé  expéditif.  On  peut  remarquer  aussi  que  le  prophète  Jérémie  placé  à  gauche, 
avec  une  longue  barbe  blanche,  rappelle  beaucoup  les  tètes  vénérables  des  personnages 
analogues  que  peignait  Giotto  ;  même  barbe  et  même  chevelure  on  tire-bouchons, 
mêmes  vêtements,  même  attitude,  même  profondeur  du  recueillement. 

Grâce  à  une  circonstance  fortuite  un  croquis  de  cette  belle  page  a  été  publié,  cro- 
quis, il  est  vrai,  bien  grossier,  mais  à  l'aide  duquel  on  peut  se  la  représenter  assez 
exactement.  Il  forme  le  principal  sujet  de  la  planche  a\  du  grand  ouvrage  de  Seroux 
d'Agincourt,  Histoire  de  l'art  par  les  monuments  (in-f°  1 823,  t.  V).  Il  existe  à  la  bibliothèque 
du  Vatican  (n"  H62)  un  saint  Grégoire  de  Nazianze  contemporain  du  nôtre,  et  parfaite 
ment  semblable  ',  sauf  qu'il  est  de  plus  grande  dimension  (32  centimètres  sur  22). 
Labarte,  qui  les  a  vus  tous  deux,  estime  celui  de  Rome,  non  seulement  plus  important, 
mais  plus  beau  dans  toute  son  exécution  que  celui  de  Paris,  et  il  suppose  que  ce  dernier 
est  une  copie  de  l'autre.  D'Agincourt,  dans  ses  planche  uO  et  51,  reproduit  au  trait  et 
sommairement,  outre  la  peinture  de  l'église,  les  dix  premières  lignes  du  texte  (f^S  v°)  et 
deux  alphabets,  un  des  larges  bandeaux  dont  nous  parlons  plus  loin,  p.  171,  lig.  21, 
quatorze  des  scènes  peintes,  une  dizaine  de  figures  détachées,  un  ange,  Adam  et  Eve, 
deux  baigneurs  du  Jourdain,  la  Vierge,  son  petit  serviteur,  et  six  lettres  initiales. 

I.  La  Concfption  iik  i.a  Vikrce.  —  Le  premier  sermon  du  moine  Jacques  est  un 
échantillon  de  ce  que  la  phraséologie  chrétienne  peut  offrir  de  plus  vide  ou  de  plus  futile 
sous  une  forme  pompeuse.  L'artiste  habile,  auteur  de  la  scène  qui  vient  d'être  décrite, 
en  a  dû  prendre  le  sujet  dans  les  vagues  tirades  qui  commencent  ce  discours  et  que 
voici  :  «  La  terre  aujourd'hui  brille  par-dessus  le  ciel  des  splendeurs  de  la  grâce  ;  elle 
»  éclate  plus  que  le  ciel  en  lumières  spirituelles  ;  elle  est  décorée  au  delà  de  toute 
»  décoration  ;  car  au  plus  haut  du  ciel  apparaît  Celui  qui  est  véritablement  le  Lumineux, 
»  et  le  Spacieux  par  excellence,  non  pas  le  soleil  qui  se  couche  et  disparaît,  mais  celui 
»  dont  le  lever  est  inaccessible  au  monde,  non  pas  le  ciel  i>arsemé  d'étoiles  visibles, 
»  mais  Celui  qui  scintille  des  flambeaux  de  l'esprit;  c'est  celui-là  que  nous  voulons 
»  célébrer  aujourd'hui  en  nous  rassemblant,  c'est  celui-là  qui  nous  procure  le  plus 
■•  brillant  et  le  plus  complet  festin.  Celui  qui  fait  retentir  en  ce  moment  le  l>ruit  de  la 
Il  danse.  Celui  qui,  nous  provoquant  à  prendre  la  parole,  nous  convie  tous  à  une  réunion 
»  de  famille...  Qu'est-ce  que  l'élection  des  Prophètes  et  des  Justes  et  tout  ce  qui  s'en 
»  est  suivi  de  gloire  pour  le  genre  humain,  comparé  à  ceci  que,  parmi  le  genre  humain, 
i>  ait  été  choisie.  Dieu  le  voulant,  la  Mère  de  Dieu  et  que,  par  elle,  nous  ait  été  apporté 
»  ce  magnifique  honneur  ?  Voilà  qui  nous  appartient  et  qui  est  spécialement  notre 
»  gloire.  Voilà  ce  qu'il  faut  que  tous,  en  ce  jour  nous  comprenions,  pour  nous  en 
"   réjouir,  et  pour  chanter,  avec  toutes  nos  forces,  les  louanges  de  cette  journée.  » 

Un  peu  plus  loin,  le  prédicateur  continue  et  décrit  le  chœur  des  anges  qui  devance 
les  paroles  de  la  terre  et  qui,  précédé  de  rayons  lumineux  {iipoTpéyovai  çioaTyipêc,  prœ- 
cwrunt  luminaria),  honore  les  hauteurs  par  sa  présence.  «  Que  tous  les  âges,  tous  les 
rangs  se  joignent  à  eux.  Que  les  Prêtres  les  imitent,  ainsi  que  les  Empereurs  et  tous 
ceux  qui,  dans  ce  bas  monde,  exercent  un  état  et  un  genre  de  vie  supérieurs,  les  princes 

1.  Du  moins  généralement.  La  ressemblance,  îcw  juger  par  les  dessins  de  Seroux  d'Agincourt,  n'est  pas 
toujours  aussi  parfaite  que  le  dit  Labarte.  Quelques  scènes  offrent  des  variantes,  et  les  différences  sont 
encore  plus  accusées  dans  les  frontons,  comme  il  élait  naturel  à  cause  de  la  différente  dimension  des  deux 


152  Xl°  SIÈCLE  (N°  1-208). 

et  les  sujets,  les  vieux  et  les  jeunes,  les  vierges  et  les  mères  et  aussi  les  femmes  stériles, 
et  vous,  enfauts,  qui  êtes  dans  l'âge  de  l'innocence,  accueillons  ce  jour  fortuné  par  une 
vive  et  religieuse  allégresse...  » 

Ces  paroles  ont  fourni  le  sujet  de  la  troisième  peinture,  laquelle  se  trouve  au  f°  8  r°. 
Elle  est  divisée  en  deux  zones  superposées  contenant  chacune  trois  sujets  ou  plutôt 
trois  groupes,  dans  chacun  desquels  on  peut  distinctement  compter  une  vingtaine  de 
personnes.  En  haut,  au  centre,  la  Vierge  assise  sur  un  fauteuil  à  dossier  carré,  et  en- 
tourée d'une  foule  symétrique  d'anges,  porteurs  de  baguettes  rouges  terminées  par  une 
fleurette  blanche  à  quatre  pétales  ;  dans  un  autre  cortège,  cycloménique,  c'est-à-dire 
entourant  la  Vierge  (s'il  m'est  permis  de  forger  ce  mot)  au  f°  8C,  les  lances  des  anges 
sont  terminées  non  comme  ici  par  des  fleurons,  mais  par  de  véritables  fers  de  lance 
peints  en  blanc;  il  en  est  de  môme  des  anges  qui  entourent  le  lit  de  Salomon  au  f°  109 
v.  Mais  aux  f°'  80,  i68  et  173,  comme  ici  f°  8,  la  lance  de  l'ange  se  termine  par  le 
même  fleuron  blanc.  A  gauche  de  ce  groupe  est  celui  des  prêtres  et  des  moines,  tous 
en  grand  costume  ecclésiastique;  à  droite,  un  groupe  de  vieillards  barbus  qui  semblent 
être  des  docteurs  et  des  savants.  En  bas,  au  milieu,  un  groupe  de  jeunes  gens  qui 
paraissent  être  de  jeunes  lévites  et  portent  chacun  une  petite  croix,  rouge  ou  blanche, 
dans  la  main  droite,  à  gauche  (j'entends  à  gauche  du  spectateur,  comme  toujours),  un 
groupe  de  princes  avec  leurs  couronnes  et  leurs  vêtements  d'or;  à  droite,  le  groupe  des 
femmes,  princesses  ou  autres.  Il  n'y  a  point  de  doute  sur  l'explication  qui  doit  être 
donnée  à  cette  sextuple  scène,  car  en  haut  de  la  page  est  écrit  en  lettres  minuscules 
d'or  :  'II  ùi  t/jV  iopvqv  cùyyl-qTOç  Tia'jzbi  iiy[i.aTOi  =^  Cujuscumque  ordinis  ad  festum  Coiivo- 
catio. 

Après  ces  généralités  de  l'exordc,  le  sermon  entre  dans  l'histoire  de  Joachim  et 
d'Anne.  Joachim,  homme  remarquable  par  son  rang  et  ses  richesses,  s'élevait  au-dessus 
de  tous  les  membres  de  sa  tribu  |)ar  la  générosité  avec  laquelle  il  offrait  au  Seigneur  le 
double  des  dons  qui  étaient  dus  au  Tout-Puissant  (TrpocÉçjpô  yâp,  cp/jci,  âûpa  Tip  Kupîq) 
oreXà)  et  il  disait  dans  son  cœur  :  Puisse  l'abondance  où  je  suis  se  répandre  sur  le 
peuple  tout  entier,  et  quant  k  moi  puisse  le  Seigneur  m'accorder  ma  rémission. 

Cependant  les  prêtres  refusent  son  offrande  parce  que  sa  femme  est  stérile  (Oùz 
£$£CTÎ  aoi,  yàp  tprjct  TïpocsvcY/.stv  xà  ôwpà  cou,  xaOoTi  airipiJia  où/.  k-nolr^Gaç).  L'éloge  de  Joa- 
chim continue  :  Son  offrande  le  rend  plus  grand  qu'Abraham;  son  admirable  sobriété, 
elle  était  plus  grande  que  celle  de  Moïse...,  etc.  .Mais  l'artiste  s'est  contenté  de  peindre 
les  deux  premiers  traits  qu'il  intitule  : 

{0  j.''»  \i  v»^  YlpoGajwYq  9u[j.âTwv  tûv  'iLua/.z'ut.  y.oà  àr.oTio^.T:q  toOtcov  iy.  tûv  'upÉwv  = 
Dona  a  .Joachim  oblata  et  a  sacerdotibiis  éjecta. 

2"  F"  lo  v°,  Ylçjo<Ji<jyfq  Toû  'Iwa/.stjx  =    Oratio  Joacidmi. 

La  première  de  ces  deux  scènes  (f°  1 1  v°),  est  composée  de  deux  bandes  super- 
posées. 

Dans  la  bande  supérieure,  Joacliim  et  sa  Icmnie  sortent  précipitamment  de  leur 
maison,  suivis  d'une  dizaine  de  domestiques;  les  uns  et  les  autres  portent  dans  leurs 
mains,  enveloppées  de  voiles  par  respect,  de  petits  coffrets,  et  se  dirigent  vers  un  vieil- 
lard nimbé  qui  se  tient  debout  à  la  porte  d'un  temple  et  qui  étend  ses  mains  comme 
pour  recevoir  les  arrivants  avec  bienveillance.  Celte  scène  semble  représenter  Joachim 
parlant  au  grand  prêtre.  Dans  la  bande  inférieure,  à  gauche,  est  le  groupe  des  domes- 
tiques de  Joachim  arrêtés  à  la  porte  de  leur  maison,  leurs  présents  en  main,  et  n'osant 
sortir;  tandis  qu'à  droite  un  groupe  de  vieillards  lèvent  les  bras  au  ciel  avec  des  gestes 
d'indignation. 

La  seconde  peinture  (au  f°  Ib  v°)  montre  Joachim  :  1°  agenouillé  au  sommet  d'une 
montagne  et  priant  Dieu;  2"  s'avançant,  dans  une   attitude  de   supplication,    vers   la 


\1'  SIÈCLE  (N=  1-208).  153 

rive  du  Jourdain  où  plusieurs  petits  personnages  se  baignent,  c'cst-à-dirc  lavent  leurs 
péchés;  3°  se  relevant  et  recevant,  d'un  ange  qui  plane  dans  les  cieux,  le  pardon  d'en 
haut;  4°  marchant  vers  le  Jourdain  pour  y  entrer.  Le  Jourdain  est  figuré  d'une  manière 
tout  à  fait  hiératique,  par  une  masse  d'eau  bleue  tombant  de  deux  cornets  ou  plutôt  de 
deux  carquois  d'abondance  que  tiennent  sur  leur  épaule  droite  les  deux  demi-dieux  flu- 
viaux, Jor  au  sommet  et  Dan  au  pied  de  la  montagne.  Les  nus  sont  dessinés  d'une 
manière  très  peu  satisfaisante.  Cotte  scène  est  esquissée  en  diminutif  dans  la  planche 
50  de  d'Agincourt. 

Le  sermon  passe  ensuite  à  l'éloge  d'Anne,  l'épouse  de  Joachim,  ornée  de  vertus, 
grande,  admirable  comme  lui  ;  il  raconte  sa  douleur  de  l'outrage  fait  à  sa  stérilité,  le 
soin  qu'elle  met  à  changer  de  vêtements  pour  prier,  puis  la  prière  qu'elle  adresse  à 
Dieu  dans  le  jardin  avec  son  mari  au  lieu  d'aller  prier  ostensiblement  dans  le  temple 
avec  la  foule  ;  enfin  l'apparition  de  l'ange  qui  lui  annonce  qu'elle  enfantera  la  Vierge 
Marie. 

A  cette  partie  du  texte  par  laquelle  le  sermon  se  termine  correspond  une  dernière 
peinture  dont  voici  la  description  : 

F"  21  v°.  Peinture  occupant  le  centre  de  la  page  (IO:i  millimètres  do  haut  et 
ll.'i  de  large),  divisée  en  deux  scènes  superposées. 

Scène  supérieure  :  A  gauche,  Joachim  et  Anne,  debout,  se  tiennent  embrassés;  à 
l'autre  extrémité,  à  droite,  Anne  se  levant  de  son  siège  (un  escabeau  de  bois)  et  se  diri- 
geant vers  une  chambre  dont  plusieurs  femmes  esclaves  soulèvent  la  draperie,  c'est-à- 
dire  la  porte,  et  dans  laquelle  elle  doit  quitter  ses  vêtements  souillés  pour  en  vêtir  de 
nouveaux  (detvaetaque  veste  lugubri  atque  mundam  ac  7uiptialem  una  cinn  spiriiali  stolà  iiiduens, 
ad  orationem  sese  prœparans  miaula).  On  voit  sur  le  banc  d'où  elle  vient  de  se  lever  trois 
pelotons  de  laine  pourpre  qu'on  retrouvera  plus  loin  dans  d'autres  circonstances  (f  1 1-7, 
187,  etc.)  et  qui  sont  une  allusion  aux  habitudes  laborieuses,  soit  de  la  Vierge,  soit  de 
sa  Mère.  Entre  ces  deux  parties  extrêmes  de  la  scène  s'élèvent  deux  panneaux  ou  plutôt 
deux  montants  de  porte,  à  chacun  desquels  est  appendu  un  voile ,  l'un  violet,  l'autre 
rouge,  comme  pour  montrer  que  l'embrassement  de  Joachim  et  de  sa  femme  d'une  part, 
et  celle  du  dévestissement  d'Anne  de  l'autre,  se  passent  dans  deux  appartements  diffé- 
rents; un  ange  vêtu  de  rouge  tient  le  voile  violet  levé,  et  réciproquement  un  ange  en 
violet,  le  voile  rouge;  ces  deux  anges,  et  le  troisième  qui  parle  à  Anne,  sont  des  pein- 
tures largement  faites  et  négligemment,  mais  pleines  de  noblesse,  et  rappelant  de  loin 
l'antique. 

La  scène  inférieure  représente  un  jardin,  c'est-à-dire  le  Paradis  (Pomarium,  ûapâSsi- 
aoç),  rempli  d'arbres  et  de  fleurs,  à  l'entrée  duquel  se  promène  la  Vierge,  conduite  par  un 
ange  qui  lui  montre  au  sommet  d'un  arbre  une  colombe  donnant  la  becquée  à  ses  deux 
petits.  A  l'autre  bout  du  jardin  est  la  scène  de  l'Annonciation  :  la  Vierge,  debout,  tend 
les  bras  vers  le  ciel,  d'où  un  ange  planant  dans  les  airs  lui  adresse  la  parole. 

Auprès  de  la  Vierge  est  une  fontaine  terminée  à  sa  partie  supérieure  par  une  pomme 
de  pin  en  métal  doré  percée  de  petits  trous  par  lesquels  l'eau  jaillit  et  tombe  dans 
une  vasque,  puis  dans  le  bassin  carré,  d'oii  elle  s'échappe  en  deux  ruisseaux. 

Le  premier  discours  se  termine  par  une  suite  de  phrases  à  la  glorilicatiou  de  la 
Vierge. 

Nous  passons  au  second,  dont  le  sujet  est  la  Nativité. 

II.  La  N.wmTË  df.  la  Vierge.  —  Fol.  30  v°.  En  regard  de  la  page  où  commence  le 
second  discours,  c'est-à-dire  au  f"  23  V,  est  une  grande  peinture  divisée  en  trois  compar- 
timents ou  bandes  superposées,  au-dessus  de  laquelle  on  lit  :  'O  àT:o/atpcTia(jièç  -coO  'Iaxù6 
-poXàSovTo;  Mzco-o-'^iiÂT^  =  Salutatio  Jacobi  festiiiantis  ad  Mesopotamiam.   1'  Isaac  étendu 


151  M"  SIÈCLE  (N"  1208). 

sur  un  lit,  tout  habillé  ;  Jacob  debout  devant  lui  et  derrière  Jacob,  Rebecca  assise  sur  un 
escabeau.  Enfin  une  esclave  se  tient  derrière  Rebecca  et  soulève  une  draperie.  2"  Jacob 
assis  au  bord  du  Jourdain  s'apprête  à  le  traverser  et  commence  par  déchausser  ses 
bottines;  il  se  sert  pour  cette  opération,  de  deux  crochets  de  fer  tordus  en  forme  d'S. 
Les  eaux  du  Jourdain  sont  divisées  en  deux  bras,  à  la  source  desquels  sont  deux  fleuves 
représentés  en  buste,  'lôp  et  Aâv.  3°  La  troisième  bande  de  la  peinture  représente 
l'échelle  de  Jacob.  L'échelle  monte  depuis  un  rocher  sur  lequel  Jacob  est  endormi 
jusqu'à  un  angle  du  ciel  où  Dieu  est  vu  en  buste  ;  deux  anges  ailés  en  descendent, 
tandis  que  deux  autres  montent. 

F"  38  V».  Après  de  vagues  considérations  sur  le  refus  essuyé  d'abord  par  Anne  et 
son  mari  et  sur  le  fruit  à  retirer  de  la  stérilité  d'Anne,  qui  est  de  ne  jamais  désespérer 
dans  la  prière,  le  discours  montre  Anne,  aussitôt  après  la  naissance  de  la  Vierge,  convo- 
quant sa  famille  à  venir  faire  acte  de  réjouissance,  à  la  voir  allaiter  son  enfant,  à  l'ac- 
compagner au  temple,  à  décorer  le  vestibule  de  la  maison,  à  allumer  des  lampes,  à 
chanter  un  épithalame  et  à  rendre  grâces  au  Seigneur  avec  elle.  La  scène  que  ces  paroles 
donnent  à  imaginer  est  peinte  au  f"  38  v°,  par  une  composition  très  satisfaisante  et  de 
plus  très  bien  placée,  car  elle  est  encadrée  entre  les  mots  cjvEy.aXEïio  et  ScOt£,  dans  la 
phrase  :  TzyM^qi  toîvuv  t/Jç  ôcÔTraiôo;,  -h,  'Avvà  xà;  çuXàç  cuvj/.aXstxo,  SeOte  XÉYOucra, 
cu'iyâprjTE  Tù  â(jiip  zày.io...  z=  Edita  itaquc  divina  piietla,  Amia  tribus  comocat ;  lenite,  diccns, 
coivjaudeatis  proptcr  meœ  prolis  editionem. 

Anne  est  étendue  sur  une  sorte  de  sofa,  entourée  d'une  douzaine  d'hommes  ou  vieux 
ou  jeunes,  ou  debout  ou  assis,  qui  la  complimentent  ou  parlent  entre  eux.  Dans  le  fond 
deux  femmes,  dont  l'une  tient  l'enfant  dans  un  vaste  bassin  doré  où  l'autre  femme  verse 
de  l'eau.  Belle  composition,  bon  dessin,  riches  couleurs.  A  ia  marge  supérieure  de  la 
page  est  écrit  :  -ô/.o;  'Avv/;;,  y.al  ajy/.XrjTo;  twv  'iuXâp/uv  l7pa7|X  :=:  Infans  Aniuc  et  cœius 
tribunorum  Israc!. 

Le  discours  poursuit  :  Comme  la  mort  a  régné  sur  le  monde  depuis  Adam  jusqu'à 
Moïse,  même  sur  ceux  qui  n'avaient  point  commis  de  péché,  car  le  péché  n'en  habitait 
pas  moins  en  eux  comme  conséquence  de  la  transgression  première,  ceux  qui  se  trou- 
vaient ainsi  renfermés  dans  la  prison  de  ténèbres  offraient  sans  cesse  leurs  supplications 
à  Celui  (jui  devait  apparaître  un  jour.  Ils  regardaient  au  futur  Rédempteur,  ils  espéiaicnt 
la  liberté  et,  retenus  dans  les  liens  de  l'enfer,  ils  s'informaient  en  questionnant  les 
nouveaux  venus  qui  y  arrivaient  et  en  disant  :  Avez-vous  entendu  parler  du  Rédemp- 
teur?... Toùç  GcTEpov  è7n8r|[j.oOvTa;,  TruvSavof^LEvoi  apâ  Tt  -3pl  toj  A'JxptoToû  c'jrr/.:i.-z  = 
...  Atiquid  de  Rcdemplore  intellexistis  ? 

Entre  nuvGavô^iEvoi  et  ''Apa  (f"  41  r°)  est  une  peinture  représentant  la  scène  :  Un 
rocher  caverneux  s'élève  à  droite.  Sur  les  anfractuosités  supérieures  sont  assis  un 
vieillard  à  barbe  blanche  (robe  bleue,  manteau  violet)  et  une  femme  jeune  encore  (robe 
bleue  et  manteau  rouge  enveloppant  la  tête)  dans  l'attitude  d'une  profonde  douleur  ;  ce 
sont  Adam  et  Eve.  Dans  une  anfractuosilé  placée  au-dessous  de  la  première,  un  groupe 
d'hommes  (une  dizaine)  se  presse,  étendant  les  mains  avec  avidité  vers  deux  anges  qui 
volent  vers  le  rocher;  les  deux  anges,  qui  s'approchent,  portent  dans  leurs  bras  chacun 
un  enfant  nu  :  ce  sont  deux  nouvelles  âmes  qui  viennent  augmenter  le  nombre  des  justes 
gémissant  aux  enfers  dans  l'attente.  C'est  ce  qu'explique  une  légende  marginale  (de 
l'édition  imprimée  avec  traduction  latine)  et  qui  par  hasard  s'applique  très  bien  à  celte 
partie  de  la  peinture  :  Defunctorum  justorum  ad  novum  defunctos  pice  interrogationes.  Enfin 
dans  la  partie  inférieure  du  roc  s'ouvre  une  vaste  caverne  toute  noire,  d'où  s'étaient 
échappés  pour  s'élancer  aussi  vers  les  anges  du  ciel  quelques  damnés  complètement 
nus;  deux  autres  anges,  courant  à  terre  à  la  suite  des  fugitifs,  en  ramènent  à  la  caverne 
trois  qu'ils  pressent  avec  la  pointe  de  leurslances;  d'autres  étaient  groupés  à  l'entrée  du 


XI' SIÈCLE  (N°  1-208).  15 

gouffre  ténébreux  de  l'enfer,  mais  une  main  barbare,  probablement  celle  d'un  trop  bon 
chrétien,  naïf  ennemi  de  l'Enfer  et  du  Diable,  a  détruit  avec  un  peu  de  salive  promenée 
au  bout  du  doigt,  cet  angle  d'une  jolie  peinture  pleine  d'intérêt  et  de  mérite.  Au  haut  de 
la  page  :  'H  âv  ôéâou  (3dfji.oi^)  y.x^êoi  tôv  '^iMy&v  =  In  infcrum  regressus  animarwn. 

Les  justes  font  de  longues  plaintes  sur  leur  sort;  mais,  continue  le  discours  :  Qui 
pourra  imaginer  l'affliction  d'Adam?  Les  causes  de  sa  douleur  sont  trop  grandes  pour 
qu'il  puisse  être  consolé;  et  après  avoir  longuement  développé  ce  thème,  l'auteur  donne 
la  parole  à  Adam,  qui  durant  97  lignes  exhale  ses  plaintes  et  ses  regrets.  Trois  pein- 
tures ornent  cette  partie  de  l'ouvrage. 

La  première,  f"  47  r%  occupe  la  page  presque  entière,  ne  laissant  que  deux  lignes 
de  texte  en  haut  et  deux  en  bas.  Elle  représente  le  Paradis,  c'est-à-dire  un  carré  d'or 
de  12i)  millimètres  de  haut  sur  1 14  de  large',  bordé  d'une  ligne  de  vermillon  (d'un  mil- 
limètre d'épaisseur)  et  sur  lequel  sont  peints  des  chemins  de  verdure  qui  traversent 
horizontalement  d'un  bord  à  l'autre,  qui  se  joignent  en  quehjues  endroits  et  d'où 
s'élèvent  à  distances  égales  l'un  de  l'autre  de  petits  arbres  bleus,  verts  et  rouges.  Au 
sommet  de  l'angle  gauche,  Adam  seul,  debout  sous  un  arbre  ;  de  l'angle  droit,  Adam 
avec  Eve,  debout,  lui  offrant  la  pomme  ;  ces  figures  sont  nues,  d'un  nu  très  mal  dessiné, 
mais  très  décentes;  les  sexes  sont  indistincts.  Quelques-uns  des  arbres  sont  un  peu 
plus  grands  que  les  personnages,  la  plupart  sont  beaucoup  plus  petits.  Vers  le  centre 
de  la  scène,  un  jeune  homme  imberbe,  c'est-à-dire  un  ange,  sans  ailes,  vêtu  d'une  robe 
blanche  et  d'un  long  manteau  bleu,  tenant  une  longue  baguette  rouge  dans  la  main 
gauche,  tend  la  main  droite  vers  Adam  et  Eve  debout  devant  lui,  en  leur  adressant  la 
parole,  .\u-dessus,  un  fleuve  personnifié,  vu  seulement  à  mi-corps,  tient  sur  son  épaule 
gauche  un  carquois  rouge,  d'où  s'échappentquatre  cours  d'eau  qui  arrosent  le  Paradis. 
Dans  ces  quatre  dernières  représentations  du  premier  homme  et  de  la  première  femme, 
on  les  voit  nus  encore,  mais  ayant  tout  autour  du  corps  une  épaisse  ceinture  de  feuillage. 
Légende  du  haut  de  la  page  :  '0  ix  toO  -apa5efcou  Èiouic^i-bi  tûv  -poTOûXâaTwv  =  E  pa- 
radiso  primo formatorum  expulsio. 

F"  49  v.  La  deuxième  peinture  du  Paradis,  regretté  par  Adam,  exactement  de  même 
grandeur  que  la  précédente,  porte  pour  titre  : 

KoTTcTÔç  Tùiv  -poTOTîXâcjtojv  jûl  tTj  toj  -xpaSsfco'j  i/.T.ÙMGO'.  =  Lamentiiiio  primofurma- 
torum  deipsonim  delapsu  e  parudijso.  Trois  hautes  montagnes  coniques  occupent  la  scène  ; 
au  sommet  de  celle  qui  est  au  centre,  Adam  et  Eve,  assis,  conversant  entre  eux  ;  ils 
n'ont  d'autre  vêtement  que  leur  couronne  de  feuillage.  Sur  le  sommet  de  gauche.  Gain 
offre  un  sacrifice  (Kaiv  ôûcov)  ;  il  est  debout  devant  un  roc  en  forme  de  table  sur  lequel 
gît  un  faisceau  de  végétaux  et  lève  les  mains  et  les  regards  vers  le  ciel  représenté  par 
une  demi-sphère  bleue  suspendue  au-dessus  de  sa  tête.  Sur  le  sommet  de  droiic  est  le 
sacrifice  d'Abel  ('A6;À  6ûtjv),  qui  diffère  du  précédent  en  ce  qu'une  colonne  de  feu, 
c'est-à-dire  une  bande  de  vermillon,  descend  de  l'hémisphère  bleue  sur  la  brebis  qui 
occupe  la  table  de  l'autel.  Au  pied  de  la  montagne  centrale  s'élève  une  belle  maison 
(rose  et  bleue)  devant  laquelle  est  un  banc  de  pierre  adossé  contre  le  mur,  et  sur  ce  banc 
sont  assis  un  vieillard  à  barbe  blanche,  et  un  jeune  homme  qui  l'écoute  tristement,  la 
tête  appuyée  sur  son  coude.  C'est  Gain  écoutant  la  sentence  qui  condamne  et  rejette  ses 
offrandes.  Sur  une  bande  inférieure  formée  par  les  racines  de  montagnes  émergeant  au 
premier  plan,  se  développe  une  série  d'actions  qui  sont  expliquées  par  les  légendes 
écrites  au-dessus,  dans  la  verdure  :  Boul'q  Kaiv  xaTà  'ASeX;  les  deux  frères  sont  assis  et 
parlent  entre  eux;  un  peu  plus  loin,  ils  se  dirigent  ensemble  vers  les  champs;  Gain 
porte  tout  grand  ouvert  dans  sa  main  droite  un  couteau  de  boucher.  'Avaîp£îi;'A6eX  ;  le 

I.  La  page  entière  en  a  217  sur  IGô. 


156  Xl«  SlfXLE  (N°  1208). 

meurtre  d'Abel,  en  effel,  termine  la  page  et  est  exprimé  avec  vigueur,  car  le  meurtrier 
s'est  élancé  sur  les  épaules  de  la  victime  conformément  au  texte  {snrrexit  Caîn  super 
Abel);  d'une  main  il  lui  tire  la  tète  en  arrière  par  les  cheveux  et  de  l'autre,  la  gauche  il 
est  vrai,  il  lui  plonge  le  couteau  dans  la  gorge.  Il  n'y  a  pas  d'autre  vêtement  dans  toute 
la  scène  qu'une  robe  en  peau  d'agneau  naturelle,  c'est-à-dire  blanche,  pour  Gain,  et 
une  robe  pareille,  mais  teinte  en  bleu,  pour  Abel  et  pour  Dieu  lui-même.  Reproduit  dans 
la  planche  50  de  Séreux  d'Agincourt. 

Au  f°  placé  vis-à-vis  du  précédent  (uO  \")  est  peinte  la  tristesse  du  Paradis  privé  de 
ses  habitants.  C'est  toujours  Adam  qui  parle  :  Quomodo  tuus  cusios  ablatus  est,  à  paradise 
divine...  Paritcr  déplora  universa  terra  qiiod  tuarn  coroiiam  amiseris  =  FIûç-ôv  cjàv  àûac;uXr|6r,; 
tçiùXa-M,  Si  xapotSc(G£  Gâïs...  oufji-ûÉvO/jcov  /]  èûî-  (c'est ici,  au  milieu  du  mot  i-i^fzioç,  que  s'en- 
cadre la  peinture)  -yzioç  ârMoa  y.-ïlGiç,  ôti  tôv  càv  àç-r,p/icat  UTÉcpavov.  —  Le  Paradis  est  ici 
le  même  jardin  que  nous  avons  déjà  vu  à  la  page  47  r°  :  chemins  verts  et  petits  arbustes 
sur  fond  d'or  ;  vers  le  milieu,  le  dieu  du  fleuve  vu  de  buste,  portant  sur  son  épaule  le 
même  carquois  rouge,  d'où  s'échappent  quatre  bandes  d'eau  bleue  qui  se  terminent 
chacune  par  une  sorte  de  frison.  Sur  le  côté  gauche  du  carré  c'est-à-dire  du  jardin,  une 
porte  complètement  rouge,  ce  qui  veut  dire  une  porte  de  feu,  au  centre  de  laquelle  est 
fixé  un  ange  gardien  enveloppé  de  ses  deux  ailes,  tandis  que  deux  autres  anges,  à 
quatre  ailes,  sont  également  immobiles  au  dehors  de  la  porte,  l'un  au-dessus,  l'autre 
au-dessous.  La  légende  explicative  qui  était  écrite  au  haut  de  la  page  a  été  entièrement 
effacée  et  lavée.  .\dam  cesse  de  gémir  lorsque  naît  la  Mère  de  la  Vierge.  Ilhixit  gaudiiim 
nam  pignora  quidem  piroposita  simt,  sponsaque  innupta  prœelecta.  Productum  est  atque  paratum 
hodierna  die  pahitium.  0  prœsentis  lœtitiœ  gratianil  0  diei  hodiernœ  jucimditatem  i  =  Tôte 
iraXâ-itov  TrapîjxTai  v.oX  rfi-:çii:t.'ji:ai  <7rj[jiEpov.  —  Ici  une  nouvelle  peinture  :  ti  /aptToç  t/]; 
vûv  sùçpocûvy];.  Cette  peinture  est  intitulée  au  haut  de  la  page  :  Eù/apicria  irspl  t/J^ 
paaiXïSos  =  Gratiantm  actio  propter  regiam  prolem.  Elle  représente  seulement  Joachim  et 
Anne  sa  femme  assis  au  pied  du  lit  de  leur  enfant  et  s'entretenant  de  leur  bonheur, 
mais  elle  est  très  remarquable  par  sa  bonne  exécution  et  par  l'intérêt  qu'offrent  les 
détails.  Joachim  et  Anne  sont  dans  le  costume  habituel,  robe  bleue  et  long  manteau, 
pour  l'homme,  violet  ;  pour  la  femme,  rouge  et  enveloppant  la  tête;  ils  ont  chacun  les 
pieds  sur  un  marchepied  rembourré  d'étoffe  et  richement  garni  de  clous  sur  les  bords. 
L'enfant  enveloppée  d'un  manteau  à  la  même  mode  que  sa  mère,  mais  bleu,  est  couchée 
dans  son  berceau,  lequel  est  à  balustres,  en  bois  doré,  et  ayant  les  jambages  posés  sur 
un  appendice  curviligne  faisant  partie  de  la  boiserie  et  destiné  à  donner  au  berceau  un 
balancement  facile.  Ce  qu'on  voit  de  la  literie  est  en  laine  blanche  à  liteaux  richement 
dessinés  en  rouge  et  en  bleu.  Ces  trois  premiers  personnages  sont  nimbés.  Trois 
domestiques  parlent  ensemble,  debout  à  l'extrémité  de  la  pièce,  à  droite;  un  autre  à 
l'extrémité  opposée,  c'est-à-dire  à  la  tète  du  lit,  soulève  une  draperie  qui  est  comme  la 
porte  de  la  chambre  ;  enfin  deux  femmes  veillent  sur  l'enfant  avec  un  naturel,  une 
vérité  charmante;  l'une  tient  ses  deux  mains  croisées  sous  son  tablier  blanc,  dans  la 
position  d'une  personne  qui  attend,  l'autre  soulève  un  long  éventail  en  plumes  de 
paon. 

F"  oC  r".  Le  discours  continue  par  les  chants  d'allégresse  de  la  mère.  Elle  appelle 
en  témoins  de  sa  joie  ses  ancêtres  et  David  son  T.po-aAiop.  Veni,  parens  David,  cum  ea 
exulta  quœ  de  titis  liimhis  magnifita  prodiit  =  Acûpo  irpo-irâTop  AaulS,  tt;  e/.  -f^i  ôcfjoç 
àvaS£So[;i£v/j  pdt68qj  cuvciraYâXXou,  àSpuvo|;:Évv-|. 

Anne  assise,  ayant  les  quatre  hommes  esclaves  de  la  dernière  scène  debout  derrière 
elle,  tient  la  petite  vierge  sur  les  genoux  et  la  présente  au  roi  David  assis  aussi,  sur  un 
trône,  et  tenant  dans  la  main  un  rouleau  de  parchemin  sur  lequel  est  écrit  le  verset  20 
du  psaume  1 17  :  Aùrr^  ^  ttûXïj  toj  Kuptou,  Sîy.awi  ews  [Xjùîjovrai  èv  oiir7f].=Inirabimt  in  eam. 


\1'  SIÈCLE  (N°  1208).  157 

Cette  peinture  est  au  f"  06  et  est  intitulée,  au  haut  de  la  page  :  KÀ7,r;i;  -oO  Aaul3  bzb  -7.ç 

F'  o9  r°.  Dans  un  autre  mouvement  de  piété,  Anne  lait  vœu  que  sa  fille  ne  marchera 
et  ne  posera  ses  pieds  sur  la  terre  pour  la  première  fois,  que  le  jour  où  elle  sera  offerte 
à  Dieu  dans  son  temple.  Jusque-là  elle  dresse  un  oratoire  dans  la  chambre  de  l'enfant 
et  ne  souffre  pas  que  rien  passe  dans  cette  chambre  qui  soit  impur  ou  entaché  de 
vulgarité.  'Ezoîri<7£  yàp  àYta<;|jta  ^  F'^/'^iP  aÙT7|^  èv  tû  XcItôJvi,  x.al  xoivàv  /al  à/âOapTov  où'/.zia 
ôiÉpxscQat  81'  aOToO.  Immédiatement  au-dessous  de  ces  paroles,  se  trouve  une  peinture  qui 
représente  la  scène  et  dont  l'intitulé  placé  au  haut  de  la  page,  porte  :  'A-oOsatç  tî]; 
Geotôxou  è'j  Tôj  àyoptcOsvTt  dtXT/;  àyiâ7[j.aTt  =  Rdegatio  dintui;  prolis  in  delimitalo  loco  oratûrii. 
Sauf  David  absent,  les  personnages  sont  les  mêmes  que  dans  les  deux  précédentes  pein- 
tures; ils  ont  seulement  des  attitudes  différentes.  L'un  des  esclaves,  qui  sont  cinq,  porte 
une  longue  baguette  rouge,  k  l'extrémité  de  laquelle  est  une  sorte  d'éventail  en  plumes 
de  paon. 

F"  07  r°.  Joachim  pour  célébrer  la  naissance  de  sa  fille,  la  petite  Marie,  donne  un 
grand  repas,  auquel  il  invite  les  prêtres  et  les  docteurs.  Sa  mère  l'apporte  dans  ses  bras 
à  la  grande  joie  de  tous  les  convives,  «  car  cet  enfant  renferme  dans  son  sein  les  trésors 
de  tous  biens,  les  trésors  de  la  bénédiction  et  l'on  s'étonne  dès  qu'on  la  voit  de  sa  beauté 
auguste  et  marquée  de  quelque  chose  de  divin  ».  C'est  ici,  entre  les  mots  tôv  t/Jç  siiAoyia; 
-oi\>.>.z\jr;a\).bjTfi  xXoùTov  et  •/.Tzaiiki^-io^nixi.  (ohstuimevimi) ,  que  se  place  une  peinture  repré- 
sentant le  festin  où  Anne  vient  apporter  son  enfant.  Joachim  la  suit,  et  les  convives, 
assis  autour  de  la  table,  sont  au  nombre  de  cinq.  Trois  vases  vides, 'un  couteau  et  une 
serviette  nous  paraissant  les  seuls  détails  de  mobilier  qui  soient  à  y  signalei\  Au  haut  de 
la  page  :  'Ectia  t:picov.  =  Epulum sacerdotum .  Cette  peinture  a  été  reproduite  (médiocre- 
ment) en  chromolithographie  par  Labarte,  Hist.  des  arts  industriels,  pi.  I, XXXVII;  elle 
est  aussi  dans  la  planche  30  de  d'Agincourt  au  1"  registre,  case  3,  mais  avecde  notables 
variantes. 

F""  ()3  v".  Anne  emporte  ensuite  son  enfant  hors  de  la  salle  du  festin  et  couvrant  la 
petite  Marie  de  baisers,  elle  la  replace  dans  son  berceau  en  chantant  un  cantique 
d'actions  de  grâces  au  Seigneur.  Cette  scène  est  le  sujet  d'une  peinture  placée  au 
f"  63  v°  entre  les  mots  :  ^âr,v  /.ai  Trpocp/j-tctav  éir/Jcî  Xéyouoa  et  dîcco  ô/j  ù8/)v  /upîy  t^  BeÇj 
[xou  =^  Canticitm  ac  prophetiam  pro  rjratiamm  aciione  pangit,  dicens  :  Cantaho  canlicum  domino 
Deo  meo.  On  lit  aussi  en  haut  de  la  page  :  'A'fopic^bi  oix/jcstoç  -îj  OEotô/tp.  Cette  peinture 
représente  la  mère  dans  trois  attitudes  :  1°  assise,  serrant  son  enfant  dans  ses  bras  et 
ayant  un  serviteur  debout  derrière  elle;  2°  mettant  au  berceau  son  enfant,  qu'elle 
protège  en  étendant  une  couverture;  3°  debout,  les  mains  et  les  regards  tournés  vers 
le  ciel.  Le  berceau  est  d'une  forme  très  différente  de  ce  qu'elle  était  dans  les  précédentes 
peintures,  mais  toujours  d'une,  richesse  recherchée.  Reproduit  par  d'Agincourt  au- 
dessous  de  la  scène  précédente. 

Continuation  de  l'éloge  des  vertus  d'Anne.  Sa  modestie  et  son  humilité.  Dieu,  dit- 
elle,  a  écarté  de  moi  l'opprobre  et  m'a  fait  don  du  fruit  de  sa  justice.  Ce  fruit  mis  dans 
le  corps  d'Anne,  c'est  la  vierge  Marie.  L'orateur  passe  de  l'éloge  de  la  mère  à  celui  de 
l'enfant.  11  évoque  Adam  qui  fait  à  son  tour  un  discours  à  Marie  en  l'appelant  :  0  filia,ô 
flos,  ô  germen,  ô  radix,  ô  germen  ex  quo  lignum  vitœ  cum  carne  enaturu prodiit  I  0  radix  resurrec- 
tionis  arborem  geminam '.  Enfin  les  prophètes  et  les  justes  à  leur  tour,  f°6G  v",  interpellent 
l'enfant  et  se  répandent  en  vœux  pour  elle.  C'est  tout  ce  dernier  épisode  que  représente 
la  peinture  suivante,  placée  entre  les  mots  XÉytov  et  w  Gùyaisp  :  =  Adamus  ille  tuus  prorjc- 
nitor  affatur  dicens  :  0  filia,  quale  ex  meo  semine  germen  surrexisti!  et  expliquée  en  ces  terme  s 
au  sommet  de  la  page  (f°  66  v»)  :  nsplr/js  âv  âSou  /aôôSou  toO  XpicToO,  ÊXsuOspîai;  te  tùv 
'3'./aiwv  /al  âTroîTpoçïjs  tûv  àpiapTtoXôJv  =   De    descensu  Christi  in  inferis,  de  liherationcque 


158  XI»  SIÈCLE  (ÎÎM208). 

justorum  et  de  conveisionepeccatorum.  C'est  une  jolie  peinture  deO"',l  16  de  large  sur  O'",10o 
de  haut,  et  divisée  en  trois  bandes  horizontales.  Dans  la  bande  supérieure,  Jésus  on 
robe  rose  et  manteau  bleu  clair,  portant  à  la  main  comme  bâton  un  morceau  du  bois  de 
la  croix  et  passant  par-dessus  la  mort  qu'i.l  foule  aux  pieds,  s'avance,  précédé  d'un 
ange,  vers  l'enfer;  la  foule  des  morts  tout  nus  s'empresse  au-devant  d'eux. 

Dans  la  bande  intermédiaire,  Jésus  entraîne  hors  des  enfers  la  foule  des  justes 
jeunes  et  vieux,  tous  vêtus,  et  à  peu  près  semblables  à  lui  ;  le  premier  d'entre  eux  est 
un  vieillard  qu'il  tire  par  la  main,  le  deuxième  est  une  femme  en  vêtements  rouges  qui 
lève  les  bras  au  ciel,  probablement  Adam  et  Eve  ;  le  troisième  est  un  personnage  nimbé 
qui  semble  être  Moïse  et  porter  dans  ses  bras  les  tables  de  la  loi.  Dans  la  troisième  et 
dernière  bande,  les  pécheurs  vêtus  comme  les  justes  et  encore  retenus  dans  les  ténèbres 
de  l'enfer  lèvent  des  mains  suppliantes  vers  la  Vierge,  qui  est  assise  au  dehors,  dans  un 
jardin,  entre  deux  anges,  ayant  à  ses  pieds  un  homme  et  une  femme  de  très  petite  taille 
dans  la  posture  de  suppliants. 

L'homélie  s'avance  enfin  vers  sa  conclusion,  qui  est  une  sorte  d'hymne  à  la  gloire 
de  Marie,  mère  de  Jésus.  Et  en  effet  la  dernière  peinture,  intitulée  :  l'jvaytoyr,  r.po'z^r^-za-j 
Tizp\  XptcTÔv  TTpoXcyôvTtov  ;=  Cûnfentits  prophetarum  de  Christo  prœdicentium ,  est  exécutée 
avec  beaucoup  de  soin  (f"  69  v");  elle  est  divisée  en  deux  scènes  superposées  :  au-dessus 
les  prophètes  partagés  en  deux  groupes,  levant  au-dessus  d'eux  leurs  bras  et  leurs 
regards;  au-dessous  l'enfant,  en  robe  d'or,  assis  sur  les  genoux  de  sa  mère  et  recevant 
avec  gravité  les  adorations  des  anges  (de  six  anges). 

La  description  de  la  partie  du  manuscrit  renfermant  la  deuxième  homélie  serait 
donc  terminée  si  nous  n'avions  laissé  de  côté  un  frontispice  par  lequel  cette  homélie 
commence.  Elle  commence  au  f"  30  ;  lef°  29  est  blanc  au  r"  et  occupé  entièrement  au  v" 
par  une  peinture  dont  le  sujet,  nous  en  sommes  assurés  maintenant,  est  sans  aucun 
rapport  avec  le  texte  de  l'homélie.  C'est  l'échelle  de  Jacob.  Au  bout  de  la  page  est 
inscrit  pour  titre  :  'O  à-oyjyLipc-ic^i.hç  -roO  'la/.wS  Trpo^  Aâjj.av  Et;  Mjco-iï.  =  Valedictio 
Jacobi  (pergentis)  ad  Lahan  in  Mesopotamiam.  —  La  peinture,  divisée  en  trois  bandes  hori- 
zontales, représente  : 

1°  Isaac  étendu  sur  un  lit  et  Jacob,  debout  au  pied  du  lit,  recevant  la  bénédiction 
de  son  père,  tandis  que  sa  mère,  Rebecca,  est  assise  derrière  le  fils,  ayant  un  serviteur 
debout  auprès  d'elle.  Rebecca  est  exactement  vêtue  comme  on  a  vu  ci-dessus  la 
Vierge;  les  autres  costumes  sont  également  pareils  aux  précédents,  le  lit  d'Isaac  à  peu 
près  pareil  et  le  serviteur  identiquement  le  même  que  celui  qui  a  déjà  si  souvent  paru. 

2°  Jacob  arrivé  au  bord  d'un  fleuve,  dont  les  deux  sources  sont  représentées  par 
deux  dieux  fluviaux,  à  mi-corps,  un  carquois  sur  l'épaule,  duquel  s'échappe  une  nappe 
d'eau,  comme  on  a  vu  précédemment  représenté  le  Jourdain.  Jacob  délace  ses  bottines 
pour  entrer  dans  l'eau. 

3°  L'échelle  de  Jacob.  A  terre  repose  Jacob,  la  tète  appuyée  sur  un  amas  de  pierres; 
placé  à  droite.  Dans  un  coin  du  ciel,  à  gauche  (du  spectateur,  toujours)  apparaît  Dieu, 
jeune  et  barbu,  vu  de  buste  et  nimbé;  du  ciel  jusqu'aux  pierres  s'étend  une  échelle  de 
bois  (17  échelons),  sur  laquelle  montent  ou  descendent  quatre  jeunes  anges  ailés,  nimbés, 
imberbes,  vêtus  comme  Isaac  de  robes  bleues  et  manteaux  roses. 

III.  La  Ppesentatiox  de  la  Vierge  al  temple. —  Ce  troisième  discours  commence  au 
f°  74  T".  Le  v°  du  feuillet  précédent,  de  même  que  nous  venons  de  le  voir  au  deuxième 
discours,  est  entièrement  occupé  par  une  peinture  qui  ne  paraît  pas  avoir  de  rapport  avec 
le  texte  qui  la  suit.  Elle  représente  une  partie  des  premières  actions  de  .Moïse  et  porte 
pour  litre  : 

T6  livâ  ôpoç.  '0  Mco'j^^^  /.aï  i^  ^i-to;. 


XI'  SIÈCLE  (N°  1208,1.  159 

Une  montagne  rocheuse  toute  garnie  de  buissons  dessinés  d'une  manière  enfantine, 
et  garnis  de  fleurs  rouges  et  bleues  ;  au  pied  de  la  montagne,  sept  ou  huit  brebis 
paissant  autour  d'un  golfe  d'eau  azurée  ;  vers  le  centre  des  hauteurs  brille  le  buisson 
ardent.  C'est  un  buisson  plus  grand  que  les  autres,  entouré  de  flammes  rutilantes  et 
percé,  au  centre,  d'une  ouverture  circulaire,  où  apparaît  une  tète  imberbe  et  nimbée, 
jeune,  sans  beauté.  A  gauche,  un  peu  au-dessus,  Moïse,  délaçant  ses  bottines,  suivant 
l'ordre  d'un  ange  qui  vole  vers  lui.  De  l'autre  côté  du  buisson,  Moïse  encore,  dans  le  même 
costume  que  tout  à  l'heure,  tenant  à  la  main  droite  un  serpent  qu'il  a  pris  par  la  queue 
et  qui  est  devenu  un  bâton,  tandis  qu'il  prête  l'oreille  aux  instructions  d'un  ange  qui 
plane  au-dessus  de  lui.  Moïse  est  habillé  d'une  longue  robe  bleu  clair,  garnie  d'un  pare- 
ment rouge  au  collet  et  d'une  ceinture  rouge  à  la  taille;  tète  nue,  imberbe,  nimbée, 
jambes  nues,  et  bottines  montant  à  mi-jambe  ;  exactement  le  même  dans  les  deux  scènes. 

Les  deux  anges,  pareils  aussi,  ont  une  robe  bleue  sans  parements,  un  manteau 
rose,  la  tète  jeune,  imberbe  et  nimbée,  deux  ailes  mi-parties  noir  et  feu,  enfin,  dans  la 
main  gauche,  une  longue  baguette  écarlate  terminée  par  une  fleurette  blanche. 

Le  discours  commence  par  célébrer  la  grandeur  de  ce  jour  éclairant  une  fête  de  la 
Vierge;  «mais  quel  langage  humain  peut  espérer  s'acquitter  d'une  pareille  tâche?  »  On 
s'aperçoit,  dès  ce  début,  que  le  troisième  discours  ressemble  parfaitement  aux  deux  pré- 
cédents comme  un  assemblage  de  phrases  vides  de  sens  qui  sert  tout  au  plus  de  vague 
prétexte  au  sujet  des  diverses  peintures  dont  il  est  orné.  Nous  nous  contenterons  désor- 
mais, simplification  commandée  d'ailleurs  par  la  nécessité,  d'abréger  le  titre  de  chaque 
peinture  et  son  explication. 

F°  77  v°,  'E-oi[i.aaioiT7^i  si;  tov  •jy.b-j  -poôâo'J  '.-r^ç  6£op.r|Topoç.  =  Pneparatio  matris  Uci 
progredientis  ad  templum.  Anne  est  assise  sur  une  sorte  de  trône,  ou  du  moins  sur  un  siège 
élevé;  Joachim  en  face  d'elle,  sur  un  siège  plus  élevé  encore,  et  il  bénit  la  jeune  vierge 
qui  se  tient  debout  près  de  lui  en  posant  la  main  droite  sur  sa  tête.  L'espèce  de  trône 
sur  lequel  Joachim  se  tient  debout  est  appuyé  contre  un  édifice  et  de  l'autre  côté  de 
cet  édifice  est  un  homme  debout,  c'est-à-dire  l'époux,  jeune,  barbu,  sans  nimbe,  vêtu 
d'une  longue  robe  rouge  à  collet  bleu,  tenant  de  la  main  gauche  un  cierge,  de  la  droite 
une  bourse,  et  s'avançant  pour  recevoir  le  groupe  des  épouses  du  Christ,  c'est-à- 
dire  les  vierges  sages  qui  ont  chacune,  non  pas  une  lampe  (Matth.,  XXV),  mais  un 
cierge  (Luc,  XII,  3o)  dans  la  main.  Ce  sont  elles  qui  doivent  précéder  la  Vierge  entrant 
au  temple  ;  acte  que  le  texte  indique  en  ces  mots  :  Aafiiïûcav  yàp  ç-/jciv  (pour  nàpîpyjciv)  al 
■npoTTopjudfj.îvat  T:apO£voiXa[x-â3a  =  Iltuminaverunt  festucis  prœeiintes  virgules  lampades  suas,  et 
erant  incensœ.  Les  vierges  sages  forment  un  groupe  charmant  par  la  composition  des  dra- 
peries, des  visages.  —  Au-dessus,  l'époux,  suivi  de  ses  serviteurs,  se  trouve  en  présence 
des  vierges  folles  qui  n'ont  pas  de  luminaire  à  la  main;  maître  et  serviteurs  ont  l'air 
indigné,  et  l'un  de  ces  derniers  montre  de  loin  aux  fiancées  infidèles  la  bouisc  qui  ne 
leur  sera  pas  donnée. 

F"  80  r°.  Dspl  r/]ç  sîç  tôv  vaàv  ôp(Av]ç  -ri]?  lïapô^vou,  EÙayyîXta  toïç  bi  âSou  =  De  ingrcssu 
Virginis  in  templum  ;  Evangelia  data  illis  qui  sunt  in  inferis.  —  Procession  dont  le  premier 
groupe  est  celui  des  vierges  sages  qu'on  a  vues  ci-dessus;  on  reconnaît  leur  costume, 
leur  ordre  de  marche,  et  même  jusqu'à  leurs  visages.  Derrière  elles  s'avance  la  Vierge, 
toute  jeune  et  petite;  après  la  Vierge,  sa  mère,  puis  son  père,  puis  un  groupe  d'hommes 
qui  doivent  être  les  amis  et  serviteurs. 

Dans  la  seconde  peinture,  formant  la  zone  inférieure  de  la  scène,  et  qui  est  comme 
la  morale  explicative  de  la  première,  on  voit  les  enfers  représentés  par  deux  groupes  de 
sépulcres  qui  se  sont  ouverts,  et  d'où  sortent  les  morts  tendant  les  mains  au  ciel  ;  à 
gauche  les  rois,  princes  et  princesses,  les  martyrs,  la  palme  en  main,  tous  dans  leur 
appareil  de  gloire  ;  à  droite  une  foule  plus  populaire. 


160  XI'  SIÈCLE  (S°  I20S). 

Les  sépulcres  ont  cela  d'intéressant  qu'ils  sont  sculptés  ;  ils  portent  sur  toutes  leurs 
faces  des  combinaisons  de  lignes  et  de  rinceaux  avec  quelques  croix.  Au-dessus  de  ces 
deux  groupes  de  personnages  infernaux  voltigent  quatre  anges,  ailes  déployées,  baguette 
écarlate  en  main,  qui  leur  adressent  la  parole  en  leur  montrant  le  ciel. 

F°  8G  r°.  KXîv/jv  ûiïô  èU/.ovroL  y.'jzXoupi^va  rà  iuyà  ■'ivr^iio^i  =  Hic  inielligere  est  kcium 
inter  sexagiiita  angclos  circumduiitvs  eiim.  —  Le  cortège  s'avance  :  d'abord  le  groupe  des 
vierges  sages,  toujours  le  même  et  dans  le  même  ordre,  la  fille  âgée,  qui  l'a  toujours 
guidé  depuis  le  commencement,  marchant  en  tête;  puis,  vient  la  Vierge,  considérable- 
ment grandie  depuis  la  dernière  scène;  c'est  une  délicate  mais  belle  jeune  fille;  robe 
violette  et  manteau  bleu  couvrant  jusqu'au  sommet  de  la  tête.  Derrière  elle  marche  un 
bataillon  de  guerriers,  formant  cercle,  tous  en  cuirasse  d'or  et  la  lance  au  poing,  excepté 
le  premier  à  droite,  qui  porte  l'épée,  et  le  premier  à  gauche  qui,  outre  la  lance  dans  la 
inain  droite,  tient  dans  la  gauche  une  sphère  blanchâtre,  ou  plutôt  un  disque  en  argent 
sur  lequel  une  petite  croix  noire,  et  qu'on  retrouvera  plus  loin,  f°  1 10.  Après  ce  groupe, 
marchent  Joachim,  Anne  et  leur  maison.  Cette  description  semble  faire  allusion  au 
passage  des  textes  sacrés  dans  lequel  il  est  question  des  soixante  puissants  d'Israël  gar- 
dant le  trône,  c'est-à-dire  au  Cantique  des  cantiques,  eh.  III,  verset  7. 

F°  87  r".  'Eptir/jatç  Za/aptou  iiEpl  T/jj  lïatâôç  xai  àîïô/piotç  'Avv/,;  =  Interrogatio 
Z'xchariœ  de  infante,  sanctœ  Annœ  responsio.  —  La  Vierge  enfant,  avec  sa  mère  qui  la  tient 
par  la  main,  son  père  et  les  amis  ou  serviteurs  de  la  famille  se  présentent  devant  le 
grand  prêtre  Zacharie,  lequel  se  tient  debout  devant  une  sorte  de  portique  qui  repré- 
sente l'entrée  du  temple,  dans  l'intérieur  duquel  on  voit  s'élever  un  petit  monument 
formé  d'une  série  de  huit  degrés  de  marbre  conduisant  à  une  sorte  de  chaire  ou  de  siège 
à  dossier  de  même  marbre  qui,  du  haut  des  degrés,  domine  la  scène.  Cette  sorte  de 
siège  élevé  est  l'autel  des  holocaustes'.  —  Au-dessous  est  une  seconde  peinture  repré- 
sentant d'un  côté  les  vierges,  toujours  le  même  groupe,  un  peu  augmenté  en  nombre, 
et  de  l'autre  un  groupe  d'hommes,  la  plupart  en  barbe  blanche,  et  qui  semblent  des 
palriarclies  et  des  prophètes.  En  tète  du  groupe  est  Moïse,  reconnaissable  à  deux  petites 
cornes  rouges  qu'il  porte  au  sommet  du  front. 

F°  91  1'°.  'O  Trpôs  "■')"■'  ■'taîâa  àGna-^bi  y.al  z<jyr)  Zayaçtlov  =  Pueltam  amplectitur  et  de  illà 
vota  canit  Zacharias.  —  Tous  les  personnages  sont  entrés  dans  le  temple  ;  le  portique 
d'entrée  est  au  dernier  plan,  l'autel  de  l'holocauste  est  tout  près;  Zacharie  se  courbe 
en  deux  pour  embrasser  l'enfant.  Il  n'y  a  qu'une  peinture,  c'est-à-dire  point  de 
scène  inférieure. 

F°  02  v°.  KaOtâpucti;  Tf,;  Tiaiâôç  âv  Tphî]  6a9jji.(ôi  toO  OuatacTrjpiou  y.oà  ■^rptÔTï)  OTtxacîa 
Zoiyaçiiou  =  Cûllocatio  infantis  in  tertio  gradu  altaris  et  prima  visio  Zachariœ.  —  Le  grand 
prêtre  est  monté  auprès  de  la  jeune  vierge  qui,  après  avoir  miraculeusement  gravi  les 
degrés  toute  seule,  comme  le  raconte  avec  admiration  l'évangile  de  la  Nativité,  s'est 
assise  sur  l'autel  de  l'holocauste.  Les  parents,  Anne  et  Joachim,  lèvent  les  bras  au  ciel  ; 
les  vierges  et  autres  gens  du  cortège  contemplent  et  admirent  aussi.  Dans  le  comparti- 
ment inférieur  est  la  vision  de  Zacharie.  Il  est  debout  au  milieu  du  temple,  et,  tandis  qu'un 
jeune  lévite  en  longue  robe  violette  allume,  au  moyen  d'une  baguette,  les  lampes  beau- 


1.  En  effet,  on  lit  dans  l'évangile  apocrypiie  de  la  Nativité  de  Marie  :  «  Cunique  trium  annorum  cli'culus 
volvcietui'  et  ablactationis  lenipus  completum  esset,  ad  templum  Domini  Virginem  cum  oblatlonibus  ad- 
diixerunt.  Erant  autcm  circa  templum,  juxta  quindecim  Graduum  psalmos,  quindecim  ascensionis  gradus. 
Nam  quia  templum  erat  in  monte  constitutum  altare  liolocausti,  quod  forinsecus  erat,  adiri  nisi  gradibus  non 
valebat.  Cumf|ue  ipsi  vestimenta,  quoe  in  itinere  habuerant,  exueront,  et  cultioribus  ex  more  vestibus  se  et 
mundioribns  inducrent,  Vir-o  Domini  cunctossigillatim  gradus,  sine  ducentis  et  levantis  manu,  itaascendit 
ut  perfecla^  ;e'.ati  in  bac  duntaxat  causa  nibil  déesse  pulares  »...  CFabricius,  Codex  apocr.  Novi 
T.,  Hambni-i,  1719,  in-8°,  t.  I,  p.  26).  Au  sujet  des  15  degrés,  "oy.  Ezéchiel,  XL,  6et34. 


W  SIÈCLE  (N°  1208).  161 

coup  au-dessus  de  lui,  placées  dans  le  voisinage  de  l'autel,  Zacharie  soulève  le  voile 
qui  cache  l'autel,  ou  du  moins  le  fond  de  l'église,  et  il  aperçoit  dans  ce  fond,  sur  l'autel 
de  rholocauste,  un  ange  qui  s'y  est  assis  et  qui  présente  une  petite  boule  sphérique 
blanche  à  la  jeune  vierge,  laquelle  tend  les  deux  mains  pour  l'accepter.  On  remarque  la 
balustrade  qui  protège  la  partie  de  l'église  où  se  passe  cette  scène,  ce  que  l'artiste 
lui-même  appelle  l'autel,  Oucnaar/^piov  ;  elle  est  en  marbre  de  couleurs  diverses  qui  for- 
ment deux  panneaux  rectangulaires  élevés  de  moins  d'un  mètre  au-dessus  du  sol  et  déco- 
rés, à  leur  centre,  d'une  crois  dessinée  parles  marbrures;  les  deux  panneaux  sont  sépa- 
rés par  une  porte  en  métal  peint,  d'or  à  filets  d'azur,  à  laquelle  c-n  arrive  en  montant 
deux  marches  de  marbre  noir. 

F°  100  v°.  'A'^ijtç  Tûv  ôr/.aitov  ci;  tt;  vaôv  Si'  £-i:ia/.Eitv  t?];  -KOLièbç,  ôtô  où/.  èziG-pô'^-i] 
otÙTûv  =  Accessits  justorum  ad  templum  pro  visitatione  infantis,  quum  nuUns  eorum  rcgressus 
est. —  Le  grand  prêtre,  un  encensoir  à  la  main,  encense  l'autel;  derrière  lui,  le  groupe 
des  justes,  qui  se  tiennent  à  l'entrée  du  temple.  Au-dessus,  la  Vierge  debout  et  parlant 
devant  l'autel;  son  père  et  sa  mère  à  ses  côtés  ;  derrière  eux  un  groupe  de  vierges. 

V"  103  v°.  'O-iTTacia  Za/apiou  ôîu-épa  •  'lâôvTO  êv  tù  (9'jc7iac/r/;pt(j))  6u[AiavTr,v -avaytav 
y.opyjv  xo[jiisO[A£vr,v  i/.  toO  ctyYsXou  Tpoç/,v  ^  Visio  Zachariœ  secunda  in  qua  vidit  sacrificantem 
sanctissimam  Virginem  refectam  ex  angeli  nutritione.  —  Zacharie,  debout  au  milieu  du 
temple,  ayant  plusieurs  justes  ou  autres  vénérables  personnages  derrière  lui,  regarde 
avec  admiration  la  jeune  vierge  levant  les  mains  pour  recevoir  un  gâteau  qu'un  ange  qui 
descend  du  ciel  vient  lui  offrir.  Une  seule  peinture.  C'est  la  dernière  dont  soit  orné  le 
troisième  discours. 

IV.  La  jeunesse  et  le  mariage  de  la  Vierge. —  F°  1 10  r".  Le  quatrième  discours  com- 
mence au  f"  HOr°;  mais,  comme  aux  discours  précédents,  la  page  placée  en  regard 
(P"  109  V)  est  entièrement  remplie  par  une  remarquable  peinture,  précédée  de  cet 
intitulé  :  'H  yXb^r^  -oj  SaXopiûv-o;  f,  xû/.Xcp  ôopuoopoOccv  è^rj/.ovTa  ôuvaTot.  Z/jTcI  tyjv 
ipjxyjvcîav  ôtîkjOjv  toO  oJXXou  =  Sotium  Salomontis,  cujus  in  circuitii  hastam  fenmt  sexaginta 
patentes.  Inquire  explicationem  ad  tcrgum  folii.  — •  L'explication  que  l'on  est  invité  à  cher- 
cher au  dos  de  la  page  est  celle  qui  a  été  donnée  au  f  86  r°,  où  sont  aussi  représentés, 
mais  sur  une  petite  dimension,  les  soixante  guerriers  ou  chérubins  armés  faisant  cercle 
autour  du  trône  de  Saloraon. 

Ici  Salomon  lui-même  est  représenté  au  sein  de  sa  gloire.  Son  trône  est  ce  que 
nous  appellerions  un  lit  de  repos,  un  divan  ou  sopha,  dont  la  base  est  pleine  et  entière- 
ment couverte  d'arabesques  d'or  et  d'azur;  il  y  est  entièrement  couché,  reposant  sur  une 
draperie  de  pourpre  ou  du  moins  d'étoffe  violette  garnie,  à  la  tête  et  aux  pieds  du  lit, 
d'une  bordure  en  broderie  blanche.  Le  roi,  le  sommet  du  corps  appuyé  et  à  demi  soulevé 
contre  la  tête  du  lit,  gît  sur  le  dos,  les  yeux  levés  au  ciel,  dans  l'attitude  d'une  contem- 
plation tranquille  ;  il  est  pieds  nus,  tête  découverte,  et  sans  aucun  autre  ornement  que 
la  robe  violette  dont  il  est  vêtu  et  le  manteau  bleu  (d'outremer)  qui  l'enveloppe.  Il  a  les 
cheveux  et  la  barbe  longs  et  châtains,  la  figure  jeune  et  belle,  le  port  d'une  majesté 
calme,  les  vêtements  disposés  de  la  manière  la  plus  gracieuse,  sans  trop  de  recherche. 
Derrière  lui  s'étagent  six  rangées  d'hommes  debout,  l'épée  ou  la  lance  en  main,  chaque 
rangée  comptant  dis  personnages,  l'ensemble  disposé  de  manière  que,  sauf  pour  ceux  du 
premier  rang,  l'on  ne  voit  que  les  têtes.  Ces  soixante  têtes  ,  qui  se  touchent,  font,  à 
ce  qu'il  nous  semble,  le  plus  séduisant  effet.  Toutes  sont  imberbes,  garnies  d'épaisses 
chevelures  bouclées,  d'un  châtain  plus  ou  moins  foncé,  séparées  au  milieu  du  front, 
retenues  au  sommet  de  la  tète  par  un  ruban  blanc  qui  se  noue  par  derrière;  elles  lais- 
sent voir  çà  et  là,  dans  les  intervalles,  le  fond  bleu  et  rose  formé  par  les  tuniques  d'uni- 
forme de  cette  troupe  angélique,  et  malgré  tant  de  chances  de  monotonie,  ces  soixante 


lG-2  XI"  SIÈCLE  (N»  1208). 

tètes,  toutes  féminines  par  la  grâce  et  la  finesse,  mais  suffisamment  viriles  par  le  sérieux 
et  la  hardiesse  de  l'expression,  ont  chacune  si  bien  sa  pose  à  elle  et  son  caractère,  elles 
semblent  si  bien  parler  avec  le  regard,  que  l'œil  est  ravi  de  parcourir  et  de  fouiller  dans 
tous  les  détails  cette  peinture  aussi  charmante  qu'elle  est  originale.  Elle  nous  semble 
avoir  été  bien  comprise  par  notre  graveur  (voy.  fig.  74).  —  On  peut  y  noter,  de  plus, 
qu'un  des  hommes  du  premier  rang  est  vêtu  d'une  cuirasse  d'or,  et  qu'un  autre,  au 
même  rang,  porte  dans  la  main  gauche  un  disque  d'or,  au  centre  duquel  est  une  croix 
accompagnée    d'un  chrisme  et  montée  sur  trois  marches,  comme  dans  les  monnaies. 

Notre  quatrième  discours  suit  assez  exactement  l'évangile  apocryphe  de  la  Nativité 
de  la  Vierge,  publié  par  J.-A.  Fabricius  (p.  1-38)  ;  il  est  seulement  plus  délayé,  et  repré- 
sente dans  ses  peintures  un  certain  nombre  de  scènes  que  l'évangile  de  la  Nativité  a 
passées  sous  silence. 

F"  1 1  3  v°.  «tpovTiç  Zayaptou  TCpl  t?;;  -apOîvou  =  SoUicitudo  Zachariœ  erga  Virginem. 
—  Zacharie  est  dans  le  temple,  assis  sur  un  large  escabeau,  et  regarde,  avec  une  émotion 
que  trahissent  ses  mains  agitées,  la  jeune  vierge  qui,  dans  le  fond  de  l'édifice,  sous  une 
arcade  cintrée  supportée  par  deux  colonnes,  et  près  de  laquelle  s'élèvent  l'autel  ordinaire 
et  celui  de  l'holocauste,  élève  les  bras  vers  le  ciel,  d'où  émerge  une  main  bénissante. 
Bâtiments,  visages,  costumes,  les  mêmes  que  dans  les  peintures  précédentes. 

F°  118  r°.  Ilpôç  Za/_aptav  àviiOsai^  tûv  IspÉtov  =  Aducrsws  Zachariam  oppositio  sacer- 
dotum.  —  La  Vierge  est  dans  le  même  lieu  et  dans  la  même  position  que  tout  à  l'heure. 
Zacharie,  toujours  assis,  lui  tourne  le  dos  afin  de  répondre  à  une  foule  d'hommes,  les 
premiers  assis  comme  lui  et  les  autres  debout,  avec  lesquels  il  parlemente. 

po  J20  r°.  Eù/ïj  Za/^aptou  8i'  à-ito/.dtXu;};iv  toD  irotr|Toïi  =  Zachariœ  votum  propter  reve- 
lationem  Creatoris.  —  Zacharie  est  debout  devant  l'autel  et  s'adresse  au  ciel  ;  la  Vierge 
est  assise  devant  lui  sur  un  escabeau  d'or  à  coussin  rouge  ;  elle  tient  sur  ses  genoux 
un  album  carré  ou  tablette  enduite  de  blanc,  signe  de  l'instruction  qu'elle  reçoit  par 
les  soins  du  grand  prêtre.  Tous  deux  sont  en  dehors  de  l'autel,  dont  la  balustrade  est 
fermée  par  la  même  porte  en  métal  doré  qu'on  a  déjà  vue  ci-dessus,  tantôt  fermée,  tantôt 
ouverte,  aux  f°'  92  r",  100  r",  103  v».  Un  groupe  d'hommes  auxquels  Zacharie  tourne  le 
dos  se  tient  debout  à  l'entrée  du  temple. 

F°  123  1-°.  "Ottcoç  (iopdtTioç  [/.zrr^çiziTO  ■/)  âyia  irapôévoç  à6\oi6qi;  tûv  toû  TrovrjpoO  péXcov  = 
Quomodo  invisibiliter  vires  refrœnabat  sancta  Virgo  innocens  mali  spiritus  telorum.  —  La  Vierge 
assise  dans  le  temple,  à  côté  de  l'autel,  entourée  de  la  même  légion  de  soixante  guerriers 
qui  faisaientcercle  autour  du  trône  de  Salomon,  et  ayant  sur  ses  genoux  la  même  tablette, 
qui  était  blanche  au  f  120  ci-dessus,  et  qui  porte  ici  quelques  caractères  abrégés  se 
lisant  :  ToO  £/9pou  éi^éXOov-o;  =  Fugiente  inimico.  —  Dans  l'intérieur  du  temple  circule 
un  jeune  lévite  en  longue  robe  bleue,  s'occupant  d'allumer  les  lampes  à  l'aide  d'un  long 
bâton  recourbé  à  son  extrémité. — Au-dessous  de  cette  scène,  une  seconde  scène  repré- 
sentant l'enfer,  c'est-à-dire  une  vaste  fosse  noire  dans  laquelle  on  voit  s'agiter  quelques 
diables  nus  et  ailés,  tandis  qu'une  volée  de  sept  petits  anges,  planant  au-dessus  de  la 
fosse,  y  plongent  leurs  lances.  Ici  comme  précédemment  une  main  trop  pieuse  a  détruit 
la  partie  de  la  peinture  où  se  trouvaient  les  damnés.  Mais  elle  est  intacte  dans  le  manus- 
crit du  Vatican,  comme  on  peut  le  voir  dans  la  50'=  planche  de  d'Agincourt,  registre  I, 
case  4. 

F°  123  v".  Xp-fiG^bi  -qj  Za/apta  ôoGeî;  =  Oraculum  Zachariœ  datwn.  —  Zacharie  parait 
d'abord  devant  l'autel,  prosterné  à  deux  genoux,  tandis  qu'un  ange  placé  au  haut  des 
degrés  de  l'autel  de  l'holocauste  lui  adresse  la  parole.  Puis,  à  l'autre  extrémité  de  la 
même  scène,  Zacharie  est  debout,  tourné  vers  le  peuple  qui  entre  dans  le  temple,  et 
lui  parlant. 

F"   127  r».   L'inscription  ici  semble  être  la  continuation  de  la  précédente   :   Atà 


XI'  SIÈCLE  iN»  1-208).  1Û3 

çaXizi-^iù'j  ôiaXaXîa  irpàç  à9poi(7[jiàv  tûv  yrjpïuovTtov  =  Pcr  tubarum  divukjaiiones  ad  populuni 
vidiwrum  (derelictorumque) .  —  En  attendant  de  plus  amples  détails  sur  l'histoire  apo- 
cryphe du  grand  prêtre  Zacharie,  j'insère  ici  un  court  passage  relatif  au  même  sujet  et 
qui  l'éclairé  un  peu;  il  est  tiré  du  recueil  des  apocryphes  de  l'ancien  Testament  public 
par  Fabricius.  C'est  le  chapitre  xcvii  de  son  Joscphi,  veteris  christiani  scriptoris,  hypom- 
nestkon  sive  liber  sacer  memorialis,  ainsi  conçu  : 

«  Quaenam  sunt  quae  Zacharias  princeps  sacerdotuni  fuit  vaticinatus.  —  In  nativi- 
tate  Joannis  Baptistce  ait  impletas  fuisse  promissioncs  Dei  factas  Abraamo,  Deumque 
célébrât  (Luc,  I,  C8  seq.)  atque  in  hoc  constitutum  tcstatur  Joannem  summi  Dei  prœcur- 
soreni,  ut  viam  illi  vonienti  in  mundum  prœpararet,  salutarem  futuram  populo,  atque 
in  illuminationem  sedentibus  intenebris  et  umbra  montis,  sicut  locutus  est  per  sanctos 
Prophetas  suos  qui  adventum  ejus  ab  omni  memoria  proBnunciarunt.  »  (Voy.  Codex 
Pseudepigraphus  vet.  Test.  coHectus,  etc.  a  J.  Alb.  Fabricio;  Hamburgi,  in-<S°,  1723;  t.  II, 
p.  209.) 

Cette  explication  éclaircit  le  sujet  de  la  peinture.  Devant  le  temple  est  assise  une 
foule  de  personnages  vénérables  et,  un  peu  en  avant  d'elle,  Zacharie,  qui  siège  au  pre- 
mier plan,  assis  sur  un  siège  à  part  et  la  tète  nimbée.  Dans  le  haut  de  la  scène  et  un 
peu  dans  le  lointain,  un  petit  personnage  en  costume  trivial  tunique  rouge,  pantalons 
violets,  bottines  blanches,  tête  nue)  sonne  de  la  (trompe.  En  face  des  vieillards  s'élève 
un  vaste  édifice,  deux  ouvriers  sont,  l'un  descendant  une  échelle  qui  conduit  jusqu'au 
toit  et  l'autre  monté  sur  le  toit  lui-même,  d'où  une  hache  qu'il  tenait  lui  échappe  des 
mains.  Ce  mouvement  semble  dire  que  les  portes  de  l'édiiice  sont  désormais  ouvertes  ;  et 
en  effet  une  foule  d'enfants,  d'hommes  et  de  vieillards,  dont  les  derniers  se  retournent 
pour  jeter  encore  un  regard  sur  le  lieu  d'où  ils  sortent,  se  précipite  vers  Zacharie  en  lui 
tendant  les  bras.  Au-dessous,  la  foule  très  grossie,  et  parmi  laquelle  se  mêlent  deux 
tubicines  sonnant  de  leur  instrument  (peint  en  azur)  ;  la  foule  poursuit  sa  course  préci- 
pitée. On  y  remarque  une  femme  portant  dans  les  bras  son  enfant. 

F"  1.31  r°.  'O  Za/^apîa;  mv.iido^i  Tot;  èTttXôyîïr;!  -à;  o£y.£Îaç  pitSoo'j;  =  Zacharias  repo- 
nens  in  manibus  electorum  proprias  (convenientes)  virgas.  —  Zacharie  se  tient  debout  devant 
l'autel,  un  encensoir  à  la  main;  sur  l'autel  on  aperçoit  une  série  de  sept  baguettes 
noires  symétriquement  rangées  à  côté  les  unes  des  autres.  Derrière  Zacharie  se  tient  un 
groupe  d'hommes,  jeunes  et  âgés.  —  Au-dessous,  les  mêmes  personnages  avec  la 
Vierge  priant  devant  l'autel,  du  sommet  duquel  émerge  la  main  de  Dieu.  Zacharie 
s'avance  au  milieu  du  groupe  des  hommes  et  met  dans  la  main  de  l'un  d'eux,  homme 
à  barbe  blanche,  une  baguette,  au  haut  de  laquelle  une  colombe  est  perchée. 

L'évangile  de  la  Nativité  donne  l'explication  de  cette  scène.  Parvenue  à  l'âge  de  quatorze 
ans,  la  Vierge  refuse  de  quitter  le  temple,  où  elle  avait  été  élevée  depuis  qu'elle  avait 
eu  trois  ans,  et  de  retourner  dans  sa  famille  pour  se  marier.  Zacharie  consulte  Dieu  (en 
ouvrant  la  Bible  au  hasard)  pour  savoir  comment  agir  et  d'après  les  termes  d'un  passage 
d'Esaïe,  il  convoque  tous  les  hommes  nubiles  et  non  mariés  de  la  tribu  de  Juda  et  de  la 
famille  de  David  ;  il  leur  enjoint  de  mettre  leurs  butons  sur  l'autel,  assuré  que  celui 
dont  la  baguette  refleurirait  et  à  l'extrémité  de  laquelle  une  colombe  viendrait  se  poser, 
celui-là  serait  désigné  pour  épouser  la  Vierge.  Seul  entre  tous,  Joseph,  à  cause  de  son 
grand  âge,  ne  mit  point  son  bâton.  L'expérience  n'eut  aucun  effet.  Dieu  consulté  de 
nouveau  répondit  que  celui  qui  devait  épouser  la  jeune  fille  n'avait  rien  mis.  C'est  ainsi 
que  Joseph  se  trahit.  A  peine  eut-il  apporté  son  bâton  qu'une  colombe  descendit  du  ciel 
pour  s'y  poser.  Les  fiançailles  ayant  donc  été  célébrées,  Joseph  reprit  le  chemin  de 
Bethléem  pour  préparer  les  noces,  tandis  que  Marie  retournait  dans  sa  famille  en 
Galilée,  avec  sept  autres  jeunes  filles  du  même  âge  qu'elle  et  ses  sœurs  de  lait,  celles 
que  le  grand  prêtre  lui  avait  données  pour  compagnes. 


1G4  XI'  SIÈCLE  iN"  1-208). 

F°  13o  r".  'AiïôSoctç  '7,1;  rotpÔÉvou  -po;  'IcoCTiÇ  /.ai  dcv-tôjci;  a'jToù  rpô;  Za/_apîav  ^ 
Fw-go  exhibita  ante  Josephum  et  Josephiis  stans  ante  Zachariarn.  —  Auprès  du  même  autel 
que  dans  les  peintures  précédentes,  et  dessiné  cette  fois  avec  beaucoup  de  soin  et  de 
clarté,  se  tient  un  groupe  d'hommes  à  ligures  vénérables  et  riches  vêtements.  Zacharie 
les  précède,  devant  lui  se  tient  Joseph,  et  la  Vierge  est  entre  deux;  elle  est  tournée  vers 
Joseph  et  tend  la  main  de  son  coté.  Sa  taille  est  celle  d'un  enfant,  tandis  que  Joseph,  en 
tunique  bleue  et  manteau  rose,  est  un  grand  vieillard  à  barbe  blanche. 

F°  142  r°.  T/j;  TapSévou  Trxpâ)'/iit;  i/.  toû  vaoO,  /.al  àr^ayi^yy^  sic  tôv  oi/.ov  'Icoct^'^  = 
Emissio  Virginis  ex  templo  et  ejus  dcduciio  in  domum  Josephi.  —  Zacharie  est  dans  le  temple, 
auprès  de  l'autel,  à  la  tête  d'un  groupe  de  lévites;  ils  font  échange  de  salutations  avec 
la  Vierge;  Joseph  les  regarde  en  se  dirigeant  vers  le  dehors;  il  porte  son  bâton  dans  la 
main  droite,  et  dans  la  gauche  un  objet  carré  et  doré  qui  semble  être  un  codex.  Dans 
une  seconde  scène,  placée  au-dessous  de  la  première,  un  groupe  d'hommes,  qui  ne  sont 
pas  richement  vêtus  comme  les  lévites,  échangent  aussi  dos  saluts  avec  Marie,  que 
Joseph  accompagne.  Ces  hommes  placés  à  la  porte  d'un  édifice  ou  d'une  ville  semblent 
accueillir  les  époux.  Un  peu  plus  loin,  Joseph  et  sa  femme  cheminent  en  s'éloignant  de 
ce  lieu;  Joseph  porte  sur  l'épaule  sa  scie  de  charpentier  au  bout  d'un  bàlon  et  son 
codex  entre  les  deux  mains. 

F°  142  v".  'A-oxaTâcTafjiç  -r^ç  ûapOivou  ci;  tgv  oly.ov  toO  jj.v/jî;Tr|pQ'j  =:  Reintegratio 
Virginis  in  domum  futuri  sponsi.  —  Un  grand  édifice  à  la  porte  duquel  arrivent  Joseph  et 
la  Vierge.  Dans  l'intérieur  sont  trois  jeunes  hommes  debout,  nimbés,  qui  reçoivent  les 
arrivants  avec  respect;  le  plus  âgé  prend  des  mains  de  Joseph  sa  scie  et  sa  hachette  de 
charpentier.  Dans  le  fond  de  l'appartement  est  une  toute  jeune  fille,  également  nimbée, 
qui  mange  debout  à  une  table  servie.  Ce  sont  probablement  les  quatre  enfants  nés  du 
premier  mariage  de  Joseph. 

F°  146  r°.  'H  Tipô'?  -r,v  napÔÉvov  ôpLiXia  'Io(7//i  =  Ad  Virginem  sermo  Josephi  redeuntis. 
—  Les  mêmes  personnages  que  dans  la  peinture  précédente.  Seulement  Joseph  et  la 
Vierge  parlent  ensemble,  assis  chacun  sur  un  siège  (sans  dossier),  tandis  que  les  quatre 
enfants  se  tiennent  humblement  à.l'écart,  debout. 

F"  1 47  v°.  'H  àr.'o  toO  vaoO  xpô^  tïjv  ïuapOévov  luapââoatç  T?jç  iropçûpa; =Pu)'pMra  é  templo 
suinpta  et  Virgini  tradita.  —  Trois  vénérables  personnages  en  costume  ecclésiastique  et 
nimbés  sont  assis  auprès  d'une  table  sur  laquelle  on  a  posé  plusieurs  pelotons  de  laine 
ou  de  soie  pourpre.  La  Vierge  s'approche,  à  la  tête  d'un  groupe  de  vierges  dont  elle  est 
la  plus  jeune  ;  elle  étend  ses  deux  mains  qui  sont  enveloppées  d'un  linge  blanc  à  bordure 
bleue  et  louge;  un  peloton  de  pourpre  a  déjà  été  mis  sur  ce  linge  par  un  des  vieillards 
qui  s'apprête  à  en  mettre  un  second. 

V.  L'AxNONciATiox.  —  Le  cinquième  discours  commence  au  f"  loO  r°  et  porte  pour 
titre  : 

Aovo;  'Ia/.iô6o'J  [;.ovay_oO  à'Kkzyiïi  à-^b  Tûv  diiwj  ypa'^wv,  si;  tov  vja-iyzAic^b'j  ~7^i 
ù-epayîa;  ôeo-ôzou  =  Sermo  Jacobi  monachi  extractus  ex  divinis  scriptis  de  Anminciatione 
suprasanctœ  Matris  Dei. 

F"  140  v°.  La  page  qui  précède  est  entièrement  occupée  par  une  peinture  composée 
de  quatre  cercles  superposés  suivant  une  ligne  perpendiculaire  et  ressortant  sur  un  fond 
d'or.  Le  premier  cercle  en  commençant  par  le  haut  de  la  page,  et  dont  il  apparaît  seu- 
lement un  segment  inférieur,  est  la  sphère  Céleste,  peinte  en  bleu,  avec  de  légers 
nuages  blancs  et  laissant  passer  dans  sa  partie  inférieure  la  main  de  Dieu,  qui  émerge 
vers  la  sphère  ou  le  cercle  suivant  et  y  projette  la  pluie.  Les  second,  troisième  et  quatrième 
cercles  échelonnés  au-dessous  représentent  Gédéon  sollicitantune  réponse  du  Seigneur 
au  moyen  d'une  toison  de  brebis,  qu'il  présente  à  Dieu  d'abord,  qu'il  vérifie  ensuite  être 
imbibée  d'eau,  et  qu'il  voit  redevenue  sèche  dans  la  dernière  scène,  tandis  que  la  pluie 


XI    SIÈCLE  (N»  I-:08).  165 

inonde  la  terre  tout  autour.  Nous  avons  donc  simplement  ici  la  peinture  du  récit  fait 
dans  la  Bible  au  livre  VI  des  Juges,  versets  36  à  40.  Gédéon  est  un  vieillard  à  barbe 
blanche,  tunique  bleue,  manteau  brun  rosé.  Le  seul  détail  est  le  bassin  d'or  (Xexocvt], 
lagtna)  du  verset  38  où  Gédéon  recueille  l'eau  de  la  toison.  La  scène  est  parfaitement 
expliquée  dans  la  légende  écrite  au  liaut  de  la  page  :  'O  FEÔÉtov,  y.al  ô  i:ôxoç-  Aib  y.al  ô 
Aau'tS  >ïY£i  •  Ka.-.(x6r^a^■:al,  wç  OstÔs  srî  ~ôy.ov  =  Gedcon  cum  vellere;  propter  quod  David 
inqmt:  Descendet  siciit  pluvia  in  vellus.  C'est  au  verset  6,  psaume  LXXI. 

F°  133  v°.  'AirosToX-?!  toO  dtp)(aYYÉXou  raëpiï)X  irpô;  t^jv  ÔTtÉpayvov  irap9svov  =  Missio 
archangeli  Gabrielis  ad  castissi7num  Yirginem.  —  La  partie  centrale  de  la  peinture  est 
occupée  par  un  long  sopha  d'or  à  coussins  écarlates;  le  dossier  est  de  même,  rembourré 
d'une  étoffe  écarlate  sur  laquelle  est  appliqué  pour  préserver  l'étoffe  un  voile  blanc  à 
fleurs  bleues  et  rouges.  Sur  le  sopha  sont  assis  trois  personnages,  savoir  Dieu  jeune  et 
imberbe,  tenant  un  rotulus  dans  la  main  gauche  ;  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  deux  anges 
assis  comme  lui,  ayant  chacun  dans  la  main  gauche  une  longue  baguette  écarlate.  Tous 
trois  ont  les  pieds  posés  sur  de  riches  tabourets  en  même  étoffe  écarlate;  derrière 
eux,  une  vingtaine  d'autres  anges  debout  et  rangés  en  demi-cercle.  Au  pied  du  sopha, 
à  droite  et  à  gauche,  quatre  chérubins  enveloppés  de  leurs  ailes;  et  sur  le  devant  de  la 
scène  Gabriel  d'abord  se  tournant  vers  le  sopha  dans  l'attitude  de  l'obéissance,  puis 
s'élançant  sur  la  terre,  les  ailes  déployées.  Tous  ces  personnages  sont  nimbés. 

F°  iol  r°.  'Açt^tç  ToO  ra6pi7jX  eJç  Na^apÉx  =  Ingressits  Gabrielis  in  Nazareth.  —  La 
Vierge  est  assise  dans  la  cour  de  sa  maison,  sur  un  escabeau  doré,  rembourré,  écar- 
late ;  les  pieds  posés  sur  un  marchepied  d'or  orné  de  perles.  Elle  file  de  la  laine  pourpre. 
Derrière  elle  un  petit  serviteur,  à  robe  rouge,  pieds  nus  et  tète  rase,  relève  un  rideau. 
Pendant  ce  temps  une  fenêtre  grande  ouverte  donne  passage  à  Gabriel  qui  entre  à  tire- 
d'aile  ;  elle  suffit  à  peine  à  la  vaste  envergure  qu'il  déploie.  L'ange  est  très  beau. 

F°  lo9  v".  'OirTa(7ta  t^;  ôeoto/ou  ù5pz\)o\i.i'jr^i  =:  Visio  matris  Dei  aquam  hawientis.  — 
Dans  cette  peinture  la  Vierge  est  deux  fois  représentée  sous  le  même  costume,  robe 
rouge  brun  et  manteau  bleu  ;  autour  de  la  tète  une  sorte  de  petit  bonnet  serré,  de  la 
même  couleur  que  la  robe  ;  et  par-dessus  ce  bonnet,  le  capuchon  bleu  formé  d'un  pan 
du  manteau.  .\  gauche,  elle  est  auprès  d'un  puits,  dans  l'eau  duquel  elle  a  jeté  un  vase 
en  terre  cuite  à  deux  anses  qu'elle  retient  par  un  cordon  ;  un  autre  vase  est  à  ses  pieds  ; 
au-dessus  d'elle  plane  un  ange  vers  lequel  elle  se  retourne.  A  droite  elle  revient  vers  sa 
maison,  les  deux  vases  remplis,  un  à  chaque  main.  Devant  la  maison  est  une  grande  et 
riche  chaise  à  dossier,  à  pieds  dorés,  à  coussin  et  marchepied  en  étoffe  écarlate,  sur 
toute  la  hauteur  duquel,  depuis  le  sommet  du  dossier  jusqu'à  terre,  est  ét.endu  pour  lui 
servir  de  housse  protectrice  un  voile  ou  tricot  blanc  à  fleurs  et  à  raies,  bleues  et  rouges. 
(D'Agincourt,  pi.  30,  reg.  2,  case  i.) 

F°  160  V.  '0  /aipETiapiôç  ^  La  salutation  angélique.  —  La  Vierge  est  assise  devant 
sa  maison,  sur  un  escabeau  à  pieds  dorés,  et  marchepied  doré  et  perlé;  elle  file  de  la 
laine  pourpre.  L'ange  s'avance  au-devant  d'elle  et  se  met  presque  à  genoux.  A  droite 
et  à  gauche,  deux  monticules  lointains  sur  chacun  desquels  un  petit  édifice  de  riche 
apparence  avec  tourelles  en  dôme,  porte  voilée,  fenêtres  cintrées,  fronton  triangulaire. 

ï°  162  r°.  'OtiICugIix  'Hcaîo'j  ètopâxoToç  tôv  Kûptov  Èirl  Opôvou.  "Ots  àpOévTo;  ûitspôijpou 
Tîj  i!/(jivqjS£a  -ûv  SEpaçîfji,,  sSÉ^axo  8t'  èvàç  tôv  Oeïov  âvGpa/.a  z=  Visio  Esaiœ  videntis  Domimim 
sedeiitem  super  thronum,  ciim  elevato  superliminari  per  Seraphim  hymnos ,  unus  de  Seraphim 
accepit  divinum  carbonem.  —  Ce  texte  est  un  résumé  des  sept  premiers  versets  du  cha- 
pitre VI  des  prophéties  d'Isaïe  et  la  peinture  à  laquelle  il  sert  de  légende  y  répond  par- 
faitement. Elle  représente  :  au  centre  Dieu,  vieillard  en  longs  cheveux  blancs  et  barbe 
blanche,  en  robe  violette,  manteau  blanc  drapé  surl'épaule  gauche  et  pieds  nus  chaussés 
de  sandales,  assis  sur  un  siège  à  dossier  couvert  d'une  housse  blanche.  Dieu  siège  sur 


•166  XI»  SIÈCLE  (N"  1208). 

un  coussin  écarlate  et  pose  les  pieds  sur  un  marchepied  de  même  couleur  aux  bords 
perlés.  Derrière  luise  presse  l'armée  des  anges,  qui  se  tient  debout  et  dont  les  derniers 
ont  leurs  lances  droites  ;  ces  lances,  écarlates,  terminées  par  un  fleuron  blanc,  forment 
une  sorte  de  grille  défensive  au  fond  de  l'assemblée.  Cette  foule  déjeunes  tètes  animées 
et  couvertes  d'épaisses  chevelures  élégamment  bouclées  forme  un  ensemble  très 
agréable  qui  rappelle,  mais  en  plus  petit,  celui  du  f°  109  ;  on  y  compte  au  moins  iiO  tètes 
distinctes.  Vers  les  derniers  rangs  de  cette  foule,  une  ligne  de  ceux  qui  en  font  partie 
soutiennent  de  leurs  mains  une  vaste  pièce  d'étoffe  bleue  et  blanche  à  bordure  d'or  sur 
laquelle  sont  brodés  le  soleil  (tète  de  profil,  en  rouge),  la  lune  (tête  de  profil,  en  bleu 
clair)  et  les  étoiles  (en  or).  C'est  le  ciel  et  en  même  temps  c'est  un  dais  qui  protège 
Dieu.  A  côté  de  Dieu,  et  assis  également  sur  des  sièges,  sont  sept  séraphins  enveloppés 
de  leurs  sis  ailes,  noir,  azur  et  carmin.  L'un  d'eux,  placé  près  d'un  autel,  s'avance  vers 
Isa'ie  dont  la  représentation  est  deux  fois  peinte  dans  la  partie  inférieure  de  la  scène 
(sous  les  traits  d'un  vieillard  à  tunique  bleue  et  manteau  violet)  et  le  séraphin  approche 
contre  le  visage  du  prophète  un  charbon  rouge.  La  pince  avec  laquelle  il  le  tient  ne  se 
voit  pas.  —  Dans  le  célèbre  manuscrit  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  n°  olO  (ci-dessus 
page  70)  on  a  une  peinture  de  la  même  scène,  avec  de  notables  différences. 

F°  163  v°.  'A-itôSsi^tç  T7ji  à'Krficia.i  xCj'j  éuayYsXCiov  ^  Demonstratio  veritatis  evangeliorum. 
—  La  Vierge  assise  sur  un  escabeau  devant  sa  maison,  occupée  à  filer  et  regardant 
l'ange  Gabriel  qui  s'avance  vers  elle. 

F°  168  v°.  'AjJioiSoXta  T/jç  irapôÉvo'j  •kûs  tôv  Kùpiov  cuXXr,'|£Tai  =  Dubitatio  Virginis  quo 
modo  Dominum  concrpiet.  —  La  Vierge  et  Gabriel.  Exactement  la  même  scène  que  la 
précédente.  C'en  est  une  copie  exacte.  Le  peintre  semble  se  lasser  (d'Agincourt,  pi.  jO, 
reg.  2,  case  2,  n"  1). 

F°  171  y".  AûoiçTîjç  d[X(pi6oXîai;  =  Solutio  dubitationis.  —  La  Vierge  et  Gabriel.  Une 
troisième  fois  la  même  scène.  Il  n'y  a  de  différence  que  dans  les  détails  d'architecture 
delà  maison. 

F»  173  v°.  Tîjç  ôeoTÔxou  siyri  y.oà  ouYxatàÔEcii;  âirl  tî]  cuXXy,di£i  ==  Oratio  matris  Dei  et 
approbatio  de  conceptione.  —  La  Vierge  et  Gabriel.  La  même  scène  pour  la  quatrième  fois, 
mais  augmentée  de  ce  détail  que  toute  la  moitié  de  la  peinture,  celle  de  droite,  est 
occupée  par  huit  petits  anges  voltigeant  et  affrontés  l'un  à  l'autre,  deux  par  deux 
(d'Agincourt,  pi.  oO,  reg.  2,  case  .3). 

F°  177  v°.  'II  Tïpôç  oùçiœjb^i  àvoSoç  FaSpi/jX  =  Ad  cœlum  ascensus  Gabrielis.  —  La  Vierge, 
toujours  assise  sur  un  escabeau  devant  sa  maison  et  filant  de  la  laine  rouge,  se  retourne 
à  demi  pour  voir  l'ange  remonter  au  ciel.  Celui-ci,  les  ailes  encore  étendues,  s'agenouille 
au  pied  du  trône  céleste  derrière  lequel  est  placé,  comme  dans  une  tribune.  Dieu  le  fils, 
jeune,  imberbe,  vêtu  d'une  tunique  bleue,  ayant  derrière  lui  un  groupe  d'anges,  la  lance 
en  main,  dont  les  deux  premiers  seuls  sont  pleinement  visibles,  les  deux  placés  derrière 
visibles  à  demi,  et  les  rangs  qui  suivent  plus  visibles  du  tout,  chaque  personnage  à  partir 
du  troisième  rang  étant  complètement  masqué  derrière  les  nimbes  des  premiers  rangs. 
Le  trône,  vide  (probablement  parce  que  c'est  la  place  du  Dieu  invisible.  Dieu  le  père),  est 
un  banc  doré  sur  lequel  un  coussin  écarlate,  avec  une  pièce  d'étoffe  bleue  drapée  par- 
dessus; au  pied  du  banc  est  un  marchepied  à  bords  perlés  couvert  en  étoffe  écarlate,  et 
aux  deux  côtés  du  marchepied  sont  deux  séraphins  enveloppés  dans  leurs  six  ailes.  A  la 
droite  du  trône,  au-dessus  de  Gabriel,  trois  autres  anges  viennent  comme  lui  s'age- 
nouiller et  semblent  s'approcher  de  même  pour  rendre  compte  aussi  de  lointaines 
expéditions  (voyez  d'Agincourt,  pi.  oO,  reg.  2,  case  4).  La  peinture  reproduite  à  la  suite 
par  le  même  (au  registre  3,  case  1)  manque  dans  notre  manuscrit  1208. 

VI.  Sur  différents  sujets  rel.mifs  ,\  ua  Vierge.  —  Le  texte  de  ce  sixième  et  dernier 


XP  SIÈCLE  (N"  1208). 
discours  commence  au  feuillet  1S2  r"  et  le  verso  qui  précède  (181 


167 


")  est  occupé  suivant 

l'usage  uniforme  de  ce  manuscrit  par  une  peinture  à  pleine  page.  Celle-ci  représente, 
dans  sa  partie  supérieure,  la  tente  céleste  qui  abrite  le  tabernacle  gardé  par  deux  ché- 
rubins et  sur  lequel  est  déposée  une  baguette  dont  l'extrémité  est  garnie  de  feuilles 
vertes.  Ce  tabernacle  est  décoré  à  sa  partie  antérieure  d'une  urne  à  deux  anses  entre  deux 
tablettes  d'azur,  carrées.  Au-dessous  est  la  scène  qui  fait  le  sujet  des  chapitres  xvii 
et  xvm  du  livre  des  Nombres;  Moïse  présente  à  un  groupe  de  vieillards  qui  senties 
principaux  d'Israël  le  faisceau  de  baguettes  qui  sont  les  leurs  et  qu'ils  lui  ont  données; 
puis  la  même  figure  de  Moïse  élève  devant  un  autre  groupe  des  mêmes  vieillards  la 
verge  d'Aaron  dont  l'extrémité  s'est  couverte  de  feuilles  et  qu'il  doit  déposer  sur  le 
tabernacle   suivant  l'ordre  de  Dieu.   Belle  peinture. 

On  lit  au  haut  de  cette  page  : 

'I!  c/.-/;vr,  y.ai'q  /iSto-à;.  Ta  XspouStjA.  'H  G-â[i.'jOi  /.ai  al -Xâ/.jç,  xal  ■/)  pâSôo^  'Aapiov  ^ 
èXoLcrf^ooLcoL  =  La  tente  et  le  tabernacle.  L«s  chérubins.  L'urne  et  les  tables.  Enfin  la 
baguette  d'Aaron  ayant  poussé  des  bourgeons. 

F"  187  r°.  'II  ûpôçTÔ  l:p»;  ôpy.r,  Tf,;  TrapGÉvou  Si'  zW/.ouMr^-j  r7,ç  -op'^pûpa^  =  La  Vierge 
se  met  en  route  pour  le  temple  afin  d'y  porter  la  pourpre  (qu'elle  a  filée). 

La  peinture  se  compose  premièrement  d'une  scène  dans  laquelle  on  voit  la  Vierge, 
toujours  assise  sur  un  siège  de  bois  à   coussin  et  marchepied  de  pourpre,  dans  une 
cour  formée  d'une  série  de  bâtiments  somptueux,  i)rendrc  sur  une  petite  table  placée 
à  côté  d'elle  des  pelotons  de  laine  pourpre  qu'elle 
met  l'un  après  l'autre  dans  un  panier  d'osier  à  anse  -^^ 

que  lui  présente  un  jeune  enfant  qui  est  son  ser- 
viteur. Cet  enfant  a  pour  tout  vêtement  une  robe 
rouge  serrée  à  la  taille  qui  le  couvre  depuis  le  col 
jusqu'aux  pieds.  Ses  pieds  sont  nus,  sa  tète  rase 
et  munie  du  nimbe  (d'Agincourt,  pi.  50,  reg.  2, 
case  2).  — Secondement,  dans  la  scène  inférieure, 
la  Vierge  sort  de  son  habitation,  portant  de  la 
main  droite  un  codex  à  couverture  dorée,  de  la 
main  gauche  le  panier  aux  pelotons  rouges  qu'elle 
tient  par  l'anse,  et  précédée  de  son  petit  serviteur 
en  vêlements  courts,  avec  un  bâton  de  voyage  sur 
l'épaule,  à  l'extrémité  duquel  est  suspendu  un 
petit  panier  aux  provisions  '. 

F°    189  \°.  "H  xpôç  TÔ  Icpôv  -iiopste  =  Départ 

pour  le  temple La  Vierge  est  en  marche  portant  de  la  main  gauche  un  codex  ouvert 

sur  lequel  on  lit  EYA  lSnO|  TO.\E,  évidemment  pour  :  Su  à-ÔOToAs.  Son  petit  ser- 
viteur marche  devant  elle  tenant  à  la  main  droite  son  bâton  de  voyage  appuyé  sur  son 
épaule  et  de  la  main  gauche  le  panier  aux  pelotons  rouges. 

F»  193  r°.  E£ç  [tô  Ispàv]  y.oii.wq  t/Jç  îropcpûpa;  =^  In  templum  translatio  purpurœ.  — 
L'intérieur  du  temple  avec  l'autel  surmonté  d'un  dais  azuré  que  soutiennent  quatre 
colonnettes  et  avec  l'autel  des  holocaustes  placé  un  peu  plus  loin.  L'un  et  l'autre  sont  tels 
qu'ils  sont  figurés  plus  haut  dans  les  précédentes  peintures.  Auprès  d'eux,  un  peu  en 


I.  On  voit  dans  le  Guide  de  la  Peinture  ('Epu/iVcia  t7,;  :i.r/patpizr,s)  trouvé  au  mont  Atlios,  par 
M.  Didron,  et  publié  par  lui  et  M.  Paul  Durand,  en  fiançais,  sous  le  titre  de  Manuel  criconotjraiilUe  chré- 
tienne (Paris,  1845,  in-8'')  que  l'histoire  de  la  Vierge  réduite  à  deu.'c  pages  au  plus  dans  ce  résumé  légen- 
daire de  la  peinture  byzantine,  a  cependant  conservé  ce  petit  domestique.  Page  156  :  »  La  Mère  de  Dieu  et 
Elisabeth  s'embrassent;  plus  loin,  Joseph  ctZacharie  ;  derrière  eux, 
un  bâton,  à  l'extrémité  duquel  est  suspendue  une  corbeille.  » 


1  petit  enfant  portant  sur  son  épaule 


168  XI«  SIÈCLE  (N»  1208). 

avant,  est  le  grand  prêtre  qui  s'incline  respectueusement  et,  sur  ses  deux  mains  cou- 
vertes d'un  voile  blanc,  reçoit  les  pelotons  de  pourpre  que  la  Vierge  tire  du  panier 
élevé  vers  elle  par  l'enfant  pour  les  déposer  sur  les  mains  du  vieillard.  Un  groupe  de 
personnages  vénérables,  en  tète  desquels  est  un  prêtre,  regarde  la  scène  avec 
admiration. 

F°  196  v°.  'H  ànb  io\J  i:poO  irpôç  ttjv  EliGtx&ï-  ipjxr,  =  Ex  templo  ad  Elisabeth  motio.  — 
La  Vierge  de  nouveau  en  marche,  précédée  de  son  petit  serviteur.  Elle  porte  son  codex 
sur  le  bras  et  fermé  ;  l'enfant  porte  le  panier  vide  et  le  bâton  de  voyage. 

F°  200  r°.  'AvâirauGis  vT^i  irapOévou  év  tî)  ôSû  =  Reqides  Yirginis  in  itinere.  —  La  Vierge 
est  debout  au  milieu  d'une  forêt  d'arbres  grands  et  petits  mêlés  de  fleurs.  Devant  elle 
une  sorte  de  nappe  est  étendue  et  son  petit  serviteur  monté  dans  un  des  arbres  y  cueille 
des  fruits  qu'il  lui  tend.  Sur  la  droite  un  petit  fleuve  personnifié,  sortant  la  partie  supé- 
rieure de  son  corps  d'une  aufractuosité  de  rocher,  répand  du  réservoir  ou  carquois  qu'il 
tient  sur  son  épaule  un  ruisseau  qui  coule  sut  le  devant  de  la  scène.  D'une  aufractuosité 
semblable,  située  à  gauche,  une  femniB  nue  sort  aussi  le  haut  de  son  corps  et  tend  vers 
la  Vierge  ses  bras  chargés  de  chaînes.  Cette  femme  représente  la  créature,  c'est-à-dire 
les  créatures  humaines,  chantant  les  louanges  de  la  Vierge. 

F"  203  r".  '0  -pà;  Tïjv  'EhiGaôï-  [ài-acpio^  -r^;  TiapOÉvou]  /al  zli  -b  czipr/;|jLa  'Ioj(7r,9  = 
La  salutation  de  la  Vierge  à  Elisabeth  et  Joseph  dans  l'anxiété.  —  Elisabeth  et  la  Vierge 
s'embrassent.  Vis-à-vis,  Joseph  assis  devant  sa  maison,  son  menton  appuyé  sur  la  main, 
dans  l'attitude  de  la  méditation.  Un  jeune  serviteur  est  debout  devant  lui  et  semble 
s'efforcer  de  le  calmer  par  des  paroles  rassurantes  ;  trois  autres  serviteurs  se  tiennent 
debout  derrière  la  Vierge.  Le  petit  esclave  à  tête  rase  qui  l'accompagnait  dans  ses 
voyages  est  en  robe  rouge,  au  centre  de  la  scène. 

F"  217  r°.  'A-o/atp£-:t(;|jiôs  'E>ac7aSÉT  =  Elisabeth  {Virginem  salutat).  —  Elisabeth 
dans  les  mêmes  vêtements  qu'à  la  précédente  peinture  (robe  jaune  d'ocre  et  manteau 
vert)  et  la  Vierge  s'inclinent  l'une  devant  l'autre.  Derrière  Elisabeth  sont  trois  esclaves 
qui  s'inclinent  comme  elle,  et  derrière  la  Vierge  le  petit  esclave  à  tête  rase  en  habits  de 
voyage,  robe  bleu  clair  à  collet  écarlate,  panier  dans  la  main  et  bâton  sur  l'épaule.  On 
lit  dans  le  texte  qui  précède  la  peinture  :  «  Ici  donc  ta  présence  est  bénie  et  ton  départ 
est  redouté  »  =;  'EvTcOOôv  âpa  cùXoy^piiv/j  cou  rj  -apoucta  /.tX  8£ÔO(ia(7jj.£vy;  /]  àT:oôr,p:ia. 

F"  217  V.  La  Vierge  est  assise  sur  un  véritable  trône  à  dossier  en  bois  richement 
sculpté,  peint  en  or  et  azur  et  à  double  marchepied.  Sur  ses  genoux  elle  tient  une  sorte 
de  tablette  ou  d'album  où  se  lisent  les  mots  AEAOSASMENH  A...  empruntés 
ci-dessus.  A  sa  droite,  Joseph  qui  s'avance  vers  elle  avec  son  bâton  et  sa  scie  ;  à  sa 
gauche  le  petit  serviteur  portant  dans  chacune  de  ses  mains  l'un  des  deux  vases  en  terre 
cuite  qui  ont  figuré  ci-dessus  dans  la  peinture  du  f°  159  v°. 

On  lit  au  haut  de  la  page  :  Ei^  Tr,v  toO  'Itocr/jç  éÇsTaav  tîjç  ùiîEpâyvou  TrapOÉvou  y.oà-nzpi 
T7^i  ajToû  Siaïiop-ï^cEtoç  =  Joseph  s'enquiert  de  l'innocence  de  la  Vierge  ;  doutes  qu'il 
éprouve. 

F°  219  V".  IIcpÎEpYOî  ÔEojpta  toù  'Itoo-^tp  ^  Curiosa  contemplaiio  Josephi.  —  Intérieur 
d'une  cour  entre  des  bâtiments  somptueux.  A  droite  la  Vierge  est  assise  sur  un  escabeau 
doré  ;  elle  porte  sur  ses  genoux  et  tourne  vers  Joseph  qui  la  regarde  le  même  album  ou 
tablette  qu'elle  avait  dans  les  peintures  ci-dessus  f"  189  et  217,  en  lui  montrant  du 
doigt  les  mots  qui  y  sont  écrits  : 

KAI   Eni...   MUT  (EP.'?)0  BAS... 

et  dont  plusieurs  sont  effacés.  Joseph  la  regarde,  entièrement  étendu  sur  un  lit  de 
repos  d'une  élégante  simplicité,  écarlate,   recouvert  d'une   draperie  blanche  à  raies 


XI-  SlIiCI.K  iN'  12(18).  169 

transversales,  bleues  et  rouges.  Joseph  est  \èla  d'une  lunique  lileue  et  il'un  manteau 
lilas. 

F"  220  >".  (-)pr]vo?  'Iwar,a  xaTavorjCavTo;  ty/.uov  t/^v  iiapOÉvov  =  IHainius  Josephi  ani- 
madverlentis  prœijnantem  esse  Virginem.  —  Joseph  dans  la  cour  de  son  liahitation  assis  sur 
un  escabeau,  la  tète  posée  sur  sa  main  dans  l'attitude  de  la  douleur.  Auprès  de  lui  et 
assis  à  terre  sont  trois  homnnes,  ses  amis,  ou  ses  serviteurs,  qui  parlent  entre  eux.  Un 
quatrième,  assis  un  peu  plus  loin  est  le  petit  serviteur  de  la  Vierge,  qui  les  écoute. 

F°  223  i".  'ItoOTjç  s^cTa^cov  Tr,v  -apôivov  zEpl  toO  ify.\)^o^KX-j  ^=  Joseph  mterro(ja?is  Vir- 
tjinem  de  prœgnatione.  — Joseph,  dans  une  autre  partie  de  la  même  cour,  assis  sur  un 
escalier  doré,  ayant  l'attitude  d'un  juge  à  l'aspect  terrible,  adresse  la  parole  à  la  Vierge 
debout  devant  lui,  raide  et  comme  amaigrie  par  la  crainte.  Derrière  Joseph  se  tiennent 
debout  les  quatre  amis  ou  serviteurs  qui  figuraient  dans  la  scène  précédente,  mais  cette 
fois  tous  sont  nimbés. 

F"  228  r".  'AxoXoyta  -.-îiçTiapeivou  =  Excusatio  Virginis.  — Même  scène  que  la  précé- 
dente, sauf  que  la  Vierge  parle  à  Joseph  d'un  air  doux  et  rassuré,  tandis  que  Joseph,  le 
menton  dans  sa  main,  l'écoute  avec  une  pose  pleine  de  bienveillance  et  d'abandon.  Les 
serviteurs  s'étonnent  et  compatissent. 

F°  236  r°.  riEpi  toù  Ypa(ji.|AaT£Us  i^=ti  toO  iiôa-oç  toO  éXEypioO  :=  De  ^criptore  et  de  aqua 
Jitstifi.catio7us.  —  Joseph,  assis  comme  dans  les  deux  scènes  précédentes,  parle  à  un 
homme  assis  devant  lui  et  derrière  lequel  la  Vierge  est  debout.  Mouvement  extrêmement 
marqué  de  cet  homme,  qui  est  un  scribe  et  regarde  attonlivement  la  Vierge  en  écoutant 
Joseph.  Debout  derrière  Joseph  les  ijuatre  serviteurs.  .\  l'exception  du  scribe,  tous  les 
personnages  sont  nimbés. 

F"  237  v°.  '0  ypa[X[AaTzù;  fA-/jvûcov  ~oXi  'upsvciv  wc  'lucr,cp  éï/jpiapTcV  EÎ^  T^^v  irapOÉvov  = 
Scriba  narraiis  sacenlotibus  quomodo  Josep  herravit  et  peccavit  in  Ymjincm.  —  Intérieur  d'une 
cour  au  milieu  de  laquelle  le  scribe  se  tient  debout.  Il  parle  en  se  tournant  vers  un 
groupe  de  prêtres  (plus  d'une  vingtaine)  qui  se  tiennent  assis  sur  un  banc  de  pierre 
régnant  le  long  de  la  cour;  le  grand  prêtre  (seul  nimbé)  est  assis  en  tête.  Une  autre 
foule,  un  peu  moins  nombreuse,  se  tient  derrière  le  scribe. 

F°  238  \°.  'IV/jpÉTai  È/.  toO  tcpoù  eXxovteî  tôv  'Icoc-r,»  xa'i  t/]v  Màptav  =;  Famuli  ex 
templo  truheiUes  Jusephuin  et  Mariam.  —  Deux  scènes  superposées.  Dans  la  première, 
Joseph  tourne  le  dos  au  Temple,  se  cachant  en  partie  le  visage  avec  le  bas  de  sa  robe, 
et  se  dérobe  à  grands  pas  ;  un  serviteur  le  pousse  par  les  épaules,  un  second  serviteur 
montre  à  la  Vierge  cette  fuite  de  son  mari,  et  un  troisième  étend  la  main  vers  un  album 
ou  tablette,  que  Marie,  assise  à  la  porte  du  Temple,  sur  un  escabeau  doré,  élève  dans  sa 
main  gauche  et  sur  lequel  est  écrit  :  A'oici  la  Vierge  : 

'uov  'H  riAPeÉxos 

Derrière  elle  sont  les  quatre  serviteurs  de  son  mari  et  d'elle;  le  petit,  à  tète  rase,  se 
tient  les  deux  oreilles  comme  dans  un  excès  de  joie.  —  Scène  inférieure  :  Les  mêmes 
personnages  défilent  tous,  un  à  un,  continuant  à  s'éloigner  du  Temple.  Premièrement 
Joseph,  puis  Marie  regardant  une  main  qui  son  du  ciel  pour  la  bénir,  deux  serviteurs 
du  temple  qui  la  suivent  leur  baguette  en  main,  le  troisième  qui  se  retourne  en  mena- 
çant de  sa  baguette  ceux  qui  viennent  après  lui,  enfin  les  quatre  serviteurs  de  Joseph, 
en  tête  desquels  court  le  petit,  ayant  toujours  les  mains  sur  les  deux  oreilles.  Seroux 
d'Agincourt  donne  ces  deux  scènes  :  pi.  oO,  reg.  3,  case  2. 

F°  242  \°.  'H  âirô  toû  Za:/_aç>iov  iï\i  napSÉvou  Èïé-actç  =^  Inquisitiû  de  Virijiiie  pcr 
Zachariam.  —  Intérieur  de  la  cour  ou  parvis  du  Temple.  Un  lévite  annonce,  au  grand 
prêtre,  Joseph  et  Marie,  qui  entrent  suivis  de  la  foule    Scène  inférieure  :  Marie,  seule 

■2-2 


17U  XI'  SIÈCLK  (N«  1208). 

debout,  entre  le  grand  prêtre  qui  lui  adresse  la  parole  d'un  air  scandalisé  et  la  foule  qui 

écoute. 

F»  248  v".  AoxifjLaoîa -lï].;  /.aTapÔTVjToc  toO  p-/](7T7|pou  =  Examen  de  innoceniia  mariti.  — 
Un  serviteur  du  Temple  amène  Joseph  en  le  tenant  par  le  bras  ;  dans  une  autre  partie 
du  Temple,  Joseph  et  le  grand  prêtre  sont  debout  l'un  devant  l'autre  en  présence  d'un 
groupe  d'hommes  qui  les  regardent.  Le  grand  prêtre  approche  de  la  bouche  de  Joseph 
un  vase  de  forme  plate  contenant  de  l'eau  qu'il  lui  fait  boire.  C'est  le  l'as  testaceum  men- 
tionné au  verset  17  du  chapitre  v  des  Nombres,  à  l'aide  duquel  le  grand  prêtre  éprou- 
vait suivant  la  loi  juive  la  sincérité  du  mari  accusant  sa  femme  d'adultère  (d'Agin- 
court,  pi.  50,  reg.  3,  case  3). 

F°  2ol  V".  Aoy.i[i.auia. -i7^ç  zawayiaç  -Kaplitjou  ^=  Examen  sanctissimœ  Viroinis.  —  Sur  le 
parvis  du  Temple,  en  présence  d'un  groupe  de  lévites  et  d'autres  personnages,  le  grand 
prêtre,  debout  en  avant  du  siège  de  marbre  qu'il  occupe,  élève  dans  ses  mains  et 
approche  de  la  bouche  de  la  Vierge,  debout  aussi  devant  lui,  une  écuelle  plate  dont  il 
lui  verse  à  boire.  Le  texte  dit  :  Territus  et  horrens  sacerdos  ex  mysterio  qiiod  in  ea  erat 
administransque  mysttni  certitiidinem,  aquam  exhibuit(...à  IspEÙ;  SsSiwç  f^i'ev  xal  opiTTwv  tô  év 
aÛTf,  [xucr/jpiov,  oiy.ovô\i.iO'j  âè  tô  toû  [Aucr/]pîou  dcvajxtpiêoXov,  -b  ûoojp  éitsâiSou). 

C'est  l'exécution  de  la  loi  juive  sur  la  condamnation  ou  la  justiûcation  de  la  femme 
accusée  d'adultère  par  le  jugement  de  l'eau  d'accusation  (aqua  argutionis)  ou  eau  amère, 
que  le  grand  prêtre  lui  donne  à  boire  conformément  aux  prescriptions  de  Moïse,  dans  le 
livre  des  Nombres,  au  chapitre  v,  versets  12  à  29.  Dans  la  partie  gauche  de  la  peinture, 
opposée  à  celle  que  le  grand  prêtre  occupe  avec  la  Vierge  qu'il  fait  boire,  on  voit  Joseph 
s'éloigner  appuyé  sur  un  grand  bâton  noir,  et  Mjrie  qui  le  suit. 

F°  252  v°.  'H  'EXtcaSÈT  irapaXajjifiâvouoa  ty)v  GcOfxrj-ropa  sic  (puXa/./jV  =  Elisabeth  acci- 
pietis  mutrem  Dei  in  custodia  sua.  —  Scène  divisée  en  deux  compartiments  :  Elisabeth  sur 
le  seuil  de  sa  maison,  suivie  de  deux  servantes,  saluant  la  Vierge  que  Joseph  lui  amène. 
Adroite  Elisabeth  et  la  Vierge  assises  dans  la  cour  de  la  maison  et  conversant  ensemble. 
Marie  est  en  robe  lilas  et  manteau  bleu;  Elisabeth  en  robe  jaune  et  manteau  noir. 

F"  254  v°.  'AiîôÔct^i^  i'fjti<x<;  t?]ç  Oôotôxou  ex  Tîjç  'EXicaSàx  ù-iïavsXBoûtr/jç  àêXaÊoOç  Et;  Tàv 
vaàv,  xàx.ct6cv  éir'  av£p/oiJiév-/jc  eiç  Ta  fâia  =  Demonstratio  innocentiœ  Viryinis  ab  Elisabetha 
intromittente  innocentes  (conjuges)  in  Templum,  et  tune  regrediente  ad  propria  sua.  —  Cette 
dernière  peinture  est  divisée  en  deux  bandes  superposées.  La  première  représente  une 
partie  du  Temple  comprenant  l'autel,  recouvert  d'un  drap  éearlate  et  au-dessus  duquel 
s'élève  un  dais  hémisphérique  d'azur,  soutenu  par  quatre  colonnettes  en  torsade  Auprès 
de  l'autel  est  un  groupe  de  lévites  et,  en  avant  d'eux,  le  grand  prêtre  qui  leur  adresse  la 
parole  en  leur  montrant  Joseph  et  la  Vierge  debout  devant  le  Temple.  Dans  la  peinture 
inférieure  le  grand  prêtre  se  lient  au  dehors  sur  le  seuil  du  Temple  et  s'incline,  les  mains 
croisées  sur  la  poitrine,  pour  donner  'le  salut  d'adieu  à  Joseph  et  ;ï  toute  sa  maison. 
Marie  s'incline  aussi,  rendant  le  salut;  tandis  que  Joseph  et  ses  quatre  serviteurs,  qui  le 
précèdent,  sont  déjà  en  marche.  Ils  défilent  un  à  un,  levant  les  mains  et  les  yeux  au 
ciel  pour  rendre  grâces,  et  ayant  en  tête  le  petit  esclave  aux  cheveux  ras  qui  porte  son 
paquet  au  bout  d'un  bâton  sur  l'épaule  droite  et  son  panier  de  voyage  dans  la  main 
gauche.  Dernière  scène  reproduite  en  diminutif  par  Scroux  d'Agincourt,  pi.  50. 

La  description  minutieuse  que  nous  venons  de  faire  des  72  peintures  du  manuscrit 
1208  ne  nous  dispense  pas  de  caractériser  en  quelques  mots  leur  aspect  et  leur  mérite 
général.  En  décrivant  plusieurs  d'entre  elles,  notamment  la  première  (celle  placée  en 
regard  du  f°  1)  et  celles  des  f'  109  v"  et  181  v°,  j'ai  exprimé  le  sentiment,  sinon  d'admi- 
ration, du  moins  de  contentement  qu'inspirent  celles  qui  ont  été  le  plus  soignées  par 
l'artiste.  Je  dis  l'artiste,  et  non  les  artistes,  parce  que  la  persistance  du  type  des  physio- 
nomies et  des  procédés  du  pinceau  me  donne  à  croire  que  toute  l'ornementiition  du 


XI"  SIÈCLE  (N»  1208).  171 

volume  est  de  la  même  main.  Sauf  à  faire  mentalement  la  réserve  que  cet  artiste  n'était 
probablement  qu'un  copiste,  fout  au  plus  un  arrangeur  des  bons  modèles  qu'il  avait 
sous  les  yeux,  on  peut  dire  que  toutes  les  scènes  qu'il  fait  passer  successivement  sur 
ses  pages  sont  très  bien  composées,  très  bien  dessinées  et  suffisamment  bien  peintes, 
quoique  négligemment. 

Les  mouvements  sont  justes,  les  gestes  expressifs,  les  visages  parlants,  les  vête- 
ments bien  drapés;  les  pieds  nus  et  les  mains,  souvent  d'une  délicatesse  extrême,  sont 
charmants  et  presque  parfaits.  Les  reproches  à  faire  au  peintre  sont  l'uniformité  du 
costume  et  du  visage  de  ses  personnages,  l'aspect  lâche  de  sa  peinture  beaucoup  trop 
hâtive,  l'insigniflance  des  rares  détails  qu'il  introduit,  notamment  des  édifices,  et 
l'ignorance  absolue  de  la  perspective.  En  somme,  dans  la  manière  de  concevoir  les 
scènes  du  Nouveau  Testament  et  de  les  traduire  par  la  peinture,  il  nous  semble  qu'on 
ne  trouve  aucune  différence  entre  l'imagination  et  le  talent  de  ce  byzantin  du  sm"  siècle 
et  ceux  de  nos  grands  peintres  modernes.  Mêmes  scènes,  mêmes  dispositions,  mômes 
personnages,  mêmes  costumes,  même  esprit;  il  n'y  a  de  différence  que  dans  la  science 
des  détails  et  de  la  perspective  qu'ont  les  nôtres  et  qui  manquait  aux  anciens. 

Il  ne  nous  reste  à  parler  que  de  la  partie  de  l'ornementation  du  manuscrit,  partie  très 
accessoire  d'ailleurs,  qui  se  trouve  en  dehors  des  peintures  ci-dessus  décrites  et  se 
rattache  de  plus  près  au  texte  écrit. 

En  tètede  chacune  des  six  divisions,  c'est-à-dire  aux  f"'  i,  30,  7i,  110,  ioQ  et  182, 
se  trouve  un  intitulé,  écrit  en  minuscules  d'or,  et  au-dessus  un  large  bandeau,  formé  de 
rinceaux  et  de  fleurs  disposés  sur  fond  d'or  dans  divers  compartiments  et  peints  avec 
beaucoup  de  finesse  et  d'élégance.  Quelques-uns  ont  en  outre  de  petits  animaux  qui  se 
mêlent  aux  rinceaux  et  feuillages  en  les  becquetant;  dans  le  premier  bandeau  (f"  1) 
figurent  quatre  cigognes,  deux  pintades  et  deux  perdrix  rouges;  et  dans  celut  du  f°  130, 
des  perroquets,  des  têtes  de  lion  et  des  oiseaux  à  tête  humaine.  On  peut  prendre  une 
certaine  connaissance  de  ces  riches  bandeaux  pleins  de  délicatesse  et  de  fraîcheur,  par 
le  spécimen  qu'en  a  donné  M.  Labarle  dans  sa  planche  LXXXVII  des  Arts  industriels, 
planche  où  il  a  reproduit  le  bandeau  du  f"  1 10. 

En  outre,  d'espace  en  espace,  dans  tout  le  cours  du  volume,  en  tête  des  chapitres 
d'abord,  puis  quelquefois  en  tète  de  simples  alinéas,  se  trouvent  de  moyennes  ou  petites 
initiales  peintes,  toutes  du  même  genre,  c'est-à-dire  formées  soit  de  fleurons  articulés 
sertis  d'or,  soit  de  petits  animaux  dessinés  d'une  manière  excellente,  soit  de  la  combi- 
naison de  l'un  et  de  l'autre.  La  première  de  ces  initiales  (["  1  r")  fait  seule  exception: 
elle  représente  la  Vierge  assise,  avec  l'enfant  sur  ses  genoux,  au  centre  d'un  cercle  d'or. 

Les  attitudes  gracieuses  des  animaux  qui  entrent  dans  la  composition  de  la  plupart 
des  autres  lettres,  donnent  lieu  aux  scènes  les  plus  variées  et  souvent  les  plus  ingé- 
nieuses. L'a  forme  ordinairement  un  sujet  de  chasse  :  la  barre  transversale  est  un  lièvre 
qui  s'élance  ;  au-dessus  est  un  oiseau  de  proie  ou  un  quadrupède  féroce  qui  s'abaisse  sur 
lui,  tandis  qu'au-dessous  est  un  autre  animal  au  repos  (8,  21,  39,  80)  ;  ou  bien  le  lièvre, 
eu  danger,  est  entre  deux  oiseaux  (168),  ou  bien  au  lieu  d'un  lièvre  c'est  un  poisson 
(69,  196).  Le  S  est  un  émerillon  dévorant  soit  une  perdrix  (36),  soit  un  lapereau  (76),  ou 
bien  c'est  un  chien  fantastique  terrassant  un  lièvre  (38),  ou  encore  une  chimère  ailée  (22a). 
Un  lièvre  grapillant  des  fruits  (63,  165)  ou  deux  renards  qui  s'entrelacent  (183)  font 
un  a.  Le  paon  dans  toute  la  beauté  de  son  plumage  ou  quelque  autre  oiseau  également 
isolé  (182,  233)  représentent  l'O  ;  la  même  lettre  est  donnée  par  deux  lièvres  se  livrant 
à  des  exercices  de  clowns  (133)  ou  un  pigeon  becquetant  sa  colombe  (123);  deux 
sphynx  ou  deux  quadrupèdes  affrontés  (66,  194),  quelquefois  un  oiseau  debout  entre 
deux  rinceaux  (49),  produisent  l'u.  Le  y  (oO).  le  •/.  (236,  248),  le  v  (232j,  le  x  (laO)  sont 
également  figurés  d'une  manière  très  heureuse  dans  ce  môme  style.  11  y  a  aussi  deux 


17-2  XI'  SIÈCLE  (•<'  COISL.  21). 

figures  humaines  à  mi-corps,  à  la  façon  des  dieux  Termes  (86,  200).  Mais  les  plus 
remarquables  de  toutes  ces  lettres  sont  un  o'j  et  deux  t  (92,  120,  l2o)  représentés  par 
des  biches,  des  lièvres  et  des  tigres  disposés  et  agencés  ensemble  avec  un  talent  des 
plus  fins  et  vraiment  savant  par  le  dessin  et  l'expression. 

Enfin  un  s  et  un  i  (173,  237)  sont  rendus  par  îles  serpents  enroulés,  à  écailles  per- 
lées et  pointillées,  qui  rappellent  le  système  favori  des  peuples  du  Nord  :  la  décoration 
au  moyen  d'enroulements  et  d'enlacements  d'ophidiens  et  autres  animaux.  Ces  barbares 
auraient  pu  s'approvisionner  de  bien  d'autres  motifs  en  puisant  chez  les  byzantins. 


Fie,  77  (£,  f  108). 


■iG.  78(£,  f«  113). 


l'"iG.80io-j,  P"  1-20). 


XLIX. 


N°  CoisLiN  "21.  Les  Iîv.v.n giles. 


367  feuillets      lignes  longues;  —  xi'  siècle;  —  liaiilenr  31  cciitimèli'e>,  largeui'  24;  —  reliure  en  venu 
aux  iniliales  du  roi  Louis-Pliilippe. 

X  l'exemple  du  manuscrit  ci-dessus,  n°  20,  décrit  à  la  page  121 ,  celui-ci  commence 
{("  3-8)  par  les  canons  d'Eusèbe,  mais  complets  et  occupant  dix  pages.  Il  offre  ensuite 
le  portrait  de  chacun  des  quatre  évangélistes  peints  à  pleine  page  avant  chaque  évan- 
gile :  saint  Matthieu,  f"  21  v°;  Marc,  116  v"  ;  tue,  d7o  v";  Jean,  276  V. 

Les  canons  de  la  concordance,  écrits  en  lettres  d'or,  sont  disposés  comme  toujouis 
sous  une  série  d'arcatures  d'une  exécution  riche,  mais  fort  médiocre.  La  seule  par- 
ticularité remarquable  qu'on  y  voie,  est  qu'au  sommet  de  chaque  arcade  se  trouvent 
deux  oiseaux  affrontés  aux  deux  côtés  d'un  vase  ou  d'une  vasque  pleine  d'eau,  l'espèce 
de  chaque  couple  d'oiseaux,  aussi  bien  que  la  forme  du  vase,  variant  à  chaque  page. 
Ce  sont,  f°  3  v°,  deux  pintades  à  ailes  vertes,  queue  relevée  et  pattes  rouges;  f°  4  r", 
deux  plus  grosses  pintades  à  ailes  bleues,  queue  baissée  et  pattes  noires;  4  v°,  deux 
hérons;  o  r°,  deux  perdrix  rouges;  o  v»,  deux  cailles;  6  r°,  deux  canards  noirs;  6  v°,  deux 
perroquets;  7  r°,  deux  coqs  de  basse-cour;  7  v°,  deux  sarcelles;  8  r",  deux  poules  de 
Barbarie  (ou  autre  oiseau  à  plumage  vert  et  huppe  rouge,  inconnu  ici).  Quant  aux 
évangélistes,  ils  sont,  surtout  saint  Luc  et  saint  Jean,  exactement  copiés  sur  ceux  du 
manuscrit  n°  20;  ou  sur  un  type  commun;  on  y  reconnaît  jusqu'aux  meubles  et  autres 
accessoires,  particulièrement  le  lourd  fauteuil  de  saint  Jean.  Seulement,  c'est  dans  le 
mobilier  de  Marc  qu'a  passé  le  pupitre-dauphin  de  Luc,  et  sous  une  fornie  plus 
compliquée. 


XI»  SIÈCLE  (N"  CoisL.  C6).  173 

Ensuite  les  quatre  personnages,  nimbés  et  vêtus  comme  il  est  dit  au  n°  20,  ont  en 
outre,  au-dessus  de  leur  tète,  une  sorte  de  dais  formé  d'une  pièce  d'étoffe,  soutenue  au 
centre  et  aux  deux  bouts,  soit  par  un  masque  humain,  soit  par  une  tète  d'animal,  par 
une  main  ou  par  une  simple  agrafe,  genre  d'ornement  qui  rappelle  bien  la  décoration 
antique.  Enfin  l'intitulé  de  chaque  évangile  est  inscrit  au  centre  évidé  d'un  carré  long, 
dont  la  bordure  est  à  fond  d'or,  chargée  de  médaillons  et  compartiments  fleuronnés  de 
la  même  exécution  que  les  canons  du  commencement,  c'est-à-dire  très  médiocres.  Suit 
une  petite  ou  moyenne  initiale  articulée  à  fleurons  sertis  d'or. 


L.  —  N°  CoisLiN  (i(i.  S.vi.NT  Jean  Ciir ysostome. 

IÔ7  feuilli'ls  à  "2  colonnes;  —  XI'  sii'cle;  —  hauteur  366  millimètres,  largeur  207;  —  rcliuic  en  veau 
il  la  lleui'  de  lis  et  à  l'initiale  du  roi  Charles  X. 

«  Ce  livre  brille,  dit  Montfaucon,  par  une  magnifique  ornementation.  Outre  l'image 
)i  de  saint  Matthieu  peinte  en  tête,  comme  on  a  vu  dans  d'autres  manuscrits,  les  com- 
»  mcncements  d'homélies  sont  écrits  en  lettres  onciales  d'or  et  entourés  d'élégantes 
»  peintures  où  l'or  est  également  employé.  Les  titres,  au  haut  des  pages,  sont  en  lettres 
1)  majuscules  d'or,  et  c'est  d'or  aussi  (]ue  sont  les  initiales  tracées  sur  les  marges.  Tout 
»  cela  est  indiqué  dans  un  petit  poème  en  vers  ïambiques,  chrysographié  en  grandes 
i>  lettres  au  verso  du  1"  feuillet  et  encadré  d'une  bordure  peinte  «(composée  d'une  guir- 
lande de  fleurettes  sur  fond  d'or). 

Le  poème  ïambique  se  compose  de  dix  vers  de  piété  banale,  qui  n'apprennent  rien, 
si  ce  n'est  que  le  lecteur  est  invité  à  prendre  connaissance  des  perles  de  la  parole  de 
Jésus,  tracées  en  lettres  d'or,  parole  qui  a  bien  montré  que  les  maux  de  ce  monde  sont 
la  suprême  félicité  des  âmes,  et  qui  a  mis  ses  enseignements  dans  cet  évangile  précieux, 
lequel  inspire  un  immense  amour  aux  personnes  pieuses;  mais  ces  dix  vers  en  majus- 
cules inscrits  dans  une  bordure  carrée  de  fleurs,  sont  un  chef-d'œuvre  de  chrysographie. 

Au  recto  suivant  (f°  2),  est  le  titre  des  homélies  suivi  d'une  courte  préface;  le  titre 
comprend  cinq  lignes  et  la  préface  douze,  le  tout  en  lettres  minuscules  d'or  et  entouré, 
comme  la  page  précédente,  d'une  bordure  carrée  de  fleurs  peintes  sur  fond  d'or.  Les 
quatre  pages  qui  suivent,  toujours  en  minuscule  d'or,  sont  consacrées  à  la  table  des 
chapitres,  c'est-à-dire  à  la  liste  des  homélies. 

Puis  au  f°  4  r°,  est  une  peinture  à  pleine  page  représentant  un  personnage  assis  sous 
un  porche  d'église,  porche  somptueux  formé  de  deux  arcades  à  plein  cintre,  enfermées 
dans  un  tympan  triangulaire  qui  s'élève  au-dessus  de  toute  la  scène  comme  un  clocher. 
Ce  personna  ge  n'est  pas  saint  Matthieu,  comme  dom  Montfaucon  l'a  trop  promptement  dit  ; 
c'est  saint  Jean  Chrysostome.  La  fin  de  son  nom  se  distingue  encore,  écrite  au-dessus  de  sa 

tète(0  AriOS MOS);  et  d'ailleurs,  celui  de  saint  Matthieu,  placé  à  côté,  s'applique 

à  un  portrait  de  l'apôtre  qui,  dans  la  scène,  est  accroché  à  la  muraille  devant  les  yeux 
de  Chrysostome  et  contribue  à  l'inspirer.  Le  Père  grec  tient  ouvert  sur  ses  genoux  un 
codex  dans  lequel  il  écrit.  On  peut  y  lire  les  quatre  premiers  mots  de  son  commentaire. 
Sa  pose  tranquille  et  grave  est  des  plus  naturelles  ;  il  s'arrête  un  instant  pour  porter 
devant  lui,  par-dessus  son  travail,  un  regard  vif  et  méditatif.  Malheureusement  son 
visage  aux  traits  droits,  au  teint  noirâtre,  au  front  dégarni,  au  menton  légèrement 
barbu,  est  à  moitié  effacé  par  le  frottement.  Il  est  simplement  et  bien  dessiné,  sauf 
qu'en  visant  à  lui  faire  de  très  petites  mains,  on  les  lui  a  faites  crispées  et  disgracieuses. 
Sa  tète  est  nue  et  nimbée.  Son  costume  se  compose  d'une  longue  robe  jaune  à  manches. 


174  XI'  SIÈCLE  (S°  CoiSL.  205). 

par-dessus  laquelle  il  porto,  un  manteau  brun,  agrafé  sur  la  poitrine;  il  est  chaussé  de 
pantoufles  noires.  Son  siège  est  un  fauteuil  en  bois  à  dossier  élevé  et  arrondi,  sculpté 
par  étages  avec  une  excessive  recherche  de  détails;  le  bord  du  dossier  est  garni  d'une 
sorte  de  tresse  à  deux  bandes,  l'une  verte,  l'autre  rose,  en  laine  ou  en  cuir.  Sous  ses 
pieds  est  un  tabouret  en  bois  élégamment  sculpté,  sur  les  côtés,  de  rinceaux  d'or; 
enûn,  devant  lui,  une  table  et  un  pupitre  mobile  à  pied  torse.  Sur  le  pupitre  est  un 
codex  ouvert,  et  sur  la  table  divers  instruments',à  écrire,  devenus  peu  distincts,  à  l'ex- 
ception d'une  très  belle  écritoire  en  ivoire  sculpté  qui  a  la  forme  d'un  carré  long  arrondi 
à  l'une  de  ses  extrémités  et  muni  d'un  couvercle  à  charnière.  —  Un  enfant,  ou  quelque 
ignorant  grossier,  a  piqué  avec  une  épingle,  pour  en  tirer  un  calque,  tout  le  contour  de 
l'image  du  saint  évèque. 

L'ouvrage  comprend  45  homélies,  et  le  manuscrit  est  bien  complet.  La  page  est  à 
deux  colonnes,  et  chaque  colonne  compte  27  lignes.  Chaque  homélie  est  précédée  d'un 
litre  écrit  en  caractères  minuscules  d'or  encadrés  quelquefois  (f"  3  et  246)  dans  un 
carré,  mais  le-  plus  ordinairement  et  presque  toujours  (f°'  16,  3b,  42  v°,  52  v°,  60  v", 
72  v°,  82  v°,  90,  100  r",  109  v°,  121,  128  v",  139  r°,  146,  163,  185,  197,  207  v°,  222, 
232,  238,  271  r°,  279,  286,  299,  306  r°,  314  r°,  319  r°,  330,  338,  331.  r»,  363  r°,  371  v°, 
381  v°,  389,  400  v%  407,  412  r",  420,  427,  433  v°,  443,432)  sous  un  fronton  ou  bandeau 
en  forme  de  II,  parfois  de  petites  dimensions,  lorsque  le  titre  est  court,  mais  parfois 
aussi  s'élevant  à  la  hauteur  de  la  page.  Celui  du  f°  433,  par  exemple,  mesure  19  centi- 
mètres de  haut  sur  8  ou  9  de  large.  Chaque  page  est  large  de  28  centimètres  et  haute  de 
36.  La  première  initiale  de  l'homélie  est  en  fleurons  articulés,  de  couleurs  diverses, 
sertis  d'or,  et  les  paragraphes  qui  suivent  commencent  chacun  par  une  petite  initiale 
d'or,  simple,  posée  à  la  marge;  sauf  cette  remarque,  faite  souvent  déjà  dans  ces  notes, 
qu'à  l'exemple  des  autres  manuscrits  grecs,  et  à  la  différence  des  manuscrits  latins,  ces 
commencements  de  paragraphes  ne  sont  qu'apparents,  et  que  la  petite  initiale  d'or 
tombe  souvent  sur  un  mot  placé  au  milieu  de  la  phrase. 

Les  43  frontons  ou  bandeaux  qui  décorent  ce  manuscrit,  d'après  ce  qui  vient  d'être 
dit,  suffisent  par  leur  richesse  à  en  faire  un  volume  remarquable.  Ils  représentent, 
ainsi  que  ceux  dont  nous  avons  parlé  comme  figurant  en  tète  de  l'ouvrage,  des  guirlandes 
de  feuilles  et  de  fleurs  à  fond  d'or;  la  première  peinture  seule,  f°  5,  y  mêle  des  oiseaux 
se  liant,  se  suivant  ou  s'enroulant  avec  une  élégance  et  une  variété  infinies;  chacun  des 
43  sujets  offre  une  disposition  différente  et  quelques-uns  peuvent  être  signalés  (f°-  16, 
52,  72,  82,  90,  109,  232,  246,  299,  331,  412,  427,  433)  pour  leur  originalité.  11  faut 
noter  aussi  que  l'air,  l'usage,  le  frottement,  ont  flétri  la  première  partie  du  volume, 
mais  qu'à  partir  du  f"  222,  ces  agréables  peintures,  qui  sont  exécutées  d'une  main 
prompte  et  sûre,  sans  être  léchées,  sont  d'une  fraîcheur,  et  les  ors  d'un  éclat  qui  éton- 
nent et  qui  charment. 


LI. — N°CoiSLiN  "205.  Actes  des  Apôtres. 

270  feuillets  à  lignes  longues;  —  XI'  siècle;  —  hauteur  178  milliinèlres,   largeur  172; 
mauvaise  demi-reliure  ilu  xviu"  siècle. 

Elegnntissime  descriptus,  dit  Montfaucon,  en  parlant  de  ce  volume.  C'est,  en  effet,  un 
beau  et  riche  manuscrit,  dont  la  beauté,  d'ailleurs,  est  plutôt  calligraphique  qu'artis- 
tique. Elle  consiste  surtout  en  intitulés  et  en  notes  marginales,  écrits  avec  le  plus  grand 
soin,  tantôt  en  majuscules,  tantôt  en  minuscules,  et  qui  sont,  ces  dernières,  soit  en  azur, 
soit  en  carmin;  et  les  majuscules  toujours  en  azur  avec  l'intérieur  garni  d'or.  Les  petites 


XI'  SIÈCLE  (N°  247).  175 

initiales  simples,  placées  en  tète  des  chapitres,  sont  d'azur  ou  de  vermillon  également 
garnies  d'or. 

La  décoration  la  plus  apparente  du  volume  et  la  principale,  consiste  en  rinceaux 
fleuris,  en  forme  de  rosaces  et  de  pot-à-fleurs,  mêlés  d'oiseaux  de  fantaisie.  Ces  orne- 
ments n'ont  rien  de  la  délicatesse  et  du  bon  goût  des  ornements  grecs;  ils  sont  d'une 
école  barbare.  Cependant,  les  auteurs  ou  possesseurs  du  manuscrit  attachaient  assez 
de  prix  à  ces  peintures  pour  avoir  pris  soin  de  leur  conservation  en  les  recouvrant  d'un 
petit  linge  blanc  cousu  sur  le  feuillet;  il  en  subsiste  encore  deux,  aux  feuillets  119  et  177. 


i\'    2.i7    SlI'PL.    NiC.VNDIlE, 

iècle ;  —  li.-iuleur  117  millimètres,  laipcur  \\r,-    -  rc 

liure  en  veau. 

eiir  lie  lis.  —  Décrit  dans  la  Cn^elle  archéuloyiqiie, 

187.'^,  p.  69  et 

48  feuillets  à  lignes  longues;  —  X 
aux  initiales  de  Charles  \  et  .à  1 
suivantes  (voy.  ci-dessus,  p.  (>). 

On  lit  dans  le  Catiihy.  BihUoth.  )rijiœ(Supp.)  :  «  Is  codex  multisplantarum,  serpentium 
non  imperitè  pictis  imaginibus  ornatus,  steculo  undecimo  exaratus  videtur.  »  Ce  codex 
est,  en  effet,  rempli  presque  à  chaque  page  de  peintures  représentant  des  animaux,  des 
plantes  et  des  personnages  à  forme  humaine.  Les  pages  ont  12  centimètres  de  large 
sur  14  et  demi  de  haut  et  contiennent,  lorsqu'elles  sont  pleines,  vingt-deux  lignes  de 
texte.  Nicandrc,  médecin  grec  qui  vivait  au  i"  siècle  avant  Jésus-Christ,  était  né  ou  du 
moins  habitait  à  Colophon  en  lonie  et  composa  divers  poèmes  sur  dos  matières  de  sa 
profession,  entre  autres  celui  qui  est  l'objet  du  présent  article  et  qui  porte  pour  titre 
Theriaca  ou  Remède  contre-  les  poisons,  NixâvSpou  6y)piaxf|.  L'auteur  passe  en 
revue  les  différentes  espèces  de  scorpions,  de  serpents,  d'autres  bètes  venimeuses  et 
décrit  les  plantes  au  moyen  desquelles  on  guérit  leurs  morsures.  Dans  le  grand  ouvrage 
de  Dioscoride,  exécuté  pour  Julia  Anicia,  nièce  de  Justinien,  conservé  à  la  Bibliothèque 
impériale  de  Vienne,  se  trouvent  des  portraits  de  médecins,  parmi  lesquels  est  celui 
de  «  iSicander  »,  assis,  et  semblant  de  sa  main  droite  exciter  un  serpent  qui  rampe  vers 
lui.  Cette  planche  de  portraits  est  gravée  au  tome  I",  p.  183,  du  Catalogue  de  la  Biblio- 
thèque de  Vienne  par  Lambecius. 

Nicandre  commence  poétiquement  par  dire  que  les  serpents  sont  nés  du  sang  des 
Titans  foudroyés  par  Jupiter,  et  que  la  déesseTitania  elle-même  créa  le  scorpion  lorsque, 
blessée  au  pied  par  Orion,  elle  fit  de  lui  le  signe  du  Scorpion,  qu'elle  fixa  dans  le  ciel  à 
une  place  qu'il  ne  devait  plus  quitter. 

Le  manuscrit  que  nous  examinons  et  qui  n'est  cependant  qu'un  petit  volume  dénué 
de  toute  apparence  de  luxe,  écrit  d'une  main  courante  et  peu  soigneuse,  s'interrompt 
ici  pour  donner,  au  haut  de  la  deuxième  page,  une  représentation  d'Orion,  jeune  berger 
grec  à  l'air  martial,  accompagné  d'un  énorme  scorpion  vert  placé  au-dessous  de  lui.  Au 
bas  de  la  même  page,  un  serpent  rampe  le  long  de  la  marge  inférieure. 

Le  feuillet  suivant  (3  r°)  est  occupé  dans  sa  partie  supérieure  par  dix  vers,  qui  sont 
les  vingt-septième  à  trente-septième  du  poème,  vers  la  fin  desquels  l'auteur  donne  le 
moyen  de  chasser  les  serpents  d'un  lieu  quelconque  en  y  brûlant  des  ramures  de  cerf. 
En  effet,  le  bas  de  la  page  représente  un  berger  dans  le  même  costume  que  le  précédent, 
debout  devant  une  sorte  d'autel  quadrangulaire  et  y  maintenant  au  milieu  des  flammes 
une  vaste  ramure;  à  côté  de  l'autel,  trois  serpents  qui  s'enfuient.  Le  dessinateur  faisant 
de  son  côté  un  texte  pour  ses  figures,   non  content  de  celui  de  Nicandre,  a  écrit  auprès 


176  XI'  SIÈCLE  (N°  ?47). 

de  sou  berger  :  FEiopyoî  /aîrvi^wv  âXâtsou  xatpaç  irpà^  tô  è/.'iêvTStv  toù;  o'^ciç  =  Pastor  fumi- 

gans  cornu  cervi  ut  manifestaretur  serpentes. 

L'auteur  continue  en  nommant  différentes  plantes  qu'on  peut  brûler  pour  le  même 
usage  et  sur  les  pages  suivantes  sont  peintes  (f°'  3  v°,  4  r°  et  y")  une  douzaine  de  plantes, 
chacune  ayant  son  nom  inscrit  au-dessus  d'elle  ;  quoique  grossièrement  représentées, 
elles  sont  reconnaissables.  Au  lieu  de  les  brûler,  on  peut  aussi  les  piler,  dil-il  ensuite 
(aux  vers  80  et  84);  et  au  milieu  de  quelques  autres  plantes,  il  montre  le  cultivateur  en 
train  d'en  broyer  (yôwpyôç  Tpî6:ov  [jOTdcvaç)  avec  deux  vases  à  droite  et  à  gauche,  destinés 
à  recevoir  la  liqueur  (1°  5  r°). 

Un  peu  plus  loin  (vers  120  à  130),  il  avertit  le  lecteur  du  danger  plus  grand  que 
jamais  que  fait  courir  la  morsure  du  serpent  femelle,  surtout  pendant  les  chaleurs 
de  l'été,  et  en  même  temps^  il  montre  (au  bas  du  f"  6  r")  deux  serpents  énormes, 
le  dos  noir  et  le  ventre  rose,  en  les  distinguant  par  sexe  {v/i<.i  apciv,  voici  le  màlo; 
l/EiC  e-/)X£ïa,  voici  la  femelle).  Un  jeune  homme  s'enfuit  en  courant  devant  cette 
dernière.  La  reproduction  que  nous  donnons  de  cette  petite  scène  est  un  bon  échantillon 
du  caractère  antique  de  toutes  les  peintures  du  volume;  elle  ne  figure  pas  dans  l'énu- 
méralion  faite  plus  loin,  p.  178,  note. 


FiG.  81  (1*  6). 


Les  feuillets  suivants  (t"  7  r°  et  v°,  9  v°,  H  v°)  correspondant  aux  vers  12b  à  278, 
contiennent  d'autres  peintures  de  serpents  (et  une  sorte  de  lézard,  àaîriç,  au  f"  7  v»), 
chacun  accompagné  de  son  nom  ou  (f°  7  r°)  d'une  courte  description  émanée  du 
peintre. 

11  manque  ici  vingt-trois  vers  (279-301),  ce  qui  indique  un  feuillet  perdu  dont  la 
moitié  seulement  était  de  texte  et  ce  n'est  pas  le  premier  feuillet  de  ce  manuscrit  dont 
l'absence  soit  évidente;  il  manque  aussi  vingt  vers  entre  les  feuillets  3  et  4. 

L'auteur  raconte  ensuite  (vers  302-31S)  que  la  belle  Hélène,  se  rendant  en  Egypte 
après  la  ruine  de  Troie,  aborda  sur  la  rive  du  Nil  où  son  pilote,  Canopus,  fut  tué  par  la 
morsure  d'un  serpent  qu'Hélène  à  son  tour  mit  aussitôt  en  pièces.  Au  dessous  (f  12  r°) 
est  une  peinture  représentant  la  grève  du  Nil  avec  un  vaisseau  à  voiles  amarré  à  quelque 


XI'  SIÈCLE  (N-  247).  177 

distance  ;  un  homme  est  à  demi  couché  sur  le  sable  avec  un  serpent  auprès  de  lui  ; 
c'est  Canopus.  En  face  est  Hélène,  debout,  le  corps  en  avant,  la  main  tendue  vers 
Canopus  ;  au  second  plan,  un  guerrier  vêtu  d'habits  légers  en  étoffe  blanchâtre,  mais 
armé  d'une  lance  et  d'un  bouclier.  C'est  Ménélas,  qui  ramenait  à  Sparte  son  infidèle 
épouse.  Les  trois  personnages  ont  la  tête  nue  et  les  deux  principaux,  Canopus  et  Hélène, 
sont  nimbés  ;  leurs  vêtements  sont,  pour  elle  une  robe  bleue  à  raies  rouges,  pour  le 
pilote  une  tunique  blanche  et  pour  tous  deux  de  longs  manteaux  flottants  de  couleur 
marron. 

Les  serpents,  les  plantes  et  quelques  insectes,  des  mouches  (à  peine  reconnais- 
sablés)  sont  peints  sur  les  pages  suivantes  (f"'  12  à  18).  Au  vers  640  du  poème,  mais 
qui  serait  le  420'  au  compte  du  manuscrit  à  cause  des  lacunes,  il  est  question  d'une 
herbe  qu'on  trouve  dans  les  monts  Parthéniens  près  du  tombeau  de  Gygès.  L'enlumineur 
peint  au  bas  de  la  page  une  plante  qu'il  appelle  -apOéviov,  croissant  auprès  d'un  petit 
édifice,  une  cabane  antique  avec  un  perron  de  six  marches,  laquelle  figure  probable- 
ment le  tombeau  (("  18  r°).  A  la  page  suivante,  une  femme  vêtue  comme  les  précé- 
dentes; en  face  d'elle  un  jeune  homme;  ils  sont  séparés  par  un  espace  rempli  d'eau, 
tous  deux  nimbés  et  assis  au  pied  d'un  temple  à  fronton  triangulaire  soutenu  par  quatre 
colonnes.  La  femme  porte  sur  la  tète  un  petit  édifice,  la  muraille  crénelée,  attribut 
spécial  aux  statues  qui  représentent  une  ville  ;  c'est  Cilbis,  personnification  des  habi- 
tants de  la  vallée  Cilbienne,  et  le  jeune  homme  est  le  fleuve  Caystros,  car  à  cet  endroit 
les  Theriaca  parlent  des  hommes  qui  habitent  les  roches  du  Parthenion,  là  où  sont  les 
champs  de  Cilbis  et  les  sources  du  Caystre. 

Les  vers  689  à  699  expliquent  que  l'on  se  procure  un  excellent  antidote  en  égor- 
geant une  fouine  dont  on  enlève  le  pelage  et  les  entrailles  pour  la  faire  brûler  dans  un 
feu  très  vif.  Après  ce  passage,  au  bas  du  f°  21  V,  on  voit  non  pas  la  fouine,  mais  son 
nom  yaXî]  et  trois  petits  chiens  jaunes  qui  lui  donnent  la  chasse.  La  page  suivante  (22  r°) 
commence  par  la  représentation  d'un  esclave  tenant  la  fouine  d'une  main,  un  poignard 
de  l'autre  et  qui  s'approche  d'un  fagot  de  bois  auprès  duquel  un  grand  vase  est  placé. 

Les  pages  d'ensuite  sont  occupées  par  une  grosse  tortue  (f°  22  \"),  sept  variétés  de 
crustacés  (23-23),  un  homme  debout  entouré  d'abeilles,  ou  autres  mouches  peu  dis- 
tinctes (26),  enfin  divers  serpents,  plantes  et  vases  (27-31  v'>). 

Arrivé  ici,  le  manuscrit  ne  contient  plus,  depuis  le  f  32  jusqu'au  f  43,  que  des 
pages  où  les  tirades  de  vers  sont  mêlées  d'espaces  blancs  réservés  pour  des  dessins 
qui  n'ont  pas  été  faits.  Au  contraire,  les  cinq  feuillets  qui  terminent  le  volume  (44  à  48) 
en  sont  remplis.  Au  f°  44  r",  un  homme  debout  qui  paraît  être  un  cuisinier,  car  autour 
de  lui  s'étagent,  à  ce  qu'il  semble,  des  pièces  de  viande,  un  poulet  rôti  servi  sur  un 
plat,  une  botte  de  cresson  (/.âpâajxov),  une  autre  plante  (o£v/)pâ  =  vignes),  une  tige  de 
moutarde  ((jtvTjiaj;)  et  à  ses  pieds  un  serpent.  Le  f°  4a  r°  représente  un  jeune  homme  nu 
marchant  sur  ses  genoux  et  sur  ses  mains,  entre  un  lézard  (caûpa)  et  une  salamandre 
((;aXa}xâvâpa);  c'est  une  victime  du  poison  que  ces  deux  reptiles  exhalent  et  dont  les 
effets  sont  décrits  dans  le  texte.  Au  f°  47  r°,  un  fouillis  de  monstres  qui  sont  hommes  jus- 
qu'au pli  de  l'aine  et  ont  pour  jambes  deux  sangsues  qui  laissent  autour  d'elles  des  traces 
sanguinolentes  ;  ces  monstres  sont  des  vampires.  Enfin  aux  f°'  47  v"  et  48  r°,  deux 
scènes  qui  n'ont  plus  de  texte  pour  les  accompagner,  mais  qui  semblent  bien  la  con- 
clusion très  naturelle  du  poème.  Dans  la  première,  un  homme  jeune  et  vêtu  seulement 
d'une  tunique  bleue  se  tourne  vers  un  paysan  agenouillé  et  sa  femme,  qui  tous  deux 
regardent  curieusement  ;  il  leur  montre  l'entrée  d'un  jardin  comme  pour  leur  faire  voir 
qu'il  ne  s'y  trouve  plus  de  serpents  ;  en  effet,  on  aperçoit  au  sommet  de  la  scène  un 
long  serpent  qui  s'élance  pour  aller  se  perdre  dans  les  nuages.  A  la  dernière  page,  48  v", 
un  jeune  berger,  la  houlette  à  la  main,  se  promène  paisiblement  dans  les  bocages,  en 


178  XI»  SIÈCLE  (N°  2il). 

toucliant  le  feuillage  sans  crainte  et  sans  danger.  Les  serpents,  grâce  au  méilecin,  ont 

bien  disparu. 

Telle  est  l'explication  natui-cUe,  simple,  banale,  des  deux  dernières  peintures  ajou- 
tées à  la  suite  d'un  poème  dont  les  manuscrits,  comme  ceux  de  Dioscoride,  ont  mieux 
résisté  que  d'autres  à  l'action  destructive  du  temps,  par  la  raison  que  leur  utilité  pratique 
et  vulgaire  les  rendait  plus  précieux  à  leurs  possesseurs.  Mais  notre  devoir  est  de  noter 
l'avis  tout  différent  d'un  savant  archéologue,  M.  Fr.  Lenormant,  qui  dans  la  Gazette 
archéologique  des  années  187S  et  1876  a  publié  deux  articles  sur  le  manuscrit  de 
iVicandre  et  dix  des  peintures  dont  il  est  orné  '. 

Après  avoir  annoncé  que  ce  personnage  (celui  que  nous  appelons  un  berger  qui  se 
promène  paisiblement  sans  avoir  plus  de  serpents  à  craindre)  est  peint  «  sur  le  feuillet 
de  garde  »  à  la  fin  du  volume,  M.  Lenormant  ajoute  :  «  Celte  peinture  n'a  rapport  à 
»  aucun  passage  des  deux  poèmes  de  Nicandre  ;  le  décorateur  du  manuscrit  l'aura 
»  copiée  sur  quelque  modèle  appartenant  à  l'illustration  d'un  recueil  de  poésies  buco- 
»  liques.  Le  manuscrit  type  qu'il  imitait  réunissait  peut-être  Nicandre  aux  poètes 
»  d'idylliaques.  On  en  admirera  la  belle  et  grande  tournure,  qui  a  si  bien  conservé  le 
»  caractère  antique.  Le  dernier  copiste  de  la  peinture  n'a  commis  qu'une  seule  erreur 
»  en  étendant  sur  les  jambes  une  coloration  qui  semblerait  indiquer  une  sorte  de  caleçon, 
»  tandis  qu'il  est  évident  que  dans  le  premier  original  elles  étaient  nues  depuis  le  bas 
»  de  la  tunique  courte  jusqu'aux  endromides  qui  chaussent  le  personnage.  Sur  le  nom  à 
»  donner  à  ce  personnage,  il  n'y  a  pas  d'hésitation  possible.  C'est  l'an  Nomios  ou  Pan 
»  Nomaios  [en  note  Homère  et  Platon],  le  dieu  des  bergers,  représenté  lui-même  dans  le 
»  costume  d'un  pâtre,  tenant  le  lagobolon  qui  lui  appartient  en  cette  qualité  aussi  bien 
»  qu'en  celle  à' Agréas  ou  chasseur  [en  note  Hesychius,  Théocrile  et  Pausanias],  mais 
»  nettement  caractérisé  par  les  deux  petites  cornes  qui  s'élèvent  sur  son  front » 

Ces  données  explicatives  nous  paraissent  extrêmement  fragiles.  Le  feuillet  sur 
lequel  est  la  peinture  n'est  pas  un  feuillet  de  garde,  mais  un  feuillet  du  manuscrit,  pré- 
paré peut-être  pour  recevoir  une  suite  de  texte  ;  il  n'y  a  aucune  raison  de  croire  que  le 
décorateur  ait  emprunté  cette  dernière  scène  à  un  manuscrit  différent  de  celui  de 
Nicandre  dont  il  s'était  servi  pour  les  autres  scènes,  car  dans  toutes  sans  en  excepter 
la  dernière,  le  dessin,  l'expression,  le  coloris,  le  style,  sont  parfaitement  identiques  ;  la 
couleur  des  jambes  du  berger  a  vieilli  et  s'est  foncée,  mais  il  n'y  a  pas  la  moindre  appa- 
rence <l'y  pouvoir  découvrir  un  caleçon  ;  c'est  aux  endromides  qu'appartient  la  frange 
qui  le  termine  par  en  bas  et  il  n'y  a  point  d'erreur  imputable  à  un  copiste  de  la  pein- 
ture. Enfin  l'évocation  de  Pan  Nomios  n'est  fondée  que  sur  l'existence  des  deux  petites 
cornes  que  le  jeune  berger  porterait  sur  le  front;  mais  l'inspection  de  toutes  les  têtes 
peintes  dans  le  volume  (voy.  par  exemple  notre  figure  81),  et  précisément  de  celles  qui 
sont  reproduites  par  la  Gazette  archéologique,  montre  qu'à  toutes  également  appar- 
tient la  même  particularité  et  que  ces  prétendues  cornes  ne  sont,  en  réalité,  que  les 
boucles  ébouriffées  d'une  chevelure  touffue. 

1.  Savoir  :  Orioii  (f°  i  du  manuscrit);  —  Le  cuUivateur  brûlant  la  corne  de  cerf  (f°  3);  —  Le  cul- 
tivateur broyant  des  plantes  (f»  5)  ;  —  Hélène  et  Canope  (f  12)  ;  —  Cylbis  et  Caystros  (f  19)  ;  —  Un  homme 
debout  auprès  de  vases  et  de  plantes  (f°  26-31);  —  Jeune  homme  empoisonné  par  le  venin  du  lézard  et  de 
la  salamandre  {f°  45)  ;  —  Les  vampires  (f°  47  r°)  ;  —  La  famille  du  cultivateur  rassurée  (f"  il  \°)  ;  —  Le 
berger  sans  crainte  ou  Pan  Nomios  (f  48).  Toutes  ces  chromolithographies  sont  d'une  exactitude  des  plus 
satisfaisantes,  comme  nous  l'avons  dit  ci-dessus,  à  la  page  6. 


SIÈCLE  (N»  567,  243,  83). 


LUI.   —  N°  567   SVPPL.    Ev.VNGÉLI.VIRE. 

350  feuillets  à  2  colonnes;  —  XI'  ou  xii'  siècle;  —  hauteur  3-2G  millimètres,  largeur  250; 
reliure  en  maroquin  rouge  à  l'initiale  de  N'apoléon  111. 

Magnifique  \olume  paraissant  complet,  écrit  tout  entier  en  grandes  onciales, 
presque  pareilles  à  celles  du  manuscrit  n°  278  (ci-dessus,  p.  94),  seulement  un  peu  plus 
grêles  et  plus  nettes. 

Mais  les  initiales  du  présent  manuscrit  se  distinguent  de  celles  du  précédent, 
dont  on  a  ci-dessus  un  spécimen,  par  leur  élégance.  Ce  sont,  en  tète  des  chapitres, 
de  moyennes  initiales,  légères,  fleuronnées,  articulées,  peintes  et  dorées,  et  sur 
les  marges,  dans  le  courant  du  texte,  de  très  belles  petites  initiales  d'or.  En  outre, 
chacun  des  fragments  d'évangile  dont  le  volume  se  compose,  et  qui  sont  au  nombre 
de  11,  commence  par  un  fronton  en  II  d'une  richesse  en  harmonie  avec  les  iaitiales,  et 
dans  l'intérieur  duquel  est  inscrit  l'intitulé  du  fragment,  en  capitales  d'or.  Ces  frontons 
sont  à  fond  d'or,  sur  lequel  fond  se  déroulent  des  guirlandes  de  feuilles  et  de  fleurs 
d'une  grâce  et  d'une  variété  infinies  (genre  de  la  guirlande  ci-dessus,  fig.  48).  Leurs 
vives  couleurs  et  for  éclatant  sur  lesquels  s'enlèvent  leurs  gracieux  contours  sont 
encore  d'une  fraîcheur  parfaite. 


LIY.  —  N'  îl'to.  Office  ecclésiastique. 

218  feuillets  à  2  colonnes;  — an  1133;  —  hauteur  25i  millimètres,  largeur  198;  —  ancienne  reliure 
orientale  en  maroquin  rouge  gaufré  avec  un  monogramme  au  centre. 

Moyennes  initiales  au  carmin,  ajourées,  fleuronnées  à  articulations,  aussi  complètes 
et  aussi  élégantes  que  le  comporte  ce  genre  d'ornementation.  Un  petit  nombre  d'entre 
elles  offrent  des  sujets  animés  :  f°  20  r",  une  main  bénissante;  140  et  141,  un  epsilon 
formé  d'un  homme  qui  fait  boire  un  oiseau  en  lui  tendant  une  coupe.  Un  certain  nombre 
de  chapitres  sont  précédés  d'un  bandeau  ou  ruban  de  carmin  composé  généralement  de 
palmettes  à  jour  un  peu  empreintes  du  goût  antique;  voy.  f"  9  r»,  1 1  r°,  20  r°,  2'i  r°,  etc. 
La  première  de  ces  têtes  de  chapitre,  f°  I  r",  est  un  fronton  en  n  à  fleurettes  de  diverses 
couleurs,  mais  presque  entièrement  effacé. 


LV.  —  N°  83.  Les  Eva?<giles. 

298  feuillets  à  lignes  longues;  —  an  1167;  —  hauteur  236  millimètres,  largeur  170;  —  reliure  en  maro- 
quin vert  du  xvi"  siècle  avec  ornements  dorés;  au  dos,  une  pomme  de  pin  plusieurs  fois  répétée.  — 
Décrit  par  Monlfaucon. 

A  la  fin  du  premier  évangile  (f°  81 ,  v°)  est  la  signature  du  scribe  à  qui  l'on  doit  ce 
manuscrit  :  ^ohoii.m  ii.ôj'xyo;  (?)  cYpai2,  et  à  la  fin  du  volume  une  page  entière  que  Mont- 
faucon  a  traduite,  Palœogr.,  p.  61,  que  le  Catal.  Bibl.  re<j.  a  reproduite,  et  qui  porte  que 
ce  texte  des  évangiles  a  été  écrit  par  le  notaire  Saloinon  en  1 167,  achevé  le  7  décembre 
de  ladite  année,  dans  l'ile  de  Sicile,  sous  le  règne  de  Guillaume  11  (le  Bon). 

Sans  savoir  la  provenance  de  ce  manuscrit,  on  peut  aisément  remarquer  que  la 
grossière  ornementation  dont  il  est  revêtu,  participe  à  la  fois  du  style  grec  et  du  style 
latin;  cette  disparité,  qui  eiit  pu  être  curieuse,  si  le  décorateur  avait  eu  quelque  talent, 
est  cependant  encore  très  reconnaissable  :  le  système  grec  est  représenté  par  de 
moyennes  initiales  fleuronnées  et  par  des  bandeaux  de  dessin  varié,  le  latin  par  de  très 


180  XII'  SIÈCLE  (N»  11). 

grandes  initiales  surchargées  de  lourds  ornements  et  par  de  petites  initiales  vermillon 

intérieurement  garnies  de  jaune,  placées  dans  le  courant  du  texte. 

Après  une  préface  {[IçiôXoyoi  tûv  Tcacâpuv  cjayycXîtov,  f"  1  r°)  inscrite  à  l'intérieur 
d'une  sorte  de  croix,  accostée  à  sa  partie  supérieure  de  deux  lions  indiqués  plutôt  que 
dessinés  à  la  plume,  vient  la  lettre  d'Eusèbe  à  Carpianus  entourée  d'une  bordure  de 
pois  et  de  zigzags  jaunes,  rouges,  bleus,  verts  et  commençant  par  un  A  fleuronné;  puis 
une  concordance  des  évangiles  (I"  2-6)  placée  sous  une  suite  d'arcades  qu'on  ne  peut 
comparer  pour  la  grossièreté  qu'aux  mauvais  manuscrits  latins  du  si'  siècle. 

Au  f°  8  r°,  commence  l'évangile  selon  saint  Matthieu,  par  deux  lignes  de  titre  en 
lettres  capitales  (EOayyÉÀiov  oùv  0£Çj  -roO  àytou...)  contenues  dans  un  trivial  bandeau,  le 
tout  en  vermillon,  et  suivi  d'un  grand  B  initial  ({jîêXo;)  formé,  comme  dans  les  ma- 
nuscrits latins  du  même  temps,  de  deux  panses  terminées  en  rinceaux  qui  s'enroulent 
intérieurement  et  ressortent  en  ramages  blancs  sur  un  fond  de  couleurs  épaisses,  rouge 
ou  bleu.  Ce  grand  B  est  accompagné  sur  toute  sa  hauteur  de  quatorze  lignes  d'écriture 
capitale  reproduisant  le  commencement  du  texte  de  saint  Matthieu. 

En  tête  des  évangiles  de  saint  Marc  et  de  saint  Luc,  sont  deux  initiales  moins 
importantes,  mais  du  même  goût,  et  précédées  aussi  d'un  grossier  bandeau  en  ver- 
millon. Il  n'y  a,  en  tête  de  saint  Jean,  qu'une  simple  torsade  de  carmin  ;  mais  cet  évan- 
gile (f°  213  v")  et  celui  de  saint  Luc  (1°  133  v")  sont  précédés  d'une  représentation  de 
l'évangéliste  assis  et  écrivant,  toutes  deux  dessinées  et  peintes  avec  la  dernière  bar- 
barie. Les  l)andeaux,  nattes,  torsades,  qui  viennent  d'être  mentionnés,  sont  principale- 
ment aux  f'  81,  82,  131.  271,  272,  280,  285,  287  et  288  à  298. 


LVI.  —  N"  il.  Job,  proveubes,  etc. 

455  pages  à  lignes  longues;  —  année  1186  ;  —  hauteur  ili  centimètres,  largeur  19;  —  reliure  en  maroquic 
rouge  aux  armes  de  France  et  aux  deux  L  de  Louis  XIV. 


Ce  volume  est  composé  de  deux  parties,  dont  la  pre- 
mière (p.  1  à  26S),  est  la  seule  à  qui  s'applique  la  date 
de  i  i  86;  l'autre  est  du  xiii'  siècle  et  sans  ornement  digne 
de  mention.  Dans  la  première  partie,  sont  de  moyennes 
initiales  fleuronnées  et  trois  bandeaux  (f°'  113,  139,  179) 
dont  le  premier  et  le  dernier  à  rinceaux.  Les  uns  et  les 
autres,  bandeaux  et  initiales,  sont  exécutés  à  l'encre  noire 
avec  une  certaine  élégance,  et  surtout  avec  une  grande 
sûreté  de  main.  Petites  initiales  carmin  sur  les  marges. 


Xll'  SIÈCLE  (N^ll,  51,  189). 


L\'li.  —  N°  41.  Psautier. 


icle;  —  hauleur  9-2  i 
'  siècle  en  maroquin. 


Très  petit  volume,  orné,  dans  son  parcours,  d'initiales,  d'intitulés  et  de  passages 
entiers  en  lettres  d'or.  Il  contient,  en  outre,  une  foule  d'initiales  peintes  et  dorées  repré- 
sentant :  soit  des  lettres  nattées  qui  rappellent  le  goût  carolingien  (1'°'  \'â,  29,  44,  34,  ab, 
56,  63,  87,  176,  181,  184,  etc.),  soit  une  main  bénissante  (c'est  la  forme  ordinaire  de 
l'e;  voy.  10,  29,  64,  99,  etc.),  soit  des  animaux  (19,  69,  poissons;  20,  34,72,  83, 
oiseaux,  etc.),  soit  des  saints  in  génère,  c'est-à-dire  sans  individualité,  les  uns  en  pied  et 
isolés  (2,  3,  etc.),  d'autres  également  en  pied,  mais  par  paires  (1,  89,  137,  140),  d'au- 
tres représentés  en  buste  dans  des  médaillons  circulaires,  soit  enfin,  de  petits  sujets, 
tels  que  :  la  circoncision  d'un  enfant  (f°  40)  ;  un  homme  nu,  recevant  un  habit  (47)  ; 
deux  gardes  devant  une  porte  (83)  ;  un  jongleur  (39)  ;  une  femme  portant  un  fardeau  sur 
la  tète  (87);  un  esclave  portant  sur  la  tète  un  cerf  (103);  des  archers  (130,  ICI);  des 
enfants  nus  grimpant  aux  arbres  (133,  136).  Toutes  ces  figures  sont,  du  reste,  fort 
grossières. 


LVIII.  —  N°  51.  Les  Évangiles. 

•210  feuillets  à  lignes  longues;  —  xii=  siècle;  —  hauteur  302  millimètres,  largeur  2-2-2; 
reliure  aux  initiales  du  roi  Charles  \  et  à  la  fleur  de  lis. 

Décoration  uniforme,  assez  grossière,  en  tète  de  chaque  évangile,  ainsi  composée  : 
1°  Un  argument,  ûiïôôeciî,  d'une  page,  entièrement  écrite  en  minuscule  carmin,  ainsi 
que  la  table  des  cliapitres  qui  vient  à  la  suite; 

2°  Sur  le  verso  en  regard  de  la  première  page  du  texte,  une  grande  miniature  à 
pleine  page  représentant  l'évangéliste.  Ce  personnage,  largement  gouache  sur  un  fond 
d'or,  siège  sur  un  fauteuil,  dans  l'attitude  de  la  méditation,  ayant  un  codex  ouvert  sur 
ses  genoux,  un  calamus  en  main  et  un  pupitre  ou  lutrin  devant  lui.  Ces  figures  ne  man- 
quent pas  de  caractère,  surtout  celle  de  saint  Marc  (f°  70  v"),  à  l'oreille  duquel  voltige 
une  colombe;  les  sièges,  les  formes,  les  lutrins,  oll'rent  des  détails  intéressants  :  par 
exemple,  le  lutrin  de  saint  Jean  a  pour  support  un  aigle  sculpté,  peint  en  rouge,  qui 
tient  l'encrier  dans  son  bec;  toutes  ces  peintures  d'ailleurs,  comme  nous  l'avons  dit,  y 
compris  les  bordures  qui  les  encadrent,  sont  rudes  et  grossières. 

3°  Chaque  évangile  commence  par  un  haut  de  page  ou  bandeau  d'or,  chargé  de 
rinceaux  ou  fleurettes,  après  lequel  vient  le  texte  évangélique  commençant  par  une 
moyenne  initiale  d'or,  ornithomorphique.  Cette  décoration  accessoire  n'est  pas  moins 
lourde  et  barbare  que  le  reste. 

Les  premiers  feuillets  du  manuscrit  manquent,  et  avec  eux  rO-oOeci;,  la  table  des 
chapitres  et  le  portrait  qui  se  rapportaient  à  saint  Matthieu. 


Lix.  —  N"  189.  Les  Evangiles. 

387  feuillets;  —  xu'  siècle;  —  hauteur  3-2-2  millimètres,  largeur  "235;  —  reliure  en  maroquin  rouge 
aux  armes  de  France  et  à  l'initiale  du  roi  Henri  IV. 

Manuscrit  à  peu  près  disposé  comme  le  précédent,  mais  beaucoup  plus  beau,  pour 
les  ornements  comme  pour  l'écriture.  Le  texte,  tracé  au  centre  de  la  page,  est  entouré 


182  XII'  SIÈCLE  (>"■  28i). 

d'une  glose  en  caractères  plus  petits.  Les  intitulés  commençant  quelques  chapitres, 
ainsi  que  de  petites  initiales  simples  placées  sur  les  marges,  sont  en  bel  or  brillant 
appliqué  sur  carmin.  Chaque  évangile  commence  par  la  représentation  de  l'évangéliste, 
peint  à  pleine  page  sur  fond  d"or,  et  par  un  joli  cadre  parallélogrammatique  chargé  de 
fleurettes  élégantes.  Les  quatre  évangélistes  sont  très  médiocres  et  comme  dessin  et 
comme  peinture;  assis  dans  l'attitude  de  la  méditation  et  enveloppés,  comme  à  l'or- 
dinaire, de  longs  vêtements  drapés,  ils  n'offrent  rien  de  particulier  à  observer  dans  leur 
personne.  Quelques  détails  seulement  ont  de  l'intérêt  :  ce  sont  surtout  les  quatre  tables 
à  écrire  garnies  d'un  rebord  et  servant  de  base  au  pupitre  ou  lutrin,  qui  sont  couvertes 
de  tous  les  instruments  nécessaires  au  scribe  (f"  1  I,  93,  206  et  31o),  savoir  :  écritoireà 
deux  cases  pour  l'encre  noire  et  l'encre  rouge,  couteau  recourbé,  poinçon,  porte-crayon, 
éponge,  calamus,  compas  d'acier  à  virole,  brunissoir  en  forme  d'ancre  (93,  206)  ou 
en  dent  de  loup  (i,  315),  grattoir,  fioles  diverses  et  une  petite  chaînette  d'argent  (1,  93, 
206)  que  nous  avons  déjà  observée  au  n°  74  (ci-dessus,  n°  xssii,  p.  l3o).  On  doit  remar- 
quer encore  '  dans  ces  quatre  peintures  l'armoire  à  livres,  grande  ouverte  (1  v"),  ou 
fermée  au  crochet  (206,  315),  l'évangile  de  saint  Luc  écrit  sur  un  volumen  déroulé(206), 
un  fauteuil  et  un  escabeau  en  bois  de  marquetterie  (),  93). 


LX.    —   N'    ^8  4.    ÉVANGÉLIAIRE. 

i(i')  feuillets  à  deux  colonnes.  —  xu'  siècle;  —  hauteur  295  millimètres,   largeur  23U; 
belle  reliure  grecque  du  w"  siècle. 

Ce  volume  commence  par  trois  feuillets  d'extraits  des  évangiles 
du  même  temps  et  dans  la  même  disposition  que  le  reste  du  manus- 
crit, mais  qui  sont  là  seulement  comme  feuillets  de  garde.  Le  texte 
ne  commence  réellement  qu'au  f"  6  r°,  par  les  fragments  de  l'évan- 
gile qui  se  lisaient  à  la  fête  de  saint  Théodore,  et  dont  le  titre  est  : 

SâSSaTov  TrpôJTov  tûv  vïjCT2ti3v  /.où.  [Jiv-/(|j.ïj  toû  àyiou  [A.âpTupOs  6soôi6- 
pou  =;  Sabbatmn  primum  jejuniorum.  etc. 

Il  est  écrit  en  grandes  capitales  d'or,  et  entouré  d'un  cadre  très  riche 

et  très  élégant  de  rinceaux  à  fleurs  naturelles  sur  fond  d'or.  Cette 

Fie.  84  (f  111).       bordure  quadrilatérale  est  bordée  elle-même  d'un  ruban  de  carmin 

relevé  de  losanges  blancs.  Au  sommet  de  toute  cette  peinture,  le  long 

de  la  ligne  supérieure  du  quadrilatère,  sont  plantés  quatre  pieds  d'arbustes  fleuris  qui 


1 .  Nous  avonseu  ci-dessus  (par  exemple  p.  122-23)  des  exemples  de  ces  manuscrits  riches  en  renseignements 
sur  l'art  du  calligraphe.  —  Uyen  a  un  remarquable  dans  le  catalogue  des  manuscrits  de  Turin  (1749,in-f°, 
t.  l,p.  92)publié  parle  bibliothécaire  Joseph  Pasini  et  ses  collègues.  Il  est  fourni  parle  manuscrit  grec  n»  XX 
(le  fonds  de  Turin  en  compte  331)  qui  est  un  commentaire  du  xi"  siècle  sur  les  évangiles,  orné  de  peintures 
des  quatre  évangélistes  que  les  rédacteurs  du  catalogue  ont  fait  graver  (sur  bois  ;  grossièrement)  en  faisant 
observer  l'intérêt  des  détails  qu'elles  présentent  pour  l'art  d'écrire  :  In  prima  tabella  notanda  est  mensa 
binis  loculamentis  distincta,  in  quibus  volumina  involuta  antiquorum  more  et  lagena  atrainentaria  repo- 
sita.  Super  mensam  vero  circinus  et  cttltri  habentur  ad  scindendam  chartam,  et  normœ  ad  lineas  du- 
cendas,  cum  theca  in  qua  hœc  omnia  reponi  solita.  Ad  mensœ  latus  columna  est  instar  cochleir  ut  versari, 
attoli  ac  deprimi  possit,  cui  affixus  abaculus  ad  legenda  volumina  supra  ipsam  explicanda  accommodatus. 
In  reliquis  vero  notanda  prœter  hœc  sunt  .intiqua  volumina  fasciarum  instar  explicita,  modo  super  parvum 
abacum,modo  super  genua  evangelistarum,  modo  convoluta  suisque  funiculis  ligata.  —  Le  volume  se  ter- 
minait par  une  note  relative  à  sa  reliure  :  'AvExaivîoBï]  xoù  ê<jTa-/'"fJïl  ^  pi'g).o;...  =  Renovatus  et  com- 
pactus  est  hic  liber  manu  mea  miserrimi  peccatoris  Christoduli  atque  Prsefecti  per  concursum  episcopi 
Theoriani  mense  aprili  anno  6767  nimirum  anno  Christi  1250. 


XII«  SIÈCLE  (N'  300).  IS3 

ressemblent  à  des  reines-marguerites,  entre  lesquelles  voltigent  deux  petits  oiseaux  <lc 
proie. 

Les  deux  feuillets  qui  précèdent  (f"  i  et  S)  sont  blancs  au  recto  et  occupés  au  verso 
par  une  peinture  qui  couvre  la  page  entière.  Au  f  4  V,  c'est  un  porche  à  trois  arcades 
cintrées,  celle  du  milieu  plus  haute  que  les  deux  autres;  chaque  arcade  est  surmontée 
d'une  coupe  hémisphérique  surmontée  d'une  croix;  l'édifice,  dans  son  ensemble,  est  des 
plus  sommaires,  n'étant  qu'un  tracé  de  lignes  rouges  ou  vertes  encadrant  des  panneaux 
dorés.  .\u  f°  o  v",  était  un  saint  Marc  assis  devant  un  pupitre,  le  calamus  en  main,  autre- 
fois peint  sur  un  fond  d'or  bordé  de  fleurettes  ;  mais  la  peinture  s'est  écaillée  et  a  com- 
plètement disparu;  il  ne  reste  du  personnage  que  le  contour  marqué  en  blanc  sur  le 
fond  d'or. 

Les  autres  chapitres  dont  se  compose  le  volume  sont,  comme  le  chapitre  premier, 
décorés  d'un  fronton  ornementé,  mais  beaucoup  plus  simple.  Au  f  I  1 1  (fragm.  pour  la 
fête  de  Saint  Siniéon  stylite),  c'est  un  fronton  en  n,  orné  sur  chaque 
montant  d'un  médaillon  à  fleurettes,  et  entièrement  d'or,  ainsi  que  les 
cinq  lignes  d'écriture  minuscule  consacrées  au  titre.  Dans  le  reste  du 
volume  (f°'  61,  174,  221,  etc.),  il  n'y  a  plus  que  de  sim|)les  quadrilatères, 
on  bandeaux,  en  carmin. 

En  tète  du  premier  extrait  (f°  6  r°),  est  une  grande  initiale  (T,  haut. 
5  centim.)  fleuronnée,  articulée,  de  couleurs  diverses  et  aux  contours 
d'or,  et  en  tète  de  celui  qui  commence  au  f"  111,  un  moyen  T  d'or  d'une 
élégante  simplicité  (fig.  84). 

Ce  volume  a  été  l'objet,  au  xv=  siècle,  de  soins  attentifs  et  éclairés. 
Les  feuillets  14  et  13  se  trouvaient  alors,  à  ce  qu'il  parait,  fort  endom- 
magés par  suite  de  quelque  accident.  On  les  a  recopiés  sur  deux  feuillets 
de  papier,  en  imitant  le  mieux  pos.sible  l'ancienne  écriture  et  l'on  a  rap- 
porté sur  cette  copie  une  initiale  et  un  bandeau  d'or  qui  paraissent  pro- 
venir du  feuillet  primitif  et  se  trouver  à  la  place  qu'ils  y  occupaient. 

En  outre,  le  volume  a  été,  probablement  à  la  même  époque,  revêtu 
d'une  riche  et  très  intéressante  reliure.  Elle  est  en  ais  de  bois  recouvei'ts 
de  maroquin  noir  sur  lequel  sont  imprimés  des  fers  orientaux  d'une 
grande  élégance  :  l'un  des  plats  est  orné  de  ces  gracieux  entrelacs  qui 
ont  servi  de  modèle  aux  grands  relieurs  de  la  Renaissance,  ceux  des 
rois  et  de  Grolier;  l'autre  est  couvert  d'une  quarantaine  de  médaillons 
disposés  par  bandes  et  qui  ont  pour  motif  les  portraits  des  quatre  évan- 
gélistes.  Cet  ouvrage  paraît  être  un  spécimen  qui  nous  a  été  conservé, 
et  qui  est  peut-être  unique,  de  ce  qu'était  l'art  de  la  reliure  en  Grèce  au  moment  de 
la  conquête  ottomane  ou  très  peu  de  temps  après. 


'MMû 


!G^Ma 


Fig.  85. 


LXI.    —  N°   300.    ÉVANGliLIAIRE. 


feuillels  à  2  colonnes;   —  xn'  siècle-,  — hauleiir '26S  mill 
rouge  aux  armes  de  France,  avec  la  Mcur 


irgeur  iOS;  —  reliure  i 
dos,  xvu'  siècle. 


Ce  manuscrit  n'a  plus  ni  commencement  ni  fin.  Les  nombreux  extraits  dont  il  se 
compose  ont  tous  en  tête,  à  la  marge,  de  grandes  initiales  (6  à  8  centim.)  à  fleurons 
mêlés  de  fruits  qui  ressemblent  à  des  grappes  de  raisin  ou  plutôt  à  des  pommes  de  pin. 

Toutes  sont  largement  dessinées  à  la  plume,  puis  coloriées  en  vermillon  et  en  vert. 


18i  XII'  SIÈCLE  iS'  331). 

Petites  initiales  vermillon,  simples,  dans  tout  le  cours  du  volume.  Au  f"  127  r",  le  cha- 
pitre commence  pai"  un  fronton  en  U,  représentant  assez  bien  un  portail  d'église  sou- 
tenu par  deux  colonnes  et  surmonté  d'un  clocher,  dans  le  sommet  duquel  une  lampe 
serait  suspendue.  Ce  dessin  grossier  donne  assez  bien  l'idée  d'une  église  chrétienne 
barbare,  en  bois  sculpté,  peinte  en  rouge  et  vert. 


LXII.  —  N°  331.  Office  ecclésiastique. 


jnes  longues  ;  —  xii"  siècle;  —  liauteur  2iB  millimètres,  large 
avec  les  initiales  (L.-P.)  du  roi  Louis-Philippe,  au  do 


reliure  eu  veau 


Beau  manuscrit  dont  le  commencement  est  mutilé  et  la  fin  perdue.  Il  est  orné,  d'un 
bout  à  l'autre,  de  moyennes  et  petites  initiales  sobrement,  mais  élégamment  fleuronnées, 


FiG.  89  (6> 


Fie.  90  ((i). 


toutes  d'or.  La  première,  un  K  (Kupis  tî,  au  psaume  3),  est  anthropomorphe,  mais  le 
personnage  nimbé,  qu'elle  représentait,  est  presque  entièrement  effacé.  En  têie  des  diffé- 
rents fragments  dont  le  volume  se  compose,  est  une  ligne  ondée,  quelquefois  d'or,  ter- 
minée par  un  petit  feuillage  d'or  à  ses  deux  extrémités. 

Vers  le  commencement  du  volume,  f°  2  r%  se  dessine  un  large  bandeau  quadrangulaire, 
presque  carré,  dont  le  fond  est  formé  d'un  semé  de  petits  polygones 
alternativement  bleus  et  verts,  sertis  d'or  et  disposés  en  quinconce. 
Le  point  central  du  carré  est  percé  d'une  ouverture  quadrilobée  dans 
laquelle  est  inscrit,  en  capitales  d'or,  le  titre  du  livre  qui  commence 
à  cet  endroit:  'Ap//j  cùv  6£û  toO  ôpOpou.  Ta  xptcàyiov  tô  iraTêp  ^jf^ûv. 
,/ IV  ôoHa  iv  ii-hioToii  @tG>  /..  x.  X.;  cette  ouverture  est  entourée  circulaire- 

-  ment  de  huit  médaillons  d'or  encadrant  chacun  un  portrait  :    1°  au 

FiG.  91.  sommet,  le  Christ;  2°  à  sa  droite,   la  Vierge;  3°  à  sa  gauche,  saint 

Jean,  dont  le  nom  peut  se  lire  encore;  puis,  dans  la  partie  infé- 
rieure, cinq  personnages  dont  les  noms  sont  entièrement  effacés.  Les  figures  aussi  le 
sont  si  complètement,  iju'on  n'y  aperçoit  plus  la  moindre  trace  de  peinture;  il  ne  reste 
que  des  parties  du  croquis  primitif  qui  lui  servait  de  dessous,  et  dont  les  contours  fermes 
et  justes  font  regretter  l'extrême  détérioration  de  cette  belle  page. 

Le  livre  suivant,  intitulé  'Ap/ï]  aùv  Qtq>  àairepivGJv  ûptov,  est  précédé  d'un  bandeau 
divisé  en  sept  petits  compartiments  quadrilatéraux  contenant  chacun  une  fleurette 
(f°  U3  r");  et  huit  feuillets  plus  loin  (121  r°),  un  autre  livre,  '.Af/jj  xûv  wpûv  z7^; 
vuxTÔç...,  commence  par  un  fronton  en  n  à  fond  d'or,  chargé  de  fleurettes. 


Xll»  SIÈCLE  (N-  501,  511). 


LXIII.  —  N"  501.  S.\iNT  Basile,  Homélies. 

239  feuillets  à  2  colonnes;  —  xii'  siècle;  —  hauteur  SU  miUiniétre.s,  largeur  210;  —  vieille  reliure  en 
peau  noire  ayant  sur  chaque  plat  des  ornements  gaufrés,  notamment  une  légère  fleur  de  lis  aux  quatre 
angles  ;  plus  cinq  clous,  savoir  :  au  centre,  un  bouton  circulaire,  et  aux  angles  une  épaisse  (leur  de  lis, 
en  cuivre  ciselé. 

Ce  volume  contient,  en  tète  de  chaque  chapitre,  un  bandeau  fort  simple,  composé 
d'une  barre  de  carmin,  renflée  en  certains  points  de  manière  à  former,  surtout  à  ses 
extrémités  et  à  son  centre,  des  boules  et  des  perles  ;  après  quoi  vient  une  moyenne 
initiale  fleuronnée  ou  feuillagée,  également  de  carmin.  Mais  pour  l'homélie  .par  laquelle 
s'ouvre  le  volume,  la  décoration  est  plus  importante  :  elle  se  compose  d'un  fronton 
en  n  sur  les  montants  duquel  s'élèvent  deux  vases  de  fleurs,  de  forme  haute  et  svelte, 
qui  semblent  en  lapis-lazuli,  c'est-à-dire  qui  en  ont  la  couleur  et  qui  se  détachent,  ainsi 
que  le  bouquet  qu'ils  contiennent  et  quelques  ramages  fleuris  qui  s'y  mêlent,  sur  le 
fond  d'or  que  forme  le  II.  Ce  bouquet  en  question  ne  paraît  pas  être  de  fleurs  natu- 
relles ;  il  semble  être  plutôt  un  œillet  ou  un  cactus  de  pure  fantaisie.  L'initiale  qui  com- 
mence le  texte  à  la  suite  de  ce  bandeau,  fort  riche  autrefois  et  bien  effacé  aujourd'hui, 
est  aussi  un  n  (irâca  ypa'.f-^...)  qui  représente  un  jongleur  tout  nu  se  jouant  au  sommet 
de  deux  colonnes,  les  mains  posées  sur  l'une,  les  pieds  sur  l'autre  ;  la  base  de  chaque 
colonne  est  une  tète  de  lion  et  la  colonne  une  série  de  fleurons  articulés,  peints  en  or 
et  couleurs  diverses. 


LXIV.  —  N°  541.  NicÉTAS,  Co.mmentahîe  sur  Grégoiue  de  Nazianze. 

i27  feuillets  à  lignes  longues;  —  xif  siècle;  —  hauteur  29  centimètres,  largeur  20,  épaisseur  10;  — 
vieille  reliure  en  maroquin  noir,  aux  plats  couverts  d'ornements  gaufrés  parmi  lesquels  se  retrouve  une 
petite  fleur  de  lis  exactement  de  la  mcmc  forme  que  celle  du  manuscrit  précédent,  n°  501. 

L'ornementation  de  ce  volume  commence  dés  le  verso  du  feuillet  de  garde  par  une 
représentation  de  Grégoire  de  Nazianze.  Le  saint  est  assis  sous  un  riche  portique  et 
paraît  écrire  auprès  d'un  volumen  déroulé  sur  un  pupitre.  .Malheureusement  cette  pein- 
ture est  si  complètement  écaillée  et  tombée,  qu'il  n'en  reste  plus  de  visible  qu'une 
épaule  du  personnage,  où  l'on  voit  qu'il  était  vêtu  d'une  robe  bleu  clair  à  parements 
d'or.  Le  fond  est  d'or  et  le  portique,  dans  son  entier,  forme  une  arcade  cintrée,  à  trois 
lobes,  soutenue  par  quatre  colonnettes  accouplées  deux  à  deux  et  somptueusement 
dorées  et  peintes.  Au  sommet,  deux  paons  becquetant  des  épis  d'or.  Dans  le  courant  du 
reste  du  volume,  chaque  discours  (ils  sont  au  nombre  de  seize)  est  précédé  d'un  ban- 
deau d'or  chargé  de  rinceaux  et  de  fleurettes  naturelles  de  couleurs  diverses,  géné- 
ralement d'azur,  mais  parfois  relevées  de  vert  et  de  rouge.  Cette  décoration  est  riche 
et  variée,  mais  elle  n'a  pas  l'élégance  grecque  et  d'ailleurs  elle  est  exécutée  d'une  main 
inhabile  et  timide.  Chaque  bandeau  est  suivi  d'une  moyenne  initiale  à  fleurons,  articulée, 
peinte  et  dorée,  en  harmonie  avec  le  bandeau.  Trois  autres  grandes  peintures  décorent 
ensuite  ce  volume,  ou  plutôt  le  décoraient,  car  elles  sont  en  grande  partie  détruites. 

Voici  ce  qui  en  subsiste  : 

Au  f°  9  r°,  à  la  suite  du  discours  de  saint  Grégoire  sur  le  jour  de  Pâques,  est  la 
scène  de  la  résurrection  de  Lazare.  Jésus,  au  milieu  de  la  scène,  tire  par  un  bras 
Lazare,  qu'une  femme  soutient  sous  les  épaules.  Cette  femme,  probablement  une  des 
sœurs  du  défunt,  est  enveloppée  de  la  tête  aux  pieds  d'une  robe  écarlate  à  parements 

24 


18G  XII'  SIÈCLE  (N"  543). 

d'or.  Derrière  Jésus  se  tiennent,  debout,  im  homme  et  une  femme  couronnés,  vêtus  aussi 
de  pourpre  et  d'or,  qui  paraissent  être  un  empereur  et  son  impératrice.  Au-dessus,  dans 
le  ciel,  voltigent  deux  anges  portant  chacun  une  lance,  celle  qui  a  percé  le  flanc  du  cru- 
cifié et  celle  au  bout  de  laquelle  est  l'éponge  trempée  de  fiel. 

Au  f°  80  v°,  en  regard  de  celui  où  commence  l'homélie  sur  la  Pentecôte,  est  une 
grande  composition  qui  représente  les  douze  apôtres  assis  sur  un  banc  circulaire  dominé 
au  loin  par  de  hautes  tourelles  et  ayant  au-dessus  de  leurs  tètes,  nimbées,  un  ciel  d'où 
s'échappent  douze  fusées,  figurant  des  rayons  célestes.  Us  sont  enveloppés  de  longues 
robes  et  d'amples  manteaux;  leurs  pieds  sont  chaussés  de  sandales.  Au  centre  et  au- 
dessous  d'eux  est  un  personnage  vêtu  d'un  costume  plus  moderne  (une  ample  robe  verte 
à  parements  d'or  serrée  au  corps,  un  manteau  écarlate  agrafé  sur  la  poitrine  par  une 
broche,  une  couronne  d'or  sur  la  tête,  sans  nimbe,  et  des  chaussures  de  même  couleur 
que  le  manteau),  qui  tient  les  bras  étendus  pour  dérouler  aux  yeux  du  spectateur  un 
long  volumen.  Il  nous  semble  que  c'est  l'empereur  montrant  le  Xôyo;  de  saint  Grégoire. 
Par  malheur  cette  peinture  est  horriblement  écaillée,  mais  ses  débris  attestent  encore 
une  main  sûre  et  rapide. 

Auf°163v°  est  la  sainte  famille.  Celte  peinture,  plus  importante  que  les  deux  précé- 
dentes par  l'espace  qu'elle  occupe  (20  centimètres  de  hauteur),  comme  par  le  soin  avec 
lequel  elle  est  traitée,  est  disposée  comme  les  précédentes  scènes  de  la  Passion  que 
nous  avons  déjà  vues.  Au  centre,  la  Vierge  habillée  d'une  robe  verte  et  enveloppée  de  la 
tête  aux  pieds  dans  un  manteau  brun  ;  à  son  côté  l'enfant  reposant  dans  une  crèche 
pourpre  à  filets  d'or,  derrière  laquelle  apparaissent  les  tètes  du  bœuf  et  de  l'àne.  Les 
rois  mages  (on  en  distingue  encore  deux)  s'agenouillent  devant  elle.  Au  bas  de  la  scène, 
deux  femmes  lavent  l'enfant  dans  un  bassin  d'or;  et  Joseph  se  tient  avec  sa  pose  médi- 
tative, assis,  le  menton  appuyé  sur  la  main.  Au  dehors,  au-dessus  du  rocher  qui  enclôt 
la  scène,  sont  quatre  personnages  ailés  qui  représentent  la  milice  des  anges  (Luc,  II,  13) 
battant  des  mains,  et  un  jeune  berger  qui,  coiffé  d'un  chapeau  rouge,  sonne  de  la  trom- 
pette. Malgré  son  état  d'extrême  détérioration,  cette  peinture,  presque  entièrement 
exécutée  avec  trois  couleurs,  rouge,  brun,  vert,  porte  encore,  par  l'harmonie  de  la  com- 
position et  la  pose  élégante  des  figures,  surtout  la  Vierge,  la  nourrice  et  Joseph,  des 
traces  d'un  grand  style. 


LXV.  —  N°  543.  Saim  Grégoire  de  Nazianze. 

357  feuillets  à  2  colonnes;  —  xu"  siècle  ;  —  hauteur  256  millimètres,  largeur  196;  —  reliure  en  maroquin 
rougo  aux  armes  de  France,  avec  fleur  de  lis  au  dos.  —  Reproduit  partiellement  par  Labarte  et 
Silveslre. 

Ce  volume  contient  seize  discours  de  Grégoire,  précédés  de  préfaces  ou  arguments 
qui  occupent  les  vingt-deux  premiers  feuillets  et  où  l'on  trouve  déjà  pour  ornements 
des  intitulés  en  minuscules  d'or,  de  riches  initiales  et  au  haut  de  la  première  colonne 
un  bandeau  carré  tout  fleuronné  et  doré. 

Viennent  ensuite  les  discours.  Chacun  d'eux  est  précédé  d'une  miniature  à  pleine 
page  occupant  le  verso  d'un  feuillet  et  le  texte  qui  vient  à  la  suite,  au  recto  suivant, 
commence  par  une  page  dont  la  partie  supérieure  est  remplie  par  un  fronton,  tantôt  en 
carré  plein,  tantôt  en  forme  de  O,  tantôt  en  carré  évidé  au  centre  ou  sur  un  côté,  mais 
toujours  uniformément  composé  d'un  fond  d'or  sur  lequel  sont  peintes  en  brillantes 
couleurs  des  fleurettes  agencées  avec  un  goût  charmant  et  une  variété  infinie  (voy.  dans 
Silvestre,  ci-après  au  f°  102).  Ce  fronton  quadrangulaire  est  souvent  orné  d'oiseaux  ou 


\\\'  SIÈCLE  iN"  543).  187 

de  petits  quadrupèdes  ;  ainsi  le  premier  (au  1°  24  r)  est  surmonté  d'une  fontaine,  au- 
devant  de  laquelle  s'élève  une  croix  et  où  se  désaltèrent  deux  paons,  deux  écliassiers 
bleus  et  deux  autres  oiseaux  peu  distincts  ;  la  fontaine  est  soutenue  par  une  traverse 
aux  deux  exli-émités  de  laquelle  sont  appendus  deux  vases  très  riches  ;  plus  loin,  au- 
dessus  d'autres  frontons,  on  trouve  deux  perdrix  (f°  60),  deux  perroquets  (f°  198),  deux 
oies  (f°  311),  etc.  (voy.  f"  28  et  214).  Le  courant  du  texte  est  orné  de  petites  initiales 
d'or  sobrement  fleuronnées,  mais  l'initiale  des  tètes  de  chapitre,  n'est-à-dire  commen- 
çant chaque  discours,  est  une  moyenne  initiale  articulée,  à  fleurons  d'or  et  de  couleurs 
diverses,  exécutée  avec  toute  l'élégance  et  la  richesse  imaginables.  De  plus,  celles 
peintes  en  tête  du  premier  et  du  second  discours  dépassent  de  beaucoup  l'importance 
de  celles  qui  suivent  ;  au  lieu  d'être  seulement  tleuronnées,  elles  sont  anthropomorphes 
et  la  deuxième  (un  s  formé  de  trois  personnages  :  saint  Grégoire  bénissant  un  disciple 
sous  le  regard  de  Dieu,  f°  28  r°)  est  uq  petit  chef-d'œuvre  en  ce  genre*;  la  première 
qui  était  en  A  ('Ava<rrâocuç)  n'est  plus  guère  distincte,  les  couleurs  s'étant  écaillées.  On 
trouve  aussi  au  f  117  \°  un  X  capital  au  centre  duquel  la  Vierge  et  l'Enfant,  très  jolie 
lettre,  en  dehors  de  laquelle  sont  deux  adorateurs. 

Revenons  aux  miniatures  à  pleine  page  qui  occupent  le  verso  du  feuillet  précédant 
chaque  discours.  Comme  elles  sont  l'illustration  du  texte  placé  en  regard,  j'indiquerai 
d'abord  le  sujet  de  ce  dernier. 

F"  23  r",  Aoyo;  a.  (I  de  l'imprimé)  :  lu  saiirtum  pasclin  et  in  tarditatem  stmtn  (Oratio 
habita  in  anno  362)  «  Resurrectiûnis  dies  fauslumque  principium...  »  Conformément  à 
ces  premiers  mots  du  discours,  la  miniature,  divisée  en  deux  scènes,  représente  dans  sa 
partie  supérieure  le  Christ  ressuscitant  les  morts,  II  AXA — STASIS  comme  il  est 
écrit;  il  est  placé  un  peu  au-dessus  du  sol,  enveloppé  d'une  gloire  elliptique  d'azur  et 
vêtu  d'une  longue  robe  de  pourpre,  dont  le  [lan  voltige  derrière  ses  épaules  comme  une 
aile  ;  devant  et  derrière  lui  sont  plusieurs  tombeaux  ouverts  d'où  sortent  des  rois  cou- 
ronnés et  d'autres  personnages  magnifiquement  \èUis,  en  tête  desquels  figure  Gré- 
goire, son  discours  en  main,  et  paraissant  servir  d'introducteur  aux  autres  aupi'ès  de 
Jésus.  Celui-ci  se  penche  vers  un  viejllard  qu'il  tire  à  lui  de  sa  main  droite,  tandis  que 
de  sa  main  gauche  il  tient  une  longue  croix  noire  a  trois  croisillons.  Au  milieu  de  la 
scène  inférieure  est  Grégoire  en  habits  pontificaux,  debout  sur  un  tréteau  à  trois  mar- 
ches; à  sa  gauche  se  tient  une  foule  de  bourgeois,  la  plupart  coiffés  d'un  vaste  bonnet 
blanc;  à  sa  droite,  un  vieillard  sort  d'un  édifice  en  tenant  de  la  main  gauche  un  codex 
et  en  s'appuyant  de  l'autre  main  sur  une  longue  canne  ;  ce  vieillard,  semblable  à 
Grégoire,  nimbé  comme  lui  et  vêtu  à  peu  près  de  même,  est  son  père,  nommé  aussi 
Grégoire  et  qui  occupait  avant  lui  le  môme  siège  épiscopal. 

Le  fond  de  chaque  scène  est  d'or.  De  plus,  elles  sont  toutes  appliquées  sur  un  fond 
doré  assez  large  pour  former  im  cadre  de  deux  centimètres  de  largeur  régnant  autour 
de  chacune  d'elles.  Cette  disposition  se  reproduit  identiquement  dans  tout  le  volume. 
Les  grandes  peintures  sont  toutes  divisées  en  deux  scènes  superposées,  hautes  de 
52  millimètres,  larges  de  68,  et  appliquées  sur  un  cadre  total  qui  en  compte  124  sur  167. 
La  bordure  d'or  qui  entoure  chacune  d'elles  est  couverte  d'un  semis  de  fleurettes  de 
toutes  couleurs,  auxquelles,  dans  la  première  peinture  seulement  (f»  23  v°),  se  mêlent 
des  fruits  et  des  animaux.  Les  personnages,  hauts  de  3  à4  centimètres,  ne  sont  pas  sans 
mérite;  le  dessin  en  est  facile,  naturel,  souvent  très  expressif,  et  les  couleurs  fraîches  et 
brillantes,  mais  malheureusement  écaillées,  comme  toujours,  en  beaucoup  d'endroits. 

F"  27  v°.  Discours  2  (43"  de  l'imprimé)  :  In  sanctum  pascha.  Habita  Arianzi  anno  383. 
Grégoire,  dans  ce  discours,  entre  en  matière  par  le  récit  d'une  vision  qu'il  s'attribue  et 

1.  Gravé  en  vigiielte,  mais  négligemment,  dans  Labarle,  Hist.  des  arts  i)viust.,  t.  III.  p.  78. 


188  XII'  SIÈCLE  (N-  543). 

dont  le  modèle  lui  est  donné,  dit-il,  par  celle  d'Habacuc,  au  chapitre  2  :  «  Ego  quoque 
cum  ijiso  hodie  quasi  e  speculo  diligentev  ohservabo.  Et  steii  ac  speculatus  sum.  Et  ecce  vir  sedens 
super  nubes  atque  hic  perquam  sublimis  ;  et  faciès  pjus  vt  faciès  angeli  ;  et  amictus  ejus  ut 
splendor  fulguris  discitrrentis ;  et  extulit  manum  suam  ad  orientem  et  clamavit  voce  magna; 
vox  ejus  ut  vox  buccinœ;  et  in  circuitu  ejus  quasi  multitudo  cœlestis  exercitus,  et  dixit  :  Hodie 
salus  mundi  Chrisius  surrexit  ex  mortuis  ;  simul  surgite.  «  La  peinture  en  regard  est  le  com- 
mentaire ou  plutôt  la  mise  en  action  de  ces  paroles.  Aux  deux  angles  de  la  scène  supé- 
rieure, debout  parmi  les  rochers  {ascendant  super  petram,  avait  dit  Habacuc,  ii,  ))  se 
tiennent,  d'un  côté  Grégoire,  aisément  reconnaissable  parce  que  dans  chaque  scène  il  a 
les  mêmes  traits  et  le  même  costume  ;  de  l'autre,  un  homme  jeune  et  beau,  nimbé  comme 
Grégoire,  portant  comme  lui  une  pancarte  à  la  main,  vêtu  d'une  longue  robe  bleue  et 
paraissant  être  le  prophète  Habacuc.  Grégoire  est  un  grand  vieillard  aux  traits  réguliers 
et  pleins  de  douceur,  tète  chauve,  épaisse  et  longue  barbe  blanche.  Il  porte  pour  vêtement 
l'aube  blanche,  chasuble  violette,  étole  blanche  ou  dorée  ornée  de  trois  larges  croix 
noires,  une  sur  chaque  épaule  et  une   sur  la  poitrine  et  les   manipules  aux  poignets. 


''■^^»^^' 


FiG.  92  (f  27). 

Entre  eux  deux,  mais  au-dessus  de  la  terre,  l'Ange  annoncé  dans  la  vision  se  détache 
sur  une  étoile  d'azur  à  huit  pointes  inscrites  dans  un  cercle  d'azur.  Sur  l'espace  qui 
sépare  l'étoile  du  cercle,  se  meut  l'armée  des  autres  anges,  peu  nombreuse  puisqu'on 
n'en  distingue  que  huit,  mais  charmante  par  la  grâce  des  figures  et  des  attitudes.  Tous 
ont  la  chevelure  flottante  retenue  sur  le  front  par  un  ruban  blanc  et  vêtus  de  longues 
robes  vertes  ou  roses.  L'Ange  principal  levant  la  main  droite  par  un  mouvement  plein 
de  noblesse  et  tenant  aussi  une  pancarte  dépliée  dans  sa  main  gauche,  ressemble  au 
dieu  Phœbus  ;  il  porte  la  même  robe  que  dans  la  peinture  du  f°  23,  robe  «  couleur  de 
foudre  »  suivant  l'expression  de  Grégoire  qui  n'est  qu'une  réminiscence  du  prophète 
Nauni  (II,  4),  et  à  ses  épaules  sont  attachées  deux  longues  ailes,  noires  par-dessus,  écar- 
tâtes en  dessous. 

Dans  la  miniature  inférieure,  quatre  tombeaux  ouverts  d'où  surgissent  de  petits  êtres 
humams,  demi-nus,  dans  l'attitude  de  la  surprise  et  de  la  joie,  et  au  milieu  de  la 
scène  un  ange  dans  les  airs,  ailes  déployées,  qui  tire  d'un  cercueil  brisé  le  corps  d'une 
femme  qu'il  enlève  au  ciel. 

1''"  bl  v°.  Discours  3  (44')  :  In  novam  dominicain,  10  april.  ,p.  383,  in  ecclesia  S.  Mamantis 


Xlf  SIÈCLE  (N'  543)  189 

prope  Nazianzum.  Ce  discours  dont  la  fin  contient  la  jolie  description  du  printemps  que^ 
nous  avons  remarquée  au  n°  333,  est  surtout  relatif  aux  Encœnia  (Al  eyy.aivi.on),  c'est- 
à-dire  aux  fêles  célébrées  pour  la  dédicace  d'édifices  ou  d'objets  nouvellement  consacrés 
au  culte.  Dans  la  partie  supérieure  est  une  jeune  adolescente  entourée  d'une  foule 
d'hommes  (Virgules  omnia  Deo  offerte,  S  8  du  discours)  et  présentant  au  Christ  l'index  de 
sa  main  droite  afin  d'y  recevoir  l'anneau  nuptial.  Le  Christ,  celte  fois  sous  son  extérieur 
habituel  (nimbé,  barbu,  figure  longue  à  cheveux  blonds  flottants,  tunique  rose,  manteau 
bleu,  un  volumen  à  la  main  gauche),  est  placé  debout  dans  un  édicule,  au  toit  duquel 
sont  suspendus  des  voiles  de  pourpre,  suspendus  de  môme  par  les  autres  coins  à  des 
édifices  voisins.  —  Miniature  de  la  partie  inférieure.  Elle  représente  une  consécration 
faite  par  saint  Grégoire.  Il  est  dans  l'intérieur  d'une  église  dont  on  a  la  vue  par  une 
coupe  transversale  qui  montre  très  bien  ses  trois  nefs  peintes;  d'un  côté  ses  prêtres  à 
barbe  blanche,  de  l'autre  ses  jeunes  lévites,  dans  leurs  costumes  ecclésiastiques,  l'en- 
tourent au  iiiomenl  où  il  s'agenouille  pour  entourer  d'une  bandelette  blanche  et  rouge  le 
pied  d'un  lutrin  de  marbre  vert  placé  sous  un  dais  ou  ciborium  à  quatre  colonneltes, 
bleu. 

F"'  59-60,  Discours  S  (la'):  In  laudem  Machabœorum  ;  circa  annum  373.  Les  deux 
scènes,  supérieure  et  inférieure,  représentent  les  divers  supplices  que  subissent  les  sept 
jeunes  martyrs,  Machabées  :  les  flammes,  la  roue,  le  sac  dans  lequel  on  enferme  un 
d'entre  eux  et  les  ongles  de  fer  avec  lesquels  on  déchire  un  autre.  Plusieurs  bourreaux 
en  tunique  rouge  ou  bleue.  Paysage  grossier  représentant  des  montagnes  arides  et 
tourmentées  sur  lesquelles  fleurissent  jusqu'au  sommet  de  petites  fleurs  très  minutieu- 
sement faites.  C'est  un  peu  le  paysage  chinois.  En  même  temps,  les  personnages  per- 
dent beaucoup  de  la  valeur  qu'ils  avaient  dans  les  peintures  précédentes  et  sont  même 
fort  négligés.  Ils  semblent  être  cependant  de  la  même  main. 

F"  87  V,  Discours  6  (24')  :  In  laudem  s.  inartyris  Cipviani  (anno  379).  Grégoire  raconte 
que  Cyprien,  patricien  de  Carthage,  illustre  par  sa  noblesse,  par  son  opulence,  par  sa 
supériorité  dans  la  philosophie  comme  dans  toutes  les  autres  sciences  (S  vi),  commença 
par  le  péché  (vnr),  devint  amoureux  d'une  noble  et  vertueuse  jeune  fille,  Justine(ix),  qu'il 
voulut  séduire  par  l'aide,  non  d'une  vieille  matrone,  mais  des  démons.  Ce  fut  en  vain  : 
Virgo  siiperat,  dœmon  superatur.  Tentator  adamantem  accedit  seque  succubuisse  indicat  (§  xi). 
Cyprien,  en  tunique  bleue  et  manteau  vert,  est  assis,  un  livre  en  main,  à  la  porte  de 
sa  maison.  A  la  fenèlre  d'une  maison  située  vis-à-vis  paraît  Justine,  en  voile  et  manteau 
de  pourpre,  la  tête  ornée  d'un  nimbe  (landis  que  Cyprien,  en  état  de  péché,  n'en  a  pas)  ; 
trois  homoncules  ailés,  tout  noirs,  voltigent  de  lui  à  elle  et  l'un  d'eux  est  placé  dans 
une  sorte  de  bénitier  en  lapis,  du  fond  duquel  il  se  tourne  vers  Cyprien  dans  l'attitude 
d'un  suppliant.  Les  deux  maisons  sont  peintes  et  chargées  de  sculptures  extérieures; 
celle  de  Cyprien  paraît  même  porter  sur  une  frise  une  inscription  en  lettres  capitales  : 
(N  L  R). —  Scène  inférieure  :  Martyre  de  saint  Cyprien.  «  Capitis  obtruncatione  martyrii 
palmam  udipiscitur  (§  svi)  »;  le  saint,  en  habils  épiscopaux,  la  tète  nimbée,  la  chevelure 
et  la  barbe  blanchies  parle  temps,  est  à  genoux  au  pied  d'un  rocher;  derrière  lui  le 
bourreau  en  tunique  rouge  et  le  glaive  levé.  Devant  cette  scène  est  un  vieillard  assis 
dans  un  fauteuil  peint  en  bleu  et  curieusement  travaillé.  Ce  vieillard  qui  porte  sur  la 
poitrine  une  sorte  d'éphod,  et  qui  tient  entre  ses  mains  un  feuillet  sur  lequel  on  lit  le 
premier  mot  du  discours  :  MtxpoO,  ne  peut  être  que  Grégoire.  Cela  est  d'autant  plus 
probable  que  sa  représentation  ainsi  placée  est  bien  d'accord  avec  ce  passage  du  §  3  du 
même  discours  :  Martyrum  honoribus  ohlector  ;  atque  uliorum  quidem  certamina  et  victoriœ 
sunt,  coronœ  autem  meœ. 

F°  102  v",  Discours  7(19'  dans  l'édition  imprimée)  :  De  suis  sermonibus  et  ad  Julia- 
numti'ibut'jrum  exœquaiurem;  ànno  31i  \e\  315.  Les  deux  scènes  de  cette  page  sont  les 


190  XII"  SIÈCLE  (N"  513). 

mêmes  qu'on  a  vues  déjà  plus  haut  dans  le  manuscrit  n"  o33,  mais  traitées  ici  d'une 
manière  toute  différente.  Dans  la  scène  du  bas,  saint  Grégoire  est  assis  sur  le  même 
fauteuil  bleu  qu'au  f°  87,  vêtu  de  la  même  robe  brune  décorée  sur  la  poitrine  d'une  sorte 
d'éphod,  ayant  à  sa  portée  une  table  à  pupitre,  un  grattoir,  un  encrier,  et  devant  lui  une 
foule  de  gens  debout,  bien  reconnaissable  pour  une  foule  cbrétienne,  car  chacun  d'eux 
(ils  sont  dix)  porte  en  main  une  petite  croix  noire  ;  on  remarque  aussi  sur  la  poitrine 
de  chacun  une  large  pièce  carrée  d'étofTe  jaune.  Serait-ce  la  marque  de  Juifs  nouvelle- 
ment convertis,  marque  dont  l'usage  aurait  passé  dans  notre  Occident?  La  scène  supé- 
rieure représente  l'àîiacoT^ç  Julien,  ayant  devant  lui  cinq  bourgeois  qui  semblent  lui 
présenter  leurs  réclamations  et  qui  sont  convenablement  vêtus  de  tuniques  bleue,  rouge 
ou  verte.  Le  peréquateur  est  assis  à  la  porte  d'une  maison,  sur  un  fauteuil  comme  celui 
de  Grégoire,  mais  rouge;  il  est  entièrement  enveloppé  d'une  robe  rose  portant  à  la 
manche  droite  une  sorte  de  brassard  d'or  ;  il  a  aux  pieds  des  chaussures  bleues  et  sur  la 
tête  un  bonnet  hémisphérique  blanc  à  bordure  bleue.  A  sa  droite  et  à  sa  gauche  se  tien- 
nent debout  deux  employés  vêtus  et  coiffés  à  peu  près  comme  lui,  mais  n'ayant  au  bras 
que  des  brassards  de  simple  étoffe,  et  occupés,  l'un  à  écrire  sur  un  feuillet  blanc,  l'autre  à 
tenir  des  balances  et  à  peser  des  pièces  de  monnaie  sur  une  table.  Dans  le  lointain,  on 
voit  un  autre  employé  du  fisc  qui  amène  au  percepteur  trois  individus  presque  nus,  pro- 
bablement des  colons  réfractaires.  Dans  la  Paléographie  universelle  de  Silvestre  est  repro- 
duite en  chromolithographie  non  pas  celte  page  de  peinture,  mais  la  page  de  texte 
placée  vis-à-vis  (103  r'  Tiç  -^  Tupavv'i^  ..  ièoulrfi-q  évy.aipÇ  j^év)  qui  commence  par  un  beau 
fronton  trilobé,  à  fleurons  sur  fond  d'or,  ajouré  à  son  sommet  de  deux  médaillons  où 
l'on  voit  un  lièvre  se  jouant  dans  l'herbe. 

F°  116  r°.  Discours  8'  (38"  del'imp.)  :  In  Theophania  sive  natalitia  Salvatoris;  iNoél  380. 
§  I.  Christus  gignitur,  glorifimte,  etc.,  au  §  x,  la  Création,  et  au  xii%  la  Chute  d'Adam.  — 
Scène  du  haut  :  La  Sainte  Famille,  même  type  que  celle  ci- dessus  n°  75.  La  Vierge 
étendue  dans  le  creux  d'un  rocher  sur  un  coussin  de  pourpre,  vêtue  d'une  robe  bleue  et 
d'un  manteau  noir  violet  qui  lui  enveloppe  la  tète,  le  corps  et  les  genoux  ;  derrière  elle, 
l'enfant  dans  une  auge  de  pierre;  derrière  encore,  le  bœuf  et  l'àne;  au  premier  plan, 
l'enfant  tenu  par  une  femme  sur  un  bassin  à  laver,  tandis  qu'un  jeune  homme,  debout, 
verse  l'eau  d'une  amphore  ;  à  gauche,  les  trois  Mages  agenouillés,  coiffés  de  petits  carrés 
d'or  et  portant  des  coffrets  d'or  dans  leurs  mains  ;  à  droite,  saint  Joseph  assis,  le  menton 
appuyé  sur  la  main,  exactement  tel  qu'on  l'a  rencontré  déjà  plusieurs  fois  ci-dessus, 
notamment  dans  le  manuscrit  n°  75.  Au  dehors,  anges  et  bergers.  La  Vierge,  l'Enfant  et 
Joseph  sont  seuls  nimbés.  —  Scènes  du  bas  :  Dieu  se  baissant  vers  Adam  endormi  pour 
créer  la  femme;  Dieu  parlant  à  Adam  et  Eve  debout  devant  lui  ;  Adam  et  Eve  assis  sur 
un  roc,  à  la  marge,  c'est-à-dire  hors  du  Paradis. 

F°  130  v°,  Discours  9'^  (43°  de  l'impr.)  :  Funebris  oratio  in  laudem  Basilii  magniCœsareœ 
in  Cappadccia  episcopi ;  Césarée,  août  ou  septembre  381.  —  Scène  du  haut  :  Basile  mort  et 
revêtu  de  ses  habits  pontificaux,  un  codex  sur  la  poitrine,  est  couché  sur  un  lit  richement 
orné;  au-dessus  de  sa  tête  s'élève  un  ciborium  à  toiture  sphérique  soutenu  par  quatre 
colonnettes;  à  la  tète  et  aux  pieds  du  lit,  deux  groupes  de  prêtres  qui  portent  en  main 
un  cierge  allumé  et  dont  l'un  s'approche  pour  baiser  les  pieds  du  défunt.  —  Au  bas,  un 
catafalque  ou  plutôt  un  tombeau ,  de  marbre  vert ,  surmonté  d'un  ciboire  de  même 
forme  que  le  précédent;  d'un  côté,  saint  Grégoire,  lisant  son  Xdyov  qu'il  tient  des  deux 
mains  écrit  sur  un  volumen;  de  l'autre  côté,  la  foule  qui  l'admire. 

F"  197  v°,  Discours  10'  (39  de  l'imprimé)  :  In  sancta  Lumina,  Et;  Ta  ày(a  (pcoTâ,  dis- 
cours dans  lequel  Grégoire  s'élève  contre  les  ténébreux  mystères  du  paganisme  et  les 
compare  aux  fêtes  claires  et  brillantes  du  Christianisme,  notamment  (§§  14-20)  aux 
cérémonies  du  baptême.  —  En  haut  :  Saint  Jean  baptisant  le  Christ,  exactement  la 


Xir  SIÈCLE  'X»  5i3).  191 

même  scène  qu'au  manusorit  533,  f  loi  r",  sauf  qu'à  droite  il  y  a  trois  anges  au  lieu 
de  deux,  et  sauf  surtout  que  la  présente  peinture  est  indigne  de  se  comparer  à  l'autre 
quant  à  l'exécution.  —  Au  bas  :  saint  Jean  adressant  la  parole  à  Jésus;  puis  saint  Jean 
instruisant  la  foule,  en  tète  de  laquelle  est  un  vieillard  ayant  son  manteau  agrafé  sur  la 
poitrine  par  une  large  fibule  carrée  en  or. 

F"  213  y°,  Discours  11°  (40"  de  l'imprimé)  :  In  snnctum  baptisma;  7  janvier  381.  — 
En  haut  :  Saint  Jean  au  bord  du  Jourdain,  baptisant  les  Juifs;  deux  de  ceux-ci,  complè- 
tement nus,  sont  prêts  à  entrer  dans  le  fleuve,  ou  viennent  d'en  sortir;  un  troisième  se 
baisse  pour  passer  sa  tunique,  et  n'a  de  nu  que  la  moitié  inférieure  du  corps  ;  deux 
groupes  de  personnages  debout  s'entretiennent,  l'un  à  droite,  l'autre  à  gauche  du  fleuve. 
Le  Jourdain  est  représenté  par  un  enfant  également  nu  qui  nage  dans  l'eau.  —  En  bas, 
un  personnage  assis  et  lisant,  probablement  le  discours  de  Grégoire  qui  roule  sur  la 
nécessité  de  se  faire  baptiser,  à  des  hommes  debout  devant  lui.  La  scène  est  répétée 
deux  fois.  Le  lecteur  (qui  ne  paraît  pas  être  saint  Grégoire)  est  nimbé,  vêtu  d'une  robe 
noire  et  d'un  manteau  violacé;  sur  sa  poitrine,  on  voit  une  large  pièce  d'étoffe,  carrée, 
violette;  adroite,  il  est  jeune,  c'est-à-dire  à  barbe  noire,  il  tient  à  la  main  gauche  une 
canne  à  pommeau  sphérique;  il  est  assis  sur  une  forme  ou  bahut,  lit  un  codex  posé  sur 
la  tablette  d'une  armoire  à  pupitre,  et  a  pour  auditeurs  deux  hommes  coiffés  de  hauts 
bonnets  blancs,  l'un  sphérique,  l'autre  cylindrique;  à  gauche,  c'est  le  même  person- 
nage en  cheveux  et  barbe  blancs,  assis  dans  un  fauteuil  sculpté,  bleu,  et  ayant  devant 
lui  trois  hommes,  habillés  comme  les  précédents,  de  longues  robes,  et  portant  de  plus, 
sur  le  milieu  de  la  poitrine,  sur  le  haut  des  bras  et  sur  les  flancs,  cinq  petits  ornements 
carrés  en  or. 

F"  233  v°.  Ce  feuillet  devrait  contenir  une  peinture  en  regard  du  Discours  12'  (11°  de 
l'édition  imprimée)  :  Ad  Gregoriiim  Nyssenum,  ann.  372.  Elle  manque. 

F°  260  v°.  Discours  1  3'  (21°  de  l'imprimé)  ;  la  laudem  maç/ni  Athanasii  episcopi  Alexan- 
drini;  2  mai  379.  Reproduction,  sauf  quelques  variantes,  des  deux  peintures  du  f°  130. 
Mais  la  bordure  de  la  page  offre  un  détail  de  quelque  intérêt;  c'est  qu'elle  se  compose 
d'un  ornement  qu'on  trouve  aussi  dans  l'évangéliaire  exécuté  à  Rome  par  Gottescalc  pour 
Charlemagne  et  que  nous  avons  déjà  mentionné,  p.  124. 

F°  288  v°,  Discours  1  i'  (42°  de  l'imprimé)  :  Supremum  vale  coram  centum  et  quinqua- 
ginta  episcopis;  ConstantinopoU,  juin  381.  —  En  haut,  une  scène  qui  semble  répondre  à 
ces  paroles  de  la  fin  du  discours  (§  xxvi)  :  Valete  imperatoris  famuli  et  cubicutarii  ;  si 
quidem  imperatori  fidèles  haudquaquam  habeo  certum;  Deo  autem  magna  ex  parte  infidi.  Gré- 
goire en  simples  habits  bruns  et  tète  nue,  mais  nimbée,  est  debout  en  présence  de  l'em- 
pereur vêtu  d'une  robe  brune  à  bandes  d'or  relevées  de  pierres  précieuses,  couronné, 
nimbé,  ayant  sous  ses  pieds  un  coussin  de  pourpre  et  auprès  de  lui  un  scrinium  cylin- 
drique fermé  ;  il  tient  de  la  main  gauche  un  volumen,  de  la  main  droite  un  long  bâton 
de  couleur  azurée  qu'il  remet  aux  mains  de  l'évèque;  derrière  l'empereur,  est  une  foule 
d'hommes  jeunes  et  imberbes  dont  le  premier  porte  l'épée  impériale  dans  le  fourreau  en 
la  tenant  par  la  pointe,  et  de  vieillards,  dont  quelques-uns  sont  coiffés  de  vastes  bonnets 
blancs  hémisphériques;  d'autres,  dans  cette  foule,  ont  au  bras  des  brassards  d'or,  et 
pendues  à  la  ceinture  de  petites  auniônières  triangulaires.  Derrière  Grégoire,  est  une 
foule  très  simplement  vêtue  et  dont  tous  les  individus  portent  sur  la  tête  le  bonnet 
hémisphérique,  blanc,  ordinaire.  —  Au  bas  :  Grégoire  au  milieu  des  cent  cinquante 
évoques.  Il  est  vêtu  de  ses  habits  pontificaux,  particulièrement  d'une  tunique  bleue 
semée  de  cercles  d'or,  renfermant  chacun  une  croix  rouge  ;  les  évêques  sont  tous  en 
vêtements  blancs  ornés  de  larges  croix  noiies. 

F'  310  V»,  Discours  to  (I4'de  l'imprimé)  :  Depaupemm  amore;  anno  373.  —  En  haut, 
saint  Grégoire  instruisant  la  foule.  Au-dessous,  saint  Grégoire  à  la  porte  d'un  édifice 


19-2  XII'  SIÈCLE  (N"  5i5,  806). 

ayant  en  main  sa  longue  canne  à  pommeau,  et  accueillant  une  foule  de  pauvres,  d'in- 
firmes et  de  lépreux  ;  allusion  au  §  vi  du  Discours. 

N"  342  v°,  16*  Discours  (16'  de  l'imprimé)  :  In  patrem  tacentern  propter  plagam  gnm- 
dinis,  c'est-à-dire  discours  prononcé  par  Grégoire,  au  nom  de  son  père,  et  adressé  au 
peuple  de  Nazianze  qui,  ruiné  par  un  orage  au  moment  de  la  moisson,  était  accouru 
chercher  des  consolations  auprès  des  deux  Grégoires.  En  haut,  Grégoire  l'évêque,  par- 
lant, debout  entre  la  foule  et  son  père  assis  à  la  porte  de  sa  maison.  Le  père  et  le  ûls 
sont  exactement  dans  la  même  costume,  une  longue  robe  brune  avec  une  pièce  carrée 
d'étoffe  violette  sur  la  poitrine.  —Au-dessous,  Grégoire,  une  pancarte  à  la  main,  parlant 
au  peuple  et  lui  expliquant  que  le  fléau  qui  l'a  frappé  est  le  signe  de  la  colère  de  Dieu, 
et  qu'il  doit  se  garder  du  péché,  seule  cause  de  son  malheur  (§§  v-six). 


LXVI.  —  N"  5i5.   Saint  Grégoi-re  de   Nazianze. 

433  feuillets  à  2  rolonnes;  —  xii'  siècle;  —  hauteur  3-25  millim.,  largeur  255,  épaisseur  110; 
reliure  en  maroijuin  rouge  aux  armes  de  France  semée  de  (leurs  de  lis  au  dos. 

Très  beau  manuscrit  contenantle  recueil  des  homélies  de  saintGrégoire  de  Nazianze, 
au  nombre  de  o2  ;  malheureusement,  celle  qui  termine  le  volume  (De  martyribus  et  ad- 
versus  Arianos;  orat.  33)  est  incomplète  de  la  fin;  elle  s'arrête,  et  le  volume  avec  elle,  à 
àizo-AEyl-q...  dans  la  phrase  àcTÉpEç  oùyl  vu/.tI  âTio/vSJtX-^pcojxévot  xat  axôxtjji^  SieHœ  nonnocti  et 
tenebris  altributœ  sed  jitstitiœ  lumine  refulgentes.  Le  volume  commence  par  un  fronton  qua- 
drangulaire  évidé,  contenant  dans  son  centre,  en  capitales  d'or,  le  titre  de  l'ouvrage  et 
celui  du  l"  discours  (l'homélie  sur  la  Pàque);la  surface  du  quadrilatère  est  élégamment 
peinte  de  fleurettes  éparses  sur  un  fond  d'or,  mais  c'est  une  peinture  fatiguée  et  en 
partie  détruite.  Au  contraire,  chacune  des  cinquante  et  une  homélies  qui  suivent  est 
précédée  d'un  mince  bandeau  également  d'or,  semé  de  fleurettes  toujours  disposées  avec 
beaucoup  de  goût  et  presque  toujours  d'une  vivacité  de  coloris  et  d'une  fraîcheur  char- 
mantes. Les  initiales,  fleuronnées,  articulées,  serties  d'or,  sont  de  la  même  valeur.  Un 
certain  nombre  de  ces  bandeaux  conserve  encore  la  trace  du  voile  de  soie  qu'on  avait 
collé  au-dessus  de  la  peinture  pour  la  ménager  (f'  320,  412,  419,  421,  423,  424,  etc.); 
on  avait  même  poussé  le  soin  jusqu'à  voiler  ainsi  des  initiales  isolées  (voy.  f°  418).  On 
trouve  aussi  dans  ce  volume,  remarquablement  calligraphié,  des  notes  marginales  dont 
l'écriture  est  coupée  de  manière  à  former  divers  dessins  (voy.  f°*  196,  272,  306,  3n, 
322,  328),  recherche  bizarre  dont  nos  manuscrits  offrent  beaucoup  d'exemples. 


LXVII.    —   A''    800.    Saint   Jean    Chrysostome. 

321  feuillets  à  2  col.;  —  xii'  siècle;  —  hauteur  39  centimètres,  largeur  29;  —  reliure  de  maroquin, 
xvi°  siècle,  en  mauvais  état.  —  Initiales  gravées  par  Montfaucon,  Paléog.,  p.  255. 

Ce  recueil  d'opuscules  divers  de  Jean  Chrysostome  commence,  après  une  table  des 
matières,  écrite  en  carmin,  parle  traité  De  Sacerdotio,  divisé  en  six  livres,  et  continue 
par  de  nombreux  opuscules  du  célèbre  théologien,  principalement  ses  Discours  sur  l'In- 
compréhensible et  contre  les  Anoméens. 

Le  volume  s'ouvre  (f"3  r°,  rispi  Ispiooiiv»]?...)  par  un  fronton  en  n  à  l'intérieur  duquel 


XII'    SIÈCLE  (?)'•  801)}.  193 

le  titre  du  traité  est  écrit  en  onze  lignes  de  minuscule  chrysographiée.  C'est  un  riche 
fronton  à  médaillons  et  fleurettes  peints  sur  fond  d'or  et  dans  lequel  les  deux  médaillons 
placés  à  la  base  du  n  portent,  au  lieu  d'une  fleurette  inscrite  dans  le  médaillon,  un 
griffon  ailé  accroupi.  Au-dessous,  une  grande  initiale  peinte  (6  centim.);  c'est  un  s,  par 
où  commence  le  texte  ('Eixol  [xàv  iroXXoi)  et  dans  le  corps  duquel  est  un  saint  Jean 
Chrysostome  debout,  le  bras  tendu  pour  écrire  et  la  pointe  du  calamus  posée  précisé- 
ment sur  la  lettre  suivante,  le  (a  de  Eu.oi.  Le  P.  de  Montfaucon  a  donné  une  gravure  de 
cette  lettre  à  la  page  353  de  sa  Paléographie,  mais  avec  peu  d'exactitude.  Les  chapitres 
2,  3,  4  et  S  du  De  Sacerdotio  n'ont  pour  en-tète  que  de  petits  bandeaux  à  fleurons,  nattes, 
balustrades,  etc.,  dessinés  en  carmin,  et  suivis  chacun  d'une  initiale  de  même  style; 
mais,  par  anomalie,  le  (i"  et  dernier  chapitre  (f°  39)  commence  (Kal  ta  [xb  êVTaû9a)  par 
un  grand  K  de  même  hauteur  que  l'E  précédent,  et  très  singulièrement  formé  d'un  ser- 
pent dont  le  corps  forme  deux  anneaux  superposés,  et  dont  la  gueule  engloutit,  par  la 
tête,  un  jeune  homme  placé  au])rès  de  lui.  C'est  le  chapitre  où  l'auteur,  ainsi  que 
l'explique  Montfaucon  qui  en  donne  aussi  la  gravure  :  Loquitur  de  pœnis  inferni.  Scrpens 
corpu'i  convolvcns  caudamipce  swsitm  vibrans  ac  hominem,  devorans,  literam  K  cxprimit. 

Huit  autres  discours,  à  la  suite  de  ce  dernier,  présentent  de  même,  en  tète  du  texte, 
des  initiales  importantes  qui  toutes  sont  gravées  par  Montfaucon  : 

F"  oi  v°,  un  <t>  (OÉpé  ôr;  cr,[x£pov...)  dont  le  savant  bénédictin  dit  :  Alibi  autem  litera 
<P  per  palmam  reprœsentatm;  quia  <I>  in  voce  OoîviÇ  qiue  paimam  significat  prima  est.  Cette 
initiale  est  en  efTct  représentée  par  un  palmier  composé  de  trois  grandes  branches 
vertes  et  de  deux  grappes  rouges,  aussi  agréablement  peintes  qu'elles  pourraient  l'être 
par  un  artiste  habile  d'aujourd'hui. 

F°  61  V»,  un  0  formant  un  buisson,  dans  l'intérieur  duquel  un  jardinier  travaille  à 
coups  de  hache  :  Literam  O,  initio  homeiœ  XXVIII  qiue  est  de  Incomprehensibili  ubilegitur 
01  «ttXoTiovoi  Tûv  YcupyôJv.  Agricola  circidvm  floridum  daiidens  et  arborem  in  medio  positam 
emundans,  una  cum  circula  reprœsentat  (Montfaucon). 

F°  67  v° ,  un  H  ('Hpxai  [aév)  formé  de  deux  petits  personnages  debout,  au  sujet 
desquels  Montfaucon  dit  :  H  vero  ciir  per  duos  homines  adversum  stantes  qui  him  et  indé 
arreptum  manibus  quidpiam  trahunt  reprœsentetur,  non  nisi  ex  calligraphi  commenta  et  arbitrio 
prafectum  viddur.  Peut-être  Montfaucon  n'a-t-il  pas  assez  pénétré  le  sens  de  ce  joli  sujet 
excellemment  peint.  Ce  sont  deux  jeunes  hommes  qui,  par  le  type  de  leur  visage,  leurs 
cheveux  épais  relevés  sur  le  front,  et  coupés  ras  derrière  la  tête,  leur  nudité  complète, 
sauf  une  large  ceinture  à  dessin  rouge  bordée  d'or  et  verte,  serrée  au  corps  pour  retenir 
un  caleçon  transparent  de  mousseline  blanche,  paraissent  être  deux  Égyptiens,  comme 
était  le  beau  palmier  du  f°  b4.  Ce  qu'ils  saisissent  entre  eux  deux  chacun  d'une  main,  est 
un  sac  ou\ert,  dans  lequel  ils  plongent  l'autre  main,  probablement  pour  prendre  des 
poignées  de  grain  qu'ils  vont  semer;  l'un  d'eux  paraît  attentif  à  la  besogne,  tandis  que 
l'autre  se  détourne  pour  regarderie  ciel,  comme  préoccupé  de  plus  hautes  pensées.  La 
scène  est  bien  placée,  en  tête  du  quatrième  Discours,  intitulé  :  Ylzpi  àita-taXrjTï-cou,  De 
iacomprehensibili  {Dei  natura). 

Au  f°  7i  r»,  l'initiale  E  commençant  l'homélie  suivante  (la  o%  ETCstSâv)  est  une  lettre 
d'azur  sertie  d'or,  élégamment  fleuronnée,  et  ayant  pour  traverse  une  main  qui  tient  un 
volumen  roulé  et  noué. 

Pour  les  deux  homélies  qui  suivent  dans  le  manuscrit,  il  suffira  de  transcrire 
Montfaucon  : 

F°  81  v%  la  première  est  un  M  formé  de  deux  esclaves  (égyptiens?)  qui  posent 
chacun  un  pied  sur  un  brasier  ardent.  M  vero  singulari  modo  depingitur  in  homilia  60  guœ 
est  contra  Anornœos,  ubi  de  viiiculo  amoris  et  igné  caritatis  initio  loquens  ita  orditur  :  Mtav  ûpiïv 
8i£X£/Gt,v  ■/^[/.épav  =;unum  apud  vos  diem  disserui.ffi  enim  duo  captivi,  compedibus  et  vinculis 


19i  XII'  SIÈCLE  (N°  823). 

constricti,  hinc  et  iiidc  alUram  tibiam  erigentes,  vasi  in  medio  posito  et  /lammam  cmittenti  impo- 

nunt,  illoque  situ  M  ifficiunt. 

F°  86,  un  bandeau  flcuronné,  azur,  vert  et  or,  suivi  d'une  initiale  moyenne  (11)  de3 
mêmes  couleurs  et  d'un  beau  caractère. 

F"  91  v%  un  guerrier,  le  casque  en  tète  et  la  lance  en  arrêt.  Homilia  autem  39  ad 
populumAntiochcnum,  qwesic  inchoatur.  [C'est  la  8'  contra  Anomaeos,  des  éditions  modernes  ; 
Migne,  t.  xlvii,  768]  :  'Ex  iroX£|xou  -^^ïç  âirav^XôofjiEv  =^  Ex  bello  heri  reversi  sumus.  In  circula  a 
dextra  parte  non  clauso  depingitur  miles  Imstam  vibrans,  cujus  brachium  cum  hasta  lineam  trans- 
vm-sam  toO  E  describit. 

Ici  s'arrête  la  partie  artistique  de  ce  volume  ;  elle  se  borne  ainsi  à  une  dizaine  d'ini- 
tiales des  plus  remarquablement  peintes,  toutes  gravées  par  Montfaucon,  Palcog.,  p.  255. 
A  partir  du  C  100  jusqu'au  f"  317,  se  suivent  encore  vingt-six  tètes  de  chapitres  pourvues 
d'ornements,  mais  banales,  savoir  :  des  bandeaux  fleuronnés  ctajourés,  avec  des  initiales 
de  même  stjle,  le  tout  en  carmin,  parfois  dessiné  avec  une  certaine  élégance. 


LXVIII.   —  N°  8-23. —  Saint  Je.vn  Ciir.Y.so.sTOME. 

leC  feuillets  à  2  col.;  —  xii"  siècle;  —  hauteur  33  centimètres,  largeur  2C;  —  reliure  en  maroquin  rouge 
aux  armes  et  initiale  de  Henri  IV. 

Les  têtes  de  chapitre  de  ce  manuscrit  sont  décorées,  d'abord  de  bandeaux  en  balus- 
trade ou  en  chaîne,  surtout  en  chaîne,  puis  de  lourdes  initiales  bourgeonnées  ou  fleu- 
ronnées,  le  tout  dessiné  avec  rudesse,  quoique  avec  une  certaine  facilité,  à  l'encre 
ordinaire,  quelquefois  combinée  avec  un  peu  de  carmin.  Le  seul  ornement,  dans  le 
nombre,  qui  soit  un  peu  remarquable,  est  un  grand  E  dont  la  traverse  est  formée  par 
une  main  qui  tient  la  deuxième  lettre  du  texte;  ce  motif  se  trouve  au  f"  31  v",  01  v", 
86  v%  116  v",  132  v°.  Au  f^  6'6  r°,  un  serpent  enroulé;  autre  au  f  71. 

Le  volume  contient  encore  vingt-cinq  extraits  des  homélies:  mais  il  en  avait  autre- 
fois 90.  Il  y  manque  les  soixante-quatre  premières.  Un  de  ses  propriétaires,  au  xv"  siècle 
(qui  paraît  être  Arsenius,  archevêque  de  Monembasie  ou  Epidaure,  déposé  en  l'an  1300), 
s'est  efforcé  de  réparer  ce  déficit.  Comme  la  63'  homélie  commençait  au  milieu  de  la 
première  colonne  d'un  verso,  il  a  dissimulé  la  fin  de  la  64°  en  collant  un  feuillet  de 
pa|)ier  blanc  sur  le  recto  et  sur  le  haut  du  verso  suivant  ;  à  ce  dernier  endroit  il  a  peint 
ou  fait  peindre  une  petite  gouache  représentant  saint  Jean  Chrysostome.  Le  saint  est  jeune, 
barbu,  nimbé,  vêtu  d'une  robe  noire,  d'un  manteau  rouge,  de  pantoufles  noires,  et  il 
porte  une  petite  croix  d'or  suspendue  au  cou.  Il  est  assis  dans  un  vaste  fauteuil  semi-cir- 
culaire, écrivant  sur  un  volumen,  et  placé  à  portée  d'un  meuble  du  milieu  duquel  s'élève 
un  pupitre  qui  supporte  un  codex  déployé.  Ce  codex  est  maintenu  ouvert  par  deux  fils  à 
plomb  formant  un  système  de  sinets.  Sur  la  table,  sont  un  couteau  à  lame  recourbée, 
une  écritoire  et  un  paquet  de  volumina  liés  ensemble.  Un  autre  paquet  semblable  remplit 
une  corbeille  placée  aux  pieds  de  l'écrivain,  et  dans  le  flanc  du  meuble  est  percée  une 
baie  à  deux  arcades  où  reposent  un  flacon  d'encre  vermillon  et  un  flacon  d'encre 
noire. 


XIl»  SIÈCLE  (N"  858,  (V26,  G-29). 


LXIX. — N"  8r»8.   DiADOciius,   définitions. 

306  feuillets  à  lignes  longues;  —  xii"  siècle;  —  hauteur  296  millimètres,  largeur  226  ;  —  reliure 
en  maroquin  rouge  aux  armes  et  initiale  de  Henri  IV. 

Volume  assez  abondamment  orné,  mais  avec  peu  de  talent.  En  tète,  au  f"  I  r»,  était 
une  miniature  à  pleine  page,  représentant,  à  la  partie  supérieure,  le  buste  du  Clirist 
entre  deux  bustes  d'anges;  et  au-dessous,  trois  bandes  horizontales  remplies  chacune 
par  deux  oiseaux  affrontés.  Une  bordure  de  branchages,  couvrant  les  marges,  encadrait 
ce  tableau  ;  mais  le  tout  a  été  presque  entièrement  effacé  par  le  temps  ;  il  ne  reste  que  le 
grossier  trait  à  l'encre  dont  l'esquisse  était  tracée.  Au  revers  de  ce  feuillet  est  un 
labyrinthe,  au  centre  duquel  un  buste  d'homme  vêtu  d'un  manteau  bleu.  Les  nombreux 
chapitres  du  volume,  lequel  se  compose  de  vingt-deux  différents  traités,  commencent 
par  des  bandeaux  dont  les  premiers  sont  à  rinceaux,  à  médaillons,  à  nattes,  relevés  de 
bleu,  de  jaune,  de  vermillon,  de  carmin  (voy.  28  r",  3't  r°,  m  r")  et  qui,  à  mesure  qu'on 
avance,  ne  sont  bientôt  plus  que  deux  folioles  placées  sur  les  marges  aux  deux  extré- 
mités de  la  ligne  d'écriture  qui  forme  la  rubrique  du  chapiti'e.  Des  initiales  moyennes 
ou  petites,  joliment  et  simplement  fleuronnées,  ornent  le  cours  du  texte.  Aux  f°'  29  et 
227,  doux  initiales  vermillon,  placées  vers  le  milieu  de  la  page,  se  terminent  par  une 
queue  fleuronnée  qui  descend  et  s'épanouit  jusque  sur  la  marge  inférieure,  offrant  ainsi 
cachet  de  l'épaisse  et  lourde  ornementation  de  certains  manuscrits  occidentaux  du 
XV''  siècle. 


LXX.  —  N"  626.  Saint  Jean  Chrysostome. 

333  feuillets  à  2  colonnes; — xu«  siècle;  —  hauteur  29  centimètres,  largeur  22;  — 
même  reliure  que  celle  du  manuscrit  n°  83,  à.  la  pomme  de  pin. 

Ce  beau  manuscrit  renferme  les  trente  premières  homélies  de  saint  Jean  Chryso- 
stome. En  tète  de  chacune  d'elles  est  un  ornement,  toujours  le  même,  et  d'un  très  bon 
goût  :  c'est  une  simple  bande  d'or  limitée  sur  tout  son  périmètre  par  un  liséré  d'azur; 
à  la  suite  vient  le  titre  de  l'homélie  écrit  en  minuscule  de  carmin;  puis  le  texte  com- 
mence par  une  moyenne  initiale,  élégante  et  fine,  formée  de  petits  fleurons  de  couleurs 
diverses  articulés  les  uns  sur  les  autres,  et  sertis  chacun  dans  un  trait  d'or.  Le  genre  de 
cette  décoration  est  le  même  que  celui  du  manuscrit  ci-dessus  n°  ol7  (voy.  f"  3  de  ce 
dernier).  Par  exception,  la  première  homélie  est  précédée  d'un  fronton  en  TI  chargé  do 
fleurettes  peintes  sur  fond  d'or,  et  la  deuxième  (f°  6  v»)  ainsi  que  la  dernière  (320  v") 
commencent  par  un  plus  petit  fronton  en  II,  d'or  à  liséré  d'azur. 


LXXI.  —  N"  629.  Saint  Jean  Chrysostome. 

300  feuillets  à  lignes  longues;  —  xu'  siècle;  —  hauteur  276  millimètres,  largeur  205; 
reliure  en  maroquin  citron  aux  armes  de  France  et  aux  deux  L  entrelacées. 

Manuscrit  fort  détérioré,  mais  remarquable  encore  par  la  belle  régularité  de  son 
écriture.  Son  ornementation,  très  sobre  d'ailleurs,  est  purement  calligraphique,  c'est- 
à-dire  qu'elle  est  exécutée  à  l'encre  noire,  par  le  scribe  lui-même  et  plus  simplement 


ino  XII=  SIÈCLE  (N"  660,  713). 

que  ne  sont,  par  exemple,  les  ornements  du  n°  Il  ci-dessus,  fig.  83.  Elle  consiste 
principalement  en  un  bandeau  et  une  initiale  dessinés  en  tète  de  chacune  des  homélies 
de  saint  Jean  Chrysostome,  qui  sont  ici  au  nombre  de  31.  Le  premier  de  ces  bandeaux 
n'existe  plus,  le  volume  n'ayant  conservé  ni  commencement  ni  fin;  le  second  bandeau 
est  en  forme  de  balustrade  (f°  6  r");  presque  tous  les  autres  sont  un  simple  onde 
accompagné  de  pois  et  terminé  par  un  nœud,  une  feuille,  une  boucle,  à  chacune 
de  ses  extrémités;  quelques-uns  sont  en  torsade  (f'  29,  70,  212,  etc.)  et  un  seul 
(f°  99)  forme  une  sorte  de  collier  en  bijouterie.  Quant  aux  initiales,  elles  sont  finement 
dessinées,  comme  les  bandeaux,  au  moyen  de  combinaisons  de  lignes  droites  et  de 
cercles,  de  pois,  de  zigzags,  etc.  C'est  une  décoration  où  l'art  n'entre  que  pour  très  peu 
de  chose. 


LXXII.  —  N°  660.  Saint  Jean  Chrysostome. 

377  feuillets  à  2  colonnes;  —  xu"  siècle  ;  —  hauteur  376  millimètres,  largeur  300; 
vieille  reliure  en  veau  aux  armes  et  initiales  de  Colbert. 

Ce  volume,  comme  le  précédent,  est  fort  mutilé,  dans  toute  son  étendue,  et  n'a 
plus  ni  commencement  ni  fin.  Les  homélies  qu'il  contient,  au  nombre  de  23,  commen- 
çaient chacune  par  un  bandeau  orné,  une  rubrique  en  minuscule  d'or  et  une  initiale 
peinte.  Les  bandeaux  sont  les  uns  de  longs  quadrilatères  d'or  couverts  de  fleurettes  et 
palmettes  largement  et  joliment  peintes  dans  le  genre  de  nos  figures  ci-dessus  48  et  63 
(voy.  f"  22,  30,  56,  307,  339,  339,  366),  les  autres  des  chaînes  ou  nattes  diverses  (126, 
242,  264,  289,  286,  329),  ou  bien,  et  en  plus  grand  nombre,  ces  bandeaux  sont  de  sim- 
ples lignes  d'or  faiblement  ornées  de  quelques  nœuds  ou  fleurons  (I  v°,  13,  32,  72,  80, 
92,  H2,  207,  211,  222,  330,  etc.).  Aux  f°'  11  et  40,  ces  petites  peintures  ont  été  coupées 
au  canif,  et  les  mutilations  du  volume,  portant  spécialement  sur  des  commencements 
de  chapitre,  sont  probablement  dues  au  désir  de  se  les  approprier,  elles  sont  assez 
agréables  en  ce  que  les  fleurettes  très  souvent  s'y  relèvent  avec  élégance  en  ton  bleu 
clair  sur  bleu  foncé.  Le  même  genre  de  mérite  existe,  quoique  à  un  degré  moindre,  dans 
les  initiales;  quelques-unes  de  celles-ci  sont  des  plus  grandes  qui  soient  admises  dans 
les  manuscrits  grecs  (6  centimètres  de  haut)  et  toutes  sont  articulées,  à  fleurons  de 
diverses  couleurs  sertis  dans  une  ligne  d'or. 


LXXIII.  —  N°  713.  Saint  Jean  Chrysostome. 

-270  feuillets  à  2  colonnes  ;  —  xn'  siècle  ;  —  hauteur  336  millimètres,  largeur  250  ; 
reliure  en  maroquin  rouge  aux  armes  et  initiales  de  Colbert. 

Ces  homélies  de  saint  Jean  Chrysostome  sont  au  nombre  de  37,  chacune  précédée  d'un 
fronton  en  fl,  ordinairement  très  allongé  (jusqu'à  13  centimètres),  parce  qu'il  encadre 
dans  son  intérieur  l'intitulé  de  l'homélie.  Cet  intitulé  est  écrit  en  minuscule  d'or  et  le  n 
lui-même  est  d'or,  chargé  de  médaillons  à  fleurettes  (genre  de  nos  figures  48  et  63). 
Le  texte  à  la  suite  commence  par  une  moyenne  ou  petite  initiale  peinte  à  fleurons  de 
couleurs  diverses,  articulés,  sertis  d'or.  Initiales  et  bandeaux  sont  d'une  élégance  et 
d'une  fraîcheur  parfaites,  sauf  les  écaillures  qui  les  ont  endommagés  en  quelques 
endroits.  On  peut  citer  comme  étant  d'une  beauté  pure  ceux  des  f'  18,  30,  51,  61,  74, 
102,  108,  134,  140  et  240. 


XIl'  SIÈCLE  (N»^  743,  765). 


LXXIV.  —  N'  7-43.  Saint  Je.vn  Chrysostome. 


231  feuillets  à  2  colonnes;  —  > 
reliure  en  maroquin 


siècle  ; 
ise  aux  ; 


hauteur  31  cenlimèlres,  hrgo 
les  cl  initiales  de  Colbert. 


Ce  volume  d'homélies,  sur  les  épîtres  de  saint  Paul,  a  perdu  son  commencement  et 
s'ouvre  par  les  mots:  f,  toO  y.ôïtou  r/js  àfâTrr^i  pr,(AOV£ÛovT£;,  de  l'homélie  sur  la  1"  aux 
Thessaloniciens;  c'est-à-dire  qu'il  lui  manque  le  premier  feuillet.  Il  contient,  sauf  cette 
lacune,  40  homélies.  La  première  était  sans  doute  la  plus  richement  décorée;  cepen- 
dant l'uniformité  la  plus  grande  règne  dans  tout  ce  qui  reste  du  volume  :  chacun  de  ces 
discours  a  pour  en-tête  un  élégant  et  léger  bandeau  en  forme  de  balustrade,  dont  les  ara- 
besques variées  se  découpent  en  azur  sur  un  fond  à  jour  et  sont  inscrites  dans  un  quadri- 
latère formé  de  quatre  cordons  verts.  Cette  sobriété  rappelle  le  manuscrit  669,  ci- 
dessus  fig.  o~.  Après  le  bandeau  vient  la  rubrique  en  minuscule  carmin,  puis  la  pre- 
mière initiale  du  texte.  Toutes  ces  initiales  sont  invariablement  dessinées  et  peintes 
sur  le  modèle  de  celle-ci  : 


LXXV.  —  N°  765.  ^  Saint  Jean  Ghuysostome. 

329  feuillets  à  '2  colonnes;  —  xu"  siècle;  —  hauteur  33  centimètres,  largeur  25;  —  ancienne  reliure 
orientale  en  maroquin  brun,  ornée  de  rinceaux  gaufrés,  auxquels  on  a  ajouté  plus  tard  pour  complément 
des  fleurs  de  lis  semblables  à  celles  des  manuscrits  n"  501  et  541. 

Manuscrit  dont  la  décoration  a  beaucoup  d'analogie  avec 
celle  du  volume  contemporain  ci-dessus  coté  n°  331.  Il  s'ou- 
vre par  une  table  des  chapitres  dont  l'intitulé,  Hiva^  ôxpiS/p 
-rîjç  ^t'OL'sif^;  ToO  PiSXîo'j,  est  écrit  en  minuscule  d'or  à  l'intérieur 
d'un  quadrilatère  formé  d'un  zigzag  d'or.  Le  texte  commence 
au  f°  3  r°,  par  un  haut  fronton  en  H  (14  centimètres)  d'or  à 
médaillons  et  fleurettes,  surmonté  d'une  fontaine  en  forme 
de  canthare,  du  sommet  de  laquelle  s'échappent  en  gerbe 
plusieurs  jets  d'eau;  à  droite  et  à  gauche  de  cette  fontaine, 
deux  oiseaux  (perroquets?)  sont  affrontés.  La  rubrique  de 
l'homélie  est  écrite  à  l'intérieur  du  n  en  minuscule  d'or  (au- 
jourd'hui effacé  et  ne  laissant  paraître  que  le  dessous  de 
carmin);  la  première  initiale  du  texte  est  un  K  fleuronné, 
formé  par  un  oiseau  (un  faisan  doré)  perché  contre  la  haste 
de  la  lettre;  enfin,  dans  le  courant  du  texte,  de  petites 
initiales  d'or  sont  disséminées  le  long  des  marges.  Pour 
toutes  les  homélies  qui  suivent  la  première,  au  nombre  de  21,  l'ornementation  est  sem- 
blable à  celle  qui  vient  d'être  décrite,  sauf  qu'au  lieu  d'un  fronton  en  n,  se  place  en 


FtG.  94  (f_237). 


198  XII'  SIÈCLE  (N%550;. 

tète  un  simple  Landeau  rectangulaire  semé,  comme  au  manuscrit  n°  331 ,  de  petites  croix 
ou  de  fleurs  à  quatre  pétales,  et  que  la  première  initiale  est  souvent  une  simple  lettre 
d'or,  mais  élégante  et  dont  celles  du  n»  331  (voy.  nos  figures  86  à  90)  semblent  Evoir 
fourni  le  modèle.  Cependant  aux  i"  237  et  248  sont  deux  très  beaux  bandeaux  à  mé- 
daillons et  à  fleurettes  peintes  sur  fond  d'or,  et  suivis  chacun  d'une  belle  initiale  ornilho- 
morphe  (un  T,  f  237  ;  un  <I>,  f°  248).  Au  f°  2ij7  v°,  un  joli  bandeau  analogue  aux 
précédents  a  été  effacé  par  un  lavage. 


LXXVI.  — N°  550.   Saint  Grégoire  de  N.\zianze. 

294  feuillets  à  longues  lignes;  —  xn"  siècle;  —  hauteur  254   millimètres,  largeur  190;  —  ancienne 
reliure  en  maroquin  rouge  gaufrée  d'entrelacs  et  de  fleurons  qui  paraissent  de  style  oriental. 

Magnifique  volume  dont  l'exécution  avait  été  attribuée,  dans  le  Catalogus  manusc.  Bibliot. 
regiœ,  à  l'année  1263,  mais  par  suite  de  la  mauvaise  interprétation  d'une  note  prélimi- 
naire. Cette  note  contenant  dix-huit  lignes  et  commençant  par  les  mois  :  rptyopîou  -ovtjAa 
ToO  SsoXoYou  aîir/j  •>,  [ji6Xo;  OcoXoytav  iyzi,  est  l'œuvre  d'un  moine  qui  paraît  l'avoir  rédigée 
expressément  pour  annoncer  que  ce  volume,  appartenant  à  un  couvent  de  saint  Nicolas, 
avait  été  cousu,  c'est-à-dire  relié  par  ses  mains  (f  âiav-oç  TptfJiaXta^  '  pa'iîôoç)  à  une 
date  qui  répond  à  l'année  1363  de  notre  ère.  L'erreur  a  été  rectifiée  sur  l'exemplaire 
du  Catalogus  appartenant  au  département  des  manuscrits,  de  la  main  de  M.  Hase,  en 
ces  termes  :  Est  codex  sœculi  fartasse  XII,  denuo  consutus  anno  1363  ut  patct  ex  nota  prœfixa. 
L'annotation  grecque,  dont  nous  ne  nous  chargeons  pas  de  donner  le  texte  intégral, 
contient  la  date,  non  de  la  transcription  du  volume,  mais  de  sa  reliure. 

C'est  un  honneur,  dont  celle-ci  n'était  pas  indigne,  si,  comme  il  nous  paraît  infini- 
ment probable,  c'est  la  même  reliure  qu'on  lui  voit  encore  aujourd'hui.  Elle  est  d'une 
fine  peau  de  veau  teinte  en  pourpre,  richement  ornée  sur  les  plats  au  moyen  de  bandes 
chargées  de  losanges  ou  d'entrelacs,  et  formant  plusieurs  quadrilatères  inscrits  l'un 
dans  l'autre;  la  bande  extérieure  était  d'argent,  oxydé  aujourd'hui,  et  dans  les  inter- 
valles d'une  bande  à  l'autre ,  sont  semées  des  mouchetures  d'or,  représentant  des 
corolles  de  marguerites;  le  livre  avait  pour  fermoirs  deux  lanières  de  cuir  retenues  à 
chacune  de  leurs  extrémités  par  trois  petites  étoiles  en  fer  ciselé. 

La  beauté  de  ce  manuscrit  réside  principalement  dans  ses  peintures  qui  sont  au 
nombre  de  10  grandes,  et  d'un  plus  grand  nombre  de  petites. 

Il  s'ouvre,  au  f°  2  v°,  par  un  index  des  16  discours  qu'il  renferme,  écrit  en  minus- 
cules d'or,  au-dessous  d'un  bandeau  semé  de  fleurettes  légères,  alternativement  d'azur 
et  de  carmin,  s'enlevant  sur  un  fond  doré;  au  sommet  du  bandeau  s'élève  une  croix, 
devant  laquelle  sont  affrontés  deux  oiseaux  (perroquets)  qui  s'inclinent  comme  pour 
adorer. 

Les  feuillets  3  v%  4  r»  et  4  \°  sont  entièrement  remplis  par  trois  peintures. 
La  première  est  un  carré  d'or  couvert  de  fleurons  et  de  rinceaux,  excepté  dans  sa  partie 
centrale  où  se  trouve  un  évidement  quadrilobé  contenant  la  crucifixion  :  le  Christ 
presque  nu,  debout,  attaché  à  la  croix;  à  sa  droite,  la  Vierge  en  long  voile  noir  brun 
et  en  robe  bleue;  à  sa  gauche,  saint  Jean  en  robe  bleue  et  manteau  rose;  petits  per- 
sonnages de  3  à  4  centimètres  de  haut.  Le  cadre  fleuronné  qui  les  entoure  est  orné,  à 
l'angle  extérieur  de  gauche,  d'un  arbre  entre  deux  oiseaux,  et  à  son  sommet  de  deux 
panthères  au  repos. —  La  deuxième  peinture  représente  un  portail  à  voûte  ogivale  ayant 

1.  De  v-'xiXii,  laine,  cheveu  (Hase);  —  Recousu  avec  une  aiguille  à  triple  fil. 


Xll»  SIÈCLE  (N-  55U).  199 

chacun  de  ses  deux  arcs  divisé  en  trois  segments;  l'ouverture,  sous  cette  arcade,  est 
entièrement  remplie  par  une  croix  dessinée  on  traits  bleus  et  blancs,  et  à  l'intersection 
des  quatre  branches  de  laquelle  est  un  grand  médaillon  circulaire  contenant  le  buste 
d'un  homme  à  cheveux  et  barbe  très  noirs,  à  longs  traits  et  nez  aquilin,  à  robe  noirâtre 
recouverte  d'une  étole  et  tenant  dans  ses  mains  un  codex  doré.  C'est  évidemment  saint 
Grégoire  de  Nazianze.  Les  quatre  cantons  de  la  croix  sont  occupés,  ceux  d'en  haut,  par 
deux  petits  médaillons  contenant  chacun  un  buste  très  semblable  à  celui  du  centre  ;  les 
deux  inférieurs,  par  deux  palmiers  à  fruits  mûrs.  Sur  le  sommet  du  portail,  deux  oiseaux 
battent  des  ailes.  —  La  troisième  peinture  (4  v°)  est  un  beau  portrait  en  pied  de  saint 
Grégoire  (de  135  millimètres  de  haut),  debout,  vu  de  face,  revêtu  de  ses  habits  épisco- 
paux,  la  main  droite  levée  pour  bénir,  un  codex  doré  sur  le  bras  gauche;  composition 
facile  et  négligée,  sauf  pour  la  tète  qui  est  peinte  avec  un  grand  soin,  et  pleine  de 
noblesse,  surtout  dans  les  traits  et  dans  le  regard  pensif  de  ce  vieillard  à  barbe  blanche. 
Il  est  entouré  d'une  bordure  de  rinceaux. 

Le  texte  commence,  seulement  à  la  page  suivante  (j  r°),  par  le  premier  Discours 
de  saint  Grégoire  :  In  sanctum  Pascha  et  in  tarditatem  suam.  Chaque  discours  est  précédé 
d'une  peinture  occupant  les  deux  tiers  ou  la  moitié  de  la  page.  Voici  la  description  de 
cette  première  miniature.  Le  carré  d'or,  qui  en  fait  le  fond,  est  bordé,  tout  autour  de  sa 
surface,  d'une  bande  de  rinceaux  d'azur  mêlés  de  fleurettes  et  interrompue  à  chaque 
angle  du  carré  par  un  évidement  circulaire  formant  ainsi  aux  coins  de  la  peinture  quatre 
médaillons  contenant  chacun  une  tète  de  jeune  homme,  vue  de  profil.  Au  sommet  du 
carré  et  en  dehors,  deux  suppliants  élèvent  énergiquement  leurs  bras  vers  le  ciel. 

Le  carré  d'or  que  celte  bordure  entoure  est  divisé  par  des  bandes  de  fleurettes  du 
même  style,  mais  plus  étroites,  en  neuf  compartiments  superposés  dont  le  plus  grand 
et  le  plus  important  est  au  centre;  il  représente  l'ascension  de  Jésus.  A  droite  et  à 
gauche  sont  les  saintes  femmes  et  les  disciples;  au-dessus,  sont  les  princes  et  les  mar- 
tyrs admis  dans  le  ciel,  ayant  les  anges  à  droite  et  à  gauche;  au-dessous,  est  la  résur- 
rection de  la  chair.  Les  personnages,  au  nombre  d'une  quarantaine,  qui  figurent  dans 
celte  page,  et  qui  sont  hauts  d'environ  3  centimètres,  sont  jetés  avec  une  rapidité  telle, 
que  le  dessin  ni  le  coloris  n'ont  aucun  caractère,  quoique  le  tout  soit  d'une  main  habile. 
Toutes  les  peintures  qui  suivent  sont  de  la  même  main  et  d'une  exécution  iden- 
tique. Il  sufûra  de  les  indiquer  brièvement. 

F"  8  v°,  2°  Discours  (4.'3''  de  l'imprimé)  :  Vision  de  saint  Grégoire  ,  même  sujet 
qu'au  n"  543,  f°  27. 

F°  30  T",  3'  Discours  (44'  de  l'imprimé).  Le  sujet  de  la  peinture  est  tout  différent 
de  celui  qui  décore  le  même  discours  dans  le  manuscrit  543.  Il  est  tiré  du  dernier  para- 
graphe du  discours  dans  lequel  Grégoire  fait  l'éloge  du  saint  qui  en  avait  été  l'occasion  : 
saint  Mamas,  qui  vécut  près  Nazianze,  qui  avait  commencé  sa  carrière  par  traire  les 
biches,  et  qui  était  devenu,  dit-il,  le  pasteur  spirituel  de  Césarée.  On  connaît  plusieurs 
saints  de  ce  nom  :  il  y  a  saint  Mame  en  Perse,  on  ne  sait  à  quelle  date,  et  saint  Mamme, 
ancien  brigand,  à.  Corfou,  vers  l'année  100.  Il  y  a  aussi  IMamas,  non  qualifié  de  saint, 
évoque  de  Mélitène  en  Arménie,  diocèse  de  Pont,  mais  cité  seulement  en  530  {Oriens 
Chi-istianus,  de  Lequien,  I,  443).  II  y  a  aussi  les  saints  Mamas  et  Basilisque  au  30  juillet 
dans  les  Bollandistes.  Celui  dont  il  s'agit  dans  notre  manuscrit  est  saint  Mammas  ou 
IMammès  de  Césarée  en  Cappadoce,  jeune  berger  martyrisé  sous  Aurélien  en  274  ou 
273,  le  17  août.  'O  ipÔTîpov  jxkv  Tàç  éXâtpouç  ày.éXywj...  vOv  8k  iroii^Laîvwv  Xaôv  jjLrjTpoiîoXîto;, 
non  pas  qu'il  fût  évêque  de  cette  métropole,  mais  parce  que  son  tombeau  s'y  trouvait. 
Le  saint,  représenté  en  jeune  berger,  levant  les  mains  vers  Dieu,  ayant  devant  lui  deux 
cerfs  et  une  biche,  se  tient  debout  au  milieu  d'une  charmante  décoration  de  rinceaux 
enlacés  dans  laquelle  figurent  quatre  groupes  d'animaux  en  médaillon.  Tous  ces  ani- 


200  XIl'  SIÈCLE  (N°  550). 

maux,  ceux  des  médaillons  et  ceux  du  centre,  sont  dessinés  avec  beaucoup  de  grâce  et 
de  justesse.  Le  berger,  pour  tout  costume,  porte  une  tunique  bleue  serrée  à  la  taille  et 
des  bottines  paraissant  formées  de  courroies  entrelacées;  il  a  une  gibecière  pendue  à 
l'épaule,  une  gibecière  rouge  et  de  forme  carrée;  à  son  côté  droit,  pend  un  couteau 
triangulaire,  dans  une  gaine  d'or.  Le  personnage  est  d'une  élégance  en  harmonie  avec 
le  superbe  encadrement  qui  l'entoure.  Voyez  ci-après  la  figure  n°  Ou. 

F"  37  r°,  4"  Discours  (iT),  sur  la  fête  de  la  Pentecôte.  La  miniature  manquait  dans 
le  manuscrit  543.  Ici  elle  représente  les  douze  apôtres  assis  dans  un  banc  circulaire  qui 
rappelle  Içs  stalles  du  chœur  d'une  église,  et  aussi  plusieurs  peintures  de  la  même 
scène  que  nous  avons  remarquées  ci-dessus.  Au  milieu  de  cette  assemblée,  deux  per- 
sonnages sont  debout  dans  l'attitude  de  gens  qui  disputent.  L'un  est  richement  vêtu 
d'une  robe  bleue  à  parements  d'or  et  porte  un  diadème;  l'autre  a  pour  tout  vêtement 
une  pièce  d'étoffe  rouge  qui  lui  entoure  la  tête,  des  bottes  qui  lui  montent  jusqu'aux 
genoux  et  une  toile  blanche  qui  le  serre  à  la  taille,  lui  enveloppe  l'épaule  gauche  et  se 
drape  sur  le  bras,  du  même  côté.  La  dispute  de  ces  deux  hommes  paraît  être  une  allu- 
sion au  §  vnr  du  Discours,  dans  lequel  Grégoire  prend  à  partie,  au  sujet  de  la  Pente- 
cote,  la  secte  des  Macédoniens.  Cette  scène  est  placée  au  centre  d'un  cercle  brisé  en  huit 
segments  à  chacun  desquels  est  un  oiseau;  ce  cercle,  ou  plutôt  ce  ruban,  couvert  d'un 
joli  semis  de  petites  fleurettes,  est  inscrit  dans  un  carré  de  rinceaux,  aux  deux  angles 
supérieurs  duquel  reposent  extérieurement  deux  griffons  ailés. 

F°  49  r",  b'  Discours  (lb°),  à  la  louange  des  Machabées.  Les  sept  Machabées,  tous 
ayant  la  taille  d'enfants,  placés  debout  entre  Dieu  et  la  Vierge.  Chaque  personnage  est 
vêtu  de  rouge  et  de  bleu.  Deux  renards  et  deux  chèvres  figurent  aux  quatre  angles  inté- 
rieurs du  carré. 

F°  o9  v°,  6'  Discours  (24'),  à  la  louange  de  saint  Cyprien.  La  peinture  en  tête  du 
texte,  de  même  que  l'initiale  par  laquelle  il  commence,  représentent  un  homme  et  une 
femme,  debout  à  côté  l'un  de  l'autre,  tenant  chacun  dans  la  main  droite  une  petite  croix 
blanche  (la  femme  tient  en  outre  un  mouchoir  blanc  dans  son  autre  main),  et  vêtus, 
l'homme  d'une  robe  rouge  à  pareryents  d'or  et  d'un  manteau  bleu,  la  femme  d'une  robe 
bleue  et  d'une  mantille  rouge  qui  lui  couvre  la  tête.  Ce  sont  saint  Cyprien  et  sainte 
Justine,  dont  l'histoire  est  décrite  ci-dessus,  n°  543,  f"  87.  Deux  panthères  et  deux  lions 
parmi  les  rinceaux,  autour  de  la  scène. 

F"  72  r°,  1°  Discours  (19=),  Discours  adressé  au  répartiteur  des  impôts,  Julien 
(voy.  ci-dessus,  p.  190).  11  est  assis  devant  une  table  sur  laquelle  sont  des  papiers  plies  et 
entourés  d'un  cordon  noir  ou  rouge,  qui  sont  probablement  les  cotes  d'impositions 
qu'attendent  cinq  ou  six  hommes  rangés  autour  de  la  table.  Le  répartiteur  en  prend 
une  et  la  remet  à  celui  qui  est  le  plus  près  de  lui.  Plusieurs  de  ces  hommes,  quoique 
jetés  rapidement  à  la  plume  et  très  négligemment  coloriés,  sont  remarquables  par  la 
vérité  avec  laquelle  ils  rendent  ce  qu'est  encore  aujourd'hui  le  type  grec.  Julien  est  vêtu 
d'une  robe  blanche  à  raies  bleues  et  rouges  par-dessus  laquelle  est  une  tunique  violette 
avec  une  pièce  d'étoffe  blanche  cousue  sur  la  poitrine  ;  il  a  aussi  une  sorte  de  contre- 
épaulette  blanche  sur  l'épaule,  et  il  est  coiffé  d'un  bonnet  blanc  hémisphérique  porté 
aussi  par  deux  de  ses  administrés;  deux  autres  l'ont  rouge,  et  deux  portent  le  tube 
conique  noir  et  élevé  des  caloyers  actuels.  Six  animaux  naturels  et  deux  fantastiques  à 
l'entour  du  carré. 

-      F"  83  r",  8'  Discours  (38'),  sur  la  naissance  du  Seigneur.  La  Sainte  Famille;  scène 
conçue  d'après  le  type  usuel  que  nous  avons  déjà  décrit  au  n"  543  (f  H  6),  et  autres. 

F"  94  \°,  9'  Discours  (43'),  sur  la  mort  de  Basile,  évêque  de  Césarée.  Basile  sur  son 
lit  de  mort,  entouré  de  prêtres  dont  l'un  agite  devant  lui  un  encensoir,  et  de  gens  du 
peuple  qui  parlent  entre  eux. 


I/INVENTAIRE  i 

DES   MINIATURES   ET   AUTRES   ORNEMENTS  | 

i 

MANUSCRITS  GRECS  ] 

i 

I 
BIBLIOTHÈQUE    NATIONALE  I 

l 

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Les  Archives  hospitalières  de  Paris,  par  H.  Bordier  el  L.  Brièie.  Paris,  1877,  iii-8" 20  fr. 

La  France  proteslniite.  Deuxième  édition.  3  vol.  parus  à 12  fr. 

La  Saint-Barthélémy  et  la  critique  moderne.  Genève,  1879,  in-i" 10  fr. 

Restitution  d'un  manuscrit  du  vr  siècle  sur  papyrus  partagé  entre  la  Bii)liotlièque  nationale  de 
Paris  et  la  Bibliothèque  de  Genève,  contenant  des  lettres  et  des  sermons  de  saint  Augus- 
tin. 1866,  in-4» 10  fr. 


Inventaire  général  et  méthodique  des  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  nationale, 
par  L.  Delisle,  membre  de  l'Institut,  directeur  de  la  Bibliothèque  nationale.  Tome  L  Théolo- 
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précédé  d'un  avertissement  et  accompagné  d'un  plan  de  la  salle,  par  M.  Thierry-Poux, 
conservateur,  sous-directeur.  Paris,  1879,  in-12 "     3  ir. 

Inventaire  sommaire  des  manuscrits  des  bibliothèques  de  France  dont  les  catalogues  n'ont  pas 

été  imprimés,  publié  par  U.  Robert.  Fasc.  1 ,  2,  3 12  fr. 

L'ouvrage,   composé  de   900    pages   environ,    paraît   régulièrement  par   fascicules   de 
10  feuilles,  grand  in-8"  à  2  colonnes. 

Prix  du  fascicule 4  fr. 

Papier  vergé 7  fr. 

Inveiitaire  de  la  collection  d'estampes  relatives  à  l'histoire  de  France,  léguée  en  1863  à  la  Biblio- 
thèque nationale  par  Michel  Hennin,  rédigé  par  M.  G.  Duplessis,  conservateur,  sous- 
directebr-adjoint  du  département  des  estampes  à  la  Bibliothèque  nationale. 

Cet  ouvrage  forme  quatre  volumes  gr.  in-8°,  chaque 12  fr. 

La  table  est  sous  presse. 

Le  Cabinet'  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  par  L.  Delisle.  Paris,  Imp.  natio- 
nale,'1868-81,  3  volumes  in-4"et  atlas 100  fr. 

La  Bibliothèque  nationale  en  1875  et  en  1876.  Rapports  annuels,  par  L.  Delisle,  deux  parties 
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Manuscrits  orientaux  :  hébreux,  syriaques,  éthiopiens,  par  M.  Zotenberg;  chaque  vol.  15  fr. 

Manut:crits  français.  Tomes  I,  II  et  III,  à  25  fr.  le  volume. 

Manuscrits  espagnols,  par  A.  Morel-Fatio,  1"  vol.  in-i°,  15  fr. 

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Inventaire  des  cartulaires  conservés  dans  les  bibliothèques  Je  Paris  et  aux  archives  natio- 
nales, suivi  d'une  biographie  des  cartulaires  publiés  en  France  depuis  1840-78,  par  U.  Ro- 
bert, Paris,  in-S" 5  fi-. 

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Robert  (U.).  Recueil  dos  lois,  arrêtés,  décrets  concernant  les  bibliothèques  communales, 
universitaires,  scolaires,  etc.,  publié  sous  les  auspices  du  ministère  de  l'Instruction  publique. 
Paris,  1883,  in-S' \.     ,<  f,-. 

Impriiuciies  rciiiiies    A,  rue  Mignon,  ?,  Paris. 


DESCRIPTION 


PEINTURES    ET   AUTRES   ORNEMENTS 


CONTENUS    DANS     LES 

MANUSCRITS  GRECS 


BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 


HENRI  BORDIER 

Bibliothécaire  honoraire  au  département  des  Manuscrits 


i^;;  .f */; ,. 


TROISIÈME     LIVRAISON 


PARIS 

LIBRAIRIE   HONORÉ    CHAMPION 

15,    QUAI     MALAQUAIS,     15 
1884 


XIP  SIÈCLE  (N"  550).  201 

A  la  différence  de  ce  qui  est  représenté  dans  la  même  scène  funéraire  au  manuscrit 
n"  343,  aucun  spectateur  ne  porte  de  cierge>  el  il  se  passe  dans  les  airs  une  seconde 
scène  composée  de  quatre  anges  vus  à  mi-corps  qui  s'apprêtent  à  recevoir  (à  mains 
couvertes)  l'àme  du  moribond  et  de  six  hommes  et  femmes,  également  en  buste,  et 
placés  derrière  une  balustrade  blanche,  lesquels  représentent  sans  doute  les  justes 
dans  le  paradis.  L'initiale  (E),  par  laquelle  commence  le  texte,  répète  la  ligure  de  Basile 
au  lit,  encensé  par  un  prêtre. 


I 


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riG      lo|f'30      -  TUÏ    VlTOl     VOrOS  EIS    T    Nfc.AN  KIPIAKHM    AUTOS 

TTjt/.alOÇ   VCI|J10;'   /ït    XC/XC>i    E/WV       /.   T.    t.. 

¥"  )S3  r%  10"  discours  (39"),  In  sancta  lamina  (voy.  n"  o43).  Baptême  de  Jésus; 
quoique  très  différente  des  précédentes  (n"  S33  et  543)  par  l'exécution,  cette  scène  est 
composée  d'une  manière  toute  semblable  :  la  colombe  descendant  du  ciel;  à  gauche, 
saint  Jean;  à  droite,  deux  anges;  dans  l'eau,  la  personne  du  fleuve  Jourdain  avec  son 
urne  et  faisant  de  la  main  un  geste  d'étonnement.  ^,.,.___*.^ 

F"  166  v°,  1  \'  discours  (40'),  sur  le  baptême.  Jésus  baptisant  les  Juifs,  dont  d^a$^vVÀ•*^''':'■^  ^N 
tout  nus  sont  debout  dans  l'eau;  d'autres  mettent  leurs  vêtements  et  sont  égalament  .  .-..i-Ç" 

nus.  Cinq  anges  à  mi-corps  et  mains  couvertes,  dans  les  airs.  Je  puis  remarquei'',\'ài-"''  '^^    "        ' 


■loi  XII«  SIÈCLE  (N»  550). 

propos  de  ces  nudités,  que  je  n'ai  pas  vu  jusqu'ici,  dans  les  manuscrits  byzantins,  une 
seule  dérogation  à  ceci,  savoir  que  leurs  artistes  représentent  facilement  la  nudité  la 
plus  entière  en  omettant  complètement  le  détail;  leurs  hommes  nus  sont  faits  comme 
des  statues  de  femmes. 

F"  204  r",  12'  discours  {il^),AdGregoriumNyssenum  Basilii  magmfratrem,qiUpostillius 
consecrationem  advenerat;  an  372.  Ce  discours  commence  par  l'éloge  de  l'amitié.  La  pein- 
ture représente  les  deux  Grégoire  :  l'un  en  barbe  blanche,  étole,  manteau  violet  et  robe 
bleue,  l'autre  en  barbe  noire,  manteau  brun  et  robe  jaune,  se  tenant  embrassés  et  se 
baisant.  Divers  animaux  à  l'entour  :  lièvres,  perdrix  et  panthères  à  tête  fantastique. 

F"  209  v°,  13'  discours  (21=).  Oraison  funèbre  d'Athanase,  évèque  d'Alexandrie. 
Scène  analogue  à  celle  du  f°  94;  autour  du  lit,  se  tiennent  un  prêtre  tout  vêtu  de  blanc 
et  cinq  personnes  du  peuple,  dont  trois  portent  des  cierges.  Autour  du  carré,  deux 
lièvres  se  désaltérant  à  une  fontaine,  deux  canards  et  deux  paons. 

F"  232  r%  14°  discours  (42«),  adieux  de  Grégoire  à  l'assemblée  des  évêques.  La 
peinture  représente  Grégoire  et  huit  évêques  assis  dans  un  banc  circulaire  semblable  à 
celui  du  f°  37.  —  Huit  animaux  divers  autour  du  carré. 

F°  231  r",  15'  discours  (14'),  sur  l'amour  des  pauvres.  Grégoire  et  deux  hommes 
sous  ses  ordres  distribuent  des  aumônes;  une  dizaine  de  pauvres  et  cinq  impotents 
remarquables  par  leurs  divers  attirails  de  béquilles  et  de  besaces. 

F"  279  r°,  16'  discours  (16'),  adressé  au  peuple  de  Nazianze  sur  la  grêle.  Grégoire 
est  debout  et  son  père  assis  sur  un  fauteuil  en  osier. 

L'écriture  de  ce  manuscrit,  dans  le  courant  du  texte,  n'a  pas  d'autre  ornement  que 
de  petites  initiales  simples  en  or,  placées  à  la  marge,  suivant  le  système  que  nous  avons 
expliqué  ci-dessus  (p  .25). 

La  première  page  du  manuscrit  550  porte,  en  outre,  un  troisième  genre  d'orne- 
mentation placé,  soit  dans  la  lettre  initiale,  soit  tout  simplement  à  la  marge,  et  n'ayant 
l'air  de  se  rattacher  à  rien;  le  curieux  de  ces  ornements  est  qu'ils  sont,  sinon  précisé- 
ment grotesques  comme  dans  un  grand  nombre  de  manuscrits  latins,  du  moins  badins. 
Les  cinq  premiers  feuillets  du  texte  (f°  59  du  manuscrit)  et  quelques  autres  contiennent 
des  initiales  du  même  genre,  zoomorphes. 

Voici  les  principaux  de  ces  petits  sujets  : 

Arbre  becqueté  par  des  oiseaux,  5  r»,  37  r",  49  r°. 

Fauteuil  d'osier  à  pieds  d'or  dans  lequel  est  assis  un  vieillard  (probablement  saint 
Grégoire  de  Nazianze)  écrivant  sur  un  pupitre  vissé  dans  un  bahut  et  se  terminant  à  sa 
partie  supérieure  par  une  sorte  de  potence  à  laquelle  une  lampe  est  suspendue.  Tout  le 
sujet  forme  une  initiale  'A  (vaaiâccwç),  f"  5  r". 

Un  jeune  homme  nu,  monté  sur  un  lièvre,  et  levant  vers  le  ciel  une  couronne,  ce 
qui  est  bien  une  caricature  antique,  6  r°  ;  trois  lutteurs  nus,  6  v°  ;  un  sauteur  nu,  portant 
sur  la  tête  un  chapiteau  où  repose  un  griffon,  99  v°  ;  sujet  analogue,  sauf  que  le  sauteur 
est  remplacé  par  une  panthère,  100  r°;  un  enfant  nu  jouant  avec  un  chien  et  un  perro- 
quet, ibid. 

Pasteur  ou  boucher  avec  une  chèvre  sur  son  dos  et  un  chien  à  ses  pieds,  9  r°  ; 
chasseur  armé  d'une  pique  et  d'un  bouclier,  perçant  un  quadrupède,  49  r°  ;  trois  enfants 
cueillant  des  pommes,  30  r°;  un  berger  entouré  de  trois  chèvres,  83  r°;  combat  d'un 
homme  contre  un  ours,  94  v°;  deux  enfants  munis  de  corbeilles  d'osier,  et  se  querel- 
lant pour  montera  un  arbre,  204  r°  ;  trois  enfants  jouant  à  la  balançoire;  deux  enfants 
jouant  d'une  sorte  de  bilboquet,  279  r°. 

Saint  Mamas  trayant  une  chèvre  dont  il  recueille  le  lait,  dans  une  petite  olla,  30  r"  ; 
scène  de  prédication  dans  une  église  :  un  ange  en  habits  blancs  cherche  à  éloigner  le 
mauvais  esprit  qui  plane,  en  capuchon  noir,  au-dessus  des  auditeurs,  30  v°. 


XII"  SIÈCLE  (N"  930  ET   1158).  20H 

Personnage  entièrement  plongé  dans  les  fonts  baptismaux,  où  un  prêtre  le  baptise, 
34  \°.  Je  ne  vois  aucun  rapport  entre  cette  scène  et  le  texte,  qui  est  le  g  VIII  du 
44""  discours. 

Paon  à  queue  déployée,  8  r»;  autres  paons,  200  v°;  la  colombe  au  pied  de  la 
croix,  83  r";  oiseaux  se  désaltérant  à  la  fontaine,  IGG  v";  un  oiseau  attaquant  trois 
lièvres,  7  v°. 

n  formé  par  un  oiseau  surmontant  une  paire  de  colonneltes,  7  r";  un  autre  II 
formé  des  tètes  des  apôtres  en  douze  médaillons  superposés  et  surmontés  du  médaillon 
du  Christ,  37  r°;  un  T  formé  de  7  tètes  en  médaillons  superposées,  49  r°;  un  M  formé 
d'un  homme  et  d'une  femme  se  donnant  la  main  (saint  Cjprien  et  sainte  Justine),  S9  v";  un 
n,  saint  Jean,  153  r°;  un  autre  n  formé  par  une  assemblée  de  onze  personnages  placés 
en  perspective,  232  r°;  un  <I>  formé  de  saint  Grégoire  et  saint  Basile  se  tenant  embrassés, 
204  r°;  X  formé  par  une  scène  de  baptême,  1G6  v°.  Toutes  ces  petites  scènes  sont  vive- 
ment et  agréablement  exécutées. 


LXXVII.  —  N"  930.  Sai.nt  Clé.men't,  Homélie  .s. 

28"  feuill.  à  lignes  longues:  —  xii*  siècle;—  haut.   19  centimètres,   hiri;.    1.");  —  rcl.   on   mi>r.ii|uin  ;uix 
armes  de  France,  avec  la  salamanilre,  un  semé  de  fleurs  de  lis  et  l'initiale  du  roi  François  I". 

Décoration,  fine  et  sobre,  aujourd'hui  très  détériorée;  elle  est  à  peu  près  effacée 
parle  temps.  Le  volume  se  compose  de  19  homélies  de  saint  Clément  sur  les  paroles 
de  saint  Pierre,  chacune  précédée  d'un  bandeau  et  d'une  initiale  minutieusement  des- 
sinés et  coloriés.  L'initiale  est  petite,  ajourée,  presque  simple,  avec  l'intérieur  garni  de 
violet  ou  de  vermillon.  Quant  au  bandeau,  il  consiste  :  tantôt  en  une  torsade  discrè- 
tement coloriée  en  violet  ou  en  jaune  d'une  faible  teinte,  à  laquelle  s'ajoute  un  peu 
de  vermillon  ;  tantôt  de  beaux  fleurons,  coloriés  de  même,  placés  à  droite  et  à  gauche  du 
titre  écrit  en  capitales  vermillon,  de  manière  à  tenir  lieu  de  bandeau.  Quelquefois  (f"  I6.S, 
22S)  le  bandeau  est  accompagné  d'un  ou  deux  animaux  ;  mais  c'est  surtout  dans  le 
bandeau  ou  fronton  qui,  commençant  le  volume,  est  le  plus  important,  que  se  trouve 
ce  caractère:  il  est  formé  d'abord  d'une  série  d'anneaux  circulaires,  au  nombre  de  sept, 
les  uns  jaunes,  les  autres  violets,  rangés  longitudinalement  au  haut  de  la  page  et  ren- 
fermant chacun  un  petit  animal  finement  dessiné,  sauf  l'anneau  du  centre  où  se  dresse 
une  fleurette.  Au-dessous  est  écrit  le  titre  en  trois  lignes  de  capitales  vermillon,  suivi 
d'une  large  torsade  violette  bordée  de  jaune,  puis  d'un  second  titre  en  capitales,  après 
lequel  vient  le  texte,  commençant  par  un  £  à  main  bénissante. 


LXXVllI.  —  N°  1158.  Saint  Jean  Climaque. 

256  feuill.  à  lignes  longues;  —  xn*  siècle;  —  haut.  152  millim.,  larg.  118;  —  reliure  en  peau,  xv«  siècle, 
gaufrée  sur  les  platsM'arabesques  diverses  et  de  quatre  médaillons  dans  l'intérieur  desquels  est  un  aigle 
à  deux  tètes. 

Jolie  décoration,  composée  d'abord    de    bandeaux  en    ligne    longitudinale   ou    en 
mince  parallélogramme  d'or  ou  d'or  et  azur;  un  seul,  f  12  r",  en  tète  du  texte,  est 


■201  XII'  SIÈCLE  (>»  GOISL.   197). 

plus  important  et  formé  d'élégants  rinceaux  de  couleurs  diverses  peints  sur  fond  d'or. 

Chacune  des  nombreuses  divisions  de  l'ouvrage  commence  par  une  moyenne  initiale  on 

or,  relevée  sobrement  de  légers  branchages  ou  de  folioles  où 

^^^y,^  le  dessinateur  introduit  avec  beaucoup  de  goût  de  petites  fa- 

(é^^^^^jljl  celtes  de  couleurs  vives  (voy.  f°'  28,   92,  98,    103,  109,   142, 

-Vr"  'M''S'o:>^T^'î.    171,  301,  219,  230,  237,  etc.).  Deu.x  de  ces  initiales,  un  T  au 

C  12  v°  et  un  n  au  f°77  v",  dépassent    les  autres   en  taille  et 

en  somptuosité.  Le  T  est  assez  semblable  à  notre  figure  84  et 

voici  le  M  (fig.  96).  En  outre  les  marges  du  volume  sont  semées 

de  petites  initiales  qui,  rappelant  une   mode  usuelle   dans  les 

Fig.  96.  manuscrits  latins   des  xii"  et  xni''  siècles,  sont ,    d'un  bout   à 

l'autre  du  volume,  alternativement  de  vermillon  et  d'azur. 

Enfin  la  dernière  page   du  volume  (236  v°)  était  entièrement   occupée   par   une 

peinture  sur  fond  d'or,  où  l'on  voyait  Jean  Climaque  debout  auprès  de  son  échelle 

s'élevant  jusqu'au  ciel;  mais  on  ne  peut  plus  guère  aujourd'hui  que  la  deviner;  le  fond 

d'or  est  seul  conservé. 


LXXIX.  —  iN°  CoisLiN  197.  Les  Kv.vngiles. 

275  feuillets  à  lignes  longues;  —  xn'  siècle;  —  hauteur  2t  cciiti:!iélies,  l.irgeur  18;  —  reliure  en  veau 
racine  à  dos  de  maroquin  rouge,  semrt  de  fleurs  de  lis  et  d'un  double  L  couronné,  initiales  du  roi 
Louis  XVIU. 

Manuscrit  d'une  grande  beauté  qui,  avant  d'entrer  dans  la  bibliothèque  de  MiM.  de 
Coislin,  avait  appartenu  à  l'église  de  Toul,  à  laquelle  il  avait  été  donné  en  1330  par 
Hector  d'Ailly,  qui  occupait  alors  le  siège  épiscopal  de  cette  ville.  11  commence  par  une 
table  des  passages  de  l'Évangile  à  lire  dans  l'année,  14  pages  écrites  en  vermillon, 
interrompues  fréquemment  par  des  ornements  d'or,  lignes  ou  bandeaux.  Viennent 
ensuite  (f  8  r°)  les  canons  d'Eusèbe  que  Montfaucon  appelle  avec  raison  «  auro  mi- 
nioque  ornatissimi  »,  mais  dont  il  ne  re?te  que  deux  feuillets  (8  et  9);  le  r°  du  f  8  est 
occupé  par  une  instruction  pour  se  servir  de  la  concordance,  instruction  chrysographiée 
en  29  lignes,  dans  l'évidement  intérieur  d'un  carré  renflé  sur  ses  quatre  côtés  en 
quatre  lobes  convexes,  le  tout  enfermé  dans  un  carré  plus  grand  et  régulier.  Les  sur- 
faces pleines  comprises  entre  les  deux  carrés  sont  couvertes  de  branchages  d'azur  dans 
les  ramifications  desquels  s'épanouissent  des  fleurettes  de  même  couleur,  le  tout  sur 
fond  d'or  (genre  de  notre  figure  44).  Les  trois  pages  suivantes  contenant  chacune  deux 
arcades  accouplées  dont  la  surface  est  entièrement  couverte  de  fleurs  et  d'arabesques 
fraîches  encore,  d'azur  sut  fond  d'or  et  d'une  rare  élégance. 

Après  quoi  se  présente  le  texte  des  quatre  évangiles,  excellemment  écrit,  et  garni 
en  marge,  à  chaque  page,  de  nombreuses  petites  initiales  simples,  d'or.  Chaque  évan- 
gile est  précédé  d'un  riche  fronton,  occupant  une  bonne  partie  de  la  page  où  il  se 
trouve  (aux  f°'  12,  85,  136  et  215),  orné  de  rinceaux  et  de  fleurettes  comme  au 
f"  8  r",  et  percé  au  centre  d'un  évidement  en  parallélogramme  contenant  le  titre 
(EY.KA.MAT6A10N,  EY.KATA  MAPKON,etc.)  écrit  en  capitales  d'or  globulées, 
liées  et  abréviées.  L'initiale  en  tète  du  texte  est  élégamment  articulée  et  fleuronncc 
(genre  de  notre  figure  65). 

Il  ne  manque  à  ce  volume  que  les  représentations  des  quatre  évangélistes,  et  elles 
y  étaient  en  clfet.  Elles  ont  été  coupées  et  il  parait  que  les  traces  de  lacération  restèrent 


XI 1-  SIÈCLE  (N»   COISL.  239).  20o 

visibles  jusqu'au  moment  de  la  reliure  actuelle  (temps  du  roi  Louis  XVIII),  car  on  lit 
écrit  au  haut  de  la  deuxième  garde  initiale  du  volume,  de  la  main  de  Monlfaucon  : 
«Codex  quatuor  Evangeliorum,  num...,  membranaceus.  Initio  prœmittitur  ordo  Evan- 
geliorum  per  annum.  Deinde  sequebantur  canones  Eusebii  in  Evangelia,  qui  uno  tantum 
excepte  folio  excisi  fuerunt.  Initio  cu/usque  Evangelii  erat  imago  cujusque  Evangelistœ,  quœ 
pariter  excisœ  fwiv.  » 


FiG.  97  (f»  46). 


LXXX.  —  N°  CoisLiN  ^239.  Saint  Grégoirii:  de  N.vzianze. 

•29.5  feuillets  à  2  colonnes;  —  xii"  on  xiu'  sièole;  —  haut.  O^.-iôS,  larg.  0»,-205;  —  reliure  p:iniissrinl 
orientale  et  du  xvi*  siècle;  en  veau,  avec  ornements  gaufrés,  bordures  de  rinceaux  et  coniparlimcnls 
géométriques  au  milieu  desquels  un  médaillon  circulaire,  dans  lequel  est  inscrit  un  aigle  à  deux  tètes. 

■iiscRiT  d'une  perfection  remarquable,  mais  très  mutilé.  11 
commence,  après  deux  feuillets  de  garde,  au  f°  3,  par  le  cha- 
pitre qui  se  trouve  habituellement  le  premier,  dans  les  impri- 
més comme  dans  les  manuscrits  ('AvaaTâcEioç  ^f^Épa),  et  qui 
occupe  ici  les  feuillets  3,  4  et  o  ;  seulement  les  3°  et  a"  ont  été 
ajoutés,  car  ils  sont  en  papier  et  d'une  écriture  toute  moderne  ; 
à  partir  du  i'  seulement  ils  sont  du  xii"  ou  xiii"  siècle,  sur  par- 
chemin et  fort  beaux  ;  l'écriture  est  une  minuscule  d'or  (deux 
colonnes  à  25  lignes  chacune).  On  peut  juger  par  là,  et  par 
comparaison  avec  ce  qui  va  suivre,  que  ce  commencement  qui 
a  disparu  était  d'une  grande  richesse. 
F°  6,  chap.  éirl  rr^i  tpuXay.-;;?,  45'  de  l'édition  bénédictine.  Il  comprend  jusqu'au 
f°  21  inclusivement.  Ce  sermon  45,  ou  lo-^oi  ME,  a  pour  sujet  le  jour  de  Pâques  et  com- 
mence en  ces  termes  :  «  Je  me  tiendrai  sur  mes  gardes,  a  dit  l'admirable  Habbacuc. 
Moi  aussi,  en  ce  jour,  je  veux  observer  avec  attention  ce  qui  se  présentera  devant  mes 
yeux  et  ce  que  j'entendrai  dire.  Je  me  suis  tenu  debout,  j'ai  regardé  et  voici  :  un  homme 
était  assis  sur  les  nuées,  un  homme  sublime  ;  sa  face  était  celle  d'un  ange  ;  son  vête- 
ment resplendissait  comme  la  foudre  qui  éclate  ;  il  éleva  sa  main  vers  l'Orient  et  sa 
voix  retentit,  bruyante  ainsi  que  la  trompette  ;  et  autour  de  lui  l'on  voyait  comme  la 
multitude  de  l'armée  céleste  et  il  dit  :  «  C'est  aujourd'hui  que  le  salut  est  donné  au 
monde  !  etc.  »  —  Ces  premiers  mots  de  l'orateur,  relatifs  au  Christ,  sont  le  sujet  de  la 
peinture  qui  décore  le  commencement  du  discours  (en  tète  de  la  i"  colonne  du  f°  6)  et 
qui  représente  un  jeune  homme  vêtu  d'une  tunique  et  d'un  long  manteau  rose,  à  une 
bande  de  pourpre,  assis  au  centre  d'une  ellipse  d'azur,  la  tète  nue,  nimbée,  les  pieds  nus 
aussi  et  posés  sur  une  sorte  d'arc-en-ciel,  la  main  droite  étendue  comme  pour  parler. 
ABn  de  mieux  marquer  l'essence  divine  du  personnage,  le  buisson  ardent  flambe  au- 
dessous  de  l'ellipse,  sur  un  gazon  vert.  L'armée  céleste  est  représentée  par  quatre 
anges  ailés;  deux  s'élèvent  derrière  et  au-dessus  de  l'ellipse,  on  ne  voit  que  leur  tète; 
les  deux  autres,  placés  à  sa  droite  et  à  sa  gauche,  sont  tête  nue,  nimbés,  chaussés  do 
bottines  rouges,  vêtus  de  longues  robes  de  couleur  sombre,  parsemées  de  larges  fleurs 
blanches  et  bleues  et  garnies  d'une  bande  d'or  dans  le  bas  ;  par-dessus  cette  robe,  ils 
ont  une  étole  en  étoffe  d'or  croisée  sur  la  poitrine,  et  tandis  qu'une  de  leurs  mains  est 
cachée  derrière  l'ellipse,  l'autre  tient  une  baguette  noire  avec  laquelle  ils  sont  comme 
au  port  d'armes.  L'ellipse  n'a  que  27  millimètres  de  hauteur  et  la  scène  tout  entière 
est  inscrite  dans  un  carré  quadrilobé  sur  ses  quatre  côtés  et  inscrit  à  son  tour  dans  un 


-20n  Xll»  SIÈCLE  (N-  COISL.  239). 

carré  simple  ayant,  de  côté,  o7  millimètres.  L'intervalle  entre  les  deux  carrés,  c'est-à- 
dire  le  cadre  richement  découpé  de  la  scène  que  nous  avons  ci-dessus  décrite,  est  lui- 
même,  dans  ses  petites  dimensions,  de  la  plus  somptueuse  élégance.  Il  a  pour  motif 
principal,  à  chacun  de  ses  angles,  deux  fleurettes  peintes  au  naturel  dans  le  centre  de 
médaillons  d'azur,  sur  fond  d'or.  Conférez  la  représentation  de  la  même  scène  dans  le 
manuscrit  543  et  dans  notre  figure  92. 

L's  de  éTul,  initiale  qui  commence  le  texte,  est  une  lettre  élégamment  peinte,  à 
fleurons  articulés,  au  milieu  de  laquelle  se  dresse  un  personnage  dehout  que  la  vétusté 
do  la  peinture  nous  empêche  de  reconnaître  par  aucun  attribut,  mais  qui  serait  vrai- 
semblablement Habbacuc,  puisqu'il  est  placé  en  regard  du  texte  où  son  nom  do- 
mine. 

Au  f"  82  r»  est,  sur  la  marge,  une  petite  image  peinte,  en  pied,  de  saint  Athanase, 
évêque  d'Alexandrie,  ainsi  que  l'indique  son  nom  écrit  au-dessus  de  sa  tête,  mais  sans 
que  rien  paraisse  dans  le  texte  justifier  sa  présence.  Il  est  debout,  vêtu  d'habits  pontifi- 
caux, nimbé,  paraissant  bénir  de  la  main  droite  et  tenant  un  codex  de  la  main  gauche. 
C'est  un  beau  vieillard  à  barbe  blanche. 

Au  f°  1 1  v°  est  Moïse,  mais  parfaitement  justifié  par  le  texte  en  regard,  où  il  est  dit 
que  Dieu  dit  à  Moïse  (col.  638  dans  l'édit.  Migne,  §  xi)  de  se  rappeler  les  miracles  qu'il 
avait  vus  sur  le  Sinaï  pour  en  opérer  de  semblables.  Moïse,  jeune  et  nimbé,  vêtu,  comme 
Athanase,  d'une  tunique  bleue  et  d'un  manteau  rose,  mais  sans  l'étole,  lève  la  tète  vers 
le  ciel  dans  l'attitude  de  l'admiration. 

Au  f  13  r»  sont,  à  la  marge  de  gauche,  le  prophète  Isaïe,  nommé  en  effet  dans  une 
phrase  du  texte  (col.  641,  §  xiii),  et  sur  la  marge  de  droite,  le  Dieu  Mars,  parce  que  le 
§  XIV  du  texte  commence  par  ces  mots  :  «  Mrjv  jaev  éioà-{£-ca:  irpûToç,  Mcnsis  quidem  primus, 
vel  mensium  potius  principium  inducitur.  »  Isaïe  est  debout,  tourné  sur  sa  droite,  la  main 
droite  levée  comme  un  homme  qui  fait  un  discours,  la  main  gauche  tenant  un  petit  vo- 
lumen  roulé,  vêtu  d'ailleurs  et  nimbé  comme  Moïse,  mais  plus  âgé  et  portant  une  longue 
barbo  noire.  Le  mois  de  Mars,  ou  Dieu  Mars,  est  habillé  en  général  bjzanlin  ; 
tunique  bleue,  cuirasse  d'or,  casque  de  fer,  manteau  d'écarlate,  bouclier  ovale  et  pique 
en  main. 


Quelques  pages  plus  loin,  l'auteur,  expliquant  la  nécessité  imposée  aux  fidèles  de 
prendre  la  communion  au  jour  de  Pâques,  sans  se  laisser  distraire,  surtout  dans 
l'instant  de  la  manducation  compare  à  la  femme  de  Loth  ceux  qui  se  laissent  distraire 
et  oublient  ainsi  les  ordres  de  Dieu  (S  xvii  ;  Migne,  col.  647).  C'est  à  cet  endroit  que 
l'enlumineur  du  manuscrit  (au  f°,  lo  r°)  place  en  marge  une  femme  qui  représente  relb' 


Xll°  SIÈCLE  {^'  COISL.  23'J).  207 

dont  on  parle.  Elle  tourne  en  effet  la  tète  afin  de  regarder  derrière  elle.  Son  vêtement, 
des  plus  simples,  est  une  longue  robe  bleue;  sa  tète  et  son  cou  sont  enveloppés  d'un 
voile  blanc  ;  aux  pieds,  une  chaussure  rouge.  L'attitude  est  excellente,  et  la  teinte, 
noirâtre,  du  visage  et  des  mains,  bien  orientale. 

A  la  page  suivante  (15  v»)  et  au  §  svin  du  discours,  il  est  question  de  saint  Jean- 
Baptiste,  Jean  le  Précurseur  (ttjv  'Icoàvvou  Z'^vrfj...  loû  xpoôpô[ji.ou);  en  regard  de  ces 
deux  derniers  mots,  entre  les  deux  colonnes  de  la  page,  est  peint  un  saint  Jean,  barbu, 
nimbé,  jambes  nues,  sandales  aux  pieds,  vêtu  d'une  tunique  jaunâtre  et  d'un  manteau 
noir  élégamment  drapé  sur  son  bras  gauche.  Au-dessus  de  sa  tête  on  lit:  'lû.  ô  xpo.  — 
Vient  ensuite  (f"  16  r°)  saint  Paul,  dont  il  est  question  à  la  fin  du  §  svin,  représenté 
debout,  enseignant,  chauve,  barbu,  nimbé,  chaussé  de  sandales,  tunique  bleue,  manteau 
rose,  portant  sur  le  bras  gauche  la  Bible,  c'est-à-dire  un  codex  à  couverture  vermillon 
relevée  de  filets  blancs. 

En  passant  au  §  xxn  (Migne,  col.  6oi,  c)  on  lit  une  phrase  où  il  est  question  du 
serpent  d'airain  suspendu  dans  le  désert  pour  guérir  ceux  que  des  serpents  avaient 
mordus.  Une  petite  peinture,  encastrée  dans  la  1"  colonne  du  f°  18  r°  de  notre  manuscrit, 
représente  la  scène  d'une  façon  extrêmement  simple.  Deux  personnages  y  suffisent: 
Moïse,  vêtu  de  tunique  et  manteau  bleuâtres,  flottants,  fait  monter  au  moyen  de  deux 
cordelles,  dont  il  tient  une  dans  chaque  main,  au  sommet  d'un  mât,  planté  dans  le  roc, 
un  serpent  doré.  Sur  le  roc,  au  pied  du  mât,  est  assis  un  homme  qui  lève  la  tète  et 
le  regarde  faire.  Cet  homme,  brun  et  barbu,  est  habillé  comme  Moïse,  d'une  longue 
robe  bleue  qui  l'enveloppe  entièrement. 

A  la  page  suivante  figure  Simon  le  Cyrénéen.  En  effet,  le  g  xxiv  (Migne,  col.  6153  et 
ms  239,  f°  18  v°)  commence  par  cette  phrase  :  Si  Simon  Cyrenœus  sis,  crucetn  toile,  ac 
sequere.  Simon,  les  jambes  nues  jusqu'au  haut  des  cuisses,  et  un  sarreau  bleu  à 
manches  courtes  serré  autour  de  la  taille,  soulève  la  croix  et  semble  bien  copié  sur  le 
modèle  d'un  ouvrier  du  port  de  Constanlinople  ou  autre  port  grec  (conf.  fig.  17);  on  le 
trouverait  aussi  dans  les  tableaux  des  maîtres  vénitiens. 

Le  §  xxiv  continue  sa  phraséologie  :  Si  Joseph  Arimathmis  sis,  ab  eo  qui  cruci  iifpxit 
corpus  pete...  Si  Nicodemus  sis,  ipsum  uiige.  Si  Maria  quœdam  sis,  si  alla  Maria,  si  Salome, 
si  Joanna  diluado  lacrymas  prof'unde. 

Deux  scènes  peintes,  l'une  au  f°  i8  v°,  l'autre  au  f  19  r",  répondent  à  ce  passage. 
La  première  est  la  représentation  de  Joseph  d'Arimathie  faisant  sa  demande  à  Ponce 
Pilate  pour  obtenir  le  corps  de  Jésus  (selon  saint  Luc,  chap.  xxiii,  verset  !)2).  Joseph, 
vêtu  de  la  tunique  et  du  long  manteau  flottant  des  personnages  apos- 
toliques, tunique  bleue  et  manteau  violet,  barbe  et  cheveux  blancs, 
nimbé,  sandales,  s'incline  en  posant  les  deux  mains  sur  sa  poitrine,  Ç-' 

debout  devant  le  préteur  romain  assis  sur  son  siège.  Celui-ci,  bizarre- 
ment vêtu,   à  ce  qu'il  nous  semble,  porte  un  voile  blanchâtre  serré       -    ' 
autour  de  la  tète,  une  tunique  d'un  rouge  écarlate  et  une  sorte  d'étole  ,,    ' 

verte  qui,   croisée  sur  la  poitrine,  descend  au-dessous  en  forme  de  j    ,  , 

bavette.  La  seconde  scène  (["  19  r°)  représente  les  saintes  femmes  au  ..,^-f-:^ 

tombeau,  à  l'instant  où,  consternées  dans  leur  âme  de  le  trouver  vide  -^1^-^/ 

(saint  Luc,  ch.  xxiv,  v.  i),  elles  commencent  à  s'apercevoir  que  deux  lu,.  100. 

anges  sont  là.  L'artiste  n'a  peint  qu'un  des  anges  et  il  a  mis  les  deux 
femmes  au  premier  plan,  appuyant  leurs  têtes  l'une  sur  l'autre  dans  l'attitude,  très  bien 
rendue,  de  la  douleur. 

Enfin  le  prophète  Isaïe  étant  nommé  et  Jean  indiqué  par  allusion,  dans  le  §  xxv 
(Migne,  col.  658),  l'un  et  l'autre  sont  représentés  vis-à-vis,  à  la  première  colonne  du 
I»  19  v°  du  manuscrit.  Le  discours  de  saint  Grégoire  se  termine  en  même  temps  que  finit 


■208  Ml'  SIÈCLE  (N-  COISL.  239). 

lefSl,  sansdonnerlieu  àaucune  nouvelle  représentation  artistique  et  j'aurai  décrit,  très 
complètement  je  crois,  tout  ce  qu'il  contient  en  ce  genre,  si  j'ajoute  que  d'espace  en 
espace,  c'est-à-dire  environ  une  fois  à  chaque  colonne,  le  texte  courant,  écrit  en  encre 
ordinaire,  est  interrompu  par  une  ligne  chrysographiée. 

Le  discours  suivant  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  (f°'  22-27  du  ms)  est  le  44'  des 
imprimés;  il  roule  sur  les  fêtes  de  l'Église  {In  novam  dominicam)  et  commence  par  les 
mots:  'Eyy.aivia  Tt(JiâaOai  (Migne,   col.  608).  L'éynatvia,  le  jour  férié  pour  la  commémo- 
ration d'une   nouvelle  œuvre,   est  le   thème  sur  lequel   l'orateur  sacré  entre  dès  les 
premiers  mots  dans  sa  phraséologie  habituelle;  où  je  ne  démêle  rien  qui  puisse  donner 
lieu  à  la  peinture  figurant  en  tête  du  discours  (22  r°,  col.  1).  Cette  peinture  forme  un 
carré,  d'environ  45  millimètres  de  côté,  encadré  dans  une  bordure  de  fleurettes  à  quatre 
pétales,  représentant  une  église  (c'est-à-dire  le  temple  de  Jérusalem)  sur  le  devant  de 
laquelle  se  passe  l'Annonciation  :  la  Vierge  est  debout,  enveloppée  de  son  voile  noir  qui 
lui  couvre  disgracieusement  la  tête  jusqu'aux  jeux  ;  l'ange,  en  longs  vêtements  bleus, 
avec  ses  ailes  noires,  avance  la  main  droite  vers  elle.  A  distance,  et  tout  à  fait  en  dehors 
du  temple,  s'avance  derrière  l'ange,  une  jeune  femme,  plus  belle  que  la  Vierge  et  plus 
élégamment  vêtue  de  longs  habits  clairs,  la  tête  ceinte  d'un  diadème  et  soutenant  de  sa 
main  droite  une  petite  maisonnette  qu'elle  semble  présenter  à  la  Vierge  ;  un  ange  plane 
au-dessus  d'elle  et  semble  la  recommander.  Cette  dame  n'est  pas  sainte  Hélène,  car  sa 
maisonnette  est  trop  modeste  pour  représenter  Sainte-Sophie  de  Constantinople,  ni  une 
église   quelconque,  ni  même   une  chapelle  ;  ce  ne  peut   être   qu'un  ermitage    ou   un 
hospice  ;  je  n'imagine  pas  quelle   princesse  le  peintre  a  représentée.  —  A  la  fin  du  2°  §, 
saint  Grégoire  s'écrie  :  Encœnia  !  Encœnia!   hoc  festum  est,  fratres  I  A  côté  de  cette  excla- 
mation est  un  petit  portrait  de  l'orateur,  représenté  en  pied  (33  millimètres  de  haut), 
chauve,  nimbé,  barbe  blanche,  tunique  bleue,  manteau  rose,  étole   blanche  à   croix 
noire,   portant  la  bible  sur  le  bras  gauche  (1°  23  r°,  col.  1).  L'inscription  au-dessus 
de  la  tête,  en  carmin,  ô  àyioç  Fprjy.  ô  0£oX.,  ne  permet  pas  de  s'y  tromper.  Au  com- 
mencement du   10'"  S.  la  reine  des  heures   fait  je   ne   sais   quel   hommage  mystique 
à   la   reine    des    jours    ('H    pactXiGca    tûv    wpûv    t?)    paciXtât   lîjfAEpOv   itOfAUSÛEi).   A   cet 
endroit,  l'artiste   a  représenté   deux   souveraines   de  l'empire   grec,  dans  le  costume 
byzantin,  chargé  de  pierreries,   portant  chacune  dans  la  main  une  sphère  de  couleur 
écarlate  (f°  26  r°,  col.  2).  Aux  deux  pages  suivantes  (f^  26  V  et  27  r°)  sont  un  homme 
dans  un  batelet,  tenant  la  voile  de  la  main  droite  et  la  rame  de  la  main  gauche,  un 
autre   tenant  la  charrue  attelée  de  deux  bœufs,  un  troisième  jouant  de  la  flûte,    un 
quatrième  et  un  cinquième  ébranchant  un  arbre  et  se  livrant  à  la  pèche.   Et  en  effet 
le  même   alinéa  du  discours  continue  :    »  Pour   célébrer  ce  jour  de  fête,  le  ciel   est 
plus  splendide,  le  soleil  plus  haut  et  plus  brillant  ;  le  navire,  aux  cris  presque  tous 
pieux  et  religieux  des  matelots,  s'élance  hors  du  port;  le  laboureur  pousse  la  charrue 
en  levant  les  yeux  au  ciel  ;  le  berger  souffle  sur  ses  pipeaux  un  chant  pastoral  ;  l'horti- 
culteur soigne  ses  arbres,  et  le  pêcheur,  assis  sur  les  pierres,  regarde  au  fond  de  l'eau 
en  nettoyant  son  filet.    Ces  petites  figures,  de  fort  peu  de  mérite,  sont  en  outre  à  demi 
écaillées  et  tombées.  Il  n'en  est  pas  de  même  d'une  dernière  qui  se  rapporte  au  §  12  et 
dernier,  où  l'auteur  rappelle  comme  un  de  ses  saints  favoris  l'illustre  berger  Mammas, 
évèque  et  martyr.  Ce  saint  (comme  on  l'a  déjà  vu  plus  haut  dans  un  autre  ms,  n°  550, 
ci-dessus  page  160),  fournit  à  notre  artiste  le  sujet  d'une  jolie  peinture,  quoique  à  demi 
barbare. 

Suit,  dans  le  manuscrit  (f"  28-37),  le  discours  (FlEp't  tî^s  éop-r?;^  Ppa/^"')  41' des  im- 
primés, discours  dont  le  sujet  est  la  fête  de  la  Pentecôte.  Aussi  le  chapitre  commence- 
t-il  par  une  peinture  de  la  même  grandeur  que  la  précédente  (f"  22  r°)  et  entourée  par 
une  bordure  de  fleurs  exactement  semblable,  qui  représente  la  scène  de  la  descente  du 


XII'  SItCLE  (N»  COISL.  -239).  209 

saint  Esprit.  Quelque  petite  qu'elle  soit,  les  douze  apôtres  y  sont  très  bien  figurés  S 
assis  autour  d'une  table  elliptique,  tous  dans  des  attitudes  variées  et  pleines 
d'animation.  C'est  un  petit  dessin  très  juste  et  très  adroit.  Dans  l'espace  vide,  au  centre 
de  l'ellipse,  sont  deux  personnages  deliout,  deux  nègres-  habillés  l'un  de  rouge,  l'autre 
de  bleu,  qui  probablement  représenteiil  les  gens  de  toute  nation,  même  de  la  Libye  et 
de  laCyrénaïque,  mentionnés  dans  les  Actes  des  apôtres (ii,  3-13)  comme  assistante  celte 
scène  extraordinaire  et  s'étonnant  d'entendre  les  disciples  de  Jésus  leur  parler  à  chacun 
sa  propre  langue.  Les  premiers  paragraphes  du  discours  sont  entièrement  consacrés  à 
l'éloge  du  nombre  7.  C'est,  aux  yeux  de  l'orateur  sacré,  un  développement  tout  naturel 
de  la  fête  du  jour,  puisque  la  Pentecôte  ou  cinquantième  jour  est  le  résultat  de  7  mul- 
tiplié par  7,  sauf  qu'il  en  manque  un  ([Atâ;  àpoù'Trii  /ji^spa;).  Il  passe  donc  en  revue  tous 
les  7  qui  sont  illustres  dans  la  Bible  et  ne  manque  pas  de  citer  (§  iv,  medio)  :  le  chan- 
delier aux  7  branches  du  Temple  de  Jérusalem,  muni  de  ses  7  lumières,  comme  le  prêtre 
reçoit  l'initiation  en  7  jours,  comme  le  lépreux  est  purifié  en  7  jours  et  comme  il  faut 
7  jours  pour  faire  la  dédicace  du  Temple.  Notre  manuscrit,  à  cet  endroit  (f°  30  r°,  col.  1), 
donne  la  représentation  du  chandelier,  laquelle  d'ailleurs  est  conforme  à  la  réalité,  qu'on 
connaît  parfaitement  par  un  des  bas-reliefs  de  l'arc  de  Titus  à  Rome.  Un  peu  plus  loin 
(fo  34  v»)  est  le  portrait  du  prophète  Joël  (vieillard  barbu,  nimbé,  longs  vêtements, 
tunique  bleue,  manteau  violet,  pieds  nus)  amené  par  une  citation  qu'en  fait  l'auteur  au 
S  xHi  de  son  discours. 


F°"  du  ms  37  r°  à  46  v°,  comprenant  le  discours  Lï""  qui  a  pour  sujet  les  Machabées, 
commençant  parces  mots  :  Ti  3ai(r,é)  oiMaz/.aSato'..  Le  titre  du  discours,  en  capitales  d'or 
enlacées,  est  inséré  à  l'intérieur  d'un  n  formé  de  fleurettes  et  de  dix  médaillons  qui 
me  paraissent  contenir  les  portraits,  en  commençant  par  le  bas,  de  saint  Grégoire  de 
Mazianze,  de  Salomé  la  mère  des  Machabées,  d'Éléazar  leur  père,  placé  au-dessus 
d'elle,  et  des  sept  Machabées,  car  les  sept  autres  tètes  sont  toutes  jeunes  et  toutes  pareilles 
entre  elles.  Cette  peinture  est  médiocre,  mais  les  têtes  sont  expressives  et  celle  de 
saint  Grégoire  fort  belle.  Un  petit  carré  de  soie  pourpre,  collé  au-dessus  de  la  scène 
avec  de  la  cire,  tient  encore.  Aux  feuillets  suivants  sont  peintes  sept  petites  scènes  qui 
représentent  les  Machabées  ou  leurs  parents   comparaissant  devant  leurs  juges   et 

1.  Sauf  que  le  peintre  a  commis  l'erreur  d'y  comprendre,  immédiatement  apiès  saint  Pierre  et  saint 
Paul,  les  quatre  évangélistcs,  reconnaissables  à  un  livre  qu'ils  tiennent  entre  les  mains.  Or  saint  Marc  et 
saint  Luc  n'étaient  point  des  douze,  mais  seulement  de  leurs  disciples. 

•3.  C'est  par  erreur  qu'ils  ne  sont  point  nègres  dans  notre  gravure. 

27 


210  XII»  SIÈCLE  (N*  COISL.    239). 

subissant  divers  supplices.  Les  dispositions,  les  costumes  et  autres  détails  étant  les 
mêmes  dans  chacune  de  ces  scènes,  il  me  suffira  de  décrire  la  première  (f"  3S  r",  §  m 
de  l'imprimé)  qui  représente  Éléazar  amené  par  un  serviteur  en  présence  du  roi 
Antiochus  et  d'un  de  ses  guerriers  ;  Éléazar,  vieillard  nimbé,  est  en  vêtements  longs, 
mais  très  distincts  du  vêtement  traditionnel  des  prophètes  et  des  apôtres  ;  le  roi,  son 
serviteur  et  son  garde  militaire,  sont  exactement  ce  que  nos  manuscrits  carolingiens 
nous  donnent  pour  représenter  de  tels  personnages. 

F°'46  v"  à  56  y°,  discours  24°  des  imprimés,  sur  saint  Cyprien.  En  tête,  encadrés 
dans  une  bordure  de  fleurettes,  deux  saints  personnages  debout,  en  habits  pontificaux 
et  que  se  montrent  deux  jeunes  hommes  placés  en  dehors  du  cadre  ;  ce  sont  proba- 
blement saint  Grégoire  et  saint  Cyprien,  admirés  par  le  peuple.  Une  série  d'autres 
petites  scènes  décrivent  en  peinture  la  vie  de  saint  Cyprien:  c'est  d'abord,  au  f°  50  r°, 
«  saint  Grégoire  qui  se  place  entre  saint  Cyprien  et  une  vierge,  belle  et  noble  jeune 
fille,  qu'il  poursuit  de  son  amour  »  (§  ix  de  l'imprimé).  Cette  belle  jeune  fille,  comme 
la  vierge  par  excellence,  dans  la  peinture  byzantine,  se  tient  la  tète  et  le  haut  du  corps 
enveloppés  d'un  voile  noir  qui  lui  donne  l'air  sombre  et  disgracieux. 

F°  53  r°,  col.  l,  l'empereur  Decius,  exerçant  sa  fureur  persécutrice  contre  un 
évêque  qu'on  amène  devant  son  tribunal  (§  xiv  de  l'imprimé).  La  décollation  d'un  saint 
(f°  54  r")  et  une  femme  mourante  dans  son  lit  (f°  ao  r°)  répondent  à  quelques  paroles 
des  §§  svi  (in  fine)  etxvii  (ad  médium)  sur  les  supplices  et  sur  la  mort. 

F"  57  r°à  65  r°,  discours  19"  des  imprimés,  adressé  au  percepteur  Julien,  sans  autre 
ornement  que  la  petite  peinture  d'en-tète,  encadrée  dans  une  bordure  de  fleurons,  et 
représentant  un  personnage  assis  sous  un  dais,  et  à  demi  effacé,  auquel  saint  Grégoire, 
assis  aussi,  adresse  la  parole  (f  57  r",  col.  1),  et  qui  sans  doute  est  ce  Julien  dont  nous 
avons  vu  ci-dessus  d'autres  portraits. 

F<"  65  y"  à  73  v',  discours  38'  des  imprimés,  sur  la  nativité  de  Jésus.  Point  d'autre 
ornement  que  la  petite  peinture  d'en-tête  représentant  la  naissance  dans  la  cabane  avec 
les  bergers  et  les  anges  du  dehors  ;  c'était  une  très  jolie  petite  scène,  malheureusement 
il  en  a  disparu  plus  de  la  moitié  par  suite  d'un  mouillage. 

F°'  74  r°  à  H9  v",  discours  43'  des  imprimés,  oraison  funèbre  de  saint  Basile, 
évêque  de  Césarée.  Ce  long  éloge  de  saint  Basile,  prononcé  sur  sa  tombe,  commence 
par  une  petite  peinture  un  peu  plus  grande  que  les  précédentes  et  encadrée  de  môme, 
qui  représente  le  saint  à  l'article  de  la  mort.  Il  est  déjà  couché  dans  son  cercueil  de 
pierre,  quoique  vivant  encore,  et  trois  vieillards  en  robe  blanche,  mantelets  noir  vert 
et  tête  nue,  s'empressent  autour  de  lui  :  ce  sont  des  médecins.  L'un  surveille  de  près 
l'altération  de  son  visage  ;  l'autre  regarde,  au  moyen  d'une  cuiller  en  verre,  du  sang 
qu'il  vient  de  recueillir  dans  une  tasse  qu'il  tient  de  l'autre  main  ;  le  troisième  porte  à 
son  nez  un  tube  ou  une  tasse  semblable  pour  en  reconnaître  l'odeur.  Ce 
^^  serait  toute  la  décoration  de  ce  discours,  n'était  qu'aux  f"  100  à  105  se 

trouvent  cinq  autres  petites  peintures  toutes  relatives  au   passage,  très 
remarquable  en  effet,  où  l'orateur  expose  la  manière  dont  Basile  répondit 
aux  interrogatoires  que  lui  fit  subir  le  gouverneur  de  Césarée  agissant 
au  nom  de  l'empereur  Valens,  grand  persécuteur  des  chrétiens.  Dans 
deux  premières  (f"'  100  v»,  coL   1  et  2,  imprimé,  §  XLvra,  col.  55  : 
'HiAEïç  èï  ii  cot  8oî{oO[ji£v;  ^  Nos  vero  quid  tandem  tibi  videmur?  et  Tôtï  Se 
xivriOév-a  tôv  ûîtap/ov,  ^  Hac  oratione  commotus  prœfcctus)  le  gouverneur  ou 
FiG.  102(P'10I).    préfet,  assis  sur  son  siège,  interroge  Basile  debout  devant  lui.  Dans  la 
troisième  (f°  101  V,  col.   1,  "HTT/j[x£9a  ^aaïKzû...  =  imperatorem  adiens  : 
bnpemtor,  inquit,victi sumus  ab  hujus  ecclesiœ  antislite;  imprimé  §  41,  col.  561),  l'empe- 
reur, debout  sous  la  porte  d'un  édicule,  confère  avec  son   préfet,   qui  vient  lui  rendre 


XU«  SIÈCLK  (N°  COISL.  239).  211 

compte.  Dans  la  quatrième  (f°  104  v",  Tûîrxeiv^TtEtXsi tôv  àaapKov...  ^Verberaturumminita- 
batur  Basilium  qui  gracilis  erat,  imprimé  §  lvii,  col.  568),  le  bourreau  assiste  le  juge  et 
porte  la  main  sur  l'évêque  ;  enfin  dans  la  cinquième  (f°  lOo  r°,  'iK^rjç  -^v  éXeeivàç...  = 
Supplex  erat,  miserabilis,  calamitosus,  etc.,  imprimé  §  Lvir,  f'  569-o70),  les  habitants  de 
la  ville  apportent  au  préfet  leurs  protestations  indignées.  Ces  deux  dernières  scènes, 
soit  qu'elles  proviennent  d'un  autre  manuscrit,  soit  par  toute  autre  raison,  sont  sur  deux 
petits  carrés  de  parchemin  coupés  ailleurs  et  collés  grossièrement,  avec  de  la  cire,  à  la 
place  où  elles  sont.  Dans  toutes  les  cinq  le  magistrat  est  remarquable  par  la  constance 
de  son  costume  qu'on  peut  regarder  avec  assurance  comme  étant  bien  celui  d'un  gou- 
verneur de  province  de  l'empire  grec  au  xii"  siècle.  Grégoire  l'appelle  Nabuzardan, 
ancien  chef  des  cuisiniers,  et  d'autres  (voy.  la  Biogr.  univ.  de  Michaud)  le  nomment 
Modestus.  On  remarquera  aussi  (f  104)  le  costume  du  bourreau,  tunique  écarlate  et 
pantalon  noir  chiné,  que  nous  avons  vu  plusieurs  fois  à  peu  près  le  môme  dans  d'autres 
manuscrit,  mais  qui,  de  sa  personne,  est  ici  un  élégant  jeune  homme,  on  pourrait  dire 
un  bourreau  artiste.  Cet  exécuteur,  après  avoir  dépouillé  le  saint  de  son  manteau,  le  me- 


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naçait,  dit  Grégoire  (§  Lvn),  de  déchirer  avec  des  ongles  de  fer  son  corps,  qui  était  d'une 
grande  maigreur.  «  Par  ce  déchirement,  répondit  Basile,  tu  apporteras  un  grand  soula- 
gement à  la  maladie  de  foie  qui,  comme  tu  le  vois,  me  fait  souffrir.  »  Cette  parole  nous 
donne  peut-être  l'explication  de  la  peinture  placée  en  tête  du  discours  et  dans  laquelle 
on  voit  les  médecins  examiner  un  vase  de  sang  ou  plutôt  d'urine  ensanglantée.  Le 
peintre  a  peut-être  voulu  montrer  que  saint  Basile  est  mort,  ce  qui  est  en  effet,  d'une 
hémorragie  provenant  d'une  maladie  de  foie.  Basile  est  mort  en  379. 

F"  120  r°  à  130  r°,  discours  39"  des  imprimés  :  In  sancta  lumina,  =  zlc,  xà  âyta  tf.(3Ta, 
commençant  par  -niiXtv  'IrjcoOç  ô  â[Aciç.  Dans  ce  discours,  Grégoire  de  Nazianze  célèbre  la 
fête  du  jour  {Sanctum  luminum  diem,  ad  qucm  pei-venimus),  c'est-à-dire  l'Epiphanie,  fête, 
dit-il,  qui  tire  son  origine  du  baptême  du  Christ,  «  la  vraie  lumière  faite  pour  illuminer 
tous  les  hommes  »  (§  1).  La  peinture  d'en-tête  représente,  en  effet,  Jésus  debout  au 
milieu  du  Jourdain  et  baptisé  par  saint  Jean  en  présence  des  anges.  «  C'est  là,  continue 
saint  Grégoire,  une  fête  véritable  et  pure,  bien  différente  des  cérémonies  et  des  mystères 
des  païens.  Ce  n'est  pas  la  naissance  et  l'enlèvement  de  Jupiter  enfant(A),  ni  les  chants 
et  les  cris  des  Curetés,  ni  leurs  danses,  armes  en  main,  pour  étouffer  les  vagissements 
du  Dieu  et  pour  tromper  un  père  cruel  (B).  Ce  ne  sont  pas  non  plus  les  vivisections  pra- 
tiquées parles  Phrygiens,  ni  leurs  flûtes,  ni  les  Corybantes,  ni  tous  les  actes  accomplis 
autour  de  la  déesse  Rhéa  par  des  initiés  ivres  de  fureur  (G).  11  n'y  a  point  de  jeune  fille 
enlevée  parmi  nous  et  point  de  Cérès  courant  à  sa  recherche  (D)  ;  point  de  mystères  de 
Bacchus  et  nulle  part  de  cuisse  produisant  un  enfantement  (E);  point  de  mystères 
lubriques  d'Aphrodite,  à  la  naissance  et  au  culte  impurs,   ni  phallus  et  ithyphallus 


il-2  XU'  SIfXLE    (N»  COISL.   -230). 

obscènes  par  leurs  formes  et  par  leurs  actes  (F).  Où  trouverez-vous  chez  nous  cette 
atroce  et  inhumaine  hospitalité  d'un  Tantale  rassasiant  les  Dieux  assis  à  sa  table  avec 
les  membres  déchirés  de  son  fils  Pelops  (G)?  Où  sont  les  horribles  et  ténébreux  spectres 
d'Hécate  (H),  l'art  des  sacrifices  pratiqué  par  les  Mages  et  la  science  de  l'avenir  fondée 
sur  la  dissection  des  victimes  (I)?  Nous  n'avons  pas  non  plus  de  mystères  d'Orphée, 
regardé  par  les  Grecs  comme  tellement  digne  du  renom  de  sagesse  qu'ils  lui  supposaient 
une  lyre  dont  les  accords  attiraient  tout  à  elle  (J),  et  nous  ne  connaissons  pas  non  plus 
les  infortunes  d'Isis,  ni  les  boucs  vénérés  à  Mendcs  en  Egypte,  ni  l'étable  d'Apis,  c'est- 
à-dire  d'un  veau,  débordante  de  luxe  par  la  sottise  des  habitants  de  Memphis  (K.)  « 
Conf.  Grégoire  de  Tours,  Hist.,  11,  29.  Chacune  des  lettres  majuscules  que  je  viens 
d'inscrire,  de  A  à  K,  marque  la  place  d'une  petite  peinture  mi<e  dans  le  manuscrit,  à 
côté  de  la  phrase  que  j'en  extrais  et  que  la  peinture  explique.  Je  reprends  ces  peintures, 
lettre  par  lettre,  pour  les  faire  mieux  connaître. 

A  (f"  121,  col.  1)  :  Une  femme  remettant  un  petit  enfant  entre  les  mains  d'un 
homme  vêtu  d'une  longue  robe  de  pourpre.  La  femme  est  presque  effacée.  • —  B  (f°  121, 
col.  2)  :  Un  enfant  couché  dans  son  berceau  à  côté  duquel  deux  hommes  jouent,  l'un  des 
cymbales,  l'autre  du  tambourin.  Le  berceau  est  posé  sur  des  pieds  seipi-circulaires 
pour  produire  un  balancement.  —  G  (f°  121,  col.  2)  :  Deux  hommes  complètement  nus, 
tenant  un  couteau  dans  chaque  main  et  semblant  prêts  à  combattre,  en  présence  d'une 
statue  de  femme  posée  au  sommet  d'une  colonne  et  portant  pour  vêtement  une  draperie 
écarlate;  elle  tient  de  la  main  droite  une  branche  d'arbre,  de  la  main  gauche  une  boule. 
—  D  (f°  121,  col.  1)  :  Un  rocher  derrière  lequel  un  homme  demi-nu  attire  violemment 
une  femme  en  longue  robe  bleue.  -—  E  (f  121,  col.  I)  :  Un  horiime  dans  le  costume  d'un 
prince  byzantin,  assis  sur  un  siège  à  coussin  vert,  entre  deux  édicules  et  montrant  du 
doigt  une  petite  tète  d'enfant  qui  lui  sort  de  la  jambe  gauche,  sous  le  genou. —  F  (f°  121, 
col.  2)  :  Une  femme,  vêtue  d'une  tunique  violette  et  à  demi  plongée  dans  l'eau  ;  elle 


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semble  tendre  les  deux  mains  pour  recevoir  un  phallus  qui  plane  dans  le  ciel.  Cette 
image  d'un  phallus  est  la  première  obscénité,  et  reste  la  seule,  que  j'aperçoive  dans  nos 
manuscrits.  —  G  (f°  122  r°,  col.  1)  :  Trois  hommes  assis  autour  d'une  table  ronde,  au 
milieu  de  laquelle  un  quatrième  personnage,  debout,  dépose  un  plat.  Costumes  insigni- 
fiants. —  H  (f"  122  r",  col.  1)  :  Une  statue  semblable  à  celle  ci-dessus  lettre  C,  mais 
vêtue  de  bleu  au  lieu  d'écarlate  et  auprès  de  laquelle  s'empressent  trois  hommes,  dont 
les  deux  premiers  sont  cynocéphales.  —  I  (f°  122  r°,  col.  2)  :  Un  cadavre  étendu  sur 
une  table  et  que  deux  hommes  dissèquent  au  couteau.  —  J  (f°  122  V,  col.  1)  :  Orphée 
assis  sur  l'herbe  au  milieu  d'une  vallée  et  jouant  de  la  lyre.  —  K  (f°  122  v°,  col.  1)  : 


\I1'  81ËCLE  (X"  COISL.  239).  "213 

La  même  statue  qu'à  la  lettre  C,  devant  laquelle  se  présentent  deux  hommes  qui  portent 
sur  la  tète  des  cornes  de  bœuf. 

F°^  130  v°  à  138  V,  discours  40°  des  imprimés,  sur  le  baptême  :  XÔèç  -?^  XajATipl  -riSv 
ycÔTiov...  Point  d'autre  ornement  que  la  miniature  d'en-tèlc,  laquelle  représente  un 
évêque  assis  et  devant  lui  deux  jeunes  hommes,  dont  l'un  semble  lui  présenter  l'autre; 
ce  dernier  paraît  être  un  néophyte  venant  demander  le  baptême. 

F"  138  v°  à  162  V,  discours  de  Grégoire  de  Nazianze  à  Grégoire  de  Nysse,  frère  de 
Basile  le  grand.  La  peinture  d'en-tète  représente  deux  évêques,  tous  deux  agenouillés  en 
face  l'un  de  l'autre  et  se  tendant  la  main,  ce  qui  dépeint  vraisemblablement  la  posture  et 
les  démonstrations  d'amitié  dont  usent  les  deux  Grégoire  l'un  envets  l'autre.  Point 
d'autre  ornement. 

pos  JQ3  j,o  ^  jgj  v°, 'AÔavàctov  éiraivwv (discours  21°  des  imprimés).  Oraison 

funèbre  d'Athanase,  évêque  d'Alexandrie.  Point  d'autre  ornement  que  la  peinture 
d'en-tète  représentant  Athanase  exposé  sur  son  lit  de  mort,  ayant  deux  évêques  debout 
au  chevet  et  deux  au  pied  de  son  lit.  Il  vécut  de  l'an  296  à  l'an  373. 

F"^  182  r°  à  196,  discours  42*^  des  imprimés  :  discours  d'adieu  en  présence  de 
130  évêques.  La  peinture  d'en-tète,  carrée  comme  les  précédentes  et  comme  elles  en- 
tourée d'une  bordure  de  fleurettes,  représente  l'assemblée  épiscopale  à  laquelle  s'adresse 


FiG.    105   (f-    182). 

le  discours;  trois  évêques  sont  assis  de  face  sur  le  premier  plan  et  entièrement  visibles; 
quatre  autres,  placés  sur  le  second  rang,  ne  se  voient  qu'à  moitié  ;  derrière  n'apparais- 
sent que  des  tètes  confuses.  Cette  scène  très  simple,  relevée  parla  belle  et  calme  expres- 
sion des  visages,  est  d'une  grande  beauté. 

F"'  196  v  à  216  v»,  discours  14"  des  imprimés  :  rispi  çùoitTouxiaç,  De  l'amour  des 
pauvres.  Point  d'autre  ornement  que  la  peinture  d'en-tête  représentant  saint  Grégoire 
de  iXazianze  assis  et  parlant  à  trois  jeunes  hommes,  qui  l'écoutent  et  s'inclinent. 

F°'  217  r°  à  228  v° ,  sermon  sur  la  grêle,  16°  des  imprimés.  Peinture  d'en-tête  : 
saint  Grégoire,  debout  auprès  de  son  père  assis,  tous  deux  en  vêtements  sacerdotaux  ; 
il  harangue  deux  hommes  qui  sont  dans  l'attitude  du  respect  et  représentent  l'auditoire. 
.\ucun  autre  ornement. 

F"  229  et  suiv.,  la  vie  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  par  le  prêtre  Grégoire  (Bioç 
xal  -oXtTSÎa  ToO  Êv  àyioiç  Tiazp'oç  tmiô-j  Tpr^yopiou...).  La  place  préparée  pour  la  peinture 
d'en-tête  est  restée  en  blanc. 


■2\i  XII'  SIÈCLE  (N"  S.  -27,. 

Le  chapitre  qui  suit  (f°'  206  et  suiv.)  et  qui  est  le  deuxième  discours  dans  les 
imprimés  ("HTTrjjjiai...)  commence  par  un  vulgaire  bandeau  en 
parallélogramme  peint  à  fleurettes  sur  fond  d'or  et  c'est  le 
dernier  ornement  du  volume.  Celui-ci  s'arrête  inachevé  au 
f"  294  v°. 

La  longue  description  qui  vient  d'être  faite  a  cependant 
besoin  d'une  remarque  de  plus  pour  être  complète.  On  a  vu 
ci-dessus  (p.  206)  que  le  texte  du  premier  discours  commence 
par  une  initiale  qui  paraît  représenter  le  prophète  Habbacuc. 
De  même,  à  chacun  des  discours  qui  suivent,  l'initiale  est  par- 
ticulièrement ornée,  non  pas  de  personnages  (Habbacuc  est  le 
seul  de  son  genre),  mais  de  fleurons  dorés  et  articulés,  ou  par- 
fois d'animaux,  soit  naturels,  soit  fantastiques,  comme  l'M 
par  lequel  nous  avons  commencé  cet  article,  et  le  <J>  par  lequel 
FiG.  106  (C  158)  "°"^  terminons.  Le  P.  de  Montfaucon  se  borne  à  dire  relative- 

ment au  n°  de  Coislin  239  (p.  297  de  la  Bibliotheca  Coisliniana, 

Paris,  1715):  «  Manuscrit  du  xii'  au  xiii'  siècle,  élégamment  exécuté  et  généralement 

en  lettres  d'or.  » 


LXXXI.  —  N°  SuppL.  27.  Office  ecclésiastique. 

207  fcuill.  à  2  col.;  —  xu*  siècle;  —  haut.  0»,325,  larg.  0°,2ti5;  —  reliure  en  veau  aux  fleurs  de  lis 
et  aux  deux  L  enlacés  du  roi  Louis  XVIII. 

Jadis  très  beau  volume,  un  peu  détérioré  par  le  temps,  ce  qui  a  fait  dire  au  rédacteur 
du  Catalogus  mss.  Bibl,  regiœ  (1740)  :  Codex  ohm  nitidissimus  at  nunc  passim  madove  cor- 
ruptus.  11  est  plus  intéressant  que  beau,  c'est-à-dire  que  les  scènes  peintes  qu'il  contient 
en  grand  nombre  sont  d'un  artiste  soigneux,  mais  doué  d'un  très  faible  talent  et  qu'elles 
ont  cependant  du  prix  parles  détails  qu'elles  donnent  sur  différents  sujets. 

Le  manuscrit  s'ouvre,  à  la  première  page,  par  le  commencement  de  l'évangile 
selon  saint  Jean,  comprenant,  au  bas  de  la  page,  une  ligne  d'intitulé  en  capitales  (EK 
TOY  KATA  IQ.\N'NHN)  et  six  lignes  de  texte  en  minuscules,  à  chaque  colonne,  le 
tout  chrysographié,mais  tellement  fatigué  par  le  temps  que  l'or  a  presque  entièrement 
disparu;  il  ne  reste  plus  que  le  dessous  de  l'écriture,  en  carmin. 

Le  haut  de  la  page  est  occupé  par  une  scène  peinte  sur  fond  d'or  (  1 88  millim.  sur  327), 
dans  laquelle  on  voit  saint  Jean  debout  (7  centimètres  de  haut)  au  milieu  des  champs  ; 
il  a  les  cheveux  et  la  barbe  blancs,  un  long  manteau  gris  et  les  sandales  aux  pieds.  Il 
détourne  la  tète  et  la  lève  vers  le  ciel,  d'où  sort  une  main  divine,  tandis  qu'il  étend  le 
bras  droit  vers  son  disciple  (Prochore,  mais  il  n'est  pas  nommé),  qui  vient  d'écrire  sous 
sa  dictée  le  premier  mot  de  l'évangile.  Le  paysage  représente  une  série  de  monticules  à 
gauche,  et  à  droite,  derrière  Jean,  une  haute  tour  carrée  de  couleur  bleuâtre,  à  toiture 
rouge.  Cette  scène  est  encadrée  d'une  riche  bordure  de  fleurettes  chacune  dans  un 
médaillon  et  surmontée  à  son  sommet  d'un  large  pot  à  fleurs,  duquel  s'approchent  deux 
perdrix,  l'une  à  droite,  l'autre  à  gauche. 

F"  2  r\  A  la  première  colonne  de  ce  feuillet,  vers  le  haut  de  la  page,  se  trouve  placé 
le  verset  17  du  premier  chapitre  de  saint  Jean  :  Lcx  per  Moysen  data  est,  gratia  et  veritas 
per  Christum.  Ces  paroles  sont  accompagnées  de  deux  petites  peintures  (de  3  à  4  centi- 
mètres de  haut):  l'une,  sur  la  marge  de  gauche,  représente  Moïse  levant  les  deux  bras 


XII'  SIÈCLE  (N*  S.  27).  215 

vers  le  ciel  qu'il  touche  presque  ;  l'autre,  sur  la  marge  de  droite,  représente  Jésus 
répandant  son  sang  sur  la  croix. 

A  la  page  suivante  (2  v°)  est  un  T,  commençant  la  phrase  usuelle,  Tû  xaipû  éx.êivio, 
mais  servant  d'introduction  seulement  au  verset  12,  chap.  xxiv  de  saint  Luc,  dans 
lequel  il  est  raconté  que  l'apôtre  Pierre  vint  visiter  le  tombeau  de  Jésus  le  lendemain  de 
l'ensevelissement  et  n'y  trouva  plus  que  les  linceuls  sans  le  corps.  Les  deux  branches 
du  T  forment  une  sorte  d'arbre  contre  lequel  est  appuyé  Jésus,  ayant  sous  ses  pieds  le 
monument  à  demi  ouvert  et  dans  lequel  saint  Pierre,  qu'on  ne  voit  qu'à  moitié,  s'in- 
troduit pour  en  examiner  l'intérieur. 

Au  f"  4  r°,  se  lisent  les  versets  33  et  suivants  du  premier  chapitre  de  saint  Jean  : 
Stabat  Joannes  et  ex  discipulis  ejus  duo,  et  respicicns  Jesum  ambulautem  dixit  :  Ecce  agnus 
Dei,  et  audierunt  eum  duo  discipuli  loquentem  et  secuti  sunt  Juswn.  A  gauche  de  ces  lignes 
est  une  figure  de  saint  Jean  debout,  dans  l'attitude  de  la  prédication,  enchâssée  dans  un 
T  initial  et  à  droite  deux  disciples  à  barbe  et  cheveux  gris,  nimbés,  vêtus  des  longs 
habits  de  philosophes  (tunique  et  manteau),  les  sandales  aux  pieds. 

Toutes  les  initiales  du  volume  ne  sont  pas,  comme  les  deux  précédentes,  ornées  de 
figures  ;  un  grand  nombre  au  contraire  sont  isolées  et  richement  décorées,  mais  seu- 
lement à  fleurons  et  articulations  de  diverses  couleurs,  sertis  d'or.  Sur  quelques-unes 
d'entre  elles,  notamment  sur  un  bel  epsilon  qui  se  trouve  au  f"  18  v",  on  voit  très  clai- 
rement que  les  ors  n'étaient  pas  appliqués  avec  le  pinceau,  mais  au  moyen  d'une  feuille 
d'or  que  l'on  frottait  sur  le  dessin.  Dans  l'exemple  que  je  signale  on  voit  encore  des 
traces  d'or  autour  de  la  lettre.  De  même  au  f"  83  v°. 

Au  f»  20  r»,  est  l'histoire  de  la  Samaritaine,  extraite  du  quatrième  chapitre  de  saint 
Jean  (versets  o  et  suivants)  et  précédée,  comme  toujours  dans  les  évangéliaires,  des  mots  : 
Tû  y.aipû  é«{vu.  Sur  la  marge  à  gauche  du  texte  est  une  jolie  représentation  de  Jésus, 
debout,  se  tournant  vers  la  Samaritaine  pour  lui  parler;  et  sur  la  marge  à  droite  est  la 
jeune  femme  tirant  du  puits,  au  moyen  d'une  corde  rouge,  un  vase  doré  ;  elle  est  élé- 
gamment vêtue  d'une  robe  vert-pomme  à  longues  manches  en  étoffe  légère,  bordée 
d'une  frange  d'or  au  col  et  d'une  frange  violette  au  bas;  ses  cheveux  sont  retenus  sur  le 
front  par  deux  cordons  blancs  qui  se  croisent. 

F"  23  v»,  saint  Jean,  chap.  ii,  versets  d"'  et  suivants  :  «  Et  Jésus  poursuivant  sa  route 
aperçut  un  homme  qui  était  aveugle  de  naissance.  »  A  la  gauche  du  texte,  en  tunique 
violette  et  manteau  bleu  clair,  Jésus  appuyé  sur  un  T,  comme  aux  pages  précédentes, 
et  à  la  droite  l'aveugle,  personnage  vêtu  d'une  tunique  rouge,  tète  et  jambes  nues, 
une  canne  noire,  à  bec  de  corbin,  dans  la  main  gauche. 

F°  38  r°,  lectures  pour  le  jour  de  la  Pentecôte.  En  tète  de  ce  passage  de  notre 
évangéliaire  est  une  peinture  carrée  qui  représente  une  arcade  à  trois  lobes  élégamment 
ornée  de  fleurons  en  couleurs  naturelles  et  dont  les  deux  extrémités  sont  supportées 
par  deux  colonnes  qui  encadrent  la  scène  à  droite  et  à  gauche  ;  cette  scène,  peinte  sur 
fond  d'or,  avec  le  ciel  bleu  au  sommet  sous  forme  d'une  demi-sphère,  représente  les 
douze  apôtres  assis  autour  d'une  table  elliptique  et  reproduisant  avec  une  certaine  res- 
semblance, mais  d'une  manière  très  inférieure,  ceux  du  manuscrit  Coisl.  239  (ci-dessus, 
p.  209);  les  deux  nègres  debout  au  milieu  de  l'ellipse  s'y  retrouvent. 

F°  39  r°,  en  tète  d'extraits  de  saint  Matthieu,  une  peinture  représentant  cet  évan- 
géliste  de  même  grandeur  et  du  même  style  que  le  saint  Jean  décrit  plus  haut  (f°  l).  Le 
saint  est  assis  dans  un  fauteuil  à  claire-voie  ;  il  écrit  sur  ses  genoux  et  pose  la  main, 
munie  d'un  calamus,  sur  un  volume  ouvert  devant  lui.  Ce  volume  est  soutenu  par  un 
pupitre  monté  sur  une  table,  où  l'on  voit,  mais  en  très  petite  dimension,  tous  les  instru- 
ments d'un  écrivain.  Le  visage  de  saint  .Matthieu,  à  barbe  et  cheveux  blancs,  est  très  beau, 
très  expressif.  —  Première  initiale  à  la  suite  :  Jésus  bénissant  un  homme  agenouillé. 


216  Xll"  SIÈCLE  (N"  S.  27). 

F"  47  r°,  saint  Matthieu,  chap.  is,  verset  27  :  Et  transeunte  inde  Jesu,  secuti  sunt  ewn 
duo  mci  damantes  et  dicentes  :  miserere  nostri,  fili  David.  A  gauche  de  ce  passage  est  peint 
un  Jésus  appuyé  contre  l'initiale  T  et  à  droite  sont  deux  hommes  en  tunique,  l'une 
bleue,  l'autre  rouge,  appuyés  chacun  sur  un  bâton,  pieds  et  tète  nus. 

F"  bSr",  saint  Matthieu,  chap.  xix,  v.  16  :  «  Un  jeune  homme  s'approche  et  lui  dit  : 
Que  faut-il  que  je  fasse  de  bien  pour  avoir  la  vie  éternelle?  »  A  gauche  est  peint  Jésus  et 
à  droite  le  jeune  homme,  d'une  autre  main  et  d'un  autre  style  que  les  précédents  sujets 
et  les  suivants. 

F°  S9  r°,  saint  Matthieu,  chap.  xxv.  Peinture  de  la  parabole  des  vierges  sages  qui 
se  dirigent  vers  Jésus  et  des  vierges  folles  qu'un  ange  repousse. 

F°  60  v",  peinture  représentant  saint  Luc,  semblable  à  celles  ci-dessus  de  saint  Jean 
et  de  saint  Matthieu,  aux  f°'  l  et  38. 

67  r°,  initiale  I,  représentant  un  candélabre  ou  pot  à  feu  allumé. 
'  67  \°,  saint  Luc,  chap.  viii,  v.  27  :  Et  cuni  Jésus  agrcssus  esset  ad  terram  Gernsenorum. 
Le  texte  de  notre  manuscrit,  admettant  une  légère  variante,  écrit  ici  :  t)]v  yiôpav  tC5v 
FaSapivOv  au  lieu  de  rspaatvûv.  —  Occurrit  illi  vir  quidam  qui  habebat  dœmonium... 
Erat  uutemibi  grex  porcorum,  et  rogabat  ut  permitteret  in  illos  ingredi.  Et  permisit...  et 
intravenint  in  porcos,  et  impetu  abiit  grex  in  stagmim  et  suffocatus  est.  Toute  cette 
scène  est  peinte  aux  feuillets  67  v»  et  68  r°.  D'abord  le  Christ  appuyé  contre 
le  T  comme  dans  les  précédents  chapitres;  en  face,  le  possédé  qui  n'a  pour  tout 
vêtement  qu'une  tunique  écarlate  et  pour  tout  signe  distinctif  de  son  état  que  les  cheveux 
hérissés  tout  droit.  Au  feuillet  suivant,  sur  la  marge  centrale,  sont  trois  porcs,  sur 
lesquels  se  tiennent,  comme  à  cheval,  de  jeunes  enfants  tout  noirs  et  pourvus  d'ailes 
noires,  qui  représentent  la  légion  des  démons  ;  au  bas  deux  porcs  et  un  démon  sont 
plongés  dans  un  étang.  Les  cochons  sont  d'un  dessin  très  juste,  comme  ci-après, fig  119. 
F°  74  V,  saint  Luc,  chap.  xvii,  v.  12  :  Occurrerunt  ei  decem  viri  leprosi  qui  steterwit  a 
longé.  D'un  côté  du  texte,  Jésus  appuyé  sur  le  T  ;  de  l'autre  les  dix  lépreux  reconnais- 
sablés  aux  taches  noires  dont  leur  corps  est  semé. 

P.  77  v",  saint  Luc,  chap.  xix,  y.  l  :  Et  ingressus  prœambulabat  Jéricho  et  ecce  vir 
nomine  Zachceus...  adscendit  in  arborem  sycomorumut  videret  eum...  A  gauche,  toujours  le 
même  Jésus  appuyé  contre  le  T,  à  droite  Zachée  debout  dans  son  sycomore,  tête  et 
jambes  nues,  barbe  brune,  tunique  écarlate. 

F"  85  v°,  grande  peinture  représentant  saint  Marc  et  semblable  à  celles  ci-dessus 
f°'  1,  39,  60,  qui  représentaient  les  saints  Jean,  Matthieu  et  Luc.  Il  est  assis  comme 
Matthieu  dans  un  fauteuil  en  barreaux  de  bois  à  jour;  devant  lui 
est  une  table  chargée  de  tous  ses  instruments  de  travail  :  écritoire, 
ciseaux,  grattoir,  compas,  pierre  ponce;  et  derrière  lui  s'élèvent 
aussi  de  vastes  édifices  bleuâtres,  dont  l'un  supporte  une  terrasse 
ou  véranda.  Le  seul  détail  nouveau  qu'on  remarque  est  une  lampe 
en  verre  blanc  opaque  accrochée  au  pupitre. 

F°  91  v%  saint  Jean,  chap.  xi,  v.  1  et  suiv,  histoire  de  Lazare. 
D'abord  au  f°  91  à  gauche  du  texte  est  Jésus  appuyé  contre  le  T  et 
à  droite  Lazare  malade  et  couché  dans  un  lit.  C'est  un  lit  à  ber- 
107  (P  85).  ceau,  recouvert  d'un  couvre-pied  bleu  qui  a  la  forme  d'une  gaine 

et  décoré,  sur  le  devant,  d'une  draperie  violette.  Un  homme  en 
tunique  rouge,  évidemment  un  serviteur,  et  cependant  la  tète  entourée  d'un  nimbe  d'or, 
soutient  un  petit  parasol  au-dessus  du  malade.  —  Au  f°  94  v°  est  la  résurrection  de 
Lazare  :  Jésus  suivi  de  deux  disciples,  à  la  gauche  du  texte,  étend  la  main  droite  vers  le 
tombeau  ;  celui-ci,  adroite  de  la  colonne  du  texte,  est  à  demi  ouvert  et  laisse  voir  Lazare 
debout,  le  corps  serré  de  bandelettes  comme  une  momie,  sauf  la  tète  qui  est  découverte 


XIF  SIÈCLli  iiN"  S.  27).  -217 

(et  nimbée).  Devant  le  tombeau  sont  deux  hommes,  l'un  agenouillé  et  tourné  vers  Jésus 
()u'il  admire,  l'autre  déroulant  les  bandelettes  et  se  bouchant  le  nez.  Ces  petits  person- 
nages (près  de  3  centimètres  de  haut)  sont  d'une  exécution  très  satisfaisante. 

F°  94  r°,  saint  Matthieu,  chap.  xxi,  v.  I  et  suivants,  entrée  de  Jésus  à  Jérusalem. 
.\  droite  du  texte,  Jésus  monté  sur  une  mule  blanche  ;  à  gauche  ses  disciples,  qui  le 
suivent.  Devant  Jésus  un  homme  jette  des  rameaux  verts,  un  autre  ôte  sa  tunique 
(verset  8)  avec  la  même  attitude  à  peu  près  que  celui  qui  se  déshabille  au  haut  de  notre 
pi.  67;  à  la  porte  de  la  ville,  la  foule  des  habitants  de  Jérusalem  s'avance  au-devant 
(le  lui,  précédée  par  un  vieillard  à  barbe  blanche  tenant  une  branche  d'olivier.  La  pein- 
ture est  de  la  même  main  qu'au  f»  53. 

F"  !»6  r°,  Matth.,  xxi,  19,  Jésus  dessèche  le  figuier  sans  fruits.  A  gauche  du  texte, 
Jésus  appuyé  contre  le  T,  adroite  le  figuier,  très  mal  imité. 

F°  il8v°,  Jean,  xiii,  31,  la  scène  du  baiser  de  Judas.  Jésus  et  Judas  (hauteur  oj;en- 
timètres)  se  tiennent  embrassés  avec  une  expression  très  marquée.  Jésus  (robe  violette, 
manteau  bleu,  longs  cheveux  et  barbe  noirs,  sandales,  nimbé)  présente  sa  joue  d'un  air 


k^^ffi  i 


FlG.   lux  (1'"  118). 


de  reproche;  Judas  (robe  bleu  clair  à  deux  bandes  noires,  manteau  gris,  longs  cheveux 
noirs,  barbe  rase,  sans  nimbe)  lui  donne  le  baiser  en  fermant  les  yeux  d'un  air  faux  ; 
la  foule  (une  trentaine  d'hommes  armés  de  haches  diverses  et  de  torches  allumées) 
langée  devant  eux  les  contemple  ;  sur  le  devant,  Malchus  en  tunique  rouge  est  agenouillé, 
les  mains  derrière  le  dos,  tandis  que  saint  Pierre  se  penche  et  lui  coupe  tranquillement 
l'oreille  ou  plutôt  le  cou.  Les  accessoires  sont  très  faibles,  mais  les  deux  personnages 
principaux  valent  une  composition  du  xvi"  siècle. 

A  partir  du  f°  137  apparaissent  quelques  bandeaux  d'or  à  fleurettes  peintes. 

t"  148  r°,  Jésus  assis  dans  la  synagogue  et  commentant  le  livre  d'Isaïe  (Luc,  iv, 
i(;-28). 

F"  149  v°,  buste  de  Jérémie  avec  une  immense  chevelure  et  barbe  blanches,  sur  la 
tète  une  petite  calotte  rouge  en  forme  de  coupe  renversée,  pour  vêtement  un  manteau 

28 


■J18  XU'  SIÈCI.K  (N°  S.  27). 

rouge  à  larges  carreaux,  les  mains  croisées  sur  la  poitrine  cl  tenant  un  encensoir  (Luc, 

IV,  16-28). 

F°  172  r",  en  tète  d'un  extrait  de  saint  Matthieu,  une  peinture  très  originale  disposée 
de  la  manière  suivante  :  un  cercle  de  5  centimètres  de  diamètre,  inscrit  dans  un 
rectangle  de  73  millimètres  de  large  sur  53  de  haut,  ledit  rectangle  surmonté  à  sa  partie 
supérieure  d'un  demi-cercle  de  18  millimètres  de  rayon.  Dans  ce  demi-cercle  sont  deux 
anges  représentés  à  mi-corps  et  dont  l'un  étend  le  bras  pour  montrer  le  cercle  placé  au- 
dessous.  Quatre  anges  également  à  mi-corps,  et  dans  la  même  attitude  que  le  précédent, 
sont  inscrits  chacun  dans'un  médaillon  à  l'un  des  quatre  angles  du  rectangle  qui  a  le 
reste  de  sa  surface  occupée  par  des  fleurs  et  fleurons  peints  en  couleurs  naturelles  sur 
fond  d'or.  Le  cercle  est  traversé  à  son  centre  par  deux  diagonales  formant  croix  de 
Saint- André  et  le  partageant  en  quatre  scènes,  savoir  :  dans  le  haut,  la  Vierge  étendue 
sur  son  lit,  vêtue  d'une  robe  bleue  et  enveloppée,  y  compris  la  tête,  d'un  long  manteau 
noir;  à  sa  droite  est  couché  l'enfant  Jésus  et  plus  loin  apparaissent  les  têtes  du  bœuf  et 
de  l'àne;  dans  le  segment  de  droite  sont  Joseph  assis  et  deux  bergers  debout;  dans  le 
segment  de  gauche,  les  trois  mages  ;  dans  le  segment  inférieur,  deux  servantes  lavant 
l'enfant  dans  un  bassin  d'or. 

F"  173  r°,  col.  1,  saint  Matthieu,  chap.  n,  v.  13,  histoire  des  Mages.  A  gauche  du  texte, 
deux  mages,  à  longs  manteaux  et  à  couronnes  d'or,  avec  un  ange  voltigeant  au-dessus 
de  leur  tête  ;  à  droite,  Josepli  couché  dans  un  lit  en  berceau  et  l'ange  à  ses  côtés  ;  — 
col.  2,  suite,  histoire  d'Hérode.  A  la  marge,  il  est  représenté  assis  sur  son  trône, 
c'est-à-dire  sur  un  pliant  garni  d'un  coussin  ;  il  écoute  les  trois  mages  ;  au-dessous  un 
palmier,  auprès  duquel  un  homme,  en  tunique  rouge  et  en  pantalon  collant  noir,  c'est- 
à-dire  un  bourreau,  tenant  d'une  main  par  la  jambe  un  enfant  nu  et  de  l'autre  main 
une  longue  épée. 

F°  179  r",  saint  Matthieu,  chap.  m,  v.  13,  Jésus  baptisé  par  saint  Jean.  L'initiale 
ï  qui  commence  le  passage  est  garnie  en  son  milieu  d'un  cercle  brisé  en  quatre 
segments  de  manière  à  former  un  quadrilobe,  au  centre  duquel  est  le  Christ  entièrement 
plongé  dans  l'eau  bleue  comme  s'il  était  dans  un  vase;  saint  Jean  placé  au  dehors  étend 
la  main  sur  lui.  Ci-dessus,  au  f°  174  r°,  est  un  T  analogue,  orné  au  centre  d'un  portrait 
d'évêque  sur  fond  d'or  dans  un  médaillon  circulaire.  Ces  petites  figures  étaient  exécutées 
avec  talent,  mais  le  temps  et  l'usure  les  ont  rendues  méconnaissables.  La  même  obser- 
vation s'applique  aux  précédentes  (f°  173). 

F»  192  r°.  La  page  précédente  et  une  partie  de  celle-ci  sont  occupées  par  la  liste 
des  saints  du  mois  de  juin  ;  au  H'  jour  du  mois  sont  inscrits  saint  Barthélémy  et  saint 
Barnabe;  or,  à  la  marge  supérieure  de  192  r°,  on  a  peint  le  martyre  de  saint  Barthé- 
lémy. Il  est  en  croix  comme  un  Christ,  sa  croix  plantée  sur  le  sommet  d'un  rocher  ;  il 
est  vêtu  d'une  sorte  de  pagne  blanc  qui  l'enveloppe  depuis  la  poitrine  jusqu'aux 
genoux.  Son  corps  est  noir  et  l'intention  du  peintre  est  bien  d'en  faire  un  nègre,  car  ses 
bourreaux  sont  visiblement  de  race  blanche.  Ceux-ci  sont  au  nombre  de  trois;  deux 
tirent  à  eux  une  corde  rouge  qui  ceint  le  patient  par  la  taille,  tandis  que  le  troisième 
commence  l'opération  en  élevant  les  bras  et  en  portant  son  couteau  sur  la  main  droite 
du  saint,  qui  se  replie  sur  elle-même  dans  la  pose  de  la  douleur.  Ces  petites  figures 
intéressantes  sont  le  troisième  spécimen  du  talent  de  l'artiste  que  nous  avons  déjà 
rencontré  aux   f"~  53  et  34. 


LXXXII. 


\11'  SIÈCLE  (N"  S.  75  ET  I.M). 

-  N"  Supp.  75.  Les  Évangiles. 

haut.  192  millim.,  larg.  UO;  —  reliure  on  veau  à  l'N  couronuf 
et  l'aigle  tlu  premier  empire. 


Manuscrit  d'une  ealligrapliie  et  d'une  décoration  également  élégantes,  mais  n'ayant, 
de  la  décoration,  conservé  que  les  croquis,  dessinés  au  carmin  quand  ce  sont  des  orne- 
ments, à  l'encre  noire  quand  ce  sont  des  ligures.  Presque  toute  la  peinture  a  disparu  par 
écaillement.  Les  cinq  premiers  feuillets,  recto  et  verso,  sont  occupés  par  la  concordance 
d'Eusèbe  inscrite  sous  des  arcades  entièrement  flcuronnées  d'azur  et  de  vert.  En  tète  de 
chaque  évangile  est  un  fronton  en  forme  de  11,  exécuté  dans  le  même  style,  sauf  qu'il  e^;t 


à  fond  d'or;  et  en  regard  de  chacun  de  ces  frontons  est  la  représentation  de  l'évangéliste 
peint  à  pleine  page  et  composant  son  livre.  Malheureusement  c'est  surtout  de  ces  quatre 
grandes  peintures  qu'il  ne  reste  presque  rien  et  que  l'ouvrage  de  l'artiste  est  à  peu  près 
entièrement  tombé.  On  n'y  voit  plus  que  l'or  du  fond  et  le  croquis  à  la  plume  tracé 
d'une  main  rapide  et  sûre  pour  guider  le  pinceau  dans  la  distribution  des  détails.  Nous 
donnons  la  copie  d'un  de  ces  croquis,  non  pas  très  exacte,  car  l'original  est  de  moitié 
plus  grand,  et  sa  couleur  est  bistre  au  lieu  de  noire,  mais  sufûsant  peut-être  pour  faire 
apprécier  la  grâce  et  la  justesse  du  dessin. 


LXXXIU.  —  N"  Supp.   I.jI.  ^aint  GnÉGuiRE  de  Nazianze. 

4i8  feuillets  à  lignes  longues:  —  xi"  et  xii"  siècles;  —  haut.  29-2  millim.,  largeur  210;  —  vieille  reliure 
en  veau,  xvn'  siècle. 

Le  commencement  de  ce  manuscrit  a  été  arraché,  il  y  manque  le  premier  feuillet, 
(ar  la  pagination  débute  par  le  chiffre  deux,  B.  11  se  divise  en  deux  parties  dont  la  pre- 
mière s'étend  jusqu'au  f  '  vr(  (3b.3),  comprenant  les  2.3  premières  homélies  du  volume  : 
elle  est  du  xi''  siècle.  La  seconde  partie  est  du  xu'.  Toutes  deux  sont  d'un  aspect  tota- 


220  XII'  SIÈCLE  (N"'  S.  2GU  ET  913,. 

lement  différent.  La  première,  en  écriture  épaisse  et  rapide,  offre  en  tète  de  chaque 
chapitre  une  belle  ornementation,  quoique  simple,  qui  se  compose  d'un  bandeau  tantôt 
en  parallélogramme,  tantôt  en  fl,  à  fleurettes  peintes  sur  fond  d'or,  suivi  de  l'intitulé  du 
discours  en  jolie  minuscule  chrysographiée  et  d'une  initiale  d'or  de  même  style  que  le 
bandeau,  c'est-à-dire  à  fleurons  articulés  et  sertis  d'or.  La  seconde  partie,  en  très  jolie 
et  délicate  écriture,  n'a  d'autre  décoration  que  des  bandeaux  en  ligne  ondée  et  de 
moyennes  ou  petites  initiales  sobrement  fleuroiinées,  le  tout  en  très  beau  vermillon. 


LXXXIV.  —  N'  Supp.   260.   Psaumes. 

300  feuill.  à  hgnes  longues;  —  xii"  siècle;  —  haut.  12  centimètres,  larg.  9;  —  relii 
en  velours  bleu. 

^^^^1       UMIRABLK  petit  volume  entièrement  écrit  en  caractères   minuscules  d'or. 
^^JTP)       Les  extraits   du  psautier  qu'il  contient  sont  rangés  par  groupes,  entête 
~'z^''       dn   chacun  desquels   est  un  fronton  à  fleurons  des  plus  élégants  peint 
Mil-  fond  d'or,  dans  le  genre  de  la  figure  ci-dessus  n»  44.  Ces   frontons 
sont   au  nombre  de  dix-neuf,  dont  les  onze  premiers  en  carré  ou   en  II, 
117^'%     occupant  la   moitié   de   la  page,  et  les  huit  derniers    plus  petits   et  en 
-^^^^    -^^   simples  bandeaux.   De  petites  initiales  peintes  avec  beaucoup  de  recher- 
Fir..  110.      che,  fleuronnées,  articulées  et  serties  d'or,  sont  espacées  de  distance  en 
distance  ;  avec  quelques  fins  de  lignes  de  même  style  (pareilles  à  celle  de 
notre  Qg.   45),   elles   complètent  la  décoration  de    ce   charmant  volume,   qui  semble 
comme  un  frère  cadet  du  beau  manuscrit  u°  21  (ci-dessus  p.  102).  Dans  quelques  ini- 
tiales, la  peinture  est  légèrement  écaillée.  Les  ors  sont  éblouissants. 


Y=i^®oe«^%^of^ 


•  TéXoç  a'jv  Qeùi,  i|Ji7)v. 


LXXXV.  —  N'  913.  Sai.m  Grégoire  de  Mazianze. 

330  feuillets  ;  —  XII»  siècle  ;  —  haut.  136  niilliin.,  larg.  Ilîi;  —  reliure  en  veau  rougeàtre, 
orientale,  moderne. 

Hecueil  de  seize  homélies  de  Grégoire  de  Xazianze,  écrites  en  jolie  minuscule.  On 
y  trouve  pour  tout  ornement,  en  tête  du  volume,  un  carré  semé  de  rinceaux  dessinés  en 
rouge  sur  un  fond  vert  et  une  moyenne  initiale  vermillon  en  tête  de  chaque  homélie. 
Ces  initiales,  pour  la  plupart,  sont  dessinées  au  vermillon  et  assez  élégamment  fleu- 
ronnées, treillissées  ou  ajourées.  Mais  quatre  d'entre  elles,  aux  f"  1 ,  40,  66  et  92,  sont 


XU'  SIÈCLE  (N"  S.  9U).  2-21 

formées  d'animaux  divers;  la  dernière  surtout  est  originale  ;  C'est  un  ^  dont  le  centre 
est  fait  de  cinq  tètes  de  chiens  dévorant  quatre  lièvres  qui  forment  les  quatre  branches 
de  la  lettre. 


LXXXVI.  —  -V  Supi'.   91i.   Les  Évangiles. 

3I'J  feuil!.  à  lignes  longues  ;  —  xn*  s.;  —  haut.  335  milL,  larg.  210;  —  reliure  orientale  en  veau  gaufré,  à 
clous  lie  cuivre  sur  les  plats,  et  sur  le  plat  antérieur  un  carré  de  cuivre  de  II  centimètres  de  côté, 
représentant,  au  repoussé,  la  scène  de  la  Passion. 

En  tète  de  chaque  évangile  ce  manuscrit  avait  un  portrait  de  l'évaiigélisle,  peint  en 
pied,  ce  qu'attestent  ceux  de  saint  Marc  et  de  saint  Luc  qui  s'y  trouvent  encore  (aux 
f°=  9o  r°  et  156  v°);  mais  saint  Matthieu  et  saint  Jean  ont  dispafu.  Marc  et  Luc  sont  tous 
deux  assis  auprès  de  leur  armoire  à  pupitre;  le  premier  méditant,  le  second  écrivant  les 
premiers  mots  de  son  livre  :  'ETCiôr,Trcp...  ;  la  peinture  est  épaisse  et  grossière,  mais  non 
dépourvue  de  caractère;  fond  d'or  avec  un  entourage  de  fleurettes  rapidement  et  som- 
mairement faites  comme  tout  le  reste.  L'image  de  Luc  a  conservé  le  voile  de  soie  pourpre 
collé  au-dessus  pour  la  préserver.  Chaque  évangile  commence  par  un  bandeau  quadri- 
latéral neuronné,  dans  l'évidement  duquel  se  lit  l'intitulé,  APXH  TOT  KATA 
[M.APKON]  ATIOY  ElWrPEAIOY,  en  capitales  d'or.  Suit  le  texte  qui  s'ouvre  par 
une  grande  initiale  ù  fleurons  articulés  ;  quelques  petites  initiales  d'or  au  courant  des 
pages,  sur  les  marges;  tout  cela  grossier. 

Dans  le  bandeau  quadrilatéral  d'en-tète,  celui  qui  précède  l'évangih'  selon  saint 
Matthieu,  le  titre  que  renferme  l'espace  évidé  et  dont  on  distingue  encore  plusieurs 
mots  a  été  recouvert  par  une  scène  peinte.  Malheureusement  plus  de  la  moitié  de  cette 
scène  a  été  enlevée  par  suite  d'écaillement  dans  l'endroit  qui  servait  de  dessous  à  la 
peinture.  11  en  reste  assez  cependant  pour  qu'elle  puisse  être  comprise.  Elle  représente 
un  [jaatXcù.;  à  barbe  grise,  couronné,  nimbé,  ayant  à  sa  gauche  un  vieillard  plus  âgé 
et  à  sa  droite  une  femme,  tous  deux  tète  nue  et  de  même  niinbés.  Ces  trois  person- 
nages avaient  leur  nom  ou  leur  litre  inscrit  à  la  hauteur  de  leur  tête  ;  mais  il  ne  reste 
plus  d'un  peu  distinct  que  ce  qui  se  rapporte  à  celui  du  milieu  qui  est  David  ;  à  droite 
AAA  et  à  gauche  ô  •jipo'.pi^Trjç  ;  d'ailleurs  il  porte  entre  les  mains  un  rouleau  de  parchemin 
sur  lequel  est  écrit  â/.oucov  GùyaTêp  qui  sont  les  deux  premiers  mots  du  verset  11,  au 
psaume  xciv  :  Audi  filia  et  vide,  et  inclina  aiirem  tuam  et  obliviscere  popuhun  tiuim.,.\  paroles 
qui,  peut-être  dans  la  circonstance  présente,  s'adressaient  à  la  femme  peinte  à  la  droite 
du  roi  prophète,  et  elles  pourraient  alors  désigner  en  elle  une  de  ces  nombreuses 
princesses  barbares  qui  furent  élevées  sur  le  trône  de  Constantinople  ;  mais  il  ne  reste 
d'elle  dans  notre  peinture  que  la  moitié  de  son  jeune  visage  et  le  bas  de  sa  robe;  elle 
nous  demeure  indistincte.  Quant  au  vieillard  debout  à  la  gauche  de  David  nous  ne 
pouvons  lire  de  l'inscription  qui  le  concerne  que  le  fragment  ....OC  A.....\M,  d'oii 
appert  suffisamment  le  nom  de  :  saint  .\braham. 

Outre  l'ornementation  dont  il  vient  d'être  parlé,  notre  manuscrit  en  contient  une 
autre  d'un  ordre  différent,  qui  semble  d'ailleurs  être  de  la  même  main,  abondamment 
répandue  sur  les  marges,  au  moins  dans  la  première  moitié  du  volume.  Sur  les  marge», 
en  effet,  celle  du  côté  de  la  tranche  et  la  marge  inférieure,  sont  distribuées  des  illus- 
trations du  texte  peintes  chacune  sur  un  petit  carré  entouré  d'une  bande  rouge.  En  voici 
le  détail  : 

Au  f"  2  V",  en  regard  des  mots  :  "  Un  ange  apparut  à  Jacob  »  (.Matth.,  i,  20),  est  peint 


i-22  XII'  SIÈCLE  (K»  886). 

un  homme  endormi  Clcoarjcp)  et  le  reste  d'une  figured'ange  se  dressant  devant  lui;  — f"  3r". 
sur  la  marge  à  droite,  un  saint  personnage  debout,  presque  entièrement  effacé,  et  au  bas 
de  la  page,  la  scène  également  presque  effacée  de  l'enfantement  de  la  Vierge  étendue 
sur  un  lit,  les  rois  Mages  attendant  au  dehors  et  Joseph  assis,  pensif,  dans  un  angle;  — 
f  4  v°,  la  fuite  en  Egypte;  la  Vierge  et  Joseph  marchent  à  pied,  ce  dernier  portant 
l'enfant  à  cheval  sur  ses  épaules  et  conduisant  l'àne  par  la  bride;  —  f"  o  r",  le  massacre 
des  Innocents,  où  l'on  distingue  encore  une  vieille  femme  qui  déchire  ses  vêtements,  un 
glaive  plongeant  dans  le  corps  d'un  enfant  et  la  légende  H  BPE<ÏjOK  (Vj  Ppsço/aovta) 
qui  montre,  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué  ailleurs,  que  le  peintre  ne  s'astreignait 
pas  à  prendre  les  expressions  de  son  texte;  —  f °  7  r°,  saint  Jean  baptisant  Jésus  (Matlh., 
in,  14)  ;  —  f°  8°  v°,  la  prédication  de  Jésus  (Matth.,  iv,  17  et  v,  1);  —  f°  16,  Jésus  gué- 
rissant un  lépreux  (Matth.,  vni,  2),  etc.  Toutes  ces  scènes  sont  détériorées  au  point  qu'il 
n'en  subsiste  que  des  fragments  et  que  pas  une  seule  n'est  entière.  Elles  ne  sont  d'ailleurs 
que  médiocrement  regrettables  à  cause  de  la  vulgarité  de  leur  exécution.  Elles  continuent 
à  suivre  l'évangile  de  safiit  Matthieu,  savoir  f»  21  v°,  les  deux  démoniaques  (.Matlh.,  vm, 
28)  avec  cette  légende:  IC.XC.  îa)|jiéviov  toùc  Ô£[ji.ovisOfJi.£voùç  ;  42  r°,  la  mort  de  saint 
Jean,  -^  àTroxEià  toO  •iupoâpo(ji.ou  (Matth.,  xiv,  10)  ;  42  v",  les  disciples  (Matth.,  xiv,  i">); 
76,  les  Vierges  sages  et  les  folles  (Matth.,  sxv)  ;  91  v°,  l'ange  au  tombeau  (Matth.,  xxviii. 
b);  une  vingtaine  d'autres  scènes  aux  f°*  24  et  suivants  jusqu'à  92  sont  effacées. 

L'évangile  suivant  compte  encore  dix  miniatures  à  demi  disparues  ;  plus  aux  f°^  132 
à  131,  sept  autres  où  il  ne  reste  que  la  couche  de  céruse  qui  en  faisait  le  fond  et  qui  n'a 
peut-être  jamais  reçu  de  peinture.  L'évangile  selon  saint  Luc  commence  par  présenter 
sur  ses  marges  14  carrés,  dont  un  seul  contenait  une  peinture,  qui  subsiste  encore  en 
partie  ;  les  autres  sont  restés  en  blanc. 


LXXXVIl.  —  N"  886.  Saint   Maxime. 


jnes   longues;  —  fin  di 
.Tiix  armes  de  France 


xu'  siècle;  —  haut.  51  cent  ,  larg.  37;  —  reliure  en 
aux  deux  L  de  Louis  XIV,  enlacés  et  couronnés. 


/...J 


'1 


lifs  grand  volume  dont  le  père  Combefis,  l'édi- 
teur assidu  des  Pères  grecs,  avait  eu  la  primeur 
lorsqu'il  fut  apporté  d'Orient  (par  un  de  ses 
parents),  et  dont  il  a  fait  le  plus  grand  éloge, 
qui  se  trouve  répété  dans  le  Cataloyus  mss  Bib. 
regice.  Il  est  décoré  avec  une  certaine  abondance, 
mais  à  la  plume,  à  l'encre  bleue,  rose  et  noire, 
par  un  scribe  qui  avait  la  prétention  de  dessiner, 
mais  pas  le  moindre  talent,  si  ce  n'est  pour 
écrire.  Voici  la  description  de  son  œuvre.  En 
tète,  f°  1,  un  bandeau  natté,  azur  et  carmin, 
surmonté  à  sa  partie  centrale  d'un  arbuste  que 
becquettent  deux  paons  afl'rontés  ;  arbuste  et 
paon  des  mêmes  couleurs  pâles  que  le  bandeau. 
Des  initiales  toutes  tracées  écrites  au  carmin, 
quelques-unes  sont  ajourées  (f°=  19,  20,  27,  29, 
45,  etc.),  d'autres  relevées  de  quelques  fleurons  d'azur  (17  r")  ;  d'autres  enfin  sont  ou 
bien  formées  elles-mêmes  ou   bien  accompagnées  de  différents  animaux.   Le  paon  se 


Xlll'  SIÈCLE  (\"  11",  11-J  KT  \U).  223 

répète  aux  f"  12,  S7,  121  r°  et  v°.  Des  oiseaux,  d'espèce  indécise,  sont  aux  f°'  123,  124, 
129,  130,  133,  138,  148,  159,  16Ô,  161,  200,  210,  211,  212,  223,  262,  265,  266;  une 
cigogne  dévorant  un  serpent,  125,  un  H  dont  un  serpent  forme  la  traverse  ;  un  T  posé 
sur  le  dos  d'un  lion;  autres  lions  :  129,  163,  202,  294;  un  K  dont  les  membres  an- 
térieurs se  terminent  en  tètes  d'animaux  ;  au  f°  31  un  E  à  main  bénissante  et  au 
f°  150  une  face  humaine  dans  un  omicron.  Dans  le  cours  du  volume  un  grand  nom- 
bre de  tètes  de  chapitres  forment  un  bandeau   grossièrement   fleuronné. 


LXXXVIII.  —  N"  117.   Les  Evangiles. 

340  feuill.  à  lignes  longues;  —  an  12G3;  —  haut.  131  millini.,  larg.  'JO;  —  vieille  reliure  en  peau. 

Au  verso  du  feuillet  blanc  qui  précède  chaque  évangile  est  une  jolie  petite  peinture 
représentant  l'évangéliste  (5  centimètres  de  haut),  assis  et  écrivant  en  plein  air,  entouré 
d'édifices  qui  s'élèvent  au-dessus  de  sa  tète  ;  fond  d'or.  Détails  :  tours  carrées  et 
maisons  diverses  peintes  de  toutes  couleurs  (f°*  4  V,  102,  165,  265),  la  plupart  en  belle 
maçonnerie,  avec  frises  sculptées  et  les  toits  couverts  de  tuiles  carrées,  qui  semblent 
vernissées  en  rouge,  vert  et  bleu  ;  pupitres  et  instruments  à  écrire,  auprès  de  chaque 
écrivain.  Le  volume  ne  contient  pas  d'autre  ornement  à  moins  qu'on  ne  tienne  plus  de 
compte  qu'ils  ne  méritent  d'un  petit  bandeau  en  vermillon  ou  carmin,  suivi  d'une  petite 
initiale  simple,  de  môme  couleur,  par  lesquels  commence  chaque  évangile  (sauf  celui 
de  saint  Marc  dont  les  quatre  premiers  feuillets  ont  été  enlevés  ancienncmoni). 


LXXXIX.  —  N"  il-2.    Nouveau   Testament. 

-235  feuill.  à  lignes  longues;  —  xin'  siècle;  —  haut.  112  millim.,  larg.  120;  —  reliure  f.ule  pour  le  rni 
Henri  II;  en  maroquin  à  l'écu  de  France  et  au  semé  de  fleurs  de  lis,  d'H  couronnes,  de  croissants  cl 
de  fleurons,  les  uns  dorés,  les  autres  émaillés  en  blanc. 

Petit  volume  composé  de  deux  manuscrits,  l'un  comprenant  les  ("'•  1  à  84,  orné  en 
tète  d'un  bandeau,  carmin  bistre,  fleuronné  grossièrement;  le  second  (f°  85  usq.  ad  finem) 
commençant  de  même  par  un  bandeau  natté,  vermillon.  L'un  et  l'autre,  le  premier 
surtout,  orné  de  très  petites  initiales  carmin,  sont  des  chefs-d'œuvre  de  callimicro- 
graphie. 


XC.     —    N°    '134.     COMMENTAHiE    SUR    ,l0B. 

■210  feuillets  à  lignes  longues;  —  xin"  siècle;  —  haut.2'J0    millim.,  larg.  235;  —  vieille  reliure  on  peau 
sans  aucun  ornement;  —  provient  de  la  biblioth.  du  cardinal  Mazarin. 

Le  texte  de  ce  manuscrit  est  écrit  en  vermillon  et  le  commentaire,  à  l'encre  noire. 
11  est  orné  de  peintures  presque  à  chaque  feuillet,  peintures  qui  représentent  .lob  et 
les  péripéties  de  son  histoire,  mais  avec  une  grossièreté  barbare. 

La  première  page  (f"  I  r")  où  se  trouvait  peint  Dieu  le  père  entouré  de  cliérubiiis 


ailés  et  ayant  au  pied  de  son  trône  deux  anges  qui  l'implorent,  est  plus  qu'à  moitié 
effacée;  la  seconde  (1  v°)  où  l'on  voyait  Job  au  milieu  de  sa  famille,  dans  le  temps  de  sa 
prospérité,  a  plus  souffert  encore  et  ne  laisse  voir  ou  plutôt  deviner  que  quelques  bâti- 
ments d'une  riche  architecture  sur  un  fond  d'or. 

Le  texte  commence  à  la  page  suivante  !  f»  2  r")  ;  il  est  précédé  d'un  fronton  ou 
l)andeau  rectangulaire,  dessiné  en  rouge  et  bleu,  dans  lequel  sont  inscrits  douze 
médaillons  circulaires  contenant  chacun  une  fleur  de  lis,  également  bleue  à  filets 
rouges. 

Les  scènes  peintes  commencent,  au  ("i  V,  par  un  rectangle  qui  occupe  la  moitié  de 
la  page  et  que  deux  bandes  d'or  posées  en  croix  divisent  en  quatre  compartiments,  dans 
chacun  desquels  sont  représentées  les  diverses  espèces  d'animaux  composant  les  trou- 
peaux de  Job,  dessin  insignifiant  et  d'ailleurs  en  partie  effacé. 

Fol.  12  r°,  les  fils  et  filles  de  Job  richement  vêtus  de  longues  toges  à  la  romaine  ;  à 
moitié  effacé.  Ces  premières  scènes  ont  encore  un  certain  goût  et  un  certain  esprit  qu'il 
est  possible  de  reconnaître  dans  le  peu  qui  reste  distinct;  les  contours  du  dessin  sont 
tracés  au  pinceau  trempé  dans  le  minium.  Celles  qui  suivent,  aux  contours  rudement 
dessinés  à  la  plume  par-dessus  la  couleur,  ne  sont  que  bien  peu  au-dessus  du  commun 
de  nos  miniatures  gothiques.  Le  type  des  visages  grecs  assez  bien  exprimé  par  leur 
longueur  et  leur  teint  brun,  par  le  nez  aquilin  et  les  grands  yeux  noirs,  est  ce  qui  offre 
le  plus  de  caractère. 

Fol.  16  r°,  Dieu  assis  sur  un  siège  sans  dossier,  cheveux  blancs  et  barbe  blanche, 
vêtu  d'une  robe  jaunâtre  et  d'un  long  manteau  rouge,  enfermé  d'ailleurs  dans  une  ellipse 
à  fond  bleu  et  bord  rouge,  écoute  dcu^  anges  debout  devant  lui,  ailés,  nimbés,  vêtus 
comme  Dieu  de  rouge  et  de  bleu,  mais  portant  de  plus  des  bottines  rouges,  tandis  que 
Dieu  a  les  pieds  nus.  Derrière  les  anges  est  le  diable,  dessiné  en  noir  et  de  main 
moderne;  les  représentations  du  diable  qui  se  trouvent  dans  le  volume  ont  été  la  plupart 
plus  ou  moins  maculées,  probablement  par  un  sentiment  de  piété.  La  scène  qui  vient 
d'être  décrite  est  celle  du  chap.  i,  vers.  6  de  Job.  Aux  f"  IS  i-\  20  r°,  21  r°  est  la  suite 
du  rôle  joué   parle  diable  (  versets  7  à  12). 

Fol.  21  v%  la  famille  de  Job  à  table.  Neuf  personnages  assis,  sans  qu'on  voie 
comment,  auprès  d'une  table  rectangulaire,  sur  laquelle  il  n'y  a  qu'un  seul  objet,  savoir 
un  large  vase  circulaire  en  forme  de  coupe,  dans  lequel  un  des  convives  plonge  la  main. 
Le  tout  est  si  grossier,  qu'à,  peine  distingue-t-on  les  costumes  d'homme  des  costumes  de 
femme.  On  voit  seulement  que  certaines  femmes,  probablement  celles  qui  sont  mariées, 
ont  la  tète  et  les  épaules  enveloppées  d'un  voile,  tandis  que  les  jeunes  filles  ont  le  cou  nu 
et  le  haut  de  leur  corsage  et  de  leurs  manches  couverts  de  broderies. 

Indiquons  pour  la  suite  les  scènes  seules  où  quelque  trait  semble  à  remarquer  : 

Laboureur  conduisant  un  attelage  de  deux  bœufs  attaqué  par  deux  brigands  armés 
l'un  d'une  pique,  l'autre  d'un  sabre  (f"  22)  ;  autres  brigands  à  cheval  (f"  23)  ;  autres 
laboureurs  (f"  56). 

Siège  sans  dossier,  f"  2o  v°,  73  r°,  113  v,  H7  V,  120  v°,  130  v»,  132  r°,  134  \<>, 
137  r°,  141  r\  etc.;  pliant,  164  r%  167  v°,  171  r»,  etc. 

Tour  crénelée,  34  r"  à  35  \",  108  r"  et  v». 

Le  diable.  34  r"  à  33  v°,  178  r»  et  v°. 

La  femme  de  Job,  38  r",  40  r%  41  r'. 

Les  trois  amis  de  Job  (Eliphaz,  Baldad,  Sophar),  203  r"  et  V,  204  r\ 

La  nuit  où  Job  naquit  et  l'année  entourée  des  douze  mois  (figures  de  femmes) 
d'après  le  verset  6,  ch.  m  de  Job,  f  50  r°.  La  nuit  entourée  d'étoiles  (verset  9),  f»  51  r". 

Cheval,  64  r»,  92  v»,  104  v°,  186.  187,  188- 


XllI'  SlLCLK  (N  *  3H,  79(1).  225 

Servus  nietuens  dominum  suum  (tunique  bleue,  pantalons  rouges  collants,  gibecière 
pendue  à  l'épaule),  verset  2,  ch.  vu,  f  O'J  r°. 

Bateau  à  rames,  f"  178  r°,  182  r°. 

Archer  chassant  le  lion  (ch.  s,  verset  16),  f"  86  r°. 

Les  animaux  de  la  création  (ch.  su,  v.  lo),  f"'  91  v°,  176  v",  20b  v°. 

Prisonniers  emmenés  par  un  cavalier  (ch.  xii,  v.  17),  f°  92  v°. 

Guerriers,  108  v°  (ch.  xvi,  v.  12);  guerriers  à  cheval,  f"  187  r°. 

Pillage  de  la  maison  de  Job  et  de  ses  biens  (ch.  xvii,  v.  2),  f°  110  v». 

La  nuit  du  tombeau;  corps  enveloppés  de  bandelettes,  à  l'égyptienne  (xvii,  13; 
xvm,  ri),  fui. 

Maisons,  C'  I  v°,  1 10  v°,  123  r°,  138  v»,  184  v». 

Musiciens  (cithare,  violon,  tambourin)  1"  127  v°,  (harpe)  f°  184  V,  (trompe)  f°  188  r°. 

Jésus,  f°M41  v°,  182  r°,  207  v». 

Pauvres  et  infirmes,  f  lo2  r". 

Tonte  des  troupeaux,  oiseaux,  f"  160  r°. 

Cerfs,  f»=  183  r°,  186  r». 

Oiseaux,  i<"  186^<',  188  \°. 

Bête  imaginaire  décrite  dans  Job  (xl,  v.  10-13),  f"'  192  r°  et  suivants. 

Coiffures  de  jeune  fille,  f"  206  r". 

Ensevelissement  et  promesse  de  résurrection,  f°  207  r°et  v°. 

Job,  sa  deuxième  femme  et  son  fils  Ennon  (xi.ii,  16),  f"  208  r°. 

Balac,  fils  de  Beor,  roi  d'Edom,  ainsi  que  Jobab  et  Asom  (xlii,  16),  f°  208  v". 


XCI.  —  N"  35i.  Cantiques  a  la  Vierge. 

313  feuill.  i  lignes  longues;   -  xiii»  siècle;  —  haut.  23  cent.,  larg.  15  ;  —  l'oliuro  cii  maroquin  rouge, 
à  l'écu  de  France  sur  les  plais  et  llcur  de  lis  au  dos  'Louis  XV). 

Moyennes  et  petites  initiales  élégamment  fieuronnées,  les  unes  vermillon,  les 
autres  d'azur  et,  les  plus  belles,  de  ces  deux  couleurs  combinées.  Quelques  bandeaux  ou 
demi-bandeaux  en  onde  ou  en  torsade  à  l'ordinaire,  vermillon;  mais  lo  plus  grand  nombre 
en  bandeaux  à  fleurons,  à  nattes  et  à  rinceaux  où  les  trois  couleurs,  noir,  vermillon  et 
azur  très  vif,  se  combinent  agréablement.  Les  plus  importants  sont  ceux  du  f°  1  en  forme 
de  n  à  compartiments  fleuronnés,  du  f'  09  r",  qui  est  natté,  et  du  f°  339  r"  à  ouverture 
quadrilobée,  pratiquée  au  centre  d'un  semis  de  jolis  rinceaux  à  la  plume.  Voyez  encore 
f'  as  v°,  38  r°,  103  r",  169  r°,  203  r°  et  273  v\ 


XCII.  —  N"  796.  Saint  Jean  Ciirysostome. 

267  feuill.  à  2  colonnes;  —  xiii°  siècle;  —  liant.  33  centimètres,  larg.  24;  —  rel.  en  veau  au  dos  semé 
de  fleurs  de  lis  et  les  initiales  CC  enlacées  (Charles  X). 

Chacune  de  ces  homélies  de  Jean  Chrysostome,  au  nombre  de  treize,  est  précédée 
d'un  étroit  bandeau  d'or  semé  de  fleurettes  et  de  rinceaux  et  palmettes  peintes  avec 
beaucoup  de  soin  et  de  talent.  Malheureusement  ces  peintures  ont  beaucoup  souffert  du 
temps.  L'initiale  peinte  (fleuronnée,  articulée,  sertie  d'or)  qui  suit  le  bandeau  est  encore 

29 


iiH  XIII-  SIÈCLE  (N"  •2952  ET  COISL.  riiiO/. 

plus  remarquable  par  la  finesse  d'exécution.  Ce  manuscrit 
n'a  plus  ni  commencement  ni  fin. 


outre  ses  autres  déchets. 


XCIII. 


N"  2952.  Discours  d'Aristide. 


315  l'euill.  à  lign 


longues,  papier;,—  xiii"  siècle; —  haut.  31  centim.,  larg.  22;  — 
rouge  aux  armes  de  France  et  à  l'initiale  de  Henri  IV. 


maroq 


Ornementation  généralement  vulgaire.  Au  verso  du  premier  feuillet,  un  bandeau  à 
rinceaux  réservés  en  blanc  sur  fond  de  vermillon,  et  sur  les  feuillets  suivants  deux  ban- 
deaux en  torsade  avec  quelques  moyennes  initiales  fleuronnées,  le  tout  vermillon  ou 
carmin  et  insignifiant.  A  partir  du  f"  49  V,  où  l'écriture  change,  et  de  là  jusqu'à  la  fin 
sont  de  grandes  et  moyennes  initiales,  tout  en  vermillon,  et  de  plus  en  plus  richement 
fleuronnées,  comme  le  montrent  ces  exemples  : 


FiG.  113  (f  81). 


XCIV.  —  N"  GoisL.  200.  Nouveau  Testame.nt 

I  feuill.  à  lignes  long.  ;  xui"  siècle;  —  haut.  176  milli 
de  lis,  et  à  l'initiale  oC  couronné  (Charles  X) 


larg.  140;  —  reliure  en  veau,  à  la  (leur 
Silvestre,  Pal.  nnii'.,  pi.  Si. 


Manuscrit  précieux.  Il  a  été  exécuté'  par  l'ordre  de   l'empereur  byzantin   .Michel 
Paléologue  (qui  régna  de  1260  à  1282),  pour  être  donné  en   présent  au  roi  Louis  IX. 


i.  A  ce  qu'il  semble,  en  1269.  Sur  la  deuxième  garde  du  volume  (f°  2  r^)  une  maiu  du  xiu°  siècle  a 
écrit  en  latin  une  longue  note  pleine  d'intérêt  eontsnant  l'histoire  de  ce  volume  ;  Michael  in  Christo  deo 
lUMis  imperator  et  moderalor  Romeorum,  Ducas,  Angélus,  Comnenus  (?),  Paleologus  et  nonus  Comtav- 
tnms  iemper  augustus  serenissimo  domino  Lodowico  illustrissimo  régi  franc,  salutem  optatam  et  dilec- 
tionis  augmentum.  Hic  rex  francie  recepit  de  diclo  imperatore  nuncios  pro  unieuda  ecclesia  Grecorum 
xchismatica  cum  romana  anno  Oomini  1269....,  etc.  —  Voyez  une  étude  remarquable  de  ce  volume,  par 
Berger  de  Xivrey,  insérée  dans  la  Biblioth.  de  l'Ecole  des  Chartes,  XXIV,  97-118. 


XIU'  SIÈCLE  (ÎC"  COISL.  l'.H  :  5i}.  -m 

Il  n'est  orné  cependant  que  de  peintures  médiocres,  qui  représentent  principalement  les 
ijuatre  évangélistes,  exécutés  à  pleine  page,  assis  et  écrivant.  En  tête  de  chaque  évangile 
est  un  fronton  carré  à  médaillons  et  fleurettes,  puis  une  initiale  commençant  le  texte  ; 
la  première  de  ces  initiales  est  à  fleurons  articulés  et  de  couleurs  diverses;  les  trois 
autres,  petites  et  d'or.  Dans  la  série  des  épitres,  chaque  épître  est  précédée  du  portrait 
de  son  auteur,  en  buste,  à  mi-page,  savoir:  saint  Jacques,  (»  188;  saint  Jean,  f°  202; 
saint  Jude,  f°  207  ;  saint  Paul,  f°  210.  L'écaillement  des  couleurs  a  aussi  beaucoup 
nui  à  ce  volume.  Les  figures  les  moins  maltraitées  qu'il  contienne  sont  saint  Luc  (f°  68  v") 
et  saint  Jude.  Ce  dernier  est  reproduit,  avec  la  page  de  texte  qui  s'y  rapporte,  dans  la 
Paléographie  universelle  de  Silvestre,  planche  84. 


XCV.  —  ÎV°  CoiSL.   191.  Les  petits  i-ropiiètes. 

m  feuill.  à  lignes  longues:  —  lin  du  xiir  siècle;  —  liauL  ■2i  centiin.,  Icirg.  17;  —  rel.  en  veau,  orné 
au  dos  de  la  fleur  de  lis  et  des  deux  L  enlacés  du  roi  Louis  XVIII. 

Manuscrit  soigneusement  calligraphié  et  décoré  sobrement,  en  tète  de  chaque  livre 
ou  chapitre,  d'un  bandeau  onde  qui  se  termine  aux  deux  bouts  par  une  foliole.  Le  plus 
gracieux  est  celui  qui  commence  le  volume  et  qui  se  compose  d'une  série  de  feuilles  de 


"mzmxm^mj^m^m^m 


FiG.  116  (f°  1). 

lierre  inscrites  une  à  une  dans  une  série  de  médaillons  qui  sont  reliés  entre  eux  par  une 
guirlande  de  feuilles  plus  petites.  La  première  initiale,  dans  les  premiers  chapitres,  est 
fleuronnée,  de  même  style,  avec  une  grande  légèreté.  Toute  cette  décoration  est  sim- 
plement dessinée  avec  la  plume,  à  l'encre  noire. 


]\ 


XCVl.  —  N'  54.   Les  Évangiles. 

361  feuill.  à  deux  col.:  —  fin  du  xui'  siècle;  —  haut.  318  millim.,  larg.  240;  —  reliure 
en  maroquin  rouge,  aux  chiffre  et  armes  de  Henri  IV. 

Les  deux  colonnes  du  manuscrit  sont  consacrées,  celle  de  gauche  au  texte  grec,  celle 
de  droite  à  une  traduction  latine,  en  minuscule  gothique.  Primitivement,  ces  deux  textes 
étaient  chrysographiés,  mais  ils  semblent  aujourd'hui  avoir  été  écrits  en  vermillon,  l'or 
ayant  presque  entièrement  disparu.  Les  citations  ressortent,  sur  cet  or,  en  noir  ou  en 


2-28  Xlli"  SIÈCLE  (.N°  5i). 

azur.  La  traduction  latine  s'arrélo  au  f"  laO;  elle  n'existe  que  pour  saint  Mattiiieu  et  la 
première  moitié  de  saint  Marc.  Les  colonnes  suivantes  du  texte  latin  sont  restées  en 
l>lanc  jusqu'au  f  279,  où  le  te.\te  latin  recommence  pour  fournir  en  entier  l'évan- 
gile selon  saint  Jean. 

En  tête  de  chaque  évangile  est  la  miniature  à  pleine  page  (haut.  24  centim.)  repré- 
sentant l'évangéliste  peint  sur  fond  d'or,  avec  les  accessoires  et  détails  ordinaires.  Les 
personnages,  dans  ce  précieux  et  beau  manuscrit,  ont  pour  la  plupart  les  cheveux  courts 
et  les  amples  toges  et  autres  détails  qui  rappellent  l'antique.  Chaque  évangéliste  est 
assis,  non  sur  une  chaire  ou  fauteuil,  mais  sur  un  banc  sculpté  ;  voy.  surtout, 
C  173,  saint  Luc.  En  fait  d'autres  meubles,  on  distingue  comme  très  complote  l'armoire 
à  pupitre  de  saint  Jean  (f  278),  à  deux  étages  fermés  chacun  par  une  porte  à  deux 
battants,  garnie  d'un  anneau  pour  la  tirer  en  dehors,  d'un  taquet  pour  la  maintenir,  et 
la  porte  inférieure  garnie  en  outre  d'une  serrure  compliquée.  Outre  son  pupitre  ou 
lutrin,  saint  Marc  tient  auprès  de  lui  (f°  \H)  une  petite  table  sur  laquelle  il  pose  son 
encrier  à  double  compartiment,  l'un  pour  l'encre  vermillon,  l'autre  pour  l'encre  noire. 
Des  encriers  semblables  se  voient  parmi  les  ustensiles  de  saint  Matthieu,  avec  des 
ciseaux  et  un  canif  (f"  10),  et  de  saint  Luc,  avec  quatre  godets  à  couleur  (f"  173).  Dans 
l'attirail  de  saint  Jean  on  remarque  deux  calami,  un  couteau  très  recourbé,  une  sorte  de 
pierre-ponce  et  un  encrier  singulier  formé  d'une  boule  maintenue  entre  deux  tablettes 
de  métal. 

Le  bandeau  qui,  dans  les  autres  manuscrits,  précède  ordinairement  chaque  évan- 
gile, n'a  pas  été  exécuté  dans  le  présent  volume  ;  on  y  a  seulement  ménagé  la  place  en 
blanc  pour  le  faire.  Mais  outre  les  quatre  évangélistes,  cinquante  miniatures  placées  de 
distance  en  distance  devaient  le  décorer,  en  remplissant  de  scènes  peintes,  des  cadres 
tracés  au  vermillon,  qui  occupent  toute  la  largeur  de  la  page  sur  un  tiers  environ  de 
sa  hauteur.  Or,  sur  les  cinquante,  22  seulement  ont  été  exécutées,  5  ne  sont  que 
commencées  et  23  sont  restées  en  blanc.  Celles  du  premier  évangile,  saint  Matthieu, 
sont  toutes  achevées,  au  nombre  de  12;  dans  saint  Marc,  S  achevées  et  3  en  blanc; 
dans  saint  Luc,  5  achevées,  S  commencées,  10  blanches;  dans  saint  Jean,  10  blanches 
et  une  seule  achevée.  Les  peintures  qui  sont  commencées  seulement  ont  beaucoup  d'in- 
térêt en  ce  qu'elles  montrent  quelque  chose  des  procédés  de  l'artiste,  procédés  que  nous 
avons  déjà  entrevus  ci-dessus  au  n°  Supp.  75,  fig.  109.11  traçait  grossièrement  la  première 
idée  de  son  sujet  avec  un  pinceau  trempé  dans  l'ocre  jaune  (f°^  187,  203,  233);  une 
seule  fois  cette  vague  esquisse  est  reprise  et  précisée  à  la  plume  (f°  177  v°);  puis  il 
posait  le  fond  d'or  en  appliquant  une  feuille  de  ce  métal  sur  une  couche  d'enduit,  pro- 
bablement composé  d'albumine  et  d'amidon  (du  moins  cet  enduit  est  encore  aujourd'hui 
très  blanc),  puis  il  reprenait  avec  un  pinceau  bistre,  très  fin,  les  principaux  traits  de 
son  dessin  pour  fixer  l'idée  (f  177);  après  quoi  il  en  venait  au  détail  en  peignant,  non 
pas  l'ensemble  pour  arriver  graduellement  à  un  elTet  général,  mais  partie  par  partie 
(f°  203  v°).  Ainsi,  à  ce  dernier  endroit  (f°  203)  les  visages  sont  préparés  en  ocre  clair, 
puis  repris  en  ocre  foncé,  de  manière  à  approcher  de  leur  expression  définitive,  quand 
les  vêtements  ne  sont  pas  encore  touchés. 

Les  peintures  terminées  (toutes  un  peu  inspirées  dans  le  fin  caractère  des  tôles,  le 
drapé  des  vêtements  et  divers  détails,  de  quelque  réminiscence  de  l'antique)  représentent 
les  scènes  que  nous  allons  énumérer. 

F"  13  v°,  la  sainte  Famille.  Au  centre,  la  Vierge  étendue  au  fond  d'une  caverne,  sur 
une  couche  écarlate  ;  elle  est  vêtue  d'une  robe  bleue,  de  chaussures  rouges  et  d'un  voile 
noir  qui  lui  couvre  la  tète  et  les  épaules.  A  côté  d'elle  est  la  crèche,  avec  l'enfant  dont 
l'âne  et  le  bœuf  lèchent  les  langes.  Sur  le  devant  de  la  scène  est  assis  Joseph  regardant 
deux  femmes  qui  baignent  l'enfant  dans  un  bassin  d'or.  Au  dehors  de  la  caverne  sont 


XIII'  SIËGLE  (N"  bi).  229 

les  anges  (cinq),  et  à  droite  un  berger;  à  gauche,  les  trois  rois  mages  portant  do 
petites  toques  rouges,  (ou  fez)  sur  la  tète  au  lieu  de  couronnes.  En  somme,  17  person- 
nages ;  le  saint  Joseph  assez  beau  et  la  Vierge  d'un  caractère  sombre  et  dramatique. 

F°32  v%  Jésus  guérissant  les  démoniaques  et  abandonnant  aux  démons  un  troupeau 
de  porcs.  Jésus  n'est  vêtu  que  d'une  robe  et  d'un  manteau  bleu  et  de  sandales  ;  le  rouleau 
de  l'évangile  est  dans  sa  main  gauche.  Sa  tète  n'est  pas  ceinte  d'un  simple  nimbe  d'or 
comme  l'étaient,  dans  la  miniature  précédente,  celles  de  la  Vierge,  de  l'cnfani  et  de  saint 
Joseph  ;  mais  elle  se  détache  sur  un  nimbe  dans  lequel  une  croix  est  inscrite  en  ver- 


millon. Derrière  Jésus  est  un  groupe  de  disciples  vêtus  à  peu  près  comme  lui.  Les  démo- 
niaques (un  homme  et  une  femme  entièrement  nus  ;  parties  sexuelles  en  noir,  indis- 
tinctes) s'échappent  d'une  ville  dont  on  voit  les  portes  et  les  remparts,  et  derrière  eux 
s'ébattent  une  demi-douzaine  de  diables  noirs  qui  lutinent  les  porcs  et  chevauchent 
dessus  ;  deux  jeunes  Romains,  debout  à  la  porte  de  la  villcj  regardent  la  scène. 

F°  3o  V,  l'hémorrhoïsse  agenouillée  à  terre  et  baisant  la  robe  de  Jésus  ;  trois  dis- 
ciples d'un  côté  du  Seigneur,  une  dizaine  de  spectateurs  de  l'autre  ;  belle  composition 
pleine  de  mouvement. 

F"  DO  v°,  le  miracle  de  la  multiplication  des  pains  et  des  poissons  (Malth.,  xiv,  10). 
D'un  côté,  à  gauche,  Jésus  porte  dans  ses  deux  mains  une  pile  de  cinq  pains  ronds  sui  - 
montée  d'un  petit  tas  de  poissons;  de  l'autre  sont  rangées  12  corbeilles  remplies  de 
fragments  de  pain.  La  foule  (une  soixantaine  d'hommes,  de  femmes  et  d'enfants)  ré- 
(landue  dans  une  campagne  montagneuse;  le  Christ  et  ses  apôtres  au  dernier  plan  et  de 
plus  haute  taille  que  les  personnages  placés  sur  le  premier.   Parmi  ceux-ci^  quatre 


FiG.  120  (f  55;. 


jeunes  gens,  présidés  par  une  jeune  fille,  assise,  qui  les  regarde,  témoignent  de  leur 
satisfaction  après  le  repas  en  se  livrant  à  des  exercices  gymnastiques. 

F°  80  r°,  un  repas  de  noces,  celui  de  la  parabole  du  chapitre  xsii  de  saint  Matthieu, 
composé  exclusivement  d'hommes  (cinq  et  deux  anges).  Jolis  visages  délicatement 
modelés. 

F°  91  r°,  Jésus  dans  sa  gloire,  c'est-à-dire  debout,  au  centre  d'un  cercle  d'azur, 
sur  une  forme  de  couleur  pourpre,  et  tenant  un  codex  dans  sa  main  gauche.  Deux 
anges  s'inclinent  en  tendant  vers  lui  leurs  mains  voilées,  l'un  à  droite,  l'autre  à  gauche  : 


-230  XII1=  SIÈCLE  (N»  54). 

ils  sont  peints  en  camaïeu  sur  le  fond  azuré.  A  sa  droite,  en  dehors  du  cercle,  sont  les 
(cinq)  vierges  sages  portant  chacune  un  cierge  allumé;  à  sa  gauche,  les  (cinq)  vierges 
folles,  le  cierge  éteint  et  baissé.  Peinture  très  bien  conservée;  belle  figure  douce  et 
fière  du  Christ;  curieux  costumes  de  femmes  antiques  portés  par  les  vierges. 

F°  96  v°,  la  sainte  Cène.  Jésus  et  ses  douze  apôtres  attablés  en  demi-cercle  à  une 
table  hémicirculaire.  Saint  Jean,  les  mains  croisées  sur  la  poitrine,  est  couché  sur 
l'épaule  gauche  du  maître,  assis  à  l'extrémité  de  la  table,  tous  deux  dans  la  position 
que  Giotto  leur  a  donnée  dans  l'une  de  ses  fresques  de  l'Arena  à  Padoue.  Dans  le  sou- 
bassement de  la  table  sont  pratiquées  trois  ouvertures  ou  armoires,  dans  chacune  des- 
quelles on  voit  posé  un  flacon.  Chacun  des  treize  convives  a  devant  lui  un  morceau 
carré  de  pain  blanc,  et  le  service  mis  sur  la  table  se  compose  de  trois  bassins  ronds 
dans  lesquels  on  distingue  divers  mets,  tels  qu'une  tète  de  poisson  à  gauche  et  au  milieu 
une  platée  de  pommes,  dont  un  des  convives,  qui  est  Judas,  prend  avec  la  main;  sur  la 
table  jonchée  d'herbes,  quelques  objects  indistincts  et  deux  gros  radis  blancs. 

F°  09  v°,  le  jardin  des  Oliviers  et  le  baiser  de  Judas.  Saint  Pierre  coupe,  avec  un 
couteau,  l'oreille  d'un  homme  qui  saisit  Jésus;  foule  où  l'on  peut  compter  25  per- 
sonnages, quelques-uns  armés,  d'autres  portant  des  torches  ou  des  lanternes  formant 
un  globe  blanc  au  bout  d'un  bâton.  Scène  disposée  tout  autrement  que  ci-dessus, 
fîg.  n°  108. 

F°  101  r°,  saint  Pierre  dans  la  cour  de  Caïphe,  assis  auprès  du  feu  et  parlant 
à  un  jeune  homme  en  tunique  rouge,  debout  devant  lui  ;  il  renie  son  maître. 

F°  102  r°,  saint  Pierre  dans  une  autre  cour  du  même  palais,  debout,  la  tète  entre 
ses  mains  et  pleurant  sa  faute.  Au  fond,  le  coq  chante. 

F°  i07  r°,  le  Christ  descendu  de  la  croix:  Joseph  d'Arimathie  (en  toge  sénatoriale 
blanche,  à  bordure  de  pourpre)  se  précipite  pour  le  saisir  dans  ses  bras  ;   un  ouvrier 


■illllWIMIIlililillllliilh  iliilr 


FiG    121  (I»  107) 


accroupi  arrache,  avec  de  grandes  tenailles,  les  clous  qui  fixent  encore  les  pieds  du 
Christ  ;  à  gauche,  la  Vierge  et  trois  saintes  femmes  ;  à  droite,  saint  Jean  se  cachant  le 
visage  avec  une  belle  expression,  antique,  de  douleur.   Au  pied  de  la  croix  s'ouvre  une 


Xlir  SIÈCLE  (N°  5.i).  231 

cavité  sombre,  où  paraissent  des  ossements  qu'arrose  le  sang  du  Clirist  et  qui  semble 
annoncer  la  descente  aux  enfers,  décrite  dans  l'évangile  de  Nicodème. 

F"  108  v°,  l'ange,  assis  sur  le  tombeau  ;  les  trois  soldats  couchés  et  dormant  à  sa 
gauche;  les  deux  saintes  femmes  debout  à  sa  droite. 

F°  ni  v°  (évangile  selon  saint  Marc),  Jésus  guérissant  la  belle-mère  de  Simon; 
il  lui  tàte  le  pouls  ;  la  malade  est  assise  sur  son  lit  avec  une  jeune  servante  debout  der- 
rière elle  ;  derrière  Jésus  est  un  joli  groupe  de  trois  disciples  qui  l'admirent 

F°  H5  v»,  Jésus  guérissant  un  lépreux;  huit  personnages. 

F°  124  v',  Jésus  assis  dans  un  bateau,  avec  cinq  disciples  assis  devant  lui;  un 
rameur  assis  derrière  lui,  à  la  pointe  ;  mer  houleuse,  d'une  exécution  grossière. 

F°  \2o  v°,  Jésus  guérissant  un  possédé,  scène  fort  semblable  à  celle  ci-dessus, 
f°  42,  si  ce  n'est  que  le  corps  demi-nu  du  possédé  est  beaucoup  mieux  traité. 

F"  176  r°  (évangile  selon  saint  Luc),  l'Annonciation  ;  belle  scène  ;  la  Vierge,  d'une 
figure  expressive  et  presque  jolie,  est  assise  dans  un  vaste  banc  circulaire,  à  dossier  en 
bois  sculpté  à  jour  ;  elle  tient  un  peloton  rouge  et  tourne  gracieusement  une  oreille  vers 
l'ange,  mais  en  regardant  d'un  autre  côté  ;  à  ses  pieds,  une  petite  servante  assise  sur 
une  forma  et  tenant  un  long  fuseau. 

F°  177  Y°,  la  Visitation;  la  Vierge  et  sainte  Elisabeth  se  tiennent  embrassées; 
croquis  à  la  plume  d'une  peinture  qui  n'a  pas'  été  faite. 

F°  182  v°,  Siméon  bénissant  l'enfant  (Luc,  ii,  27-33);  esquisse  au  pinceau. 

F°  180  V",  le  baptême  de  Jésus.  11  est  debout  au  milieu  du  fleuve,  saint  Jean  à  sa 
droite  sur  la  rive  ;  un  groupe  d'anges  sur  l'autre  rive,  tendant  leurs  bras  couverts  de 
voiles.  Dans  le  fleuve  même  un  enfant  en  batelet  et  un  vieillard  portant  une  corne  qui 
verse  l'eau:  ce  sont  le  Jor  et  le  Dan.  (Gonf.  lîg.  ()7.) 

F°  193  v°,  guérison  du  paralytique;  c'est  un  jeune  homme  demi-uu,  étendu  sur 
un  lit,  que  deux  hommes  descendent  au  moyen  de  cordes  du  haut  d'une  toiture  et 
déposent  au  milieu  d'une  assemblée  où  préside  Jésus  ;  neuf  personnages  ;   belle  scène. 

F°  201  r°,  résurrection  du  jeune  esclave  du  centurion  de  Capharnaùm.  L'enfant, 
enveloppé  de  bandelettes,  est  assis  sur  son  séant  dans  une  auge  funéraire  en  marbre 
rose  ;  8  personnes. 

F°  203  v°,  la  pécheresse  lavant  les  pieds  de  Jésus  (Luc,  vu,  37-57);  i)einturo  seule- 
ment commencée. 

F"  207  r°,  Jésus  dormant  dans  la  barque  (Luc,  viii,  24i  ;  grossière  esquisse  au 
pinceau. 

F"  213  r",  la  Transûguration.  Jésus  assis  au  sommet  du  mont  Thabor  ;  Moïse  et 
Éiie  debout  à  ses  côtés;  trois  disciples  au  pied,  dont  un  debout  également,  et  deux 
prosternés  ou  renversés.  (Conf.  n°  1242,  f°  92.) 

F"  233  v°,  Jésus  et  l'hydropique  (Luc,  xiv,  2);  esquisse  semblable  à  la  précé- 
dente. 

F°  289  r°,  Jésus  et  la  Samaritaine  auprès  du  puits;  au-dessus  du  puits  est  suspendu 
un  seau  métallique  dont  la  corde  s'enroule  sur  un  tour  ;  costume  antique,  mais  ni 
grec  ni  romain,  de  la  Samaritaine  ;  très  bon  mouvement  du  groupe  des  disciples  de 
Jésus. 

Suivent  les  cadres  de  huit  peintures  restées  en  blanc. 


XVI'  SIECLE  (N°  COISL.   13i 


XCVII.  —  V  GoisL.  18.  Psautier. 


20-2  feuill.  à  long,  lignes;  —  an  130-1;  —  haut.  31  cent.;  larg.  2-1; 
an  chilfro  (LP  couronné)  du  roi  Louis-Pliilippe. 


/^^^ 


Ce  psautier,  provenant  du  mont  Athos,  est 
orné  de  la  manière  suivante  :  chaque  verset  com- 
mence par  une  petite  initiale  simple,  alternative- 
ment noire  et  carmin  ;  en  outre,  le  titre  de  ciia- 
que  chapitre  est  écrit  en  carmin  avec  une  moyenne 
initiale  d'or.  Au  chapitre  d'en-tète  seulement 
(1"  1  r°)  est  un  fronton  en  n  occupant  près  de  la 
moitié  do  la  page,  un  titre  en  capitales  d'or 
(AIA.  riPO<I>HTOYKAI  BASIAEiiS  MEAOC) 
{■ml  sous  le  fronton,  et  pour  commencer  le  texte, 
une  grande  initiale  (M),  peinte  dans  le  même 
style  que  le  fronton.  Ce  dernier  est  à  fond  d'or, 
de  mauvais  or  comme  dans  tout  le  cours  du 
volume,  et  divisé  en  compartiments  remplis  chacun  de  fleurons  et  fleurettes  gros- 
sièrement exécutés  en  hleu  de  cobalt,  vermillon,  noir,  relevés  de  jaune  clair  et  de 
blanc.  Le  noir  tient  autant  de  place  que  les  autres  couleurs,  ce  qui  donne  à  cette 
page  de  peinture,  bien  médiocre  d'ailleurs,  un  aspect  particulier,  original.  \u  sommet 
du  fronton  est  un  vase  à  deux  anses  ou  canthare,  d'où  jaillissent  quatre  filets  d'eau  et 
près  duquel  s'approchent  deux  oiseaux  de  fantaisie. 

L'M  initial  qui  commence  le  texte  (Maitâpios)  est  formé  de  deux  hastes  à  fleurons 
articulées,  entre  lesquelles  sont  posés  deux  oiseaux.  Enfin  en  regard  de  cette  première 
page,  c'est-à-dire  au  verso  du  feuillet  blanc  qui  précède  le  psautier,  est  une  pièce  de 
treize  vers  en  l'honneur  des  psaumes. 

Ces  vers  écrits  au  carmin  sont  encadrés  dans  une  ellipse  brisée  en  quatre  lobes, 
que  forme  un  beau  cordon  à  trois  rangs  (vert,  bleu  et  rouge),  fleuronné  aux  angles. 


XIV"  SIÈCLE  (N"'  311  ET  i\U). 


XCYIII.  —    N"  311.  Lectionnaire. 

382  feuill.  à  2  col.;  —  a»  1336;  —  haut.  31  cent.,  larg.  26;  —  rel.  en  maroq.  rouge 
aux  armes  de  France  et  le  dos  semé  de  fieurs  de  Us. 

Très  beau  manuscrit,  bien  complet,  richement  orné  et  généralement  liien  conservé. 
Il  porte  ces  mots  au  bas  de  la  première  page  : 

<(  Ex  bibliûthcca  Jo.  Hwaltii  Bûistallerii.  llubui  ex  Constantinopoli  pretio  30  aureonim.  » 
Inscription  écrite  par-dessus  une  inscription  antérieure  exactement  grattée. 

La  principale  décoration  de  ce  volume  consiste  en  nombreuses  moyennes  initiales 
à  fleurons  articulés,  peintes  en  azur  et  vermillon,  à  contours  d'or  et  à  rehauts  blancs. 
Ce  sont  presque  exclusivement  des  T,  des  E  et  quelques  O,  mais  d'une  variété  inépui- 
sable. La  moitié  supérieure  de  la  première  page  est  coupée  par  un  fronton  en  forme  de  n, 
à  fond  d'or,  couvert  de  rinceaux  et  de  feuillages  en  azur  foncé,  variés  çà  et  là  par  du 
vert  et  par  deux  sortes  de  rouge,  puis  relevés  par  un  fin  trait  blanc  qui  dessine  élégam- 
ment les  feuillages  (genre  de  la  bordure,  fîg.  63).  Le  tout,  exécuté  d'une  main  rapide, 
est  d'un  effet  harmonieux  et  brillant;  quoique  écaillée  par  petits  endroits,  la  couleur  a 
mieux  tenu,  dans  tout  le  cours  du  volume,  qu'il  n'est  habituel  aux  manuscrits  grecs. 
Une  série  d'autres  frontons  en  n,  analogues  à  celui  qui  vient  d'être  décrit,  mais  de 
moins  en  moins  importants,  se  trouvent  aux  f«'  33  r",  108  v°,  140  r",  220  v°,  322  \°,  etc.  ; 
au  f°  303,  il  n'y  a  plus  qu'un  bandeau  à  fleurettes,  et  à  partir  de  345,  ces  ban- 
deaux deviennent  plus  nombreux  et  moins  riches  ;   ils  continuent  jusqu'à  la  fin. 


XCIX.  —  iV  'ilM.  IIiprocRATE. 

397  feuill.  à  longues  lignes  ;  papier:  —  an  1350  environ;  —  haut.  415  niillim.,  larg  350;  —  rel.  en  veau 
semé  au  dos  de  fleursîde  lis  avec  les  deux  L  enlacés  du  roi  Louis  XVllI.  —  Deux  planches  gravées 
dans  l'édit.  de  Nicéphore  Grégoras,  publ.  par  J.  Boivin. 

Ce  volume,  qui  contient  une  copie  de  toutes  les  œuvres  d'Hippocrate  (exécutée  vers 
le  milieu  du  xiu'  siècle  pour  la  première  partie  f°'  1-127,  et  le  milieu  du  xiv'  pour  la 
seconde),  ne  présente  qu'une  grossière  ornementation  consistant  en  ce  qu'un  certain 
nombre  des  cinquante  chapitres  dont  l'ouvrage  se  compose  ont  sur  les  marges 
d'épaisses  initiales  vermillon  fleuronnées  et  en  tête  du  chapitre  un  cordon  de  même 
couleur  en  rinceaux,  ou  natte,  ou  torsade,  etc. 

.Mais  après  quelques  préliminaires  et  la  table,  au  1°  10,  on  a  placé  deux  feuillets  de 
parchemin  où  sont  peints,  en  regard  l'un  de  l'autre,  à  pleine  page,  Hippocrate  (f  10  v°^, 
assis  sur  une  sorte  de  trône,  et  un  grand  seigneur  de  la  cour  de  Byzance,  du  temps 
même  où  le  volume  fut  écrit,  Alexis  Apocavkos.  Les  historiens  byzantins,  Nicéphore 
Grégoras  (xu,  2)  et  Jean  Cantacuzène  parlent  de  cet  .\lexis  comme  d'un  grand  person- 
nage qui  joua  un  rôle  politique  à  Constantinople  vers  le  milieu  du  xiv''  siècle  et  qui 
avait  étudié  d'abord  avec  quelque  succès  l'art  médical.  Lambecius,  dans  son  histoire  de 
la  bibliothèque  de  Vienne  (Biblioth.  Cœsar.,  lib.  VI,  §  XXI,  t.  IV,  col.  236),  décrit  un 
manuscrit  grec  de  cette  bibliothèque,  intitulé  :  Joannis  Actuarii  epitome  sive  Compendium 
totius  artis  medicœ,  lequel  est  adressé  par  son  auteur  :  Tû  TcapaKot[xa)|ji.évti)  tcS  'AiroxaÛKqj 
Tû  KouawTopi  )(p7jjjiaTÎaavTi  (jtsyâXw  Aow.l.  ^=  Cubiculario  Apocauco  quœstori  nominato  magno 
Duci;  et  à  ce  propos  Lambecius  trace  de  ce  fonctionnaire  une  biographie  dont  les  prin- 


23i  XIV  SIÈCLE  (N"  2144). 

cipaux  traits  sont  empruntés  à  l'ouvrage  historique  de  l'empereur  Jean  Cantacuzène, 
dont  Actuarius  était  l'un  des  familiers.  Né  en  Bithynie,  l'un  des  plus  obscurs  parmi  les 
obscurs,  Apocavkos,  dit-il,  fut  d'abord  disciple  de  Joseph  Rhacendita,  philosophe  et 
médecin.  Il  changea  ensuite  de  carrière  et  se  mit  à  la  suite  de  la  cour  de  Constanti- 
nople.  D'abord  scribe  dans  l'administration  des  impôts,  il  parvint  par  diverses 
manœuvres  artificieuses,  et  par  l'insidieuse  dextérité  qu'il  avait  pour  s'enrichir,  à 
recevoir  de  l'empereur  Andronic  Paléologue  l'ancien  (1273-1332)  le  titre  de  préfet  des 
salines  et  chef  de  toutes  les  contributions  de  l'empire.  Et  de  plus  la  crainte  d'un  juste 
supplice  lui  ayant  fait  quitter  le  service  du  vieil  Andronic  pour  passer  à  celui  d'Andronic 
le  jeune,  son  petit-fils,  il  devint  le  préfet  de  la  Chambre  sacrée,  puis  questeur  impé- 
rial, ensuite  préfet  de  Constantinople,  enfin  grand-duc  et  gouverneur  général  de  la  cour 
et  de  l'empire.  C'est  d'un  ennemi  que  Jean  Cantacuzène  trace  ainsi  le  portrait  et  il 
n'empêche  pas  d'y  reconnaître  dans  Alexis  Apocavkos  un  homme  de  haute  capacité. 

La  peinture  de  notre  manuscrit  qui  le  représente,  et  l'Hippocrate  qui  lui  fait  face, 
ont  environ  20  centimètres  de  large  sur  28  de  haut.  Elles  sont  d'ailleurs  au-dessous  du 
médiocre,  quant  à  leur  exécution,  et  l'Hippocrate,  vieillard  à  barbe  blanche,  vêtu  d'une 
robe  bleue  à  large  bordure  d'or  et  d'un  manteau  rouge  dont  un  pan  est  relevé  de 
manière  à  lui  envelopper  la  tête,  est  une  figure  de  fantaisie  dépourvue  de  tout  intérêt. 
Mais  l'Apocavkos  est  probablement  un  portrait  exécuté  en  tète  d'un  livre  qui  avait  été 
exécuté  pour  lui  et  exécuté  sur  la  fin  de  sa  vie,  à  une  époque  où  il  avait  atteint  le  faîte 
de  ses  honneurs,  car  on  lit  au-dessous  de  sa  tête  :  MErAS  .AOYE  O  AnOKAYKOS. 
Ces  mots  sont  en  vermillon  sur  le  fond  d'or  qui  couvre  toute  la  surface  du  carré  sur 
lequel  est  la  peinture.  Le  duc  est  assis  au-dessous  d'un  rideau  rouge  à  bordure  bleue 
tiré  à  droite  et  à  gauche:  il  siège  sur  une  large  chaise  en  bois  peint  et  sculpté  ou  plutôt 
sur  un  coussin  cylindrique,  vert  à  bandes  de  diverses  couleurs,  posé  sur  le  bois  de  la 
chaise;  il  a  les  pieds  sur  un  marchepied  rectangulaire  qui  semble  aussi  de  bois.  Ses 
cheveux  sont  noirs,  sa  barbe  très  blanche,  avec  quelques  parties  grises,  son  visage 
d'une  beauté  et  d'une  régularité  parfaites;  il  porte  pour  coiffure  une  tiare  ou  haut 
bonnet  arrondi,  rouge  et  or,  sur  le  devant  duquel  est  peint  un  petit  personnage  peu 
distinct;  depuis  le  cou  jusqu'aux  pieds,  tout  son  costume  consiste  en  une  longue  robe 
serrée  au  corps,  d'un  vert  bronze  très  foncé,  semée  de  grands  médaillons  (6  médaillons 
et  demi  dans  toute  la  hauteur  du  vêtement)  qui  représentent  chacun  deux  griffons  dos 
à  dos  dessinés  en  blanc,  et  ladite  robe  décorée  en  outre  de  galons  d'or  au  col,  aux 
poignets,  à  la  ceinture,  sur  le  flanc  gauche,  sur  l'ouverture  du  devant  dans  toute  la 
longueur  du  vêtement  et  tout  autour  de  la  bordure  inférieure.  Pour  chaussures,  des 
bottines  noires  extrêmement  pointues. 

L'Hippocrate  est  représenté  tenant  de  la  main  droite  un  calamus  trempé  dans  le 
vermillon  et  soutenant  de  la  main  gauche  un  gros  codex  in-folio  sur  lequel  on  lit  cet 
apophthegme  de  l'illustre  médecin  :  La  vie  est  courte,  l'art  lent  et  le  temps  fugitif 
(ô  [jioç  îjpaj(ù;,  ■/]  ôk  Tc;(vr(  [i.a.y.çtà,  o  âà  y.cupbç  6$ùc). 

A  la  gauche  d'Apocavkos  est  un  pupitre  vers  lequel  il  étend  la  main  et  où  se  trouve 
un  codex  ouvert  comme  celui  d'Hippocrate,  sur  lequel  la  même  maxime  est  répétée. 
Enfin  une  autre  main  repose  sur  le  livre  :  c'est  celle  d'une  jeune  femme  aux  longs 
cheveux  séparés  sur  le  front  et  flottant  sur  les  épaules,  qui,  placée  derrière  le  siège 
d'Apocavkos,  mais  beaucoup  plus  petite  que  lui,  ne  laisse  voir  du  reste  de  sa  personne 
et  de  son  costume  que  le  bras  gauche  recouvert  d'une  manche  bleue  à  parement 
rouge.  Le  savant  académicien  Jean  Boivin,  gardien  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  du 
roi,  traducteur  en  partie  et  éditeur  de  l'histoire  romaine  de  Nicéphore  Grégoras  (édition 
du  Louvre,  in-f",  1702),  a  donné  dans  les  notes  qu'il  a  mises  à  la  suite  de  son  texte 
(p.  777)  une  description  du  manuscrit  2144,  dans  laquelle  il  consacre  seulement  cette 


XIV  SIECLE  (N"  135).  235 

phrase  aus  figures  que  nous  venons  de  décrire  :  Magnus  Ditx  Apocaiicus  in  cathedra 
sedet  ;  quem  poné  stat  puer,  Ubrum  in  phileo  apertum  manu  sinistra  apprehensum  tenens  et 
legenti  similis.  La  femme,  que  l'éditeur  a  prise  pour  un  jeune  esclave,  est  plutôt  une 
personnification  de  l'art  médical,  qui  serait  ici  une  sorte  de  divinité,  Techni  ;  cette  allé- 
gorie est  en  effet  conforme  au  goût  des  peintres  grecs  pour  la  prosopopée,  goût  sou- 
vent remarqué  (Montfaucon,  Palœog.  gr.,  p.  10-13),  et  dont  nos  manuscrits  offrent  de 
nombreux  exemples. 

On  trouvera  nos  deux  grandes  miniatures  assez  exactement  gravées  dans  l'ouvrage 
de  Boivin,  de  la  même  grandeur  que  l'original.  Il  y  a  joint,  à  la  suite  de  la  note  que  nous 
avons  ci-dessus  reproduite,  la  transcription  de  69  vers  ïambiques,  lesquels  forment  la 
moitié  environ  d'un  poème  écrit  d'une  main  très  cursive  sur  les  marges,  à  l'entour 
des  deux  portraits.  C'est  un  éloge  d'Hippocrate  et  de  son  très  iiahile  disciple 
Apocavkos. 


G.  —  N"  135.  Oly.mpiodoue,   srit  .Iob. 

■24"  Ceuillcts,  papier;  —  an  1368;  —  liant.  38  ccntim.,  laig.  28;  —  vieille  rel.  en  veau. 

Le  Catalogus  mss  Bibl.  regiœ  porte  :  Is  codex  Manuelis  Tzycandyli  manu,  anno  1368, 
exaratus  est.  Ibi  passim  occurrunt  imagines  rudi  penicillo  adumbratœ.  Le  texte  de  Job  occupe 
le  milieu  des  pages,  entouré  de  glose,  quand  la  glose  n'occupe  pas  à  elle  seule  la  page 
tout  entière  ou  plusieurs  pages  de  suite.  De  moyennes  initiales  au  carmin  pâle,  un 
peu  fleuronnées,  décorent  le  commencement  des  chapitres  et  sont  grossièrement  exé- 
cutées. Mais  la  principale  décoration  du  volume,  tracée  tantôt  sur  le  corps  de  la  page, 
tantôt  sur  la  marge,  se  compose  d'histoires  dessinées  et  coloriées  avec  une  facilité 
rapide  et  très  étrange.  Quelquefois  des  personnages  expressifs  et  bien  posés,  des 
physionomies  spirituelles,  un  mouvement  vrai,  un  raccourci  heureux  rappellent  le 
talent  des  peintres  grecs;  quelquefois  la  lourdeur,  la  gaucherie,  le  costume  gothique, 
les  guerriers  en  cottes  de  maille,  les  boucliers  armoriés  donnent  à  croire  que  le  dessi- 
nateur était  un  Latin.  Voici  les  sujets  qu'il  a  traités  : 

F°  5  V",  Job  assis,  de  face,  sous  un  édicule  surmonté  d'une  toiture  en  tuiles  rouges, 
du  centre  de  laquelle  s'élève  un  dôme  ou  belvédère.  Celte  toiture  est  supportée  par 
quatre  piliers  à  chapiteaux  sculptés  et,  d'un  pilier  à  l'autre,  au  lieu  de  parois,  sont  posés 
des  voiles  flottants  en  étoffe  verte  doublée  de  rouge.  Job,  comme  un  roi  d'Occident,  est 
coiffé  d'une  couronne  à  quatre  fleurs  de  lis.  Il  porte  une  longue  barbe,  des  cheveux 
flottants  et  une  robe  rouge  garnie  d'ornements  d'or  (c'est-à-dire  d'ocre  jaune)  au  col,  au 
coude  et  au  poignet;  par-dessus  cette  robe  est  de  plus  un  long  manteau  bleu.  A  droite 
et  à  gauche  sont  deux  arbres,  dont  le  feuillage  ne  forme  qu'une  boule  verte  semée  de 
fruits  rouges,  et  diverses  maisons  de  l'une  desquelles  sort,  par  une  porte  cintrée,  un 
homme  barbu  en  tunique  blanche,  manteau  rouge  et  pieds  nus  (Job,  chap.  i,  vers.  1). 

F»  7  v°,  Job  et  sa  femme  assis  sur  un  spacieux  divan  circulaire  qui  semble  être  en 
ivoire  sculpté,  sous  un  dais  à  draperie  rouge  et  blanche;  ils  sont  entourés  de  leurs  dix 
enfants,  sept  fils  et  trois  filles  (vers.  2). 

F"  8  v",  un  tableau  divisé  en  quatre  compartiments  où  figurent  :  1°  les  brebis; 
2°  les  ànesses;  3°  les  chamelles,  et  4°  les  génisses  de  Job;  chaque  groupe  avec  ses 
serviteurs  spéciaux;  l'un  des  chameliers  est  vêtu  d'un  turban  et  d'un  burnous  blanc,  à 
l'orientale  (vers.  3). 


236  XIV'  SIÈCLE  (N°   135). 

F°  9  v°,  les  fils  et  filles  de  Job  assis  autour  d'une  longue  table  chargée  de  mets,  de 
flacons,  de  verres  et  banquetant  (vers.  4).  Les  filles  portent  de  longues  robes 
montantes  tout  unies  et  laissent  tomber  leurs  cheveux  en  une  seule  tresse  le  long  du 
dos.  Des  serviteurs  sont  aux  portes  et  aux  fenêtres  autour  du  banquet. 

F°  10  r",  Job  offrant  des  victimes  (12  bœufs)  à  Dieu  pour  les  péchés  de  ses  enfants 
(vers.  5). 

F"  12  r",  trois  anges  et  le  diable  debout  devant  Dieu  (vers.  6).  Dieu,  vieillard 
grisonnant,  barbu,  nimbé,  pieds  nus,  vêtu  d'une  robe  violette,  d'un  manteau  vert  et 
tenant  un  livre  de  la  main  gauche.  Les  anges,  vêtus  à  peu  près  de  même  sauf  qu'ils 
ont  des  chaussures  rouges,  sont  jeunes,  blonds,  pourvus  de  longues  ailes  noirâtres  et 
tiennent  en  main  chacun  une  baguette  rouge  terminée  en  forme  de  croix.  Le  diable  est 
un  être  humain  entièrement  noir,  à  grandes  ailes  noires,  cheveux  hérissés,  nu,  sauf 
une  draperie  flottant  autour  du  corps,  et  tenant  à  la  main  une  baguette  jaune.  La  même 
scène  se  répète  avec  quelques  variations  aux  f°'  13,  15,  17,  27,  etc.,  etc. 

F"  18  V,  autre  banquet  des  fils  et  filles  de  Job  (vers.  13).  Comme  dans  le 
précédent,  les  convives  sont  assis  sur  des  bancs  de  bois  rangés  autour  de  la  table  abon- 
damment servie.  Un  cochon  de  lait,  gisant  entier  dans  une  vaste  coupe,  en  occupe  le 
milieu;  un  serviteur,  bras  et  jambes  nus,  apporte  une  volaille  fixée  au  bout  d'une 
longue  broche;  une  servante  arrive  du  ccité  opposé  portant  un  plat;  derrière  l'un  des 
convives  un  chien  fait  le  beau  pour  demander;  en  somme,  dessin  grossier  comme  les 
autres,  mais  vif  et  spirituel. 

F°  19  r",  le  serviteur  annonçant  à  Job  que  des  brigands  ont  dérobé  ses  troupeaux 
et  tué  ses  gens  (vers.  du).  L'un  des  brigands  porte  un  bouclier  à  une  grande  fleur  de  lis 
de  sable;  un  autre,  vêtu  de  blanc,  est  armé  d'un  cimeterre. 

F»  20  r",  le  serviteur  annonçant  à  Job  que  le  feu  du  ciel  a  dévoré  ses  fermes 
(vers.  )C).  Costume  du  serviteur  :  barbe  blonde  flottant  sur  la  poitrine,  tunique 
verte,  pardessus  en  poil  de  chèvre,  casquette  à  longue  visière  pointue  comme  à  la  cour 
de  Charles  VII;  ce  dernier  détail  se  retrouve  dans  plusieurs  autres  scènes  aux  f"'  18,  19, 
21,  39,  etc. 

F°  21  r°,  le  serviteur  annonçant  à  Job  l'irruption  des  ennemis  (vers.  17).  Les 
ennemis  sont  des  cavaliers  coiffés  de  turbans,  montés  sur  de  petits  chevaux  de 
couleurs  claires  et  armés  de  longues  lances  ou  de  cimeterres. 

F"  21  v°  et  22  r°,  serviteur  annonçant  à  Job  que  le  vent  du  désert  a  renversé 
sa  maison  et  fait  périr  tous  ses  enfants  (vers.  19).  Les  victimes  au  milieu  des 
décombres  et  des  débris  de  leur  festin  ;  aux  quatre  coins  un  diable  sonnant  de  la 
trompette. 

F°  23,  Job  déchirant  ses  habits  et  coupant  ses  cheveux  (avec  un  couteau) 
(vers.  20). 

po  24  Y°,  Job  prosterné  devant  Dieu  (vers.  20). 

F°  28  v°,  le  diable  allant  de  la  part  de  Dieu  vers  Job  (chap.  ii ,  vers.  7),  et  lui 
appliquant  un  ulcère  sur  le  front  (f°  29,  vers.  8).  Dans  toutes  les  scènes  où  le  diable 
est  représenté,  une  main  pieuse  a  gratté  et  effacé  le  visage  du  maudit;  elle  s'en  est 
cependant  lassée  vers  la  fin  du  volume. 

F°  29  V»,  Job  sur  son  fumier,  couvert  de  pustules  rouges  et  se  grattant  avec  un 
tesson  de  poterie  (ii,  8). 

F"  33  r°,  plaintes  de  la  femme  de  Job  (ii,  9).  Elle  est  vêtue  d'une  longue  robe 
violette  et  porte  sur  la  tête  un  voile  blanc  bordé  de  rouge  (il,  10).  Scène  semblable  au 
f  36  V". 

F°  39  r",  les  trois  amis  de  Job  arrivant  à  cheval  (ii.  H);  les  deux  premiers  portent 
la  couronne  fleurdelisée  et  le  troisième  une  coiffure  comme  ci-dessus,  f»  20. 


XIV  SIÈCLE  (Ji"  135).  237 

F°' 40,  41,  les  trois  amis  de  Job  discourant  avec  lui;  ils  déchirent  leurs  habits  et 
s'arrachent  les  cheveux;  poses  pleines  d'énergie  (ii,  12). 

F»'  43  r%  44  v°,  45  r°,  46  y",  47  r",  48  v»,  50  V,  51  r°,  5-2  r»,  malédictions  de  Job  en 
présence  de  ses  amis;  représentant  les  principales  scènes  du  chapitre  m.  Au  f"  48  v», 
trois  cercueils  royaux  (m,  14),  et  f°  51  r°,  un  squelette  d'une  ostéologie  de 
fantaisie. 

F"'  53  r",  53  v'\  oli  v°,  57  v°,  réponse  d'Eliphaz  à  Job  (cliap.  iv);  au  f»  50  plusieurs 
lions  d'un  dessin  plein  de  caractère. 

F"  61  r»  et  y",  62  r",  64  V,  65  r",  suite  du  discours  d'Eliphaz  (chap.  v)  ;  au  f»  61, 
deux  grands  vautours;  64  V,  guerriers  à  cheval  (vers.  22)  et  plusieurs  animaux  (lion, 
ours,  loup,  sanglier)  dessinés  exactement.  Autres  vautours,  f°  120  r°  ;  autres  guerriers, 
121  v°,  134  r»,  144  r%  146  r",  147  v°,  165  v",  225  v°. 

F°'  66  à  141,  suite  des  discours  de  Job  et  de  ses  amis  (chap.  vi  à  xix);  au  1°  67  v", 
bœuf,  âne,  lion;  76  r°,  79  r°,  94  r°,  plusieurs  cercueils;  76  v°,  poissons  et  serpent; 
100  r",  zèbre;  103  V,  animaux  divers  (la  création);  103  y",  Balaam  et  son  âne;  121  v, 
mortier,  poêle  à  frire,  coffres  à  ferrures;  123  r",  145  r°,  édifices;  225,  229,  animaux 
divers;  130,  pieuvre;  152,  élan  et  tigres;  177,  oiseaux,  aigle,  lion;  213  ours,  sanglier, 
renard;  223,  pies;  224,  daims,  bouquetin,  zèbre;  225,  antilope,  oiseaux  de  proie, 
cheval;  227,  trois  vautours;  229,  lion  et  hippopotame;  240,  bœufs  et  moutons;  241, 
bœufs,  ânes,  dromadaires. 

F°  134,  coffres-forts,  piège  à  loup,  arbalètes,  pauvres  estropiés,  un  oiseleur  faisant 
manœuvrer  ses  rets. 

F"  140,  un  sculpteur  et  un  écrivain  qui  transcrit  une  tablette  de  cire  sur  un  rouleau 
de  parchemin  (chap.  xix,  vers.  23  et  24). 

F"*  J41  v°  à  106,  suite  de  l'histoire,  même  situation  de  Job  avec  ses  amis,  leurs 
discours  (chap.  xx  à  xxxi).  Guerriers  en  cotte  de  maille  et  homme  en  costume  turc, 
larges  pantalons  rouges  et  bonnet  fourré,  144  r°;  maisons  diverses,  145,  146,  149, 
174  V;  église,  196;  femme  trayant  une  vache,  ruches  et  abeilles,  145  v°;  guerrier  en 
cotte  de  maille  coiffé  d'un  casque  à  visière  mobile,  147  v";  joueurs  de  harpe  et  de  man- 
doline, 150;  vache  allaitant  son  veau,  id.,  cadavres  embaumés,  150,  174,  189,  210; 
agriculteur  dressant  une  meule  de  fumier,  1 5  1  ;  vente  d'une  ceinture,  1 56  ;  trois  diables 
noirs,  138;  bergers  et  laboureurs,  163  et  164;  massacre  de  rois,  174;  pauvres  et 
impotents,  183;  un  supplice,  184;  un  archer,  187  v";  autruche  et  autres  oiseaux,  190; 
mandoline  à  manche  sculpté,  190;  diverses  veuves  (chap.  xxxi,  v°  16),  f°  193;  ciel  (un 
demi-cercle  bleu)  avec  le  croissant  lunaire  et  les  étoiles,  168;  avec  le  soleil  et  la 
lune,  194. 

F°'  196  r°  à  213  v%  dispute  de  Job  contre  Eliuh,  fils  de  Barachiel  (chap.  xxxii  à 
XXXVII  ;  une  outre  gonflée  et  deux  soufflets  (xxxir,  19),  f"  200  V;  un  roi  assis  et 
tenant  le  fleuron  de  justice,  dans  une  attitude  fort  semblable  à  celle  des  Capétiens 
sur  leur  sceau,  205. 

F"  215,  Dieu  parlant  à  Job  debout  et  nu  (xxxviii,  I),  id.,  f  227;  218  v"  ;  Dieu 
dans  le  ciel  avec  les  anges;  220  r°.  Dieu  créant  Adam  et  Eve  (xxxviii,  14);  220  V, 
saint  Pierre  se  jetant  dans  les  flots  pour  aller  au-devant  du  Seigneur,  navire  à  voiles 
assez  détaillé  (xxxviii,  16);  222  v",  femmes  brodant  et  tissant  à  divers  métiers 
.xxsviii,  36);  22S  et  227,  nids  d'aigle  (xxxix,  30);  228  r°,  Job  revenu  à  son  premier 
état,  vêtu  et  nimbé,  écoutant  Dieu  qui  lui  parle  du  haut  de  la  nue  (xi.,  1);  230,  231, 
232,  236,  237,  démons  battus  et  enchaînés  ;  228,  démon  prisonnier  au  fond  de  la  mer; 
240,  241,  242  V,  les  amis  de  Job  revenant  à  lui  ;  240  v»,  243  r°,  les  troupeaux  de  Job; 
243  v°.  Job,  une  couronne  royale  sur  la  tête  et  assis  de  nouveau  sur  son  divan  circulaire 
en  ivoire,  reçoit  les  respects  de  sa  famille. 


238  XIV"  SIÈCLE  (N-  1242). 

F°  24a  r"  :  De  nouveau  lui  naissent  des  enfants  et  petits-enfants,  il  meurt  plein  de 
jours  (xi.ii,  13-16),  et  Dieu  vient  lui-même  le  tirer  par  les  bras  hors  du  tombeau. 


CI.  —  N°  42-42.  Jean  Cantacuzène. 

437  feuillets  à  lignes  longues;  —  aun.  1371  à  1375;  —  haut.   33")  millim.,  larg.  '240;  —  rel.  ancienne 
a  fermoirs,  en  niaroq.  noir  à  bordure  et  filets  gaufrés. 

Ce  manuscrit  commençait  par  un  feuillet  aujourd'hui  coupé  et  qui  était  précédé 
d'un  feuillet  de  garde,  également  coupé.  Le  premier  feuillet  conservé,  récemment  coté  i, 
est  blanc  au  r°  et  porte  au  v°  la  table  de  matières  que  voici  : 

t  niNAH  TQN  nAPONTQN  BIBAIQX. 

A.  Bi6X£ov  -irpôJTOv  Ttpôç  tôv  'IcaàKTÔv  'Apyopàv  (ppovoOv-ca  -cà  toO  'A>tivâûvou  [profiten- 
tem  errores  Acindyni]. 

B.  Bi6X(ov  ÎEÛTEpov  Tipbi  TÔv  naOXov. 
r.   Bi6X(ov  Tpixov  Ka-xà  MtoâfAEQ. 

A.   BiêXîov  T^tapTov  xaxà  louâaîuv. 

TaOxa  ôà  itâviva  slal  TrôvTjfAa  xal  "cuyYpa'f/]  toO  lùciècCTià-co'j  Kai  cpiXo^ptorou  [3actXs(oç 
ïjpittiv  'Itoâvvou  ToO  KavtaxouÇrjvoû  toO  8ià  toû  Oeiou  nal  (jLova^ixoù  c/-/i[xaToç  [jieTovo[jtac6évTo; 
'Icoâcottp  |jiovayoD.'^  Hœc  o/nnw  elaborata  sunt  et  sa-ipta  a  veneratissimo  et  christicola  rege 
nostro  Johanne  Cantacuzeno  per  divinum  religiosumque  vestitum  transmutato  in  Josephum  mo- 
nachum. 

Après  la  table,  c'est-à-dire  au  f  2  r"  commence  la  préface  du  livre  I",  écrite  en 
minuscule  cursive  d'or,  en  ces  termes  :  npooCpnov  xaTà  iJ^ç,  BapXaà|ji  v.aX  'AxivSûvou  àOeœ- 
-[âirjç  aïpécEtoç...  =:;Proœmium  adversus  impiissimam  Barlaami  et  Acindyni  hœrcsim,  expositum 
a  mensejulio,  quarta  indictione,  anni  6839  [Christi  1351]  régnante  piissimo  rege  et  imperatore 
Romanonim  Cantacuzeno,  prœsidente  sanctissimo  et  œcumenico  patriarcho  domino  Callisto,  seden- 
tibvs  sacra  synodo  clarissimisque  senatoribtts.  —  C'est  la  préface  de  l'ouvrage  dans  lequel 
l'empereur  Jean  Cantacuzène,  devenu  le  moine  Joasaph,  réfute  Isaac  Argyros,  autre 
moine  de  ce  temps  qui  soutenait  l'opinion  de  Barlaam  et  d'Acindynos  sur  la  nature  de  la 
lumière  qui  enveloppa  le  Christ  sur  le  mont  Thabor  dans  la  scène  de  la  Transflguration  ; 
la  question  était  de  savoir  s'il  fallait  regarder  cette  lumière  comme  créée  ou  comme 
incréée. 

La  préface  dont  il  vient  d'être  parlé  occupe  les  feuillets  2  et  3  et  le  r°  du  feuillet  4, 
dont  le  v°  est  blanc.  Le  f°  5  contient,  au  r»,  la  fin  d'un  écrit  sur  lequel  nous  allons 
revenir,  et  au  v°  une  précieuse  peinture'.  C'est  une  grande  miniature  à  pleine  page, 
qui  mesure  près  de  19  centimètres  de  large  sur  24  de  haut.  Son  importance  et  son 
mérite  répondent  à  sa  grandeur.  Elle  représente  Jean  Cantacuzène  siégeant  sur  son 
trône  en  habits  impériaux,  ayant  à  sa  droite  deux  évêques,  deux  autres  à  sa  gauche, 
derrière  les  évêques  quatorze  religieux  en  longues  robes  noires  ou  brunes,  tous  assis; 
et  derrière  l'empereur  huit  guerriers  dont  l'un  porte  l'épée  et  le  bouclier  du  prince,  plus 
cinq  ou  six  officiers  civils.  Toutes  ces  têtes,  brunes,  barbues,  animées  d'une  forte 
expression,  semblent  presque  des  portraits.  Les  religieux,  outre  leur  froc,  ont  un  long 


I.  On  peut  en  voir  un  croquis  dans  L'art  hijiaiitin,  par  C.  Bayct,  Paris,  Qiiantin  (18831,  p. 


233. 


\l\"  SIÈCLE  (N»  1-24-2).  -239 

manteau  de  même  couleur,  c'est-à-dire  l)run  foncé,  et  sur  la  tète  une  calotte  noire  cou- 
vrant les  oreilles  et  le  cou.  Les  quatre  évèques  ont  la  même  coiffure.  Le  premier  à  la 
droite  de  l'empereur  est  vêtu  d'une  robe  blanche  striée  sur  chaque  côté  de  deux  larges 
raies  bleues;  par-dessus  cette  robe,  il  porte  une  chappe  blanche  bariolée  de  larges 
lignes  brunes,  qui  par  leur  juxtaposition  forment  aussi  des  croix.  Entie  la  robe  et  la 
chappe,  passe  une  étole  en  étoffe  d'or  richement  frangée  par  le  bas  et  tombant  sur  le 
devant  du  vêtement  presque  jusqu'aux  pieds;  la  main  droite  est  appuyée  sur  une  sorte 
de  crosse  blanche  à  croix  noires  dont  le  sommet  paraît  être  en  forme  de  tau.  Le 
deuxième  évèque,  celui  placé  à.  la  gauche  de  l'empereur,  est  semblable,  mais  on  voit 
mieux  les  manches  de  son  habit  de  dessous,  qui  sont  en  étoffe  d'or,  comme  l'étole,  et 
il  n'a  point  de  crosse.  Le  troisième  et  le  quatrième  sont  semblables  au  second,  sauf 
que  les  raies  et  les  croix  qui  bariolent  leurs  longs  vêtements  sont  brunes  et  noires  au 
lieu  de  brunes  et  bleues. 

Les  officiers  militaires  et  civils  placés  derrière  l'empereur  se  distinguent,  les  pre- 
miers par  des  robes  bleues  et  de  petits  chapeaux  blancs  au  sommet  pointu  et  à  ganses 
d'or,  doublés  en  vert  clair;  les  autres,  par  des  robes  blanches  et  de  haut  l)onnets  blancs 
cylindriques  terminés  en  hémisphère  à  leur  sommet. 

Au-dessus  de  la  tète  de  l'empereur  est  écrit  on  trois  lignes  de  lettres  capitales  : 
lojâvvr,;  év  XptcTû  tù  02ô  tigtÔs  BactXsù^  /.al  aÙTOx.pxTiop  Po[j.aicôv  riaXïoXoYOs  'Ayfzkoi  6 
KavTocxouv/ivôç.  Il  est  vêtu  d'une  étroite  robe  noire  descendant  jusqu'aux  pieds  et  garnie 
au  cou,  à  la  taille,  sur  le  devant,  aux  parements,  à  l'avant-bras  et  au  bord  inférieur,  de 
larges  bandes  d'or,  brodées  de  rubis,  d'émeraudes  et  de  perles;  il  a  sur  la  tête  une 
couronne  fermée,  en  or  et  pierres  précieuses,  de  laquelle  descendent,  à  droite  et  à 
gauche,  deux  rangs  de  perles,  rubis  et  émeraudes,  qui  cachent  les  oreilles  et  tombent 
sur  le  col.  De  la  main  droite  il  tient  un  sceptre  en  forme  de  croix  et  de  la  gauche  un 
rouleau  de  parchemin  teint  en  pourpre.  Ses  pieds,  chaussés  de  bottines  rouges  ornées 
chacune  d'une  émeraude  entre  quatre  perles,  reposent  sur  un  coussin  de  même  cou- 
leur, rouge  écarlate,  à  chaque  coin  duquel  est  brodée  une  aigle  d'or  à  deux  tètes. 

Les  f°'  72  à  H9  contiennent  un  autre  écrit  du  même  auteur,  suite  du  premier,  et 
consistant  en  une  lettre  à  Paul,  légat  du  pape  et  patriarche  de  Constantinople,  dans 
laquelle  sont  réunis  un  grand  nombre  de  passages  des  saints  Pères  relatifs  à  la  divine 
Essence.  Le  fragment  tiré  de  saint  Grégoire  de  >'azianze  étant,  à  ce  qu'il  parait,  d'une 
importance  supérieure,  est  précédé  d'un  grand  portrait  de  ce  saint  peint  à  mi-page 
(1°  93  r°)  et  en  regard  duquel,  au  f"  92  v»,  est  une  grande  scène  de  la  Transfiguration,  qui 
remplit  la  page  entière.  Voici  la  description  de  ces  deux  peintures  : 

F°  92  \°.  Sur  un  fond  d'or  encadré  d'une  simple  ligne  d'azur  ornée  de  points  blancs 
placés  de  distance  en  distance  et  de  palmettes  aux  quatre  angles,  se  détache  une  mon- 
tagne grisâtre  et  rocheuse,  au  sommet  de  laquelle  est  le  Christ  debout,  vêtu  de  longs 
habits  blancs,  la  main  droite  posée  sur  la  poitrine  et  tenant  de  la  gauche  un  volumen; 
son  doux  visage  s'incline,  les  yeux  levés  cependant  vers  le  ciel,  légère  barbe  noire, 
cheveux  noirs  flottant  sur  les  épaules;  sandales  aux  pieds.  Derrière  Jésus  sont  super- 
posées plusieurs  figures  géométriques,  toutes  d'azur,  de  divers  tons  et  la  plus  éloignée 
décrivant  une  ellipse  ;  tout  autour  de  l'ellipse  rayonnent  de  minces  bandes  d'azur  figurant 
des  rayons  lumineux.  Trois  de  ces  rayons,  partant  de  l'endroit  où  Jésus  a  les  pieds  posés, 
se  prolongent  jusqu'au  bas  de  la  montagne,  où  ils  atteignent  les  trois  disciples  qui  tom- 
bent à  la  renverse  comme  foudroyés.  Debout  à  la  droite  de  Jésus  est  Moïse  s'inclinant 
avec  respect;  à  sa  gauche  Élie,  les  mains  enveloppées  d'une  pièce  d'étoffe  et  lui  pré- 
sentant la  Bible  (Matth.,  .xvn,  1-9;  Marc,  is,  2-10;  Luc,  ix,  28-36).  Ces  cinq  personnages 
sont  uniformément  vêtus  de  robes  bleues  et  grises  à  rehauts  blancs;  ils  ont  des  san- 
dales, comme  le  Seigneur;  les  cheveux  courts  (sauf  .Moïse)  et  la  barbe  épaisse.  Cette 


210  XIV»  SIÈCLE  (N°  1242). 

grande  miniature,  qui  mesure  2i  centimètres  de  haut  sur  13  de  large,  est  remarquable 

parle  beau  mouvement  de  tous  les  détails  et  le  talent  facile  du  peintre.  Aux  dcus  angles 

supérieurs   on  lit    écrit   sur  le   fond    d'or   en  capitales   de    vermillon  H    META  = 

MOPOOGIC. 

Fol.  93  r",  Grégoire  de  Nazianze  (comme  l'indiquent  les  mots  O  AriOS  rPHTO- 
PIOi;^0  6E0A0r0S,  inscrits  de  même  en  capitale  vermillon  sur  fond  d"or)  assis 
sur  une  sorte  de  bahut  en  bois  sculpté,  sans  dossier.  Il  est  vêtu  d'une  robe  blanche  à 
double  bande  d'azur,  d'une  chasuble  grise  par-dessus  laquelle  passe  une  aube  blanche 
à  croix  bleue  qui  retombe  par  devant'  ;  par-dessous  la  chasuble  il  porte  une  étole  d'or 
garnie  par  le  bas  d'une  très  riche  bordure.  Il  bénit  de  la  main  droite,  et  de  la  gauche 
tient  un  épais  codex  in-folio  à  fermoirs  orné  de  pierres  précieuses  enchâssées  dans  la 
reliure. 

Au  f"  120  commence  un  autre  ouvrage  de  Jean  Cantacuzène  (Contra  sectam  Maho- 
meticam  Apologiœ  quatuor)  suivi,  au  f"  233,  d'un  traité  en  quatre  livres  contre  le  Coran, 
et,  du  f°  293  à  la  fin,  de  neuf  discours  contre  les  Juifs.  Les  quatre  Apologies  sont  la 
seule  de  toutes  ces  œuvres  de  polémique  de  Jean  Cantacuzène  qui  ait  été  traduite.  Cette 
traduction  écrite  en  latin  par  Rodolphe  Walther,  professeur  à  Zurich,  fut  publiée  en 
1343,  in-f",  par  l'imprimeur  bàlois  J.  Oporinus.  C'est  aussi  le  seul  des  traités  contenus 
dans  notre  manuscrit  1242  qui  soit  encore  décoré  d'une  peinture;  et  elle  ne  le  cède  ni 
pour  la  beauté  ni  pour  l'intérêt  aux  trois  peintures  précédentes.  Entre  la  préface 
(f°'  120-122)  et  l'ouvrage  lui-même,  commençant  au  f  124,  est  un  feuillet  (123)  blanc 
au  r°  et  portant  au  v°,  en  regard  du  texte,  qui  s'ouvre  à  la  page  suivante,  une  pein- 
ture haute  de  28  centimètres  et  large  de  18,  encadrée  d'une  ligne  d'azur  identique  à 
celle  du  f"  92  \°.  Sur  le  fond  qui  est  d'or,  se  détachent  deux  personnages  debout  et 
occupant  la  page  presque  entière,  car  ils  sont  d'environ  21  centimètres  de  haut  :  l'un 
est  l'empereur  dans  ses  habits  impériaux  exactement  les  mêmes  que  dans  la  première 
peinture,  celle  du  f"  5,  même  robe  chargée  de  pierreries,  même  couronne,  même 
sceptre,  même  volumen  pourpré  dans  la  main  gauche,  même  coussin  ou  tapis  à  aigles 
d'or  sous  les  pieds  et  même  inscription  aux  deux  côtés  de  la  tête  :  lûANNHS  EN  XQ 
Tù  ea  niSTOS  BASIAEYS...  a  la  gauche  de  cette  figure  impériale  se  tient,  éga- 
lement debout  et  de  face,  le  second  personnage,  qui  est  un  moine  en  robe,  manteau  et 
capuchon  noirs  ;  c'est  encore  Jean  Cantacuzène  après  son  abdication;  on  ne  peut  s'y 
tromper,  d'abord  à  cause  de  la  parfaite  ressemblance  des  deux  têtes  qui  sont  les  por- 
traits d'un  superbe  vieillard  aux  traits  graves,  intelligents  et  respirant  toute  la  pureté 
du  type  grec,  puis  à  cause  d'un  volumen  déroulé  que  ce  moine  tient  dans  la  main 
gauche  et  sur  lequel  on  lit  :  Méyaç  ô  ôeèç  tôv  XpiaTtavûv,  qui  sont  les  premiers  mots  de 
la  première  Apologie  contre  les  Mahométans. 

Au-dessus  de  ces  deux  portraits  est  ce  qu'on  pourrait  appeler  un  tableau  de  genre, 
plein  de  grâce  et  de  fraîcheur,  quoique  détérioré  par  bien  des  écaillures  de  la  couleur. 
Ce  sont  trois  anges  à  table.  La  scène  est  posée  sur  un  terrain  vert,  bande  longue  de 
9  centimètres;  le  tableau,  dans  son  entier,  dépasse  un  peu  cette  longueur  et  n'atteint 
que  5  1/2  centimètres  de  haut.  Les  trois  convives  sont  assis,  l'un  au  milieu,  les  autres 
aux  deux  bouts  d'une  table  rectangulaire  en  bois  sculpté  sur  laquelle  un  repas  est  servi. 
Ces  trois  convives  ont  un  air  de  jeunesse  féminine  :  leurs  cheveux  abondants  et  bouclés 
encadrent  délicatement  le  visage  et  sont  maintenus  sur  le  front  par  un  ruban  blanc  dont 
les  extrémités  flottent  sur  le  cou.  Ils  sont  assis  sur  des  sièges  du  même  bois  que  la 
table,  sans  dossier,  et  couverts  chacun  d'un  coussin  cramoisi.  Ils  sont  pieds  nus,  avec 

1.  Voy.  le  vêtement  pontifical  de  saint  Nicolas,  saint  Jean  Chrysostomc  et  saint  Basile  gravé  dans 
Du  Cange,  Gloss.  hif.  Latinit.,  édit.  Henschel,  t.  VII,  pi.  IX. 


des  sandales,  et  celui  de  droite  les  pose  sur  un  marchepied  de  bois  sculplo.  Pour  mHc- 
ments  ils  portent  une  tunique  bleue  et  un  manteau  gris  verdàtre  ou  réciproquement  ;  à  leur 


dos  se  déploie  une  paire  de  jolies  ailes  moitié  noires,  moitié  bleues.  Ils  ont  en  outre  un 
nimbe  écarlate,  une  baguette  de  la  môme  couleur  dans  la  main  gauche  et  chacun  d'eux 


242  XIV  SIÈCLE  (N°  2511. 

porte  la  main  droite  vers  les  mets  servis  sur  la  table.  L'ange  du  milieu,  plus  grave  et 
plus  âgé  que  les  deux  autres,  n'a  que  sa  serviette  à  liteaux  bruns  déployée  sur  la  table 
devant  lui  ;  chacun  de  ses  deux  voisins,  outre  la  serviette,  a  devant  lui  une  assiette 
creuse,  ou  bol,  remplie  de  mets  (peu  distincts),  un  pain  rond  et  plat,  ou  petite  galette, 
marquée  sur  le  dessus  par  deux  lignes  qui  se  croisent  à  angle  droit,  un  couteau  ouvert 
à  lame  arrondie  et  un  instrument  noirâtre,  une  sorte  de  style  légèrement  arqué,  épais 
à  la  poignée,  très  aigu  à  la  pointe,  et  qui  semble  être  une  fourchette.  Au  centre  de  la 
lable  un  plat  creux  contenant  une  tète  de  mouton.  Au-dessus  de  la  tête  était  chrysogra- 
phiée  une  inscription  explicative  dont  il  ne  reste  plus  que  cette  fin  :  <I>..C.  Quoique  nous 
n'y  puissions  pas  lire  le  mot  oiotôç,  il  est  cependant  probable  que  cette  trinité  d'anges 
contient  une  allusion  à  la  thèse  soutenue  par  Jean  Canlacuzène  sur  la  lumière  créée  ou 
incréée,  celte  question  qui  enflamma  toute  la  société  byzantine  et  dont  Montesquieu  dit 
(Grand,  et  décad.  des  Romains,  ch.  xxii  ;    1"  édition)  qu'il  en  admirait  «  la  stupidité  ». 

Le  volume  dont  les  ornements  principaux  viennent  d'être  décrits  renferme  en 
outre  des  ornements  secondaires.  Les  titres  et  quelquefois  les  fins  de  chapitre  sont  en 
minuscule  d'or,  et  après  le  titre  une  moyenne  initiale  fleuronnée  en  or  et  vermillon 
commence  le  texte.  En  outre,  chaque  chapitre  est  précédé  d'un  bandeau  soit  rectangu- 
laire, soit  en  forme  de  II,  chargé  de  rinceaux  de  vermillon  et  d'azur,  riches  peut-être  à 
l'origine,  mais  aujourd'hui  déformés  et  à  moitié  efi"acés  par  le  temps  et  l'usure.  Au- 
dessus  de  chaque  bandeau  était  cousu  un  petit  carré  de  soie  violette  destiné  à  protéger 
et  le  bandeau  et  le  titre  écrit  en  or;  ils  subsistent  encore  depuis  le  f°  323  v°  jusqu'à 
la  fin. 

Ce  manuscrit  précieuxa  été  sinon  écritde  la  main  de  l'empereur  Jean  Cantacuzène, 
du  moins  exécuté  sous  ses  yeux.  L'influence  directe  de  sa  personnalité  sur  la  composition 
du  volume  ne  se  montre  pas  seulement  dans  la  phrase  que  nous  avons  ci-dessus  trans- 
crite (TaOTot  Ô£  TidtvTa  £Îai  itôwKJLa  x.  aujjpa'f']...  'Icoàvvou);  elle  se  répète  dans  un  vers 
ïambique  inscrit  à  la  fin  de  plusieurs  chapitres  (voy.  f"  70  r°,  H  9  v",  292  r°,  436  v°)  et 
que  voici  : 

-j-  0coO  To  ôojpàv  y.aî  'Iioâcaç  itôvo;. 

Enfin  le  volume  a  été  deux  fois  daté.  A  la  fin  du  recueil  des  fragments  des  saints 
Pères,  f°  119  v°,  il  porte  la  date  du  mois  de  novembre  1371,  et  lorsque  plus  tard  il  fut 
complètement  achevé,  on  y  inscrivit  au  v  de  l'avant-dernier  feuillet  la  date  de  cet  achè- 
vement, février  1375. 


Cil.  —  N"  351.  Le  moine  Denys,  etc. 

"295  feuill.  à  lignes  loni;ues;   papier;  —  an  1389;  —  haut.  198  millim.,  larg.  140;  —  rel.  ea  niaroq.  louge 
aux  armes  de  l'iance  sur  les  plats  et  aux  deux  L  enlacés  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Ce  volume,  qui  contient  divers  traités  des  moines  Denys,  Thecara  et  Théodule  sur 
les  hymnes  et  le  chant  dans  l'Église  grecque,  est  d'un  aspect  vulgaire  qui  n'annonce 
aucun  soin  artistique.  Cependant  au  cours  du  premier  de  ces  ouvrages,  celui  du  moine 
Denys  (intitulé  Organmn  sapientiœ  Spiritualis  quo  hymnorum  dignitas  et  prœstantia  compluri- 
bus  teslimoniis  ex  ecdesiasticis  scriptoribus,  Basilio  nempe,  Gregorio  Nazianieno,  Joanne  Chri- 
iostomo...  petitis  astruitur),  le  scribe  a  joint  à  son  texte  le  portrait  de  quelques-uns  des 


XIV   SIÈCLE  (N»  35) 


243 


saints  personnages  auxquels  il  empruntait  des  fragments  :  au  f°  31  v',  saint  Jean  Chry- 
sostome;  32  v°,  saint  Grégoire  de  Nazianze;  33  v°,  saint  Théodore  le  Stagiasmène, 
c'est-à-dire  le  Sanctifié.  Chacun  d'eux  est  peint  en  pied,  sur  fond  d'or  et  dans  un  angle 
de  la  page  sur  un  rectangle  d'environ  8  centimètres  de  haut  sur  6  de  large.  Saint  Jean 
est  vêtu  d'une  longue  tunique  blanche  à  bandes  noires  recouverte  d'un  long  manteau 
blanc  à  croix  bleues  laissant  voir  par-dessous  une  étole  en  étoffe  d'or  richement  frangée 
par  le  bas;  il  porte  en  outre  par-dessus  son  manteau  une  sorte  de  corporal  à  croix 
noires. 

Saint  Grégoire  a  le  même  costume  sauf  des  différences  de  couleur  :  le  bleu  rem- 
placé par  le  noir  et  le  noir  par  le  brun.  L'un  et  l'autre  lèvent  la  main  droite  comme  pour 
démontrer  et  tiennent  dans  la  main  gauche  un  volumen  déroulé  sur  lequel  on  lit  leurs 
paroles. 

Un  saint  qui  semble  être  en  liabit  monacal,  saint  Théodore,  est  vêtu  d'une  robe 
brun  jaunâtre  et  d'un  long  manteau  brun  noir.  11  a  en  outre  sur  le  devant  de  la  poitrine 
et  tombant  jusqu'aux  genoux  une  sorte  de  tablier  bleu  à  raies  rouges,  les  deux  mains 
rapprochées  comme  pour  bénir. 

Tous  les  trois  ont  au-dessus  de  la  tête  un  nimbe  de  vermillon  et  son  nom  écrit,  de 
la  même  couleur,  en  minuscule,  puis,  en  regard  sur  le  recto  du  feuillet  suivant,  un 
symbole  de  la  Trinité  présenté  d'une  manière  originale.  Pour  le  premier,  ce  sont  trois 
bandes  parallèles  peintes  en  rose  et  traversant  la  page  dans  toute  sa  hauteur;  pour  le 
second,  ce  sont  trois  cercles  formant  intersection  chacun  sur  les  deux  autres;  pour  le 
troisième,  ce  sont  trois  l)andes  vermillon.  Au-dessus  du  petit  tableau  qui   représente 


saint  Théodore  plane  dans  les  airs  un  ange  à  vêtements  bleus  et  bruns,  à  longues  ailes 
noires  et  bleues,  et  qui,  enveloppé  d'amples  draperies,  montre  en  voltigeant  les  trois 
bandes  de  l'autre  page.  Au-dessus  de  sa  tète  est  écrit  iyyzAoç,  Kupioj. 

Ces  petites  peintures,  malheureusement  écaillées  en  beaucoup  d'endroits,  sont 
finement  exécutées  et  les  deux  premières  portent  encore  le  petit  carré  de  soie  qu'on 
avait  cousu  au-dessus  pour  les  protéger. 


XIV  SIÈCLE  (N°  265). 


N"  265.  Chants  d'Église. 


274-  feuill.  à  lignes  longues,  jusqu'à  158  en  pareil.,  le  reste  en  pap.;  —  xiv°  siècle;  —  haut.  3i 
larg.  27  ;  —  vieille  reliure  en  peau,  xvi°  s.,  jadis  à  coins  et  fermoirs,  disparus. 


Recueil  composé  de  morceaux  de  chant  pour  la  liturgie  de  l'Église  grecque, 
strophes,  hymnes,  canons,  stichera.  Chaque  morceau,  variant  pour  la  longueur  de  une 
demi-page  à  deux  pages.  Chacun  d'eux  porte  en  tête,  au  vermillon,  l'indication  du  mois, 
celle  du  jour,  le  nom  de  la  fête  ou  du  saint  auquel  le  morceau  se  rapporte  et  le  numéro 
du  ton  dans  lequel  il  doit  être  chanté.  Cette  sorte  de  titre  est  ordinairement  accompagné 
d'un  petit  ornement,  un  nœud,  une  rosace,  une  tresse,  quelquefois  avec  une  tète  de 
dragon,  uniformément  coloriés  en  jaune  d'or  et  vermillon.  Dans  le  courant  du  volume 
se  présentent  peintes  aux  deux  mêmes  couleurs  quelques  moyennes  initiales  (f°'  2a,  65, 
88,  94,  etc.)  et  de  nombreuses  fins  de  ligne,  puis  de  petites  initiales  en  vermillon  seule- 
ment. Enfin  le  volume  commence  par  un  large  fronton  à  mi-page,  en  forme  de  n,  gros- 
sièrement exécuté  et  d'ailleurs  presque  entièrement  détruit  par  le  temps. 


'MEJ:„..:'_ 

^^ *^      ^=>^^^^     —      ^     ^ 

«^-*— ^*"        Z-.      >«^P  r>VC  :=»-r^  "^   -^^   ^>_^  — ' 


Nous  donnons  comme  spécimen  deux  lignes  de  texte  avec  la  notation  musicale  : 
BrjôXeèfJi,  £Tot|jLâ^ou  EÙTp£7cî^ea9a)  fj  (pdiTVïj  •  to  CTTv^Xaiov  Scyicf^m.  z=  Bethléem,  prœpara,  in- 
staura prœsepem,  speluncam  indica.  La  notation  est  exactement  celle  dont  se  sert  Chry- 
santhe  de  Madytos  dans  sa  Théorie  de  la  mimique  byzantine,  ouvrage  traduit  et  publié  par 
M.  Bourgault-Ducoudray  à  la  suite  de  ses  Études  sur  la  musique  ecclésiastique  grecque  (Paris, 
Hachette,  gr.  in-8°,  1877). 


XIV  SlfXI.E  (N»*  5'.'9  A.  et  11-23  A.) 


CIV.  —   N"  509  A.  Saint  Epiirem. 

il5  fouill.  à  2  col.;  —  xiV  s.;  —  haut.  iS.'i  millini.,  hirf.  21,'):  —  reliure  moderne  en  peau, 
lUnirdelisée 

Ce  recueil  des  sermons  do  saint  Ephrem  est  faiblement  orné,  surtout  dans  le  cours 
de  sa  première  moitié,  d'un  très  grand  nombre  de  tètes  de  chapitre  formées  de  bandeaux 
Ml  torsade,  en  rinceaux,  en  balustrade,  dans  le  genre  des  figures  ci-dessus  il  et  Os. 
grossièrement  dessinées  et  plus  grossièrement  peintes  en  noir,  azur  et  vermillon.  Le 
l)andeau  est  suivi  d'une  movenne  ou  |u>tite  initiale  décorée  di'  même. 


CV.  —  N'  11-2,3  A.  Ji:a.n    Ua  ^i  ascè.ne. 

7y  feuill.  à  lignes  longues;  papier;  —  Xl\'  siècle;  —  haut.  21  cenlim.,  Inrg.  10  ;  —  rel.  en  veau  racine, 
avant  au  dos  les  initiales  couronnées,  Ll',  du  roi  Louis-Philippe. 


FiG.  126. 

En  tète  du  volume,  f"  6  r°,  un  large  bandeau  rectangulaire  formant  une  sorte  de 
grille  à  jour,  d'une  ornementation  lourde  et  recherchée,  peinte  en  bistre.  Dans  le  cours 
du  volume,  tout  le  long  des  marges,  sont  de  moyennes  initiales,  bistre  d'abord  jusqu'au 
f'  77,  puis  vermillon,  chargées  de  fleurons  pesamment  élégants  en  forme  de  queues 
et  de  panaches  (voy.  fig.  127-130),  ce  qui  est  le  principal  caractère  des  initiales  aux 
mV  et  XV'  siècles. 

Avant  le  bandeau  est  une  table  de  divers  écrits  de  saint  Jean  Damascène,  d'Anastase 
d'Antioche  et  autres,  qui  occupe  les  trois  premiers  feuillets,  et  au  v°  du  f "  4  se  trouve 
une  figure  en  pied,  représentant  Damascène.  Il  est  debout,  de  face,  tenant  de  ses 
deux  mains  un  volumen  à  demi  déroulé,  sur  lequel  on  lit  les  premiers  mots  (Tb  piÈ/  ■j-uh-i 


246  XIV  SIÈCLE  (N-  11-28). 

T/p  ?iavoîa:  x.  t.  X.)  du  présent  écrit  intitulé  :  Ta  o'.Xocio'^t/.à  /.ai  ooypiaTi/.à  xE'iàXaia.  11  a 

pour  vêtement  une  longue  robe  jaune,  une  tunique  bleue  et,' par-dessus,  un  manteau 

l 

mil 


v!l>  (ijif  «) 


brun  rougeàtre  agrafé  sur  la  poitrine.  Sa  tète,  à  longue  barbe  blonde,  est  fort  belle  et 
enveloppée  d'un  vaste  turban,  chiné  de  raies  brunes,  et  dont  les  deux  extrémités  retom- 
bent sur  ses  épaules.  Derrière  sa  tète  est  un  nimbe  d'azur,  et  derrière  le  personnage 
tout  entier  un  rideau  blanc,  pendu  à  une  tringle,  quadrillé  et  semé  grossièrement  de 
rondelles  bleues  et  rouges.  Cette  flgure  était,  dans  sa  fraîcheur,  une  belle  gouache. 


CVI.  —  N"  1128.  Barlaam  et  Josapiiat. 

-203  feuiU.  à  lignes  longues;  —  xit'  siècle;  —  haut.  2-2  centim.,  larg.  19;  —  rel.  orientale  en  ve.iu, 
gaufrée  de  fleurons  divers. 

Cette  légende  bouddhique  (Historia  Barlaami  et  Joasaphi  Indice  régis),  attribuée  à 
saint  Jean  Damascène,  forme,  dans  le  manuscrit  l  I28,untexte  orné,  durant  tout  le  cours 
du  récit,  de  peintures  très  soignées,  représentant  les  scènes  que  raconte  l'auteur.  Peut- 
être  ne  sont-elles  pas  élcgantisiimes,  quoique  cette  qualiûcalioii  leur  soit  donnée  par  le 
Catalogus  ms.Bibl.  reg.,  mais  elles  sont  des  plus  intéressantes.  Nous  allons  premièrement 
en  décrire  un  certain  nombre  et  les  étudier  une  à  une  ;  nous  pourrons  mieux,  après  cet 
examen  de  détail,  résumer  l'impression  qui  en  résulte  et  le  jugement  général  qu'on  peut 
porter  sur  cet  ouvrage  d'art. 

D'abord  le  volume  a  perdu  son  premier  feuillet,  qui  probablement  était  le  plus  riche- 
ment décoré  de  tous.  11  commence  maintenant  au  mot  JtfopiiiJiEvos  (metuens)  qui  est  l'un 
des  premiers  de  l'avant-dernière  phrase  de  la  préface. 

L'auteur  ne  fera  pas,  dit-il,  comme  le  lâche  serviteur  qui,  craignant  le  danger, 
cache  en  terre  le  talent  qu'il  avait  reçu  de  son  maître  (...Ooopui|AEvoç,  ôç  Xa6ùv  Tiapà  toO 
ôjoitÔTou  TÔ  TâXavTov,  zlç  yrjv  éxôtvo  xaTÛpui^E)  ;  il  se  gardera  de  passer  sous  silence  une 
histoire  arrivée  jusqu'à  lui,  dont  les  âmes  peuvent  tirer  profit  et  que  lui  ont  racontée 
comme  tirée  des  documents  authentiques,  certains  hommes  pieux  de  cette  Ethiopie 
intérieure  qu'on  appelle  les  Indes.  Cette  histoire  est  ainsi  conçue  :  ï/zi  àz  ojtco;' 


XIV  SIÈCLE  (X»  î  1-28).  2i7 

La  préface  se  termine  au  milieu  du  f°  1  r°  et  le  verso  du  même  feuillet  est 
entièrement  occupé  par  une  représentation  de  saint  Barlaam.  C'est  une  longue  figure, 
haute  de  plus  de  15  centimètres.  Le  saint  est  un  vieillard  à  barbe  grisonnante,  debout, 
les  deux  mains  posées  sur  sa  poitrine,  la  paume  en  dehors,  et  jointes  par  l'extrémité 
des  deux  pouces  qui  se  touchent;  pour  vêtement,  il  porte  une  longue  robe  brun  marron 
recouverte  d'un  manteau  de  même  couleur,  attaché  par  quatre  boutons  sur  le  devant  de 
la  poitrine;  la  tête  est  enveloppée  d'un  capuchon  bleu,  sur  le  sommet  duquel  une 
croix  est  brodée  et  dont  les  pans  descendent  par-devant,  sur  la  robe,  jusqu'à  la  hauteur 
du  genou. 

Le  personnage  marciie  sur  un  terrain  gazonné  ;  derrière,  s'élève  un  mur  terminé  à 
chacune  de  ses  deux  extrémités  par  une  tour  carrée  garnie  de  draperies  (loltantes,  le 
tout  sur  un  fond  doré  au-dessus  duquel  on  lit  : 

O  OGIOC  n.VTlIP  IIMliX   BAP.VA.V.M. 

Immédiatement  après,  au  C  2  r",  commence  le  récit. 

«  1.  L'Inde  est  une  grande  région  très  peuplée  qui  est  située  loin  de  l'Egypte  et 
»  qui,  du  côté  de  l'Egypte,  est  baignée  par  la  mer  ;  du  côté  du  continent,  c'est  à  la  Perse 
»   qu'elle  conllne. 

»  Ce  pays,  jadis,  était  couvert  des  épaisses  ténèbres  de  l'idolâtrie,  souillé  par  une 
»  barbarie  extrême  et  adonné  à  d'odieux  forfaits.  .Mais  quand  le  Fils  unique  de  Dieu  y 
»  fut  connu  et  que  le  très  saint  Thomas,  un  des  douze  apôtres  du  Christ,  y  eut  été 
»  envoyé  pour  prêcher  la  doctrine  du  salut,  les  peuples  de  l'Inde  se  rangèrent  à  la  vraie 
«  foi  et  couvrirent  la  contrée  d'églises  chrétiennes.  Puis  l'Egypte  construisant  aussi  des 
<>  monastères  et  rassemblant  d'immenses  légions  de  moines  dont  la  vertu  et  le  genre  de 
»  vie  se  rapprochaient  de  ce  que  font  les  anges,  la  renommée  s'en  répandit  jusque  chez 
"  les  Indiens,  dont  un  grand  nombre  sentirent  s'éveiller  en  eux  le  désir  d'imiter  cette 
»  conduite,  de  ranger  leurs  corps  mortels  à  la  vie  de  ceux  qui  n'ont  point  de  corps  et  de 
»  gagner  le  ciel,  comme  on  dit,  avec  des  ailes  d'or.  Des  monastères  s'élevèrent  donc 
i>  aussi  dans  les  Indes,  comme  en  Egypte. 

»  Ce  pays  était  ainsi  dans  un  état  brillant  quand  on  y  vit  surgir  un  certain  roi 
»  nommé  Abenner,  homme  remarquable  par  ses  richesses,  par  sa  puissance,  par  ses 
»  victoires  et  son  courage,  ainsi  que  par  sa  force  corporelle,  d'un  visage  élégant  d'ail- 
I)  leurs,  et  devenu  par  suite  de  ses  succès  un  homme  d'une  grande  insolence.  Du  côté 
1)  des  choses  de  l'esprit,  il  était  extrêmement  pauvre,  car  il  tenait  le  parti  des  gentils  et 
»  s'adonnait  avec  zèle  au  culte  superstitieux  des  idoles.  11  passait  sa  vie  dans  les  délices 
"  et  une  seule  chose  arrêtait  sa  joie,  c'est  qu'il  n'avait  pas  d'enfants.  Aussi  cherchait- 
»  il  par  tous  les  moyens  comment  il  triompherait  de  cette  stérilité  et  obtiendrait  le  nom 
»  de  père,  qui  pour  beaucoup  est  le  plus  désiré  des  titres.  Cependant  les  chrétiens 
•1  faisaient  de  grands  progrès  et  tenaient  peu  de  compte  des  menaces  du  roi,  à  tel  point 
»  que  plusieurs  hommes  illustres  et  de  race  sénatoriale  s'inscrivirent  dans  les  ordres 
"  monastiques.  Ce  qu'apprenant,  le  roi,  enflammé  d'indignation,  ordonna,  par  un  édit, 
"  que  tous  les  chrétiens  eussent  à  renier  leur  foi,  et  il  fit  sévir  surtout  contre  les  moines. 
)i  Ceux  qui  se  sentaient  incapables  de  résister  aux  tourments  obéirent,  mais  les  chefs  et 
"  les  dignitaires  se  cachaient  dans  les  solitudes  et  les  montagnes,  non  par  crainte  du 
"   supplice,  mais  par  l'effet  d'un  calcul  et  d'une  prévoyance  supérieurs.   » 

Ce  peu  de  de  mots  suffit  à  résumer  le  premier  chapitre  dont  le  texte  est  accompagné 
de  trois  miniatures. 

1°  F°  3  r".  Ta  £v  .Viyj-To)  j/ovacT/ipia  =  Les  monastères  en  Egypte.  —  2°  f°  3  v",  'O 
[jaciXîù;  'ASïvv/ip  ^:;  Le  roi  .\bner.  —  3"  f"  4  v°,  '0  pactÀjùç  'AÉevvTjp  iipiwvâiv  toù;  [Jiovst/oj; 


24S  MV'  SIECLE  (N'   ll'i-i), 

=  Le  roi  Abner  persécutant  les  moines.  Chaque  miniature,  jusqu'à  la  fin  du  volume. 
•  ontiont  ainsi  son  titre  en  grec,  écrit  au  carmin  au-dessus  des  personnages,  et  souvent, 
lorsque  le  titre  est  long,  il  déborde  sur  la  marge. 

La  première  des  trois  peintures  ci-dessus  indiquées  représente  un  groupe  de  mon- 
tagnes au  fond  desquelles  est  une  caverne  dans  laquelle  entrent  deux  religieux,  tous 
deux  barbus  et  nimbés  ;  dans  le  lointain  la  coupole  hémisphérique  d'une  église.  Du 
côté  opposé,  c'est-à-dire  à  la  gauche  du  spectateur,  et  au  premier  plan,  un  édifice  à 
deux  tours  carrées,  d'où  viennent  de  sortir  un  jeune  homme  (lui  se  dirige  vers  les 
moines,  et  un  autre  homme  qui  semble  le  pousser  dans  cette  direction.  Les  traits  du 
jeune  chrétien,  très  différents  en  cela  de  son  compagnon,  sont  d'une  délicatesse  et  d'uni' 
régularité  très  grandes  ;  il  a  de  longs  cheveux  bouclés  autour  de  la  tète,  point  de 
barbe,  une  tunique  d'étoffe  bleu  verdàtre  avec  un  large  galon  d'or  au  col,  devant  la 
poitrine  et  aux  parements  des  manches  ;  il  a,  en  outre,  un  pantalon  très  juste,  écarlale  ; 
des  jarretières  au-dessus  du  genou  et  des  bottines  de  peau  jaune  à  mi-jambe  ;  le  cos- 
tume du  compagnon  est  à  peu  près  le  même,  avec  des  couleurs  différentes,  notamment 
une  tunique  écarlate.  Les  deux  tuniques  s'allongent  par  derrière  en  une  queue  pointue. 


c^jâocof;^ 


La  seconde  peinture,  consacrée  au  roi  .\bner  dans  sa  splendeur,  le  montre  sui 
son  trône,  assis,  les  deux  mains  croisées  sur  sa  poitrine,  enveloppé  d'une  robe  de 
pourpre  à  bordure  d'or  et  de  pierres  précieuses,  la  couronne  sur  la  tète,  accompagnée 
d'un  nimbe,  les  jambes  et  les  pieds  également  vêtus  et  chaussés  de  pourpre.  Devant 
lui,  un  guerrier  en  armure,  parlant  au  monarque;  derrière  le  trône,  un  autre  guerrier 
debout  et  silencieux;  ces  deux  personnages  portent  la  cuirasse  par-dessus  une  tunique 
rouge,  et  à  la  cuirasse  est  joint  un  hoqueton  en  mailles  de  fer  qui  recouvre  les  épaules 
et  se  termine  en  pointe  sur  le  sommet  de  la  tête.  \  gauche,  loin  du  roi,  dans  l'attitude 
du  respect,  sont  deux  personnages  qui  se  tiennent  debout  auprès  d'un  édifice  à  coupole. 

La  persécution  des  moines  (3^  peinture,  f°  4  v°)  est  représentée  par  un  guerrier 
vêtu  d'un  hoqueton  comme  les  précédents,  mais  sans  cuirasse,  qui,  tenant  de  la  main 
gauche  le  fourreau  de  son  glaive  et  de  la  droite  le  glaive  lui-même,  le  lève  pour  tran- 
cher la  tète  d'un  moine  prosterné  à  ses  pieds  ;  à  droite,  deux  autres  moines  cherchant 
un  refuge  dans  une  caverne  ;  à  gauche,  le  roi  sur  le  balcon  d'un  édifice,  balcon  à  fleurs 
sculptées. 

Ces  trois  premières  miniatures  donnent  une  idée  de  toutes  celles  qui  remplissent  le 
volume,  car  elles  sont  toutes  d'une  facture  identique  et  de  la  même  main.  Ce  qui  frappe 


XIV"  SIÈCLE  (N°  11-281.  -249 

en  elles  au  premier  coup  d'œil,  c'est  leur  aspect  hindoustanique  et  la  ressemblance  qu'elles 
offrent  avec  ce  que  l'on  connaît  généralement  en  Europe  des  produits  de  l'art  indien. 
C'est  dire  que  les  sujets  sont  traités  dans  ce  manuscrit  comme  les  idoles,  les  petits 
meubles  et  les  statuettes  que  nous  envoie  encore  aujourd'hui  l'industrie  indienne,  et  relui- 
sent des  mêmes  brillantes  couleurs.  De  plus,  certains  costumes  tels  que  celui  du  roi  Abner, 
qu'on  verra  plus  loin,  où  figure  le  petit  turban  des  indigènes  de  l'Hindoustan,  le  type 
physique  des  personnages  et  leurs  formes  grêles,  divers  détails  encore  que  j'indiquerai 
quand  ils  se  présenteront,  achèvent  de  donner  le  caractère  hindoustanique  à  toutes  les 
peintures  de  ce  manuscrit,  bien  qu'il  ait  été  écrit  et  orné  en  Grèce,  vraisemblablement 
à  Constantinople,  où  il  fut  acheté  au  xvn=  siècle  pour  la  bibliothèque  du  roi.  On  ne 
saurait  guère  avoir  de  meilleure  preuve  de  la  véracité  do  l'écrivain  grec,  auteur  de  l'His- 
toire de  Barlaam  et  Josaphat,  lorsqu'il  affirme,  comme  nous  l'avons  dit  ci-dessus,  que 
son  récit  est  tiré  de  documents  provenant  des  Indes. 

Notons  encore  un  détail  qui  se  reproduit  pour  chacune  de  ces  peintures  et  qui  con- 
tribue beaucoup  à  leur  donner  cet  aspect  de  ton  vif  et  chaud  qui  rappelle  l'Orient,  c'est 
qu'elles  ont  toutes  été  recouvertes  d'un  vernis  jaune  qui  a  précisément  l'intensité  de  la 
couleur  que  les  peintres  appellent  jVnwie  indien.  Toutes  les  peintures  de  notre  manuscrit 
en  sont,  il  ne  faut  pas  dire  recouvertes,  mais  barbouillées,  de  manière  à  envelopper 
chaque  scène  d'une  sorte  de  nuage  jaune,  sans  forme,  qui  les  salit  grossièrement  en 
même  temp.s  qu'il  ajoute  à  leur  effet.  Cette  sorte  de  vernis-Martin  était  destiné,  sans 
doute,  non  pas  seulement  à  harmoniser  les  couleurs,  mais  aussi  à  les  solidifier;  à  ce 
dernier  égard  il  a  manqué  son  but,  car  il  n'y  a  presque  pas  une  seule  scène  qui  ne  soit 
écaillée  en  quelque  partie  et  où  couleur  et  vernis  ne  soient  tombés  ensemble. 

Continuons  notre  abrégé  de  la  légende  de  Barlaam  et  Josaphat.  —  «  Chap.  u  : 
»  Le  pays  indien  était  donc  en  proie  à  cet  aveuglement  ;  les  gens  pieux  et  saints  oppri- 
»  mes  et  l'air  infecté  des  émanations  du  sang  des  victimes,  quand  l'un  des  prjnces  des 
->  satrapes  qui  entouraient  le  roi,  homme  qui  surpassait  tous  ses  pareils  en  courage,  en 
»  beauté,  en  grandeur  d'ànie,  dès  qu'il  connut  l'édit  impie  que  le  roi  avait  rendu,  alla 
»  joindre  les  moines,  jeûner,  veiller  et  s'instruire  dans  leur  compagnie,  enlin  s'illustrer 
»  par  la  vertu.  Le  roi,  qui  l'aimait  et  l'honorait  beaucoup,  envoya  des  gens  le  chercher 
»  partout,  qui  n'ayant  pas  laissé,  comme  on  dit,  une  pierre  sans  la  retourner,  le  décou- 
»  vrirent  et  l'amenèrent  devant  le  trône  royal  :  «  Fou  et  insensé  !  Qui  t'a  entraîné  à 
»  préférer  l'ignominie  à  l'honneur  et  à  changer  une  yloire  brillante  contre  un  état  hon- 
»  teux  et  sordide?  » 

C'est  par  ces  paroles  que  le  roi  l'accueille,  et  il  cherche  soit  parla  persuasion,  soit  par 
la  menace,  à  le  détourner  de  Jésus.  —  Cet  homme,  le  satrape,  lui  répond  d'une  voix 
douce  et  calme  :  «  Si  tu  désires  entrer  en  conférence  avec  moi,  fais  d'abord  éloigner 
tes  ennemis  qui  siègent  au  milieu  de  ton  tribunal  et  je  t'expliquerai  ces  choses  que  tu 
veux  savoir,  mais  en  leur  présence  je  ne  dirai  rien.  —  Mes  ennemis?  De  qui  veux-tu 
parler?  lui  répond  le  roi.  —  La  Colère  et  la  Passion,  »  reprend  l'ermite  ;  et  avec  la  per- 
mission du  prince  adouci  par  cette  sérénité,  il  fait  un  long  panégyrique  de  la  doctrine 
chrétienne  dans  l'espoir  de  le  convaincre  lui-même.  Mais  le  roi,  transporté  de  colère, 
lui  dit  :  «  Misérable,  tu  viens  de  travailler  à  la  perte  ;  si  tu  n'avais  commencé  par  con- 
jurer mon  indignation,  je  ferais  jeter  tes  chairs  au  feu.  Lève-toi  et  fuis  loin  de  mes 
yeux.  »  — L'homme  de  Dieu  s'enfuit  donc  dans  les  solitudes,  affligé  seulement  de  n'avoir 
pas  subi  lo  martyre  et  lui  parti,  le  roi  se  mit  à  exercer  contre  les  moines  une  persécu- 
tion plus  ardente  aussi  bien  qu'à  décerner  de  plus  grands  honneurs  aux  idoles  et  à  leurs 
prêtres. 

A.  celte  partie  du  récit  correspondent  quatre  peintures  :  n'  o  au  f°  a  r°  ;  n°  6  au 
f°  S  v°;  n°  7  au  f°  'J  v°,  et  n°  8  au  f°  10  r°. 

32 


250  XIV«  SIÈCLE  (N-  1128). 

N"  5.  Deux  hommes  en  tunique,  l'une  rouge,  l'autre  verte,  sortent  d'un  édifice  qui 
est  vraisemblablement  le  palais  du  roi,  pour  se  mettre  à  la  recherche  du  satrape,  tandis 
que  celui-ci  caché  dans  les  montagnes  à  l'autre  extrémité  de  la  scène,  c'est-à-dire  à 
droite  et  debout,  en  habit  de  moine,  en  face  d'un  autre  moine  avec  lequel  il  lit  un  codex 
ouvert  placé  entre  eux  deux  sur  un  pupitre  à  pied.  On  croirait  que  ce  codex,  gros  livre 
à  tranche  rouge,  est  la  Bible;  mais  sur  le  feuillet  ouvert  on  lit:  O  SE  BAriAEYl  FIA... 
ce  qui  donne  à  croire  que  c'est  l'édit  du  roi  dont  se  préoccupent  les  deux  religieux. 
.\u-dessus  de  la  scène  est  écrit  le  sujet  :  01  /.atà  Çr,Tï)aiv  toù  àp/iGaipâirou  è'i.z'/Sovczi...  o 

N"  0.  On  amène  au  roi  le  satrape  devenu  moine  :  'EvôâSs  itEpKJtâci  tû  j3ac7tX£ï 
'A6zwqp  ih-'i  d(p)(taaTpâin)v  auToO  [Aova/ôv  •^i-^ovoicn.  Le  roi  siège  sur  son  tribunal  ayant  en 
tète  sa  couronne,  et  vêtu  d'une  robe  brun  jaune  avec  un  manteau  de  pourpre  par- 
dessus ;  derrière  lui  se  tient  debout,  la  lance  en  main,  le  même  guerrier  qu'au  n"  3,  ou 
quelque  autre  vêtu  à  peu  près  de  même.  Devant  lui  le  moine  que  pousse  par  les  épaules 
un  homme  vêtu  d'une  tunique  verte,  dont  on  voit  bien  la  pointe  qui  la  termine  par  der- 
rière, et  d'un  mantelet  flottant,  rouge  vermillon. 

N"  7,  le  satrape  chassé  de  la  présence  du  roi  :  Osûyét  ô  àpyjjCjaTpâTry)?  àità  irpoGioiroû 
toù  paaiXéuç  àv  t?,  spvîfjLcp.  Le  roi  est  assis  sur  son  trône,  en  robe  pourpre  et  manteau  vert; 
couronne  comme  la  précédente;  un  serviteur  debout  devant  lui,  le  même  qu'au  n"  6, 
chasse  le  satrape  ou  moine,  et  ce  dernier  se  laisse  voir  dans  le  fond  entre  les  mon- 
tagnes. 

N»  8,  la  persécution  des  saints  moines  :  'O  ôtuypiôç  tôv  sùXaSùv  [Aova;(ûv.  Deux 
cavaliers,  sur  le  devant  de  la  scène,  s'avancent  vers  des  moines  cachés  eu  foule  parmi 
les  montagnes.  Un  des  cavaliers  embrasse  les  moines,  l'autre  les  perce  de  sa  lance. 

Chap.  III  :  «  Tandis  que  le  roi  vivait  dans  cette  profonde  erreur,  il  lui  naquit  un  fils 
»  d'une  beauté  extraordinaire  et  qui  présageait  ce  qu'il  devait  être  un  jour. 

»  Le  roi  transporté  de  joie  le  nomma  Joasaph  et  s'empressa,  dans  sa  démence, 
»  d'aller  rendre  grâce  aux  idoles  et  de  témoigner  par  des  sacrifices  non  moins  insensés 
»  sa  reconnaissance  envers  elles.  Il  envoya  partout  des  messagers  pour  convoquer  le 
»  peuple  à  célébrer  cette  heureuse  naissance.  On  les  vit  tous  accourir  par  la  crainte 
n  qu'ils  avaient  du  roi,  apportant  avec  eux  les  choses  qu'ils  avaient,  chacun  suivant  ses 
»  moyens,  préparées  pour  être  offertes  en  sacrifice.  Lui-même  les  stimulait  par 
»  l'exemple  de  sa  magnificence,  ayant  dévoué  à  la  mort  les  plus  nombreux  et  les 
»  plus  beaux  bœufs  ;  et  cette  fête  splondide  se  termina  par  la  largesse  avec  laquelle 
»  le  roi  combla  de  ses  dons  tous  ceux  qui  y  avaient  concouru,  sénateurs,  magistrats, 
»  guerriers  et  gens  du  peuple. 

»  Quand  vint  le  grand  jour,  celui  de  la  naissance  de  son  fils,  cinquante  personnages 
»  choisis,  qui  excellaient  dans  cette  science  des  Chaldécns  qui  consiste  à  observer  et  à 
»  décrire  les  astres,  se  rassemblèrent  auprès  du  roi  pour  procéder  à  leur  étude  et  à 
»  leur  œuvre.  Le  roi  les  fit  venir  tout  près  de  lui  et  interrogeant  chacun  d'eux, 
»  s'informa  de  ce  que  son  fils  serait  un  jour.  Un  des  astrologues,  qui  surpassait  les 
»  autres  en  savoir,  lui  répondit  :  «  Autant  que  je  puis  l'apprendre  par  le  cours  des  astres, 
»  la  grandeur  et  la  sauvegarde  du  fils  qui  est  né  de  toi,  ô  roi,  ne  sera  pas  dans  la 
»  puissance  de  ton  sceptre,  mais  dans  une  royauté  plus  brillante  et  incomparablement 
>  supérieure.  Je  crois  qu'il  acceptera  la  religion  chrétienne  que  tu  persécutes  et  qu'il 
>>  demeurera  ferme  dans  son  but  et  son  espérance.  »  Le  roi  entendit  cette  nouvelle 
>'  avec  un  vif  chagrin  et  sentit  sa  joie  s'évanouir.  Cependant  il  désigna  une  ville,  dans 
»  laquelle  il  fit  construire  un  très  beau  palais  avec  une  demeure  splendide,  dans  laquelle 


1    Je  reproiluis  généralement  l'acccntualion 


XIV  SIÈCLE  (N°  1128).  -251 

»  il  plaçu  son  fils,  et  il  ordonna  que,  passé  les  premières  années  de  son  âge,  le  monde 
»  ne  fût  plus  admis  auprès  de  cet  enfant.  Il  lui  donna  des  pédagogues  et  des  serviteurs 
»  à  la  fleur  de  l'âge  et  d'une  beauté  parfaite,  auxquels  il  ordonna  de  ne  rien  dire  à 
»  l'enfant  qui  lui  apprît  les  maux  de  cette  vie  et  de  ne  lui  parler  ni  de  la  mort,  ni  de  la 
»  vieillesse,  ni  de  la  maladie,  ni  de  la  pauvreté,  ni  d'aucun  autre  ennui.  Ils  devaient 
'>  lui  représenter  toutes  les  choses  de  ce  monde  comme  agréables  et  comme  pleines  de 
»  jouissance,  afin  que  son  esprit,  s'y  arrêtant  avec  délices,  n'eût  pas  même  l'idée  de  la 
»  vie  future  et  qu'il  ignorât  absolument  la  religion  du  Christ  et  ses  préceptes.  C'est  à 
»  ce  point  qu'il  redoutait  la  prédiction  des  astrologues.  Et  si  quelqu'un  des  serviteurs 
»  tombait  malade,  il  le  faisait  aussitôt  remplacer  par  un  autre  qui  fût  de  bonne  mine 
»  et  bien  portant  afin  que  rien  de  pénible  n'affectât  jamais  les  yeux  de  son  fils.  C'est 
»  ainsi  que  le  roi  se  comportait  en  aveugle  ayant  des  yeux  pour  ne  rien  voir.  Cependant 
»  ayant  appris  qu'il  y  avait  encore  des  moines,  il  se  déchaîna  de  nouveau  contre  eux  et 
»  fit  publier  dans  tout  le  pays  par  des  hérauts  que  tous  ceux  qu'on  trouverait 
»  seraient  livrés  aux  flammes  au  bout  de  trois  jours.  «  Car  ce  sont  eux,  dit-il,  qui 
»  séduisent  le  peuple  à  adorer  comme  Dieu  un  homme  qui  a  péri  sur  la  croix.  »  .Mais  un 
»  événement  survint,  qui  excita  plus  encore  sa  colère  et  le  rendit  encore  plus  hostile 
»  aux  moines.  « 

Ce  chapitre  est  accompagné  de  quatre  scènes  peintes  qui  sont,  comme  les  précé- 
dentes, mêlées  au  texte,  savoir  : 

N"  9  (r°  10  v°),  la  naissance  de  Joasaph  :  'H  yivvyjat;  toD  'Itoicaç.  A  gauche,  une 
jeune  femme  étendue  sur  un  lit,  auprès  duquel  une  autre  femme,  probablement  une 
esclave,  se  tient  debout,  élevant  dans  ses  bras  une  sorte  d'écran  ou  de  parasol  carré  ; 
au  pied  du  lit  deux  autres  femmes  esclaves  lavant  dans  un  bassin  d'or  un  enfant 
nouveau-né;  dans  le  fond  à  droite,  le  roi  assis  auprès  d'une  table,  contre  la<iuelle  sont 
rangés  trois  conseillers  ou  personnages  divers. 

NMO  (f°  H  r°),  le  roi  offrant  des  sacrifices  aux  idoles  :  *0  [BaciXsùç  'AÊ£vvr]p 
9ÛWV  -roî;  âiSùXoiî.  Ici  deux  scènes  sont  superposées,  dont  la  légende  indique  seulement 
la  première.  Dans  celle-ci  on  voit  d'abord  le  roi  en  prière  au  pied  d'un  groupe  de 
statues  dorées,  qui  ressemble  un  peu  au  groupe  de  Castor  et  de  Pollux  ;  puis  le  roi  sur 
son  trône,  autour  duquel  affluent  des  hommes  apportant  dans  leurs  bras  ou  sur  leurs 
épaules  divers  animaux  destinés  au  sacrifice.  Dans  la  seconde  scène,  peinte  au-dessous 
de  la  première,  le  roi,  sur  son  trône,  fait  recevoir  par  un  officier  en  costume  civil  les 
astrologues,  qui  forment  un  groupe  de  six  personnages. 

N°  tl  (f°  12  r»),  le  roi  interrogeant  les  astrologues  au  sujet  de  son  fils:  '0  [jactÀcùç 
'A6ÉVV/JP  ÉpioTûv  Toù;  àaipokbyovi  -spl  toO  JtoO  âuToO.  Môme  scène  que  la  précédente, 
avec  cette  différence  qu'il  n'y  a  plus  que  quatre  astrologues  portant  entre  leurs  mains 
une  petite  sphère  qui  semble  être  un  fruit*  et  que  le  premier  d'entre  eux  adresse  un 
discours  au  roi.  Au-dessus  de  l'assemblée  on  voit  un  segment  de  la  sphère  céleste. 

N°  12  (f°  12  v),  Joasaph,  fils  du  roi,  vivant  dans  son  palais  avec  les  plus  beaux 
jeunes  gens  de  son  âge:  "O  toO  pacîXcuç  'A6£vvr,p  ûtô;  'luâcaç  év  t^i  itaXaTÈu  [/.zià  tCjv 
vécdv  Tôiv  (bpa'.ioTâTtJv  /.al  TjXÎKwv  dutoO  ÊvâtaTptSûv.  Le  jeune  prince  est  au  milieu  de  la 
scène,  assis  sur  un  trône  au-dessus  duquel  s'élève  une  arcade  soutenue  par  deux 
colonnes  ;  à  droite  et  à  gauche  du  trône,  deux  arbres  indiquant  que  la  scène  est  dans 
un  jardin;  de  chaque  côté  se  tiennent  trois  jeunes  esclaves  et  dans  le  fond,  derrière 
chacun  de  ces  deux  groupes,  est  un  édicule. 

1.  Ce  fruit  est  do  la  grosseur  d'un  œuf  d'autruche  et  l'on  trouve  en  effet  dans  le  Traité  de  jurispru- 
dence et  d'astrologie  d'Ibn  Khaldoun,  auteur  arabe  du  xv«  siècle  {pub.  dans  les  Notices  et  extraits  des 
mss.  de  la  Bibl.  du  Roi,  t.  XXI,  p.  223),  que  l'œuf  jouait  un  rôle  dans  la  divination  orientale;  mais  il  ne 
semble  pas  que  dans  notre  miniature  on  puisse  voir  autre  chose  iiii'un  fruit  de  palmier  (Zotcnberg). 


252  XI V  SIÈCLE  (N°  1128). 

Ces  trois  ou  plutôt  ces  quatre  peintures  sont  plus  encore  que  les  précédentes 
empreintes  du  goût  indien. 

Le  manuscrit,  dans  son  entier,  contient  encore  188  miniatures,  c'est-à-dire 
qu'il  y  en  a  200  en  total.  Elles  sont  d'une  grande  uniformité,  en  sorte  qu'en  les 
décrivant  toutes  une  à  une  on  n'ajouterait  que  peu  de  chose  à  la  description  détaillée 
des  premières  telle  que  nous  venons  de  la  donner. 

La  légende  de  Barlaam  et  Josaphat  a  été  populaire,  au  moyen  âge,  dans  toutes  les 
contrées  de  l'Europe.  Le  texte  grec  en  a  été  publié  par  Boissonnade  *.  On  en  a  des 
versions  latines  très  anciennes  ;  Vincent  de  Beauvais  l'a  insérée  dans  son  Spéculum, 
lib.  XV,  en  34  chapitres;  et  l'abbé  Migne  dans  le  tome  LXXIII  de  sa  PatrologielalincOn 
a  aussi  des  versions  françaises  et  allemandes,  en  vers  et  en  prose,  notamment  celle  en 
vers  français  composé  au  xiii'  siècle  par  Gui  de  Cambrai,  publiée  en  1  vol.  in-8°  par 
MM.  Herm.  Zotenberg  et  P.  Meyer  pour  la  société  littéraire  de  Stuttgart  (1864),  et  celle 
en  prose  allemande  publiée  (en  1  vol.  in-12)  par  Félix  Liebrecht  à  Munster  en  1847. 
Elle  avait  été  imprimée  (en  latin)  dès  les  premiers  temps  de  l'imprimerie,  vers  1470, 
dit-on,  à  Strasbourg-.  Le  traducteur  allemand  Félix  Liebrecht  parait  avoir  parfaitement 
démontre  (voy.  Zotenberg  et  Meyer,  iibi  supra,  p.  311)  l'idée  primitivement  émise  par 
Ed.  Laboulaye,  à  savoir  que  la  plupart  des  détails  de  la  vie  de  Bouddha  se  retrouvent 
dans  celte  légende  de  Barlaam  et  Josaphat,  ce  qui  met  hors  de  doute  son  origine 
indienne.  Ce  curieux  travail  de  Liebrecht  est  inséré  au  deuxième  volume  du  Journal  de 
Ebert  :  Jahrhuch  fur  romanische  u.  englische  Literatur,  p.  814. 

Un  dernier  extrait  du  manuscrit  grec  1128,  pour  en  terminer  avec  lui,  et  pour  y 
noter  encore  une  peinture  qui  est  peut-être  la  plus  remarquable  de  tout  le  volume  par 
son  caractère  vif,  élégant  et  spirituel.  Elle  est  enchâssée  (au  f  68  V)  entre  les  mots  : 
xa'i  ppîotç  TaXanttopEtcôai  xaxoïç,  et  les  mots  :  ôixoiouç  sTvai  ôoxO  àvSpi  çEÙyovTt  àîrô 
Ttpoaonrou  (Jiatvo|jiévou  piovo/ÉpcoTOç,  dans  le  passage  suivant  où  Barlaam  insinue  à  Josaphat 
la  doctrine  du  christianisme,  la  haine  du  monde  :  Chap.  sir  (édition  Migne,  col.  493)  : 
Quamobrem  eos  qui  tam  pestifero  ac  crudeli  domino  serviunt  (id  est  Mundo),  quique  a  bono  ae 
benigno  per  summam  dementiam  se  ipsos  removentes,  rébus  prœsentibits  inhiant  et  intabescunt, 
nec  futara  ullo  modo  cogitant,  verum.  ad  corporeas  quidem  voluptates  sine  ulla  intermissione  sese 
conferunt,  animas  autem  suas  famé  confici,  et  innumms  malis  conflictari  ([Aupfotç  -mmIç  xaXai- 
ûupïîc9ai)  sinunt,  homini  a  furentis  Unicornis  fade  fugienti  similes  esse  censeo,  qui  cum 
damoris  ipsius  sonum  atque  horrendos  mugitus  ferre  nequeat,  magno  impelu,  ne  ipsi  in 
pnedum  cedat,  aufugit.  —  Le  sujet  représenté  est  un  festin  auquel  prennent  part  quatre 
personnes,  trois  hommes  et  une  jeune  femme,  servis  par  un  petit  esclave.  La  tournure 
et  la  physionomie  de  cette  femme  sont  d'un  gracieux  que  ne  dépassent  pas  beaucoup 
les  dessins  qu'on  fait  aujourd'hui  de  la  vie  légère  dans  nos  feuilles  parisiennes; 
les  hommes  ont  assez  bon  air;  la  table  est  en  désordre  et  couverte  de  fleurs  ou  de 
branchages  verts  ;  l'esclave  apporte  un  grand  verre   cylindrique,  qui  semble  être  un 


1.  Dans  le  tome  IV  (p.  1-365J  de  ses  Anecdota  grœca  (Parisiis,  in  regio  Typographeo,  183-2;  5  vol. 
in-8°;  reprod.  dans  le  t.  XCVI,  Jn-4°,  1864,  de  la  Patroloijie  greciiue  de  l'abbé  Migne).  Il  dit  dans  sa  pré- 
face qu'après  avoir  depuis  bien  des  années,  ynultis  abhinc  annis,  préparé  cette  édition  avec  un  grand  soin, 
il  se  hâte  d'en  donner  le  texte  seul,  sans  commentaires,  ayant  appris  que  le  même  travail  est  sur  le  point 
d'être  exécuté  et  publié  par  l'association  de  deux  savants  qui  réussiront,  dit-il,  infiniment  mieux  que  lui  : 
Schmidtius,  qui  inromanensi  Uteratura  régnât  et  Kopiiar  bibliothecœ  Cœsarœ,  quœ  Vindobonœ  est,  custos 
primarius.  Aucun  de  ces  deux  ouvrages,  de  Sclimidt  ou  Kopitar,  n'a  jamais  paru. 

2.  On  lit  dans  un  Catalogue  de  la  librairie  Tross,  Paris,  décembre  187 1,  n"  1032  :  Johannes  Damas- 
cenus.  Liber  gestorum  Barlaam  et  Josaphat.  S.  1.  et  anno  ;  in-4°  goth.,  144- fT.  à  29  lignes,  mar.  r.,  dent., 
tr.  dor.  Première  édition,  de  la  plus  gramle  rareté;  Hain  la  dit  imprimée  d  Strasbourg  par  Eggestijn 
vers  1470.  Prix,  200  francs. 


\l\"  SIÈCLE  (N°  1553).  253 

wiedercome  ;  à  côté  de  lui  fume  un  vaste  samovar.  Au-dessous  de  cette  scène,  est  la 
seconde  scène  indiquée  par  la  légende  :  deux  hommes  poursuivis  par  deux  licornes  ou 


U-    '' 


unicornes.  On  remarque  ([ue  tout  en  s'inspirant  du  texte,  l'artiste  fait  lui-même  sa 
légende.  Au  lieu  du  texte  ci-dessus  rapporté,  il  écrit  à  côté  de  sa  miniature  :  napaSoXï). 
'Eu'^f  aivô[ji.£vo;  [JiETà  Tîjç  yu^joiabi  àu-oO  /.al  tûv  çiXtov  =  Similitudo  voluptuosi  cum  uxore  et 
amicis. 


CVII.  —  iN'  1553.  Vies  des  Saints. 

301  feiiill.  à  longues  lignes,  partie  à  2  colonnes;  papier  ;  —  xiv"  siècle;  —  haut.  27  centim.,  larg.  20;  — 
vieille  rel.  en  peau  gaufrée  d'ornem.  divers,  parmi  lesquels  une  étoile  et  un  petit  quadrupède. 

Ce  manuscrit,  qui  contient  vingt-deux  récits  de  la  vie  ou  du  martyre  de  saint  Sabas, 
saint  Nicolas  de  .Myre  et  autres  saints  ou  saintes,  est  fort  détérioré  ;  il  a  perdu  ses  pre- 
miers feuillets,  d'autres  dans  le  cours  du  texte,  et  ne  présente  d'al)ord  aucun  caractère 
artistique.  Cependant,  à  mesure  qu'on  le  feuillette,  on  y  trouve  des  traces  de  plus  en 
plus  marquées  de  décoration  :  en  premier  lieu,  à  la  dernière  ligne  de  quelques  pages  du 
commencement  du  volume  (voy.  f°^  3  r°  et  v",  il  r°,  12  v° ,  17  r°,  34  v°,  etc.),  une 
certaine  lettre  est  pourvue  d'une  queue  prolongée  et  globulée  ;  ou  bien  deux  lettres 
s'amplifient,  sans  aucune  raison  apparente,  par  exemple  deux  iotas  (aux  f"  14  v°  et 
IS  r°),  qui  descendent  jusqu'au  bas  de  la  page  et  s'y  nouent  l'un  à  l'autre  en  se  char- 
geant, à  leur  point  d'intersection,  de  globules  rouges  et  de  petits  fleurons.  Plus  loin 
(fos  29  v°,  41  v°,  48  \°,  o2  v%  etc.)  les  tètes  de  chapitres  sont  ornés'  de  bandeaux  rectan- 
gulaires peints  de  fleurons  coloriés,  imitant  des  dessins  de  châles  et  de  moyennes 
initiales  du  même  goût.  Enfin,  à  mesure  qu'on  avance  dans  le  volume,  initiales  et  ban- 
deaux, tout  en  restant  de  la  même  main  et  du  même  style  s'agrandissent  et  se  compli- 
quent de  sujets  variés.  Ainsi  au  f»  69  v",  un  oméga  formé  de  deux  oiseaux  adossés  ; 
f°  12b,  un  bandeau  en  balustrade  suivi  d'un  alpha  en  forme  d'oiseau,  le  tout  dessiné  à 
la  plume,  rouge  et  bleu;  f°  172,  un  grand  cappa  avec  un  oiseau  perché  sur  la  traverse  ; 
f  174,  un  homme  aux  prises  avec  un  lion;  f"  184,  un  omicron  formant  une  sorte  de 


-254  MV'  SIÈCLE  (N"  1883). 

bijou  au  sommet  duquel  est  la  croix,  au-dessous  Daniel  tenant  deux  lionceaux  dans  ses 
bras,  et  sous  Daniel  un  ange  étendant  la  main  vers  trois  personnages  qui  semblent  être 
les  trois  jeunes  hommes  dans  la  fosse  aux  lions;  le  tout  microscopique.  Au  f°  191,  deux 
cigognes  se  disputant  un  serpent  et  formant  un  H  ;  201,  un  A  au  centre  duquel  est  une 


sorte  de  Daniel  entre  deux  lions  fantastiques  ;  208,  un  K  au  sommet  duquel  est  un  oiseau 
qu'un  lion  guette  d'en  bas  ;  f  230,  un  autre  K  au  bas  duquel  s'assied  un  lion;  226,  un 
A,  groupe  de  saints  entre  deux  serpents  et  surmontés  d'un  ange  ;  254  v",  un  paon  ; 
271  r°,  saint  Marcel  archimandrite,  représenté  en  chaire  et  parlant  avec  un  geste  très 
expressif;  286,  un  grand  H  entouré  de  deux  serpents  et  surmonté  de  deux  oiseaux. 
Mais  toutes  ces  petites  figures  sont  indiquées  plutôt  que  dessinées. 


CVIII. —  N"  1.S88.  Questions  médicales. 

778  feuilL  à  lignes  longues;  papier;  —  xiv*  siècle;  —  haut,  -il  centimètres,  larg.  3"2,  épaisseur  19;  — 
rel.  en  niaroq.  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats  et  aux  deux  L  enlacés  de  Louis  XIV 
sur  le  dos. 

Ce  recueil  d'œuvres  d'Alexander  d'Aphrodisia,  Galion,  Hippocrate  ot  autres  méde- 
cins, forme  un  volume  énorme,  d'une  écriture  et  d'une  ornementation  également  rudes. 
Il  porte  sur  le  plus  grand  nombre  de  ses  pages  des  initiales  lourdement  dessinées  et 
lourdement  coloriées,  qui  se  pressent  sur  toute  la  hauteur  des  marges.  Ces  lettres  sont 
d'une  forme  simple  ou  du  moins  ne  s'en  éloignent  que  par  quelques  rares  fleurons  ; 
mais  de  plus  elles  ont  pour  ornement  caractéristique  une  suite  de  pois  qui  côtoient 
symétriquement  la  lettre  dans  ses  contours  comme  dans  ses  jambages  ;  le  tout  barbouillé 
d'épaisses  couleurs  vermillon,  cendre  bleue  et  ocre  jaune.  Au  f"  640,  par  exception,  un 
0  en  forme  de  poisson.  On  peut  remarquer  aussi  que  ces  initiales  sont  assez  petites  au 
commencement,  qu'elles  deviennent  promptement  fort  grandes  et  que  vers  la  fin  du 
volume  elles  s'allongent  en  queues  démesurées,  qui  atteignent  parfois  jusqu'à  20  centi- 
mètres de  longueur.  En  outre,  les  tètes  de  livres  ou  chapitres  sont  décorées  de  bandeaux 


XIV  SIÈCLK  (N«  2155).  255 

ii  balustrade,  à  fleurons,  à  compartiments,  dont  les  diverses  membrures  sont  coloriées 
de  vermillon,  de  bleu  et  d'ocro,  le  tout  à  teinte  [ilate  et  d'une  rudesse  en  iiarmonic  avec 
les  initiales. 


CIX.  —  N»  -2155.  Médecins. 


FiG.  131. 


349  feuill.  à  lignes  longues,  papier;  —  xiv°  siècle;  —  haut.  256  niillim.,  larg.  213;  —  leliure 
magnifique  en  maroq.  brun,  aux  armes  de  France  sur  les  plais,  inscrites  dans  une  accolade  formée 
par  des  arcs  en  émail  blanc  terminée  par  un  croissant  de  même;  les  deux  plats  et  le  dos  semés  de 
triples  croissants,  de  couronnes  et  de  H  d'argent;  en  outre,  chaque  plat  ayant  aux  angles  quatre 
clous  (qui  ont  disparu)  et  fermé  par  quatre  attaches  en  cuir  tressé  également  disparues  ;  tranche 
dorée  et  ciselée  de  fleurons  ayant  pour  centre  un  triple  croissant. 

NEMENT.\Tio.\  l'apidc  et  grossière,  mais  abondante  et  intelli- 
gente, probablement  exécutée  par  la  main  du  médecin  ou 
pharmacien  auteur  de  ce  volume,  qui  contient  huit  traités 
de  médecine  de  Galien,  Théophile,  Psellus,  etc.,  ])Ius  le 
discours  de  Grégoire  de  Njsse  :  Adversiis  astronomos.  Dans 
tout  le  cours  du  manuscrit  paraissent  sur  les  marges  de 

,»i-' >  \  i^ïî''^         moyennes  ou   petites  initiales  noires  ou  vermillon,  d'une 

plume  lourde,  épaisse  et  grossière.  Voyez  principalement 
aux  f°=9,  10,34,  60,61,  68,  96,  1  H,  to2,  227,  etc.;  f»'  21, 
57,  146  quelques  E  à  main  bénissante;  f"'  7,  9,  130  des  U 
d'un  aspect  assez  monumental,  et  partout  un  très  grand  nombre  d'autres  initiales  ou  de 
bandeaux  en  torsade,  ou  de  Ans  de  ligne  ayant  pour 
motif  principal  des  têtes  de  serpent.  Il  y  a  aussi  quel- 
ques tètes  humaines  (f»'  6,  131,  213,  230,  278);  sur  la 
marge  du  f  182  r°,  un  portrait  dessiné  à  la  plume, 
au-dessus  duquel  le  dessinateur  a  écrit  pour  le  dé- 
signer :  ô  j3utâpa{,  mot  à  nous  inconnu;  au  f°  30,  un 
homme  tombant  à  la  renverse,  en  regard  d'une  re- 
cette contre  l'apoplexie;  au  f°  121,  deux  croquis  in- 
formes essayant  de  représenter  un  pharmacien  pilant 
dans  un  mortier.  Enfin  sur  la  marge  du  f°  84  r°,  sont 
dessinées  trois  fioles  de  pharmacie  munies  chacune 
d'une  inscription  indiquant  ce  que  la  fiole  contient. 
La  première  d'entre  elles  est  en  forme  de  flacon  à  deux 
oreilles  et  sans  pied,  portant  écrit  sur  la  panse  :  'Oxou 
é/.£î  eoTiv  fÉvoç  SX  tûv  T£/^vtxôv  CTo;(ac(xûv  =;  Hoc  intus 
est  genus  quoddam  fabricittorum  experimentorum.  La  se- 
conde est  un  poisson  sur  le  flanc  duquel  on  lit  :  Fn;.  135. 
I.zoyacTV/.oi  oro/acjiol  Uct'fopla  y.at  àirt  Stâo opoi;  à!T(atç  = 

Ap-probata  expérimenta  diversa  et  ad  diversas  cmisas.  La  troisième  représente  une  sorte  de 
crustacé  sur  lequel  est  une  inscription  du  même  genre  que  les  deux  précédentes. 


XIV  SIÈCLE  (N-  2237). 


ex.—  N"  2"2ï57.  Myrepsus. 


S19    feuill.    à   lignes    longues;   —   xiV   siècle;  —  haut.   28   centim.,    larg.  19;  —    reliure    identique 
à  celle  du  manuscrit  précédent. 


Ce  recueil  des  œuvres  de  Nicolas  Myrepsus,  médecin  grec  du  treizième  siècle,  est 
rempli  à  chaque  page  d'initiales  moyennes  ou  petites  en  beau  vermillon,  globulées, 
bourgeonnées  et  un  peu  fleuronnées,  avec  quelques  grandes,  jaunes  et  vermillon,  fleu- 
ronnées  plus  richement.  A  cette  ornementation  très  simple,  mais  abondante,  s'ajoutent 
de  très  nombreux  bandeaux  formant  des  balustrades  de  branchages,  de  rinceaux,  des 
torsades  à  tètes  et  queues  dracontines,  des  cordons  d'ornements  divers,  parmi  lesquels 
on  trouve  les  antiques  palmettes  grecques  (f°  t9  v°,  88  v"),  le  tout  dessiné  ci  la  plume 
avec  une  facilité  grossière  et  colorié  ensuite  en  vermillon  ou  en  jaune  et  vermillon.  Le 
texte  commence  au  f»  23  r",  après  de  longues  tables  des  matières,  par  un  titre  compliqué 
contenant  ces  mots  en  majuscules  vermillon  liées  entre-elles  :  'Ap^c^j  aùv  ôsÇi  tôv 
àv-ciSoTcov  v.cCsàXEov  TtpûTov  =  Ici  commence,  avec  la  grâce  de  Dieu,  le  premier  chapitre 
des  Antidotes.  Ce  titre  est  resserré  entre  deux  bandeaux  bizarrement  composés  : 
au-dessus,  d'un  fouillis  de  serpents  nattés  ensemble  ;  au-dessous,  d'un  fouillis  de  bran- 
chages vermillon. 


XIV'  SIKCI.K  (N- 


CXI.  —  N"  224.3.  Antidotes. 

;  —  \i\'  siècle;  —  liant,  'im  millini.,  larg.  19 


Huit  traités,  principnleincnt  de  iiliarmaceiitiiiue,  que  renferme  cet  énorme  vohime, 
sont  tous  ornés  dans  le  même  style  demi-barbare.  En  tète  soit  du  traité,  soit  des  difl'é- 
rents  chapitres  qui  le  composent  est  un  bandeau  rectangulaire  de  la  même  longueur  que 
la  ligne,  ordinairement  assez  large  (celui  qui  est  en  tète  occupe  le  premier  tiers  de  la 
liage),  dont  l'intérieur  est  remiili  comme  d'ordinaire,  c'est-à-dire  de  rinceaux,  balus- 
trades, torsades,  etc.,  mais  ayant  leurs  diverses  membrures  peintes  en  vermillon,  jaune 
clair  et  bleu-cobalt,  de  manière  à  varier  les  cll'cts  qui  sont  du  reste  lourds  et  vulgaires. 
Tout  le  long  du  volume  et  à  chaque  page  sont  de  grandes,  de  moyennes  et  de  petites  ini- 
tiales, la  plupart  en  beau  vermillon,  lourdes,  bien  que  généralement  tirées  en  longueur 
et  garnies  le  long  de  leurs  hastes  de  pois  généralement  des  mêmes  couleurs.  Dans  les 
plus  grandes  de  ces  lettres,  au  motif  d'ornementation  tiré  des  pois  s'ajoutent  des  queues 
formant  des  rinceaux  par  leurs  contours  ou  des  branchages. 

Au  f"  12  r",  en  tète  du  2"  traité  (qui  est  celui  de  Nicolas  Myrepsos  sur  les  niédlcainentsl, 
l'initiale  A  occupe  sur  la  marge  la  première  moitié  de  la  page,  en  sorte  que  le  sommet  de 
la  lettre  dépasse  la  première  ligne,  tandis  que  le  branchage  formant  sa  queue  s'étend 
vers  le  bas  jusqu'à  la  hauteur  de  la  dernière  ligne,  et  se  termine  par  un  oiseau  au  plu- 
mage vert  qui  becquette  les  fruits  semés  sur  les  dernières  branches.  Dans  certaines 
parties  du  volume  chaque  ligne  commence  par  une  petite  ou  moyenne  initiale  alternati- 
vement vermillon  et  vert,  rarement  (voy.  f"  2  et  3)  vermillon  et  bleu.  Toute  cette  déco- 
ration est  beaucoup  plus  barbare  que  grecque,  et  le  même  caractère  se  montre  aussi 
dans  les  peintures  plus  importantes  dont  il  reste  à  parler. 

Ici  nous  sommes  obligé  de  faire  connaître  la  liste  des  différents  trailés  (|ui  entrent 
dans  la  composition  de  ce  manuscrit.  Ce  sont,  canime  on  le  voit,  dans  lo  Culalnjux  manus- 
cript.  Bib.  reyiœ  : 

1"  F'M  à  0  r",  les  diverses  espèces  d'aiiUdote,  dans  l'oi'dre  alpiiabétique  (auteur 
anonyme). 

2°  F°'  II  r"  à  637,  de  la  composition  des  médicaments  [lar  Nicolas  Myrepsos  (sui- 
vant l'ordre  alphabétique). 

30  p"s  (j.jy  et  641,  des  poids  et  mesures,  pai-  «Jribase. 

40  pos  g4;j  ^  gj7^  rictologium  ou  pronostication  des  clioses  futures,  déduite  de 
divers  passages  de  l'Évangile. 

b°  F"'  648  V»  et  649  r°,  des  jours   fastes  et  néfastes  (auteur  anonyme). 
go  pos  grjQ  ^  gsjg^  même  sujet,  par  un  autre  anonyme. 

1°  F"'  60S,  66),  des  mois,  des  douze  signes  du  zodiaque  et  des  sept  planètes  dans 
leurs  rapports  avec  l'astrologie  judiciaire  (auteur  anonyme). 

S"  F"*  663  v",  664  r",  tables  disposées  pour  trouver  commodément  le  jour  de 
Pâques. 

In  coup  d'œil  jeté  sur  cette  talile  montre  que  l'ouvrage  de  Nicolas  Myrepsos,  placé 
au  n"  2,  occupe  presque  tout  le  volume  à  lui  seul.  Il  n'est  donc  pas  étonnant  qu'il  ait 
attiré  à  lui  presque  tout  le  bénéfice  de  l'ornementation.  En  eflet,  le  f"  10  v°  qui  le  pré- 
cède et  le  f°  1 1  V  par  lequel  il  commence  sont  décorés  d'une  manière  remarquable. 

F"  1 0  V",  dessin  à  la  plume,  colorié,  remplissant  la  page  entière  (la  dépassant  même , 
car  le  couteau  du  relieur  en  a  enlevé  tout  le  haut  et  un  peu  du  bas)  et  représentant  une 

33 


258  >'1V'  SIÈCLE  (S»  «iW  . 

sorte  de  glorification  do  la  science  médicale.  La  scène  est  divisée  en  deux  bandes  longi- 
tudinales de  largeur  inégale,  celle  d'au-dessus  étant  environ  le  double  en  hauteur  de  la 
seconde.  La  bande  supérieure,  en  elTet,  offre  l'image  du  ciel.  Au  centre  est  le  Christ 
assis  sur  un  trône  peint  à  arabesques,  muni  de  son  coussin,  mais  dépourvu  de  dossier. 
Il  a  la  figure  jeune,  la  barbe  moyenne,  les  cheveux  séparés  au  milieu  du  front  et  tom- 
liant  sur  les  épaules;  il  a  les  pieds  sur  un  tapis  et  la  main  gauche  posée  sur  un  codex 
qu'il  tient  sur  son  genou  (codex  richement  relié  et  décoré  d'une  croix  sur  le  milieu  du 
plat)  et  il  lève  sa  main  droite  en  joignant  le  pouce  et  l'annulaire.  Il  porte  autour  de  la 
tète  un  nimbe  crucigère,  surmonté  d'une  colombe  également  nimbée.  Au-dessus  de  la 
tète  de  Jésus  est  écrit  son  nom,  et  au-dessus  de  la  colombe  les  mots  tô  otyiov  nvEO|j.a,  le 
Saint-Esprit.  Adroite  de  Jésus  sa  mère  se  penche  vers  lui,  et  à  gauche  saint  Jean, 
debout,  vêtu  d'une  tunique  en  poils  de  chameau  et  d'un  manteau  noirâtre.  Derrière  la 
Vierge  est  l'archange  Michel,  et  derrière  Jean  l'archange  Gabriel,  tous  deux  placés  sur 
le  sommet  des  rochers  et  les  ailes  déployées.  Sans  avoir  toute  la  grossièreté  des  mauvais 
manuscrits  latins,  ces  ligures  approchent  fort  de  la  barbarie  gothique,  tant  par  la 
défectuosité  du  dessin  que  par  celle  du  coloriage. 

La  scène  inférieure  est  d'une  égale  imperfection  puisqu'elle  est  de  la  même  main, 
mais  du  moins  est-elle  intéressante  par  les  détails  qu'elle  fournit. 

A  gauche  du  spectateur  est  assis  le  médecin,  o  ia-poc,  sur  un  fauteuil  à  large  tra- 
versin et  les  pieds  sur  un  marchepied  plus  somptueux  que  celui  de  Jésus.  Le  fauteuil 
est  orné  d'un  haut  dossier  formé  de  deux  montants  sculptés  joints  dans  le  haut  par  une 
traverse,  probablement  en  métal,  sur  laquelle  glissent  des  anneaux  qui  soutiennent  une 
pièce  d'étoffe;  le  traversin  ou  coussin  est  somptueusement  brodé  et  le  personnage  a 
pour  vêtement  une  longue  robe  verte,  avec  un  manteau  écarlate  flottant  par-dessus  et 
des  bottines  également  écarlates.  11  a  les  cheveux  flottants,  la  barbe  longue,  pour 
coiffure  un  petit  chapeau  conique,  et  de  la  main  gauche  il  soulève  une  fiole  à  moitié 
pleine  d'un  liquide  rouge  qu'il  semble  offrir  aux  personnes  qui  viennent  lui  parler.  On 
remarquera  combien  cet  appareil  empreint  de  magnificence  est  d'accord  avec  le  portrait 
du  médecin  Apocaukos  (ci-dessus,  n°  XCIX),  quoique  les  détails  soient  différents;  et  l'on 
remarquera  surtout  que  le  luxe  d'Apocaukos  pouvait  être  attribué  à  ce  qu'il  était  en 
même  temps  un  haut  fonctionnaire  ;  il  ne  semble  pas  que  Myrepsos  fût  autre  qu'un 
simple  médecin.  Il  ne  prend  même  pas  le  titre  supérieur  d'àpyiarpoç. 

Les  personnes  qui  viennent  lui  parler  sont  un  malade,  ô  àî;6£vr,ç,  portant  en  mains 
deux  béquilles,  une  femme  sans  jambes  qui  porte  un  enfant  sur  son  bras  et  s'arrache  les 
cheveux  ;  entre  eux  deux  un  homme  vêtu  d'une  longue  robe,  ayant  un  chapeau  conique 
et  des  bottines  rouges  comme  le  médecin  et  portant  dans  la  main  gauche  un  panier  ; 
cet  homme  paraît  être  un  infirmier.  Derrière  la  femme  sans  jambes  se  tient  debout  un 
individu,  vêtu  d'une  longue  robe,  coiffé  comme  les  deux  précédents  d'un  chapeau 
conique  et  portant  dans  la  main  gauche  un  codex,  et  dans  la  droite  une  boîte  à  demi 
ouverte,  où  sont  rangées  plusieurs  fioles  :  c'est  le  pharmacien,  avec  son  titre  écrit 
au-dessus  de  sa  tête  :  ô  (jâcCTiâXos ,  c'est-à-dire  le  Speciahs,  l'épicier-droguiste.  Après 
l'apothicaire  se  montre  une  fille  coiffée  en  romaine,  à  la  Faustine  et  qui,  assise  sur  un 
pliant,  pile  avec  deux  pilons  dans  un  grand  mortier  richement  ciselé.  Au-dessus  de  sa 
tête,  sur  une  étagère  à  trois  rayons  sont  rangés  une  quinzaine  de  vases  et  de  fioles  de 
diverses  grandeurs  et  de  diverses  formes. 

F°  1 1  v°.  A  cette  page  commence  le  texte  de  Myrepsos,  qui  s'ouvre  sous  un  portique 
cintré  en  fer  à  cheval,  soutenu  sur  deux  colonnes  et  surmonté  d'une  ci'oix.  Les  colonnes, 
leurs  bases,  leurs  chapiteaux,  la  double  archivolte  du  portique  et  la  croix  elle-même 
entièrement  couverts  de  rinceaux  qui  forment  un  ensemble  assez  élégant,  relevé  de 
couleurs  vermillon,  vert  et  jaune  clair  ;  le  dessin  est  tracé  avec  soin  et  l'effet  général 


XIV  SIÈCLE  (N-  -2786).  2r.<J 

très  décoratif.  Au-dessus  du  portique,  aux  deux  côtés  de  la'croix,  est  un  tableau  barbare 
de  l'Annonciation,  qui  paraît  être  de  la  même  main  que  la  peinture  du  f°  10.  A  gauclie 
du  spectateur  est  l'archange  Gabriel  en  tunique  verte  et  manteau  vermillon  ;  et  à  droite 
la  Vierge,  assise  sur  un  siège  à  coussin  et  filant  un  peloton  de  laine  pourpre.  L'ange 
lève  la  main  vers  Marie  et  lui  dit  le  verset  28  du  livre!  de  saint  Luc;  celle-ci  répond  par 
le  verset  38;  les  deux  textes  sont  inscrits  entre  les  deux  personnages  en  lettres  liées  c( 
rubriquées. 

F°  6o4.  Sur  la  fin  du  volume,  c'est-à-dire  dans  le  texte  du  Traité  d'astrologie,  qui 
occupe  le  6'  rang  dans  notre  liste,  est  une  figure  zodiacale  formée  d'un  cercle  dont  la 
figure  extérieure  est  ornée  d'élégants  fleurons  que  dominent  deux  figures  :  l'uni' 
d'homme,  ô  ï)Xto;,  et  l'autre  de  femme,  ^j  csXi^vr]  ,  le  soleil  et  la  lune.  Le  même  traité  se 
termine,  au  f°  6o6  v°,  par  une  autre  figure  circulaire  divisée  en  douze  compartiments  où 
sont  peints  les  douze  signes  du  zodiaqui'. 


CXII. 


X'  :>7S6.  E^ 


11.  long,  ou  en 
rg.  145;  —  rel. 


iicadrés  d'une  glose,  papier;  —  xiV  siècle;  —  haut.  215 
u  aux  initiales  I.P  couronnées,  du  roi  Nouis-Pliilippe. 


Petit  volume  contenant  :  1°  le  Promélhée  d'Eschyle;  2°  Hésiode;  3"  quelques 
idylles  de  Théocrite;  i"  les  Olympiques  de  Pindare. 

La  deuxième  de  ces  quatre  parties  est  ainsi  indiquée  dans  le  CaUdog.  Bihl.  regiœ  : 
«  Hesiodi  opéra  et  dies,  cum  .Vlanuclis  Moschopuli  scholiis.  Ad  calcein  variœ  ara*ri  partes, 
iiidi  mnnu  detineatœ,  conspiciuntur.  n  En  effet,  à  l'endroit  indiqué  (f°  140),  on  trouve, 
grossièrement  dessinés  à  la  plume,  non  seulement  la  charrue,  âf^aî^a,  mais  une 
(juinzaine  d'autres  instruments,  chacun  avec  son  nom  écrit  à  côté  :  la  faucille,  SpÉTiavov; 
la  faux,  ûXa3£'j-/,p'.ov;  le  maillet  à  double  tète,  a'jjOpa  ;  le  plantoir,  fl>uTS'jTr,p'.ov  ;  la 
fourche,  5t/.pàvLOV  ;  lo  joue,  Tuyôç,  etc. 


h.    r- 


FiG.   138. 


Dans  un  autre  texte,  à  la  fin  du  volume,  celui  de  Pindare,  se  trouvent  de  jolis 
bandeaux  en  ligne  droite  ou  en  natté,  légers  et  finement  tracés,  puis  de  moyennes  ou 
petites  initiales  (fig.  137-139)  fleuronnées,  vermillon,  avec. beaucoup  de  recherche. 


XV'  MÈCLE  (N''  2<);.8   et   12). 


CXI  11.  —  N°  2958.  —  Dion  Ci 

)iig.,  papier;  —  xiv's.;  —  haut.  235  niillim.,larg. 
cliargée  de  fleurons  gaufrés. 


RYSOSTOME. 


!15;  —vieille  rel.  orientale  en  peau 


Ce  volume,  contenant  quatre-vingts  discours  de  Dion  Chrysostoine,  philosophe,  niorl 
\ers  l'an  1 17,  n'est  orné  que  de  petites  et  moyennes  initiales,  en  vermillon,  peintes  sur 
les  marges  ;  mais  une  grande  partie  d'entre  elles  sont  d'une  finesse  et  d'une  délicatesse 
remarquables  voy.  (fig.  140-1  i2).  Quelques-unes  affectent,  avec  peu  de  succès  d'ailleurs, 
d'imiter  les  belles  initiales  zoomorphes  dont  nous  avons  donné  (fig.  76  à  80)  plusieur.s 
exemples.  C'est  ainsi  qu'au  f°  228  v°  est  un  E  formé  d'un  lièvre  attaqué  d'en  haut  par 
un  serpent,  d'en  bas  par  une  grue;  et  au  f°  242  un  .\  qui  représente  un  lièvre  enlevé  dans 
les  serres  d'un  vautour. 


CXIV.  —  N» 

uill.  à  lignes  longues;  —  an  lil'J; 
oii-.,  chargée  d'ornements  gaufrés 
ujourd'hui  disparus. 


-2.   Psaumes, 

Pkières,  etc. 

-  haul.   U6  niillim 

,  larg.   192;  —  reliure  orientale  en  maro 

fleurons,  animaux, 

fleurs   de  lis;   cinij  clous  sur  chaque   pi 

Ce  volume  {Psnltcrium,  Horolûgium  id  est  preces  diurnœ,  etc.),  dont  manque  le  com- 
mencement, a  pour  décoration  générale  de  nombreuses  initiales,  de  grandeur  moyenne, 
tracées  sur  les  marges  en  carmin  pâle,  comme  les  titres  de  chapitre  qu'elles  accompa- 
gnent et  fleuronnées  (quelques-unes  à  jour)  avec  une  certaine  élégance  facile.  En  tète 
des  diverses  parties  du  manuscrit  (notamment  aux  f°'  1  et  218)  sont  des  bandeaux 
nattés  également  en  carmin  pâle.  Mais  en  tête  du  C  100,  où  commence  le  78'  psaume, 
npoGÉ^STc  Xaoj  [jiou,  le  bandeau  est  d'or  bordé  de  bleu,  avec  quatre  petits  poulpes 
à  bouquets  faisant  onduler  leurs  bras  verts  aux  quatre  angles  et  un  gros  poulpe 
semblable  à  la  partie  supérieure  et  centrale  du  bandeau;  à  droite  et  à  gauche  de  ce 
dernier,  deux  oiseaux,  également  verts,  affrontés,  becquettent  parmi  les  feuilles.  L'ini- 
tiale qui  suit,  n,  représente  deux  petits  quadrupèdes  (chats),  qui  se  tiennent  gracieu- 
sement par  leurs    pattes  antérieures.  Enfin,  en   tête   de  VHorologium   (217  v°)  est  une 


\V-  SlF.f.LE  (N'"  1107  et  .V2-il.  2fil 

peinture  à  pleine  page  sur  fond  d'or  bordée  d'une  ligne  de  vermillon  qui  représente  un 
saint  personnage  dont  le  nom  peut  se  lire  encore,  saint  Sabas  (6  AT.  CABAZ),  homme 
aux  cheveux  lares,  anx  longues  moustaches  grisonnantes,  debout,  nimbé,  soigneuse- 
ment vêtu  d'une  tunique  bleu  clair  par-dessus  une  longue  robe  jaunâtre,  avec  un  man- 
teau brun  foncé,  et  lisant  un  codex  ouvert  sur  un  pupitre  coudé,  dont  le  pied  est  une 
irmoire  basse  renfermant  des  livres. 


CXV.  —  N"    1  'tU7.   E\Ti;.\iTS  oéograpukjL'es. 

I  feuill.  à  ligii.  longues,  papier;  —  an  1438;  —  luiut.  275  iiiillim.,  larg.  20);  —  rel.  on  maroq. 
aux  armes  de  France  et  de  Navarre  conjointes,  semée  de  fleur  de  lis,  et  a  l'initiale 
roi  Henri  IV. 


Ouvrage  commençant  par  une  vingtaine  de  pages  d'extraits  geograpiiiques,  suivies 
du  traité  d'Arrien  sur  Alexandre  et  de  quelques  chapitres  de  Ptolémée.  11  porte  au  bas  du 
dernier  feuillet  la  date  du  mois  d'août  1438.  Décoration  très  simple  :  un  grand  bandeau 
en  forme  de  n  et  natté,  à  la  tète  du  premier  chapitre  (f°  11  v°);  d'autres  en  torsade 
(f°=  39  r°,  ei  v°)  et  un  dernier  (1 1 1  r°)  en  rinceaux.  Dans  tout  le  cours  du  volume  règne 
une  grande  abondance  de  moyennes  initiales,  articulées,  bourgeonnées  et  surtout  fleu- 
ronnées  avec  une  richesse  pesante  et  un  goût  douteux.  Ces  ornements  sont  de  rouleiu 
bistre  jusqu'au  f°  43  et  de  vermillon  depuis  cet  endroit  jusqu'à  la  fin. 


GXVI.  —  V  52-2.  S.UNT  Grégoiue  de  X.\zi.\.nze. 

i'ii  feuill.  a  lign.  longues,  papier;  —  an  1413;  —  liaut.  295  millim.,  larg.   2  5;  —  vieille  rel.  en  peau, 
cirientale,  chargée  de  petits  fleurons  gaufrés. 

Ornementation  médiocre.  En  tète  de  chacun  des  différents  discours  dont  se  com- 
pose ce  volume,  se  trouve  un  bandeau  élégamment  dessiné  à  l'encre  ordinaire,  relevé 
çà  et  là  de  rouge-brique,  ou  tout  entier  de  la  même  couleur.  Les  plus  importants  et  les 
mieux  exécutés  sont  en  natté  (f"  1  r",  37.'),  409);  les  plus  nombreux  ont  la  forme  d'une 
barre  interrompue  à  son  milieu,  de  manière  à  n'avoir  plus  que  les  deux  exlrèmités 
s'épanouissant  en  double  et  triple  rinceau  sur  les  deux  marges  de  droite  et  de  gauche 
(3  V,  67  v»,  84  v",  112  r°,  130  r",  163  r",  182  r»,  2i3  r%  263  r°,  307  i",  31o  v",  41  1  r», 
414  r°);  quelques-uns  sont  de  simples  lignes  droites  (146  r°,  340  r",  334  r°)  ou  ondées 
(324  v°,  374  r°);  enfin  le  volume  est  semé  de  petites  initiales  simples,  toujours  du 
même  rouge-brique,  posées  à  la  marge;  et  pour  chaque  discours,  la  première  est  de 
grandeur  moyenne  et  fleuronnée  avec  une  certaine  élégance. 


XV'  SIÈCLE  (N-»   1557  et  iO(l) 


CXVII.  —  N"  1Ô57.  Vies  des  Saints. 

•108  fuuill.  à  2  col.,  papier;  —  an  U67  ;  —  haut.  31."i  millim.,  larg.  295;  —  reliure  d'aspect 
oriental,  en  veau  brun,  chargée  de  petits  ornements  gaufrés,  parmi  lesquels  des  lleurelios,  palmettes 
et  fleurs  de  lis. 


Recueil  de  vies  de  saint  Basile,  saint  Silvestre,  saint 
Polyeucle  et  autres,  très  médiocrement  orné  de  petites 
initiales  vermillon  et,  en  tète  de  chaque  chapitre,  c'est- 
à-dire  de  chaque  vie,  d'un  bandeau  ordinairement  en 
forme  de  tresse  et  surmonté  d'une  croix,  colorié  à  teinte 
plate  en  vermillon,  jaune  de  chrome,  cobalt  et  vert  clair. 
Après  chaque  bandeau  une  moyenne  initiale  des  mêmes 
couleurs  et  d'un  dessin  assez  recherché,  telle  que  le  H 
(f"  362  v")  que  nous  donnons  ci-contre  figure  1  i3.  (Voyez 
Montfaucon,  Bibl.  Coisl.) 


C.KVIll.  —  .V  406.  Livre  dHeires. 

159  feuill.;  —  an  1478;  -  haut.  11-2  millim.,  larg.  80;  —  reliure  orientale  en  maroq.  dont  chaque  plat 
est  gaufré  d'un  ornement  qui  représente  une  croix  nattée,  encadrée  dans  une  bordure  également  en 
natte  ;  fermoirs  en  soie  arrachés;  c'était  une  jolie  reliure  presque  entièrement  détruite  aujourd'hui. 


M  mnmvmmè% 
Mmmm-ïàË 


Petit  recueil  de  prières,  'UpoXôyiov 
cuvoiTTtxôv,  très  abondamment  orné,  à 
l'encre  bistre,  de  moyennes  initiales 
très  fleuronnées  et  de  têtes  et  fins  de 
chapitre  en  nattes  ou  en  torsades  élé- 
gantes quoique  épaisses.  Mais  ce  que 
le  volume  contient  de  plus  remarquable, 
ce  sont  deux  petits  quadrilatères  en 
torsade  qui  occupent  le  f°  138  r°.  Dans 
l'un  est  luxueusement  inscrite  la  signa- 
ture   du    scribe  ;    dans    l'autre   est   la 

date,  écrite  en  regard:  XLVIOSTQ 

K.  1.  X.  =  Millesimo  septingentesimo  sep- 
tuagesimo  octavo,  decimo  tertio  meiisis  no- 
vembris. 

Le  scribe  est  un  prêtre  qui  déclare 
être  Jean  Rhosos  de  l'île  de  Crète.  Nous 
ne  connaissons  pas  d'autre  exemple 
d'un  scribe  ayant  mis  dans  sa  signa- 
tiire  une  telle  emphase. 


1KC.I.E   CS"  -2IS-2  et 


CXIX. 


feiiill.  a  lign.  longues,  papier;  —an  USI; 
armes  de  France,  avec  les  chiffres  et  initi; 
ciselée  avec  la  lettre  H  cl  le  double  C. 


N'  5182.   Di 

:!2  c 


IDK,. 


Beau  volume  dont  chaque  livre  commence  (f"'7  r",  33  v°,  61  r°,  87  v',  1  lo  v",  133  v", 
I  i7  v»)  par  un  élégant  bandeau  fleuronné,  vermillon;  voy.  surtout  33,  133  et  147.  Tout 
ce  volume  est  d'ailleurs  rempli  de  petites  initiales  vermillon  posées  sur  les  marges  ; 
elles  sont  lourdes  et  trapues,  mais  par  une  recherche  de  bon  goût  dans  une  copie  de 
Dioscoride,  les  quelques  fleurons  qui  décorent  une  partie  d'entre  elles  sont  des  grappes 
de  fruits  et  des  feuilles.  La  même  idée  se  reproduit  en  se  développant  dans  les  initiales 
plus  grandes,  parfois  très  grandes  (jusqu'à  9  centimètres)  et  richement  fleuronnées,  par 
lesquelles  chaque  livre  commence  (f"  7,  33,  fil,  87,  113,  133,  147).  Cette  décoration 
tout  entière  est  en  vermillon.  Une  main  très  habile  avait  commencé  à  orner  les  marges 
de  dessins,  tracés  à  la  plume  et  coloriés,  des  plantes  décrites  par  l'auteur;  mais  elle 
s'est  arrêtée  au  f°  10,  à  la  douzième  figure. 


Traité   do    géométrie,  natu- 

lellement  chargé  sur  toutes  ses 

pages  de  figures  géométriques, 

squelles  sont    très    nettement 

tracées  à  la  ligne  et  au  compas. 


n?yt^^î^*7Wi S^  Il    est    en    outre    excellemment 


V 


c^ 


^ 


calligraphié.  Chacun  des  cha- 
pitres dont  il  se  compose,  au 
nombre  de  huit  (f°'  1  r°,  H  r°, 
77  V»,  9fi  r°,  97  r",  103  r°,  122  r", 
138  V)  s'ouvre  par  un  bandeau 
en  rinceaux  ou  en  torsade,  suivi 
d'un  intitulé  en  capitales  et, 
pour  commencer  le  texte,  par 
une  grande  initiale  fleuronnée 
et  feuillagée  avec  une  extrême 
richesse,  comme  le  montre  notre 
figure  14o.  Le  tout  est  en  cariniii 
ou  en  bistre  relevé  parfois  d'un 
peu  de  jaune  de  chrome.  Au 
f"  93  r°  une  élégante  fin  de  cha- 
pitre. 


lF.(;i.E  |N«  36). 


CXXI.  —  iN°  o().    Proveri!es;    IIippochate. 

-22'J  fouill.  à  lignes  longues,  papiei':  —  XV  s\ic\c;  —  IkiuLcui-  HtS  milliin..  l^irgcur  145; 
cl  cliilVin  ilii   loi  Henri  11. 


Manuscrit  contenant  les  proverbes  do  Salomon  et  des  extraits  d'Hippot  rate.  L'orne- 
mentation générale  (tètes  de  chapitre  et  initiales)  en  est  insignifiante  ;  mais  il  renferme 
de  remarquables  représentations  de  personnages. 

F°  3  V",  un  jeune  homme  debout,  la  tète  nimbée,  tenant  de  la  main  droite  un 
lalamus  et  de  la  gauche  un  codex,  vêtu  d'une  longue  tunique  verdàtre  à  frange  d'or  et 
d'un  manteau  rouge  (vermillon).  M  est  placé  sous  une  arcade  à  cintre  surbaissé  et,  à  la 
hauteur  de  ses  épaules,  on  lit  en  lellres  majuscules  :  O  ATIOS  II AXTEAEIIMOX. 
Saint  Pantélémon  était  un  médecin,  mort  en  Asie  Mineure,  à  Nicomédie,  en  l'an  30.). 

F°  29  v",  Hippocrate  vêtu  en  médecin  du  moyen  âge  (longue  tunique  claire  rayée 
de  rouge  transversalement,  chaperon  vermeil  à  bordure  noire,  chaussures  rouges 
comme  le  chaperon)  et  tenant  dans  sa  main  gauche  à  la  hauteur  de  ses  yeux  un  verre 
aux  deux  tiers  plein  d'une  liqueur  jaune. 

F»  9i  \".  En  regard  de  la  première  page  du  traité  de  Paul  d'Kyine  sur  la  saignée 
('Ap/r|  '-7,^  oXsSoTOjjiîaç)  un  cercle  richement  tleuronné  dans  lequel  un  guerrier,  muni 
de  son  bouclier  passé  au  bras  droit,  terrasse  un  lion  sur  lequel  il  monte  eu  lui  ouvrant 
la  gueule  avec  ses  deux  mains. 

F°  163  v°.  A  la  suite  de  deux  pages  sur  les  quatre  éléments  dont  se  composent  le 
monde  et  l'homme,  un  grand  dessin  allégorique  remplissant  toute  une  page.  Au  centre 
est  le  monde,  ô  'Mcy.oi,  sous  les  traits  d'un  vieillard  en  longue  robe  rouge,  auquel  une 
femme  à  sa  droite  et  un  homme  à  sa  gauche  semblent  caresser  la  barbe  et  les  cheveux, 
ce  <iui  lui  fait  dire  :  "Ocoç  [ù  àyaTr^^xai  j^aSuasTai  [iz  =  Q'ii  me  diligit  glabrum  me  rdâil. 
Cette  scène  est  inscrite  dans  un  cercle,  concentrique  à  plusieurs  autres  cercles,  et  sui- 
la  circonférence  extérieure  duquel  glissent,  étendues  tout  de  leur  long,  huit  femmes 
qui  forment  comme  une  «  roue  de  fortune  »  et  s'élèvent  peu  à  peu  vers  un  neuvième 
personnage  assis  au  sommet  de  la  circonférence  et  dont  le  titre  est  inscrit  au-dessus  de 
sa  tète  :  ô  [ja^iXcilç.  La  page  est  remplie  d'une  foule  d'autres  inscriptions  compliquées. 
.\  la  marge  inférieure  sont  représentés  un  lion  dévorant  un  chien;  au  haut  de  la  page 
une  croix  ouvragée  et  ajourée,  entre  deux  oiseaux. 

F"  181  \°,  page  peinte  en  regard  du  commencement  d'un  chapitre  composé 
d'extraits  empruntés  à  divers  médecins  ;  'E/Xoyal  appiaiat  é/.  3ia((i6pcov  cocptoTaTiuv  'lâTpuv. 
.\u  milieu  de  la  page  est  un  jeune  médecin  assis  sur  un  banc,  au  pied  d'un  arlire, 
derrière  une  maison  à  plusieurs  corps  qui  parait  être  sa  demeure.  Il  est  tète  nue,  vêtu 
d'une  longue  tunique,  les  pieds  posés  sur  un  petit  tapis  à  fleurs  et  il  écrit  sur  son  genou 
les  premiers  mots  dos  extraits  :  Tuvr;  /jv  \i.h  YotGTpl...  ;  au-devant  de  lui  s'avance  un  impo- 
tent, oLG^vj-r^i,  ajtpuyé  sur  un  long  bâton.  Au-dessus  de  la  scène,  un  lion  chassant 
le  cerf. 

F°  203  v".  En  regard  d'une  série  de  recettes  pharmaceutiques  (ïxjuacôîa..., 
AvTtSoToç  0£o8u)pÎTou,  /..  T.  X.)  SB  trouve  une  grande  composition  allégorique.  Un  grand 
cerisier  chargé  de  feuilles  et  de  fruits  s'élève  au  milieu  de  la  scène  :  il  est  entouré  d'ani- 
maux naturels  et  fantaisistes,  deux  perroquets  au  sommet,  quatre  griffons  ailés  à  la 
liase,  un  serpent  dans  la  racine,  puis  deux  échassiers,  une  licorne,  un  lion,  deux 
belettes  ou  autres  rongeurs,  et  au  centre  de  l'arbie.  un  homme  debout  sur  les  branches. 


XV«  SIÈCLE  (N-  239  et  315j.  265 

lève  la  tête  et  cueille  les  cerises  de  la  bouche  en  même  temps  que  de  la  main.  Toutes 
ces  figures  sont  accompagnées  de  légendes  explicatives. 

F°  218  r°,  un  tableau  zodiacal  rempli  de  figures  diverses. 


CXXII 


N»  239.  Apocalypse. 


19  feuill.  à  liLjn.  longues,  papier;  —XV"  siècli 
en  veau,  ir 


;  —  liaut.  1 
iif;uifiante. 


Commentaire  sur  l'Apocalypse,  par  André,  archevêque  de  Césarée  en  Cappadoce. 
Chaque  chapitre  commence  par  une  moyenne  initiale  peinte  qui  représente  ordinai- 
rement deux  ou  plusieurs  animaux  entrelacés,  très  faiblement  dessinés  et  coloriés, 
mais  agencés  avec  assez  d'imagination.  Le  motif  le  plus  fréquemment  mis  en  œuvre 
par  l'artiste,  un  grand  nombre  de  chapitres  commençant  par  le  mot  xaî,  est  un  K  formé 
par  un  lion  qui  s'élance  par-dessus  deux  oiseaux  (f°'  36  v°,  46  v°,  61  v°),  ou  par  un  lion 
qui  dévore  un  héron  (4  v°),  ou  par  des  oiseaux,  soit  naturels,  soit  fantastiques,  dans 
diverses  attitudes  (49  r°,  o4  \°,  72  v°,  76  r°,  78  r",  79  r»),  ou  par  un  lièvre  debout  dévoré 
par  deux  oiseaux  de  proie  (74  v°).  Aux  f°'  31  r°,  36  r°,  38  r"  et  76  r"  sont  peints,  et  avec 
plus  de  talent  que  le  reste,  sur  la  marge  inférieure,  quatre  reptiles  plus  ou  moins  mon- 
strueux, destinés  à  représenter  la  Bête  de  1  Apocalypse  (Apoc.  xii,  3,  etc.).  Enfin,  en  tête 
du  volume  (f'  1  r°  et  4  v°),  sont  deux  bandeaux  rectangulaires  peints  et  dorés  avec 
recherche,  le  premier,  surmonté  d'un  lion  assez  fièrement  posé,  derrière  lequel  on  lit 
cette  devise  :  'Iï-jCoO  (aou  SorjÔEi  (aoi  ^  Jésus  mei  adjiwamen. 


CXXII 


N°  315.    ÉVANGÉLIAIHE. 


colonnes,  papier;  —  xv°  siècle;  —  haut.  27  centim.,   larg.  19; 
aux  armes  de  France  et  fleurs  de  lis  (Louis  XIII). 


Volume  semé  de  moyennes  initiales  vermillon  po- 
sées sur  les  marges  et  toutes  uniformément  de  la 
même  espèce,  reproduisant  les  formes  de  nos  figures 
n°'  113,  138,  139.  Les  divisions  principales  de  l'ou- 
vrage, au  nombre  de  neuf  (f"  1,  46,  93,  117,  182,  204, 
231,  271,  331),  commencent  toutes  par  un  bandeau 
et  une  grande  initiale  lourdement  copiés  sur  les  beaux 
modèles  des  siècles  anciens.  Le  bandeau  ou  fronton 
est  un  rectangle,  à  fond  bleu  verdâtre  chargé  de 
fleurons  et  rinceaux  de  couleurs  claires,  bien  modelés 
et  relevés  de  filets  blancs.  Ceux  des  f"=  182  et  205  sem- 
blent, pour  les  fleurons  et  fleurettes,  une  imitation 
rustique  du  beau  manuscrit  n"  21  (fig.  44).  La  grande  initiale  qui  suit  est  un  epsilon  ou 
un  tau('Ev  âp/f,,  eTitev  ô  xûpioç,  t^j  zatpcô  éx.ctvtj))  ;  I'e  est  formé  de  quatre  animaux  agencés 
comme  ceux  de  notre  figure  78,  et  le  T  de  deux  autres   animaux,  dont  l'un  soutieni 

3i 


l'autre  de  son  bec  ou  de 

volume  entier  ne  contient  pas  une  seule  trace  d'o 


XV  SIÈCLE  (N"  715). 
gueule.  Les   couleurs  sont  bonnes    et  solides,    mais    le 


GXXIV.  —  N°T15.  Jea.n  Ciirysostomk. 

181  feuill.  à  ligii.  longues,  papier;  — xv=  siècle  ;  — haut.  37C>millim.,  larg.  212;  —  reliure  on  niaroq.  vert, 
aux  armes  de  France  sur  les  plats  avec  la  salamandre  et  semée  de  fleur  de  Us  et  de  F  couronnés; 
tranche  dorée  et  ciselée  à  la  même  initiale  F  du  roi  François  1".  Sur  le  plat,  les  mots  TOMOS 
nPUTOI.  A.  qui  annoncent  un  second  volume  aujourd'hui  perdu. 


Ornementation  purement  calligraphique,  mais  très  soignée  et  très  agréable.  Le 
volume  contient  ii  homélies  de  Jean  Chrysostome  sur  saint  Jean. 

v.\NT  [chacune    d'elles    est    un    bandeau    formant    tantôt    un    sim- 
'■•v  pie  ruban  de  couleur  fleuronné  à  ses  extrémités,  et  ordinaire- 

^^^  ment   d'une  seule   couleur  unie,   bordé   d'un  liséré  du    couleur 

J!^\L^^ >^  différente;  tantôt  un  ruban  orné  de  petits  agréments  variés,  par- 

ticulièrement d'oiseaux  dont  les  ébats  sont  dessinés  d'une  main 
vive  et  sûre.  —  Par  exception,  la  première  homélie,  au  lieu  de 
bandeau,  est  précédée  d'un  large  fronton  en  II  dans  l'intérieur 
ilmiiiel  est  inscrite  la  rubrique  de  l'ouvrage  en  quatre  lignes  de 
(,iliil;ik'3  vermillon;  la  surface  de  ce  fronton  est  couverte  d'une 
ttinte  indigo  sur  laquelle  se  détachent  de  petites  palmettes 
vertes  et  blanches,  à  pois  rouges,  en  sorte  que  la  surface  entière 
ressemble  assez  à  un  dessin  de  chàle. —  Une  partie  des  homélies 
ont  leur  intitulé  écrit,  entre  le  bandeau  et  la  première  initiale, 
en  capitales  alternativement  bleues  et  rouges  comme  dans  cer- 
tains manuscrits  latins  du  xii"  siècle.  —  Les  initiales,  moyennes 
ou  grandes  (ces  dernières  ayant  jusqu'à  9  centimètres  de  haut), 
sont  formées  de  fleurons  contournés  avec  recherche,  mais  lourdes 
et  rappelant  un  peu  les  ornements  de  serrurerie.  La  première 
/"«.^^f^^  de  toutes,  au-dessous  du  fronton  en  FI,  est  un  grand  omicron, 
f^^^^  au  centre  duquel  voltige  l'aigle  symbolique  de  saint  Jean,  portant 

'^^  entre  ses  serres  un  codex  fermé. 

^1  Enfin,  outre  les  oiseaux  semés  sur  les  initiales  et  les  ban- 

Pig    ,j7  deaux,  on  remarque  des  queues  de  lettre  prolongées  pour  servir 

de  prétexte  k  de  petits  ornements  (f°'  S  r°,  10  v",  IS  r°,  23  r»,  etc.) 

ainsi  qu'on  l'a  déjà  vu  au  manuscrit  n°  lo.'iS  (p.  233  ci-dessus)  et  nombre  de  pages  où 

les  lignes  d'écriture  sont  disposées  de  manière  à  représenter  des  croix  ou  autres  objets. 


^Jiiiiiililiiliililiiiiliiiii 


XV  SIÈCLE  (>■"  1783  et  1860). 


CXXV.    —    X"    1783.     CODINUS,     ETC. 

98  feuiU.  à  lign.   longues,  (lapier;  —  xv"  siècle;  —  li.iiit.   Hi  oentim.,  larg.    I.'^;  —  rel.   en  maroq.  blou 
aux  armes  de  France  et  aux  deux  I.  enlacées  (Louis  XIII). 

Description  de  ConstantinopJe,  par  Georges  Codinns.  Elle  commence  par  un  croquis 
à  la  plume  qui  prétend  représenter  l'empereur  Constantin  et  sainte  Hélène,  sa  mère, 
tous  deux  en  buste  avec  le  costume  impérial,  la  couronne  en  tête,  et  tous  deux  soute- 
nant de  la  main  une  croix  à  double  croisillon  qui  s'élève  entre  eux.  Au  feuillet  sui- 
vant (2  r°)  sont  trois  portraits  impériaux,  analogues  aux  deux  précédents  et  dessinés  de 
même,  grossièrement  mais,  ayant  au  contraire  un  certain  cachet  de  vérité.  Ce  sont  trois 
Paléologues  :  Jean,  .Manuel  (et  un  troisième  dont  le  nom  manque),  également  chargés 
de  leurs  riches  couronnes.  Cependant  au  revers  du  dernier  feuillet,  98,  est  un  véritable 
portrait  dessiné  aussi  à  la  plume  et  fort  rudement  toutefois,  représentant  un  personnage 
réel  :  c'est  Joseph,  le  patriarche  de  Constantinople  qui  assista  au  concile  de  Florence 
en  1439. 


CXXVI.  —  X°  1860.  Aristote. 

i43  feuill.   à  lign.  longues;  —  xV  siècle;  —   haut.   288   niîllim.,   larg.    500;  —  rel.   en  maroq.    rouge, 
fleurdelisé,  avec  les  armes  de  France  et  de  Navarre  et  l'initiale  du  roi  Henri  IV. 

Ce  beau  volume,  contenant  douze  traités  d'Aristote  sur  la  physique,  est  écrit  manu 
Johannis  Rhosi  Cretensis,  comme  dit  le  Catalog.  tnss.  Bibl.  regiœ,  c'est-à-dire  par  le  scribe 
avec  lequel  on  a  fait  ci-dessus  connaissance,  au  n°  CXVIII;  mais  sa  riche  décoration  est 
certainement  due  à  un  artiste  de  l'Occident.  Elle  est  de  style  purement  français.  En  tète 
de  chacun  des  chapitres,  qui  pour  les  traités  sont  au  nombre  de  trente-trois,  est  une 
moyenne  initiale  vermillon,  épaisse,  lourde  et  très  simple,  posée  au  centre  d'un  petit 
quadrilatère  formant  autour  d'elle  une  sorte  de  broderie  en  bleu  ou  violet.  De  cette 
lettre  émerge  en  dessus  et  dessous,  tout  le  long  de  la  marge  de  gauche,  un  étroit  sar- 
ment de  couleurs  diverses  toujours  accompagné  d'une  arête  en  or  bruni,  épais  et 
brillant,  qui  se  termine  par  deux  courbes  gracieuses  sur  les  marges  supérieure  et  infé- 
rieure. Rien  sur  la  marge  de  droite.  Le  sarment  ou  tige  végétale,  qui  embrasse  ainsi 
les  trois  autres  marges,  projette  à  son  centre,  à  ses  deux  angles  du  haut  et  du  bas 
de  la  page  et  à  ses  deux  extrémités,  d'élégants  bouquets  de  feuillage,  mélange  de 
feuilles  de  vigne  et  de  feuilles  de  lierre  accentuées  de  piquants  à  toutes  leurs  pointes  et 
absolument  pareilles  aux  branchages  qui  décorent  les  marges  des  beaux  manuscrits 
latins  ou  français  du  xiu"  au  xv'  siècle.  La  ressemblance  se  complète  par  les  figures 
d'animaux,  les  grotesques,  les  gargouilles  qui  se  mêlent  à  chaque  tige  et  animent 
ainsi  la  décoration  végétale.  Ainsi,  au  f"  1 ,  se  trouve  au  centre  un  moine,  au  sommet 
un  homme  barbu  encapuchonné  comme  un  moine  avec  la  partie  inférieure  du  corps 
d'un  quadrupède,  et  au  bas  une  chasse  au  lièvre.  Le  même  personnage  hybride  (ou 
ses  analogues)  reparait  aux  f'  43,  lOo,  202;  diverses  têtes  d'homme  ou  de  femme  aux 
f°M6,  o2,  130,  178;  un  moine  assis,  192;  un  singe,  174;  une  hyène,  211  ;  enfin  une 
quantité  de  ces  figures  fantastiques  et  tourmentées  qui  se  projettent  en  avant  comme 
les  gargouilles  des  églises  gothiques,  f«=  8,  36,  37,  73,  86,  98,  110,  122,  131,  134,  loë, 


-268  XV°  SIÈCLE  {N°  2(197). 

161,  171,  178,  188,  207,  "220,  222,  236;  un  simple  feuillage  aux  f"  22  et  136.  La  pre- 
mière page  (commencemenl  du  traité  de  physique)  et  la  73"^  (traité  du  ciel)  plus  impor- 
tantes que  les  autres  ont  pour  en-tètc  une  épaisse  et  riche  torsade,  outre  que  le  sar- 
ment de  vigne   les  contourne  sur  la   quatrième  marge   aussi  bien  que   sur  les  trois 


CXXVII.  —  N°  2097.   Planude. 

'.18  feiiill.  à  lign.  longues,  papier;  —  XV  .siècle;  —  haut.  21  centim.,  larg.  15;  —  vieille  reliure  d'aspect 
oriental,  aux  plats  semés  d'ornements  gaufrés  parmi  lesquels  figurent  îles  tètes  de  lion,  des  hippo- 
campes et  des  Heurs  de  lis. 

Cette  traduction  du  traité  de  la  Consolation  de  Boijce,  rédigée  en  grec  par  Planude 
(vers  1330)  forme  un  volume  décoré  à  la  manière  byzantine  de  quelques  bandeaux  en 
chaînette  ou  en  natté,  dessinés  en  bistre  (f°'  1 ,  33,  38,  78)  et  de  nombreuses  initiales  de 
même  couleur,  quelques-unes  garnies  d'animaux  (8,  39,  43,  44),  d'autres  fleuronnées 
a\ec  élégance. dans  le  genre  de  nos  figures  ci-dessus  n"  H4,  113,  127,  140  (voy.  ("'  4, 
48,  69,  70,  88). 

S'il  n'avait  pas  d'autre  ornement,  ce  manuscrit  présenterait  peu  d'intérêt  ;  mais  il 
offre  de  plus  l'intérêt  tout  particulier  d'être  tombé,  au  commencement  du  xvi"  siècle, 
entre  les  mains  d'un  artiste,  probablement  italien,  qui  l'a  enrichi  en  reprenant  à  la 
plume  un  certain  nombre  d'ornements  et  en  leur  donnant  le  cachet  d'un  talent  indi- 
viduel et  sérieux.  Voici  ce  qu"a  fait  ce  deuxième  artiste  : 

Au  f°  31  v°,  un  grand  epsilon,  fleuronné  en  bistre,  commence  un  paragraphe  ('Eyù 
os  zpô  TaûTa)  ;  cet  £  a  été  lavé  de  manière  à  ce  qu'il  n'en  subsistât  que  le  rinceau  infé- 
rieur dont  le  dessinateur  s'est  servi  comme  d'une  console  pour  y  asseoir  un  enfant  nu 
qui  forme  l'epsilon  en  se  courbant  dans  l'attitude  de  la  rétlexion  et  en  montrant  du  doigt 
la  fin  du  mot  'E-yù. 

F°  33  v°,  un  omicron  bistre  transformé  de  même,  à  l'encre  noire,  en  un  pêle- 
mêle  de  crocodiles  qui  dévorent  d'autres  animaux  et  des  êtres  humains. 

F°*  34  et  34,  deux  O  formant  diverses  rosaces. 

F°  37  v",  un  T  changé  en  un  ange  à  genoux. 

F°  31  v°,  un  E  changé  en  une  sorte  de  Ganymède  enlevé  par  l'aigle. 

F°  39  v»,  un  E  formé  d'une  tête  de  chien. 

F°  7  8  v°,  un  0  formé  de  deux  griffons  ailés,  artistemeut  entrelacés. 

Enfin  au  1°  23  v',  en  regard  des  vers  qui  terminent  le  2'  livre  de  l'ouvrage  de  Boëce, 
une  place  blanche,  ménagée  par  la  brièveté  des  vers,  avait  servi  au  scribe  grec  pour 
dessiner  un  fleuron  ;  notre  artiste  inconnu  s'en  est  emparé  pour  tracer,  d'une  plume 
légère  un  peu  relevée  de  couleurs,  le  charmant  dessin  d'une  couronne  ducale  soutenue 
par  quatre  enfants  avinés  et  chancelants,  élégante  interprétation  du  passage  du  texte 
voisin  : 

Crede  fortunis  hominum  caducis, 
Bonis  crede  fugacihus. 

En  outre,  sur  la  première  garde  du  volume  est  dessiné  à  la  plume  un  jeune  garçon, 
assis,  qui  semble  fait  d'après  nature. 


\V«  SIÈCLE  (V  2183  et  2-J9 


CXXVllI.    -  .V  ■218.-].  DioscoRiDE. 

165  feuill.  à  lign.  loiiijups,  papier;  — XV  siècle;  —  haut.   i!8  cenliin.,   larg.  21;   —  rel.   en  inaroq. 
aux  armés  et  initiales  de  François  I";  tranche  dorée  et  ciselée. 

Ce  manuscrit  ne  contient  aucune  initiale  ornée,  mais  ses  marges  sont  criblées  de 
dessins  coloriés,  très  médiocres,  qui  représentent  une  infinité  de  plantes.  Aux  f°'  3i  à  39 
et  134  à  164,  de  petits  animaux  sont  dessinés  avec  une  égale  insuffisance.  Au-dessous 
de  la  plupart  des  plantes  on  a  inscrit  leur  nom  latin. 


CXXIX.  —  N»  2294.  P.vul  d'Egine. 

■264   fouiU.    à  lign.    long.,    papier:    —   xV    siècle;  —    haut.    22    centim.,    larg.    15,    —   reliure 
en  ]iarcheinin. 

Outre  l'ouvrage  de  Paul  Éginète  ou  d'Éginc  (vers  l'an  630)  sur  la  médecine  en 
général,  ce  manuscrit  contient  d'autres  écrits,  soit  du  même  auteur,  soit  de  plusieurs 
autres,  particulièrement  des  extraits  de  Dioscoride  sur  les  animaux  et  sur  les  plantes. 
C'est  un  grossier  volume,  orné  de  la  manière  la  plus  brutale,  mais  qui  n'est  cependant 
pas  dénué  d'intérêt. 

A  partir  du  f°  70,  les  marges  de  ces  divers  écrits  sont  remplies-de  croquis  à  la 
la  plume,  relevés  ordinairement  de  vermillon  et  de  vert,  par  lesquels  on  s'est  efforcé  de 
donner  au  lecteur  des  éclaircissements  figurés  concernant  le  texte.  Le  dessinateur 
ignorait  les  plus  simples  éléments  de  l'art,  mais  il  savait,  quelque  grossièrement  que  ce 
fijt,  exprimer  ses  idées. 

F"  70  r",  figure  en  pied  d'Hippocrate  en  longue  robe  et  bonnet  à  longue  visière;  — 
f°  71  v%  Galien,  à  peu  près  de  même;  —  t°  73  v",  un  troisième  médecin  dont  le  nom, 
écrit  au-dessus  de  sa  tète,  semble  être  lanophros  ;  plusieurs  autres,  sans  indication  de 
nom.  A  ces  derniers  sont  mêlées  des  représentations  de  malades  et  de  maladies  : 
73  v°,  la  carie  des  os  et  de  la  tête  (ôî;?.  ..  à  Jû  irôvov  -/.z'^aXT^ç)  ;  77  v°,  le  pied-bot  (ô  xuXàç)  ; 
78  v",  la  rétention  d'urine  (r.tpi  CTpafi'oupiai;)  ;  88,  la  céphalalgie;  un  grand  nombre 
de  vases  ou  autres  objets  pharmaceutiques;  plusieurs  personnages  (f"  84,  83,  95) 
recueillant  eux-mêmes  leur  urine;  enfin,  au  1°  9o  v°,  une  femme  morte,  étendue  sur 
un  lit  de  parade. 

En  tète  du  traité  des  remèdes  extrait  du  livre  de  Paul  d'Égine  est  une  représen- 
tation de  ce  célèbre  médecin,  semblable  à  celles  ci-dessus  de  Galien  et  d'Hippocrate. 

Les  deux  traités  qui  suivent  et  qui  sont  ceux  de  Dioscoride,  sur  les  animaux 
(("'  138-177)  et  sur  les  plantes  (180-237),  sont,  dans  tout  leur  cours,  accompagnés  en 
marge  de  dessins  qui  figurent  les  sujets  dont  il  est  question  dans  le  texte.  Chaque 
feuillet  en  contient  au  moins  un,  quelquefois  quatre  ou  cinq. 

Malgré  leur  exécution  très  défectueuse,  ces  nombreux  croquis  peuvent  offrir  quelque 
utilité  pour  l'étude  du  xv'  siècle  byzantin. 


XV«  SIÈCLE  (N"  '2il9 


CXXX.  —  N°  2419.   Astrologie. 

312  feuill..  lign.  longues,  pspier  ;  —  .\v°  siècle;  —  hniit.  38  cenlini.,  larf.  28;  —  rel.  en  maroq.  rouge 
aux  armes  de  France  et  de  Navarre,  semée  de  fleurs  de  lis  et  de  l'initiale  du  roi  Henri  IV. 

Ce  vaste  volume,  qui  contient  une  centaine  de  traités  divers  d'astrologie,  de  chimie 
et  de  magie  par  Valens,  Petosiris,  Serapion,  Camateros,  Midiata  et  d'autres,  n'a  qu'une 
seule  page,  la  première,  décorée  d'un  dessin  :  Figura  seu  tabella  quœ  singulas  corporis 
humant  partes  exhibet,  prout  singuHs  Zodiaci  signis  subjaccnt  (Catal.  mss  Bibl.  regiœ).  Ce  dessin 
représente  en  effet  un  jeune  homme  debout  (I  1  centimètres  de  haut)  vu  de  face, 
presque  entièrement  nu,  et  encadré  dans  une  bordure  circulaire  large  de  4  centimètres 
et  remplie  de  figures  dessinées  avec  soin.  Ces  figures  représentent  les  douze  signes  du 
Zodiaque  et  chacune  est  accompagnée  d'une  inscription  qui  caractérise  le  genre  d'in- 
fluence qu'elle  exerce  suivant  sa  position,  sur  le  personnage  placé  au  centre,  c'est- 
à-dire  sur  le  corps  humain.  Ces  treize  dessins,  tous  exécutés  à  la  plume,  sont  tracés 
avec  assez  de  justesse  et  ne  manquent  pas  d'intérêt;  voyez  particulièrement  les  cos- 
tumes de  la  Vierge,  du  chasseur,  le  Sagittaire,  du  jardinier,  le  Verseau. 


CXXXI.  —  N°  2730.  Oppien. 

fiO  feuill.  à  lign.  longues;  —  xv^  siècle;  —  haut.  3'26  millini.,  larg.  235;  —  rel.  de  maroii.  foncé 
à  fleurons  en  maroq.  clair,  avec  les  armes  de  France  sur  les  plats  et  les  initiales  de  Henri  II  et  de 
Catherine   de  Médicis,  une  H  liée  à  deux  C  et  trois  croissants  enlacés. 

Le  catalogue  imprimé  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque,  après  une  brève  descrip- 
tion de  ce  manuscrit  du  poème  d'Oppien  sur  la  chasse  ',  dit  au  sujet  de  la  décoration 
qu'il  a  reçue  :  «  A  presque  toutes  les  pages,  sont  des  scènes  peintes  qui  mettent  sous 
les  yeux  les  motifs  divers  de  l'ouvrage,  les  dieux,  les  hommes  et  autres  sujets,  revêtus 
de  vives  couleurs,  et  toutefois  exécutés  par  un  assez  rude  pinceau.  »  Cette  description 
et  cette  appréciation  sont  exactes,  à  les  prendre  en  somme;  mais  il  y  a  beaucoup  à  y 
ajouter.  Tous  les  sujets  peints  dans  le  volume  sont  disposés  par  bandes  horizontales;  ils 
occupent  toute  la  largeur  de  la  page  où  ils  se  trouvent,  tenant  ordinairement  la  place 
de  six  à  dix  vers,  et  quelquefois  la  même  page  contient  deux  et  jusqu'à  trois  sujets.  De 
plus,  il  y  a  très  peu  de  pages  qui  n'aient  le  leur,  en  sorte  que  pour  120  pages  environ 
dont  se  compose  le  poème,  on  compte  une  série  de  162  scènes  peintes.  Le  pinceau  en 
est  en  effet  très  rude,  comme  on  vient  de  le  dire,  et  cette  expression  est  juste,  car  les 
personnages  paraissent  avoir  été  jetés  sur  le  parchemin  à  coups  de  pinceau  avec  une 
rapidité  extrême  et  une  grande  sûreté,  sans  autre  guide  qu'un  léger  tracé  à  la  mine  de 
plomb  qui  s'aperçoit  encore  en  quelques  endroits,  par  exemple  aux  f°'  32  r",  36  r°  et 
autres.  Après  la  pose  de  la  couleur  et  de  la  forme  générale  avec  un  gros  pinceau 
l'artiste  arrêtait  le  contour  en  le  dessinant  en  brun  ou  en  noir  avec  un  pinceau  fin. 
Ce  procédé  excessivement  sommaire  annonce  un  homme  qui  ne  cherche  jamais,  ni  pour 


1.  L'ouvrage   du  même  auteur  sur   la  pèche  nous  manque,  mais  il  était  probablement  dans 
thèque  de  Henri  II. 


XV  SIÈCLE  (N»  2736).  271 

la  composition  ni  pour  le  dessin,  et  qui  copie  un  modèle  qu'il  a  sous  les  yeux,  sans 
grand'peine,  et  sans  autre  souci  que  d'aller  vite. 

Il  est  donc  très  probable  que  les  miniatures  de  ce  manuscrit  ne  sont  point  origi- 
nales et  qu'elles  ont  été  rapidement  copiées  par  leur  auteur  sur  un  manuscrit  plus 
ancien.  Oppien,  dont  la  vie  est  connue,  au  moins  dans  ses  principaux  traits,  vivait,  en 
Cilicie,  au  commencement  du  m=  siècle  de  notre  ère,  et  présenta  ses  deux  poèmes  à 
l'empereur  Antonin  Caracalla,  c'est-à-dire  dans  l'intervalle  des  années  211  à  217.  Le 
souvenir  et  la  trace  de  cette  époque  éloignée  ne  nous  paraît  revivre  en  rien  dans  notre 
manuscrit,  mais  il  ne  nous  paraît  pas  non  plus  représenter  des  costumes  ni  des  objets 
du  XV'  siècle,  temps  où  il  a  été  exécuté.  11  semblerait  pouvoir  être  placé,  quant  à  son 
ornementation  originaire,  à  égale  distance  entre  ces  deux  époques,  et  en  effet  il  pré- 
sente souvent  la  physionomie  de  nos  miniatures  byzantines  des  x'=  et  xi°  siècles. 


civl^ 


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La  première,  entre  les  vers  17  et  18,  immédiatement  après  la  litanie  de  louanges 
débitée  par  le  poète  à  l'empereur  :  «  Descendant  de  Jupiter  Ausonien,  fils  de  Vénus 
»  Assyrjjenne,  digne  rejeton  de  la  race  de  Saturne!  »  la  première  peint  Oppien  en  pré- 
sence de  l'empereur.  Celui-ci  est  assis  au  dehors  de  son  palais;  derrière  lui  se  tient 
debout  un  officier  sans  armes,  et  Oppien  est  aussi  debout,  légèrement  incliné  devant  le 
prince.  U  parait  que  suivant  la  tradition,  il  avait  récité  ses  vers  de  mémoire  à  Caracalla, 
car  il  parle  et  n'a  point  de  volumen  entre  les  mains.  Rien  de  moins  conforme  à  la  vérité 
historique  et  à  la  pompe  impériale  que  cette  scène  telle  que  le  peintre  l'a  imaginée. 
L'empereur  vêtu  d'une  petite  tunique  verte  à  manches  roses  ;  tête  nue,  les  épaules  enve- 
loppées d'une  sorte  de  chàle  blanc,  ayant  un  pantalon  collant  gris  noir  et  des  bottines 
roses  est  assis  dans  un  fauteuil  en  bois  sculpté.  Son  confident  porte  aussi  une  tunique 
vert  foncé  avec  un  long  manteau  vert  clair,  un  pantalon  collant,  rouge,  et  des  bottines 
jaunes.  Ils  sont  tous  deux  imberbes  comme  de  jeunes  garçons,  avec  les  cheveux  courts 
et  bouclés.  Oppien  au  contraire  a  la  barbe  pleine,  les  cheveux  ras  ;  il  est  grisonnant  ;  sa 
tunique  est  de  couleur  rouge  et  s'arrête  au-dessus  du  genou;  ses  jambes  et  ses  pieds 
sont  entièrement  nus;  il  a  sur  les  deux  mains  un  manteau  blanc  qui  les  cache  et 
dont  les  plis  retombent  devant  lui. 

«  Dieu  a  fait  présent  aux  hommes,  dit  le  poète,  de  trois  genres  divers  de  chasse, 
■  savoir,  dans  les  airs,  sur  la  terre  et  dans  l'agréable  espace  des  eaux.  Chacune  a  ses 
..  voies  différentes;  pardonnez-moi.  Néréides  et  divinités  de  la  mer,  pardonnez-rnoi , 
»   Dryades  amies  des  oiseaux,  la  douce  poésie  m'entraîne  et  veut  que  d'al)ord  je  cliante 


27-2  XV  SIÈCLE  (X°  "2736). 

>i  pour  les  Dieux  qui  tuent  le  gros  gibier  »  (vers  47-79).  Ces  vers  sont  entremêlés  de  trois 
peintures  qui  répondent  aux  trois  genres  indiqués  :  d'abord  un  double  rang  de  quadru- 
pèdes passants  :  lièvre,  loup,  sanglier,  biche,  lion,  éléphant  et  deux  autres;  à  l'une  des 
extrémités  de  cette  rangée  est  une  femme  en  robe  rose,  pieds  nus,  le  corps  et  la  tête 
enveloppés  d'un  épais  manteau  à  la  manière  des  Vierges  byzantines  et  de  couleur  verte: 
à  l'autre  extrémité  est  un  homme  en  tunique  rose,  jambes  et  bras  nus,  cheveux  et 
barbe  gris,  très  ressemblant  à  l'Oppien  de  la  peinture  précédente.  2'  Deux  pêcheurs 
dans  un  bateau,  tandis  qu'un  troisième,  à  terre,  retire  un  filet.  3"  Trois  jeunes  garçons 
et  une  jeune  fille  debout  sous  des  arbres  couverts  d'oiseaux;  un  des  garçons,  le  plus 
âgé,  est  accompagné  d'un  chien  au  pelage  gris  et  tient  sur  le  poing  gauche  un  faucon 
ou  autre  oiseau  de  proie.  Tout  cela  est  peint  avec  les  procédés  expéditifs  que  j'ai  expo- 
sés plus  haut,  c'est-à-dire  avec  une  grande  et  grossière  facilité.  Les  arbres  surtout  et 
les  terrains  sont  exécutés  avec  une  inexpérience  extrême.  Les  animaux  sont  assez  exac- 
tement reproduits  et  les  hommes  sont  le  mieux. 

Les  deux  peintures  suivantes  (f°  2  v")  paraissent  être  la  continuation  du  même 
sujet.  Celle  d'au-dessous  représente  aussi  deux  rangées  d'animaux  ,  mais  toutes  les 
espèces  mêlées  (Xéojv,  àcTÔç,  Trâpôuç,  ^rfion'ja,  â/iSvîç)  ;  noms  écrits  en  lettres  cursives 
d'or  au-dessus  de  leur  tête,  et  celle  de  la  partie  supérieure  de  la  page  montre  un  chas- 
seur occupé  à  prendre  des  oiseaux  au  moyen  d'appeaux.  Il  est  assis  au-devant  d'une 
tente  riche  et  monumentale  fixée  en  terre  par  des  cordages,  et  dans  l'intérieur  de 
laquelle  on  aperçoit  des  animaux  divers,  un  tigre,  un  lièvre,  un  cerf,  un  oiseau  ;  en  face 
de  lui  est  un  jeune  homme  caché  derrière  un  buisson,  et  entre  eux,  élevées  sur  des 
trépieds  rustiques,  sont  deux  oiseaux  en  cage.  Des  oiseaux  libres  volent  entre  les  deux. 
Le  chasseur  est  vêtu  d'une  longue  tunique  marron,  quadrillée  de  noir,  avec  collet  rouge, 
et  coiffé  d'un  haut  turban  blanc. 

«  Un  bon  chasseur,  continue  Oppien  (aux  vers  81-109),  ne  doit  pas  être  trop  gras,  il 
»  faut  qu'il  sache  grimper  les  rocs,  franchir  les  fossés  et  poursuivre  la  bête  dans  les 
»  bois;  il  ne  faut  pas  non  plus  qu'il  soit  trop  maigre,  car  il  a  quelquefois  à  combattre. 
>i  II  le  faut  moyen  en  tout,  très  habile  à  lancer  les  flèches,  portant  la  hache  (SpcTrd(vr,v) 
))  à  la  ceinture,  ayant  sa  tunique  coupée  au  genou  et  maintenue  juste  au  corps  par  des 
»  courroies  ;  enfin  il  doit  marcher  pieds  nus  pour  ne  pas  éveiller  l'attention  du  gibier.  » 
Au  milieu  de  ces  vers  est  intercalée  une  jolie  peinture,  la  plus  jolie  probablement  de  tout 
l'ouvrage,  qui  représente  le  départ  du  chasseur,  on  plutôt  des  chasseurs.  Ils  sont  quatre, 
trois  serviteurs  en  avant  et  le  maitre  marchant  à  leur  suite.  Le  premier  serviteur  et  le 
plus  expérimenté  est  un  homme  de  trente  ans  (la  peinture  est  assez  fine  et  exacte  pour 
permettre  un  tel  détail),  à  barbe  pleine,  qui  se  baisse  pour  dénouer  le  collier  d'un  chien 
noir  qu'il  conduit  ;  il  a  la  tunique  verte,  et  sur  le  dos  un  carquois  plein  et  une  hache.  Le 
second,  vingt  ans,  tient  en  laisse  un  chien  basset,  jaunâtre  ;  il  a  un  coutelas  à  la 
ceinture,  la  hache  au  dos,  une  lance  en  main  et  la  tunique  bleue.  Le  troisième,  quinze 
ans,  en  tunique  rouge  orange,  n'a  qu'une  hache  qu'il  porte  dans  la  main  droite,  et  de 
l'autre  main  il  soutient  sur  son  épaule  une  petite  pièce  de  bois  qui  ressemble  à  un  bout 
de  poutre.  Tous  trois  ont  la  tunique  serrée  comme  le  dit  l'auteur  (èTtrjiJiotSotç  TcXa[xtôat  = 
alternantibus  loris),  c'est-à-dire  que  le  bas  de  la  tunique  est  serré  par  deux  courroies, 
l'une  qui  attache  la  pièce  de  devant  par  derrière,  et  l'autre  la  pièce  de  derrière  par 
devant,  en  passant  entre  les  jambes.  Une  sorte  de  maillot  en  étoffe  blanchâtre  et  collante 
recouvre  entièrement  les  jambes  et  sur  cette  étoffe  claire  et  lisse  se  dessinent  en  brun 
ou  noir,  savoir  :  aux  pieds,  des  bottines  en  bandelettes  de  la  même  étoffe  ;  au  genou,  des 
jarretières,  et  au  milieu  des  cuisses,  une  sorte  de  bandage  également  en  forme  de  ban- 
delettes entrelacées.  Le  maître,  qui  vient  ensuite,  en  tunique  pourpre  élégamment 
relevée  d'un  seul  côté,  ne  porte  que  son  arc  à  la  main  et  sur  le  dos  un  carquois  ;  son 


XV  SIÈCLb;  (N-  2736).  273 

pantalon,  plus  simple  que  ceux  de  ses  gens,  n";i  pas  de  cuissards.  Mais  c'est  à  la  no- 
blesse de  la  tenue  et  à  l'air  hautain  du  visage  (ju'on  reconnaît  le  mailre  et  aussi  aux 
beaux  traits  droits  de  sa  physionomie,  tandis  que  les  trois  jeunes  gens  ont  les  yeux 
bridés,  le  nez  relevé,  la  bouche  épaisse  ;  ce  sont  un  Grec  et  trois  Slaves  ;  le  plus  âgé 


de  ces  derniers,  avec  sa  barbe  rousse  épaisse,  a  tout  à  fait  l'air  d'un  mougick.  La  pein- 
ture, qui  laisse  saisir  toutes  ces  nuances,  est  cependant  très  large.  C'est  une  œuvre  de 
talent. 

Le  reste  du  volume  est  rempli  des  mêmes  scènes  de  chasse  où  figurent  los  mêmes 
hommes,  toujours  dans  le  même  costume  et  mêlés  aux  mêmes  animaux,  peut-être  par 
la  même  main,  mais  dépêchés  avec  cette  hâte  et  cette  négligence  qui  ôtent  tout  carac- 
tère aux  choses.  11  serait  donc  inutile  de  continuer  à  décrire  les  scènes  une  à  une. 
Nous  nous  arrêterons  seulement  à  celles  qui  nous  paraîtront  offrir  quelque  trait  à 
remarquer. 

Au  vers  (138  f°  b  v°  du  manuscrit)  commence  une  description  du  cheval  comme  bête 
de  somme,  puis  comme  compagnon  de  guerre  et  de  chasse.  Le  peintre  suit  ce  récit  : 
f"  a  v°,  un  cheval  sellé,  portant  sur  la  selle  une  sorte  de  malle  en  carré  long,  recou- 
verte d'une  tapisserie  à  bandes  rouges  et  vertes.  La  scène  d'au-dessous  représente  deux 
guerriers  cuirassés  et  casqués  qui  combattent  à  cheval,  armés  l'un  d'un  sabre,  l'autre 
d'une  lance.  Au  f  6  V,  un  jeune  cavalier,  vêtu  à  l'antique,  c'est-à-dire  d'une  courte 
tunique  verte,  serrée  sous  les  bras  d'une  ceinture  rouge  et  garnie  au  col  d'un  léger 
mantelet  qui  flotte  au  vent  derrière  le  cavalier  (comme  dans  les  monnaies  romaines  au 
type  des  Dioscures),  attaque  à  la  lance  un  lion  posé  debout.  Au  f°  7  r",  des  cavaliers 
armés  seulement  de  lances,  attaquent  une  tour  carrée  dans  laquelle  une  femme,  en 
vêtements  blancs,  éplorée,  est  gardée  par  des  nègres  en  burnous  blancs,  verts,  bleus  et 
rouges,  qui  repoussent,  également  à  coups  de  lance,  les  assaillants  ;  au-dessous,  un 
guerrier  couché  sur  la  crinière  de  son  cheval  au  galop,  blessés  et  sanglants  tous  deux. 
Plus  bas  encore,  le  bige  antique,  monté  par  un  guerrier  somptueusement  armé  et  un 
jeune  enfant  de  moitié  plus  petit  que  lui;  ces  deux  personnages  sont  tout  à  fait  insi- 
gnifiants, et  le  char  pourrait  servir  d'exemple  d'une  perspective  fausse  et  ridicule. 

Après  avoir  peint  en  quelques  traits  le  cheval  au  combat,  le  poète  décrit  les  mer- 
veilleuses aptitudes  du  noble  animal  (vers  230-235).  «  Le  coursier  de  guerre  du  roi  de 
>>  .Macédoine,  dit-il,  était  Bucéphale  qui  prenait  sa  part  de  l'action  par  la  colère  avec 

35 


-27-i  XV«  SIÈCLE  (N»  2736). 

;>  laquelle  il  déchirait  la  terre  à  coups  de  sabot.  Tel  cheval  court  d'un  pied  si  léger 
>i  qu'il  semblerait  pouvoir  courir  sur  la  pointe  des  épis  et  tel  autre  passer  sur  la  mer 
»  sans  mouiller  ses  pieds  ("Iinro?  ÛTtkp  ve^éuv...)  ;  c'est  le  cheval  qui  emporta  sur  les 
..  nuages  le  vainqueur  de  la  Chimère  ;  c'est  lui  qui,  en  hennissant  sous  la  main  d'un 
»  habile  cavalier,  constitua  jadis  un  roi  des  Perses  le  maître  de  l'Asie.  »  Le  peintre 
s'est  complu  dans  ce  passage.  Il  l'a  traduit  en  cinq  scènes  superposées  qui  remplissent 
à  peu  près  une  page,  f*  7  v°,  en  entier,  et  il  a  enrichi  son  auteur  par  des  détails  qui  ne 
se  trouvent  pas  dans  le  texte.  Voici  les  cinq  sujets  par  lui  traités  : 

1°  Le  roi  de  Macédoine  assis  sur  son  trône  et  devant  lequel  un  homme  du  peuple 
amène  un  cheval  blanc  tenu  par  une  bride  de  couleur  écarlate.  Le  cheval  et  le  roi  ont 
leur  nom  écrit  au-dessus  de  la  tèle  :  Bou/.etpâXo?,  <J>tXtT:xos.  Quant  à  l'homme,  c'est  évi- 
demment celui  qui  vendit  Bucéphale  à  Philippe,  ce  Philonicus  thessalus  nommé  par 
Plutarque  (Vie  d'Alexandre,  6). 

2°  Bucéphale  dans  son  écurie.  On  l'aperçoit  par  une  porte  à  jour  que  forme  un 
treillage. 

3°  C'est  la  traduction  du  vers  où  Oppien  parlait,  sans  le  nommer,  de  Darius,  cet 
homme  qui,  par  sa  connaissance  du  cheval,  trouva  le  moyen  de  s'élever  au  trône  de  la 
Perse.  Darius  est  monté  sur  un  char  tout  semblable  à  celui  de  la  page  précédente 
(et  tout  aussi  mal  dessiné);  il  fuit,  poursuivi  par  un  cavalier  la  lance  en  arrêt;  leurs 
noms  sont  au-dessus  :    'AXé^avôpoç  —  Aapzïoç. 

4°  Deux  chevaux  galopant,  l'un  parmi  les  blés,  l'autre  au  bord  de  la  mer,  avec  les 
deux  vers  'Iinroç...  éôfrjvEv,  inscrits  au  haut.  Ces  inscriptions  sont  en  écriture  cursive 
d'or,  extrêmement  mauvaise  parce  qu'elle  est  tracée  au  pinceau. 

4°  Ici  est  le  vers  "Ixitoî  ûicàp  veçéuv.  La  Chimère,  lion  à  queue  de  serpent,  et  au 
milieu  de  la  scène,  sur  la  gauche,  le  guerrier  qui  va  la  combattre,  monté  sur  un  cheval 
ailé  qui  s'élance  dans  l'air;  le  peintre  a  ajouté  son  nom  :  BEXXspo^ôvnic.  Ce  guerrier 
presque  nu  a  bien  l'allure  élégante  et  vive  d'une  Ogure  antique.  C'est  un  autre  exem- 
plaire de  la  mosaïque  d'Autun  '. 

Oppien  décrit  ensuite  les  diverses  espèces  de  bons  chevaux,  ceux  de  Sicile,  ceux 
d'Ibérie,  ceux  des  Maures,  ceux  qui  sont  capables  de  soutenir  le  rugissement  du  lion, 
ceux  qui  chassent  différentes  bêtes  féroces,  ceux  qui  courent  le  cerf  et  d'autres,  et  il  mêle 
aux  renseignements  didactiques  les  légendes  plus  ou  moins  licencieuses  et  les  agréables 
rapprochements.  Il  continue  ainsi  jusqu'au  vers  36",  ce  qui  occupe  dans  le  manuscrit 
depuis  le  f°  7  bis  r"  jusqu'au  bas  du  f  1 1  r%  intervalle  que  le  peintre  a  semé  de  quinze 
de  ses  gouaches,  la  plupart  représentant  les  chevaux  divers  dont  il  parle.  On  y  compte 
vingt-six  de  ces  animaux,  dont  pas  un  dessiné  avec  succès  ;  mais  il  s'y  trouve  deux  scènes 
à  remarquer  :  l'une,  au  f°  8  V,  représente  un  chasseur,  arabe  je  crois,  courant  le  cerf  ; 
l'autre  (f°  10  r°),  dans  un  endroit  où  le  poète  compare  à  un  jeune  fiancé  l'étalon  qu'on 
élève  pour  le  haras,  montre  l'époux  en  habits  somptueux  (le  texte  dit  blancs,  le  peintre 
les  a  faits  bleus  et  rouges),  couronné  de  fleurs,  parfumé  d'essences  de  Palestine  et 
conduit  par  les  matrones  qui  président  aux  noces  ;  ou  plutôt  par  deux  danseuses  dont 
'une  agite  des  crotales  au-dessus  de  sa  tèle  ;  l'autre  tient  de  la  main  gauche  un  tambour 
de  basque  et  de  la  droite  un  ustensile  qui  nous  semblerait  être  un  éventail,  mais  qui 
plutôt  est  cette  cliquette,  formée  de  trois  languettes  de  bois  qui  frappent  l'une  sur 
l'autre,  instrument  antique,  encore  en  usage  dans  les  campagnes  d'Italie  :  c'est  le  ciste. 
Derrière  les  femmes  marche  un  enfant  qui  porte  aussi  deux  ustensiles,  probablement 
relatifs  aux  noces,  mais  que  je  ne  comprends  pas,  une  boite  cylindrique  dorée  et  une 
petite  fourche.  Il  termine  ce  récit,  empreint  d'une  teinte  erotique  à  laquelle  d'ailleurs 

I.  Vnv.  17/is/.  rom.  de  M.  Duruv  (IV,  43 ti. 


XV  SIÈCLE  (N-  273fi).  275 

il  est  toujours  enclin,  par  raneedote  des  oiseleurs  peignant  de  vives  couleurs  le  plu- 
mage des  colombes  pour  leur  faire  produire  de  jolis  pigeons,  et  des  femmes  lacédé- 
moniennes,  aux  yeux  de  qui  leurs  maris  exposaient  de  beaux  modèles,  tels  que  les 
images  de  Nérée,  Narcisse,  Hyacinthe,  Castor  et  PoUux,  Apollon  couronné  de  laurier  et 
Bacchus  de  lierre. 

Le  peintre  représente  en  trois  scènes  (f°  10  v°),  d'abord  plusieurs  volées  d'oiseaux, 
puis  en  trois  autres  scènes  (f°  H  r"  et  v"),  ces  héros  et  ces  dieux  qu'il  range  debout  et  en 
ligne  devant  une  femme  assise  et  devant  une  accouchée,  mais  en  les  affublant  tous 
d'une  laideur  et  d'une  vulgarité  grotesques.  Un  pigeonnier  aérien  (au  f"  10  v")  est  la 
seule  de  ces  représentations  qui  mérite  d'être  louée. 

Des  chevaux  l'on  passe,  en  suivant  l'auteur,  à  l'étude  des  chiens,  dont  la  des- 
cription termine  le  premier  livre  du  poème.  Ce  sont  9  pages  du  manuscrit  (1 1  v'-lo  Vj, 
mêlées  de  treize  peintures  peu  intéressantes,  sauf  la  dernière  qui  représente  le  retour 
du  travail  des  champs,  le  soir.  Au  premier  plan,  le  maître,  jeune  homme  d'une  tour- 
nure élégante,  une  baguette  en  main,  surveille  ses  travailleurs,  deux  valets  occupés  à 
décharger  un  char  de  blé,  un  troisième  qui  dételle  les  bœufs,  plus  loin,  un  garde-chasse 
tirant  un  lièvre  de  la  gueule  du  chien  qui  vient  de  l'apporter. 

Au  livre  suivant  (livre  II,  628  vers,  f"'  16-33  du  manuscrit  ;  50  peintures),  l'auteur  in- 
voque d'abord  Diane,  la  déesse  de  la  chasse.  Il  rappelle  les  sauvages  espèces  d'hommes 
à  jambes  de  chevaux,  qui  furent  les  premiers  chasseurs;  Persée,  vainqueur  de  la 
Chimère  et  qui  prenait  à  la  course  les  lièvres  et  autres  animaux  ;  Castor,  l'inventeur  de 
la  chasse  à  cheval;  le  Lacédémonien  Pollux,  qui  dressa  les  chiens  à  faire  la  guerre  aux 
bètes  féroces  et  qui  terrassait  les  malfaiteurs  à  coups  de  poing  ;  Méléagre,  habile  à  tendre 
des  pièges;  la  généreuse  Atalante;  l'artificieux Orion;  celui,  enfin,  qui  sait  dompter  tous 
les  autres,  l'Amour.  Chacune  de  ces  personnes  est  le  sujet  d'une  peinture,  mais  d'une 
insignifiance  et  d'une  trivialité  ridicules,  sauf  qu'en  représentant  de  petits  satyres, 
l'auteur  a  fait  de  la  véritable  caricature. 

Le  poète  décrit  ensuite  les  travaux  agricoles,  le  plaisir  de  dormir  dans  les  champs, 
de  boire  du  lait,  de  se  baigner,  de  donner  ses  soins  aux  bètes  et  d'abord  à  ces  beaux 
bœufs  dont  les  combats  ressemblent  au  choc  de  vastes  vaisseaux  cherchant  mutuelle- 
ment à  se  détruire.  Toutes  ces  scènes  sont  peintes  et  la  dernière  représente  une  vau[jLay£a 
où  deux  galères  ennemies  sont  engagées  (f°  19  v°).  Divers  animaux  produits  de  divers 
pays  se  succèdent;  le  peintre  ne  manque  pas  de  représenter  les  fleuves  à  leurs  sources 
par  un  jeune  garçon  nu,  tenant  entre  les  bras  une  corne  d'abondance  d'oii  l'eau  s'échappe 
pour  courir  en  ruban  à  travers  les  prés;  le  vent  est  aussi  un  homme  nu,  soufflant  dans 
une  corne;  au  I'  21  r°  est  le  laboureur  (àpaTv^p)  conduisant  une  charrue  à  deux  bœufs. 
\  la  suite  sont  17  peintures  {("'  22-28  r°)  représentant  autant  de  scènes  de  la  vie  des 
animaux. 

Au  bas  du  f'  28  r"  reparaît  le  héros  favori,  l'Amour  (on  le  trouve  aux  f"^  17  \*,  28  r' 
et  7°,  34).  «  Que  tu  es  grand,  ô  valeureux  Amour!  Que  ta  puissance  est  sans  limite  !  que 
»  de  grandes  choses  tu  gouvernes,  que  de  grandes  choses  dont  tu  te  joues  !  Tu  as  péné- 
»  tré  le  divin  ciel  lui-même  et  effrayé  l'Olympe.  On  redoute  ton  pouvoir  jusque  dans  les 
»  lieux  où  ne  se  montre  pas  le  soleil;  la  lumière  elle-même  le  cède  à  tes  feux  et  les 
»  foudres  mêmes  de  Jupiter  s'arrêtent  devant  toi.  »  Ici  le  peintre  l'emporte  sur  le  poète 
par  l'abondance  de  son  pinceau.  L'.\mour  bande  son  arc  contre  un  groupe  de  dix  per- 
sonnes :  Minerve,  Vénus  et  deux  dieux  de  l'Olympe  debout  derrière  elles,  un  petit  satyre 
antique  attaquant  une  Vierge  chrétienne  ',  la  Vierge  Marie  peut-être  (à  moitié  vêtue 

1.  Si  je  ne  me  liopjpe  dans  cette  interprélation,  ua  tel  sujet  est  bien  de  nature  ,i  justifier  la  suppo- 
sition faite  ci-dessus  que  ces  peintures  sont  copiées  sur  des  modèles  plus  anciens.  Cette  scène  irrespec- 
tueuse se  sent  plutôt  des  temps  païens  que  d'aucun  siècle  du  moyen  âge. 


27G  XV  SIÈCLE  (V  «736). 

seulement  d'un  manteau  qui  lui  enveloppe  la  tète  à  la  mode  byzantine,  et  nimbée),  plus 
loin  un  Grec  et  sa  femme  en  costume  moderne;  enfin  une  maisonnette  placée  dans  les 
airs  et  d'où  sort  une  sorte  de  Jupiter,  la  foudre  en  main. 


Puis  l'auteur  continue  la  description  des  animaux,  principalement  des  botes  à  cornes 
et  de  celles  qui  fournissent  l'ivoire,  et  le  livre  se  termine  par  quelques  vers  sur  de  petits 
mammifères  comme  la  belette,  le  hérisson  et  la  taupe.  «  La  taupe  peut  se  vanter  d'être 
»  du  sang  royal  :  lorsque  Phinée,  roi  de  Thrace,  eut  été  aveuglé  par  Ajjollon,  qui  envoya 
»  de  plus  les  Harpies  pour  le  tourmenter  à  sa  table,  Zélés  et  Caloïs,  ses  fils,  chassèrent 
1)  les  Harpies,  les  tuèrent  et  les  donnèrent  à  manger  à  leur  père;  c'est  alors  qu'Apollon 
»   créa  les  taupes,  race  aveugle  et  vorace.  » 

Le  peintre,  pour  dernier  ornement  de  ce  livre  d'Oppien,  a  représenté  le  repas  de 
Phinée  et  allant  un  peu  plus  loin  que  le  poète,  il  a  écrit  au-dessus  de  la  scène  le  nom 
du  lieu  où,  suivant  lui,  elle  s'est  passée  :  NsâiroXt;. 

Revenons  maintenant  sur  un  passage  de  ce  deuxième  livre  où  se  trouve  un  para- 
graphe de  quelque  intérêt  pour  l'histoire  des  arts.  Ce  paragraphe  est  relatif  aux  dent) 
d'éléphant  (vers  489  à  SI 4)  : 

«  Parmi  les  divers  genres  de  bêtes  à  cornes  il  faut  une  mention  spéciale  pour  celu 
i>  des  grands  éléphants.  Ils  ont  aux  mâchoires  deux  défenses  puissantes  qui  ressemblen 
»  à  des  dents  nues  se  dirigeant  vers  le  ciel.  Quelques  individus,  parmi  le  vulgaire,  les 
»  appellent  des  dents  redoutables;  quant  à  nous,  il  nous  semble  que  c'est  le  nom  de 
"  cornes  qu'il  faut  leur  donner.  La  nature  des  cornes  nous  oblige  à  le  croire  ainsi  par  des 
>)  raisons  claires  et  certaines.  Tous  les  germes  qui  chez  les  bêtes  procèdent  des  partie 
>'  supérieures  de  la  tête  sont  de  l'essence  des  cornes  et  se  dirigent  en  haut,  et  c'e 
»  seulement  lorsqu'elles  se  dirigent  vers  le  bas  qu'elles  sont  de  vraies  dents.  Or  dans  les 
»  deux  cornes  de  l'éléphant,  les  racines  sont  issues  premièrement  de  la  tête,  cela  esi 
»  incontestable;  elles  sont  grandes  en  proportion  de  leur  germe  comme  un  bois  de 
»  futaie;  elles  se  couvrent  ensuite,  par-dessous,  de  peaux  qui  les  cachent,  puis,  jointes 
"  aux  os  des  tempes,  elles  se  jettent  contre  la  mâchoire  et,  émergeant  alors  à  nu,  elles 
»  prennent  une  fausse  apparence  de  dents.  Il  y  a  là  un  notable  enseignement  pour  les 
»  hommes,  lin  effet,  toutes  les  bêtes  féroces  ont  des  dents  vigoureuses,  qui  ne   cèdent 


XV'  SIÈCLK(N°  2736).  277 

>.  à  aucun  effort  et  demeurent  immuables,  tellement  qut  si  l'ouvrier  cornuiste  {artifex 
■)  cormtnrius,  è  XEpao^ooç)  veut  les  aplatir  et  les  travailler,  elles  s'y  refusent  opiniâtré- 
»  ment;  veut-il  en  triompher  par  la  violence,  elles  se  rompent  comme  une  gaule.  Et 
»  cependant  avec  les  cornes  on  fabrique  des  arcs  recourbés  et  d'innombrables  ouvrages. 
'1  car  ces  cornes  mêmes,  celles  qu'on  appelle  des  dents,  elles  cèdent  aux  artistes  en 
"   ivoire,  qui  savent  les  fléchir  et  les  étendre.» 

Immédiatement  au-dessous  de  ces  vers,  le  peintre  fait  voir  l'ouvrier  en  ivoire  occupé 
à  son  travail.  C'est  un  jeune  homme  assis  devant  un  banc,  à  l'une  des  extrémités  duquel 
est  un  système  mécanique  ressemblant  à  un  râteau;  à  l'autre  extrémité  s'élèvent  deux 
branches  de  fer  recourbées,  écartées  l'une  de  l'autre  à  leur  base  et  jointes  à  leur  som- 
met. Dans  le  vide  ménagé  entre  ces  deux  tiges  métalliques  et  qui  diminue  à  mesure 
qu'on  s'élève,  ou  bien  qui  diminue  à  volonté  si  l'on  suppose  que  l'une  des  tiges  est 
mobile,  l'ouvrier  a  placé  un  morceau  d'ivoire,  et  pendant  qu'il  tient  les  tiges  assujetties 
avec  sa  main  gauche,  il  travaille  l'ivoire  de  sa  main  droite  avec  un  instrument  {("  30  v" 
du  manuscrit). 

3'  livre.  .\près  avoir  décrit  toutes  les  variétés  de  bêtes  à  cornes,  l'auteur  passe  aux 
animaux  qui  se  distinguent,  non  plus  par  les  cornes,  mais  par  les  dents  :  le  lion,  le  tigre, 
le  sanglier,  la  hyène,  le  serpent  et  jusqu'au  lièvre  timide  (f°'  33  v°  à  47  v°  du  manuscrit 
o2o  vers,  37  peintures).  Voici  les  principales  de  ces  dernières  qui  viennent  dans  le 
récit,  comme  on  l'a  pu  voir  dans  les  deux  livres  précédents,  à  l'occasion  de  l'allusion  la 
plus  lointaine  et  de  la  circonstance  la  plus  imprévue.  Il  suffira  maintenant  de  les  énu- 
mérer  sans  examiner  le  prétexte  qui  les  fait  surgir.  Ce  sont  : 

F°  33  v%  le  navire  Argo  et  les  Argonautes. 

F°  34  r",  Rhéa  dans  un  char  traîné  par  deux  lions,  demi-nue,  en  tuni(]uc  bleue. 
L'attelage  est  précédé  de  l'Amour  nu  et  dansant  (vers  10-12). 

F°  36  v°,  habitants  d'une  ville  incendiée  qui  fuient  en  emportant  leurs  meubles  et 
leurs  enfants  (vers  103-106). 

F"  37  v°,  trois  chasseurs  enlevant  les  petits  d'un  lion,  d'un  tigre  et  d'une  pantlière 
(vers  131-t38).  Tous  les  chasseurs  peints  dans  le  volume  ont  un  costume  semblable  à 
ceux  que  représente  notre  figure  40. 

F"  40  v°,  figures  de  la  Haine  (ô  l7^'Koi).  Un  homme  armé  d'une  lance  de  la  main 
droite  et  d'un  couteau  dans  la  main  gauche  (ce  personnage  n'est  pas  dans  le  texte  écrit); 
—  figure  de  Thésée; —  d'Athamas,  que  Thésée  tue; —  de  Philomèle  couchant  deux 
enfants  dans  un  berceau;  —  de  Médée  préparant  ses  horribles  mets  dans  une  chau- 
dière; —  Médée  enfin,  en  costume  moderne,  en  robe  verte,  longue,  à  ceinture 
écarlate  et  en  large  turban  blanc,  debout  auprès  des  cadavres  de  ses  deux  enfants 
(vers  244-230). 

F°  41  V,  plusieurs  jeunes  garçons  battant  le  tambour,  à  propos  de  ce  que  dit  le 
poète,  que,  si  l'on  fait  un  tambour  avec  de  la  peau  de  loup,  les  autres  tambours  cessent 
de  résonner,  parce  que  même  après  la  mort  les  moutons  et  brebis  sont  effrayés  par  le 
loup  (vers  282-28"). 

F°  42  V.  A  propos  du  loup,  Xûxoç  âç-.a'i,  sous  le  vers  314,  est  représentée  une  femme 
près  d'une  bergerie  en  charpente  avec  le  mot  troupeaux,  irpôSaTa,  écrit  dans  l'intérieur. 

F»  46  y  (vers  460),  piège  pour  prendre  le  lièvre. 

F°  46  v°  (vers  481),  deux  nègres  avec  deux  chameaux  sur  l'un  desquels  ils  assu- 
jettissent un  chargement. 

F"  47  V  (vers  304-326).  Dernier  paragraphe  du  livre  contenant  une  rapide  description 
du  genre  léporide.  Une  jolie  peinture  gouachée  représente  un  jeune  homme  poussant  le 
lièvre  vers  un  filet  qu'il  a  préparé. 

i'  livre.  Dans  cette  dernière  section  de  sou  ouvrage,  le  poète   chante  plus  spécia- 


-278  >^V'  SIÈCLK  (N»  2795). 

lement  les  différents  genres  soit  de  chasse,  soit  de  pèche  et  commence  par  la  chasse  au 
lion.  Mais  il  traite  les  choses  très  rapidement;  il  n'y  a  dans  ce  livre  que  4o3  vers,  et  il 
ne  me  semble  y  trouver  aucune  peinture  digne  de  remarque,  sauf  au  f»  54  où  sont 
représentées  la  cueillette  des  olives,  la  fabrication  du  fromage  (YaXoupvôç)  et  l'apiculture, 
figurée  par  un  homme  au  visage  voilé  qui  prend  un  essaim  sur  un  arbre  après  l'avoir 
étourdi  par  une  fumigation  et  s'apprête  à  le  placer  dans  une  boite  carrée. 


CXXXII.  -^  N°  2795.  Euripide. 

285  feuill.  à  liga.  longues,  papier;  —  xv"  siècle;  —  haut.  21  cent.,  larg.  13;  —  ri;l.  aux  armes  de  Franci^ 
avec  les  chiffres  et  initiales  de  Henri  II  et  Catherine  de  Médicis,  relevés  d'émail  blanc  ;  tranch.; 
dorée,,  ciselée  de  même,  H  et  (',,  et  les  trois  croissants. 

Plusieurs  tragédies  de  Sophocle  et  d'Euripide  forment  ce  petit  volume  qui  d'ailleurs 
a  perdu  ses  premiers  et  ses  derniers  feuillets;  il  est  écrit,  et  un  peu  orné,  d'une  main 
grossière.  Des  bandeaux  à  l'encre  ordinaire  décorent  l'en-tête  des  pièces  (f"  37,  79,  lit, 


FiG.  154. 


161,  206);  ce  sont  des  nattés  ou  des  rinceaux  rapidement  tracés  à  la  plume.  Cependant 
un  détail  des  plus  intéressants  se  trouve  dans  le  même  volume;  ce  sont  des  représen- 
tations de  plusieurs  personnages  figurant  dans  VHécube  d'Euripide  et  auxquels  le  dessi- 
nateur, quoique  bien  mal  habile,  a  donné  une  certaine  physionomie  grecque.  Le  premier 
de  ces  dessins  (f°  126  r°)  nous  montre  Hécube,  lorsque  dans  la  scène  première,  au  vers 


XV'  SIÈCLE  (N"  2900).  279 

59,  elle  dit  :  'AyBi'  S>  iratosc. .  «  Conduisez,  ô  jeunes  filles,  une  vieille  femme  à  sa  demeure; 
»  soutenez,  ô  Troyennes,  votre  compagne  d'esclavage,  autrefois  votre  reine;  aidez  ma 
..  main  qui  s'appuie  sur  un  bâton  recourbé...  »  Appuyée  en  effet  sur  un  long  bâton  à  bec 
de  corbin,  elle  est  couverte  en  entier  d'un  voile  qui  cache  en  partie  son  visage;  quatre 
lemmes,  à  peine  distinctes,  tant  le  dessin  est  grossier,  marchent  derrière  elle  en  la  sou- 
tenant. —  La  deuxième  scène  (f"  \M  v°)  correspond  aux  vers  833  à  840,  lorsque  Hécube 
invoquant  Agamemnon  exhale  ses  plaintes  et  forme  le  vœu  d'être  belle  et  persuasive 
pour  le  toucher  (Ef  (jtoi  yâvoiTo  (pOôyyoç);  l'artiste  s'est  efforcé  de  montrer  une  jeune  811e 
en  costume  d'apparat  (notre  figure  153).  —  Pour  le  troisième  dessin  placé  (f°  159  V)  en 
regard  des  derniers  vers  de  la  pièce,  à  la  scène  entre  Hécube,  Agamemnon  et  le  roi  de 
Thrace,  Polymnestor,  gendre  d'Hécube  et  meurtrier  de  son  fils,  il  représente  un  guerrier 
grec  debout,  en  costume  royal,  la  tète  surmontée  d'une  couronne  fermée;  c'est  évidem- 
ment Agamemnon  ou  Polymnestor,  plutôt  ce  dernier  à  cause  de  son  air  de  jeunesse 
(fig.  154).  Aux  f"  1  i-2  et  loi  v°  se  voient  encore  deux  personnages  (un  guerrier  et  un 
prêtre)  jetés,  en  croquis,  de  la  même  main,  sur  les  marges. 


CXXXIII. 


N^    !>900.    ÉSOPK,    ETC 


il6  pages  à  lignes  longues;  —  xV  siècle; —  hauteur  24  cent.,  larg.  18;  —  reliure  en  veau,  abondamment 
gaufrée  de  fleurons  parmi  lesquels  sont  des  fleurs  de  lis,  des  coquilles  et  des  aigles  à  deu.\  tètes 
comme  aux  n°'  ci-dessus  cotés  LXXVIU  et  LXXX  ;  le  tout  entouré  d'une  double  bordure  de  fleurettes. 

Ce  manuscrit  assez  élégant  a  pour  introduction  la  vie  d'Ésope, 
rédigée  au  siv'  siècle  par  Maxime  Planude  ;  elle  en  occupe  près  de 
la  première  moitié  du  volume  (p.  1  à  93)  et  n'a  point  d'ornement, 
si  ce  n'est,  en  tête,  un  large  bandeau  formant  une  sorte  de  natte  en 
carmin  pâle,  et  à  la  suite  une  initiale  fleuronnée  et  globulée,  de 
même  couleur,  qui  se  rapproche  par  la  iormc  de  nos  figures  SI, 
127,  139. 

Mais  dès  l'endroit  où  s'ouvre  le  recueil  des  fables,  à  la  page  93 
r°,  'AetÔj  y.al  àÀciTr/jç,  se  montrent  quelques  faibles  ornements,  un 
bandeau  en  chaînette  et  une  petite  initiale.  Le  même  genre  se  con- 
tinue aux  pages  suivantes,  94-1  i7;  à  la  page  128  le  dessinateur 
s'enhardit  :  ses  initiales  deviennent  plus  élégantes  et  il  introduit  de 
jolis  fins  de  ligne  à  la  fin  des  fables;  mais  bientôt  (p.  142,  146, 
loi,  104,  177,  179,  194,  204,  etc.),  les  lettres  sont  de  plus  en  plus 
riches  et  importantes;  elles  atteignent,  aux  pages  207,  213,  213, 
une  dimension  exagérée. 

Nous  donnons  comme  exemple  l'omicron  (p.  207),  par  lequel 
commence  une  lettre  d'Aristote  : 


01  Tà^    T^jysjxovta;    a;aXa(ji,6âyovTô; 

Le  volume  en  effet  se  termine  par  une  quinzaine  de  lettres  de  Dio- 
gène,Aristoteet  Platon.  Quelques  bandeaux  (p.  189,  196,  198,  200, 
207,  213)  suivent  la  même  progression  que  les  initiales;  le  dernier 
représente  un  serpent,  en  carmin,  enroulant  dans  ses  anneaux  un 
long  ruban  blanc. 


XV'  SIÈCLE  (îi"  2959  et  2951). 


CXXXIV.  —  N»  29r)9.  Dion  Ciirysostome. 

■llii   feuill.   à   lign.    long.;    —    xv'  siècle;    —  liant.  31    cciilim.,    larg.    22;   —    rel.    en   maroq.  rouge 
aux  armes  de  France  et  de  Navarre,  fleurdelisée  et  avec  l'H  couronne  du  roi  Henri  IV. 


Tf  Qfwi[mPT0yf/i    „  j 


Ornementation  calligraphique.  Volume  écrit  de  la  main  de  César  Stratèges  de 
Sparte  et  contenant  80  discours  de  Dion.  Chacun  de  ces  discours  est  précédé  d'un  inti- 
tulé en  capitales,  accompagné  de  quelques  rares  fleurons  et  suivi  d'une  moyenne  initiale 
d'un  goût  simple  d'ahord;  puis,  vers  la  fin,  de  plus  en  plus  élégapt  et  surchargé  (dans 
le  genre  denosfigur.  s  113-1  la  et  127-130).  Le  tout  en  carmin.  La  première  initiale  du 
volume,  qui  devait  être  plus  magnifique  que  les  autres,  et  probablement  de  la  main 
d'un  enlumineur,  plus  exercée  que  le  scribe,  n'a  pas  été  faite;  elle  est  restée  en  blanc.  Au 
f°  101  y",  une  fin  de  chapitre  fleuronnée.  Dans  son  ensemble,  ce  volume,  excellemment 
calligraphié,  offre  un  beau  modèle  d'ornementation  grecque,  sobre  et  sévère,  dont 
nous  offrons  en  tète  de  cet  article  un  exemple  pris  au  hasard. 


CXXXV.  —  N°  2961.  LiBANius,   Démosthène,  etc. 

124   feuill.    à    lignes    longues,   papier;   —  xv'  siècle;  —    haut.    31    cent.,   larg.   21;   —  rel.    en   veau 
aux  initiales  du  roi  Louis-Philippe. 

Ce  volume,  contenant  plusieurs  traités  du  sophiste  Libanius,  en  somme  21  traités 
divers,  n'est,  comme  le  précédent,  que  très  sobrement  orné.  Assez  nombreuses  initiales, 
moyennes  ou  petites,  délicatement  dessinées  toutes  au  carmin.  Genre  de  nos  figures  139- 
lil.  Voyez  notamment  f"  20,  33,  61,  101. 


I/INVENTAIRE 

DES   MINIATURES   ET   AUTKES  ORNEMENTS 

DES 

MANUSCRITS   GRECS 

DE  L\ 

BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 
I*araîtra   en    q.Txatr©   livraisons    à    T   fr.   50 

QUELQUES  EXEMPLAIRES  SUR  PAPIER  VERGÉ  A  10  FRANCS 


LIBRAIRIE     HONORÉ     CHAMPION 


DU    MÊME    AUTEUR 

Les  Archives  hospitalières  de  Paris,  par  H.  Bordier  el  L.  Brièle.  Paris,  1877,  in-8" 20  fr. 

Ua  France  protestante.  Deuxième  édition.  3  vol.  parus  à 12  fr. 

La  Saint-Barthélémy  et  la  critique  moderne.  Genève,  1879,  in-i» 10  fr. 

Restitution  d'un  manuscrit  du  vi"  siècle  sur  papyrus  partagé  entre  la  Bibliothèque  nationale  de 
Paris  et  la  Bibliothèque  de  Genève,  contenant  des  lettres  et  des  sermons  de  saint  Augus- 
tin. 1866,  in-4° 10  fr. 


Inventaire  général  et  méthodique  des  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  nationale, 
par  L.  Deiisle,  membre  de  l'Institut,  directeur  de  la  Bibliothèque  nationale.  Tome  1.  Théolo- 
gie. —  Tome  II.  Jurisprudence.  Chaque  volume  ....;...:. 7  fr.  50 

,        Les  tomes  III  et  IV  sont  sous  presse. 

Inventaire  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  Nationale  :  Fonds  Gluni,  par  L.  DelisIe.  Paris, 
1884.  in-8 ...;... 7  fr.  50 

La  Bibliothèque  nationale,  son  origine  et  ses  accroissements  jusqu'à  nos  jours.  Notice  historique 
par  Morireuil,  secrétaire  de  la  Bibliothèque.  Paris,  1878,  in-8" 3  fr. 

Bibliothèque  nationale.  Notice  des  objets  exposés.  Paris,  1878,  in-12.  (Manuscrits,  imprimés, 
estampes) , .    ,3  fr. 

Catalogue  alphabétique  des  ouvrages  mis  à  la  disposition  des  lecteurs  dans  la  salle  de  travail, 
précédé  d'un  avertissement  et  accompagné  d'un  plan  de  la  salle,  par  M.  Thierry-Poux, 
conservateur,  sous-direcleur.  Paris,  1879,  in-12 3  Ir 

Inventaire  sommaire  des  manuscrits  des  bibliothèques  de  France  dont  les  catalogues  n'ont  pas 

été  imprimés,  publié  par  U.  Robert.  Fasc.  1 ,  2,  3 12  fr. 

L'ouvrage,   composé  de   900    pages   environ,    paraît   régulièrement  par   fascicules   de 
10  feuilles,  grand  in-8'>  à  2  colonnes. 

Prix  du  fascicule i  fr. 

Papier  vergé 7  fr. 

Inventaire  de  la  collection  d'estampes  relatives  à  l'histoire  de  France,  léguée  en  1863  à  la  BibHo- 
Ijièque  nationale  par  Michel  Hennin,  rédigépar  M.  G.  Duplessis,  conservateur,  sous- 
iirectour-adjoint  du  département  des  estampes  à  la  Biljliothèque  nationale. 

.  '  ,.  €el,  ouvrage  forme  quatre  volumes  gr.  in-S",  chaque 12  fr. 

•  '■  La  table  est  sous  presse. 

Le  Cabinet  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  par  L.  Delisle.  Paris,  Inip.  natio- 
nale, 1868-81,  3  volumes  in-4"et  atlas 100  fr. 

La  Bibliothèque  nationale  en  1875  et  en  1876.  Rapports  annuels,  par  L.  Delisle,  deux  parties 
in-8°,  chacune 3  fr. 

Catalogues  de   la  Bibliothèque   nationale.  Histoire   de   France,   13   volumes  in-i».  Les 

tomes  I  à  XI  sont  en  vente  à  25  fr.  le  volume. 
Manuscrits  orientaux  :  hébreux,  syriaques,  éthiopiens,  par  M.  Zotenberg;  chaque  vol.  15  fr. 
Manuscrits  français.  Tomes  I,  II  et  III,  à  25  fr.  le  volume. 
Manuscrits  espagnols,  par  A.  Morel-Fatio,  1"  vol.  in-l",  15  fr. 
Sciences  médicales.  Tomes  I,  II,  à  25  fr.  le  volume. 

Inventaire  des  cartulaires  conservés  dans  les  bibliothèques  de  Paris  et  aux  archives  natio- 
nales, suivi  d'une  biographie  des  cartulaires  publiés  en  France  depuis  18iO-78,  par  U.  Ro- 
bert, Paris,  in-8° 5  fr. 

Inventaire  sommaire  de  la  collection  Joly  de  Fleury,  par  A.  Molinier.  Paris,  1881,  in-8°. . .     3  fr. 

RoBERj  (U.).  Recueil  des  lois,  arrêtés,  décrets  concernant  les  bibliothèques  communales, 
universitaires,  scolaires,  etc.,  publié  sous  les  auspices  du  ministère  de  l'Instruction  publique. 
Paris,  1883,  in-S" 5  fr. 

Imprimciics  réunies    A,  rue  Mignon.  2,  Paris 


DESCRIPTION 


PEINTURES    ET   AUTRES   ORNEMENTS 


CONTENUS    DANS    LKS 

MANUSCRITS  GRECS 


BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 


HENRI  BORDIER 

Bibliothécaire  honoraire  au  déparlemenl  des  Manuscrits 


QUATRIÈME    LIVRAISON 


PARIS  I 

LIBRAIRIE   HONORÉ    CHAMPION  \ 

15,    QUAI     MALAQUAIS,    15  i 

1884  i 


XV  SIÈC.LK  (N"  -21'64  ET  Sl'lM'L.  30H). 


CXXXVI.  —  N"  !>004.  Julien. 

145  ffuill.    à  ligii.  longues;  —  W  siècle;  —  haut.   268   millim.,  laig.   18-2;  —  vieille  lel.  en   veau  f.iuve 
ayant  au  dos  des  pommes  de  pin. 

Recueil  de  traités  et  de  lettres  de  l'empereur  Julien,  sans  autre  ornement  qu'un  très 
élégant  H  fleuronné,  à  l'encre  noire,  en  tête  ;  plus  un  bandeau  et  de  petites  initiales 
carmin  au.v  quinze  derniers  feuillets. 


CXXXVIl.  —  N"  SuppL.   300.   Manuel   P.vléologu 


6  pag.  et  Wt'euil.;  —  fin  du  xv«  siècle;  —  haut.  -2  tO  millim.,  laig.  166;— lel.  du  xv' siècle,  en  veau  brun, 
à  neurons  gaufrés. 

Petites  initiales  globulées,  carmin,  sur  les  marges  et  en  tète  du  texte  un  ruban  d'or 
liséré  d'azur.  Le  texte  est  consacré  au  discours  funéraire  de  l'empereur  Manuel  Paléo- 
logue  (139 1-1 423)  sur  son  frère  Théodore,  prince  du  Péloponnèse.  Manuscrit  remarqua- 
ble par  un  beau  portrait  de  l'auteur  (17  centimètres  de  haut).  Il  est  peint  de  face  sur 
fond  d'or,  debout,  la  couronne  en  tête,  revêtu  de  ses  habits  impériaux  de  pourpre,  à 
parements  d'or  garnis  de  pierres  précieuses,  et  les  pieds  posés  sur  un  riche  tapis  de 


pourpre  à  aigles  et  à  bandes  d'or.  De   la  main  droite  il  tient  le  sceptre  terminé  par 
une  croix  et  de  la  main  gauche  la  mappa  circensis. 

Le  même  empereur  fit  don,  en  1408,  à  l'abbaye  de  Saint-Denis,  d'un  autre 
manuscrit  muni  d'une  couverture  d'ivoire  sculpté,  pour  laquelle  il  est  exposé  mainte- 
nant parmi  les  ivoires  du  musée  du  Louvre.  C'est  un  recueil  des  œuvres  attribuées 
à  saint  Denis  l'Aréopagite,  en  tête  duquel  est  une  jolie  peinture  qui  représente  Manuel 
debout,  avec  sa  femme  l'impératrice  Hélène  et  leurs  trois  jeunes  fils,  Jean,  Théodore 
et  Andronic.  M.  Labarte,  dans  la  88'  planche  de  son  Histoire  des  arts  industriels,  a 
reproduit  cette  scène  par  une  excellente  chromolithographie.  Seulement  il  a  inséré  au 
cours  de  son  commentaire  une  idée  des  plus  bizarres.  Dans  le  manuscrit  du  Louvre 
comme  dans  le  nôtre,  chaque  personnage  a  sous  ses  pieds  un  riche  tapis  écarlate  à 
dessins  et  bandes  d'or;  mais  dans  celui  du  Louvre,  le  temps  a  fait  complètement  dispa- 
raître le  rouge,  et  fait  disparaître,  par  conséquent,  les  pieds,  qui  étaient  chaussés  de 
celte  couleur,  aussi  bien  que  le  tapis;  l'or  seul  est  resté;  en  sorte  que  M.  Labarte  a  cru 
que  les  membres  de  la  famille  impériale  avaient  été  représentés  par  le  peintre  fichés  sur  _^,ç_^, 
des  tiges  de  bois  doré,  comme  des  poupées.  C'est  ce  que  notre  figure  n"  lo7  faitaisémgj^t^,- ,yvV^■v■.^^^'S<^ 

36     />>'     "■  *J^» 


282  XV  SIÈCLE  (N"  SUPPL.  451;  130,  872). 

comprendre.  M.  Labarte  en  conclut  à  la  «  décadence  complète  où  était  tombé  l'art 
bjzantiii  à  l'époque  du  Paléologue  ».  11  continue  :  «  L'artiste,  ne  se  sentant  pas  sans 
doute  de  force  à  dessiner  les  pieds,  a  placé  les  figures  sur  des  espèces  de  tabourets  en 
dissimulant  les  pieds  sous  les  robes.  »  Cette  erreur  un  pou  forte,  surtout  de  la  part  d'un 
homme  de  goût  comme  était  M.  Labarte,  est  d'autant  plus  étonnante,  qu'il  reconnaît 
lui-même  que  les  tètes  de  ces  personnages  sont  fort  bien  exécutées  ;  mais  le  plus  regret- 
table, c'est  l'emploi  que  l'auteur  fait  d'un  détail  aussi  futile,  et  parfaitement  faux,  pour 
décréter  la  «  décadence  de  l'art  ».  Il  est  juste  d'ajouter  que  cette  fausse  interprétation 
du  manuscrit  du  Louvre  se  trouve  déjà  dans  la  copie  que  Du  Gange  en  avait  fait  graver 
pour  ses  Dissertations  numismatiques,  à  la  suite  de  son  Historia  Byzantina,  et  que 
M.  Aml>.  Firmin-Didot  a  fait  graver  de  nouveau  lorsqu'il  a  reproduit  à  la  fin  du  Gloss. 
mediœ  et  inf.  latinitatis  (t.  VII,  planche  Vil)  ces  savantes  Dissertations  pleines  de  rensei- 
gnements sur  des  sujets  connexes  avec  ceux  que  fait  naître  l'examen  des  peintures. 


CXXXVilI.  —  1 

21H  ffiiill.   à  lignes  longues 

Volume  dont  les  marges  sont  abondamment  semées  de  moyennes  et  petites  initiales, 
les  unes  en  vermillon,  les  autres  en  carmin,  élégamment  fleuronnées  dans  le  genre  de 
nos  figures  127-130.  Les  en-têtes  de  chapitre  sont  formées  de  bandeaux  sobrement 
décorés,  aux  deux  mêmes  couleurs,  la  plupart  en  torsade  ou  en  chaînette. 


SuPPL. 

451. 

T  11  É  0  D  0  S  E 

.SUR 

LA    SpI 

lÈI 

apier;  -  x 

•   siècle;   — 

haut.    28 

centin 

,  larg. 

20; 

en  veau 

brun 

gaufi-é 

c  à  Heuron 

CXXXIX.  —  N°  l.SU.  Comment,  sur  la  Geinèse.' 

288  feuill.  à  lign.  longues,  papier;  —  xV  siècle;  —  liant.  345  niillini.,  larg.  245;  —  superbe  reliure  de 
François  1"  en  maroq.  orange;  armes  de  France,  la  Salamandre,  F  couronnés,  fleurs  de  lis,  distribués 
dans  de  gracieux  compartiments;  tranche  dorée  et  ciselée.  Une  page  de  ce  volume  a  été  facsiniilée 
par  Silvestre,  Poléog.  Univ. 

Manuscrit  dû  à  un  scribe  nommé  Gregoropoulos  et  sobrement  décoré  :  1°  d'un 
beau  bandeau  vermillon,  ajouré  de  cinq  médaillons  circulaires  et  d'arabesques  (f°  28  r°); 
2°  de  trois  petits  bandeaux  à  fleurons  (f°*  1,  191,  2.39);  3"  de  quelques  initiales  fort 
élégantes,  tant  moyennes  que  petites.  Une  belle  planche  de  Silvestre  (n'^Sg)  reproduit 
tout  ce  qu'il  y  a  d'important  dans  ce  volume. 


CXL.  —  N    87-i.   Jean  Climaque. 

270  feuill.   à  lign.  longues,  papier;  —  an  1500;  —  haut.  32  centim.,  larg.  22;  —  rel.  en  maroq.   rouge 
aux  armes  cl  initiales  de  J.-B.  Colbert. 

Ce  texte  du  traité  de  Jean  Climaque,  l'échelle  du  Paradis,  est  écrit  en  gros  et  lourds 
caractères  cursifs  d'une  encre  épaisse  et  encore  aujourd'hui  nauséabonde,  qui  a  percé 
ou  détruit  presque  à  chaque  page  le  papier  sur  lequel  elle  était  appliquée.  Le  seul 
ornement    qu'il   ait,    mais  qui   ne    manque   pas  d'importance,  sont    de   moyennes   et 


XVI-  Slf.Dl.E  (N-  "2198).  283 

grandes  initiales,  vermillon,  fort  élégantes  et  qui  sont  de  colles  que  nous  avons 
annoncées  ci-dessus,  page  24,  comme  légèrement  assimilables  à  nos  ornements  en 
style  de  la  fin  du  xviii'  siècle,  le  rococo  ;  rapprociiement  inattendu  d'où  il  semble  ré- 
sulter qu'après  des  siècles  de  bon  goût,  l'art  fatigue  arrive  nécessairement  aux  formes 
recherchées  et  bizarres. 


CXLI.  —  N°  2U)S.  Médecine. 

533  feuill.  à  longues  lignes,  papier;  —  an  1522;  — haut.  345  inUlini.,  larg.  230;  —  rel.  en  maroq.  aux 
armes  de  France,  semée  de  fleurs  de  lis,  aceompag.  du  croissant  et  de  l'initiale  couronnée  de  Henri  II, 
relevés  en  blanc;  tranche  dorée,  ciselée  de  même  aux  initiales  H  et  C. 


FiG    161. 

Traité  de  médecine  par  Aétius  Amidenus,  en  seize  livres.  Volume  rempli  d'initiales 
fort  décoratives  et  quelques-unes  fort  grandes,  dont  le  caractère  principal  consiste  en 
fleurons  exagérés  et  en  longs  filets  ou  nervures,  plus  ou  moins  décorés,  qui  grandissent 
démesurément  la  lettre  à  l'instar  de  ce  que  faisaient  nos  scribes  pour  orner  les  manus- 


284  XV1<    SIÈCLE  (N"  317). 

crits  latins  ou  français  du  xv"  siècle.  Chaque  livre,  en  outre,  commence  par  deux  ban- 
deaux, un  pour  le  livre  lui-même,  et  un  pour  la  table  des  matières  qui  le  précède.  Nous 


donnons  ci-dessus  (fig.  l(j|)un  exemple,  l'un  des  plus  riches,  de  ce  genre  d'ornement 
comme  aussi  quelques-unes  de  celles  des  initiales  qui  sont  le  plus  originales.  Toute 
cette  décoration,  rapide  et  un  peu  grossière,  est  faite  à  la  plume,  en  carmin. 


CXLII.    —   N"   317.  ÊVA^M:;ÉL1AIRK. 

t.   '290  millim.,   lai'g.  205  ;  —  rcl.  en  maroii.    rouge 


223  feuill.  à  2   colonnes,  papier;  —an   1533;  —  liant.  290 
aux  armes  et  initiales  de  J 


,  Colbert. 


Le  volume  commence  par  un  fronlon  en  n,  à  médaillons  fleuronnés,  surmonté 
d'une  croix,  et  portant  à  ses  deux  angles  deux  nichées  de  serpents  qu'attaque  un  oiseau  ; 
au-dessous,  une  grande  initiale,  E,  qui  se  prolonge  à  sa  partie  inférieure  en  un  bran- 
chage de  l'extrémité  duquel  un  autre  oiseau  s'élance  à  la  poursuite  d'un  lièvre  qui  court 
dans  le  bas  de  la  marge  ;  le  tout,  peint  de  la  manière  la  plus  grossière,  en  vert,  jaune 
et  rouge.  A  la  suite,  plusieurs  bandeaux,  moins  importants,  dans  le  même  goût,  ou 
nattés.  Dans  tout  le  cours  du  volume,  d'épaisses  initiales,  moyennes,  vermillon,  abon- 
damment fleuronnées  (genre  de  notre  figure  1  d  b).  Mais  vers  la  fin  du  volume,  à  partir  du 
f°  174,  beaucoup  d'initiales  sont  d'une  tout  autre  main,  un  peu  italienne  peut-être,  très 
légère  et  très  élégante.  De  petites  scènes  originales,  composées  de  personnages,  d'ani- 
maux, de  fragments  d'architecture  (f°=  176,  200,  215)  ou  même  d'une  sorte  de  paysage 
(190,  208)  sont  rapidement  dessinées  à  la  plume,  en  vermillon,  avec  une  gracieuse  faci- 
lité. Ce  sont:  f  176  v",  un  T  formé  d'une  colonne   supportant  un  linteau  de  porte  en 


XVI»   SIÈCLE   (N°  798).  285 

accolade  surmontée  de  fouilles  de  chicorée  ;  au  bas  de  la  colonne,  un  chien  donne  la 
chasse  à  un  lièvre;  —  f°  184  v»,  un  E  formé  d'un  dragon  ailé  qui  dévore  un  lièvre  ; 
deux  chiens  et  un  oiseau  se  jouent  alentour;  —  P  ISS  V,  un  ange   que  nous  donnons, 


sans  pouvoir,  par  la  gravure,  en  rendre  exactement  la  brillante  couleur  (qui  est  tout  en 
vermillon);  —  f°'  190,  192,  193,  195,  196,  200,  206,  des  *,  des  E  et  des  T  formés 
d'animaux  divers  ;  —  f°  208,  un  arbre  planté  dans  une  sorte  de  vase  et  surmonté 
d'un  nid  de  colombes  ;  —  f"  214,  un  Christ  debout  sous  une  arcade  trilobée. 


CXLIII. 


Saint  Jean  Ghrysostome. 


4fil  pages,  lign.  longues,  papier  :  —  an  1541  ;  —  haut.  33  cenlini  ,  larg.  22  ;  —  ici.  en  niaroq.  citron  aux 
armes  de  France  entourées  d'une  bordure  d'argent;  les  deux  plats  et  le  dos  semés  de  fleurs  de  lis  d'or 
et  d'F  d'argent  ;  tranche  dorée  et  ciselée  à  l'initiale  de  François  I". 


Homélies,  au  nombre  de  vingt-quatre,  transcrites  et  soigneusement  datées,  à  la  fin 
du  volume,  de  la  main  élégante  de  Christophe  Auer,  qui  a  tracé,  en   tête   de  chacune 


286  XVI»  SIP.CLK  ( V»  r.OISI..  14;  i7:!7). 

d'elles,  une  ligne  de  titre  en  capitales  de  carmin  et  une  petite  initiale  (insignifiante)  de 
même  couleur.  La  première  seulement  commence  par  une  initiale  à  l'encre  noire,  H,  des 
plus  délicates,  et  elle  est  décorée  d'un  large  bandeau  également  noir  et  d'un  style  qu'on 
pourrait  appeler  style  de  serrurerie  (fig.  165).  La  table  des  chapitres,  qui  précède,  pos- 
sède un  bandeau  semblable.  C'est  principalement  ce  genre  d'ornementation,  offert  par 
les  artistes  grecs  du  xv"  siècle,  qui  séduisit  ceux  de  nos  imprimeurs  français  de  la  Renais- 
sance épris  des  beaux-arts,  tels  que  les  de  Tournes  et  les  Estienne.  Ce  fut  le  modèle  des 
fleurons  et  culs-de-lampe  dont  les  premiers  ils  ornèrent  nos  livres. 


nXLIV.  —  \°  CoisL.   14.  Saint  ,Ie.\n    Chrysostcme. 

119  feuill.,  lign.  longues,  papier;  — an  1517;  —  haut.  305  millim.,  larg.  200:  —  rel.  élégante  en  maroquin 
rouge,  ornée  sur  l'un  des  plats  du  titre  inscrit  dans  un  cercle  et  sur  l'autre  d'un  écusson  de  forme 
italienne. 

Commentaire  de  saint  Jean  Chrysostome  sur  Job,  écrit  et  daté  par  Nicolas  Lichena, 
deMonembase.  Il  est  décoré,  à  toutes  les  pages,  de  moyennes  et  petites  initiales  vermil- 
lon, dans  le  goût  des  xv'  et  xvf  siècles,  telles  qu'on  a  vu  ci-dessus  nos  figures  127-130. 


CXLV.  —  N"  -2737.  Oppien,  etc. 

106  feuill.  à  lign.  longues,  papier  ;  —  XVI  "siècle  ;  —  haut.  ;>3  cent.,  larg.  22  ;  —  reliure  magnifique  aux  nom 
et  armes  de  Henri  II,  avec  un  médaillon  contenant  une  peinture  de  Diane  chasseresse.  —  La  première 
page  est  reproduite  par  Silveslre  dans  la  59'  planche  de  sa  Paléogr.  VniveTseHe,'el  la  Diane  l'est 
1°  dans  les  Notices  et  extraits  des  Manuscrits  (article  de  M.  Camus,  premier  garde  dos  Archives 
nationales)  ;  2°  par  Willemin,  Monuments  français. 

Trois  ouvrages  d'histoire  naturelle  composent  ce  précieux  manuscrit  :  1°  le  poème 
d'Oppien;  S"  le  traité  de  Xénophon  sur  la  chasse;  3°  la  description  des  animaux,  en 
vers  ïambiques,  par  Manuel  Philé,  ouvrage  dédié  à  l'empereur  Michel  Paléologue 
0260-1282).  Le  Catalogus  mss.  Bibl.  reyiœ  signale  ce  volume  comme  étant  d'une  beauté 
incomparable.  Il  est  de  la  main  du  prince  des  ealligraphes,  dit-il,  Ange  Yergèce,  et  l'on 
croit  que  les  peintures  qui  en  décorent  la  première  partie,  la  Cynégétique  d'Oppien,  sont 
l'œuvre  de  sa  fille.  La  collaboration  de  la  fille  de  Vergêce  n'est  qu'une  tradition,  mais 
le  père  a  signé  et  daté  son  travail  au  bas  de  la  dernière  page  en  ces  termes  :  'EysYpâosi 
TÔ  irapàv  j3i6X£ov,  iv  AeuxiTta  tuv  naprjcttov,  iid  IBaciXétoç  'Eppfxou  ôeuTÉpou,  )(ctpl  'AyyiXou 
BspYKiou  Toû  Kpr)Tàç,  a(J)v8'.  Ce  volume  fut  donc  exécuté  en  lSS4,à  Paris,  pour  le  roi 
Henri  II  ;  et  l'on  peut  assurer  qu'il  le  fut  pour  être  donné  à  la  duchesse  de  Valentinois, 
Diane  de  Poitiers  ;  c'était  un  présent  digne  par  sa  gravité  d'être  offert  à  la  belle  duchesse 
alors  âgée  de  cinquante-cinq  ans.  Sa  magnifique  reliure  (veau  fauve  sur  ais  de  bois)  en 
porte  le  témoignage,  non  seulement  à  cause  des  croissants  qui  peuvent  être  aussi  bien 
la  première  lettre  du  nom  de  la  reine  Catherine  que  le  symbole  de  la  déesse  Diane, 
mais  à  cause  d'une  ravissante  petite  peinture  de  Diane  chasseresse,  en  tunique  rose 
accompagnée  d'un  lévrier  blanc  et  sortant  d'une  forêt  au  fond  de  laquelle  un  cerf  est 
lancé.  Celte  peinture  occupe  un  médaillon  (04  millimètres  de  diamètre)  au  centre  de 
l'un  des  plats;  au    centre  de  l'autre   plat  sont  les  armes  de  France;  tout  autour  des 


XV r   SIÈCLE  (N"  1828).  :!87 

arcs,  des  croissants,  des  H  couronnés,  parmi  de  gracieux  fleurons,  en  partie  sur  le 
plat,  en  partie  sur  une  large  bordure  noire  aux  quatre  angles  de  laquelle  sont  quatre 
mufles  de  lion  dorés;  au  dos  :  arcs,  carquois  et  croissants  enlacés;  tranche  dorée 
ciselée.  La  Diane  chasseresse  a  été  gravée  d'abord  pour  une  notice  de  Camus,  le  pre- 
mier garde  des  Archives  nationales,  dans  les  Notices  et  extraits  des  mss.,  t.  V,  p.  632  ; 
puis  dans  les  Monuments  fnmmis,  de  Willemin,  t.  II,  pi.  287. 

Chacun  des  trois  ouvrages  commence  par  un  bandeau  rectangulaire,  à  la  mode 
italienne,  couvert  de  fleurs,  de  fruits  et  d'amours  ou  autres  petits  personnages  sur  fond 
d'or,  suivi  d'une  grande  initiale  d'or  à  fleurons  de  même,  sur  lond  d'azur;  au  centre  du 
premier  est  l'écu  de  France  aux  trois  fleurs  de  lis. 

Les  peintures  qui  accompagnent  la  cynégétique  d'Oppien  ont  cet  intérêt  spécial 
qu'elles  sont  la  copie,  scène  par  scène,  du  ms.  ci-dessus  n"  2736,  p.  270;  elles  reprodui- 
sent minutieusement  la  disposition,  les  personnages  et  tous  les  détails  du  modèle,  mais 
avec  les  modifications  qu'apporte  un  siècle  de  plus  écoulé.  C'est  le  xv»  siècle  naïvement 
traduit  par  le  xvi"".  Le  lecteur  peut  s'en  rendre  compte  en  comparant  la  première 
scène  du  ms.  2736  (ci*-dessus  notre  fig.  i  i'J)  avec  le  fac-similé  de  la  même  scène 
tiré  de  2737  qu'a  donné  Silvestre  dans  la  planche  de  sa  Paléographie  universelle,  où  il  a 
reproduit  la  première  page  de  notre  volume. 

Le  deuxième  traité  contenu  dans  ce  manuscrit  (2737)  n'a  d'autre  ornement 
que  l'en-tèle.  Le  troisième,  au  contraire,  le  traité  de  zoologie  (f°'  76-106),  est  accom- 
pagné, sur  ses  marges,  d'un  très  grand  nombre  de  dessins  à  la  plume,  coloriés, 
qui  sont  exécutés  par  un  artiste  de  beaucoup  de  talent,  connaissant  bien  les  diverses 
espèces  d'animaux.  11  a  peint  ainsi  d'une  manière  excellente,  quoique  vive  et  rapide, 
20  oiseaux  différents,  avec  les  diverses  sortes  de  mouches  qui  leur  servent  de  pâture, 
une  trentaine  de  quadrupèdes,  une  vingtaine  de  reptiles,  autant  do  poissons,  autant  de 
mollusques  et  quatre  arachnides. 


CXLYI. 


N     1N-2(S.   PuocLus  Di.\DOCiius 


fouil.,  lign.  lonfçues,  papjer 
en  maroij.  i 


;\i\  lôB-2;  —  haut.  35  cent.,  larg.  25;  —  riche  reliure  du 
lleuions  et  conipartimenls  dorés  sur  les  plats. 


Ce  recueil  de  commentaires  théologiques  du  philosophe  l'roclus 
Diadochus  (H2-48o),  principalement  sur  Platon,  a  été  transcrit  pour 
Hurault  de  Boistaillé,  à  Venise,  en  1362,  d'après  un  plus  ancien  manus- 
crit conservé  à  la  Bibliothècjue  de  Saint-Marc  (tratiscriptus...  a  Nicoluo 
Turrisano,  impensa  aureontm  lo).  On  a  plaisir  à  conserver  le  nom  de  cet 
habile  calligraphe  à  cause  de  la  délicatesse  des  bandeaux  fleuris  ou  fleu- 
ronnés  en  noir,  et  des  petites  initiales  légères  dont  il  a  parsemé  son 
ouvrage.  Voyez  principalement  au  v°  du  feuillet  de  garde  et  aux  f"'  i3,  ii, 
lOi,  106,  l42,  144,  193,  194,  234  et  35,  239. 


XVl-  SltCLE  (N"  1022  i 


CXLYII. 


N°  10:2:2.  Saint  Jean  Ciirysostomi 


55  feuill.,  ligii.  longues,  papier; 
en  maroquin  pour 


ècle  ;  —  liaul.   215  milliiu.,  larg.  14-5; —   reliure   orientale 
1  bouquet  lie  lleurs  frappé  au  milieu  du  plat. 


Une  douzaine,  d'homélies  ou  fragments  d'iiomélies  de  saint  Jean  Clirysostome, 
chacune  précédée  d'un  vulgaire  bandeau  en  chaînette  ou  en  torsade,  dessiné  à  l'encre 
noire  et  relevé  en  vermillon.  Sur  les  marges,  une  vingtaine  de  belles  initiales  moyennes, 
en  vermillon,  qu'on  peut  ranger  dans  la  classe  des  ornements  qui  ressemblent  à  ceux 
de  notre  xvin'  siècle. 


CXLVIII 

long,   lignes,  papier  ; 


N"   1790.  George  iMalaxos. 


;  —  XVI*  siècle;  —  haut.  208  millim.,   Uirg.  148;  —  rclmre  orientale 
gaufrée  de  quelques  grossiers  fleurons. 


Le  texte  de   ce  volume,  en  grec  vulgaire,  contient  une  chronique  dont  l'auteur  est 
Georges  Malaxos  et  qui    comprend  depuis  la  création   du  monde  jusqu'à   la    fin   des 


FiG.  168  (f  248) 


FiG.  169  (f  378,  400,  600). 


sultans  Bajazet  et  Soliman,  c'est-à-dire  jusque  vers  l'an  1410.  Ce  manuscrit,  exécuté 
environ  150  ans  plus  tard,  est  donc  bien  un  ouvrage  de  la  décadence  byzantine.  Et 
cependant  ses  ornements,  de  simples  initiales,  voy.  fig.  1  67  à  171 , il  est  vrai,  sont  d'une 


\V1'  SlfXLE  (N'   -2r.|-J).  .ISO 

élégance  et  d'une  richesse  incomparables.  Cette  ornementation  commence  par  un  ban- 
deau en  forme  de  carré  long,  dont  le  champ  est  couvert  de  feuillages  touffus  et  de 
fruits  de  palmier,  en  or  sur  fond  vermillon.  Le  même  motif  est  repris,  mais  en  pur 
vermillon  dans  de  très  nombreuses  initiales  composées  de  rinceaux,  quelques-uns 
chargés  de  palmes,  harmonieusement  enroulés.  On  peut  en  juger  parles  spécimens  que 
nous  en  donnons, et  l'on  doit  remarquer  la  figure  qui  porte  le  n"  167,  qui  est  de  celles 
que  nous  avons  cru  pouvoir,  ci-dessus,  p,  24,  assimiler  aurococo  français  du  xviii' siècle. 


COVJDLvl>vcs 


CXLIX. 


N"  !2513.   Héron  d'Alexandrie. 


siùcle;  —  I 
fleurons  en 


2.i2  niiilim.,  lar 
ïïqne,  mais  dété 


Ce  volume  contenant  les  livres  I  et  il  des  "Hpuvoç  livEUfAaTtxà  est  un  ouvrage  de 
l'excellent  calligraphe  grec  de  François  I",  Ange  Vergèce  ;  mais  il  est  beaucoup  plus 
remarquable  par  ses  dessins  que  par  son  écriture.  Le  Catalogus  mss.  Hibl.  regiœ  dit  à.  ce 
sujet  :  Ibi  conspiduntur  complures  picturœ  egregie  delineatœ.  Is  codex  manu  elegantissima 
Angeli  Vergetii  exanitm  est. 

L'ornementation  de  ce  ms.  est  particulièrement  intéressante,  d'abord  par  sa  richesse, 
puis  par  son  caractère  mi-parti  grec  et  latin:  grec  pur  par  de  nombreuses  initiales 
vermillon  qui  sont  toutes  dans  le  goût  de  nos  figures  73  et  141  ;  encore  grec,  je  pense, 
par  la  nudité  des  personnages  qui  jouent  un  rôle  dans  les  diverses  scènes;  mais  au  lieu 
d'être  rapidement  gouache,  comme  est  la  presque  totalité  de  ce  que  nous  avons 
vu  des  livres  byzantins,  tout  y  est  finement  dessiné  à  la  plume  avec  un  talent  gracieux 
et  un  amour  de  la  précision  qui  semblent  plutôt  appartenir  à  la  Renaissance  italienne 
ou  française.  C'est  donc  un  spécimen  de  la  transition  entre  deux  écoles. 

L'ouvrage  de  Héron  est  divisé  en  deux  livres.  En  tète  du  premier  livre  est  une  belle 
décoration  composée  :  1°  d'un  bandeau  en  carré  long;  2°  de  l'intitulé  en  deux  lignes  de 
capitales  d'or  commençant  et  finissant  par  un  pampre  vert  (genre  ci-dessus,  fig.  1S6); 
3''  d'une  initiale  inscrite  dans  un  carré  de  32  millimètres  de  coté. 

Le  bandeau  est  formé  par  une  table  pleine,  semblable  à  un  devant  d'autel,  dont  la 
surface,  toute  en  or,  est  couverte  de  rinceaux  de  couleurs  diverses  qui  supportent  deux 
enfants  nus  et  se   terminent  par  deux   bouquets  de  pampres  où  pendent  de  grosses 


-21)0  \VI'  SlP.r.I.F.  (N°  :!II5"). 

grappes  de  raisin;  la  moulure  supérieure  et  la  plinthe  sont  d'azur.  Au  centre  de  la 
composition  est  un  écusson  ovale,  également  d'azur,  sur  lequel  se  détache  en  blanc  de 
manière  à  figurer  une  intaille,  un  guerrier  grec  ou  romain  armé  du  glaive  et  du  bou- 
clier, petite  figure  exquise.  Le  titre  porte  HPûXOC,  riNETMATIKA-BlBAlOX.A'". 
—  L'initiale  T,  accostée  de  deux  jolis  vases  ovales  en  azur  comme  elle,  se  détache  sur 
un  fond  d'or,  chargé  de  lambrequins  roses  et  de  rinceaux  verts  ;  ces  derniers  sup- 
portent deux  chèvres  debout,  qui  de  leur  pattes  de  devant  soutiennent  un  ])erceau  de 
fleurs. 

Un  bandeau  semblable,  quoique  moins  important,  est  peint  en  tète  du  second  livre 
(f°  47  v°).  Il  représente  un  autel  antique  en  azur,  auquel  sont  appendues  à  droite  et  à 
gauche  deux   guirlandes  de  fruits  très  habilement  exécutées,  le  tout  sur  un  fond  d'or. 

L'ornement  est  le  seul  objet  de  ces  peintures  ;  un  grand  nombre  d'autres  intercalées 
dans  le  courant  du  texte  ont  un  intérêt  surtout  scienlitique.  Ce  sont  jjrincipalement  des 
vases  élégants,  de  différentes  formes,  et  des  machines  hydrauliques,  la  plupart  laissant 
voir  les  conduits  ou  autres  pièces  placées  à  l'intérieur  pour  faire  des  expériences  de 
physique,  le  tout  dessiné  à  la  plume  avec  soin  et  agréablement  colorié.  On  remarque 
ensuite  les  figures  que  nous  allons  énumérer  et  qui  sont  toutes  de  jolies  aquarelles. 

F""  21  V  :  Deux  jeunes  garçons  entièrement  nus  versent  sur  le  feu  les  liquides  con- 
tenus dans  différents  vases;  —  24  v°  :  un  rocher  artificiel  où  sont  plantés  quelques 
arbres  et  sur  lequel  sont  perchés  une  demi-douzaine  d'oiseaux  autour  d'un  vase  où  coule 
l'eau  qui  sort  du  rocher;  —  34  v°  :  une  borne  fontaine  où  un  chien  vient  boire;  — 
35  V  :  un  esclave  donnant  à  boire  à  un  chien;  —  3j  v"  :  même  sujet;  —  40  v»  :  un 
satyre,  au  pied  d'un  arbre,  vidant  une  outre  dans  un  bassin  ; — il  v°,  42  v"  :  monuments 
d'architecture;  43  v°  :  un  Hercule  perçant  de  ses  flèches  le  serpent  Python;  —  45,  47  : 
grilles  monumentales;  —  31  v°  :  un  homme  nu  sonnant  de  la  trompe;  —  o2  v°  :  une 
chaudière  à  vapeur;  —  54  v°  :  satyre  lançant  un  jet  d'eau  par  la  compression  d'une 
outre  presque  aussi  grande  que  lui;  —  58  v°  :  deux  jeunes  garçons  nus  versant  de  l'eau 
sur  le  feu,  comme  au  f°  21  ;  ils  sont  à  l'intérieur  d'un  édifice  en  briques  dont  le  couron- 
nement est  formé  d'une  vaste  coquille  d'or,  aux  côtés  de  laquelle  sont  deux  enfants 
couchés. 

Toutes  ces  jolies  scènes  sont  l'œuvre  d'une  fort  habile  main  du  xvi"  siècle. 


CL.  —  IN°  3057.  EuDoxiE  impér. 

60'2   pages,   à  lignes  longues,   papier;   —  xvi"  siècle;  —  haut.  35   ceiilim.,  larg.   25;  —riche  reliure 
du  xvr  siècle  en  maroq.  rouge  à  fleurons  genre  Grolier,  tranche  dorée  et  ciselée. 

'lONI'A,  ou  Le  champ  de  violettes,  est  le  titre  de  cet  ouvrage  attribué  à  l'impé- 
ratrice Eudoxie,  surnommée  Macrembolissa,  d'abord  épouse  de  Constantin  Ducas,  puis 
de  Romain  Diogène,  morte  en  4096.  C'est  un  dictionnaire  des  Dieux,  des  héros  et  des 
choses  remarquables  appartenant  à  l'histoire  de  la  Grèce.  Le  Catalog.  mss.  Bibl.  regiœ 
regrettait,  en  1740,  qu'il  fût  inédit,  mais  il  a  été  publié  en  1781  par  d'.\nsse  de  Villoison 
dans  le  1"  vol.  de  ses  Anecdota  grœca. 

Comme  ornement,  ce  volume  contient  seulement  quelques  initiales  fleuronnées  dans 
le  goût  des  ^\'  et  xvi'  siècles  (genre  de  nos  fig.  113,  127,  etc.)  et  en  tête  une  représen- 
tation de  l'impératrice  assise  dans  une  cour  de  son  palais.  Le  personnage,  son  costume, 


WU-  SIÈCLE    iN"  COISL.  271).  291 

les  bâtiments  dont  il  est  entouré  n'ont  d'ailleurs  aucun  caractère  grec  et  sont  dans  le 
goût  italien  du  xv=  siècle.  Eudoxie,  en  robe  jaune  à  ramages  d'or  boulonnée  par  devant, 
serrée  et  étriquée,  porte  de  longs  cheveux  blonds  en  bandeaux,  une  couronne  à  pointes 
sur  la  tète,  un  manteau  écarlate  drapé  sur  l'épaule  gauche,  des  bas  écarlates  et  des 
souliers  dorés.  Elle  lève  l'index  de  la  main  droite  comme  pour  commander,  etdelamain 
gauche  soutient  un  petit  livre,  codex,  posé  sur  ses  genoux.  Son  siège  est  une  sorte  de 
chaise  curule  à  pieds  dracontins,  sans  dossier,  où  elle  est  assise  sur  un  coussin  rouge 
et  ayant  un  pareil  sous  ses  pieds. 


CLI.  —  N"  CoisL.    :27i.   Sermun^ 


384  feuillels  à  longues  lign 


couronnées. 


Iiaut.  '20   ccnl 
ilu  i-oi   Loui<- 


rg.  Il;  -  ilenii-r. 


vNScKii'TioN  de  32  sermons  d'André  de  Crète,  de  Jean  Damas- 
cène,  d'Épiphane  de  Chypre,  de  Cyrille  d'Alexandrie  et  d'une 
douzaine  d'aulres  pères  ou  écrivains  célèbres  de  la  Grèce, 
sermons  roulant  sur  les  diverses  fêtes  de  la  Vierge.  Le  scribe 
qui  l'a  exécutée  a  clos  son  travail  par  une  note  en  une  dizaine 
de  lignes  chrysographiées  qui  donne  d'intéressants  détails  et 
que  le  père  B.  de  Montfaucon  {Bibl.  CoisL,  p.  389)  a  traduiles 
.^11^  ainsi  :  Dcscriptum  est   hoc  paiwjyricum  sumtibus  splendidissimi 

'^^>^jjj^'  Orafovis  *  gloriosissimi  Régis  Franciœ,  manu  Gabrielis  Snmarupa 

~'  monachi  et  protosyncclli  magiiœ  ecclesiœ  quœ  est  Constantinopoli  ; 

anno  7116  (Chri3ti  1608)  indictione  sexta,  mense  junio,  Exs- 
criptus  autem  est  ex  liLro  Sanctisshnœ  {id  est  Virginis  Deiparœ)  quœ 
in  Chalce,  qui  exaratus  fuerat,  anno  1627  (Christi  1319)  indict. 
secunda,  manu  Anastasii monachi  e  regione  Byzantii.  Nous  avons 
donc  ici  la  copie  exécutée  en  1608  à  Conslantinople  d'un 
manuscrit  plus  ancien,  daté  de  l'an  1319.  Il  est  par  consé- 
quent infiniment  probable  que  les  peintures  assez  grossières- dont  il  est  décoré,  sont 
à  l'instar  du  texte  une  copie  des  ornements  que  renfermait  le  volume  qui  a  servi  de 
modèle.  Ce  sont  des  bandeaux  en  natte,  en  chaiiiette,  etc.,  et  de  moyennes  initiales 
richement  fleuronnées  où  la  couleur  qui  joue  le  principal  rôle  est  le  vermillon,  accom- 
pagné d'or  et  même,  ce  qui  est  chose  rare,  d'argent.  Quelques-unes  des  initiales  sont 
zoomorphes  (voy.  aux  f"  1,  158,  221,  292);  la  première,  f°  I,  est  un  A  formé  de 
deux  petits  quadrupèdes  se  tenant  enlacés;  et  le  premier  bandeau  est  un  H  composé  de 
six  médaillons  faits  de  rubans  ingénieusement  enlacés  ensemble,  le  tout  dessiné  en 
vermillon  sur  fond  d'or  et  terminé  à  droite  par  une  grande  fleur  ajourée,  du  genre 
liliacé,  représenlée  en  coupe  verticale. 


72  (f  72). 


.  Cet  ambassadeur  fut,  île  1003  à  II' 


lie  Ouilaut  baron  ilc  Salignac, 


XVIP  SIECLE   (N°  lOOA). 


CLII. 


N°  100  A.  Les   Evangiles. 


ign.  longue?,   papier;   —  an   16-25;  —  haut.  18  ceiUini.,  larg.   13;- 
aux  initiales  LP,  du  roi  Louis-Philippe. 


Petit  Évangéliairc  à  la  fin  duquel  l'écrivain  a  mis  son  nom  et  sa  qualité  (Lucas, 
archipresbj'ter)  avec  la  date  exacte,  15  février  1625  (Aouitôcç  àp;(t9ÙT/)ç  ô  ypâ'^a;  tô  Tiapôv 
Oetov  TETpaîuâyYcXov,  ,ÇpXY',  (ayjvI  tpe6p.  lé)  sans  que  rien  puisse  faire  connaître  le  lieu  où  il 


a  été  e.xécuté.  Cette  e.\écutioii  est  remarquable.  La  première  page  de  chaque  évangile  et 
la  ponctuation  dans  tout  le  cours  du  texte  sont  chrysographiées;  une  quantité  de  petites 
initiales,  légèrement  fleuronnées,  qui  sont  semées  sur  les  marges,  sont  également  en 
bel  or,  frais  el  Ijrilhint.  ImiUii  les  évangiles  commencent  tous  les  quatre  par  une  rirlie 


XVIl'  SIÈGLt  (N"  SUPPL.  -21-2).  -291! 

décoration  dont  le  caractère  purement  grec  étonne,  à  cette  date  de  1623.  Elle  se  com- 
pose :  1°  d'un  bandeau  à  rinceaux  et  fleurons;  2°  de  l'intitulé  de  l'évangile  en  grandes 
capitales  d'or  liées;  3°  d'une  grande  et  belle  initiale  feuillagée  qui  commence  le  texte; 


=       'Wg 


■i"  d'une  sorte  de  grillage  d'or  ;ï  ramages  remplissant  tout  le  verso  du  feuillet  qui  pré- 
cède la  page  de  titre.  On  jugera  du  goût  de  celte  ornementation  par  nos  deux  dessins  : 
figure  173,  qui  représente  la  grille  annonçant  le  texte  de  saint  Jean,  et  Ggurc  17  1,  qui 
est  l'initiale  de  saint  Luc  (fol.  lo6). 


CLllI.    —    N"   SUPPL.    242.    ÉVAN'GÉLI.VIRK. 

2G5  feuill.  à  '2  colonnes,  papier;  —  an  1650;  —  haut.  415  millim.,  larg.  275;  —  reliuiv  grecrjuc 
magnifique.  —  Une  page  en  fac-similé  dans  la  Palèogr.  l'iiir.  de  Silveslre. 

Manuscrit  offert  parjUn  patriarche  d'Anlioche  au  woivode  Jean  Matthei  et  à  la  dame 
Hélène  son  épouse.  Cette  indication  est  celle  donnée  par  le  Catalogue  du  Supplément 
des  manuscrits  grecs  de  la  Bibliothèque,  rédigée  par  .M.  Hase;  elle  est  extraite  d'une 
page  d'arabe  par  laquelle  commence  le  volume.  Mais  elle  n'tst  pas  parfaitement  exacte, 
suivant  M.  Zotemberg.  qui  la  rectifie  en  ces  termes  : 

«  Manuscrit  offert  par  Euphemius,  patriarche  d'.\nthioche,  à  l'église  melchite 
»  (c'est-à-dire  du  rite  grec  primitif,  rite  adopté  par  les  Russes)  de  saint  Cyprien  et 
»  sainte  Justine  de  Damas,  le  1"  septembre  71.50  de  la  création  d'.\dam,  c'est-à-dire 
I)   16o0  de  l'ère  chrétienne'.  ■>  Il  suit  de  là  que  le  woivode  et  son  épouse,  et  le  volume 


.2;ii  XVIl»  SIÈCLE  (N°  SUPPL.  -Jl-2). 

lui-même,  sont  d'une  époque  un  peu  antérieure  à  cette  date.  Il  est  d'ailleurs  très  beau. 
L'écriture  en  est  magnifique  et  en  partie  chrysographiée,  du  moins  au\  tètes  de  cha- 
pitres, excepté  dans  la  o'  et  dernière  partie,  où  les  rubriques  sont  en  simple  ver- 
millon. 

Les  deux  portraits  placés  en  tête  sont  en  pied  et  hauts  de  18  centimètres.  Le  prince 
et  la  princesse,  debout  à  côté  l'un  de  l'autre,  s'unissent  pour  soutenir  à  eux  deux  le 
volume  des  Évangiles;  ils  sont  vêtus  tous  deux  de  longs  vêtements  brodés  de  fleurs  et 
chamarrés  d'or;  ils  ont  leur  couronne  en  tête  et  des  chaussures  d'or  aux  pieds.  L'un  et 
l'autre,  l'homme  surtout,  dont  la  barbe  est  blanche,  ont  de  belles  figures  orientales 
basanées.  Ils  sont  encadrés  dans  une  bordure  de  feuillages  d'or  et  d'argent,  mêlés  de 
fleurs  naturelles,  qui  se  termine  en  double  arcade  au-dessus  de  leurs  tètes. 

Après  ces  portraits,  le  manuscrit  présente  dans  le  reste  de  son  ornementation  une 
intention  assez  fidèle  d'imiter  les  anciens  évangéliaires  grecs  somptueusement  décorés. 
En  regard  de  la  première  page  de  chaque  évangile,  est  l'évangéliste,  peint  à  pleine  page 
(30  centimètres  de  haut  sur  21  de  large).  En  tête  du  texte  de  chaque  évangile,  un  haut 
de  page  formé  d'un  carré  couvert  de  ramages,  de  fleurons  et  (pour  le  premier)  d'oi- 


4  (^i-^^t 


t. 


xiy-^^T 


Ai,iAi„fUir|f|«o«#oii'|iMiiir 


FiG.  17.^  (f  -lU). 


seaux  en  or,  en  argent  et  en  couleurs  naturelles  sur  un  fond  bleu  cobalt.  p;nfin  dans 
tout  le  cours  du  volume  sont  de  grandes  initiales  à  fleurs  :  la  première  de  toutes,  plus 
grande  que  les  autres,  contient  un  personnage  nimbé,  peint  à  mi-corps,  et  tenant  la 
plume  en  main  (P  3  r")  ;  c'est  probablement  saint  Jean.  Toutes  ces  initiales,  grossière- 
ment coloriées  à  teinte  plate  (quelquefois  reprises,  par-dessus  la  couleur,  à  la  plume  et 
à  l'encre  noire)  ne  sont  pas  seulement  des  imitations  et  transformations  de  la  flore 
des  peintres  byzantins  ;  elles  sont  surtout  remarquables  par  leur  étroite  ressemblance 
avec  les  ornements  du  même  genre  que  nous  trouvons  dans  les  autres  manuscrits  du 
xvii*  siècle.  On  reconnaît  une  école. 

Les  peintures  à  pleine  page  ont  un  mérite  i)lus  individuel.  La  première  est  consa- 
crée à  saint  Jean  (C  t  \").  Le  saint  assis  sur  le  seuil  d'une  grotte  obscure  porte  la  main 
derrière  son  oreille  pour  mieux  entendre  le  Verbe  divin  et  dicte  à  son  disciple  Prochore, 
assis  en  face  de  lui;  un  aigle  plane  au-dessus  d'eux,  tenant  en  ses  serres  une  banderole. 
Au  f"  36  v°,  saint  Matthieu  assis  sur  un  bahut,  écrit  dans  un  codex;  derrière  lui  est  un 
petit  ange  féminin  aux  ailes  noii-es,  qui  semble  lui  dicter  ;  devant,  est  un  bureau  surmonté 
d'un  pupitre  et  dans  le  fond  sont  de  vastes  bâtiments.  Saint  Luc  (T'  itti  \'  ),  assis  dans  un 


Wll"  SIÈCLE  (N»  SUPPL.  -lit).  295 

milieu  semblable  au  précédent  et  écrivant  sur  un  volumen  ;  l'ange  est  absent,  mais  du 
ciel  émerge  la  main  divine.  Au  1°  99  V,  saint  Marc  assis  seul,  et  relisant,  dans  un  codex 
posé  sur  le  pupitre,  la  première  page  de  son  évangile. 

Une  cinquième  et  dernière  partie  du  volume,  commençant  au  ("  2"2I,  contient  un 
ménologe  dont  la  première  hagiographie  est  celle  de  saint  Siméon  stylite.  En  regard  de 
ce  commencement  (au  f'  220  v°)  est  une  peinture  en  pleine  page,  comme  les  précé- 
dentes, laquelle  offre  de  même  un  cadi-e  fleuronné,  mais  évidé  en  ellipse  et  contenant, 
au  centre,  une  ellipse  plus  petite  dans  laquelle  est  représenté  Jésus,  assis  de  face  sur 
un  large  trône,  vêtu  de  longs  habits  blancs  et  serrant  un  livre  contre  sa  poitrine.  Sur  la 
bande  blanche  qui  règne  entre  les  deux  ellipses  sont  dessinés  les  douze  signes  du 
zodiaque. 

Silvestre  a  reproduit  par  la  clironiolithographie,  dans  sa  Paléograiihic  universelle 
(pi.  94),  une  page  de  ce  manuscrit.  C'est  la  première  page  du  ménologe,  contenant  un 
bandeau  fleuronné,  une  initiale  et  trente  lignes  de  texte.  Nous  croyons  mieux  caracté- 
riser ce  manuscrit  aux  yeux  du  lecteur  en  faisant  connaître  le  genre  de  ses  initiales, 
dont  voici  quelques  exemples  : 


Quant  à  la  reliure,  ce  n'est  pas  trop  que  nous  l'ayons  appelée  magnifique  ;  on  va 
pouvoir  en  juger.  Chacun  des  plats  est  entièrement  couvert  d'ornements  répartis  sur 
une  quantité  de  plaques  séparées  et  juxtaposées  de  la  manière  suivante  :  —  Au  plat 
recto  :  Dans  le  centre  une  vaste  scène  (17  centimètres  de  haut)  représentant  la  cruci- 
fixion. Le  Christ  en  croix  avec  les  mots:  IC.  XC,  —  XI. KA,  et  portant  écrite  sur  son 
nimbe  la  lettre  co  ;  au-dessus  de  sa  tèle  est  l'écriteau  infamant  INBI  ('IrjaoO;  Na^ap/jvà? 
PaiiXs'jç'IouSaicov);  à  l'extrémité  des  deux  bras  de  la  croix  sont  posés  le  soleil  et  la  lune; 
à  sa  droite  se  tiennent,  debout,  les  trois  saintes  femmes,  la  Vierge  au  milieu  sous  le  nom 
d'EvA  entre  les  deux  Maries;  à  sa  gauche  saint  Jean  (lÛAX)  accompagné  d'un  person- 
nage casqué,  peut-être  un  soldat  romain,  peut-être  Joseph  d'Arimathée  s'apprêtant  à 
prendre  le  corps;  au  pied  de  la  croix,  une  tête  de  mort  et  deux  femmes,  en  sautoir. 
En  dehors  et  autour  de  cette  grande  scène  sont  quatre  losanges,  où  l'on  a  deux  fois 
représenté  la  Vierge  avec  son  enfant  sur  les  genoux  (MP.BT)  et  Jean  chargé  de  sa 
croix.  Des  fleurons  variés  remplissent  le  reste  de  la  page,  sauf  que  les  quatre  angles 


*I0  XVll'  SIÈCLE  (N>   liSiet  S.   I"7.. 

sont  occupés  par  quatre  représentations  des  ovnngélisles  accompagnés  chacun  de  son 
s\mbole,  ce  que  le  graveur  a  exprimé  ainsi  :  C.IQAN  (cûp.êoXov  'Icoâwou)  avec  l'aigle; 
I.MATBEH  (avec  l'ange);  C.  MAPKO  (avec  le  bœuf);  C  AYKA  (avec  le  lion). 
—  Au  plat  verso  :  dans  le  centre  une  grande  scène  représentant  le  Christ  sur  son  trône, 
entouré  de  têtes  d'anges,  ayant  à  sa  droite  la  Vierge  intercesseresse  et  à  sa  gauche  un 
prélat  agenouillé;  au-dessous, les  morts  qui  ressuscitent  de  leurs  tombeaux.  Le  reste  de 
la  page  n'est  rempli  que  de  fleurons. 


CLIV.  —  N°  1282.  SiMÉoN  de  Thess.\lonique. 

412  fcuill.  à  long   lignes,  pap. ;  —  xvu'  siècle;  —  haut.  205  millim.,  larg.  150;  —  vieille  reliure  orientale 
en  peau  brune;  fermoiis  arrachés  ;  tranche  élégamment  fleuronnée. 


Recueil  de  dissertations  Ihéologiques  très  parcimonieusement  dé- 
coré. Il  [commence  par  un  bandeau  natté,  en  tète  de  la  table  des  cha- 
pitres, et  un  second  en  tète  du  texte,  coloriés  de  vives  couleurs,  bleu 
d'outremer,  vert,  jaune  et  vermillon.  Vient  ensuite  une  élégante  ini- 
tiale vermillon  richement  fleuronnée  (genre  de  nos  fi  g.  136-141);  mais  il 
faut  passer  au  f°  294  pour  retrouver  des  initiales  pareilles,  belles  et 
du  plus  beau  vermillon,  ainsi  que  d'autres  bandeaux,  qui  sont  commu- 
nément noirs.  Voy.  {"  314,  313,  337,  341,  34o,  394,  403. 


CLV.  —  N°  SupPL.  177.  Office  divin. 

41  feuiU.,  ligi.  longues,  papier;  —  xvn"  siècle;  —  liaul.  175  millim.,  larg.   135;  —  rel 


Sur  la  première  marge  on  lit  :  «  Ce  manuscrit  contient  deux  liturgies  grecques  et 
les  cérémonies  et  prières  qui  se  pratiquoient  à  l'élection  des  lecteurs,  sous-diacres, 
diacres,  prestres  et  Evcques.  Les  Grecs  ont  quatre  liturgies  :  la  première  est  de 
saint  Jaque,  la  deuxième  de  saint  Marc,  la  troisième  de  saint  Jean  Chrisostome,  la  qua- 
trième de  saint  Basile.  Il  n'y  a  que  les  deux  dernières  qui  soient  à  présent  en  usage 
dans  la  Grèce.  >> 

Ce  petit  livre  de  prières,  d'un  vulgaire  aspeci,  est  cependant  orné  avec  un  talent 
des  plus  remarquables.  Les  diverses  parties  dont  il  se  compose  (il  y  en  a  cinq)  sont 
précédées  chacune  d'un  bandeau  ordinaire,  d'or  à  fleurs  et  fleurons,  le  premier  sur- 
monté de  deux  paons  adossés.  Le  texte  est  constamment  relevé  de  mots  ou  de  lignes  en 


XVIl"  SIÈCMi  CS'  SUPPL.   177).  297 

or  ou  en  vermillon,  et  presque  à  chaque  marge  s'étend  une  profusion  d'initiales,  les 
unes  petites  ou  moyennes,  élégamment  dessinées  en  or  ou  en  vermillon,  dont  voici 
quelques  spécimens  : 


Qixmi 


'<vi 


J(6ô'teic 


FiG.  m. 


Les  autres,  au  nombre  d'une  soixantaine,  moyennes  et  grandes,  d'une  légèreté, 
d'une  variété,  d'une  fraîcheur  de  dessin  et  d'une  élégance  incomparables.  La  gravure 
n'en  peut  donner  qu'une  faible  idée.  Ce  sont  principalement  des  branches  d'arbustes  à 
(leurs  pendantes,  des  branchages  d'or  et  des  fleurettes  mêlées  quelquefois  d'oiseaux,  le 
tout  en  or  ou  en  couleurs  diverses  soutenues  de  hachures  tracées  à  l'encre.  Je  regrette 


de  ne   pouvoir  représenter  ici  que  par  quelques  exemples  cette  décoration  ingénieuse 
cl  charmante. 


208  XVII'  SlÈCLi;    (N"  SUPl'I-,    177,. 

On  croirait  qu'à  partir  de  l'époque  où  l'empire  grec  fut  anéanti  par  les  Turcs  et  la 
Grèce  momentanément  supprimée,  tout  vestige  de  l'art  hellénique  ait  dû  périr  du  môme 
coup.  On  est  agréablement  surpris  de  voir,  au  contraire,  par  l'iconographie  qui  vient 
d'être  offerte  aux  yeux  du  lecteur,  que  non  seulement  les  Grecs,  en  leur  grand  désastre, 
ne  perdirent  point  leur  bon  goût,  mais  (il  est  permis  de  le  dire  sans  trop  surfaire 
la  valeur  de  notre  modeste  collection  d'images)  qu'ils  conservèrent,  qu'ils  perfec- 
tionnèrent même  les  traditions  de  leurs  peintres  des  âges  précédents  et  qu'ils  produi- 
sirent depuis  le  xvi'  siècle  jusqu'au  xyiu',  les  plus  charmantes  enluminures  qu'eût  encore 
imaginées  cette  race  d'élite,  dans  son  amour  pour  les  lignes  pures  et  les  contours 
élégants. 


APPENDICE 


Quelques  inexactitudes  ont  échappé  dans  le  cours  du  présent  travail.  Nous  avons 
décrit  les  manuscrits  100  A,  130,  406,  798,  2198  et  Supplément  iii,  mais  à  l'inventaire 
sommaire  (p  27  et  suiv.),  l'astérisque  dont  ils  devaient  être  marqués  a  été  oublié.  Pour 
le  manuscrit  380,  au  contraire,  il  porte  l'astérique,  c'est  la  description  elle-même  qui 
a  été  omise  (à  la  page  li4);  les  n"  2372  et  Coisl.  304  ont  été  omis  de  même.  Les  ^oici 
tous  trois  : 


XLI.  —  X°  580.   Mktai'Iiraste,  Vie  des  Saints. 

258  feuill.  à  2  col.  —  fin  du  XI"  siècle  ou  commencement  du  xu';  —  haut.  33  centim.,  larg.  2C  ; 
rel.  en  maroq.  rouge  aux  initiales  et  armes  de  J.-B.  Colbert. 


.Métaphraste,  auteur  grec  du  x*  siècle  suivant  les  uns,  du  xii''  suivant  les  autres,  a 
compilé,  à  Constantinople,  une  Vie  des  saints  qui  est  devenue  l'hagiographie  vulgaire 
des  chrétiens  d'Orient.  Ce  beau  volume  n'est  qu'un  fragment  de  son  œuvre.  C'est  un 
tome  deuxième  de?  saints  du  mois  de  novembre,  commençant  au  dix-septième  jour  de  ce 
mois  par  la  vie  de  saint  Grégoire  le  thaumaturge,  et  continuant  par  celles  de  saint  Pla- 
ton, saint  Amphiloque,  saint  Grégoire  d'Agrigente,  sainte  Catherine  et  saint  Clément 
évèque  de  Rome,  dont  les  fêtes  se  fêtaient  du  18  au  2.3  novembre.  La  table  des  chapitres 
placée  en  tête  du  volume  montre  qu'antérieurement  il  contenait  aussi  les  vies  de  saint 
Pierre  apôtre,  saint  Jacques,  saint  Pierre  d'Alexandrie,  saint  Mercure,  saint  Alypius, 
saint  Jacques  le  Persan,  saint  Etienne  le  jeune  et  l'apôtre  saint  André  (30  novembre). 

Cette  table  des  chapitres  s'ouvre  par  un  titre  en  capitales  d'or  inscrit  sous  un  riche 
fronton  en  forme  de  n  ,  d'or  à  médaillons  et  fleurettes,  et  mesurant  16  centimètres  de 
hauteur.  La  première  hagiographie,  celle  de  Grégoire,  débute  par  un  fl  assez  sem- 
blable, mais  plus  petit,  au  sommet  duquel  sont  deux  oiseaux  affrontés  (perdrix  rouges) 


venant  s'abreuver  à  un  vase  d'or.  En  lèle  de  chaque  autre  Vie  est  un  simple  bandeau  en 
forme  de  carré  long,  mais  également  doré  et  richement  fleuronné  (genre  de  nos  fig.  iS 
et  67).  De  moyennes  initiales  peintes  dans  le  même  sljle  et  de  petites  initiales  d'or 
décorent,  assez  sobrement,  les  marges  du  texte,  qui  s'arrête  brusquement  au  milieu 
d'une  phrase  (ir.ifpi'lux.;  r/)v  ùiïôâcctv  oûtu;),  vers  la  fin  de  la  vie  de  saint  Clément. 

Mais  la  peinture  la  plus  importante  du  volume  est  une  sorte  de  table  des  matières 
en  images,  qui  se  trouve  (au  V  du  C  2)  en  regard  de  la  vie  de  saint  Grégoire  le  thauma- 
turge. La  page  entière  est  remplie  par  un  grand  tableau  divisé  en  trois  bandes  horizon- 
tales, où  tous  les  saints  mentionnés  dans  le  volume  sont  représentés,  chacun  avec  son 
nom  tracé  en  vermillon  auprès  ou  au-dessus  de  sa  tête  (nimbée).  Ils  sont  exécutés  avec 
assez  de  soin  et  de  facilité,  mais  fort  détériorés  par  le  temps;  ils  ont  chacun  environ 
sept  centimètres  de  haut  et  ressortent  sur  un  fond  bleu  foncé.  Les  voici  : 

Saint  Grégoire  le  thaumaturge,  vieillard  à  cheveux  et  barbe  blancs,  vêtu  d'habits 
épiscopaux,  est  debout  entre  deux  prêtres,  dont  le  plus  jeune  tient  d'une  main  un  reli- 
quaire et  de  l'autre  un  encensoir  qu'il  dirige  vers  le  saint.  La  main  qui  tient  le  reliquaire 
est  enveloppée  d'un  sudarium  de  pourpre. 

Saint  Platon,  homme  jeune  à  mine  altière,  est  vêtu  d'une  robe  bleu  gris  à  franges 
d'or  et  enveloppé  d'un  long  manteau  de  pourpre. 

Saint  Amphiloque  et  saint  Grégoire  d'Agrigcnte  sont  en  habits  sacerdotaux  et 
tiennent  chacun  un  livre  en  main. 

Sainte  Catherine  est  en  vêtements  bleu  et  or,  avec  une  couronne  sur  la  tète  et  un 
bouclier  allongé  au  centre  duquel  est  une  croix  à  double  croisillon.  Elle  ressemble  à 
l'une  des  dames  de  la  grande  mosaïque  de  Saint-Vital  de  Ravenne. 

Saint  Clément,  saint  Jacques,  saint  Pierre  d'.\lexandrie  ont  le  même  costume  et  la 
même  attitude  que  ci-dessus  saint  Amphiloque  et  saint  Grégoire  d'Agrigente. 

A  côté  du  personnage  de  saint  Pierre  d'Alexandrie  est  une  scène  qui  se  rapporte 
sans  doute  à  la  vie  du  même  saint  et  dans  laquelle  on  le  voit  figurer  de  nouveau  avec 
un  homme  prosterné  à  ses  pieds  comme  foudroyé  et  un  ange  planant  au-dessus 
d'eux. 

Saint  Mercurios  en  costume  de  guerre  avec  la  cuirasse  d'or,  le  bouclier  d'or  à  forme 
convexe  et  la  lance  en  main. 

Saint  Alypius  est  en  prière  sur  le  sommet  d'une  colonne  où  l'on  remarque  le 
chapiteau,  d'ordre  ionique,  avec  une  tète  diabolique  grimaçant  parmi  les  feuilles 
d'acanthe. 

Saint  Jacques  le  Persan,  qui  semble  porter  un  costume  de  la  Perse,  est  vêtu  d'une 
tunique  bleue  à  parements  d'or  serrée  à  la  taille  et  retombant  en  pointe  par  devant, 
d'une  culotte  verte  collante  et  d'un  ample  manteau  de  pourpre  bordé  d'or. 

Saint  Etienne  le  jeune  porte  de  longs  vêtements  d'une  simplicité  monastique  et 
tient  dans  la  main  droite  une  petite  croix  blanche,  dans  la  gauche  un  petit  tableau 
contenant  deux  médaillons  jumeaux  où  sont  peintes  la  tète  de  Jésus  et  celle  de  la 
Vierge. 

Enfin  saint  André,  enveloppé  d'une  longue  tunique  rose,  mais  presque  entièrement 
effacé.  Chacune  des  trois  bandes  et  la  page  tout  entière  sont  entourées  d'une  fine  bor- 
dure d'or  semée  de  petites  fleurs,  à  quatre  pétales,  alternativement  roses,  bleues,  vertes. 
Au-dessus  du  tableau,  est  écrit  en  capitales  d'or  : 


pou  uifiMu  toO  Xoc(*6pî.cij  (J.Vj'jt;. 


Al'l'KNIUr.K. 

CLYI.  —  Y  -J.")7-2.  MoscnopouLOS. 

longues;  —  an   1296;   —  haut.  2-25  millini.,   larg.    175;  — 
(le  France  avec  neurs  de  lis  et  les  doux  L  enlacés  de  Loui^ 

rel.  c 
^  XIV. 

Ce  traité  du  grammairien  Manuel  Moschopoulos,  sur  les  ]iarlies  du  discours,  est 
d'une  exécution  grossière  et  bizarre.  Le  Catnlog.  niss.  Bibl.  reg .  lui  donne  la  date 
de  1396,  mais  Hase  l'a  corrigé  et  a  inscrit  à  la  main  1290.  Le  savant  helléniste  a  remar- 
qué de  plus  qu'on  distingue  presque  à  chaque  page  du  volume  la  trace  d'un  écrit  plus 
ancien,  mais  également  du  xni'  siècle,  qu'on  a  lavé  pour  écrire  l'ouvrage  de  Moscho- 
poulos par-dessus.  La  décoration,  des  plus  grossières,  consiste  :  I"  en  ce  qu'on  a  garni 
de  vermillon  les  petites  initiales  p,  ç,  0;  2"  en  bandeaux  et  moyennes  initiales  barbares 
dessinées  en  noir  sur  un  fond  vermillon  et  représentant  des  enroulements  et  enlace- 
ments de  lettres,  disgracieux  et  gothiques,  mêlés  d'animaux  fantastiques,  ;i  la  mode 
des  manuscrits  Scandinaves  et  anglo-saxons. 


CLVII. 


N"  Coi.'^L.  804.  Prières,  Sermons,   etc 


gn.  long.,  papier;  —  xV  s. 


Volume  remarquable  par  l'élégance  à  laquelle  son  auteur  est  parvenu  au  moyen 
de  simples  dessins  à  la  plume  en  rouge  et  noir.  11  commence  par  le  bandeau  que  nous 
donnons  et  en  contient  d'autres,  à  lleurons  ou  variantes  de  plusieurs  genres.  Moyennes 
initiales  vermillon,  fleuronnécs,  globulées,  également  d'un  bon  style. 


CLVIII 


Les    Evangiles 


N*  276  des  manuscrits  latins  de  la  Biljliothé(|ue  nationale;  —  xil'  siè 
liaut.  315  millini.,  larg.  220;  —  rel.  moilcrn 


Manuscrit  exécuté  par  un  scribe  latin  en  belle  écriture  du  xii"  siècle,  dont  la  natio- 
nalité française  et  l'âge  approximatif  sont  reconnaissables,  non  seulement  à  ses  carac- 
tères majestueusement  réguliers,  mais  aux  intitulés  de  chapitres  en  lettres  initiales 
alternativement  de  vermillon  et  d'azur.  Il  est  cependant  décoré  de  peintures  qui  sont 
du  plus  pur  style  grec.  Ce  sont  d'abord  de  fines  et  très  jolies  figures  des  évangélistos 


302  APPENDICE. 

peintes  sur  fond  d'or,  du  moins  de  saint  Marc,  saint  Luc  et  saint  Jean;  celle  de  saint 

Matthieu,   par   laquelle   commençait   le    volume .    doit    à    cette    circonstance    d'avoir 

disparu. 

F°  36  v°,  saint  Marc  assis  sur  une  sorte  d'escabeau,  vêtu  d'une  tunique  rose,  mais 
enveloppé  presque  en  entier  d'un  manteau  lilas,  le  coude  appuyé  sur  son  genou  et  le 
menton  sur  sa  main,  dans  l'attitude  de  la  méditation.  Un  petit  génie  ailé,  représentant 
de  l'inspiration  divine,  voltige  à  son  oreille  et  l'évangéliste  écoute  attentivement.  11  a  les 
cheveux  noirs,  la  barbe  entière,  les  pieds  chaussés  de  sandales  et  point  de  nimbe. 
Devant  lui  est  une  petite  armoire  en  bois,  à  laquelle  est  adaptée  une  tige  supportant  un 
pupitre,  dont  l'intérieur  ouvert  à  deux  battants  laisse  voir  un  livre  posé  sur  une 
tablette. 

F"  oC  r°,  saint  Luc  écrivant.  Il  est  vêtu  d'une  longue  robe  rose  et  d'un  petit 
manteau  bleu  azuré  ;  il  a  aussi  son  petit  génie  à  l'oreille  ;  cheveux  châtains,  barbe 
jeune;  pour  siège,  un  escabeau  rose  en  bois  sculpté,  garni  d'un  coussin  vert;  pieds 
chaussés  de  sandales  posés  sur  un  petit  tapis  carré  ;  tête  nue  soigneusement  ornée  d'un 
nimbe  perlé;  le  petit  génie  de  même.  Auprès  de  lui  une  table  légère  en  bois  blanc  sur 
laquelle  sont  un  canif,  une  écritoire  et  deux  pierres  ponces.  Plus  loin  un  petit  meuble 
mince  et  élevé,   soutenu   sur  quatre  colonnettes,  qui  paraît  être  un  prie-Dieu. 

F°  89  r°,  saint  Jean,  assis  comme  le  précédent  et  dans  le  même  costume;  nimbé, 
point  de  génie;  au  lieu  d'écrire  il  médite  en  frisant  sa  moustache;  son  armoire  est 
fermée. 

En  outre,  à  la  tête  de  chacun  des  trois  derniers  évangiles  se  trouvent  une  moyenne 
et  une  très  grande  initiales,  toutes  deux  magnifiques  par  l'élégance  du  dessin  et  l'éclat 
des  couleurs;  quelques-unes  sont  mêlées  de  personnages;  en  tête  du  premier  évan- 
gile, il  ne  reste  plus  qu'une  initiale  moyenne  et  un  peu  plus  loin  une  double  arcade 
répétée  six  fois  (f°'  2  r"  à  o  v°)  pour  recevoir  la  concordance  (qui  n'a  jamais  été 
écrite);  enfin,  dans  tout  le  cours  du  volume,  les  marges  sont  semées  d'une  multitude  de 
petites  initiales  d'or  ou  de  couleurs  diverses  bordées  d'or  (genre  de  nos  planches  44, 
50,  02)  des  plus  brillantes  qu'on  puisse  voir. 


Depuis  rénumération  faite  en  commençant  (ci-dessus,  p.  6)  des  manuscrits  grecs 
possédés  par  la  France  et  par  quelques  bibliothèques  étrangères,  le  même  sujet  a  été 
spécialement  traité  par  M.  Henri  Omont,  dans  un  rapport  à  M.  le  directeur  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  en  date  du  mois  de  novembre  1883  et  dans  divers  articles  de  la 
Bibliothèque  de  l'école  des  Charles  {L  .XLIV),  du  Cabinet  historique  (1883,  p.  198)  et  du 
Bulletin  de  la  Société  de  l'histoire  de  Paris  (juillet-août  1883).  Je  me  félicite  de  pouvoir 
emprunter  à  M.  Omont  les  principaux  renseignements  résultant  de  ses  recherches. 

Les  manuscrits  grecs  de  la  Bibliothèque  nationale  sont  au  nombre  de  près  de 
4600  volumes  répartis  en  un  peu  moins  de  numéros,  savoir  : 

Ancien  fonds  du  roi,  composé  de  3117  numéros  (Catalogue  publié  en  1740). 

Fonds  de  la  maison  de  Coislin,  400  numéros  (Catalogue  publié  par  Montfaucon  en 
1715). 

Fonds  du  supplément  grec  formant  aujourd'hui  1010  numéros  (Catalogue  publié 
par  H.  Omont.  Paris,  A.  Picard,  140  pages  in-8°). 

Manuscrits  grecs  conservés  dans  les  autres  bibliothèques  ou  établissements  de 
Paris  (décrits  par  M.  Omont  dans  le  Bulletin  de  VHistoire  de  Paris)    Ce  sont  : 


APPENDICE.  :iUJ 

A  la  bibliothèque  Mazarinc,  20,  dont  I  onu'  de  dessins. 

A  la  bibliothèque  de  l'Arsenal,  Itl,  dont  I  orné  de  peinliu-es  et  1  d'Ange 
Vergèce. 

A  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève,  8,  dont  2  ornés  de  peinliii'es. 

A  la  Sorbonne  (bibliothèque  de  l'Université),  i. 

A  la  bibliothèque  de  la  Faculté  de  médecine,  H. 

A  la  bibliothèque  de  l'Institut  de  France,  2. 

Au  musée  du  Louvre,  I,  orné  de  peintures. 

A  l'Imprimerie  nationale,  1,  de  la  main  d'Ange  Vergèce. 

Manuscrits  grecs  conservés  dans  les  bibliothèques  de  la  province  (décrits  par 
M.  Omont  dans  le  Cabinet  historique).  Ils  sont,  dans  leur  ensemble,  au  nombre  de 
96  manuscrits  qui  se  répartissent  de  la  manière  suivante  : 

Agen,  I  manuscrit.  Albi,  t.  Amiens,  1.  Arras,  I.  Bayeux  (musée),  I.  Besançon,  17. 
Bourges,  I.  Caen,  10.  Carpentras,  3.  Épernay,  I.  Évreux,  G.  Laon,  I.  Lille,  I.  Ljon,  7. 
Marseille,  3.  Metz,  2.  .Montpellier,  lo.  Narbonne  (archives),  I.  Orléans,  I.  Poitiers,  3. 
Reims,  2.  Rennes,  2.  Rouen,  2.  Saint-Michel,  I.  Schlestadt,  0.  Soissons.  1.  Toulouse,  I. 
Tours,  I.  Troyes,  I.  Vitry-le-François,  3. 

n  La  collection  de  manuscrits  grecs  conservée  à  la  Bibliothèque  nationale  est  sans 
contredit  la  plus  riche  et  la  plus  nombreuse  qui  ait  jamais  été  réunie,  dit  M.  Omont.  La 
plus  riche  après  elle  est  la  Bibliothèque  du  Vatican  qui  possède  3o5'J  volumes.  Viennent 
ensuite  les  bibliothèques  :  Impériale  de  Vienne,  Laurentienne  de  Florence,  Saint-Marc 
de  Venise  et  les  différentes  bibliothèques  d'Oxford,  avec  un  peu  plus  ou  moins  d'un 
millier  de  manuscrits  grecs  chacune,  la  bibliothèque  du  Musée  britannique  avec 
7  13  volumes,  et  celle  de  l'Escurial  avec  1)83.  Dans  aucune  autre  bibliothèque  d'Europe, 
sauf  celles  de  Moscou  et  du  mont  Athos,  le  nombre  des  manuscrits  grecs  ne  peut 
atteindre  le  chiffre  de  oOO.  » 

Il  est  permis  de  conjecturer,  d'après  ces  données,  où  sont  omis  des  pays  impor- 
tants comme  la  Russie,  la  Hollande  et  la  Sicile,  que  le  nombre  total  des  manuscrits 
grecs  encore  subsistants  dans  le  monde  et  arrachés  aux  ravages  du  temps,  manuscrits 
inclus  entre  le  v'  et  le  xix=  siècle  de  l'ère  chrétienne,  ne  s'élève  guère  qu'au  nombre 
total  d'environ  seize  mille.  —  Notre  essai  de  critique  artistique  n'embrasse  donc  que  le 
quart  environ  du  champ  d'exploration  qu'il  eût  convenu  d'embrasser. 


Manuscrits  grecs  de  Paris  (autres  que  ceux  de  la  Bibliothèque  nationale)  contenant 
des  ornements  : 


CLIX.  —  M.\z.\iiiNE.  N"  T.  lib.  LiviiE  de  Piiières. 

Livi-e  de  prières  ;  —  an   1663  ;  —  simple  caliier  de  20  feiiill.  iii-4",  papier. 

(>,  nia.mucrit  provient  du  couvent  de  Saint-Magloire  de  Paris,  dont  il  porte  le  nom 
sur  la  première  page  :  Oratorii  Sammagloriani.  L'auteur  a  mis  son  nom,  Akakios, 
prèlre  et  moine,  et  la  date,  19  juillet  1663,  en  tête,  dans  une  inscription  ainsi  écrite  : 

Efpâç-/)  Dîtapouca  Tuap   èjAoO  'A/axîou   Upo|AOvâ/ou   toû    Sï]v£oXou,   èv    [ji.r)VY]    iouXîou  i6' 


L'inscription,  divisée  en  quatre  lignes,  occupe  le  milieu  de  la  première  page,  au- 
dessous  d'une  scène  de  crucifixion  dessinée  à  la  plume  avec  quelques  parties  relevées 
en  or.  Rien  de  plus  médiocre.  11  en  est  de  même  d'un  saint  (Jean  Chrysostome)  en 
habits  pontificaux  dessiné  à  la  plume  au  milieu  de  la  page  suivante  et  d'une  bordure 
de  fleurs  coloriées  qui  l'entoure.  Toutes  les  pages  suivantes  ont  une  bordure  pareille. 

La  seule  partie  de  l'ornementation  de  ce  même  volume  qui  offre  de  l'intérêt  sont 
les  initiales  qui,  au  nombre  d'une  cinquantaine,  décorent  le  commencement  de 
chaque  prière.  Elles  sont  dessinées  à  la  plume,  au  simple  trait,  avec  peu  de  talent, 
mais  avec  le  sentiment  grec  de  l'élégance  et  dans  le  goût  de  nos  figures  ci-dessus  70  à 
80,  ou,  pour  être  plus  exact,  dans  le  goût  des  modèles  anthropomorphiques  rassem- 
blés par  Montfaucon  sur  la  planche  de  sa  Taléographie ,  insérée  à  la  page  255,  et  reproduits 
par  Gardthausen,  page  88  de  sa  Griechische  Pulaeog.  En  voici  quelques  exemples  : 


i^H-n 


Il   y    a   tout  lieu    de    croire   que    le   dessinateur  copiait  un   manuscrit   du  x'   ou 
xn'  siècle. 


CLX. 

199  feuill.,  lignes  long. 


Arsenal.  N"  8-409.  Les  Evangiles. 


haut.  210  mlllim.,  larg.   165  ;  —  vieille 
du   XVII'  s. 


En  tête  de  chaque  évangile,  un  bandeau  en  carré  long,  évidé  au  centre  et  formant 
un  cadre  d'or  chargé  de  fleurettes  élégantes,  généralement  d'azur,  autour  d'un  évide- 
ment  central  où  brille  le  titre  de  l'évangile,  en  capitales  d'or.  Le  texte  commence  par 
une  moyenne  initiale,  de  même  style,  à  fleurons,  articulée,  sertie  d'or.  Aux  feuillets 


3  r°  à  7  v°,  sont  préparées  pour  recevoir  la  concordance  des  évangiles  huit  magnifiques 
arcades  surmontées  chacune  de  deux  oiseaux  alTronlés  et  dont  les  tympans  sont  cou- 
verts de  riches  médaillons  et  de  fleurettes  élégantes.  Ce  volume  provient  du  couvent  de 
Saint-Magloire  de  Paris. 

C'est  le  même  manuscrit  dont  la  décoration  est  appelée  très  médiocre,  ci-dessus 
à  la  page  6,  erreur  qui  provient  de  ce  que  rénumération  faite  en  cet  endroit  à  la  page  6 
était  un  résumé  rapide,  rédigé  de  mémoire. 


CLXI.  —  Sainte  GE^^EV1KVE.  iN"  Ao.  .:ii.  N'duv.  Testame.">it. 

i4l   feuill.  ;  —  :ui    li.Sl;  —  denii-iel.  moderne. 

En  tète  de  chaque  évangile  (f°'  1,03,  108,  179)  est  un  bandeau  à  fleurs  ou  fleu- 
rons, suivi  d'une  moyenne  initiale.  L'un  et  l'autre  de  ces  ornements  sont  accompagnés 
d'oiseaux,  de  serpents  ou  d'autres  animaux,  le  tout  exécuté  avec  une  grossièreté 
extrême. 


CLXIi.  —  Sainte  Geneviève.  N"  .Vo.  rJô.  Les  I-Ipitres. 

131  reiiill.;   —  \vi'  sii'xle  ;  —  iii-S';  —  rel.  ilu  xvii'  s.  richement  ornée  et  llcuronnée. 

Charmante  décoration  de  style  italien  et  grec  mélangés.  En  tète  de  chaque  clia- 
pitre  est  le  titre  en  capitales  d'or  et  une  petite  initiale  d'or  inscrite  sur  un  carré  de  brun 
relevé  de  fleurons  blancs  très  fins  et  très  élégants.  Cette  initiale  est  accompagnée  de 
branchages  enroulés,  or,  azur  et  carmin,  qui  garnissent  la  marge  sur  toute  sa  hauteur, 
elles  mêmes  branchages  encadrent  quelques  fins  de  chapitre;  à  la  même  place  on 
trouve  aussi  une  fin-de-ligne,  d'or  fleuronnée  ;  et  parfois  un  petit  chien  ou  un  petit  oiseau 
d'or  (voy.  f'  10  V,  17  r",  19  v",  22  v",  2o  v"),  d'autant  plus  agréable  à  l'œil  que  tous  les 
ors  du  volume  sont  éclatants  de  fraîcheur.  Enfin  la  première  page  de  ce  précieux  petit 
livre  est  entièrement  entourée  de  branchages  d'or,  interrompus  au  centre  de  chaque 
marge  par  quatre  petits  tableaux.  Celui  d'en  bas  occupe  toute  la  marge  inférieure  ;  il 
contient  une  charmante  peinture  :  un  jeune  clerc  en  vêtements  noirs,  agenouillé  devant 
saint  Pierre,  qui  bénit  de  la  main  droite  et  s'appuie  de  la  gauche  sur  une  épée  nue.  Les 
trois  autres  peintures  occupent  des  médaillons  de  2o  millimètres  de  diamètre;  ce  sont  : 
à  gauche,  les  armoiries  du  propriétaire,  d'azur  au  chevron  d'argent  accompagné  de 
.)  coquilles  d'or;  adroite,  la  décapitation  d'un  martyr;  au  sommet,  saint  Paul  aveuglé 
sur  le  chemin  de  Damas. 


Pendant  la  dernière  guerre  de  la  Russie  contre  les  Turcs,  un  jeune  Roumain  vint 
apporter  à  Paris  un  manuscrit  grec,  acheté,  disait-il,  à  Athènes.  Ce  volume  fut  annoncé 
et  mis  en  vente  dans  un  catalogue  de  la  librairie  Claudin  (n°  du  mois  de  mai  1877)  en 
ces  termes  : 


306  APPENDICE. 

«  Quatuor  Evangelia  gr.ece.  —  Grand  in-folio,  reliure  en  bois,  tranche  dorée  avec 
»  traces  d'anciennes  peintures  :  3000  francs.  Très  précieux  manuscrit  grec  du  xii'  siècle 
»  sur  velin  et  d'une  belle  conservation.  » 

Ce  volume,  haut  de  33  centimètres  sur  2S  de  large,  compte  309  feuillets,  dont 
5  feuillets  de  garde  enlevés  à  des  manuscrits  du  x"  siècle  contenant  des  frag- 
ments des  Pères  de  l'Église.  Il  ne  comprend  pas  seulement  un  texte  des  quatre 
Évangiles;  il  se  termine  (1°'  249-306)  par  un  ménologe.  Ce  beau  manuscrit,  de  conserva- 
lion  parfaite,  est  rempli  d'une  abondante  ornementation  :  d'abord  la  représentation 
à  mi-page,  en  tète  de  chaque  Évangile,  du  portrait  en  pied  de  l'évangélisle  peint  comme 
à  l'ordinaire  sur  fond  d'or,  assis,  écrivant  devant  son  pupitre  et  encadré  d'une  bordure 
dorée  couverte  de  fleurs  et  fleurons.  La  première  lettre  du  texte  est  une  grande  initiale 
accompagnée  d'une  figure  du  Christ  debout  et  enseignant,  et  dans  tout  le  cours  du 
texte  se  trouvent  à  chaque  page  une  ou  deux  belles  initiales  à  fleurons  articulés  et  sertis 
d'or,  dans  le  goût  de  nos  planches  62,  C:j,  67.  Le  ménologe  commence,  en  outre,  à 
chaque  hagiographie,  par  uu  étroit  bandeau  fleuronné  comme  ceux  de  nos  planches  48, 
62,  67,  9). 


Mais  le  détail  spécial  qui  rend  intéressant  ce  manuscrit,  acquis  de  M.  Claudin  en 
1877  (il  en  a  été  parlé  ci-dessus,  page  21),  et  qui  m'invite  à  lui  donner  place  ici,  ('es 
la  peinture  qui  représente  l'évangéliste  saint  Luc  en  tète  de  son  Évangile  (f°  107  r"). 
Elle  offre  cette  particularité  curieuse  que  saint  Luc  étant  lui-même  un  peintre  auquel 
les  saintes  traditions  attribuent  un  portrait  de  la  Vierge,  son  confrère,  le  peintre 
byzantin  du  su'  siècle,  s'est  plu  à  le  représenter  dans  un  atelier  et  à  faire  son  propre 
portrait  et  celui  de  sa  femme,  à  la  marge,  dans  le  bas  de  la  page  (fig.  193).  La  femme 


APPENDICE.  307 

était  prol)ablement  collaboratrice  de  son  mari,  car  tous  deux  semblent  par  cette  démons- 
tration, que  confirme  l'altitude  grave  et  religieuse  qu'ils  se  donnent,  se  mettre  sous  la 
protection  du  divin  artiste  ;  et  il  est  infiniment  vraisemblable  qu'ils  sont  les  auteurs  du 
manuscrit.  11  l'est  aussi  que  l'atelier  représenté  (en  partie  du  moins)  était  le  leur.  Celui- 
ci  n'est  d'ailleurs  pas  bien  riche  :  on  y  voit  figurer  accrochés  à  la  muraille  un  chrisme 
et  une  croix  montée  sur  un  groupe  de  rinceaux,  qui  étaient  sans  doute  des  instruments 
de  mathématiques  destinés  à  tirer  des  lignes  droites  ou  courbes,  plusieurs  échantillons 
de  boules  et  de  cercles,  une  sorte  de  sac  pendu  par  son  cordon  (notre  graveur  l'a  omis), 
un  masque  de  plâtre,  la  tète  d'une  sorte  d'.\pollon;  enfin  et  surtout  une  statue  entière- 
ment nue.  Cette  statue  est  d'une  imperfection  extrême  (à  laquelle  le  graveur  n'a  pas 
suffisamment  su  se  résigner),  mais  elle  atteste  par  cela  même  que  l'artiste  tirait  de  son 
propre  fonds  cette  partie  de  sa  peinture,  tandis  que  le  portrait  de  l'évangéliste  était  de 
la  peinture  traditionnelle. 


FiG.  ly3  {C  10"). 

L'image  d'un  couple  de  ces  nombreux  artistes,  profondément  ignorés,  auxquels 
sont  dus  les  matériaux  du  présent  volume,  clora  d'une  manière  heureuse  notre  long 
travail. 

Il  ne  saurait  pourtant  se  clore  tout  à  fait  sans  contenir  le  témoignage  de  gratitude  dû  par  l'auteur 
aux  personnes  qui  ont  eu  la  bonté  de  lui  prêter  leur  assistance  :  M.  Léopold  Delisle,  directeur  de  la 
Bibliotlièque  nationale,  qui  non  seulement  a  bien  voulu  l'approuver,  mais  dont  l'appui  lui  a  valu  celui  des 
ministères  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts,  sans  lesquels  une  publication  aussi  dispendieuse 
eût  été  difficile;  M.  Henri  Michelant,  conservateur  du  département  des  manuscrits;  et  mes  collègues, 
M.  Herman  Zotenbero  et  M.  Henri  Omont,  le  premier  pour  l'examen  des  explications  données  aux  scènes 
bibliques,  le  second  pour  la  révision  des  citations  grecques.  A  ces  remfjcimeiits  doivent  être  associés 
pour  leur  part  M.  Henri  Gikard,  graveur,  et  l'éditeur,  M.  Honoré  Champion. 


Page    ôï,  ligne    8  :  33-2',  lisez  332. 
Ibid.,       ligno  M  :  364  S  /ises  364 


Page  165, 

ligne  o\  : 

êzTTiXtia 

oç,  /isfj  Ix 

Page  170, 

ligne    13 

:    Voici 

le   mâle, 

étant  pour  êxi; 

femelle;  /tses  vipère  mâle,  vipère  femelle;   ëx^'? 

Page  235,  ligne  8  :  .  .  exactement  gravées  dans  l'ouvrage  île  Boivin  ;  ajoiitei  :  et  dans  les  Xotices 
et  extraits  des  manuscrits,  t.  Vlll,  part,  ii,  p.  IS. 

Page  242,  ligne  10  :  Les  trois   anges  dont  il    est  question  en  cet  endroit  pourraient  être  ceux 
auxquels  Abraham  sert  un  repas  (Genèse,  cliap.  xviii). 


^    ABLE^'' 


DES  VOLUMES   CI-DESSUS   DECRITS 


I Coisl.    202 v'-vi"  siècle Saint 

II 9 M A.  et  > 


III 277 viii'-x'  siècle...     Evangéliaire. 

IV   279 Id Id 


VI 

VII 

923.... 

2179... 
278 

.  .     IX'  siècle.... 

I)ixte< 

. .     x' siècle 

Id 

..     863-911  

.     970 

..     976-1025 

..     992 

-.     X'  siècle 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

. ..     Lieux  comm.  bibl 

ne  siècle. 

. .  .     nioscoridf 

90 

g.) 

VIII 

Evangéliaire 

. ..     Saint  Grégoire  de  Nazianze 

94 

90 

IX 

517.... 

497.... 

....     Coisl.  224.... 

438.... 

20 

48 

61.... 
.0...   . 

139... 

216.... 

515  ... 
654.... 

669.... 

750.... 

X 

XI 

XII 

XIII 

. .  .     Saint  Denys  l'Aréopagite 

97 

XIV 

XV 

•••     Évangiles 

101 

XVI 

XVII 

XVIIl 

Id 

100 

XIX 

XX 

XXI 

XXII 

XXIII 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

. . .     Saint  Grégoire  de  Nazianze 

Id 

. ..     Saint  Jean  Chrysostonie 

MO 

110 

118 

XXIV 

7:'9.... 

Id 

IIU 

Le  T  initial  (fig.  194)  appartient  au  iU  n"  799,  x'  siècle  (ci-dessus,  p.  119). 


TABLE  MES  VOLUMES  CI-DESSUS  DÉCRITS. 


N"  ,i',.i-<lre 
XXV 

XXVI 

XXVII... 

XXVIII 

N«  de  la  Bibli.ilho 

...     Coisl.  20 

...     Coisl.  195 

.    .                519 

2-23..:.. 
922 

■0.               Date. 
.     X'  siècle 

Omieme 

An  1007 

1045 

1062 

1078-81 

Sujel  du  m.nmiscrit. 

■     Évangiles 

Id 

siècle. 

Pages. 
121 
123 

.     Saint  Paul 

.    .     Coisl.  79 

.     Les  Évangiles 

Id  .    . 

128 

XXXI 

XXXII 

XXXIII 

XXXIV 

49 

n 

75 

115 

XI"  siècle 

Id 

1(1 

M 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

132 

Id 

133 
136 
137 

Id 

Id 

Actes  des  Apôtres 

Commentaires  sur  les  Actes  des  apôtres. . 
Saint  Jean  Chrysostome,  saint  Basile,  etc. 
Saint  Grégoire  de  Nazianze            .     .    . 

XXXV 

XXXVl 

XXXVII .... 
XXXVIII  . . . . 
XXXIX 

218..    .. 
219... 

391 

531 

532...    . 
533 

138 
138 
138 
139 

Id 

140 

XI.I 

XLII 

580 

<!08 

611 

Id 

145 

XLIV 

739 

1,1 

146 

146 

XLVI 

1016A... 

Id 

Id 

1,1 

147 

XLVIII 

XLIX 

L 

Ll 

LU 

LUI 

LIV 

1208.... 

...     Coisl.  21 

...     Coisl.  06 

...     Coisl.  205 

••■     Supp.  2i7 

■••     Supp.  507 

2i3 

83 

Histoire  de  la  Vierge 

147 

Les  Évangiles 

172 

173 
174 
175 

Id 

1,1 

Actes  des  apôtres '. 

Nicandre 

Evan^éliaire        

Id 

Douzième 

179 

siècle. 

Office  ecclésiastique 

Les  Évangiles 

Job,  Proverbes,  elc 

Psautier 

Les  Évangiles 

Id 

An  1167 

An  1186 

XII' siècle 

Id 

Id 

Id 

179 

180 

LVll 

LVIll 

41 

51 

189 

181 

181 
108 

182 

LXl 

300 

Id 

Id 

Id 

183 
184 

501 

Id 

Id 

Id 

Id 

hl 

Saint  Basile 

185 

LXIV 

LXV 

LXVl 

511 

543 

545 

80d 

185 

Id 

186 
192 

Saint  Jean  Chrysostome 

Id 

Diadochus 

193 

823 

Id 

194 

858     . 

1,1 

195 

LXX 

LXXl 

LXXII 

LXXIII 

LXXIV 

LXXV 

LXXVI 

LXXVII .... 

626 

6211 

660 

713 

743 

765 

550 

930 

Id 

195 

Id 

Id 

Id 

Id 

Id 

195 
196 

Id 

Id 

196 

197 
197 

Id 

Saint  Clément 

203 

TABLE  DKS  VOLUMES  Cl-OESSUS  DÉCRITS. 


LXXVIM... 
LXXIX 

LXXXl 

LXXXII.... 
LXXXIII 

LXXXIV 

LXXXV... 
LXXXVl... 
LXXXVII.. 

N"  a.-  1.1  Diblioihoq 
1158.... 

Coisl.  197 

Coisl.  239 

Supp-  -^7 

Supp.  75 

Supp.  151 

Supp.  260 

Supp.  913 

Supp.  914 


Siijol  du  maiiuscril.  Pages. 

Jean  Cliniaquc 2U3 

Los  Évangiles 204 

Saint  Grégoire  de  Nazianze 205 

Office  ecclésiastique 214 

Les  Évangiles 219 

Saint  Grégoire  de  Nazianze 219 

Psautier 220 

Saint  Grégoire  de  Nazianze 220 

Les  Évangiles 221 


I.XXXVlll... 
LXXXIX... 

117 

112 

xc 

134 

XCl 

XCll 

354 

796 

2952 

XCIV 

. . .     Coisl 

200 

xcv 

.    .     Coisl 

191 

XCVI  

H 

1263. 


Les  Evangiles. 


223 

11'  siècle Nouveau  Testament 223 

Id Commentaire  sur  Job 223 

Id Cantiques  à  la  Vierge 225 

Id. .    Saint  Jean  Chrysoslome 225 

Id Aristide ...  22G 

Id Le  Nouveau  Testament 220 

Id Les  Petits  prophètes 227 

Id Les  Évangiles 227 


XCVll Coii 

XCVUI 

XCIX 


CI . . . 

eu., 
cm.. 

GIV.. 

cv... 

CVI.. 
CVII. 
CVIll 
CIX.. 


CXI... 
CXII.. 
CXIII  . 


Qitutonii'inc  siècle. 

13 An  1301 Psautier 232 

311 \n   13:!C Lcctionnaire 233 

214i An  1350 Hippocrate 233 

135 An   1368 Olympiodore 235 

1242 An  1375 Cnntacuzènc 238 

351 An  1389 Le  moine  Denys,  ctc ..  242 

265 XIV' siècle Chants  d'église. .. .   244 

599  A Id Saint  Ephrcni 245 

1I23A...  M Saint  Jean  Damasccne 245 

1128 Id liarlaam  et  Josaphat 246 

1553 Id Vies  des  Saints 2.53 

1883 Id Questions  médicales 254 

2155 Id Médecins 255 

2237...    .  Id MjTcpsus 256 

2243 Id Antidotes 257 

2786 Id Eschyle 259 

2058 M Dion  Chrysostom.- 260 


siècle. 


CXIV 

12 

.     An  1419 

cxv 

1407... 

.     An   1438 

CXVI 

522.... 

.     An   1443 

CXVll 

1557... 

.     An   1467 

CXVIU 

406. . . . 

.     An   1478 

CXIX 

2182... 

.     An  1482 

cxx 

23,52... 

.     An  1488 

CXXI 

36 

.     W  siècle 

CXXII 

239. . . . 

Id 

GXXIIl 

315.... 

Id 

CXXIV 

715.... 

Id 

1783... 
1860. . . 

CXXVl 

Id 

CXXVll 

2097... 

Id 

Geographica 26 1 

Saint  Grégoire  de  Nazianze 261 

Vies  des  Saints 262 

Horologium 262 

Dioscoride 263 

Euclide 263 

:tcs 264 

265 

265 

le £B6 

267 

267 


Proverbes  et  Hippocr; 

Apocalypse 

Evangéliairc 

Saint  Jean  Clirysostor 

Codinus 

Arislote 

Planudc 


TABLE  DES  VULUMES  Cl-DESSLS  DECHU 


CXXVIII 

CXXIX 

c\\\ 

CXXXI 

CXXXII 

CXXXIII... 

CXXXlV 

cxxxv 

CXXXVI.... 

CXXXVll.... 

...     Supp. 

GXXWIII  .. 

...     Supp 

CXXXIX.... 

2119. 
-2706. 
-2795. 
2900. 
2959. 
2961. 
2964. 


Du  le. 

"  siècle Dioscoridè. 

lii Paul  d'Êgin 

IJ Astrologie  . 

M Oppien  . . . 


Id Euripide 

Id Esope 

Id .-. . .  Dion  Clirysostome. . 

Id I.ibanius 

Id Julien 

Id Manuel  l'aléologue. 

Id Théodose 

Id Genèse 


Seiiieme  siècle. 


CXL 

CXU 

CXLII 

CXLllI 

CXLIV Coisl. 

CXLV 

CXLVl 

CXLVII 

CXLVIII 

CXLIX 

CL 


18-28. 
10-22. 
1790. 
2512. 


Jean  Climaque 282 

Medicinalia 283 


An  1500. 

An  1522. 

An  1533 Evangéliairc 

1511 Saint  Jean  Chrysostome 

An  15i7 Id 

An  155i Oppien 

An  1562 Proclus  Diadochus 

XVI'  siècle Saint  Jean  Chrysostomo 

Id Chronique  de  Georges  Jlala 

Id ■    .     Héron  d'Alexandrie 

Iil Violariuni   d'Eudoxic   . . .  ■ 


Dix-septi, 


Coisl.  -274 1608 

100  A....  1625 

Supp.  242 1650 

1282.   ...  xvn°  siècle. 


Supp.  177. 


Id. 


siècle. 

Sermons ..  291 

Les  Évangiles 292 

Evangéliairc 2U3 

Simcon  de  Thessaloiiiquc 296 

Office  divin 296 


CL  VI 

2572 

296 

CLVII 

....     Coisl.  364 

siècle 

CLVlll 

CLIX 

. ...     Bibl.   Mazarine. 

An 

1663 

CLX 

....     15ibl.de  1-Arsenal 

Xll' 

siècle 

CLXI 

...     liibl.  S'«-Gencv.. 

An 

1284 

CLXII 

Id 

siède 

CIXUl.... 

XIl' 

siècle 

Prières 301 

Évangiles 301 

Prières 303 

Évangiles 3(l4 

Nouveau  Testament 305 

Épîtres 305 

Les  Évangiles   306 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Le  cliitTre  entre  pareiilhèses  est  le  num 
les  folios  de  ce  manuscrit;  les  chiffres  [ihicés 

Ainsi  Aaron  (510),  .'.-j.  i-21  [Slj:-88G|  t-t  A 
(KAaron  au  manuscrit  ii"  ÔIU,  folios  .'i-J  et  iil,  et   que  cet 
années  8G7  à  886,  et   iju'on  trouvera  celle  il'Abakoum  dans  le  nian 
XII'  siècle. 

Ainsi  Nota  Be\e  :  Celle  table  renvoie  ilirectemeiit  au  folio  du 
La  page  du  firésent  volume  où  ce  manuscrit  figure  est  indiquée  par 


manuscrit;  le  clnflrc  ou  les  chiffres  qui  suivent  sont 

;rochets  indiquent  l'année  ou  le  siècle. 
(IMSj.iiS  |xii|,  veulent  dire  qu'on  trouvera  l'image 
âge  a  été  exécutée  dans  l'intervalle  des 
uinuscril  n«   15-28,  .nu  folio  2-23,  image  du 

anuscrit  où  la  peinture   se    trouve, 
liste  ci-dessus,  pages  3U9  à  312. 


A,  formé  d'une  image  de  saint  Grégoire  de  Nazianzc 
■(833),  1  ixi|;—  zooniorphe  (1208),  63,  185  |xi|  ; 
-ornithomorphe(4il),  191  |xii!  ;  (2097),43  (xv| 
{Coisl.  27i)  Ixvnj.  —  Voy.  Initiales,  Combat. 

Aaron  (510),  52,  12i  1867-886|. 

ABAKOUM.  ou  Habacuc,  prophète  (1528),  223  |xii|.— 
Voy.  Hubacuc. 

AbdiÀs,  prophète  (1528),  218  |xii| 

Abeilles  (Élevage  des),  SurP-  (217).  "^6  |xi|.  - 
(Essaim  d')  mis  dans  une  boite  ou  ruche  (2736), 
51  jxvl.  —  Reproduction  de  la  peinture  précé- 
dente (2737)  ixvii. 

Abel  offrant  le  sacrifice  d'une  brebis,  et  plus  loin, 
Abel  égorgé  par  Caïn  (1208),  49  |xi|.  —  Mort 
d'Abel(923),  355  lixj. 

Abekher  ou  AB.NEB,roi  des  Indes  (1128),  3,  lu,  etc. 
Ixivj. 

ABGAR,  roi  d'Édesse  (1528),  181,  182  |xii|. 

Abîme,  sa  personnification  (139),  419  |x|. 

ABRAHAM  (510),  174  |IX|;  (74),  l  Ixij  ;  sacrifiant 
Isaac  (20),  13  [x|;  portant  Lazare  dans  son  sein 
(510),  149. 

Accouchée  (1128),  10  |xiv|.  —  Voy.  Aune. 

ACBAB,  roi  des  Juifs  (923),  266  |ix|. 

Achille  combattant  Hector  (2878),  133  \\iy]. 

Adam  au  Paradis  (60ô),  74  |x|.  —  Adam  et  Èvc  (543), 
116  Ixiil;  leur  histoire  (510),  43  1867-86);  à  la 
porte  de  l'Enfer,  déplorant  leur  faute  (1208),  41. 
47,  49  |xi|  ;  cessant  de  se  lamenter  lorsque  nail 
la  mère  de  la  Vierge  (1208),"  50  |xi|;  création 
d'.Adam  (13.'i),  220!xiv|. 


ADRANTE  (Hélène  au  tombeau  d')  (2878),  195  jxivj. 
Adultère  (la  Femme)  (510),  310  1867-886).  —  Céré- 
monie pour  la    procédure   en   adultère  chez  h  s 
Juifs  (1208),  248  )xil. 
ACATHANGELOS  (Saint)  (1561),  95  jxii). 
Agneau  (I')  entre  les  quatre  symboles  évangéliques 

(49),  201  )xi). 
Agriculture  (Instruments  d'),  faucille,  faux,  maillet, 

plantoir,  fourche,  joug,  charrue,  etc.  (2786)  )xiv). 
Aigle  de  saint  Jean  (7 15),  3  (xv). 
Aiguière  ou  Bassin  à  laver  (74),  4,  57.  106,  195  )xi); 

(139,,  446  )x).  —  Aiguière   d'or   pour    laver   un 

enfant  nouveau-né  (1128),  10  (xiv). 
Album  ou  Tablette  pour  une  iiiscri|ition  (1208),  217, 

219,238  ixij. 
ALEXANDRE  LE  GRAND  poursuivant  Darius  (2736},  7 

ixv). 
Alexandre,  fils  de  l'empereur  Basile  el  d'Eudoxie 

(.')|0),  2  1867-886)  ;  pages  63-65. 
Alypios  iSaint)  (580),  2  )xi-xii). 
Amalécites  combaltant  contre  les  Israélites  (510), 

424  )867-86) . 
Ame  (!')  humaine  (1069),  4  )xiil  ;  sous  la  forme  d'un 

enfant  (510),  149  1867-86)  ;  (1.528),  153  |xii];sous 

la   forme   d'un   enfant  porté   dans   les  bras    des 

anges  (1208),  41    Ixij  ;  sous   la   forme  de   petits 

personnages  demi-nus  (-543),  27  [xiil. 
Aminadab,  frère  du  roi  David  (13J),  3  )s). 
Amos,  prophète  (1528),  218  |xii). 
Amour,  dieu  (2736),  16,    17,  28,  r"  et  v°. 

Initiale  à  tète  d'amour  (2893),   1  |xvi). 

in 


34  )xv|. 


;ji4 


Utl.K  DES  MATlÈREb. 


Amphjlogos  (Saint)  ("iSU),  "2  lxi-xii|. 

Amphore  (513),  116  |xii|. 

Anastase  (Saint)  (1561),  89  |xii|. 

Analomiques,    figures,  (2180),   107  et  108    |1181|: 

(2256),  6,  7,  8  |xvi|. 
André,  apôtre  (580),  2    [xi-xii]  ;  André  et  Simon 

appelés   par   Jésus  (510),    87     |867-86l.  —  Voy. 

Pierre. 
Andromède,  (110-2)  |xi|,page  U7,  note  1. 
Andronic  (Michel  et),  lils  de  l'empereur  Constantin 

Ducas  (922),  6  il062|. 
Anes  (510),  143  (867-86|  ;  ânes  et  ànesses  (135),  8, 

67,  105  |1368|  ;  âne  bien  dessiné  (510),  196. 
Ange  en   buste,  diadème   d'une   fascia   en    étoffe 

blanche,  robe  blanche,  ailes  bleues,  et,  en  tout, 

d'un  caractère  antique  (278),  220  [viii|. 
Ange  (71),  110,  135,  169,  etc.  |xi|  ;  (317),  188  (1533|. 

—  Ange  ailé  voltigeant  (351),  33  [13991. 
Anges  (les)  (20),  11  |xj  ;  (135),   12  et  passim  |1368l; 

(1208),  3  |xi].  —  Les  anges  dans  le  ciel  (75),  1, 
95,255  |xil;  (510),  285  [867-86);  Siipp.  (27),  172 

[xii|;  gardiens  du  Paradis  (1208),  50;  des  tom- 
beaux (1208),  80;  montant  et  descendant  l'échelle 
(le  Jacob  (1208),  29;  protégeant  et  nourrissant 
Daniel  linns  la  fosse  (510),  435;  disant  la  messe, 
Supp.  (303),  19  [XV]].— Anges  et  bergers  à  Beth- 
léem (543),  116  |xii].  —  La  légion  des  anges 
rangée  autour  de  Dieu  (1208),  153,  162;  derrière 
Jésus  (543),  27;  en  armure  d'or  et  la  lance  au 
poing  autour  de  la  Vierge  (1208),  86,  123  et 
aussi  8  r°;  autour  de  Salomon  (1208),  110.— Voy. 
encore  Coisl.  (239),  6  |xii|.  —  Six  anges  glori- 
fiant la  Vierge  (1208),  69. 
Ange  parlant  à  Moïse  (1208),  7i;  apparaissant  au 
grand  prêtre  Zacharie  (64),  103  |x);  (1528),  196 
[xii|  ;  gardant  le  tombeau  de  Jésus,  Coisl.  (239), 
19|xii|;  précédant  Jésus  à  son  entrée  dans  les 
Enfers  (1208),  66;  dictant  à  saint  Mathieu  son 
Évangile,  Supp.  (242),  36  |xvii|  ;  planant  dans  les 
airs  (351)  [13891.  li-ure  124.  —  Voy.  Annoncia- 
tion. Voy.  aussi  Salomon  dans  sa  gloire. 
Animaux  (les)  à  la  création  (134),  91,  176,  205 
|xiii[;  composant  les  troupeaux  de  Job,  ibid.,l\. 
—  Animaux  divers  :  lièvre,  poisson,  émerillon, 
perdrix, cliien,  renard, pigeon  et  colombe,  biches 
et  titres,  figurant  dans  les  initiales  peintes  du 
manuscrit  (1208)  [xi|.  —  Autres  animaux  divers 
(923),  198-200  [ix|;  (64)  passim  [x]  ;  (71)  passim 
|XI];  (41),  20;  (930)  passim  [xii|  ;  (2572)  passim 
\\~mi;Supp.  (462)  passim  [1313|;  (135),  103,  132, 
177,  213,  224,  225,229  [1368|:  (3li),  103;  (2294). 
138-179  [xv|;  (83i)passim  |1585[;  (2502)  passim; 
(2737),  70-106  [xvi[.—  Animaux  entrelacés  (239) 
passim  [xv|;  grotesques  (voy.  ce  mot).  — Voy.  au 
nom  propre  de  chaque  animal. 
Anna,  mère  de  Samuel  (139),  428  [x]. 
ANNE,  mère  de  la  Vierge  (voy.  Joachim);  étendue 
sur  un  sofa  et  recevant  les  visites  de  rclcvailles 
que  lui  font  les  notables  de  Jérusalem  (1208), 
38  [xij;  présentant  la  Vierge,  sa  fille,  nouvelle 


Anneau  nuptial.  — Voy.  Eglise  {V). 

Année  (1')  entourée  de  ses  douze  mois  (134),  50 

[XII1[, 

Annonciation  (1').  L'ange  Gabriel  annonçant  à  la 
Vierge  Marie  la  naissance  d'un  fils (510),  3  [867- 
86];  (1208),  21  [xi]  ;  Coisl.  (239),  22  [xii];  (2243), 
11  [xiv]. 

Antiochus,  roi  d'Assyrie,  sur  son  trône  (510),  340 
[867-86]  ;  Coisl.  (239),  38  [xii]. 

Apetastos  (Nicéphore),  propriétaire  du  manuscrit 
Coisl.  (72),  de  l'an  1072. 

Apis  (Culte  d'),  Coisl.  (239),  122  [xn]. 

Apocalypse  (Dragon  de  T)  (239),  51,  56,  58,  76  [xvj. 

Apocavkos  (Alexis),  médecin  et  grand  seigneur  de 
Constantinople;  son  portrait  exécuté  d'après 
nature  (2144),  11  [vers  1350]. 

Apollon  sous  les  traits  du  roi  David  (139)  [x], 
figure  51. 

Apoplexie  (Homme  frappé  d')  (2155),  30  [xiv]. 

Apothicaire  ou  Spestialos,specwritis(2243),10[xiv|. 

Apôtres,  leurs  supplices  (510),  32  [ix],  page  68; 
leur  vocation  (510),  87.  —  Les  douze  apôtres 
assemblés  le  jour  de  la  Pentecôte  (541),  83  Ixii]  ; 
tous  les  douze  assis  en  rond  le  jour  de  la  Pen- 
tecôte, excellemment  peints  dans  un  cercle  do 
14  millimètres  de  diamètre  (1208),  3  [xi].  — Morts 
diverses  des  douze  apôtres  (510),  32.  —  Voy.  Cène, 
Barque. 

Appât  (Animaux  apposés  pour  servir  d')  à  la  chasse 
(2736),  2  [XV]. 

Apprivoiseur  de  bêtes  féroces,  Mansiietarius  (273fl), 

Arabe  (  "hasseur)  courant  le  cerf  (2736),  8  [xv]. 

Arbalètes  (135),  134  [13i;8|. 

Arboriculteur  (533),  34,  35  [XI[ . 

Arbre  de  la  science  du  bien  et  du  mal  (510),  52 
[IX],  page  69;  arbre  planté  dans  un  vase  et  sur- 
monté d'un  nid  de  colombes  (317),  208  [1533]; 
arbres  en  forme  de  boule  (135),  5  J1368];  pein- 
ture imparfaite  des  arbres  (1208),  3  [xi]  ;  arbres 
du  Paradis,  ibid.,  47. 

Arc  en  tiers  point  ou  ogival  (architecture)  ayant 
chacun  de  ses  deux  segments  divisé  en  trois 
lobes  (550),  4  [XII). 

Arcade  triple  (284),  4  ]X||];  cintrée  à  trois  lobes 
(541),  1  jxii];  iiortiquc  à  cinq  arcades  rappelant 
le  style  arabe  (.-,07),  110  |XI]. 

Arche  (I')  de  Noé  (510),  360  (867-886). 

Archer.  Esquisse  à  la  plume  (492),  149  ]942]  ;  autres 
archers  (41),  130,  161  ]xii];  (135),  187  ]1368|; 
archer  chassant  le  lion  (134),  86  [xiii] 

Architecture.  Portique  encadrant  une  concordance 
des  Évangiles,  Coisl.  (195)  [x]  et  passim  dans  les 
Évangéliaires;  construction  d'un  temple  (20),  4 
]x],  fig.  43;  portique  encadrant  les  évangélistes, 
Coisl.  31  [x-xi|;  Coisl.  (197),  8,  9  [xii].— Dessins 
d'architecture  et  de  mécanique,  SM/)p.  (607)  |xvj. 
—  Voy.  Arc,  Arcade,  Bâtiments,  Maisons. 
Argonautes  (les)  et  leur  navire  (2736),  33  [xv]. 
Ariens;  scènes  de  leur   histoire  (510),  367    [867- 


TABLt  DES  JUTIÈKES. 


315 


Armée  romaine  au  neuvième  siècle  (510),  lOt). 
Aimoire  à  livres  :  Coisl.  (195),  9  lx|;  Coisl.  (20)  à 
chacun  des  quatre  évangélistes  |.x]  ;  Coisl.  (22-i), 
25,  27  |x-xi].  — Antres  armoires  à  livres  (189),  1, 
206,  315  [xii]  ;  Sitpp.  (185),  2  |xii)  ;  (1212),  93 
(  1371-751 .  —  Voy.  encore  Coid.  (315),  70  Ix-xi]. 

Armoiries  peintes  à  la  manière  occidentale  sur  les 
armures  de  guerriers  (135)  [1368). 

ARSÈNE  (Saint)  le  fugitif  (1528),  1  |xnl;  sa  mon, 
ibid.,  21. 

Articulées  (Initiales),  historiées,  lleuronnées;  ce  que 
signifient  ces  expressions,  page  23. 

Ascension  de  Jésus  (550),  5  [xii];  (il),  213  lxiii|. 

Asou,  roi  d'Edom  (134),  208  Ixiii]. 

Aspic  ou  Lézard,  Supp.  (2i7),  7  |xi|. 
.Assemblée.  Voy.  Église.  L'assemblée  ù  Constanli- 
nople   sous   la  présidence    de  rempereur   Jean 
Cantacuzène  (12-12)  11375|.    —   Voy.  aussi    Èré- 
ques,  Concile. 

Astrologues  (1128),  11,  12  (xivj. 

Aslrononiic.  Figures  astronom.  (2047)  A, 25, 103, 107 
[xiv|;  (2087),  67,  69,  70  |xiv|;  (2509),  248-2.J5 
|xiv|  ;  (2099)  et  (2402)  |xv);  (2413)  |141l7|;  (2376) 
|xvi!. 

Atalante  (2736),  17  [xv|.  Toutes  les  peintures  de 
manuscrit  2736  sont  répétées  dans  le  manuscrit 
2737,  qui  les  reproduit  en  les  rajeunissant.  — 
Donc  à  273:i,  chaque  fois  qu'il  est  mentionné 
dans  cette  table,  il  faut  ajouter  mentalement 
2737. 

Atelier  de  peintre,  page  306. 

Athamas.  —  Voy.  Thésée^ 

Athanase  (Saint),  évèque  d'Alexandrie  (550),  209 
Ixill;  (1561),  77  IxilJ;  Coi':l.  (239),  8  |xii|;  sur  son 
lit  de  mort  (543),  260  [xi|;  Coisl.  (1239),  163  |xii|. 

Athos  (Manuscrit  provenant  du  mont),  Coisl.  (367). 

Aube  du  jour;  enfant  la  personnifiant  (1311),  435  |x). 

Aumônes;  une  distribution  (550),  251  [xtij. 

Aumônière  triangulaire,  dans  le  costume  d'homme 
des  Byzantins  (543),  288  |xil|. 

Autel  (74),  105,  109,  148,  154,  156,  187,  189  |xi|; 
surmonté  d'un  dais  (510),  53-67  |867-88G|  ;  autel 
des  holocaustes  dans  le  Lemplc  de  Jérusalem 
(1208),  87,  91,  92,  113,  125,  193,  254  |xi|.  — Aulcl 
chargé  de  fruits  (2113),  1   [xvi|. 

Autruche  (135),  190  IlSiiSJ. 

Aveugle  (74),  186  |xi].  Jésus  gncriss.ml  les  aveu- 
gles (510),  316  1867-8861;  Supp.  (27),  25  |xiij. 

Aviron  1139),  419  |x|. 

B  initial.  —Voy.  Cliat. 

Bacchant  et  Bacchante  (253GI  |xvi]. 

Bacchus  sortant  de  la  jambe  de  Jupiter,  Coi.s7.  (23.1), 

Baguette  pour  allumer  les  lampes  dans  le  temple 
de  Jérusalem  (1208),  92,  123  (Xl).  —  Baguette 
écarlate  terminée  par  une  fleur  blanche  et  portée 
par  les  anges  (1208),  74,  80,  238.  —  Baguette 
rouge  ou  noire  portée  par  les  anges  (510),  3  |ix|, 
p.  67,  lign.  37;  Coisl.  (239),  G  Ixii).—  Baguettes 
déposées  sur  l'outel  de  Jérusalem  pour  faire  dési- 


gner par  le  sort  l'homme  qui  devait  être  l'époux 
de  Marie  (1208),  131.— Voy.  Bâton,  Canne,  Verge. 

Baigneurs  dans  le  Jourdain  (1208),  15  [xi]. 

Bain(Une  femme  au)  (923),  203  [ix].— Voy.  Lavage. 

Baiser  de  Judas,  Supp.  (27),  118  (xii),  figure  108. 
—Voy.  Judas. 

I!Ai,*r.  fil^  de  lionr  et  roi  d'Edom  (131),  208  [xml . 

ll;il,iiii  ■-  ',i.';;i, -JhI  |ix];  attribut  de  la  Justice,  Coisl. 

l:al,Mirn,,,_  ^.v,Mj,  -219  [xii],  page  202. 

Balcon  à  lleurs  sculptées  (1128),  4  |xiv]. 

Baldad.  —Voy.  Eliphaz: 

Baleine  de  Jonas  (510),  3  1867-86). 

Balustrade  entourant  l'autel  des  holocaustes  dans 
le  temple  de  Jérusalem  (1208),  92,  120  |xi|. 

Bandages  pour  infirmités  (22i7),  237-251  |xvi|. 

Bande  jaune  ou  verte  passée  sur  les  lignes  d'écri- 
ture en  guise  d'ornement  (1470),  98,  165,  178, 
202,  etc.  18901;  verte  (305)  |xiii];  jaune  (881)  |xi|; 
(138),  103  19921;  (1370)  11297);  jaune  et  rouge 
(3551  Ixiiil;  jaune  et  vert  (374)  IxivJ.  Voy.  encore 
Supp.  (146)  Ixiil,  et  Cois/.  (238)  Ixili]. 

Bandeau  ou  surface  en  forme  de  quadrilatère 
allongé,  plus  ou  moins  déeorée,  et  placée,  dans 
les  manuscrits,  en  tête  des  livres  ou  chapitres. 
C'est,  avec  les  initiales,  l'ornement  le  plus  usuel. 
—  Exemples  d'élégants  bandeaux  (528)  |xi|  ; 
(1208),  1,  30,  7i,  110,  150,  182,  etc.  |xi|  ;  (535) 
et  (,545)  Ixii);  beau  bandeau  en  treillis  (1192), 
1  [xvj.  —  Bandeau  identique  dans  tout  le  cours 
d'un  volume  et  répété  le  uicme  en  tète  de  trente- 
Irois  chapitres  ((a".)  |li:3ll|. 

Baptême.  Civiniiih  ,li,  liipicme  (550),  166  Ixill; 
Coisl.{'2:\h.  IM  iMi;.  il..-j,S),  182  Ixiil.  — Baptême 
de  saint  Cvim-ii  :,|ni,  :j:!-2  |867-886|;  de  Jésus 
(533),  14G,  154  |xi];(513),  197,  213  Ixiij;  (.550),  153 
Ixii). —  Lo  baptême  du  monde,  ou  Jésus  envoyant 
ses  disciples  prêcher,  et  les  douze  apôtres  bapti- 
sant chacun  un  néophyte  (510),  426)  1867-886]. 

Baptismale  (Cuve)  cruciforme  (510),  87;  quadrilobée 
(1528),  182  [xiij. 

BARLAAa  (Saint)  (1127),  1  [xivj;  (135),  105  11368|; 
son  portrait  (1128),  I  v°  Ixiv]. 

Uarque  (74),  15  1X1);  (54),  124  IxinJ;  à  voile  (139), 
131  Ix|.  —  Marinier  conduisant  sa  barque,  Coisl. 
(:i:J'.i).2G  Ixii].  —  Les  apôtres  dans  la  barque  (510), 
170  |8r,7-861.  —Voy.  Bateau,  Navire. 

IUkihelemy  (Saint),  écorclié  vif  (c'est  uu  nègre), 
Supp.  (27),  172  lxu|. 

Basile  le  Macédonien,  empereur,  mort  en  88G; 
son  portrait,  peint  en  pied,  dans  le  cnstume  im- 
périal (5IU),  2  I867-88GJ.  Voy.  pages  l,2-(;C. 

Basile  (Saint),  le  Grand,  cvêque  de  Césarée,  mort 
en  379;  écrivant  sur  uji  pupitre  (51U),  Iu4  et 
voy.  aussi  71  |867-886|.  —Autres  représentations 
de  ce  saint  :  (543),  130;  (550),  94;  (1561),  1  Ixiij; 
(3"iU),  21  |xv|;  en  croquis  à  la  plume  (966),  355 
|x|;  en  bnsle  dans  un  médaillon,  et  au  bas  de  la 
pai-'o,  autre  buste  dans  une  initiale,  tous  deux 
presque  effacés (922), 6  [l(IG2j.— SaiutBasilc  con- 
versant avec  saint  Jean  Chrysostomc  (799),  1  [xj 


AELE  DES  MAÏlÉRt 


—  Saint  Basile  et  saint  Grcgoiio  de  Nazianzc 
guérissant  ensemble  les  malades  (51(1),  119.  — 
Procès  de  saint  Basile,  Cois/.  ("23.1),  UMJ-lori|xii|. 

Saint  Basile  à  s  n  lit  de  mort,  ibid.,  74. 

Bassin  d'or  ou  Lagcna  pour  recueillir  la  pluie  {1"208), 

U9  |xi|. 
Bateau  à  rames  (7.i),  7,  8,  15,  29,  115,  etc.  [xi]; 
(134),  78,  182  |xm|;  (510),  170  |867-86|;  à  voile 
(510),  239,  4.52;  (74),  71;  à  voile  triangulaire 
(53:i),  34  Ixll;  .i  rames  et  ,i  voile  triangulaire 
(610),  3(i7  |8(i7-8^i|.  -  V,.y.  liarqne. 
liàtiment.  Som|diirnxlj;iliiiieiits  d'où  s'élève  réclicUe 

céleste  de  Jean  Cliinaque,  Coisl.  (88), 
Bâton  de  messager  de  l'ange   Gabriel  (510),  3.  — 

Voy.  Baguette,  Canne. 
Beauté.  Nérée,  Narcisse,  Hyacinthe,  Castor,  PoUux 

et  autres  prétendus  exemples  (2736),  11  |xvj. 
Bellérophon  perçant  la  Cliimère  (2736),  7. 
BtLPHÉcoK,  sa  statue  (2U),  17  |x|. 
Bénitier  de  pierre  bleue  (543),  87  lxii|. 
Berceau  d'enfant  à  baluslrcs,  en  bois  doré  (1208), 
.50,  63  |xi|;  à  pieds  en  balançoire,  Coisl.  (23  0, 
121    |xii|.    —   Berceau    de  Heurs  (2512)    Ixvi). 
—  Voy.  Buisson. 
Bergers   et  costumes  de   bergers  (1)23),  248  [ixl; 
(550),  y,  30,  38  |xii).  —  Berger  jouant  de  la  llùte 
(533),  31  |xi|.  —  Berger  fuyant  un  serpent,  Supp. 
(247),  6   |xi|.  —  Bergers   et  bergères  dans    un 
jardin, i(/i«/.,  47, 48.  —  Bergers  grecs(voy.  Cornes, 
Flùle.  Mortier,  Orion).—  Les  bergers  de  Bethléem 
(51(.)),    137.  Voy.   Anges.  —  Une  bergerie,  agri- 
culture (2736),  22|xv|, 
Béto  mystique  décrite  dans  Job  (13i),  1 12  et  suiv. 

|xm). 
Bethléem  (la  ville  de)  (20),  37  [xl;  (74),4  |xj|  ;   la 

ville  et  la  montagne  de  Bethléem  (139)  |x|. 
BETHSA.11É  (923),  282  |TXi;  dans  son  bain  (510),  M3 

[867-861. 
Bible    (la)  sur  un  Irùne  d'or  dans  la  salle  d'un 
concile  (510),  355  |867-S6].  —  La  Bible  ou  autre 
livre  saint,  porté  à  la  main,  en  voyage  ou  en 
promenade  (1208),  187,  189,  193,  196  |xij. 
Bige  (2736),  7  (xv]. 
Bijoux  suspendus  à  une  croix  en  ex-voto  (510),  2, 

—Voy.  Broche. 
Bilboquet  enjeu  analogue  (.5,50),  279  (xii],  page  202. 
Blé.  Champ  de  blé  (74),  22,  70  Ixi],  Lhar  de  blé 

(2736),  15  |xv]. 
Bœuf  (135),  67  113681. 
Boiteux  et  Bossus(74),  15,31,  81,  114, 133, 139,  etc. 

|xi|;  (135),  183  |I368|.  —  Voy.  Pauvres. 
Bordure  de  fleurs,  fruits  et  animaux  autour  de  la 

p:ige(l'43),  23  Ixilj, 
Borne-fontaine  (2512),  34  |xvij. 
Bossus.  —  Voy.  Boiteux. 

Bottines  (74),  5  [xi].  (voy.  Marnas,  Chaussure).  — 
Bottines  de  peau  à  mi-jambe  (1128),  3  Ixivl.  — 
Bottines  blanches  à  mi-jambe  portées  par  presque 
tous  les  hommes  du  manuscrit  139  Ix|.  —  Mois- 
délaçant  ses  chaussures  (12u8),  74  |xij.  —  Cro- 
chet de  fer  avec  lequel  Jacob  les  délace  ou  dé- 


boutonne (12(18),  29.  —  Bottines  impériale.^  de 
pourpre,  brodées  de  perles,  portées  par  l'cnipe- 
rour  Mcépliore  le  Botoniate  et  aussi  par  l'ar- 
change Michel,  Coisl.  (79),  1  et  2  |I080|. 

Bouclier,  David  élevé  sur  le  pavois  (139),  6  |x],— 
Voy.  (74),  3,  5,  28  Ixi],  —  Bouclier  fleurdelisé 
(13.5),  19  113681. 

Boucs  afl'rontés  (2512)  |\vi|. 

BouiUissemcnt,  kii|,|ili,r  (.511)),  332  |867-886|. 

Bourbon.  Maniismis  rx,-,  ni.s  pour  des  princes  de 
cette  maison  (55)  et  (2628). 

Bourgeonnées  (Initiales)  (7(1)  |964|. 

Bourreau,  vraisemblablement  la  représentation  de 
celui  de  Conslantinople  vers  la  fin  du  neuvième 
siècle  (510),  104,  137,  215,  322,  340,  figure  15; 
autres  (1528),  86;  Coisl.  (239),  38,  105  |xiil.  —  ■ 
Autre  massacrant  les  enfants  sur  l'ordre  du  roi 
llérode,  Supp.  (27),  173  (xu). 

Brasier  de  métal  à  pic  Is  sculptés  (74),  56,  97, 157, 
1.59,  204  |xi|. 

Brassard  d'or  (ou  d'étoffe  ordinaire,  suivant  le 
rang)  dans  le  costume  byzantin  (543),  102,  213, 
388  lxii|.  —  Voy.  Poitrine. 

Brebis  (135),  8  |1368|. 

Brigands  (510),   143   |867-861  ;  (134),    22,   23,  110 

IXIII], 

Broche  sur  le  front,  parure  de  femme  (139),  1, 
7  |x|. 

Brodeuses  et  tisseuses  (135),  222  |1368|. 

Brunissoir  do  scribe  (18!1),  1,  93,  206,  305  |xii|. 

BucÉPHALE  (2736),  7  |xv]. 

Bûcherons  (135),  161  |xivl. 

Buisson  (le)  ardent (510),  254  [867-86]  ;  Coisl.  (239), 
6  [xii-xiiil;  (1208),  74  [.\l]  ;  (605),  272  [x[.  —  Un 
enfant  dans  un  buisson  de  fleurs  (60.5),  74  [x|. 

Cabas  (61),  4  [x]  et  fig,  75. 

CECiLius  baptisant  saint  Cyprien  (510),  332  Iix[. 

Cailles  afl'rontées  devant  un  vase,  Coisl.  (21),  5  |xi[. 

CViN  offrant  son  sacrifice  de  fleurs  et  de  fruits 
(1208),  49  [xi[;  écoutant  sa  condamnation,  ibid.; 
méditant  le  meurtre  de  son  frère,  ibid.:  consom- 
mant son  crime,  ibid. 

Calamus  qu'on  est  en  train  de  tailler  (81)  A  [xi|. 
Voy,  aussi  (189)  [xil|,  etc. 

Calllnique  (Saint)  en  costume  de  guejre  (15r!8), 
117  |xii|. 

Camaïeu  (Ciel  peint  en)  (75),  1,  95,  255  lxi|. 

Camée  antique,  ornement  en  tête  d'un  manuscrit 
(3056 A)  [xv[. 

Canards  (64),  6-8  [x[;  (550),  209  [Xll).  —  Deux  ca- 
nards affrontés  devant  un  vase,  Coisl.  (21), 
6  [xi[. 

Canif  de  scribe  (54),  10  [Xllll;  à  I  ime  recourbée, 
Coisl.  (20)  |x|. 

Canne  do  vieillard,  un  évoque,  (543),  23  [xil];  à 
pommeau,  ibid.,  213.  —  Canne  ou  sceptre  de 
l'empereur  de  Conslantinople,  ibid.,  288,  310.  — 
Voy.  Baguette,  Bâton. 

Canopus,  pilote  du  navire  ramenant  Hélène  en 
Grèce,  Supp.  (217),  12  lxi|. 


lAliLK  DKS  MATieiiliS. 


317 


r.ANTAClzÈNE    (Jcaii) ,   portraits   de    cet    empcrcia- 

(1-21-2),  5  ol  1-23  11371-751.  —  Voy.  Assemblée. 
Capernaum,  son  centurion  (71-),  14  |xi|. 
Oipitalcs.   Manuscrit  en    capitales  (i'^J)   |vill-xi|  : 

élégantes  capitales  d'or,  Siipp.  (5G7)  (xij. 
Caracalla,  empereur  (273G),  1  |.xv|);  (-2737),  I  |xvil. 
Caricatures  (-2736),  Ki  |xvl. 
Carnassiers  :  lion,    ligrc.    sanglier.    Iiyène  (iTIiCi. 

33-47  ixvl. 
Cartes   du  monde  ancien,  des  Iles   Britanniques, 

d'Espagne  (1402),  54  et  suiv.  (xivj. 
Casque  (135),  147  |1368|.  —  Casques   et  boucliers 

byzantins  (510),  170  |867-8()1. 
Casquette  à  longue  visière  (135),  "20  |13(1«1. 
Caslel(74),  130,  147,  154  Ixij. 
Ca.stor  et  PoLU-x  (-27311),  \(\  |xv|. 
Catherine  (Samiei  (.'.niii.  -j  |\i|. 
Cavaliers,  cmnliii  rJMiii.  ".  [\v|. 
Caysiros,  flfu\c,  Suiijil.  (217 1,  18  |xi|. 
Ceinture  (la  sainte)  de  Jésus;    autel  élevé  à   sni 

adoration  (15-28),  181  |MI|. 
Ceinturon  (139),  itë  (xj. 
Cène  (Sainte)  (1-208),  3  jxii;  (100),  1-2'J   |xir|;  (.'.4). 

%  |xni|. 
Centurion  (la  Fille  du)  ressuscitée  par  Jésus  (5I0|, 

170  |867-8I!|.  —  Voy.  Capemaùm. 
Cercueils  et  «épulcres  (74),  28,  7(i,   U'd.  19-2.  -20'.1 

|xij;  Coisl.  (239),  74   |xii|;  (135),  .48,  70,  79,  91 

[13081. 
Cerfs  et  Biche  (550).  30  Ixil|.  -  Cerfs  (134),  185, 

186  Ixiiil;  (1803),  113|xiii|. 
Cerisier    allégorique  ou    thérapeutique  (30),   2U3 

|xv|. 
CÉSAIRE  (Saint),   frère  de  Grégoire   le   théologien 

(510),  43  [867-8801 . 
Chaîne  de  fer  liant  les  jaiuljes  de  Jean  Climaque, 

Coisl.  (88)  [xij;  chaînes  et  chaînettes  (559),  660 

[xiill;  chaînette  d'argent  pour  maintenir  ouvertes 

les  pages  d'un  livre  (74),  1  [xi|;  autres  chaînettes 

destinées  probablement  au  même  usage  (189),  1, 

93,  20G  [xii|. 
Chaise  dorée  (139),  137  (xj;  de  bois  sculpté,  Coisl. 

(31),  5,  70,  100,  136  [x-xij;  de  bois  sculpté   et 

peint  (2144),  Il  [1350|.  —  Voy.  Fauteuil;  voyez 

aussi  à  presque  toutes  les  figures  d'évangélislcs. 
Chàle.    Ornements  dans  le  genre  des  dessins  de 

chàle  (1553)  [xiv(. 
Chambellan   (David),   gentilhomme  berrichon,  se 

fait  faire  une    copie   des  Psaumes   par   le  Grec 

G.  Ilermonius  en  14ti3  (45),-et  des  Évangiles  par 

le  même,  vers  1479  (98). 
Chameaux.   Nègres  les  chargeant  (-2736),   46    |xv). 

—  Chamelles  (135),  8  [1368];  chamelier  vètii   à 

l'orientale,  ibid. 
Champs.  Plaisirs  des  champs  (2736),  18. 
Chandelier  à  sept  branches  du  temple  de  Jénisulcm. 

Coisl.  (-2:39),  3[xii|. 
C.hapiteau  (Sauteur  portant  un)  sur  sa  tête  (550) 

99  [xiij.  —  Voy.  Arcliitedure,  Colonnes. 
Charbon  brûlant  sur  les  lèvres  du  prophète  Esaïe 

(1-2UU',  102  |X1|. 


Clmrpeiilier.  Saint  Joseph  s:i  scie  sur  l'épaule  (1208), 
ll-2|vi|;  ouvrier  charpentier,  Cuisr(2ii3) ,  7  |xii[. 

Channie  (533),  31  |xi[;  (cultivateur  à  sa),  Coisl. 
(-2:19),  2ii  |xii[.  —  Voy.  Agriculture,  Laboureurs, 

Chasse  à  l'aide  d'un  oiseau  de  proie  (04),  5  [x[;  à 
l'aille  .le  la  panthère,  ibid..  0;  à  l'.iiile  du  miroir 

|xv).  Voy.  Fouine.  —  Sujets  de  ehasse  dans  les 
initiales  du  manuscrit  1208  [xi|.  —  Les  manus- 
crits (273G  et  2737),  presque  en  entier,  sont 
relatifs  à  la  chasse. 

Cliisseur(5.50),  4)  [Xll|  ;  chasseur  à  l'are  (Ci).:,  |\|: 
chasseurs  de  bêles  féroces  cJT:;!.).  :;T.  -  Chas- 
seurs, le  maître  et  trois  valets,  ,ure  deux  eliieus, 
partant  pour  la  chasse  :  très  belle  et  intéressante 
peinture  (-2736),  3  [xv|,  fig.  150. 

Chat  avec  un  serpent  enroulé  autour  du  corps  (64), 
12  |x|;  étouffé  par  un  serpent  avec  lequel  il  forme 
l'initiale  U,  Supp.  (18.-,),  2  |\ii|. 


Chaussures  brodées  de  perles  (51U),  2  |867-880[.— 
Chaussure  rouge  à  neurs  vertes  (139),  136  [x|; 
autre,  ibid.,  446.  —  Voy.  Bottines. 

Chérubins  gardant  le  tabernacle  (1208),  181  [xi|. 
Voy.  Séraphins.  —  Les  premiers  sont  les  anges 
gardiens  des  trésors;  ils  sont  ailés  et  d'origine 
babylonienne.  Les  séraphins  sont  les  anges  aux 
ailes  de  feu  qui  entourent  l'Éternel  et,  par  leurs 
ailes,  consument  toute  impureté. 

Cheval  de  diverses  espèces  et  dans  diverses  alti- 
tudes (64),  4  \x\;  (533),  35  |xi|;(l:U),  Cl,  '.)■!.  loi, 
136,  186,  187,  188  [xili|;  (-2-.I83),  227  |\iii|,  (-27:i(i), 
5,  6,  7-11  [xv[;  une  centaine  de  elii\.iii\  (22U) 
|XIV[  ;  deux  chevaux  se  baissant  [lour  boire 
atîrontés,  Coisl.  (-20)  |x|;  cheval  conduit  par  une 
femme,  Coisl.  (333),  247  [xiv|.  —  Jésus  à  chev.il 
pour  entrer  à  Jérusalem,  Supp.  (27),  94  [xii|. 

Cheveux,  coupés  avec  un  couteau  ou  rasoir  (135), 
-23  [1368|.—  Particularité  de  la  coiffure  d'homme 
aux  ix°  et  \'  siècles,  page  82,  note. 

Chèvres  (550),  9,  49,  83  [xil|. 

Chicot  formant  initiale  (98)  (vers  1479|. 

Chiens  (Deux)  affrontés  (654),  2  (xj;  (1546),  83.  Voy. 
20  [xiii[.  —  Chiens  buvant  (2512),  ;J4,  35  [xvil; 
chiens  en  chasse  et  dans  différentes  attitudes 
|27:;6).  Il,  15  [XV);  chien  poursuivant  un  lièvre 
(:!!"),  17i;|15:i3|:  chiens  divers  (550),  9,  100  ixu|; 
(la:,).  I,s  |l:jr„s|;  (:ii5)  |xv[. 

Chimère  (la),  ordinairement  ailée,  avec  tète  d'oi- 
seau et  corps  de  lion  (6i),  3  [x|  ;  (533)  |xi|  ; 
(1-208),  225  [xi|;(2736),  7  (xv). 

Chimie,  ustensiles  (2275)  [14  ;7[;  (2327)  |I486|. 

Cliinirgie.  Instruments  et  opérations  (2-247),  1112- 
2-29  et  237-251  lxvi[  ;  (2"249),  100-103  [xvi|  ; 
(2-21-8),  55(;,-(JT0  [xvi|. 

Chœur  de  musiciens,  Coisl.  (218)  [xij. 

Chrétien  (Interrogatoire  d'un  évêque)  en  temps  de 
persécution,  Cois(.  (239),  100-105  [xii|. 

Chrisme  en  forme  d'w  surmonté  de  la  croix  (61), 
65, 158  [x|;  identité  du  sigle  employé  pour  abréger 


318 


TAULE  DES  MATIÈIIES. 


le  mol  Xopôi  des  tragiques  grecs  et  le  mot 
XpKJTÔ;  des  chrétiens,  dans  (2804)  (xv).— Voyez 
encore  un  monogramme  du  Christ  aux  manus- 
crits (779),  256  |xl  et  ci-dessous  à  Marie  (1208), 
110. 

Christ  sur  son  trône  (510),  1  |867-86|;  dans  sa 
gloire,  supporté  par  quatre  anges  ailés  (1208),  3 
|xil;  tète  du  Christ  (1102),  1  |X1|;  buste  du  Christ 
bénissant  (118'J),  l  |xiv|  ;  croquis  de  têtes  du 
Christ  (2020)  |xv|;  Christ  assis  (1222)  in  fine  |xv]. 
—  Le  Christ  sous  une  arcade  trilobée  (317),  215 
|1533|.  —  Voy.  Jésus. 

Chrïsostome  (Saint  Jean),  né  en  3ii,  mort  en 407, 
diverses  scènes  de  sa  vie  (799)  (x);  enseignant, 
ibid.,  87,  97,  326;  écrivant  (806),  t  |xill  ;  (823) 
|xii|;  portraits  de  lui.  Coisl.  (66),  l  [XI);  Coisl. 
(79),  2  11080).  —  Voy.  encore  Coisl.  (224),  25 
[vers  1000)  et  (1025),  1  (1563).  Ajoutez  (391),  1 
ixi);  (922),  6  [1062);  (351),  31  [1389]  ;  (350),  31 
|xv|. 

Ciel  ou  Cieux  (75),  1,  95,  153,  255  [xi);  (135),  168, 
194  11368).  —  Le  ciel  ou  sphère  céleste,  avec  la 
main  de  Dieu  (1208),  149  [xi);  représenté  par  un 
dais  que  les  anges  soutiennent  au-dessus  de  l.i 
tète  de  Dieu,  ifcid.;  représenté  par  l'assemblée  de 
Jésus,  la  Vierge,  Jean,  Michel  et  Gabriel  (2213), 
10  )xiv). 

Cierges  (513),  130  Ixii);  (550),  209  ) 
rairc  (510),  43,  07  )867-886|. 

Cigogurs   (1208),    1    )xi|  ;  dévorant 

(SSB),  1-J."i  |Mli];  (1.V.3).  191    jxiv 
CiLBis,  ville,  Supii.  (247),  18  [Xlj. 
Cimeterre  (135),  19,  21  |13!)8|. 
Circoncision  (ou  castration  ?)  d'ur 

)xil). 
Ciseaux  de   scribe.,  supp.   (27),  85  )xii)  ;  (51),  10 

Ixiil).  —  Ciseaux  pour  les  cheveux  (510),  347 

I867-88B).  —  Ciseaux  pour  la  tonte  des  moutons 

(.-.33),  31  |xi|;  (134),  160  Ixiii). 
Cislc  ou  Cliquette  (273li),  lll  [XV]. 
Clément  (Saint)  d'Alexandrie,  i  (rrpco(jiaT£Ù;(riSÛl,  I 

|xi);  (ir,61),  95  |xn). 
Clément  (Saint)  de  Rome  (580),  2  (xii). 
Cllmaque  (JtMu),  né  en  525,  mort  en  605;  écrivant 

son   livre   VÉclielle  céleste,   Coisl.   (88),   1    )xil  ; 

(1158),  2.j6  [XII);  son  portrait.  Cois/.  (263),  8  et  9 

[xii].  Voy.  —  Biitimenl. 
Cloche  (1555),  118  |xiv). 
Clocher.  —  Voy.  Église. 
Clous  et  autres   instruments  de  la    Passion  (510). 

285  1867-886]. 
Codex  (923),  255  )ix);  autre,  richement  relié  et  posé 

dans  une  armoire  à  livres,  Coisl.  (195),  9  )x). 
Cœur,  membre  d'ornementation  (1351  A)  jxiv).  — 

Cœur  enflammé  becqueté  par  deux  oiseaux  (12), 

100  11419). 
Coirrcs  (135),  121  11368);  coffre-furt  (135),  134. 
CoilTure.  Bonnet  blanc  sphérique,  coiffure  persane 

(Hérodote   !II,  12),   portée  par  les   rois  mages 

(510),  137  (IX);  par  les  guerriers  perses  (510),  409. 


Ifiinr 


un  serpent  (cl 
87  )xi]  ;  autres 


enfant  (41).  iU 


—  Coiffure  d'homme  en  cube  d'or  posé  sur  le 
sommet  do  la  tête  (2179),  5  [x);  cube  d'or,  coif- 
fure des  trois  mages  (513),  116  )x;i);  coiffiirc 
d'homme,  haut  bonnet  d'étoffe  blanche,  de 
forme  cylindrique  ou  sphérique  (513),  23,  102, 
213,  288;  (.550),  72  |xil);  d'étoffe  rouge,  ibid.; 
coiffure  déjeune  fille  (134),  206  )xili).  —  Chapeaux 
coniques  des  officiers  militaires  de  Constautinople 
au  xiV  siècli\  et  cylindrique  des  officiers  civils 
(2144),  Il  |13.-i0];  (1242),  5  )1371-1375). 

Colombe  (la)  de  Noé  (510),  360  )867-886);  colombe 
tenant  dans  son  bec  l'olivier  de  la  paix  (218).  1 
(XI);  colombe  au  pied  de  la  croix  (550),  83  [xii]. 

—  Nid  do  colombes  (317),  208  [1533]. 
Colombier  (923),  200  Ux|. 

Colonne  (la)  de  feu  guidant  les  Israélites  (510),  264 

(8(i7-86];  (139),  419  [xj. 
Colonnes  montées   dans   un    édifice  à  l'aide   d'un 

treuil  (20),  4  [xj. 
Colons  comparaissant  devant  le  percepteur  du  fisc 

(543),  102  [XII]. 
Combat  de  David  et  de  Goliath  (139),  4  [x];  d'un 

oiseau  contre  un  serpent,  initiale  A,  (690),  14 

[XI].   —  Combats  d'animaux  divers  (voy.   Lion. 

Ours,  Lièvre)  (550)  [xii|. 
Compas,  Coisl.  (195),  171  )x);  (189)  )xii)  ;  Supp.  (27), 

85  |xii]. 
Concile    (Peinture    représentant  le   deuxième)  de 

Constantinople,  tenu  en  383  pour  la  condamna- 
tion de  Macedonius  (510),  355  1867-886). 
Consécration  à  la  prêtrise,  ou  à  l'épiscopat  (510), 

452.  —  Consécration  d'une  église  par  un  évèque 

(543),  51   )xii]. 
Constantin  U:  Grand;   son  portrait  (1783),  1  )xv]; 

l'empereur    en     habits    impériaux    (510),    440 

)867-86]. 
Constantin  Porphyrogenkte  (6U)   )x],   iiagc  105, 

ligne  15. 
Constantin  Ducas  (Portrait  de),  empereur  de  1059 

à  1067  (922),  0  ]1062). 
Constantin,  personnage  ayant  exécuté  ou  com- 
mandé le  manuscrit  Coisl,  (67)  )xi). 
Constantinople  (la  Cour  de)  au  xiv«  siècle,  avec 

l'empereur   au    milieu    des    grands    dignitaires 

(1242),  5  [1371-1375]. 
Copie  de   miniatures  du  XV  siècle  par  un  peintre 

du  XVI»  (2737). 
Coqs  ((H),   1-3)  |x]  ;   coqs  de  basse-cour  affrontés, 

Coisl.  (21),  7  [xi].  —  Voy.  Renard. 
Coquille   aux  deux   valves  ouvertes,  contenant  de 

l'encre  d'or,  dans  une  représenlalion  de  l'évan- 

géliste  saint  Jean,  Coisl.  (20)  [x). 
Corbeilles  et  Paniers  (5Kh,  3  lix],  p.  67;  (74),  21 

32,  80,  178  1X1).  —  Voy.  Laine. 
Corne   d'or  jiour  verser  l'huile   sainte   (510),  17 

[867-886);  (1391,  3  ]x).  —  Cornes  de  Moïse  (1208), 

87   [XI).   —  Agriculteur  brûlant    des   cornes    de 

cerf  pour  chasser  les  serpents,  Supp.  (247),  3  [x). 
Corps  humain,  anatomie  (2119),  1  )x). 
Corybantes  et  autres  prêtres  phrygiens  de  la  déesse 

Rhea,  Coisl.  (239),  121  )xiij. 


TABLE  DES  MATIÈRE? 


Costume.  Voyez  en  général,  au  nom  des  diverses 
personnes  ou  classes  de  personnes  :  Diou, anges, 
démon,  Gabriel ,  Michel,  Jésus,  Vierge,  Moïse, 
David,  Job,  apôlres,  cvangclistes,  etc.  — Costume 
impérial- de  Constantlnople  (533),  288  Ixi).  — 
Costumes  de  femmes  et  jeunes  filles  (134),  21 
|xill|.  —Costumes  de  la  cour  de  Byzance  (1242) 
|1371|,  page  239.  — Costume  turc  (135),  14i|1368|. 
—  Costume  de  médecin  (36),  3,  29,  187  |xv|.  — 
Costume  et  mobilier  en  général  |2294|  [xv].  — 
Costume  militaire  (voy.  Guerriers). 
■  Couleur.  Rares  exemples  de  manuscrits  où  le 
peintre  ait  employé  de  bonnes  et  solides  cou- 
leurs (608)  |xi|;  (315)  |xv|. 
Coupe.  Initiale  E  formant  un  homme  qui  tend  une 

coupe  où  vient  boire  un  oiseau  (535),  152  |xi]. 
Cour  céleste  (510),  67  |867-86|. 
Cour  intérieure  d'une  habitation  byzantine  i7il, 

3  |xil. 
Couronne  royale  de  Salomon,  Cois\.  (193i,  2  |xr|  ; 
du  roi  indien  Abonner  et  son  costume  d'apparat 
(1128),  3,4,  5,  etc.  jxivj.  —  Couronnes  mises  aux 
ligures  de  Job  et  de  ses  amis  (135),  5,  39,  243- 
247  rl368|.  —  Couronne  royale  (74),  2  [xi].  — 
Couronne  ducale  soutenue  par  quatre  enfants 
(2097),  23  |xvi|. 
Coussin  pour  garnir  un  siège  (2144),  11  |I35Û|.  — 

Voyez  à  presque  toutes  les  figures  assises. 
Crabe,  Murène  et  Polype  (2735),  28  [xivj. 
Cravate  d'étoffe  mise  aux  colonnes  (13'J),  1   |x|. 
Création  de  l'homme  et  de  la  femme  (543),  116  |xii|. 
Créature.    La   créature    humaine,    i\   xTiai;  (12USi, 

200  Ixil. 
Cresson  (Botte  de),  Supp.  (247),  U  |xi|. 
Crocodile  (2097),  8,  39  et  aussi  (33 1  |xv|. 
Croix  ornées (20),  6  |x|  ;  ill23l,330  |xv|  ;  (:i-23)  |xv|; 
à  pleine  page,imitanl  rorrévruiic(51ll),3  et4  |ixl. 
p. 66;  Cois/.  (51),472  |x);  au  sommetd'une  coupole 
(2841,41X11);  (495;  (xi);(644)  11430,';  accostée  di- 
deux  lions  (83),  1  [11681  ;  de  deux  oiseaux  (3t;i, 
163  |xv];  ancrée  et  recroisettée,  accostée  d'une 
invocation  à  Jésus  (82),  1  |xii|;  surmontée  d'une 
colombe  (218),  1  [xi|.  —  Croix  monumentale  de 
pierre  (510),  452  1867-86).  —  Croix  à  trois  croi- 
sillons (543),   23    |xii|.  —  Croix  noire   dans  la 
main  pour  désigner  les  vrais  chrétiens  (543),  102. 

—  Croix  blanche  (550),  59  [xii].  —  Invention  de 
la  vraie  croix  (510),  440  [867-886].  —  Croix  sym- 
boliques (510),  3  et  4;  mystique  (2988),  8,  87 
[xiv].  —  Notes  marginales  disposées  de  manière 
que  l'écriture  forme  le  dessin  d'une  croix  (715), 
passim  [xv|,  etc.  —  Voy.  Ecriture. 

Cruciri.xion  (74),  58,  59,  99,  100,  161,  200  [xi);  (550), 
3  [xii|;  (549),  68  |1280l;  (54),  107  [xiii),  fig.  121. 

—  La  représentation  la  plus  ancienne  de  la  cru- 
cifixion, p.  68,  et  une  du  xvii'  siècle,  p.  304. 

Ctésiphon,  ville  d'Assyrie  (510),  409  [867-886|. 

Cuirasse  d'or  (74),  3  [xi|. 

Cuisine,   apprêts   culinaires  (74),    143;   (13.1),   18 

(13681.—  Cuisinier  grec  avec  différents  plats  de 

son  métier.  Siipp.  (247),  44  |XI|. 


lie    Rhea,  exéeutau 


danse. 


Cyprien  (Saint),  évè((ue  de  Carthage  (mort  en  258), 
au  milieu  d'idoles  païennes  (510),  332  |867-886|; 
suite  de  son  histoire,  ibid..  Voy.  fig.  19.  —  Sou 
portrait  et  sa  vie,  Coisl.  (239),  46.  Vov.  de  plus 
(-126),  145  [1488);  (543)  «7  [xiil;  (550)",  59  |xii[. 
—  La  fiancée  de  saint  Cyprien,  Coisl.  (239), 
50  [xilj. 

Cyrille  (Saint)  de  Jérusah-m,  mort  en  386  (1561) 
77  (xif). 

D  (Initiales). Zoomorphes  ou  ornithomorphes(12Û8), 

38,  56,  70,  225  (xi),  etc. 
Dahlias  ou  fleurs  semblables  (284),  6  [xii[. 
Dahlila  et  Samson  (510),  347  |867-886[. 
Dai.n  (510),   104  [867-8(i|  ;  (768),  1  [xiii|  ;  et  biche 

(64),  6  (xj. 
Dais  en  étoffe  drapée  à  l'antique  au-dessus  de  la 

tète  des  évangélistes,  Coisl.  (21)  |xi|.  —  Job  assis 


dais  (135),  7  11308). 


Ciel. 


(voy. 


Damascène  (Saint  Jean),  mort  en  756(1111),  1  [xn|; 

(1122),  1  [xiv];  son  portrait  (1123  A),  4  [xivj. 
Dan  (le),  fleuve.  — Voy.  Jor. 
Daniel  (923),   115  [ix|  ;  dans   la  fosse  entre  deux 
lions  (510),    435  [867-86]  ;   fig.   23.   —    Daniel, 
les  trois  jeunes  hommes  et  l'ange  (1553),  184, 
201  [xiv|.  —Voy.  .Anges. 
Danseur  (1002),  I  |xiv|.  —  Danseuse  israélite  (510), 
2C4  1867-8861;  (139),  5  [xj.  —  Danseuses  à  une 
noce  grecque  (2736),  10  [xvj. 
Darus  à  cheval,  fuyant  devant  Alexandre  (2736), 

7  |xv]. 
rUTAX  et  Abiron  (20),  16  [xj. 
Dauphin  nageant  autour  d'un  batelet  (533),  34  [xi]; 

antre  (123),  77  [xvi].  —Voy.  Pupitre. 
David  consacré  roi  par  Samuel  (510),  174  |807-S86|; 
regardant  la  dame  Bethsabé,i6i(/.,  143.—  Scènes 
de  la  vie  de  David  (139),  1,  7,  136  [.\].  —  Daviil 
prophétisant  (20),  3  [x[  ;  buste  de  David  prophète, 
(922),  6  |1062|.  —  David,  roi  (74),  2  [xi);  (1208), 
30  [XI].  —  Présentation  de  la  Vierge  à  David 
(1208),  56.  Voy.  encore  (923),  16,  160  [ix];  (654), 
9  [x].  —Voy.  Combat. 
DÊcius  l'empereur,  persécuteur  des  chrétiens,  Coisl. 

(239),  53  [XII). 
Décollation,  supplice  (543),  87  [xii|. 
Démons,    représentés    sous    la    forme    de  petits 
hommes  ailés  tout  noirs  (20),  18  [x|;  (74),  7,  16, 
ai,  72,  125,   131,  1-15,  etc.   lxi|  ;  [543],  87  |xii]  ; 
Supji.  (271,  07  [xii]  ;  battus  et  enchaînés  (135), 
12,  23(J-2:J7  [1368].  —  Les    dénions   envahissant 
le  troupeau   de   porcs  (54),  32  [xill|.  —  Démon 
prisonnier  au  fond  de  la  mer  (135),  238  |xiv). — 
Voyez  encore  page  83,  ligne  pénultième.  Voyez 
aussi  Diable. 
Démoniaques  (510),   170  [867-8861  ;  (74),  8,  15,  16, 
23,  31,  34,  83, 118,  131,  etc.  [xi|  —  Voy.  Possédé. 
Déposition    (la)    du    Christ  au   tombeau   (510),  30 
[867-886]. 


:i-2U 


TABLE   DKS  MATIERKS 


Descenlo  liai  de  croix  lôij,  107  |xiii|. 

Déserl,  pei-soiiiiification  (139l,  419  |x|. 

Desjarûins  (Julien),  amateur  de  maniiscrils  grecs, 
xvr  siècle  (109). 

Diable,  Salan  (510),  165,  332  (550),  30  (ïii|  ;  {54l. 
119  Ixiul,  fig.  119;  (134j.  16  et  suiv.,  34 1«,  35  v°, 
108  r"  et  v°  [xiii]  ;  (135),  12,  28  |xivl  ;  (2830),  239 
|xvi|.  —  Voy.  Démons. 

Diane  chasseresse  r2"36),  16  |xv|. 

Diane  de  Poitiers  (2737),  reliure  |xvi]. 

Dieu  (923i.  4)  [ix].  —  Dieu  le  père  l'ôIOi,  67  |867- 
886|;(6-i),  158|x|:il35),12etpassim,215,218,etc. 
|1368|;  entouré  de  séraphins  (134i,  1  |xiil);(1208), 
162;  dans  une  gloire,  ibid.,  16.—  Dieu  créateur 
(74),  1  |xi|;  (135),  220  (13681;  annonçant  le  Christ 
au  monde,  Coisl.  (239),  6  |xii|  ;  recevant  une 
âme  dans  le  ciel  (1069),  4  |xil|.  —  Dieu,  jeune 
et  imberbe,  dans  le  Paradis  (1208),  47  |xi|.  — 
Dieu  le  fils,  ibid.,  177. 

Diplôme  pourpré,  dans  la  main  de  rcmpercur. 
Coisl.  (79),  1  I1080I. 

Divan  royal  chez  les  Juifs  (13J),  446  |X|.  —  Divan 
surmonté  d'un  dais  (135),  7  1 13681. 

Dôme  d'un  monastère  chrétien  de  l'Inde  (U28i, 
3  |xiv]. 

DOMXICA  (Sainte)  (1561),  47  Ixii). 

Douceur,  personnification  (139),  3  |\i. 

Doyen  impérial  appelé  le  protoproèdr.-,  en  10811. 
Coisl.  (79),  1. 

Dracontines,  lettres  à  têtes  et  queues  de  dragon 
(2237),  23  |xiv|. 

Dragon  (2327),  196  |1486|.  —  Dragon  ailé  dévorant 
un  lièvre  (317),  184  11533|.  —Voy.  Apocalijpse. 

Drom;idaire  (64),  4  |x|. 

DuCAS.  —  Voy.  Andronic,  Conslanlin. 

E,  initiale  d'une  exécution  remarquable,  Supp. 
(149)  ixvi];  ayant  la  traverse  en  forme  de  maiu 
bénissante  (750),  153.  190  |x|;  (690),  87,  148,  153 
ixi);  (319),  211  [xil  ;  Supp.  (834)  |xij;  (540),  134, 
164, 194,  231  ixiil;  (630),  220,  259  |xiil;  (886),  31 
Ixiiil;  Coisl.  (237  bis)  |xiii|;  (2392),  231  [xivj  ; 
Supp.  (462),  56,  65  11313|;à  main  tenant  un 
volunicii  (806),  74  |xil|;en  la  forme  d'un  homme 
qui  présente  nn  volumen  (654),  159  |x|;  à  main 
armée  d'un  sabre  (2392),  199,  265  jxiv!  ;  à  main 
tenant  la  deuxième  lettre  du  mot  (823),  31, 
61,  etc.  |xn|.  —  E  supportant  un  enfant  (2097), 
31  Ixvll;  formant  un  personnage  qui  écrit  (654), 
71;  formant  une  scène  à  trois  personnages  (543), 
28  ixiil;  en  tête  de  chien  (2097),  59  |xvi|.  — 
E  divers,  zoomorphes  et  ornithomorphes  (1208), 
8,  21,  59,  69,  136,  168,  173  |xi|.  —  E  dracontin. 
Coisl.  (266),  221  !xii|.  —  L'initiale  E,  avec  T,  se 
répète  constamment  dans  les  Lectionnaiies.  — 
Voy.  (279)  et  suiv.  —  Belle  initiale  E  à  fieurs  et 
fruits  (1897),  1  lxvi|.  Voy.  Covpe,  Main. 

Eau.  -Voy.  Épreuve. 

Échelle  de  Jacob  (510i,  174  |867-886|  ;  (12u8i,  29 
|xi:. 

Échelle   île  li   peifecliou   ou   Échelle    du  Paradis, 


p:ir  Jean  Climaqueci  KV.iiJiaxoç,  de  x'/.tiia^  échelle). 
vivant  au  couvent  du  Sin.iï  vers  l'an  600  ;  elle 
est  appuyée  au  sommet  d'une  tour  et  s'élève 
d.ins  le  ciel,  où  elle  se  perd,  Cois/.  (88),  1  |xi|.— 
Autres  exemples  de  la  même  échelle.  Cois/.  (89). 
92  Ixiv]  ;  Coisl.  (26.5),  240  |1037]  ;  (im),  4  Ixii): 
(21^43)  |xii|;(239),  263  |xv|. 

Échelle  surmontée  du  monogramme  de  Jésus  et  de 
la  croix,  Coisl.  (262)  |xi|. 

Écran  monté  en  forme  de  parasol  (1128),  10  |xiv|. 

Écritoire  ovale  à  deux  compartiments,  un  pour  le 
noir,  un  pour  le  vermillon,  Coisl.  (20)  |x];  autre 
paraissant  consister  en  de  simples  trous  creusés 
dans  la  table,  ifcid.;  autre  (d'ivoire?),  finement 
sculpté,  Coisl.  (195),  9,  171  |x|;  Coisl.  (2241,  2:. 
(vers  lOOOl;  (189)  [xu];  (54),  lu,  111,  17:!  ixiiil. 
—  Écritoire  rouge  impérial  (le  chef  de  Vi.Coist. 
(79),  1  [10801. 

Écriliire  (Instruments  d"),  Coisl.  (224).  27  |10001; 
(.543),  102  (xiil  ;  Supp.  (27),  39,  85  Ixnj.  -  (Pu- 
pitre et  instruments  d') (923),  238,  253,  etc.;  (823) 
Ixiil.  —  Écriture  disposée  en  forme  de  croix,  de 
vase  ou  d'autres  objets  (715)  passim  |xv|.— Voy. 
Croix,  Glose,  Notes. 

Écrivain  (135),  130  11368).  Voy.  toutes  les  repré- 
sentations des  évangélistes. 

Édiculc  ou  petit  temple,  doré  (923),  79,  163,  etc. 
Iix).  —  Quatre-vingts  édiculcs  destinés  à  l'in- 
scription de  notes  chronologiques,  Coisl.  (193) 
Ixil.— Édicules  à  tourelles,  à  fronton  triangulaire 
et  à  porte  voilée  (1208),  160  [xi).  —  Édicule  ou- 
vert surmonté  d'un  dôme  (135),  147  113681. 

Église  chrétienne  (510),  43,  104,  367, 409.  424  |867- 
8861.  —  (B.ilimcnts  d'une),  ibid.,  332.  —  Coupe 
et  intérieur  d'une  église (543),  51  (Xlil. —Assem- 
blée dans  une  église  (.550),  30,  232  Ixiil.  —Clo- 
cher (300j,  127  Ixiil.  —  Représentation  symbo- 
lique de  l'Église  (12081,  3  Ixi]  ;  Supp.  (803),  19 
Ixvi).  —  Mariage  du  Christ  avec  l'Église  (543). 
51  ixiil. 

Égyptiens  (Divers  personnages)  atteints  de  maladie 
(2179)  ixl. 

ÉLÉAZAR,  père  des  sept  martyrs  Macchabées  (510), 
340 1867-861  ;Coisi.  (239),  38  [xii|  ;  (1528).H  Ixiil. 

Éléphant  (64),  4  1x1;  (273.;),  30  Ixv). 

ÉLiAB,  frère  du  roi  David  (139),  3  jx). 

ÉLiE,  prophète  (510),  2,  264  1867-8861;  assistant  à 
la  Transfiguration,  ibid.,  75;  (1242),  92  113711; 
montant  au  ciel  (510)  264.—  Voy.  encore  (1212) 
11371-751.  —  Élie  et  Elisée  (923)  (ix). 

ÉLiPHAZ,  liALDAD  et  SoPHAR,  les  trois  amis  de  Job 
(13^1),  l'>,  46,  203  r°  et  v°,  204  Ixili];  (135),  .5565- 
(xivl. 

ELISABETH,  épouse  du  grand  prêtre  Zacharie  et 
cousine  de  Marie  (510),  3  lixl,  p.  67;  (641,  102  jxl; 
Elisabeth  et  la  Vierge  (1208),  203,  217.  252,  251 

ÈLisÉB  (510),  264  1867-886).  —Voy.  Élie. 

Empereur  de  Constantinople  donnant  audience  à 
s.iint  Grégoire  de  Nazianze  (543),  288  Ixil).  — 
Son  costume  en  1371-1375  (1242),  5  et  123. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


3-21 


Encadrement.  Grande  page  de  peinture  entoiiroe 
d'un  cadre  ovale  d'ornements  en  or,  imitant  la 
bijouterie  (.MO),  438  |8(!7-8ll|. 

Encens,  boîte  qui  le  ronlViin.'  (.'.Iiii.  l.l. 

Encensoir  (510),  43,  CT.  1.-2;  .l-liis,,  liio  |xij;  aux 
funérailles  d'un  cvèi|iii'  lô.'iiii.  'Jt  |\ii|. 

Encre,  bouteille  d'encre,  Coisl.  (l'.lôl,  9  (x).  — 
Fiole  d'encre  dans  le  pupitre  ou  sur  la  table  des 
écrivains.  —  Encre  destructive  et  nauséa- 
bonde  (872),  an   1500.  —  Voy.  Pupitre,  Table. 

Enduit  posé  sur  le  parchemin  pour  recevoir  la 
peinture.  —  Voy.  (1542)  (1371-75|. 

Enfants  (Les)  sacrifiés  au  démon  (20j,  18  |x|.  — 
Enfants  nus  grimpant  aux  arbres  (41),  135,  15!! 
(xtrj;  jouant  à  divers  jeux  (550),  6,  30,  100,  204, 
279  IxilJ. 

Enfer,  les  enfers  (1208),  123  |xi|.  —  Ames  cherchant 
à  s'échapper  de  l'enfer  et  ramenées  à  couiis  de 
fourche  par  les  diables,  ibid.,  41.  —  (La  foule  des 
habitants  de  1')  s'empressant  au  devant  de  Jésus 
lorsqu'il  y  fait  sa  descente,  ibid.,  06. 

Engins,  balistes  et  antres  machines  de  guerre 
iUii)  lx|;  (-^36)  Ixvil;  (2437)  [xvi);  (ii38]  (xvi]. 

En.nox,  fils  de  Job  (lU),  208  lxm|. 

Énorme  ornementation  d'un  manuscrit  du  xvi" 
siècle  (1184). 

Enseigne  militaire  terminée  au  sommet  par  un 
léopard  enchaîné  (279),  3  |viii-ix|. 

Ensevelissement  (1341,207  |xiii|.  — Vov.  Déposi- 
tion, Fumiailles. 

Épée  (L')  de  feu  (^i  çXoyivi)  poiiifaia)  (ôlll),  52 
I807-88G1. 

ÊPHRAiM  (Saint)  le  Syrien  (1561),  113  |xii|. 

Éponge  pour  le  travail  du  scribe  (189)  [xii).— Vnv. 
Écriture  (Instruments  rf'). 

Époux  (L'),  c'est-à-dire  le  Christ  (1208),  77  |xi|. 

Épreuve  de  l'eau  à  boire  par  le  mari  qui  accuse  sa 
femme  d'adultère  (1208),  248  et  par  la  femme 
qui  doit  boire  à  son  tour,  ibid.,ib\. 

Ermylos,  saint  (1561),  Cl  [xil|. 

ÉSAïE,  prophète  (510),  07,  435  [807-886|  ;  (04),  04 
IX].  — (139),  435  446  |x|.—  (La  vision  d')(1208), 
162  IxiJ;  Cois/.  (239),  13  Ixii);  avec  Jésus,  ibid., 
19. 

Escabeau,  tabouret,  forme,  tout  siège  sans  bras 
ni  dossier.  —  Voy.  Sella. 

Esclave  faisant  boire  un  éléphant  et  d'autres  ani- 
maux (64),  4  et  5  |x|  ;  portant  un  ceif  (41),  87 
Ixii].  —  Autre  (134),  09  (xiiij.  —  Jeune  servi- 
teur ;i  table  (1128),  68  [xiv].  —  Jeune  esclave 
servant  la  Vierge  Marie  (1208),  187,  189,  193, 
196,  200,  203,  217  r"  et  v°,  220,  238,  254  [xi]. 

Esquisse  des  peintures  byzantines,  fig.  109.  Voy. 
p.  228. 

ETIENNE  (Saint)  lapidé  (923),  377  [ix]. 

Étoffe  brodée  de  griffons  adossés  (2144),  11  il350|. 
—  Voy.  Soleil. 

EuDOCiMos  (Saint)  en  costume  de  guerre  (1.528), 
122  [xill. 

EUDOXIE,  épouse  de  l'empereur  Basile,  vers  880 
(510),  2  |807-80|,  portrait.  Voy.  p.  62-05. 


El  uoxiE,  épouse  des  empereurs  Constantin  Ducas 
et  Romain  Diogènc,  morte  en  1090  (3057),  1 
ixvil. 

EUPHÉHIE    sainte  (1528l,  80.  Voy.  encore  88   |xil|. 

ElSTATHE,  saint  (20),  5  \\]. 

EuTHYMios,  saint  (15011,  82  |xiil. 

Évangélislcs  (Les  i|ualre).  Voy.  au  nom  de  chacun 
d'eux. 

EVE.  Voy.  Adam. 

Éventail  en  plume  de  (laon,  pour  protéger  le 
sommeil  (5101,  170  (807-86|  ;  tenu  derrière  le 
maître  par  un  esclave  (139),  410  |x|:  pour  ga- 
rantir un  enl'ant  dans  les  mains  de  sa  nourrice 
(1208),  50  |X!l. 

Évèques  byzantins  (543),  288  lxii|.  —  Voy.  Atha- 
nase,  Basile,  Grégoire,  etc.  —  Assemblée  de 
150  évèques  byzantins,  Coisl.  (239),  182  |x!i), 
fig.  105. 

ÉzÉciiiAS,  roi  d'Israël  (139),  440  [xj  ;  sur  son  lit 
de  douleur  (510),  435  [807-8861 . 

Ézéchiel;  sa  vision  (510),  438. 

Faisans  (04),  1-3,  6-8  lx|. 

Famille.  La  Sainte  famille  (543),  110  |xil|  ;  (550),  83 
[xill;  (74),  3,  4,  108  |xil;  (75),  1  (xi|;  (541),  103 
Ixiil;  (.■•)4),  13  [xui). 

Famille,  Faux.  Voy.  Agricnlmre. 

Fauteuil  à  do'sier,  en  cuir  peint  et  formant  niche, 
dans  lequel  est  assis  saint  Jean,  Coisl.  (20) 
lx|;  autre  copié  sur  le  précédent,  Coist.  (21) 
jxi|;  autie  fauteuil  de  saint  Jean  encore  sem- 
blable aux  précédents,  Sap;).  (185)  |xii].  — Fau- 
teuils des  autres  apôlrcs,  de  formes  intéres- 
santes. Voy.  encore  Coi«/.  (20). —  Autre  fauteuil 
de  saint  Jean,  Supp.  (27),  85  [xii].  —  Fauteuil 
de  saint  Matthieu,  en  osier,  garni  d'une  étoffe 
cramoisie,  Coisl.  (195),  9  |x|  ;  de  saint  Matthieu, 
en  bois  à  jour,  Supp.  (27),  39  Ixii].  —  Fauteuil 
sculpté  très  riche,  Coisl.  (06),  4  |xi].  — Autre, 
simple  (51),  70  |xii|.—  Fauteuils  bleus  (543), 87, 
102,  213  |xn|;  rouge,  ibid.,  102.  —Fauteuil  en 
bois,  (le  Jean  Climaque,  CoisZ.  (88)  |xi|.  —  Fau- 
teuil ou  trône  d'un  grand  luxe  (2243),  10  |xiv|. 
—  Voy.  Troue. 

Femme  portant  un  fardeau  sur  sa  tète  (41),  87  IxiiJ; 
en  rôle  bleue  et  manteau  rouge  lui  couvrant  la 
tête  (550),  59  [xii).  — Femme  mondaine,  byzan- 
tine, à  table  avec  son  mari  et  des  amis  (1128), 
08  [xiv|. 

Fenêtre.  Un  homme  et  une  femme  à  la  fenêtre 
(139),  0  |xl. 

Feuillage  (Guirlande  de)  décorant  l'extérieur  des 
maisons  (139),  3  [x]. 

Feuilles  et  neurs  naturelles  (300J),  90,92,  90  |xv|. 

Fiancé  grec  dans  son  costume  nuptial  (2736),  10 

Fibule  carrée  d'or  pour  agrafer  sur  la  poitrine 
une  robe  de  vieillard  (543),  197  Ixil).  —  Dessin 
d'une  fibule  (1553),  184  |xv|. 

Fiel  (Vase  de)  et  clous  de  la  Passion  (510),  285 
i867-8(;|. 


3-2-2 

Figuier   (Le)  desséché  (510),  3UI;  Sh/j/i.   r27). 'Jli 

Ixii). 
Figures  diverses  dessiuées  au   moyen   do   lignes 

d'écriture  de  différentes  longueurs  ("1553)  |xiv| 

et  autres  manuscrits. Voy.  Ecriture. 
Fins  de  chapitre  (Ornements  de)  (279),  .ï.ï,  U"2,  l(i"2, 

170  |viii-ixj. 
Fin  de  ligne  ;  ornements  qu'on  y  place  (21)  |x|  : 

Supp.  (260)  [xiil,  fig.   111;   (265)    [xivj;   (1088) 

11441);  (38!))  (xvij. 
Fioles  diverses  pour  le  travail  du  scribe  (189)  [xii| 

—  Voy.  Écriture  {Instruments  d'j. 

Fisc.  Attirail  et  bureau  d'un  percepteur  (55U),  7-2 
|xii|.  —  Voy.  JuUanus. 

Flambeaux  garnis  de  leurs  cierges(510),67  |867-8U|. 

Flambeau,  attribut  de  la  Vérité,  Coisl.  (79),  1 
110801. 

Fleurs,  jolie  décoration  de  fleurs  (1158),  12  |xii). 
— Fleurs  et  branchages  répandus  sur  la  table  du 
festin  (1128),  68  |xiv|.  —  (Guirlande  de)  (1394), 
1  et  3  |xv].  —  Fleurs,  plantes,  oiseaux  et  insectes 
peints  au  naturel  sur  fonds  d'or,  Supp.  (38) 
[xvi|.  — Fleur  que  Salomon  porte  à  la  main. 
Coisl.  (193),  1  |xil. 

Fleurs  de  lis  ou  fleurons  très  voisins  de  la  fleur 
de  lis,  à  l'extrémité  des  bâtons  ou  torches  que 
portent  les  anges  entourant  la  Vierge  (1208),  8, 
80,  168,  173  (XI].  —  Initiales  à  fleurs  de  lis, 
Coisl.  (121),  114,  142  (1343).  —  Chapeau  à  quatre 
fleurs  de  lis,  porté  par  Job  (135),  7  |I3I!8|.  — 
Bouclier  à  fleur  de  lis,  ibid.,  19. 

Fleuries,  (nitiales  ou-  autres  ornements  fleuris  ou 
fleuries,  c'est-à-dire  se  rapprochant  de  la 
représentation  exacte  d'une  fleur,  p,  24  et  les 
figures  181  à  185. 

Fleurannées,  lettres  où  la  fleur  n'est  que  le  niolil 
lointain  d'un  ornement  de  fantaisie.  Iniliales 
(■■léi;auiment  flcuronnées  (654),  passiiii  |x|.  — 
Initiales  à  articulations  fleuronnées  (22)  |xi);(l'Ji 
|xi|,  etc.,  etc.  —  Fleurons  d'un  genre  insolite 
(882)  ixvij. 

Fleuve  du  Paradis  (1208),  47  |xi|  ;  peint  en  buste 
avec  un  carquois  rouge,  d'où  s'échappent  les 
eaux,  ibid.,  50. 

Flûte.  Bergers  jouant  de  la  flûte   (533),  3i  |xi|. 

—  (Joueur  de),  Coisl.  (239j,  26  |xii]. 
Fontaine  et  bassin  devant  la  maison  |7i),  16,  52 

[xi|  ;  à  robinet  jaillissant  (1208),  21  |xi] .  —Oiseau 
buvant  à  la  fontaine  (550),  166ixilj.  —Fontaine 
.à  laquelle  se  désaltèrent  deux  oiseaux  et  deux 
chiens  (1546),  20  [xiiij.  —  Fontaine  mystique 
de  l'Évangile  où  viennent  se  désaltérer  divers 
oiseaux  (543),  24  |.vii|. 

Fonts  baptismaux  (550),  34|xii|. 

Force,  sa  personnification  (139),  2  |x|. 

Foudre  (Robe  couleur  de)  (543),  27  |xri]. 

Fouine.  Trois  chiens  lui  faisant  la  chasse, 
Supp.  (247),  21  Ixi].  —  La  fouine  égorgée  et 
brûlée  pour  fournir   un  contrepoison,  ibid.,  22. 

Fournaise.  Les  trois  jeunes  hommes  jetés  pour  y 
brûler  (510),  435  |8B7-886]. 


TABLKOES  MATIÈRES. 


Fraisier.    Bordure  en    fleurs  et  fruits  de  fraisier. 

Cois/.  (234)  |x|. 
Fromage  ;  sa  fabrication  (2736),  54  |xv| . 
Fuite  (La)  en  fgypte  (74),  4,  5  [Xi|;  Supp.  (914),  4 

Ixril.  —  Voy.  Famille. 
Funérailles  de  saint  Césaire  (510),  43  |867-886|.— 

Voy.  Ensevelissement,  Pleureur. 
F;;seaux  (510),  3  |ixi,  p.  67. 

G,  initiale  ornithomorphe  (1208),  80  |xi|. 

G.^BRIEL,  an£;e  (.îlOl,  2  1867-886),  p.  64:  (2243), 
Kl  |\i\|;  lei.'v.iiit  la  mission  de  la  Salutation  à 
kl  Vieryr  ||-j(iSi.  l.',:_i  |xi|;  chez  la  Vierge,  ibid., 
loi,  165,  1118,  171,  173.  177.  —  Voy.  Ciel. 
Marie. 

Galère  amarrée  en  vue  d'un  fort  (2812,  A).  1  |xv). 

Gallien,  médecin  (2294),  71  (xv). 

Ganïméde  enlevé  par  un  aigle  (2097),  51  jxvj. 

Gardes  de  l'empereur  d'Orient  (510),  374  [8i;7-8861  ; 
de  l'impératrice,  ibid.,  440,  n"  3.  —Gardes  de- 
vant une  porte  (41 1,  .'>;!  |xil|. 

Garnies  (Lellicsi  ;  eelles  .iout  les  parties  en  panse 
sont  intérieurement  yarnics  de  couleur;  exem- 
ples  (237),  10  |x];  (454)  )14481.  —  Voy.  Panses. 

GÉDÉON  prêtant  l'oreille  à  Dieu  (510),  347  (867-86) 
consultant  le  Seigneur  au  moyen  d'une  toison 
imbibée  d'eau  (1208),  149  (xi|. 

Général  byzantin,  Coisl.  (239),  13. 

Génisses  (135),  8  )1368]. 

Géométrie;  figures  diverses  (2389)  )ix)  ;  (1983)  (x)  ; 
(-23U)  )xiil  ;  (790)  [xil]  ;  (902)  )xiv)  ;  (1402)  |xiv|  ; 
(2364)  ixivj;  (2373)  (xlv)  ;  Coisl.  (J7-2)  [xivj  ; 
(11-23  et  2385)  |xv);  (2352)  )1488);  (2413)  (1497); 
(8S7i  11540);  (2338),  (2339),  (2340),  (2357),  (23.58), 
(2:J(;.0),  (-2361),  (2365),  (2366),  (2441), (2481),  (2871) 
(tous  XV i|. 

Gkoiîges,  saint  (1102),  1  (xi);  (1077),  ad  finem  [xn\; 
(917,  A)  (xiv);  terrassant  le  dragon  (2392),  277 
(xiv). 

Géronte  (Saint)  martyrisé  par  les  Ariens,  p.  83, 
lig.  35. 

GioTTO  (  Patriarche  ou  prophète  rappelant  ceux  du). 
Notes  sur  (1208),  3  )XI). 

Globe  terrestre,  symbole  de  la  puissance  impériale 
(510),  2  (867-886),  p.  63,  6-4,  66. 

Gloire  d'azur,  de  laquelle  rayonne  le  Ghrist  (124-2), 
92  (1371-75). 

Gloses  marginales  formant  divers  dessins,  des 
croix,  des  boules,  des  colonnes,  des  calices  et 
jusqu'à  une  crucification  (216)  (x). — -Voy.  Écri- 
ture, .\oles. 

Godets  à  couleur  (54),  173  (xiii(.  —  Voy.  Écriture. 

Goliath,  son  histoire,  (139),  4  (x).  —  Voy.  la  Vie 
de  David. 

GORGONIE  (Sainte),  sœur  de  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze  (510),  43  (867-86);  sa  mort,  ibid. 

Grattoir  de  scribe  (189)  (xil)  ;  triangulaire,  Cots(. 
(195),  171  [X];  de  grande  dimension,  Coisl.  (20) 
(xj;  eu  forme  de  flèche,  Coisl.  (224),  25  (x-xi). 

Grecs;  types  de  visages  (134),  passim  (xili).  — 
Grec  du  xv«  siècle  (2736),  28. 


ÏABLK  1»K^ 


le    Thciologieii. 

'285;  (567),  171 
23,  27,  2K,  51, 
li,  232,  279  |xii|; 


Grégoire,  père  tlo  saint  l'.io-i 
(510),  43,  71,78,87  |8(Î7-8S(;|. 
Grégoire  (Saint)  de  Naziaiize  o 
mort  vers  389  (510),  43,  (17,  7 
|xi|;  (5411,  1,  83  |xiil;  (543) 
87,  etc.  |xii|  ;  (550),  4  r"  et  \°,  ! 
(12-42),  93  II371-1375I;  (351),  33  [1389).  —  Sou 
histoire  (510),  452.  — Saint  Grégoire  de  Nazianz-e 
écrivant  (5101,424;  guérissant  les  malades,  iftirf., 
149;  conversant  avec  l'emporeurTliéodose,  ihid.. 
239;  enseignant,  Coisl.  (239),  196  |xii|  ;  prê- 
chant, ibid.,  217.  —  Portrait  de  saint  Grégoire 
de  Nazianze,  Coisl.  (23.)),  23;  autre,  ibid.,  4(1; 
autre  en  médaillon,  ibid.,  37;  son  buste  (922),  Il 
[1062|.  —  Saint  Grégoire  assis  sur  une  sorte  de 
trône,  sous  un  dais;  grande  peinture  accompa- 
gnée d'un  grand  nombre  de  représentations 
plus  petites  du  même  (533)  [xi|.  —  Saint  Gré- 
goire de  Nazianze  et  saint  Grégoire  de  Nyssc  se 
saluant  l'un  l'autre,  ColsI.  (239),  158  (Xll]. 
Grégoire  (Saint),  évêque  de  Njssc  eu  Gappadocc, 
mort  vers  398,  frère  de  saint  Basile  (510),  71 
1867-8861;  (1208),  1  |xi];  (922),  6  |1062];  (550), 
204  Ixiij. 
Grégoire  (Saint)  le  Thaumaturge,  évèque  de  Néo- 

césarée,  mort  vers  271  (580),  2  |xi]. 
Grégoire  (Saint)   d'Acragantine,  ou  d"Acridc'.'  en 

Bithjnie  (580),  2  [xi],  mort  vers  820. 
Griffon  (64),  3  Ix]  ;  (550),  99  |xii|;  ailé  (550),  87; 
(806),  1  !xii].  —  Griffons  entrelacés  dans  un  0 
(2097),  78  [xvl. 
Grilles  dorées  (2512),  47  [xvi].  —  Grillage  d'or  et 

de  lleurs  (100,  A)  [1633],  fig.  172. 

Grotesques   avec  une  sauterelle  (622) 

(Trophée  d'animaux  et  de)  formant 

(478),  60  |xv|.  —  Voy.  Caricature. 

Grues  (64),  6-8  |x|. 

Grue,  machine  de  guerre, Cots(.  dul,  |x| 

Treuil. 
Guerriers  (923),  86,  91,  107,  227,  etc.  |ix|  ;  (131), 
108,  187  lxiii|.  —  Guerriers  en  armure  (510), 
226  [867-861;  (74),  3,  46,  56,  58,  60,  92,  154, 
155,  182,  183,  192,  203,  204  [.\l|  ;  (135),  64,  121, 
134,  14i,  146,  147,  165  11368].  —Guerrier  agitant 
sa  lance  (800),  94  |XII|.  —  Guerrier  byzantin 
(modèle  du  costume  de  guerre  des  juanustrils 
latins  rarnlin^'ionsl.  Coisl.  (239),  38  [Ml].  - 
GiiiT;  l'T-  m  l:''ii-  I  I  l-JSi.  :;  |xiv|. — Groupes  de 

GuillemrU  ,:,:;1.  i\ii;  d- ^Miuiin  (793)  11167]  ;  d'or 

(311),  n2U:j:M|. 
Guirlande  calligraphique  du  vi' siècle,  très  simple. 

Coisl.  202.  —  Guirlauiles   de   fruits   ('25121,  47; 

(1523),  45  [XVII . 
Guitare;  une  joueuse  de  guitare  (2392),  1311  [xiv|. 

Habacuc.  prophète  (533),  7  [xii]  ;  (513),  27  [xii|  ; 

Coisl.  i239),  0  [xii(.  —  Voy.  Abakum. 
Haiue,  peisounification  (2736),  4()  |xv|. 
Harnachement  de  cheval  nu  d'ànc  (74),  t,  5,  132, 

130  [xi[. 


48  [XI].  - 
u  T  initii 


Vov. 


[13tl8[. 
Harpyes  (273(1),  29  [XV]. 
HÉCATE.  Voy.  Spectres. 
Hector.  Voy.  Achille,  Mérian,  l'rotésilas,  l'hilis, 

Xantipe. 
HÉCUBE  (2795),  126,  149  jxv].  —  Voy.  fig.  15:î. 
HÉLÈNE  (La  belle),  Supp.  (247),  12  [xi[.  —  Hélène 

pleurant  sur  le   tombeau  d'Adranle  (2878),  195. 

|xiv|. 
Hklkne.  lury,-  cil'  CuiislaiilNi,    iiii|M'T,ilrii'e,   morte, 

eu  :;-JS:.,  .isrsurM.i.  In' i.Mdi,  110  1867-886]. 

—    Sni,    |,.ulriU,    iIhiI.,    -JS,-,;    ,I:S:I),     I    [XV].— 

Ii.i |iii  jM.'^.iiic  un  éilicule  à  la  Vierge  et  qui, 

ne  |i;iriii  l'A-  l'iM'  s.iiutc  Hélcue,  mère  de  Cons- 

taiilui.  Cni.l.  ,j:;;ii  22   [xii|,  p.  208.  —  Hélène, 

feuLuic  ilu  wuivudeJean  Matthei,  en  1650,  Su/)/). 

(242). 
Hémorrhoïsse  (L')  guérie  (74),  16  [xij;  (54), 35  [Xlli|. 
Henri  II,  roi  de  France;  ses  chiffres  et  initiales 

sur   divers   manuscrits  (2045),  1  [xv|  ;  Supp.  (1) 

[xvi];  Supp.  (303)  Ixvi]. 
llENR)  IV  il'ortrait  du   roi)   peint  par   un   Italien, 
,111^    nu    iiiinn^rnl    (lnn(    il    lui    l'.iil    hommage. 


2),  43  [xvi]. 

(.■.1(11,   137 
ut  le  luas- 


UElii;((,h;  priraii!  ]r  srrprnl  l'ylluiu 

IlEUMONIUS.   Vny,   Cllinilhi'lhlil 

HÉllODE,    roi    de    .liMlr    siii     suii     t 

[8(17-880];  (7li.  :!.  i,  .".  |\(|  ;  ocd 

sacre  des   Innocents,  Supp.  (27 

Voy.  Bourreau. 

Hérons  voltigeant  ('20i,  12  [xl.  —  (Deux)  all'rontés 

à  un  vase,   Coisl.    (21).  4  [XI].  —  Héron  dévoré 

p.(r   un    liou  |23'J),  4  [XV];  dévorant  un   poisson 

(:!0(i2),  1(I4  [xv|. 

Heures  (La  reine  des)  saluant  la  reine  des  Jours, 

Coisl.  (239),  20  [xil] 
H)ÉROCLÈs,  auteur  d'un  traité  de   l'art  vétérinaire 

(2244),  1  ]x(v]. 
HIPPOCRATE  (30),  29  [.XV];  (21U),  H)  (I350|;  (2294), 

70  [xv]. 
Hommes  (Figures  indéterminées  d'),6'oi.s/.  (6)  lxiii[; 
d'hommes   et  d'animaux  (549),  67,  69,  91,  104, 
125  [1280]. 
Hôpital,  un  h()pital  (510),  149  |8G7-8801. 
Hoqueton  et  cuirasse  d'un  guerrier  iudien  (1128), 

3,  41XIV1. 
Hotte  (654),  96  |x|. 
Housse,  ou  voile,  brodée  à  fleurs  (1208),  153,  159 

[xi|. 
Iloyau  de  cultivateur  (510),  52  [807-880]. 
11(11   souli-iiaiitle  bras  de  Moïse  (510),  424. 
llcuAl'LT  (le  Itiiistaillier,  139,  311  (2328). 
llyilrapiUuc  i.MO),  170. 

Ichthyomorpbes;  ornements  divers  (2253)  [xi[. 

Idoles  et  sacrifices  (510),  374  |867-880|,  p.  84. 
lig.  3;  p.  80,  lig.  dernière.  —  Moles,  statuettes 
dorées  (74),  135  |xi[  ;  |1128),  H  |X(v|. 


3U 


TABLK  DES  MATIÈRES. 


Ignace  (S:iiiit)  le  Throphoro  tiail),  IKi  Ixii]. 

Impératrice.  Voy.  Eudoxie,  Hélène,  Mane. 

Iiiipùt  (Colcs  il')  (5.'i0),  72  Ixil).  -  Percepteur  de 
l'impôt  dans  l'exercice  de  ses  fonctions  (54;]), 
102  IxiiJ. 

Imprimerie.  Fleurons  des  manuscrits  grecs,  pre- 
miers modèles  de  nos  imprimeurs  de  la  Renais- 


Inachevés  ;  dessins  ou  peintures  (49),  1,2,  201 
|xi];  (73)  Ixi];  (54),  177,  182,  203,207,233  |xiii|; 
(311),  78  |133(!1. 

Incendies  fuyant  leur  maison  en  feu  (2736),  36 
Ixvj.       - 

Incipit  formant  une  croix,  d'après  le  procédé  in- 
diqué ci-dessus  aux  mots  Croix  et  Écrilure,  ad 
^nem(580),2  (xi). 

Inde,  indiens,  peinture  indienne.  —  Nombreuses 
scènes  de  la  vie  de  saint  Barlaain  relatives  au.x 
contrées  indiennes  et  à  leurs  habitants,  peintes 
par  une  main  grecque,  au  xiV  siècle,  d'après 
des  modèles  indiens  (1128)  lxiv|. 

Infirmier,  ou  serviteur  d'un  médecin  (2243),  10 
Ixiv]. 

Initiales  (Lettres)  du  IX»  siècle,  grossières, p.  88;  du 
X-Xll*,  ibid.  (278),  p.  94;  Lizarrement  travaillées 
et  recherchées  (277)  |viii|  ;  très  grandes,  10  cen- 
timètres, (7501  passtni  |\j;  aiithropoinur|ihcsi."i33i 
|XI|  ;  dracontiiies,  iriillnniii.ir|iiH'..  DriiillniiiKir- 
phes  (090)  |xi|;  Siipir   cJili  |M;  (ii-J2i,  :i,  S  |xil. 

—  Belles  initiales  d'or  (331)  lxil|.  —  Initiales 
d'or  placées  au  hasard  dans  le  milieu  des 
mots  (550),  30  à  36  |xiil,  p.  164.  —  Initiales 
et  autres  ornements  d'une  grande  élégance, 
décor.int  en  entier  le  psautier,  Supp.  (260) 
(xii|.  —  Initiales  zoomorphes,  Coisl.  (2391, 
46,  158,  196,  etc.  |xiil;  anthi-oniorphes  (633), 
passitn  [Xlli].  —  Initiales  inusitées  et  bizarres 
(2403)|xni|;  autres  initiales  zoomorphes  (2920), 
113  |xvi]  ;  (2958),  242  |xiv|  ;  (2637)  |xv|  ;  initiales 
à  fleurs  et  grappes  (2182)  |1481);  initiales  très 
élégantes,  mais  italiennes  (1394)  |xvl;  (1619) 
|xvi)  ;  initiales  (Icuries  t;rceqiics  des  plus  re- 
marquables par  leur  .■ir't;:iiire.  .Sk/i;).  iITTi  |xvii|. 

—  Belles  initiales  ornill lurph''^  iTC.'.i,  2;;7(T), 

248  (<!))  |xil|;  autres  (.V2ii,  II".!,  121  |xi]  ;  (liili, 
28  |xii|;  (1208)  |xi|.  —  Voy.  Xoir. 

Liste  des  initiales  représentées  dans  le  présent  vo- 
lume :  A.fig.  11,66,110,129,133,  140,  147,  164. 
-8,48,58,89,  125,  170. —  r,  137.— A, 3,83, 88, 
159,  180.  —  E,  4,  5,  24,  44,  50,  54,  62,  73,  77, 
78,  87,95,  114,  128,  145,  174,  186-78,  182,  186. 

—  H,  55,  56.  —I,  57,  71.  -  K,  9,  117,  171,  181, 
184.  —M,  38,  90,  97,  127,  179,  188.—  N,  37.-- 


34,  1 


n, 


O,  25,  70,  72, 
166,  183,  185. 

138,  162,  189.  —  T,  2,  Id.  2; 
94,  112,  139,  141,  lil,  163,  1 
—  *,  69,  106.  —  X,  113.  - 
190.  —  EA,  142.  —  or,  80. 
Innocents;  leur  massacre  (510),  137  1867-886];  (7lj, 
5   xi|;  Supp.  (914),  5  lxn|. 


156,  158,  160, 
j,  67,  9!,  113, 
!9,  76,  84,  93, 
11.  —  r,  138. 
50.  -   a,  8(1, 


Instruments  pour  les  expériences  de  pneumatique, 
5»/);).  (.5281  |xvii|:  de  musique.  Voy.  Guilaie, 
Harpe:  aratoires.  Voy.  Agriculture. 

Intaille  (Imitation  d'une),  représentant  un  guerrier 
(2512)  |xvi{. 

Is.\AC,  Rebecca,  Jacob  (923),  78  r°  et  v"  (ixi.  — 
Isaac  seul  (74),  1  |xil.  —  Le  sacrifice  d'Isaac 
(510),  174  |867-886|;  20,  13  Ix].  —  Isaac  étendu 
sur  son  lit  (1208),  29  [xi]. 

ISAÏE,  prophète.  Voy.  Esaie. 

Isis  (Culte  d')  et  du  bœuf  Apis,  Coisl.  (239),    122 

|XII|. 

IsuAEL  (Saint).  Voy.  Manuel. 
Ivoire  (Ouvrier  en)  assis  à  son  établi  et  exécutant 
son  travail  (2736),  30  [xv|. 


Jacob,  Rachel  et  Joseph  (510),  09  [807-886].  — 
Jacob  luttant  contre  l'ange,  îftirf.,  174.  —Jacob 
allant  en  Mésopotamie  (1208),  29  [xi]  ;  ôtant  ses 
chaussures  pour  traverser  le  Jourdain,  ibid.  — 
Voy.  encore  (74),  1  et  2  [\\.  --  Voy.  Ange, 
Isaac,  Échelle. 

Jacob  (Un)  endormi,  préféré  par  un  critique  à 
celui  de  Raphaël  (510),  174,  p.  75;  fig.  14. 

Jacques,  saint  |923).  51  ]u];  dans  la  Transfigu- 
ration (510),  75;  en  médaillon,  Coisl.  (200),  188 
Ixiii].  —  Jacques  et  Jean  appelés  par  Jésus  (510), 
87.  —  Autres  ligures  de  saint  Jacques  (61),  198, 
214  ixiii];  (580),  2  [xi]. 

Jacques  (Saint)  le  Persan  (580],  2  |xi]. 

Jacques,  le  moine,  auteur  d'homélies  sur  la  Vierge. 
Son  portrait  (1208),  1  Ixi]. 

Jactance,  personnification  (139),  i  ]x]. 

Jaïrus.  Guérison  de  sa  fille  (510),  143  ]867-8861. 

Jambe  humaine  figurée  dans  la  lettre  T  (48),  207, 
231  ]x].  —  Voy.  aussi  fig.  7. 

Janophros,  médecin  (2294),  73  [xvj. 

Japhet.  Voy.  Sein. 

Jardin  (Le)  de  la  Vierge  (1208),  200  [xi];  des  Oli- 
viers (510),  30  1867-886]. 

Jardinier  (806),  61  Ixii]  ;  Coisl.  (239),  26  Ixii]. 

Jean-Baptiste  le  Précurseur  (543),  197  lxii|; 
(2243),10  Ixlvl;  6'ois/.  (2.391,15  |xn|.— Sa  naissance 
(1528),  196  IXIll;  il  baptise  dans  le  Jourdain  (61j,  64 
ix];  (74),  5  lxi|;  il  fait  le  baptême  de  Jésus  (533), 
116,  1.-.4  (\i|;  (1561),  26.  —  Voy.  aussi  42  lxii|; 
Supp.  r-7i,  179  [XII];  retiré  dans  le  désert  (64), 
65;  prècliant  au  désert,  ibid.,  158;  conduit  en 
prison  (74),  7  [xj.  —  Sa  décollation  (1528),  196 
lxii|.  —  Inhumation  de  son  chef,  ibid.,  216. 

Jean  l'Évangéliste  (510),  30  V  [867-886[;  Coisl.  (20) 
[X];  Coisl.  (21),  276  [xi[;Cois/.  (1951,  349  [x[; 
Supp.  (75)  [xii[;  (1208),  I  [xi]  ;  (1528),  88  lxii|; 
(122),  166  (elVacé)  |xii|  ;  (94)  |xill];  (331 1,  1  |xi[; 
(341),  lai  [xv|;  Supp.  (2421,  2  [xvii].  —  Voy. 
encore  (48),  134  [x|;  ((i4),  158  [x|  ;  (68i,  141  |x[; 
(230)  [x|;  (70),  307  [9641;  (74),  au  comuiencement 
et  à  la  fin  |xi[  ;  (.50)  et  (51j  (xii|;  (71)  [xi];  (73) 
|xi[;  ,XIU  [XM[;  (189)  [xii]  ;  (51,1  lxiii[;  (61),  209 
|xiii|;  i83;,  215  [II68[;  (91),  195  [xiii[  ;  (54),  278 
[Xllil;  (181),  154  1X111];    (95)  Ixiv];  Coisl.   (200), 


ÏAULE  DES  .MAllEKES. 


32.-> 


202  |xin|.  —  Saint  Jean  d;uis  la  Transfii^uratioii 
(510),  75  |867-886|  ;  dictant  son  évangile,  Suiip. 
(27),  1  [xii];  avec  deux  de  ses  disciples,  ibicl.,  i: 
écrivant  son  évangile,  Coisl.  i31 1.  "p  l\-\i|;  5"/v' 
(27),  85|xii|;  Supp.  (140),  lil  Mi;  >»/v  IT- 
|xii|;5«pp.  (185)  |xil|:  Siipp.  (IH::.  Illi.l,;  S1//7'. 
(•2i2)  |1653|.  —  Voy.  encore  p.  302.  -  Saint 
Jt-an  au  pied  la  croix  (550).  3  Ixii]. 
Jean  Paléolocue,  empereur  (1783),  2  |xv|. 
JÉRÉMIE  (1208),  3  |xil;  dans  la  caverne  boHrbeuse 

|510),  143  |8fi7-«86|. 
JÉRICHO,  ville  de  Judée  (.îlOI,  143.  424. 
JÉROBOAM.  Voy.  Saiil. 

Jérusalem  (510),  143,  100.  —  Construction  du 
temple  (20),  4  |x|,  fig.  43.  —  (Entrée  de  Jésus  à), 
Supp.  (27),  94  |xii|. 
JESSÉ,  père  de  David  (139),  3  (x). 
JÉSDS(331),  1  |xi|;  assis  et  bénissant  1  petit  mé- 
daillon) (79SI).  326  (xi|  ;  en  buste  dans  un  mé- 
daillon, Supp.  (1851.  2  |xil|.  —  .\uti-es  fi-iires  de- 
Jésus  (134),  141,  182.  207  |xiii|;  (12l2i,  '.12 
Il  371-751. 

La  Nativité  de  Jésus,  Coisl.  (239),  65  (xil|.  — 
Jésus  enfant  lavé  par  les  servantes,  Supp.  (27), 
172  |xn|.  —  Jésus  charpenlier  (923),  206  lixj; 
enseignant  dans  le  Temple  (510),  165  |8f>7-886|  ; 
tenté  par  Satan  (923),  123;  baptisé  par  Jean  (20), 
20  |x|;  (74),  6  Ixil;  (75),  95  |xi|,  (543),  197  |xii|; 
Supp.  Cil},  179.|xii|  ;  instruisant  le  peuple  (iMi, 
159  jx);  (74),  8-14  |xi|;  (15281,  181  |xii|  ;  ensei- 
gnant du  haut  d'une  barque  (1001.45  |xii|;  mar- 
chant sur  les  nots(510),  170  |807-880!  ;  (923),  145 
|ix|;  guérissant  les  malades  (510),  143,  170,310; 
(lOOi,  58,  90,  94,  95,  127;  guérissant  la  belle- 
mcrc  de  Simon  Pierre  (923),  211  |ix|  ;  (74),  15 
|xi];  (106),  44-  [xii];  (54),  114  |xiii|;  guérissant 
un  paralytique  (20),  20  |X|  ;  guérissant  des  dé- 
moniaques et  autres  infirmes  (5-t),  32,  112,  115, 
125  ixiiil;  (923),  211-213  [ix)  ;  multipliant  les 
pains  et  les  poissons  (54),  32,  55  ;  soupant  chez 
le  Pharisien  (510),  196  [867-886];  admonestant 
le  jeune  homme  riche,  Supp.  (27),  53  jxiil  ; 
baptisant  les  Juifs  (550),  166  |xu|  ;  ressuscitant 
•  les  morts  (510),  143  |867-886);  (543),  23  |xii|  ; 
bénissant  divers  hommes,  Supp.  (27),  39,  47  |xii|: 
entrant  à  Jérusalem  (510),  196;  entrant  à  Jéru- 
salem monté  sur  un  cheval  blanc,  Supp.  (27),  94 
jxii);  au  Jardin  des  Oliviers  (20),  20  (x);  (54),99 
|xiil|;  crucifié  (la  plus  ancienne  représentation 
byzantine  connue  de  la  crucifixion)  (510),  30 
1867-8861;  autres  crucifixions  (550),  3  (xiil  ;  Supp. 
(271,  2  Ixuj.  —  Jésus  foulant  aux  pieds  la  Mort 
(I208),  66  IXI).  —  Jésus  au  Ciel,  en  buste  dans 
un  médaillon  (20),  3  1x1  ;  assis  auprès  de  Dieu 
(64),  158  Ixj;  dans  un  édicule  orné,  Supp.  (27i; 
dans  sa  gloire  entre  les  vierges  sages  et  les 
vierges  folles  (54),  191  (xiiil  ;  plaçant  les  bons  à 
sa  droite  et  les  méchants  à  sa  gauche  (75),  255 
Ixil.  —  Jésus  au  milieu  de  l'arniéc  des  anges, 
858  Ixill.  —  Jésus  sur  son  trône  (923l,  39  |ixl; 
(2243i.  lu  |xiv|;  Supp.  (242),  220  [xviil.  —Jésus 


snn^  la  forme  allégorique  du  Lion  (2:591.  1  et  4 
l\v|.  —  Jésus  représenté  à  mi-curps  pnilot;eant 
le  tr.'iue  impérial  de  Constantinople,  Coisl.  (79i. 
1  jKISUj. 

Voy.  encore  sur  Jésus  :  Ange,  Aveugle, 
Baiser,  Ciel,  Démons,  Déposition,  Famille  (la 
Sainte),  Jairus,  Samaritaine,  Marie,  Médaillon, 
Parah/tique,  Pécheresse,  Phares,  Soldats,  Tom- 
beau, Transfiguration. 
Jésus  Syrach  (922i  Ixil,  p.  127. 
Jeux.  Voy.  fig.  95,  120,  et  aux  mots  liatanfoire. 

Bilboquet,  Lutteurs. 
JOACHIM  (Histoire  de)  et  d'.inna,  père  et  mère  de 
la  Vierge  Marie  (1208i,  11,  15,  21,50,  ,56,59.61. 
66,  77,  86  ixil. 
JiiASAPH  OU  JosAPHAT,  fils  du  roi  des  Indes;  son 
histoire  décrite    et   peinte   tout  entière  (11281, 
10  et  suiv.  Ixivl;  appelé   aussi  Joseph  (1I27|.  1 
ixivl. 
Job.  Scènes  de  son  histoire  (923),  256,  257  lix|  ; 
(5101,  71  |867-88(i|;  (134)  Ixml  ;  (135)  11368].  — 
La  femme  de  Job  (134),  38,  -iO,  41,  208. 
Jouar,  roi  d'Édom  (134),  208. 
JoEL,  prophète  (1528),217  lxiil:Cois(.  (239), 34  Ixirj. 
JoNAS,  prophète  (923),  2.)  lix]  ;  (510),  3  |867-8861  ; 

(1391, .t35  (xj;  (1528),  219  [xii|. 
Jongleur  (41),  59  |xii]  ;  suspendu  an   sommet  de 

deux  colonnes  (501),  1  ]xii]. 
JoppÉ,  la   ville   (510),    3,   p.    67;   (139),   431   [x]. 
Joii  (Le)  et  le  Dan,  les  deux  sources  du  Jourdain 

(1208),  29  Ixi];  (54),  186  Ixinj. 
JosAPHAT.  Voy.  Joasaph  et  Barlaam. 
Joseph,  fils  de  Jacob;  son  enfance  (923),  353  lix]; 
son  histoire  (510i,  69  |867-88G]  ;  son   triomphe, 
fig.  12;  vendu  par  ses  frères  et  suite  de   son 
histoire  (20),  13  [x].  —  Voy.  Jacob,  Pharaon. 
Joseph  (Saint),  époux  de  Marie  (510),  137;  (543), 
116  Ixii];  averti  de  fuir  eu  Egypte  (51()l,  174: 
accompagné  de  deux  bergers,  Supp.  (271.  172. 
173  [XII]. 

Joseph  désigné  divinement  par  le  sort  pour 
épouser  Marie  (1208),  131  [xi]  ;  mariage  de  Joseph 
avec  Marie,  ibid.,  135;  Joseph,  sa  scie  sur  l'é- 
paule, emmenant  la  Vierge  son  épouse,  ibid., 
142;  ils  sont  reçus  tons  deux  dans  la  demeure 
de  Joseph  par  les  quatre  enfants  de  son  premier 
mariage,  ibid.,  142,146;  la  méditation  de  Joseph, 
203;  ses  doutes  sur  la  vertu  de  sa  femme  (1208), 
217  1x1];  il  la  contemple  attentivement,  liirf., 
219;  sa  douleur  à  la  vue  de  la  grossesse  préma- 
turée de  la  Vierge,  ibid.,  220;  il  la  questionne  à 
ce  sujet,  ibid.,  225;  la  Vierge  s'excuse  et  explique 
son  innocence,  ibid.,  228;  Joseph  désespéré  de 
l'avoir  faussement  accusée,  ibid.,  238;  il  subit 
l'épreuve  de  l'eau  que  le  grand-prêtre  lui  fait 
boire  comme  témoignage  de  sa  sincérité,  ibid., 
248.  —  Voy.  Famille  Ha  Sainte),  Jacob. 
Joseph  d'Arimalhée(510),  30  |8l)7-886|,p.  68;  Coisl. 

(2391,  18  |xii];  (54),  107  Ixiii]. 
Joseph,  patriarche  de  Constantinople  en  1439;  son 
portrait  (1783),  98  |xv|. 


32fi 


[AHI.K  DES  MAIIKKES. 


Joseph.  Voy.  Joasaiilt. 

.losuÉ  rendant  grâces  au  Seigneur  (510),  226  (867- 
886]  ;  renversant  les  murs  de  Jéricho,  ibid.,  421. 

Joug.  Voy.  Agriculture. 

Jourdain  (Le),  neuve  (20),  26  (xj;  (/.il,  G  |.\i|  ;  re- 
présente par  un  enfant  à  la  nage  (543).  21.3  [xir|; 
i550),  153  |xir|.  —  Voy.  Jor  (tél. 

Jours.  Voy.  Heures. 

Judas,  fils  de  Jacob  (74),  1  [xi]. 

Judas  Iscariote,  trahissant  Jésus  par  un  baiser  (,')4i, 
',19  [xiiil;  pendu  (20),  23  |xl.  —  Voy.  Buiier. 

JUDE  (Saint),  son  portrait  en  médaillon,  Cois/.  |2UU1, 
207  [vers  12l>0|. 

Jugement  (Le)  dernier  (74).  51,  93,  112  |xi|. 

Juifs.  Leur  armée  (139),  4  |x].  —  Les  luifs  tra- 
versant la  mer  Rouge,  ibid.,  419. 

JULIANUS,  officier  du  fisc  impérial  au  temps  de 
Grégoire  de  Nazianze  (533),  77  [xij  ;  (543),  102 
[xiil;  (550),  72  [xii);  Coisl.  (239),  57  [xii]. 

Julien  (L'empereur)  s'abandonnant  à  Satan  (510i, 
374  [8G7-886I  ;  suite  de  son  histoire,  ibid.  et  M9. 

—  Voy.  Mercourios. 

Jument  allaitant  son  poulain  (64),  4  |x]. 

Jupiter  enfant.  Coisl.  (239),  121;  donnant  le  jour 

à  Bacchus  qui  sort  de  sa  cuisse,  ibid.,  121  |xn|. 

Justes  souffrant  en  Enfer  par  suite  du  péché  d'Adam 

1208),  41   |xil;  délivrés  de  l'Enfer  par   Jésus, 

ibid.,  66.  —  Les  Justes  à   'entrée  du  Temple  de 

Jérusalem,  ibid.,  100. 
Justice   (La),    figure   allégorique,   Coisl.    (79),    1 

11080]. 
Justine,  jeune    Carthaginoise,    fiancée    de   saint 

Cyprien  (5i3),  87  (xii);  (550),  59  (xir|. 

K  enveloppé  par  un  serpent  (806),  39  |xji|.  —  Vo- 
lume plein  d'initiales  K,  ornées  de  figures  d'ani- 
maux (239)  Ixv).  —  K  à  main  bénissante  (885) 
ixivl. 

Kosmos,  le  monde,  représenté  par  un  vieillard 
tarbu  (36),  163  |xv].  —  Voy.  Vendangeur. 

Labarum,  étendard  (olO),  2  [867-886]. 
Laboureur  (533).  34  ]xi]  ;  conduisant  un  attelage 

de  bœufs  (131),  22  ]xni]  ;  autres  laboureurs,  jftirf., 

56;  autre  dirigeant  une  charrue  à  deux  bœufs 

(2736),  21  ]xv]. 
Labyrinthe  (858),  1  ]xii];  (2413)  ]1497]. 
Laine.  Corbeille  à  ouvrage,  pour  filer  la  laine  (510), 

3  [867-886].  —  (Pelotons  de),  travail  de  la  Vierge 

Marie  (12081,21  Ixi]. 
Lampes  allumées  dans  le  Temple  (1208),  123  ]xi]. 

—  Lampe  accrochée  à   un  pupitre;  Supp.  (27), 
85  [xii]. 

Lapins  (315i  |xv|. 

Lalin  (Manuscrits  grecs  de  style)  quant  à  l'orne- 
mentation; exemple  (375)  ]I022].  —  Ornemen- 
tations latine  et  grecque  mélangées  (2558)  Jxiv], 
(2574)  ]xiv].  —  Évangéliaire  latin  orné  de  pein- 
tures purementgrecques,manuscritlatinn'' 276  de 
la  Bibliothèque  nationale.  —  Nerfs  et  nervelets 
latins  (2198)  rl522|. 


Lavntro  .le  nouveau-;io  (1128.,  III  ]xivl.  —  Voy. 
.lésus  enfant,  Bain. 

Lazare  (Histoire  de)  et  du  mauvais  riche  (510), 
149  ]867-886].  —  Lazare  dans  le  sein  d'.\braham 
(799),  261  [x].  —  Résurrection  de  Lazare  (510i, 
196;  (541),  9  ]xii]  :  Sitpp.  (27),  91  [xii|. 

LÉON,  fils  de  l'empereur  Basile  et  d'Eudoxic  (510), 
2  [867-886],  p.  63,  65. 

Léopard.  Voy.  Panthère. 

Lépreux  (510),  170.  —  Jésus  les  guérissant,  ilnd-., 
215.  —  Dix  lépreux  guéris  par  Jésus,  Supp.  (27), 
74  [xii|.  —  Voy.  Job  (135).  28,  29,  etc.  [1368]. 

Lettre  (Présentation  d'une)  par  des  serviteurs  à 
son  destinataire,  Supp.  (271,  148. 

Lévite  (510),  143  ]867,  886]. 

Lièvre  (64),  5  ]x]  ;  dévoré  par  un  oiseau  (6.">i),  36 
|x]  ;  dévoré  par  deux  oiseaux  (239),  74  ]xv]  ;  tiré 
de  la  gueule  du  chien  par  un  chasseur  (2736),  15 
]xv].  —  Autres  lièvres  (.JûO),  204,  209  ]xii].  — 
Enfant  à  cheval  sur  un  lièvre,  ibid.,  6.  —  Trois 
lièvres  combattant  un  oiseau,  ibid.,  7  \°. 

Ligne  de  pêcheur  (654),  98  ]x]. 

Limace  (2509),  299  [xiv|. 

Limoges.  Genre  de  peinture  rappelant  l'émaillerie 
de  cette  ville  ('608)  (xi|. 

Lingot  de  fer  (2159),  1  11482). 

Lions  (5.50),  59  [xii];  (83),  1  ]1168];  (767),  1  [xiii]  ; 
(886),  129,165,294  [xiii]  ;  (135),  .56,  67  [1368].- 
Têtes  de  lion  (1208),  150  [xi]  ;  .(1636),  6  ]xvl.  — 
Tète  de  lion  servant  de  centre  à  un  motif  d'orne- 
ments (321),  29  ]xili]. —  Lion  dévorant  un  mou- 
Ion  et,  lui-même,  terrassé  par  David  (139),  2  ]x]; 
jouant  avec  deux  têtes  de  chien  coupées  (654), 
15  |x|.  —  Homme  combattant  un  lion  (1553),  174 
[xiv],  —  Deux  lions  fantastiques,  ibid.,  201.  — 
Lion  guettant  un  oiseau,  ibid.,  208.  —  Lion  assis, 
ibid.,  230.  —  Lion  s'élançant  par-dessus  deux 
perroquets  (239),  36,  46,  61  ]xv]  ;  dévorant  un 
héron,  ibid.,  4.  —  Combat  d'un  homme  et  d'un 
lion  (36),  94  [xv|.  —  Chasse  au  lion  (2736),  5  [xv]. 
-  Lion  héraldique  (2983),  228  (xnij. —Lionceaux 
(70),  7,  8  [964[. 

Lis,  fleurs  de  lis  (134),  2  ]xiii). 

Lit  ou  berceau  (510),  170  ]867-886];  (74),  3. 14, 16, 
17,  77,  116,  121,  176,  etc.  ]x]  ;  garni  de  son 
couvre-pied.  Supp.  (27),  91  |xii|. 

Lit  funéraire  (510).  43.  149:  porté  sur  les  épaules 
de  quatre  hommes,  ibid., -iZ;  avec  deux  cierges 
.au  chevet,  ibid.,  104;  à  dais  en  forme  de  dôme 
(543),  1.30  |xii].  —Autre  lit  funéraire  (550),  94 
]xil]. 

Lit  impérial  (510),  4k)  ]867-886]. 

Liteaux  d'une  couverture  de  laine  (1208),  50  |xi]. 

I.ORIN  (Huguc),  magistrat  de  Lyon,  amateur  de  ma- 
nuscrits grecs  et  propriétaire  de  Supp.  (.589)  ]xvi|. 
Lorraine  (Manuscrits  exécutés  pour  le  cardinal  de) 
(251)2);  Supp.  (143);  Supp.  (148);  Supp. (303).— 
(Le  tombeau  du  cardinal  dei  illl5Ti.  II  ]tous  du 

XVI]. 

LoTH  et  sa  fomme  (923),  307  |ix|.  —  (La  femme 
de),  Coisl.  (239).  13  Ixii]. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Si- 


Loup  guettaiU  aux  abords  d'une  ferme  (2736),  i2[xv|. 

Luc  (Saint)  peint  en  tèle  de  son  évangile  (4.8),  8'J 
(X):  (64),  102  |x|;  (68),  89  |x|  ;  (70),  190  |904|  ; 
(■230)  |xj;  Supp.  (791  |x|:  Coisl.  (20)  |x|  ;  Coisl. 
(195),  240  |x|;  (7li  |\i|:  i73).  114  |xi|;  Coisl. 
(21),  175  |xil;  Coisl.  |2-Jii.  27  |v.  1000|  ;  (50) 
Ixiil;  (511  Ixiil;  ,,S:J).  Ki.'l  |IIC..S|:  ,m  |xii|:  (1S9| 
|\ii|:  Supp.  rJ7i.  W  ixiil;  Siipp.  (75i  ImiI:  ,51., 
17:i  |xrii|;  (9li  |\iii|;  (9li  |xi[i|:  ilHli,  ,s;  |\in|; 
(196),  57  Ixiii);  (95)  |xivl:  Supp.  (212).  90  |\v[(|. 

—  Saint  Luc  assis,  écrivant  son  évangile;  Coisl. 
(31),  100  |x-xi|;  Supp.  (140),  86  Ixii|  ;  Supp. 
(175)  |xii|;  Supp.  (185),  60  [Xlll;  Supp.  (219i. 
129  \\n];  Coisl.  (200).  68  |1260].  -  Voy.  p.  302. 
et  306. 

Lutrin   ou    pupitre.    Voy.   Pupitre.   —    Lutrin    en 

marbre  vert  sous  un  dais  (513l,  51  |xii|. 
Lutteurs  (550).  6  Ixii]. 

M  for(né  d'un  oiseau  entre  deux  chiens  (654),  191 
|x|.  —  Autre  M,  ornithomorphe.  Coisl.  (13).  1 
I130H. 

Macaire  ,  saint  (1561),  80  |xii|. 

Macchabée.  Les  sept  martyrs  (543),  71  |xii|  (550),  46 
Ixii];  leurs  sept  difl'érents  supplices  (510),  340 
1867-886]  ;  Coisl.  (239).  3  (xii].  —Voy.  encore 
(1528),  131  |xii|. 

Macédonius,  hérésiarque  de  la  deuxième  moitié  du 
IV"  siècle  (510),  355.  —  Un  hérétique  de  la  secte 
des  Macédoniens  (550),  37  |xii|. 

Machines  et  engins  de  guerre  (2521)  |.vvi|  ;  id.  des- 
sinés à  la  plume,  Supp.  (26)  |1575|. 

Machines  et  instruments  pneumatiques  et  mathé- 
matiques (2428)  [xv|;(25I9)  |xv|  ;  (2430)  |xvi|; 
(25121  |xvi|;  (2513)  (xvi];  (2514i  |xvi|  ;  (2518) 
|xvi|.  —  Figures  diverses  (automates)  mises  en 
mouvement  par  des  machines  (2431)  |xvi|  ;  (2512) 
|xvi|;  (2513)  [xvi|,  p.  99. 

Mâchoire  (La)  d'âne  (510),  347  |S67-N86|. 

Maçons  (20),  4  [xl.fig.  43. 

Mages  ;  l'adoration  (510),  137.  —  Les  trois  rois 
Mages  (74),  3  et  4  |xi|  ;  (7.5),  1  |xi]  ;  (543),  116 
Ixiil;  Supp.  (27),  172,  173  |xii]  ;  Supp.  (OU), 
3  lxir|. —  Les  trois  Mages  devant  le  roi  Hérode 
(115),  25  ixi];  (106),  25  (xilj. 

Maillet.  Voy.  Agriculture. 

Main  de  Dieu  bénissante  (1208),  113,  131,  238  [xi|. 

—  Main  divine  émergeant  du  ciel  (510),  53,  438 
|ix];(139),  435  [xj  ;  Supp.  (27),  1  |xii|  ;  Supp. 
(242),  90  |xvii|.  —  Initiales  à  main  bénissante 
(2155), 21,  57,  146,  etc.  |xiv]  ;  CoisZ.  (31),  7  [x-xi|. 

—  Main  bénissante  accompagnée  d'un  poisson. 
Cois;.  f27(;i.  7  Ix]. 

Main),.:-i,i^-,Mih'.  nni,.i,iriit  unluiairr  ,lr  CiuImIc  E  : 

ir.Ki  .  ::i  ,m;:-nm;,  ;  -i-i  'm  .  .  ii  ■\ii,..n:.  ,\ii;; 
(Uii;:,  :;:    lUi,,   -i\.',  .  -i^  ,n.;;!,:  ,).,-,,,,  )  imij: 

(16131,  ((7  |xiv|:  (',(7i  |xv|.  —  .Main  bénissante. 
tortue  et  contournée,  Supp.  (343).  102  |xii].  — 
Mains  contournées  de  toutes  les  manières  pour 
servir  d'onglets  et  de  notas  (28Ûi)  |xv|.  —  Main 


142  [13431;  armée  dun  poignard  (378),  12  |xi]i|. 
—  Main  indicative  (62)  |viii|. 

Mains  voilées,  c'est-à-dire  enveloppées  d'une  pièce 
d'étolTe  en  signe  de  respect,  soit  pour  l'objet 
qu'elles  touchent,  soit  pour  la  personne  à  qui 
elles  le  présentent  (533),  154  |xi|;  (1208),  147, 
193  |xi]  ;  (1242),  92  |1371-1375|.  —  Anges  rece- 
vant, à  mains  voilées,  l'àine  d'un  moribond  (.550), 
94  v°,  106  v»  lxii|. 

Maisons  i!3tl,  I,   11(1.   12:!.   I5H,  ISi  |mii].        Mai- 


li,   I.- 


169,    172,   .■(,-.;    (l:!5),    145,  1  iC.   17  i,  HIC,  |l:!(;«|. 

—  Maison   à  deux  étaj^es    (510),  .•117    |W;7-.SN(;]  ; 

peinte  extérieurement  |5i3),  87  |xii|. 
Malachias,  saint  (1561),  16  |xii|. 
Malades  et  infirmes  venant  consulter  le   médecin 

(2213),  10  Ixivj;  malades  et  maladies  (229tl.  73- 

95  |xv|.  —  Voy.  (2179)  |x|. 
MALCHUsau  jardin  de  Oethsémané,  Supp.  (27),  118 

|X!I|. 

Mamas  (Saint)  ou  Mammas  et  Mammès  de  Césaréc 
en  Cappadoce,  mort  vers  274,  et  patron  de  Langres 
(5.50),  30  [xiil;  Coisl.  (239),  27  [xii]  ;  (1589),  3 
(xivj. 

Manassé,  roi  d'Israël  (510),  435  |867-886|. 

Mantelet  de  cavalier  (74),  4  |xi|. 

Manuel,  Sabel  et  Ismael,  martyrs  et  saints  (1128), 
21  |xii|. 

Manuel  Paléologue,  empereur  de  1391  à  1425; 
son  portrait  (Supp.  dO'J),  1  |xvj.  —  Voy.  (1783), 
2  [xvj. 

Mappa  circensis  dans  la  main  de  l'empereur,  en 
1080,  Coisl.  (79),  1;  en  1391  (Supp.  309). 

Marc  (Saint)  peint  en  tète  de  son  Evangile,  tantôt 
debout  et  tantôt  ècriv.mt  iCii,  lii  |\|  ;  iC.Si.  .■,() 
|X|;  (70),  113  r,ir,i|;  -ITTi  \\\:  rlMh  |\|;  Cmsl.  cJOi 

|x);  Coisl.  il'.C),  171  i\|,  Cnisl.  i:il).  i:;i;  |,\-\i[; 
(71)  |X1|  ;  (73),  76  |xi|:  (74)  au  cominenct'ini.'nt  cl 
a  la  fin  de  l'Évangile  jX!];  (81)  A  |xi|;  Coisl.  (21), 
116  Ixij;  (51),  70  ixiij  :  (86)  [xiil  ;  (189)  |xii|:  (201). 


230  1X11]  ;  (281) 
(140),  56  |xii|; 
|xii];  Supp.  ii.l 


(510^  69  |867 


Supp.  a 


Supp. 


supp. 


Supp. 


l  histoii 


Marchepied  (2144),  11  |1350|;  sculpté,  CoisL  (66), 
4  |xi]  ;  formés  de  billots  de  bois,  Coisl.  (20)  |xl  ; 
perlés  |I208|,  1  [xi]. 

Marges  (Ornements  sur  les),  ce  qui  est  contraire  a 
l'habiiudi-  des  manuscrits  grecs  (1189)  (xiv|. 

.Mahie,  la  sainte  Vierge  (510),  3  |867-886|;  accom- 
pagnée (le  Joseph,  elle  retrouve  Jésus  dans  le 
Temple,  ibid.,  165.  —  La  Vierge  et  l'Enfant, 
ibui.,   137. 

.Manuscrit  (1208)  |xi|  entièrement  consacré  à 
l'histoire  de  la  Vierge.  —  La  Vierge  enfant  ; 
clianibre  où  sa  mère  ne  permet  pas  que  rien  entre 
d'impur  (I2I18I.  .59.      -  La  Vierge  (1,'vant  son  jière 


TABLE  DES  MATiRUES. 


et  sa  mère,  ibid.,  77;  elle  monte  à  l'autel  des 
holocaustes,  ibid.,  92;  elle  reçoit  un  gâteau  que 
lui  apporte  un  ange,  ibid.,  103;  un  autre  lui 
apporte  une  sphère  suniionléc  d'un  chrisinc,  ibid.. 
110;  elle  tient  un  album  dans  ses  mains,  120; 
elle  prend  possession  du  peloton  de  laine,  c'est- 
à-dire  de  la  direction  du  ménage  dans  la  maison 
de  Joseph,  ibid..  117  ;  elle  tire  de  l'eau  d'un  puils, 
ifci'd.,  159;  elle  reçoit  les  visites  de  l'ange  Cahriel, 
ibid.,  157,  KiO,  165,  168,  171,  173,  177;  elle 
porte  au  Temple  les  pelotons  de  pourpre  qu'elle 
a  niés,  ibid.,  187.  189,  193;  elle  se  rend  du 
Temple  chez  sa  cousine  Elisabeth,  avec  un  livre 
sous  le  bras  et  un  petit  serviteur,  ibid.,  196;  elle 
se  repose,  peu  vêtue,  dans  les  bois  et  y  prend  un 
repas,  200.  —  Salutations  réciproques  de  la  Vierge 
et  d'Elisabeth,  ibid.,  203,  217.  —  La  Vierge  est 
soupçonnée  par  Joseph,  ibid.,  217,  qui  la  con- 
temple curieusement,  ibid.,  219.  —  Joseph  se 
plaint,  220;  il  l'interroge, 225;  elle  s'excuse, 228; 
il  porte  son  accusation  devant  les  prêtres,  236, 
237;  qui  les  font  comparaître,  238.  —  Examen  de 
la  Vierge  par  le  grand-prêtre,  212.  —  Examen 
de  la  sincérité  du  mari,  218,  par  l'épreuve  de 
l'eau  amère.  —  Examen  semblable  de  Marie  qui 
boit  aussi  et  est  déclarée  innocente  en  vertu  de 
cette  épreuve,  251.  —Joseph  et  Marie  vont  saluer 
Elisabeth,  252,  puis  le  grand-prêtre,  puis  ils  se 
mettent  en  chemin,  précédés  de  leurs  serviteurs, 
pour  retourner  chez  eux,  251. 

La  Vierge  annoncée  par  les  prophètes,  ibid.. 
69;  implorée  par  les  habitants  de  l'Enfer,  i6i(/  , 
66;  assise  avec  l'enfant  Jésus  sur  ses  genoux,  au 
centre  d'un  cercle  d'or,  ibid.,  1;  assise,  dans  s:i 
gloire,  au  milieu  des  anges,  ibid.,  8.  —  La  Vierge 
bénissant  l'empereur  Constantin  Ducas  et  sa  fa- 
mille (922 1,  6  |Ulli2|.  —  Autre  figure  de  la  Vierge 
(331),  1  Ixiij.  —  La  Vierge  couchée  dans  l'étable 
avec  l'enfant,  Supp.  lil),  172  Ixii].  —  La  Vierge 
et  l'enfant  (5131,  117  |xii|.  —  La  Vierge  en  \oile 
noir  et  robe  bleue  (5r>Û),  3  |xn|  :  avec  son  voile 
noir,  Coisl.  (239),  22  |xii).  —  La  vie  et  la  mort 
de  la  Vierge  (1528),  153  |xii|.  —  Buste  de  la 
Vierge  (1189),  12  jxiv].  — La  Vierge  dans  le  ciel 
(2213),  10  |xiv|.  —  Sur  la  vierge  Marie,  voy. 
encore  Ange,  Ciel,  Joachim,  Joseph. 
Maries.  Les  trois  différentes  Marie  (510),  30  |867- 

886),  p.  68,  lig.  18. 
Marie-Madeleine,  ibid.,  285.  —  Voy.  Marthe. 
Marie,  femme  de  l'empereur  Nicéphore,  vers  l'an 
1080;  son  portrait,  Coisl.  (79),  1  r"  et  v»  [1080]. 
Marquelterie,  meubles  (189),  1,  93  IxiiJ. 
Mars,  dieu  de  la  guerre,  Coisl.  (239),  13  [xii]. 
Marthe  et  Marie,  sœurs  de  Lazare  (510),  196  |867- 

886|. 
Masques  tragiques  dessinés  dans  un  texte  d'Euri- 
pide (2801)  |xv]. 
Matelots  (510),  3  (867-886). 

Matthei  (Jean),  woïvode  de  Valachie  en  1653,  et 
Hélène  son  épouse;  leur  portrait  (Sm;)^.  212i 
p.  294. 


m  iftli,9  |x|;  |7UI,  4 
'»/)/'■  i'9i  |x|;  Coisl. 


Mattbieu  (Sainti  peint  un  lêtc 
debout,  soil  assis  cl  éoiiv: 
1961):  (1771  |\];  i2:i(ii|x|;  .■ 
l20i  Ix);  Cnisl.  (I95l.  9  |\1: 
Coisl.  (221),   333    [vers   llll 
(xi);  (71)  |xi|;(81.A)|xi|;  uSNi.  1  |\i];  6V<is/.  (21), 
22  |xi);  (189)  |xii];(201),  5  ]xii|;  (5lOi  |xii|;  Supp. 
(27),  39  ixiil;  Supp.  (7.5).  20  |xii)  ;  Supp.  (140), 
10  Ixiil;  Supp.  (175)  )xii|;  Supp.  (18,5),  2  (xii)  ; 
Supp.  f612i[lir.l|:  (51i,  10|xni|:  (91i|xiii);  (230) 
Ixiiii;  ,;ili  [\ni|;  ('.i.-.i  |\iv|:  dsji,  .-,  \\in\:Supp. 
i2l-Ji.  :;r.    ixMij.  —  Son   poitiMil    areiofhé  à  la 
muraillo  dans  un  intiTicur;  Coml.  (66),  1  [xi].— 
Voy.  Ange. 
Matrones  conduisant  le  fiancé  (2736),  10  Ixvj. 
Maxence  tué  par  Constantin  (510),  140  [867-886). 
Maxime  (Saint)  buste    (922l.    6    )1062).   —    Saint 

Maxime  l'Homologète  (1561),  87  )xii). 
Méandres  (2-126)  |xvi|.  Voy.  Palmettes.—  Méandres 

ou  lignes  ondées  du  V  siècle,  Coi.il.  (202). 
Mécanique;  figures,  Supp.  (607)  [xv|;  (2512)  (xvi). 

—  Voy.  Machines. 
Médaillon  (Buste  dans  un)  placé  en  l'air,  figurant 
Jésus  au  ciel  (510),  284,  332  [867-886].  —  Groupe 
de  médaillons  renfermant  chacun  une  tête  de 
saint  de  manière  à  former  un  ensemble  en  rap- 
port avec  la  scène  centrale  (922),  6  |xi].  —  Voy. 
Saints  (le  chœur  des). 
Médecin  préparant  ses  remèdes  (923),  210  |ix).  — 
Trois  médecins  au  chevet  d'un  mourant,  Coisl. 
(2,39),  74  )xiil.  —  Le  Génie  médical,  sous  les 
Irails  d'une  déesse  (21  Ui.  1 1  1 1350).  —  Apothéose 
de  la  science  médii'alr  (--Ji.li,  Kl  |XJV|.—  l'n 
médecin,  et  son  clit-iil  lniiiililrinfiil  ■nurbé  (222Hi. 
l  [XIV].  —  Un  médecin  consulté  par  un  infirme 
(36),  187  [XV).  —  L'n  médecin  représenté  dans 
l'éclat  de  ses  fonctions.  —  Voy.  Apocavkos  et 
Mijrepsos.  Voy.  aussi  Gallien,  Hippocrate. 
Médée  auprès  des  cadavres  de  ses  deux  enfants 

(2736),  40  [xv). 
Méduse  (Tète  de),  accostée  de  deux  cygnes  (246 

[xvi]  ;  (2523),  45  [xvij. 
Melchisédech,  ami  d'Abraham  (20i,  25  )x]. 
MÉLÉAGRE  (2736),  16  [xv|. 
Mélodie,  personnification  (139),  1  [x]. 
MÊNÉLAS,  roi  de  Sparte,  Supp.  (247),  12  [xi). 
Mer  Rouge,  personnification  (139),  IIJ  )x).  —  (Le 

passage  de  la)  (510),  261  (867-886). 
Mercocrios  ,  saint  (580),  2   |xi].  —  Perçant  de  sa 

lance  Julien  l'Apostat  (510),H).I. 
MÉRIAN  (Le  roi)  combattant  contre  Hector  (2878), 

112  [xiv[. 
Messager.  Voy.  Daguelle. 
Mcssi-  (Prêtre   disant  lai,  Supp.  (•168)  )xi);  Supp. 

IÔ78I  Ixiii);  Supp.  (303),  19  |xvi). 
MiCHÉE,  prophète  (1528),  221  ]xii). 
Michel  (Saint),  archange,  o  oTpa-niYÔç  (510),   113, 
438  1867-886);  Coisl.  (79),  2  )1080);  (1189),  7  [xiv]; 
(2243),  10  [XIV). 
Michel  et  Andronic,  les  fils  de  l'empereur  Cons- 
liinlin  Ducas  (922),  6  |xi). 


TABLE  DF.S  MATIÈRES. 


Michel,  nom  qu'on  suppose  être  celui  du  peinlie 
et  scribe  auteur  du  manuscrit  Coisl.  (79),  exé- 
cuté en  1080.  —  Vojr  an  f»  2,  v"  du  manuscrit  l't 
la  lig.  61. 

MoDESTUs.  Voy.  Nabuiardan. 

Moine  grec  au  xi°  siècle  (1208),  1  lxi|.  —  L'ex- 
empereur  Jean  Cantacuzène  en  habit  de  moine 
(Iil-2i.  1-23  |I3:i-137ôi.  — Moines  chrétiens  de 
l'Inde  iU-28i.  3  r°,  i  \°,  etc.  |xiv|.  — Voy.  Sabas. 

Moïse.  Son  histoire  (923),  79  [ix].  —  Moïse  rece- 
vant les  Tables  de  la  Loi  (510),  52  1867-8801; 
assistant  à  la  Transfiguration,  itirf.,  75;  faisant 
jaillir  l'eau  du  rocher,  ibid.,  226;  en  présence 
du  Buisson  ardent,  ibid.,  264;  traversant  la  mer 
Rouge,  ibid..  261;  les  deux  bras  soutenus  par 
Aaron  et  Hur,  ibid-,  124.  —  Moïse  passant  la 
mer  Rouge  ;'i  la  tète  des  Israélites  (139),  419  [x|; 
recevant  les  Tables  de  la  Loi,  ibid.,  422.  —  Moïse 
faisant  jaillir  l'eau  du  rocher  (20),  15  |x|.  — 
Buste  de  Moïse  (922),  6  [xi].  —  Moïse  devant  le 
Buisson  ardent  (1208),  74  [xij  ;  à  la  tête  des  pa- 
triarches, ifcirf.,  87;  en  présence  du  Tabernacle, 
ibid.,  181.  —  Moïse  et  le  serpent  d'airain,  Coisl. 
(239),  18  lxii|  ;  voy.  aussi  11.  —  Moïse  don- 
nant la  Loi,  Supp.  (27),  2  |xii|;  (lii2),92  |1371|. 

—  Voy.  Ange.  Voy.  encore  (605),  272  |xl  ;  (12121, 
92  |1371-I37Ô|. 

Moissonneurs  (135),  164  [1368).  —  Scène  cham- 
pêtre représentant  le  retour  après  le  travail  de 
la  moisson  (273G),  15  (xv|. 

Mollusques  (2737). 

Momie  i510),  149,  196  (867-886|. 

Monastères  chrétiens  dans  les  Indes  (1128),  3  [xiv]. 

Monnaie  antique  pour  ornement  en  tête  d'un  ma- 
nuscrit (3036  A)  [xv|.  —  .Monnaies  pesées  dans 
la  balance  sur  le  bureau  d'un  percepteur  des 
impôts  à  Nazianze  (513),  102  |xil|. 

Monocondyles  remarquables  (2983),  l'Jl,  195  |xiilj; 
(2988),  88  [XIV]. 

Monstres  héraldiques  (1655),  1  |xvi=  italien). 

Montagne  personnifiée  (139),  1  (x). 

Mort  (La)  terrassée  par  Jésus  (1208i,  66  |xi|.  - 
Morts  sortant  de  leurs  sépulcres,  ibid.,  80.  — 
Morte  étendue  sur  un  lit  de  parade  (2291),  95 
Ixvl- 

Mortier  A  piler  (135),  121  11368].  —  Berger  broyant 
des  herbes  dans  un  mortier,  Supp.  (217),  5  (xi). 

—  Pharmacien,  ibid.,  (2155),  121  [xiv]. 
Mouches  et  autres  insectes,  Supp.  (247),  12-18  [xi]. 

—  Servant   de     nourriture   à    divers    oiseaux 
(2737). 

Mouchoir  de  femme,  blanc  (550),  59  (xii). 

Moutarde.  Un  pied  de  sénevé  pour  la  cuisine, 
Supp.  (247),  44  (xi). 

Moutons  et  brebis  paissant  sous  la  garde  d'un  chien 
(139),  1,  2  ix].?— (Tonte  des)  (533),  7  jxi]. — 
Voy.  Berger. 

Musiciens  (131),  127,  184,  188  [xiii].  —  Manuscrit 
à  notation  musicale  (265)  ixiT|.  —  Voy.  Instru- 
ments 

Musique  notée  (265)  [xivj,  p.  211. 


Myrepsos  .  médecin;  son  portrait  (2213),  10 
]xiv]. 

Nabi'Z/irdan  alias  Modestus,  magistrat  persécuteur 
sous  l'empereur  Valons  en  l'an  379;  Coisi.  (239), 
lUO-105  ixii]. 

Naissance.  Festin  des  prêtres  de  Jérusalem  convo- 
qués chez  Joachim  et  Anna  pour  célébrer  la 
naissance  de  leur  fille  Marie  (  12081,  Cl  lxi|. 

Nahom,  prophète  (15281,221  |xii]. 

NATH.iN,  prophète  (510),  113  [867-886]  ;  (139), 
137  [XI. 

Nathanael,  frère  du  roi  David  (13,1),  3. 

Nathanael  avec  Jésus  (510),  87. 

Naumachie  (2736),  19  ]xv]. 

Nautile  (Un),  mollusque  (2735),  9  ]xiv]. 

Navire  à  voiles  (510),  3  [867-886];  (533),  7  [xi].  — 
Voy.  Barque,  Nil. 

Nègres  (Deuxi  représentés  comme  serviteurs  des 
apôtres  dans  l'assemblée  de  la  Pentecôte,  Coisl. 
(2391,  28  Ixii];  même  scène,  Supp.  (27),  38  (xill. 
—  Voy.  Pentecôte.  —  Nègres  combattant  (2736), 
7  (xv|". 

Neige  (Effet  de)  dans  un  paysage  i510),  78  [867- 
886]. 

Nic.ANOR  et  Palamède  ;  combat  homérique  (2878), 
62  [XIV]. 

Nicépbore  Botoniatc,  empereur  (Trois  portraitsde) 
et'  de  Marie  sa  femme,  Coid.  (79),  1,  2  [vers 
10801 . 

NicoDÈME  (510),  30  [867-886[,  p.  68. 

Nicolas  ('?)  ordonne  l'exécution  d'un  manuscrit 
grec  à  peintures  (533),  3  [xi[. 

Nil  (Le),  navire  amarré  sur  sa  rive;  Supp.  (217), 
12  [XI]. 

NiLE,  saint  (922),  6  [1062|. 

Nimbe  autour  de  la  tète  de  Jonasi'510),  3  [ix],  p.  67; 
(510),  30,  p.  68,  lig.  28;  de  Pharaon  (.'.lO),  261; 
nimbe  et  couronne,  ibid.,  3.  —  Nimbes  décorant 
la  tête  de  la  belle  Hélène  et  de  son  pilote 
Canopus,  Supp.  (247),  12  [xi[.—  Saint  Cyprien 
représenté  sans  nimbe  dans  la  première  partie 
de  sa  vie  lorsqu'il  était  adonné  au  péché  (513), 
87  [xil].  —  Nimbe  de  couleur  cramoisie  (510),  2, 
5  [867-886[.  —  Nimbes  donnés  à  des  personnages 
vulgaires  (510),  119.  —  Serviteur  ou  esclave 
nimbé,  Supp.  (27),  91  [xiij.  —  Doute  sur  un 
nimbe  (2179),  211  [x|. 

NiNiVE,  ville  d'Assyrie)  (510),  3  [ix|,  p.  67. 

Noces.  Instruments  (indistincts)  portés  dans  le 
cortège, à  la  cérémonie  des  noces (2736),  10  [xv]. 

NoÉ  (605),  195,  301  [x[.  —  Noc  construisant  l'arche 
(510),  360.  —  Voy.  Arche. 

Noeuds  isolés,  ornement  placé  sur  les  marges  d'un 
grand  nombre  de  manuscrits  grecs  en  regard  des 
têtes  de  chapitre;  exemple  (1 116)  passim  11121|. 

Noir.  Feuillages  et  autres  dessins  à  l'encre  noire, 
Coisl.  (191)  [xiv[.  —  Initiales  en  noir  (676)  [xij. 

Notes  marginales  en  forme  d'objets  divers  comme 
celles  indiquées  ci-dessus  aux  mots  :  Ecriture, 
Gloses.  Par  exemple  :  Croix,  calice,  etc.  (438), 
12 


330 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


161  à  206  |99"2);  triangle,  colonne,  anipliorc(53"2) 

|xi]  ;  oiseau,  fer  de  lance,  pyramide ,  etc.,  Coisl. 

(88)  |xi|.  —  Voy.  encore  Coisl.  (22)    [xij;   (556) 

IxiilJ. 
Nudité,  baigneurs  (550),  166    [xii].  —  Un  homme 

nu  recevant  un  habit  (41),  47  |xii]. 
Nuit,  personnification  (139),  419,  435    |x|  ;    (134), 

50,  51  ixiiij. 

0,  initiale,  formé  de  deux  hommes  aflrontés  et 
priant  (654),  18  |xj.  —  Zoomorplie  (1208),  135 
|xil;  ornithomorphe,  iijrf.,  125,  182,  255;  ichtyo- 
morphe,  Coisl.  (77),  168,  186,  220  [xi]  ;  garni,  à 
l'intérieur,  d'une  totc  humaine  (319),  199  (xi|; 
itirf.  (1I06),19, 112  |xii|.— Omicron  fleuri  (2900), 
207  |xv|,  fig.  155. 

Œil  de  bœuf,  ou  cercle  en  blanc  (1897),   1  |xvi]. 

Œuf  (ou  fruit  de  palmier?)  employé  par  les  astro- 
logues dans  les  horoscopes  (1128),  12  [xiv]. 

Oies  (543),  60  [xiij  ;  (3002),  89  |xvl . 

Officiers  impériaux  (Costumes  et  probablement 
portraits  de  quatre  grands)  en  l'an  1080,  Coisl. 
(79),  1. 

Oiseaux  (750^  6,  59  (x)  ;  (760),  214,  229  [xii|  ; 
(1617)  1x11]  ;  (134),  186,  188  lxni|  ;  (1553),  29, 
69,  172,  286  [xv]  ;  combat  d'oiseaux  (715)  |xv|, 
fig.  148.  —  Oiseau  becquetant  un  lièvre  (654), 
36  Ixij;  (315)  [xv],  fig.  146;  (317),  1  (1533);  bu- 
vant à  la  source  pure  (chrétienne),  Coisl.  (83),  3, 
148  [X).  —  Oiseaux  et  fleurs  (70),  7,  8  |964|.  — 
Oiseaux  alîronlés  becquetant  une  fleur  (690),  68, 
148  [xil;  une  fleur  ou  une  coupe,  Coisl.  (31) 
|x-xi|;  un  calice  d'or  (580),  3  |xi|,  ou  venant 
s'y  abreuver.  —  Oiseaux  à  tête  humaine  (1208), 
150  [XI).  —  Quadrupède  à  tète  d'oiseau  gro- 
tesque (2216),  12  Ixii].—  Homme  qui  fait  boire 
un  oiseau  en  lui  tendant  la  coupe  (243),  140,  141 
11133).  —  Deux  oiseaux  au  pied  d'une  fontaine 
(35)  Ixiii).  —  Oiseau  de  paradis  ('?)  (886),  133; 
autres,  ibid.,  123,  124,  129,  130,  138,  168,  etc. 
Ixiii).  —  Deux  oiseaux  becquetant  un  pot  de 
fleurs,  Coisl.  (13),  1  [1304].  —  Oiseau  bicéphale 
(2392),  198,  273  [xiv).  -  Oiseaux,  les  uns  natu- 
rels, d'autres  fantastiques  (239),  49,  54,  72,  76, 
78,  89  )xvl.  —  Diverses  chasses  aux  oiseaux 
(2736),  2  et  suiv.  )xv).  —  Oiseaux  buvant  (2512), 
24  [xvi].  —  Oiseaux  peints  par  un  naturaliste 
(2737).  —  Voy.  Coupe,  Calice  et  les  divers  noms 
d'oiseaux. 

Oiseleur  chassant  au  miroir  (533),  34,  35  |xi].  — 
Autre  oiseleur  (135),  134  [1368). 

Olives,  la  récolte  (2736),  54  |xv). 

Olivier  de  la  paix,  voy.  Colombe. 

Ondes,  c'est-à-dire  ligne  ondée  ou  ondulée  presque 
constamment  mise  en  tête  des  chapitres  comme 
ornement  ;  exemple  ;  Ondes  d'or  terminés  à  chaque 
bout  par  une  feuille  de  lierre  (331)  |xii]  ;  (627) 
ixii]. 

Onguent  boîte  à  le  mettre  ;  (215.5)  [xiv],  fig.  135. 

Oppien,  poète  grec  (2736),  1  [xv]  ;  (2737)  |xvi). 

Or.  Manuscrits  remarquables   par  leur    chrysogra- 


re;    exemples    (232)  |xi)  ;    (331)    |xi);    (1242) 

11371-75],  etc.  —  Ors  appliqués  en  feuille  et  non 

au  pinceau;  exemples,  Stipp.  (27).  18  et  passim 

ixiij. 
Oreste  (2735),  12'J  jxivj. 
ORiQN,   berger  grec  changé   en    constellation   par 

une    déesse,  Supp.   (247),  2   Ixij.   —  Le  niênip 

(2736),  16  ixvj. 
Okphée  jouant  de  la  lyre,  Coisl.  (239),  122  [xil). 
Osée,  prophète  (1528),  216  Ixu]. 
Ou,  sigle  zoomorplie  d'une  exécution  très  gracieuse 

(1208),  12)  |xi|,  fig.  8X 
Ours;  David  le  terrassant  (139),  7  (x).  — Combat 

d'un  ours  contre  un  homme  (550),  94  |xii|. 
Outre  gonflée  (135),  200  (13681. 
Oxydation  des  ornements  peints  en  argent.  Exemple 

(123)  (xvij. 
0,  oméga  formé  de  deux  oiseaux  affrontés  (654). 

40  [X]  ;  de  trois  oiseaux,  îiid.,  66;  ornitliomorphe 

grotesque  (1208),  49;  zooraorphe,  iftirf.,  06,  194, 

P,  c'est-à-dire  n.  La  forme  de  cette  lullre  est  celk- 
qu'affecte  l'ornement  d'cn-tète  de  la  grande  ma- 
jorité des  manuscrits  grecs  ornés,  n  composé  de 
deux  colonnes  jointes  par  une  traverse  et  sup- 
portant chacune  une  tête  humaine  (654),  89  |x]  : 
formé  d'une  image  de  saint  Grégoire  de  Nazianze 
(533),  35  1x1]  ;  de  deux  figures  de  femmes  (654), 
189;  anthropomorphes  et  zoomorphes  (550),  7, 
37,  153,  232  Ixii).  —  Formé  de  deux  petits  qua- 
drupèdes qui  se  donnent  la  patte  (12),  100 
|1419|. 

Païen  ,  prêtre  des  idoles  (510),  374  |867-886j  ; 
voy.  fig.  22. 

Pains  (74),  29,  32,  76,  127,  178  |xi].  —  Miracle  des 
pains  et  des  poissons   (510),  165   |ix]  ;  (54),  55 

IXIII). 

Palais  Philistins  (510),  347  [867-8861 . 

Palamède.  Voy.  Nicanor. 

Palefreniers  avec  leurs  chevaux  (2244)  [Xlv[. 

Paléologue.  Voy.  Mayiuel. 

Palimpseste.  Exemples  :  (9), Saint  Éphrem  [vi-xiil[; 
(282)  [x-xiii];(377)  [?-xiiil. 

Palme  (806),  54  [xilj.  —  Palmier    (510),  53    [ix]. 

Palmier  représentant  l'initiale  4>  (806),  54  [xii]. 

Palmeltes  aux  quatre  angles  de  bandeaux  rectan- 
gulaires; ornement  des  plus  usuels;  exemple  (922), 
4  [XI].  —  Palmettes  à  la  grecque  antique  (2237), 
19,  88  [XIV];  (2426)  Jxvi].  —  Autres  palmettes  (9), 
passim  [xii]. 

Panier  fleuri  (216),  3  [x]  ;  (707),  35.  53,  57,  etc. 
[xii].  — Panier  de  fruits  f2298),  1  [xv]  ;  (2536) 
[xvi].  —  Voy.  Corbeilles,  Pot  à  fleurs. 

Panses  de  lettres  garnies  intérieurement  avec  de  la 
couleur  (2572)  [12961;  (1634)  [1372].  —  Voyez 
Garnies. 

Pantalons  rouges  collants  brodés  de  fleurettes  (139), 
.119  [x]  ;  autres,  ibid.,  U6;  Coisl.  (233),  105. 

Pantelémon,  patron  des  médecins  grecs  (1528),  100 
[xiii];  sa  décapitation,  ibid.,  116.  —  Le  même 
(36),  3  [XV]. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


331 


-l'anthère  ou  léopard  enchaîné,  paraissant  être  le 
sommet  d'une  enseigne  militaire  ('279),  3  |viii- 
ix].  —  Panthère  on  chasse  (64),  6  |x|,  fig.  47; 
auties  panthères  (550),  3,  59,  204  |xii|. 

Paons  i64,l,  6-8  |x|  ;  (543),  "24  |xii|  ;  (550),  8,  209 
|xii|:  (1553],  254  |xiv).  —  Paons  affrontés  à  un 
vase  neuronnc,  Coisl.  (20)  |x|  ;à  une  coupe  qu'ils 
becriuètent,  Coisl.  (31),  6-7  [x-xil.  —  Paons  et 
perdrix,  ihid.  —  Vase  entre  deux  paons  affrontés 
(712),  1  |xii|;  (1489),  1  (xi|.  —  Quatre  paons 
affrontés  becquetant  le  vase  sacré,  Coixl.  (193), 
1  |xi|.  —  Paon,  la  queue  développée  rl208|,  182, 
255  [XI].  —  Deux  paons  affrontés  becquetant  des 
épis  d'or  (541),  1  (xii)  ;  becquetant  un  fruit  (7l8i, 
1  |xi|;  becquetant  un  arbuste  (886),  1  |xii]|; 
autres,  ibid.,  12,  57,  121  r"  et  v». 

Paradis  (510),  52  (867-886).  —  Le  Paradis  et 
l'Enfer  (923),  68  |ix|.  —  Le  jardin  du  Paradis 
(1208),  2!,  47  |xi|.  —  Tristesse  du  Paradis  lors- 
qu'il fut  devenu  solitaire,  ibid.,  50. 

Paraljtique.  sa  guérison  (510;,  316  |867-886|  ;  (20) 
20  Ix]  ;  celui  qu'on  présente  à  Jésus  par  le  toit 
de  la  maison,  ibid.,  316.  —  Le  paralytique  em- 
portant son  lit  (74),  16  |xii|.  —  \o\.  Jésus. 

Parasol,  Supp.  (27),  91  [xiil. 

Parthénion,  plante,  Swpp.  (247),  18  |xi). 

Passion  iLa)  du  Christ  (510),  30  [867-8861;  (1102), 
15  |xil;  gravée  sur  une  reliure  du  xvn"  siècle, 
Supp.  (242).  —  Voy.  Crucifixion,  Jésus. 

Patriarches  et  prophètes  (1208),  87  |XI|. 

Patron  à  jour  employé  pour  des  ornements  qui  se 
répètent  dans  un  manuscrit;  le  numéro  (2833) 
|xv|. 

Paul  (Saint),  apôtre  (923),  71  [ix|  ;  (223),  6,  34 
[10451;  (922),  6  |1062|  ;  Coisl.  (30),  1  [xi|;  Coisl. 
(239),  16  IxiiJ;  (61),  216  |xiir|.  —  Paul  aux  portes 
de  Damas  (510),  264  [867-8861  ;  voy.  aussi  p.  305. 
—  Sa  décapitation  (1528),  47,  62  [xiil.  —  Son 
buste  en  médaillon,  Coisl.  (200),  210  [1260|. 

Paul  d'Egine,  médecin  du  xii'  siècle  (2294^,  124 
|xv|. 

Pauvres   et  infirmes   (550),  251    (xii)  ;  (134),   152 

[XIII). 

Paysages  (74),  136,  138,  139  et  passim  [xil  ;  (543), 

74|xiil;  (317),  11533]. 
Peau  de  tigre  formant  un  corsage  de  femme  (139), 

1  ixl. 
Pécheresse    (La)  lavant  les  pieds  de   Jésus  (510), 

196. 
Pêcheur  .1  la  ligne,  dans  la  lettre  E  (654),  98    [x|  ; 

fig.  54.  —  Autres  (533),  34-35  [xi|  ;  Coisl.  (239), 

26  lxil|.  —  Pêclieurs  dans  un  bateau  (2736),   1 

[XV]. 

Peintre  byzantin;  son  portrait.  Voy.  .Michel.  — 
Autre  portrait  d'un  peintre  et  de  sa  femme, 
fig.  193.  —  Le  peintre   Taulus,  p.   147,  note  1. 

Pentecôte  (L'assemblée  des  douze  apôtres  le  jour 
de  la),  Coisl.  (239),  28  [xilf.  —  Autre  exemplaire 
de  la  même  peinture,  Supp.  (27),  38  [xii|.  — 
Autres  (541),  85  [xii]  ;  (550),  37  [xii|  ;  (1208),  3 

[X)I]. 


Percepteur  des  impositions,  Coisl.  (239),  57  (xii). 
Voy.  Julianus,  Impôt,  Publicain.—  (533),  70  |xi); 
(543),  102  [xii|. 

Perdrix  (64),  8  [x[  ;  (543),  60  [xii|  ;  (550),  204  [xii); 
rouges  (799),  97  [x[  ;  (1208),  1  |xi).— Deux 
perdrix  affrontées  devant  une  coupe  ou  autre 
vase,  Coisl.  (220),  1  )xi)  ;  Coisl.  (21),  5  Ixi]  ; 
(1517),  ixii];  (1546),  28  (xiii).  —  Fronton  sur- 
monté de  deux  perdrix  (284),  6  [xii].  —  Perdrix 
formant  un  A  initial,  Supp.  (343),  35  |xii). 

Pères  (Les)  de  l'Église  siégeant  en  concile  (510), 
355  [867-886].—  Voy.  Prophètes. 

Perreau  (Jean),  professeur  royal  vers  1625,  pro- 
priétaire du  manuscrit  (1687)  [15i0]. 

Perroquets  (64),  1-3  [x]  ;  (543),  60  [xii|  ;  (550)  2,, 
100  [xii];  (1208),  1  [xi|.  — Affrontés,  Coisl.  (21), 
6  |xi[.  —  .Affrontés  devant  une  fontaine  (765),  3 
[xii]  ;  devant  un  panier  fleuri  (1524),  1  [xii|. 

Persans,  soldats  (510),  409  (867-8861. 

Persée,  vainqueur  de  la  Chimère  (2736),  16  [xv] 

Pestiféré  (Hist.  de  Job)  auquel  on  présente  du  pain 
au  bout  d'un  bâton  (510),  71  [867-886]. 

Petrucci  (Antonio)  de  Naples,  fait  exécuter  le  ma- 
nuscrit (3013)  [xv]. 

Peuple  (Costu(ncs  d'hommes  du)  à  Byzance  (510), 
310,  340,  360;  fig.  17. 

Peupliers,  platane  et  laurier  (139),  435  |x]. 

<t>  zoomorphe  (1208),  74  [xi). 

Phallus  planant  dans  les  airs  au-dessus  d'une 
femme,  Coisl.  (239),  121  (xii]. 

Pharmacie,  vases  et  objets  divers  (2155),  passim 
[xiv).  —  (Jeune  fille  pilant  au  mortier  dans  une) 
(2243),  10  ixiv]. 

Pl^ARAON  et  Joseph  (923),  14  1x1  ;  (510),  69  [867- 
886].  —  Pharaon  englouti  par  la  mer  Rouge 
(510),  264;  (139),  419  (x]. 

Phares  et  autres  ascendants  de  Jésus  (64),  10  Ix]. 

Pharisiens  (74),  15  Ixi]. 

Philêmon  (Saint),  Coisl.  (30),  150  Ixi]. 

Philippe,  roi  de  Macédoine  (2736),  7  (xv]  et  (2737). 

Philippe,  apôtre,  et  Jésus  (510),  87  1867-886). 

Philis,  roi  de  Chalcédoine,  tué  par  Hector  (2878), 
110)xiv). 

Philistins,  leur  armée  (139),  4  (x]  ;  leurs  boucliers 
(510), 347  [867-886].— (Samson  et  les),  ibid.,  347. 

Philoméle(2736),  40  [xv| . 

Philoxicus  le  Thessalien  qui  vendit  Bucéphale  au  roi 
Philippe  (2736).  7  [xv]. 

Philosophes  greis  de  l'antiquité  copiés  dans  leur 
air  et  leur  costume  par  les  artistes  chrétiens 
grecs  pour  représenter  les  apôtres  et  les  saints, 
Coisl.  (20),  p.  122,  l(g.  17;  Coisl.  (195),  p.  124, 
lig.  7. 

Phinee,  roi  de  Tlnacc,  et  les  Harpyes  (2736),  29  (xv] 
et  (2737). 

Phinêes  du  105'  psaume (20),  17  Ix]. 

Phrygiens,  voy.  Corijbantes. 

Physique    (Scènes  diverses  de)   et    de   mécanique 

Pieds  dessinés,  avec  justesse  ou  avec  aft'eclalion 
de  petitesse  (533),  passim  Ixi]. 


TABLE  DES  MATFÈRES. 


Pieds-de-mouche,  ornement  calligraphique  (1301) 
[xiiil;1730  11297];  (1220  A),  [xv]. 

Piège  à  lièvre  (2736),  46  [xvj  ;  (2737).  —  Pièges 
d'oiseaux  (533),  34. 

Pierre  (Saint),  apôtre  (922),  b  |10621;  (61),  202 
ixiii);  (1528),  47  |xii]  ;  (923),  311  |ixl;  (580),  2 
[xij.  —  Vocation  de  Pierre  et  André  (74),  7  [xi]. 
—  Pierre  dans  la  scène  de  la  Transfiguration 
(510),  75  |867-886|.  —Sa  belle-mère  guérie  par 
Jésus,  ibiiL,  170.  —  Pierre  dans  sa  prison  (1561), 
68  IxiiJ.  —  Pierre  coupant  l'oreille  de  Malthus, 
Supp.  (27),  118  Ixii);  (54),  99  [xiii].  —  Reniant 
Jésus,  ibid.,  101.  —  Pleurant  sa  faute,  ibid., 
102.  —  Portant  l'épée.  p.  305.  —  Se  jetant 
dans  les  flots  pour  aller  au-devant  du  Seigneur 
(510),  170;  (135),  220  |1368).  —  Crucifiement  de 
saint  Pierre  (1528),  62  |xii]. 

Pierre  d'Alexandrie  (580),  2  lxi|. 

Pierre  ponce  employée  par  les  scribes  (54),  173[xill|. 

Pigeonnier,  agriculture  (2736),  11  |xv|  ;  (2737). 

Pintades  (64),  1-3  |x]  ;  1208,  1  lxi|.  —  Deux  pin- 
tades affrontées  à  un  vase,  Coisl.  (21),  3,  4  [xi|. 

Plaies  d'Egypte  (20),  16  Ix). 

Plantes  diverses,  Supp.  (247),  passim  (xi);  (2091  i, 
113, 115,  116  ixv]  ;  (2180)  et  (2182)  [1481]  ;  (2294), 
[180-2571  [xv];  (2183)  [xvi]. 

Plantin  on  lonchitis,  fig.  30. 

Plantoir.  Voy.  Agriculture. 

Platon,  saint  (580),  2  [xi]. 

Pleureurs  aux  funérailles  (510),  149  [867-886]. 

Poêle  ou  fourneau  (135),  121  [1368J. 

Poinçon  de  scribe  (189)  [xiil. 

Poisson  formant  l'initiale  0  (654),  55,  155,  178  [x[  ; 
(885)  [xiv[.  —  Autres  (760),  214,  229  (xiil  ;  Coisl. 
(121),  175  [xivj;(135),  76  [1368J. 

Polïhnestor,  dans  l'Hécube  d'Euripide  (2795), 
159  ixvl ,  fig.  154. 

POLïCHRONios,  saint  (1189),  77  [xiv|. 

Pommier  (550),  30  [xii]. 

Ponce  Pilate  à  son  tribunal,  Coisl.  (239),  18  (xii). 

Porcs  servant  de  monture  à  des  démons,  Supp. 
(27),  67  [xiij. 

Porche  supporté  par  quatre  colonnettes  à  jour  et 
resseniblant  à  un  petit  temple  en  tête  de  chaque 
évangile  (70)  [364). 

Portail  d'église  (510),  43  [867-86);  (56),  174,  332 
[XII].  —  En  bois  sculpté  et  peint  en  rouge  et 
vert  (300),  127  [xiij.  —  Porte  d'église  fermée  par 
une  draperie  (510),  67.  —  Porte  monumentale, 
à  Rome  (1528),  62  [xilj.  —  Porte  en  accolade 
avec  feuilles  de  chicorée  (317),  176  [15331. 

Porte-crayon  (189),  1  [xii]. 

Portique  à  colonnade,  attenant  à  la  maison  (74), 
16, 17,  126,  190,  196  [xi). 

Portrait  de  femme  (98)  [1479] .  —  Autres  portraits. 
Voy.  .hulronic,  Apocavkos,  Canlacuzene,  Basile, 
Cltnjsoslome,  Constantin,  Jean  Damascene,  Gré- 
goire, Jacques,  Joseph,  Julien,  Léon,  Manuel, 
Marie  impératrice,  Matthei,  Mijrepsos, Nicéphore, 
Eudoxie.  —  Portrait  de  peintre.  Voy.  Peintre. 
Possédé  du  démon  (510),  170  [867-886).  —  Délivré 


par  Jésus,   Supp.   (27),  67  [xii|.  —  Voy.  Démo- 
niaque. 
Pot  à  feu  ou  candélabre,  initiale  I,  Supp.   (27),  67 

Pot  à  fleurs  (237),  10  [xi]  ;  Coisl.  (205)  [xi].  — 
Entre  deux  perdrix,  Supp.  (27),  1  [xii],  — Bec- 
queté par  deux  oiseaux  aflrontés,  Supp.  (175) 
[xii];  Supp.  (185),  2  [xn|.  —  Voy.  Panier  fleuri. 

Poules  accolées  pour  former  une  initiale  (E), 
fig.  5;  —  de  Barbarie  afl'rontécs,  Coisl.,  (21),  8 
lxi|. 

Poulet  rôti,  sur  un  plat,  Supp.  (247),  44  (xi). 

Préfet  ou  gouverneur  de  province,  figuré  cinq  fois 
dans  le  même  costume,  Coisl.  (239),  100-105 
[xiij. 

Présentation  (La)  au  Temple  (510),  137  [867-8861. 

Prêtrise  ;  la  consécration  (510),  67. 

Prière  à  la  manière  antique,  les  bras  étendus 
(510),  43.  —  Attitude  du  fidèle  en  prière  repré- 
sentée par  quatre  peintures  (139),  428,431,  435, 
446  [X]. —  Personnificaliondela  Prière,  i6id.,  446. 

Primicier  ou  gardien  du  scepire  impérial,  Coisl. 
(79),  1  v"  [10801 . 

Prisonniers  enchaînés  (20),  18  [xj  ;  (74),  7  [xil.  — 
Deux  prisonniers  (806),  81  [xii].  —  Prisonniers 
emmenés  par  un  cavalier  (134),  92  [xiii]. 

Prochore  (Saint),  disciple  de  saint  Jean  l'Evangé- 
liste  (71)  lxi[;  (230)  [x[;  Supp.  (140),  141  [xii[  ; 
Supp.  (27)  [XII]  ;  (93),  195  [xiii]  ;  Supp.  (242),  2 
[xvii|. 

Procope,  saint  (1528),  63  [xii|  ;  sa  décapitation, 
ibid..  86. 

Prophètes  (Portraits  de  fantaisie  de  tous  les)  et 
Pères  de  l'Eglise  (923)  [ix].  —  Chœur  des  pro- 
phètes annonçant  et  louant  la  Vierge  (1208),  69 
ixil. 

Prophétique  (Esprit),  sa  personnification  (139), 
121  [XII]. 

Proserpine,  son  enlèvement,  Coisl.  (239),  121[xil|. 

Protésilas  tué  par  Hector  (2878),  63  jxrv], 

Protoproédro.  Voy.  Doyen. 

Protovestiaire,  chef  des  vêtements  impériaux  en 
1080,  Coisl.  (79),  1. 

Province.  Voy.  Préfet. 

Ptolémée;  prétendu  portrait  de  ce  géographe  (2392) 
|xiv].   —Ptolémée,  ou    Strabon   il892),   (1396) 

[XVI]. 

Publicain  réprimandé  par  Jésus  (510i.  87  1867-886[. 

Puits  (54),  289  [xiii[,—  Puits  et  sceaux  (74),  170, 
173,  174  [xi[.  —  Puits  de  la  Samaritaine  (510), 
215  [867-886].  —  Puits  à  bascule,  Supp.  (27),  20 
[xii[. 

Pupitre  ou  lutrin,  pupitre  d'écrivain,  Coisl.  (31; 
[x-xi[;  (1128),  6  [xiv|.  — Pupitre  mobile  à  pieds 
torses,  Coisl.  (66),  4  [xi|.  —  Pupitre  avec  ar- 
moire à  livres  (64),  9  [x]  ;  (51),  70  [xiij  ;  (54), 
278  [xiii[.  —  Fixé  à  la  table  de  travail,  Coisl. 
(20)  (Voy.  à  chaque  évang.)  [x].  —  Pupitre  de 
Jean  le  Climaque,  Coisl.  (88)  [xi]  ;  Supp.  (27), 
39  [XII].  —  Pupitre  à  lampe  ou  vissé  sur  un 
bahut  et  portant,  dans  le  haut,  une  lampe  (550), 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


333 


5  Ixill;  Supp.  (37),  85  [Xli].  —  Pupitie  mobile 
Iiosé  sur  une  tête  humaine  en  bois,  Supp.  (185). 
2  |xii]  ;  sur  un  point  ayant  la  forme  d'une  tète 
de  dauphin  (1208),  1  |xi|.  —  Dauphins  en  bois 
sculpté  ayant  forme  de  pupitre,  Coisl.  (20)  |xj  ; 
Coisl.  (195),  24;»  |x|;  Coisl.  (224),  27  (xj  ;  (81,  A), 
[\l];  Coisl.  (21),  116  ixi).  —  Voy.  fig.  192. 

Purgatoire  (550),  94  |xii]. 

Pyramide,  Supp.  (143),  Supp.  (148),  Supp.  (303), 
tous  du  xvi°. 

(Juadrige  d'Elie  s'élevant  au  ciel  (5101,  264  |867- 
886|.  —  (Pharaon  périssant  sur  son)  dans  la  mer 
Rouge,  ibid.  —  Voy.  Triomphe. 

yuadrilobe,  p.  63  et  105,  lig.  29. 

Quadrupèdes  formant  le  gros  gibier  de  chasse, 
lièvre,  loup,  sanglier,  lion,  biche,  éléphant 
(2736),  I  |xv]  ;  (2737)  |xvi]. 

Queue,  initiales  à  queues  s'étendant  jusqu'au  bas  de 
la  page  (858)  [xiij  ;  lettres  terminées  par  une 
queue  serpentant  sur  la  marge  (1097)  |xil|. 

X  ornithomorplie  (12081,150  |xil. 

R.\CHEi..  Voy.  Jacob. 

Raddaï,  frère  du  roi  David  (139l,  3  Ix]. 

Rebecca  assise  auprès  d'isaac,  un  esclave  derrière 
elle  (1208),  23  (xi).  Voy.  Isaac. 

Règle  plate  en  ébène  pour  l'usage  d'un  scribe, 
Coisl.  (20)  avec  le  Saint  Jean  |x]. 

Reine  des  jours.  Voy.  Heures. 

Reliure  remarquable  de  plusieurs  manuscrits^  Coisl. 
(195),  9  ixl;  Coisl.  (224i,  25  [vers  1000|  ;  (550) 
ixiil;  (2737)  Ixvij.  —  Voy.  p.  182,  note. 

Remparts  crénelés  (510),  409  |867-886J;  (74),  3, 
4,  9,  12,  15,  etc.  [xi). 

Renards  (550),  49  1867-886].  —  Reniird  guettant  le 
coq  (654),  104  |x].  --  Portant  deux  oiseaux  pen- 
dus au  bout  d'un  bâton  (lettre  T),  ibid.,  f  127. 

Renvois  à  la  marge  prenant  la  forme  d'ornements 
divers  (438)   |992|. 

Repas  du  riche,  table  bien  servie  (923),  391  [ix]. — 
Repas  chez  Simon  le  pharisien  (510),  196  [867- 
886).  —  Autre  repas  (quatre  convives  et  un  do- 
mestique) (1128),  68  |xi]. —  Repas  de  noces  (54), 
80  Ixiii).  —  Autre  (1242),  123  [1371-13741. 

Repentir,  personnification  (139),  136  |x|. 

Restauré  (Peintures  d'un  manuscrit)  au  pinceau 
en  vermillon  (528)  Ixi]. 

Résurrection  (La)  de  Jésus  (510),  30  [ix],  p.  68; 
(550),  5  lxii|. 

Rhéa.  Statue  de  cette  déesse,  Coisl,  (239),  121.  ■ 
Rhéa  dans  un  char  traîné  par  deux  lions  et  pré- 
cédé de  l'Amour  (2736),  34  (xv). 

Riche  (Le)  ou  l'égoïste  (510),  149  |ix|  ;  |799),  261 
[X]. 

Rinceau  élégant  |x),  p.  98. 

Robe  et  tunique  en  étoffe  à  fleurs,  Coisl.  (79),  1 
r°  et  v°  [1080]  —  Robe  ou  tunique  d'homme 
ornée  d'une  pièce  carrée  sur  la  poitrine  (543), 
87,  102,  213,  342  |xiil. 

RUBOAM  (64),  10  |xl. 


Rococo.  Plusieurs  exemples  de  manuscrits  grecs 
dont  les  ornements  rappellent  le  style  français 
du  xviii'  s.  (872)  [15001  ;  (1022)  [xvil,  (1790)  jxvil. 

Roi  au  sommet  de  la  roue  de  fortune  (36),  163  |xv|. 
—  Rois  (135),  174,  205  [13681. 

Romain  Lecapène,  empereur  (64)  |xl,  p.  105,  lig.  15. 

Roue  de  fortune  (36),  163  Ixvj.  —  La  roue,  sup- 
plice (510),  340. 

Rubans  enlacés,  Coisl.  (274),  1  [16081. 

Ruches  (533),  35  [xil.  —Voy.  Abeilles. 

S  zoo  et  ornithomorphe  (1208),  30  Ixi]. 

Sabas,  moine  grec,  xi"  siècle,  son  portrait,  Coisl. 
(79),  1  [xil;  (12),  217  11419|. 

Sabel  (Saint).  Voy.  Manuel. 

Sacrifice  païen  (510),  374  [867-8861  et  fig.  22.  — 
Foule  apportant  des  animaux  destinés  au  sacri- 
fice (1128),  Il  [xil.  —Sacrifice  d'animaux  offert 
à  Dieu  (135),  10  [1368|. 

Sagesse,  personnification  (139),  7  [x] . 

Saints,  sans  désignation  individuelle  (41)  [xii). — 
Le  chœur  des  Saints  offrant  à  l'empereur  Cons- 
tantin Ducas  et  à  sa  famille  les  Livres  inspirés 
du  Saint-Esprit  (992),  6  110621. 

Saint-Esprit  (74),  6  [xii.  —  Sous  la  forme  d'une 
colombe  voltigeant  à  l'oreille  des  Evangélistes 
(51),  70  [xiil.  —  La  descente  du  Saint-Esprit 
sur  les  apôtres  (510),  301  [867-8891.  —  Le  Saint- 
Esprit  ou  la  Colombe  (2243),  10  IxivJ. 

Saint-Sépulcre  (510\  285  1867-886|. 

Saint-Rasile,  monastère;  les  moines  massacrés 
par  les  Barbares  (1561),  63  [xii]. 

Sainte  Famille.  Voy.  Famille. 

Salamandre  poursuivant  une  femme  nue,  Supp. 
(241).  45  ixi], 

Salomé,  mère  des  sept  enfants  Macchabées,  Coisl. 
(239),  37  [xiil.  —Voy.  Solomoné. 

■Salomon   roi    (923i,   233    [ix]  ;    (64),  JO  [xJ  ;  (741, 

•  2  [xil;  Coisl.  (193),  1  [xr[.  —  En  buste  (922),  2 
[10621.  —  Le  jugement  de  Salomon  (510),  215 
[867-8861 .  —  Salomon  sur  son  trône  et  dans  s> 
gloire  (1208),  110  |xil,  fig.  74. 

Sai.omon,  moine,  notaire  vers  1168  en  Sicile,  au- 
teur du  manuscrit  (83). 

Salutation  (La)  angélique  (75),  153  Ixi]  ;  (115),  23 
[XI];  (1208),  160  [xi]  ;  (106),  23  [xii].  — Voy. 
Gabriel  et  Marie. 

Samaa,  frère  du  roi  David  (139),  3  Ix]. 

Samaritaine  (La)  avec  Jésus  (ôlOi,  215  1867-886]; 
Supp.  (27),  20  [xiil;  (54),  289  Ixiii]. 

Samovar  ou  autre  vase  à  eau  chaude  pour  le  ser- 
vice de  la  table  (74),  28,  52,  75,  94,  132,  193, 
195  ixi];  (1128),  68  [xi]. 

S.VMSON,  l'ennemi  des  Philistins;  son  histoire  (510j, 
347  [867-886]  ;  (923),  161,  246  [ix|.— Voy.  Dahlila. 

SAMSO.f  (Saint)  le  Xénodoche  (1528),  31  [xii|.  — 
Sa  mort,  ibid.,  47. 

Samuel  le  prophète  (139),  3  [x|  ;  oignant  DAvid 
(510),  174.  —  Voy.  Annak. 

Sandales  (de  femme  ou  de  déesse)  à  cordons  bleus 
(1391,  1  [XI. 


334 


TABLE  DES  MATIÈRES 

un  médecin,  Coid.  ("239),  74 


Sang  (Examen 
ix.ll. 

Sarcelles  affrontées, Coisi.  (21),  7[xil. 

Satyres  ("2736),  16  [xv]  et  (2737)  |xvil.  —  Satyre 
ailé  (2736),  28.  —  Satyres  et  faunes  (2431)  Ixvi). 
—  Voyez  encore  (2512),  40,  54  Ixvi]. 

Saul,  roi  des  Juifs  (i3"J),  5  |xj.  —  Saiil  et  Jéro- 
boam (923),  120  |ixi. 

Sauteur  nu  (550),  Dit  Ixii]. 

Sautoir.  Deux  fleurons  croisés  en  sautoir  (75i),  1 
(XI]. 

Scribe  (Un).  Il  est  occupé  à  recueillir  les  témoi- 
gnages de  rinnocence  de  la  Vierge  (1208),  236, 
237  Ixi]. 

Sceptre  du  roi  David  (139),  6  |xl,  p.  112;  (74), 
2  |xi];  de  l'empereur  Basile  et  de  l'impéralricc 
Eudoxic  (510),  2  1867-886)  ;  de  l'empereur  Nicé- 
phore  et  de  l'impératrice  Mario  au  xi°  siècle, 
Coisl.  (79),  1  I108U1,  P-  130.  —  Voy.  Primicier. 

Scie  A  quatre  mains  (510),  347  1867-8861. 

Scorpion,  Supp-  (247),  2  et  passim  [\i\. 

Scrinium  cylindrique,  ou  xiêwtos  (arca)  et  xi6ûtiov, 
situla,  seillc  à  volumina  ;  boîte  ou  capsa  rondo, 
à  mettre  les  volumes  (553),  288,  310  |xi|  ;  (510), 
332. 

Sculpture  lumulaire  (1208),  80  IxiJ.  —  Sculpteur 
en  lettres  (135),  136  |1368|.— Sculpture  en  ivoire. 
Voy.  Ivoire. 

Sella,  escabeau,  tabouret,  en  bois  sculpté  (510),  3 
|ix|,p.67;  il:!)i.  6.  116  |x|  ;i5l),  70  |XIi|  ;  (1208), 
2-2(1,  -22.-.,  2::n  |^i  :  :,  i  .  i:::  jmii|.  — Gaime  d'un 
eoii-siii  )i:ii!,  i:<n\l.  .  I  i.'i  ,  171  |.\|.  — Voy.  Sieges^ 

SeM    rt   .lAWiKT   .!I2;:;,    .M    |l\|. 

Semeurs  i80G,i,  67  lxii|. 

Septante.  Les  septante  (1561),  13  |xil|. 

Séraphin  (49),  201  [XI];    (510),   52,   67  |867-886|  ; 

(799),  326  Ix).  —  Voy.  Chérubin. 
Sermon  (Le)  sur  la  Montagne  (74),  8  |xi]. 
Serpent  de  1a  Genèse  (74),  171  |xi|;  (608),  96  Ixi]. 

—  Serpents,  Siipji.  (2i7),  ;i».«im  (M]:  iS23i,  65, 
71  Ixil);  (l:).".i,  :r.  |l::r„s|.  —  S'rnrnulant  à  un  T 
(563),  4-2  |l:;2;,:  i(;::iis  2-20  !mi|;  autour  d'un 
thyrse  (1410.,  -211,  271  |li;)l|,  -  -.UUres  srr|ien)s 
enroulés  (12(IS.,  17:i,   2::T    1m|:    i2'.hii|i,  -J].-,  |\x|; 

—  enlacés  (lU;):i),  l-2:i  |\iv|  ;  i-22:j7,  iM\j,  li^-.   130. 

—  Le   serpent  changé  en  bàtun    |120S),   14  |xi|. 

—  Serpent  dévoré  par  une  cigogne  (1553),  191 
(XIV].—  Serpents  attaqués  par  un  oiseau  (317), 
1  (1543].  —  Dévorant  un  oiseau,  ibid.,  213,  286. 
Voy.  Cigogne.  —  Tètes  de  serpent  (1595j  (xv], 
(1612)  (xv].  —  Initiales  serpentines  (1116),  10 
]1124]. 

Serrurerie;  ornements  de  ce  style  (315)  [xv] .  — 
Bandeau  en  balustrade  imitant  la  serrurerie  (2746) 

(XVI]. 

Serviteur  byzantin,  dans  un  repas  (1128),  68  ]xiv]. 

Sièges  divers  (134),  25,  73,113,  117,  120,130, 
13-2,  137,  141,  etc.,  164,  ICIi,  171,  etc.  [xiti].  — 
Siège  pliant  (74),  75  et  passim  ]xi].  —  Siège  de 
la  Vierge  (510),  3  |867-8Sll|;  de  saint  Jean  Chry- 
sostome,  Coisl.  (224),  25  (1000).  —  Voy.  Sella. 


SlLVKSTRE,  saint  (1561),  7  |xii]. 

SiMÉON  le  vieillard  (510),  137  (867-886]  ;  (54),  182 

|XI11]. 

Simon,  le  Pharisien  (510),  196.  Voy.5!/inon,  André. 
SiNAï,  la   montagne    (1208),  74  Ixi).  —  Sa  person- 
nification (139),  422  ]x]. 
Sinets  (8'23)  (xii]. 
Singe  (315),  271  Ixv). 
SiRACii   (Buste  de),  personnage  biblique    (922),    6 

11062]. 
SoDOME  (923),  307  lix]. 
Soie  (Carré  de)  cousu  ou  collé  aux  manuscrits  pour 

protéger   le»    peintures;  exemples  (351),  31,  32 

11389];  (1242),  323  et  suiv.  (1371].  —  Voy.  Voile. 
Soldats  romains  à  la  Passion   de   Jésus  (510),   30 

(867-886]  ;  romains  ou  byzantins,  ibid.,  170.  — 

Voy.  Guerriers. 
Soleil  couchant  (139),  446  (X).  —  Soleil,  lune,  étoile, 

sur   un   pan    d'étoffe,   pour  représenter  le    ciel 

(1208),  162   [XI].  —  Le  soleil  el  la  lune  (2243), 

654  ]xiv]. 
SoLOMONÉ  (Supplice  de)  mère  des  sept  Macchabées 

ou  enfants  martyrs (510),  840  (867-886].  —  Solo- 

monis,    mère  des  sept  enfants   martyrs    (1528), 

131  (xii(.  —  Voy.  Salomé. 
Sopha    (023),   377    (ixj.  —  Sopha  divin,  sur  lequel 

Dieu  est  assis  entre  deux  anges  (1208),  153  (xi]. 

—  Sopha  ou  Ut  de  repos  de  Joseph,   ibid.,  219. 
SopiiAii  ,    roi    des    Minéens   (510),    71    (867-886(. 

Voy.  Eliphai. 
SoPHONiAS,  prophète  (1528),  221  (xii(. 
,    Soufflet  de  forge  (135),  200  11368]. 
!    Sources,  jeunes  garçons    nus ,    tenant  une    corne 

d'abondance  d'où  l'eau  s'échappe  (2736),  20  (xv], 

(2737)  (xvi(. 
Spathaire,  porteur  de  l'épée  de  l'empereur  de  Cons- 

tantinople  (543),  288  (xil]  ;  (510),  440  ]ix]. 
Spatule,   instrument    de    scribe,  Coisl.    (224),    25 

(V.  1000]. 
Spectres  infernaux,    évoqués   par   Hécate,    Coisl. 

(239),  122  (xii]. 
Sphère  d'or,  chrismée,  portée  par  un  ange  (1208), 

110  IM].  —  Voy.  ibid.,  92. 
S|,liMiN    i.dVontés    (1208),  66,    194    Ixi].  —   Ailés 

Squelette  (135),  51   (1368]. 

Statue  équestre  (74).  15  ixi]. 

Strabon  (1394i  et  1396)  Ixvi] .  \oy.  Ptolémée. 

Stratonikos,  saint  (1561;,  61  (xii]. 

Supplices   (923),   38,   87,  etc.  lix]  ;  (543),  74  [xil]. 

Voy.  Macchabée. 
Suzanne  (La)  de  la  Bible  (923),  373  [ix]. 
Sycomore  i^lOi,  87  (867-886(. 
Symboles  (Les  quatre)  évangéliques  (98)  11479).  — 

Svmbûle  unissant  ceux  des  quatre  Évangélistes  à 

là  fois  1510),  53. 
SVMÉON  (Sainti  en  buste  (1189),  1  Ixiv]. 
Syiion    le   Cyrénéen,  Coisl.   (239),   18  Ixii],   Voy. 

Syrènes   ou  autres  monstres,    Supp.  (247),  47,  48 
'ixi]. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


T  initial,  zoomorphe  (1208.),  125  |xi|;  315  |xv|.  — 
T  initial  représentani  le  tombeau  de  Jésus  (Tctipos), 
Supp.  (27),  3.  —  Autre,  ibiiL,  i.  —  Autre, 
formé  d'une  sorte  de  iropliée  d'animaux  et  de 
grotesques  (478),  60  [w],  —  Formant  un  ange  à 
genuux  (2097),  37  Ixvi).  —  Voy.  Cigogne. 

Table  à  écrire  surmontée  d'un  pupitre,  Coist.  (105), 
9  |xl;  à  pieds  mobiles,  Coisl.  (31),  5,  70,  100, 
136  Ix-xil.  —  Table  et  lits  à  manger  (74),  15,  17, 
52,  53,  95,  122,  156,  193,  clc.  —  Table  à  man- 
ger entourée  de  sièges,  ibid..  2S.  —  La  famille 
de  Job  à  table  (134),  21  |xni|— Table  servie 
(1242),  123  |1371|. 

Tables  de  la  loi  (510),  52  [807-886).  Voy.  Moïse. 

Taddée    baptisant  Algar  roi    d'Edesse  (1528),  182 

|X1I). 

Tambour  en  peau  de  loup  (2736),  41  |xv|. 
Tantale  servant  à  ses  hôtes  le  corps   de  son  fils, 

Coisl.  (239),  122  Ixii). 
Tatianis,  saint  (1561i,  58  [xii|. 
Taureaux  et  vaches  la  clochette  au  cou  (64),  5  [x]. 
Temple    en  construction    (20),    4  |x|.  —   Temple 

symbolique  de  Moïse  (510),  52  |867-886|.  —  Edi- 

cule  représentant  le  Temple  de  Jérusalem,  ibid., 

137.  —  Autre,  Coisl.  (239i,  22  |xiil.  —  Un  temple 

(2983),  249  |xiii|. 
Tentation  de  Jésus  (510),  165  (8671;  (74),  7  |xil. 
Tente.   La  Tente  céleste  et  le  Tabernacle  (1208), 

181  lxi|.— Tente  de   guerrier  (2878),   108   |XIV|. 

—  Tente  de   chasse  (-273i-.i,  2  (xv],    Voy.  (2737). 
Terrasse  sur  un  bàtimciU,  .S»;)/'-  (^''J-  85  Ixil]. 
Tète  humaine  anlique  (27«i,  220  |viii|.  —  (Initiale  à) 

(165)  Ixill-—  Frontons,  ibid.  (379)  |xii].—  Autres 

tèles   humaines    (1617   |xii|;   (1803),    113    [xiill  ; 

(1636),  6   |xv|;   (16.541,  1  |1535|.  —  Dans  un   0 

(886),   150  |xiii|.  —  Médaillon  à  tète  de  femme, 

Coisl.  (77),  242   Ixi).  —  Tète  de  femme  chargée 

d'un  panier  de  fruits  (2546)  |xvi|. 
Théocrite,  son  portrait  prétendu  (2833),  1  |xvi|. 
Théoctiste,  saint  (1561),  20  Ixii). 
Théodore    (Saint)    le    Stagiasniène    i351)     [1389] , 

p.  243. 
Théodose,  empereur  (510),  239,  355  [867-886|.Voy. 

Grégoire  de  Naiiame. 
Théodose  (Saint)  le  Cénobiarque,   mort    vers   539 

(1561),  55  ixii]. 
Théodose  (Saint)  l'Hagiasmène  ou  le  sacrifié  (351), 

33  |1389|. 
Théophile,  disciple  de  saint  Luc  (64),  102  |x] . 
Thésée  tuant  Athamas  (2736),  40  [xv].  Voy.  (2737) 

(XXI). 

Tigre  (320),  147  |xiil;  (1893),  121  |xiv|. 

TiMOTHÉE  (SainI),  Coisl.  (30),   140  [xi|  ;   (1501),  83 

(XIl). 

Tisseuses.  Voy.  Brodeuses. 

Toits  à  coupole  (74),  12,  15,  17,  20.  28,  44,  159, 
160,  172,  190  |xi|.  —  (135),  5  I1368|. 

Tombeau  (de  Gygès),  Supp.  (247),  18,  19  Ixij.— 
Autres  tombeaux  (543),  23,  27,  130  |xii|.—  Tom- 
beau juif  avec  les  corps  enveloppés  de  bandc- 
leltes  (134),  111  Ixiii].  —  Les  saintes  femmes  au 


tombeau  de  Jésus  (510),  30  1867-8801  :  Coisl.  (239). 
1!)  [xiil;  (54),  108  |xml. 

Torches  (510),  452. 

Tortue  et  autres  crustacés,  S«p/).  (2i7i,  22-2."i  |xi|. 

Tours  et  tourelles,  rondes  ou  carré^'s  iTli.  :i,  4.  5, 
9,  12,  14,  15,  17,  20,  23,  30,  ::l,  l-J,  s-j,  151, 
162,  I6i,  174,  etc.  |xi|.  —  Tour  assiégée  (2736), 
7  |xv|.  —Voy.  (2737;  |xvi|. 

Traduction  latine  jointe  à  un  texte  grec  (319)  Ixi|. 

Transfiguration  (La)  de  Jésus;  la  plus  ancienne  re- 
présentation connue  de  cette  scène  et  l'une  des 
phis  belles  (510),  75  |ix].  —  Autre  grande  et  belle 
peinture  (1242).  92  |1371|. 

Treuil,  engin  (20),  4  [x].  —Voy.  (54),  213  [Xlii]. 

Trinité  (La)  représentée  (351)  [13891,  P-  2*3. 

Triomphe  de  Joseph  monté  sur  un  quadrige  (510), 
69. 

Trompes  et  lubicines  (1208),  127  lxi|. 

Trompette,  un  trompette  (2512,  51  Ixvil. 

Tronc  pour  les  pauvres  (510),  316  [867-88G1. 

Trône  de  Dieu  (510),  67,  301,  355  lixl.  —  Im- 
périal (510),  239.  —  Trône  doré  et  orné  de 
pierres  précieuses,  Coisl.  (79)  [10801 .  —Trône 
ou  roi  sur  le  trône  (74),  3,  4,  5,  8,  9,  11,  20,  28, 
46,  92,  110,  182  [xil  ;  (135),  243  113081.  —  Trône 
du  roi  indien  Abncr  (1128),  3  |xivl  ;  autre, 
ibid.,  4.  —  Trône  ou  tréteau  à  trois  marches 
du  haut  duquel  parle  lUi  évèque  (543),  43  Ixiil. 
—  Trône  de  Salomon  (1208),  110  |xil  ;  de  la 
Vierge,  ibid.,  217.  —  Trône  ou  chaise  curulc  à 
bras  dracontins  (3057),  1  Ixvij.  —  Voy.  Siège. 

Trophée  d'armes  (2243),  1  Ixvil. 

Troupeaux,  la  toute  (134),  160  Ixill. 

Tunique  a  queue  pointue  (1128),  3  [xivl. 

Turban  d'étoffe  blanche.  Voy.  Chamelier,  Pécheur. 

Turc  du  xv«  siècle  (2736),  28.  Voy.  (2730),  [xvi|. 

Type  du  peuple  grec,  dans  un  manuscrit  du 
Xli°  siècle  (550),  72. 

TzYCANDiLE  (Manuel),  auteur,  en  1368,  du  manuscrit 
(135). 

tnicorne,  quadrupède  fabuleux  (1128),  68  [xiv]. 

Vache  qu'une  femme  Irait  (135),'  145  [13681.  - 
Vache  allaitant  son  veau,  ibid.,  150. 

Valens,  empereur,  Coisl.  (239),  101  [xiil  ;  (510), 
104  [ix|. 

Valerianus  de  Forli,  auteur  du  manuscrit  (1687). 

Vase  de  bronze,  à  deux  anses ,  au  sommet  d'une 
colonne  (139),  1  et  2  |x[.  —  Posé  sur  un  socle 
autour  duquel  est  nouée  une  écharpe  (510),  71 
[867-8861 .  —  niches  vases  suspendus  à  une  fon- 
taine (513),  24  [xiil-  —  Vases  de  fleurs  en  lapis 
Inzuli  (501 1.  1  Ixiil.  —  Vases  divers  à  l'usage  de 
l'agriculture,  Supp-  ('^"h  27-31,  46  [xi|. 

Vautour.  Médaillons  à  tète  de  vautour,  Coisl.  (77), 
113  Ixij.  -  Vov.  (135),  61,  120  [13681. 

Veau  d'or  (20),  16  [xl- 

Vendangeur  enlevant  sa  hotte,  initiale  K  (654), 
96  |x). 

Vent   (Le),   homme  nu  soufflant  dans   une    corne 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


(-2736),  20  lxv|.  —  Autre  personnification  du  vent 
(135),  170  [13681.  -  Voy.  (2737)  (xvi). 
Vénus  tendant   les  mains  Ters    un  phallus,  Coisl. 
(239),  121  |xii].  —  Vénus  amphitrite  en  camaïeu 
vert  (2523),  1  |xvi]. 
Verge  ou  baguette  d'Aaron  (1208),  181  [xi]. 
Vergèce  (Ange),   calligraphe;  mss  écrits  et  ornés 
par  lui,  ou  ornés  par  sa  fille  (2339),  (2431),  (24431, 
(2457),    (2458),  (2495),     (2512),     (2513),    (2518), 
(2523),  (2525),  (2867),  (2870),  (2893),  Supp  (149); 
Supp.(l8&}.—  Imitateurs  de  Vergèce.  Voy.  (2516), 
(2.520),   (2524),  (2737)  f»  76  à  106,  (3050) ,   tous 
du  XVI»  s.  —  Voy.  encore  de  la  main  de  Vergèce 
(1654),  (1G55),  (1836). 
Vernis  indien  employé  pour  les  peintures  d'un  ma- 
nuscrit. 
Vérité,  figure  allégor.,  Coisl.  (79)  1  [I08U|. 
Verre  à  boire  (1128),  68  [xiv]. 
Veuve  (La)   offrant  ses   deux    oboles   aux   pauvres 
(510),   316  18671,  fig.   18.  —  Veuves  (135),  193 
[13681 . 
Victimes  égorgées  sur  un  autel  païen   de  l'antiquité 
(510),  374  [ix];  Coisl.  (239),   122  [xii].  Voy.  Sa- 
crifice. 
Vierge,   son  histoire  (1208).  —  (Une)  se  fiançant 
au  Christ  (543),  51   [xii].  —  Les  vierges  sages  et 
les  vierges  folles  (1208),  77,  80,  86,  87  |xi]  ;  Supp 
(27),  59  [xiij;  (54),  91  [xili[. 
Villa  champêtre  (5101.  332  (867-886).  —  Villa  pré- 
cédée d'uni'  Ipriassi'  à  lialiistrade  [x]. 
Villes  muré.'s  ,',i-j:i-,  ir,J.  i',".S,  etc.  (ixj. 
Vision  de  siuiil  i.ir-nnr  ,lr  Nazianze(543),  27  [xn]. 
Visitation   de    la  Vierge    (7i),    106  [xi]  ;  (54),  177 


protéger     es   peintures    (230), 
difices 


Voile 


carré  d'étoffe 


ou  collé  sur  les  ma- 


nuscrits  pour 

(533).  Voy.  Soie. 
Voiles   d'étoffe   flottant  à   l'extérieu 

(533),  3  [XI];  (453),  51  [xilj;  (1528),  47  [xii). 
Voïvode.  Voy.  Matthei. 
Volumina  (74),  2  [xij  ;  (189),  206  |xii).  —  Volumina 

ou  Chartres  magiques  (510),  332  [867-886]. 

X  formant  une  adoration  de   la  Vierge   (543),  117 

Ixii]. 
Xantipe;  son   combat  contre   Hector  (2878),    111 

[xivj . 
Xenodochium,  hospice  (1528),  31  jxii]. 
Y  initiale   formée  de   deux  oiseaux  adossés  (654), 

130  [x].— Initiale  dracontine,  Supp.  (343),  32  [xiij. 

ZACHARiE  le  grand  prêtre  de  Jérusalem  (64),  102, 
103  [x].  —  Avec  sa  famille  (510),  137  [867-866). 
—  Devant  le  Tabernacle  (1528),  196  [xii].  —  Le 
grand  prêtre  Zacharie  (1208),  87,  91,  92,  103, 
117,  120,  125,  127,  131,  135, 142  [xi)  ;  il  interroge 
la  Vierge  sur  sa  grossesse,  ibid.,  242.  —  Il  fait 
subir  à  Joseph  l'épreuve  de  l'eau,  ibid.,  248,  251; 
il  congédie  Joseph  et  Marie,  ibid.,  254.  —  Voy. 
Ange. 

Zachée  (510),  87  [867).  —  Sur  le  sycomore,  Supp. 
(27),  77  jxii). 

ZÉBÉDÉE,  père  des  apôtres   Pierre  et  André  (74),  8 

[XI]. 

Zèbre  (135),  lOO  [1368]. 

Zodiaque  ornementé  (2243),  654,  656  [xiv];   (2419) 

(XV);  Supp.  (212),  220  (xvii). 
Zoomorphcs,  Initiales  (1450)  )x);  (633)  passim  [xni|; 

(1555)  (xiv)  ;  (1592)  (xiv)  ;  (252),  lettre  N  [xv),etc. 

Voy.  Initiales. 


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9AQ«     Bordier,  Henri  Léonard 

P?^7      .  ^description  des  peintures 

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